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La Commission économique et financière adopte cinq projets de résolution, dont deux relatifs aux problèmes du Moyen-Orient

AG/EF/3298

La Commission économique et financière adopte cinq projets de résolution, dont deux relatifs aux problèmes du Moyen-Orient

18/11/2010
Assemblée généraleAG/EF/3298
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LA COMMISSION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE ADOPTE CINQ PROJETS DE RÉSOLUTION,

DONT DEUX RELATIFS AUX PROBLÈMES DU MOYEN-ORIENT


Elle met aussi aux voix des textes relatifs à la recherche

d’un nouvel ordre économique mondial et au commerce international


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a adopté, après les avoir soumis à un vote de ses délégations, quatre projets de résolution sur lesquels les États Membres se sont avérés incapables de parvenir à un consensus.  Deux de ces projets de texte avaient trait à la situation au Moyen-Orient et deux autres à l’architecture économique et commerciale du système multilatéral.


À l’issue d’un vote, et par 159 voix pour, 7 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie et Nauru) et 3 abstentions (Colombie, Congo, Panama), la Deuxième Commission a adopté un texte1 relatif à la marée noire sur les côtes libanaises.


Aux termes de ce texte, et si elle suivait les recommandations de sa Commission économique et financière, l’Assemblée générale « à nouveau gravement préoccupée, pour la cinquième année consécutive, par les conséquences défavorables qu’a eues la destruction, par l’aviation israélienne, de réservoirs de carburant situés dans le voisinage immédiat de la centrale électrique de Jiyeh », prierait le Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité de dédommager rapidement et convenablement le Gouvernement libanais et les autres pays directement touchés par la marée noire, dont la République arabe syrienne.


Le représentant du Liban s’est félicité de la forte majorité par laquelle ce projet de résolution a été adopté avant de réitérer la nécessité, pour Israël, d’assumer enfin ses responsabilités vis-à-vis du peuple et du Gouvernement libanais.  La représentante d’Israël a, par contre, estimé que ce texte « exploitait le professionnalisme de la Deuxième Commission afin d’institutionnaliser au sein des Nations Unies une lecture anti-israélienne des évènements ».


En adoptant par 162 voix pour, 7 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie et Nauru) et 3 abstentions (Côte d’Ivoire, Panama et Papouasie-Nouvelle-Guinée) une autre résolution2, la Deuxième Commission a également recommandé à l’Assemblée générale d’exiger qu’« Israël, puissance occupante, cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril les ressources naturelles du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé ».


La représentante d’Israël s’est également élevée contre ce texte, rappelant que des mécanismes d’échanges et des groupes de travail existaient entre son pays et l’Autorité palestinienne sur les questions d’environnement, d’agriculture, de sécurité alimentaire, de foresterie, de désalinisation et de gestion de l’eau.


Par ailleurs, toujours à l’issue d’un vote -114 voix pour, 48 voix contre et 6 abstentions (Îles Marshall, Mexique, République de Corée, Fédération de Russie, Serbie, Turquie)-, la Deuxième Commission a adopté un texte3 par lequel elle recommande à l’Assemblée générale de souligner la nécessité de s’opposer à toutes les mesures et tendances protectionnistes qui font obstacle au commerce international, en particulier les subventions agricoles, et de supprimer toute mesure de ce type qui aurait déjà été prise.


Adoptée par 118 voix pour et 52 abstentions contre, une autre résolution4 de la Deuxième Commission recommande à l’Assemblée générale de réaffirmer qu’il faut continuer de s’employer à instaurer un « nouvel ordre économique international » fondé sur les principes d’équité, d’égalité souveraine, d’interdépendance, d’intérêt commun, de coopération et de solidarité entre tous les États.


Enfin, la Deuxième Commission a adopté par consensus une résolution5 intitulée « Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable ».


La Deuxième Commission a également examiné trois projets de résolutions6 sur lesquels elle se prononcera ultérieurement.  Aux termes de l’un de ces textes, présenté par le représentant du Yémen, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, l’Assemblée déciderait de proclamer 2012 Année internationale de l’énergie durable pour tous.


Les deux autres textes dont était saisie la Commission sont relatifs à la protection des récifs coralliens au service de moyens de subsistance et d’un développement durable, et au rapport du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur les travaux de sa onzième session extraordinaire.  Le premier a été présenté par le représentant de l’Australie et le second par celui du Yémen.


La Deuxième Commission se prononcera sur d’autres projets de résolution, lundi, le 22 novembre, à partir de 10 heures.


1     A/C.2/65/L.17/Rev.1

2     A/C.2/65/L.31

3     A/C.2/65/L.44

4     A/C.2/65/L.20

5     A/C.2/65/L.41

6     A/C.2/65/L.42, A/C.2/65/L.28 et A/C.2/65/L.43


DÉCISIONS SUR DES PROJETS DE RÉSOLUTION


À l’issue d’un vote de ses délégations, et par 114 voix pour, 48 voix contre et 6 abstentions (Îles Marshall, Mexique, République de Corée, Fédération de Russie, Serbie, Turquie), la Deuxième Commission a adopté le projet de résolution intitulé « Commerce international et développement » (A/C.2/65/L.44).  Si elle suivait les recommandations de la Commission et adoptait à son tour ce texte, l’Assemblée générale soulignerait la nécessité de s’opposer à toutes les mesures et tendances protectionnistes, notamment à celles qui touchent les pays en développement, y compris les mesures tarifaires, non tarifaires et para-tarifaires qui font obstacle au commerce, dont notamment les subventions agricoles.  L’Assemblée soulignerait également la nécessité de supprimer toute mesure de ce type qui aurait déjà été prise.


Par ce texte, l’Assemblée réaffirmerait que le commerce international peut être un moteur du développement et d’une croissance économique durable et insisterait sur l’importance d’un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, non discriminatoire et équitable qui contribue à la croissance, au développement durable et à l’emploi, notamment dans les pays en développement.


Elle engagerait aussi les États Membres à s’abstenir d’adopter toute nouvelle mesure ou restriction concernant le commerce et le transit qui limite l’accès des pays en développement aux médicaments, en particulier aux médicaments génériques, et au matériel médical.


Vivement préoccupée par l’absence de progrès dans les négociations du Cycle de Doha, l’Assemblée inviterait à nouveau, par ce texte, tous les pays membres de l’Organisation mondiale du commerce, en particulier les pays développés, à faire preuve de la souplesse et de la volonté politique nécessaires pour faire sortir les négociations de l’impasse. 


Explications de position


Le représentant des États-Unis a regretté que les États Membres demeurent divisés sur les questions fondamentales qui bloquent le consensus depuis plusieurs années sur les questions du commerce international et du développement.  Il a expliqué que sa délégation votait contre ce texte, qui ne lui a pas paru constructif ni inclusif.  Son homologue de la Belgique, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a estimé quant à lui que l’Union européenne ne pouvait pas voter en faveur d’une résolution « qui considère que le commerce est davantage un problème qu’une solution ».  Nous espérons qu’une approche différente sera privilégiée l’an prochain, a ajouté la représentante belge, afin de lancer un message à la communauté internationale sur la contribution que le commerce international peut apporter dans des domaines comme l’éradication de la pauvreté, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et le développement durable.


Le représentant du Costa Rica a déclaré que la résolution qui venait d’être adoptée faisait ressortir la nécessité pour tous les États membres de l’OMC de faire preuve de souplesse et de volonté politique afin de sortir de l’impasse les négociations du Cycle de Doha.  Il a aussi jugé que si les principes inclus dans le concept de responsabilité commune mais différenciée, tels qu’ils prévalent dans le domaine des changements climatiques, étaient appliqués ici de manière cohérente, le résultat serait profitable à tous.  Selon lui, les signes de redressement observés ces derniers temps dans le commerce mondial peuvent être attribués à la réduction des mesures protectionnistes et à une meilleure règlementation des marchés financiers. 


La délégation du Chili a de son côté réitéré son appel à toutes les parties pour qu’elles conduisent à leur terme les négociations du Cycle de Doha et a condamné la tendance au protectionnisme, tout en encourageant au contraire tous les pays à s’abstenir d’adopter des mesures qui limitent la liberté commerciale.


Le représentant de l’Australie, s’exprimant au nom du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (Groupe CANZ), a expliqué qu’il avait voté contre ce texte, qui contient cependant des « éléments intéressants ».  Il a espéré être en mesure de pouvoir voter en faveur du texte qui serait soumis l’an prochain à la Commission sur cette question.


Par un vote de 159 voix pour, 7 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie, Nauru) et 3 abstentions (Colombie, Congo, Panama), la Deuxième Commission a adopté le projet de texte intitulé « Marée noire sur les côtes libanaises » (A/C.2/65/L.17/Rev.1).  Par ce texte, l’Assemblée générale se déclarerait à nouveau gravement préoccupée, pour la cinquième année consécutive, par les conséquences défavorables qu’a entrainées la destruction, par l’aviation israélienne, de réservoirs de carburant situés dans le voisinage immédiat de la centrale électrique de Jiyeh.


Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prierait le Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité de dédommager rapidement et convenablement le Gouvernement libanais et les autres pays directement touchés par la marée noire, tels que la République arabe syrienne, dont les côtes ont été en partie polluées.  L’Assemblée prierait le Secrétaire général d’étudier plus avant l’option consistant à examiner le rôle que pourrait jouer la Commission d’indemnisation afin d’obtenir du Gouvernement israélien les dédommagements nécessaires.


Si elle venait à adopter cette résolution, l’Assemblée se féliciterait de ce que le Fonds pour le relèvement du Liban ait accepté d’accueillir le Fonds de financement de la réparation des dégâts causés par la marée noire en Méditerranée orientale et inviterait les États, les organismes intergouvernementaux, les organisations non gouvernementales et le secteur privé à verser des contributions volontaires à ce fonds.


Explications de position


La représentante d’Israël a exprimé sa « déception » vis-à-vis de ce texte, affirmant qu’une fois encore, il « exploite » le professionnalisme de cette Commission afin « de promouvoir l’ordre du jour politique de certaines parties ».  L’objectif de cette résolution est, selon elle, d’institutionnaliser au sein des Nations Unies une lecture anti-israélienne des évènements, a-t-elle assuré.  Elle a estimé que cette résolution assemble des éléments sortis de leur contexte et ne tient pas compte des obligations d’objectivité et d’impartialité que devraient respecter ses coauteurs.


Tout en regrettant les dégâts causés par la marée noire, la représentante des Pays-Bas a exprimé l’hésitation considérable de son gouvernement s’agissant de la Commission d’indemnisation.  Le règlement de dommages doit être conclu au moyen de négociations directes entre les parties et c’est la raison pour laquelle nous n’approuvons pas certains passages de la résolution, a ajouté la représentante.


Le représentant du Liban a estimé que la majorité écrasante avec laquelle les États Membres venaient de voter en faveur de ce projet de résolution démontrait sa pertinence.  La Deuxième Commission est bel et bien le lieu approprié pour traiter de ces questions et se prononcer sur une telle résolution, a-t-il estimé.  L’acte de destruction de biens civils par Israël est un acte illégal sanctionné par le droit international, a déclaré le représentant.  Depuis quatre ans, la Commission adopte une série de résolutions sur la question, par lesquelles Israël a été prié de dédommager le Liban.  « Depuis quatre ans, Israël foule au pied les recommandations de cette Commission », a-t-il lancé, avant de dire que cette résolution réitère la nécessité pour Israël d’assumer enfin ses responsabilités vis-à-vis des Libanais.


Aux termes d’un projet de texte (A/C.2/65/L.41)intitulé « Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable », que la Commission a adopté par consensus, l’Assemblée générale encouragerait la communauté internationale à se montrer collectivement plus résolue à faire reconnaître l’importance de l’éducation au service du développement durable, y compris en mobilisant des ressources, en appuyant les initiatives menées au niveau national, et en créant des processus qui se prolongeront au-delà de  ladite Décennie.  Par ce texte, l’Assemblée encouragerait également les gouvernements à poursuivre la mise en œuvre de la Décennie aux niveaux international, national et local, notamment en collaborant avec les parties prenantes, y compris les systèmes éducatifs à tous les niveaux en intégrant, selon que de besoin, le concept de développement durable dans les programmes scolaires, et en coopérant en vue de conserver, de protéger et de rétablir la santé et l’intégrité de l’écosystème terrestre.


Aux termes du projet de résolution intitulé « Vers un nouvel ordre économique international » (A/C.2/65/L.20*), adopté par la Commission par 118 voix pour et 52 abstentions, l’Assemblée générale réaffirmerait qu’il faut continuer de s’employer à instaurer un nouvel ordre économique international fondé sur les principes d’équité, d’égalité souveraine, d’interdépendance, d’intérêt commun, de coopération et de solidarité entre tous les États.


Elle déciderait de poursuivre l’examen de la situation économique internationale et de ses incidences sur le développement au cours de sa soixante-septième session et, à cet effet, prierait le Secrétaire général de présenter, dans son prochain rapport, une vue d’ensemble actualisée des grands problèmes d’ordre économique et de politique générale à résoudre sur le plan international pour assurer une croissance économique soutenue et un développement durable qui soient équitables et sans exclusive, ainsi que du rôle que peut jouer l’Organisation des Nations Unies à cet égard.


Explications de position


Le représentant des États-Unis a regretté que cette résolution ne reconnaisse pas les progrès accomplis depuis qu’elle a été présentée pour la première fois, en 1974.  Si les États-Unis reconnaissent la nécessité de mettre en place un système international plus juste, il n’en reste pas moins que le projet de résolution présenté aujourd’hui ne peut recueillir de vote de la délégation américaine en sa faveur.  Le représentant de la Belgique, au nom de l’Unioneuropéenne, a indiqué qu’il a voté contre.  Il a estimé que les résolutions 3201 et 3202, adoptées en 1974, étaient désuètes du fait que le monde a considérablement changé depuis, avec des phénomènes comme celui de la mondialisation, ainsi que l’apparition de nouvelles technologies, et l’émergence de nouveaux acteurs économiques majeurs sur la scène internationale.  En remettant au goût du jour « des réalités dépassées », a-t-il regretté, l’ONU laisse transparaître, à travers ce texte, un message inapproprié sur sa capacité à résoudre les problèmes du monde actuel, a-t-il estimé.  Il a rappelé qu’il aurait été « bien plus approprié » de faire référence à d’autres résolutions des Nations Unies et aux recommandations du dernier Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, qui s’est tenu en septembre dernier à New York.


Tout en expliquant qu’elle avait voté en faveur du texte, la représentante du Pérou a déclaré qu’elle abondait dans le sens de l’Union européenne.  Il faut tenir compte des documents finaux des principales conférences qui se sont déroulées depuis 1974, en particulier le Consensus de Monterrey et les résultats de la Conférence de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-elle préconisé.  Le représentant du Chili s’est au contraire félicité de ce que le texte contenait des références à de tels conférences et sommets, soutenu en cela par le représentant de la Colombie


La représentante du Canada s’est dite déçue de voir que cette résolution se contente de reprendre le libellé de la précédente, au lieu de refléter les progrès accomplis.  Nous serions mieux avisés de nous référer davantage aux résultats des conférences internationales les plus récentes, a-t-elle souligné. 


La représentante de Cuba a estimé pour sa part qu’en dépit de l’esprit constructif qui a présidé à l’élaboration de ce texte, les pays développés n’avaient même pas voulu participer aux négociations relatives à son libellé.  Elle a affirmé que les pays développés s’efforçaient par tous les moyens d’empêcher que l’on s’attaque à des problèmes comme celui de la réforme des institutions financières internationales.


En adoptant par 162 voix pour, 7 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie et Nauru) 3 abstentions (Côte d’Ivoire, Panama et Papouasie-Nouvelle-Guinée) le projet de texte intitulé « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles  »(A/C.2/65/L.31), la  Deuxième Commission recommande à l’Assemblée générale d’exiger qu’Israël, puissance occupante, cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé.


Si elle suivait les recommandations de la Deuxième Commission, l’Assemblée demanderait à Israël de s’acquitter des obligations que lui impose le droit international, notamment le droit international humanitaire, en ce qui concerne la modification du caractère et du statut du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.  Il serait également demandé à Israël de mettre fin, dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, à toute intervention portant atteinte à l’environnement, en particulier au déversement de déchets de toutes sortes, qui fait peser une grave menace sur les ressources naturelles de ces territoires, à savoir les ressources en eau et en terre, et qui risque de nuire à l’environnement, à l’assainissement et à la santé des populations civiles.


Enfin, l’Assemblée demanderait par ce texte à Israël de mettre fin à la destruction d’équipements essentiels, notamment de réseaux d’adduction d’eau et d’assainissement, qui a notamment pour conséquence une dégradation des ressources naturelles du peuple palestinien.


Elle réaffirmerait par ailleurs les droits inaliénables du peuple palestinien et de la population du Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et ressources en eau, et reconnaîtrait le droit du peuple palestinien de demander réparation si ses ressources naturelles sont exploitées, altérées, détruites, épuisées ou mises en péril par suite de mesures illégales prises par Israël.


Explications de position


La représentante d’Israël a regretté que la Deuxième Commission « s’engage à nouveau dans un rituel annuel » consistant à délaisser les sujets d’importance internationale pour discuter d’une résolution soumise chaque année, et hautement politique, qui omet certains faits de première importance.  Elle a ajouté que cela n’améliore en aucun cas la vie des populations palestiniennes et ne conduit nullement à une amélioration des relations entre les parties en présence dans la région. 


Estimant que cette résolution « promeut un discours de haine », la représentante a expliqué que la réalité du terrain est qu’Israël partage avec ses voisins un intérêt vital pour la préservation et la protection de leur environnement.  Des mécanismes d’échanges sur ces questions sont à l’œuvre, a-t-elle noté, de même qu’existent des groupes de travail communs sur les questions d’environnement, d’agriculture, de sécurité alimentaire, de foresterie, de désalinisation et de gestion de l’eau.  Souhaitant que le temps mis pour discuter de cette « résolution discriminatoire et biaisée » soit prochainement consacré « à des questions d’importance internationale », la représentante a indiqué que son pays voterait contre ce texte et a appelé d’autres délégations à faire la même chose.


L’observateur de la Palestine a relevé que pour donner la possibilité à tous les peuples d’exercer leur droit au développement et à la prospérité, la majorité des délégations ont voté en faveur du projet de résolution qui affirme le droit du peuple palestinien à user de ses ressources naturelles.  Ce vote, a-t-il affirmé, montre une fois de plus le rejet de l’occupation coloniale d’Israël depuis 1967.  Au lieu de critiquer constamment les travaux de la Deuxième Commission et de s’en prendre aux pays qui votent en faveur des projets de résolutions qui ne l’arrangent pas, a-t-il ajouté, Israël serait mieux inspiré de ne pas violer la souveraineté du peuple palestinien sur ses ressources naturelles, a souligné l’observateur de la Palestine.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Soudan: le Conseil de sécurité appelle les parties à prendre d’urgence des mesures pour garantir la tenue de référendums crédibles, le 9 janvier 2011

CS/10086

Soudan: le Conseil de sécurité appelle les parties à prendre d’urgence des mesures pour garantir la tenue de référendums crédibles, le 9 janvier 2011

16/11/2010
Conseil de sécuritéCS/10086
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6425e séance – matin


SOUDAN: LE CONSEIL DE SÉCURITÉ APPELLE LES PARTIES À PRENDRE D’URGENCE DES MESURES

POUR GARANTIR LA TENUE DE RÉFÉRENDUMS CRÉDIBLES, LE 9 JANVIER 2011


Ban Ki-moon assure que la communauté internationale est « disposée

à fournir une assistance supplémentaire » pour le bon déroulement de ces référendums


À 55 jours de la date fixée pour la tenue des référendums d’autodétermination au Sud-Soudan et dans la région de l’Abyei, le Conseil de sécurité a tenu, ce matin, une réunion sur le Soudan au niveau ministériel.  À l’issue de celle-ci, le Ministre britannique des affaires étrangères, M. William Hague, a fait lecture d’une déclaration présidentielle par laquelle le Conseil « exprime son appui à la mise en œuvre intégrale et en temps voulu, par les parties soudanaises, de l’Accord de paix global » signé en 2005, « y compris la tenue de référendums sur l’autodétermination de la population du Sud-Soudan et le statut de l’Abyei », ainsi qu’à un règlement pacifique, global et sans exclusive de la situation au Darfour ».


Le Conseil, qui souligne que la situation au Soudan « constitue l’un des défis les plus urgents auxquels il fait face », prie instamment les parties à l’Accord de paix global de « prendre d’urgence les mesures nécessaires pour s’acquitter de l’engagement qu’elles ont de nouveau pris lors de laréunion de haut niveausur le Soudan », qui avait eu lieu à New York le 24 septembre, de garantir la « tenue pacifique et rapide de référendums crédibles et libres dont les résultats reflèteraient la volonté de la population du Sud-Soudan et de l’Abyei ». 


Concernant le Darfour, le Conseil de sécurité se déclare profondément préoccupé par l’intensification de la violence et de l’insécurité, demande à toutes les parties de protéger les civils et de maintenir l’accès des agents humanitaires aux populations qui ont besoin d’une assistance et réaffirme son soutien au processus de paix, mené au Qatar par l’Union africaine et l’ONU.


Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon a estimé que le référendum avait le potentiel de changer le futur du pays.  Il est cependant impératif qu’il se déroule en toute transparence et dans le calme, a-t-il souligné.  M. Ban a assuré que la communauté internationale était « disposée à fournir une assistance supplémentaire » pour résorber les retards dans les préparatifs du référendum du 9 janvier prochain et a mis l’accent sur l’importance de l’appui technique fourni par la MINUS et la MINUAD. 


Rappelant que les partis politiques s’étaient engagés à respecter les résultats du référendum concernant le Sud-Soudan, M. Thabo Mbeki, ancien Président de l’Afrique du Sud et Président du Groupe de haut niveau de l’Union africaine sur le Darfour, chargé de traiter les problèmes postréférendaires, a insisté sur l’adoption récente par les parties d’un cadre pour le règlement des questions encore en suspens, ajoutant qu’il serait signé lorsque les discussions sur l’Abyei seraient conclues.


Le Ministre des affaires étrangères du Soudan, M. Ali Ahmed Karti, a demandé au Conseil de sécurité de reconnaître les efforts considérables réalisés par le Soudan pour mettre en œuvre l’Accord de paix global au fil des ans.  Il a affirmé que le référendum sur le Sud-Soudan se tiendrait comme prévu, que le Gouvernement à Khartoum en accepterait les résultats, « qu’on choisisse l’unité ou la sécession », et qu’il avait respecté ses engagements concernant le financement de la Commission référendaire.


Pour sa part, le Ministre pour la paix et la mise en œuvre de l’Accord de paix global du Gouvernement du Sud-Soudan, M. Pagan Amum, qui s’est dit convaincu que la population du Sud-Soudan voterait pour la sécession, s’est voulu rassurant pour les droits et biens des Soudanais du Nord basés dans le Sud-Soudan. « Le référendum peut changer la nature des relations entre le Nord et le Sud mais nous ne pouvons pas changer notre géographie », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il n’y avait « pas d’autre choix que d’être de bons voisins » ainsi que « des partenaires économiques ». 


Le Ministre britannique des affaires étrangères a affirmé, pour sa part, que « la paix dépendait de la volonté des parties de s’acquitter de leurs engagements ». « Un Soudan stable contribuerait à renforcer la sécurité dans la région. Cela signifierait également que ce pays ne serait pas voué à devenir une base du terrorisme, ni à créer des flux de réfugiés pour les pays voisins », a ajouté M. Hague.


Les délégations ont toutes insisté sur la pleine responsabilité des parties soudanaises.  C’est aux dirigeants soudanais de choisir entre la paix et la guerre, a fait observer la Secrétaire d’État des États-Unis, Mme Hillary Clinton. Si le représentant de la Fédération de Russie a estimé que la communauté internationale devrait se cantonner dans un rôle de médiation et de facilitation, son homologue de la Chine a invité la communauté internationale à ne pas préjuger des résultats du référendum sur le Sud-Soudan. 


M. Hague s’est montré très préoccupé par la situation qui prévaut dans la région de l’Abyei, soulignant qu’il était urgent pour les parties de parvenir à un accord.  La situation dans cette région est particulière dans la mesure où l’Accord de paix global prévoit un référendum sur le rattachement de cette région soit au Nord, soit au Sud, mais laisse la possibilité aux parties de s’entendre sur une autre solution.  M. Amum a rappelé que les parties étaient récemment convenues de confier à la présidence du Soudan, « de préférence avant dimanche prochain », le soin de définir un accord final sur l’Abyei et a rappelé que l’autre option serait de transférer cette région au Sud par le biais d’un décret présidentiel.  Mme Clinton a cependant averti qu’en l’absence d’un véritable accord, qui soit acceptable pour le peuple de l’Abyei, les États-Unis et la communauté internationale les pousseraient à tenir le référendum, comme le prévoit l’Accord de paix global.


Certains intervenants ont rappelé en outre que les deux référendums –concernant le Sud-Soudan et la région de l’Abyei- ne mettaient pas fin au processus de l’Accord de paix global et que de nombreux problèmes restaient en suspens.  Le représentant de la Turquie a ainsi fait remarquer que les divergences de position ne seraient pas réglées par les référendums et prévenu contre une « une phase traumatisante dont les bénéfices ne seraient visibles qu’à plus long terme ».  C’est pourquoi, a-t-il dit, la communauté internationale doit se préparer à faire face « aux turbulences à venir ».


Enfin, comme l’a indiqué le représentant de la France, l’organisation des référendums ne saurait faire oublier la situation au Darfour, où une solution politique est incontournable.  De nombreuses délégations ont ainsi exhorté toutes les parties au conflit à prendre part aux pourparlers de paix de Doha, à cesser de s’attaquer aux civils et à permettre l’accès de l’aide humanitaire. 


RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN


Déclarations


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a confirmé que l’inscription des votants avait débuté dimanche 14 novembre à travers tout le Sud-Soudan ainsi que dans 165 localités du Nord-Soudan et dans huit pays étrangers.  « Je félicite la Commission du référendum sur le Sud-Soudan de cet accomplissement », a-t-il ajouté, estimant que le processus électoral était désormais lancé.  Le Secrétaire général a jugé impératif que, pour être crédible et refléter les aspirations de la population, le scrutin doit se dérouler en toute transparence et dans le calme.  Exprimant sa préoccupation sur les retards pris dans les préparatifs, M. Ban Ki-moon a estimé que la Commission du référendum doit s’appuyer sur les financements prévus pour que tous les obstacles qui subsistent soient levés.  « La communauté internationale, y compris la famille des Nations Unies, les ONG et les bailleurs de fonds se tiennent prêts à fournir une assistance supplémentaire », a-t-il assuré, mettant l’accent sur l’importance de l’appui technique fourni par la MINUS et la MINUAD dans ce contexte. 


Le Secrétaire général de l’ONU a souligné que si la communauté internationale apporte son plein appui au processus référendaire, il appartient aux autorités soudanaises de mener à bien l’organisation des consultations.  « L’engagement de la communauté internationale ne peut se substituer à la volonté des parties d’assumer leurs responsabilités », a-t-il déclaré.  M. Ban a également rappelé que les parties à l’Accord de paix global avaient réitéré leur engagement non seulement de garantir la bonne organisation des référendums mais aussi d’assurer la protection des Soudanais du Sud vivant dans le Nord et des Soudanais du Nord vivant dans le Sud.  Après avoir salué les récentes déclarations des Ministres des Gouvernements du Soudan et du Sud-Soudan selon lesquelles « le retour à la guerre n’est pas une option », M. Ban a toutefois indiqué que l’ONU réfléchissait à un accroissement du nombre de Casques bleus au Sud et dans la région de l’Abyei.  « Cependant, la présence de troupes de l’ONU ne serait pas suffisante pour empêcher une reprise du conflit », a-t-il prévenu, répétant que « seul l’engagement des parties à respecter les termes de l’Accord de paix global et à rassurer les populations de leur volonté à travailler ensemble permettra de garantir la paix ».  


Concernant la situation au Darfour, le Secrétaire général a rappelé que les négociations de Doha visaient toujours la participation des mouvements rebelles, notamment le Mouvement pour la justice et l’égalité et la faction Abdul Wahid de l’Armée de libération du Soudan, au processus de paix.  « Si le Médiateur en chef conjoint Union africaine-ONU pour le Darfour poursuit ses contacts avec ces groupes, je reste très préoccupé par la reprise des hostilités entres les Forces armées soudanaises et le Mouvement pour la justice et l’égalité et la poursuite de celles entre les forces de l’Alliance soudanaise et la faction Abdul Wahid », a-t-il déclaré.  M. Ban a exhorté les membres du Conseil de sécurité à s’associer à sa demande pour que toutes les restrictions imposées par les parties au conflit au Darfour soient levées afin de permettre à la MINUAD et aux travailleurs humanitaires d’accéder sans entrave aux populations dans le besoin.  Il a également invité le Conseil à exhorter les parties à mettre fin aux hostilités et à appuyer l’issue du processus de Doha ainsi que les efforts qui suivront en vue de parvenir à un consensus sur les conditions de la paix. 


M. Ban Ki-moon a estimé que le référendum avait le potentiel de changer le futur du pays.  « La communauté internationale et les parties à l’Accord de paix global, qui ont souligné, au cours des cinq dernières années, l’importance de réaliser l’unité, doivent maintenant respecter le droit des Soudanais du Sud à décider de leur avenir », a-t-il ainsi déclaré.  En conclusion, il a affirmé que les parties soudanaises doivent reconnaître que, quelle que soit l’issue du référendum, la vision d’un nouveau Soudan articulée à l’Accord est aussi valide aujourd’hui qu’elle l’était il y a une décennie de cela.


M. THABO MBEKI, Président du Groupe de haut niveau de l’Union africaine sur le Darfour, qui s’exprimait par vidéoconférence depuis Johannesburg, a annoncé que l’enregistrement des électeurs pour le référendum au Sud-Soudan avait bien commencé hier et a affirmé que toutes les parties concernées étaient déterminées à assurer un processus d’enregistrement sans heurt, nécessaire pour la crédibilité du scrutin.  Il a rappelé que les partis politiques s’étaient engagés à respecter les résultats du référendum.  À partir du 22 novembre, le Groupe de haut niveau de l’Union africaine va faciliter les négociations qui impliquent le Président Omar Al-Bashir, notamment pour tenter de résoudre les problèmes de l’Abyei, a expliqué M. Mbeki.  Par ailleurs, un comité sera bientôt créé pour délimiter les frontières, a-t-il assuré.


M. Mbeki a rappelé que la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) était chargée de tout ce qui concerne la sécurité, ajoutant que le Groupe de haut niveau de l’Union africaine était en contact avec elle.  Tout en rappelant que le Groupe qu’il préside était chargé de traiter les problèmes postréférendaires et que les parties s’y étaient engagées, il a cependant fait part de son inquiétude face à la lenteur des négociations.  M. Mbeki a aussi rappelé qu’une « réunion importante » avait eu lieu à Khartoum, à la demande des parties et en présence du Chef de la MINUS, M. Haile Makarios, et qu’elle avait abouti à la mise au point d’un cadre pour le règlement des questions encore en suspens, ajoutant qu’il serait signé lorsque les discussions sur l’Abyei seraient conclues.


En outre, M. Mbeki a tenu à souligner qu’une paix durable au Darfour était essentielle et a rappelé les décisions prises récemment à Addis-Abeba.  En attendant, le Gouvernement soudanais devrait prendre avec la MINUAD toutes les mesures pour stabiliser la situation et veiller au retour des personnes déplacées, a-t-il ajouté, tout en se disant confiant sur la possibilité de résoudre les problèmes à l’avenir.  Il a indiqué que le Président soudanais s’y était engagé.  Avant de conclure, il a salué le travail réalisé par la MINUS et la MINUAD et a demandé au Conseil de sécurité de leur apporter le soutien nécessaire.


M. ALI AHMED KARTI, Ministre des affaires étrangères du Soudan, a plaidé pour une approche raisonnable qui, selon lui, est seule à permettre « d’aider les parties à parvenir à la paix de manière à atteindre l’objectif commun, de réaliser la paix et la sécurité durables et d’empêcher le retour à la guerre ».  Le Ministre a demandé au Conseil de sécurité de reconnaître les efforts considérables réalisés par le Soudan pour mettre en œuvre l’Accord de paix global au fil des ans et « lever courageusement les obstacles sur la voie de la paix et de l’unité ».  « Nous sommes déterminés et prêts à parvenir à un règlement politique des questions en suspens et mener des référendums impartiaux et crédibles », a-t-il assuré, avant de préciser que « les référendums sont un moyen et non une fin en soi pour parvenir à la paix ».  « L’Accord a permis de mettre fin à l’un des conflits les plus longs de l’histoire africaine », a-t-il ensuite rappelé, estimant que « les dirigeants qui prennent ce type de décision doivent être félicités et non pas subir de pression extérieure ». 


