De nombreuses délégations dénoncent les violations par Israël en toute impunité du droit international et des droits de l’homme dans les territoires occupés
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Quatrième Commission
24e séance – matin
DE NOMBREUSES DÉLÉGATIONS DÉNONCENT LES VIOLATIONS PAR ISRAËL EN TOUTE IMPUNITÉ
DU DROIT INTERNATIONAL ET DES DROITS DE L’HOMME DANS LES TERRITOIRES OCCUPÉS
Si la Palestine estime que la paix ne sera réalisée qu’avec la fin de l’occupation de son
territoire, Israël lui répond que cette paix exige des mesures courageuses des deux parties
Nombre de délégations qui se sont exprimées, ce matin, devant la Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, ont dénoncé le caractère illégal et inhumain des pratiques israéliennes dans les territoires palestiniens et arabes occupés, lesquelles, selon elles, violent impunément les normes du droit international et les résolutions pertinentes des Nations Unies. Pour la délégation israélienne, les travaux du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes font partie d’un programme politique visant à discréditer Israël.
La poursuite de la construction illégale du mur de séparation, le blocus continu imposé à la bande de Gaza, que le délégué du Yémen a qualifié de la « plus grande prison du monde » et la politique délibérée d’Israël de « judaïser » Jérusalem-Est, ainsi que la poursuite de ses activités de peuplement dans les territoires occupés, ont été particulièrement pointées du doigt ce matin.
Comme l’a relevé la représentante de la Jordanie, toutes ces pratiques sont contreproductives dans le contexte actuel de la reprise des négociations de paix directes entre Israéliens et Palestiniens.
L’impunité pour ces pratiques, dont continue de bénéficier Israël a également suscité de vives prises de position. Ainsi, le représentant de l’Égypte s’est indigné de ce qu’Israël, pendant des décennies, se considère « au-dessus des lois ».
Compte tenu de cette réalité sur le terrain, de nombreux intervenants ont rappelé que la communauté internationale devrait agir pour protéger le peuple palestinien et les Syriens du Golan syrien occupé et faire pression sur Israël afin qu’il respecte ses obligations internationales.
Le délégué d’Israël a qualifié les rapports du Comité spécial « de documents biaisés qui déforment la vérité et ignorent la réalité », justifiant ainsi le refus continu d’Israël de coopérer avec le Comité spécial. Il a même accusé les travaux du Comité spécial de « faire partie d’un programme politique visant à discréditer son pays ».
Israël regrette que ce rapport ne fasse aucune mention des développements positifs, qui ont marqué l’année écoulée, comme la libération de 26 prisonniers palestiniens, l’autorisation de nombreux nouveaux projets de développement et l’augmentation significative des biens autorisés à entrer et à sortir de la Cisjordanie et de Gaza, et cela en dépit du fait que Gaza reste sous le contrôle du Hamas, groupe qu’il a qualifié de « régime terroriste sans pitié ». En échange de la bonne volonté démontrée par Israël, des tunnels sont construits « par des terroristes », a précisé le délégué, en faisant allusion au tunnel reliant Gaza à une communauté israélienne qui avait été découvert par les Forces armées israéliennes il y a quelques semaines. La construction de ce tunnel a nécessité l’utilisation de 500 tonnes de ciments, a-t-il indiqué, avant de lancer aux délégations:« Imaginez combien d’écoles, d’hôpitaux et de maisons auraient pu être construits avec ce matériel! ».
Tout en assurant qu’Israël restait engagé à faire la paix avec le peuple palestinien, le représentant a prévenu que « la paix exigeait que des mesures courageuses soient prises par les deux parties ». Israël reste attaché à la solution à deux États et il est prêt à adopter « un compromis historique qui autorise la création d’un État palestinien démilitarisé qui vit aux côtés de l’État juif d’Israël », a-t-il soutenu. « Il est temps de mettre un terme au cycle de rhétorique enflammée et d’utiliser efficacement les ressources limitées de ce Comité, a-t-il insisté, en rappelant que « la solution pour atteindre une paix durable ne peut être obtenue que par des négociations directes ».
