Deuxième Commission: les délégations plaident en faveur du renforcement des activités opérationnelles de développement des Nations Unies en temps de crise
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Deuxième Commission
10e et 11e séances – matin et après-midi
DEUXIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS PLAIDENT EN FAVEUR DU RENFORCEMENT DES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE DÉVELOPPEMENT DES NATIONS UNIES EN TEMPS DE CRISE
Ayant conclu ce matin son débat sur les questions de politique macroéconomique, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a entamé l’examen conjoint des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies et celui de la Coopération Sud-Sud pour le développement.
Intervenant sur la question des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, plusieurs délégations ont plaidé en faveur de la poursuite des réformes entamées en vue d’améliorer la cohérence et l’efficacité des actions du système. Elles ont mis l’accent, chacune à sa manière et selon ses intérêts, sur les priorités devant guider cet exercice.
S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Soudan s’est alarmé de l’augmentation insuffisante des ressources financières destinées aux activités opérationnelles de développement de l’ONU, les financements mis à leur disposition n’atteignant que la moitié des objectifs annoncés. Les pays donateurs avaient pourtant promis, a-t-il déploré, de porter leurs contributions à l’assistance au développement à 130 milliards de dollars d’ici à 2010.
Cette inquiétude a été largement partagée par de nombreuses délégations, dont celle de Saint-Kitts-et-Nevis qui intervenait au nom des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM). Le représentant de Saint-Kitts-et-Nevis a lui aussi estimé que la réforme en cours aux Nations Unies et sur la scène économico-financière internationale doit s’accompagner du décaissement des financements nécessaires à la conduite des programmes de développement sur le terrain. Il a en outre relevé que les efforts destinés à améliorer la cohérence et l’efficacité du système des Nations Unies doivent viser l’éradication de la pauvreté à travers le monde et favoriser une croissance économique durable.
Mettant lui aussi l’emphase sur la nécessaire amélioration de l’efficacité des activités des Nations Unies, le représentant de la Suède, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a énuméré quatre questions -reprises en tout ou partie par diverses délégations- devant guider la réforme en cours: le renforcement du système des coordonnateurs résidents de l’ONU; l’harmonisation et la simplification du fonctionnement des Nations Unies, la réduction et la concentration des rapports de l’ONU, et le lancement d’un examen des compétences dont dispose l’Organisation sur le terrain. « Les Nations Unies disposent d’un potentiel important, mais elles doivent renforcer leur efficacité en menant les réformes nécessaires, avec le soutien des États Membres, afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) notamment », a conclu le représentant de la Suède.
Abordant la question de la Coopération Sud-Sud pour le développement, la grande majorité des délégations s’est félicitée de son renforcement avec, notamment, la tenue en décembre prochain à Nairobi au Kenya d’un sommet consacré à cette question. La représentante de Cuba a cependant dénoncé « les tentatives de nuire à ce dialogue qui sont menées », a-t-elle relevé, « par les pays développés. »
Évoquant les retombées de la coopération entre les pays du Sud, le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, (ONUDI) a souligné le rôle que joue cette coopération dans le transfert de technologies de pays comme la Chine vers ceux d’Afrique, ou encore de l’Afrique du Sud vers le Soudan dans le domaine de l’accès à l’énergie par exemple. Constatant que l’importation de technologies coûte 30 milliards de dollars par an au continent africain, il a estimé que ce chiffre pouvait encore être réduit grâce justement au renforcement de la coopération Sud-Sud.
En début de matinée, les délégations avaient achevé l’examen des questions de politique macroéconomique, dont elles avaient commencé à débattre lundi. Ces questions touchent en particulier aux relations entre le système financier international et le développement; à celles existant entre la dette extérieure et le développement; ainsi qu’entre la volatilité des cours des produits de base et les difficultés que rencontrent les pays dont les économies dépendent essentiellement de ces produits à financer leur développement.
Intervenant sur la question de la volatilité des cours des produits, l’Observateur du Fonds commun des produits de base a regretté l’inaction du Fonds chargé de maîtriser les prix des produits de base, créé il y a 20 ans. Du coup, a-t-il précisé, à cause de l’absence d’un mécanisme international, le Fonds n’a pas d’autre choix que de financer des projets à court terme à l’échelle d’un pays particulier. Il est temps, a plaidé M. Mchumo, pour la communauté internationale de mettre en place un mécanisme ambitieux pour stabiliser le marché des produits de base.
La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 15 octobre, à partir de 10 heures.
QUESTIONS DE POLITIQUE MACROÉCONOMIQUE (A/64/81 et A/64/65)
b) Système financier international et développement ( A/64/178 )
c) Dette extérieure et développement : pour un règlement durable du problème de la dette des pays en développement ( A/64/167 )
d) Produits de base ( A/64/184 )
Suite et fin du débat général
M. WARREN GUNDA (Malawi) a rappelé l’impact négatif de la crise économique et financière sur son pays, classé a-t-il relevé, parmi « les plus pauvres et les plus vulnérables au monde ». La baisse combinée des exportations et de l’activité économique exige, a-t-il poursuivi, un accroissement de la coopération que la communauté internationale apporte au développement, notamment à travers l’aide publique au développement, afin d’aider les pays les plus affectés à combattre la crise actuelle. Le représentant du Malawi a, en outre, exprimé sa grande inquiétude face à la volatilité des prix des matières premières, dont l’exploitation et l’exportation sont les principaux secteurs d’activités de l’économie de son pays. Citant le rapport du Secrétaire général intitulé « pour un règlement durable du problème de la dette des pays en développement » (A/64/167), il a lancé un appel à la conclusion d’un moratoire sur la dette. Le représentant du Malawi a, en outre, appelé les pays développés à réaliser l’objectif de consacrer 0,7% de leur produit national brut (PNB) à l’aide publique au développement (APD) et s’est félicité des réformes en cours au sein des institutions financières internationales. Il a enfin conclu en dénonçant le caractère exclusif du G-20.
M. MOHAMED CHERIF DIALLO (Guinée) a noté que ce sont les pays qui sont les moins responsables de la crise actuelle –ceux d’Afrique notamment- qui en sont aussi les plus affectés. Il a cependant estimé que cette crise offre l’occasion de procéder à une réforme urgente du système financier international afin d’en corriger les dysfonctionnements. Cette réforme, a poursuivi M. Diallo, doit accorder davantage de place aux pays en développement. Le représentant de la Guinée a ensuite souligné les efforts entrepris dans son pays pour faire face à la crise et a estimé qu’ils ont permis d’atteindre des résultats encourageants. Abordant la question de la dette extérieure des pays en développement, il a regretté le fait que pour la Guinée, le service de la dette absorbe 56% des recettes fiscales du pays. En dépit de l’accession de son pays à l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE) en 2007, M. Diallo a lancé un appel aux bailleurs de fonds de la Guinée à accroître leur soutien au pays. La chute vertigineuse des prix des produits de base, ceux de l’alumine et de la bauxite notamment, dont la Guinée est un pays producteur, a affecté les finances et les réserves en devises du pays, a en outre déclaré M. Diallo. Il a conclu par un appel à la mise en place de solutions de nature structurelle et à long terme pour redresser l’économie mondiale.
