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L’Assemblée générale entérine les recommandations de la Troisième Commission

AG/11041

L’Assemblée générale entérine les recommandations de la Troisième Commission

21/12/2010
Assemblée généraleAG/11041
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

70e séance plénière – après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ENTÉRINE LES RECOMMANDATIONS DE LA TROISIÈME COMMISSION


Elle adopte les « Règles de Bangkok » concernant le traitement des femmes détenues


L’Assemblée générale, qui a approuvé aujourd’hui 52 résolutions et 6 décisions recommandées par la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a notamment adopté, sans vote,les Règles des Nations Unies concernant le traitement des femmes détenues et les mesures non privatives de liberté pour les femmes délinquantes. 


Désignées sous le nom de « Règles de Bangkok », celle-ci viennent compléter l’Ensemble des règles minima pour le traitement des détenus, adoptées il y a 50 ans, mais qui ne prêtaient pas suffisamment attention aux besoins particuliers des femmes. 


L’Assemblée a en outre fait sienne la Déclaration du douzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, à Salvador, Brésil, du 12 au 19 avril 2010.


De même, l’Assemblée, qui avait créé à l’unanimité, le 2 juillet 2010, l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme, a engagé vivement les États Membres à ce que celle-ci soit « dotée des fonds nécessaires » en versant à son budget de base des « contributions volontaires stables » et de « manière prévisible et durable ».  « ONU-Femmes », que dirige la Secrétaire générale adjointe Michelle Bachelet, deviendra opérationnelle le 1er  janvier 2011.


L’Assemblée générale a également décidé de tenir deux réunions de haut niveau, une à sa soixante-septième session, sur le « renforcement de l’action menée afin que les personnes handicapées soient prises en compte dans tous les aspects des efforts de développement », et, en 2014, une « Conférence mondiale sur les peuples autochtones ».


Auparavant, elle consacrera, à sa soixante-sixième session, une réunion plénière au lancement en 2012 de l’Année internationale des coopératives.  Elle a aussi désigné le 24 mars « Journée internationale pour le droit à la vérité », le 23 juin « Journée internationale des veuves » et le 30 août « Journée internationale des victimes de disparition forcée ».


De nombreuses résolutions importantes ont été adoptées par consensus par l’Assemblée générale, dont celles liées au développement social, à la promotion de la femme, aux réfugiés, aux questions autochtones, à la prévention du crime et justice pénale, au contrôle international des drogues.


L’Assemblée générale a ainsi invitéle Secrétaire général à lui présenter, à sa soixante-sixième session, une « étude complète de l’incidence des crises mondiales convergentes sur le développement social, et en particulier sur la réalisation des objectifs de l’élimination de la pauvreté, du plein emploi productif et d’un travail décent pour tous, ainsi que de l’intégration sociale ».


Pour la deuxième année consécutive, la résolution autrefois controversée sur les droits de l’enfant a été approuvée par consensus.  L’Assemblée générale y invite tous les États parties à assurer la mise en œuvre effective de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses Protocoles afin que tous les enfants puissent « jouir pleinement de tous leurs droits individuels et libertés fondamentales ». 


L’Assemblée a également créé un groupe de travail à composition non limitée, ouvert à tous les États Membres, « pour mieux protéger les droits fondamentaux des personnes âgées en examinant le cadre international qui régit ces droits ».  Il s’agira d’étudier, le cas échéant, la possibilité de « mettre en œuvre d’autres instruments et d’autres mesures ».


Sur un mode moins consensuel, l’Assemblée a exigé que tous les États fassent le nécessaire pour qu’il soit mis fin à la pratique des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.  L’amendement présenté par les États-Unis, puis adopté au terme d’un vote, qui ajoute aux motifs de condamnation à ce type d’exécutions une référence à l’orientation sexuelle, a donné lieu à un vif débat.


Une partie des délégations, comme celles de la Belgique, au nom de l’Union européenne, de la Finlande, au nom des pays nordiques, du Canada, ou de l’Argentine, au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), ont souligné la vulnérabilité de certains groupes dont les membres sont tués en raison de leur orientation sexuelle.


En revanche, les Émirats arabes unis, au nom du Groupe des États arabes, ont rejeté les efforts de certaines délégations visant à introduire des notions qui ne font pas l’objet d’un accord consensuel.  Le Bénin, au nom des Groupe des États d’Afrique, a affirmé que la discrimination sur la base de l’orientation sexuelle n’était pas définie dans les instruments internationaux de protection des droits de l’homme, avis partagé par le Tadjikistan, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI).


Toujours à l’issue d’un vote, l’Assemblée a également appelé tous les États à « instituer un moratoire sur les exécutions en vue d’abolir la peine de mort » et a engagé tous ceux qui l’ont abolie « à ne pas la réintroduire ».


Prenant acte du rapport du Conseil des droits de l’homme, elle a aussi, comme les années précédentes, adopté des résolutions critiquant la situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC) et en République islamique d’Iran.


Enfin, l’Assemblée générale a demandé aux États d’examiner avec soin le « projet d’instrument juridique international portant réglementation des sociétés privées prestataires de services à caractère militaire et de sécurité établi par le Groupe de travail ».  Elle leur a recommandé de « participer aux travaux du Groupe de travail à composition non limitée du Conseil des droits de l’homme chargé d’élaborer une telle convention, en tenant compte du travail déjà effectué par le Groupe de travail sur l’utilisation des mercenaires ». 


ADOPTION DES RAPPORTS DE LA TROISIÈME COMMISSION


Développement social (A/65/448)


Aux termes de la résolution I intitulée « Suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement »,adoptée sans vote, l’Assemblée générale décidede créer un groupe de travail à composition non limitée, ouvert à tous les États Membres des Nations Unies, pour mieux protéger les droits fondamentaux des personnes âgées en examinant le cadre international qui régit ces droits afin d’y déceler d’éventuelles lacunes et de trouver les moyens de les combler, notamment en étudiant, le cas échéant, la possibilité de mettre en œuvre d’autres instruments et d’autres mesures.


Elle prie le Secrétaire général d’y apporter tout le soutien nécessaire, dans les limites des ressources existantes et pour la durée de son mandat.  Elle recommandeque les efforts poursuivis en vue d’atteindre les objectifs de développement fixés au niveau international, y compris ceux énoncés dans la Déclaration du Millénaire, tiennent compte de la situation des personnes âgées.


La résolution II intitulée « Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation: l’éducation pour tous » a également été adoptée sans vote.  Aux termes de ce texte,l’Assemblée générale,craignantque la crise économique et financière mette à mal les budgets de l’éducation et leur financement international, appelle les États Membres à affermir encore leur volonté politique et à donner à l’alphabétisation un rang de priorité plus élevé dans la planification et la budgétisation de l’éducation. 


Elle priel’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) de renforcer son rôle de coordonnateur et de catalyseur dans la lutte contre l’analphabétisme.  En outre, elle fait une série de recommandations aux États Membres et leur demande, notamment, de prêter toute l’attention voulue, dans la mise en œuvre du Plan d’action international durant la phase finale de la Décennie, à la diversité culturelle qu’apportent les minorités et les peuples autochtones.


Par la résolution III intitulée « Rôle des coopératives dans le développement social », adoptée sans vote, l’Assemblée générale décide de consacrer, à sa soixante-sixième session, une séance plénière au lancement de l’Année internationale des coopératives 2012.  Elle décide également d’organiser, avant la séance plénière, une table ronde informelle et interactive entre États Membres, observateurs, organismes des Nations Unies, coopératives et organisations non gouvernementales dotées du statut consultatif auprès du Conseil économique et social.


L’Assemblée décide en outre que son Président arrêtera, en consultation avec les États Membres, le thème de la table ronde informelle et le choix de l’État Membre qui en assurera la présidence.  Elle invite également tous les États Membres à envisager de prendre des mesures destinées à mettre en place des mécanismes nationaux, tels que des comités nationaux, en vue de la préparation, de la célébration et du suivi de l’Année internationale des coopératives.


Aux termes de la résolution IV intitulée « Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale », adoptée sans vote, l’Assemblée générale exhorteles gouvernements, en coopération avec les entités compétentes, à mettre au point des régimes de protection sociale ou à en accroître l’efficacité ou à en étendre le champ d’application aux travailleurs du secteur informel.  Elle exhorte également les gouvernements à se concentrer, tout en tenant compte de la situation nationale, sur les besoins des personnes vivant dans la pauvreté et de celles qui y sont exposées et à s’attacher particulièrement à l’accès universel aux régimes de protection sociale de base.   


Par ce texte, l’Assemblée demande instammentaux États Membres et à la communauté internationale de s’acquitter des engagements qu’ils ont pris de répondre à la demande de développement social.  Elle invitele Secrétaire général à lui présenter, à sa soixante-sixième session, une étude complète de l’incidence des crises mondiales convergentes sur le développement social, et en particulier sur la réalisation des objectifs de l’élimination de la pauvreté, du plein emploi productif et d’un travail décent pour tous, ainsi que de l’intégration sociale.


La résolution V intitulée « Réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs aux personnes handicapées d’ici à 2015 et au-delà » a été adoptée sans vote.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de lui rendre compte de cette résolution en vue de convoquer, à sa soixante-septième session, une réunion de haut niveau sur le renforcement de l’action menée pour assurer l’accès et l’intégration des personnes handicapées à tous les aspects des efforts de développement.  Elle demande au Secrétaire général d’analyser, de publier, et de diffuser des données et des statistiques sur le handicap dans les rapports périodiques qu’il sera amené à présenter concernant la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs aux personnes handicapées.


L’Assemblée a par ailleurs pris une décision par laquelle elle décide de prendre note de l’étude générale de l’incidence des crises mondiales convergentes sur le développement social.


Promotion de la femme (A/65/449)


La résolution I intitulée « Intensification de l’action menée pour éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes » a été adoptée sans vote.  Par ce texte, l’Assemblée générale condamne énergiquement tous les actes de violence à l’égard des femmes et des filles, qu’ils soient le fait de l’État, de particuliers ou d’acteurs non étatiques, et appelle à l’élimination de la violence sexiste sous toutes ses formes dans la famille, dans la société en général et là où elle est perpétrée ou tolérée par l’État.  Elle exhorte les États à combattre et infléchir activement les attitudes, traditions et stéréotypes structurellement incrustés qui sont à l’origine des violences faites aux femmes.  Elle engage, en outre, les États et les entités des Nations Unies à enrôler pleinement les hommes et les garçons, ainsi que les familles et les communautés, comme agents du changement pour prévenir et condamner la violence à l’égard des femmes.


L’Assemblée souligne que dans le système des Nations Unies, il faut consacrer des ressources adéquates à ONU-Femmes, et aux autres organes, institutions spécialisées, fonds et programmes chargés de promouvoir l’égalité des sexes et les droits de la femme, ainsi qu’aux actions menées à travers tout le système pour prévenir et éliminer la violence à l’encontre des femmes et des filles.  Elle souligne la contribution qu’apportent les tribunaux pénaux internationaux spéciaux et la Cour pénale internationale (CPI) pour mettre fin à l’impunité en incriminant et punissant les auteurs de violence à l’égard des femmes, et demande instamment aux États d’envisager de ratifier d’urgence le Statut de Rome, qui est entré en vigueur le 1er juillet 2002, ou d’y adhérer.


Par la résolution II intitulée « Appuyer l’action engagée pour en finir avec la fistule obstétricale », adoptée sans vote, l’Assemblée générale demande à la communauté internationale de soutenir les activités du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et des autres partenaires de la Campagne mondiale pour éliminer les fistules, dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS), visant à créer et financer des centres régionaux et, si besoin est, des centres nationaux de soins et de formation pour le traitement de la fistule, en recensant les structures sanitaires aptes à devenir des centres de traitement, de formation et de convalescence et en leur apportant un appui.


L’Assemblée appelle les États et les fonds, programmes, institutions spécialisées et organes compétents des Nations Unies, agissant dans le cadre de leurs attributions, et invite les institutions financières internationales et tous les acteurs intéressés de la société civile, notamment les organisations non gouvernementales et le secteur privé, notamment à mobiliser des fonds pour assurer, gratuitement ou à un prix subventionné, la réparation chirurgicale des fistules, notamment en encourageant les prestataires à travailler davantage en réseau et à échanger les nouveaux protocoles et techniques de traitement.


Aux termes de la résolution III intitulée « Journée internationale des veuves », adoptée sans vote, l’Assemblée générale décide que, à partir de 2011, la Journée internationale des veuves sera célébrée chaque année le 23 juin.  Elle demande aux États Membres, aux organismes des Nations Unies et aux autres organisations internationales et régionales, d’accorder une attention particulière, dans le cadre de leurs mandats respectifs, à la situation des veuves et de leurs enfants.


La résolution IV intitulée « Traite des femmes et des filles » a été adoptée sans vote.  Par ce texte, l’Assemblée générale demandeaux gouvernements de décourager, en vue de la faire disparaître, la demande qui est à l’origine de la traite des femmes et des filles vouées à toutes les formes d’exploitation.  Elle leur demande, à cet effet, de multiplier les mesures préventives, législatives notamment, pour dissuader les exploiteurs des victimes de la traite et veiller à ce qu’ils soient tenus de rendre des comptes.


L’Assemblée générale demande également aux gouvernements, à la communauté internationale et à toutes les autres organisations et entités qui s’occupent de situations en période de conflit et après un conflit, de catastrophes et autres situations d’urgence de s’attaquer au problème de la vulnérabilité accrue des femmes et des filles à la traite et à l’exploitation ainsi qu’à la violence sexiste qui les accompagne.  Elle demande aux gouvernements concernés d’affecter des ressources à des programmes appropriés pour assurer le rétablissement physique, psychologique et social des victimes de la traite, notamment en leur donnant accès à une formation professionnelle, à une aide juridique, dans une langue qu’elles comprennent, ainsi qu’à des soins de santé, y compris contre le VIH/sida.


Aux termes de la résolution V intitulée « Suite donnée à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et application intégrale de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et des textes issus de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale », adoptée sans vote, l’Assemblée générale demande aux États parties de s’acquitter pleinement de toutes les obligations leur incombant en vertu de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et de son Protocole facultatif, et de tenir compte des observations finales et des recommandations générales du Comité. 


Elle les engage aussi à envisager de limiter la portée de leurs réserves éventuelles à la Convention, à formuler ces réserves de manière aussi précise et restreinte que possible, et à les revoir régulièrement en vue de les retirer, de façon à garantir qu’aucune réserve n’est incompatible avec l’objet et le but de la Convention.  L’Assemblée générale engage vivement les États Membres à faire en sorte qu’ONU-Femmes soit dotée des fonds nécessaires en versant à son budget de base, quand les dispositions législatives et budgétaires le permettent, des contributions volontaires stables, selon un cycle pluriannuel et de manière prévisible et durable, pour lui permettre de planifier rapidement et effectivement ses activités et de s’acquitter de son mandat.


En outre, l’Assemblée générale a adopté une décision par laquelle elle prend acte des rapports ci-après, présentés au titre de la question intitulée « Promotion de la femme »: a) Rapport du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes sur les travaux de ses quarante-quatrième et quarante-cinquième sessions; b) Note du Secrétaire général sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme au titre de la question de la promotion de la femme.


Rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, questions relatives aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés et questions humanitaires (A/65/450)


Aux termes de la résolution I intitulée « Augmentation du nombre des membres du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés », adoptée sans vote, l’Assemblée générale décide de porter de 79 à 85 le nombre des membres du Comité exécutif du Programme du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.  Elle prie le Conseil économique et social (ECOSOC) d’élire les membres supplémentaires à la reprise de sa session d’organisation de 2011.


La résolution II intitulée « Aide aux réfugiés, aux rapatriés et aux personnes déplacées en Afrique » a été adoptée sans vote.  Par ce texte, l’Assembléeprend actedes rapports du Secrétaire général et du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), et engage les États Membres africains qui n’ont pas encore signé ou ratifié la Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique à envisager de le faire le plus rapidement possible en vue de promouvoir son entrée en vigueur et son application dans les meilleurs délais.


Elle demande au Haut-Commissariat, à l’Union africaine, aux organisations sous-régionales et à tous les États d’Afrique, agissant en collaboration avec les organismes des Nations Unies, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales et la communauté internationale, de renforcer et revitaliser les partenariats existants et d’en nouer de nouveaux pour soutenir le régime de protection des réfugiés, des demandeurs d’asile et des personnes déplacées.  Elle demande notamment à la communauté internationale des donateurs d’apporter son aide financière et matérielle à l’exécution des programmes visant à remettre en état l’environnement et les infrastructures qui ont pâti de la présence de réfugiés dans les pays d’asile ou, le cas échéant, de personnes déplacées dans leur propre pays.


Par la résolution III intitulée « Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés », adoptée sans vote, l’Assemblée générale approuve le rapport du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés sur les travaux de sa soixante et unième session.  Elle se déclare profondément préoccupée par la multiplication des attaques commises contre les agents et les convois humanitaires et, en particulier, par la mort d’agents humanitaires, alors qu’ils travaillent dans des conditions extrêmement difficiles pour apporter l’aide dont d’autres ont besoin.


En outre, l’Assemblée se félicite de l’initiative prise par le Haut-Commissaire d’organiser à Genève, les 9 et 10 décembre 2019, le quatrième Dialogue sur les défis en matière de protection sur le thème « Les défauts de la protection et leurs remèdes ».  Elle se déclare profondément préoccupée par les épreuves réelles et potentielles que la crise économique et financière mondiale impose à l’action du Haut-Commissariat.  Elle l’appelle à rechercher de nouveaux  moyens d’élargir son corps de donateurs afin que les charges soient mieux réparties par une meilleure coopération avec les donateurs gouvernementaux et non gouvernementaux et avec le secteur privé.


Rapport du Conseil des droits de l’homme (A/65/451)


Avant que l’Assemblée générale ne se prononce sur l’adoption de ces résolutions, le représentant de la Turquie a annoncé que sa délégation voterait en faveur de la résolution I.  Il a notamment évoqué la résolution 15/1 qui traite de la Commission d’établissement des faits au sujet de l’incident du 30 mai 2010, au cours duquel une flottille se trouvant au large de Gaza a été prise pour cible par les Forces armées israéliennes.  Il a estimé que le rapport de la Commission était méticuleux et a rappelé que celui-ci avait conclu que les militaires israéliens avaient fait un usage disproportionné et inutile de la force et que leur conduite constituait une violation grave du droit international.  Il a déploré le fait qu’Israël n’ait pas présenté son rapport à la Commission et a dit attendre que ce pays présente des excuses à la Turquie et aux familles des victimes.


L’Assemblée générale, par la résolution I intitulée « Rapport du Conseil des droits de l’homme », adoptée par 123 voix, 55 abstentions et l’opposition d’Israël, prend acte du rapport du Conseil des droits de l’homme et de son additif.


La résolution II intitulée « Désignation du 24 mars comme Journée internationale pour le droit à la vérité en ce qui concerne les violations flagrantes des droits de l’homme et pour la dignité des victimes », a été adoptée sans vote.  Par ce texte, l’Assemblée générale désigne le 24 mars « Journée internationale pour le droit à la vérité », consciente des valeurs défendues par Mgr  Óscar Arnulfo Romero, d’El Salvador,de ses constants appels au dialogue et de son opposition à toutes les formes de violence afin d’éviter la confrontation armée, attitude qui a fini par entraîner sa mort le 24 mars 1980.


Promotion et protection des droits de l’enfant (A/65/452)


Par la résolution intitulée « Droits de l’enfant », adoptée sans vote, l’Assemblée générale célèbrele dixième anniversaire de l’adoption des Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants et concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés.  Elle saisit cette occasion pour inviter tous les États parties à assurer la mise en œuvre effective de la Convention et de ses Protocoles afin que tous les enfants puissent jouir pleinement de tous leurs droits individuels et libertés fondamentales.


L’Assemblée demandeaux États parties de retirer les réserves qui sont incompatibles avec l’objet et le but de la Convention ou de ses Protocoles facultatifs et d’envisager de reconsidérer périodiquement leurs autres réserves en vue de les retirer, conformément à la Déclaration et au Programme d’action de Vienne.  Elle prend notedu processus visant à élaborer un protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de communication destinée à compléter la procédure de présentation de rapports au titre de la Convention.


En outre, l’Assemblée se félicitede la tenue à Moscou, du 27 au 29 septembre 2010, de la première Conférence mondiale sur l’éducation et la protection de la petite enfance, organisée par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), et encourage les États Membres à en étudier les conclusions et recommandations.


Par ailleurs, l’Assemblée générale a adopté une décision par laquelle elle prend note des rapports ci-après, présentés au titre du point de l’ordre du jour intitulé « Promotion et protection des droits de l’enfant »: a) Rapport du Comité des droits de l’enfant; b) Rapport de la Rapporteure spéciale sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.


Questions autochtones (A/65/453)


Par la résolution intitulée « Questions autochtones », adoptée sans vote, l’Assemblée générale décided’organiser, sous les auspices des Nations Unies, une Conférence mondiale des peuples autochtones en 2014, afin d’adopter des mesures permettant de poursuivre les objectifs de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP).  Elle décide, en outre, d’approuver la prorogation du mandat du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les peuples autochtones afin de faciliter la participation des représentants d’organisations autochtones aux sessions du Conseil des droits de l’homme et des organes de suivi des traités relatifs aux droits de l’homme.


Élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée (A/65/454)


Par la résolution I intitulée « Caractère inacceptable de certaines pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée », adoptée par 129 voix pour, 3 contre (Îles Marshall, Palaos et États-Unis) et 52 abstentions, l’Assemblée générale se déclare profondément préoccupée par la glorification du mouvement nazi et des anciens membres de l’organisation de la Waffen-SS, en particulier par l’édification de monuments commémoratifs et par l’organisation de manifestations publiques à la gloire du passé nazi, du mouvement nazi et du néonazisme. 


Elle est également profondément préoccupée par le fait de déclarer ou de s’ingénier à déclarer que ces membres et ceux qui ont lutté contre la coalition antihitlérienne et collaboré avec le mouvement nazi ont participé à des mouvements de libération nationale.


L’Assemblée insiste sur la nécessité de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin aux pratiques évoquées et engagerait les États à adopter des mesures plus efficaces conformément au droit international des droits de l’homme pour combattre ces phénomènes et les mouvements extrémistes, qui font peser une réelle menace sur les valeurs démocratiques.


Aux termes de la résolution II intitulée « Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale », adoptée sans vote, l’Assemblée générale demandeaux États parties de s’acquitter de l’obligation qui leur incombe, en vertu du paragraphe 1 de l’article 9 de la Convention, de présenter en temps voulu leurs rapports périodiques sur les mesures qu’ils ont arrêtées pour donner effet aux dispositions de la Convention.  Elle décidede proroger, à titre de mesure temporaire, à partir de 2012, l’autorisation accordée au Comité de se réunir pendant quatre semaines à chacune de ses sessions.


Droit des peuples à l’autodétermination (A/65/455)


Par la résolution I intitulée « Réalisation universelle du droit des peuples à l’autodétermination », adoptée sans vote, l’Assemblée générale se déclare fermement opposéeà tous actes d’intervention, d’agression ou d’occupation militaires étrangères, qui ont réduit à néant le droit des peuples à l’autodétermination et d’autres droits fondamentaux dans certaines régions du monde.  Elle demandeaux États auteurs de tels actes de mettre fin immédiatement à leur intervention et à leur occupation militaires dans des pays et territoires étrangers ainsi qu’à tous actes de répression, de discrimination et d’exploitation et à tous mauvais traitements infligés aux populations de ces pays et territoires, et en particulier aux méthodes cruelles et inhumaines qu’ils emploieraient à ces fins. 


Aux termes de la résolution II intitulée « Le droit du peuple palestinien à l’autodétermination », adoptée par177 voix pour, 6 voix contre (Israël, Îles Marshall, Micronésie, Nauru, Palaos et États-Unis) et 4 abstentions (République démocratique du Congo, Canada, Cameroun et Tonga), l’Assemblée générale, réaffirme le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, y compris son droit à un État palestinien indépendant.  Elle prie instammenttous les États ainsi que les institutions spécialisées et les organismes des Nations Unies de continuer à apporter soutien et aide au peuple palestinien en vue de la réalisation rapide de son droit à l’autodétermination.


Par la résolution III intitulée « Utilisation de mercenaires comme moyen de violer les droits de l’homme et d’empêcher l’exercice du droit des peuples à l’autodétermination », adoptée par 127 voix pour, 52 contre et 5 abstentions (Colombie, Fidji, Mexique, Suisse et Tonga), l’Assemblée générale demande à tous les États de faire preuve d’une extrême vigilance pour empêcher toute forme de recrutement, d’instruction, d’engagement ou de financement de mercenaires par des sociétés privées qui offrent, au niveau international, des services de conseil et de sécurité en matière militaire.  Elle leur demande d’interdire expressément à ces sociétés d’intervenir dans des conflits armés ou dans des opérations visant à déstabiliser des régimes constitutionnels.


En outre, l’Assemblée invite les États Membres à examiner avec soin le projet d’instrument juridique international portant réglementation des sociétés privées prestataires de services à caractère militaire et de sécurité établi par le Groupe de travail.  Elle recommande à tous les États de participer aux travaux du Groupe de travail à composition non limitée du Conseil des droits de l’homme chargé d’élaborer une telle convention, en tenant compte du travail déjà effectué par le Groupe de travail sur l’utilisation des mercenaires. 


Promotion et protection des droits de (A/65/456)


Par une décision, adoptée sans vote, l’Assemblée générale prend note de 27 rapports et notes présentés au titre du point intitulé « Promotion et protection des droits de l’homme ».


a) Application des instruments relatifs aux droits de (A/65/456/Add.1)


Aux termes de la résolution I intitulée « Comité contre la torture », adoptée sans vote, l’Assemblée générale décided’autoriser le Comité à se réunir pendant une semaine supplémentaire à chacune de ses sessions à titre provisoire, à compter de mai 2011 jusqu’à fin novembre 2012.


Aux termes de la résolution II intitulée « Torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », adoptée sans vote, l’Assemblée générale condamnetoutes les formes de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, y compris l’intimidation, qui sont et resteront interdits à tout moment et en tout lieu et ne sauraient donc jamais être justifiés.  Elle demande à tous les États de mettre pleinement en œuvre l’interdiction absolue et non susceptible de dérogation de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.


b) Questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales (A/65/456/Add.2 (Partie II))


Explications de vote avant le vote


Le représentant des États-Unis a présenté un amendement oral à l’alinéa b du paragraphe 6 de la résolution L.53 relative aux exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires, souhaitant y réinsérer une référence à l’orientation sexuelle.


Le représentant de la Belgique, au nom de l’Union européenne, a estimé que l’amendement présenté par les États-Unis améliorait sensiblement le texte.  L’Union européenne s’oppose à toute forme de discrimination, y compris sur la base de l’orientation sexuelle, a-t-il fait savoir.


Le représentant de la Finlande, au nom des pays nordiques, s’est dit très déçu par le vote ayant abouti à la suppression la phrase relative à l’orientation sexuelle.  « Notre société civile engage vivement les Membres de l’ONU à prendre compte du fait que l’orientation sexuelle est un motif de discrimination dans le monde », a-t-il dit.  « Aucun groupe de personnes ne mérite plus ou moins de protection, et il importe de reconnaître la vulnérabilité de certains groupes dont les membres sont tués en raison de leur orientation sexuelle. ».


« L’orientation sexuelle ne doit jamais être la base de sentences pénales et il faut poursuivre les auteurs d’exécutions extrajudiciaires à l’encontre de ses personnes », a renchéri le représentant du Canada.


À son tour, le représentant de l’Argentine, au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), a appuyé l’amendement présenté, qualifiant de très important la réinsertion dans le texte sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires, de la référence à l’orientation sexuelle.  Aucun pays ne peut tolérer que ses citoyens soient l’objet de telles exécutions sur la base de leur orientation ou identité sexuelle, a-t-il affirmé.