Exerçant son droit de réponse, la délégation de la Palestine a regretté qu’une fois encore la délégation israélienne avait fait abstraction totale du problème central du confit israélo-palestinien, à savoir l’occupation des terres palestiniennes par Israël et l’oppression qu’il fait subir au peuple palestinien depuis des décennies. Elle a demandé que l’on mette un terme à cette occupation illégitime et que la communauté internationale n’appuie pas les arguments avancés par Israël et exige l’application du droit international.
La prochaine séance plénière de la Quatrième Commission aura lieu le jeudi 14 novembre, à 10 heures. La Commission devrait adopter tous les projets de résolution en suspens sur les différents points de son ordre du jour.
RAPPORT DU COMITÉ SPÉCIAL CHARGÉ D’ENQUÊTER SUR LES PRATIQUES ISRAÉLIENNES AFFECTANT LES DROITS DE L’HOMME DU PEUPLE PALESTINIEN ET DES AUTRES ARABES DES TERRITOIRES OCCUPÉS (A/68/313, A/68/355, A/68/378, A/68/379, A/68/502 ET A/68/513)
Fin du débat général
Mme SONIA SUGHAYAR (Jordanie) a regretté le fait qu’Israël continue de refuser l’accès aux territoires occupés au Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes ainsi que les violations continues des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale. Elle a appuyé les recommandations du Comité spécial et exhorté les autorités israéliennes à coopérer avec lui. Israël doit saisir l’occasion qu’offre le contexte international actuel pour faire avancer les négociations de paix directes avec les Palestiniens, a estimé la représentante, en assurant que la Jordanie est prête à assister les parties dans cette voie.
Préoccupée par la situation difficile en « Palestine », la représentante a estimé que les pratiques illégales d’Israël ne contribuaient qu’à prolonger et exacerber les tensions dans toute la région. Il faudrait redoubler d’efforts pour soutenir les négociations israélo-palestiniennes en cours, en vue d’un accord sur toutes les questions de fond en suspens entre les deux parties qui permettrait de réaliser la solution de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité avec les frontières d’avant 1967, a-t-elle insisté.
La Jordanie, pays directement concerné par le conflit israélo-palestinien, n’a ménagé aucun effort pour essayer de le résoudre et pour promouvoir une meilleure entente entre les parties, a assuré Mme Sughayar. Toute solution durable, a-t-elle rappelé, doit tenir compte des droits légitimes des Palestiniens à avoir leur propre État indépendant et souverain et de vivre dans la dignité. Elle a condamné les attaques qui ont visé les lieux saints à Jérusalem, en particulier la mosquée Al-Aqsa, et lancé un appel au Gouvernement israélien pour qu’il respecte les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité et la quatrième Convention de Genève. Israël, a-t-elle ajouté, doit s’abstenir de tout acte de provocation à Jérusalem, afin de préserver les négociations en cours. De même, la délégation jordanienne dénonce la poursuite des activités liées à l’implantation de colonies de peuplement israéliennes, les démolitions de maisons et les évictions forcées de familles palestiniennes, ainsi que la détention de prisonniers palestiniens dont des femmes et des enfants.
« C’est notre responsabilité et notre devoir à tous d’envisager un avenir meilleur aux générations actuelles et futures pour qu’elles vivent dans la paix, la stabilité et la dignité », a conclu la représentante.
M. BENJAMIN SHARONY (Israël) a tout d’abord déclaré que son pays était engagé à faire la paix avec le peuple palestinien afin que les deux peuples puissent vivre côte à côte dans la paix et la sécurité. Cet engagement a été démontré par la récente libération de 26 prisonniers palestiniens condamnés pour le meurtre d’Israéliens, a-t-il assuré, en soulignant que cela avait été un « événement traumatisant pour les familles des victimes » qui ont assisté au retour de ces « terroristes » à Ramallah. Cependant, « la paix exige des mesures courageuses par les deux parties », a estimé le représentant.
