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La Sixième Commission achève ses travaux en recommandant à l’Assemblée générale une série de projets de résolution, dont un sur le Guide pratique sur les réserves aux traités, adopté par la CDI

AG/J/3430

La Sixième Commission achève ses travaux en recommandant à l’Assemblée générale une série de projets de résolution, dont un sur le Guide pratique sur les réserves aux traités, adopté par la CDI

11/11/2011
Assemblée généraleAG/J/3430
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Sixième Commission                                         

30e séance – matin                                         


LA SIXIÈME COMMISSION ACHÈVE SES TRAVAUX EN RECOMMANDANT À l’assemblÉe gÉnÉrale une sÉrie de PROJETS DE RÉSOLUTION, DONT UN SUR LE GUIDE PRATIQUE SUR LES RÉSERVES AUX TRAITÉS, ADOPTÉ PAR LA CDI


Elle recommande également la création d’ un groupe de travail chargé

de finaliser le projet de convention générale sur le terrorisme international


En achevant aujourd’hui ses travaux, qui avaient commencé le 3 octobre dernier, la Sixième Commission a adopté, sans vote, huit projets de résolution, portant notamment sur le Guide de la pratique sur les réserves aux traités et le projet d’articles sur la responsabilité des organisations internationales, élaborés par la Commission du droit international (CDI), finalisés à sa dernière session annuelle.  La Sixième Commission, qui a en outre débattu du « rapport du Comité des relations avec le pays hôte » et de la « revitalisation des travaux de l’Assemblée générale », a également recommandé à l’Assemblée la création, l’année prochaine, d’un groupe de travail chargé d’établir la version finale du projet de convention générale sur le terrorisme international. 


Aux termes du projet de résolution relatif au « rapport de la Commission du droit international sur les travaux de sa soixante-troisième session », adopté sans vote, l’Assemblée générale saluerait l’achèvement par la Commission du droit international de ses travaux consacrés au projet d’articles sur la responsabilité des organisations internationales et au Guide de la pratique sur les réserves aux traités.  Ce Guide de la pratique sur les réserves aux traités, adopté par la CDI à sa soixante-troisième session, constitue une des avancées majeures dans les travaux de cet organe, comme l’ont noté les délégations de la Sixième Commission au cours du débat consacré à cette question.  


Le projet de résolution sur l’ensemble du « Rapport de la Commission du droit international sur les travaux de sa soixante-troisième session » a été présenté par Mme Ana Cristina Rodríguez-Pineda, du Guatemala.  Pour sa part, Mme Mattanee Kaewpanya, de la Thaïlande, a présenté les projets de résolution concernant les « effets des conflits armés sur les traités » et la « responsabilité des organisations internationales », adoptés également sans vote et qui faisaient l’objet de deux chapitres du rapport de la CDI.


La Sixième Commission, par un projet de résolution relatif aux « mesures visant à éliminer le terrorisme international », présenté par M. Keith Morrill, du Canada, et adopté sans vote, recommande à l’Assemblée générale de créer, à sa prochaine session, un groupe de travail chargé d’établir la version finale du projet de convention générale sur le terrorisme international. 


Les autres textes, adoptés ce matin, portent respectivement sur « l’état de droit aux niveaux national et international », présenté par M. Stefan Barriga, du Liechtenstein; sur la « revitalisation des travaux de l’Assemblée générale »; et sur le « Programme d’assistance des Nations Unies aux fins de l’enseignement, de l’étude, de la diffusion et d’une compréhension plus large du droit international », présenté par M. Petr Valek, de la République tchèque.


La Sixième Commission a ensuite entendu un représentant du Secrétariat qui a souligné l’importance de soutenir la Médiathèque des Nations Unies.  Il a indiqué que l’Italie et la Suède avaient décidé de verser des contributions volontaires au Fonds d’affectation spéciale pour le développement de cette Médiathèque.  Il a également insisté sur la nécessité d’accroître les contributions volontaires pour l’organisation de cours régionaux de droit international, citant notamment celui qui est prévu à Addis-Abeba pour la région Afrique.  « L’Union africaine s’est engagée à apporter son appui financier à la tenue de ce cours.  Malheureusement, cette contribution ne permettra pas de couvrir toutes les dépenses afférentes et obligera à réduire le nombre de bourses offertes dans ce cadre », a-t-il précisé.


Ce matin, la Sixième Commission a, par ailleurs, recommandé à l’Assemblée générale l’octroi du statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale à « l’Union économique et monétaire ouest-africaine ».  Le projet de résolution pertinent, qui était présenté par le représentant du Togo, avait également été appuyé par les délégations du Mali, du Bénin, du Burkina Faso et du Soudan.  La Sixième Commission a, au contraire, décidé d’inviter l’Assemblée générale de se prononcer sur la demande d’octroi ou non du statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale à « la Conférence internationale des partis politiques asiatiques », à sa prochaine session. 


Pour préciser la terminologie utilisée dans son paragraphe 20 du dispositif la Sixième Commission a amendé oralement, ce matin, le projet de résolution sur « le rapport de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international sur les travaux de sa quarante-quatrième session », qu’elle avait adopté le 31 octobre dernier.  Tel que rédigé auparavant, le paragraphe 20 de ce projet de résolution créait des incidences budgétaires ne relevant pas de la compétence de la Sixième Commission, mais plutôt de la Cinquième Commission.  La représentante de la France a insisté sur le respect du multilinguisme dans les travaux de la CNUDCI, tandis que les délégations de Cuba, de l’Iran et du Venezuela ont souhaité que le réexamen de textes déjà adoptés « ne devienne pas un précédent à la Sixième Commission ».


Après avoir brièvement débattu du rapport du Comité des relations avec le pays hôte, la Sixième Commission a adopté sans vote le projet de résolution afférent.  Les deux documents avaient été présentés par le Président du Comité, M. Minas Hadji Michael, de Chypre.


Par un projet de décision, la Sixième Commission a également adopté son programme de travail provisoire pour la soixante-septième session de l’Assemblée générale.  Ainsi, elle devrait démarrer ses travaux le 8 octobre 2012.  Comme les autres textes déjà adoptés, les projets de résolution approuvés aujourd’hui seront transmis à la plénière de l’Assemblée générale pour adoption définitive. 


RAPPORT DU COMITÉ DES RELATIONS AVEC LE PAYS HÔTE


Débat général


M.  LESTER DELGADO SÁNCHEZ (Cuba) a réaffirmé la volonté de son pays de coopérer avec le Comité des relations avec le pays hôte.  Il a noté que le rapport du Comité des relations avec le pays hôte envisage différentes solutions pour améliorer l’exercice efficace des activités des Missions.  Cependant, concernant la sécurité des Missions, le représentant de Cuba a souligné que des actes violents avaient été perpétrés contre la Mission permanente de Cuba.  Le 16 mai dernier, le terroriste international Luis Posada Carriles a commis un acte de pure provocation.  Il a été aperçu à l’angle de Lexington Avenue et de la 38e rue, tout près de la Mission cubaine, en compagnie de cinq personnes connues pour leurs actes de violence.  « Nous tenons le Gouvernement des États-Unis comptable de toute action perpétrée contre notre pays », a-t-il averti.  Le représentant de Cuba s’est dit préoccupé par les procédures d’octroi de visas.  Les limitations à la libre circulation des délégués cubains, qui les empêchent de se déplacer au-delà de 25 miles autour de la place Colombus, sont des mesures infondées, a-t-il déclaré.  « Ces mesures vont à l’encontre des règles imposées au personnel diplomatique et doivent donc être levées immédiatement », a-t-il exigé.  En ce qui concerne la fermeture des comptes bancaires à la banque JP Morgan Chase, il a estimé qu’il faudrait prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter ce type de problème à l’avenir. 


M. JOHN ARBOGAST (États-Unis) s’est dit fier que son pays soit le pays hôte des Nations Unies.  « En tant que pays hôte, nous avons l’honneur d’accueillir la plus grande et la plus diverse communauté diplomatique au monde.  Depuis 1946, le Gouvernement des États-Unis a toujours rempli sa mission avec engagement et nous avons l’intention de continuer à faire de même dans le futur », a-t-il déclaré.  Le représentant a estimé que le Comité des relations avec le pays hôte est une enceinte idoine pour que cette communauté diplomatique puisse s’exprimer, notamment parce que la ville de New York est l’une des plus dynamiques et plus cosmopolites au monde, a-t-il souligné.  Le représentant s’est également félicité de la bonne coopération entre son pays, le Comité et le Secrétariat des Nations Unies.  La participation d’observateurs aux travaux du Comité des relations avec le pays hôte a largement contribué à une meilleure représentation de la communauté diplomatique auprès des Nations Unies, a-t-il estimé.  Ces dernières années, le Comité a axé ses efforts pour améliorer les procédures d’immigration dans les aéroports de New York, réduire les délais de délivrance des visas, aider les Missions dont les comptes bancaires ont été fermés par JP Morgan Chase à ouvrir de nouveaux comptes en banque et veiller à ce que la sécurité des Missions permanentes auprès des Nations Unies soit assurée.  Les États-Unis vont continuer à faire des efforts dans tous ces domaines, a-t-il dit avant de conclure. 


REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ET PLANIFICATION DES PROGRAMMES


Débat général


Mme ALEJANDRA QUEZADA (Chili), au nom du Groupe de Rio, a déclaré que dans la noble tâche visant à améliorer les méthodes de travail de la Sixième Commission (chargée des affaires juridiques), les notions de transparence, de participation et d’efficacité doivent être les piliers de notre travail car ce sont les piliers qui sous-tendent les Nations Unies.  De nouveau, à cette session, la question du temps alloué au débat à l’Assemblée générale a été abordée, a noté le représentant qui a réitéré la demande faite par sa délégation au Secrétariat de mener les consultations qui aboutissent à des résultats concrets.  Le Groupe de Rio a réaffirmé qu’il était préoccupé par le retard dans la publication des rapports, ce qui entrave sérieusement les travaux, a-t-elle estimé.  Elle a demandé que les rapports soient présentés au plus tard à la fin juillet et traduits dans toutes les langues des Nations Unies.  Le Groupe de Rio apprécierait que le Secrétariat prenne toutes mesures pour que cette situation ne se répète pas à l’avenir, en particulier, pour le rapport de la Commission du droit international (CDI), a-t-elle souligné. 


Par ailleurs, la représentante a regretté qu’à la présente session, le temps consacré à l’examen du rapport de la CDI eût été limité par rapport aux sessions précédentes.  La représentante a soutenu l’idée de tenir une partie des sessions annuelles de la CDI à New York.  « Cela permettrait, a-t-elle dit, aux membres de la CDI d’avoir un contact direct avec la Sixième Commission, à la différence de ce qui se passe à Genève ».  De l’avis du Groupe de Rio, a-t-elle ajouté, la présentation des projets de résolution devant la Sixième Commission devrait intervenir immédiatement après la fin de l’examen des questions auxquelles ils se rapportent.  De plus, la distribution de chaque proposition à tous les membres de la Commission contribuerait à plus de transparence, a-t-elle estimé.  La représentante a réitéré que la règle devrait être de tenir des consultations ouvertes sur les projets de résolution, ce qui demande un effort de plus de la part du Secrétariat pour assurer l’espace et le temps nécessaires.  La représentante a apprécié la fluidité des informations fournies par les délégations, par le biais d’Internet, à la Sixième Commission.  Cependant, cette importante responsabilité ne devrait pas être laissée à la seule initiative individuelle, alors qu’elle incombe en premier lieu à la Sixième Commission, a-t-elle déclaré.  À cet égard, elle a demandé qu’une décision soit prise, à ce sujet, pour améliorer notamment les échanges d’informations par voie électronique dans les salles de conférence.  En conclusion, elle a émis l’espoir que ces propositions contribueront à une meilleure planification ainsi qu’à une meilleure transparence, une participation plus active et une plus grande efficacité des travaux de la Sixième Commission. 


Mme VERONICA SABBAG (Union européenne) a rappelé que l’Union européenne et ses États membres sont prêts à contribuer à une meilleure transparence et à une plus grande efficacité des travaux de la Sixième Commission.  Elle a tenu à signaler quelques points clefs, notamment en ce qui concerne la planification, les problèmes de chevauchement entre les réunions de l’Assemblée générale et celles de la Sixième Commission.  En outre, elle a souligné l’importance de mettre à disposition les rapports le plus rapidement possible et la nécessité d’améliorer les échanges d’informations par voie électronique.  De plus, la représentante a estimé qu’il est toujours possible d’améliorer les méthodes de travail.  « Nous sommes conscients des difficultés que cela comporte, mais l’amélioration du calendrier est essentielle », a-t-elle noté.  En conclusion, la représentante a réaffirmé l’engagement de l’Union européenne en faveur de l’amélioration des méthodes de travail de la Sixième Commission. 


M.  ESMAEIL BAGHAEI HAMANEH (République islamique d’Iran), s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, et également au nom de son propre pays, s’est félicité de la bonne tenue des travaux de la Commission au cours de la présente session.  Il a cependant regretté la méthode « contestable » qui a été suivie pour l’adoption de certains projets de résolution.  Certains de ces textes, a-t-il indiqué, ont été discutés sans la participation de la majorité des États Membres, a fait remarquer le représentant de l’Iran qui a rappelé que l’échange d’informations par voie électronique ne doit pas se substituer à la distribution aux délégations des documents, sous enveloppe ou par fax. 


La représentante du Chili, au nom du Groupe de Rio, a souhaité que les travaux de la Sixième Commission soient suspendus lors de la présentation à l’Assemblée générale des rapports de la Cour internationale de Justice (CIJ) et de la Cour pénale internationale (CPI) par les présidents de ces deux institutions judiciaires internationales. 


M.  ELYES LAKHAL (Tunisie), intervenant brièvement, a souhaité que les méthodes de travail soient améliorées au sein de la Sixième Commission.  Il a cependant reconnu la complexité des questions à l’ordre du jour. 


M.  HILDING LUNDKVIST (Suède) s’est penché sur l’importance d’améliorer les méthodes de travail au sein de la Sixième Commission.  Il est nécessaire, a-t-il souligné, d’assurer la transparence et l’ouverture dans les travaux de la Commission, en particulier lors des débats officieux sur les projets de résolution.  La Suède est prête à travailler à la recherche de solutions idoines en ce sens, a-t-il conclu. 


En réponse à la demande faite par le Chili, le Secrétaire de la Sixième Commission, M. VACLAV MIKULKA, a souligné la difficulté pour la Sixième Commission de changer, toute seule, le calendrier général de l’Assemblée générale.  Ce calendrier est élaboré sur la base de ressources financières de plus en plus restreintes, a-t-il fait remarquer.  Cela conduit inévitablement à des chevauchements de réunions, y compris les plus importantes et c’est pourquoi il est important que la Sixième Commission travaille en collaboration avec les autres organes des Nations Unies pour trouver une solution à ce problème, a-t-il souligné. 


M.  LESTER DELGADO SÁNCHEZ (Cuba), tout en souscrivant aux explications données par le Secrétariat, a souhaité qu’il adresse une lettre aux délégations pour préciser qu’une journée entière serait consacrée à l’examen du rapport de la Cour internationale de Justice. 


Le Secrétaire de la Sixième Commission, M. VACLAV MIKULKA, a répondu que les dates pour l’examen des rapports sont établies une année avant l’ouverture de la session annuelle de l’Assemblée générale.  Cette décision relève de la compétence de l’Assemblée générale, a-t-il rappelé.


PRÉSENTATIONS ET ADOPTIONS DE PROJETS DE RÉSOLUTION


PROGRAMME D’ASSISTANCE DES NATIONS UNIES AUX FINS DE L’ENSEIGNEMENT, DE L’ÉTUDE, DE LA DIFFUSION ET D’UNE COMPRÉHENSION PLUS LARGE DU DROIT INTERNATIONAL


Par ce projet de résolution intitulé « Programme d’assistance des Nations Unies aux fins de l’enseignement, de l’étude, de la diffusion et d’une compréhension plus large du droit international », adopté sans vote,A/C.6/66/L.15, l’Assemblée généraleapprouveraitles directives et recommandations figurant à la section III du rapport du Secrétaire général, en particulier celles qui visent à renforcer et à revitaliser le Programme d’assistance des Nations Unies aux fins de l’enseignement, de l’étude, de la diffusion et d’une compréhension plus large du droit international en réponse à l’augmentation de la demande en matière d’activités de formation et de diffusion en matière de droit international.  Elle autoriserait ensuitele Secrétaire général à exécuter en 2012 et 2013 les activités exposées dans son rapport.


Elle autoriserait égalementle Secrétaire général à octroyer, en 2012 et 2013, au moins une bourse d’études au titre de la Dotation commémorative Hamilton Shirley Amerasinghe sur le droit de la mer, sous réserve de la disponibilité de contributions volontaires versées à cette Dotation, et à cet égard, demanderait aux États, aux organisations intergouvernementales, institutions financières internationales, organismes donateurs, organisations non gouvernementales et personnes physiques et morales de verser des contributions volontaires à cette Dotation. 


Par ailleurs, elle engageraitle Bureau des affaires juridiques à continuer de mettre à jour et d’étoffer les sites Web énumérés dans l’annexe du rapport du Secrétaire général, qui constituent un outil précieux pour la diffusion des documents de droit international et pour la recherche juridique de haut niveau.  Enfin, l’Assemblée généraledécideraitde nommer 25 États Membres (dont 6 États d’Afrique, 5 États d’Amérique latine et des Caraïbes, 5 États d’Asie et du Pacifique, 6 États d’Europe occidentale et autres États, et 3 États d’Europe orientale) pour siéger au sein du Comité consultatif pour le Programme d’assistance pour une période de quatre ans, à compter du 1er janvier 2012.  


L’ÉTAT DE DROIT AUX NIVEAUX NATIONAL ET INTERNATIONAL


Aux termes du projet de résolution intitulé « l’état de droit aux niveaux national et international » A/C.6/66/L.20, adopté sans vote, l’Assemblée généraleréaffirmeraitle rôle de stimulant que joue l’Assemblée générale dans le développement progressif du droit international et dans sa codification, et réaffirmerait également que les États doivent respecter toutes les obligations qui leur incombent en vertu du droit international.  


Elle soulignerait d’autre partqu’il importe de respecter l’état de droit au niveau national et qu’il faut aider davantage les États Membres qui en font la demande à respecter, sur le plan national, les obligations internationales auxquelles ils ont souscrit, moyennant un développement de l’assistance technique et un renforcement des capacités et sur la base d’une coordination et d’une harmonisation accrues au sein du système des Nations Unies et entre les donateurs.  


L’Assemblée générale demanderaità cette fin que le dialogue se renforce entre toutes les parties intéressées de sorte que l’assistance en matière d’état de droit soit fournie dans une perspective nationale, consolidant ainsi le processus d’appropriation nationale. 


Elle engageraitle Secrétaire général et le système des Nations Unies à accorder un rang de priorité élevé aux activités relatives à l’état de droit et inviteraitla Cour internationale de Justice, la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international et la Commission du droit international à continuer de lui rendre compte, dans les rapports qu’elles lui soumettent, de ce qu’elles font actuellement pour promouvoir l’état de droit.  De même, elle inviterait  le Groupe de coordination et de conseil sur l’état de droit et le Groupe de l’état de droit à continuer de s’entretenir périodiquement avec les États Membres, notamment dans le cadre d’échanges non formels.  L’Assemblée générale déciderait enfinque la réunion de haut niveau de 2012 donnera lieu à l’établissement d’un texte concis et prierait le Président de l’Assemblée générale d’établir un projet de texte, en consultation avec les États Membres. 


Explication de position


La République islamique d’Iran, s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, a réitéré qu’il était important pour la Sixième Commission d’adopter une approche équilibrée pour traiter de la question de la lutte contre le terrorisme.  Ceci implique, a insisté le représentant, le respect de la souveraineté nationale, la non-ingérence dans leurs affaires intérieures et le non-recours à l’usage de la force, dans les relations entre États.  Les pays non alignés, a-t-il dit, soutiennent la gouvernance des États fondée sur le respect de l’état de droit.  


RAPPORT DE LA COMMISSION DU DROIT INTERNATIONAL SUR LES TRAVAUX DE SA SOIXANTE-TROISIÈME SESSION


Effets des conflits armés sur les traités


Par le projet de résolution sur les « effets des conflits armés sur les traités » A/C.6/66/L.21, adopté sans vote, l’Assemblée généraleexprimerait sa reconnaissanceà la Commission du droit international pour la contribution qu’elle ne cesse d’apporter à la codification et au développement progressif du droit international.  Elle prendrait ensuite notedu projet d’articles sur les effets des conflits armés sur les traités présenté par la Commission du droit international, dont le texte est annexé à la présente résolution, et recommanderait qu’il soit porté à l’attention des gouvernements, sans que cela préjuge de son adoption ou de toute autre mesure appropriée qui pourrait être prise.  L’Assemblée générale décideraiten outred’inscrire la question intitulée « Effets des conflits armés sur les traités » à l’ordre du jour provisoire de sa soixante-neuvième session, notamment pour examiner la forme qui pourrait être donnée au projet d’articles. 


Responsabilité des organisations internationales


Aux termes du projet de résolution « responsabilité des organisations internationales » A/C.6/66/L.22, adopté sans vote, l’Assemblée générale noteraitavec satisfactionque la Commission du droit international a achevé ses travaux sur la responsabilité des organisations internationales et qu’elle a adopté en cette matière un projet d’articles assorti d’un commentaire détaillé. 


Elle prendrait ensuite notedu projet d’articles sur la responsabilité des organisations internationales présentés par cette Commission du droit international, dont le texte figure en annexe à la présente résolution, et les recommanderait à l’attention des gouvernements, sans préjudice de leur adoption éventuelle ou de toute autre mesure appropriée. 


L’Assemblée générale déciderait, par ailleursd’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa prochaine session un point intitulé « Responsabilité des organisations internationales » afin d’examiner, entre autres questions, celle de la forme que pourrait prendre le projet d’articles. 


Rapport de la Commission du droit international sur les travaux de sa soixante-troisième session


Aux termes du projet de résolution, adopté sans vote, « rapport de la Commission du droit international sur les travaux de sa soixante-troisième session » A/C.6/66/L.26, l’Assemblée généralerecommanderaità la CDI de poursuivre ses travaux sur les sujets actuellement inscrits à son programme, en tenant compte des commentaires et des observations présentés par écrit ou formulés oralement devant la Sixième Commission par les gouvernements.  Elle saluerait aussi l’achèvement par la Commission du droit international de ses travaux consacrés aux projets d’articles sur la responsabilité des organisations internationales, aux projets d’articles sur les effets des conflits armés sur les traités et au Guide de la pratique sur les réserves aux traités.


Par ailleurs, l’Assemblée générale appellerait l’attention des gouvernements sur le fait qu’il importe qu’ils communiquent à la Commission du droit international leurs vues sur les divers aspects des sujets inscrits à son programme de travail, en particulier sur tous les points énumérés au chapitre III de son rapport en ce qui concerne, notamment, la protection des personnes en cas de catastrophe et l’expulsion des étrangers.  Elle inviterait d’autre partla Commission du droit international à continuer d’accorder la priorité à l’examen des sujets « Immunité de juridiction pénale étrangère des représentants de l’État » et « Obligation d’extrader ou de poursuivre (aut dedere aut judicare) », et à conclure ses travaux dans ces domaines. 


L’Assemblée générale l’inviterait également à continuer de prendre des mesures pour améliorer son efficacité et sa productivité et à envisager de faire des propositions aux États Membres à cet effet.  Elle l’engageraitaussi à continuer de prendre des mesures d’économie à ses sessions futures sans que cela nuise à l’efficacité de ses travaux.  Elle inviterait,d’autre part, les États Membres à envisager de se faire représenter par un conseiller juridique pendant la première semaine où la Sixième Commission examine le rapport de la Commission du droit international (Semaine du droit international), afin que les questions de droit international puissent faire l’objet d’un débat de haut niveau.  


Enfin, l’Assemblée générale se féliciteraitdu travail d’actualisation et d’amélioration constantes que la Division de la codification poursuit sur le site Web qui présente l’activité de la Commission du droit international, et recommanderaitqu’à sa soixante-septième session, le débat sur le rapport de la Commission du droit international commence le 24 octobre 2012. 


Explication de position


Intervenant au nom des États membres du Groupe de Rio, la représentante du Chili a déclaré que le Groupe de Rio s’était rallié au consensus sur l’adoption de ce projet de résolution.  Le Groupe de Rio souligne l’importance de la disposition qui invite à évaluer la possibilité d’organiser tous les cinq ans les réunions de la CDI à New York.  La représentante a estimé que le dialogue entre les délégations de la Sixième Commission et les membres de la CDI doit être davantage renforcé et plus constructif que par le passé.  Les bénéfices d’une telle interaction ont été évidents au cours de la présente session, a-t-elle relevé, avant de souhaiter que la recommandation faite par la Sixième Commission en ce sens soit prise véritablement en compte.  Pour le Groupe de Rio, l’aspect budgétaire ne doit pas toujours être le seul à justifier une réduction des capacités de travail de la CDI, a estimé la représentante.


RAPPORT DU COMITÉ DES RELATIONS AVEC LE PAYS HÔTE


Par le projet de résolution intitulé « rapport du Comité des relations avec le pays hôte » A/C.6/66/L.23, adopté sans vote, l’Assemblée générale prierait le pays hôte de continuer à résoudre par la négociation les problèmes qui pourraient se poser et à prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir toute entrave au fonctionnement des missions, et demanderait instamment au pays hôte de continuer de prendre les mesures voulues, telles que la formation des fonctionnaires de la police, des services de sécurité, des douanes et des services de contrôle aux frontières, pour que les privilèges et les immunités soient toujours respectés et qu’en cas de violation des enquêtes soient dûment menées et des réparations apportées comme la loi le prévoit.


Elle le prieraitégalement d’envisager de lever les restrictions qu’il continue d’imposer aux déplacements du personnel de certaines Missions et des fonctionnaires du Secrétariat ayant la nationalité de certains pays, et prendrait note à cet égard des positions exprimées de longue date par les États concernés et de celles du Secrétaire général et du pays hôte.


Enfin, l’Assemblée générale se féliciterait des efforts qu’a faits le pays hôte, et espèrerait que les problèmes évoqués aux réunions du Comité continueront de se résoudre dans un esprit de coopération et conformément au droit international.  Elle décideraitd’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa prochaine session la question intitulée « Rapport du Comité des relations avec le pays hôte ».


MESURES VISANT À ÉLIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL


Par ce projet de résolution intitulé « mesures visant à éliminer le terrorisme international »A/C.6/66/L.25 ,adopté sans vote, l’Assemblée générale condamnerait énergiquementtous les actes terroristes et toutes les méthodes et pratiques du terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, qu’elle juge criminels et injustifiables, quels qu’en soient le lieu et les auteurs.  Elle demanderaità tous les États Membres, à l’Organisation des Nations Unies et aux autres institutions internationales, régionales et sous-régionales compétentes de mettre en œuvre sans retard la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies ainsi que les résolutions relatives aux premier et deuxième examens biennaux de la Stratégie, sous tous ses aspects aux niveaux international, régional, sous-régional et national, notamment en mobilisant ressources et compétences.


Elle réaffirmerait, en outre,que les actes criminels conçus ou calculés pour terroriser l’ensemble d’une population, un groupe de population ou certaines personnes à des fins politiques sont injustifiables en toutes circonstances et quelles que soient les considérations politiques, philosophiques, idéologiques, raciales, ethniques, religieuses ou autres invoquées pour les justifier.  Elle réaffirmeraitégalementque la coopération internationale et les mesures prises par les États pour lutter contre le terrorisme doivent respecter les principes consacrés par la Charte de l’ONU, le droit international et les conventions internationales pertinentes.  L’Assemblée générale demanderaitdoncaux États de coopérer pour prévenir et réprimer les actes terroristes, et prendrait acte avec gratitudede l’Accord relatif aux contributions, signé le 19 septembre 2011, par l’Organisation des Nations Unies et l’Arabie saoudite, pour la mise en place du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme au sein de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme.


L’Assemblée générale déciderait enfinde recommander à la Sixième Commission de créer, à la soixante-septième session de l’Assemblée générale, un groupe de travail chargé d’établir la version finale du projet de convention générale sur le terrorisme international et de poursuivre l’examen de la question, portée à son ordre du jour par la résolution 54/110 de l’Assemblée générale, de la convocation, sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies, d’une conférence de haut niveau.


Explications de position


Les délégations de la République arabe syrienne, de Cuba, du Venezuela, de l’Égypte, du Soudan, de la République islamique d’Iran et du Nicaragua se sont prononcées contre l’inclusion, à l’alinéa 21 du préambule du projet de résolution, de la référence à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, parmi les acteurs régionaux pertinents agissant pour prévenir et éliminer le terrorisme international.  Cette Organisation, ont-ils soutenu, « ne poursuit pas cet objectif et sert plutôt les intérêts de certaines puissances membres du Conseil de sécurité ».  


REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Aux termes de ce projet de décision intitulé « revitalisation des travaux de l’Assemblée générale » A/C.6/66/L.27, adopté sans vote, la Sixième Commission a adopté le programme de travail provisoire, tel que proposé par le Bureau, pendant la prochaine session de l’Assemblée générale: Organisation des travaux de la Sixième Commission (8 octobre); Mesures visant à éliminer le terrorisme international (8 et 9 octobre); l’État de droit aux niveaux national et international (10 octobre); Rapport du Comité spécial de la Charte des Nations Unies et du raffermissement du rôle de l’Organisation (11 octobre);Responsabilité pénale des fonctionnaires de l’Organisation des Nations Unies et des experts en mission (12 octobre); Rapport de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international sur les travaux de sa quarante-deuxième session (15 octobre); Administration de la justice à l’Organisation des Nations Unies (15 et 16 octobre); Portée et application du principe de compétence universelle (17 et 18 octobre); État des Protocoles additionnels aux Conventions de Genève de 1949 relatifs à la protection des victimes des conflits armés (22 octobre); Examen de mesures efficaces visant à renforcer la protection et la sécurité des missions et des représentants diplomatiques et consulaires (22 octobre); Programme d’assistance des Nations Unies aux fins de l’enseignement, de l’étude, de la diffusion et d’une compréhension plus large du droit international (24 octobre); Rapport de la Commission du droit international sur les travaux de ses soixante-troisième et soixante-quatrième sessions (29 octobre-7 novembre); Rapport du Comité des relations avec le pays hôte, Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, Planification des programmes et Élection des bureaux des grandes commissions (16 novembre).  Les 19 octobre et 7 novembre seront des journées réservées. 


Octroi du statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA)


Aux termes du projet de résolution « Octroi du statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale à l’Union économique et monétaire ouest-africaine » A/66/232, adopté sans vote, l’Assemblée générale décideraitd’inviter l’Union économique et monétaire ouest-africaine à participer à ses sessions et travaux en qualité d’observateur, et prierait le Secrétaire général de prendre les mesures nécessaires pour appliquer la présente résolution. 


Explications de position


La représentante de l’Argentine, qui s’est ralliée au consensus sur l’adoption de ce texte, a regretté que les délégations n’ont ni obtenu tous les éléments nécessaires, ni eu le temps de recevoir les instructions utiles en la matière.  L’acte constitutif de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, qui devrait être présenté aux délégations pour l’examen de toute demande d’octroi de statut d’observateur, n’a pas été remis dans les temps à l’ensemble des délégations.  Le représentant du Liechtenstein a appuyé la déclaration faite par son homologue de l’Argentine.  


L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), créée le 11 janvier 1994 à Dakar, en tant qu’organisation intergouvernementale, a pour but essentiel de promouvoir des politiques communes en faveur du développement et de l’intégration économique de huit États ayant en partage une monnaie commune: le franc CFA.  Il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. 


Au-delà des objectifs généraux recherchés à travers tout processus d’intégration régionale (vaste marché impliquant des économies d’échelle, meilleure allocation des ressources au sein des entreprises et de façon globale au niveau de toute la société, meilleure compétitivité des entreprises), l’UEMOA poursuit un certain nombre d’objectifs spécifiques auxquels les États membres ont souscrit, après avoir affirmé, dans le préambule du Traité de Dakar, entre autres, leur fidélité aux objectifs de la Communauté économique africaine et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: la multiplication des départs parmi le personnel et le lancement du Mécanisme résiduel dominent la présentation des rapports du TPIR et du TPIY.

AG/11174

Assemblée générale: la multiplication des départs parmi le personnel et le lancement du Mécanisme résiduel dominent la présentation des rapports du TPIR et du TPIY.

11/11/2011
Assemblée généraleAG/11174
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-sixième session                                   

58e séance plénière - matin


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LA MULTIPLICATION DES DÉPARTS PARMI LE PERSONNEL ET LE LANCEMENT

DU MÉCANISME RÉSIDUEL DOMINENT LA PRÉSENTATION DES RAPPORTS DU TPIR ET DU TPIY.


La présentation, aujourd’hui, des rapports annuels des Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda (TPIR) et pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), a été l’occasion pour leur Président respectif d’attirer une fois de plus l’attention de l’Assemblée générale sur la multiplication des départs parmi le personnel.  Reconnaissant ce problème, les délégations ont insisté sur l’importance du Mécanisme international, créé le 22 décembre 2010 par la résolution 1966 et chargé d’exercer les fonctions résiduelles des deux Tribunaux.


L’Assemblée générale a également appelé, aux termes d’une résolution*, présentée par El Salvador et adoptée sans vote telle qu’oralement amendée, tous les États Membres à « apporter immédiatement et sans délai » leur concours au Belize, au Costa Rica, à El Salvador, au Guatemala, au Honduras, au Nicaragua et au Panama, après la dépression tropicale « 12-E » qui s’est abattue sur la région du 10 au 19 octobre dernier.


Elle a aussi pourvu, sur recommandation de sa Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, les sièges devenus vacants dans plusieurs organes subsidiaires.


Alors que les Tribunaux devraient fermer leurs portes au plus tard le 31 décembre 2014, le Président du TPIY, le juge Patrick Robinson, et son homologue du TPIR, la juge Khalida Rachid Khan, se sont inquiétés du rythme alarmant auquel des employés hautement qualifiés quittent les deux institutions pour obtenir un emploi plus sûr ailleurs, ralentissant ainsi « considérablement » les procédures et entraînant une perte importante de la mémoire institutionnelle.


M. Robinson a jugé essentiel d’envisager une « prime de fidélisation », arguant que le coût final de cette prime serait « plus que compensé » par les économies qu’entraînerait la baisse du taux de rotation du personnel. 


Avertissant également du risque que ces départs ne s’accélèrent, il a estimé nécessaire que le Tribunal dispose de mécanismes pour pourvoir « vite et bien » les postes les plus importants, avant de réclamer une dérogation aux règles en vigueur qui empêchent les stagiaires de postuler dans la catégorie des administrateurs pendant les six mois suivant la fin de leur stage. 


Mais les délégations avaient davantage à l’esprit la mise en route du Mécanisme résiduel qui devrait commencer à remplacer le TPIR dès le 1er  juillet 2012, et le TPIY exactement un an plus tard.  Contrairement à ce dernier, le Tribunal pénal pour le Rwanda est toujours à la recherche de neuf fugitifs, comme l’a rappelé le représentant de la Norvège.


Le représentant de l’Union européenne s’est félicité de ce que la date butoir de la transition vers le Mécanisme résiduel sera respectée, mais n’en a pas moins exhorté les Tribunaux à continuer d’identifier d’autres mesures pour terminer leur travail aussi efficacement et rapidement que possible.


La Présidente du TPIR a assuré les États Membres de l’engagement des Tribunaux à assurer une bonne transition vers le Mécanisme résiduel, rappelant que les deux institutions avaient contribué de manière notable à la rédaction du premier projet de budget. 


La juge Khan a également appelé à une coopération renouvelée entre les États Membres et le Conseil de sécurité pour mettre sur pied un mécanisme qui engage les États Membres à accepter sur leur territoire les personnes acquittées.


Son homologue du TPIY a voulu que les États Membres appuient la création d’un fonds d’indemnisation des victimes, à l’instar de celui de la Cour pénale internationale (CPI).


« Étape décisive » dans l’histoire du TPIY, l’arrestation, cette année, de Ratko Mladić et de Goran Hadzic, a été saluée par toutes les délégations, dont celle de la Serbie qui y a vu la preuve de l’engagement de son pays en faveur de l’état de droit.  Son homologue de la Croatie a cependant déploré que Ratko Mladić ne soit pas poursuivi pour des crimes commis contre la population civile en Croatie.  Ce dernier n’a pas non plus manqué de faire savoir que le jugement rendu par le TPIY dans l’affaire Gotovina avait été reçu en Croatie « avec consternation ». 


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux jeudi 17 novembre, à partir de 10 heures.


* A/66/L.7


RAPPORT DES TRIBUNAUX PÉNAUX INTERNATIONAUX POUR LE RWANDA ET L’EX-YOUGOSLAVIE (A/66/209 ET (A/66/210))


Déclarations


La juge KHALIDA RACHID KHAN, Présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a, dans la présentation de son rapport annuel couvrant la période allant du 1er  juillet 2010 au 30 juin 2011, annoncé que le travail du TPIR était pratiquement achevé.  Le Tribunal a rendu six jugements et quatre jugements en appel, faisant monter à 70 le nombre de personnes dont le procès est achevé.  Seuls cinq jugements, impliquant six accusés, doivent encore être rendus. 


La Présidente a parlé du « jugement historique » rendu dans le cadre de l’affaire Butare, avant d’indiquer que le TPIR rendrait, la semaine prochaine, son jugement dans l’affaire Ndahimana.  Une seule affaire demeure au stade des preuves et devrait être achevée au début de l’année 2012, a-t-elle précisé.  Elle a également fait savoir que le TPIR avait renvoyé l’affaire Jean Bosco Uwinkindi au Rwanda, une première pour le Tribunal.


Mme Khan a souligné l’importance du travail des juges ad litem et a indiqué que le nombre des requêtes d’assistance émanant d’États Membres continuait d’augmenter.  Cette assistance est essentielle car les autorités nationales devront poursuivre la lutte contre l’impunité une fois que le Tribunal aura achevé ses travaux, a-t-elle souligné. 


Insistant, par la suite, sur l’importance de la coopération des États, elle a fait référence à l’arrestation, en mai 2011, grâce aux autorités nationales, de Bernard Munyagishari, en République démocratique du Congo.  Le Tribunal recherche toujours neuf fugitifs, y compris Félicien Kabuga, Protais Mpiranya et Augustin Bizimana.  Elle a engagé les États Membres, et le Kenya en particulier, à intensifier leur coopération avec le TPIR.  Ces fugitifs doivent être arrêtés pour envoyer un message fort au monde selon lequel « se dérober à la justice n’est pas une option ».


La juge a poursuivi en indiquant que le nombre de personnes acquittées mises sous protection du Tribunal était passé de trois à cinq.  Mais ces personnes vivent séparées de leur famille, sans document de voyage ni accès à un emploi, et ont une liberté de mouvement limitée.  Or, la loi stipule qu’une personne acquittée doit être en mesure de recommencer sa vie et de jouir pleinement de ses droits.  Le TPIR n’a toujours pas de mécanisme pour engager les États Membres à accepter ces personnes, a-t-elle déploré. 


La Présidente du TPIR a assuré les États Membres de l’engagement du Tribunal à assurer une bonne transition vers le Mécanisme résiduel.  Le TPIR, de concert avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, a ainsi contribué de manière notable à la rédaction de la première proposition budgétaire.  La juge a estimé que le personnel de ce mécanisme doit être considéré comme le personnel du Secrétariat pour pouvoir attirer et retenir les personnes les plus qualifiées. 


Mme Khan s’est attardée sur les défis qui entravent la bonne conclusion des travaux du TPIR, et notamment le départ de son personnel qui représente une perte importante de la mémoire institutionnelle.  Il est de plus difficile d’attirer des candidats qualifiés compte tenu du caractère temporaire de la plupart des contrats de travail.  L’incertitude qui leur est inhérente affecte le moral et la productivité du TPIR, a-t-elle prévenu.


Évoquant ensuite l’importance de l’héritage du TPIR, elle a engagé les États Membres à allouer des ressources nécessaires pour éviter de perdre l’expérience d’une institution qui a « contribué à la définition du droit international ».  Elle a ensuite ajouté que le TPIR présenterait au mois de décembre un plan plus détaillé sur la transmission de son héritage.


Présentant le rapport annuel du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, (TPIY) son Président, le juge PATRICK ROBINSON, a indiqué que pendant l’année écoulée, les Chambres de première instance avaient rendu des jugements dans les affaires Gotovina et consorts, Đorđević et Persic.  À ce jour, 126 des 161 personnes mises en accusation ont été jugées en dernier ressort. 


M. Robinson a également indiqué que l’arrestation, cette année, de Ratko Mladić et de Goran Hadžić avait été une étape décisive dans l’histoire du Tribunal qui lui permettait d’entrevoir la fin de sa mission.


Le juge s’est ensuite inquiété du fait qu’à l’heure où le Tribunal arrive au terme de son mandat, ses fonctionnaires hautement qualifiés et indispensables à l’achèvement de ses travaux le quittaient « à un rythme alarmant » pour obtenir ailleurs un emploi plus sûr.  Il a précisé que ces départs avaient considérablement ralenti les procédures et constitueraient à long terme un fardeau financier bien plus lourd pour la communauté internationale. 


Il a également déploré que malgré les résolutions adoptées par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité pour retenir le personnel du Tribunal, aucun résultat sensible n’avait été obtenu.  M. Robinson a donc jugé essentiel d’envisager une « prime de fidélisation », arguant que le coût final du financement de cette prime serait plus que compensé par les économies qu’entraîneraient la baisse du taux de rotation du personnel et le gain en productivité et en efficacité.


M. Robinson a également averti du risque que le taux d’attrition des effectifs s’accélère si rien n’est fait, estimant nécessaire que le Tribunal dispose de mécanismes lui permettant de pourvoir « vite et bien » les postes les plus importants.  Parlant des stagiaires hautement qualifiés qu’a pu attirer le TPIY, il a déploré que les règles en vigueur les empêchent de postuler dans la catégorie des administrateurs pendant les six mois suivant la fin de leur stage. 


Il a réclamé une dérogation à ces règles, faisant notamment savoir que le Bureau de la gestion des ressources humaines avait déclaré n’avoir aucune objection à ce que l’on renonce à l’interruption de service pour les stagiaires du Tribunal.


Le Président du TPIY a poursuivi son propos en appelant les États Membres à appuyer la création d’un fonds d’indemnisation des victimes.  Comme première étape, M. Robinson a ensuite annoncé que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait engagé les fonds nécessaires pour une étude approfondie des principes directeurs dont pourrait se servir le Tribunal pour élaborer des mesures, voire trouver les moyens de les financer. 


Ces mesures n’imposeront pas d’autres obligations aux États car il s’agirait plutôt de contributions volontaires, à l’instar du fonds d’indemnisation de la Cour pénale internationale.  Le juge a ensuite exhorté les États Membres à ne pas perdre de vue l’importance de la justice pénale internationale dans « notre quête perpétuelle de la paix internationale ».  « Chaque fois qu’un chef d’État décide de prendre place à une table de négociations au lieu d’appeler son ministre de la défense, chaque fois qu’un général ordonne à ses troupes de contenir les manifestants au lieu de leur tirer dessus et chaque fois qu’un dirigeant opte pour la paix au lieu de la violence, la justice pénale internationale remporte une nouvelle victoire », a-t-il lancé.


M. IOANNIS VRAILAS, Union européenne (UE), a réaffirmé le soutien de l’UE aux deux Tribunaux qui apportent une contribution inestimable à l’objectif commun de mettre fin à l’impunité pour les crimes les plus graves.  Ces Tribunaux, a-t-il ajouté, ont joué un rôle important pour renforcer la primauté du droit et promouvoir la stabilité et la réconciliation à long terme, et pas seulement dans les Balkans et au Rwanda.  Depuis leur établissement, ces Tribunaux ont incarné le combat nécessaire contre l’impunité et le refus de la communauté internationale de laisser les auteurs de crimes graves échapper à la justice, a insisté le représentant. 


Les arrestations et le transfert à la Haye de Ratko Mladić et Goran Hadžić, fugitifs recherchés de longue date, ont montré que les auteurs de crimes sont un jour jugés, a ajouté M. Vrailas.  À cet égard, il a mis l’accent sur la nécessité pour les États de coopérer entre eux pour amener les auteurs de crimes devant la justice.


Le représentant a salué la coopération de la République démocratique du Congo avec le TPIR après l’arrestation et le transfèrement de Bernard Munyagishari.  Toutefois, a-t-il dit, malgré les appels répétés de la communauté internationale, 10 accusés et 3 auteurs des atrocités les plus graves, dont Félicien Kabuga, sont toujours en fuite.  C’est une source de préoccupation, a-t-il ajouté, avant de saluer le rôle joué par la Serbie dans l’arrestation et le transfèrement des deux derniers accusés.


L’Union européenne appelle les gouvernements concernés à poursuivre avec plus de vigueur les procès pour crimes de guerre et à éviter les déclarations ou des propos qui peuvent compromettre le processus de réconciliation.  Il a insisté sur la nécessité pour les États de continuer à coopérer avec les Tribunaux, et a lancé un appel aux autorités kényanes pour qu’elles s’investissement davantage dans les discussions avec le Procureur du TPIR. 


Bien que l’arrestation et le transfèrement tardifs des fugitifs aient ralenti la Stratégie d’achèvement, l’UE s’est félicitée, a souligné le représentant, de ce que la date butoir de la transition vers le Mécanisme résiduel sera respectée.  Il a exhorté les Tribunaux à continuer d’identifier d’autres mesures pour terminer leur travail, aussi efficacement et rapidement que possible.


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande), au nom de l’Australie et du Canada, a salué la contribution sans précédent des Tribunaux internationaux à la jurisprudence du droit pénal international et à la lutte contre l’impunité.  Il s’est félicité de l’arrestation et du transfèrement, cette année, de Ratko Mladić et de Goran Hadžić, rappelant que leurs procès permettraient de contribuer au processus de guérison des victimes des atrocités commises dans l’ex-Yougoslavie. 


Le travail et les décisions du Tribunal ont largement amélioré l’appréhension de la communauté internationale des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des crimes de génocide, a-t-il souligné, insistant sur la nécessité de rendre les jugements accessibles aux victimes et aux communautés touchées.  Tout aussi importants sont les programmes de formation et les visites d’étude pour renforcer les capacités des tribunaux nationaux dans les domaines de compétence des Tribunaux pénaux internationaux, a-t-il ajouté.


L’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande saluent la décision du Conseil de sécurité d’établir un mécanisme résiduel international qui témoigne de la détermination de la communauté internationale à combattre l’impunité.  Exhortant les Etats à maintenir leur soutien aux Tribunaux alors que ces derniers arrivent au terme de leur Stratégie d’achèvement, M. McLay a souhaité que des solutions pratiques soient apportées aux problèmes de personnel et de recrutement auxquels ils sont confrontés. 


M. Feodor STARČEVIĆ(Serbie) a souligné les relations professionnelles « excellentes » entre les agences de son pays en charge de la coopération avec le Tribunal et les représentants du Tribunal, notamment ceux en poste à Belgrade.  La coopération de la Serbie avec le Tribunal est totale et se poursuit sans aucun obstacle, a-t-il assuré, rappelant l’arrestation de Ratko Mladic le 26 mai 2011, et celle de Goran Hadžić le 20 juin de la même année.  Sur les 46 inculpés réclamés par le Tribunal, 45 ont été transférés par la Serbie, l’un étant décédé avant son arrestation, a résumé le représentant, soulignant que le pays a par conséquent conclu sa coopération avec le Tribunal en la matière. 


Il a en outre affirmé que les requêtes du Tribunal concernant l’accès aux documents, aux données et aux archives des agences du Gouvernement serbe étaient étudiées sans délai.  L’arrestation des deux derniers fugitifs et leur transfèrement au Tribunal fournissent amplement la preuve de l’engagement de la Serbie en faveur de l’état de droit, a plaidé M. Starčević, estimant qu’en remplissant ses obligations morales et juridiques, ainsi qu’en poursuivant les auteurs de crimes de guerre de manière professionnelle au sein de ses tribunaux nationaux, la Serbie avait contribué de manière significative aux objectifs du TPIY et à la normalisation des relations entre les pays de la région. 


M. RAJABU H. GAMAHA (République-Unie de Tanzanie) a salué les efforts des deux Tribunaux pour achever leurs travaux et pour préparer la transition vers le Mécanisme résiduel.  Les efforts des Tribunaux ne sauraient être surestimés, a-t-il ajouté, notant que le nombre de fugitifs en liberté avait considérablement diminué.  À cet égard, le représentant a noté le rôle et la coopération des tribunaux nationaux avec le TPIR et le TPIY.  Il a toutefois fait part de ses préoccupations face aux défis auxquels ces tribunaux continuent de se heurter. 


Rappelant la contribution de son pays au TPIR, en tant que pays hôte, le représentant a estimé que ce Tribunal avait apporté une valeur ajoutée aux Pratiques judiciaires tanzaniennes.  Il a cité les pôles de compétence et d’éducation développés autour du Tribunal en faisant remarquant que beaucoup de gens ont acquis une bonne connaissance du droit international en travaillant au TPIR.  Alors que la mission du Tribunal touche à sa fin, ils vont contribuer à renforcer le droit et la justice de la Tanzanie, s’est réjoui M. Gamaha. 


La Tanzanie, a-t-il dit, salue la résolution 1966 (2010) du Conseil de sécurité qui a établi le Mécanisme résiduel et à préserver leur héritage.  Ce Mécanisme est appelé à jouer un rôle important puisqu’il doit faire en sorte que la fin du mandat des Tribunaux ne signifie pas l’impunité des fugitifs. 


Mme TINE MØRCH SMITH (Norvège) a rappelé l’importance de la justice pour la réconciliation nationale et une paix durable.  Dix-huit ans après la création du TPIY, il ne reste plus aucun inculpé en fuite, s’est-elle félicitée, estimant que ce Tribunal avait fait la preuve que la justice pénale internationale pouvait, dans les faits, être rendue.  La Norvège salue l’engagement et les efforts des autorités serbes pour coopérer avec le TPIY. 


Concernant le Tribunal pénal international pour le Rwanda, en revanche, la représentante a estimé que la situation était loin d’être satisfaisante, puisque neuf inculpés sont toujours en fuite.  Pour conclure avec succès son travail, ce Tribunal a lui aussi besoin de l’assistance effective des États, a-t-elle souligné, exhortant tous les États, en particulier ceux de la région des Grands Lacs, à intensifier leur coopération et leur assistance. 


Les deux Tribunaux travaillent avec acharnement pour remplir leur mandat, a conclu Mme Mørch Smith, soulignant la nécessité qu’ils achèvent leurs travaux dans le plein respect des normes et des principes juridiques.  Faisant part de sa préoccupation quant à la perte continue d’un personnel expérimenté et essentiel, elle a estimé que des mesures supplémentaires pourraient s’avérer nécessaires et a insisté sur le rôle important des mécanismes résiduels pour préserver l’héritage des Tribunaux.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a déploré le décès du juge Antonio Cassese du Tribunal spécial pour le Liban, rappelant que ce dernier a été le premier Président du TPIY, de 1993 à 1997.  Depuis presque deux décennies, les Tribunaux pour le Rwanda et l’ex-Yougoslavie ont été conduits par les exigences de la justice.  Il a mis l’accent sur la qualité des rapports présentés; les Tribunaux fournissant une vue d’ensemble du travail réalisé au cours des 19 dernières années. 


Les dernières arrestations, qui se sont déroulées au cours de la période examinée, ont un impact incontestable sur le travail des Tribunaux, a estimé M. Barbalić.  Il a souligné la nécessité de préparer la transition entre les Tribunaux et le Mécanisme résiduel.  Il a insisté sur le fait que les arrestations de Ratko Mladić et Goran  Hadžić, même si elles ont tardé, revêtent une importance particulière pour la Bosnie-Herzégovine.  Il a réaffirmé son soutien aux Tribunaux, en faisant observer que le rapport présenté aujourd’hui reflète la coopération étroite qu’a offerte la Bosnie-Herzégovine au TPIY.


M. NEVEN MIKEC (Croatie) a salué l’arrestation par la Serbie et le transfèrement de Ratko Mladić, mais a déploré que ce dernier ne soit pas poursuivi pour des crimes commis contre la population civile en Croatie, dans les nombreuses villes attaquées, sous son commandement, par l’armée populaire yougoslave (JNA).  Concernant Goran Hadžić, la Croatie est particulièrement satisfaite; l’arrestation de ce dernier fugitif envoyant un message fort à tous ceux qui ont commis des crimes graves.  Ils ne peuvent échapper à la justice, s’est félicité le représentant. 


Pour la Croatie, a-t-il poursuivi, le plus important développement de la période à l’examen est le jugement en première instance dans l’affaire Gotovina.  Il n’a pas voulu commenter le procès mais il a souligné que le jugement avait été reçu en Croatie avec « consternation », et de profonds désaccords sur les qualifications juridiques, historiques et politiques contenues dans les motifs du jugement.  La Croatie, a-t-il souligné, est un État démocratique, basé sur l’état de droit, où les institutions judiciaires sont respectées et les verdicts appliqués.  En tant que Membre des Nations Unies, qui a déployé des troupes dans des opérations de l’ONU et de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), la Croatie accorde aussi une attention particulière à l’évolution de la jurisprudence du Tribunal s’agissant de la légitimité de l’action militaire.  Le représentant a demandé une analyse complète de cette question « complexe ». 


M. IGOR A. PANIN (Fédération de Russie) a salué les progrès réalisés dans l’année écoulée, notamment la conclusion de plusieurs grands procès.  Il a insisté sur les évènements majeurs qu’ont constitué l’arrestation et le transfèrement de Ratko Mladić au TPIY et l’arrestation de Bernard Munyagishari en République démocratique du Congo.  Dans l’ensemble, la coopération de tous les États des deux régions mérite une évaluation positive, a dit le représentant, jugeant plus important que jamais de maintenir, voire d’accélérer, le rythme des travaux, afin que les Tribunaux puissent achever leurs mandats dans les délais prévus par la résolution 1966 du Conseil de sécurité établissant le Mécanisme résiduel. 


La Fédération de Russie est prête à soutenir les Tribunaux, a assuré M. Panin, appelant la communauté internationale à accorder une attention constante à leurs travaux, s’agissant notamment de l’insuffisance de place dans les centres pénitentiaires.  Nous sommes tout proches d’un jalon essentiel, à savoir le lancement du mécanisme résiduel puisqu’en septembre prochain, les juges de ce mécanisme doivent être élus, a-t-il rappelé, soulignant la nécessité pour ces juges d’êtres hautement compétents afin de pouvoir remplir leur mission dans les délais impartis. 


PLANIFICATION DES PROGRAMMES: RAPPORT DE LA CINQUIÈME COMMISSION (A/66/525)


L’Assemblée générale a adopté sans vote, sur recommandation de sa Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, une résolution intitulée Planification des programmes (A/C.5/66/L.3) dans laquelle elle réaffirme le rôle du Comité du programme et de la coordination, principal organe subsidiaire de l’Assemblée et du Conseil économique et social, pour la planification, la programmation et la coordination. 


Elle souligne notamment qu’il appartient aux seuls États Membres d’arrêter les priorités de l’Organisation, que traduisent les textes adoptés par les organes délibérants, et souligneque les États Membres doivent être pleinement associés à l’établissement des budgets, dès les premières étapes et pendant tout son déroulement.


L’Assemblée générale a, par ailleurs pourvu, toujours sur recommandation de sa Cinquième Commission, les sièges devenus vacants dans plusieurs organes subsidiaires.


Elle a nommé au Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) (A/66/539), pour un mandat de trois ans commençant le 1er janvier 2012, Bruno Nunes Brant (Brésil), Pavel Chernikov (Fédération de Russie), Dietrich Lingenthal (Allemagne), Jean Christian Obame (Gabon) et David Traystman (États-Unis d’Amérique).


NneNne Iwuji-Eme (Royaume-Uni), Nikolay Lozinskiy (Fédération de Russie), Hae-yun Park (République de Corée), Gönke Roscher (Allemagne), Henrique da Silveira Sardinha Pinto (Brésil) et Sun Xudong (Chine) ont été nommés au Comité des contributions (A/66/540) pour un mandat de trois ans à compter du 1er janvier 2012.


L’Assemblée générale a également confirmé le renouvellement par le Secrétaire général des Nations Unies des mandats de Masakazu Arikawa (Japon), Madhav Dhar (Inde) et Nemir Kirdar (Iraq) et la nomination de Dominique Senequier (France) au Comité des placements (A/66/541) pour un mandat de trois ans à compter du 1er janvier 2012.  Elle a confirmé le renouvellement du mandat d’Hilda Ochoa-Brillembourg (République bolivarienne du Venezuela) et d’Ivan Pictet (Suisse) comme membres ad hoc du même Comité pour un mandat d’un an à compter du 1er janvier 2012.


Elle a aussi nommé le Contrôleur et Vérificateur général des comptes de la République-Unie de Tanzanie membre du Comité des commissaires aux comptes (A/66/542) pour un mandat de six ans prenant effet le 1er juillet 2012.


Au Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit (A/66/543), l’Assemblée a nommé J. Christopher Mihm (États-Unis d’Amérique) et John F. S. Muwanga (Ouganda) pour un mandat de trois ans à compter du 1er janvier 2012.


Enfin Dmitry S. Chumakov (Fédération de Russie) a été nommé au Comité des pensions du personnel (A/66/544) pour un mandat prenant effet le 11 novembre 2011 et expirant le 31 décembre 2012.


RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE D’URGENCE FOURNIE PAR LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES 


Expliquant sa position sur la résolution sur l’aide humanitaire d’urgence au relèvement et à la reconstruction du Belize, du Costa Rica, d’El Salvador, du Guatemala, du Honduras, du Nicaragua et du Panama ( A/66/L.7), le représentant de l’Italie a souligné qu’après les pertes humaines et matérielles importantes, la réponse de la communauté internationale se devait d’être rapide et généreuse. 


Son homologue du Japon a salué l’initiative prise par les peuples d’Amérique centrale de présenter cette résolution, qui porte sur des situations humanitaires graves.  Le Japon se rallie au consensus, même s’il désapprouve la référence, dans le préambule de la résolution, à la « Déclaration de Comalapa ».