Le représentant de la Colombie a réaffirmé la ferme volonté de son Gouvernement d’éliminer toutes les formes d’exécutions extrajudiciaires.  Il a préconisé la protection de toutes les personnes quelque soit leur orientation sexuelle.


La représentante du Timor-Leste a dit être vivement préoccupée par la violation du droit des personnes en fonction de leur orientation sexuelle.  Il est très préoccupant de constater que les meurtres justifiés sur la base de l’orientation sexuelle aient disparu du texte, a-t-elle dit.


Le représentant des Émirats arabes unis, au nom des Groupe des États arabes, a réaffirmé l’attachement inébranlable de sa délégation à la protection des droits de l’homme, ainsi qu’à la résolution.  Le Groupe arabe, a-t-il ajouté, rejette les efforts constants de certaines délégations qui cherchent à introduire des notions qui ne font pas l’objet d’un accord consensuel et à réinterpréter les instruments internationaux pour faire figurer parmi les groupes de personnes vulnérables les personnes ayant certaines préférences sexuelles.  Il a argué que la question de l’orientation sexuelle relevait de choix personnels et qu’elle ne devait pas être liée aux instruments de protection des droits de l’homme.  Il a critiqué le fait que « certains » politisaient continuellement les droits de l’homme afin de faire avancer leurs propres objectifs.  Cela amène l’Assemblée générale à examiner des questions litigieuses qui ne bénéficient pas de consensus.  Il a ensuite fait savoir que son Groupe voterait contre l’amendement.


Le représentant du Bénin, au nom du Groupe des États africains, a dit être préoccupé par la tentative de réintroduire la discrimination sur la base de l’orientation sexuelle, discrimination qui, a-t-il affirmé, n’est pas définie dans les instruments internationaux de protection des droits de l’homme.  Le Groupe est préoccupé par les tentatives constantes de créer de nouveaux groupes et de nouveaux droits en introduisant des notions qui ne font l’objet d’aucun accord parmi les États Membres, a affirmé le représentant pour qui ces actions compromettent l’ensemble des dispositions des droits de l’homme.  Le moment est critique, et le choix qui sera fait déterminera l’avenir de l’espèce humaine et la place qui sera accordée aux droits de l’homme, a-t-il affirmé.


Le représentant de l’Afrique du Sud a indiqué que la Constitution de son pays condamnait la discrimination sur la base de l’orientation sexuelle.  Aucune exécution ne peut être justifiée pour quelque raison que ce soit, a-t-il ajouté, précisant que sa délégation voterait en faveur de l’amendement.  Il a ensuite déploré le fait que la question de l’orientation sexuelle soit encore sujette à polémique.  L’introduire dans certains textes internationaux ne sert pas sa cause, a-t-il estimé.  Il a souhaité que les États Membres puissent discuter à l’avenir de la question de l’orientation sexuelle afin de s’entendre sur sa définition.


Le représentant du Tadjikistan, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a dit être très préoccupé par la tentative d’introduire une notion ne bénéficiant, selon lui, d’aucun fondement juridique.  Cette notion reflète uniquement des choix personnels et il ne faut pas l’attacher aux instruments existants de protection des droits de l’homme.  Il a ensuite fait savoir que l’OCI déplorait tout type de stigmatisation et de violence dirigé à l’encontre de peuples ou d’individus pour quelque motif que ce soit.  Selon lui, il faut s’abstenir de tenter de donner la priorité à certains individus au détriment d’autres et en violation du principe d’égalité. 


Commentant ensuite la résolution relative à l’élimination de toutes les formes de discrimination ou d’intolérance sur la base de la religion, le représentant du Tadjikistan a indiqué que les membres de l’OCI étaient déçus par le fait que certaines questions qui lui tenaient à cœur ne bénéficiaient pas d’un consensus.  Il n’y aura plus aucune concession unilatérale de la part de notre groupe, a-t-il averti.


Le représentant du Rwanda a reconnu que l’orientation sexuelle était une question complexe, loin d’être tranchée sur le plan international.  Pour le Rwanda, l’orientation sexuelle est une affaire purement privée dans laquelle l’État ne peut intervenir.  Mais, a-t-il argué, l’Assemblée générale est appelée non pas à octroyer des droits familiaux à des personnes ayant une orientation sexuelle différente, mais à préserver leur droit à la vie.  Il s’agit de groupes à risques, souvent sujets de meurtres, a-t-il remarqué.  Que la notion d’orientation sexuelle soit définie ou non, le droit à la vie ne peut être bafoué, a-t-il insisté.  Il a appelé à éviter la politique de l’autruche dans ce domaine et a indiqué que sa délégation voterait en faveur de cette résolution.


Le représentant du Zimbabwe a estimé que l’orientation sexuelle n’avait pas sa place dans la résolution.  Ce n’est pas un droit fondamental de l’homme et cela peut déboucher sur « la pédophilie, la bestialité et d’autres pratiques odieuses », a-t-il ajouté.  « Cela ne veut pas dire que nous approuvons les exécutions sommaires ou arbitraires pour autant », a-t-il précisé.  Pour le représentant, « ce qui est fait dans le privé n’a pas besoin d’être l’objet d’un accord de la part du Gouvernement, sauf si ces pratiques sont contredites par la loi ».


Par la résolution I intitulée« Moratoire sur l’application de la peine de mort », adoptée par 109 voix pour, 41 voix contre et 35 abstentions, l’Assemblée générale se félicitequ’un nombre croissant d’États décident d’appliquer un moratoire sur les exécutions, et ensuite dans de nombreux cas, d’abolir la peine de mort.  Elle appelle tous les États qui maintiennent encore la peine de mort à observer les normes internationales garantissant la protection des droits des personnes passibles de la peine de mort, en particulier les normes minimales énoncées dans l’annexe à la résolution 1984/50 du Conseil économique et social (ECOSOC) en date du 25 mai 1984, à envisager de les incorporer dans leur législation nationale et à fournir des renseignements au Secrétaire général à ce sujet.


L’Assemblée appelle aussi ces États à divulguer publiquement des informations telles que le nombre de personnes condamnées à mort, qui peuvent contribuer à d’éventuels débats nationaux éclairés et transparents; limiter progressivement l’application de la peine de mort et réduire le nombre d’infractions qui emportent cette peine; et instituer un moratoire sur les exécutions en vue d’abolir la peine de mort.  D’autre part, l’Assemblée engage les États qui ont aboli la peine de mort à ne pas la réintroduire et invite les États Membres à partager leurs perspectives nationales sur la peine de mort dans le cadre de leur dialogue avec la Haut-Commissaire aux droits de l’homme lors d’une prochaine session de l’Assemblée générale.


Aux termes de la résolution II intitulée« Le rôle de l’ombudsman, du médiateur et des autres institutions nationales de défense des droits de l’homme dans la promotion et la protection des droits de l’homme », adoptée sans vote,l’Assemblée générale engage les États Membres à envisager de mettre en place des ombudsmans, médiateurs et autres institutions nationales de défense des droits de l’homme indépendants et autonomes ou de les renforcer là où ils existent.


Par la résolution III intitulée« Exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires », adoptée par 122 voix pour, 62 abstentions et l’opposition de l’Arabie saoudite, l’Assemblée générale exigeque tous les États fassent le nécessaire pour qu’il soit mis fin à la pratique des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires et prennent des mesures efficaces pour prévenir, combattre et éliminer ce phénomène sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.


L’Assemblée générale se déclare préoccupéepar les meurtres commis par des groupes d’autodéfense dans le monde et encourage les États à entreprendre des études systématiques sur la question ou à les faciliter afin de pouvoir prendre des mesures et inscrire leur action dans ce contexte particulier. 


L’amendement A/65/L.53, proposé par les États-Unis, a été adopté par 93 voix pour, 55 contre et 27 abstentions.  Il précise: « À l’alinéa b) du paragraphe 6, insérer l’expression « ou visées en raison de leur orientation sexuelle » après l’expression « appartenant à des minorités nationales, ethniques, religieuses ou linguistiques ».


Aux termes de la résolution IV intitulée« Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées », adoptée sans vote, l’Assemblée générale décidede proclamer le 30 août « Journée internationale des victimes de disparition forcée ».  Elle demande aux États Membres, aux organismes du système des Nations Unies et aux autres organisations internationales et régionales, ainsi qu’à la société civile, de célébrer cette Journée à partir de 2011.


L’Assemblée générale note avec satisfaction que 86 États ont signé la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et que 19 l’ont ratifiée ou y ont adhéré.  Elle invite les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager de la signer, de la ratifier ou d’y adhérer à titre prioritaire.  Elle demande au Secrétaire général et à la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme de poursuivre les efforts intenses qu’ils déploient pour aider les États à devenir parties à la Convention en vue de parvenir à une adhésion universelle.


Par la résolution V intitulée« Personnes disparues », adoptée sans vote, l’Assemblée généraleprie instammentles États de se conformer strictement aux règles du droit international humanitaire énoncées dans les Conventions de Genève du 12 août 1949 et, le cas échéant, dans les Protocoles additionnels de 1977 s’y rapportant, et de les faire respecter strictement.


Elle demande aux États qui sont parties à un conflit armé de prendre toutes les mesures voulues pour éviter que des personnes ne disparaissent à l’occasion de ce conflit, de faire la lumière sur le sort des personnes portées disparues du fait d’une telle situation et de s’assurer, conformément à leurs obligations internationales, que les infractions liées à la disparition de personnes donnent lieu à des enquêtes et à des poursuites effectives.


L’Assemblée invite, en outre, les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales et les organes de suivi des traités relatifs aux droits de l’homme à évoquer le problème des personnes portées disparues à l’occasion de conflits armés dans les prochains rapports qu’ils lui présenteront.


Aux termes de la résolution VI intitulée« Élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction », adoptée sans vote,l’Assemblée généraledemande instammentaux États de redoubler d’efforts pour protéger et promouvoir la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction.  À cette fin, elle fait une série de recommandations relatives à leurs systèmes constitutionnels, législatifs et administratifs à cet égard.


Elle recommandeque, dans leurs efforts pour promouvoir la liberté de religion ou de conviction, les États, les Nations Unies et d’autres acteurs, notamment les organisations non gouvernementales et les organismes ou groupes religieux ou fondés sur la conviction, assurent une diffusion aussi large que possible du texte de la Déclaration sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction, dans le plus grand nombre de langues possible, ainsi que la promotion de son application.


Par la résolution VII intitulée« Protection des migrants », adoptée sans vote, l’Assemblée générale s’inquiète des effets des crises économique et financière sur les migrations internationales et les migrants, et, à cet égard, demande instamment aux gouvernements de combattre la manière inéquitable et discriminatoire dont les migrants sont traités, notamment les travailleurs migrants et leur famille.  Elle demande notamment aux États de veiller à ce que leur législation et leurs politiques, relatives à la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, comme la traite des êtres humains et le trafic des migrants, respectent pleinement les droits de l’homme de ces derniers. 


Elle leur demande également de protéger les droits fondamentaux des enfants migrants, compte tenu de leur vulnérabilité, en particulier de ceux qui ne sont pas accompagnés, en veillant à ce que l’intérêt supérieur de ces enfants soit une considération primordiale dans leurs politiques d’intégration, de rapatriement et de regroupement familial.


Après une série de recommandations, l’Assemblée encourage les États à prendre les mesures nécessaires pour assurer la cohérence des politiques en matière de migration aux niveaux national, régional et international, notamment en se dotant de politiques et de systèmes transfrontières coordonnés de protection de l’enfant qui soient pleinement compatibles avec le droit international des droits de l’homme.  Elle les encourage également à resserrer davantage leur coopération dans le domaine de la protection des témoins dans les affaires de trafic de migrants et de traites d’êtres humains.



Par la résolution VIII intitulée« Les droits de l’homme dans l’administration de la justice », adoptée sans vote, l’Assemblée générale lanceun appelaux gouvernements pour qu’ils incluent l’administration de la justice dans leurs plans nationaux de développement en tant que partie intégrante du processus de développement et qu’ils allouent des ressources suffisantes pour la prestation de services d’aide juridique en vue de promouvoir et de protéger les droits de l’homme.  Elle invite la communauté internationale à répondre favorablement aux demandes d’assistance financière et technique pour l’amélioration et le renforcement de l’administration de la justice.


L’Assemblée affirme que les États doivent veiller à ce que toute mesure prise pour lutter contre le terrorisme, notamment dans le domaine de l’administration de la justice, soit conforme aux obligations qui leur incombent en vertu du droit international, en particulier le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire.


Aux termes de la résolution IX intitulée« Droits de l’homme et extrême pauvreté », adoptée sans vote, l’Assemblée générale souligne que l’extrême pauvreté est un problème fondamental auquel doivent s’attaquer les gouvernements, la société civile, les organisations communautaires à vocation sociale et le système des Nations Unies, y compris les institutions financières internationales, et dans ce contexte réaffirmerait que la volonté politique est le préalable indispensable à l’élimination de la pauvreté.


Elle engageles États, lorsqu’ils élaborent, appliquent, suivent et évaluent des programmes de protection sociale, à veiller, tout au long de ce processus, à l’égalité des sexes et à la promotion et la protection de tous les droits de l’homme, conformément aux obligations que le droit international des droits de l’homme met à leur charge.  Elle invite aussi la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme à continuer d’accorder un rang de priorité élevé à la question de la relation entre l’extrême pauvreté et les droits de l’homme.


Par la résolution X intitulée« Élimination de la discrimination à l’encontre des personnes touchées par la lèpre et des membres de leur famille », adoptée sans vote,l’Assemblée générale prend acte avec satisfaction des Principes et directives en vue de l’élimination de la discrimination à l’encontre des personnes touchées par la lèpre et des membres de leur famille.  Elle encourage tous les acteurs concernés de la société, notamment les hôpitaux, les écoles, les universités, les groupes et organisations religieux, les entreprises, la presse écrite et les chaînes de radio et de télévision ainsi que d’autres organisations non gouvernementales à tenir compte des Principes et directives dans le cadre de leurs activités.


Aux termes de la résolution XI intitulée« La mondialisation et ses effets sur le plein exercice de tous les droits de l’homme », adoptée par 132 voix pour et 54 voix contre, l’Assembléegénérale invite tous les États et la communauté internationale à atténuer, sans exclusive et de manière à favoriser le développement, toutes répercussions négatives de ces crises sur la réalisation et l’exercice effectif de tous les droits de l’homme.  Elle se félicitedu rapport de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme sur la mondialisation et ses effets sur la pleine jouissance de tous les droits de l’homme, qui porte en particulier sur la libéralisation du commerce des produits agricoles et son incidence sur la réalisation du droit au développement, y compris le droit à l’alimentation, et prend note des conclusions et recommandations qui y figurent.


Par la résolution XII intitulée« Droits de l’homme et mesures coercitives unilatérales », adoptée par 131 voix pour et 53 voix contre, l’Assemblée générale condamne l’utilisation et l’application persistante de mesures de contrainte unilatérales par certaines puissances.  Elle dénonce ces mesures ainsi que tous leurs effets extraterritoriaux comme étant des moyens d’exercer des pressions politiques ou économiques sur des pays, en particulier sur les pays en développement, en vue de les empêcher d’exercer leur droit de choisir, en toute liberté, leur système politique, économique et social, de même qu’en raison de leurs effets néfastes sur la réalisation de tous les droits de l’homme de groupes importants de leur population, en particulier les enfants, les femmes et les personnes âgées.


Aux termes de la résolution XIII intitulée« Renforcement de la coopération internationale dans le domaine des droits de l’homme », adoptée sans vote, l’Assemblée générale demande instammentà tous les acteurs intervenant sur la scène internationale d’édifier un ordre international fondé sur l’ouverture, la justice, l’égalité et l’équité, la dignité humaine, la compréhension mutuelle ainsi que la promotion et le respect de la diversité culturelle et des droits universels de chacun.  Elle leur demande également de rejeter toutes les doctrines prônant l’exclusion qui sont fondées sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.


L’Assemblée demande aux États Membres, aux institutions spécialisées et aux organisations intergouvernementales de continuer à mener un dialogue constructif et des consultations en vue de faire mieux connaître, promouvoir et protéger tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales, et encourage les organisations non gouvernementales à participer activement à cette tâche.


Par la résolution XIV intitulée« Le droit au développement », adoptée par 133 voix pour, 24 voix contre et 28 abstentions, l’Assemblée générale souscrit aux recommandations que le Groupe de travail du Conseil des droits de l’homme sur le droit au développement a adoptées par consensus à sa onzième session, et demande leur mise en œuvre immédiate, intégrale et effective par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et les autres acteurs concernés.  Elle demandeaux fonds, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies d’intégrer le droit au développement dans leurs programmes et objectifs opérationnels et souligne que le système financier international et le système commercial multilatéral doivent intégrer le droit au développement dans leurs politiques et objectifs.


Aux termes de la résolution XV intitulée« Le droit à l’alimentation », adoptée sans vote, l’Assemblée générale encourage tous les États à prendre des dispositions pour assurer progressivement la pleine réalisation du droit à l’alimentation, notamment créer les conditions qui permettront à chacun d’être à l’abri de la faim et, dès que possible, de jouir pleinement de ce droit, ainsi qu’à élaborer et adopter des plans nationaux de lutte contre la faim.  Elle demandeque les négociations commerciales du Cycle de Doha menées par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) s’achèvent rapidement et aboutissent à un accord axé sur le développement, contribuant ainsi à créer sur le plan international des conditions propices à la pleine réalisation du droit à l’alimentation.


L’Assemblée engage vivement les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager favorablement de devenir parties à la Convention sur la biodiversité biologique et à envisager de devenir parties au Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture.


Par la résolution XVI intitulée« Protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste », adoptée sans vote,l’Assemblée générale exhorte les États, dans la lutte qu’ils mènent contre le terrorisme, à tenir compte des résolutions et décisions des Nations Unies relatives aux droits de l’homme.  Elle les exhorte à prendre dûment en considération les recommandations émanant des procédures et mécanismes spéciaux du Conseil des droits de l’homme, ainsi que des observations et opinions pertinentes des organes des Nations Unies créés en vertu d’instruments relatifs aux droits de l’homme.


L’Assemblée demandeaux États et aux autres acteurs concernés de poursuivre la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies qui réaffirme, entre autres, que le respect des droits de l’homme de tous et de l’état de droit est la base fondamentale de la lutte antiterroriste.


Aux termes de la résolution XVII intitulée « Promotion de la paix en tant que condition essentielle du plein exercice par tous de tous les droits de l’homme », adoptée par 127 voix pour, 54 voix contre et 4 abstentions (Arménie, Chili, Samoa et Singapour), l’Assemblée générale soulignel’importance capitale de l’éducation pour la paix comme instrument propre à favoriser la réalisation du droit des peuples à la paix et encourage les États, les institutions spécialisées des Nations Unies et les organisations intergouvernementales et non gouvernementales à participer activement à cet effort.


Elle invite les États et les mécanismes et dispositifs pertinents mis en place par les Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme à continuer d’accorder l’attention voulue au rôle important que la coopération mutuelle, la compréhension et le dialogue jouent dans la promotion et la protection de tous les droits de l’homme.


Par la résolution XVIII intitulée« Promotion d’un ordre international démocratique et équitable », adoptée par 126 voix pour, 54 contre et 5 abstentions (Argentine, Arménie, Chili, Mexique et Pérou), l’Assemblée demande àtous les États Membres d’honorer l’engagement qu’ils ont pris à Durban, en Afrique du Sud, lors de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, de tirer parti au maximum des bienfaits de la mondialisation.


Les États sont ainsi invités notamment à renforcer et à dynamiser la coopération internationale en vue d’accroître l’égalité des chances en matière d’échanges commerciaux, de croissance économique et de développement durable, de communications à l’échelle mondiale grâce à l’utilisation des nouvelles technologies et d’échanges interculturels accrus par la préservation et la promotion de la diversité culturelle.  L’Assemblée engage le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à faire fond sur la question de la promotion d’un ordre international démocratique et équitable. 


Aux termes de la résolution XIX intitulée« Lutter contre la diffamation des religions », adoptée par 79 voix pour, 67 voix contre et 40 abstentions,l’Assemblée se déclareprofondément préoccupéepar les représentations stéréotypées négatives des religions et par les manifestations d’intolérance et de discrimination en matière de religion ou de convictions que l’on observe encore dans le monde.


L’Assemblée se déclare vivement préoccupéepar les programmes et orientations défendus par des organisations et groupes extrémistes qui visent à engendrer et à perpétuer des stéréotypes au sujet de certaines religions, surtout quand ils sont tolérés par les gouvernements.  Elle saluela dernière déclaration faite, le 30 septembre 2010, par le Président du Conseil des droits de l’homme au nom des membres du Conseil, condamnant les cas récents d’intolérance, de préjugés, de discrimination et de violence religieux qui continuent de se produire partout dans le monde.


Déclarations après les votes


Après les votes sur ce groupe de résolutions, la représentante de Cuba a expliqué son vote sur la résolution relative aux exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.  Elle a déclaré que les exécutions extrajudiciaires étaient une pratique contraire au droit à la vie et souligné l’importance des mesures de lutte contre ces pratiques.  Tout acte d’exécution sommaire ou arbitraire est illégal, a-t-elle insisté.  À Cuba, aucune disposition ne pénalise les personnes en raison de leur identité ou de leur orientation sexuelle, a-t-elle assuré.  Elle s’est étonnée des « manipulations politiques de la part des États-Unis » qui ont présenté l’amendement adopté aujourd’hui, soulignant que cette délégation s’était abstenue à nouveau sur le texte.


Le représentant des États-Unis, par une motion d’ordre, a expliqué que l’intervention de Cuba ne devrait pas consister à attaquer les États-Unis mais seulement à expliquer son vote. 


La représentante de la Jamahiriya arabe libyenne a, quant à elle, réaffirmé son appui aux déclarations des délégations des Émirats arabes unis, du Bénin, au nom du Groupe des États d’Afrique, et du Tadjikistan, au nom des membres de l’Organisation de la Conférence islamique.  La Libye, a-t-elle dit, appuie presque la totalité de la résolution, mais, si elle s’abstient, c’est pour ne pas appuyer le paragraphe 10 de la résolution qui engage les États à ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), « organe contrôlé par le Conseil de sécurité qui est sélectif », a-t-elle expliqué.  Cet organe a ignoré les crimes perpétrés par les Israéliens dans les territoires palestiniens occupés, a-t-elle ajouté.


Reprenant la parole, le représentant des États-Unis a expliqué qu’il avait été déçu par la décision de la Troisième Commission de supprimer toute référence aux personnes lesbiennes, gays et transsexuelles.  Aujourd’hui, en adoptant le texte amendé, les Nations Unies ont adressé à l’humanité un message clair que tous les êtres humains peuvent jouir de leurs droits quelle que soit leur orientation sexuelle.


Le représentant du Tadjikistan, au nom des États membres de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a déploré toute stigmatisation et intolérance contre des personnes, quels qu’en soient les motifs.  Il a réaffirmé l’article 29 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et réitéré qu’il n’y a pas de définition internationalement admise de la question de l’orientation sexuelle.  Toute personne doit jouir de ses droits sur la base de son individualité et non pas de son appartenance à un groupe, a-t-il estimé.


Le représentant du Soudan a expliqué son vote sur l’amendement à la résolution précitée, reprenant à son compte les explications du représentant de l’OCI.  Il a regretté que le texte comprenne maintenant une référence à l’orientation sexuelle, estimant qu’il était ainsi déséquilibré.  Il a aussi regretté le libellé sur le rôle de la CPI, jugeant qu’il était difficile de faire une évaluation de cette instance.  Alors qu’elle existe depuis une dizaine d’années, la CPI n’a toujours pas achevé son premier procès, a-t-il remarqué.  Il a cependant reconnu que les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires doivent être condamnées.


La représentante de la Géorgie est intervenue au sujet des droits des personnes déplacées.  Elle a indiqué que la version finale du rapport sur cette question contenait de nombreuses erreurs au sujet de la Géorgie et que son auteur avait lui-même réclamé des corrections.


S’agissant des exécutions extrajudiciaires, sommaires et judiciaires, le représentant du Saint-Siège a affirmé que le droit à la vie était fermement inscrit dans tous les instruments internationaux de protection des droits de l’homme.  Il a estimé que l’introduction d’une catégorie liée à l’orientation sexuelle créé des incertitudes et sapait la capacité des normes de protection des droit de l’homme.  De son avis, la résolution devrait se concentrer sur la protection des personnes et ne pas aborder des catégories non définies.


c) Situations relatives aux droits de l’homme et rapports des rapporteurs et représentants spéciaux(A/65/456/Add.3)


Aux termes de la résolution I intitulée « Situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée », adoptée par 106 voix pour, 20 contre et 57 abstentions,l’Assemblée générale se déclare très profondément préoccupéepar la persistance d’informations faisant état de violations graves, systématiques et généralisées des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels en République populaire démocratique de Corée (RPDC).  Elle se déclare de nouveau très gravement préoccupéepar les questions non élucidées qui inquiètent la communauté internationale concernant l’enlèvement d’étrangers sous la forme de disparitions forcées, qui constitue une violation des droits de l’homme des nationaux d’autres pays souverains.


L’Assemblée engage vivement le Gouvernement de la RPDC à résoudre rapidement ces questions de façon transparente, notamment en passant par les voies existantes, et à assurer en particulier le retour immédiat des personnes enlevées.  Elle engage vivement le Gouvernement de la RPDC à poursuivre et à renforcer sa coopération avec les organismes humanitaires des Nations Unies; à garantir l’accès de l’aide humanitaire sans restriction ni entrave et dans des conditions de sécurité et à prendre des mesures, comme il s’y est engagé, pour permettre aux organismes humanitaires d’en assurer impartialement l’acheminement dans tout le pays en fonction des besoins.


Elle l’engage aussi à coopérer pleinement avec le Rapporteur spécial, notamment en lui accordant un accès sans réserve, entrave ni contrainte à la RPDC, ainsi qu’avec les autres mécanismes des Nations Unies compétents en matière de droits de l’homme de manière qu’une évaluation correcte des lacunes existant en matière de droits de l’homme puisse être faite.  D’autre part, elle invite le Gouvernement à lancer avec la Haut-Commissaire et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme des activités de coopération technique dans le domaine des droits de l’homme, et à s’employer à appliquer les recommandations formulées par le Conseil des droits de l’homme à l’issue de l’Examen périodique universel (EPU).


La résolution III intitulée « Situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran » a été adoptée par 78 voix pour, 45 voix contre et 59 abstentions.  Par ce texte, l’Assemblée générale se déclare profondément préoccupée par des violations graves et répétées des droits de l’homme en République islamique d’Iran.  Elle se déclare particulièrement préoccupée par le fait que le Gouvernement de la République islamique d’Iran n’a mené aucune enquête approfondie et n’a pas entrepris d’établir les responsabilités en ce qui concerne les violations qui auraient eu lieu à la suite de l’élection présidentielle du 12 juin 2009.


L’Assemblée invite de nouveau le Gouvernement à ouvrir des enquêtes dignes de foi, indépendantes et impartiales sur les allégations de violation des droits de l’homme et à mettre fin à l’impunité.  En outre, elle constate avec une vive inquiétude que, bien qu’ayant adressé une invitation permanente à tous les titulaires de mandat des procédures spéciales thématiques, l’Iran n’a agréé à aucune des demandes de visite formulées depuis cinq ans au nom de ces procédures spéciales et n’a répondu à aucune des nombreuses communications en émanant.  Elle engage vivement le Gouvernement à coopérer sans réserve avec les titulaires de mandat.


d) Application intégrale et suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne (A/65/456/Add.4)


L’Assemblée générale a pris note du rapport de la Troisième Commission.


