En cours au Siège de l'ONU

L'Assemblée générale élit 14 membres du Conseil des droits de l'homme

AG/11454

L'Assemblée générale élit 14 membres du Conseil des droits de l'homme

12/11/2013
Communiqué de presseAG/11454
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-huitième session                                  

51e séance plénière - matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ÉLIT 14 MEMBRES DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME


L’Assemblée générale a élu, ce matin, directement par bulletin secret, 14 nouveaux membres du Conseil des droits de l’homme, qui y siègeront pour trois ans à compter du 1er  janvier 2014.  Pour être élus, les candidats devaient obtenir la majorité absolue des voix, soit 97.


Ont été élus aux sièges revenant à l’Afrique, l’Afrique du Sud (169 voix), l’Algérie (164 voix), le Maroc (163 voix) et la Namibie (150 voix) qui remplacent l’Angola, la Libye, la Mauritanie et l’Ouganda.  Ont également obtenu des voix le Soudan du Sud (89 voix) et la Tunisie,qui n’était pas candidate, deux voix.


Pour les quatre sièges revenant à l’Asie, ont été élus le Viet Nam (184 voix), la Chine (176 voix), les Maldives (164 voix) et l’Arabie saoudite (140 voix).  Les Maldives étaient déjà membre du Conseil des droits de l’homme.  Les trois autres États élus succèdent à la Malaisie, la Thaïlande et le Qatar.  Ont également obtenu des voix lors de ce scrutin, sans être candidats: la Jordanie (16 voix), l’Iran, Singapour et la Thaïlande (une voix chacun).


Au sein du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, deux sièges étaient à pourvoir.  Avec 148 et 135 voix, Cuba et le Mexique ont été élus, alors que l’Uruguay n’a obtenu que 93 voix.  Les deux élus succèdent à l’Équateur et au Guatemala.


Pour les États d’Europe orientale, deux sièges étaient à pourvoir.  L’ex-République yougoslave de Macédoine (177 voix) et la Fédération de Russie (176 voix) ont été élues pour succéder à la République de Moldova et à la Pologne.  Lors du scrutin, la Lettonie et la Slovaquie, qui n’étaient pas candidats, ont obtenu une voix chacune.


Enfin, pour le Groupe des États d’Europe occidentale et autres États, deux sièges étaient à pourvoir.  Ont été élus la France (174 voix) et le Royaume-Uni (171 voix), tandis que, non candidats, Andorre, la Grèce, le Luxembourg, le Portugal et Saint-Marin obtenaient chacun une voix.  Les deux élus succèdent à l’Espagne et à la Suisse.


Créé en 2006, le Conseil des droits de l’homme est composé de 47 membres élus pour trois ans au scrutin secret par la majorité des États Membres de l’Assemblée générale.  Le Conseil est renouvelé par tiers tous les ans.  Sa composition est basée sur une représentation géographique équitable, selon la formule suivante: Afrique: 13 sièges; Asie-Pacifique: 13 sièges; Amérique latine et Caraïbes: 8 sièges; Europe occidentale et autres États: 7 sièges, Europe orientale: 6 sièges.


Lors du scrutin, les États doivent prendre en considération la contribution des candidats à la promotion et la protection des droits de l’homme, et leurs engagements dans ce domaine.  L’Assemblée générale a la possibilité, à la majorité des deux tiers, de suspendre le droit de siéger au Conseil d’un État qui aurait commis des violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme.


Outre les élus d’aujourd’hui, les membres du Conseil sont: l’Allemagne, l’Argentine, l’Autriche, le Bénin, le Botswana, le Brésil, le Burkina Faso, le Chili, le Congo, le Costa Rica, la Côte d’Ivoire, les Émirats arabes unis, l’Estonie, les États-Unis, l’Éthiopie, le Gabon, l’Inde, l’Indonésie, l’Irlande, l’Italie, le Japon, le Kazakhstan, le Kenya, le Koweït, le Monténégro, le Pakistan, le Pérou, les Philippines, la République de Corée, la République tchèque, la Roumanie, la Sierra Leone, et le Venezuela.


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux demain, mercredi 13 novembre, à partir de 10 heures, avec l’examen du rapport annuel du Conseil des droits de l’homme.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conférence d’annonces de contributions de 2013: 27 États Membres annoncent des soutiens financiers volontaires aux activités de développement de l’ONU

DEV/3057-SAG/461

Conférence d’annonces de contributions de 2013: 27 États Membres annoncent des soutiens financiers volontaires aux activités de développement de l’ONU

11/11/2013
Assemblée généraleDEV/3057
SAG/461
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Conférence des Nations Unies de 2013

pour les annonces de contributions

aux activités de développement

1re séance - matin


CONFÉRENCE D’ANNONCES DE CONTRIBUTIONS DE 2013: 27 ÉTATS MEMBRES ANNONCENT DES SOUTIENS

FINANCIERS VOLONTAIRES AUX ACTIVITÉS DE DÉVELOPPEMENT DE L’ONU


Près de 30 États Membres se sont engagés, ce matin, à fournir un soutien financier additionnel et volontaire aux activités de développement du système des Nations Unies, au cours de la Conférence des Nations Unies de 2013 pour les annonces de contributions à ces activités.


À l’ouverture de la Conférence, le représentant des Bahamas, M. Elliston Rahming, a expliqué que l’objectif de cet évènement était de donner un financement prévisible et durable aux fonds et programmes des Nations Unies.  La Conférence pour les annonces de contributions permet aussi aux États Membres d’exprimer leur appui aux activités de développement menées par le système de l’ONU, a souligné M. Rahming.  Il a émis l’espoir que ces annonces permettraient au système des Nations Unies d’apporter un appui aux efforts menés par les pays en développement. 


Le Directeur du Bureau d’appui au Conseil économique et social (ECOSOC) et de la coordination, M. Navid Hanif, a indiqué que le budget des activités opérationnelles de développement du système de l’ONU avait atteint 22,8 milliards de dollars en 2011, presque le même montant qu’en 2010, ce qui représente une baisse de 6,9% en termes réels.  Environ les deux tiers des contributions de l’année 2011 ont été affectées à des activités de développement, à long terme, du système de l’ONU, tandis que le dernier tiers a été utilisé pour financer des activités d’assistance humanitaire. 


Il a relevé un ralentissement récent de la hausse du financement des activités opérationnelles de développement du système de l’ONU.  Depuis 2006, en effet, cette hausse s’est ralentie, ce phénomène semblant avoir un rapport avec la baisse de l’aide publique au développement (APD), ce qui démontre une diminution de la part d’APD qui passe par le système de développement des Nations Unies.


Une troisième tendance, que M. Hanif a remarquée, est une hausse de 16% des contributions des pays en développement au système de développement des Nations Unies.  Par ailleurs, il a relevé qu’il y a avait eu un élargissement de la base des donateurs au cours des 15 dernières années, grâce à la participation d’institutions multilatérales, dont les fonds mondiaux, ainsi qu’à celle des organisations non gouvernementales et des partenariats public-privé.  Cette tendance est sans doute la plus importante notée dans un passé récent, a indiqué M. Hanif.

Il s’est cependant inquiété du nombre insuffisant de pays donateurs sur lesquels repose le financement de base des activités de développement des Nations Unies.  Dix pays membres du Comité d’aide au développement (CAD) et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont versé 64% de ressources totales de ces activités en 2011, a-t-il précisé.


M. Hanif a ensuite présenté l’évolution des contributions ventilées par fonds et programme.  Concernant le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), il a signalé une baisse des ressources de base et autres ressources.  Quant au Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), il a indiqué que le total des contributions qui lui avaient été versées avait augmenté de 9,1% de 2011 à 2012, mais que les contributions à ses ressources ordinaires avaient baissé de 2,9%.  Il a précisé que 148 pays avaient fait des dons au FNUAP.


Les contributions des partenaires publics et privés au Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) étaient de 3,9 milliards de dollars en 2012, soit une baisse de 7% des ressources de base par rapport à 2011 et de 50% par rapport à 2000.  Enfin, en ce qui concerne ONU-Femmes, M. Hanif a relevé une baisse de 7% de ses ressources entre 2011 et 2012, ce qui n’a pas permis que son budget atteigne l’objectif de 300 millions de dollars.  En 2012, 113 pays donateurs ont contribué aux ressources d’ONU-Femmes, a-t-il ajouté en notant l’élargissement de la base des donateurs.


Les représentants de l’UNICEF, d’ONU-Femmes, du FNUAP et du PNUD ont exprimé leur reconnaissance aux donateurs.  Le représentant de l’UNICEF a indiqué que l’UNICEF faisait preuve de transparence dans l’utilisation de ses ressources, notamment grâce à l’adoption des normes IPSAS (Normes comptables internationales pour le secteur public) et à une gestion axée sur les résultats.  Il a précisé que les contributions volontaires reçues pour les 10 premiers mois de 2013 s’étaient élevées à 310 millions de dollars, alors que ce montant était de 519 millions de dollars pour la même période en 2012.  Il a exhorté les États Membres à augmenter leurs contributions et à les prévoir sur plusieurs années, arguant que ce sont les seules ressources dont dispose le Fonds.


De son côté, le représentant d’ONU-Femmes a averti qu’il fallait régler le problème de sous-financement de cette agence.  « ONU-Femmes a été une priorité politique, il faut maintenant en faire une priorité de financement », a-t-il recommandé, car « investir dans les femmes et les filles, c’est investir dans notre avenir à tous ».


Le représentant du FNUAP a demandé aux États Membres, et en particuliers aux nouveaux donateurs comme les pays émergents, de fournir à cette agence davantage de ressources et un soutien plus régulier.  L’année 2014 marquera le vingtième anniversaire de la Conférence sur la population et le développement, a-t-il rappelé.  « Chaque jour, 20 000 filles de moins de 18 ans donnent naissance à un enfant », a-t-il dit, prenant cet exemple comme un des problèmes à combattre.


Pour sa part, le représentant du PNUD s’est inquiété de la baisse des contributions, qui sont essentielles au fonctionnement de ce Programme onusien, tout en appréciant l’élargissement de la base des donateurs, notamment grâce aux pays émergents.  Il a parlé de la restructuration en cours au PNUD qui vise à éviter les double-emplois, ainsi que les efforts entrepris pour accroître la transparence de sa gestion.


La Conférence a ce matin élu ses vice-présidents.  Mme Admira Jorgji, de l’Albanie et M.  Jim McLay, de la Nouvelle-Zélande, ont ainsi été portés à ces postes.  Le États Membres étaient saisis de notes du Secrétaire général* sur l’état au 30 juin 2013 des contributions annoncées ou versées pour 2013 lors de la Conférence d’annonce de contributions de 2012.  Les délégations ont aussi adopté le projet de rapport** de la Conférence d’annonces de contributions de 2013.  Le Secrétariat de la Conférence pour les annonces de contributions a indiqué que le Secrétaire général garderait ouverte jusqu’au 30 juin 2014 la liste des contributions volontaires supplémentaires aux fonds et programmes des Nations Unies. 


* A/CONF.208/2013/1 et A/CONF.208/2013/2


** A/CONF.208/2013/L.1


Contributions aux activités opérationnelles des agences, fonds et programmes de l’ONU annoncées par des États Membres, (USD = dollars des États-Unis):


Singapour 


PNUD

300 000

UNICEF

50 000

ONU-FEMMES

50 000

OCHA

20 000

HCR

50 000

FNUAP

5 000

Fonds Pérez-Guerrero (G-77) pour la Coopération Sud-Sud

5 000

Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF)

50 000

Fonds du Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID/PNUD)

5 000

PNUE

50 000

Fonds d’affectation spéciale pour les mers d’Asie de l’Est

10 000

Bureau du HCDH pour la participation à l’examen périodique universel

10 000

Fonds de contributions volontaires des Nations Unies en faveur des victimes de la traite d’êtres humains

5 000


Nouvelle-Zélande


PNUD

8 000 000

PAM

6 000 000

UNICEF

6 000 000

FNUAP

6 000 000

ONU-FEMMES

2 500 000

ONUSIDA

1 500 000

Fonds international de développement agricole (FIDA)

1 500 000


Malaisie


UNRWA 2013

250 000

UNRWA 2014

25 000

FNUAP

15 000

ONU-Femmes

50 000

Fonds pour la consolidation de la paix

50 000


Mongolie


PNUD

17 000

UNICEF

11 000

FNUAP

4 000

Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF)

10 000

ONU-Femmes

7 000

PNUE

1 000


Guinée Équatoriale (559 977 dollars pour les années 2013, 2014 et 2015)


PNUD

250 000

OMS

100 000

UNICEF

100 000

FNUAP

50 000

ONU-Femmes

59 977


Koweït


UNRWA

2 000 000

HCR

1 000 000

PNUD

570 000

ONUSIDA

500 000

Centre des Nations Unies pour les établissements humains (HABITAT)

354 000

Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF)

500 000

UNICEF

200 000

PNUE

200 000

ONU-FEMMES

50 000

Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR)

20 000

Fonds des Nations Unies pour les victimes de la torture

10 000

Fédérationinternationale des sociétés de laCroix-Rougeet du Croissant-Rouge(FICR)

250 000

OCHA

500 000

Comité International de la Croix Rouge (CICR)

3 000 000


Chine (Montant en attente d’approbation par le Congrès national)


Croatie


ONU-Femmes

10 000


Finlande (sujet à l’approbation du Parlement)


FNUAP

33 550 000 euros

(44 957 000 USD

PNUD

22 000 000 euros

(29 480 000 USD)

UNICEF

19 200 000 euros

(25 728 000 USD)

ONUSIDA

9 600 000 euros

(12 864 000 USD)

ONU-Femmes

14 000 000 euros

(18 760 000 USD)

PAM

6 000 000 euros

(8 040 000 USD)

OMS

5 500 000 euros

(7 370 000 USD)

Programme des volontaires des Nations Unies (VNU)

9 500 000 euros

(12 730 00 USD)

Fonds pour la Décennie de l’ONU pour les personnes handicapées

2 000 000 euros

(2 680 000 USD)

HCR

7 000 000 euros

(9 380 000 USD)

UNRWA

3 000 000 euros

(4 020 000 USD)

Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA)

3 000 000 euros

(4 020 000 USD)

Fonds d’affectation spéciale pour l’assistance en cas de catastrophe

800 000 euros

(1 072 000 USD)

 UNMAS

1 700 000 euros

(2 278 000 USD)

En supplément des contributions annoncées pour 2013 


ONU-Femmes

5 000 000 euros

(6 700 000 USD)

FNUAP

2 000 000 euros

(2 680 000 USD)

UNICEF

2 000 000 euros

(2 680 000 USD)


Danemark (2014)


PNUD

60 000 000

FNUAP

42 000 000

UNICEF

33 000 000

ONU-Femmes

11 000 000

PNUD

2 700 000

FNUAP

2 200 000

UNICEF

1 800 000

ONU-Femmes

550 000


Myanmar


PNUD

1 740 000 Kyats

(1 790 USD)

FNUAP

200 000 Kyats

(206 USD)

Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU)

5 000


Namibie


Fonds Pàrez-Guerrero du G-77 pour la Coopération Sud-Sud

2 500

Délégation attend le feu vert de la capitale pour annoncer d’autres contributions


Luxembourg (24,8 millions de dollars en 2014)


PNUD

2 800 000 euros

(3 752 000 USD)

PNUD Thématique

2 850 000 euros

(3 819 000 USD)

FNUAP

2 650 000 euros

(3 551 000 USD)

FNUAP Thématique

2 140 000 euros

(2 867 600 USD)

UNICEF

2 500 000 euros

(3 350 000 USD)

UNICEF Thématique

2 450 000 euros

(3 283 000 USD)

Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU)

1 200 000 euros

(1 608 000 USD)


Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU) Thématique

600 000 euros

(804 000 USD)

ONU-Femmes

1 005 000 euros

(1 346 700 USD)

PNUE

250 000 euros

(335 000 USD)

ONUDC

100 000 euros

(134 000 USD)


Kirghizistan


ONU-FEMMES

Annonce une modeste contribution


Turquie


PNUD

3 000 000

ONU-Femmes

1 000 000

Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC)

600 000

UNICEF

150 000

FNUAP

150 000

Fonds des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale

200 000

Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH)

120 000

Programme des Volontaires des Nations Unies (VNU)

10 000

Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR)

10 000

Fonds des Nations Unies pour les victimes de la torture

10 000

Fonds des Nations Unies pour la jeunesse

10 000

Fonds pour la Décennie des Nations Unies pour les personnes handicapées

10 000

Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies concernant le vieillissement

10 000

Fonds des Nations Unies pour la lutte contre les formes contemporaines d’esclavage

6 000

Fonds des Nations Unies pour les peuples autochtones

10 000

Fonds Guerrero du G-77 pour la Coopération Sud-Sud

20 000


Djibouti


UNICEF

1000

ONU-Femmes

1000

FNUAP

1000

PNUD

1000


Indonésie


ONU-Femmes

147 000

UNICEF

110 000

PNUD

55 000

FNUAP

350 000 000 roupies

(30 387 USD)

Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI)

20 000

Fonds Pérez-Guerrero du G-77 pour la coopération Sud-Sud

7 000

UNRWA

100 000

Fonds d’affectation spéciale de l’ONU pour la coopération Sud-Sud

30 000

HCR

50 000

PNUE

59 000

Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF)

200 000


Fédération de Russie


PAM

20 000 000

Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

20 000 000

Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC)

2 000 000

Haut-commissariat aux droits de l’homme

2 000 000

PNUE

1 500 000

PNUD

1 100 000

UNICEF

1 000 000

ONU-Habitat

400 000

FNUAP

300 000

Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI)

2 600 000

UNITAR

200 000

HCR

2 000 000

ONUSIDA

5 600 000


Bangladesh


PNUD

400 000

PNUD Bureau local

1 100 000 Takas

(14 156 USD)

UNICEF

34 500

FNUAP

25 000

FNUAP Bureau local

3 000

PNUE

653

Programme des volontaires des Nations Unies (VNU)

1 000

Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC)

1 000

Fonds des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud

1 000

ONU-Femmes

10 500


Inde (communiquera ultérieurement les soutiens apportés aux fonds suivants)


PNUD


UNICEF


FNUAP


PNUE


PAM (pour 2013-2014)


UNRWA


Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC)


Centre des Nations Unies pour les établissements humains (HABITAT)


Fonds de contributions volontaires pour la coopération technique


Fonds des Nations Unies pour la lutte contre les formes contemporaines d’esclavage


Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les victimes de la torture


Programme des volontaires des Nations Unies (VNU)


ONU-Femmes (contribution quinquennale 2011-2015)


Sao Tomé-et-Principe


UNICEF 2014

12 500

ONU-Femmes 2014

12 500

UNICEF 2015

25 000

ONU-Femmes 2015

25 000


Soudan


ONU-Femmes

Don symbolique


Émirats arabes unis


UNICEF

100 000

PNUD

324 000

Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR)

100 000

HCR

200 000

UNRWA

1 000 000


État de Palestine


Fonds Pérez-Guerrero du G-77 pour la Coopération Sud-Sud

1 000


Bénin


PNUD

3 500

FNUAP

2 000

UNICEF

2 000

ONU-Femmes

1 000

Destinataire communiqué ultérieurement

1 500


Algérie


PNUD

100 000

FNUAP

10 000

UNICEF

24 000

Fonds d’affectation spéciale pour la lutte contre la désertification et la sécheresse

10 000

Centre des Nations Unies pour les établissements humains (HABITAT)

10 000

PNUE

10 000

ONU-Femmes

10 000

Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC)

10 000

Fonds Pérez-Guerrero du G-77 pour la coopération Sud-Sud

10 000

Secrétariat du Groupe des 77

5 000

Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF)

10 000

Fonds de contributions volontaires de l’ONU pour les peuples autochtones

5 000

Fonds de contributions volontaires de l’ONU pour les victimes de la torture

5 000

UNITAR

5 000


Kiribati


ONU-Femmes

5 000


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

De nombreuses délégations dénoncent les violations par Israël en toute impunité du droit international et des droits de l’homme dans les territoires occupés

CPSD/549

De nombreuses délégations dénoncent les violations par Israël en toute impunité du droit international et des droits de l’homme dans les territoires occupés

11/11/2013
Assemblée généraleCPSD/549
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission                                       

24e séance – matin


DE NOMBREUSES DÉLÉGATIONS DÉNONCENT LES VIOLATIONS PAR ISRAËL EN TOUTE IMPUNITÉ

DU DROIT INTERNATIONAL ET DES DROITS DE L’HOMME DANS LES TERRITOIRES OCCUPÉS


Si la Palestine estime que la paix ne sera réalisée qu’avec la fin de l’occupation de son

territoire, Israël lui répond que cette paix exige des mesures courageuses des deux parties


Nombre de délégations qui se sont exprimées, ce matin, devant la Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, ont dénoncé le caractère illégal et inhumain des pratiques israéliennes dans les territoires palestiniens et arabes occupés, lesquelles, selon elles, violent impunément les normes du droit international et les résolutions pertinentes des Nations Unies.  Pour la délégation israélienne, les travaux du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes font partie d’un programme politique visant à discréditer Israël.


La poursuite de la construction illégale du mur de séparation, le blocus continu imposé à la bande de Gaza, que le délégué du Yémen a qualifié de la « plus grande prison du monde » et la politique délibérée d’Israël de « judaïser » Jérusalem-Est, ainsi que la poursuite de ses activités de peuplement dans les territoires occupés, ont été particulièrement pointées du doigt ce matin.


Comme l’a relevé la représentante de la Jordanie, toutes ces pratiques sont contreproductives dans le contexte actuel de la reprise des négociations de paix directes entre Israéliens et Palestiniens.


L’impunité pour ces pratiques, dont continue de bénéficier Israël a également suscité de vives prises de position.  Ainsi, le représentant de l’Égypte s’est indigné de ce qu’Israël, pendant des décennies, se considère « au-dessus des lois ».


Compte tenu de cette réalité sur le terrain, de nombreux intervenants ont rappelé que la communauté internationale devrait agir pour protéger le peuple palestinien et les Syriens du Golan syrien occupé et faire pression sur Israël afin qu’il respecte ses obligations internationales.


Le délégué d’Israël a qualifié les rapports du Comité spécial « de documents biaisés qui déforment la vérité et ignorent la réalité », justifiant ainsi le refus continu d’Israël de coopérer avec le Comité spécial.  Il a même accusé les travaux du Comité spécial de « faire partie d’un programme politique visant à discréditer son pays ».


Israël regrette que ce rapport ne fasse aucune mention des développements positifs, qui ont marqué l’année écoulée, comme la libération de 26 prisonniers palestiniens, l’autorisation de nombreux nouveaux projets de développement et l’augmentation significative des biens autorisés à entrer et à sortir de la Cisjordanie et de Gaza, et cela en dépit du fait que Gaza reste sous le contrôle du Hamas, groupe qu’il a qualifié de « régime terroriste sans pitié ».  En échange de la bonne volonté démontrée par Israël, des tunnels sont construits « par des terroristes », a précisé le délégué, en faisant allusion au tunnel reliant Gaza à une communauté israélienne qui avait été découvert par les Forces armées israéliennes il y a quelques semaines.  La construction de ce tunnel a nécessité l’utilisation de 500 tonnes de ciments, a-t-il indiqué, avant de lancer aux délégations:« Imaginez combien d’écoles, d’hôpitaux et de maisons auraient pu être construits avec ce matériel! ».


Tout en assurant qu’Israël restait engagé à faire la paix avec le peuple palestinien, le représentant a prévenu que « la paix exigeait que des mesures courageuses soient prises par les deux parties ».  Israël reste attaché à la solution à deux États et il est prêt à adopter « un compromis historique qui autorise la création d’un État palestinien démilitarisé qui vit aux côtés de l’État juif d’Israël », a-t-il soutenu.  « Il est temps de mettre un terme au cycle de rhétorique enflammée et d’utiliser efficacement les ressources limitées de ce Comité, a-t-il insisté, en rappelant que « la solution pour atteindre une paix durable ne peut être obtenue que par des négociations directes ».


Exerçant son droit de réponse, la délégation de la Palestine a regretté qu’une fois encore la délégation israélienne avait fait abstraction totale du problème central du confit israélo-palestinien, à savoir l’occupation des terres palestiniennes par Israël et l’oppression qu’il fait subir au peuple palestinien depuis des décennies.  Elle a demandé que l’on mette un terme à cette occupation illégitime et que la communauté internationale n’appuie pas les arguments avancés par Israël et exige l’application du droit international.


La prochaine séance plénière de la Quatrième Commission aura lieu le jeudi 14 novembre, à 10 heures.  La Commission devrait adopter tous les projets de résolution en suspens sur les différents points de son ordre du jour.


RAPPORT DU COMITÉ SPÉCIAL CHARGÉ D’ENQUÊTER SUR LES PRATIQUES ISRAÉLIENNES AFFECTANT LES DROITS DE L’HOMME DU PEUPLE PALESTINIEN ET DES AUTRES ARABES DES TERRITOIRES OCCUPÉS (A/68/313, A/68/355, A/68/378, A/68/379, A/68/502 ET A/68/513)


Fin du débat général


Mme SONIA SUGHAYAR (Jordanie) a regretté le fait qu’Israël continue de refuser l’accès aux territoires occupés au Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes ainsi que les violations continues des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.  Elle a appuyé les recommandations du Comité spécial et exhorté les autorités israéliennes à coopérer avec lui.  Israël doit saisir l’occasion qu’offre le contexte international actuel pour faire avancer les négociations de paix directes avec les Palestiniens, a estimé la représentante, en assurant que la Jordanie est prête à assister les parties dans cette voie.


Préoccupée par la situation difficile en « Palestine », la représentante a estimé que les pratiques illégales d’Israël ne contribuaient qu’à prolonger et exacerber les tensions dans toute la région.  Il faudrait redoubler d’efforts pour soutenir les négociations israélo-palestiniennes en cours, en vue d’un accord sur toutes les questions de fond en suspens entre les deux parties qui permettrait de réaliser la solution de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité avec les frontières d’avant 1967, a-t-elle insisté.


La Jordanie, pays directement concerné par le conflit israélo-palestinien, n’a ménagé aucun effort pour essayer de le résoudre et pour promouvoir une meilleure entente entre les parties, a assuré Mme Sughayar.  Toute solution durable, a-t-elle rappelé, doit tenir compte des droits légitimes des Palestiniens à avoir leur propre État indépendant et souverain et de vivre dans la dignité.  Elle a condamné les attaques qui ont visé les lieux saints à Jérusalem, en particulier la mosquée Al-Aqsa, et lancé un appel au Gouvernement israélien pour qu’il respecte les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité et la quatrième Convention de Genève.  Israël, a-t-elle ajouté, doit s’abstenir de tout acte de provocation à Jérusalem, afin de préserver les négociations en cours.  De  même, la délégation jordanienne dénonce la poursuite des activités liées à l’implantation de colonies de peuplement israéliennes, les démolitions de maisons et les évictions forcées de familles palestiniennes, ainsi que la détention de prisonniers palestiniens dont des femmes et des enfants.


« C’est notre responsabilité et notre devoir à tous d’envisager un avenir meilleur aux générations actuelles et futures pour qu’elles vivent dans la paix, la stabilité et la dignité », a conclu la représentante.


M. BENJAMIN SHARONY (Israël) a tout d’abord déclaré que son pays était engagé à faire la paix avec le peuple palestinien afin que les deux peuples puissent vivre côte à côte dans la paix et la sécurité.  Cet engagement a été démontré par la récente libération de 26 prisonniers palestiniens condamnés pour le meurtre d’Israéliens, a-t-il assuré, en soulignant que cela avait été un « événement traumatisant pour les familles des victimes » qui ont assisté au retour de ces « terroristes » à Ramallah.  Cependant, « la paix exige des mesures courageuses par les deux parties », a estimé le représentant.


Le Comité a décidé d’examiner un rapport unilatéral qui déforme la vérité et ignore la réalité, a soutenu M. Sharony, en faisant observer que le rapport faisait partie d’un programme politique visant à discréditer Israël.  Le rapport ne mentionne pas les armes détenues par le Hamas dans la bande de Gaza, ni la pratique consistant à cacher des armes dans des écoles, des hôpitaux ou encore à proximité des bâtiments des Nations Unies, a-t-il noté.  « L’utilisation répétée de civils comme boucliers humains n’est pas non plus un sujet qui mérite l’attention du Comité », a déploré le représentant.  En outre, le rapport ne fait pas état des violations des droits de l’homme commises par des Palestiniens contre d’autres Palestiniens.  « Des preuves démontrent que les conclusions du Comité sont prédéterminées et Israël refuse et continuera de refuser de coopérer avec cet organe », a-t-il indiqué.


