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L’Assemblée générale adopte des résolutions sur la croissance économique, la culture de paix et la Cour pénale internationale

AG/11025

L’Assemblée générale adopte des résolutions sur la croissance économique, la culture de paix et la Cour pénale internationale

23/11/2010
Assemblée générale AG/11025
 
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                         

Soixante-cinquième session                                 

52e séance plénière – matin

 

L’ASSSEMBLÉE GÉNÉRALE ADOPTE DES RÉSOLUTIONS SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE,

LA CULTURE DE LA PAIX ET LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE

 

L’Assemblée générale a adopté aujourd’hui par consensus une résolution sur « la croissance économique soutenue, partagée et équitable en vue de l’élimination de la pauvreté et de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ».  Elle a aussi adopté, toujours par consensus, un texte sur la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action en faveur d’une culture de la paix et un autre sur le Rapport de la Cour pénale internationale (CPI).

 

Présentée par la République de Corée, la résolution sur la croissance économique* prie le Conseil économique et social (ECOSOC) de tenir à sa session de fond de 2011 une table ronde sur la question et invite la société civile, le secteur privé et les autres parties prenantes intéressées à prendre part au débat.  Par ce texte, l’Assemblée générale invite les États Membres à mettre en commun les meilleures pratiques et les enseignements tirés des efforts visant à instaurer une croissance économique soutenue, partagée et équitable.

 

« Corrélation fondamentale » comme a dit le représentant de Singapour, les délégations ont toutes insisté sur le lien entre croissance économique et réalisation des OMD.  Trois de ces huit Objectifs étant liés à la santé, elles ont profité de l’occasion pour parler du fléau des maladies non transmissibles. 

 

Elles ont salué le rapport pertinent de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et son Plan d’action 2008-2013 pour la Stratégie mondiale de lutte contre les maladies non transmissibles**.  Toutes les délégations ont constaté l’accroissement rapide du cancer, du diabète, des maladies cardiaques et des affections respiratoires chroniques dans leurs pays qui vivent, comme l’a dit le représentant de l’Inde, une « transition épidémiologique » où la mortalité liée aux maladies transmissibles cède progressivement la place à celle liée aux maladies non transmissibles. 

 

L’OMS estime qu’en 2005, les maladies non transmissibles ont provoqué 35 millions de décès, soit 60% de l’ensemble des décès dans le monde; 80% d’entre eux étant survenus dans des pays à revenu faible ou intermédiaire et quelque 9 millions ayant touché des personnes de moins de 60 ans.  À l’origine, avec les pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), de la résolution pertinente de l’Assemblée, la représentante de Trinité-et-Tobago a indiqué que les maladies non transmissibles représentaient en 2004, 62% des morts dans la région et que ce taux risquait de monter à 68% en 2015. 

 

Les délégations ont donc promis de participer activement aux préparatifs de la réunion de haut niveau que l’Assemblée a prévue de tenir en septembre 2011.  Le représentant de la Norvège a appelé ses homologues à ne pas oublier que les maladies transmissibles telles que le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme sont toujours des fléaux, en particulier pour les populations les plus pauvres.

 

Dans sa résolution, présentée par le Bangladesh, sur la Déclaration et le Programme d’action en faveur de la culture de paix***, l’Assemblée invite l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) à examiner la possibilité de constituer, sous son égide, un fonds spécial pour financer des projets de pays.  Elle engage la Commission de consolidation de la paix (CCP) à continuer de promouvoir cette culture dans ses efforts après un conflit.

 

Présentée par les Pays-Bas, la résolution sur le rapport de la Cour pénale internationale**** prend actede la Conférence de révision du Statut de Rome, tenue du 31 mai au 11 juin 2010 à Kampala, et qui a élargi la compétence de la CPI à trois crimes de guerre supplémentaires commis dans le contexte d’un conflit armé ne présentant pas un caractère international, et défini le crime d’agression.  Le représentant du Soudan s’est dissocié du consensus en invoquant un rapport partial, politisé et rempli d’informations tronquées sur son pays.

 

Dans la même résolution, l’Assemblée dit attendre avec intérêt la neuvième session de l’Assemblée des États parties au Statut de Rome, qui doit se tenir du 6 au 10 décembre 2010 à New York.

 

La prochaine réunion de l’Assemblée aura lieu le lundi 29 novembre et sera consacrée à la question de Palestine.

 

*A/65/L.12

 

 **A/64/265

 

  ***A/65/L.8

 

   ****A/65/L.13

 

APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES (A/65/L.12)

 

Suite donnée aux textes issus du Sommet du Millénaire: notes du Secrétaire général (A/65/362, A/65/394 et A/65/394/Add.1)

 

Débat commun

 

M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a rappelé qu’à la Réunion plénière de haut niveau, les 13 pays d’Asie du Sud-Est ont organisé une Table ronde ministérielle qui a conclu que tout effort de croissance économique doit s’articuler autour de la lutte contre la pauvreté.  La croissance doit être la plus haute priorité dans les discussions sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a dit le représentant en soulignant que les pays d’Asie privilégient une croissance inclusive, génératrice d’emplois et fondée sur des mesures de protection sociale, en particulier pour les plus vulnérables.  C’est la leçon tirée de la crise monétaire et économique qui a frappé l’Asie dans les années 90, a reconnu le représentant. 

 

Il a aussi mentionné le dix-septième Sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), tenu le 28 octobre 2010 à Hanoi, qui a adopté un Plan-cadre sur la connectivité.  Le treizième Sommet ANASE +3, tenu le lendemain, a, quant à lui, réaffirmé l’importance de promouvoir la compétitivité de la région et un développement économique équitable.

 

M. WAHEED AL SHAMI (Yémen), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, est revenu sur la Déclaration ministérielle que l’ECOSOC a adoptée, l’année dernière, en soulignant que l’émergence des maladies non transmissibles montre le lien entre santé et pauvreté, et l’impact de la première sur le développement socioéconomique.  Il s’est félicité du rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).  Le représentant a donc prôné l’importance qu’il y a à renforcer la coopération internationale dans le domaine de la santé publique.  Il a appelé les pays du Nord à honorer leur engagement de consacrer 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement (APD).  Il a insisté sur un meilleur accès aux médicaments, un personnel de santé de bonne qualité, le développement des infrastructures nécessaires et le transfert des technologies.  Il s’est félicité des préparatifs de la réunion de haut niveau que l’Assemblée générale a prévu de convoquer en septembre 2011.  

 

M. CHRISTOPHE DE BASSOMPIERRE (Belgique), au nom de l’Union européenne, a déclaré qu’à condition d’être socialement inclusive, la croissance économique avait un impact plus important sur la réduction de la pauvreté que le transfert direct de ressources car elle pouvait avoir un effet multiplicateur grâce, notamment, à la création d’emplois et la protection sociale.  L’APD doit servir de plus en plus de catalyseur, en appuyant les efforts des pays en développement pour promouvoir la croissance.  À cet égard, a dit le représentant, des politiques nationales susceptibles de créer un environnement propice à la croissance sont d’une importance capitale.  Le lien, a-t-il insisté, entre une croissance durable, inclusive et équitable, d’une part, et un développement durable dans les sphères économique, sociale et environnementale, d’autre part, est vital.

 

M. de Bassompierre a ensuite fait savoir que l’Union européenne était confrontée à des taux de prévalence élevés de maladies non transmissibles pouvant être attribués à la conjonction, entre autres, de l’usage de tabac, l’abus d’alcool et les mauvaises habitudes alimentaires.  La prévention est fondamentale pour s’attaquer à ce fardeau mondial et doit passer par des stratégies et mécanismes orientés vers l’hygiène de vie et des facteurs généraux de type environnemental, commercial, économique et social, a observé le représentant qui a également insisté sur l’adoption d’approches multisectorielles et intégrées.  Le représentant a estimé que la lutte, l’an prochain, de la réunion de haut niveau sur les maladies transmissibles offrira une excellente occasion de débattre de ces sujets.  L’Union européenne, a-t-il promis, est prête à s’engager de manière active et constructive dans cette réunion aussi bien que dans sa préparation.

 

Mme CHERRY ANN MILLARD-WHITE (Trinité-et-Tobago) a rappelé que les chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) avaient approuvé la mise en place de l’Agence de santé régionale fusionnant les cinq agences régionales antérieures, et ce, afin de promouvoir une approche coordonnée.  Soulignant que les maladies non transmissibles représentaient en 2004, 62% des morts dans la région et que ce taux risquait de monter à 68% en 2015, la représentante a indiqué que ces maladies affectaient surtout les plus pauvres, compte tenu de leur capacité limitée à mener une vie saine et à accéder à des soins de santé abordables.  Se félicitant du rapport de l’OMS, elle a estimé que le fait que les plus grands taux des morts liées à ces maladies se trouvent dans les pays à faible et à moyen revenus consacre un lien très fort avec l’Agenda du développement.  La représentante a plaidé pour une réponse globale et intersectorielle, s’appuyant sur une volonté politique forte et visant la promotion de partenariats pour la prévention et le contrôle de ces maladies et le renforcement des systèmes de santé.  Elle a souligné le rôle crucial joué par l’OMS et a souhaité le développement d’indicateurs afin d'évaluer l'action menée par les États.

 

M. RODOLFO ELISEO BENÍTEZ VERSÓN (Cuba) a déclaré que la situation économique mondiale continuait d’être extrêmement complexe et que les engagements pris par les pays riches ne répondaient pas aux besoins des plus pauvres.  Il a dénoncé les « mesures protectionnistes » des pays développés, s’insurgeant notamment contre les sommes considérables affectées au renflouement des banques alors que l’APD diminue.  Non seulement les OMD ne seront pas réalisés, mais les autres objectifs internationaux demeureront également des chimères, a lancé le représentant.  Il a réclamé l’établissement d’un nouvel ordre économique international, seul moyen, selon lui, de progresser dans la réalisation des objectifs que s’est fixé la communauté internationale. 

 

Il a réclamé une meilleure cohérence dans les politiques et entre les différentes agences de l’ONU. Il nous faut des mesures urgentes pour mettre fin au contrôle par un petit groupe de pays développés des postes de direction à l’ONU, a-t-il tranché.  Il a affirmé que malgré le « blocus criminel » imposé par les États-Unis, Cuba avait réussi à réaliser des progrès notables dans le domaine des OMD.  Afin de préserver sa crédibilité, a d’ailleurs ajouté le représentant, le Rapport du PNUD sur le développement humain doit s’abstenir d’utiliser des sources partisanes et politiquement motivées.

 

M. FREDERICK D. BARTON (États-Unis) a rappelé que le Président Barack Obama avait, en septembre dernier, présenté une nouvelle stratégie de développement qui appuie fermement la pleine réalisation des OMD et qui se fonde sur le postulat selon lequel une croissance économique soutenue et inclusive est le moyen le plus sûr de combattre la pauvreté et de parvenir au développement.  La stratégie met en avant l’appropriation et la responsabilité nationales, a aussi souligné le représentant.  Rappelant que son pays avait annoncé des contributions financières majeures dans les domaines de la santé, de la sécurité alimentaire et de la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, M. Barton a exprimé le soutien de sa délégation à une discussion plus approfondie sur les meilleures pratiques et les enseignements à tirer de l’expérience en cours pour parvenir à une croissance inclusive et équitable.  

 

Les États-Unis, a aussi déclaré le délégué, attendent avec intérêt la réunion de haut niveau sur les maladies non transmissibles et soutiennent la poursuite de résultats ciblés et tangibles.  Les États-Unis continuent d’appeler à une pleine mise en œuvre des résultats des autres conférences et sommets sur le développement et jugent que l’ESOCOC a un rôle important à jouer en la matière. 

 

M. MARCO GIUSEPPE ROSSI (Suisse) a constaté des progrès importants dans la cohérence de l’action du système des Nations Unies depuis 2006, notamment à travers des initiatives telles que « Unis dans l’action » et « Une ONU ».  Mais, a-t-il poursuivi, améliorer la coordination et la cohérence ne suffit pas.  Nous devons continuer à œuvrer ensemble pour optimiser les activités de développement, grâce à un système onusien plus efficace et efficient.  La Suisse continuera ainsi à insister sur la nécessité de renforcer et d’harmoniser les systèmes de conception des programmes, de suivi et d’évaluation basés sur les faits.  Elle attend avec impatience le prochain compte rendu des États qui se sont volontairement engagés dans le processus de réforme.

 

M. Rossi a insisté sur le fait que, si la volonté soutenue des États Membres est essentielle pour que cette réforme soit une réussite, cette volonté doit à tout prix s’accompagner du soutien total des agences onusiennes et d’un leadership national fort.  Les États Membres doivent continuer à guider le système par des décisions et des messages cohérents.  Le délégué suisse a mis l’accent sur le rôle des coordonnateurs résidents et a appelé le Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD) à mettre en place des mesures de sélection pour que ces postes soient occupés par les personnes les plus compétentes et les plus engagées des agences onusiennes.  M. Rossi a enfin exprimé son soutien à ONU-Femmes, qui offre une réelle opportunité de promotion de l’égalité des sexes et doit avoir les moyens d’agir de façon efficace.  

 

M. AHMED AL-KWARI (Qatar) a affirmé que la communauté internationale devait œuvrer de concert pour mettre en œuvre un ordre du jour mondial de développement capable d’assurer une croissance économique pour tous.  Il nous faut des mesures pratiques capables de nous aider à réaliser des progrès constants dans ce domaine, a voulu le représentant qui a notamment évoqué l’importance de la création d’emplois, de l’augmentation des revenus et du renforcement des partenariats.  Ma délégation, a-t-il ajouté, estime que le moteur principal des OMD réside dans la création de partenariats, notamment pour appuyer les domaines de la santé, de l’éducation et de l’emploi.  Commentant la promesse faite par les pays du G-8 d’octroyer 0,7% de leur PIB à l’APD, il a fait savoir que le Qatar avait dépassé ce seuil.

 

Mme ARIEL TAN (Singapour) a, à son tour, reconnu la « corrélation fondamentale » entre une croissance économique durable, inclusive et équitable et chacun des OMD.  La croissance est souvent une condition insuffisante mais indispensable du développement.  C’est elle qui génère les ressources nationales pour réaliser les OMD alors que les progrès dans ces Objectifs encouragent eux-mêmes la croissance.  Les pays ne devraient pas avoir à faire de « faux choix » entre préservation de l’environnement et croissance économique.  Il faut trouver des moyens plus intelligents d’établir une complémentarité pour réaliser les deux car il ne peut y avoir de bonnes perspectives à long terme pour l’un sans l’autre. 

 

Mme Tan a également cité les mérites des échanges de vues et d’expertise entre régions, en arguant que par sa nature, l’ONU pourrait faciliter ces échanges.  En matière d’expertise, l’Asie peut parler aujourd’hui de la « nécessité critique » de politiques nationales pour tirer des millions de personnes de la pauvreté et de la faim.  En Asie, les stratégies nationales et la coopération régionale vont main dans la main, a dit la représentante en citant l’Initiative de connectivité de l’ANASE et un système commercial ouvert.  Elle a conclu en indiquant que Singapour s’emploie, à travers les organisations régionales et internationales, à apporter une assistance technique aux pays en développement.

 

M. MIKHAIL Y. SAVOSTIANOV (Fédération de Russie) a noté que l’attention croissante pour les maladies non transmissibles était justifiée et qu’une absence de mesures efficaces pourrait aboutir à une réduction de l’espérance de vie et de la croissance, ainsi qu’à une augmentation du fardeau financier et économique pour les États et les ménages.  La lutte contre ces maladies ne sera efficace que si elle est fondée sur une approche transversale, a insisté le délégué.  La résolution sur les maladies non transmissibles, qui prévoit la tenue d’une conférence de haut niveau en septembre prochain, constitue un grand pas en avant.  Une tâche essentielle est de se mettre d’accord sur la portée thématique et les modalités du Sommet.  Une contribution importante au processus de préparation à ce Sommet devra être apportée par la première Conférence internationale sur les modes de vie sains, qui se tiendra à Moscou en avril 2011.  Cette conférence sera précédée d’un processus préparatoire ouvert et inclusif à tous les partenaires, a assuré le délégué. 

 

M. MORTEN WETLAND (Norvège) a constaté l’accroissement rapide des maladies non transmissibles, non seulement dans le monde développé mais aussi dans les pays pauvres, et a souligné la nécessité de considérer ces maladies comme un défi mondial.  Notre expérience passée montre qu’une action concertée peut produire des résultats, comme l’ont montré le déclin de la mortalité infantile et l’accès accru aux vaccins.  Le délégué norvégien a cependant noté que plusieurs Objectifs du Millénaire, notamment ceux concernant la santé maternelle et infantile, ne sont pas en voie d’être atteints et exigent un engagement soutenu.  Il a également fait remarquer que les maladies transmissibles telles que le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme sont toujours des fléaux, en particulier pour les populations les plus pauvres.  Les maladies transmissibles et la malnutrition continuent d’être les causes principales du taux élevé de mortalité infantile et maternelle dans les pays pauvres, et doivent continuer d’être une priorité pour la communauté internationale.

 

M. Wetland a insisté sur la nécessité d’élaborer des initiatives internationales qui puissent être menées par les dirigeants nationaux eux-mêmes.  Il a aussi rappelé l’importance de renforcer les systèmes de santé nationaux.  En l’occurrence, a-t-il estimé, les initiatives internationales doivent plus se préoccuper des services et des interventions individuelles et moins de la prévention.  Il a aussi appelé les gouvernements à établir des partenariats inclusifs avec la société civile et le secteur privé.  L’argent est important, mais l’argent seul ne suffit pas, a déclaré le délégué, qui a mis l’accent sur l’importance de plans intégrés avec des objectifs réalistes, compte tenu des contraintes budgétaires que tous les pays vivent en ce moment, en particulier les donateurs.  Afin de préparer la conférence de haut niveau sur les maladies non transmissibles, le Gouvernement norvégien organisera à Oslo une consultation régionale de haut niveau cette semaine, à laquelle ont été invités les 53 États membres de la région Europe de l’OMS, a indiqué M. Wetland. 

 

M. SAAD A. ALMEHAINI (Koweït), soulignant que le premier objectif des OMD relatif à la réduction de la pauvreté accusait du retard, a appelé à des efforts internationaux accrus.  Il a ensuite indiqué les défis économiques auxquels faisaient face la communauté internationale comme la crise économique et la fluctuation des prix de l’énergie, rendant plus essentiel encore que les États développés portent l’APD à 0,7% de leur PIB.  Il a félicité les pays qui ont atteint ce taux, avant de rappeler les diverses initiatives du Koweït dans la réalisation Des ODM, telles qu’une APD portée à 1,31 % du PIB, le transfert de 300 millions de dollars à la Banque islamique ou encore la création d’un Fonds pour la vie décente.  Le représentant a estimé possible la réalisation des OMD dans les délais pour autant qu’une volonté politique renouvelée soit au rendez-vous.

 

M. GARY QUINLAN (Australie) a relevé que les maladies non transmissibles creusaient encore davantage l’écart entre les pauvres et les riches.  Il a évoqué les efforts déployés par son pays pour établir des programmes de prévention dans les petits États insulaires en développement du Pacifique, à Nauru notamment, ainsi qu’en matière de prévention du VIH/sida.  Il est essentiel que nous accordions davantage d’attention aux défis des maladies non transmissibles dont nous reconnaissons la nature chronique, a insisté le représentant qui s’est félicité de la tenue, l’année prochaine, de la réunion de haut niveau.

 

M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) a constaté que, parmi les OMD, ceux liés à la santé et à la promotion de l’égalité entre les sexes étaient les plus difficiles à réaliser.  Si les taux de mortalité infantile ont diminué dans la plupart des pays insulaires du Pacifique, la mortalité maternelle a augmenté en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et l’accès à la santé maternelle et la promotion de la femme continue d’être un problème pour de nombreux États insulaires du Pacifique.  La Nouvelle-Zélande est résolue à s’atteler davantage à la coordination entre donateurs et à se concentrer sur les résultats à travers des actions pratiques, a déclaré le délégué.  M. McLay a ensuite attiré l’attention sur le fardeau grandissant des maladies non transmissibles en Nouvelle-Zélande comme chez ses voisins du Pacifiques.  Le cancer et les maladies cardiaques sont les causes principales de décès en Nouvelle-Zélande, et les disparités entre groupes ethniques sont particulièrement inquiétantes, a-t-il ajouté.  La Nouvelle-Zélande s’engage donc à participer activement à tous les processus liés à la réunion de septembre 2011, notamment les négociations en cours sur les modalités.

 

 M. M.S. PURI  (Inde) a fait savoir que son pays connaissait lui aussi une « transition épidémiologique »; la mortalité liée aux maladies transmissibles cédant progressivement le pas à celle liée aux maladies non transmissibles.  Il a précisé qu’en Inde, 42% des décès étaient liés à cette catégorie et que les pauvres y étaient particulièrement vulnérables.  M. Puri a passé en revue les mesures déployées par son gouvernement, en disant attendre avec intérêt la réunion de haut niveau de septembre prochain. 

 

Tournant ensuite son attention sur le rapport du Corps commun d’inspection (CCI), le représentant a estimé que l’Assemblée générale et les conseils d’administration devraient avoir plus à dire dans la sélection des hauts responsables de l’ONU.  Il a réitéré sa conviction que l’Assemblée devrait voir son mot à dire dans la sélection du secrétaire général.  Le processus de consultations des conseils d’administration, a-t-il prévenu, ne doit pas être réduit à un exercice pour la forme, comme c’est le cas aujourd’hui où les États Membres se voient accordé un calendrier « serré et irréaliste » pour réagir aux recommandations du Secrétaire général.

 

Mme ANDA FILIP, Observatrice permanente de l’Union interparlementaire, a insisté sur l’importance qu’il y a à ce que les engagements pris lors des conférences des Nations Unies fassent l’objet, pour leur bonne mise en œuvre, d’une appropriation par tous les acteurs nationaux concernés qui doivent en saisir tous les enjeux; les parlements jouant à cet égard un rôle essentiel.  La représentante s’est réjouie que de plus en plus d'États Membres incluent dans leurs délégations aux grandes conférences des Nations Unies des parlementaires qui peuvent ainsi apporter une précieuse contribution dans les échanges d’idées et l’identification des moyens de mettre en œuvre au sein des parlements les engagements pris.

 

La représentante a insisté sur le rôle joué par l’Union interparlementaire dans le renforcement des capacités des parlements de diffuser les engagements pris lors des conférences internationales.  Une étude de l’Union a ainsi démontré que les engagements globaux et transversaux découlant des OMD faisaient l’objet d’une implication des commissions parlementaires.  Ces commissions, qui doivent bénéficier de toute l’information et expertise nécessaires, sont le lieu naturel de débat des OMD, pourvu qu’elles ne travaillent pas de manière isolée les unes des autres, a poursuivi la représentante.  L’Union interparlementaire, a-t-elle annoncé, organise une réunion d’un jour sur les changements climatiques, le 6 décembre prochain à Cancún. 

 

Explication de position sur la résolution relative au rapport de la Cour pénale internationale (CPI) (A/65/L.13)

 

Le représentant du Soudan s’est dissocié de la résolution A/65/L.13 sur le rapport de la Cour pénale internationale (CPI), en raison des informations tronquées que le rapport véhicule sur son pays.  C’est précisément la partialité de la Cour, sa politisation et sa politique de deux poids deux mesures, déguisées en « administration de la justice », que le Soudan a catégoriquement refusé de coopérer avec la Cour, a avoué le représentant.  La saisine de la Cour par le Conseil de sécurité sur la situation au Darfour, loin d’obéir à un raisonnement juridique, a été influencée par les considérations politiques de certains pays, a-t-il accusé.  Le Conseil est un organe politique et en tant que tel, il ne peut renvoyer des cas aux juridictions internationales tant qu’il n’est pas réformé et que sa composition géographique ne reflète pas véritablement les quatre coins du monde.

 

Le Soudan, qui a un joué un rôle essentiel dans la première mouture du Statut de Rome, estime, a poursuivi le représentant, que les pratiques de la Cour sont jusqu’ici contraires aux principes sur lesquels elle a été fondée.  Il a rappelé que dès le début, son pays avait averti d’une politisation possible de la Cour et du risque que certains pays exploitent la relation entre le Conseil et la Cour.  Aujourd’hui, nos craintes sont devenues réalité, a-t-il déploré.  La sélectivité de la Cour et sa politique du deux poids deux mesures, s’agissant du continent africain, ont été clairement condamnées par les instances régionales les plus élevées dont l’Union africaine, a-t-il rappelé.

 

Viser des chefs d’État africains, dotés de l’immunité, s’apparente à un affront à la souveraineté des États africains, tout en limitant leur capacité à agir en tant que sujets de droit international, a prévenu le représentant.  La déclaration de la Cour sur l’exercice de sa compétence contre un chef d’État en fonctions et sans la coopération de l’État concerné montre clairement les pouvoirs excessifs et abusifs laissés au Procureur, qui fait la loi et qui interprète à sa convenance les dispositions du Statut de Rome.  C’est précisément à cause de ce déséquilibre que la Cour risque de remplacer la tyrannie des gouvernements par la tyrannie des juges, a aussi prévenu le représentant.  

 

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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité adopte une version actualisée de son aide-mémoire sur la protection des civils en période de conflit armé

CS/10089

Le Conseil de sécurité adopte une version actualisée de son aide-mémoire sur la protection des civils en période de conflit armé

22/11/2010
Conseil de sécuritéCS/10089
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6427e séance – matin & après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ADOPTE UNE VERSION ACTUALISÉE DE SON AIDE-MÉMOIRE

SUR LA PROTECTION DES CIVILS EN PÉRIODE DE CONFLIT ARMÉ


Le Directeur général du CICR dénonce un « manque de respect pour le droit

international humanitaire, de la part des États comme des acteurs non étatiques »


À l’issue d’un débat public consacré à la protection des civils en période de conflit armé, le Conseil de sécurité a adopté aujourd’hui une nouvelle version actualisée de son « aide-mémoire pour l’examen des questions relatives à la protection des civils dans les conflits armés ».  Adopté pour la première fois le 15 mars 2002, ce document a été régulièrement mis à jour depuis lors, la dernière fois le 14 janvier 2009.


Le débat a été marqué par des exposés de Mme Valérie Amos, Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, de Mme Navanethem Pillay, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, de M. Alain Le Roy, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, et de M. Yves Daccord, Directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ainsi que par la participation d’une cinquantaine de délégations, qui ont largement repris les thèmes abordés dans la déclaration présidentielle et le rapport du Secrétaire général dont le Conseil était saisi.


Intervenant pour la première fois devant le Conseil depuis son entrée en fonctions, Mme Amos a déclaré qu’il était vital d’assurer l’accès du personnel humanitaire aux populations en danger.  Elle a aussi insisté sur le fait que les contacts entre les organisations humanitaires et les groupes non étatiques étaient nécessaires pour la protection et qu’ils ne conféraient pas de légitimité à ces groupes.  Les représentants du Sri Lanka ou de la Colombie, notamment, s’en étaient inquiétés et avaient estimé que les organisations humanitaires devraient se conformer en la matière à la législation nationale. 


Pour sa part, Mme Pillay a estimé que la publication de rapports détaillés sur les droits de l’homme « aidait à sensibiliser les parties sur les conséquences des opérations militaires et les encourageait à prendre des mesures pour renforcer la protection des civils ».  Toutefois, a-t-elle averti, quand la prévention échoue, la communauté internationale devrait « prendre la responsabilité de protéger les civils dans les conflits armés, en augmentant notamment la capacité des forces de sécurité non onusiennes ». 


De nombreuses délégations ont insisté sur les progrès réalisés en faveur de la protection des civils au plan normatif, et estimé, à l’image des États-Unis, que la résolution 1894 (2009), adoptée en novembre 2009 avait représenté un jalon.  Mais elles ont aussi reconnu le bien fondé de l’analyse de M. Daccord, qui a opposé ces progrès théoriques du droit à une réalité de terrain marquée par « un manque de respect pour le droit international humanitaire, de la part des États comme des acteurs non étatiques », couplé à la culture de l’impunité.  Face aux violations flagrantes, « ou plutôt à cause d’elles », M. Daccord a plaidé pour un rappel et un renforcement du droit international humanitaire.


Dans sa déclaration présidentielle, le Conseil se félicite des progrès accomplis par le Secrétaire général dans l’élaboration d’un cadre conceptuel, la définition des ressources et des capacités nécessaires et la mise au point d’outils opérationnels aux fins de l’exécution des mandats de protection des civils.  Il souligne qu’il importe de mieux former les membres des forces de maintien de la paix à la protection des civils avant leur déploiement, et rappelle que les missions doivent communiquer efficacement avec les communautés locales et disposer à cette fin des moyens nécessaires.  M. Le Roy a présenté les axes principaux sur lesquels se concentrent, à cette fin, le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et le Département de l’appui aux missions (DAM), tout en rappelant qu’il était impossible à des opérations de maintien de la paix de protéger tous les civils à tout moment, notamment quand elles sont déployées sur un vaste territoire. 


Afin de mieux assurer la protection des civils dans le cadre des opérations de maintien de la paix, plusieurs délégations ont appelé le Conseil à les doter de mandats clairs et réalistes.  Toutefois, le représentant de la Fédération de la Russie ou encore celui du Soudan ont rappelé que la priorité des opérations de maintien de la paix était le maintien de la paix.  « Pour protéger les civils, il faut la paix », a déclaré le représentant du Soudan, qui a en outre contesté la notion de responsabilité de protéger. 


« La communauté internationale ne saurait remplacer l’État partie à un conflit », a souligné le représentant de la Chine, qui a précisé qu’il incombait en premier lieu à cet État de protéger les plus vulnérables.  L’appuyant en ce sens, de nombreuses délégations ont également soutenu que les parties à un conflit, étatiques ou non étatiques, avaient l’obligation de prendre toutes les mesures possibles pour assurer la protection des civils concernés et de répondre à leurs besoins essentiels.  Aux termes de sa déclaration présidentielle, le Conseil « exige que toutes les parties concernées mettent immédiatement fin » au ciblage délibéré des civils et à d’autres actes contraires au droit international et réaffirme qu’il est « disposé à adopter les mesures qui s’imposent ».


La plupart des délégations ont aussi mis l’accent sur la lutte contre l’impunité pour les auteurs des crimes les plus graves.  La déclaration présidentielle du Conseil relève que celle-ci s’est renforcée et « prend note du bilan de la justice pénale internationale » dressé par la première Conférence d’examen du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), qui s’est tenue à Kampala (Ouganda) du 31 mai au 11 juin derniers.  Le représentant de la France s’en est félicité et a estimé qu’« en adhérant au Statut de Rome, en collaborant avec la Cour et en respectant son indépendance, nous protégeons les civils aujourd’hui et demain ».  Plusieurs délégations ont toutefois rappelé le caractère complémentaire de la CPI et le rôle principal de l’État pour exercer sa compétence sur les crimes commis sur son territoire.



PROTECTION DES CIVILS EN PÉRIODE DE CONFLIT ARMÉ


Rapport du Secrétaire général sur la protection des civils en période de conflit armé (S/2010/579)


Dans ce huitième rapport sur la protection des civils en période de conflit armé, présenté en application de la résolution 1894 (2009) du Conseil de sécurité, le Secrétaire général demande au Conseil « d’abandonner l’actuelle approche sélective en matière de protection des civils », de « concevoir des manières novatrices d’aborder les situations dont il n’est pas officiellement saisi mais qui suscitent des préoccupations sérieuses concernant la protection des civils ».  Plaidant fermement en faveur d’un dialogue avec toutes les parties aux conflits, y compris les groupes armés non étatiques, il demande au Conseil de « faire preuve de davantage de cohérence », notamment en utilisant de manière systématique l’aide-mémoire sur la protection des civils qu’il a adopté dans sa déclaration présidentielle du 14 janvier 2009, ou encore en utilisant les cadres moins formels des réunions selon la « formule Arria » ou des groupes d’experts. 


M. Ban Ki-moon demande par ailleurs d’assurer la responsabilisation des opérations humanitaires et de maintien de la paix de l’ONU pour mieux suivre les progrès en matière d’amélioration de la protection des civils, y compris en ce qui concerne l’application des résolutions du Conseil.  Il annonce son intention de demander au Coordonnateur des secours d’urgence de concevoir « des indicateurs aux fins du suivi systématique de la protection des civils en situation de conflit armé et de l’établissement de rapports à ce sujet ».


Le Secrétaire général constate que les « modestes progrès » réalisés au cours des 18 mois « ne tiennent pas au fait que les parties aux divers conflits ont scrupuleusement respecté les obligations » que leur impose le droit international « mais au contraire au développement du droit et, surtout, aux efforts déployés par les acteurs du système des Nations Unies », notamment les organismes humanitaires et les missions de la paix, ainsi que par d’autres organisations internationales et non gouvernementales pour renforcer la protection, ainsi qu’« au courage et à l’ingénuité des populations concernées ». 


M. Ban rappelle notamment que le non-respect du droit international par les parties à un conflit « tient, entre autres, à la persistance de conflits armés non internationaux, souvent caractérisés par la prolifération et l’éclatement de groupes armés non étatiques », qui « contribue à la nature asymétrique » de plusieurs conflits et a eu des « conséquences catastrophiques » pour les populations civiles.


Tout en reconnaissant que « la réalité ne prête guère à l’optimisme », le Secrétaire général identifie toutefois « un certain nombre de faits nouveaux encourageants », qui ne concernent toutefois pour l’essentiel que le domaine normatif.  Il cite notamment l’adoption des résolutions 1894 (2009), 1888 (2009) et 1882 (2009), relatives respectivement à la protection des civils, des femmes et des enfants en période de conflit armé, et juge « encourageante » la façon dont le Conseil de sécurité traite ces questions et la place qu’il leur consacre.  Il note en outre que la lutte contre l’impunité continue de s’intensifier et juge particulièrement bienvenus les progrès réalisés sur le terrain en matière de renforcement de la protection.


M. Ban estime toutefois qu’une « action plus complète et plus cohérente reste nécessaire ».  Affirmant que l’on comprend de mieux en mieux comment assurer la protection sur le terrain, il rappelle notamment que, « pour être efficace, la protection requiert une présence parmi la population civile, en particulier la population à risque ».


Le Secrétaire général présente des recommandations pour faire face aux « cinq défis fondamentaux » décrits dans son rapport du 29 mai 2009: le respect du droit international par les parties au conflit, le respect du droit par les groupes armés non étatiques, le renforcement de la protection des civils par l’amélioration de l’efficacité et des ressources des missions de maintien de la paix et autres missions, l’accès du personnel humanitaire et enfin les responsabilités en cas de violation du droit.  Il prie instamment le Conseil de sécurité et les États Membres de les examiner et de les appliquer. 


Toutefois, le progrès en matière de respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme « restera toujours à un horizon très éloigné tant qu’il n’y aura pas de dialogue systématique et régulier avec les groupes armés non étatiques – et qu’on n’en reconnaîtra pas la nécessité », affirme M. Ban, qui a souligné qu’il « était indiscutablement possible » et « même nécessaire » d’engager un tel dialogue.


L’expérience montre qu’il « est possible de sauver des vies en engageant le dialogue avec un groupe armé non étatique pour essayer d’obtenir qu’il respecte le droit international humanitaire ou qu’il laisse circuler le personnel humanitaire en toute sécurité et pour le dissuader d’avoir recours à certains types d’armes », insiste le Secrétaire général, qui affirme que « certains de ces groupes se sont montrés disposés à respecter certains engagements ».


Le Secrétaire général se dit encouragé par le fait que les États Membres « se rendent de mieux en mieux compte de l’importance du dialogue à des fins humanitaires ».  Toutefois, il constate que cette évolution « ne se traduit ni par une large acceptation de ce dialogue, ni par l’idée de renoncer à prendre des mesures qui y font obstacle ou même l’érigent en délit ».


Insistant sur la nécessité d’une approche globale de la question de l’amélioration du respect de la loi de la part des groupes armés non étatiques, le Secrétaire général « demande instamment aux États Membres de tenir compte des conséquences possibles, sur le plan humanitaire, de leurs décisions » concernant le droit et les politiques et d’éviter d’adopter des mesures qui ont pour effet de gêner les humanitaires dans l’action qu’ils mènent pour établir le contact avec des groupes armés.


Le rapport présente, en outre, en annexe, les différentes formes que peuvent prendre les restrictions à l’accès humanitaire -restrictions bureaucratiques, hostilités en cours ou violences et vols visant le personnel humanitaire– qui continuent à avoir de graves incidences sur les opérations humanitaires et à porter atteinte aux conditions de vie des populations civiles en situation de conflit dans le monde.


Déclarations


Mme VALÉRIE AMOS, Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, s’appuyant largement sur le rapport du Secrétaire général, a souligné que les parties à un conflit doivent respecter le droit international.  « Il est aussi nécessaire que ce droit et la protection des civils soient respectés par les groupes armés non étatiques, ce qui passe, entre autres, par l’amélioration de l’efficacité et des ressources des missions de maintien de la paix et autres missions. »  Comme le note encore le Secrétaire général, il est vital que l’accès du personnel humanitaire soit assuré et que les parties concernées assument leurs responsabilités en cas de violation, a-t-elle ajouté. 