M. MOHAMMAD HASSANI NEJAD (République islamique d’Iran) a déclaré qu’en dépit de signes de redressement provenant des économies les plus puissantes, l’incertitude demeurait. Il a trouvé étrange que face à la même crise, le Fonds monétaire international (FMI) ait jugé de faire deux prescriptions différentes: des mesures contre-cycliques pour les pays riches et des mesures procycliques pour les plus pauvres. S’il est vrai qu’il appartient à chaque pays d’assurer son propre développement, il n’en reste pas moins que les donateurs sont loin de tenir leurs engagements vis-à-vis du développement international, a estimé le représentant. Il a réitéré la position de l’Iran selon laquelle il est inacceptable que le G-20 donne des directives qui ensuite s’appliquent largement à d’autres pays qui ne sont pas membres de ce Groupe. M. Hassani Nejad a également formé le vœu que 5% des quotas de vote actuels des organes de décisions du FMI soient attribués à des pays qui ne sont pas suffisamment représentés dans les processus de prise de décisions de cette organisation, ce qui en renforcerait la légitimité et la transparence. Le représentant a en conclusion réitéré le besoin de mettre en place des dispositifs adéquats entre pays producteurs et pays consommateurs de produits de base pour veiller à la maîtrise de leurs prix.
Mme JANE STEWART, Directrice du Bureau de liaison de l’Organisation internationale du Travail à New York, a rappelé que si l’économie mondiale continue de se dégrader, le chômage atteindra des chiffres inédits. Il est nécessaire, a-t-elle poursuivi, de relancer la croissance afin de créer des emplois supplémentaires pour absorber l’augmentation naturelle de la main d’œuvre globale. Une relance sans création d’emplois serait insuffisante, a averti Mme Stewart. Elle a aussi noté que la crise actuelle a mis en lumière les dysfonctionnements de l’architecture économique mondiale. Les marchés financiers doivent être au service de l’économie réelle, a-t-elle plaidé. Ils doivent, a-t-elle encore ajouté, soutenir l’assistance au développement. Mme Stewart a enfin souligné l’importance du Pacte mondial pour l’emploi, adopté en juin dernier, dans l’élaboration de politiques efficaces face à la crise.
M. ALI MCHUMO, Observateur du Fonds commun des produits de base, a rappelé qu’en dépit du fait que les marchés des produits de base avaient connu une transformation profonde au cours des 20 dernières années, les niveaux et la structure des exportations de nombreux pays en développement n’avaient pas beaucoup évolué, plaçant ces nations en difficulté pour pouvoir répondre à la demande actuelle. Il a expliqué que dans la mesure où la spéculation était une caractéristique fondamentale d’un marché libéralisé, les prix des produits de base continueraient d’être volatiles. Rappelant qu’il y a 20 ans, la communauté internationale avait créé le Fonds commun avec pour objectif de faire face à cette situation, le représentant a indiqué que le mécanisme de financement de stocks régulateurs, destiné à maîtriser les prix des produits de base, n’avait jamais été opérationnalisé. Du coup, en raison de l’absence d’un mécanisme international, le Fonds n’a pas d’autre choix que de financer des projets à court terme à l’échelle d’un pays particulier. À la lumière de la récente crise alimentaire, il est donc temps pour la communauté internationale de mettre en place un mécanisme ambitieux pour stabiliser le marché des produits de base, a préconisé l’Observateur. Le Fonds s’est par ailleurs associé à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et au Secrétariat d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, pour lancer une Initiative mondiale en faveur des produits de base, qui rassemble toutes les parties prenantes pour promouvoir les produits des produits de base dans le développement.
M. JULIO ESCALONA (Venezuela) a estimé que les principes du libéralisme, dont les institutions du système financier international ont été les principaux défenseurs, devaient être d’urgence remplacés par des modèles qui épousent les pratiques démocratiques, coopératives et solidaires, dans le respect de la souveraineté et de l’autodétermination des peuples. De nouvelles formules de représentativité géographique et égalitaire doivent être mises en place, et un système de contrôle des institutions de Bretton Woods doit être établi par les Nations Unies, a-t-il préconisé, appelant à réorienter ces institutions vers le développement et l’équilibre monétaire. Il n’est pas moins urgent de créer des instances qui établissent des instruments de contrôle et de régulation des mouvements de capitaux internationaux, a-t-il plaidé. Il est par conséquent absolument nécessaire d’octroyer à l’Assemblée générale la compétence d’examiner et d’évaluer régulièrement le fonctionnement de l’architecture financière internationale, a estimé M. Escalona. Il a par ailleurs souligné l’importance de donner une nouvelle impulsion aux mécanismes régionaux qui permettent une nouvelle vision d’unité, basée sur la solidarité et la complémentarité, et de rompre avec le monopole de crédit des institutions financières internationales.
Les solutions globales à la dette extérieure doivent être approfondies, et le Venezuela estime que le financement du service de la dette ne doit pas se faire au détriment d’autres activités de développement, a poursuivi le représentant. Concernant la dette extérieure, il faut créer un processus de conseil avec les pays endettés qui prenne en compte leurs stratégies nationales de développement. Il faut aussi renforcer l’implication des pays en développement dans la prise de décision, disposer d’institutions financières transparentes, éviter de diviser les pays en différents groupes, et ne pas évaluer le poids de la dette par rapport aux exportations, a-t-il préconisé. Le représentant a appelé une nouvelle fois les pays développés à tenir leurs engagements de consacrer 0,7% de leur PNB à l’aide au développement et a estimé que la coopération Sud-Sud, telle qu’appliquée notamment au sein des fonds binationaux que le Venezuela a mis en place avec l’Iran, la Chine et la Fédération de Russie, devait être renforcée. La libéralisation du commerce et les politiques fiscales néolibérales n’ont fait qu’accroître les inégalités, a-t-il conclu, avant d’affirmer qu’en matière de politiques agricoles, les pays en développement avaient fait preuve d’un esprit de compromis, contrairement aux pays développés.
Revoir le système financier international est d’une importance capitale pour sortir du fiasco actuel, a déclaré M. A.K. ABDUL MOMEN (Bangladesh), estimant que le Consensus de Monterrey n’avait pas encore porté ses fruits, compte tenu du nombre très limité de pays qui ont effectivement tenu leurs engagements en matière d’aide au développement, et du fait que les pays développés n’ont pas garanti l’accès à leurs marchés aux produits des pays en développement, les conditions en matière de droits de douanes définies lors du démarrage du Cycle de négociations commerciales de Doha, n’étant toujours pas respectées. Nous souhaitons un délai et une procédure clairement définis pour garantir un accès total aux marchés aux produits des pays les moins avancés, a-t-il dit, s’inquiétant par ailleurs que même dans le cadre de la coopération Sud-Sud, ces derniers se trouvent de plus en plus marginalisés. Pour une conclusion du Cycle de Doha couronnée de succès, il est nécessaire d’arriver à des résultats concernant le secteur des services, a poursuivi le représentant, appelant les pays développés à libéraliser leurs marchés en la matière.