Prévention du crime et justice pénale (A/65/457)


Aux termes de la résolution I intitulée « Réorganisation des fonctions de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et modifications du cadre stratégique  », adoptée sans vote, l’Assemblée générale prend note du rapport du Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) sur les modifications à apporter au cadre stratégique et leurs conséquences pour l’Office et pour l’affectation des ressources aux différents sous-programmes du programme de travail, sur l’établissement du groupe de l’évaluation indépendante et sur la pérennité du Groupe de la planification stratégique de l’Office, et se félicite des mesures prises pour concevoir le programme de travail de l’Office suivant une démarche thématique et régionale.  Elle prend note aussi des gains d’efficience escomptés de la réorganisation proposée, qui répond, en particulier, aux recommandations formulées par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) du Secrétariat.


En outre, l’Assemblée prend note avec préoccupation de la situation financière de l’UNODC et prie instamment le Directeur exécutif de l’UNODC de faire en sorte que celui-ci soumette au Secrétaire général, pour l’exercice biennal 2012-2013, un projet de budget-programme qui tienne dûment compte de ses besoins financiers.


Par larésolution II intitulée« Renforcement des mesures en matière de prévention du crime et de justice pénale visant à combattre la violence à l’égard des femmes », adoptée sans vote, l’Assemblée générale adopte les lignes directrices figurant dans les Stratégies et mesures concrètes types actualisées relatives à l’élimination de la violence contre les femmes dans le domaine de la prévention du crime et de la justice pénale.  Elle prie instamment les États Membres de mettre fin à l’impunité des actes de violence à l’égard des femmes en instituant des enquêtes, des poursuites régulières et des sanctions à l’encontre de tous les auteurs de tels actes, en veillant à ce que les femmes bénéficient d’une protection égale devant la loi et de l’égalité d’accès à la justice, ainsi qu’en exposant au grand jour et en combattant les comportements qui encouragent, justifient ou tolèrent toute forme de violence à l’égard des femmes.


L’Assemblée générale engage les États Membres à définir des stratégies efficaces en matière de prévention du crime et de justice pénale qui peuvent lutter contre la violence à l’égard des femmes, notamment des stratégies destinées à éviter une nouvelle victimisation, en éliminant entre autres les obstacles qui empêchent les victimes de se mettre en sécurité, en particulier les obstacles qui ont trait à la garde des enfants, à l’accès à une solution d’hébergement et à la disponibilité d’une aide juridique.


La résolution III intitulée « Règles des Nations Unies concernant le traitement des détenues et l’imposition de mesures non privatives de liberté aux délinquantes (Règles de Bangkok) » a été adoptée sans vote.  Par ce texte, l’Assemblée générale prend note avec satisfactiondes travaux réalisés par le Groupe d’experts chargé d’élaborer des règles supplémentaires concernant spécifiquement le traitement des femmes placées en détention et dans un établissement pénitentiaire ou autre lors de la réunion qu’il a tenue à Bangkok du 23 au 26 novembre 2009 ainsi que des résultats de la réunion.


Elle adopteles Règles des Nations Unies concernant le traitement des femmes détenues et les mesures non privatives de liberté pour les femmes délinquantes, jointes en annexe à la présente résolution, et approuve la recommandation du douzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale tendant à ce qu’elles soient désignées sous le nom de « Règles de Bangkok ».  Le texte intégral des Règles figure en annexe de la résolution.


Par la résolution IV intitulée « Douzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale », adoptée sans vote, l’Assemblée générale fait sienne la Déclaration de Salvador adoptée par ce Congrès, telle qu’approuvée par la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale et jointe en annexe à la résolution.  Elle prend note avec satisfaction de l’offre du Gouvernement qatari d’accueillir en 2015 le treizième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale.


Le texte intégral de la « Déclaration de Salvador sur les stratégies globales pour faire face aux défis mondiaux: les systèmes de prévention du crime et justice pénale et leur évolution dans un monde en évolution », figure en annexe du projet de résolution.      


Aux termes de la résolution V intitulée « Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants », adoptée sans vote, l’Assemblée générale saluel’initiative prise par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) de renforcer ses relations de travail avec l’Institut en lui prêtant son appui et en l’associant à l’exécution d’un certain nombre d’activités, dont celles qui figurent dans le Plan d’action révisé de l’Union africaine pour le contrôle des drogues et la prévention de la criminalité (2007-2012), en vue de renforcer l’état de droit et les systèmes de justice pénale en Afrique.  Elle affirme de nouveau qu’il faut mettre l’Institut mieux à même de prêter son appui aux mécanismes nationaux de prévention du crime et de justice pénale des pays d’Afrique.


Par la résolution VI intitulée « Renforcement du Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, surtout en ce qui concerne ses capacités de coopération technique”, adoptée sans vote, l’Assemblée généraledemande instammentaux États Membres et aux organisations internationales compétentes d’élaborer des stratégies, nationales ou régionales.  Elle leur demande de prendre les autres mesures qui s’imposent, en coopération avec le Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, afin de combattre efficacement la criminalité transnationale organisée, y compris la traite d’êtres humains, le trafic de migrants et la fabrication illicite et le trafic transnational d’armes à feu, ainsi que la corruption et le terrorisme.


L’Assemblée se félicite de la tenue de sa Réunion de haut niveau sur la criminalité transnationale les 17 et 21 juin 2010 à New York, et prend acte du résumé des débats fait par le Président de la Réunion.  Elle salue la Déclaration de Salvador sur des stratégies globales pour faire face aux défis mondiaux: les systèmes de prévention du crime et de justice pénale et leur évolution dans un monde en mutation, adoptée par le douzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, qui a eu lieu du 12 au 19 avril 2010 à Salvador de Bahia (Brésil).


L’Assemblée a également adopté sans vote une décision par laquelle elle prend note des rapports ci-après présentés au titre de la question intitulée « Prévention du crime et justice pénale »: a) Rapport du Secrétaire général sur l’assistance en vue de l’application des conventions et protocoles internationaux relatifs au terrorisme; b) Rapport du Secrétaire général sur le douzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale; c) Rapport du Secrétaire général sur l’amélioration de la coordination des efforts déployés contre la traite des personnes.


Contrôle international des drogues (A/65/458)


Aux termes de la résolution II intitulée« Coopération internationale face au problème mondial de la drogue », adoptée sans vote, l’Assemblée générale demande aux États d’agir, selon qu’il convienne et en temps voulu, pour mettre en œuvre les mesures et atteindre les buts et objectifs énoncés dans la Déclaration politique et le Plan d’action sur la coopération internationale en vue d’une stratégie intégrée et équilibrée de lutte contre le problème mondial de la drogue que l’Assemblée générale a adoptés à sa soixante-quatrième session.


L’Assemblée s’engage égalementà promouvoir la coopération bilatérale, régionale et internationale, notamment la mise en commun du renseignement et l’entraide transfrontalière.  Elle encourage aussi les États Membres à assurer des disponibilités suffisantes de drogues licites placées sous contrôle international, à des fins scientifiques et médicales.


Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale (A/65/459)


Par une décision, l’Assemblée générale a approuvé le programme de travail provisoire de la Troisième Commission pour la soixante-sixième session de l’Assemblée générale.


Planification des programmes (A/65/460)


L’Assemblée générale a pris note du rapport de la Troisième Commission.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil reconnaît le rôle critique que le Détachement intégré de sécurité sera appelé à jouer dans l’avenir pour protéger les civils au Tchad

CS/10134

Le Conseil reconnaît le rôle critique que le Détachement intégré de sécurité sera appelé à jouer dans l’avenir pour protéger les civils au Tchad

20/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10134
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6460e séance – après-midi


L E CONSEIL RECONNAÎT LE RÔLE CRITIQUE QUE LE DÉTACHEMENT INTÉGRÉ DE SÉCURITÉ SERA APPELÉ À JOUER DANS L’AVENIR POUR PROTÉGER LES CIVILS AU TCHAD


Il exhorte les organisations régionales africaines à envisager, à la demande du Gouvernement centrafricain, des mesures contribuant à la sécurité en Centrafrique


À moins de deux semaines de la clôture la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT), le Conseil de sécurité a adopté, cet après-midi, une déclaration présidentielle dans laquelle il « rend hommage à la MINURCAT pour la contribution qu’elle a apportée en « pourvoyant à la sécurité des réfugiés, des déplacés et des acteurs humanitaires dans l’est du Tchad, sans préjudice de la responsabilité première du Gouvernement tchadien » , ainsi que pour avoir « entrepris de renforcer la capacité du Détachement intégré de sécurité (DIS) ».  Le Conseil estime que le DIS sera appelé à jouer, « dans un avenir prévisible », « un rôle critique pour protéger les civils, salue l’engagement pris par le Gouvernement tchadien pour en assurer la pérennisation, lui demande instamment « d’assumer la pleine responsabilité de cette pérennisation dès que possible » et encourage les États Membres à faire en sorte que les fonds requis à cette fin soient versés au « panier de fonds » commun, géré par le PNUD.


Le Conseil, qui prend note du retrait total de la MINURCAT de la République centrafricaine le 15 novembre 2010, se dit « fortement préoccupé par les problèmes que les forces de sécurité du Gouvernement centrafricain rencontrent à Birao ». Tout en reconnaissant l’importance des activités bilatérales visant à améliorer la capacité des forces armées centrafricaines, il exhorte les organisations régionales et sous-régionales à « envisager, à la demande du Gouvernement centrafricain, de nouvelles mesures » contribuant à la sécurité du pays, « par exemple en renforçant la Mission de consolidation de la paix en Centrafrique (MICOPAX) ».


Par ailleurs, le Conseil prend note du rapport du Secrétaire général sur la MINURCAT qui lui a été présenté le 14 décembre, et des enseignements et recommandations qui en découlent, et déclare qu’il « entend les prendre en considération en continuant d’œuvrer à renforcer l’efficacité d’ensemble des opérations de maintien de la paix des Nations Unies ».


LA SITUATION AU TCHAD, EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ET DANS LA SOUS-RÉGION


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité prend note du rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT), daté du 1er décembre 2010 (S/2010/611), et des enseignements et recommandations qui en découlent, et entend les prendre en considération en continuant d’œuvrer à renforcer l’efficacité d’ensemble des opérations de paix des Nations Unies.


Son mandat venant à expiration le 31 décembre 2010, le Conseil rend hommage à la MINURCAT pour la contribution qu’elle a apportée en ce qu’elle a pourvu à la sécurité des réfugiés, des déplacés et des acteurs humanitaires dans l’est du Tchad, sans préjudice de la responsabilité première du Gouvernement tchadien, et entrepris de renforcer la capacité du Détachement intégré de sécurité (DIS).  Le Conseil note l’importance des mesures prises par le Gouvernement tchadien, appuyé selon que de besoin par l’équipe de pays des Nations Unies, dans les domaines de la justice, y compris le secteur pénitentiaire, de la violence sexuelle et sexiste, de la protection de l’enfance, des droits de l’homme, de la réconciliation locale et de la lutte antimines, à la suite du retrait de la MINURCAT.


Le Conseil rappelle que, comme il ressort de la lettre du 7 septembre 2010 adressée au Président du Conseil de sécurité (S/2010/470), le Gouvernement tchadien est déterminé à assumer l’entière responsabilité de la sécurité et de la protection de la population civile dans l’est du Tchad, y compris les réfugiés, les déplacés, les rapatriés et les collectivités d’accueil, en accordant une attention particulière aux femmes et aux enfants, ainsi qu’au personnel et aux biens des Nations Unies et des organismes humanitaires, conformément aux obligations mises à sa charge par le droit international humanitaire et le droit des droits de l’homme et des réfugiés.


Le Conseil encourage à mettre la dernière main à l’élaboration de la « Coordination nationale pour le soutien aux humanitaires et au DIS » afin que le Gouvernement tchadien puisse coopérer de façon efficace avec les partenaires humanitaires et les autres acteurs clefs.  Il se félicite de la mise en place des Bureaux de sécurisation et des mouvements (BSM) dans l’est du Tchad qui doivent assurer sur place la coordination avec les acteurs humanitaires en matière de sécurité, d’analyses conjointes et d’escortes.


Le Conseil reconnaît le rôle critique que le Détachement intégré de sécurité (DIS) sera appelé à jouer dans un avenir prévisible aux fins de la protection des civils.  Il prend note du plan national révisé pour la pérennisation du DIS (S/2010/536).  Il salue l’engagement pris par le Gouvernement tchadien d’assurer la pérennisation du DIS et l’annonce de contribution qu’il a faite. Il se félicite de l’action entreprise par le PNUD et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés avec les autorités nationales tchadiennes compétentes en vue d’établir un mécanisme pour mobiliser et gérer l’appui des donateurs en faveur du DIS après le 1er janvier 2011.  Il se félicite tout particulièrement de la création d’un nouveau « panier de fonds » commun à l’appui du DIS géré par le PNUD.  Il demande aux États Membres de veiller à verser les fonds requis des donateurs pour permettre de doter le DIS des crédits nécessaires.  Il demande instamment au Gouvernement tchadien d’assumer la pleine responsabilité de la pérennisation du DIS dès que possible.  Le Conseil prie le Secrétaire général de lui rendre compte à l’achèvement de la phase de liquidation de la MINURCAT le 30 avril 2011 des progrès accomplis dans l’est du Tchad touchant la protection des civils, en particulier les femmes et les enfants, y compris i) la situation des réfugiés et déplacés, et les solutions durables à leur déplacement, ii) l’accès en toute sécurité, liberté et célérité des organisations humanitaires, notamment le mouvement et la sécurité du personnel humanitaire et l’acheminement de l’aide humanitaire, iii) les mesures prises face aux violations du droit humanitaire, du droit des droits de l’homme et du droit des réfugiés, et iv) l’état général de la sécurité en ce qu’il influe sur la situation humanitaire.


Le Conseil a pris note du retrait total de la MINURCAT de la République centrafricaine à la date du 15 novembre 2010.  Il demeure fortement préoccupé par les problèmes que les forces de sécurité du Gouvernement centrafricain rencontrent à Birao et souligne l’importance des activités bilatérales des partenaires pour ce qui est de renforcer la capacité des forces armées centrafricaines afin d’appuyer la réforme d’ensemble du secteur de la sécurité.  Le Conseil demeure aussi vivement préoccupé par les problèmes de sécurité en République centrafricaine.  Il condamne toutes les attaques commises par des groupes armés locaux et étrangers, y compris la LRA, qui menacent la population, ainsi que la paix et la stabilité dans le pays et la sous-région.  Le Conseil encourage les Gouvernements centrafricain, tchadien et soudanais à resserrer la coopération entre eux en vue de sécuriser leurs frontières communes.  Il salue la contribution que la Mission de consolidation de la paix en Centrafrique (MICOPAX) apporte au service d’une paix et d’une sécurité durables en Centrafrique et exhorte les organisations régionales et sous-régionales à envisager, à la demande du Gouvernement centrafricain, de nouvelles mesures de nature à concourir à la sécurité en Centrafrique, par exemple en renforçant la MICOPAX.


Le Conseil salue l’action menée par le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Youssef Mahmoud, à la tête de la MINURCAT et le dévouement du personnel de la Mission, ainsi que la contribution des pays qui ont mis des contingents à la disposition de celle-ci.  Il engage le Gouvernement tchadien à continuer à faciliter pleinement le retrait du pays de tout le personnel et de tous les biens de la Mission qui s’y trouvent encore, jusqu’à ce que la liquidation ait été menée à son terme.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil décide que la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme conservera son statut de mission politique spéciale jusqu’au 31 décembre 2013

CS/10133

Le Conseil décide que la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme conservera son statut de mission politique spéciale jusqu’au 31 décembre 2013

20/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10133
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6459e séance - après-midi


L E CONSEIL DÉCIDE QUE LA DIRECTION EXÉCUTIVE DU COMITÉ CONTRE LE TERRORISME CONSERVERA SON STATUT DE MISSION POLITIQUE SPÉCIALE JUSQU’AU 31 DÉCEMBRE 2013


Le Conseil de sécurité a décidé, cet après-midi, quela Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (Comité 1373) conservera jusqu’au 31 décembre 2013 son statut de mission politique spéciale agissant sous la direction générale du Comité.  Dans une résolution adoptée à l’unanimité de ses 15 membres (1963), le Conseil de sécurité décide ausside procéder à un examen intérimaire le 30 juin 2012 au plus tard.


Aux termes de ce texte, le Conseil prie instamment la Direction exécutive de faciliter davantage l’assistance technique destinée à mettre en application la résolution 1373 (2001), « afin de renforcer les moyens de lutte des États Membres et des régions contre le terrorisme en répondant à leurs besoins ».  Il encourage également la Direction exécutive à faire une plus large place à la résolution 1624 (2005) en vue d’élaborer des stratégies prévoyant la lutte contre l’incitation aux actes de terrorisme motivés par l’extrémisme et l’intolérance.


Le Conseil de sécurité encourage aussi le Comité contre le terrorisme et sa Direction exécutive à continuer d’organiser des réunions consacrées à l’application des résolutions 1373 et 1624, auxquelles participent les responsables de la lutte antiterroriste des États Membres et des organisations compétentes.  Il demande enfin à la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme de proposer, au plus tard au 30 juin 2011, de nouveaux moyens concrets de mise en œuvre « au niveau mondial » de la résolution 1373.  Il lui demande de réaliser la même chose, au plus tard au 31 décembre 2011, concernant la mise en œuvre de la résolution 1624.


MENACES CONTRE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES RÉSULTANT D’ACTES DE TERRORISME


Texte du projet de résolution (S/2010/645)


Le Conseil de sécurité,


Réaffirmant que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constitue une des menaces les plus graves pour la paix et la sécurité internationales et que tous les actes de terrorisme sont criminels et injustifiables, quels qu’en soient le mobile, le moment et les auteurs, et demeurant résolu à contribuer encore à l’amélioration de l’efficacité de l’action d’ensemble menée contre ce fléau à l’échelle mondiale,


Réaffirmant également que le terrorisme ne peut et ne saurait être associé à une religion, une nationalité, une civilisation ou un groupe ethnique particulier,


Constatant avec préoccupation que le terrorisme constitue toujours une grave menace pour la paix et la sécurité internationales, la jouissance des droits de l’homme et le développement économique et social de tous les États Membres et porte atteinte à la stabilité et à la prospérité mondiales, que cette menace est devenue plus diffuse et marquée, dans diverses régions du monde, par une augmentation du nombre d’actes de terrorisme, y compris d’actes motivés par l’intolérance ou l’extrémisme, se déclarant déterminé à lutter contre cette menace et insistant sur la nécessité de faire en sorte que la lutte contre le terrorisme reste prioritaire pour la communauté internationale,


Conscient que le terrorisme ne sera pas vaincu simplement par la force armée, par la mise en application des lois, ni par des opérations de renseignement, et insistant sur la nécessité d’adopter des mesures visant à éliminer les conditions propices à la propagation du terrorisme, comme le veut la première des cinq idées maîtresses de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies (A/RES/60/288) et notamment d’intensifier les efforts de prévention et de règlement pacifique des conflits de longue durée, ainsi que sur la nécessité de promouvoir l’état de droit, la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales, la bonne gouvernance, la tolérance et l’intégration afin de proposer une solution viable à ceux que leur situation expose au recrutement à des fins terroristes et à une radicalisation qui mène à la violence,


Préoccupé par l’augmentation du nombre d’enlèvements et de prises d’otage dans certaines régions du monde présentant une situation politique particulière du fait de groupes terroristes qui veulent obtenir des fonds ou des concessions politiques,


Rappelant que les États Membres ont l’obligation de prévenir et d’éliminer le financement des actes terroristes ainsi que d’ériger en infraction pénale la fourniture ou la collecte délibérée, directement ou indirectement, et par quelque moyen que ce soit, par leurs ressortissants ou sur leur territoire, de fonds destinés à être utilisés à la commission d’actes de terrorisme, ou dont leurs ressortissants savent qu’ils seront destinés à cette fin,


Réaffirmant que les États Membres ont l’obligation de geler sans retard les fonds et autres avoirs financiers ou ressources économiques des personnes qui commettent ou tentent de commettre des actes de terrorisme ou participent à la commission d’actes de terrorisme ou la facilitent; des entités détenues ou contrôlées, directement ou indirectement par ces personnes; et des personnes et entités agissant au nom ou sur instructions de ces personnes et entités, y compris les fonds provenant de biens détenus ou contrôlés directement ou indirectement par ces personnes et des personnes et entités associées ou générées par ces biens,


Réaffirmant en outre que les États Membres ont l’obligation d’interdire à leurs ressortissants ou à toute personne ou entité se trouvant sur leur territoire de ne mettre aucuns fonds, avoirs financiers, ressources économiques ni services financiers ou services connexes, directement ou indirectement, à la disposition de personnes qui commettent des actes de terrorisme, cherchent à commettre de tels actes, les facilitent ou y participent, d’entités détenues ou contrôlées, directement ou indirectement par ces personnes et de personnes ou d’entités agissant en leur nom ou sur leurs instructions,


Réaffirmant en outre que les États Membres ont l’obligation d’empêcher les mouvements des groupes terroristes, notamment en procédant à des contrôles efficaces aux frontières et, dans ce contexte, d’échanger rapidement des informations et de resserrer la coopération entre autorités compétentes afin d’empêcher les mouvements de terroristes et de groupes terroristes à destination ou en provenance de leur territoire, la fourniture d’armes aux terroristes et les activités de financement en faveur de terroristes,


Soulignant que les refuges offerts aux terroristes restent un motif de préoccupation important et que tous les États Membres doivent coopérer sans réserve à la lutte contre le terrorisme de façon à identifier toute personne qui appuie ou facilite le financement, la planification, la préparation ou la commission d’actes de terrorisme, y participe ou essaie d’y participer, ou offre refuge, à lui refuser refuge et à la traduire en justice, sur la base du principe du choix entre extradition et poursuite,


Sachant que le développement, la paix et la sécurité et les droits de l’homme sont interdépendants et se renforcent mutuellement, et soulignant l’effort engagé au niveau international pour éliminer la pauvreté et promouvoir une croissance économique durable, un développement durable et la prospérité dans le monde pour tous,


Soulignant que les efforts engagés au niveau international pour cultiver le dialogue et la compréhension entre les civilisations et empêcher ainsi que des religions et cultures différentes ne soient prises pour cible de manière aveugle peuvent contribuer à la lutte contre les forces qui alimentent la polarisation et l’extrémisme, et renforceront le combat mené au niveau international contre le terrorisme, et se félicitant à cet égard du rôle positif joué par l’Alliance des civilisations et par les initiatives du même genre,


Réaffirmant que les États Membres doivent s’assurer que toute mesure prise pour lutter contre le terrorisme soit conforme à l’ensemble des obligations que leur impose le droit international, en particulier le droit international des droits de l’homme et des réfugiés et le droit international humanitaire,


Appelant à nouveau tous les États à devenir parties dès que possible aux conventions internationales de lutte contre le terrorisme et aux protocoles additionnels, qu’ils soient ou non parties à des conventions régionales adoptées à ce propos, et à s’acquitter de l’ensemble des obligations que leur imposent les conventions auxquelles ils sont parties,


Appelant à nouveau en outre les États Membres à développer leur coopération et leur solidarité, notamment sous forme de mécanismes et d’accords bilatéraux et multilatéraux de prévention et de répression des attentats terroristes et les invitant à renforcer leur coopération aux niveaux régional et sous-régional,


Préoccupé par le fait que les terroristes utilisent de plus en plus souvent, dans une société mondialisée, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, en particulier d’Internet, pour recruter et convaincre, ainsi que pour financer, planifier et préparer leurs actes,


Sachant que les États Membres doivent coopérer pour empêcher les terroristes d’exploiter la technologie, les moyens de communication et autres ressources pour faire soutenir les actes de terrorisme,


Sachant également que le soutien des collectivités locales, du secteur privé, de la société civile et des médias est important pour faire prendre mieux conscience de la menace terroriste et l’éliminer plus efficacement,


Exprimant sa profonde solidarité avec les victimes du terrorisme et leur famille, insiste sur le fait qu’il est important de les aider et de leur apporter, le soutien qui leur permette de surmonter leur chagrin et leur douleur, reconnaît l’importance du rôle que jouent les réseaux de victimes et de survivants dans la lutte contre le terrorisme, notamment parce qu’ils dénoncent avec courage les idéologies violentes et extrémistes, et se félicitant des efforts et des activités entrepris dans ce domaine par les États Membres et le système des Nations Unies, en particulier l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, qu’il encourage à les poursuivre,


Rappelant sa résolution 1373 (2001) du 28 septembre 2004, par laquelle il a décidé de créer le Comité contre le terrorisme (CCT) et rappelant également sa résolution 1624 (2005) et ses autres résolutions relatives aux menaces que les actes de terrorisme font peser sur la paix et la sécurité internationales,


Rappelant, en particulier, ses résolutions 1535 (2004) du 26 mars 2004, 1787 (2007) du 10 décembre 2007 et 1805 (2008) du 20 décembre 2008, qui ont trait à la Direction du Comité contre le terrorisme,


Se félicitant des efforts qu’a faits le Comité contre le terrorisme pour renforcer le caractère stratégique et la transparence de son action, mieux faire connaître celle-ci dans l’ensemble du système des Nations Unies et des organismes de lutte contre le terrorisme et simplifier ses méthodes de travail, efforts qui ont permis des gains d’efficacité, et exhortant le Comité à les intensifier,


Notant avec satisfaction la place prépondérante qu’accorde la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme aux principes directeurs que sont la coopération, la transparence et l’impartialité, et se félicitant de l’accent plus marqué que met la Direction exécutive sur les activités régionales et sous-régionales et sur certains thèmes précis, notamment l’identification et la satisfaction des besoins d’assistance technique, alors qu’il continue de développer son effort de communication,


Soulignant le rôle central que joue l’Organisation des Nations Unies dans la lutte mondiale contre le terrorisme et se félicitant de l’adoption par l’Assemblée générale de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies (A/RES/60/288) le 8 septembre 2006, l’institutionnalisation de l’Équipe spéciale de lutte antiterroriste selon les dispositions de la résolution 64/235 de l’Assemblée générale en date du 24 décembre 2009, qui facilitera les efforts de l’Équipe spéciale visant à assurer la coordination et la cohérence générale de l’action antiterroriste du système des Nations Unies, y compris sur le terrain, et de l’appel lancé aux États Membres afin qu’ils participent davantage aux travaux de l’Équipe spéciale (A/64/297),


1.   Souligne que le but premier du Comité contre le terrorisme est d’assurer la mise en œuvre intégrale de la résolution 1373 (2001) et rappelle le rôle décisif joué par la Direction exécutive du Comité s’agissant d’aider ce dernier à s’acquitter de son mandat;


2.   Décide que la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme conservera jusqu’au 31 décembre 2013 son statut de mission politique spéciale agissant sous la direction générale du Comité contre le terrorisme, et décide aussi de procéder à un examen intérimaire le 30 juin 2012 au plus tard;


3.   Accueille avec satisfaction et fait siennes les recommandations figurant dans le rapport présenté par le Comité contre le terrorisme au Conseil de sécurité aux fins de l’examen général de l’action de sa Direction exécutive;


4.   Prie instamment la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme de faciliter davantage encore l’assistance technique destinée à mettre en application la résolution 1373 (2001), afin de renforcer les moyens de lutte des États Membres et des régions contre le terrorisme en répondant à leurs besoins, en étroite collaboration avec l’Équipe spéciale ainsi qu’avec des fournisseurs bilatéraux et multilatéraux d’assistance, et se félicite de l’approche régionale adoptée par la Direction exécutive et de l’accent mis sur des thèmes précis;


5.   Encourage la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, agissant en étroite coopération avec l’Équipe spéciale et ses groupes de travail concernés, à faire une plus large place à la résolution 1624 (2005) dans le dialogue qu’elle mène avec les États Membres en vue de l’élaboration, conformément aux obligations qui leur incombent en vertu du droit international, de stratégies qui prévoient, entre autres, la lutte contre l’incitation aux actes de terrorisme motivés par l’extrémisme et l’intolérance, comme dans le cadre de ses efforts visant à faciliter la fourniture d’une assistance technique pour la mise en œuvre de la résolution, comme le prévoient celle-ci et la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies;