Répétant que le référendum sur le Sud-Soudan se tiendra comme prévu et que le Gouvernement à Khartoum acceptera le résultat, « qu’on choisisse l’unité ou la sécession », le Ministre soudanais des affaires étrangères a déclaré que la consultation pourrait ouvrir la voie à « un nouvel avenir » pour le pays.  M. Karti a ensuite insisté sur le fait que son gouvernement avait respecté ses engagements au titre du financement de la Commission référendaire: « Nous avons versé les 40% prévus avant même que la Commission n’ait finalisé son budget », a-t-il indiqué, avant d’appeler la communauté internationale et celle des donateurs à respecter leurs propres engagements, à savoir « financer les 60% restants et éviter ainsi que le travail de la Commission soit perturbé ».  « Parler d’échec dans le financement de la Commission est une tentative de troubler la situation », a-t-il estimé, avant de demander de nouveau à la communauté internationale de reconnaître la portée des réalisations accomplies par le Gouvernement soudanais dans le cadre de l’organisation des scrutins au Sud et dans la région de l’Abyei.  M. Karti a par ailleurs évoqué la conclusion récente d’un accord cadre avec le Sud, « approuvé par M. Mbeki », et qui permettra de régir les relations entre les deux parties sur la base d’un engagement commun à ne plus jamais reprendre les hostilités.  « C’est ensemble que nous pourrons œuvrer à la construction d’un monde meilleur », a-t-il dit.


Pour ce qui est du Darfour, le Ministre soudanais des affaires étrangères a considéré que « seules des négociations de bonne foi permettront de parvenir à la paix et à la sécurité durables dans la zone ».  « Sous les auspices du Qatar et la houlette de M. Bassolé, nous nous sommes engagés dans des négociations dont l’issue heureuse est une priorité absolue », a-t-il poursuivi, regrettant que les dirigeants rebelles aient choisi « pour unique option la voie militaire au lieu d’accepter de s’asseoir à la table des négociations à Doha ».  Le Gouvernement soudanais fait tout ce qui est en son pouvoir pour promouvoir la paix au Darfour et permettre à la MINUAD de s’acquitter de sa tâche, a-t-il également affirmé.  Il s’est dit convaincu que le Conseil de sécurité avait un rôle crucial à jouer pour aider son gouvernement à financer ses projets à impact rapide en vue de favoriser le retour, en toute sécurité, des réfugiés dans leur communauté et accélérer la mise en œuvre des mesures de développement socioéconomique sur le terrain.  « Sachez que nos stratégies comprennent de nouvelles initiatives de lutte contre l’impunité de ceux visant les travailleurs humanitaires, car les saboteurs de la paix doivent être traduits en justice », a-t-il dit, en s’adressant aux membres du Conseil.  En conclusion, M. Karti a exhorté le Conseil de sécurité à annuler sa résolution 1593, « un texte qui a ouvert la voie au mal et contribué à isoler le peuple soudanais ».  « Le Président Al-Bashir a appuyé pleinement les processus de paix en cours au Soudan », a-t-il rappelé.


M. PAGAN AMUM, Ministre pour la paix et la mise en œuvre de l’Accord de paix global du Gouvernement du Sud-Soudan et Secrétaire général du Mouvement de libération du peuple du Soudan (SPLM), a affirmé d’emblée que son mouvement ne renoncerait jamais à son engagement à appliquer l’Accord de paix global, qui avait permis de mettre fin à la guerre civile et dont la pleine application est la garantie d’une paix durable au Soudan.  Rappelant que le point central de l’Accord était l’organisation des deux référendums au Sud-Soudan et dans la région de l’Abyei, il s’est félicité du commencement, hier, du processus d’enregistrement des électeurs pour le référendum au Sud-Soudan.  Constatant que la participation à cette première journée a été forte, il a estimé que cela signifiait clairement que ce référendum aurait bien lieu comme prévu le 9 janvier prochain, avant de juger essentiel que toutes les parties entendent le message que leur adresse aujourd’hui le Conseil de sécurité.


Le Gouvernement du Sud-Soudan a fait et continuera de faire tous les efforts pour que le référendum ait lieu à la date prévue, a affirmé M. Amum, qui a insisté sur les efforts logistiques mais aussi sur le fait que son gouvernement avait apporté la quote-part financière demandée et même davantage.  Il a demandé au Conseil de sécurité de faire en sorte que le Gouvernement du Soudan en fasse de même.  Rappelant qu’il appartenait au peuple du Sud-Soudan de décider en faveur de l’unité ou de la sécession, M. Amum a déclaré que toutes les voix devraient pouvoir être entendues pendant la campagne et que les intimidations dans un sens ou dans l’autre ne seraient pas tolérées.


Affirmant que tout indique à ce stade que le peuple du Sud-Soudan votera en faveur de l’indépendance, M. Amum a demandé au Conseil de sécurité et à tous les États Membres de respecter le choix des urnes.  Il s’est félicité de la nomination, par le Secrétaire général, de son Équipe de haut niveau sur les référendums présidée par le Président Benjamin Mkapa et l’a invité à se montrer proactif et à faire part de toute difficulté aux différentes parties afin de garantir un scrutin libre et équitable, dont les résultats reflèteront la volonté du peuple du Sud-Soudan.  Il a également appelé le Groupe de haut niveau de l’Union africaine à certifier rapidement les résultats après le scrutin, et d’assurer une transition en douceur vers la suite du processus.


Parallèlement, M. Amum a affirmé que son gouvernement était disposé à négocier et conclure des arrangements finaux postréférendums afin de garantir des relations claires et stables entre le Nord et le Sud-Soudan.  Il a rappelé que le Gouvernement du Sud-Soudan venait de négocier avec son partenaire du Nord un accord cadre qui fixe les principes généraux devant gouverner les relations futures du Sud et du Nord-Soudan en tant que deux États, si la population opte pour la séparation.  Il a remercié le Groupe de haut niveau de l’Union africaine, les Nations Unies et tous les autres partenaires qui ont facilité ces discussions.


M. Amum a insisté sur le « fort désir » du peuple et du Gouvernement du Sud-Soudan d’entretenir avec le Nord des relations pacifiques et de collaboration qui profitent à tous.  « Nous partageons une histoire commune, nous resterons toujours des voisins et nous sommes économiquement interdépendants », a-t-il affirmé, ajoutant qu’il n’y avait « pas d’autre choix que d’être de bons voisins » ainsi que « des partenaires ».  Rappelant que l’une des questions les plus importantes était celle de la citoyenneté et des droits qui y sont liés, M. Amum a réaffirmé que les droits de tous les Soudanais du Nord dans le Sud seraient pleinement respectés et protégés, de même que leurs biens situés dans le Sud et ceux des étrangers.  Concernant la démarcation de la frontière, il a déclaré qu’il ne restait que cinq points de désaccord entre les parties, et a rappelé qu’elles étaient convenues de recourir à un arbitrage international si elles ne parvenaient pas à trouver un accord.


S’agissant de la situation dans la région de l’Abyei, M. Amum a demandé au Conseil de sécurité d’appuyer la pleine application du Protocole sur cette région.  Il a rappelé que les parties étaient récemment convenues de confier à la présidence du Soudan, de préférence avant dimanche prochain, le soin d’un accord final sur l’Abyei et a estimé qu’il y avait deux solutions: soit de laisser les membres de la communauté Dinka le soin de déterminer par référendum s’ils veulent être rattachés au Nord ou au Sud-Soudan, soit de transférer l’Abyei au Sud par le biais d’un décret présidentiel, de la même façon que l’Abyei avait été transféré en 1905 par un décret administratif.  « Le référendum peut changer la nature des relations entre le Nord et le Sud mais nous ne pouvons pas changer notre géographie », a insisté M. Amum, qui a affirmé son attachement à un avenir pacifique, que ce soit dans un ou deux États.  Il a appelé le Parti du Congrès national au pouvoir à Khartoum à rejoindre le SPLM dans une politique de paix et de réconciliation et de présenter ainsi « un bon exemple au peuple soudanais, à l’Afrique et au monde ».  « Nous pouvons réussir, nous séparer pacifiquement et entretenir de bonnes relations de voisinage », a-t-il conclu.


M. WILLIAM HAGUE, Ministre des affaires étrangères du Royaume-Uni, a appelé d’emblée la communauté internationale « à s’unir pour appuyer les parties à cimenter les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Accord de paix global de 2005 ».  « Un Soudan stable contribuerait à renforcer la sécurité dans la région, cela signifierait que ce pays n’est pas voué à être une base du terrorisme ou une source de réfugiés pour les pays voisins ».  « Plus important encore, un Soudan stable aiderait le peuple soudanais à jouir enfin des dividendes de la paix qui leur échappent depuis si longtemps », a ajouté M. Hague.  Concernant l’organisation du référendum dans le Sud-Soudan, M. Hague a estimé que des progrès récents ont été notés par les observateurs présents sur le terrain.  L’inscription des électeurs du Sud-Soudan, qui vient de se démarrer, se déroule pour l’instant dans le calme.  « Les négociations entre le Sud et le Nord sous les auspices de M. Mbeki progressent également sur toutes les questions en suspens, à savoir la citoyenneté, la sécurité, l’exploitation des ressources naturelles et la délimitation de la frontière », a encore indiqué M. Hague. 


Pour le Ministre britannique des affaires étrangères, « la paix dépend de la volonté des parties d’honorer leurs engagements, notamment dans la région de l’Abyei où un accord doit être trouvé d’urgence pour rassurer les communautés que les vainqueurs, quels qu’ils soient, protégeront leurs droits ».  Insistant sur le fait que la communauté internationale doit se tenir prête à aider les parties au lendemain des consultations, M. Hague a indiqué que son pays avait pris les devants en s’engageant à alléger la dette soudanaise.  « De leur côté, les États-Unis ont pris une série de mesures courageuses pour avancer sur la voie de la normalisation de leurs relations avec Khartoum ».  « L’Union africaine joue un rôle vital pour faciliter le rapprochement entre le Nord et le Sud, épaulée en cela par la Ligue des États arabes », a également noté M. Hague.  S’agissant de la présence de l’ONU au Darfour et le long de la frontière entre le Sud et le Nord-Soudan, il a demandé au Gouvernement soudanais de tout faire pour permettre à la MINUAD et la MINUS de s’acquitter de leur tâche, « en particulier pour permettre la tenue des référendums au Sud-Soudan et dans la région de l’Abyei ».  Avant de conclure, il a estimé qu’il incombait en premier lieu aux autorités soudanaises de saisir l’opportunité qui leur est offerte de sécuriser le futur de leur pays. 


Mme HILLARY RODHAM CLINTON, Secrétaire d’État des États-Unis, a estimé que le 15 novembre avait marqué un jalon historique au Soudan avec le début de l’enregistrement des électeurs du Sud-Soudan en prévision du référendum de janvier prochain par lequel ils décideront de leur propre avenir.  La tenue de ce référendum et le règlement de la question du statut de l’Abyei représentent les promesses d’autodétermination faites au peuple soudanais par l’Accord de paix global, a-t-elle rappelé, ajoutant que les États-Unis estiment que ces promesses doivent être tenues.  Elles sont essentielles pour la paix au Soudan et bien au-delà en Afrique, a-t-elle ajouté, avant d’affirmer que le référendum au Sud-Soudan devrait se tenir comme prévu le 9 janvier et que, quelle qu’en soit l’issue, la volonté du peuple devrait être respectée.  « Nous avons vu ce en quoi consiste l’alternative, a ajouté Mme Clinton, qui a rappelé que quatre décennies de conflit avaient coûté la vie à deux millions de personnes et forcé le déplacement de millions d’autres.


Dans les 55 jours qui nous séparent du référendum, le Gouvernement soudanais peut garantir un meilleur avenir, fait de paix et d’espoir, a déclaré Mme Clinton. La Secrétaire d’État américaine a toutefois ajouté qu’il restait beaucoup à faire pendant ces 55 jours, avant d’inviter chacun à agir.  C’est aux dirigeants soudanais de choisir entre la paix et la guerre, a fait observer Mme Clinton, qui a souligné que le sort de 44 millions de Soudanais dépendait de la détermination de leurs dirigeants à résoudre ensemble les nombreuses questions en suspens. « Nous devons tous les soutenir pour qu’ils fassent le choix qui s’impose et pour le bien-être de leur population », a-t-elle dit.


Il faut aussi trouver rapidement un accord pour les populations de l’Abyei et les autres groupes nomades qui transitent et utilisent les pacages de cette région, a déclaré la Secrétaire d’État américaine, qui a rappelé que les préparatifs du référendum concernant l’Abyei avaient pris beaucoup de retard et que les tensions montaient dans la région.  L’Accord de paix global prévoit ce référendum et les parties peuvent s’accorder pour changer ce point, a rappelé Mme Clinton, prévenant qu’en l’absence de véritable accord acceptable pour le peuple de l’Abyei, les États-Unis et la communauté internationale les pousseraient à respecter leur engagement en application de l’Accord de paix global et à tenir le référendum promis.


Mme Clinton s’est, par ailleurs, déclarée inquiète de la détérioration de la situation au Darfour, qu’elle a jugée inacceptable.  Elle a exhorté toutes les parties à accepter de participer aux pourparlers de paix de Doha et a demandé au Gouvernement de respecter les populations civiles.  Au Darfour comme ailleurs, le Gouvernement soudanais doit être à la hauteur de ses obligations internationales, a rappelé Mme Clinton, qui a ajouté qu’il faudrait traduire en justice les responsables des atrocités, y compris le génocide.  Au XXIe siècle, chacun doit se conformer aux valeurs et aux règles universelles, a-t-elle rappelé.  Dans la perspective des référendums, Mme Clinton a demandé à tous les États-Membres de soutenir la MINUS et au Gouvernement soudanais d’assurer sa part des coûts du scrutin.  Faisant observer qu’elle était aujourd’hui la seule femme présente à la table du Conseil de sécurité, Mme Clinton a dit vouloir parler en leur nom et a rappelé que les femmes jouaient un rôle essentiel dans les processus de paix.  Elle a souhaité que les femmes puissent participer au plus haut niveau aux Gouvernements du Soudan, au Nord comme au Sud. 


Mme Clinton a en outre rappelé que les États-Unis avaient fait savoir au Soudan que, s’il choisit la paix, il pourrait bénéficier de leur appui.  Des mesures ont déjà été prises, en particulier pour alléger la dette nationale du Soudan, a déclaré la Secrétaire d’État, qui a ajouté que les États-Unis étaient prêts à faire beaucoup plus.  Elle a ainsi annoncé que son pays était disposé, si le Gouvernement soudanais respecte tous les engagements pris en vertu de l’Accord de paix global et le référendum, la solution concernant la région de l’Abyei, la tenue à la date prévue du référendum sur le Sud-Soudan et s’il en respecte les résultats, à entamer le processus de retrait du Soudan de la liste des États qui parrainent le terrorisme.  En outre, si le Gouvernement du Soudan s’engage en faveur d’une solution pacifique au Darfour et prend de nouvelles mesures pour lutter contre l’impunité, les États-Unis sont disposés à s’engager sur la voie de la levée des sanctions et de forger une relation mutuellement profitable.  Il faudra beaucoup de courage au Gouvernement du Soudan pour agir ainsi mais la communauté internationale et les États-Unis seront alors à ses côtés, a-t-elle assuré avant de conclure.


M. MICHAEL SPINDELEGGER, Ministre des affaires étrangères de l’Autriche, a déclaré que durant ces derniers mois, la situation au Soudan avait connu des développements positifs, avec notamment la tenue d’élections dans ce pays et l’amélioration de ses relations avec son voisin, le Tchad.  Bien que la mise en œuvre de l’Accord de paix global ait été laborieuse, beaucoup a été cependant été accompli en ce sens, a-t-il soutenu, avant d’exprimer sa confiance en la capacité des parties à réaliser leurs engagements prévus par cet Accord.  Il les a aussi invités à organiser des référendums crédibles et à se conformer aux résultats de ces scrutins.  Dans ce contexte, il s’est félicité des progrès réalisés dans le cadre de la préparation de ces référendums, en reconnaissant que d’autres progrès restaient à faire, en particulier en ce qui concerne l’Abyei.  Les parties doivent aussi préparer, dans les délais impartis, la phase postréférendum, a-t-il souligné, en espérant que les négociations sur ce point apporteront bientôt des résultats concrets.  M. Spindelegger a par ailleurs souligné que le renforcement de l’état de droit, la fin de l’impunité et la garantie des droits de l’homme sont importants pour assurer une paix et une sécurité durables au Soudan.  L’inclusion des femmes dans tous ces processus est également importante, a-t-il indiqué.


Le Ministre autrichien des affaires étrangères, rappelant que son pays avait fourni, à la demande des parties du Nord et du Sud, une expertise technique dans les domaines de la citoyenneté, a assuré qu’il poursuivra son assistance avec les deux parties de façon transparente et ouverte.  Il a ensuite souligné la nécessité de préserver la liberté de mouvement du personnel de la MINUS, afin qu’elle puisse remplir sa mission.  M. Spindelegger, qui a salué le rôle joué par l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), dans la protection des civils, s’est dit préoccupé par l’enlèvement de membres du personnel humanitaire dans cette région, avant d’appeler les parties à accorder à ce personnel l’accès aux populations nécessitant une assistance humanitaire.  « La nouvelle stratégie pour le Darfour établie par le Gouvernement du Soudan, est la bienvenue.  Cependant, toutes les parties doivent s’engager de façon constructive dans le processus de paix » sans conditions, a-t-il conclu.


M. SVEN ALKALJ, Ministre des affaires étrangères de Bosnie-Herzégovine, a souligné qu’il était d’une importance cruciale que les dispositions de l’Accord de paix global, notamment en ce qui concernent les référendums d’autodétermination du peuple du Sud-Soudan et sur le statut de la région de l’Abyei, soient pleinement mises en œuvre et à la date prévue.  Le Ministre s’est dit préoccupé par la lenteur des préparations des référendums.  Le retard pris dans l’exercice du mandat de la Commission du Sud-Soudan est un autre motif d’inquiétude pour la Bosnie-Herzégovine, a-t-il poursuivi, soulignant que cela aurait un impact majeur sur la préparation et la conduite du référendum.  « Nous exhortons les deux parties à empêcher tout retard supplémentaire dans le travail de la Commission », a affirmé M. Alkalj.  S’agissant des préparatifs du référendum de la région de l’Abyei, la situation est encore plus urgente, et les parties doivent immédiatement s’atteler à la mise en place de la Commission du référendum dans la région de l’Abyei, a-t-il poursuivi.


Le Ministre a ensuite rappelé qu’en cette période critique, il ne faudrait pas perdre de vue la situation humanitaire au Soudan, qui requiert une forte attention de la part de la communauté internationale.  « Un niveau suffisant de ressources doit être mobilisé pour apaiser la souffrance des populations » a expliqué M. Alkalj.  De la même façon, la Bosnie-Herzégovine estime que le développement des capacités de gouvernance du Gouvernement du Sud-Soudan ne doit pas être négligé, quelle que soit l’issue du référendum du 9 janvier prochain. S’agissant de la situation au Darfour, le Ministre a réitéré le soutien de son pays aux Nations Unies et au processus de paix de Doha mené par l’Union africaine, apportant aussi son appui au Médiateur en chef conjoint Union africaine-ONU pour le Darfour.  « Il est essentiel que les parties saisissent l’opportunité offerte par le processus de paix de Doha et nous les exhortons à s’y joindre sans préconditions et sans délais supplémentaires », a indiqué le Ministre.  Il a ensuite souligné qu’aux yeux de son pays, il était essentiel de travailler pour parvenir à une solution globale au Darfour qui prévoit un cessez-le-feu et des arrangements sécuritaires, une représentation équilibrée à tous les niveaux du gouvernement, et des avancées vers la réconciliation et le développement économique. 


M. HENRY ODEIN AJUMOGOBIA, Ministre des affaires étrangères du Nigéria, a affirmé que « ni la communauté internationale ni le Soudan ne pouvaient se permettre un nouveau conflit qui déstabiliserait à coup sûr la région et annulerait tous les progrès réalisés depuis 2005 ».  Déplorant ainsi l’état d’insécurité et l’intensification des tensions le long de la frontière entre le Sud et le Nord, le Ministre nigérian des affaires étrangères a exhorté l’Armée populaire de libération du Soudan et l’Armée soudanaise à cesser les hostilités et à respecter le cessez-le-feu prévu par l’Accord de paix global.  Il a estimé qu’à ce stade, ni le report du référendum au Sud-Soudan, ni une déclaration unilatérale d’indépendance ne serviraient la cause de la paix et de la sécurité internationales.  « Les parties doivent donc redoubler d’efforts et rester pleinement engagées à mettre intégralement en œuvre l’Accord ».  Elles ont l’obligation, dans ce cadre, de rechercher la paix et de rendre possible une coexistence équitable, quelle que soit l’issue du référendum, a-t-il insisté. 


« Dans la période très courte qui nous sépare de la consultation, les parties doivent renforcer la confiance mutuelle en s’assurant en particulier le financement de la Commission référendaire et de la bonne conduite du processus d’inscription des votants, qui a démarré dimanche », a estimé le Ministre nigérian des affaires étrangères.  M. Ajumogobia a également souligné l’importance qu’un accord postréférendum soit trouvé au plus vite sur les questions clefs que sont la délimitation de la frontière entre le Sud et le Nord, la citoyenneté, le partage des ressources, la coopération économique et la sécurité.  « Nous saluons le rôle du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine sur le Darfour pour faciliter les négociations entre les parties sur ces questions ».  S’agissant du Darfour, il a préconisé la conclusion d’un accord de paix complet pour pérenniser la paix et le développement dans la région.  C’est pourquoi, le Nigéria soutient les pourparlers de Doha et salue les efforts du Médiateur en chef conjoint Union africaine-ONU pour le Darfour, a-t-il dit.  À son tour, le Ministre nigérian des affaires étrangères a exhorté les parties à lever toutes les restrictions entravant les activités d’assistance et de protection des civils de la MINUAD et de la MINUS. 


M. HENRY OKELLO ORYEM, Ministre d’État aux affaires étrangères chargé des questions internationales de l’Ouganda, a déclaré que le référendum au Sud-Soudan était un jalon critique dans l’application de l’Accord de paix global, qu’il devait se tenir en temps voulu de façon libre, équitable et transparente, et que ses résultats devaient être respectés.  Pour en garantir la crédibilité, les parties doivent faire preuve de retenue et la communauté internationale doit fournir une assistance financière, a déclaré le Ministre, qui a en outre salué le rôle de la MINUS.  Il s’est félicité de ce que l’enregistrement des électeurs ait démarré hier et a souhaité que les autres échéances soient elles aussi respectées.


Le Ministre s’est dit préoccupé par l’absence de progrès dans la préparation du référendum concernant l’Abyei et a préconisé une solution à l’amiable.  Il a salué les efforts du Groupe de haut niveau de l’Union africaine présidé par le Président Thabo Mbeki pour résoudre les questions encore en suspens liées à l’Accord de paix global.  Il a jugé essentiel que l’Union africaine persiste dans son engagement sur ces questions avec le soutien de la communauté internationale et a salué le rôle de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).  Le Ministre s’est dit préoccupé par l’évolution de la situation au Darfour.  Il a salué les efforts du Médiateur en chef conjoint Union africaine-Nations Unies pour le Darfour et a exhorté tous les groupes rebelles qui ne l’ont pas encore fait à se rallier au processus de paix de Doha.  


M. TAKEAKI MATSUMOTO, Secrétaire d’État aux affaires étrangères du Japon, a estimé que la situation au Soudan était l’une des plus urgentes que le Conseil de sécurité ait à traiter et qu’elle représentait, en outre, un cas unique dans la mesure où elle illustrait une coopération étroite entre les Nations Unies et l’Union africaine dans le domaine du maintien de la paix.  Pour que la paix entre le Nord et le Sud-Soudan soit réalisée, les deux parties doivent impérativement exprimer une ferme volonté et une ferme détermination à progresser dans la mise en œuvre de l’Accord de paix global, a ajouté M. Matsumoto, qui a souligné qu’à ce stade, les référendums doivent avoir lieu à la date prévue dans la liberté et la transparence.  Il a estimé que la MINUS jouerait, dans ce contexte, un rôle encore plus grand qu’aujourd’hui, de même que l’Équipe de haut niveau sur les référendums nommée par le Secrétaire général.  Il est également essentiel que toutes les parties concernées acceptent les résultats des référendums, quels que soient leurs résultats, a ajouté M. Matsumoto, qui les a encouragées à progresser par le dialogue afin que tous les Soudanais puissent bénéficier des dividendes de la stabilité politique et du potentiel économique.  Dans ce cadre, le Ministre a estimé que l’assistance au dialogue apportée par le Groupe de haut niveau de l’Union africaine et par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) était essentielle.  M. Matsumoto a estimé qu’il faudrait aussi, dans les mois à venir, étudier les modalités de l’engagement des Nations Unies au Soudan dans la période qui suivra l’Accord de paix global.  


La paix ne sera pas instaurée au Soudan tant que le Darfour ne connaîtra pas la stabilité, a par ailleurs déclaré le Secrétaire d’État, qui a fermement invité toutes les parties au conflit au Darfour à rejoindre le processus de paix, tout en estimant que la MINUAD devrait pouvoir poursuivre sa mission avec une plus grande efficacité.  La communauté internationale doit continuer à apporter son assistance au processus de paix, a ajouté M. Matsumoto, qui a rappelé que, depuis la conclusion de l’Accord de paix global en 2005, le Japon avait fourni environ 440 millions de dollars d’assistance au Soudan, ainsi que 8,17 millions de dollars à la préparation des référendums.  Le message unanime adressé aujourd’hui par le Conseil de sécurité réuni au niveau ministériel est d’une grande importance, a estimé Matsumoto, qui a réaffirmé la détermination de son pays à continuer d’appuyer activement les efforts en faveur de la paix et de la stabilité au Soudan.


M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA, Vice-Ministre des affaires étrangères du Brésil, a souhaité que les référendums soient conduits au Soudan de manière équilibrée et impartiale et salué, à ce titre, l’enregistrement des électeurs pour le référendum au Sud-Soudan qui a démarré hier.  Soulignant l’impérieuse nécessité d’une transition pacifique après la tenue de ces référendums, il a exhorté les parties à l’Accord de paix global à garantir le respect des droits fondamentaux de tous les Soudanais, quels que soient les résultats des deux référendums.  La Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) doit être dotée à ce titre de tous les moyens nécessaires au maintien de la sécurité dans les zones concernées et, en particulier, dans la région de l’Abyei.  Il s’est ensuite félicité de l’accord conclu entre les parties pour reprendre les négociations, le 22 novembre prochain, sous les auspices du Groupe de haut niveau de l’Union africaine.


Le représentant a souligné que les efforts de médiation et de consolidation de la paix des Nations Unies devraient être menés en étroite coopération avec les autorités soudanaises, notamment pour le suivi des accords de partage des richesses et l’aide au développement.  Un accord global de consolidation de la paix devra être discuté avec les Soudanais, le Conseil étant appelé à définir le rôle de la Commission de consolidation de la paix à cet égard.  Il a ajouté que les référendums devraient ouvrir la voie à une normalisation des relations économiques entre la communauté internationale et les Soudanais.  Rappelant les déséquilibres anciens dans la distribution du pouvoir et de la richesse au Soudan, il s’est réjoui de la Nouvelle stratégie pour le Darfour du Gouvernement du Soudan et des efforts accomplis dans le contexte du processus de paix de Doha visant à trouver une solution aux causes sous-jacentes des conflits, en y associant les communautés locales.  À plus court terme, le représentant a exhorté tous les groupes à rejoindre le processus de paix de Doha, soulignant que le conflit ne peut être réglé par voie militaire.  Il a appelé tous les États Membres à s’abstenir de vendre ou de fournir des armes qui pourraient être utilisées dans ce conflit.  Il a également plaidé pour la sécurisation des opérations humanitaires et pour que l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD)  puisse s’acquitter efficacement de son mandat.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a rappelé que son pays avait toujours appuyé les autorités soudanaises dans la mise en œuvre de l’Accord de paix global.  « Il est essentiel pour la paix et la stabilité non seulement au Soudan mais également dans l’Afrique tout entière, d’assurer la tenue de consultations en temps utile, c’est-à-dire le 9 janvier prochain, et dans le calme ».  « La Fédération de Russie respectera l’issue des scrutins quelle qu’elle soit ».  M. Churkin a souligné qu’il faudrait dans l’immédiat que les parties poursuivent leurs efforts bilatéraux pour s’acquitter pleinement des engagements pris en vertu de l’Accord, en particulier le règlement politique des questions clefs que sont la délimitation des frontières entre le Sud et le Nord-Soudan, la citoyenneté, le partage des ressources et la sécurité ».  La communauté internationale doit se cantonner à un rôle de médiation et de facilitation, a-t-il rappelé.  Si la MINUS joue un rôle précieux dans la protection des civils et pour assister sur les plans technique et logistique les autorités soudanaises à organiser les référendums, la sécurité « avant, pendant et après les consultations, doit être assurée par les autorités soudanaises », a-t-il cependant fait remarquer.  Avant de conclure, il a estimé que pour parvenir à un accord de paix au Darfour, le processus de Doha devrait être inclusif et global. 


M. NAWAF SALAM (Liban) a insisté sur l’importance pour les parties soudanaises de poursuivre un dialogue direct et s’est félicité de l’accord-cadre conclu entre les parties sous l’égide du Groupe de haut niveau de l’Union africaine pour régler les questions postréférendaires.  Il a estimé que la coopération entre le Nord et le Sud du Soudan resterait incontournable, quelle que soit l’issue du référendum.  Il a souhaité que ce dernier puisse se dérouler de manière libre et transparente à la date prévue, en soulignant la nécessité de rendre attractive l’option du maintien de l’unité.  Il a souhaité qu’un accord soit trouvé sur la question de l’Abyei.


Se déclarant préoccupé par les récentes confrontations militaires au Darfour, le représentant a souhaité que les efforts du Qatar et du Médiateur en chef conjoint Djibril Bassolé permettent aux parties de revenir à la table des négociations.  Il a notamment appelé à utiliser l’amélioration des relations entre le Tchad et le Soudan pour tenter de régler la question.  Tout en se félicitant des efforts de la MINUAD et de la MINUS, il a rappelé qu’il faudrait l’accord de toutes les parties avant de procéder à un renforcement de la présence internationale.


M. GÉRARD ARAUD (France) a rappelé que l’Accord de paix global avait permis en 2005 de sortir d’une guerre civile meurtrière.  Aujourd’hui, a-t-il dit, nous devons tout mettre en œuvre pour que la paix soit préservée, ce qui signifie que le référendum d’autodétermination du Sud-Soudan doit se tenir dans de bonnes conditions à la date prévue.  Pour le Gouvernement soudanais, cela signifie qu’il faut s’engager activement dans la préparation du référendum, en versant notamment une contribution au budget de la Commission référendaire créée cet été.  Par ailleurs, le respect de la liberté d’expression et le respect de l’état de droit doivent être des priorités, a souligné le représentant.  C’est la raison pour laquelle il a qualifié de « préoccupantes et inacceptables » les menaces proférées contre des populations sud-soudanaises vivant au nord du pays.


Préparer le référendum, c’est aussi préparer ses suites, pour que les Sud-Soudanais puissent coexister de façon pacifique avec les Nord-Soudanais, a rappelé le représentant de la France, qui s’est félicité à cet égard de l’avancée des discussions Nord-Sud conduites sous les auspices du Président Thabo Mbeki.  Il revient aussi aux Nations Unies de jouer leur rôle dans ce processus référendaire en mettant tout en œuvre pour appuyer les efforts des parties.  Saluant, par ailleurs, le déploiement des premiers observateurs de l’Union européenne sur le terrain, le représentant a ajouté qu’il faudrait veiller à ce que le volet militaire du mandat de la MINUS puisse être rempli dans de bonnes conditions.  Pour l’Ambassadeur Araud, l’organisation de ce référendum ne saurait faire oublier la situation au Darfour, où une solution politique est incontournable.  La France a aussi lancé un appel aux deux principaux groupes rebelles pour qu’ils rejoignent les discussions sans délai ou sans conditions.  Préoccupé de constater que les résultats de l’Opération hybride Nations Unies-Union africaine (MINUAD) n’étaient pas à la hauteur des objectifs fixés, M. Araud a demandé la levée de toutes les entraves imposées à sa liberté de mouvement.  Il a, en conclusion, demandé la coopération de tous les États avec la Cour pénale internationale (CPI).


