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Commission de consolidation de la paix: le Président élu, Eugene-Richard Gasana du Rwanda, établit sept priorités « pour donner un nouvel élan à la CCP »

CCP/77

Commission de consolidation de la paix: le Président élu, Eugene-Richard Gasana du Rwanda, établit sept priorités « pour donner un nouvel élan à la CCP »

26/01/11
Assemblée généraleCCP/77
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de consolidation de la paix

Cinquième session

Comité d’organisation                                      

1re séance – matin


COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX: LE PRÉSIDENT ÉLU, EUGENE-RICHARD GASANA DU RWANDA, ÉTABLIT SEPT PRIORITÉS « POUR DONNER UN NOUVEL ÉLAN À LA CCP »


Le nouveau Président de la Commission de consolidation de la paix (CCP), Eugène-Richard Gasana du Rwanda, a établi aujourd’hui sept priorités pour un mandat qui prend fin en décembre 2011.  « Mon ambition est de donner un nouvel élan à la CCP, exploiter les progrès remarquables enregistrés par mes prédécesseurs et mettre en application les recommandations faites par les cofacilitateurs dans leur rapport sur l’« Examen du dispositif de consolidation de la paix des Nations Unies », a affirmé M. Gasana.


Avant lui, le Président sortant Peter Wittig, de l’Allemagne, a fait part des progrès enregistrés dans les trois objectifs essentiels qu’il s’était fixés, l’année dernière, à sa prise de fonctions, et d’abord le renforcement du rôle de la CCP comme plate-forme du partenariat avec les institutions financières internationales, les organisations régionales et sous-régionales et autres initiatives pertinentes, et comme cadre de responsabilité mutuelle et de suivi des progrès.


Le Président sortant s’est aussi attardé sur les avancées dans l’objectif visant à établir des relations plus structurées entre la CCP, l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social.  Ce dernier objectif a été repris parmi les sept priorités du nouveau Président de la CCP.


M. Gasana a cité comme autres priorités une appropriation nationale effective, une mobilisation des ressources plus innovante, une participation plus large à la CCP des pays postconflit non inscrits à l’ordre du jour, une meilleure coordination des efforts sur le terrain; une Commission plus visible; et une meilleure prise en compte des pratiques exemplaires.


Pour réaliser cette vision, a-t-il reconnu, il est évident que cela requiert un renforcement du rôle du Bureau d’appui à la consolidation de la paix, une meilleure coordination entre le Bureau et la CCP et un réexamen de sa structure administrative, a dit le nouveau Président.  La chef du Bureau l’en a remercié.


Après avoir rendu un hommage appuyé au Président sortant, Judy Cheng-Hopkins a souligné que 2011 sera une année cruciale car celle de l’application des recommandations de l’« Examen du dispositif de consolidation de la paix des Nations Unies ».


Plusieurs délégations ont salué le travail abattu par le Président sortant tout en se montrant encouragé par la nature prometteuse de la nouvelle présidence.


Outre le Président, le Comité d’organisation a élu ce matin, Yurij Sergeyev de l’Ukraine et Gert Rosenthal, du Guatemala, à la vice-présidence de la Commission de consolidation de la paix, pour un mandat expirant en décembre 2011.  Le représentant du Guatemala a salué le changement dans la continuité dont fait preuve la composition de la Commission.


Les Présidents des Formations pays ont été reconduits dans leurs fonctions, à savoir Paul Seger, de la Suisse, pour la Formation Burundi; Jan Grauls, de la Belgique, pour la République centrafricaine; Maria Luiza Ribeiron Viotti, du Brésil, pour la Guinée-Bissau; Zeid Ra’ad Zeid Al-Hussein, de la Jordanie, pour le Libéria; et John McNee, du Canada, pour la Sierra Leone.  Le Japon a également été reconduit à la présidence du Groupe de travail sur les leçons apprises.


Le Comité d’organisation a aussi adopté le rapport* de la quatrième session de la Commission de consolidation de la paix qui sera transmis dans les prochaines semaines, à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité.


Comme l’a expliqué le Président sortant, le rapport parle des progrès effectués dans la mise en œuvre des recommandations faites par les cofacilitateurs dans leur document intitulé « Examen du dispositif de consolidation de la paix des Nations Unies ».  Le rapport comprend aussi la Feuille de route présentée par le président sortant pour l’année 2011.


* PBC/4/OC/L.1



PROJET DE RAPPORT DE LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX SUR LES TRAVAUX DE SA QUATRIEME SESSION (PBC/4/OC/L.1)


ÉLECTION DU PRÉSIDENT ET DES AUTRES MEMBRES DU BUREAU


Déclarations


M. PETER WITTIG (Allemagne), Président sortant de la Commission de consolidation de la paix (CCP), a parlé de la réalisation des trois objectifs qu’il s’était fixés, l’année dernière, à sa prise de fonctions et d’abord, du renforcement du rôle de la CCP comme plate-forme pour la création et l’amélioration de partenariats avec les institutions financières internationales, les organisations régionales et sous-régionales et autres initiatives pertinentes.


Le Président sortant a décrit son rapprochement avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), en espérant que la publication de l’édition 2011 du Rapport sur le développement mondial sera l’occasion d’étudier plus avant la manière dont la Banque mondiale et la Commission pourraient renforcer le lien entre paix et développement; et entre les dividendes de la paix à court terme et les impératifs à long terme d’une paix durable.


Le Président sortant a aussi évoqué son travail avec le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.  Il a jugé important pour la CCP d’explorer la manière dont le « Dialogue international sur la consolidation de la paix et l’édification de l’État », qui a tenu sa première réunion à Dili, l’année dernière, pourrait contribuer à assurer un flux de ressources plus régulier pour financer les priorités et corriger les lacunes dans le travail de la Commission.


En second lieu, le Président sortant a cité le renforcement du rôle de l’outil d’engagement de la CCP comme cadre de responsabilité mutuelle et de surveillance des progrès.  À cet égard, il s’est félicité de la coopération accrue entre les Présidents des Formations pays qui, la semaine dernière, ont fait une déclaration commune au débat du Conseil de sécurité sur le renforcement des institutions postconflit.


Enfin, le Président sortant s’est attardé sur les progrès dans la réalisation de l’objectif visant à établir des relations plus structurées entre la CCP, l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social.


Nous devrions, a-t-il conclu, être fiers du fait que « la consolidation de la paix » devient peu à peu un élément clef du rôle de l’ONU dans les pays qui sortent d’un conflit.  Nous avons appris nos leçons dans beaucoup d’endroits et nous avons promis de faire mieux la prochaine fois.  Tenons nos promesses en commençant ici, à la CCP, a dit M. Wittig.


M. EUGENE-RICHARD GASANA (Rwanda), Président élu de la Commission de consolidation de la paix, a déclaré que son ambition est de donner un nouvel élan à la CCP, exploiter les progrès remarquables enregistrés par ses prédécesseurs et mettre en application les recommandations faites par les cofacilitateurs dans leur rapport sur l’« Examen du dispositif de consolidation de la paix des Nations Unies ».


La CCP entre dans une nouvelle phase, a estimé le Président, en parlant d’un organe appelé à devenir plus efficace, plus ambitieux et plus visible.  Ma vision est que la CCP ait un impact réel sur les populations, en aidant les hommes et les femmes à reconstruire leur société.


Le Président a alors établi sept priorités.  Il s’agit d’abord, a-t-il expliqué, d’assurer effectivement une appropriation nationale.  La paix ne peut être durable que si elle est consolidée par les institutions et acteurs nationaux, mieux placés pour comprendre les causes sous-jacentes du conflit et identifier les solutions capables de prévenir la résurgence des tensions.  La CCP doit faire en sorte que l’appropriation nationale commence dès l’élaboration d’une stratégie de consolidation de la paix, ce qui exige le renforcement des administrations nationales.


Il s’agit ensuite, a poursuivi le Président élu, de se montrer novateurs dans la mobilisation des ressources et d’envisager, par exemple, l’implication du secteur privé ou des fondations.  En troisième lieu, il a cité la promotion d’une participation plus large des pays postconflit non inscrits à l’ordre du jour de la CCP.  Il faut envisager, a-t-il encouragé, une forme « plus légère » d’implication avec la CCP pour attirer davantage les candidats réticents à participer à temps plein à une Formation pays.


Le Président élu a ensuite parler de la nécessité de mieux coordonner les efforts sur le terrain.  La CCP, a-t-il dit, doit jouer un rôle central dans la promotion de la cohérence et du partenariat, pour simplifier les mécanismes d’appui internationaux et les rendre plus efficaces.  Les organisations régionales jouent un rôle de plus en plus grand dans la résolution des conflits et dans la consolidation de la paix, a-t-il rappelé.


En cinquième lieu, le Président a voulu une Commission plus visible.  Il a suggéré pour ce faire, la nomination d’Ambassadeurs de bonne volonté ou la création d’un groupe de travail de plaidoyer et de sensibilisation.  Notre visibilité, a-t-il néanmoins tranché, sera aussi accrue par la qualité des résultats et de l’impact de notre travail.


Il a aussi prôné des consultations plus régulières entre la Commission et les autres organes des Nations Unies.  Il a voulu que la Commission soit plus régulièrement consultée par le Conseil de sécurité et que cette consultation ait lieu en amont, avant les décisions sur les opérations de maintien de la paix.


Le Président a conclu sur la nécessité d’une meilleure prise en compte des pratiques exemplaires.  Le rôle de la CCP, a-t-il dit, sera de donner une orientation générale aux discussions du Groupe de travail sur les leçons apprises pour qu’il se concentre sur des thèmes précis, pertinents et susceptibles d’enrichir le travail de la CCP et des Formations pays.


Pour réaliser cette vision, a-t-il reconnu, il est évident que cela requiert un renforcement du rôle du Bureau d’appui à la consolidation de la paix, une meilleure coordination entre le Bureau et la CCP et un réexamen de sa structure administrative, avec comme objectif, un nombre de postes permanents à la hauteur de sa mission.


Les représentants du Canada, de l’Espagne, du Japon, du Nigéria, du Pakistan, du Royaume-Uni et de la Suède se sont dits impressionnés par la clarté avec laquelle le nouveau Président a expliqué ses priorités, ce qui présage d’une présidence dynamique.


Les États-Unis ont salué des objectifs « frappés du sceau du bon sens », en particulier l’attention accordée aux femmes, conformément à ce qui se fait au Rwanda, un pays doté d’une expérience remarquable de sortie de crise, a souligné, à l’instar du Népal, le représentant de l’Égypte, au nom du Groupe africain.


L’élection d’un pays africain à la tête de la CCP apportera une perspective qui ne peut que rajouter de la valeur au travail de la Commission, ont commenté les représentants du Brésil et de la France.


Les représentants du Bangladesh, de l’Indonésie, de la Norvège, du Nigéria, de la Sierra Leone, de l’Ukraine et de l’Union européenne ont tout autant salué le Président sortant et la nature prometteuse de son successeur.  Leur homologue de la Suisse et Président de la Formation Burundi s’est particulièrement félicité de ses appels au resserrement des liens entre la Commission, en particulier les formations pays, et le Conseil de sécurité.


Président de la formation République centrafricaine, le représentant de la Belgique a souligné les défis qui l’attendent cette année, dont le premier tour des élections présidentielle et législatives dont les résultats ne sont pas encore connus, la révision du Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP) et son adéquation avec le Cadre stratégique de consolidation de la paix; et enfin l’organisation avec la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Union européenne, pendant la première moitié de l’année, d’une table ronde des donateurs en soutien aux objectifs de développement et de consolidation de la paix.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Forum de l’ONU sur les forêts examine les grands enjeux des forêts pour les populations, leurs moyens de subsistance et l’élimination de la pauvreté

ENV/DEV/1180

Le Forum de l’ONU sur les forêts examine les grands enjeux des forêts pour les populations, leurs moyens de subsistance et l’élimination de la pauvreté

25/01/2011
Conseil économique et socialENV/DEV/1180
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Forum des Nations Unies sur les forêts

Neuvième session

4e et 5e séances – matin et après-midi                      


LE FORUM DE L’ONU SUR LES FORÊTS EXAMINE L ES GRANDS ENJEUX DES FORÊTS POUR LES POPULATIONS, LEURS MOYENS DE SUBSISTANCE ET L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ


Les délégations débattent de la coordination des politiques et des perspectives régionales et sous-régionales sur les forêts au service des populations


« Plus de 1,6 milliard de personnes sont indirectement tributaires des forêts pour leurs moyens de subsistance et d’autres avantages économiques », ont rappelé des délégations, ce matin, au cours des travaux de la deuxième journée de la neuvième session du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF9).  Le débat tenu au cours de la matinée sur le thème « les forêts au service des populations qui en dépendent pour vivre et de l’élimination de la pauvreté (1) » s’est appuyé sur les informations et recommandations de plusieurs rapports du Secrétaire général portant sur la « Gestion communautaire des forêts (2) », le  « Développement social et les communautés autochtones et autres communautés locales tributaires de la forêt, y compris le régime foncier des forêts (3) », et les « Aspects sociaux et culturels (3) ». 

Au cours des travaux de l’après-midi, les délégations ont également débattu durenforcement de la coopération et de la coordination des politiques et des programmes, notamment à travers la fourniture de nouvelles orientations au Partenariat de collaboration sur les forêts(4)avant de prendre part à une table rondeportant surles perspectives régionales et sous-régionales qui s’offrent dans le domaine des efforts destinés à mettre les forêts au service des populations qui en dépendent pour vivre, et dans ceux destinés à l’élimination de la pauvreté. 


  « Parce quela gestion durable des forêts intervient dans les stratégies de réduction de la pauvreté des communautés les plus marginalisées, elle est liée au développement économique et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement 1 et 7 », a ainsi déclaré ce matin la Directrice du Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF), Mme Jane McAlpine, à l’instar de nombreuses délégations.  À cet égard, la représentante de la Suisse a jugé essentiel que la gestion des forêts soit reconnue comme un des piliers du développement durable et de la réalisation des OMD.   


Une trentaine de délégations ont passé en revue les aspects sociaux, culturels, économiques, environnementaux et politiques des relations complexes qui unissent l’homme et la forêt.  Elles ont mis en relief l’importance d’une bonne gouvernance des forêts, tout en établissant  clairement ses liens avec la propriété foncière et le développement social.  Une bonne gouvernance de l’économie forestière peut contribuer à l’amélioration des avantages sociaux, économiques et environnementaux provenant de ces écosystèmes, ont relevé plusieurs délégations.  S’appuyant sur le contenu des rapports du Secrétaire général sur la question, plusieurs intervenants ont souhaité que le neuvième Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF9) soit l’occasion d’intégrer les populations, leurs besoins et leurs attentes, aux objectifs de gestion durable des forêts.


Le représentant de la Hongrie, au nom de l’Union européenne, a souligné l’importance du Programme REDD-plus (REDD+) comme outil de mobilisation  de ressources en faveur de la gestion durable des forêts.  Il a rappelé que le Programme des Nations Unies sur la « réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement » (REDD) est destiné à donner une valeur financière au carbone stocké dans les forêts, qui servent de ce fait de « puits de carbone », en offrant des mesures d’incitation aux pays en développement ayant une forte couverture forestière, pour les encourager à investir dans des stratégies de développement économique à faible émission de carbone.  REDD+ va au-delà de la déforestation et de la dégradation des forêts en incluant la conservation, la gestion durable des forêts, et le renforcement de la capacité de stockage du carbone qu’ont les forêts. 


Le débat de l’après-midi sur le renforcement de la coopération et la coordination des politiques et des programmes, notamment en fournissant de nouvelles orientations au Partenariat de collaboration sur les forêts (4), a été l’occasion pour les délégations de débattre du « Projet de directives pour les initiatives à l’appui du FNUF menées par des pays, des organisations, des régions ou de grands groupes ».  À la lumière des enseignements tirés et des initiatives menées par un certain nombre de pays, d’organisations ou de régions, le Bureau de la FNUF9 a élaboré des directives qui s’inspirent de résolutions et de décisions du Conseil économique et social (ECOSOC), du FNUF et du Forum intergouvernemental sur les forêts.          


La journée s’est conclue par une table ronde sur les « perspectives régionales et sous-régionales sur les forêts au service des populations » qui en dépendent pour vivre.  La table ronde a été l’occasion pour un représentant du Parlement du Cameroun, M. Jean-Jacques Zam, de préciser que 40% des forêts du Bassin du Congo ont été donnés en concession et qu’aucun pays de l’Afrique centrale n’avait ratifié la Convention 169 de l'Organisation internationale du Travail (OIT), établissant des lignes directrices pour favoriser une approche participative en matière de prise de décisions, notamment avec lespeuples autochtones.    


Le 9ème Forum des Nations Unies sur les forêts poursuivra ses débats, demain mercredi 26 janvier à 10 heures, en salle de conférence 2.    


(1) document E/CN.18/2011/6

(2) document E/CN.18/2011/4

(3) document E/CN.18/2011/5

(4) document E/CN.18/2011/10 et 11

(5) documentE/CN.18/2011/3


Débat général (suite)


M. RAFAEL RODRIGUEZ PALMA (Guatemala) a souligné les efforts déployés par le Guatemala pour lutter contre la déforestation en notant que 70 000 hectares de forêts disparaissent chaque année du pays.  Il a dit que le Guatemala se souciait d’assurer la préservation de la qualité de vie de ses populations, notamment des autochtones, qui dépendent de la forêt pour leur survie.  « Nous avons lancé une stratégie de lutte contre la déforestation et la dégradation des terres dans le souci d’aider ceux qui dépendent directement des avantages offerts par la forêt, a-t-il insisté.  Il a salué l’importance du Forum des Nations Unies sur les forêts et notamment de l’initiative REDD-plus qui permet d’attirer l’attention sur la question de la réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement. 


M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal), qui s’exprimait au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), a espéré que le Segment de haut niveau du Forum des Nations Unies sur les forêts, qui se tiendra la semaine prochaine, permettra d’améliorer les actions collectives dans le domaine de la gestion des forêts.  Il a relevé que 1,6 milliard de personnes dépendent des forêts pour leurs moyens de subsistance, 60 millions d’entre elles habitant les zones de forêts et étant essentiellement des membres des groupes autochtones et des communautés locales.  Les crises financière, économique et énergétique actuelles représentent des grands défis pour ces populations, ainsi que les changements climatiques et notamment les inondations des zones côtières.  La gestion des forêts et l’éradication de la pauvreté doivent aller de pair, a-t-il dit, notant la pauvreté généralisée des communautés qui dépendent des forêts pour leur survie.  Il a donc demandé à la communauté internationale d’aider les PMA à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il faut donner la priorité au renforcement de la capacité de gestion des fonds par les PMA, a-t-il estimé.  Les PMA doivent aussi bénéficier du renforcement des capacités qui leur permettraient de mieux utiliser les technologies.  En ce qui concerne la gestion des forêts, elle doit se réaliser grâce au respect des engagements pris, notamment dan le domaine de l’aide publique au développement (APD) et à travers le Fonds mondial pour les forêts, qui doit offrir des financements à cet effet, a ajouté le représentant.


En sa capacité nationale, le représentant du Népal a ensuite indiqué que 70% des Népalais dépendent des ressources des forêts pour assurer leurs moyens de subsistance.  Après 30 ans de pratiques de gestion participative des forêts, nous avons compris que la communauté internationale doit participer à ces activités pour les renforcer, a-t-il dit.  Il a mentionné le Programme de gestion des forêts au Népal, qui implique la participation des populations des zones forestières.  Nous savons que combattre les raisons de la déforestation dépasse les capacités de nos organismes, c’est pourquoi nous invitons chaque acteur du secteur du développement forestier à s’impliquer dans cet effort, a-t-il ajouté.  Le représentant a aussi souligné l’importante diversité du Népal en faune et en flore, expliquant que beaucoup d’espèces végétales et animales peuvent être commercialisées.  C’est donc l’occasion d’investir dans le secteur forestier pour pouvoir améliorer les moyens de subsistance des populations dont la vie en dépend, a-t-il souligné.  Il a enfin mis l’accent sur l’importance des ressources financières consacrées à la lutte contre la déforestation.


M. CHARLES BARBER (États-Unis) a estimé que 2011 était une opportunité particulière pour la célébration des forêts mais aussi une année de responsabilités particulières car la communauté internationale est à la veille de la tenue de la Conférence Rio+20.  Nous avons une responsabilité d’obtenir des résultats concrets, a dit le représentant.  Il a mis l’accent sur la nécessité de trouver des réponses aux questions concernant la gestion communautaire des forêts, la propriété, le besoin de créer un environnement adéquat pour la promotion de la préservation des écosystèmes forestiers, ainsi que pour la lutte contre l’abattage sauvage et le commerce qui y est associé.  Il a dit que sa délégation appuyait le rôle joué par le Partenariat de collaboration sur les forêts pour que l’on puisse atteindre les objectifs du Forum.  Le représentant des États-Unis a ensuite indiqué que le lancement de l’Année internationale des forêts coïncidera, le 3 février, avec le Nouvel An chinois et avec l’arrivée de l’Année du lièvre.  Il a précisé que l’Année du lièvre était caractérisée par le bon goût et le raffinement, ainsi que par la persuasion plutôt que la contrainte. C’est une Année, a-t-il ajouté, qui est marquée par la discrétion et offre à chacun une occasion de faire des concessions utiles et mutuellement bénéfiques. 


Mme ZURINAH PAWANTEH (Malaisie) a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur d’une gestion responsable des forêts.  Il faut développer les capacités dans ce domaine, afin de pouvoir résoudre les problèmes qui se posent avec la participation du secteur privé et de la société civile, a-t-elle estimé.  Le développement économique et social de la Malaisie dépend de la forêt, a-t-elle expliqué, indiquant que le Gouvernement avait ainsi mis l’accent sur le caractère durable de la gestion des forêts, en luttant parallèlement contre la pauvreté.  Elle a aussi assuré que son pays avait pris des mesures de protection de la biodiversité.  La coopération régionale est un bon outil pour la mise en œuvre des objectifs fixés en matière de gestion des forêts, a-t-elle en outre reconnu, assurant que la Malaisie travaillait en lien étroit avec ses partenaires régionaux dans ce domaine.  La Malaisie met en œuvre des initiatives grâce à ses propres ressources et en collaboration avec des institutions internationales, a précisé Mme Zurinah Pawanteh.  La représentante a enfin espéré que l’Année internationale des forêts, célébrée en 2011, permettrait de mieux comprendre les objectifs concernant la protection des forêts.


Mme SIBYLLE VERMONT (Suisse) a dit qu’il était essentiel que la communauté internationale soit plus claire dans les messages qu’elle envoie concernant la préservation des forêts, ceci pour que le FNUF soit reconnu comme un pilier du développement durable.  S’il est important de se consacrer aux populations qui dépendent des forêts, qui y résident et y travaillent, il est aussi bon de noter que nous dépendons tous à une moindre mesure des forêts, a dit la représentante.  Elle a regretté que la valeur des services que rend la forêt soit sous-estimée ou totalement ignorée.  Elle a jugé important de développer cette question, en rappelant que ce qui n’avait pas de valeur n’avait pas d’intérêt.  Elle a mis l’accent sur la nécessité de la décentralisation en matière de gestion de la forêt en mettant l’accent sur l’utilité de disposer de droits fonciers clairs qui garantissent la propriété à long terme.  Elle a invité les délégations à participer mercredi 26 janvier, à la pause déjeuner, en salle de conférence 2 à un séminaire qui portera sur la « Gouvernance des forêts, décentralisation et REDD-plus » qui sera l’occasion de présenter une initiative conjointe du Mexique et de la Suisse. 


M. ALHASSAN ATTAH (Ghana) a estimé que le financement de la gestion durable des forêts devait s’appuyer sur les capacités du secteur privé et a émis l’espoir que cette question occuperait une place importante au cours des délibérations et autres travaux du neuvième Forum des Nations Unies sur les forêts.  Il a aussi émis l’espoir que la déclaration qui sera, en principe, adoptée au cours de la session du FNUF9 contribue à une bonne préparation de la Conférence de Rio+20.  « En cette Année internationale des forêts, nous devons aider les communautés locales à mieux mettre en œuvre les mesures de gestion durable des forêts, a dit M. Attah, tout en espérant que les tâches à accomplir pourraient l’être grâce à de solides partenariats, au-delà de 2011, en bénéficiant de l’élan donné par la célébration de l’Année internationale.  Le Ghana s’est engagé à mettre en œuvre l’Instrument juridiquement non contraignant relatif aux forêts et a mis en place une méthodologie qui lui permet de soumettre le rapport des résultats obtenus, a rappelé M. Attah.  Il a espéré que ce projet pilote servirait d’indication ou de modèle aux autres membres du Forum des Nations Unies sur les forêts pour la conduite d’une évaluation de la mise en œuvre de l’Instrument juridiquement non contraignant relatif aux forêts.  Le projet pilote mené au Ghana a contribué à une meilleure compréhension de l’Instrument et c’est un cadre efficace de coordination des actions menées en faveur de la bonne gestion des forêts, a-t-il estimé.  Si nous voulons atteindre les objectifs fixés, il faut impliquer toutes les parties prenantes, a-t-il ajouté.