6.   Encourage la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme à organiser différents types de réunions avec les États Membres, avec leur accord, en vue notamment d’étudier la possibilité de fournir des conseils, selon qu’il convient, pour l’élaboration de stratégies nationales globales et intégrées de lutte contre le terrorisme et de mécanismes de mise en œuvre de ces stratégies qui tiennent compte des facteurs qui conduisent au terrorisme, conformément à leurs obligations en vertu du droit international, en étroite coopération avec l’Équipe spéciale et ses groupes de travail de façon à assurer la cohérence et la complémentarité des efforts et à éviter tout chevauchement d’activités;


7.   Encourage la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme à nouer des relations, selon qu’il convient et en consultation avec le Comité et les États Membres concernés, avec la société civile et les autres intervenants non gouvernementaux concernés dans le cadre de ses efforts visant à seconder le Comité dans le suivi de l’application des résolutions 1373 (2001) et 1624 (2005);


8.   Souligne qu’il importe que la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, le Comité contre le terrorisme et les États Membres s’engagent dans un dialogue adapté, et encourage le Comité contre le terrorisme et sa Direction exécutive à continuer d’organiser des réunions auxquelles participent les responsables de la lutte antiterroriste des États Membres et des organisations internationales, régionales et sous-régionales compétentes, consacrées à un thème ou à une région en rapport avec la mise en œuvre des résolutions 1373 (2009) et 1624 (2005);


9.   Prie instamment également la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme de resserrer ses liens de coopération avec les organismes internationaux, régionaux et sous-régionaux compétents en vue de renforcer la capacité des États Membres de mettre en œuvre intégralement les résolutions 1373 (2001) et 1624 (2005) et de faciliter la prestation d’assistance technique;


10.  Rappelle que l’efficacité de la lutte contre le terrorisme et le respect des droits de l’homme sont complémentaires, se renforcent mutuellement et constituent un aspect essentiel de la lutte antiterroriste, note l’importance du respect de l’état de droit pour l’efficacité de la lutte contre le terrorisme et, par conséquent, encourage la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme à renforcer ses activités dans ce domaine afin que toutes les questions liées aux droits de l’homme en rapport avec l’application des résolutions 1373 (2001) et 1624 (2005) soient traitées de façon cohérente et impartiale, y compris, selon qu’il convient, lors de missions dans les pays organisées avec l’accord de l’État Membre concerné;


11.  Insiste sur l’importance du programme de travail du Comité contre le terrorisme et de sa Direction exécutive et, dans ce contexte, se réjouit de l’organisation d’une réunion extraordinaire ouverte à l’ensemble des membres, qui marquera le dixième anniversaire de l’adoption de la résolution 1373 (2001) et de la création du Comité;


12.  Demande à la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme de procéder, au plus tard au 30 juin 2011 et avant la réunion susmentionnée, à la mise à jour de l’étude sur la mise en œuvre au niveau mondial de la résolution 1373 (2001) afin notamment:


–              D’évaluer l’évolution des risques et des menaces et leurs répercussions sur la mise en œuvre de la résolution;


–              D’identifier les lacunes en matière de mise en œuvre de la résolution;


–    De proposer de nouveaux moyens concrets de mise en œuvre de la résolution;


13.  Demande également à la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme de réaliser, au plus tard au 31 décembre 2011, une étude sur la mise en œuvre au niveau mondial de la résolution 1624 (2005) qui, entre autres choses:


–              Évalue l’évolution des risques et des menaces, et leurs répercussions sur la mise en œuvre de la résolution;


–    Identifie les lacunes en matière de mise en œuvre de la résolution;


–    Propose de nouveaux moyens concrets de mise en œuvre de la résolution;

14.  Prie le Comité contre le terrorisme de lui rendre compte oralement, par la voix de son président, au moins tous les 180 jours, de l’ensemble de ses activités et de celles de sa Direction exécutive, s’il y a lieu en même temps que les présidents des comités créés par les résolutions 1267 (1999) et 1540 (2004), et le prie instamment de poursuivre la pratique consistant à fournir sans formalité des informations à tous les États Membres intéressés, y compris sur telle ou telle région ou sur tel ou tel sujet;


15.  Encourage la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme à continuer à faire rapport au Comité, périodiquement ou à la demande de celui-ci, oralement ou par écrit, sur ses travaux, y compris ses missions dans les États Membres, l’organisation d’ateliers et autres activités;


16.  Réaffirme qu’il convient de renforcer la coopération actuelle entre le Comité contre le terrorisme, le Comité créé par la résolution 1267 (1999) et le Comité créé par la résolution 1540 (2004), ainsi qu’avec leurs groupes d’experts respectifs, notamment par un échange accru et systématique d’informations, selon qu’il convient, et la coordination des séjours dans les pays, de la participation aux ateliers des activités d’assistance technique, des relations avec les organisations et organismes nationaux et internationaux et d’autres questions concernant les trois comités, exprime son intention de donner des directives aux comités dans les domaines d’intérêts communs afin de leur permettre de mieux coordonner leurs efforts, et rappelle sa résolution 1904 (2009) par laquelle il a prié le Secrétaire général de prendre les dispositions nécessaires pour que les groupes puissent partager les mêmes locaux dès que possible;


17.  Encourage la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme à continuer à mener des activités en coopération avec l’Équipe de surveillance de l’application de la résolution 1267 (1999), le Comité d’experts créé par la résolution 1540 (2004) et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime afin d’aider les États Membres à s’acquitter des obligations que leur imposent les résolutions pertinentes, notamment en organisant des ateliers régionaux et sous-régionaux;


18.  Se félicite de la participation active de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme aux activités menées dans le cadre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, y compris dans le cadre de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme et de ses groupes de travail créée pour assurer la coordination et la cohérence générale de l’action antiterroriste menée par le système des Nations Unies, ainsi qu’à l’appui de ces diverses activités, et l’encourage à poursuivre dans cette voie.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité note que « la CEDEAO et l’Union africaine ont reconnu en Alassane Ouattara le Président-élu de la Côte d’Ivoire »

CS/10132

Le Conseil de sécurité note que « la CEDEAO et l’Union africaine ont reconnu en Alassane Ouattara le Président-élu de la Côte d’Ivoire »

20/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10132
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6458e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ NOTE QUE « LA CEDEAO ET L’UNION AFRICAINE ONT RECONNU

EN ALASSANE OUATTARA LE PRÉSIDENT-ÉLU DE LA CÔTE D’IVOIRE »


Il renouvelle jusqu’au 30 juin 2011 le mandat de l’ONUCI avec les mêmes effectifs

et proroge les autorisations de déploiement temporaire de troupes supplémentaires


Le Conseil de sécurité a, cet après-midi, « demandé instamment à toutes les parties et acteurs ivoiriens de respecter la volonté du peuple et les résultats du scrutin, attendu que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine ont reconnu en M. Alassane Dramane Ouattara le Président-élu de la Côte d’Ivoire et le représentant des suffrages librement exprimés du peuple ivoirien, ainsi que l’a proclamé la Commission électorale indépendante ».  En adoptant, à l’unanimité, sa résolution 1962 (2010), en vertu du Chapitre VII de la Charte, le Conseil de sécurité a également renouvelé jusqu’au 30 juin 2011 le mandat de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI).


Le Conseil « prie le Secrétaire général de faciliter s’il y a lieu, « un dialogue politique entre parties ivoiriennes pour assurer la paix en Côte d’Ivoire et faire respecter les résultats de l’élection présidentielle reconnus par la CEDEAO et l’Union africaine ».


Dans le préambule de la résolution, le Conseil « condamne dans les termes les plus énergiques les tentatives d’usurper la volonté du peuple, de porter atteinte à l’intégrité de la consultation et de compromettre toute avancée du processus de paix en Côte d’Ivoire ».  Exprimant « sa vive préoccupation devant le risque d’escalade de la violence », il se félicite des décisions prises à la session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, tenue à Abuja le 7 décembre 2010, et des décisions du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.  Il prend note de la décision de la CEDEAO d’imposer des sanctions à la Côte d’Ivoire, et notamment de la suspendre jusqu’à nouvel ordre de toutes les instances de décision de la Communauté.  


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte de l’ONU, le Conseil réaffirme pour sa part qu’il est « prêt à prendre des mesures, y compris des sanctions ciblées, à l’encontre des personnes qui, entre autres agissements, menacent le processus de paix et la réconciliation nationale, notamment en tentant de remettre en cause l’issue de la consultation électorale, d’entraver l’action de l’ONUCI et des autres intervenants internationaux et de commettre de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire ».


Le renouvellement du mandat de l’ONUCI est autorisé avec le même effectif maximum de 7 200 militaires et de 1 250 policiers, que celui prévu par sa résolution 1933 (2010)


Par ailleurs, le Conseil autorise le Secrétaire général à proroger, jusqu’au 31 mars 2011, le déploiement temporaire d’un maximum de 500 militaires et policiers qu’il avait autorisé le 29 septembre par sa résolution 1942 (2010) dans la perspective de l’élection présidentielle du 31 octobre.  De même, il autorise le Secrétaire général à proroger, pour quatre semaines supplémentaires au plus, le transfert d’au maximum « trois bataillons d’infanterie et d’une unité aérienne constituée de deux hélicoptères de transport militaires » de la Mission des Nations Unies au Liberia (MINUL) vers l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), qu’il avait initialement autorisé le 24 novembre par sa résolution 1951 (2010).


En outre, le Conseil « confirme son intention d’envisager d’autoriser le Secrétaire général à redéployer des contingents entre la MINUL et l’ONUCI », conformément aux dispositions de la résolution 1609 (2005). 


Il décide enfin de proroger jusqu’au 30 juin 2011 l’autorisation qu’il a donnée aux forces françaises -l’opération « Licorne »- de « soutenir l’ONUCI dans la limite de leur déploiement et de leurs moyens ».  L’opération « Licorne » compte environ 900 militaires.


LA SITUATION EN CÔTE D’IVOIRE


Texte du projet de résolution S/2010/644


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions antérieures, en particulier les résolutions 1893 (2009), 1911 (2010), 1924 (2010), 1933 (2010), 1942 (2010), 1946 (2010) et 1951 (2010), et les déclarations de son président relatives à la situation en Côte d’Ivoire, ainsi que sa résolution 1938 (2010) relative à la situation au Libéria,


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité de la Côte d’Ivoire, et rappelant l’importance des principes de bon voisinage, de non-ingérence et de coopération régionale,


Félicitant le peuple ivoirien de la tenue des deux tours de l’élection présidentielle, les 31 octobre et 28 novembre 2010, et de sa participation massive et pacifique à ce scrutin,


Condamnant dans les termes les plus énergiques les tentatives d’usurper la volonté du peuple, de porter atteinte à l’intégrité de la consultation et de compromettre toute avancée du processus de paix en Côte d’Ivoire,


Exprimant sa vive préoccupation devant le risque d’escalade de la violence, rappelant que le maintien de la paix et la protection de la population civile en Côte d’Ivoire incombent au premier chef aux dirigeants ivoiriens et exigeant de toutes les parties prenantes, notamment des parties au conflit, qu’elles fassent preuve de la plus grande retenue pour empêcher un retour de la violence et assurer la protection des civils,


Se félicitant des décisions prises à la session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), tenue à Abuja le 7 décembre 2010, et des décisions du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine,


Prenant note de la décision prise par la CEDEAO le 7 décembre 2010 d’appliquer les dispositions de l’article 45 du Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance et d’imposer des sanctions à la Côte d’Ivoire, notamment de la suspendre jusqu’à nouvel ordre de toutes les instances de décision de la Communauté,


Prenant note du communiqué en date du 6 décembre 2010 du Président de l’Union africaine et de la décision prise le 9 décembre 2010 par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine de suspendre la participation de la Côte d’Ivoire à toutes les activités de l’Union tant que le Président démocratiquement élu n’exercera pas les pouvoirs de l’État,


Rappelant qu’il a entériné l’Accord signé à Ouagadougou le 4 mars 2007 [« l’Accord politique de Ouagadougou » (S/2007/144)] et qu’il a accueilli favorablement les quatre accords complémentaires qui ont suivi,


Rendant hommage au Président du Burkina Faso, M. Blaise Compaoré (« le Facilitateur »), pour le rôle décisif qu’il a joué en faveur du processus de paix et de la tenue et du bon déroulement de l’élection présidentielle,


Saluant le rôle constructif du Secrétaire général en Côte d’Ivoire et réaffirmant son soutien total au Représentant spécial de celui-ci dans l’exécution de son mandat,


Saluant les efforts que continuent de faire l’Union africaine et la CEDEAO pour promouvoir la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire, et leur réitérant son appui total,


Soulignant qu’il doit s’en tenir à une attitude stricte et stratégique en matière de déploiements au service du maintien de la paix, et que l’investissement substantiel que ceux-ci exigent a d’autant plus de chances d’aboutir à une paix durable que les parties en conflit respectent leurs engagements et leurs obligations, se félicitant que le Secrétaire général ait l’intention de garder toutes les opérations de maintien de la paix à l’examen et constatant l’importance de la préparation aux urgences,


Remerciant les pays qui fournissent des militaires et des policiers de l’appui constant qu’ils apportent au processus de paix en Côte d’Ivoire,


Ayant à l’esprit les arrangements de coopération entre missions conclus entre l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) et la nécessité de conserver à la MINUL sa capacité d’accomplir son mandat,


Condamnant de nouveau énergiquement toute initiative qui viserait à fragiliser le processus de paix en Côte d’Ivoire, en particulier par la force, et exprimant son intention de se saisir rapidement de la situation en cas d’initiative de ce genre,


Ayant pris note du rapport du Secrétaire général du 23 novembre 2010 (S/2010/600),


Rappelantses résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009) et 1889 (2009) sur les femmes, la paix et la sécurité, ses résolutions 1612 (2005) et 1882 (2009) sur les enfants et les conflits armés et ses résolutions 1674 (2006) et 1894 (2009) sur la protection des civils en période de conflit armé,


Constatant que la situation en Côte d’Ivoire continue de menacer la paix et la sécurité internationales dans la région,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Demande instamment à toutes les parties et acteurs ivoiriens de respecter la volonté du peuple et les résultats du scrutin, attendu que la CEDEAO et l’Union africaine ont reconnu en M. Alassane Dramane Ouattara le Président-élu de la Côte d’Ivoire et le représentant des suffrages librement exprimés du peuple ivoirien, ainsi que l’a proclamé la Commission électorale indépendante;


2.    Prie le Secrétaire général de faciliter s’il y a lieu, notamment par l’entremise de son Représentant spécial, un dialogue politique entre parties ivoiriennes pour assurer la paix en Côte d’Ivoire et faire respecter les résultats de l’élection présidentielle reconnus par la CEDEAO et l’Union africaine;


3.    Décide de renouveler le mandat de l’ONUCI, tel que défini dans sa résolution 1933 (2010), jusqu’au 30 juin 2011;


4.    Décide que, jusqu’au 30 juin 2011, l’ONUCI maintiendra son effectif total autorisé à 8 650 membres, y compris un effectif maximum de 7 200 soldats et officiers et 192 observateurs militaires, et un effectif maximum de 1 250 policiers et 8 agents des douanes détachés, comme l’autorise la résolution 1933 (2010);


5.    Décide d’autoriser le Secrétaire général, en application de la résolution 1942 (2010), à prolonger jusqu’au 31 mars 2011 le déploiement temporaire du renfort de 500 hommes au plus;


6.    Décide d’autoriser le Secrétaire général, en application de la résolution 1951 (2010), de prolonger de quatre semaines au plus le redéploiement temporaire de la MINUL à l’ONUCI d’un maximum de trois bataillons d’infanterie et d’une unité aérienne constituée de deux hélicoptères de transport militaires;


7.    Confirme  son intention d’envisagerd’autoriser le Secrétaire général à redéployer des contingents entre la MINUL et l’ONUCI en tant que de besoin et à titre temporaire, conformément aux dispositions de la résolution 1609 (2005), et demande aux pays qui fournissent des contingents de soutenir le Secrétaire général dans ce domaine;


8.    Souligne qu’il importe que l’ONUCI continue d’appuyer le processus de paix ivoirien conformément à son mandat, de façon que soient notamment achevés les chantiers en suspens, comme les élections législatives, la réunification du pays, la restauration de l’autorité de l’État dans l’ensemble du pays, le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants, le démantèlement des milices, le renforcement des institutions de l’état de droit, la réforme du secteur de la sécurité et la promotion et la protection des droits de l’homme en accordant une attention particulière à la situation des enfants et des femmes;


9.    Condamne la persistance des violations des droits de l’homme et du droit humanitaire contre des civils signalées dans différentes parties du pays, notamment les nombreux actes de violence sexuelle commis dans l’impunité, demande à toutes les parties ivoiriennes, avec l’appui continu de l’ONUCI, d’assurer la protection des civils, en particulier des femmes, des enfants et des personnes déplacées, souligne que les auteurs d’infractions doivent être traduits en justice et demande à toutes les parties de prendre les mesures voulues pour s’abstenir de toutes formes de violence sexuelle, les prévenir et en protéger les civils et réaffirme les paragraphes 14 à 17 de sa résolution 1880 (2009);


10.   Prie instamment toutes les parties de collaborer pleinement à l’action de l’ONUCI et des forces françaises qui la soutiennent, notamment en assurant leur sécurité et leur liberté de mouvement et en leur donnant un accès sans obstacle ni retard à tout le territoire de la Côte d’Ivoire, y compris les administrations et les organes de l’État, pour qu’elles puissent accomplir la totalité de leur mandat;


11.   Prie l’ONUCI decontribuer à assurer, en coordination avec les autorités ivoiriennes, la sécurité des membres du Gouvernement et des principales personnalités politiques;


12.   Prie instamment toutes les parties ivoiriennes concernées à rétablir sans tarder les émissions des médias ivoiriens non publics et leur demande de donner et d’élargir un accès équitable aux médias, notamment aux médias publics, et de s’abstenir de les utiliser pour inciter la population à la haine, à l’intolérance et à la violence;


13.   Souligne que l’ONUCI doit continuer d’observer et de suivre en continu la façon dont les parties respectent l’accord de cessez-le-feu global du 3 mai 2003 afin d’éviter la reprise des hostilités;


14.   Rappelle qu’il a autorisé l’ONUCI à utiliser tous les moyens nécessaires pour accomplir son mandat, dans la limite de ses moyens et dans ses zones de déploiement;


15.   Rappelle qu’il importe que l’ONUCI remplisse sa mission de protection des civils, eu égard en particulier aux risques qui pèsent actuellement sur les droits de l’homme et les civils dans le pays;


16.   Réaffirme qu’il est prêt à prendre des mesures, y compris des sanctions ciblées, à l’encontre des personnes qui, entre autres agissements, menacent le processus de paix et la réconciliation nationale, notamment en tentant de remettre en cause l’issue de la consultation électorale, d’entraver l’action de l’ONUCI et des autres intervenants internationaux et de commettre de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, comme l’envisage la résolution 1946 (2010);


17.   Décide de proroger jusqu’au 30 juin 2011 l’autorisation qu’il a donnée aux forces françaises de soutenir l’ONUCI dans la limite de leur déploiement et de leurs moyens;


18.   Prie le Secrétaire général de lui présenter au plus tard le 31 mars 2011 un rapport d’étape sur la situation régnant sur le terrain, en y faisant figurer une analyse de la nécessité de prolonger le déploiement temporaire de personnel autorisé par la résolution 1942 (2010), et au plus tard le 31 mai 2011 un rapport complet sur la situation régnant sur le terrain et sur l’application de la présente résolution;


19.   Prie également le Secrétaire général d’envoyer en Côte d’Ivoire à l’issue des élections législatives prévues pour le début de 2011 une mission d’évaluation technique, qui étudiera les conditions de sécurité ainsi que les perspectives de stabilisation du pays quand sera achevé le cycle électoral, et le prie en outre de lui recommander dans le rapport demandé au paragraphe 18 ci-dessus les modifications qu’il faudrait éventuellement apporter à l’organisation et aux effectifs de l’ONUCI;


20.   Décide de rester activement saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité entend les exposés des présidents sortants de cinq de ses organes subsidiaires

CS/10131

Le Conseil de sécurité entend les exposés des présidents sortants de cinq de ses organes subsidiaires

20/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10131
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6457e séance - matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ENTEND LES EXPOSÉS DES PRÉSIDENTS SORTANTS DE CINQ DE SES ORGANES SUBSIDIAIRES


Le Conseil de sécurité a entendu ce matin les exposés des présidents sortants de cinq de ses organes subsidiaires.


Le Président du Groupe de travail sur les opérations de maintien de la paix et du Groupe de travail informel sur la documentation, l’Ambassadeur Tsuneo Nishida, du Japon, a souligné que son pays s’était efforcé de combler le fossé entre l’élaboration des mandats de maintien de la paix du Conseil et leur mise en œuvre sur le terrain.  Pour faire face à la complexité croissante des activités, « il est devenu crucial de mieux gérer les ressources et de renforcer la coopération à l’intérieur et au-delà du système de l’ONU », a indiqué M. Nishida.  La contribution la plus importante du Groupe de travail sur les opérations de maintien de la paix, a-t-il dit, a été de « rapprocher les membres du Conseil, les pays contributeurs de troupes et le Secrétariat ».  De même, concernant les méthodes de travail du Groupe de travail informel sur la documentation, M. Nishida a plaidé pour le renforcement de l’interaction entre les non-membres du Conseil de sécurité et d’autres entités, comme la Commission de consolidation de la paix (CCP), ainsi que le dialogue entre les pays contributeurs de troupes. 


De son côté, le Président du Comité établi au titre des résolutions 751 (1992) et 1907 (2009) sur la Somalie et l’Érythrée et du Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés, l’Ambassadeur Claude Heller, du Mexique, a expliqué que l’adoption de la résolution 1907 avait élargi le mandat du Comité -« initialement limité aux sanctions contre la Somalie »- pour qu’il puisse traiter du régime des sanctions imposées à l’Érythrée, dotant ainsi le Comité d’une portée régionale.  Au cours de la présidence du Comité 1540, il a prévenu que les années à venir continueront d’être marquées par les risques que pose la détention d’armes de destruction massive par des acteurs non étatiques.  C’est pourquoi, il serait prudent que le Conseil reconduise le mandat du Comité 1540 pour une période de 10 ans, « en prévoyant un examen après cinq ans, sur le modèle de ce qui existe pour le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) par exemple », a-t-il proposé.  Pour ce qui est de la résolution 1882 (2009), M. Heller a rappelé que ce texte, présenté par le Mexique, prévoit l’inscription sur une liste des noms des groupes qui utilisent les enfants comme soldats dans les conflits armés « mais aussi qui les tuent ou les mutilent ». 


Le Président du Comité créé en vertu de la résolution 1591 (2005) du Conseil de sécurité concernant le Soudan et du Groupe de travail informel sur les tribunaux internationaux, l’Ambassadeur Thomas Mayr-Harting, de l’Autriche, a confié, pour sa part, « qu’il reste beaucoup à faire pour mieux sensibiliser, notamment les entreprises privées qui travaillent au Soudan et surtout au Darfour, aux enjeux du régime des sanctions de l’ONU ».  À cet égard, le Président du Comité 1591 a préconisé d’inscrire sur la liste du Comité les noms des auteurs d’attaques contre le personnel des Nations Unies au Soudan.  


S’agissant des Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et pour le Rwanda, M. Mayr-Harting a annoncé qu’un accord final sur le mécanisme chargé de traiter des questions résiduelles après la fin des travaux du TPIY et du TPIR était désormais « à portée de main ».  « La création de ce mécanisme lancerait aux 12 fugitifs, poursuivis par les deux Tribunaux, un signal fort selon lequel ils ne pourront espérer bénéficier de l’impunité du fait de la fin des travaux des ces deux Tribunaux », a-t-il précisé. 


Le Président du Comité 1718 (2006) concernant la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et du Groupe de travail créé par la résolution 1566 (2004) sur le terrorisme, l’Ambassadeur Ertuğrul Apakan, de la Turquie, a fait observer qu’au cours de sa présidence, le Comité 1718 avait désigné de nouvelles entités associées au programme nucléaire et de missiles de la RPDC.  M. Apakan a ensuite félicité les États Membres qui « ont agi de manière responsable en fournissant, en vertu de la résolution 1718, des rapports détaillés et utiles sur les saisies de cargaisons et de contrebande ». 


Enfin, le Président du Groupe de travail ad hocsur la prévention et le règlement des conflits en Afrique, l’Ambassadeur Ruhakana Rugunda, de l’Ouganda, a indiqué, qu’au cours de ces dernières années, le Groupe de travail avait axé ses travaux sur la conduite des réformes du secteur de la sécurité, « l’une des conditions de la paix et de la stabilité dans les pays africains sortant d’un conflit ».  M. Rugunda a aussi souhaité que le Groupe de travail continue de promouvoir des pratiques de diplomatie préventive au sein des instruments de gestion des conflits de l’ONU. 


EXPOSÉS DES PRÉSIDENTS DES ORGANES SUBSIDIAIRES DU CONSEIL DE SÉCURITÉ


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche), Président du Comité établi au titre de la résolution 1591 (2005) du Conseil de sécurité concernant le Soudan et du Groupe de travail informel sur les tribunaux internationaux, a d’abord présenté quelques observations personnelles relatives à la Liste récapitulative établie en vertu du Comité 1267, le « Comité contre les Taliban », également présidé par l’Autriche et sur lequel le représentant avait déjà présenté ses observations personnelles lors de la réunion du Conseil du 15 novembre.  Les décisions concernant la radiation des noms de personnes ou entités figurant sur la Liste récapitulative devraient pouvoir être prises à l’avenir à la majorité au sein du Comité et non par consensus, a-t-il fait valoir, puisqu’à l’heure actuelle, s’il n’y a pas de consensus au sein du Comité, la question est renvoyée devant le Conseil.  Ce dernier doit, dans ce cas, trancher.  Il a également souhaité que, lors de l’examen triennal complet de la Liste, on exige une « reconfirmation positive » pour maintenir les noms qui y figurent, expliquant que cette option permettrait de mettre fin au débat sur la nature, préventive ou punitive, du Comité 1267.


Concernant le Comité 1591, le représentant a rappelé qu’il n’était pas facile de faire respecter les sanctions, en particulier l’embargo sur les armes.  Il a souhaité que le Comité puisse bénéficier d’une interprétation commune du régime des sanctions de la part de tous les membres du Conseil.  Il a expliqué avoir été, en tant que Président du Comité, en contact régulier avec les représentants de plusieurs pays directement concernés, y compris celui du Soudan, ainsi qu’avec l’Opération hybride Union africaine-Nations pour le Darfour (MINUAD), le Représentant spécial conjoint Nations Unies-Union africaine, le Département des opérations de maintien de la paix, mais aussi le secteur privé.  Il reste toutefois fort à faire pour améliorer la sensibilisation par rapport au régime des sanctions, en particulier pour les entreprises privées qui travaillent au Soudan et, notamment, au Darfour, a fait observer M. Mayr-Harting.  Depuis plusieurs années, le Comité n’a inscrit sur sa Liste aucun nom de personnes visées par les sanctions, a-t-il noté, suggérant en revanche que les auteurs d’attaques contre le personnel des Nations Unies, ou de violence sexuelle en période de conflit armé devraient y être inscrits.