Mme Amos a ensuite rappelé que dans des pays comme l’Afghanistan, la République démocratique du Congo (RDC), la Somalie et le Soudan, les civils sont pris sciemment pour cible par les belligérants.  « Dans ces zones de non-droit, le Conseil de sécurité doit tout faire pour que les parties concernées respectent leurs obligations internationales, en particulier par le biais de la mise en œuvre de la résolution 1894. »  Elle a attiré l’attention sur les préoccupations en matière humanitaire exprimées par le Secrétaire général dans son rapport.  Mme Amos s’est joint à l’appel adressé par le Secrétaire général aux États Membres, aux acteurs de l’ONU et d’autres organisations internationales ainsi qu’aux organisations gouvernementales d’accorder une attention particulière à la question des armes explosives, en améliorant la collecte de données et de procéder à l’analyse du coût humain qu’entraîne l’utilisation de ces arsenaux dans des zones urbaines densément peuplées, a-t-elle dit.


Comme l’expérience l’a montré en Colombie, au Libéria, au Népal, aux Philippines, en Sierra Leone, au Sri Lanka, au Soudan et en ex-Yougoslavie, des vies peuvent être sauvées par le biais d’un dialogue avec toutes les parties à un conflit, y compris les groupes armés non étatiques, sur le respect du droit international, la nécessité de garantir un accès humanitaire aux populations civiles et le non-recours à certains types d’arme, a-t-elle assuré.  Mme Amos s’est dite préoccupée par le nombre croissant de législations nationales limitant la coopération humanitaire avec les acteurs non étatiques qualifiés d’organisations terroristes.  Ces mesures, a-t-elle dit, entravent l’objectif de protection des civils dans les conflits armés.  « Les acteurs humanitaires s’exposent à des poursuites en cas de collaboration avec des acteurs non étatiques désignés comme organisations terroristes lorsqu’ils s’efforcent par exemple de sécuriser la libération d’enfants soldats ou de fournir une aide dans les zones sous contrôle d’une de ces organisations. » 


Concernant les opérations de maintien de la paix, la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, faisant de nouveau référence au rapport du Secrétaire général, a attiré l’attention sur l’importance d’assurer la protection des civils lors des phases de retrait des missions.  « La résolution 1923 du Conseil de sécurité sur le retrait de la MINURCAT fournit des exemples solides qui pourraient servir de modèles dans d’autres cas », a-t-elle rappelé.  Elle a ajouté que la protection des civils était une « responsabilité partagée », les travailleurs humanitaires et les Casques bleus ayant sur le terrain des rôles et des responsabilités distincts.  « Toutefois, leur action devrait être coordonnée, dans le cadre préparé actuellement par le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) en coopération avec les autres partenaires pertinents de l’ONU concernés par la protection des civils dans les conflits armés et qui devra impliquer une participation accrue des communautés affectées. » 


Pour ce qui est de l’accès humanitaire, Mme Amos a exhorté le Conseil de sécurité à prendre des mesures fortes contre les différentes formes que peuvent prendre les restrictions à l’accès de l’aide humanitaire -restrictions bureaucratiques, hostilités en cours ou violences et vols visant le personnel humanitaire– et qui continuent à avoir de graves incidences sur les opérations humanitaires et à porter atteinte aux conditions de vie des populations civiles en situation de conflit dans le monde.  Dans certains cas, le Conseil de sécurité pourrait se référer à la Cour pénale internationale (CPI). 


M. ALAIN LE ROY, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a souhaité informer le Conseil de sécurité sur les efforts de protection effectués par le Département des opérations de maintien de la paix dans les huit opérations de maintien de la paix qui en ont le mandat.  Il a affirmé que les récents événements en République démocratique du Congo avaient montré de manière tragique l’importance mais aussi la complexité de la protection des civils et a rappelé qu’il était impossible à des opérations de maintien de la paix de protéger tous les civils à tout moment, notamment quand elles sont déployées sur un vaste territoire.  Les opérations de maintien de la paix ne peuvent se substituer à l’autorité de l’État, mais peuvent contribuer à bâtir les institutions étatiques nationales ou à en augmenter les capacités.  En aucun cas, elles ne peuvent ni ne doivent les remplacer, a insisté M. Le Roy.


Le Secrétaire général adjoint a expliqué que le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de l’appui aux missions s’étaient concentrés sur cinq axes principaux pour améliorer la planification et la mise en œuvre des mandats de protection des civils: l’adoption de cadres stratégiques qui fournissent des signes directeurs pour les missions, la mise en place de modules de formations pré- et post-déploiement basés sur des cas pratiques, l’évaluation des ressources et des capacités requises pour les mandats de protection, un examen attentif des processus de planification et la mise au point de normes pour les unités militaires.


Les efforts du Département des opérations de maintien de la paix ont déjà eu une influence sur le terrain, a affirmé M. Le Roy, qui a rappelé que trois opérations de maintien de la paix avaient déjà adopté une stratégie de protection des civils et quatre autres étaient sur le point de le faire.  Il a notamment mis l’accent sur le travail de la MONUSCO et la mise en œuvre de ses pratiques innovantes, notamment pour que les Casques bleus soient mieux informés de l’évolution de la situation et pour améliorer leurs relations avec la population.  Il a aussi estimé que ces mesures devraient pouvoir s’accompagner, quand cela est nécessaire, de ripostes.  Or, c’est là que les capacités manquent, a-t-il fait observer, en évoquant l’insuffisance des moyens aériens.


Il est évident que tous les efforts consentis jusqu’à présent ne constituent qu’un début d’un processus continu, a déclaré M. Le Roy, qui a souligné qu’il faudrait articuler davantage les différentes fonctions essentielles des missions afin qu’elles puissent se montrer plus efficaces dans la protection des civils au quotidien.  Le Secrétaire général adjoint a également rappelé que les efforts destinés à assurer la protection des civils ne dépendaient pas seulement du Département des opérations de maintien de la paix et du Département de l’appui aux missions, et que les pays fournisseurs de troupes et de contingents de police devraient eux aussi s’engager en prenant conscience des enjeux de protection des civils et en prenant des mesures pour y faire face.  Il a enfin rappelé que l’appui et l’engagement du Conseil de sécurité étaient également essentiels, notamment pour veiller à ce que les opérations de maintien de la paix ayant un mandat de protection des civils disposent des ressources nécessaires à cette fin, et pour faire preuve d’une plus grande clarté opérationnelle, ainsi que pour exercer les pressions politiques nécessaires sur les différentes parties au conflit.  


Mme NAVY PILLAY, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a souligné, que sur le terrain, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme s’attachait essentiellement à prévenir les violations des droits de l’homme, en mettant l’accent sur le renforcement de la responsabilité des États.  Mme Pillay a précisé qu’en RDC, par exemple, la MONUSCO avait, à la suite de la publication, le 24 septembre 2010, d’un rapport d’établissement des faits sur les viols de masse perpétrés en août dernier, créé deux nouvelles bases opérationnelles à Binyampuri.  « La publication de rapports détaillés sur les droits de l’homme aide également à sensibiliser les parties sur les conséquences des opérations militaires et les encourage à prendre des mesures pour renforcer la protection des civils, comme l’a montré l’exemple de l’Afghanistan ».  Poursuivant son intervention, elle a estimé que la coopération avec les acteurs non étatiques sur la nécessité qu’ils respectent le droit international était indispensable dans certains cas pour garantir un accès humanitaire aux populations dans le besoin.  « Dans ce contexte, il est préoccupant que des spécialistes des droits de l’homme ne soient toujours pas en mesure d’accéder à certaines zones du Darfour ou de la Somalie ».  Mme Pillay a ensuite expliqué que lorsque la prévention échoue, « la communauté internationale doit prendre la responsabilité de protéger les civils dans les conflits armés, en augmentant notamment la capacité des forces de sécurité non onusiennes ».  Elle a estimé qu’il faudrait engager une discussion approfondie sur cette question afin de permettre également à la communauté internationale d’intervenir, en toute légalité, pour mener des enquêtes d’établissement de faits dans des contextes de crise marqués par des violations des droits de l’homme et où une mission de l’ONU n’a pas été déployée.


M. YVES DACCORD, Directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a déclaré que, si la protection des civils en période de conflit armé avait été souvent à l’ordre du jour de la communauté internationale durant la dernière décennie et si de nombreuses déclarations et résolutions avaient été adoptées et de nombreux plaidoyers faits, toutes ces bonnes intentions et déclarations correspondaient rarement à la réalité sur le terrain.  S’il peut y avoir des divergences sur ce que recouvre exactement la protection, il est certain que ce qui arrive n’est pas de la protection et c’est cette réalité à laquelle le CICR est confronté au quotidien dans de nombreux conflits à travers le monde, a-t-il fait remarquer.


La réalité, a déclaré M. Daccord, c’est que des hommes, des femmes et des enfants sont tués ou violés, chassés de leurs maisons et privés de leurs biens et vivent dans la peur.  Ce sont des hôpitaux bombardés et des personnels de santé attaqués.  Derrière le ciblage volontaire des civils, il y a les innombrables autres victimes, souvent oubliées, et qui, elles aussi, ont besoin de protection, a poursuivi M. Daccord.  En période de conflit, des gens disparaissent, a-t-il précisé.  Ces disparations sont des soucis majeurs pour le CICR, a déclaré son Directeur général, qui a rappelé le droit des familles de savoir ce que sont devenus leur proches disparus.  M. Daccord a également rappelé qu’il ne faudrait pas non plus oublier les centaines de milliers de personnes emprisonnées ou détenues pendant les conflits.  Une autre des activités essentielles du CICR est de veiller à ce que leurs conditions de détention soient acceptables, a-t-il ajouté.


Face aux progrès de la doctrine, la réalité de terrain est évidente, a poursuivi M. Daccord: c’est le manque de respect pour le droit international humanitaire, de la part des États comme des acteurs non étatiques.  Couplée à la culture de l’impunité, c’est cette absence de respect qui est la principale cause des souffrances humaines auxquelles nous assistons, a-t-il insisté.  Plusieurs facteurs expliquent cette situation, a-t-il dit, en citant le nombre croissant de groupes armés non étatiques motivés avant tout par le crime et le banditisme, mais aussi la modification constante des moyens et méthodes de guerre, y compris le recours à des armes puissamment explosives dans des zones densément peuplées.  Malgré ces violations flagrantes, ou plutôt à cause d’elles, le CICR est fermement convaincu que l’importance du droit international humanitaire doit être réaffirmée et renforcée, a déclaré M. Daccord, qui a rappelé que, pour le CICR la protection et l’assistance allaient de pair.  Notre présence sur le terrain est de garantir notre proximité avec les victimes, a-t-il affirmé, avant de rappeler que le CICR discutait avec les acteurs étatiques ou non étatiques de manière confidentielle afin de prévenir les violations, de rappeler les obligations des différentes parties et de promouvoir le droit international humanitaire.  M. Daccord a précisé que l’approche du CICR n’était que l’une parmi de nombreuses autres au sein d’acteurs civils ou militaires de plus en plus nombreux, dotés de différents mandats et ayant différents objectifs.  Rappelant que les Nations Unies ont beaucoup fait pour inclure les activités de protection dans les mandats de ses missions, M. Daccord a assuré que le CICR continuerait de travailler à la protection des civils dans les limites de son mandat et de son expertise, dans le cadre d’une approche strictement neutre et indépendante.


Par ailleurs, M. Daccord a estimé qu’il serait sans doute difficile de parvenir à un véritable consensus sur la notion de protection.  Il a estimé qu’il était essentiel de connaître de manière transparente les objectifs des différents acteurs, civils ou militaires, et de distinguer clairement les uns des autres.  Afin d’éviter des attentes irréalistes, il faut aussi distinguer entre la protection physique, que les acteurs humanitaires ne peuvent pas assurer, et la protection issue de la promotion du droit.  Rappelant une nouvelle fois que les États comme les acteurs non étatiques étaient liés par le droit international humanitaire, M. Daccord a conclu en les appelant, de même que le Conseil de sécurité, à faire preuve de la volonté politique et de la bonne foi nécessaires pour traduire les dispositions juridiques dans la réalité.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) s’est félicité des progrès réalisés dans la mise en œuvre de la résolution 1894 (2009) en matière de protection des civils sur le terrain.  Il a salué les efforts du Secrétariat visant à organiser des séances d’information précédant le déploiement sur la question de la protection des civils.  Le Conseil de sécurité doit s’assurer que ses décisions visant à modifier les mandats des missions soient conditionnées par la réalisation d’objectifs clairs, dont la protection des civils », a-t-il souligné.  Il s’est félicité de la récente arrestation de commandants responsables de crimes contre l’humanité en République démocratique du Congo (RDC), en souhaitant que les auteurs de tels crimes ne continuent pas à bénéficier de l’impunité.  Il a souhaité que les victimes de violences reçoivent l’assistance et la réparation adéquates.  Le représentant a déclaré que les récents viols massifs à Kibua, dans l’est de la RDC, en juillet et août derniers, démontraient l’étendue du défi auquel la communauté internationale est actuellement confrontée.  Il a souhaité que le prochain rapport du Secrétaire général sur les violences sexuelles contienne des recommandations fortes en la matière.


Par ailleurs, le représentant a partagé les préoccupations du Secrétaire général concernant la menace que constituent des armes explosives, notamment lorsqu’elles sont utilisées dans des régions à forte densité de population.  Il a précisé que l’Autriche, en collaboration avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), avait organisé un débat sur la question le 16 septembre, qui a souligné la nécessité de disposer de données systématiques sur le coût humain de l’utilisation d’armes explosives.  Il a rappelé que les conflits dans le monde étaient responsables de 27 millions de personnes déplacées internes et 15 millions de réfugiés.  Il est nécessaire d’établir des données plus systématiques sur la protection des civils, y compris sur les difficultés d’accès.  Le représentant s’est dit convaincu que les exposés, les débats du Groupe d’experts, ainsi que l’utilisation de l’aide-mémoire sur la protection des civils avaient permis au Conseil de sécurité d’adopter une meilleure approche sur la question.


M. SERGEY N. KAREV (Fédération de Russie) a appelé les parties aux conflits à respecter les normes du droit international et à mettre en œuvre des décisions connexes du Conseil de sécurité.  Il a appelé le Conseil de sécurité à élaborer des mandats clairs et réalistes, en tenant cependant compte du fait que la protection des civils n’est qu’un élément de ces mandats; les missions de l’ONU ayant pour première prérogative de contribuer au succès des processus de paix.  Le représentant a conclu en soulignant la nécessité pour les organisations humanitaires de respecter pleinement les principes de la Charte de l’ONU et la souveraineté des États dans lesquels elles opèrent. 


Mme ROSEMARY A. DICARLO (États-Unis) a dit reconnaître l’importance des efforts collectifs de protection des civils, y compris dans le cadre des opérations de maintien de la paix, estimant que les progrès réalisés par les Nations Unies résultaient de nombreuses années de travail tant au Siège que sur le terrain.  L’adoption de la résolution 1894 du Conseil de sécurité a constitué un jalon, a-t-elle estimé.  Elle s’est félicitée de la mise en œuvre, par plusieurs opérations de maintien de la paix, d’une stratégie de protection des civils et a souhaité que des stratégies semblables soient adoptées dans d’autres missions.


Mme DiCarlo s’est toutefois dite préoccupée par les tendances indiquées dans le rapport du Secrétaire général.  Elle a déclaré qu’il faudrait tenir pour responsables ceux qui attaquent directement les travailleurs humanitaires mais également les insurgés qui se cachent parmi la population civile et l’entraînent dans le conflit.  Elle a cité quatre domaines clefs dans lesquels des progrès sont nécessaires.  Les mandats des OMP doivent mieux répondre aux défis spécifiques de la protection des civils sur le terrain grâce à une hiérarchie claire des tâches confiées aux missions.  Une meilleure planification des missions reste en ce sens nécessaire, a-t-elle dit.  Les Casques bleus et le personnel civil des opérations de maintien de la paix doivent bénéficier d’une meilleure formation à la protection des civils et améliorer leurs contacts avec la population.  Par ailleurs, le Conseil de sécurité ne doit pas se montrer sélectif dans ses activités de protection.  Il faut tenir pour responsables les groupes et individus qui commettent des violations flagrantes du droit.  Si la responsabilité principale de la protection incombe aux États, la communauté internationale doit être prête à prendre les mesures nécessaires et à imposer des sanctions ciblées, a ajouté la représentante, qui a estimé que la Cour pénale internationale (CPI) jouait un rôle clef pour traduire en justice les auteurs de crimes innommables.


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a estimé que la responsabilité de protéger les civils, « l’un des défis les plus importants à relever pour la communauté internationale », doit être basée sur le cadre normatif robuste établi par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il a ajouté qu’au niveau régional, son pays était signataire de la Convention de Kampala, « la première à imposer aux États parties d’assister  les populations déplacées à l’intérieur du territoire ».  Le représentant a ensuite appuyé les recommandations du Secrétaire général, en mettant l’accent sur l’urgence de renforcer les conditions de sécurité dans les régions du Soudan où devraient se tenir des référendums en janvier prochain.  Ces consultations populaires représentent une menace sérieuse à la protection des électeurs et du personnel de l’ONU.  Le représentant a par ailleurs demandé que les opérations de maintien de la paix puissent s’appuyer sur les ressources nécessaires à la prévention des situations de crise.  C’est en évaluant notre capacité à protéger les civils qu’on jugera de l’efficacité de ces missions, a-t-il dit, avant de soutenir l’approche « cohérente et responsable », préconisée par M. Ban Ki-moon.  En conclusion, il a exhorté le Conseil de sécurité à éviter d’être sélectif en matière de protection des civils. 


M. MARTIN BRIENS (France) a appelé le Secrétariat à développer pour chaque opération de maintien de la paix un cadre stratégique pour la protection des civils ainsi que des modules de formation.  Les opérations de maintien de la paix doivent aussi mieux discuter avec les populations locales, a ajouté le représentant, pour qui ces efforts impliquent un volet linguistique ainsi que des moyens de communication appropriés.  Il a en outre demandé que le Conseil de sécurité soit informé périodiquement des progrès réalisés dans les missions en matière de protection des civils, et prévenu au plus vite en cas d’attaques.  Il a noté que la MINUAD et la MANUA avaient mis en place un système de collecte de données précises sur les violences sexuelles et s’est félicité de la volonté du Secrétaire général de mettre en place des indicateurs de suivi.


Le représentant a rappelé que toutes les parties en conflit avaient l’obligation de fournir un accès sans entrave à l’assistance humanitaire, ajoutant que le Conseil de sécurité devait là aussi pouvoir être rapidement informé des manquements.  Il a salué le contenu de la déclaration présidentielle et notamment le fait qu’elle évoque les avancées de la justice pénale internationale et du Statut de Rome.  Il s’est ainsi félicité du travail de la CPI à propos de la Guinée et a estimé que son action en général pouvait contribuer à la protection des civils si tous respectent en tout temps les verdicts des juges.  En adhérant au Statut de Rome, en collaborant avec la Cour et en respectant son indépendance, nous protégeons les civils aujourd’hui et demain, a conclu M. Bonne.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a souligné l’importance que son pays attachait à la protection des civils par le biais des Casques bleus qu’il déploie « régulièrement et en nombre » sur tous les terrains du monde.  « La protection des civils est une tâche multidimensionnelle qui doit être assurée par toutes les composantes du maintien de la paix, le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de l’appui aux missions en premier lieu. »  « Les opérations de maintien de la paix doivent pouvoir s’appuyer sur des ressources adaptées à cette partie de leur mandat », a-t-elle ajouté.  La représentante du Brésil s’est ensuite félicitée de ce que la déclaration présidentielle « mette l’accent sur l’importance d’améliorer la communication entre les Casques bleus et les populations locales ».  Elle a par ailleurs attiré l’attention sur le besoin de répondre aux défis de la protection des civils de manière équilibrée, « c’est-à-dire en agissant à court terme pour défendre les civils contre les violences physiques et pour assurer l’accès humanitaire, et à long terme en luttant contre les causes, économiques et politiques, de résurgence des conflits ». 


M. EMMANUEL ISSOZE-NGONDET (Gabon) a souligné les progrès réalisés dans le domaine de la protection des civils dans les conflits armés, en raison notamment de la reconfiguration des mandats des opérations de maintien de la paix.  Le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) attache désormais une importance primordiale à la protection des civils, des patrouilles conjointes Forces Armées de la RDC – MONUSCO étant notamment organisées pour assurer la protection des populations civiles dans le district du Haut-Uélé, à l’est du pays.  De même, au Tchad, le mandat de la Mission des Nations Unies en République Centrafricaine et au Tchad (MINURCAT), prorogé par la résolution 1923 (2010), a contribué à renforcer l’assistance apportée au Détachement intégré de Sécurité (DIS), dont la mission est de protéger les civils et les travailleurs humanitaires.  Faisant remarquer que le processus de désengagement de la MINURCAT s’achèvera à la fin de l’année, le représentant a invité le Conseil à faire en sorte que le DIS, pour qu’il puisse s’acquitter de son rôle avec efficacité, continue à bénéficier de tous les camps opérationnels laissés par la MINURCAT.


M. Issoze-Ngondet a cependant déploré les graves insuffisances observées sur le terrain, notamment les massacres contre les populations civiles qui ont eu lieu entre le 30 juillet et le 3 août dernier à Walikale (RDC), non loin d’une base de la MONUSCO.  Tout en notant que la MONUSCO avait pu ramener le calme après ces évènements, le représentant s’est interrogé sur sa capacité à assumer pleinement sa mission de protection des civils, eu égard à la zone -immense- à couvrir et aux difficultés liées aux infrastructures.  L’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour et la MINURCAT étant confrontées aux mêmes défis, le représentant a invité le Conseil à poursuivre sa réflexion sur l’adaptabilité des opérations de maintien de la paix à leur environnement et sur l’indispensable adéquation entre leurs missions et les ressources mises à leur disposition.  Il a également estimé crucial que les auteurs des exactions perpétrées contre les civils répondent de leurs actes, au besoin devant des tribunaux ad hoc et mixtes en cas de défaillance des juridictions nationales.  En conclusion, le représentant a rappelé qu’il était indispensable de renforcer les capacités des États -la responsabilité de la protection des civils leur incombant au premier chef- et souhaité que les Nations Unies mettent en place des mécanismes d’évaluation, afin d’améliorer leur performance dans la protection des civils dans les conflits armés.


M. KAZUO KODAMA (Japon) a exprimé le soutien de sa délégation à l’approche globale, cohérente et responsable préconisée par le Secrétaire général dans son rapport.  Cette approche, a-t-il précisé, peut être réalisée quand les parties sont proactives et coopèrent entre elles.  Il incombe au gouvernement et à l’armée du pays dans lequel le conflit a lieu de protéger la population civile, a rappelé M. Kodama.  Le représentant s’est félicité de ce que les missions des Nations Unies en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo et au Soudan avaient développé des stratégies de protection des civils et des modules de formation pour le personnel de maintien de la paix.  Le délégué a appelé à un renforcement des systèmes de contrôle des armes, y compris les bombes à sous-munitions et les engins explosifs improvisés, notamment par la promotion de la coopération régionale et la création d’un cadre juridique.  Il a enfin souligné le caractère prioritaire de la protection des femmes et des enfants et a exprimé l’espoir qu’ONU-Femmes pourra jour un rôle significatif dans la lutte contre la violence sexuelle par des groupes armés.


L’approche que recommande le Secrétaire général exige également un renforcement de la coopération entre militaires et civils afin de protéger le personnel humanitaire, a estimé M. Kodama.  Il a souligné la nécessité de tirer toutes les leçons des viols en masse commis dans l’est de la RDC, en renforçant le mécanisme d’alerte rapide, développant la communication entre populations locales et missions de maintien de la paix et en établissant une communication sans faille entre le Conseil de sécurité et le Département des opérations de maintien de la paix.  Le délégué a également recommandé que la communication avec les pays fournissant de contingents et de forces de police se fasse à un stade précoce de l’engagement des Nations Unies.  Enfin cette approche, a insisté le délégué du Japon, doit mettre l’accent sur la responsabilisation et la lutte contre l’impunité.  Il a recommandé que le pays affecté construise sa propre capacité à établir l’état de droit et qu’une coopération entre le pays affecté et les Nations Unies soit réalisée afin de faire adopter l’état de droit par d’autres pays.  À cet égard, M. Kodama a rappelé noter qu’en juillet dernier, les chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, que le Japon soutient, avaient prononcé leur première condamnation.  Sa délégation souhaite que des efforts supplémentaires soient faits pour renforcer la coopération entre le Conseil et les organes des Nations Unies telles que le Conseil des droits de l’homme ou le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme afin que le contrôle sur le terrain puisse améliorer la protection des civils.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle fasse preuve de détermination collective dans la lutte contre les groupes non étatiques sévissant dans la région des Grands Lacs et « qui, à l’instar de l’Armée de résistance du Seigneur, terrorisent sciemment les populations civiles ».  Il a également plaidé pour des solutions durables concernant la question des réfugiés.  Ces derniers, a-t-il dit, doivent pouvoir exercer leur droit à un retour volontaire et sûr chez eux ainsi qu’à une réinsertion dans les communautés locales.  Le représentant a aussi souligné la nécessité pour le Conseil de sécurité de coopérer avec les organisations régionales, comme l’Union africaine, et les organisations sous-régionales afin de renforcer l’application des mesures de protection des civils.  « En Afrique, des mesures plus efficaces doivent être prises pour prévenir les risques que posent les restes des explosifs de guerre, qui font chaque année un nombre considérable de victimes dans les zones où vit la population civile », a-t-il également souligné.  Avant de conclure, il a assuré que sa délégation appuyait pleinement la déclaration présidentielle. 


M. GUILLERMO PUENTE (Mexique) a déclaré que le Conseil de sécurité devrait prendre des mesures concrètes, efficaces et convaincantes pour assurer la protection des civils en période de conflit armé.  Il a estimé que si les résolutions 1882 et 1892, dont le Mexique et l’Autriche avaient pris l’initiative, avaient certes représenté des progrès notables, la protection des civils dans de nombreux pays exige cependant une plus grande attention.  Le représentant a dénoncé les entraves imposées à l’accès de l’assistance humanitaire aux populations civiles et a rappelé que les parties à un conflit étaient tenues d’assurer cet accès.  M. Puente s’est ensuite attaché à l’utilisation d’armes explosives dans des zones densément peuplées, estimant que le fait que certaines armes ne soient pas interdites par le droit international ne signifiait pas que leur utilisation dans un conflit soit acceptable.  Il a en outre rappelé le rôle dévastateur pour les civils du commerce illicite d’armes légères et de petit calibre et a souligné qu’il était important d’assurer une application efficace des instruments et autres mesures en vigueur.  Il s’est en outre dit préoccupé par l’utilisation de certaines armes à sous-munitions.


Le représentant a estimé que les quatre Conventions de Genève et leurs Protocoles facultatifs constituaient une base solide pour la  protection des civils et devraient être respectés par toutes les parties à des conflits, quel que soit le type de ceux-ci.  Il appartient aux États de traduire en justice les auteurs de crimes mais, s’ils ne peuvent le faire, la Cour pénale internationale (CPI) doit exercer sa compétence, a ajouté le représentant.  La communauté internationale doit s’appuyer sur les outils dont elle dispose pour faire respecter le droit international, a-t-il déclaré.  M. Puente, qui a aussi rappelé le débat organisé sur le thème du renforcement de l’état de droit lors de la présidence mexicaine du Conseil de sécurité en juin dernier, a appuyé la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité et a souhaité que le Conseil de sécurité adopte à l’avenir des mesures plus convaincantes, notamment en ce qui concerne l’utilisation d’armes explosives dans des régions densément peuplées.


M. WANG MIN (Chine) a estimé qu’en matière de protection civile, « la communauté internationale ne saurait remplacer l’État partie à un conflit à qui il incombe en premier lieu la responsabilité de protéger les plus vulnérables en situation de crise ».  « Le rôle de la communauté internationale est avant tout de contribuer à la lutte contre les causes des conflits par le biais d’une diplomatie préventive active.  L’ONU doit, à cette fin, répartir les tâches entre ses composantes en mettant l’accent sur la mise en œuvre des dispositifs existants », a-t-il estimé.  Le représentant a estimé que les opérations de maintien de la paix, déployées dans des pays différents, doivent par conséquent tenir compte des particularités locales, « car une approche ‘taille unique’ serait destinée à l’échec, y compris pour la protection des civils ». 


Mme CAROLINE ZIADE (Liban) a déclaré que, si la communauté internationale s’était dotée d’un cadre normatif solide pour protéger les civils, son application était loin d’être effective.  Rappelant que la responsabilité première de la protection des civils incombe à l’État lui-même et que les États occupant des territoires étrangers avaient l’obligation internationale de protéger la population sous occupation, elle a dénoncé les violations des droits des Palestiniens dans les territoires palestiniens occupées et notamment dans la bande de Gaza.


Mme Ziade a estimé que l’adoption par les opérations de maintien de la paix de stratégies de protection des civils représentait un pas positif et a ajouté qu’il fallait augmenter la cohérence entre mandat et ressources des missions et les attentes à leur égard.  Elle a aussi estimé qu’une mission, qui protégerait les civils faisant l’objet d’une menace imminente mais qui ne ferait aucun progrès dans le traitement des causes durables des conflits, ne pourrait faciliter une paix ni une protection durable et efficace des populations civiles. 


La représentante a souhaité que le Conseil de sécurité adopte une approche moins sélective de la protection des civils en période de conflit armé.  Elle a aussi demandé que toutes les parties au conflit accordent le libre passage aux travailleurs humanitaires.  Elle a par ailleurs dénoncé l’usage d’armes à sous-munition et déclaré que son pays venait d’adhérer à la Convention pertinente.  Elle a rappelé que le Liban avait offert d’accueillir en 2011 la deuxième réunion des États parties à la Convention. 


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a estimé que la communauté internationale doit partager la responsabilité de protection des civils lorsque les États concernés ne le font pas.  Il nous faut nous mettre d’accord sur les directives de base, a-t-il dit, faisant référence à l’aide-mémoire réactualisé.  Si un cadre global a été établi au cours des 11 dernières années, il faut maintenant mettre l’accent sur le renforcement de la protection sur le terrain, a-t-il expliqué.  M. Apakan a mentionné le cas de Gaza où les civils continuent de souffrir.  Il a aussi dit suivre le processus d’enquête, mené à Genève et à New York, sur l’attaque israélienne du convoi d’aide humanitaire qui s’acheminait vers Gaza et qui avait entrainé la mort de neufs civils et causé de nombreux blessés.


La protection des civils au cours des opérations de maintien de la paix est un défi majeur, a poursuivi M. Apakan, plaidant pour que cette tâche soit intégrée dans les mandats des opérations.  Il a insisté sur la formation qu’il faut dispenser au personnel de maintien de la paix avant son déploiement, en prenant en compte les différences culturelles et de sensibilités.  Il a aussi souligné la question sensible du dialogue avec les groupes armés non étatiques, signalant que certains groupes terroristes tentent d’utiliser abusivement le secteur humanitaire pour obtenir une reconnaissance internationale.  Il faut aussi faire la distinction entre les efforts de lutte antiterroriste menés par les structures de maintien de l’ordre, d’une part, et les « conflits armés », d’autre part.  Condamnant fermement le terrorisme, il a estimé que les gouvernements avaient non seulement le droit mais aussi l’obligation de le combattre et de coopérer.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a appuyé la recommandation du Secrétaire général sur la nécessité de renforcer la responsabilité, tout en estimant qu’un accent particulier doit être mis sur les mesures facilitant l’accès des victimes à la justice.  La réparation, obtenue par le biais de mécanismes juridiques nationaux et internationaux, a un rôle très important à jouer dans les processus de paix et de réconciliation, a-t-il dit.  En outre, « des solutions durables doivent être trouvées pour régler le problème des réfugiés et des personnes déplacées de l’intérieur et, en situation de crise, les parties doivent coopérer pour établir des zones de sécurité et assurer l’accès humanitaires aux populations civiles touchées par le conflit », a souligné le représentant.  Il a ensuite exhorté le Conseil de sécurité à s’investir plus activement dans la prévention des conflits et de leur résurgence, en renforçant ses systèmes d’alerte rapide, en privilégiant une approche intégrée et en tenant davantage compte des vues exprimées par le Groupe d’experts sur la protection des civils.  Le Conseil doit être informé régulièrement des menaces potentielles contre les civils dans les contextes tendus, a-t-il aussi jugé. 


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a déclaré que la protection des civils devrait rester au cœur des activités du Conseil de sécurité.  Il a précisé qu’au Soudan et, en particulier, au Darfour, la protection des civils était essentielle.  Il s’est également dit préoccupé du sort des opposants civils et des minorités, notamment dans les zones frontalières en Myanmar, faisant état d’attaques indiscriminées contre des populations vulnérables, y compris des femmes et des enfants.  Il a exhorté le « régime birman » à saisir l’occasion des élections récentes pour faciliter la réconciliation nationale.  Le représentant a rappelé que la responsabilité principale de la protection des civils en République démocratique du Congo incombait en premier lieu aux autorités nationales, avant de saluer le rôle que joue dans ce pays la MONUSCO.  Le représentant s’est en outre félicité de la déclaration présidentielle que le Conseil de sécurité va adopter et a appuyé la mise à jour de l’aide-mémoire sur la protection des civils.  Avant de conclure, il a noté qu’aucun progrès n’avait été réalisé au cours des six derniers mois pour faciliter l’accès de l’aide humanitaire.  Sa délégation, a-t-il ajouté, condamne fermement les attaques contre personnel humanitaire.


M. CESARE RAGAGLINI (Italie) a souligné que le non-respect du droit international humanitaire entraine chaque année de plus en plus de morts et de blessés parmi les civils.  Il a relevé l’importance du Statut de Rome et a rappelé qu’en vertu du droit international, c’est le Gouvernement hôte d’une opération de l’ONU qui est le premier responsable de la sécurité et de la protection du personnel humanitaire.  M. Ragaglini s’est ensuite félicité des progrès accomplis par les missions de maintien de la paix en termes de protection des civils.  Tout en soulignant que le personnel de ces missions n’est pas le seul acteur dans ce domaine, il a souhaité que les mandats des missions prévoient explicitement cette protection et en précisent les stratégies de mise en œuvre.


M. Ragaglini a aussi mis l’accent sur la sécurité des civils dans les environnements postconflit, appelant à prévoir des capacités suffisantes pour que les missions puissent exercer cette protection.  La formation dans ce domaine est cruciale, a ajouté le représentant qui a proposé de la rendre systématique en se basant sur des directives opérationnelles claires.  Ces directives devraient être élaborées en coopération avec l’ONU et d’autres organisations impliquées, comme l’Union africaine et l’Union européenne, a-t-il suggéré.  L’Italie apporte une contribution importante dans ce domaine, a-t-il dit, par le biais de son Centre pour l’excellence et la stabilité des unités de police (CoESPU), qui a formé 3 630 formateurs en cinq ans afin qu’ils préparent le contingent national au déploiement dans des unités de police constituées.


M. GILLES RIVARD (Canada) a déclaré que le Conseil de sécurité devait envisager des modes d’action globaux visant à mieux protéger les civils dans les situations de conflit armé.  Il a invité les membres du Conseil à faire preuve d’une plus grande cohérence dans l’examen des questions de protection.  De ce point de vue, a-t-il estimé, l’aide-mémoire est un document d’orientation important, qui rappelle au Conseil tout l’éventail des outils à sa disposition lorsque des populations civiles courent des risques.  Le représentant a suggéré d’intégrer pleinement des stratégies de protection globale au travail quotidien des équipes de pays et des missions de maintien de la paix aux Nations Unies.  Dans ce dernier cas, a souligné M. Rivard, il est important de tenir compte des mandats relatifs à la protection des civils dans la planification, l’affectation des ressources et les phases de formation des missions. 


Il a invité le Département des opérations de maintien de la paix et d’autres à veiller à ce que le cadre opérationnel demandé dans la résolution 1894 se fonde sur les indicateurs cruciaux énoncés dans la résolution 1325.  Enfin, il a jugé essentiel d’imposer des obligations redditionnelles strictes pour amener ceux qui ciblent les civils à rendre compte de leurs actes.  Aussi, a-t-il salué les efforts actuels visant à mettre en place un mécanisme de surveillance efficace pour signaler au Conseil les situations où l’on retarde ou refuse sciemment l’accès humanitaire.  Nous demandons instamment au Conseil d’agir lorsque de telles situations lui sont signalées pour réprimer les attaques violentes contre le personnel humanitaire et lever les obstacles bureaucratiques à l’accès aux populations qui ont besoin d’aide, a déclaré le représentant.


M. PAUL SEGER (Suisse) a rappelé qu’au cours de cette dernière décennie, les travaux du Conseil de sécurité étaient influencés de manière croissance par la question de la protection des civils en période de conflit armé.  Des progrès encourageants avaient été réalisés en ce qui concerne le cadre normatif, mais également pour prendre en compte des besoins spécifiques de protection des femmes ou des enfants.  En outre, d’autres organes des Nations Unies ont emboîté le pas au Conseil, a rappelé le représentant, qui a cité les travaux effectués durant les trois dernières années par le Comité spécial des opérations de maintien de la paix  (connu également sous le nom de C-34) pour trouver une définition commune du cadre stratégique en vertu duquel une mission doit remplir ses tâches de protection des civils, conformément au mandat que lui a confié le Conseil de sécurité.  Il a toutefois fait observer que de tels travaux auraient peu de valeur s’ils ne se traduisaient pas par une amélioration tangible de la protection des civils sur le terrain.