De nombreux développements positifs dans la bande de Gaza et en Cisjordanie ont eu lieu, a estimé M. Sharony, en précisant que chaque mois des camions livraient des tonnes de marchandises d’Israël vers Gaza, y compris de la nourriture, des équipements médicaux et des matériaux de construction.  Ces efforts sont entrepris en dépit du fait que Gaza reste sous le contrôle du Hamas, groupe qu’il a qualifié de « régime terroriste sans pitié ».  En échange de la bonne volonté démontrée par Israël, les « tunnels sont construits par des terroristes ».  Il y a quelques semaines, un tunnel reliant Gaza à une communauté israélienne, construit par le Hamas, avait été découvert par les forces armées israéliennes.  La construction a nécessité l’utilisation de 500 tonnes de ciment, « imaginez combien d’écoles, d’hôpitaux et de maisons auraient pu être construits avec ce matériel », a-t-il dit.


La coopération économique entre Israël et la Palestine continue de se renforcer, a souligné M. Sharony, en citant notamment le versement des taxes douanières aux autorités palestiniennes.  Plus de 100 000 Palestiniens gagnent leur vie en Israël ou sont employés par des Israéliens en Judée et en Samarie et leurs revenus constituent plus de 10% du produit intérieur brut de la Palestine.  En août 2013, Israël a autorisé plus de 5 000 permis de travail supplémentaires pour les Palestiniens, a-t-il ajouté, avant de déplorer qu’aucun de ces développements positifs ne soit mentionné dans le rapport.


« Il est absurde d’entendre certaines des dictatures les plus oppressives faire la leçon, au sujet des droits de l’homme et de l’État de droit, à la seule véritable démocratie du Moyen-Orient », a déclaré M. Sharony, avant d’estimer que « ces pays feraient mieux de faire des efforts pour améliorer la situation des droits de l’homme chez eux ».  Il est, en outre, malheureux de constater que certaines délégations insistent sur la politisation de cet organe.


Enfin, le représentant a déclaré qu’Israël reste engagé à la solution des deux États, en se disant prêt à adopter un compromis historique qui autorise la création d’un État palestinien démilitarisé qui vive aux côtés de l’État juif d’Israël.  La résolution des nombreux problèmes qui existent entre Palestiniens et Israéliens ne sera possible que si l’on travaille sur la base de la vérité, de la reconnaissance mutuelle et de la sécurité, a affirmé M. Sharony, avant d’appeler les pays arabes voisins à prendre des mesures concrètes et courageuses sur le chemin de la paix.  « Il est temps de mettre un terme au cycle de rhétorique enflammée et d’utiliser à bon escient les ressources limitées de ce Comité, car la seule solution pour atteindre une paix durable est l’organisation de négociations directes », a-t-il conclu.


M. KAHLID AL-MAHMOUD (Qatar) a réaffirmé la solidarité de son pays avec le peuple palestinien qui lutte « à juste titre » pour réaliser ses droits inaliénables.  Le Qatar, a-t-il assuré, a toujours soutenu politiquement et financièrement le peuple palestinien et continuera à le faire tant qu’un État palestinien indépendant et souverain ne sera pas créé.  Le représentant a dénoncé la situation grave des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, et les conséquences dévastatrices du mur de séparation et du blocus imposé par Israël dans la bande de Gaza sur la vie quotidienne des Palestiniens.  Par ailleurs, le représentant a dénoncé l’exploitation des ressources en eau du Golan syrien occupé par Israël et demandé qu’Israël mette fin immédiatement aux activités liées à l’implantation de colonies de peuplement israéliennes.  Ces activités, a-t-il souligné, font obstacle à une paix durable.  Pour sa délégation, la communauté internationale doit continuer à rester aux côtés du peuple palestinien car, a-t-il dit, c’est un « impératif humanitaire ».


Mme SOUMIA BOUHAMIDI (Maroc) s’est félicitée des efforts du Comité spécial pour s’acquitter du mandat que lui a confié l’Assemblée générale.  La reprise du processus de négociations entre les deux parties est positive, mais la communauté internationale ne peut pas oublier la situation des Palestiniens sur le terrain.


Elle a déploré qu’Israël poursuive sa politique de colonisation, tout comme la destruction de maisons et de terres agricoles ou les restrictions qu’il impose à la population civile.  Les confiscations de terres et l’expansion des colonies illégales continuent, en violation des résolutions pertinentes des Nations Unies, a-t-elle précisé.  Le rapport du Secrétaire général au Conseil des droits de l’homme démontre qu’Israël met en place des politiques visant à modifier les caractéristiques démographiques et à judaïser Jérusalem-Est.  Le Maroc condamne ces pratiques qui constituent des violations flagrantes du droit international humanitaire et se dit préoccupé par les incidents survenus à la mosquée Al-Aqsa et les agressions commises contre les pèlerins.


En outre, les droits de l’homme des Palestiniens sont constamment bafoués et l’occupation continue de dégrader leur situation économique et sociale.  Par ailleurs, la représentante a fait remarquer que la situation des prisonniers palestiniens détenus arbitrairement en Israël était très préoccupante et a appelé à une action internationale.  Le Maroc est opposé aux sanctions collectives et réaffirme le droit de la Palestine d’établir un État avec Jérusalem-Est pour capitale, a-t-elle déclaré, avant de souligner l’importance d’une solution durable et juste basée sur la solution de deux États.


M. MOHAMED SARWAT SELIM (Égypte) a appelé à la mise en œuvre des recommandations qui figurent dans le rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes.  Leur application « contribuerait à mettre un terme à l’impunité israélienne dans le Territoire occupé » selon lui.  Sa délégation est préoccupée par les conclusions du rapport qui transmettent, selon lui, un message clair à savoir qu’Israël « se sent au-dessus des lois ».


La bande de Gaza est une priorité pour l’Égypte, a-t-il expliqué faisant valoir que les mesures de sanctions collectives qui y sont imposées par Israël sont illégales en vertu du droit international.  Par conséquent l’Égypte exige la levée du blocus de l’enclave de Gaza et la réouverture de tous les points de passage.  Elle demande, en outre, à Israël de se retirer du Golan syrien et de respecter les frontières de 1967.


Mme CAROLINE ZIADE (Liban) a dénoncé le fait que sur les 12 millions de Palestiniens, 7 millions soient encore aujourd’hui des réfugiés et qu’Israël continue d’agir au mépris des appels lancés par la communauté internationale par le biais des résolutions pertinentes des Nations Unies.  « Au moment où les négociations directes reprennent, il est également anormal que les autorités israéliennes continuent d’approuver de nouvelles unités de logement au sein des colonies de peuplement, comme elles l’avaient annoncé le 3 novembre dernier », a-t-elle affirmé, en ajoutant que la poursuite de la colonisation allait à l’encontre de la solution à deux États. 


Mme Ziade a profondément déploré les actes illicites des colons qui continuent de « terroriser les enfants palestiniens en attaquant leurs écoles et de priver l’ensemble du peuple palestinien de leur dignité ».  « En juin 2013, 193 enfants palestiniens, y compris 41 enfants âgés de moins de 16 ans, étaient détenus en Israël, en violation de l’article 46 de la quatrième Convention de Genève », a-t-elle affirmé.


La déléguée du Liban a ensuite souligné le droit d’accès du peuple de l’État palestinien à l’eau, à ses terres, « et même à leurs oliviers », avant d’appeler à la levée du blocus « illégal » imposé dans la bande de Gaza.  Elle a fait remarquer que l’eau à Gaza n’est pas potable à 90%.  Israël sape les efforts de paix, a-t-elle regretté, avant d’appuyer la déclaration du Secrétaire général du 30 octobre 2013, par laquelle ce dernier déplorait l’annonce de nouveaux plans de colonisation israélienne, y compris à Jérusalem-Est.


M. MOHAMMAD REZA SAHRAEI (République islamique d’Iran) a déclaré que les politiques menées par Israël continuaient de violer les droits de l’homme et la dignité des populations arabes vivant sous sa juridiction.  Israël organise des assassinats ciblés et continue de détruire les biens appartenant aux Palestiniens, de construire le mur de séparation et d’imposer une punition collective contre la population de.  Le blocus de Gaza, qui est en vigueur depuis sept ans, a des conséquences terribles sur la vie quotidienne des Palestiniens.  L’Iran dénonce ces mesures qui constituent, a-t-il précisé, des violations graves du droit international humanitaire et une menace grave à la paix et à la sécurité internationales.


Par ailleurs, le Gouvernement israélien, en approuvant la construction de colonies à Jérusalem et dans le Territoire palestinien, poursuit sa politique illégale et destructrice qui vise à modifier les caractéristiques démographiques de la Palestine, en violation grave des Conventions de Genève et au mépris de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) concernant la construction du mur de séparation.  Les appels à la paix lancés par Israël visent à créer un « rideau de fumée » pendant qu’il poursuit la colonisation illégale dans les territoires palestiniens.  Tous les plans de paix ont échoués car ils n’ont jamais pris en compte les causes profondes de ce conflit, à savoir la colonisation et les réfugiés.  L’Iran, a indiqué le représentant, estime que « tous les Palestiniens, musulmans, chrétiens et juifs » ont le droit de décider de leur futur dans le cadre d’un référendum général.  Un règlement durable et permanent ne sera possible que grâce au rétablissement complet des droits des Palestiniens, à la cessation de l’occupation illégale du Territoire et à l’établissement d’un État de Palestine avec comme capitale Al-Qods Al-Charif.  Par ailleurs, le plateau du Golan, a-t-il rappelé, fait partie intégrante du territoire de la Syrie.


M. WALEED AL-SAIYANI (Yémen) a déclaré que le rapport du Comité spécial avait fait la lumière sur les pratiques israéliennes « inhumaines » qui contribuent sont à l’origine de la détérioration constante de la situation des droits de l’homme et de la situation humanitaire du peuple palestinien.  Il a ainsi dénoncé la poursuite de la construction du mur de séparation, ainsi que les colonies de peuplement israéliennes dans les territoires occupées.


Il a qualifié Gaza « de la plus grande prison du monde » et insisté pour  que les autorités israéliennes mettent un terme aux sanctions collectives qu’elles imposent à la population palestinienne.  Le représentant du Yémen a exhorté la communauté internationale à redoubler d’efforts en vue de permettre aux Palestiniens d’édifier un État indépendant, avec Al-Qods Al-Charif comme capitale.  À cette fin, Israël doit se retirer de tous les territoires occupés et le Gouvernement israélien doit mettre fin aux violations flagrantes du droit international.


M. WILLIAM ISHAYA ODISHO (Iraq) a déclaré que plus de 40 ans après la création du Comité spécial, Israël continue de refuser de coopérer avec lui et d’accorder à ses membres l’accès aux territoires arabes occupés, afin de les empêcher de prendre la mesure des violations qu’il commet à l’encontre du peuple palestinien.  L’Iraq condamne les violations commises par Israël des droits de l’homme du peuple palestinien et la poursuite de la colonisation visant à modifier le statut juridique et les caractéristiques géographiques et démographiques de Jérusalem-Est.  Le représentant iraquien a également condamné la détention arbitraire de mineurs, qui constitue, a-t-il rappelé, des violations flagrantes du droit international humanitaire, ainsi que l’occupation du « Golan syrien ».  Israël doit mettre un terme immédiat à ces actes inacceptables, a-t-il insisté, avant de soutenir la création d’un État de Palestine avec Al-Qods Al-Charif comme capitale.


M. IMAD TAGURI (Libye) a salué les travaux du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes et a regretté que les activités illégales d’Israël se poursuivent, notamment les activités de peuplement.  Ces pratiques, que le rapport documente, sont contraires au droit international, a-t-il rappelé, avant d’exiger que l’on mette fin aux détentions administratives de palestiniens dans les geôles israéliennes, aux politiques de « judaïsation » de Jérusalem-Est, ainsi qu’au blocus imposé par Israël dans la bande de Gaza.  Le maintien de ce blocus, depuis sept ans, et la construction du mur de séparation, a-t-il souligné, ont des conséquences dévastatrices sur la vie économique et sociale de la population civile palestinienne.  La communauté internationale doit redoubler d’efforts pour permettre au peuple palestinien le droit à l’autodétermination et la possibilité de créer un État indépendant souverain, a insisté le représentant, avant d’exhorter Israël à se retirer de tous les territoires occupés, y compris le Golan syrien occupé.


M. ABDULAZIZ ALJARALLAH (Koweït) s’est félicité du rapport du Comité qui met en lumière les violations commises par Israël en Palestine, qui dégradent la situation humanitaire et socioéconomique de la population palestinienne.  La poursuite de la construction de colonies illégales et la poursuite de l’embargo contre Gaza constituent des violations graves du droit international humanitaire, a-t-il souligné.  L’implantation de ces colonies de peuplement a pour objectif de transférer la population israélienne vers la Palestine, a-t-il dénoncé.  Le représentant du Koweït a exhorté Israël à mettre fin immédiatement à la poursuite de sa politique de colonisation dans les territoires palestiniens.  


Israël doit également tenir pour responsables les colons qui commettent des actes de violence contre les Palestiniens et tenir compte de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) concernant la construction du mur.  Par ailleurs, le Koweït, a rappelé M. AlJarallah, appelle à l’établissement d’un État de Palestine viable et indépendant avec Al-Qods Al-Charif pour capitale ainsi qu’à la libération de tous les prisonniers palestiniens.  Israël doit en outre mettre en œuvre les résolutions pertinentes des Nations Unies qui l’appellent à se retirer de l’ensemble des territoires occupés, a-t-il insisté, en rappelant que l’occupation était un obstacle sérieux à une paix durable au Moyen-Orient.  « La communauté internationale doit agir pour contraindre Israël à mettre un terme aux violations du droit international dont il se rend coupable », a-t-il dit avant de conclure.


M. ABDULLA AL KAÂBI (Émirats arabes unis) a noté que le quarante-cinquième rapport du Comité spécial, chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes, soulignait l’ampleur des violations des droits de l’homme du peuple palestinien commises par Israël et le manque de coopération de ce dernier avec le Comité.  Il a ainsi noté les activités liées à l’implantation de colonies de peuplement dans les territoires occupés ou encore la démolition de maisons et d’infrastructures palestiniennes par Israël et les obstacles à la liberté de mouvement des personnes et des biens.  Le représentant a condamné fermement toutes ces violations « flagrantes » commises par Israël et demande à la communauté internationale d’agir pour mettre un terme à ces activités illégales et de respecter le droit international.  Sa délégation appuie les recommandations du Comité spécial, a-t-il assuré, avant d’exhorter les autorités israéliennes à y donner suite.  Le représentant a réaffirmé les responsabilités qui incombent à la communauté internationale de protéger le peuple palestinien et le peuple syrien du Golan.


M. MOHAMED KHALED KHIARI (Tunisie) a fait siennes les conclusions du rapport du Comité, en dénonçant les violations par Israël des principes de base du droit international humanitaire et des droits de l’homme.  Soulignant « les entorses massives » aux droits des Palestiniens, le représentant a déploré « les déclarations provocatrices des officiels israéliens qui reflètent leur détermination à poursuivre la colonisation et leur politique d’obstruction sur le terrain ».  « Les implantations de colonies de peuplement, les barrages, les contrôles et le mur de séparation continuent d’entraver la vie normale des Palestiniens et de détruire leur économie », a-t-il ajouté, avant de condamner la colonisation illégale des territoires occupés, de Jérusalem-Est et de sa périphérie, qui « remet en cause la viabilité de la seule solution viable, celle de deux États » a-t-il dit.


Dans ce contexte, la Tunisie « appelle la communauté internationale à agir de toute urgence pour faire cesser ces pratiques ».  Elle « condamne les attaques des forces occupantes et des colons israéliens contre les Palestiniens, la confiscation de leurs terres, le harcèlement et les humiliations qu’ils subissent, ainsi que les violation de leurs droits les plus fondamentaux », a déclaré son représentant.  La Tunisie condamne fermement les tentatives de judaïser la ville de Jérusalem, en altérant les sites islamiques et en changeant l’équilibre démographique, a-t-il dit, avant de demander la levée du blocus imposé à la bande de Gaza depuis 2007.


Le représentant a dénoncé en outre « les sévères difficultés financières » auxquelles sont confrontées les institutions palestiniennes, lesquelles « mettent en péril leur travail et les progrès réalisés pour fournir des services essentiels aux Palestiniens ».  C’est pourquoi, il a appelé la communauté internationale à renforcer sou soutien financier, pour permettre à l’Autorité palestinienne de combler son déficit budgétaire.  Avant de conclure, M. Khiari a également appelé à soutenir la reprise des négociations directes qui doivent, a-t-il insisté, « aboutir à la création d’un État palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale, dans les frontières d’avant 1967 ».


M. KELEBONE ALBERT MAOPE (Lesotho) s’est inquiété du nombre croissant de prisonniers palestiniens, y compris des enfants de moins de 12 ans, détenus dans des conditions préoccupantes en Israël.  Il a condamné le fait que certains d’entre eux avaient été illégalement enlevés de leurs maisons par des agences de sécurité israéliennes au mépris de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre.  Par ailleurs, M. Maope s’est indigné des informations contenues dans le rapport du Président du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme de la population des territoires occupés, lequel indiquait que 500 prisonniers étaient sujets à des abus, y compris le refus des visites des membres de leurs familles, l’isolement et la négligence en matière de traitement médical.


Le délégué a rappelé à l’État d’Israël, en tant que Puissance occupante, ses obligations en vertu des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations Unies.  « Le mépris d’Israël à l’égard des décisions de l’ONU ne doit pas être toléré », a-t-il lancé.  L’expansion des activités liées à l’implantation de colonies de peuplement, ainsi que l’exploitation des ressources naturelles dans les territoires occupés, dont le Golan syrien, par des entreprises multinationales, sont regrettables et doivent cesser puisque, a estimé M. Maope, ces actes font obstacle à la réalisation de la solution à deux États.  En conclusion, il a émis le vœu que dans un avenir proche, Israël pourra coopérer avec le Comité spécial, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.


M. DIANGUINA DIT YAYA DOUCOURE (Mali) a indiqué que son pays s’associait à toutes les démarches visant à mettre un terme notamment au blocus imposé à Gaza, au bouclage de la Cisjordanie, à l’expansion des colonies de peuplement, aux démolitions d’habitations palestiniennes et aux violences perpétrées par les colons.  Il a ensuite estimé qu’il était grand temps que le peuple palestinien jouisse de ses droits nationaux imprescriptibles, parmi lesquels il a cité « son droit à l’autodétermination sans ingérence extérieure et son droit à la souveraineté sur son territoire ».


Le délégué du Mali a ensuite appelé au retrait d’Israël des territoires arabes occupés avant juin 1967 et à la levée, à très brève échéance, des restrictions à la libre circulation des personnes et des biens « dont l’impact se traduit par l’accès quasi-impossible des Palestiniens à un logement décent, à l’éducation, aux terres agricoles et autres ressources naturelles ».  Avant de conclure, le représentant du Mali s’est dit convaincu que la formulation de termes précis pour un règlement au conflit ne peut être accomplie que par les parties directement concernées et uniquement par la voie de la négociation.


M. ABUZIED SHAMSELDIN (Soudan) a relevé que le Comité spécial évoque, dans son rapport, la poursuite des violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme dont se rend coupable Israël.  La poursuite de la colonisation illégale est un obstacle au processus de paix et constitue une violation flagrante des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, a-t-il souligné.  En outre, l’expansion des colonies de peuplement a des conséquences politiques, économiques et culturelles très négatives sur la vie quotidienne des Palestiniens.  Le blocus imposé à Gaza est une punition collective inacceptable, a dénoncé le représentant.  Le Soudan, a-t-il assuré, appuie toutes les mesures visant à instaurer une paix juste et durable dans la région, y compris la création d’un État de Palestine viable et indépendant.  Le représentant a demandé par ailleurs qu’Israël se retire du « Golan syrien occupé » et des territoires libanais sous son contrôle.


Mme REBECA HERNANDEZ TOLEDANO (Cuba) a appuyé pleinement le travail du Comité spécial, qui est nécessaire, a-t-elle dit, jusqu’à ce que l’occupation israélienne des territoires arabes prenne fin.  Les conclusions du rapport confirment que le sort des prisonniers palestiniens détenus en Israël ne s’améliore pas, ils continuent de faire face à des mauvais traitements et à une absence de soins appropriés.  En outre, les autorités israéliennes poursuivent l’implantation de colonies de peuplement, en assurant l’impunité des colons.  La colonisation sape les efforts permettant aux Palestiniens d’exercer leurs droits inaliénables, a-t-elle déclaré.  Ce n’est qu’avec la fin de l’occupation que cesseront les violations des droits fondamentaux des Palestinien, a-t-elle estimé. 


Par ailleurs, la représentante a déploré le taux alarmant de la pauvreté et l’insécurité alimentaire à laquelle la population civile est exposée dans les territoires palestiniens, notamment à Gaza.  Des dizaines de prisonniers palestiniens sont détenus depuis plus de 20 ans en Israël, dans des conditions inacceptables, tandis que des dizaines d’enfants sont détenus, en violation flagrante des Conventions de Genève.


Les colons commettent des actes de violence contre la population palestinienne en toute impunité et les autorités israéliennes continuent de détruire des maisons palestiniennes, provoquant ainsi le déplacement forcé de milliers de Palestiniens, s’est indignée la représentante de Cuba.  Plus de 70 000 logements détruits, lors de l’intervention armée d’Israël en 2008, doivent être reconstruits à Gaza.  Cuba, a déclaré la représentante, est préoccupée par les mauvais traitements et les frustrations subis par les Palestiniens, alors que les autorités israéliennes poursuivent leur politique d’agression, au mépris du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. 


Le rapport du Secrétaire général concernant l’applicabilité des Conventions de Genève dans les territoires occupés et celui sur le rapport du Golan syrien occupé démontrent le refus d’Israël de coopérer avec le Comité spécial, a fait remarquer la déléguée de Cuba.  Des armes modernes sont utilisées contre la population civile des territoires occupés, a-t-elle dénoncé.  La représentante a fait remarquer que les nombreuses mesures prises par Israël pour altérer la situation juridique, démographique et physique de la Palestine démontraient l’absence de volonté d’Israël d’atteindre une paix juste et durable.  En conclusion, Cuba réitère que les Palestiniens ont le droit inaliénable de proclamer un État viable et indépendant sur la base des frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.



Droits de réponse


L’observatrice de la Palestine a exercé son droit de réponse pour donner suite à la déclaration faite par Israël.  Pour sa délégation, le rapport du Comité spécial n’est pas biaisé et ne déforme nullement la vérité ou encore la volonté du Comité de discréditer Israël.  Il décrit les actes qui attestent du non-respect délibéré du droit international qu’Israël affiche constamment, a-t-elle expliqué.  La délégation israélienne n’a fait aucune référence dans sa déclaration au problème central du confit, à savoir l’occupation des terres palestiniennes et l’oppression qu’Israël fait subir au peuple palestinien depuis des décennies, a-t-elle fait observer.  Sa délégation, a insisté l’observatrice, demande à ce qu’il soit mis immédiatement fin à cette occupation illégale.  Ce n’est que par la fin de l’occupation qu’il sera possible de réaliser la paix, a-t-elle soutenu.  La communauté internationale doit fermement continuer à rejeter les arguments israéliens et exiger l’application du droit international, a-t-elle dit.


Le représentant d’Israël a déclaré que ceux qui critiquent Israël feraient mieux de protéger les droits de leurs propres citoyens.  Il est regrettable que les délégués des pays arabes utilisent cette enceinte pour lancer des attaques infondées contre Israël, a-t-il dit.  Il a fallu beaucoup d’audace au Liban pour dénoncer Israël alors que ce pays a « le sang de dizaines de milliers de Syriens sur les mains », a fait remarquer le représentant d’Israël.


Réagissant à ces critiques, la représentante du Liban a soutenu que la délégation d’Israël cherchait à « politiser le débat » en accablant son pays d’accusations sans fondement.  « Nous traitons aujourd’hui des pratiques israéliennes illégales sur la base du rapport du Comité spécial et ma délégation s’est limitée à s’exprimer sur les observations et conclusions de ce document », a affirmé la représentante.  Elle a tenu à rappeler que le Liban accueillait des milliers de Palestiniens qui ont fui leur territoire à la suite de l’occupation israélienne.  Le Liban, a-t-elle assuré, s’acquitte pleinement de ses obligations en vertu du droit international.


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L’Assemblée générale revient sur « la réforme la plus large » de l’ECOSOC depuis 1991 en prévision du programme de développement pour l’après-2015

AG/11452

L’Assemblée générale revient sur « la réforme la plus large » de l’ECOSOC depuis 1991 en prévision du programme de développement pour l’après-2015

11/11/2013
Communiqué de presseAG/11452
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-huitième session                                  

50e séance plénière - matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE REVIENT SUR « LA RÉFORME LA PLUS LARGE » DE L’ECOSOC DEPUIS 1991

EN PRÉVISION DU PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT POUR L’APRÈS-2015


L’Assemblée générale est revenue aujourd’hui sur « la réforme la plus large du Conseil économique et social (ECOSOC) depuis 1991 », portant, entre autres, sur le programme de travail d’un organe qui est appelé à jouer un rôle dans le programme de développement pour l’après-2015, date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  L’Assemblée examinait le rapport annuel de l’ECOSOC qui a été présenté par son Président, M. Néstor Osorio de la Colombie.


Dans « L’Avenir que nous voulons », le Document final de la Conférence Rio+20 sur le développement durable, les dirigeants du monde ont appelé au renforcement d’un des cinq organes principaux de l’ONU, l’ECOSOC qui, institué en 1946, est chargé de coordonner les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, soit 70% des ressources humaines et financières de l’ONU, dont 14 institutions spécialisées, 9 commissions techniques et 5 commissions régionales. 


S’est-il pleinement acquitté de son rôle? Non, répond le Secrétaire général dans son rapport, en imputant cet échec à la complexité croissante des enjeux, à la multiplication des arrangements multilatéraux et aux changements intervenus sur le plan économique.


Pour renforcer l’ECOSOC, il propose des transformations importantes et une refonte de ses méthodes de travail, en se fondant sur ses atouts latents et les organes subsidiaires et spécialisés de l’ECOSOC qui sont un vaste réservoir de connaissances qui peut faire du Conseil un « leader d’opinion ». 


Mais, prévient le Secrétaire général, ces changements prendront du temps et nécessiteront une volonté politique.  Il a été entendu.  Dès le 18 septembre 2013, soit deux mois après la session de fond annuelle de l’ECOSOC, l’Assemblée adoptait ce que le Président du Conseil a appelé aujourd’hui « la réforme la plus large de l’ECOSOC depuis 1991* ». 


Dans ce texte, l’Assemblée prie en effet l’ECOSOC de réaménager immédiatement son programme de travail en un cycle allant de juillet à juillet et de le faire reposer sur un thème principal qui sera arrêté au début de son cycle et choisi compte tenu de son rôle dans la promotion d’une intégration équilibrée des dimensions économique, sociale et environnementale du développement durable ainsi que du programme de développement pour l’après-2015.


Plus dynamique, l’ECOSOC renforcé tiendra toujours ses sessions de fond, considérablement réaménagées, mais il sera aussi habilité à convoquer des sessions extraordinaires et des réunions spéciales sur des questions urgentes.


La mise en œuvre intégrale de la résolution sera la priorité de l’ECOSOC, a assuré aujourd’hui son Président.  M. Néstor Osorio a également assuré que l’ECOSOC continuera aussi à examiner les progrès dans la réalisation des OMD et à contribuer à la formulation du programme de développement pour l’après-2015. 


Son homologue de l’Assemblée générale, M. John Ashe, a d’ailleurs mis l’accent sur les trois décisions prises, lors de la dernière session de fond de l’ECOSOC, pour la mise en œuvre des OMD et du futur programme de développement pour l’après-2015, à savoir: la nécessité d’une approche intégrée et non pas fragmentée, la nécessité d’un renouvellement du partenariat en faveur du développement et son suivi à tous les niveaux, et le fait que le programme pour l’après-2015 intégré supposera une action cohérente.


L’Assemblée générale, l’ECOSOC et le Forum politique de haut niveau sur le développement durable, qui forment une nouvelle architecture, sont bien positionnés pour contribuer au contrôle et à la redevabilité dans l’ère post-2015, a estimé le Président de l’ECOSOC.  


Avant le début de la réunion d’aujourd’hui, le Président de l’Assemblée générale a fait observer une minute de silence pour exprimer la douleur et la sympathie de la communauté internationale aux victimes, au Gouvernement et au peuple des Philippines après le passage du dernier typhon.


L’Assemblée générale se réunira mardi 12 novembre pour élire 7 membres du Comité du programme et de la coordination et 14 membres du Conseil des droits de l’homme. 


*A/RES/68/1


RAPPORT DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL


Rapport du Conseil économique et social (A/68/3)


Note du Secrétaire général sur le Prix des Nations Unies en matière de population pour 2013 (A/68/229)


Créé le 17 décembre 1981, le Prix des Nations Unies en matière de population est décerné chaque année afin de récompenser l’apport le plus remarquable à la sensibilisation de l’opinion aux questions de population ou à la mise au point des solutions aux problèmes qui se posent dans ce domaine.