M. Mayr-Harting a rappelé que le Groupe de travail sur les tribunaux internationaux avait tenu 55 réunions ces deux dernières années, sous la présidence de l’Autriche.  En octobre 2009, a-t-il précisé, le Groupe avait organisé, pour la toute première fois, une réunion selon la formule Arria consacrée aux questions résiduelles des deux tribunaux, ouverte à tous les États Membres.  Il a également rappelé qu’en tant que Président du Groupe de travail, il avait aussi pris la parole lors des réunions semestrielles du Conseil de sécurité sur les tribunaux internationaux.  Au cours de ces deux dernières années, neuf projets de résolution relatifs aux tribunaux internationaux, présentés par l’Autriche, avaient été adoptés par le Conseil.  Il a estimé qu’un accord final sur le mécanisme chargé de traiter des questions résiduelles après la fin des travaux du TPIY et du TPIR était désormais à portée de main.  La création de ce mécanisme résiduel, a ajouté M. Mayr-Harting, supposerait l’adoption d’une résolution par le Conseil, au titre du Chapitre VII de la Charte de l’ONU, qui déciderait de la création d’un mécanisme composé de deux entités, une établie à Arusha pour le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et l’autre à La Haye pour le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).  La création par le Conseil d’un tel mécanisme lancerait aux 12 fugitifs, poursuivis par les deux Tribunaux, le signal fort selon lequel la fin des travaux des deux Tribunaux ne met pas fin à l’impunité.  En même temps, une telle résolution adresserait aux deux Tribunaux un signal pour qu’ils achèvent rapidement leurs travaux, conformément à leur stratégie d'achèvement.  M. Mayr-Harting a estimé que les mesures présentées étaient très équilibrées.  C’est pourquoi, il a souhaité l’adoption de la résolution dans les tous prochains jours « avant la période des vacances ».  


M. TSUNEO NISHIDA (Japon), Président du Comité 1737 (2006) concernant la République islamique d’Iran, du Groupe de travail sur les opérations de maintien de la paix et du Groupe de travail informel sur la documentation et les autres questions de procédure, a souligné que le Japon s’était efforcé de combler le fossé entre l’élaboration des mandats de maintien de la paix du Conseil de sécurité et leur mise en œuvre sur le terrain.  Il a ainsi indiqué que pour faire face à l’augmentation du nombre et à la complexité des opérations, « il est devenu crucial de mieux gérer les ressources disponibles et de renforcer la coopération avec d’autres acteurs, à l’intérieur et au-delà du système de l’ONU ».  M. Nishida a noté que la contribution la plus importante du Groupe de travail sur les opérations de maintien de la paix avait été de rapprocher les membres du Conseil, les pays contributeurs de troupes et le Secrétariat.  Après avoir salué le dialogue interactif qui s’était établi entre les différentes parties prenantes au cours de ces deux dernières années, il a estimé que les réunions tenues à l’initiative du Groupe avaient contribué à renforcer la transparence et le degré de responsabilité des travaux pertinents du Conseil de sécurité.  Il faut affermir le consensus sur les tâches de consolidation de la paix dans les contextes de maintien de la paix en vue de mieux préparer les phases de transition et de sortie des opérations, a ensuite préconisé M. Nishida.  À cette fin, a-t-il estimé, le Groupe de travail peut jouer un rôle utile de facilitateur.


Le représentant a ensuite abordé les méthodes de travail du Groupe de travail informel sur la documentation.  Il a souligné la nécessité de renforcer l’interaction entre les non-membres du Conseil de sécurité et d’autres entités, comme la Commission de consolidation de la paix (CCP), ainsi que le dialogue entre les pays contributeurs de troupes.  Se référant au débat public que le Conseil avait tenu en avril dernier sur ses méthodes de travail, M. Nishida a assuré que le Groupe de travail avait tenu compte des vues exprimées par les États Membres et souhaité que les membres et non-membres du Conseil de sécurité s’engagent dans un dialogue plus transparent et efficace.  M. Nishida n’est pas revenu sur sa présidence du Comité 1737, qui avait été évoquée lors d’une réunion du Conseil, le 10 décembre dernier.


M. CLAUDE HELLER (Mexique), Président du Comité établi au titre des résolutions 751 (1992) et 1907 (2009) sur la Somalie et l’Érythrée et du Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés, a d’abord rappelé que l’adoption de la résolution 1907 du Conseil de sécurité avait élargi le mandat du Comité, initialement limité aux sanctions contre la Somalie, pour qu’il puisse traiter du régime des sanctions imposées à l’Érythrée, ce qui avait doté le Comité d’une portée régionale.  M. Heller a rappelé qu’il avait dirigé, en avril 2010, une mission dans la corne de l’Afrique, à laquelle avaient participé également les représentants de la Turquie et des États-Unis, dont l’objectif fondamental était de garantir une meilleure compréhension du régime de sanctions dans toute la région.  Dans le même sens, des réunions ont été organisées à New York avec les représentants des pays concernées.  M. Heller a précisé qu’il avait également été en contact avec le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, ainsi qu’avec les représentants des différentes institutions des Nations Unies travaillant en Somalie et dans la région.  Il a précisé que plus de 20 exceptions au régime des sanctions imposées à la Somalie avaient été adoptées pour faciliter les activités humanitaires et celles du Gouvernement fédéral de transition.  Les initiatives du Mexique au sein du Comité ont toujours visé à renforcer l’efficacité du régime des sanctions tant en matière de contrôle que pour prendre des mesures encourageant le dialogue au niveau de la région, a précisé M. Heller. Le représentant a souhaité que la future présidence du Comité continue d’impliquer les autres membres des Nations Unies afin de garantir une meilleure compréhension du régime des sanctions et du travail du Comité, et d’éviter ainsi des violations techniques du régime des sanctions.  Il a estimé que certains éléments des sanctions à l’égard de la Somalie et de l’Érythrée mériteraient à l’avenir plus de clarté.


M. Heller a ensuite rappelé qu’il avait déjà présenté quelques réflexions lors de la réunion du Conseil du 15 novembre concernant sa présidence du Comité 1540, relatives à la non-prolifération et aux armes de destruction massive.  Souhaitant revenir sur la question, il a fait remarquer que, parmi les trois catégories d’armes de destruction massive, le secteur biologique était le moins bien contrôlé.  Il a recommandé de renforcer les relations entre le Comité et les différents organismes internationaux spécialisés, dans le respect de leur mandat respectif.  Il a également prôné un renforcement des travaux du Comité en matière d’assistance, afin que demandes et offres d’assistance puissent s’articuler.  Malheureusement, les risques en matière d’armes de destruction massive provenant d’acteurs non étatiques vont persister dans les années à venir, a prévenu M. Heller.  C’est pourquoi, il a proposé au Conseil de sécurité de reconduire le mandat du Comité 1540 pour une période de 10 ans, en prévoyant un examen après cinq ans, sur le modèle de ce qui existe pour des traités internationaux portant sur le même sujet, comme le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).


M. Heller a rappelé que c’était la première fois qu’un membre non permanent du Conseil de sécurité assurait la présidence du Groupe de travail sur les enfants dans les conflits armés.  Il a estimé que les travaux au sein du Groupe de travail avaient contribué à l’adoption par le Conseil de sécurité de sa résolution 1882 (2009), qui avait été présentée par le Mexique.  Cette résolution, a-t-il dit, est fondamentale car elle prévoit l’inscription sur une liste des noms des groupes qui  utilisent les enfants comme soldats dans les conflits armés mais aussi qui les tuent ou les mutilent.  Il a expliqué que le Groupe de travail avait renforcé sa coopération avec des ONG spécialisées et avait adopté 11 résolutions concernant une vaste palette de pays.  Il a notamment mentionné le travail mené par le Groupe de travail avec des représentants du Gouvernement mais aussi du parti communiste unifié maoïste du Népal.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie), Président du Comité 1718 (2006) concernant la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et du Groupe de travail créé par la résolution 1566 (2004) sur le terrorisme, a d’abord évoqué brièvement ses travaux à la tête du Comité contre le terrorisme (Comité 1373), en notant que la Turquie s’était efforcée d’en rendre l’action et les enjeux qui y sont liés plus visibles.  C’est ainsi que le Comité a organisé un nombre important de discussions thématiques dans différentes régions en vue de dresser le tableau le plus clair possible des problèmes rencontrés à ce niveau, a-t-il dit.  M. Apakan a également souhaité que la prochaine présidence prolonge ses efforts de renforcement de la transparence des activités du Comité 1373, en intensifiant l’interaction et la coopération avec les États Membres, en particulier autour des questions de prévention soulevées par la résolution 1625.  Pour ce qui est du Groupe de travail crée par la résolution 1566 (2004) sur le terrorisme, M. Apakan s’est contenté d’annoncer qu’un rapport d’activité serait publié dans les prochains jours.  Le Comité 1718, au cours de sa présidence, a désigné de nouvelles entités associées au programme nucléaire et de missiles de la RPDC.  M. Apakan a ensuite félicité les États Membres « qui, a-t-il dit, ont agi de manière responsable en fournissant en vertu de la résolution 1718 des rapports détaillés et utiles sur les saisies de cargaisons et de contrebande ». 


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda), Président du Groupe de travail ad hoc sur la prévention et le règlement des conflits en Afrique, a indiqué, que sous sa présidence, le Groupe de travail avait concentré ses travaux sur la conduite des réformes du secteur de la sécurité, « l’une des conditions de la paix et de la stabilité dans les pays africains sortant d’un conflit ».  Il a justement précisé que le 2 décembre dernier, le Groupe de travail avait organisé une discussion thématique sur un partenariat stratégique entre l’Union africaine et l’ONU sur la question.  À cette occasion, le Chef de l’Unité du secteur de la sécurité de l’ONU et l’Observateur permanent de l’Union africaine avaient souligné les progrès réalisés sur la voie de la création d’un cadre politique concernant la réforme du secteur de la sécurité qui serait piloté par l’Union africaine, a-t-il fait savoir.  M. Rugunda a souhaité que le Groupe de travail continue de promouvoir des pratiques de diplomatie préventive au sein des instruments de gestion des conflits de l’ONU.  « Il est essentiel que le Conseil de sécurité continue d’appuyer les efforts de prévention et de règlement des conflits en Afrique, en renforçant notamment l’engagement démontré par l’Union africaine en ce sens », a-t-il souligné.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée adopte les projets de textes soumis par sa Deuxième Commission, portant sur les grandes questions économiques et financières de l’heure

AG/11040

L’Assemblée adopte les projets de textes soumis par sa Deuxième Commission, portant sur les grandes questions économiques et financières de l’heure

20/12/2010
Assemblée généraleAG/11040
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

69e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE ADOPTE LES PROJETS DE TEXTES SOUMIS PAR SA DEUXIÈME COMMISSION,

PORTANT SUR LES GRANDES QUESTIONS ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES DE L’HEURE


Elle reconnaît que les Nations Unies ont un rôle primordial à jouer dans la réforme

du système financier international et la gouvernance des institutions de Bretton Woods


Sur recommandation de sa Commission économique et financière (Deuxième Commission), l’Assemblée générale a adopté ce matin 40 résolutions dont une dizaine sont nouvelles, plusieurs d’entre elles ayant trait aux questions du développement durable et de la protection de l’environnement, deux thèmes qui ont été au centre des préoccupations des délégations au cours des travaux de la Deuxième Commission en cette soixante-cinquième session de l’Assemblée générale des Nations Unies.


L’Assemblée a également adopté, pour la première fois, un texte portant sur la contribution que peut apporter au développement la culture, quand elle est mise à son service, et elle a entériné les recommandations de sa Deuxième Commission sur un certain nombre de textes ayant trait à des sujets débattus depuis plusieurs années comme ceux relatifs à la nécessité d’instaurer un nouvel ordre économique international ou d’assurer un financement adéquat des efforts de développement.


Réaffirmant sa volonté de promouvoir et de renforcer le partenariat mondial en faveur du développement pour en faire un des principaux piliers de la coopération internationale dans les années à venir, l’Assemblée a d’autre part décidé de tenir son cinquième Dialogue de haut niveau sur le financement du développement les 7 et 8 décembre 2011, au Siège des Nations Unies à New York.


Elle a également adopté les recommandations de sa Deuxième Commission en réaffirmant que l’ONU est bien placée pour prendre part aux diverses réformes qui visent à améliorer et à renforcer le fonctionnement du système financier international en promouvant notamment plus de transparence et d’équité par une inclusion des États en développement dans les mécanismes de conception et de prise de décisions des institutions de Bretton Woods.  L’Assemblée souligne que la crise financière et économique mondiale actuelle a imprimé un nouvel élan aux débats qui ont lieu dans le monde sur la réforme de l’architecture et des politiques du système financier international.


Elle a par ailleurs demandé que soient pleinement et véritablement mis en application les termes du Document final adopté le 25 septembre dernier, à l’issue des travaux de la Réunion de haut niveau chargée d’examiner l’application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour les petits États insulaires en développement (PEID). 


La Deuxième Commission ayant également recommandé à l’Assemblée de convoquer la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (Conférence PMA IV) du 9 au 13 mai 2011, à Istanbul, en Turquie, le projet de résolution relatif à la question a été adopté sans vote.


Toujours sur recommandation de sa Deuxième Commission, l’Assemblée générale a insisté sur l’importance de promouvoir un accroissement des synergies entre les politiques et stratégies relatives à l’agriculture, à la diversité biologique, à la sécurité alimentaire et au développement.  Par l’adoption d’une résolution, elle a, à cet égard, encouragé l’accroissement des investissements publics et des incitations offertes aux petits producteurs agricoles et aux producteurs marginalisés, dont les femmes, dans les pays en développement, et ce afin d’accélérer la transition vers une production agricole durable.


L’Assemblée générale a par ailleurs décidé* de convoquer, du 8 au 10 juin 2011, une réunion de haut niveau pour examiner l’ensemble des progrès accomplis dans la réalisation de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida et de la Déclaration politique sur le VIH/sida.


Elle a également adopté une déclaration intitulée « Commission internationale contre l’impunité au Guatemala »**, dans laquelle elle prie le Gouvernement guatémaltèque de continuer à fournir tout l’appui nécessaire à la consolidation des acquis et à l’élimination des obstacles qui entravent les travaux de la Commission, et de redoubler d’efforts dans l’action qu’il mène pour renforcer les institutions sur lesquelles reposent l’état de droit et la défense des droits de l’homme au Guatemala.


La prochaine séance publique de l’Assemblée générale se tiendra demain, mardi 21 décembre, à partir de 10 heures.  L’Assemblée sera alors saisie des rapports de sa Troisième Commission, dont elle examinera, à des fins d’adoption, les projets de résolution et de décision.


* A/65/L.49

** A/65/L.51



ADOPTION DES RAPPORTS DE LA DEUXIÈME COMMISSION


Les technologies de l’information et des communications au service du développement (A/65/433)


Par cette résolution adoptée sans vote, l’Assemblée générale souligne que les technologies de l’information et des communications ouvrent des perspectives nouvelles pour le règlement des problèmes de développement, en particulier dans le contexte de la mondialisation, et peuvent favoriser la croissance économique, la compétitivité, l’accès à l’information et au savoir, l’élimination de la pauvreté et l’inclusion sociale, qui contribueront à accélérer l’intégration de tous les pays, surtout les pays en développement et plus particulièrement les pays les moins avancés (PMA), dans l’économie mondiale.


Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale décide de proroger le mandat du Forum sur la gouvernance d’Internet pour une nouvelle période de cinq ans, et souligne qu’il faut renforcer la participation des pays en développement, en particulier celle des pays les moins avancés, à toutes les réunions du Forum sur la gouvernance d’Internet, et, à cet égard, invite les États Membres, ainsi que les autres parties concernées, à aider les gouvernements et les autres parties concernées des pays en développement à participer au Forum lui-même, ainsi qu’aux réunions préparatoires.


Questions de politique macroéconomique ( A/65/434)


a) Commerce international et développement (A/65/434/Add.1)


À l’issue d’un vote, et par 119 voix pour, 47 voix contre et 7 abstentions (Fédération de Russie, Mexique, Îles Marshall, Palaos, Serbie, Turquie, République de Corée), l’Assemblée générale a adopté le projet de résolutionintitulé « Commerce international et développement ».  Par ce texte, l’Assemblée générale souligne la nécessité de s’opposer à toutes les mesures et tendances protectionnistes, notamment à celles qui touchent les pays en développement, y compris les mesures tarifaires, non tarifaires et paratarifaires qui font obstacle au commerce, dont notamment les subventions agricoles.  Elle souligne également la nécessité de supprimer toute mesure de ce type qui aurait déjà été prise.


Par ce texte, l’Assemblée générale réaffirme que le commerce international peut être un moteur du développement et d’une croissance économique durable et insiste sur l’importance d’un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, non discriminatoire et équitable qui contribue à la croissance, au développement durable et à l’emploi, notamment dans les pays en développement.


Elle engage aussi les États Membres à s’abstenir d’adopter toute nouvelle mesure ou restriction concernant le commerce et le transit qui limite l’accès des pays en développement aux médicaments, en particulier aux médicaments génériques, et au matériel médical.


Aux termes de ce texte, vivement préoccupée par l’absence de progrès dans les négociations du Cycle de Doha, l’Assemblée invite à nouveau tous les pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en particulier les pays développés, à faire preuve de la souplesse et de la volonté politique nécessaires pour faire sortir les négociations de l’impasse.


b) Système financier international et développement (A/65/434/Add.2)


Le projet de résolutionintitulé « Système financier international et développement » a été adopté sans vote.  Par cette résolution, l’Assemblée générale réaffirme que l’ONU est bien placée pour prendre part aux diverses réformes qui visent à améliorer et à renforcer le fonctionnement du système financier international et sa structure et à les rendre plus efficaces.  L’Assemblée souligne que la crise financière et économique mondiale actuelle a imprimé un nouvel élan aux débats qui ont lieu dans le monde sur la réforme du système financier mondial et de son architecture.


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée rappelle que les pays doivent avoir la latitude voulue pour appliquer des mesures anticycliques, adapter et cibler leur réponse à la crise.  Elle préconise en outre de rationaliser les conditionnalités afin qu’elles soient opportunes, adaptées et ciblées, et qu’elles aident les pays en développement à faire face à leurs problèmes financiers, économiques et de développement.


Par ce texte, l’Assemblée réaffirme qu’il faut répondre à la préoccupation fréquemment exprimée portant sur la représentation des pays en développement dans les principaux organes normatifs, et elle souligne la nécessité d’associer plus étroitement et plus largement les pays en développement à la prise de décisions et au processus de normalisation internationaux dans le domaine économique.


Aux termes de la résolution, l’Assemblée générale demande aussi que soit rapidement appliquée la réforme concernant le nombre de voix attribuées aux pays en développement et pays en transition à la Banque mondiale.  Elle reconnait également qu’un mécanisme de surveillance efficace et ouvert devrait être au centre des efforts de prévention des crises et souligne la nécessité de renforcer la surveillance des politiques économiques des pays disposant de grandes places financières.


Elle souligne enfin qu’il faut impérieusement accroître l’efficacité de la réglementation et des dispositifs de contrôle dans toutes les grandes places financières et invite les institutions financières et bancaires internationales à accroître la transparence des mécanismes de notation du risque.


c) Soutenabilité de la dette extérieure et développement (A/65/434/Add.3)


Le projet de résolution intitulé « Soutenabilité de la dette extérieure et développement » a été adopté sans vote.  Par ce texte, l’Assemblée générale souligne qu’il importe d’apporter en temps voulu une solution efficace, globale et durable aux problèmes d’endettement des pays en développement.


Elle insiste sur l’importance de l’octroi de prêts et de la souscription d’emprunts responsables, souligne que créanciers et débiteurs doivent partager la responsabilité de la prévention de situations d’endettement non viables, et engage les États Membres, les institutions de Bretton Woods, les banques régionales de développement et les autres institutions multilatérales de financement et parties prenantes à poursuivre leurs débats dans le cadre de l’initiative de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).


L’Assemblée souligne également, aux termes de cette résolution, qu’il faut adopter des politiques coordonnées visant à promouvoir le financement, l’allégement et le réaménagement de la dette.  Elle engage les pays donateurs à prendre des mesures pour éviter que les ressources fournies pour l’allégement de la dette dans le cadre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE); et de l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale (IADM) n’affectent celles qui sont destinées à financer l’aide publique au développement (APD) prévue pour les pays en développement.


Suivi et mise en œuvre des textes issus de la Conférence internationale de 2002 sur le financement du développement et de la Conférence d’examen de 2008 (A/65/435)


Le projet de résolution I, intitulé, « Conférence internationale de suivi sur le financement du développement »,a été adopté sans vote.  Par cette résolution, l’Assemblée générale réaffirme le Consensus de Monterrey issu de la Conférence internationale sur le financement du développement.  Elle réaffirme aussi sa volonté de promouvoir et renforcer le partenariat mondial en faveur du développement pour en faire le pilier de la coopération dans les années à venir, comme il a été réaffirmé notamment dans la Déclaration du Millénaire et le Consensus de Monterrey.  L’Assemblée considère que la mobilisation de ressources financières aux fins du développement et l’utilisation efficace de toutes ces ressources sont essentielles pour le partenariat mondial en faveur du développement, notamment la réalisation des objectifs de développement arrêtés au niveau international.


Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale note que l’investissement étranger direct (IED) constitue une source très importante de financement du développement et, à cet égard, demande aux pays développés de continuer à envisager des mesures propres à encourager et faciliter, dans les pays d’origine, les flux d’investissements étrangers directs.


Elle décide également de tenir son cinquième Dialogue de haut niveau sur le financement du développement les 7 et 8 décembre 2011 au Siège des Nations Unies.


Le projet de résolution II, portant sur les « Mécanismes novateurs de financement du développement  »,a été adopté sans vote.  À travers cette résolution, l’Assemblée générale réaffirme dans leur totalité le Consensus de Monterrey et la Déclaration de Doha sur le financement du développement, et considère que la mobilisation de ressources financières et leur utilisation efficace aux fins du développement sont au cœur du partenariat mondial pour le développement.  L’Assemblée générale souligne aussi que des mécanismes de financement novateurs peuvent contribuer à aider les pays en développement à mobiliser des ressources supplémentaires aux fins du développement sur une base durable, prévisible et volontaire.


Développement durable (A/65/436)


Par un vote de 163 voix pour, 8 voix contre (Australie, Israël, Palaos, Nauru, États-Unis, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie et Canada) et 5 abstentions (Cameroun, Colombie, Niger, Tonga et Panama), l’Assemblée générale a adopté le projet de résolution I sur la « Marée noire sur les côtes libanaises ».  Par ce texte, l’Assemblée générale se déclare à nouveau gravement préoccupée, pour la cinquième année consécutive, par les conséquences défavorables qu’a entrainées la destruction, par l’aviation israélienne, de réservoirs de carburant situés dans le voisinage immédiat de la centrale électrique de Jiyeh.


Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prie le Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité de dédommager rapidement et convenablement le Gouvernement libanais et les autres pays directement touchés par la marée noire, tels que la République arabe syrienne, dont les côtes ont été en partie polluées.  L’Assemblée prie le Secrétaire général d’étudier plus avant l’option consistant à examiner le rôle que pourrait jouer la Commission d’indemnisation afin d’obtenir du Gouvernement israélien les dédommagements nécessaires.


L’Assemblée se félicite de ce que le Fonds pour le relèvement du Liban ait accepté d’accueillir le Fonds de financement de la réparation des dégâts causés par la marée noire en Méditerranée orientale et invite les États, les organismes intergouvernementaux, les organisations non gouvernementales et le secteur privé à verser des contributions volontaires à ce fonds.


Le projet de résolution II, intitulé « Code mondial d’éthique du tourisme », a été adopté sans vote.  Par ce texte, l’Assemblée générale encourage l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) à continuer de promouvoir et de diffuser le Code mondial d’éthique du tourisme et à suivre l’application, par les secteurs public et privé, des principes éthiques liés au tourisme.  Elle invite les États Membres et les autres parties intéressées à appuyer les activités que l’Organisation mondiale du tourisme entreprend en faveur d’un tourisme responsable et viable.


Par le projet de résolution III, adopté sans vote et intitulé « Mesures de coopération pour évaluer et faire mieux connaître les effets sur l’environnement des déchets provenant de munitions chimiques immergées en mer », l’Assemblée générale invite les États Membres et les organisations internationales et régionales à continuer d’étudier cette question, à coopérer, et à publier à titre volontaire les données pertinentes qui y sont relatives.


En adoptant sans vote le projet de résolution IV, intitulé « La protection des récifs coralliens au service de moyens de subsistance et d’un développement durables », l’Assemblée engage les États, dans les zones relevant de leur juridiction, et les organisations internationales compétentes, à prendre toutes les dispositions pratiques, à tous les niveaux, pour protéger les récifs coralliens et leurs écosystèmes en vue d’assurer des moyens de subsistance et un développement durable.


Aux termes de ce texte, l’Assemblée engage également les États à élaborer, adopter et exécuter des stratégies intégrées et globales de gestion des récifs coralliens et de leurs écosystèmes, et encourage la coopération régionale.  À cet égard, elle invite les partenaires de développement à appuyer ces efforts dans les pays en développement, notamment en fournissant des ressources financières, en renforçant les capacités, en transférant des techniques écologiquement rationnelles et un savoir-faire, ainsi qu’en échangeant les informations scientifiques, techniques, socioéconomiques et juridiques pertinentes afin de permettre aux pays en développement de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger leurs récifs coralliens et les écosystèmes marins.


Aux termes du projet de résolution V, intitulé « Année internationale de l’énergie durable pour tous » , et adopté sans vote, l’Assemblée générale décide de proclamer 2012 Année internationale de l’énergie durable pour tous.


a) Mise en œuvre d’Action 21, du programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable (A/65/436/Add.1)


Le projet de résolution I, relatif à la « Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable », a été adopté sans vote.  L’Assemblée générale réaffirme par ce texte que le développement durable est un élément essentiel de la structure générale des activités des Nations Unies, en ce qui concerne en particulier la réalisation des objectifs de développement arrêtés au niveau international.


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée générale demande que les engagements, programmes et objectifs assortis de délais précis adoptés au Sommet mondial pour le développement durable soient respectés, et que les dispositions relatives aux moyens de mise en œuvre énoncées dans le Plan de mise en œuvre de Johannesburg soient appliquées.  Elle réaffirme l’objectif consistant à renforcer la mise en œuvre d’Action 21, notamment en mobilisant des ressources financières et technologiques et en réalisant des programmes de renforcement des capacités, en particulier à l’intention des pays en développement.


Le projet de résolution II intitulé « Suite donnée à l’Année internationale de l’assainissement, 2008 », a été adopté sans vote.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale appelle tous les États Membres à concourir au projet mondial « Sustainable sanitation: the five-year drive to 2015 », en redoublant d’efforts pour combler les lacunes en matière d’assainissement au moyen d’initiatives locales renforcées.  Elle engage tous les États, ainsi que les organismes des Nations Unies et toutes les autres parties prenantes, à se servir de l’initiative « Sustainable sanitation: the five-year drive to 2015 » comme d’une plateforme pour renforcer la volonté politique et encourager à agir à tous les échelons, tout en sensibilisant à la nécessité d’atteindre d’urgence l’objectif fixé dans le Plan de mise en œuvre de Johannesburg qui consiste à réduire de moitié, d’ici à 2015, la proportion de la population n’ayant pas accès à l’assainissement de base.


Le projet de résolution III intitulé « Année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau, 2013 » a été adopté sans vote.  L’Assemblée générale décide par ce texte de proclamer 2013 « Année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau ».


b) Suivi et application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la insulaires en développement (A/65/436/Add.2) mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États


Aux termes du projet de résolution I, intitulé « Vers le développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations présentes et à venir », adopté sans vote, l’Assemblée demande aux Nations Unies et à la communauté internationale de soutenir les efforts déployés par les pays des Caraïbes et leurs organisations régionales pour protéger la mer des Caraïbes contre la dégradation résultant de la pollution par les navires, ainsi que contre la pollution due aux activités terrestres.


Par cette résolution, l’Assemblée générale invite tous les États à devenir des parties contractantes aux accords internationaux pertinents en vue de renforcer la sécurité maritime et de mieux protéger le milieu marin de la mer des Caraïbes contre la pollution, les dégâts et la dégradation causés par des navires.  Elle soutient, en outre, les efforts faits par les pays des Caraïbes pour mettre en œuvre des programmes de gestion viable des pêches et pour respecter les principes du Code de conduite pour une pêche responsable adopté par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).