La Suisse estime qu’il faut éviter les entraves aux efforts des organisations humanitaires et juge préoccupant l’impact que l’adoption par certains États de « listes de groupes terroristes » peut avoir sur les efforts de renforcement de la protection des civils.  Pour M. Seger, il est au contraire important d’acquérir une meilleure compréhension des motivations des groupes armés non étatiques et d’identifier des stratégies pour les amener à respecter le droit.  En ce sens, le représentant a salué les travaux de l’Académie de droit international humanitaire et des droits humains de Genève.


Le représentant a en outre exprimé sa préoccupation face aux restrictions croissantes de l’accès aux acteurs humanitaires dans des zones de conflit.  Il a souligné qu’il incombait en premier lieu aux États de fournir protection et assistance à leurs populations et a souhaité que le Conseil de sécurité prenne le cas échéant « les mesures nécessaires pour que les entraves à l’accès humanitaires cessent ».  Constatant que le rôle des entreprises privées de sécurité gagnait en importance, le représentant s’est félicité de la récente signature d’un code de bonne conduite par une soixantaine d’entre elles, par lequel elles s’engagent à respecter le droit international humanitaire et les droits de l’homme dans leurs activités.  Rappelant que son pays était à l’origine de cette initiative, conjointement avec des sociétés industrielle, M. Seger a précisé qu’elle entrait dans le cadre d’un ensemble plus vaste et que la Suisse avait présenté en 2008 le Document de Montreux qui rappelle aux États les obligations internationales pertinentes et les bonnes pratiques en ce qui concerne les opérations militaires et de sécurité privées pendant les conflits armés.  M. Seger a également suggéré une étude plus approfondie sur la problématique de l’usage des armes explosives sous l’angle du droit international humanitaire, et a rappelé que l’utilisation de telles armes dans des zones densément peuplées représentait une source majeure de maux pour la population civile. 


M. MERON REUBEN (Israël) a souligné qu’au Moyen-Orient, comme dans d’autres nombreuses autres parties du monde, « les armées régulières se trouvent de plus en plus souvent confrontées à des organisations terroristes ou à des guérillas opérant délibérément dans des zones densément peuplées ».  « Ce phénomène provoque une transformation terrible du paysage civil, a-t-il dit, faisant remarquer que les institutions religieuses servaient de rampes de lancement pour les missiles et que les écoles et les hôpitaux de dépôts d’armes, voire parfois de véritables infrastructures terroristes ».  Pour le représentant israélien, « le Conseil de sécurité doit se pencher sur les problèmes causés par le développement de la guerre asymétrique ».  « L’expérience israélienne montre que les terroristes agissent non seulement au mépris de la vie humaine des populations civiles de leurs adversaires mais aussi de leurs propres populations », a tenu à préciser M. Reuben.  Face aux menaces « constantes » que le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Sud-Liban représentent pour la sécurité des citoyens israéliens, le représentant a assuré que son  Gouvernement avait pour objectif de protéger les civils et de traquer les terroristes partout où ils se cachent, dans le « plein respect de ses obligations internationales ». 


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a déclaré qu’il y a neuf ans, le peuple afghan avait soutenu la campagne militaire internationale contre le terrorisme et que, de 2001 à 2006, la confiance et la coopération entre le peuple afghan et la coalition internationale avaient permis au pays de se stabiliser.  Depuis 2006, en revanche, certaines parties du pays sont retombées dans le conflit et des milliers de civils ont perdu la vie, a souligné le représentant, qui a ajouté que l’augmentation du nombre des victimes civiles avait des effets sur la confiance de la population.  S’il a rappelé que les Taliban et autres extrémistes étaient responsables du plus grand nombre de victimes civiles, soit 76% des 3 268 victimes civiles, -dont 1 271 morts, durant les six premiers mois de 2010-, il a aussi attribué un certain nombre de victimes civiles non souhaitées aux opérations de la Force internationale et aux opérations combinées des Forces internationales et afghanes.


Rappelant que les victimes étaient souvent des enfants, des femmes ou des personnes âgées innocentes, le représentant a jugé nécessaire une coordination accrue des Forces internationales et afghanes ainsi qu’une meilleure coopération entre la communauté internationale et le Gouvernement afghan.  Il en a appelé à la Force internationale pour qu’elle prenne les mesures nécessaires et élimine ou au moins réduise les pertes civiles.  Il s’est félicité des engagements pris par les commandants de l’OTAN en ce sens. 


Rappelant que le Sommet de l’OTAN du week-end dernier avait lancé le processus de transition vers le retrait des forces de l’OTAN en Afghanistan d’ici à 2014, il a fait observer que la protection des civils sera laissée aux Forces de sécurité afghanes, à cette date.  Il a jugé essentiel que les partenaires internationaux forment et entraînent les unités afghanes, y compris pour limiter les pertes civiles.  La protection des civils doit faire partie intégrante de l’engagement international en Afghanistan, a-t-il insisté.


La protection des civils ne se limite pas à « prévenir les pertes civiles », a déclaré le représentant qui a mis en avant la nécessité de construire une paix durable.  Il a ainsi souligné les efforts du Gouvernement afghan pour entamer des pourparlers de paix avec l’opposition armée en vue d’une réconciliation nationale et a affirmé que ces efforts seraient basés sur la capacité croissante du pays à respecter les droits de l’homme, à bâtir la confiance et à satisfaire les besoins du peuple afghan.  En ce sens, la  protection des civils restera au cœur de nos efforts nationaux, a-t-il conclu.


M. GARY QUINLAN (Australie) a appuyé la recommandation du Secrétaire général d’intensifier la collecte de données et les analyses sur le coût humain des restes d’explosifs de guerre dans les zones densément peuplées.  Au titre de la Stratégie anti-mine australienne de 2010-2013, son Gouvernement, a-t-il assuré, fournira 100 millions de dollars pour appuyer les activités de déminage menées à travers les régions d’Asie-Pacifique, du Moyen-Orient et d’Afrique.  Il a également indiqué que le moyen le plus sûr de protéger les civils reste « de prévenir un conflit armé.  C’est pourquoi, le Conseil de sécurité doit être tenu plus régulièrement informé par le Département des affaires politiques de la situation dans les zones du globe qui sont identifiées comme étant des ‘points chauds’ susceptibles de basculer et de devenir de véritables crises ».  M. Quinlan a par ailleurs souligné l’importance de stratégies d’information publiques pour communiquer sur les capacités dont disposent les opérations de maintien de la paix pour protéger les civils.  « Les populations doivent être conscientes que les Casques bleus ne peuvent pas protéger tout le monde, partout et tout le temps », a-t-il fait remarquer.  Le représentant a ainsi encouragé les missions de l’ONU à prendre des mesures visant à réduire les risques là où il n’y a pas les ressources nécessaires pour protéger physiquement tous les civils. 


M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte), s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, a déclaré que de nombreux civils continuent de souffrir à travers le monde en dépit des efforts déployés par les Nations Unies, y compris le Conseil de sécurité.  Faisant référence au rapport du Secrétaire général et à la résolution 1824 du Conseil de sécurité (2009), il s’est dit préoccupé par la prolifération et la fragmentation des groupes armés non étatiques, le déplacement des civils à l’intérieur et à l’extérieur des frontières, les violences à l’égard des femmes et des enfants et la culture de l’impunité.  À cet égard, le Mouvement insiste sur la responsabilité des États de respecter la Charte des Nations Unies et le droit international, a-t-il dit.  Les parties impliquées dans des conflits armés doivent redoubler d’efforts et s’acquitter de  leurs obligations juridiques en matière de protection des civils, a-t-il rappelé. 


Le Mouvement des pays non alignés réaffirme sa ferme condamnation des attaques perpétrées contre le personnel humanitaire et exhorte les États Membres des Nations Unies à faire respecter la protection du personnel des organisations humanitaires, rappelant à cet égard la résolution 46/182 de l’Assemblée générale et ses annexes.  La protection des civils incombe en premier lieu aux pays hôtes des opérations de maintien de la paix, a-t-il rappelé.  Le Mouvement émet des réserves sur plusieurs recommandations de l’étude de 2009, menée conjointement par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et du Département des opérations de maintien de la paix des Nations-Unies (DPKO).  À cet égard, a souligné le représentant, le rôle des missions de maintien de la paix en tant qu’agent de protection exige des clarifications, y compris sur les aspects conceptuels et opérationnels.  Par ailleurs, le Mouvement condamne la poursuite par Israël de ses activités illégales dans le Territoire palestinien occupé, menées en violation flagrante du droit international et des résolutions de l’ONU.  Il est essentiel pour la communauté internationale de fournir une protection aux civils palestiniens, en particulier les enfants, en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et à Jérusalem, a-t-il souligné.  Dans ce contexte, le rapport du Secrétaire général étend de manière injustifiée la définition et le champ des « conflits armés ».  Mais, le rapport du Secrétaire général, a fait observer le représentant, ignore certaines situations, qui sont internationalement reconnues comme les conflits armés, ou encore le tragique incident de l’attaque contre  la flottille humanitaire.


M. HASAN KLEIB (Indonésie) a déclaré que les États Membres des Nations Unies  devraient respecter et promouvoir les principes de dignité humaine, en temps de paix comme en temps de guerre.  C’est pourquoi, il faudrait construire une architecture élaborée de protection des civils.  Le cadre du Conseil de sécurité exige une approche globale cohérente, impliquant les droits de l’homme, la sécurité et le développement, a-t-il souligné, tout en regrettant qu’on parle trop peu de l’aspect « développement ».  Il a appuyé les recommandations du rapport du Secrétaire général pour augmenter le financement des activités humanitaires et de développement des missions dans le contexte de leur retrait.  Le représentant a estimé qu’il faudrait fournir aux opérations de maintien de la paix les directives nécessaires pour protéger les civils.  Il a rappelé que l’Indonésie avait contribué à un séminaire sur le respect du droit international humanitaire et la protection des civils organisé à Jakarta.  Pour responsabiliser les États, il faudrait leur fournir la formation et les moyens nécessaires, a-t-il dit.  Israël, qui dispose des moyens de remplir ses propres obligations internationales en la matière, doit être tenu responsable des entraves, en particulier les entraves bureaucratiques, qu’elle impose à l’accès humanitaire. 


M. GEORG SPARBER (Liechtenstein) a rappelé que la nature changeante des conflits armés continuait d’avoir des effets importants sur la situation des civils dans ces conflits.  Il a estimé que l’adoption de la résolution 1894 (2009) avait représenté un pas en avant important et s’est félicité de la constitution d’un Groupe d’experts sur la protection des civils.  L’adoption d’indicateurs en matière de protection est utile pour assurer un meilleur suivi de la protection par les États, a-t-il ajouté.  Toutefois, malgré cet engagement croissant du Conseil de sécurité, le représentant a relevé que le dernier rapport du Secrétaire général mettait en lumière le fossé entre les progrès normatifs et la réalité du terrain.  Pour mieux assurer la protection des civils en période de conflit armé, nous devons d’urgence veiller à ce que les États, tout comme les groupes armés non étatiques, respectent leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme, accroître les pouvoirs des opérations de maintien de la paix pour leur permettre de mieux s’acquitter de leur mandat en matière de protection, améliorer l’accès humanitaire et renforcer la redevabilité pour les violations du droit international humanitaire, a poursuivi M. Sparber.


Le représentant a rappelé qu’au cœur du droit international humanitaire figurent la distinction entre combattants et non-combattants, la proportionnalité du recours à la force et la nécessité impérieuse de chercher à limiter le nombre de victimes civiles.  Les violations de tels principes, comme l’utilisation d’explosifs dans des zones densément peuplées ou le refus de l’accès humanitaire, exigent des réponses claires de la part du Conseil de sécurité, a poursuivi M. Sparber.  Le Conseil de sécurité doit, a-t-il dit, appeler toutes les parties aux conflits à respecter le droit international humanitaire et veiller à assurer la redevabilité en cas de violations massives et systématiques, sans quoi s’installera un climat d’impunité qui conduira à de nouvelles violations.  Le représentant a par ailleurs estimé qu’il incombe en premier lieu aux États d’assurer la protection des civils et qu’en cas d’incapacité, la communauté internationale doit intervenir.  Le Conseil de sécurité peut établir des mécanismes tels que des commissions d’enquête ou encore référer des cas à la CPI, a-t-il ajouté.  Avant de conclure, le représentant a souligné que le Conseil de sécurité doit veiller à assurer la sécurité du personnel des Nations Unies en mission et à ce qu’aucune attaque contre ce personnel ou le personnel humanitaire ne reste impunie, d’autant plus que ces attaques peuvent constituer des crimes de guerre.  Il s’est félicité de l’entrée en vigueur du Protocole facultatif relatif à la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé.  


M. KIM BONG HYUN (République de Corée) a estimé que le Conseil de sécurité, en amont des phases de déploiement, devait doter les opérations de maintien de la paix de mandats « clairs, crédibles et réalisables » afin d’assurer une protection efficace et durable des civils.  En outre, comme le souligne le Secrétaire général dans son rapport, un appui politique accru est nécessaire pour garantir la mise en œuvre des mandats.  Pour le représentant coréen, il est également indispensable que la communauté internationale lutte fermement contre l’impunité des auteurs de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire partout où elles sont commises.  Le Conseil de sécurité et les autres organes internationaux pertinents doivent prendre les mesures qui s’imposent pour assurer un plein respect des obligations internationales par l’ensemble des parties au conflit, a ainsi insisté M. Kim.  Évoquant la situation en RDC, il a appelé les États Membres à appliquer pleinement la résolution 1325 du Conseil, afin que soit mis fin à l’impunité protégeant les auteurs de crimes graves contre les femmes et les filles pendant et au lendemain des conflits armés. 


M. EDUARDO GÁLVEZ (Chili) a noté que désormais, toutes les opérations de maintien de la paix possèdent un volet protection des civils, « huit d’entre elles ayant un mandat spécifique de protection physique des populations civiles dans les conflits armés ».  Il a estimé que seule une approche globale peut permettre d’aborder efficacement les problèmes de sécurité auxquels sont confrontées les populations les plus vulnérables dans ces situations de crise.  Comme le souligne le Secrétaire général dans son rapport, il est impératif de promouvoir le respect du droit international par toutes les parties au conflit, y compris les groupes non étatiques, et d’élargir l’accès humanitaire, a poursuivi le représentant chilien.  Après s’être félicité de la création par le Conseil de sécurité d’un groupe d’experts sur la protection des civils, dont un équivalent pourrait appuyer les activités onusiennes de consolidation de la paix, il a voulu que la protection des civils soit incluse dans les guides et normes d’intervention de l’Organisation, et ce « sans préjuger de la responsabilité première qui incombe aux gouvernements d’assurer la protection des civils ».


M. KNUT LANGELAND (Norvège) s’est félicité des progrès encourageants dans la protection des civils.  Il a salué l’entrée en vigueur de la Convention sur les armes à sous-munitions et les amendements apportés récemment au Statut de Rome qui étendent la notion de responsabilité individuelle relative à l’utilisation de certaines armes et munitions dans les conflits internes.  Il a mis l’accent sur trois éléments clefs du rapport du Secrétaire général, en jugeant d’abord indispensable de rappeler le nécessaire respect du droit international humanitaire.  Il a ensuite appuyé les recommandations du Secrétaire général relatives à l’utilisation des armes explosives dans des zones densément peuplées.  S’agissant de la protection des civils par les missions de maintien de la paix de l’ONU, il a salué la publication de l’inventaire analytique des pratiques de maintien de la paix et les efforts faits pour développer des modules de formation et d’exercices, en particulier pour renforcer les capacités des missions dans la lutte contre la violence sexuelle.  En matière de responsabilisation, il a souhaité que l’on renforce les mécanismes concernés pour s’assurer que tous les auteurs de violations soient jugés.  Il a salué l’engagement du Conseil de sécurité à établir un cadre de protection plus fort pour les enfants dans les conflits armés, notamment par le biais de la résolution 1882.


M. DIEGO LIMERES (Argentine) s’est dit convaincu de la nécessité d’inclure la protection des civils dans les mandats des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Ces mandats doivent en outre être clairs, adaptés aux réalités du terrain, et prévoir les ressources nécessaires à la bonne exécution des missions prévues, a-t-il poursuivi.  Les contingents doivent être dotés de la structure nécessaire pour protéger les femmes de toute violence sexuelle et réhabiliter les enfants soldats.  Le représentant a rappelé que les parties échouant à s’acquitter de leurs obligations au regard du droit international humanitaire devaient laisser libre-accès à l’aide humanitaire.


Le représentant a voulu que les crimes inclus dans le concept de « responsabilité de protéger » fassent l’objet d'une prévention, en prenant notamment en compte, dans les sociétés, les signes avant coureurs de violations massives des droits de l'homme.  Des mécanismes appropriés de collecte de l’information doivent être, à cet égard, mis en place.  Soulignant l'importance d’un établissement impartial des faits, le représentant s’est félicité que le Conseil ait reconnu la possibilité de recourir à la Commission créée en vertu du Protocole I de la Convention de Genève.  Après avoir réitéré l’urgence qui s’attachait à ce que les responsables des crimes les plus graves soient traduits en justice, y compris devant la CPI, le représentant a exhorté au strict respect des obligations découlant du droit international humanitaire et des décisions du Conseil de sécurité.


M. EDUARDO ULIBARRI (Costa Rica), s’exprimant au nom du HumanSecurity Network, a fait remarquer que, depuis le premier mandat explicite de protection des civils dans l’opération de maintien de la paix en Sierra Leone, il y a 10 ans, l’expérience acquise a permis d’établir un cadre global au sein du Conseil de sécurité.  « Nous sommes entrés dans une nouvelle ère d’opérations de maintien de la paix multidimensionnelles qui ont une grande composante civile et des tâches élargies », a-t-il noté.  Rien qu’en 2009, le Conseil de sécurité a adopté 23 résolutions relatives à la question de la protection des civils dans les conflits armés, a-t-il aussi fait observer.  M. Ulibarri s’est dit très préoccupé par le nombre de personnes touchées par les conflits armés, ainsi que par les attaques récurrentes perpétrées contre les réfugiés, les personnes déplacées vivant dans des camps et le personnel humanitaire.  Un des grands défis dans la protection des civils est le rôle croissant que jouent les entreprises de sécurité privées dans les situations de conflit armé, a-t-il ajouté.  À cet égard, il a noté avec satisfaction la signature, récemment, d’un code de conduite international par environ 60 entreprises de sécurité, par lequel elles se sont engagées à respecter les droits de l’homme et le droit international humanitaire.  Ce code fait suite au Document de Montreux de 2008 qui rappelle aux États leurs obligations internationales et les bonnes pratiques à suivre dans les opérations militaires privées et celles des entreprises de sécurité en temps de conflit armé. 


M. Ulibarri a appelé toutes les parties aux conflits armés à user de la force avec un maximum de retenue, afin de réduire les incidences sur les civils.  Il a aussi invité le Conseil de sécurité à réagir aux menaces à la paix et à la sécurité internationales, afin de prévenir les violations de droit international et de protéger les populations civiles dans les conflits armés.  Il a salué l’étude indépendante demandée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et le Département des opérations de maintien de la paix sur la protection des civils dans le contexte des opérations de maintien de la paix de l’ONU, publié en novembre 2009.  Cette étude recommande notamment d’examiner, à un stade précoce des missions de maintien de la paix, toute menace à la sécurité des civils dans des situations de conflit armé et d’attirer l’attention du Conseil de sécurité sur une telle menace.  À cet égard, il a félicité le Secrétariat d’avoir établi des directives claires pour cette protection dans les missions de maintien de la paix.  Enfin, le représentant a plaidé en faveur du renforcement de l’état de droit, de la réforme des secteurs de la sécurité et de la justice transitionnelle.


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a affirmé qu’à la suite de l’adoption, l’année dernière, de la résolution 1894, l’ONU était dorénavant dotée d’un outil lui permettant d’agir de manière efficace et responsable dans le domaine de la protection des civils.  « Ma délégation, a-t-il ajouté, est consciente de l’énormité et de la complexité des tâches que doivent remplir les Casques bleus et les missions de l’ONU, mais nous devons néanmoins améliorer leur efficacité dans le domaine de la protection des civils. »  Le représentant s’est dit gravement préoccupé par l’impunité dont profitent de nombreuses parties à un conflit dans le monde.  L’ONU et le Conseil de sécurité doivent illustrer leur ferme détermination dans ce domaine en faisant preuve de plus d’efficacité pour traduire en justice les personnes qui prennent délibérément les civils pour cible, a estimé M. Cabral.  Il a appelé au renforcement de la crédibilité de la Cour pénale internationale, notamment en encourageant les États à faire du Statut de Rome un instrument universel.  Le cadre normatif dont nous disposons est adéquat, a-t-il observé, mais ce qui fait souvent défaut, en revanche, c’est la volonté politique de le mettre en œuvre de manière efficace. 


Le représentant du Portugal a également estimé que les opérations et missions de maintien de la paix devaient être dotées de mandats précis et disposer de ressources et de formations adéquates.  Les Casques bleus doivent bien connaître les origines et les causes sous-jacentes des conflits ainsi que le paysage social, économique, ethnique et culturel des pays afin de s’acquitter de leurs tâches de manière efficace, a-t-il précisé.  Des expériences récentes, a-t-il rappelé, ont souligné l’importance et l’efficacité de l’interaction avec les communautés locales.  Enfin, M. Cabral a estimé que la complexité croissante des missions ainsi que la diversité de leur mandat exigeaient l’adoption d’une approche intégrée en matière de maintien de la paix.  Des capacités adéquates, dotées d’objectifs clairs et réalistes, doivent être déployées sur le terrain afin d’éviter tout écart susceptible d’entraver le travail de la mission, a-t-il insisté.


M. PETER SCHWAIGER (Belgique), au nom de l’ Union européenne, s’est dit alarmé par le fait que les civils représentent la majorité des victimes dans les conflits, par le nombre des personnes déplacées, par les attaques contre le personnel humanitaire et par les obstacles à leur action.  Il s’est en outre inquiété de l’utilisation indiscriminée d’explosifs dans des zones densément peuplées.  L’Union européenne, a-t-il dit, appuie le travail des Nations Unies et du Conseil de sécurité.  Il a appuyé l’appel lancé par le Secrétaire général pour remédier de manière globale au problème.  Il a aussi appuyé le recours à des outils pratiques, tels que l’aide-mémoire réactualisé.  Il a tout de même jugé que des indicateurs seraient très utiles.  Le représentant a également appuyé l’appel lancé à la responsabilisation des parties aux conflits armés et au respect du droit international humanitaire.  Il a encouragé le Conseil à réfléchir davantage aux possibilités de saisir la CPI ou de créer des commissions d’enquêtes et d’établissement des faits.


Les opérations de maintien de la paix de l’ONU et d’autres organisations ont une incidence significative sur la protection des civils sur le terrain, a affirmé M. Schwaiger, qui s’est félicité de la participation de hauts fonctionnaires des missions à des discussions sur le sujet.  Il s’est dit encouragé par le travail du Département des opérations de maintien de la paix et a précisé que l’Union européenne adoptait ses propres mesures et directives, en collaboration avec le Département et le CICR.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a noté que si le Conseil de sécurité a, à plusieurs reprises, fait de la protection des civils l’une des priorités des opérations de maintien de la paix, des difficultés persistent.  Protéger physiquement les civils dans les zones de conflit est une tâche délicate, a-t-il jugé, expliquant cette situation par le manque de ressources, l’âpreté du terrain ou encore les réticences du pays hôte à aider la communauté internationale.  Le représentant s’est félicité des propositions du Groupe d’experts qui prône l’identification de lignes directrices claires quant au rôle des missions qui doivent en outre interagir de manière plus fréquente avec les communautés les plus vulnérables afin de mieux comprendre leurs besoins.  Pendant son mandat au Conseil de sécurité, l’Allemagne participera activement aux travaux du Groupe, a assuré le représentant. 


M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a proposé que, dans les cas où il existe des expériences réussies concernant la protection des civils, y compris dans des situations postconflit, les bonnes pratiques puissent être compilées en annexe des futurs rapports du Secrétaire général sur la question.  Le représentant a estimé qu’encourager les acteurs non étatiques à respecter les principes du droit international humanitaire était certes un objectif louable, mais aussi à double tranchant car il pouvait aboutir à légitimer des groupes terroristes.  M. Kohona a ensuite déclaré qu’après 27 ans de lutte contre le terrorisme, son pays avait pris des mesures pour aboutir à une réconciliation dans le plein respect des droits de l’homme et des principes sous-jacents des résolutions thématiques adoptées par le Conseil de sécurité depuis 1999.  Il a illustré l’engagement de son pays par la manière dont il avait assuré la protection des civils pendant les conflits et par la manière dont le Gouvernement assurait désormais le retour des personnes déplacées, la réintégration des anciens combattants et le développement national.  Il a affirmé que, dans sa lutte contre l’Eelam Tamoul, son gouvernement avait effectué une claire distinction entre la population civile à protéger et les « terroristes ».  Ces politiques, a-t-il affirmé, ont porté leurs fruits.


En matière de protection des civils, l’essentiel est le partenariat marqué sur la confiance entre les organismes des Nations Unies et les autres organisations, a également affirmé M. Kohona.  Cette confiance est la première victime de la politisation, a-t-il ajouté, en rappelant que les activités humanitaires devraient se faire dans le respect des principes de neutralité et d’impartialité, dans le respect des lois nationales et des politiques définies par le Gouvernement, ainsi que dans le respect des sensibilités politiques, culturelles et sociales locales.  « Nous ne souhaitons pas être transformées en laboratoire pour l’industrie des ONG, nous ne sommes pas un test pour des théories postconflit », a affirmé le représentant, qui a ensuite défendu le programme de reconstruction établi par son Gouvernement.


M. SHALVA TSISKARASHVILI (Géorgie) a souligné que les délibérations du Conseil de sécurité montraient depuis plusieurs années la nécessité de renforcer la protection des civils en respectant le droit international.  Après avoir rappelé l’attachement de son pays à participer aux efforts internationaux de protéger en particulier les droits des enfants touchés par les conflits armés dans le monde entier, le représentant a exhorté les États Membres à mettre en œuvre la résolution 1894 du Conseil de sécurité, adopté il y a un an.  « Comme le souligne le rapport du Secrétaire général dont nous sommes saisis, l’accès humanitaire devrait être la condition préalable à toute intervention internationale ».  « Nous soulignons de nouveau devant cette assemblée que l’aide humanitaire est toujours bloquée dans certaines régions de la Géorgie et que les activités des travailleurs humanitaires y sont constamment entravées », a-t-il souligné. 


M. GONZALO GUTIÉRREZ REINEL (Pérou) a rappelé qu’il y a plus de 10 ans que la question de la protection des civils en période de conflit armé est examinée au Conseil de sécurité et il s’est félicité des progrès réalisés, y compris la résolution 1894.  Il a rappelé que les cinq défis principaux identifiés par le Secrétaire général dès son rapport de 2009 restaient les mêmes aujourd’hui.  Le représentant a toutefois rappelé que les progrès réalisés étaient essentiellement normatifs et qu’il faudrait absolument améliorer la protection des civils sur le terrain.  Il a souhaité que le Conseil de sécurité assume ses responsabilités en donnant aux missions des mandats clairs en la matière et qu’il adopte des mesures spécifiques pour imposer de manière cohérente le respect du droit international humanitaire à toutes les parties aux conflits, y compris aux groupes armés non étatiques.  De même, il a insisté sur la lutte contre l’impunité.


Le représentant a mis en avant le rôle et la contribution des organisations régionales, y compris pour renforcer les capacités nationales de protection des civils. Le Pérou est partie à la quatrième Convention de Genève et aux Protocoles facultatifs aux Conventions, qui forment la pierre angulaire de la protection des civils en période de conflit armé, a rappelé M. Gutiérrez, qui a lancé un appel à tous les pays qui ne l’ont pas encore fait pour qu’ils y adhèrent.  Le représentant a estimé qu’il faudrait, avant de déployer une opération de maintien de la paix, mettre l’accent sur la formation du personnel, y compris à la protection des civils.  Il a salué, en ce sens, le travail du Groupe d’experts officieux du Conseil de sécurité sur la protection des civils.  Il a souhaité que les État Membres puissent disposer de davantage d’informations sur les progrès réalisés ou les difficultés rencontrées dans le cadre des mandats de protection dans les opérations de maintien de la paix et a suggéré à cette fin des exposés dans le cadre du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (C-34).  Il a appuyé l’adoption de la déclaration présidentielle, en soulignant qu’il était essentiel qu’avant l’adoption de la déclaration, le Conseil tienne compte des vues de toutes les délégations.


M. AMJAD HUSSAIN B. SIAL (Pakistan) a affirmé que les violations systématiques des droits de l’homme étaient plus fréquentes dans les situations marquées par « l’occupation étrangère ».  Selon nous, le rapport du Secrétaire général aurait dû mentionner de manière objective certaines régions du monde où les civils continuent de souffrir chaque jour des effets de cette occupation.  Le rapport contient des références au Pakistan inacceptables; les assertions concernant le pays étant déplacées et totalement incorrectes, s’est-il emporté, assurant que le Pakistan est une démocratie vivace.  En aucune manière, la situation au Pakistan ne pas correspond à celle d’un conflit armé interne, a poursuivi le représentant, qui a souligné « les succès » enregistrés par son pays dans la lutte contre le terrorisme, dont les causes proviennent du conflit afghan découlant de la guerre froide.  Il a également fustigé les recommandations du rapport de nouer des contacts avec des groupes armés non étatiques, qui, comme Al-Qaida et d’autres gangs criminels irréductibles menacent chaque jour la paix, la prospérité et la stabilité dans la région.


Mme SANJA ŠTIGLIĆ (Slovénie) a déploré le fait que, malgré plusieurs décisions importantes relatives à la protection des femmes et des enfants, la situation des civils dans les conflits armés restait alarmante.  Les civils forment toujours la majorité des victimes de conflits où ils sont pris délibérément pour cibles.  La Slovénie est d’avis que le Conseil doit se concentrer sur la prévention des conflits, y compris par le biais de mécanismes d’alerte rapide.  Il doit réagir aux situations dans lesquelles les civils risquent des violations systématiques du droit humanitaire international.  Les violations graves du droit humanitaire doivent être traitées de façon adéquate et leurs auteurs être traduits en justice, a poursuivi la représentante.


L’impunité représente un des obstacles majeurs à la prévention des violations commises contre les civils.  Le Conseil doit être attentif à la question de la responsabilité, a dit Mme Štiglić, avant de mettre l’accent sur le rôle du Département des opérations de maintien de la paix et du Département d’appui aux missions dans la protection des civils.  Le défi à relever concerne l’application des normes, a-t-elle insisté.  Mme Štiglić a exprimé sa préoccupation face à l’impact des explosifs sur les civils, notamment dans les zones à forte densité de population.  Elle a rappelé que son pays a mis en place un Fonds d’affectation spéciale pour le déminage et l’assistance aux victimes des mines.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a mis l’accent sur la protection des civils syriens, palestiniens et libanais vivant sous occupation israélienne et a rappelé que le Conseil de sécurité en discutait depuis des décennies.  Dénonçant « l’agression israélienne barbare », il a jugé paradoxal que, malgré le développement des concepts du droit international et du droit international humanitaire, les populations civiles soumises à des conflits armés continuent de souffrir.  Il a dénoncé une politique sélective qui applique aux faibles des contraintes dont elle exonère le fort et y a vu, non seulement le signe de la barbarie de l’occupant, mais aussi l’illustration des réticences de la communauté internationale qui facilite le sentiment d’impunité de l’occupant.  Il a dénoncé le siège de Gaza, l’agression contre la flottille humanitaire à destination de Gaza et la « quête fiévreuse » d’Israël à revenir en arrière, par « nécessité de réaliser la judéité » de cet « État raciste ».  Il a dénoncé la « politique raciste » de punition collective et le refus d’Israël de restituer le Golan syrien.  Il s’est demandé quand le Conseil de sécurité décidera d’appliquer ses propres résolutions pour protéger les civils de la région.


M. SARWAR MAHMOOD (Bangladesh) a salué le rapport du Secrétaire général sur la protection des civils dans les conflits armés et fait siennes les recommandations qui y figurent.  « La situation des civils dans les sociétés postconflit mérite également une attention particulière », a-t-il ajouté, car « pour que la paix soit durable, ils doivent être réinsérés dans leur communauté de manière efficace et les auteurs de crimes doivent répondre de leurs actes ».  Le représentant a estimé qu’à cet égard, les Casques bleus femmes doivent jouer un rôle plus actif, « le Bangladesh ayant ainsi déployé dans cet esprit en Haïti un contingent composé uniquement de policières ».  « Nous sommes convaincus qu’une force de police féminisée pourrait également contribuer à renforcer les capacités de protection des civils d’un État », a-t-il déclaré, avant de conclure.


M. LESLIE KOJO CHRISTIAN (Ghana), notant les progrès réalisés dans la protection des civils, a cependant souhaité que davantage d’attention soit portée à la protection sur le terrain et que les résolutions du Conseil de sécurité soient pleinement mises en œuvre.  Il a rappelé que la responsabilité première de protéger les civils dans les conflits armés incombe aux États.  Cependant, a-t-il ajouté, il arrive que l’État qui a cette responsabilité soit lui-même l’auteur des crimes contre les civils.  Le Conseil de sécurité doit donc s’assurer du respect du droit international humanitaire et de la sécurité du personnel humanitaire, a-t-il demandé.  Le Ghana continue de soutenir le concept de la responsabilité de protéger, reconnu et adopté en 2005, a poursuivi M. Christian, indiquant qu’il a coparrainé une réunion ministérielle sur ce thème en septembre dernier.  Il s’est dégagé de cette réunion un engagement clair des États participant en faveur de la prévention, de la lutte contre les crimes atroces et de l’intervention de la communauté internationale.


M. Christian a aussi noté avec satisfaction l’engagement du Conseil de sécurité en faveur des femmes et des enfants dans les conflits armés.  Il s’est félicité de l’intention du Conseil d’envisager des sanctions et d’autres mesures contre les parties qui commettent des viols et autres formes de violence sexuelle mais a regretté que cela ne soit pas encore mis en place.  En outre, le Ghana reste engagé à soutenir les initiatives prises au plan régional, a dit M. Christian, invoquant la présence de l’Union africaine en Somalie.


M. TOFIG F. MUSAYEV (Azerbaïdjan) a estimé que l’accent doit être mis sur la protection des civils dans les conflits armés « aggravés par les déplacements de population et l’occupation militaire étrangère ».  Il est admis qu’il faut aborder l’effet des conflits sur la gestion des terres dans le contexte des programmes de retour des personnes déplacées et des réfugiés, a-t-il souligné.  Pour le représentant, il est crucial que la communauté internationale s’unisse pour mettre fin aux pratiques illégales dans les territoires occupés, « y compris celles visant à changer la composition démographique des peuples par la force ».  Poursuivant son intervention, il a indiqué que l’exercice du droit au retour doit être assuré de manière plus systématique par la communauté internationale, cela en protégeant les civils des nettoyages ethniques et des privations de droits souvent perpétrés dans les sociétés postconflit. 


M. GAREN NAZARIAN (Arménie) a estimé que l’adoption de la résolution 1894 avait permis au Conseil de sécurité de se concentrer sur les aspects humanitaires des opérations de maintien de la paix.  Il a estimé qu’il fallait renforcer le respect du droit international humanitaire et la responsabilisation des auteurs des violations.  Il a ajouté que cela devrait même être une des principales activités du Conseil.  Il a souhaité un renforcement du processus de sanctions du Conseil de sécurité et a estimé que celui-ci devrait envoyer un message clair à toutes les parties aux conflits pour leur rappeler leurs obligations au titre du droit international humanitaire.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a noté que la plupart des violations des droits de l’homme et des entorses à la responsabilité de protéger les civils étaient commises par des groupes terroristes, des forces illégales et des seigneurs de la guerre qui ne sont comptables de leurs actes devant personne.  Cependant, lorsque des crimes de cette nature sont perpétrés, c’est le Gouvernement, dépourvu de moyens de les empêcher, qui est blâmé, a relevé le représentant.  Estimant que des approches innovantes, globales par nature, devraient permettre de régler ce problème et faciliter le respect du droit international par toutes les parties à un conflit, il a préconisé d’accroître les ressources des opérations de maintien de la paix afin de leur donner les moyens d’appuyer réellement les efforts de protection des autorités nationales.  Le Conseil de sécurité doit à cet égard cesser d’être sélectif en dotant certaines missions d’un volet protection des civils et pas d’autres, a-t-il également estimé.  Enfin, le représentant a insisté sur le fait que les mandats des missions devaient être définis en fonction des besoins des pays hôtes et pas des priorités des donateurs. 


M. LIBRAN N. CABACTULAN (Philippines) a déclaré que malgré les avancées réalisées ces dernières années, de nombreux défis demeurent en matière de protection des civils en temps de conflit armé.  Il a expliqué que les Philippines avaient pris des mesures appropriées pour intégrer les recommandations formulées en la matière dans les politiques nationales.  Il a indiqué que son pays poursuivait les pourparlers de paix avec le Front de libération islamique Moro et la Nouvelle armée du peuple.  Les Philippines, a-t-il poursuivi, ont toujours appelé à l’adoption d’une approche systémique qui permettrait d’intégrer de manière efficace le travail du Conseil de sécurité, de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social (ECOSOC) avec le travail des autres entités et agences spécialisées, entre autres. 