Dans leurs efforts vers la réalisation des OMD, le peuple et le Gouvernement du Bangladesh ont dû dépendre de leurs seules ressources, a déploré M. Abdul Momen, mettant en cause les barrières douanières défavorables aux pays les moins avancés, une mise en œuvre insuffisante de l’« Initiative Aide pour le commerce » et le système de propriété intellectuelle existant qui ne favorise pas l’accès à la technologie et le transfert de compétences. Par ailleurs, les pays étranglés par la dette doivent continuer de recevoir le soutien ferme des institutions de Bretton Woods pour atteindre les OMD, a-t-il dit. À cet égard, le représentant a dénoncé la grave sous-représentation des pays en développement, et spécialement des pays moins avancés (PMA), au sein de ces institutions. Le Bangladesh, de son côté, a poursuivi ses efforts pour améliorer sa gouvernance et a mis en œuvre une série de réformes institutionnelles dans presque tous les secteurs afin de limiter le gâchis de ressources, l’inefficacité, et la corruption, a-t-il enfin assuré.
ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE DÉVELOPPEMENT ( A/64/75-E/2009/59 , A/64/375-E/2009/103 , A/64/375/CORR.1-E/2009/103/CORR.1 ET A/64/375/ADD.1-E/2009/103/ADD.1 ).
Rapport du Secrétaire général intitulé « Analyse statistique globale du financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies pour 2007 » (A/64/75-E/2009/59)
Ce rapport du Secrétaire général, établi en collaboration avec les autres organismes du système des Nations Unies, répond à la demande formulée dans diverses résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social priant le Secrétaire général : a) de continuer d’améliorer le rapport financier et annuel établi par le Conseil économique et social sur les activités opérationnelles de développement; et b) de créer de manière cohérente un système global, viable et stable de production de données et de rapports financiers sur les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.
Selon le document, la valeur totale des contributions reçues par les organismes du système des Nations Unies pour les activités opérationnelles de développement en 2007 se montait à 19,1 milliards de dollars. Ce total représente une augmentation de 11% en valeur nominale et de 2,4% en valeur réelle par rapport au montant total des contributions reçues en 2006. Toujours selon le rapport du Secrétaire général, les dépenses consacrées par le système des Nations Unies aux activités opérationnelles se montaient à 17,3 milliards de dollars. Le présent rapport, précise le Secrétaire général, a fait l’objet des améliorations suivantes: les données sont plus précises parce que recueillies auprès de 28 organismes, contre 7 pour le rapport de 2007; une nouvelle section est consacrée aux données préliminaires sur les contributions et les dépenses de 2008; et une autre section nouvelle est consacrée aux dépenses du système des Nations Unies et aux tendances y relatives en Afrique subsaharienne.
En outre, le document examine dans quelle mesure les organismes des Nations Unies sont tributaires d’un ensemble limité de donateurs pour leurs activités opérationnelles; il contient en outre une nouvelle section sur les fonds d’affectation spéciale et les fonds thématiques multidonateurs, comme l’Assemblée générale l’a demandé dans sa résolution 63/232 (par. 13). Afin d’assurer une comparabilité accrue des données, la classification des contributions aux ressources de base et aux autres ressources du Programme des Nations Unies pour l’environnement et de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a été remaniée et mieux alignée sur celles appliquées par les autres organismes. Le rapport décrit les mesures envisagées pour poursuivre son amélioration en vue de parvenir à un système global viable de publication de données et de rapports financiers à l’échelle de tout le système.
Enfin, ce rapport du Secrétaire général encourage à poursuivre les efforts visant à créer un système global viable de publication de données et de rapports financiers à l’échelle de tout le système des Nations Unies.
Note du Secrétaire général transmettant le rapport du Corps commun d’inspection sur l’exécution nationale des projets de coopération technique (A/64/375)
Dans cette note, le Secrétaire général transmet le rapport du Corps commun d’inspection sur l’exécution nationale des projets de coopération technique. L’objectif de ce rapport est d’examiner l’évolution de l’exécution nationale (NEX) et le recensement et la diffusion des enseignements et des meilleures pratiques issues de cette expérience, ainsi que des questions connexes touchant notamment le suivi et l’évaluation. Le Secrétaire général note dans ce rapport qu’un certain nombre de questions essentielles ont été identifiées en tant que pierres d’achoppement à la mise en œuvre des projets et programmes relevant de l’exécution nationale. Selon le rapport, les organismes du système des Nations Unies ne définissent pas tous de la même manière l’exécution au niveau national, ni les termes « exécution » et « réalisation », différences qui sont source de confusion et de malentendus concernant cette modalité. Dans ce rapport, le Secrétaire général constate que les organismes du système des Nations Unies sont régis par des directives et procédures pour la réalisation des projets NEX. Selon le document, l’une des difficultés fondamentales qui ont été identifiées en ce qui concerne l’exécution/réalisation des projets et programmes NEX a trait à la nécessité de voir dans la société civile, notamment dans les organisations non gouvernementales (ONG), des entités d’exécution/partenaires de réalisation du développement.
Le rapport estime en conclusion que l’existence d’institutions gouvernementales fiables constitue une condition sine qua non qui doit être remplie pour assurer la viabilité des projets NEX. De ce fait, la conduite par les gouvernements de l’exécution des programmes et projets nécessite que les partenaires de réalisation assument une part plus importante des risques et fassent constamment rapport sur leur action, indique le rapport.
Enfin, en guise de recommandations, le rapport suggère que l’Assemblée générale devrait, dans le cadre de l’Examen triennal des activités opérationnelles de développement, qui doit avoir lieu au cours de sa soixante-cinquième session, sur la base du rapport présenté par le Secrétaire général, inviter le Conseil des chefs de secrétariat pour la coordination, à coordonner la mise en conformité avec les dispositions de ses résolutions, notamment la résolution 62/208 par laquelle elle a érigé l’exécution nationale (NEX), en une règle à respecter pour la mise en œuvre des activités opérationnelles. Le document propose encore à l’Assemblée générale et aux organes délibérants des autres organisations pertinentes de réitérer leurs appels aux donateurs, afin que ceux-ci fournissent moins de contributions extrabudgétaires assorties de conditions, notamment pour le financement de l’exécution nationale, afin de réaliser les priorités des pays bénéficiaires et d’introduire plus de souplesse, de prévisibilité et d’équilibre géographique dans le financement de la NEX.
Rapport du Secrétaire général sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (A/64/164)
Dans cette note, le Secrétaire général transmet le rapport sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM). Le rapport fait le point des progrès accomplis dans l’exécution du programme du Fonds tel qu’il a été défini dans son plan stratégique pour 2008-2011. Il en donne une vue d’ensemble et fournit des exemples de résultats concrets de l’assistance que le Fonds a fournie aux pays en 2008. Il se termine par un ensemble de recommandations concernant les moyens de renforcer encore l’efficacité des activités de développement du Fonds et son organisation.
Même si le rapport note l’accomplissement d’importants progrès vers la réalisation des objectifs nationaux, régionaux et mondiaux en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes, il révèle aussi des lacunes et des difficultés. Entre autres recommandations le rapport encourage l’UNIFEM à participer activement aux processus de l’examen de l’application de la Déclaration et du Plan d’action de Beijing 15 ans après la tenue de la Conférence, de l’examen
décennal des Objectifs du Millénaire pour le développement, et de l’examen de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, 30 ans après son adoption, pour y apporter une contribution fondée sur son expérience
Rapport du Secrétaire général sur l’état de la coopération Sud-Sud (A/64/321)
Dans ce rapport, le Secrétaire général examine les progrès accomplis, les principales tendances, et les problèmes rencontrés en ce qui concerne la coopération Sud-Sud en vue du développement pendant la période allant de 2007 à la mi-2009, notamment dans les domaines de l’intégration régionale, du commerce, de l’investissement et de la coopération monétaire et financière, et fournit une base pour la détermination de priorités et la formulation de recommandations pour l’avenir.