M. PAULINO FRANCO DE CARVALHO NETO (Brésil) a déclaré que le neuvième Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF9) ne doit pas seulement s’occuper de la question concernant l’efficacité de l’Instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts et des quatre objectifs d’ensemble qui lui sont liés, mais aussi être l’occasion de restaurer la confiance envers le système multilatéral mondial en matière de protection de l’environnement.  Après la Conférence sur la biodiversité de Nagoya et celle sur les changements climatiques, qui a eu lieu à Cancún, a-t-il dit, le FNUF9 ne peut se permettre de rester en retrait.  En outre, a-t-il estimé, l’établissement d’un fonds mondial pour les forêts sera le signe d’un appui décisif apporté aux efforts nationaux de gestion durable des forêts.  Le représentant brésilien a ensuite jugé qu’il était indispensable de faire en sorte que le FNUF9 soit l’occasion de transmettre un message politique à la future Conférence de Rio+20 sur le développement durable. 


M. ISMAIL BELEN (Turquie) a indiqué que sa délégation appréciait le thème choisi pour cette session du Forum des Nations Unies sur les forêts, qui porte sur les forêts au service des populations.  La Turquie soutient l’Instrument juridiquement non contraignant relatif à tous les types de forêts et la réalisation des quatre objectifs d’ensemble concernant les forêts, adoptés par l’Assemblée générale des Nations Unies.  La Turquie a réussi à conserver une surface forestière importante et a lancé, pour 2008-2012, une campagne de reforestation sur son territoire, a expliqué M. Belen.  En outre, 99% des forêts turques sont la propriété de l’État, qui les gère, et près de 10 000 ingénieurs des forêts sont employés et travaillent sous l’égide du Ministère turc de l’environnement et des forêts.  Nous augmentons aussi la liste des secteurs protégés, a dit le représentant.  M. Belen a également indiqué qu’il existe 11 centres de recherche sur les forêts en Turquie, ainsi que de nombreuses organisations non gouvernementales travaillant sur ce sujet.  La semaine dernière, a-t-il indiqué, en Turquie, nous avons officiellement lancé l’Année internationale des forêts.  Il a précisé que le Gouvernement a adopté un plan d’action dans ce domaine.  Nous organisons aussi une manifestation parallèle à la session du FNUF9 le 27 janvier, ainsi qu’une réunion le 3 février à la Mission de la Turquie auprès de l’ONU, a-t-il ajouté.


M. TAKESHI GOTO (Japon) a souligné qu’il est important d’améliorer la conscientisation des populations envers le sort des forêts.  Il a estimé que FNUF9 et l’Année internationale de la forêt 2011 offrent au monde une occasion unique d’améliorer la gestion durable des forêts en s’appuyant sur les principes essentiels énoncés en 1992.  Les ONG et toutes les parties prenantes ont fait des progrès extraordinaires depuis 20 ans en introduisant dans les programmes de sauvegarde des écosystèmes forestiers un ensemble de mesures politiques et de lutte contre la déforestation, a-t-il rappelé.  Néanmoins, la déforestation se poursuit à un rythme alarmant.  Dans de nombreuses régions du monde, c’est une source de subsistance pour de nombreuses populations auxquelles elle offre du bois de chauffe.  Mais elle représente aussi un danger si elle se fait de manière incontrôlée car elle favorise la dégradation des terres.  La mobilisation et l’éducation des populations dont la survie dépend des forêts est un des grands défis à relever pour garantir leur gestion durable, a ajouté le représentant du Japon avant de souligner la nécessité d’améliorer les contributions à la sauvegarde des forêts en s’appuyant notamment sur le secteur privé.   


M. BEN MITCHELL (Australie) a annoncé que le Gouvernement australien adopterait prochainement une loi visant à restreindre l’importation du bois d’œuvre.  Il a aussi expliqué qu’outre la lutte contre le déboisement, l’Australie s’était engagée à lutter contre l’érosion des sols, ainsi que pour la réduction de l’exploitation du bois d’œuvre et pour l’amélioration des conditions de vie des populations dépendant des forêts.  L’Australie participe en outre au renforcement des capacités en matière de gestion durable des forêts, notamment au bénéfice des populations et du Gouvernement de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a noté M. Mitchell.  Le représentant a ajouté que son pays œuvrait aussi en faveur de l’amélioration de la gestion des forêts et de la coupe du bois dans toute la région Asie-Pacifique.


Mme MOSHIBUDI RAMPEDI (Afrique du Sud) a espéré que la communauté internationale tiendra ses promesses de soutien aux pays qui sont dans le besoin face aux menaces que constituent les changements climatiques. Elle a précisé que l’Afrique du Sud a mis sur pied une politique agricole intégrée et un plan national pour s’assurer que les activités forestières soient au service de l’amélioration de la vie de ses communautés locales. 


M. SAMUELA LAGATAKI (Fidji) a déclaré que son pays a pu poursuivre le développement d’une gestion durable de ses forêts grâce au soutien financier et technique de ses partenaires régionaux et internationaux de développement.  Nous avons mis en place une campagne de sensibilisation et de conscientisation du public de grande envergure sur les questions environnementales avec la collaboration de la société civile, a-t-il précisé.  Nous allons planter un million d’arbres pour 2011 dans le cadre de l’Année internationale de la forêt, a-t-il ajouté tout en notant que Fidji était confrontée à des limitations de ressources financières et à des insuffisances de capacités techniques.


M. ANGELO SARTORI (Chili) a déclaré que son pays a mis en place des mesures d’incitation, caractérisées par l’attribution d’une aide étatique aux petits et moyens propriétaires terriens et aux peuples autochtones, afin de leur permettre de développer des activités forestières bien régulées.  Il s’agit notamment de favoriser la gestion des écosystèmes dans le cadre de la gestion durable des forêts, a-t-il expliqué, en assurant en même temps de meilleures conditions de vie pour ces populations pauvres.  Le représentant a également mentionné les

efforts menés dans le cadre de programmes nationaux de renforcement des capacités et de sensibilisation dans le domaine forestier, ainsi que la promotion de meilleurs moyens de commercialisation des produits de la forêt au bénéfice des petits propriétaires terriens.  Il a enfin plaidé en faveur du lancement d’une action collective par tous les pays afin de placer les forêts en bonne position dans l’agenda de développement de la communauté internationale.


M. LAMBERT OKRAH, Canadian Environmental Network, a constaté avec découragement que la déforestation augmente dans le monde, en même temps qu’augmente la pauvreté des populations dont la vie dépend des ressources des forêts.   Nous avons une responsabilité collective dans ce domaine, a-t-il rappelé, et nous devons adopter des politiques saines afin de renverser les tendances négatives concernant les forêts.  L’impact des mesures prises en matière de forêts sera proportionnel à l’investissement qui sera opéré à cet égard, a-t-il relevé.  La contribution des grands groupes au Forum des Nations Unies sur les forêts fera l’objet d’une présentation demain matin, au cours du dialogue multipartite organisé par le Ghana, a-t-il indiqué.  Nous ne devons pas rater l’occasion qui s’offre à nous de promouvoir une meilleure gestion des écosystèmes forestiers au cours de cette session du FNUF et de la prochaine Conférence de Rio+20, a-t-il dit.


Le représentant de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a indiqué que l’événement parallèle sur « l’Initiative carbone tropical » et « le Grand projet de la muraille verte » parrainés par l’OIF, se tiendra de 18 heures à 20 h 30 sous la présidence de Mme Sibylle Vermont, chef de la délégation suisse au présent Forum.  


LES FORÊTS AU SERVICE DES POPULATIONS QUI EN DÉPENDENT POUR VIVRE ET DE L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ (E/CN.18/2011/6, E/CN.18/2011/15, E/CN.18/2011/16 ET E/CN.18/2011/17)


a) Gestion communautaire des forêts (E/CN.18/2011/4)


b) Développement social et communautés autochtones et autres communautés locales tributaires de la forêt, y compris régime foncier des forêts (E/CN.18/2011/5)


c) Aspects sociaux et culturels (E/CN.18/2011/5)


Présentation et débat général


Présentant trois rapports du Secrétaire général portant sur les grands enjeux que représentent les forêts pour les populations, leurs moyens de subsistance et l’élimination de la pauvreté, Mme JANE McALPINE, Directrice du Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts, amis l’accent sur l’importance d’une gestion durable des forêts pour soutenir les efforts de réduction de la pauvreté au bénéfice des communautés les plus marginalisées.  Elle a lié la gestion durable des forêts à la réalisation des objectifs de développement économique internationalement agréés et à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) nºs1 et 7.  Mme McAlpine a donc souhaité que ce neuvième Forum sur les forêts soit l’occasion d’intégrer les populations, leurs besoins et leurs attentes, aux objectifs de gestion durable des forêts.  


Outre les avantages matériels qu’elles offrent aux populations locales, les forêts leur fournissent aussi d’autres bénéfices moins tangibles et souvent passés sous silence parce qu’il est difficile de leur attribuer une valeur marchande, a dit Jane McAlpine en s’appuyant sur les informations contenues dans les rapports du Secrétaire général concernant « la gestion communautaire des forêts » (E/CN.18/2011/4); « le développement social, les communautés autochtones et autres communautés locales tributaires de la forêt, y compris le régime foncier des forêts » (E/CN.18/2011/5) et « les aspects sociaux et culturels » (E/CN.18/2011/5).


Comme nous n’utilisons pas les connaissances des peuples autochtones et sommes peu avertis de leur étendue, nous ne connaissons pas le niveau d’intégration et de relation qu’ont ces populations avec les forêts, a fait remarquer Mme McAlpine.  S’agissant du rapport du Secrétaire général sur « les valeurs culturelles et sociales des forêts et le développement social »(E/CN.18/2011/5), elle a estimé que l’intégration des droits ancestraux dans les objectifs de gestion des forêts était le meilleur moyen de lutter contre la déforestation et la dégradation des sols.  Parce que les produits extraits des forêts sont parfois difficiles à vendre, les 1,6 milliard de personnes qui sont indirectement ou directement tributaires des forêts pour leur subsistance et d’autres avantages économiques ne tirent pas d’avantages significatifs des modes actuels de gestion des forêts, a-t-elle estimé.  


Le représentant de la Hongrie a pris la parole au nom de l’Union européenne(UE) et a souligné l’importance de la participation active de toutes les parties prenantes, à tous les niveaux, dans les efforts de gestion durable des forêts.  Il a notamment noté l’importance de la participation des jeunes.  M. Lengyel a aussi reconnu la valeur culturelle et spirituelle des forêts.  Il a noté que les questions relatives aux forêts urbaines et périurbaines n’avaient pas été traitées dans les rapports présentés, alors qu’elles sont très importantes, étant donné la croissance exponentielle de la population urbaine à travers le monde.  Il a par ailleurs estimé que le programme REDD-plus constitue une occasion unique de trouver de nouveaux moyens de financement pour les forêts.  Le représentant a aussi souligné la nécessité de développer la coopération entre le Forum des Nations Unies sur les forêts et la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), afin de mieux chercher et mettre en place des mécanismes de financement pour les programmes qui leur sont liés.  Il est aussi important de se pencher sur la sécurité dans le secteur forestier, a estimé le représentant, relevant la fréquence des accidents dans le secteur de l’exploitation forestière.  L’Union européenne salue l’accent qui a été mis sur la structure foncière forestière dans le document soumis du Secrétariat, a-t-il indiqué.


La représentante de la Chine a estimé que l’Année du lapin qui débute est de bon augure pour l’Année internationale des forêts.  Elle a reconnu que les ressources forestières sont la base et le fondement des moyens de subsistance de nombreux groupes de populations.  Indiquant que l’activité forestière a été intégrée en bonne place dans le Plan quinquennal de développement de la République populaire de Chine, elle a précisé que le Gouvernement chinois avait pris des mesures positives et efficaces en faveur de la gestion durable des forêts.  Nous partagerons cette expérience dans le cadre du Forum, a-t-elle assuré.  Sur la base de la propriété collective de terrains forestiers, nous permettons à la population de jouir d’un droit foncier sur ces sols, a-t-elle expliqué.  Elle a aussi signalé que des terres agricoles avaient été rendues à la forêt, ce qui encourage la population à participer à la reforestation.  Nous avons également augmenté le financement public de la gestion forestière, a-t-elle dit.  En outre, la valeur culturelle de la forêt a été prise en compte et mise en exergue à travers des campagnes de sensibilisation sur la valeur des forêts.  Pour améliorer les moyens de subsistance des populations, la Chine a mis en place un programme dont l’objectif est de maximiser les gains des populations dont la vie quotidienne est liée aux ressources des forêts.  La représentante a aussi indiqué que son pays est en train de renforcer sa législation, afin que la population puisse participer de manière bien informée à la mise en œuvre des politiques forestières.  Nous avons en outre encouragé la promotion de l’entreprise privée dans le cadre de la gestion durable des forêts et mis au point une économie verte, a-t-elle aussi indiqué.


Le représentant de l’Inde a déclaré que l’Inde s’est engagée dans une démarche de gestion durable de ses forêts pour améliorer les moyens de subsistance des populations qui en dépendent.  La population est au cœur des objectifs de gestion durable des forêts, a-t-il assuré.  En 2006, a-t-il précisé, l’Inde a promulgué une loi sur la forêt pour protéger les droits communautaires des populations locales et assurer la régénération des écosystèmes de forêts.  En ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre causées par le déboisement par les techniques de brûlis et la dégradation des forêts dans les pays en développement, l’Inde a développé un programme visant la restauration de six millions d’hectares de forêts dégradées sur son territoire, a indiqué le représentant.  


Le représentant de Grenade a estimé que le Forum des Nations Unies sur les forêts devait s’assurer de la mise en place de mécanismes qui permettent aux communautés locales d’être parties prenantes des cadres de gestion durable des forêts.  Il a également souhaité la mise en place de mécanismes tenant compte des attentes spécifiques des petits états insulaires en développement (PEID) qui font face à des difficultés environnementales particulières et manquent d’appuis techniques en matière de gestion des forêts.   


La représentante des États-Unis a rappelé que la gestion durable des forêts implique la mise en valeur de la production de bois d’œuvre et la restauration de paysages et de massifs forestiers.  Il faut également trouver un système de financement de cette gestion et développer le système de REDD-plus dans le cadre de l’adaptation aux effets des changements climatiques, a-t-elle dit.  En outre, elle a appelé les délégations participant au FNUF9 à adopter des politiques environnementales au profit des communautés locales et autochtones pour que celles-ci puissent participer à la gestion durable des forêts.  La représentante a également invité les États Membres à revoir et, si possible, améliorer le cadre juridique des droits fonciers de ces populations.  La déforestation et la dégradation des forêts sont souvent dues à des activités qui ne relèvent pas du secteur forestier, a-t-elle aussi constaté.  Elle a lancé un appel aux États pour qu’ils fassent davantage participer les populations et les personnes directement concernées par l’exploitation des ressources des forêts, comme notamment les populations autochtones, à toutes les activités visant la gestion durables des forêts.


Le représentant du Brésil a présenté un cas de gestion durable des forêts qui a donné de bons résultats depuis les années 90.  Dans ce cadre, a-t-il expliqué, le Brésil a cherché des solutions alternatives permettant d’extraire du bois d’œuvre des forêts sans utiliser d’équipements onéreux, ce qui permet à des petits propriétaires de le faire.  Un premier modèle a ainsi été présenté pour l’exploitation de zones inondables.  Cette technique est actuellement mise en œuvre dans toute la région de l’Amazonie et elle bénéficie à un millier de familles, a-t-il indiqué.


Le représentant de la République de Corée a mis l’accent sur les liens existant entre les activités de gestion des ressources forestières et les moyens de subsistance des populations locales qui en dépendent.  Il a rappelé que la déforestation et la dégradation des forêts affectent dangereusement les moyens de survie, dont l’alimentation, des populations vivant dans les zones forestières.  Il a indiqué que les capacités de production alimentaire de la République de Corée ont été affectées dans les années 50 à 70 par des coupes illégales de bois qui ont affecté les forêts du pays.  Il a dit que l’expérience de la République de Corée en ce domaine pouvait permettre à d’autres États de trouver des solutions en matière de lutte contre les coupes illégales.  


Le représentant du Japon a déclaré que les règles établies par les communautés forestières elles-mêmes étaient déterminantes pour assurer la gestion durable des ressources forestières.  La garantie des droits de propriété des populations locales est essentielle pour reconnaître le rôle et la contribution qu’elles apportent dans la préservation et l’exploitation durable de ces écosystèmes, a-t-il dit avant de souligner les problèmes que posent les conflits souvent permanents entre la séparation des terres forestières des terres agricoles.  Il a mis l’accent sur l’importance qu’ont acquise dans son pays les forêts de plantation, qui représentent aujourd’hui 40% de la couverture forestière japonaise.  En raison du déclin constant de la valeur des produits tirés du bois de plantation, beaucoup de petits propriétaires se sont retirés de la gestion des forêts plantées et la vitalité de ces forêts en a souffert, a-t-il ajouté. 


Le représentant de la Suisse a remarqué que, si la gouvernance des forêts semblait être une question « exotique » et nouvelle il y a quelques années, elle est rapidement devenue un sujet reconnu au niveau mondial.  Il a souligné les résultats positifs obtenus par des réformes de décentralisation et de gouvernance en matière de gestion des forêts, notamment quand certaines règles sont respectées.  Il faut notamment respecter les droits fonciers des populations locales et autochtones et veiller à une répartition équitable des ressources tirées des forêts.  Il faut aussi instaurer un contrôle transparent de l’accès aux marchés, développer une sensibilisation aux traditions culturelles locales et reconnaître les droits ancestraux des communautés locales.  Le représentant a également invité la communauté internationale à supprimer les obstacles à l’accès aux marchés et à favoriser l’accroissement des revenus tirés des forêts, grâce à une meilleure distribution des ressources fiscales.  La Suisse estime qu’il faut aussi encourager la participation des femmes dans la gestion des forêts, a-t-il souligné.  Il s’est par ailleurs félicité de la coopération entre le Forum des Nations Unies sur les forêts et le Forum permanent des Nations Unies sur les populations autochtones.


Le représentant du Kenya a parlé du programme ambitieux mis en place au Kenya et qui vise à augmenter la couverture forestière du pays d’au moins 10% d’ici à 2020.  Il a aussi fait part des difficultés rencontrées dans l’atteinte de cet objectif, comme notamment la difficulté de trouver un équilibre entre les superficies d’arbres à planter et le respect des terres agricoles.  Pour obtenir que les fermiers plantent des arbres, il faut les y encourager par des mesures d’incitation, a-t-il dit.  Il a enfin souhaité qu’une résolution soit adoptée concernant le Fonds d’affectation spéciale sur les forêts ainsi que les autres mécanismes de mobilisation de ressources, exprimant ainsi les difficultés que rencontre son pays dans ce domaine.


La représentante de la Jamaïque a parlé de la mise en place en Jamaïque d’un plan s’étalant sur la période 2010-2014 pour promouvoir la gestion durable des forêts.  Elle a cité la mise en place de huit groupes locaux chargés de mettre au point des initiatives favorisant une gestion durable des forêts dans le souci de mieux gérer les ressources des forêts et tenir compte des attentes et des besoins des populations vivant en zones forestières.  La représentante a suggéré que soit menée une évaluation des opérations entreprises jusqu’à présent dans les États insulaires en développement (PEID).


Le représentant du Canada a appuyé les recommandations figurant au paragraphe 28 du document soumis au Forum par le Secrétariat.  Il a cependant jugé « exagérément ambitieux » le programme figurant au paragraphe 29 du même document.  S’agissant du paragraphe 32 de ce rapport, il a suggéré qu’il ne soit pas adressé trop de demandes aux États Membres. 


Le représentant du Pérou a mentionné les mesures prises par son gouvernement pour atténuer la déforestation au Pérou.  Le Gouvernement péruvien a appliqué ces mesures dans le cadre de l’exécution d’un programme national sur les forêts dont le but est de permettre la conservation de 54 millions d’hectares de forêts.  Nous sommes en plein processus de décentralisation de l’administration forestière, a indiqué le représentant, ajoutant qu’une indemnité est offerte aux communautés désirant conserver les forêts.  Cette récompense permet d’obtenir ensuite d’autres fonds, et elle permet aux communautés de s’engager dans la préservation des forêts, a-t-il expliqué.  Il a en outre souligné l’importance d’un processus de suivi sur l’évolution des forêts sur les 10 années à venir.


La représentante de la Malaisie a reconnu l’importance des partenariats pour l’élimination de la pauvreté, notamment en ce qui concerne les populations dépendant des forêts.  Elle s’est félicitée de la possibilité de participer au Partenariat de coopération sur les forêts, en vue de réduire la pauvreté des populations concernées.  Elle s’est cependant inquiétée des difficultés que rencontrent certains États pour recueillir les informations dont ils ont besoin et ainsi que des conditions imposées par les donateurs, qui ne sont pas toujours acceptables.  Dans le cadre de l’Année internationale des forêts, la Malaisie invite toutes les parties intéressées à mettre de côté leurs différences, notamment en ce qui concerne la question de la certification de la gestion durable des forêts, dans l’intérêt de la communauté mondiale toute entière, a dit la représentante.


Le représentant de la Norvège a estimé que la question la plus importante à résoudre était de mettre les populations en bonne relation avec les forêts.  Il a mis l’accent sur l’importance de la promotion de droits fonciers favorables aux populations autochtones, notamment dans le cadre des objectifs du programme REDD-plus.   


Le représentant de la Jordanie a estimé qu’il était essentiel de se pencher sur la question de la désertification au Moyen-Orient.  Il a souhaité la mise en place d’une politique de recherche scientifique et de prise de mesures qui permettraient aux pays pauvres du Moyen-Orient de se protéger de la sécheresse et de la désertification.      



RENFORCEMENT DE LA COOPÉRATION ET COORDINATION DES POLITIQUES ET DES PROGRAMMES, NOTAMMENT EN FOURNISSANT DE NOUVELLES ORIENTATIONS AU PARTENARIAT DE COLLABORATION SUR LES FORÊTS (E/CN.18/2011/10 ET E/CN.18/2011/11)


Présentation et débat général


Présentant les rapports du Secrétaire général sur la question ci-dessus mentionnée, Mme JAN McALPINE, Directrice du Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts, a notamment souligné l’importance d’une annexe consacrée au projet de directives pour les initiatives à l’appui du FNUF menées par des pays, des organisations, des régions ou des grands groupes (annexe du rapport E/CN.18/2011/10, consacré au « Renforcement de la coopération et coordination des politiques et des programmes »).  Ce rapport suggère l’existence de nouvelles possibilités de coopération, qui naîtraient à la lumière du thème général de la neuvième session du Forum.  Mme McAlpine a donc souligné les efforts déployés par le Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) pour créer des liens avec l’Instance permanente sur les questions autochtones. 


La Directrice du Secrétariat du FNUF a également présenté le rapport du Secrétaire général intitulé « Cadre 2009 et 2010 du Partenariat de collaboration sur les forêts » (E/CN.18/2011/11) qui décrit les activités communes et les activités concertées entreprises dans le cadre du Partenariat de collaboration sur les forêts depuis son dernier rapport (E/CN.18/2009/12).  Dans ce document, le Secrétaire général attire l’attention sur de nouvelles questions nécessitant une analyse et une action concertées du Partenariat en 2011 et au-delà.  Dans ce contexte, le rapport recense les mesures prises à l’appui du FNUF, s’agissant notamment de la réalisation des quatre objectifs d’ensemble relatifs aux forêts, de l’Instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts (instrument relatif aux forêts), et de l’Année internationale des forêts (2011).


Le représentant du Brésil a mentionné une initiative prises en faveur des zones protégées de l’Amazone, qui est le fruit de partenariats entre le Gouvernement fédéral du Brésil, le Gouvernement de l’État fédéré de l’Amazone et la Banque mondiale, notamment.  Les zones protégées sont très efficaces pour protéger l’environnement lorsqu’elles sont bien gérées, a-t-il ajouté.


Le représentant de la Hongrie, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a salué le rôle actif joué par le Secrétariat du FNUF dans la coopération conduite pour mettre en œuvre les programmes relatifs aux forêts.  Il s’est aussi félicité des mesures prises pour mettre en œuvre la Stratégie de mise en œuvre concertée des Conventions de Rio.  La participation des parties prenantes est essentielle pour la mise en œuvre de l’Instrument non juridiquement contraignant sur tous les types de forêts, a-t-il ajouté, saluant à cet égard la participation des grands groupes aux débats du Forum, notamment lors de la réunion qui a eu lieu à Accra, au Ghana, en juillet 2010.  Nous encourageons les grands groupes à organiser d’autres manifestations à l’avenir, a-t-il dit.  Reconnaissant aussi la contribution importante du Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF) aux travaux du Forum, il a invité le PCF à rechercher d’autres voies de coopération pour progresser dans la promotion de la gestion durable des forêts.


La représentante de la Suisse a souhaité que les ressources à allouer en matière de promotion de la gestion des forêts fassent l’objet de plus de transparence, afin d’avoir une idée claire de ce qu’il est possible de mobiliser pour l’avenir.


Le représentant de la Turquie a expliqué que son pays avait préparé, avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), un plan de gestion des forêts en faveur de la Syrie.  Toujours sous la houlette de la FAO, nous avons commencé un autre projet pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, qui porte sur les politiques d’adaptation aux changements climatiques dans le secteur de la foresterie et qui bénéficie du soutien de l’Allemagne, a-t-il dit.