M. Cabactulan s’est également dit partisan d’une approche plus proactive caractérisée par des efforts concrets visant à protéger les civils faisant face à un conflit imminent.  Cette manière plus proactive de protéger les personnes sauvera un plus grand nombre de vies et réduira leur vulnérabilité face aux terribles conséquences des conflits, a-t-il commenté.  Soulignant ensuite l’engagement des Philippines à protéger les civils aux prises avec un conflit armé, le représentant a évoqué l’adoption, au mois de décembre dernier,  d’une nouvelle loi relative aux violations du droit humanitaire international, au génocide et autres crimes contre l’humanité qui vise, a-t-il expliqué, à assurer la protection des victimes et la responsabilité pénale des commanditaires.


M. DAFFA-ALLA ELHAG ALI OSMAN (Soudan) a déclaré qu’après 11 ans de débat au Conseil de sécurité sur la question de la protection des civils en période de conflit armé, le Soudan espérait toujours une approche globale, qui ne peut qu’être basée sur l’éradication des conflits armés et les règlements politiques durables, plus efficaces que des interventions extérieures.  L’expérience confirme que les opérations de maintien de la paix, quelles que soient leurs capacités ne peuvent protéger les civils en période de conflits.  Pour protéger les civils, il faut la paix, a-t-il affirmé.


Pour le représentant, le maintien de la paix doit être la priorité des Nations Unies, qui ne doivent pas se laisser distraire par des symptômes.  Il s’est dit préoccupé par la tentative de certains pays d’utiliser le thème de la protection des civils à des fins politiques, notamment dans la campagne actuelle sur la « responsabilité de protéger », notion qui, a-t-il rappelé, ne fait pas consensus.  La protection des civils en période de conflit armé n’est qu’un aspect d’un ensemble interdépendant de droits et de devoirs, a affirmé le représentant.  Pour lui, il faut s’attaquer aux causes mêmes des conflits et pour cela, renforcer les capacités des pays et pas les diminuer en imposant des sanctions, qui, même ciblées, provoquent des dégâts qui sont toujours ressenties avant tout par la population.


Qualifiant les auteurs d’attaques contre le personnel humanitaire au Darfour de groupes de bandits liés aux rebelles, le représentant a appelé les organisations humanitaires à coordonner leurs efforts avec les autorités locales pour assurer leur sécurité.  Il a accusé le personnel humanitaire d’avoir multiplié dernièrement les tentatives pour s’affranchir des contacts avec ces autorités locales.    


M. JOSÉ LUIS CANCELA (Uruguay) a assuré que son pays partageait l’approche complète proposée par le Secrétaire général dans son rapport, et qui exige que la communauté internationale tienne compte de la spécificité des situations avant de prendre des décisions sur l’intervention de l’ONU.  Il a soutenu la mise au point d’indicateurs réalistes sur les besoins des populations et ajouté qu’en tant que pays contributeur de contingents, son pays s’efforçait de jouer un rôle constructif en rapprochant ceux qui définissent les mandats de maintien de la paix et ceux qui les exécutent.  Après avoir salué les progrès réalisés ces dernières années au sein du DOMP, il a annoncé que le 6 décembre prochain, l’Uruguay et l’Australie organiseraient leur troisième atelier sur la protection des civils dans les conflits armés.  À cette occasion, nous nous concentrerons sur le cadre stratégique à l’examen, a-t-il précisé. 


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a déclaré qu’il était nécessaire de protéger toutes les populations vulnérables, conformément au droit international humanitaire, et ce, de la même façon dans toutes les situations où des civils sont menacés.  Cette application doit être transparente et se dérouler, dans le cadre des opérations de maintien de la paix, dans le respect des principes de consentement des parties, d’impartialité et de non-recours à la force, a poursuivi le représentant. 


Rappelant qu’il incombe en premier lieu aux États de protéger ses populations, le représentant a rappelé que les mandats de certaines opérations de maintien de la paix leur permettaient de protéger, dans des circonstances précises, des civils immédiatement menacés.  Le représentant a toutefois estimé que ces mandats soulevaient de nombreuses questions: qui a autorité pour protéger les civils, qui prend la décision, qui définit les forces nuisibles à neutraliser et quels sont les risques pour l’impartialité d’une opération de maintien de la paix?  Il a estimé qu’il appartenait à l’Assemblée générale de trancher ces questions afin qu’elles fassent l’objet d’un vrai consensus.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a rappelé qu’aujourd’hui encore l’objectif de la communauté internationale demeure d’épargner des souffrances aux populations civiles dans les situations de conflit armé.  Toutes les parties doivent respecter le droit international, a-t-il souligné, ajoutant que le rapport du Secrétaire général rend compte à ce propos des aspects positifs « mais aussi de la multitude des défis à relever ».  Pour le représentant, le meilleur moyen d’éviter des souffrances aux civils c’est d’empêcher l’éclatement des conflits; les parties devant à cet effet démontrer leur volonté de trouver des solutions durables et éviter des souffrances aux personnes.  Le Conseil de sécurité et la communauté internationale doivent accompagner les parties dans ce processus, « même si la responsabilité de protéger les civils, dans le respect du droit international, incombe au premier chef aux États ». 


Poursuivant son intervention, M. Loulichki a affirmé que la mise en œuvre de la résolution 1325 permettrait d’assurer une meilleure protection des femmes et que les réfugiés sont les premiers à souffrir du prolongement des conflits.  Sur ce dernier point, il a déclaré que le droit au retour librement consenti doit être garanti en toutes circonstances.  Après avoir condamné les attaques contre les convois humanitaires, le vol de biens humanitaires et l’instrumentalisation à des fins politiques de l’aide humanitaire, il a appelé à l’intensification de la lutte contre la prolifération des armes légères, « qui menacent la stabilité de régions entières ».  En conclusion, il a demandé au Conseil de sécurité de recourir plus souvent à la diplomatie préventive pour désamorcer les crises naissantes.


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a mis l’accent sur l’engagement et l’attachement de son gouvernement à la protection des civils en période de conflit armé, y voyant un fondement même de la démocratie.  Le représentant a déclaré que son Gouvernement et le Congrès examinaient actuellement trois projets de loi, sur les victimes et la restitution des terres, sur la répartition des ressources naturelles et sur la lutte contre la corruption.  Il a rappelé que la protection des civils incombait au premier chef à chaque État et estimé que des institutions démocratiques solides permettaient d’engranger des résultats et de garantir le bien-être de la population.


Le représentant a estimé que les contacts entre acteurs humanitaires et groupes illégaux ne pouvaient se faire sans le consentement explicite des gouvernements et ce, afin d’éviter que la désinformation ou la méconnaissance des réalités spécifiques par la communauté internationale n’aient des effets négatifs sur la protection efficace des civils.  Il a aussi insisté sur la nécessité de mieux contrôler le commerce des armes légères et de petit calibre.  Il a soutenu l’initiative du Secrétaire général visant à mettre en place des indicateurs sur la protection des civils dans le cadre des opérations de maintien de la paix mais a estimé qu’il fallait les adapter à chaque mandat et non les baser sur des formules théoriques et des solutions à taille unique. 


M. CHARLES T. NTWAAGAE (Botswana) a déclaré que des mesures urgentes doivent être prises pour lutter plus efficacement contre les violations des droits de l’homme sur le terrain.  Il a ainsi demandé à la communauté internationale de mettre fin à l’utilisation de civils comme boucliers humains, à l’obstruction des opérations humanitaires, au vol des biens humanitaires, au recours au meurtre et à la terreur ainsi qu’au viol comme arme de guerre.  Il a ainsi appuyé les recommandations du Secrétaire général sur ces points figurant dans son rapport.  Il a reconnu la nécessité de renforcer le rôle de protection des civils de toutes les opérations de maintien de la paix.


Reprenant la parole, le représentant du Liban a déploré que « certains prétendent se préoccuper du sort des civils libanais alors qu’ils occupent une partie de mon pays et qu’ils continuent de fouler au pied les résolutions de ce Conseil ».


Reprenant la parole en fin de séance, la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, s’est félicitée de l’adoption de l’aide-mémoire mis à jour.  Elle a observé que les délégations avaient insisté sur les obligations des parties à un conflit en matière de protection des civils et sur la responsabilisation des auteurs de violations.  « Si nous voulons réussir, les organisations humanitaires doivent pouvoir coopérer avec les groupes armés non étatiques », a insisté Mme Amos, qui a répondu aux délégations qui s’inquiétaient de la possible légitimation de ces groupes.


Mme Amos a rappelé que la dénomination de conflit armé résulte de constatations et de définitions données par des tribunaux et autres instances internationales et a ajouté que cette qualification n’avait pas d’effet sur les parties.  Elle a reconnu la complexité des défis posés par les conflits asymétriques, tout en rappelant que toutes les parties devraient toujours veiller à protéger les civils et que les violations commises par les uns ne justifiaient pas que l’autre partie en commette à son tour. 


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité réaffirme son engagement concernant la protection des civils dans les conflits armés et sa volonté de voir se poursuivre l’application intégrale, dans toute leur complémentarité, de ses résolutions pertinentes et des déclarations précédentes faites par son président, notamment les résolutions 1265 (1999), 1296 (2000), 1325 (2000), 1612 (2005), 1674 (2006), 1738 (2006), 1820 (2008), 1882 (2009), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1894 (2009), et note en particulier que la résolution 1894 (2009) a marqué une étape importante en fournissant des orientations en vue d’assurer la protection efficace des civils sur le terrain.


Le Conseil de sécurité accueille avec satisfaction le rapport du Secrétaire général sur la protection des civils daté du 11 novembre 2010 (S/2010/579) et les recommandations qui y sont formulées.


Le Conseil de sécurité rappelle l’adoption, le 15 mars 2002, d’un aide-mémoire conçu comme un outil pratique permettant de mieux analyser et cerner les grandes questions relatives à la protection des civils.  Le Conseil adopte l’aide-mémoire mis à jour annexé à la présente déclaration de son président et réaffirme qu’il faut continuer à l’utiliser plus systématiquement et plus régulièrement.


Le Conseil de sécurité considère que c’est aux États qu’il incombe au premier chef de respecter et de garantir les droits humains de toutes les personnes se trouvant sur leur territoire et placées sous leur juridiction, comme le prescrit le droit international applicable.


Le Conseil de sécurité réaffirme que c’est aux parties aux conflits armés qu’il incombe au premier chef de prendre toutes les mesures possibles pour assurer la protection des civils concernés et répondre à leurs besoins essentiels, en prêtant attention aux besoins particuliers des femmes et des enfants, des réfugiés, des personnes déplacées et aux autres civils particulièrement exposés, notamment les handicapés et les personnes âgées.


Le Conseil de sécurité souligne que la promotion des processus de paix et la réalisation d’une paix et d’un développement durables, ainsi que le respect des droits de l’homme et de l’état de droit, revêtent une importance capitale pour la protection à long terme des civils.


Le Conseil de sécurité demeure déterminé à remédier aux effets des conflits armés sur les civils, notamment les femmes et les enfants.  Il déplore profondément que les civils continuent d’être les premières victimes des actes de violence dans les situations de conflit armé, notamment du fait de leur ciblage délibéré, d’attaques inconsidérées ou excessives et du recours à la violence sexuelle et sexiste, ainsi que d’autres actes contraires au droit international applicable.  Il exige que toutes les parties concernées mettent immédiatement fin à ce genre de pratiques et réaffirme à cet égard qu’il est disposé à adopter les mesures qui s’imposent.


Le Conseil de sécurité note avec préoccupation les conséquences humanitaires des conflits dans les zones densément peuplées ou à leur proximité et demande aux parties à des conflits armés de protéger la population civile conformément au droit international humanitaire applicable.


Le Conseil de sécurité condamne de nouveau fermement toutes les violations du droit international applicable et demande aux parties à des conflits armés de respecter strictement les obligations que leur imposent le droit international humanitaire, les droits de l’homme et le droit des réfugiés et d’appliquer toutes ses décisions en la matière.  Dans ce contexte, il souligne que les États sont tenus de se conformer aux obligations qui leur incombent pour mettre fin à l’impunité et note que la lutte contre l’impunité des auteurs des crimes les plus graves qui concernent la communauté internationale s’est renforcée grâce à la poursuite des auteurs par les tribunaux pénaux nationaux, internationaux et mixtes, aux commissions d’enquête et aux chambres spécialisées au sein des juridictions nationales.  Le Conseil prend note du bilan de la justice pénale internationale dressé par la première Conférence d’examen du Statut de Rome, qui s’est tenue à Kampala du 31 mai au 11 juin 2010.  Il appelle également l’attention sur la diversité des mécanismes d’administration de la justice et de réconciliation, dont les commissions vérité et réconciliation, les programmes nationaux d’indemnisation des victimes et les réformes institutionnelles.


Le Conseil de sécurité reconnaît les besoins des populations civiles qui vivent sous occupation étrangère et souligne, à ce propos, les responsabilités qui incombent aux puissances occupantes en vertu du droit international humanitaire.


Le Conseil réaffirme qu’il importe que toutes les parties soutiennent et respectent, dans le contexte de l’aide humanitaire, les principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance.  Il condamne tous les actes de violence et autres formes d’intimidation qui visent délibérément le personnel humanitaire en tant que tel et demande d’y mettre fin, et appelle toutes les parties aux conflits à s’acquitter de l’obligation que leur impose le droit international humanitaire de respecter et protéger le personnel humanitaire et de faciliter le passage des secours.  Le Conseil souligne à cet égard qu’il importe de poursuivre le contrôle et l’analyse systématiques des facteurs qui restreignent l’accès humanitaire.


Le Conseil de sécurité souligne qu’il importe de parvenir à des solutions durables en ce qui concerne les réfugiés et les personnes déplacées, en particulier leur retour librement consenti, en toute sécurité et dans la dignité, leur intégration locale ou leur réinstallation.


Le Conseil de sécurité accueille avec satisfaction les propositions, conclusions et recommandations relatives à la protection des civils qui figurent dans le rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (A/64/19).  Il souligne qu’il importe de veiller à ce que les hauts responsables des missions s’investissent dans la protection des civils, l’objectif étant de faire en sorte que toutes les composantes et tous les niveaux de la structure hiérarchique soient bien informés du mandat en matière de protection et de leurs responsabilités respectives à cet égard et s’en acquittent.  Le Conseil se félicite des progrès accomplis par le Secrétaire général dans l’élaboration d’un cadre conceptuel, la définition des ressources et des capacités nécessaires et la mise au point d’outils opérationnels aux fins de l’exécution des mandats de protection des civils.  Il souligne qu’il importe de mieux former les membres des forces de maintien de la paix à la protection des civils avant leur déploiement.  Il encourage les pays fournisseurs de contingents et d’unités de police à tirer pleinement parti de ces ressources importantes et à donner leur avis sur ces dernières.


Le Conseil de sécurité souligne que, pour s’acquitter du mandat qui leur a été confié, les missions doivent communiquer efficacement avec les communautés locales et disposer à cette fin des moyens nécessaires.  Il rappelle qu’il importe, à cet égard, de prendre en compte la problématique hommes-femmes et de tirer pleinement parti de l’ensemble des moyens mis à la disposition de la mission, en particulier les composantes Information et Affaires civiles, comme les spécialistes des affaires civiles, les interprètes pour les relations avec la population et la radio. 


Le Conseil de sécurité demande de nouveau de recourir à des normes pour évaluer et examiner les progrès accomplis dans l’exécution des mandats de maintien de la paix, souligne l’importance de disposer de normes clairement définies lors du retrait progressif d’une mission de maintien de la paix et rappelle qu’il importe de faire en sorte, lorsqu’il y a lieu, que ces normes soient assorties d’indicateurs de progrès relatifs à la protection des civils.


Le Conseil de sécurité sait qu’il est nécessaire de suivre les progrès accomplis dans la protection des civils en période de conflit armé et d’en rendre compte systématiquement.  Il prie de nouveau le Secrétaire général d’élaborer à l’intention des missions de maintien de la paix et d’autres missions concernées des principes directeurs relatifs à l’établissement de rapports sur la protection des civils en période de conflit armé.  Il prie de nouveau le Secrétaire général de faire figurer dans ses rapports consacrés à la situation dans un pays donné des renseignements plus complets et détaillés sur la protection des civils en période de conflit armé.


Le Conseil de sécurité note que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires a l’habitude de présenter des exposés aux membres du Conseil de sécurité, au nom des organes et organismes des Nations Unies chargés de l’aide humanitaire.

Le Conseil de sécurité prend note du Document de Montreux sur les obligations juridiques pertinentes et les bonnes pratiques pour les États en ce qui concerne les opérations des entreprises militaires et de sécurité privées opérant pendant les conflits armés.


Le Conseil de sécurité souligne que tous les civils touchés par les conflits armés, y compris ceux qui subissent des préjudices résultant d’actes licites au regard du droit international, méritent assistance et reconnaissance, du fait de la dignité inhérente à tous les êtres humains. 


Le Conseil de sécurité prie le Secrétaire général de présenter son prochain rapport sur la protection des civils en mai 2012 au plus tard.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Troisième Commission recommande à l’Assemblée générale d’engager les États à ratifier la Convention sur la biodiversité biologique

AG/SHC/4000

La Troisième Commission recommande à l’Assemblée générale d’engager les États à ratifier la Convention sur la biodiversité biologique

22/11/2010
Assemblée généraleAG/SHC/4000
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

50e séance – après-midi


LA TROISIÈME COMMISSION RECOMMANDE À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE D’ENGAGER LES ÉTATS À

RATIFIER LA CONVENTION SUR LA BIODIVERSITÉ BIOLOGIQUE


Elle exhorte également à la pleine application

du Plan d’action mondial des Nations Unies pour la traite des personnes


À la veille de la clôture de ses travaux, la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a adopté sans vote, cet après-midi, un projet de résolution sur le droit à l’alimentation recommandant à l’Assemblée générale d’engager vivement les États à devenir parties à la Convention sur la biodiversité biologique1.


Résolueà faire en sorte que les mesures prises aux niveaux national, régional et international pour résoudre la crise alimentaire mondiale tiennent compte des droits de l’homme, l’Assemblée générale inviterait le Rapporteur spécial du Conseil des droits de l’homme sur le droit à l’alimentation à continuer de « transversaliser la problématique hommes-femmes dans l’exercice de son mandat ».


Les États seraient également encouragés à devenir parties au Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture.


Ce texte a fait l’objet de déclarations de l’Argentine, des États-Unis et de la Belgique, au nom de l’Union européenne, qui ont mis l’accent sur le fait qu’il incombait au premier chef, aux États de garantir un tel droit.


La Commission a également approuvé cinq autres textes, dont deux à l’issue d’un vote, le premier sur le droit au développement2 et le second sur le droit du peuple palestinien à l’autodétermination3.


La Troisième Commission, qui avait longuement débattu du phénomène de la traite des personnes au cours de ses dialogues interactifs avec de nombreux rapporteurs spéciaux et experts indépendants, a adopté sans vote un document qui met particulièrement l’accent sur la traite des femmes et des filles4 en tant que grave menace à la dignité humaine, aux droits de l’homme et au développement.


L’Assemblée exhorterait, par ce projet de résolution, toutes les parties prenantes, à appliquer « pleinement et efficacement » les dispositions pertinentes du Plan d’action mondial des Nations Unies pour la lutte contre la traite des personnes, qu’elle a adopté fin juillet 2010. 


Concernant le droit au développement, Cuba a rappelé que 2011 marquerait la commémoration du vingt-cinquième anniversaire de la Déclaration sur le droit au développement adoptée par les Nations Unies.  De son côté, le Mouvement des pays non alignés a estimé que l’exercice du droit au développement devait respecter le principe de souveraineté des États.


Plusieurs pays ont fait des déclarations relatives au projet de résolution sur le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, qui a été adopté à l’issue d’un vote et dans lequel l’Assemblée générale réaffirmeraitle droit du peuple palestinien à l’autodétermination, y compris son droit à un État palestinien indépendant.


Israël a réitéré que le Premier Ministre israélien avait lancé un appel à ses voisins arabes pour la paix et que cette offre demeurait valable.  Il considère, en outre, que ce texte ne tenait pas compte du fait que « les terroristes du Hamas » tenaient par la violence certains territoires.  La Palestine a affirmé, quant à elle, que le « peuple palestinien ne renoncerait pas à ce droit tant qu’il ne sera pas une réalité ».


Parmi de nombreuses mesures qui seraient recommandées par l’Assemblée, dans un texte sur la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste5, les États seraient exhortés à ne pas utiliser de profils établis sur la base de stéréotypes fondés sur des formes de discrimination prohibées par le droit international, y compris le droit international des droits de l’homme.


Dans un autre texte sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion6, auquel la Belgique, au nom de l’Union européenne, a apporté de nombreuses modifications, l’Assemblée soulignerait qu’aucune religion ne doit être assimilée au terrorisme.  Elle demanderait en particulier aux États de veiller à ce qu’aucune personne ne fasse l’objet de discrimination en raison de sa religion ou de sa conviction, s’agissant notamment de l’accès à l’éducation, aux soins médicaux, à l’emploi, à l’aide humanitaire et aux prestations sociales.


La Commission a, par ailleurs, adopté une décision orale par laquelle elle a pris note du rapport du Comité sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes sur ses quarante-quatrième et quarante-cinquième sessions7, ainsi qu’une note du Secrétaire général transmettant à l’Assemblée générale le dernier rapport d’activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme8 (UNIFEM).


En outre, un projet de résolution sur la diffamation des religions a été présenté par le Maroc, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI)9.


La Troisième Commission reprendra et achèvera ses travaux demain, à 10 heures.


(1) A/C.3/65/L.42/Rev.1

(2)A/C.3/65/L.41/Rev.1

(3) A/C.3/65/L.52

(4)A/C.3/65/L.20/Rev.1

(5)A/C.3/65/L.43/Rev.1

(6) A/C.3/65/L.32/Rev.1

(7) A/65/38

(8) A/65/218

(9) A/C.3/65/L.46/Rev.1


PROMOTION DE LA FEMME


--    Promotion de la femme


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.20/Rev.1


L’Assemblée générale, par un projet de résolution sur la traite des femmes et des filles (A/C.3/65/L.20/Rev.1), approuvé sans vote, demanderaitaux gouvernements de décourager, en vue de la faire disparaître, la demande qui est à l’origine de la traite des femmes et des filles vouées à toutes les formes d’exploitation.


Elle leur demanderait, à cet effet, de multiplier les mesures préventives, législatives notamment, pour dissuader les exploiteurs des victimes de la traite et veiller à ce qu’ils soient tenus de rendre des comptes.


L’Assemblée générale demanderait également aux gouvernements, à la communauté internationale et à toutes les autres organisations et entités qui s’occupent de situations en période de conflit et après un conflit, de catastrophes et autres situations d’urgence de s’attaquer au problème de la vulnérabilité accrue des femmes et des filles à la traite et à l’exploitation ainsi qu’à la violence sexiste qui les accompagne.


Elle demanderait aux gouvernements concernés d’affecter des ressources à des programmes appropriés pour assurer le rétablissement physique, psychologique et social des victimes de la traite, notamment en leur donnant accès à une formation professionnelle, à une aide juridique, dans une langue qu’elles comprennent, ainsi qu’à des soins de santé, y compris contre le VIH/sida.


Présentation


La déléguée des Philippines a présenté ce document qui se penche expressément sur la traite des femmes et des enfants, a déclaré que le fléau de la traite humaine était une grave menace pour la dignité humaine, les droits de l’homme et le développement.  Elle salue l’adoption par l’Assemblée générale d’un Plan d’action mondial de lutte contre la traite des personnes et exhorte les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier la Convention internationale contre la traite des personnes.


La représentante a également souligné que le texte encourageait les rapporteurs spéciaux et les différents organes qui examinent cette problématique à veiller à éviter les chevauchements.  Mettant l’accent sur la nécessité de punir les auteurs de la traite et de lutter contre l’impunité, elle a expliqué que le projet de résolution encourageait aussi les États et les donateurs à contribuer au Fonds de contributions volontaires contre la lutte de la traite des personnes, avant d’affirmer que le texte était équilibré et recueillait un appui le plus large possible.


Déclaration générale


La représentante de la République arabe syrienne a indiqué que son pays s’était joint au consensus compte tenu de l’importance de ce thème et de tous les efforts visant à lutter contre ce phénomène.  La Syrie déploie des efforts considérables aux fins d’éliminer tous les cas de traite des individus, notamment au niveau régional, a-t-elle indiqué.  Elle s’est déclarée déçue du fait que les médiateurs n’aient pas coopéré avec sa délégation, en particulier pour ce qui est du paragraphe 6 du dispositif.  La Syrie a tenté d’inclure des références relatives aux situations d’urgence complexes, puisque le document mentionnait en particulier la reconstruction après des catastrophes naturelles et postconflit.  Elle a insisté sur le fait que sa délégation s’emploierait, sans relâche, à tenter d’inclure la référence à de telles situations, d’autant que son pays est en proie à ce type de trafic en raison de l’occupation étrangère.


Décision orale de la Commission


La Commission a ensuite pris une décision orale par laquelle elle a pris note du rapport du Comité sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes sur ses quarante-quatrième et quarante-cinquième sessions (A/65/38) et d’une note du Secrétaire général transmettant à l’Assemblée générale le dernier rapport d’activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (A/65/218).


DROIT DES PEUPLES À L’AUTODÉTERMINATION


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.52


Par un projet de résolution sur le droit du peuple palestinien à l’autodétermination (A/C.3/65/L.52), adopté par174 voix pour, 5 voix contre (Israël, Îles Marshall, Micronésie, Nauru et États-Unis) et 3 abstentions (République démocratique du Congo, Canada et Cameroun), l’Assemblée générale,réaffirmeraitle droit du peuple palestinien à l’autodétermination, y compris son droit à un État palestinien indépendant.


Elle prierait instammenttous les États ainsi que les institutions spécialisées et les organismes des Nations Unies de continuer à apporter soutien et aide au peuple palestinien en vue de la réalisation rapide de son droit à l’autodétermination.


Présentation


L’Égypte a souligné que le droit inaliénable à l’autodétermination n’était « pas un cadeau de la communauté internationale remis aux personnes vivant sous le colonialisme et la domination étrangère ».  Il s’agit de permettre au peuple palestinien d’établir un État souverain, indépendant et digne, avec Jérusalem-Est pour capitale.


En réponse à une question de l’Égypte, le Président a indiqué qu’un vote enregistré avait été demandé par Israël.


Déclaration avant le vote


Israël a indiqué que le Premier Ministre avait lancé un appel à ses voisins arabes pour la paix et que cette offre demeurait valable.  Israël votera contre le projet car « des résolutions dans un seul sens politique n’amèneront pas de progrès ».  Le pays appelle le dirigeant palestinien à revenir à la table des négociations.  Une paix réelle pourrait reposer sur la sécurité et le respect mutuel.  Israël considère, en outre, que cette résolution ne tient pas compte du fait que les terroristes du Hamas ont saisi par la violence certains territoires.


Déclarations après le vote


L’Argentine a réaffirmé le droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination.  Évoquant le cas des Îles Malouines, l’Argentine a noté qu’il y avait « un peuple occupé par le Royaume-Uni ».  Ce fait rend le droit à l’autodétermination inapplicable aux Îles Malouines.  C’est le droit à l’intégrité territoriale qui vaut en l’espèce, car il s’agit d’une situation de décolonisation et un différend territorial.


Répondant à l’Argentine, le Royaume-Uni a fait valoir qu’il n’avait « aucun doute quant à la souveraineté des Îles Falkland ».  Il n’y aura pas de négociations tant que les habitants ne le souhaitent eux-mêmes.  Les représentants démocratiquement élus des Îles Falkland ont expliqué leur position clairement au Comité des 34 cette année.  Selon le Royaume-Uni, « il n’y a pas de population autochtone et aucune population civile n’a été déplacée ».


L’observateur de la Palestine a déclaré que le déni brutal du peuple palestinien à l’autodétermination était « au cœur de sa grande souffrance ».  L’appui clair à cette résolution est critique pour réaliser ce droit inaliénable.  Le message qu’envoie le peuple israélien est qu’il rejette la notion de deux États vivant côte à côte dans la sécurité.  Pour l’observateur de la Palestine, « la déclaration faite par Israël ne mérite de réponse car le vote par 174 États Membres est clair ».  Enfin, le peuple palestinien ne renoncera pas à ce droit tant qu’il ne sera pas une réalité.


PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME.


--    Questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.32/Rev.1


Par un texte sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction (A/C.3/65/L.32/Rev.1), adopté par consensus tel qu’oralement révisé par la Belgique, au nom de l’Union européenne,l’Assemblée généraledemanderait instammentaux États de redoubler d’efforts pour protéger et promouvoir la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction.


À cette fin, elle ferait une série de recommandations relatives à leurs systèmes constitutionnels, législatifs et administratifs.


Elle recommanderait que, dans leurs efforts pour promouvoir la liberté de religion ou de conviction, les États, les Nations Unies et d’autres acteurs, notamment les organisations non gouvernementales et les organismes ou groupes religieux ou fondés sur la conviction, assurent une diffusion aussi large que possible du texte de la Déclaration sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction, dans le plus grand nombre de langues possible, ainsi que la promotion de son application.


Présentation


Le délégué de la Belgique, au nom de l’Union européenne, a informé que 64 pays, au total, parrainaient ce projet de résolution, qui reconnaît avec la plus vive préoccupation l’existence de nombreux incidents ciblant les minorités religieuses.  Ce document est traditionnellement adopté par consensus et les consultations ont été effectuées dans un esprit d’ouverture et d’inclusion,

a-t-il estimé, tout en regrettant qu’une fois de plus, il n’ait pas été possible d’inclure de référence explicite au droit de ne pas avoir de religion ou de changer de religion.  Dans un esprit de consensus, sa délégation n’a pas insisté sur cette question, a-t-il dit.  Il a ensuite effectué en anglais de nombreux amendements oraux au projet de résolution. 


Déclarations générales


La déléguée du Maroc, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), s’est dite opposée à toute forme d’intolérance fondée sur la religion ou la conviction et a condamné tous les actes de violence revendiqués de manière fallacieuse par leurs auteurs au nom d’une religion.  Elle a réaffirmé que le terrorisme ne devait pas être associé à une civilisation, une culture ou une religion en particulier.  L’OCI s’est impliquée en toute transparence dans les consultations et de nombreuses remarques ont été prises en compte, a-t-elle affirmé, en estimant que cette tâche fut difficile.


La représentante a toutefois fait état de différends non résolus sur trois points à savoir le respect des décisions nationales sur le droit de changer de religion, l’intolérance religieuse parfois liée à la liberté d’expression et la nécessité, pas suffisamment développée dans le texte, de coopérer avec les médias pour favoriser un climat de dialogue et de respect mutuel.  Elle a indiqué que la référence aux groupes vulnérables dans le texte était limitée à ceux qui y sont énumérés.  L’OCI comprend que la liberté d’adopter une religion ou conviction de son choix et de manifester ses convictions et ses pratiques s’applique aussi bien aux individus qu’aux groupes constitués par ces individus, a-t-elle encore précisé.  Il en découle que la liberté d’expression peut parfois conduire à l’intolérance religieuse.  La représentante du Maroc a annoncé que l’OCI se joindrait néanmoins au consensus.  


Le délégué de l’Afrique du Sud a affirmé que ce texte présentait des difficultés pour son pays et qu’il ne traitait pas de tous les aspects inhérents à cette question complexe, notamment des violations commises dans ce contexte.  Il a recommandé qu’un tel texte assure un équilibre délicat fondé sur plusieurs instruments internationaux, en particulier le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et jugé que la version finale n’avait pas atteint cet objectif.  Elle ne mentionne pas, a-t-il dit, une question clef qui est le rôle des médias dans l’incitation à l’intolérance religieuse.  En conclusion, il s’est dissocié du texte.


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.41/Rev.1


L’Assemblée générale, par un projet de résolution concernant le droit au développement (A/C.3/65/L/41/Rev.1), adopté par 130 voix pour, 22 voix contre et 28 abstentions, souscrirait aux recommandations que le Groupe de travail du Conseil des droits de l’homme sur le droit au développement a adoptées par consensus à sa onzième session, et demanderait leur mise en œuvre immédiate, intégrale et effective par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et les autres acteurs concernés.


Elle demanderaitaux fonds, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies d’intégrer le droit au développement dans leurs programmes et objectifs opérationnels et souligne que le système financier international et le système commercial multilatéral doivent intégrer le droit au développement dans leurs politiques et objectifs.


Présentation


Cuba a fait valoir que le droit au développement revêtait une importance particulière pour le Mouvement des pays non alignés.  Il s’agit d’encourager tous les États à adopter les mesures nécessaires pour mettre en pratique le droit au développement en tant que droit humain fondamental et pour éliminer les obstacles au développement.  Cuba a souligné que 2011 marquerait la commémoration du vingt-cinquième anniversaire de la Déclaration sur le droit au développement adoptée par les Nations Unies.


Déclarations avant le vote


L’Égypte, au nom duMouvement des pays non alignés, a estimé que l’exercice du droit au développement devait respecter le principe de souveraineté des États.  Elle est convaincue de l’importance de mettre en place une approche constructive pour protéger tous les droits et les libertés fondamentales qui se renforcent mutuellement.  L’Égypte a réaffirmé, en outre, l’objectif de faire du droit au développement une réalité pour tous comme le proclame la Déclaration du Millénaire des Nations Unies.  Les pays non alignés reconnaissent le « besoin d’un nouvel ordre mondial qui remédiera aux disparités entre riches et pauvres ».


La crise économique et financière mondiale et la récession ont mis à mal le développement des pays, ce qui a eu un impact sur l’exercice du droit au développement.  L’Égypte a exhorté tous les États à prendre au niveau national les mesures nécessaires pour mettre en œuvre le droit au développement et à mettre en place une coopération internationale efficace afin d’éliminer les obstacles au développement.


En réponse à une question de Cuba, le Président a dit qu’un vote enregistré avait été demandé par les États-Unis.


Les États-Unis ont rappelé que, lors du Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en septembre dernier, le Président américain Barack Obama avait reconnu que le développement était un processus à long terme et que les progrès dépendaient des choix des politiques des pays.  Ils ont regretté que le texte actuel ne reflète pas le consensus commun et que son principal auteur n’ait pas accepté certaines modifications.  Ainsi, il n’est pas approprié d’avoir des critères relatifs au droit au développement, comme au paragraphe 8 du dispositif.  C’est la raison pour laquelle les États-Unis voteront contre le projet de résolution.


Le Canada a appuyé la notion de droit au développement qui place l’individu en son centre.  Toutefois, « c’est la responsabilité majeure des États que de garantir la jouissance de ce droit ».  Le Canada est préoccupé par le fait que la résolution affaiblit l’esprit du consensus international atteint récemment.  D’après lui, « il vaut mieux que la communauté internationale se penche sur les meilleures pratiques, plutôt que de viser à créer de nouvelles obligations juridiques ».  Le Canada votera contre le projet.


Déclarations après le vote


La Suisse a indiqué qu’elle avait voté non en raison du libellé actuel du paragraphe 8 qui est « en claire divergence » avec le texte adopté sur le sujet à Genève, il y a deux mois, par le Conseil des droits de l’homme.  En outre, la Suisse a noté un processus marqué par quelques réunions informelles et « l’absence de négociations dignes de ce nom ».


La Belgique, au nom de l’Union européenne, a réaffirmé son attachement au droit au développement car il fait partie intégrante des droits humains fondamentaux.  Cependant, c’est aux États que revient principalement le devoir de traiter de ces questions.  Selon l’Union européenne, « la définition du droit au développement est changeante et entourée d’une certaine ambiguïté ».  La Belgique a rappelé qu’elle avait activement appuyé les résolutions sur le droit au développement comme ce fut le cas au Conseil des droits de l’homme mais ses principales considérations n’ont pas été prises en compte et la résolution ne reflète pas fidèlement l’esprit du Groupe de travail sur le droit au développement.  Les non-alignés devraient envisager une résolution où l’on conserve le sens du projet présenté au Conseil des droits de l’homme.


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.42/Rev.1


L’Assemblée générale, par un projet de résolution sur le droit à l’alimentation (A/C.3/65/L.42/Rev.1), présenté par Cuba et adopté sans vote, encouragerait tous les États à prendre des dispositions pour assurer progressivement la pleine réalisation du droit à l’alimentation, notamment créer les conditions qui permettront à chacun d’être à l’abri de la faim et, dès que possible, de jouir pleinement de ce droit, ainsi qu’à élaborer et adopter des plans nationaux de lutte contre la faim.


Elle demanderaitque les négociations commerciales du Cycle de Doha menées par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) s’achèvent rapidement et aboutissent à un accord axé sur le développement, contribuant ainsi à créer sur le plan international des conditions propices à la pleine réalisation du droit à l’alimentation.


L’Assemblée engagerait vivement les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager favorablement de devenir parties à la Convention sur la biodiversité biologique (CDB) et à envisager de devenir parties au Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (ITPGRFA).


Présentation


La déléguée de Cuba a déclaré que ce droit était reconnu dans de nombreux traités dans les différentes régions et dans le monde.  Il n’en reste pas moins que le chiffre actuel des personnes souffrant de la faim tourne autour d’un milliard, leur majorité vivant dans les pays en développement.  Étant donné les circonstances actuelles aux niveaux national et international, il sera impossible d’y remédier promptement sans un apport financier issu de toutes les sources possibles pour mettre un terme à la sécurité alimentaire et réaliser le droit à l’alimentation pour toutes les personnes.  Elle a précisé que le texte mettait également l’accent sur le droit de chacun d’avoir accès à des aliments sains et nutritifs en quantité suffisante. 