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a déclaré qu’à quelques semaines de la date des consultations populaires fixée par l’Accord de paix global, la situation se présente comme un immense défi pour le Soudan et la communauté internationale.  La confiance entre les parties doit être rétablie pour que l’on parvienne d’urgence à un accord sur la région de l’Abyei et pour accélérer les négociations sur les questions en suspens, a-t-il ajouté.  « Il faut résorber les retards accumulés dans les préparatifs par l’envoi de fonds à la Commission référendaire du Sud, a souligné M. Heller, rappelant que son bon fonctionnement était indispensable pour la tenue d’un référendum par lequel la population du Sud du pays doit exprimer ses aspirations de manière crédible.  Dans ce contexte, la MINUS, qui appuie le processus politique pendant la consultation, doit également être en mesure de protéger les civils et s’assurer de la livraison sans entrave de l’aide humanitaire, en particulier aux femmes et aux enfants.  Les parties doivent lever les restrictions à la circulation des personnels de la Mission, a-t-il ajouté.  Concernant la situation au Darfour, « qui est étroitement liée au contexte national », M. Heller a souligné que le retour à la table des négociations de toutes les parties au conflit était indispensable pour progresser vers la conclusion d’un accord de paix complet.  L’Ambassadeur Heller a également appelé les autorités soudanaises à intensifier la lutte contre l’impunité, car « les auteurs de crimes contre le personnel de la MINUAD et les civils doivent être sanctionnés ».  Il a conclu en affirmant que la paix et la justice au Soudan et au Darfour passaient par la mise en œuvre de la résolution 1593 « afin que les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis au Darfour ne restent pas impunis ».


M. LI BAODONG (Chine) a déclaré que l’Accord de paix global avait mis un terme à des décennies de conflit entre les parties au nord et au sud du Soudan, ajoutant que sa mise en œuvre intégrale était une condition préalable au maintien de la paix et de la stabilité au Soudan, ainsi qu’à son développement.  La tenue du référendum du 9 janvier 2011 est un élément essentiel de l’Accord de paix global, sans toutefois signifier qu’il sera pleinement mis en œuvre, a-t-il fait observer, avant de souhaiter que le scrutin puisse se tenir de manière libre et transparente et que ses résultats soient respectés.  La communauté internationale ne doit pas préjuger des résultats, a-t-il ajouté.  M. Li a également souhaité que les autorités du Nord-Soudan et du Sud-Soudan parviennent rapidement à un accord sur toutes les questions en suspens, y compris la délimitation de la frontière et le partage des richesses.  Il s’est également félicité des efforts de l’Union africaine, de l’IGAD, de la MINUS et de l’Équipe de haut niveau sur les référendums.


Concernant le Darfour, M. Li a déclaré qu’il faudrait poursuivre l’actuelle stratégie à deux volets.  Le processus de paix accuse de sérieux retards et c’est là le principal problème au Darfour, a-t-il estimé, avant d’inviter toutes les parties qui ne participent pas encore au processus de paix à le rejoindre immédiatement et sans condition préalable.  Il a apporté son soutien au travail de la MINUAD et a souhaité que la communauté internationale apporte une contribution plus importante au relèvement rapide du Darfour.  En ce sens, il a annoncé un don supplémentaire de la Chine au Fonds d’affectation spéciale pour l’appui au processus politique au Darfour.  Il a également appuyé la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité en émettant l’espoir qu’elle sera appliquée de manière globale.


M. EMMANUEL ISSOZE-NGONDET (Gabon) s’est félicité de ce que la communauté internationale se mobilise de plus en plus pour s’assurer du bon déroulement des consultations.  Le Gabon est d’avis que le climat de confiance gagnerait à être consolidé par la tenue d’une réunion des parties, au niveau le plus élevé, avec les acteurs internationaux, pour éliminer les divergences qui subsistent.  Le représentant a souligné qu’il était important de contenir les tensions susceptibles de se cristalliser le long de la ligne de démarcation, ainsi que celles pouvant résulter des mouvements de population.  Le Gabon invite la MINUS et la commission mixte de défense à plus de vigilance.  Le représentant a ensuite invité les parties à faire avancer les négociations sur les arrangements postréférendaires, notamment sur les questions relatives à la démarcation, le partage des ressources et la citoyenneté.  Il a ensuite encouragé les parties à tout mettre en œuvre pour installer la Commission référendaire de l’Abyei et à accélérer les pourparlers pour parvenir à un accord prenant en compte les droits et les intérêts des populations de la région.  Concernant le Darfour, il a estimé qu’il était essentiel de faire aboutir le processus de paix par le biais d’un accord aussi inclusif que possible. 


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a rappelé que, durant les cinq dernières années, les parties à l’Accord de paix global avait œuvré pacifiquement à sa mise en œuvre.  Nous en sommes aujourd’hui arrivés à la dernière phase, a déclaré le représentant, qui a estimé que tous les efforts devraient désormais se concentrer sur les deux référendums au Sud-Soudan et à l’Abyei.  Ces référendums doivent se dérouler pacifiquement, quels qu’ils soient.  Le représentant a rappelé l’attachement de son pays à l’intégrité territoriale et à l’unité du Soudan depuis son indépendance en 1955.  En même temps, a-t-il ajouté, la Turquie a toujours soutenu l’Accord de paix global.  Ces deux positions ne sont pas incompatibles, a-t-il affirmé.  Le choix proposé est cependant difficile, a-t-il dit.  La communauté internationale est prête à appuyer les efforts des Soudanais mais il incombe en premier lieu à ces derniers de se prononcer sur leur avenir, a souligné le représentant, qui a rappelé que, quels que soient les résultats des référendums, il y aura interdépendance entre les peuples du Soudan, au Nord comme au Sud.  Les divergences de position ne seront pas réglées par les référendums et il faudra veiller à trouver un accord sur les questions postréférendaires, a-t-il averti.


M. Apakan a également fait remarquer que l’Accord de paix global « n’était pas seulement un échéancier à respecter mais une charte » qui avait été signée, il y a cinq ans.  Il a estimé que les référendums et leur suite représenteraient probablement « une phase traumatisante dont les bénéfices ne seront visibles qu’à plus long terme ».  Il a demandé à la communauté internationale à se préparer « aux turbulences à venir », estimant qu’il faudrait transmettre des messages fermes et fournir les incitations nécessaires.  « Nous ne devons pas perdre de vue le Darfour en raison des référendums et de l’Accord de paix global, a prévenu le représentant, qui s’est déclaré inquiet de la situation dans cette région et a appelé toutes les parties à se joindre au processus de Doha ».


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité souligne que la situation au Soudan constitue l’un des défis les plus urgents auxquels il fait face.


Il réaffirme son attachement indéfectible à la souveraineté, l’indépendance, la paix et la stabilité du Soudan et à un avenir paisible et prospère pour l’ensemble du peuple soudanais, et exprime son appui à la mise en œuvre intégrale et en temps voulu, par les parties soudanaises, de l’Accord de paix global, y compris la tenue de référendums sur l’autodétermination de la population du Sud-Soudan et le statut de l’Abyei et de consultations populaires au Kordofan méridional et dans le Nil bleu, ainsi qu’à un règlement pacifique, global et sans exclusive de la situation au Darfour.


Le Conseil de sécurité rappelle que la responsabilité de la mise en œuvre de l’Accord incombe entièrement aux parties soudanaises, réaffirme son soutien aux efforts que celles-ci déploient à cette fin et les encourage à les poursuivre et se félicite du rôle de premier plan joué par l’Union africaine (UA) et de l’appui apporté par le Groupe de haut niveau de l’Union africaine, sous la direction du Président Thabo Mbeki, ainsi que par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).  Le Conseil note l’engagement pris par les parties de mettre en œuvre l’Accord, demeure activement saisi de la question et se déclare disposé à prendre les mesures nécessaires pour faciliter la mise en œuvre intégrale de l’Accord par les parties.  Il souligne l’importance de la coordination étroite des acteurs internationaux qui collaborent aux processus de paix au Soudan.


Le Conseil de sécurité prie instamment les parties à l’Accord de prendre d’urgence, tout en s’employant à renforcer l’intérêt pour l’unité et à reconnaître le droit de la population du Sud-Soudan à l’autodétermination, les mesures nécessaires pour s’acquitter de l’engagement qu’elles ont de nouveau contracté à la réunion de haut niveau sur le Soudan tenue à New York le 24 septembre, de garantir la tenue pacifique et rapide de référendums crédibles et libres dont les résultats reflèteraient la volonté de la population du Sud-Soudan et de l’Abyei, ainsi que le prévoit l’Accord.  Il accueille avec satisfaction le début des inscriptions pour le référendum sur le Sud-Soudan, le 15 novembre, et souhaite que des efforts supplémentaires soient fournis pour que les référendums aient lieu le 9 janvier 2011 conformément à l’Accord et comme prévu dans le calendrier établi par la Commission chargée du référendum du Sud-Soudan.  Il se déclare préoccupé par les retards persistants observés dans le versement à la Commission de l’intégralité des fonds nécessaires à la poursuite des préparatifs.  Le Conseil demande à toutes les parties et à tous les États Membres de respecter les résultats de référendums crédibles organisés en application de l’Accord, qui reflètent la volonté de la population du Sud-Soudan et de l’Abyei.  Il prie toutes les parties de s’abstenir de toute action unilatérale et de mettre en œuvre l’Accord.


Le Conseil de sécurité souligne qu’il importe que les parties à l’Accord progressent rapidement en vue d’organiser le référendum sur l’Abyei, d’apporter des solutions aux questions en suspens relatives à l’Accord et de régler les questions essentielles portant sur l’après-référendum par des moyens pacifiques et de manière mutuellement avantageuse, notamment celles qui concernent la frontière, la sécurité, la citoyenneté, les dettes, les biens, la monnaie et les ressources naturelles.  Il se félicite, à cet égard, des progrès réalisés dans les négociations menées sous la direction du Président Mbeki en ce qui concerne un cadre de règlement des questions en suspens relatives à la mise en œuvre de l’Accord de paix global et aux futures relations entre le Nord et le Sud-Soudan, qui a fait l’objet d’un accord le 13 novembre.  Il prie instamment toutes les parties de reprendre rapidement les négociations sur l’Abyei et de parvenir sans plus tarder à un accord sur toutes les questions en suspens. 


Le Conseil souligne que les parties à l’Accord doivent promouvoir le calme, notamment en assurant, immédiatement et par la suite, aux habitants du Soudan de quelque nationalité que ce soit, y compris aux Sud-Soudanais qui vivent dans le Nord du pays et aux Nord-Soudanais qui vivent dans le Sud, que leurs droits, leur sécurité et leurs biens seront respectés quelle que soit l’issue des référendums.  Le Conseil demande qu’il soit immédiatement mis fin aux déclarations qui menacent la sécurité des populations vulnérables.  Le Conseil souligne que la protection des civils incombe au premier chef aux autorités soudanaises.  Il prie instamment les parties de coopérer activement avec les chefs locaux afin d’atténuer les tensions dans l’Abyei et d’autres zones frontalières.


Le Conseil réaffirme son appui à la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) et appelle de nouveau toutes les parties à coopérer pleinement avec la Mission afin que celle-ci puisse s’acquitter de son mandat en cette période décisive, notamment en garantissant l’accès intégral et sans entrave et la liberté de circulation du personnel et du matériel de la Mission et l’acheminement du matériel nécessaire aux référendums.  Il accueille avec satisfaction et soutient l’action menée par l’Organisation des Nations Unies en matière de planification de mesures d’urgence relatives aux référendums et demande aux États Membres d’appuyer les efforts de la MINUS.


Le Conseil de sécurité réaffirme le soutien qu’il apporte au Groupe du Secrétaire général pour l’appui aux référendums au Soudan, dirigé par le Président Benjamin Mkpa.  Il souligne l’importance de la coordination étroite du Groupe et de toutes les missions d’observation nationales et internationales.


Le Conseil de sécurité souligne que quelle que soit l’issue des référendums, la poursuite de la coopération entre les parties à l’Accord de paix global demeurera une exigence fondamentale pour la gestion du processus de transition, la mise en œuvre des accords postréférendaires et le maintien de la paix et de la prospérité, et insiste, à cet égard, sur les bienfaits mutuels du partenariat.  Le Conseil engage la communauté internationale à apporter son appui à ces efforts.  Il exhorte les parties à l’Accord de paix global à respecter leurs obligations.


Le Conseil de sécurité réaffirme son soutien au processus de paix mené par l’Union africaine et l’ONU en faveur du Darfour, qu’accueille l’État du Qatar, aux efforts du Médiateur en chef conjoint, M. Djibril Bassolé, et aux principes qui régissent les négociations.  Le Conseil encourage vivement tous les mouvements rebelles à adhérer au processus de paix sans délai ni conditions préalables et toutes les parties à mettre immédiatement fin aux hostilités et à entamer de manière constructive des négociations en vue de parvenir à une paix durable au Darfour.  Le Conseil de sécurité se déclare préoccupé par les attaques menées par des milices contre des civils et demande de cesser immédiatement tout appui à ces groupes.  Le Conseil se déclare disposé à envisager de prendre des mesures contre toute partie dont les activités porteraient atteinte à la paix au Darfour.


Le Conseil de sécurité se déclare profondément préoccupé par l’intensification de la violence et de l’insécurité dans le Darfour, notamment les violations du cessez-le-feu, les attaques menées par des groupes rebelles, les bombardements par l’aviation du Gouvernement soudanais, l’intensification des combats intertribaux et les agressions contre le personnel humanitaire et les forces de maintien de la paix, qui ont limité l’accès des agents humanitaires aux zones de conflit où se trouvent les populations civiles vulnérables.  Dans ce contexte, le Conseil de sécurité demande à toutes les parties de protéger les civils et de maintenir l’accès intégral, sans entrave et en toute sécurité des agents humanitaires aux populations qui ont besoin d’une assistance.  Le Conseil note qu’il faut soutenir les efforts visant à faire cesser l’afflux d’armes dans le Darfour en violation de l’embargo sur les armes renforcé par la résolution 1945 (2010).  Le Conseil de sécurité rappelle l’importance qu’il attache à la fin de l’impunité et à la poursuite en justice des auteurs de crimes commis au Darfour.


Le Conseil de sécurité réaffirme son soutien à la MINUAD, demande une nouvelle fois au Gouvernement soudanais et à toutes les parties concernées de collaborer pleinement avec la mission dans l’exercice de son mandat et de lui assurer un accès intégral et sans entrave et une liberté de mouvement, et réitère l’appel qu’il a lancé pour mettre fin à l’impunité des auteurs d’attaques contre les forces de maintien de la paix et le personnel humanitaire.


Le Conseil de sécurité se félicite de l’amélioration des relations entre le Soudan et le Tchad et encourage les deux pays à approfondir leur collaboration pour contribuer à la paix et la stabilité au Darfour et dans l’ensemble de la région.


Le Conseil de sécurité engage à la mise en œuvre intégrale de l’Accord de paix pour le Soudan oriental, notamment ses dispositions concernant le relèvement, le redressement et le développement, et se félicite de ce que le Gouvernement koweïtien ait pris l’initiative d’organiser, en décembre 2010, une conférence sur l’investissement et le développement dans le Soudan oriental.


Le Conseil de sécurité appelle au respect du droit international, du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire; à la protection de la liberté d’expression; à l’accès du personnel humanitaire à l’ensemble du territoire du Soudan, y compris dans les zones frontalières, et à mettre fin au harcèlement de la société civile.  Le Conseil souligne combien il importe que les femmes participent plus largement aux processus de paix au Soudan.


Le Conseil note les besoins considérables du Soudan sur les plans humanitaire, du redressement rapide et de la consolidation de la paix et engage les autorités soudanaises et les donateurs internationaux à honorer les engagements qu’ils ont pris pour y subvenir.


Le Conseil de sécurité souligne que la mise en œuvre intégrale et en temps voulu de l’Accord de paix global est essentielle à la paix et la stabilité au Soudan et dans la région et à la coopération future entre le Soudan et la communauté internationale, et considère que la coopération durable entre les parties sera essentielle au bien-être du peuple soudanais dans son ensemble.  Le Conseil affirme que l’objectif central de la communauté internationale et de toutes les parties au Soudan est la coexistence pacifique du peuple soudanais, la gouvernance démocratique, l’état de droit, la responsabilisation, l’égalité, le respect des droits de l’homme, la justice et le développement économique, notamment la mise en place des conditions nécessaires pour permettre aux communautés touchées par le conflit d’acquérir des moyens d’existence durables.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Troisième Commission recommande à l’Assemblée générale d’organiser une conférence mondiale sur les peuples autochtones

AG/SHC/3997

La Troisième Commission recommande à l’Assemblée générale d’organiser une conférence mondiale sur les peuples autochtones

16/11/2010
Assemblée généraleAG/SHC/3997
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

46e séance - matin


LA TROISIÈME COMMISSION RECOMMANDE À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE D’ORGANISER

UNE CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES PEUPLES AUTOCHTONES


Elle reste divisée sur la question de l’orientation sexuelle


La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a recommandé aujourd’hui à l’Assemblée générale d’organiser, en 2014, une réunion plénière de haut niveau qui sera nommée « Conférence mondiale sur les peuples autochtones ».


Cette réunion vise à « permettre un échange de vues et de pratiques de référence sur la réalisation des droits des peuples autochtones, y compris en vue d’atteindre les objectifs de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones ».


Quatre autres projets de résolution ont été adoptés par la Troisième Commission.


Sur la question de la promotion et protection des droits de l’homme, bien qu’elle soit consciente de l’importance de prévenir, de combattre et d’éliminer les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, elle est demeurée néanmoins profondément divisée par une référence à l’orientation sexuelle dans un projet de résolution2où elle invite l’Assemblée générale à exiger de tous les États qu’ils fassent le nécessaire pour mettre fin à la pratique de telles exécutions.


Un amendement écrit, soumis par le Groupe des États d’Afrique et l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), et visant à supprimer la notion de « discrimination, notamment fondée sur les préférences sexuelles », a été retenu à l’issue d’un vote séparé et de nombreuses prises de position des États sur la question.


La Finlande, la France, la Suisse, en particulier, ont regretté que la discrimination fondée sur la préférence sexuelle ne soit pas explicitement mentionnée cette année.  Elles ont rappelé que de nombreuses personnes continuaient d’être victimes de meurtres et de violences en raison de leur orientation sexuelle.


De leur côté, les défenseurs de l’amendement ont avancé qu’il n’existait pas d’accord international sur cette notion et qu’il serait opportun d’en traiter à l’occasion d’une réunion intergouvernementale.  


La Troisième Commission a également eu un débat autour de plusieurs textes relatifs à l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée.


Elle a approuvé un texte sur le « caractère inacceptable de certaines pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée ».


L’Assemblée générale s’y déclarerait « profondément préoccupée par la glorification du mouvement nazi et des anciens membres de l’organisation de la Waffen-SS, en particulier par l’édification de monuments commémoratifs et par l’organisation de manifestations publiques à la gloire du passé nazi, du mouvement nazi et du néonazisme ».


La Commission a en outre adopté, cette fois-ci sans vote, un projet de résolution4 qui, s’il était approuvé par l’Assemblée générale, porterait de 79 à 85 le nombre des membres du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.


Elle a par ailleurs fait sien, pour la première fois et par consensus, un projet de résolution5 aux termes duquel l’Assemblée prendrait acte « avec satisfaction des Principes et directives en vue de l’élimination de la discrimination à l’encontre des personnes touchées par la lèpre et des membres de leur famille ».


Enfin, en adoptant un projet de résolution sur lamondialisation et ses effets sur le plein exercice de tous les droits de l’homme6, l’Assembléegénérale inviterait tous les États et la communauté internationale à « atténuer, sans exclusive et de manière à favoriser le développement, toutes répercussions négatives de ces crises sur la réalisation et l’exercice effectif de tous les droits de l’homme ».


Le Yémen, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a présenté un projet de résolution sur les « efforts déployés au niveau mondial pour éliminer totalement le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée et pour assurer la mise en œuvre intégrale et le suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Durban ».


La Troisième Commission reprendra ses travaux le jeudi 18 novembre à 15 heures. 


(1) A/C.3/65/L.22/Rev.1

(2) A/C.3/65/L.29/Rev.1 et amendement A/C.3/65/L.65

(3) A/C.3/65/L.50

(4) A/C.3/65/L.24/Rev.1

(5) A/C.3/65/L.37

(6) A/C.3/65/L.38

(7) A/C.3/65/L.60


ÉLIMINATION DU RACISME, DE LA DISCRIMINATION RACIALE, DE LA XÉNOPHOBIE ET DE L’INTOLÉRANCE QUI Y EST ASSOCIÉE


--    Mise en œuvre intégrale et suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Durban


Présentation du projet de résolution A/C.3/65/L.60


Aux termes du projet de résolution sur les « efforts déployés au niveau mondial pour éliminer totalement le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée et pour assurer la mise en œuvre intégrale et le suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Durban » (A/C.3/65/L.60),l’Assemblée générale, relevantla commémoration prochaine du dixième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban en septembre 2011, réaffirmeraitque toute apologie de la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence doit être interdite par la loi.


Elle noterait avec une profonde inquiétude et condamnerait sans équivoquetoutes les formes de racisme et de discrimination raciale, y compris les actes de violence à caractère raciste, de xénophobie et d’intolérance, ainsi que les activités de propagande et les organisations qui cherchent à justifier ou à promouvoir le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée sous quelque forme que ce soit.


Elle réaffirmeraitque l’Assemblée générale est la plus haute instance intergouvernementale pour l’élaboration et l’examen des politiques dans les domaines économique et social et dans les domaines connexes, et qu’elle constituera avec le Conseil des droits de l’homme un mécanisme intergouvernemental qui œuvrera à la mise en œuvre intégrale et au suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Durban.


RAPPORT DU HAUT-COMMISSAIRE DES NATIONS UNIES POUR LES RÉFUGIÉS, QUESTIONS RELATIVES AUX REFUGIÉS, AUX RAPATRIÉS ET AUX DÉPLACÉS ET QUESTIONS HUMANITAIRES


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.24/Rev.1


Par le projet de résolution portant sur l’augmentation du nombre des membres du Comité exécutif du Programme du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (A/C.3/65/L.24/Rev.1), adopté sans vote, l’Assemblée générale déciderait porter de 79 à 85 le nombre des membres du Comité exécutif du Programme du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.


Elle prierait le Conseil économique et social (ECOSOC) d’élire les membres supplémentaires à la reprise de sa session d’organisation de 2011.


QUESTIONS AUTOCHTONES


--    Deuxième Décennie internationale des peuples autochtones


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.22/Rev.1


L’Assemblée générale, par le projet de résolution sur les questions autochtones (A/C.3/65/L.22/Rev.1), adopté par consensus, décideraitd’organiser en 2014 une réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale, qui sera nommée Conférence mondiale sur les peuples autochtones, pour permettre un échange de vues et de pratiques de référence sur la réalisation des droits des peuples autochtones, y compris en vue d’atteindre les objectifs de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.


Le représentant de la Bolivie a déclaré que le projet de résolution mettait en exergue l’élargissement du mandat du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les peuples autochtones afin d’aider les organisations des communautés des peuples autochtones à participer aux réunions des organes créés en vertu d’instruments relatifs aux droits de l’homme et de l’Instance permanente, dans la perspective d’une participation plurielle et renforcée.


Explication de position après le vote


Le délégué du Royaume-Uni a dit appuyer le projet de résolution et précisé que dans l’alinéa 3 du préambule faisant référence à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, son pays ne reconnaissait pas le concept de droits collectifs dans le droit international à l’exception du droit à l’autodétermination.  Il a réitéré que cette question lui semblait importante car le droit du groupe ne doit pas prévaloir sur le droit fondamental de l’individu.  En conséquence, son pays interprète les références aux droits des peuples autochtones dans ce texte comme des droits individuels.  Il s’est déclaré prêt à adopter la résolution par consensus après sa déclaration.


ÉLIMINATION DU RACISME, DE LA DISCRIMINATION RACIALE, DE LA XÉNOPHOBIE ET DE L’INTOLÉRANCE QUI Y EST ASSOCIÉE


--    Élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée


Décision sur le projet de résolution A/C.3/65/L.50


L’Assemblée générale, par un projet de résolution sur le caractère inacceptable de certaines pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée (A/C.3/65/L.50), tel que révisé oralement par la Fédération de Russie, et adopté par 118 voix pour, une contre (États-Unis) et 55 abstentions, se déclarerait profondément préoccupée par la glorification du mouvement nazi et des anciens membres de l’organisation de la Waffen-SS, en particulier par l’édification de monuments commémoratifs et par l’organisation de manifestations publiques à la gloire du passé nazi, du mouvement nazi et du néonazisme.


Elle serait également profondément préoccupée par le fait de déclarer ou de s’ingénier à déclarer que ces membres et ceux qui ont lutté contre la coalition antihitlérienne et collaboré avec le mouvement nazi ont participé à des mouvements de libération nationale.


L’Assemblée insisterait sur la nécessité de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin aux pratiques évoquées et engagerait les États à adopter des mesures plus efficaces conformément au droit international des droits de l’homme pour combattre ces phénomènes et les mouvements extrémistes, qui font peser une réelle menace sur les valeurs démocratiques.


La Fédération de Russie a fait remarquer que le projet de résolution jouissait d’un vaste appui parmi des coauteurs de toutes les régions du monde.  Le soixante-cinquième anniversaire de la victoire de la Seconde Guerre mondiale a été célébré cette année.  La Fédération de Russie a regretté la volonté de certains États de mettre aux voix ce projet, qui est « un hommage rendu à ceux qui ont sacrifié leur vie pour qu’aujourd’hui nous puissions être dans cette salle ».


Les coauteurs sont très préoccupés par la montée de différents types de groupes extrémistes, comme les néonazis et les skinheads, qui s’inspirent d’idéologies et de pratiques contre lesquelles les Nations Unies ont été créées, a poursuivi la Fédération de Russie.  Ils se sont employés à avoir un texte équilibré pour les délégations et ont accepté des amendements.  Toutefois, lors des discussions sur le projet, « on nous a dit que la victoire de la Seconde Guerre mondiale n’était pas liée à la défense des normes des droits de l’homme universelles », a affirmé la délégation russe.  « Nous ne pouvons pas renoncer à notre histoire commune ».  Dans quelques jours, le soixantième anniversaire de la création du Tribunal de Nuremberg sera célébré.


Le Bélarus a souligné l’actualité de ce thème et partagé les idées fondamentales exprimées dans le projet de résolution.  En cette Année internationale de la jeunesse, le texte revêt « une dimension morale importante » pour les nouvelles générations.  Le Bélarus, qui a perdu une personne sur trois de sa population pendant la Seconde Guerre mondiale, a vu de près les ravages du nazisme et ne supporte pas qu’on le blanchisse.


En réponse à une question de la Fédération de Russie, le Président a précisé qu’un vote enregistré avait été demandé par les États-Unis.


Explications avant le vote


La Belgique, au nom de l’Union européenne, a exprimé son plein engagement à l’égard de la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.  « Le néonazisme est une manifestation odieuse du racisme » et la xénophobie existe dans de nombreuses sociétés y compris dans les pays de l’Union.  Ces phénomènes doivent être combattus par tous les moyens « car les valeurs qu’ils cherchent à saper sont au cœur de ce que représente l’ONU ».  Pour l’Union européenne, ce combat doit être une priorité consensuelle pour tous.


L’Union européenne a soumis des propositions et des amendements.  Le paragraphe 21 du dispositif a ainsi été amélioré pour tenir compte de toute la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.  Toutefois, l’Union européenne regrette que certaines de ses préoccupations n’aient pas été prises en compte, notamment sur la liberté d’expression.  Elle déplore surtout que, comme par le passé, les coauteurs n’aient pas adopté une démarche plus globale.  À son avis, il faut s’aligner sur les articles 4 et 5 de la Convention.  L’Union aurait également souhaité que le jugement du Tribunal de Nuremberg soit cité fidèlement.  C’est la raison pour laquelle elle s’abstiendra lors du vote.


Les États-Unis ont déclaré qu’ils appuyaient de nombreux éléments du projet de résolution et rappelé qu’ils étaient partisans des efforts de l’ONU pour que soit commémoré l’Holocauste.  Cependant, les États-Unis sont toujours préoccupés par le fait que le texte ne fasse pas de différence entre les actions et les déclarations protégées par la liberté d’expression.  S’ils déplorent la montée des incidents racistes, ils ne considèrent pas cependant que les atteintes à la liberté d’expression constituent un moyen efficace de lutte contre le racisme.  « Les idées de haine doivent échouer à cause de leur absence totale de mérite ».  Les États-Unis voteront contre le projet.


Explications après le vote


La Suisse a regretté qu’une seule réunion informelle à composition non limitée ait eu lieu.  Lors du vote, elle s’est abstenue car la résolution ne vise que certaines formes contemporaines de racisme.  « Tant la clarté du texte que son équilibre historique et géographique peuvent être améliorés ».  Pour la Suisse, l’ensemble des formes contemporaines de racisme devrait être traité dans la résolution omnibus L.60 sur le racisme.


PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME


--    Questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales


Décisions sur les projets de résolution A/C.3/65/L.29/Rev.1 (et amendement relatif: A/C.3/65/L.65), A/C.3/65/L.37 et A/C.3/65/L.38


L’Assemblée générale, par le projet de résolution sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires (A/C.3/65/L.29/Rev.1), adopté par 165 voix et 10 abstentions, exigeraitque tous les États fassent le nécessaire pour qu’il soit mis fin à la pratique des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires et prennent des mesures efficaces pour prévenir, combattre et éliminer ce phénomène sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.


L’Assemblée générale se déclarerait préoccupéepar les meurtres commis par des groupes d’autodéfense dans le monde et encouragerait les États à entreprendre des études systématiques sur la question ou à les faciliter afin de pouvoir prendre des mesures et inscrire leur action dans ce contexte particulier. 


Présentation


La représentante de la Finlande, auteur principal, a présenté le texte au nom des cinq pays nordiques et a souligné que 58 pays l’avaient parrainé.  En référence au paragraphe 6 b) du dispositif, qui énonce la liste des personnes particulièrement vulnérables et nécessitant une protection, elle a regretté avoir échoué à intégrer une référence sur l’orientation sexuelle, estimant qu’il y aurait sans doute un vote sur cette question.


Déclarations générales avant le vote sur l’amendement écrit contenu dans le document A/C.3/65/L.65


Le délégué du Bénin, au nom des Groupe des États d’Afrique, a présenté l’amendement écrit qui figure dans le document A/C.3/65/L.65, qui dispose également de l’appui de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI).  L’amendement propose de remplacer dans l’alinéa 6 b) la phrase « la discrimination, notamment fondée sur les préférences sexuelles » par la phrase « la discrimination, quel qu’en soit le fondement », soumise par le Mali et le Maroc.


Cette notion de « préférences sexuelles » n’a aucune base juridique, a-t-il dit, et il n’y a pas, selon lui, de justification à sa mise en lumière, particulièrement dans le contexte des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.  Les exécutions de nombreux individus ont des origines discriminatoires, mais autres que la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle.  L’amendement ajoute à l’aspect global de la résolution, a-t-il précisé en regrettant que les coauteurs n’aient pas voulu l’inclure dans le texte final dont la Commission était saisie.


Il s’agit d’affirmer, a-t-il expliqué, l’attachement de la communauté internationale à la lutte contre les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.  Si un vote était demandé, le Groupe des États d’Afrique encouragerait à voter en faveur de cet amendement.  Si la communauté internationale veut s’asseoir et discuter sur l’orientation sexuelle, il serait alors opportun de le faire dans un cadre bien précis, a-t-il conclu en estimant que ce texte ne s’inscrivait pas dans le contexte d’un tel débat.


La déléguée de la Finlande n’a pas jugé cet amendement acceptable et a demandé un vote enregistré pour le projet de résolution.


La représentante du Maroc, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique, a réaffirmé que tous les droits de l’homme étaient indivisibles et se renforçaient mutuellement.  Elle a déploré les atteintes aux droits de l’homme, où qu’ils soient, et reconnu les droits contenus dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Elle s’est dite troublée par les tentatives visant à se concentrer sur des droits individuels spécifiques et a réaffirmé que la notion d’orientation sexuelle ne devrait pas figurer dans ce texte.


La communauté internationale devrait, selon elle, éviter une interprétation sélective de certains droits de l’homme.  Cette situation pourrait entraîner un précédent dangereux.  L’OCI continuera de protéger la notion de famille en tant que noyau fondamental de la société.


La représentante de la Suède s’est opposée à la proposition d’amendement visant à éliminer la référence à l’orientation sexuelle.  Elle a rappelé que cette discrimination avait souvent été à la base d’exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.  Les États Membres ne doivent pas tourner le dos à cette réalité, a-t-elle dit.


La représentante de la Suisse a annoncé qu’elle voterait contre l’amendement présenté par l’OCI et le Groupe des États africains.  La protection des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles constitue une priorité de la politique étrangère de son pays en matière des droits humains, a-t-elle affirmé, soulignant qu’il ne s’agissait pas de protéger les droits spécifiques d’une population spécifique mais de faire en sorte qu’une partie de la population ne soit pas privée de ses droits.


Elle a estimé que l’ensemble de la liste des personnes particulièrement à risque, citée dans le paragraphe 6 alinéa b) du dispositif, méritait une mention.  Elle a jugé important de relever combien la violence dont les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles étaient victimes de la part des forces de l’ordre et de tout acteur non étatique était en forte augmentation dans plusieurs endroits de la planète.


La Finlande a indiqué que la référence à l’orientation sexuelle avait fait l’objet d’un vote depuis plusieurs années.  La référence n’a pas été retirée car le risque d’exécutions perdure.  Le Rapporteur spécial sur la question a aussi maintenu cette question dans ses rapports car il s’agit d’un motif de préoccupation.  Le maintien d’une telle référence vise à alerter les États sur cette réalité.