Pour 2013, le Comité a reçu la candidature de 16 personnes et de 12 institutions et les lauréats que sont M. Jotham Musinguzi de l’Ouganda, médecin et spécialiste de la santé publique, et le Centre islamique international des études et recherches démographiques de l’Université Al-Azhar de l’Égypte.


Le Secrétaire général indique aussi qu’au 31 décembre 2012, le solde du Fonds d’affectation spéciale pour le Prix des Nations Unies en matière de population s’élevait à 1 756 527,72 dollars.  Les intérêts perçus en 2012 se montaient à 16 175,12 dollars.  En 2013, le montant des dépenses, y compris les prix décernés aux deux lauréats, s’est établi à 90 385,05 dollars.


Rapport du Secrétaire général sur l’application de la résolution 61/16 de l’Assemblée générale sur le renforcement du Conseil économique et social (A/67/736)


Dans ce rapport, le Secrétaire général fait des recommandations précises visant à transformer le Conseil en un organe intergouvernemental tourné vers l’examen des problèmes qui se posent, à forte intensité de connaissances et donnant leur juste place aux parties prenantes.  Il traite aussi de la nécessité de renforcer la cohérence des travaux des entités du Conseil, notamment en recentrant l’ordre du jour de ce dernier; en simplifiant son programme de travail; et en restructurant le calendrier de ses sessions.


Le rapport a été examiné à la session de fond du Conseil et a donné lieu à des projets de résolution soumis à l’attention de l’Assemblée générale.  Le Conseil, dit le rapport, dispose de plusieurs atouts: sa légitimité politique, son pouvoir fédérateur; ses connaissances grâce à ses organes subsidiaires et spécialisés, son statut de cadre multilatéral de mise en commun des pratiques optimales, des enseignements tirés et de responsabilisation mutuelle; et sa capacité de mobiliser le consensus concernant les priorités de développement mondiales.  Mais malgré ses atouts, le Conseil n’a qu’un faible rayonnement et guère d’impact et on lui a reproché de ne pas avoir bien su définir son ordre du jour.


Pour renforcer le Conseil, il faudrait commencer par simplifier et rationaliser son ordre du jour. Le Conseil pourrait opter pour une approche qui l’amènerait à aborder, à chaque session, un thème principal sur lequel toutes les entités compétentes des Nations Unies viendraient à se pencher, selon leurs domaines de spécialisation.   


Une approche ponctuelle des problèmes permettrait de donner une plus grande cohérence thématique aux travaux du Conseil, de ses commissions techniques et régionales et de ses autres organes subsidiaires.  Elle renforcerait les liens unissant le Conseil à ses organes subsidiaires et donnerait davantage de valeur au processus d’élaboration des politiques.


En se concentrant davantage sur les problèmes qui se posent, le Conseil pourrait élargir le rôle qu’il joue en tant que « leader d’opinion » et mettre à profit les connaissances et les expériences qu’il a accumulées pour guider le choix des programmes et l’élaboration des politiques.


Le Conseil doit investir activement dans l’acquisition de connaissances s’il veut rester pertinent et efficace dans un monde en évolution rapide, et s’il veut avoir l’autorité nécessaire pour surveiller l’application et le suivi des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide des Nations Unies dans les domaines économique, social et environnemental.


Le Conseil devrait aussi pouvoir convoquer des sessions extraordinaires dans les jours qui suivent une crise majeure, en appelant l’attention sur cette urgence et en mobilisant les parties prenantes afin qu’elles agissent.  Le Conseil devrait également s’attacher à mener des débats prospectifs, notamment des discussions consacrées à des problèmes d’ordre plus structurel.


Dans l’actuel contexte international mondialisé où tout est lié, il est souhaitable que le Conseil élargisse et approfondisse ses relations avec un plus grand nombre d’intervenants issus des milieux universitaires, de la société civile, des parlements, des autorités locales, du secteur privé et des groupes sociaux.


À l’ONU, le processus intergouvernemental qui porte sur les questions économiques et sociales est caractérisé par la double compétence, prévue par la Charte, de l’Assemblée générale (en particulier de ses Deuxième et Troisième Commissions) et du Conseil économique et social.  Afin d’assurer la cohérence et la complémentarité de leurs activités, ces deux organes pourraient envisager de principes directeurs et de modalités de travail spécifiques.  Les Présidents de l’Assemblée générale et du Conseil pourraient décider de tenir une réunion annuelle afin de favoriser la cohérence et la complémentarité de leurs travaux. 


Il importe que le Conseil économique et social et le Conseil de sécurité collaborent efficacement.  Les conflits et la violence constituent de graves obstacles au développement.  La collaboration entre le Conseil économique et social et le Conseil de sécurité peut notamment s’établir dans les domaines suivants: rapport entre la prévention des conflits et le développement et passage de la phase de secours après un conflit à celle du développement. 


De nombreux États Membres sont en outre favorables à une coopération étroite entre le Conseil économique et social et la Commission de consolidation de la paix, souligne le rapport qui estime qu’il faudrait aussi que le Forum politique de haut niveau fasse fond sur les acquis du système du Conseil.  Par ailleurs, les rapports qu’entretiennent le Conseil et les commissions régionales ont élargi la portée de leur coopération; pour autant, le mandat portant sur l’intégration des trois dimensions du développement durable, récemment convenu à la Conférence Rio+20, appelle une collaboration encore plus poussée.


Il faut aussi que les dirigeants des différents institutions spécialisées et le Président du Conseil s’entretiennent périodiquement, et que le Conseil envisage, avec les institutions de Bretton Woods, les modalités d’une collaboration plus soutenue afin de mieux coordonner les politiques macroéconomiques mondiales et d’en assurer la cohérence, et de mieux mettre en œuvre le programme de l’ONU en matière de développement.


Depuis sa mise en place, le Conseil a créé bon nombre d’organes subsidiaires, tels que les commissions techniques et régionales, et les organes d’experts.  Or la multiplication des organes a contribué au morcellement du paysage institutionnel.  Il faudrait qu’une vision et un programme communs, et des liens hiérarchiques clairement définis, guident les travaux des organes subsidiaires et leur servent de base solide afin de faire mieux connaître leurs activités et leur permettre d’avoir une plus grande incidence dans leur domaine de compétence.


Pour renforcer le Conseil en lui faisant axer davantage ses travaux sur les problèmes à régler, les États Membres ont revu son calendrier et ses méthodes de travail.  Dans ce rapport, le Secrétaire général juge aussi que le Conseil pourrait faire de la présidence une fonction à temps plein et lui consacrer les ressources humaines et financières nécessaires.


Déclarations liminaires


M. JOHN W. ASHE, Président de l’Assemblée générale, a déclaré que la réunion d’aujourd’hui vient compléter une séance d’information officieuse sur les travaux de l’ECOSOC tenue la semaine dernière.  Il a estimé qu’il fallait renforcer la mise en œuvre de la résolution 68/1 de l’Assemblée générale sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement(OMD) et la résolution sur le Forum de haut niveau.  Le rapport dont est saisie aujourd’hui l’Assemblée, met fin à un cycle très important de l’ECOSOC, marqué par de grands progrès dans le segment général et le segment humanitaire, a estimé M. Ashe, qui a constaté par ailleurs que le rapport appelle l’Assemblée générale à se prononcer sur un nombre important de sujets. 


M. Ashe a attiré l’attention sur les résultats obtenus lors de la session de fond de l’ECOSOC qui s’est tenue cet été à Genève, rappelant que trois décisions ont été prises pour la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement et du programme de développement pour l’après-2015, à savoir: la nécessité d’une approche intégrée et non pas fragmentée, la nécessité d’un renouvellement du partenariat en faveur du développement et son suivi à tous les niveaux, et le fait que le Programme intégré supposera une action cohérente.  Il s’agit d’un défi de taille à relever pour le programme de développement pour l’après-2015, a fait remarquer le Président de l’Assemblée générale, pour qui les réunions à venir de l’ECOSOC seront une occasion excellente pour toutes les parties prenantes de dialoguer pour former de concert ledit programme. 


M. NÉSTOR OSORIO, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a confirmé que l’année 2013 est une année importante pour l’ECOSOC.  Les efforts déployés ont abouti à l’adoption par l’Assemblée générale de la résolution 68/1 qui a consacré la réforme la plus large que le Conseil n’ait jamais entreprise depuis 1991.  Durant l’année 2013, le Conseil a traité de plusieurs moyens d’améliorer sa contribution au développement.  Il s’est concentré, en particulier, sur la conceptualisation de son rôle et sa contribution au programme de développement pour l’après-2015, y compris en envisageant son rôle potentiel dans le contrôle et la supervision de la mise en œuvre dudit programme.


Le Conseil s’est aussi concentré sur ses méthodes de travail et le contrôle de ses organes subsidiaires.  Il a également travaillé pour améliorer son interaction avec la Commission de consolidation de la paix et les Deuxième et Troisième Commissions de l’Assemblée générale.


L’ECOSOC continuera de se focaliser sur les thèmes substantiels qui sont liés à l’approche « durable » du développement comme en témoigne son dernier examen ministériel qui a porté sur la science, la technologie et l’innovation, le rôle de la culture, et la capacité de production, l’emploi et le travail décent.


Le Conseil continuera à approfondir son dialogue sur la coopération internationale pour promouvoir une plus grande redevabilité.


Le Président de l’ECOSOC a passé en revue la session de fond de l’ECOSOC qui s’est tenue au mois de juillet à Genève, et a estimé que, pour appuyer efficacement le nouvel agenda post-2015, l’ONU devra se montrer à la hauteur de la tâche.  Elle devra continuer de renforcer son rôle dans la facilitation du dialogue mondial et l’élaboration des politiques.  Elle devra également, verticalement et horizontalement, rationaliser le travail de tout son système, en particulier, en mettant en place de nouvelles normes mondiales.  Elle devra aussi approfondir son rôle de contrôle opérationnel et les liens entre les aspects normatifs et opérationnels du développement.


L’ECOSOC jouera son rôle, a promis le Président, en estimant qu’avec la nouvelle architecture, l’Assemblée générale, l’ECOSOC et le Forum politique de haut niveau sont bien positionnés pour contribuer au contrôle et à la redevabilité dans l’ère post-2015.  Mettre en œuvre les dispositions de la résolution 68/1 sera la priorité de l’ECOSOC, a-t-il promis, qui continuera aussi à examiner les progrès dans la réalisation des OMD et à contribuer à la formulation du programme de développement pour l’après-2015.


Débat conjoint


M. PETER THOMSON (Fidji), au nom du Groupe des 77 et la Chine, s’est félicité des réunions spéciales tenues récemment entre l’ECOSOC et les institutions de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), et celle sur la coopération fiscale, qui ont permis de mettre en lumière et renforcer les relations de l’ECOSOC avec ces différentes institutions.  Toutefois, le G77 et la Chine sont préoccupés par le fait que, quatre mois après la fin de la session de fond de l’ECOSOC, il n’ait pas été possible d’adopter plusieurs des projets de résolution.  Le Groupe exhorte le Président de l’ECOSOC à tout faire pour obtenir un consensus.  Il estime que l’ECOSOC doit se transformer en un organe intergouvernemental et insiste sur le rôle qu’il doit jouer pour éliminer la pauvreté et assurer le développement durable dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015.  Le Groupe exhorte donc l’ECOSOC à renforcer sa coopération avec les autres organes intergouvernementaux, notamment le Forum politique de haut niveau.  Ceci permettra de faire de l’ECOSOC un organe capable d’assurer le suivi du programme de développement pour l’après-2015 et de faire face aux nouveaux défis.


M. ANTO ANTONY (Inde) a estimé que le Forum politique de haut niveau qui vient d’être créé doit favoriser une collaboration tournée vers l’action.  L’ECOSOC et le Forum auront tous les deux un rôle clef à jouer dans l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.  Seule la croissance économique, a-t-il souligné, est capable de garantir l’élimination de la pauvreté et pour atteindre cet objectif, il faut un partenariat entre les pays développés et les pays en développement, un partenariat « authentique » et qui ait plus de sens.  Le programme de développement pour l’après-2015 doit être un programme dont le point central, a-t-il souligné, doit être une répartition plus équitable des ressources et des richesses parmi et au sein des nations.


M. Antony a passé en revue certaines des initiatives lancées en Inde pour promouvoir une croissance inclusive.  Une loi sur la sécurité alimentaire a récemment été adoptée, tandis qu’une autre mesure législative garantit aux pauvres des zones rurales au moins 100 jours de travail par an.  Le représentant a également fait savoir que la loi sur les crimes commis contre les femmes vient d’être renforcée.  Il a aussi expliqué que son gouvernement met les technologies de l’information et de la communication au service du développement inclusif et qu’il est en train d’offrir un système de cartes d’identité « unique » « dans le cadre de ce qui est sans doute le plus vaste programme au monde ».  Quelque 520 millions de personnes ont déjà été inscrites.  M. Antony s’est, par ailleurs, enorgueilli de ce que l’État du Kerala, dont il est originaire, avait réussi à réduire le taux de mortalité infantile à un niveau que « de nombreux pays riches n’ont même pas réussi à atteindre ».  Le projet « Zero Landless » permet en outre de fournir à l’ensemble des familles de l’État une parcelle de terre sur laquelle construire leur maison.


M. YURY YAROSHEVICH (Bélarus) a rappelé que l’ECOSOC et le Forum politique de haut niveau doivent systématiser les activités relatives au développement social, notamment au vu de l’approche de l’échéance de 2015.  Il a également estimé nécessaire d’établir une plus grande coopération entre l’ECOSOC, le G-20 et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), avant d’appeler les États Membres à envisager la création d’un organe subsidiaire de l’ECOSOC spécialisé dans le financement.  Le représentant s’est aussi dit favorable à des réunions entre l’ECOSOC et des experts des institutions de Bretton Woods, pour harmoniser leurs pratiques.


Le représentant a aussi appelé l’ECOSOC à se pencher sur le suivi de la mise en œuvre des obligations en matière de financement du développement et a proposé de prévoir un mécanisme similaire dans le mandat du Forum.  Il s’est félicité du dialogue avec les pays à revenu intermédiaire et a dénoncé l’absence de consensus sur la Déclaration ministérielle de 2013 sur le développement durable.


M. DMITRY I. MAKSIMYCHEV (Fédération de Russie) s’est dit extrêmement satisfait de la richesse du dialogue lors de la session de haut niveau de l’ECOSOC.  L’ECOSOC doit assumer la définition des priorités socioéconomiques mondiales dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015, a-t-il estimé.  Les débats à l’ECOSCO ont réaffirmé que le renforcement des capacités dans les domaines de la culture, des sciences et des technologies constitue une condition sine qua non pour atteindre les objectifs de développement fixés au niveau international, a poursuivi le représentant, pour qui l’ECOSOC a permis de fixer les orientations des efforts futurs dans ce domaine.  Il a souhaité que les projets de résolution en cours de discussion puissent être adoptés en décembre.


L’ECOSOC dispose d’un potentiel unique pour assurer le suivi et une coordination efficace.  Le travail du Forum politique de haut niveau devra absolument partir de cette expérience unique, a déclaré le représentant.  L’ECOSOC a permis de contribuer à la réalisation des politiques de développement et d’améliorer leur efficacité opérationnelle.  Ceci doit rester une priorité de l’ECOSOC, a affirmé le représentant qui a aussi considéré que l’ECOSOC doit réaffirmer son rôle clef dans le suivi des conférences intergouvernementales sur le financement du développement. La Fédération de Russie est très satisfaite des réunions tenues avec l’OMC et les institutions de Bretton Woods. 


L’ECOSOC, a-t-il poursuivi, restera l’instance idoine pour discuter des problèmes de développement les plus actuels, tel que le contrôle des maladies non transmissibles.  Le représentant a dit attendre des propositions de fond sur la réorganisation des travaux de l’ECOSOC et a demandé que les organes de l’ECOSOC fonctionnent sans interruption durant la période de transition.  Il faut éviter une concurrence entre l’examen annuel ministériel et le Forum politique de haut niveau durant la période de transition, a encore estimé le représentant, qui a conclu en rappelant que  la Fédération de Russie souhaite voir l’ECOSOC fonctionner de manière aussi efficace que possible.


M. NURAN NIYAZALIEV (Kirghizistan) a indiqué que son pays avait participé pour la première fois en 2013 aux activités de l’ECOSOC en tant que membre à part entière et a vu dans cet organe une plate-forme de premier plan, en matière de dialogue politique, pour atteindre les priorités nationales des pays.

  Il a salué la réunion conjointe avec la Deuxième Commission sur le thème de la sécurité alimentaire et qualifié d’extrêmement fructueuses les réunions avec les institutions de Bretton Woods et la CNUCED.  Le représentant a ensuite jugé nécessaire de convoquer une réunion sur le thème de la dette, dans l’idéal au cours de la session actuelle.


M. Niyazaliev s’est par ailleurs félicité de l’adoption de la résolution 67/290 qui prévoit la création du Forum politique de haut niveau sur le développement durable. Il a néanmoins jugé nécessaire d’adopter des mesures pour assurer le renforcement mutuel et éviter les chevauchements entre l’ECOSOC et l’Assemblée générale. Il a aussi voulu que le thème des réunions ministérielles reflètent les efforts en cours pour élaborer le programme de développement pour l’après -2015.  Il a par ailleurs appelé l’ECOSOC à accorder une attention particulière aux pays dont la géographie les rend particulièrement vulnérables, notamment les pays enclavés avec un important couvert montagneux.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a déclaré que l’élimination de la pauvreté et le développement durable constituent un défi permanent pour les gouvernements et le système multilatéral.  Le monde change rapidement et est confronté à des défis économique, social et environnemental qui ne peuvent être affrontés sans renforcer la coopération internationale.  À ce sujet, les dirigeants mondiaux ont déjà reconnu la nécessité d’un multilatéralisme efficace et d’arrangements intergouvernementaux effectifs y compris le renforcement de l’ECOSOC.  À cet effet, l’Assemblée générale a adopté en septembre une résolution comprenant la réforme de la plus grande portée que l’ECOSOC ait jamais connue depuis 1991.  Cette réforme, a rappelé le représentant, fera de ce Conseil un organe fort et orienté vers les problèmes, réactif aux pressions économiques, sociales et environnementales.  Il a ajouté que le principe de responsabilité commune mais différenciée devrait être confirmé par tous les États Membres et le système des Nations Unies dans la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015.  Qui plus est, les activités du Forum politique de haut niveau établi par les résultats de la Conférence Rio+20 devraient compléter le travail de l’ECOSOC. 


S’agissant de la Malaisie, le représentant a indiqué que le Gouvernement a adopté des politiques macroéconomiques dans le cadre du Plan décennal de la Malaisie visant à une croissance économique forte, inclusive et équitable pour s’assurer que le pays reste sur les rails pour devenir une nation à haut revenu à partir de 2020.  Au niveau mondial, la Malaisie continuera de partager ses expériences et ses connaissances en matière de développement économique et social avec les autres pays, et en particulier avec les pays les moins avancés à travers des initiatives de renforcement de capacités.  Pour la Malaisie, les efforts contre la pauvreté devraient être l’objectif général du programme de développement pour l’après-2015.  Le représentant de la Malaisie a attiré l’attention sur le système e-Kasih qui, créé en novembre 2007, a reçu le prix Champion du service public des Nations Unies en 2012, pour sa contribution à l’éradication de la pauvreté.  Ce programme collecte les données au niveau national sur les familles pauvres et permet ainsi une répartition équitable de l’aide tout en empêchant les chevauchements entre les nombreux organismes gouvernementaux. 


M. YEVHENII TSYMBALIUK (Ukraine) s’est félicité des résolutions adoptées par l’Assemblée générale sur le renforcement de l’ECOSOC et sur le Forum politique de haut niveau sur le développement durable.  Ces résolutions devraient apporter une énergie nouvelle dans le processus de réforme de l’ECOSOC, qui pourra servir de mécanisme central de coordination du système de développement des Nations Unies.  Sa réforme est clairement liée à la réforme générale de l’architecture des Nations Unies pour un développement durable, a estimé le représentant, pour qui il doit y avoir une synergie entre le Forum politique de haut niveau sur le développement durable, l’ECOSOC et l’Assemblée générale.  Pour l’Ukraine, le Forum doit constituer une plate-forme de haut niveau pour la mise en œuvre et le suivi des objectifs de développement durable.  L’Ukraine se félicite également que la réforme de l’ECOSOC lui confère le rôle clef dans l’intégration durable des trois dimensions du développement durable.  Elle insiste également sur le rôle de l’ECOSOC dans le suivi des activités opérationnelles de développement.  L’Ukraine souligne aussi la pertinence du segment humanitaire de l’ECOSOC qui a apporté une importante contribution à la coordination et à l’efficacité de l’assistance humanitaire des Nations Unies. 


L’ensemble des réformes de l’ECOSOC reconnait l’importance de la dimension régionale du développement durable et le rôle des commissions économiques régionales des Nations Unies, a déclaré le représentant, qui a rappelé la tenue en 2013 de l’examen de la réforme de la Commission économique pour l’Europe dont le succès suggère que cette Commission régionale a satisfait les attentes de ses membres, a-t-il ajouté.  


Il reste néanmoins encore beaucoup à faire, a déclaré le représentant et notamment à veiller à ce que la période de transition ne dure pas trop longtemps.  Il est également essentiel que le Secrétariat accompagne cette réforme.  L’Ukraine attend avec intérêt les propositions du Secrétaire général pour que le Département des affaires économiques et sociales puisse mieux appuyer l’ordre du jour unifié de l’ECOSOC.  Nous ne devons pas perdre de vue l’objectif essentiel de la réforme de l’ECOSOC, qui est d’en faire l’instance principale chargée d’une autorité suffisante dans les questions sociales et économiques, a rappelé le représentant, qui a demandé que l’on accorde à l’ECOSOC les moyens d’accomplir ses tâches.


M. FAISAL AL-ADWANI (Koweït) a estimé que les obstacles qui entravent la réalisation des OMD doivent inciter les États Membres à appuyer les travaux de l’ECOSOC.  Il faut faire de la vision de Rio+20 une réalité, a insisté le représentant pour qui le renforcement des partenariats au sein du système onusien s’impose.  Afin de renforcer les trois piliers du développement, il a jugé nécessaire d’élaborer une stratégie globale qui mette l’accent sur la solidarité entre les générations, ainsi qu’entre les organisions gouvernementale et les ONG.  Il a expliqué que le Koweït avait institué un Fonds de réserve pour les générations futures financé par un pourcentage des revenus pétroliers, lequel est passé de 10% à 25%.


Le Koweït accorde des prêts assortis de conditions flexibles à près de 100 pays, et a également institué un fonds pour les petites et moyennes entreprises, un fonds pour une vie décente et un fonds pour les pays asiatiques qui est, a-t-il précisé, financé à hauteur de 300 millions de dollars.  Le représentant a annoncé que le Koweït présentera son rapport national au cours de la prochaine session de fond de l’ECOSOC.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Quatrième Commission: des délégations appellent Israël à mettre un terme à l’occupation illégale des territoires arabes

CPSD/548

Quatrième Commission: des délégations appellent Israël à mettre un terme à l’occupation illégale des territoires arabes

8/11/2013
Assemblée généraleCPSD/548
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Quatrième Commission                                       

23e séance – matin


QUATRIÈME COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS APPELLENT ISRAËL À METTRE

UN TERME À L’OCCUPATION ILLÉGALE DES TERRITOIRES ARABES


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a entamé, ce matin, son débat général consacré aux « pratiques israéliennes affectant les droits du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés ».


Au cours du débat, le Mouvement des pays non alignés, s’exprimant par la voix de la délégation de la République islamique d’Iran, s’est dit sérieusement préoccupé par « les politiques et pratiques israéliennes qui continuent d’agir en violation flagrante des droits fondamentaux et de la dignité des Palestiniens ».


Le Mouvement a dénoncé la situation des prisonniers palestiniens, les démolitions de maisons, les déplacements de population, l’intensification des activités illégales de colonisation, le blocus dans la bande de Gaza, les violences généralisées des colons israéliens contre les Palestiniens et l’absence d’efforts pour prévenir ces violences.  Dans ce contexte, le Mouvement a appelé à mettre en œuvre les recommandations contenues dans le rapport du Comité spécial pour assurer l’application du droit international humanitaire et des droits de l’homme et mettre fin à l’impunité.  En outre, le Mouvement a dénoncé les mauvais traitements et autres formes de tortures physiques ou psychologiques, l’absence d’accès à des soins médicaux adaptés pour les 5 000 prisonniers palestiniens retenus dans les prisons israéliennes, dont plus de 180 enfants.


Pour sa part, l’Union européenne a demandé à chaque partie de s’abstenir de toute action de nature à saper les négociations de paix en cours, tout en déplorant la poursuite de la colonisation israélienne, notamment en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.  Elle a demandé que ces activités de colonisation cessent immédiatement.  L’Union européenne condamne par ailleurs et fermement les violences délibérées des colons à l’endroit des Palestiniens et appelle le Gouvernement israélien à protéger les civils palestiniens de ces violences et à traduire leurs auteurs en justice, a indiqué son représentant.


« Combien de colonies israéliennes et de murs de séparation racistes doivent être construits avant que le monde ne prenne conscience de l’importance de résoudre ce conflit qui dure depuis près de sept décennies? » s’est interrogé le représentant de la République arabe syrienne.  Les États qui soutiennent Israël « versent des larmes hypocrites » pour condamner les violations des droits de l’homme que lorsque cela les arrange, a-t-il ironisé.  Il a également dénoncé la poursuite de la politique coloniale menée par les autorités d’occupation sur le plateau du « Golan syrien », empêchant ainsi les familles séparées de se réunir.  Le représentant syrien a également appelé à cesser la coopération avec les sociétés d’exploitation qui tirent profit des ressources naturelles du « Golan syrien occupé ».


L’observatrice de la Palestine a, quant à elle, appelé la communauté internationale à être ferme et à tenir Israël responsable de ses actes quand il ne respecte pas ses obligations en tant que Puissance occupante.  Elle a ainsi déploré qu’en dépit de la reprise de négociations directes, Israël démontre chaque jour son intention de maintenir son emprise sur les territoires palestiniens occupés.  Les déclarations provocatrices du Gouvernement d’Israël concernant la construction de centaines de nouveaux logements dans les colonies de peuplement confirment, a-t-elle souligné, qu’Israël refuse de cesser ses activités de colonisation, en violation flagrante des résolutions des Nations Unies et du consensus international qui reconnaît l’impact dévastateur de la colonisation sur le processus de paix.  Les dirigeants palestiniens, a-t-elle assuré, restent attachés à la recherche d’une solution politique négociée sur l’ensemble des questions en suspens.  Les questions des réfugiés, de Jérusalem, de l’implantation de colonies de peuplement, des frontières, de l’accès à l’eau, de la sécurité et des prisonniers doivent être réglées pour réaliser la vision de deux États vivant côte à côte en paix et sur la base des frontières d’avant 1967, a-t-elle précisé. 


La Quatrième Commission était saisie, pour l’examen de cette question, des rapports du « Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés  », sur « l’applicabilité de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés », concernant « les colonies de peuplement israéliennes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé », sur les « pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est », et au sujet du « Golan syrien occupé », présentés respectivement par le Représentant permanent du Sri Lanka, M. Palitha T. B. Kohona, en sa qualité de Président du Comité spécial, et par M. Ivan Šimonović, Sous-Secrétaire général aux droits de l’homme.


La Quatrième Commission conclura ce débat lundi 11 novembre, à 10 heures.


RAPPORT DU COMITÉ SPÉCIAL CHARGÉ D’ENQUÊTER SUR LES PRATIQUES ISRAÉLIENNES AFFECTANT LES DROITS DE L’HOMME DU PEUPLE PALESTINIEN ET DES AUTRES ARABES DES TERRITOIRES OCCUPÉS (A/68/313, A/68/355, A/68/378,A/68/502 et A/68/513)


Déclarations liminaires


M. PALITHA KOHONA, Président du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, a présenté le quarante-cinquième rapport de ce Comité.  Il a regretté que, cette année encore, le Gouvernement israélien ait refusé de coopérer avec le Comité et n’ait pas donné suite aux demandes de réunions et d’autorisation d’accès aux territoires occupés.  En dépit de ce refus, le Comité a cherché à obtenir des informations fiables auprès de différentes sources.  L’enquête du Comité a confirmé des tendances troublantes, notamment l’incarcération d’un grand nombre de prisonniers palestiniens, y compris des enfants, et les mauvais traitements continuent de leur être infligés.  Le Comité a été particulièrement troublé par le cas d’Arafat Jaradat, un jeune palestinien qui aurait succombé à la suite de tortures alors qu’il était détenu par les autorités israéliennes.  Le Comité, a indiqué son Président, demande à Israël d’engager des enquêtes sur les blessures et décès de prisonniers palestiniens dans les centres de détention israéliens.