Explications après le vote


La représentante de l’Argentine a fait part de sa profonde préoccupation face à la situation en matière de sécurité alimentaire dans le monde et a expliqué que son pays avait contribué au processus de réforme du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) au sein de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  Son pays s’emploiera aussi à remédier aux politiques de distorsions commerciales mises en place par les pays développés, qui ont eu un impact sur le commerce des pays en développement et sur la sécurité alimentaire, a-t-elle poursuivi.  Elle a déclaré qu’on ne saurait substituer le principe de « sécurité alimentaire » par celui de « souveraineté alimentaire ».


Le représentant des États-Unis s’est réjoui de se joindre encore une fois cette année au consensus sur ce texte car l’amélioration de la sécurité alimentaire au niveau mondial constituait l’une des priorités de la politique étrangère du Président américain Barack Obama.  Il a précisé que son pays ne considérait pas que le droit à l’alimentation était un droit obligatoire et qu’il n’était pas signataire de la Convention internationale sur les droits économiques, sociaux et culturels.  À ce titre, et bien que son pays soit le premier contributeur de l’aide alimentaire au niveau mondial, il ne se sentait pas lié par certains aspects de ce document.  Il a souligné qu’il fallait ouvrir les marchés à des accords tels que le Cycle de Doha.  Cette résolution ne va nullement modifier les engagements des États-Unis sur certains accords existants, a-t-il affirmé.  Il a exhorté les pays à améliorer les technologies pour une meilleure production agricole.


Le représentant de la Belgique, au nom de l’Union européenne et les pays candidats notamment a fait une déclaration par laquelle il a estimé que le projet de résolution traite de considérations sérieuses.  Il a fait référence à certaines dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et, a affirmé qu’il incombait aux États de garantir la sécurité alimentaire.  Il a signalé qu’une bonne gouvernance au niveau national constituait un des éléments critiques pour favoriser le droit à l’alimentation.  Il a réitéré sa position concernant le concept de souveraineté alimentaire.


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/43/Rev.1


Aux termes d’un projet de résolution sur la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste (A/C.3/65/43/Rev.1), adopté sans vote, tel qu’amendé oralement par le Mexique,l’Assemblée générale exhorterait les États, dans la lutte qu’ils mènent contre le terrorisme, à tenir compte des résolutions et décisions des Nations Unies relatives aux droits de l’homme.


Elle les exhorterait à prendre dûment en considération les recommandations émanant des procédures et mécanismes spéciaux du Conseil des droits de l’homme, ainsi que des observations et opinions pertinentes des organes des Nations Unies créés en vertu d’instruments relatifs aux droits de l’homme.


Elle demanderaitaux États et aux autres acteurs concernés de poursuivre la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies qui réaffirme, entre autres, que le respect des droits de l’homme de tous et de l’état de droit est la base fondamentale de la lutte antiterroriste.

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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Deuxième Commission recommande à l’Assemblée générale de réaffirmer le rôle majeur que doit jouer l’ONU dans la réforme de l’architecture financière internationale

AG/EF/3299

La Deuxième Commission recommande à l’Assemblée générale de réaffirmer le rôle majeur que doit jouer l’ONU dans la réforme de l’architecture financière internationale

22/11/2010
Assemblée généraleAG/EF/3299
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

la deuxiÈme commission recommande À l’assemblÉe gÉnÉrale de rÉaffirmer le rÔle majeur que doit jouer

l’onu dans la rÉforme de l’architecture financiÈre internationale


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a adopté cet après-midi par consensus trois résolutions relatives aux questions de développement, dont une portant sur la réforme du système financier international.  Aux termes de ce texte1, l’Assemblée générale réaffirmerait que l’ONU est « bien placée pour prendre part aux diverses réformes qui visent à améliorer et à renforcer le fonctionnement du système financier international et sa structure et à les rendre plus efficaces ».


La représentante des États-Unis s’est élevée contre cette disposition du texte, estimant que l’ONU n’était pas l’instance appropriée pour la tenue de discussions portant sur la réforme de l’architecture financière internationale.  Selon elle en outre, les droits de tirage spéciaux (DTS) auxquels fait référence le libellé de la résolution posent des problèmes et leur émission ne relève que des prérogatives du Fonds monétaire international (FMI).


Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée rappellerait aussi que les pays doivent avoir la latitude voulue pour appliquer des mesures anticycliques et adapter et cibler leur réponse à la crise.  Selon les termes du projet de texte, l’Assemblée préconiserait en outre de rationaliser les conditionnalités afin qu’elles aident les pays en développement à faire face à leurs problèmes financiers, économiques, et de développement.


La Deuxième Commission s’est également prononcée sur deux projets de résolutions relatifs à la situation particulière de deux groupes de pays: les États des Caraïbes et les pays en développement sans littoral.  Par le premier2 de ces deux textes adoptés par la Commission, l’Assemblée générale est invitée à demander aux Nations Unies et à la communauté internationale de soutenir les efforts déployés par les pays des Caraïbes et leurs organisations régionales pour protéger la mer des Caraïbes contre la dégradation résultant de la pollution par les navires, ainsi que contre la pollution due aux activités terrestres.


En adoptant le second texte3, la Deuxième Commission recommande à l’Assemblée Générale d’inviter les Nations Unies, ainsi que les autres organisations internationales, régionales et sous-régionales et institutions multilatérales de financement et de développement compétentes, à accélérer l’application du Programme d’action d’Almaty afin d’aider les pays en développement sans littoral à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.


La prochaine séance plénière de la Deuxième Commission sera annoncée dans le Journal de l’ONU.


1     A/C.2/65/L.48

2     A/C.2/65/L.46

3     A/C.2/65/L.47


Adoption des projets de résolution


En adoptant par consensus, et tel qu’oralement amendé, le projet de résolution intitulé « Système financier international et développement » (A/C.2/65/L.48), la Deuxième Commission recommanderait à l’Assemblée générale de réaffirmer que l’ONU est bien placée pour prendre part aux diverses réformes qui visent à améliorer et à renforcer le fonctionnement du système financier international et sa structure et à les rendre plus efficaces.  L’Assemblée soulignerait que la crise financière et économique mondiale actuelle a imprimé un nouvel élan aux débats qui ont lieu dans le monde sur la réforme du système financier mondial et de son architecture.


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée rappellerait que les pays doivent avoir la latitude voulue pour appliquer des mesures anticycliques et adapter et cibler leur réponse à la crise.  Elle préconiserait en outre de rationaliser les conditionnalités afin qu’elles soient opportunes, adaptées et ciblées, et qu’elles aident les pays en développement à faire face à leurs problèmes financier, économique et de développement.


En adoptant ce projet de résolution, l’Assemblée réaffirmerait qu’il faut répondre à la préoccupation fréquemment exprimée portant sur la représentation des pays en développement dans les principaux organes normatifs, et elle soulignerait la nécessité d’associer plus étroitement et plus largement les pays en développement à la prise de décisions et au processus de normalisation internationaux dans le domaine économique.


Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale demanderait aussi que soit rapidement appliquée la réforme concernant le nombre de voix attribuées aux pays en développement et pays en transition à la Banque mondiale.  Elle reconnaitrait également qu’un mécanisme de surveillance efficace et ouvert devrait être au centre des efforts de prévention des crises et soulignerait la nécessité de renforcer la surveillance des politiques économiques des pays disposant de grandes places financières.


Elle soulignerait enfin qu’il faut impérieusement accroître l’efficacité de la réglementation et des dispositifs de contrôle dans toutes les grandes places financières et inviterait les institutions financières et bancaires internationales à accroître la transparence des mécanismes de notation du risque.


Explication de position


La représentante des États-Unis s’est félicitée de l’adoption par consensus de ce projet de résolution.  Elle s’est déclarée favorable à des consultations avec les institutions de Bretton Woods afin de faire progresser le rôle de développement des Nations Unies, mais a estimé que l’ONU n’était pas l’instance appropriée pour des discussions portant sur la réforme de l’architecture financière internationale.  Selon elle en outre, le recours aux droits de tirage spéciaux (DTS) dans le système monétaire international pose des problèmes bien connus.  Leur émission ne devrait incomber par conséquence qu’au Fonds monétaire international (FMI), a-t-elle estimé.


Aux termes de la résolution intitulée « Vers le développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations présentes et à venir » (A/C.2/65/L.46), adoptée par consensus par les délégations de la Deuxième Commission, l’Assemblée générale demanderait aux Nations Unies et à la communauté internationale de soutenir les efforts déployés par les pays des Caraïbes et leurs organisations régionales pour protéger la mer des Caraïbes contre la dégradation résultant de la pollution par les navires, ainsi que contre la pollution due aux activités terrestres.


Par ce texte, l’Assemblée générale inviterait tous les États à devenir des parties contractantes aux accords internationaux pertinents en vue de renforcer la sécurité maritime et de mieux protéger le milieu marin de la mer des Caraïbes contre la pollution, les dégâts et la dégradation causés par des navires.  Elle soutiendrait en outre les efforts faits par les pays des Caraïbes pour mettre en œuvre des programmes de gestion viable des pêches et pour respecter les principes du Code de conduite pour une pêche responsable adopté par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).


Si elle suivait les recommandations de la Deuxième Commission, l’Assemblée demanderait aux États de mettre en place des programmes nationaux, régionaux et internationaux pour mettre un terme à l’appauvrissement de la biodiversité marine dans la mer des Caraïbes, en particulier celle d’écosystèmes fragiles comme les récifs coralliens et les mangroves.  Elle demanderait instamment aussi aux organismes des Nations Unies et à la communauté internationale de continuer à prêter concours et assistance aux pays de la région des Caraïbes pour les aider à exécuter leurs programmes à long terme de prévention des catastrophes et de préparation aux catastrophes.


Explication de position


La représentante de la Turquie a salué l’adoption par consensus du projet de résolution par la Commission, mais s’est dissociée des références faites dans le texte aux institutions et instruments internationaux auxquels son pays n’est pas partie.


Le projet de résolution portant sur les « Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral »(A/C.2/65/L.47), a été adopté, par consensus, et tel qu’oralement amendé.  Si l’Assemblée générale suivait les recommandations de sa Commission économique et financière et l’adoptait à son tour, elle réaffirmerait notamment que les pays sans littoral ont le droit d’accès à la mer et la liberté de transit par le territoire des pays de transit par tous les moyens de transport, conformément aux règles applicables du droit international.


L’Assemblée générale inviterait aussi par ce texte les États Membres, les organismes des Nations Unies, ainsi que les autres organisations internationales, régionales et sous-régionales et institutions multilatérales de financement et de développement compétentes à accélérer l’application des mesures spécifiques définies dans les cinq priorités arrêtées dans le Programme d’action d’Almaty et de celles qui figurent dans la Déclaration sur l’examen à mi-parcours afin d’aider les pays en développement sans littoral à réaliser les objectifs de développement arrêtés au niveau international, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Troisième Commission propose de proclamer le 30 août « Journée internationale des victimes de disparition forcée »

AG/SHC/3999

La Troisième Commission propose de proclamer le 30 août « Journée internationale des victimes de disparition forcée »

19/11/2010
Assemblée généraleAG/SHC/3999
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

49e séance - matin


LA TROISIÈME COMMISSION PROPOSE DE PROCLAMER LE 30 AOÛT « JOURNÉE INTERNATIONALE

DES VICTIMES DE DISPARITION FORCÉE »


Elle invite le Secrétaire général à effectuer u ne étude complète de l’incidence des crises mondiales sur le développement social


La Troisième Commission, parmi neuf projets de résolution adoptés ce matin, a recommandé à l’Assemblée générale de proclamer le 30 août « Journée internationale des victimes de disparition forcée » et de la célébrer à partir de 20111.


Si elle approuvait le projet de résolution sur les disparitions forcées, l’Assemblée noterait avec satisfaction que 87 États ont signé la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et que 19 l’ont ratifiée ou y ont adhéré.


L’Argentine, qui présentait ce texte, a rappelé que cette Convention, adoptée par l’Assemblée générale en 2006, constituait le premier instrument international sur ce phénomène qui a marqué l’Amérique latine, et qu’il avait exigé 25 années de négociations.  La délégation a précisé que la date du 30 août avait été choisie car, dans cette région, les familles des victimes avaient pour habitude de manifester ce jour-là pour réclamer des informations sur le sort de leurs proches disparus.


La Troisième Commission, chargée des questions sociales humanitaires et culturelles, a également proposé à l’Assemblée générale de demander instamment aux États Membres et à la communauté internationale de s’acquitter des engagements qu’ils ont pris de répondre à la demande de développement social2.


L’Assemblée générale inviteraitle Secrétaire général à lui présenter, à sa soixante-sixième session, une étude complète de l’incidence des crises mondiales convergentes sur le développement social, et en particulier sur la réalisation des objectifs de l’élimination de la pauvreté.


D’autre part, s’agissant de la « suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement », la Troisième Commission a proposé à l’Assemblée générale de créer un groupe de travail à composition non limitée ouvert à tous les États Membres des Nations Unies chargé d’étudier la « faisabilité d’une convention internationale sur les droits des personnes âgées » et prierait le Secrétaire général de fournir tout le soutien nécessaire à cet égard3.


Sur la promotion d’un ordre international démocratique et équitable, la Troisième Commission a recommandé à l’Assemblée générale d’exhorter « tous les acteurs intervenant sur la scène internationale à édifier un ordre international fondé sur l’inclusion, la justice, l’égalité et l’équité, la dignité humaine, la compréhension mutuelle ainsi que la promotion et le respect de la diversité culturelle et des droits de l’homme universels4 ». 


Dans un autre texte sur le renforcement de la coopération internationale dans le domaine des droits de l’homme, l’Assemblée leur demanderait de « rejeter toutes les doctrines prônant l’exclusion qui sont fondées sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée5 ».


Aux termes d’un projet de résolution concernantles droits de l’homme dans l’administration de la justice6, l’Assemblée lanceraitun appelaux gouvernements pour qu’ils incluent l’administration de la justice dans leurs plans nationaux de développement en tant que partie intégrante du processus de développement. 


Dans un projet de résolution concernant les droits de l’homme et mesures de contraintes unilatérales introduit par Cuba, l’Assemblée condamnerait « l’utilisation et l’application persistante de mesures de contrainte unilatérales par certaines puissances7 ». 


L’Assemblée générale soulignerait, par ailleurs, l’importance capitale de l’éducation pour la paix comme instrument propre à favoriser la réalisation du droit des peuples à la paix8


Enfin, dans un texte relatif à l’Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquantsl’Assembléesalueraitl’initiative prise par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) de renforcer ses relations de travail avec cet Institut9


La Troisième Commission se réunira à nouveau le lundi 22 novembre, à 15 heures.


(1) A/C.3/65/L.30

(2) A/C.3/65/L.11/Rev.1

(3) A/C.3/65/L.8/Rev.1

(4) A/C.3/65/L.45

(5) A/C.3/65/L.40

(6) A/C.3/65/L.35/Rev.1

(7) A/C.3/65/L.39

(8) A/C.3/65/L.44

(9) A/C.3/65/L.14


DÉVELOPPEMENT SOCIAL


--    Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.11/Rev.1


Par le projet de résolution sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/C.3/65/L.11/Rev.1), présenté par le Yémen au nom du Groupe des 77 et de la Chine, l’Assemblée générale exhorteraitles gouvernements, en coopération avec les entités compétentes, à mettre au point des régimes de protection sociale ou à en accroître l’efficacité ou à en étendre le champ d’application aux travailleurs du secteur informel. 


Elle exhorterait également les gouvernements à se concentrer, tout en tenant compte de la situation nationale, sur les besoins des personnes vivant dans la pauvreté et de celles qui y sont exposées et à s’attacher particulièrement à l’accès universel aux régimes de protection sociale de base.


L’Assemblée demanderait instammentaux États Membres et à la communauté internationale de s’acquitter des engagements qu’ils ont pris de répondre à la demande de développement social.


Elle inviteraitle Secrétaire général à lui présenter, à sa soixante-sixième session, une étude complète de l’incidence des crises mondiales convergentes sur le développement social, et en particulier sur la réalisation des objectifs de l’élimination de la pauvreté. 


Présentation


Le représentant du Yémen, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que plus de 15 ans après le Sommet de 1995 à Copenhague, il restait beaucoup à faire.  La pauvreté subsiste, des millions de jeunes attendent des emplois, le fossé se creuse à cause de la mondialisation et les efforts déployés jusqu’à présent n’ont eu qu’un effet limité, tandis que les crises économique, financière, alimentaire et énergétique, notamment, mettent en péril l’équilibre de l’humanité.


Le projet de résolution se base, selon lui, sur les éléments adoptés lors de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale et lors de la session de suivi de Copenhague.  Durant les consultations, de nombreux changements ont été apportés au texte, qui représentent des compromis obtenus à l’issue de discussions constructives.  Il a espéré qu’en approuvant ce texte par consensus, la Commission enverrait un message uni et clair sur l’attachement de l’Assemblée générale au développement social.


Le représentant de la Belgique, au nom de l’Union européenne, a indiqué qu’après 15 ans, l’Union restait totalement engagée en faveur du développement social, de l’élimination de la pauvreté, de l’emploi pour tous et de l’intégration sociale en vue de créer des sociétés sûres et justes pour tous.  Il a déploré que le résultat n’ait pas complètement répondu aux attentes des membres de l’Union européenne.  Le délégué a expliqué que jusqu’à hier, il avait tenté de négocier avec le Groupe des 77 et de la Chine mais qu’il n’avait pas obtenu gain de cause. 


Il a noté que le texte faisait référence aux politiques agricoles et au lien entre celles-ci et la crise alimentaire, avant d’estimer qu’une telle interprétation était incorrecte et qu’un tel sujet relevait de la Deuxième Commission.  Il ne faut donc pas préjuger de discussions similaires dans d’autres instances, a recommandé le délégué, qui a également mentionné la question de la dette extérieure dans le paragraphe 6 du dispositif.  Selon lui, la question de l’allègement de la dette n’a pas sa place dans ce paragraphe.  Il a aussi trouvé qu’il était difficile de comprendre le lien entre le soutien international à la protection sociale et les politiques nationales dans ce même paragraphe.  L’allègement de la dette doit être traité dans le cadre existant à cet égard.  C’est en émettant ces réserves que l’Union européenne a finalement pu se joindre au consensus, a-t-il conclu.


Le délégué des États-Unis a noté que le texte aurait pu atteindre un meilleur équilibre en ce qui concerne l’impact de l’économie sur le développement social.  Des facteurs externes peuvent provoquer des problèmes et freiner le développement, mais ce sont les facteurs internes qui priment dans le développement social, a-t-il estimé.


Le représentant du Japon a également regretté que le paragraphe 6 du dispositif n’ait pas dûment reflété les préoccupations de certaines délégations.


--    Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.8


Par le projet de résolution sur la suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/C.3/65/L.8), adopté sans vote, telqu’amendé oralement, l’Assemblée générale décideraitde créer un groupe de travail à composition non limitée, ouvert à tous les États Membres des Nations Unies, pour mieux protéger les droits fondamentaux des personnes âgées en examinant le cadre international qui régit ces droits afin d’y déceler d’éventuelles lacunes et de trouver les moyens de les combler, notamment en étudiant, le cas échéant, la possibilité de mettre en œuvre d’autres instruments et d’autres mesures.


Elle prierait le Secrétaire général d’y apporter tout le soutien nécessaire, dans les limites des ressources existantes et pour la durée de son mandat.


Elle recommanderaitque les efforts poursuivis en vue d’atteindre les objectifs de développement fixés au niveau international, y compris ceux énoncés dans la Déclaration du Millénaire, tiennent compte de la situation des personnes âgées.


Présentation


Le Yémen a fait remarquer que la question du vieillissement et des personnes âgées avait rallié un consensus au cours des dernières années.  Le projet de résolution demande la création d’un groupe à composition non limitée pour renforcer la protection des droits de l’homme des personnes âgées.  Le Yémen a précisé que ce groupe fonctionnera sur la base des ressources existantes et ne sera pas une instance permanente.  Il tiendra une première réunion début 2011 à New York.  Le Groupe des 77 et la Chine remercient les délégations de l’esprit constructif qui a prévalu pendant les négociations.


Déclarations après adoption


La création du groupe de travail à composition non limitée envoie un message positif, a estimé le Yémen.  Les pays soutiennent la promotion et la protection des droits de personnes âgées.


La Belgique, au nom de l’Union européenne, a déclaré que, plus que jamais par le passé, les personnes vivaient plus longtemps sainement.  L’Union européenne souhaite apporter sa contribution au groupe de travail à composition non limitée. Elle estime que le potentiel du cadre existant pour traiter les droits des personnes âgées devrait être pleinement examiné.  L’Union envisage également la possibilité de trouver un éventail d’approches partagées pour améliorer la protection de ces droits.


La Fédération de Russie a estimé que la mention dans le dispositif de l’Institut international du vieillissement de Malte et du Centre européen de recherche en politique sociale de Vienne devait être interprétée « comme un simple exemple » des structures qui étudient la question et non pas comme si l’Assemblée générale leur accordait un statut particulier.


PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME


--    Questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.30


Aux termes d’un projet de résolution sur la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées (A/C.3/65/L.30), tel qu’amendé oralement et adopté sans vote, l’Assemblée générale décideraitde proclamer le 30 août « Journée internationale des victimes de disparition forcée ».


Elle demanderait aux États Membres, aux organismes du système des Nations Unies et aux autres organisations internationales et régionales, ainsi qu’à la société civile, de célébrer cette journée à partir de 2011.


L’Assemblée générale noterait avec satisfaction que 86 États ont signé la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et que 19 l’ont ratifiée ou y ont adhéré. 


Elle inviterait les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager de la signer, de la ratifier ou d’y adhérer à titre prioritaire.  Elle demanderait au Secrétaire général et à la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme de poursuivre les efforts intenses qu’ils déploient pour aider les États à devenir parties à la Convention en vue de parvenir à une adhésion universelle.


Présentation


L’Argentine, qui a pris la parole au nom également du Maroc et de la France, coauteurs principaux du projet, a rappelé que la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées avait été le fruit de 25 années de travail mené par un mouvement international en faveur des droits de l’homme.  Elle a comblé une lacune dans le droit international en créant l’obligation, pour les États, de sanctionner les disparitions forcées. 


La délégation argentine a souligné que le texte proposait de proclamer le 30 août « Journée internationale des victimes de disparition forcée », date qui a déjà été choisie en Amérique latine en mémoire des victimes de tels actes.


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.35/Rev.1


L’Assemblée générale, par un projet de résolution concernant les droits de l’homme dans l’administration de la justice (A/C.3/65/L.35/Rev.1), adopté sans vote tel qu’oralement révisé par l’Autriche, lanceraitun appelaux gouvernements pour qu’ils incluent l’administration de la justice dans leurs plans nationaux de développement en tant que partie intégrante du processus de développement et qu’ils allouent des ressources suffisantes pour la prestation de services d’aide juridique en vue de promouvoir et de protéger les droits de l’homme.


Elle inviterait la communauté internationale à répondre favorablement aux demandes d’assistance financière et technique pour l’amélioration et le renforcement de l’administration de la justice.


L’Assemblée affirmerait que les États doivent veiller à ce que toute mesure prise pour lutter contre le terrorisme, notamment dans le domaine de l’administration de la justice, soit conforme aux obligations qui leur incombent en vertu du droit international, en particulier le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire.


Présentation


L’Autriche, au nom de tous les coauteurs, a déclaré que l’indépendance et l’impartialité du système judiciaire devaient permettre d’assurer l’accès des individus à la justice et de promouvoir l’état de droit.  Plusieurs cycles de consultations officieuses ont été tenus ces dernières semaines autour du projet de résolution, en tenant compte de l’évolution de la situation, notamment des résultats du Douzième Congrès sur la prévention du crime et la justice pénale et l’adoption des Règles de Bangkok.  Elle a effectué une série d’amendements oraux qui ressortent d’un accord entre les différents coauteurs.  


Les États-Unis se sont joints au consensus en réaffirmant l’importance du droit et de l’état de droit dans le système judiciaire.  La justice doit remédier aux abus à l’égard des femmes et des enfants, a estimé le représentant américain.  Or, le projet de résolution demande aux États de respecter des dispositions auxquelles les États-Unis n’ont pas souscrit, a-t-il déclaré en citant comme exemple des situations judiciaires concernant les enfants.


Le texte souligne que des peines d’emprisonnement ne devraient être imposées à des individus mineurs qu’en dernier recours, ce qui implique que des États qui n’ont pas ratifié certains instruments devraient se plier à de telles dispositions.  Il a précisé que son pays ne se sentait pas concerné par certains principes et dispositions car il n’est pas partie à la Convention relative aux droits de l’enfant.


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.39


L’Assemblée générale, par un projet de résolution concernant les droits de l’homme et mesures de contraintes unilatérales (A/C.3/65/L.39), tel qu’amendé oralement, adopté par 124 voix pour et 53 voix contre, condamnerait l’utilisation et l’application persistante de mesures de contrainte unilatérales par certaines puissances.


Elle dénoncerait ces mesures ainsi que tous leurs effets extraterritoriaux comme étant des moyens d’exercer des pressions politiques ou économiques sur des pays, en particulier sur les pays en développement, en vue de les empêcher d’exercer leur droit de choisir, en toute liberté, leur système politique, économique et social, de même qu’en raison de leurs effets néfastes sur la réalisation de tous les droits de l’homme de groupes importants de leur population, en particulier les enfants, les femmes et les personnes âgées.


Présentation


Cuba a indiqué que ce texte reflétait l’avis du Mouvement des pays non alignés.  Les mesures de contrainte unilatérales représentent un obstacle aux relations commerciales et à la pleine réalisation des droits de l’homme et menacent la souveraineté des États Membres.  Certaines puissances continuent de les appliquer de façon unilatérale pour exercer des pressions économiques et politiques sur les pays en développement. 


Cuba a réitéré l’appel lancé à la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme pour qu’elle élabore une étude thématique sur l’impact de telles mesures sur les droits de l’homme. 


En réponse à une question de Cuba, le Président a dit que le vote enregistré avait été demandé par les États-Unis. 


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.40


Par un projet de résolution sur le renforcement de la coopération internationale dans le domaine des droits de l’homme ( A/C.3/65/L.40), approuvé par consensus, l’Assemblée générale demanderait instammentà tous les acteurs intervenant sur la scène internationale d’édifier un ordre international fondé sur l’ouverture, la justice, l’égalité et l’équité, la dignité humaine, la compréhension mutuelle ainsi que la promotion et le respect de la diversité culturelle et des droits universels de chacun.


Elle leur demanderait également de rejeter toutes les doctrines prônant l’exclusion qui sont fondées sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.


L’Assemblée demanderait aux États Membres, aux institutions spécialisées et aux organisations intergouvernementales de continuer à mener un dialogue constructif et des consultations en vue de faire mieux connaître, promouvoir et protéger tous les droits de l’homme ainsi que toutes les libertés fondamentales, et encourage les organisations non gouvernementales à participer activement à cette tâche


Présentation


La déléguée de Cuba, au nom du Mouvement des pays non alignés, a rappelé que ce texte était présenté chaque année devant la Troisième Commission et avait pour ambition d’atteindre l’objectif des Nations Unies dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de l’homme.  Cette année, a-t-elle dit, il est axé sur les efforts techniques dans le cadre du renforcement de la coopération internationale dans le domaine des droits de l’homme.


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.44


L’Assemblée générale, par un texte sur la promotion de la paix en tant que condition essentielle du plein exercice par tous de tous les droits de l’homme (A/C.3/65/L.44), adopté par 118 voix pour, 53 voix contre et 6 abstentions, souligneraitl’importance capitale de l’éducation pour la paix comme instrument propre à favoriser la réalisation du droit des peuples à la paix et encourage les États, les institutions spécialisées des Nations Unies et les organisations intergouvernementales et non gouvernementales à participer activement à cet effort.


Elle inviterait les États et les mécanismes et dispositifs pertinents mis en place par les Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme à continuer d’accorder l’attention voulue au rôle important que la coopération mutuelle, la compréhension et le dialogue jouent dans la promotion et la protection de tous les droits de l’homme.


Présentation


Cuba a salué les travaux réalisés en la matière au cours des dernières années à New York et à Genève.  La promotion de la paix en tant que condition essentielle du plein exercice par tous de tous les droits de l’homme représente une obligation fondamentale des États, qui doivent respecter les buts de la Charte des Nations Unies.  Cuba a souligné l’importance clef de l’éducation à la paix.


En réponse à une question de Cuba, le Président a dit que l’Union européenne avait demandé un vote enregistré.


Déclaration avant le vote


La Belgique, au nom de l’Union européenne, a reconnu les liens existant entre la promotion de la paix et l’exercice de tous les droits de l’homme.  Toutefois, le projet n’examine pas les obligations des États vis-à-vis de leurs citoyens.  C’est la raison pour laquelle les États de l’Union européenne voteront contre.


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.45


Aux termes du projet de résolution sur la promotion d’un ordre international démocratique et équitable (A/C.3/65/L.45), adopté par 118 voix pour, 53 contre et 5 abstentions (Argentine, Arménie, Chili, Mexique et Pérou), l’Assemblée demanderait àtous les États Membres d’honorer l’engagement qu’ils ont pris à Durban, en Afrique du Sud, lors de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, de tirer parti au maximum des bienfaits de la mondialisation.


Les États seraient, ainsi, invités notamment à renforcer et à dynamiser la coopération internationale en vue d’accroître l’égalité des chances en matière d’échanges commerciaux, de croissance économique et de développement durable, de communications à l’échelle mondiale grâce à l’utilisation de nouvelles technologies et d’échanges interculturels accrus par la préservation et la promotion de la diversité culturelle. 


L’Assemblée engagerait le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à faire fond sur la question de la promotion d’un ordre international démocratique et équitable. 


Présentation


La déléguée de Cuba a affirmé que ce projet de résolution était présenté tous les ans en raison de la nécessité de promouvoir un ordre international économique démocratique et équitable, d’autant que les crises économique et financière actuelles avaient mis à mal les systèmes économiques et sociaux.  Les modifications apportées cette année concernent la contribution du dialogue entre les cultures et les religions au renforcement de la coopération internationale en matière des droits de l’homme et dans les domaines socioéconomiques, tout en remédiant aux inégalités. 


Le Président de la Commission a informé Cuba que l’Union européenne avait sollicité un vote enregistré sur ce projet de résolution.


Explication de vote avant le vote


La Belgique, au nom de l’Union européenne, a estimé qu’il était nécessaire d’œuvrer à un ordre international démocratique et équitable mais que plusieurs éléments contenus dans le texte allaient au-delà de la portée de la Troisième Commission et étaient traités de manière aléatoire.  La Troisième Commission n’est pas l’enceinte appropriée pour traiter de telles questions, a déclaré le délégué, pour expliquer qu’il voterait contre ce texte.


PRÉVENTION DU CRIME ET JUSTICE PÉNALE


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.14


L’Assemblée générale, par le projet de résolution relatif à l’Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants (A/C.3/65/L.14), adopté sans vote, salueraitl’initiative prise par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) de renforcer ses relations de travail avec l’Institut en lui prêtant son appui et en l’associant à

l’exécution d’un certain nombre d’activités, dont celles qui figurent dans le Plan d’action révisé de l’Union africaine pour le contrôle des drogues et la prévention de la criminalité (2007-2012), en vue de renforcer l’état de droit et les systèmes de justice pénale en Afrique.


L’Assemblée affirmerait, de nouveau, qu’il faudrait mettre l’Institut mieux à même de prêter son appui aux mécanismes nationaux de prévention du crime et de justice pénale des pays d’Afrique.


Présentation


L’Ouganda a fait valoir que l’Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants était un mécanisme très utile dans la région africaine pour promouvoir la coopération entre les gouvernements et les organes universitaires et mettre en place des programmes dynamiques.


L’idée de fonder l’Institut a reposé sur la demande des États Membres.  Malgré l’engagement des autorités africaines pour combattre le crime, il y a encore des obstacles, en raison notamment du manque de ressources et du manque de sensibilisation.  L’Ouganda a souligné que l’Institut était révisé pour tenir compte des besoins actuels des pays africains et pour améliorer sa visibilité.


Déclaration


Le Royaume-Uni a déploré l’intervention de l’Iran à son encontre, hier.  L’Iran « cherche à cacher sa propre violence à l’égard de ses citoyens ».  Des allégations de la sorte ne détourneront pas l’attention de la communauté internationale de la situation des droits de l’homme en Iran, a souligné le Royaume-Uni. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission examine la proposition de financement visant l’appui à l’organisation des référendums au Sud-Soudan et dans la région d’Abyei

AG/AB/3971

La Cinquième Commission examine la proposition de financement visant l’appui à l’organisation des référendums au Sud-Soudan et dans la région d’Abyei

19/11/2010
Assemblée généraleAG/AB/3971
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

17e séance – matin                                         


LA CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE LA PROPOSITION DE FINANCEMENT VISANT L’APPUI À L’ORGANISATION

DES RÉFÉRENDUMS AU SUD-SOUDAN ET DANS LA RÉGION D’ABYEI


Elle examine également la demande de ressources supplémentaires

concernant l’élargissement du Sous-Comité pour la prévention de la torture


La Cinquième Commission a examiné, ce matin, la proposition du Secrétaire général de compléter le financement de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) afin d’assister à l’organisation des référendums au Soudan, en ouvrant un crédit de 85 705 600 dollars s’ajoutant à celui de 938 millions de dollars qui avait été ouvert pour la période 2010-2011 pour permettre à la Mission de s’acquitter de son mandat.


Dans sa résolution 1919, adoptée le 29 avril 2010, le Conseil de sécurité avait prorogé le mandat de la MINUS et demandé que cette dernière joue un rôle de premier plan afin d’appuyer la préparation des référendums dans les régions du Sud-Soudan et d’Abyei, prévus par l’Accord de paix global en janvier 2011.  L’Assemblée générale avait ainsi ouvert, au titre de l’exercice annuel 2010-2011, un crédit d’un montant total de 994 880 200 dollars, dont 938 millions de dollars aux fins du fonctionnement de la Mission.  Cependant, aucun crédit n’avait été demandé au titre de l’appui à l’organisation des référendums, car il n’était pas possible, lors de l’élaboration du rapport sur le budget de la MINUS pour la période 2010-2011, de déterminer avec précision les ressources nécessaires.


Sur la somme demandée aujourd’hui (85 705 600 dollars), le Secrétaire général propose de mettre en recouvrement 71 421 334 dollars pour la période allant du 1er juillet 2010 au 30 avril 2011, puis un montant de 14 284 266 dollars à raison de 7 142 133 dollars par mois au cas où le Conseil de sécurité déciderait de proroger le mandat de la Mission au-delà du 30 avril 2011.


Ces propositions ont été appuyées par le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), dont le Vice-Président, M. Collen Kelapile, présentait les observations et recommandations.  L’appui que la MINUS devrait apporter dans le cadre de l’organisation des référendums sera beaucoup plus complexe que celui qu’elle a fourni à l’occasion des élections tenues en avril 2010, estime le Comité consultatif.  La MINUS devra notamment, établir 79 bureaux dans les « comtés » du Sud-Soudan, dont la plupart sont très éloignés de toute présence des Nations Unies, a-t-il fait remarquer.


Le représentant du Soudan a souhaité que la communauté internationale, qui avait été un partenaire dans toutes les phases de l’application de l’Accord global de paix au Soudan, continue de le faire de manière infaillible.  Le représentant de la Côte d’Ivoire, intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, a lui aussi souligné combien il était important pour la communauté internationale de soutenir la pleine mise en œuvre de cet Accord, en particulier au moment où ce processus atteint la phase la plus critique.  « Le conflit soudanais est un conflit du continent africain qui exige l’action la plus urgente », a rappelé le représentant de l’Éthiopie.  L’Afrique se tient aux côtés de la population du Soudan et appuie la proposition de financement du Secrétaire général, a-t-il assuré.


Les crédits demandés doivent financer notamment les effectifs supplémentaires dont la MINUS a besoin pour aider à organiser les référendums, c’est-à-dire plus de 500 personnes.  Le Contrôleur des Nations Unies a d’ailleurs déjà autorisé la création de 506 postes de temporaires, compte tenu de l’urgence des besoins.  Les autres grandes rubriques de dépenses sont les opérations aériennes, avec huit hélicoptères supplémentaires demandés, et les activités de déminage.  En ce qui concerne le Groupe du Secrétaire général pour l’appui aux référendums au Soudan, organe indépendant de la MINUS mis en place en septembre 2010 pour une période de six mois, il sera financé en utilisant les crédits de la MINUS dans la mesure où elle est chargée d’apporter l’appui administratif nécessaire à ce Groupe.


La Cinquième Commission a également examiné ce matin les ressources supplémentaires de 2 millions 233 500 dollars qui sont demandées pour 2011 à la suite de l’élargissement du « Sous-Comité pour la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », dont le nombre de membres a été porté de 10 à 25.  Le Secrétaire général estime qu’il faudrait aussi des ressources additionnelles de 5 millions 474 000 dollars pour l’exercice biennal 2012-2013.  L’article 5 du Protocole facultatif à la Convention contre la torture prévoit que le nombre des membres du Sous-Comité de la prévention doit augmenter après que le nombre des ratifications ou adhésions au Protocole aura atteint 50.  Le cinquantième instrument de ratification a été déposé, en septembre 2009, auprès du Secrétaire général de l’ONU. 