Le représentant du Sénégal a jugé essentiel de soutenir le Partenariat de collaboration sur les forêts, citant le cas de la « Grande muraille verte » de la zone sahélienne.  Ce programme a entrainé la constitution de partenariats avec le Fonds mondial pour l’environnement, la FAO et l’Union européenne, a-t-il précisé.  Il a remercié les donateurs qui rendent possible la mise en place de ce programme.  La Grande muraille verte est, pour les pays à faible couverture forestière, un moyen de réponse aux changements climatiques, a-t-il expliqué.


Le représentant des États-Unis a appuyé les recommandations relatives au Partenariat de collaboration sur les forêts.  Réagissant à une intervention de la représentante de la Suisse, il a dit que l’on ne pouvait pas imposer au Partenariat un ordre du jour et a cité à cet égard les pressions liées aux limites budgétaires de l’ONU.


Le représentant du Canada a indiqué qu’il s’associait aux commentaires de la délégation des États-Unis et de la Suisse relatives aux missions du Partenariat de collaboration sur les forêts.  Face à la diversité des projets, a-t-il dit, il est urgent de tirer des priorités en tenant compte de la concurrence des projets et des réalités budgétaires. 


Le représentant de l’Inde a jugé utile de trouver des moyens de financement innovants en matière de gestion des forêts.  Il a rappelé que certaines des zones forestières sensibles ne peuvent servir à promouvoir d’autres projets de développement et précisé que l’Inde utilisait l’imagerie satellitaire pour examiner la santé des forêts.  Il a indiqué que 3 milliards de dollars ont été accumulés dans le cadre du programme de compensation.


Le représentant de la Jordanie a indiqué que la Jordanie s’efforçait de préserver son maigre couvert forestier en s’appuyant sur une coopération avec des organismes spécialisés.  Il a précisé qu’en coopération avec ces organismes, la Jordanie a décidé d’affecter certaines zones de son territoire au reboisement.


La représentante de la Suisse a demandé ce qu’il adviendra des projets de directives des grands groupes en rappelant qu’il faudra du temps aux délégations pour examiner ces textes avant leur adoption.


Réagissant à la déclaration suisse, le représentant du Japon a estimé qu’il fallait faire preuve d’une souplesse optimale.   


Intervenant à nouveau, le représentant du Brésil a souligné que, parmi les quatre objectifs politiques agréés, le quatrième est particulièrement important  car il prévoit les ressources supplémentaires à fournir en matière de gestion durable des forêts.  « Il nous faudra être souples, créatifs, et voir si les solutions de marché sont disponibles.  Mais ce ne sont pas les seules que nous puissions envisager », a-t-il estimé.


La Directrice du Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts a ensuite donné des précisions sur le financement des initiatives menées par les pays.  Les dépenses moyennes d’une initiative de ce genre sont de 6,5 millions de dollars, a-t-elle indiqué.  Elle s’est par ailleurs félicitée que les délégations se soucient de l’efficacité des travaux du Secrétariat.  Le Forum définit les mesures prioritaires des activités de chacune de ses sessions, base sur laquelle le Secrétariat travaille, a-t-elle expliqué.  S’il existe des directives sur les fonds d’affectation qui sont spéciales aux Nations Unies, c’est la Cinquième Commission qui se charge de leur examen et de leur conception, a-t-elle dit.  Elle a aussi précisé que le Forum n’est pas une organisation indépendante et que son processus budgétaire est intégré dans le processus budgétaire global du système des Nations Unies, par le biais de la Cinquième Commission.


CONTRIBUTIONS RÉGIONALES ET SOUS-RÉGIONALES (E/CN.18/2011/3)


Présentation


Présentant le rapport du Secrétaire général, la Directrice du Secrétariat du Forum a indiqué avoir reçu des rapports de 17 organisations, et elle de ce fait salué la bonne contribution des groupes régionaux au débat sur les forêts.  Il est apparu que plusieurs régions avaient adopté des mesures visant à lutter contre la déforestation, a-t-elle indiqué, précisant que ces initiatives étaient assorties d’un mandat de contrôle de l’application des mesures concernées.  Nous avons pu travailler notamment avec des banques régionales dans le cadre des travaux sur les moyens d’exécution, a-t-elle indiqué.  Elle a appelé de ses vœux une participation renforcée de ces banques et a indiqué que le Secrétariat allait se concentrer, dans la conduite de ses activités, sur les questions relevant du financement des actions à mener.


TABLE RONDE SUR LES PERSPECTIVES RÉGIONALES ET SOUS-RÉGIONALES SUR LES FORÊTS AU SERVICE DES POPULATIONS QUI EN DÉPENDENT POUR VIVRE ET DE L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ


Exposés suivis de débats interactifs


Mme PAOLA DEDA, qui est à la tête de la Section de la foresterie et du bois à la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe, a joué le rôle de modérateur de la Table ronde.


M. JEAN-JACQUES ZAM, membre du Parlement du Cameroun et Coordonnateur régional du Réseau des parlementaires pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale (REPAR), a indiqué qu’en Afrique centrale, les forêts représentent une richesse dont l’utilisation appropriée peut améliorer les conditions de vie des populations qui y habitent.  Il a expliqué, par exemple, que certaines lianes, qui ont la particularité de contenir de l’eau pure permettent aux populations de s’abreuver.  Le bassin du Congo est le deuxième massif forestier tropical au monde et il abrite des milliers d’espèces animales et végétales, a rappelé le parlementaire camerounais.  Les forêts du bassin du Congo représentent un important puits de carbone et fournissent des moyens de subsistance aux 30 millions de personnes qui y vivent.  M. Zam a mentionné la présence de peuples autochtones, appelés à tort « pygmées », qui se sont adaptés depuis 20 000 ans aux conditions de vie dans l’écosystème forestier où ils pratiquent la chasse et la cueillette.  On trouve également dans les espaces du bassin du Congo des agriculteurs bantous qui pratiquent l’agriculture par le défrichage et le brûlis dans la périphérie des forêts.


Mentionnant la diminution de 0,3% par an de la surface forestière du bassin du Congo, M. Zam a expliqué que ce sont les routes d’exploitation forestière qui en sont la cause principale ainsi que l’exploitation des terres boisées qui sont éclaircies pour servir de terres agricoles.  L’exploitation industrielle des forêts africaines se fait par l’abattage de quelques espèces recherchées du fait de leur haute qualité, mais il s’avère que ce sont aussi bien souvent des essences porteuses de valeurs sacrées pour les populations locales, a-t-il ajouté.  Quand un arbre met quatre siècles pour grandir et atteindre sa taille adulte, son abattage et sa régénération entre deux rotations d’exploitation est quasiment impossible, a déploré M. Zam.  En outre, l’exploitation forestière est un facteur de braconnage, car une fois les arbres abattus, les animaux n’ont plus d’abris et leur habitat se rétrécit, a-t-il ajouté.  La quasi-totalité des forêts du bassin du Congo appartient aux États de la région, qui ont mis en place des concessions pour leur exploitation.  Mais, a regretté M. Zam, les droits traditionnels des peuples autochtones ne sont pas souvent établis et respectés, ce qui entraîne des conflits avec les entreprises forestières qui abattent des arbres sacrés.  Parmi ses recommandations, il a proposé la mise en œuvre de pratiques de gestion durable, la mise en œuvre de mesures de conservation de la diversité biologique, le soutien au secteur informel traditionnel, ainsi que la promotion de la coopération régionale pour améliorer les lois et les règlementations forestières.


M. PETER BESSEAU, Directeur du Secrétariat du Réseau international des forêts modèles, a présenté des initiatives de promotion de forêts modèles au Cameroun.  Mettant l’accent sur les enseignements tirés sur les partenariats et l’efficacité des financements, M. Besseau a indiqué que le meilleur moyen de traduire les politiques de gestion durable des forêts en pratiques bénéfiques est de travailler avec les personnes qui bénéficieront de ces politiques.  Il a cité les partenariats noués avec des plates-formes de femmes et plates-formes de populations pygmées.  « Faire, c’est apprendre », a-t-il ajouté en reconnaissant qu’il y avait aussi des échecs et en exhortant les donateurs à augmenter leur tolérance face au risque. 


De son côté, Mme DORIS CAPISTRANO, Directrice du Programme « Forêts et Gouvernance » du Centre de recherche international pour les forêts, a jugé qu’il était important de s’appuyer sur les expériences de certains pays en rappelant que la couverture forestière de la Suisse au XIXe siècle n’était pas beaucoup plus importante que celle du Népal aujourd’hui.  Mettant l’accent sur l’importance de la décentralisation pour promouvoir la gestion durable des forêts, elle a cité l’importance des conclusions de l’Atelier d’Interlaken, en Suisse, tenu en 2004.  En 2006, l’Atelier de Yogyakarta, en Indonésie, s’est pour sa part concentré sur les critères de viabilité de la décentralisation.  Cet Atelier a permis de confirmer les conclusions des débats de celui tenu à Interlaken en 2004, en insistant sur le fait que le rythme de la décentralisation doit être approprié afin d’éviter tout effet contreproductif.  EN 2008, L’Atelier de Durban, en Afrique du Sud, a permis de mettre en évidence le fait que les femmes, en particulier, et les groupes défavorisés en général étaient oubliés dans les programmes de décentralisation.  Enfin, a poursuivi Mme Capistrano, l’Atelier organisé à Oaxaca, au Mexique, en 2010, a été l’occasion d’aborder la question du droit carbone et du régime foncier des peuples autochtones.  Dans ses conclusions, Mme Capistrano a estimé que la décentralisation et la réforme de la gouvernance des écosystèmes de forêts ne sont pas des panacées si on n’est pas en mesure de les adapter systématiquement à la spécificité et contexte locaux.  


Les intervenants au débat interactif qui a suivi les présentations des experts ont donné divers exemples de coopération régionale et de réseaux mis en place pour promouvoir la gestion durable des forêts.  Le représentant de l’Indonésie a ainsi rappelé que l’Association des nations d’Asie du Sud-Ouest, l’ANASE a créé un réseau avec les ministères des forêts des pays de la région.  Il a aussi mentionné la coopération entre l’ANASE et la Suisse, qui a été mise en place pour compléter le cadre établi par l’ANASE pour la lutte contre les changements climatiques et la pêche illégale ainsi que pour la gestion durable des forêts.


La Turquie, qui a fait l’expérience de la lutte contre l’érosion des sols et la déforestation, organise des ateliers de sensibilisation sur ces questions, a indiqué son représentant.  Il a aussi rappelé qu’en marge de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (Conférence PMA IV) qui aura lieu à Istanbul en mai prochain, se tiendra aussi un forum sur les forêts.  Il a invité le Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts à participer à cet événement.


De son côté, la représentante du Réseau Asie Pacifique pour la gestion durable des forêts et leur réhabilitation a mentionné les quatre piliers du Réseau dont notamment le renforcement des capacités.  Le Réseau travaille en coopération avec les organisations régionales et internationales pour mettre en œuvre l’Instrument juridiquement non contraignant relatif à tous les types de forêts, a-t-elle indiqué.  Le Réseau organise diverses manifestations dans ce domaine et met en place des projets pour tirer des enseignements des bonnes pratiques.  En 2010, des projets pilotes préparés par le Réseau ont été lancés au Viet Nam et au Népal, a précisé la représentante.


En ce qui concerne la région de l’Afrique centrale, le représentant de la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC) a noté que, malgré une grande couverture forestière, cette région connait une grande pauvreté.  Il a mentionné la mise en place d’un plan qui intègre la problématique des forêts au service de la population et vise ainsi la réduction de la pauvreté.  Il a expliqué par exemple qu’une partie des revenus de la forêt était rétrocédée par certains États aux communautés locales.


Le représentant de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) a, pour sa part, expliqué que les États de cette sous-région ont adopté une vision commune qui consiste à bâtir une Afrique centrale prospère, et économiquement et politiquement unie, en suivant trois axes stratégiques prioritaires dont la sauvegarde et la gestion de l’environnement.  Les projets déployés à ce titre visent notamment la conservation des forêts du bassin du Congo, a-t-il précisé.


La représentante de l’Unité de liaison de « Forest Europe » a rappelé les avantages économiques, environnementaux, et sociaux, de la gestion durable des forêts.  « En Europe, nous nous engageons à renforcer la mise en œuvre de cet objectif », a-t-elle assuré, annonçant la tenue de la conférence qui se tiendra prochainement à Oslo, en Norvège, dans le cadre de ce processus.


La représentante des États-Unis, parlant au nom de la présidence du Processus de Montréal, a expliqué que ce processus a pour but d’identifier des objectifs communs et d’évaluer les progrès en vue d’une gestion durable des forêts.  Nos pays ont ainsi défini des indicateurs de gestion durable des forêts, a-t-elle précisé.  Le Processus de Montréal était un des premiers processus internationaux à incorporer les aspects sociaux de la gestion des forêts, a-t-elle aussi indiqué.


À son tour, la modératrice de la table ronde, parlant en qualité de représentante de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CENUE), a expliqué que les gouvernements européens élaborent des politiques pour mettre en œuvre les objectifs en matière de gestion durable des forêts.  Nous travaillons avec la FAO et avec « Forest Europe », a-t-elle indiqué.  Elle a ajouté que la CENUE procède à des évaluations dans la région paneuropéenne et établit des critères de gestion durable des forêts pour conseiller les gouvernements dans ce domaine.  Elle a aussi mentionné le Plan d’action européen sur le rôle du secteur forestier dans l’économie verte, et elle a signalé la tenue d’une session conjointe du Comité du bois de la CENUE et de la Commission de la foresterie européenne de la FAO, qui se tiendra à Antalya, en Turquie, en octobre 2011.


Le représentant du Secrétariat du processus de Téhéran pour les pays à faible couverture forestière a rappelé que 28 pays africains avaient moins de 10% de couvert forestier sur la superficie de leur territoire.  Il a précisé que les pays à faible couvert forestier, en collaboration avec la FAO et d’autres organismes, travaillaient à l’élaboration d’un cadre juridique spécifique aux États handicapés par une faible couverture forestière, et aux pays arides ou semi-arides. 


Le représentant de l’Iran a indiqué que son pays, qui accueille le siège du Processus de Téhéran, était prêt à participer aux efforts du FNUF pour promouvoir une gestion durable des forêts.


La représentante du Mexique a cité l’exemple que constitue le projet du couloir biologique de Mésoamérique, dont la réalisation est soutenue par le Fonds pour l’environnement et le Réseau REDD+, ainsi que par l’Atelier d’Oaxaca. 


Le représentant de l’Union européenne a indiqué que les membres de ce groupe de pays participaient à des initiatives régionales et sous-régionales pour garantir aux populations locales les bénéfices d’une gestion durable des forêts. Il a mis l’accent sur le nécessaire renforcement des capacités en citant le « projet Forêt-Europe » qui a pour ambition de promouvoir la vision européenne en matière de gestion des forêts.  Il a également salué la signature récente à Istanbul du Partenariat sur les forêts méditerranéennes. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Somalie: la lutte contre la piraterie passe par une « somalisation » des solutions, affirme le Conseiller spécial du Secrétaire général

CS/10164

Somalie: la lutte contre la piraterie passe par une « somalisation » des solutions, affirme le Conseiller spécial du Secrétaire général

25/01/2011
Conseil de sécuritéCS/10164
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6473e séance – matin


SOMALIE: LA LUTTE CONTRE LA PIRATERIE PASSE PAR UNE « SOMALISATION » DES SOLUTIONS, AFFIRME LE CONSEILLER SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


M. Jack Lang recommande au Conseil de sécurité d’engager une « action forte et déterminée »


« Agissez vite, agissez fort! »  Le Conseiller spécial du Secrétaire général pour les questions juridiques liées à la piraterie au large des côtes somaliennes, M. Jack Lang, a invité aujourd’hui le Conseil de sécurité à engager une « action forte et déterminée » contre les pirates et les commanditaires.


« Nous ne pouvons nous satisfaire du statu quo », a-t-il déclaré, soulignant que l’« extrême gravité » de la situation exigeait des « solutions d’extrême urgence ».


M. Lang, qui présentait au Conseil son rapport, fruit de «  nombreuses consultations auprès de 50 États, organisations internationales, entreprises privées et instituts de recherche », a observé que seule une « ‘somalisation’ des réponses juridictionnelles et pénitentiaires pourrait assurer l’efficacité des poursuites et ainsi mettre fin à l’impunité des pirates ».


Le Conseiller spécial a ainsi préconisé la création de deux « juridictions spécialisées », l’une au Puntland, l’autre au Somaliland, et la construction à court terme d’une prison dans chacune de ces deux régions.  Il a de même proposé l’établissement pendant une période de transition d’une juridiction extraterritoriale à Arusha, en République-Unie de Tanzanie.


Ces mesures ont été évaluées à environ 25 millions de dollars, ce qui, a-t-il dit, « est relativement modeste par rapport au coût total de la piraterie estimé à 7 milliards de dollars ».  La composante internationale visant à former les juges, les procureurs, les avocats, les gardes pénitentiaires « est essentielle », a-t-il assuré, notant que « l’ONU, mais aussi l’Union africaine, l’Union européenne et d’autres organisations devraient y contribuer ».


Dans la « lutte sans merci » à livrer au sommet contre les commanditaires, M. Lang formule dans son rapport trois propositions: le renforcement de la police scientifique, le recueil des éléments de renseignement et de preuve et l’application de sanctions individuelles.  Contre les pirates de base, le plan antipiraterie comporte à la fois des mesures de prévention, en particulier économiques, et de répression.


De son côté, le Sous-Secrétaire général aux affaires juridiques, M. Stephen Mathias, a attiré l’attention sur les références faites par le Conseiller spécial au cadre international juridique applicable à la piraterie.  Ce cadre a été défini en 1982 par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, qui fixe aussi les dispositions en vigueur du droit de la mer, a-t-il rappelé.


D’autres instruments, telle que la Convention de 1988 pour la répression d’actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime, sont également pertinents pour lutter contre la piraterie, a précisé M. Mathias.  Dans le contexte de la Somalie, le régime juridique existant est complété par un certain nombre de résolutions du Conseil de sécurité, tandis que le Code de conduite de Djibouti portant sur la répression de la piraterie et des attaques à main armée contre des navires dans l’océan Indien et le Golfe d’Aden constitue également un outil de référence pour une coopération renforcée entre les États de la région.


Lors du débat qui a suivi la présentation des deux exposés, le représentant de la Somalie a souligné que le phénomène de la piraterie au large des côtes de son pays persistait et prenait de l’ampleur.  Il a en outre relevé un écart entre les propositions faites et les « insuffisances financières ou juridiques » pour les mettre en œuvre.


L’ensemble des membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur inquiétude face à la gravité de la situation, partageant en cela le constat et l’analyse de M. Lang.  Beaucoup ont déploré l’impunité presque complète dont jouissent les pirates et surtout leurs commanditaires.


Pour la Fédération de Russie, les propositions du Conseiller spécial constituent à cet égard une « base solide », mais devraient « reposer sur le travail accompli jusqu’à présent ».  « Tout en examinant la possibilité de créer des mécanismes supplémentaires, il faudrait continuer à soutenir les programmes existants pour le renforcement des capacités juridictionnelles », a estimé pour sa part la représentante des États-Unis.


La communauté internationale doit agir face à un phénomène « qui prend de l’ampleur », car l’outil militaire ne suffit pas et doit être accompagné d’un dispositif juridique et judiciaire, a affirmé le représentant de la France.  Il n’est pas acceptable, a-t-il déclaré, que 9 pirates sur 10 soient aujourd’hui relâchés faute de capacités de traitement judiciaire et pénitentiaire.


Comme plusieurs de ses homologues, le représentant de l’Afrique du Sud a plaidé en faveur d’une « approche multidimensionnelle » pour appréhender la question de la piraterie au large des côtes somaliennes qui, a-t-il dit, « doit s’inscrire dans le cadre du retour à la paix et à la sécurité du pays et de son développement social et économique ».  Il a ainsi fait siens les propos du Conseiller spécial selon lesquels l’élimination de la piraterie doit se faire parallèlement à la création d’opportunités économiques et à l’élargissement des perspectives offertes à la jeunesse somalienne.


Par ailleurs, à l’ouverture de la séance, une minute de silence avait été observée à la mémoire des victimes de l’acte terroriste commis hierà l’aéroport Domodedovo de Moscou.


LA SITUATION EN SOMALIE


Exposés


M. JACK LANG, Conseiller spécial du Secrétaire général pour les questions juridiques liées à la piraterie au large des côtes somaliennes, qui présentait au Conseil de sécurité les principales conclusions de sa mission, a indiqué que le rapport du Secrétaire général sur les sept options l’avait guidé dans sa réflexion et avait constitué une excellente base de travail.  M. Lang a ajouté qu’il avait mené de nombreuses consultations auprès de 50 États, organisations internationales, entreprises privées et instituts de recherche.  Il s’est rendu dans la plupart des États de la région, ainsi qu’en Somalie, et notamment au Puntland et au Somaliland où il a visité des prisons et parlé avec les pirates détenus en Somalie, mais aussi à Mombasa, au Kenya.


Le Conseiller spécial a affirmé avoir retenu de ces consultations un sentiment d’extrême urgence.  La situation est grave et s’aggrave davantage, a-t-il déclaré.  Les pirates sont somaliens, a-t-il précisé.  L’épicentre de la piraterie est le Puntland: les attaques partent de plus en plus vers le sud, mais le Puntland reste la principale zone de refuge des pirates, a-t-il dit.  M. Lang a notamment souligné que les pirates avaient pris en otage près de 2 000 personnes en deux ans, tandis que les équipages sont désormais utilisés comme des boucliers humains pour commettre d’autres attaques.  La situation est également grave pour les économies de la région, pour la Somalie elle-même et pour le commerce maritime international, a-t-il ajouté.


« Nous ne pouvons nous satisfaire du statu quo », a-t-il estimé, soulignant que l’extrême gravité exigeait des solutions d’extrême urgence.  M. Lang a ainsi soumis un plan ordonné autour de deux questions: comment peut-on améliorer les situations actuelles?  Peut-on imaginer des solutions nouvelles, éventuellement plus efficaces?  Le rapport, a-t-il précisé, propose une série de mesures destinées à lever les obstacles juridiques à la poursuite des pirates et à leur emprisonnement.  Il a par exemple suggéré d’incorporer dans le droit interne de tous les États le crime de piraterie et d’adapter la rétention en mer aux contraintes opérationnelles.


Des propositions sont formulées pour faciliter l’administration de la preuve en rendant par exemple plus aisé le témoignage par visioconférence.  Le rapport propose aussi de faire sauter un des principaux verrous: l’absence de capacités pénitentiaires des États de la région.  Si ces propositions étaient retenues par le Conseil de sécurité, la situation ne serait pas totalement transformée, a-t-il dit.  En effet, neuf sur dix pirates capturés seront relâchés, car la plupart des États n’accepteront pas de manière effective de poursuivre les pirates, et c’est pourquoi, il est nécessaire de trouver d’autres pistes qui assureraient les marines nationales d’une compétence juridictionnelle lorsqu’elles capturent les présumés pirates.


Le Conseiller spécial a indiqué que les consultations qu’il avait entreprises lui avaient permis de faire émerger l’idée que seule une « somalisation » des réponses juridictionnelles et pénitentiaires pourrait assurer l’efficacité des poursuites et ainsi mettre fin à l’impunité des pirates.  La Somalie est la source et la principale victime de la piraterie, a-t-il dit, notant que la mobilisation des tribunaux et des prisons somaliens pourrait seule assurer que les pirates interceptés soient poursuivis et emprisonnés.


M. Lang a en outre estimé que l’éradication de la piraterie ne pourrait être effective que si la communauté internationale réagit rapidement et efficacement face aux pirates de base qui sillonnent l’océan Indien et aux chefs commanditaires qui organisent l’économie mafieuse.  Au sommet, il faut mener une lutte sans merci contre les commanditaires, en remontant les filières, a-t-il dit, précisant que le rapport formulait trois propositions: le renforcement de la police scientifique, le recueil des éléments de renseignement et de preuve et l’application de sanctions individuelles contre les commanditaires.  Contre les pirates de base, le plan antipiraterie comporte à la fois des mesures de prévention, en particulier économiques, et de répression.


Le plan de répression des actes de piraterie comporte, a-t-il souligné, une série de mesures concrètes qui peuvent être prises en s’appuyant notamment sur l’expertise de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC).  M. Lang a ainsi proposé deux juridictions spécialisées, l’une au Puntland, l’autre au Somaliland.  Le droit applicable serait le droit somalien réformé sous l’égide de l’UNODC dans le cadre du processus de Kampala, en associant le Gouvernement fédéral de transition, le Puntland et le Somaliland.  Par ailleurs, il a indiqué que le Président de la République-Unie de Tanzanie avait été consulté sur l’idée de créer, pendant une période de transition, une cour somalienne sur le territoire tanzanien.  Après cette période de transition, a-t-il précisé, elle serait transférée à Mogadiscio.  En outre, pour briser le principal verrou qu’est l’emprisonnement, il faut construire à court terme deux prisons, au Somaliland et au Puntland.  La composante internationale pour former les juges, les procureurs, les avocats, les gardes pénitentiaires est essentielle, a-t-il précisé, notant que l’ONU, mais aussi l’Union africaine, l’Union européenne et d’autres organisations devraient y contribuer.


