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La Cinquième Commission examine le financement de la réunion de haut niveau sur la prévention des maladies non transmissibles, prévue pour les 19 et 20 septembre 2011

AG/AB/3979

La Cinquième Commission examine le financement de la réunion de haut niveau sur la prévention des maladies non transmissibles, prévue pour les 19 et 20 septembre 2011

17/12/2010
Assemblée généraleAG/AB/3979
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

26e séance – matin                                         


LA CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE LE FINANCEMENT DE LA RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LA PRÉVENTION DES MALADIES NON TRANSMISSIBLES, PRÉVUE POUR LES 19 ET 20 SEPTEMBRE 2011


Les incidences financières de cette réunion s’élèvent à 152 000 dollars, tenant compte d’économies de 208 000 dollars liées à des redéploiements


La Cinquième Commission (Questions administratives et budgétaires) a examiné, ce matin, les incidences budgétaires d’un projet de résolution de l’Assemblée générale sur les modalités, format et organisation de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles, qui se tiendra à New York, les 19 et 20 septembre 2011 (1). 


Présentant les incidences financières de l’organisation de cette réunion (2), Mme Sharon Van Buerle, Directrice de la Division du budget et de la planification des programmes, a déclaré que l’adoption par l’Assemblée de ce projet de résolution entraînerait des dépenses additionnellesd’un montant estimatif de 360 600 dollars pour le budget biennal 2010-2011 pour assurer le service des séances.  Elles comprennent un montant de 334 800 dollars au titre du chapitre 2 (Affaires de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social et gestion des conférences), qui couvrirait les services d’interprétation dans les six langues officielles pour sept séances (78 800 dollars); l’établissement de procès verbaux de séances dans les six langues officielles pour quatre séances (141 000 dollars); des services de documentation d’un montant de 115 000 dollars, dont 51 000 dollars pour le document de session et 64 000 dollars pour le document d’après session; et un montant de 25 800 dollars au titre du chapitre 28D (Services centraux d’appui), qui couvrirait les autres services de conférence.


Elle a également précisé que le Secrétariat a recherché les moyens de redéployer des ressources pour couvrir au moyen des crédits ouverts pour l’exercice biennal 2010-2011 les dépenses additionnelles afférentes aux services de conférence et a estimé qu’un montant total de 208 000 dollars pourrait être financé de cette manière, soit la moitié des dépenses nécessaires pour assurer le service des séances plénières (93 000 dollars), car aucune séance de l’Assemblée générale ne se tiendrait parallèlement le 19 septembre 2011; deux des quatre séances plénières pourraient ainsi être couvertes à l’aide des ressources allouées au service des séances de l’Assemblée, avec services d’interprétation (22 500 dollars) et procès-verbaux (70 500 dollars); et la totalité des dépenses nécessaires pour traiter la documentation de session et d’après session (115 000 dollars). 


En conséquence, l’adoption par l’Assemblée générale de ce projet de résolution entraînerait des dépenses additionnelles d’un montant net de 152 600 dollars, dont 126 800 dollars au titre du chapitre 2 (Affaires de l’Assemblée générale et de l’ECOSOCC et gestion des conférences) et 25 800 dollars au titre du chapitre 28D (Bureau des services centraux d’appui), du budget biennal 2010-2011.  Conformément à la procédure établie par l’Assemblée dans ses résolutions 41/213 et 42/211, ce montant serait à imputer sur le fonds de réserve et il y aurait lieu d’ouvrir un crédit correspondant pour l’exercice biennal. 


Aux termes des paragraphes 1, 4, 7 et 10 de ce projet de résolution, l’Assemblée générale déciderait que cette réunion se tiendrait à New York les 19 et 20 septembre 2011.  Au cours des séances plénières officielles du 19 septembre, que présidera le Président de l’Assemblée générale, des déclarations liminaires seront prononcées par le Président de l’Assemblée générale, le Secrétaire général, la Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et un représentant de la société civile qui serait choisi parmi les membres d’organisations non gouvernementales (ONG) dotées du statut consultatif auprès du Conseil économique et social (ECOSOC), en consultation avec les États Membres.  Au cours de sa séance plénière de clôture, qui aura lieu le 20 septembre, la réunion entendra les comptes rendus de trois tables rondes et adoptera un document final concis et pragmatique.


La Cinquième Commission a aussi été l’occasion pour la Présidente du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), Mme Susan McLurg, d’annoncer qu’elle quittera la présidence de cet organe à la fin de l’année, tout en restant membre du CCQAB.  Les représentants du Yémen, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, de la Belgique, au nom de l’Union européenne, des États-Unis, du Japon, du Canada, de la Suisse, du Portugal et de la Fédération de Russie ont salué les efforts déployés par Mme McLurg pour faciliter les travaux de la Cinquième Commission, certains soulignant l’excellente qualité des rapports du CCQAB.


La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal.


(1) A/65/L.50

(2) A/C.5/65/13


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité demande aux parties à des conflits armés de prendre et de tenir des engagements précis pour lutter contre la violence sexuelle

CS/10122

Le Conseil de sécurité demande aux parties à des conflits armés de prendre et de tenir des engagements précis pour lutter contre la violence sexuelle

16/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10122
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6453e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DEMANDE AUX PARTIES À DES CONFLITS ARMÉS DE PRENDRE ET

DE TENIR DES ENGAGEMENTS PRÉCIS POUR LUTTER CONTRE LA VIOLENCE SEXUELLE


Le Secrétaire général devra établir des mécanismes de suivi,

d’analyse et de communication de l’information sur ce type de violence


À l’occasion d’un débat public consacré aux violences sexuelles en période de conflit, le Conseil a demandé, cet après-midi, aux parties à des conflits armés de « prendre et de tenir des engagements précis et assortis de délais pour lutter contre la violence sexuelle », ainsi que pour lancer « à brève échéance des enquêtes sur les violations présumées, afin que les auteurs de forfaits aient à rendre compte de leurs actes ».


En adoptant à l’unanimité sa résolution 1960 (2010), le Conseil de sécurité, en outre, prie le Secrétaire général de « suivre et de surveiller la tenue de tels engagements par les parties à des conflits armés dont le Conseil est saisi », pour lesquelles le viol et d’autres formes de violence sexuelle sont des formes de comportement systématiques et de l’en informer régulièrement.  Le Conseil prie le Secrétaire général d’établir des mécanismes de suivi, d’analyse et de communication de l’information sur la violence sexuelle liée aux conflits, et l’engage à nouer des contacts avec divers acteurs pour améliorer la collecte de telles données.


Il s’agit, ajoute le Conseil, de « l’aider dans son examen des dispositions à prendre, y compris l’adoption de mesures ciblées et graduelles ».  Le Conseil, qui réaffirme que la violence sexuelle, utilisée ou commanditée comme tactique de guerre dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique dirigée contre des populations civiles, « peut considérablement exacerber et prolonger les conflits armés et compromettre le rétablissement de la paix  et de la sécurité internationales », se déclare prêt à prendre le cas échéant, des « dispositions propres à combattre la violence sexuelle généralisée ou systématique en période de conflit armé ».  Il exige à nouveau de toutes les parties à des conflits armés qu’elles « mettent immédiatement et totalement fin » à tous actes de violence sexuelle.


« En adoptant cette résolution, vous venez d’envoyer un message fort qu’il ne saurait y avoir d’impunité pour ceux qui violent à la fois le corps des femmes et la loi », a déclaré le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, qui a affirmé « qu’attaquer les femmes, c’est attaquer la paix elle-même ».  « C’est pourquoi, a-t-il dit, nous devons faire toujours plus pour combattre les stigmates, protéger la sécurité des femmes et aider les victimes. » 


Mme Margot Wallström, Représentante spéciale chargée de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés, a fait remarquer que bien que la question des femmes, la paix et la sécurité fût inscrite à l’ordre du jour du Conseil depuis 10 ans, un tel système n’a pu être mis en place pour engager les groupes armés en matière de protection et de prévention.  Les violences sexuelles, a-t-elle rappelé, avaient pourtant été reconnues depuis le début des années 90 comme une violation grave du droit international humanitaire.  Le système qui est proposé aujourd’hui vise à « garantir que les viols de masse ne seront plus jamais assimilés à une impunité de masse », a affirmé la Représentante spéciale, qui a estimé que la violence sexuelle, « au lieu d’être une tactique de guerre facile et bon marché, exposera les dirigeants des groupes armés à des pressions accrues de la part de la communauté internationale, leur fermera la voie du pouvoir et bloquera toute sortie à ceux qui commettent, commanditent de tels actes ou s’en font les complices ».  Cela « renforcera la différence entre un commandant et un criminel », a ajouté Mme Wallström.


Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy, a indiqué qu’en 2010, ses services et ceux du Département de l’appui aux missions (DAM) avaient lancé des initiatives ciblées afin d’améliorer la mise en œuvre des mandats de protection des civils de l’ONU, par exemple en s’efforçant d’établir partout des unités de police spécialisées et de mettre au point des formations à destination des enquêteurs locaux.  Il a toutefois demandé que chacun reconnaisse que les missions ne sont qu’un acteur de protection parmi d’autres, « notamment le gouvernement du pays d’hôte », et qu’elles ne peuvent pas garantir une protection sans faille.


Le Conseiller militaire au Département des opérations de maintien de la paix, le général Babacar Gaye, a déclaré que les commandants des forces des opérations de maintien de la paix devraient donner le ton en accordant une attention prioritaire à la protection des femmes et des enfants contre les violences sexuelles, qu’il a placée dans le cadre plus vaste de la stratégie de protection des civils de plusieurs opérations de maintien de la paix.


L’idée selon laquelle la lutte contre les violences sexuelles constitue un élément certes spécifique mais non unique a été reprise par certaines délégations lors du débat qui a suivi, et notamment par le représentant de la Fédération de Russie, qui a rappelé qu’il ne faudrait pas ignorer d’autres actes de violence commis lors des conflits, tels que les attaques terroristes ou le recours indiscriminé à l’usage de la force.  Le représentant a, à l’instar de la majorité des intervenants, souligné que la protection des populations incombait en premier lieu aux États concernés.


La plupart des délégations ont toutefois salué l’adoption de la résolution 1960.  La représentante des États-Unis, qui a émis l’espoir qu’elle permettrait de lutter contre le mythe selon lequel le viol est un produit inévitable de la guerre, a estimé que la collecte et l’analyse de données étaient essentielles.  Les violences sexuelles ne peuvent être séparées des questions dont est généralement saisi le Conseil, a-t-elle dit.  Cela ne suffira pas pour arrêter les violences sexuelles, mais aidera le Conseil de sécurité à prendre des décisions.


Au total, une cinquantaine de délégations devraient prendre part au débat du Conseil de sécurité, qui se poursuivra demain, vendredi 17 décembre, à partir de 10 heures.


LES FEMMES ET LA PAIX ET LA SÉCURITÉ


Texte du projet de résolution (S/2010/641)


Le Conseil de sécurité,


Réaffirmant qu’il tient à ce que ses résolutions 1325 (2000), 1612 (2005), 1674 (2006), 1820 (2008), 1882 (2009), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1894 (2009) et toutes les déclarations de son président sur la question continuent d’être appliquées et le soient intégralement, dans toute leur complémentarité,


Remerciant le Secrétaire général de son rapport du 24 novembre 2010 (S/2010/604), mais demeurant profondément préoccupé par la lenteur des progrès sur le chapitre de la violence sexuelle en période de conflit armé, en particulier à l’encontre des femmes et des enfants, et notant que, comme il ressort du rapport du Secrétaire général, les conflits armés sont sources de violence sexuelle partout dans le monde,


Se déclarant à nouveau profondément préoccupé de ce que, bien qu’il ait maintes fois condamné la violence contre les femmes et les enfants en période de conflit armé, et notamment la violence sexuelle en période de conflit armé, et bien qu’il ait appelé toutes les parties à des conflits armés à mettre fin immédiatement à de tels actes, ceux-ci persistent et, dans certains cas, sont devenus systématiques ou se sont généralisés, et sont d’une brutalité effroyable,


Rappelant que tous les États ou entités non étatiques parties à un conflit doivent s’acquitter pleinement des obligations que leur impose le droit international applicable, qui proscrit notamment toutes les formes de violence sexuelle,


Réaffirmant que, comme le veut le principe de la responsabilité du supérieur hiérarchique, les dirigeants civils et les chefs militaires doivent manifester la ferme intention et la volonté politique de prévenir les actes de violence sexuelle, ainsi que de lutter contre l’impunité des auteurs de tels actes et de les amener à en répondre, et que l’inaction peut donner à penser qu’ils tolèrent les actes de violence sexuelle en période de conflit,


Rappelant que les États ont le devoir de mettre fin à l’impunité et de poursuivre les personnes responsables de génocide, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et autres crimes odieux perpétrés contre des civils, et notant à cet égard avec inquiétude que les auteurs de violences sexuelles sont peu nombreux à être traduits en justice, tout en sachant que, durant et après les conflits, les appareils judiciaires nationaux risquent d’être très affaiblis,


Se félicitant des progrès accomplis pour rendre opérationnelle l’équipe d’experts chargée d’aider les autorités nationales à renforcer l’état de droit, conformément à la résolution 1888 (2009), réaffirmant qu’il importe de la dépêcher rapidement sur les théâtres d’opérations particulièrement préoccupants sous le rapport de la violence sexuelle en période de conflit armé, en faisant appel à la présence des Nations Unies sur le terrain et avec le consentement du gouvernement du pays hôte, et, à cet égard, exprimant sa gratitude pour les contributions volontaires versées pour soutenir son action,


Considérant que c’est aux États qu’il incombe au premier chef de respecter et de garantir les droits fondamentaux de toutes les personnes présentes sur leur territoire et qui relèvent de leur juridiction, conformément aux dispositions du droit international,

Réaffirmant que c’est aux parties aux conflits armés qu’il incombe au premier chef de prendre toutes les mesures possibles pour assurer la protection des civils,


Rappelant que le droit international humanitaire assure aux femmes et aux enfants, en période de conflit armé, une protection générale parce qu’ils font partie de la population civile, et une protection spéciale parce qu’ils peuvent se trouver particulièrement exposés,


Réaffirmant qu’il est indispensable de mettre fin au règne de l’impunité si l’on veut que toute société en proie à un conflit ou qui s’en relève tire les leçons des exactions commises contre des civils et empêche qu’elles ne se reproduisent, appelant l’attention sur tout l’arsenal de mécanismes de justice et de réconciliation à envisager, tels les cours et tribunaux pénaux internes, internationaux et « mixtes » et les commissions Vérité et réconciliation, et notant que ces mécanismes peuvent non seulement aider à asseoir le principe de la responsabilité individuelle des auteurs de crimes graves, mais encore promouvoir la paix, la vérité, la réconciliation et les droits des victimes,


Rappelant que diverses infractions de violence sexuelle sont visées dans le Statut de Rome de la Cour pénale internationale et dans les statuts des tribunaux pénaux internationaux ad hoc,


Réaffirmant qu’il importe que les États élargissent avec l’appui de la communauté internationale, l’accès aux services de soins de santé, de soutien psychosocial, d’assistance juridique et de réinsertion socioéconomique des victimes de la violence sexuelle, surtout en milieu rural, et tenant compte des besoins spécifiques des personnes handicapées,


Accueillant avec satisfaction les propositions, conclusions et recommandations du rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (A/64/19) sur la nécessité de doter les missions de maintien de la paix de moyens suffisants et de leur donner des directives claires et adaptées pour qu’elles puissent s’acquitter de toutes les tâches qui leur sont confiées, y compris la prévention et l’intervention en matière de violences sexuelles, soulignant qu’il importe de veiller à ce que les hauts responsables des missions s’investissent dans la protection des civils, y compris par la prévention des actes de violence sexuelle en période de conflit armé et la lutte contre ce phénomène, l’objectif étant de faire en sorte que toutes les composantes et tous les niveaux de la structure hiérarchique soient bien informés du mandat des missions et de leurs responsabilités respectives et s’en acquittent, se félicitant des progrès accomplis par le Secrétaire général dans la mise au point d’outils opérationnels aux fins de l’exécution des mandats de protection des civils et encourageant les pays fournisseurs de contingents et d’unités de police à tirer pleinement parti de ces ressources importantes et à donner leur avis sur ces dernières,


Conscient que le Secrétaire général s’efforce de remédier à la sous-représentation des femmes dans les processus de paix officiels, que ni les médiateurs ni les observateurs de cessez-le-feu n’ont la formation voulue pour s’occuper du problème de la violence sexuelle et que l’on ne trouve pas de femmes à la tête des équipes de médiateurs chargés des pourparlers de paix placés sous les auspices des Nations Unies, et encourageant la poursuite de ces efforts,


Se félicitant que des femmes soient associées aux missions de maintien de la paix dans des fonctions civiles, militaires et de police, et considérant que leur présence peut encourager les femmes des communautés locales à dénoncer les actes de violence sexuelle,


Ayant examiné le rapport du Secrétaire général en date du 24 novembre 2010 (S/2010/604) et soulignant que la présente résolution n’a pas pour objet d’établir du point de vue juridique si les situations visées dans ledit rapport sont ou ne sont pas des conflits armés au sens des Conventions de Genève et des Protocoles additionnels s’y rapportant, et ne préjuge pas du statut juridique des parties non étatiques impliquées,


1.   Réaffirme que la violence sexuelle, utilisée ou commanditée comme tactique de guerre dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique dirigée contre des populations civiles, peut considérablement exacerber et prolonger les conflits armés et compromettre le rétablissement de la paix et de la sécurité internationales, affirme à ce propos que des mesures efficaces destinées à prévenir et réprimer ces actes de violence sexuelle peuvent beaucoup contribuer au maintien de la paix et de la sécurité internationales et se déclare prêt à prendre le cas échéant, lorsqu’il examinera les situations dont il est saisi, des dispositions propres à combattre la violence sexuelle généralisée ou systématique en période de conflit armé;


2.   Exige à nouveau de toutes les parties à des conflits armés qu’elles mettent immédiatement et totalement fin à tous actes de violence sexuelle;


3.   Encourage le Secrétaire général à fournir dans ses rapports annuels présentés en application des résolutions 1820 (2008) et 1888 (2009) des informations détaillées sur les parties à un conflit armé qui sont soupçonnées d’avoir, selon toute probabilité, commis des viols ou d’autres formes de violences sexuelles, ou d’en être responsable, et d’annexer à ces rapports la liste des parties qui sont soupçonnées sérieusement de se livrer systématiquement au viol ou à d’autres formes de violence sexuelle dans des situations de conflit armé dont le Conseil est saisi, et exprime son intention d’utiliser cette liste pour mieux cibler l’action de l’Organisation à l’encontre de ces parties, y compris, au besoin, les mesures prises dans le cadre des procédures mises en place par les comités des sanctions compétents;


4.   Prie le Secrétaire général d’appliquer aux parties citées dans son rapport annuel sur la violence sexuelle dans les conflits armés, conformément aux dispositions de la présente résolution et eu égard à sa spécificité, les critères d’inscription sur les listes et de radiation indiqués aux paragraphes 175, 176, 178 et 180 de son rapport publié sous la cote A/64/742-S/2010/181;


5.   Demande aux parties à des conflits armés de prendre et de tenir des engagements précis et assortis de délais de lutter contre la violence sexuelle, engagements qui doivent notamment comprendre la diffusion par les voies hiérarchiques d’ordres clairs interdisant la violence sexuelle et l’interdiction de celle-ci dans les codes de conduite, les manuels de campagne militaires et autres documents semblables, et demande également à ces parties de prendre et de tenir des engagements précis relatifs au lancement à brève échéance d’enquêtes sur les violations présumées, afin que les auteurs de forfaits aient à rendre compte de leurs actes;


6.   Prie le Secrétaire général de suivre et de surveiller la tenue de tels engagements par les parties à des conflits armés dont le Conseil est saisi, pour lesquelles le viol et d’autres formes de violence sexuelle sont des formes de comportement systématiques et de l’en informer régulièrement dans ses rapports et exposés sur la question;


7.   Réaffirme son intention d’envisager, lorsqu’il adoptera des sanctions ciblées à l’occasion de conflits armés ou les reconduira, d’y intégrer, le cas échéant, des critères de qualification des actes de viol et d’autres formes de violence sexuelle, et demande à toutes les missions de maintien de la paix et autres missions et entités compétentes des Nations Unies, et en particulier au Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés, à la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés et à la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, de communiquer à ses comités des sanctions compétents, notamment par l’intermédiaire de leurs groupes de surveillance et de leurs groupes d’experts, toutes informations utiles dont ils disposeraient au sujet de la violence sexuelle;


8.   Prie le Secrétaire général d’établir des mécanismes de suivi, d’analyse et de communication de l’information sur la violence sexuelle liée aux conflits, notamment le viol dans les situations de conflit armé et d’après conflit ou dans d’autres situations auxquelles s’applique la résolution 1888 (2009), selon que de besoin, en tenant compte des spécificités de chaque pays, afin d’assurer une démarche cohérente et coordonnée sur le terrain, et engage aussi le Secrétaire général à nouer des contacts avec des acteurs des Nations Unies, des institutions nationales, des organisations issues de la société civile, des prestataires de soins médicaux et des associations de femmes pour améliorer la collecte de données et l’analyse d’incidents, de tendances et de schémas de comportement relatifs au viol et à d’autres formes de violence sexuelle, afin de l’aider dans son examen des dispositions à prendre, y compris l’adoption de mesures ciblées et graduelles, étant entendu que doivent être pleinement respectées l’intégrité et la spécificité du mécanisme de surveillance et de communication des informations sur les enfants et les conflits armés qu’il a créé par ses résolutions 1612 (2005) et 1882 (2009);


9.   Prie le Secrétaire général de continuer à veiller à ce que la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés et la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit coopèrent et coordonnent leur action en toute transparence;


10.  Se félicite de l’action menée par les conseillers pour la problématique hommes-femmes, espère que davantage de conseillers pour la protection des femmes seront nommés dans les missions de maintien de la paix, conformément à sa résolution 1888 (2009), et note que les intéressés pourraient contribuer aux mécanismes de suivi, d’analyse et de communication de l’information devant être constitués en application du paragraphe 8 de la présente résolution;


11.  Se félicite de la mise au point par le Secrétaire général d’outils de formation à base de scénarios sur la lutte contre la violence sexuelle destinés au personnel de maintien de la paix et engage les États Membres à s’en servir comme référence pour la préparation et le déploiement de leurs contingents participant aux opérations de maintien de la paix;


12.  Souligne que, pour s’acquitter de leur mandat, les missions doivent communiquer efficacement avec les communautés locales et engage le Secrétaire général à renforcer leurs capacités dans ce domaine;


13.  Exprime son intention de tenir dûment compte de la violence sexuelle lorsqu’il établira et renouvellera des mandats et prie le Secrétaire général de doter les missions d’évaluation technique, s’il y a lieu, de compétences spécialisées concernant la problématique hommes-femmes;


14.  Engage les entités qui participent à la Campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle en temps de conflit, ainsi que les autres entités compétentes du système, à continuer d’appuyer les travaux de la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit et à renforcer la coopération et les échanges d’informations entre tous les acteurs intéressés, en vue de renforcer la coordination et d’éviter les chevauchements d’activités au Siège et à l’échelon des pays, ainsi que d’améliorer l’action menée par l’ensemble des organismes des Nations Unies face à la violence sexuelle;


15.  Engage les États Membres à accroître le nombre de femmes parmi les militaires et les fonctionnaires de police déployés dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations Unies et à dispenser à tous les membres des forces armées et de la police la formation voulue, notamment sur la violence sexuelle et sexiste, pour qu’ils remplissent leur devoir;


16.  Prie le Secrétaire général de poursuivre et renforcer l’action qu’il mène en vue d’appliquer la politique de tolérance zéro à l’égard de toute forme d’exploitation ou d’atteintes sexuelles imputables au personnel de maintien de la paix et au personnel humanitaire des Nations Unies et le prie également de continuer de mettre au point et de diffuser des orientations sur les moyens de combattre la violence sexuelle dans le cadre de la formation dispensée aux militaires et policiers avant leur déploiement et lorsqu’ils arrivent sur le terrain, d’aider les missions à arrêter des procédures adaptées à chaque situation pour combattre la violence sexuelle sur le terrain et de prêter un appui technique aux pays fournisseurs de contingents et de forces de police pour leur permettre d’inclure dans la formation dispensée aux militaires et policiers avant leur déploiement et lorsqu’ils arrivent sur le terrain des orientations sur les moyens de combattre la violence sexuelle;


17.  Invite la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit à continuer à lui présenter des exposés sur la violence sexuelle, conformément à la résolution 1888 (2009);


18.  Prie le Secrétaire général de continuer à lui faire rapport chaque année sur l’application des résolutions 1820 (2008) et 1888 (2009) et de rendre compte également de l’application de la présente résolution dans son prochain rapport, qu’il est prié de lui soumettre en décembre 2011 au plus tard, en y incluant notamment:


a)   Une stratégie et un plan de coordination détaillés pour que l’information requise soit collectée dans des conditions conformes à la déontologie et en temps utile;


b)   Des informations sur les progrès réalisés dans l’application des mécanismes de suivi, d’analyse et de communication de l’information visés au paragraphe 8 ci-dessus;


c)   Des renseignements détaillés au sujet des parties à un conflit armé qui sont soupçonnées sérieusement de se livrer au viol ou à d’autres formes de violence sexuelle, ou d’en être responsables, et une annexe comprenant une liste des parties soupçonnées de tels faits dans des situations de conflit armé dont le Conseil est saisi;


d)   Des informations récentes sur les efforts que les coordonnateurs des missions des Nations Unies chargés de s’occuper du problème de la violence sexuelle font pour travailler en étroite collaboration avec le coordonnateur résident/coordonnateur humanitaire, l’équipe de pays des Nations Unies et, le cas échéant, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés et la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit et/ou l’équipe d’experts;


19.  Décide de rester activement saisi de la question.


Rapport du Secrétaire général sur l’application des résolutions 1820 (2008) et 1888 (2009) du Conseil de sécurité (A/65/592–S/2010/604)


Dans ce rapport, soumis en application de la résolution 1888 (2009) relative aux « violences sexuelles commises en période de conflit », le Secrétaire général précise la notion de la violence sexuelle liée à un conflit, fait le point de la situation dans les pays inscrits à l’ordre du jour du Conseil et dresse un bilan de la mise en œuvre des résolutions 1820 (2008) et 1888 (2009).  M. Ban Ki-moon présente aussi un certain nombre de recommandations au Conseil, qu’il prie instamment d’accroître la pression sur les auteurs d’actes de violence sexuelle.


Le Secrétaire général explique que, si son rapport se limite aux situations inscrites à l’ordre du jour du Conseil, la violence sexuelle existe « dans d’autres cas de conflit et de situations préoccupantes ».  Il précise en outre que, si les informations présentées sont postérieures à la résolution 1820, la violence sexuelle « n’est pas particulière à une époque, une culture ou un continent, mais intervient à tout moment de l’histoire et en tout lieu ».


M. Ban rappelle qu’en droit international, la violence sexuelle « n’est pas synonyme de viol » et que les tribunaux internationaux ont étendu sa définition à « l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, la stérilisation forcée ou toute autre forme de violence sexuelle d’une gravité comparable ».  Le Secrétaire général rappelle que la violence sexuelle « peut aussi constituer un crime de guerre, un crime contre l’humanité, un acte de torture ou un acte constitutif de génocide » et que « tout décret d’amnistie adopté au terme d’un conflit doit exclure les crimes internationaux et les violations flagrantes des droits de l’homme, de façon à s’assurer que les parties commettant ou commanditant des violences sexuelles ne pourront esquiver leur responsabilité et à éviter que ce type de comportement reste impuni ».  L’ONU « l’exige systématiquement », rappelle M. Ban.


S’appuyant sur de nombreux exemples, le Secrétaire général examine « la dynamique et les conséquences de la violence sexuelle liée aux conflits en tant que menace pour la sécurité et obstacle à la consolidation de la paix » dans les situations inscrites à l’ordre du jour du Conseil, la notion de « violence sexuelle liée à un conflit » désignant des « violences sexuelles commises pendant ou après un conflit et présentant un lien de causalité directe ou indirecte avec le conflit lui-même ».  M. Ban rappelle que le Conseil a souligné, dans sa résolution 1820 (2008), que la violence sexuelle « peut exacerber considérablement tout conflit armé et faire obstacle au rétablissement de la paix et de la sécurité internationales».  Il dénonce « le mythe selon lequel le viol est une conséquence inévitable de la guerre », estimant qu’une telle idée risque de « créer les conditions de sa propre réalisation ».  Rappelant que la violence sexuelle peut être motivée par des considérations ethniques et/ou religieuses et par des facteurs économiques sous-jacents, M. Ban affirme qu’elle « n’est donc pas un prolongement direct de la violence sexiste qui existe, a-t-il dit, dans toutes les sociétés ».


En outre, le Secrétaire général fait observer que, dans les conflits contemporains, caractérisés par des contacts accrus entre civils et combattants, la violence sexuelle « n’est pas une conséquence indirecte des événements mais un phénomène en première ligne », ce qu’il illustre par le cas de la République démocratique du Congo où « les pertes militaires enregistrées lors des opérations dans l’est du pays sont dérisoires par rapport aux chiffres concernant les viols, les meurtres et les destructions de biens subis pas les civils », y compris du fait des forces armées nationales.


Le Secrétaire général constate encore « des liens de cause à effet entre les déplacements de populations et la violence sexuelle liée aux conflits » et note que la violence sexuelle « rejoint aussi l’économie de guerre » avec des risques plus grands de traite d’êtres humains à des fins d’exploitation, notamment sexuelle.  Il s’inquiète de ce que la violence sexuelle comme méthode de guerre, « une fois incrustée dans la trame même de la société civile, persiste longtemps après que les armes se sont tues », ce qui risque de « devenir un mode de vie » et d’entraver la participation des femmes à la vie démocratique après le conflit.  Il rappelle en outre que, « dans un certain nombre de pays, les normes sociales et juridiques placent la responsabilité des violences sexuelles sur la victime plutôt que sur leur auteur ».


De l’avis de M. Ban, il faut changer les attitudes de la société parallèlement à la réforme du système judiciaire et des politiques pour réduire la stigmatisation, normaliser la façon de rendre compte des délits et il faut que «le système des Nations Unies et les pays donateurs apportent un soutien cohérent et continu aux autorités nationales » en ce sens.


Le Secrétaire général présente ensuite les mesures prises pour appliquer les résolutions 1820 et 1888, notamment la nomination de sa première Représentante spéciale chargée des violences sexuelles en période de conflit, Mme Margot Wallström.  Il propose de créer un système de surveillance, d’analyse et de communication de l’information  sur les violences sexuelles dues aux conflits inspiré du mécanisme existant pour les exactions graves commises à l’encontre des enfants en période de conflit, créé en application des résolutions 1612 (2005) et 1882 (2009) du Conseil. I l rappelle aussi que le Département des opérations de maintien de la paix a lancé une action mondiale visant à porter de 8,7% actuellement à 20% la proportion des femmes parmi les composantes police des forces de maintien de la paix, afin de renforcer la solidarité envers les rescapées de la violence sexuelle.


En adoptant les résolutions 1820 et 1888, le Conseil de sécurité a « suscité une dynamique historique » mais il faut encore « mettre en place des mesures complémentaires pour obtenir des résultats tangibles en matière de protection », en présentant une série de recommandations, estime le Secrétaire général.  Il « prie instamment » le Conseil d’adopter des sanctions ou des mesures ciblées à l’encontre des auteurs d’actes de violence sexuelle, et l’invite à employer « tous les moyens supplémentaires dont il dispose » pour inciter les parties aux conflits à respecter le droit international, « y compris en saisissant la Cour pénale internationale ».


Déclarations


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a estimé que la résolution 1960 mettait en place un mécanisme à même de tenir pour responsables les auteurs de violences sexuelles.  « En adoptant cette résolution, vous venez d’envoyer un message fort qu’il ne saurait y avoir d’impunité pour ceux qui violent à la fois le corps des femmes et la loi. »  « La violence sexuelle saccage des vies, dévaste des pays et broie l’espoir », a-t-il ajouté, soulignant que « dans les régions les plus touchées, les femmes ne peuvent pas cultiver les terres ou collecter l’eau dont elles ont besoin pour cuisiner et nourrir leur famille ».  Le Secrétaire général de l’ONU est ensuite revenu sur le viol, cette année, de centaines de femmes en Walikale, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où une femme âgée a déclaré, « Les garçons qui m’ont violé auraient pu être mes petits-enfants ».  « Une fillette de cinq ans à peine a souffert de blessures physiques si graves qu’elle ne pourra jamais véritablement guérir; nous pouvons imaginer le traumatisme psychologique qu’elle endure ».  M. Ban a ensuite affirmé « qu’attaquer les femmes, c’est attaquer la paix elle-même », c’est pourquoi « nous devons faire toujours plus pour combattre les stigmates, protéger la sécurité des femmes et aider les victimes ».


Assurant également que si l’ONU et la communauté internationale pouvaient appuyer des efforts nationaux, « ils ne pouvaient pas se substituer à eux », M. Ban a appelé les dirigeants à se joindre à lui pour déclarer que « Trop, c’est trop! »  Nous ne pouvons permettre que la violence sexuelle soit utilisée comme arme de guerre, a-t-il encore lancé, avant d’attirer l’attention sur les actions concertées ayant produit des résultats positifs.  Il a, par exemple, noté que les Casques bleus de la MONUSCO, aux côtés des Forces congolaises, avaient mis la main sur le lieutenant-colonel Mayele, présumé responsable des viols massifs en Walikale.  « La Mission et le système de l’ONU aident les autorités de la RDC à enquêter sur les crimes, à protéger les témoins et traduire en justice les auteurs de crimes ».  La résolution adoptée aujourd’hui est « un instrument complémentaire à l’appui de la lutte contre la violence sexuelle », a déclaré le Secrétaire général, précisant qu’elle lui donnait mandat de faire figurer, dans ses rapports sur la question, les parties ayant commis des actes de cette nature.  « Elle met au défi le système de l’ONU de fournir une meilleure information sur la violence sexuelle et elle réaffirme l’engagement du Conseil de sécurité à adopter des sanctions contre les criminels », a-t-il ajouté.  Le Secrétaire général a conclu en affirmant que « l’ONU, les gouvernements et la communauté internationale pouvaient éliminer cette menace et garantir un avenir meilleur pour tous les peuples ».


Mme MARGOT WALLSTRÖM, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les violences sexuelles dans les conflits armés, a déclaré que, bien que ce soit déjà son quatrième exposé devant le Conseil de sécurité, il ne s’agissait pas aujourd’hui de réaffirmer des engagements déjà pris, mais plutôt de prendre une décision pour établir une architecture mondiale de suivi en vue d’arrêter le cercle vicieux de l’impunité pour les violences sexuelles commises en temps de guerre.  La Représentante spéciale a déclaré que, lorsqu’elle avait accepté son mandat, une des premières questions qu’elle s’était posée était de savoir comment  « notre succès pouvait être mesuré ».  Durant la décennie écoulée, des résolutions successives du Conseil de sécurité ont reconnu que la paix et la sécurité internationales étaient inséparables de la paix et de la sécurité des femmes, a poursuivi Mme Wallström.  Elle a fait observer qu’elle avait pourtant bien conscience en prenant ses fonctions que la violence sexuelle en temps de guerre  n’était jamais bien reconnue ni traitée.  Elle a estimé que les viols se poursuivent parce qu’en l’absence de menaces de mesures punitives crédibles, il  n’a pas de dissuasion.  L’effet concret dans d’autres domaines de la pratique du Conseil, tels que la protection des civils ou celle des enfants dans les conflits, est démontrée, a affirmé Mme Wallström.  De ce fait, a-t-elle ajouté, le succès de l’ONU en matière de violence sexuelle en temps de guerre doit être mesuré par la mise en œuvre d’un système d’information fiable sur les violences sexuelles, au niveau national comme au niveau mondial, qui fournisse la base de la responsabilité et des mesures punitives.  Au lendemain des horreurs de Walikale, l’ONU ne peut qu’agir en ce sens.  Cela doit s’appliquer aussi bien si la victime est une fillette de huit ans que s’il s’agit d’une grand-mère de 80 ans, a affirmé Mme Wallström.


Le rapport du Secrétaire général présente les modalités d’un tel système, a déclaré la Représentante spéciale, qui en a rappelé les quatre composantes essentielles: des arrangements en matière de contrôle, d’analyse et de rapport dans les pays concernés; un mandat pour dresser la liste de parties au conflit qui peuvent être suspectées de manière crédible de commettre systématiquement des violences sexuelles; l’utilisation de cette liste comme base d’un dialogue avec ces parties afin d’obtenir des engagements de leur part; et enfin des mesures de suivi pour prévenir et punir les violences sexuelles qui devraient aboutir soit à sortie les suspects de la liste, soit au contraire, en cas de violations persistantes, à les référer à un Comité des sanctions.  Mme Wallström a expliqué que, depuis 10 ans, il n’existait aucun système de ce type pour  engager les groupes armés en matière de protection et de prévention, bien que les violences sexuelles aient été reconnues depuis le début des années 1990 comme une violation grave du droit international humanitaire.  Le système qui est proposé aujourd’hui vise à « garantir que les viols de masse ne seront plus jamais assimilés à une impunité de masse », a affirmé le Représentante spéciale.  Au lieu d’être une tactique de guerre facile et bon marché, la violence sexuelle fera naître pour les groupes armés une responsabilité qui exposera leurs dirigeants à un examen et une pression croissante de la communauté internationale leur fermera la voie du pouvoir et bloquera toute sortie à ceux qui commettent, commanditent de tels actes ou s’en font les complices.  Cela renforcera la différence entre un commandant et un criminel, a ajouté Mme Wallström.


Un tel système de suivi se doit de reposer sur des bases conceptuelles communes, a poursuivi Mme Wallström, qui a expliqué que c’est la raison pour laquelle le rapport définit le concept de « violence sexuelle liée aux conflits », qui permettra de définir non seulement le profil des auteurs, mais aussi les facteurs qui facilitent ou limitent ces actes.  On ne peut pleinement prévenir que ce que l’on comprend, a indiqué la Représentante spéciale, qui a précisé que les violences sexuelles en tant que tactiques ou conséquences de la guerre n’entraient pas dans les catégories jusqu’alors définie, quelles que soient les « violences à l’encontre des femmes », les « pratiques traditionnelles néfastes », de violence sexuelle ou encore de « nettoyage ».  Mme Wallström  a souligné qu’il était également important que le rapport figure à l’ordre du jour de l’Assemblée générale sous le point « prévention des conflits », car le viol aggrave la spirale des violences, prolonge ou contribue à prolonger les conflits. Cette approche permet aussi de tordre le cou au mythe selon lequel les violences sexuelles seraient inévitables en période de conflit.  La violence sexuelle a rarement été inclue dans les accords de cessez-le-feu, a rappelé Mme Wallström, qui a expliqué que, traditionnellement, la répression des violences sexuelles visait non pas à protéger les femmes, mais à maintenir la discipline dans les forces armées.


Depuis l’adoption de la résolution 1820, la question n’est plus de savoir si les violences sexuelles constituent une menace à la paix et la sécurité internationales, mais à quel moment elles constituent une telle menace, a déclaré Mme Wallström, qui a rappelé que le rapport du Secrétaire général fournit de nombreux exemples.  Mme Wallström a aussi rappelé que les victimes de viols sont les seules victimes des conflits qu’une nation déshonore au lieu de les protéger.  Leurs blessures de guerre ne représentent pas un sacrifice mais une source de honte, a-t-elle ajouté, en rappelant qu’aucune des victimes de viols en République démocratique du Congo n’avait reçu une indemnisation, pas même les quelque 2 000 victimes survivantes qui ont obtenu un jugement en leur faveur. Mme Wallström a aussi dénoncé l’idée selon laquelle les femmes, par leur comportement, s’exposent aux viols.  Elle a rappelé que ce que l’on connaît aujourd’hui des violences sexuelles en temps de guerre concernait essentiellement les femmes bosniaques et désormais, celles de la République démocratique du Congo.  La Représentante spéciale a rappelé que les violences sexuelles en temps de guerre ne devraient pas seulement être punies mais aussi et surtout prévenues.  À cet égard, elle a annoncé la mise en place d’une matrice d’alerte rapide sur les facteurs de risque.  Les conseillers en protection des femmes auront, dans ce cadre, un rôle important à jouer, a-t-elle estimé.  « Mettre fin à l’impunité est ma priorité absolue », a répété la Représentante spéciale, qui s’est dite convaincue que la perspective de poursuites était synonyme de prévention.  Elle a déclaré que ses services aideraient les États à traiter des violences sexuelles en temps de guerre, notamment pour renforcer la responsabilité.  Elle a aussi estimé que la résolution du Conseil de ce jour, qui était bienvenue, devrait être appliquée de manière constante.


Enfin, Mme Wallström a rappelé que, si les violences sexuelles avaient souvent été qualifiées de « guerre au sein de la guerre », elles représentaient aussi une « guerre au sein de la paix » après la fin des conflits.  Les enfants nés des viols ou rendus orphelins par la violence rejoignent souvent des gangs, deviennent mendiants ou cherchent à devenir soldats à leur tour, a-t-elle déclaré.  La violence sexuelle ne détruit pas seulement les personnes, mais leur sentiment d’être des personnes, a également affirmé la Représentante spéciale.  « Si nous ne pouvons apporter la justice à chaque victime de l’histoire des guerres, nous pouvons à partir d’aujourd’hui veiller à ce que les violences sexuelles liées aux conflits ne restent pas inconnues et impunies », a conclu Mme Wallström.


M. ALAIN LE ROY, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a indiqué qu’en 2010, le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et le Département d’appui aux missions (DAM) ont lancé des initiatives ciblées afin d’améliorer la mise en œuvre des mandats de protection des civils de l’ONU.  « Nous avons axé nos efforts sur la prévention des incidents de protection par les missions et le renforcement de leurs capacités à soutenir les autorités nationales dans la mise en œuvre de leurs responsabilités de protection des civils sur leurs territoires », a-t-il précisé.  M. Le Roy a demandé de reconnaître que les missions ne sont qu’un acteur de protection parmi d’autres, « notamment le gouvernement du pays d’hôte », et qu’elles ne peuvent pas garantir une protection sans faille.  Rappelant les axes principaux du Concept opérationnel adopté plus tôt cette année, qui prévoit notamment des modules de formation pour le déploiement ou encore des initiatives en matière de développement des capacités, il s’est, à son tour, attardé sur la situation en République démocratique du Congo (RDC).  « Un Conseiller juridique rattaché à la MONUSCO fournit un appui technique aux autorités judicaires congolaises dans la conduite de l’enquête sur les viols massifs de Walikale ».


« La Mission est également en train d’établir des cellules d’appui aux procédures d’inculpation afin d’aider les autorités de justice militaire des Forces armées de la RDC (FARDC) à juger les personnes arrêtées dans leurs rangs », a également indiqué M. Le Roy.  Après avoir évoqué la situation sur d’autres terrains d’opération, il a assuré que le DOMP s’efforçait d’établir partout des unités de police spécialisées et de mettre au point des formations à destination des enquêteurs locaux.  Cette mesure s’est avérée très efficace pour renforcer, par exemple, dans le cadre de la MINUT les dispositifs de lutte contre la violence sexuelle de la Police nationale de Timor-Leste, a-t-il fait savoir.  M. Le Roy a par ailleurs indiqué que les documents d’orientation du DOMP et du DAM pour aider les composantes civile, militaire et de police des missions à mettre en œuvre les résolutions 1820 et 1888 étaient sur le point d’être achevés.  En conclusion, il a estimé qu’il était essentiel d’augmenter le nombre d’assistantes de liaison communautaires, « nécessaires pour communiquer directement avec les femmes des communautés locales que nous nous devons de protéger ».


Le général BABACAR GAYE, Conseiller militaire au Département des opérations de maintien de la paix, a expliqué que, quatre jours après avoir pris le commandement de la force de la MONUC en avril 2005, il avait rendu une visite de terrain à l’occasion de laquelle il avait appris comment les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) lançaient des raides sur les villages, enlevaient les femmes et les transformaient en esclaves sexuelles pour ne les libérer que lorsqu’elles étaient enceintes.  C’est ainsi que j’ai pris conscience de l’ampleur et de la gravité de la violence sexuelle dans ce pays, a-t-il expliqué.  Le général Gaye a déclaré que les commandants des forces des opérations de maintien de la paix avaient un rôle de soutien à la direction de la mission et devaient donner le ton en accordant une attention prioritaire à la protection des femmes et des enfants contre les violences sexuelles.  Il a affirmé que l’engagement à empêcher les violences sexuelles est un élément essentiel de la stratégie plus large de la protection des civils, et donc un élément spécifique du mandat de la MONUC/MONUSCO.


Le général Gaye a déclaré que, pour faire face aux violences sexuelles, il faudrait un engagement clair du leadership, qui se traduise en directives opérationnelles pour la mission concernée, mais aussi renforcer les relations de confiance entre militaires et civils, notamment les femmes, et renforcer les dynamiques locales de protection.  Les directives doivent être effectivement mises en œuvre pour créer un environnement protecteur pour les civils, a ajouté le général Gaye, qui a cité diverses mesures pratiques.  La stratégie contre les violences sexuelles doit, en outre, tenir compte des leçons de l’expérience.  Le général Gaye a affirmé qu’en tant que conseiller militaire des opérations de maintien de la paix, il ferait en sorte que les forces des Nations Unies aient les compétences et capacités nécessaires pour assurer la protection des civils, y compris en luttant contre les violences sexuelles.  Il a notamment indiqué qu’il inviterait les États Membres à fournir du personnel militaire féminin, y compris du personnel féminin spécialisé dans les violences sexuelles.  Il a aussi affirmé que, dans ses relations avec les pays fournisseurs de contingents, il mettrait l’accent sur la nécessité de déployer des femmes en uniforme et sur la formation adéquate de tout le personnel afin qu’il puisse comprendre le mandat de la mission où il est déployé.  La formation avant déploiement est la responsabilité de ces pays, a-t-il dit.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a déploré que la question des violences sexuelles soit si présente dans les rapports périodiques présentés au Conseil de sécurité.  Afin de résoudre le problème et de le prévenir, a estimé le représentant, « il faudrait mettre l’accent sur la protection des femmes ».  C’est dans cette perspective que le Conseil de sécurité doit désormais prendre ses responsabilités, a-t-il dit, avant d’indiquer que son pays s’efforçait de défendre la cause des femmes en Afghanistan, en République démocratique du Congo (RDC) et au Népal et à les associer « sur ces terrains difficiles à la mise en œuvre des engagements pris par la communauté internationale ».  Le représentant a ensuite souligné que l’impunité protégeant les auteurs de crimes sexuels en temps de guerre empêchait le relèvement des sociétés postconflit et leur reconstruction.  Commentant enfin la résolution 1960, il a noté que ce texte contribuerait, entre autres, à appuyer les efforts collectifs pour mettre un terme au scandale de l’impunité.