Sur cette question, le CCQAB recommande la création, dans la limite des ressources disponibles et pour répondre aux besoins immédiats de la Division de la gestion des conférences à l’Office des Nations Unies à Genève, de quatre postes temporaires de traducteurs adjoints; ainsi que de trois postes d’agents temporaires des services généraux au titre du Chapitre 23 du budget-programme (Droits de l’homme).  Il estime que le montant de 700 000 dollars demandé pour la traduction contractuelle au Chapitre 2 (Affaires de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social et gestion des conférences) devrait être financé au moyen des crédits inscrits au budget pour la période 2010-2011.


Les rapports du Secrétaire général ont été présentés par M. Jun Yamazaki, Secrétaire général adjoint et Contrôleur des Nations Unies, et Mme Sharon Van Buerle, Directrice du budget et de la planification des programmes.


La prochaine séance plénière de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


FINANCEMENT DE LA MISSION DES NATIONS UNIES AU SOUDAN (MINUS) POUR L’EXERCICE ALLANT DU 1ER JUILLET 2010 AU 30 JUIN 2011


Note du Secrétaire général (A/65/509)


Dans cette note, le Secrétaire général rappelle que l’Assemblée générale a ouvert, au titre de l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, un crédit d’un montant total de 994 880 200 dollars, en chiffres bruts, dont 938 millions de dollars aux fins du fonctionnement de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), 48 172 800 dollars pour le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et 8 707 400 dollars pour la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi (Italie).  Comme aucun crédit n’a été demandé dans le budget de 2010-2011 au titre de l’appui à l’organisation des référendums prévus en janvier 2011, le Secrétaire général propose de compléter le financement de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) en ouvrant, aux fins de l’appui à l’organisation des référendums au Soudan, un crédit de 85 705 600 dollars en sus du crédit de 938 millions de dollars déjà ouvert pour la même période aux fins du fonctionnement de la Mission, conformément aux dispositions de la résolution 64/283 de l’Assemblée générale; en mettant en recouvrement un montant de 71 421 334 dollars pour la période allant du 1er  juillet 2010 au 30 avril 2011, et un montant de 14 284 266 dollars à raison de 7 142 133 dollars par mois au cas où le Conseil de sécurité déciderait de proroger le mandat de la Mission au-delà du 30 avril 2011.


Ces montants devraient financer les effectifs supplémentaires dont la MINUS a besoin pour aider à organiser les référendums au Soudan (596 postes de temporaires, dont 120 recrutés sur le plan international et 124 recrutés sur le plan national, 4 Volontaires des Nations Unies recrutés localement et 348 recrutés sur le plan international).  Compte tenu des effectifs déjà en place, le total net des effectifs supplémentaires demandés est de 506 postes, soit 109 postes d’agents recrutés sur le plan international, 49 postes d’agents recrutés sur le plan national et 348 postes de Volontaires des Nations Unies recrutés sur le plan international.  Comme la Mission a besoin d’urgence de ce personnel supplémentaire, 506 postes de temporaires ont été approuvés, à titre exceptionnel, pour une période de six mois.


En outre, le Secrétaire général indique que le Groupe du Secrétaire général pour l’appui aux référendums au Soudan a été mis en place pour contribuer à renforcer la confiance dans le processus et à faire accepter les résultats du scrutin.  Établi pour une période de six mois, à compter de septembre 2010, il effectuera des missions périodiques au Soudan jusqu’à la tenue des référendums en janvier 2011.  Le Groupe est indépendant de la MINUS et son rôle est d’appuyer la mise en œuvre de l’Accord de paix global et de mener d’autres activités, notamment d’aider à l’organisation des référendums et de planifier ce qui devra être fait après les référendums.  Il est pourvu d’un effectif de 41 postes de temporaires, dont un poste de secrétaire général adjoint et deux postes de sous-secrétaire général, et, à titre d’appui, 38 postes d’administrateurs recrutés sur le plan international.  Le montant estimatif des dépenses liées à l’activité du Groupe est de 4,3 millions de dollars, dont 4,1 millions de dollars au titre des dépenses de personnel et 200 000 dollars au titre des frais de voyage.  La MINUS assurera des services d’appui logistique et administratif et de sécurité au Groupe, dans la limite des ressources autorisées.


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) (A/65/571)


Le Comité consultatif recommande que l’Assemblée ouvre le crédit demandé de 85 705 600 dollars au titre de l’appui aux référendums, en sus du crédit de 938 000 000 dollars déjà ouvert pour le même exercice aux fins du fonctionnement de la Mission, conformément aux dispositions de la résolution 64/283 de l’Assemblée générale.  Le Comité recommande également la mise en recouvrement d’un montant de 71 421 334 dollars pour la période allant du 1er juillet 2010 au 30 avril 2011 et d’un montant de 14 284 266 dollars, à raison de 7 142 133 dollars par mois, au cas où le Conseil de sécurité déciderait de proroger le mandat de la Mission au-delà du 30 avril 2011.


Dans le cadre de l’organisation des référendums, la MINUS devra établir 79 bureaux dans les « comtés » du Sud-Soudan, dont la plupart sont très éloignés de toute présence des Nations Unies.  Outre les dépenses de personnel (27,7 millions de dollars), les autres grandes dépenses concernent les opérations aériennes (29,4 millions de dollars), avec une demande de huit hélicoptères supplémentaires, et les activités de déminage (7,5 millions de dollars).


La Mission devrait exercer son rôle de chef de file en vue de renforcer la collaboration entre tous les acteurs engagés dans le processus des référendums, souhaite le CCQAB.  Outre l’appui multilatéral, un certain nombre d’États Membres ont annoncé des contributions au titre de l’aide bilatérale pour compléter l’appui apporté par le Gouvernement soudanais et le Gouvernement du Sud-Soudan à l’organisation des référendums, ajoute-t-il.  Le Groupe pour l’appui aux référendums au Soudan devrait démarrer ses activités d’urgence, souligne-t-il, en rappelant que 41 postes de temporaires avaient été autorisés par le Contrôleur, à titre exceptionnel, pour une période de six mois.


Déclarations


M. BROUZ RALPH COFFI (Côte d’Ivoire), intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, a rappelé que le mandat de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) avait, par la résolution 1919 du Conseil de sécurité du 29 avril 2010, été prorogé jusqu’au 30 avril 2011 afin d’appuyer la mise en œuvre de l’Accord global de paix.  Le Conseil a aussi défini le rôle de chef de file de la Mission dans la coordination des efforts internationaux visant à assister au bon déroulement des référendums dans le Sud-Soudan et dans la région d’Abyei, prévus en janvier 2011.  Il a rappelé que les ressources supplémentaires requises pour ce mandat ne figuraient pas, comme l’avait noté l’Assemblée générale, dans le budget proposé et donc dans les ressources approuvées pour le financement de la Mission pour la période allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011.  Le Groupe des États d’Afrique souligne que la mise en œuvre de l’Accord de paix global est arrivée à son stade le plus critique et que le soutien de la communauté internationale est vital pour assurer sa pleine mise en œuvre.  C’est pourquoi, il s’engage à participer à des discussions constructives sur cette question dans le cadre de séances informelles de la Cinquième Commission, en vue de parvenir à des résultats concrets, a assuré le représentant.


M. GRUM ABAY (Éthiopie) a déclaré que la tenue des référendums au Sud-Soudan et dans la région d’Abyei en janvier 2011 est l’aboutissement d’un long processus de paix au Soudan.  Il a souligné que des référendums crédibles et transparents sont essentiels pour la stabilité et la sécurité du pays.  Le conflit soudanais est un conflit du continent africain qui exige une action urgente, a-t-il estimé.  L’Afrique soutient la population du Soudan, a-t-il assuré, en précisant que cet engagement se traduisait par la présence de milliers de Casques bleus africains dans le cadre de la MINUS et de la MINUAD.  Tout en reconnaissant les progrès significatifs dans la mise en œuvre de l’Accord de paix global, il a fait remarquer qu’il subsistait de nombreux défis.  C’est pourquoi, il a appuyé l’ouverture du crédit de 85 705 600 dollars qui avait été demandé au titre de l’appui aux référendums, qui s’ajoutera au crédit de 938 millions de dollars déjà ouvert pour le même exercice annuel afin de permettre à la Mission de s’acquitter de son mandat.


M. ELHAG (Soudan) a noté que la question du Soudan retenait beaucoup d’attention ces derniers mois, rappelant notamment la réunion de haut niveau qui avait eu lieu en marge du débat général de l’Assemblée générale, le 24 septembre 2010.  Cela montre que l’Accord global de paix est arrivé à une étape cruciale de sa mise en œuvre, qui est l’organisation et la tenue des référendums pour les régions du Sud-Soudan et d’Abyei, a-t-il expliqué.  Il a rappelé que le Gouvernement du Soudan avait dû faire un choix difficile entre la poursuite de la guerre et la fin du conflit.  Cette dernière solution, a-t-il précisé, avait été retenue avec le risque de voir le pays se scindé en deux.  S’il y a sécession à l’issue des référendums, cette nouvelle situation aura des conséquences sur la configuration géographique de cette région d’Afrique ainsi que sur la composition des membres de l’ONU, a-t-il averti.  Le représentant a souhaité que la communauté internationale, qui a été partenaire du Soudan lors de toutes les phases de l’application de l’Accord de paix global, continue à le faire de manière infaillible.  Avant de conclure, il a assuré que sa délégation participera activement aux délibérations de la Cinquième Commission sur les rapports concernant le financement des activités de la MINUS liées à l’organisation des référendums.


BUDGET-PROGRAMME DE L’EXERCICE BIENNAL 2010-2011: PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME: APPLICATION DES INSTRUMENTS RELATIFS AUX DROITS DE L’HOMME


Rapport du Secrétaire général sur les prévisions révisées suite à l’augmentation du nombre de membres du Sous-Comité pour la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, en application de l’article 5 du Protocole facultatif (A/65/500)


Ce rapport présente les ressources demandées en raison de l’élargissement du « Sous-Comité pour la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », dont le nombre de membres a été porté de 10 à 25.  Conformément à l’article 5 du Protocole facultatif relatif à la Convention contre la torture, lorsque le nombre des ratifications ou adhésions au Protocole atteint 50, celui des membres du Sous-Comité de la prévention est porté de 10 à 25.  En septembre 2009, le cinquantième instrument de ratification du Protocole facultatif a été déposé.


Le Secrétariat estime que, pour appuyer les activités du Sous-Comité, il faudrait prévoir des ressources additionnelles d’un montant de 2 233 500 dollars pour 2011 et d’un montant de 5 474 000 dollars pour l’exercice biennal 2012-2013.  Ces ressources, imputées au fonds de réserve pour l’exercice biennal 2010-2011, doivent notamment couvrir la création de 7 postes, à savoir: 2 postes P-5 et 2 postes P-4 au titre du Chapitre 2 (Affaires de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social et gestion des conférences); 1 poste P-3, 1 poste P-2 et 1 poste d’agent des services généraux (autres classes) au titre du Chapitre 23 (Droits de l’homme).  Pour l’exercice 2012-2013, les ressources supplémentaires d’un montant estimé à 5 474 000 dollars, seront examinées, dans le cadre du projet de budget biennal 2012-2013. 


Le Secrétaire général propose que le montant total des ressources additionnelles demandées pour 2011, qui s’élève à 2 233 500 dollars, soit financé au moyen du fonds de réserve du budget-programme de l’exercice biennal 2010-2011 au titre du Chapitre 2 (Affaires de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social et gestion des conférences) (1 164 600 dollars), du Chapitre 23 (Droits de l’homme) (996 800 dollars), et du Chapitre 28E [Administration (Genève)] (72 100 dollars) du budget-programme de 2010-2011.  Pour l’exercice 2012-2013, les ressources additionnelles demandées, soit un montant estimatif de 5 474 000 dollars au titre du chapitre 2 (Affaires de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social et gestion des conférences) (3 079 200 dollars), du chapitre 23 (Droits de l’homme) (2 336 000 dollars) et du chapitre 28E [Administration (Genève)] (58 800 dollars), seront examinées dans le cadre du projet de budget-programme pour l’exercice correspondant.


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires ( CCQAB) (A/65/574)


Le CCQAB a été informé que les six postes de traducteur adjoint prévus dans la résolution 64/244 de l’Assemblée générale n’ont pas permis de répondre entièrement aux besoins de la Division de la gestion des conférences à l’Office des Nations Unies à Genève et qu’il s’était avéré difficile de pourvoir ces postes.  Le CCQAB recommande la création, dans la limite des ressources disponibles et pour répondre aux besoins immédiats de la Division, de quatre postes temporaires (2 P-5 et 2 P-4), dont il sera rendu compte dans le deuxième rapport sur l’exécution du budget-programme.  En outre, il recommande que les besoins à long terme de la Division en matière de services des conférences, y compris la nécessité de maintenir les quatre postes temporaires, soient examinés dans le cadre du projet de budget-programme pour 2012-2013.


En ce qui concerne la proposition visant à créer trois postes [1 P-3, 1 P-2 et 1 agent des services généraux (autres classes)] au titre du chapitre 23 (Droits de l’homme), le CCQAB recommande que lesdits postes soient créés à titre temporaire, dans la limite des ressources disponibles dans ce chapitre et qu’il en soit rendu compte dans le deuxième rapport sur l’exécution du budget-programme.  Il recommande que l’on examine, dans le cadre du projet de budget biennal 2012-2013, la nécessité de maintenir ces postes.


Le CCQAB estime que le montant de 700 000 dollars demandé pour la traduction contractuelle au chapitre 2 (Affaires de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social et gestion des conférences) devrait être financé au moyen des crédits inscrits au budget biennal 2010-2011.  Sous réserve des observations formulées aux paragraphes 12 et 14, de son rapport, le CCQAB recommande d’approuver les propositions du Secrétaire général (voir A/65/500, par. 37 à 40).


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale nomme les membres de cinq de ses organes subsidiaires dont le CCQAB et le Comité des contributions

AG/11024

L’Assemblée générale nomme les membres de cinq de ses organes subsidiaires dont le CCQAB et le Comité des contributions

19/11/2010
Assemblée généraleAG/11024
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Assemblée générale

Soixante-cinquième session

51e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE NOMME LES MEMBRES DE CINQ DE SES ORGANES SUBSIDIAIRES

DONT LE CCQAB ET LE COMITÉ DES CONTRIBUTIONS


Sur recommandation de sa Commission administrative et budgétaire (Cinquième Commission), l’Assemblée générale a nommé aujourd’hui les membres du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), du Comité des contributions, du Comité des placements, de la Commission de la fonction publique internationale et du Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit.


Ont été nommés au CCQAB, pour un mandat de trois ans commençant le 1er janvier 2011, Namgya C. Khampa (Inde), Peter Maddens (Belgique), Carlos Ruiz Massieu (Mexique), Richard Moon (Royaume-Uni), Akira Sugiyama (Japon) et Zhang Wanhai (Chine).


Au Comité des contributions, l’Assemblée a nommé, pour un mandat de trois ans à partir du 1er janvier 2011, Joseph Acakpo-Satchivi (Bénin), Gordon Eckersley (Australie), Bernardo Greiver del Hoyo (Uruguay), Juan Ndong Mbomio Mangue (Guinée équatoriale), Pedro Luis Pedroso (Cuba) et Thomas Schlesinger (Autriche). 


Quant au Comité des placements, les mandats d’Achim Kassow (Allemagne) et de William J. McDonough (États-Unis) comme membres ordinaires ont été renouvelés pour trois ans à partir du 1er janvier 2011, tandis que celui d’Hélène Ploix (France) a été renouvelé pour une durée d’un an à compter du 1er janvier 2011.  Nouveau membre ordinaire, Simon Jiang (Chine) a été nommé pour une durée de trois ans à compter de la même date. 


S’agissant des membres ad hoc du Comité des placements, le mandat d’Ivan Pictet (Suisse) a été renouvelé pour une durée d’un an à partir du 1er janvier 2011.  Nouveau membre ad hoc, Hilda Ochoa-Brillembourg (Venezuela) a été nommée pour la même durée. 


Pour la Commission de la fonction publique internationale, Marie-Françoise Bechtel (France), Daasebre Oti Boateng (Ghana), Carleen Gardner (Jamaïque) et Eugeniusz Wyzner (Pologne) ont été nommés pour un mandat de quatre ans prenant effet le 1er janvier 2011.  C’est également le cas pour Kingston Papie Rhodes (Sierra Leone) qui a aussi été nommé Président de la Commission.


Enfin, l’Assemblée générale a nommé au Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit, pour un mandat de trois ans commençant le 1er janvier 2011, Vadim Vadimovich Dubinkin (Fédération de Russie), Vinod Rai (Inde) et Adrian Patrick Strachan (Jamaïque).


La prochaine réunion de l’Assemblée sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Conseil autorise la reconduction pour un an de la Force multinationale de stabilisation de l’Union européenne en Bosnie-Herzégovine (EUFOR)

CS/10088

Le Conseil autorise la reconduction pour un an de la Force multinationale de stabilisation de l’Union européenne en Bosnie-Herzégovine (EUFOR)

18/11/2010
Conseil de sécuritéCS/10088
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6426e séance – après-midi


LE CONSEIL AUTORISE LA RECONDUCTION POUR UN AN DE LA FORCE MULTINATIONALE

DE STABILISATION DE L’UNION EUROPÉENNE EN BOSNIE-HERZÉGOVINE (EUFOR)


Il souligne qu’il « tient à ce que le Haut-Représentant continue

de jouer son rôle dans le suivi de la mise en œuvre de l’Accord de paix »


Le Conseil de sécurité a reconduit, cet après-midi, pour une période d’un an, l’autorisation donnée à la Force multinationale de stabilisation de l’Union européenne (EUFOR) en Bosnie-Herzégovine.


Par sa résolution 1948 (2010), adoptée à l’unanimité, le Conseil, qui se félicite de l’intention manifestée par l’Union européenne de poursuivre son opération militaire en Bosnie-Herzégovine après novembre 2010, « autorise les États Membres, agissant par l’intermédiaire de l’Union européenne ou en coopération avec elle, à créer, pour une nouvelle période de 12 mois à compter de la date d’adoption de la présente résolution, une force multinationale de stabilisation (EUFOR) ».


Le Conseil rappelle que l’EUFOR est le successeur juridique de la SFOR et « remplira ses missions liées à la mise en œuvre des dispositions des annexes 1-A et 2 de l’Accord de paix » de Dayton, en coopération avec le quartier général de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) sur place, conformément aux arrangements conclus entre l’OTAN et l’Union européenne.


Le Conseil, qui « réaffirme que l’Accord de paix et les dispositions de ses propres résolutions antérieures sur la question s’appliquent à l’EUFOR », ajoute qu’il « entend envisager de proroger » son autorisation « si l’application de l’Accord de paix et l’évolution de la situation en Bosnie-Herzégovine l’y engagent ».


« C’est aux autorités de Bosnie-Herzégovine qu’il incombe au premier chef de continuer à assurer la mise en œuvre efficace de l’Accord de paix », réaffirme le Conseil.  Il ajoute que la communauté internationale et les principaux donateurs « seront d’autant plus disposés à assumer la charge politique, militaire et économique que représentent la mise en œuvre et la reconstruction que toutes les autorités de Bosnie-Herzégovine respecteront leurs engagements et participeront activement à l’application de l’Accord de paix » et au relèvement de la société civile, au renforcement des institutions conjointes et à l’adoption de mesures propres à faciliter le retour des réfugiés et des déplacés.


Le Conseil souligne qu’il « tient à ce que le Haut-Représentant continue de jouer son rôle dans le suivi de la mise en œuvre de l’Accord de paix » et réaffirme qu’en vertu de l’annexe 10 de l’Accord de paix, « c’est en dernier ressort qu’il appartient au Haut-Représentant de statuer sur place sur l’interprétation à donner aux aspects civils de l’application de l’Accord de paix ».  Le Conseil ajoute que le Haut-Représentant « peut, en cas de différend, donner l’interprétation, faire les recommandations et prendre les décisions ayant force obligatoire -concernant les questions dont le Conseil de mise en œuvre de la paix a traité à Bonn les 9 et 10 décembre 1997– qu’il juge nécessaires ».


Le Conseil « rappelle une fois de plus » aux parties qu’elles se sont engagées « à coopérer pleinement avec toutes les entités participant à la mise en œuvre du règlement de paix, et avec celles qui sont par ailleurs autorisées par le Conseil de sécurité, y compris le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).  Il souligne qu’une « coopération sans réserve » avec le Tribunal « suppose notamment que les États et les entités défèrent à celui-ci toutes les personnes qu’il a inculpées ou les arrêtent » et fournissent au Tribunal des informations utiles à ses enquêtes.


Dans le préambule de la résolution, le Conseil se félicite de la bonne tenue des élections du 3 octobre, et invite les responsables politiques élus à « instaurer dès à présent un dialogue politique constructif et à former de nouveaux gouvernements pour traiter d’urgence les principales questions et priorités ».  Il réitère ses appels aux autorités de Bosnie-Herzégovine « afin qu’elles honorent pleinement leurs engagements » et se dit, en particulier, « conscient qu’il faut trouver une solution à la question des propriétés de l’État et propriétés militaires », qui représentent les deux objectifs encore non atteints sur les cinq fixés par le Conseil de mise en œuvre de la paix pour fermer le Bureau du Haut-Représentant et le transformer en bureau de Représentant spécial de l’Union européenne.


Le Conseil de sécurité a examiné la situation en Bosnie-Herzégovine le 11 novembre, en présence du Haut-Représentant pour la Bosnie-Herzégovine, M. Valentin Inzko.  Dans son rapport, portant sur la période allant du 1er mai au 15 octobre, ce dernier estimait que, par sa présence permanente, l’EUFOR avait « continué à rassurer la population au sujet des conditions de sécurité en dépit des difficultés politiques » et se disait favorable à la prorogation de son mandat.



LA SITUATION EN BOSNIE-HERZÉGOVINE


Texte du projet de résolution S/2010/582


Le Conseil de sécurité,


Rappelant toutes ses résolutions antérieures relatives aux conflits dans l’ex-Yougoslavie et les déclarations de sa présidence sur la question, y compris ses résolutions 1031 (1995) du 15 décembre 1995, 1088 (1996) du 12 décembre 1996, 1423 (2002) du 12 juillet 2002, 1491 (2003) du 11 juillet 2003, 1551 (2004) du 9 juillet 2004, 1575 (2004) du 22 novembre 2004, 1639 (2005) du 21 novembre 2005, 1722 (2006) du 21 novembre 2006, 1764 (2007) du 29 juin 2007, 1785 (2007) du 21 novembre 2007, 1845 (2008) du 20 novembre 2008, 1869 (2009) du 25 mars 2009 et 1895 (2009) du 18 novembre 2009,


Réaffirmant son attachement à un règlement politique des conflits dans l’ex-Yougoslavie, qui sauvegarderait la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les États à l’intérieur de leurs frontières internationalement reconnues,


Soulignant qu’il appuie pleinement la poursuite de la mission du Haut-Représentant en Bosnie-Herzégovine,


Se déclarant résolu à appuyer l’application de l’Accord-cadre général pour la paix en Bosnie-Herzégovine et de ses annexes [appelés collectivement Accord de paix (S/1995/999, annexe)] ainsi que des décisions correspondantes du Conseil de mise en œuvre de la paix,


Rappelant tous les accords sur le statut des forces visés à l’appendice B de l’annexe 1-A de l’Accord de paix et rappelant aux Parties l’obligation qui leur est faite de continuer d’en appliquer les dispositions,


Rappelant également les dispositions de sa résolution 1551 (2004) concernant l’application à titre provisoire des accords sur le statut des forces figurant à l’appendice B de l’annexe 1-A de l’Accord de paix,


Exprimant ses remerciements au Haut-Représentant, au commandant et au personnel de la force multinationale de stabilisation (EUFOR), au Haut-Représentant militaire et au personnel du quartier général de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) de Sarajevo, à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à l’Union européenne ainsi qu’au personnel des autres organisations et organismes internationaux présents en Bosnie-Herzégovine pour le concours qu’ils apportent à la mise en œuvre de l’Accord de paix,


Accueillant avec satisfaction le fait que les autorités de la Bosnie-Herzégovine ont adopté une stratégie de mise en œuvre de l’annexe 7 de l’Accord de paix axée sur la stratégie visant à assurer le retour des réfugiés et soulignant que le retour général et coordonné des réfugiés et déplacés de toute la région reste d’une importance décisive pour l’instauration d’une paix durable,


Rappelant les déclarations issues des réunions ministérielles de la Conférence sur la mise en œuvre de la paix,


Conscient que l’Accord de paix n’est pas encore mis pleinement en application, tout en rendant hommage aux autorités de l’État et des entités de Bosnie-Herzégovine ainsi qu’à la communauté internationale pour les progrès accomplis au cours des quinze années écoulées depuis la signature de l’Accord,


Soulignant qu’il est important que la Bosnie-Herzégovine progresse sur la voie de l’intégration euro-atlantique sur la base de l’Accord de paix, mais aussi qu’elle devienne, à la faveur de sa transition, un pays européen opérationnel, soucieux de réforme, moderne et démocratique,


Prenant note des rapports du Haut-Représentant, dont le plus récent est daté du 21 octobre 2010,


Résolu à promouvoir le règlement pacifique des conflits conformément aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies,


Rappelant les principes énoncés dans la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé, adoptée le 9 décembre 1994, ainsi que la déclaration de sa présidence en date du 10 février 2000 (S/PRST/2000/4),


Accueillant avec satisfaction et encourageant les efforts que l’Organisation des Nations Unies fait dans toutes ses opérations de maintien de la paix pour sensibiliser le personnel de ces opérations à la nécessité de prévenir et combattre le VIH/sida et les autres maladies contagieuses,


Se félicitant de la décision prise par les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne le 25 janvier 2010 de commencer à fournir un appui non exécutif en matière de renforcement des capacités et de formation dans le cadre de l’opération Althea,


Prenant note avec satisfaction des conclusions dans lesquelles les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne ont confirmé le 25 octobre 2010 la volonté de l’Union européenne d’assurer la continuité du mandat exécutif de l’EUFOR afin de soutenir les efforts déployés par la Bosnie-Herzégovine pour maintenir un climat de sûreté et de sécurité dans le cadre d’un mandat de l’ONU renouvelé ainsi que de continuer à fournir un appui non exécutif en matière de renforcement des capacités et de formation afin de contribuer à la consolidation de la prise en main et des capacités locales,


Rappelant les lettres échangées par l’Union européenne et l’OTAN, qui lui ont été communiquées le 19 novembre 2004, concernant la manière dont ces institutions coopéreront en Bosnie-Herzégovine et dans lesquelles les deux institutions reconnaissent que l’EUFOR jouera le rôle principal dans la stabilisation de la paix, s’agissant des aspects militaires de l’Accord de paix (S/2004/915 et 916),


Rappelant également que la présidence de Bosnie-Herzégovine, agissant au nom de la Bosnie-Herzégovine, y compris ses entités constituantes, a confirmé les arrangements concernant l’EUFOR et le quartier général de l’OTAN (S/2004/917),


Se félicitant que l’OTAN reste engagée en Bosnie-Herzégovine et que l’Union européenne le soit de plus en plus,


Réitérant une nouvelle fois ses appels aux autorités de Bosnie-Herzégovine afin qu’elles honorent pleinement leurs engagements, comme le Comité directeur du Conseil de mise en œuvre de la paix l’a aussi demandé dans sa déclaration du 30 juin 2010, et conscient en particulier qu’il faut trouver une solution à la question des propriétés de l’État et propriétés militaires,


Se félicitant que les élections du 3 octobre, qui ont, de manière générale, été conformes aux normes internationales, aient suscité une participation accrue et se soient déroulées de façon ordonnée, et invitant les responsables politiques qui ont été élus à instaurer dès à présent un dialogue politique constructif et à former de nouveaux gouvernements pour traiter d’urgence les principales questions et priorités,


Saluant la décision que l’Union européenne a prise le 8 novembre 2010 d’exempter de visa les citoyens de la Bosnie-Herzégovine, avancée concrète sur la voie de l’intégration de ce pays dans l’Union européenne,


Engageant tous les dirigeants politiques de la Bosnie-Herzégovine à s’abstenir de faire des déclarations qui créent des dissensions et à réaliser de nouveaux progrès concrets et appréciables vers l’intégration dans l’Union européenne,


Constatant que la situation dans la région continue de menacer la paix et la sécurité internationales,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Réaffirme une fois encore son appui à l’Accord de paix ainsi qu’à l’Accord de Dayton sur la mise en place de la Fédération de Bosnie-Herzégovine en date du 10 novembre 1995 (S/1995/1021, annexe) et engage les parties à respecter scrupuleusement les obligations qu’elles ont souscrites en signant ces accords;


2.    Réaffirme que c’est aux autorités de Bosnie-Herzégovine qu’il incombe au premier chef de continuer à assurer la mise en œuvre efficace de l’Accord de paix et que la communauté internationale et les principaux donateurs seront d’autant plus disposés à assumer la charge politique, militaire et économique que représentent la mise en œuvre et la reconstruction que toutes les autorités de Bosnie-Herzégovine respecteront leurs engagements et participeront activement à l’application de l’Accord de paix et au relèvement de la société civile, notamment en étroite coopération avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, au renforcement des institutions conjointes qui favorisent la création d’un État pleinement autonome, apte à prendre place dans les structures européennes, et aux initiatives propres à faciliter le retour des réfugiés et des déplacés;


3.    Rappelle une fois de plus aux parties qu’elles se sont engagées, dans l’Accord de paix, à coopérer pleinement avec toutes les entités participant à la mise en œuvre du règlement de paix, comme le prévoit l’Accord de paix, et celles qui sont par ailleurs autorisées par le Conseil de sécurité, y compris le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie agissant dans l’exercice de sa compétence pour rendre justice en toute impartialité, et souligne qu’une coopération sans réserve avec le Tribunal suppose notamment que les États et les entités lui défèrent toutes les personnes qu’il a inculpées ou les arrêtent, et lui fournissent des informations utiles à ses enquêtes;


4.    Souligne qu’il tient à ce que le Haut-Représentant continue de jouer son rôle dans le suivi de la mise en œuvre de l’Accord de paix, de fournir des orientations aux organisations et institutions civiles qui aident les parties à appliquer l’Accord de paix et de coordonner leurs activités, et réaffirme qu’en vertu de l’annexe 10 de l’Accord de paix, c’est en dernier ressort au Haut-Représentant qu’il appartient de statuer sur place sur l’interprétation à donner aux aspects civils de l’application de l’Accord de paix et qu’il peut, en cas de différend, donner l’interprétation, faire les recommandations et prendre les décisions ayant force obligatoire qu’il juge nécessaires touchant les questions dont le Conseil de mise en œuvre de la paix a traité à Bonn les 9 et 10 décembre 1997;


5.    Souscrit aux déclarations issues des réunions ministérielles de la Conférence sur la mise en œuvre de la paix;


6.    Réaffirme qu’il entend suivre de près la mise en œuvre de l’Accord de paix et la situation en Bosnie-Herzégovine au vu des rapports présentés en application des paragraphes 18 et 21 ci-après et des recommandations qui y figureront éventuellement, et qu’il est prêt à envisager de prendre des mesures contre toute partie qui faillirait de façon substantielle aux obligations mises à sa charge par l’Accord de paix;


7.    Rappelle que les autorités de Bosnie-Herzégovine soutiennent l’EUFOR, approuvent le maintien de la présence de l’OTAN et confirment que l’une et l’autre succèdent juridiquement à la SFOR dans l’accomplissement de leur mission aux fins de l’Accord de paix, de ses annexes et appendices et des résolutions du Conseil et peuvent prendre toutes décisions nécessaires, y compris celle de recourir à la force, pour faire appliquer les dispositions des annexes 1-A et 2 de l’Accord de paix et les résolutions du Conseil;


8.    Rend hommage aux États Membres qui ont participé à la force multinationale de stabilisation (EUFOR) créée en application de sa résolution 1575 (2004) et prorogée par ses résolutions 1639 (2005), 1722 (2006), 1785 (2007), 1845 (2008) et 1895 (2009) ainsi qu’au maintien d’une présence de l’OTAN, et se félicite qu’ils soient disposés à aider les Parties à l’Accord de paix en maintenant une force multinationale de stabilisation et une présence de l’OTAN;


9.    Se félicite de l’intention manifestée par l’Union européenne de poursuivre son opération militaire en Bosnie-Herzégovine après novembre 2010;


10.   Autorise les États Membres, agissant par l’intermédiaire de l’Union européenne ou en coopération avec elle, à créer, pour une nouvelle période de douze mois à compter de la date d’adoption de la présente résolution, une force multinationale de stabilisation (EUFOR) succédant juridiquement à la SFOR avec une structure de commandement et de contrôle unifiée, qui remplira ses missions liées à la mise en œuvre des dispositions des annexes 1-A et 2 de l’Accord de paix en coopération avec le quartier général de l’OTAN sur place, conformément aux arrangements conclus entre l’OTAN et l’Union européenne, tels qu’ils ont été communiqués par ces deux institutions au Conseil de sécurité dans leurs lettres du 19 novembre 2004, dans lesquelles elles reconnaissent que l’EUFOR jouera le rôle principal dans la stabilisation de la paix s’agissant des aspects militaires de l’Accord de paix;


11.   Se félicite de la décision prise par l’OTAN de maintenir une présence en Bosnie-Herzégovine sous la forme d’un quartier général de l’OTAN afin de continuer à concourir à l’application de l’Accord de paix en conjonction avec l’EUFOR et autorise les États Membres, agissant par l’intermédiaire de l’OTAN ou en coopération avec elle, à maintenir un quartier général de l’OTAN succédant juridiquement à la SFOR avec une structure de commandement et de contrôle unifiée, qui remplira ses missions liées à l’application des dispositions des annexes 1-A et 2 de l’Accord de paix en coopération avec l’EUFOR, conformément aux arrangements conclus entre l’OTAN et l’Union européenne, tels qu’ils ont été communiqués par ces deux institutions au Conseil de sécurité dans leurs lettres du 19 novembre 2004, dans lesquelles elles reconnaissent que l’EUFOR jouera le rôle principal dans la stabilisation de la paix s’agissant des aspects militaires de l’Accord de paix;


12.   Réaffirme que l’Accord de paix et les dispositions de ses propres résolutions antérieures sur la question s’appliquent à l’EUFOR et à la présence de l’OTAN et à leur égard comme elles s’appliquaient à la SFOR et à son égard et, par suite, que les mentions de l’IFOR, de la SFOR, de l’OTAN et du Conseil de l’Atlantique Nord dans l’Accord de paix, notamment dans l’annexe 1-A et ses appendices, ainsi que dans ses propres résolutions renverront dorénavant et selon le cas à la présence de l’OTAN, à l’EUFOR, à l’Union européenne, au Comité politique et de sécurité de l’Union européenne et au Conseil de l’Union européenne;


13.   Entend envisager de proroger cette autorisation si l’application de l’Accord de paix et l’évolution de la situation en Bosnie-Herzégovine l’y engagent;


14.   Autorise les États Membres à prendre, en vertu des paragraphes 10 et 11 ci-dessus, toutes les mesures nécessaires pour faire appliquer et respecter les annexes 1-A et 2 de l’Accord de paix, souligne que les parties continueront d’être tenues responsables à égalité du respect des dispositions de ces annexes et qu’elles encourront à égalité les mesures coercitives que l’EUFOR et la présence de l’OTAN pourraient juger nécessaires pour assurer l’application des annexes en question et leur propre protection;


15.   Autorise également les États Membres à prendre, à la demande de l’EUFOR ou du quartier général de l’OTAN, toute mesure nécessaire pour défendre l’EUFOR ou la présence de l’OTAN et pour aider ces deux institutions à remplir leurs missions, et reconnaît à l’EUFOR comme à la présence de l’OTAN le droit de prendre toute mesure justifiée par les nécessités de leur protection en cas d’attaque ou de menace;


16.   Autorise en outre les États Membres, agissant en vertu des paragraphes 10 et 11 ci-dessus, conformément à l’annexe 1-A de l’Accord de paix, à prendre toute mesure nécessaire pour faire respecter les règles et procédures organisant la maîtrise de l’espace aérien de la Bosnie-Herzégovine pour l’aviation civile et militaire;


17.   Exige des parties qu’elles respectent la sécurité et la liberté de circulation de l’EUFOR, de la présence de l’OTAN et des autres personnels internationaux;


18.   Prie les États Membres agissant par l’intermédiaire de l’Union européenne ou en coopération avec elle et les États Membres agissant par l’intermédiaire de l’OTAN ou en coopération avec elle de lui faire rapport, par les voies appropriées et tous les trois mois au moins, sur l’activité de l’EUFOR et du quartier général de l’OTAN;


19.   Invite tous les États, en particulier ceux de la région, à continuer de fournir l’appui et les facilités, y compris des facilités de transit, dont ont besoin les États Membres agissant en vertu des paragraphes 10 et 11 ci-dessus;


20.   Se félicite à nouveau de la présence, depuis le 1er janvier 2003, de la Mission de police de l’Union européenne en Bosnie-Herzégovine;


21.   Prie le Secrétaire général de continuer à lui transmettre les rapports établis par le Haut-Représentant, conformément à l’annexe 10 de l’Accord de paix et aux conclusions de la Conférence sur la mise en œuvre de la paix tenue à Londres les 4 et 5 décembre 1996 (S/1996/1012) et des conférences ultérieures, sur la mise en œuvre de l’Accord de paix et, en particulier, sur le respect par les parties des engagements qu’elles ont souscrits en signant celui-ci;


22.   Décide de demeurer saisi de la question.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Troisième Commission se félicite de la libération d’Aung San Suu Kyi et demande au Myanmar d’ouvrir à tous la période postélectorale

AG/SHC/3998

La Troisième Commission se félicite de la libération d’Aung San Suu Kyi et demande au Myanmar d’ouvrir à tous la période postélectorale

18/11/2010
Assemblée généraleAG/SHC/3998
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

47e et 48e séances - matin et après-midi


LA TROISIÈME COMMISSION SE FÉLICITE DE LA LIBÉRATION DE DAW AUNG SAN SUU KYI ET DEMANDE AU MYANMAR D’OUVRIR À TOUS LA PÉRIODE POSTÉLECTORALE


Elle condamne la poursuite des violations des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée, en Iran et au Myanmar


La Troisième Commission, qui a pris note aujourd’hui du rapport du Conseil des droits de l’homme1, a également approuvé six projets de résolution, dont trois condamnent la poursuite des violations des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC), en Iran et au Myanmar.