À son tour, le représentant du Canada a indiqué que son pays a fourni 2 millions de dollars pour aider les personnes touchées dans ces pays.  Il a toutefois regretté que la résolution ne reflète pas l’esprit de consensus, puisqu’elle n’a pas pris en compte les suggestions des autres délégations.


Le représentant des États-Unis a partagé les préoccupations de son homologue du Canada.  Il a indiqué que les États-Unis n’approuvaient pas le lien de cause à effet, mentionné dans la résolution, entre les changements climatiques et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La question des changements climatiques est un problème mondial qui nécessite des réponses mondiales, a-t-il estimé.  Il a toutefois reconnu l’impact dévastateur de la dépression tropicale sur les peuples de cette région et a rappelé que son pays a porté assistance à l’Amérique centrale en faisant des contributions volontaires à différentes agences.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Conseil de sécurité élit, en parallèle avec l'Assemblée générale, quatre juges de la Cour internationale de Justice

CS/10444

Le Conseil de sécurité élit, en parallèle avec l'Assemblée générale, quatre juges de la Cour internationale de Justice

10/11/2011
Conseil de sécuritéCS/10444
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6651e séance – matin & après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ÉLIT, EN PARALLÈLE AVEC L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, QUATRE JUGES DE LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE


L’élection du cinquième juge est reportée à une date ultérieure


Le Conseil de sécurité, qui devait élire ou réélire, aujourd’hui, en parallèle avec l’Assemblée générale*, 5 des 15 juges de la Cour internationale de Justice (CIJ) pour un mandat de neuf ans à compter du 6 février 2012**, n’est pas parvenu, après cinq tours de scrutin, à s’entendre avec l’Assemblée sur l’attribution du cinquième siège. 


Au premier tour de scrutin, le Conseil de sécurité a reconduit dans leurs fonctions les juges Xue Hanqin, de la Chine avec 15 voix; Hisashi Owada, du Japon avec 14 voix; et Peter Tomka, de la Slovaquie, avec 13 voix.  Il a également élu le candidat de l’Italie avec 13 voix, M. Giorgio Gaja, pour un premier mandat.  Ce dernier est actuellement professeur de droit international à l’université de Florence et membre de la Commission du droit international (CDI).


Au second tour de scrutin, la candidate de la Bulgarie, Mme Tsvetana Kamenova, et celui du Sénégal, M. El Hadj Mansour Tall, se sont retirés de la liste.  Après plusieurs tours de scrutin, le juge sierra-léonais Abdul G. Koroma a obtenu la majorité requise au Conseil de sécurité et Mme Julia Sebutinde de l’Ouganda, actuellement Présidente de la Chambre de première instance II du Tribunal spécial pour la Sierra Leone, la majorité requise à l’Assemblée générale mais aucun des deux n’a obtenu la majorité au sein des deux organes.  Le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale ont donc décidé de reporter l’élection du cinquième juge à une date ultérieure. 


Pour être déclaré élu, un candidat doit avoir obtenu la majorité absolue à la fois à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité.  Au sein de ce dernier, huit voix constituent la majorité absolue, et aucune distinction n’est faite entre membres permanents et membres non permanents. 


Instituée en juin 1945 par la Charte des Nations Unies, la Cour internationale de Justice est l’organe judiciaire principal de l’Organisation.  La Cour, qui est assistée du Greffe, son organe administratif, siège au Palais de la Paix, à La Haye (Pays-Bas).


Seule juridiction internationale de caractère universel à compétence générale, sa mission est de régler les différends de nature juridique qui lui sont soumis par les États et de donner des avis consultatifs sur les questions juridiques que peuvent lui poser les organes et les institutions spécialisées de l’ONU autorisés à le faire. 


En vue d’assurer une certaine continuité, les membres de la Cour sont renouvelables par tiers tous les trois ans.  Les juges sont rééligibles.  


Les nouveaux membres entrent en fonctions le 6 février de l’année suivant leur élection, après quoi la Cour élit au scrutin secret un président et un vice-président pour les trois années suivantes. 


À partir du 6 février 2012, la Cour sera composée de la manière suivante à l’exception du dernier siège à pourvoir: Hisashi Owada (Japon), Peter Tomka (Slovaquie), Giorgio Gaja (Italie), Awn Shawkat Al-Khasawneh (Jordanie), Ronny Abraham (France), Kenneth Keith (Nouvelle-Zélande), Bernardo Sepúlveda-Amor (Mexique), Mohamed Bennouna (Maroc), Leonid Skotnikov (Fédération de Russie), Antônio A. Cançado Trindade (Brésil), Abdulqawi Ahmed Yusuf (Somalie), Christopher Greenwood (Royaume-Uni), Xue Hanqin (Chine), Joan E. Donoghue (États-Unis).


* Voir communiqué de presse de l’Assemblée générale publié sous la cote: AG/11171


** Les détails de la procédure de l’élection et les informations sur les candidats présentés par les groupes nationaux figurent dans les documents S/2011/452, S/2011/453 et S/2011/454.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Quatrième Commission achève ses travaux avec l’adoption de neuf textes sur l’UNRWA, les droits des palestiniens et un sur les effets des rayonnements ionisants

CPSD/499

La Quatrième Commission achève ses travaux avec l’adoption de neuf textes sur l’UNRWA, les droits des palestiniens et un sur les effets des rayonnements ionisants

10/11/2011
Assemblée généraleCPSD/499
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

23e séance – matin


LA QUATRIÈME COMMISSION ACHÈVE SES TRAVAUX AVEC L’ADOPTION DE NEUF TEXTES SUR L’UNRWA,

LES DROITS DES PALESTINIENS ET UN SUR LES EFFETS DES RAYONNEMENTS IONISANTS


La Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, a adopté, ce matin, à l’issue d’un vote enregistré, quatre projets de résolution relatifs à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et cinq autres sur les pratiques israéliennes affectant les droits fondamentaux de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés.  Elle a également adopté, sans vote, le projet de résolution relatif aux effets des rayonnements ionisants. 


Par les quatre projets de résolution relatifs à l’UNRWA, qui ont été présentés par le représentant de l’Indonésie, la Commission a recommandé à l’Assemblée générale d’affirmer à nouveaula nécessité de poursuivre l’œuvre de l’Office, ainsi que l’importance de ses opérations, qui doivent être menées sans entrave, et de ses services pour le bien-être et le développement humain des réfugiés de Palestine et la stabilité de la région, en attendant le règlement équitable de la question.


En entérinant les textes adoptés ce matin, l’Assemblée générale demanderait à tous les donateurs de continuer à faire preuve de la plus grande générosité possible pour répondre aux besoins prévus de l’Office, notamment ceux qui résultent de l’accroissement des dépenses dû à la gravité et à la grande instabilité de la situation socioéconomique et humanitaire dans la région.  Elle prierait instamment tous les États Membres d’examiner, de façon approfondie, la proposition d’appui par le Secrétaire général au renforcement institutionnel de l’Office par le biais d’un financement par prélèvement sur le budget ordinaire de l’Organisation des Nations Unies.


L’Office a été créé par la résolution 302 (IV) de l’Assemblée générale de l’ONU du 8 décembre 1949.  Entré en activité le 1er  mai 1950, l’UNRWA s’occupait alors de 750 000 réfugiés, ce nombre étant aujourd’hui de 4,8 millions de personnes.


Cinq des autres textes adoptés aux termes d’un vote portent sur les travaux du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés.  Par ces textes, qui ont été présentés par le représentant de Cuba, l’Assemblée générale condamnerait en particulier toutes les activités israéliennes de colonisation et la construction du mur, ainsi que l’usage excessif et systématique de la force contre la population civile, la destruction et la confiscation de biens, les mesures de châtiment collectif et la détention et l’emprisonnement de milliers de civils et demanderait la cessation immédiate de ces agissements.  Elle exigerait qu’Israël, puissance occupante, mette fin à toutes ces activités et à toutes autres mesures visant à modifier le caractère, le statut et la composition démographique du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est et ses environs.


Prenant la parole après ces adoptions, le représentant de la République arabe syrienne a invité les délégations qui se sont prononcées contre les projets de résolution à se rendre dans les territoires arabes occupés pour constater « la barbarie » des pratiques israéliennes.  L’observatrice de la Palestine a regretté les votes négatifs de certaines délégations qui avaient pourtant appuyé l’UNRWA et les réfugiés palestiniens dans le passé, et a demandé ce qui justifiait un tel revirement.  Elle a affirmé le désir des Palestiniens de reprendre les négociations de paix.  Le représentant israélien a lui aussi assuré que son pays souhaitait reprendre le processus de paix, ajoutant que les textes adoptés, déséquilibrés, isolent son pays au sein des Nations Unies, ce qui n’est pas « d’un grand secours » pour ce processus.


En entérinant le texte traitant des rayonnements ionisants, l’Assemblée générale déciderait notamment de porter de 21 à 27 le nombre d’États membres du Comité scientifique, pour autant que cette mesure puisse être prise dans les limites des ressources disponibles pour l’exercice biennal 2012-2013.  Dans ce cadre, elle inviterait le Bélarus, l’Espagne, la Finlande, le Pakistan, la République de Corée et l’Ukraine à devenir membres du Comité scientifique.  Créé en 1955, le Comité scientifique contribue à faire mieux connaître et comprendre les effets et dangers des différentes doses d’exposition aux radiations naturelles ou résultant d’un incident nucléaire.  Il se compose actuellement de scientifiques dotés des plus hautes compétences dans ce domaine et provenant de 21 États Membres.


La Quatrième Commission a ainsi achevé ce matin les travaux de sa partie principale pour 2011.  Elle se réunira à nouveau pour deux séances avant la fin de la soixante-sixième  session pour examiner le rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix, et pour élire son Bureau pour la soixante-septième session.


Dans ses remarques de clôture, la Présidente de la Commission, Mme Simona-Mirela Micalescu de la Roumanie, a indiqué que 24 projets de résolution et deux projets de décision avaient été adoptés.


L’Assemblée générale devrait se prononcer sur tous ces textes, en plénière, à une date ultérieure. 



ADOPTION DES PROJETS DE RÉSOLUTION


Effets des rayonnements ionisants


Aux termes du projet de résolution sur la question (A/C.4/66/L.7), adopté sans vote, l’Assemblée générale approuverait les intentions et les projets du Comité scientifique pour le programme actuel d’examen et d’évaluation scientifiques qu’il réalise au nom de l’Assemblée générale, en particulier, sa décision d’entreprendre une évaluation complète des niveaux d’exposition et des risques de rayonnement imputables à l’accident survenu à la suite du grave séisme et du tsunami qui ont frappé l’est du Japon.  Dans ce cadre, l’Assemblée générale demanderait au Comité scientifique de lui présenter, à sa soixante-septième session, le rapport sur l’imputation des effets de l’exposition aux rayonnements sur la santé; elle l’encouragerait aussi à présenter, entre autres, dans les meilleurs délais, les rapports sur l’évaluation des niveaux de rayonnements ionisants imputables à la production d’énergie électrique et de leurs effets sur la santé de l’être humain et l’environnement.


Elle déciderait de porter de 21 à 27 le nombre d’États membres du Comité scientifique, pour autant que cette mesure puisse être prise dans les limites des ressources disponibles pour l’exercice biennal 2012-2013.  Dans ce cadre, elle inviterait le Bélarus, l’Espagne, la Finlande, le Pakistan, la République de Corée et l’Ukraine à devenir membres du Comité scientifique.  Elle déciderait en outre de revenir sur la question de l’éventuel élargissement du Comité scientifique à sa soixante-douzième session.


Présentation


Le représentant de l’Allemagne, présentant le projet de résolution, a souligné la nécessité d’un Comité scientifique se consacrant à répondre aux préoccupations des États Membres quant aux effets des rayonnements ionisants.  Rappelant que la question de l’élargissement dudit Comité avait été abordée au cours des consultations, il a indiqué que les pays observateurs sont invités à devenir membres à part entière du Comité.


Explications de position


Le représentant de la Finlande s’est réjoui que la question de l’élargissement de la composition du Comité ait été résolue.  Il a assuré que la Finlande, en tant que nouveau membre, après six ans avec un statut d’observateur, participera pleinement aux travaux.


Le représentant du Brésil a déclaré que l’élargissement du nombre de membres du Comité était une bonne décision.  Dans ce contexte, le Brésil espère que les élargissements à venir tiendront compte des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale, notamment des dispositions relatives à la répartition géographique des membres du Comité.


Le représentant du Bélarus a estimé que l’accroissement du nombre des membres du Comité scientifique permettrait d’accroître la crédibilité et l’efficacité du Comité.  En tant que nouveau membre, le Bélarus est disposé à mettre toute son expérience au profit des travaux.


Le représentant de l’Espagne a déclaré que le compromis d’aujourd’hui était dans l’intérêt de tous, notamment en ce qui concerne l’élargissement de membres du Comité, avant de féliciter l’Allemagne pour son travail de coordination.


Le représentant du Pakistan a déclaré que son pays sera heureux de participer aux travaux du Comité scientifique en tant que membre de plein droit, après cinq années comme pays observateur.


Le représentant.de la République de Corée a déclaré qu’en tant que nouveau membre de plein droit son pays réaffirme son plein appui aux travaux du Comité.


Le représentant de la Fédération de Russie  s’est félicité de l’accroissement du nombre de membres du Comité scientifique, tout en espérant que cet accroissement irait de pair avec une amélioration de la qualité de ses travaux.  Il s’est félicité de l’adhésion de l’Ukraine et du Bélarus en tant que membres dudit Comité.


Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient


Rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés


Explications de position générale sur les neuf textes soumis sur ces questions


Le représentant de l’Union européenne a fait état des efforts de l’Autorité palestinienne pour simplifier les neuf projets de textes et d’en réduire leur nombre.  L’Union européenne appuie la solution qui passe par la création de deux États vivant côte à côte dans la paix.  Elle réaffirme son appréciation profonde des travaux de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient.


Le représentant du Canada a expliqué que son pays est en faveur d’une solution de deux États indépendants vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, mais insiste sur le fait que le seul moyen d’y parvenir reste les négociations directes entre les deux parties.  Par ailleurs, le Canada est préoccupé par l’attitude critique de l’Assemblée générale uniquement vis-à-vis d’Israël et par le fait qu’elle ne considère pas toutes les parties concernées.  En conséquence, selon la délégation canadienne, les projets soumis sont « déséquilibrés » dans la mesure où ils ne font pas référence aux activités du Hamas et d’autres activités terroristes perpétrées par la partie palestinienne.  Aussi, le Canada votera contre ou s’abstiendra sur les neuf textes.


Aide aux réfugiés de Palestine


Aux termes du projet de résolution (A/C.4/66/L.9), adopté par 168 voix pour, 1 voix contre (Israël) et 9 abstentions (Canada, Cameroun, Haïti, Nauru, Îles Marshall, Micronésie, Palaos, Vanuatu et États-Unis), l’Assembléegénérale noterait que les réfugiés de Palestine continuent d’avoir besoin d’une aide pour subvenir à leurs besoins essentiels en matière de santé, d’éducation et de subsistance.  Elle affirmeraitla nécessité de poursuivre l’œuvre de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, ainsi que l’importance de ses opérations qui doivent être menées sans entrave, et de ses services pour le bien-être et le développement humain des réfugiés de Palestine et la stabilité de la région, en attendant le règlement équitable de la question.  Elle demanderaità tous les donateurs de continuer à faire preuve de la plus grande générosité possible pour répondre aux besoins prévus de l’Office, notamment ceux qui résultent de l’accroissement des dépenses dû à la gravité et à la grande instabilité de la situation socioéconomique et humanitaire dans la région.


Personnes déplacées du fait des hostilités de juin 1967 et des hostilités postérieures


Aux termes de ce projet de résolution (A/C.4/66/L.10), adopté par 162 voix pour, 7 voix contre (Canada, Israël, Îles Marshall, Micronésie, Nauru, Palaos, et États-Unis) et 4 abstentions (Cameroun, Haïti, Panama et Vanuatu), l’Assemblée générale réaffirmeraitle droit de toutes les personnes déplacées, du fait des hostilités de juin 1967 et des hostilités postérieures, de regagner leurs foyers ou anciens lieux de résidence dans les territoires occupés par Israël depuis 1967.  Elle souligneraitla nécessité d’un retour accéléré des personnes déplacées et appellerait au respect du mécanisme convenu par les parties à l’article XII de la Déclaration de principes sur des arrangements intérimaires d’autonomie du 13 septembre 1993 concernant le retour des personnes déplacées.  Elle approuverait, en attendant, les efforts déployés par le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient pour continuer à fournir toute l’aide humanitaire possible, en tant que mesure d’urgence et provisoire, aux personnes de la région actuellement déplacées et adresserait un appelpressantà tous les gouvernements, ainsi qu’aux organisations et aux particuliers, pour qu’ils versent de généreuses contributions, aux fins énoncées ci-dessus, à l’Office et aux autres organisations intergouvernementales et non gouvernementales intéressées.


Opérations de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient


Aux termes du projet de résolution (A/C.4/66/L.11), adopté par 163 voix pour, 7 voix contre (Canada, Israël, Îles Marshall, Micronésie, Nauru, Palaos, et États-Unis) et 2 abstentions (Cameroun et Vanuatu), l’Assemblée généraleréaffirmeraitqu’il est essentiel que l’UNRWA poursuive effectivement ses activités dans tous les secteurs d’opérations.  Elle prierait instamment tous les États Membres d’examiner de façon approfondie sa proposition d’appui par le Secrétaire général au renforcement institutionnel de l’Office par le biais d’un financement par prélèvement sur le budget ordinaire de l’ONU.  Elle se déclarerait préoccupéepar le fait que les fonctionnaires internationaux du siège de l’Office à Gaza sont transférés ailleurs et par la perturbation des activités du siège en raison de la détérioration et de l’instabilité de la situation sur le terrain.


L’Assemblée générale demanderait instammentau Gouvernement israélien de rembourser rapidement à l’Office tous les frais de transit et les autres pertes financières occasionnés par les retards et les restrictions à la liberté de circulation et à la liberté d’accès imposés par Israël et de cesser d’entraver la circulation et l’accès du personnel, des véhicules et des fournitures de l’Office ainsi que de percevoir des taxes, des droits supplémentaires et des redevances.  Elle demanderait instamment à tous les États Membres et à toutes les institutions spécialisées et organisations non gouvernementales de continuer à verser des contributions à l’Office et d’en augmenter le montant.


Biens appartenant à des réfugiés de Palestine et produit de ces biens


Aux termes du projet de résolution (A/C.4/66/L.12 ), adopté par 163 voix pour, 7 voix contre (Canada, Israël, Îles Marshall, Micronésie, Nauru, Palaos, et États-Unis) et 3 abstentions (Cameroun, Haïti et Vanuatu), l’Assemblée générale réaffirmerait que les réfugiés de Palestine ont droit à la jouissance de leurs biens et du produit de ces biens, conformément aux principes d’équité et de justice.  Elledemanderait une fois de plusà Israël de fournir au Secrétaire général toutes les facilités et formes d’assistance pour l’application de la présente résolution.  Elle demanderaità toutes les parties concernées de communiquer au Secrétaire général tous les renseignements pertinents dont elles disposent au sujet des biens, des avoirs et des droits de propriété arabes en Israël.  En outre, elle engagerait instamment les parties palestinienne et israélienne à examiner l’importante question des biens des réfugiés de Palestine et du produit de ces biens, dans le cadre des négociations du processus de paix au Moyen-Orient liées au statut final.


Travaux du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés


Aux termes du projet de résolution (A/C.4/66/L.13), adopté par 89 voix pour, 9 voix contre (Israël, États-Unis, Canada, Nauru, Îles Marshall, Australie, Micronésie, Palaos et Panama) et 72 abstentions, l’Assemblée générale exigeraitde nouveau qu’Israël, puissance occupante, collabore avec le Comité spécial dans l’exécution de son mandat conformément aux obligations que lui impose sa qualité d’État Membre de l’Organisation des Nations Unies.  Elle déploreraitles politiques et les pratiques d’Israël qui violent les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, comme il est indiqué dans le rapport du Comité spécial sur la période considérée.  Ellese déclarerait gravement préoccupéepar la situation de crise créée dans leterritoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, en particulier dans la bande de Gaza, par les pratiques et mesures israéliennes illégales, condamnerait en particulier toutes les activités israéliennes de colonisation et la construction du mur, ainsi que l’usage excessif et systématique de la force contre la population civile, la destruction et la confiscation de biens, les mesures de châtiment collectif et la détention et l’emprisonnement de milliers de civils et demande la cessation immédiate de ces agissements.  Elle prieraitle Comité spécial, en attendant que l’occupation israélienne ait entièrement pris fin, de continuer à enquêter sur les politiques et les pratiques d’Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans les autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967 et de présenter régulièrement au Secrétaire général des rapports périodiques.


Applicabilité de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, au territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés


Aux termes du projet de résolution (A/C.4/66/L.14), adopté par 162 voix pour, 7 voix contre (Israël, États-Unis, Canada, Nauru, Îles Marshall, Micronésie et les Palaos) et 3 abstentions (Cameroun, Côte d’Ivoire et Vanuatu), l’Assemblée générale réaffirmeraitque la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, est applicable au territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967.  Elle enjoindraità Israël de reconnaître l’applicabilité de jure de la Convention et d’en respecter scrupuleusement les dispositions.  Elle exhorteraittoutes les Hautes Parties contractantes à la Convention à continuer de tout mettre en œuvre pour en faire respecter les dispositions par Israël, puissance occupante, dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et les autres territoires arabes occupés par lui depuis 1967.


Les colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé,


Aux termes du projet de résolution ( A/C.4/66/L.15 ), adopté par 160 voix pour, 7 voix contre (Israël, États-Unis, Canada, Nauru, Îles Marshall, Micronésie et les Palaos) et 5 abstentions (Côte d’Ivoire, Haïti, Vanuatu, Cameroun et Panama), l’Assemblée générale demanderait à Israël, puissance occupante, de s’acquitter rigoureusement des obligations qui lui incombent en vertu du droit international, y compris le droit international humanitaire, pour ce qui est de la modification du caractère, du statut et de la composition démographique du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.  Par ailleurs, l’Assemblée générale exigerait une fois de plus l’arrêt immédiat et complet de toutes les activités de peuplement israéliennes dans l’ensemble du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé, et exigerait aussi qu’Israël s’acquitte de ses obligations juridiques, telles qu’elles sont énoncées dans l’avis consultatif rendu, le 9 juillet 2004, par la Cour internationale de Justice (CIJ).


Explication de vote


Le représentant du Pérou, a expliqué que son pays est en faveur du projet L.15 conformément à sa position de principe en faveur d’une solution de deux États vivant côte à côte et en paix.  Pour sa délégation, les colonies de peuplement sont un obstacle à la paix israélo-palestinienne.


Les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est


Aux termes du projet de résolution ( A/C.4/66/L.16 ), adopté par 158 voix pour, 9 voix contre (Israël, États-Unis, Canada, Nauru, Îles Marshall, Australie, Micronésie, Palaos et Panama) et 4 abstentions (Vanuatu, Cameroun, Haïti et Côte d’Ivoire), l’Assemblée généraleexigerait qu’Israël, puissance occupante, renonce à toutes les pratiques et à tous les actes ayant pour effet de violer les droits de l’homme du peuple palestinien et notamment de tuer ou de blesser des civils, de les détenir arbitrairement et de les emprisonner ainsi que de détruire ou de confisquer leurs biens, respecte scrupuleusement les droits de l’homme et s’acquitte de ses obligations sur le plan juridique.


Le Golan syrien occupé


Aux termes du projet de résolution (A/C.4/66/L.17), adopté par 159 voix pour, 1 voix contre (Israël) et 11 abstentions (États-Unis, Canada, Cameroun, Haïti, Côte d’Ivoire, Nauru, Îles Marshall, Micronésie, Vanuatu, les Tonga et les Palaos), l’Assemblée générale demanderaità Israël, puissance occupante, de se conformer aux résolutions concernant le Golan syrien occupé, en particulier la résolution 497 (1981) par laquelle le Conseil de sécurité a décidé notamment que la décision prise par Israël d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration au Golan syrien occupé était nulle et non avenue et sans effet juridique sur le plan international.  Elle demanderait égalementà Israël de renoncer à modifier le caractère physique, la composition démographique, la structure institutionnelle et le statut juridique du Golan syrien occupé et, en particulier, de renoncer à y établir des colonies de peuplement, ainsi que de renoncer à imposer aux citoyens syriens du Golan syrien occupé la nationalité israélienne et des cartes d’identité israéliennes, et de renoncer à ses mesures de répression à l’égard de la population de ce territoire.


Explication de vote après le vote sur les cinq projets de résolution


Le représentant de la République islamique d’Iran a expliqué que sa délégation avait voté en faveur de ces cinq projets de résolution pour montrer sa solidarité avec le peuple palestinien.  Il a tenu à rappeler la position de principe de sa délégation sur les résolutions liées à la question palestinienne à savoir qu’il est important de reconnaître le droit inaliénable à la légitime défense du peuple palestinien.  Pour la délégation iranienne, le règlement du conflit palestinien passe par le respect de tous les droits inaliénables du peuple palestinien, y compris le droit au retour des réfugiés palestiniens.  Elle impute l’échec des négociations de paix aux violations persistantes des droits fondamentaux des Palestiniens par la puissance occupante.


Déclarations


Mme FEDA ABDELHADY-NASSER, observatrice de la Palestine, a déclaré apprécier l’attention portée par la communauté internationale aux questions relatives aux Palestiniens.  L’observatrice a ensuite regretté les votes négatifs des délégations ayant pourtant dans le passé appuyé l’UNRWA et les réfugiés palestiniens.  Qu’est ce qui a changé pour justifier un tel revirement? a-t-elle demandé.  Il est impératif que la communauté internationale continue à exiger l’arrêt des colonies d’implantation, a-t-elle dit, avant d’ajouter que l’appui international est plus important que jamais.  Ceux qui veulent la paix doivent exiger d’Israël qu’il cesse ses pratiques.  Elle a fait part du désir des Palestiniens de reprendre les négociations de paix.  Alors que nous avons atteint une étape décisive sur la voie de la paix et de la justice pour le peuple palestinien, ses dirigeants ont lancé une initiative politique pacifique pour laquelle le soutien de tous les pays est de la plus haute importance.


M. IHAB HAMED (République arabe syrienne) a déclaré que le vote massif en faveur du projet de résolution relatif au Golan syrien occupé démontre que les tentatives d’Israël d’occuper ce territoire sont « nulles et non avenues » pour la communauté internationale.  En adoptant ces projets de résolution, la communauté internationale a démontré son soutien au Comité chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes et, dans ce contexte, le représentant a appelé la communauté internationale à soutenir ce comité, dans le but de connaître ces pratiques.  Le représentant a ensuite déploré la poursuite des campagnes de colonisation, en dépit de la condamnation internationale.  La paix ne saurait se faire si une des parties sabote systématiquement ce processus, a-t-il ajouté, regrettant que certaines délégations cherchent à justifier ce comportement.  Le représentant a ensuite relevé que seul Israël avait voté contre la résolution relative au Golan syrien occupé, avant d’appeler les délégations abstentionnistes à se rallier au consensus général sur ce projet lorsqu’il sera soumis à l’Assemblée générale.  En conclusion, il a invité les délégations qui se sont prononcées contre les projets de résolutions à se rendre dans les territoires arabes occupés pour constater « la barbarie » des pratiques israéliennes.


M. JACOB KEIDAR (Israël) a fait état du fait que les résolutions sont trop « longues, déséquilibrées et trop centrées sur Israël ».  Pour lui « seul son pays est isolé au sein des Nations Unies, ce qui n’est pas d’un grand secours pour la reprise du processus de paix ».  Il a rejoint les propos de l’observatrice de la Palestine qui a dit que l’objectif de son pays est de reprendre les négociations de paix, et a assuré qu’il en était de même pour Israël.


La Commission a aussi adopté son projet de programme de travail et de calendrier de la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) pour la soixante-septième session de l’Assemblée générale.  Ce projet figure au document (A/C.4/66/L.8).


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Troisième Commission propose de proclamer le 21 mars « Journée mondiale de la trisomie 21 »

AG/SHC/4028

La Troisième Commission propose de proclamer le 21 mars « Journée mondiale de la trisomie 21 »

10/11/2011
Assemblée généraleAG/SHC/4028
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission                                       

43e séance – après-midi                                    


LA TROISIÈME COMMISSION PROPOSE DE PROCLAMER LE 21 MARS « JOURNÉE MONDIALE DE LA TRISOMIE 21 »


Elle note les efforts de la Cour pénale internationale

pour mettre fin à l’impunité des auteurs d’actes de torture dans les conflits armés


La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a adopté sans vote, cet après-midi, cinq textes, dont l’un propose à l’Assemblée générale de proclamer le 21 mars « Journée mondiale de la trisomie 21 »*. 


Par ce projet de résolution sur la Journée mondiale de la trisomie 21, qui sera célébrée chaque année à partir de 2012, l’Assemblée encouragerait les États Membres à prendre des mesures de sensibilisation au sort des trisomiques dans toute la société et notamment au niveau de la famille. 