Le Comité a décidé d’examiner un rapport unilatéral qui déforme la vérité et ignore la réalité, a soutenu M. Sharony, en faisant observer que le rapport faisait partie d’un programme politique visant à discréditer Israël. Le rapport ne mentionne pas les armes détenues par le Hamas dans la bande de Gaza, ni la pratique consistant à cacher des armes dans des écoles, des hôpitaux ou encore à proximité des bâtiments des Nations Unies, a-t-il noté. « L’utilisation répétée de civils comme boucliers humains n’est pas non plus un sujet qui mérite l’attention du Comité », a déploré le représentant. En outre, le rapport ne fait pas état des violations des droits de l’homme commises par des Palestiniens contre d’autres Palestiniens. « Des preuves démontrent que les conclusions du Comité sont prédéterminées et Israël refuse et continuera de refuser de coopérer avec cet organe », a-t-il indiqué.
De nombreux développements positifs dans la bande de Gaza et en Cisjordanie ont eu lieu, a estimé M. Sharony, en précisant que chaque mois des camions livraient des tonnes de marchandises d’Israël vers Gaza, y compris de la nourriture, des équipements médicaux et des matériaux de construction. Ces efforts sont entrepris en dépit du fait que Gaza reste sous le contrôle du Hamas, groupe qu’il a qualifié de « régime terroriste sans pitié ». En échange de la bonne volonté démontrée par Israël, les « tunnels sont construits par des terroristes ». Il y a quelques semaines, un tunnel reliant Gaza à une communauté israélienne, construit par le Hamas, avait été découvert par les forces armées israéliennes. La construction a nécessité l’utilisation de 500 tonnes de ciment, « imaginez combien d’écoles, d’hôpitaux et de maisons auraient pu être construits avec ce matériel », a-t-il dit.
La coopération économique entre Israël et la Palestine continue de se renforcer, a souligné M. Sharony, en citant notamment le versement des taxes douanières aux autorités palestiniennes. Plus de 100 000 Palestiniens gagnent leur vie en Israël ou sont employés par des Israéliens en Judée et en Samarie et leurs revenus constituent plus de 10% du produit intérieur brut de la Palestine. En août 2013, Israël a autorisé plus de 5 000 permis de travail supplémentaires pour les Palestiniens, a-t-il ajouté, avant de déplorer qu’aucun de ces développements positifs ne soit mentionné dans le rapport.
« Il est absurde d’entendre certaines des dictatures les plus oppressives faire la leçon, au sujet des droits de l’homme et de l’État de droit, à la seule véritable démocratie du Moyen-Orient », a déclaré M. Sharony, avant d’estimer que « ces pays feraient mieux de faire des efforts pour améliorer la situation des droits de l’homme chez eux ». Il est, en outre, malheureux de constater que certaines délégations insistent sur la politisation de cet organe.
Enfin, le représentant a déclaré qu’Israël reste engagé à la solution des deux États, en se disant prêt à adopter un compromis historique qui autorise la création d’un État palestinien démilitarisé qui vive aux côtés de l’État juif d’Israël. La résolution des nombreux problèmes qui existent entre Palestiniens et Israéliens ne sera possible que si l’on travaille sur la base de la vérité, de la reconnaissance mutuelle et de la sécurité, a affirmé M. Sharony, avant d’appeler les pays arabes voisins à prendre des mesures concrètes et courageuses sur le chemin de la paix. « Il est temps de mettre un terme au cycle de rhétorique enflammée et d’utiliser à bon escient les ressources limitées de ce Comité, car la seule solution pour atteindre une paix durable est l’organisation de négociations directes », a-t-il conclu.
M. KAHLID AL-MAHMOUD (Qatar) a réaffirmé la solidarité de son pays avec le peuple palestinien qui lutte « à juste titre » pour réaliser ses droits inaliénables. Le Qatar, a-t-il assuré, a toujours soutenu politiquement et financièrement le peuple palestinien et continuera à le faire tant qu’un État palestinien indépendant et souverain ne sera pas créé. Le représentant a dénoncé la situation grave des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, et les conséquences dévastatrices du mur de séparation et du blocus imposé par Israël dans la bande de Gaza sur la vie quotidienne des Palestiniens. Par ailleurs, le représentant a dénoncé l’exploitation des ressources en eau du Golan syrien occupé par Israël et demandé qu’Israël mette fin immédiatement aux activités liées à l’implantation de colonies de peuplement israéliennes. Ces activités, a-t-il souligné, font obstacle à une paix durable. Pour sa délégation, la communauté internationale doit continuer à rester aux côtés du peuple palestinien car, a-t-il dit, c’est un « impératif humanitaire ».