La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a ainsi recommandé à l’Assemblée générale de se féliciter de la libération d’Aung San Suu Kyi, le 13 novembre, à l’issue de sa plus récente période d’assignation à domicile2.


Au lendemain des premières élections depuis 20 ans tenues au Myanmar le 7 novembre, l’Assemblée demanderait au Gouvernement « d’amorcer une période postélectorale ouverte à tous en engageant un véritable dialogue et en y associant les représentants de tous les groupes qui participent à la vie politique du pays ».


Le Myanmar a déclaré, de son côté, que ces élections s’étaient déroulées de « manière pacifique », la majorité des 29 millions d’électeurs s’étant présentés aux urnes.  « Aucune plainte officielle sur des irrégularités n’a été soumise à la commission électorale », a précisé la délégation.


Par un autre projet de résolution sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran3, l’Assemblée générale se déclarerait « profondément préoccupée » par leurs « violations graves et répétées », telles que le « recours à la torture et à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, y compris la flagellation et l’amputation » ou « la lapidation et la pendaison comme méthodes d’exécution ».


L’Assemblée serait de même préoccupée par le fait que le Gouvernement iranien « n’a mené aucune enquête approfondie et n’a pas entrepris d’établir les responsabilités en ce qui concerne les violations qui auraient eu lieu à la suite de l’élection présidentielle du 12 juin 2009 ».


L’Iran, estimant que ce texte n’avait « rien à voir avec la promotion et la protection des droits de l’homme », a dénoncé « l’hypocrisie des États soi-disant épris des droits de l’homme ». 


La Troisième Commission a, en outre, proposé à l’Assemblée générale d’engager vivement le Gouvernement de la RPDC à « mettre immédiatement un terme aux violations graves, systématiques et généralisées des droits de l’homme » dans le pays, à « protéger ses habitants », à « s’attaquer aux causes profondes des départs des réfugiés », et à « coopérer pleinement » avec le Rapporteur spécial, notamment en lui accordant « un accès sans réserve, entrave ni contrainte4 ».


Pour le représentant nord-coréen, il s’agit là de « l’aboutissement d’un complot politique des États-Unis et de leurs émules, qui cherchent à déstabiliser la RPDC et son régime ».


Plusieurs pays ayant voté contre ces trois textes, comme l’Égypte, au nom du Mouvement des pays non alignés, ont considéré que le Conseil des droits de l’homme était le seul organe des Nations Unies responsable de la situation des droits de l’homme dans tous les pays, dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU).  Ils se sont également prononcés contre la politisation des mécanismes des droits de l’homme, qui selon eux, avaient abouti à la dissolution de l’ancienne Commission des droits de l’homme.


En revanche, la Belgique, au nom de l’Union européenne, et le Canada, auteurs de ces projets de résolution, ont estimé qu’il incombait à la communauté internationale, par la voix de la Troisième Commission, de continuer à dénoncer les violations flagrantes des droits de l’homme dans ces trois pays.


Par un projet de résolution sur la protection des migrants5, l’Assemblée générale demanderait instamment aux gouvernements de combattre la manière inéquitable et discriminatoire dont les migrants sont traités, notamment les travailleurs migrants et leurs familles. 


Elle leur demanderait également de protéger les droits de l’homme des enfants migrants, compte tenu de leur vulnérabilité et encouragerait tous les États à prévenir et à éliminer toute politique discriminatoire empêchant les enfants migrants d’avoir accès à l’éducation.


Toujours dans le contexte de la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales, la Troisième Commission a recommandé à l’Assemblée générale de « demander aux États qui sont parties à un conflit armé de prendre, dans les meilleurs délais, toutes les mesures nécessaires pour établir l’identité des personnes disparues à l’occasion de ce conflit6 ».


Enfin, dans le cadre des mesures tendant à réduire le retard pris par certains organes des traités dans l’examen des rapports des États parties à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, l’Assemblée générale décideraitde proroger, à titre de mesure temporaire, à partir de 2012, l’autorisation accordée au Comité de suivi de cette Convention de se réunir pendant quatre semaines à chacune de ses sessions7.


La Troisième Commission poursuivra ses travaux demain, à 10 heures.


(1) A/C.3/65/L.57

(2) A/C.3/65/L.48/Rev.1 et incidences budgétaires A/C.3/65/L.64/Rev.1

(3) A/C.3/65/L.49

(4) A/C.3/65/L.47

(5) A/C.3/65/L.34/Rev.1

(6) A/C3/65/L.31

(7) A/C.3/65/L.53/Rev.1


RAPPORT DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.57


L’Assemblée générale, par le projet de résolution sur le rapport du Conseil des droits de l’homme (A/C.3/65/L.57), adopté par 119 voix, 2 contre (Israël et Îles Marshall) et 55 abstentions,ayant examiné les recommandations figurant dans le rapport du Conseil des droits de l’homme et son additif, en prendrait acte.


Le Mali, au nom du Groupe des États d’Afrique, a indiqué que depuis son établissement en tant qu’organe subsidiaire de l’Assemblée générale, le Conseil des droits de l’homme était devenu une composante importante des mécanismes des droits de l’homme.  Il a espéré que le projet de résolution soit adopté par consensus pour montrer un appui fort au travail du Conseil des droits de l’homme.


La représentante du Maroc a fait une déclaration au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) dans laquelle elle a mis en exergue plusieurs résolutions du Conseil des droits de l’homme concernant toute la situation au Moyen-Orient.  


Le délégué de la Turquie a affirmé que le rapport et son additif contiennent des résolutions très importantes, en particulier la résolution 15/1 sur le suivi de la mission d’établissement des faits sur l’incident de la flottille humanitaire vers Gaza.  Il contient des éléments juridiques pertinents et à ce stade, aucune résolution n’a été présentée à l’Assemblée générale, mais à la lumière de l’évolution de la situation, la Turquie se réserve le droit de présenter une résolution. 


Déclarations générales


La représentante d’Israël a déclaré que le rapport et les résolutions qui y figuraient montraient que le Conseil des droits de l’homme était partial et n’adhérait pas à ses principes d’objectivité, d’universalité, d’impartialité et de non–sélectivité.  Il perpétue une politisation qui cible un seul pays, a-t-elle déclaré en demandant un vote enregistré.


Le délégué de la Belgique, au nom de l’Union européenne, a déclaré que le rapport du Conseil des droits de l’homme avait été examiné en séance plénière de l’Assemblée générale le 2 novembre.  Cette Assemblée est le forum idoine pour examiner le rapport, mais le Bureau l’a renvoyé à la Troisième Commission ce qui ne correspond pas au point de vue de l’Union européenne.  Il a regretté ne pas avoir pu discuter des procédures autour de ce projet de résolution et a annoncé que l’Union européenne s’abstiendrait.


La déléguée de la République arabe syrienne a déclaré que les auteurs israéliens de crimes contre l’humanité se vantaient de leurs crimes qui bénéficient de l’impunité.  Ils ne sont ni poursuivis ni jugés, raison pour laquelle l’ONU doit assumer ses responsabilités pour enquêter, poursuivre et punir les auteurs des crimes démontrés dans le rapport Goldstone, a-t-il dit.  Ainsi, sa délégation votera en faveur du projet de résolution sur le rapport des droits de l’homme.


Le délégué du Chili a déploré qu’il faille procéder à un vote et a indiqué qu’il voterait pour.  Le débat de fond sera engagé à l’Assemblée générale, a-t-il précisé.


Explications de vote après le vote


Le délégué de la Norvège a fait une déclaration au nom de l’Islande, du Liechtenstein, de la Nouvelle-Zélande et la Suisse dans laquelle il a indiqué notamment que l’Examen périodique universel était un processus efficace si on l’utilisait au moment voulu.  Il a salué les grandes évolutions positives des mécanismes du Conseil des droits de l’homme et a considéré que le suivi du rapport devait avoir lieu en séance plénière en raison de l’importance de cet organe. L’adoption de cette résolution empêche, en outre, les États de s’exprimer sur telles ou telles résolutions, a-t-il noté avant de préciser qu’il s’était abstenu en raison de ces questions de procédure.


Le délégué de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a dit ne pas avoir participé au vote parce qu’il ne pouvait accepter des résolutions à des fins politiques comme celles concernant son pays.


Le délégué des États-Unis a affirmé que le rapport du Conseil des droits de l’homme reflétait à la fois les forces et les faiblesses de cet organe et que son pays avait fortement appuyé les procédures spéciales, les résolutions relatives aux femmes, à la protection des défenseurs des droits de l’homme, contre la traite des êtres humains et sur les droits de l’homme des séropositifs en particulier.


Toutes ces résolutions montrent qu’en travaillant tous ensemble, il est possible d’aboutir à des résultats.  Il n’empêche que le Conseil ne traite pas Israël sur le même pied d’égalité que les autres pays et est souvent pointé du doigt, sans faire suffisamment attention aux agissements du Hamas par exemple, a-t-il déploré.  En dépit de l’examen indépendant sur les opérations militaires, la subjectivité a été reflétée dans le rapport de l’établissement des faits sur l’incident de la flottille.  Il a salué l’établissement de l’Équipe spéciale chargée d’enquêter sur cet incident et a prôné le dialogue et la coopération entre les pays en matière de promotion et de protection des droits de l’homme.


La représentante du Costa Rica a voté pour la résolution car elle défend le rôle principal du Conseil des droits de l’homme.  Elle a souligné que la Commission n’était pas habilitée à analyser son contenu car seule l’Assemblée peut le faire en plénière.  Elle a jugé essentiel de respecter les décisions et le travail du Conseil des droits de l’homme et qu’il ne fallait pas ouvrir le débat à ce sujet en Troisième Commission.


La déléguée du Canada a énuméré plusieurs décisions louables du Conseil des droits de l’homme cette année mais a indiqué qu’elle s’était abstenue car le rapport se concentrait trop sur le Moyen-Orient et que le rapport Goldstone semblait laisser entendre qu’une seule partie était coupable.


Le délégué du Mexique a jugé que le projet de résolution n’était pas conforme à la décision du Conseil des droits de l’homme assignant cette tâche à la plénière de l’Assemblée.  Il a invité à réserver cette question au réexamen du statut du Conseil des droits de l’homme.


ÉLIMINATION DU RACISME, DE LA DISCRIMINATION RACIALE, DE LA XÉNOPHOBIE ET DE L’INTOLÉRANCE QUI Y EST ASSOCIÉE


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.53/Rev.1


Aux termes du projet de résolution sur la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (A/C.3/65/L.53/Rev.1), tel qu’amendé oralement par la Slovénie et adopté sans vote, l’Assemblée générale demanderaitaux États parties de s’acquitter de l’obligation qui leur incombe, en vertu du paragraphe 1 de l’article 9 de la Convention, de présenter en temps voulu leurs rapports périodiques sur les mesures qu’ils ont arrêtées pour donner effet aux dispositions de la Convention.


L’Assemblée décideraitde proroger, à titre de mesure temporaire, à partir de 2012, l’autorisation accordée au Comité de se réunir pendant quatre semaines à chacune de ses sessions.


Présentation


La Slovénie a indiqué qu’elle avait, avec l’autre coauteur principal du texte, la Belgique, au nom de l’Union européenne, tenté de répondre aux préoccupations et aux souhaits des différentes délégations.  Le projet de résolution contient des éléments essentiels pour assurer l’application effective de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, à la veille de son quarante-cinquième anniversaire.  Un accord a été atteint pour tenter de l’adopter par consensus, a ajouté la Slovénie.


Déclaration après adoption


Les États-Unis ont déclaré qu’ils condamnaient fermement la discrimination raciale et appuyaient tous les objectifs de la Convention.  Ils ont estimé que les dépenses des organes des traités devaient être financées par des contributions des États.  Ils ont en outre soutenu les efforts visant à améliorer les méthodes de travail pour résorber l’arriéré des rapports.


PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME


--          Questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.31


Par un projet de résolution sur les personnes disparues (A/C.3/65/L.31), adopté par consensus, l’Assemblée généraleprierait instammentles États de se conformer strictement aux règles du droit international humanitaire énoncées dans les Conventions de Genève du 12 août 1949 et, le cas échéant, dans les Protocoles additionnels de 1977 s’y rapportant, et de les faire respecter strictement.


Elle demanderait aux États qui sont parties à un conflit armé de prendre toutes les mesures voulues pour éviter que des personnes ne disparaissent à l’occasion de ce conflit, de faire la lumière sur le sort des personnes portées disparues du fait d’une telle situation et de s’assurer, conformément à leurs obligations internationales, que les infractions liées à la disparition de personnes donnent lieu à des enquêtes et à des poursuites effectives.


L’Assemblée inviterait, en outre, les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales et les organes de suivi des traités relatifs aux droits de l’homme à évoquer le problème des personnes portées disparues à l’occasion de conflits armés dans les prochains rapports qu’ils lui présenteront.


Présentation


L’Azerbaïdjan, au nom des 59 coauteurs, a invité à prendre des mesures pour prévenir les enlèvements et la disparition des personnes.  Elle a réaffirmé le droit des familles à connaître le sort des personnes disparues durant les conflits armés et à lutter en particulier contre l’impunité.  La délégation a indiqué que le projet de résolution serait adopté par consensus, comme ce fut le cas les années précédentes.


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.34/Rev.1


Par le projet de résolution sur la protection des migrants (A/C.3/65/L.34/Rev.1), adopté sans vote, l’Assemblée générale s’inquiéterait des effets des crises économique et financière sur les migrations internationales et les migrants, et, à cet égard, demanderait instamment aux gouvernements de combattre la manière inéquitable et discriminatoire dont les migrants sont traités, notamment les travailleurs migrants et leur famille. 


Elle demanderait notamment aux États de veiller à ce que leur législation et leurs politiques, relatives à la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, comme la traite des êtres humains et le trafic des migrants, respectent pleinement les droits de l’homme de ces derniers. 


Elle leur demanderait également de protéger les droits fondamentaux des enfants migrants, compte tenu de leur vulnérabilité, en particulier de ceux qui ne sont pas accompagnés, en veillant à ce que l’intérêt supérieur de ces enfants soit une considération primordiale dans leurs politiques d’intégration, de rapatriement et de regroupement familial.


Après une série de recommandations, l’Assemblée encouragerait les États à prendre les mesures nécessaires pour assurer la cohérence des politiques en matière de migration aux niveaux national, régional et international, notamment en se dotant de politiques et de systèmes transfrontières coordonnés de protection de l’enfant qui soient pleinement compatibles avec le droit international des droits de l’homme.  Elle les encouragerait également à resserrer davantage leur coopération dans le domaine de la protection des témoins dans les affaires de trafic de migrants et de traite d’êtres humains.


Présentation


Le Mexique, convaincu des avantages de la migration internationale pour tous les pays, a rappelé qu’il fallait protéger les droits de tous les migrants et leurs libertés fondamentales.  Le Mexique s’est dit préoccupé par les tendances à la criminalisation de la migration et la « codification du racisme et de la xénophobie », instaurant des barrières entre les nations et les communautés.  Les coauteurs du projet de résolution souhaitent notamment rappeler l’anniversaire de la Convention internationale sur les droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur familleet demandent que le Secrétaire général mette l’accent sur cette Convention dans son prochain rapport.


Déclaration avant adoption


El Salvador a appuyé très fortement le projet de résolution.  Il a souligné l’impact de la migration sur le quotidien de la population du pays.  Les migrants jouent un grand rôle dans la vie sociale par les liens constants qu’ils maintiennent avec leurs communautés d’origine à laquelle ils envoient aussi des fonds.  « La société d’El Salvador s’est transformée en société transnationale », avec une diaspora qui représente 1% de la population.  La migration sert à promouvoir le développement national et local.


Déclaration après adoption


Les États-Unis se sont ralliés au consensus, après de longues négociations avec les délégations pour mettre en exergue les droits et les responsabilités des uns et des autres.  Tous les États ont le droit souverain de réglementer l’accès à leur territoire.  Ils doivent aussi protéger les droits des étrangers sur leur territoire, quelque soit leur statut de migration.  Selon les États-Unis, il n’est pas approprié de faire référence à des questions bilatérales et de détourner l’attention des mesures multilatérales qui sont nécessaires.  Les États-Unis, qui sont une nation avec une longue histoire d’accueil, privilégient la migration ordonnée dans le respect des lois.


La Belgique, s’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), s’est, comme par le passé, ralliée au consensus sur cette résolution.  L’Union européenne est très attachée au respect des droits des migrants.  Elle est d’avis que la protection des enfants migrants, en particulier non accompagnés, revêt une grande importance.  L’Union européenne respecte les droits des migrants quelque soit leur statut et leur fournit des services d’éducation, de santé, de logement et de retraite.  Sa priorité est toutefois de lutter contre la migration illégale.  Elle est favorable aux peines proportionnelles aux délits commis et reste préoccupée par les mesures et pratiques qui ne permettent pas aux migrants irréguliers de jouir des mêmes droits, notamment à un procès équitable.   


--          Situations relatives aux droits de l’homme et rapports des rapporteurs et représentants spéciaux


Décisions sur les projets de résolution A/C.3/65/L.47 , A/C.3/65/L.48/Rev.1 (incidences sur le budget-programme: A/C.3/65/L.64) et A/C.3/65/L.49


Par un projet de résolution sur la situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée (A/C.3/65/L.47), adopté par 100 voix pour, 18 contre et 60 abstentions,l’Assemblée générale se déclarerait très profondément préoccupéepar la persistance d’informations faisant état de violations graves, systématiques et généralisées des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels en République populaire démocratique de Corée (RPDC).


Elle se déclarerait de nouveau très gravement préoccupéepar les questions non élucidées qui inquiètent la communauté internationale concernant l’enlèvement d’étrangers sous la forme de disparitions forcées, qui constitue une violation des droits de l’homme des nationaux d’autres pays souverains.


Elle engagerait vivement le Gouvernement de la RPDC à résoudre rapidement ces questions de façon transparente, notamment en passant par les voies existantes, et à assurer en particulier le retour immédiat des personnes enlevées.


L’Assemblée engagerait vivement le Gouvernement de la RPDC à poursuivre et à renforcer sa coopération avec les organismes humanitaires des Nations Unies; à garantir l’accès de l’aide humanitaire sans restriction ni entrave et dans des conditions de sécurité et à prendre des mesures, comme il s’y est engagé, pour permettre aux organismes humanitaires d’en assurer impartialement l’acheminement dans tout le pays en fonction des besoins.


Elle l’engagerait aussi à coopérer pleinement avec le Rapporteur spécial, notamment en lui accordant un accès sans réserve, entrave ni contrainte à la RPDC, ainsi qu’avec les autres mécanismes des Nations Unies compétents en matière de droits de l’homme de manière qu’une évaluation correcte des lacunes existant en matière de droits de l’homme puisse être faite.


D’autre part, elle inviterait le Gouvernement à lancer avec la Haut-Commissaire et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme des activités de coopération technique dans le domaine des droits de l’homme, et à s’employer à appliquer les recommandations formulées par le Conseil des droits de l’homme à l’issue de l’Examen périodique universel (EPU).


Explications de vote avant le vote


L’Égypte, au nom du Mouvement des non alignés, a affirmé que le Conseil des droits de l’homme avait été créé pour éviter la politisation, la sélectivité et la politique deux poids-deux mesures qui caractérisaient l’ancienne Commission des droits de l’homme.  Les Chefs d’État du Mouvement des pays non alignés, lors de leur sommet à Charm el-Cheikh, ont fait état de leur préoccupation quant aux pratiques sélectives de résolutions sur certain pays, lesquelles sapent la coopération et les principes essentiels consistant à protéger et à promouvoir les droits pour tous, a rappelé sa représentante.  


Par ailleurs, l’Examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme est un exercice reposant sur un dialogue interactif et doit être mené en évitant toute politisation et confrontation.  Ainsi, le Mouvement des pays non alignés ne voit pas l’intérêt d’une « voie parallèle » par le biais de résolutions sur la situation des droits de l’homme sur un pays donné en Troisième Commission.  Il ne fait aucun doute que la bonne gouvernance internationale, choisie comme thème par le Président actuel de l’Assemblée générale, incite à ne pas prendre certains États pour cible par d’autres États.  Elle a, par conséquent, annoncé que les États du Mouvement des pays non alignés voteraient contre ce texte.  


La Belgique, au nom de l’Union européenne et du Japon, a rappelé que cette résolution était adoptée depuis 2005 à « une majorité substantielle » en raison des violations graves de la situation des droits de l’homme, qui se poursuivent.  Le délégué a néanmoins relevé une amélioration de la coopération avec certaines organisations internationales et des pays.  Il demeure, néanmoins, qu’il existe encore des conditions inhumaines de détention ainsi que des détentions extrajudiciaires et arbitraires, un grand nombre de camps de travail pénitentiaires, des actes de torture et d’autres violations systématiques des droits sociaux, économiques et culturels.


Le représentant a exhorté le Gouvernement de ce pays à cesser toutes ces violations et à mettre pleinement en œuvre les recommandations figurant dans la résolution.  Il est de l’obligation de la communauté internationale de continuer à lancer des appels au Gouvernement dans l’objectif de changer cet état de choses, de reconnaître le mandat du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en RPDC notamment en lui donnant un « accès sans réserve ni entrave au pays », a-t-il demandé.  


Il a appelé en outre à lancer des activités d’assistance technique avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et à améliorer la coopération avec les agences des Nations Unies et d’autres agences de développement.  Il a rappelé qu’il avait informé la RPDC de ce projet mais que ses représentants avaient « catégoriquement refusé de participer aux discussions ».  Il a indiqué qu’il voterait en faveur de ce texte et a encouragé toutes les autres délégations à en faire de même. 


Le représentant de la RPDC a catégoriquement rejeté le projet de résolution, présenté par l’Union européenne et le Japon car, selon lui, « il s’agit de l’aboutissement d’un complot politique des États-Unis et de leurs émules, qui cherchent à déstabiliser la RPDC et son régime ».  « Les soi-disantes préoccupations dont ils font état ne sont qu’un prétexte pour s’ingérer dans les affaires intérieurs de mon pays », a-t-il dit.  Il a souligné qu’en juin 2001 son gouvernement avait amorcé, en toute bonne foi, un dialogue avec l’Union européenne et avait participé à des ateliers sur les droits de l’homme.  Ces discussions ont été interrompues 18 mois plus tard et, deux mois après le retrait de la RPDC du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires(TNP), l’Union européenne a commencé à introduire cette résolution chaque année.


Le délégué a fait remarquer que les violations des droits de l’homme résultaient dans l’occupation forcée d’autres pays, ce qui constitue, a-t-il dit, « une honte pour l’humanité ».  « C’est une honte que ces pays osent juger la situation des droits de l’homme en RPDC et, sous prétexte de protéger les droits de l’homme, s’arrogent le droit de donner des leçons à d’autres », a-t-il encore affirmé.  « C’est au peuple et au Gouvernement de la RPDC de faire les progrès qu’il entend, dans le cadre du régime qu’ils ont choisi. »  Enfin, a-t-il déclaré, le projet de résolution contrevenait aux principes de la Charte des Nations Unies.


Déclarations


La représentante du Bélarus s’est prononcée contre le projet de résolution qui, année après année, a-t-elle dit, s’érige en « gendarme des droits de l’homme dans des pays précis ».  L’examen de la situation des droits de l’homme se fait à Genève dans le cadre d’un dialogue constructif alors que la pratique d’examen de telles résolutions à New York ne permet pas d’établir un climat de coopération et de discussions constructives, a-t-elle dit.  Le Bélarus, par principe, ne souscrit pas à ce genre de démarche et votera contre le projet de résolution.


Le Japon a affirmé que les questions des droits de l’homme devaient être traitées par le dialogue constructif et la coopération et a exhorté la RPDC au dialogue avec les Rapporteurs spéciaux et avec la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.  Au lendemain de son premier Examen périodique universel, la RPDC a rejeté 50 des recommandations qui lui ont été faites, a-t-il souligné.  D’autre part, le Gouvernement de la RPDC n’a toujours pas définitivement réglé le problème des enlèvements de citoyens japonais dans les années 70 et 80.  


Le Gouvernement du Japon insiste pour que la RPDC enquête sur cette question et apporte des réponses concrètes sur le sort des disparus depuis si longtemps.  Il est de la responsabilité du Conseil des droits de l’homme d’envoyer un message clair mais il est aussi de l’obligation de l’Assemblée générale de demander à la RPDC de répondre de manière honnête aux questions qui lui sont posées par la communauté internationale, a-t-il conclu.


Le représentant de la RPDC, lors d’une motion d’ordre, a demandé pourquoi le principal auteur du texte pouvait faire une déclaration aussi longue.  Le Président a répondu que la Commission en était au stade des déclarations générales et que le Japon s’était exprimé dans ce cadre.


Explications de vote avant le vote


Cuba, qui votera contre le projet de résolution à l’examen, a maintenu sa position de principe contre les résolutions propres à un pays.  De telles résolutions « accusent sur la base de motifs politiques qui n’ont rien à voir avec la défense des droits de l’homme et ont été responsables du discrédit de l’ancienne Commission des droits de l’homme », a affirmé la représentante.  Le dialogue est la voie idéale pour promouvoir et protéger les droits de l’homme et l’Examen périodique universel est l’outil permettant d’examiner la situation des droits de l’homme dans tous les pays.     


Le Costa Rica, qui votera en faveur du texte, a répété que le Conseil des droits de l’homme avait la compétence principale dans ce domaine et qu’il fallait lui octroyer un rôle prédominant en la matière.  De même, l’Examen périodique universel est un outil approprié pour procéder à un examen fiable, transparent et utile.  Le dialogue constructif doit guider les pays dans la promotion et la protection des droits de l’homme.


Le Soudan, qui votera contre, s’est félicité que le Gouvernement de la RPDC ait présenté son rapport à l’Examen périodique universel et l’a encouragé à y donner suite et à protéger les droits de l’homme.  Il a déploré le maintien de cette résolution et de toutes celles ciblant des pays spécifiques.  Le représentant du Soudan a estimé que le Conseil des droits de l’homme était le seul organe compétent dans ce domaine. 


La Jamahiriya arabe libyenne a vivement déploré l’insistance de certains pays à imposer leurs politiques et idéologies à d’autres, sous prétexte de protéger les droits de l’homme.  Cette situation se répète chaque année et aucun pays n’est exemplaire en termes de protection des droits de l’homme, a considéré sa déléguée.  Il est temps de rejeter la politisation des droits de l’homme et d’adopter le dialogue en tant que moyen de promouvoir ces droits, en respectant les caractéristiques propres à chaque pays, a-t-elle recommandé, en signalant que la Charte des Nations Unies rejetait l’ingérence dans les affaires des États souverains.  Elle a déclaré qu’elle voterait contre toutes les résolutions ciblant un pays particulier.


Le Viet Nam a réitéré sa position de principe qui consiste à ne pas appuyer la politisation des droits de l’homme et, comme les années précédentes, votera contre ce projet de résolution, qui favorise la confrontation et ne règle rien.  Elle a salué le fait que la RPDC ait présenté son rapport à l’Examen périodique universel en décembre 2009 et s’est déclarée prête à partager ses expériences sur les questions de développement et alimentaires.


Le Venezuela votera contre le projet de résolution car il s’oppose à la pratique qui consiste à soumettre des résolutions à caractère politique.  Il est inacceptable que de telles résolutions soient brandies comme arme politique contre des États et l’Assemblée générale ne devrait pas cautionner une telle pratique.  L’Examen périodique universel est le lieu d’examen des situations des droits de l’homme sur la base du principe de non-sélectivité et d’impartialité.


La Chine, qui votera contre, a réaffirmé que les questions des droits de l’homme devaient être résolues par le dialogue et la coopération et a dénoncé également la politisation.  Sa déléguée a salué la collaboration récente de la RPDC avec les organisations internationales et a insisté pour que l’on se concentre davantage sur les défis auxquels ce pays est confronté.


Le Zimbabwe s’est dit fortement préoccupé par le « ciblage de certains pays en développement pour permettre aux pays développés de faire avancer leurs propres objectifs ».  À l’instar des orateurs précédents, sa représentante a engagé au dialogue et au respect mutuel.


La Malaisie a axé sa déclaration sur la nécessité de respecter la souveraineté territoriale et le principe de non-ingérence.  Le représentant a exhorté à utiliser le mécanisme de l’Examen périodique universel et demandé au Gouvernement de la RPDC de résoudre les problèmes en suspens au niveau bilatéral.


Le Népal a demandé à la RPDC de résoudre ces questions et a jugé que la situation des droits de l’homme devait être abordée par le Conseil des droits de l’homme à Genève et que la Troisième Commission devrait se concentrer davantage sur les mécanismes de base, raisons pour lesquelles il s’abstiendra. 


Explications de vote après le vote


Le Brésil a pris note de l’évolution positive en matière de coopération entre la RPDC et les organisations des Nations Unies, surtout en matière humanitaire, et a demandé d’accorder l’attention voulue à la question des ressources.  La coopération et la transparence dans les rapports entre les Nations Unies et ce pays doivent s’améliorer, en permettant en particulier le retour immédiat des personnes enlevées, notamment des citoyens japonais.  Le délégué a noté que les résolutions relatives à la situation des droits de l’homme dans un pays spécifique étaient les seules à ne pas faire l’objet d’un dialogue, et a encouragé à analyser les situations des droits de l’homme de façon globale, non politisée et non sélective.


Le Bénin a expliqué que, pour la première fois, son pays avait voté pour le projet de résolution aux fins d’exprimer son appui à un pays ami au sujet des enlèvements.  Il a toutefois considéré que de telles résolutions demeuraient « sélectives et non productives » car aucun des 192 États Membres ne saurait se prévaloir d’être exempt d’atteintes aux droits de l’homme.  Le Conseil des droits de l’homme a été créé pour se pencher sur ces questions et les États Membres lui font entièrement confiance.


L’Indonésie, qui s’est abstenue, a abondé dans le même sens en estimant que l’Examen périodique universel était le mécanisme idoine pour analyser la situation des droits de l’homme dans tous les pays sur un pied d’égalité.  Son délégué a reconnu que le projet de résolution reflétait des questions liées aux droits de l’homme en RPDC qui méritent dialogue et coopération de la part du Gouvernement de ce pays.


L’Inde a estimé tout à fait inacceptable que des étrangers soient enlevés et a espéré que les autres questions soient également réglées dans les meilleurs délais.


Singapour, qui s’est aussi abstenu, a annoncé qu’elle adopterait la même position pour toutes les résolutions traitant de la situation des droits de l’homme dans un pays donné mais a expliqué que cette position ne signifiait pas qu’il cautionnait les abus ou violations des droits de l’homme dans le monde.


Le projet de résolution A/C.3/L.48/Rev.1 sur la situation des droits de l’homme au Myanmar a été adopté par 96 voix pour, 28 voix contre et 60 abstentions.


Par cette résolution, elle condamnerait énergiquement les violations systématiques des droits de l’homme et des libertés fondamentales de la population du Myanmar.


Elle se féliciterait de la libération d’Aung San Suu Kyi à l’issue de sa plus récente période d’assignation à domicile et, notant que sa libération est inconditionnelle, demanderait au Gouvernement de veiller à ce qu’aucune restriction ne soit à l’avenir imposée à l’exercice de l’ensemble de ses droits de l’homme et de ses libertés fondamentales.


L’Assemblée générale déplorerait vivement que le Gouvernement du Myanmar n’ait pas organisé des élections libres, régulières, transparentes et ouvertes à tous et ait refusé d’autoriser les journalistes indépendants, étrangers et locaux, à suivre librement le scrutin et à en rendre compte.


Elle demanderait au Gouvernement d’amorcer une période postélectorale ouverte à tous en engageant un véritable dialogue et en y associant les représentants de tous les groupes qui participent à la vie politique du pays, dans le cadre d’une transition vers un système de gouvernement civil, légitime et tenu de rendre des comptes, fondé sur l’état de droit et le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.


Par ailleurs, l’Assemblée se féliciterait de la conclusion d’un accord entre le Gouvernement du Myanmar et l’ONU relatif à une initiative humanitaire conjointe d’une durée de deux ans destinée au nord de l’État d’Akaran et, compte tenu des besoins humanitaires actuels dans tout le pays, inviterait le Gouvernement du Myanmar à faire en sorte que cette coopération s’étende à d’autres régions.


Présentation


La Belgique, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a noté que le texte avait été mis à jour pour refléter les élections du 7 novembre et la libération d’Aung San Suu Kyi le 13 novembre.  Elle a souligné que l’Assemblée générale avait appelé de ses vœux sa libération pendant toutes les années de son assignation à résidence.  C’est une évolution positive, même s’il reste un grand nombre de prisonniers de conscience dans le pays.  En vertu de cette résolution, le Secrétaire général, par le biais de son Conseiller spécial, peut continuer à suivre de près la situation des droits de l’homme dans le pays.


La Belgique a déploré qu’en dépit des appels de la communauté internationale, le Gouvernement du Myanmar n’ait pas pris les mesures nécessaires pour garantir des élections libres, justes et ouvertes à tous.  Il y a eu des irrégularités et des fraudes.  Les coauteurs sont convaincus qu’une transition démocratique véritable et la réconciliation nationale ne seront pas possibles sans progrès réels sur la situation des droits de l’homme.  Des violations graves continuent d’être commises en toute impunité.  L’Union européenne exhorte le Gouvernement à s’attaquer à ces questions et lui demande de coopérer pleinement avec la communauté internationale « en ces temps critiques, notamment en facilitant les visites » du Rapporteur spécial et du Conseiller spécial.  Il ne faut pas oublier que ce projet se félicite des mesures positives prises par le Gouvernement.  Toutefois, les coauteurs auraient préféré une approche consensuelle.


Déclarations avant le vote


L’Égypte, prenant la parole au nom du Mouvement des pays non alignés, a considéré que les questions de droits de l’homme devaient se traiter par une approche consensuelle basée sur les capacités des pays et sur le dialogue.  À cet égard, le Conseil des droits de l’homme est le seul organe des Nations Unies responsable de la situation des droits de l’homme dans tous les pays, dans le cadre de l’Examen périodique universel.  L’Égypte reste préoccupée par la présentation continue de résolutions ciblant des pays particuliers, contrairement au principe d’impartialité.  Les pays non alignés estiment qu’un processus parallèle pour traiter de ces questions est injustifié.  Selon l’Égypte, « il ne fait aucun doute que la bonne gouvernance internationale reflète l’importance d’une approche collective de coopération ».  C’est la raison pour laquelle ces pays voteront contre le projet de résolution.


Le Myanmar a jugé le projet de résolution inacceptable car il contient « des failles dans le contenu et la procédure ».  Il s’agit d’« un tissu d’allégations qui viennent de groupes d’expatriés et d’insurgés qui s’opposent au Gouvernement ».  Des élections viennent de se dérouler de manière pacifique et la majorité des 29 millions d’électeurs se sont présentés aux urnes.  Les voisins et les pays amis du Myanmar ont considéré que c’était un pas en avant considérable dans le cadre de sa « feuille de route » pour la démocratie.  En outre, aucune plainte officielle sur des irrégularités n’a été soumise à la commission électorale.


Pour le Myanmar, « les accusations de fraude sont une tentative de discréditer les élections générales de 2010 ».  Par ailleurs, le Myanmar a appuyé la création du conseil des droits de l’homme et l’examen périodique universel.  Il a déploré l’attitude de l’Union européenne « qui consiste à pointer du doigt les coupables et à exercer des pressions », d’autant plus qu’il en est à l’étape finale de sa transition vers la démocratie.  Enfin, le Myanmar a considéré que le texte contenait des éléments portant atteinte à la souveraineté et qu’il ne représentait pas la voix de tous les États Membres de l’ONU.  Par conséquent, le Myanmar a appelé les pays souhaitant faire preuve de solidarité à voter contre le projet de résolution.


La Fédération de Russie a réitéré son désaccord avec la pratique qui consiste à prendre des résolutions unilatérales concernant la situation des droits de l’homme dans des pays précis, car elle ne peut qu’exacerber les tensions entre les États Membres.  La Fédération de Russie est convaincue que le Conseil des droits de l’homme et l’Examen périodique universel favorisent le dialogue constructif.  Dans le contexte des élections et de la libération d’Aung San Suu Kyi, l’adoption de cette résolution « risquerait d’envoyer un signal négatif au Myanmar ».  Elle votera donc contre le texte.