S’agissant de la préparation et de la célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, l’Assemblée générale demanderait instamment aux États Membres, dans un autre texte, de faire en sorte que 2014 soit marquée par l’adoption de politiques, de stratégies et de programmes nationaux efficaces, qui permettront d’améliorer concrètement le bien-être des familles**. 


Aux termes d’un projet de résolution condamnant toutes les formes de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, l’Assemblée générale noterait les efforts déployés par la Cour pénale internationale (CPI) pour mettre fin à l’impunité en cherchant à faire assumer leurs responsabilités aux auteurs de tels actes et à les punir, conformément au Statut de Rome***. 


À ce sujet, l’Assemblée insisteraitsur le fait que les actes de torture commis à l’occasion d’un conflit armé constituent des violations graves du droit international humanitaire et sont à cet égard des crimes de guerre, que les actes de torture peuvent constituer des crimes contre l’humanité, et que les auteurs de tous actes de torture doivent être poursuivis et punis. 


Par ailleurs, la Commission a adopté un texte consacré au Centre sous-régional des droits de l’homme et de la démocratie en Afrique centrale****.  


L’Assemblée générale prieraitle Secrétaire général et la Haut-Commissaire de continuer à fournir au Centre des moyens financiers et humains supplémentaires, pour lui permettre de répondre favorablement et efficacement aux besoins croissants de promotion et de protection des droits de l’homme et de développement d’une culture de la démocratie et de l’état de droit dans la sous-région de l’Afrique centrale. 


Enfin, la Commission, ayant examiné la question de l’élargissement de la composition du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), a recommandé à l’Assemblée généralede porter de 85 à 87 États le nombre de membres du Comité exécutif du Programme du HCR*****. 


Six autres projets de résolution ont été également présentés sur divers points à l’ordre du jour de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, Troisième Commission. 


La Commission poursuivra ses travaux le mardi 15 novembre, à partir de 10 heures, pour se prononcer sur d’autres projets de résolution. 


* A/C.3/66/L.27/Rev.1

** A/C.3/66/L.12/Rev.1

*** A/C.3/66/L.28/Rev.1

**** A/C.3/66/L.42

***** A/C.3/66/L.67


DÉVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES À LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES ÂGÉES, AUX PERSONNES HANDICAPÉES ET À LA FAMILLE


Décision sur le projet de résolution A/C.3/66/L.12/Rev.1


Aux termes d’un projet de résolution sur la « suite donnée à la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille et au-delà » (A/C.3/66/L.12/Rev.1), adopté sans vote,l’Assemblée générale, ayant décidé de célébrer l’anniversaire de l’Année internationale de la famille tous les 10 ans,demanderait instammentaux États Membres de faire en sorte que 2014 soit marquée par l’adoption de politiques, de stratégies et de programmes nationaux efficaces, qui permettront d’améliorer concrètement le bien-être des familles. 


L’Assemblée encouragerait les États Membres à adopter une démarche globale concernant les politiques et programmes appropriés pour lutter contre la pauvreté des familles et l’exclusion sociale et pour permettre de concilier le travail et la vie de famille et à faire part de leurs bonnes pratiques dans ces domaines.  


Elle les inviterait également à stimuler le débat public et les consultations sur les politiques de protection sociale adaptées aux familles et tenant compte des besoins des femmes et des enfants, conformément aux objectifs de l’Année internationale de la famille. 


Présentation


Le représentant de l’Argentine, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a oralement révisé plusieurs paragraphes du projet de résolution ainsi que son titre.  L’adoption du projet contribuerait à atteindre l’objectif de l’Année internationale de la famille, a-t-il souligné.  


Explication de position 


Le délégué de la Pologne, au nom de l’Union européenne, a reconnu le rôle crucial des parents et des personnes qui prennent soin des enfants ainsi que de la nécessité d’appuyer leur rôle.  Pour que les politiques en faveur de la famille donnent lieu à des changements positifs, il importe qu’elles soient inclusives et qu’elles reconnaissent la diversité et les différentes formes de familles modernes, a-t-il affirmé.  Les termes mêmes dans cette résolution reflètent cette diversité, a conclu le délégué. 


Le représentant des États-Unis s’est réjoui d’appuyer le consensus à l’orée du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, en déclarant que le Président Barack Obama avait proclamé le 27 septembre Journée nationale de la famille.  Il a toutefois indiqué que le texte aurait dû inclure un libellé affirmant qu’il existe différentes formes de familles. 


RAPPORT DU HAUT-COMMISSAIRE DES NATIONS UNIES POUR LES RÉFUGIÉS, QUESTIONS RELATIVES AUX RÉFUGIÉS, AUX RAPATRIÉS ET AUX DÉPLACÉS ET QUESTIONS HUMANITAIRES


Décision sur le projet de résolution A/C.3/66/L.67


Par un projet de résolution portant sur l’élargissement de la composition du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (A/C.3/66/L.67), adopté sans vote, l’Assemblée générale décideraitde porter de 85 à 87 États le nombre de membres du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. 


L’Assemblée prierait le Conseil économique et social (ECOSOC) d’élire les membres qui occuperont les sièges supplémentaires à la reprise de sa session d’organisation de 2012. 


Présentation


Le représentant de l’Azerbaïdjan a demandé à la Commission d’adopter le projet par consensus. 


PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME: APPLICATION DES INSTRUMENTS RELATIFS AUX DROITS DE L’HOMME


Décision sur le projet de résolution A/C.3/66/L.27/Rev.1


Par un projet de résolution sur la Journée mondiale de la trisomie 21 (A/C.3/66/L.27/Rev.1), adopté sans vote, l’Assemblée générale décideraitde proclamer le 21 mars Journée mondiale de la trisomie 21, qui sera célébrée chaque année à partir de 2012. 


Elle inviterait les États Membres, les organismes compétents du système des Nations Unies et les autres organisations internationales ainsi que la société civile, y compris les organisations non gouvernementales et le secteur privé, à célébrer de façon appropriée la Journée mondiale de la trisomie 21, afin de sensibiliser l’opinion à cette question. 


L’Assemblée encourageraitles États Membres à prendre des mesures de sensibilisation au sort des trisomiques dans toute la société et notamment au niveau de la famille. 


Présentation


Le délégué du Brésil, qui présentait le projet de résolution révisé, a déclaré que ce texte avait été soumis après trois consultations officieuses et qu’il visait à sensibiliser davantage l’ensemble de la société à la trisomie 21, à la situation et à la valeur des personnes vivant avec un handicap intellectuel. 


Décision sur le projet de résolution A/C.3/66/L.28/Rev.1


Aux termes d’un autre projet de résolution sur la « torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants » (A/C.3/66/L.28/Rev.1), adopté sans vote, tel qu’oralement révisé, l’Assemblée générale condamnerait toutes les formes de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, y compris l’intimidation, et demanderait à tous les États de mettre pleinement en œuvre l’interdiction absolue et non susceptible de dérogation de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. 


Elle condamnerait également toute mesure prise par les États ou des responsables gouvernementaux pour légaliser, autoriser ou tolérer la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ou toute tentative de leur part à cette fin. 


L’Assemblée insisterait sur le fait que les actes de torture commis à l’occasion d’un conflit armé constituent des violations graves du droit international humanitaire et sont à cet égard des crimes de guerre, que les actes de torture peuvent constituer des crimes contre l’humanité et que les auteurs de tous actes de torture doivent être poursuivis et punis. 


Elle noterait à cet égard les efforts déployés par la Cour pénale internationale (CPI) pour mettre fin à l’impunité en cherchant à faire assumer leurs responsabilités aux auteurs d’actes de torture ou d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants et à les punir, conformément au Statut de Rome, gardant à l’esprit son principe de complémentarité, et encouragerait les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager de ratifier ce dernier ou d’y adhérer. 


L’Assemblée demanderait à tous les États, au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et aux organes et organismes des Nations Unies, ainsi qu’aux organisations intergouvernementales et aux organisations de la société civile concernées, non gouvernementales notamment, de célébrer le 26 juin la Journée internationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la torture. 


Présentation


La représentante du Danemark a souligné que l’interdiction absolue de la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou dégradants était un principe fondamental pour la communauté internationale.  Elle s’est félicitée que le texte soit resté consensuel au fil des négociations. 


PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME: QUESTIONS RELATIVES AUX DROITS DE L’HOMME, Y COMPRIS LES DIVERS MOYENS DE MIEUX ASSURER L’EXERCICE EFFECTIF DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERTÉS FONDAMENTALES


Décision sur le projet de résolution A/C.3/66/L.42


Aux termes d’un projet de résolution sur le Centre sous-régional des droits de l’homme et de la démocratie en Afrique centrale (A/C.3/66/L.42), l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général et la Haut-Commissaire aux droits de l’homme de continuer à fournir au Centre des moyens financiers et humains supplémentaires pour lui permettre de répondre favorablement et efficacement aux besoins croissants de promotion et de protection des droits de l’homme et de développement d’une culture de la démocratie et de l’état de droit dans la sous-région de l’Afrique centrale.  


Elle se féliciterait des activités de ce Centre à Yaoundé et noterait avec satisfaction que le pays hôte a apporté son concours à sa mise en place.  Elle noterait également que le Centre mène actuellement des activités en collaboration avec les États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale et le Rwanda.  


L’Assemblée prendrait note des priorités thématiques stratégiques du Centre pour la période 2012-2013, ainsi que du dixième anniversaire du Centre.  


Elle encouragerait le Représentant régional et le Directeur du Centre à continuer d’organiser régulièrement des réunions d’information pour les ambassadeurs des États de l’Afrique centrale en poste à Genève et à Yaoundé, ainsi que dans les pays de la sous-région lors de visites du Représentant régional, l’objectif étant d’échanger des informations sur les activités du Centre et de définir ses orientations. 


Présentation du projet de résolution


La représentante du Burundi a souligné que l’adoption de ce projet de résolution manifestera, encore une fois, l’intérêt des États Membres à suivre les activités du Centre régional des droits de l’homme et de la démocratie en Afrique centrale concernant la sensibilisation et la promotion des droits de l’homme et de la démocratie selon son mandat, à tous les échelons dans les pays de la région.  Les multiples apports de ce Centre dans la vulgarisation, la formation et l’éducation aux droits de l’homme dans cette même région ont un grand impact car ces activités touchent les représentants étatiques, la société civile, les professionnels des médias, les formateurs en droits de l’homme ainsi que les élèves et étudiants.  Il en a résulté que le Centre a pu contribuer, entre autres, au renforcement des capacités des institutions nationales des droits de l’homme des États Membres de la région de l’Afrique centrale et à la facilitation de la mise en place de mécanismes de justice transitionnelle dans les pays de la sous-région touchés par un conflit.  


La déléguée a ajouté qu’au cours de la célébration du dixième anniversaire du Centre, les bénéficiaires de ses activités, ainsi que ses partenaires, ont recommandé la poursuite de son programme centré sur les thèmes stratégiques prioritaires, qui ont d’ailleurs été reconduite pour la période 2012-2013. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Deuxième Commission tient une table ronde faisant un bilan décennal des mesures du financement du développement et de l’aide publique au développement

AG/EF/3326

La Deuxième Commission tient une table ronde faisant un bilan décennal des mesures du financement du développement et de l’aide publique au développement

10/11/2011
Assemblée généraleAG/EF/3326
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                       

Table ronde & 34e séance plénière – matin & après-midi     


LA DEUXIÈME COMMISSION TIENT UNE TABLE RONDE FAISANT UN BILAN DÉCENNAL DES MESURES

DU FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT ET DE L’AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT


Elle est saisie de 29 projets de résolution relatifs à plusieurs points de son ordre du jour


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) s’est réunie, ce matin, pour tenir la dernière des six tables rondes inscrites à l’agenda de ses travaux de cette soixante-sixième session de l’Assemblée générale.  Cette table ronde, organisée sur le thème: « Le financement du développement: la responsabilité des donateurs dans le renforcement de la coopération financière et technique internationale pour le développement », était plus particulièrement consacrée au bilan des 10 dernières années d’aide au développement et à la responsabilité des donateurs dans ce dispositif.  Qualifié de « mitigé », le bilan de l’aide au développement au cours des années qui viennent de s’écouler a donné aux délégations et autres intervenants aux débats de la table ronde, l’opportunité de mettre en exergue le besoin qu’il y a d’instaurer une plus grande transparence dans l’affectation des ressources et des financements pour le développement, et d’arguer en faveur de l’allègement de la dette des pays les plus pauvres afin de faciliter leur développement.


Cet après-midi, la Commission économique et financière a entendu la présentation d’une trentaine de projets de résolutions  sur lesquels elle est appelée à statuer avant la fin la fin de ses travaux.


TABLE RONDE SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT


En guise de préambule à la table ronde, le Président de la Deuxième Commission, M. ABDULKALAM ABDUL MOMEN du Bangladesh, a rappelé qu’il existe un cadre universellement agréé du financement du développement, cadre débattu et conclu lors de la tenue de la Conférence intergouvernementale sur le financement du développement, qui a eu lieu à Monterrey, au Mexique, en mars 2002.  Tenue sous l’égide des Nations Unies et réunissant tous les acteurs du développement et toutes les parties prenantes, la Conférence de Monterrey avait mis au point une approche nouvelle du financement du développement.  Cette approche est résumée dans les engagements du Consensus de Monterrey, document final issu des travaux et des négociations de la Conférence éponyme.  Le Consensus du Monterrey est donc la feuille de route de l’assistance au développement, dont les grandes lignes ont été réaffirmées dans la Déclaration de Doha sur le financement du développement, adoptée en 2008 à Doha, au Qatar.  Dans ce dernier document, les pays donateurs s’étaient engagés à maintenir leurs engagements et objectifs d’aide publique au développement (APD) en dépit du contexte de crise financière, a rappelé M. Momen.  Mais, près de 10 ans après l’adoption du Consensus de Monterrey, force est de constater que l’engagement pris par les pays industrialisés de verser un montant d’APD équivalent à 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) n’a été tenu que par une poignée de pays donateurs.  Cinq donateurs seulement ont atteint ou excédé ce ratio de 0,7% de leur PIB.  Ce sont le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède, a précisé le Président de la Deuxième Commission.


Prenant la parole en premier après l’ouverture de la table ronde, M. LAZAROUS KAPAMBWE (Zambie), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a souligné qu’en dépit d’un montant record de contributions, situé à environ 128,9 milliards de dollars, le ratio de 0,7% de leur PIB que doivent verser les pays riches à l’APD est loin d’être atteint.  La crise économique et financière actuelle est présentée par les pays donateurs comme étant le principal frein au respect de leurs engagements financiers, a noté M. Kapambwe.  Les pays les plus pauvres portent cependant le plus lourd fardeau de cette crise et de la situation actuelle, dont ils sont pourtant les moins responsables, a relevé le Président de l’ECOSOC.  Rappelant que le Conseil économique et social de l’ONU est un forum important où les participants peuvent librement parler des responsabilités des différentes parties prenantes, il a cité un certain nombre de  défis à relever pour pérenniser l’aide au développement. 


Premièrement, a-t-il dit, il faut défendre l’esprit de Monterrey pendant cette période difficile et respecter les engagements pris sur la question de l’APD, surtout au bénéfice des États africains et des PMA.  Ensuite, il faut renforcer l’efficacité de l’assistance et la confiance dans l’utilisation des financements.  Troisièmement, il faut mettre en place une meilleure architecture de l’aide, alors que de nouveaux acteurs et de nouvelles méthodes rendent la coopération plus complexe et plus politique, a souligné M. Kapambwe.  Enfin, a-t-il indiqué, il faut explorer davantage les mécanismes de financement innovants.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche), Chef de la délégation de l’Union européenne, a rappelé que l’APD versée par les pays de l’Union européenne représente 70 milliards de dollars, soit plus de la moitié des 128,9 milliards de dollars du montant total d’aide publique au développement versé en 2010.  « Nous tenons nos engagements », a-t-il estimé.  Il a cité en exemple les cinq pays qui ont dépassé l’objectif de verser une APD représentant 0,7% de leur PIB.  Ces cinq pays sont tous des États membres de l’Union européenne, a-t-il fait remarquer.  Il a estimé que si l’APD joue un rôle capital, elle n’est cependant pas « la panacée ».  Elle n’a pour objectif que d’accompagner les pays en développement dans leurs efforts pour sortir de la pauvreté, a-t-il estimé.  La définition de l’APD est claire, et il n’y a pas à en changer les modalités.  Il faut plutôt accroître la coopération entre partenaires de développement, a estimé M. Mayr-Harting. 


M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal), Président du Groupe des pays les moins avancés (PMA), a reconnu les progrès accomplis en matière d’utilisation de l’aide publique au développement en 10 ans.  La pauvreté n’a cependant pas été réduite de manière significative, a-t-il relevé.  Si des efforts étaient réellement faits pour que les engagements concernant l’APD soient tenus, près de la moitié des PMA pourraient sortir de la pauvreté au cours des prochaines années, a-t-il souligné. Il existe un grand fossé entre les discours et les engagements et l’apport effectif de l’aide, et cela a un impact énorme sur les PMA, a relevé M. Acharya.  Si les engagements ne sont pas tenus, il sera quasiment impossible de sortir les PMA de la pauvreté, a-t-il prévenu.


M. TARIQ BANURI, ancien Directeur de la Division du développement durable du Département des affaires économiques et sociales (DAES), a souligné que la crise économique, sociale et environnementale met sérieusement à mal la volonté de respecter les engagements pris en matière d’APD.  Il est nécessaire d’opter pour une action concertée pour faire face à cette période difficile, a-t-il préconisé.  Une initiative politique commune en faveur du développement durable est la seule solution, a-t-il estimé.  Il a parlé des ressources naturelles, qui sont inégalement réparties d’un pays en développement à l’autre.  Il est essentiel, dans les programmes de développement, de fournir des aides aux populations et aux pays qui sont dépourvus de richesses naturelles, pour compenser cette absence de ressources, a-t-il aussi préconisé.  Il a noté que les accords internationaux de coopération, de type bilatéral, sont très souvent inégaux, et qu’il est donc indispensable de veiller à introduire plus de cohérence et d’équité entre les parties  dans ce type d’accords.  Il a, par ailleurs, plaidé pour que l’APD soit plus prévisible, plus stable et plus substantielle.


Échange interactif


La représentante de Cuba est revenue sur la nature de l’APD en indiquant que si cette aide n’est la « panacée » parce qu’elle ne peut se substituer aux politiques nationales, il n’en demeure cependant pas moins que les engagements pris n’ont jamais réellement été tenus, et que de ce fait, il est normal que l’APD n’ait pas été effective.  Le non-respect des engagements en la matière a privé les pays en développement de moyens pour financer leur développement, et partant de la possibilité de devenir moins dépendants de cette assistance externe, a noté la représentante.  Elle a jugé que le Forum pour la coopération en matière de développement ne répond pas aux attentes, car il se heurte au dialogue de sourds qui a lieu entre pays donateurs et en développement.  Elle a rappelé la proposition de plusieurs pays en développement de créer un organe subsidiaire de suivi de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey. 


Le représentant des États-Unis a, quant à lui rappelé comment l’APD s’inscrit dans un processus global d’assistance, et a fait valoir que les États-Unis ont contribué en 2010 à l’APD en lui allouant des montants de ressources énormes et plus élevés qu’avant.  L’objectif d’un ratio d’APD de 0,7% du PIB est un engagement qui a été pris par certains pays donateurs, a-t-il dit en précisant que son pays n’en faisait pas partie.  Reconnaissant la responsabilité des États-Unis envers l’assistance aux PMA et aux pays en développement, il a insisté sur le besoin d’établir plus de transparence dans l’aide fournie aux États par le système des Nations Unies, car « il faut pouvoir savoir où va l’argent donné ».  Sans transparence, il n’y aura pas d’efficacité, a estimé le représentant.  Il a aussi jugé que l’APD n’est qu’une petite partie des différentes formes d’aides au développement, car les modes de financement du développement sont multiples.  Il s’est interrogé sur les moyens d’étendre l’aide au développement en s’écartant de l’APD, et a suggéré un élargissement de la coopération Sud-Sud. 


Le représentant du Bangladesh a rappelé les difficultés que traverse son pays, l’importance de l’APD, et les conséquences négatives des promesses d’aide non tenues.  Il a demandé quelle était la nature fondamentale de l’APD. 


Le représentant de l’Inde a voulu savoir dans quelle mesure on peut envisager d’élargir l’APD tout en favorisant d’autres types d’aides au développement, notamment au moyen du commerce international, mais aussi du rééchelonnement ou de l’élimination de la dette des pays pauvres.  Aujourd’hui, le problème n’est pas seulement causé par le contexte de crise généralisée, mais par le mauvais état du dialogue qui devrait exister entre les différentes parties, et notamment entre organisations multilatérales, et au sein même de ces organisations internationales.


Le représentant du Népal a répondu que l’APD reste la source principale d’aide pour les PMA, quels que soient les financements alternatifs envisageables.  Il a interpelé les délégations sur l’utilité d’un mécanisme de suivi de la mise en œuvre de toutes les recommandations issues des grandes conférences internationales, dont celle de Monterrey.  Concernant de l’Initiative de réduction de la dette lancée en faveur des pays pauvres et très endettés (Initiative PPTE), il a dénoncé la lourdeur du service de la dette, dont les remboursements accaparent la majeure partie des ressources budgétaires de pays qui sont déjà pauvres, devenant ainsi un frein majeur au développement de ces pays.  « Il est urgent de se pencher sur cette question », a-t-il souligné.  Un rééchelonnement de la dette d’un pays ne doit toutefois pas affecter le montant de l’APD accordée au pays concerné, a plaidé le représentant.  Certaines remises de dettes accordées dans l’Initiative PPTE sont en effet libellées de manière à apparaître comme étant un versement d’aide publique au développement.  Le représentant a aussi reconnu qu’une plus grande transparence dans l’utilisation de l’APD est un moyen d’accroître la confiance dans le mécanisme d’aide au développement. 


M. BANURI a souligné que l’APD ne doit pas être prise au piège de la crise économique et a expliqué que le développement est essentiel pour accroître la paix et la sécurité, ce qui bénéficie au monde entier.  Un monde où tous les habitants de la planète pourraient se nourrir, se loger, et s’habiller serait bien plus satisfaisant au niveau moral, a renchéri M. Banuri.  Cet objectif est un devoir que le monde met entre les mains des pays qui sont en mesure de soutenir le développement des populations et des pays les plus pauvres, a-t-il souligné. 


Le modérateur de la table ronde, M. MORTEN WETLAND (Norvège) a conclu que ces débats seront très importants pour le Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, qui va avoir lieu les 7 et 8 décembre au Siège des Nations Unies à, New York. 


PRÉSENTATION DE PROJETS DE RÉSOLUTION À LA DEUXIÈME COMMISSION


Les travaux de la Deuxième Commission étaient consacrés, cet après-midi, à la présentation de projets de résolution.  Les textes présentés cet après-midi, qui seront soumis prochainement aux délégations de la Commission pour adoption, ont trait à diverses questions et thématiques inscrites à l’ordre du jour de la Commission économique et financière. 


La représentante de l’Argentine, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a présenté 18 projets de texte*, dont l’1 avait trait au commerce international et au développement.  Dans ce projet de résolution, la Deuxième Commission souligne la nécessité de résister à toutes les mesures et tendances protectionnistes, notamment celles qui touchent les pays en développement, y compris les barrières tarifaires et non tarifaires et autres obstacles aux échanges, en particulier les subventions agricoles, et de corriger toute mesure de ce type qui aurait déjà été prise.  En outre, le projet de texte propose que les négociations commerciales multilatérales du Programme de Doha pour le développement aboutissent rapidement à un résultat équilibré, ambitieux et axé sur le développement, conformément aux intentions de la Déclaration ministérielle de Doha, à la décision du 1er août 2004 du Conseil général de l’Organisation mondiale du commerce et à la Déclaration ministérielle de Hong Kong, qui met le développement au cœur du système commercial multilatéral.


La représentante du Pérou a, pour sa part, présenté à la Commission deux projets de résolution dont l’un porte sur les « avantages de la diversité biologique pour le développement ». 


La représentante du Kazakhstan a présenté le projet de résolution intitulé « coopération et coordination internationales en vue du rétablissement de la santé de la population, de la régénération de l’environnement et du développement économique de la région de Semipalatinsk au Kazakhstan ».  Elle a présenté ce projet de résolution comme étant une reconnaissance par la communauté internationale de la contribution historique du Kazakhstan au désarmement nucléaire et à la non-prolifération.  Elle a rappelé que pendant 40 ans, 468 tests nucléaires ont été menés sur le site du Semipalatinsk, jusqu’à sa fermeture en 1991.  Mais 1,5 million de personnes vivant dans la région souffrent toujours des multiples conséquences des radiations nucléaires, a déploré la représentante.


De son côté, le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, s’exprimant au nom du Groupe des États du Pacifique, a présenté le projet de résolution intitulé: « la protection des récifs coralliens au service de moyens de subsistance et d’un développement durables ».  Il a souligné que les écosystèmes des récifs de corail sont en péril partout dans le monde.  Un cinquième des récifs mondiaux sont déjà endommagés, a dit le représentant en prévenant contre la perspective de perdre 35% du parc restant de récifs de coraux d’ici les 20 à 40 prochaines années si rien n’est fait pour les préserver. 


Au cours de cette réunion, la représentante d’Israël a présenté un projet de résolution portant sur « les technologies agricoles au service du développement ».


Le représentant de la Bolivie a pour sa part présenté le projet de résolution intitulé: « harmonie avec la nature », ainsi qu’un second texte ayant trait à la « proclamation de l’Année internationale du quinoa en 2012 ».  Le représentant des Philippines a présenté quant à lui le projet de résolution intitulé: « Année internationale de l’agriculture familiale (2014) ». 


Le représentant de l’Autriche a présenté à la Commission un projet de résolution intitulé: « rendre l’administration publique plus efficiente, plus transparente et plus respectueuse du principe de responsabilité en renforçant les institutions supérieures de contrôle des finances publiques ». 


Le texte du projet de résolution portant sur les « partenariats mondiaux » a été présenté par le délégué de la Pologne, tandis que le représentant de l’Égypte a soumis à la Commission le projet de résolution portant sur la « souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles ».


La Deuxième Commission se réunira de nouveau mardi, le 15 novembre, à 10 heures.


Les projets de résolution présentés cet après-midi à la Commission sont publiés sous les cotes suivantes: A/C.2/66/L.21, A/C.2/66/L.39, A/C.2/66/L.34, A/C.2/66/L.25, A/C.2/66/L.30, A/C.2/66/L.26, A/C.2/66/L.27, A/C.2/66/L.28, A/C.2/66/L.44, A/C.2/66/L.29, A/C.2/66/L.45, A/C.2/66/L.31, A/C.2/66/L.32, A/C.2/66/L.35, A/C.2/66/L.38, A/C.2/66/L.41, A/C.2/66/L.42, A/C.2/66/L.33, A/C.2/66/L.36, A/C.2/66/L.16, A/C.2/66/L.23, A/C.2/66/L.24, A/C.2/66/L.18, A/C.2/66/L.17, A/C.2/66/L.19  A/C.2/66/L.20, A/C.2/66/L.43, A/C.2/66/L.40, A/C.2/66/L.22


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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La Deuxième Commission tient une table ronde faisant un bilan décennal des mesures du financement du développement et de l’aide publique au développement

AG/EF/3326

La Deuxième Commission tient une table ronde faisant un bilan décennal des mesures du financement du développement et de l’aide publique au développement

10/11/2011
Assemblée généraleAG/EF/3326
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Deuxième Commission                                       

Table ronde & 34e séance plénière – matin & après-midi     


LA DEUXIÈME COMMISSION TIENT UNE TABLE RONDE FAISANT UN BILAN DÉCENNAL DES MESURES

DU FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT ET DE L’AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT


Elle est saisie de 29 projets de résolution relatifs à plusieurs points de son ordre du jour


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) s’est réunie, ce matin, pour tenir la dernière des six tables rondes inscrites à l’agenda de ses travaux de cette soixante-sixième session de l’Assemblée générale.  Cette table ronde, organisée sur le thème: « Le financement du développement: la responsabilité des donateurs dans le renforcement de la coopération financière et technique internationale pour le développement », était plus particulièrement consacrée au bilan des 10 dernières années d’aide au développement et à la responsabilité des donateurs dans ce dispositif.  Qualifié de « mitigé », le bilan de l’aide au développement au cours des années qui viennent de s’écouler a donné aux délégations et autres intervenants aux débats de la table ronde, l’opportunité de mettre en exergue le besoin qu’il y a d’instaurer une plus grande transparence dans l’affectation des ressources et des financements pour le développement, et d’arguer en faveur de l’allègement de la dette des pays les plus pauvres afin de faciliter leur développement.


Cet après-midi, la Commission économique et financière a entendu la présentation d’une trentaine de projets de résolutions  sur lesquels elle est appelée à statuer avant la fin la fin de ses travaux.