Mme SOUMIA BOUHAMIDI (Maroc) s’est félicitée des efforts du Comité spécial pour s’acquitter du mandat que lui a confié l’Assemblée générale. La reprise du processus de négociations entre les deux parties est positive, mais la communauté internationale ne peut pas oublier la situation des Palestiniens sur le terrain.
Elle a déploré qu’Israël poursuive sa politique de colonisation, tout comme la destruction de maisons et de terres agricoles ou les restrictions qu’il impose à la population civile. Les confiscations de terres et l’expansion des colonies illégales continuent, en violation des résolutions pertinentes des Nations Unies, a-t-elle précisé. Le rapport du Secrétaire général au Conseil des droits de l’homme démontre qu’Israël met en place des politiques visant à modifier les caractéristiques démographiques et à judaïser Jérusalem-Est. Le Maroc condamne ces pratiques qui constituent des violations flagrantes du droit international humanitaire et se dit préoccupé par les incidents survenus à la mosquée Al-Aqsa et les agressions commises contre les pèlerins.
En outre, les droits de l’homme des Palestiniens sont constamment bafoués et l’occupation continue de dégrader leur situation économique et sociale. Par ailleurs, la représentante a fait remarquer que la situation des prisonniers palestiniens détenus arbitrairement en Israël était très préoccupante et a appelé à une action internationale. Le Maroc est opposé aux sanctions collectives et réaffirme le droit de la Palestine d’établir un État avec Jérusalem-Est pour capitale, a-t-elle déclaré, avant de souligner l’importance d’une solution durable et juste basée sur la solution de deux États.
M. MOHAMED SARWAT SELIM (Égypte) a appelé à la mise en œuvre des recommandations qui figurent dans le rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes. Leur application « contribuerait à mettre un terme à l’impunité israélienne dans le Territoire occupé » selon lui. Sa délégation est préoccupée par les conclusions du rapport qui transmettent, selon lui, un message clair à savoir qu’Israël « se sent au-dessus des lois ».
La bande de Gaza est une priorité pour l’Égypte, a-t-il expliqué faisant valoir que les mesures de sanctions collectives qui y sont imposées par Israël sont illégales en vertu du droit international. Par conséquent l’Égypte exige la levée du blocus de l’enclave de Gaza et la réouverture de tous les points de passage. Elle demande, en outre, à Israël de se retirer du Golan syrien et de respecter les frontières de 1967.
Mme CAROLINE ZIADE (Liban) a dénoncé le fait que sur les 12 millions de Palestiniens, 7 millions soient encore aujourd’hui des réfugiés et qu’Israël continue d’agir au mépris des appels lancés par la communauté internationale par le biais des résolutions pertinentes des Nations Unies. « Au moment où les négociations directes reprennent, il est également anormal que les autorités israéliennes continuent d’approuver de nouvelles unités de logement au sein des colonies de peuplement, comme elles l’avaient annoncé le 3 novembre dernier », a-t-elle affirmé, en ajoutant que la poursuite de la colonisation allait à l’encontre de la solution à deux États.
Mme Ziade a profondément déploré les actes illicites des colons qui continuent de « terroriser les enfants palestiniens en attaquant leurs écoles et de priver l’ensemble du peuple palestinien de leur dignité ». « En juin 2013, 193 enfants palestiniens, y compris 41 enfants âgés de moins de 16 ans, étaient détenus en Israël, en violation de l’article 46 de la quatrième Convention de Genève », a-t-elle affirmé.
La déléguée du Liban a ensuite souligné le droit d’accès du peuple de l’État palestinien à l’eau, à ses terres, « et même à leurs oliviers », avant d’appeler à la levée du blocus « illégal » imposé dans la bande de Gaza. Elle a fait remarquer que l’eau à Gaza n’est pas potable à 90%. Israël sape les efforts de paix, a-t-elle regretté, avant d’appuyer la déclaration du Secrétaire général du 30 octobre 2013, par laquelle ce dernier déplorait l’annonce de nouveaux plans de colonisation israélienne, y compris à Jérusalem-Est.