M. Lang a insisté sur le fait que les solutions en Somalie ne doivent pas être considérées comme des solutions à long terme.  Il y a urgence, a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de commencer à les mettre en place dès maintenant.  Dans huit mois, les capacités pénitentiaires et la création des juridictions spécialisées seront pleinement effectives, a-t-il poursuivi.  Le Conseiller spécial a précisé que la construction des deux prisons et la création des deux juridictions spécialisées et de la cour extraterritoriale à Arusha avaient été évaluées à environ 25 millions de dollars, ce qui, a-t-il dit, est relativement modeste par rapport au coût total de la piraterie estimé à 7 milliards de dollars.  Ce coût, a-t-il averti, ne fera que croître.  La communauté internationale attend une résolution ferme qui fixerait le cap et entraînerait l’ensemble des États, a déclaré le Conseiller spécial.


Quelles que soient les propositions que le Conseil aura à retenir, il conviendra d’aller vite, a-t-il estimé.  Une exécution rapide nécessiterait, à ses yeux, la désignation d’une haute personnalité qui mobiliserait toutes les énergies.  L’inaction engendrerait terrorisme, grave crise économique dans l’océan Indien, perturbation profonde du commerce international, phénomène de tache d’huile, a prévenu M. Lang.  C’est pourquoi, il a préconisé une action déterminée et forte.  « Agissez vite, agissez fort! », a-t-il conclu, à l’adresse des membres du Conseil de sécurité.


M. STEPHEN MATHIAS, Sous-Secrétaire général aux affaires juridiques, a attiré l’attention sur les références faites par le Conseiller spécial au cadre international juridique applicable à la piraterie.  Ce cadre a été défini en 1982 par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, qui fixe aussi les dispositions en vigueur du droit de la mer, a-t-il rappelé.  D’autres instruments, telle que la Convention de 1988 pour la répression d’actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime, sont également pertinents pour lutter contre la piraterie, a relevé M. Mathias.  Dans le contexte de la Somalie, le régime juridique existant est complété par un certain nombre de résolutions du Conseil de sécurité.  Le Code de conduite de Djibouti portant sur la répression de la piraterie et des attaques à main armée contre des navires dans l’océan Indien et le Golfe d’Aden constitue également un outil de référence pour une coopération renforcée entre les États de la région, a-t-il précisé.


Le Conseiller spécial a souligné avec justesse, a noté M. Mathias, que la Convention et le droit coutumier international établissent une juridiction universelle sur les actes de piraterie.  Tous les États sont en droit de lancer des poursuites contre les auteurs d’actes de piraterie, quels que soient leur nationalité et le lieu où ces actes sont perpétrés.  Le meilleur moyen d’élargir le nombre d’États susceptibles de lancer de telles poursuites et de saisir des navires sous le contrôle de pirates tient à la mise en œuvre du régime juridique international existant et à la volonté politique d’entreprendre des actions, a assuré le Sous-Secrétaire général, comme l’encourage à le faire la résolution 1950 (2010) du Conseil de sécurité.


En raison du nombre croissant de suspects arrêtés en mer par des forces navales, le Conseiller spécial a fait souligné la nécessité d’adopter des dispositifs adéquats pour leur incarcération, a également noté le Sous-Secrétaire général aux affaires juridiques.  C’est pourquoi, il est revenu sur la proposition de M. Lang de mettre en place un système de tribunaux à trois niveaux, qui comprendrait des tribunaux spécialisés basés dans le Puntland et le Somaliland, renforcés par une juridiction extraterritoriale spécialisée établie dans un pays tiers de la région.  Il a estimé que la création de deux juridictions somaliennes spécialisées relèverait de l’option 3 figurant dans le rapport du Secrétaire général et que l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) œuvrait actuellement à l’établissement de tels tribunaux.  Par ailleurs, la création du tribunal extraterritorial, qui appliquerait le droit somalien, relèverait de l’option 2 présentée dans le même rapport.  Dans les deux cas, le rapport du Secrétaire général identifie les avantages et les inconvénients de ces deux options.  M. Mathias a souhaité qu’une discussion au sujet de ces deux options soit engagée rapidement.


Déclarations


M. ELMI AHMED DUALE (Somalie) a reconnu que le pays était depuis longtemps confronté au problème de la piraterie.  À chaque fois que le Conseil de sécurité aborde cette question, le Secrétaire général présente un rapport contenant plusieurs options qui sont ensuite examinées par les membres du Conseil, a-t-il rappelé, faisant cependant remarquer que sur le terrain, le phénomène persistait et prenait de l’ampleur.  Il existe, a-t-il estimé, un écart entre les propositions faites et les insuffisances financières ou juridiques pour les mettre en œuvre.  Rappelant qu’à ce jour, plus de 1 000 personnes avaient été prises en otage par des pirates au large des côtes somaliennes, le représentant a déclaré qu’il était temps d’engager une action, à la fois sur les plans sécuritaire et humanitaire.  Avant de conclure, il a souhaité que le Conseil de sécurité examine soigneusement cette question et prenne les mesures nécessaires pour faire appliquer les propositions avancées par le Conseiller spécial, le Sous-Secrétaire général aux affaires juridiques et le Secrétaire général de l’ONU.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a jugé important que les conclusions du rapport du Secrétaire général soient basées sur les informations recueillies dans la région.  Il a partagé l’analyse et les préoccupations du Conseiller spécial, tout en mettant l’accent sur la nécessité d’engager une action nouvelle face à cette menace.  La piraterie présente les caractéristiques d’une maladie chronique qui se propage rapidement, avec des moyens de plus en plus sophistiqués, a-t-il fait remarquer.  Il s’est également dit très préoccupé par le fait que, non loin des Seychelles, dans des zones contrôlées par des marines nationales, des bateaux russes aient été saisis.  Le problème ne pourra pas être résolu tant que des facteurs plus profonds ne pourront être examinés, a-t-il fait observer, citant l’absence de stabilité et de vie économique normale en Somalie.


Le représentant a également déploré l’impunité presque complète des pirates et surtout de leurs commanditaires.  Les propositions de M. Jack Lang constituent une base solide à cet égard, a-t-il dit, estimant néanmoins qu’elles devraient reposer sur le travail accompli jusqu’à présent.  Les deux juridictions spécialisées au Puntland et au Somaliland, ainsi que le tribunal spécialisé extraterritorial proposés par le Conseiller spécial méritent un examen approfondi.  Un tel mécanisme pourra accomplir les tâches requises si des experts internationaux y participent, a-t-il ajouté.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a estimé que la piraterie constituait une menace à la paix et à la sécurité internationales, tout en mettant en péril la chaîne d’acheminement humanitaire et provoquant une flambée du prix des produits de base dans la région.  Comme l’indique le rapport du Secrétaire général, l’adoption de meilleures pratiques de surveillance des côtes somaliennes est susceptible de faire baisser le nombre des actes de piraterie, a-t-elle relevé.  Mme Rice a également appuyé la recommandation visant la coopération avec le Somaliland et le Puntland, tout en rappelant que la solution réside dans la stabilité de la Somalie.  Elle s’est ensuite déclarée favorable à l’idée selon laquelle tous les États devraient promulguer des lois contre la piraterie.  Les États-Unis, pour leur part, encouragent depuis longtemps les États battant pavillon à engager des poursuites contre les auteurs d’actes de piraterie, à l’instar du Kenya ou des Seychelles qui ont déjà pris des mesures en ce sens.  Tout en examinant la possibilité de créer des mécanismes supplémentaires, il faudrait continuer à soutenir les programmes existants pour le renforcement des capacités juridictionnelles, a estimé la représentante.


Comme le souligne le rapport du Secrétaire général, l’incarcération peut constituer un obstacle au travail des tribunaux, a prévenu Mme Rice.  C’est pourquoi, elle a souligné l’importance d’apporter un soutien à l’ONUDC dans le cadre de ses programmes visant à élargir les capacités d’accueil du système pénitentiaire somalien.  Avant de conclure, elle a annoncé la tenue, en mars à Washington D.C., d’une session extraordinaire du Groupe de contact international sur la Somalie en vue d’élaborer une stratégie et un plan d’action visant à mieux lutter contre la piraterie.


M. PHILIP JOHN PARHAM (Royaume-Uni) a affirmé partager l’avis du Conseiller spécial selon lequel la menace que constitue la piraterie est grave et mérite une solution d’urgence.  Il importe au premier chef d’augmenter les capacités pénitentiaires, a-t-il déclaré.  M. Grant a également souligné qu’il était vital de développer les structures judiciaires au Puntland et au Somaliland conformément au programme actuel de l’UNODC.  Le représentant a cependant émis des doutes sur la création d’un tribunal spécialisé somalien ayant une compétence extraterritoriale, conformément à l’échéancier prévu.


Le représentant a également convenu de la nécessité d’adopter une démarche globale fondée, notamment, sur des bases politiques, juridiques ou économiques.  Il s’est aussi félicité que les éléments du plan présenté par le Conseiller spécial concordent avec le plan d’action contenu dans le rapport d’évaluation du Groupe de contact de janvier 2010.  Il s’est réjoui de la coordination avec le Groupe de contact qui, a-t-il assuré, a un rôle majeur dans la région.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a, à son tour, estimé que l’action militaire et judiciaire ne traite que des symptômes de la piraterie.  Nous devons nous attaquer aux facteurs de ce phénomène, a-t-il dit, en appelant la communauté internationale à continuer à soutenir le rétablissement de la paix et de la sécurité en Somalie ainsi que son développement.  Il nous faut des opportunités économiques et des acteurs publics capables de lutter contre la piraterie.  Ces tâches dévolues à la police, aux gardes-côtes et aux officiers du maintien de l’ordre doivent être créées et renforcées en Somalie, a insisté le représentant.  Il a estimé qu’en l’occurrence, le Groupe de contact et le fonds fiduciaire peuvent être très utile.


La solution pourrait aussi être de créer un tribunal somalien dans un pays tiers et de le transférer plus tard en Somalie, a-t-il reconnu.  Le système judiciaire somalien doit être remis au niveau des normes internationales pour envisager tout transfèrement, a insisté le représentant.  Il a donc appelé les pays de la région à renforcer leur coopération en matière de poursuites et de détentions, sachant que les accords sur les transfèrements pourraient renforcer la lutte contre la piraterie.


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a lui aussi préconisé une approche multidimensionnelle pour appréhender la question de la piraterie au large des côtes somaliennes qui, a-t-il dit, doit s’inscrire dans le cadre du retour à la paix et à la sécurité du pays et de son développement social et économique.  À cet égard, il a fait siens les propos du Conseiller spécial selon lesquels l’élimination de la piraterie doit se faire parallèlement à la création d’opportunités économiques et à l’élargissement des perspectives offertes à la jeunesse somalienne.  S’agissant des aspects juridiques, il a espéré que le Conseil de sécurité examinerait les propositions du Secrétaire général et du Conseiller spécial visant à développer les capacités juridictionnelles de la Somalie, pour que le pays s’inscrive dans une stratégie judiciaire à long terme de lutte contre la piraterie.  Le représentant s’est dit convaincu que c’est en instaurant la stabilité en Somalie qu’il sera mis fin à la piraterie.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) s’est félicitée des larges consultations qui ont présidé à l’élaboration du rapport du Conseiller spécial et de l’effort fourni en vue de traiter plusieurs facettes du problème, en particulier économiques et sociales.  Le rapport souligne l’urgence qu’il y a de trouver des solutions durables face à la menace que constitue la piraterie, a-t-elle fait observer.  Elle s’est félicitée du fait que le rapport présente des recommandations concrètes visant la prévention et la répression.


Mme Ribeiro Viotti a souligné qu’il était important que le Conseil de sécurité agisse contre la piraterie de manière cohérente avec les efforts entrepris en Somalie, en particulier avec la décision d’autoriser le renforcement de la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) et l’examen des recommandations en cours de l’Union africaine.  La représentante s’est également félicitée de l’importance que le Conseiller spécial, M. Jack Lang, accorde à la réhabilitation des zones côtières.  Elle a également insisté sur la nécessité de relancer et de renforcer le processus de Kampala, en vue d’examiner les difficiles questions qui se posent à long terme.


M. JOSE FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a déclaré que la communauté internationale et le Conseil de sécurité ne pouvaient ignorer la situation en Somalie, alors que les activités de piraterie s’étendent aux pays voisins et que le nombre d’otages est « impressionnant et inquiétant », sans parler des victimes parmi la population somalienne.  Il a souhaité que plus d’appui, notamment financier, soit accordé aux fonds et programmes de l’ONU et au Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes.  Le prix de l’inaction serait beaucoup trop élevé, a-t-il prévenu.  Le représentant a par ailleurs estimé que le succès de toute stratégie dépendait de l’autonomisation de la Somalie et de la nécessité de s’assurer de sa capacité à lutter contre ce phénomène de l’intérieur.  Il a notamment évoqué le renforcement des institutions, le respect de l’état de droit et l’activité économique.


On ne peut ignorer le fait que la piraterie trouve ses racines dans la persistance d’une situation de conflit et d’instabilité, et qu’il devient d’autant plus difficile pour les Somaliens de créer des alternatives à cette « économie de la piraterie », a fait remarquer le représentant.  Le représentant a fait sienne la proposition du Secrétaire général visant l’adoption d’une approche multisectorielle axée sur les domaines économique, sécuritaire et judiciaire.  Il faut également investir dans des programmes efficaces de réinsertion sociale et accorder une attention particulière à la situation des enfants qui sont utilisés dans les activités de piraterie, a-t-il ajouté.  Le représentant a insisté sur la nécessité de diversifier les mécanismes de lutte contre l’impunité et d’établir une proximité à la justice, de créer un réseau juridictionnel régional et de renforcer le système de justice somalien.  Il s’est par ailleurs félicité de la proposition de créer un tribunal spécialisé somalien à l’extérieur du territoire somalien, pour compléter le rôle que joueront les tribunaux spécialisés au Somaliland et au Puntland.


M. NESTOR OSORIO (Colombie) s’est déclaré préoccupé par l’ampleur du phénomène de la piraterie au large des côtes somaliennes, qui exige d’adopter une nouvelle approche basée sur un cadre juridique renforcé et le développement social et économique des pays.  La situation est critique et les capacités limitées de la Somalie pour assurer les patrouilles en mer et lancer des poursuites nécessitent l’adoption de mesures concrètes pour y remédier, a-t-il fait remarquer.  À cet égard, il a tenu à rappeler que le Groupe de contact international pour la Somalie avait souligné qu’en dépit de son volume limité, les effets du commerce illicite d’armes légères et de petit calibre dans la région étaient dévastateurs.  C’est la raison pour laquelle les poursuites doivent être élargies aux trafiquants de telles armes dans la région, a suggéré M. Osorio.  Pour sa délégation, les investissements à long terme en Somalie, par exemple dans le développement de ses infrastructures portuaires, constituent l’option la plus viable et la moins coûteuse pour venir à bout du phénomène de la piraterie.


M. GÉRARD ARAUD (France) a appelé la communauté internationale à agir face à un phénomène « qui prend de l’ampleur », car l’outil militaire ne suffit pas.  Il doit être accompagné, a-t-il estimé, d’un dispositif juridique et judiciaire.  Il n’est pas acceptable, a-t-il déclaré, que neuf pirates sur 10 soient aujourd’hui relâchés faute de capacités de traitement judiciaire et pénitentiaire.  Il faut trouver, a-t-il préconisé, une solution rapide, réaliste et durable.  Approuvant les 25 propositions identifiées dans le rapport du Conseiller spécial, le représentant a estimé qu’elles peuvent être opérationnelles en moins d’un an.  Il appartient désormais au Conseil de transformer ces propositions en actions, a-t-il dit, en encourageant le lancement de négociations sur un projet de résolution.


« Ce travail doit débuter sans tarder: c’est notre responsabilité de ne pas laisser la piraterie gagner du terrain », a insisté le représentant de la France. Il a proposé que la mission de suivi de la mise en œuvre des propositions soit confiée à un représentant spécial adjoint qui serait placé auprès du Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie.  Pour trouver les financements nécessaires, il a appuyé l’idée de convoquer une conférence internationale de donateurs pour renforcer le soutien au fonds fiduciaire du Groupe de contact pour la lutte contre la piraterie.


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a affirmé qu’il partageait le sentiment d’urgence du Conseiller spécial en vue d’une action rapide pour s’attaquer à la piraterie au large des côtes somaliennes.  Il s’est félicité de ses recommandations visant à améliorer la composante opérationnelle de la lutte contre la piraterie telle que l’extension de la portée de l’autoprotection, le renforcement et l’adaptation des opérations navales, l’intensification de la surveillance des côtes somaliennes.  Il s’est également félicité des propositions concernant les composantes judiciaires et pénitentiaires de la lutte contre la piraterie.  L’efficacité de ces mesures dépend, a-t-il dit, de l’élimination des contraintes immédiates concernant la coordination des poursuites internationales des pirates et d’un partenariat international plus étroit.


Le représentant a appelé à la création d’un cadre législatif international cohérent pour combler les incertitudes du droit international.  Le Conseil de sécurité, a-t-il estimé, a déjà établi un précédent dans ce domaine, grâce à sa résolution 1950.  En matière de prévention, il a mis l’accent sur la nécessité de fournir un appui à un mécanisme interne qui complèterait les efforts de la communauté internationale entrepris pour combattre cette menace.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a rappelé que l’instabilité continue de la Somalie ne permettait pas d’apporter une réponse efficace au problème de la piraterie, même si le Gouvernement fédéral de transition avait identifié la lutte contre ce phénomène comme un domaine majeur de coopération dans le cadre du processus de Kampala.  Il a lui aussi préconisé une approche globale de la lutte contre la piraterie axée sur le renforcement de la traçabilité de l’argent des rançons exigées par les pirates, les poursuites lancées contre les récipiendaires de cet argent, le regroupement des opérations navales sous l’égide des Nations Unies, la surveillance maritime renforcée et l’application des lois visant à criminaliser la piraterie, comme le prévoit la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.  Pour sa part, l’Inde est activement engagée dans la lutte contre ce phénomène, a souligné M. Puri.  Présentes dans le Golfe d’Aden depuis octobre 2008, les forces navales indiennes –23 bâtiments au total- ont ainsi escorté 1 487 navires, a indiqué le représentant, qui a précisé qu’aucun de ces navires n’avait fait l’objet d’une attaque.


M. WANG MIN (Chine) a affirmé que pour régler le problème de la piraterie en Somalie, il convenait de s’attaquer aux causes profondes et aux symptômes du phénomène.  Le Gouvernement fédéral de transition et la communauté internationale doivent ainsi mettre en place une stratégie globale pour agir sur les plans économique, du développement et de l’aide humanitaire.  L’ONU, a-t-il ajouté, doit jouer un rôle plus important pour régler les différents problèmes en Somalie.


Le représentant a également estimé que c’est en remettant à la justice les présumés pirates et en incarcérant ceux qui seront déclarés coupables que l’on pourra lutter efficacement contre la piraterie en Somalie.  Il a mis l’accent sur la nécessité de tenir compte du cadre juridique existant et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité en vue d’accroître la coopération internationale pour juger et emprisonner les pirates somaliens.  Le renforcement des capacités juridictionnelles des États côtiers est essentiel dans ce combat, a-t-il dit, en demandant à la communauté internationale de continuer à fournir l’aide nécessaire à ces États.


M. NAWAF SALAM (Liban) a souligné qu’il était important d’adopter une approche holistique qui prenne en compte la situation sécuritaire de la Somalie tout en favorisant le renforcement des institutions et le développement économique.  Il a également estimé que le Processus de paix de Djibouti était la seule voie à suivre pour assurer la stabilité politique de la Somalie.  M. Salam a ensuite affirmé que si elle permet de contenir le problème, la présence navale internationale ne permet pas, en revanche, de répondre aux causes premières du phénomène de la piraterie.  Le représentant du Liban a insisté sur la nécessité de prendre des mesures immédiates et efficaces face à une piraterie qui recourt à des moyens plus sophistiqués dans un espace de plus en plus étendu.


M. Salam a ensuite dénoncé l’échec à poursuivre les responsables et la réticence des États à les incarcérer pendant de longue période.  Il s’est indigné du fait que 90% des pirates seront relâchés sans avoir été traduits en justice.  Le représentant a par ailleurs évoqué l’importance de renforcer et d’équiper la Garde côtière somalienne et de créer une structure juridique capable d’autoriser la juridiction judiciaire et exécutive nécessaire sur les personnes soupçonnées d’actes de piraterie.  Il a également encouragé l’ONU à aider la Somalie et les pays voisins à délimiter leurs zones maritimes afin de préciser leur compétence  juridictionnelle.


M. ALFRED ALEXIS MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) a souligné l’importance de mettre en place un mécanisme judiciaire inclusif et la nécessité d’aborder la question de la piraterie au large des côtes somaliennes, corrélativement avec la menace sécuritaire à l’intérieur du pays.  La piraterie constitue un défi sécuritaire partagé, et c’est pourquoi la sécurisation des côtes du Golfe d’Aden et la répression rapide et efficace de leurs auteurs nécessitent une réponse internationale coordonnée, a-t-il fait observer.  Comme l’a souligné M. Jack Lang, il faut renforcer le soutien à la fois financier et juridique conféré aux États de la région et à la Somalie en particulier afin de leur permettre d’assurer la sécurité de leur territoire, a poursuivi le représentant.  La formation des gardes-côtes, ainsi que l’adaptation des instruments juridiques internationaux au phénomène de la piraterie, participent à cette démarche, a-t-il indiqué.  M. Moussotsi a également appuyé la proposition du Conseiller spécial de mettre en place un dispositif juridictionnel au Puntland et au Somaliland, ainsi que la création d’une cour spécialisée somalienne.  Il a enfin préconisé le renforcement du dispositif sécuritaire sur le sol somalien, qui appelle l’imposition d’un blocus naval et d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Somalie, comme le recommande l’Union africaine.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a estimé que le phénomène de la piraterie représentait un des défis qui attend toujours une réponse efficace de la part de la communauté internationale.  La Bosnie-Herzégovine, a-t-il dit, condamne fermement les actes de piraterie et exprime sa préoccupation concernant l’impact de ces actes sur les économies régionale et mondiale, ainsi que sur le plan de la sécurité.  Le représentant a estimé que la « somalisation » d’une solution, telle que proposée par le Conseiller spécial, était une bonne proposition dans le cadre d’une nouvelle étape dans la lutte contre la piraterie.  De même, le représentant a affirmé que les nouvelles propositions contenues dans le rapport de M. Lang visant à établir des juridictions spécialisées au Puntland et au Somaliland et une cour extraterritoriale spécialisée à Arusha, et à accroître la capacité pénitentiaire au Puntland et au Somaliland constituaient de bonnes bases pour adopter une nouvelle approche et élaborer des instruments efficaces en matière de lutte contre la piraterie.


Dans ses remarques de clôture, leConseiller spécial du Secrétaire général pour les questions juridiques liées à la piraterie au large des côtes somaliennes s’est félicité des commentaires formulés par les délégations, et en particulier par le Sous-Secrétaire général aux affaires juridiques, sur les propositions contenues dans son rapport.  Il s’est dit convaincu qu’une volonté politique nouvelle émergeait du Conseil aujourd’hui pour mettre fin à ce phénomène de la piraterie.  Il ne faut pas perdre de temps pour appliquer les mesures examinées aujourd’hui afin de vaincre ce « cancer qui se répand un peu partout dans l’océan Indien », a-t-il insisté.  Le Conseiller spécial a émis l’espoir que les propositions qui ont été examinées au cours de la présente séance du Conseil de sécurité serviraient de base à l’élaboration d’une résolution, dont la mise en œuvre serait suivie rapidement d’effets sur le terrain.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

« La bonne gestion des forêts profite à tous directement ou indirectement », déclare M. Sha Zukang, à l’ouverture de la session du Forum sur les forêts

ENV/DEV/1179

« La bonne gestion des forêts profite à tous directement ou indirectement », déclare M. Sha Zukang, à l’ouverture de la session du Forum sur les forêts

24/01/2011
Conseil économique et socialENV/DEV/1179
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Forum des Nations Unies sur les forêts

Neuvième session

2e et 3e séances – matin et après-midi                      


« LA BONNE GESTION DES FORÊTS PROFITE À TOUS DIRECTEMENT OU INDIRECTEMENT », DÉCLARE M. SHA ZUKANG, À L’OUVERTURE DE LA SESSION DU FORUM SUR LES FORÊTS


L’Organisation pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) lance son   rapport biennal « Situation des forêts du monde »


La neuvième session du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF9), qui se tiendra au Siège de l’ONU à New York jusqu’au 4 février, sera caractérisée par l’examen de questions politiques difficiles à résoudre, a indiqué son Président, M. Arvids Ozols, de la Lettonie, dans sa déclaration d’ouverture.  En cette Année internationale des forêts, qui sera célébrée prochainement, il a espéré que les décideurs politiques seraient davantage sensibilisés à la nécessité de parvenir à une gestion durable des forêts.


« Nous bénéficions tous directement ou indirectement de la bonne gestion des forêts », a fait observer le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Sha Zukang.  Il s’est réjoui qu’il existe maintenant davantage de politiques et de programmes pour la protection des forêts, soulignant les efforts de sensibilisation entrepris par le Forum depuis sa création, en 2000, en tant qu’organe subsidiaire du Conseil économique et social (ECOSOC).