Selon le document, la coopération Sud-Sud joue un rôle particulièrement crucial en ce qui concerne l’atténuation de l’impact de la crise économique actuelle sur les progrès accomplis vers la réalisation, d’ici à 2015, des objectifs de développement convenus sur le plan international, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Le Secrétaire général note que la tendance croissante des pays du Sud à chercher non seulement à réduire la pauvreté à l’intérieur de leurs propres frontières, mais aussi à améliorer les perspectives de développement des autres pays en développement, s’est manifestée dans toute une gamme de pays, en particulier dans les économies en plein essor et dans d’autres pays pivots de la coopération Sud-Sud.
Le rapport estime qu’afin de prévenir la perte des acquis en matière de développement obtenus pendant la décennie écoulée, le renouvellement de l’engagement de la communauté internationale en faveur de la coopération Sud-Sud et triangulaire en vue du développement doit être traduit en actions concrètes. Selon le Secrétaire général, comme la rentabilité des initiatives Sud-Sud est bien établie et que les besoins en matière d’interventions Sud-Sud ne cessent d’augmenter, un financement accru, cohérent et assuré est de plus en plus crucial.
Échange après la présentation des rapports
Avant l’ouverture du débat de la Commission sur les activités opérationnelles de développement et après la présentation des rapports concernant cette question, le représentant de la République islamique d’Iran a demandé au Secrétariat s’il existait une méthodologie pour évaluer le niveau de la coopération Sud-Sud. « D’autre part », a-t-il ajouté, « le Secrétariat de l’ONU et le PNUD sont encouragés à utiliser la nomenclature géographique officielle dans leurs rapports, notamment en ce qui concerne le Golfe persique ». Répondant à cette observation, le représentant du PNUD a répondu qu’il n’existait pas de méthodologie appropriée et agréée pour rassembler des données sur la coopération. Le Forum de coopération pour le développement de l’ECOSOC (Conseil économique et social) s’efforce de combler cette lacune, a précisé un de ses collègues.
Débat général
S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. AMAR DAOUD (Soudan) a réaffirmé l’importance de l’Examen triennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies. De telles activités, a-t-il estimé, devraient être menées au profit des pays concernés, à la demande de ces pays, et conformément à leurs priorités et politiques de développement. Le représentant a souligné que ces activités avaient pour caractéristiques fondamentales l’universalité, la neutralité et le multilatéralisme. Une plus grande efficacité de ces activités serait cependant souhaitable, de même qu’une rationalisation de leurs dépenses, a poursuivi M. Daoud, qui a jugé que les excédents financiers éventuels devaient être réaffectés vers les programmes de développement des Nations Unies.
Reconnaissant les efforts du système des Nations Unies pour promouvoir l’assistance aux pays en développement, il a cependant exprimé sa préoccupation quant au fait qu’il n’y avait pas d’amélioration significative dans la prévisibilité des financements et l’adéquation des ressources nécessaires aux activités opérationnelles de développement, une situation d’autant plus inquiétante dans un contexte de crise économique et financière. Le représentant s’est également alarmé de l’augmentation insuffisante, puisqu’elle n’atteint que la moitié des objectifs annoncés, de l’aide publique au développement, que les donateurs avait pourtant promis de porter à hauteur de 130 milliards de dollars d’ici 2010. Sans cette augmentation, la communauté internationale échouera à atteindre les objectifs fondamentaux qu’elle s’est fixés dans le cadre de ses activités opérationnelles de développement, a prévenu le porte-parole du Groupe des 77 et de la Chine, qui a souligné en conclusion l’importance de la coopération Sud-Sud dans ce contexte.
M. HARALD FRIES (Suède) s’exprimant au nom de l’Union européenne, a noté la pertinence du débat que tient ce jour la Deuxième Commission et qui est consacré, notamment, aux activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, dans un contexte où plusieurs délégations ont lancé des appels au versement de davantage d’aide aux pays en difficultés en vue de leur permettre de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). L’amélioration de l’efficacité des activités des Nations Unies constitue une préoccupation centrale, a poursuivi M. Fries. Il s’est félicité des progrès accomplis dans la mise en œuvre des conclusions de l’Examen triennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, ainsi que des efforts de cohérence en cours au sein du système des Nations Unies.
Cependant, a-t-il poursuivi, dans le cadre de ces réformes, quatre enjeux doivent être abordés. En premier, a-t-il indiqué, le système des coordonnateurs résidents de l’ONU –qui représente selon M. Fries « la colonne vertébrale » de la présence de l’ONU sur le terrain- doit être renforcé. M. Fries a plaidé pour qu’une attention particulière soit accordée au profil professionnel des personnes occupant ces responsabilités. Deuxièmement, il est nécessaire d’harmoniser et de simplifier le fonctionnement des Nations Unies, tant dans les différents sièges de l’Organisation que sur le terrain, a précisé M. Fries, ajoutant que ceci devrait constituer une priorité. En troisième lieu, selon le représentant de la Suède, les Nations Unies devraient désormais soumettre des rapports conjoints afin de réduire la charge de travail des équipes sur le terrain. Enfin, en guise de quatrième point, M. Fries a lancé un appel aux Nations Unies afin que l’Organisation mène un examen des compétences dont elle dispose sur le terrain en vue de déterminer les besoins dans ce domaine.
Abordant la question de l’aide aux pays en voie de développement, le représentant de la Suède s’est félicité de diverses initiatives en cours tout en notant que beaucoup reste à faire. Il a estimé que la coopération Sud-Sud est complémentaire et liée à celle existant entre le Nord et le Sud. L’Union Européenne, a-t-il indiqué, réaffirme son engagement en faveur de la coopération Sud-Sud et se félicite de la tenue prochaine d’un sommet à Nairobi, au Kenya, sur cet enjeu. Il s’est, en outre, félicité des efforts de l’ONU en vue d’améliorer le compte-rendu financier de ses activités opérationnelles. « Les Nations Unies
disposent d’un potentiel important, mais elles doivent renforcer leur efficacité en menant les réformes nécessaires, avec le soutien des États Membres, afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) notamment », a conclu le représentant de la Suède.
S’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), M. MARTY M. NATALEGAWA (Indonésie) a insisté sur quatre domaines prioritaires concernant les activités opérationnelles de développement. Tout d’abord, un financement adéquat et prévisible pour que les Nations Unies puissent tenir leurs engagements dans le cadre de ces activités de développement. Par ailleurs, l’ONU devrait continuer de promouvoir le leadership, de fournir des directives claires, et de renforcer la cohérence et l’efficacité de ces activités à l’échelle entière du système, a préconisé le représentant. À cette fin, une coopération plus grande entre les Nations Unies et les organisations régionales et les pays concernés est souhaitable, a-t-il dit. En outre, il est temps pour les États Membres d’engager une discussion pratique sur les meilleurs moyens de réaliser la cohérence à l’échelle du système des Nations Unies, notamment entre l’ECOSOC et les organes directeurs des fonds et programmes des Nations Unies. Enfin, il existe un besoin urgent de simplifier et d’harmoniser le système de suivi de l’architecture onusienne, en particulier au niveau des pays, a préconisé M. Natalegawa.