Le Comité spécial dénonce en outre la poursuite de la démolition de maisons palestiniennes et les déplacements forcés, ainsi que la poursuite de la construction du mur de séparation, les violences par des colons israéliens et l’absence d’efforts sérieux de la part des autorités israéliennes pour mettre un terme à ces actes.  Le rapport, a précisé M. Kohona, indique le nom des compagnies qui tirent profit de la construction du mur et des ONG qui soutiennent les activités liées à l’implantation de colonies de peuplement illicites.  Dans ses recommandations, le Comité spécial prie Israël de mettre fin aux activités de démolition à Jérusalem-Est et de respecter l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur la construction du mur de séparation.


Notant qu’à Gaza, le bouclage aérien, terrestre et maritime se poursuit pour la septième année consécutive, ce qui a conduit à une grave détérioration des conditions de vie de la population locale.  Israël continue à faire durer l’interdiction sur les exportations provenant de Gaza, le Comité prie Israël de mettre fin à ce bouclage, a dit son Président.


Dans le Golan syrien occupé, Israël continue d’exploiter les ressources naturelles de ce Territoire, a indiqué M. Kohona, en ajoutant que le rapport fait état de présence de mines et de restrictions aux visites familiales.


Le Comité spécial demande en outre à la communauté internationale d’enquêter sur les entreprises, qui sont enregistrées dans leurs propres pays, et qui profitent de l’exploitation des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie et dans le Golan syrien occupé.


M. IVAN ŠIMONOVIĆ, Sous-Secrétaire général aux droits de l’homme, a présenté cinq rapports du Secrétaire général relatifs au point à l’ordre du jour de la Commission, dont le rapport sur l’applicabilité de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés (A/68/313), qui résume les informations reçues à propos des mesures adoptées pour mettre en œuvre la résolution ayant trait à cette question.  La République arabe syrienne et Cuba ont fourni des réponses, a-t-il précisé.


S’agissant du rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés (A/68/355), le Secrétaire général adjoint a souligné les activités entreprises par le Comité spécial et par le Secrétariat des Nations Unies, y compris le Département de l’information, pour soutenir le travail du Comité.


M. Šimonović a ensuite cité le rapport sur les colonies de peuplement israéliennes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé (A/68/513), qui couvre la période du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013 et qui contient des informations recueillies par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme et d’autres entités des Nations Unies actives dans les territoires palestiniens occupés.  De même, le rapport est basé sur des informations reçues d’organisations non gouvernementales et de sources médiatiques.  Le document aborde la question de la responsabilité de l’État d’Israël dans la création et l’extension des colonies, notamment à travers l’adoption de mesures incitatives en faveur des colons.  Le rapport traite également de l’échec du Gouvernement israélien à maintenir l’ordre public et l’absence de poursuites relatives aux violences commises par les colons.  Il contient en outre une mise à jour relative aux activités de colonisation au Golan syrien occupé, a-t-il indiqué.


S’agissant du rapport sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est (A/68/502), le Secrétaire général adjoint a rappelé que le document couvre la période allant du 16 juin 2012 au 30 juin 2013.  Le document couvre les questions ayant trait aux pratiques et politiques israéliennes qui fragmentent le territoire de la Palestine et qui séparent physiquement sa population, nuisant ainsi à la jouissance des droits de l’homme de la population palestinienne.  De même, le rapport passe en revue les actions des forces armées israéliennes ayant conduit à la mort et à la blessure de civils au cours d’opérations militaires et de police.  Le rapport présente, dans sa dernière partie, les enquêtes menées par le Gouvernement israélien et les autorités palestiniennes relatives aux violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire afin que les responsables soient poursuivis.


Le rapport concernant le Golan syrien occupé (A/68/378) est une compilation des réponses reçues des États Membres au sujet des mesures prises pour mettre en œuvre la résolution pertinente, a précisé M. Šimonović, en assurant que la République arabe syrienne, la Colombie, Cuba et le Burkina Faso avaient soumis leurs réponses.


M. RIYAD H. MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a fait part de l’appréciation de son gouvernement aux membres du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes.  En dépit des rapports du Comité spécial, du Rapporteur des droits de l’homme et de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) qui brossent un tableau détaillé de la situation sur le terrain, Israël rejette toute accusation, en arguant que ces rapports sont biaisés.


« Même un simple examen permettrait d’établir que des violations des droits de l’homme ont été commises par les forces d’occupation israéliennes contre des Palestiniens », a-t-il fait remarquer.  M. Mansour a qualifié ces violations de « crimes de guerre ».  Il a profondément regretté le refus continu d’Israël de coopérer avec le Comité spécial.  Sa délégation se réjouit que le Comité spécial demande à l’Assemblée générale d’examiner cette question et de tenir Israël responsable de ce comportement.


L’observateur de la Palestine a demandé, pour sa part, aux membres de la Quatrième Commission de recommander des mesures à l’Assemblée générale en vue d’obliger Israël à s’acquitter de ses obligations en vertu du droit international.


Reprenant la parole, le Président du Comité spécial a rappelé que l’une des recommandations appelait précisément Israël à respecter immédiatement les différentes résolutions pertinentes de l’ONU ainsi que l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur la construction du mur de séparation.


Débat général


Mme FEDA ABDELHADY-NASSER, Observatrice de l’État de Palestine, a appelé la communauté internationale à protéger et garantir le bien-être des civils dans les conflits armés.  La communauté internationale doit être ferme et tenir Israël responsable de ses actes s’il ne respecte pas ses obligations en tant que Puissance occupante, a-t-elle dit.  En dépit de la reprise de négociations directes, Israël démontre chaque jour son intention de maintenir son emprise sur les territoires palestiniens occupés, a-t-elle déploré.


Un examen du quotidien de la situation des droits de l’homme dans ces territoires, a rappelé Mme Abdelhady-Nasser, souligne que les Palestiniens ne peuvent exercer leurs droits, en particulier en matière d’éducation et de culte.  Les forces de défense israéliennes continuent de viser des civils et les frappes contre Gaza se poursuivent, tuant et blessant de nombreuses personnes, dont des dizaines enfants.  Des raids militaires quotidiens sont menés en Cisjordanie et des enfants, âgés de moins de 12 ans, sont emprisonnés arbitrairement, a-t-elle fait remarquer.  Les forces de la Puissance occupante continuent de détruire et de causer d’importants dommages aux biens civils des Palestiniens au cours d’opérations militaires, a-t-elle indiqué, en citant notamment les maisons, bâtiments publics ou encore les locaux de l’UNRWA.  Israël crée de nouveaux points de contrôle et continue de confisquer des terres appartenant aux Palestiniens, a dénoncé l’observatrice.  Israël a aussi annoncé publiquement son intention de poursuivre la colonisation et la construction du mur, dont 95% se trouvent en territoire palestinien, alors que les négociations de paix viennent de reprendre, s’est-elle indignée.


L’observatrice a relevé que les déclarations provocatrices du Gouvernement d’Israël concernant la construction de centaines de nouveaux logements dans les colonies de peuplement confirment qu’Israël refuse de cesser ses activités de colonisation, en violation flagrante des résolutions des Nations Unies et du consensus international qui reconnaît l’impact dévastateur de la colonisation sur le processus de paix.  Par ces activités, Israël se rend coupable de graves violations du droit international humanitaire, a martelé la représentante, en insistant en particulier sur le transfert de sa population dans des territoires occupés.  Les Palestiniens sont forcés de se déplacer, à la suite des démolitions illicites qui ont lieu sans motif valable.  Plus de 460 maisons palestiniennes entre mai 2012 et mai 2013 ont été détruites, a-t-elle rappelé.


Mme Abdelhady-Nasser a par ailleurs attiré l’attention sur les détentions arbitraires et abusives, avant d’ajouter que les prisonniers palestiniens subissaient constamment des humiliations et de mauvais traitements, se voyaient refuser toute assistance médicale et ne bénéficiaient pas de procès équitables.  Plus de 5 000 Palestiniens sont retenus dans les geôles israéliennes, dont plus de 180 enfants.  Ces arrestations continuent quotidiennement, en violation de l’article 76 de la Convention sur les droits de l’enfant et la quatrième Convention de Genève.


À Gaza, la crise s’est aggravée au cours de l’année dernière et la vie quotidienne de la population civile est indescriptible, s’est lamentée la représentante, en soulignant qu’un récent rapport du Comité spécial avait conclu que ces conditions de vie seront impossibles d’ici à 2020.  Il est donc urgent qu’Israël s’engage en faveur de la solution à deux États et mettre un terme immédiat au blocus inhumain imposé à Gaza, qu’elle a qualifié de punition collective.


En conclusion, Mme Abdelhady-Nasser a assuré que les dirigeants palestiniens restaient attachés à la recherche d’une solution politique négociée sur l’ensemble des questions en suspens, dont celles ayant trait aux réfugiés, à Jérusalem, à l’implantation de colonies de peuplement, aux frontières, à l’eau, à la sécurité et aux prisonniers, pour mettre un terme à l’occupation et réaliser la vision de deux États vivant côte à côte en paix et sur la base des frontières d’avant 1967.  Cependant, ceci ne pourra pas être réalisé tant qu’Israël refusera de respecter le droit et continuera d’agir en contradiction avec les objectifs du processus politique, a prévenu l’observatrice.


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran), s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, s’est dit sérieusement préoccupé par « les politiques et pratiques d’Israël qui continuent de violer les droits fondamentaux et la dignité des Palestiniens ».  Il a déploré en particulier la situation des prisonniers palestiniens, les démolitions de maisons, les déplacements de population, l’intensification des activités illégales de colonisation, le blocus imposé dans la bande de Gaza, les violences généralisées des colons israéliens contre les Palestiniens et le manque d’efforts pour prévenir ces violences.  Dans ce contexte, le Mouvement des pays non alignés appelle à la mise en œuvre des recommandations contenues dans le rapport du Comité Spécial pour assurer l’application du droit international humanitaire et des droits de l’homme et mettre fin à l’impunité.


Le représentant a condamné la campagne militaire brutale et continue contre les Palestiniens, la poursuite des violations des droits de l’homme, des crimes de guerre, dont l’usage excessif de la force, et des destructions de propriétés agricoles.


Rappelant que 5 000 prisonniers palestiniens étaient encore détenus dans 22 prisons en Israël, le représentant a réaffirmé la « ferme condamnation du Mouvement des pays non alignés face aux détentions et interrogatoires systématiques et abusifs », soulignant « les mauvais traitements et autres formes de tortures physiques ou psychologiques, telles que l’interdiction de visites familiales, l’absence d’accès à l’éducation ou à des soins médicaux adaptés, l’isolement ».


« La conviction du Mouvement des pays non alignés est que les prisonniers palestiniens doivent être immédiatement libérés et leurs souffrances entendues par la communauté internationale », a insisté le représentant, avant d’appeler à « des actions urgentes et des mesures concrètes pour obliger la Puissance occupante à cesser immédiatement sa colonisation illégale et à s’acquitter de ses obligations en vertu du droit international, de la quatrième Convention de Genève, des résolutions de l’ONU, de l’avis consultatif de la CIJ sur la construction du mur de séparation et de la Feuille de route ».


Le Mouvement des pays non alignés appelle Israël à « mettre fin rapidement et de manière inconditionnelle au blocus illégal dans la bande de Gaza et de rouvrir tous les points de passage, conformément au droit international ».  « Concernant le plateau du Golan syrien, le Mouvement des pays non alignés réaffirme que les actions menées par Israël constituent une violation flagrante du droit international et appelle Israël à se retirer complètement du plateau du Golan jusqu’aux frontières d’avant 1967 », a-t-il ajouté.  Avant de conclure, le représentant a appelé à des efforts internationaux plus intenses pour accélérer les négociations et parvenir à une solution pacifique avant « l’effondrement total du processus de paix ».


M. ROBERTO STORACI, de l’Union européenne, a déclaré que le règlement du conflit israélo-arabe restait l’une des priorités de l’Union européenne, qui a toujours estimé qu’une solution devait passer par un accord de paix global qui tienne compte des résolutions pertinentes des Nations Unies, des principes de Madrid ou encore de la Feuille de route et de l’Initiative de paix arabe.  C’est pourquoi l’Union européenne demande à chaque partie de s’abstenir de toute action de nature à miner les négociations et processus de paix, a-t-il précisé.


Dans ce contexte, l’Union européenne déplore la poursuite de la colonisation israélienne, notamment en Cisjordanie et à Jérusalem-Est et demande ainsi la cessation immédiate de ces activités de colonisation et l’abandon de tout nouveau plan de construction.  Par ailleurs, l’Union européenne condamne fermement les violences délibérées des colons à l’endroit des Palestiniens et appelle le Gouvernement israélien à protéger les civils palestiniens de ces violences et à traduire leurs auteurs en justice, a assuré le délégué.


M. Storaci s’est dit préoccupé par les conditions de vie des Palestiniens qui, a-t-il dit, sont inacceptables dans la zone C et par les démolitions collectives de maisons et les déplacements forcés de populations, dont des bédouins, a poursuivi son représentant.  En tant que premier donateur de l’Autorité palestinienne, l’Union européenne appelle aussi Israël à améliorer les conditions d’accès, les procédures administratives et la coopération avec les donateurs internationaux et souligne que la lenteur du développement économique dans les territoires palestiniens rendait la situation fiscale difficile.


Le délégué de l’Union européenne s’est ensuite dit préoccupé par la situation qui prévaut dans la bande de Gaza.  Tout en reconnaissant les préoccupations sécuritaires d’Israël, les États membres de l’Union européenne l’appellent à lever les restrictions qu’il impose à la population de ce territoire, a-t-indiqué.  Il a également exprimé la préoccupation des États membres de L’Union européenne concernant la situation des défenseurs des droits de l’homme dans les deux camps, le recours excessif à la détention administrative par Israël, y compris sur des enfants et les atteintes à la liberté de religion dans la bande de Gaza.


M. FODE SECK (Sénégal) a exhorté les Forces de défense israéliennes à faire preuve de la plus grand retenue à l’égard des populations civiles palestiniennes et à adopter les dispositions appropriées en vue de prévenir les violences commisses par les colons, « tout en mettant un terme au culte de l’impunité ».  Le représentant a également indiqué que le blocus de Gaza avait rendu 80% de la population locale tributaire de l’aide humanitaire et provoquait « un taux de chômage exorbitant de 32,2% ».  Après avoir rappelé le caractère illégal du mur de séparation, M. Seck a souhaité qu’une « solution juste et équitable » soit trouvée afin que soit mis un terme au supplice enduré par ces prisonniers.  Soulignant par ailleurs qu’il incombait à Israël l’obligation de respecter le droit international, le représentant a estimé que la communauté internationale se devrait « aussi » de prendre ses responsabilités pour assurer la protection des droits de l’homme du peuple palestinien « et des autres arabes des territoires occupés ».


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a regretté que le Comité spécial n’ait pas eu accès aux territoires occupés, cette année encore, en raison du refus d’Israël d’autoriser ses membres à s’y rendre.  Cela confirme, a-t-il estimé, qu’Israël ne veut pas que la communauté internationale sache réellement ce qui se passe sur le terrain.  Les découvertes du Comité spécial sont corroborées par celles du Rapporteur spécial des droits de l’homme, ce qui souligne, a-t-il dit, leur objectivité et leur véracité.  La Malaisie lance un appel à Israël pour changer d’attitude et autoriser le Comité spécial à se rendre dans les territoires occupés et en particulier à Gaza à l’avenir.


Ce rapport brosse un tableau sombre de la réalité des Palestiniens vivant dans ces territoires, a-t-il déploré, en se disant convaincu que les pratiques israéliennes « très dures » comme des mesures punitives, le couvre-feu, et les mauvais traitements de prisonniers, en sont la cause.  La Malaisie prie Israël de mettre fin à ces pratiques et de se soumettre aux dispositions du droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU.  Le représentant de la Malaisie a également dénoncé la « grave » situation des droits des droits de l’homme, en particulier à Jérusalem-Est.  Pour sa délégation, l’intention d’Israël est claire: il s’agit de judaïser Jérusalem et de changer ainsi le « caractère arabe » dans cette partie de la ville.


Tôt ou tard, Israël devra pourtant répondre aux aspirations légitimes du peuple palestinien et accepter la réalité d’un État palestinien, a estimé le représentant, en ajoutant que le plus tôt serait le mieux pour éviter une escalade des problèmes sécuritaires dans la région.  La confiance ne peut exister s’il y a une politique d’oppression continue et, tant qu’il n’y a pas de solution finale à la question palestinienne, le Comité spécial doit poursuivre ses travaux et son mandat doit être renouvelé, a rappelé le représentant.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a salué les efforts déployés par le Comité spécial depuis l’occupation israélienne des territoires palestiniens, en soulignant que son rapport était impartial et éloquent.  « Cela fait aujourd’hui près de sept décennies que l’on assiste à des violations quotidiennes des droits de l’homme et du droit international humanitaire en Palestine », a déploré le représentant, en soulignant que les réfugiés palestiniens attendent toujours de retourner dans leur pays.  En dépit du fait qu’une majorité écrasante des États Membres des Nations Unies appuient la création d’un État indépendant palestinien sur seulement 22% du territoire de la Palestine historique, certaines puissances exigent encore des Palestiniens des concessions supplémentaires.


« Combien de colonies israéliennes et de murs de séparation racistes doivent être construits avant que le monde ne prenne conscience de l’importance de résoudre ce conflit? » s’est interrogé le représentant, avant de souligner que l’éventail de résolutions adoptées par l’Assemblée générale exige pourtant la fin de l’occupation israélienne et condamne l’occupation systématique.  « Les États qui soutiennent Israël ne se rendent-ils pas compte de l’escalade continue des violations commises par cet État? » a-t-il encore demandé, en dénonçant le fait que ces États « versent des larmes hypocrites » au sujet des violations des droits de l’homme uniquement lorsque cela les arrange.


Par ailleurs, M. Ja’afari a dénoncé la poursuite de la politique coloniale d’Israël qui empêche les familles séparées de se réunir ou encore les autorités syriennes d’exploiter les ressources naturelles du plateau du Golan syrien.  En outre, Israël agit au mépris des résolutions des Nations Unies qui rejettent l’occupation du Golan syrien.  Le rapport du Comité spécial démontre qu’Israël viole systématiquement les droits de l’homme des Arabes des territoires occupés, a ajouté le représentant.  Avant de conclure, il a appelé Israël à mettre un terme à l’occupation, en soulignant qu’il était urgent de cesser la coopération avec les sociétés d’exploitation qui tirent profit des ressources naturelles du Golan syrien occupé.


M. SAHEBZADA A. KHAN (Pakistan) a regretté que, malgré la reprise de négociations directes entre Israéliens et Palestiniens, la situation sur le terrain restait fragile.  « Les démolitions de maisons, les violences perpétrées par les colons israéliens et le blocus de Gaza continuent de rendre extrêmement difficiles les conditions d’existence des Palestiniens », a-t-il affirmé, avant de mentionner la mort de Arafat Jaradat, détenu par les Israéliens, dans des circonstances que ces derniers refusent d’éclaircir.


« La poursuite des activités illégales relatives à l’implantation de colonies de peuplement compromet les chances de réaliser la solution de deux États », a-t-il prévenu, en faisant remarquer que, chaque fois que certains prisonniers palestiniens étaient libérés, la construction de nouvelles unités de logement au sein des colonies était annoncée.  M. Khan a également rappelé que le blocus imposé à Gaza, qui est en vigueur depuis sept ans, a forcé 80% de la population de Gaza à dépendre de l’aide internationale, et accéléré le taux de chômage, qui atteint aujourd’hui 60%.


Compte tenu de ces circonstances, le délégué du Pakistan s’est demandé si un accord final était encore possible, ou du moins si l’une des deux parties est moins déterminée que l’autre pour y parvenir.  « Les Palestiniens continuent de négocier dans la franchise et l’espoir qu’un accord est possible », a-t-il estimé, en ajoutant que son pays partageait un tel espoir et que le respect du calendrier enserrant les négociations était crucial.  « L’intransigeance ne doit pas rester sans conséquences. »


En conclusion, M. Khan a assuré du soutien de sa délégation aux efforts visant à parvenir à une solution, qui ouvre la voie à un État palestinien « viable et indépendant », sur la base des frontières de 1967.  « Le retrait des forces d’occupation de tous les territoires arabes est nécessaire à toute solution à long terme », a-t-il aussi affirmé.


M. KIM IN RYONG (République populaire démocratique de Corée - RPDC) a regretté qu’Israël continue à agir en violation flagrante des droits inaliénables du peuple palestinien, en dépit des efforts de la communauté internationale au Moyen-Orient.  Le représentant a dénoncé les actes inhumains, les raids militaires, les mauvais traitements des prisonniers, les assassinats de civils et le blocus à Gaza qu’Israël inflige aux Palestiniens.  Il a ajouté qu’Israël empiétait sur la souveraineté et l’intégrité territoriale d’un État souverain, avec le soutien de certains pays, en particulier les États-Unis.  Pour la RPDC, le règlement du conflit au Moyen-Orient, y compris la question de Palestine, est aujourd’hui une question urgente.  Ce règlement doit être réalisé en vertu du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU.  Israël, a-t-il insisté, doit immédiatement se retirer des territoires arabes occupés et verser une indemnisation pour les préjudices moral et matériel subi par les populations civiles de ces territoires.  C’est l’unique solution viable, a-t-il déclaré avant de conclure.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Sixième Commission adopte deux projets de résolution sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international et sur le programme de diffusion du droit international

AG/J/3472

La Sixième Commission adopte deux projets de résolution sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international et sur le programme de diffusion du droit international

08/11/2013
Assemblée généraleAG/J/3472
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Sixième Commission                                         

28e séance - matin                 


LA SIXIÈME COMMISSION ADOPTE DEUX PROJETS DE RÉSOLUTION SUR LES MESURES VISANT À ÉLIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL

ET SUR LE PROGRAMME DE DIFFUSION DU DROIT INTERNATIONAL


Elle a aussi entendu la présentation d’une série de projets

de résolution et celle des rapports de ses Groupes de travail


La Sixième Commission, chargée des questions juridiques, a adopté sans vote deux projets de résolution.


Le premier projet de résolution, intitulé « Mesures visant à éliminer le terrorisme international »(1), s’inscrit dans le cadre général de l’action menée par la communauté internationale pour combattre efficacement le fléau du terrorisme international.  Le projet de résolution appelle notamment l’Assemblée générale, à l’instar de son Président John Ashe, à accomplir des progrès notables dans la conclusion d’une convention internationale.  Les délégations de la République arabe syrienne, du Venezuela, de Cuba et du Nicaragua, tout en se joignant au consensus, ont émis des réserves sur le paragraphe 24 du projet de résolution, en soulignant que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), qui est citée aux côtés des autres organisations combattant le terrorisme, est, de par sa nature et sa structure, différente de ces organisations.


Par le second projet de résolution intitulée « Programme d’assistance des Nations Unies aux fins de l’enseignement, de l’étude, de la diffusion et d’une compréhension plus large du droit international »(2), la Sixième Commission a recommandé à l’Assemblée générale de demander au Secrétaire général de prévoir dans le budget-programme de l’exercice biennal 2014-2015 les ressources nécessaires pour que le Programme d’assistance conserve son efficacité et continue à se développer, notamment que les Cours régionaux de droit international des Nations Unies soient organisés périodiquement et que la pérennité de la Médiathèque de droit international des Nations Unies soit assurée.  Les délégations de la Sixième Commission ont souligné l’importance de ce Programme dans la formation de praticiens du droit et de diplomates du monde entier, en particulier par le biais de Cours régionaux de droit international et de la Médiathèque de droit international des Nations Unies.


La Sixième Commission a ensuite entendu la présentation des projets de résolution sur les questions suivantes: responsabilité de l’État pour fait internationalement illicite(3); responsabilité pénale des fonctionnaires et des experts en mission des Nations Unies(4); rapport de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international sur les travaux de sa quarante-sixième session(5); protection diplomatique(6); examen des questions de la prévention des dommages transfrontières résultant d’activités dangereuses et de la répartition des pertes consécutives à de tels dommages(7); rapport du Comité spécial de la Charte des Nations Unies et du raffermissement du rôle de l’Organisation(8); et portée et application du principe de compétence universelle(9).


Les délégations de la Sixième Commission ont par ailleurs entendu les présidents ou coordonnateurs de groupes de travail.  Le Président du Groupe de travail sur la responsabilité de l’État pour fait internationalement illicite, M. Nikolas Stüerchler (Suisse), a présenté les progrès accomplis par le Groupe de travail.  Il a noté que les divergences subsistant entre les délégations n’avaient pas permis d’aboutir à une recommandation en vue de l’adoption d’une convention internationale en la matière.


Le Président du Groupe de travail sur la protection diplomatique, M. Thembile Joyini (Afrique du Sud), a présenté les travaux réalisés sur cette question.  Les délégations, a-t-il expliqué, ont décidé de reporter la décision sur les articles proposés par la Commission du droit international à une session ultérieure.  Elles ont ensuite entendu le coordonnateur des consultations officieuses sur l’administration de la justice, M. Thomas Fitschen, de l’Allemagne.  Le Président de la Sixième Commission adressera une lettre au Président de l’Assemblée générale par laquelle il attire l’attention sur certaines questions juridiques contenues dans le rapport sur l’administration de la justice de l’ONU.  Comme dans le passé, une lettre sera adressée à la Cinquième Commission en vue d’être distribuée en tant que document de l’Assemblée générale.


La Sixième Commission reprendra ses travaux en séance plénière, vendredi 15 novembre à 10 heures.  Avant de procéder à l’adoption des projets de résolution, elle examinera le rapport du Comité des relations avec le pays hôte, ainsi que les questions de la planification des programmes, de la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, et de l’élection des membres du Bureau.


(1)A/C.6/68/L.13

(2)A/C.6/68/L.14

(3)A/C.6/68/L.19

(4)A/C.6/68/L.15

(5)A/C.6/68/L.9, A/C.6/68/L.10, A/C.6/68/L.11 et A/C.6/68/L.12

(6)A/C.6/68/L.16

(7)A/C.6/68/L.20

(8)A/C.6/68/L.18

(9).A/C.6/68/L.17  



PRÉSENTATION DES GROUPES DE TRAVAIL


M. NIKOLAS STÜERCHLER (Suisse), en tant que Président du Groupe de travail sur la responsabilité de l’État pour fait internationalement illicite, a présenté les travaux réalisés par le Groupe de travail.  Il a notamment expliqué que dans sa tentative de trouver un compromis sur cette question, le Groupe de travail avait devant lui plusieurs options consistant respectivement à repousser la prise d’une décision à la prochaine session de l’Assemblée générale, à mettre un terme à l’examen de cette question, à suspendre l’examen de cette question et, enfin, de recommander la négociation d’une convention internationale en la matière.  M. Stüerchler a résumé les divergences entre délégations en rappelant que certaines d’entre elles préconisaient l’adoption d’une convention internationale afin de réduire les risques d’incertitude juridique nés de l’absence de textes pertinents tandis que d’autres délégations avaient continué de considérer qu’une telle convention remettrait en cause l’équilibre délicat atteint par la Commission du droit international (CDI).  En conclusion, M. Stüerchler a déclaré que les délégations avaient décidé de reporter la décision sur le sort à donner aux projets d’articles considérés à une session ultérieure de l’Assemblée générale. 


M. THEMBILE JOYINI (Afrique du Sud), Président du Groupe de travail sur la protection diplomatique, a rappelé que les délégations étaient placées devant une alternative consistant à recommander l’ouverture de négociations en vue de l’adoption d’une convention en la matière ou à repousser la prise de décision à une session ultérieure.  M. Joyini a résumé les positions des délégations en trois catégories.  La première d’entre elles est constituée d’États soutenant l’ouverture d’un processus menant à terme l’adoption d’une convention internationale.  La seconde catégorie comprend des États soutenant un tel processus tout en s’opposant à l’adoption d’une convention en raison de certaines dispositions contenues dans les projets d’articles rédigés par la Commission du droit international.  La dernière catégorie d’États considère qu’il est préférable de repousser la prise d’une décision sur cette question jusqu’à ce que soit clarifié le sort des articles sur la responsabilité de l’État pour fait internationalement illicite.  Le Président du Groupe de travail a déclaré qu’il avait été décidé de travailler sur un projet de résolution repoussant la décision à prendre sur le projet d’articles à une session ultérieure. 


M. THOMAS FITSCHEN (Allemagne), coordonnateur des consultations officieuses de la Sixième Commission sur le thème de l’administration de la justice interne des Nations Unies, a déclaré que ces consultations avaient été fructueuses.  À l’issue d’un dialogue interactif, les délégations ont estimé qu’il serait utile d’entendre d’autres acteurs comme les juges des deux Tribunaux.


Les délégations ont salué le rôle du Bureau du médiateur, du Conseil de Justice Interne et du Bureau de l’aide juridique au personnel.  En ce qui concerne le Groupe du contrôle hiérarchique, il a noté qu’en dépit d’un calendrier serré pour rendre les décisions et examiner le grand nombre de plaintes déposées dont il est saisi chaque année, son travail avait été salué.  Les délégations ont également discuté des mesures concernant le financement des activités des deux Tribunaux.  La réduction du nombre d’affaires portées devant le Tribunal du contentieux administratif des Nations Unies a été appréciée.  De même, les délégations se sont félicitées de ce que le nombre de jugements rendus semble plus stable et le délai pour une décision en première instance soit réduit à 12 mois.  Elles ont estimé que le nombre de juges actuel devrait être maintenu.