L’Assemblée demande par ce texte aux États de mettre en place des programmes nationaux, régionaux et internationaux pour mettre un terme à l’appauvrissement de la biodiversité marine dans la mer des Caraïbes, en particulier celle d’écosystèmes fragiles comme les récifs coralliens et les mangroves.  Elle demande instamment aussi aux organismes des Nations Unies et à la communauté internationale de continuer à prêter concours et assistance aux pays de la région des Caraïbes pour les aider à exécuter leurs programmes à long terme de prévention des catastrophes et de préparation aux catastrophes.


L’Assemblée générale a ensuite adopté sans vote le projet de résolution II, intitulé « Suivi et application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement ».  Aux termes de cette résolution, l’Assemblée demande instamment que soit pleinement et véritablement mis en application le Document final adopté le 25 septembre 2010 à la Réunion de haut niveau chargée d’examiner l’application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action.


c) Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/65/436/Add.3)


Le projet de résolution I portant sur la « Stratégie internationale de prévention des catastrophes  » a été adopté sans vote.  Par cette résolution, l’Assemblée générale engage les organismes des Nations Unies et invite les institutions financières internationales et les organisations régionales et internationales à tenir pleinement compte du Cadre d’action de Hyōgo et à en intégrer les buts dans leurs stratégies et programmes.  Dans cette même veine, l’Assemblée générale considère également qu’il importe de coordonner les activités d’adaptation aux changements climatiques et les mesures de réduction des risques de catastrophe.  Elle invite les gouvernements et les organisations internationales compétentes à prendre systématiquement en compte ces considérations, notamment dans les plans de développement et les programmes d’élimination de la pauvreté et invite la communauté internationale à appuyer l’action que les pays en développement mènent déjà dans ce sens.


Après avoir rappelé la gravité du séisme survenu au début de cette année sur le territoire de son pays, le représentant du Chili s’est félicité de l’adoption de ce texte et a souligné l’importance de la vie humaine, qui n’a pas de prix.


L’Assemblée générale a ensuite adopté sans vote le projet de résolution II intitulé « Coopération internationale pour l’atténuation des effets du phénomène El Niño ».  Par ce texte, l’Assemblée générale demande au Secrétaire général et aux organes, fonds et programmes compétents des Nations Unies, de même qu’à la communauté internationale, de prendre les mesures nécessaires pour renforcer encore plus le Centre international de recherche sur El Niño (CIIFEN).  Elle invite en outre la communauté internationale à fournir une assistance scientifique, technique et financière et à apporter sa coopération à cette fin.


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée souligne également qu’il importe de maintenir le système d’observation du phénomène El Niño/oscillation australe, de poursuivre les recherches sur les phénomènes météorologiques extrêmes, d’améliorer les techniques de prévision, et d’élaborer des politiques appropriées pour atténuer les effets du phénomène El Niño et des autres phénomènes météorologiques extrêmes.  À cet égard, l’Assemblée générale insiste sur la nécessité de développer et de renforcer ces capacités institutionnelles dans tous les pays, en particulier les pays en développement.


d) Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures (A/65/436/Add.4)


Aux termes de la résolutionintitulée « Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures », adoptée sans vote, l’Assemblée générale considère que les changements climatiques constituent un problème grave auquel il faut s’attaquer d’urgence et demande aux États de faire preuve d’une forte volonté politique en coopérant à la réalisation de l’objectif ultime de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en donnant effet immédiatement à ses dispositions.


L’Assemblée engage également, par ce texte, les parties à la Convention-cadre sur le climat et invite les parties au Protocole de Kyoto à continuer d’utiliser dans leurs travaux les renseignements figurant dans le quatrième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée générale réaffirme que les efforts visant à faire face aux changements climatiques selon des modalités qui favorisent le développement durable, la croissance économique soutenue des pays en développement et l’élimination de la pauvreté doivent passer par l’intégration coordonnée et équilibrée des trois volets interdépendants et complémentaires du développement durable, à savoir : le développement économique, le développement social et la protection de l’environnement.


En adoptant ce texte, l’Assemblée estime qu’il est urgent de fournir des ressources financières et techniques, de renforcer les capacités et de mettre à disposition et transférer les technologies afin de venir en aide aux pays en développement qui subissent les effets des changements climatiques.


d) Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique (A/65/436/Add.5)


L’Assemblée générale a ensuite adopté sans vote la résolutionrelative à l’« Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique ».  Elle invite les États Membres à contribuer plus activement à la mise en œuvre de la Convention, à prendre en compte la désertification et la dégradation des terres dans leurs plans et stratégies de développement durable, et à intégrer les programmes nationaux de lutte contre la sécheresse et la désertification dans les stratégies de développement nationales.


Par ce texte, l’Assemblée engage les États Membres à répondre aux besoins de la population des zones arides, soit plus d’un milliard de personnes, en favorisant des investissements adaptés, qui soient à même de contribuer à la réalisation des objectifs de développement arrêtés au niveau international dans ces régions.  Elle décide également d’organiser une réunion de haut niveau d’une journée sur le thème: « Trouver des solutions aux problèmes de désertification, de dégradation des terres et de sécheresse dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté », qui se tiendra le mardi 20 septembre 2011, avant le débat général de sa soixante-sixième session.


f) Convention sur la diversité biologique (A/65/436/Add.6)


Le projet de résolutionrelatif à la « Convention sur la diversité biologique » a été adopté sans vote.  Par ce texte, l’Assemblée générale décide de proclamer la période 2011-2020 « Décennie des Nations Unies pour la diversité biologique », en vue de contribuer à la mise en œuvre du Plan stratégique pour la diversité biologique pour la période 2011-2020.


Elle prend acte des importants textes issus de la dixième Réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP10), tenue à Nagoya (Japon) du 18 au 29 octobre 2010, et de sa cinquième Réunion siégeant en tant que Réunion des Parties au Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques, tenue à Nagoya du 11 au 15 octobre 2010, qui représentent une contribution majeure à la réalisation intégrale des trois objectifs de la Convention sur la diversité biologique (CBD), condition essentielle pour la protection de la vie sur terre, le bien-être des hommes et le développement durable.


En adoptant ce texte, l’Assemblée générale prend également acte de l’adoption, par la dixième Réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique du Protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation, et reconnaît le rôle qu’il pourrait jouer en matière d’accès aux ressources et de partage des avantages en contribuant à la conservation et à l’exploitation durable de la diversité biologique, à l’élimination de la pauvreté et à la préservation de l’environnement.


g) Rapport du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur les travaux de sa onzième session extraordinaire (A/65/436/Add.7)


L’Assemblée générale a ensuite adopté sans vote le projet de résolutionportant sur le « Rapport du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur les travaux de sa onzième session extraordinaire ».  Par ce texte, l’Assemblée générale réaffirme que la ratification et l’application des accords multilatéraux sur l’environnement vont dans le sens d’une gouvernance internationale plus cohérente et efficace de l’environnement, et invite par conséquent les États Membres à ratifier et à appliquer les accords multilatéraux relatifs à l’environnement.  De même, par ce texte, l’Assemblée générale prie le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) d’intensifier sa coopération avec les organismes des Nations Unies, les régions et les sous-régions concernées et les initiatives de coopération Sud-Sud existantes pour mettre au point des activités conjointes et exploiter les complémentarités afin de favoriser la coopération Sud-Sud visant à appuyer le renforcement des capacités et des moyens techniques dans le cadre du Plan stratégique de Bali.


Le représentant de l’Égypte s’est félicité de l’adoption de ce texte et a estimé qu’il fallait parvenir à un accord pour créer le mécanisme intergouvernemental d’échanges entre scientifiques et décideurs en matière de biodiversité et de services écosystémiques (IPBES).  Il existe encore de nombreuses ambigüités sur la création de cette plateforme gouvernementale, a-t-il constaté. Il a émis l’espoir qu’elles seraient dissipées au moment de l’établir.


Le représentant de Cuba a pour sa part reconnu que l’instauration de cette plateforme serait de nature positive du fait qu’elle permettrait d’offrir aux États et autres acteurs un conseil scientifique fiable, indépendant et sans exclusive.  Il faudra cependant, au moment de la créer, se pencher sur la gouvernance environnementale mondiale, a-t-il préconisé.  On ne saurait en aucun cas aborder la création d’un tel mécanisme sans réfléchir au préalable aux implications budgétaires.  Toute action envisagée par cette résolution doit tenir compte de la position de tous les États Membres, a estimé le représentant cubain, qui s’est dit préoccupé par l’aspect mercantile qui a prévalu pendant les consultations ayant présidé à la création de l’IPBES


h) Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable (A/65/436/Add.8)


Aux termes de la résolution intitulée « Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable », dont le projet de texte a été adopté sans vote, l’Assemblée générale encourage la communauté internationale à se montrer collectivement plus résolue à faire reconnaître l’importance de l’éducation au service du développement durable, y compris en mobilisant des ressources, en appuyant les initiatives menées au niveau national, et en créant des processus qui se prolongeront au-delà de ladite Décennie.  Par ce texte, l’Assemblée encourage également les gouvernements à poursuivre la mise en œuvre de la Décennie aux niveaux international, national et local, notamment en collaborant avec les parties prenantes, y compris les systèmes éducatifs à tous les niveaux en intégrant, selon que de besoin, le concept de développement durable dans les programmes scolaires, et en coopérant en vue de conserver, de protéger et de rétablir la santé et l’intégrité de l’écosystème terrestre.


i) Harmonie avec la nature (A/65/436/Add.9)


Le projet de résolution intitulé « Harmonie avec la nature », a été adopté sans vote.  L’Assemblée générale prie, par ce texte, le Secrétaire général d’organiser, à sa soixante-cinquième session, un échange de vues qui se tiendra lors de deux séances plénières organisées à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la Terre nourricière, le 22 avril 2011, avec la participation des États Membres, des organismes des Nations Unies, d’experts indépendants et d’autres parties concernées, pour contribuer et aider activement et concrètement aux préparatifs de la Conférence sur le développement durable de 2012.


Application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) et renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat)  » (A/65/437)


Ce texte a été adopté sans vote.  Par cette résolution, l’Assemblée générale rappelle qu’il est important qu’ONU-Habitat intervienne rapidement en cas de catastrophe naturelle ou provoquée par l’homme, en particulier en subvenant aux besoins en matière de logement et d’infrastructures qui surgissent au lendemain des catastrophes et des conflits par ses activités normatives et opérationnelles.  Dans le même ordre d’idées, l’Assemblée générale invite la communauté internationale des donateurs et les institutions financières à verser des contributions généreuses à la Fondation des Nations Unies pour l’habitat et les établissements humains, y compris au Fonds d’affectation spéciale pour l’eau et l’assainissement, à la Facilité pour la réfection des taudis et aux fonds d’affectation à la coopération technique, afin de permettre à ONU-Habitat d’aider les pays en développement à mobiliser des fonds publics et des capitaux privés pour l’assainissement des taudis, la construction de logements et les services de base.


Mondialisation et interdépendance (A/65/438)


Le projet de résolution I, intitulé « Culture et développement » a ensuite été, lui aussi, adopté sans vote.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale souligne l’importante contribution de la culture au développement durable et à la réalisation des objectifs de développement nationaux et de ceux arrêtés au niveau international – dont les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Elle invite tous les États Membres, organisations intergouvernementales, organismes des Nations Unies et organisations non gouvernementales compétentes à, entre autres, sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la diversité culturelle pour le développement durable; à assurer plus l’intégration et la « transversalisation » de la problématique culturelle dans les politiques et stratégies de développement à tous les niveaux; et à promouvoir le renforcement des capacités en vue de donner naissance à un secteur culturel et créatif dynamique.


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée les encourage aussi à renforcer la coopération internationale à l’appui des efforts des pays en développement en faveur du développement et de la consolidation des industries culturelles, du tourisme culturel, et des microentreprises œuvrant dans le domaine concerné.


Aux termes du projet de résolution intitulé « Vers un nouvel ordre économique international » , adopté par 126 voix pour, une voix contre (Bosnie-Herzégovine) et 52 abstentions, l’Assemblée générale réaffirme qu’il faut continuer de s’employer à instaurer un nouvel ordre économique international fondé sur les principes d’équité, d’égalité souveraine, d’interdépendance, d’intérêt commun, de coopération et de solidarité entre tous les États.


Elle décide de poursuivre l’examen de la situation économique internationale et de ses incidences sur le développement au cours de sa soixante-septième session et, à cet effet, prie le Secrétaire général de présenter, dans son prochain rapport, une vue d’ensemble actualisée des grands problèmes d’ordre économique et de politique générale à résoudre sur le plan international pour assurer une croissance économique soutenue et un développement durable qui soient équitables et sans exclusive, ainsi que du rôle que peut jouer l’Organisation des Nations Unies à cet égard.


a) Rôle des Nations Unies s’agissant de promouvoir le développement dans le contexte de la mondialisation et de l’interdépendance (A/65/438/Add.1)


L’Assemblée générale a adopté sans vote le projet de résolution I portant sur le « Rôle des Nations Unies s’agissant de promouvoir le développement dans le contexte de la mondialisation et de l’interdépendance ».  L’Assemblée générale réaffirme par ce texte la nécessité de renforcer le rôle central joué par l’Organisation des Nations Unies dans la consolidation du partenariat mondial pour le développement afin de créer un environnement mondial propice à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment l’accélération de la réalisation pleine et entière des engagements souscrits au titre du partenariat mondial pour le développement.  De même, aux termes de ce texte, l’Assemblée générale insiste sur la nécessité de prendre des mesures concrètes pour promouvoir le développement et la diffusion de technologies adaptées, abordables et viables ainsi que leur transfert à des conditions équitables, transparentes et convenues d’un commun accord vers les pays en développement, afin de les aider à mettre en œuvre leurs stratégies de développement.


b) Action préventive et lutte contre la corruption et le transfert d’avoirs d’origine illicite et restitution de ces avoirs, notamment aux pays d’origine, conformément à la Convention des Nations Unies (A/65/438/Add/2)


L’Assemblée générale a ensuite adopté sans vote le projet de résolution II intitulé « Action préventive et lutte contre la corruption et le transfert d’avoirs d’origine illicite et restitution de ces avoirs, notamment aux pays d’origine, conformément à la Convention des Nations Unies ».  Selon le libellé de ce texte, l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante-septième session, au titre de la question intitulée « Prévention du crime et justice pénale » un rapport sur l’action préventive et la lutte contre la corruption et sur la récupération et la restitution des avoirs détournés.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale décide aussi d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixante-septième session, au titre de la question intitulée « Prévention du crime et justice pénale », la question subsidiaire intitulée « Action préventive et lutte contre la corruption et le transfert d’avoirs d’origine illicite et restitution de ces avoirs, notamment aux pays d’origine, conformément à la Convention des Nations Unies contre la corruption ».


c) Migrations internationales et développement (A/65/438/Add/3)


L’Assemblée a ensuite adopté sans vote le projet de résolution III, intitulé « Migrations internationales et développement ».  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale demande à tous les États Membres, conformément aux obligations et engagements internationaux qu’ils ont contractés dans ce domaine, de promouvoir la coopération à tous les niveaux pour relever le défi que représentent les migrations irrégulières et d’encourager ainsi des processus migratoires sûrs, réguliers et rationnels.  L’Assemblée générale demande également aux États Membres d’examiner les effets de la crise économique et financière sur les migrants internationaux et, dans ce contexte, de s’engager à nouveau à résister au traitement injuste et discriminatoire des migrants.


Groupes de pays en situation particulière (A/65/439)


a) Quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (A/65/439/Add.1)


Le projet de résolutionportant sur la « Quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés  » a été adopté sans vote.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale décide de convoquer la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés du 9 au 13 mai 2011, à Istanbul en Turquie, et elle décide également de tenir la deuxième session du Comité préparatoire intergouvernemental à New York, du 4 au 8 avril 2011.


Par ce texte, l’Assemblée générale constate avec inquiétude l’insuffisance des ressources du Fonds d’affectation spéciale pour les pays les moins avancés et, tout en remerciant les pays qui ont versé des contributions volontaires, engage les gouvernements, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales, les grands groupes et les autres donateurs à contribuer au Fonds dans les plus brefs délais afin d’appuyer les préparatifs de fond de la Conférence et de financer la participation des représentants de chacun des PMA aux préparatifs de la Conférence ainsi que la participation de deux représentants de chacun des PMA aux réunions du Comité préparatoire intergouvernemental et à la Conférence elle-même.


b) Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral: résultats de la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit (A/65/439/Add.2)


Le projet de résolutionportant sur les « Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral » a été adopté sans vote.  Par ce texte, l’Assemblée générale réaffirme notamment que les pays sans littoral ont le droit d’accès à la mer et la liberté de transit par le territoire des pays de transit par tous les moyens de transport, conformément aux règles applicables du droit international.


L’Assemblée générale invite aussi par ce texte les États Membres, les organismes des Nations Unies, ainsi que les autres organisations internationales, régionales et sous-régionales et institutions multilatérales de financement et de développement compétentes à accélérer l’application des mesures spécifiques définies dans les cinq priorités arrêtées dans le Programme d’action d’Almaty et de celles qui figurent dans la Déclaration sur l’examen à mi-parcours afin d’aider les pays en développement sans littoral à réaliser les objectifs de développement arrêtés au niveau international, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement.


Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement (A/65/440)


En adoptant sans vote la résolution intitulée « Promotion de l’écotourisme aux fins de l’élimination de la pauvreté et de la protection de l’environnement », l’Assemblée générale souligne qu’il faut porter à leur maximum les avantages économiques, sociaux et environnementaux découlant des activités d’écotourisme dans tous les pays, notamment en Afrique, dans les pays les moins avancés et dans les petits États insulaires en développement.


En adoptant cette résolution, l’Assemblée générale souligne qu’il importe de mettre en place, au niveau national, et conformément aux priorités nationales, des principes directeurs et des règlements judicieux pour promouvoir et soutenir l’écotourisme et pour réduire toute incidence négative qu’il pourrait avoir.  Elle invite en outre les États Membres à promouvoir l’investissement en faveur de l’écotourisme, notamment en créant des petites et moyennes entreprises et en facilitant l’accès au financement dans les régions présentant un fort potentiel écotouristique.


L’Assemblée insiste aussi sur le fait qu’il faut prendre en considération, respecter et promouvoir tous les aspects des cultures, traditions et connaissances autochtones dans l’élaboration des politiques d’écotourisme et souligne combien il importe de promouvoir la pleine participation des populations locales et autochtones à la prise des décisions qui les touchent.


a) Deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017) (A/65/440/Add.1)


Le projet de résolution ayant pour titre « Deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017) » a été adopté sans vote.  Selon ce texte, l’Assemblée générale souligne que le rang de priorité le plus élevé doit être accordé à l’élimination de la pauvreté dans le programme de développement de l’Organisation des Nations Unies et qu’il est essentiel de s’attaquer aux causes de la pauvreté et aux problèmes qui y sont associés dans le cadre de stratégies intégrées, coordonnées et cohérentes aux niveaux national, intergouvernemental et interorganisations.


Dans le même contexte, l’Assemblée générale réaffirme aussi la nécessité de tenir tous les engagements en matière d’aide publique au développement, notamment celui qu’ont pris de nombreux pays développés de consacrer à l’aide publique au développement en faveur des pays en développement 0,7% de leur produit national brut d’ici à 2015 et au moins 0,5% en 2010, et de consacrer de 0,15 à 0,2% de leur produit national brut à l’aide publique au développement en faveur des pays les moins avancés.


L’Assemblée a ensuite adopté sans vote le projet de décision intitulé « Rapport du Secrétaire général sur le rôle du microcrédit et de la microfinance dans l’élimination de la pauvreté ».


b) Coopération pour le développement industriel (A/65/440/Add.2)


Le projet de résolutionportant sur la « Coopération pour le développement industriel » a été adopté sans vote.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale souligne la nécessité de promouvoir, dans le cadre du développement industriel, l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes à tous les niveaux et leur participation au processus de prise de décisions.  Par ce texte, l’Assemblée générale insiste sur l’importance de l’accès aux formes modernes d’énergie et aux sources d’énergie renouvelables, aux technologies énergétiques de pointe, notamment les technologies moins polluantes d’exploitation des combustibles fossiles, et de la promotion de l’utilisation rationnelle de l’énergie pour favoriser le développement industriel et réaliser les objectifs de développement arrêtés au niveau international, dont ceux du Millénaire.


Activités opérationnelles de développement: activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (A/65/441)


En adoptant sans vote le projet de résolution I, intitulé « Renommer le Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement et du Fonds des Nations Unies pour la population de façon à inclure le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets », l’Assemblée générale décide que le nom du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement et du Fonds des Nations Unies pour la population sera changé en « Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement, du Fonds des Nations Unies pour la population et du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets ».


Le projet de résolution II, relatif aux Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, a été adopté sans vote.  Par ce texte, l’Assemblée générale reconnaît qu’il importe de renforcer les stratégies relatives à ce type d’activités pour mieux contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015, en particulier dans les pays les moins avancés et les autres pays en développement.


L’Assemblée rappelle en outre qu’elle a décidé que le prochain examen complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies aurait lieu en 2012, et que les examens suivants auraient lieu tous les quatre ans.


Développement agricole et sécurité alimentaire (A/65/442)


L’Assemblée générale a également adopté sans vote le projet de résolution par lequel elle insiste sur l’importance de synergies accrues entre les politiques et stratégies relatives à l’agriculture, à la diversité biologique, à la sécurité alimentaire et au développement, aux niveaux national et international, qui supposent notamment que l’on accorde à l’agriculture et à la sécurité alimentaire une place prioritaire en les intégrant dans les politiques de développement.  Par cette résolution, l’Assemblée générale encourage l’accroissement des investissements publics et des incitations offertes aux petits producteurs et aux producteurs marginalisés, dont les femmes, dans les pays en développement afin de renforcer la production de toute une gamme de produits végétaux et animaux traditionnels et autres et d’accélérer la transition vers une production durable.


Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles (A/65/443)


Aux termes de ce texte, adopté par 167 voix pour, 8 voix contre (États fédérés de Micronésie, Nauru, Îles Marshall, Palaos, États-Unis, Israël, Canada et Australie ) et 6 abstentions (Papouasie-Nouvelle-Guinée, Tonga, Côte d’Ivoire, Cameroun et Gabon), l’Assemblée générale exige qu’Israël, puissance occupante, cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé.


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée demande également à Israël de s’acquitter des obligations que lui impose le droit international, notamment le droit international humanitaire, en ce qui concerne la modification du caractère et du statut du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.  Il est aussi demandé à Israël de mettre fin, dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, à toute intervention portant atteinte à l’environnement, en particulier au déversement de déchets de toutes sortes, qui fait peser une grave menace sur les ressources naturelles de ces territoires, à savoir les ressources en eau et en terre, et qui risque de nuire à l’environnement, à l’assainissement et à la santé des populations civiles.


Enfin, l’Assemblée demande par ce texte à Israël de mettre fin à la destruction d’équipements essentiels, notamment de réseaux d’adduction d’eau et d’assainissement, qui a notamment pour conséquence une dégradation des ressources naturelles du peuple palestinien.


L’Assemblée générale réaffirme, par cette résolution, les droits inaliénables du peuple palestinien et de la population du Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et ressources en eau, et reconnaît le droit du peuple palestinien de demander réparation si ses ressources naturelles sont exploitées, altérées, détruites, épuisées ou mises en péril par suite de mesures illégales prises par Israël.


Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale (A/65/444)


Aux termes du projet de décision contenu dans le rapport sus-mentionné, l’Assemblée générale a adopté sans vote le programme de travail de la Deuxième Commission pour la soixante-sixième session de l’Assemblée.  L’Assemblée générale a également adopté un second projet de décision, relatif à l’« Amélioration des méthodes de travail de la Deuxième Commission ».


La situation en Amérique centrale: progrès accomplis vers la constitution d’une région de paix, de liberté, de démocratie et de développement


Déclarations avant l’adoption du projet de résolution (A/65/L.51)


Les déclarations qui suivent ont été faites par les délégations avant l’adoption du projet de résolution relatif à la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG):


M. JAN GRAULS (Belgique), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a estimé qu’il était de la plus haute importance que l’ensemble des institutions publiques du Guatemala appuient pleinement le travail de la Commission, et que l’ensemble de la société guatémaltèque contribue à la lutte contre l’impunité.  M. Grauls a fait savoir que l’appui financier apporté par l’Union européenne à la Commission se chiffrait maintenant à 5,5 millions d’euros.  Il s’est félicité de l’adoption récente, par le Congrès guatémaltèque, d’une loi sur la saisie des biens, y voyant une «  indication encourageante » de l’appui politique dont bénéficie le secteur juridique dans le cadre de la lutte contre l’impunité et la criminalité organisée.  Le représentant a affirmé que l’Union européenne appuyait la demande de prorogation du mandat de la Commission, et il a ensuite insisté qu’il était important d’assurer aux autorités guatémaltèques un transfert de l’expertise, du savoir et des meilleurs pratiques de la Commission.  Évoquant les préoccupations qu’éprouvent les délégations de l’Union européenne envers le niveau de violence et d’impunité que connaît le Guatemala, M. Grauls a par ailleurs engagé l’ONU à répondre aux défis opérationnels qui se posent à la Commission.  « La sécurité de son personnel nous préoccupe tout particulièrement », a-t-il précisé.


M. EDUARDO ULIBARRI (Costa Rica) a dénoncé le fait qu’après avoir réussi à surmonter des décennies de violence et s’être fermement engagé sur la voie de la démocratie et du respect des droits de l’homme, les actions « incompréhensibles, injustifiées et inacceptables » lancées par le Nicaragua avaient forcé l’Amérique centrale à un retour en arrière.  Il a fait savoir que depuis la fin du mois d’octobre, « des troupes nicaraguayennes se trouvaient dans certaines parties du territoire costaricain et avaient saccagé une zone de marais protégée ».  « C’est un acte de pure violence », a estimé le représentant qui a ajouté que cet « acte d’agression » n’avait pas débouché sur un conflit armé pour la simple raison que le Costa Rica n’a pas d’armée et que sa défense dépend de « la raison et non des fusils et des balles ».  M. Ulibarri a ensuite argué que, contrairement aux affirmations du Nicaragua, ce conflit n’était pas lié à une quelconque dispute frontalière, mais que c’était purement et simplement une occupation militaire.


Le représentant du Costa Rica a poursuivi son intervention en défendant le droit de ses concitoyens à vivre sans forces armées et a passé en revue les initiatives diplomatiques lancées par son pays pour résoudre la situation.  Il a fait part de la volonté de sa délégation de prendre part à des pourparlers directs, « sous le principe du respect de notre intégrité territoriale », tout en précisant que ce dialogue potentiel ne « dissuaderait en rien le Costa Rica qui a lancé une action devant la Cour internationale de Justice » contre son voisin.


L’intervention du Costa Rica a été interrompue par le représentant du Nicaragua qui a invoqué une motion d’ordre afin de dénoncer le fait que le discours de son homologue du Costa Rica allait, selon lui, au-delà de l’examen du point inscrit à l’ordre du jour. 


Avant de poursuivre la lecture de sa déclaration, le représentant du Costa Rica a rétorqué que son intervention était centrée sur l’examen de la question de l’état de droit, tant au niveau régional que local.