Pour l’ANASE, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dépendra aussi de la capacité des Nations Unies à répondre aux catastrophes naturelles et aux questions qui continuent de se poser concernant l’égalité des sexes, a-t-il ajouté. Sur ce dernier point, l’ANASE soutient les efforts de l’UNIFEM pour appliquer son plan stratégique pour 2008-2011 de manière efficace et fructueuse. M. Natalegawa a ensuite plaidé en faveur de la coopération Sud-Sud, qui constitue, aux yeux de l’Indonésie et de l’ANASE, une force capable de permettre aux pays en développement d’améliorer leurs perspectives économiques. Elle exige cependant un soutien élargi de la part des partenaires de développement et des agences des Nations Unies en termes d’assistance financière, de meilleurs pratiques, de transferts de technologie et de renforcement des capacités, a-t-il souligné.
M. DELANO F. BART (Saint-Kitts-et-Nevis) a précisé que les pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) au nom desquels il s’exprimait, sont favorables à la réforme des activités opérationnelles du système des Nations Unies en vue d’améliorer leur efficacité et la cohérence du système de l’ONU. En dépit, mais aussi à cause de la crise, cette réforme doit cependant s’accompagner, a-t-il ajouté, du décaissement des financements qui sont nécessaires à la conduite des programmes envisagés. Les efforts destinés à améliorer la cohérence et l’efficacité des Nations Unies doivent viser l’éradication de la pauvreté dans le monde et favoriser une croissance économique durable, a-t-il encore expliqué. M. Bart a estimé que les réformes en cours doivent se fonder sur les principes du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD) ainsi que sur l’Initiative « Unis dans l’action ».
Notant la rareté des activités opérationnelles des Nations Unies dans les pays de la CARICOM, le représentant de Saint-Kitts-et-Nevis a plaidé pour une présence plus importante de celles-ci, regrettant au passage la réduction de la présence de certaines agences de l’ONU dans la région. La crise économique et financière actuelle, de même que les impacts des changements climatiques sur nos pays le justifient, a-t-il expliqué. Il a déploré, en outre, que la CARICOM
reçoive une part infime de l’aide publique au développement. Or, a-t-il constaté, les défis des changements climatiques menacent la survie de nos pays tout en poussant davantage de personnes dans la pauvreté. De même, a-t-il poursuivi, l’aggravation des problèmes de criminalité et de violence contre les femmes affecte leur stabilité.
Évoquant enfin l’enjeu de la coopération Sud-Sud, le représentant de Saint-Kitts-Et-Nevis s’est félicité de ce que la CARICOM constitue, en 36 ans d’existence, le plus ancien regroupement régional réunissant des pays en développement. Il s’est encore félicité des conclusions du Rapport du Secrétaire général sur l’état de la coopération Sud-Sud (A/64/321), faisant état de la contribution de la CARICOM sur cet enjeu, qui se traduit notamment par la mise sur pied d’un marché commun à la sous-région.
Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a déclaré que l’Assemblée générale devait donner une priorité élevée aux activités opérationnelles de développement, comme au renforcement de la cohérence à l’échelle du système des Nations Unies. Elle a ensuite souligné, comme d’autres intervenants, la nécessité de disposer de ressources financières prévisibles pour les activités opérationnelles de développement. Si la Colombie soutient vigoureusement le renforcement de la coopération pour promouvoir les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans les pays à la traîne, a dit Mme Blum, elle demande cependant une reconnaissance des besoins spécifiques des pays à revenu intermédiaire, dont elle fait partie. Ces pays, où est concentrée la moitié de la population pauvre mondiale, présentent des déséquilibres dans leur développement qu’ils s’efforcent de surmonter. Mais à cette fin, ils ont besoin de niveaux adéquats de soutien et de coopération internationale, a insisté Mme Blum, avant d’ajouter que la coopération Sud-Sud devait jouer un rôle complémentaire à cet égard. Elle s’est enfin félicitée que le Kenya accueille la Conférence sur la coopération Sud-Sud en décembre prochain.
M. NOEL GONZÁLEZ SEGURA (Mexique) s’exprimant au nom des pays du Groupe de Rio, a déploré les déséquilibres relevés dans la mobilisation des ressources en faveur des activités opérationnelles de développement des Nations Unies. Ces déséquilibres, a-t-il poursuivi, affectent la prévisibilité des financements de programmes dans les pays en développement. M. Segura a lancé un appel aux pays développés afin qu’ils augmentent leurs contributions aux ressources de base de l’ONU.
Évoquant l’enjeu de la coopération Sud-Sud, le représentant du Mexique s’est félicité de la tenue prochaine à Nairobi d’un sommet sur cette question. Il a espéré que cette rencontre permette la mise en place d’un cadre de coopération en matière de justice sociale, et de promotion de l’égalité et de l’équité entre les États notamment. Il a, enfin, souligné le caractère complémentaire de cette coopération avec le dialogue Nord-Sud. Cette dernière doit se poursuivre, et les pays riches doivent respecter leurs engagements vis-à-vis de ceux du Sud, a conclu le représentant du Mexique.
M. WARREN GUNDA (Malawi), intervenant au nom d’un groupe de pays réunissant le Malawi, le Mozambique, les Pays-Bas, la Norvège, le Royaume-Uni, le Rwanda et la République-Unie de Tanzanie, a jugé qu’au vu des initiatives lancées dans le cadre du programme « Unis dans l’action » notamment, le système des Nations Unies doit encore travailler à être plus efficace, notamment au niveau des sièges de l’Organisation. Il a plaidé en faveur de la mise en œuvre de changements structurels, tant pour ce qui est du système de financement que des procédures de rapport. Les projets pilotes menés dans le cadre de l’Initiative « Unis dans l’action » doivent aider dans le cadre cette réforme, a-t-il indiqué, souhaitant par-ailleurs la réforme du système des coordonateurs résidents, notamment dans la sélection des candidats à ces postes, ainsi que dans l’autonomie dont ils disposent. Enfin, à l’instar du représentant de la Suède avant lui, le représentant du Malawi a souhaité davantage de progrès dans l’harmonisation et la coordination au sein du système des Nations Unies.
S’exprimant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), M. DANIEL ANTONIO (Mozambique) a estimé qu’en dépit de leurs activités opérationnelles, qui ont atteint le montant de 19,1 milliards de dollars en 2007, les Nations Unies ont besoin de davantage de prévisibilité et de stabilité dans le financement de ces programmes. La SADC réitère donc la nécessité de mobiliser des ressources adéquates dans le cadre des programmes de développement des Nations Unies, et elle lance un appel aux pays développés pour qu’ils portent à hauteur de 0,7% leur aide publique au développement comme ils s’y étaient eux-mêmes engagés, a déclaré le représentant. Soulignant l’importance de la coopération Sud-Sud, il a cependant affirmé qu’elle ne devait pas se substituer à la coopération Nord-Sud. Il est en outre impératif de renforcer l’efficacité à l’échelle du système des Nations Unies, a ajouté M. Antonio, pour qui la recommandation du Secrétaire général visant à créer un système de données et de notifications complet pour les activités opérationnelles constitue un gage de cohérence.