M. Fitschen a aussi noté que les délégations étaient préoccupées par le nombre élevé d’affaires ayant fait l’objet d’un appel devant le Tribunal d’appel.  Les discussions se sont aussi concentrées sur la question du préjudice moral et des indemnisations pour les pertes financières.  Les délégations ont noté que les cas envisagés méritent d’être examinés avec prudence.  Le travail du Bureau de l’aide juridique au personnel a été salué par les délégations qui ont encouragé à faire appel à ses services.  Le Conseil de justice interne a aussi été salué en ce qu’il contribue à assurer un système indépendant et professionnel du système de responsabilité d’administration de la justice. 


La question du code de conduite pour les conseillers extérieurs a aussi été posée.  Les délégations ont rappelé la nécessité de mettre à disposition de toutes les catégories de personnel des Nations Unies la possibilité d’exercer un recours.  Certains des problèmes concernant le fonctionnement ne sont pas simplement juridiques mais peuvent concerner plus largement des questions techniques ou administratives.  Des propositions concrètes doivent être présentées à la Cinquième Commission, a indiqué M. Fitschen.


Il a également indiqué qu’un échange avait porté sur la proposition des juges du Tribunal d’appel des Nations Unies de s’adresser directement à l’Assemblée générale par un rapport.  Les délégations se sont montrées réticentes pour changer le système existant. 


PRÉSENTATION ET ADOPTION DE PROJETS DE RÉSOLUTION


Aux termes d’un projet de résolution intitulé « Mesures pour l’élimination du terrorisme international » (A/C.6/68/L.13), l’Assemblée générale demanderait de nouveau aux États de réexaminer d’urgence le champ d’application des dispositions juridiques internationales en vigueur qui concernent la prévention, la répression et l’élimination du terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, pour s’assurer qu’il existe un cadre juridique général couvrant tous les aspects du problème.  Elle condamnerait énergiquement tous les actes terroristes et toutes les méthodes et pratiques du terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, qu’elle juge criminels et injustifiables quels qu’en soient le lieu et les auteurs.


En outre, l’Assemblée générale demanderait à tous les États Membres, à l’Organisation des Nations Unies et aux autres institutions internationales, régionales et sous-régionales compétentes de mettre en œuvre sans retard la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, ainsi que les résolutions relatives aux premier, deuxième et troisième examens biennaux de la Stratégie, sous tous ses aspects aux niveaux international, régional, sous-régional et national, notamment en mobilisant ressources et compétences.


S’inquiétant de voir augmenter le nombre d’enlèvements et de prises d’otages donnant lieu à des demandes de rançons ou de concessions politiques par les groupes terroristes, et considérant qu’il faut s’attaquer à ce problème, l’Assemblée générale demanderait instamment aux États de faire en sorte que leurs ressortissants et les autres personnes ou entités se trouvant sur leur territoire qui fournissent ou recueillent délibérément des fonds dans l’intérêt de personnes ou d’entités qui commettent ou tentent de commettre des actes terroristes, ou facilitent la perpétration d’actes terroristes ou y participent, soient passibles de peines à la mesure de la gravité de ces actes.


L’Assemblée générale engagerait tous les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager, à titre prioritaire, de devenir parties aux conventions et aux protocoles visés au paragraphe 6 de la résolution 51/210, ainsi qu’à la Convention internationale pour la répression des attentats terroristes à l’explosif, à la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme, à la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire et à l’Amendement à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires.


Elle déciderait, compte tenu de la recommandation du Comité spécial dans laquelle celui-ci a indiqué que davantage de temps était nécessaire pour accomplir des progrès tangibles sur les questions en suspens, de recommander à la Sixième Commission, à la soixante-neuvième session, de créer un groupe de travail qui mènera à bien le processus d’élaboration du projet de convention générale sur le terrorisme international et poursuivra l’examen de la question, portée à son ordre du jour par la résolution 54/110, de la convocation, sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies, d’une conférence de haut niveau.


Elle déciderait d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixante-neuvième session la question intitulée « Mesures visant à éliminer le terrorisme international ».


Explications de position


Le représentant de la République arabe syrienne a réaffirmé l’appui de son pays à tous les efforts déployés pour combattre le terrorisme et extirper ce fléau qui s’étend sur toutes les régions du monde.  Il a tenu à souligner les réserves de son pays sur le paragraphe 24 du préambule qui fait référence à l’OTAN.  Il a précisé que, de l’avis de sa délégation, cette organisation était une organisation militaire dont la nature et le fonctionnement sont différents de ceux des autres organisations citées dans le projet de résolution. 


Le représentant du Venezuela a indiqué que sa délégation, tout en se joignant au consensus, émet des réserves concernant le paragraphe 24 du préambule.  Il a estimé que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ne devrait pas être citée au même titre que les autres organisations qui combattent le terrorisme.


La représentante de Cuba a réaffirmé que son pays condamnait fermement le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations et qu’il contribuait aux efforts multilatéraux visant à mettre un terme à ce fléau.  Cependant, sa délégation estime que l’OTAN ne devrait pas être citée, dans le projet de résolution, au même titre que d’autres organisations combattant le terrorisme international. 


La représentante du Nicaragua a, à son tour, émis des réserves sur le paragraphe 24 du préambule faisant référence àl’OTAN.  À l’instar d’autres délégations, elle a estimé que l’association de cette organisation aux autres organisations luttant contre le terrorisme dans le projet de résolution était inappropriée.


Aux termes d’un projet intitulé « Programme d’assistance des Nations Unies aux fins de l’enseignement, de l’étude, de la diffusion et d’une compréhension plus large du droit international » (A/C.6/68/L.14), l’Assemblée générale approuverait les directives et recommandations figurant dans le rapport du Secrétaire général (A/68/251), en particulier celles qui visent à renforcer et à revitaliser le Programme d’assistance en réponse à l’augmentation de la demande à l’égard d’activités de formation et de diffusion dans le domaine du droit international.  Elle autoriserait le Secrétaire général à exécuter en 2014 et 2015 ces activités.  Elle l’autoriserait également à octroyer aussi bien en 2014 qu’en 2015 au moins une bourse d’études au titre de la Dotation commémorative Hamilton Shirley Amerasinghe sur le droit de la mer.


Elle autoriserait en outre le Secrétaire général à continuer de développer la Médiathèque de droit international des Nations Unies en raison de l’importance de sa contribution à l’enseignement et à la diffusion du droit international dans le monde, et à continuer à la financer sur les ressources du budget ordinaire et, au besoin, grâce aux contributions volontaires.


L’Assemblée générale demanderait au Secrétaire général de prévoir dans le budget-programme de l’exercice biennal 2014-2015 les ressources nécessaires pour que le Programme d’assistance conserve son efficacité et continue à se développer, notamment que les Cours régionaux de droit international des Nations Unies soient organisés périodiquement et que la pérennité de la Médiathèque de droit international des Nations Unies soit assurée.  Elle prierait de nouveau les États Membres et les organisations, les institutions et les particuliers intéressés de verser des contributions volontaires, notamment pour financer le Programme de bourses de perfectionnement en droit international et la Médiathèque et permettre à la Division de la codification d’organiser les Cours régionaux.


Elle prierait également le Secrétaire général de lui rendre compte, à sa soixante-neuvième session, de l’exécution du Programme d’assistance en 2014 et de lui présenter, après avoir consulté le Comité consultatif pour le Programme d’assistance, des recommandations sur l’exécution du Programme d’assistance dans les années à venir.


L’Assemblée engagerait le Bureau des affaires juridiques à continuer de mettre à jour et d’étoffer les sites Web énumérés dans l’annexe au rapport du Secrétaire général, qui offrent un moyen précieux de diffuser les textes de droit international et de faire des recherches juridiques de haut niveau.  Elle inviterait à recourir aux stagiaires et assistants de recherche pour préparer les supports documentaires destinés à la Médiathèque.


Elle féliciterait la Division de la codification des mesures d’économie qu’elle a prises dans le Programme de bourses de perfectionnement en droit international et saurait gré, par ailleurs, à l’Académie de droit international de La Haye de sa précieuse contribution au Programme d’assistance.  Elle remercierait l’Éthiopie et la Thaïlande d’avoir accepté d’accueillir en 2013 les cours régionaux; l’Éthiopie, la Thaïlande et l’Uruguay d’en accueillir en 2014; et le Costa Rica d’accueillir le premier Cour régional depuis 10 ans, en 2015.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Une réunion de l'ECOSOC et de la Deuxième Commission exhorte les États à former les jeunes et les femmes aux technologies des emplois du futur

AG/EF/3385

Une réunion de l'ECOSOC et de la Deuxième Commission exhorte les États à former les jeunes et les femmes aux technologies des emplois du futur

8/11/2013
Assemblée généraleAG/EF/3385
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                        

33e séance – matin


UNE RÉUNION DE L’ECOSOC ET DE LA DEUXIÈME COMMISSION EXHORTE LES ÉTATS À FORMER

LES JEUNES ET LES FEMMES AUX TECHNOLOGIES DES EMPLOIS DU FUTUR


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) et le Conseil économique et social (ECOSOC) ont tenu ce matin une réunion de travail conjointe sur le thème « L’avenir de l’emploi: le monde du travail en 2030 ». 


Face aux mutations en cours sur le marché du travail, des intervenants à ce débat ont suggéré que des mesures soient prises, notamment en termes d’éducation et de formation, afin de former les futurs demandeurs d’emplois, notamment les jeunes et les femmes aux nouvelles technologies dont la maîtrise sera indispensable pour occuper un emploi dans un environnement de travail changeant.  Le secteur de l’emploi est aujourd’hui miné par des taux de chômage qui dans certains pays atteignent de 25 à 50% de la population en âge de travailler, ont relevé des panélistes, précisant que 197 millions de personnes étaient sans emploi à travers le monde en 2012, dont 73,8 millions de jeunes.


Invité de cette table ronde, le Directeur de l’Institut international d’études sociales de l’Organisation internationale du Travail (OIT), M. Raymond Torres, a noté que des progrès tangibles ont été accomplis dans le cadre de la protection sociale des travailleurs, même s’il reste de nombreuses inégalités en la matière entre les régions du monde.  Il a aussi relevé que la propagation des nouvelles technologies, notamment numériques, allait se poursuivre, offrant de nombreuses opportunités d’affaires et permettant une meilleure interaction entre les travailleurs et les entrepreneurs. 


Le Président de la Deuxième Commission, M. Abdou Salam Diallo, du Sénégal, a souligné que chaque pays fera l’expérience de cette révolution de manière différente de celle de ses voisins, tout dépendant de l’état de l’économie de chacun d’entre eux.  Le monde ne peut se permettre une nouvelle fracture numérique entre ceux dont les citoyens auront la chance d’être formés aux technologies et ceux dont les populations n’en auront pas la maîtrise, a-t-il prévenu.


En plus de l’exclusion et de la discrimination au niveau technologique, M. Adam Greene, du Conseil des États-Unis pour les affaires internationales, a pour sa part appelé les pays et les sociétés à prendre en compte l’approche genre, la parité entre les sexes, et à promouvoir l’inclusion des femmes dans la vie publique et dans le monde du travail.  « Aucun pays ne peut se développer en mettant de côté la moitié de sa population et de ses cerveaux », a-t-il déclaré.


Il faudrait veiller à ce que les filles terminent leur cycle d’éducation primaire, et mettre fin aux préjugés qui font qu’elles ne bénéficient pas des mêmes chances que les garçons, a renchéri Mme Barbara Birungi, Fondatrice et Directrice de « Women in Technology », une organisation de l’Ouganda.  Elle a également averti que l’impact des technologies faisant appel à l’intelligence artificielle et numérique serait différé en Afrique par rapport aux autres régions du monde, « car l’évolution des choses est plus lente sur le continent ».  Elle a prévenu, en outre, que les emplois traditionnels vont peu à peu disparaître, alors que le système d’éducation africain actuel reste encore orienté vers la préparation à ce type d’emplois.  Il faut que les Africains se forment aux nouvelles technologies afin de bénéficier des opportunités qui existent dans ce secteur, et les entreprises étrangères qui s’installent sur le continent africain devraient les aider, au lieu d’amener avec elles des cadres et des travailleurs provenant de leurs pays d’origine, a-t-elle préconisé, dénonçant que des emplois soient occupés en Afrique par des étrangers alors que de jeunes Africains y sont au chômage.


Au nom du Groupe des États d’Afrique, la représentante du Gabon a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 appuie la création d’emplois décents et bien rémunérés sur le continent, notamment en faveur des femmes et des jeunes.  Le représentant du Venezuela a, pour sa part, estimé que le Consensus de Washington, imposé aux pays du monde au début des années 90, et dont les préceptes et politiques favorisent l’économie de marché, avait entraîné le démantèlement de l’État-providence qui faisait le lien entre le revenu des travailleurs, la production et l’emploi, et permettait ainsi une redistribution équilibrée de la richesse nationale.  Cette réalité a fait dire au Professeur Marcio Pochmann, économiste à l’Institut d’économie et au Centre d’études sur les syndicats et l’économie du travail de l’Université d’État de Campinas, au Brésil, que les entreprises « possèdent » aujourd’hui les pays, remettant ainsi en cause la capacité des autorités publiques à définir ou imposer des politiques nationales.


Pour la plupart des intervenants, le monde de l’emploi de l’an 2030 sera résolument technologique et numérique.  Pour M. Peter Padbury, Directeur, Veille et prospective à l’entité gouvernementale « Horizons de politiques Canada », cette mutation est déjà en branle.  Il a ainsi évoqué les nouvelles techniques d’impression en trois dimensions (3D printing) grâce auxquelles on peut concevoir des objets en créant les pièces avec une précision d’orfèvre avant de les assembler pour obtenir le produit final.  Il a prévenu que ces technologies vont peut-être améliorer la productivité mais réduiront dans le même temps l’importance de la main-d’œuvre humaine, créant ainsi plus de chômeurs.  Les gouvernements qui combattront ces technologies, ou les ignoreront, perdront des opportunités économiques, et auront un retard sur ceux qui les auront adoptées, a-t-il prévenu.


Pour éviter que ce scénario catastrophique ne se réalise, M. Martin Sajdik, Vice-Président de l’ECOSOC, a souhaité que la formation soit au cœur des nouvelles politiques d’emploi, afin que les jeunes, et en particulier les jeunes femmes, soient pourvus des capacités requises pour s’adapter aux mutations technologiques qui s’imposent dans le monde de l’emploi.


La Deuxième Commission se réunira de nouveau lundi 11 novembre 2013, à 10 heures, dans le cadre de la réunion des annonces de contributions aux activités de développement.


SÉANCE CONJOINTE DE LA DEUXIÈME COMMISSION ET DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL SUR LE THÈME « L’AVENIR DE L’EMPLOI: LE MONDE DU TRAVAIL EN 2030 »


Déclaration liminaire


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal), Président de la Deuxième Commission, a relevé qu’à l’heure de la mondialisation, l’économie mondiale évolue vite, et que certaines de ses avancées changent les rapports de force entre nations et les perspectives de développement sans que, souvent, on ait eu le temps de prendre la mesure des nouveaux enjeux.  Il a dit que cette réalité s’applique au monde du travail qui connaît des mutations guidées par des facteurs technologiques, démographiques ou financiers qui se conjuguent et influent sur la définition qu’on donnera au travail dans les années à venir.  Il a noté que les changements sociaux qui en résulteront sont porteurs à la fois d’espoirs, de risques et de dangers, et que la « révolution numérique », et notamment l’impression en trois dimensions (3D printing), va offrir de nouvelles opportunités économiques et faciliter l’entreprenariat individuel dans les 20 prochaines années. 


M. Diallo a précisé que les conséquences de ces nouvelles technologies se feront sentir sur le marché du travail aussi bien dans les pays développés que dans ceux en développement.  Il a ensuite souligné que chaque pays fera l’expérience de cette révolution différemment selon l’état de son économie.  Il a par ailleurs rappelé que ces mutations interviennent alors que plus de 470 millions d’emplois doivent être créés entre les années 2015 et 2030 pour apporter une réponse aux effets de la crise financière dans le monde, et pour absorber la croissance de la population active mondiale.  M. Diallo a enfin relevé que de nouvelles compétences devront être enseignées à grande échelle pour tirer profit de ces évolutions, notamment aux jeunes, et il a estimé que le monde ne peut se permettre une nouvelle fracture numérique entre ceux qui seraient formés à ces technologies et ceux qui ne les maîtriseraient pas.


Exposés


M. RAYMOND TORRES, Directeur de l’Institut international d’études sociales de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a présenté trois grandes tendances positives qui se dégagent dans le domaine de l’emploi au niveau mondial.  Tout d’abord, a-t-il expliqué, le monde du travail va profiter d’une meilleure éducation des masses et des changements démographiques, sachant que la population des pays en développement sera beaucoup plus instruite en 2030 qu’actuellement.  Cela permettra de faire grossir la classe moyenne, phénomène que l’on constate déjà dans les pays émergents, a indiqué M. Torres.  Il a aussi indiqué que la propagation des nouvelles technologies, notamment numériques, allait se poursuivre, fournissant ainsi de nombreuses opportunités d’affaires et permettant une meilleure interaction entre les travailleurs et les entrepreneurs.  M. Torres a ensuite noté les progrès tangibles accomplis sur le plan social, même s’il reste de grandes inégalités entre les régions du monde.  Les pays du Sud ont adopté des lois visant à améliorer le droit du travail, s’est-il félicité, ce qui montre l’engagement croissant des gouvernements en faveur des progrès sociaux.


L’expert a cependant évoqué d’autres tendances qui, au contraire, aggravent la situation de l’emploi.  Il a ainsi relevé que l’écart se creusait entre les pays en matière de technologie.  En outre, les circonstances d’emploi changent à un rythme rapide, a-t-il noté, soulignant l’augmentation du nombre de contrats de courte durée et d’emplois informels, observable à travers le monde.  L’expert a aussi mentionné l’augmentation du chômage et le problème du sous-emploi.  En dépit des bénéfices faits par les entreprises, qui ont augmenté, les prévisions concernant la création de meilleurs emplois ne se sont pas concrétisées, a-t-il regretté.  Le chômage des jeunes est en hausse partout dans le monde, et affecte notamment les jeunes diplômés, a-t-il relevé.  M. Torres a également craint que les disparités sociales s’accentuent et deviennent de plus en plus profondes.  Le processus qui permettait la mobilité et l’ascension sociale est en jeu, a-t-il averti.  Il a par ailleurs invité à remettre en question le système de prise de décisions politiques, et plus particulièrement le processus inhérent au fonctionnement des économies capitalistes.


Enfin, M. Torres a jugé essentiel pour tous les pays de travailler dans le cadre de la coopération internationale.  Dans certains domaines, il vaut mieux agir au niveau régional, mais d’autres domaines comme celui de la réglementation financière doivent être traités au plan international, a-t-il recommandé.  En conclusion, il a averti que le décalage croissant entre les technologies disponibles d’un pays à un autre, ainsi que les situations inégales observées dans les marchés du travail, créent de plus en plus de frustration chez les personnes et groupes les plus éduqués et aggravent les écarts de revenus.  Cette situation sera gérable dans certains pays en développement dont la classe moyenne grandit, mais cela ne sera pas facile à gérer dans les pays développés, a-t-il prévenu.  Il a donc conseillé d’adopter des mesures concertées et des normes de travail consensuelles, tout en améliorant la coordination de ces normes comme le fait l’OIT.


M. PAUL DE CIVITA, Vice-Ministre adjoint par intérim à Horizons de politiques Canada, intervenant par visioconférence depuis le Canada, a expliqué qu’Horizons de politiques Canada est un service du Gouvernement fédéral canadien.  Sa mission est de mener des analyses prospectives sur les grandes questions de politique mondiale, afin de renforcer les capacités d’adaptation des agences et services canadiens, et de guider les processus de planification des instances gouvernementales canadiennes.  Avant de passer la parole à l’un de ses collègues, M. De Civita a indiqué que quatre technologies vont probablement orienter et guider les mutations du secteur de l’emploi, à savoir la technologie numérique, la nanotechnologie, la biotechnologie et la neurotechnologie.


M. PETER PADBURY, Directeur, Veille et prospective à Horizons de politiques Canada, qui intervenait également par visioconférence, a dit que le travail des experts d’Horizons politiques Canada n’est pas de l’art divinatoire visant à prévoir l’avenir.  Il a déploré le fait que les populations ne soient pas conscientes des mutations technologiques en cours, et il a souhaité qu’elles en soient informées.


M. Padbury a par exemple relevé que l’intelligence artificielle permet aujourd’hui d’appliquer à travers des machines des modes de raisonnement s’inspirant de la logique humaine, ceci étant démontré par les technologies qui, par exemple permettent à une automobile de se conduire sans intervention directe humaine.  Il a parlé également de l’analyse des données qui permet de comprendre des comportements individuels, par exemple sur Internet où les habitudes des usagers sont traquées et tracées, afin de prévoir ainsi leurs futures actions, et d’en déduire des actions commerciales et de marketing.  Les capteurs analytiques permettent aujourd’hui aux firmes de marketing commercial de suivre en ligne les goûts et habitudes des consommateurs et des clients potentiels.  Il a relevé qu’en les fusionnant avec des programmes d’intelligence artificielle, on peut utiliser ces capteurs analytiques pour mener des campagnes de médecine préventive.  Il est désormais possible de procéder, au bénéfice d’un individu, à des tests d’analyse et de dépistage d’une centaine de maladies à partir d’une seule goutte de sang prélevée sur cette personne.


M. Padbury a ensuite évoqué les robots.qui sont utilisés par exemple dans des restaurants ou dans les services d’accueil hôteliers et autres, avec des coûts inférieurs à ceux d’un employé humain rendant le même service.  Ces robots augmentent à la fois la productivité du restaurant et ses bénéfices.  Il a en outre parlé des nouvelles techniques d’impression en trois dimensions (3D printing) avec lesquelles ont peut produire des objets en créant des pièces avec une précision d’orfèvre avant de les assembler pour obtenir le produit final.  À terme, a-t-il prévenu, ces technologies vont changer la nature de la chaîne d’approvisionnement et permettront, par exemple, de ramener en Amérique du Nord les emplois du secteur manufacturier qui avaient été délocalisés en Asie.  


Quant aux techniques de la biologie synthétique, elles vont permettre, par exemple, de récupérer les chromosomes d’un organisme vivant, les assembler et utiliser le résultat obtenu pour créer de nouveaux types de composants jamais vus dans la nature.  Il a prévenu que d’ici une dizaine d’années, ces technologies vont peut-être améliorer la productivité en réduisant la main-d’œuvre humaine, créant ainsi plus de chômeurs.  Les gouvernements qui combattront ces technologies, ou les ignoreront, perdront des opportunités économiques, et prendront un retard sur ceux qui les auront eux adoptées.  Il y aura probablement moins d’emplois conventionnels dans l’avenir, a prévenu l’expert.  De même, a-t-il ajouté, de nouvelles qualifications seront nécessaires aux gens pour se faire une place sur le marché du travail, et de plus en plus de tâches économiques se feront de manière virtuelle. 


Participant à cette séance par téléconférence, M. MARCIO POCHMANN, Économiste et Professeur à l’Institut d’économie et au Centre d’études sur les syndicats et de l’économie du travail de l’Université d’État de Campinas, Brésil, a observé que les pays doivent choisir les fonctions économiques qu’ils souhaitent accomplir dans le cadre des chaînes mondiales d’approvisionnement.  Les entreprises « possèdent » aujourd’hui les pays, a-t-il ajouté, estimant que cela remettait en cause la capacité des autorités publiques à définir ou imposer des politiques nationales mêmes, ainsi que leur aptitude à avoir une influence sur la qualité de l’emploi.  Il a aussi noté que la transition vers des économies de service aboutit à une ouverture de la réglementation du travail.  La journée de travail s’allonge et s’intensifie, tandis que le foyer familial devient lui-même un nouveau lieu de travail, mais sans réglementation appropriée, a-t-il aussi observé.


M. Pochmann a ensuite souligné que l’espérance de vie de la population mondiale augmentait, ainsi que le niveau d’éducation et de formation professionnelle.  Les femmes sont de plus en plus éduquées et elles participent davantage au marché du travail.  Néanmoins, leurs revenus demeurent inférieurs à ceux des hommes, a-t-il noté.  Le panéliste a aussi abordé la question de la discrimination raciale qui a un impact et une influence sur les conditions de travail.  Les travailleurs « non blancs » perçoivent les salaires et les revenus les plus bas, a-t-il noté.  Il a aussi déploré la précarisation du travail au fur et à mesure que le temps avance, ce qui se manifeste par un taux de chômage élevé.  M. Pochmann a donc recommandé d’adopter de nouvelles politiques de gouvernance mondiale en matière d’emploi.  La transition vers l’économie de service est compatible avec l’emploi des jeunes, a-t-il estimé. 


Mme BARBARA BIRUNGI, Fondatrice et Directrice de « Women in Technology  », de l’Ouganda, a averti que l’impact de l’intelligence numérique sur l’Afrique serait différé par rapport aux autres régions du monde, « car l’évolution en Afrique est plus lente ».  Elle a prévenu que les emplois traditionnels allaient disparaître, alors que le système d’éducation actuel était conçu pour préparer seulement à ce type d’emplois.  « Des étrangers exercent partout en Afrique des fonctions que les Africains ne peuvent assumer parce que bien souvent ils n’ont pas les compétences nécessaires ».  Ceci est vrai dans le domaine des technologies, a dit Mme Birungi.  Elle a reproché aux entreprises étrangères de ne pas former les gens dans les pays africains où elles s’installent, car elles préfèrent amener du personnel de leurs pays d’origine.  Elle a donc recommandé de former les jeunes africains aux technologies pour qu’ils puissent non seulement exercer les métiers disponibles mais aussi créer leurs propres emplois.  Il faut pour cela leur permettre de poursuivre des formations postscolaires et développer la formation continue tout au long de leur carrière, a-t-elle recommandé.


En Ouganda, chaque école est dotée d’ordinateurs, mais malgré cela certains élèves du secondaire ont du mal à se servir correctement d’un clavier après trois ans de formation dans ce domaine, a dit Mme Birungi.  Elle a donc plaidé en faveur d’un enseignement plus concret et a préconisé que les effectifs d’enseignants soient renforcés.  Beaucoup d’Africains essayent de rattraper ce retard, mais tous n’y arrivent pas, a-t-elle regretté.  Avec un fort taux de fécondité en Afrique, taux qui atteint six enfants par femme en moyenne en Ouganda, il faut préparer les enfants à l’avenir, a lancé Mme Birungi.  Elle a conseillé de commencer par veiller à ce que les filles terminent l’école primaire, et qu’on mette fin aux préjugés qui font que les filles ne bénéficient pas des mêmes chances que les garçons.


L’emploi n’est pas non plus égal pour les hommes et les femmes en Afrique, a estimé Mme Birungi, regrettant qu’il n’y ait pas de législation appropriée dans ce domaine.  Il faut se concentrer sur les moyens de lutter contre l’abandon scolaire des filles, a-t-elle préconisé.  Au cours de l’étape suivante, il faut créer des opportunités d’emplois pour les femmes, a-t-elle ajouté, notamment en les formant et en les encourageant à créer leur propre emploi.  En Ouganda, le nombre de femmes qui travaillent dans le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC) est peu élevé, malgré le nombre important de diplômées en informatique qui ne savent pas qu’elles peuvent créer leur propre emploi.  Passant aux enfants, Mme Birungi a lancé un appel pour les gouvernements et les familles changent leur mode d’éducation.  Trop souvent, les parents décident des études et du futur métier de leurs enfants, a-t-elle dit, avant de suggérer que des changements soient opérés dans les politiques d’éducation.  Il faut non seulement que le monde investisse en Afrique mais aussi qu’il investisse dans les Africains, a-t-elle conclu.  Cela implique de les aider à se former. De leur côté, les gouvernements africains doivent travailler à l’autonomisation des jeunes, a dit l’intervenante.


M. ADAM GREENE, du Conseil des États-Unis pour les affaires internationales, a rappelé que le grand défi mondial de l’heure est de créer près d’un demi-milliard d’emplois.  Il a précisé que la mise en œuvre des programmes nécessaires pour faire face à ce défi se fera au niveau national.  Il a ainsi plaidé pour la mise en place d’environnements propices à l’essor des petites et moyennes entreprises (PME).  Il a aussi évoqué le rapport « Doing business » de la Banque mondiale qui analyse cet environnement des affaires dans chaque pays en utilisant des indicateurs comme les transports, les technologies de l’information et des communications (TIC), ou la politique fiscale, entre autres.