La déléguée du Royaume-Uni a estimé que cette référence ne pouvait être considérée comme exhaustive car il existe des meurtres odieux de ce genre que le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, continue de traiter dans son travail.  Accepter cet amendement constituerait un affront au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, a-t-elle assuré.


La représentante de Sainte-Lucie, qui votera en faveur de l’amendement, a indiqué que son pays veillait à enquêter sur tous les meurtres et à l’égalité devant la loi.  Elle aurait préféré que le paragraphe mentionné ne dressât pas une liste car celle-ci court le risque de ne pas être assez exhaustive.  Traitant des groupes vulnérables et des pratiques violentes et discriminatoires, elle a indiqué qu’il existait aussi des termes susceptibles d’être équivoques. 


Son homologue des États-Unis s’est opposé à l’amendement et a rappelé que 17 groupes spécifiques étaient mentionnés dans ce paragraphe et a demandé à tous les États de voter contre l’amendement.


L’amendement contenu dans le document A/C.3/65/L.65 a été adopté par79 voix pour, 70 contre et 17 abstentions.


Explication de vote après le vote


Le représentant du Brésil a déclaré qu’en adoptant un amendement qui supprime une référence à l’orientation sexuelle, l’Organisation n’envoyait pas un message positif sur la lutte contre la lutte et la violence.  C’est la raison pour laquelle son pays n’a pas appuyé l’amendement.  Des améliorations au texte pourraient prendre la forme de références à d’autres discriminations, a-t-il affirmé.


Le délégué de l’Afrique du Sud a déclaré avoir voté en faveur de cette nouvelle formule.  Il n’existe pas de références internationales à l’orientation sexuelle et il faudrait un processus intergouvernemental sur cette question et définir ses paramètres au titre des droits de l’homme.  Tant qu’il n’y aura pas de discussions transparentes et ouvertes, on continuera à avoir des difficultés autour de cette question, a-t-il considéré.


La déléguée de Cuba a voté pour l’amendement car cette référence est suffisamment générale et globale.  La référence inclut donc les exécutions effectuées sur la base de l’orientation sexuelle des individus.


La représentante du Maroc, au nom du Groupe arabe et de l’OCI, a déclaré qu’elle se rallierait au consensus sur la résolution.


La Finlande a rappelé toutes les négociations sur le texte en vue d’un consensus en dépit du désaccord autour du paragraphe 6 b).  Elle a jugé que toutes les délégations étaient prêtes à adopter ce texte par consensus.


Le Bénin a déclaré que l’ensemble du Groupe des États d’Afrique adhérait au texte tel que révisé après l’amendement.


Le Soudan a déclaré qu’il n’y avait pas d’accord international autour de la notion d’orientation sexuelle.  La délégation a jugé qu’en dépit de l’inclusion de l’amendement, sa délégation s’abstiendrait, vu l’importance de cette question sur la protection des être humains consacrée dans la Constitution soudanaise.  Elle a réitéré l’importance de la lutte contre l’impunité s’agissant des violations des droits de l’homme, responsabilité incombant aux États dans le contexte de ses obligations nationales.


La délégation a cité le paragraphe faisant référence à la Cour pénale internationale (CPI) qui a son propre statut, lequel concerne uniquement les membres parties à la Cour.  Elle a déclaré que le rôle de cette Cour était exagéré car ces deux dernières années elle n’avait pas pu achever ses premières affaires.  La Cour, en raison de son attitude au cours de ces dernières années, montre bien qu’elle tente de politiser la justice.  La délégation rejette ainsi le paragraphe 10 du projet de résolution.


Explication de vote après le vote sur l’ensemble du projet de résolution


La France a observé que le paragraphe 6 b) recensait plusieurs catégories de groupes particulièrement vulnérables nécessitant une protection.  La délégation a signalé que la référence à l’orientation sexuelle figurait dans les rapports du Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires depuis 1994. 


La République islamique d’Iran a convenu que tous les États devaient lutter, condamner et punir toutes les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.  Le représentant a émis des réserves quant au paragraphe 5 du projet du texte et a rappelé à tous les États leurs obligations de prévenir les exécutions au titre des dispositions pertinentes des instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme.


Les États-Unis ont considéré qu’en dépit de l’adoption de l’amendement, ils tenaient à condamner les exécutions sommaires, extrajudiciaires ou arbitraires.  Le représentant a salué les efforts des coauteurs visant à maintenir certains paragraphes à la demande de plusieurs groupes et s’est déclaré surpris de ne pas avoir pu maintenir la référence à l’orientation sexuelle.


Il a indiqué cependant qu’il n’était pas prêt à voter en faveur de ce texte, notamment en ce qui concerne la référence au droit international humanitaire, question très particulière rendue chaque fois plus complexe par la nature changeante des conflits.  Il a, en effet, établi une distinction entre ce droit et le droit international.


La Jamaïque a condamné toutes les exécutions quels que soient leurs contexte et motif.  La délégation a voté en faveur du projet de texte mais a expliqué son vote et sa position par rapport au paragraphe 5 où l’on suggère que la peine capitale et les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires sont une même chose.  Elle a aussi émis ses réserves sur le paragraphe 6 b) du dispositif, qui nécessiterait une approche holistique pour éviter d’avoir une « liste de courses » qui, au bout du compte, n’est pas véritablement exhaustive.  Elle a espéré que lors de négociations ultérieures, les coauteurs envisageraient une référence à tous les groupes vulnérables sans distinction.


La Norvège a déclaré qu’elle aurait préféré que la référence à l’orientation sexuelle soit maintenue dans le projet de résolution.


Le Royaume-Uni a fait une déclaration générale après le vote et a condamné les exécutions, en exhortant à les sanctionner.  La délégation comprend les demandes formées dans le projet dans le cadre des obligations internationales des États en matière des droits de l’homme et des conflits armés. 


L’Assemblée générale, par un projet de résolution relatif à l’élimination de la discrimination à l’encontre des personnes touchées par la lèpre et des membres de leur famille (A/C.3/65/L.37), tel qu’oralement révisé par le Japon et adopté sans vote, prendrait acte avec satisfaction des Principes et directives en vue de l’élimination de la discrimination à l’encontre des personnes touchées par la lèpre et des membres de leur famille.


L’Assemblée encouragerait tous les acteurs concernés de la société, notamment les hôpitaux, les écoles, les universités, les groupes et organisations religieux, les entreprises, la presse écrite et les chaînes de radio et de télévision ainsi que d’autres organisations non gouvernementales à tenir compte des Principes et directives dans le cadre de leurs activités.


Aux termes du projet de résolution sur la mondialisation et ses effets sur le plein exercice de tous les droits de l’homme (A/C.3/65/L.38), adopté par 122 voix pour et 53 voix contre, l’Assembléegénérale inviterait tous les États et la communauté internationale à atténuer, sans exclusive et de manière à favoriser le développement, toutes répercussions négatives de ces crises sur la réalisation et l’exercice effectif de tous les droits de l’homme.


Elle se féliciteraitdu rapport de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme sur la mondialisation et ses effets sur la pleine jouissance de tous les droits de l’homme, qui porte en particulier sur la libéralisation du commerce des produits agricoles et son incidence sur la réalisation du droit au développement, y compris le droit à l’alimentation, et prendrait note des conclusions et recommandations qui y figurent.


Présentation


L’Égypte a déclaré que le fait que 86 États Membres soient coauteurs du projet de résolution illustrait la pleine reconnaissance du fait que la mondialisation et ses impacts touchaient toutes les zones du monde.  Malheureusement, la répartition des bénéfices ne se fait pas en faveur des pays en développement et la mondialisation affecte certaines capacités comme la promotion des droits de l’homme.  « Certains États Membres à la tête de la mobilisation internationale pour la défense des droits de l’homme refusent catégoriquement de participer à un dialogue constructif avec les coauteurs », notamment en ce qui concerne les droits économiques, sociaux et culturels, a regretté l’Égypte.


Répondant à une question de l’Égypte, le Président a indiqué que les États-Unis avaient demandé un vote enregistré.


Explications avant le vote


Le Brésil a expliqué qu’il accordait une grande valeur à la promotion de ce texte dans le cadre des instances multilatérales.  Reconnaissant que la mondialisation présentait à la fois des risques et des opportunités, il a salué l’accent mis sur la crise mondiale économique et financière.  « Sans renforcer notre partenariat, nous ne pourrons pas tous jouir des bénéfices de la mondialisation », a indiqué le Brésil.  Il a rappelé, en outre, qu’il était du devoir des États de protéger tous les droits de l’homme et les libertés fondamentales.


La Belgique, au nom de l’Union européenne, a souligné qu’elle ne pouvait pas appuyer ce projet, qui est « essentiellement le même que celui de l’année dernière ».  À son avis, la mondialisation est un phénomène multidimensionnel qui peut offrir les moyens de faire face aux problèmes les plus graves, y compris la pauvreté extrême et qui peut avoir un impact positif sur la protection et la promotion des droits de l’homme.  Elle peut avoir des incidences sur la jouissance de certains droits, mais « il est erroné de dire qu’elle a des effets négatifs sur la jouissance de tous les droits ».  L’Union européenne votera contre le projet.


Explication après le vote


Le Chili a reconnu que la mondialisation présentait des défis et des opportunités pour tous.  Il n’y a pas, selon lui, de raison pour que les droits de l’homme soient touchés par ces questions.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission examine la situation de la Caisse des pensions du personnel de l’ONU

AG/AB/3970

La Cinquième Commission examine la situation de la Caisse des pensions du personnel de l’ONU

16/11/2010
Assemblée généraleAG/AB/3970
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

16e séance – matin                                         


LA CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE LA SITUATION DE LA CAISSE DES PENSIONS DU PERSONNEL DE L’ONU


La valeur du portefeuille de la Caisse atteint 41 milliards de dollars à la fin 2010 après avoir connu les marchés les plus volatiles de son histoire


La Cinquième Commission (questions administratives et budgétaires) a examiné ce matin, la situation financière de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies dont la valeur a atteint 41 milliards de dollars au 8 novembre 2010, soit 96% de son niveau le plus haut atteint en 2007 (42,5 milliards).


Après avoir connu, au cours de l’exercice biennal 2008-2009, les marchés les plus volatiles de son histoire, un rééquilibrage du portefeuille, pendant le premier semestre de 2009, a permis à la Caisse d’enregistrer des gains de 32,2% pour les 12 mois se terminant le 31 mars 2010, « la plus haute croissance de l’histoire du Fonds », a déclaré le Représentant du Secrétaire général pour les investissements de la Caisse commune des pensions, M. Warren Sach.  Le niveau du Fonds est ainsi passé de 26,7 à 38,3 milliards de dollars entre le 31 mars 2009 et le 31 mars 2010, avant d’atteindre 41 milliards le 8 novembre 2010. 


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Yémen a déclaré que la réalité de la crise économique et financière actuelle exigeait que les investissements soient faits dans divers États Membres.  Il a estimé que l’investissement dans les pays en développement était le meilleur moyen de parvenir à un équilibre des marchés et de limiter les conséquences des chutes des marchés.  Il a souligné l’importance de la résolution 32/73 de l’Assemblée générale qui cite les quatre principes directeurs fondamentaux de la gestion des investissements, à savoir la sécurité, la rentabilité, la liquidité et la convertibilité.  En outre, il a demandé des clarifications relatives au paragraphe 23 du rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) qui mentionne que le Secrétaire général n’a pas accepté la recommandation du Comité mixte touchant la durée du mandat de l’Administrateur adjoint. 


Créée en 1949, la Caisse est administrée par un Comité mixte de 33 membres qui représentent les 23 organisations affiliées, en vue d’assurer aux fonctionnaires des organismes des Nations Unies des prestations de retraite, de décès et d’invalidité et des prestations connexes.  Au cours de l’exercice biennal examiné (2008-2009), le nombre de ses participants est passé de 106 566 à 117 580, et celui des prestations de services de 58 084 à 61 841.  Pour l’exercice biennal 2008-2009, les plus-values s’élevaient à 3,1 milliards de dollars et les moins-values à 2,7 milliards de dollars, ce qui représentait un montant net des plus-values égal à 411 millions de dollars.  La trentième évaluation actuarielle de la Caisse a fait apparaître au 31 décembre 2009 un déficit actuariel de 0,38% de la masse des rémunérations considérées aux fins de la pension, soit 1,2 milliard de dollars, ce qui représentait le premier résultat actuariel négatif après les six résultats actuariels positifs enregistrés de manière consécutive au cours des 14 dernières années.


Pour l’examen de cette question, la Commission était saisie du rapport du Comité mixte de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies (1), du rapport du Secrétaire général sur les investissements de la Caisse commune des pensions du personnel de l’ONU et mesures prises pour les diversifier davantage (2), du rapport du Secrétaire général sur les incidences administratives et financières des recommandations figurant dans le rapport du Comité mixte de la Caisse commune des pensions (3) et du rapport du CCQAB (4).  Ces rapports étaient présentés respectivement par M. Vladimir Yossifov, Président du Comité mixte de la Caisse commune des pensions; M. Warren Sach, Représentant du Secrétaire général pour les investissements de la Caisse commune des pensions; Mme Sharon Van Buerle, Directrice de la Division de la planification des programmes et du budget; et Mme Susan McLurg, Présidente du CCQAB.


La prochaine séance plénière de la Cinquième Commission se tiendra vendredi 19 novembre, à 10 heures.  


(1) A/65/9

(2) A/C.5/65/2

(3) A/C.5/65/3

(4) A/65/567


RÉGIME DES PENSIONS DES NATIONS UNIES


Rapport du Comité mixte de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies (A/65/9)


Ce rapport présente un récapitulatif des décisions du Comité mixte (chap. II), un aperçu du fonctionnement de la Caisse au cours de l’exercice biennal clos le 31 décembre 2009 (chap III), les résultats de la trentième évaluation actuarielle de la Caisse, arrêtée au 31 décembre 2009 (chap IV), les investissements de la Caisse (chap V).  Au chapitre VI, consacré aux questions administratives, le rapport aborde les États financiers de l’exercice biennal 2008-2009, la mise en œuvre des nouvelles Normes comptables, la situation du Fonds de secours, les prévisions budgétaires révisées pour l’exercice biennal 2010-2011, la troisième Charte de management (2008-2011), ou encore les arrangements contractuels avec l’Actuaire-conseil.  Le chapitre VII est consacré au rapport du Comité d’audit et le Chapitre VIII aux questions de gouvernance dont le rapport du Groupe de travail sur le régime des pensions et la proposition de définition d’emploi du prochain Administrateur.


Au cours de l’exercice biennal 2008-2009, le nombre de participants à la Caisse est passé de 106 566 à 117 580 (+10,3%), et les prestations servies de 58 084 à 61 841 (+6,5%).  Au 31 décembre 2009, les prestations de services se répartissaient comme suit: 21 292 pensions de retraite, 13 881 pensions de retraite anticipée, 6 926 pensions de retraite différée, 10 319 pensions de veufs ou veuves, 8 208 pensions d’enfants, 1 175 pensions d’invalidité et 40 pensions de personnes indirectement à charge.  Au cours de l’exercice biennal, la Caisse a versé 13 969 sommes en capital provenant de la conversion de prestations périodiques et autres sommes dues au titre de la liquidation des droits.  L’annexe VIII présente la ventilation des prestations servies par organisation affiliée.


Au cours de la même période 2008-2009, le capital de la Caisse est passé de 30 583 419 830 dollars à 33 114 592 668 dollars (+8,3%) (voir annexe IX, état II).  Le revenu des investissements de la Caisse s’est élevé à 2 702 008 806 dollars, dont 2 290 348 160 dollars d’intérêts, de dividendes et de revenus des investissements et valeurs immobiliers et 411 660 646 dollars de plus-values nettes réalisées sur la vente d’avoirs.  Après déduction des frais de gestion (45 471 440 dollars), le revenu net des investissements s’établissait à 2 656 537 366 dollars.  On trouvera dans les états 2 et 3 de l’annexe IX un récapitulatif des investissements au 31 décembre 2009 et une comparaison de leurs valeurs d’achat et de réalisation.


L’article 12 a) des Statuts de la Caisse prévoit que le Comité mixte fait procéder par l’Actuaire-conseil à une évaluation actuarielle de la Caisse au moins une fois tous les trois ans, pour déterminer si les actifs actuels seront suffisants au regard de ses obligations.  


L’Actuaire-conseil a présenté au Comité mixte son rapport sur la trentième évaluation actuarielle de la Caisse, arrêtée au 31 décembre 2009; l’évaluation précédente, arrêtée au 31 décembre 2007, avait été présentée à l’Assemblée générale à sa soixante-troisième session, en 2008.  Le Comité mixte était également saisi des observations du Comité d’actuaires, qui avait préalablement examiné le rapport.


Rendement des investissements pour l’année civile 2009

(En dollars des États-Unis)


Valeur de réalisation en 2008      

31 083 646 185,00

Valeur de réalisation en 2009      

37 306 429 925,00

Plus-value latente           

 6 222 783 740,00

Montant brut des revenus           

 1 023 856 990,00

Moins-value nette

  (467 533 851,67)

Montant net des revenus      

   556 323 138,33

Montant total des revenus          

 6 779 106 878,33

Rendement        

            21,81%


Le Comité a noté que, pendant l’exercice 2008-2009, la masse des biens de la Caisse était passée de 30,6 à 33,1 milliards de dollars.  Dans le même temps, la valeur de réalisation des investissements était passée de 41,4 à 36,7 milliards de dollars, soit une diminution de 11,4%.  Il a noté aussi que le revenu des investissements avait reculé de 62,3% par rapport à l’exercice précédent, passant de 7,2 à 2,7 milliards de dollars.  Les bénéfices nets réalisés sur les cessions de titres avaient diminué de 91,4% et le total des recettes avait subi un repli de 37,7%.  Le Comité a constaté que le montant net des bénéfices réalisés sur les cessions de titres avait atteint 411 millions de dollars pour l’exercice, résultat qui se décomposait comme suit: un bénéfice de 879 millions pour 2008 et une perte de 468 millions de dollars pour 2009.  Il a noté aussi que durant l’exercice, les recettes provenant des cotisations avaient augmenté d’environ 18,5%, passant de 3,1 à 3,7 milliards de dollars.  Le montant total des prestations servies, qui pour l’exercice 2006-2007 s’établissait à 3,2 milliards de dollars, avait augmenté de 17,9% durant l’exercice 2008-2009, en raison principalement de l’augmentation du nombre des prestataires, pour atteindre 3,8 milliards de dollars.


Rapport du Secrétaire général sur les investissements de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies et mesures prises pour les diversifier davantage (A/C.5/65/2)


Les soldes des investissements de la Caisse fin 2008, 2009 et 2010, soit respectivement 40,6, 29,0 et 38,3 milliards de dollars, respectivement, reflètent les résultats d’une sélection prudente des titres, d’une diversification du portefeuille au plan mondial et d’un rééquilibrage tactique des avoirs.  La Division de la gestion des investissements a exploité les tendances positives de la Bourse et s’est également employée à renforcer l’infrastructure des placements et à réduire le coût des transactions.


Pendant la période biennale 2008-2009, la Caisse a réalisé un gain net de 412 millions de dollars.  Malgré une instabilité boursière sans précédent, la Caisse avait, à la fin de 2009, des gains latents de 6 223 millions de dollars et des gains réalisés de 3 152 millions de dollars.  La Caisse avait également enregistré une perte réalisée d’un montant brut de 2 741 millions de dollars à la suite des transactions effectuées pour améliorer la qualité globale du portefeuille.  Ces pertes réalisées ont été imputables principalement à la vente de titres peu performants.


La Division de la gestion des investissements s’emploie continuellement à exploiter les possibilités de diversifier davantage le portefeuille afin d’améliorer le profil risque-rendement des placements.  Elle a sélectionné un spécialiste hors classe des placements dans les classes d’actifs non classiques et est sur le point de signer un contrat avec un conseiller en matière de placements dans des fonds de capital-investissement qui lui fournira des conseils concernant les investissements dans les secteurs de l’équipement, de l’agriculture et du bois de construction.


Le 20 septembre 2010, le National Bureau of Economic Research a « officiellement » déclaré que la récession est terminée aux États-Unis, et il est clair qu’une reprise est en cours.  Comme le fléchissement de l’activité a commencé au quatrième trimestre de 2007, le National Bureau of Economic Research considère que cette « grande récession » a été l’une des plus longues jamais enregistrée.


La recherche de nouvelles possibilités d’investissement, surtout au Japon et en Asie en général, a commencé pendant le premier trimestre de 2010; la dichotomie apparue en 2009 sur les marchés de l’immobilier a persisté avec, d’un côté, les marchés à forte croissance comme le Brésil, la Chine et l’Inde, et de l’autre, les marchés plus maussades comme le Japon, les États-Unis et l’Europe.  Sur les marchés à forte croissance, l’attention continue de se porter sur la promotion immobilière tandis que, sur les autres, les efforts sont axés sur les biens immobiliers dont ne peuvent se défaire des banques peu capitalisées.


Le tableau 1 présente la valeur de réalisation des investissements de la Caisse, par pays ou région, au 31 mars 2010.  Dans ses conclusions, le rapport note qu’en raison de la volatilité sans précédent des marchés qui a caractérisé les 12 derniers mois, les investissements de la Caisse ont régulièrement produit des résultats meilleurs que ceux des valeurs comprises dans les indices de référence.  La Division de la gestion des investissements a également introduit un système visant à documenter les motifs à la base de chaque achat de titres et les principaux facteurs de risque à surveiller.  La mise en œuvre du système de gestion des ordres, achevé au premier semestre de 2010, permet de suivre du début à la fin le traitement des ordres en assurant une piste d’audit claire et en documentant le processus de due diligence mené avant la passation des ordres.  De nouvelles règles de transparence financière ont été introduites pour veiller à ce que les fonctionnaires de la Division de la gestion des investissements se conforment aux normes éthiques les plus élevées.  En dépit de l’instabilité qui persiste sur des marchés dont l’orientation est difficile à discerner pendant cette phase de la reprise économique mondiale, la Division de la gestion des investissements pourra, avec l’appui du personnel supplémentaire et des nouveaux outils dont elle s’est dotée pendant l’exercice biennal, sauvegarder les actifs de la Caisse et positionner la Caisse plus solidement pour l’avenir.


Rapport du Secrétaire général sur les Incidences administratives et financières des recommandations figurant dans le rapport du Comité mixte de la Caisse commune des pensions du personnel de l’ONU (A/C.5/65/3)


Le rapport à l’Assemblée générale du Comité mixte de la Caisse commune des pensions du personnel de l’ONU sur les travaux de sa cinquante-septième session contient des révisions aux dépenses d’administration globales de la Caisse pour l’exercice biennal 2010-2011.  Conformément aux dispositions de l’article 153 du Règlement intérieur de l’Assemblée, le rapport ci-après est présenté à l’Assemblée pour indiquer que les recommandations figurant dans le rapport du Comité mixte n’auraient aucune incidence sur le budget ordinaire de l’Organisation pour l’exercice biennal 2010-2011 si l’Assemblée générale les faisait siennes.  Si l’Assemblée générale approuvait les propositions et recommandations du Comité mixte de la Caisse commune des pensions, elle pourrait décider de prendre note du présent rapport.


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) (A/65/567)


Le CCQAB se félicite des mesures actuellement mises en œuvre par la Division de la gestion des investissements, à savoir l’élaboration d’un progiciel de gestion des risques pour être mieux à même de les contrôler.  Il approuve aussi les recommandations du Comité mixte touchant la politique révisée de gestion des risques et la recommandation tendant à ce que la Division continue d’utiliser son nouveau manuel de gestion des risques.  Il souscrit aux recommandations du CCC et est préoccupé par le fait que la Caisse a reçu une opinion sans réserve, assortie d’une observation relative aux pertes réalisées et non réalisées sur les investissements de la Caisse, sur les états financiers pour l’exercice biennal clos le 31 décembre 2009.  Le CCQAB engage vivement la Caisse à donner effet aux recommandations du CCC.  Il est conscient que l’extrême instabilité des marchés financiers internationaux et son incidence sur le taux annuel de rendement des investissements de la Caisse, comme il ressort des fluctuations des rendements enregistrés depuis 1961 (voir A/C.5/65/2, tableau 4).  Le CCQAB compte que, comme l’a recommandé le CCC, la Caisse recense les enseignements à tirer de toutes les pertes matérialisées de l’exercice biennal 2008-2009, ainsi que les positions actuelles sur lesquelles des pertes non réalisées ont été subies pour faire en sorte que les critères énoncés par l’Assemblée générale dans sa résolution 32/73, à savoir la sécurité, la rentabilité, la liquidité et la convertibilité, demeurent les principes directeurs fondamentaux de la gestion des investissements (A/65/9, annexe X, par. 112, et A/63/556, par. 6).  Par ailleurs, le CCQAB réaffirme sa recommandation selon laquelle le Comité mixte devrait continuer d’explorer les possibilités d’investissement dans les pays en développement et en transition.


S’agissant des questions administratives, le CCQAB partage l’avis du CCC selon lequel la Caisse des pensions devrait approuver son plan de mise en œuvre des normes IPSAS dans les meilleurs délais.  Il compte que le nouveau Directeur financier sera recruté dès que possible, et que, dans l’intervalle, les préparatifs se poursuivront afin que les normes IPSAS puissent commencer à être appliquées à compter du 1er janvier 2012.  Il encourage le CCC à suivre de près l’état d’avancement du passage aux normes IPSAS et qu’il fasse rapport à l’Assemblée générale une fois par an sur les progrès accomplis à cet égard.  En matière d’audit, le CCQAB estime, à l’instar du CCC, qu’il faut présenter des informations transparentes sur les investissements du Fonds de dotation de l’UNU, et note que le Comité mixte a accepté de communiquer de telles informations à l’avenir.


Pour ce qui est des questions de gouvernance, le CCQAB note que le Secrétaire général n’a pas accepté la recommandation du Comité mixte touchant la durée du mandat de l’Administrateur adjoint.  Compte tenu du pouvoir conféré au Comité mixte en tant qu’organe directeur de la Caisse et de sa décision d’établir, dans le Règlement intérieur de la Caisse, pour l’Administrateur et l’Administrateur adjoint, un mandat de cinq ans, renouvelable une fois, le CCQAB estime que le Secrétaire général devrait être guidé par la décision du Comité mixte.  Au chapitre consacré aux prestations de la Caisse, le CCQAB, n’est pas favorable aux modifications proposées aux Statuts et au Règlement administratif de la Caisse.  Dans ses conclusions, le CCQAB recommande que l’Assemblée approuve les propositions du Comité mixte (A/65/9, chap. II, par. 12), sous réserve des observations et recommandations formulées aux paragraphes 3, 24 et 25.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les Comités 1257, 1373 et 1540 doivent poursuivre les efforts pour renforcer les capacités nationales dans la lutte contre le terrorisme

CS/10085

Les Comités 1257, 1373 et 1540 doivent poursuivre les efforts pour renforcer les capacités nationales dans la lutte contre le terrorisme

15/11/2010
Conseil de sécuritéCS/10085
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6424e séance – matin


LES COMITÉS 1257, 1373 ET 1540 DOIVENT POURSUIVRE LES EFFORTS POUR RENFORCER LES CAPACITÉS NATIONALES DANS LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME


Les membres du Conseil, appuyés par d’autres délégations, recommandent la prorogation des mandats de ces trois organes


Le Conseil de sécurité a entendu, aujourd’hui, les exposés des Présidents de ses Comités 1267, 1373 et 1540, sur l’action de l’ONU contre le terrorisme.  Les Présidents de ces trois Comités, qui forment la base du dispositif des Nations Unies de lutte contre le terrorisme, sont revenus sur leurs activités au cours de ces derniers mois, en soulignant notamment les efforts consentis pour renforcer les capacités des États Membres et rendre leurs propres travaux plus efficaces et transparents. 


Les délégations ont fait connaître leur point de vue concernant l’avenir des Comités, dont le mandat respectifs expireront soit en décembre prochain, soit en 2011.


Le Président du Comité contre le terrorisme, créé en vertu de la résolution 1373 et Représentant permanent de la Turquie auprès de l’ONU, M. Ertuğrul Apakan, a ainsi indiqué qu’au cours des six derniers mois, le Comité avait établi un système de discussions thématiques, consacrées notamment à la coordination de la lutte contre le financement du terrorisme, aux droits de l’homme dans le contexte de l’application de la résolution 1373 ou encore à l’amélioration du site Internet du Comité. 


Notant qu’à ce jour, 109 États avaient soumis un rapport sur la mise en œuvre de la résolution 1624 (2005) sur l’incitation au terrorisme, M. Apakan a annoncé que le Conseil de l’Europe tiendrait prochainement à Strasbourg (France) une réunion sur la prévention, thème qui devrait, a-t-il dit, faire « l’objet d’une attention accrue ».  M. Apakan a également souligné l’importance que toutes les mesures prises par les États pour combattre le terrorisme soient conformes au droit international, en particulier les principes et normes des droits de l’homme, le droit relatif aux réfugiés et le droit international humanitaire.


« La fin juillet a été marquée par la fin du processus d’examen de la Liste récapitulative du Comité 1267 », a confirmé de son côté le Président de cet organe chargé d’appliquer un régime de sanctions contre Al-Qaida et les Taliban.  M. Thomas Mayr-Harting, qui est également le Représentant permanent de l’Autriche auprès de l’ONU, a précisé que l’examen avait porté sur 488 noms inscrits sur la Liste et que 45 noms en avaient été retirés.  Les demandes de radiation concernant 58 noms, a-t-il ajouté, sont en cours d’examen.


Le représentant de l’Afghanistan s’est félicité de ce que le Comité 1267 ait retiré de sa Liste récapitulative les noms de 10 anciens membres du régime des Taliban, se disant « convaincu » que cette décision profitera au processus de réconciliation nationale.  M. Zahir Tanin a invité le Comité d’examiner de manière approfondie les nouvelles demandes de retrait de la Liste récapitulative qui lui seront présentées lors de la visite de l’Équipe de surveillance du Comité, à Kaboul à la fin du mois. 


Ces propos ont trouvé un écho auprès du représentant du Pakistan, qui a souligné que la nature préventive des sanctions « facilite les inscriptions sur la Liste », avant d’ajouter que les preuves établies doivent être acceptées par les juridictions nationales. 


L’Ambassadeur Mayr-Harting a, par ailleurs, dit attendre avec intérêt le premier rapport de la Médiatrice chargée d’assister le Comité dans l’examen des demandes de radiation, Mme Kimberley Prost.  Insistant sur la nécessité de permettre à celle-ci de travailler sans ingérence et de manière indépendante et impartiale, il a estimé que l’efficacité de cette nouvelle procédure dépendrait de la manière dont le Bureau traitera ses premières affaires.  En sa qualité de représentant de l’Autriche, il a souhaité que Conseil de sécurité proroge le mandat du Comité et qu’il adopte le même mécanisme de médiation pour les deux autres Comités.


Le Président du Comité créé en vertu de la résolution 1540 et Représentant permanent du Mexique auprès de l’ONU, M. Claude Heller,a estimé, quant à lui, qu’en intensifiant ses activités d’assistance, le Comité avait aidé les États à adopter des mesures législatives, leur permettant de s’acquitter de leurs obligations découlant de la résolution 1540, adoptée par le Conseil de sécurité en 2004, pour prévenir que les armes de destructive massive ne tombent entre les mains d’acteurs non étatiques.  « Le Comité doit désormais soutenir les États Membres pour qu’ils puissent réellement mettre en œuvre ces mesures », a jugé l’Ambassadeur Heller, qui a proposé de renouveler le mandat du Comité pour une période de 10 ans, tout en prévoyant un examen périodique tous les cinq ans.


« La résolution 1540 n’est pas seulement un instrument crucial de la lutte contre le terrorisme, mais aussi une pièce essentielle de la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive », a affirmé pour sa part la représentante des États-Unis, Mme Rosemary Di Carlo.  Préconisant une « prorogation durable, peut-être à l’infini », du mandat du Comité 1540, elle a suggéré une « disposition couperet » qui permettrait au Conseil de sécurité de mettre fin à ses activités le jour où il estimera que le Comité a atteint ses objectifs.  


Concernant la définition juridique du terrorisme international, qui est au centre des négociations sur une convention générale sur la question au sein des Nations Unies, le représentant de l’Inde, M. Manjeev Singh Puri a souhaité que ce projet de convention puisse être finalisé rapidement.  Son adoption, a-t-il rappelé, est une condition préalable à la mise en œuvre complète de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.