Mme YANERIT CRISTINA MORGAN SOTOMAYOR (Mexique) a déclaré que la violence sexuelle dans les conflits armés et dans les situations d’après-conflit était particulièrement préoccupante.  La violence sexuelle utilisée comme tactique de guerre est d’une telle ampleur qu’elle doit être prise en compte dans toute stratégie de sécurité, a-t-elle déclaré.  La représentante a rappelé que certains groupes de populations –personnes handicapées, réfugiées et déplacées-, étaient particulièrement vulnérables.  Il ne suffit pas de dire que les violences sexuelles en temps de guerre représentent des violations graves du droit international humanitaire, il faut aussi appuyer le rôle de la Cour pénale internationale (CPI) dans la lutte contre l’impunité, a déclaré la représentante, qui a dit suivre avec intérêt le procès de l’affaire Bemba devant la CPI.


La représentante a estimé qu’avec la création du poste de Représentante spéciale, un pas important avait été franchi, et que Mme Wallström avait en peu de temps montré que, malgré l’ampleur des défis, il était possible de prendre en compte de manière prioritaire la question des violences sexuelles en temps de guerre.  Elle s’est dite particulièrement satisfaite de la coordination entre Mme Wallström et la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Mme Radhika Coomaraswamy.  Estimant que le Conseil de sécurité avait pris des mesures fermes, elle a souhaité qu’il agisse selon quatre axes: prévention, lutte contre l’impunité, réforme du secteur de la sécurité et prise en charge et indemnisation des victimes.


M. GÉRARD ARAUD (France) a estimé que face au phénomène des violences sexuelles, les Nations Unies ont une responsabilité particulière.  Les opérations de maintien de la paix (OMP) doivent mettre en œuvre des stratégies sur les violences sexuelles.  Les conseillers pour les questions de parité, de protection des femmes ainsi que des sections « droits de l’homme », ont un rôle déterminant à jouer à cet égard.  M. Araud a en outre souligné qu’il était essentiel d’engager un dialogue avec les parties à un conflit armé sur la question des violences sexuelles, estimant que toutes les occasions devraient être saisies pour sensibiliser les parties à leurs obligations et les inciter à changer de comportement.  Commentant la résolution 1960, il a estimé qu’elle devrait permettre au Conseil de sécurité de disposer d’une information fiable, en temps réel, pour servir de base à son action.  Cette résolution ouvre ensuite la voie au listage des parties qui commettent des violences sexuelles de manière systématique, elle renforce la perspective de sanctions à l’encontre des auteurs et des responsables de violences sexuelles, a-t-il noté.  L’Ambassadeur Araud a souligné que le  Conseil de sécurité devrait examiner systématiquement l’opportunité d’inclure les violences sexuelles comme motif de sanctions lors de la création ou de la révision des mandats de ses comités de sanctions. 


M. NAWAF SALAM (Liban) a regretté que les acteurs de l’ONU sur le terrain ne disposent toujours pas des outils nécessaires pour lutter contre les violences sexuelles en temps de guerre, avant de faire observer que la résolution adoptée aujourd’hui leur donne quelques outils pour agir.  Il a estimé que la résolution que le Conseil vient d’adopter indique clairement aux auteurs de viol que leurs actes ne resteront pas sans conséquence.  Par ce texte, les Nations Unies s’engagent de manière plus directe et constructive avec les parties concernées, qui seront appelées à prendre des mesures spécifiques pour combattre les violences sexuelles.  Les violences sexuelles ne sont pas culturelles et ne doivent pas être considérées comme inévitables, a déclaré le représentant.  Il a souhaité que la résolution adoptée permette la mise en place d’instruments d’analyse pour mieux connaître les tendances et prendre des mesures de protection bien ciblées à l’égard des populations affectées. Il a jugé essentiel que les opérations de maintien de la paix disposent de conseillers dans la protection des femmes auxquelles les victimes locales hésiteront moins à se confier.


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a estimé que la violence sexuelle en période de conflit avait la capacité de déstabiliser des communautés et d’entraîner des déplacements massifs de populations.  Toute personne censée ne peut qu’être révoltée par le recours au viol comme arme de guerre, a-t-il poursuivi, saluant l’arrestation du lieutenant-colonel Mayele, l’auteur présumé des viols massifs commis plus tôt cette année en République démocratique du Congo (RDC).  Pour le représentant, il est vital que l’Équipe d’experts sur l’état de droit reçoive tout l’appui qu’elle mérite pour contribuer efficacement au développement de garanties institutionnelles dans les pays touchés par ce fléau.


M. WANG MIN (Chine) a condamné tous les actes de violences contre les femmes dans les conflits armés, y compris les violences sexuelles.  Il a exhorté les parties aux conflits à respecter les droits de l’homme et a demandé aux États qui ne l’ont pas encore fait d’adhérer au plus tôt à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Le représentant a estimé que la question des violences sexuelles doit être abordée à la source.  C’est en prévenant les conflits qu’on protégera le mieux les femmes, a-t-il affirmé, en mettant l’accent sur la diplomatie préventive.  Il a rappelé que les États avaient la responsabilité principale de protéger leurs femmes des violences sexuelles et ajouté que la communauté internationale devrait leur porter assistance en ce sens, notamment pour les aider à réformer leur secteur de sécurité.  Dans ses efforts pour protéger les femmes des violences sexuelles, le Conseil de sécurité doit aussi utiliser tous les mécanismes existants, y compris « ONU-Femmes », a poursuivi le représentant, qui a rappelé que la Chine avait appuyé le projet de résolution que le Conseil vient d’adopter.


M. FAZLI ÇORMAN (Turquie) a déclaré qu’avec la résolution de suivi adoptée aujourd’hui, le Conseil de sécurité adressait une nouvelle fois un message fort au monde, soulignant que les violences sexuelles, particulièrement celles qui sont commises contre les femmes dans les conflits armés, ne sont pas acceptables et ne seront pas tolérées.  Comme le montre le rapport du Secrétaire général, la violence sexuelle n’est pas une question annexe, elle est directement liée aux causes profondes des conflits et continue d’être utilisée à grande échelle comme arme de guerre même après la fin d’un conflit, a-t-il ajouté.  C’est pourquoi la Turquie partage pleinement l’analyse du Secrétaire général qui estime que les violences sexuelles doivent être traitées de manière prioritaire.


M. Çorman a déclaré qu’il faudrait prendre des mesures pour augmenter la participation des femmes en faveur de la paix, y compris dans les efforts de reconstruction postconflit.  Dans les processus de paix, leur participation permettra de surmonter les conséquences négatives des violences sexuelles ainsi que la honte et la stigmatisation qui y sont attachées.  Le représentant a ajouté qu’il faudrait redoubler d’efforts pour lutter contre l’impunité et prendre des mesures ciblées à l’encontre des auteurs des violences sexuelles et des viols.  Il s’est félicité que la résolution que vient d’adopter le Conseil ne se limite pas à condamner les auteurs de tels actes, mais appelle à des sanctions à leur encontre.  Le représentant a, en outre, estimé que la nouvelle entité « ONU–Femmes » aiderait les Nations Unies à coordonner leurs efforts dans les domaines liés aux femmes, à la paix et la sécurité.


M. EMANUEL ISSOZE-NGONDET (Gabon) a expliqué que les violences sexuelles à l’encontre des femmes et des filles constituaient à la fois un crime de guerre, un crime contre l’humanité et une atteinte grave à la paix et à la sécurité.  Pour renforcer la protection des populations vulnérables, il a souligné l’importance d’assurer une défense optimale des femmes et des filles sur le terrain.  Tout en saluant les efforts immenses déployés par les missions de paix dans ce domaine, il a estimé que les viols massifs commis l’été dernier à Walikale, en République démocratique du Congo, « démontrent les limites de nos capacités ».  C’est pourquoi, il a appuyé la recommandation du Secrétaire général visant à mieux coordonner les analyses sur les violences sexuelles commises en période de conflit et à en rendre compte.  Il faudrait aussi améliorer les capacités de déploiement rapide de l’ONU dans les zones affectées, a-t-il ajouté.


M. Issozé-Ngondet a aussi appelé à inscrire le renforcement du dispositif de lutte contre l’impunité au cœur même du système de protection globale contre les violences sexuelles dans les conflits armés.  Il a, à cette occasion, félicité les Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda pour avoir été « les premiers à prononcer des inculpations sur l’utilisation du viol comme arme de guerre ».  Pour sa part, le Tribunal spécial pour la Sierra Leone a été le premier à prononcer une condamnation pour esclavage sexuel.  Le représentant a soutenu la proposition du Secrétaire général visant à établir une liste des auteurs d’actes de violence sexuelle en annexe de ses rapports.  Enfin, M. Issozé-Ngondet a relevé que la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés passe avant tout par la prévention, invitant par conséquent les États Membres, l’ONU, les donateurs et la société civile à s’engager résolument dans ce sens, en utilisant notamment des mécanismes d’alerte rapide. 


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a conseillé aux Nations Unies et aux donateurs d’aider davantage les gouvernements nationaux à renforcer leurs capacités et à développer des programmes en faveur des survivants de la violence sexuelle, et dans ce processus, le rôle des ONG est particulièrement pertinent.  Rappelant qu’il incombe en premier lieu aux gouvernements de protéger la population, il a souligné l’importance de l’aide internationale à la réhabilitation des systèmes judiciaires et la poursuite des auteurs de violence sexuelle.  Il est nécessaire que les Casques bleus soient dotés de moyens adéquats et de mandats clairs.  Le recrutement des femmes dans les opérations de maintien de la paix peut d’ailleurs encourager les victimes de violences sexuelles à porter plainte et faciliter la communication avec les communautés locales, a-t-il ajouté.  Le représentant a conclu en appuyant l’idée de faire figurer, en annexe du rapport de la Secrétaire générale adjointe pour la violence sexuelle dans les conflits armés, une liste des auteurs de violences sexuelles.  L’inscription et la suppression des noms de cette la liste doit se faire selon des données vérifiables et des objectifs clairs, a-t-il précisé.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI(Brésil) a estimé que le Conseil de sécurité, lorsqu’il est saisi de la question de la violence sexuelle, doit apporter des réponses opérationnelles et politiques à un problème profondément moral.  En d’autres termes, le Conseil est appelé à traduire notre peine et notre révolte face à une violence particulièrement horrible en une action concrète, qui permette de faire la différence.  Pour la représentante, il faut privilégier une approche intégrée combinant prévention, lutte contre l’impunité et soutien aux victimes.  Elle a notamment souligné l’importance des campagnes de sensibilisation, qui permettent de briser le mur du silence et de faire comprendre que l’usage de la violence sexuelle comme arme de guerre n’est pas une fatalité.  Mme Ribeiro Viotti a en outre jugé crucial d’assurer que toutes les composantes de toutes les missions de l’ONU soient formées à la prévention.  Elle a, en conclusion, souligné le rôle important que pourrait jouer le Fonds au profit des victimes de la Cour pénale internationale s’il était davantage appuyé.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a assuré que les pays de la région des Grands Lacs avaient pris des mesures importantes pour lutter contre le fléau de la violence sexuelle.  « En vertu de la Déclaration de Goma, nous sommes engagés à éradiquer toutes les formes de violence basée sur la discrimination à l’égard des femmes », a-t-il rappelé, précisant que tous les instruments en vigueur dans la région complétaient les cadres juridiques établis aux niveaux international et national.  « Le Gouvernement ougandais est pleinement engagé dans la mise en œuvre des résolutions 1325, 1820, 1888 et 1889 du Conseil de sécurité et soutient l’opérationnalisation de l’Équipe d’experts chargée de renforcer l’état de droit dans les pays en proie à un conflit et qui sont touchés par la violence sexuelle ».  Le représentant a ensuite indiqué que les femmes ougandaises étaient nombreuses dans les rangs de la police de l’ONU déployée sur le terrain à travers le monde.  « Leur présence a un effet positif et incite les femmes des communautés locales à rompre le silence », a-t-il souligné.  


M. SERGEY N. KAREV (Fédération de Russie) a qualifié la violence sexuelle de « crime répugnant qui exige une condamnation résolue et un châtiment sévère », ajoutant qu’il était préoccupant que de tels actes deviennent une véritable tactique de guerre.  Il a souligné la nécessité de poursuivre et de traduire en justice les coupables pour mettre fin à l’impunité.  La lutte contre les violences sexuelles fait partie intégrante des mesures de rétablissement et de confiance après un conflit, a-t-il rappelé.  Il ne faut pas pour autant ignorer les autres actes de violence commis pendant les conflits, tels que les attaques terroristes ou le recours indiscriminé à l’usage de la force, a fait remarquer le représentant.  La problématique « des femmes et la paix et la sécurité » doit se fonder sur une démarche intégrée, comme le prévoit d’ailleurs la résolution 1325 (2000).  Cette résolution est fondamentale en la matière, a ajouté le représentant.  Il a en outre mis l’accent sur le rôle des femmes dans les processus de paix et de reconstruction après-conflit.


Le représentant s’est rallié à la proposition du Secrétaire général de constituer une liste des personnes présumées responsables de violences sexuelles, ajoutant que l’expérience d’une liste dans le cadre de la protection des enfants en période de conflit avait montré son efficacité.  Il a ajouté que la précision et l’objectivité des informations que présentera le futur mécanisme détermineront la portée de l’action du Conseil de sécurité.  Le représentant a toutefois précisé que les efforts de la communauté internationale resteraient vains sans l’accord et la coopération des gouvernements nationaux qui, a-t-il rappelé, ont la responsabilité principale de la protection de leurs ressortissants.


M. TSUNEO NISHIDA (Japon) a plaidé, à son tour, pour une approche intégrée basée sur une coopération aussi large que possible.  En vertu des résolutions du Conseil de sécurité, il est de la responsabilité du gouvernement et de l’armée d’un pays en conflit de protéger sa population contre toutes les formes de violence, y compris sexuelle.  À cette fin, l’état de droit doit être établi dans le cadre de la réforme du secteur de la sécurité et en vue de renforcer la capacité opérationnelle du système judiciaire et l’application des lois.  Le représentant a ainsi salué la préparation du déploiement, dans les pays touchés, d’une équipe d’experts chargée d’assister les autorités nationales à renforcer l’état de droit.  M. Nishida a insisté sur la  nécessité de protéger les femmes contre toutes les formes de violence et d’encourager leur émancipation sociale.  « C’est pourquoi le Japon a décidé de contribuer à hauteur de 4,5 millions de dollars au projet d’ONU-Femmes en Afghanistan », a-t-il ensuite annoncé.  Le représentant a par ailleurs considéré que la leçon à tirer des viols massifs commis en République démocratique du Congo (RDC) en juillet et août derniers est qu’il faudrait améliorer d’urgence la communication entre les missions de l’ONU et les communautés locales. 


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a déclaré que la résolution 1960, que le Conseil de sécurité vient d’adopter, s’inscrivait dans la continuité des progrès réalisés ces deux dernières années en matière de lutte contre les violences sexuelles au sein des Nations Unies, qui disposent désormais d’un cadre normatif et d’une cohérence sur le plan institutionnel en la matière.  Il incombe clairement au Conseil de sécurité de prévenir, de réagir et d’utiliser tous les outils à sa disposition pour mettre fin à ce fléau.  En demandant au Secrétaire général d’inclure dans ses rapports une liste de toutes les parties suspectées d’avoir commis des viols ou autres formes de violence sexuelle, et de créer un mécanisme de suivi, d’analyse et de rapport, le Conseil renforcera sa capacité à agir efficacement, a estimé le représentant.  Sa délégation continue toutefois de soutenir l’idée de créer un groupe de travail au sein du Conseil pour accorder aux violences sexuelles autant d’importance qu’à la situation des enfants dans les conflits armés.  Saluant les arrestations et extraditions récentes d’individus suspectés de violences sexuelles, M. Mayr-Harting a également souligné la pertinence des régimes de sanctions.  Le représentant, qui s’est dit très préoccupé par le nombre élevé de forces de sécurité gouvernementales qui sont impliquées dans les violences sexuelles en République démocratique du Congo, a estimé que la politique actuellement en vigueur au sein de la Mission des Nations Unies dans ce pays (MONUSCO) était un pas dans la bonne direction et devrait être étendue à toutes les opérations de maintien de la paix.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a déclaré que les membres du Conseil de sécurité étaient réunis aujourd’hui parce qu’ils conviennent de l’importance de traiter d’une question « qui interpelle la conscience de l’humanité ».  Les conflits armés continuent d’avoir des effets catastrophiques sur les femmes et les filles, et le viol et les autres actes de violence sexuelle continuent d’être utilisés comme armes de guerre de manière cynique, a-t-elle rappelé.  Mme Rice a ensuite dénoncé le mythe selon lequel le viol est le produit inévitable de la guerre, mythe qui « se perpétue lui-même de manière dangereuse ».  Elle a émis l’espoir que la résolution 1960 permettrait de lutter contre ce mythe.


Mme Rice a félicité le Secrétaire général pour le rôle qu’il joue afin de répondre au problème des violences sexuelles et s’est dite encouragée par la réponse apportée par l’ONU pour mieux répondre à des attaques aussi effroyables que celles commises cet été en République démocratique du Congo.  Elle a reconnu les efforts consentis, notamment en matière de formation des Casques bleus.  Elle

a souhaité que davantage soit fait, notamment par le déploiement de conseillers pour la violence sexuelle dans les opérations de maintien de la paix.  Elle a rendu un hommage appuyé à Mme Wallström et a encouragé tous les États Membres à apporter des contributions volontaires pour appuyer son mandat.


La collecte de données est également essentielle, a déclaré Mme Rice, qui a estimé que la résolution 1960 permettra de faciliter la collecte des données et leur analyse.  Ce ne sera pas suffisant pour arrêter les violences sexuelles, mais cela aidera le Conseil de sécurité à prendre ses décisions, a-t-elle estimé.  Avec de meilleures informations, l’ONU pourra mieux réagir à de tels crimes, a également assuré Mme Rice, qui a estimé que la violence sexuelle ne pouvait être séparée des questions dont est généralement saisi le Conseil.  « Nous ne tolérerons pas le recours au viol et à la violence sexuelle comme armes de guerre.  Nous disons clairement que ces crimes sont inacceptables et que leurs auteurs devront répondre de leurs actes », a répété Mme Rice, avant de conclure. 


M. GAREN A. NAZARIAN (Arménie), Président de la Commission de la condition de la femme, a souligné qu’en 2010, la Commission avait abordé la question de la violence à l’égard des femmes « dans le cadre d’un dialogue interactif fructueux ».  Les experts, les États Membres, le système de l’ONU et les ONG ont pu partager leurs expériences et les résultats de leurs actions, a-t-il indiqué.  Le Président de la Commission a fait remarquer que, de l’avis des participants aux débats de la Commission, le fléau n’était pas combattu de manière complète et durable, les secteurs impliqués travaillant trop souvent de manière isolée.  Il a également relevé l’insuffisance et le caractère incomplet des informations et des données destinées aux décideurs politiques.  Avant de conclure, M. Nazarian s’est félicité des efforts du Conseil de sécurité pour mettre en place un mécanisme de suivi, d’analyse et de communication de l’information sur la violence sexuelle liée aux conflits.  Un tel outil facilitera la tâche non seulement du Conseil mais aussi des organisations de défense des droits de femmes, a-t-il estimé.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a fermement appuyé la création d’un nouveau mécanisme pour collecter des données pertinentes en matière de violence sexuelle dans les conflits armés.  Ce mécanisme devrait travailler de la même manière, et en étroite coopération, avec celui des enfants et des conflits armés, en tenant compte des indicateurs que le Conseil a approuvés en octobre dernier.  La collecte des données ne suffit pas, a prévenu le représentant, qui a souligné l’importance de traduire en justice les auteurs de violences sexuelles.  C’est pourquoi, il a appuyé la proposition du Secrétaire général d’établir une liste comme celle qui existe déjà pour les violences sexuelles à l’encontre des enfants.  Le Conseil doit recourir à tous les instruments à sa disposition comme les comités de sanctions et la saisine de la Cour pénale internationale (CPI), a insisté le représentant.  Il a aussi prôné la création de mécanismes d’alerte rapide, le lancement de campagnes de sensibilisation et des cours de formation à l’intention, entre autres, des Casques bleus.  Aux gouvernements concernés, il a demandé d’explorer des moyens « rapides et non bureaucratiques » pour assister les victimes, et le cas échéant, avec l’aide du système des Nations Unies.  


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a déclaré que son pays avait coparrainé la résolution 1960, car elle contient de nombreux éléments de valeur qui permettent au Conseil de traiter de la hausse alarmante des violences sexuelles dans le monde.  Il a fait sienne l’analyse du rapport du Secrétaire général, pour qui les dispositifs relatifs au genre sont utiles mais insuffisants pour saisir la complexité de la violence sexuelle.  Rappelant que la résolution met l’accent sur la responsabilité principale des États mais que les systèmes judiciaires nationaux sont souvent incapables ou peu désireux de mener des poursuites efficaces, il a salué le principe d’un déploiement rapide d’experts juridiques capables de porter assistance aux systèmes judiciaires nationaux.  M. Wenaweser a aussi salué la demande faite au Secrétaire général de fournir des informations sur les parties suspectées de recourir aux violences sexuelles, afin de permettre au Conseil, mieux informé, de prendre des mesures.


Néanmoins, le représentant a qualifié l’adoption de la résolution 1960 d’« occasion manquée » pour le Conseil de sécurité.  Faisant remarquer que la Représentante spéciale avait, avec raison, rappelé qu’elle avait fait de la lutte contre l’impunité sa priorité depuis sa prise de fonctions, M. Wenaweser a regretté que le dispositif de la résolution adoptée ne mentionne « aucun engagement du Conseil à lutter contre l’impunité », et encore moins de mesure concrète en ce sens.  Le dispositif de la résolution reste également silencieux sur l’importance du travail des Tribunaux internationaux créés par le Conseil lui–même, ainsi que sur celui de la Cour pénale internationale, a en outre fait observer le représentant.  Ceci est « ironique », a-t-il dit, rappelant que les violences sexuelles commises en République démocratique du Congo  ont acquis une triste notoriété et que les travaux les plus récents de la CPI, notamment dans l’affaire Callixte Mbarushimana, traitent de ce sujet, à la demande de la RDC elle-même.  M. Wenaweser a souhaité que le Conseil, dans ses délibérations à venir, reconnaisse les efforts les plus concrets consentis en matière de lutte contre les violences sexuelles et soit, de ce fait, « moins déconnecté de la réalité que la résolution ne le fait apparaître ».


M. GARY FRANCIS QUINLAN (Australie) a appuyé les recommandations impressionnantes du Secrétaire général sur les mesures spécifiques qui doivent être prises pour faire face aux défis qui subsistent dans la mise en œuvre des résolutions 1820 (2008) et 1888 (2009) du Conseil.  La proposition de création d’un mécanisme de l’ONU pour mieux analyser les données sur les violences sexuelles et s’assurer qu’une information de qualité parvienne au Conseil de sécurité est une initiative particulièrement constructive, a-t-il dit.  Le représentant de l’Australie a estimé que les viols à grande échelle perpétrés à la fin juillet et en août dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) démontrent la nécessité d’assurer une meilleure coordination des analyses faites par l’ONU sur les signes précurseurs de telles attaques afin de pouvoir les prévenir.  Il a jugé que la contribution des conseillers spéciaux sur la prévention de génocide et la responsabilité de protéger (R2P) en matière de coordination et d’alerte précoce était de nature à favoriser la meilleure réaction des Casques bleus sur le terrain.


Par ailleurs, M. Quinlan a déclaré qu’il existait encore un fossé entre d’une part nos attentes collectives sur ce que les opérations de maintien de la paix de l’ONU (OMP) devraient faire sur le terrain et, d’autre part, les réalités des capacités des Casques bleus sur place.  C’est pourquoi, il est indispensable d’offrir aux Casques bleus les directives opérationnelles, une formation et les moyens nécessaires pour assurer la sécurité des civils pendant les conflits, y compris contre les violences sexuelles.  Il s’est félicité de la mise en place d’un inventaire analytique conjoint entre le Département des opérations de maintien de la paix et le Fonds des Nations Unies pour les femmes (UNIFEM), sous les auspices du réseau interorganisations de l’ONU contre les violences sexuelles en période de conflit.  Le représentant a également salué la mise en place par le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) d’une stratégie de lutte contre la violence sexuelle dans les camps de personnes déplacées dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, en République démocratique du Congo.  Beaucoup doit encore être fait dans ce domaine, a-t-il dit, avant de préciser que son pays attendait avec impatience d’autres rapports et exposés sur les moyens de mettre en œuvre les propositions de Secrétaire général.


M. CESARE MARIA RAGAGLINI (Italie) a estimé qu’en adoptant la résolution 1960, le Conseil de sécurité avait fait un grand pas en avant.  Le Conseil devra ensuite traduire en actions concrètes les informations qui lui seront fournies par le mécanisme de collecte des données, a-t-il dit.  Le représentant a rappelé qu’il faudrait lutter contre l’impunité, y compris par l’adoption de mesures ciblées et en renvoyant, le cas échéant, des affaires devant la Cour pénale internationale (CPI).  Les violences sexuelles dans les conflits constituent une menace à la paix et à la sécurité internationales et entravent la reconstruction et la consolidation de la paix, a estimé le représentant.  Ces violences, si elles ne sont pas prises en compte dans les accords de paix, continueront d’être commises même après la fin d’un conflit.  Le représentant a par ailleurs rappelé que l’Italie, pendant son mandat au sein du Conseil de sécurité, avait activement contribué en 2008 aux négociations sur la résolution 1820.  Il a ajouté que son pays restait pleinement engagé à soutenir les résolutions du Conseil concernant les femmes, la paix et la sécurité, y compris la résolution 1960, adoptée aujourd’hui.


M. KIM BONGHYUN (République de Corée) a estimé qu’il était essentiel de fonder l’action collective contre la violence sexuelle dans les conflits armés sur une information fiable, objective et destinées à identifier rapidement et traduire en justice les auteurs de crimes.  Il a ainsi appuyé la demande faite par le Conseil de sécurité au Secrétaire général d’établir une liste des personnes présumées responsables de tels actes pendant les conflits armés figurant en annexe de ses rapports.  Cette mesure devrait contribuer à intensifier la lutte contre l’impunité, a-t-il estimé.  Le représentant a également estimé qu’il faudrait adopter une approche cohérente et coordonnée pour faire face aux violences sexuelles, en souhaitant que la nouvelle entité ONU-Femmes, qui deviendra opérationnelle le mois prochain, jouera un rôle pivot dans la coordination des diverses activités menées par l’Organisation au titre des femmes, de la paix et de la sécurité.  M. Kim a également souligné la nécessité d’accroître le nombre de femmes dans les processus de paix, en particulier les femmes des communautés locales.  Comme l’a montré une étude d’UNIFEM, lorsque les femmes ont participé aux négociations de paix, les accords auxquels ces négociations aboutissent tiennent compte de leurs expériences pendant la guerre et proposent des solutions pour réparer les dommages subies, a-t-il fait remarquer. 


M. HERMAN SCHAPER (Pays-Bas) s’est félicité de la résolution que le Conseil vient d’adopter et a rappelé que son pays apporte un appui financier à la formation des Casques bleus dans le domaine de la lutte contre la violence sexuelle.  Les Pays-Bas appuient aussi la formation sur la protection des droits de l’homme et la prévention de la violence qui est dispensée à l’Armée de la République démocratique du Congo (FARDC).  Le représentant a salué cette initiative « novatrice » qui utilise des extraits du documentaire primé « Weapon of War ».  Il a aussi attiré l’attention sur une publication des Ministres néerlandais de la défense et des affaires étrangères, qui décrit la mise en œuvre d’une approche intégrée, au niveau national, concernant les femmes, à la paix et à la sécurité.


Aujourd’hui, cette approche est employée pour appuyer la participation des femmes afghanes à la vie politique, intégrer une formation à la sexospécificité dans le développement du secteur de la sécurité du Burundi et inclure la question de la violence sexuelle dans l’appui que le Gouvernement néerlandais offre au secteur de la sécurité de la RDC.  Le représentant a aussi annoncé la collaboration entre son pays et l’Espagne dans la création d’une capacité civile et militaire sensible aux questions sexospécifiques.  « Nous devons arriver parfaitement équipés dans les missions, quelle que soit leur nature », a-t-il souligné.  Paraphrasant la conclusion du séminaire qui a présidé à la création de cette capacité, le représentant a déclaré que « la paix et la reconstruction ne durent que si l’on implique les communautés locales et que l’on appuie le rôle actif des femmes ».


M. JOHN MCNEE (Canada) a dit appuyer fermement la volonté du Conseil de sécurité de prendre des mesures efficaces pour lutter contre les violences sexuelles dans les conflits.  Les violences systématiques commises récemment dans l’est de la République démocratique du Congo montrent qu’il est urgent de prendre rapidement des mesures appropriées, a-t-il ajouté.  Le Canada, a-t-il dit, appuie le travail de Mme Wallström et estime que, pour remédier aux violences sexuelles, des changements culturels s’imposent.  C’est pourquoi le Canada demande aux États Membres de soutenir, de manière appropriée, les services de la Représentante spéciale pour les violences sexuelles dans les conflits, afin de lancer des programmes en ce sens.


Le représentant a ensuite présenté le plan national pour les femmes, la paix et la sécurité, adopté cette année par le Canada, en vue de coordonner ses efforts et de renforcer son action.  Il a pris note avec satisfaction de la jurisprudence des tribunaux internationaux pour lesquels les violences sexuelles peuvent constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.  Il a plaidé pour que les violences sexuelles soient exclues des procédures d’amnistie prévues dans le cadre d’accords de paix.  Il a demandé au Conseil de sécurité d’exercer davantage de pression sur les États pour qu’ils fassent en sorte que les auteurs de violences sexuelles aient à rendre compte de leurs actes.  M. McNee a estimé que la collecte systématique de données sur les violences sexuelles revêtait une importance capitale et ajouté que tous les rapports de pays destinés au Conseil de sécurité devraient rendre compte de l’application des résolutions du Conseil sur les femmes, la paix et la sécurité.  Il a donc appuyé la recommandation tendant à créer des mécanismes de surveillance, d’analyse et de prévention.  Cette prévention devrait faire partie de tous les mandats des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, a-t-il ajouté.  Les opérations de maintien de la paix doivent renforcer leurs liens, notamment avec les ONG locales de femmes, souvent plus conscientes des menaces.


M. MERON REUBEN (Israël) a salué le fait que le rapport du Secrétaire général fournisse un nombre significatif de recommandations importantes pour améliorer l’action de la communauté internationale contre la violence sexuelle, en particulier celle commise en période de conflit armé.  Il a appuyé l’idée de faire figurer dans les rapports du Secrétaire général de l’ONU la liste des auteurs d’actes de violence sexuelle, se félicitant que la résolution 1960 reprend cette recommandation.  M. Reuben estime que cette mesure peut être un moyen efficace pour lutter contre l’impunité et protéger les femmes contre des crimes aussi atroces.  Après avoir soutenu l’action de Mme Wallström, il a considéré que le Bureau de la Représentante spéciale pour la violence sexuelle dans les conflits et ONU-Femmes, que dirige Mme Michelle Bachelet, contribueront à renforcer et rationaliser les efforts du système des Nations Unies en matière de protection et d’émancipation des femmes.


M. JARMO VIINANEN (Finlande), au nom des pays nordiques, a déclaré que la violence sexuelle était non seulement une grave violation des droits de l’homme, mais aussi un grave obstacle à la paix et au développement.  Il a apporté son soutien au Conseil de sécurité, estimant que la résolution qu’il venait d’adopter reconnaissait les violences sexuelles comme un problème de sécurité et comme un crime potentiel.  Il a souhaité que les Nations Unies puissent aider les gouvernements nationaux à traiter des violences sexuelles et à y répondre efficacement.  Malheureusement, a poursuivi M. Viinanen, dans différents conflits, les Nations Unies, comme les États, ont échoué face à de telles violences.  Cette situation a créé un sentiment d’impunité qui donne lieu, après la fin du conflit, à des poursuites.  Le représentant a appuyé la création d’un mécanisme de suivi, ainsi que la proposition de faire figurer en annexe des rapports du Secrétaire général une liste des personnes présumées responsables de telles violences.  Il a jugé crucial que les informations réunies parviennent rapidement au Conseil de sécurité et à ses comités de sanctions.


La surveillance, les rapports et les sanctions ne sont pas des fins en soi, mais doivent viser à changer les comportements, a ajouté le représentant, qui s’est félicité de ce que la résolution reprenne la proposition du Secrétaire général d’établir un dialogue avec les groupes suspects de violations pour les amener à prendre des engagements.  Cela, a-t-il ajouté, amènera les commandants plus responsables.  Tout en estimant qu’il serait parfois nécessaire de recourir à la CPI, il a également engagé le Conseil de sécurité à recourir à d’autres outils à sa disposition, comme la formation de commissions d’enquêtes ou d’établissement des faits.  Le représentant a rappelé que les pays nordiques appuient les activités de l’ONU pour la prévention de la violence sexuelle, contribuent au fonds de réhabilitation des victimes de la CPI et soutiennent de nombreuses organisations internationales ou locales traitant de la question.  La violence sexuelle doit toujours être examinée dans les accords de cessez-le-feu ou de paix et ne doit jamais être amnistiée, a déclaré le représentant.  M. Viinanen a déclaré, avant de conclure, que le fait de ne pas répondre à la violence sexuelle sape le fondement même d’un accord de paix, lequel doit signifier, a-t-il précisé, la paix et la sécurité pour tous.


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a estimé que parce que l’impunité risquait de saper la confiance du public à l’égard de la justice et du secteur de la sécurité et mettre en cause tout processus de consolidation de la paix, il est essentiel que le Conseil de sécurité exerce davantage de pression sur les auteurs d’actes de violence sexuelle.  « Nous saluons l’intention du Conseil de considérer la violence sexuelle comme critère pour soumettre des individus à des sanctions, les recommandations de Mme Wallström étant dans ce contexte parmi les plus importantes ».  Mme Lucas a indiqué que sa délégation aurait souhaité que le Secrétaire général puisse être invité par la résolution 1960 à fournir des informations sur les auteurs d’actes de violence sexuelle dans d’autres conflits et situations « qui ne doivent pas échapper à l’attention de la communauté internationale ».  Elle a ensuite attiré l’attention sur une contribution de son pays à la MONUSCO pour faciliter la prise en charge du financement d’un programme de 120 formateurs chargés de professionnaliser les membres de la police congolaise à la question de la violence sexuelle. 


Mme ANNE ANDERSON (Irlande) a insisté sur le contraste qui existe entre la civilité de la vie dans nos pays et l’horreur créée par la violence sexuelle.  Elle a affirmé que les conflits et les violences sexuelles s’alimentent mutuellement.  C’est pourquoi, sa délégation appuie fermement les recommandations contenues dans l’« excellent rapport du Secrétaire général », a-t-elle indiqué, en se félicitant que la résolution 1960 les reprenait.  Mme Anderson a fait remarquer qu’un suivi actif des violences commises était essentiel, sans lequel des alertes précoces resteraient inaperçues et permettraient aux auteurs de passer à travers les mailles de politiques inadaptées.  De même, il existe des groupes particulièrement vulnérables, comme les personnes handicapées, les réfugiés ou les personnes déplacées.  L’expérience des Casques bleus irlandais de la MINURCAT a montré qu’en insistant sur le caractère inacceptable des violences sexuelles et en favorisant la prise de conscience des communautés aux droits de l’homme, on créait un climat dans lequel les communautés étaient moins enclines à tolérer les cas de violences sexuelles et davantage susceptibles de les dénoncer.  Elle a aussi estimé qu’il existait une continuité entre maintien de la paix et consolidation de la paix, en mettant en garde contre le risque de reprise des violences sexuelles après le départ des Casques bleus.  Il faudrait, a-t-elle préconisé, adopter une approche intégrée pour répondre au problème de manière durable et à long terme.  


La représentante a également rappelé l’expérience innovante menée conjointement par l’Irlande, le Libéria et le Timor-Leste, qui a montré la nécessité de lutter contre l’impunité en excluant les violences sexuelles des amnisties ou en assurant une formation des femmes sur les questions de justice transitionnelle.  Il faudrait également sensibiliser davantage les chefs et membres des communautés aux violences sexuelles ou sexistes.  Les auteurs de crimes de violences sexuelles savent qu’ils sont désormais sous les projecteurs du Conseil de sécurité, a conclu Mme Anderson.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Référendums au Soudan: à moins d’un mois de la double échéance, le Conseil de sécurité salue la conclusion de l’enregistrement pour la consultation du Sud-Soudan

CS/10121

Référendums au Soudan: à moins d’un mois de la double échéance, le Conseil de sécurité salue la conclusion de l’enregistrement pour la consultation du Sud-Soudan

16/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10121
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6452e séance – matin


RÉFÉRENDUMS AU SOUDAN: À MOINS D’UN MOIS DE LA DOUBLE ÉCHÉANCE, LE CONSEIL DE SÉCURITÉ

SALUE LA CONCLUSION DE L’ENREGISTREMENT POUR LA CONSULTATION DU SUD-SOUDAN


Il engage les parties à parvenir « d’urgence » à un accord sur Abyei


Le Conseil de sécurité a accueilli, ce matin, avec satisfaction la réaffirmation par les parties soudanaises de leur attachement à la mise en œuvre « intégrale et rapide » de l’Accord de paix global de 2005, qui avait mis fin à deux décennies de guerre au Sud-Soudan.  Les ultimes dispositions de l’Accord prévoient l’organisation, début janvier 2011, de deux référendums sur l’indépendance du Sud et de la province d’Abyei.


Lors d’un débat tenu en présence de M. Alain Le Roy, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix; du Ministre soudanais des affaires humanitaires du Soudan, M. Mutrif Siddig; et du Ministre chargé de la paix et de la mise en œuvre de l’Accord de paix global du Gouvernement du Sud-Soudan, M.  Pagan Amum; les membres du Conseil se sont félicités -dans une déclaration présidentielle- de la conclusion d’un processus « pacifique » d’enregistrement pour le référendum au Sud-Soudan.  Ils ont également encouragé les parties à maintenir la dynamique pour tenir « dans la paix » des référendums « crédibles » le 9 janvier 2011, « qui reflèteront la volonté de la population ».


Notant avec une grande préoccupation l’absence d’accord sur Abyei, le Conseil engage vivement les parties à calmer les tensions dans la zone et à parvenir d’urgence à régler les questions essentielles de l’après référendum: la démarcation des frontières, la sécurité, la citoyenneté, la dette et les ressources naturelles notamment.  Il demande en outre à toutes les parties à collaborer sans réserve avec la MINUS pour assurer la protection des civils, et il réaffirme son soutien au processus de paix par l’Union africaine en faveur du Darfour. 


M. Le Roy a fait le point sur toutes ces questions, estimant notamment que « les jours et les semaines à venir détermineront le futur du Soudan pour les prochaines décennies ».  Tout en confirmant que des progrès notables avaient été accomplis dans l’organisation du référendum au Sud-Soudan, « un processus que le Groupe d’experts de haut niveau du Secrétaire général a considéré comme transparent », M. Le Roy a toutefois indiqué que la Commission électorale indépendante pour le référendum au Sud-Soudan rencontrait toujours des difficultés pour sécuriser les fonds promis par le Gouvernement du Soudan.  « Le Gouvernement fédéral et celui du Sud-Soudan doivent mettre à disposition les fonds requis », a-t-il exhorté, rappelant qu’il était essentiel que les parties préservent un environnement politique propice à la tenue d’un référendum « libre et exempt de violences ». 


M. Mutrif Siddiq a répondu que l’assistance, y compris financière, apportée par le Gouvernement à la Commission « se poursuit » en vue de la tenue d’une consultation devant permettre le développement de relations « fraternelles » entre toutes les parties.  « Le référendum n’est pas une fin en soi mais un moyen de parvenir à la paix durable », a-t-il insisté, avant de noter des progrès dans les discussions en cours sur un accord concernant Abyei. 


Demandant de « garder à l’esprit que le Soudan cherche à normaliser les rapports entre les deux plus grands groupes ethniques du pays », il a souligné que « seule une démarche globale permettra de répondre à toutes les aspirations et à envisager un accord qui réponde aux attentes de tous de manière durable ».


Toujours sur la situation dans la province d’Abyei, M. Amum a déclaré que « tout accord » devra respecter les droits du peuple Misseriya.  « Il s’agit moins d’une question de territoire que celle de savoir comment faire valoir les droits de ce peuple tout en respectant ceux du peuple Ngok Dinka », a-t-il précisé. 


S’agissant de la sécurité, M. Le Roy s’est dit « très préoccupé » par les récentes attaques aériennes par les Forces armées soudanaises le long de la frontière entre le Nord et le Sud-Darfour.  Il a indiqué que les Nations Unies réfléchissaient toujours à un envoi supplémentaire de troupes dans les zones de tension, afin d’y renforcer la sécurité des civils, avant d’affirmer que « la présence accrue de soldats de la paix ne suffira pas à empêcher une reprise de la guerre ».  « Seul un engagement renouvelé des parties à faire preuve de retenue, à respecter les mécanismes de cessez-le-feu et à régler les différends par le dialogue permettront de maintenir la paix », a-t-il insisté.


Les délégations, à travers la déclaration présidentielle qu’ils ont appuyée, ont aussi exprimé leur préoccupation à la suite des incidents militaires, survenus récemment dans la vallée du fleuve Kiir et du déplacement de civils qui en a résulté.  Le Conseil demande ainsi « instamment aux parties de faire preuve de retenue, en évitant l’escalade ». 


Le représentant de la France, M. Gérard Araud, a par ailleurs demandé « de ne pas oublier le Darfour, où la guerre entre les Forces armées soudanaises et les groupes rebelles se poursuit, comme en témoignent les combats meurtriers qui se sont produits à Khor Abéché les 10 et 11 décembre et qui ont donné lieu au déplacement de près de 12 000 civils ».  À l’instar d’autres délégations, il a estimé qu’une solution politique était incontournable, appelant les deux principaux groupes rebelles qui se tiennent à l’écart du processus de négociations de Doha à le rejoindre « sans délai ou préconditions ». 


Les États-Unis, par la voix de l’Ambassadeur Susan Rice, ont regretté que cette réunion du Conseil de sécurité ait lieu à un moment marqué par la recrudescence des violences dans le Sud-Darfour.  Elle a rappelé que la MINUAD avait été autorisée par le Conseil à prendre des mesures pour s’acquitter de son mandat humanitaire, « avec ou sans l’accord du Gouvernement du Soudan ».  Les États Membres, a-t-elle dit, doivent redoubler d’efforts pour enrayer le flux d’armes à destination du Darfour et de mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.


RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN


Déclarations


M. ALAIN LE ROY, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a estimé que moins de 24 jours avant la fin du délai imparti pour la tenue des référendums, « nous sommes face à la période la plus critique du processus de paix ».  Les jours et les semaines à venir détermineront le futur du Soudan pour les prochaines décennies.  Estimant que la ferme volonté des parties à l’Accord de paix global d’arriver à la paix, la stabilité et la coexistence sera le facteur décisif, il a assuré que l’ONU continuera à soutenir fermement les institutions concernées, les parties et le peuple soudanais tout au long du processus « et au-delà ».  M. Le Roy a ensuite fait part des progrès notables dans l’organisation d’un référendum au Sud-Soudan, l’enrôlement des votants ayant eu lieu du 15 novembre au 8 décembre, un processus que le Groupe d’experts du Secrétaire général a considéré comme transparent.  Il a estimé à plus de 115 000 le nombre de personnes enregistrées dans le nord et à près de 3 millions celui des personnes enregistrées dans le sud du pays.  M. Le Roy a également indiqué que la Commission pour l’organisation du référendum du Sud-Soudan rencontrait des difficultés pour sécuriser les fonds promis par le Gouvernement du Soudan.  Le Gouvernement fédéral et celui du Sud-Soudan doivent mettre à disposition les fonds requis, a-t-il exhorté, rappelant qu’il était essentiel pour les parties de poursuivre leurs efforts et de préserver un environnement politique propice à la tenue d’un référendum libre et exempt de violences.  Pour M. Le Roy, les parties doivent en outre parvenir à un accord-cadre sur le partage des ressources, la gestion des capitaux et de la dette, la citoyenneté et les arrangements en matière de sécurité, avant même la tenue du référendum.  Sur ce dernier point, il a noté des progrès dans les négociations facilitées par le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine, avec le soutien des États-Unis, de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) et d’autres partenaires internationaux.  Il a déploré l’impasse actuelle sur le référendum d’Abyei, précisant que la Commission chargée de l’organisation de ce référendum n’était toujours pas établie.  M. Le Roy a demandé à toutes les parties à l’Accord de paix global de porter plus d’attention aux questions dont le règlement représenterait une opportunité réelle de renforcer les relations entre le Nord et le Sud et la stabilité future du Nord. 