La Chine a regretté, qu’encore une fois, une résolution ciblant un seul État soit présentée alors qu’a été créée « une plate-forme adéquate » pour faciliter le dialogue entre les pays.  La Chine a salué le pas en avant réalisé avec les élections au Myanmar et déploré que le projet ne reflète pas, de manière positive, les progrès.  En tant que pays voisin, la Chine espère que le Myanmar continuera ses efforts sur la voie de la démocratie.  Elle appelle la communauté internationale à considérer la situation des droits de l’homme dans ce pays de manière objective et votera contre le texte.


Le Viet Nam a dit avoir suivi de près les événements récents au Myanmar et a espéré que la tendance se poursuivra pour atteindre une véritable réconciliation nationale.  Regrettant que le projet de résolution continue de politiser la situation des droits de l’homme dans ce pays et ne mette pas l’accent sur les aspects positifs, le Viet Nam a indiqué qu’il voterait contre.  En tant que voisin et membre de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), il a invité le Myanmar à coopérer avec les Nations Unies et s’est dit prêt à l’aider dans le cadre de la Charte de l’ANASE.


Le Venezuela a souligné son attachement au principe de non intervention et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.  Il a dit qu’il voterait contre le projet qui reflète une politique de « deux poids, deux mesures ».  Par ailleurs, le Conseil des droits de l’homme est l’organe par le biais duquel les questions des droits de l’homme doivent être examinées.


Les Philippines, qui en général n’appuient pas les résolutions ciblant des pays spécifiques, ont déclaré qu’elles s’abstiendraient.  Selon les Philippines, le Myanmar doit honorer ses engagements à assurer la pleine démocratie pour son peuple.  La stabilité, à long terme, du pays nécessitera que l’on profite de la libération d’Aung San Suu Kyi pour prendre toutes les mesures en ce sens.


La Malaisie a déclaré qu’elle voterait contre le projet.  Elle a estimé que les questions relatives aux droits de l’homme devaient être traitées dans le cadre de la coopération et ne pouvaient pas être exploitées pour des raisons spécifiques.  En outre, le Myanmar a besoin d’appuis pour encourager son processus de réconciliation nationale.


Cuba s’est opposé aux résolutions prenant pour cible certains pays en développement.  La situation des pays en matière de droits de l’homme doit être examinée dans le cadre de l’Examen périodique universel, et non pas dans le cadre de pressions politiques.  Cuba votera contre le projet.


L’Inde a fait valoir que le dialogue et la coopération constituaient la seule approche qui permette d’améliorer l’exercice des droits de l’homme.  En tant que pays voisin du Myanmar, elle a estimé qu’il avait besoin d’un appui aussi large que possible pour que les Nations Unies puissent jouer un rôle positif, en complément du processus de bons offices du Secrétaire général.  Les récentes élections et la libération d’Aung San Suu Kyi sont un pas important en vue d’un changement politique pour inclure tous les participants.  Jugeant toutefois que le projet n’était pas inclusif, l’Inde a indiqué qu’elle voterait contre.


La Thaïlande a dit qu’elle s’abstiendrait car les progrès en matière de droits de l’homme doivent se fonder sur le dialogue et la coopération.  À cet égard le mécanisme de l’Examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme est un outil approprié.  La Thaïlande a souhaité que les élections et la libération d’Aung San Suu Kyi produisent les changements politiques espérés par la population du Myanmar.  En tant que pays voisin et membre de l’ANASE, elle aidera le Myanmar dans son développement économique et social dans la période postélectorale et au-delà, et pour qu’il respecte ses obligations au titre des droits de l’homme; elle l’engage à travailler en coopération avec les Nations Unies.  Pour la Thaïlande, « l’avenir du Myanmar réside entre les mains de peuple ».


La Jamahiriya arabe libyenne a exprimé sa préoccupation face au fait que certains pays imposent leurs convictions à d’autres sous prétexte de la protection des droits de l’homme.  Il faut s’en remettre au Conseil des droits de l’homme qui a été créé pour protéger les droits de l’homme de façon transparente, en évitant toute politisation et le deux poids-deux mesures.


Après le vote


Le Brésil a dit s’être abstenu.  Il demeure préoccupé par la situation des droits de l’homme au Myanmar, notamment en ce qui concerne les prisonniers de conscience.  Le Brésil a espéré que le processus électoral entraînera des réformes démocratiques.  « Malheureusement, la libération d’Aung San Suu Kyi a eu lieu après les élections ».  Le Brésil demande à ce pays d’accorder une amnistie aux prisonniers politiques.  Il espère qu’il profitera de l’élan actuel pour nouer des liens avec les Nations Unies.  Par ailleurs, il considère que « cette résolution est le fruit d’un processus qui doit s’améliorer », car les résolutions propres à des pays sont les seules à ne pas passer par un processus ouvert et transparent. 


Le Japon a expliqué avoir voté en faveur de la résolution, en raison de « l’importance du message uni transmis par la communauté internationale au Myanmar pour l’encourager à améliorer son bilan en matière de droits de l’homme ».  Il a rappelé qu’il lui avait demandé, à maintes reprises, d’organiser des élections transparentes et libres.  La libération d’Aung San Suu Kyi constitue toutefois un pas positif.


Le Myanmar a fait remarquer que la résolution avait été adoptée par seulement 96 pays.  Une fois de plus, il s’est opposé aux tentatives d’ingérence dans ses affaires internes et a indiqué qu’il ne se sentait « pas tenu » par cette résolution biaisée. 


L’Indonésie, à la lumière de l’importance du processus démocratique au Myanmar, a souligné qu’elle avait appuyé la mission de bons offices du Secrétaire général.  D’après elle, les élections et la libération d’Aung San Suu Kyi peuvent contribuer au processus démocratique sur la base de la réconciliation nationale, du dialogue et des droits de l’homme.  Convaincue cependant que l’Examen périodique universel est le mécanisme idoine pour examiner les questions relatives aux droits de l’homme des pays, l’Indonésie s’est abstenue lors du vote.


Le Bangladesh a salué la libération d’Aung San Suu Kyi et les élections comme des évolutions positives.  Le Myanmar profitera d’ailleurs bientôt de l’Examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme, qui est l’organe idéal pour examiner la situation des droits de l’homme dans les pays.  Le Bangladesh a voté contre la résolution, car « elle n’est pas pertinente pour la mise en œuvre de la feuille de route ».


L’Assemblée générale, par un projet de résolution portant sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran (A/C.3/65/L.49), adopté par80 voix pour, 44 voix contre et 57 abstentions, se déclarerait profondément préoccupée par des violations graves et répétées des droits de l’homme en République islamique d’Iran.


Elle se déclarerait particulièrement préoccupée par le fait que le Gouvernement de la République islamique d’Iran n’a mené aucune enquête approfondie et n’a pas entrepris d’établir les responsabilités en ce qui concerne les violations qui auraient eu lieu à la suite de l’élection présidentielle du 12 juin 2009.


Elle inviterait de nouveau le Gouvernement à ouvrir des enquêtes dignes de foi, indépendantes et impartiales sur les allégations de violation des droits de l’homme et à mettre fin à l’impunité.


En outre, l’Assemblée générale constaterait avec une vive inquiétude que, bien qu’ayant adressé une invitation permanente à tous les titulaires de mandat des procédures spéciales thématiques, l’Iran n’a agréé à aucune des demandes de visite formulées depuis cinq ans au nom de ces procédures spéciales et n’a répondu à aucune des nombreuses communications en émanant.


Elle engagerait vivement le Gouvernement à coopérer sans réserve avec les titulaires de mandat.


Vote sur motion de non-décision


La République islamique d’Iran a invoqué l’article 116 du règlement intérieur pour proposer une motion de non décision s’agissant du projet L.49.  Elle a indiqué qu’elle avait fini son rapport dans le cadre de l’Examen périodique universel à Genève il y a peu.


Le Venezuela a appuyé la motion de non-décision car il défend une position de principe contre les projets de résolution à l’endroit d’un pays en particulier qui les accusent sur la base de motivations politiques qui n’ont rien à voir avec les droits de l’homme.  Ce projet affaiblit les principes du dialogue respectueux et de non politisation qui doivent guider l’examen des questions des droits de l’homme.


À son tour, la République arabe syrienne a appuyé la demande présentée par l’Iran car elle n’est pas satisfaite de la répétition de cette procédure sélective qui affecte les questions des droits de l’homme.  Ces questions doivent être examinées par le Conseil des droits de l’homme à Genève.  Par ailleurs, la Syrie a demandé au Président d’enquêter sur les difficultés techniques qui surgissent quand des points importants sont mis aux voix.


Le Canada a expliqué que l’Assemblée générale avait conféré à la Troisième Commission le soin de se prononcer sur la situation des droits de l’homme et les difficultés où qu’elles se produisent.  Ceux qui proposent la motion cherchent à empêcher les États Membres d’exprimer leurs préoccupations et « à étouffer le débat ».  Par principe, toute résolution sur les droits de l’homme doit être examinée sur la base de son mérite individuel.  Le Canada a donc exhorté tous les États à voter contre la motion de non-décision.


L’Islande, s’exprimant au nom de l’Andorre, de l’Argentine, de l’Australie, du Liechtenstein, des Palaos et de Saint-Marin, a pris la parole contre la motion.  La Troisième Commission a la responsabilité de débattre des questions relatives aux droits de l’homme.  Selon l’Islande, une motion de non-décision mettrait en péril la crédibilité de cette Commission et de l’Assemblée générale.


Au vu de difficultés techniques au moment d’enregistrer les votes, l’Iran a demandé que la séance soit ajournée jusqu’à demain.


La motion de non-décision a été rejetée par 91 voix contre, 51 voix pour et 32 abstentions.


Présentation


Le Canada a déploré la détérioration continue du respect par l’Iran de ses engagements en matière de droits de l’homme et de libertés fondamentales en dépit des appels répétés de la communauté internationale.  Le Secrétaire général, dans son rapport le plus récent, note les évolutions négatives de la situation des droits de l’homme comme la lapidation, la flagellation, la torture, les amputations ou les exécutions de jeunes; il fait état de la répression contre les défenseurs des droits de l’homme et de discriminations contre des groupes minoritaires. 


Selon le Canada, il revient à la Troisième Commission d’encourager des changements positifs.  La Commission doit se pencher sur des situations mettant en cause les droits de la personne et demander ainsi des comptes au Gouvernement iranien.  Le Canada a engagé toutes les délégations à se prononcer en faveur de ce projet de résolution.


Déclarations avant le vote


L’Égypte, s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, a estimé que les droits de l’homme devaient être abordés dans un esprit de collaboration et non de confrontation, afin d’appuyer les efforts nationaux des États dans la mise en œuvre de leurs engagements internationaux sans ingérence.  Le mécanisme du Conseil de droits de l’homme a été créé pour que tous les États Membres des Nations Unies puissent présenter des recommandations dans un esprit de dialogue et de coopération.  


Pour l’Égypte, le fait de cibler des pays en développement non alignés « va à l’encontre des principes d’objectivité, d’universalité et de non sélectivité ».  Les pays non alignés soutiennent l’Examen périodique universel qui doit impliquer pleinement les pays faisant l’objet d’un examen sans politisation.  Ils ne voient pas la nécessité d’établir une voie parallèle au Conseil des droits de l’homme et voteront contre le projet.


La République islamique d’Iran a vu, dans ce projet de résolution, « la poursuite d’une menace préjudiciable pour la paix et la sécurité internationales ».  Les États-Unis sont « le provocateur principal » et, sur le fond, ce texte n’a rien à voir avec la promotion et la protection des droits de l’homme.  L’Iran a fait valoir que le bilan du Canada, principal auteur du projet de résolution, était terrible en ce qui concerne les minorités, les migrants et les autochtones.  Le texte contient des allégations infondées et des recommandations malveillantes.  L’Iran a dénoncé « une grande tromperie ».


L’un des grands aspects positifs de la révolution en Iran est la création d’un ordre civil démocratique fondé sur le rationalisme islamique, qui a notamment permis aux femmes d’accéder à l’éducation supérieure et a éradiqué l’analphabétisme, a poursuivi l’Iran, qui « n’aspire pas à être une copie d’une démocratie occidentale ».  L’Iran a fustigé les gouvernements des États « soit disant épris des droits de l’homme ».


Dénonçant l’hypocrisie du texte, l’Iran a dit qu’un pays qui se veut « champion de la liberté » et chantre de laïcité, « trou noir de la spiritualité », avait envoyé des professeurs dans les universités de Téhéran pour apprendre aux étudiants à organiser des manifestations à l’encontre du Gouvernement.  D’autres violations massives des droits de l’homme dans d’autres parties du monde ne sont pas dénoncées.  Israël, dont le régime est lié à la violation des droits de l’homme, fait ainsi partie des coauteurs.  L’Iran a engagé les États à voter contre le projet de résolution.


Explications de vote avant le vote


Le représentant de la République arabe syrienne a déclaré que tous les États Membres des Nations Unies avaient, lors de la création du Conseil des droits de l’homme en 2005, décidé qu’il importait d’établir un tel organe et de traiter tous les États sur un même pied d’égalité.  Ceux-ci, petits ou grands, riches ou pauvres, qu’ils soient du Nord ou du Sud, devaient aussi se soumettre à l’Examen périodique universel, a-t-il dit.  Ce fut, a-t-il ajouté, le résultat d’un consensus international visant à mettre en place un mécanisme des droits de l’homme qui examinerait la situation de ces droits partout dans le monde et pour qu’ils ne fassent pas l’objet de partialité ou de sélectivité.  Il a jugé préoccupant de constater qu’Israël était coauteur de ce projet de résolution, ce qui, selon lui, lui ôte toute crédibilité.  Il faut, a-t-il souligné, que le thème des droits de l’homme ne soit pas politisé.


Le délégué du Tadjikistan, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a estimé que les résolutions ciblant les pays islamiques en développement constituaient une des principales raisons qui politisent à l’extrême les travaux des organes des droits de l’homme.  L’OCI est convaincue que la présentation de ces résolutions ne fera que politiser davantage le travail de ces organes.  Elles sont en contradiction avec l’esprit de coopération dont a fait montre l’Iran, notamment en soumettant ses rapports périodiques à plusieurs organes de traités et en signant la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Il a instamment prié tous les États à s’opposer à ce projet de résolution.


Le représentant du Soudan a appelé l’Iran à poursuivre sa collaboration avec le Conseil des droits de l’homme.  Il a signalé que ce projet venait apporter une connotation négative dans un contexte positif d’efforts de coopération.  Le Conseil des droits de l’homme est le forum idéal pour examiner la situation des droits de l’homme dans tous les pays.


La déléguée de Cuba, qui votera contre le texte, a réitéré son opposition aux résolutions prenant pour cible les pays en développement et qui n’apportent rien de concret à la cause des droits de l’homme.  Elle a réaffirmé également sa position présentée lors de l’examen des résolutions précédentes relatives à la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et au Myanmar.


La représentante du Venezuela a exprimé son rejet ferme face à la pratique utilisée par certains pays pour cibler d’autres États de pays en développement.  Elle a jugé une telle pratique illégitime et incohérente, qui n’a pas sa place en Troisième Commission.  Elle a fustigé la politique de deux poids, deux mesures et, a estimé qu’aucun pays n’avait le droit de s’ériger en juge de la situation des droits de l’homme dans un autre pays.  Il est curieux, a-t-elle relevé, que seuls les pays en développement soient soumis à ce genre de pratiques, en invitant à l’impartialité et à la non-sélectivité, loin de la manipulation, de la criminalisation à l’encontre d’autres États. 


Son homologue de la Jamahiriya arabe libyenne a déploré le fait que certains pays tentaient encore d’imposer leur idéologie et politique à d’autres.  « Chaque année, nous revivons le même scénario et nous nous retrouvons devant des projets de résolution profondément politiques », a-t-elle observé.  De tels textes sont devenus des moyens de pression à des fins politiques, a poursuivi la déléguée en assurant que le Conseil des droits de l’homme était le seul forum établi pour traiter des droits de l’homme.  La Libye, a-t-il dit, est contre le projet de résolution, une position qu’il convient de ne pas interpréter comme un appui de son pays aux violations des droits de l’homme.


Explications après le vote


La représentante de la Barbade a expliqué que son pays s’était abstenu sur tous les projets de résolution ciblant les pays précis en matière des droits de l’homme car sa position n’avait pas changé en raison de la nature très politique de ces textes.  Les droits de l’homme doivent être traités par le dialogue et la coopération au lieu de la confrontation et les tensions.  Le Conseil des droits de l’homme est le lieu indiqué pour traiter de ces questions, a-t-elle indiqué.


Le délégué du Japon a voté en faveur du texte car il estime que des améliorations supplémentaires sont nécessaires dans le domaine des droits de l’homme en République islamique d’Iran, en particulier pour ce qui a trait aux exécutions d’individus mineurs lors du crime, à la torture, et à d’autres violations.  Il a exhorté l’Iran à tenir compte et à mettre en œuvre les recommandations qui lui ont été faites à l’issue de l’Examen périodique universel.  Il espère que ce pays continuera son dialogue engagé avec la communauté internationale.


Le représentant du Brésil a indiqué que sa délégation s’était abstenue car son pays était toujours aussi préoccupé par les violations des droits de l’homme en Iran, en particulier la situation des femmes, comme le souligne le rapport du Secrétaire général.  Il est également préoccupé par la situation des minorités, notamment de la communauté Baha’i.  Le représentant brésilien a insisté sur l’importance de la protection des défenseurs des droits de l’homme, surtout des syndicalistes et des représentantes des organisations de femmes.  


Le secteur judiciaire devrait aussi être réformé, en abolissant par exemple la lapidation et la flagellation, de même que les exécutions de mineurs.  Il a toutefois salué la participation de l’Iran à plusieurs institutions et mécanismes des Nations Unies et a espéré que ce pays ratifierait les traités auxquels il n’a pas encore souscrit en matière des droits de l’homme.  Les projets de résolution sur des pays spécifiques sont les seuls qui ne fassent pas l’objet de négociations ouvertes, a-t-il noté, en jugeant que le Conseil des droits de l’homme était le seul habilité à traiter des droits de l’homme de manière globale, multilatérale et interactive.


Le représentant de l’Équateur a insisté sur les principes d’impartialité, d’universalité, d’objectivité et de non-sélectivité des droits de l’homme.  Pour cette raison, il s’est abstenu.


Le délégué de l’Iran a déclaré que ce type de résolution portait préjudice au dialogue et cachait des motivations politiques qui occultent les réalités sur le terrain, ce qui, a-t-il dit, est totalement inacceptable pour son pays.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Commission économique et financière adopte cinq projets de résolution, dont deux relatifs aux problèmes du Moyen-Orient

AG/EF/3298

La Commission économique et financière adopte cinq projets de résolution, dont deux relatifs aux problèmes du Moyen-Orient

18/11/2010
Assemblée généraleAG/EF/3298
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LA COMMISSION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE ADOPTE CINQ PROJETS DE RÉSOLUTION,

DONT DEUX RELATIFS AUX PROBLÈMES DU MOYEN-ORIENT


Elle met aussi aux voix des textes relatifs à la recherche

d’un nouvel ordre économique mondial et au commerce international


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a adopté, après les avoir soumis à un vote de ses délégations, quatre projets de résolution sur lesquels les États Membres se sont avérés incapables de parvenir à un consensus.  Deux de ces projets de texte avaient trait à la situation au Moyen-Orient et deux autres à l’architecture économique et commerciale du système multilatéral.


À l’issue d’un vote, et par 159 voix pour, 7 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie et Nauru) et 3 abstentions (Colombie, Congo, Panama), la Deuxième Commission a adopté un texte1 relatif à la marée noire sur les côtes libanaises.


Aux termes de ce texte, et si elle suivait les recommandations de sa Commission économique et financière, l’Assemblée générale « à nouveau gravement préoccupée, pour la cinquième année consécutive, par les conséquences défavorables qu’a eues la destruction, par l’aviation israélienne, de réservoirs de carburant situés dans le voisinage immédiat de la centrale électrique de Jiyeh », prierait le Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité de dédommager rapidement et convenablement le Gouvernement libanais et les autres pays directement touchés par la marée noire, dont la République arabe syrienne.


Le représentant du Liban s’est félicité de la forte majorité par laquelle ce projet de résolution a été adopté avant de réitérer la nécessité, pour Israël, d’assumer enfin ses responsabilités vis-à-vis du peuple et du Gouvernement libanais.  La représentante d’Israël a, par contre, estimé que ce texte « exploitait le professionnalisme de la Deuxième Commission afin d’institutionnaliser au sein des Nations Unies une lecture anti-israélienne des évènements ».


En adoptant par 162 voix pour, 7 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie et Nauru) et 3 abstentions (Côte d’Ivoire, Panama et Papouasie-Nouvelle-Guinée) une autre résolution2, la Deuxième Commission a également recommandé à l’Assemblée générale d’exiger qu’« Israël, puissance occupante, cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril les ressources naturelles du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé ».


La représentante d’Israël s’est également élevée contre ce texte, rappelant que des mécanismes d’échanges et des groupes de travail existaient entre son pays et l’Autorité palestinienne sur les questions d’environnement, d’agriculture, de sécurité alimentaire, de foresterie, de désalinisation et de gestion de l’eau.


Par ailleurs, toujours à l’issue d’un vote -114 voix pour, 48 voix contre et 6 abstentions (Îles Marshall, Mexique, République de Corée, Fédération de Russie, Serbie, Turquie)-, la Deuxième Commission a adopté un texte3 par lequel elle recommande à l’Assemblée générale de souligner la nécessité de s’opposer à toutes les mesures et tendances protectionnistes qui font obstacle au commerce international, en particulier les subventions agricoles, et de supprimer toute mesure de ce type qui aurait déjà été prise.


Adoptée par 118 voix pour et 52 abstentions contre, une autre résolution4 de la Deuxième Commission recommande à l’Assemblée générale de réaffirmer qu’il faut continuer de s’employer à instaurer un « nouvel ordre économique international » fondé sur les principes d’équité, d’égalité souveraine, d’interdépendance, d’intérêt commun, de coopération et de solidarité entre tous les États.


Enfin, la Deuxième Commission a adopté par consensus une résolution5 intitulée « Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable ».


La Deuxième Commission a également examiné trois projets de résolutions6 sur lesquels elle se prononcera ultérieurement.  Aux termes de l’un de ces textes, présenté par le représentant du Yémen, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, l’Assemblée déciderait de proclamer 2012 Année internationale de l’énergie durable pour tous.


Les deux autres textes dont était saisie la Commission sont relatifs à la protection des récifs coralliens au service de moyens de subsistance et d’un développement durable, et au rapport du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur les travaux de sa onzième session extraordinaire.  Le premier a été présenté par le représentant de l’Australie et le second par celui du Yémen.


La Deuxième Commission se prononcera sur d’autres projets de résolution, lundi, le 22 novembre, à partir de 10 heures.


1     A/C.2/65/L.17/Rev.1

2     A/C.2/65/L.31

3     A/C.2/65/L.44

4     A/C.2/65/L.20

5     A/C.2/65/L.41

6     A/C.2/65/L.42, A/C.2/65/L.28 et A/C.2/65/L.43


DÉCISIONS SUR DES PROJETS DE RÉSOLUTION


À l’issue d’un vote de ses délégations, et par 114 voix pour, 48 voix contre et 6 abstentions (Îles Marshall, Mexique, République de Corée, Fédération de Russie, Serbie, Turquie), la Deuxième Commission a adopté le projet de résolution intitulé « Commerce international et développement » (A/C.2/65/L.44).  Si elle suivait les recommandations de la Commission et adoptait à son tour ce texte, l’Assemblée générale soulignerait la nécessité de s’opposer à toutes les mesures et tendances protectionnistes, notamment à celles qui touchent les pays en développement, y compris les mesures tarifaires, non tarifaires et para-tarifaires qui font obstacle au commerce, dont notamment les subventions agricoles.  L’Assemblée soulignerait également la nécessité de supprimer toute mesure de ce type qui aurait déjà été prise.


Par ce texte, l’Assemblée réaffirmerait que le commerce international peut être un moteur du développement et d’une croissance économique durable et insisterait sur l’importance d’un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, non discriminatoire et équitable qui contribue à la croissance, au développement durable et à l’emploi, notamment dans les pays en développement.


Elle engagerait aussi les États Membres à s’abstenir d’adopter toute nouvelle mesure ou restriction concernant le commerce et le transit qui limite l’accès des pays en développement aux médicaments, en particulier aux médicaments génériques, et au matériel médical.


Vivement préoccupée par l’absence de progrès dans les négociations du Cycle de Doha, l’Assemblée inviterait à nouveau, par ce texte, tous les pays membres de l’Organisation mondiale du commerce, en particulier les pays développés, à faire preuve de la souplesse et de la volonté politique nécessaires pour faire sortir les négociations de l’impasse. 


Explications de position


Le représentant des États-Unis a regretté que les États Membres demeurent divisés sur les questions fondamentales qui bloquent le consensus depuis plusieurs années sur les questions du commerce international et du développement.  Il a expliqué que sa délégation votait contre ce texte, qui ne lui a pas paru constructif ni inclusif.  Son homologue de la Belgique, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a estimé quant à lui que l’Union européenne ne pouvait pas voter en faveur d’une résolution « qui considère que le commerce est davantage un problème qu’une solution ».  Nous espérons qu’une approche différente sera privilégiée l’an prochain, a ajouté la représentante belge, afin de lancer un message à la communauté internationale sur la contribution que le commerce international peut apporter dans des domaines comme l’éradication de la pauvreté, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et le développement durable.


Le représentant du Costa Rica a déclaré que la résolution qui venait d’être adoptée faisait ressortir la nécessité pour tous les États membres de l’OMC de faire preuve de souplesse et de volonté politique afin de sortir de l’impasse les négociations du Cycle de Doha.  Il a aussi jugé que si les principes inclus dans le concept de responsabilité commune mais différenciée, tels qu’ils prévalent dans le domaine des changements climatiques, étaient appliqués ici de manière cohérente, le résultat serait profitable à tous.  Selon lui, les signes de redressement observés ces derniers temps dans le commerce mondial peuvent être attribués à la réduction des mesures protectionnistes et à une meilleure règlementation des marchés financiers. 


La délégation du Chili a de son côté réitéré son appel à toutes les parties pour qu’elles conduisent à leur terme les négociations du Cycle de Doha et a condamné la tendance au protectionnisme, tout en encourageant au contraire tous les pays à s’abstenir d’adopter des mesures qui limitent la liberté commerciale.


Le représentant de l’Australie, s’exprimant au nom du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (Groupe CANZ), a expliqué qu’il avait voté contre ce texte, qui contient cependant des « éléments intéressants ».  Il a espéré être en mesure de pouvoir voter en faveur du texte qui serait soumis l’an prochain à la Commission sur cette question.


Par un vote de 159 voix pour, 7 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie, Nauru) et 3 abstentions (Colombie, Congo, Panama), la Deuxième Commission a adopté le projet de texte intitulé « Marée noire sur les côtes libanaises » (A/C.2/65/L.17/Rev.1).  Par ce texte, l’Assemblée générale se déclarerait à nouveau gravement préoccupée, pour la cinquième année consécutive, par les conséquences défavorables qu’a entrainées la destruction, par l’aviation israélienne, de réservoirs de carburant situés dans le voisinage immédiat de la centrale électrique de Jiyeh.


Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prierait le Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité de dédommager rapidement et convenablement le Gouvernement libanais et les autres pays directement touchés par la marée noire, tels que la République arabe syrienne, dont les côtes ont été en partie polluées.  L’Assemblée prierait le Secrétaire général d’étudier plus avant l’option consistant à examiner le rôle que pourrait jouer la Commission d’indemnisation afin d’obtenir du Gouvernement israélien les dédommagements nécessaires.


Si elle venait à adopter cette résolution, l’Assemblée se féliciterait de ce que le Fonds pour le relèvement du Liban ait accepté d’accueillir le Fonds de financement de la réparation des dégâts causés par la marée noire en Méditerranée orientale et inviterait les États, les organismes intergouvernementaux, les organisations non gouvernementales et le secteur privé à verser des contributions volontaires à ce fonds.


Explications de position


La représentante d’Israël a exprimé sa « déception » vis-à-vis de ce texte, affirmant qu’une fois encore, il « exploite » le professionnalisme de cette Commission afin « de promouvoir l’ordre du jour politique de certaines parties ».  L’objectif de cette résolution est, selon elle, d’institutionnaliser au sein des Nations Unies une lecture anti-israélienne des évènements, a-t-elle assuré.  Elle a estimé que cette résolution assemble des éléments sortis de leur contexte et ne tient pas compte des obligations d’objectivité et d’impartialité que devraient respecter ses coauteurs.


Tout en regrettant les dégâts causés par la marée noire, la représentante des Pays-Bas a exprimé l’hésitation considérable de son gouvernement s’agissant de la Commission d’indemnisation.  Le règlement de dommages doit être conclu au moyen de négociations directes entre les parties et c’est la raison pour laquelle nous n’approuvons pas certains passages de la résolution, a ajouté la représentante.


Le représentant du Liban a estimé que la majorité écrasante avec laquelle les États Membres venaient de voter en faveur de ce projet de résolution démontrait sa pertinence.  La Deuxième Commission est bel et bien le lieu approprié pour traiter de ces questions et se prononcer sur une telle résolution, a-t-il estimé.  L’acte de destruction de biens civils par Israël est un acte illégal sanctionné par le droit international, a déclaré le représentant.  Depuis quatre ans, la Commission adopte une série de résolutions sur la question, par lesquelles Israël a été prié de dédommager le Liban.  « Depuis quatre ans, Israël foule au pied les recommandations de cette Commission », a-t-il lancé, avant de dire que cette résolution réitère la nécessité pour Israël d’assumer enfin ses responsabilités vis-à-vis des Libanais.


Aux termes d’un projet de texte (A/C.2/65/L.41)intitulé « Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable », que la Commission a adopté par consensus, l’Assemblée générale encouragerait la communauté internationale à se montrer collectivement plus résolue à faire reconnaître l’importance de l’éducation au service du développement durable, y compris en mobilisant des ressources, en appuyant les initiatives menées au niveau national, et en créant des processus qui se prolongeront au-delà de  ladite Décennie.  Par ce texte, l’Assemblée encouragerait également les gouvernements à poursuivre la mise en œuvre de la Décennie aux niveaux international, national et local, notamment en collaborant avec les parties prenantes, y compris les systèmes éducatifs à tous les niveaux en intégrant, selon que de besoin, le concept de développement durable dans les programmes scolaires, et en coopérant en vue de conserver, de protéger et de rétablir la santé et l’intégrité de l’écosystème terrestre.


Aux termes du projet de résolution intitulé « Vers un nouvel ordre économique international » (A/C.2/65/L.20*), adopté par la Commission par 118 voix pour et 52 abstentions, l’Assemblée générale réaffirmerait qu’il faut continuer de s’employer à instaurer un nouvel ordre économique international fondé sur les principes d’équité, d’égalité souveraine, d’interdépendance, d’intérêt commun, de coopération et de solidarité entre tous les États.


Elle déciderait de poursuivre l’examen de la situation économique internationale et de ses incidences sur le développement au cours de sa soixante-septième session et, à cet effet, prierait le Secrétaire général de présenter, dans son prochain rapport, une vue d’ensemble actualisée des grands problèmes d’ordre économique et de politique générale à résoudre sur le plan international pour assurer une croissance économique soutenue et un développement durable qui soient équitables et sans exclusive, ainsi que du rôle que peut jouer l’Organisation des Nations Unies à cet égard.


Explications de position


Le représentant des États-Unis a regretté que cette résolution ne reconnaisse pas les progrès accomplis depuis qu’elle a été présentée pour la première fois, en 1974.  Si les États-Unis reconnaissent la nécessité de mettre en place un système international plus juste, il n’en reste pas moins que le projet de résolution présenté aujourd’hui ne peut recueillir de vote de la délégation américaine en sa faveur.  Le représentant de la Belgique, au nom de l’Unioneuropéenne, a indiqué qu’il a voté contre.  Il a estimé que les résolutions 3201 et 3202, adoptées en 1974, étaient désuètes du fait que le monde a considérablement changé depuis, avec des phénomènes comme celui de la mondialisation, ainsi que l’apparition de nouvelles technologies, et l’émergence de nouveaux acteurs économiques majeurs sur la scène internationale.  En remettant au goût du jour « des réalités dépassées », a-t-il regretté, l’ONU laisse transparaître, à travers ce texte, un message inapproprié sur sa capacité à résoudre les problèmes du monde actuel, a-t-il estimé.  Il a rappelé qu’il aurait été « bien plus approprié » de faire référence à d’autres résolutions des Nations Unies et aux recommandations du dernier Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, qui s’est tenu en septembre dernier à New York.


Tout en expliquant qu’elle avait voté en faveur du texte, la représentante du Pérou a déclaré qu’elle abondait dans le sens de l’Union européenne.  Il faut tenir compte des documents finaux des principales conférences qui se sont déroulées depuis 1974, en particulier le Consensus de Monterrey et les résultats de la Conférence de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-elle préconisé.  Le représentant du Chili s’est au contraire félicité de ce que le texte contenait des références à de tels conférences et sommets, soutenu en cela par le représentant de la Colombie


La représentante du Canada s’est dite déçue de voir que cette résolution se contente de reprendre le libellé de la précédente, au lieu de refléter les progrès accomplis.  Nous serions mieux avisés de nous référer davantage aux résultats des conférences internationales les plus récentes, a-t-elle souligné. 


La représentante de Cuba a estimé pour sa part qu’en dépit de l’esprit constructif qui a présidé à l’élaboration de ce texte, les pays développés n’avaient même pas voulu participer aux négociations relatives à son libellé.  Elle a affirmé que les pays développés s’efforçaient par tous les moyens d’empêcher que l’on s’attaque à des problèmes comme celui de la réforme des institutions financières internationales.


En adoptant par 162 voix pour, 7 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie et Nauru) 3 abstentions (Côte d’Ivoire, Panama et Papouasie-Nouvelle-Guinée) le projet de texte intitulé « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles  »(A/C.2/65/L.31), la  Deuxième Commission recommande à l’Assemblée générale d’exiger qu’Israël, puissance occupante, cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé.


Si elle suivait les recommandations de la Deuxième Commission, l’Assemblée demanderait à Israël de s’acquitter des obligations que lui impose le droit international, notamment le droit international humanitaire, en ce qui concerne la modification du caractère et du statut du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.  Il serait également demandé à Israël de mettre fin, dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, à toute intervention portant atteinte à l’environnement, en particulier au déversement de déchets de toutes sortes, qui fait peser une grave menace sur les ressources naturelles de ces territoires, à savoir les ressources en eau et en terre, et qui risque de nuire à l’environnement, à l’assainissement et à la santé des populations civiles.


Enfin, l’Assemblée demanderait par ce texte à Israël de mettre fin à la destruction d’équipements essentiels, notamment de réseaux d’adduction d’eau et d’assainissement, qui a notamment pour conséquence une dégradation des ressources naturelles du peuple palestinien.


Elle réaffirmerait par ailleurs les droits inaliénables du peuple palestinien et de la population du Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et ressources en eau, et reconnaîtrait le droit du peuple palestinien de demander réparation si ses ressources naturelles sont exploitées, altérées, détruites, épuisées ou mises en péril par suite de mesures illégales prises par Israël.


Explications de position


La représentante d’Israël a regretté que la Deuxième Commission « s’engage à nouveau dans un rituel annuel » consistant à délaisser les sujets d’importance internationale pour discuter d’une résolution soumise chaque année, et hautement politique, qui omet certains faits de première importance.  Elle a ajouté que cela n’améliore en aucun cas la vie des populations palestiniennes et ne conduit nullement à une amélioration des relations entre les parties en présence dans la région. 


Estimant que cette résolution « promeut un discours de haine », la représentante a expliqué que la réalité du terrain est qu’Israël partage avec ses voisins un intérêt vital pour la préservation et la protection de leur environnement.  Des mécanismes d’échanges sur ces questions sont à l’œuvre, a-t-elle noté, de même qu’existent des groupes de travail communs sur les questions d’environnement, d’agriculture, de sécurité alimentaire, de foresterie, de désalinisation et de gestion de l’eau.  Souhaitant que le temps mis pour discuter de cette « résolution discriminatoire et biaisée » soit prochainement consacré « à des questions d’importance internationale », la représentante a indiqué que son pays voterait contre ce texte et a appelé d’autres délégations à faire la même chose.


L’observateur de la Palestine a relevé que pour donner la possibilité à tous les peuples d’exercer leur droit au développement et à la prospérité, la majorité des délégations ont voté en faveur du projet de résolution qui affirme le droit du peuple palestinien à user de ses ressources naturelles.  Ce vote, a-t-il affirmé, montre une fois de plus le rejet de l’occupation coloniale d’Israël depuis 1967.  Au lieu de critiquer constamment les travaux de la Deuxième Commission et de s’en prendre aux pays qui votent en faveur des projets de résolutions qui ne l’arrangent pas, a-t-il ajouté, Israël serait mieux inspiré de ne pas violer la souveraineté du peuple palestinien sur ses ressources naturelles, a souligné l’observateur de la Palestine.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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