EXPOSÉS DES PRÉSIDENTS DES ORGANES SUBSIDIAIRES DU CONSEIL DE SÉCURITÉ


M. THOMAS MAYR-HARTING Président du Comité 1267 (1999) et Représentant permanent de l’Autriche, s’exprimant d’abord au nom des Présidents des trois Comités -Comité 1267, Comité 1373 et Comité 1540- a souligné que les groupes d’experts de ces trois Comités doivent renforcer la coordination de leurs travaux et leur coopération pour assurer un meilleur échange d’informations.  Il a annoncé la distribution d’un tableau élaboré par les trois groupes d’experts.  La coopération est essentielle pour sensibiliser les États Membres et les organisations internationales, a précisé M. Mayr-Harting, qui a mis l’accent à cet égard sur les visites coordonnées des trois groupes d’experts.  Il s’est également félicité de la stratégie commune mise au point récemment par les trois groupes d’experts dans ce domaine.  Le représentant a soulevé une nouvelle fois la question de la  localisation des trois groupes d’experts et a rappelé que la résolution 1904 insistait sur le renforcement de la coordination entre les trois Comités, y compris en installant les trois groupes de travail en un même lieu. 


S’exprimant ensuite en tant que Président du Comité 1267, M. Mayr-Harting, a rappelé que la période concernée avait été marquée par la fin du processus d’examen de la Liste récapitulative, à la fin de juillet.  Il a rappelé que l’examen avait porté sur 488 noms inscrits sur la Liste, et 45 noms en avaient été retirés.  Les demandes de radiation concernant 58 noms sont toujours en cours d’examen.  Le Comité compte fortement sur la coopération des États Membres, a rappelé le représentant, qui a renouvelé l’invitation permanente que leur avait adressée le Comité 1267 pour qu’ils assistent et participent plus activement aux réunions du Comité. 


Le Comité 1267 prépare actuellement les conclusions de son rapport, qui sera prochainement présenté au Conseil de sécurité, a rappelé M. Mayr-Harting, qui a estimé que la Liste récapitulative était désormais un document plus dynamique et plus actuel, ce qui la rend plus efficace.  Le représentant a rappelé que l’examen avait aussi permis d’examiner les cas des personnes inscrites sur la Liste récapitulative  qui sont décédées.  Les cas de huit d’entre elles ont été examinés mais la Liste récapitulative mentionne encore beaucoup de noms de personnes décédées et c’est pourquoi le Comité, qui a récemment discuté des moyens de clarifier le processus de certification des décès, tiendra prochainement une session extraordinaire qui sera consacrée à leur examen, a précisé M. Mayr-Harting. 


Rappelant que l’élément le plus important de la résolution 1904 (2009) du Conseil de sécurité avait été la création du Bureau du Médiateur chargé d’assister le Comité dans l’examen des demandes de radiation, M. Mayr-Harting a déclaré que la Médiatrice, la juge Kimberly Prost, avait commencé très rapidement son travail après sa nomination, le 3 juin dernier, et avait tenu le Comité 1267 au courant de ses activités, comme le lui demande la résolution 1904.  Il a dit attendre avec intérêt le premier rapport de la Médiatrice et a insisté sur la nécessité de lui permettre de travailler sans interférence et de manière indépendante et impartiale.  L’efficacité de cette nouvelle procédure dépendra beaucoup de la manière dont elle traitera les premières affaires qui lui sont soumises, a-t-il estimé, en souhaitant que le Conseil de sécurité accorde toute l’attention nécessaire aux rapports écrits de la juge Kimberley-Prost.  Il a en outre souhaité à titre personnel que le Conseil de sécurité proroge son mandat et qu’il adopte un mécanisme de médiation du même type pour d’autres comités.


Au cours de ces deux dernières années, le Comité 1267 avait été l’objet de critiques de plus en plus nombreuses de la part d’États, d’individus et de tribunaux du fait de ces procédures et de questions relatives aux droits de l’homme, a rappelé le représentant.  Il a estimé que le Comité 1267 et le Conseil de sécurité avaient entendu ces voix, comme le montrent les résolutions 1822 (2008) et 1904 (2009).  Néanmoins, l’arrêt rendu récemment par la Cour de justice de l’Union européenne dans l’affaire « Kadi » montre qu’il reste beaucoup à faire, a déclaré M. Mayr-Harting.  Pour le représentant, le haut niveau d’engagement manifesté par les États lors de l’examen de la Liste récapitulative montre qu’ils continuent de partager les préoccupations du Conseil de sécurité et sa position sur la nécessité de répondre de manière coordonnée à la menace que représentent Al-Qaida et les Taliban.  L’amélioration des procédures et, par ce biais, la lutte contre le terrorisme, rendra le régime des sanctions plus efficace, a-t-il conclu.


M. ERTUĞRUL APAKAN, Président du Comité 1373 (2001) contre le terrorisme et Représentant permanant de la Turquie, a rappelé que depuis sa création, le Comité et sa Direction exécutive avaient axé leurs efforts sur le renforcement des capacités des États Membres les plus exposés à la menace terroriste.  Au fil des années, nous avons tenté d’améliorer à cette fin le dialogue entre les États, les donateurs et les bénéficiaires, a-t-il dit.  M. Apakan a ensuite expliqué qu’au cours des six derniers mois, le Comité avait systématisé les discussions thématiques consacrées notamment à la coordination de la lutte contre le financement du terrorise, les droits de l’homme dans le contexte de l’application de la résolution 1373 ou encore l’amélioration du site Internet du Comité.  Sur ce dernier point, il a expliqué que cet effort avait pour objectif de renforcer la transparence des travaux du Comité et de la Direction exécutive et d’informer le plus grand nombre possible d’États et de partenaires sur les récents développements en matière de lutte globale contre le terrorisme. 


Après avoir indiqué que le Comité avait également accru sa coopération avec les organisations régionales et internationales pertinentes ainsi qu’avec les partenaires spécialisés de l’ONU, l’Ambassadeur Apakan a évoqué la tenue d’ateliers régionaux « importants ».  En juin dernier, à Nairobi, une discussion franche a eu lieu sur la nécessité de renforcer le contrôle des frontières par le biais d’une technologie adaptée, tandis qu’en octobre, à Sarajevo, 13 pays de la région se sont penchés sur les moyens à privilégier pour améliorer la coordination et la coopération régionales, a ainsi précisé M. Apakan.  Le Président du Comité 1373 a en outre noté qu’à ce jour 109 États ont soumis un rapport sur la mise en œuvre de la résolution 1624 (2005) sur l’incitation au terrorisme.  Le Comité a aussi continué d’appeler les États Membres à s’assurer que toutes les mesures prises pour combattre le terrorisme soient conformes au droit international, en particulier les principes et normes des droits de l’homme, le droit relatif aux réfugiés et le droit international humanitaire, a-t-il également fait observer. 


En sa capacité nationale, M. Apakan a estimé que le Comité 1373, « doté d’un cadre juridique solide et complet », était appelé à jouer un rôle critique dans la lutte mondiale contre le terrorisme.  Il a préconisé dans cette perspective d’améliorer le format des évaluations préliminaires d’application, « ce qui permettra de mieux superviser l’identification des besoins spécifiques de chaque État Membre ».  Il a souligné que la menace actuelle du terrorisme exigeait une approche holistique, les travaux du Comité devant être davantage orientés vers la prévention.  La prochaine réunion entre le Comité et le Conseil de l’Europe portera d’ailleurs sur ce thème, a-t-il précisé.


M. CLAUDE HELLER, Président du Comité 1540 (2004) et Représentant permanent du Mexique, a présenté les activités du Comité au cours des six derniers mois, en mettant l’accent sur sa coopération croissante avec les organisations internationales et sur la normalisation croissante des méthodes de travail en matière de mise en œuvre, d’assistance et de transparence.  Il a expliqué que le Comité et son groupe d’experts avait continué de participer à des événements à différents niveaux, international, régional ou sous-régional, pour faciliter l’application de la résolution 1540.


Concernant la mise en œuvre de la résolution, M. Heller a indiqué qu’il avait reçu le premier rapport du Togo et qu’il continuait de s’entretenir avec les représentants des États Membres qui n’en ont pas encore présenté, notamment la République populaire démocratique de Corée et l’Éthiopie, pour leur rappeler leurs obligations.  Il a ajouté qu’il avait, par ailleurs, reçu de nouveaux rapports de la part du Brésil, du Canada, de l’Irlande, du Pakistan, du Portugal et de l’Ouganda.  Sur la base de l’ensemble des informations reçues, le Comité examine actuellement 75 matrices et prévoit d’en examiner 117 autres avant la fin de cette année, a précisé M. Heller.  Le Comité 1540 dispose d’une base de données sur les demandes d’assistance et a adopté de nouvelles procédures pour répondre à des demandes en la matière, a précisé M. Heller.  Les États-Unis, le Canada et la Pologne ont fait savoir au Comité qu’ils avaient, pour leur part, présenté des offres d’assistance, a indiqué le représentant.  Il a également fait état des activités de coopération internationale.


Pendant les premières années de son existence, le Comité 1540 s’était essentiellement consacré à des activités de sensibilisation et d’assistance, afin d’encourager et d’aider les États à adopter des mesures législatives leur permettant de s’acquitter de leurs obligations en application de la résolution 1540, a fait remarquer M. Heller.  Il a estimé que le Comité avait, dans l’ensemble, rempli son rôle dans ces deux domaines, avant d’estimer qu’il devrait désormais soutenir les États Membres pour qu’ils puissent réellement mettre en œuvre les dispositions législatives adoptées.  La prorogation, l’an prochain, du mandat du Comité 1540 devrait être l’occasion de marquer cette nouvelle orientation, a-t-il dit.  M. Heller a proposé de proroger le Comité pour une période de 10 ans, tout en prévoyant un examen périodique du mandat tous les cinq ans.


Déclarations


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a estimé que le renforcement des efforts des trois Comité était utile pour augmenter la contribution du Conseil de sécurité à la lutte mondiale contre le terrorisme.  Il a noté qu’au cours des six derniers mois, le  Comité 1373 et sa Direction exécutive avaient efficacement accrue leurs activités de suivi de l’application des résolutions 1373 et 1624.  Les thématiques de la coopération « et de la lutte contre l’incitation au terrorisme méritent un examen approfondi, et c’est pourquoi, ma délégation se félicite de la tenue prochaine d’une réunion du Conseil de l’Europe sur la prévention de ce fléau », a-t-il ajouté.  Concernant le Comité 1267, M. Churkin a estimé que pour faire échec à Al-Qaida et aux Taliban et limiter leur influence idéologique, il faut agir de manière concertée et déterminée.  « Si nous appuyons la stratégie de réconciliation du Gouvernement afghan en faveur de la réintégration des membres des groupes armés ayant renoncé à la violence et reconnu la Constitution afghane, nous estimons qu’il ne faut pas prendre de décision hâtive et simplifier le processus de radiation ».  « Ce processus doit s’effecteur au cas par cas », a-t-il estimé.  La résolution 1540 sur les armes de destructions massive constitue un « rempart solide contre la prolifération de tels arsenaux et contre le risque qu’ils tombent entre les mains de groupes terroristes », a souligné le représentant.  Le Comité 1540 joue un rôle clef de coordonnateur de l’application de la résolution au niveau international, a-t-il dit, assurant que la Fédération de Russie continuera à fournir une assistance technique aux pays qui souhaitent la mettre pleinement en œuvre aux niveaux national et régional. 


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) s’est dit heureux des efforts menées par le Comité 1373, estimant que le dialogue et les programmes de sensibilisation lui avaient permis de bien faire prendre conscience de la nécessité d’appliquer les résolutions pertinentes.  Grâce à ces activités, nous comprenons mieux les menaces et défis qui affectent la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, a-t-il estimé, ajoutant qu’on obtiendrait de meilleurs résultats en offrant une assistance mieux intégrée.  Il faudrait également procéder à des transferts de savoir-faire vers les pays en développement.  Il a souhaité que, dans l’année à venir, la collaboration entre les pays de la région et la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme permette d’obtenir de nouveaux résultats.


Le représentant a demandé que le Comité 1540 se concentre davantage sur les questions de coopération internationale.  Il s’est félicité de l’examen par le Comité 1267 de l’ensemble des noms inscrits sur la Liste récapitulative, ainsi que de la nomination de la juge Kimberly Prost au poste de médiateur.  La Liste récapitulative doit être, à tout moment, la plus exacte possible, a-t-il rappelé, en insistant sur la nécessité de respecter les principes des droits de l’homme dans la procédure d’inscription.  Avant de conclure, il s’est félicité de l’amélioration de la coopération entre les trois Comité.


M. KAZUO KODAMA (Japon) a estimé que, compte tenu de la persistance de la menace à la sécurité internationale représentée par les Taliban et Al-Qaida, le régime de sanctions, établi par la résolution 1267, reste pertinent et doit être renforcé.  Ce régime doit être crédible en s’appuyant sur une procédure de radiation juridique et transparente, a-t-il précisé, avant de saluer les travaux menés à cette fin par le Président du Comité, l’Ambassadeur Mayr-Harting, de l’Autriche, pour mettre à jour la Liste récapitulative sans toutefois compromettre l’efficacité du Comité.  Il a ensuite salué les travaux récents du Comité 1373, préconisant qu’ils soient assortis à l’avenir de recommandations concrètes.  « Tous les États Membres doivent coopérer avec la Direction exécutive du Comité et accueillir ce dernier, car les visites de pays sont devenues un moyen incontournable d’identifier les besoins et d’améliorer les capacités des États dans la lutte contre le terrorisme international ».  Le Japon participera de manière active aux discussions, le mois prochain, de la Direction exécutive du Comité, a-t-il assuré.  Concernant le Comité 1540, le représentant a félicité le Président du Comité, l’Ambassadeur Heller, du Mexique, d’avoir étendu, au cours de sa présidence, la coopération aux organisations régionales. 


M. NAWAF SALAM (Liban) s’est félicité de l’examen du Comité 1267, estimant que le processus avait été fait sérieusement et que des amendements positifs avaient été apportés.  Le Comité doit poursuivre l’examen de la Liste récapitulative afin d’en retirer les noms des personnes qui ne sont pas associées aux Taliban ou à Al-Qaida, a-t-il ajouté, en se félicitant de la nomination de la Médiatrice, Mme Kimberly Prost.  Pour être totalement légitime, le Comité doit travailler dans le cadre de la Charte des Nations Unies et des instruments relatifs aux droits de l’homme, a-t-il ajouté.  Concernant la lutte contre le terrorisme, le représentant s’est félicité des ateliers organisés par le Comité 1373 et a souhaité qu’ils facilitent l’échange d’expériences et de savoir-faire.  Il a dit apprécié l’assistance technique fournie par la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme.


M. Salam a estimé que la résolution 1540 était devenue un élément fondamental de la non-prolifération des armes de destruction massive et qu’il était important que le Comité 1540 mette l’accent sur la coopération pour éviter que de telles armes ne tombent entre les mains de terroristes.  Il a notamment souligné l’importance de la coopération du Comité avec l’AIEA, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) ou d’autres organes du système des Nations Unies.  Au niveau régional, l’action de la Ligue des États arabes est importante, a-t-il dit, en insistant sur la nécessité de faire du Moyen-Orient une région exempte de toute arme de destruction massive.  Le représentant a rappelé que le Liban avait beaucoup souffert du terrorisme et qu’il faudrait lutter non seulement contre ce fléau mais aussi contre ses causes profondes, y compris l’occupation étrangère. 


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a déclaré que la série de lettres ou paquets piégés envoyés récemment à des institutions publiques et religieuses dans plusieurs pays, ainsi que la menace permanente d’attentats suicides, doivent nous inciter à repenser continuellement nos approches et nos engagements pour renforcer la coopération juridique internationale et assister les États Membres qui le demandent à mettre en œuvre les mesures prises par les Nations Unies.  Notant que le Comité 1267 était devenu un des organes de contrôle les plus importants dans la lutte contre les Taliban et Al-Qaida, M. Barbalić a déclaré que la conclusion de la procédure d’examen de la Liste récapitulative et la mise en œuvre complète de la résolution 1904 contribueront à améliorer davantage la crédibilité et la transparence du travail des Comités. 


S’agissant de la mise en œuvre des résolutions 1373 et 1624, le délégué a noté que la tenue plus fréquente de séances publiques d’information avait été bénéfique pour les États Membres, qui ont désormais l’occasion de partager leurs expériences.  Le Comité 1373 a ainsi une meilleure perspective sur la mise en place de ses recommandations dans chaque pays et peut offrir aux pays qui le demandent une assistance technique.  Il a également loué les efforts entrepris par le Comité contre le terrorisme pour maintenir ses contacts avec les organisations partenaires aux niveaux international et régional.  La Bosnie-Herzégovine continuera de soutenir pleinement le travail du Comité contre le terrorisme et reconnaît le rôle crucial que joue le Comité 1540 en tant que bureau central chargé d’aider les États Membres à développer leurs capacités de lutte contre la menace posée par l’acquisition d’armes de destruction massive par des agents non étatiques.  C’est pourquoi, la Bosnie-Herzégovine appuie la prorogation du mandat du Comité 1540 et souhaite qu’il dispose de ressources adéquates, a indiqué son représentant.  Il a également appelé les États Membres à soutenir davantage les efforts du Comité par le biais de contributions volontaires afin qu’il puisse pleinement mettre en œuvre la résolution 1540.


M. WANG MIN (Chine) a assuré que son pays appuyait tous les efforts du Comité 1267 pour améliorer l’efficacité et la transparence de son régime de sanctions.  Concernant le Comité 1373, il a salué les efforts inlassables de la présidence turque du Conseil de sécurité pour mobiliser les États Membres et faciliter la mise en œuvre de la résolution 1373, notamment par le biais d’une coopération judiciaire plus solide.  Les travaux du Comité 1540 sont utiles pour sensibiliser les États Membres à l’importance d’une lutte mieux coordonnée et à la confiance au niveau régional contre la prolifération des armes de destruction massive.  « La Chine reste prête à fournir aux pays qui le souhaitent, en particulier les pays en développement, une assistance technique pour leur permettre d’appliquer la résolution 1540 ».  Des efforts supplémentaires doivent être consentis pour renforcer les piliers de la Stratégieantiterroriste mondiale de l’Organisation, a-t-il souligné avant de conclure. 


Mme ROSEMARY DI CARLO (États-Unis), soulignant l’importance de la lutte contre le terrorisme face à une menace qui reste bien présente, a estimé qu’il faudrait améliorer au maximum l’efficacité, la pertinence et la transparence des travaux des Comité du Conseil de sécurité.  Elle a apporté tout son appui au renouvellement du mandat de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme et a estimé que cette dernière devrait renforcer le dialogue avec les États.  Elle a estimé que le régime des sanctions contre les Taliban et Al-Qaida avait, au cours des 11 dernières années, été l’un des instruments les plus efficaces de la lutte contre le terrorisme et avait permis à la communauté internationale d’œuvrer de manière unie contre ce fléau.  Elle a en outre estimé que la création d’un poste de médiateur contribuera à améliorer les procédures d’inscription et de radiation des noms d’entités ou individus de la Liste récapitulative pour garantir plus de transparence et le respect des droits de l’homme.


La représentante a estimé que les activités du Comité 1540 au cours des six dernières années avaient représenté un jalon, qui avait été reconnu notamment par le Conseil de sécurité lors de son Sommet de 2009.  La résolution 1540 n’est pas seulement un instrument crucial de la lutte contre le terrorisme, mais aussi une pièce essentielle de la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, a affirmé Mme Di Carlo.  La représentante s’est prononcée en faveur d’une « prorogation durable, peut-être à l’infini », du mandat du Comité 1540, en suggérant une « disposition couperet » qui permettrait au Conseil de sécurité de mettre fin à ses activités le jour où il estimera que le Comité a atteint tous ses objectifs.


M. EMMANUEL ISSOZE-NGONDET (Gabon) s’est félicité de la révision intégrale de la Liste récapitulative du Comité 1267 et de la nomination de Mme Kimberley Prost au poste de médiateur indépendant.  Elle a pour rôle, a-t-il rappelé, d’examiner les demandes de radiation de personnes ou entités visées par les sanctions.  Pour ce qui est du Comité 1373, le représentant a salué la simplification en cours de ses méthodes de travail, qui pourrait lui permettre de consacrer plus de temps au travail de fond tout en gardant un droit de regard sur les évaluations préliminaires de la Direction exécutive contre le terrorisme.  Le représentant a indiqué qu’un atelier régional avait été organisé à Libreville en juin dernier par la Direction exécutive, les États Membres de la sous-région ayant pu, à cette occasion, « se familiariser avec les dispositions juridiques applicables aux actes illégaux commis contre la sécurité et la navigation maritimes ».  Concernant le Comité 1540, chargé de l’application de la résolution 1540 sur la non-prolifération des armes de destruction massive, le représentant du Gabon a considéré que la mise en place de nouvelles procédures de publication des rapports et de traitement des demandes d’assistance technique présentées par des États Membres était un pas dans la bonne direction. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) s’est réjouie que, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le Conseil de sécurité soit graduellement passé de l’imposition d’obligations juridiques -qui demeurent nécessaires-, vers le renforcement des capacités des États Membres à répondre aux menaces terroristes.  Les activités du Comité contre le terrorisme reflètent ce changement, a poursuivi la représentante, en insistant sur l’assistance technique apportée aux États, la formation des fonctionnaires nationaux chargés de cette question et l’adoption de perspectives régionales.  Les différents niveaux de développement des pays exigent des approches différentes, a-t-elle affirmé avant de souligner le rôle essentiel que joue, à cet égard, la Direction exécutive.  C’est pourquoi, le Brésil soutient l’extension du mandat de la Direction exécutive, a-t-elle indiqué.


Mme Ribeiro Viotti a salué les importants progrès accomplis par le Comité 1267, soulignant, en particulier, la Liste récapitulative et la création d’un poste de médiateur, conformément à la résolution 1904.  Elle a néanmoins souligné les défis qui demeuraient, appelant à un renforcement du dialogue entre le Comité et ses membres ainsi qu’à une présentation des raisons qui ont présidé au refus de radiation.  Se félicitant de la nomination de Mme Kimberly Prost au poste de médiateur, elle a appelé le Comité et les États Membres à prendre pleinement en compte ses observations dans le processus de décision.  S’agissant du Comité 1540, la représentante a souligné l’importance d’une coopération plus étroite avec les autres comités contre le terrorisme et les autres organisations internationales.  En conclusion, elle a plaidé pour que le Conseil soutienne à l’avenir ces États, dont les capacités sont limitées, afin qu’ils puissent mettre pleinement en œuvre la résolution 1540.


M. EMMANUEL BONNE (France) a déclaré que, lors des deux cycles précédents du Comité 1267, la France avait cherché à la fois à renforcer le régime des sanctions comme outil de lutte contre le terrorisme et à en renforcer la légitimité en veillant au respect des droits des personnes inscrites sur la Liste récapitulative.  Les dispositions des résolutions 1822 et 1904 doivent être mises pleinement en œuvre pour rééquilibrer le régime des sanctions, a-t-il dit, en souhaitant que les États coopèrent pleinement avec la Médiatrice, dont il a rappelé l’indépendance.  Le représentant a estimé que le régime des sanctions doit être adapté afin de faire taire les critiques.  « Nous devons préserver l’autorité du Conseil de sécurité et défendre son action dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il insisté, en rappelant que les événements récents témoignaient de la nécessité d’une action coordonnée de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme.


Notant que le Comité contre le terrorisme avait recentré, au cours de ces derniers mois, son activité sur des questions plus stratégiques, le représentant s’est dit attaché à ce que le Comité procède à un travail approfondi auprès de chacun des États Membres des Nations Unies afin de s’assurer que les mesures prises sont aussi pertinentes et efficaces que possible.  Le représentant a souhaité que le Comité contre le terrorisme poursuive son travail d’information et continue, conjointement avec l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, à la préparation de guides pratiques.  La France soutiendra le renouvellement du mandat de la Direction exécutive.  Le représentant a estimé que la résolution 1540 et le Comité établi en vertu de cette résolution contribuaient bien à la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive et contre le risque que de telles armes ne tombent entre les mains de terroristes.  Ceci n’exclut toutefois pas que d’autres instances travaillent sur ce sujet, a-t-il estimé, en se félicitant qu’un nouveau sommet sur le terrorisme international ait lieu à Séoul, en 2012.  Nous devons poursuivre nos efforts en vue de mettre efficacement en œuvre la résolution 1540, a ajouté le représentant, qui s’est prononcé pour la reconduction, en avril prochain, du mandat du Comité 1540.  Il a mis l’accent sur le volet « assistance » de l’activité du Comité et a lancé un appel à tous ceux qui offrent ou reçoivent de l’aide, au titre de la résolution 1540, de le faire savoir au Comité.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a estimé que, face à des réseaux de terrorisme plus sophistiqués dans le monde, « il est plus nécessaire que jamais de renforcer les capacités de réaction des États, notamment par le biais d’une coordination active entre les trois Comités du Conseil de sécurité et leurs groupes d’experts ».  Il a ensuite souligné l’importance d’établir une confiance mutuelle pour assurer les échanges d’informations entre États et les organismes pertinents.  Après avoir souligné la nécessité d’assurer un financement adapté et continu des dispositifs de mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, le représentant a indiqué que l’Union africaine, lors du récent Sommet de Kampala, avait demandé le renforcement de la coopération régionale pour rendre plus efficace les mesures de lutte contre le terrorisme prises à ce niveau.


SIR MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a constaté que seuls quelques rares États n’avaient pas encore présenté de rapport au Comité 1540 sur les mesures qu’ils prennent pour éviter que des armes de destruction massive ne tombent aux mains de terroristes.  Il a estimé qu’à l’avenir, le Comité et son Groupe d’experts devraient développer leur rôle de coordination et d’assistance technique.  Concernant le Comité 1373, le représentant a déclaré que la Direction exécutive devrait profiter de son succès et continuer de s’adapter aux nouvelles formes que prend la menace terroriste.  Il a enfin estimé que le Comité 1267 et le régime des sanctions contre les Taliban et Al-Qaida restait  un outil très utile de lutte contre le terrorisme, ajoutant que l’examen, cette année, des travaux du Comité 1267 avait été positif.  Il faut cependant poursuivre le travail ainsi engagé par le Comité, a-t-il poursuivi, ajoutant que le Royaume-Uni s’associait aux efforts de réforme en cours du Comité.


M. ROMÁN OYARZUN (Espagne) a estimé que le Conseil de sécurité avait mis en place un système satisfaisant de lutte contre le terrorisme, expliquant que la tâche du Conseil était de compléter les efforts de l’Assemblée générale dans ce domaine.  Il a assuré que son pays était activement engagé dans cette lutte.  Le représentant a estimé qu’il faudrait renforcer la coopération entre l’ONU et le secrétariat de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, dans l’application de la Stratégie antiterroriste mondiale.  Soulignant aussi l’importance de l’état de droit dans le cadre de cette lutte, il a soutenu toute réforme du système des Nations Unies qui permette une mise en œuvre plus juste, rationnelle et transparente, dans le plein respect des droits de l’homme.  Il a apprécié, à cet égard, les garanties offertes par la résolution 1904 (2009) du Conseil de sécurité relative aux listes du Comité 1267 (Comité des sanctions contre Al-Qaida et les Taliban).  Par ailleurs, l’Espagne contribue activement à la promotion de l’Alliance des civilisations, a-t-il dit.  En ce qui concerne les victimes du terrorisme, le représentant a souhaité que l’on renforce leur statut, leur visibilité et leur témoignage.


Insistant sur les tâches importantes que doivent accomplir le Comité 1267, le Comité contre le terrorisme et le Comité 1540 (qui vise à empêcher des acteurs non étatiques à accéder aux armes de destruction massive), le représentant a apprécié leur intention de renforcer leur coopération, notamment par l’organisation de visites communes de pays.  M. Oyarzun a ensuite souligné les nouvelles garanties du régime des sanctions établi par la résolution 1267 concernant l’inscription et la radiation de la Liste récapitulative par le Comité 1267.  Il a aussi apprécié les progrès accomplis par le Comité contre le terrorisme et sa Direction exécutive pour faciliter la fourniture d’une assistance technique aux pays qui le demandent.  Avant de conclure, M. Oyarzun, faisant observer que des nouvelles menaces à la paix et la sécurité internationales sont liées à la prolifération et au trafic d’armes de destruction massive, a soutenu les travaux du Comité chargé de surveiller l’application de la résolution 1540 (2004).  Il a cependant attiré l’attention sur les difficultés de mise en œuvre de ce texte, avant de souligner qu’il serait utile d’adopter une approche à long terme.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a salué l’approche stratégique transparente du Comité 1373 dans l’exercice de ses fonctions, « ce qui permet de mieux faire comprendre son importance sur le terrain ».  « Nous appuyons ses efforts pour que les États et leurs partenaires assurent les ressources humaines et financières nécessaires pour consolider les capacités nationales et régionales de lutte contre le terrorisme ».  Le représentant a ensuite indiqué que le Maroc continuait de considérer que l’aide technique aux États Membres doit être fournie à leur demande.  Le Maroc poursuit la mise en œuvre de la résolution 1373, en particulier des dispositions juridiques, pour faire appliquer efficacement les mesures de lutte contre le blanchiment d’argent, a également assuré le représentant.  Il a ajouté que la mise en œuvre de la résolution 1624 était une priorité de son gouvernement qui met l’accent, à travers diverses initiatives, sur la prévention et la lutte contre la diffusion des idéologies extrémistes.  Concernant le Comité 1267, M. Loulichki a salué « son travail important pour rendre plus transparent le régime des sanctions sur la base de contacts réguliers avec les États concernés ».  Sa démarche doit être souple et tenir compte de l’évolution sur le terrain, a-t-il souligné, avant d’exprimer sa préoccupation devant l’intensification, dans la région du Sahel, du trafic des stupéfiants « qui finance le terrorisme et menace la sécurité régionale ».


M. PEDRO NÚÑEZ MOSQUERA (Cuba) a déclaré que son pays donnait suite aux travaux du Comité et respectait scrupuleusement les résolutions du Conseil de sécurité en présentant systématiquement des rapports, notamment aux trois Comités du Conseil de sécurité.  Réaffirmant que son pays condamnait le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, il a assuré que Cuba luttait contre le terrorisme, notamment par un contrôle très efficace de ses frontières.  Cuba, a-t-il affirmé, ne possède pas d’armes de destruction massive et n’a pas l’intention d’en acquérir.  Le représentant a rappelé que Cuba était partie à 13 Conventions des Nations Unies contre le terrorisme et avait pris différentes mesures législatives, bien avant l’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.


Cuba a un « dossier impeccable en matière de lutte contre le terrorisme », a déclaré M. Mosquera, qui a rejeté catégoriquement les affirmations du Gouvernement des États-Unis et l’inscription par l’Administration américaine de Cuba sur une liste de pays qu’elle accuse d’encourager le terrorisme.  Il a ensuite dénoncé la « protection par les États-Unis de terroristes comme Luis Posada Carriles ou Orlando Bosh et d’accueillir sur leur territoire un « groupe terroriste » qui a organisé, financé et perpétré des centaines d’actes terroristes contre Cuba.


Mme TINE MORCH SMITH (Norvège), intervenant au nom du Groupe informel des États animés du même esprit -Belgique, Costa Rica, Danemark, Allemagne, Pays-Bas, Liechtenstein, Suède et Suisse-, a souligné que l’application de sanctions ciblées était un instrument utile pour combattre le terrorisme international.  Sa délégation appuie le renforcement du régime établi par la résolution 1267 (1999), a-t-elle assuré, avant de se féliciter de l’amélioration des procédures d’inscription et de radiation des noms des individus ou entités figurant sur la Liste récapitulative.  Mme Smith a ensuite souligné que la Médiatrice du Comité 1267, Mme Kimberly Prost, dont le poste a été créé par la résolution 1904 (2009), ne pouvait pas jouer son rôle sans la pleine coopération des États Membres.


La représentante a donc appelé tous les États, « et pas seulement les membres du Conseil de sécurité », a répondre aux demandes d’information et d’assistance formulées par la Médiatrice.  Elle a estimé, en particulier, qu’ils devraient faire connaître son mandat.  En outre, les États devraient recevoir toutes les informations concernant le travail de la Médiatrice.  Sa délégation encourage la Médiatrice à organiser régulièrement des réunions d’information, comme c’est le cas avec la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme.  Elle demande aussi au Conseil de lui fournir les ressources nécessaires à l’exercice de son mandat et à son indépendance.  Notant que la résolution 1904 prévoit que le Comité se réunira pour discuter du rapport soumis par la Médiatrice après avoir examiné une demande de radiation de la Liste récapitulative, Mme Smith a espéré qu’il y aura moins de demandes en attente.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a dit appuyer les différents mécanismes de lutte contre le terrorisme mis en place par les Nations Unies, y compris les Comités du Conseil de sécurité.  Il a ainsi apporté son soutien au processus d’examen de la Liste récapitulative du Comité 1267 et s’est félicité de la nomination de la Médiatrice, la juge Kimberly Prost.  Il s’est toutefois dit préoccupé  par le fait que le processus d’inscription et de radiation de la Liste reste soumis à des pressions et volontés politiques, ce qui, a-t-il ajouté, constitue une entrave à la lutte contre le terrorisme.