Au plan de la sécurité, M. Le Roy s’est dit très préoccupé par les récents bombardements des Forces armées soudanaises le long de la frontière entre le Nord et le Sud-Darfour.  Ces attaques seraient dirigées contre le Mouvement pour la justice et l’égalité mais ont également fait des victimes dans les rangs de l’Armée populaire de libération du Soudan, a-t-il fait remarquer.  Poursuivant, M. Le Roy a exhorté les autorités soudanaises à permettre une pleine liberté de mouvement des membres du personnel de la MINUS et de faciliter sans délai la délivrance de leur visa.  Il a par ailleurs confirmé que l’ONU réfléchissait toujours au déploiement de troupes additionnelles au Soudan, pour éviter toute escalade de la violence après les référendums et améliorer la protection des civils.  « Toutefois, la présence accrue de soldats de la paix ne suffira pas à empêcher une reprise de la guerre », a-t-il prévenu.  « Seul un engagement renouvelé des parties à faire preuve de retenue, à respecter les mécanismes de cessez-le-feu et à régler les différends par le dialogue permettront de maintenir la paix », a-t-il affirmé avant de conclure.


      M. BENJAMIN MKAPA, Président du Groupe d’experts de haut niveau du Secrétaire général sur les référendums au Soudan, a déclaré que la signature de l’Accord de paix global avait permis à de nombreuses régions du Soudan de connaître la paix et au pays tout entier de se développer.  Cet Accord a aussi permis aux pays et populations de la région, qui étaient affectés par le conflit, de se trouver dans une situation moins tendue.  Le processus d’enregistrement des électeurs pour le référendum au Sud-Soudan s’est achevé il y a huit jours et s’est déroulé dans des conditions pacifiques et harmonieuses malgré les contraintes de temps ou encore celles liées aux problèmes de communication ou à l’insuffisance du financement, a-t-il assuré.  M. Mkapa a estimé que le processus avait été dans l’ensemble transparent, sans véritables irrégularités, ajoutant que cela augurait bien de la crédibilité du référendum du 9 janvier.  Il a rappelé que les deux parties s’étaient engagées à respecter les résultats du référendum et avaient fourni des garanties de protection pour les Soudanais du Nord présents dans le Sud et des Soudanais du Sud présents dans le Nord, ainsi que pour leurs biens.  Concernant le référendum dans la région d’Abyei, M. Mpaka a reconnu qu’il n’y avait pas eu de progrès.  Le Groupe d’experts de haut niveau de l’Union africaine examine actuellement cette question.  Il a ensuite expliqué le fonctionnement du Groupe d’experts du Secrétaire général en rappelant qu’il n’avait pas de mandat de certification du scrutin et qu’il entend axer ses efforts sur une fonction de bons offices au nom du Secrétaire général.


M. MUTRIF SIDDIG, Ministre des affaires humanitaires du Soudan, a salué le rôle continu des Nations Unies pour aider à la mise en œuvre de l’Accord de paix global, y compris les consultations qu’il prévoit.  « Sa mise en œuvre aboutira à l’instauration de la paix et de la stabilité permanentes dans le pays, a-t-il affirmé, précisant qu’à cette fin, l’engagement du Gouvernement du Soudan d’honorer ses obligations reste entier ».  Pour M. Siddig, le Soudan a démontré sa détermination à respecter tous les termes de l’Accord de paix global, en créant divers mécanismes destinés à parvenir à des solutions durables sur toutes les questions en suspens.  « Nous voulons développer des rapports fraternels entre toutes les parties », a-t-il assuré.  M. Siddig a ensuite estimé que l’enregistrement des électeurs s’était déroulé de manière harmonieuse: « nous soumettrons au Conseil de sécurité les chiffres définitifs au terme du mandat de la Commission pour le référendum du Sud-Soudan ».  Il a également assuré que l’assistance, y compris financière, apportée par le Gouvernement à la Commission « se poursuivra ». 


« Le référendum n’est pas une fin en soi mais un moyen de parvenir à la paix durable », a-t-il insisté, avant de noter des progrès dans les discussions en cours sur la questiond’Abyei.  Il faut garder à l’esprit que le Soudan cherche à normaliser les rapports entre les deux plus grands groupes ethniques du pays, a-t-il dit, soulignant que seule une démarche globale permettra de répondre à toutes les aspirations et à envisager un accord qui réponde aux attentes de tous de manière durable.  « Il faut éviter de prendre de manière hâtive des décisions unilatérales car cela risque de créer une situation explosive que nous ne souhaitons pas », a-t-il prévenu.  M. Siddig a aussi indiqué que les négociations sur la question d’Abyei se concentraient actuellement sur la démarcation des frontières et le retrait des forces du SPLM.  Concernant le Darfour, il a déclaré que la position du Gouvernement soudanais était que seul un accord politique global, auquel les parties parviendront dans le cadre des négociations de Doha, permettra de mettre un terme à la crise.  « Nous sommes confiants que bientôt, un accord équilibré sera ouvert à la signature de tous les mouvements, dès que ceux-ci auront définitivement renoncé à la guerre », a-t-il assuré.


M. PAGAN AMUM OKIECH, Ministre chargé de la paix et de la mise en œuvre de l’Accord de paix global du Gouvernement du Sud-Soudan et Secrétaire général du SPLM, s’est félicité des conditions pacifiques dans lesquelles s’est déroulé le processus d’enregistrement des électeurs pour le référendum au Sud-Soudan dans le sud du pays, qui est, a-t-il dit, désormais achevé.  Il a rappelé que quelque 3,6 millions de personnes avaient été enregistrées dans le Sud.  Il a regretté que l’enregistrement dans le Nord ait été très faible, convaincu que cela témoignait de l’inquiétude des Soudanais du Sud vivant dans le Nord concernant les conditions de la tenue du scrutin.  Il a néanmoins estimé que l’achèvement du processus était une étape importante qui n’aurait pas été possible sans le soutien de la communauté internationale et des Nations Unies.  Il a réitéré son appel pour que le référendum au Sud-Soudan se tienne à la date prévue, qu’il estime réalisable, et pour que ses résultats soient respectés.


M. Amum a estimé que le Gouvernement du Sud-Soudan continuait de porter une part disproportionnée du fardeau du financement de l’organisation du référendum et a demandé au Gouvernement du Soudan de respecter ses engagements en la matière.  Il a remercié la MINUS et la communauté internationale dans son ensemble de l’appui apporté à la Commission pour le référendum au Sud-Soudan.  Il a demandé à tous les États Membres de respecter, reconnaître et réaliser le choix du peuple du Sud-Soudan.  Le travail du Groupe d’experts de haut niveau pour certifier le processus était essentiel, a-t-il souligné.  Il s’est félicité des récentes déclarations du Président soudanais, M. Omar al-Bachir, qui s’est engagé à respecter les résultats du référendum.  Le référendum ne représente pourtant qu’un jalon sur la voie de la paix et du développement du Soudan, qu’elle qu’en sera l’issue, a déclaré M. Amum, qui s’est dit préoccupé par la lenteur des discussions sur les questions postréférendaires.  Il s’est cependant félicité des efforts entrepris par le Groupe d’experts de haut niveau de l’Union africaine présidé par l’ancien Président sud-africain, M. Thabo Mbeki, et s’est dit prêt à s’engager sur la voie de négociations.


M. Amum a regretté qu’il n’y ait pas eu d’accord sur Abyei.  Il a rappelé qu’il restait toujours le choix entre deux solutions: un référendum qui, a-t-il estimé, pourrait encore être tenu dans les temps, et le transfert d’Abyei au Sud par un décret présidentiel, de la même manière que la région avait été détachée du Sud par décision administrative en 1905.  Tout accord devra en tout cas respecter les droits du peuple Misseriya, a rappelé M. Amum.  À ce stade, il s’agit moins d’une question de territoire que celle de savoir comment faire valoir les droits du peuple Misseriya tout en respectant ceux du peuple Ngok Dinka.  Le peuple Misseriya n’est peut-être pas lui-même bien conscient de la manière dont ses droits seraient respectés dans un cas comme dans l’autre, a-t-il fait remarquer.


M. Amum s’est dit inquiet des débordements potentiels de la reprise des tensions et du conflit au Darfour.  Le Gouvernement du Sud-Soudan appuie une solution complète au Darfour, qui inclut toutes les parties et non pas un seul groupe de rebelles, a ajouté M. Amum.  Il n’existe pas de solution purement militaire au Darfour.  Il a affirmé que son gouvernement recherchait la stabilité dans l’ensemble du Soudan, y compris au Darfour, et s’est dit convaincu que toutes les parties au Darfour devraient revenir à la table des négociations.  Il a aussi invité le Gouvernement du Soudan à renforcer les assurances de sécurité mutuelles déjà existantes avec le Sud-Soudan.  Au nom du SPLM, M. Amum a déclaré n’avoir aucun intérêt à appuyer les groupes armés et il a demandé au parti du Congrès national au pouvoir à Khartoum de s’engager de la même façon à ne pas soutenir de groupes armés dans le Sud.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a estimé qu’il était « urgent et capital » de trouver rapidement un accord sur la question de la citoyenneté, afin d’assurer les populations du Sud et du Nord que leurs droits seront respectés quelle que soit l’issue du référendum.  « Nous exhortons les parties soudanaises à faire preuve de leadership et à respecter la sécurité de ces populations en se gardant de toute action susceptible d’attiser les tensions ».  Concernant la situation au Darfour, le représentant a souligné qu’il était vital que le Conseil de sécurité ne perde pas de vue « ce qui continue de se passer sur le terrain ».  « Nous devons travailler de manière inlassable avec toutes les parties à l’établissement d’un règlement politique, pacifique et inclusif ainsi qu’au rétablissement de la justice à la réconciliation dans la région ».  Le représentant a exhorté tous les groupes rebelles à rejoindre le processus de paix de Doha  « sans délai, ni pré-conditions ».  « Nous sommes à cette heure très préoccupés par la reprise de combats à Khor Abéché, qui ont donné lieu à des déplacements massifs, et nous demandons que, dans ce contexte, l’accès humanitaire soit amélioré », a-t-il insisté avant de conclure.


M. RUHAKANA RUHUNGA (Ouganda) a rappelé que la pleine application de l’Accord de paix global restait essentielle à la paix et la stabilité au Soudan et dans l’ensemble de la région.  Il a félicité les parties pour les dispositions de l’Accord mises en œuvre à ce jour et a jugé essentiel que les questions en suspens soient réglées, notamment celle d’Abyei.  Il a souhaité que le référendum au Sud-Soudan ait lieu dans les délais fixés dans une atmosphère de liberté et d’équité et que les résultats en soient respectés.  Il s’est félicité de la procédure d’enregistrement des électeurs, se disant encouragé par le grand nombre de personnes qui sont présentées pour être enregistrées.  La proportion du corps électoral potentiel est estimée à 96%, a-t-il dit.  Le représentant a félicité le Groupe d’experts de haut niveau de l’Union africaine pour son travail.  Il a estimé que l’appui de la communauté internationale restait essentiel pendant cette période.  Au cours du Sommet du 23 novembre dernier, les États membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) ont réaffirmé leur engagement à soutenir la pleine application de l’Accord de paix global.  Il s’est également félicité du travail du Groupe d’experts de haut niveau du Secrétaire général, ainsi que des activités de la MINUS.


M. GÉRARD ARAUD (France) a estimé que la préparation du référendum c’était aussi la préparation de la phase postréférendum, en rendant à cet égard hommage aux efforts du Président Mbeki et au Groupe d’experts de haut niveau de l’Union africaine pour leur conduite des discussions sur la question d’Abyei et des questions devant être traitées au lendemain du référendum.  « Nous sommes toutefois préoccupés par l’absence d’un accord sur la question d’Abyei », a-t-il dit, en encouragent les parties à poursuivre leurs efforts et à faire, le moment venu, les concessions nécessaires pour parvenir à une solution dès que possible.  Le représentant de la France a également encouragé la MINUS à poursuivre ses efforts et s’est félicité qu’elle ait redéployé des membres de son personnel pour renforcer sa présence dans les zones de tensions potentielles.  M. Araud a appelé à ne pas oublier le Darfour où la guerre entre les Forces armées soudanaises et les groupes rebelles se poursuit, comme en témoignent les combats meurtriers qui se sont produits à Khor Abéché les 10 et 11 décembre et qui ont donné lieu au déplacement de près de 12 000 civils.  Il a estimé qu’une solution politique était incontournable, appelant les deux principaux groupes rebelles qui se tiennent à l’écart du processus de négociations de Doha à le rejoindre sans délai ou préconditions.  Dans ce contexte, les entraves à la liberté de circulation doivent être menées de manière défensive, a-t-il suggéré.


M. TSUNEO NISHIDA (Japon) s’est félicité de ce que le processus d’enregistrement pour le référendum au Sud-Soudan se soit bien déroulé et que les parties à l’Accord de paix global se soient engagées à organiser le scrutin à la date prévue.  La volonté politique et l’engagement des parties concernées sont essentiels, a-t-il indiqué.  Le représentant a estimé que la contribution apportée par l’Union africaine et les organisations sous-régionales était encourageante.  La population du Sud doit être pleinement informée, bien à l’avance, des dates du scrutin et de l’annonce des résultats, a-t-il dit.  Le Japon est prêt à appuyer un référendum juste et équitable en envoyant des observateurs dès la fin de ce mois, a-t-il assuré.


M. Nishida a invité les deux parties à l’Accord de paix global à accélérer les discussions pour résoudre les questions en suspens.  Il a jugé indispensable que les relations entre les deux parties restent bonnes au-delà de la période de l’Accord de paix global et a annoncé de nouvelles contributions de son pays.  Le représentant a de nouveau lancé un appel aux groupes armés du Darfour pour qu’ils participent au processus de paix de Doha et s’est dit préoccupé par les récents incidents, qui ont provoqué de nouveaux déplacements de population.  Il a émis l’espoir que les relations entre le nord et le sud du Soudan n’en soient pas affectées.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) est intervenu brièvement pour saluer l’organisation « dans le calme » du référendum dans le Sud-Soudan.  La Fédération de Russie respectera le choix du peuple du Sud, quel qu’il soit, a-t-il assuré, avant d’estimer que le Groupe d’experts du Secrétaire général doit continuer de jouer son rôle de superviseur jusqu’au terme de la consultation.  Concernant la question d’Abyei, M. Churkin a, à son tour, appelé les parties à agir de manière constructive en trouvant rapidement « par le dialogue » des arrangements pour résoudre les difficultés en suspens et débloquer la situation.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a rappelé que le Ministre des affaires étrangères de son pays s’était rendu la semaine dernière au Soudan et en était revenu avec le sentiment que le Parti national du Congrès comme le SPLM étaient engagés en faveur de la tenue du référendum au Sud-Soudan à la date prévue, mais aussi que l’ensemble du processus de mise en œuvre de l’Accord de paix global et la situation politique au Nord comme au Sud restaient fragiles.  La communauté internationale doit adresser des messages positifs à Khartoum pour persuader les autorités qu’il existe une réelle possibilité pour établir de nouvelles relations avec la communauté internationale après le référendum, si celui-ci se déroule comme prévu.  De même, la communauté internationale doit convaincre le Sud qu’elle est prête à l’assister à condition que le SPLM au pouvoir n’agisse pas de manière à provoquer une escalade militaire.  Les Nations Unies doivent être activement impliquées dans la consolidation de la paix au Sud comme au Nord après les référendums, a ajouté le représentant, qui s’est félicité du déroulement pacifique de la procédure d’enregistrement des électeurs pour le référendum au Sud-Soudan.


M. Mayr-Harting a estimé que des progrès restent nécessaires concernant la question d’Abyei et les questions postréférendaires.  Il a insisté sur la lutte contre l’impunité, le respect des droits de l’homme et celui des droits des femmes comme éléments nécessaires d’une paix durable.  Il a rappelé que l’Union européenne s’était engagée à participer à un soutien international éventuel en faveur d’un allègement de la dette.  Il a souligné que la liberté de mouvement de la MINUS était fondamentale pour qu’elle puisse s’acquitter de sa tâche.  Sa délégation, a-t-il ajouté, condamne l’enlèvement de membres de la Mission et demande à toutes les parties de respecter le libre accès de l’assistance humanitaire.


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a salué le fait que l’organisation du référendum au Sud-Soudan soit sur la bonne voie.  Il a ainsi félicité la Commission pour le référendum du Sud-Soudan pour le travail accompli et demandé à toutes les parties à l’Accord de paix global de se garder de toute hostilité militaire.  Le SPLM doit, a-t-il dit, reste attaché à la mise en œuvre de l’Accord.  « Le Nord et le Sud ont l’obligation de trouver un moyen de coexistence pacifique, dans l’unité ou dans la séparation », a-t-il rappelé.  Pour sa part, « l’ONU doit définir le cadre du dialogue entre les parties et les autorités doivent garantir une pleine liberté de circulation des personnels de la MINUS », a-t-il ajouté.  Concernant la situation au Darfour, le représentant a dit attendre avec impatience le point qui sera fait le 19 décembre sur les termes d’un accord.  « Cet accord doit être inclusif », a-t-il souligné.


M. EMMANUEL ISSOZE-NGONDET (Gabon) a estimé que l’inscription sur les listes électorales au Sud-Soudan, achevée le 8 décembre dernier, marquait un tournant décisif devant aboutir à l’organisation du référendum, le 9 janvier prochain.  Il a ensuite exhorté les parties à remplir leurs obligations financières afin de permettre à la Commission référendaire d’achever ses travaux dans les délais.  S’agissant des arrangements postréférendaires, les parties doivent parvenir à un accord au plus vite, en vue de garantir une coopération continue entre le Nord et le Sud, quelle que soit l’issue de la consultation.  Poursuivant, il a jugé qu’un accord définitif sur la région d’Abyei servira de catalyseur pour relever les défis en suspens.  Le Conseil de sécurité doit « maintenir la pression pour garantir le respect des droits des minorités vivant dans les territoires respectifs ».  « Nous encourageons les parties à coopérer pleinement avec la MINUS », a-t-il conclu. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) s’est félicitée de l’évolution progressive dans la mise en œuvre de l’Accord de paix global et a rappelé que le processus d’enregistrement des électeurs pour le référendum du Sud-Soudan avait été achevé de manière pacifique.  Elle a toutefois fait observer qu’il restait de nombreux sujets de préoccupation, citant notamment le financement insuffisant de la Commission pour le référendum au Sud-Soudan, l’instabilité dans le nord de Bahr Al Ghazal et les tensions croissantes dans la région d’Abyei.  Elle a également noté que l’Accord sur le Darfour ait été affecté par la reprise des hostilités entre l’armée soudanaise et le SLA/Mini Minawi. Elle a également déploré les hostilités impliquant d’autres parties ainsi que les restrictions imposées à l’accès humanitaire.  Il faut traiter toutes ces sources de préoccupation de manière urgente afin que les référendums puissent se dérouler dans une atmosphère marquée par un minimum de sécurité et de stabilité politique, a déclaré Mme Ribeiro Viotti.


C’est pourquoi, il faut tout faire pour que le référendum au Sud-Soudan puisse se tenir à la date prévue de manière transparente et que ses résultats soient appliqués, a déclaré la représentante, qui y a vu le fondement d’une paix durable au Soudan.  Elle a également estimé indispensable de trouver une solution pacifique à la question d’Abyei, et a demandé aux parties de faire preuve de souplesse et de leadership dans leurs discussions sur la question.  Elle a également demandé que les garanties des minorités soient respectées au Nord comme au Sud.  Mme Ribeiro Viotti a rappelé que les parties devraient aussi faire preuve de patience et de courage pour traiter des questions postréférendaires.  Dans tous ces domaines, les Nations Unies ont un rôle important à jouer, a déclaré Mme Ribeiro Viotti, qui a estimé que le partenariat de l’ONU avec l’Union africaine serait essentiel.  Elle a rappelé son appui au travail du Groupe d’experts de haut niveau de l’Union africaine.  C’est probablement la dernière séance que le Conseil de sécurité tient en présence des parties à l’Accord de paix global avant le référendum, a fait remarquer la représentante.  C’est pourquoi, elle a souhaité que les parties entendent le message que leur adresse aujourd’hui le Conseil pour déterminer, dans les prochaines semaines, l’avenir du Soudan et de toute la région. 


Mme MIRSADA ČOLAKOVIĆ (Bosnie-Herzégovine) a rappelé le soutien de la Bosnie-Herzégovine à une mise en œuvre complète et dans les temps de l’Accord de paix global et a demandé aux parties de redoubler d’efforts afin d’y parvenir.  Compte tenu du calendrier des référendums, il est de la plus haute importance que le travail de procédure soit achevé dans les temps, a ajouté Mme Čolaković, qui s’est par ailleurs inquiétée qu’en ce qui concerne l’Abyei, les parties ne se soient pas encore mises d’accord sur la création d’une commission électorale.  La représentante a considéré que la mise en place d’un groupe de travail sur le partage des richesses, la citoyenneté, la sécurité et les instruments juridiques internationaux, ainsi que le projet d’établissement d’un secrétariat mixte pour les négociations à venir, constituent des mesures positives pour la phase postréférendaire.  Elle s’est également félicitée des efforts de l’Union africaine et de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) pour faciliter et intensifier les négociations entre les parties sur les questions encore en suspens.  Elle a jugé essentiel que les parties fassent preuve d’un esprit de compromis afin de surmonter les difficultés concernant la frontière, le partage des richesses, la citoyenneté et la question d’Abyei.  Elle a en outre salué l’engagement de la MINUS, dont elle a notamment appuyé les efforts en matière de protection des civils, ainsi que les projets d’impact immédiat.


M. ERTUĞRULAPAKAN (Turquie) a déclaré que, depuis cinq ans, les parties à l’Accord de paix global avaient travaillé ensemble et de manière pacifique.  Il y a eu des succès comme des échecs, mais, dans l’ensemble, les deux parties s’en sont tenues à la voie tracée, a estimé le représentant, qui les a félicitées.  Il est désormais essentiel d’organiser au Sud-Soudan un référendum paisible, transparent, équitable et crédible, dont les résultats devront être respectés par tous, a poursuivi M. Apakan.  Les engagements politiques pris par les deux parties sont très importants et devront être suivis d’effets, a-t-il souligné.  Quel que soit le résultat du référendum, le peuple soudanais restera interdépendant et c’est pourquoi, il faut prendre des mesures pour assurer la coexistence pacifique entre les communautés, a ajouté le représentant, tout en se félicitant des efforts faits pour régler ces questions postréférendaires.  Il faut trouver des solutions viables et équilibrées, qui offrent des garanties à toutes les populations concernées, a-t-il insisté.  M. Apakan a appelé toutes les parties au conflit au Darfour à rejoindre les négociations de Doha.  Il a estimé que l’assistance humanitaire ne pourra être garantie tant que le conflit se poursuivra.  Il a apporté son soutien aux efforts de paix de l’Union africaine et des Nations Unies.  L’Accord de paix global n’est pas seulement un calendrier à respecter, c’est aussi un ensemble d’engagements politiques à mettre en œuvre, a rappelé le représentant.


M. NAWAF SALAM (Liban) a salué la finalisation « dans le calme » de l’inscription des électeurs du Sud-Soudan et la réaffirmation par les dirigeants soudanais de leur engagement à respecter les dispositions de l’Accord de paix global et les résultats des référendums.  Il a ensuite appelé toutes les parties à continuer de s’engager sur la voie de la paix, car « le retour à la guerre aurait un coût intenable pour la région et la communauté internationale ».  Concernant le statut de la région d’Abyei, il a lui aussi demandé que les arrangements postréférendaires soient conclus avant la tenue des consultations.  « Les consultations ne sont pas une fin en soi car les relations devront être maintenues entre Nord et Sud, indépendamment de leur issue », a-t-il affirmé, avant d’appeler de ses vœux la conclusion d’un accord inclusif sur le Darfour. 


M. YANG TAO (Chine) a noté que le processus de paix continue d’avancer et que l’enregistrement des électeurs pour le référendum dans le Sud-Soudan s’était bien déroulé.  Il a souhaité que les deux référendums, au Sud-Soudan et à Abyei, se déroulent à la date prévue.  La communauté internationale, a-t-il insisté, doit créer des conditions propices à la bonne tenue des scrutins et s’abstenir de préjuger de ses résultats.  Le représentant a souhaité que le Nord comme le Sud s’attachent à cette paix difficilement obtenue et s’accordent rapidement sur les questions postréférendaires qui demeurent en suspens.  La Chine estime qu’un accord rapide au Darfour est la condition pour rétablir la paix dans la région, a déclaré son représentant, qui a estimé que les parties doivent, à cette fin, s’engager dans un dialogue politique énergique.  Il a appelé tous les groupes armés du Darfour à se joindre sans condition préalable au processus de Doha.


M. GUILLERMO PUENTE (Mexique) a estimé que, dans le contexte actuel, il faudrait insister sur la garantie que le référendum sur le Sud-Soudan aura lieu à la date prévue, le 9 janvier 2011, « ce qui suppose que les parties respectent leur engagement de financer de manière appropriée les travaux de la Commission électorale indépendante pour l’organisation de ce référendum ».  Il a ensuite regretté l’absence d’accord sur la question d’Abyei, « qui fait courir des risques très sérieux d’instabilité à court et moyen termes dans la région et le pays tout entier ».  Enfin, il a appelé le Conseil de sécurité et la communauté internationale dans son ensemble à rester vigilants, à réitérer les appels au calme et à fournir l’aide humanitaire au Darfour, « où la protection des civils doit être améliorée ».


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a rappelé qu’au cours de ces derniers mois, le Conseil de sécurité avait fait preuve d’une unité sans précédent concernant la mise en œuvre de l’Accord de paix global.  Cette unité, a-t-elle dit, doit être préservée.  Elle a estimé que l’étape de l’enregistrement des électeurs pour le référendum au Sud-Soudan avait constitué une étape importante, qui montrait que ce scrutin pouvait se tenir selon le calendrier établi.  La question du référendum dans la région d’Abyei n’est toutefois pas réglée, a fait observer Mme Rice, en assurant de l’appui de sa délégation aux efforts du Groupe d’experts de haut niveau de l’Union africaine pour résoudre ce problème.  Toute solution concernant Abyei devra respecter les droits de la population de cette région et recueillir le consentement des deux parties à l’Accord de paix global, a rappelé la représentante. Mme Rice a, par ailleurs, demandé aux parties de créer un environnement sûr et sans entraves pour la campagne électorale au Sud-Soudan et de s’acquitter de leurs engagements en matière de financement du processus des référendums.  Elle a aussi rappelé qu’il faudrait régler la question de la délimitation de la frontière entre le Nord et le Sud, ainsi que plusieurs questions postréférendaires, y compris les garanties pour les Soudanais du Sud se trouvant au Nord et les Soudanais du Nord se trouvant au Sud.  Mme Rice a enfin demandé à toutes les parties à l’Accord de paix global de coopérer pleinement avec la MINUS et de faciliter la liberté de mouvement des Casques bleus. 


La représentante a regretté que cette réunion du Conseil de sécurité ait lieu à une période critique marquée par des informations troublantes sur des violences commises par les forces armées soudanaises dans le sud du Darfour.  Ces informations méritent la plus grande attention du Conseil, a déclaré Mme Rice, qui a rappelé que la MINUAD avait été autorisée par le Conseil à prendre des mesures pour s’acquitter de son mandat, avec ou sans l’accord du Gouvernement du Soudan. Les États-Unis, qui condamnent les récentes attaques aériennes lancées par les forces du Gouvernement fédéral soudanais, demandent à ce Gouvernement d’y mettre fin immédiatement.  Elle a par ailleurs condamné les atteintes à la liberté d’expression. Rappelant que le Darfour restait un des sujets de préoccupation majeurs pour les États-Unis, elle a demandé à tous les États Membres de redoubler d’efforts pour enrayer le flux d’armes à destination du Darfour et de mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil.



Déclarationprésidentielle


Le Conseil de sécurité accueille avec satisfaction la réaffirmation par les parties soudanaises de leur attachement à la mise en œuvre intégrale et rapide de l’Accord de paix global et réitère son appui indéfectible aux efforts menés par les parties à cet égard.  Il se félicite de la conclusion au Soudan d’un processus pacifique d’enregistrement pour le référendum au Sud-Soudan et encourage les parties à maintenir la dynamique vers la tenue dans la paix de référendums crédibles le 9 janvier 2011 qui refléteront la volonté de la population.  Le Conseil engage vivement les parties à l’Accord de paix global de respecter sans délai leurs autres engagements en vue de financer la Commission pour le référendum au Sud-Soudan et le Bureau du référendum au Sud-Soudan.


Le Conseil réaffirme son soutien au Groupe du Secrétaire général pour l’appui aux référendums au Soudan, dirigé par le Président Benjamin Mkapa, et se félicite de ses travaux, y compris sa déclaration du 9 décembre 2010 notant que le processus d’enregistrement constitue le fondement d’un référendum crédible.  Il salue les efforts des observateurs internationaux et nationaux.


Le Conseil note avec une grande préoccupation l’absence d’accord sur Abyei. Il engage vivement les parties à calmer les tensions croissantes à Abyei, à parvenir d’urgence à un accord sur Abyei et les autres questions relatives à l’Accord de paix global encore en suspens, et à régler les questions essentielles de l’après-référendum, notamment sur les frontières, la sécurité, la citoyenneté, la dette, les actifs, la monnaie et les ressources naturelles.  Il se félicite de l’action menée par le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine, sous la direction du Président Thabo Mbeki, et des efforts qu’il continue de déployer à cet égard.


Le Conseil demande une fois encore à toutes les parties de collaborer sans réserve avec la MINUS afin de faciliter l’exécution de son mandat, en particulier s’agissant de la protection des civils et de l’octroi à la Mission d’un accès sans entrave et d’une liberté de circulation.


Le Conseil réitère qu’il est urgent que les parties assurent, immédiatement et constamment, aux habitants du Soudan, quelle que soit leur nationalité, que leurs droits, leur sécurité et leurs biens seront respectés quelle que soit l’issue des référendums et de mettre l’accent sur la sécurité et la protection des minorités, y compris les Sud-Soudanais vivant dans le nord du pays et les Nord-Soudanais vivant dans le sud.  Il engage les parties à faire en sorte que les arrangements relatifs à la citoyenneté et au statut de résident soient conformes aux obligations internationales applicables et s’abstiennent de priver un individu de sa citoyenneté de façon arbitraire.  Le Conseil demande instamment aux parties à l’Accord de paix global de s’acquitter de leurs obligations.


Le Conseil de sécurité souligne qu’il importe d’organiser, en temps opportun, des processus de consultations populaires sans exclusive et crédibles dans le Nil Bleu et le Kordofan méridional, conformément à l’Accord de paix global.  Il souligne également la nécessité de tenir des élections au niveau de l’État du Kordofan méridional conformément au calendrier établi par la Commission électorale nationale.


Le Conseil souligne que quelle que soit l’issue des référendums, la poursuite de la coopération entre les parties à l’Accord de paix global demeurera essentielle. Il souligne qu’il importe que les parties respectent les engagements visés dans la déclaration du 15 novembre du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine, notamment pour trouver des solutions pacifiques à toutes les questions en suspens, pour ne plus recourir à la guerre et pour qu’aucune des deux parties ne porte atteinte à la sécurité de l’autre partie en prenant des mesures ou en fournissant un appui à un groupe donné.  Le Conseil est fortement préoccupé par les incidents militaires survenus récemment dans la vallée du fleuve Kiir et du déplacement de civils qui en a résulté, et il demande instamment aux parties de faire preuve de retenue, en évitant l’escalade.


Le Conseil réaffirme son soutien au processus de paix conduit par l’Union africaine et l’ONU en faveur du Darfour, qu’accueille l’État du Qatar. Il encourage vivement tous les mouvements rebelles à adhérer au processus de paix sans retard ni conditions préalables.  Il réaffirme combien il importe que les femmes participent plus largement aux processus de paix au Soudan.  Il se déclare une fois encore profondément préoccupé par l’intensification de la violence et de l’insécurité au Darfour, y compris récemment à Khor Abeche, notamment les violations du cessez-le-feu, les attaques menées par des groupes rebelles, l’intensification des combats intertribaux et les agressions contre le personnel humanitaire et les forces de maintien de la paix et les bombardements par l’aviation du Gouvernement soudanais.  Il rappelle l’importance qu’il attache à la fin de l’impunité et à la poursuite en justice des auteurs de crimes commis au Darfour. Il réaffirme qu’il est disposé à envisager de prendre des mesures contre toute partie dont les activités porteraient atteinte à la paix au Darfour.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité prie le Secrétaire général de créer un « Bureau des Nations Unies au Burundi » (BNUB) à partir du 1er janvier 2011

CS/10120

Le Conseil de sécurité prie le Secrétaire général de créer un « Bureau des Nations Unies au Burundi » (BNUB) à partir du 1er janvier 2011

16/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10120
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6451e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PRIE LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE CRÉER UN « BUREAU

DES NATIONS UNIES AU BURUNDI » (BNUB) À PARTIR DU 1ER JANVIER 2011


Cette « présence sensiblement réduite » devra soutenir les progrès réalisés

par le Burundi en matière de consolidation de la paix, de démocratie et de développement


Le Conseil de sécurité a adopté ce matin, à l’unanimité, la résolution 1959 (2010) par laquelle il prie le Secrétaire général de créer pour une période initiale de 12 mois à compter du 1er janvier 2011 le Bureau des Nations Unies au Burundi » (BNUB).


Le Conseil qualifie le BNUB de « présence des Nations Unies sensiblement réduite », destiné à « soutenir les progrès réalisés ces dernières années par tous les acteurs nationaux en matière de consolidation de la paix, de démocratie et de développement ».


Tel que défini par le Conseil de sécurité, le mandat du BNUB consistera à renforcer l’indépendance, les capacités et les cadres juridiques des institutions nationales essentielles, notamment judiciaires et parlementaires, conformément aux normes et principes internationaux.  Il devra aussi promouvoir et faciliter le dialogue entre les acteurs nationaux et appuyer les mécanismes destinés à assurer une large participation à la vie politique, y compris pour l’exécution des stratégies et programmes de développement du Burundi; appuyer la lutte contre l’impunité, notamment par la mise en place de mécanismes de justice transitionnelle, afin de renforcer l’unité nationale, de promouvoir la justice et de favoriser la réconciliation au sein de la société burundaise, et fournir à ces mécanismes un appui opérationnel; et promouvoir et protéger les droits de l’homme, y compris en renforçant les capacités nationales à cet égard, ainsi que la société civile.


Le BNUB aura aussi pour mandat de s’assurer que toutes les stratégies et politiques concernant les finances publiques et le secteur économique, en particulier le prochain Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP), mettent l’accent sur la consolidation de la paix et la croissance économique, en répondant aux besoins spécifiques des populations les plus vulnérables, et plaider pour la mobilisation de ressources en faveur du Burundi.  Il devra enfin fournir un appui au Burundi lorsqu’il assurera la présidence de la Communauté de l’Afrique de l’Est en 2011, ainsi que des conseils, s’ils sont sollicités, au sujet de questions d’intégration régionale.


Le Secrétaire général avait proposé de remplacer l’actuel BINUB par le BNUB dans son dernier rapport sur le Burundi, présenté au Conseil par son Représentant exécutif au Burundi et Chef du BINUB, M. Charles Petrie, lors d’une réunion tenue le 9 décembre.  M. Ban Ki-moon expliquait notamment que le Burundi et sa population avaient fait de grands progrès pour abandonner la violence politique, mais que ces progrès restaient toutefois fragiles et que la communauté internationale devrait continuer d’appuyer le pays, notamment par le biais d’une « structure plus légère » que l’actuel BINUB.


LA SITUATION AU BURUNDI


Texte du projet de résolution S/2010/640


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions et les déclarations de son président sur le Burundi, en particulier ses résolutions 1719 (2006), 1791 (2007), 1858 (2008) et 1902 (2009),


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité du Burundi,


Notant avec satisfaction le bon déroulement de cinq élections consécutives entre mai et septembre 2010, qui, malgré les divisions entre les acteurs politiques, n’ont pas entraîné de violences à grande échelle et marquent une étape importante dans la consolidation de la paix et de la démocratie ainsi que dans le développement durable au Burundi,


Encourageant les efforts que fait le Gouvernement burundais pour faire une place à tous les partis politiques et continuer d’améliorer le dialogue entre tous les acteurs, y compris la société civile,


Saluant la contribution précieuse que le Bureau intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB) a apportée au relèvement du Burundi après le conflit ainsi qu’à la paix, à la sécurité et au développement du pays,


Se félicitant des progrès réalisés par le Burundi en faveur de la paix, de la stabilité et du développement et soulignant que le système des Nations Unies et la communauté internationale, y compris les institutions financières internationales et les partenaires de développement du Burundi, doivent continuer d’appuyer la consolidation de la paix et le développement à long terme du Burundi,


Appuyant l’engagement renouvelé du Burundi en faveur de la « tolérance zéro » en matière de corruption,


Se félicitant de l’intérêt que la Commission de consolidation de la paix ne cesse de porter au Burundi et de la récente visite du Président de la formation Burundi de la Commission, prenant note de l’examen de janvier 2010 de l’état d’avancement du Cadre stratégique pour la consolidation de la paix au Burundi et de l’exposé du Président de la formation Burundi de la Commission en date du 9 décembre 2010 et reconnaissant la contribution du Fonds pour la consolidation de la paix à la consolidation de la paix au Burundi,


Soutenant l’engagement du Burundi en faveur de l’intégration régionale, notamment au sein de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL) et de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), et les efforts qu’il fait pour assurer le succès de sa présidence de la CAE en 2011,


Conscient de l’importance de la justice transitionnelle pour la réconciliation durable de l’ensemble de la population du Burundi et prenant note avec satisfaction de l’achèvement des consultations nationales engagées sur la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle, conformément à sa résolution 1606 (2005) et aux Accords d’Arusha de 2000,



Notant avec une grande préoccupation les informations faisant état de la poursuite de violations des droits de l’homme, en particulier des exécutions extrajudiciaires et des cas de torture, et les restrictions imposées aux libertés civiles, y compris la liberté d’expression, d’association et de rassemblement des opposants politiques et des représentants de la société civile,


Encourageant le Gouvernement burundais à protéger les libertés civiles et à combattre l’impunité, en particulier en faisant en sorte que les responsables des actes de torture, exécutions extrajudiciaires et mauvais traitements infligés aux détenus soient traduits en justice,


Rappelant ses résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009) et 1889 (2009) sur les femmes et la paix et la sécurité, ses résolutions 1674 (2006) et 1894 (2009) sur la protection des civils en période de conflit armé et ses résolutions 1612 (2005) et 1882 (2009) sur les enfants et les conflits armés,


Ayant examiné le septième rapport (S/2010/608) du Secrétaire général sur le Bureau intégré des Nations Unies au Burundi,


1.    Prie le Secrétaire général de créer pour une période initiale de 12 mois, à compter du 1er janvier 2011 et comme il l’a recommandé dans son rapport (S/2010/608), en particulier par une présence des Nations Unies sensiblement réduite, le Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB), dont les principales missions sont décrites au paragraphe 3 ci-après, pour soutenir les progrès réalisés ces dernières années par tous les acteurs nationaux en matière de consolidation de la paix, de la démocratie et du développement au Burundi;


2.    Accueille avec satisfaction la recommandation du Secrétaire général selon laquelle le BNUB devrait être dirigé par un représentant spécial du Secrétaire général, assisté d’un représentant spécial adjoint, qui ferait fonction de coordonnateur résident et de coordonnateur de l’action humanitaire des Nations Unies ainsi que de représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement, et souligne qu’il convient de doter le BNUB des moyens humains et matériels voulus pour qu’il puisse exécuter son mandat dans les meilleures conditions d’efficacité;


3.    Demande que le BNUB concentre l’appui qu’il fournira au Gouvernement burundais sur les actions suivantes :


a)    Renforcer l’indépendance, les capacités et les cadres juridiques des institutions nationales essentielles, notamment judiciaires et parlementaires, conformément aux normes et principes internationaux;


b)    Promouvoir et faciliter le dialogue entre les acteurs nationaux et appuyer les mécanismes destinés à assurer une large participation à la vie politique, y compris pour l’exécution des stratégies et programmes de développement du Burundi;


c)    Appuyer la lutte contre l’impunité, notamment par la mise en place de mécanismes de justice transitionnelle, afin de renforcer l’unité nationale, de promouvoir la justice et de favoriser la réconciliation au sein de la société burundaise, et fournir à ces mécanismes un appui opérationnel;


d)    Promouvoir et protéger les droits de l’homme, y compris en renforçant les capacités nationales à cet égard, ainsi que la société civile;


e)    S’assurer que toutes les stratégies et politiques concernant les finances publiques et le secteur économique, en particulier le prochain Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP), mettent l’accent sur la consolidation de la paix et la croissance économique, en répondant aux besoins spécifiques des populations les plus vulnérables, et plaider pour la mobilisation de ressources en faveur du Burundi;


f)    Fournir un appui au Burundi lorsqu’il assurera la présidence de la Communauté de l’Afrique de l’Est en 2011, ainsi que des conseils, s’ils sont sollicités, au sujet de questions d’intégration régionale;


      4.    Souligne la nécessité d’une transition sans heurt du Bureau intégré des Nations Unies au Burundi au Bureau des Nations Unies au Burundi;


5.    Souligne qu’il importe de mettre en place un bureau pleinement intégré qui coordonne efficacement les stratégies et programmes des organismes, fonds et programmes des Nations Unies au Burundi, et insiste sur la nécessité pour le système des Nations Unies d’appuyer le Bureau des Nations Unies au Burundi et de coopérer pleinement avec lui;


6.    Reconnaît que le Gouvernement burundais est responsable au premier chef de la consolidation de la paix, de la sécurité et du développement à long terme dans le pays, et l’encourage à poursuivre ses efforts face aux défis de la consolidation de la paix, en particulier la gouvernance démocratique, la lutte contre la corruption, la réforme du secteur de la sécurité, la justice et la protection des droits de l’homme, en mettant particulièrement l’accent sur les droits des femmes et des enfants et les minorités marginalisées et vulnérables;


7.    Encourage le Gouvernement burundais, avec l’appui du Bureau des Nations Unies au Burundi et d’autres partenaires internationaux, à redoubler d’efforts pour mener les réformes structurelles propres à améliorer la gouvernance politique, économique et administrative, et à lutter contre la corruption, en vue de mettre en place les moteurs puissants d’une croissance économique et sociale soutenue et équitable;


      8.    Souligne l’importance de la réforme du secteur de la sécurité et demande instamment à tous les partenaires internationaux de continuer, de concert avec le Bureau des Nations Unies au Burundi, à appuyer les efforts que fait le Gouvernement burundais pour professionnaliser les services nationaux de sécurité et de police et renforcer leurs capacités, en particulier dans le domaine de la formation en matière de droits de l’homme et de lutte contre les violences sexuelles et sexistes, et en vue de consolider la gouvernance du secteur de la sécurité;


9.    Félicite le Gouvernement burundais d’avoir achevé la réinsertion des derniers groupes d’enfants qui étaient associés à des groupes armés et des ex-combattants, l’encourage à faire en sorte que ces résultats soient durables, encourage la Commission de consolidation de la paix à réfléchir aux mesures spécifiques qu’elle pourrait prendre pour renforcer son appui à la réinsertion durable des populations affectées par la guerre et d’autres groupes vulnérables, et appuie les efforts que fait le Gouvernement dans le cadre de la campagne de désarmement civil volontaireet le lancement des processus d’enregistrement et de marquage des armes de la Police nationale du Burundi (PNB);


10.   Encourage le Gouvernement burundais, la Commission de consolidation de la paix et ses partenaires nationaux et internationaux à honorer les engagements qu’ils ont pris au titre du Cadre stratégique pour la consolidation de la paix, prie la Commission de consolidation de la paix, avec l’appui du Bureau des Nations Unies au Burundi, de continuer d’aider le Gouvernement burundais à poser les fondements d’une paix et d’une sécurité durables, de la réintégration et du développement à long terme au Burundi, notamment en veillant à ce que des progrès soient réalisés dans l’instauration de l’état de droit et à ce que les objectifs de consolidation de la paix soient pleinement pris en considération dans les processus futurs de planification stratégique, en particulier le DRSP, et prie la Commission de consolidation de la paix de fournir des avis au Conseil sur ces questions;


11.   Demande instamment au Gouvernement d’enquêter sur les rapports faisant état de violations des droits de l’homme, de prendre les mesures nécessaires pour prévenir toutes nouvelles violations et de faire en sorte que ceux qui sont responsables des violations commises soient traduits en justice;


12.   Appelle le Gouvernement burundais à poursuivre ses efforts pour assurer la promotion et la protection des droits de l’homme et à mettre rapidement en place la Commission nationale indépendante des droits de l’homme, conformément aux Principes de Paris énoncés dans la résolution 48/134 de l’Assemblée générale, et l’encourage en outre à continuer à combattre l’impunité et à prendre les mesures requises pour que ses citoyens jouissent pleinement de leurs droits civils, politiques, sociaux, économiques et culturels, tels que consacrés dans la Constitution du Burundi et énoncés dans les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, y compris ceux ratifiés par le Burundi;


13.   Se félicite de l’achèvement des consultations nationales sur la création de mécanismes de justice transitionnelle, félicite le Gouvernement burundais pour la publication du rapport sur ces consultations et l’encourage à faire en sorte, avec l’appui de partenaires internationaux et du Bureau des Nations Unies au Burundi,le cas échéant, que les mécanismes proposés soient créés rapidement;


14.   Se félicite de l’accord tripartite intervenu récemment entre le Burundi, la République démocratique du Congo et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, ainsi que des progrès réalisés dans la recherche de solutions durables et dignes au profit des réfugiés vivant en Tanzanie, et encourage un effort soutenu pour trouver des solutions en ce qui concerne les derniers réfugiés demeurant au Burundi, conformément au droit international applicable;


15.   Prie le Secrétaire général de le tenir informé tous les six mois de l’exécution du mandat du Bureau des Nations Unies au Burundi et de l’application de la présente résolution, avec une première présentation d’ici au 31 mai 2011 et un rapport pour le 30 novembre, et lui demande d’élaborer une série de critères en vue de la transformation future du Bureau des Nations Unies au Burundi en une équipe de pays des Nations Unies et de lui rendre compte régulièrement des progrès réalisés à cet égard;


16.   Décide de rester activement saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission attire l’attention de l’Assemblée générale sur le premier déficit de la Caisse des pensions en sept évaluations actuarielles

AG/AB/3978

La Cinquième Commission attire l’attention de l’Assemblée générale sur le premier déficit de la Caisse des pensions en sept évaluations actuarielles

16/12/2010
Assemblée généraleAG/AB/3978
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

25e séance – matin                                         


LA CINQUIÈME COMMISSION ATTIRE L’ATTENTION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SUR LE PREMIER

DÉFICIT DE LA CAISSE DES PENSIONS EN SEPT ÉVALUATIONS ACTUARIELLES


Elle examine le financement des Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda (TPIR) et l’ex-Yougoslavie (TPIY) et les incidences budgétaires de trois projets de résolution


La Cinquième Commission (questions administratives et budgétaires) a adopté, ce matin, un projet de résolution (1) sur le « Régime des pensions des Nations Unies (ONU) », par lequel l’Assemblée se déclarerait préoccupée par le premier déficit enregistré par la Caisse des pensions en sept évaluations actuarielles, soit depuis 14 ans.  Elle a également examiné le financement des stratégies d’achèvement des Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda (TPIR) (2) et pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) (3), et les incidences budgétaires –estimées à près de 1,7 million de dollars- de l’adoption de trois projets de résolution portant respectivement sur les missions de bons offices du Secrétaire général au Myanmar (4); la construction d’un Mémorial permanent en souvenir des victimes de l’esclavage (5); la mise en œuvre des Déclaration et Programme d’action de Durban pour lutter contre le racisme (6).