TABLE RONDE SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT


En guise de préambule à la table ronde, le Président de la Deuxième Commission, M. ABDULKALAM ABDUL MOMEN du Bangladesh, a rappelé qu’il existe un cadre universellement agréé du financement du développement, cadre débattu et conclu lors de la tenue de la Conférence intergouvernementale sur le financement du développement, qui a eu lieu à Monterrey, au Mexique, en mars 2002.  Tenue sous l’égide des Nations Unies et réunissant tous les acteurs du développement et toutes les parties prenantes, la Conférence de Monterrey avait mis au point une approche nouvelle du financement du développement.  Cette approche est résumée dans les engagements du Consensus de Monterrey, document final issu des travaux et des négociations de la Conférence éponyme.  Le Consensus du Monterrey est donc la feuille de route de l’assistance au développement, dont les grandes lignes ont été réaffirmées dans la Déclaration de Doha sur le financement du développement, adoptée en 2008 à Doha, au Qatar.  Dans ce dernier document, les pays donateurs s’étaient engagés à maintenir leurs engagements et objectifs d’aide publique au développement (APD) en dépit du contexte de crise financière, a rappelé M. Momen.  Mais, près de 10 ans après l’adoption du Consensus de Monterrey, force est de constater que l’engagement pris par les pays industrialisés de verser un montant d’APD équivalent à 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) n’a été tenu que par une poignée de pays donateurs.  Cinq donateurs seulement ont atteint ou excédé ce ratio de 0,7% de leur PIB.  Ce sont le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède, a précisé le Président de la Deuxième Commission.


Prenant la parole en premier après l’ouverture de la table ronde, M. LAZAROUS KAPAMBWE (Zambie), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a souligné qu’en dépit d’un montant record de contributions, situé à environ 128,9 milliards de dollars, le ratio de 0,7% de leur PIB que doivent verser les pays riches à l’APD est loin d’être atteint.  La crise économique et financière actuelle est présentée par les pays donateurs comme étant le principal frein au respect de leurs engagements financiers, a noté M. Kapambwe.  Les pays les plus pauvres portent cependant le plus lourd fardeau de cette crise et de la situation actuelle, dont ils sont pourtant les moins responsables, a relevé le Président de l’ECOSOC.  Rappelant que le Conseil économique et social de l’ONU est un forum important où les participants peuvent librement parler des responsabilités des différentes parties prenantes, il a cité un certain nombre de  défis à relever pour pérenniser l’aide au développement. 


Premièrement, a-t-il dit, il faut défendre l’esprit de Monterrey pendant cette période difficile et respecter les engagements pris sur la question de l’APD, surtout au bénéfice des États africains et des PMA.  Ensuite, il faut renforcer l’efficacité de l’assistance et la confiance dans l’utilisation des financements.  Troisièmement, il faut mettre en place une meilleure architecture de l’aide, alors que de nouveaux acteurs et de nouvelles méthodes rendent la coopération plus complexe et plus politique, a souligné M. Kapambwe.  Enfin, a-t-il indiqué, il faut explorer davantage les mécanismes de financement innovants.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche), Chef de la délégation de l’Union européenne, a rappelé que l’APD versée par les pays de l’Union européenne représente 70 milliards de dollars, soit plus de la moitié des 128,9 milliards de dollars du montant total d’aide publique au développement versé en 2010.  « Nous tenons nos engagements », a-t-il estimé.  Il a cité en exemple les cinq pays qui ont dépassé l’objectif de verser une APD représentant 0,7% de leur PIB.  Ces cinq pays sont tous des États membres de l’Union européenne, a-t-il fait remarquer.  Il a estimé que si l’APD joue un rôle capital, elle n’est cependant pas « la panacée ».  Elle n’a pour objectif que d’accompagner les pays en développement dans leurs efforts pour sortir de la pauvreté, a-t-il estimé.  La définition de l’APD est claire, et il n’y a pas à en changer les modalités.  Il faut plutôt accroître la coopération entre partenaires de développement, a estimé M. Mayr-Harting. 


M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal), Président du Groupe des pays les moins avancés (PMA), a reconnu les progrès accomplis en matière d’utilisation de l’aide publique au développement en 10 ans.  La pauvreté n’a cependant pas été réduite de manière significative, a-t-il relevé.  Si des efforts étaient réellement faits pour que les engagements concernant l’APD soient tenus, près de la moitié des PMA pourraient sortir de la pauvreté au cours des prochaines années, a-t-il souligné. Il existe un grand fossé entre les discours et les engagements et l’apport effectif de l’aide, et cela a un impact énorme sur les PMA, a relevé M. Acharya.  Si les engagements ne sont pas tenus, il sera quasiment impossible de sortir les PMA de la pauvreté, a-t-il prévenu.


M. TARIQ BANURI, ancien Directeur de la Division du développement durable du Département des affaires économiques et sociales (DAES), a souligné que la crise économique, sociale et environnementale met sérieusement à mal la volonté de respecter les engagements pris en matière d’APD.  Il est nécessaire d’opter pour une action concertée pour faire face à cette période difficile, a-t-il préconisé.  Une initiative politique commune en faveur du développement durable est la seule solution, a-t-il estimé.  Il a parlé des ressources naturelles, qui sont inégalement réparties d’un pays en développement à l’autre.  Il est essentiel, dans les programmes de développement, de fournir des aides aux populations et aux pays qui sont dépourvus de richesses naturelles, pour compenser cette absence de ressources, a-t-il aussi préconisé.  Il a noté que les accords internationaux de coopération, de type bilatéral, sont très souvent inégaux, et qu’il est donc indispensable de veiller à introduire plus de cohérence et d’équité entre les parties  dans ce type d’accords.  Il a, par ailleurs, plaidé pour que l’APD soit plus prévisible, plus stable et plus substantielle.


Échange interactif


La représentante de Cuba est revenue sur la nature de l’APD en indiquant que si cette aide n’est la « panacée » parce qu’elle ne peut se substituer aux politiques nationales, il n’en demeure cependant pas moins que les engagements pris n’ont jamais réellement été tenus, et que de ce fait, il est normal que l’APD n’ait pas été effective.  Le non-respect des engagements en la matière a privé les pays en développement de moyens pour financer leur développement, et partant de la possibilité de devenir moins dépendants de cette assistance externe, a noté la représentante.  Elle a jugé que le Forum pour la coopération en matière de développement ne répond pas aux attentes, car il se heurte au dialogue de sourds qui a lieu entre pays donateurs et en développement.  Elle a rappelé la proposition de plusieurs pays en développement de créer un organe subsidiaire de suivi de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey. 


Le représentant des États-Unis a, quant à lui rappelé comment l’APD s’inscrit dans un processus global d’assistance, et a fait valoir que les États-Unis ont contribué en 2010 à l’APD en lui allouant des montants de ressources énormes et plus élevés qu’avant.  L’objectif d’un ratio d’APD de 0,7% du PIB est un engagement qui a été pris par certains pays donateurs, a-t-il dit en précisant que son pays n’en faisait pas partie.  Reconnaissant la responsabilité des États-Unis envers l’assistance aux PMA et aux pays en développement, il a insisté sur le besoin d’établir plus de transparence dans l’aide fournie aux États par le système des Nations Unies, car « il faut pouvoir savoir où va l’argent donné ».  Sans transparence, il n’y aura pas d’efficacité, a estimé le représentant.  Il a aussi jugé que l’APD n’est qu’une petite partie des différentes formes d’aides au développement, car les modes de financement du développement sont multiples.  Il s’est interrogé sur les moyens d’étendre l’aide au développement en s’écartant de l’APD, et a suggéré un élargissement de la coopération Sud-Sud. 


Le représentant du Bangladesh a rappelé les difficultés que traverse son pays, l’importance de l’APD, et les conséquences négatives des promesses d’aide non tenues.  Il a demandé quelle était la nature fondamentale de l’APD. 


Le représentant de l’Inde a voulu savoir dans quelle mesure on peut envisager d’élargir l’APD tout en favorisant d’autres types d’aides au développement, notamment au moyen du commerce international, mais aussi du rééchelonnement ou de l’élimination de la dette des pays pauvres.  Aujourd’hui, le problème n’est pas seulement causé par le contexte de crise généralisée, mais par le mauvais état du dialogue qui devrait exister entre les différentes parties, et notamment entre organisations multilatérales, et au sein même de ces organisations internationales.


Le représentant du Népal a répondu que l’APD reste la source principale d’aide pour les PMA, quels que soient les financements alternatifs envisageables.  Il a interpelé les délégations sur l’utilité d’un mécanisme de suivi de la mise en œuvre de toutes les recommandations issues des grandes conférences internationales, dont celle de Monterrey.  Concernant de l’Initiative de réduction de la dette lancée en faveur des pays pauvres et très endettés (Initiative PPTE), il a dénoncé la lourdeur du service de la dette, dont les remboursements accaparent la majeure partie des ressources budgétaires de pays qui sont déjà pauvres, devenant ainsi un frein majeur au développement de ces pays.  « Il est urgent de se pencher sur cette question », a-t-il souligné.  Un rééchelonnement de la dette d’un pays ne doit toutefois pas affecter le montant de l’APD accordée au pays concerné, a plaidé le représentant.  Certaines remises de dettes accordées dans l’Initiative PPTE sont en effet libellées de manière à apparaître comme étant un versement d’aide publique au développement.  Le représentant a aussi reconnu qu’une plus grande transparence dans l’utilisation de l’APD est un moyen d’accroître la confiance dans le mécanisme d’aide au développement. 


M. BANURI a souligné que l’APD ne doit pas être prise au piège de la crise économique et a expliqué que le développement est essentiel pour accroître la paix et la sécurité, ce qui bénéficie au monde entier.  Un monde où tous les habitants de la planète pourraient se nourrir, se loger, et s’habiller serait bien plus satisfaisant au niveau moral, a renchéri M. Banuri.  Cet objectif est un devoir que le monde met entre les mains des pays qui sont en mesure de soutenir le développement des populations et des pays les plus pauvres, a-t-il souligné. 


Le modérateur de la table ronde, M. MORTEN WETLAND (Norvège) a conclu que ces débats seront très importants pour le Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, qui va avoir lieu les 7 et 8 décembre au Siège des Nations Unies à, New York. 


PRÉSENTATION DE PROJETS DE RÉSOLUTION À LA DEUXIÈME COMMISSION


Les travaux de la Deuxième Commission étaient consacrés, cet après-midi, à la présentation de projets de résolution.  Les textes présentés cet après-midi, qui seront soumis prochainement aux délégations de la Commission pour adoption, ont trait à diverses questions et thématiques inscrites à l’ordre du jour de la Commission économique et financière. 


La représentante de l’Argentine, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a présenté 18 projets de texte*, dont l’1 avait trait au commerce international et au développement.  Dans ce projet de résolution, la Deuxième Commission souligne la nécessité de résister à toutes les mesures et tendances protectionnistes, notamment celles qui touchent les pays en développement, y compris les barrières tarifaires et non tarifaires et autres obstacles aux échanges, en particulier les subventions agricoles, et de corriger toute mesure de ce type qui aurait déjà été prise.  En outre, le projet de texte propose que les négociations commerciales multilatérales du Programme de Doha pour le développement aboutissent rapidement à un résultat équilibré, ambitieux et axé sur le développement, conformément aux intentions de la Déclaration ministérielle de Doha, à la décision du 1er août 2004 du Conseil général de l’Organisation mondiale du commerce et à la Déclaration ministérielle de Hong Kong, qui met le développement au cœur du système commercial multilatéral.


La représentante du Pérou a, pour sa part, présenté à la Commission deux projets de résolution dont l’un porte sur les « avantages de la diversité biologique pour le développement ». 


La représentante du Kazakhstan a présenté le projet de résolution intitulé « coopération et coordination internationales en vue du rétablissement de la santé de la population, de la régénération de l’environnement et du développement économique de la région de Semipalatinsk au Kazakhstan ».  Elle a présenté ce projet de résolution comme étant une reconnaissance par la communauté internationale de la contribution historique du Kazakhstan au désarmement nucléaire et à la non-prolifération.  Elle a rappelé que pendant 40 ans, 468 tests nucléaires ont été menés sur le site du Semipalatinsk, jusqu’à sa fermeture en 1991.  Mais 1,5 million de personnes vivant dans la région souffrent toujours des multiples conséquences des radiations nucléaires, a déploré la représentante.


De son côté, le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, s’exprimant au nom du Groupe des États du Pacifique, a présenté le projet de résolution intitulé: « la protection des récifs coralliens au service de moyens de subsistance et d’un développement durables ».  Il a souligné que les écosystèmes des récifs de corail sont en péril partout dans le monde.  Un cinquième des récifs mondiaux sont déjà endommagés, a dit le représentant en prévenant contre la perspective de perdre 35% du parc restant de récifs de coraux d’ici les 20 à 40 prochaines années si rien n’est fait pour les préserver. 


Au cours de cette réunion, la représentante d’Israël a présenté un projet de résolution portant sur « les technologies agricoles au service du développement ».


Le représentant de la Bolivie a pour sa part présenté le projet de résolution intitulé: « harmonie avec la nature », ainsi qu’un second texte ayant trait à la « proclamation de l’Année internationale du quinoa en 2012 ».  Le représentant des Philippines a présenté quant à lui le projet de résolution intitulé: « Année internationale de l’agriculture familiale (2014) ». 


Le représentant de l’Autriche a présenté à la Commission un projet de résolution intitulé: « rendre l’administration publique plus efficiente, plus transparente et plus respectueuse du principe de responsabilité en renforçant les institutions supérieures de contrôle des finances publiques ». 


Le texte du projet de résolution portant sur les « partenariats mondiaux » a été présenté par le délégué de la Pologne, tandis que le représentant de l’Égypte a soumis à la Commission le projet de résolution portant sur la « souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles ».


La Deuxième Commission se réunira de nouveau mardi, le 15 novembre, à 10 heures.


Les projets de résolution présentés cet après-midi à la Commission sont publiés sous les cotes suivantes: A/C.2/66/L.21, A/C.2/66/L.39, A/C.2/66/L.34, A/C.2/66/L.25, A/C.2/66/L.30, A/C.2/66/L.26, A/C.2/66/L.27, A/C.2/66/L.28, A/C.2/66/L.44, A/C.2/66/L.29, A/C.2/66/L.45, A/C.2/66/L.31, A/C.2/66/L.32, A/C.2/66/L.35, A/C.2/66/L.38, A/C.2/66/L.41, A/C.2/66/L.42, A/C.2/66/L.33, A/C.2/66/L.36, A/C.2/66/L.16, A/C.2/66/L.23, A/C.2/66/L.24, A/C.2/66/L.18, A/C.2/66/L.17, A/C.2/66/L.19  A/C.2/66/L.20, A/C.2/66/L.43, A/C.2/66/L.40, A/C.2/66/L.22


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission examine les avantages et risques liés à la mise en place des Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS)

AG/AB/4013

La Cinquième Commission examine les avantages et risques liés à la mise en place des Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS)

10/11/2011
Assemblée généraleAG/AB/4013
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

17e séance – après-midi                                    


LA CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE LES AVANTAGES ET RISQUES LIÉS À LA MISE EN PLACE DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES POUR LE SECTEUR PUBLIC (IPSAS )


La Cinquième Commission (Questions administratives et budgétaires) a examiné, cet après-midi, les mesures prises par les Nations Unies pour appliquer les Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS) -principes comptables fondés sur la comptabilité d’exercice conçus à l’intention du secteur public et des organisations internationales- ainsi que les risques liés aux délais fixés et les stratégies mises en place pour y faire face. 


Au 31 décembre 2010, 9 organismes de l’ONU établissaient leurs états financiers conformément aux Normes IPSAS, et 14 autres prévoyaient de le faire entre 2011 et 2014 comme prévu.  La comptabilité d’exercice signifie qu’une organisation constate les dépenses et les recettes au moment du fait générateur et qu’elle doit inscrire dans ses comptes la valeur, la quantité et l’emplacement de tous les éléments de son actif et de son passif.  Cela permettra aux États Membres d’être mieux renseignés sur la situation financière des entités et aux gestionnaires d’être mieux éclairés pour assurer un encadrement, promouvoir la prise de décisions rentables et préserver la viabilité financière à long terme. 


Les délégations étaient saisies de cinq rapports pour l’examen de cette question dont un rapport1 présentant les progrès accomplis par l’ensemble des organismes de l’ONU entre le 1er août 2010 et le 31 août 2011.  Ces rapports ont été présentés par M. Chandranouli Ramanathan, Directeur chargé du Bureau de la planification des programmes, du budget et de la comptabilité, M. Liu Yu, Président du Comité des opérations d’audit2, M. Collen Kelapile, Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires3 (CCQAB), M. Gérard Biraud, Inspecteur du Corps commun d’inspection4 (CCI) et M. Kenneth Herman, Conseiller auprès du Conseil de chefs de secrétariat de l’ONU5 (CCS).


Si le Président du CCQAB a noté que la mise en place des Normes IPSAS dépendait de celle du progiciel de gestion-intégré (UMOJA) désormais repoussée à fin 2015 au lieu de fin 2013, le représentant du CCC a estimé nécessaire de prendre des mesures d’urgence pour réduire les risques, en notant qu’il était fort peu probable que les Normes IPSAS puissent être appliquées au sein du système avant la date butoir.


De son côté, le représentant du CCI a mis l’accent sur les 16 mesures pratiques optimales recommandées aux chefs de secrétariat pour s’assurer que les Normes IPSAS permettront aux organismes de comparer les états financiers entre eux et par là, de faire avancer la grande réforme administrative du système.  Ce dernier a expliqué que les délégations ont adopté ces Normes en 2006 et qu’il n’était plus possible, malgré les contraintes, de faire marche arrière, et qu’il fallait désormais tout mettre en œuvre pour exploiter tous les avantages de ce nouveau système.      


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de l’Argentine a demandé au Secrétaire général d’appliquer intégralement les recommandations du CCQAB, notamment celles concernant la préparation de modèles de projet d’états financiers, l’établissement d’états financiers à blanc vérifiables par le CCC, la mise en place d’équipes expertes et dotées de toutes les ressources voulues pour l’application des Normes IPSAS, et des plans de collecte, de nettoyage et de conversion des données en vue de l’application de ces Normes.


Le représentant du groupe des 77 et de la Chine a mis l’accent sur la formation du personnel à la mise en œuvre des nouvelles normes en exhortant le Secrétaire général en tant que Chef du CCS à coordonner tous les aspects de la transition des Normes comptables. 


La prochaine réunion publique de la Cinquième Commission se tiendra mardi 15 novembre, à 15 heures. 


1A/66/379;

2A/66/151;

3A/66/536;

4A/66/308;

5A/66/308/add.1


PROJET DE BUDGET-PROGRAMME POUR L’EXERCICE BIENNAL 2012-2013


Normes comptables internationales pour le secteur public


Quatrième rapport intérimaire du Secrétaire général sur l’adoption des Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS) par l’ONU et les organismes des Nations Unies (A/66/379)


Ce rapport qui porte sur la période allant d’août 2010 à août 2011 présente les mesures prises par l’ONU à cet effet, ainsi que les risques liés aux délais fixés et les stratégies mises en place pour y faire face.  Le 30 novembre 2005, le Comité de haut niveau sur la gestion a recommandé que les organismes de l’ONU, afin d’améliorer la qualité, la comparabilité et la crédibilité de leurs états financiers retiennent les normes IPSAS plutôt que les Normes comptables du système des Nations Unies.  En 2006, le Comité de haut niveau a lancé un projet en vue d’élaborer un cadre harmonisé de passage aux Normes IPSAS. 


En 2007, elle a mis au point un ensemble de conventions et de directives harmonisées conformes aux Normes IPSAS, que les organismes ont accepté.  Le Programme alimentaire mondial (PAM) a été le premier des organismes à les avoir exploitées de manière concluante.  Au cours de la période à l’étude, huit autres organismes ont pour la première fois établi leurs états financiers selon les Normes IPSAS.


L’Assemblée générale a approuvé l’adoption par l’ONU des Normes IPSAS en 2006.  La date butoir pour leur application, d’abord fixée à 2011 avait été reportée, sur la recommandation du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).  Le Secrétaire général a ensuite fait savoir que les Normes seraient appliquées à partir de 2014, la mise en service du progiciel de gestion intégré Umoja ayant été retardée.


Au 31 décembre 2010, neuf organismes de l’ONU établissaient leurs états financiers conformément aux Normes IPSAS, et 14 autres prévoyaient de le faire entre 2011 et 2014.  Comme prévu, la première série d’états financiers conformes aux Normes IPSAS se rapportant aux opérations de maintien de la paix (OMP) portera sur l’exercice se terminant le 30 juin 2014 et sera publiée le 30 septembre 2014.  Celle concernant les autres activités du Secrétariat portera sur l’exercice se terminant le 31 décembre 2014 et sera rendue publique le 31 mars 2015.


Le chapitre II porte sur l’ensemble du système des Nations Unies, tandis que le chapitre III concerne l’ONU.  On trouvera exposées au chapitre IV les mesures que l’Assemblée générale est invitée à prendre.  L’annexe I présente les dates d’application des Normes IPSAS au 31 juillet 2011 et l’annexe II les principales étapes de la mise en application des Normes IPSAS.


Rapport du Comité des commissaires aux comptes (CCC) sur les progrès réalisés dans l’application des Normes IPSAS (A/66/151)


Dans le prolongement de ses travaux antérieurs, le CCC a examiné les progrès accomplis par l’ONU (y compris les OMP) et par divers fonds et programmes de l’ONU qui relèvent de sa compétence dans la préparation de la mise en œuvre des Normes aux dates prévues.  Le tableau en annexe donne un aperçu des constatations faites par le CCC pour l’ensemble des entités.


Il existe un certain nombre de risques critiques qui peuvent compromettre la mise en application des Normes IPSAS en temps voulu et la réalisation des avantages envisagés par l’Assemblée générale.  Si l’on ne prend pas d’urgence des mesures efficaces pour réduire ces risques, il est fort peu probable que les Normes IPSAS pourront être appliquées comme prévu au sein de l’Organisation, de ses OMP et des fonds et programmes de l’ONU.  Le Comité tient à ce qu’il n’y ait pas de nouveau report des dates butoirs actuellement fixées.


Pour ce qui est de l’ONU et de ses OMP, le CCC estime qu’il faut d’urgence se prononcer sur la stratégie révisée relative à la mise en service du progiciel de gestion-intégré (Umoja) qui devra très probablement être adoptée pour appuyer l’application des Normes IPSAS en 2014 et ensuite élaborer et mettre en place un plan d’application concret et détaillé couvrant tous les domaines opérationnels pour pouvoir mener à bien les tâches immenses que constituent la collecte et le nettoyage des données comptables.


Le CCC recommande que l’ONU et les OMP: examinent attentivement toutes les interdépendances et tous les risques, coûts et avantages que présente l’échelonnement de la mise en œuvre d’Umoja et des Normes IPSAS; Prévoient des plans « bis » au cas où l’échelonnement de la mise en service d’Umoja serait impossible ou échouerait; Établissent un plan de mise en application complet, pratique et détaillé utilisable par l’ONU et ses OMP dès qu’une décision aura été prise en ce qui concerne la stratégie de mise en œuvre d’Umoja, ce plan global devant définir les modalités et le calendrier de collecte, de nettoyage et de transfert dans Umoja, des données comptables et être sous-tendu par des plans au niveau opérationnel, qui aideront à canaliser les initiatives des départements, des bureaux hors Siège et des missions; Établissent d’urgence un dispositif efficace de gestion des risques pour la mise en application des Normes IPSAS. 


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (A/66/536)


Le CCQAB note que le mandat de l’équipe chargée du projet à l’échelle du système a été prolongé jusqu’en fin 2013 et qu’une étude indépendante des activités liées à l’application des Normes IPSAS à l’échelle du système sera réalisée avant fin 2013 pour réévaluer la marche à suivre.  Il attend avec intérêt de recevoir les conclusions del’étude.  Le CCQAB est conscient qu’il faut gérer la diversité des principes et pratiques comptables parmi les organismes, qui tient au fait que les cadres réglementaires, les arrangements institutionnels, les mandats et les modalités de mise en œuvre, les modèles d’activité et les variantes autorisées par les Normes IPSAS diffèrent d’un organisme à l’autre.  Il souligne combien il importe de veiller à une interprétation et à une application cohérentes des Normes IPSAS et de faire en sorte que les états financiers des divers organismes du système de l’ONU soient plus comparables.


Afin de réduire ces risques, le CCQAB recommande qu’il soit demandé au Secrétaire général d’exercer un contrôle strict sur l’exécution du projet d’application des Normes IPSAS, d’assurer une gestion prudente des ressources du projet, de définir clairement la chaîne hiérarchique et d’établir des mécanismes propres à assurer un règlement rapide des problèmes au jour le jour. Le Secrétaire général devrait être chargé de surveiller de près l’évolution du projet et de prendre rapidement toutes mesures correctives afin de maîtriser les coûts, d’éviter de nouveaux retards et veiller à la mise en place d’une solution viable. 


Compte tenu des questions soulevées par le CCC, le CCQAB recommande à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général de continuer à faire rapport sur l’état d’avancement des projets de mise en œuvre des Normes IPSAS dans l’ensemble du système des Nations Unies.  Il recommande également à l’Assemblée générale de prendre note de l’intention du Secrétaire général de soumettre des propositions d’amendements au Règlement financier et aux règles de gestion financière avant fin 2012. 


Rapport du Corps commun d’inspection (CCI) sur l’état de préparation des organismes des Nations Unies en vue de l’application des normes IPSAS (A/66/308)


La conversion aux Normes IPSAS devrait permettre d’améliorer la gestion des ressources et les procédures internes ainsi que la gestion axée sur les résultats dans tout le système de l’ONU.


Selon l’état de préparation initiale des organismes aux exigences des Normes IPSAS, le passage à ces Normes a été une entreprise importante pour la plupart d’entre eux car il a des incidences sur la comptabilité, l’établissement des états financiers et les systèmes informatiques connexes et devrait conduire à une nouvelle approche de la planification, la prise de décisions, la budgétisation et la présentation des états financiers.  On s’attend à ce que la présentation des actifs, passifs, produits et charges conformément à des normes internationales indépendantes améliore sensiblement la qualité, la comparabilité et la crédibilité des états financiers des organismes des Nations Unies pour les États Membres, les donateurs et les fonctionnaires, renforçant ainsi la responsabilisation, la transparence et la gouvernance.


Ce rapport aborde un certain nombre de risques que les chefs de secrétariat devraient prendre en considération pour assurer le succès du passage aux Normes IPSAS.  Il est recommandé aux chefs de secrétariat d’appliquer un jeu de 16 pratiques optimales en plus des deux recommandations adressées à leurs organes délibérants respectifs.


Observations du Secrétaire général et du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination sur le rapport du CCI (A/66/308/add.1)


Les membres du Conseil des chefs de secrétariat (CCS) ont accueilli avec intérêt le rapport ainsi que ses recommandations.  De nombreux organismes ont indiqué soit avoir adopté nombre des références proposées, soit être en train de le faire.  De nombreux membres du Conseil ont indiqué qu’ils fournissaient déjà des rapports périodiques à leurs organes délibérants sur la mise en œuvre des Normes IPSAS.  Les organismes acceptent les références proposées par le CCI, tout en exprimant des remarques sur les pratiques optimales 13, 15 et 16.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale et le Conseil de sécurité échouent à départager l’Ouganda et la Sierra Leone, candidats à la Cour internationale de Justice

AG/11171

L’Assemblée générale et le Conseil de sécurité échouent à départager l’Ouganda et la Sierra Leone, candidats à la Cour internationale de Justice

10/11/2011
Assemblée généraleAG/11171
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-sixième session                                   

53e à 57e séances plénières

Matin et après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ET LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ÉCHOUENT À DÉPARTAGER L’OUGANDA

ET LA SIERRA LEONE, CANDIDATS À LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE


L’Assemblée générale et le Conseil de sécurité ne sont pas parvenus aujourd’hui à départager les candidats ougandais et sierra-léonais à un siège à la Cour internationale de Justice (CIJ).  Ils ont, en revanche, réélu ou élu, dès le premier tour de scrutin, les juges chinois, italien, japonais et slovaque pour un mandat renouvelable de neuf ans, à compter du 6 février 2012.


L’élection se déroulant parallèlement à l’Assemblée et au Conseil de sécurité, pour être élu, un candidat doit obtenir au moins 97 voix à la première et au moins 8 au second.


Présidente de la Chambre de première instance II du Tribunal spécial pour la Sierra Leone, la candidate ougandaise, Julia Sebutinde, a obtenu, dès le premier tour, 109 voix à l’Assemblée générale alors qu’au Conseil de sécurité*, c’est son collègue sierra-léonais, Abdul G. Koroma, qui, briguant son troisième mandat, remportait la mise, comme il le fera à tous les cinq tours de scrutin. 


Julia Sebutinde continuera, pendant ce temps, à remporter les suffrages de l’Assemblée générale, même si l’écart n’a fait que se resserrer pour finir à 97 contre 96 voix au septième et dernier tour de scrutin; la juge bulgare, Tsvetana Kamenova et le juge sénégalais, El Hadj Mansour Tall, s’étant retirés dès le deuxième tour. 


À l’issue du septième tour de scrutin, faute d’un vote similaire à l’Assemblée et au Conseil de sécurité, l’élection du cinquième juge a été reportée à une date qui sera communiquée dans le Journal des Nations Unies.