M. LIU ZHENMIN (Chine) a noté que dans le contexte actuel, marqué par diverses crises et par des retards dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), l’accomplissement des missions en matière de développement du système des Nations Unies est devenu plus ardu. Afin de les remplir, le représentant de la Chine a noté que les Nations Unies doivent, en premier, tirer avantage du consensus auquel est parvenu la communauté internationale lors des sommets et conférences de ces dernières années, afin de s’attaquer en priorité aux enjeux de la pauvreté et du développement. Ces problèmes sont, a jugé M. Liu Zhenmin, l’aune à laquelle le travail des Nations Unies est évalué. Deuxièmement, le soutien financier aux activités de développement des Nations Unies doit être accru, a-t-il indiqué. L’objectif de consacrer 0,7% du PNB des pays développés à l’aide publique au développement (APD) doit être atteint, a-t-il plaidé. Troisièmement, a-t-il poursuivi, le renforcement des capacités et compétences dans les pays en développement doit être au cœur des activités opérationnelles des Nations Unies. Enfin, le représentant de la Chine a estimé que les activités de développement des Nations Unies sur le terrain devraient prendre en compte les attentes, les besoins et les orientations choisies par les pays qui reçoivent cette assistance.
Abordant l’enjeu de la coopération Sud-Sud, M. Liu Zhenmin a relevé qu’elle est différente de tout autre type de coopération en ce qu’elle est fondée sur le respect mutuel et l’égalité. Il a appelé les Nations Unies à la soutenir, avant d’ajouter que pour son pays, la coopération avec les pays du Sud a toujours été importante. Il a souligné l’engagement de son pays à maintenir le niveau de sa coopération avec le continent africain, en dépit de la crise.
M. ZACHARY D. MUBURI-MUITA (Kenya) a estimé que les activités opérationnelles des Nations Unies constituaient un moyen pour les différentes agences de l’ONU d’interagir dans le développement de nombreux pays en développement, un processus que la crise économique et financière a rendu d’autant plus important. Le Gouvernement du Kenya est également fermement convaincu que la coopération Sud-Sud est un mécanisme viable de promotion du développement, notamment au travers de la mise en commun des expériences et des meilleures pratiques, des échanges commerciaux, des transferts de technologies et de l’investissement, a souligné M. Muburi-Muita. Le représentant a indiqué que sa délégation abondait dans le sens du Secrétaire général, qui recommande dans son rapport de renouveler l’engagement de la communauté internationale en faveur de la coopération Sud-Sud et triangulaire, et d’apporter un financement accru, cohérent et prévisible pour répondre aux besoins en matière d’interventions Sud-Sud, qui ne cessent d’augmenter. M. Muburi-Muita a également suggéré de renforcer le Groupe spécial pour la coopération Sud-Sud.
M SERGEI SERGEEV (Bélarus) a estimé que les activités opérationnelles du système des Nations Unies sont au cœur du fonctionnement de l’Organisation, ajoutant que la mesure de son efficacité repose sur ces activités. Il a plaidé en faveur du dialogue entre le système des Nations Unies et les pays dans lesquels l’ONU intervient, et pour une augmentation des ressources qui sont consacrées aux activités opérationnelles de développement. Le représentant du Bélarus a par ailleurs souhaité le renforcement du système de coordonateurs-résidents. En outre, il s’est félicité de la poursuite du dialogue Sud-Sud. Dans le contexte actuel de crises, il a souligné le rôle important qui peut être celui des pays à revenu intermédiaire. Ils sont plus d’une centaine et peuvent, eux aussi, contribuer à la relance économique, en prenant une part plus grande de la croissance mondiale, a-t-il expliqué. Il a enfin souhaité la révision des critères d’octroi d’aides à ces pays.
L’économie globalisée dans laquelle nous vivons a indéniablement des conséquences négatives sur les pays les plus pauvres, a estimé M. ….. (Pérou), mais elle génère également des opportunités, notamment par la coopération Sud-Sud, en matière de partages d’expériences et de soutien économique. L’un des exemples concrets de ces opportunités a été la réunion des Chefs d’État de l’Amérique du Sud et des pays arabes qui s’est tenue au Qatar au mois de mars. Il faut traduire en actes les compromis d’appui à la coopération Sud-Sud en faveur du développement et s’assurer de fournir des financements constants et fiables qui s’ajoutent aux traditionnelles ressources allouées dans le cadre de la coopération bilatérale et régionale, a-t-il dit. Le représentant a aussi fait part de son inquiétude concernant la recommandation numéro 17 du rapport sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) qui lui demande de présenter une analyse des critères d’attribution de ressources au Comité consultatif. Ceci va au-delà du mandat qui est octroyé à l’UNIFEM, a-t-il estimé.
Mme NADIA ISLER (Suisse) a estimé que l’Examen quadriennal des activités opérationnelles de développement du système de l’ONU, dirigé par l’Assemblée générale, et le mécanisme de suivi mis sur pied par le Conseil économique et social (ECOSOC) représentent les stratégies les plus efficaces et viables en matière de contrôle et d’élaboration des politiques liées à ces activités. Elle a également salué la volonté de développer un format opérationnel standard, ce qui permettrait aux coordonnateurs résidents de remplir correctement de leur rôle de chef de file dans l’établissement de rapports de pays par les Nations Unies. Mme Isler a d’autre part estimé que les pays qui souhaitent le faire devraient pouvoir présenter à l’ECOSOC des projets nationaux de programmes de développement.
Mme ZEYNEP KIZILTAN (Turquie) s’est félicitée de la contribution des Nations Unies au dialogue Sud-Sud et a plaidé afin que ce dialogue porte plus loin que les questions financières, de manière à toucher aussi aux questions du commerce et du transfert de savoir-faire, par exemple. La Turquie, a-t-elle poursuivi, a beaucoup à offrir dans le cadre de la coopération internationale puisque le pays est récemment passé du statut de pays agricole à celui de pays industrialisé tourné vers le commerce avec le monde extérieur. La représentante de la Turquie a
fait état des actions de son pays dans le domaine de l’aide internationale et a insisté sur le caractère central de la coopération entre pays en développement. Mme Kiziltan a enfin insisté sur les engagements pris par la Turquie en faveur du soutien aux efforts de réalisation des OMD.
Mme BOVONETHAT DOUANGCHAK (République démocratique populaire lao) a souhaité que les donateurs multilatéraux augmentent leurs contributions aux activités opérationnelles de développement du système de l’ONU. En outre, les Nations Unies devraient améliorer l’efficacité de l’aide en plaidant en faveur d’une meilleure fourniture de celle-ci et d’une appropriation nationale renforcée des programmes qui en dépendent, a dit la représentante lao. Préconisant le renforcement du rôle du PNUD dans la cohérence à l’échelle du système des Nations Unies, elle a cependant estimé que des progrès avaient été faits dans le domaine de l’alignement des donateurs sur les priorités nationales des pays concernés. Mme Douangchak a enfin salué les efforts inlassables des équipes des Nations Unies qui ont aidé son pays à mettre en œuvre son Sixième plan quinquennal de développement 2006-2010.