En adoptant ce matin, sans vote, le projet de résolution intitulé « Régime des pensions des Nations Unies », la Cinquième Commission invite l’Assemblée à se déclarer préoccupéepar l’existence, au 31 décembre 2009, d’un déficit égal à 0,38% de la masse des rémunérations considérées aux fins de la pension, le premier déficit enregistré par la Caisse en sept évaluations actuarielles consécutives.  À la section intitulée « Arrangements administratifs, budget révisé et objectifs à long terme de la Caisse commune des pensions », l’Assemblée est invitée à approuver la recommandation du Comité mixte visant à ne pas modifier le montant de 176 millions 318 500 dollars de crédits ouverts et à couvrir les besoins de la Caisse en procédant à la réaffectation de ressources, sur la base des montants révisés figurant à l’annexe XIX du rapport du Comité mixte pour les frais d’administration, les frais de gestion du portefeuille, les frais d’audit et les dépenses du Comité mixte. 


Au cours de l’examen des prévisions révisées du financement des TPIR et du TPIY, le représentant du Yémen, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et de celui de la Côte d’Ivoire, au nom du Groupe des États d’Afrique, ont demandé la mise en place d’un système permettant de retenir le personnel qualifié.  Les deux délégations, tout comme celle du Canada, qui intervenait également au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (Groupe CANZ), ont relevé que la persistance de taux de vacance élevé et la difficulté de retenir le personnel avaient un impact négatif sur l’achèvement à temps des travaux de ces deux Tribunaux.  Ces délégations ont appelé les États Membres à appuyer les ressources nécessaires pour le financement du TPIR et du TPIY.  L’Assemblée est invitée d’approuver la révision de crédits ouverts pour l’exercice biennal, fixant leur montant brut à 226 535 600 dollars (montant net: 207 354 100 dollars) pour le TPIR, soit une baisse de 18 760 200 dollars en chiffres bruts (montant net: 19 892 400 dollars).  S’agissant du TPIY, l’Assemblée est invitée à approuver un crédit révisé d’un montant brut de 274 924 600 dollars (montant net: 249 833 400 dollars), correspondant à une réduction d’un montant brut de 15 360 900 dollars (montant net: 18 154 400 dollars). 


Intervenant au cours du débat sur les incidences budgétaires du projet de résolution sur la construction d’un « Mémorial en souvenir des victimes de l’esclavage », estimées à 251 000 dollars, le représentant du Groupe des 77 et de la Chine, et celui de la Jamaïque, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), ont regretté que le Secrétariat n’ait pas élaboré de rapports sur la mise en œuvre par les États Membres des résolutions relatives à la question de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.  Notant que l’insuffisance des activités du Secrétariat sur la question avait été imputée à un manque de personnel au sein du Département de l’information (DPI), le représentant de la CARICOM a déploré que les demandes de ressources ne prennent pas en compte la section V du document A/C.5/65/11 qui demande au DPI d’organiser chaque année des activités pour célébrer la Journée internationale de commémoration, dont une séance commémorative de l’Assemblée générale, au Siège de l’ONU et, le cas échéant, des activités par le biais du réseau des centres d’information de l’ONU.  Pour sa part, le représentant du Groupe des 77 et de la Chine s’est dit préoccupé par l’absence de volonté du DPI et d’autres entités pertinentes du Secrétariat pour s’engager activement dans des activités liées à la commémoration de cette immense tragédie de l’humanité.


La Cinquième Commission a aussi entendu deux déclarations concernant le projet de résolution consacré aux efforts mondiaux pour éliminer le racisme et la xénophobie et assurer la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, dont l’adoption entraînerait des incidences budgétaires de 206 400 dollars.  Si le représentant du Yémen, intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a appuyé l’adoption de ce texte, celui d’Israël a regretté que la Cinquième Commission soit appelée à entériner rétroactivement un projet de résolution, adopté par la Troisième Commission en contradiction avec les règles en vigueur.  C’est pourquoi, il a demandé que ce texte soit renvoyé à ladite Commission pour l’examiner de manière approfondie. 


En outre, la Cinquième Commission était saisie des incidences budgétaires de l’adoption du projet de résolution (A/C.3/65/L.48/Rev.1) qui entraînerait des dépenses additionnelles d’un montant net de 1 216 700 dollars (montant brut: 1 370 900 dollars) pour l’année 2011, aux fins de la mission de bons offices du Secrétaire général au Myanmar.


La Cinquième Commission se réunira à nouveau demain, vendredi 17 décembre à 10 heures.    


(1) A/C.5/65/L.8

(2) A/65/178 et A/65/578 et A/65/616

(3) A/65/183 et A/65/581 et A/65/616

(4) A/C.5/65/10 et A/65/613

(5) A/C.5/65/11 et A/65/626

(6) A/C.5/65/12 et A/65/627


FINANCEMENT DU TRIBUNAL INTERNATIONAL CHARGÉ DE JUGER LES PERSONNES ACCUSÉES D’ACTES DE GÉNOCIDE OU D’AUTRES VIOLATIONS GRAVES DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE COMMIS SUR LE TERRITOIRE DU RWANDA ET LES CITOYENS RWANDAIS ACCUSÉS DE TELS ACTES OU VIOLATIONS COMMIS SUR LE TERRITOIRE D’ÉTATS VOISINS ENTRE LE 1ER  JANVIER ET LE 31 DÉCEMBRE 1994 (TPIR)


FINANCEMENT DU TRIBUNAL INTERNATIONAL CHARGÉ DE JUGER LES PERSONNES ACCUSÉES DE VIOLATIONS GRAVES DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE COMMISES SUR LE TERRITOIRE DE L’EX-YOUGOSLAVIE DEPUIS 1991 (TPIY)


Rapport du Secrétaire général sur les prévisions budgétaires révisées pour l’exercice biennal 2010-2011 concernant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (A/65/178)


Des dépenses additionnelles d’un montant total (net des contributions du personnel) de 31 millions de dollars se sont avérées nécessaires depuis que l’Assemblée générale a approuvé le budget du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour l’exercice biennal 2010-2011.  C’est principalement la conséquence des modifications apportées au calendrier des procès pour 2010-2011 à la suite de l’arrestation récente de certains des accusés de premier rang et du report des dates d’achèvement d’un certain nombre de procès en première instance.


L’Assemblée générale est donc invitée à ouvrir, pour l’exercice 2010-2011, un crédit additionnel d’un montant brut de 34 223 000 dollars (montant net: 31 056 000 dollars) pour inscription au Compte spécial du TPIR.


Rapport du Secrétaire général sur le Premier Rapport sur l’exécution du budget du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour l’exercice biennal 2010-2011 (A/65/578)


Le montant des dépenses prévues pour le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) est diminué de 19,9 millions de dollars, en chiffres nets, par rapport aux crédits initialement ouverts pour l’exercice, à cause des changements concernant les taux de change, l’inflation et l’ajustement des coûts standards.  Il est donc demandé à l’Assemblée d’approuver la révision de crédits ouverts pour l’exercice biennal, fixant leur montant brut à 226 535 600 dollars (montant net: 207 354 100 dollars), soit une baisse de 18 760 200 dollars en chiffres bruts (montant net: 19 892 400 dollars).


Rapport du Secrétaire général sur les prévisions de dépenses révisées pour l’exercice 2010-2011 concernant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (A/65/183)


Ce rapport fait apparaître un accroissement des prévisions de dépenses de 42 549 600 dollars, déduction faite des contributions du personnel, par rapport au crédit initialement ouvert pour l’exercice 2010-2011 pour le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).  Cet accroissement résulte de la révision du calendrier des procès pour l’exercice, compte tenu des modifications apportées aux dates d’achèvement d’un certain nombre de procès en première instance.


L’Assemblée est donc invitée à approuver l’ouverture, pour l’exercice 2010-2011, d’un crédit additionnel d’un montant brut de 47 603 800 dollars (soit un montant net de 42 549 600 dollars), pour inscription au Compte spécial du TPIY.


Rapport du Secrétaire général sur le Premier Rapport sur l’exécution du budget de l’exercice biennal 2010-2011 du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (A/65/581)


Ce rapport indique que les besoins sont inférieurs de 18,2 millions de dollars (déduction faite des contributions du personnel) au montant du crédit ouvert pour l’exercice, à cause notamment d’écarts par rapport aux hypothèses concernant les fluctuations monétaires, l’inflation et les coûts salariaux standards.  L’Assemblée est invitée à approuver un crédit révisé d’un montant brut de 274 924 600 dollars (montant net: 249 833 400 dollars), correspondant à une réduction d’un montant brut de 15 360 900 dollars (montant net: 18 154 400 dollars).


Rapport du CCQAB (A/65/616)


Sur l’exécution du budget biennal 2010-2011 pour le Tribunal pénal international pour le Rwanda et le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, le CCQAB recommande à l’Assemblée générale d’approuver la réduction des crédits ouverts pour l’exercice biennal 2010-2011: d’un montant brut de 18 760 200 dollars (montant net: 19 892 400 dollars) au Compte spécial pour le Tribunal pénal international pour le Rwanda; et d’un montant brut de 15 360 900 dollars (montant net: 18 154 400 dollars) au Compte spécial pour le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie.


En ce qui concerne les prévisions révisées pour l’exercice biennal 2010-2011, compte tenu de la structure des dépenses observées à ce jour, le CCQAB recommande l’approbation des ressources additionnelles demandées: l’inscription, au Compte spécial du Tribunal pénal international pour le Rwanda, d’un crédit additionnel d’un montant brut de 29 180 500 dollars; et l’inscription, au Compte spécial du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, d’un crédit additionnel d’un montant brut de 45 587 200 dollars.


Dans ses observations, le CCQAB prend note des mesures prises par les Tribunaux pour remédier au problème du taux élevé de départs du personnel expérimenté.  À cet égard, il demande au Secrétaire général d’étudier plus avant les solutions qui permettraient d’éviter toute nouvelle perturbation du calendrier des procès.


Par ailleurs, le CCQAB se dit conscient du fait que les travaux des deux Tribunaux comportent une certaine dose d’imprévisibilité et, de ce fait, des incertitudes quant aux ressources nécessaires au fonctionnement de ces structures.  Face à ces difficultés, le Comité rappelle qu’en apportant des modifications aux activités des deux Tribunaux, le Secrétaire général devra veiller au respect du Règlement financier et des règles de gestion financière de l’Organisation.


Présentation et débat général


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. WALEED AL-SHAHARI (Yémen) a souligné la nécessité pour les Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda (TPIR) et pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) de bénéficier des moyens nécessaires à la mise en œuvre de leurs mandats respectifs.  Les arrestations rapides des fugitifs et leur jugement demeurent essentiels pour s’assurer que les deux Tribunaux puissent conclure leurs travaux dans les meilleurs délais, conformément à la stratégie d’achèvement.  Tout en reconnaissant l’importance de respecter les dates d’achèvement, ma délégation est consciente des difficultés à respecter ces dates, a-t-il dit.  Les taux de vacance, les difficultés de retenir le personnel, les difficultés d’appréhender les fugitifs recherchés et la lenteur des procès ont eu un impact négatif sur la réalisation de la stratégie d’achèvement.  Il faut mettre au point un système pour retenir le personnel qualifié, a-t-il dit avant de noter que les prévisions révisées du Secrétaire général mettaient en évidence des facteurs qui contribuent à augmenter le volume de travail, ou à réviser le calendrier des procès.  Il faut que les moyens suffisants soient confiés aux Tribunaux pénaux internationaux pour leur permettre d’exécuter leur mandat conformément à la stratégie d’achèvement des travaux, a insisté le représentant du Groupe des 77. 


M. BROUZ RALPH COFFI (Côte d’Ivoire), qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, a salué la contribution à la paix et la sécurité internationales des Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda et pour l’ex-Yougoslavie.  Sa délégation, a-t-il dit, est engagée à leur assurer le soutien et les ressources nécessaires à l’accomplissement de leurs mandats.  Il a félicité en particulier le TPIR pour le travail exemplaire qu’il a mené en procédant à l’arrestation des fugitifs.  Leur procès, selon le calendrier prévu, est essentiel pour permettre au Tribunal de respecter les délais fixés initialement par le Conseil de sécurité, a fait remarquer le représentant.  Tout en soulignant l’importance de cette exigence, il a noté les nombreuses difficultés qui se posent pour l’achèvement des procès, notamment le taux de vacance élevé.  Le Groupe des États d’Afrique a déjà soulevé ce problème et a appelé le Secrétaire général à prendre les mesures nécessaires pour améliorer la situation, a-t-il rappelé.  La mise en place d’un système d’incitation pour retenir le personnel constitue une mesure positive, a-t-il dit.  Le transfert des procès vers les juridictions nationales est un des éléments essentiels de la stratégie d’achèvement des travaux du Tribunal, a-t-il également souligné, en félicitant le Gouvernement du Rwanda pour les mesures prises à cet effet.  Avant de conclure, M. Coffi a apprécié les efforts entrepris pour faire face à l’augmentation du volume de travail, ainsi qu’à la révision du calendrier des procès.  C’est pourquoi, sa délégation appuie pleinement les prévisions budgétaires révisées proposées pour le TPIR.


Intervenant également au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (Groupe CANZ), Mme KAREN HUNG (Canada) a déclaré que sa délégation appuyait fortement le rôle que jouent les Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda (TPIR) et pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) pour que les personnes responsables des crimes internationaux les plus graves, tels que le génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre ne restent pas impunis.  Sa délégation, a-t-elle ajouté, salue les efforts réalisés par les deux Tribunaux visant à atteindre les objectifs précisés dans leur stratégie d’achèvement respective.  À cet égard, nous encourageons les deux Tribunaux à poursuivre leurs efforts pour s’acquitter de leur mandat efficacement et rapidement, tout en s’assurant que les crimes internationaux graves ne restent pas impunis.  Elle a déclaré que le Groupe CANZ entendait examiner avec attention les prévisions budgétaires révisées des tribunaux, tout en tenant compte des événements imprévus qui ont conduit à modifier le calendrier des procès.  Soulignant que le TPIR et le TPIY contribuent de manière significative à la justice pénale internationale, elle a estimé que l’achèvement de leurs travaux dépendra du soutien et de la coopération de tous les États, y compris l’arrestation des fugitifs toujours en liberté.


BUDGET-PROGRAMME DE L’EXERCICE BIENNAL 2010-2011: INCIDENCES BUDGÉTAIRES DE L’ADOPTION DE TROIS PROJETS DE RÉSOLUTION


Incidences sur le budget-programme biennal 2010-2011 du projet de résolution A/C.3/65/L.48/Rev.1 sur la « Situation des droits de l’homme au Myanmar » (A/C.5/65/10)


L’adoption du projet de résolution A/C.3/65/L.48/Rev.1 par l’Assemblée générale entraînerait des dépenses additionnelles d’un montant net de 1 216 700 dollars (montant brut: 1 370 900 dollars) pour la période allant du 1er  janvier au 31 décembre 2011, aux fins de la poursuite de la mission de bons offices du Secrétaire général concernant la situation au Myanmar.  Ces dépenses seraient imputées sur le montant prévu pour les missions politiques spéciales au chapitre 3 (Affaires politiques) du budget biennal 2010-2011.


Il est indiqué que l’approbation de ces dépenses sera demandée lors de l’examen du rapport du Secrétaire général sur les prévisions de dépenses relatives aux missions politiques spéciales, missions de bons offices et autres initiatives politiques autorisées par l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité (A/65/328/Add.1 et Corr.1), dont l’Assemblée est actuellement saisie pour examen à la partie principale de sa soixante-cinquième session.


Rapport du CCQAB (A/65/613)


Le Comité consultatif recommande à la Cinquième Commission d’informer l’Assemblée générale des incidences du projet de résolution A/C.3/65/L.48/Rev.1, telles que présentées dans le rapport ci-dessus.


Incidences sur le budget-programme de l’exercice biennal 2010-2011 du projet de résolution A/65/L.36 sur le « Mémorial permanent en souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves » (A/C.5/65/11)


Si l’Assemblée générale adoptait le projet de résolution A/65/L.36, des ressources supplémentaires d’un montant de 251 500 dollars seraient nécessaires au titre des chapitres 27 (Information) (239 400 dollars) et 36 (Contributions du personnel) (12 100 dollars) et compensées par l’inscription d’un montant identique au chapitre premier (Recettes provenant des contributions du personnel) du budget-programme de l’exercice biennal 2010-2011.  Ce montant supplémentaire serait imputé sur le fonds de réserve, ce qui nécessiterait l’ouverture de crédits additionnels pour l’exercice biennal.


Rapport du CCQAB (A/65/626)


Compte tenu des paragraphes 10 et 11 de l’état fourni par le Secrétaire général, le Comité consultatif recommande à la Cinquième Commission d’informer l’Assemblée générale des incidences budgétaires présentées dans le document ci-dessus.


Incidences sur le budget-programme de l’exercice biennal 2010-2011 du projet de résolution A/C.3/65/L.60 sur les « Efforts déployés au niveau mondial pour éliminer totalement le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée et pour assurer la mise en œuvre intégrale et le suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Durban » (A/C.5/65/12)


L’Assemblée générale, si elle adoptait le projet de résolution A/C.3/65/L.60 tel que révisé oralement, approuverait les propositions du Secrétaire général consistant à imputer sur le fonds de réserve de l’exercice biennal 2010-2011 des dépenses additionnelles d’un montant de 206 400 dollars, dont la répartition par chapitre est la suivante: a) 115 700 dollars au titre du chapitre 2 (Affaires de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social et gestion des conférences); b) 90 700 dollars au titre du chapitre 27 (Information).


Rapport du CCQAB (A/65/627)


Le Comité consultatif recommande à la Cinquième Commission d’informer l’Assemblée générale des incidences budgétaires du projet de résolution A/C.3/65/L.60, telles que présentées dans le rapport ci-dessus.


Présentation et débat général


M. WALEED AL-SHAHARI (Yémen), intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que, le 23 novembre dernier, la Troisième Commission avait adopté avec une majorité écrasante le projet de résolution intitulé « Efforts déployés au niveau mondial pour éliminer totalement le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée et pour assurer la mise en œuvre intégrale et le suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Durban » (A/C.3/65/L.60/rev.1).  Il s’est dit préoccupé par le fait que l’examen des incidences budgétaires importantes de ce texte ait lieu trois semaines après l’adoption du projet de résolution.  Il a espéré que les incidences budgétaires seraient présentées à l’avenir dans de meilleurs délais, conformément aux règles et procédures en vigueur.  Le Groupe des 77 et la Chine soutient pleinement ce projet de résolution et le rapport pertinent du CCQAB, a-t-il ajouté.


En ce qui concerne les incidences budgétaires relatives à la résolution sur le « Mémorial permanent en souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves » (A/65/L.36), M. Al-Shahari a jugé important d’éduquer les générations futures sur les causes et les conséquences de ces problèmes.  L’Assemblée générale avait approuvé, à quatre reprises, le mandat concernant ce Mémorial permanent et, à chaque fois, avec une large majorité, a-t-il rappelé.  Il s’est dit préoccupé par « l’absence de coopération et de volonté de la part du Département de l’information (DPI) et d’autres entités pertinentes du Secrétariat pour s’engager activement dans des activités liées à la commémoration de cette immense tragédie de l’histoire contemporaine de l’humanité ».


Précisant souscrire pleinement au projet de résolution A/65/L.36 et au rapport du CCQAB sur les implications budgétaires, le représentant a toutefois attiré l’attention sur le fait qu’aucune disposition n’a été prise par le DPI pour remplir son mandat tel que prévu dans le paragraphe 13 du projet de résolution.  Aux termes de ce paragraphe, a-t-il rappelé, l’Assemblée générale prierait « le Secrétaire général de lui rendre compte, à sa soixante-sixième session, des dispositions prises pour poursuivre l’exécution du programme d’action éducative, notamment des mesures prises par les États Membres pour appliquer la présente résolution, ainsi que des efforts visant à mieux faire connaître au public du monde entier les activités commémoratives et l’initiative relative au Mémorial permanent ».  Certes, a reconnu M. Al-Shahari, des informations ont été communiquées sur les activités, mais aucun rapport n’a été présenté sur les mesures prises par les États Membres.  Le représentant a regretté que le Département de l’information n’ait pas accordé l’attention et l’appui nécessaires à cette commémoration, contrairement à ce qui a été pour d’autres manifestations similaires.  Tous les efforts devraient être déployés pour assurer les ressources financières et humaines permettant de mettre en œuvre efficacement les résolutions sur cette question, a-t-il souhaité.


S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. RAYMOND O. WOLFE (Jamaïque) a souligné l’importance que la CARICOM accordait à la construction d’un mémorial permanent au Siège de l’ONU en souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.  Il a souligné la nécessité pour l’ONU d’entreprendre des activités de sensibilisation à l’intention des jeunes.  La mise en œuvre de la résolution sur la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves (25 mars) devrait être traitée de la même manière que celle des autres résolutions proclamant les journées internationales, en fournissant des ressources suffisantes et prévisibles.  Il a exhorté le Secrétariat à élaborer des programmes de sensibilisation destinés aux jeunes sur les causes, les conséquences et les enseignements de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.  Il a regretté que le Secrétariat n’ait pas élaboré des rapports sur la mise en œuvre par les États Membres des résolutions sur cette question.  Notant que les activités sur la question ne pouvaient être développées davantage en raison du manque de personnel au sein du DPI, il a cependant regretté que les demandes de ressources ne prennent pas en compte la section V du document A/C.5/65/11 qui demande au Département de l’information (DPI) d’organiser chaque année une série d’activités pour célébrer la Journée internationale de commémoration, notamment une séance commémorative de l’Assemblée générale, au Siège de l’ONU et, le cas échéant, des activités par le biais du réseau des centres d’information des Nations Unies.


Gardant à l’esprit toutes les résolutions adoptées par l’Assemblée générale sur les victimes de l’esclavage et la traite transatlantique des esclaves, le représentant a exhorté les États Membres à déployer tous leurs efforts pour que le Secrétariat puisse disposer du personnel et des ressources nécessaires à leur mise en œuvre, y compris la mise en œuvre de la journée de commémoration au mois de mars.


M. JUN YAMADA (Japon) a regretté que la règle 153 du règlement intérieur de l’Assemblée générale n’ait pas été appliquée lors de l’adoption du projet de résolution A/C.3/65/L.60/Rev.1.  Cette règle prévoit qu’aucune résolution ayant des incidences budgétaires ne peut être recommandée par une commission à l’Assemblée générale pour approbation si elle n’est pas assortie d’une estimation des dépenses préparée par le Secrétaire général.  Il faudrait, a-t-il dit, attirer l’attention des États Membres sur cette procédure budgétaire bien établie.  Par ailleurs, M. Yamada a noté que les trois déclarations d’incidences budgétaires s’élèvent à environ 1,8 millions de dollars, ce qui représente 3,7 millions de dollars de moins que le montant présenté l’année dernière.  Il s’est ensuite félicité des efforts menés pour absorber les dépenses supplémentaires et, par conséquent, réduire les incidences budgétaires, grâce à une utilisation des ressources existantes.  Sa délégation, a-t-il poursuivi, souhaite obtenir d’autres informations sur la capacité des départements à absorber des dépenses supplémentaires en utilisant les ressources existantes.  Avant de conclure, il s’est dit préoccupé par le fait que certains projets de résolution ayant des incidences budgétaires n’aient pas pu être adoptés avant le 1er  décembre, qui était la date limite pour les examiner.


M. ISI YANOUKA (Israël) s’est dit préoccupé par les incidences budgétaires du projet de résolution A/C.3/65/L.60/Rev.1 relatif à la mise en œuvre intégrale et le suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Durban pour lutter contre le racisme.  Il a estimé que ce texte avait été adopté en violation de l’article 153 du règlement intérieur de l’Assemblée générale, rappelant que les États Membres avaient souligné, à maintes reprises, le rôle prépondérant de la Cinquième Commission pour les questions administratives et budgétaires.  Il a regretté que la Cinquième Commission soit appelée aujourd’hui à entériner rétroactivement un projet de résolution, adopté par la Troisième Commission en contradiction avec les règles en vigueur.  C’est pourquoi, le représentant d’Israël a demandé que, compte tenu de la procédure controversée par laquelle ce texte avait été adopté, de le renvoyer à la Troisième Commission.  Il a également souligné que le Secrétaire général demande à l’Assemblée générale d’approuver des ressources additionnelles de 206 000 dollars pour la mise en œuvre de ce texte, dont 115 700 au titre de la section 2 et 90 700 au titre de la section 27, qui ne représentent respectivement qu’une augmentation de 0,017% et 0,048% des budgets alloués à ces deux catégories d’activités.    


M. JOSEPH MELROSE (États-Unis) a regretté le non-respect du règlement intérieur de l’Assemblée générale lors de l’adoption par d’autres grandes commissions de projets de résolution dont les incidences budgétaires sont présentées aujourd’hui.  Il s’est inquiété en particulier de l’adoption par la Troisième Commission, sans qu’elle soit informée des incidences budgétaires, du projet de résolution A/C.3/65/L.60/Rev.1, relatif aux efforts déployés au niveau mondial pour éliminer totalement le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance.  C’est pourquoi, a indiqué M. Melrose, sa délégation ne sera pas en mesure d’appuyer la demande de ressources financières, faite au titre de ce projet de résolution.


RÉGIME DES PENSIONS DES NATIONS UNIES


Décision du projet de résolution A/C.5/65/L.8


Par ce projet de résolution intitulé «  Régime des pensions des Nations Unies », l’Assemblée générale est invitée à se déclarer préoccupée par les résultats de l’évaluation actuarielle de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies, qui a révélé l’existence, au 31 décembre 2009, d’un déficit égal à 0,38% de la masse des rémunérations considérées aux fins de la pension, le premier déficit enregistré par la Caisse en sept évaluations actuarielles consécutives.


À la section consacrée aux « Arrangements administratifs, budget révisé et objectifs à long terme de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies », l’Assemblée générale est invitée à approuver la recommandation du Comité mixte consistant à ne pas modifier le montant total des crédits ouverts, qui resterait fixé à 176 318 500 dollars des États-Unis, et à couvrir les besoins de la Caisse en procédant à la réaffectation de ressources, sur la base des montants révisés indiqués dans l’annexe XIX au rapport du Comité mixte pour les frais d’administration, les frais de gestion du portefeuille, les frais d’audit et les dépenses du Comité mixte.


À la section intitulée « Investissements de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies », la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale de prendre acte du rapport du Secrétaire général sur les investissements de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies et les mesures prises pour les diversifier davantage et des observations y relatives formulées par le Comité mixte dans son rapport.  L’Assemblée générale est aussi invitée à prierle Secrétaire général de continuer de diversifier les investissements entre les marchés des pays développés et ceux des pays émergents et en développement, lorsque cela répond aux intérêts des participants et des bénéficiaires, et de veiller à ce que la décision d’investir des avoirs de la Caisse dans quelque pays que ce soit, soit prise avec la plus grande prudence, compte pleinement tenu des quatre grands critères qui régissent les investissements, à savoir la sécurité, la rentabilité, la liquidité et la convertibilité, vu la volatilité actuelle des marchés.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale adopte une résolution sur les diamants du sang et le Processus de Kimberley, sous le feu des critiques de certains pays contre le Zimbabwe

AG/11039

L’Assemblée générale adopte une résolution sur les diamants du sang et le Processus de Kimberley, sous le feu des critiques de certains pays contre le Zimbabwe

16/12/2010
Assemblée généraleAG/11039
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

68e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ADOPTE UNE RÉSOLUTION SUR LES DIAMANTS DU SANG ET LE PROCESSUS DE KIMBERLEY, SOUS LE FEU DES CRITIQUES DE CERTAINS PAYS CONTRE LE ZIMBABWE


Soucieuse de « rompre le lien entre le négoce illicite de diamants bruts et les conflits armés », l’Assemblée générale a adopté, ce matin, sans vote, une résolution(1) qui salue les progrès accomplis en 2010 vers la réalisation des objectifs fixés pour renforcer le dispositif d’évaluation par les pairs du Processus de Kimberley.  Cette adoption a suscité les réactions de plusieurs États Membres, dont le Canada selon lequel le Zimbabwe refuse de répondre aux exigences du Processus.


Le Processus de Kimberley est une initiative conjointe de gouvernements, de l’industrie du diamant et de la société civile destinée à empêcher que des « diamants de la guerre » trouvent leur chemin dans les circuits du commerce international licite, rappelle le rapport(2) dont était saisie l’Assemblée générale.


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée salue également les progrès accomplis pour améliorer la transparence et la fiabilité des statistiques, promouvoir la recherche concernant la traçabilité des diamants, encourager une démarche sans exclusive à l’égard du Système de certification du Processus et renforcer la capacité de ce Système de faire face aux nouveaux problèmes.


Le Système de certification impose à ses membres de nombreuses conditions afin de pouvoir certifier que les échanges de diamants bruts ne servent pas à financer des conflits armés.  Depuis septembre 2007, le Processus de Kimberley compte 48 participants représentant 74 pays; l’Union européenne et ses États membres comptant comme un seul participant.


En adoptant cette résolution, l’Assemblée prend note avec satisfaction de la poursuite de la collaboration entre le Processus de Kimberley et l’ONU concernant la question des diamants de Côte d’Ivoire, « actuellement le seul pays où les diamants servent à financer un conflit »; l’objectif à terme étant de réunir les conditions pour que les sanctions des Nations Unies sur le commerce des diamants bruts provenant de ce pays soient levées.


Le Processus de Kimberley est également encouragé à poursuivre ses efforts visant à renforcer le Système de certification en Afrique de l’Ouest.  L’Assemblée se félicite des efforts de la Guinée à cet égard ainsi que des mesures prises par le Libéria pour répondre aux problèmes persistants liés à la mise en œuvre du Système de certification.


Selon le représentant du Canada, l’exportation des diamants provenant du gisement de Marange au Zimbabwe a révélé de « profondes failles dans la capacité du Processus de s’attaquer, en temps et de manière efficace, aux cas de non-conformité ».  Préoccupé par la mise en œuvre « sporadique », par le Zimbabwe, du Plan d’action conjoint accepté à la plénière de Swakopmund en 2009, ainsi que des actions non autorisées du moniteur du Processus de Kimberley pour le Zimbabwe, il a mis en garde contre les risques de sacrifier la viabilité à long terme du Processus au profit d’une solution de fortune.


Réagissant à ces propos, également formulés par le représentant des États-Unis, leur homologue du Zimbabwe a prévenu que son pays ne cédera jamais le commerce et l’exploitation de ses diamants qui, en aucune façon, n’alimentent des conflits.  Si les diamants de Marange sont mis en lumière aujourd’hui, c’est tout simplement parce que, a cru comprendre le représentant, ce sont des Zimbabwéens noirs qui les contrôlent.  Il a renouvelé son engagement actif en faveur du Processus, « malgré les détracteurs de son pays, aveuglés par le racisme et la brutalité ».


Alors que l’Assemblée prend acte de l’« importante contribution » d’Israël à la présidence du Processus de Kimberley en 2010, plusieurs délégations sont intervenues pour contester cette référence, dont le représentant des Émirats arabes unis, qui s’exprimait au nom du Groupe des États arabes.  La délégation israélienne a répondu aux critiques.  Celle du Venezuela s’est également désolidarisée des références faites à la présidence d’Israël, pays auquel succèdera en 2011 la République démocratique du Congo (RDC).


L’Assemblée générale a également adopté aujourd’hui, sans vote, une résolution(3)dans laquelle elle prie le Secrétaire général de continuer à solliciter les vues des États Membres sur la possibilité de proclamer une décennie des Nations Unies pour le dialogue entre les religions et les cultures et la coopération pour la paix, en s’inspirant des initiatives pertinentes qui auront été prises au cours de l’année 2011.  Ce texte a été commenté par le représentant de la Belgique, au nom de l’Union européenne.


Également adoptée sans vote, une autre résolution(4)soulignecombien il importe de renforcer les synergies entre la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), le système des Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales dont les activités ont une incidence directe sur les pays de langue portugaise, « facteur d’union entre les huit États membres de la Communauté et entre leurs 240 millions d’habitants ».  L’Assemblée se félicite des efforts déployés par la Communauté des pays de langue portugaise et la communauté internationale pour consolider la stabilité politique de la Guinée-Bissau. 


Enfin, l’Assemblée a adopté sans vote une quatrième résolution(5) par laquelle elle se félicite notamment de la signature d’un mémorandum d’accord entre l’Alliance des civilisations et l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), et de la signature plus récente d’un plan d’action définissant les plans et programmes communs que devront exécuter l’Organisation et l’Alliance entre 2010 et 2012.


La prochaine séance plénière de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


(1)A/65/L./52

 (2)A/65/607

  (3)A/65/L.44

   (4)A/65/L.23/REV.2

    (5)A/65/L.43


LES DIAMANTS, FACTEUR DE CONFLITS


Déclarations


S’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), M. CHRISTOPHE DE BASSOMPIERRE (Belgique) a noté avec satisfaction que les outils qui font du Processus de Kimberley une initiative si unique ont été renforcés au cours de l’année dernière.  Après avoir passé en revue les mesures prises en ce sens, le représentant a estimé que larecrudescence des activités de groupes rebelles en République centrafricaine et la situation en Côte d’Ivoire rappellent l’étendue de la menace que font peser les diamants du conflit à la sécurité et à la stabilité.  À cet égard, l’engagement constant du Processus en Côte d’Ivoire illustre le rôle positif qu’il peut jouer dans une crise concrète où la production et le commerce de diamants peuvent affecter la paix et la sécurité, a souligné la délégation.  Le dialogue du Processus avec la Guinée, le Ghana et le Libéria renforce encore la coopération régionale. 


Le plus grand défi auquel le Processus fera face en 2011 est le Plan d’action conjoint accepté à la plénière de Swakopmund en 2009, relatif au non-respect par le Zimbabwe des exigences minimales du Processus de Kimberley, s’agissant de la zone minière de Marange.  Ce Plan, a estimé le représentant, constitue un test déterminant pour la gouvernance économique et la stabilité dans ce pays.  Tout en saluant les progrès significatifs réalisés par le Zimbabwe vers l’objectif du respect intégral des exigences du Système de certification du Processus de Kimberley, le représentant a appelé à davantage d’efforts s’agissant du contrôle de l’exploitation artisanale et de la lutte contre le trafic illégal.  L’Union européenne, a conclu le représentant, est disposée à appuyer une décision consensuelle pour protéger l’intégrité du Processus et veiller à ce que les diamants de Marange contribuent au développement économique du Zimbabwe et n’alimentent pas la violence et les violations des droits de l’homme. 


M. GILLES RIVARD (Canada) a fait part de sa conviction que le Processus de Kimberley traverse un moment critique de son existence.  Le débat polarisateur sur l’exportation des diamants provenant du gisement de Marange au Zimbabwe a révélé, selon lui, de profondes failles dans la capacité du Processus de s’attaquer, en temps et de manière efficace, aux cas de non-conformité.  Il s’est dit préoccupé devant la mise en œuvre sporadique par le Zimbabwe du Plan de travail conjoint ainsi que des actions non autorisées du moniteur de Processus de Kimberley (KP) pour le Zimbabwe.  Le représentant a fait une mise en garde « bien nette » contre une perspective à court terme dans les négociations, afin que la viabilité à long terme du Processus ne soit pas sacrifiée au profit d’une solution de fortune.  Il s'est également dit inquiet de l’érosion constante du respect pour les observateurs de la société civile impliqués dans le Processus, ajoutant que la participation aux activités liées au Processus doit pouvoir être menée sans crainte de menaces ou de représailles.  « La nature tripartite du Processus est sacrée », a-t-il poursuivi.


M. Rivard a indiqué que le Canada avait décidé de coparrainer la résolution présentée en dépit des lacunes du document, notamment la double absence d'une référence aux obligations du Zimbabwe et de la mention d'un nécessaire réengagement du Venezuela avec le Processus.  Il a également souligné que le Processus avait accru la responsabilité, la transparence et la gouvernance efficace du commerce des diamants bruts, tout en invitant à ne pas se reposer sur ses lauriers.  Le Processus de Kimberley doit en effet rester crédible aux yeux des consommateurs qui ne font pas la distinction entre des diamants de la guerre provenant de zones contrôlées par des groupes rebelles ou des gouvernements ayant du sang sur les mains.  « Nous devons placer l’intégrité du Processus au-dessus de tout intérêt individuel et à court terme » a-t-il conclu.


M. MIKHAIL Y. SAVOSTIANOV (Fédération de Russie) a déclaré que tous les outils à la disposition du Processus de Kimberley n’avaient pas encore été explorés, en particulier les partenariats avec la société civile en vue de minimiser l’impact de l’exploitation minière artisanale sur les communautés vivant de cette activité.  Pour réussir, le Processus doit pouvoir s’appuyer sur une coopération internationale très large et l’esprit de partenariat qui le sous-tend, a souligné le représentant, pour qui il doit cependant s’en tenir au mandat qui est le sien.  Après avoir encouragé les gouvernements à faire appliquer les législations pertinentes et assurer la mise en œuvre effective du Système de certification du Processus de Kimberley (PKCS), le représentant a salué la contribution immense d’Israël pour juguler le commerce des diamants issus des conflits et a souhaité plein succès à la République démocratique du Congo (RDC) pour la présidence du Processus en 2011.


M. CEDRICK CHARLES CROWLEY (Afrique du Sud) s’est réjoui de l’avancée représentée par la création du Processus de Kimberley et de son Système de certification qui ont conduit en sept courtes années à l’éradication des diamants de la guerre du commerce international des diamants bruts.  Ce Processus est un forum essentiel pour s’assurer que les atrocités associées avec les diamants soient révolues, mais il faut veiller à ne pas tomber dans l’autosatisfaction et rester vigilant, a-t-il averti.  M. Crowley a exhorté les membres du Processus à ne pas dépasser ce cadre et à ne pas s’aventurer au-delà des paramètres et des motifs qui ont présidé à sa création.  Le Système de certification est doté des mécanismes nécessaires et d’une volonté politique suffisante pour répondre aux défis qui sont aujourd’hui les siens et faire en sorte que toutes les parties s’unissent pour progresser. 


M. GREGORY NICKELS (États-Unis) s’est félicité des progrès enregistrés par le Processus sous la présidence d’Israël, notamment l’accent mis sur la coopération avec les douanes et la défense des droits de l’homme dans les zones artisanales.  Il a cité la Guinée pour illustrer le type de mesures qu’un gouvernement peut mettre en œuvre en faveur de son secteur minier.  Mais le représentant s’est dit préoccupé par l’absence de progrès dans la mise en œuvre du Système de certification au Zimbabwe et par les violences observées dans la région minière de Marange.  Il a invité la communauté internationale à se pencher sur cette question, avant d’engager le Venezuela à adhérer de nouveau au Processus de Kimberley et la République centrafricaine à coopérer avec le Processus pour freiner l’accès des groupes rebelles aux diamants.


Explications de position sur la résolution relative aux diamants, facteurs de conflits (A/65/L./52)


Le représentant du Zimbabwe a dit ne pas avoir apprécié les déclarations de certaines délégations lors du débat, critiquant aussi les nombreuses organisations qui pointent du doigt les prétendues violations des droits de l’homme au Zimbabwe.  Nous parlons encore, a-t-il dit, des agissements de la tribu-même qui avait bénéficié du monopole de l’apartheid et qui compte aujourd’hui des complices au sein de l’Assemblée générale.  Ils sont tout simplement révoltés de voir les diamants du Zimbabwe leur échapper, a-t-il asséné.  Rappelant que le Zimbabwe est membre fondateur du Processus et qu’il partage ses objectifs, le représentant a dit, s’agissant des droits de l’homme, que son pays n’a jamais dépassé ses frontières pour aller conquérir d’autres pays.  Le Zimbabwe n’est peut-être pas exemplaire en matière de droits de l’homme, mais il n’a de leçon à recevoir de personne.  Le représentant a souligné que son pays se remettait à peine des divisions semées par les mêmes personnes qui font aujourd’hui entendre leurs voix. 


Le Zimbabwe ne cédera jamais le commerce et l’exploitation de ses diamants qui, en aucune façon, n’alimentent des conflits.  Si les diamants de Marange, qui ne sont pas les seuls du Zimbabwe, sont mis en lumière aujourd’hui, c’est tout simplement parce que, a cru comprendre le représentant, ce sont des Zimbabwéens noirs qui les contrôlent.  Assumant sa surdité aux appels paternalistes, il a souligné que les ressources de son pays appartiennent à son peuple qui n’a de leçon à recevoir de personne.  Les cris de personnes mues par la jalousie doivent être traités avec le mépris qu’elles méritent, a-t-il conclu, avant de renouveler son engagement actif en faveur du Processus, « malgré les détracteurs de son pays, aveuglés par le racisme et la brutalité ».


Le représentant du Venezuela a constaté qu’une fois de plus, son pays fait l’objet d’attaques de la part de certains États.  Le Venezuela, a-t-il rappelé, a décidé de suspendre sa participation au Processus à cause de la nature des exigences posées.  Il a regretté qu’aucune mention positive ne soit faite au sujet du Venezuela dans la résolution et, tout en appuyant le texte, s’est désolidarisé du paragraphe 21 de son dispositif, car le Venezuela ne peut se féliciter de la présidence d’Israël.


Le représentant des Émirats arabes unis, au nom du Groupe des États arabes, a voulu que le commerce du diamant serve à promouvoir les efforts pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a déploré les tentatives « habituelles » d’Israël de mentionner dans la résolution, Jérusalem comme territoire israélien.  Cette mention a finalement été retirée du projet de texte, a-t-il indiqué, avant de critiquer, sous la présidence israélienne, l’utilisation du Processus à des fins politiques.  Il faut faire attention à ces tentatives, a-t-il prévenu.


Le représentant de la République islamique d’Iran a déploré la présidence d’Israël, pays qui a des antécédents dans le commerce illicite des diamants.  Il a ensuite émis une réserve sur les passages du projet qui pourraient être considérés comme une reconnaissance d’Israël.


Le représentant de la République arabe syrienne a dit souscrire à l’objectif essentiel de la résolution, tout en émettant une réserve sur tous les paragraphes mentionnant Israël, en raison des préoccupations de son pays face à la présidence israélienne.  La participation de diamantaires israéliens a été prouvée dans le conflit en Côte d’Ivoire, a-t-il affirmé, en ajoutant qu’il est bien connu que les marchands de diamants israéliens, dont certains sont dans les territoires occupés, tirent parti du commerce de ces minerais en Afrique pour semer la discorde dans certains pays.


Le représentant du Botswana s’est félicité de l’adoption de la résolution et a assuré que son gouvernement mettrait tout en œuvre pour faire appliquer le Système de certification du Processus de Kimberley.  Conscient des défis auxquels son pays continue de faire face, le représentant s’est dit cependant encouragé par le soutien des gouvernements en faveur de cet instrument.  Il a appelé à la participation de la communauté internationale au Processus de Kimberley au sens le plus large.


Ne pouvant expliquer sa position, en tant qu’auteur du projet de résolution, le représentant d’Israël a présenté une motion d’ordre pour pouvoir exprimer ses regrets face à l’utilisation du forum de l’Assemblée pour politiser la question à l’ordre du jour.  Il s’est félicité de l’adoption par consensus d’un texte qui selon lui renforce le Processus de Kimberley, instrument essentiel au service de la paix et du développement.


Explication de position sur la résolution relative à la p romotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures au service de la paix ( A/65/L.44 )


Le représentant de la Belgique, au nom de l’Union européenne, a fait part de ses réserves sur ce texte.  Si le dialogue interreligieux est essentiel, il ne saurait être organisé par des instances intergouvernementales, s’est-il expliqué.  Il s’est également dit préoccupé par des initiatives visant à établir les valeurs religieuses comme pierre angulaire des Nations Unies.  Le dialogue interreligieux doit exister entre les individus; les Nations Unies ne devant jouer qu’un rôle de facilitateur.  Critiquables sont également, a-t-il estimé, les tentatives de catégoriser des individus, aux identités multiples, à partir de leur conviction religieuse.  Le représentant a ainsi déploré que cette diversité dans les appartenances revendiquées par les individus n’ait pas été reprise par les coauteurs du projet de résolution.