Revenant à la question guatémaltèque, M. ROMÁN OYARZUN (Espagne) a déclaré que la création de la Commission avait pour ambition de placer le Guatemala sur la voie du rétablissement de la paix et du rejet de l’impunité.  Parvenu à la quatrième année de ses travaux, la Commission est désormais à la croisée des chemins, a-t-il estimé.  Pour continuer à fonctionner, la Commission a besoin de l’appui du Gouvernement du Guatemala, des Nations Unies et des pays d’Amérique centrale, a-t-il souligné.  Or, à l’heure actuelle, des campagnes de dénigrement ont été lancées contre elle, suite à l’arrestation de personnalités politiques, d’entrepreneurs et de figures de la criminalité organisée, a dit le représentant.  En mars 2009, le Gouvernement du Guatemala a demandé la prorogation du mandat de la Commission pour deux années supplémentaires, a–t-il ensuite rappelé.  Le représentant a jugé important de revoir la structure de la CICIG et de lui offrir un soutien renforcé.  Dans sa lettre, le Secrétaire général fait référence à une nouvelle demande de prorogation émanant du Président du Guatemala, qui estime que la prorogation initiale du mandat de la Commission sera insuffisante pour qu’elle puisse achever ses travaux.  L’Espagne appuie donc la décision de proroger de deux ans le mandat de la CICIG, afin de se donner le temps de réfléchir à une stratégie de sortie, a dit M. Oyarzun, en souhaitant que le projet de la résolution dont était saisie l’Assemblée soit adopté par consensus.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a insisté sur l’importance de la coopération entre les pays d’Amérique centrale dans le but d’y consolider les mécanismes de sécurité publique et de renforcer les institutions démocratiques.  Il a réitéré l’appui qu’accorde sa délégation à la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala, y voyant une « expérience novatrice » qui permet à la communauté internationale d’appuyer un État Membre dans le renforcement de ses institutions et le respect de l’état de droit.  Il a estimé que cette expérience méritait d’être répétée dans d’autres cas, notamment dans le contexte des efforts de consolidation de la paix.


M. JOHN MCNEE (Canada) a vu dans la CICIG un allié important pour faire progresser un éventail de réformes en matière de sécurité et de justice au Guatemala.  Il s’est félicité du rôle important qu’elle joue en s’attaquant publiquement aux intérêts bien établis et en exigeant une plus grande transparence au nom des Guatémaltèques.  M. McNee a observé que le rôle de la CICIG est maintenant remis en question par certains, et a argué que ces attaques constituaient une indication du succès de la Commission, car, s’est-il expliqué, elles témoignent du fait que des personnes et des organisations clandestines qui ont longtemps agi en toute impunité font maintenant l’objet d’enquêtes et de poursuites pour que justice soit faite.  Le représentant a ensuite exhorté l’ONU et la communauté internationale à redoubler d’efforts pour travailler avec le Gouvernement du Guatemala afin de lui permettre de lutter contre l’impunité et de renforcer la justice et la primauté du droit.


M. GREGORY NICKELS (États-Unis) a dit que sa délégation soutenait la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala, et a souligné les nombreux succès qu’elle a remportés dans ses enquêtes contre la corruption et la criminalité organisée notamment, permettant ainsi de défendre les personnes qui souffrent de ces injustices.  Il a appuyé l’extension du mandat de la CICIG jusqu’en septembre 2013.   En outre, le représentant a invité la communauté internationale à fournir à la Commission les ressources qui lui sont nécessaires.  Les États-Unis ont contribué à ces ressources en versant 12 milliards de dollars depuis 2008 et ils continueront à soutenir la CICIG, a-t-il assuré.


M. MIGUEL BERGER (Allemagne) a relevé que le crime organisé s’implantait de plus en plus fermement au Guatemala et a vu dans la Commission la volonté de la population de ne pas laisser s’opérer une déstabilisation de leur pays.  Relevant que le système judiciaire guatémaltèque devra prendre la relève de la CICIG en 2013, M. Berger a insisté sur l’importance que revêt la période de transition, et a engagé l'Assemblée générale à proroger le mandat de la Commission jusqu’à 2013.  Il a fait savoir que les menaces dont était l’objet les membres du personnel de la Commission avaient atteint un niveau alarmant et a voulu que cette réunion débouche sur « la démonstration visible de l’appui politique de l’ONU à la Commission et sur son assistance concrète aux hommes et femmes courageux qui travaillent pour la Commission ».  Il a notamment appelé l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) à être encore plus actif dans le pays.  Le représentant a ensuite relevé que les deux autres gouvernements de la région voyaient dans la Commission un modèle potentiel de lutte contre l’impunité et de renforcement de l’état de droit.  La communauté internationale doit être disposée et se tenir prête à répondre à toute requête allant dans ce sens, a-t-il ajouté.


M. DANILO ROSALES DIAZ (Nicaragua) a fait part du soutien de son pays aux efforts déployés par la « république sœur » du Guatemala, ainsi qu’aux travaux de la CICIG.  L’adoption de la résolution permettra d’accroître l’appui international tant mérité par la CICIG, a-t-il dit.  Il a déploré « l’attitude regrettable » du Costa Rica dont la délégation a abordé une question d’ordre juridique qui l’oppose au Nicaragua, et a présenté des excuses au Guatemala pour les « distractions » provoquées par le Costa Rica.


Le représentant a ensuite fait savoir que le Nicaragua estimait que le différend qui l’oppose au Costa Rica devait être résolu par l’intermédiaire de la Cour internationale de Justice, et s’est félicité du fait que le Costa Rica « se soit enfin décidé à suivre la direction du Nicaragua ».  Il a déclaré que le sort de la région de Rio San Juan, une zone de 2,7 kilomètres carrés, relevait de la souveraineté du Nicaragua, et que la présence de troupes nicaraguayennes dans la zone n’était donc pas une invasion territoriale.  « Le Nicaragua n’a jamais envahi ni occupé le Costa Rica », a-t-il affirmé, et « notre peuple a souffert d’une intervention qui a violé notre intégrité ».  Nous avons agi de plein droit afin d’assurer la prospérité et le développement de notre environnement, a-t-il ajouté.  Le représentant a ensuite avancé que le budget militaire du Costa Rica était 100 fois supérieur à celui de son pays.  Il a par ailleurs dénoncé, entre autres, le haut niveau de xénophobie et de racisme que rencontrent les ressortissants du Nicaragua au Costa Rica, ainsi que le fait que le Costa Rica continue à utiliser des engrais chimiques qui ont des impacts négatifs au Nicaragua; et qu’un projet d’extraction minière costaricien ait provoqué de nombreux dégâts environnementaux dans la région.  Le représentant a ensuite affirmé que sa délégation était prête à entamer un dialogue bilatéral avec son homologue du Costa Rica sans condition afin de résoudre le différend.


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Le Comité préparatoire intergouvernemental de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA élit son Président et adopte son ordre du jour

DEV/2855

Le Comité préparatoire intergouvernemental de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA élit son Président et adopte son ordre du jour

17/12/2010
Assemblée généraleDEV/2855
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité préparatoire intergouvernemental                    

de la 4ème Conférence des Nations Unies

sur les pays les moins avancés

Session d’organisation

1ere séance - matin                                         


LE COMITÉ PRÉPARATOIRE INTERGOUVERNEMENTAL DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES PMA ÉLIT SON PRÉSIDENT ET ADOPTE SON ORDRE DU JOUR


Le Comité préparatoire intergouvernemental de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA) a élu, ce matin par acclamation, M. Jarmo Viinanen, Représentant permanent de la Finlande, à sa présidence.  Il a également adopté l’ordre du jour de sa session d’organisation.


La quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (Conférence PMA IV) se déroulera à Istanbul, en Turquie, du 9 au 13 mai 2011.  Mandatée par la résolution 63/227 de l’Assemblée générale, elle a pour but de fournir une évaluation du Programme d’action de Bruxelles pour les pays les moins avancés.  Cette Conférence sera notamment l’occasion de partager les meilleures pratiques, de définir les initiatives nécessaires pour surmonter les obstacles rencontrés, et de formuler un nouveau partenariat entre les pays les moins avancés (PMA) et leurs partenaires en développement.


Dans son allocution, M. Viinanen a appelé les États Membres à faire des attentes et des priorités des PMA le point de départ des négociations, car « les PMA doivent être les pilotes de leur propre développement », tout en prenant en compte le point de vue de leurs partenaires au développement « afin d’avoir un tableau complet et détaillé ».


Le Représentant du Népal et Président du Bureau pour la coordination mondiale du Groupe des pays les moins avancés, a estimé que la Conférence devait adopter une perspective plus large que celle qui a prévalu à ce jour, notamment au vu du fait que la vulnérabilité des PMA avait augmenté suite aux crises économique, énergétique, alimentaire et climatique.


Il a notamment souhaité que la Conférence d’Istanbul débouche sur l’adoption et la mise en place d’un mécanisme de suivi pour assurer la mise en œuvre du prochain Programme d’action qui définirait clairement les responsabilités des PMA et de leurs partenaires au développement afin de réaliser des progrès sur le terrain.  Il a également réclamé l’adoption d’une série de mesures d’appui international « améliorées, effectives et consolidées ».  Les approches habituelles ne sont pas suffisantes, a-t-il affirmé.


Pour sa part, le représentant de la République dominicaine a engagé les États Membres à faire preuve de sens critique.  « Malgré nos meilleures intentions, il y a plus de PMA aujourd’hui qu’il n’y en avait il y a 10 ans, et leurs indicateurs sociaux et économiques demeurent toujours trop bas », a-t-il notamment relevé.

Le représentant du Bangladesh a insisté de son côté sur « l’impact catastrophique » des changements climatiques sur les PMA, tandis que son homologue de la Turquie a suggéré de lancer une campagne intensive pour sensibiliser la communauté internationale aux défis redoutables qu’affrontent les PMA.  « À Istanbul, nous allons tracer une nouvelle voie de développement pour les PMA », a-t-elle assuré. 


Pour sa part, M. Cheick Sidi Diarra, Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les États insulaires en développement, et Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, a passé en revue les activités préparatoires conduites par son Bureau.


En début de séance, le Comité préparatoire intergouvernemental a également élu les membres de son Bureau.


Les neuf postes de Vice-président du Bureau du Comité préparatoire seront ainsi pourvus par l’Éthiopie et le Malawi, pour le Groupe des États d’Afrique; le Bangladesh et l’Inde, pour le Groupe des États d’Asie; la Hongrie et la Slovénie, pour le Groupe des États d’Europe orientale; la République dominicaine et Haïti, pour le Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes; et enfin l’Australie, qui représentera le Groupe des États d’Europe occidentale et autres États.


Le Comité préparatoire a également décidé que la Turquie, en sa qualité de pays hôte de la Conférence PMA IV, et les cinq membres du Bureau pour la coordination mondiale du Groupe des pays les moins avancés siègeraient au Bureau en tant que membres ex-officio.


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Le Chef du Bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest se félicite des progrès politiques réalisés dans les pays de la région, y compris la Guinée

CS/10129

Le Chef du Bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest se félicite des progrès politiques réalisés dans les pays de la région, y compris la Guinée

17/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10129
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6455e séance - après-midi


L E CHEF DU BUREAU DE L’ONU POUR L’AFRIQUE DE L’OUEST SE FÉLICITE DES PROGRÈS POLITIQUES RÉALISÉS DANS LES PAYS DE LA RÉGION, Y COMPRIS LA GUINÉE


M. Saïd Djinnit souligne la nécessité d’engager une action commune pour mieux prévenir et combattre la criminalité transnationale organisée


Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, M. Saïd Djinnit, a fait le point sur la situation politique dans la région au cours des six derniers mois, marquée selon lui par plusieurs « développements positifs ».


M. Djinnit, qui présentait aux membres du Conseil de sécurité le rapport du Secrétaire général sur les activités du Bureau (S/2010/614), a toutefois reconnu que les élections régionales organisées en Afrique de l’Ouest « continuent de générer des tensions ».  Dans ce contexte, « le Bureau demeurera engagé à appuyer la transition démocratique dans la sous-région afin de faire des élections un instrument efficace pour le renforcement de la démocratie, la cohésion nationale et le développement ».


Concernant le Niger, M. Djinnit a salué des progrès sensibles sur le terrain présageant d’un retour à l’ordre constitutionnel, « en dépit d’une récente vague d’arrestations d’officiers de haut rang, qui indique qu’il existe des divisions au sein de l’appareil militaire ».  Il a ajouté que la crise alimentaire qui sévit dans le pays a été efficacement maîtrisée grâce aux efforts du Gouvernement nigérien, assisté par les Nations Unies et la communauté internationale dans son ensemble.


Notant la reprise du dialogue politique en Mauritanie et se félicitant de la volonté affichée par les différents acteurs politiques du Togo de renforcer la réconciliation nationale, M. Djinnit s’est attardé sur la situation en Guinée, « qui était il y a six mois l’une des plus sérieuses sources d’inquiétude dans la région ».  « Aujourd’hui, le pays fait partie de nos meilleurs espoirs », a-t-il affirmé, en insistant sur l’engagement résolu des Guinéens à restaurer la paix et la démocratie en s’appuyant notamment sur les efforts de la Communauté économique des États de l'Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union africaine et de l’ONU.  « La situation en Guinée reste fragile mais nous restons confiants qu’un projet démocratique peut aboutir dans ce pays », a estimé le Représentant spécial.  Le Président élu, M. Alpah Conde, lui a confié qu’il attendait des institutions de Bretton Woods qu’elles fournissent à la Guinée l’assistance et les facilités auxquelles ont droit les pays sortant d’une crise, a indiqué M. Djinnit.  Il a déclaré qu’il rechercherait l’appui des membres du Conseil de sécurité « pour que les attentes légitimes des autorités guinéennes soient satisfaites ».


Concernant le secteur de la sécurité en Afrique de l’Ouest, M. Djinnit a reconnu la nécessité pour que son Bureau, en coopération avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), continue de mobiliser la volonté politique nécessaire pour prévenir et combattre le trafic de stupéfiants et la criminalité transnationale organisée, dans le cadre prévu à cet effet par le plan d’action de la CEDEAO.


« Le Bureau appuiera également la mise en œuvre des mesures visant à promouvoir les droits de l’homme et à intégrer la problématique hommes-femmes dans la gestion des conflits et de leur prévention ».  « Il continuera d’apporter son soutien aux efforts de paix et de stabilité dans la région du Sahel », a-t-il également indiqué, en soulignant la nécessité de renforcer la coopération régionale afin de mieux appréhender les menaces communes à la sécurité, y compris le terrorisme.


Concluant son intervention, le Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest a assuré que son Bureau continuera à coopérer étroitement avec la CEDEAO, l’Union africaine et les acteurs régionaux pour contribuer à la prévention des conflits et à la consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest.  M. Djinnit a réaffirmé son engagement et celui du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest à contribuer à l’affermissement des gains chèrement acquis pour empêcher l’éclatement de nouveaux conflits dans la sous-région.  « L’énergie et les ressources des populations doivent être consacrées à la consolidation des gains démocratiques et pour permettre à ces populations de bénéficier des dividendes sociaux et économiques de la paix », a-t-il estimé.


CONSOLIDATION DE LA PAIX EN AFRIQUE DE L’OUEST


Rapport du Secrétaire général sur les activités du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA) (S/2010/614)


Dans ce rapport semestriel, qui couvre la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2010 et porte essentiellement sur l’actualité nationale, transectorielle et transnationale en Afrique de l’Ouest et sur le travail accompli par le Bureau, le Secrétaire général recommande que le mandat du Bureau soit prorogé de trois ans, du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2013, avec un nouveau mandat.  Ce dernier serait articulé autour de quatre axes stratégiques: diplomatie préventive, lutte contre les menaces transfrontalières et transversales contre la paix et la sécurité, promotion de la bonne gouvernance et de la dimension hommes-femmes, et partenariat avec les organisations régionales.


Le rapport dresse un tableau de l’actualité politique par pays et des bons offices du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest durant les six derniers mois, mais aussi, plus largement, durant les trois dernières années du mandat du Bureau.  M. Ban Ki-moon se félicite des progrès accomplis au cours de ces trois ans dans le domaine de la prévention et du règlement des conflits violents en Afrique de l’Ouest.  Il note ainsi « des progrès concrets « dans les processus de consolidation de la paix au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée-Bissau et estime que « les perspectives de stabilisation politique en Guinée, en Mauritanie et au Niger se sont améliorées », tout en rappelant que le Togo a élu en mars son nouveau président dans le calme.  Le Secrétaire général ajoute toutefois que « l’instabilité politique persiste dans certains pays » de la région « engagés dans une phase de transition entre un régime militaire ou une situation de tensions civiles et un régime démocratique plus ouvert respectueux de l’ordre constitutionnel ».  Il juge que les « progrès notables réalisés pour instaurer la paix et la stabilité » restent « fragiles et doivent être renforcés ».  Il « constate avec inquiétude que les violences électorales demeurent un problème persistant » dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.


Rappelant qu’au cours des trois dernières années, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest « s’est employé à accompagner les efforts menés au niveau sous-régional en faveur de la paix et de la stabilité », le Secrétaire général juge encourageant le renforcement de la coopération et des partenariats avec les organisations régionales, notamment la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine, et avec la communauté internationale en général.  M. Ban constate que la prévalence de l’instabilité politique ici et là s’est « traduite par un recours accru aux bons offices » de son Représentant spécial et au concours de l’ONU pour le renforcement des capacités régionales de médiation.  Il précise que, « de concert avec la CEDEAO et l’Union africaine », son Représentant spécial a « engagé de multiples initiatives de diplomatie préventive » face aux changements anticonstitutionnels de gouvernement et à l’instabilité due aux élections en particulier.


Le Secrétaire général présente un bilan des faits nouveaux, perspectives et activités du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest autour des questions transfrontières et transversales.  Il aborde ainsi les questions économiques, sociales et humanitaires, et notamment la crise alimentaire régionale, face à laquelle il juge la réaction de la communauté internationale « très encourageante et multidimensionnelle ».  Concernant les droits de l’homme et la problématique hommes-femmes, M. Ban estime que les pays de la région « se sont montrés très déterminés à prendre des mesures précises pour appliquer les dispositions » des résolutions du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.  Il explique notamment que, grâce au lancement récent d’un accord de coopération à long terme avec la CEDEAO, des associations féminines régionales et des organismes internationaux, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest travaillera en étroite collaboration à promouvoir la prise en compte de la dimension hommes-femmes dans les programmes nationaux de réforme du secteur de la sécurité en Afrique de l’Ouest.


Face au trafic de drogues et de la criminalité transnationale organisée, M. Ban, qui cite les chiffres de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) et des organes de police internationaux (INTERPOL et EUROPOL), écrit que les quantités de drogues provenant d’Afrique de l’Ouest ou ayant transité par la région saisies en Europe « ont continué de diminuer au cours de la période considérée ».  Il ajoute toutefois que l’explication semble « résider davantage dans la sophistication croissante du mode opératoire des cartels de la drogue que par un réel déclin du trafic de drogue ».  Il s’inquiète de l’augmentation de la consommation de drogues illicites en Afrique de l’Ouest, qu’il présente comme une conséquence de l’utilisation de certains États de la région comme points de transit du trafic.  Le Secrétaire général considère par ailleurs le climat d’insécurité qui règne dans la ceinture sahélienne comme « une autre source de préoccupation majeure ».


Le Secrétaire général se félicite par ailleurs que les conseils du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest soient de plus en plus sollicités pour faciliter, sur le plan politique et technique, les activités liées à la réforme du secteur de la sécurité, par exemple en Guinée.  Il écrit que, dans le cadre de son nouveau mandat, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique du Sud « facilitera l’adoption d’un cadre régional de réforme du secteur de la sécurité et abordera l’interdépendance entre la réforme du secteur de la sécurité et la lutte contre la criminalité organisée, le trafic de drogues et l’instabilité liée aux élections.


Toujours à propos de la réforme du secteur de la sécurité, le Secrétaire général déclare que, dans le cadre des programmes nationaux de ce type de réforme, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest travaillera en étroite collaboration à « promouvoir la prise en compte de la dimension hommes-femmes », et ce, grâce au lancement récent d’un accord de coopération à long terme avec la CEDEAO, des associations féminines régionales et des organismes internationaux.


Avant de conclure, le Secrétaire général met l’accent sur le partenariat du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest avec les organisations régionales.  Il affirme qu’à l’avenir, l’UNOWA continuera de mobiliser la communauté internationale en faveur de la paix et de la sécurité en Afrique de l’Ouest en renforçant les partenariats avec les organisations régionales et sous-régionales, en particulier au niveau opérationnel.  Il précise notamment que le Bureau « s’attachera en priorité à aider la CEDEAO à mettre en place sa Division de la médiation ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité reconduit pour un an le dispositif de ses sanctions applicables au Libéria

CS/10128

Le Conseil de sécurité reconduit pour un an le dispositif de ses sanctions applicables au Libéria

17/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10128
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6454e séance – après-midi


L E CONSEIL DE SÉCURITÉ RECONDUIT POUR UN AN LE DISPOSITIF DE SES SANCTIONS APPLICABLES AU LIBÉRIA


Il exige du Gouvernement libérien qu’il fasse tout son possible pour appliquer les sanctions contre les proches de l’ancien Président Charles Taylor


Le Conseil de sécurité a reconduit, cet après-midi, jusqu’au 16 décembre 2011, son dispositif de sanctions à l’encontre du Libéria.  Le Conseil a également renouvelé le mandat du Groupe d’experts créé en vertu de sa résolution 1903 (2009), dont il redéfinit le mandat.


Par sa résolution 1961 (2010), adoptée à l’unanimité, le Conseil « décide de remettre en vigueur pour 12 mois les mesures concernant les déplacements » des individus désignés par le Comité des sanctions comme faisant « peser une menace sur le processus de paix au Libéria, ou qui mènent des activités visant à porter atteinte à la paix et à la stabilité au Libéria et dans la sous-région, y compris les hauts responsables du gouvernement de l’ancien Président Charles Taylor », prévues dans la résolution 1521 (2003).


Le Conseil rappelle que « les mesures arrêtées au paragraphe 1 de la résolution 1532 (2004) », qui visent au gel de fonds, autres avoirs financiers et ressources économiques des proches de l’ancien Président, « restent en vigueur ».  Il « constate avec une grave préoccupation » que leur mise en œuvre n’a pas avancé et « exige que le Gouvernement libérien fasse tous les efforts que réclame l’accomplissement de ses obligations ».  Le Conseil réaffirme en outre son intention de reconsidérer au moins une fois par an ces mesures.


Le Conseil reconduit également pour 12 mois les mesures concernant les armes initialement arrêtées dans sa résolution 1521 et amendées depuis, notamment dans la résolution 1903. L’embargo imposé aux termes de la résolution 1521 concernait initialement toutes les armes destinées au Libéria, y compris au Gouvernement.  Il a été allégé dans un premier temps par la résolution 1683.  En vertu de sa résolution 1903, le Conseil avait exclu de l’embargo le Gouvernement libérien pour une période d’un an, désormais reconduite pour 12 mois de plus.


Enfin, le Conseil décide qu’il reconsidérera chacune de ces mesures arrêtées « quand le Gouvernement libérien le lui demandera et lui aura fait savoir que les conditions fixées dans la résolution 1521 (2003) pour la levée des mesures ont été réalisées, en accompagnant sa déclaration des informations qui la justifient ».


L’adoption de la résolution intervient dans un contexte de progrès du Libéria, mais aussi de menaces pour la stabilité de la sous-région, en particulier du fait du trafic de stupéfiants, de la criminalité organisée et du trafic d’armes, comme l’a noté le Conseil de sécurité lorsqu’il a, le 15 septembre, adopté sa résolution 1938 (2010) par laquelle il a prorogé le mandat de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) jusqu’au 30 septembre 2011.


Par ailleurs, le 16 septembre, à sa demande, le Libéria est devenu le quatrième pays inscrit à l’ordre du jour de la Commission de consolidation de la paix (CCP), après la Sierra Leone, le Burundi et la Guinée-Bissau, et le premier dont s’occupe la Commission de consolidation de la paix alors qu’une opération de maintien de la paix est encore déployée sur son territoire.  La Déclaration d’engagement mutuel, signée à cette occasion entre le Libéria et la CCP, fixe les trois priorités de la consolidation de la paix au Libéria: renforcement de l’état de droit; soutien à la réforme du secteur de sécurité et promotion de la réconciliation nationale.


LA SITUATION AU LIBÉRIA


Texte du projet de résolution (S/2010/643)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions antérieures et les déclarations de son président concernant la situation au Libéria et en Afrique de l’Ouest,


Saluant les progrès soutenus que le Gouvernement libérien fait depuis janvier 2006 dans la reconstruction du Libéria, pour le bien de tous les Libériens et avec le soutien de la communauté internationale,


Rappelant qu’il a décidé de ne pas remettre en vigueur les mesures arrêtées au paragraphe 10 de sa résolution 1521 (2003) à propos des bois ronds et bois d’œuvre en provenance du Libéria, et soulignant que le Libéria doit poursuivre sa progression dans le secteur du bois avec la mise en application effective de la loi portant réforme du secteur national des forêts promulguée le 5 octobre 2006, des autres lois concernant la transparence des revenus financiers (loi intitulée Liberia Extractive Industries Transparency Initiative Act) et le règlement des questions de droits de propriété et de biens-fonds (lois intitulées Community Rights Law with respect to Forest Lands et Lands Commission Act),


Rappelant qu’il a décidé de mettre fin aux mesures arrêtées au paragraphe 6 de sa résolution 1521 (2003) concernant le diamant et se félicitant que le Gouvernement libérien apporte son concours et donne son impulsion au Processus de Kimberley aux échelons régional et international, et l’incitant à redoubler d’efforts et de détermination pour rendre effectif le Système de certification du Processus de Kimberley,


Insistant sur l’importance que conserve le rôle que joue la Mission des Nations Unies au Libéria en améliorant les conditions de sécurité dans l’ensemble du pays et en aidant le Gouvernement à établir son autorité sur tout le territoire, notamment dans les régions qui produisent du diamant, du bois et d’autres richesses naturelles et les régions frontalières,


Prenant note du rapport final établi par le Groupe d’experts des Nations Unies sur le Libéria en application de l’alinéa f) du paragraphe 9 de la résolution 1903 (2009), notamment concernant les questions liées au diamant, au bois, aux sanctions ciblées, aux armes et à la sécurité,


Ayant examiné les mesures définies aux paragraphes 2 et 4 de la résolution 1521 (2003) et au paragraphe 1 de la résolution 1532 (2004), considéré les progrès faits dans la réalisation des conditions fixées au paragraphe 5 de la résolution 1521 (2003), constaté que le Gouvernement libérien coopère avec la Mission des Nations Unies au Libéria à l’opération de marquage des armes et conclu que les progrès sur cette voie n’ont pas été suffisants,


Résolu à seconder les efforts que fait le Gouvernement libérien pour répondre aux conditions fixées dans la résolution 1521 (2003), se félicitant de la participation de la Commission de consolidation de la paix et invitant toutes les parties concernées, donateurs compris, à soutenir l’action du Gouvernement libérien,


Prenant note de la mise en application des directives du Département des opérations de maintien de la paix en matière de coopération et d’échange de renseignements entre missions de maintien de la paix des Nations Unies et groupes d’experts des comités des sanctions du Conseil,


Considérant que malgré des progrès appréciables, la situation régnant au Libéria continue de menacer la paix et la sécurité internationales dans la région,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Décide de remettre en vigueur pour 12 mois à compter de la date de l’adoption de la présente résolution les mesures concernant les déplacements arrêtées au paragraphe 4 de la résolution 1521 (2003);


2.    Rappelle que les mesures arrêtées au paragraphe 1 de la résolution 1532 (2004) restent en vigueur, constate avec une grave préoccupation que leur mise en œuvre n’a pas avancé et exige que le Gouvernement libérien fasse tous les efforts que réclame l’accomplissement de ses obligations;


3.    Décide de remettre en vigueur pour 12 mois à compter de la date de l’adoption de la présente résolution les mesures concernant les armes arrêtées au paragraphe 2 de la résolution 1521 (2003) et modifiées aux paragraphes 1 et 2 de la résolution 1683 (2006), à l’alinéa b) du paragraphe 1 de la résolution 1731 (2006) et aux paragraphes 3 à 6 de la résolution 1903 (2009);


4.    Réaffirme son intention de reconsidérer au moins une fois par an les mesures arrêtées au paragraphe 1 de la résolution 1532 (2004) et donne pour instructions au Comité, qui agira en coordination avec le Gouvernement libérien et les États auteurs des demandes d’inscription, et avec le concours du Groupe d’experts, de mettre à jour s’il y a lieu les motifs publiquement connus des inscriptions sur les listes concernant les restrictions de mouvement et les gels d’avoirs, et d’actualiser ses propres directives;