Dès le premier tour de scrutin, l’Assemblée a réélu respectivement par 170 voix, 162 et par 149 voix Hisashi Owada du Japon, Xue Hanqin de la Chine et Peter Tomka de la Slovaquie.  Ces trois magistrats ont été rejoints, toujours au premier tour, par Giorgio Gaja de l’Italie, professeur et membre de la Commission du droit international qui, avec 164 voix, fait sa première entrée à la Cour.  Les juges sont élus pour un mandat de neuf ans commençant le 6 février 2012.


À partir du 6 février 2012, à l’exception du cinquième siège à pourvoir, la CIJ sera composée des juges suivants: Antônio A. Cançado Trindade (Brésil), Xue Hanqin (Chine), Joan E. Donoghue (États-Unis), Leonid Skotnikov (Fédération de Russie), Ronny Abraham (France), Giorgio Gaja (Italie), Hisashi Owada (Japon), Awn Shawkat Al-Khasawneh (Jordanie), Mohamed Bennouna (Maroc), Bernardo Sepúlveda Amor (Mexique), Kenneth Keith (Nouvelle-Zélande), Christopher Greenwood (Royaume-Uni), Peter Tomka (Slovaquie) et Abdulqawi Ahmed Yusuf (Somalie).


Une fois que les nouveaux juges seront entrés en fonctions, le 6 février 2012, la Cour choisira au scrutin secret son président et son vice-président pour un mandat de trois ans.


Instituée en juin 1945 par la Charte des Nations Unies, la Cour internationale de Justice est l’organe judiciaire principal de l’Organisation.  La Cour, qui siège à La Haye, aux Pays-Bas, a pour mission principale de régler les différends d’ordre juridique qui lui sont soumis par les États parties.  Elle donne aussi des avis consultatifs sur les questions juridiques que peuvent lui poser les organes et les institutions spécialisées de l’ONU.


L’Assemblée générale reprendra ses travaux demain, vendredi 11 novembre, à partir de 10 heures pour examiner les rapports du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).


*     Voir communiqué de presse CS/10444


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité réfléchit aux moyens de faire de la protection des civils dans les conflits armés une réalité sur le terrain

CS/10442

Le Conseil de sécurité réfléchit aux moyens de faire de la protection des civils dans les conflits armés une réalité sur le terrain

09/11/2011
Conseil de sécuritéCS/10442
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6650e séance – matin & après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ RÉFLÉCHIT AUX MOYENS DE FAIRE DE LA PROTECTION DES CIVILS

DANS LES CONFLITS ARMÉS UNE RÉALITÉ SUR LE TERRAIN


À l’occasion de son débat biannuel sur la protection des civils dans les conflits armés, présidé par le Président du Portugal, M. Aníbal António Cavaco Silva, le Conseil de sécurité a réfléchi aujourd’hui aux moyens qu’il pourrait utiliser pour renforcer son action dans ce domaine.  Cette question est plus que jamais d’actualité, en cette année, marquée par les évènements du « printemps arabe », où des populations civiles se sont dressées contre leur gouvernement.


Outre les membres du Conseil, pas moins de 35 orateurs ont pris la parole à cette occasion, dont le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Navanethem Pillay, la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires, Mme Catherine Bragg, ainsi que la Présidente de la Commission internationale humanitaire d’établissement des faits, Mme Mateya Kelley, et le Directeur pour le droit international et la coopération du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), M. Philip Spoerri.


Ouvrant la séance, le Président Cavaco Silva a dénoncé « la poursuite des violences en Syrie, qui ont déjà causé la mort de plus de 3 000 personnes ».  Des propos repris par la Haut-Commissaire, Mme Navanethem Pillay, qui a affirmé que lorsque les aspirations d’un peuple sont anéanties par la répression, « celui-ci n’a pas d’autre choix que de se rebeller contre la tyrannie et l’oppression exercées par l’État ».


Le Secrétaire général de l’ONU a, de son côté, souligné l’importance pour les parties à un conflit de respecter « sans équivoque » les droits de l’homme et le droit international humanitaire, en plaidant en faveur d’une réponse vigoureuse du Conseil de sécurité en cas de violations graves.


En outre, a dit M. Ban, la menace de sanctions ciblées et la surveillance renforcée de la situation dans un État donné, notamment par la mise en place de commissions d’enquête et la saisine de la Cour pénale internationale (CPI), sont des instruments privilégiés à disposition du Conseil.  La Présidence portugaise du Conseil de sécurité, dès sa conférence de presse du 2 novembre*, avait annoncé qu’elle souhaitait que le débat d’aujourd’hui mette l’accent sur la reddition de comptes.


« Il y a quelques jours », a ainsi indiqué le Président Cavaco Silva, le Portugal a organisé, en coopération avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), un séminaire sur la responsabilité pénale internationale, les enquêtes sur les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire et la réparation du préjudice subi par les victimes.


Rejetant vigoureusement les accusations portées par certains membres du Conseil, dont le Royaume-Uni, les États-Unis et, en particulier la France, qui a estimé que le 4 octobre 2011, le Conseil avait « abdiqué » ses responsabilités à la suite du double veto exercé par la Chine et la Fédération de Russie**, le représentant syrien a déclaré que le Conseil faisait preuve de « sélectivité » dans ses délibérations sur la protection des civils dans les conflits armés, en passant sous silence le sort fait aux populations palestiniennes, libanaises et syriennes qui vivent sous l’occupation illégale des Forces de défense israéliennes,


D’une manière plus générale, le représentant de la Chine a estimé que les « pratiques récentes » du Conseil de sécurité relançaient le débat sur le sens même de ses actions et des moyens dont il dispose pour améliorer la protection des civils, tout en affirmant que la responsabilité de protéger incombait d’abord et avant tout aux États concernés.  Une position en faveur de laquelle ont abondé de nombreuses délégations, dont la Fédération de Russie, qui a jugé « inacceptables » les tentatives de manipulation des mandats du Conseil, même si elles s’accompagnent de « nobles déclarations ».  Son représentant a indiqué qu’un examen attentif des « événements récents » devrait permettre de guider l’action du Conseil à l’avenir.


Si l’immense majorité des orateurs ont reconnu que depuis la publication du premier rapport du Secrétaire général sur la question à l’ordre du jour, il y a 12 ans, les progrès avaient été principalement réalisés dans l’amélioration du cadre juridique de cette protection, plusieurs d’entre eux ont souligné les conditions extrêmes auxquelles étaient exposés les civils sur le terrain.


C’est pourquoi, des délégations comme celles du Luxembourg, de l’Union européenne, du Mexique, du Pérou et du Maroc ont plaidé en faveur d’une rationalisation des mandats des sept opérations de maintien de la paix actuellement chargées d’assurer la protection des civils, en les dotant des capacités adéquates pour leur permettre de s’acquitter de cette tâche.


D’autres, à l’instar de la Suisse et de la Slovénie, qui a pris la parole au nom du Réseau de la sécurité humaine, ont souligné l’importance de mécanismes complémentaires de l’action du Conseil de sécurité, comme par exemple la création récente, par le Conseil des droits de l’homme, d’un poste de rapporteur spécial pour la vérité, la justice, les réparations et les garanties de non-récurrence.


Dans le souci d’aider les membres du Conseil de sécurité, la délégation du Brésil a annoncé qu’elle ferait circuler prochainement un document de réflexion s’appuyant sur la notion de « responsabilité de protéger ».  Elle a précisé à l’attention des membres du Conseil que ce document accorderait la priorité à la diplomatie préventive, à l’usage le plus restreint et le plus chirurgical possible de la force et au renforcement de la surveillance de la mise en œuvre des résolutions du Conseil.


** Voir communiqué de presse CS/10403


LA PROTECTION DES CIVILS EN PÉRIODE DE CONFLIT ARMÉ


Déclarations


M. ANÍBAL ANTÓNIO CAVACO SILVA, Président du Portugal, a rappelé que chaque année, dans différentes régions du monde, des millions d’hommes, de femmes et d’enfants étaient tués, enlevés, blessés ou forcés de quitter leur domicile en raison des conflits armés.  Le Portugal, a-t-il affirmé, condamne vigoureusement toutes les attaques visant des populations civiles, que ce soit en Libye, dans la région des Grands Lacs, en Afghanistan ou en Iraq, où les armes et les engins explosifs continuent de faire des victimes sans distinction.  Même en Syrie, la poursuite des violences a déjà causé la mort de plus de 3 000 personnes.  « Nous devons retenir les leçons du passé », a poursuivi le Président Cavaco Silva: « l’inaction n’est jamais une solution et ne peut en aucun cas être la réponse des Nations Unies aux populations civiles prises pour cible par les parties à un conflit ».  Si les autorités du pays concerné -ou les parties à un conflit- échouent à remplir leur obligation de protéger les civils, l’ONU, et en particulier le Conseil de sécurité, a le devoir et l’obligation d’agir, a-t-il tranché.


Après avoir salué les progrès accomplis par le Conseil dans l’amélioration du cadre juridique de protection des civils en période de conflit armé, le Président s’est déclaré d’accord avec le Secrétaire général lorsqu’il conclut qu’il est devenu nécessaire de renforcer la coordination entre toutes les parties appelées à jouer un rôle dans la protection des conflits, que ce soit sur le terrain ou dans le développement de mécanismes efficaces de prévention, de surveillance et de protection des civils dans les conflits armés.  L’Union européenne, a estimé le Président du Portugal, a acquis une expérience considérable en ce sens sous le leadership du Haut-Représentant pour la politique étrangère et de sécurité.  C’est pourquoi, il a suggéré de renforcer la coopération entre l’ONU et l’Union européenne, ainsi qu’avec d’autres organisations régionales telles que l’Union africaine.  M. Cavaco Silva a souligné l’importance d’élaborer des mandats clairs et réalistes concernant la protection des conflits et de veiller à ce qu’ils soient adaptés à la situation sur le terrain, compatibles avec les capacités et les ressources humaines disponibles dont disposent les opérations de maintien de la paix respectives.  « Que ce soit au Darfour ou en République démocratique du Congo, la sécurité de milliers de civils, dont nombre sont des femmes et des enfants, repose largement sur le mandat confié aux missions déployées dans ces régions », a souligné le Président portugais, qui a rappelé que les pays contributeurs de troupes et d’effectifs de police devraient être étroitement associés à l’élaboration de ces mandats.


Un autre aspect fondamental de la protection des civils est le besoin de renforcer la reddition de comptes pour les violations des droits de l’homme, a déclaré le Président Cavaco Silva.  La lutte contre l’impunité, par le biais d’institutions nationales ou internationales, telles que la Cour pénale internationale (CPI), est déterminante pour prévenir de nouvelles violations, a-t-il estimé.  « Il y a quelque jours », a-t-il indiqué, le Portugal a, en coopération avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, organisé un séminaire sur la responsabilité pénale internationale, les enquêtes sur les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire et la réparation du préjudice subi par les victimes.  Aujourd’hui, a ajouté le Président du Portugal, le Conseil de sécurité a, plus que jamais, la capacité de protéger les civils: des instruments juridiques plus efficaces sont à sa disposition; il a acquis une expérience considérable et il possède une présence plus étendue sur le terrain.  Les États Membres ont donc la responsabilité de veiller à ce que ce Conseil agisse de manière cohérente et déterminée dans le respect du droit international humanitaire afin de protéger tous les civils visés par des conflits ou qui en sont les victimes accidentelles, a conclu le Président.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a rappelé que les populations civiles ne souffraient pas des « horreurs » des conflits parce qu’elles se trouvent « au mauvais endroit, au mauvais moment », auquel l’euphémisme de « dommage collatéral » se réfère, mais parce qu’elles sont délibérément prises pour cible.  Il a ajouté que les cinq grands défis identifiés dans les deux rapports précédents sur la protection des populations civiles, présentés devant le Conseil de sécurité, demeuraient tragiquement d’actualité.  « Nous avons besoin en premier lieu d’un respect sans équivoque des droits de l’homme et du droit international humanitaire », a-t-il déclaré, en ajoutant que le Conseil de sécurité devrait apporter une réponse ferme, y compris, le cas échéant, par une condamnation vigoureuse, lorsque des violations de ces droits sont commises.


La conformité au droit international doit être assortie d’une menace de sanctions ciblées et d’une surveillance renforcée, notamment par la mise en place de commissions d’enquête et la saisine de la Cour pénale internationale, a-t-il poursuivi.  Il a ensuite souligné la nécessité d’engager, de manière plus robuste, les groupes armés non étatiques à respecter le droit international, avant de plaider pour que le personnel des opérations de maintien de la paix, bien entraîné et doté d’un financement suffisant, utilise un large éventail d’instruments
–militaires, judiciaires et relatifs aux droits de l’homme– dans l’accomplissement de sa mission.  Les opérations de maintien de la paix doivent continuer d’œuvrer au renforcement des institutions nationales afin que ces dernières puissent prendre le relais dans le maintien de la sécurité lorsque le moment du départ de la mission de maintien de la paix est venu, a poursuivi M. Ban.


Le Secrétaire général a rappelé la nécessité d’améliorer l’accès de l’aide humanitaire aux populations touchées par les conflits, ce qui exige la simplification des formalités bureaucratiques pour les travailleurs humanitaires et une riposte éventuelle contre ceux qui choisissent systématiquement l’obstruction.  Enfin, M. Ban a souligné l’importance cruciale d’une reddition des comptes accrue.  « Ceux qui agissent en violation du droit doivent en être tenus responsables », a-t-il ajouté, en exhortant le Conseil à examiner attentivement les recommandations formulées sur le sujet lors de l’atelier de travail organisé conjointement, la semaine dernière, par le Portugal et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires.  En conclusion, M. Ban a invité à s’attaquer aux causes profondes des conflits, et non pas seulement à leurs symptômes.  « Si les travailleurs humanitaires contribuent à la survie des populations touchées par des conflits, c’est au moyen de solutions politiques qu’il est possible de prévenir ou de mettre fin à la grande majorité des conflits », a-t-il assuré.


Mme NAVANETHEM PILLAY, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a estimé que depuis le dernier débat sur le sujet, au mois de mai, des progrès avaient été accomplis pour répondre aux aspirations des peuples de Côte d’Ivoire, du Soudan du Sud et de la Libye.  Elle a jugé que lorsque les demandes pacifiques d’un peuple sont anéanties par les brutalités, comme ce fut le cas en Libye et aujourd’hui en Syrie, celui-ci n’a pas d’autre choix que de se rebeller contre la tyrannie et l’oppression exercées par l’État.  Mme Pillay a assuré que le Gouvernement et les Forces de sécurité syriennes avaient continué de commettre de graves violations des droits de l’homme depuis qu’elle avait présenté au Conseil de sécurité les conclusions de la mission d’établissement des faits que le Haut-Commissariat avait dépêchée en Syrie à la demande du Conseil des droits de l’homme.  « Plus de 3 500 personnes ont été tuées depuis mars dernier, et des dizaines de milliers d’autres, notamment des médecins, des infirmières et des patients blessés ont été arrêtés de manière arbitraire et certaines personnes avaient été secrètement détenues et, parfois, soumises à la torture », a déploré la Haut-Commissaire.  Elle s’est également déclarée préoccupée par la poursuite d’assassinats de civils, en dépit des engagements pris par la Syrie auprès de la Ligue des États arabes.  Pour constater les progrès réalisés sur le terrain, nous avons besoin de déployer une équipe chargée d’évaluer la situation en matière de droits de l’homme, a indiqué Mme Pillay.  La mission d’établissement des faits, qui doit présenter ses conclusions avant la fin du mois de novembre, doit bénéficier d’un accès sans entrave, a-t-elle insisté, avant d’ajouter que la responsabilité pénale pour les actes commis doit contraindre les officiers militaires et les dirigeants politiques à changer de cap.


Après avoir évoqué les situations au Yémen, en Afghanistan, en Iraq et en Somalie, où des populations civiles continuent d’être les victimes de conflits auxquels ils ne sont pas parties, la Haut-Commissaire s’est attardée sur celle qui prévaut en République démocratique du Congo (RDC).  Ceux qui étaient responsables de violations des droits de l’homme dans ce pays entre 1993 et 2003 sont encore aujourd’hui impliqués dans de graves crimes, a-t-elle fait remarquer.  Aujourd’hui même, le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme a publié un rapport qui établit que les services de police et de renseignement congolais arrêtent, brutalisent et menacent des activistes de l’opposition, des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme, à l’approche des élections qui doivent se tenir à la fin du mois.  Le Gouvernement congolais, a insisté la Haut-Commissaire, doit veiller à ce que le scrutin ne soit pas entaché de violences et reste conforme aux normes fixées par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1991.  Se déclarant par ailleurs inquiète des récentes informations en provenance d’Abyei, ainsi que du Kordofan méridional et du Nil bleu, selon lesquelles des violations des droits de l’homme se poursuivent, Mme Pillay a indiqué que lorsque les autorités nationales n’engagent pas d’enquête sur des allégations crédibles, la communauté internationale devrait alors établir les faits de manière rigoureuse.  Au cours des deux dernières décennies, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a appuyé une trentaine de commissions d’enquête et des mécanismes similaires établis par le Conseil de sécurité, le Conseil des droits de l’homme et le Secrétaire général, ainsi que dans le cadre de son mandat de Haut-Commissaire, a-t-elle rappelé.


Mme CATHERINE BRAGG, Sous-Secrétaire générale pour les affaires humanitaires, a rappelé que huit mois de conflit en Libye s’étaient traduits par la mort de milliers de civils et le déplacement de plus de 200 000 personnes à l’intérieur du territoire.  L’emploi d’armes explosives dans des zones urbaines densément peuplées a abouti à la destruction d’infrastructures essentielles, a-t-elle poursuivi, en ajoutant que le retour à la normalité dans le pays n’était pas encore assuré.  Elle s’est dite alarmée par les mauvais traitements, y compris des exécutions sommaires et des détentions arbitraires, réservés aux fidèles de l’ancien régime Qadhafi et aux travailleurs migrants africains de la région subsaharienne.  Rappelant la présence d’armes à sous-munitions à Misrata, elle s’est étonnée des efforts de certains États parties à la Convention sur certaines armes classiques pour que soient adoptées de nouvelles normes internationales facilitant l’utilisation d’armes à sous-munitions.  Elle a ensuite indiqué que la situation prévalant actuellement en Syrie ressemblait plus à un conflit armé, précisant que plus de 3 500 civils syriens ayant été tués depuis le mois de mars.  Le conflit au Yémen, a-t-elle indiqué par ailleurs, a conduit à l’effondrement des services publics et à une hausse sans précédent des prix de produits alimentaires.


Mme Bragg s’est ensuite réjouie que le Gouvernement de la Colombie ait adopté une législation historique prévoyant d’assurer une réparation à plus de quatre millions de victimes du conflit dans ce pays, y compris par la restitution de terres.  Les hostilités en cours impliquant des groupes armés continuaient d’être marquées par des violations des droits de l’homme, a-t-elle ajouté.  Concernant la situation en Afghanistan, Mme Bragg a rappelé que 500 000 personnes avaient été déplacées à l’intérieur du pays depuis le début du conflit.  Elle s’est également dite préoccupée par la situation en Afrique subsaharienne, où les forces kényanes poursuivent des raids contre les milices Al-Chebaab.  « Il est urgent que toutes les parties au conflit somalien respectent le droit international humanitaire », a-t-elle déclaré.


Passant ensuite à la situation au Darfour, Mme Bragg a indiqué que 425 civils avaient été tués au cours des huit premiers mois de cette année, et au Soudan du Sud, 430 incidents liés au conflit ont été enregistrés depuis le mois de janvier.  « La rivalité sur l’appropriation des ressources naturelles risque de se traduire par de nouvelles violences avec le retour au Soudan de Soudanais du Sud », a-t-elle averti.  Mme Bragg a déploré la recrudescence des attaques contre les civils par les groupes armés dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), en notant également que l’accès à l’assistance humanitaire demeurait difficile.  Elle a déploré que 335 000 personnes soient déplacées en raison des agissements de l’Armée de résistance du Seigneur.  Mme Bragg a indiqué que toutes ces situations de conflit avaient en commun, non seulement des violations des droits de l’homme, mais aussi l’impunité dont les auteurs de ces violations continuent de jouir.  « Il doit être mis un terme à cette impunité », a déclaré la Sous-Secrétaire générale, avant de rappeler que l’atelier de travail conjointement organisé, la semaine dernière, par le Portugal et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires avait identifié trois aspects essentiels pour une reddition des comptes accrue.  Concernant la responsabilité pénale individuelle, cet atelier avait suggéré que le Conseil de sécurité établisse une liste d’éléments clefs, chaque fois que celui-ci envisage de saisir la Cour pénale internationale.  « Les modalités d’un soutien du Conseil aux autorités nationales dans la conduite des poursuites judiciaires, y compris le rôle possible des opérations de maintien de la paix à cet égard, ont été discutées », a précisé Mme Bragg.  S’agissant de l’établissement des faits, elle a indiqué que lors de cet atelier, il a également été proposé que le Conseil de sécurité recoure davantage aux conclusions arrêtées par les mécanismes d’établissement des faits mis en place par d’autres entités des Nations Unies.  Enfin, les participants de cet atelier ont convenu qu’il existait de nombreux mécanismes, aux niveaux national et international, pour examiner la question de la réparation pour le préjudice subi par les victimes, a-t-elle indiqué.


M. PHILIP SPOERRI, Directeur pour le droit international et la coopération du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a rappelé que les attaques contre le personnel médical et les hôpitaux constituaient une nouvelle et très préoccupante réalité dans les zones de conflit.  Le CICR a récemment lancé une campagne de communication sur les profondes conséquences humanitaires de la privation de l’accès aux soins en période de conflit, a-t-il affirmé.  Il a déclaré également que le « printemps arabe » avait souligné la vulnérabilité sans précédent des migrants vivant dans des pays touchés par des conflits, avant de rappeler les conséquences humanitaires dévastatrices des opérations militaires conduites dans les milieux urbains denses.


Le défi qui se pose, a déclaré M. Spoerri, c’est de parvenir à faire respecter par les acteurs étatiques et non étatiques le droit international humanitaire dans toutes les situations de conflit armé, et de mettre en place une culture de reddition de comptes, que ce soit au niveau national ou par le biais de la Cour pénale internationale.  Le CICR a pour mandat de veiller à faire respecter le droit international humanitaire, a assuré le Directeur de cette organisation.  L’approche adoptée par le CICR sur le terrain repose sur les principes de l’impartialité, de la neutralité et de l’indépendance, a précisé M. Spoerri.  Cette approche est entièrement axée sur la réponse que le CICR peut apporter aux besoins de la population civile en détresse, en coopération avec toutes les parties prenantes, sans exception, a-t-il poursuivi.  C’est pourquoi, nous sommes engagés à nous tenir à l’écart de tout processus ou décision politique, qu’il s’agisse de processus de paix ou de négociations, a-t-il assuré.  Tout en respectant la souveraineté des États, le CICR aide toutefois les autorités du pays concerné à renforcer leurs capacités, en les aidant par exemple à intégrer les principes fondamentaux du droit international humanitaire dans la législation nationale, a indiqué en conclusion M. Spoerri.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a rappelé qu’il incombait en premier lieu aux États d’assurer la protection des civils, cette responsabilité étant inscrite dans les doctrines militaires de nombreux pays.  Ce principe, pour être pleinement garanti, doit être étayé par des mécanismes internationaux, y compris par la saisine de la Cour pénale internationale (CPI), a-t-il déclaré, convaincu que la Cour était « l’illustration claire de l’intolérance croissante de la communauté internationale face à l impunité ».  Le représentant a ensuite exhorté les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le Statut de Rome sur la CPI, y compris les États membres du Conseil de sécurité.  « Quand les efforts déployés au niveau national pour poursuivre les auteurs de violations des droits de l’homme sont voués à l’échec, c’est à la communauté internationale de prendre le relais », a-t-il insisté.  Condamnant la répression en Syrie et les violations massives commises depuis six mois par le Gouvernement syrien, le représentant du Royaume-Uni a appelé ce dernier à mettre un terme immédiat aux violences.  Il a engagé le Gouvernement fédéral de transition de la Somalie à œuvrer davantage à la protection des civils dans le pays.  Le représentant a également plaidé pour un dialogue interethnique sans exclusive en Birmanie.  Sa délégation, a-t-il dit avant de conclure, attend avec impatience le prochain rapport du Secrétaire général sur la protection des civils.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a regretté le fait qu’en dépit des mesures prises pour assurer la protection de la population civile pendant les conflits armés, les violences à l’encontre des civils se poursuivent dans de nombreuses régions du monde.  Il a rappelé que la protection des civils incombait en premier lieu à chaque État.  Néanmoins, a-t-il suggéré, il serait nécessaire d’engager des mesures supplémentaires, afin que les gouvernements prennent conscience de leur responsabilité en matière de protection des civils.  Le représentant a ensuite souligné la nécessité de combattre l’impunité dont jouissent les auteurs des violences à l’encontre de civils, et il a souhaité que le Conseil de sécurité réaffirme que les crimes contre les civils sont inacceptables et que les auteurs de tels actes soient poursuivis et traduits devant la justice.  Rappelant que la protection des civils faisait partie intégrante des opérations de maintien de la paix, M. Barbalić a félicité, à cet égard, le Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies qui a mis en place des réformes visant à renforcer la protection des civils dans le cadre des opérations de maintien de la paix.


Le représentant a également cité quelques zones de conflit au sein desquelles la protection des civils est mise à rude épreuve.  Il a ainsi souhaité des améliorations, en termes de protection des civils, en Libye, au Soudan du Sud, en Somalie, en Syrie et en Afghanistan.  Il a en outre noté, tout en les condamnant, les attaques à l’encontre des travailleurs humanitaires.  Ces derniers, a-t-il regretté, n’ont pas accès, le plus souvent, aux populations qui ont besoin de leurs services.  M. Barbalić a aussi insisté sur l’importance de voir les auteurs de crimes contre les droits de l’homme rendre compte de leurs actes.  Il a, à cet effet, souhaité une plus grande collaboration entre le Conseil de sécurité et la Cour pénale internationale, ainsi qu’entre le Conseil et les autres institutions du système des Nations Unies. 


M. NESTOR OSORIO (Colombie) a déclaré que le fait que la protection des civils dans les conflits figure depuis plus de 10 ans à l’ordre du jour du Conseil de sécurité souligne la nécessité pour cet organe exécutif de jouer un rôle plus important dans la protection des populations civiles lorsqu’elles sont victimes d’une répression violente et systématique de la part de leurs autorités, comme cela vient de se produire en Libye.  En outre, les actions du Conseil de sécurité constituent une valeur ajoutée aux contributions et progrès accomplis par d’autres organes comme l’Assemblée générale, le Conseil économique et social et, plus particulièrement, le Conseil des droits de l’homme.  M. Osorio a plaidé pour le renforcement des capacités nationales et pour que le travail des opérations de maintien de la paix n’affecte pas la responsabilité du gouvernement d’accueil de protéger sa population civile.  Le renforcement des institutions étatiques et l’appui aux efforts des autorités nationales constituent une base solide de garantie de la protection des civils dans des situations de violence, a-t-il souligné, en invitant le Conseil à une coordination accrue avec d’autres organes et institutions du système des Nations Unies. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a annoncé que sa délégation ferait bientôt circuler un document de réflexion s’appuyant sur la responsabilité de protéger de la communauté internationale, lorsqu’elle est appelée à agir.  La responsabilité de protéger et l’assistance humanitaire doivent toujours aller de pair et reposer sur un ensemble de paramètres fondamentaux, dont Mme Ribeiro Viotti a cité quelques exemples.  La représentante a souligné qu’il était préférable de donner la priorité à la diplomatie préventive.  La communauté internationale pourra ensuite se montrer rigoureuse dans les efforts qu’elle déploie pour épuiser tous les moyens de règlement pacifique possibles afin d’assurer la protection des civils menacés de violences, conformément aux principes de la Charte des Nations Unies et tels que consacrés dans le Document de final du Sommet mondial de 2005.  Le recours à la force, a rappelé la représentante du Brésil, doit préserver la population civile et éviter le plus possible l’instabilité dans la région concernée.  Par ailleurs, lorsque l’usage de la force est envisagé, les actions prises en ce sens doivent être réfléchies, proportionnées et strictement limitées aux objectifs fixés par le Conseil de sécurité.  Avant de conclure, Mme Ribeiro Viotti a souhaité que le Conseil de sécurité renforce ses procédures pour assurer le suivi de la mise en œuvre de ses résolutions concernant la responsabilité de protéger.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a déclaré que son pays était fier d’avoir contribué, avec plus de 100 000 soldats de la paix, à toutes les opérations de maintien de la paix de l’ONU.  L’Inde a toujours considéré qu’il incombait en premier lieu à chaque État d’assurer la protection de sa population civile.  Les États sont également tenus de protéger leurs citoyens contre les groupes armés et les militants.  La protection des civils, lorsqu’elle sert de base à l’action du Conseil de sécurité, doit respecter les aspects fondamentaux de la Charte des Nations Unies, y compris la souveraineté et l’intégrité des États Membres.  « Toute décision d’intervenir, associée à des motifs politiques, s’écarte des nobles principes énoncés par la Charte de l’ONU et doit être évitée », a ajouté le représentant.  De même, la réponse de la communauté internationale, et en particulier du Conseil de sécurité, doit être proportionnée par rapport à la menace.  Chaque opération de maintien de la paix doit avoir un mandat clair et être dotée de ressources adéquates.