M. CARLOS VELASTEGUI.(Équateur) a estimé que les instruments et les déclarations faites au niveau international sur le développement ont permis non seulement d’avancer et d’approfondir la coopération Sud-Sud, mais aussi d’en renforcer l’efficacité et la capacité à mobiliser des ressources, tant humaines que financières, pour partager les expériences et stimuler le développement. Ma délégation soutiendra tout effort visant à renforcer cette coopération, à appuyer la coopération triangulaire, et à établir des synergies avec la coopération Nord-Sud, a-t-il poursuivi, tout en s’inquiétant que les objectifs de développement agréés au niveau international paraissent chaque jour plus difficiles à atteindre.
Il a appelé les pays développés à respecter leurs engagements en matière d’aide au développement et a assuré que son pays agissait avec tout l’esprit de responsabilité décrit dans la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide. Le représentant a en outre souligné que le Fonds spécial du Secrétariat général pour la coopération Sud-Sud devait bénéficier de ressources adéquates, et a appelé à une meilleure harmonisation et coordination des programmes au sein du système des Nations Unies. Il en est de même en ce qui concerne les modalités de soutien à cette coopération, a-t-il préconisé. Enfin, il a insisté sur l’importance de l’initiative « Yasuni ITT », qui est un projet « visionnaire » en faveur de la protection de la biodiversité et de la défense des peuples autochtones, et qui pourra être reproduit dans d’autres pays du Sud.
Mme NADIESKA NAVARRO BARRO (Cuba) a estimé que la crise ne doit pas constituer une excuse empêchant le financement des activités opérationnelles des Nations Unies par les pays développés, ce qui risquerait d’aggraver les incohérences et les déséquilibres qu’elles subissent déjà. Le financement des activités opérationnelles de base des Nations Unies, dont le financement a connu un regain récemment, ne doit pas s’effectuer au détriment de celui des activités opérationnelles, a poursuivi la représentante de Cuba. Mme Barro a, en outre, plaidé en faveur du consensus et de la transparence dans les discussions en cours sur la réforme de ces activités, notant que des négociations sur ce thème ont lieu également au niveau de l’Assemblée générale. L’enjeu de la coopération Sud-Sud est très important pour nous, a souligné la représentante de Cuba, rappelant que son pays a déployé 350 000 volontaires dans le monde depuis 1961. Elle a enfin dénoncé les initiatives des pays du Nord visant à faire échouer le dialogue Sud-Sud.
M. JAKKRIT SRIVALI (Thaïlande) a rappelé que l’engagement de la communauté internationale en faveur de la coopération Sud-Sud était une priorité, et ceci, afin de veiller à la fourniture des ressources appropriées pour le soutien aux programmes de développement. En outre, a-t-il dit, les partenariats innovants devraient être intensifiés, que ce soit aux niveaux public-privé, régional, ou interrégional, en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Le représentant thaïlandais a ensuite souligné que le partage des expériences et des meilleurs pratiques, ainsi que les transferts de technologies constituaient deux aspects fondamentaux des coopérations Sud-Sud et triangulaire. Enfin, M. Srivali a reconnu qu’il est crucial d’harmoniser l’usage de l’aide fournie par les divers partenaires de développement pour l’utiliser de manière efficiente et maximale, les ressources disponibles se faisant rares. Il a déclaré en conclusion que la Thaïlande continuait de soutenir le concept de coordonateurs-résidents des Nations Unies
M. HIROTAKA NAKAMURA (Japon) a noté que l’appropriation nationale des programmes était un facteur essentiel du succès des activités de développement et qu’elle devait, par conséquent, être au centre des activités des Nations Unies sur le terrain. Ce faisant, il faut rester attentif aux besoins des populations pour lesquelles l’Organisation travaille, a-t-il poursuivi. Notant l’engagement du Japon à poursuivre son engagement en matière d’aide internationale en dépit de la crise, M. Nakamura a souligné l’importance de l’approche prenant en compte la sécurité humaine. Le représentant du Japon a, en outre, rappelé l’engagement de son pays en faveur de l’égalité entre hommes et femmes, tout en mettant en garde contre les risques de créer de nombreuses institutions destinées à la réaliser. Il a, toujours sur cette question, appelé à s’inspirer des initiatives locales menées sur le terrain. Abordant la question de la coopération Sud-Sud, M. Nakamura s’est félicité des conclusions du Rapport du Secrétaire général sur l’état de la coopération Sud-Sud (A/64/321) et a fait état de la contribution de son pays dans ce domaine.
M YOSEPH KASSAYE (Éthiopie) s’est félicité des efforts déployés par les Nations Unies afin d’améliorer le compte rendu financier de leurs activités de développement. Déplorant les difficultés de financements auxquelles l’Organisation fait face, il a plaidé pour que les contributions budgétaires en faveur de l’ONU soient plus stables et plus prévisibles. Il a félicité la Belgique d’avoir entrepris des efforts en ce sens. Le représentant de l’Éthiopie a, en outre, souligné la contribution significative du système des Nations Unies dans l’assistance aux efforts de développement entrepris par son pays. M. Kassaye a enfin plaidé en faveur d’une plus grande utilisation des compétences locales, par l’ONU, dans le cadre de ses activités opérationnelles.
M. DMITRI MAKSIMYTCHEV (Fédération de Russie) a appuyé l’appel de l’ECOSOC à prendre des mesures adéquates pour renforcer les activités opérationnelles de développement du système de l’ONU. Il a rappelé qu’à la fin de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, les États Membres avaient adopté une résolution sur la cohérence à l’échelle du système. « Dans ce contexte, ma délégation avait émis des réserves sur le contenu de ce texte, réserves qui portaient sur la réforme de la gestion », a rappelé le représentant. Il a donc pris note avec satisfaction du projet du Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée de poursuivre les consultations à ce sujet, sans que cela ne préjuge de la poursuite des activités opérationnelles. Le représentant de la Fédération de Russie s’est déclaré en accord avec l’idée que la coopération Sud-Sud doit compléter la coopération Nord-Sud et triangulaire.
M. SHIN BOONAM (République de Corée) a souligné à son tour l’importance des activités opérationnelles des Nations Unies, saluant les efforts déployés pour les renforcer. Il a également dit que son pays partageait le point de vue selon lequel des ressources prévisibles, adéquates, et stables pour assurer le financement de ces activités doivent être assurées à l’ONU. À cet égard, les programmes pilotes « Unis dans l’action » méritent le soutien des États Membres, a assuré M. Shin Boonam, avant d’expliquer que pour améliorer le suivi financier, il serait peut-être judicieux d’inclure les dépenses, par secteur ou par thème, des agences des Nations Unies dans les prochains rapports. Se félicitant de l’épanouissement de la coopération Sud-Sud, le représentant de la République de Corée a déclaré qu’elle était particulièrement pertinente à l’heure de la crise économique et financière. Toutefois, des préoccupations se sont manifestées, concernant le manque de coordination dans ce cadre, ce qui nécessite une action de la part du système des Nations Unies, afin de fournir des directives claires aux pays émergents, dit le représentant.
M. NOR-EDDINE BENFREHA (Algérie) a rappelé le rôle central que les Nations Unies doivent jouer pour relever les défis du développement, précisant que ces efforts doivent cependant être guidés par les politiques, les objectifs et les priorités des pays récipiendaires des activités opérationnelles de développement de l’ONU. Il a plaidé en faveur de financements réguliers et prévisibles, et pour le respect des principes de neutralité et d’universalité qui doivent s’appliquer au cadre des activités opérationnelles du système des Nations Unies. Abordant la question de la coopération Sud-Sud, M. Benfreha a jugé qu’elle devrait préserver le principe de solidarité internationale qui constitue son trait distinctif.