M. MOHAMMAD REZA SAHRAEI (République islamique d’Iran) a déclaré que les politiques menées par Israël continuaient de violer les droits de l’homme et la dignité des populations arabes vivant sous sa juridiction. Israël organise des assassinats ciblés et continue de détruire les biens appartenant aux Palestiniens, de construire le mur de séparation et d’imposer une punition collective contre la population de. Le blocus de Gaza, qui est en vigueur depuis sept ans, a des conséquences terribles sur la vie quotidienne des Palestiniens. L’Iran dénonce ces mesures qui constituent, a-t-il précisé, des violations graves du droit international humanitaire et une menace grave à la paix et à la sécurité internationales.
Par ailleurs, le Gouvernement israélien, en approuvant la construction de colonies à Jérusalem et dans le Territoire palestinien, poursuit sa politique illégale et destructrice qui vise à modifier les caractéristiques démographiques de la Palestine, en violation grave des Conventions de Genève et au mépris de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) concernant la construction du mur de séparation. Les appels à la paix lancés par Israël visent à créer un « rideau de fumée » pendant qu’il poursuit la colonisation illégale dans les territoires palestiniens. Tous les plans de paix ont échoués car ils n’ont jamais pris en compte les causes profondes de ce conflit, à savoir la colonisation et les réfugiés. L’Iran, a indiqué le représentant, estime que « tous les Palestiniens, musulmans, chrétiens et juifs » ont le droit de décider de leur futur dans le cadre d’un référendum général. Un règlement durable et permanent ne sera possible que grâce au rétablissement complet des droits des Palestiniens, à la cessation de l’occupation illégale du Territoire et à l’établissement d’un État de Palestine avec comme capitale Al-Qods Al-Charif. Par ailleurs, le plateau du Golan, a-t-il rappelé, fait partie intégrante du territoire de la Syrie.
M. WALEED AL-SAIYANI (Yémen) a déclaré que le rapport du Comité spécial avait fait la lumière sur les pratiques israéliennes « inhumaines » qui contribuent sont à l’origine de la détérioration constante de la situation des droits de l’homme et de la situation humanitaire du peuple palestinien. Il a ainsi dénoncé la poursuite de la construction du mur de séparation, ainsi que les colonies de peuplement israéliennes dans les territoires occupées.
Il a qualifié Gaza « de la plus grande prison du monde » et insisté pour que les autorités israéliennes mettent un terme aux sanctions collectives qu’elles imposent à la population palestinienne. Le représentant du Yémen a exhorté la communauté internationale à redoubler d’efforts en vue de permettre aux Palestiniens d’édifier un État indépendant, avec Al-Qods Al-Charif comme capitale. À cette fin, Israël doit se retirer de tous les territoires occupés et le Gouvernement israélien doit mettre fin aux violations flagrantes du droit international.
M. WILLIAM ISHAYA ODISHO (Iraq) a déclaré que plus de 40 ans après la création du Comité spécial, Israël continue de refuser de coopérer avec lui et d’accorder à ses membres l’accès aux territoires arabes occupés, afin de les empêcher de prendre la mesure des violations qu’il commet à l’encontre du peuple palestinien. L’Iraq condamne les violations commises par Israël des droits de l’homme du peuple palestinien et la poursuite de la colonisation visant à modifier le statut juridique et les caractéristiques géographiques et démographiques de Jérusalem-Est. Le représentant iraquien a également condamné la détention arbitraire de mineurs, qui constitue, a-t-il rappelé, des violations flagrantes du droit international humanitaire, ainsi que l’occupation du « Golan syrien ». Israël doit mettre un terme immédiat à ces actes inacceptables, a-t-il insisté, avant de soutenir la création d’un État de Palestine avec Al-Qods Al-Charif comme capitale.