Le représentant a également fait part de ses réserves sur le programme d’action de Manille.  Le fait que nous nous joignons au consensus ne signifie pas que l’on valide les Documents de Manille, notamment ceux relatifs à la diffamation en matière de religion.  Il a indiqué qu’il ne lui paraissait pas opportun que les médias, s’agissant des programmes religieux, reçoivent des instructions des gouvernements ou de l’ONU.  La promotion d’une décennie sur le dialogue n’est également pas une bonne idée; l'ONU devant s’opposer à la prolifération de ce type d’initiatives pour  privilégier des actions concrètes.  A ce titre, l’Alliance des civilisations est un instrument à privilégier, a estimé le représentant.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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L’ECOSOC achève les travaux de sa session de fond de 2010 en procédant à l’élection des membres de plusieurs de ses organes subsidiaires

ECOSOC/6454

L’ECOSOC achève les travaux de sa session de fond de 2010 en procédant à l’élection des membres de plusieurs de ses organes subsidiaires

15/12/2010
Conseil économique et socialECOSOC/6454
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social

Reprise de la session de fond de 2010

52e séance – après-midi                                    


L’ECOSOC ACHÈVE LES TRAVAUX DE SA SESSION DE FOND DE 2010 EN PROCÉDANT

À L’ÉLECTION DES MEMBRES DE PLUSIEURS DE SES ORGANES SUBSIDIAIRES


Le Conseil économique et social adopte, d’autre part, une résolution encourageant l’utilisation

et l’accessibilité optimales, par tous les États Membres, des systèmes informatiques de l’ONU


Alors qu’il achevait aujourd’hui les travaux de sa session de fond de 2010, le Conseil économique et social (ECOSOC) a procédé à des élections destinées à pourvoir les sept sièges qui vont être attribués à ses États membres au sein du Comité d’organisation de la Commission de consolidation de la paix.  Les scrutins, tenus ce jour au Conseil, avaient également pour but de choisir les États qui occuperont des sièges actuellement vacants au sein de l’Instance permanente sur les questions autochtones, ainsi qu’à la Commission de la science et de la technique au service du développement et au sein du Groupe de travail intergouvernemental d’experts des normes internationales de comptabilité.


Conformément aux termes de sa résolution 2010/36, adoptée hier, l’ECOSOC a élu aujourd’hui, par acclamation, sept de ses membres pour occuper des sièges au Comité d’organisation de la Commission de consolidation de la paix (CCP), qui en compte au total 31.  Ainsi, l’Égypte, le Rwanda, la Zambie, la République de Corée, l’Ukraine, le Guatemala et l’Espagne qui ont été désignés à l’unanimité, siègeront au sein du Comité pour remplir un mandat qui prendra effet le 1er janvier 2011.  Ce mandat est d’une durée de deux ans.  Mais l’ECOSOC devra tenir d’autres élections en 2011 pour pourvoir les sièges attribués aujourd’hui à l’Espagne et au Guatemala, puisque le mandat de ces États comme membres du Conseil économique et social lui-même s’achèvera à la fin de l’année 2011 et que les membres du Comité d’organisation de la CCP doivent être obligatoirement membres de l’ECOSOC.


Par ailleurs, Mme Bertie Xavier, du Guyana, a, cet après-midi, été élue par 26 voix, l’emportant ainsi sur Mme Mónica Roxana Alvarez, de la Bolivie, qui a reçu 25 voix, pour pourvoir un siège vacant au sein de l’Instance permanente sur les questions autochtones.  Mme Xavier siègera à l’Instance pour un mandat qui commencera le 1er janvier 2011, à la suite de la démission de Mme Mirian Masaquiza, de l’Équateur.


Au terme d’une procédure de désignation, la France, a cet après-midi, été élue par acclamation pour pourvoir un des sept sièges vacants à la Commission de la science et de la technique au service du développement, pour remplir un mandat d’une durée de quatre ans prenant effet le 1er janvier 2011, tandis que l’élection des six autres membres devant occuper des sièges au sein de la même Commission a été reportée à une date ultérieure.


En ce qui concerne le Groupe de travail intergouvernemental d’experts des normes internationales de comptabilité et de publication, l’ECOSOC a élu par acclamation la Croatie pour un mandat qui commence aujourd’hui et s’achèvera le 31 décembre 2012.  L’élection des détenteurs des 12 autres sièges encore vacants a été reportée à une date ultérieure.


Le Conseil économique et social a ensuite adopté un projet de résolution* intitulé « Nécessité d’harmoniser et d’améliorer les systèmes informatiques de l’Organisation des Nations Unies en vue de leur utilisation et de leur accessibilité optimales par tous les États ».  Aux termes de cette résolution, le Conseil rappelle une fois de plus qu’il est hautement prioritaire que les États Membres de l’ONU et les observateurs auprès de l’Organisation, ainsi que les organisations non gouvernementales accréditées auprès de celle-ci, puissent accéder facilement, simplement, librement et à un coût abordable aux bases de données informatisées et aux systèmes et services informatiques de l’ONU.


Aux termes de ce texte, l’ECOSOC prie son Président de reconduire pour un an encore le mandat du Groupe de travail à composition non limitée sur l’informatique.  En outre, le Conseil priele Secrétaire général de coopérer pleinement avec le Groupe de travail et d’accorder la priorité à la mise en œuvre de ses recommandations et orientations, en particulier en ce qui concerne la mise à niveau des services Web, y compris à travers le remplacement du site CandiWeb de centralisation des informations sur les élections et les candidatures.


Après l’adoption du texte, le représentant de la Belgique, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a regretté  que le projet de résolution ait été soumis à l’ECOSOC sans qu’il en soit débattu préalablement en séance informelle et alors qu’il a été distribué seulement hier aux membres du Conseil.  Il a estimé qu’il y avait « un certain laxisme » dans les méthodes de travail de l’ECOSOC.


Le Conseil économique et social a par ailleurs décidé de poursuivre en 2011 l’examen du projet** de résolution intitulé: « création d’un Groupe spécial d’experts sur la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement », en vue de formuler des recommandations à l’Assemblée générale, conformément à son mandat défini au paragraphe 56 (e) du Document issu de la Conférence sur la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement.


En ce qui concerne le point à l’ordre du jour relatif à la « coopération régionale », l’ECOSOC a différé à sa session de 2011 l’examen de deux projets*** de résolutions présentés précédemment par la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (CESAO), et relatifs à la Section des questions émergentes et questions liées aux conflits de la CESAO, d’une part, et au Centre pour les femmes de la CESAO, d’autre part.


L’ECOSOC a également reporté à une date ultérieure, avant sa session de fond de 2011, l’examen du rapport**** du Comité d’experts sur l’administration publique portant sur sa neuvième session.


Par ailleurs, le Président de l’ECOSOC, M. Hamidon Ali, de la Malaisie, a rappelé aux membres du Conseil que l’amendement proposé par la Bolivie à l’article 49 de la Convention unique sur les stupéfiants entrera en vigueur le 31 janvier 2011 si aucun État partie ne le rejette d’ici là.  En effet, selon les termes de la Convention, un amendement proposé par un État membre entre en vigueur 18 mois après sa présentation, à moins qu’une autre partie ne s’y oppose.


Dans ses remarques de clôture des travaux de la session 2010 du Conseil économique et social, le Président de l’ECOSOC a salué l’esprit de collaboration dont ont fait preuve les délégations tout au long de l’année, et il les a remerciées d’avoir achevé avec succès les travaux de cette session de fond.


*     résolution publiée sous la cote E/2010/L.44

**    projet de résolution publié sous la cote E/2010/L.37

***   projets de résolution publiés dans le document E/2010/15/Add.1

****  rapport publié sous la cote E/2010/44


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Iraq: le Conseil de sécurité adopte trois résolutions pour lever les restrictions imposées depuis 1990 en vertu du Chapitre VII de la Charte de l’ONU

CS/10118

Iraq: le Conseil de sécurité adopte trois résolutions pour lever les restrictions imposées depuis 1990 en vertu du Chapitre VII de la Charte de l’ONU

15/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10118
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6450e séance – matin


I RAQ: LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ADOPTE TROIS RÉSOLUTIONS POUR LEVER LES RESTRICTIONS

IMPOSÉES DEPUIS 1990 EN VERTU DU CHAPITRE VII DE LA CHARTE DE L’ONU


Le Conseil de sécurité a décidé, aujourd’hui, de normaliser les relations de l’Iraq avec l’ONU en levant les sanctions qui pesaient depuis 1990 contre ce pays, et en mettant fin au programme Pétrole contre nourriture.  Considérant qu’il importe que l’Iraq recouvre la stature internationale qui était la sienne avant l’invasion du Koweït, le Conseil, lors d’une réunion de haut niveau présidée par le Vice-Président des États-Unis, M. Joseph Biden, a ainsi sorti partiellement l’Iraq du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.  Le Conseil a estimé que ce pays ne représente plus une menace pour la paix et la sécurité internationales.


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a qualifié cette réunion de « jalon » sur la voie de la démocratisation du pays, tandis que les autres participants au débat -une dizaine de ministres, dont le Ministre iraquien des affaires étrangères, M. Hoshyar Zebari-, ont appuyé une déclaration présidentielle réaffirmant l’attachement du Conseil à « l’indépendance, à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale de l’Iraq ».  Le Conseil, par cette déclaration présidentielle, souligne l’importance de la stabilité et de la sécurité de l’Iraq pour le peuple iraquien, la région et la communauté internationale.


Le Conseil, qui s’est félicité de l’adhésion récente de l’Iraq aux principaux mécanismes multilatéraux de désarmement, a décidé de lever les restrictions concernant les armes de destruction massive et les activités nucléaires civiles.  Par larésolution 1957 (2010), adoptée à l’unanimité, il prie toutefois l’Iraq de ratifier le Protocole additionnel à l’Accord de garanties généralisées de l’AIEA et le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), et annonce qu’il examinera, dans un an, les progrès de l’Iraq dans l’application des engagements pris dans les domaines de la non-prolifération et du désarmement.


Dans la résolution 1958 (2010), adoptée par 14 voix pour et une abstention de la France, le Conseil de sécurité prie le Secrétaire général de prendre les dispositions voulues pour mettre fin aux activités restantes du programme Pétrole contre nourriture.  Il tient compte, ce faisant, de ce que toutes les lettres de crédit restantes au titre de la liquidation du programme sont venues à échéance, et décide que les fonds qui y sont associés devront être virés dans une autre fraction du compte Iraq (compte séquestre).  L’Ambassadeur Gérard Araud, de la France, a expliqué que si sa délégation n’avait pas soutenu ce texte, « ce n’est pas parce que son objectif –qui est de permettre à l’Iraq de retrouver sa pleine souveraineté sur les fonds retenus au titre du programme- lui pose problème », mais parce que les discussions n’ont pas permis de parvenir à un texte qui comporte toutes les garanties relatives à la clôture des activités liées au programme.


Aux termes de la résolution 1956 (2010), adoptée à l’unanimité, le Conseil de sécurité a également décidé de renouveler pour une période de six mois, jusqu’au 30 juin 2011, le Fonds de développement pour l’Iraq mis en place en 2003 après la chute de Saddam Hussein.  Il a aussi décidé, par ce texte, qu’après cette date, les produits des ventes du pétrole iraquien devront être versés au Fonds d’indemnisation créé en application de la résolution 687 (1991).  En outre, le Conseil demande au Gouvernement iraquien de coopérer avec le Secrétaire général afin d’opérer la transition à un mécanisme successeur du Fonds de développement d’ici au 30 juin 2011, qui absorbera à terme tous les produits du Fonds.


« Ces dernières années, le peuple iraquien est sorti de la spirale de la violence et tente à présent de s’acheminer vers un avenir meilleur », a considéré le Vice-Président Biden.  Le haut responsable américain a assuré que les Forces de sécurité iraquiennes « avaient pris en main la sécurité du pays » et que, dans ce contexte, les États-Unis étaient passés « en quelques mois » d’un engagement militaire à un engagement civil.  Estimant que seul un gouvernement représentant les différentes communautés constitutives du pays permettra de concilier les positions divergentes, M. Biden a en outre assuré que les États-Unis continueront d’appuyer les progrès économiques en Iraq, le « partenariat durable » en matière de sécurité entre les deux États s’étendant aux domaines clefs que sont l’éducation, l’énergie, le commerce, la culture et les communications.


« Tous les autres pays doivent partager leurs compétences avec ce nouvel Iraq qui existe désormais », a-t-il insisté, avant de rappeler le rôle que l’Organisation devrait continuer de jouer dans le développement de l’Iraq.  Il a ainsi loué « le travail remarquable effectué au péril de leur vie des membres du personnel de la MANUI, qu’il s’agisse d’assistance électorale, de promotion du dialogue arabo-kurde et des droits de l’homme, d’aide aux communautés locales ou d’appui à la réforme du secteur judicaire ».


De son côté, le Ministre iraquien des affaires étrangères, M. Hoshyar Zebari, a répondu que les discussions en cours sur la formation d’un nouveau gouvernement seraient bientôt achevées et que sa composition sera « représentative et reflètera la volonté du peuple iraquien ».  « L’Iraq, État souverain, libre et démocratique, continue de travailler au renforcement de ses relations avec les pays de la région », a-t-il également affirmé, promettant que son gouvernement remplira -comme le demande le Conseil dans sa déclaration- les dernières obligations relatives à la situation entre son pays et le Koweït.  « La normalisation de nos relations avec le Koweït, pays frère, se poursuit et la volonté commune existe de résoudre tous les différends en suspens, résidus de l’agression de Saddam Hussein et de l’invasion de 1990 », a-t-il notamment clamé.


Concernant la situation économique de son pays, M. Zebari a noté que le lancement du Plan national de développement couvrant la période 2010-2014, devrait permettre l’amélioration des services publics et accélérer la création d’emplois.  « L’Iraq, qui est doté d’abondantes richesses naturelles et humaines, aura besoin demain de la communauté internationale pour avancer sur la voie d’un avenir prospère, pacifique et stable », a-t-il déclaré, non sans avoir préalablement remercié le Conseil d’avoir mis un terme à « l’isolement de l’Iraq en lui permettant de retrouver sa place au sein de la communauté des nations ».


Avant d’ouvrir la séance, le Vice-Président des États-Unis avait rendu un hommage ému à la mémoire de l’Ambassadeur Richard Holbrooke, ancien Représentant permanent de son pays auprès de l’ONU, décédé le lundi 13 décembre.  Le Secrétaire général, les membres du Conseil et autres participants ont observé une minute de silence.


LA SITUATION CONCERNANT L’IRAQ


Texte du projet de résolution S/2010/632


Le Conseil de sécurité,


Prenant note de la lettre datée du 8 décembre 2010, annexée à la présente résolution, que le Premier Ministre de l’Iraq a adressée au Président du Conseil de sécurité,


Constatant que la situationa évolué de façon positive en Iraq et qu’elle est très différente de celle qui régnait au moment de l’adoption de sa résolution 661 (1990), que les institutions iraquiennes se renforcent et qu’il est essentiel que l’Iraq retrouve la stature internationale qui était la sienne avant l’adoption de ladite résolution,


Accueillant avec satisfaction la lettre du Premier Ministre de l’Iraq, dans laquelle il réaffirme que le Gouvernement iraquien s’engage à ne pas demander de nouvelle prorogation des arrangements relatifs au Fonds de développement pour l’Iraq, et notant qu’il y réaffirme également que le Gouvernement s’engage à garantir que les recettes pétrolières continueront d’être utilisées de manière équitable et dans l’intérêt du peuple iraquien, et que les arrangements concernant la transition seront conformes à la Constitution et aux meilleures pratiques internationales en matière de transparence, de responsabilité et d’intégrité;


Conscient de l’importance du rôle joué par le Fonds de développement pour l’Iraq et le Conseil international consultatif et de contrôle, ainsi que des dispositions des paragraphes 20 et 22 de la résolution 1483 (2003), pour ce qui est d’aider le Gouvernement iraquien à veiller à ce que les ressources du pays soient utilisées de façon transparente et responsable au profit du peuple iraquien, et soulignant également que l’Iraq devra adopter des dispositions nouvelles régissant le Fonds de développement pour l’Iraq et le Conseil international consultatif et de contrôle;


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Décide de mettre fin, le 30 juin 2011, aux dispositions arrêtées au paragraphe 20 de sa résolution 1483 (2003) pour le versement au Fonds de développement pour l’Iraq des produits des ventes à l’exportation de pétrole, de produits pétroliers et de gaz naturel, ainsi qu’à celles relatives au contrôle du Fonds de développement pour l’Iraq par le Conseil international consultatif et de contrôle, visées au paragraphe 12 de ladite résolution et au paragraphe 24 de sa résolution 1546 (2004), et décide également que, sous réserve de l’exception prévue au paragraphe 27 de sa résolution 1546 (2004), les dispositions du paragraphe 22 de sa résolution 1483 (2003) continueront de s’appliquer jusqu’à cette date, y compris en ce qui concerne les fonds, avoirs financiers et ressources économiques décrits au paragraphe 23 de ladite résolution;


2.    Accueille avec satisfaction et approuve la décision du Gouvernement iraquien de ne pas demander de nouvelles prorogations des arrangements relatifs au Fonds de développement pour l’Iraq, et décide que ces arrangements sont prorogés pour la dernière fois;


3.    Décide qu’après le 30 juin 2011, la disposition du paragraphe 20 de sa résolution 1483 (2003), selon laquelle tous les produits des ventes à l’exportation de pétrole, de produits pétroliers et de gaz naturel provenant d’Iraq seront versés au Fonds de développement pour l’Iraq ne s’appliquera plus, et affirme que la disposition du paragraphe 21 de sa résolution 1483 (2003) aux termes de laquelle 5 % des produits des ventes à l’exportation de pétrole, de produits pétroliers et de gaz naturel seront versés au Fonds d’indemnisation créé en application de la résolution 687 (1991) et des résolutions ultérieures, continuera de s’appliquer, et décide également que 5% de la valeur de tout paiement non monétaire au titre du pétrole, des produits pétroliers et du gaz naturel aux prestataires de services seront versés au Fonds d’indemnisation et qu’à moins que le Gouvernement iraquien et le Conseil d’administration de la Commission d’indemnisation des Nations Unies, exerçant de son autorité sur les moyens permettant de s’assurer que les montants requis sont versés au Fonds d’indemnisation, n’en décident autrement, ces conditions auront force obligatoire à l’égard du Gouvernement iraquien;


4.    Demande au Gouvernement iraquien de coopérer étroitement avec le Secrétaire général afin d’opérer la transition complète et effective à un mécanisme successeur du Fonds de développement d’ici le 30 juin 2011, tenant compte des conditions dont le Fonds monétaire international assortit ses accords de confirmation, prévoyant des dispositions en matière d’audit externe et garantissant que l’Iraq continuera de s’acquitter de ses obligations, comme il est prévu au paragraphe 21 de sa résolution 1483 (2003); et le prie de lui présenter un rapport écrit avant le 1er mai 2011 sur les progrès accomplis vers la transition à un mécanisme successeur du Fonds de développement;


5.    Décide de faire transférer tous les produits du Fonds de développement pour l’Iraq au compte ou aux comptes des mécanismes successeurs du Gouvernement iraquien et de clôturer le Fonds de développement pour l’Iraq le 30 juin 2011 au plus tard, et demande à recevoir une confirmation écrite, lorsque le transfert et la clôture auront été achevés;


6.    Prie le Secrétaire général de lui présenter tous les six mois des rapports écrits, le premier rapport devant être présenté le 1er janvier 2012 au plus tard, en ce qui concerne le Fonds d’indemnisation des Nations Unies, évaluant le respect continu des dispositions du paragraphe 21 de la résolution 1483 (2003);


7.    Décide de demeurer activement saisi de la question.


Annexe


Lettre datée du 8 décembre 2010, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Représentant permanent de l’Iraq auprès de l’Organisation des Nations Unies


Je me réfère à la lettre datée du 13 décembre 2009 que j’avais adressée au Président du Conseil de sécurité, dans laquelle j’avais indiqué que le Gouvernement iraquien s’emploierait en 2010 à mettre en place les dispositions nécessaires concernant le Fonds de développement pour l’Iraq et le Conseil international consultatif et de contrôle, pour que les recettes pétrolières continuent d’être utilisées équitablement et dans l’intérêt du peuple iraquien, de façon conforme à la Constitution et aux pratiques internationales les plus recommandées en matière de transparence, de responsabilité et d’intégrité.


En application de la résolution 1905 (2009) du Conseil de sécurité, le Gouvernement iraquien a présenté dans son premier rapport trimestriel le programme et l’échéancier nécessaires pour opérer la transition aux dispositions du Fonds de développement pour l’Iraq et du Conseil international consultatif et de contrôle. Il a rendu compte dans les deuxième et troisième rapports trimestriels des progrès réalisés et a indiqué dans le troisième rapport (S/2010/563) ce qu’il avait été en mesure d’accomplir et ce qui restait encore à faire, rappelant les circonstances qu’avaient traversées l’Iraq et faisant remarquer que le retard accumulé dans la constitution du nouveau gouvernement depuis les élections législatives du 7 mars 2010 avait eu des incidences diverses sur l’aptitude des institutions gouvernementales à appliquer intégralement le programme.


Au vu de ce qui précède, afin de pouvoir appliquer intégralement le programme et l’échéancier nécessaires pour opérer une transition sans heurt au mécanisme successeur du Fonds, le Gouvernement iraquien a besoin une fois encore de l’aide de la communauté internationale et appelle de ses vœux une dernière prorogation du mandat du Fonds de développement pour l’Iraq, conformément au paragraphe 20 de la résolution 1483 (2003) du Conseil de sécurité, pour une période de six mois, qui prendra fin au 30 juin 2011.


Je vous serais reconnaissant de bien vouloir distribuer le texte de la présente lettre aux membres du Conseil de sécurité, dans les meilleurs délais, et de le faire figurer en annexe au projet de résolution en cours d’élaboration sur l’Iraq.


Texte du projet de résolution S/2010/633


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions antérieures sur la situation en Iraq,


Rappelant la déclaration de son président en date du 26 février 2010, laquelle saluait les progrès accomplis par l’Iraq en matière de respect des engagements souscrits dans les domaines de la non-prolifération et du désarmement,


Considérant qu’il importe que l’Iraq recouvre la stature internationale qui était la sienne avant l’adoption de la résolution 661 (1990),


Prenant acte avec satisfaction de la lettre adressée par le Ministre iraquien des affaires étrangères le 18 janvier 2010 pour confirmer que le Gouvernement iraquien souscrit au régime international de non-prolifération et respecte les traités sur le désarmement et les autres instruments internationaux applicables et qu’il est résolu à prendre d’autres mesures à cet égard pour se conformer aux normes applicables en matière de non-prolifération et de désarmement et à informer le Conseil de sécurité, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et les autres organes compétents des progrès réalisés dans la mise en œuvre de ces mesures, et ce, dans le respect des procédures législatives et constitutionnelles iraquiennes et des normes et obligations internationales,


Accueillant favorablement la lettre en date du 11 mars 2010 du Directeur général de l’AIEA, qui a noté que l’Iraq avait coopéré de manière remarquable avec l’Agence aux fins de l’application de l’Accord de garanties généralisées, et procédant sur la base de la décision prise par l’Iraq d’appliquer provisoirement, à compter du 17 février 2010, le Protocole additionnel à l’Accord de garanties généralisées en attendant son entrée en vigueur,


Se félicitant de l’adhésion de l’Iraq à la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction, qui est ainsi devenu le cent quatre-vingt-sixième État partie à la Convention le 12 février 2009,


Se félicitant de ce que l’Iraq ait souscrit au Code de conduite international de La Haye contre la prolifération des missiles balistiques, devenant ainsi le cent trente et unième État partie au Code le 11 août 2010,


Se félicitant de la signature par l’Iraq, en 2008, du Protocole additionnel à l’Accord de garanties généralisées de l’AIEA, et de la saisine du Parlement iraquien aux fins de la ratification de ce protocole ainsi que du Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires, et se félicitant de ce que l’Iraq ait accepté d’appliquer le Protocole additionnel à titre provisoire, en attendant sa ratification,


Réaffirmant qu’il importe que l’Iraq ratifie le Protocole additionnel dans les meilleurs délais,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Décide de lever les restrictions concernant les armes de destruction massive, les missiles et les activités nucléaires civiles, édictées par les paragraphes 8 à 10, 12 et 13 de sa résolution 687 (1991) et l’alinéa f) du paragraphe 3 de sa résolution 707 (1991), qu’il a réaffirmées dans ses résolutions ultérieures pertinentes;


2.    Prie instamment l’Iraq de ratifier dans les meilleurs délais le Protocole additionnel à l’Accord de garanties généralisées et le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires;


3.    Décide d’examiner dans un an les progrès accomplis par l’Iraq dans l’application de son engagement de ratifier le Protocole additionnel à l’Accord de garanties généralisées et de s’acquitter de ses obligations au titre de la Convention sur les armes chimiques, et prie le Secrétaire général de lui présenter un rapport à cet égard;


4.    Décide de demeurer activement saisi de la question.


Texte du projet de résolution S/2010/636


      Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions précédentes concernant la situation en Iraq, en particulier les résolutions 986 (1995), 1472 (2003), 1476 (2003), 1483 (2003) et 1546 (2004), ainsi que le rapport du Secrétaire général faisant suite au paragraphe 5 de la résolution 1859 (2008),


Rappelant l’importance du programme Pétrole contre nourriture (appelé ci-après « le programme ») créé par la résolution 986 (1995) pour répondre, à titre de mesure temporaire, aux besoins humanitaires du peuple iraquien,

Considérant qu’il importe que l’Iraq recouvre la stature internationale qui était la sienne avant l’adoption de la résolution 661 (1990),


Conscient de l’importance que revêtent les activités du Bureau du Coordonnateur de haut niveau créé par la résolution 1284 (1999),


Rappelant la lettre du Secrétaire général datée du 8 décembre 2010 et la note jointe (S/2010/619), le troisième rapport du Secrétaire général établi en application du paragraphe 3 de la résolution 1905 (2009) (S/2010/563) et le troisième rapport trimestriel établi par le Gouvernement iraquien en application du paragraphe 5 de la résolution 1905 (2009) (S/2010/567),


Prenant note de la lettre en date du 6 décembre 2010 adressée au Président du Conseil par le Gouvernement iraquien,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Prie le Secrétaire général de prendre les dispositions voulues pour mettre fin aux activités restantes du programme, compte tenu de ce que toutes les lettres de crédit dont les déclarations de livraison sont en attente visées à l’annexe I de la note du Secrétaire général en date du 8 décembre 2010 (S/2010/619) sont venues à échéance selon leurs termes, que le Gouvernement iraquien ne communiquera aucune confirmation de livraison et qu’elles sont éteintes à toutes fins utiles pour le programme, y compris pour virer les fonds associés à ces lettres de crédit de la fraction du compte Iraq servant de fonds de couverture à l’autre fraction du même compte, sans préjudice des autres droits et demandes de paiement ou autre contrepartie que les fournisseurs ayant déclaré des livraisons pourraient avoir vis-à-vis du Gouvernement iraquien en vertu des marchés qu’ils ont passés avec celui-ci;


2.    Note que le Gouvernement iraquien a communiqué les certificats de livraison portés sur les registres de l’Organisation des Nations Unies au 15 décembre 2010, pour lesquels aucun paiement n’a pu être effectué faute pour la banque compétente d’avoir pu en localiser les bénéficiaires ou faute pour le bénéficiaire d’avoir pu produire les justificatifs requis, comme il est dit aux paragraphes 11 et 12 et aux annexes II et III de la note du Secrétaire général datée du 8 décembre 2010, et demande au Gouvernement iraquien d’effectuer directement et sans retard les paiements correspondants si les ayant droits ou leurs représentants venaient à se présenter;


3.    Autorise le Secrétaire général à ouvrir un compte séquestre aux fins de l’exécution des dispositions des paragraphes 4 et 5 de la présente résolution, à désigner des commissaires aux comptes indépendants chargés d’en faire l’audit et à en tenir le Gouvernement iraquien pleinement informé;


4.    Autorise le Secrétaire général à faire en sorte que 20 millions de dollars des États-Unis provenant du compte Iraq soient conservés dans le compte séquestre jusqu’au 31 décembre 2016 aux seules fins de couvrir les dépenses de l’Organisation des Nations Unies correspondant à la liquidation en bon ordre des activités restantes du programme, y compris l’appui prêté par l’Organisation aux enquêtes et aux délibérations des États Membres liées au programme, ainsi que les dépenses du bureau du Coordonnateur de haut niveau créé par la résolution 1284 (1999), et le prie de faire virer au Gouvernement iraquien l’intégralité du solde de ces fonds le 31 décembre 2016 au plus tard;


5.    Autorise le Secrétaire général à faire en sorte que 131 millions de dollars des États-Unis provenant du compte Iraq soient conservés dans le compte séquestre aux fins d’assurer pendant une période de six ans une indemnisation appropriée à l’Organisation des Nations Unies, à ses représentants, à ses agents et à ses prestataires de services privés pour toutes activités menées dans le cadre du programme depuis la création de celui-ci, et le prie de faire virer au Gouvernement iraquien l’intégralité du solde de ces fonds le 31 décembre 2016 au plus tard;


6.    Autorise le Secrétaire général à faciliter aussitôt que possible le virement au Fonds de développement pour l’Iraq du solde du compte Iraq créé en application des dispositions de l’alinéa d) du paragraphe 16 de la résolution 1483 (2003);


7.    Prie le Secrétaire général de prendre les dispositions voulues pour garantir la bonne exécution de la présente résolution et de conclure le plus tôt possible avec le Gouvernement iraquien les accords et arrangements nécessaires pour que celui-ci:


a)    Assure pendant une période de six ans l’indemnisation appropriée visée au paragraphe 5 à l’Organisation des Nations Unies, à ses représentants, à ses agents et à ses prestataires de services privés pour toutes les activités menées dans le cadre du programme depuis sa création;


b)    Renonce à son droit de poursuivre ultérieurement l’Organisation des Nations Unies, ses représentants, ses agents et ses prestataires de services privés pour des activités menées dans le cadre du programme depuis la création de celui-ci, conformément aux paragraphes 19, 20 et 21 du rapport publié sous la cote S/2008/492, et le prie de lui faire rapport lorsqu’il aura pris les dispositions susvisées;


8.    Prie le Secrétaire général de lui présenter chaque année un rapport contenant une analyse de l’emploi et des dépenses du compte séquestre visé aux paragraphes 4 et 5 ci-dessus, étant entendu que le premier de ces rapports devra lui être remis le 31 mars 2012 au plus tard, et le dernier trois mois après la date – à savoir le 31 décembre 2016 au plus tard – à laquelle le solde des fonds conservés aux fins de l’application desdits paragraphes 4 et 5 aura été viré au Gouvernement iraquien, sauf autorisation contraire du Conseil de sécurité;


9.    Décide de rester activement saisi de la question.


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité réaffirme son attachement à l’indépendance, à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale de l’Iraq, et souligne l’importance de la stabilité et de la sécurité de ce pays pour le peuple iraquien, la région et la communauté internationale.


Le Conseil soutient le processus politique ouvert à tous et l’accord de partage du pouvoir auquel sont parvenus les dirigeants iraquiens en vue de former un gouvernement de partenariat national représentatif qui réponde à la volonté du peuple iraquien telle qu’elle s’est exprimée aux élections législatives du 7 mars 2010. Il engage ses dirigeants à continuer d’œuvrer à l’édification d’un Iraq fédéral, démocratique, pluraliste et unifié, fondé sur l’état de droit et le respect des droits de l’homme.


Le Conseil réaffirme qu’il importe de combattre le terrorisme sous toutes ses formes et qu’aucun acte de terrorisme ne saurait retenir l’Iraq sur la voie de la paix, de la démocratie et de la reconstruction choisie par le peuple et le Gouvernement iraquiens et par la communauté internationale.


Le Conseil se félicite de l’évolution favorable de la situation en Iraq et constate que cette situation est aujourd’hui très différente de ce qu’elle était lorsqu’il a adopté sa résolution 661 (1990). En cohérence avec la résolution 1859 (2008), il salue les progrès importants accomplis par l’Iraq pour recouvrer la stature internationale qui était la sienne avant l’adoption de la résolution 661 (1990). En considération des progrès accomplis par l’Iraq dans le soutien dû au régime international de non-prolifération et dans le respect des traités de désarmement et autres instruments internationaux pertinents, de l’engagement que ce pays a pris d’adopter de nouvelles mesures en ce sens et du fait qu’il applique déjà à titre provisoire le Protocole additionnel à l’Accord de garanties généralisées de l’Agence internationale de l’énergie atomique en attendant de le ratifier, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 19XX qui met fin aux restrictions imposées par les résolutions 687 (1991) et 707 (1991) dans le domaine des armes de destruction massive et du nucléaire civil. En considération du fait que l’Iraq a réussi à liquider les contrats restants du programme Pétrole contre nourriture, le Conseil a également adopté la résolution 19XX par laquelle il organise la cessation des dernières activités de ce programme. Et en considération des progrès accomplis par l’Iraq vers la mise en place d’un dispositif efficace et responsable appelé à succéder au Fonds de développement pour l’Iraq, le Conseil a adopté la résolution 19XX, qui met fin au 30 juin 2011 aux dispositions organisant ce fonds. Saluant les progrès accomplis par les Gouvernements iraquien et koweïtien vers le règlement des questions pendantes entre ces deux pays et les engageant à approfondir leur coopération, le Conseil exhorte l’Iraq à remplir rapidement les dernières obligations que mettent à sa charge les résolutions relatives à la situation entre l’Iraq et le Koweït qu’il a adoptées sous le régime du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.


Le Conseil se félicite de la réintégration de l’Iraq dans sa région et engage l’Iraq et les autres pays de la région à élargir et approfondir leurs relations et à gérer ces relations dans un esprit de partenariat et de coopération.


Le Conseil réaffirme son plein appui à la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) qui donne des conseils, soutient et aide le peuple et le Gouvernement iraquiens à renforcer les institutions démocratiques, à favoriser un dialogue politique sans exclusive et la réconciliation nationale, à faciliter le dialogue régional, à aider les groupes vulnérables, à renforcer l’égalité des sexes, à promouvoir la défense des droits de l’homme, notamment grâce à l’action de la Haute Commission indépendante des droits de l’homme, à promouvoir la protection des civils concernés, notamment les enfants, les femmes et les membres de groupes ethniques et religieux minoritaires, et à promouvoir la réforme du système judiciaire et juridique.


Le Conseil rend hommage à la MANUI dirigée par le Représentant spécial du Secrétaire général pour le concours qu’elle a apporté à toutes les étapes du processus électoral, conformément à son mandat.


Le Conseil encourage la MANUI à poursuivre ses travaux en coordination avec le Gouvernement iraquien en vue d’assurer la protection et d’aider à créer des conditions propices au retour librement consenti, en toute sécurité, dans la dignité, et surtout définitif, des réfugiés et des déplacés et souligne à quel point il importe que toutes les parties concernées continuent de prêter attention à la question.


Le Conseil souligne l’importance du rôle joué par la MANUI qui aide le peuple et le Gouvernement iraquiens à promouvoir le dialogue, à atténuer les tensions et à favoriser un règlement politique négocié des différends frontaliers internes et appelle toutes les parties concernées à participer à un dialogue sans exclusive à cette fin.


Documentation


R apport du Secrétaire général présenté en application du paragraphe 6 de la résolution 1936 (2010) [ S/2010/606]


Dans ce rapport, le Secrétaire général rend compte au Conseil de sécurité des progrès accomplis au cours des quatre derniers mois par la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) dans l’exécution de l’ensemble de ses tâches.  Il fait également le point sur les activités menées par l’ONU ainsi que sur l’évolution politique, en matière de sécurité et de développement de l’Iraq.


Sur le plan politique, M. Ban Ki-moon salue l’accord sur la formation d’un « gouvernement de partenariat national » auquel sont parvenus le 11 novembre dernier les principaux blocs politiques iraquiens.  Il rappelle qu’aux termes de la Constitution iraquienne, le Premier Ministre, M. Nouri al-Maliki, doit nommer les membres du Conseil des ministres dans les 30 jours de sa nomination.  Dans ses observations, il encourage ainsi les dirigeants iraquiens à terminer rapidement la formation du Gouvernement « sans exclusive, largement participatif et qui recueille l’appui du peuple iraquien ».  Il note en outre que, « compte tenu des divergences de vue sur la ventilation des données par origine ethnique », le recensement tardera à se faire.  Par ailleurs, le Secrétaire général assure que le nouveau gouvernement pourra compter sur l’appui de la MANUI en vue de régler le problème des frontières intérieures, notamment le statut de Kirkouk, de trouver une formule pour le partage des ressources naturelles, d’adopter une législation dans le domaine des hydrocarbures ou encore de renforcer la gouvernance, l’état de droit et le respect des droits de l’homme.


S’agissant de la situation en matière de sécurité, M. Ban « espère sincèrement que la formation d’un nouveau gouvernement se traduira par une amélioration dans le pays » à ce niveau.  Il condamne l’attentat du 31 octobre contre l’église Notre Dame du Salut de Bagdad, ainsi que ceux commis le 2 novembre contre des pèlerins chiites à Karbala et à Najaf.  « J’exhorte le Gouvernement iraquien à en traduire les auteurs en justice et à faire en sorte que tous les Iraquiens, quelles que soient leurs croyances, bénéficient d’une protection appropriée et puissent pratiquer leur foi en paix ».  Le Secrétaire général note qu’en réponse aux préoccupations exprimées par les communautés ethniques et religieuses du nord de l’Iraq, et dans le cadre du dialogue politique entre les parties arabe et kurde à Ninewa, la MANUI facilite les réunions du Comité des communautés ethniques et religieuses qui a été créé à Mossoul.


Concernant le développement à long terme du pays, le Secrétaire général indique que le portefeuille du Fonds d’affectation spéciale pour l’Iraq du Groupe de l’ONU pour le développement représente actuellement 1,43 milliard de dollars, sur la base d’engagements des donateurs de 1,36 milliard de dollars.  « Le Fonds a beaucoup facilité la mobilisation des ressources et la coordination entre gouvernements, organismes des Nations Unies et partenaires de développement », estime-t-il, soulignant que l’accélération du rythme de mise en œuvre du Plan national de développement doit être une priorité du nouveau gouvernement.  « La formation d’un nouveau gouvernement n’aura que peu d’intérêt pour l’homme de la rue si cela ne se traduit pas par un début d’amélioration sensible de ses conditions de vie, notamment de la fourniture des services essentiels, et par la création de nouveaux emplois », considère-t-il.


Le Secrétaire général assure que l’ONU appuiera le nouveau gouvernement afin qu’il puisse répondre aux besoins du peuple iraquien et progresser en vue des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il espère ainsi pouvoir faire état, dans son prochain rapport, du lancement du Fonds d’affectation spéciale pour le Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD).  Déplorant ensuite le manque de moyens à l’appui de la mise en œuvre du Plan d’action humanitaire pour l’Iraq, il lance un appel en faveur de l’accroissement de ses ressources « afin de permettre à l’ONU et à ses partenaires de continuer à venir en aide aux populations vulnérables d’Iraq ».  Le Secrétaire général ajoute que l’Iraq va devoir s’acquitter « rapidement » des obligations qui lui incombent en vertu des résolutions du Conseil du sécurité concernant le Koweït, en particulier le rapatriement des ressortissants et des biens koweïtiens.  Il encourage par ailleurs « vivement » les voisins de l’Iraq à engager en priorité des pourparlers avec le Gouvernement iraquien au sujet de questions d’intérêt mutuel.  À cet égard, il se félicite de la décision de l’Iraq et de la Syrie de rétablir pleinement leurs relations diplomatiques et juge que l’initiative de l’Arabie saoudite soutenant la formation du gouvernement et la réconciliation contribuera à renforcer la stabilité « non seulement en Iraq mais dans l’ensemble de la région ».


Évoquant les dangers auxquels le personnel de l’ONU est confronté « quotidiennement », M. Ban constate que les opérations de l’ONU sont rendues encore plus difficiles par le retrait en cours de l’armée des États-Unis.  « L’ONU est devenue de plus en plus autonome au cours des dernières années mais elle devra désormais assumer certaines fonctions en matière de sécurité et de logistique qui étaient jusqu’à présent assurées par les États-Unis », indique-t-il.  Il prévient que cela ne sera possible qu’avec un appui financier important des États Membres, « sur la base des propositions formulées par la MANUI dans le cadre de son projet de budget pour 2011 ».


Pour ce qui est du Fonds de développement pour l’Iraq, il indique que, le 10 novembre, le Contrôleur de l’ONU avait présenté son rapport sur les dispositions régissant le versement du produit des exportations de pétrole et de gaz au Fonds.  Il relève que l’Iraq propose au Conseil de sécurité de proroger d’une année supplémentaire l’immunité du Fonds de développement pour l’Iraq.  (Voir le communiqué CS/10080 du 10 novembre 2010).


Lettre datée du 9 décembre 2010, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Représentant permanent de l’Iraq auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2010/625)


Par cette lettre qu’il a adressée au Président du Conseil de sécurité, le Premier Ministre de la République de l’Iraq, M. Nouri al-Maliki, écrit qu’« afin de pouvoir appliquer intégralement le programme et l’échéancier nécessaires pour opérer une transition sans heurt au mécanisme successeur du Fonds de développement pour l’Iraq, le Gouvernement iraquien « a besoin une fois encore de l’aide de la communauté internationale et appelle de ses vœux une dernière prorogation du mandat du Fonds » pour une période de six mois, qui prendra fin au 30 juin 2011.


Troisième rapport présenté par le Secrétaire général en application du paragraphe 3 de la résolution 1905 (2009) (S/2010/563)


Voir le communiqué CS/10080 du 10 novembre 2010.


Note verbale datée du 28 octobre 2010, adressée au Président du Conseil de sécurité par la Mission permanente de l’Iraq auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2010/567)


Voir le communiqué CS/10080 du 10 novembre 2010.


Note verbale datée du 8 décembre 2010, adressée à la Présidente du Conseil de sécurité par la Mission permanente de l’Iraq auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2010/618)


Cette note transmet une lettre datée du 6 décembre 2010, à la Présidente du Conseil par le Ministre des affaires étrangères de la République d’Iraq, M. Hoshyar Zebari, concernant le respect par l’Iraq de ses obligations dans le domaine des questions de désarmement.  Le Ministre y rappelle notamment que le Directeur général de l’AIEA a, dans une lettre datée du 11 mars 2010, salué « l’excellente coopération dont fait preuve l’Iraq ».  Il rappelle aussi que l’Iraq applique volontairement le Protocole additionnel à l’Accord de garanties généralisées en attendant qu’il soit ratifié par la Chambre des députés, qui l’examine à l’heure actuelle, et qu’il a, le 11 août 2010, signé le Code de conduite de La Haye.  L’Iraq « s’étant acquitté de toutes ses obligations, espère que le Conseil de sécurité remplira sa promesse s’agissant de la levée des restrictions qui lui ont été imposées dans le domaine du désarmement, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 687 (1991) et 707 (1991), conclut M. Zebari.


Note du Secrétaire général sur les dispositions régissant le règlement des dossiers de lettres de crédit tirées sur le compte Iraq ouvert par l’Organisation des Nations Unies en application de la résolution 1483 (2003) du Conseil de sécurité (S/2010/619)


Cette note, adressée au Président du Conseil de sécurité dans une lettre datée du 8 décembre 2010, fait suite à une première lettre datée du 1er mai 2009, ainsi qu’aux rapports présentés ultérieurement en application des résolutions 1859 (2008) et 1905 (2009).  Elle a pour objet d’informer le Conseil de l’état de la situation du reliquat d’activités relatives au programme Pétrole contre nourriture et au compte Iraq de l’ONU, au 7 décembre 2010 ; de donner une vue d’ensemble du reliquat des fonds se rapportant au programme; et de formuler des recommandations concernant la liquidation définitive de la totalité du reliquat d’activités relatives au programme, ainsi que d’autres mesures à prendre en la matière.


Le Secrétaire général présente un aperçu historique du programme Pétrole contre nourriture, avant de dresser un état du reliquat d’activités relatives au programme au 7 décembre 2010.  M. Ban se félicite du progrès accompli par le Gouvernement iraquien pour réduire le nombre de lettres de crédit en attente de confirmation de livraison et pour enquêter sur certaines accusations selon lesquelles les autorités iraquiennes auraient pu refuser à tort la délivrance de certificats de confirmation pour des livraisons effectuées dans le cadre du programme.  Le Secrétaire général note que le Gouvernement iraquien a déclaré, dans un rapport du 18 juin 2010 au Conseil de sécurité qu’en l’absence de trace de livraison en ce qui concerne 37 lettres de crédit restantes ou du fait que des lettres de crédit avaient été annulées, aucune confirmation de livraison ne serait délivrée.  Il rappelle que le « cadre juridique du programme interdit tout versement à un fournisseur en l’absence de certificats dûment délivrés par le Gouvernement iraquien ».  De ce fait, les lettres de crédit litigieuses « ne seront pas honorées au titre du programme par prélèvement sur le compte Iraq ».


Après avoir présenté un « état du compte Iraq », le Secrétaire général rappelle que tout litige relatif à ces lettres de crédit doit être réglé « en faisant appel au mécanisme prévu à cet effet dans le contrat commercial sous-jacent entre le Gouvernement iraquien et ledit fournisseur, ou, en l’absence d’un tel mécanisme, par un tribunal compétent ».  M. Ban déclare ensuite que « si, et seulement si », le Gouvernement iraquien confirme définitivement qu’il ne délivrera plus de confirmations de livraison pour les lettres de crédit assorties d’une déclaration de livraison restant en souffrance, le Conseil de sécurité « souhaitera peut-être envisager de déclarer nulles à tous égards les lettres de crédit en question ».  Dans ce cas, il précise que « tous les fonds correspondants du compte Iraq pourront être virés dès que possible au Fonds de développement pour l’Iraq », comme prévu par la résolution 1483 (2003).