Le représentant a apporté son plein soutien au Comité contre le terrorisme et à sa Direction exécutive.  Il a estimé qu’à l’occasion du renouvèlement, le mois prochain, du mandat de la Direction exécutive, il conviendrait de mettre l’accent sur la cohérence et la synergie entre les différentes structures de lutte contre le terrorisme au sein des Nations Unies. Il a dit apprécier les efforts du Comité 1373 pour organiser des réunions d’information thématiques, systématiser ses méthodes de travail et se consacrer davantage sur un travail de fond.  Sa délégation a pris note des recommandations faites par le Rapporteur spécial sur la protection et la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme, a-t-il indiqué, en souhaitant cependant un examen approfondi de ces recommandations.


Sa délégation appuie les efforts du Comité 1540 en matière d’assistance et pour trouver les moyens de combler les lacunes les plus fréquentes identifiées dans l’application de la résolution 1540, a-t-il poursuivi.  Il a cependant insisté sur le fait que ces activités devraient être menées à la demande des États et en tenant compte de leurs capacités nationales et des procédures en vigueur sur leur territoire.  Le représentant a dit attendre une meilleure coordination des trois Comités du Conseil de sécurité dans les domaines qui leur sont communs et a estimé que l’institutionnalisation en 2009 de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme représentait en ce sens un pas positif, car elle fournit une structure d’accueil.  Il a souhaité que le projet de convention générale sur le terrorisme international puisse être finalisé et adopté rapidement, en rappelant que son adoption représentait un préalable à la mise en œuvre complète de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.


M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a estimé que pour lutter plus efficacement contre l’élargissement des activités terroristes au trafic d’armes légères, au trafic des stupéfiants, au blanchiment d’argent et au trafic d’êtres humains, la réponse de la communauté internationale doit impérativement être collective.  Parallèlement, il faudrait combattre les causes sociales, politiques et économiques qui font le lit des recruteurs, a-t-il ajouté, avant d’attirer l’attention sur la nécessité de renforcer le contrôle aux frontières.  Il a ensuite remercié la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, ainsi que les Gouvernements de l’Australie et du Canada d’avoir facilité la tenue, dans son pays en août dernier, du deuxième atelier du Comité 1373 en Asie du Sud.  À cette occasion, les pays de la région avaient adopté une déclaration présidentielle sur la coopération antiterroriste, a-t-il rappelé.  Le représentant a également noté qu’en juin dernier, son pays, appuyé par les États-Unis, avait accueilli un atelier du Comité 1540 pour contribuer à la mise en œuvre de la résolution du même nom.  En conclusion, il a affirmé que les trois Comités du Conseil de sécurité avaient réalisés ces dernières années des progrès considérables, leur efficacité conjointe pouvant être davantage renforcée par le biais d’une meilleure coordination et d’une plus grande transparence. 


M. PEDRO SERRANO, Chef de la délégation de l’Union européenne par intérim auprès des Nations Unies, a estimé que l’adoption par le Conseil de sécurité de sa résolution 1904, l’année dernière, avait représenté un important pas en avant dans les efforts du Conseil de sécurité pour garantir des procédures équitables et transparentes pour l’inscription et la radiation de la Liste récapitulative du Comité 1267. Il s’est félicité de la création d’un poste de médiateur qui vient d’être pourvu par la juge Kimberly Prost, à qui l’Union européenne assure son plein soutien.  Il a considéré que la médiation représentait un pas en avant dans la mesure où elle garantit l’indépendance dans l’examen des décisions relatives à l’inscription ou à la radiation de noms d’individus ou d’entités de la Liste récapitulative et a appelé les États à veiller au succès de cette procédure en fournissant à la Médiatrice toutes les informations pertinentes et en prenant en compte ses observations.  Il a rappelé que l’Union européenne restait engagée en faveur de la mise en œuvre des décisions du Comité mais a ajouté que le récent arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne dans l’affaire Kadi montrait bien que des difficultés demeuraient.  Il s’est toutefois dit confiant dans les possibilités de surmonter ces difficultés juridiques qui, a-t-il ajouté, ne sauraient être considérées comme une volonté de l’Union européenne et de ses États membres de ne pas respecter ses engagements en vertu de la Charte des Nations Unies.  Le représentant s’est en outre félicité de l’examen de l’ensemble de la Liste récapitulative par le Comité.


L’Union européenne estime que le Comité contre le terrorisme et sa Direction exécutive accomplissent un travail essentiel, notamment en matière d’information, d’assistance et de renforcement des capacités, a déclaré le chef de la délégation par intérim.  Il a encouragé une plus grande intégration des droits de l’homme dans les travaux du Comité et de sa Direction exécutive.  M. Serrano a expliqué que les mesures adoptées par l’Union européenne en 2003, avec sa stratégie contre la prolifération des armes de destruction massive -et en 2008, avec les Nouvelles lignes d’action de l’Union européenne- représentaient le cadre d’action de l’Union européenne pour la mise en œuvre de la résolution 1540.  Il a rappelé que l’Union européenne avait soutenu plusieurs séminaires et ateliers régionaux et séminaires dans le cadre de l’application de la résolution 1540, en particulier dans le domaine du contrôle des exportations et de la mise en œuvre de la convention sur les armes biologiques.  Il a conclu en rappelant que toutes les mesures prises dans le cadre de la lutte contre le terrorisme devraient être conformes aux droits de l’homme.


M. AMJAD HUSSAIN B. SIAL (Pakistan) a réaffirmé qu’aucune cause ne pouvait justifier le recours au terrorisme.  Il a également plaidé pour que le terrorisme ne soit associé avec aucune religion ou communauté en particulier, soulignant le rôle essentiel joué par le développement économique et social, dont la promotion incombe à la communauté internationale, pour éliminer les menaces terroristes.  Il a insisté sur l’importance d’actions concrètes pour lutter contre le terrorisme plutôt que sur le respect scrupuleux de diverses procédures.  Le Pakistan a déployé 160 000 soldats à la frontière avec l’Afghanistan et construit 822 postes frontière pour empêcher le passage de membres d’Al-Qaida et des Taliban.  Les forces de l’ordre et les civils pakistanais ont payé un lourd tribut dans la lutte contre le terrorisme, a rappelé le représentant, avec respectivement 2 549 et 7 185 victimes.


S’agissant de la lutte spécifique contre le financement du terrorisme, le représentant a souligné les progrès de son pays dans ce domaine, avec notamment l’adhésion du Pakistan à la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme et la mise en place d’une entité spécifique au sein de la Banque centrale du Pakistan chargée de surveiller les transactions suspectes.  Rappelant une nouvelle fois le lourd bilan de la lutte contre le terrorisme, M. Sial a souligné les besoins de son pays en termes de gilets de sécurité, d’unités d’interception et de surveillance autonomes et de matériels de vision nocturne, et appelé le Comité contre le terrorisme et la Direction exécutive à renforcer les capacités du Pakistan à cet égard.  Notant les améliorations dans la recherche et l’échange d’informations du Comité du Conseil créé par la résolution 1267, ainsi que l’introduction d’un calendrier pour la procédure de radiation, le représentant a invité ce comité à assurer davantage de transparence dans ses travaux.  Il a souligné que beaucoup restait à faire pour parvenir à plus de rigueur et d’équité dans la procédure révisée de radiation ou d’inscription sur la liste des individus et entités.  Le rôle de la Médiatrice ne pourra être crédible que si ses recommandations sont pleinement appliquées par les États Membres, a-t-il fait remarquer.  Il a ensuite souligné que la nature préventive des sanctions facilite les inscriptions sur la Liste, avant d’ajouter que les preuves établies doivent être acceptées par les juridictions nationales.  En conclusion, le représentant a plaidé pour un mécanisme de suivi de la résolution 1540 plus transparent et plus équilibré dans le partage entre les responsabilités des États et la coopération internationale dont ils peuvent bénéficier pour atteindre leurs objectifs.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a rappelé que son pays fut l’un des premiers États à subir les conséquences du terrorisme, « un fléau que nous condamnons dans toutes ses manifestations ».  Le représentant a souligné l’importance d’analyser et de définir ce phénomène, en distinguant le terrorisme d’État du droit des peuples à lutter contre l’occupation étrangère.  La lutte contre le terrorisme ne peut réussir, a-t-il dit, que si l’on s’attaque aux causes profondes de ce fléau.  Les mesures prises dans le cadre de cette lutte, a-t-il ajouté, doivent être conformes aux obligations découlant de la Charte des Nations Unies et du droit international.  L’Assemblée générale doit jouer un rôle central dans la lutte mondiale contre le terrorisme, sur la base d’un consensus, le plus large possible, a-t-il estimé.  La Syrie, a-t-il rappelé, avait appuyé l’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU en 2005, « convaincue qu’elle constituait un outil fondamental de coopération dans ce domaine ».  Pour M. Ja’afari, « les crimes quotidiens perpétrés par Israël dans le territoire palestinien occupé sont l’exemple le plus criant du terrorisme d’État ».  Après avoir énuméré diverses « pratiques illégales israéliennes », y compris la menace de recourir au terrorisme nucléaire, le représentant a déclaré que ses concitoyens dans le Golan syrien occupé n’échappaient pas « au terrorisme sioniste qui agit même sur ce territoire ».  Il a ensuite assuré que son pays coopérait pleinement avec les trois Comités du Conseil de sécurité, grâce notamment à des commissions nationales créées pour assurer la bonne mise en œuvre des résolutions 1373, 1267 et 1540 et pour lutter efficacement contre le blanchiment d’argent. 


M. HAIM WAXMAN (Israël) a dénoncé le Hamas et le Hezbollah qui, a-t-il dit, figurent parmi les « groupes terroristes les plus dangereux dans le monde ».  Il a également accusé la Syrie « d’être un sanctuaire pour le terrorisme et d’agir en violation de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité ».  Il a affirmé que plusieurs pays de la région avaient, par le passé, accordé aux terroristes des havres sûrs.  Il a soutenu le renouvellement, prochainement, du mandat de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme et ajouté que son pays continuait de renforcer sa coopération avec la Direction exécutive, y compris en partageant ses meilleures pratiques et par le biais de la coopération technique ou l’appui à des séminaires régionaux.  En outre, a-t-il précisé, les agences de lutte contre le terrorisme d’Israël coopèrent avec un grand nombre d’organisations régionales, comme l’OTAN, l’OSCE, ou encore le Service de la prévention du terrorisme de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC).


Le représentant s’est félicité des progrès considérables réalisés par le Comité 1267 lui permettant de disposer de procédures claires et équitables pour inscrire ou radier des noms d’individus ou d’entités de sa Liste récapitulative.  Il s’est également félicité de l’examen de cette Liste, qui a eu lieu récemment.  M. Waxman a, en outre, souligné la nécessité de mettre en œuvre des normes internationales contre la prolifération des armes de destruction massive, en particulier pour éviter que de telles armes tombent entre les mains de personnes dangereuses.


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a déclaré d’emblée que son pays restait « la victime numéro un du terrorisme dans le monde ».  Aujourd’hui, les campagnes sanglantes menées par les Taliban et Al-Qaida représentent le principal défi au développement, à la reconstruction et à la sécurité de l’Afghanistan, a-t-il poursuivi.  « Les terroristes ont tué des milliers d’innocents, femmes et enfants.  Leur but est de ramener le pays au temps de la tyrannie et de l’oppression qui, chez eux, font office d’état de droit », a-t-il dit.  Le représentant a indiqué que son gouvernement s’attachait, aux côtés de l’OTAN, à renforcer l’armée et la police nationales en vue de leur permettre de mener des actions de grande ampleur.  « Toutefois, la solution au problème tenace du terrorisme en Afghanistan ne saurait être que militaire, la réconciliation et la réintégration d’anciens combattants sans lien avec des organisations terroristes étant indispensables pour réaliser une paix et une sécurité durables ».  M. Tanin s’est ensuite félicité de ce que le Comité 1267 ait retiré de sa Liste récapitulative les noms de 10 anciens membres du régime des Taliban.  Il s’est dit convaincu que cette décision profitera au processus de réconciliation nationale.  Le représentant a demandé au Comité 1267 d’examiner de manière approfondie les nouvelles demandes  de retrait de la Liste qui lui seront présentées lors de la visite de l’Équipe de surveillance, à Kaboul, à la fin du mois. 


M. GHOLAM HOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a affirmé que son pays reconnaissait l’importance des mécanismes de lutte contre le terrorisme mis en place au sein des Nations Unies et qu’il collaborait avec le Comité 1267.  La République islamique d’Iran, « victime flagrante du terrorisme », a pris des mesures pour appliquer les différentes résolutions du Conseil de sécurité et présenté, à ce jour, six rapports nationaux à la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme sur les mesures prises pour appliquer la résolution 1373, a-t-il rappelé. Le représentant a précisé que son pays avait pris des mesures supplémentaires pour renforcer le contrôle de ses frontières, notamment pour lutter contre le trafic de la drogue « en provenance d’un pays situé à l’est de l’Iran », luttant ainsi contre le terrorisme puisque, a-t-il rappelé, l’argent de la drogue contribue au financement du terrorisme international.


Son pays a également présenté un rapport au Comité 1540 concernant la non-prolifération des armes de destruction massive, a assuré le représentant qui a affirmé que son pays était « tout à fait désireux » d’adhérer aux traités internationaux de non-prolifération.  Il a cependant fait remarquer que, malgré les mesures prises au niveau national ou dans le cadre multilatéral, les efforts de désarmement nucléaire à l’échelle internationale demeurent insuffisants, a déclaré le représentant qui a estimé que les États dotés de l’arme nucléaire ne faisaient pas assez pour respecter leurs engagements internationaux.  Tant qu’il existera des milliers d’armes nucléaires, il y aura toujours un risque qu’elles tombent entre les mains de terroristes ou d’acteurs non étatiques, a affirmé le représentant de l’Iran.  Le terrorisme exige que la communauté internationale agisse dans son ensemble, en mettant de côté objectifs politiques étroits et sélectivité, a poursuivi le représentant.  Il a ensuite voulu réagir à ce qu’il a qualifié d’allégations sans fondement du « représentant du régime israélien », qu’il a accusé de vouloir détourner l’attention de la communauté internationale de sa propre pratique du terrorisme d’État et de sa détention de l’arme nucléaire.


M. JORGE VALERO (Venezuela) est intervenu brièvement pour rappeler que 34 ans après les faits, le terroriste responsable de l’attentat contre le vol 455 de Cubana Airlines, Luis Posada Carriles, vivait librement aux États-Unis.  « Nous nous heurtons au refus continu d’extrader cet individu au Venezuela », a-t-il ajouté, avant de faire savoir que d’autres terroristes, « soutenus par Luis Posada Carriles », tentaient régulièrement de conduire des opérations terroristes contre son pays.  Le Venezuela demande à nouveau au Gouvernement des États-Unis d’extrader Luis Posada Carriles ou, du moins, qu’il soit jugé pour les actes de terrorisme auxquels il a lui-même reconnu avoir participé.  En conclusion, il a rappelé que le Venezuela avait appuyé l’adoption, par la résolution 64/297 de l’Assemblée générale, de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU.


M. CARLOS SORRETA (Philippines), soulignant qu’il incombait à tous les États de prévenir et de combattre la menace du terrorisme, a estimé que la Stratégie antiterroriste mondiale était un moyen important d’utiliser au mieux l’expérience collective dans ce domaine.  Il a salué l’organisation récente, par l’Équipe spéciale chargée d’appliquer cette Stratégie, d’un atelier à Bali, en Indonésie, auquel les Philippines avaient participé.  Cet atelier a notamment mis l’accent sur la nécessité pour les États de prendre conscience des cadres internationaux et régionaux existants en matière de lutte antiterroriste lorsqu’ils développent leurs propres stratégies nationales.  Cette année, les Philippines ont été le troisième pays à déposer leurs instruments de ratification de la Convention de lutte antiterroriste de l’Association des États d’Asie du Sud-Est (ANASE), a-t-il indiqué.


L’atelier de Bali a également souligné que, pour être efficaces, les stratégies antiterroristes nationales devraient être complètes et encourager l’engagement d’acteurs non traditionnels dans ce domaine, comme le secteur de l’éducation ou la société civile.  M. Sorreta a aussi souhaité que la lutte contre le terrorisme prenne en compte le dialogue interreligieux.  Il a indiqué que les Philippines travaillaient activement, cette année encore, avec le Pakistan et d’autres partenaires, sur un projet de résolution relatif à cette question.  La lutte antiterroriste doit aussi être fondée sur le respect des droits de l’homme, a poursuivi M. Sorreta, en mettant l’accent sur la promotion de l’état de droit dans ce domaine.  Il a aussi appelé à renforcer la coordination et la coopération entre les États et les organisations internationales et régionales pour appréhender les terroristes.  Avant de conclure, M. Sorreta a estimé que les avertissements ou conseils donnés par certains États à leurs citoyens voyageant à l’étranger doivent être faits de façon avisée afin de ne pas pénaliser les pays qui sont visés.


Répondant aux commentaires formulés par la délégation de Cuba, le représentant des États-Unis a déclaré que son pays avait adopté certaines mesures contre Luis Posada Carriles, ajoutant que le Gouvernement des États-Unis agissait conformément au droit international et dans le cadre de sa législation nationale pour assurer le respect des droits des personnes mises en cause.  Il a rappelé que Luis Posada Carriles avait été arrêté en 2005 à la suite de violations à la législation américaine en matière d’immigration, précisant que le dossier était toujours à l’examen.  Le représentant a précisé qu’à la suite d’autres accusations, Luis Posada Carriles sera traduit devant la justice américaine en janvier 2011.


Reprenant la parole, le représentant de la République arabe syrienne a qualifié de « ridicule » la tentative du représentant d’Israël de confondre terrorisme et droit des peuples à résister à l’occupation étrangère.  « Cela ne trompe personne et cela ne suffit pas à détourner le regard des pratiques illégales reconnues comme telles et condamnées par la communauté internationale depuis 1948 ».


Intervenant à nouveau, le représentant du Liban a regretté que certaines délégations aient tenté de détourner le débat de ce jour, consacré à l’examen des organes du Conseil de sécurité sur la lutte contre le terrorisme, pour faire un amalgame avec le droit légitime à résister à l’occupant.  Pire, a-t-il ajouté, la partie qui invite à cette confusion est celle qui occupe le territoire de ses voisins, les attaque et ignore les résolutions du Conseil de sécurité.  C’est pourquoi, il est absolument nécessaire de définir le terrorisme, a-t-il souligné.


À son tour, le représentant de Cuba a déclaré que le Conseil de sécurité connaissait parfaitement la situation du terroriste Luis Posada Carriles puisque Cuba lui avait remis un rapport qui y fait référence.  Il a accusé les États-Unis de se contenter de juger Luis Posada Carriles pour des affaires mineures.  Les États-Unis, en refusant de l’extrader vers le Venezuela ou Cuba, comme ces pays le leur demandent, ou de le juger comme terroriste, agissent en violation de la résolution 1373, a-t-il affirmé.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Quatrième Commission en faveur de la prorogation du mandat de l’Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient jusqu’en juin 2014

CPSD/472

La Quatrième Commission en faveur de la prorogation du mandat de l’Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient jusqu’en juin 2014

15/11/2010
Assemblée généraleCPSD/472
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

24e séance – après-midi


L A QUATRIÈME COMMISSION EN FAVEUR DE LA PROROGATION DU MANDAT DE L’OFFICE DE SECOURS ET DE TRAVAUX POUR LES RÉFUGIÉS DE PALESTINE DANS LE PROCHE-ORIENT JUSQU’EN JUIN 2014


Elle appuie un appel à Israël pour l’arrêt immédiat et complet de toutes les activités de peuplement


La Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation a adopté, ce matin, à l’issue d’un vote enregistré, quatre projets de résolution sur l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et cinq autres sur les pratiques israéliennes affectant les droits fondamentaux de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés.


Quatre des textes adoptés ont trait aux activités de l’UNRWA.  L’Office a été créé par la résolution 302 (IV) de l’Assemblée générale de l’ONU du 8 décembre 1949.  Entré en activité le 1er mai 1950, l’UNRWA s’occupait alors de 750 000 réfugiés, et pourrait atteindre les 5 millions en 2012.  Depuis l’an 2000, l’Office apporte également des secours d’urgence aux réfugiés qui sont en situation de détresse dans la zone de ses opérations du fait du conflit armé.  Ce programme de secours d’urgence couvre, tous les ans, plus de 1,4 millions de réfugiés.  Face à l’extrême précarité de la situation financière de l’Office, ses responsables ont expliqué que l’UNRWA était contraint de se tourner vers l’Assemblée générale.


Par les projets de résolution relatifs à l’Office, la Commission a, ce matin, recommandé à l’Assemblée de décider de proroger le mandat de l’UNRWA jusqu’au 30 juin 2014, sans préjudice des dispositions du paragraphe 11 de sa résolution 194 (III).  Ce paragraphe traite notamment du rapatriement des réfugiés qui le désirent, et du paiement d’indemnités à ceux qui décident de ne pas rentrer.  En entérinant le texte adopté ce matin, l’Assemblée demanderait aux donateurs de continuer à faire preuve de la plus grande générosité possible pour répondre aux besoins de l’Office et prierait le Secrétaire général de continuer d’aider à son renforcement institutionnel en lui fournissant des ressources financières suffisantes provenant du budget ordinaire de l’ONU.


Cinq des autres textes adoptés portent sur les travaux du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés.  L’Assemblée générale exigerait l’arrêt immédiat et complet de toutes les activités de peuplement israéliennes dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est et le Golan syrien, et qu’Israël mette fin à la construction du mur et à toutes autres mesures visant à altérer le caractère, le statut et la composition démographique du Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et dans ses environs.


Elle condamnerait tous les actes de violence, y compris les actes de terreur, et toutes provocations, incitations et destructions, notamment le recours excessif à la force par les forces d’occupation israéliennes contre les civils palestiniens, en particulier dans la bande de Gaza, qui ont fait un nombre considérable de morts et de blessés.  Elle se déclarerait gravement préoccupée par les tirs de roquettes contre des zones civiles israéliennes, qui font des morts et des blessés.


Lors des explications de vote, le représentant de la République arabe syrienne a condamné le fait que certains projets de résolution donnaient « une impression d’égalité entre l’agresseur et l’agressé » et lançaient « un message qui pourrait encourager la puissance occupante à poursuivre ses pratiques inhumaines ».  L’Observatrice de la Palestine a lancé un appel aux pays qui « soutiennent la cause de la paix » à rester constants dans leurs demandes vis-à-vis d’Israël de manière à pouvoir créer un environnement propice à la paix.


Pour sa part, le représentant du Canada aurait souhaité des projets de résolution « plus équilibrés », contribuant de manière constructive au processus de paix israélo-arabe.  Il a regretté que le libellé de la résolution sur les opérations de l’UNRWA « pointe du doigt uniquement Israël sans reconnaître son droit légitime à la sécurité ».


La Quatrième Commission a achevé ses travaux pour 2010.  Dans ses remarques de clôture, le Président de la Commission, M. Chitsaka Chipaziwa (Zimbabwe) a indiqué que 25 projets de résolution et deux projets de décision avaient été adoptés.  L’Assemblée générale devrait se prononcer sur ces projets, en plénière, à une date ultérieure.  Par ailleurs, la Commission devrait se réunir au début de l’année 2011 pour examiner le rapport du Secrétaire général sur le renforcement de l’UNRWA et le rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (OMP).


Le Président a rappelé que la Commission spéciale de l’Assemblée générale pour les annonces de contributions à l’UNWRA se réunira le mardi 7 décembre à 11 heures dans la salle de conférence 4.


OFFICE DE SECOURS ET DE TRAVAUX DES NATIONS UNIES POUR LES RÉFUGIÉS DE PALESTINE DANS LE PROCHE-ORIENT (UNRWA) (Point 51)


Par le projet de résolution intitulé « Aide aux réfugiés en Palestine » (A/C.4/65/L.8), adopté par 163 voix pour, 1 voix contre (Israël) et 8 abstentions (Cameroun, États fédérés de Micronésie, États-Unis, Îles Marshall, Libéria, Nauru, Palaos et République démocratique du Congo), la Commission recommande à l’Assemblée générale de demander à tous les donateurs de continuer à faire preuve de la plus grande générosité possible pour répondre aux besoins prévus de l’Office, notamment ceux qui résultent de l’accroissement des dépenses dû à la gravité de la situation socioéconomique et humanitaire dans la région, et ceux mentionnés dans les récents appels de contributions d’urgence.


En entérinant ce texte, l’Assemblée générale rendrait hommage à l’UNRWA pour l’aide vitale qu’il fournit et le rôle qu’il joue comme facteur de stabilisation dans la région et au personnel de l’Office.  Elle déciderait de proroger le mandat de l’Office jusqu’au 30 juin 2014.


Aux termes du projet de résolution intitulé « Personnes déplacées du fait des hostilités de juin 1967 et des hostilités postérieures » ( A/C.4/65/L.9 ), adopté par 160 voix pour, 6 contre (Israël, Îles Marshall, Nauru, États-Unis, États fédérés de Micronésie et Palaos), 5 abstentions (Panama, Libéria, Cameroun, Canada et République démocratique du Congo), l’Assemblée générale réaffirmerait le droit de toutes les personnes déplacées du fait des hostilités de juin 1967 et des hostilités postérieures de regagner leurs foyers ou anciens lieux de résidence dans les territoires occupés par Israël depuis 1967.  Elle soulignerait la nécessité d’un retour accéléré des personnes déplacées.


Elle approuverait, en attendant, les efforts déployés par le Commissaire général de l’UNRWA pour continuer à fournir toute l’aide humanitaire possible, en tant que mesure d’urgence et provisoire.


Aux termes du projet de résolution intitulé « Opérations de l’Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient » ( A/C.4/65/L.10 ), adopté par 162 voix pour, 6 contre (Israël, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, États-Unis et Palaos) et 2 abstentions (Cameroun, Canada ), l’Assemblée se dirait profondément préoccupée par la situation financière désastreuse de l’UNRWA, due en partie à son sous-financement structurel, et par l’accroissement de ses dépenses résultant de la détérioration des conditions socioéconomiques et humanitaires dans la région.  Elle réaffirmerait qu’il est essentiel que l’Office poursuive effectivement ses activités dans toutes les zones d’opérations.  Elle prierait le Secrétaire général de continuer d’aider au renforcement institutionnel de l’Office en lui fournissant des ressources financières suffisantes provenant du budget ordinaire de l’Organisation des Nations Unies.


Par ailleurs, l’Assemblée demanderait à Israël, Puissance occupante, de se conformer pleinement aux dispositions de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, ainsi qu’aux Articles 100, 104 et 105 de la Charte des Nations Unies et à la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies afin d’assurer la sécurité du personnel de l’Office, la protection de ses institutions et la sûreté de ses installations dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.


Elle demanderait à Israël de lever entièrement les restrictions à l’importation de matériaux de construction et de fournitures nécessaires pour la reconstruction et la réparation des installations endommagées ou détruites de l’Office, notamment d’écoles, de centres sanitaires et de milliers de logements de réfugiés, et pour l’exécution des projets d’équipement civils suspendus dans les camps de réfugiés de la bande de Gaza.


Enfin, l’Assemblée générale demanderait instamment à tous les États et à toutes les institutions spécialisées et organisations non gouvernementales de continuer à verser des contributions à l’Office, et d’en augmenter le montant, afin de remédier aux graves difficultés financières que connaît ce dernier et à l’insuffisance de son financement, s’agissant en particulier du déficit de son budget ordinaire.


Aux termes du projet de résolution intitulé « Biens appartenant à des réfugiés de Palestine et produit de ces biens » ( A/C.4/65/L.11 ), adopté par 160 voix pour, 6 contre (Israël, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, États-Unis et Palaos), et 4 abstentions (Cameroun, Libéria, République centrafricaine, République démocratique du Congo), l’Assemblée générale réaffirmerait que les réfugiés de Palestine ont droit à la jouissance de leurs biens et du produit de ces biens.  Elle prierait le Secrétaire général de prendre, en consultation avec la Commission de conciliation des Nations Unies pour la Palestine, toutes les mesures nécessaires afin de protéger les biens, les avoirs et les droits de propriété arabes en Israël.  Elle demanderait, une fois de plus, à Israël de fournir au Secrétaire général toutes les facilités et formes d’assistance pour l’application de la présente résolution.  Elle engagerait enfin, instamment, les parties palestinienne et israélienne à examiner, ainsi qu’elles en ont convenu, l’importante question des biens des réfugiés de Palestine et du produit de ces biens, dans le cadre des négociations du processus de paix au Moyen-Orient liées au statut final.


Explications de votes


La représentante de la Belgique, qui s’est exprimée au nom de l’Union européenne a mis l’accent sur les efforts de la délégation palestinienne afin de simplifier les textes des projets de résolution.  L’Union européenne réitère son appui à une solution à deux États et a invité les deux parties à s’abstenir de toute action ou rhétorique.


Le représentant de l’Australie a expliqué que sa délégation avait voté pour le projet L.10 relatif aux opérations de l’UNRWA parce qu’elle appuie le travail de l’Office.  Tout en se félicitant des changements apportés à ce texte cette année, elle aurait souhaité davantage de changements pour parvenir à un texte encore plus équilibré.


RAPPORT DU COMITÉ SPÉCIAL CHARGÉ D’ENQUÊTER SUR LES PRATIQUES ISRAÉLIENNES AFFECTANT LES DROITS DE L’HOMME DU PEUPLE PALESTINIEN ET DES AUTRES ARABES DES TERRITOIRES OCCUPÉS


Aux termes du projet de résolution intitulé « Travaux du Comité spécial » (A/C.4/65/L.12), adopté par 87 voix pour, 8 contre (Australie, Canada, Israël, États-Unis, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palaos) et 73 abstentions, la Commission recommande à l’Assemblée générale d’exiger de nouveau qu’Israël, Puissance occupante, collabore avec le Comité spécial dans l’exécution de son mandat conformément aux obligations que lui impose sa qualité d’État Membre de l’Organisation des Nations Unies.  Par ce texte, l’Assemblée générale se déclarerait gravement préoccupée par la situation de crise créée dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, en particulier dans la bande de Gaza, par les pratiques et mesures israéliennes illégales, et condamnerait en particulier l’usage excessif et systématique de la force contre la population civile, la destruction et la confiscation de biens, les mesures de châtiment collectif et la détention et l’emprisonnement de milliers de civils.  Elle demanderait la cessation immédiate de ces agissements.  En attendant que l’occupation israélienne ait entièrement pris fin, elle prierait le Comité spécial de continuer à enquêter sur les politiques et les pratiques israéliennes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans les autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967.


Aux termes du projet de résolution intitulé « Applicabilité de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, en Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés » (A/C.4/65/L.13), adopté par 161 voix pour, 6 contre (Israël, États-Unis, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palaos) et 3 abstentions (Cameroun, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo), la Commission recommande à l’Assemblée générale d’enjoindre Israël de reconnaître l’applicabilité de jure de la Convention au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés par lui depuis 1967 et d’en respecter scrupuleusement les dispositions.


Par le projet de résolution intitulé « Les colonies de peuplement israéliennes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé » (A/C.4/65/L.14), adopté par 159 voix pour, 6 contre (Israël, États-Unis, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palaos) et 5 abstentions (Cameroun, Côte d’Ivoire, Libéria, Panama, République démocratique du Congo), la Commission recommande à l’Assemblée générale de réaffirmer que les colonies de peuplement israéliennes implantées dans le Territoire palestinien, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé sont illégales et constituent un obstacle à la paix et au développement économique et social.  Par ce texte, l’Assemblée exigerait, une fois de plus, l’arrêt immédiat et complet de toutes les activités de peuplement israéliennes dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est et le Golan syrien.  Elle exigerait qu’Israël s’acquitte de ses obligations juridiques, telles qu’elles sont énoncées dans l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice.  Elle réitèrerait l’appel qu’elle a lancé pour que soient évités tous les actes de violence et de harcèlement de la part des colons israéliens, en particulier contre des civils palestiniens et contre leurs biens, y compris les sites historiques et religieux, et leurs terres agricoles.


Aux termes du projet de résolution intitulé « Pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est », (A/C.4/65/L.15), adopté par 156 voix pour, 9 contre (Australie, Canada, Israël, États-Unis, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palaos, Panama) et 4 abstentions (Cameroun, Côte d’Ivoire, Libéria et République démocratique du Congo), la Commission recommande à l’Assemblée générale d’exiger qu’Israël, Puissance occupante, renonce à toutes les pratiques et à tous les actes ayant pour effet de violer les droits de l’homme du peuple palestinien et notamment de tuer ou de blesser des civils, de les détenir arbitrairement et de les emprisonner ainsi que de détruire ou de confisquer leurs biens.  L’Assemblée exigerait qu’Israël mette fin à toutes ses activités de colonisation, à la construction du mur et à toutes autres mesures visant à altérer le caractère, le statut et la composition démographique du Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est, et dans ses environs.  Elle condamnerait tous les actes de violence, y compris les actes de terreur, et toutes provocations, incitations et destructions, notamment le recours excessif à la force par les forces d’occupation israéliennes contre les civils palestiniens, en particulier dans la bande de Gaza, qui ont fait un nombre considérable de morts et de blessés.  Elle se déclarerait aussi gravement préoccupée par les tirs de roquettes contre des zones civiles israéliennes, qui font des morts et des blessés.  Enfin, elle engagerait instamment les États Membres à continuer de fournir une aide d’urgence au peuple palestinien pour remédier à la crise financière et à la situation socioéconomique et humanitaire catastrophique, notamment dans la bande de Gaza.