M. Greene a noté que le meilleur indicateur d’une économie non performante est le fait que le secteur informel représente plus de la moitié du produit intérieur brut (PIB) du pays concerné.  Il a expliqué que cette situation peut signifier que les mesures fiscales et l’environnement global sont si hostiles aux affaires que les entrepreneurs contournent les obstacles en investissant dans le secteur informel, ce qui fait perdre des taxes et des devises au gouvernement.  Il a précisé qu’en vue de rendre l’économie plus performante, un gouvernement a juste besoin de modifier ses politiques et règlements.  Il a également souligné que l’accès à l’éducation pour tous, garçons et filles, est crucial pour l’essor économique d’un pays.  « Aucun pays ne peut se développer en mettant de coté la moitié de sa population et de ses cerveaux », a-t-il déclaré en appelant au respect de l’approche genre et à l’inclusion des femmes dans la vie publique et dans le monde du travail.  Il a prôné la responsabilisation des enfants afin d’en faire dans l’avenir des entrepreneurs sérieux et à succès.


M. PETER BAKVIS, Directeur de « Global Unions  » à Washington D.C., a recommandé que des formations soient données aux entrepreneurs afin qu’ils soient au fait des mutations et des nouvelles tendances de l’économie mondiale et du monde de l’emploi.  Il a relevé que le G-20 compte en son sein l’initiative « Business 20 » qui favorise les formations en faveur du patronat.  Il a regretté le fait que les inégalités sociales ne cessent de grandir à travers le monde.  Il a en outre évoqué la place du secteur informel dans les économies nationales, et il a cité le cas du Brésil, qui a mis en place de nouvelles mesures sociales pour la protection des travailleurs.  M. Bakvis a expliqué que ces mesures ont réduit le poids du secteur informel au Brésil, car beaucoup de travailleurs de ce secteur se sont intégrés au secteur formel de l’économie.  Il a par ailleurs noté qu’avec la crise financière et économique qui a débuté en 2008, le G-20 a mis en place des mesures pour encourager ses membres à protéger les emplois.  Il a plaidé par la mise en place de mesures visant la protection des droits des travailleurs à l’échelle internationale.  Il a noté que l’absence d’un environnement favorable au respect des droits des travailleurs représente un défi à relever et une opportunité d’action pour les Nations Unies.


Débat interactif


À des exposés des panélistes, un débat interactif a été lancé par le représentant du Venezuela qui est revenu sur l’histoire du capitalisme pour en dénoncer les conséquences négatives.  Évoquant la première révolution industrielle, qui a eu lieu en Angleterre, il a expliqué que l’accumulation des capitaux et de l’épargne s’était fait sur le dos d’un prolétariat dont le travail a profité à une minorité bourgeoise.  Il a estimé que le Consensus de Washington, imposé aux pays du monde au début des années 90, et dont les préceptes et politiques favorisent l’économie de marché, avait entraîné le démantèlement de l’État-providence qui faisait le lien entre le revenu des travailleurs, la production et l’emploi, et permettait ainsi une redistribution équilibrée de la richesse nationale.  Les banques ont aussi changé leur trajectoire d’activités et se sont lancées dans des investissements purement spéculatifs, a-t-il dénoncé.  Le représentant du Venezuela a prévenu que dans le monde du travail, en éliminant les processus de négociation collective, on portait atteinte à la démocratie et aux droits des travailleurs.  « On va à la catastrophe si on n’inverse pas ce processus », a-t-il averti. 


Au nom du Groupe des États d’Afrique, la représentante du Gabon a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 appuie la création d’emplois décents et bien rémunérés.  L’Afrique a bien progressé en termes d’utilisation des TIC ces dernières années, a-t-elle indiqué, tout en notant le potentiel important qu’il reste à exploiter dans ce domaine. 


Elle a estimé que la croissance de l’emploi devait passer par la transformation structurelle des économies africaines par le biais de l’industrialisation du continent.  Le but à atteindre est celui d’une croissance non exclusive et viable, qui puisse extraire la population de la pauvreté.  La création d’emplois sera possible si l’on améliore la formation des travailleurs, a-t-elle ajouté.  Les politiques qu’il faut adopter dans ce sens doivent accorder la priorité aux besoins particuliers des femmes et des jeunes, a-t-elle préconisé, et il faut aussi chercher à améliorer la formation en matière de technologies.  En ce qui concerne le développement agricole, elle a appelé à investir dans ce secteur afin d’améliorer la sécurité alimentaire et de réduire les disparités entre les populations rurales et urbaines.


Lutter contre le chômage est une priorité pour l’Union européenne, a indiqué pour sa part le représentant de l’Union européenne.  Il a notamment souligné l’importance des emplois verts et des politiques sociales.  Il faut utiliser au mieux les ressources disponibles et mettre l’accent sur l’instauration de conditions propices à la création d’emplois décents.  L’investissement dans l’éducation et l’innovation est aussi une priorité.  L’Union européenne prend aussi des mesures pour faire face au décalage de compétences entre les travailleurs, a-t-il ajouté.


La représentante de l’Allemagne a parlé de la tenue d’une récente conférence internationale sur la jeunesse et l’emploi dont les travaux ont conclu, notamment, qu’il fallait se fonder sur des analyses solides pour améliorer la situation de l’emploi.  Il faut ensuite favoriser un dialogue social, adopter des politiques appropriées et renforcer l’autonomisation des femmes, a-t-elle indiqué.  En outre, il faut que le personnel des entreprises soit plus diversifié.  La représentante a demandé comment l’on pouvait envisager les salaires à l’avenir, sachant que le niveau des salaires ne peut plus être basé sur la seule productivité.


Pour sa part, le représentant du Suriname a jugé contradictoire qu’on demande au secteur privé de créer des emplois, tout en demandant aux gouvernements de prendre des mesures, notamment des lois garantissant un salaire minimum, qui sont considérées comme des entraves à l’embauche par les entreprises.  Il a dit qu’il était aussi très étrange qu’on parle de la technologie comme si la vie des gens et l’économie relevaient d’une sorte de scénario de science-fiction.


« Pensez à combien votre vie a changé au cours des 10 dernières années », a rétorqué le Directeur, Veille et prospective à Horizons de politiques Canada pour illustrer la révolution technologique et numérique.  Il a vanté les mérites du téléphone intelligent (smart phone), une plate-forme technologique qui évolue très rapidement en termes de performance, de potentiel et de capacités.  Les gouvernements des pays en développement vont pouvoir utiliser ces technologies pour transformer l’accès à des services comme les soins de santé, a-t-il prédit.


Répondant à la délégation de l’Allemagne, le Directeur de l’Institut international d’études sociales de l’OIT a dit qu’il croyait fermement à la vertu du principe de garantie de l’emploi des jeunes, mis en œuvre avec succès dans de nombreux pays.  Il a jugé utile de créer un nouveau partenariat entre le secteur de l’enseignement, les familles et le marché du travail.  Il a aussi appelé à faciliter le retour des femmes sur ce marché de l’emploi après qu’elles aient pris un congé de maternité.  Pour promouvoir la protection sociale, il faut que les gouvernements aient une assiette financière stable, a-t-il noté en demandant une aide internationale dans ce domaine.  Le partage des bonnes pratiques est une autre action commune que peut mener la communauté internationale, a-t-il souligné.


Le Directeur de « Global Unions  », de Washington, D.C., a souhaité qu’une stratégie mondiale, entérinée par les Nations Unies, soit adoptée pour appuyer la négociation collective à l’échelon national.  Il a reconnu que, dans les années 80, on avait mis l’accent sur la déréglementation, ce qui a causé la crise de 2008.  « Il faut inverser la tendance », a-t-il dit.  Le chômage des jeunes ne sera pas résolu tant que le chômage en général n’aura pas trouvé de solution, a-t-il prévenu.  Répondant à la délégation du Suriname, il a jugé fallacieux l’argument selon lequel le maintien de salaires au niveau le plus bas était la solution qui permet aux entreprises d’engranger des bénéfices.  On ne peut pas arriver au plein emploi si les salaires versés aux travailleurs sont trop bas et ne leur permettent donc pas d’acheter les biens de consommation dont ils ont besoin ou envie, a-t-il expliqué.  Ce genre de politique crée un cercle vicieux: moins les gens ont d’argent, moins ils consomment, et moins les entreprises produisent, ce qui fait stagner l’outil de production, l’économie elle-même, et donc la création d’emplois. 


Augmenter le salaire minimum n’est pas une mesure qui va à l’encontre des intérêts des entreprises, a estimé pour sa part le représentant du Conseil pour les affaires internationales des États-Unis.  Il a cité le cas de l’Allemagne dont le système, à cet égard, fonctionne bien.  S’agissant du monde du travail et des syndicats, il a estimé qu’il fallait y établir et appliquer des normes et des réglementations.  Il faut cependant combler les écarts entre la règlementation et la pratique, pour couvrir notamment les emplois du secteur informel, a-t-il recommandé.


M. MARTIN SAJDIK (Autriche), Vice-Président du Conseil économique et social,a, dans ses remarques de clôture, rappelé que les segments de haut niveau du Conseil économique et social (ECOSOC) tenus en 2006 et 2012 avaient été consacrés à la question de l’emploi dans le monde, précisant ensuite que la création d’emplois doit être au cœur de toute stratégie de développement.  Il a noté que la Déclaration ministérielle qui a sanctionné le segment de haut niveau de l’ECOSOC de 2012 avait particulièrement porté son attention sur le chômage des jeunes. 


M. Sadjik a souligné qu’avec la technologie numérique et les mutations qu’elle est en voie d’engendrer, de nombreux emplois allaient être perdus, augmentant ainsi le nombre de chômeurs et créant des perturbations sociales.  Il a ensuite insisté sur le fait que les stratégies de développement devraient cibler la lutte contre le chômage en priorité, notamment le chômage des jeunes, et étendre les systèmes de protection sociale.  Il a, en outre, souhaité que la formation soit au cœur des nouvelles politiques d’emploi, afin que les jeunes, et en particulier les jeunes femmes, soient pourvus des capacités requises pour s’adapter aux mutations technologiques que vit le monde de l’emploi.  Il a également indiqué que dans le contexte de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, il serait adéquat de considérer la mise en commun des questions d’emploi et d’éducation, d’un côté, et celles de la réduction de la pauvreté et du développement durable de l’autre.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Cinquième Commission: avec ses 44 milliards de dollars d’actifs, la Caisse commune des pensions de l’ONU a versé en 2012 plus de 2 milliards aux retraités

AG/AB/4086

Cinquième Commission: avec ses 44 milliards de dollars d’actifs, la Caisse commune des pensions de l’ONU a versé en 2012 plus de 2 milliards aux retraités

6/11/2013
Assemblée généraleAG/AB/4086
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                             

16e séance – matin


CINQUIÈME COMMISSION: AVEC SES 44 MILLIARDS DE DOLLARS D’ACTIFS, LA CAISSE COMMUNE DES PENSIONS DE L’ONU A VERSÉ EN 2012 PLUS DE 2 MILLIARDS AUX RETRAITÉS


La Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies a désormais des actifs évalués à 44,7 milliards de dollars, soit une augmentation, en 2012, de 5 milliards de dollars ou de 12,6%.  Elle a versé la même année 2 milliards de dollars aux retraités et autres bénéficiaires.  C’est ce qu’a appris aujourd’hui la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires qui examinait le budget de fonctionnement de la Caisse commune, évalué à 178,8 millions de dollars pour 2014-2015.


Avec ses actifs de 44,7 milliards de dollars*, la Caisse commune des pensions du personnel de l’ONU s’appuie sur le Fonds de pension le plus globalement diversifié du monde, générant, en 2012, un retour de 12,6% malgré l’énorme volatilité des marchés, comme l’a fait remarquer aujourd’hui le représentant des États-Unis.  Le Fonds a des investissements dans plus de 39 pays, 7 institutions internationales/régionales et dans 27 monnaies.  Il travaille selon quatre critères: la sûreté, la profitabilité, la convertibilité et la liquidité, et n’est pas autorisé à investir dans les industries de l’armement et du tabac, sans compter les autres restrictions.


En 2012, la Caisse commune des pensions a versé des prestations à 67 600 retraités et autres bénéficiaires dans plus de 190 pays, pour un montant dépassant les 2 milliards de dollars.  À l’horizon 2020, la Caisse devrait s’occuper de plus de 85 000 personnes.  Comme elle ne peut compter aujourd’hui que sur 121 098 cotisants, le représentant américain a suggéré d’augmenter, d’ores et déjà, le taux de cotisation.


Le net vieillissement démographique, a admis le Président du Comité mixte de la Caisse commune des pensions, M. Philip Richard Okanda Owade, appelle à une amélioration de la gestion de la solvabilité pour maintenir l’équilibre voulu entre actifs et passifs.  La mise en œuvre des recommandations du Comité mixte, a commenté M. Johannes Huisman, Directeur de la Division de la planification des programmes et du budget**, permettrait d’économiser, entre 2014 et 2015, quelque 561 400 dollars.


Pour la même période, la Caisse commune des pensions a évalué ses frais de fonctionnement à 178,8 millions de dollars*, dont 157,5 millions qu’elle imputera sur son budget et 21,3 millions qu’elle attend du budget ordinaire de l’ONU, comme participation aux coûts.  Il s’agit de financer 27 nouveaux postes permanents, 234 anciens et 10 postes temporaires existants.  Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant des Fidji a souhaité des détails sur la valeur ajoutée de ces nouveaux postes.  Son homologue des États-Unis a prévenu que les États n’ont d’autres choix que de freiner la croissance de la masse salariale, voire de la réduire. 


Le Vice-Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), M. Richard Moon, a salué la mise en service prévue du Système intégré d’administration des pensions (SIAP), qui devrait permettre de dégager 3,4 millions de dollars de gains durant l’exercice 2014-2015***.  Le CCQAB recommande aussi à la Caisse commune de donner, avec son projet de budget 2016-2017, des informations sur le solde cumulé des cotisations versées par les organisations affiliées pour le compte de fonctionnaires qui comptaient moins de cinq années d’affiliation au moment de leur cessation de service.


La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal.


*     A/68/303

**   A/C.5/68/2

*** A/68/7/Add.3


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Assemblée générale: à la veille du dixième cycle de négociations, les États Membres mesurent l’urgence de faire avancer la réforme du Conseil de sécurité

AG/11451

Assemblée générale: à la veille du dixième cycle de négociations, les États Membres mesurent l’urgence de faire avancer la réforme du Conseil de sécurité

8/11/2013
Communiqué de presseAG/11451
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-huitième session                                  

48e & 49e séances plénières

matin & après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: À LA VEILLE DU DIXIÈME CYCLE DE NÉGOCIATIONS, LES ÉTATS MEMBRES MESURENT

L’URGENCE DE FAIRE AVANCER LA RÉFORME DU CONSEIL DE SÉCURITÉ


Quelque 80 États Membres se succèdent, depuis hier, à la tribune de l’Assemblée générale, pour réitérer leurs propositions et dire l’urgence d’avancer sur une question dont ils débattent depuis 20 ans, à savoir la réforme du Conseil de sécurité.


À l’approche de la date du 15 novembre, qui marquera le début du dixième cycle des négociations intergouvernementales en six ans, les délégations ont rappelé les cinq principaux éléments de cette réforme qui portent, conformément à la résolution 62/557, sur les méthodes de travail du Conseil, la répartition géographique équitable de ses membres et sa relation avec l’Assemblée générale, et dont les points d’achoppement semblent être l’élargissement des deux catégories de membres, permanents et non permanents et le droit de veto.


L’urgence de réformer le Conseil a été illustrée hier par le représentant des Philippines qui avait vu dans le refus de l’Arabie saoudite de siéger au Conseil, après son élection, « un signal fort ».  Aujourd’hui, son homologue saoudien a dénoncé le fait que « malgré ses 60 années à l’examen » la situation en Palestine et dans les territoires occupés n’est toujours pas résolue et que, malgré les milliers de morts en Syrie, le Conseil soit toujours paralysé par le droit de veto.


Le principal souci des États Membres est de rendre le Conseil de sécurité plus efficace et plus représentatif des réalités géopolitiques du XXI siècle, les Nations Unies comptant 73 États Membres de plus qu’en 1965, lors de la dernière réforme du principal organe chargé de la paix et de la sécurité internationales.


Aujourd’hui, comme hier, de nombreuses délégations ont imputé l’absence de progrès au fait que les négociations se sont faites jusqu’ici « littéralement dans le brouillard », comme l’a dit hier le représentant de l’Inde, à savoir sans texte à négocier.  Cette « anomalie » dénoncée par beaucoup a conduit le Président de l’Assemblée générale à créer un Groupe consultatif pour lui soumettre des idées en prévision du prochain cycle de négociations qui sera dirigé par le Facilitateur et Représentant permanent de l’Afghanistan, M. Zahir Tanin.  


Si les membres du G4 -Allemagne, Brésil, Inde et Japon-, du L.69, composé de 42 États d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et des Caraïbes, et du Groupe africain sont tous favorables à l’augmentation du nombre de sièges permanents au sein du Conseil de sécurité, des divergences persistent quant à l’attribution ou non du droit de veto.


À côté de ces Groupes, celui d’« Unis pour le consensus », qui compte lui aussi une quarantaine de membres, dont l’Italie, le Pakistan et le Mexique, est fermement opposé à l’augmentation du nombre des sièges permanents.  Aujourd’hui le représentant de la Nouvelle-Zélande a appuyé la solution intermédiaire préconisée par ce Groupe, laquelle offrirait, d’une part, aux membres les plus puissants de l’Assemblée générale la perspective de siéger au Conseil pour de plus longues périodes, et augmenterait, d’autre part, le nombre des sièges aux mandats de deux ans. 


« Cette solution intermédiaire est celle qui a le plus de chances d’obtenir la majorité des deux tiers à l’Assemblée générale et donc d’être ratifiée, une exigence importante de la Charte souvent ignorée par ceux qui prônent une mise aux voix pour faire triompher leur position », a-t-il dit.


Il n’existerait donc que deux points d’accord, a résumé son homologue de Malte: l’augmentation du nombre des sièges non permanents et la nécessité de réparer l’injustice historique faite à l’Afrique, seul continent au monde à ne pas être représenté dans la catégorie des membres permanents. 


Mais aujourd’hui, le représentant de l’Iraq a réclamé un siège permanent pour le Groupe des États arabes.  Au nom des petits États insulaires en développement, son homologue de la Papouasie-Nouvelle-Guinée s’est insurgé contre l’idée que les États comme le sien n’ont aucune chance d’obtenir un siège permanent.


Celui de la Jamaïque a demandé un siège non permanent pour un État des Caraïbes et celle de la Serbie, un second siège non permanent pour le Groupe des États d’Europe orientale. 


S’agissant du droit de veto, la proposition de la France de créer un code de conduite pour interdire tout recours en cas de crimes graves a été soutenue par plusieurs délégations, aujourd’hui encore.


Plusieurs délégations ont également voulu que l’année 2015, au cours de laquelle seront célébrés le soixante-dixième anniversaire des Nations Unies et le dixième anniversaire de l’adoption du Document final du Sommet de 2005, soit l’occasion de faire des avancées notables sur ce dossier.  D’autres, comme hier le représentant russe, ont mis en garde contre des « calendriers artificiels ».  Son homologue de l’Irlande a réclamé, au cours de cette session, une réunion de haut niveau pour prendre les décisions clefs.


L’Assemblée, qui examinait aussi le rapport annuel du Conseil de sécurité, a entendu le représentant de l’Algérie s’inquiéter que le rapport ne reflète pas le débat d’avril 2013 sur le Sahara occidental, « un débat tendu qui a débouché sur une crise diplomatique entre les membres du Conseil de sécurité et une partie au conflit ».  Son homologue du Maroc a vu dans cette intervention la démonstration que « l’Algérie est le principal protagoniste, et même le mentor, du conflit au Sahara marocain ».


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux lundi 11 novembre, à partir de 10 heures, avec l’examen du rapport annuel du Conseil économique et social (ECOSOC).


RAPPORT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ: RAPPORT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ (A/68/2); QUESTION DE LA REPRÉSENTATION ÉQUITABLE AU CONSEIL DE SÉCURITÉ ET DE L’AUGMENTATION DU NOMBRE DE SES MEMBRES ET QUESTIONS CONNEXES


Suite du débat conjoint


L’Afrique est restée sur la touche, a souligné M. NKOLOI NKOLOI (Botswana), en parlant d’un Conseil de sécurité qui depuis sa création en 1945, ne reflète toujours pas la représentation géographique et démocratique de la totalité des Membres de l’ONU.  Alors que toutes les régions du monde sont représentées au Conseil, l’Afrique n’a toujours ni voix, ni pouvoir, ni présence pour influer sur les décisions importantes de cette puissante institution.  Il est temps, s’est impatienté le représentant, de réformer le caractère, la forme et les méthodes de travail du Conseil de sécurité pour l’adapter aux réalités des relations internationales.  Il a appelé à une réforme globale, transparente et inclusive qui déboucherait sur un Conseil plus efficace. 


Rappelant les cinq points de la réforme, à savoir les catégories de membres, la représentation régionale, la taille d’un Conseil élargi, les méthodes de travail et la question du droit de veto, le représentant a appelé les États à garder l’esprit ouvert et à rester flexibles.  Il ne serait pas sage de s’accrocher à des positions connues car les négociations sont par nature un exercice de compromis.  La position de l’Afrique est claire, a-t-il dit, en réaffirmant les termes du Consensus d’Eluzwini.  La position consiste à un élargissement du Conseil dans les deux catégories de membres, permanents et non permanents.  L’Afrique dénonce en outre l’abus du droit de veto et souhaite donc sa suppression.  Toutefois, si ce droit n’est pas aboli, alors un Conseil réformé incluant l’Afrique doit l’accorder à tous les nouveaux membres permanents sans exception. 


M.EUGÈNE-RICHARD GASANA (Rwanda) a déclaré que son pays continuerait d’appuyer toute initiative visant à ouvrir davantage le Conseil de sécurité aux États Membres, et notamment à ceux qui sont concernés par les situations à l’examen.  Il a félicité le Président de l’Assemblée générale pour avoir mis en place un Groupe consultatif, une initiative qui témoigne de son attachement à la réforme du Conseil de sécurité pour en faire un organe plus transparent et plus représentatif.  Le Rwanda, a-t-il dit, s’aligne sur la déclaration faite hier par la Sierra Leone au nom du Groupe des États d’Afrique, ainsi que sur celle faite par Saint-Kitts-et-Nevis au nom du Groupe L.69.  Il s’est dit encouragé par le rapprochement entre les deux Groupes qui devrait permettre d’avancer, notamment sur la question de l’élargissement du Conseil à de nouveaux membres permanents et non permanents, avec les mêmes pouvoirs respectifs qu’actuellement. 


Le Rwanda appuie par ailleurs les travaux effectués sur la question de la transparence des méthodes de travail du Conseil.  Le monde ne doit pas être pris en otage par les intérêts des membres permanents du Conseil, a-t-il déclaré, en appelant ces derniers à renoncer au droit de veto en cas de crimes de masse.  Il est déplorable, a-t-il dit, que des responsables du génocide de 1994 soient encore présents en République démocratique du Congo (RDC), alors même que la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) y compte 20 000 Casques bleus, a accusé le représentant, qui a souhaité que des progrès soient obtenus dans la réforme du Conseil d’ici à 2015.


M. VLADIMIR DROBNJAK (Croatie) a soutenu que l’élargissement du Conseil de sécurité est profondément lié à la réforme de ses méthodes de travail, et ce, tant dans les catégories des membres permanents que des membres non permanents.  Il a également voulu qu’un siège non permanent supplémentaire soit réservé au Groupe des États d’Europe orientale afin de refléter comme il se doit la réalité des relations internationales actuelles.  M. Drobnjak a souligné que ce Groupe mérite d’être traité sur un pied d’égalité avec les quatre autres groupes régionaux de l’ONU.  « Je ne citerai pas l’exemple de la composition du Groupe consultatif du Président de l’Assemblée générale, mais je dois souligner que le Groupe des États d’Europe orientale a droit à un traitement équitable, à la reconnaissance et au respect », a-t-il souligné.  Il a aussi plaidé pour que l’on impose des limites à l’exercice du droit de veto, dans les cas de génocides et de violations flagrantes des droits de l’homme.  Il a exhorté les États Membres à redoubler d’efforts pour traduire en résultats concrets les décisions contenues dans le Document final du Sommet mondial de 2005.


M. HÉCTOR VIRGILIO ALCÁNTARA MEJÍA (République dominicaine) a formulé le vœu que le processus de la réforme du Conseil se poursuive dans la transparence et l’inclusivité.  L’année 2015 doit être le moment, a-t-il estimé, où les États Membres parviendront à un consensus.  Il est nécessaire pour ce faire de négocier sur un texte de base et c’est pourquoi la création du Groupe consultatif du Président de l’Assemblée générale est une bonne décision.  Le représentant a adhéré à la déclaration faite hier par Guyana au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).  Le moment est venu, a-t-il dit, de corriger le déséquilibre au sein du Conseil de sécurité. 


M. BERNARD HAMILTON (Malte) s’est associé à la déclaration faite par l’Italie au nom du Groupe « Unis pour le consensus », ajoutant que le Groupe avait déjà donné son avis sur la création par le Président de l’Assemblée générale d’un Groupe consultatif, dans une lettre datée du 31 octobre.  Il a d’ailleurs jugé encourageants les éclaircissements apportés, notamment sur le caractère exclusivement consultatif du Groupe, son absence de mandat, que ce soit pour négocier ou préparer des documents de travail ou des projets de résolutions, et le fait qu’il ne viendra pas court-circuiter les négociations intergouvernementales.  Il s’est félicité que le Président de l’Assemblée générale ait reconfirmé ces propos dans sa déclaration liminaire hier matin, estimant que cela devrait éviter toute mauvaise interprétation.


Il convient d’identifier une « base commune », a déclaré M. Hamilton, qui a insisté sur la nécessité d’identifier des domaines de convergence.  Malte estime que les cinq points convenus dans la Décision 62/557, sont liés entre eux.  La réforme du Conseil de sécurité doit être menée de manière cohérente, ce qui assurera le respect des intérêts de tous les États Membres.  Ceci ne pourra être obtenu que par un processus de négociation et « Unis pour le consensus » estime avoir fait preuve de souplesse, en actualisant sa proposition en 2009 par un texte qui, a estimé le représentant, est « le plus avantageux pour l’ensemble des États Membres ».  « Unis pour le consensus » invite les autres Groupes à faire de même.


Il existe au moins deux points d’accord, a estimé M. Hamilton: l’augmentation du nombre des sièges de membres non permanents et la nécessité de réparer l’injustice historique faite à l’Afrique.  La composition du Conseil de sécurité doit mieux refléter la réalité actuelle, et aussi le fait que les Nations Unies comptent aujourd’hui 193 États Membres, soit 73 de plus que lors de l’élargissement précédent du Conseil en 1965.  Il faut aussi tenir compte du rôle accru joué par les États petits et moyens.  Seul « Unis pour le consensus » a proposé des sièges non permanents pour ces États, a fait observer le représentant, qui a estimé que la proposition de ce Groupe est la plus avantageuse, comme il a été reconnu publiquement par l’ONG « Plateforme pour le changement ».


M. AKAN RAKHMETULLIN (Kazakhstan) s’est prononcé en faveur d’un élargissement de 15 à 25 membres du Conseil avec la création de quatre nouveaux sièges permanents et de six nouveaux sièges non permanents.  Il a également jugé nécessaire de trouver « une solution viable » au droit de veto.  Il a voulu que l’ensemble des propositions de réforme soient placées sur la table, afin de garantir la transparence du processus.  Il a aussi attiré l’attention sur l’importance de renforcer les mécanismes de coopération entre le Conseil et l’Assemblée générale qui permettraient par exemple que les différends que le Conseil ne parvient pas à résoudre soient renvoyés à l’Assemblée.  Il s’est félicité de l’augmentation du nombre de séances publiques et de la diminution de celui des séances à huis clos au Conseil de sécurité.  Les États Membres doivent pouvoir connaître la position des membres du Conseil de sécurité autrement que dans les mass médias, a-t-il dit.


M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) a déclaré qu’il n’est pas juste que l’on ne reconnaisse pas les droits de toutes les régions du monde à être représentées au Conseil de sécurité, en particulier l’Afrique.  Ce continent doit avoir une place de plein droit, étant donné que la majorité des sujets à l’ordre du jour du Conseil concerne l’Afrique, a-t-il argué.  Le représentant a voulu que le soixante-dixième anniversaire de l’ONU, en 2015, coïncide avec un Conseil de sécurité équitable et équilibré.  C’est un impératif historique que d’adapter l’ONU au monde actuel, qui n’est pas le produit de la guerre mais des technologies, un monde où l’on préconise l’état de droit et la transparence.  M. Ndong Mba a demandé aux États Membres d’être sincères avec eux-mêmes car « la démocratie doit régner dans les organes des Nations Unies, y compris au Conseil de sécurité ».  Il a réaffirmé la demande de l’Union africaine d’obtenir deux sièges permanents avec tous les privilèges et prérogatives actuels, et six sièges non permanents en tout.  Il s’agit d’un droit inaliénable de l’Afrique, a clamé le représentant.  Tous les États sont appelés à rapprocher leurs positions, a-t-il prévenu.