Le Gouvernement iraquien, rappelle le Secrétaire général, avait indiqué qu’il « était disposé à indemniser ainsi l’ONU et à renoncer à tout droit de recours contre l’Organisation, ses représentants et toute personne ou entité travaillant à son service ».  M. Ban suggère au Conseil de sécurité la création d’un compte-séquestre.  Il suggère aussi une série de décisions que le Conseil pourrait prendre pour « être sûr que toutes les activités résiduelles relatives au programme seront clôturées sans tarder et en bon ordre ».


Déclarations


M. JOSEPH BIDEN, Vice-Président des États-Unis, a déclaré que ces dernières années, le peuple iraquien était sorti de la spirale de la violence et qu’il tentait à présent de s’acheminer vers un avenir meilleur.  M. Biden a assuré que les Forces de sécurité iraquiennes « avaient pris en main la sécurité du pays », les États-Unis étant passés en quelques mois d’un engagement militaire à un engagement civil.  Les troupes restantes sont engagées dans une nouvelle mission d’aide, de soutien et de conseil à leurs homologues iraquiens, a-t-il dit, notant que le pays connaissait actuellement son niveau le plus bas de violence depuis 2003.  Sur le plan politique, M. Biden s’est félicité de la formation prochaine d’un Gouvernement iraquien « qui représentera les différentes communautés constitutives du pays ».  C’est le seul moyen, a-t-il dit, de faire avancer la situation et de concilier les positions divergentes.  « Les États-Unis continueront d’assurer leur rôle pour renforcer les progrès en Iraq », a également affirmé le Vice-Président américain, qui a rappelé que le « partenariat durable » liant les deux pays concernait des domaines clefs tels que l’éducation, l’énergie, le commerce, la culture et les communications.  « Tous les autres pays doivent partager leurs compétences avec ce nouvel Iraq qui existe désormais », a-t-il insisté, avant de rappeler le rôle que le Conseil de sécurité devrait jouer dans le développement de l’Iraq.  « En raison des nombreuses visites effectuées dans ce pays, je mérite d’être un citoyen iraquien », a ensuite plaisanté M. Biden.  Il a précisé que c’était au cours de ces visites qu’il a pu constater « le travail remarquable effectué par les Nations Unies » à travers la MANUI.  « Qu’il s’agisse d’assistance électorale, de promotion du dialogue et des droits de l’homme, d’aide aux communautés locales ou d’appui à la réforme du secteur judicaire, les membres du personnel de la MANUI risquent leur vie pour mener à bien ces tâches complexes ».  Le Vice-Président Biden a par ailleurs estimé qu’en dépit des défis en matière de sécurité que continuent de poser les attentats perpétrés contre « des civils de toutes religions », l’Iraq a devant lui « un avenir meilleur et un rôle qui lui revient de droit dans la communauté des nations ».  « Le Conseil de sécurité a pris des mesures aujourd’hui sur la base des engagements pris par l’Iraq de respecter les normes internationales dans les domaines de désarmement et pour liquider les créances datant de l’ancien régime. »  « Les pays voisins de l’Iraq doivent coopérer avec le Gouvernement iraquien et la communauté internationale doit continuer à l’aider pour procéder au recensement, renforcer la sécurité et assurer un retour digne des réfugiés iraquiens dans leur foyer et dans la sécurité », a-t-il encore dit, convaincu que l’Iraq était sur le point de connaître « quelque chose de remarquable », « un gouvernement indépendant ».


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a qualifié cette réunion de « jalon » pour l’Iraq.  Certes, le peuple iraquien a fait face à des difficultés terribles et continue aujourd’hui encore à subir l’insécurité et une violence effrayante.  Il manque aussi d’emplois et de services de base.  « Nous reconnaissons cependant, aujourd’hui, les progrès accomplis par l’Iraq pour normaliser son statut au sein de la communauté internationale », a fait remarquer M. Ban.


Aujourd’hui, le Conseil de sécurité clôt plusieurs mandats établis en application du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, y compris ceux qui concernent les armes de destruction massive et le programme Pétrole contre nourriture, a poursuivi le Secrétaire général.  Rappelant la « difficile période » marquée par les armes de destruction massive en Iraq, le Secrétaire général a déclaré que la levée des sanctions par le Conseil fermait ce chapitre, avant d’ajouter que l’Iraq avait inscrit dans sa Constitution l’engagement de renoncer aux armes de destruction massive.  Il a rappelé que le pays avait également adhéré à des instruments internationaux majeurs, y compris le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), la Convention sur les armes biologiques et le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  Ces mesures, a-t-il dit, sont de bonne augure tant pour l’Iraq que pour l’ensemble de la région.


Le Conseil de sécurité ayant mis fin à toutes les activités résiduelles du programme Pétrole contre nourriture, les Nations Unies assumeront leur part dans la clôture de ce programme sans précédent, a affirmé le Secrétaire général.


M. Ban a félicité les dirigeants iraquiens pour l’accord politique qu’ils ont récemment conclu et qui, a-t-il dit, ouvre la voie vers la formation d’un gouvernement d’union nationale.  Il a prié instamment les différents blocs politiques iraquiens de respecter cet accord.  Le nouveau gouvernement devra relever de nombreux défis: normaliser les relations arabo-kurdes et protéger toutes les minorités, y compris les chrétiens; gérer la production pétrolière et assurer le retour des réfugiés et des personnes déplacées; et améliorer les relations entre l’Iraq et ses voisins, a rappelé M. Ban.  Le Secrétaire général a aussi encouragé les pays voisins à couvrir un nouveau chapitre de leurs relations avec l’Iraq, assurant que les Nations Unies étaient prêtes à y contribuer.


Le Secrétaire général a rappelé que l’invasion du Koweït en 1990 avait causé de grandes souffrances et c’est pourquoi, l’Iraq doit respecter ses obligations en vertu du Chapitre VII de la Charte de l’ONU à l’égard du Koweït.  Il a ainsi demandé à l’Iraq de réaffirmer son attachement à la résolution 833 relative à la frontière avec le Koweït et à s’acquitter pleinement de ses autres obligations résiduelles, notamment en ce qui concerne les biens spoliés et les personnes disparues.  De tels progrès permettront de prendre de nouvelles mesures en faveur d’une pleine normalisation du statut international de l’Iraq, a affirmé le Secrétaire général.


La Mission d’appui des Nations Unies en Iraq a contribué à la mise en place du Gouvernement intérimaire en 2004 et a travaillé de manière inlassable pour assurer la bonne tenue de différentes élections, y compris celles qui avaient eu lieu au début de l’année, a rappelé le Secrétaire général, qui a ajouté que la Mission allait se poursuivre.  Il a fait état notamment des « besoins considérables » du pays en matière de développement, parlant de la fourniture des services sociaux de base, d’assurer l’accès à l’éducation et aux services de santé, mais aussi d’un développement qui inclut les églises, les mosquées, les lieux saints et les richesses archéologiques de sa « magnifique histoire ».


Le retrait militaire des États-Unis aura des conséquences majeures pour la sécurité de la MANUI, a également fait observer le Secrétaire général, qui a demandé aux États Membres d’assurer un ferme soutien politique et financier à la Mission.  Le Secrétaire général a conclu en adressant un message aux Iraquiens.  « Vous avez souffert depuis trop longtemps », a-t-il affirmé, avant de rendre hommage à leur résilience.  Il les a également assurés que les Nations Unies  seraient à leurs côtés, comme un « partenaire impartial », dans leur quête d’un avenir meilleur.


M. HOSHYAR ZEBARI, Ministre des affaires étrangères de l’Iraq, a assuré d’emblée que les discussions en cours sur la formation d’un nouveau gouvernement seraient très bientôt achevées et que la composition sera très représentative et reflètera la volonté du peuple iraquien telle qu’elle avait été exprimée lors des élections parlementaires du 7 mars 2010.  M. Zebari a souligné qu’en tant qu’État souverain, libre et démocratique, l’Iraq continue de travailler au renforcement de ses relations avec les pays de la région.  Rappelant ensuite les principes fondamentaux de la Constitution iraquienne, la non-ingérence dans les affaires intérieures d’autres États et le règlement des différends par des voies pacifiques, il a assuré que son gouvernement restait déterminé à honorer tous les engagements internationaux de l’Iraq en vertu des résolutions du Conseil de sécurité. 


Ces dernières années, l’effort a porté sur l’allègement du fardeau, qui pesait sur l’Iraq depuis deux décennies, pour mettre un terme à son isolement et lui permettre ainsi de retrouver sa place au sein de la communauté des nations.  Il a ainsi salué la décision prise collectivement aujourd’hui par le Conseil de sécurité d’appuyer et de reconnaître les progrès réalisés en matière de désarmement et de non-prolifération.  « Mon gouvernement se félicite également que vous ayez reconnu les progrès accomplis pour liquider les activités restantes liées au programme Pétrole contre nourriture », a-t-il poursuivi, jugeant que ce programme « était entaché par une mauvaise gestion et sa liquidation lève un obstacle de plus sur la voie du relèvement de l’Iraq ».  Il a aussi salué la prorogation pour une période de six mois du Fonds de développement pour l’Iraq, estimant que cette « une décision était nécessaire pour prendre en compte le retard occasionné par la formation d’un nouveau gouvernement et de l’instabilité politique dans le pays ».


Le Ministre iraquien des affaires étrangères a souligné l’importance des défis auxquels devra faire face l’Iraq, « notamment la normalisation de ses relations avec le Koweït, pays frère ».  « Il y a eu des développements positifs en matière de coopération et d’échange entre les deux Gouvernements et la volonté commune existe de résoudre tous les différends en suspens, résidus de l’agression de Saddam Hussein et de l’invasion de 1990 ».  M. Zebari a toutefois affirmé que le plus grand défi continuait d’être l’édification d’un État et d’institutions inclusives.  « Le socle doit être la réconciliation nationale et la mise en œuvre d’une justice responsable, afin d’assurer la consolidation de l’état de droit en Iraq, où les droits de l’homme sont protégés et toutes les composantes de la société iraquienne sont pleinement respectées ».  Évoquant enfin la situation économique, M. Zebari a souligné que le lancement du plan national de développement couvrant la période 2010-2014, « et qui s’appuie sur un budget ambitieux », devrait permettre l’amélioration des services publiques et accélérer

la création d’emplois.  En conclusion, il a estimé que l’Iraq, « pays doté d’abondantes richesses naturelles et humaines », aura besoin demain de la communauté internationale pour avancer sur la voie d’un avenir prospère, pacifique et stable.


      M. GILBERT BALIBASEKA BUKENYA, Vice-Président de l’Ouganda, a estimé que les résolutions adoptées ce matin représentaient un jalon important pour l’avenir de l’Iraq, dont la prospérité future reposera sur la complète prise en main par le peuple iraquien de leur destin.  Il s’est félicité des progrès accomplis dans les domaines économique et sécuritaire, malgré les défis, ajoutant que ces progrès n’auraient pu être obtenus sans la résilience du peuple iraquien et sans l’appui des partenaires internationaux, notamment les États-Unis.


M. Bukenya s’est félicité de la conclusion de l’accord entre les parties iraquiennes et a souhaité la formation rapide d’un gouvernement d’union nationale.  La séance de ce jour montre clairement que le statut international de l’Iraq est rétabli, a estimé le Vice-Président, qui a appelé le Gouvernement à travailler sans relâche pour résoudre toutes les questions pendantes pendant les six prochains mois du Fonds de développement pour l’Iraq.  Il s’est aussi félicité des mesures prises par l’Iraq en matière d’armes de destruction massive.  Le Vice-Président de l’Ouganda a évoqué les difficultés qui demeurent, à savoir les attentats terroristes, le retour des réfugiés et des personnes déplacées et la délimitation des frontières intérieures.  Il a appelé tous les dirigeants iraquiens à travailler ensemble.  Il a aussi encouragé l’Iraq à travailler et à coopérer avec les pays voisins.  L’Iraq continuera à avoir besoin d’un appui international, a poursuivi M. Bukenya, qui a appelé les Nations Unies et la communauté internationale à aider le pays, notamment pour renforcer ses capacités nationales. Il a rendu hommage au travail de la MANUI et des Nations Unies en Iraq en général.


M. AHMET DAVUTOĞLU, Ministre des affaires étrangères de la Turquie, a déclaré qu’en ce temps de grandes transformations et de nouvelles réalités émergentes, il était nécessaire de restaurer et de promouvoir l’ordre dans la région, y compris en Iraq.  Après des décennies de troubles et de souffrances, l’Iraq est aujourd’hui à un moment critique de son histoire, a ajouté le Ministre, qui a estimé que le pays, tout en ayant des perspectives brillantes, continuait à faire face à de nombreux défis.  En saisissant les occasions qui leurs sont offertes et en faisant les bons choix, les dirigeants iraquiens ont maintenant entre leurs mains la possibilité de rompre avec le passé et de dessiner ensemble un avenir prospère.


Les élections du 7 mars ont marqué un tournant historique pour le pays, a poursuivi le Ministre, qui a rendu hommage à la détermination du peuple iraquien, ainsi qu’à la MANUI pour le soutien qu’elle a apporté à l’occasion du scrutin.  Les résultats du scrutin témoignent, a-t-il dit, d’un désir manifeste de la population pour un changement dans la composition politique du gouvernement et pour un gouvernement de large assise.  M. Davutoğlu s’est félicité du récent accord entre les groupes politiques, tout en regrettant qu’il ait fallu attendre huit mois après les élections pour y parvenir.  Il a souhaité qu’un « gouvernement de partenariat national » puisse rapidement être formé, qui soit représentatif, démocratique et efficace et qui repose sur les arrangements prévus en matière de partage du pouvoir.  La position de la Turquie a toujours été claire à cet égard, a précisé le Ministre.  La Turquie, a-t-il précisé, estime que l’ensemble des segments de la société iraquienne doivent participer au processus politique et à un dialogue inclusif afin de trouver des solutions équitables et consensuelles aux défis auxquels le pays sera confronté et de parvenir à la réconciliation nationale.


M. Davutoğlu s’est dit heureux de constater une baisse importante de la violence en Iraq durant les derniers mois et a estimé qu’après deux guerres majeures et des années d’instabilité, le pays avait beaucoup progressé pour rejoindre la famille des nations  en tant qu’État pleinement souverain et partenaire responsable.  Pour le Ministre, il est grand temps, face à ces résultats impressionnants, que « l’Iraq revienne pleinement en notre sein ».  C’est pourquoi la Turquie se félicite des résolutions adoptées ce matin par le Conseil de sécurité, qui permettent désormais à l’Iraq de ne plus être contraint par les exigences du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.  Le Ministre a toutefois rappelé que de nombreuses tâches restaient à accomplir, comme la démarcation de la frontière avec le Koweït ou encore les personnes et archives disparues après l’invasion du Koweït.  Il s’est dit confiant dans la capacité et la détermination de l’Iraq à y faire face, et à travailler avec ses partenaires régionaux et internationaux en faveur de la sécurité.  Rappelant que la Turquie avait des liens solides avec l’Iraq, M. Davutoğlu a répété que l’indépendance, la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de l’Iraq étaient vitales pour la stabilité de la région et pour la communauté internationale.  La Turquie continuera à soutenir pleinement l’Iraq.  L’alternative est non seulement inconcevable, elle n’est réalistement pas possible, a-t-il dit avant de conclure.


M. SVEN ALKALAJ, Ministre des affaires étrangères de la Bosnie-Herzégovine, s’est félicité de la levée des restrictions imposées par le Conseil de sécurité contre l’Iraq depuis 1990, afin « qu’il puisse retrouver sa place au sein de la communauté internationale ».  « L’Iraq a rempli toutes ses obligations dans les domaines de la non-prolifération et du désarmement, en acceptant notamment d’appliquer le Protocole additionnel de l’AIEA alors même que le processus de formation d’un nouveau gouvernement n’était pas encore achevé ».  M. Alkalaj a également salué les efforts du Gouvernement iraquien pour permettre la clôture des contrats restants au titre du programme Pétrole contre nourriture et les progrès réalisés vers l’établissement d’un mécanisme succédant au Fonds de développement.  « Nous appuierons les décisions prises afin d’assurer qu’à l’avenir, les revenus tirés de l’exploitation du pétrole seront utilisés de manière transparente et dans l’intérêt du peuple iraquien. »  M. Alkalaj a ensuite appelé l’Iraq et les pays de la région à poursuivre et intensifier le dialogue et la coopération en vue de parvenir à un règlement de tous les différends en suspens, en particulier ceux entre l’Iraq et le Koweït.  En conclusion, il a salué le dévouement du personnel de la MANUI, qui contribue « courageusement » à la stabilité et à la prospérité du peuple iraquien.


M. PAUL TOUNGUI, Ministre des affaires étrangères du Gabon, a salué le renforcement du processus politique et institutionnel en Iraq, malgré la violence récurrente des dernières années.  Il a estimé que ces efforts avaient été particulièrement sensibles dans le domaine de la démocratie et de la réconciliation nationale.  Il s’est félicité de la forte participation, en particulier des femmes, lors des dernières élections.  Il a également salué l’accord conclu par les partis politiques sur le partage du pouvoir, qui a permis, a-t-il rappelé, de reconduire dans ses fonctions le Premier Ministre Nouri al-Maliki.  Il a souhaité qu’un nouveau gouvernement soit très prochainement formé.


M. Toungui a déclaré que l’ambition légitime des autorités iraquiennes de voir leur pays jouer à nouveau un rôle au sein de la communauté des nations ne sera effective que si l’Iraq assume la plénitude de ses responsabilités d’État souverain.  Il a ainsi salué le retrait des forces américaines, qui a permis le transfert de la responsabilité de la sécurité du pays aux forces iraquiennes.  Il s’est également félicité de la prorogation du mandat du Fonds pour le développement de l’Iraq et a émis l’espoir que cette prorogation permette à l’Iraq de prendre le relais de la gestion du Fonds sur la base du plan d’action qu’il a présenté au Conseil en avril dernier.  Concernant la liquidation du programme Pétrole contre nourriture, M. Toungui a encouragé le Gouvernement iraquien à tenir ses engagements liés au règlement des lettres de crédit.  Le Ministre s’est en outre félicité des efforts du Gouvernement iraquien pour normaliser ses relations avec les pays voisins, y compris le Koweït.  Il a aussi rendu hommage à la MANUI.


      Mme VERA MACHADO, Ministre des relations extérieures du Brésil, a estimé que les progrès réalisés ces dernières années par l’Iraq l’aideront à faire face aux défis persistants dans les domaines de la sécurité, du renforcement de l’état de droit et de la réconciliation nationale.  Le Brésil condamne fermement toutes les formes de violence, y compris le terrorisme qui doit être combattu par tous les moyens légaux et dans le respect des droits de l’homme.  Saluant le courage et la résilience du peuple iraquien qui a fait face à toutes les souffrances depuis 2003, Mme Machado a déploré la mort de milliers de civils innocents et les violations flagrantes des droits de l’homme.  « Malgré cela, nous sommes convaincus que les Iraquiens sont capables d’édifier une nation prospère, pacifique et stable. »  Le futur doit être déterminé par les Iraquiens eux-mêmes, a souligné la Ministre brésilienne des affaires étrangères, tout en réaffirmant qu’il était essentiel de respecter pleinement l’indépendance, la souveraineté ainsi que l’unité et l’intégrité territoriale du pays.  Se félicitant à son tour de la levée des restrictions et de la liquidation du programme Pétrole contre nourriture, Mme Machado a estimé que davantage d’efforts devraient être entrepris pour assurer le rapatriement des ressortissants et des biens koweïtiens.


M. JOHANNES KYRLE, Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Autriche, a rappelé que l’Autriche, membre du Conseil de sécurité en 1991, avait voté certaines des mesures auxquelles les votes d’aujourd’hui mettent fin.  En appuyant les mesures prises aujourd’hui par le Conseil, l’Autriche reconnaît les progrès accomplis par l’Iraq et assure de son soutien les efforts de reconstruction et de développement du pays, a-t-il déclaré.  L’Autriche, a-t-il ajouté, encourage ainsi fermement le futur gouvernement à s’acquitter des obligations qui subsistent en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies  ».  M. Kyrle a déclaré qu’il était tout aussi important aujourd’hui qu’en 1991 d’établir une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient.  À la lumière des engagements pris par l’Iraq en matière de non-prolifération et de désarmement, il a souhaité qu’il ratifie rapidement le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires.  Il a salué la décision de l’Iraq d’appliquer volontairement le Protocole additionnel à l’Accord de garanties généralisées.  Il a également souhaité que la destruction des armes chimiques se poursuive à un rythme accéléré.


À quelques mois du vingtième anniversaire de la libération du Koweït, l’Iraq devrait établir un nouveau partenariat avec son voisin, sur la base d’une confiance mutuelle, a recommandé le Vice-Ministre.  Il a notamment encouragé l’Iraq à réaffirmer son engagement à respecter la résolution 833 relative aux frontières terrestres et maritimes des deux pays.  Il a également demandé que de nouveaux efforts soient consentis pour clarifier la situation des personnes disparues et pour régler la question des archives koweïtiennes.  Le Vice-Ministre a souligné qu’il était à la fois urgent et nécessaire de former un gouvernement stable et représentatif en Iraq, afin de répondre aux attentes de tous les Iraquiens.  Il a souhaité que le futur gouvernement fédéral parvienne à un compromis avec les dirigeants du Kurdistan iraquien sur la frontière intérieure et sur le partage des revenus du pétrole.  Il a condamné toutes les attaques indiscriminées contre les civils, ainsi que celles qui visent les minorités religieuses et les lieux saints.  Le Vice-Ministre s’est dit préoccupé par les cas récents d’intimidation contre des personnes déplacées à Kirkouk, qui ont fait l’objet de menaces d’éviction forcée. M. Kyrle a indiqué qu’il avait néanmoins observé un ancrage progressif du processus démocratique en Iraq.  L’Autriche continuera d’appuyer le peuple iraquien, dans le cadre de l’Union européenne et dans un cadre bilatéral, a assuré son Vice-Ministre des affaires étrangères.  Avant de conclure, il a rendu hommage au travail de la MANUI, en se disant préoccupé par la sécurité de son personnel.


M. ALISTAIR BURT, Sous-Secrétaire d’État britannique aux affaires étrangères et du Commonwealth, a déclaré que le nouveau Gouvernement iraquien façonnera l’avenir de l’Iraq, ses membres pouvant compter sur l’appui durable de la communauté internationale pour institutionnaliser l’état de droit et accompagner la transition vers une démocratie « reflétant les aspirations de tous les Iraquiens ».  M. Burt a ensuite évoqué les importants défis concernant la sécurité et la gestion du secteur pétrolier auxquelles devront faire face ensemble le Gouvernement et le peuple iraquiens pour « trouver une nouvelle place dans la région et dans la communauté des nations ».  « Dans ce contexte, les Nations Unies joueront un rôle important pour réaliser cet objectif et promouvoir en outre le dialogue arabo-kurde ainsi que les valeurs de justice et de tolérance ».  M. Burt a appelé les autorités iraquiennes à lutter contre toutes les violations des droits de l’homme et à permettre à toutes les communautés de pratiquer librement leur culte, de travailler et de prospérer.  Les pays voisins de l’Iraq ont un rôle fondamental à jouer pour assurer sa stabilité car, a-t-il dit, l’Iraq y gagnera considérablement sur le plan commercial en normalisant ses relations avec ces pays.  Concluant son intervention, le Sous-Secrétaire britannique a reconnu que l’Iraq d’aujourd’hui était bien différent de celui de 1990.  « La communauté internationale attend maintenant que l’Iraq progresse dans les années à venir dans la normalisation de ses relations avec le Koweït ».


M. HISASHI TOKUNAGA, Vice-Ministre parlementaire du Japon, a estimé que la stabilité politique était le succès le plus important pour construire la nation iraquienne et il a souhaité que le récent accord entre les parties sunnite, chiite et kurde permette rapidement la formation d’un gouvernement qui inclue ces différents groupes.  La communauté internationale doit continuer d’encourager les efforts en ce sens, a-t-il ajouté.  Le Gouvernement iraquien devra poursuivre ses efforts pour améliorer la sécurité, a déclaré M. Tokunaga.  Le retrait des troupes américaines et le transfert des responsabilités en matière de sécurité aux Forces iraquiennes ont constitué des mesures importantes dans cette voie, a-t-il estimé.  Il s’est félicité de ce que la sécurité se soit, dans l’ensemble, améliorée depuis ce retrait.


Les circonstances en Iraq ont fortement changé depuis 2003, a déclaré le Vice-Ministre, qui a soutenu la volonté du Gouvernement iraquien de reprendre au sein de la communauté internationale la place qui était la sienne avant l’invasion de l’Iraq.  C’est pourquoi le Japon appuie pleinement la déclaration présidentielle et les résolutions adoptées ce jour, afin de clore progressivement les dossiers résiduels de l’ancien régime iraquien.  Le Japon estime en outre que la communauté internationale devrait continuer d’appuyer les efforts de consolidation de la paix en Iraq, a indiqué M. Tokunaga, qui a salué en ce sens le travail de la MANUI.  Le Japon s’est presque entièrement acquitté de l’aide de sept milliards de dollars qu’il avait commencé à verser en 2003, ainsi que son programme d’allègement de la dette, d’un montant de 6,7 milliards de dollars, a assuré M. Tokunaga.  Le Japon, a-t-il assuré, poursuivra son assistance en faveur du développement économique et social de l’Iraq.  M. Tokunaga a souligné qu’il était important pour le Conseil de sécurité d’adresser un message uni au Gouvernement iraquien pour l’encourager dans ses efforts en faveur de la réconciliation nationale.  Le ferme soutien de la communauté internationale est important pour que l’Iraq poursuive ses efforts sur la bonne voie, a-t-il conclu.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a estimé que le peuple iraquien avait encore beaucoup d’efforts à fournir pour édifier un État de droit vivant dans la paix et la sécurité.  Le processus politique, a-t-il souligné, doit être stable et représentatif des aspirations de toutes les communautés afin que les autorités puissent améliorer durablement la situation en matière de sécurité, marquée par le terrorisme et la persistance des tensions interconfessionnelles.  « Un Iraq stable dépend également de la normalisation de ses relations avec ses voisins, à commencer par le Koweït ».  Concernant les résolutions adoptées aujourd’hui, M. Churkin a déclaré que la communauté internationale attendait maintenant que l’Iraq ratifie plus vite le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et le Protocole additionnel à l’Accord de garanties généralisées de l’AIEA.  Le représentant de la Fédération de Russie a, avant de conclure, estimé que le rôle de la MANUI serait accru après le retrait complet des forces américaines. « La Mission devrait être en mesure d’aider le pays à amender la Constitution de l’Iraq, à préparer le recensement national ainsi que les échéances électorales futures, sans jamais compromettre la sécurité du personnel onusien », a-t-il précisé.


M. LI BAODONG (Chine) a déclaré que l’Iraq s’engageait dans une période critique de son développement.  Malgré les difficultés, la situation se stabilise, a-t-il ajouté, en estimant que la communauté internationale avait désormais davantage confiance dans le peuple iraquien.  Il a souhaité que toutes les parties iraquiennes participent à la réconciliation nationale par le dialogue politique et parviennent à former rapidement un gouvernement d’union nationale.  Le représentant a dit comprendre et appuyer les aspirations de l’Iraq à retrouver pleinement sa place au sein de la communauté internationale et il s’est félicité des résolutions adoptées aujourd’hui par le Conseil de sécurité pour lever les sanctions liées à la question des armes de destruction massive et mettre fin au programme Pétrole contre nourriture.  Il a souhaité que ces mesures permettent d’accélérer le processus de réconciliation pacifique et que l’Iraq redevienne une voix active en faveur de la stabilité régionale.  M. Li a condamné les attentats terroristes commis récemment dans le pays et a souhaité que les Forces de sécurité iraquiennes puissent se renforcer rapidement pour mieux protéger la population civile.  Le représentant a, par ailleurs, estimé que la MANUI jouait un rôle important dans le processus politique et la reconstruction en Iraq.


Mme YANERIT MORGAN SOTOMAYOR (Mexique) a souligné la nécessité pour le Conseil de sécurité de respecter l’intégrité territoriale de l’Iraq de demain et son droit inaliénable à décider de son propre avenir « tout en contribuant à son développement économique ».  Tous ces principes sont reflétés dans les résolutions que nous venons d’adopter, a-t-elle dit, ajoutant que l’accent doit être mis dans l’immédiat sur l’aide au retour des réfugiés.  Après avoir condamné les attaques terroristes, « qui continuent de peser sur la situation en matière de sécurité et la stabilité de l’Iraq », elle a notamment déclaré que les Forces de sécurité iraquiennes doivent affronter les insurgés « efficacement et dans le respect des droits de l’homme » avant le retrait complet des troupes étrangères.


M. NAWAF SALAM (Liban) a déclaré qu’il n’y avait pas de doute que l’Iraq, berceau de l’histoire et de la culture arabe, finirait par retrouver son statut international malgré les troubles qui avaient marqué ces trois dernières décennies.  Il a rappelé que l’Iraq était le seul pays arabe de la région dont la Constitution réserve 25% des sièges du Parlement aux femmes et qui affirme que les ressources naturelles appartiennent au peuple iraquien et doivent faire l’objet d’un partage équitable au profit du peuple dans son ensemble.  Il s’est réjoui qu’un gouvernement d’union nationale sera formé prochainement et a réaffirmé son appui aux efforts de l’Iraq pour améliorer la sécurité, tout en demandant à la communauté internationale d’y contribuer.  Le représentant a condamné les récents attentats perpétrés dans le pays et a rendu hommage au courage du peuple iraquien.  Il a également salué les progrès des Forces de sécurité iraquiennes.


L’engagement démontré par l’Iraq en faveur de la non-prolifération et de la suppression des armes de destruction massive confirme que ce pays ne représente pas une menace pour la paix et la sécurité internationales, a déclaré M. Salam.  Les résolutions adoptées aujourd’hui par le Conseil de sécurité « prennent acte » de cette situation, a-t-il ajouté.  Concernant le Fonds de développement pour l’Iraq, le représentant a estimé que le Conseil de sécurité se montrait compréhensif en prolongeant son mandat d’une nouvelle période de six mois.  Il a par ailleurs invité la communauté internationale à annuler ou, du moins, réduire considérablement sa dette extérieure.  Les progrès réalisés dans l’application des mandats imposés en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies sont de nature à créer un nouvel élan et à permettre à l’Iraq de retrouver sa place sur la scène internationale, a également estimé le représentant, qui a invité l’Iraq et le Koweït à régler les questions en suspens entre les deux pays.


M. GÉRARD ARAUD (France) s’est félicité du retour à la pleine souveraineté de l’Iraq, en saluant le chemin parcouru depuis la chute du régime de Saddam Hussein.  Les derniers développements politiques portent l’espoir d’une normalisation complète au plan institutionnel, a-t-il ajouté, appelant toutes les parties à surmonter leurs divergences avant la formation effective du nouveau gouvernement.  M. Araud a expliqué que l’engagement de la France en Iraq était politique mais également tourné vers la coopération dans les domaines de la défense, de la gouvernance, de la culture et de l’énergie.  La France soutient la demande légitime de rendre à l’Iraq le statut international qui était le sien avant 1990, a-t-il poursuivi, notant que la levée des sanctions en matière de non-prolifération et de désarmement permettra à l’Iraq d’accéder à des technologies civiles qui lui étaient jusqu’alors interdites.


L’Iraq va retrouver sa souveraineté sur ses recettes pétrolières, a-t-il également commenté, avant d’expliquer l’abstention de son pays sur la résolution relative au programme Pétrole contre nourriture : « Si la France n’a pas été en mesure de soutenir ce texte aujourd’hui, ce n’est à l’évidence pas parce que son objectif -permettre à l’Iraq de retrouver sa pleine souveraineté sur les fonds retenus au titre du programme- lui pose le moindre problème », a-t-il dit, en regrettant que les discussions n’aient pas permis de parvenir à un texte qui comporte toutes les garanties relatives à la clôture des activités liées à ce programme. « Nous souhaitons, a-t-il insisté, qu’il soit tenu le plus grand compte de nos demandes lorsque se matérialiseront les accords prévus par la résolution ».  Pour que l’Iraq puisse sortir du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, a estimé l’Ambassadeur Araud, il doit trouver des solutions aux différends pendants avec le Koweït et mettre en œuvre les dernières obligations qui lui incombent au titre des résolutions du Conseil de sécurité.  « Les Nations Unies, qu’il s’agisse du Conseil de sécurité ou de la MANUI, dont nous saluons le travail courageux sur le terrain, continueront d’apporter leur soutien à cet objectif », a-t-il assuré, indiquant que la France tenait à renouveler sa disponibilité à « aider ces deux pays amis, s’ils en expriment le besoin, à bâtir les fondations d’une coopération ambitieuse ».


Mme JOY OGWU (Nigéria) a estimé que l’Iraq d’aujourd’hui n’avait plus rien à voir avec celui qui existait avant 1990.  Il a également profondément évolué au cours de ces 10 dernières années, a-t-elle ajouté.  Elle s’est félicitée de l’accord auquel sont parvenues les différentes communautés en vue de former un nouveau gouvernement.  Compte tenu de l’histoire du pays, l’appui international reste toutefois nécessaire, a ajouté la représentante, qui s’est félicitée de l’adoption d’un plan de développement quinquennal.  Ce plan de développement  devrait permettre, avec l’aide des Nations Unies, de combler les lacunes actuelles en matière d’infrastructures et de services sociaux de base.


La représentante s’est par ailleurs félicitée de l’adoption des mesures visant à reconduire pour six mois le mandat du Fonds de développement pour l’Iraq et à procéder à la liquidation du programme Pétrole contre nourriture.  Elle a appelé l’Iraq à travailler sans relâche à respecter toutes ses obligations restantes, notamment celles qui lui incombent en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, et en particulier celles qui concernent ses relations avec le Koweït.  Mme Ogwu a rappelé que le peuple iraquien continuait de souffrir d’attaques terroristes, y compris d’attaques ciblant les minorités ou des groupes vulnérables.  Elle a demandé au Gouvernement iraquien de mener des enquêtes approfondies en vue de poursuivre les auteurs de ces actes de violence et tous ceux qui tentent de détruire la démocratie si chèrement acquise.  Elle a aussi demandé à la communauté internationale de contribuer à la formation des Forces iraquiennes de sécurité.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission examine le financement des 29 missions politiques spéciales, estimé à 676,4 millions de dollars net pour 2011

AG/AB/3977

La Cinquième Commission examine le financement des 29 missions politiques spéciales, estimé à 676,4 millions de dollars net pour 2011

15/12/2010
Assemblée généraleAG/AB/3977
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

23e séance – matin & après-midi                            


LA CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE LE FINANCEMENT DES 29 MISSIONS POLITIQUES SPÉCIALES, ESTIMÉ À 676,4 MILLIONS DE DOLLARS NET POUR 2011


Elle examine aussi les prévisions budgétaires estimées à 5 milliards et 456 millions de dollars pour l’exercice biennal 2012-2013


La Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) a, ce matin, examiné le financement des 29 missions politiques spéciales, missions de bons offices et autres initiatives politiques, dont le budget total proposé par le Secrétaire général (1) s’élève à 676,4 millions de dollars (montant brut de 717 millions de dollars) et concerne 5 172 postes pour l’année 2011.  Elle a également examiné le financement du renforcement du Département des affaires politiques (DPA) (2) et de l’uniformisation du système de gestion de la sécurité pour l’ensemble des organismes des Nations Unies (3) avant d’aborder l’esquisse budgétaire pour l’exercice biennal 2012-2013, estimée à 5 milliards et 456 millions de dollars (4).


Au cours de l’examen de l’esquisse budgétaire 2012-2013, de nombreuses délégations se sont dites préoccupées par l’augmentation de la part du budget consacrée aux missions politiques spéciales, qui s’élève à 1 milliard 240 millions de dollars, soit un cinquième des estimations budgétaires.  En tenant compte des ressources nécessaires pour financer les missions politiques spéciales, le montant total des prévisions des dépenses préliminaires représenterait une augmentation de 297,1 millions de dollars, soit 5,8% par rapport aux crédits ouverts pour l’exercice biennal 2010-2011. 


L’augmentation prévisionnelle du budget des missions politiques spéciales (240 millions de dollars de plus par rapport au budget biennal 2010-2011) représenterait, à elle seule, 80% de l’augmentation du prochain budget biennal.  Si le niveau de budget 2012-2013 représente une augmentation de 5,8% par rapport à l’exercice 2010-2011, cela ne donne pas une image complète de la situation car on ne tient pas compte des dépenses sur lesquelles l’Assemblée générale ne s’est pas encore prononcée cette année, a fait observer le représentant.


Au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant de la Côte d’Ivoire a souhaité que les budgets des missions politiques spéciales, compte tenu de leur nature particulière, soient examinés de la même manière que les budgets des missions de maintien de la paix.  Cela renforcera la transparence et donnera une idée plus claire de la réalité du budget ordinaire du Secrétariat de l’ONU, a-t-il estimé.  


De son côté, la représentante de Cuba a noté que les efforts en faveur du développement semblaient être négligés au profit d’autres activités.  Le niveau du fonds de développement est maintenu à 23 millions de dollars dans l’esquisse 2012-2013 alors que l’on propose une augmentation de 240 millions de dollars pour le financement des missions politiques spéciales, a-t-elle fait observer.   


Les budgets de ces 29 missions varient de 629 200 à 270 millions de dollars, a indiqué le Contrôleur des Nations Unies, M. Jun Yamazaki, en précisant que la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) et la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) représentent, à elles seules 70%, soit 478 millions de dollars au titre du budget total des 29 missions.  Présentant les observations du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur la question, la présidente de ce Comité, Mme Susan McLurg, a demandé une réduction de 11% des montants sollicités pour la MANUA.  Tout en appuyant la création de 84 postes au sein de la MANUI, pour compenser la réduction des forces internationales, elle a recommandé une réduction de 5% du budget prenant en compte le recrutement effectif.  


S’agissant du renforcement du Département des affaires politiques, le représentant du Yémen, intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que le rapport du Secrétaire général se contentait d’énumérer les différentes activités, sans donner les détails attendus sur les incidences de la nouvelle structure et des nouveaux postes sur le fonctionnement de ce Département.  Présentant le rapport du CCQAB, Mme McLurg s’est dite préoccupée par la répétition de restructurations qui, a-t-elle dit, ne permettent pas d’axer les efforts sur les priorités.  Elle a souhaité que l’on trouve un meilleur équilibre dans ce domaine.  


Au cours du débat sur le renforcement et l’uniformisation du système de gestion de la sécurité des Nations Unies, les délégations du Nicaragua, du Brésil et de l’Afrique ont regretté que l’ONU accorde un traitement préférentiel à certains chefs d’État lors du débat général de l’Assemblée générale et négligeant ainsi la sécurité des chefs de délégation des autres États Membres.  Si celui de l’Afrique du Sud a rappelé que l’ONU appartenait aux États Membres et non au Département de la sûreté et de la sécurité (DSS), celui du Nicaragua a jugé inacceptable les restrictions d’accès imposées aux délégations et au personnel de l’ONU durant cette période. 


Outre le Contrôleur des Nations Unies et la Présidente du CCQAB, la Cinquième Commission a également entendu les présentations du Secrétaire général adjoint à la sûreté et à la sécurité, M. Gregory Starr, et le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. B. Lynn Pascoe.


La Cinquième Commission poursuivra ses travaux demain, 16 décembre à 10 heures, en salle 3, pour examiner le financement des Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et pour le Rwanda ainsi que les incidences financières des missions de bons offices du Secrétaire général au Myanmar.


(1) A/65/328et add.1 à add.5

(2) A/65/161 et A/65/602

(3) A/65/320 et A/65/575

(4) A/65/560 et A/65/611


BUDGET-PROGRAMME DE L’EXERCICE BIENNAL 2010-2011


Rapport du Secrétaire général sur les prévisions de dépenses relatives aux missions politiques spéciales, missions de bons offices et autres initiatives politiques autorisées par l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité (A/65/328 et A/65/328/add.1 à add.5)


Ce rapport renferme les prévisions de dépenses pour la période annuelle 1er janvier- 31 décembre 2011 concernant les 29 missions politiques spéciales autorisées par l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité, présentées en détail dans les additifs au présent rapport (A/65/328/Add.1 à 5), et dont le montant total net s’élève à 676 millions 420 600 dollars (montant brut: 716 899 400 dollars).


Compte tenu des montants estimatifs additionnels nécessaires à la fin 2010 (8 587 800 dollars), les ressources demandées dans le présent rapport se chiffrent à 725 487 200 dollars (montant brut).  La somme de 430 473 500 dollars sera couverte par le solde des dépenses non ventilées au titre des missions politiques spéciales et le montant net restant, soit 254 534 900 dollars, sera, conformément aux dispositions de la résolution de l’Assemblée générale 41/213 (19 décembre 1986), imputé au chapitre 3 (Affaires politiques) du budget-programme biennal 2010-2011.


Dans sa résolution 64/245, l’Assemblée approuvait les budgets des missions politiques spéciales, missions de bons offices et autres initiatives politiques autorisées par l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité, d’un montant total de 569 526 500 dollars et décidait que le crédit global demandé au titre des missions politiques spéciales pour l’exercice biennal 2010-2011 devrait être d’un milliard de dollars.


Dans sa résolution 64/260, l’Assemblée décidait que le montant brut total additionnel de 1 021 900 dollars (montant net: 1 020 800 dollars) demandé pour 2010 au titre du Représentant du Secrétaire général auprès du Conseil international consultatif et de contrôle du Fonds de développement pour l’Iraq (82 200 dollars); de l’Équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions créée par la résolution 1526 (2004) du Conseil de sécurité, concernant Al-Qaïda, les Taliban et les personnes et entités qui leur sont associées (192 800 dollars); et du Groupe de contrôle sur la Somalie (745 800 dollars) serait financé au moyen du crédit de 569 526 500 dollars qu’elle avait approuvé dans sa résolution 64/245 pour l’exercice biennal 2010-2011.


Dans sa résolution 1939 (2010) du 15 septembre 2010, le Conseil de sécurité décidait de reconduire jusqu’au 15 janvier 2011 le mandat de la Mission des Nations Unies au Népal (MINUNEP).  Les crédits ouverts au titre de la MINUNEP pour 2010 devaient assurer la poursuite des activités de la Mission jusqu’au 31 juillet 2010, puis sa liquidation, d’août à novembre 2010.  Les dépenses additionnelles requises du fait de la reconduction de ce mandat, d’un montant net de 4 190 500 dollars (montant brut: 5 242 900 dollars) ont été imputées sur le solde inutilisé estimatif des crédits ouverts au titre des missions politiques spéciales en 2010.


Aux termes de ce rapport, l’Assemblée générale est priée d’approuver les prévisions de dépenses pour les 29 missions politiques spéciales énumérées au tableau 1, soit un montant total net de 676 420 600 dollars; de prendre note du montant net des ressources additionnelles demandées pour 2010, soit 8 587 800 dollars; et de prendre note du montant du solde des dépenses non ventilées au titre des missions politiques spéciales pour l’exercice biennal 2010-2011, soit 430 473 500 dollars.


Le Secrétaire général invite également l’Assemblée générale à ouvrir au chapitre 3 (Affaires politiques) du budget-programme pour l’exercice biennal 2010-2011 un crédit de 254 534 900 dollars, compte tenu du montant du solde des dépenses non ventilées au titre des missions politiques spéciales, soit 430 473 500 dollars, et conformément aux dispositions du paragraphe 11 de l’annexe I de la résolution de l’Assemblée générale 41/213, en date du 19 décembre 1986.


L’Assemblée générale est aussi invitée à ouvrir également au chapitre 36 (Contributions du personnel) du budget-programme biennal 2010-2011 un crédit de 40 478 800 dollars, contrebalancé par le même montant inscrit au chapitre 1 des recettes (recettes provenant des contributions du personnel).


Rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la résolution 63/261 de l’Assemblée sur le renforcement du Département des affaires politiques ( A/65/161 )


La décision de l’Assemblée générale de renforcer le Département des affaires politiques a accentué sa transformation en une structure plus dynamique et opérationnelle pour la prévention des conflits, la médiation et la consolidation de la paix.  Le Secrétaire général est encouragé par le fait que les États Membres et les organisations régionales reconnaissent de plus en plus l’importance d’investir dans la prévention des conflits et d’accroître la capacité du Département à intervenir rapidement et de manière économique en cas de crises nouvelles.  Cela a entraîné une augmentation de la demande de ses services en matière de prévention, de médiation et de renforcement des capacités.


Par sa résolution 63/261, l’Assemblée générale a approuvé 49 des 101 postes demandés et a réorganisé le Département des affaires politiques en scindant en deux la Division de l’Asie et du Pacifique et la Division des Amériques et de l’Europe, ce qui a abouti à un total de six divisions régionales.  Le tableau 1 du rapport indique la répartition des 49 nouveaux postes dans le Département. 


Le fait que la moitié seulement des postes demandés originalement ont été approuvés par l’Assemblée générale signifie que, dans un certain nombre de domaines, le Département continue d’opérer avec des moyens insuffisants, ce qui l’oblige à avoir recours à des ressources extrabudgétaires et d’autres arrangements spéciaux.


Le Département des affaires politiques dirige actuellement 11 missions politiques et de consolidation de la paix à l’extérieur, dont 10 sont financées au moyen des crédits du budget ordinaire réservés aux missions politiques spéciales.