« Certains États Membres préfèrent dépenser d’énormes ressources pour changer des régimes, au nom de la protection des civils », a fait remarquer M. Puri.  Ils sont cependant moins enclins à fournir des ressources plus limitées, comme des hélicoptères militaires, aux opérations de maintien de la paix mandatées pour protéger les civils ou pour renforcer les capacités des institutions nationales des pays accueillant une opération de maintien de la paix des Nations Unies.  L’ONU ne peut intervenir que dans les situations où il existe une menace à la paix et à la sécurité internationales, a-t-il rappelé.  Le Conseil de sécurité doit « clarifier » ce qu’il entend par protection des civils, ainsi que le type de réponse envisagée.  « Ceux qui donnent mandat » doivent aussi être tenus pour responsables.  Le principe de protection des civils doit être appliqué de manière uniforme par toutes les parties à un conflit, a-t-il insisté.  Le représentant a fait remarquer que les récentes actions du Conseil ont créé un sentiment de malaise concernant la façon dont l’impératif humanitaire de protéger des civils a été interprété pour agir sur le terrain.


M. GÉRARD ARAUD (France) a rappelé que la responsabilité de protéger appartenait d’abord aux gouvernements nationaux.  Mais quand ceux-ci ne remplissent pas leurs devoirs et que des crimes graves sont commis, il est du devoir du Conseil de sécurité d’intervenir pour protéger les populations civiles, a-t-il poursuivi.  En adoptant d’abord une panoplie de sanctions, puis en autorisant les forces de la coalition à protéger les civils bombardés et à frapper les forces de Qadhafi, le Conseil a évité un massacre en Libye, a estimé M. Araud.  Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, c’est en Syrie que nous devons protéger les civils.  La situation dramatique dans laquelle se trouve le peuple syrien depuis février 2011, qui a déjà fait 3 500 morts et se caractérise par une brutalité et une cruauté intolérables, crée pour la communauté internationale une obligation d’agir pour faire cesser les atrocités et poursuivre les auteurs de ces crimes, a affirmé l’Ambassadeur Araud.  Face à cette situation, il a estimé que le Conseil a abdiqué ses responsabilités, puisque certains ont opposé leur veto, et d’autres ont choisi l’abstention, c’est à dire l’indifférence.  « C’est un échec grave du Conseil, que ce soit en terme humanitaire ou politique », a-t-il déclaré, avant d’exhorter le Gouvernement syrien à coopérer immédiatement et pleinement avec la Ligue des États arabes, mais également avec la Commission d’enquête établie par le Conseil des droits de l’homme.


Le représentant de la France a également fait part de sa préoccupation concernant les violences perpétrées contre les civils au Soudan, au Darfour et dans le Kordofan méridional et du Nil bleu, en rappelant qu’en 2005, le Conseil de sécurité avait saisi la Cour pénale internationale des atrocités commises au Darfour.  Dans les cas où les autorités nationales ne sont pas capables de mener seules des enquêtes sur les responsables de violations du droit international humanitaire, la communauté internationale doit agir en appui ou à leur place, en mettant en place des commissions d’enquête internationales, comme c’est le cas aujourd’hui en Syrie, a poursuivi M. Araud.  « Le Conseil de sécurité ne doit pas hésiter à mandater de telles commissions et doit suivre leurs conclusions », a-t-il déclaré.  En conclusion, le représentant de la France a souligné qu’il importait que le Conseil de sécurité puisse examiner systématiquement l’inclusion des violences sexuelles comme motif de sanctions lors de la création ou de la révision des mandats des comités des sanctions.  « Nous devons prendre nos responsabilités et envisager des sanctions fortes et ciblées à l’encontre des responsables d’exactions sur les enfants », a-t-il déclaré.  


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a indiqué que la protection des civils était au cœur des missions du Conseil de sécurité.  Des progrès considérables ont été accomplis dans ce domaine, s’est-t-elle réjouie, en citant l’intervention du Conseil de sécurité en Côte d’Ivoire et en Libye.  Elle a ajouté que son pays était fier d’avoir participé, en application de la résolution 1973 du Conseil, à la coalition formée par l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord afin qu’il soit mis un terme aux violations des droits de l’homme commises par le régime du colonel Qadhafi.  Si une solution différente doit être apportée en fonction des spécificités de chaque situation, il n’en demeure pas moins qu’il faut agir, a déclaré Mme Rice.  La situation en Syrie, a-t-elle dit, est le défi le plus urgent auquel devrait faire face le Conseil de sécurité.


Alors que les actions du Gouvernement syrien sont unanimement condamnées, le Conseil n’a pas adopté une seule résolution sur la question, a-t-elle déploré, tout en jugeant inexcusable le silence du Conseil face aux situations humanitaires graves que connaissent actuellement les États du Nil bleu et du Kordofan méridional au Soudan.  Elle a ensuite souligné la nécessité de renforcer les systèmes d’alerte précoce pour prévenir les violations des droits des populations civiles, notamment dans les pays où l’ONU est solidement implantée.  La communication entre les missions de maintien de la paix des Nations Unies et la population du pays hôte doit être améliorée, a-t-elle déclaré, avant de se féliciter de la sensibilisation accrue du personnel de ces missions aux violences sexuelles.  Mme Rice a ensuite indiqué que les enquêtes visant à établir les preuves étaient plus aisées à conduire lorsque les enquêteurs se trouvent déjà au sein des opérations de maintien de la paix.  Les États Membres doivent agir lorsque les faits ont été établis, a-t-elle rappelé.  Elle a ensuite invité les sociétés émergeant de conflit à renforcer leur système judiciaire afin que les auteurs de violences contre les civils puissent répondre de leurs actes.  La reddition des comptes est cruciale, a estimé la représentante, en déplorant que les mesures prises par les autorités de la République démocratique du Congo à la suite des viols perpétrés au Nord-Kivu et au Sud-Kivu restent insuffisantes.  Mme Rice a souligné qu’une protection efficace des témoins était indispensable pour que la justice soit rendue.  À cet égard, elle s’est félicitée des cellules d’appui aux témoins mises en place par la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a déclaré que la résolution 1814 (2009) du Conseil de sécurité contenait des recommandations pertinentes de nature à renforcer le cadre juridique de protection des civils.  Il a salué les efforts déployés par les gouvernements pour renforcer leurs cadres législatifs en vertu de cette résolution.  Il s’est également félicité de l’adoption de la déclaration présidentielle en date du 28 octobre dernier, dans laquelle le Conseil relève que la lutte contre l’impunité pour des crimes commis contre des femmes et des filles a été renforcée grâce à l’action de la Cour pénale internationale (CPI).  En outre, a-t-il dit, la résolution 1998 (2011) a élargi le nombre des critères permettant l’inscription d’acteurs de parties prenantes à un conflit sur la liste des individus ou entités visés par des sanctions. 


Préoccupé cependant par l’interprétation de certaines des résolutions adoptées par le Conseil, notamment la résolution 1973 (2011) sur la situation en Libye, le représentant a rappelé que la responsabilité première de protéger les civils incombait aux États.  Selon lui par ailleurs, le rôle de protection des civils, qui est de plus fréquemment confié aux opérations de maintien de la paix, pourrait être remis en question si l’action de l’ONU était vue comme partiale sur le terrain.  « La sélectivité nuit gravement à la crédibilité du Conseil », a ajouté la délégation en conclusion.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a souligné qu’en dépit des efforts accrus de la communauté internationale et du renforcement de la base juridique dans le domaine de la protection des civils, ces derniers continuaient de souffrir de manière disproportionnée des conséquences des conflits.  Les moyens les plus efficaces de protéger les civils résident dans la prévention et la cessation précoce des conflits, a-t-il rappelé, avant d’estimer crucial que les responsables étatiques comme non étatiques d’attaques contre les civils répondent de leurs actes. 


Il a ensuite invité la communauté internationale à agir, s’agissant de la protection des civils, dans le plein respect de la Charte des Nations Unies et avec l’aval du Conseil de sécurité.  Plaidant pour que les spécificités des pays et des situations de conflit reçoivent la plus grande attention, il a demandé que les mesures de protection des civils découlent de mandats clairs du Conseil.  Le représentant a jugé « inacceptables » les tentatives de manipulation des mandats du Conseil, dussent-elles s’accompagner de « nobles déclarations ».  Ces tentatives discréditent les nécessaires mesures de protection des civils, a-t-il poursuivi, ajoutant que les armes de haute précision bien loin d’œuvrer à la protection des populations ne faisaient que  « semer la mort ».  En conclusion, il a indiqué qu’un examen attentif des événements récents devrait permettre de guider l’action du Conseil.


M. LI BAODONG (Chine) a déclaré que les pratiques récentes du Conseil de sécurité avaient relancé le débat quant au sens de ses actions.  Il est impératif que le Conseil se lance dans une réflexion sur les moyens d’améliorer la protection des civils, a-t-il déclaré, tout en affirmant que cette responsabilité de protéger incombait d’abord et avant tout aux États concernés.  Invoquant ensuite les principes de la Charte des Nations Unies, le représentant a déclaré que la souveraineté et l’intégrité territoriales des États devaient être pleinement respectées. 


En outre, a-t-il ajouté, la priorité doit toujours être donnée au dialogue et aux négociations plutôt qu’à l’usage de la force, auquel il faut recourir avec la plus extrême prudence.  La délégation chinoise a également plaidé en faveur d’une mise en œuvre scrupuleuse des résolutions du Conseil de sécurité.  Elle a ensuite indiqué qu’elle se pencherait avec intérêt sur le document de réflexion que fera bientôt circuler le Brésil.  Enfin, la Chine a déclaré qu’il était impératif d’abandonner la notion de deux poids deux mesures, en accordant une importance égale à toutes les questions dont est saisi le Conseil de sécurité, « sous peine de nuire à sa crédibilité ».


M. NOËL NELSON MESSONE (Gabon) a déclaré que toute attaque contre les populations civiles en situation de conflit constitue une violation du droit international humanitaire et des droits de l’homme.  Il a insisté que la responsabilité de protéger les civils est avant tout l’expression de la souveraineté étatique, et constitue la raison d’être de tout État.  Notant que beaucoup d’États ne peuvent s’acquitter de cette responsabilité, il a estimé qu’il était du devoir de la communauté internationale et du Conseil de sécurité de pallier ce manquement.  Il s’est félicité de l’important cadre normatif élaboré par le Conseil de sécurité dans le domaine de la responsabilité des États dans la protection de civils et qui s’est traduit par l’adoption des résolutions 1674 (2006), 1906 (2009), 1894 (2009), 1888 (2009), 1970 (2011), 1972 (2011) et 1973(2001).  Il a mis l’accent sur la nécessité de mieux traduire ce cadre normatif par une plus grande efficacité sur le terrain.  Le représentant du Gabon a jugé déterminant le travail politique visant à résoudre les causes profondes des conflits et à promouvoir l’état de droit.  Il est essentiel de mettre fin à l’impunité et de traduire en justice tous les auteurs de crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et de crimes de génocide, a-t-il souligné.  Cela n’aura pas seulement une valeur dissuasive, mais ce sera aussi une mesure de justice rendue aux victimes vers la restitution de leur dignité, a assuré le représentant.  Le représentant a souligné à cet égard l’importance de mécanismes comme la Commission d’établissement des faits mise en place par le Protocole additionnel de la Convention de Genève de 1949, relative à la protection des victimes des conflits armés, les différents tribunaux pénaux internationaux, ou encore la Cour pénale internationale.


M. RAFF BUKUB-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a souligné que l’efficacité de l’action du Conseil de sécurité se mesurait désormais à l’aune de la protection des civils.  Ces 10 derniers mois, la capacité du Conseil dans ce domaine a été particulièrement éprouvée, a-t-il déclaré, citant des « résultats mitigés ».  Se félicitant du fait que de nombreuses vies aient été épargnées en Libye et en Côte d’Ivoire, il a en revanche critiqué l’inertie du Conseil face aux situations en Syrie, à Gaza ou encore au Sahara occidental.  Concernant la lutte contre l’impunité, il a indiqué que son pays avait eu à subir les conséquences de l’absence de mécanismes de reddition, avant de plaider pour un suivi constant à ce titre des situations de conflit et pour une approche coordonnée au sein de l’ensemble du système international, afin d’apporter une réponse judiciaire adéquate. 


Le représentant a ensuite invité les autorités nationales à s’atteler à la réforme de leur secteur de sécurité, comme celle conduite en Guinée, et a engagé la communauté internationale à leur apporter les moyens nécessaires.  Il a ensuite souligné la nécessité de s’attaquer aux causes profondes des conflits, avant de déplorer les exceptions que continuait de souffrir le devoir d’intervention, notamment en Syrie, dans les États soudanais du Nil bleu et du Kordofan méridional.  Il a exhorté le Gouvernement syrien à souscrire à l’initiative de la Ligue des  États arabes.  « Ce n’est que si nous agissons de concert que nous nous montrerons à la hauteur de notre responsabilité de protection des civils », a-t-il conclu.


M. PETER WITTIG (Allemagne) s’est félicité de la présence du Président du Portugal, M. Aníbal Antonio Cavaco Silva, au débat d’aujourd’hui et a déclaré que les événements de cette année en Libye, Côte d’Ivoire, Soudan, Somalie et Syrie ont prouvé, encore une fois, les répercussions meurtrières des conflits armés sur les civils.  Le défi qui se pose à la communauté internationale et, en particulier, au Conseil de sécurité, consiste à savoir comment mieux prévenir ou faire cesser la violence à l’encontre des civils.  Cette question est étroitement liée à la notion de la responsabilité de protéger, a-t-il considéré, en faisant observer que le Conseil avait reconnu récemment qu’il incombait en premier lieu aux autorités du pays concerné d’assurer la protection de la population civile.  L’Allemagne appuie fermement ce principe, y compris la responsabilité de la communauté internationale, à travers le Conseil de sécurité, de prendre les mesures appropriées lorsque les autorités concernées ne sont pas en mesure ou refusent de s’acquitter de leur devoir de protection à l’égard de la population civile.


D’un point de vue normatif, a fait remarquer l’Ambassadeur Wittig, la résolution 1998, adoptée en juillet dernier par le Conseil de sécurité, stipule que les attaques contre les écoles et les hôpitaux doivent figurer dans le rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés.  Il a salué le fait que le nouvel arrangement de contrôle, d’analyse et de rapport sur la violence sexuelle dans les situations de conflit, demandé par la résolution 1960 (2010), est désormais opérationnel.  Le représentant a également souligné que la lutte contre l’impunité de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire devrait être partie intégrante de toute approche visant à instaurer une paix durable, à assurer la justice et à rétablir la vérité, et la réconciliation nationale.  Concernant la situation en Syrie, il a favorablement accueilli l’approche plus robuste adoptée par la Ligue des États arabes et a exhorté le Conseil de sécurité à envoyer un message fort aux autorités syriennes.  La communauté internationale doit demeurer ferme et unie dans son appel à mettre fin à l’effusion de sang en Syrie, a-t-il conclu.


M. NAWAF SALAM (Liban) a déclaré que la communauté internationale avait réalisé des progrès significatifs en matière de protection des civils, notamment dans la mise en place des cadres normatifs.  Mais les défis continuent d’être nombreux dans la pratique, a-t-il reconnu, soulignant qu’était indispensable une « stratégie intégrée » associant tous les acteurs en présence, à commencer par l’État concerné, lequel assume la responsabilité première de protéger les civils et de rendre compte des violations éventuelles du droit humanitaire international.  Le Liban s’est ensuite félicité que le Conseil de sécurité dispose d’un éventail d’outils lui permettant d’agir rapidement, comme cela a été le cas en Libye grâce à l’adoption de la résolution 1973 (2011). 


La délégation s’est déclarée favorable aux efforts en cours en Libye pour faire traduire en justice les auteurs de violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ainsi que pour lutter contre l’impunité.  La communauté internationale et les organisations régionales doivent, par ailleurs, jouer un rôle actif à chaque fois que cela est possible, notamment au travers de la diplomatie préventive, a jugé le représentant, pour lequel une protection durable des civils ne saurait être garantie en l’absence d’une prise en compte des causes profondes des conflits.  En conclusion, il a souligné l’importance de se concentrer sur l’aide apportée aux États sortant de conflits, vu l’impact positif que cela peut avoir sur leur développement futur.


S’exprimant au nom du Mouvement des non-alignés, M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte) a rappelé qu’en dépit des efforts du système des Nations Unies, et notamment du Conseil de sécurité, les civils continuaient d’être pris en tenaille dans les conflits partout dans le monde.  Pour sa part, le Mouvement est convaincu que la priorité devrait continuer d’être donnée à la promotion et à la diffusion du droit humanitaire international et des obligations incombant aux États en vertu de la Charte des Nations Unies.  Le représentant a ensuite insisté sur l’importance pour les acteurs d’un conflit de respecter la sécurité et la sûreté des personnels humanitaires, soulignant aussi les obligations qui incombent à ces mêmes personnels s’agissant de respecter les lois et la souveraineté des États. 


Évoquant les opérations de maintien de la paix par les Nations Unies, le Mouvement, a ajouté M. Aziz, estime que la protection des civils menacés de violences devrait relever de la responsabilité première du gouvernement du pays hôte.  Les opérations auxquelles a été confié un mandat de protection devraient veiller à mener leurs activités sans porter préjudice à la responsabilité première des États de protéger leur population civile, a insisté le représentant.  Le consentement du pays hôte demeure un principe fondamental du maintien de la paix, a-t-il ajouté en conclusion.


M. THOMAS GÜRBER (Suisse) a salué le fait que « cette année, le Conseil de sécurité a montré qu’il pouvait agir de manière décisive pour assurer la protection des civils ».  Il a ajouté que le Conseil devrait s’assurer que son action en matière de protection des civils est cohérente et non sélective.  Le représentant s’est dit préoccupé par la situation des civils dans des zones de conflit comme en Syrie, au Yémen et au Sri Lanka.  Il a souhaité que le Conseil de sécurité puisse « jouer un rôle moteur dans la lutte contre l’impunité en utilisant les instruments existants pour établir les faits, assurer la justice et la réparation aux victimes et engager les réformes afin de prévenir de nouvelles violations du droit international humanitaire.  Il a, dans ce contexte, salué la décision du Conseil des droits de l’homme d’établir un mandat de Rapporteur spécial pour la vérité, la justice, les réparations et les garanties de non-récurrence.  M. Gürber a insisté sur les mécanismes d’établissement des faits qui, a-t-il expliqué, « sont utiles pour assurer la crédibilité de l’action de l’ONU dans les cas d’allégations de violations des règles de droit international protégeant les civils ».  Il a suggéré que les recommandations et résultats des missions d’établissement des faits soient appliqués, afin que leurs efforts ne soient pas inefficaces, discréditant par la même occasion la communauté internationale. 


Le représentant de la Suisse a en outre salué la saisine de la Cour pénale internationale par le Conseil de sécurité concernant les situations de violations de droits de l’homme au Darfour et en Libye.  Il a noté que de telles décisions étaient nécessaires, notamment dans le cas où « le pays concerné n’a ni la volonté d’agir, ni n’est en mesure de le faire ».  Il a également apporté son soutien à la mise en place, par le Conseil de sécurité, du Groupe de travail sur le sort des enfants en temps de conflit armé.  Il a encouragé le Conseil de sécurité « à s’engager pleinement pour l’émergence d’une ère de la responsabilité ».  M. Gürber a ensuite insisté sur la nécessité d’envisager une réparation pour le préjudice subi par les victimes et sur la réforme des institutions nationales pour assurer une meilleure protection de la population civile.  Il a expliqué que ces mesures permettraient d’assurer l’ancrage d’une culture de lutte contre l’impunité et la restauration de l’état de droit aux niveaux national, régional et international.  Il a enfin suggéré que le Conseil de sécurité puisse inclure, systématiquement, les tâches de renforcement de l’état de droit dans les mandats des opérations de maintien de la paix.


M. GARY FRANCIS QUINLAN(Australie) a indiqué que les poursuites et les procès d’auteurs présumés de crimes internationaux graves étaient mieux assurés lorsqu’ils l’étaient au niveau national, la communauté internationale ayant un rôle d’appui, comme cela a pu être le cas aux Îles Salomon.  Il a ensuite souligné le rôle clef joué, notamment au Timor-Leste, par les missions de maintien de la paix et les missions politiques spéciales des Nations Unies dans la lutte contre l’impunité, avant de rappeler la nécessité que les victimes soient informées de leurs droits et des mécanismes judiciaires à leur disposition.


Dans les cas ou les États sont incapables ou réticents à agir, la Cour pénale internationale (CPI) et les tribunaux spéciaux doivent prendre le relais, a-t-il poursuivi, rappelant que les travaux du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) avaient renforcé les capacités des cours nationales.  Le représentant a jugé important que le Conseil de sécurité considère la mise en place de mécanismes d’établissement des faits s’agissant de violations des droits de l’homme dans des situations préoccupantes émergeantes.  Cette mise en place précoce requiert le déploiement d’experts qualifiés, la standardisation des méthodes d’établissement des faits et un financement adéquat, a-t-il poursuivi.  En conclusion, il a estimé que la décision du Conseil de saisir la CPI de la situation en Libye témoignait du rôle croissant du Conseil en tant que gardien des intérêts des victimes de conflits. 


M. JOSÉ ALBERTO BRIZ GUTIÉRREZ (Guatemala) a encouragé à davantage de progrès en ce qui concerne les aspects conceptuels et opérationnels de la protection des civils dans le cadre des opérations de maintien de la paix.  L’allocation de ressources suffisantes pour les activités de protection joue un rôle clef et étend la capacité des opérations de maintien de la paix à protéger les civils.  Les initiatives des civils pour se protéger eux-mêmes doivent aussi être appuyées, dans la mesure où elles établissent les fondements de leur relèvement et de leur développement à long terme.  À cet égard, le leadership des femmes doit être renforcé pendant les processus de réconciliation.


Le Guatemala est préoccupé par la nature asymétrique des conflits armés qui se distinguent de plus en plus par les violations du droit international par les parties et le non-respect des principes de distinction et de proportionnalité, a poursuivi le délégué.  Cette situation est aggravée par la prolifération et la fragmentation des groupes armés non étatiques, ainsi que par l’accès aux nouvelles technologies, y compris l’artillerie et les missiles de longue portée, qui élargissent la zone de conflit et exposent les civils à plus d’attaques.  « Il est par conséquent vital de reconnaître que les mesures conventionnelles ne sont pas suffisantes pour répondre aux défis principaux et aux nouveaux dangers », a-t-il déclaré.    


M. RON PROSOR (Israël) a indiqué que les attaques du Hamas et des autres groupes terroristes visaient délibérément les civils, avant de souligner les « cicatrices » physiques et psychologiques laissées par ces attaques.  « Pourtant le Conseil de sécurité n’a pas eu le moindre mot de condamnation », a-t-il déploré.  Soulignant le droit et la responsabilité de l’État d’Israël d’assurer la protection de sa population, il a affirmé que les forces armées israéliennes s’attachaient dans la conduite de ses opérations militaires, à diminuer le plus possible le nombre des victimes civiles.  « Le contraste avec les groupes terroristes ne saurait être plus saisissant », a-t-il déclaré, en faisant remarquer que le Hamas, lorsqu’il n’attaquait pas les civils israéliens, utilisait les habitants de Gaza comme des boucliers humains permanents.  M. Prosor a estimé dans le même registre que le Hamas ne voyait pas l’avenir à travers les enfants de Gaza mais voyait plutôt ces enfants comme de futurs candidats à des attaques-suicide.  « La communauté internationale doit mettre un terme à cette culture de la haine », a-t-il insisté.  Concernant la situation en Syrie et la répression criminelle du régime de Bashar Al-Assad, M. Prosor a déploré que certains membres du Conseil de sécurité aient préféré ne pas entendre les appels à l’aide du peuple syrien.  En conclusion, il a exhorté le Conseil de sécurité à tenir un discours de vérité sur ceux qui ciblent délibérément les civils dans les conflits armés.  « Les gouvernements et les organisations terroristes ne doivent pas trouver refuge dans cette enceinte », a conclu M. Prosor.


M. ANDREAS RIECKEN (Autriche) a rappelé que la protection des populations civiles était une des priorités de l’Autriche pendant son mandat de membre non permanent au sein du Conseil de sécurité.  La résolution 1894 (2009) reconnaissait clairement le rôle du Conseil de sécurité pour mettre un terme à l’impunité pour les violations des droits de ces populations civiles.  Il a indiqué que son pays appelait le Conseil de sécurité à garantir une réponse ferme et systématique en cas de violations graves et à utiliser, à cette fin, toute la gamme d’outils qui sont à sa disposition.  L’Autriche veut également souligner l’importance d’offrir une réparation aux victimes de violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme, qui peuvent prendre différentes formes.  Le représentant a ensuite rappelé que son pays avait commencé à mettre au point les modules de formation pour ses soldats de la paix, déployés sur le terrain.  À cet égard, un programme de formation interdisciplinaire sur la protection des civils sera finalisé en 2012, a fait savoir le représentant.  Il a ensuite évoqué deux sujets de préoccupation pour l’Autriche.  Concernant les armes explosives qui menacent les civils, le représentant a fait savoir que son pays était profondément inquiet du projet de texte en faveur d’un instrument alternatif sur les armes à sous-munitions qui sera présenté lors de la prochaine Conférence d’examen de la Convention sur certaines armes conventionnelles.  Il a expliqué que le Protocole sur les armes à sous-munitions, tel qu’amendé à ce stade, porterait clairement atteinte aux normes internationales existantes et serait en contradiction avec l’objectif humanitaire de la Convention sur certaines armes conventionnelles, destinée à assurer la protection de tous les civils.  S’agissant des attaques contre les journalistes, le représentant de l’Autriche a estimé que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les refugiés (HCR) avait un rôle important à jouer pour renforcer la protection des journalistes, comme le souligne le Secrétaire général dans son dernier rapport sur la protection des civils dans les conflits armés. 


Mme MARY E. FLORES (Honduras) a estimé que si le Conseil de sécurité entend conserver sa crédibilité et la légitimité des résolutions qu’il adopte, il était illogique qu’au XXIe siècle, il continue à recourir à des procédures et à des règles de conduite « provisoires ».  C’est pourquoi, a-t-il souligné, il est impératif que le processus de prise de décisions soit plus transparent et démocratique.  La représentante a appelé à une modernisation de toutes les phases et procédures, en harmonie avec les expériences vécues et l’évolution du monde d’aujourd’hui.  « Nous devons vaincre la méfiance qui, trop souvent, nous a paralysés dans la recherche de solutions aux conflits », a-t-elle dit.  La responsabilité de protéger des vies humaines, la capacité d’assister une population vulnérable qui se bat pour sa survie alors qu’elle est confrontée à des conditions horribles, exigent que des mesures soient prises rapidement, a-t-elle insisté.  Mme Flores s’est félicitée, par ailleurs, de la résolution 1998, de même que de la déclaration présidentielle adoptée, le 28 octobre, à l’issue du débat du Conseil sur « les femmes, la paix et la sécurité », en condamnant toutes les violations du droit international commises à l’égard des femmes et des filles dans les situations de conflit armé.  


M. ABUL HASSAN MAHMOOD ALI (Bangladesh) a rappelé que cinq des sept des opérations de maintien de la paix dotées d’un mandat de protection des civils avaient développé des stratégies globales de protection des civils: la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).  Mais les défis continuent de se poser sur le terrain, a-t-il regretté, déplorant par exemple les difficultés rencontrées par la MINUAD et la MONUSCO dans la mise en œuvre de leurs mandats de protection respectifs.  Pour la délégation bangladaise, l’élément le plus important pour la protection des civils demeure la notion de « capacité adéquate », pour permettre à la mission concernée de remplir ses objectifs. 


Le représentant s’est ensuite félicité de deux initiatives marquantes du Conseil depuis la tenue du dernier débat en date sur la question à l’ordre du jour.  Tout d’abord, l’adoption de la résolution 1998 (2011), qui a élargi les critères d’inscription sur la liste des rapports du Secrétaire général sur les enfants dans les conflits armés, critères qui incluent désormais les parties au conflit qui menacent ou attaquent les écoles ou les hôpitaux.  En outre, a poursuivi le représentant, le Conseil a adopté, le mois dernier, une déclaration présidentielle relative à la participation des femmes à la prévention, à la gestion et à la résolution des conflits, déclaration dans laquelle il réitère sa condamnation de toutes les violations du droit international perpétrées contre les femmes et les filles dans les situations de conflit armé.  Le Bangladesh s’est, en conclusion, fait l’avocat d’une culture de paix axée sur la notion de prévention et d’opérations de maintien de la paix renforcées.


M. GILLES RIVARD (Canada) a souligné les progrès réalisés vers la mise en place d’un cadre juridique pour la protection des civils.  La résolution 1973 (2011) du Conseil de sécurité a clairement montré à l’ancien régime libyen et à l’ensemble de la communauté internationale que des attaques délibérées et ciblées contre des populations civiles entraîneraient de graves conséquences, a-t-il affirmé.  Rappelant la mort tragique de trois employés du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le 31 octobre à Kandahar, en Afghanistan, M. Rivard a estimé important que les auteurs d’attaques violentes contre les travailleurs humanitaires soient traduits en justice.  Soulignant la vulnérabilité des minorités religieuses dans les situations de conflit armé, le représentant a invité les principaux acteurs des Nations Unies à élaborer des stratégies afin de mieux prendre en compte la persécution de ces minorités.