Aux termes du projet de résolution intitulé« Le Golan syrien occupé », (A/C.4/65/L.16), adopté par 158 voix pour, 1 contre (Israël) et 10 abstentions (Cameroun, Côte d’Ivoire, Fidji, États-Unis, Îles Marshall, Libéria, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palaos, République démocratique du Congo), la Commission recommande à l’Assemblée générale de demander à Israël, Puissance occupante, de se conformer aux résolutions concernant le Golan syrien occupé, en particulier la résolution 497 (1981) dans laquelle le Conseil de sécurité a décidé que la décision prise par Israël d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration au Golan syrien occupé était nulle et non avenue et sans effet juridique sur le plan international.  L’Assemblée demanderait également à Israël de renoncer à modifier le caractère physique, la composition démographique, la structure institutionnelle et le statut juridique du Golan syrien occupé et, en particulier, de renoncer à y établir des colonies de peuplement.  Elle demanderait, en outre, à Israël de renoncer à imposer aux citoyens syriens du Golan syrien occupé la nationalité israélienne et des cartes d’identité israéliennes, et de renoncer à ses mesures de répression à l’égard de la population de ce territoire. 


Explications de votes


      Le représentant de la République islamique d’Iran a indiqué que sa délégation avait voté en faveur de tous les projets de résolution au titre du point 52 de l’Ordre du jour afin de montrer la sympathie de son pays à l’égard du peuple palestinien.  La position de la République islamique d’Iran est la même de longue date, a-t-il dit.  Il a rappelé le droit inaliénable du peuple palestinien et a invité la communauté internationale à reconnaître ce droit inaliénable à la légitime défense.  Il a plaidé pour une paix durable en Palestine.  Paix qui ne se fera que par le retour des Palestiniens sur leur terre et la création d’un état indépendant et viable.


Le représentant de la République arabe syrienne a indiqué que sa délégation avait voté en faveur des projets de résolution L.12 et L.15.  Ces deux résolutions enjoignent Israël de mettre fin aux violations des droits de l’homme, à son utilisation excessive de la force et à sa politique de confiscation des terres et de colonies, ainsi qu’à la détention de milliers de Palestiniens innocents et de renoncer à modifier le statut juridique et démographique des territoires occupés.  Les deux résolutions, a-t-il dit, ne sont pas cohérentes et ne répondent pas aux attentes de la République arabe syrienne, notamment le 9ème alinéa du projet de résolution L.12  et le 20ème alinéa du projet de résolution L.15.  Ces deux paragraphes, a-t-il estimé, donnent une impression d’égalité entre l’agresseur et l’agressé et lance un message qui pourrait encourager la Puissance occupante à poursuivre ses pratiques inhumaines.


L’Observatrice de la Palestine a exprimé sa gratitude aux délégations ayant voté en faveur des résolutions au titre des points 51 et 52.


« Nous sommes à un jalon important sur la route vers la justice et la paix », a-t-elle affirmé.  Elle a regretté que la solution à deux États indépendants soit toujours sapée par Israël.  À ce stade critique, la promotion du droit international lui semble essentielle.  Elle s’est dite réconfortée par l’appui et l’engagement renouvelé exprimé en ce sens par les délégations ayant voté sur ces textes aujourd’hui, notamment pour ce qui est du respect des droits de l’homme du peuple palestinien.  Ce sont les positions et les actions d’Israël qui doivent changer, a-t-elle affirmé, invitant la Puissance occupante à donner suite aux appels multiples de la communauté internationale en ce sens.  D’autre part, elle a demandé à ceux qui appuient la cause de la paix de rester constants dans leurs demandes vis-à-vis d’Israël de manière à pouvoir créer un environnement propice à la paix.


Le représentant du Canada s’est dit préoccupé par « l’accent exagéré » mis sur la situation au Moyen-Orient et le nombre trop élevé de résolutions qui visent une seule partie au conflit israélo-arabe qui ont été adoptées aujourd’hui.  Les résolutions et le débat sur la question israélo-arabe devraient être équilibrés et contribuer de manière constructive aux pourparlers de paix, a estimé le délégué.  Il a également rappelé que la position de longue date du Canada n’avait pas changé à savoir qu’Israël est lié par la quatrième Convention de Genève et que les colonies israéliennes dans les territoires occupés sont une violation de cette Convention.  Cependant, le Canada reste préoccupé par certaines parties des textes de ces résolutions qui lui semblent être « polémiques ».  Le Canada reconnaît le rôle important de l’UNRWA et a toujours appuyé ses opérations depuis 1950 pour satisfaire les besoins humanitaires dans la région.  Toutefois, selon lui, le libellé de la résolution sur les opérations de l’UNRWA qui « pointe du doigt uniquement Israël sans reconnaître ses droits légitimes à la sécurité » en font un  texte déséquilibré qui ne devrait pas figurer dans une résolution visant à appuyer les opérations de l’Office.


Le représentant de la République arabe syrienne a remercié toutes les délégations qui ont voté en faveur des projets de résolution au titre des points 51 et 52.  Pour lui, par les votes d’aujourd’hui, la communauté internationale a de nouveau envoyé un message clair à Israël lui demandant de cesser son occupation.  Dénonçant les démarches israéliennes d’annexer le Golan syrien occupé et ses pratiques d’apartheid contre les citoyens du Golan, il a affirmé qu’au regard du droit international, elles étaient nulles et non avenues.  D’autre part, toute tentative visant à attaquer ou à affaiblir le Comité chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes sont équivalentes à donner carte blanche à Israël.  « Ce qui manque dans le processus de paix c’est un partenaire israélien qui soit véritablement engagé en faveur de cette paix sur les bases des décisions de la communauté internationale », a déclaré le délégué.


Pour lui, le fait qu’Israël ait voté contre les 9 projets de résolution, prouve que ce pays « est en dehors du processus international ».  Il a également invité les autres délégations ayant voté contre certains de ces projets à « se mettre à la place des réfugiés palestiniens, ne serait-ce qu’un jour » pour comprendre les souffrances de ce peuple.


Le représentant d’Israël a indiqué que son pays avait déjà exprimé sa position et aimerait revenir sur la déclaration faite par le représentant de la République arabe syrienne.  Ce pays fournit des armes à des organisations terroristes aux Liban et à Gaza, a—t-il dit.  Le représentant a invité la République arabe syrienne à se pencher sur ses propres actions, avant de donner des leçons aux autres.


Le représentant de la République arabe syrienne a affirmé qu’il n’existait aucune autre forme de terrorisme sur la surface de cette terre, que le terrorisme israélien.  Ces terroristes, appelés « gangs », « bandes » et « hagganah » ont commis des agressions collectives contre le peuple palestinien, tué des centaines de personnes.  Ensuite, la main du terrorisme étatique s’est étendue au Liban, en Jordanie, Égypte, Syrie et a atteint la Tunisie et le Soudan, a-t-il ajouté.  Cette entité, a dit le représentant, est hors la loi et c’est ainsi qu’elle est traitée par la communauté internationale.  Les crimes commis par Israël sont reflétés dans des dizaines de rapports, dont le dernier en date a été le rapport Goldstone.  Selon le représentant, les violations israéliennes sont connues de tous et embarrassent les proches de ce pays.  Ainsi, a-t-il ajouté, ce dernier a introduit des armes nucléaires dans la région et menace de les utiliser.  Ensuite, Israël fait du chantage avec les États-Unis au sujet d’un gel allant d’un à trois mois, a-t-il dit.  Mais selon lui, les activités de colonisation ne se sont jamais arrêtées et l’extension des colonies atteint une dimension dangereuse.  Israël, a poursuivi le représentant, est un artiste de l’occupation.  Ce pays lance des attaques racistes et dit en même temps être un oasis de paix.  J’appelle le représentant d’Israël à se taire, a tancé le délégué.


Le représentant d’Israël a indiqué qu’il ne souhaitait pas prolonger la discussion.  Plutôt que d’appuyer le terrorisme en fournissant, tous les jours, des armes aux Hamas et aux Hezbollah, la République arabe syrienne ferait mieux de montrer qu’elle veut la paix. 


Le représentant de la République arabe syrienne a estimé que le peuple palestinien luttait contre l’occupation étrangère et qu’à cet égard, ce peuple ne pouvait être considéré comme terroriste.  Il a déploré les agressions répétées à une dizaine de reprises contre le Liban.  Israël, a-t-il dit, doit rendre des comptes.


Le représentant du Liban a indiqué que les résultats des votes sur les projets de résolution étaient une réponse à la délégation israélienne.  Le représentant a indiqué avoir entendu le Gouvernement israélien parler du Hezbollah.  Le Hezbollah, a-t-il dit, fait parti du Gouvernement d’unité du Liban.  Le Hezbollah, a-t-il ajouté, est une réaction à la politique israélienne.  Israël parle de terrorisme, toutefois le représentant a tenu à rappeler à la délégation israélienne que deux hauts fonctionnaires israéliens font l’objet d’un mandat d’arrêt international et a conseillé à la délégation israélienne d’être prudente.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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La Commission de consolidation de la paix examine sa « formation Libéria » en liaison avec la Présidente Ellen Johnson-Sirleaf

CCP/75

La Commission de consolidation de la paix examine sa « formation Libéria » en liaison avec la Présidente Ellen Johnson-Sirleaf

15/11/2010
Assemblée généraleCCP/75
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de consolidation de la paix

Quatrième session

Comité d’organisation                                      

1re séance – matin


LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX EXAMINE SA « FORMATION  LIBÉRIA »

EN LIAISON AVEC LA PRÉSIDENTE ELLEN JOHNSON-SIRLEAF


La Commission de consolidation de la paix (CCP) a tenu ce matin la toute première séance publique de sa « Formation Libéria », en présence de la Présidente de la République du Libéria, Mme Ellen Johnson-Sirleaf, qui s’est adressée aux membres de la CCP, depuis Monrovia, par vidéoconférence.


Mme Johnson-Sirleaf a exprimé la gratitude du Gouvernement libérien et de son peuple à la Commission de consolidation de la paix pour avoir fait du Libéria le cinquième pays figurant à son ordre du jour, auquel figuraient déjà la Sierra Leone, le Burundi, la Guinée-Bissau et la République centrafricaine.  Comme l’a fait observer la Sous-Secrétaire générale à l’appui à la consolidation de la paix, Mme Judy Cheng-Hopkins, le Libéria est aussi le premier pays dont s’occupe la Commission alors qu’une opération de maintien de la paix est encore déployée sur son territoire.


La présence de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) a permis à la CCP de forger un partenariat avec le pays dès que le Gouvernement libérien eût adressé, le 27 mai dernier, sa demande de figurer à l’ordre du jour de la Commission.  La Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Libéria, Mme Ellen Margrethe Løj, a salué le rôle de chef de file joué par le Gouvernement libérien dans la rapidité de ce processus, rôle démontré ce matin par l’intervention de la Présidente Johnson-Sirleaf.


« Au Libéria, nous avons identifié six facteurs de conflit », a indiqué la Présidente en citant l’accès à la justice; les litiges fonciers; la gestion des ressources naturelles; la situation de la jeunesse, en particulier dans le domaine de l’emploi; la polarisation politique et la relation entre l’État et les citoyens.  Conscient qu’une paix durable et solide est la première condition nécessaire à la promotion du développement économique et social, le Gouvernement du Libéria avait réfléchi, dès 2006, à des solutions, a expliqué Mme Johnson-Sirleaf.


Ainsi, après avoir reçu en 2008 15 millions de dollars de la part du Fonds pour la consolidation de la paix, le Gouvernement, sous l’autorité de Mme Johnson-Sirleaf, avait notamment mis en place une Commission anticorruption dans le domaine foncier, dont le résultat des actions s’est fait déjà ressentir.


Cette volonté politique dont a fait preuve le Gouvernement libérien a très vite permis aux autorités de préciser la nature des priorités, articulées dans la Déclaration d’engagement mutuel* adoptée ce matin par la CCP.  Les priorités de la consolidation de la paix au Libéria sont au nombre de trois: renforcement de l’état de droit; soutien à la réforme du secteur de sécurité et promotion de la réconciliation nationale.


En vertu des termes de ce document, le Gouvernement du Libéria et la Commission de consolidation de la paix s’engagent à renforcer leur partenariat à l’appui de la consolidation de la paix dans le pays.  Ce faisant, les deux parties conviennent que la responsabilité principale de la conduite et de la mise en œuvre de ce processus incombe au Gouvernement et au peuple du Libéria.


L’appui de la Commission aux efforts consentis sur le plan national en faveur de la consolidation de la paix prendra plusieurs formes: sensibilisation et soutien sur le plan politique; mobilisation des ressources et promotion d’une action coordonnée de toutes les parties prenantes compétentes, comme cela est précisé dans le document.


Grâce à la présence de la MINUL et à la détermination du Gouvernement, la Sous-Secrétaire générale Mme Cheng-Hopkins a estimé que le Libéria pouvait devenir un « laboratoire pour expérimenter des approches inédites en matière de consolidation de la paix », ceci, en mettant un accent particulier sur le travail effectué sur le terrain, conformément aux recommandations émises lors de l’Examen de 2010 sur la question de la consolidation de la paix.


Mme Cheng-Hopkins a également salué, dans le cas du Libéria, la grande synergie entre les priorités nationales et les termes de la Déclaration d’engagement mutuel, ainsi que les mérites d’une approche participative qui s’est déjà traduite par la proposition d’établir cinq centres régionaux d’appui logistique à la consolidation de la paix à travers le pays.


La prochaine séance publique de la Commission de consolidation de la paix sera annoncée dans le Journal de l’ONU.


* PBC/4/LBR/L.1


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Conseil de sécurité se félicite de l’accord conclu en vue de la formation d’un gouvernement de collaboration nationale en Iraq

CS/10084

Le Conseil de sécurité se félicite de l’accord conclu en vue de la formation d’un gouvernement de collaboration nationale en Iraq

12/11/2010
Conseil de sécuritéCS/10084
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6423e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ SE FÉLICITE DE L’ACCORD CONCLU EN VUE DE LA FORMATION D’UN GOUVERNEMENT DE COLLABORATION NATIONALE EN IRAQ


Dans une brève déclaration présidentielle adoptée cet après-midi, le Conseil de sécurité « s’est félicité de l’accord conclu en vue de la formation d’un gouvernement de collaboration nationale le 11 novembre ».


« Le Conseil se félicite également du processus politique ouvert à tous, qui a débouché sur un résultat représentatif, et encourage les dirigeants iraquiens à s’engager de nouveau à œuvrer pour la réconciliation nationale.


Le Conseil réaffirme son attachement à l’indépendance, à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale de l’Iraq et souligne l’importance que revêtent la stabilité et la sécurité de l’Iraq pour son peuple, pour la région et pour la communauté internationale. »


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Les membres du Conseil de sécurité entendent les positions de la Serbie et du Kosovo sur l’état de leurs relations

CS/10083

Les membres du Conseil de sécurité entendent les positions de la Serbie et du Kosovo sur l’état de leurs relations

12/11/2010
Conseil de sécuritéCS/10083
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6421e séance – après-midi


LES MEMBRES DU CONSEIL DE SÉCURITÉ ENTENDENT LES POSITIONS DE LA SERBIE ET DU KOSOVO SUR L’ÉTAT DE LEURS RELATIONS


Ils appellent les parties à s’engager dans un dialogue en vue d’une paix et d’une stabilité durables dans les Balkans


Les membres du Conseil de sécurité ont entendu, cet après-midi, les positions de la Serbie et du Kosovo, deux mois après l’adoption de la résolution 64/298 de l’Assemblée générale qui avait pris note de l’avis de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur la conformité de la déclaration d’indépendance du Kosovo avec le droit international.


Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), M. Lamberto Zannier, avait préalablement informé les membres du Conseil de l’évolution de la situation sur le terrain depuis le mois de juillet.


M. Zannier, présentant le rapport du Secrétaire général sur les activités de la Mission, s’est attardé sur les tensions communautaires dans le nord du Kosovo, où l’Administration de la MINUK à Mitrovica a fait l’objet d’une campagne de dénigrement de la part des médias kosovars et où les tensions entre les différentes communautés ethniques continuent d’entraver la reprise du dialogue que l’ONU et l’Union européenne appellent de leurs vœux.  « Aux côtés de l’Union européenne et des autres partenaires internationaux de l’ONU, la MINUK continuera d’explorer les moyens politiques pour faire face aux défis dans la région », a précisé M. Zannier.  Le Chef de la MINUK a exhorté les parties à répondre à l’appel de l’Assemblée générale « en s’engageant dans un dialogue constructif en vue de progresser rapidement sur la question des communautés et des retours ». 


Sur ce dernier point, Mme Vlora Çitaku, du Kosovo, qui a assuré que « les libertés religieuses au Kosovo avaient été renforcées », a annoncé que, d’ici à la fin de l’année, 1 300 personnes seront rentrées chez elles.  Les efforts conjoints du Gouvernement, des donateurs et des institutions spécialisées de l’ONU, au premier rang desquelles le HCR, ont permis cette avancée, a-t-elle précisé. 


« Le nombre des retours de Serbes déplacés à l’intérieur du Kosovo reste très faible », a estimé pour sa part le Ministre des affaires étrangères de la Serbie, M. Vuk Jeremić, jugeant que des incidents comme ceux qui ont accompagné la cérémonie d’intronisation à Pec du patriarche Irinej, le chef spirituel de l’Église serbe du Kosovo, « ne peuvent qu’enflammer les passions des extrémistes des deux côtés ».


Si M. Jeremić a vivement critiqué « les mesures unilatérales prises par les dirigeants de Pristina à l’encontre de la communauté serbe du Kosovo », par exemple en détruisant le réseau téléphonique qui dessert la communauté serbe du sud du Kosovo, Mme Çitaku a pointé du doigt le comportement de la Serbie, qui agit « sciemment pour entraver la reconnaissance de tout document officiel établi par la République du Kosovo, qu’il s’agisse des timbres de douane, des passeports, des diplômes scolaires ou encore des relevés d’identité bancaires ».


« Nous ne reconnaîtrons pas la déclaration unilatérale d’indépendance, ni explicitement ni implicitement », a répété le Ministre serbe des affaires étrangères, qui a cependant plaidé pour la recherche d’un « compromis légitime » dans le cadre prévu par la résolution 1244 du Conseil de sécurité. 


De son côté, soulignant que la résolution 64/298 de l’Assemblée générale offrait « une plateforme technique à la reprise du dialogue entre la Serbie et le Kosovo », Mme Çitaku a tenu à rappeler que « le Kosovo ne débattra plus jamais sur son droit d’exister en tant que nation libre ».


Les membres du Conseil de sécurité ont, pour leur part, appuyé de manière unanime le rôle de la MINUK pour faciliter le dialogue entre les dirigeants de Pristina et les dirigeants de Belgrade. 


Le représentant de la France a tenu à ajouter qu’il importait que les autorités kosovares, soutenues par la mission « État de droit » de l’Union européenne (EULEX), poursuivent les auteurs de crimes.  « La mission EULEX dispose de certains pouvoirs d’intervention en cas de nécessité », a rappelé M. Gérard Araud, qui s’est par ailleurs félicité des progrès réalisés par la Serbie sur la voie d’un rapprochement européen.  Soulignant également que de nouveaux États prennent acte régulièrement de l’indépendance du Kosovo, « reconnu désormais par 71 États », il a indiqué que « la France espérait que l’ensemble des États Membres permettront bientôt au Kosovo de prendre la place qui lui revient sur la scène internationale ». 


« La Fédération de Russie ne reconnaît pas la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo », a réaffirmé son représentant, M. Vitaly Churkin, qui a estimé que le discours de Mme Çitaku constituait « une attaque directe contre la pertinence de la résolution 1244.  Ce texte, a-t-il rappelé, fournit une base juridique contraignante pour le règlement de la question du Kosovo sous tous ses aspects ».  En dépit des problèmes auxquels elle est confrontée dans le nord du Kosovo, « la MINUK doit pouvoir s’acquitter de sa mission », a-t-il insisté, en faisant remarquer que le Conseil de sécurité « reste le premier garant de la paix et de la sécurité dans la région des Balkans ». 



RÉSOLUTIONS 1160 (1998), 1199 (1998), 1203 (1998), 1239 (1999) ET 1244 (1999) DU CONSEIL DE SÉCURITÉ


Rapport du Secrétaire général sur la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) (S/2010/562)


Dans ce rapport, le Secrétaire général note d’abord que le statut de la MINUK, chargée depuis 1999 de promouvoir la sécurité, la stabilité et le respect des droits de l’homme au Kosovo, n’a pas été affecté par l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice (CIJ) le 22 juillet 2010.  Il rappelle que suite à cet avis, l’Assemblée générale avait adopté, le 9 septembre, la résolution 64/298, qui se félicite notamment que l’Union européenne soit disposée à faciliter le dialogue entre Pristina et Belgrade.  La résolution note en outre que ce dialogue serait un facteur de paix, de sécurité et de stabilité dans la région des Balkans.


Au plan de la sécurité, le Secrétaire général, qui souligne que le problème des personnes disparues continue à hypothéquer lourdement les efforts de réconciliation, s’inquiète des conséquences de l’intensification, au cours des trois derniers mois, des tensions politiques au nord du Kosovo.  Indiquant que l’avis de la CIJ a été accueilli avec incrédulité par la communauté serbe, il évoque divers incidents, différends et accrochages ayant suscité des tensions interethniques.  « Pendant ce temps, aussi bien Pristina que Belgrade ont revendiqué l’administration de Mitrovica-Nord et dans le reste du nord du Kosovo », explique M. Ban Ki-moon. 


Il regrette également qu’à la suite de la publication d’un rapport inexact sur l’administration de la MINUK à Mitrovica par le Bureau à Pristina de la mise en œuvre de la Stratégie pour le nord du Kosovo, une campagne contre les activités de la Mission dans la zone ait éclaté dans les médias locaux.  Dans ce contexte, « le PNUD et l’Équipe des Nations Unies chargée du programme de développement au Kosovo ont aidé à organiser une conférence de la société civile sur le développement de Mitrovica », fait remarquer le Secrétaire général. 


M. Ban indique en outre que de part et d’autre du fleuve Ibër/Ibar, la Force de paix au Kosovo (KFOR) a introduit des opérations de sécurité renforcées et des points de contrôle des véhicules, en coopération étroite avec les forces de police du Kosovo et de la mission « État de droit » de l’Union européenne (EULEX), « pour assurer la sécurité dans la région ».  Il confirme que la KFOR maintiendra une importante force de réserve capable d’intervenir rapidement en cas de troubles civils à Mitrovica, où son action en matière de sécurité consiste essentiellement à appuyer la mission « EULEX ». 


Concernant l’état de droit, le rapport note entre autres que, selon les autorités du Kosovo, « en signe de bonne volonté et pour éviter toute tension avec la Serbie », il a été décidé de continuer à autoriser les citoyens serbes à pénétrer au Kosovo en présentant uniquement leur carte d’identité nationale.  Toutefois, le Secrétaire général estime que les défaillances en matière d’état de droit continuent de compliquer sérieusement la mission de protection de l’Ombudsman.


Pour ce qui est des communautés et des retours, le rapport cite des statistiques du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), selon lesquelles 706 personnes déplacées sont retournées volontairement au Kosovo au cours des trois derniers mois, dont 233 (33%) Serbes du Kosovo et 360 (51%) Roms, Ashkalis et Égyptiens.


De plus, « selon des études de l’UNICEF, les pratiques actuelles de retour et de rapatriement ne permettent pas le retour dans la sécurité et dans la dignité ». 


Le Secrétaire général signale, par ailleurs, que le 23 août, la KFOR a officiellement transféré la responsabilité de la protection du monastère orthodoxe serbe de Graçanicë/Gračanica à la police du Kosovo.  Il ajoute que pendant la période considérée, des incidents visant des sites religieux, tant orthodoxes que musulmans, ont été signalés. 


« La MINUK a continué d’aider le Kosovo à participer à des conférences régionales et internationales, malgré le peu d’empressement des autorités à user de son rôle de facilitation », note également le Secrétaire général, qui impute ce comportement au fait qu’au lendemain de l’avis consultatif rendu par la CIJ, les autorités ont activement refusé ce rôle, synonyme à leurs yeux de restriction de la « souveraineté » du Kosovo.


Dans ses observations, le Secrétaire général de l’ONU se félicite de la résolution adoptée par l’Assemblée générale le 9 septembre et de la volonté de l’Union européenne de promouvoir la concertation entre Pristina et Belgrade.  « Je réaffirme la volonté de l’ONU de contribuer à ces efforts en étroite coordination avec l’Union européenne », assure-t-il.  Sur la situation au nord du Kosovo, M. Ban continue d’engager toutes les parties à faire preuve de retenue et à adopter une attitude mesurée et constructive pour éviter un regain de tension.  Dans ce cadre, il estime qu’il est essentiel « que les membres du Conseil de sécurité appuient les efforts que déploie la MINUK dans la région et demandent sans équivoque aux parties à s’abstenir de prendre unilatéralement des mesures qui pourraient contribuer à aggraver les tensions ». 


En annexe du présent rapport, la Haut-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Catherine Ashton, fait savoir au Secrétaire général que la mission « EULEX » a poursuivi ses activités d’observation, d’encadrement et de conseil pour les questions touchant l’état de droit et continué d’exercer les fonctions exécutives que lui confère son mandat.  « La mission EULEX a continué de travailler en étroite coopération avec la MINUK et les autres entités de l’Union européenne présentes au Kosovo, en particulier le Représentant spécial de l’Union européenne pour le Kosovo et le Bureau de liaison de la Commission européenne au Kosovo, et de coordonner étroitement ses activités avec celles de la KFOR », est-il aussi noté. 


À la date de publication de ce rapport, l’effectif de la mission EULEX s’élève à 2 846 personnes (1 677 fonctionnaires internationaux et 1 169 agents locaux). 


Déclarations


M. LAMBERTO ZANNIER, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo et Chef de la MINUK, a indiqué que depuis la publication de l’avis consultatif de la CIJ du 2 juillet, les autorités du Kosovo hésitent à continuer de coopérer avec la Mission pour faciliter la coopération régionale et l’administration de la partie nord de Mitrovica.  Il a ainsi déploré que les autorités du Kosovo aient cessé toute participation aux travaux du Conseil de coopération régional, « dont les accords de développement visent à contribuer à la stabilité politique et la prospérité économique des Balkans ».  Pour M. Zannier, la stabilité à long terme et la prospérité du Kosovo sont inextricablement liées à ses liens avec ses voisins.  M. Zannier a souligné que les divergences entre Pristina et Belgrade ne pourront être éliminées que s’il existe une volonté politique des parties.  À cette fin, la MINUK demeure « déterminée à apporter un appui concret pour renforcer le dialogue ».  Il s’est ensuite félicité de ce que les autorités du Kosovo aient recommencé à participer aux activités de l’Accord de libre-échange d’Europe centrale.  « J’appelle les membres de l’Accord qui ne l’ont pas encore fait à accepter les timbres de douane du Kosovo déjà approuvés par la MINUK », a-t-il dit.


Le Représentant spécial s’est attardé sur la situation au nord du Kosovo, évoquant notamment la publication d’un rapport « inexact » sur l’administration de la MINUK par le Bureau à Pristina de la mise en œuvre de la Stratégie pour le nord du Kosovo et les incidents survenus qui ont eu pour effet « de rappeler l’urgence d’apaiser les tensions entre communautés ».  « Notre principal défi dans la région reste la poursuite de la médiation entre ces communautés », a-t-il indiqué, en estimant que la Mission devrait continuer de servir « de pont entre les autorités du Kosovo et celles de Pristina ».  Aux côtés de l’Union européenne et des autres partenaires internationaux de l’ONU, la MINUK continuera d’explorer les moyens politiques aux défis dans la région, a précisé M. Zannier, estimant que pour la communauté internationale « les tensions persistantes au nord du Kosovo résultent d’un faible dialogue entre les parties ».  Il a ainsi exhorté ces dernières à répondre à l’appel de l’Assemblée générale en s’engageant dans un dialogue constructif en vue d’avancer à court terme sur la question des communautés et des retours. 


Sur ce denier point, M. Zannier s’est félicité de la fermeture, coordonnée par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), du camp de Roms de Cesmin Lug, et cela avec l’appui de la municipalité de Mitrovica.  Il s’est dit préoccupé par le nombre important de retours forcés au Kosovo de Roms et autres membres de groupes vulnérables.  Si ces retours sont mal gérés, ils risquent d’épuiser rapidement les capacités d’intégration du Kosovo et entraîner, par conséquent, la marginalisation de milliers de personnes, a-t-il prévenu.  Au-delà, ce problème pourrait menacer la totalité du processus de retour et aggraver les tensions interethniques et la sécurité à long terme au Kosovo, a-t-il renchéri.  « J’appelle donc les pays de rapatriement et les autorités du Kosovo à assurer que ces retours sont conduits de manière prudente pour qu’ils ne provoquent pas une crise humanitaire », a insisté M. Zannier.  Avant de conclure, il a rappelé que la MINUK avait pour objectif de « contribuer à la consolidation de la paix à laquelle aspire le peuple du Kosovo et à laquelle la communauté internationale consacre tant d’efforts depuis si longtemps ».


M. VUK JEREMIĆ, Ministre des affaires étrangères de la Serbie, a déclaré que les Nations Unies restaient un acteur essentiel dans la province du Kosovo et a jugé essentiel que les acteurs sur le terrain, comme le Conseil de sécurité réaffirment leur soutien à la MINUK en tant que pilier solide de la paix et de la stabilité et coopèrent pleinement avec elle, y compris au niveau municipal via l’Administration de la MINUK à Mitrovica.  Il a répété que le statut de neutralité de la MINUK, comme de toutes les institutions internationales ou régionales –KFOR, OSCE, EULEX– qui travaillent sous son autorité générale reste le seul cadre acceptable pour travailler à l’amélioration de la vie de tous les habitants du Kosovo, quelle que soit leur ethnicité.  Le Ministre a dit apprécier la volonté de la MINUK de continuer à assurer la représentation extérieure du Kosovo, tout en se disant très préoccupé par le fait que les autorités albanophones du Kosovo s’opposent activement à ce rôle, ce qui, comme l’indique le Secrétaire général dans son rapport, risque d’aboutir à un isolement croissant du Kosovo.


Le nombre des retours de Serbes déplacés au Kosovo, a rappelé M. Jeremić, reste très faible.  Le Ministre a déclaré que des incidents comme ceux qui ont accompagné la cérémonie d’intronisation à Pec du patriarche Irinej, chef spirituel de l’Église serbe du Kosovo, ne peuvent qu’enflammer les passions des extrémistes des deux côtés.  Il a déploré qu’aucun fonctionnaire international ou local n’ait condamné ces incidents.  Il a rappelé que le rapport du Secrétaire général considère que la situation au Kosovo restait instable et que les tensions s’étaient accrues, faisant à cet égard référence aux incidents cités dan le rapport.  M. Jeremić a regretté que les autorités albanophones de Pristina aient pris des mesures unilatérales à l’encontre de la communauté serbe du Kosovo, par exemple en détruisant le réseau téléphonique qui dessert la communauté serbe du sud du Kosovo.  Il a estimé que les élections, prévues le mois prochain, n’étaient pas conformes à la résolution 1244 puisqu’elles n’avaient pas été convoquées par le Chef de la MINUK, et qu’elles ne pouvaient donc pas être observées par l’OSCE ni certifiées par le Représentant spécial.  Il est donc clairement impossible pour la Serbie d’appeler ses ressortissants à y participer, a déclaré le Ministre.


M. Jeremić a fait remarquer que le monde avait « appuyé par acclamation le fait que le dialogue était la seule voie possible vers la paix au Kosovo, la seule voie par laquelle la paix et la dignité pourront être apportées aux Serbes comme aux Albanais ».  Il a estimé que l’Union européenne pourrait jouer le rôle « d’honnête courtier » et jouer ainsi un rôle décisif.  Pour nous, le dialogue est synonyme de négociation et d’ouverture au compromis, a poursuivi M. Jeremić, qui a estimé qu’un processus équitable et équilibré pourrait catalyser les forces de la modération et contribuer à créer des liens en faveur de la réconciliation.  Il pourrait aussi fournir un élan crucial pour garantir l’intégration européenne à l’ensemble des pays des Balkans occidentaux, a également indiqué le Ministre, qui a suggéré que les discussions commencent par les sujets qui provoquent le moins de controverses, avant de passer aux questions plus délicates.  Il a estimé qu’il faudrait trouver des solutions créatives et « laisser derrière nous les analyses anachroniques et les pièges diplomatiques ».