Le chapitre II intitulé « Un Département des affaires politiques plus efficace » présente les progrès réalisés en matière de prévention des conflits, médiation et soutien aux processus de paix (A); d’appui des opérations sur le terrain (B); de collaboration avec les coordonnateurs résidents et les équipes de pays (C); de coopération avec les organisations régionales (D); d’assistance électorale (E); de la Division des politiques et de la médiation (F) et des affaires du Conseil de sécurité (G).  Il y est précisé que la Division des politiques et de la médiation nouvellement créée a amélioré la capacité du Département à mener et informer l’élaboration des politiques pour tout un éventail de problèmes qui se posent en matière de prévention, de consolidation de la paix et de médiation et à soutenir les responsables de secteurs et les missions sur le terrain.


Au chapitre III, consacré aux défis, est abordée la question du Contrôle de la gestion (A) et de l’utilisation de ressources extrabudgétaires (B); des relations extérieures (C); financement et soutien des missions politiques spéciales (D); capacité du Service administratif du Département des affaires politiques (E) et du financement des voyages (F).  Il est mentionné à la partie B, qu’étant donné que les ressources approuvées représentaient moins de la moitié de ce qui avait été demandé, le Département ne peut que continuer d’avoir recours, dans une large mesure, à des ressources extrabudgétaires pour mettre en œuvre effectivement la vision exprimée dans la résolution 62/521 de l’Assemblée, en particulier en matière d’interventions rapides.


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur l’application de la résolution 63/261 de l’Assemblée générale relative au renforcement du Département des affaires politiques et les prévisions de dépenses relatives aux missions politiques spéciales, missions de bons offices et autres initiatives politiques autorisées par l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité ( A/65/602)


S’agissant des propositions du Secrétaire général contenu au paragraphe 34 du rapport A/65/328, le CCQAB recommande, pour ce qui est des 29 missions politiques spéciales énumérées au tableau 1 du document A/65/328 pour l’année 2011, que l’Assemblée approuve les ressources demandées par le Secrétaire général, sous réserve des recommandations formulées par le CCQAB, et que le montant révisé soit communiqué à l’Assemblée lorsqu’elle examinera les propositions du Secrétaire général.  Il recommande également que l’Assemblée prenne note du montant net des ressources additionnelles demandées pour 2010 et du solde non affecté des crédits prévus au titre des missions politiques spéciales pour l’exercice biennal 2010-2011.  Compte tenu des recommandations formulées aux alinéas a) et b) du rapport (A/65/602), il recommande aussi que l’Assemblée ouvre des crédits correspondant au montant révisé des ressources nécessaires aux chapitres 3 (Affaires politiques) et 36 (Contributions du personnel), et inscrive en contrepartie un montant équivalent au chapitre 1 des recettes (Recettes provenant des contributions du personnel) du budget-programme de l’exercice biennal 2010-2011.


L’annexe I est intitulée « Département des affaires politiques répartition des postes pour l’exercice biennal 2010-2011 », l’annexe II, « Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest » et l’annexe III « Appui de l’ONU à la Commission mixte Cameroun-Nigéria ».  En outre, l’annexe IV présente les prévisions révisées tenant compte de l’expiration du mandat de la Mission des Nations Unies au Népal, l’annexe V présente l’organigramme du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale et l’annexe VI l’organigramme de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) et les propositions d’ajouts, de transferts et de suppressions de postes pour 2011.  Enfin, l’annexe VII concerne la création, la suppression et le reclassement de postes proposés pour 2011 pour les bureaux fonctionnels et d’appui permettant à la Mission d’assistance des Nations Unies en Iraq (MANUI) de s’acquitter de son mandat.


Rapport du Secrétaire général sur la nouvelle organisation générale des responsabilités dans le système de gestion de la sécurité et prévisions révisées relatives au projet de budget-programme biennal 2010-2011 au titre du chapitre 5, opérations de maintien de la paix, en vue du renforcement et uniformisation du système de gestion de la sécurité pour l’ensemble des organismes des Nations Unies (A/65/320)


Ce rapport traite d’une part de la nouvelle organisation générale des responsabilités dans le système de gestion de la sécurité des organismes des Nations Unies, y compris un état actualisé de la mise en œuvre du nouveau système de niveaux de sécurité qui remplacera en janvier 2011 le système des phases de sécurité en place de longue date, et d’autre part d’une proposition de financement aux fins du renforcement de la sûreté et de la sécurité dans les lieux d’affectation à haut risque, fondée sur une analyse approfondie de la situation de l’Organisation.


L’Assemblée générale est invitée à prendre note de la nouvelle organisation générale des responsabilités dans le système de gestion de la sécurité des organismes des Nations Unies.  Cette nouvelle organisation définit plus clairement les rôles et les responsabilités de tous les acteurs du système de gestion de la sécurité des organismes des Nations Unies, y compris ceux qui ne relevaient pas auparavant du cadre de responsabilité, comme les agents de sécurité locaux et le Groupe exécutif sur la sécurité.


L’Assemblée est également invitée à approuver la création de 2 nouveaux postes (1 poste P-4 et 1 poste d’agent local) au sein du Groupe d’observateurs militaires des Nations Unies en Inde et au Pakistan (UNMOGIP), à compter du 1er janvier 2011 et au titre du budget-programme de l’exercice biennal 2010-2011, aux fins du renforcement de la sûreté et de la sécurité du personnel de ce groupe et des locaux qu’ils utilisent.


Elle est invitée à décider d’ouvrir au titre du budget biennal 2010-2011 un crédit de 3 181 100 dollars, représentant des augmentations au titre du chapitre 5 (3 158 700 dollars) et du chapitre 35 (Contributions du personnel) (22 400 dollars).


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) (A/65/575)


Le CCQAB note que, selon la nouvelle organisation des responsabilités, le Secrétaire général nommerait un responsable de la sécurité en ce qui concerne le personnel de l’ONU, ses locaux et ses biens, dans chaque pays où l’ONU est présente.  En ce qui concerne le nouveau système de niveaux d’insécurité qui doit remplacer l’actuel système de phases, il note qu’il repose sur une évaluation structurée de la menace, qui tient compte de cinq grandes catégories, dont quatre regroupent les menaces (conflit armé, terrorisme, criminalité et troubles civils) et la cinquième les dangers.  Ce nouveau système -mis à l’essai en Colombie, Israël/Cisjordanie/Gaza, Kenya, Somalie et Soudan- comporte trois phases et devrait être pleinement opérationnel le 1er janvier 2011.


S’agissant des directives relatives au risque acceptable, le CCQAB souligne qu’elles constituent un volet majeur du dispositif de gestion des risques en matière de sécurité.  Cependant, il considère que le passage d’une démarche axée sur la date de départ à une autre fondée sur la manière de maintenir une présence alourdit considérablement les responsabilités de ceux qui doivent prendre les décisions relatives à la sécurité.  Cet alourdissement des responsabilités devrait s’accompagner d’une définition plus précise des rapports hiérarchiques, prévient-il, espérant que la réflexion engagée sur la question de l’importance relative des programmes débouchera sur un modèle commun de prise de décisions indiquant qui sont les décideurs.


Le CCQAB se félicite que le schéma d’organisation des responsabilités ait été révisé et actualisé par le Département de la sûreté et de la sécurité (DSS) et le Groupe de coordination du Réseau interorganisations pour la gestion des mesures de sécurité, et recommande à l’Assemblée générale d’en prendre note.  Il observe toutefois que, si le schéma révisé précise bien les rôles et responsabilités des différents acteurs du système de gestion de la sécurité et leurs rapports hiérarchiques, il ne mentionne pas les conséquences du non-respect des dispositions applicables.


En ce qui concerne les ressources additionnelles demandées pour assurer la sécurité du personnel de l’UNMOGIP à la suite des attentats récents au Pakistan, le CCQAB note que ces ressources sont destinées en majeure partie à couvrir des dépenses ponctuelles.  Il note aussi que les dépenses additionnelles à engager pour renforcer la sécurité se décomposent comme suit: 147 700 dollars pour la création de deux postes; 615 000 dollars pour l’achat de matériel (trois véhicules blindés et 130 casques et gilets pare-balles); 2 396 000 dollars pour des travaux d’amélioration des locaux du quartier général à Islamabad.


Bien qu’opposé de longue date à l’adoption de décisions budgétaires au coup par coup, le CCQAB reconnaît l’urgence et le caractère exceptionnel des demandes à l’examen.  Il recommande donc à l’Assemblée générale d’approuver la création des deux postes demandés et d’ouvrir au titre de l’exercice biennal 2010-2011 un crédit d’un montant total de 3 181 100 dollars, venant augmenter de 3 158 700 dollars et 22 400 dollars, respectivement, les crédits déjà ouverts aux chapitres 5 (opérations de maintien de la paix) et 36 (Contributions du personnel) du budget-programme, étant entendu que le second montant serait compensé par l’inscription d’un montant identique au chapitre 1 des recettes (recettes provenant des contributions du personnel).


Présentation et débat général


M. WALEED AL-SHAHARI (Yémen), intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a indiqué que sa délégation attachait une grande importance au renforcement des Nations Unies et souhaitait que les efforts visant à développer le potentiel de l’Organisation se poursuivent sur la base des priorités fixées par les États Membres.  En ce qui concerne le renforcement du Département des affaires politiques, il a reconnu qu’il était nécessaire d’améliorer la capacité des Nations Unies pour prévenir et régler les conflits, plutôt que de subir le coût de conflits armés et de leurs conséquences.  Sa délégation souhaite qu’une approche intégrée concernant la prévention soit adoptée.  Les causes profondes d’un conflit sont multidimensionnelles par nature, a-t-il rappelé.


Le rapport du Secrétaire général se contente d’énumérer les différentes activités du Département des affaires politiques, sans donner suffisamment de détails sur les incidences de la nouvelle structure et des nouveaux postes sur le fonctionnement du Département, a fait remarquer M. Al-Shahari.  Sa délégation, a-t-il dit, estime que les États Membres devraient disposer de plus d’informations pour leur permettre de prendre des décisions éclairées.  Le Groupe des 77 et de la Chine a réaffirmé l’importance du principe de représentation géographique équitable pour le recrutement de candidats originaires des pays en développement et a rappelé, à cet égard, la demande formulée par le Comité du Programme et de la Coordination (CPC), ainsi que pour la parité au Département des affaires politiques.


Passant aux dépenses révisées pour le secteur de la sûreté et de la sécurité, M. Al-Shahari a souligné l’importance des mesures permettant de répondre rapidement et de manière cohérente aux menaces et aux situations d’urgence.  Il a rappelé que, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale, il incombe au pays hôte d’assurer la sûreté et la sécurité du personnel et des locaux des Nations Unies.  Les Nations Unies, a-t-il souligné, ne doivent pas travailler de manière isolée dans ce domaine.  Il a aussi reconnu la nécessité d’établir des critères permettant de déterminer les besoins en termes de sécurité et d’évaluer les menaces et les risques encourus.  Le Secrétaire général, a noté le représentant, n’a pas encore produit un rapport complet sur le cadre de politique en matière de sûreté et de sécurité aux Nations Unies, comme le lui demandait l’Assemblée générale dans sa résolution 61/263.  Ce rapport devrait servir de base pour l’évaluation des risques et menaces, pour la coopération avec les pays hôtes, ainsi que pour les accords relatifs au partage des coûts.  Avant de conclure, le représentant a fait observer que le passage d’une démarche axée sur le « quand partir » à une autre fondée sur le « comment rester » entraînait une plus grande responsabilité de la part des cadres chargés de la gestion, en particulier sur le terrain.  Il a aussi insisté pour que toutes les mesures nécessaires soient prises pour assurer la sécurité sur le terrain.


Intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, M. BROUZ RALPH COFFI (Côte d’Ivoire) a regretté la présentation tardive des rapports concernant un point aussi complexe que les propositions budgétaires des missions politiques spéciales, une semaine seulement avant la fin de la session principale de la Cinquième Commission.  Cette situation est inacceptable car elle empêche les délégations de prendre les décisions appropriées au sujet de ces missions, a-t-il déclaré, en souhaitant des explications sur les raisons des retards dans la parution de ces rapports.  Il a rappelé que les propositions budgétaires du Secrétaire général pour l’année 2011 se chiffraient à 676,4 millions de dollars (montant net) contre 569,5 millions (montant net) pour l’année 2010 avant la prise en compte des besoins additionnels d’un montant de 8 millions 587 800 dollars pour 2010.  Le représentant du Groupe des États d’Afrique a relevé que la MANUA et la MANUI comptaient pour 71% du budget total des 29 missions politiques spéciales.  Il a souhaité que des efforts supplémentaires soient faits pour établir des indicateurs de résultats pour les missions politiques de façon à faciliter une meilleure exécution et l’évaluation des progrès dans la réalisation des objectifs escomptés. 


Par ailleurs, le représentant a souhaité que ces présentations budgétaires puissent inclure des informations sur toutes les sources de financement disponibles.  Il s’est particulièrement inquiété du taux de vacance de 28% pour le personnel international et de 19% pour le personnel national.  Il a déploré la tendance visant à gérer les vacances de poste comme un moyen de réduction budgétaire ou de limitation des dépenses.  L’Assemblée générale devrait fournir à chacune de ces missions les moyens de s’acquitter pleinement de leurs mandats, a-t-il insisté.  Le Groupe des États d’Afrique, a-t-il prévenu, rejettera toute réduction arbitraire des moyens et toute argumentation fondée sur des circonstances nationales ou la crise financière mondiale.  Par ailleurs, il a particulièrement appuyé le projet de création d’un Bureau de l’ONU pour l’Afrique centrale avec un siège à Libreville, au Gabon, en souhaitant qu’il dispose de ressources matérielles, humaines et financières adéquates.  Compte tenu des caractéristiques particulières des missions politiques spéciales, M. Coffi a souligné qu’il était fondamental de séparer le budget des missions politiques spéciales des autres domaines du budget ordinaire.  Les budgets des missions politiques spéciales doivent être examinés de la même manière que les budgets des missions de maintien de la paix.  Cette distinction renforcera la transparence des budgets et donnera une idée plus claire de la réalité du budget ordinaire du Secrétariat de l’ONU.  


M. PHILIPPE LAFORTUNE (Canada), qui parlait au nom du Groupe CANZ (Canada, Australie et Nouvelle-Zélande), a rappelé le rôle crucial des missions politiques spéciales dans la prévention, le règlement des conflits ainsi que dans la consolidation de la paix.  Conscient des difficultés particulières que pose l’établissement de prévisions budgétaires précises pour ces missions qui sont déployées dans un contexte opérationnel en constante évolution, il a cependant estimé que le Secrétaire général devrait, dans la mesure du possible, fournir aux États Membres des prévisions budgétaires aussi précises que possible pour l’ensemble de l’exercice biennal.  L’année dernière, il était prévu d’affecter environ 1 million de dollars à ces missions pour l’exercice biennal 2010-2011, a-t-il fait remarquer, notant que le Secrétaire général demande aujourd’hui d’autoriser l’affectation de 685 millions de dollars à ces missions pour la deuxième partie de l’exercice, ce qui porte le montant total des ressources pour les deux années à 1 milliard 254 millions de dollars.  Le représentant a donc demandé une présentation plus réaliste des besoins pour l’ensemble de l’exercice.  Compte tenu de la nature particulière des missions de politique spéciale, il a suggéré d’envisager une autre méthode pour la présentation des besoins budgétaires.


S’agissant des bureaux politiques, bureaux d’appui à la consolidation de la paix, bureaux intégrés et commissions, M. Lafortune a pris note de la proposition du Secrétaire général de créer une nouvelle mission politique spéciale et de consolider celles créées l’an dernier.  Il a toutefois souhaité que les éléments de support soient analysés de manière approfondie afin d’éviter la création de structures coûteuses.  Le représentant s’est par ailleurs félicité de la prorogation de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), en se déclarant convaincu que cette Mission joue un rôle central dans la coordination de l’action et de l’aide internationales dans ce pays.  Les pays membres du Groupe CANZ, qui contribuent de manière importante à cette Mission, estiment qu’il est important d’appuyer les efforts civils, en assistant le processus électoral, le processus de réconciliation et réintégration, ainsi que la coopération régionale et la cohérence de l’aide.  M. Lafortune a reconnu que les besoins en matière de sûreté et de sécurité ont grandement orienté les propositions budgétaires de la MANUA et de la Mission d’assistance des Nations Unies en Iraq (MANUI), en raison de l’instabilité qui prévaut dans ces pays.  Il a demandé des précisions sur les conséquences éventuelles pour les coûts de fonctionnement des recommandations du CCQAB visant à réduire les dépenses opérationnelles.  Il s’est aussi dit préoccupé par la présentation tardive des rapports sur les missions politiques spéciales, quelques jours seulement avant la fin de la session.


M. ISMAIL BASSEL AYZOUKI (République arabe syrienne) a souhaité que les missions politiques spéciales respectent pleinement les résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.  Il a estimé que l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour l’application de la résolution 1559 (2004) du Conseil de sécurité avait agi en violation flagrante du mandat qui lui avait été confié par la résolution du Conseil de sécurité.  Il a estimé que cet Envoyé spécial avait trahi la confiance du Conseil de sécurité en se rendant à la Mission permanente d’Israël auprès de l’ONU en juin 2009, au mépris de son rôle officiel.  Il a demandé s’il était raisonnable que cet Envoyé spécial demande la cessation de pourparlers visant au retrait des forces d’occupation israéliennes de terres libanaises.  Il a exhorté l’Envoyé spécial à se concentrer sur le problème principal de ce différend, à savoir l’occupation par Israël de terres libanaises et de la violation persistante de la souveraineté libanaise par voie maritime, aérienne et terrestre.  Il s’est dit surpris que le rapport du Secrétaire général ne mentionne pas les conséquences de l’occupation par Israël de terres libanaises, estimant que la mise en œuvre de la résolution 1559 exigeait une pression du Conseil de sécurité pour pousser Israël à se retirer des terres occupées au Liban.


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran), commentant les prévisions de dépenses relatives au Groupe d’experts sur la République islamique d’Iran, a déclaré que la résolution 1929 du Conseil de sécurité et les résolutions subséquentes allaient à l’encontre des activités nucléaires pacifiques de son pays et qu’elles étaient injustes et illégales.  Ces résolutions ont été élaborées sur la base de spéculations et sur une désinformation propagée par certains membres permanents du Conseil de sécurité « qui veulent priver un pays en développement et un État partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de son droit inaliénable d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques », a-t-il affirmé.  Il a ainsi expliqué que le programme nucléaire de l’Iran n’avait rien à voir avec le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, soulignant que l’intervention du Conseil de sécurité dans ce domaine était injustifiée et, par conséquent, celle du Groupe d’experts chargé de surveiller l’application des sanctions contre l’Iran.  Sa délégation, a-t-il dit, exprime son profond désaccord avec les dispositions du rapport du Secrétaire général relatives au financement de ce Groupe d’experts et, de ce fait, ne s’associera à l’adoption d’aucun texte sur cette question.


M. MOHAMMAD ABDALLAH AL-JABIR (Qatar) a souligné la nécessité de renforcer les dispositifs de bons offices du Secrétaire général qui sont des moyens importants pour prévenir les conflits.  C’est pourquoi, il a mis l’accent sur les efforts de médiation déployés par le Qatar au Liban, au Yémen et au Soudan.  Il existe des circonstances politiques pouvant exiger une intervention rapide du Secrétaire général pour appuyer les efforts politiques des parties au niveau local, a-t-il dit, en insistant sur l’importance des bons offices du Secrétaire général pour prévenir des crises au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie.  Le représentant a salué l’appui de l’ONU à la mise en œuvre de la résolution de la Ligue des États arabes pour la paix entre les parties soudanaises.  Il s’est félicité de l’engagement constant du Gouvernement du Soudan en faveur de la paix et des préparatifs du référendum qui est prévu en 2011 au Sud-Soudan, conformément au processus de Doha.  Il a demandé à la communauté internationale de fournir l’appui nécessaire pour le règlement pacifique du conflit au Soudan.  Il a demandé à tous les États Membres de permettre à l’ONU de jouer le rôle qui lui revient pour préserver la paix et la sécurité internationales et mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  


M. AKIHIRO OKOCHI (Japon) a noté que la demande de ressources pour les missions politiques spéciales en 2011 accusait une augmentation considérable atteignant 20%.  Concernant les missions des Nations Unies en Afghanistan et en Iraq (MANUA et MANUI), il a reconnu qu’il était nécessaire d’augmenter les ressources en raison de la dégradation de la situation sur le terrain et des changements de configuration des troupes.  Il a aussi estimé que, dans ces circonstances exceptionnelles, il devient de plus en plus important d’établir des priorités en se concentrant sur les missions qui ont les besoins les plus pressants, en reportant au prochain exercice biennal les décisions sur les demandes des autres missions.  Par ailleurs, M. Okochi a soutenu l’avis du CCQAB selon lequel les activités du groupe thématique III (bureaux politiques, bureaux d’appui à la consolidation de la paix, bureaux intégrés et commissions) ont des activités et un personnel d’appui disproportionnés par rapport à leurs activités.  Il a donc souhaité que des propositions plus rentables soient formulées par le Secrétaire général et le CCQAB en ce qui concerne les petits bureaux organiques.


M. BOO-NAM SHIN (République de Corée) a reconnu que les missions politiques spéciales jouent un rôle important dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales dans toutes les régions du monde, soulignant qu’elles sont devenues des outils essentiels pour prévenir, contrôler et résoudre les conflits, ainsi que pour la consolidation de la paix.  Il s’est dit favorable aux efforts visant à mieux définir la répartition des tâches entre les trois départements concernés au sein du Secrétariat de l’ONU, invitant ceux-ci à continuer leurs efforts en vue de créer des critères pour les procédures opérationnelles.  Cela permettra de créer de plus grandes synergies entre ces départements et de mettre en œuvre les missions politiques spéciales de façon plus efficace, a-t-il expliqué.


Le représentant a par ailleurs apprécié les exemples récents de coordination et de coopération entre ces missions, qui ont conduit à des économies.  Il s’est ainsi félicité de la consolidation des composantes administratives de la Commission mixte Cameroun-Nigéria et du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest.  Le représentant a aussi soutenu la politique de ce Bureau en ce qui concerne la location d’équipement et de services auprès d’autres entités de l’ONU.  M. Shin a par ailleurs partagé la préoccupation du CCQAB concernant la répartition disproportionnée du personnel pour les missions de la thématique III (bureaux politiques, bureaux d’appui à la consolidation de la paix, bureaux intégrés et commissions), souhaitant que des solutions plus rentables soient trouvées.


Mme INGRID BERLANGA VASILE (Mexique) s’est inquiétée des prévisions budgétaires concernant les missions politiques spéciales, missions de bons offices et autres initiatives politiques, estimées à 1 milliard 240 millions de dollars pour l’exercice biennal 2012-2013, soit une augmentation de 240 millions de dollars par rapport à l’exercice 2010-2011.  Elle s’est inquiétée qu’il n’y ait aucune tendance réelle visant à enrayer cette hausse.  Compte tenu des activités orientées vers des questions opérationnelles, il n’est pas facile d’intégrer ces budgets dans le programme de travail du Secrétariat de l’ONU, a-t-elle dit.  Elle a ajouté que les budgets de ces missions n’étaient pas adaptés au cycle de planification du budget ordinaire de l’ONU, compte tenu de mandats qui visent à la réalisation d’objectifs concrets limités dans le temps.  Elle a jugé impératif d’examiner d’autres moyens de financement, en estimant que les États Membres ne devraient pas continuer à financer ces missions sans un débat préalable sur toutes les options de financement.  La représentante du Mexique a souhaité la publication d’un rapport sur les options de financement de ces missions en appelant l’Assemblée générale à examiner l’évolution de ces missions.  Elle a souligné l’importance des rapports d’exécution pour évaluer les progrès réalisés et justifier les ressources nécessaires.  Par ailleurs, elle s’est inquiétée des remarques du CCQAB qui a noté que la réduction des besoins observée n’était pas le fruit d’économies, mais une conséquence d’une sous-utilisation des crédits. 


M. BRUNO BRANT (Brésil) s’est dit préoccupé par les mesures concernant la sûreté et la sécurité au Siège de l’ONU, notant une différence dans la manière dont sont traités les chefs de délégations lors du débat général de l’Assemblée générale.  Il est inadmissible que des chefs de délégations aient fait l’objet d’un traitement inégal, a-t-il dit, expliquant que certaines zones du complexe de l’ONU n’étaient accessibles qu’à certaines personnalités éminentes, accompagnées d’équipes de sécurité qui leur étaient fournies spécialement.  L’ONU, a-t-il insisté, doit assurer le même traitement aux représentants de ses États Membres, affirmant que la sécurité ne peut pas l’emporter sur le protocole.


M. ALAA MOHAMMED ALI KADHAM (Iraq) a indiqué que le Gouvernement de l’Iraq avait décidé le 24 août 2010 (décision 313) de consacrer 25 millions de dollars en 2011 à la construction d’un siège des Nations Unies en Iraq.  Il a ajouté que son Gouvernement avait décidé de mettre à la disposition de l’ONU un terrain au centre de Bagdad pour la construction de ce nouveau site.  Par ailleurs, le représentant a indiqué que le Gouvernement iraquien avait demandé la prorogation pour une durée de six mois du fonctionnement du fonds de développement de l’Iraq dont le mandat est arrivé à terme le 31 novembre 2010.  Il a précisé que le Conseil de sécurité examinait cette question aujourd’hui.  Il a réaffirmé la volonté du Gouvernement iraquien d’appuyer les efforts de l’ONU pour promouvoir la paix en Iraq conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  


M. JOSIEL MOTUMISI TAWANA (Afrique du Sud) s’est, à son tour, dit préoccupé par la façon dont le personnel de sécurité avait traité les délégations au cours du débat général de l’Assemblée générale, tant au sein des bâtiments de l’ONU qu’à l’extérieur.  Il a regretté que les chefs de délégations et les ministres qui n’ont pas bénéficié de certaines mesures de sécurité aient été contraints de se rendre à pied jusqu’à la 2ème  Avenue pour rejoindre leurs véhicules.  Il a rappelé qu’il s’agissait des véhicules des représentants permanents auprès de l’ONU.  Cela a suscité un malaise au sein des délégations, a-t-il dit, tout en se plaignant également d’un traitement très rude par les services de sécurité lors de l’accès à certains espaces.  Le représentant a demandé des explications sur les raisons d’un tel traitement, rappelant que l’ONU appartenait aux États Membres et non au Département de la sûreté et de la sécurité.  Remettant en cause ce « protocole inacceptable », il a demandé des garanties afin que cela ne se reproduise plus.


M. DANILO ROSALES DIAZ (Nicaragua) s’est inquiété de l’augmentation considérable du budget des missions politiques spéciales qui a été multiplié par 12 en 10 ans, en passant de 100 millions de dollars pour l’exercice biennal 2000-2001 à un montant estimatif de 1 milliard 240 000 000 de dollars pour l’exercice biennal 2012-2013.  Il a relevé que 70% des ressources prévues en 2011 concernaient la MANUA et la MANUI.  Le représentant a estimé que le moment était venu pour la Cinquième Commission de revoir les modalités de financement des missions politiques spéciales.  Ces missions ne doivent pas être financées au moyen des barèmes de quotes-parts du budget ordinaire, a-t-il dit, suggérant plutôt l’utilisation des budgets des opérations de maintien de la paix (OMP).  Le moment est venu de prendre des mesures concrètes en la matière, a-t-il insisté, en rappelant que le Secrétaire général avait annoncé l’année dernière lors de la présentation du budget biennal 2010-2011, la parution d’un rapport sur les modalités de financement des missions politiques spéciales.  Par ailleurs, le représentant du Nicaragua, s’associant aux déclarations de l’Afrique du Sud et du Brésil, a regretté qu’un traitement privilégié et disproportionné ait été réservé à certains chefs d’État lors du débat général de l’Assemblée générale, ce qui a créé des difficultés d’accès inacceptables pour les délégations et le personnel des Nations Unies.  Il a déclaré que l’on ne pouvait accepter un traitement préférentiel qui, a-t-il rappelé, constitue une atteinte à l’égalité souveraine des États Membres de l’ONU.  


Répondant aux commentaires et questions formulés par les délégations, un représentant du Département des affaires politiques (DAP) a indiqué que les 49 postes supplémentaires au sein du Département lui avaient donné un certain dynamisme.  Ils ont ainsi permis au Département de mieux s’acquitter de ses responsabilités pour soutenir les missions politiques spéciales dont les mandats sont de plus en plus complexes.  Le Département des affaires politiques est ainsi plus pertinent et interagit plus facilement avec les autres départements du Secrétariat, comme le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), a-t-il expliqué.  Le représentant du Département des affaires politiques a en outre précisé que 30 des missions de bons offices ont pu atteindre des résultats significatifs, citant les cas des missions au Kirghizistan et en Guinée.  En outre, les postes supplémentaires ont permis de traiter des questions que les délégations avaient posées au cours de sessions précédentes, a-t-il ajouté.  Il a aussi mentionné une plus grande synergie du Département des affaires politiques avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en ce qui concerne l’assistance technique à différentes commissions électorales sur le terrain.  Le Département a pu aussi offrir le soutien nécessaire à un certain nombre de bureaux régionaux, a indiqué son représentant.  L’interaction avec les organisations régionales s’est accrue, ce qui nous permet d’établir un dialogue plus actif pour la mise en place de réactions rapides sur le terrain, a-t-il assuré, avant de préciser que des personnes provenant de 65 pays différents travaillent au sein du Département des affaires politiques, soit 8 de plus qu’auparavant.


À son tour, le Secrétaire général adjoint à la sécurité et à la sûreté,répondant aux délégations de l’Afrique du Sud, du Brésil et du Nicaragua, a assuré que son Département prenait les mesures nécessaires pour traiter au mieux et sur un pied d’égalité tous les chefs de délégations, de façon courtoise et respectueuse.  Il a précisé que le Département de la sûreté et de la sécurité ne contrôle pas la sécurité en dehors du complexe de l’ONU, même s’il travaille en coopération étroite avec le pays hôte.


Reprenant la parole, le représentant de l’Afrique du Sud a précisé que, lors du débat général de l’Assemblée générale, l’accès à la 1ère Avenue en provenant de la 2ème Avenue était bloqué par des agents de la sécurité des Nations Unies qui ont eu des comportements extrêmement rudes.


Pour sa part, la Présidente du CCQAB a répondu aux préoccupations exprimées par certaines délégations en ce qui concerne la date tardive d’examen du rapport relatif aux missions politiques spéciales par le CCQAB, reconnaissant que c’est un problème récurrent.  Elle a expliqué les difficultés que rencontre le CCQAB pour examiner 29 budgets dans un délai restreint, rappelant que le Comité reçoit souvent des compléments d’information qui ne permettent pas de publier son rapport plus tôt.


Le Président de la Cinquième Commission, M.  GERT ROSENTHAL (Guatemala), a quant à lui estimé que les États Membres devraient avoir suffisamment de temps pour examiner cette question d’une importance significative.  Du fait de l’augmentation du nombre des missions politiques spéciales, la part de leur budget dans le budget ordinaire s’est accru, a-t-il dit, en rappelant le barème des quotes-parts qui leur est appliqué.  Il serait injuste de demander aux États Membres d’examiner des questions d’une telle ampleur, à quelques jours avant la fin de la session, a-t-il fait remarquer.


ESQUISSE BUDGÉTAIRE POUR L’EXERCICE BIENNAL 2012-2013


Rapport du Secrétaire général (A/65/560)


Dans sa résolution 41/213, l’Assemblée générale priait le Secrétaire général de présenter, les années où il n’est pas soumis de budget, une esquisse du projet de budget pour l’exercice biennal suivant.  La présente esquisse, proposée pour l’exercice biennal 2012-2013, recommande de fixer à 0,75% de l’enveloppe budgétaire globale le montant du fonds de réserve pour 2012-2013.


Conformément aux dispositions de l’annexe I de la résolution 41/213 de l’Assemblée générale, le Secrétaire général présente, les années où il n’est pas soumis de budget, une esquisse budgétaire pour l’exercice biennal suivant, qui contient les indications ci-après: estimation préliminaire des ressources à prévoir pour mener à bien le programme d’activité proposé pendant l’exercice biennal; priorités reflétant les orientations générales par grands secteurs; croissance réelle, positive ou négative, par rapport au budget précédent; et montant du fonds de réserve, exprimé en pourcentage des ressources.


L’estimation préliminaire des ressources à prévoir pour l’exercice biennal 2012-2013 a été établie à partir du montant approuvé des crédits ouverts et des engagements de dépenses correspondants, qui s’élève à 5 159 000 000 dollars.  Ce montant se compose: du crédit de 5 156 000 000 dollars initialement ouvert par l’Assemblée générale dans sa résolution 64/244 A à C; et du crédit additionnel de 2,9 millions de dollars approuvé ultérieurement par l’Assemblée aux fins du financement du Groupe de préparation et de soutien en cas de crise et du Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine en vertu, respectivement, de ses résolutions 64/260 et 64/288.  Aux taux de 2010-2011, l’estimation préliminaire se décompose comme suit:


Crédit ouvert pour 2010-2011 (En millions de dollars )


5 159,0

À ajouter : incidence de la budgétisation intégrale des nouveaux postes approuvés en 2010-2011 (voir par. 8)

21,8


À déduire : Dépenses non renouvelables de l’exercice 2010-2011
(voir par. 8)

(45,9)


À ajouter : Activités ou manifestations nouvelles prévues ou demandées pour l’exercice 2010-2011 (voir par. 13)

81,0


Variation


56,9

Total partiel


5 215,9

Ressources supplémentaires à prévoir au titre des missions politiques spéciales, à hauteur du programme en cours


240,2

Estimation préliminaire concernant les activités
prescrites pour 2012-2013


5 456,1


Au chapitre IV intitulé « Croissance réelle par rapport au budget précédent », le rapport indique que hors les dépenses afférentes aux missions politiques spéciales, l’estimation préliminaire (4 milliards 215 900 000 dollars) fait apparaître une augmentation de 56,9 millions de dollars, soit 1,4%, par rapport à l’exercice biennal 2010-2011.  En tenant compte des ressources nécessaires pour financer les missions politiques spéciales, le montant des prévisions de dépenses préliminaires, à savoir 5 milliards 456 100 000 dollars, représenterait une augmentation de 297,1 millions de dollars, soit 5,8%, par rapport aux crédits ouverts pour l’exercice biennal 2010-2011.


Le montant susmentionné de l’estimation préliminaire des dépenses pour 2012-2013 sera revu en fonction des décisions qui seront prises après l’examen, par l’Assemblée générale, à sa soixante-cinquième session, du premier rapport sur l’exécution du budget de 2010-2011, des prévisions de dépenses révisées et des incidences sur le budget-programme.  On trouvera un complément d’information au paragraphe 24 ci-dessous et à l’annexe II du présent rapport.  L’annexe II présente la liste des projets sur lesquels l’Assemblée doit se prononcer ou pour lesquels elle attend des rapports du Secrétaire général.


Rapport du CCQAB (A/65/611)


Le Comité consultatif souligne à ce propos combien il importe que le Secrétaire général continue d’appliquer avec rigueur la procédure de réexamen des produits des programmes, afin de s’assurer de leur utilité et de garantir une utilisation optimale des ressources.


En ce qui concerne l’estimation préliminaire des ressources à prévoir pour l’exercice 2012-2013, le CCQAB approuve les ajustements proposés par le Secrétaire général pour tenir compte de l’effet-report de la création pendant l’exercice 2010-2011 de postes imputables au budget ordinaire et de la non-reconduction des crédits ouverts pour couvrir les dépenses non renouvelables de cet exercice. 


En revanche, pour ce qui est de l’augmentation de 81 millions de dollars représentant l’incidence des modifications à apporter au programme en 2012-2013, le CCQAB estime que le Secrétaire général devra démontrer, dans ses propositions budgétaires détaillées, qu’il a étudié toutes les possibilités d’économies dans le cadre de l’examen mentionné au paragraphe 18 de son rapport. 


À cet égard, rappelant qu’il a déjà insisté auparavant sur la nécessité d’établir le budget autrement que par reconduction, en quantifiant le volume global des ressources nécessaires pour exécuter les programmes et activités prescrits par l’Assemblée générale et d’autres organes (voir notamment A/64/7, par. 84, et A/62/7, par. 21), le CCQAB considère qu’il est prématuré de demander des ressources additionnelles pour faire face aux modifications prévues.


Le CCQAB note que le Secrétaire général s’est efforcé d’appliquer sa recommandation antérieure l’invitant à continuer de présenter les prévisions relatives aux missions politiques spéciales de manière à faire clairement ressortir la part qui leur est imputable, afin que l’Assemblée générale puisse évaluer plus aisément leur impact sur l’esquisse budgétaire (voir A/63/622, par. 6).  Le CCQAB reste convaincu du bien-fondé de ce mode de présentation.  Il recommande que l’Assemblée tienne compte des données actualisées figurant dans l’annexe de son rapport lorsqu’elle examinera l’esquisse budgétaire proposée pour l’exercice biennal 2012-2013.  Il lui recommande également d’approuver la proposition du Secrétaire général tendant à ce que pour l’exercice biennal 2012-2013 le montant du fonds de réserve reste fixé à 0,75% du montant global de l’enveloppe budgétaire.


Présentation et débat général


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. WALEED AL-SHAHARI (Yémen) a regretté le retard dans la publication de ce rapport important sur le processus budgétaire.  Il a rappelé que l’esquisse budgétaire doit être présentée au plus tard le 15 novembre de l’année non budgétaire pour faciliter les travaux des délégations.  Si l’on tient compte des changements qui devront être apportés aux programmes ainsi que du report de la création des postes, les ressources à allouer aux programmes pour l’exercice biennal 2012-2013 font apparaître une augmentation nette de 1,4%, soit 56,9 millions de dollars.  En tenant compte des ressources nécessaires pour financer les missions politiques spéciales –1 milliard 240 millions de dollars, soit une augmentation de 240 millions de dollars-, le montant total des prévisions de dépenses préliminaires, à savoir 5 milliards 456 millions de dollars, représenterait une augmentation de 297,1 millions de dollars, soit 5,8% par rapport aux crédits ouverts pour l’exercice biennal 2010-2011. Il a souhaité des précisions sur les efforts de réaménagement qui sont estimés à 81 millions de dollars.


Par ailleurs, le représentant du Groupe des 77 et de la Chine a relevé que seuls les domaines des droits de l’homme et de la paix et de la sécurité connaissaient une augmentation de budget.  Il a estimé que les changements de programme ne sont pas précis, ni justifiés de manière suffisante.  Il s’est dit préoccupé par la persistance de nombreuses inconnues et lacunes considérables relevées dans les justifications des montants demandés.  Il faut soigneusement établir l’esquisse à un niveau réaliste en s’appuyant sur les moyens du fonds de réserves pour faire face aux augmentations imprévisibles, a-t-il insisté.  Le représentant a appuyé la proposition visant à consacrer 0,75% du budget biennal au fonds de réserve, ce qui représenterait 40,9 millions de dollars pour l’exercice biennal 2012-2013.  Les autres grandes commissions doivent s’abstenir d’utiliser l’expression « dans la limite des ressources existantes » qui, a-t-il dit, est en contradiction avec l’article 153 du règlement de l’Assemblée générale qui souligne le rôle primordial de la Cinquième Commission pour les questions administratives et budgétaires.


M. JAN DE PRETER (Belgique), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne et des pays associés, a regretté la parution tardive de l’esquisse budgétaire.  Il a également souhaité qu’outre une estimation préliminaire des ressources, l’esquisse budgétaire devrait avoir un niveau de prévisibilité plus élevé.  Au cours de ces dernières années, le budget de l’ONU a augmenté considérablement, a-t-il fait remarquer, en soulignant qu’il doit correspondre aux mandats attribués à l’Organisation par les États Membres.  Il a cependant regretté qu’aucun effort sérieux n’ait été fait pour parvenir à des gains d’efficacité.  On n’a pas l’impression que le Secrétariat tente d’analyser les façons de réaffecter des ressources et d’effectuer des économies transversales, a-t-il dit.  Il a aussi attiré l’attention sur la période trop longue pour pourvoir des postes vacants.  M. De Preter a également appelé à inclure dans l’esquisse budgétaire un examen approfondi des dépenses renouvelables, soulignant que le processus de budgétisation par reconduction a de lourdes répercussions sur les États Membres qui sont les principaux bailleurs de fonds des Nations Unies.  L’esquisse budgétaire, a-t-il ajouté, n’est qu’un dispositif mécanique qui n’est pas pertinent pour les États Membres.


M. PARK IN-KOOK (République de Corée) a déclaré que l’esquisse budgétaire n’offrait pas suffisamment de perspectives au Secréterait pour réagir aux changements économiques et sociaux et aux nouveaux défis.  Elle ne constitue pas un instrument efficace pour assurer une discipline budgétaire stricte, a-t-il ajouté.  Le représentant a estimé qu’il y avait une lacune considérable dans l’ensemble d’un processus budgétaire puisque seules les dépenses sont prises en compte.  Il a souligné que le cadre global de budgétisation, y compris l’esquisse budgétaire, devrait être réexaminé à partir de zéro en s’appuyant sur les observations des délégations et l’expérience des pratiques optimales des autres organisations internationales.  Il ne faut pas se contenter de la routine et épargner aucun effort dans ce domaine, a déclaré le représentant coréen.  


Plutôt que de critiquer constamment le Secrétariat, les États Membres ont pour obligation de donner un pouvoir et des orientations claires au Secrétaire général pour présenter des chiffres budgétaires plus complets, détaillés et réalistes, a-t-il dit.  Le représentant a noté que le montant total des prévisions de dépenses préliminaires, à savoir 5 milliards 456 100 000 de dollars, représenterait une augmentation de 297,1 millions de dollars, soit 5,8% du budget ordinaire, par rapport aux crédits ouverts pour l’exercice biennal 2010-2011.  Parallèlement, il a rappelé que si l’on tient compte des ajouts potentiels dont l’Assemblée générale discute au cours de cette session, le budget biennal 2010-2011 dépassera le niveau des 5,2 milliards de dollars, soit bien plus que l’estimation initiale de 4,8 milliards de dollars qui avait été arrêtée à la fin 2009.  


M. JOSEPH MELROSE (États-Unis) a félicité le Secrétaire général et le personnel affecté au budget pour avoir soumis dans les délais l’esquisse budgétaire pour l’exercice biennal 2012-2013.  Il a toutefois observé que la Cinquième Commission aurait pu l’examiner plus tôt afin d’avoir plus de temps pour en débattre.  Il a aussi rappelé qu’il incombe aux États Membres de fournir des ressources suffisantes pour l’accomplissement des mandats de l’ONU.  Le représentant a cependant souhaité que l’on procède différemment que les années précédentes lors de l’examen de l’esquisse budgétaire, en revoyant toutes les présomptions sur lesquelles se base la préparation de ce document.  Si le niveau de budget pour 2012-2013 représente une augmentation de 5,8% du budget ordinaire par rapport à l’exercice biennal précédent, cela ne donne pas une image complète de la situation car on ne tient pas compte des dépenses sur lesquelles l’Assemblée générale ne s’est pas encore prononcée cette année, a fait observer le représentant.  Il a en outre estimé que les augmentations budgétaires ne doivent pas être considérées comme normales, avant d’exhorter le Secrétaire général à établir des priorités en ce qui concerne les dépenses et à réduire les coûts.  Il a aussi appelé à faire preuve d’une plus grande discipline en matière budgétaire, en invitant à réduire au minimum les nouvelles initiatives budgétaires qui sont inévitables au cours d’un cycle.


M. Melrose a souhaité que les États Membres s’interrogent sur l’opportunité de reconduire automatiquement sur le prochain cycle budgétaire les dépenses autorisées pour 2010-2011.  Il a estimé que les efforts visant à rationaliser les activités de l’ONU demeurent insuffisants.  Par ailleurs, il a partagé l’avis du CCQAB selon lequel il est prématuré de demander des ressources supplémentaires pour financer de nouvelles activités ou des activités élargies, pour lesquelles il est prévu d’allouer 81 millions de dollars.


Mme LOIPA SANCHEZ (Cuba) a noté qu’outre les dépenses afférentes aux missions politiques spéciales, l’estimation préliminaire (4 milliards 215 900 000 dollars) fait apparaître une augmentation de 56,9 millions de dollars, soit 1,4%, par rapport au montant des crédits ouverts pour l’exercice biennal 2010-2011.  Elle a regretté que les chapitres consacrés à la coopération internationale pour le développement et à la coopération régionale pour le développement ne connaissent une augmentation que de 0,7%, soit une augmentation bien inférieure à celle de l’ensemble du budget, qui est de 1,4%. 


Elle a estimé que les efforts en faveur du développement ont été sacrifiés au profit d’autres intérêts en notant que le niveau du fonds de développement ait été maintenu à 23 millions de dollars alors que l’on propose une augmentation de 240 millions de dollars pour le financement des missions politiques spéciales.  Elle a rappelé que le niveau du fonds de développement avait été fixé à 200 millions de dollars à sa création, en exhortant le Secrétaire général à faire preuve de créativité pour réaliser des économies budgétaires qui pourraient alimenter ce fonds. 


Concernant la proposition du Secrétaire général de continuer à appliquer avec rigueur la procédure de réexamen des produits des programmes, afin de s’assurer de leur utilité et de garantir une utilisation optimale des ressources, la représentante de Cuba a déclaré qu’à ses yeux, cela était une intention voilée de relancer l’examen du processus des mandats dans le seul but de procéder à des coupes budgétaires.  C’est précisément parce qu’il est impossible de privilégier certains programmes plutôt que d’autres, que nous avons été dans l’impossibilité de procéder à de telles coupes depuis trois ans, a précisé la représentante de Cuba.  Elle a invité le Secrétaire général à faire un rapport sur les ajouts budgétaires pour faire face aux objectifs décrits dans les paragraphes 9 à 13 de son rapport.  Une analyse approfondie des propositions ne sera réalisée que lorsque le projet de budget sera examiné.  Elle a souhaité que l’on évite que ce processus budgétaire s’affirme comme un instrument pour effectuer des coupes budgétaires ou pour imposer des mesures qui n’ont pas été approuvées par des organes intergouvernementaux. 