Il a ensuite jugé essentiel de renforcer les mécanismes de responsabilisation sur les territoires nationaux, soulignant qu’il incombait au premier chef à chaque État d’enquêter sur les personnes soupçonnées d’avoir commis un crime grave au regard du droit international et de les traduire en justice.  La condamnation récente de quatre anciens officiers militaires pour leur rôle dans le massacre de civils lors du conflit armé au Guatemala est un bon exemple du fonctionnement des mécanismes nationaux de reddition des comptes, a-t-il déclaré.  Enfin, M. Rivard a apporté son soutien aux efforts des organisations internationales et des organisations non gouvernementales afin de remédier au défi posé par la présence de restes explosifs de guerre dans les zones peuplées.


M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne auprès des Nations Unies, a rappelé qu’en Côte d’Ivoire, comme en Libye et dans d’autres pays, le Conseil de sécurité avait « sauvé des vies humaines en donnant mandat d’assurer la protection des civils ».  Les États Membres de l’Union européenne appellent toutes les parties à un conflit, y compris les acteurs non étatiques, à s’acquitter pleinement de leurs obligations juridiques internationales de protéger les civils et de prévenir des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire.  Le droit international fait obligation aux États souverains de protéger les civils et demande, en même temps, à la communauté internationale de jouer un rôle pour s’assurer que les civils sont protégés, ce qui n’est pas toujours le cas, a-t-il fait remarquer.


En Syrie, par exemple, le régime réprime brutalement son propre peuple et agit en violation de ses droits fondamentaux.  La violence doit cesser maintenant et ceux qui l’utilisent pour s’accrocher au pouvoir doivent être tenus pour responsables.  « Nous demandons au Conseil de sécurité d’assumer ses responsabilités et d’agir de manière forte dans les situations de violations des droits de l’homme », a-t-il ajouté.  La lutte contre l’impunité doit être une priorité aux niveaux national et international.  En outre, il faut aider les États à développer l’état de droit car c’est à long terme, la meilleure façon de promouvoir la protection des populations civiles.  L’Union européenne considère qu’il faut maintenant s’employer à améliorer la façon dont les mandats de protection des populations civiles sont appliqués.  Les missions de paix ont besoin de directives claires et pratiques, et de mécanismes modernes d’alerte rapide.  


M. OLIVIER MAES (Luxembourg) a déclaré que le Conseil de sécurité avait su prendre ses responsabilités en autorisant, par la résolution 1973 (2011), l’opération de protection des civils en Libye.  Par l’intervention déterminée de la communauté internationale, d’innombrables vies d’hommes, de femmes et d’enfants libyens ont pu être sauvés.  Il a dit que la communauté internationale se devait d’agir, en ajoutant qu’il s’agissait désormais d’accompagner la nouvelle Libye sur le difficile chemin de la démocratie et de l’état de droit.  Par ailleurs, il s’est félicité du fait que le Conseil de sécurité donnait de plus en plus souvent, et de façon explicite, mandat aux opérations de maintien de la paix de protéger des civils.  Il a jugé essentiel que les mandats formulés par le Conseil de sécurité soient traduits sur le terrain en règles d’engagement qui permettent aux Casques bleus d’exécuter avec succès leur mandat de protection des civils.


Le représentant a salué les initiatives lancées ces dernières années par le Département des opérations de maintien de la paix avec le Comité spécial des opérations de maintien de la paix et en concertation avec le Conseil de sécurité pour mieux préparer le personnel militaire, policier et civil à cette tâche de protection des civils.  Parce que les opérations de maintien de la paix ne seront malheureusement jamais suffisantes pour protéger tous les civils menacés dans le monde, le représentant du Luxembourg a jugé déterminant de lutter contre l’impunité des auteurs de crimes, où qu’ils se trouvent.  Outre l’importance des tribunaux pénaux internationaux, des commissions d’enquête et chambres spécialisées au sein des juridictions nationales, il a estimé que la décision unanime du Conseil de sécurité de saisir le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de la situation qui règne en Libye depuis le 15 février 2011 avait envoyé un signal clair au régime de Qadhafi et à tous les combattants, selon lequel ils devront répondre de leurs actes.


Mme YANERIT MORGAN (Mexique) a affirmé que les instruments relatifs au droit international humanitaire constituaient un socle de principes et normes solides que toutes les parties au conflit se devaient de respecter.  La non-application du droit international humanitaire et l’interprétation limitée, ou inexacte, qu’en font les parties au conflit armé, sont les causes principales des violations graves à cet ensemble de normes au détriment de la population civile.  À l’instar du Secrétaire général, elle a estimé qu’il conviendrait d’axer le débat sur les moyens de promouvoir la reddition de comptes dans les cas de violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme de la population civile.  Il est essentiel de mettre fin à l’impunité dans les situations de conflit ou postconflit, de réparer les dommages occasionnés par les abus commis par le passé contre la population civile affectée, d’éviter de nouveaux abus et d’instaurer une culture solide des droits de l’homme. 


Mme Morgan a souligné qu’il incombait au premier chef aux États de juger les responsables présumés des violations du droit humanitaire, y compris des crimes de guerre.  Dans cet objectif, tous les États devraient disposer d’un cadre juridique national qui reflète concrètement ces dispositions et qui facilite leur application.  Cette obligation des États devrait être complétée par la responsabilité de la communauté internationale, et, en particulier, du Conseil de sécurité, a-t-il affirmé.  Le Conseil devrait en effet promouvoir des mesures de responsabilisation, comme le respect de l’état de droit et la justice de transition dans les situations postconflit, et renforcer les mandats des missions de maintien de la paix en les dotant de stratégies de suivi et de contrôle sur le terrain en matière de protection des civils.  Le Conseil de sécurité pourrait également mettre sur pied des commissions d’enquête et avoir recours à la Commission d’enquête internationale humanitaire.  Il dispose aussi de la faculté de renvoyer des situations devant la Cour pénale internationale (CPI), instrument utile dans les efforts de prévention de nouvelles violations du droit international humanitaire, a-t-elle conclu.


M. ALEXIS AQUINO (Pérou) a déclaré qu’en dépit de réunions régulières, les Nations Unies pouvaient faire davantage pour renforcer la protection des civils dans les conflits armés.  Jusqu’à présent, a-t-il estimé, l’Organisation s’est distinguée à cet égard par l’amélioration des cadres normatifs et juridiques, mais parfois la situation sur le terrain continue d’être préoccupante.  Pour le représentant, les mandats de protection des civils doivent être clairs et ne pas être soumis à l’interprétation des acteurs en présence.  Ils doivent également être assortis des moyens nécessaires à leur exécution.


La délégation péruvienne a également préconisé de développer la « dimension analytique préventive préalable » afin de mieux connaître les parties au conflit et d’en apprendre davantage sur leurs motivations.  Elle a en outre jugé qu’il fallait intensifier la lutte contre l’impunité par le biais des Conventions de Genève et du droit international coutumier, ainsi que par la saisine de la Cour pénale internationale.


Mme TINE MORCH SMITH (Norvège) a déclaré que depuis le rapport de 2010 sur la protection des civils, l’utilisation d’armes explosives dans des zones peuplées avait continué à faire des dommages et des blessés, que ce soit en Côte d’Ivoire, en Libye ou en Syrie.  La représentante a estimé qu’une collecte plus importante de données sur le sujet permettrait de mieux comprendre ces dommages persistants.  Elle a souligné la nécessité d’améliorer l’efficacité des mécanismes de responsabilité.  Mme Morch Smith a accueilli avec satisfaction l’implication du Conseil de sécurité dans l’établissement d’un cadre de protection plus fort contre la violence sexuelle lors de conflits armés ainsi que de la protection des enfants dans les conflits armés.  En outre, la protection des civils ne peut être isolée du principe de la responsabilité de protéger.  S’il revient aux États de protéger les populations civiles par la promotion des droits de l’homme, la communauté internationale a, de son côté, la responsabilité d’aider à protéger les civils contre les atrocités de masse.


Les Nations Unies devraient, selon sa délégation, continuer à élargir leur gamme d’outils préventifs pour éviter ces atrocités, y compris en se concentrant sur les réponses à ces crises au travers de moyens diplomatiques, humanitaires ou tout autre moyen pacifique, a-t-elle déclaré.  Par ailleurs, c’est aux États que revient en premier lieu la responsabilité de juger les auteurs de violations du droit international humanitaire.  Si, à cet égard, les systèmes nationaux ne fonctionnent pas, alors la Cour pénale internationale (CPI) est un vecteur indispensable pour faire en sorte que la justice soit faite. 


M. SHALVA TSISKARASHVILI (Géorgie) a rappelé que les civils, au premier chef les femmes et les enfants, continuaient de souffrir de manière disproportionnée des conflits armés.  Il faut faire plus aux niveaux international, national et régional, a-t-il affirmé.  Il a ensuite déclaré que la guerre d’août 2008 avait eu des conséquences dévastatrices pour la population, notamment dans les deux régions de la Géorgie qui ont été le théâtre d’une épuration ethnique.  Il a rappelé que 20% du territoire géorgien demeurait sous souveraineté étrangère, empêchant le retour des populations civiles, et ce, en violation du plan de paix négocié sous les auspices de la France.


Soulignant que la puissance occupante continuait de bloquer l’acheminement de l’aide humanitaire dans les régions concernées, le représentant a ajouté que la Géorgie avait renoncé, nonobstant l’autorisation de la Charte des Nations Unies, à utiliser la force pour restaurer son intégrité territoriale.  Malheureusement, la réponse à ce geste d’ouverture a consisté en l’installation de contingents militaires supplémentaires, a-t-il déploré.  Rappelant que la Fédération de Russie et la Géorgie avaient signé un document ouvrant la voie de l’adhésion russe à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), il a espéré que le retour de 400 000 hommes et femmes dans les deux régions occupées serait vu favorablement par la Fédération de Russie.  En conclusion, il a assuré que son pays continuerait d’appuyer la communauté internationale dans l’aide qu’elle apporte aux populations civiles prises au piège des conflits.


S’exprimant au nom du Réseau sécurité humaine, Mme SANJA ŠTIGLIC (Slovénie) a déclaré que le respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme n’était pas seulement indispensable pour la protection des civils, mais aussi pour la réalisation de la paix durable.  Le Conseil de sécurité joue pour sa part un rôle déterminant dans le renforcement de la reddition de comptes et de la responsabilité pénale, notamment en étant le seul organe habilité à renvoyer une situation donnée devant le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI). 


Par ailleurs, le Réseau sécurité humaine a tenu à attirer l’attention sur la création récente d’un mandat de rapporteur spécial sur la promotion de la vérité, de la justice et de la réparation par le Conseil des droits de l’homme, mandat qui constitue une contribution majeure en faveur de la reddition de comptes, d’autant, a-t-elle précisé, que ce mécanisme a été créé avec l’accord de tous les groupes régionaux.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a indiqué que la protection des civils en période de conflit armé était en permanence à l’ordre du jour du Conseil de sécurité.  Il a estimé que la reddition des comptes pour les violations du droit international et des droits de l’homme commises pendant un conflit doit être « au cœur de la protection des civils et de l’édification de sociétés pacifiées ».  On ne peut attendre la paix pour engager les procédures en la matière, a-t-il fait remarquer, avant de souligner, à cet égard, le rôle que joue la Cour interaméricaine des droits de l’homme au niveau international.  La Cour pénale internationale est une avancée majeure pour la reddition des comptes au niveau international, s’est-il félicité.  Le représentant a ensuite exhorté les États à apporter leur concours aux commissions d’enquête mises en place par le Conseil des droits de l’homme, avant de rappeler que trois commissions de réconciliation, œuvrant à la pacification de la société chilienne, avaient été créées dans son pays.  Rappelant qu’il incombait en premier lieu aux États d’assurer la protection des civils, il a souhaité que les mandats du Conseil de sécurité prévoyant des mesures de protection des civils soient clairement définis.


M. KAZUO KODAMA (Japon), s’inquiétant de la situation en Syrie, a regretté que le Conseil de sécurité ait échoué à adopter une résolution.  Il a salué la fin du conflit en Libye et appelé le nouveau Gouvernement libyen à bâtir un État de droit démocratique.  Concernant le Yémen, il a salué la résolution du Conseil appelant à la fin des attaques contre les civils et au respect des droits de l’homme.  Le représentant a rappelé que l’ONU disposait de plusieurs mécanismes pour assurer la protection des civils dans les conflits armés, mais que la difficulté était de les utiliser efficacement.  Soulignant la responsabilité particulière du Conseil de sécurité en la matière, il a estimé que celui-ci devait agir en coopération avec l’ensemble des partenaires concernés, notamment la Cour pénale internationale, le Conseil des droits de l’homme, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, les autres agences humanitaires et les organisations régionales.


Notant que la loi et la justice étaient importantes pour prévenir l’expansion des conflits, le délégué a estimé que le Conseil devait lutter contre l’impunité, en déférant rapidement des cas devant la CPI si nécessaire, avec la coopération des États Membres.  Il a rappelé que d’autres moyens existaient pour déterminer les responsabilités, comme l’envoi d’une commission d’enquête internationale sous l’égide du Conseil des droits de l’homme, ou d’une mission internationale humanitaire d’établissement des faits.


M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a déploré l’insuffisance des progrès enregistrés dans la protection des civils en période de conflit armé, en dépit des efforts de la communauté internationale.  La question de la protection des civils, loin d’être purement théorique, nécessite de prendre conscience d’un vaste ensemble de facteurs, a-t-il poursuivi, en citant notamment les facteurs économiques et sociaux, la prolifération des armes, le respect des droits de l’homme et les moyens plus sophistiqués utilisés par les groupes terroristes.  Une approche unique ne saurait prévaloir, a-t-il affirmé.


Le représentant a ensuite souligné le processus solide de consolidation de la paix entrepris par son pays, en précisant qu’une attention particulière avait été apportée au statut économique et social des veuves de guerre et à la reconstruction des écoles.  Il a ajouté que les autorités de son pays, dans leur lutte contre le groupe terroriste LTTE, s’étaient attachées à établir une distinction claire entre civils et terroristes.  Il a cependant déploré que les inévitables pertes civiles découlant de l’action impitoyable des groupes terroristes fournissent désormais la base d’une campagne de propagande massive.  « Mon gouvernement a mis en place une Commission pour la réconciliation nationale afin de restaurer la confiance et de s’attaquer aux causes profondes du conflit », a-t-il indiqué.  À ce jour, a-t-il assuré, 95% des personnes déplacées à l’intérieur des frontières du Sri Lanka en raison du conflit sont retournées dans leurs villages.  Le déminage constitue maintenant un défi pour le pays, a-t-il dit, en déplorant que les « terroristes du LTTE aient laissé 1,5 million de mines terrestres derrière eux ».


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a déclaré que la protection des civils dans les conflits armés nécessitait une approche globale combinant aspects juridiques, humanitaires et sécuritaires.  Il est donc fondamental, a-t-il ajouté, que les acteurs civils et militaires investis de ce mandat complexe et multidimensionnel aient une définition commune et une répartition claire des tâches qui leur incombent.  Dans ce contexte, a indiqué le représentant, le Conseil de sécurité est appelé à élaborer des mandats réalistes et clairs pour les opérations de maintien de la paix, assortis de ressources financières et logistiques. 


Le premier défi, a estimé M. Loulichki, est celui de la faisabilité: les Casques bleus ne peuvent pas assurer une protection pour tous et un simple examen des ratios en effectifs des missions par rapport aux populations civiles permet d’en prendre la mesure.  Le second défi, a-t-il poursuivi, est celui de la définition des tâches et la clarté de leur répartition.  Une confusion règne en effet encore à ce jour, a-t-il précisé, sur ce qui est attendu de la composante militaire, de la police et des acteurs civils des missions en matière de protection des civils.  Le troisième défi est celui de la durabilité: loin de se limiter à ceux qui se trouvent sous menace imminente, la protection des civils nécessite un appui et un renforcement des capacités de l’État hôte, de manière à ce que ce dernier puisse assurer pleinement cette fonction après le retrait de la mission de maintien de la paix, a ajouté la délégation marocaine en conclusion.


M. ASIF DURRANI (Pakistan) a déploré la persistance des violations des droits de l’homme, en particulier dans les zones sous occupation étrangère, en raison de l’absence d’un mécanisme robuste de reddition des comptes.  Cette lacune se traduit par des souffrances supplémentaires pour les populations civiles, a-t-il déclaré, avant d’exhorter le Conseil de sécurité à prendre les mesures impartiales qui s’imposent.  Il a affirmé que son pays, contributeur essentiel aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, continuerait d’œuvrer au sein du Comité spécial pour le maintien de la paix (C-34) afin d’élaborer les stratégies adéquates de protection des civils, au cours de ces opérations, dans le respect des mandats desdites opérations et de la responsabilité première des États hôtes en la matière.


Le représentant a ensuite exhorté le Conseil à se saisir de situations où des populations vivent sous occupation étrangère.  Il a regretté que le rapport du Secrétaire général de l’an dernier ait fait des références injustifiées à la situation au Pakistan.  « Les rapports futurs devront être rédigés avec soin afin d’éviter la politisation des questions relatives au droit international humanitaire », a-t-il insisté.  Avant de conclure, il a exhorté les Nations Unies à jouer un rôle de chef de file dans la promotion des principes du droit international, qui interdisent les attaques ciblant les populations civiles ou le personnel humanitaire.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a rappelé que, depuis la tenue du dernier débat public sur le thème du jour, le Conseil de sécurité avait mis en place la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) et la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) avec pour mandat la protection des civils.  La présence de soldats de la paix malaisiens au sein de la MINUSS souligne la reconnaissance par la Malaisie du fait que les opérations de maintien de la paix sont un instrument indispensable, qui a déjà largement contribué à la résolution des conflits armés.  Cet instrument doit cependant être manié avec grande prudence, a souligné M. Haniff.


Il a ensuite réitéré la position de son pays selon laquelle la responsabilité de protéger incombe au premier chef aux gouvernements hôtes des missions de paix.  Ces missions, ayant mandat de protéger les civils, doivent en conséquence mener leurs opérations sans porter préjudice à cette responsabilité, a-t-il soutenu.  Pour la Malaisie, a encore dit son représentant, la réussite de la protection des civils par les opérations de maintien de la paix requiert une approche holistique plus globale qui intègre, notamment, les questions de ressources et de formation.  Il a, d’autre part, estimé que dans le cadre général de la protection des civils, peu d’attention avait été accordée à la protection des journalistes et des professionnels des médias.  Le Conseil de sécurité doit aujourd’hui explorer les possibilités de renforcer les dispositions de ses résolutions « afin d’assurer la sécurité des journalistes dans le cadre de la protection des civils », a conclu le représentant.


Mme MATEYA KELLEY, Commission internationale humanitaire d’établissement des faits – CIHEF, a salué une nouvelle fois la résolution 1894 de 2009 par laquelle le Conseil de sécurité avait envisagé de faire appel à ses services de manière plus régulière, notamment pour la Libye, dans le cadre d’un mandat qui doit encore être défini par le Conseil.  Revenant sur les raisons qui pourraient justifier que le Conseil lui fasse confiance pour mener une telle tâche, la représentante a rappelé « le point le plus important »: la CIHEF tient sa légitimité des Conventions de Genève en vertu desquelles elle a été créée.  « Le régime du traité est la source des obligations dont le respect est au cœur des enquêtes qu’elle mène et aussi au fondement des activités de la Commission, a-t-elle ajouté, avant d’estimer que ces deux faits, combinés à un processus électif de ses membres garantissant leur indépendance et leur impartialité, renforçaient la confiance à l’égard des travaux de la Commission.  « Cela contribuera à renforcer l’acceptation des faits qu’elle établira », a-t-elle déclaré.


La représentante a poursuivi en soulignant que dans sa composition actuelle, la Commission disposait d’une variété d’experts « cruciaux pour mener avec succès une enquête ».  Elle a cité par exemple la présence de médecins et de psychiatres spécialisés pour traiter les victimes de violences et les traumatismes, de policiers et militaires actifs ou à la retraite, de juges et d’avocats spécialisés dans différents domaines du droit.  « La Commission a travaillé continuellement pour être bien préparée à une telle tâche », a-t-elle également soutenu, avant de conclure en indiquant que l’élaboration d’un mandat précis pour la CIHEF fera l’objet de consultations, et qu’il devra obtenir l’accord des parties aux conflits dans lesquels elle serait susceptible d’intervenir dans le futur.


M. OTHMAN JERANDI (Tunisie) a réaffirmé que la responsabilité première de la protection des civils et de leurs droits dans les conflits armés incombait aux États.  Les stratégies de protection des civils dans le cadre des opérations de maintien de la paix doivent être développées avec la pleine participation des États concernés, et en étroite coopération avec les organisations régionales.  Ensuite, le respect et l’application des droits fondamentaux et du droit international humanitaire sont indissociables de la lutte contre l’impunité et de la poursuite des personnes responsables de crimes de guerre, de génocide, de crimes contre l’humanité et de violations flagrantes du droit international humanitaire.  La Tunisie, qui a adhéré quelques mois après la « révolution arabe » du printemps dernier au Statut de Rome, estime qu’il est important de promouvoir la coopération internationale visant à appuyer les mécanismes nationaux de justice et de réconciliation.


Par ailleurs, la Tunisie attache une importance particulière à la tenue de débats thématiques au sein du Conseil de sécurité sur la protection des groupes vulnérables, notamment les femmes et les enfants, dans le contexte des conflits armés.  Il est essentiel, a poursuivi M. Jerandi, d’encourager les États à contribuer à la protection des réfugiés en cas de conflit, en maintenant les frontières ouvertes.  La Tunisie, qui a accueilli des milliers de réfugiés libyens fuyant la violence en Libye, vient de donner son accord pour l’ouverture d’un bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, « qui ne manquera pas de renforcer son rôle en tant que pôle de coopération régionale dans le domaine de l’assistance humanitaire ». 


M. DAFFA-ALLA ELHAG ALI OSMAN (Soudan) a déclaré que 12 ans s’étaient écoulés depuis que le Secrétaire général avait présenté son premier rapport sur la protection des civils dans les conflits armés.  Il a dit espérer que les délibérations du Conseil de sécurité à ce sujet permettraient de faire des progrès significatifs.  Le représentant a ensuite assuré que prendre pour cible des civils était le fait de groupes armés et de mouvements d’insurrection qui se servent des civils comme boucliers humains.  C’est pourquoi, il a lancé un appel au Conseil de sécurité pour qu’il appuie les efforts de paix que le Gouvernement soudanais déploie par le biais de la mise en œuvre de l’Accord de Doha, qu’il avait signé pour garantir une paix durable au Darfour.  Le Conseil, a poursuivi le représentant du Soudan, doit en effet jouer un rôle essentiel dans le règlement de différend, en complément de celui qui revient au Secrétariat et à ses institutions spécialisées.  La situation humanitaire et des droits de l’homme à Abyei est bien meilleure, a-t-il assuré.  Il a encouragé les institutions internationales à examiner soigneusement les faits avant de relayer des informations qui n’ont pas été, au préalable, vérifiées.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a déploré une approche sélective de la protection sélective mise en œuvre, selon sa délégation, par le Conseil de sécurité.  Certains membres du Conseil de sécurité recherchent l’hégémonie dans les pays en développement en détournant à cette fin le concept noble de protection des civils, a-t-il affirmé.  Il a déclaré que la protection des civils devait être fondée sur des moyens pacifiques, le dialogue avant tout.  Le recours à la force, lorsqu’il est nécessaire, doit respecter le principe de proportionnalité, a-t-il dit.


L’avidité des puissances impérialistes et des grandes entreprises capitalistes est la plus grande menace qui pèse sur la paix internationale, a-t-il ajouté.  Reconnaissant la légitimité des aspirations démocratiques des peuples du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, M. Valero Briceño a rejeté toute intervention des puissances impérialistes dans les pays du Sud.  Le Conseil utilise les régimes de sanctions pour punir des peuples entiers, tout en restant muet devant les souffrances du peuple palestinien, a déploré M. Valero Briceño.  En conclusion, le représentant a critiqué les actes d’agression perpétrés par les puissances impérialistes et néolibérales, en violation du principe du respect de la souveraineté des États, le cas de l’intervention en Libye étant, selon le Venezuela, le plus emblématique.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a estimé que la protection des civils palestiniens, libanais et syriens vivant sous occupation correspondait à la notion même de protection des civils dans les conflits armés.  Il s’est ensuite déclaré préoccupé par certaines des interventions qui ont été faites aujourd’hui devant le Conseil et qui font preuve d’une sélectivité contraire aux principes mêmes du droit international humanitaire: « la jurisprudence nous apprend pourtant que les efforts visant à protéger les civils dans les situations de conflit armé devraient être déployés conformément aux principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies, dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriales des États ».  Il s’est demandé si l’occupation d’États Membres souverains et les massacres commis dans le cadre d’« invasions » ou de tentatives de renversement de régime bénéficiaient aux populations civiles. 


Comment comprendre certains pays membres de l’OTAN, qui tuent des centaines de civils libyens au nom de la protection des civils?  Comment comprendre l’appel lancé par le Département d’État américain aux groupes armés syriens pour qu’ils ne déposent pas les armes alors même que le Gouvernement syrien a promis d’amnistier les ex-combattants? s’est-il interrogé.  Le représentant a aussi demandé comment interpréter le silence des pays occidentaux devant l’occupation de terres arabes alors que le sort des populations civiles y est plus que jamais préoccupant.  Regrettant que le Conseil de sécurité n’ait pas dénoncé l’ingérence inacceptable pratiquée dans les affaires intérieures d’un État, le représentant syrien a assuré que la France et le Royaume-Uni se trompaient « lorsque ces pays pensent que la mémoire humaine ne pourra pas se rappeler les crimes au nom de la colonisation et de l’esclavage ».


M. CHRISTIAN WENAWASSER (Liechtenstein), qui s’est concentré sur les liens entre la Cour pénale internationale et le Conseil de sécurité, s’est félicité du fait que le Conseil ait déjà demandé à deux reprises à la CPI d’ouvrir des enquêtes sur les situations au Darfour et en Lybie.  Le représentant a salué ces « gains significatifs dans la lutte contre l’impunité », estimant toutefois que les deux saisines ne constituaient pas l’« outil le plus efficace contre l’impunité, et par extension pour la protection des civils ».  Il a en effet souligné que « l’élément le plus important pour le succès des enquêtes » était « le suivi de la situation par le Conseil », qui repose en grande partie sur la coopération des États en cause.  Le représentant a estimé que le Conseil n’utilisait pas la palette d’outils dont il disposait pour promouvoir et renforcer cette coopération, ajoutant que cela pouvait conduire à des « procédures longues et coûteuses devant la CPI », laissant un sentiment d’inefficacité et alimentant les accusations de parti pris politique ».


Dommageable pour la CPI, cette situation l’est aussi pour le Conseil de sécurité, a-t-il observé, expliquant qu’elle laissait penser que la saisine de la CPI reposait moins sur un véritable engagement à lutter contre l’impunité pour les crimes les plus graves prévus par le droit international que sur une décision politique.  Dans ce contexte, il a estimé que l’un des éléments clefs était un « soutien le plus fort possible –idéalement unanime- aux décisions » de saisines de la CPI par le Conseil.  Pour conclure, le représentant a soulevé la question du financement des enquêtes menées par la CPI, après saisine du Conseil de sécurité. 


M. GAREN NAZARIAN (Arménie) a souligné l’urgence qui s’attache à la protection des civils en période de conflit armé.  Il est également nécessaire de lutter contre l’impunité de crimes et de violations des droits de l’homme commis pendant cette période.  Le Conseil de sécurité doit envoyer un signal clair en exhortant les parties à un conflit armé à respecter le droit international humanitaire, a-t-il estimé.  Déplorant que les populations civiles continuent de souffrir de manière disproportionnée des conséquences des conflits, il a plaidé pour le renforcement des mécanismes de justice pénale et pour rétablir l’état de droit.  En conclusion, il a souhaité que les résolutions du Conseil de sécurité s’attaquent aux causes profondes des conflits, afin de permettre aux sociétés concernées de s’engager activement dans la reconstruction et le développement de leur pays.


M. YUSUF MAMMADALIYEV (Azerbaïdjan) a souhaité qu’une attention accrue soit portée à la protection des civils en période de conflit ou vivant sous l’occupation militaire étrangère.  Il doit être mis un terme aux politiques illégales visant à modifier la situation démographique des territoires occupés, ainsi qu’aux violations flagrantes des droits fonciers de leurs habitants, a-t-il affirmé.  Le droit au retour doit être appliqué de manière plus systématique par la communauté internationale, afin de rejeter les gains territoriaux résultant des pratiques d’épuration ethnique.


L’absence d’une solution politique ne doit pas servir de prétexte pour laisser impunies les violations délibérées du droit international humanitaire, a-t-il poursuivi.  La lutte contre l’impunité est essentielle pour garantir les droits des victimes de violations des droits de l’homme et pour la pacification des sociétés.  Les guerres d’agression et la promotion des idées odieuses de supériorité raciale constituent des violations flagrantes du droit international, a-t-il souligné, en faisant référence aux populations chassées de leurs territoires par une intervention militaire étrangère.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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