Cette session, qui a pour thème « Les forêts au service des populations qui en dépendent pour vivre et de l’élimination de la pauvreté », intervient après l’adoption, en 2007, de l’instrument non contraignant de l’ONU sur tous les types de forêts (l’instrument relatif aux forêts) et avant la Conférence sur le développement durable qui se tiendra en 2012 (Conférence Rio+20).  Le Forum devra procéder à l’évaluation de la mise en œuvre de l’Instrument relatif aux forêts et se pencher sur les résultats de la première réunion du Groupe d’experts sur le financement des forêts.  Il examinera aussi, au cours de la session, le renforcement de la coopération et de la coordination des politiques et programmes forestiers, avant de s’achever par une déclaration ministérielle.


La Directrice du Secrétariat du FNUF, Mme Jan McAlpine, a présenté le rapport du Secrétaire général sur l’évaluation des progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’instrument relatif aux forêts et dans la réalisation des quatre objectifs d’ensemble relatifs aux forêts.  Parmi les progrès aux niveaux nationaux, elle a mentionné les efforts de reforestation, la création de fonds nationaux ou encore la création de zones protégées.


La Directrice du Secrétariat du FNUF a aussi donné des précisions sur les préparatifs de l’Année internationale des forêts, qui sera lancée le 2 février à 11 heures, dans la salle de l’Assemblée générale.  En outre, elle a encouragé les États à participer aux deux tables rondes qui sont organisées dans le cadre du Débat de haut niveau du FNUF qui s’achèvera par l’adoption d’une déclaration ministérielle.  Elle a enfin invité à contribuer au Fonds d’affectation spéciale sur les forêts qui permet au Secrétariat du FNUF de fonctionner.


« L’ordre du jour de la neuvième session du FNUF est parfaitement conçu pour se concentrer sur tous les aspects de la politique forestière », a estimé, quant à lui, M. Eduardo Rojas-Briales, Président du Partenariat de collaboration sur les forêts.  M. Rojas-Briales, qui est aussi Directeur général adjoint du Département de la forêt de la FAO, a présenté à ce titre le dernier rapport « Situation des forêts du monde » publié par cette organisation chaque année.  Le rapport se penche sur les changements relatifs aux villes et aux modes d’activités, et ses auteurs examinent les forêts en tant que l’une des voies possibles vers le développement, a-t-il indiqué.


Lors du débat général auquel ont participé les représentants de quatre groupes régionaux, ainsi que six délégations d’États Membres, le représentant du Pérou s’est inquiété du rythme accéléré de déboisement au Pérou, les forêts étant menacées par des colons migrants ou des exploitants illégaux du bois.  Dans son pays, un programme de conservation des forêts a été mis en place, financé par des ressources nationales, a-t-il précisé.


Les États Membres ont aussi, cet après-midi, examiné les moyens de mise en œuvre d’une gestion durable des forêts en se basant sur plusieurs rapports*.   Dans ce cadre, les deux coprésidents du Groupe spécial d’experts, « chargé de formuler des propositions concernant l’élaboration d’un mécanisme financier mondial volontaire, une approche par portefeuille et un cadre de financement des forêts », ont présenté les résultats de leur première réunion, qui a eu lieu le 24 janvier dernier à Nairobi.  Cette réunion, ont-ils dit, a créé un espace politique permettant de trouver des solutions dans ce domaine lors de la prochaine session du Forum.


Cette première journée s’est terminée par une table ronde intitulée « Défis et possibilités alimentaires, énergétiques et économiques, en prêtant une attention particulière aux femmes et aux jeunes ».


Outre son Président, le Forum a élu, ce matin, par acclamation, M. Ingwald Gschwandtl, de l’Autriche, Vice-Président, afin de compléter son Bureau.  Les autres Vice-Présidents sont MM. Raymond Landveld, du Suriname; Zainol Rahim Zainuddin, de la Malaisie; et Ndiawar Dieng, du Sénégal, qui assumera aussi les fonctions de Rapporteur de la neuvième session du Forum.


Le Forum a également adopté l’ordre du jour provisoire de sa session qui figure au document E/CN.18/2011/1 et accrédité le Forum africain des forêts afin qu’il puisse participer à sa neuvième session.


La prochaine séance plénière du Forum des Nations Unies sur les forêts aura lieu demain, mardi 25 janvier, à 10 heures.


* Rapports publiés sous les cotes E/CN.18/2011/2, E/CN.18/2011/12 et E/CN.18/2011/13



Déclarations liminaires


M. ARVIDS OZLOS (Lettonie), Président de la n euvième session du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF9), a souligné l’importance politique de cette session caractérisée par l’examen de questions difficiles à résoudre, soulignant notamment le financement de la gestion durable des forêts.  Le FNUF joue un rôle important en tant qu’enceinte mondiale chargée des questions relatives à la politique forestière, a indiqué M. Ozlos, avant de rappeler l’accord important intervenu le 30 octobre 2009 sur le financement des forêts.  La résolution sur les moyens et la mise en œuvre adoptée lors de la session spéciale du FNUF9 constitue, a-t-il dit, la première feuille de route jamais adoptée en matière de gestion des forêts avec des actions et des objectifs clairs et identifiables sur la question controversée du financement des forêts.  Le Groupe d’experts intergouvernementaux à composition non limitée sur le financement des forêts et le lancement d’un processus de facilitation, créé par ladite résolution, a tenu sa première Réunion à Nairobi, en septembre 2010, a-t-il indiqué.  L’impact des travaux du FNUF sur le financement des forêts, a-t-il estimé, apportera une contribution positive à d’autres organismes.  Les décisions du FNUF ont mis en exergue l’importance des forêts sur l’ordre du jour international comme élément d’amélioration de la qualité de vie des populations.  Le Président s’est félicité que les travaux du FNUF aient été examinés pour la première fois au plus haut niveau et plus précisément lors de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale consacrée à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en septembre 2010.


Par ailleurs, le Président de la FNUF9 s’est félicité des résultats importants obtenus lors de la Conférence de Cancún sur la lutte contre les changements climatiques en matière de forêts et des questions relatives à au programme REDD-plus et plus précisément la réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement (REDD).  Il a précisé que plus de 1 500 personnes avaient participé à la Journée de la Forêt 4 (Forest Day 4) lors d’un événement organisé conjointement par le Réseau du Partenariat de collaboration sur les forêts, un organisme créé pour mettre en œuvre les décisions du FNUF.  Parmi les questions importantes à l’ordre du jour du Forum, il a cité l’évaluation de la mise en œuvre de l’instrument juridiquement non contraignant sur tous les types de forêts, le dialogue multipartite, la promotion de la coopération, le cadre du Partenariat de collaboration sur les forêts, les moyens de mise en œuvre et la coopération régionale.  « Nous bénéficions tous directement ou indirectement de la bonne gestion des forêts », a-t-il fait remarquer, en rappelant que la présente session du FNUF intervenait après l’adoption de l’instrument non contraignant de l’ONU sur tous les types de forêts et avant RIO+20, en 2012.  Il a mis l’accent sur l’importance de l’Année internationale de la forêt qui, a-t-il dit, vise à sensibiliser les décideurs politiques sur la nécessité de parvenir à une gestion durable des forêts, d’adopter une déclaration ministérielle énergique et d’apporter une contribution importante à RIO+20.  « Nous pouvons être fiers de ce qu’a accompli le Forum et de sa contribution concrète à la collectivité internationale », a-t-il ajouté avant de conclure.  


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a rappelé que, depuis sa création en 2000, le Forum des Nations Unies sur les forêts avait permis de mieux sensibiliser la communauté internationale sur les forêts et leurs précieuses ressources.  Il existe maintenant davantage de politiques et de programmes pour la protection des forêts, a-t-il relevé, notant aussi que cette question a été traitée lors de la Réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement en septembre dernier.  Les Nations Unies cherchent à promouvoir une meilleure compréhension des avantages des forêts, en ce qui concerne non seulement leur richesse sur le plan de l’environnement, mais aussi leur valeur économique, sociale et culturelle.


M. Sha Zukang a salué l’approche centrée sur les personnes, choisie par le Forum comme question principale de sa neuvième session, rappelant que les forêts fournissent des moyens de subsistance à environ 1,6 milliard de personnes dans le monde, dont beaucoup sont très pauvres.  Il a rappelé que 2011 est l’Année internationale des forêts, ce qui représente une occasion unique de diffuser des informations sur des méthodes de gestion des forêts centrées sur les personnes.  Il a donc exhorté les États à organiser des activités sur ces questions visant le grand public, les médias, les politiciens, les membres des gouvernements, les enseignants, les organisations chargées de questions environnementales, ainsi que les jeunes.


L’instrument juridique non contraignant sur tous les types de forêts, appelé l’« Instrument relatif aux forêts », est le premier de ce type qui traite de toutes les fonctions des forêts, a aussi rappelé M. Sha Zukang, précisant aussi que cet outil était le seul à définir clairement la notion de « gestion durable des forêts ».  Il a, par ailleurs, salué le programme de travail stratégique du Forum sur le financement des forêts.  En outre, a-t-il ajouté, les travaux du Forum sont d’une grande importance pour la prochaine Conférence sur le développement durable qui se tiendra en 2012 (Conférence Rio+20), et dont l’un des deux thèmes principaux sera l’économie verte dans le contexte de l’élimination de la pauvreté et du développement durable.  Concluant son intervention, le Secrétaire général adjoint a invité les États à partager leurs expertises et à traduire en action leurs engagements aux niveaux mondial, régional et national.


M. EDUARDO ROJAS-BRIALES, Directeur général adjoint du Département de la forêt de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et Président du Partenariat de collaboration sur les forêts, a déclaré que le FNUF8 et la session spéciale du FNUF9 avaient été l’occasion de dynamiser la mise en œuvre de l’instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts.  Il a souligné l’importance de la résolution 8/1 qui a atteint ses objectifs dans de nombreux domaines dont ceux de la biodiversité, des changements climatiques et de la désertification.  Alors que ces réalisations ont ouvert de nouvelles opportunités en matière de coopération, elles ont également fait apparaître de nouveaux défis, a-t-il dit.  Il a ajouté que les orientations arrêtées par le FNUF8 avaient placé la barre très haut pour le Partenariat de collaboration sur les forêts alors que de nouvelles attentes sont nées du succès d’initiatives comme celles des objectifs d’Aichi sur la biodiversité, de l’accord REDD-Plus de Cancún, y compris le succès de la « Journée sur la Forêt 4 ».


L’ordre du jour de la neuvième session du FNUF est parfaitement conçu pour se concentrer sur tous les aspects de la politique forestière, a-t-il estimé.  Alors que les préparatifs de la prochaine Conférence mondiale de Rio sur le développement durable sont en cours, a-t-il dit, nous avons une occasion unique de mettre en exergue la valeur ajoutée des forêts.  Le positionnement des forêts sur l’ordre du jour du développement durable peut aussi nous aider à trouver une solution durable à la question du financement de la gestion des forêts et aux questions de subsistance des populations, a dit M. Rojas.   Investir dans les forêts, c’est investir dans le développement, a-t-il encore dit en estimant que « nous devons apprendre à communiquer sur les forêts de manière plus stratégique en mettant l’accent sur les zones urbaines où les liens directs avec les forêts s’affaiblissent ».  En outre, a-t-il estimé, « l’Année internationale des forêts nous offre une occasion, au Partenariat de collaboration sur les forêts, de promouvoir une meilleure compréhension de la contribution des forêts au développement durable et au bien-être de l’humanité ».


ÉVALUATION DES PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA MISE EN ŒUVRE DE L’INSTRUMENT JURIDIQUEMENT NON CONTRAIGNANT CONCERNANT TOUS LES TYPES DE FORÊTS ET DANS LA RÉALISATION DES QUATRE OBJECTIFS D’ENSEMBLE RELATIFS AUX FORÊTS (E/CN.18/2011/2)


ANNÉE INTERNATIONALE DES FORÊTS, 2011 (E/CN.18/2011/7)


DÉBAT DE HAUT NIVEAU (E/CN.18/2011/8)


FONDS D’AFFECTATION SPÉCIALE DU FORUM (E/CN.18/2011/14 )


Présentation des rapports


Mme JAN MCALPINE, Directrice du Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts, a présenté le rapport du Secrétaire général intitulé « Évaluation des progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts et dans la réalisation des quatre objectifs d’ensemble relatifs aux forêts ».  Elle a expliqué que, faisant la synthèse de 21 rapports nationaux, le Secrétaire général avait examiné les politiques et mesures prises pour soutenir la mise en œuvre de l’instrument et des quatre objectifs et avait identifié les nouveaux défis qui se posent dans ce domaine.  Il propose aussi des solutions à examiner dans les débats à venir, a-t-elle ajouté.  Citant les progrès accomplis par les États, elle a mentionné notamment les efforts menés en matière de reforestation, la création de fonds nationaux, les mesures en faveur de l’emploi dans le secteur forestier, la création de zones protégées, les pratiques culturelles et les mesures de sensibilisation et d’éducation.  Il apparaît cependant qu’il n’y a pas eu beaucoup de mesures transectorielles, a-t-elle relevé.


En ce qui concerne le projet mené au Ghana, le premier pays qui met en œuvre l’Instrument relatif aux forêts de façon systématique, elle a expliqué que le Gouvernement avait défini ses priorités en vue de promouvoir la coordination transectorielle, de renforcer les lois relatives à la forêt, de développer des stratégies de financement pour la gestion durable des forêts.  Ce projet a été soutenu par le Fonds des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Allemagne, a-t-elle indiqué.  Mme McAlpine a signalé que beaucoup de pays membres du Forum n’avaient pas présenté de rapports, ne permettant donc pas d’évaluer complètement les progrès, a-t-elle regretté, avant d’inviter à combler ces lacunes.  Il faut aller au-delà des ministères des forêts et assurer une coordination avec les autres ministères, a-t-elle proposé.  Elle a aussi suggéré de mettre au point des systèmes d’évaluation qui tiennent compte des biens forestiers, de venir en aide aux peuples autochtones et d’améliorer la qualité de vie des personnes qui dépendent des forêts.  Nous recommandons de prendre des mesures novatrices pour permettre à un plus grand nombre d’États de présenter leurs rapports, a-t-elle insisté.


Mme McAlpine a aussi souligné l’importance des contributions volontaires au Fonds d’affectation spéciale sur les forêts et aux États qui ont besoin d’aide pour élaborer leurs rapports.  Nous allons maintenant travailler dans quatre pays pour évaluer leurs différentes expériences mais cela n’est pas encore suffisant, a-t-elle dit.  Elle s’est réjouie de la décision du Japon de verser 1,9 million de dollars pour aider les pays intéressés à établir leurs rapports en vue des dixième et onzième sessions du FNUF.  En ce qui concerne les recommandations du rapport, elles visent les États Membres, les contributeurs au fonds, les organisations régionales et internationales, ainsi que le Secrétariat du FNUF.  Il nous faut soutenir davantage de projets pilotes et augmenter les contributions financières au Fonds d’affectation spéciale pour les forêts, a redit Mme McAlpine.


Expliquant ensuite les préparatifs de l’Année internationale des forêts, proclamée pour 2011, Mme McAlpine a rappelé que le Forum doit servir de point focal.  Le logo choisi cette Année pour cette célébration souligne le rôle central des êtres humains, a-t-elle expliqué, mais comprend aussi les autres aspects relatifs aux forêts.  Nous avons eu plus de 500 demandes d’utilisation de ce logo, qui a été traduit dans les six langues officielles des Nations Unies ainsi qu’en 40 autres langues, a-t-elle dit.  C’est au cours de la neuvième session du FNUF que sera lancée l’Année internationale des forêts, soit le 2 février à 11 heures, dans la salle de l’Assemblée générale.  Deux lauréates du prix Nobel prendront la parole, ainsi que d’autres responsables de haut niveau.  La première du film « Forêts », par Yan Artus Bertrand, sera projetée. 


Pour l’Année internationale des forêts, a poursuivi Mme McAlpine, le Canada, le Japon et la Slovénie imprimeront des timbres sur le sujet, ainsi que la Poste de l’ONU.  Elle a aussi indiqué avoir visionné plus de 170 films, dont « Queen of trees », pour préparer le Festival du film sur les forêts.  Les films pourront être regardés en ligne sur le site du FNUF, a-t-elle précisé.  En outre, a-t-elle dit, l’Allemagne a lancé une campagne nationale pour célébrer cette Année, tandis que le Japon a organisé une cérémonie pour clore l’Année sur la biodiversité et lancer celle sur les forêts.  D’autres manifestations sur ce thème sont prévues dans de nombreux pays comme El Salvador, la Chine et Israël.  Les États-Unis vont célébrer la campagne d’un million d’arbres à New York pendant la session.  Moins de 100 000 dollars ont été consacrés à la célébration de l’Année internationale des forêts, a indiqué Mme McAlpine, mais le Département de l’information (DPI) de l’ONU a apporté son appui en participant à la campagne d’information, ainsi que le Département des affaires économiques et sociales (DESA).


Présentant ensuite les préparatifs menés en vue de la Réunion de haut niveau du FNUF, Mme McAlpine a encouragé les États à participer aux deux tables rondes.  La réunion s’achèvera par l’adoption d’une déclaration ministérielle, a-t-elle rappelé.  Elle a enfin présenté la note sur le Fonds d’affectation spéciale sur les forêts.  Lorsque le Forum a été créé, il n’avait pas de grandes possibilités pour son financement, a-t-elle rappelé.  Or son petit Secrétariat, qui emploie moins de 20 personnes, compte sur ce Fonds pour réaliser les tâches que lui confie le Forum.  Mme McAlpine a précisé les contributions versées pour la période 2010-2011, qui se répartissent comme suit: Royaume-Uni (44,3%), États-Unis (35,5%), Finlande (10,7%), Autriche (5,3%), Suisse (2,8%) et République de Corée.  Elle a aussi mentionné les dons à prévoir pour cette même période.  Nous n’avons aucune flexibilité quant à l’utilisation de ces fonds qui sont versés à des fins spécifiques, a-t-elle précisé, et nous n’avons pas pu débloquer de fonds pour permettre à des personnes de participer aux réunions du Forum, a-t-elle donné comme exemple.  Nous n’avons qu’un cinquième de ce dont nous avons besoin, a-t-elle regretté, en se préoccupant de l’efficacité du Forum et en invitant les États Membres à trouver des solutions à ce problème.


Débat général


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. JORGE ARTURO ARGÜELLO (Argentine) a estimé que les forêts occupaient une position centrale dans la lutte contre la pauvreté et dans la réduction de celle-ci et qu’elles étaient liées à pratiquement tous les aspects de la réalisation des OMD.  Il a rappelé que les forêts représentaient 80% de la biodiversité terrestre et une source de subsistance pour 1,6 milliard d’habitants.  Parmi une douzaine de recommandations, il a jugé important de rappeler que la gestion des forêts était une contribution significative au développement durable et à la lutte contre la pauvreté.  Il faut reconnaître les besoins particuliers des pays en développement ayant des écosystèmes fragiles, notamment les pays à faible couvert forestier, a-t-il insisté, avant de demander que l’on appelle la Conférence RIO+20 à reconnaître la contribution des forêts et leur gestion durable, à la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté, la lutte contre la dégradation des sols, la gestion de l’eau, la protection de la biodiversité et les changements climatiques.  Il faut aussi promouvoir la mise en œuvre de l’Instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts et la réalisation des quatre objectifs d’ensemble relatifs aux forêts, a-t-il encore dit.


Le représentant a estimé que le problème du financement ne pouvait être réglé qu’en consacrant des moyens adéquats à la mise en œuvre d’une gestion durable des forêts, à la réalisation des objectifs mondiaux en matière de forêts, et à la mise en œuvre de l’Instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts . Il a appuyé la création d’un mécanisme mondial de financement volontaire comme recommandé par le paragraphe 6 de la résolution 2007/40 du Conseil économique et social (ECOSOC).  Dans cette même résolution, a-t-il rappelé, les États Membres ont réaffirmé l’importance des quatre objectifs d’ensemble relatifs aux forêts.  Le représentant a ensuite dit que la réalisation de ces quatre objectifs ne sera pas envisageable « si nous ne sommes pas en mesure d’inverser le déclin de l’aide publique au développement (APD) consacrée à la gestion durable des forêts ».  C’est pourquoi, a-t-il insisté, le Groupe des 77 et la Chine appellent à la création du fonds mondial pour les forêts qui sera chargé de la gestion de tous les fonds qui seront consacrés à la promotion de la gestion durable des forêts, y compris la reforestation.  Ce fonds serait aussi un moyen de permettre à des pays en développement d’accéder à des moyens auxquels ils n’auraient pas accès autrement, a-t-il estimé.  En outre, il a exhorté les donateurs à au moins doubler leurs contributions consacrées à une meilleure gestion de tous les types de forêts.


M. PEDRO SERRANO, Représentant de l’Union européenne (UE), s’est déclaré convaincu que le thème principal du neuvième Forum des Nations Unies sur les forêts était en effet très complexe, mais qu’il constituait un aspect déterminant de la préservation des forêts.  Il a rappelé, à cet égard, que les aspects spirituels et culturels des forêts étaient souvent considérés comme le quatrième pilier d’une gestion durable des forêts.  M. Serrano a indiqué que les États membres de l’Union européenne réaffirmaient par sa voix leur certitude qu’une gestion durable et viable des forêts peut contribuer au développement d’une économie verte.  Il a également réitéré la nécessité de renforcer la coopération internationale dans le domaine des forêts à tous les niveaux, y compris en s’appuyant sur les synergies existantes et en facilitant la cohérence entre les politiques existantes.  À cet égard, M. Serrano a salué le Mémorandum d’accord conclu entre le Secrétariat du FNUF et celui de la Convention sur la diversité biologique.  Il a souhaité en conclusion que les ministres et représentants de haut niveau qui seront présents à l’occasion du Segment de haut niveau, produisent une déclaration ministérielle afin de sensibiliser davantage le public et les États à la question des forêts.


Intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a rappelé que 70% de la population africaine dépendait de ressources forestières.  Les pauvres dans les zones rurales sont particulièrement dépendants de ces forêts, a-t-il insisté.  Bien que les produits forestiers ne représentent que 2% des exportations de l’Afrique subsaharienne, les revenus forestiers représentent 6% du produit intérieur brut de la région, ce qui constitue une proportion trois fois supérieure à la moyenne mondiale.  Le représentant a estimé que l’Année internationale des forêts, célébrée cette année, offrait une occasion unique pour sensibiliser le monde sur les défis que rencontrent les forêts et les populations qui dépendent d’elles.  Il a mis l’accent sur la nécessité de lutter contre la désertification en prenant en compte le problème des forêts arides qui représentent 40% du total de toutes les zones forestières.  Il a souhaité que l’on facilite un processus visant à établir un fonds mondial pour les forêts, alimenté par des contributions volontaires.  Il a estimé que le programme REDD-plus ne pouvait se substituer aux initiatives de promotion d’une gestion durable des forêts.  Il a jugé insuffisant le financement visant à aider les pays en développement à participer aux réunions du Forum.  Les mesures prises pour réduire les émissions résultant du déboisement devraient figurer parmi les priorités des objectifs de développement, a-t-il souligné.


M. LIBRAN CABACTULAN (Philippines), au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a souligné que le reboisement permet d’améliorer la forêt et de renforcer le rôle qu’elle joue en tant que puits de carbone.  Les communautés locales ont elles aussi un grand rôle à jouer dans l’expansion de la couverture forestière et de sa qualité, a-t-il noté.  L’ANASE s’associe aux efforts de gestion de la forêt, a-t-il assuré, indiquant que beaucoup de ses États membres ont pris des mesures dans ce domaine qui sont appliquées par le biais des collectivités locales.  Il a aussi mentionné le Réseau social des forêts, lancé en 2005 par l’ANASE pour faire le lien entre les décideurs en matière de politique forestière, ainsi qu’avec les membres des collectivités locales.  Ce Réseau, qui contribue à renforcer les systèmes d’information, jouera un rôle important dans les années à venir, notamment pour les collectivités vivant dans les zones forestières ou à proximité, a espéré le représentant, citant notamment l’intérêt porté par les pays de l’ANASE à la lutte contre l’exploitation illégale des forêts.  L’ANASE a pris des mesures pour lutter contre cette exploitation illégale, a-t-il dit, ainsi que des mesures de lutte contre les incendies.


Le représentant a par ailleurs expliqué que la Déclaration de Singapour sur les changements climatiques, signée par les dirigeants des Nations de l’ANASE et six autres pays de l’Asie de l’Est en 2007, appelle à accroître la couverture forestière dans cette région, d’environ 15 millions d’hectares d’ici à 2020.  En outre, a-t-il dit, la Déclaration de l’ANASE sur l’environnement durable vise à augmenter la superficie des forêts de la région d’au moins 10 millions d’hectares d’ici à 2020.  Il a ajouté que 27 zones de la région ont été désignées pour améliorer les pratiques de gestion forestières et en partager les informations.  L’ANASE s’est aussi dotée d’un Plan d’action régional sur le commerce de la faune et de la flore sauvage.  Elle souhaite accroître les efforts en matière de gestion durable des forêts, notamment pour la sensibilisation du public dans ce domaine, a dit M. Cabactulan.  Il a invité les partenaires au développement à verser aux États membres de l’ANASE des ressources supplémentaires, techniques ou financières, et appelé à la création d’un fonds mondial des forêts qui faciliterait l’octroi de l’aide aux pays en développement dans ce domaine.