M. TARIQ ALI F. AL-ANSARI (Qatar) a estimé que les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies sont l’outil principal de réalisation du bien-être social et économique dans le monde, à condition qu’elles soient mises au service de l’humanité, dans le respect du principe d’appropriation nationale notamment. Abordant la question de la coopération Sud-Sud, il a lancé un appel à davantage de coopération entre les organisations de la société civile des pays du Sud. Le représentant du Qatar a estimé que la pauvreté est une menace à la paix et à la sécurité dans le monde et a lancé un appel en faveur d’une coopération internationale fructueuse au service des pays en développement. M. Al-Ansari a, enfin, évoqué les efforts de son pays dans le domaine de la coopération internationale et a souligné la nécessité de renforcer le dialogue triangulaire.
M. ABDESSELEM ARIFI (Maroc) a déclaré que le renforcement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies constitue la réponse à travers laquelle le système onusien devrait faire face aux conséquences de la crise mondiale. Des mesures appropriées doivent donc être prises en matière de renforcement et de ciblage sur le terrain des activités des Nations Unies et d’autres institutions en créant les conditions d’une meilleure coopération interorganisations, et en mobilisant davantage de ressources humaines et financières, a estimé le représentant.
Même si les activités opérationnelles sont menées, dans plusieurs pays, dont le Maroc, dans le cadre de formules privilégiant l’exécution nationale, il n’en demeure pas moins, a relevé M. Arifi, que la coordination des activités des agences du Groupe des Nations Unies pour le développement continue de souffrir de handicaps qui limitent la portée des programmes et des projets engagés et empêche leur réelle complémentarité. Il a attiré l’attention sur la faiblesse de la
cohérence au niveau initial de la programmation, affirmant que les agences concernées devraient se concerter davantage lors de la phase de conception et de programmation des projets pour faciliter la mise en œuvre commune des Plans d’action pour le pays (CPAP) respectifs des trois agences.
Pour la délégation marocaine, le débat lancé par le Secrétaire général sur la cohérence à l’échelle du système, de même que l’Examen triennal des activités opérationnelles, qui aura lieu lors de la prochaine session de l’Assemblée générale, permettrait de rectifier le tir et d’asseoir les bases sures et durables du renforcement du rôle des organismes des Nations Unies qui s’occupent du développement. Enfin, le représentant du Maroc a souhaité qu’une plus grande priorité soit accordée à la mise en œuvre de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide.
M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a relevé qu’avec la crise économique et financière, les activités opérationnelles des Nations Unies sont plus que jamais essentielles dans l’assistance à apporter aux populations les plus vulnérables. Elles doivent se consacrer à l’élimination de la pauvreté et à la lutte pour protéger l’environnement notamment, a-t-il ajouté. Le représentant du Brésil a plaidé pour davantage de transparence dans ces opérations, et pour un processus de consultation plus large dans la nomination des responsables du FNUAP et de l’UNICEF notamment. L’Assemblée générale devrait entériner les nominations des responsables et agences des Nations Unies, a-t-il suggéré. Le représentant du Brésil s’est, par ailleurs, dit favorable à l’harmonisation des pratiques au sein des Nations Unies, et au renforcement du système des coordinateurs résidents, conformément aux directives de l’Assemblée générale et de l’ECOSOC. Rappelant la nécessité de la coopération internationale en temps de crises en particulier, M. De Aguiar Patriota a invité la Commission à se pencher sur les initiatives réussies de développement dans le monde. Abordant la question de la coopération Sud-Sud, il a rappelé l’engagement de son pays en faveur du principe de solidarité qui la fonde. La Conférence de Nairobi devra être l’occasion de doter la CNUCED d’un mandat plus clair dans le cadre de cette relation, a-t-il espéré.
M. MUHAMMAD AYUB (Pakistan) a rappelé que, dans le contexte de la cohérence à l’échelle du système, les Nations Unies avaient fait de réels progrès pour répondre aux besoins des pays en matière de développement. Il a cependant estimé que le réseau des coordonateurs résidents devait être renforcé et faire rapport aux autorités nationales sur la mise en œuvre des programmes communs. En outre, a noté le représentant, ce réseau ne doit pas venir empiéter sur le montant des ressources prévues pour le développement. Rappelant que la crise financière n’avait fait qu’exacerber la pauvreté des pays dans lesquels des projets de développement sont en cours, il a souligné l’importance de la coopération Sud-Sud à cet égard et s’est félicité de la tenue d’une Conférence sur ce type de coopération en décembre au Kenya.
Mme GAUKHAR ALDYGALIEVA (Kazakhstan) a noté qu’avec la crise, la question des activités opérationnelles des Nations Unies est plus pertinente que jamais. Alors que la communauté internationale prépare l’examen des progrès enregistrés dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le moment est tout indiqué pour procéder à l’examen de ces activités, a-t-elle poursuivi. Elle a plaidé en faveur d’un meilleur équilibre dans le versement des aides internationales aux divers pays qui sont dans le besoin. Les changements à apporter aux activités opérationnelles de développement doivent reconnaître les réalités du monde d’aujourd’hui, a-t-elle conclu.
M. AMR MOHSEN HAMZA (Égypte) a déclaré que son pays accordait la plus grande importance aux activités opérationnelles de développement de l’ONU. C’est pourquoi il s’est dit préoccupé par les lacunes dans le financement de ces activités, dues en partie à l’impact de la crise. Mais ce problème se posait déjà avant le début de la crise, a-t-il fait observer. Il s’est ensuite réjoui des recommandations faites par le Secrétaire général dans le cadre de l’amélioration de la cohérence à l’échelle du système des Nations Unies. Le représentant a également fait mention de la coopération Sud-Sud, se félicitant à son tour de la tenue à Nairobi début décembre d’une Conférence sur cette question.
M. RICHARD M. KENNEDY, Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a relevé que les pays émergents sont de plus en plus des sources d’aide aux pays en développement, notamment par le biais du transfert de technologies. L’importation de technologies coûte 30 milliards de dollars par an au continent africain, a-t-il poursuivi, estimant que ce chiffre pouvait encore être réduit grâce au renforcement de la coopération Sud-Sud. Il a souligné le rôle que joue cette coopération dans le transfert de technologies de pays comme la Chine vers ceux d’Afrique, ou encore de l’Afrique du Sud vers le Soudan dans le domaine de l’accès à l’énergie par exemple. Le représentant de l’ONUDI s’est, enfin, étendu sur divers exemples de facilitations assurées par l’ONU dans le domaine du transfert de technologies entre pays du Sud.
M. MOUNIR ZAHRAN, représentant du Corps commun d’inspection, a noté que de nombreuses délégations avaient fait référence aux projets pilotes « Unis dans l’action ». Il a précisé qu’une résolution de l’Assemblée générale confirme que le Corps commun d’inspection est le seul organe indépendant chargé d’enquêter de manière indépendante dans tous les domaines qui intéressent l’efficacité des services et le bon emploi des fonds des Nations Unies.
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