M. IMAD TAGURI (Libye) a salué les travaux du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes et a regretté que les activités illégales d’Israël se poursuivent, notamment les activités de peuplement. Ces pratiques, que le rapport documente, sont contraires au droit international, a-t-il rappelé, avant d’exiger que l’on mette fin aux détentions administratives de palestiniens dans les geôles israéliennes, aux politiques de « judaïsation » de Jérusalem-Est, ainsi qu’au blocus imposé par Israël dans la bande de Gaza. Le maintien de ce blocus, depuis sept ans, et la construction du mur de séparation, a-t-il souligné, ont des conséquences dévastatrices sur la vie économique et sociale de la population civile palestinienne. La communauté internationale doit redoubler d’efforts pour permettre au peuple palestinien le droit à l’autodétermination et la possibilité de créer un État indépendant souverain, a insisté le représentant, avant d’exhorter Israël à se retirer de tous les territoires occupés, y compris le Golan syrien occupé.
M. ABDULAZIZ ALJARALLAH (Koweït) s’est félicité du rapport du Comité qui met en lumière les violations commises par Israël en Palestine, qui dégradent la situation humanitaire et socioéconomique de la population palestinienne. La poursuite de la construction de colonies illégales et la poursuite de l’embargo contre Gaza constituent des violations graves du droit international humanitaire, a-t-il souligné. L’implantation de ces colonies de peuplement a pour objectif de transférer la population israélienne vers la Palestine, a-t-il dénoncé. Le représentant du Koweït a exhorté Israël à mettre fin immédiatement à la poursuite de sa politique de colonisation dans les territoires palestiniens.
Israël doit également tenir pour responsables les colons qui commettent des actes de violence contre les Palestiniens et tenir compte de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) concernant la construction du mur. Par ailleurs, le Koweït, a rappelé M. AlJarallah, appelle à l’établissement d’un État de Palestine viable et indépendant avec Al-Qods Al-Charif pour capitale ainsi qu’à la libération de tous les prisonniers palestiniens. Israël doit en outre mettre en œuvre les résolutions pertinentes des Nations Unies qui l’appellent à se retirer de l’ensemble des territoires occupés, a-t-il insisté, en rappelant que l’occupation était un obstacle sérieux à une paix durable au Moyen-Orient. « La communauté internationale doit agir pour contraindre Israël à mettre un terme aux violations du droit international dont il se rend coupable », a-t-il dit avant de conclure.
M. ABDULLA AL KAÂBI (Émirats arabes unis) a noté que le quarante-cinquième rapport du Comité spécial, chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes, soulignait l’ampleur des violations des droits de l’homme du peuple palestinien commises par Israël et le manque de coopération de ce dernier avec le Comité. Il a ainsi noté les activités liées à l’implantation de colonies de peuplement dans les territoires occupés ou encore la démolition de maisons et d’infrastructures palestiniennes par Israël et les obstacles à la liberté de mouvement des personnes et des biens. Le représentant a condamné fermement toutes ces violations « flagrantes » commises par Israël et demande à la communauté internationale d’agir pour mettre un terme à ces activités illégales et de respecter le droit international. Sa délégation appuie les recommandations du Comité spécial, a-t-il assuré, avant d’exhorter les autorités israéliennes à y donner suite. Le représentant a réaffirmé les responsabilités qui incombent à la communauté internationale de protéger le peuple palestinien et le peuple syrien du Golan.
M. MOHAMED KHALED KHIARI (Tunisie) a fait siennes les conclusions du rapport du Comité, en dénonçant les violations par Israël des principes de base du droit international humanitaire et des droits de l’homme. Soulignant « les entorses massives » aux droits des Palestiniens, le représentant a déploré « les déclarations provocatrices des officiels israéliens qui reflètent leur détermination à poursuivre la colonisation et leur politique d’obstruction sur le terrain ». « Les implantations de colonies de peuplement, les barrages, les contrôles et le mur de séparation continuent d’entraver la vie normale des Palestiniens et de détruire leur économie », a-t-il ajouté, avant de condamner la colonisation illégale des territoires occupés, de Jérusalem-Est et de sa périphérie, qui « remet en cause la viabilité de la seule solution viable, celle de deux États » a-t-il dit.