5.    Décide qu’il reconsidérera chacune des mesures arrêtées ci-dessus quand le Gouvernement libérien le lui demandera et lui aura fait savoir que les conditions fixées dans la résolution 1521 (2003) pour la levée des mesures ont été réalisées, en accompagnant sa déclaration des informations qui la justifient;


6.    Décide de proroger encore jusqu’au 16 décembre 2011 le mandat du Groupe d’experts créé en vertu du paragraphe 9 de la résolution 1903 (2009) afin qu’il entreprenne les tâches suivantes:


a)    Procéder à deux missions d’évaluation de suivi au Libéria et dans les États voisins pour y rechercher et rassembler les renseignements nécessaires à l’établissement d’un rapport d’étape et d’un rapport final sur la mise en œuvre et les violations éventuelles des mesures concernant les armes, telles qu’amendées par la résolution 1903 (2009), et les informations concernant l’inscription sur les listes par le Comité des personnes visées à l’alinéa a) du paragraphe 4 de la résolution 1521 (2003) et au paragraphe 1 de la résolution 1532 (2004) et les diverses sources de financement dont il s’agit, par exemple l’exploitation des richesses naturelles ou la contrebande d’armes;


b)    Évaluer l’impact et l’efficacité des mesures arrêtées au paragraphe 1 de la résolution 1532 (2004), en particulier en ce qui concerne les avoirs de Charles Taylor, ex-Président du Libéria;

c)    Déterminer les domaines dans lesquels les capacités du Libéria et des États de la région peuvent être renforcées dans un sens qui faciliterait la mise en œuvre des mesures arrêtées au paragraphe 4 de la résolution 1521 (2003) et au paragraphe 1 de la résolution 1532 (2004), et faire des recommandations à ce sujet;


d)    Déterminer dans quelle mesure la forêt et les autres richesses naturelles sont un facteur de paix, de sécurité et de développement et non d’instabilité dans le contexte d’un encadrement juridique en évolution, et dans quelle mesure la législation applicable (lois intitulées National Forestry Reform Law, Lands Commission Act, Community Rights Law with respect to Forest Land, et Liberia Extractive Industries Transparency Initiative Act) et les autres mesures de réforme favorisent une telle transition, et faire s’il y a lieu des recommandations sur la manière de mieux mettre ces richesses au service des progrès que fait le pays sur la voie d’une paix et d’une stabilité durables;


e)    Évaluer la mesure dans laquelle le Gouvernement libérien se conforme au Système de certification du Processus de Kimberley et coordonner ses travaux en ce sens avec ceux du Processus de Kimberley;


f)    Lui présenter par l’entremise du Comité, un rapport d’étape avant le 1er juin 2011 et un rapport final avant le 1er décembre 2011 sur toutes les questions énumérées dans le présent paragraphe, et mettre le Comité au courant, s’il y a lieu avant ces dates et de façon non formelle, des progrès réalisés dans le secteur du bois d’œuvre depuis la levée des dispositions prises au paragraphe 10 de la résolution 1521 (2003) en juin 2006 et dans le secteur du diamant depuis la levée de celles du paragraphe 6 de la résolution 1521 (2003) en avril 2007;


g)    Coopérer activement avec les autres groupes d’experts compétents en matière de ressources naturelles, en particulier celui qui s’occupe de la Côte d’Ivoire, rétabli en vertu du paragraphe 9 de la résolution 1946 (2010), et celui qui s’occupe de la République démocratique du Congo, rétabli en vertu du paragraphe 5 de la résolution 1952 (2010);


h)    Coopérer activement avec le Système de certification du Processus de Kimberley;


i)    Aider le Comité à mettre à jour les motifs publiquement connus des inscriptions sur les listes concernant les interdictions de déplacement et les gels d’avoirs;


7.    Prie le Secrétaire général de constituer à nouveau le Groupe d’experts et de pourvoir à la sûreté de ses membres et au financement de ses travaux;


8.    Demande à tous les États et au Gouvernement libérien de coopérer sans réserve à l’accomplissement par le Groupe d’experts de tous les aspects de son mandat;


9.    Rappelle que la Convention sur les armes légères et de petit calibre adoptée par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest en 2006 impartit aux autorités publiques compétentes la responsabilité du contrôle de la circulation des armes légères sur le territoire du Libéria et entre celui-ci et les États voisins;


10.   Réaffirme qu’il importe que la Mission des Nations Unies au Libéria continue de prêter son concours au Gouvernement libérien, au Comité et au Groupe d’experts, dans la limite de ses moyens et dans ses zones de déploiement, et, sans préjudice de ses attributions, de s’acquitter des tâches que lui confient les résolutions antérieures, dont la résolution 1683 (2006);


11.   Prie instamment le Gouvernement libérien d’appliquer les recommandations que l’équipe d’examen du Processus de Kimberley a formulées en 2009 en vue du renforcement des contrôles internes sur l’extraction et l’exportation de diamants;


12.   Invite le Processus de Kimberley à continuer de coopérer avec le Groupe d’experts et à rendre compte des faits nouveaux concernant l’application par le Libéria du Système de certification du Processus de Kimberley;


13.   Décide de demeurer activement saisi de la question.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le futur mécanisme de suivi des violences sexuelles dans les conflits offrira au Conseil de sécurité les informations nécessaires à son action

CS/10126

Le futur mécanisme de suivi des violences sexuelles dans les conflits offrira au Conseil de sécurité les informations nécessaires à son action

17/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10126
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6453e séance (reprise) – matin


LE FUTUR MÉCANISME DE SUIVI DES VIOLENCES SEXUELLES DANS LES CONFLITS OFFRIRA

AU CONSEIL DE SÉCURITÉ LES INFORMATIONS NÉCESSAIRES À SON ACTION


Pour de nombreuses délégations, le Conseil doit utiliser tous les outils

à sa disposition, y compris le recours à la Cour pénale internationale


Les futursmécanismes de suivi, d’analyse et de communication de l’information sur les violences sexuelles liées aux conflits, que prévoit la résolution 1960 (2010) adoptée hier à l’unanimité par le Conseil de sécurité, offriront au Conseil les informations nécessaires pour lui permettre de prendre des mesures pour lutter contre cette forme de violence, ont estimé ce matin de nombreuses délégations.  Elles ont en outre invité le Conseil à utiliser les nombreux outils à sa disposition, y compris la saisine de la Cour pénale internationale (CPI).


Le Conseil de sécurité a achevé, ce matin, son débat sur les femmes, la paix et la sécurité, qu’il avait entamé hier après-midi* et qui avait été marqué par l’adoption de sa résolution 1960, par laquelle il demande aux parties à des conflits armés de « prendre et de tenir des engagements précis et assortis de délais pour lutter contre la violence sexuelle », et prie le Secrétaire général d’établir des mécanismes de suivi, d’analyse et de communication de l’information sur la violence sexuelle liée aux conflits.  Au total, 38 délégations, dont les 15 membres du Conseil, se sont exprimées lors des deux jours de débat, marqués par les interventions du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon; de sa Représentante spéciale chargée de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés, Mme Margot Wallström; du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy; et du Conseiller militaire au Département des opérations de maintien de la paix, le général Babacar Gaye.


Les délégations ont été unanimes à considérer que, face au recours de plus en plus fréquent aux violences sexuelles comme tactique de guerre, les Nations Unies se doivent de réagir.  Elles ont été toutes aussi unies pour saluer le rapport du Secrétaire général, présenté la veille par Mme Wallström.  En tant que Président en exercice du Réseau pour la sécurité humaine, le représentant du Costa Rica a ainsi apporté son plein soutien aux efforts des Nations Unies pour créer le mécanisme prévu par la résolution.  Des informations fiables, objectives et fournies en temps utile, vérifiées par le système des Nations Unies, seront essentielles pour permettre au Conseil de sécurité d’agir, a-t-il estimé.


Dans son action, le Conseil devra recourir à l’ensemble des outils qui sont à sa disposition, ont précisé de nombreux orateurs.  Cela peut comprendre le recours à des sanctions ciblées, mais le Conseil pourrait aussi saisir la Cour pénale internationale, ont estimé notamment les représentants de la Suisse et du Costa Rica.  Ce dernier a rappelé que l’inclusion dans le Statut de Rome de la CPI des violences sexuelles en période de conflit armé comme potentiellement constitutives de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité avait représenté un progrès majeur.  Au nom des pays nordiques, le représentant de la Finlande avait aussi mentionné, hier, la possibilité de recourir à des commissions d’enquête ou d’établissement des faits.


La plupart des délégations ont salué la perspective d’inscrire les personnes ou entités suspectes de violences sexuelles sur des listes en vue de leur imposer des sanctions.  Toutefois, le représentant de l’Inde a insisté sur la nécessité de veiller à ce que les procédures d’inscription des noms des personnes présumées responsables soient transparentes et pertinentes.


La surveillance, les rapports et les sanctions ne sont pas des fins en soi, mais doivent viser à faire changer les comportements, avait aussi déclaré le représentant de la Finlande.  C’est pourquoi, plusieurs délégations se sont félicitées de ce que la résolution reprenne la proposition du Secrétaire général d’établir un dialogue avec les groupes soupçonnés d’avoir commis des violations pour les amener à prendre des engagements, afin de rendre plus responsables leurs commandants.  En revanche, le représentant du Liechtenstein, qui était intervenu hier, a parlé d’« occasion manquée » du Conseil, regrettant que le dispositif de la résolution 1960 ne fasse même pas état de son engagement à lutter contre l’impunité, alors que c’est la priorité qui avait été affirmée par Mme Wallström.


Plusieurs délégations ont par ailleurs estimé que le futur mécanisme sur les violences sexuelles devrait s’inspirer des enseignements tirés du mécanisme pour la protection des enfants en période conflit armé mis en place par les résolutions 1612 (2005) et 1882 (2009).  Certaines ont suggéré une étroite coopération entre les Représentantes spéciales pour les enfants et pour la violence sexuelle dans les conflits armés.  Conscient que la responsabilité principale de la protection de leurs ressortissants incombe avant tout aux États, certains représentants ont aussi mis l’accent sur l’assistance aux parties à un conflit, afin de leur permettre de prendre des mesures de protection.  Certains ont rappelé que la résolution 1888 (2009) avait prévu la création d’équipes de réponse rapide sur la primauté du droit.  Dans le même esprit, le Canada et la Suisse ont mentionné leur initiative « Justice rapid response » de déploiement de spécialistes en justice pénale. 


Enfin, de nombreux intervenants ont mis l’accent sur la sensibilisation des communautés menacées elles-mêmes.  Sur la base de l’expérience des Casques bleus irlandais au Tchad, la représentante de l’Irlande avait déclaré hier, qu’en insistant sur le caractère inacceptable des violences sexuelles et en favorisant la prise de conscience des communautés aux droits de l’homme, on créait un climat dans lequel celles-ci étaient moins enclines à tolérer les cas de violences sexuelles et davantage susceptibles de les dénoncer.  Plusieurs délégations ont également mis l’accent sur la formation du personnel des opérations de maintien de la paix, notamment des policiers et soldats, et se sont prononcées pour l’augmentation des effectifs féminins des contingents.  De manière plus générale, c’est l’ensemble du personnel, civil ou non, des opérations de maintien de la paix qu’il convient de mieux former aux mandats de protection, ont déclaré plusieurs intervenants, surtout si ce personnel est ensuite appelé à fournir des informations et rapports dans le cadre du mécanisme prévu par la résolution 1960.


*     Voir communiqué de presse CS/10122.


LES FEMMES ET LA PAIX ET LA SÉCURITÉ (reprise)


Suite des déclarations


M. PETER SCHWAIGER, Chef par intérim de la délégation de l’Union européenne auprès des Nations Unies, a plaidé, dans le droit fil du rapport du Secrétaire général, pour l’établissement de mécanismes de surveillance efficaces qui permettraient au Conseil de sécurité de détecter et de combattre l’utilisation de la violence sexuelle dans les conflits armés.  Le Conseil devrait aussi, a-t-il dit, faire de la violence sexuelle un élément prioritaire des résolutions prévoyant des sanctions et un critère de désignation des chefs politiques et militaires susceptibles d’être visés.  La dimension sexospécifique et la protection des civils contre la violence sexuelle devraient également être intégrées dans les mandats des opérations de maintien de la paix.  Il s’est ensuite déclaré convaincu que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme avait joué un rôle fondamental dans la mise en œuvre accélérée de la résolution 1888, y compris en ce qui concerne les mécanismes d’alerte rapide et les avancées récentes sur la réparation des victimes de violence sexuelle.


M. Schwaiger a ensuite détaillé les mesures prises par l’Union européenne en application des résolutions 1820 et 1888, citant notamment l’adoption, en juillet 2010, de 17 critères de surveillance de son « Approche globale » sur la mise en œuvre des résolutions 1325 et 1820, la mise à disposition de nouveaux fonds de financement pour les projets de la société civile au sein de l’instrument de stabilité de l’Union européenne, la tenue, en octobre dernier, en partenariat avec l’Union africaine à Addis-Abeba d’un séminaire sur les femmes, la paix et la sécurité, ouvrant ainsi la voie au renforcement de la coopération entre les deux organisations sur cette question.  En 2012, l’Union européenne devrait, à cet égard, organiser des ateliers sur la mise en œuvre des résolutions du Conseil sur les deux continents.  Avant de conclure, le représentant a indiqué que les missions de réponse aux crises, déployées par l’Union européenne, comprenaient toutes des conseillers pour les questions concernant les femmes.  Certains, a-t-il précisé, participent en République démocratique du Congo et en Afghanistan, de manière spécifique à la lutte contre la violence sexuelle.


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a souligné qu’en matière de lutte contre la violence sexuelle, le cadre juridique existe, précisant que cet acte était clairement défini par le droit international.  Selon les circonstances, la violence sexuelle peut constituer un crime de guerre, un crime contre l’humanité, un acte de torture ou participer d’un acte de génocide, a-t-il fait remarquer.  Le représentant a ainsi estimé que la création d’une équipe d’experts chargée de renforcer l’état de droit dans les pays touchés vient pertinemment compléter les efforts des institutions de l’ONU et des opérations de maintien de la paix.  M. Moraes Cabral a ensuite plaidé pour l’amélioration de la fourniture d’information fiable, objective et complète au Conseil de sécurité, son pays appuyant la recommandation du Secrétaire général d’établir un système de surveillance, d’analyse et de communication de l’information sur les violences sexuelles dues aux conflits.  Un Conseil mieux informé pourra agir d’autant plus efficacement, a-t-il estimé. 


M. PAUL SEGER (Suisse) a déclaré que l’année écoulée avait une nouvelle fois apporté la preuve de l’impuissance actuelle de la communauté internationale à prévenir et réprimer les violences sexuelles en période de conflit armé.  Il faut donc y remédier, a poursuivi le représentant, qui a apporté son soutien à la création d’un mécanisme de suivi, d’analyse et de communication de l’information sur la violence sexuelle liée aux conflits tel que prévu dans la résolution 1960.  Ce mécanisme, a-t-il dit, permettrait de fournir au Conseil de sécurité des informations qui lui serviront de base pour son action.  Le Conseil devra tenir compte de l’expérience acquise avec le mécanisme pour la protection des enfants mis en place par les résolutions 1612 et 1882, a ajouté M. Seger.  Le représentant a souligné qu’il était important d’accroître la pression sur les parties à un conflit et les individus pour qu’ils se conforment au droit international humanitaire et aux droits de l’homme, et de renforcer les efforts de lutte contre l’impunité.  Il a rappelé que le Conseil de sécurité dispose à cette fin d’une série d’instruments, y compris le recours aux sanctions ou la saisine de la Cour pénale internationale.  M. Seger a encouragé le Conseil à faire plein usage des outils à sa disposition. 


Le représentant a par ailleurs soutenu l’idée que toute partie à un conflit armé prépare des plans d’action spécifiques afin de faire cesser les violences sexuelles.  Une telle mesure permettra à la communauté internationale de fournir un soutien spécifique aux acteurs concernés en les aidant à remplir leurs obligations.  Il a estimé que le déploiement d’équipes de réponse rapide sur la primauté du droit, prévue dans la résolution 1888, constitue un bon exemple d’un tel soutien et il a mentionné dans le même esprit l’initiative « Justice rapid response » lancée par le Canada et soutenue par la Suisse, qui permet de mobiliser rapidement des spécialistes de la justice pénale pour collecter immédiatement des informations en cas de violences sexuelles.  M. Seger a par ailleurs encouragé les institutions des Nations Unies à poursuivre leurs efforts pour renforcer les compétences de leur personnel en matière de violence sexuelle en période de conflit armé, jugeant cette formation particulièrement importante dans la perspective de la création d’un mécanisme de suivi.  Il a invité le Secrétaire général à mettre davantage en relation les questions géographiques et hématiques.  La violence sexuelle est malheureusement devenue une caractéristique des conflits et nécessite une approche cohérente du Conseil, a également déclaré le représentant, qui a apporté son plein soutien à la déclaration prononcée par le Costa Rica, au nom du Réseau de sécurité humaine.


Mme SANJA ŠTIGLIC (Slovénie) a estimé, à son tour, que le moyen le plus sûr d’empêcher que des actes de violence sexuelle soient commis est de combattre plus activement l’impunité.  À cet égard, le rôle de la Cour pénale internationale doit être davantage reconnu et soutenu, a-t-elle souligné.  Son pays appuie la recommandation du Secrétaire général d’accroître la pression sur les auteurs et responsables de crimes par le biais de sanctions.  La représentante a également soutenu la proposition du Secrétaire général d’établir un système de surveillance, d’analyse et de communication de l’information sur les violences sexuelles commises en période de conflit.  Ce mécanisme, a-t-elle dit, s’inspire du mécanisme existant pour les exactions graves dont sont victimes des enfants en période de conflit, créé en application des résolutions 1612 et 1882.  Elle a en outre indiqué que le mois dernier, la Slovénie avait adopté son Plan d’action national quinquennal pour la période 2010-2015 afin de mettre en œuvre les résolutions 1325 et 1820 du Conseil de sécurité.  L’un des principaux objectifs du Plan d’action national est la prévention de la violence contre les femmes et les filles et leur protection pendant et après les conflits armés, a-t-elle précisé. 


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a souligné l’importance du rôle des Nations Unies pour encourager les femmes à la réalisation de la paix et du développement et a salué l’ensemble des initiatives prises pour réagir aux violences sexuelles en période de conflit armé.  Il a estimé que la création d’« ONU-Femmes » ne faisait que renforcer la coordination de mesures concernant les femmes.  Il a jugé essentiel de renforcer les capacités nationales pour combattre la violence sexuelle en période de conflit armé et a souligné le rôle que devrait jouer l’Assemblée générale à cette fin.  La résolution 1888 (2009) contient des dispositions relatives à la participation des femmes au rétablissement de la paix et au maintien de la paix, a rappelé le représentant, qui a souhaité que les contingents de soldats et de policiers déployés dans les opérations de maintien de la paix comprennent davantage de femmes.  


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a assuré que son pays, membre élu du Conseil de sécurité pour un mandat de deux ans à partir de janvier 2011, resterait activement engagé à suivre l’évolution normative de la résolution 1960 ainsi que sa pleine mise en œuvre.  Les États Membres devraient suivre de près le fonctionnement du  système de surveillance, d’analyse et de communication de l’information sur les violences sexuelles, lorsqu’il sera mis en place afin d’en assurer la crédibilité et l’efficacité, a-t-il dit.  Le représentant a également insisté sur la nécessité d’assurer, de manière transparente et pertinente, les procédures d’inscription des noms des personnes présumées responsables de violences sexuelles sur des listes.  Il a ensuite demandé que le Conseil de sécurité ait les moyens de ses ambitions, « car si le mandat des opérations de maintien de la paix est sans cesse élargi, les ressources pour mettre en œuvre leur mandat doivent suivre ».  Il a souligné que son pays, « le plus important contributeur de troupes de l’histoire de l’ONU », était confronté aux réalités les plus difficiles sur le terrain, en République démocratique du Congo (RDC) en particulier.  « Au sein de la MONUSCO, nous pouvons faire plus si davantage de troupes sont déployées et si elles pouvaient s’appuyer sur des ressources et des capacités plus appropriées », a-t-il assuré.


M. EDUARDO ULIBARRI (Costa Rica), s’exprimant en tant que Président en exercice du Réseau pour la sécurité humaine, a apporté son plein soutien à la Représentante spéciale chargée de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés.  Rappelant que, si des progrès ont été réalisés depuis l’adoption, en 2000, de la résolution 1325 relative aux femmes, la paix et la sécurité, ceux qui concernent la poursuite et les sanctions contre les auteurs de violence sexuelle en période de conflit armé  sont restés insuffisants.  C’est pourquoi il a considéré comme importantes les recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général.  M. Ulibarri a apporté son plein soutien aux efforts des Nations Unies pour créer des mécanismes de suivi, d’analyse et de communication de l’information sur la violence sexuelle liée aux conflits. Des informations fiables, objectives et fournies en temps utile, vérifiées par le système des Nations Unies, seront essentielles pour permettre au Conseil de sécurité d’agir de manière globale, y compris pour prendre des sanctions et autres mesures ciblées.  Il a également appuyé l’idée, exprimée dans le rapport, de tenir compte de l’expérience acquise par les mécanismes de protection des enfants dans les conflits armés quand on mettra en place les mécanismes relatifs aux violences sexuelles.


Toutes les mesures qui seront prises, y compris les sanctions ciblées, devront l’être afin de protéger les individus, tenir les auteurs des faits responsables et assurer une réparation aux victimes, a ajouté le représentant.  L’inclusion dans le Statut de Rome de la CPI des violences sexuelles en période de conflit armé comme potentiellement constitutives de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité avait représenté un progrès majeur, a estimé M. Ulibarri, qui a invité le Conseil de sécurité à renvoyer les cas pertinents à la CPI.  Il a aussi pris note des recommandations du rapport concernant l’adoption de sanctions ciblées contre des individus et entités par les Comités des sanctions.  Il a estimé que les échanges d’informations entre les opérations de maintien de la paix, la Représentante spéciale du Secrétaire pour les enfants dans les conflits armés, la Représentante spéciale chargée de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés et les Comités des sanctions seront extrêmement utiles pour prendre les mesures appropriées.  Le représentant a rappelé que la jouissance, par les femmes, de l’ensemble de leurs droits a toujours été une des priorités du Réseau pour la sécurité humaine, mais a aussi rappelé que l’autonomisation de femmes restait insuffisante. Se félicitant de l’adoption de la résolution 1960, il a souhaité que la mise en œuvre de ses dispositions contribuera à renforcer une réponse cohérente et compatible avec la nouvelle entité ONU-Femmes ».  Ni le silence, ni la tolérance, et encore moins l’impunité ne doivent être des options pour les auteurs de tels actes.  Un tel message doit émaner clairement du Conseil de sécurité et résonner dans chacun d’entre nous, a conclu M. Ulibarri.


Mme JOSEPHINE OJIAMBO (Kenya) s’est félicitée de la création d’une équipe d’experts chargée de renforcer l’état de droit auprès des autorités nationales touchées par le fléau de la violence sexuelle en période de conflit armé.  Elle a ainsi exhorté les États Membres de faire en sorte que cette équipe puisse s’appuyer sur des ressources adaptées à son importante tâche, ajoutant que le Kenya soutenait la mise en place du système de surveillance, d’analyse et de communication de l’information  sur les violences sexuelles recommandé par le Secrétaire général.  « Le Kenya, en tant que membre d’une communauté régionale d’États applique rigoureusement la politique de tolérance prônée par l’ONU, en contribuant notamment aux activités importantes menées par les institutions spécialisées du système des Nations Unies dans la région des Grands Lacs et de la corne de l’Afrique », a indiqué la représentante.


M. JORGE ARGÜELLO (Argentine) a déclaré qu’il était difficile d’imaginer que des actes tels que les violences sexuelles en période de conflit armé, qui visent directement des civils, puisent être commis dans l’impunité la plus complète.  La communauté internationale ne peut rester indifférente et considérer le viol comme une conséquence inévitable de la guerre, a-t-il ajouté, car une telle conception paralyserait toute action.  La violence sexuelle doit être considérée comme une violation des droits fondamentaux des victimes, ce qui implique qu’on doit poursuivre, juger et punir leurs auteurs de ces actes.  En même temps, a ajouté le représentant, il faut renforcer la sensibilisation de la population afin d’améliorer la prévention et faire pression sur les États pour qu’ils intensifient les mesures de protection des femmes et filles en période de conflit armé.  La communauté internationale doit aussi amener les groupes armés à mettre fin à ces pratiques horribles.  Le représentant a conclu en appuyant les recommandations présentées par le Secrétaire général dans son rapport. 


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a rappelé que le Statut de Rome de la Cour pénale internationale définit six formes de violence sexuelle comme crimes contre l’humanité.  Ces cas de violences devraient donc être traités en priorité par ceux qui cherchent à maintenir ou à instaurer la paix, de même que par les travailleurs humanitaires, a ajouté le représentant.  Son pays avait, dans la passé, coparrainé les résolutions 1820 et 1888 du Conseil de sécurité, a-t-il rappelé.  Le Chili, a-t-il assuré, appuie les recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général, ainsi que les efforts entrepris par la Représentante spéciale chargée de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés, Mme Wallström.  Il a dit reconnaître l’importance des travaux des 13 entités impliquées dans la Campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle en période de conflits armés.


M. JUAN PABLO DE LAIGLESIA (Espagne) a déploré le fait qu’en dépit de l’arsenal juridique dont dispose la communauté internationale, les coupables de crimes sexuels continuent de jouir dans certains contextes d’une impunité intolérable, ce qui fait obstacle à une lutte plus efficace contre ce fléau.  Il a ajouté que la résolution 1960, adoptée hier par le Conseil de sécurité, encouragera l’ONU à agir de manière déterminante en coordonnant son action et en dotant la nouvelle entité ONU-Femmes d’un rôle de locomotive.  Il est en outre essentiel de poursuivre les efforts de formation des contingents, a-t-il souligné.  Le Portugal assure, conjointement avec les Pays-Bas, une formation civile et militaire sur le terrain, dans le cadre des opérations de maintien de la paix.  Le représentant a également indiqué que son pays était sur le point d’entériner son plan d’action sur les femmes, la paix et la sécurité après l’avoir adapté aux  dispositions des résolutions 1820 et 1888 du Conseil de sécurité.  La communauté internationale doit continuer à lutter conter la violence sexuelle et offrir une réparation digne aux victimes, a-t-il conclu. 


M. SHALVA TSISKARASHVILI(Géorgie) a déclaré que de nombreuses commissions d’enquête avaient fait état de violences sexuelles contre les femmes géorgiennes dans les parties du territoire national occupé, ajoutant que ces pratiques entraient dans le cadre du nettoyage ethnique entrepris sur le territoire occupé géorgien depuis le début des années 1990.  Il a affirmé que l’interdiction faite aux observateurs des droits de l’homme de suivre la situation qui prévaut sur ce territoire ne peut qu’exacerber les tensions.  Il a conclu en affirmant que la Géorgie soutenait tous les efforts des Nations Unies  pour lutter contre les violences sexuelles en période de conflit. 


Reprenant la parole, la Représentante spéciale chargée de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armésa estimé qu’avec la résolution 1960, le Conseil de sécurité disposait d’un outil qui obligera les auteurs de crimes de rendre des comptes.  Une résolution aussi bonne soit-elle ne vaut qu’à travers sa pleine application, a-t-elle souligné, en appelant les délégations à faire preuve de volonté et à allouer les ressources nécessaires à la mise en œuvre de ce texte du Conseil.  « Nous déploierons l’équipe d’experts sur état de droit et utiliserons de manière optimale la plateforme de l’ONU pour garantir une réaction plus rapide et renforcer la prévention », a assuré Mme Wallström. 


En fin de séance, le représentant de la Fédération de Russie, répondant à la déclaration faite par le représentant de la Géorgie, a rappelé que le conflit auquel faisait référence la Géorgie résultait d’une agression par ce pays contre deux « États indépendants » et qu’il n’existait pas, par conséquent, de force d’occupation sur ces territoires.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.