Mme TUTIW IRMAN (Indonésie) a souligné l’importance du Forum FNUF9 qui coïncide cette année avec le lancement de l’Année internationale des forêts.  Elle a estimé que cette Année internationale offrait une occasion unique de sensibiliser l’opinion sur le rôle des forêts dans la promotion de la sauvegarde de l’environnement, de la lutte contre les changements climatiques, de l’amélioration de la vie de millions de personnes et donc, de la réalisation des OMD.  Il est impossible d’assurer une gestion durable des forêts sans s’attaquer à la pauvreté, a-t-elle dit, en jugeant indispensable que le neuvième Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF9) veille à mettre ses travaux au service de la réalisation  des OMD.  L’Indonésie souhaite mettre l’accent sur une gestion des forêts axée sur les populations et la lutte contre la pauvreté, a-t-elle ajouté.  Elle a souhaité que la Conférence Rio+20 promeuve des partenariats qui permettront aux pays de mettre en œuvre les volets économiques, sociaux et écologiques qui constituent le cœur de tous les efforts en matière de gestion durable des forêts.  Rappelant que le financement demeure un obstacle majeur, elle a invité le processus de facilitation et le groupe d’experts sur le financement des forêts à travailler de manière complémentaire.


M. SREČKO JURIČIĆ (Croatie), réaffirmant que son pays avait été le principal initiateur de la résolution de l’Assemblée générale sur l’Année internationale des forêts, a estimé que le lancement officiel de celle-ci, au cours du Segment de haut niveau la semaine prochaine, ne représentait pas seulement un événement en soi mais aussi le début d’un processus important.  La Croatie, a-t-il ainsi souligné, espère que la volonté exprimée en vue de prendre des mesures communes et de coopérer les uns avec les autres pour donner aux forêts l’attention qu’elles méritent s’étendra bien au-delà de l’Année elle-même.


Pour marquer l’événement, le représentant a en particulier annoncé que son pays organisait, tout au long de la session du Forum, une exposition photos sur les forêts croatiennes dans l’entrée du bâtiment de l’Assemblée générale.  Elle sera officiellement ouverte le 2 février par le Vice-Premier Ministre de la Croatie.  Le représentant a, de même, notamment déclaré qu’il était temps d’assurer une préservation responsable et un développement durable des forêts grâce à des relations mutuellement équitables.


M. PABLO SOLÓN (BOLIVIE) a jugé impossible d’évaluer les services et bienfaits économiques que fournissent les forêts, estimant que seuls certains de ces bénéfices peuvent être évalués par le biais des technologies actuellement disponibles.  Il faut trouver un mécanisme de financement fiable pour la bonne gestion des forêts, en évitant cependant que ses prestations ne créent une spéculation en fonction des profits pouvant être générés.  Affirmant que les forêts « ont des droits », il a invité à les percevoir comme une composante essentielle de notre vie sur la terre et à défendre donc les « droits des forêts ».


Mme MARIANNE ODETTE BIBALOU (Gabon) a rappelé que les chefs d’État d’Afrique centrale, regroupés au sein de la Commission des forêts de l’Afrique centrale (COMIFAC), créée en 2002, avaient toujours clairement affirmé leur détermination à conduire des politiques forestières et environnementales basées sur la conservation ainsi que la gestion durable et responsable des écosystèmes de leurs pays, en cohérence avec les concertations internationales tenues au niveau des Nations Unies.  La déléguée a souligné qu’en matière économique, la forêt représentait dans son pays la deuxième ressource après le pétrole, couvrant près de 85% du territoire national.  Avec 28% de main d’œuvre active en emplois directs et indirects, le secteur forêts-bois est le deuxième employeur après l’État, a-t-elle précisé.


La représentante a ainsi énuméré différentes dispositions juridiques démontrant la volonté des autorités gabonaises à appliquer une politique de conservation aux fins de contribuer au maintien des équilibres écologiques globaux.  Mme Bibalou a encouragé les États Membres et toutes les parties concernées à s’engager résolument dans le processus préparatoire de Rio+20.  Elle a en outre souhaité que le Fonds vert soit le complément du fonds forestier mondial alimenté par des contributions volontaires, et que le processus REDD en devienne l’instrument de sa mise en œuvre dans le contexte socioculturel des populations.


M. GONZALO GUTIÉRREZ (Pérou) a déclaré que le Pérou disposait d’une des plus grandes diversités biologiques de la planète avec la deuxième forêt amazonienne la plus étendue de l’Amérique latine.  Il a estimé que les 70 millions d’hectares de forêt tropicale du Pérou représentaient un grand potentiel d’atténuation des changements climatiques.  Les changements survenus dans les méthodes de gestion des forêts demeurent les principales causes de l’augmentation de l’émission des gaz à effet de serre dans notre pays, a-t-il cependant regretté.  Si les forêts occupent 60% du territoire national, le rythme de déboisement est de 100 000 hectares par an, s’est-il inquiété en évoquant des forêts menacées par des colons migrants ou des exploitants illégaux du bois.  Dans le souci de promouvoir une politique de gestion forestière et d’inclusion sociale équilibrée, a-t-il précisé, le Pérou a rédigé une nouvelle proposition de loi forestière avec la participation des collectivités de la forêt amazonienne.  Il a cité la mise en place d’un programme de conservation de 54 millions d’hectares de forêts primaires financé par le biais de ressources nationales avec une vision s’étalant sur 10 ans.  Ce programme s’appuie sur un transfert direct de fonds publics aux collectivités locales qui s’engagent à préserver les forêts et à lutter contre la pauvreté, a dit M. Gutiérrez.  Il a conclu que la résolution des objectifs de gestion durable des forêts nécessite une forte volonté politique des États. 


M. P.B. GANGOPADHYAY (Inde) a expliqué que son pays avait pu maintenir sa couverture forestière grâce aux partenariats régionaux et réussi même à augmenter cette couverture, entre 1997 et 2007.  S’il a estimé que la gestion des forêts communautaires était un bon modèle, il a aussi appelé à améliorer les méthodes de gestion.  En Inde, a-t-il indiqué, les structures de gestion locale des forêts fonctionnent sous la supervision d’organes locaux.  Le représentant a également cité une nouvelle loi sur les habitants traditionnels des forêts qui reconnaît les droits d’occupation et d’utilisation des forêts aux membres de tribus qui y vivent depuis longtemps.  Le représentant a aussi indiqué que le Gouvernement indien avait établi une « Mission pour l’Inde verte », dont les objectifs sont la lutte contre les changements climatiques et contre la déforestation, tout en s’assurant que les moyens de subsistance dans les zones rurales soient maintenus.  Les communautés vivent en effet de produits forestiers lorsque les produits agricoles ne sont pas disponibles, a-t-il précisé.  Il a également insisté sur l’importance de l’éducation qui permet aux jeunes de tirer profit de la gestion économique des forêts. 


M. QU GUILIN (Chine) a déclaré que seul un financement adéquat permettra la mise en œuvre de l’Instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts.  Il a reconnu le rôle essentiel des forêts dans la lutte contre les changements climatiques, la protection de la biodiversité, la lutte contre la désertification et la promotion de la sécurité alimentaire.  Il a estimé que l’Année internationale des forêts de 2011 et la Conférence Rio+20, prévue en 2012, seront des occasions uniques pour relever le profil international des forêts.  Il a précisé que la Chine avait en décembre 2009 organisé une Conférence internationale sur le thème des forêts et des hommes.  La Chine a intégré la mise en œuvre de l’Instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts avec celle de ses propres politiques de gestion des forêts, a-t-il encore dit.  Nous tiendrons également un séminaire de haut niveau sur les forêts de l’Europe et de l’Asie et les changements climatiques, a-t-il précisé avant de se féliciter de l’introduction de réformes chinoises sur les droits fonciers et les forêts, qui sont de nature à promouvoir une bonne gestion des forêts et de l’agriculture. 


LANCEMENT DU RAPPORT SUR L’ÉTAT DES FORÊTS DANS LE MONDE


MOYENS DE MISE EN ŒUVRE D’UNE GESTION DURABLE DES FORÊTS (E/CN.18/2011/2, E/CN.18/2011/12 et E/CN.18/2011/13)

Présentation des rapports


Présentant le rapport intitulé « Situation des forêts du monde »(E/CN.18/2011/2), M. EDUARDO ROJAS-BRIALES, Directeur général adjoint du Département de la forêt de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et Président du Partenariat de collaboration sur les forêts, a expliqué qu’il s’agissait de l’une des cinq publications de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  Cette année, le rapport se penche sur les changements relatifs aux villes et aux modes d’activité, et examine les forêts en tant que l’une des voies possibles vers le développement.  Le premier chapitre offre une analyse régionale, a indiqué M. Rojas-Briales.  On constate que la déforestation est encore très importante dans le monde, mais qu’il y a des indices d’amélioration, surtout en Asie, a-t-il dit.  L’Afrique représente un tiers de la suppression des forêts, mais le pourcentage est moindre en ce qui concerne l’utilisation industrielle des forêts. 


Concernant la région Asie-Pacifique, des changements majeurs ont été enregistrés par rapport aux années 90, grâce à de grands programmes de reboisement en Chine ou aux Philippines, par exemple.  La contribution de l’Europe, qui comprend 25% des zones forestières du monde, représente un quart de l’utilisation industrielle du bois, sans compter la Fédération de Russie.


Dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, qui comprend 57% des forêts du monde, le rapport souligne les progrès accomplis en faveur des forêts, malgré la réduction de celles-ci en dehors des régions protégées.  Les auteurs du rapport indiquent aussi que la couverture forestière est en expansion au Moyen-Orient et qu’une tendance positive est observée sur le plan de la biomasse en Amérique du Nord. 


Dans son deuxième chapitre, le rapport évalue le développement d’une industrie forestière durable, a expliqué M. Rojas-Briales, avant d’annoncer la publication prochaine d’un rapport séparé sur les industries forestières.


Le troisième chapitre du rapport est consacré aux forêts et aux changements climatiques.  L’accent y est mis en particulier sur le stockage du carbone.  Il faudra assurer un partage des bénéfices pour inclure toutes les communautés locales dans le développement, a averti M. Rojas-Briales. 


Enfin, le quatrième chapitre est relatif aux moyens de subsistance.  Les auteurs plaident en faveur d’une approche stratégique permettant de réguler les produits autres que le bois.  Ce chapitre examine également la population croissante dans les villes et ses conséquences sur les forêts.


Présentant le Rapport du Secrétaire général sur les « Moyens de mise en œuvre d’une gestion durable des forêts ( E/CN.18/2011/12) », la Directrice du Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF), Mme JAN MCALPINE, a déclaré que les moyens de mise en œuvre d’une gestion durable des forêts, y compris le financement, constituaient une « question intersectorielle » qui devait être examinée à chaque session.  Elle a rappelé que dans la résolution qu’il avait adoptée à la session extraordinaire de sa neuvième session, le Forum avait décidé d’établir un processus de facilitation qui serait mis en route immédiatement après la session dans le cadre du programme de travail pluriannuel, sous la direction du FNUF. 


Elle a salué un processus de facilitation lancé dès sa création avec la mise en route d’un projet visant à identifier les obstacles, les lacunes et les possibilités pour le financement d’une gestion durable des projets dans les petits États insulaires en développement (PEID)et dans les pays à faible couvert forestier.  Cette initiative, financée par le « Department for International Development (DFID) du Royaume-Uni, l’Allemagne et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), constitue la première tranche des travaux devant être menés dans le cadre du processus de facilitation et vise à définir clairement les besoins de financement et les contraintes des pays à faible couvert forestier et des petits États insulaires en développement.


Avec plus de 4 milliards de dollars de contributions déjà annoncés, comme l’indique le rapport, il est probable que les programmes REDD-plus affecteront directement le financement des forêts.  Toutefois, il est difficile de dire quels sont les aspects du financement des forêts qui en bénéficieront le plus.  Il pourrait être entrepris à la demande du Forum une étude des déficits de financement potentiels afin d’encourager les donateurs à les combler. 


M. JAN HEINO, Coprésident du Groupe d’experts sur le financement des forêts, a présenté les résultats de la première réunion de ce groupe, le 24 janvier dernier à Nairobi.  Après 17 ans de débat intense, l’adoption de l’Instrument relatif aux forêts a représenté une réalisation majeure, a-t-il rappelé, espérant que la neuvième session du FNUF serait, quant à elle, l’occasion d’adopter un plan stratégique pour le financement des forêts.  Il existe actuellement deux mécanismes de financement: le Groupe d’experts et le Processus de facilitation.  Le débat au sein du Groupe d’experts a réuni 200 experts provenant de 68 pays, dont 23 experts d’organisations internationales et régionales, a-t-il dit. 


Le secteur non forestier a également pu y participer, comme le secteur de la planification du développement, pour aborder des aspects transversaux.  Certains pays, comme la Chine, le Guatemala et la République démocratique du Congo (RDC) ont présenté leurs études de cas.  Les participants ont donc beaucoup appris sur les programmes nationaux, régionaux et internationaux de financement des forêts, en marge des grandes écoles de pensée dans ce domaine.  De l’avis de M. Heino, cette réunion a créé un espace politique permettant de débattre et de trouver des solutions dans le domaine du financement des forêts lors de la dixième session du Forum.


L’autre Coprésident du Groupe d’experts, M. MACHARIA KAMAU, a souligné le rôle du Partenariat de collaboration sur les forêts qui a été invité à proposer des mesures en matière de financement des forêts.  On espère ainsi pouvoir formuler des propositions sur les façons de renforcer les mécanismes de financement existants, notamment en ce qui concerne l’amélioration de l’accès à ces ressources pour les pays, a indiqué M. Kamau.  S’agissant du Processus de facilitation, il faut que les États Membres et les organisations internationales soutiennent sa mise en œuvre, a-t-il expliqué.  Ce Processus vise notamment à encourager les institutions financières, comme les banques régionales, à mobiliser les ressources pour les forêts. 


Par ailleurs, le débat a souligné l’intérêt de renforcer la collaboration avec le secteur privé, en partageant les expériences.  Le Secrétariat du FNUF a donc pu mener à bien la tâche qui lui était confiée, à savoir évaluer les différentes options de financement des forêts, notamment par un fonds mondial des forêts, a dit M. Kamau.  Il est ainsi proposé de convoquer des consultations informelles ouvertes pendant la période intersession, afin d’approfondir la réflexion des experts.  Il faudra aussi confier au FNUF un mandat relatif à l’architecture de financement, a-t-il affirmé.


TABLE RONDE SUR LES DÉFIS ET POSSIBILITÉS ALIMENTAIRES, ÉNERGÉTIQUES ET ÉCONOMIQUES, EN PRÊTANT UNE ATTENTION PARTICULIÈRE AUX FEMMES ET AUX JEUNES


Exposés et débats interactifs


La représentante de la Suisse a encouragé toutes les délégations à présenter leurs expériences et les défis relevés en matière de financement et de gestion des forêts.  Elle a souhaité que le Secrétariat distribue une feuille de route sur les démarches à suivre et que les délégations soient davantage associées au Processus de facilitation.  Le Groupe d’experts sur le financement doit développer son analyse en mettant l’accent sur le programme REDD-plus.  Il faut un fonds pour les forêts arides et non seulement pour les forêts tropicales, a–t-elle estimé.


Pour sa part, le représentant de l’Union européenne a proposé que les activités du FNUF se concentrent sur la préparation de RIO+20, notamment en ce qui concerne la lutte contre la pauvreté.  Il a indiqué que l’Union européenne attendait plus de précisions sur les travaux du Groupe d’experts pour le financement, le Processus de facilitation, le financement de la gestion durable des forêts et la contribution du programme REDD-plus.  Il a également estimé qu’il était très important d’établir des partenariats avec le secteur privé.  


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de l’Argentine a souligné qu’il était extrêmement important de parvenir à un équilibre entre les besoins de la gestion durable des forêts et les engagements de financement des États Membres.  S’agissant du projet de création d’un fonds forestier mondial alimenté par des contributions volontaires, il a souhaité un processus international solide en espérant que la deuxième réunion du Groupe spécial d’experts à composition non limitée, chargé de formuler des propositions concernant l’élaboration d’un mécanisme financier mondial volontaire (AHEG2) sera l’occasion d’obtenir des propositions concrètes et solides.  


La représentante de la Chine a appuyé les efforts déployés par le Secrétariat du Forum concernant les moyens de mise en œuvre d’une gestion durable des forêts.  Sa délégation, a-t-elle dit, avait participé à la réunion du Groupe d’experts à Nairobi, où elle avait présenté une étude de cas en matière de financement de la gestion des forêts.  Elle a estimé que le FNUF devrait jouer un rôle de coordination pour accélérer les travaux dans ce domaine.  La création d’un fonds mondial pour les forêts alimenté par des contributions volontaires serait un développement positif, a-t-elle aussi estimé.  Elle a espéré que des décisions seraient prises lors de la dixième session du FNUF, suggérant à cet égard de renforcer les travaux préparatoires entre les sessions.  Elle a aussi souligné que la Conférence Rio+12 offrira une autre occasion de discuter des questions de financement.  Quant au Processus de facilitation, elle a salué le Secrétariat pour avoir commencé à y travailler mais a constaté que ce Processus était appelé à ne jouer qu’un rôle complémentaire en matière de financement.


Le représentant des États-Unis, indiquant également que sa délégation avait participé à la réunion de Nairobi, a espéré que les États Membres continueraient à participer activement à ce processus.  Il a aussi salué le rôle et l’engagement du Partenariat de collaboration sur les forêts dans la recherche de solutions de financement en matière de forêts.


Concluant le débat sur les moyens de mise en œuvre d’une gestion durable des forêts, la Directrice du Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts a expliqué que la collaboration au sein du Partenariat de collaboration sur les forêts exigeait une participation active de la part des États engagés.  Elle a aussi signalé que, pour l’instant, il n’y avait pas eu d’offre pour accueillir la dixième session du FNUF, ni de proposition pour la financer.  Les coprésidents du Groupe d’experts ont, quant à eux, assuré de leur disponibilité au cours des deux semaines à venir pour discuter avec les délégations.


Modérée par Mme GILL SHEPHERD, qui a 25 ans d’expérience dans le domaine des forêts tropicales et qui travaille actuellement pour l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), la première table ronde a été l’occasion d’entendre trois intervenants mettre l’accent sur la forêt en tant que moyen de subsistance.


Sont également intervenus M. TOLULOPE DARAMOLA, membre de l’Association internationale des étudiants en sylviculture (IFSA); M. Cleto Ndikumagenge, FacilitateurDélégué du Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo; Mme Jeannette Gurung, Directrice de Women Organizing for Change in Agriculture and Natural Resource Management (WOCAN), un réseau de 700 professionnels oeuvrant à promouvoir l’accès des femmes rurales aux ressources naturelles dans le souci  d’améliorer leur qualité de vie.


Les intervenants ont tous souligné combien les forêts étaient essentielles pour de nombreux aspects de la vie humaine, elles qui permettent de satisfaire une grande diversité de besoins, en particulier ceux de 1,6 milliard d’habitants de la planète qui en dépendent.  Enfin, la contribution notable des forêts à l’accomplissement des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) a été mise en exergue.


M. Tolulope Daramola a mis l’accent sur la source d’énergie que constitue la forêt en rappelant que le bois représente la principale source d’énergie pour les deux milliards de personnes vivant dans les pays en développement.  Il a jugé contradictoire de ne pas trouver la question des énergies sur la liste des OMD compte tenu de l’importance du bois comme moyen de subsistance.  Il a déploré le fait que 22 000 enfants mouraient chaque année de la faim dans les pays en développement, alors les forêts disposent de toutes les protéines nécessaires à la survie de ces enfants.


Sur le même ton, M. Ndikumagengea insisté sur l’évolution de la consommation du bois énergie dans le Bassin du Congo, ce qui entraîne une spéculation importante.  Il a estimé qu’une ville comme Pointe Noire (République du Congo) peuplée d’un million d’habitants avait besoin de 10 000 hectares de forêt aménagée et 100 000 hectares de forêt naturelle pour subvenir à ses besoins en bois/énergie.


Mme Gurung a expliqué la difficulté des femmes vivant des forêts à se faire entendre.  Les viols et les mutilations des femmes qui quittent leurs foyers pour aller dans la forêt se procurer des combustibles sont également très préoccupants, a-t-elle dit.  Elle a estimé que les femmes n’étaient pas intégrées dans les discussions sur les forêts, notamment dans le cadre de REDD.  N’étant pas éduquées, elles ne peuvent pas non plus participer aux mécanismes de gouvernance, comme les gestions communautaires des forêts.  En ce qui concerne les modes de combustion, elle a expliqué les efforts menés pour diminuer l’utilisation du bois de cuisson en Afrique centrale.


Si le Rapporteur du FNUF a mis l’accent sur l’opportunité que constitue l’énergie solaire et hydroélectrique comme moyens de réduire la dépendance au bois et à la déforestation, le représentant du Brésil a présenté sa politique du prix minimum garanti pour rentabiliser les produits de la forêt et garantir un minimum de qualité de vie aux populations forestières.


De son côté, le représentant du Maroc a estimé que l’on n’avait pas assez parlé du rôle de la forêt dans les zones arides ou semi-arides en matière de régularisation des eaux, la lutte contre l’érosion et donc de l’impact sur la sécurité alimentaire.  Le représentant de la Finlande a rappelé que la déforestation ne pouvait qu’augmenter en raison de la démographie et de besoins alimentaires croissants.


Répondant à une question du représentant de la Finlande, Mme Gurung a estimé que l’analyse sexospécifique était un outil très utile pour comprendre les facteurs d’influence déterminant les droits de chacun en fonction de la disponibilité des sources d’énergie.  Si Mme Shepherd a souligné que la question de la division du travail dans la forêt devait être mieux analysée dans le contexte de REDD et REDD-plus, la représentante de la Suisse a, elle, jugé important d’aborder de concert les forêts et l’agriculture.


Par ailleurs, le représentant du Secrétariat du Processus de Téhéran pour les pays à faible couverture forestière a jugé que les moyens existants étaient bien insuffisants pour faire reverdir ces pays.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité fait de l’appropriation nationale la clef du développement des infrastructures institutionnelles dans les sociétés postconflit

CS/10160

Le Conseil de sécurité fait de l’appropriation nationale la clef du développement des infrastructures institutionnelles dans les sociétés postconflit

21/01/2011
Conseil de sécuritéCS/10160
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6472e séance – matin & après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ FAIT DE L’APPROPRIATION NATIONALE LA CLEF DU DÉVELOPPEMENT

DES INFRASTRUCTURES INSTITUTIONNELLES DANS LES SOCIÉTÉS POSTCONFLIT


Dans une déclaration lue par son Président, M. Ivan Barbalić, de la Bosnie-Herzégovine, le Conseil de sécurité a mis l’accent, cet après-midi, à l’issue d’un débat auquel ont participé plus de 40 délégations, sur l’importance de l’« appropriation nationale » dans le cadre du développement de « l’infrastructure institutionnelle, élément critique de la consolidation de la paix » dans les pays émergeant d’un conflit.


Le Conseil, par cette déclaration présidentielle, « souligne que la consolidation de la paix incombe avant tout aux gouvernements et aux acteurs nationaux compétents, notamment à la société civile, et que l’ONU peut jouer un rôle décisif en les aidant à développer leurs institutions ».


Dotés de capacités institutionnelles renforcées, les pays qui sortent d’un conflit sont en mesure d’« accomplir les principales fonctions gouvernementales, notamment gérer pacifiquement les différends politiques, assurer la sécurité et préserver la stabilité, protéger la population, assurer le respect de la légalité, relancer l’économie et fournir les services publics de base, autant d’éléments essentiels à l’avènement d’une paix durable », souligne également le Conseil de sécurité.


Le Président de la Commission de consolidation de la paix (CCP), M. Peter Wittig, de l’Allemagne, ainsi que le Président de la « configuration » de la CCP concernant la République centrafricaine, M. Jan Grauls, de la Belgique, se sont également exprimés au cours de cette réunion.  Ce dernier a reconnu que, dans un contexte postconflit où les institutions de l’État sont souvent fragiles ou menacées, les capacités locales sont généralement dépassées par l’ampleur de la tâche, comme cela a été observé dans les cinq pays actuellement inscrits à l’ordre du jour de la CCP.  « La République centrafricaine ou le Libéria ne peuvent fonctionner efficacement en raison notamment d’un manque de capacités administratives ou de magistrats.  Le Burundi, quant à lui, a un système pénitentiaire qui ne peut accueillir les détenus en attente d’être jugés », a précisé M. Grauls pour illustrer son propos.