Dans ce contexte, la Tunisie « appelle la communauté internationale à agir de toute urgence pour faire cesser ces pratiques ». Elle « condamne les attaques des forces occupantes et des colons israéliens contre les Palestiniens, la confiscation de leurs terres, le harcèlement et les humiliations qu’ils subissent, ainsi que les violation de leurs droits les plus fondamentaux », a déclaré son représentant. La Tunisie condamne fermement les tentatives de judaïser la ville de Jérusalem, en altérant les sites islamiques et en changeant l’équilibre démographique, a-t-il dit, avant de demander la levée du blocus imposé à la bande de Gaza depuis 2007.
Le représentant a dénoncé en outre « les sévères difficultés financières » auxquelles sont confrontées les institutions palestiniennes, lesquelles « mettent en péril leur travail et les progrès réalisés pour fournir des services essentiels aux Palestiniens ». C’est pourquoi, il a appelé la communauté internationale à renforcer sou soutien financier, pour permettre à l’Autorité palestinienne de combler son déficit budgétaire. Avant de conclure, M. Khiari a également appelé à soutenir la reprise des négociations directes qui doivent, a-t-il insisté, « aboutir à la création d’un État palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale, dans les frontières d’avant 1967 ».
M. KELEBONE ALBERT MAOPE (Lesotho) s’est inquiété du nombre croissant de prisonniers palestiniens, y compris des enfants de moins de 12 ans, détenus dans des conditions préoccupantes en Israël. Il a condamné le fait que certains d’entre eux avaient été illégalement enlevés de leurs maisons par des agences de sécurité israéliennes au mépris de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre. Par ailleurs, M. Maope s’est indigné des informations contenues dans le rapport du Président du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme de la population des territoires occupés, lequel indiquait que 500 prisonniers étaient sujets à des abus, y compris le refus des visites des membres de leurs familles, l’isolement et la négligence en matière de traitement médical.
Le délégué a rappelé à l’État d’Israël, en tant que Puissance occupante, ses obligations en vertu des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations Unies. « Le mépris d’Israël à l’égard des décisions de l’ONU ne doit pas être toléré », a-t-il lancé. L’expansion des activités liées à l’implantation de colonies de peuplement, ainsi que l’exploitation des ressources naturelles dans les territoires occupés, dont le Golan syrien, par des entreprises multinationales, sont regrettables et doivent cesser puisque, a estimé M. Maope, ces actes font obstacle à la réalisation de la solution à deux États. En conclusion, il a émis le vœu que dans un avenir proche, Israël pourra coopérer avec le Comité spécial, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.
M. DIANGUINA DIT YAYA DOUCOURE (Mali) a indiqué que son pays s’associait à toutes les démarches visant à mettre un terme notamment au blocus imposé à Gaza, au bouclage de la Cisjordanie, à l’expansion des colonies de peuplement, aux démolitions d’habitations palestiniennes et aux violences perpétrées par les colons. Il a ensuite estimé qu’il était grand temps que le peuple palestinien jouisse de ses droits nationaux imprescriptibles, parmi lesquels il a cité « son droit à l’autodétermination sans ingérence extérieure et son droit à la souveraineté sur son territoire ».
M. ABUZIED SHAMSELDIN (Soudan) a relevé que le Comité spécial évoque, dans son rapport, la poursuite des violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme dont se rend coupable Israël. La poursuite de la colonisation illégale est un obstacle au processus de paix et constitue une violation flagrante des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, a-t-il souligné. En outre, l’expansion des colonies de peuplement a des conséquences politiques, économiques et culturelles très négatives sur la vie quotidienne des Palestiniens. Le blocus imposé à Gaza est une punition collective inacceptable, a dénoncé le représentant. Le Soudan, a-t-il assuré, appuie toutes les mesures visant à instaurer une paix juste et durable dans la région, y compris la création d’un État de Palestine viable et indépendant. Le représentant a demandé par ailleurs qu’Israël se retire du « Golan syrien occupé » et des territoires libanais sous son contrôle.
Mme REBECA HERNANDEZ TOLEDANO (Cuba) a appuyé pleinement le travail du Comité spécial, qui est nécessaire, a-t-elle dit, jusqu’à ce que l’occupation israélienne des territoires arabes prenne fin. Les conclusions du rapport confirment que le sort des prisonniers palestiniens détenus en Israël ne s’améliore pas, ils continuent de faire face à des mauvais traitements et à une absence de soins appropriés. En outre, les autorités israéliennes poursuivent l’implantation de colonies de peuplement, en assurant l’impunité des colons. La colonisation sape les efforts permettant aux Palestiniens d’exercer leurs droits inaliénables, a-t-elle déclaré. Ce n’est qu’avec la fin de l’occupation que cesseront les violations des droits fondamentaux des Palestinien, a-t-elle estimé.