M. ANDREJ LOGAR (Slovénie) a estimé qu’il serait plus efficace d’organiser à l’Assemblée générale deux débats distincts: l’un sur le rapport du Conseil de sécurité, l’autre sur la réforme.  Le rapport du Conseil est de la plus haute importance et la Slovénie voudrait l’étudier en détail avant de le commenter plus avant.  M. Logar s’est félicité de l’initiative du Président de l’Assemblée générale de convoquer à nouveau les négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité et a souhaité que ce nouveau cycle débouche sur des résultats concrets.  La Slovénie respecte par ailleurs la décision du Président de former un Groupe consultatif, qui aura la tâche importante de produire une base pour les négociations intergouvernementales. 


Il faut faire une distinction claire entre le débat sur l’élargissement du Conseil de sécurité et celui sur les méthodes de travail, a déclaré M. Logar, qui a rappelé que le Conseil avait tenu récemment un débat public sur ses méthodes de travail lors duquel de nombreuses propositions ont été présentées.  Membre du Groupe ACT « Accountability, Coherence, Transparency », la Slovénie continuera de présenter des idées pour faire ressortir ces valeurs dans les décisions du Conseil.  Le représentant a regretté la lenteur des débats sur l’élargissement du Conseil, alors que cet élargissement rendra le Conseil plus représentatif et plus efficace.  La Slovénie est convaincue qu’il faut augmenter à la fois le nombre des membres permanents et celui des membres non permanents et a présenté une proposition spécifique en ce sens lors de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, qui devrait, comme d’autres propositions faites par le passé, être prise en compte.  Les longs débats sur la réforme du Conseil de sécurité ont montré le mécontentement de nombreux États Membres par rapport à la situation actuelle et il est grand temps d’adapter le Conseil aux réalités du XXI siècle, a conclu M. Logar, qui a estimé que les initiatives du Président de l’Assemblée générale offrent une chance de parvenir à un résultat d’ci à 2015.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a fait observer que peu d’éléments permettent aux Membres de l’Assemblée générale de se faire une idée du contenu des débats inscrits à l’ordre du jour du Conseil de sécurité.  Il s’est notamment inquiété du fait que le rapport annuel ne reflète pas le véritable déroulement du débat d’avril 2013 sur la question du Sahara occidental, « un débat tendu qui a débouché sur une crise diplomatique entre les membres du Conseil de sécurité et une partie au conflit ».  Le représentant a expliqué que ces incidents s’étaient déroulés au cours de séances officieuses et a dénoncé le fait que le rapport ne fasse aucune mention de la « tentative de certains » de s’opposer à la prorogation de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).  Dès lors, il sera impossible pour les générations futures de s’informer sur ce qui s’est réellement passé au Conseil de sécurité, a-t-il déploré.


Le représentant a également fait observer que depuis la réouverture de la salle rénovée du Conseil de sécurité, des changements ont été apportés à l’interaction entre les membres du Conseil et les États Membres de l’ONU.  Il a notamment dénoncé le fait que ces derniers ne sont plus autorisés à s’approcher de la salle de consultations, un panneau « zone interdite » leur barrant le passage.  Il a fait observer que la Charte stipule que le Conseil doit tenir ses consultations officieuses dans la grande salle et que la salle de consultation n’a en soi aucun statut.  On pourrait décider de couper le financement des consultations car elles ne se déroulent pas de manière conforme à la Charte, a-t-il averti.


M. Benmehidi a dénoncé le fait qu’à l’occasion des consultations du 30 novembre, la délégation du Front Polisario se soit vue refuser l’accès aux alentours du Conseil de sécurité.  Le Maroc et le Front Polisario sont tous deux partie au conflit et devraient pouvoir présenter tous deux leurs positions devant le Conseil de sécurité et le public, a soutenu le représentant qui a indiqué qu’une plainte avait été déposée à la suite de cet incident.  Il a par ailleurs appuyé la création, par le Président de l’Assemblée générale, d’un Groupe consultatif et a annoncé que sa délégation présentera des propositions concrètes à l’occasion des consultations intergouvernementales du 15 novembre.


M. JOSÉ ANTONIO DOS SANTOS (Paraguay) a déclaré que l’élargissement de la compétence du Conseil de sécurité, durant ces dernières années, a diminué le pouvoir de l’Assemblée générale, ce qui constitue un problème.  Pour y remédier, il faut que le Conseil soit plus représentatif, a-t-il suggéré, en s’opposant au maintien du veto.  Il a appelé à un rééquilibrage des pouvoirs entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité et préconisé des réunions périodiques entre le Président de l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité. 


M. GUSTAVO ADOLF MEZA-CUADRA VELÁSQUEZ (Pérou) a souligné le travail déjà effectué lors des cycles précédents des négociations intergouvernementales par l’Ambassadeur de l’Afghanistan et s’est félicité qu’il puisse poursuivre son travail.  Le Pérou souhaite que le nouveau cycle de négociations débouche sur un Conseil de sécurité rénové, plus représentatif, plus démocratique, plus transparent et plus efficace.  Le Pérou est reconnaissant au Président de l’Assemblée générale pour le travail de compilation déjà effectué et estime qu’il faut désormais parvenir à un texte de négociations qui présente les différentes options.  Le Pérou voit avec intérêt la création récente d’un Groupe consultatif.


Le représentant a plaidé pour que le futur Conseil rénové compte davantage de membres, permanents et non permanents.  Le Pérou, qui soutient depuis longtemps le principe d’une disparition progressive du droit de veto, estime que les membres permanents du Conseil devraient s’entendre à cette fin.  Il faudrait aussi parvenir à un consensus pour empêcher l’exercice du droit de veto dans les cas de génocide ou crimes de masse.  En ce sens, le Pérou salue l’initiative de la France sur une autorégulation du recours au veto.  En attendant, le représentant a dit souhaiter que le Conseil organise plus de réunions publiques et de débats thématiques et qu’il consulte davantage encore les pays contributeurs de troupes.  Il s’est félicité des séances récapitulatives de fin de mois.  Si nous souhaitons réformer le Conseil de sécurité, il faut que cela devienne un engagement concret, a conclu le représentant.


M. RODNEY CHARLES (Trinité-et-Tobago) a dit appuyer sans équivoque l’élargissement des deux catégories de membres du Conseil de sécurité, ainsi que la position commune de l’Afrique telle que définie dans le Consensus d’Ezulwini.  Il a également réclamé la création d’un siège non permanent rotatif pour les petits États insulaires en développement.  Le représentant s’est également prononcé en faveur de l’élimination du droit de veto.  Il a néanmoins estimé que s’il venait à être maintenu dans le contexte d’un Conseil de sécurité élargi, il devrait être accordé à l’ensemble des membres permanents.  Il a ensuite insisté sur l’urgence qu’il y a de réformer le Conseil de sécurité afin de le rendre plus représentatif des réalités géopolitiques du XXIe siècle.


M. NICHOLAS EMILIOU (Chypre) a appuyé l’élargissement de la composition du Conseil de sécurité pour qu’il reflète les réalités actuelles.  Les négociations intergouvernementales doivent porter sur les cinq points et le temps est venu de montrer la détermination politique nécessaire pour aller de l’avant et traiter des autres préoccupations qu’ont les États membres.  Le lancement de négociations sérieuses basées sur un texte ne doit plus être retardé, d’autant moins que nous entrons désormais dans le dixième cycle de négociations, a souligné le représentant.


Mme YANERIT MORGAN (Mexique) a associé son pays à l’intervention de l’Italie au nom du Groupe « Unis pour le consensus ».  La réforme du Conseil  est un processus qui ne peut être guidé que par la totalité des États Membres, a-t-elle affirmé.  C’est aussi un processus urgent, comme le démontre ce qui se passe depuis deux ans au Conseil face à la situation en Syrie.  Elle a donc salué la proposition de la France concernant le non-recours au veto dans des situations caractérisées par des crimes de masse.


La réforme du Conseil doit se faire selon un processus transparent et équitable et sans fixer d’échéances artificielles, a déclaré la représentante, pour qui, le soixante-dixième anniversaire de l’Organisation ne peut constituer une date impérative.  Ces échéances ne portent pas en elles-mêmes des solutions magiques et nous devons nous concentrer sur le fond et pas sur un calendrier, a ajouté la représentante.  Le Mexique espère que la nomination de l’Ambassadeur Tanin comme Facilitateur des négociations intergouvernementales contribuera au succès d’un processus transparent.  Un processus qui doit être complet et prendre en compte les cinq points mentionnés dans la décision 62/557. 


Pour le Mexique, l’augmentation du nombre de sièges permanents au Conseil ne ferait qu’aggraver le déséquilibre actuel.  Le Groupe « Unis pour le consensus » ne cherche pas à imposer des solutions mais plutôt à proposer un compromis acceptable par le plus grand nombre, a affirmé la représentante.  Ainsi, le Mexique reconnait les revendications légitimes des pays africains visant à ce que soit rectifiée l’injustice historique faite au continent.  Le Mexique a pris note de la lettre du Président de l’Assemblée générale annonçant la création d’un Groupe consultatif.


Le Mexique considère que ce Groupe consultatif n’est pas un organe représentatif et tout en respectant ses membres, le Mexique réaffirme que la seule enceinte légitime pour des négociations intergouvernementales est l’Assemblée générale.  Le Mexique a pris note des éclaircissements apportés  par le Président de l’Assemblée générale mais constate que les débats montrent qu’il existe encore des interprétations différentes sur le rôle du Groupe consultatif, encouragées par certains de ses membres.


M. ÁLVARO JOSÉ COSTA DE MENDONÇA E MOURA (Portugal) a estimé qu’outre la représentation équitable au Conseil de sécurité, le débat d’aujourd’hui porte également sur l’efficacité de cet organe.  Afin de rendre le Conseil de sécurité plus représentatif, il a plaidé en faveur de l’élargissement des deux catégories de membres et souligné l’importance de faire figurer tous les groupes régionaux parmi les membres permanents.  Il a estimé que l’élargissement d’une seule des deux catégories de membres provoquerait un important déséquilibre et a dit l’importance pour les petits États de pouvoir siéger au Conseil.  Le représentant s’est dit opposé à la création d’une nouvelle catégorie de sièges « semi-permanents » prévenant que cela risquerait de créer de graves déséquilibres et de rendre le Conseil de sécurité encore moins efficace.  Il a constaté que la proposition consistant à élargir les deux catégories de sièges bénéficie d’un appui croissant parmi les États Membres.  Il s’est interrogé sur l’absence du Brésil, de l’Inde et de l’Afrique au Conseil de sécurité, comme membres permanents.


M. JIM MACLAY (Nouvelle-Zélande) a estimé que le déficit démocratique du Conseil de sécurité ne se comblera pas par le simple ajout d’un autre groupe de membres permanents ni par l’élargissement du droit de veto.  Il ne se comblera pas non plus par le maintien du statu quo.  Nous ne ferons des progrès, a-t-il aussi estimé, que si nous nous montrons prêts à explorer voire à tester des solutions qui promeuvent l’intérêt de tous et non seulement de quelques-uns.


C’est pourquoi, a expliqué le représentant, la Nouvelle-Zélande a appuyé la solution intermédiaire qui offrirait aux membres les plus puissants de l’Assemblée générale la perspective de siéger au Conseil pour de plus longues périodes et qui augmenterait le nombre des sièges aux mandats de deux ans, ce qui éviterait aux petits États de se voir claquer la porte du Conseil.  Le représentant s’est dit convaincu que cette solution intermédiaire est celle qui a le plus de chances d’obtenir la majorité des deux tiers à l’Assemblée générale et donc d’être ratifiée, une exigence importante de la Charte souvent ignorée par ceux qui prônent une mise aux voix pour faire triompher leur position.


Le représentant a aussi souligné que les cinq points de la réforme ne sont jamais qu’une partie de la question plus large de la réforme globale du Conseil de sécurité.  La question de l’amélioration des méthodes de travail du Conseil est, par exemple, pour la Nouvelle-Zélande, une question distincte de la réforme structurelle du Conseil.


Le représentant a repris les propos de son Premier Ministre selon lequel les problèmes du Conseil de sécurité sont systémiques et liés à la fois à la question de sa composition et à ses processus formels et informels.  L’argument de l’efficacité et de la « realpolitik » ne saurait justifier le fait de nier aux membres élus du Conseil une véritable voix dans le processus de prise de décisions.  Le représentant a donc exhorté les membres permanents du Conseil à regarder avec franchise la manière dont ils travaillent. 


Ils pourraient faire taire les doutes sur la légitimité des décisions du Conseil s’ils étaient plus ouverts et plus réactifs aux points de vues des autres États membres et s’ils traitaient davantage les membres élus, dont les votes sont nécessaires pour toute décision formelle, comme des partenaires.  À cet égard, le représentant a salué la suggestion de la France sur un « code de conduite » pour l’exercice du droit de veto.


M. DAVID DONOGHUE (Irlande) a estimé qu’outre la nécessité de rendre le Conseil de sécurité plus représentatif des réalités géopolitiques du XXI siècle, il importe de trouver une solution aux retards que ses propres procédures peuvent créer.  Il a notamment fait observer que le recours au droit de veto peut déboucher sur la paralysie et compromettre ainsi la capacité du Conseil à répondre de manière efficace aux défis mondiaux.


Le représentant a exhorté les États Membres à déployer un effort concerté pour que les négociations parviennent à une étape plus concrète et plus opérationnelle.  Il a estimé nécessaire d’édifier une « base concise » à partir de laquelle prendre les décisions les plus urgentes et a appelé, au cours de la présente session, à une réunion politique de haut niveau chargée de prendre les décisions clefs.


M. Donoghue a constaté que bien que les différentes propositions de réforme ont toutes leurs mérites, aucun modèle ne jouit d’un appui écrasant.  L’Irlande estime que le modèle de réforme choisi devra bénéficier du plus large appui possible afin d’assurer le succès de la réforme et de renforcer la légitimité démocratique du Conseil de sécurité.  Le représentant a fait observer qu’il faudra trouver des « solutions créatives » pour satisfaire les différentes demandes de sièges permanents.  Il s’est dit favorable à toute proposition qui ne compromettrait pas les chances des petits États de siéger régulièrement au Conseil de sécurité.  Le représentant a réclamé l’abolition du droit de veto, qu’il a qualifié d’anachronisme.  Si cela s’avère impossible, il a appuyé la proposition de la France qui engagerait les cinq membres à y renoncer dans les cas de crimes de masse.


M. RODOLFO REYES RODRÍGUEZ (Cuba) a rappelé que 20 années ont déjà été investies dans des discussions sur la réforme du Conseil de sécurité et que compte tenu des révolutions politiques et sociales qui ont eu lieu durant ce temps, il est urgeant d’avancer et d’impliquer dans les négociations tous les États Membres de l’ONU.  Les cycles des négociations ont confirmé que les États appuient l’élargissement de la composition du Conseil, la limitation du droit de veto, l’amélioration des méthodes de travail et un équilibre dans les relations entre le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale.  Toutefois, a prévenu le représentant, Cuba est convaincue que la création d’une nouvelle catégorie de membres ne ferait qu’approfondir les divisions au sein du Conseil.  Les membres permanents et non permanents devraient avoir les mêmes droits, y compris le droit de veto. 


Si Cuba appuie l’abolition du droit de veto, elle sait qu’elle reste improbable et en attendant, Cuba soutient donc des restrictions à son recours.  Un Conseil de 25 membres doit comprendre un nombre plus élevé de pays en développement.  Le but n’est pas d’augmenter le nombre des sièges pour le plaisir de l’augmenter, mais bien d’élargir la composition du Conseil de façon qu’il reflète les réalités du monde actuel.  La réforme du Conseil est un élément central de la réforme plus large des Nations Unies.  « Nous ne pouvons parler d’une vraie réforme de l’ONU sans parler de la réforme du Conseil de sécurité », s’est expliqué le représentant.


M. RYSZARD STANISŁAW SARKOWICZ (Pologne) a estimé que le temps était venu de débloquer le processus de réforme du Conseil de sécurité.  La Pologne estime que les deux questions essentielles sont le renforcement de la transparence et de l’efficacité des méthodes de travail du Conseil d’une part, et son élargissement, d’autre part.  La réforme devrait se fonder sur le postulat selon lequel l’appartenance au Conseil donne des privilèges mais, surtout, plus de responsabilités.  La réforme du Conseil est essentielle parce que sa composition et ses méthodes de travail ne sont pas à la hauteur des défis du monde actuel, a déclaré M. Sarkowicz. 


Il a voulu que l’on tienne de la contribution à l’Organisation dans la modification de la composition du Conseil et en particulier, le respect des obligations financières et la participation aux opérations de maintien de la paix, « critères de la plus haute importance ».  La réforme du Conseil ne doit pas compromettre son efficacité, a averti le représentant.  De même, il s’agit d’assurer une représentation équitable de tous les groupes régionaux.  La Pologne appuie donc l’octroi d’un second siège non permanent au Groupe des États d’Europe orientale, dont le nombre est passée au fil du temps de 9 à 23.


La Pologne a toujours soutenu les efforts visant à améliorer les méthodes de travail du Conseil, afin de le rendre plus transparent.  Le Conseil devrait, à cet égard, renforcer sa coopération avec les organisations régionales, les pays contributeurs de troupes, le Secrétariat et l’ensemble du système des Nations Unies.  La Pologne est favorable à un engagement plus grand du Conseil avec les États directement affectés par les situations de conflits, en particulier dans les phases de préparation des projets de résolution, et des déclarations présidentielles ou à la presse.  Une réelle amélioration des méthodes de travail du Conseil devrait aussi se caractériser par de plus amples consultations de la société civile.  En ce sens, la Pologne espère que le Groupe ACT contribuera efficacement à la recherche de solutions à ces questions.


M. Sarkowicz a pris note de la décision du Président de l’Assemblée générale de nommer un Groupe consultatif et de reprendre le débat sur l’élargissement du Conseil de sécurité plus tôt que d’habitude.  Il a estimé que ces mesures peuvent créer un climat favorable à l’accélération des négociations, mais a fait observer qu’il est tout aussi important d’éviter une polarisation néfaste. 


Mme SIMONA MIRELA MICULESCU (Roumanie) s’est félicitée de la décision prise par le Président de l’Assemblée générale d’établir un Groupe consultatif et a appelé les membres de ce dernier à coopérer avec le Facilitateur des négociations intergouvernementales.  Elle a jugé que le moment est venu pour les délégations de négocier sur la base d’un texte précis.  Elle a également estimé que les cinq questions clefs sur la réforme du Conseil doivent être abordées de manière distincte, avançant notamment que la réforme de ses méthodes de travail, étant de loin, la question la moins controversée.  Elle est donc celle qui a le plus de chance d’aboutir.  La représentante a ensuite rappelé la position de la Roumanie consistant à ce que le Groupe des États d’Europe orientale ait un siège non permanent supplémentaire.  Il faut aussi, a-t-elle conclu, réparer le préjudice fait à l’Afrique.


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a souligné que les crises actuelles ont encore rendu plus urgente la nécessité de réformer le Conseil de sécurité.  Il a en effet douté de la capacité du Conseil à assumer son mandat de maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Ces dernières années, a-t-il dit, le dialogue sur la réforme du Conseil n’a rien donné de concret.  Il nous faut désormais un projet de texte sur la base duquel nous pouvons relancer les négociations, le 15 novembre prochain, a-t-il dit.  Il a jugé ironique que ceux qui se disent « leaders du monde libre » ne se sentent pas du tout gênés de siéger dans une structure aussi antidémocratique.  Le statu quo ne saurait tenir, s’est-il impatienté, en particulier quand les questions africaines occupent la majeure partie de l’ordre du jour du Conseil.  Il est clair, a constaté le représentant, que la majorité des États veulent l’élargissement des deux catégories de membres et ceux qui s’opposent à la réforme sont du mauvais côté de l’histoire.  Tout échec à trouver les moyens d’aller de l’avant ne peut que compromettre la crédibilité du Conseil, a-t-il prévenu, ajoutant qu’il faut savoir raison garder et éviter de penser que la réforme ne profiterait qu’à l’Afrique.  La réforme profitera à toutes les régions, a tranché le représentant.


Mme KATARINA LALIĆ SMAJEVIĆ (Serbie) a déclaré que la Serbie, ferme partisane du multilatéralisme, est un avocat convaincu de la réforme et de la revitalisation du Conseil et de son adaptation, afin de le rendre mieux à même de traiter des relations politiques et économiques du XXIe siècle.  La rapidité des changements dans le monde dépasse nettement le rythme de la réforme du Conseil de sécurité, a déclaré la représentante, pour qui il faut donc accélérer le mouvement.   Il faut investir dans une solution de compromis et créer une plate-forme commune acceptable par la majorité des États Membres.  La Serbie soutiendra tout pays qui travaille en faveur d’une réforme qui reflétera de manière réaliste la situation de monde.


L’élargissement du Conseil de sécurité doit être fondé sur le consensus le plus large et garantir en même temps une représentation adaptée des groupes régionaux.  Dans ce cadre, la Serbie souhaite l’attribution d’un second siège de membre non permanent au Groupe des États d’Europe de l’Est, eu égard à l’augmentation du nombre d’États de ce groupe régional.  La représentante a rappelé qu’une réforme en profondeur supposait la confiance des États dans le processus et donc la prise en compte des intérêts de chacun.  Il faudra faire preuve d’une plus grande souplesse et d’une plus grande audace politique, a estimé Mme Lalić Smajević, qui a souhaité que les discussions permettent aussi de renforcer le statut de l’Assemblée générale en tant que centre d’harmonisation de l’action des nations.


Mme KUNZANG C. NAMGYEL (Bhoutan) a jugé impératif que le processus de réforme avance sur la base d’un texte de négociation.  Elle a donc salué l’initiative du Président de l’Assemblée générale de créer un Groupe consultatif qui devrait refléter le souhait de la grande majorité des États pour une réforme rapide, y compris l’augmentation du nombre des membres dans les deux catégories.  Aujourd’hui, la position de chaque Groupe est bien connue.  Il faut donc accélérer la réforme et tenir compte des vues les plus judicieuses et les plus inclusives pour faire en sorte que les Nations Unies s’adaptent aux réalités changeantes et maintiennent leur pertinence et leur crédibilité. 


Mme HELEN BECK (Îles Salomon) a déclaré que son pays s’aligne sur la déclaration de Saint-Kitts-et-Nevis au nom du Groupe L.69 et à celle qui sera prononcée par la Papouasie-Nouvelle-Guinée.  Les Îles Salomon se félicitent de la reconduction de l’Ambassadeur Tanin à la tête des négociations intergouvernementales et rappellent que le travail de ces négociations se fait dans le respect de la Charte, la résolution 62/557 fixant le cadre et identifiant les cinq points clefs de la réforme.  Les Îles Salomon se félicitent de la nomination d’un Groupe consultatif et souhaitent que ses membres préparent un texte simplifié qui résume les différentes options et prépare la reprise des négociations, sans s’y substituer.  Pour la représentante, les États Membres doivent éviter de venir aux négociations avec une attitude intransigeante.


Elle a rappelé que de nombreuses propositions ont été faites lors des négociations précédentes et que les Îles Salomon ont déjà expliqué leur position sur les méthodes de travail et l’élargissement de la composition du Conseil.  Les Îles Salomon estiment que les méthodes de travail sont le point le plus facile à traiter, d’autant qu’un important travail a déjà été accompli, y compris par le Conseil lui-même, et que la question n’implique pas une modification de la Charte.  Les Îles Salomon sont favorables à la suppression du droit de veto mais, s’il devait être maintenu, il devrait aussi être accordé aux nouveaux membres permanents.  Les Îles Salomon estiment que, pour les nouveaux sièges non permanents, une attention particulière devra être accordée aux régions non représentées ou sous-représentées.  Le monde a besoin d’un Conseil de sécurité réformé pour s’adapter aux réalités du XXIe siècle et les Îles Salomon, comme tous les pays du Pacifique, sont prêtes à apporter leur contribution à des négociations de bonne foi, a conclu la représentante. 


Mme PHILIPPA KING (Australie) a salué la création, par le Président de l’Assemblée générale, d’un Groupe consultatif, y voyant une « occasion rare » de garantir une réforme au succès durable. Elle s’est prononcée en faveur de l’élargissement des deux catégories de membres du Conseil de sécurité, estimant notamment que l’Afrique doit pouvoir y siéger à titre permanent.  Elle a également favorisé un recours limité à l’emploi du droit de veto.  Au vu de la « récente expérience syrienne », l’Australie estime que la proposition de la France, qui engage les membres permanents à renoncer au veto dans les cas de crimes d’atrocités de masse, mérite d’être examinée.  Mme King a aussi jugé nécessaire d’améliorer la transparence et la redevabilité du Conseil de sécurité, en renforçant notamment la participation des États membres à ses travaux, et plus particulièrement les pays contributeurs de troupes et de contingents de police, ainsi que la Commission de consolidation de la paix et les organisations régionales et sous-régionales.  La représentante a salué la contribution du Groupe ACT.


« Le débat sur la réforme du Conseil de sécurité n’a que trop duré », a lancé M. TARUNJAI REETOO (Maurice), qui a voulu que ce processus débouche sur une plus grande équité et prenne en considération l’évolution politique et économique du monde depuis la création de l’ONU.  Il a jugé nécessaire d’élaborer un texte de négociation, avant d’appuyer la création du Groupe consultatif.  Il a appuyé le Groupe L.69, estimant qu’il est conforme à la position commune de l’Afrique, telle que définie dans le Consensus d’Ezulwini.  Il a également soutenu que tant que les membres permanents actuels auront le droit de veto, tout nouveau membre permanent doit l’avoir.  Pour le représentant de Maurice, la célébration, en 2015, du soixante-dixième anniversaire des Nations Unies doit être l’occasion de faire des avancées concrètes sur la réforme du Conseil de sécurité.


M. JARMO VIINANEN (Finlande) s’est dit préoccupé par le fait que la faculté du Conseil à prendre des décisions est trop souvent compromise par le droit de veto dont jouissent les membres permanents qui devraient donc en limiter le recours en cas de crimes de masse.  Dans le monde actuel, a-t-il poursuivi, il est nécessaire d’élargir les deux catégories de membres du Conseil sans pour autant accorder le droit de veto aux nouveaux membres permanents.  S’il est vrai que le Conseil a besoin de la contribution de tous les États, petits et grands, la taille n’est pas tout, il faut aussi une meilleure représentation géographique, en particulier pour corriger la sous-représentation de l’Afrique.  Il est possible d’aller de l’avant mais il faut pour cela que les délégations se concentrent plus sur les solutions que sur les divergences.


M. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a déclaré que son pays s’associe aux déclarations prononcée par Saint-Kitts-et-Nevis au nom du Groupe L.69 et par le Guyana au nom de la Communauté des Caraïbes /CARICOM).  Il a rappelé que la question de la réforme du Conseil de sécurité est à l’ordre du jour depuis longtemps.  Lorsque la Jamaïque est entrée aux Nations Unies, le 18 septembre 1962, elle a assisté à une forte augmentation du nombre des États Membres du fait du processus de décolonisation et a appuyé l’initiative lancée en 1963, qui a résulté deux ans plus tard en une augmentation des sièges non permanents du Conseil de 6 à 10.  Depuis lors, la Jamaïque a été membre du Conseil deux fois et a pu en vivre de l’intérieur la complexité et les méthodes de travail, pour en conclure à la nécessité de le réformer et en garantir la légitimité.


La Jamaïque appelle donc à la poursuite des discussions et félicite le Président de l’Assemblée générale pour avoir reconduit l’Ambassadeur Tanin à la présidence des négociations intergouvernementales.  Elle salue aussi la nomination d’un Groupe consultatif et note que sa composition représente les différentes positions.  Il y a là de nouvelles chances de progresser sur la base d’un texte, a estimé M. Rattray.  Il a rappelé que son pays appuie une augmentation du nombre de sièges permanents et non permanents, estimant que les nouveaux sièges permanents devraient aller à l’Amérique latine, à l’Asie et à l’Afrique, alors que les nouveaux sièges non permanents devraient être attribués à l’Asie, l’Afrique, l’Europe orientale, l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes.  Un tel élargissement permettra d’assurer la représentation des pays en développement, y compris les petits États insulaires en développement, a estimé le représentant.


Il s’et également prononcé pour une amélioration des méthodes de travail du Conseil et dans les relations de celui-ci avec l’Assemblée générale.  Cette dernière devrait pouvoir fonctionner en tant que principal organe représentatif, délibérant et décideur du système des Nations Unies.  La réforme du Conseil de sécurité est un important aspect de la gouvernance mondiale, a affirmé le représentant, pour qui les Nations Unies ne doivent pas être seulement un forum de discussions, mais aussi assurer le leadership et prêcher par l’exemple.