Prenant la parole à l’ouverture de ce débat, le Secrétaire général a relevé qu’en Guinée-Bissau par exemple, des institutions affaiblies demeurent l’une des principales causes de l’instabilité politique et de l’absence de développement économique et social du pays.  M. Ban Ki-moon a expliqué que trois enseignements fondamentaux pouvaient être tirés des expériences du passé: renforcer l’appropriation et le leadership nationaux en s’appuyant sur les institutions existantes dans le pays; mettre au point des solutions adaptées à la spécificité de chaque situation postconflit; et maintenir, pendant des « décennies », les activités de consolidation des institutions.  Soulignant l’importance de confier aux acteurs nationaux, « capables d’utiliser leurs connaissances du contexte, de recourir aux institutions déjà en place et d’identifier les causes profondes du conflit », la responsabilité première de ces efforts, le Secrétaire général a déclaré que l’« examen international des capacités civiles » en cours était guidé par ce principe directeur.  De son côté, le Conseil « attend avec intérêt de recevoir, au début de 2011, le rapport de cet examen international, tout en constatant qu’il faudrait améliorer les mécanismes de déploiement rapide de spécialistes civils qualifiés ».


Le Conseil prie en outre le Secrétaire général de faire figurer dans son prochain rapport de suivi « une évaluation de l’effet qu’a eu son action pour contribuer au développement d’une infrastructure institutionnelle viable dans les pays sortant d’un conflit, et d’y formuler des recommandations nouvelles sur les moyens d’améliorer la contribution des Nations Unies à la mise en place d’institutions plus efficaces, plus stables et plus viables ».


Alors que de nombreux intervenants ont souligné la nécessité de renforcer les partenariats entre acteurs nationaux et internationaux, et notamment la coopération Sud-Sud, le Vice-Premier Ministre du Timor-Leste, M. José Luís Guterres, a annoncé qu’un forum indépendant réunissant des pays en situation postconflit avait été créé, le « G-7+ », qui représente désormais 350 millions de personnes au sein de la communauté internationale.  Il a proposé, au nom du G-7+, l’idée d’un rapport spécial du Secrétaire général sur la question du renforcement des institutions dans les États touchés par des conflits.


M. Guterres a indiqué que, grâce à la consolidation de ses institutions, le Timor-Leste, pays émergeant d’un conflit, connaissait depuis trois ans une croissance « à deux chiffres ».  Le taux de pauvreté y a baissé de 9%, a-t-il assuré, notant que 96 000 personnes étaient sorties de la pauvreté extrême et que le pays avait progressé en 2010 de 14 places dans l’Index de développement humain des Nations Unies.  En outre, 96% des hommes timorais âgés de 30 à 49 ans ont un emploi et l’accès des femmes au marché du travail a été sensiblement amélioré, a ajouté le Vice-Premier Ministre à titre d’exemple.



CONSOLIDATION DE LA PAIX APRÈS UN CONFLIT: DÉVELOPPEMENT DE L’INFRASTRUCTURE INSTITUTIONNELLE


Lettre datée du 10 janvier 2011, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de la Bosnie-Herzégovine (S/2011/16)


Déclarations


      M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a déclaré que le renforcement des institutions constituait une tâche difficile, même dans les conditions les plus favorables.  Le bilan du soutien international en ce domaine est mitigé, a-t-il estimé, soulignant qu’il était possible de faire davantage.  Ce débat public donne l’occasion d’évaluer le rôle du Conseil de sécurité à cet égard et de tirer les leçons des expériences du passé, a poursuivi M. Ban.  Trois enseignements fondamentaux, a-t-il dit, peuvent être tirés des expériences du passé.


La première leçon porte sur la nécessité de renforcer l’appropriation et le leadership nationaux en s’appuyant sur les institutions existantes dans le pays. Le Secrétaire général n’a pas seulement fait référence aux gouvernements nationaux, mais aussi aux autorités locales, aux organismes affiliés, aux communautés, au secteur privé, aux organisations de femmes et à celles de la société civile.  Des institutions efficaces et inclusives ne peuvent voir le jour qu’en s’appuyant sur des acteurs nationaux capables d’utiliser leurs connaissances du contexte, de recourir aux institutions déjà en place et d’identifier les causes profondes du conflit.  L’examen international des capacités civiles en cours est guidé par ce principe et l’assistance internationale devrait offrir un encadrement aux capacités nationales plutôt que de s’y substituer.


Il faut en outre, a poursuivi le Secrétaire général, éviter à tout prix d’appliquer les mêmes solutions à des situations différentes.  Les institutions de chaque pays développent en effet leur propre trajectoire, à leur propre rythme.  De la même manière, les changements institutionnels ne devraient pas être envisagés comme un exercice purement technique, mais au contraire être abordés dans le contexte élargi des processus politiques, du développement et de la situation sociale d’un pays.  En Guinée-Bissau par exemple, des institutions affaiblies demeurent l’une des principales causes de l’instabilité politique et de l’absence de développement économique et social du pays, a précisé M. Ban. 


Enfin, le renforcement des institutions devrait démarrer le plus tôt possible et s’étendre sur des décennies.  À court terme, des progrès tangibles auraient besoin d’être réalisés dans certains domaines prioritaires en vue de rétablir la confiance et d’accroître la légitimité des institutions nationales.  Ainsi, le développement des capacités pourrait permettre aux institutions clefs de recommencer à fonctionner: les Casque bleus, ainsi que les acteurs de développement et de la communauté humanitaire peuvent jouer un rôle important à cet égard, a souligné le Secrétaire général.  Ceci étant, des efforts de réforme prématurée peuvent s’avérer risqués, en particulier s’ils ont lieu sous l’égide d’un gouvernement de transition et avant un premier processus électoral postconflit, a-t-il fait observer.  Aussi, est-il nécessaire de parvenir à un équilibre entre court terme et long terme.  Rappelant que, de plus en plus, les mandats des opérations de maintien de la paix incluaient des volets de consolidation des institutions, M. Ban a rappelé que cela supposait un renforcement des partenariats entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat, les institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies, les institutions financières internationales, les organisations régionales et autres.  C’est la raison pour laquelle la Commission de consolidation de paix constitue une plate-forme indispensable à cet égard, a-t-il ajouté avant de conclure.


      M. JOSÉ LUÍS GUTERRES, Vice-Premier Ministre du Timor-Leste, a affirmé que le projet de budget de son pays, en cours de discussion, se concentrait sur le renforcement des infrastructures et du capital humain.  Le processus budgétaire est un élément clef du programme de consolidation de la nation, a-t-il dit.  Aujourd’hui, les faits parlent d’eux-mêmes, a-t-il souligné, précisant que, malgré la crise économique, le Timor-Leste connaissait depuis trois ans une croissance à deux chiffres.  Le taux de pauvreté a baissé de 9%, a-t-il dit, notant que 96 000 personnes étaient sorties de la pauvreté extrême et que le pays avait progressé en 2010 de 14 places dans le classement de développement humain des Nations Unies.  Il a ajouté que 96% des hommes âgés de 30 à 49 ans avaient un emploi et que l’accès des femmes au marché du travail avait été amélioré. 


Tous ces résultats ont été rendus possibles grâce au renforcement des institutions, a-t-il assuré.  La professionnalisation du service public, la réforme de la fiscalité, la promotion de la transparence grâce en particulier à l’établissement des Commissions anticorruption et de service civil, la réforme de la gestion des finances publiques, ont contribué, a-t-il expliqué, à consolider la paix en fournissant de meilleurs services publics.


M. Guterres a également affirmé que le Timor-Leste s’était approprié le processus difficile de rétablissement de la confiance du public dans les forces de sécurité et de défense.  Les réformes entreprises en matière de sécurité et de pensions accordées aux anciens combattants avaient permis d’établir un nouveau pacte entre les citoyens et l’État favorisant le développement.  Le Vice-Premier Ministre a expliqué qu’un forum réunissant des pays en situation postconflit avait été créé.  Ce nouveau forum indépendant, le G-7+, qui représente désormais 350 millions de personnes, forme une voix collective au sein de la communauté internationale, a-t-il dit.


M. Guterres a proposé, au nom du G-7+, l’idée d’un rapport spécial du Secrétaire général sur la question du renforcement des institutions dans les États touchés par des conflits.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer avec les partenaires en développement en vue d’élaborer des actions concrètes susceptibles d’améliorer l’engagement international dans les pays affectés par des conflits.  Un plan d’action sera prêt avant la fin de l’année, a précisé le Vice-Premier Ministre du Timor-Leste. 


M. PETER WITTIG (Allemagne), intervenant une première fois en sa qualité de Président de la Commission de consolidation de la paix (CCP), a déclaré que le principe de l’appropriation nationale devrait être la base de tous les efforts déployés pour reconstruire les institutions d’un pays sortant d’un conflit.  Chaque situation de conflit est unique et il n’existe pas de solution universellement applicable, a-t-il souligné.  Le Président a encouragé, lui aussi, le recours aux institutions déjà existantes dans des domaines aussi cruciaux pour la consolidation de la paix que les secteurs de la sécurité et de la justice, les services de base et le redressement économique.  L’Ambassadeur Wittig a ajouté qu’il est également important de conclure un accord sur le plan institutionnel avec les sociétés déchirées par un conflit.  La consolidation des institutions va largement au-delà de l’établissement et du maintien des structures organisationnelles.  Du partage des pouvoirs et de la rotation à la participation active des femmes, en passant par la distribution équitable des richesses et des opportunités économiques, les sociétés émergeant d’un conflit luttent pour se reconstruire sur la base de « nouvelles règles du jeu », a fait remarquer M. Wittig.  Le Président de la Commission de consolidation de la paix a rappelé qu’il faudrait garder à l’esprit le fait que des entités comme les organisations communautaires, le secteur privé et la société civile sont des institutions essentielles pour la promotion de la réconciliation nationale, le rétablissement de la confiance et la création d’opportunités économiques.  La Commission de consolidation de la paix peut servir de forum politique pour faciliter, entre parties prenantes nationales, le développement de leurs propres priorités nationales.


S’exprimant ensuite en sa qualité de Représentant permanent de l’Allemagne, M. Wittig a déclaré que l’appui de la communauté internationale au renforcement des institutions d’un pays sortant d’un conflit devrait viser à appuyer les efforts entrepris en faveur de l’appropriation nationale et non pas s’y substituer.  Il a estimé que le renforcement des institutions ne devrait pas se limiter à l’édification de nouvelles institutions gouvernementales, mais plutôt tenir compte de l’ensemble de la population ainsi que de l’interaction entre l’état et sa société.  Il a ajouté qu’une participation active des femmes, la création d’organisations sociales actives et la réintégration des enfants soldats participaient également au processus de renforcement des institutions.


M. Wittig a par ailleurs affirmé que le renforcement des institutions devrait aller de pair avec le renforcement des capacités nationales, notamment en ce qui concerne la lutte contre l’impunité et les enquêtes sur les auteurs de violations des droits de l’homme.  Il a relevé que sans la participation d’organisations disposant d’une bonne expertise locale, les projets en matière d’état de droit ne contribuent pas à faire évoluer de manière adéquate les capacités des institutions judiciaires.  Il a appelé le Conseil de sécurité à prendre en compte la question du renforcement des institutions dès la création des mandats de maintien de la paix, ainsi que lors de la prorogation ou du retrait des opérations.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a affirmé que la seule façon de mettre un terme à la guerre était de faire la paix.  Il faut prévenir les risques et aiguiser tous les outils à notre disposition pour mieux travailler, a-t-elle dit.  Citant en particulier l’exemple de la Bosnie-Herzégovine qui a déployé des efforts inlassables depuis la signature des Accords de Dayton en 1995 pour mettre sur pied des institutions solides, Mme Rice a estimé que l’appropriation nationale et la reconstruction étaient indispensables.  Les femmes doivent jouer un rôle plus actif dans l’œuvre de consolidation de la paix, a souligné la représentante américaine. 


La durabilité d’un processus de paix dépend du renforcement des institutions clefs, a-t-elle assuré, notant que l’aide internationale peut être indispensable, comme c’est le cas en Afghanistan ou en Haïti.  Elle a ainsi appelé à redoubler d’efforts pour aider Haïti à renforcer ses institutions.  La déléguée américaine a également mis l’accent sur la nécessité de mobiliser l’assistance dans le domaine du renforcement de l’état de droit et dans le secteur de la sécurité.  Elle a dit attendre, au cours des semaines à venir, les résultats de l’examen international des capacités civiles. 


M. GÉRARD ARAUD (France) a rappelé que la consolidation des institutions nationales, la mise en place d’un état de droit et le développement des pratiques de gouvernance démocratique sont des éléments essentiels d’une vie politique stable et pacifiée.  L’appropriation nationale d’un tel processus permet donc d’assurer que les ressources intellectuelles et humaines du pays seront utilisées à bon escient et que les institutions nouvellement créées sont bien adaptées au contexte national et permettent d’assurer le développement.  Un processus exceptionnel que ce Conseil devra suivre avec attention sera bien entendu le Sud-Soudan, s’il doit acquérir son indépendance à l’issue du référendum qui vient de s’achever, a relevé M. Araud.


Il est également nécessaire de mieux définir les priorités en prenant en considération les enjeux de la gouvernance, a poursuivi le représentant français, qui a souligné la menace que fait peser la corruption sur les institutions et les valeurs démocratiques, les valeurs éthiques et la justice.  Par ailleurs, dans un contexte d’après-crise immédiat, il faut prêter attention au développement des institutions pour éviter une reprise du conflit.  « Il faut des instances démocratiques représentatives, des services publics qui fournissent des biens de première nécessité et des institutions sécuritaires qui assurent la stabilité de l’État », a-t-il étayé.


Évoquant enfin le besoin de financement sur le long terme des institutions nouvellement créées ou consolidées, il a rappelé que l’État sortant d’une crise avait rarement les moyens de le faire et que la communauté internationale devait donc le soutenir.  La Commission de consolidation de la paix (CCP) doit elle aussi jouer tout son rôle en adhérant aux trois principes énoncés par la France, qui sont l’appropriation nationale, la bonne gouvernance et l’engagement financier.  Le représentant a souhaité en conclusion que la revue à laquelle la CCP a procédé en 2010 aiderait celle-ci à mieux cibler son action.


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a affirmé que l’appropriation nationale était essentielle pour créer des institutions durables immédiatement après la fin d’un conflit.  Il a estimé que, même si les personnes se trouvant dans une situation postconflit risquent de ne pas être capables de formuler leurs priorités, il faudrait au moins leur permettre de les identifier.  Cette identification réside au cœur du succès ou de l’échec des efforts de consolidation de la paix, a-t-il ajouté, avant de souligner l’importance du renforcement des capacités et du renforcement institutionnel.


M. Sangqu a ensuite appelé à une plus grande cohérence et coordination entre l’ONU et ses institutions, fonds et programmes, ainsi qu’entre les institutions financières internationales, les organisations régionales et les donateurs.  Sa délégation souligne également qu’il faudrait donner la priorité à la réforme du secteur de la sécurité, au respect de l’état de droit, au programme de démobilisation, désarmement et de réintégration, ainsi qu’au redressement économique.  Il s’est félicité du renforcement des relations entre la Commission de consolidation de la paix et l’Union africaine, mais a estimé que les relations entre la Commission et le Conseil de sécurité méritaient d’être améliorée. Il a réclamé une plus grande souplesse dans les méthodes de travail de la Commission afin qu’elle puisse jouer pleinement son rôle de conseiller en matière de renforcement institutionnel postconflit. Il a également encouragé le Conseil à s’assurer que la question du renforcement institutionnel figure au sein de tous les mandats de maintien de la paix.  M. Sangqu a par ailleurs engagé l’ONU à envisager d’utiliser les quotes-parts comme moyen de donner un coup d’élan aux activités de consolidation de la paix, notamment au renforcement institutionnel.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a affirmé que seuls les acteurs nationaux, en s’acquittant de leurs responsabilités, pouvaient assurer un renforcement durable des institutions après un conflit.  Le renforcement du potentiel national doit être la priorité de l’Organisation, a-t-il dit.  Toute aide de la part de la communauté internationale doit être accordée avec l’accord des gouvernements nationaux et conformément aux principes fondamentaux énoncés par la Charte des Nations Unies.  Il ne peut y avoir de solution universelle, a-t-il dit, tout en mettant l’accent sur l’importance de prendre en compte le caractère spécifique de chaque situation.


La Fédération de Russie estime qu’un rôle important incombe à l’ONU pour ce qui est du rétablissement social et économique, a indiqué son représentant.  Il faut, a-t-il dit, des efforts concertés du Secrétariat, des agences, des fonds et des programmes, des institutions financières internationales.  Il serait judicieux que les agents de la paix ne soient chargés que des tâches initiales de maintien de la paix, a-t-il poursuivi, en soulignant qu’il était nécessaire de faire participer la Commission de consolidation de la paix (CCP) et les organisations financières internationales aux étapes suivantes de la consolidation de la paix.


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a affirmé que la consolidation de la paix relève avant tout de la responsabilité nationale; les efforts nationaux devant être soutenus par la communauté internationale et notamment les Nations Unies, les organisations régionales et les institutions financières internationales.  Il a estimé qu’il fallait envisager la reconstitution des structures institutionnelles dès les premières étapes du maintien de la paix.  M. Osorio a invité le Conseil de sécurité à prendre des mesures qui tiennent compte les particularités politiques, économiques et culturelles de chaque situation.  Il est en outre important que tous les acteurs du processus de consolidation de la paix travaillent de façon coordonnée et cohérente, afin d’éviter des doubles emplois et d’utiliser au mieux les ressources disponibles.  La Commission de consolidation de la paix doit jouer un rôle central et promouvoir le renforcement des institutions, pour ce faire, encourager le recours par le Conseil à son rôle consultatif.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil), tout en se ralliant à la déclaration faite par l’Ambassadeur Jan Grauls au nom des cinq présidents des configurations spécifiques aux pays inscrits à l’ordre du jour de la Commission de la consolidation de la paix, a reconnu que le renforcement des institutions gouvernementales était essentiel pour que les pays sortant d’un conflit puissent parvenir à une paix durable.  Les efforts de la communauté internationale ne devraient pas se concentrer uniquement sur le soutien aux institutions dans les domaines de la justice et de la sécurité, a-t-elle estimé.  Il faut aussi œuvrer en faveur du renforcement des capacités des institutions chargées de la revitalisation économique, de l’administration publique et de la fourniture des services de base, a-t-elle ajouté, soulignant que ces institutions étaient indispensables pour la réduction de la pauvreté et, par conséquent, pour s’attaquer aux causes profondes des conflits sociaux.


Mme Ribeiro Viotti a aussi déclaré qu’il était nécessaire de mettre l’accent sur la contribution des femmes qui, selon elle, doivent à la fois être bien représentées au sein des institutions gouvernementales et voir leurs droits bien défendus par ces institutions.  La mise en place des institutions nationales doit se faire immédiatement après la fin d’un conflit.  Une des missions principales du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) devait être l’assistance à la mise en place d’institutions nationales dans les pays sortant d’un conflit.  Cette tâche doit également être réalisée de manière coordonnée avec les institutions financières internationales et les organisations régionales et sous-régionales.  La représentante a aussi insisté sur l’appropriation nationale, afin que le pays sortant d’un conflit ne dépende pas indéfiniment de l’expertise étrangère.


Mme JOY OGWU (Nigéria) a déclaré que le renforcement des institutions englobait non seulement la consolidation des structures organisationnelles, mais aussi l’ensemble de règles et des valeurs d’état de droit qui les sous-tendent.  Elle a prévenu que, même si le travail des divers acteurs du système des Nations Unies devait être salué, le rétablissement des institutions clefs ne pouvait pas être externalisé et il était, par conséquent, impératif que les Nations Unies jouent pleinement leur rôle de facilitateur dès le début des activités de consolidation.  Les acteurs nationaux devraient toujours prendre la direction des efforts déployés pour répondre aux besoins de leurs pays, avec l’appui des Nations Unies, adapté à chaque situation.  La représentante a également préconisé un financement à long terme plus prévisible pour la consolidation des institutions.  L’absence d’un financement adéquat, a-t-elle fait remarquer, peut ralentir considérablement la mise en œuvre des mandats de consolidation de la paix.  C’est pourquoi, Mme Ogwu a encouragé les donateurs à contribuer davantage au Fonds pour la consolidation de la paix et à d’autres fonds multilatéraux pour appuyer la consolidation des institutions et le redressement postconflit.  La représentante a assuré que, pour sa part, le Nigéria apporte un soutien aux niveaux international et régional, en particulier en Afrique de l’Ouest, où il assiste à la réforme du secteur de la sécurité des pays concernés.  Depuis 2004, les Forces armées nigérianes travaillent en étroite coopération avec les organisations de la société civile, a ajouté Mme Owgu.


M. NAWAF SALAM (Liban) a relevé que comme certaines institutions pouvaient être la cause même d’un conflit, les opérations de consolidation de la paix devaient avoir pour but d’établir des institutions stables et comptables de leurs actes.  Le renforcement des institutions doit pouvoir instaurer un système de valeurs capables de promouvoir le règlement pacifique de différends sur le long terme.  La participation précoce de la société civile est importante à cet égard, a-t-il ajouté.  M. Salam a estimé que le renforcement des institutions devait être intégré au sein de toute stratégie nationale de consolidation de la paix afin de garantir une plus grande cohérence et une plus grande efficacité. 


Une bonne stratégie de consolidation de la paix doit établir un équilibre entre la nécessité d’un impact rapide et le renforcement des capacités sur le long terme, et ce, pour jeter les bases d’une justice sociale et d’une paix durables. Il n’existe pas d’approche à « taille unique », a-t-il ajouté.  Le représentant a appelé l’ONU à encourager les initiatives locales.  Au lieu de supplanter les institutions nationales, a-t-il précisé, l’ONU et les acteurs internationaux devraient appuyer les acteurs nationaux et la société civile locale afin de les aider à mobiliser les ressources nécessaires à l’édification de leurs propres institutions.  La Commission de consolidation de la paix a un rôle important à jouer dans la mobilisation de ressources.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a affirmé que l’on ne pouvait pas rétablir la paix dans un pays en conflit ou sortant d’un conflit tant que les autorités nationales n’étaient pas en mesure de gouverner réellement.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité de mieux définir la portée de la consolidation de la paix.  Il a fait état de l’expérience de l’Inde qui, depuis 60 ans, œuvre dans le domaine du maintien de la paix.  L’Inde, a-t-il dit, a davantage contribué aux opérations de maintien de la paix que toute autre nation.  Il a souligné que les soldats de la paix indiens avaient fait prendre conscience des efforts à fournir pour aider les autorités locales à renforcer leurs institutions. 


Le représentant de l’Inde a estimé que les institutions politiques administratives décentralisées constituaient un élément clef du renforcement de l’État.  L’Inde, a-t-il précisé, a lancé une grande initiative de décentralisation démocratique il y a 20 ans, axée sur l’inclusion.  La mise en œuvre de cette initiative a permis, a-t-il dit, l’autonomisation des personnes autrefois marginalisées, comme les femmes.  Le délégué a mis l’accent sur la nécessité de créer un environnement permettant à la volonté locale de s’exprimer.  La communauté internationale, a-t-il ajouté, doit débloquer des ressources prévisibles adaptées sur de longues périodes.  De même, il faut renforcer les capacités en se concentrant sur les besoins des autorités nationales et non sur les intérêts des donateurs, a-t-il estimé. 


M. ALFRED MOUNGARA-MOUSSOTSI (Gabon) a estimé que la question de la reconstruction des institutions des pays sortant de crise -pan très important de la consolidation de la paix- devait être prise en compte dès la cessation des hostilités.  L’aide internationale ne saurait cependant remplacer ni la responsabilité des autorités et autres acteurs nationaux ni leur participation au processus visant la reconstruction des institutions de leurs pays.  La cohérence et la coordination des différents acteurs qui participent à la reconstruction ou au renforcement des institutions s’imposent afin d’éviter les chevauchements, a-t-il dit.  Cette cohérence doit, selon lui, commencer au niveau des Nations Unies, grâce à une définition et à une répartition claires du travail.


Le représentant a estimé que la cohérence devait ensuite s’étendre au partenariat avec les organisations régionales et sous-régionales.  Il a encouragé la Commission de consolidation de la paix, dans son rôle de coordination, à développer les partenariats avec toutes les institutions financières et donateurs pouvant aider les pays inscrits à son ordre du jour.  Elle devrait également faire participer tous les acteurs, y compris les organisations féminines, a-t-il déclaré.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les capacités institutionnelles pour résoudre les conflits de façon pacifique.  Le représentant a estimé que 2011 serait une année pleine de défis pour les Nations Unies dans l’appui au renforcement des institutions, faisant état des situations au Soudan, en République démocratique du Congo (RDC) ou au Libéria.  Selon M. Grant, le temps est essentiel.  Il faut en effet une volonté politique et administrative suffisante pour fournir dans les temps et de façon adéquate le volume d’aide nécessaire. 


De même, a-t-il ajouté, l’appui des Nations Unies en matière de réforme des secteurs de la justice et de la sécurité doit être plus efficace.  La planification entre les missions de maintien de la paix et les fonds et programmes doit être aussi véritablement intégrée.  Il faut une meilleure qualité et une plus grande rapidité des déploiements civils, a-t-il ajouté, disant attendre avec intérêt le rapport de l’examen international des capacités civiles.  Enfin, le représentant a souligné la nécessité d’accorder une plus grande attention aux perspectives et aux expériences des pays eux-mêmes.