M. Jeremić a rappelé que, pour la Serbie, la volonté de sécession unilatérale de Pristina violait les principes de base des Nations Unies et la résolution 1244.  Cette position de principe reste inchangée, a réaffirmé le Ministre, qui a rappelé qu’elle était inscrite dans la Constitution de la Serbie. « Nous ne reconnaîtrons pas la déclaration unilatérale d’indépendance, ni explicitement ni implicitement », a réaffirmé le Ministre, qui a souligné que la poursuite de la reconnaissance de la déclaration unilatérale d’indépendance est « futile et inutile ».  M. Jeremić a, par ailleurs, remercié tous les pays qui ne l’avaient pas reconnue.  Toute tentative de modifier de manière unilatérale ou par la force la situation sur le terrain serait inacceptable, a-t-il également déclaré, précisant que la présentation de rapports par la MINUK reste, de ce fait, indispensable.  Le Ministre a réaffirmé la volonté de son pays d’être un vrai partenaire pour la paix, tout en reconnaissant qu’il ne pouvait agir seul.  Les solutions dans lesquelles chacun est gagnant restent impossibles si tout le monde n’y met pas du sien, a-t-il ajouté, avant de répéter que son pays ne ménagerait aucun effort pour parvenir à un « compromis légitime ».  « Nous n’agissons pas ainsi par peur ou par faiblesse, mais par conviction, la conviction qu’en agissant ensemble et de bonne foi, nous pourrons finalement « transformer ce morceau de territoire, si riche en histoire et si cher aux deux peuples, d’une source de conflits en une source d’harmonie », a conclu le Ministre.


Mme VLORA ÇITAKU, du Kosovo, a d’abord indiqué qu’en septembre dernier, la Cour constitutionnelle du Kosovo a décidé que le « Président de la République » ne pouvait pas exercer les fonctions présidentielles, tout en restant à la tête de son parti politique.  Le Président Sejdiu a agi dignement en acceptant la décision de la Cour et en démissionnant, a-t-elle ajouté.  Mme Çitaku a expliqué qu’à la suite de la dissolution du Parlement, son gouvernement avait décidé de fixer la date des élections législatives au 12 décembre prochain.  Ces élections, comme les précédentes, seront libres et justes et reflèteront la volonté des citoyens kosovars, a-t-elle assuré, ajoutant que Pristina accueillerait volontiers des observateurs internationaux.


Le Kosovo est une société multiethnique et son gouvernement demeure engagé à accélérer l’intégration sociale, politique et économique des minorités, y compris les Serbes du Kosovo « que nous encourageons à participer au processus démocratique en se présentant aux élections locales et nationales », a rappelé Mme Çitaku.  Elle a demandé à la communauté internationale de réaffirmer son engagement à contribuer à la stabilité du Kosovo en appelant les Serbes du Kosovo à participer aux prochaines élections et le Gouvernement serbe à ne pas entraver cette participation.  Elle a fait remarquer qu’aux dernières élections municipales, la participation des Serbes du Kosovo avait dépassé les 50%.  Malheureusement, dans le nord du Kosovo, les choses ne se déroulent pas de la même manière, a-t-elle fait remarquer, soulignant que l’influence de Belgrade pour bloquer le processus d’intégration des Serbes à la vie publique avait des conséquences catastrophiques, a-t-elle dit. 


Mme Çitaku a souligné qu’à ce jour, 71 pays avaient reconnu le Kosovo et que la Cour internationale de Justice (CIJ) a conclu, en juillet dernier, que « l’indépendance du Kosovo ne viole pas le droit international ».  Elle a regretté que, dans ce contexte, le Gouvernement serbe « agissait sciemment pour entraver la reconnaissance de tout document officiel émis par la République du Kosovo, qu’il s’agisse des timbres de douane, des passeports, des diplômes scolaires ou encore des relevés d’identité bancaires ».  Tous ces documents sont reconnus par l’Union européenne et même par des pays n’ayant pas encore formellement reconnu l’indépendance du Kosovo, a-t-elle insisté.  « Il est évident, a-t-elle dit, que de telles pratiques, qui empêchent les échanges universitaires, les visites familiales et les échanges commerciaux, retardent gravement le moment de la réconciliation parmi les peuples de la région ». 


Mme Çitaku, après avoir assuré que les libertés religieuses au Kosovo avaient été renforcées, a salué les progrès réalisés au titre du processus de retour.  D’ici à la fin de l’année, 1 300 personnes seront rentrées chez elles, a-t-elle assuré, se félicitant des efforts conjoints de son gouvernement, des donateurs et des institutions spécialisées de l’ONU qui avaient permis cette avancée.  Avant de conclure, elle a appuyé la résolution 64/98 de l’Assemblée générale, « qui offre une plate-forme technique à la reprise du dialogue entre Pristina et Belgrade ».  « Mais que ce soit clair: nous ne débattrons plus jamais sur le droit du Kosovo d’exister en tant que nation libre.  L’indépendance du Kosovo ne sera plus jamais discutée », a-t-elle affirmé. 


Mme ROSEMARY DICARLO (États-Unis), a estimé qu’en rendant son avis consultatif, la Cour internationale de Justice avait « tourné la page sur la Déclaration d’indépendance du Kosovo », en déclarant que cette dernière n’avait violé aucune règle du droit international, ni la résolution 1244.  Il est temps d’aller de l’avant, a ajouté la représentante, qui s’est félicitée de l’adoption, le 9 septembre, par l’Assemblée générale de sa résolution 64/298 qui ouvre la voie à la reprise du dialogue entre la Serbie et le Kosovo.  Mme DiCarlo a toutefois rappelé que ces discussions ne sauraient porter sur le statut ou l’intégrité du Kosovo, affirmant: « Le Kosovo est un État indépendant et ses frontières sont inviolables ».  Elle a ensuite appelé les pays qui ne l’ont pas encore fait à reconnaître cette indépendance. 


Mme DiCarlo a estimé que le Kosovo avait pris des mesures pour forger un État de droit.  Il reste toutefois beaucoup à faire, a ajouté la représentante, qui a souhaité que les élections générales à venir soient gérées « de manière à ce que tout citoyen du Kosovo puisse exercer son droit de vote ».  Elle a regretté que le Gouvernement serbe n’ait « pas joué un rôle constructif » et n’ait pas encouragé les Serbes du Kosovo à voter.  La représentante a, par ailleurs, encouragé les autorités du Kosovo à lutter contre la corruption et la criminalité et à bâtir une économie fondée sur le secteur privé.  Elle a estimé que l’entrée du Kosovo au Fonds monétaire international, à la Banque mondiale et dans d’autres institutions financières internationales permettra de bâtir une économie viable.  Mme DiCarlo a, par ailleurs, salué les récentes mesures prises pour réduire les effectifs de la FKOR et professionnaliser les forces de défense du Kosovo.  Mme DiCarlo a condamné les actes et menaces de violences à l’encontre des Serbes du Kosovo, estimant qu’ils sapent les efforts en matière de sécurité et elle a salué le travail de la police du Kosovo pour maintenir l’ordre dans le nord du pays, avant de demander à Belgrade de faciliter cette mission.  Les États-Unis continueront d’appuyer les efforts du Kosovo et de tous les pays de la région en vue de leur intégration euro-atlantique, a conclu Mme Di Carlo.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a salué la présence du chef de la diplomatie de la Serbie, M. Vuk Jeremić, et du Ministre des affaires étrangères par intérim du Kosovo, M. Vlora Çitaku, avant d’estimer que l’intégration progressive du nord dans le reste du Kosovo servira, de toute évidence, les intérêts de toutes les communautés de cette région, et que le dialogue était le seul moyen viable pour atteindre un tel objectif.  Il a appelé les deux parties à faire preuve de retenue, à adopter une approche mesurée et constructive, et à s’engager activement aux côtés de la présence internationale, y compris dans le nord du Kosovo, afin d’éviter de nouveaux actes de violence et tout regain de tension.  Citant le récent rapport de la Commission intérimaire selon laquelle de nombreux défis persistent, il a indiqué que l’amélioration de la gouvernance et de l’état de droit au Kosovo, par exemple, était essentielle, tout comme l’adoption de mesures de lutte contre la corruption et l’impunité.  Dans cette optique, il importe que la communauté internationale reste engagée au Kosovo et assiste les autorités locales en partageant son savoir-faire et ses ressources.  « Il convient que le Kosovo demeure engagé à mener les réformes nécessaires », a-t-il dit en ajoutant que la stabilité, la sécurité, l’état de droit et la gouvernance étaient les piliers fondamentaux pour toutes les communautés du Kosovo.  Le représentant a ensuite formé l’espoir que tous les groupes ethniques participent activement aux prochaines élections de décembre qui seront décisives pour l’avenir du Kosovo.  Il a lancé un appel au Kosovo et à la Serbie pour que ces élections soient couronnées de succès et pour éviter toutes tensions, en particulier dans le nord.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a réaffirmé que son pays ne reconnaissait pas « la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo ».  Le discours de Mme Çitaku a été si catégorique qu’il constitue, pour sa délégation, une attaque directe contre la pertinence de la résolution 1244, qui doit rester la base juridique contraignante pour le règlement sous tous ses aspects de la question du Kosovo, a-t-il déclaré.  Le représentant a estimé que la première priorité est la reprise du dialogue par les parties pour régler les questions en suspens.  « Les actes unilatéraux de Pristina sont inadmissibles dans ce contexte puisqu’ils vont à l’encontre de l’objectif du dialogue futur », a fait remarquer M. Churkin.  Jugeant ensuite que la situation ne s’était toujours pas améliorée en ce qui concerne le retour des personnes déplacées, « notamment des Serbes », il a déploré que « selon des rapports du HCR et d’ONG, les rapatriés ne se sentent pas en sécurité ».  Les violations de leurs droits attisent les tensions entre les communautés ethniques dans le nord du Kosovo, a-t-il souligné, regrettant que « le discrédit jeté sur la MINUK par les médias kosovars ajoute aux menaces à la paix et à la sécurité, y compris du personnel de l’ONU ».  La Mission doit pouvoir s’acquitter de sa mission, son rôle actif étant incontournable pour régler la question du Kosovo, a-t-il rappelé, avant de conclure que « le Conseil de sécurité restait le premier garant de la paix et de la sécurité dans la région ». 


M. IBRAHIM ASSAF (Liban) s’est dit satisfait face à la situation relativement calme qui prévaut au Kosovo, malgré une certaine instabilité, et il a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à éviter toute provocation, y compris en s’abstenant de publier des informations inexactes.  Il s’est dit satisfait des efforts de la MINUK en faveur du dialogue et de la réconciliation, comme de la coopération entre la MINUK et EULEX dans le cadre du statut de neutralité prévu par la résolution 1244.  Il s’est dit heureux des progrès réalisés dans le domaine de la protection du patrimoine religieux orthodoxe serbe. Le représentant s’est félicité de la coopération qui facilite les recherches pour déterminer le sort des disparus.  Il s’est également félicité de l’adoption de la résolution 64/298 de l’Assemblée générale qu’il considère comme la base d’un nouveau dialogue souple et constructif entre les parties.  Il a souhaité que les élections à venir au Kosovo ne ralentissent pas la reprise de ce dialogue, qu’elles soient démocratiques et contribuent à la stabilité dans la région.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) est intervenu brièvement dire qu’il était convaincu que « les efforts de la MINUK, aux côtés de la mission EULEX et de la KFOR, restaient indispensables pour faciliter le dialogue entre les communautés au Kosovo».  La résolution 1244 du Conseil de sécurité demeure pertinente pour assurer la sécurité au Kosovo, où la confiance et la compréhension entre les communautés sont cruciales afin d’améliorer les conditions de vie de tous les habitants du Kosovo, sans distinction ethnique et religieuse, a-t-il ajouté.  En outre, le représentant ougandais a estimé que « l’esprit de réconciliation commandait que les communautés d’accueil des rapatriés s’abstiennent d’action susceptible de saper l’intégration de ces derniers ». 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a indiqué que les tensions actuelles au nord du Kosovo étaient révélatrices d’une méfiance profonde et persistante entre les communautés.  Elle a regretté la publication par les autorités de Pristina d’un rapport inexact sur les activités de la Mission d’Administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) à Mitrovica, qui a déclenché une campagne contre la Mission dans la presse locale.  Se déclarant préoccupée par les conclusions du Secrétaire général sur les relations distantes entretenues par la MINUK et Pristina, la représentante a exhorté les dirigeants de Pristina et de Belgrade à coopérer plus étroitement avec le Représentant spécial du Secrétaire général, afin d’améliorer la vie de leurs populations.  La résolution 1244 de 1999, qui est toujours en vigueur et constitue la base de la présence des Nations Unies au Kosovo, continue d’offrir un cadre pour les négociations afin de parvenir, sous les auspices du Conseil de sécurité, à une solution raisonnable, a-t-elle rappelé.  En conclusion, elle a de nouveau appelé les deux parties à reprendre les négociations dans un esprit constructif et salué, à cet égard, le rôle de facilitateur que joue l’Union européenne.


M. OBINNA C. ONOWU (Nigéria) s’est dit encouragé par la coopération continue entre Belgrade et Pristina sur la question des personnes disparues. Il s’est félicité de la contribution de la MINUK et des autres acteurs internationaux et régionaux, notamment de son rôle pour instaurer l’état de droit et faciliter le dialogue entre les différentes communautés.  Le représentant s’est dit préoccupé par la situation dans le nord du Kosovo, par l’absence de progrès dans la réconciliation, par le faible nombre de retours parmi les populations  minoritaires et plus encore par l’absence d’appui aux activités de la MINUK dans le nord du Kosovo.  C’est pourquoi, il a lancé un appel à tous les acteurs pour qu’ils apportent un tel soutien.  Il s’est, par ailleurs, félicité des efforts de l’Union européenne en faveur du dialogue.


M. LI BAODONG (Chine) a appelé les dirigeants de Pristina et de Belgrade à travailler de concert pour maintenir la stabilité dans le nord du Kosovo.  Il a estimé qu’à cette fin, l’appui de la MINUK en faveur de la réconciliation entre les communautés demeurait précieux, la Mission devant être en mesure « de contribuer au respect des droits de toutes les minorités ethniques et religieuses ».  La Chine respecte l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Serbie, a-t-il assuré, avant de souligner que le meilleur moyen de parvenir à un règlement de la question du Kosovo passait par « la négociation constructive et de bonne foi dans le cadre prévu par la résolution 1244 du Conseil de sécurité ».


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a déclaré qu’il était de la plus haute importance que la communauté internationale continue d’appuyer la présence de la MINUK pour lui permettre de remplir son mandat conformément à la résolution 1244 et c’est pourquoi, il a lancé un appel à toutes les parties pour qu’elles coopèrent avec la MINUK et s’abstiennent de tout geste qui pourrait affecter la présence de la Mission ou mettre en danger son personnel.  Il s’est félicité de la bonne coopération entre la MINUK, EULEX, l’OSCE et la KFOR, jugeant la coopération entre la MINUK et la mission EULEX particulièrement importante pour promouvoir le renforcement de l’état de droit au Kosovo et, surtout, les institutions liées à l’administration de la justice et aux droits de l’homme.


Le représentant a dit observer avec préoccupation l’augmentation du nombre d’incidents interethniques dans le nord du Kosovo, notamment entre jeunes, depuis que la Cour internationale de Justice a rendu, le 22 juillet dernier, son avis consultatif.  Il a souhaité que le Conseil de sécurité rappelle à toutes les parties leur obligation de respecter le droit international et d’éviter toute provocation susceptible d’augmenter la tension entre les communautés.  Le représentant du Mexique a jugé important de maintenir l’élan en faveur du dialogue qu’a représenté l’adoption le 9 septembre par l’Assemblée générale de sa résolution 64/298 et a lancé un appel en faveur d’un dialogue constructif permettant de consolider la paix, la stabilité et la réconciliation.  Il a jugé indispensable que le dialogue entre Pristina et Belgrade inclut les enquêtes sur les 1 837 personnes encore portées disparues, la reconstruction du patrimoine religieux et culturel et la fourniture de services publics et civils aux communautés minoritaires.


M. Heller a estimé que l’équipe des Nations Unies au Kosovo devrait renforcer sa coopération avec les organisations régionales et locales pour encourager la réconciliation, la tolérance et la solidarité entre les communautés et, en particulier, entre les enfants et les jeunes.  Il s’est dit très préoccupé par la vulnérabilité des enfants de communautés minoritaires rapatriées.  Dans la perspective du rapatriement de nombreuses familles issues de communautés minoritaires, il a insisté sur l’importance de programmes de développement et de construction et a souhaité que la MINUK travaille en ce sens avec les différentes institutions et organismes humanitaires sur le terrain.  M. Heller a également souligné la nécessité de la collaboration entre les autorités et le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) afin de lutter contre l’impunité des responsables de crimes graves commis dans le passé et contribuer ainsi à la justice et à la réconciliation.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a invité les parties à unifier leurs actions en matière de lutte contre la corruption, « un fléau qui entrave toute possibilité de vivre ensemble dans la région ».  Il a ajouté que la Serbie devrait jouer un rôle accru de consolidation de la paix dans la région des Balkans.  C’est pourquoi, a-t-il dit, « la Turquie appelle Belgrade à intensifier les efforts qui lui permettront à terme d’intégrer l’Union européenne ».  Le représentant a ensuite assuré que son pays était prêt à aider les dirigeants de Pristina et de Belgrade dans leurs efforts en cours pour parvenir à une solution négociée, les parties devant, dans l’intervalle « et comme le demande le Secrétaire général dans son rapport, éviter les mesures unilatérales qui pourraient compromettre le dialogue ».


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a exprimé l’appréciation de sa délégation pour les activités de la MINUK et pour sa contribution au processus de réconciliation, ainsi que pour l’attention qu’elle porte à la médiation entre les différentes communautés au Kosovo.  Il s’est également félicité de ce que la situation en matière de sécurité au Kosovo soit restée relativement calme durant la période considérée, malgré les incidents décrits dans le rapport du Secrétaire général.  L’avis consultatif de la Cour internationale de Justice a provoqué des tensions particulières dans une atmosphère déjà sensible, a fait remarquer le délégué.  À cet égard, M. Barbalić a salué l’adoption de la résolution de l’Assemblée générale du 9 septembre, à laquelle la Bosnie-Herzégovine avait accordé son plein soutien.


Tout en soulignant l’importance d’améliorer le dialogue intercommunautaire et de faire croître la confiance pour encourager le retour des personnes déplacées, le délégué a constaté que le nombre de retours volontaires de minorités restait réduit et c’est pourquoi, il a appelé la MINUK et les autres institutions des Nations Unies présentes sur le terrain, comme l’UNICEF et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à continuer leur travail.  Reconnaissant l’importance du renforcement de l’état de droit, le représentant de la Bosnie-Herzégovine a salué les activités de la MINUK ainsi que de la mission « État de droit » menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX).  La Bosnie-Herzégovine soutient également les pratiques existantes de coopération et de coordination entre la MINUK, EULEX, l’OSCE et l’OTAN, ce dernier étant présent par le biais des troupes de la Force internationale de sécurité au Kosovo, a assuré son représentant, en saluant la solide coopération entre la mission EULEX et le  Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).  M. Barbalić a enfin réitéré que la stabilité et la sécurité au Kosovo étaient importantes pour instaurer une paix et une prospérité durables dans la région.  La communauté internationale doit continuer à jouer un rôle important en soutenant les aspirations des pays de la région à intégrer les structures européennes et euro-atlantiques.  De leur côté, les pays de la région doivent coopérer pleinement avec la communauté internationale.  


M. EMMANUEL ISSOZE-NGONDET (Gabon) s’est félicité des derniers développements intervenus au Kosovo, en particulier la mise en œuvre récente du Cadre stratégique pour le Kosovo et du lancement, en décembre prochain, du Plan commun de développement de l’équipe des Nations Unies au Kosovo.  En outre, a-t-il dit, les résultats de la Commission de la reconstruction des sites du patrimoine culturel et religieux semblent constituer un réel facteur de « coopération agissante » entre Belgrade et Pristina.  Ces quelques avancées contrastent, a-t-il regretté, avec certaines réalités sur le terrain.  Comme le relève, à juste titre, le rapport du Secrétaire général, la réconciliation des différentes communautés au Kosovo fait face à de sérieuses pesanteurs, que l’escalade des tensions au nord du Kosovo ne fait qu’aggraver, a souligné le représentant.  M. Issoze-Ngondet a qualifié de « très préoccupantes » les récentes déclarations faites par les autorités kosovares contre la présence de la MINUK.  Elles peuvent, a-t-il prévenu, avoir un impact sur la sécurité du personnel des Nations Unies, dont la mission de neutralité est « consubstantielle » à la promotion de la sécurité, la stabilité et le respect des droits de l’homme au Kosovo.


M. GÉRARD ARAUD (France) a déclaré que l’Assemblée générale, « en prenant acte de l’avis de la Cour internationale de Justice (CIJ) selon lequel la déclaration d’indépendance du 17 février 2008 n’a violé aucune règle applicable du droit international, a clos un débat qui pesait sur la vie politique de la Serbie et du Kosovo ».  Le dialogue, qu’appellent de leurs vœux l’ONU et l’Union européenne, doit débuter dans les meilleurs délais et porter sur divers sujets concernant directement la vie des populations, en favorisant la coopération entre la Serbie et le Kosovo, a ajouté le représentant.  Après avoir, à son tour, rappelé que de nouveaux États prennent acte régulièrement de l’indépendance du Kosovo, « reconnu désormais par 71 États », l’Ambassadeur Araud a indiqué que « la France espérait que l’ensemble des États Membres permettront bientôt au Kosovo de prendre la place qui lui revient sur la scène internationale ». 


M. Araud a ensuite noté que la Serbie continuait de progresser sur la voie d’un rapprochement européen, les 27 ministres des affaires étrangères de l’Union européenne ayant, le 25 octobre dernier, décidé de confier à la Commission européenne l’examen de la candidature de la Serbie pour son adhésion à l’Union européenne.  Condamnant enfin toute violence sur le terrain, le représentant a rappelé que la mission EULEX, déployée depuis 2008 avec un chef de mission français, « dispose de pouvoirs d’intervention en cas de nécessité ».  En conclusion, il a souhaité que la progression vers l’état de droit et la bonne gouvernance, au bénéfice de l’ensemble des communautés, soit l’objectif primordial du prochain Gouvernement du Kosovo.


M. TSUNEO NISHIDA (Japon) s'est félicité de l’adoption par consensus de la résolution de l’Assemblée générale concernant l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice du 22 juillet dernier.  Il a dit espérer que les dirigeants de Pristina et les dirigeants de Belgrade établiront un dialogue direct sur les questions qui affectent tous les aspects de la vie quotidienne des différentes communautés du Kosovo.  Faisant référence au Secrétaire général, il a insisté sur le fait que ce dialogue permettrait d’ouvrir une « nouvelle phase ».  Il a souligné le rôle de l’Union européenne pour faciliter le dialogue, afin que la région entière soit stabilisée de manière irréversible, vers la voie de l’intégration européenne.  À cet égard, il a estimé qu’il était important d’écouter le point de vue du Chef de la Mission de l’ONU, au Kosovo-Métochie, M. Lamberto Zannier, concernant le rôle de l’ONU, de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) et des autres pays concernés, pour faire avancer le dialogue de manière effective. 


Le représentant a souhaité que les agitations politiques au Kosovo ne retardent pas ce dialogue et qu’une administration soit établie prochainement.  La tenue d’élections libres et équitables, avec la participation de tous les résidents, y compris les minorités, est une priorité, a-t-il estimé.  Le représentant a félicité les efforts du Kosovo, notamment pour assurer la protection de certains monastères orthodoxes serbes, avec la coopération de la KFOR.  S’agissant de la situation humanitaire, y compris le retour des personnes déplacées dans leur propre pays et des réfugiés, il s’est dit préoccupé par la stagnation du processus de réintégration des rapatriés des minorités.  Le Japon soutient le HCR pour la promotion d’une coexistence multiethnique et du développement durable, a-t-il conclu.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a estimé que le rapport du Secrétaire général mettrait l’accent sur certains progrès, y compris la réintégration de Roms du Kosovo.  Il s’est félicité de la coopération obtenue entre Belgrade et Pristina à l’occasion de l’intronisation du patriarche de l’Église serbe orthodoxe à Pec, tout en s’inquiétant de certaines tensions.  Il a rappelé que la Cour  internationale de Justice avait rendu, le 22 juillet dernier, un avis consultatif dans lequel elle estimait que la Déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo ne constituait pas une violation du droit international.  Il s’est félicité que la résolution 64/298, adoptée le 9 septembre, ait été coparrainée par la Serbie et les États membres de l’Union européenne et a invité la Serbie et le Kosovo à laisser de côté leur différend sur le statut du Kosovo et à mettre l’accent sur une coopération concrète.  Il s’est dit encouragé par les déclarations prononcées lors du débat par M. Vuk Jeremić et Mme Vlora Çitaku, marquées par la volonté de se tourner vers l’avenir.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Deuxième Commission recommande à l’Assemblée générale de promouvoir l’écotourisme comme vecteur de développement

AG/EF/3297

La Deuxième Commission recommande à l’Assemblée générale de promouvoir l’écotourisme comme vecteur de développement

12/11/2010
Assemblée généraleAG/EF/3297
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LA DEUXIÈME COMMISSION RECOMMANDE À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE PROMOUVOIR L’ÉCOTOURISME COMME VECTEUR DE DÉVELOPPEMENT


La Commission était saisie de 17 autres projets

de texte, qui seront ultérieurement soumis à son adoption


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a recommandé ce matin à l’Assemblée générale de souligner la nécessité de porter à leur maximum les avantages économiques, sociaux et environnementaux découlant de l’écotourisme, notamment en Afrique, dans les pays les moins avancés (PMA) et dans les petits États insulaires en développement (PEID).


En adoptant par consensus un projet de résolution qui lui était soumis sur la question, la Deuxième Commission recommanderait à l’Assemblée générale d’inviter en outre les États Membres à promouvoir l’investissement en faveur de l’écotourisme, notamment en créant des petites et moyennes entreprises et en facilitant l’accès au financement dans les régions présentant un fort potentiel écotouristique.


Par une autre résolution, elle aussi adoptée par consensus par les délégations de la Deuxième Commission, l’Assemblée, si elle venait à suivre les recommandations de la Commission, reconnaîtrait qu’il importe de renforcer les stratégies relatives aux activités opérationnelles de développement pour mieux contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015, en particulier dans les pays les moins avancés et les autres pays en développement.


La Deuxième Commission a également adopté par consensus un autre projet de résolution, par lequel elle recommande à l’Assemblée générale de renommer le Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement et du Fonds des Nations Unies pour la population, qui serait désormais appelé « Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement, du Fonds des Nations Unies pour la population et du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets ».


Les États Membres ont également été saisis de 17 projets de résolution, sur lesquels la Deuxième Commission se prononcera ultérieurement.  Le représentant du Yémen, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, en a présenté sept, dont l’un, qui recommande à l’Assemblée générale de réaffirmer que l’identification et la mobilisation de sources supplémentaires de financement du développement occupe une place centrale dans la promotion du partenariat mondial pour le développement.


Un autre projet de résolution adopté par la Commission recommanderait à l’Assemblée d’engager les États Membres « à s’armer d’ambition, d’optimisme et de détermination » pour faire en sorte que la seizième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra à Cancún, au Mexique, du 29 novembre au 10 décembre prochains, aboutisse à des résultats concrets et ambitieux.


Aux termes d’un autre texte, également présenté par le représentant du Yémen, la Deuxième Commission recommanderait à l’Assemblée générale de proclamer la période 2011-2020: « Décennie des Nations Unies pour la diversité biologique » en vue de contribuer à la mise en œuvre du plan stratégique pour la diversité biologique au cours de cette période.


S’il venait à être adopté, un autre texte, présenté par le représentant du Yémen, recommanderait à l’Assemblée générale d’engager la communauté internationale à investir systématiquement dans la réduction des risques de catastrophes en vue d’atteindre les objectifs de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes.  Aux termes d’un autre projet de résolution dont elle a été saisie, la Deuxième Commission demande à l’Assemblée générale de plaider en faveur d’une coopération internationale pour l’atténuation des effets du phénomène El Niño.


Six autres projets de résolution ont été présentés par le représentant du Yémen, au nom du Groupe des 77 et de la Chine: ils étaient intitulés « Vers le développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations présentes »; « Suivi et application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement »; « Application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) »; « Renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) »; « Migrations internationales et développement »; « Deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017) », et « Développement agricole et sécurité alimentaire ».


Le représentant de la Lituanie a présenté le projet de résolution relatif aux « Mesures de coopération pour évaluer et faire mieux connaître les effets sur l’environnement des déchets provenant de munitions chimiques immergées en mer ».  Ses homologues du Honduras et du Panama ont présenté des projets de texte relatifs au « Code mondial d’éthique du tourisme » et à la « Suite donnée à l’Année internationale de l’assainissement 2008 ».


La délégation du Tadjikistan a présenté, quant à elle, le projet de résolution aux termes duquel la Commission recommanderait à l’Assemblée de décider de proclamer l’année 2012 « Année internationale de la diplomatie de l’eau », tandis que celle de la Bolivie a présenté le texte intitulé « Harmonie avec la Nature ».  Enfin, le représentant de l’Égypte a présenté un projet de résolution intitulé « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles ».


Par ailleurs, M. Even Fontaine Ortiz, membre du Corps commun d’inspection (CCI), a présenté un rapport portant sur lesobstacles à la réalisation de la cohérence et de l’intégration au sein du système des Nations Unies, de faire des recommandations pour surmonter ces obstacles, et de proposer un modèle souple de cohérence et d’intégration qui puisse être adapté aux besoins et aux souhaits de tous les pays où le système des Nations Unies travaille, pays qui sont en voie de développement ou en situation d’après-conflit.


M. Kenneth Herman, Conseiller pour la coordination des politiques de gestion de l’information du CCS, a quant à lui présenté les observations du Secrétaire général dans le rapport y afférent, ainsi que celles du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination, qui ont noté que le rapport renfermait des observations précieuses sur la cohérence et l’intégration, qui sont « deux objectifs dont la réalisation se poursuit séparément quoiqu’en parallèle ».


La prochaine séance plénière de la Deuxième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


Les documents soumis à la Commission sont publiés sous les cotes suivantes: A/C.2/65/L.10; A/C.2/65/L.14; A/C.2/65/L.19; A/C.2/65/L.37; A/C.2/65/L.33; A/C.2/65/L.39; A/C.2/65/L.36; A/C.2/65/L.23; A/C.2/65/L.38; A/C.2/65/L.29; A/C.2/65/L.27; A/C.2/65/L.34; A/C.2/65/L.26; A/C.2/65/L.40; A/C.2/65/L.32; A/C.2/65/L.35; A/C.2/65/L.24; A/C.2/65/L.30; A/C.2/65/L.25; A/C.2/65/L.31; JIU/REP/2009/9; A/65/394 et A/65/394/Add.1


DÉCISIONS SUR LES PROJETS DE RÉSOLUTION


En adoptant par consensus la résolution intitulée « Promotion de l’écotourisme aux fins de l’élimination de la pauvreté et de la protection de l’environnement » (A/C.2/65/L.10), l’Assemblée générale soulignerait qu’il faut porter à leur maximum les avantages économiques, sociaux et environnementaux découlant des activités d’écotourisme dans tous les pays, notamment en Afrique, dans les pays les moins avancés et dans les petits États insulaires en développement.


En adoptant ce projet de résolution, l’Assemblée soulignerait qu’il importe de mettre en place, au niveau national, et conformément aux priorités nationales, des principes directeurs et des règlements judicieux pour promouvoir et soutenir l’écotourisme et pour réduire toute incidence négative qu’il pourrait avoir.  Elle inviterait en outre les États Membres à promouvoir l’investissement en faveur de l’écotourisme, notamment en créant des petites et moyennes entreprises et en facilitant l’accès au financement dans les régions présentant un fort potentiel écotouristique.


L’Assemblée insisterait aussi sur le fait qu’il faut prendre en considération, respecter et promouvoir tous les aspects des cultures, traditions et connaissances autochtones dans l’élaboration des politiques d’écotourisme et soulignerait combien il importe de promouvoir la pleine participation des populations locales et autochtones à la prise des décisions qui les touchent.


Le projet de résolution intitulée « Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies » (A/C.2/65/L.14) a été adopté par consensus.  Si l’Assemblée générale suivait les recommandations de la Deuxième Commission, elle reconnaîtrait qu’il importe de renforcer les stratégies relatives à ce types d’activités pour mieux contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015, en particulier dans les pays les moins avancés et les autres pays en développement.


L’Assemblée rappellerait en outre qu’elle a décidé que le prochain examen complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies aurait lieu en 2012, et que les examens suivants auraient lieu tous les quatre ans.


En adoptant par consensus la résolution « Renommer le Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement et du Fonds des Nations Unies pour la population de façon à inclure le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets » (A/C.2/65/L.19), que lui a recommandé aujourd’hui la Deuxième Commission, l’Assemblée générale déciderait que le nom du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement et du Fonds des Nations Unies pour la population sera changé en « Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement, du Fonds des Nations Unies pour la population et du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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