Mme INGRID BERLANGA (Mexique) a souligné les difficultés auxquelles le Mexique est confronté depuis la crise financière internationale.  Elle a indiqué que son pays avait pris des mesures fermes pour respecter toutes ses obligations financières nationales et internationales.  S’appuyant sur ces difficultés, la représentante du Mexique s’est particulièrement inquiétée d’une esquisse budgétaire qui propose une augmentation de 5,8% du budget du Secrétariat de l’ONU sans tenir compte des coupes budgétaires approuvées au cours de la présente session de l’Assemblée générale.  Elle a regretté que cette augmentation corresponde surtout aux besoins particuliers de missions politiques spéciales.  Elle a estimé que d’autres ajustements devraient être introduits pour le financement des missions politiques spéciales, en espérant qu’il sera possible de réduire le fardeau budgétaire que représentent ces missions.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée souligne le rôle de premier plan du Gouvernement haïtien dans tous les aspects des plans humanitaires, de reconstruction et de développement du pays

AG/11038

L’Assemblée souligne le rôle de premier plan du Gouvernement haïtien dans tous les aspects des plans humanitaires, de reconstruction et de développement du pays

15/12/2010
Assemblée généraleAG/11038
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

66e et 67e séances plénières

Matin et après-midi


L’ASSEMBLÉE SOULIGNE LE RÔLE DE PREMIER PLAN DU GOUVERNEMENT HAÏTIEN DANS TOUS

LES ASPECTS DES PLANS HUMANITAIRES, DE RECONSTRUCTION ET DE DÉVELOPPEMENT DU PAYS


Dans un contexte humanitaire marqué notamment par le tremblement de terre en Haïti et les inondations au Pakistan, comme l’on rappelé toutes les délégations, l’Assemblée générale a adopté aujourd’hui six résolutions sur la coordination de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par les organismes des Nations Unies, y compris l’assistance économique spéciale.


L’Assemblée a ainsi souligné le rôle de premier plan du Gouvernement haïtien dans tous les aspects des plans d’intervention humanitaire, de redressement, de relèvement, de reconstruction et de développement du pays.  Dans la résolution sur l’assistance humanitaire, secours d’urgence, redressement, relèvement et reconstruction face à la situation d’urgence humanitaire en Haïti, et notamment face aux effets dévastateurs du tremblement de terre1, elle souligneque le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a une fonction de coordination générale qu’il importe d’améliorer, pour aider le Gouvernement haïtien à assurer la cohérence de la réponse internationale.  Elle engagela communauté internationale à renforcer l’appui aux efforts pour faire face à l’épidémie de choléra et demande aux donateurs et aux autres partenaires de contribuer au Fonds pour la reconstruction d’Haïti, conformément à leurs promesses. 


Plus généralement, dans la résolution intitulée « Renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par les organismes des Nations Unies »2, l’Assemblée générale prie le Secrétaire général d’accroître l’appui apporté aux coordonnateurs résidents, coordonnateurs humanitaires et équipes de pays des Nations Unies, notamment en leur donnant la formation nécessaire, en mobilisant les ressources voulues, en améliorant les mécanismes de recherche et de sélection pour leur recrutement et en les rendant comptables de leurs actes.


Elle engage les États Membres et la communauté internationale à accroître les ressources afin, entre autres, de renforcer les capacités nationales et locales de préparation et de réaction aux situations humanitaires et prieles organismes humanitaires, les partenaires du développement, le secteur privé, les pays donateurs et les États touchés de renforcer leur coopération pour que l’aide humanitaire favorise le redressement rapide aussi bien que le relèvement et la reconstruction durables. 


L’Assemblée demande aussi aux organismes compétents des Nations Unies de contribuer à l’amélioration de la procédure d’appel global pour en faire un instrument de planification stratégique qui doit être préparé avec les pays touchés.  Elle souligne qu’il importe de continuer d’améliorer le fonctionnement du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF) et dit attendre avec intérêt l’évaluation quinquennale du Fonds en 2011.


Par la résolution sur la sûreté et sécurité du personnel humanitaire et protection du personnel des Nations Unies3, l’Assemblée se déclare profondément préoccupéepar la multiplication des menaces et des attaques contre le personnel humanitaire et par le fait que ces attaques tendent à avoir des motivations criminelles ou politiques.  Elle engage les États à prendre des mesures plus énergiques pour que ces attaques fassent l’objet d’une enquête et leurs auteurs soient traduits en justice, et prie le Secrétaire général de prendre les mesures pour faire respecter les droits fondamentaux, privilèges et immunités du personnel des Nations Unies relevant du mandat d’une opération des Nations Unies.


Elle réaffirme que tous les membres du personnel ont l’obligation de respecter la législation, les coutumes et les traditions des pays où ils travaillent.  Ils doivent communiquer clairement leur intention et leurs objectifs aux populations locales. 


S’agissant de l’assistance d’urgence et aide à la reconstruction d’Haïti, de Sainte-Lucie, de Saint-Vincent-et-les Grenadines4, l’Assemblée engage ces Gouvernements à pousser plus loin l’élaboration de stratégies visant à prévenir les catastrophes naturelles et à en atténuer les effets.  Elle priele Secrétaire général et demande à tous les organes et organismes des Nations Unies, ainsi qu’aux institutions financières internationales et aux organismes de développement de continuer de fournir une assistance humanitaire, technique et financière efficace. 


Dans la résolution sur l’assistance au peuple palestinien5, l’Assemblée se félicite des résultats de la Conférence internationale sur le soutien à l’économie palestinienne pour la reconstruction de la bande de Gaza, tenue à Charm el-Cheikh (Égypte) le 2 mars 2009, au cours de laquelle les donateurs ont annoncé des contributions d’environ 4,5 milliards de dollars.  Elle demande aux donateurs qui n’ont pas encore converti en décaissement leurs promesses d’aide financière de bien vouloir transférer ces fonds aussitôt que possible et encourage tous les donateurs à accroître l’aide qu’ils apportent directement à l’Autorité palestinienne.


L’Assemblée souligne le rôle que jouent tous les instruments de financement, notamment le Mécanisme palestino-européen de gestion de l’aide socioéconomique de la Commission européenne et le Fonds d’affectation spéciale de la Banque mondiale, pour ce qui est d’aider directement le peuple palestinien.  Le représentant d’Israël a expliqué sa position sur ce texte alors que l’Observateur permanent de la Palestine l’a commenté à deux reprises.


Enfin par la résolution sur le renforcement de la coopération internationale et coordination des efforts déployés pour étudier et atténuer le plus possible les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl6, l’Assemblée se félicite de l’initiative de l’Ukraine, appuyée par le Bélarus et la Fédération de Russie, de convoquer une Conférence internationale « 25 ans après la catastrophe de Tchernobyl: vers un avenir sûr » en avril 2011 à Kiev.  Elle prie aussi son Président de convoquer, le 26 avril 2011, une séance extraordinaire commémorative de l’Assemblée afin de marquer le vingt-cinquième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl.


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux demain jeudi 16 décembre à 10 heures avec l’examen des questions liées aux diamants et aux conflits.


1A/65/47; 2 A/65/45; 3 A/65/31;


4 A/65/48; 5 A/65/46; 6 A/65/25


RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS L’ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE


Pour l’examen de cette question, l’Assemblée générale était saisie des rapports du Secrétaire général sur les questions suivantes: sûreté et sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé (A/65/344); renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par les organismes des Nations Unies ( A/65/82–E/2010/88); Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (A/65/290); coopération internationale en matière d’aide humanitaire à la suite de catastrophes naturelles: de la phase de secours à celle de l’aide au développement (A/65/35); assistance au peuple palestinien (A/65/77); recherche d’une efficacité optimale dans l’action internationale entreprise pour étudier et atténuer le plus possible les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl (A/65/341); aide humanitaire et appui au relèvement fournis à certains pays et à certaines régions (A/65/335) et assistance humanitaire et reconstruction au Libéria (A/65/357)


Déclarations


Mme SYLVIE LUCAS, Vice-Présidente par intérim de l’Assemblée générale, a déclaré en préambule que la multiplication des risques de catastrophes naturelles et de situations de crises rendait, malheureusement, plus que jamais nécessaires les activités humanitaires de l’ONU.  L’Assemblée générale réaffirme chaque année sa volonté de renforcer la coordination de l’aide humanitaire en adoptant une série de résolutions sur la question.  Elle aura en 2011 l’occasion d’approfondir la question de la réponse aux catastrophes naturelles en organisant un débat thématique informel à ce sujet.  S’inquiétant des attaques perpétrées contre le personnel humanitaire, Mme Lucas a souligné l’importance de renforcer la protection de ces personnels.  Elle a également appelé tous les acteurs concernés à continuer de travailler en étroite coopération avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).  La Vice-Présidente a enfin lancé un appel aux États Membres pour qu’ils veillent à ce que les ressources adéquates soient mises à la disposition des différentes entités et programmes chargés de l’assistance humanitaire.


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. ABDULLAH M. ALSAIDI (Yémen) a réitéré l’importance des principes de neutralité, d’impartialité et d’indépendance qui doivent présider à toutes les réponses aux situations humanitaires.  Dans ce contexte, il a souligné le premier rôle qui doit être reconnu à l’État concerné dans le lancement, l’organisation, la coordination et la mise en œuvre de l’assistance humanitaire.  Tout en saluant l’action de l’ONU, le représentant a exhorté la communauté internationale à appuyer les efforts des pays en développement visant à renforcer leurs capacités humanitaires, au travers notamment du transfert de technologies et d’expertise, et de la coopération multisectorielle.  Il a réaffirmé sa conviction selon laquelle l’assistance humanitaire doit transcender le concept de secours et être liée aux priorités et aux spécificités nationales.  L’assistance doit être apportée de manière holistique et contribuer à la reconstruction du tissu social des populations affectées tout en ayant un impact positif sur les structures économiques du développement. 


Les efforts visant à atténuer les risques de catastrophes, a poursuivi le représentant, doivent être systématiquement intégrés dans les politiques, plans et programmes nationaux de développement durable et appuyés par la coopération internationale, régionale et bilatérale.  Le Groupe, a-t-il ajouté, condamne tous les actes de violence à l’encontre des travailleurs humanitaires.  Il a salué, à cet égard, le nouveau système de sécurité des Nations Unies.  Il a, en conclusion, rappelé l’importance d’un financement adéquat des activités humanitaires des Nations Unies et la nécessité de respecter le principe de la répartition géographique équitable dans le recrutement du personnel humanitaire, en particulier les hauts fonctionnaires. 


M. JAN GRAULS(Belgique), au nom de l’Union européenne, a estimé que malgré un travail extrêmement difficile en Haïti et au Pakistan, par exemple, et les nombreux progrès enregistrés, l’année dernière, des défis demeurent.  Il a cité le nombre croissant de pays où l’accès humanitaire devient de plus en plus compliqué et où l’insécurité s’aggrave tant pour les bénéficiaires que pour les agents humanitaires.  Le représentant s’est particulièrement dit préoccupé par le fait que dans les situations complexes, le maintien de l’espace humanitaire continue d’être un défi.  Il a réclamé des efforts urgents pour renforcer la protection des civils, arguant que sur le terrain l’action ne correspond pas aux normes établies.  Il faut plus en matière de prévention, d’enquête et de poursuites judiciaires pour les actes de violence sexuelle.  Il faut mettre pleinement en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité; la Stratégie globale de la République démocratique du Congo étant une pratique exemplaire au niveau national.


S’inquiétant aussi de ce que les agents humanitaires soient de plus en plus pris pour cibles, le représentant a estimé qu’il faut une action concertée maintenant.  Tous les États et tous les acteurs doivent prendre des mesures nécessaires pour assurer la sécurité de tout le personnel humanitaire et maintenir leur présence dans les zones à hauts risques.  Il faut, pour ce faire, promouvoir une action indépendante, neutre et impartiale afin que les populations concernées aient confiance.  Il a encouragé OCHA et ses partenaires à travailler dans ce sens. 


M. RIYAD H. MANSOUR, Observateur permanent de la Palestine, a rappelé que, depuis le lancement, par l’Autorité palestinienne, de son plan biennal, en 2009, l’assistance internationale avait principalement porté sur le renforcement des capacités institutionnelles, afin de se préparer à la fin « inévitable » de l’occupation israélienne et de renforcer des institutions opérationnelles, transparentes et responsables d’un État souverain et viable.  Ainsi, en dépit des obstacles constants dressés par la puissance occupante, il est prévu que d’ici à 2013, le budget palestinien n’ait plus besoin d’un appui extérieur.  Il a rappelé le contenu d’un rapport publié en septembre dernier par la Banque mondiale dans lequel il est dit que la croissance économique conjuguée aux réformes place les Palestiniens sur la voie de l’indépendance dans un proche avenir; le seul obstacle étant les politiques destructives d’Israël.  Selon un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les performances de l’économie palestinienne sont loin d’avoir atteint leur plein potentiel.


Mais le tableau le plus sombre reste celui de la bande de Gaza, où le blocus illégal imposé par Israël a eu un impact profond sur tous les aspects de la vie quotidienne de ses habitants, a déploré M. Mansour.  Tout en reconnaissant l’augmentation du nombre d’articles autorisés, il a assuré que ces mesures étaient loin de répondre à ce qui a été demandé à la puissance occupante.  La délégation a également dénoncé l’expansion des colonies de peuplement et la multiplication des points de routiers.  Les pratiques israéliennes, a affirmé l’Observateur permanent, ont coûté 9 milliards de dollars de revenus potentiels à l’économie palestinienne, au cours des six dernières années.  Il n’est pas possible d’aborder la question de l’assistance internationale au peuple palestinien sans évoquer celle des pertes occasionnées par l’occupation israélienne.  L’heure est venue pour la communauté internationale de mettre fin à cette perte de ressources « tragique et inutile » et à l’occupation israélienne.


M. FREDERICK D. BARTON (États-Unis) salue l’initiative « Sauver des vies ensemble », un effort visant à renforcer la coordination entre le système des Nations Unies et les organisations non gouvernementales (ONG) sur les aspects sécuritaires afin d’améliorer la sûreté des travailleurs humanitaires lors des opérations d’urgence.  Il a ensuite indiqué qu’il apportera toute son attention aux résultats de l’enquête indépendante commanditée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) sur les réponses humanitaires dans les situations à hauts risques.  Le représentant a souligné l’importance que les Nations Unies s’assurent que les coordonnateurs résidents dans les pays sujets à des catastrophes humanitaires aient l’expérience et la formation nécessaires pour coordonner une réponse humanitaire tout en plaidant pour des principes historiques dont l’accès.  En conclusion, M. Barton a fait part de ses préoccupations s’agissant de la persistance de la violence sexuelle dans les situations de crise et a salué le développement de manuels et de directives en la matière.


M. AHMED AL-JARMAN (Émirats arabes unis) a affirmé que la communauté internationale avait été le témoin de deux exemples de situations où l’assistance humanitaire avait été retardée en raison de la fragilité des capacités nationales et de la vulnérabilité des infrastructures locales: le séisme en Haïti et les inondations au Pakistan.  Aussi a-t-il souligné l’importance de mettre en œuvre les recommandations et les résolutions associées à la réduction des risques de catastrophe naturelle.  Le représentant a ensuite souligné l’importance d’aider les pays touchés à réussir leur transition de la phase de secours à celle de développement.  Rappelant l’ampleur de l’engagement des Émirats en faveur de l’assistance humanitaire, le représentant a indiqué que son pays finançait de nombreuses initiatives menées par le système des Nations Unies.  Le montant total des aides accordées par les Émirats arabes unis pour la période 2009-2010 se chiffre à environ 2 milliards de dollars, a indiqué M. Al-Jarman.  Évoquant enfin la situation dans les territoires palestiniens occupés, le représentant a estimé à 262,7 millions de dollars le montant de l’assistance de son pays au peuple palestinien, rien qu’en 2009.


Mme MARY E. FLORES (Honduras) a estimé que le Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF) est un des instruments les plus essentiels de la réponse humanitaire.  Elle s’est aussi réjouie de la possibilité de dépêcher dans les plus brefs délais des équipes des Nations Unies pour l’évaluation de la coordination en cas de catastrophe (UNDAC).  Elle a souligné l’impérieuse nécessité de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de préserver la planète afin de prévenir ces catastrophes naturelles, « révolte de la nature contre l’inconscience des hommes ».  Elle a évoqué avec force les drames humains que génèrent les catastrophes et plaidé pour une amélioration des mécanismes d’alerte rapide, la formation des équipes d’urgence et une meilleure préparation face à de telles situations.  Elle a exprimé sa confiance dans le multilatéralisme qui a vu son efficacité restaurée après le succès de la Conférence de Cancún sur les changements climatiques.  Elle a, à ce titre, salué la création d’un « Fonds vert » doté de 100 milliards de dollars que les pays développés se sont engagés à verser par an d’ici à 2020 pour aider les pays en développement à s’adapter et à lutter contre le réchauffement climatique.


M. MIKHAIL Y. SAVOSTIANOV (Fédération de Russie) a rappelé l’importance du renforcement du rôle d’OCHA, « garant de la préservation du caractère civil des principes de l’aide humanitaire ».  Malgré une situation interne difficile, le Bureau, a-t-il jugé, s’est bien acquitté de sa tâche cette année, en particulier en Haïti et au Pakistan.  Le représentant s’est dit convaincu que la base de l’efficacité de l’aide humanitaire était le renforcement des capacités des pays touchés à réagir aux catastrophes naturelles et à développer des systèmes d’alerte rapide.  Par ailleurs, ces dernier temps, des progrès ont été accomplis en matière de sécurité du personnel humanitaire de l’ONU, a relevé le représentant.  Il a ensuite affirmé l’appui de sa délégation au maintien du caractère civil de l’aide humanitaire, sauf lorsqu’il n’y a pas d’autre recours que de faire appel aux militaires.  Ceux-ci doivent alors s’en tenir aux principes de neutralité et d’impartialité qui gouvernent l’action humanitaire.  Enfin, a indiqué la délégation, le 26 avril 2011, une séance extraordinaire commémorative de l’Assemblée se tiendra afin de marquer le vingt-cinquième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl.  La résolution présentée aujourd’hui permettra de consolider l’aide humanitaire, a estimé le représentant.


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a salué le mémorandum d’accord entre l’Union africaine et OCHA.  Sa mise en œuvre sera particulièrement importante dans le domaine du renforcement des capacités, dont beaucoup de pays ont besoin.  Le CERF, a-t-il poursuivi, est également un instrument essentiel pour répondre aux besoins des populations vulnérables à la fois dans les situations d’urgence mais aussi lors des « crises oubliées ».  Le représentant a engagé les États parties à accroître leur contribution volontaire à ce Fonds.  Il a réaffirmé que l’augmentation du financement de l’aide humanitaire ne devait pas se faire au détriment de l’aide au développement.  Il a rappelé, à son tour, les principes essentiels de l’aide humanitaire avant de réitérer l’importance de répondre aux besoins des populations vivant dans les crises oubliées qui ne font donc pas la une des journaux, comme les populations vivant sous occupation étrangère.


M. PEDRO NUÑEZ MOSQUERA (Cuba) a rejeté d’emblée l’imposition de concepts ambigus non agréés pour justifier une action contraire aux principes de souveraineté, d’intégrité territoriale et de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays.  L’accord des États à une intervention humanitaire est une exigence « indispensable », a insisté le représentant.  Il a appelé le rôle notoire de son gouvernement en matière d’assistance humanitaire, que ce soit sur le plan national ou international.  Le système des Nations Unies et la communauté internationale portent la responsabilité essentielle d’aider les pays en développement à améliorer leurs capacités de répondre aux catastrophes naturelles, a-t-il ensuite rappelé.  Évoquant par ailleurs la contribution de Cuba aux efforts humanitaires internationaux, le représentant a tout particulièrement attiré l’attention sur le huitième Congrès international sur les catastrophes naturelles, qui s’est tenu à La Havane en juin dernier.  À cette occasion, des experts, des scientifiques et professionnels du monde entier ont réfléchi à la mise en place de programmes de coopération multilatéraux et bilatéraux en ce domaine, s’est félicitée la délégation.  Cuba a fait état, en conclusion, des programmes de coopération que sa Mission médicale a mis en place au cours des 12 dernières années en Haïti.


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a indiqué que le Plan révisé de réponse d’urgence aux dramatiques inondations qui ont frappé le Pakistan vise à financer 397 projets pour une somme de 1,94 milliards de dollars.  Il a été lancé conjointement par les Nations Unies et le Pakistan pour une période allant jusqu’à septembre 2011.  À ce jour, s’est inquiété le représentant, il n’a été financé qu’à hauteur de 49%, alors que les pertes sont estimées à 10 milliards de dollars, soit 6% du PNB, entre 2009 et 2010.  Invoquant l’expérience acquise par son pays en matière de réponse humanitaire, le représentant a indiqué neuf pistes pour une meilleure coordination des efforts.  Il a cité le caractère central du rôle premier de l’État concerné dans le lancement, l’identification, la coordination et la fourniture de l’aide humanitaire.  Il a ensuite cité une amélioration du mécanisme de coordination d’OCHA et du leadership du système des coordonnateurs humanitaires.  Il a aussi cité des processus plus méthodiques dans la préparation des évaluations des besoins et la création d'un mécanisme renforcé d’évaluation et de supervision pour une fourniture améliorée de l’aide sur le terrain. 


Il a enfin cité la nécessité de se tourner vers les marchés locaux et le recrutement du personnel local pour réaliser des économies et le renforcement de la confiance entre donateurs, acteurs humanitaires internationaux et États affectés.  La responsabilité des agents humanitaires, le renforcement des capacités des pays vulnérables et la prise en compte dans les rapports du caractère particulier d’une situation donnée sont les derniers éléments cités par le représentant.  Une politisation indue du travail humanitaire a un effet négatif sur les populations, a-t-il insisté.  Tout en condamnant la violence contre les agents humanitaires, il a plaidé pour que les Nations Unies fournissent la formation nécessaire aux travailleurs humanitaires qui doivent être sensibles à l’environnement dans lequel ils travaillent et mieux coordonner leur action avec l’État concerné.  


M. EDUARDO MENEZ (Philippines), rappelant le grand nombre de ressortissants philippins employés par les Nations Unies, a exhorté les gouvernements à faire en sorte que le personnel de l’Organisation reçoive la protection appropriée dans l’exécution de sa mission.  En prévision de l’ouverture d’une « Maison de l’ONU » à Manille, le représentant a jugé extrêmement improbable toute attaque contre le personnel de l’ONU et dans le cas contraire, a-t-il dit, elle devrait être attribuée aux statistiques sur la criminalité plutôt qu’a une hostilité vis-à-vis des Nations Unies.  Le représentant s’est réjoui du succès du CERF; son pays ayant bénéficié du soutien du Fonds, et a salué les opérations humanitaires menées dans son pays par le système des Nations Unies.


M. SHIGEKI SUMI (Japon) a indiqué que son gouvernement, en plus d’avoir fourni une aide humanitaire d’urgence en Haïti et au Pakistan, avait fait une annonce de contribution d’un montant de 500 millions de dollars afin de répondre aux problèmes posés par les inondations au Pakistan.  À ce jour, 267 millions ont été versés auprès de diverses organisations internationales contribuant à l’Appel révisé en faveur de ce pays.  En outre, 30 millions de dollars de plus ont été versés au Fonds pour la reconstruction d’Haïti en novembre dernier, a-t-il déclaré.  Le représentant a rappelé que le Cadre d’action de Hyogo offre une stratégie internationale pour la réduction des catastrophes.  Mon gouvernement, a-t-il dit, a organisé, conjointement avec OCHA, la première Réunion du Groupe consultatif international sur la recherche et les secours, à Kobe, en septembre dernier, à laquelle ont participé plus de 200 experts et qui a abouti à l’adoption de la Déclaration de Hyogo, contenant des principes directeurs de la coopération dans ce domaine. 


En novembre dernier, le Gouvernement japonais a également organisé, avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), un symposium sur les défis de l’espace humanitaire.  Pour le Japon, la réforme constante du système d’assistance humanitaire est nécessaire afin de le rendre toujours plus efficace.  La délégation a donc estimé qu’une transition sans heurts de la phase d’urgence humanitaire à celles de reconstruction et de développement était cruciale pour veiller à ce que les gains de l’assistance humanitaire ne soient pas dilapidés.


M. MURAT TASHIBAYEV (Kazakhstan) a, pour illustrer la coopération de son pays avec le système de l’ONU, attiré l’attention sur les projets liés au Centre d’Asie centrale pour la réponse et la réduction des catastrophes et au Sous-Bureau de la Stratégie internationale pour la réduction des catastrophes.  Ces efforts s’inscrivent, a-t-il dit, dans le cadre d’un nouveau projet du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) visant à renforcer les capacités des pays d’Asie centrale face aux catastrophes naturelles.  Il a conclu en faisant part des efforts de son pays dans le domaine de l’assistance humanitaire, en sa qualité de membre du Conseil d’administration du CERF pour lequel il a encouragé les autres États Membres à faire des contributions.


Mme WANG HONGBO (Chine) a souligné que les pratiques humanitaires de son pays ont, une nouvelle fois, prouvé que les principes directeurs de l’aide sont une bonne condition préalable qui sert de base au renforcement de la coopération internationale et à la confiance mutuelle.  L’action humanitaire ne peut se dérouler sans heurt que lorsqu’elle jouit de l’accord et de la confiance du gouvernement et du peuple concernés, a insisté le représentant.  La représentante a réitéré l’importance pour le système humanitaire de l’ONU et la communauté internationale de faire une priorité du renforcement des capacités des pays en développement face aux catastrophes naturelles.  Ayant constaté une multiplication des acteurs humanitaires, elle a mis en garde contre une fragmentation croissante des tâches humanitaires qui s’ajoute aux difficultés de la coordination.  La représentante a réaffirmé le rôle central d’OCHA dans la coordination qui doit d’ailleurs porter toute son attention au principe de la répartition géographique équitable dans le recrutement de son personnel et promouvoir l’approvisionnement des acteurs humanitaires auprès des marchés locaux.  La représentante a apporté son soutien au CERF. 


Mme ZOYA KOLONTAI (Bélarus) a rappelé la perte économique estimée à 235 millions de dollars qu’a représenté, pour le Bélarus, la catastrophe de Tchernobyl.  Elle a rappelé que les efforts visant un retour à la normale doivent être appuyés par la coopération sous-régionale et les synergies venant de l’échange des connaissances et des pratiques exemplaires.  La représentante a ensuite mentionné l’Appel de décembre 2010 des chefs d’État de la Communauté des États indépendants (CEI) qui s’inscrit dans le cadre du vingt-cinquième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl.  Le défi reste l’élargissement de l’assiette des donateurs pour appuyer les initiatives locales.  Dans ce contexte, la représentante a souligné l’importance de la Conférence internationale sur Tchernobyl en avril 2011 et des multiples manifestations que son pays compte organiser dans le cadre du vingt-cinquième anniversaire de la catastrophe.  Elle a souligné l’importance de la Décennie du relèvement et du développement durable des régions touchées, liées à la catastrophe de Tchernobyl (2006-2016) et le Plan d’action sur Tchernobyl. 


M. PAUL SEGER (Suisse) a souligné que les deux grandes catastrophes humanitaires de l’année 2010 au Pakistan et en Haïti avaient mis en avant les limites du système humanitaire.  Le représentant a, concernant des progrès effectués, parlé de l’accès humanitaire, de la nécessité d’harmoniser l’évaluation des besoins, des nouvelles procédures pour le recrutement du personnel et de l’importance d’une meilleure planification, reposant sur des plans de gestion des catastrophes à l’échelle locale, régionale et nationale, afin d’améliorer la réponse aux catastrophes.  Au titre des défis, il a invité les Nations Unies à prendre position sur les relations civilo-militaires et le problème des compagnies militaires et des entreprises de sécurité privées (SMSP).  Il a salué la signature du Code international de bonne conduite pour les entreprises de sécurité privées le 9 novembre dernier à Genève.  Enfin, concernant le financement de l’action humanitaire, il a proposé que les Nations Unies renforcent davantage leurs efforts afin d’attirer les ressources financières, notamment du secteur privé et des fondations. 


M. GARY QUINLAN (Australie) a déclaré que la troisième session de la Plate-forme mondiale de réduction des risques de catastrophes, qui se tiendra à Genève du 8 au 13 mai 2011, sera l’occasion pour la communauté internationale de se concentrer sur le renforcement des mesures de préparation aux catastrophes et de réduction des risques.  Il a ensuite attiré l’attention sur la situation des groupes les plus vulnérables, y compris les femmes et les enfants, et notamment les handicapés, qui représentent 20% des individus les plus pauvres des pays en développement.  Qualifiant leur sort d’« inacceptable », la délégation a exhorté la communauté humanitaire dans son ensemble et le système des Nations Unies à s’aligner sur les principes et objectifs de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, en particulier son article 32, qui porte sur la coopération internationale.  Après avoir assuré que sa délégation voterait en faveur des résolutions présentées aujourd’hui, le représentant a indiqué que son gouvernement accorderait, pour les trois prochaines années, 18 millions de dollars à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), ainsi que 20 millions de dollars à l’Autorité palestinienne, rien que cette année, par l’intermédiaire du Fonds d’affectation spéciale de la Banque mondiale.


Mme VALÉRIE S. BRUELL-MELCHIOR (Monaco) a déclaré que sa délégation partageait les préoccupations du Secrétaire général face à la multiplication alarmante des menaces et attaques à l’encontre du personnel des Nations Unies et du personnel associé, et a rappelé que les dispositions relatives à la sécurité du personnel devaient être prises en considération aussi bien lors des négociations sur les accords de siège que lors de la détermination du statut des missions.  Elle a également attiré l’attention sur la nécessité de protéger le personnel recruté au niveau local ainsi que le personnel des organisations non gouvernementales.


Mme Bruell-Melchior a souligné que le besoin de dégager les ressources financières n’avait cessé d’augmenter face à l’ampleur et l’intensité des catastrophes naturelles qui ont sévi en 2010.  Face à ces besoins croissants, le Gouvernement princier a décidé que les fonds consacrés à l’assistance humanitaire seraient augmentés de 2,5% d’ici à 2012 et qu’ils constitueraient près de 10% de son aide publique au développement (APD).  Le Plan d’urgence que la Principauté entend développer au cours de prochaines années a pour objectif d’inscrire l’assistance humanitaire dans une perspective de long terme et de répondre également aux objectifs de développement lorsque le seuil de vulnérabilité de certaines populations est franchi.


Mme YANERIT CRISTINA MORGAN SOTOMAYOR (Mexique) s’est félicitée des résolutions présentées aujourd’hui à l’Assemblée générale.  Le renforcement des capacités de l’État touché par une situation humanitaire reste une question déterminante, a-t-elle dit, en se déclarant convaincue de la nécessité de s’appuyer sur le Fonds pour promouvoir et financer les projets humanitaires.  Elle a exprimé son engagement en faveur de la protection de l’« espace humanitaire » et réitéré son soutien à OCHA et à la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Valerie Amos.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde), s’exprimant au nom de l’Inde et de la Suède, a constaté que la gravité des catastrophes naturelles survenues l’année passée n’avait fait que souligner le rôle clef que les Nations Unies avaient à jouer pour soutenir les efforts d’urgence du pays affecté.  Il a rappelé que l’assistance humanitaire devait être fournie en accord avec les principes d’humanité, de neutralité et d’impartialité.  Les capacités et le rôle des Nations Unies sont essentiels, à cet égard, a-t-il dit, en appelant au renforcement de la coordination de l’aide.  Il a fait l’éloge d’innovations telles que le CERF.  Mais, a-t-il constaté, beaucoup reste encore à faire pour faire face à des besoins croissants.  Il faut augmenter les capacités de coordination opérationnelle d’OCHA, entre autres mesures.


L’Inde et la Suède souhaitent qu’une plus grande attention soit accordée à la prévention des catastrophes et sont d’avis qu’une réponse d’urgence doit être un processus inclusif dans lequel les communautés, la société civile et le secteur privé ont des rôles importants à jouer.  La coopération pour renforcer les capacités locales, nationales et régionales dans le domaine de la réponse d’urgence, de la réduction des risques et de la préparation aux catastrophes bénéficiera à tout le monde, a conclu le délégué.


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a réaffirmé le rôle central de l’État touché par une catastrophe dans le lancement, la coordination et la mise en œuvre de l’aide humanitaire, avant de souligner l’importance des principes qui doivent gouverner cette aide. Le représentant a exposé sa conception de l’aide humanitaire qui doit appuyer la reconstruction du tissu social des populations affectées, et le développement socioéconomique, une fois la crise surmontée.  L’aide humanitaire doit être temporaire et, au-delà des secours de première urgence, renforcer la capacité locale dans la prévention et la réponse aux catastrophes.  La coopération internationale devrait intégrer systématiquement des mesures de gestion et de réduction des risques dans les stratégies de développement.  L’opération en cours des Nations Unies en Haïti devrait se transformer en une véritable opération de développement, en répondant aux besoins de la population, a-t-il poursuivi.  En conclusion, il a souligné que la Colombie était un pays particulièrement vulnérable aux aléas climatiques.  À l’heure actuelle, après les pluies torrentielles qui ont frappé la Colombie, le Président colombien a déclaré l’état d’urgence et lancé un appel à la solidarité internationale face aux graves conséquences d’une saison des pluies atypique.


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) a salué les efforts récemment déployés pour renforcer le leadership humanitaire des Nations Unies et la coordination à l’intérieur des pays touchés par une crise.  Dans un contexte de réduction de l’espace humanitaire et d’insécurité accrue pour le personnel sur le terrain, il a apporté son soutien au Département de la sûreté et de la sécurité.  La Nouvelle-Zélande apporte son soutien à un système humanitaire défini davantage par les notions de « besoins » et de « vulnérabilité » que par celle de « chocs ».  La communauté internationale étant mieux équipée en termes de préparation et de réduction des risques de catastrophes, elle peut donc mieux traiter des situations complexes où des vulnérabilités chroniques et aigües existent déjà. 


Enjoignant la communauté internationale à investir davantage dans la lutte contre les changements climatiques, le représentant a, compte tenu des contraintes budgétaires que connaissent les donateurs, appelé les entités humanitaires du système des Nations Unies à travailler de manière plus pertinente, plus efficace et plus concluante.  Leur travail ne peut se faire qu’avec la contribution de la société civile locale, des ONG internationales et locales, de la Croix-Rouge et du secteur privé qui ont beaucoup à offrir.  Le représentant a conclu en plaidant à son tour pour l’accès humanitaire.  


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a indiqué que les droits des personnes étaient au cœur des opérations humanitaires et que l’appui de la communauté internationale devait être apporté quand l’ampleur des catastrophes le justifiait.  La protection du caractère impartial de l’aide humanitaire est également essentielle à sa crédibilité et à son universalité, a-t-il poursuivi.  Après avoir salué le CERF comme une pièce centrale du système de réponse aux urgences, le représentant a voulu que l’on tienne compte des besoins spécifiques des groupes particuliers.  Il a souligné la nécessité de renforcer la cohérence des efforts internationaux et la capacité locale de répondre aux catastrophes.  Il a rendu hommage au rôle joué par les communautés locales dans l’accueil des personnes déplacées.


M. MORTEN WETLAND (Norvège) a déclaré qu’il fallait tirer parti des expériences en Haïti et au Pakistan pour améliorer la réponse du système humanitaire international.  S’il a jugé « acceptable » la réponse de l’ONU en Haïti, il a en revanche estimé que le leadership avait été trop faible, la coordination trop fragile et le soutien au Gouvernement généralement insuffisant.  De même, au Pakistan, a-t-il poursuivi, les efforts de secours ont pêché par manque de coordination et le Fonds national d’intervention pour les urgences humanitaires n’a été ni assez rapide ni assez flexible. 


L’amélioration de la livraison de l’aide et de la coordination de l’assistance humanitaire sur le terrain sera la priorité de la Norvège à la tête du Groupe de soutien des donateurs d’OCHA, à partir de juillet 2011.  M. Wetland a aussi indiqué que son pays accueillera une Conférence sur les changements climatiques et les déplacements de population au XXIe siècle.  Avant de souligner l’importance qu’il y a à financer correctement OCHA, il a d’abord insisté sur le fait que davantage de pays peuvent et doivent donner plus au CERF. 


Le financement adéquat d’OCHA est une condition préalable, a-t-il poursuivi en rappelant qu’actuellement, 95% de son budget vient des contributions volontaires de 39 États Membres et seulement 5% du budget ordinaire de l’ONU, « un pourcentage dramatiquement bas ».  Cette situation n’est « ni acceptable ni tenable », a dit le représentant.  Le renforcement du système humanitaire, l’amélioration de la préparation aux catastrophes, la reconnaissance du rôle de l’État, l’accroissement et la prévisibilité des ressources d’OCHA, telles sont les priorités de la Norvège pour 2011.


Mme NEDRA P. MIGUEL (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a exposé les conséquences pour son pays de l’ouragan Tomas qui s’est abattu le 30 octobre dernier.  Mille deux cents foyers ont été évacués et l’industrie bananière a été détruite à 100% dans la moitié nord du pays notamment, pour des dommages estimés globalement à des centaines de millions de dollars.  Les tendances climatiques actuelles ont accru la vulnérabilité des Caraïbes aux ouragans.  L’année 2010 a vu 19 tempêtes et 12 d’entre elles se sont transformées en ouragans, ce qui en a fait une des années les plus chargées.  Remerciant tous les pays et organisations ayant apporté leur aide à la reconstruction, la représentante a souligné en conclusion l’importance de l’adoption du projet de résolution sur l’aide humanitaire aux pays touchés par l’ouragan Tomas.


M. SWEN DORNIG (Liechtenstein) a déclaré que la capacité à prêter une assistance humanitaire avait été remise en question de manière spectaculaire par la multiplication des attaques commises contre les personnels humanitaires.  Aussi le Liechtenstein soutient-il la nouvelle approche sécuritaire mise en place par les Nations Unies, qui vise à soutenir davantage les opérations humanitaires.  L’approche de notre pays en matière d’aide humanitaire est déterminée par un intérêt particulier pour les appels sous-financés et les sujets spécifiques, a indiqué le représentant, pour qui le CERF offre la possibilité de mener à bien de tels projets.  Après avoir rappelé l’importance de venir en aide aux personnes déplacées, la délégation a également souligné à quel point il était indispensable d’assurer la protection des femmes et des filles, en particulier celles qui sont contraintes d’aller chercher du bois de chauffe autour des camps de réfugiés.  Il s’est à cet égard félicité que la résolution de cette année sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire tienne compte de cette situation et des risques sanitaires et de dégradation de l’environnement présentés par la combustion du bois de chauffe.


La communauté internationale est-elle prête à faire face, non seulement aux situations d’urgence humanitaire actuelles, mais aussi aux tendances et défis futurs, s’est demandé M. JOHN MCNEE (Canada), qui a évoqué les tendances observées en ce qui concerne la migration, l’urbanisation croissante, la prolifération des acteurs humanitaires et les restrictions de plus en plus rigoureuses imposées à l’espace humanitaire.  Les crises de l’année écoulée ont fait ressortir à la fois des points forts et d’autres qu’il faut continuer à travailler, a déclaré le délégué, qui a souligné l’existence de problèmes à régler, notamment dans la coordination des groupes intersectoriels au sein des Nations Unies.  M. McNee a attiré l’attention sur l’importance du déploiement rapide d’un personnel qualifié pour renforcer les capacités sur le terrain, et a réitéré son soutien à une évaluation plus coordonnée et plus exacte des besoins, fondée sur des preuves.


Le Canada, a-t-il poursuivi, encourage vivement les Nations Unies à consolider ses partenariats avec les gouvernements hôtes et les acteurs locaux afin de les faire participer à toutes les étapes de la planification et de la prise de décision.  Il faut veiller à ce que nos actions soient orientées vers des résultats et débouchent sur une action humanitaire internationale plus efficace au bénéfice des populations éprouvées, a conclu le délégué.


M. MARWAN JILANI, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a indiqué que les catastrophes en Haïti et au Pakistan ont une fois de plus révélé les obstacles traditionnels à savoir le manque d’un personnel expérimenté et les difficultés de déployer les équipes et leurs matériels.  Il a donc conseillé aux États, à l’instar de ce que fait sa Fédération, d’investir dans la préparation et la réduction des risques et dans la formation d’un personnel compétent.  Il a aussi souligné l’importance de renforcer la capacité des acteurs locaux, de financer de manière adéquate toute réponse humanitaire et de communiquer avec les bénéficiaires de l’aide.  Il a rappelé, avant de conclure, que beaucoup de communautés faisaient face à des catastrophes de moindre ampleur mais tout aussi préjudiciables.  Il a indiqué que sa Fédération avait lancé 52 appels de fonds visant à collecter plus d’1,8 milliard de francs suisses, afin de répondre à toutes les catastrophes quelle qu’en soit l’ampleur. 


M. WALTER A. FÜLLEMANN, Observateur permanent du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a indiqué que si le Comité avait toujours soutenu les mécanismes existants de coordination de l’assistance humanitaire, il s’abstient toutefois de s’associer à des efforts de coordination qui risqueraient de nuire à sa crédibilité en tant qu’institution neutre et indépendante menant des activités strictement humanitaires.  Dans les situations de conflit armé, l’accès du CICR aux personnes ayant besoin d’assistance ainsi que la sécurité du personnel ne peuvent être garantis que si les différentes parties au conflit acceptent son action, a précisé l’Observateur permanent.  Il convient de séparer clairement action humanitaire et action politico-militaire, toute confusion entre ces deux sphères risquant de compromettre la sécurité du personnel humanitaire et sa capacité d’accéder aux personnes ayant besoin d’aide. 


Du fait de son mandat et des activités qu’elle mène dans les conflits armés et les autres situations de violence, il est impératif pour le CICR que les acteurs étatiques et non étatiques respectent sa neutralité, son indépendance et son impartialité si elle veut avoir accès à toutes les victimes de ces situations.  L’action humanitaire contemporaine doit intégrer plus résolument les responsabilités et les capacités locales, a ajouté l’Observateur permanent.  Les efforts de coordination devraient garantir que l’action humanitaire se fonde sur les capacités nationales existantes dans les secteurs public et privé.  Le CICR a estimé que la création des partenariats entre les acteurs nationaux et internationaux est une condition essentielle pour assurer une aide humanitaire efficace.


M. MICHELE KLEIN SOLOMON, Observatrice permanente de l’Organisation internationale pour les migrations (OMI), a déclaré que la question de la coopération et de la coordination était particulièrement pertinente pour son Organisation, surtout au lendemain des catastrophes naturelles observées en Haïti et au Pakistan.  Rappelant que la réponse humanitaire ne dépendait pas seulement des acteurs humanitaires, mais aussi des gouvernements, elle a rappelé que la complexité des défis qui se posaient dans les situations de crises exigeait l’intervention de toutes les parties prenantes.  En outre, le nombre de personnes déplacées est à son plus haut niveau depuis le milieu des années 90, ce qui a conduit l’OIM à apporter une réponse vigoureuse aux problèmes qu’elles rencontrent à l’intérieur et à l’extérieur des camps où elles se regroupent, a expliqué Mme Solomon.  Elle a aussi attiré l’attention sur les effets des changements climatiques et de la dégradation de l’environnement, dont l’impact se fait ressentir sur des communautés vulnérables de plus en plus nombreuses.


Explications de position


Le représentant d’Israël a indiqué que la résolution sur l’assistance au peuple palestinien est constructive, contrairement aux textes habituellement présentés.  Il a rappelé que pendant les neuf premiers mois de l’année 2010, Israël a étendu les heures d’ouverture des points de passage de Gaza pour intensifier le mouvement.  Ainsi, au cours de l’année 2010, le PIB a cru de 9% en Cisjordanie et de 6% à Gaza.  Pourtant, Gaza reste une zone de laquelle partent, de façon continue, des tirs de roquettes, a-t-il dénoncé, avant d’émettre des réserves face à une résolution qui ne tient pas suffisamment compte de la sécurité, notamment pour la politique d’aide à Gaza.  Néanmoins, malgré ses réserves, Israël se joint au consensus, a dit le représentant en souhaitant que les négociations bilatérales permettent de concrétiser la vision de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.


Commentant la résolution sur l’assistance humanitaire en Haïti, le représentant de la Belgique s’est, au nom de l’Union européenne, félicité de ce que le texte ait été adopté par consensus, un texte plus que jamais pertinent au lendemain du passage de l’ouragan Tomas.


Déclarations


Le représentant du Japon, qui a pris la parole au titre d’une motion d’ordre, a demandé aux États Membres de soutenir les projets énumérés au paragraphe 6 du dispositif de la résolution sur le renforcement de la coopération internationale et la coordination des efforts déployés pour étudier et atténuer le plus possible les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl.  Dans ce paragraphe, l’Assemblée se félicite des efforts déployés par le Gouvernement ukrainien et les donateurs internationaux pour mener à bien la réalisation du massif de protection et les projets de sécurité nucléaire connexes à Tchernobyl, afin que le site se stabilise et ne présente plus de risque pour l’environnement.  Elle engage toutes les parties à faire preuve au plus haut niveau d’une ferme volonté et de persévérance afin que cette entreprise vitale puisse être menée à bien.


L’Observateur de Palestine a remercié les États Membres qui ont adopté par consensus les résolutions présentées aujourd’hui, notamment celle qui porte sur l’assistance au peuple palestinien.  Il leur a demandé une fois encore de redoubler d’efforts et de contraindre la puissance occupante à se rallier au consensus international selon lequel l’occupation israélienne constitue une entrave à la paix au Moyen-Orient.  Il a rappelé à Israël les obligations qui lui incombent en vertu du droit international humanitaire.  Rejetant le tableau positif brossé par le représentant d’Israël en Cisjordanie, qui a essayé, selon lui, de faire croire que la situation y était plutôt encourageante, l’observateur a dénoncé les « actes de terreur » perpétrés par la puissance occupante.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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