M. JĀNIS MAŽEIKS (Lituanie) a réitéré la position de son pays consistant à élargir les deux catégories de membres du Conseil de manière à renforcer sa représentativité, à assurer une répartition géographique équitable entre permanents et non-permanents et à refléter les réalités politiques actuelles.  Étant donné l’augmentation du nombre des pays d’Europe orientale, au cours de la dernière décennie, il s’est dit fermement convaincu que tout élargissement de la composition du Conseil devrait inclure un nouveau siège non permanent pour le Groupe des États d’Europe orientale.  Mais pour avancer, il nous faut aller au-delà des positions maintes fois répétées.  Le travail du Groupe consultatif devrait contribuer à un débat plus approfondi et à l’identification des paramètres d’un possible accord.  Par exemple, quel nombre maximum de membres accepteraient ceux qui militent pour un élargissement modéré du Conseil? Quel serait le nombre minimum pour ceux qui veulent un plus grand élargissement? 


Mme MÓNICA BOLAÑOS PÉREZ (Guatemala) a voulu que le rapport du Conseil de sécurité soit plus analytique.  Elle a pris note de ce que le Président de l’Assemblée générale a créé un Groupe consultatif.  Après tant d’années de statu quo, il faut insuffler un nouvel élan aux négociations afin de pouvoir enfin adapter cet organe, créé des cendres de la Deuxième Guerre mondiale, aux réalités du XXIe siècle, a souligné la représentante.  Elle s’est dite favorable à l’élargissement des deux catégories de membres, pouvant aller jusqu’à l’addition de cinq membres dans chaque catégories.  Elle a constaté que la ligne de démarcation entre le maintien et la consolidation de la paix n’est pas évidente et a jugé nécessaire de mieux définir le rôle de chacun des principaux organes de l’ONU.


M. ANGEL VASILEV ANGELOV (Bulgarie) a dit comprendre qu’il soit difficile de présenter un rapport annuel du Conseil de sécurité qui aille au-delà de la description des activités et a dit apprécier la qualité du rapport présenté.  Quant à la réforme du Conseil, il a estimé que la nomination d’un Groupe consultatif pourrait apporter un élan nouveau, étant donné que son mandat est de préparer un document de base pour les négociations intergouvernementales.  Comme ce sont là les objectifs déclarés, le Groupe devrait dans ses travaux refléter les idées qui ont été exprimées lors des négociations, notamment celles du Groupe des pays d’Europe orientale.  La Bulgarie se félicite de la reconduction de l’Ambassadeur Tanin à la tête des négociations intergouvernementales.


Elle estime, a dit son représentant, qu’on ne peut plus se contenter du statu quo.  La réforme doit faire du Conseil un organe plus efficace et plus transparent, dont la composition reflète les réalités d’aujourd’hui.  La Bulgarie est favorable à une augmentation du nombre des sièges permanents et non permanents, qui donne une représentation adéquate et suffisante aux différents groupes géographiques actuels.  Elle demande en conséquence qu’au moins un siège non permanent supplémentaire soit accordé au Groupe des pays d’Europe de l’Est.  Les méthodes de travail du Conseil doivent pour leur part viser une plus grande transparence.


M. MILORAD ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) s’est impatienté et a estimé qu’à l’heure actuelle, il n’y a vraiment plus d’inconnus dans les cinq propositions mises sur la table; les délégations en connaissent même les moindres particularités.  Mais, a-t-il prévenu, il arrive un moment où il faut se demander si d’autres délibérations aussi passionnées auraient encore un sens.  Même si on appelle ce processus « négociations intergouvernementales », il faut encore que nous engagions de vraies négociations de fond.  Jusqu’ici, nous nous sommes contentés de répéter la même rhétorique qui aujourd’hui nous a conduits à ce point où nous devons reconnaître que nous avons à peine bougé, sur le fond.


Dans ce contexte et dans celui de la création du Groupe consultatif, le Monténégro, a dit le représentant, appuie toutes les propositions et initiatives orientées vers l’action dans le but de faire démarrer de véritables négociations.  Ce qu’il faut, c’est une approche inclusive, transparente et équilibrée, qui tienne compte des intérêts et des aspirations de tous non seulement des grands groupes car un grand nombre de pays, y compris le Monténégro, ne fait partie d’aucun groupe.  Il faut être prudent et respecter les cadres et les mandats qui ont été clairement définis et établis, pour éviter de nouvelles divisions.


Il faut au contraire s’efforcer de développer une base commune pour un possible compromis et trouver un dénominateur commun pour aller de l’avant.  Un tel dénominateur pourrait être la position de l’Afrique et l’injustice historique qu’il faut corriger.  Dans ce contexte, le Monténégro réaffirme la nécessité d’accroître la représentation du Groupe des États d’Europe orientale dans la catégorie des membres non permanents d’un Conseil élargi qui refléterait ainsi la nouvelle réalité plus fidèlement que la simple expansion des catégories de membres.


Le représentant a appelé à la flexibilité, au pragmatisme, à la confiance, à la bonne foi et à l’acceptation du fait que certaines des propositions existantes ne sont pas réalisables et pourraient au contraire se révéler contre-productives pour le travail du Conseil de sécurité.  Alors, laissons derrière nous les vielles pratiques qui ont prouvé leurs insuffisances  et leur inefficacité.  Nous ne pouvons gagner en exploitant la faiblesse de l’autre.  Faisons plutôt preuve d’innovation, unissons nos forces et nos avantages parce qu’un Conseil de sécurité réformé et amélioré est notre objectif commun, a conclu le représentant.


M. VAKHTANG MAKHAROBLISHVILI (Géorgie) a appuyé les aspirations des membres du G4, ainsi que l’inclusion des pays en développement au sein des deux catégories de membres du Conseil de sécurité.  Il a également appelé à ce que les petits États puissent participer au processus de prise de décisions.  Le représentant a aussi dit l’importance de réformer les méthodes de travail du Conseil de sécurité.  La Géorgie, a-t-il notamment fait observer, compte parmi ces pays qui ont dû se rendre à l’évidence que tous les efforts déployés par certains des membres du Conseil de sécurité pour trouver une issue constructive à un différend ont dû être abandonnés face à des défiances structurelles qui permettent, a-t-il dénoncé, à une partie au conflit d’écarter toutes mesures significatives que serait amené à adopter le Conseil de sécurité. 


M. Makharoblishvili a dénoncé le fait que ces « déficiences » avaient débouché sur un scénario « paradoxal » au cours duquel, au lieu de renforcer la présence sécuritaire à l’issue d’une « guerre à part entière », il avait été décidé de mettre un terme à la Mission d'observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG), créant ainsi un vide sécuritaire. Pour la Géorgie, cela suscite de graves interrogations sur le bien-fondé du droit de véto lorsqu’il s’agit d’une mission de maintien de la paix.


M. FRANTIŠEK RUŽIČKA (Slovaquie) a affirmé que l’incapacité dont a fait preuve le Conseil de sécurité, ces deux dernières années, sur le dossier syrien, est la « preuve alarmante » de la « nécessité urgente » de passer outre les différends, de mettre de côté les désaccords et de prendre des décisions novatrices et créatives.  Le représentant a estimé que les États qui se montrent capables d’assumer des responsabilités internationales en matière de maintien de la paix et de la sécurité, doivent pouvoir être éligibles pour occuper de nouveaux sièges permanents.  Il a appelé les États Membres à ne pas prêter uniquement attention aux chiffres, mais à prendre part à des discussions substantielles avec les candidats de manière à comprendre comment ces derniers envisagent leur travail et leur rôle au sein du Conseil de sécurité.  M. Ružička a estimé nécessaire d’assurer une répartition géographique équitable dans la catégorie des membres non permanents, « y compris pour le Groupe des États d’Europe orientale ».


Le représentant a toutefois estimé que la réforme du Conseil de sécurité ne doit pas compromettre sa capacité de fonctionnement et a appelé à ce que son élargissement se fasse de manière modérée et équilibrée.  Il s’est opposé à la proposition d’accorder le droit de veto aux nouveaux membres permanents et a estimé nécessaire de réfléchir à la manière dont celui-ci est exercé.  M. Ružička a rappelé que le Document final du Sommet de 2005 appelle les membres permanents à s’abstenir de l’exercer dans les situations de génocide et de violation des droits de l’homme à large échelle.  Le représentant a par ailleurs relevé que les propositions du G4 et du L.69 bénéficient du plus large appui et a jugé nécessaire d’examiner les propositions de créer une catégorie de membres semi-permanents et de soumettre le droit de veto à un code de conduite.


M. KHAM-INH KHITCHADETH (République démocratique populaire lao) a déclaré que son pays se ralliait à la déclaration faite par l’Égypte au nom du Mouvement des pays non alignés.  Du fait de la grande augmentation des fonctions et obligations des Nations Unies, il est devenu nécessaire que les Nations Unies, y compris le Conseil de sécurité, se réforment de manière à faire face de façon crédible et appropriée aux exigences du nouvel état du monde, a déclaré le représentant, qui a rappelé que c’était là la conclusion du Sommet mondial de 2005.  Depuis lors, a-t-il ajouté, de nombreux chefs d’État et de gouvernement sont venus confirmer devant l’Assemblée générale la nécessité d’une réforme du Conseil, et l’Assemblée générale a entrepris un processus en ce sens par le biais des négociations intergouvernementales.  Les points de vue continuent d’être différents mais le processus se poursuit et on peut estimer avec confiance que l’accord sera obtenu dans l’année à venir, a estimé M. Khitchadeth.


Le représentant a estimé que le processus de réforme du Conseil de sécurité doit être conduit sur la base des propositions présentées par les États Membres et dans le cadre des négociations intergouvernementales.  Il a appuyé la nomination du Groupe consultatif, tout en disant comprendre qu’il n’aura pas le mandat de négocier.   


M. MICHAEL GRAAFENBERG (Suriname) a fait part de son soutien à la réforme du Conseil qui devrait passer par l’élargissement des deux catégories de membres.  Après avoir rappelé que son pays adhère à la position du Mouvement des pays non alignés, il a déclaré qu’il faut maintenant passer de la rhétorique à l’action.


Mme CARLA RIVERA (El Salvador) a salué la décision du Président de l’Assemblée générale de constituer un Groupe consultatif chargé, a-t-elle fait observer, de proposer des voix à suivre.  Elle s’est dite favorable à l’élargissement des deux catégories de membres, ainsi qu’à l’octroi d’un siège permanent, assorti du droit de veto, à chacun des membres du G4.  Elle a également constaté que les missions politiques spéciales avaient modifié les relations entre le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale.  La représentante a estimé qu’une approche non conventionnelle est nécessaire pour aller de l’avant au risque de bloquer les progrès, a-t-elle averti.  Au lieu d’agir pour éteindre les incendies, il serait préférable d’agir de manière préventive, a-t-elle notamment commenté.  Elle a appelé les cinq membres permanents du Conseil de sécurité à favoriser le développement des populations au lieu d’intervenir en brandissant des sanctions.  Il faut passer de la concurrence à une coopération planétaire et mettre en place un nouveau paradigme, a souligné la représentante d’El Salvador.


M. ABUZEID S. MOHAMED (Soudan) a déclaré que le Groupe consultatif ne pouvait exprimer les propositions d’États car il n’est que consultatif.  Les négociations intergouvernementales ne peuvent être remplacées par un autre mécanisme, a-t-il tranché.  Il a jugé frustrant qu’en 20 ans de négociations, aucun progrès n’ait pu être engrangé, notamment en ce qui concerne l’élargissement ou l’abolition du droit de veto.  Rappelant que l’Afrique n’avait pas de siège permanent alors que 70% des questions à l’ordre du jour du Conseil la concernent, le représentant a déclaré que le continent devait recevoir deux sièges permanents.  Il a fait preuve de souplesse quant au maintien du droit de veto et soutenu les positions du Groupe des États arabes et de l’Organisation de la coopération islamique.


M. MOHAMMED SAMIR EZZAT SAMI ALNAQSHABANDI (Iraq) s’est félicite du fait que le Groupe consultatif du Président de l’Assemblée générale n’interférera pas avec les négociations intergouvernementales.  Il s’est prononcé en faveur de l’élargissement des deux catégories de membres, « avec une garantie de représentation pour le Groupe des États arabes ».  Il a voulu un Conseil de sécurité plus transparent et plus équilibré sans préjudice de son fonctionnement.  Il a appelé à ce que les États Membres directement concernés par les débats du Conseil puissent participer aux travaux.  Il a aussi jugé nécessaire de limiter le recours au droit de veto, notamment en cas de génocide.  Il a enfin souligné la contribution des organisations régionales à la résolution pacifique des différends.


M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a jugé que l’échec du Conseil à changer sa composition et à améliorer comme il se doit ses méthodes de travail et son processus de prise de décisions est à l’origine du manque de confiance qu’éprouve désormais l’opinion publique internationale, érodant ainsi sa crédibilité yeux des États.  Le but ultime de la réforme devrait donc être de faire du Conseil un organe plus comptable de ses actes et plus réactif aux autres États membres et à l’opinion publique.  Pour ce faire, il faut de toute urgence s’efforcer de renforcer la fondation représentative et démocratique du Conseil, dans le cadre d’un processus qui doit être exclusivement dirigé par les États membres et être entouré de transparence.  Les négociations intergouvernementales sont le seul forum habilité à trouver un accord, a-t-il dit avant de commenter le rapport du Conseil de sécurité.


Il s’est dit alarmé de l’empiètement du Conseil dans le travail de l’Assemblée, du Conseil économique et social (ECOSOC) ou de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), sous le prétexte fallacieux de la sécurité.  Il a aussi dénoncé la tendance « alarmante » du Conseil à établir des normes, à recourir de manière tout à fait injustifiée au Chapitre VII de la Charte et à brandir la menace de sanctions, même quand cela n’est pas nécessaire.  Ces tendances contraires à l’esprit et à la lette de la Charte doivent être identifiées et abandonnées, a tranché le représentant.


M. ROBERT GUBA AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée), au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, a estimé que ce dont le processus de réforme du Conseil de sécurité a besoin, c’est d’une revitalisation, et il a dit compter sur le leadership du Président de l’Assemblée générale.  Il a salué la nomination de l’Ambassadeur Tanin à la tête des négociations intergouvernementales et estimé que pour être efficace, ce processus doit mener des négociations sur les cinq points prévus par la résolution 62/557.  Le point relatif aux relations entre le Conseil et l’Assemblée générale est déjà opérationnel, a-t-il dit, comme en témoigne la présentation du rapport annuel du Conseil.  De même, la question des méthodes de travail du Conseil est déjà en discussion, comme en témoigne le débat public organisé au Conseil en octobre.  Néanmoins, on peut encore progresser sur ces deux points, a poursuivi M. Aisi.


Toute réforme du Conseil doit recueillir le plus large soutien possible.  En attendant, toutes les propositions sur les cinq points doivent être regroupées dans un texte qui sera ensuite soumise aux négociations intergouvernementales car nous devons éviter de poursuivre le type de discussions auxquelles nous nous sommes habitués, a affirmé le représentant.


Il s’est élevé contre les propos tenus récemment au Conseil de sécurité par le représentant de Singapour, qui avait estimé que les petits États avaient peu de chance d’obtenir un siège permanent au Conseil, quelle que soit la future configuration du Conseil de sécurité rénové.  Pour M. Aisi, on peut tout aussi bien affirmer que de nombreux autres petits États n’ont même pas la capacité de servir dans quelque configuration que ce soit.  Mais, a-t-il rappelé, beaucoup de petits États insulaires en développement fournissent du personnel dans les opérations de maintien de la paix, comme Fidji et les Palaos.  Les petits États insulaires en développement remplissent leurs obligations aux termes de la Charte, a-t-il insisté, avant de faire observer que la résolution 62/557 suggère une option sous la forme d’une présence de ces petits États dans le cadre des groupes régionaux existants et sur la base d’une rotation.  La question est discutée en ce moment dans les groupes régionaux mais il est vrai, sous une forme encore ponctuelle.


Mais plus que tout, la raison pour laquelle les petits États insulaires en développement restent présents dans ce débat, c’est que cette réforme est fondamentalement une question de gouvernance, a déclaré M. Aisi.  Nous devrions être collectivement fiers de certaines des réalisations obtenues après les engagements du Sommet mondial de 2005, comme la Commission de consolidation de la paix, ONU-Femmes, le Conseil des droits de l’homme et certaines réformes du Secrétariat.  La seule question en suspens est la réforme du Conseil de sécurité, qui doit être élargi pour faire face aux défis du XXIe siècle.  Le représentant a conclu en faisant observer que, quelles que soient leurs contributions, ni les membres permanents du Conseil de sécurité ni le Groupe consultatif ne peuvent réformer le Conseil, car c’est là le travail de tous les États Membres.   


M. ABDALLAH YAHYA A. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a expliqué que son pays attachait une importance particulière au débat d’aujourd’hui.  Malgré de gros efforts, aucun progrès n’a encore été enregistré dans la réforme du Conseil de sécurité, a-t-il estimé.  Le monde a changé et l’Arabie saoudite demande que la composition du Conseil reflète le monde du XXIe siècle et non plus le monde du XX siècle, qui n’est plus. 


Le débat de ce jour donne une excellente occasion de repérer les lacunes du système actuel, a estimé le représentant.  Pour le représentant, le Conseil de sécurité n’a pas résolu la situation en Palestine et dans les territoires occupés, malgré 60 années d’examen, ce qui a encouragé Israël à persister dans ses violations du droit international et son oppression des Palestiniens.  De même, la crise en Syrie continue et des milliers de gens meurent sous les yeux du Conseil paralysé par le veto.  Tout cela montre les risques qu’il y a à ne pas prendre en temps utile les mesures nécessaires, a déclaré le représentant.  C’est pourquoi l’Arabie saoudite appelle à une réforme complète du Conseil de sécurité sur la base de l’universalité, de l’équité et de la représentation régionale.


L’Arabie saoudite soutient un élargissement du Conseil effectué de manière transparente et équilibrée mais le processus de réforme actuel, qui dure depuis plusieurs années, ne mène à l’évidence nulle part, a déclaré le représentant, pour qui il faut injecter une nouvelle vigueur dans ce processus.  Les propositions sur l’élargissement doivent se faire après consultation des groupes régionaux et l’Arabie saoudite soutient à cet égard la position de l’Afrique et celle des États arabes afin de rectifier l’injustice faite à l’Afrique et assurer une représentation plus permanente du monde arabe et islamique au Conseil de sécurité.


L’Arabie saoudite salue la décision d’avoir une réunion séparée sur le rapport du Conseil de sécurité.  Elle reconnaît qu’avec le temps, le Conseil a pris des mesures importantes pour améliorer ses méthodes de travail et mieux écouter les États non membres.  Toutefois, le Conseil de sécurité doit notamment s’abstenir de traiter de questions qui relèvent d’autres instances.


L’Arabie saoudite estime aussi que les membres permanents devraient renoncer au droit de veto dans les situations marquées par des crimes de masse.  Elle demande une plus grande interaction entre le Conseil et les organisations régionales, y compris la Ligue arabe, l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et le Conseil de coopération du Golfe.  L’Arabie saoudite prend note de la création d’un Groupe consultatif, mais est préoccupée par le fait qu’il ne comprend aucun État membre de la Ligue arabe ou de l’OCI.  En outre ce Groupe ne doit pas être considéré comme un remplaçant du processus des négociations intergouvernementales.  


M. FRANCISCO DEL CAMPO (Chili) a dit que son pays espérait que les États Membres parviennent rapidement à un accord sur la réforme du Conseil de sécurité.  Il a ajouté que le Chili était ouvert à toutes les discussions sur toutes les propositions avancées dans le cadre des négociations intergouvernementales qui doivent rester le seul cadre du processus de négociation.  Le Chili est aussi prêt à proposer des idées au Groupe consultatif du Président de l’Assemblée générale, a dit le représentant.


Droit de réponse


Le représentant du Maroc a voulu répondre aux déclarations de l’Algérie, lui reprochant d’utiliser le présent débat pour traiter de la question du Sahara marocain.  Il a vu dans cette intervention la démonstration que l’Algérie est le principal protagoniste, et même le mentor, du conflit au Sahara marocain.  Il a affirmé qu’aucun projet de résolution préconisant une prorogation du mandat de la MINURSO n’avait été présenté aux membres du Conseil de sécurité.  Le représentant de l’Algérie ayant mentionné ce matin une interdiction faite à un représentant du Front Polisario de s’exprimer au micro devant la salle du Conseil de sécurité, le représentant du Maroc a rappelé que seuls les États Membres des Nations Unies peuvent parler aux médias dans ce cadre. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil économique et social procède à des élections pour nommer des responsables dans neuf de ses organes subsidiaires

ECOSOC/6586

Le Conseil économique et social procède à des élections pour nommer des responsables dans neuf de ses organes subsidiaires

7/11/2013
Conseil économique et socialECOSOC/6586
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social

Session de fond de 2013                                    

51e séance – matin


LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL PROCÈDE À DES ÉLECTIONS POUR NOMMER DES RESPONSABLES

DANS NEUF DE SES ORGANES SUBSIDIAIRES


L’ECOSOC décide d’autoriser la tenue d’une réunion

d’un groupe d’experts internationaux sur le thème « Droits sexuels et procréatifs »


Le Conseil économique et social (ECOSOC) s’est réuni ce matin afin de pourvoir certains postes vacants dans neuf de ses organes subsidiaires et d’examiner, en vue de les adopter, des projets de décision* dont il a été saisi par l’Instance permanente sur les questions autochtones, projets de textes contenus dans le rapport de la douzième session de l’Instance.


L’ECOSOC a décidé**, au cours de la réunion de ce matin, que la vingt-huitième session du Groupe d’experts des Nations Unies pour les noms géographiques se tiendra du 28 avril au 2 mai 2014, au Siège de l’Organisation des Nations Unies, à New York.


Concernant les postes à pourvoir, le Conseil a élu, par 33 voix sur les 49 votes exprimés, comme membre de l’Organe international de contrôle des stupéfiants, M. Alejandro Mohar Betancourt, du Mexique, pour un mandat qui s’achèvera le 1er mars 2017, en remplacement de M. Jorge Montaño, du même pays. 


L’ECOSOC a ensuite approuvé la nomination des 24 experts*** nommés par le Secrétaire général en qualité de membres du Comité d’experts de l’administration publique, pour un mandat de quatre ans qui commencera le 1er janvier 2014. 


Pour ce qui concerne le Conseil d’administration de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), l’ECOSOC y a élu 24 membres pour un mandat de trois ans prenant effet le 1er janvier 2014.


Dix-huit membres de ce Conseil d’administration ont ainsi été élus parmi les cinq groupes régionaux pour un mandat de trois ans qui commencera le 1er janvier 2014 et expirera le 31 décembre 2016.  Les pays suivants ont été élus: Guinée équatoriale, Sénégal, Somalie, Afrique du Sud, Togo (Groupe des États d’Afrique); Bangladesh, la République populaire de Chine, Inde, Japon, République de Corée (Groupe des États d’Asie); Bosnie-Herzégovine, Pologne (Groupe des États d’Europe orientale); Colombie, Cuba, Suriname (Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes); et Australie, Liechtenstein, Espagne (Groupe de l’Europe occidentale et autres États).  À ces pays se sont ajoutés les six pays contributeurs suivants: Arabie saoudite, États-Unis, Mexique, Norvège, Royaume-Uni et Suède.


Concernant toujours le Conseil d’administration de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), l’ECOSOC a ensuite élu deux nouveaux membres, l’Islande et la Nouvelle Zélande, en remplacement de deux membres démissionnaires (Suisse et Irlande), pour un mandat qui débutera le 1er janvier 2014 et s’achèvera le 31 décembre 2015.


Passant à la Commission de la population et du développement, l’ECOSOC a élu la Roumanie pour pourvoir un poste devenu vacant, pour un mandat qui prend effet aujourd’hui et s’achèvera à la clôture de la cinquantième session de la Commission en 2017.  Pour les cinq autres postes à pourvoir, l’ECOSOC a reporté à plus tard la tenue des élections y afférentes, du fait de l’absence de candidats.


La Roumanie a également été élue pour pourvoir un poste vacant à la Commission du développement social, pour un mandat qui commence aujourd’hui et qui prendra fin à la clôture de la cinquante-cinquième session de la Commission en 2017.  Pour les deux autres postes à pourvoir, l’ECOSOC a reporté les élections du fait de l’absence de candidats.


En ce qui concerne la Commission de la condition de la femme, l’ECOSOC a élu l’Égypte pour un mandat qui commencera lors de la première réunion de la cinquante-neuvième session de la Commission en 2014 et se terminera à la clôture de sa soixante-deuxième session en 2018.  En outre, le Soudan a été élu en remplacement du Malawi qui a démissionné, pour un mandat prenant effet aujourd’hui et qui expirera à la clôture de la soixantième session de la Commission en 2016.


Par ailleurs, l’ECOSOC a nommé le Maroc comme candidat pour être membre du Comité du programme et de la coordination, en vue des élections qui seront organisées par l’Assemblée générale.  Si l’Assemblée entérine cette nomination, le mandat du Maroc débutera le 1er janvier 2014 et expirera le 31 décembre 2016.  Pour les quatre autres postes à pourvoir, l’ECOSOC a reporté sa décision concernant les nominations à présenter à l’Assemblée générale.


S’agissant du Conseil d’administration du Programme alimentaire mondial, l’Espagne a été élue pour un mandat commençant le 1er janvier 2014 et s’achevant le 31 décembre 2016.


Enfin, pour le Conseil de coordination du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, le Maroc a été élu pour un mandat commençant le 1er janvier 2014 et s’achevant le 31 décembre 2016.  L’ECOSOC a aussi élu le Danemark en remplacement de la Norvège, qui a démissionné de son siège, pour un mandat commençant le 1er janvier 2014 et s’achevant le 31 décembre 2014.


L’ECOSOC a ensuite pris des décisions recommandées par l’Instance permanente sur les questions autochtones dans le rapport de sa douzième session.  Ainsi, le Conseil a décidé de demander à l’Instance permanente de poursuivre l’examen du projet de décision IV prévoyant un changement de nom de l’Instance qu’il est proposé d’appeler dans l’avenir « Instance permanente sur les droits des peuples autochtones ».


L’ECOSOC a ensuite adopté les trois autres projets de décision recommandés par l’Instance permanente.  Dans le premier, l’ECOSOC autorise la tenue, pendant trois jours, d’une réunion d’un groupe d’experts internationaux sur le thème « Droits sexuels et procréatifs (art. 21, 22.1, 23 et 24 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones) ».  L’ECOSOC décide en outre que la treizième session de l’Instance permanente se tiendra au Siège de l’ONU à New York, du 12 au 23 mai 2014.  Enfin, par une troisième décision, l’ECOSOC prend note du rapport de la douzième session de l’Instance permanente sur les questions autochtones et approuve l’ordre du jour provisoire de la prochaine session de cette instance.


En clôturant la séance de travail de ce matin, le Président de l’ECOSOC, M. Néstor Osorio, de la Colombie, a indiqué qu’il conduisait toujours des consultations sur le projet de déclaration ministérielle relatif au segment de haut niveau de la session de fond de l’ECOSOC, tenu en juillet 2013, sur la science, la technologie et l’innovation, et le potentiel de la culture pour promouvoir le développement durable et atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Cette déclaration contient une cinquantaine de paragraphes, dont deux seulement restent à finaliser.  « Je vous donne jusqu’à la mi-décembre pour parvenir à un consensus », a-t-il dit aux délégations, en soulignant les grandes attentes des pays en développement envers ce texte.


La prochaine réunion de l’ECOSOC sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


* E/2013/L.41 et E/2013/43


** E/2013/L.40


*** Les 24 experts nommés au Comité d’experts de l’administration publique sont les suivants: M. Giuseppe Maria Armenia (Italie); Mme Türksel Kaya Bensghir (Turquie); Mme Rowena G. Bethel (Bahamas); M. José Castelazo (Mexique); M. Xiaochu Dai (Chine); Mme Meredith Edwards (Australie); M. Walter Fust (Suisse); M. Alexandre Navarro Garcia (Brésil); Mme Angelita Gregorio-Medel (Philippines); M. Igor Khalevinsky (Fédération de Russie); M. Mushtaq Khan (Bangladesh); M. Francisco Longo Martínez (Espagne); M. Paul Oquist (Nicaragua); M. Dalmas Anyango Otieno (Kenya); Mme Marta Oyhanarte (Argentine); M. Palouki Massina (Togo); M. Eko Prasojo (Indonésie); Mme Odette Ramsingh (Afrique du Sud); M. Allan Rosenbaum (États-Unis); Mme Margaret Saner (Royaume-Uni); Mme Dona Scola (République de Moldova); M. Pontso Susan Matumelo Sekatle (Lesotho); Mme Najat Zarrouk (Maroc), et M. Jan Ziekow (Allemagne).


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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