Par ailleurs, la représentante a déploré le taux alarmant de la pauvreté et l’insécurité alimentaire à laquelle la population civile est exposée dans les territoires palestiniens, notamment à Gaza. Des dizaines de prisonniers palestiniens sont détenus depuis plus de 20 ans en Israël, dans des conditions inacceptables, tandis que des dizaines d’enfants sont détenus, en violation flagrante des Conventions de Genève.
Les colons commettent des actes de violence contre la population palestinienne en toute impunité et les autorités israéliennes continuent de détruire des maisons palestiniennes, provoquant ainsi le déplacement forcé de milliers de Palestiniens, s’est indignée la représentante de Cuba. Plus de 70 000 logements détruits, lors de l’intervention armée d’Israël en 2008, doivent être reconstruits à Gaza. Cuba, a déclaré la représentante, est préoccupée par les mauvais traitements et les frustrations subis par les Palestiniens, alors que les autorités israéliennes poursuivent leur politique d’agression, au mépris du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
Le rapport du Secrétaire général concernant l’applicabilité des Conventions de Genève dans les territoires occupés et celui sur le rapport du Golan syrien occupé démontrent le refus d’Israël de coopérer avec le Comité spécial, a fait remarquer la déléguée de Cuba. Des armes modernes sont utilisées contre la population civile des territoires occupés, a-t-elle dénoncé. La représentante a fait remarquer que les nombreuses mesures prises par Israël pour altérer la situation juridique, démographique et physique de la Palestine démontraient l’absence de volonté d’Israël d’atteindre une paix juste et durable. En conclusion, Cuba réitère que les Palestiniens ont le droit inaliénable de proclamer un État viable et indépendant sur la base des frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.
Droits de réponse
L’observatrice de la Palestine a exercé son droit de réponse pour donner suite à la déclaration faite par Israël. Pour sa délégation, le rapport du Comité spécial n’est pas biaisé et ne déforme nullement la vérité ou encore la volonté du Comité de discréditer Israël. Il décrit les actes qui attestent du non-respect délibéré du droit international qu’Israël affiche constamment, a-t-elle expliqué. La délégation israélienne n’a fait aucune référence dans sa déclaration au problème central du confit, à savoir l’occupation des terres palestiniennes et l’oppression qu’Israël fait subir au peuple palestinien depuis des décennies, a-t-elle fait observer. Sa délégation, a insisté l’observatrice, demande à ce qu’il soit mis immédiatement fin à cette occupation illégale. Ce n’est que par la fin de l’occupation qu’il sera possible de réaliser la paix, a-t-elle soutenu. La communauté internationale doit fermement continuer à rejeter les arguments israéliens et exiger l’application du droit international, a-t-elle dit.
Le représentant d’Israël a déclaré que ceux qui critiquent Israël feraient mieux de protéger les droits de leurs propres citoyens. Il est regrettable que les délégués des pays arabes utilisent cette enceinte pour lancer des attaques infondées contre Israël, a-t-il dit. Il a fallu beaucoup d’audace au Liban pour dénoncer Israël alors que ce pays a « le sang de dizaines de milliers de Syriens sur les mains », a fait remarquer le représentant d’Israël.
Réagissant à ces critiques, la représentante du Liban a soutenu que la délégation d’Israël cherchait à « politiser le débat » en accablant son pays d’accusations sans fondement. « Nous traitons aujourd’hui des pratiques israéliennes illégales sur la base du rapport du Comité spécial et ma délégation s’est limitée à s’exprimer sur les observations et conclusions de ce document », a affirmé la représentante. Elle a tenu à rappeler que le Liban accueillait des milliers de Palestiniens qui ont fui leur territoire à la suite de l’occupation israélienne. Le Liban, a-t-elle assuré, s’acquitte pleinement de ses obligations en vertu du droit international.
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