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a estimé que l’ONU devait améliorer sa capacité à coordonner les activités entre les acteurs responsables de la sécurité, les agences de développement, les ONG et les organisations régionales participant aux opérations de consolidation de la paix.  M. Moraes Cabral a engagé le Conseil de sécurité à  doter les missions de mandats précis et de capacités suffisantes tout en améliorant l’interaction avec les parties pertinentes, notamment les organisations régionales, les pays voisins et les pays contributeurs de troupes.  Conscient de l’importance du développement économique et social, le représentant du Portugal a estimé que les efforts de consolidation de la paix devaient répondre, le plus tôt possible, au problème du chômage, chez les jeunes notamment.  Il a également cité l’importance de l’appropriation nationale et du rôle des femmes.  La consolidation de la paix, a-t-il ajouté, doit savoir gérer les attentes des autorités, de la mission et des institutions internationales.  L’appropriation nationale contribue au renforcement des institutions, lequel renforce à son tour l’appropriation et la responsabilisation nationales, traçant ainsi la voie à une bonne stratégie de départ.


M. WANG MIN (Chine) a rappelé l’importance du renforcement des capacités institutionnelles dans le contexte de la consolidation de la paix.  Selon lui, il faut que les pays sortant d’un conflit assument la responsabilité première de la reconstruction en s’appuyant sur les institutions déjà existantes.  L’ONU et la communauté internationale doivent donc s’aligner sur les priorités nationales, en fournissant une expertise et une formation aux personnels nationaux.  La première tâche de la communauté internationale est de fournir des services de base et d’appuyer le renforcement de l’état de droit, toujours en tenant compte des priorités fixées par le pays lui-même, a insisté le représentant, pour qui ceci suppose l’élaboration de stratégies globales destinées à éviter les chevauchements et les dépenses superflues.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine), dont le pays assure la présidence du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, a estimé que la mise en place d’institutions légitimes devrait être un objectif stratégique, dès les premières étapes du processus de consolidation de la paix, alors que l’approche traditionnelle privilégie les secours humanitaires et l’aide au rétablissement du pays.  Donner la priorité au développement de ces institutions permet d’éviter de retomber dans un conflit et d’ancrer la légitimité de l’État, a-t-il fait observer.  Il faut, a-t-il dit, se concentrer sur les institutions qui assument des fonctions politiques, celles qui sont chargées de questions relatives à la sécurité et à l’état de droit, ainsi que celles qui ont pour rôle de revitaliser l’économie et d’assurer la fourniture des services de base.  L’Ambassadeur Barbalić a estimé que les intervenants internationaux et nationaux dans le processus de consolidation de la paix doivent respecter la Constitution en vigueur après un conflit et l’ordre interne du pays.  Si la communauté internationale doit parfois assumer une grande part de la responsabilité dans la mise en place d’institutions dans les situations postconflit, l’objectif est de réduire progressivement la dépendance du pays vis-à-vis de la communauté internationale, a-t-il dit, en soulignant l’importance du principe de l’appropriation nationale.


M. Barbalić a également souhaité que les missions de consolidation de la paix aient plus de flexibilité et soient bien coordonnées avec les équipes de pays.  Il a aussi invité le Conseil de sécurité à utiliser davantage le rôle consultatif de la Commission de consolidation de la paix, notamment en ce qui concerne le développement d’institutions viables.  Il a ensuite donné des exemples concernant son pays où la réforme du secteur de la défense a permis de moderniser les forces armées qui opèrent sous une autorité civile.  La volonté politique des parties prenantes nationales mais aussi l’implication d’acteurs internationaux ont permis le succès de cette réforme, a-t-il assuré.


M. JAN GRAULS (Belgique), s’exprimant au nom du Brésil, du Canada, de la Jordanie et de la Suisse,  présidents des « configurations »  de la Commission de consolidation de la paix (CCP) concernant la République centrafricaine, la Guinée-Bissau, la Sierra Leone, le Libéria et le Burundi, a déclaré que le processus de consolidation des institutions faisait partie intégrante de la consolidation de la paix.  Dans un contexte postconflit où les institutions de l’État sont souvent fragiles ou menacées, les capacités locales sont généralement dépassées par l’ampleur de la tâche, comme cela a été observé dans les cinq pays qui sont actuellement inscrits à l’ordre du jour de la CCP.  La République centrafricaine ou le Libéria ne peuvent fonctionner efficacement en raison notamment d’un manque de capacités administratives ou de magistrats.  Le Burundi, quant à lui, a un système pénitentiaire qui ne peut accueillir les détenus en attente d’être jugés.


Par « consolidation des institutions », il faut entendre la fourniture de services de base et de conditions de sécurité acceptables, des institutions efficaces capables non seulement de protéger ses citoyens, mais aussi d’assurer leur participation élargie aux processus de prise de décisions politiques, a expliqué M. Grauls.  Ce concept doit prendre aussi la forme d’un système judiciaire indépendant, d’une administration bien gérée, de stratégies de relance économique et de développement social, sans parler des mécanismes de justice transitionnelle et de réconciliation nationale.


Le représentant a également expliqué, à l’instar d’autres orateurs, qu’il faudrait s’abstenir d’appliquer des solutions « prêtes à l’emploi ».  À cet égard, il a souligné que des institutions stables ne pouvaient pas être imposées et que la consolidation des institutions exigeait un soutien constant de la communauté internationale, ainsi qu’un financement approprié.  Une expertise civile est également indispensable, dans les domaines de la justice, de la réforme du secteur de la sécurité, de la gouvernance, du redressement économique et des politiques sociales.  Il faudrait aussi puiser parmi les experts nationaux, qui connaissent bien la situation sur le terrain, a préconisé l’Ambassadeur Grauls, avant de rappeler l’importance de la Commission de consolidation de la paix dans ces domaines.


M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte) a soutenu le principe de l’appropriation nationale de la consolidation de la paix, s’opposant fermement à ce que la communauté internationale, même en temps de conflit, fournisse des services qui en principe incombent aux gouvernements nationaux ou de transition.  L’expérience aux niveaux international et régional a prouvé que l’appropriation nationale de toutes les phases du processus de consolidation de la paix est essentielle, a-t-il rappelé.  La mise en place d’institutions est une composante clef des stratégies de consolidation de la paix et requiert des méthodologies innovantes, a-t-il ajouté.  Le représentant a aussi soutenu qu’il faudrait procéder à une analyse approfondie des capacités et ressources nationales.  Les efforts menés par les pays dans les situations postconflit doivent être soutenus grâce à des partenariats multidimensionnels tant au sein du système des Nations Unies qu’en dehors, a souligné le représentant, en souhaitant une implication des institutions financières internationales et des organisations régionales.  De l’avis de sa délégation, il faut aussi que les acteurs de la consolidation de la paix et du développement contribuent activement à l’élaboration et à la mise en œuvre de la stratégie de sortie des opérations de maintien de la paix.  Enfin, il a mis l’accent sur la nécessité de disposer de ressources financières suffisantes et prévisibles.  À cet égard, il a rappelé la proposition faite par l’Égypte l’an dernier visant la convocation d’une conférence annuelle de donateurs en faveur du Fonds pour la consolidation de la paix.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a affirmé que son pays était de plus en plus engagé dans les efforts de diplomatie préventive, de maintien de la paix et de consolidation de la paix au lendemain d’un conflit, précisant que ces efforts étaient étroitement liés.  Il est essentiel, a-t-il dit, d’utiliser ces outils dans un cadre cohérent et stratégique.  Le représentant a assuré que la consolidation de la paix relevait en premier lieu de la responsabilité nationale, d’où l’importance, a-t-il précisé, de l’appropriation nationale.  La réalisation efficace et durable des objectifs de consolidation de la paix exige un engagement actif de tous les acteurs locaux concernés, y compris la société civile, les associations professionnelles et les organisations de femmes.  L’appropriation nationale et le renforcement des capacités constituent également, a-t-il dit, un élément clef d’une stratégie de sortie efficace.


M. Apakan a ensuite estimé que l’appui et la coopération des acteurs régionaux, en particulier des pays voisins, était un autre élément essentiel d’une consolidation de la paix et d’un renforcement des institutions réussis.  Avant de conclure, le représentant de la Turquie a mis l’accent sur le rôle que les Nations Unies doivent jouer, de façon stratégique, pour coordonner les activités des différents acteurs.  Le soutien des Nations Unies aux organisations régionales et sous-régionales devrait être accru afin de développer les capacités de ces dernières à mieux s’acquitter de leurs tâches à l’avenir.


M. RANKO VILOVIĆ (Croatie) a rappelé lui aussi que l’appropriation nationale était une composante clef des efforts de consolidation de la paix.  Il a indiqué que son pays avait, dès le départ, soutenu la création du Groupe consultatif de haut niveau chargé d’évaluer les capacités civiles afin de renforcer la capacité de déploiement rapide et d’appuyer le développement de l’infrastructure institutionnelle dans les pays sortant d’un conflit.  Le représentant a en conclusion reconnu et salué la contribution du Conseil de sécurité pour assurer une plus grande cohérence entre les activités de maintien et de consolidation de la paix, notamment en transformant des opérations de maintien de la paix en missions intégrées de consolidation de la paix.


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a rappelé la transition qu’a connue son pays après 30 années de conflit, alors qu’il n’avait plus d’armée ou de police professionnelle et que le personnel qualifié avait fui le pays.  Malgré l’ampleur de la destruction, les efforts de stabilisation en Afghanistan ont produit des résultats impressionnants, a-t-il dit, reconnaissant que le développement du pays a pu se réaliser grâce à l’aide de la communauté internationale.  Près de 7 millions de réfugiés sont rentrés au pays et le rôle des femmes en politique s’est beaucoup renforcé, a-t-il indiqué.  Il a aussi mentionné les progrès importants accomplis dans les domaines des infrastructures, de l’éducation, des soins médicaux et de l’égalité d’accès des femmes et des filles à l’éducation.  En outre, les institutions en matière de sécurité se sont développées, a-t-il précisé, et les rangs de l’Armée nationale afghane se sont bien étoffés.  Nous avons donné la priorité à la réintégration et à la réconciliation et c’est maintenant aux Taliban d’assumer leurs responsabilités en ce sens.


Un des plus gros défis à relever est de maintenir une paix durable, pas seulement en Afghanistan mais aussi dans tout pays sortant d’un conflit, a poursuivi M. Tanin.  Un tel pays doit disposer à cet effet de ressources, notamment humaines, pour faire face au risque d’insurrection.  Pour le cas de l’Afghanistan, la coopération régionale est un élément important du processus de stabilisation, a-t-il précisé.  Pour les années à venir, il sera très important que l’Afghanistan poursuive le processus d’appropriation nationale et continue de bénéficier des partenariats internationaux. 


M. EDUARDO ULIBARRI (Costa Rica) a affirmé que son pays avait été un acteur déterminant sur la voie de la paix en Amérique centrale.  La participation de la communauté internationale et l’existence d’un leadership régional orientant les efforts se sont avérées essentielles, a-t-il souligné, citant en particulier les exemples du Nicaragua, d’El Salvador et du Guatemala.  La cessation des hostilités ne servirait pas à grand chose si les accords nationaux ne portaient pas sur la consolidation de la paix.  Il existe des défis qui, s’ils ne sont pas abordés à temps, mettraient en danger la démocratie et la stabilité, a-t-il dit.  Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité pour les pays qui comptent une forte population de jeunes d’offrir à ceux-ci des opportunités en matière d’éducation, de loisirs et d’emploi, en vue, notamment, de les dissuader de former des bandes ou de se livrer à la criminalité organisée.  Il faut également, a-t-il dit, encourager une société civile et une presse dynamiques.


M. BENEDICT LAWRENCE LUKWIYA (Ouganda) a jugé essentiel que les efforts de consolidation de la paix se concentrent sur les racines et causes du conflit et l’édification d’institutions nationales efficaces dans l’intérêt d’une paix et d’un développement durables.  Il a souligné que la responsabilité première en matière de renforcement d’institutions reposait sur les autorités nationales appuyées par des partenaires internationaux, dont les organisations régionales et l’ONU.  La mise en place d’institutions nationales passe par l’identification de priorités clefs en prenant en compte les besoins spécifiques du pays, a-t-il dit.  M. Lukwiya a précisé que cette identification de priorité devrait être suivie par la mise en place d’une stratégie nationale de mise en œuvre, avec la mobilisation des moyens politiques, financiers et techniques nécessaires.  Il a mis l’accent sur l’importance de protéger la vie et les propriétés, de garantir la réconciliation nationale, de promouvoir la bonne gouvernance et l’état de droit.  Le représentant a également souligné la nécessité de distribuer les dividendes de la paix et d’assurer les services de base pour améliorer la qualité de vie de la population.  En cas de violations flagrantes des droits de l’homme, a-t-il insisté, il est indispensable que les responsables soient poursuivis.


En outre, le représentant de l’Ouganda a estimé que le principal défi auquel sont confrontés les pays sortant d’un conflit pour renforcer leurs institutions était l’insuffisance de moyens financiers et d’expertise technique dans de nombreux domaines.  Il a salué l’engagement croissant de l’ONU, par le biais de la Commission de consolidation de la paix, les partenaires régionaux et internationaux, ainsi que les institutions financières internationales pour soutenir les capacités nationales.  Il a ajouté que les efforts doivent également être axés sur le développement de compétences nationales afin de ne plus dépendre de l’expertise et de l’aide internationales.  Avant de conclure, M. Lukwiya a dit attendre beaucoup de la conclusion de l’étude sur les capacités civiles internationales et ses recommandations sur les moyens d’améliorer la réponse internationale et la fourniture de capacités civiles appropriées à la consolidation de la paix.               


M. LOTFI BOUCHAARA (Maroc) a déclaré que le rétablissement et le renforcement des capacités institutionnelles de l’État sortant d’une situation de conflit étaient particulièrement importants au regard des risques nombreux de rechute dans les conflits.  De ce fait, la coordination entre les acteurs locaux et internationaux est critique pour la stabilisation de l’État hôte et doit contribuer au relèvement de ses institutions.  Cependant, l’un des principaux défis de la phase de consolidation de la paix est la cohérence et la coordination de l’action des acteurs internationaux, a fait observer M. Bouchaara.  Or, trop souvent, a-t-il regretté, les Nations Unies et leurs partenaires internationaux agissent sans impliquer activement les autorités du pays hôte.  Le Maroc estime qu’il est important pour les autorités nationales de s’approprier l’entreprise de consolidation de la paix et d’assumer, dès que possible, la responsabilité de rétablir les institutions de l’État, de restaurer l’état de droit, de revitaliser l’économie, de réformer le secteur de la sécurité et de la justice, d’assurer la fourniture des services de base et de répondre aux autres besoins essentiels en matière de consolidation de la paix.  Cette exigence illustre aussi la nécessité de l’avènement d’une logique partenariale entre le pays hôte, l’ONU et les bailleurs de fonds, a estimé le représentant, qui a appelé à une meilleure coordination entre le Bureau d’appui à la consolidation de la paix et la Banque mondiale.


M. TSUNEO NISHIDA (Japon) a déclaré que la Japon accordait une grande importance au renforcement des institutions et qu’il mettait l’accent sur l’appropriation nationale.  Il a souhaité que le Conseil de sécurité utilise la Commission de consolidation de la paix (CCP) de manière plus proactive.  Il a suggéré que l’on facilite la formation de capacités civiles et leur déploiement, en suggérant au Conseil de mettre en œuvre les recommandations du prochain rapport de M. Guéhenno sur la question.  Compte tenu de la complexité du mécanisme de partenariats en matière de consolidation de la paix, il a invité le Conseil à promouvoir un leadership fort sur le terrain, pour permettre aux représentants de l’ONU et du gouvernement concerné de travailler ensemble pour trouver des solutions reflétant les spécificités locales. 


S’agissant tout particulièrement de la CCP, le représentant a estimé que des liens plus forts entre cet organisme et le Conseil de sécurité seraient de nature à faire avancer les choses.  Il a rappelé que, l’année dernière, le Japon avait facilité un dialogue informel entre le Conseil et la CCP.  La CCP peut être utilisée comme un forum de discussions sur les stratégies de retrait des opérations de maintien de la paix.  En la matière, le Libéria peut être examiné comme un cas d’école.  La CCP, a poursuivi le représentant, doit augmenter le nombre de pays à son ordre du jour et s’appuyer sur les expériences acquises.  Mettant l’accent sur la CCP en tant qu’outil de mobilisation de ressources, il a indiqué que le Japon souhaitait ajouter une contribution supplémentaire de 13 millions de dollars au Fonds pour la consolidation de la paix. 


M. PETER SCHWAIGER, Union européenne, a estimé qu’une meilleure coordination sur le terrain entre les différents acteurs internationaux s’imposait, notamment entre les institutions financières internationales et les donateurs bilatéraux.  Il a affirmé qu’on pourrait tirer davantage profit du potentiel de la Commission de consolidation de la paix en renforcent ses liens avec les équipes sur le terrain.  Cela leur permettra de profiter de sa direction stratégique et de son influence politique, notamment en matière de renforcement des institutions, a-t-il expliqué.  À l’instar du Secrétaire général, il a également estimé que le Conseil de sécurité pouvait tirer parti des recommandations de la Commission.


Le représentant de l’Union européenne a dit accorder une grande importance à l’examen des capacités civiles, en voulant voir ce processus déboucher sur des recommandations et des objectifs concrets et réalistes.  M. Schwaiger a également estimé que le renforcement des mécanismes civils de contrôle et la participation de la société au processus de consolidation de la paix donnerait davantage de légitimité aux priorités et aux institutions créées.  Il a passé en revue les activités mises en œuvre par l’Union européenne pour renforcer les capacités des parlements et des médias, au Timor-Leste par exemple.


M. KIM BONGHYUN (République de Corée) a affirmé qu’après la cessation des hostilités, la mise en place des institutions devrait commencer le plus tôt possible.  Le renforcement des institutions devrait être intégré dans une approche holistique de la consolidation de la paix, abordant également l’aide humanitaire et l’assistance au développement à long terme.  Il est impératif, a-t-il dit, que le maintien de la paix, la consolidation de la paix et le développement durable soient conduits en parallèle.  Le représentant a par ailleurs souligné que les activités de consolidation de la paix devraient être exécutées de façon à respecter et à renforcer l’appropriation nationale ainsi que les priorités des pays récipiendaires.  L’objectif final de la consolidation de la paix n’est pas seulement de stabiliser la situation postconflit, mais aussi d’établir les fondements d’un développement durable à long terme.  À cet égard, les organisations internationales, les institutions financières et la société civile ont un rôle important à jouer, a-t-il expliqué.


Mme BERNADETTE CAVANAGH (Nouvelle-Zélande) a déclaré que les missions dotées d’une forte composante « renforcement des capacités institutionnelles » devaient articuler leur planification autour de cette composante.  Cela passe par une évaluation des capacités locales existantes et une identification des priorités, a-t-elle insisté; le renforcement des institutions devant se faire en accord avec les priorités et objectifs nationaux.  Cela n’est pas seulement une exigence du principe d’appropriation nationale mais surtout l’élément crucial d’une coordination efficace de l’aide internationale et de la pérennité des capacités créés au niveau local.  D’ailleurs, a-t-elle précisé, l’aide au renforcement des institutions doit s’appuyer sur une évaluation sans complaisance des capacités nécessaires.  La représentante a jugé essentiel de coordonner efficacement cette aide pour assurer la cohérence des efforts.  Il faut en outre, a-t-elle poursuivi, analyser les avantages comparatifs des missions et des autres acteurs face aux tâches à accomplir en matière de renforcement institutionnel.  Il faut enfin, a-t-elle conclu, renforcer la capacité de l’ONU à identifier et à déployer aussi tôt que possible l’expertise civile adéquate. 


Mme YANERIT MORGAN SOTOMAYOR (Mexique) a fait observer que souvent, l’accent était mis sur la situation humanitaire et le renforcement de la sécurité, au détriment de la consolidation de l’état de droit dans les pays sortant d’un conflit.  La représentante a estimé que le Conseil avait pour tâche d’élaborer de plus en plus systématiquement des mandats visant à favoriser le renforcement de l’état de droit au sein des pays émergeant d’un conflit.  Cela ne peut se faire sans confier la responsabilité première de consolidation des institutions aux acteurs nationaux, a-t-elle ajouté.  Il faut à cet égard que la Commission de consolidation de la paix garantisse une cohérence entre ces acteurs et les partenaires internationaux, a conclu Mme Morgan.


M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal) a affirmé que son pays, qui sort lui-même d’un conflit, faisait tous les efforts possibles pour conserver les gains enregistrés en période de paix.  Ces efforts, a—t-il dit, ne pourraient être réalisés en l’absence de réseaux institutionnels efficaces.  Le représentant a notamment insisté sur l’importance de disposer d’institutions compétentes afin de permettre aux populations d’avoir espoir en un avenir meilleur.  Les relations Sud-Sud et Nord-Sud sont fondamentales en matière de consolidation de la paix, de même que l’appropriation nationale, a-t-il dit.  La communauté internationale doit apporter tout son soutien pour assurer la transition, le renforcement des institutions jouant, à cet égard, un rôle majeur.  Le représentant a également mis l’accent sur le rôle que joue la Commission de consolidation de la paix (CCP).


M. GARY QUINLAN (Australie) a déclaré que la leçon la plus importante que l’on peut tirer du débat d’aujourd’hui est que l’appropriation et le leadership nationaux sont déterminants pour le succès des activités de consolidation de la paix.  Le processus de consolidation des institutions doit en outre être mené à temps, faire preuve de souplesse et s’avérer durable, a poursuivi le représentant, qui a ensuite appelé les acteurs internationaux à faire preuve de coordination.  L’assistance devrait s’étendre sur l’ensemble du pays ainsi qu’aux organisations de la société civile et au secteur privé.  Le représentant a également mis l’accent sur la contribution que les femmes peuvent apporter dans les processus de prise de décisions et dans le renforcement des institutions.


M. GONZALO GUTIÉRREZ (Pérou) a mis l’accent sur la nécessité de tenir compte des besoins de chaque cas ainsi que des priorités nationales en vue d’élaborer une réponse spécifique.  Il a insisté également sur l’importance d’intervenir rapidement au moment de la mise en œuvre du processus de maintien de la paix.  La création d’institutions est fondamentale pour un développement économique et social durable, a-t-il dit.  M. Gutierrez a jugé indispensable de mettre en place des mécanismes permettant une plus grande participation de la société civile et du secteur privé pour mieux jeter les bases de la reconstruction du pays.  L’intégration des femmes et leur autonomisation constituent également un facteur clef, a-t-il ajouté.  Le représentant a, de même, souligné le rôle de la coopération régionale, de la coopération Sud-Sud et Nord-Sud.  Le Conseil de sécurité et la Commission de consolidation de la paix (CCP), en particulier son Comité d’organisation, ont un rôle à jouer dans l’élaboration des mandats des opérations de maintien de la paix.  Il est important de créer des mécanismes permettant à la CCP d’assurer une coordination fréquente et active à la fois avec le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale.


M. YURIY VITRENKO (Ukraine) a déclaré qu’il était d’accord avec la philosophie générale de la déclaration présidentielle présentée aujourd’hui, qui propose d’intégrer durablement le concept de consolidation des institutions dans le cadre élargi des activités de maintien de la paix.  Avec une contribution substantielle aux opérations de maintien de la paix, notamment sous la forme d’un engagement militaire et policier, l’Ukraine pourrait jouer un rôle déterminant pour promouvoir un ordre du jour en matière de consolidation des institutions, a estimé son représentant.  « Mon pays est disposé à envisager la fourniture d’une expertise civile, en particulier dans les domaines de la justice, de la réforme du secteur de la sécurité et de la gouvernance, et la formation de professionnels nationaux afin de renforcer les capacités locales », a assuré M. Vitrenko.


M. NOJIBUR RAHMAN (Bangladesh), au nom du Mouvement des non-alignés, a prévenu qu’une paix durable ne peut être atteinte que si le processus est partagé et dirigé par ses premiers bénéficiaires, à savoir les acteurs nationaux, qui son les seuls à même de comprendre clairement les valeurs inhérentes et les priorités normatives de leur société.  Dans une telle dynamique, l’appui international doit se fonder sur une volonté politique affirmée et des ressources adéquates et prévisibles.  En termes de capacités, il faut remplacer l’approche de l’offre contre celle de la demande et l’assortir de cours de formation ou de programmes d’échange.  Le représentant a insisté sur l’appropriation nationale, l’efficacité des partenariats, l’intégration d’une démarche soucieuse d’égalité entre les sexes et l’amélioration de la coordination des tâches.  Il est temps, a-t-il estimé, que les Casques bleus aient aussi pour mandat de préparer le pays où ils interviennent au travail de consolidation de la paix.  À cet égard, il a insisté sur les trois types de coopération à savoir Sud-Sud, Nord-Sud et triangulaire. 


M. GAREN NAZARIAN (Arménie) a affirmé que le renforcement des institutions, en particulier dans les pays qui émergent d’un conflit, devrait être réalisé à tous les niveaux de la société, en insistant sur le caractère unique de chaque cas.  Il est essentiel, a-t-il ajouté, que les programmes adoptés soient bien ciblés et orientés sur les besoins des pays concernés afin de conserver la confiance des populations touchées et d’assurer leur succès.  Dans ce contexte, un renforcement efficace des institutions pendant les différentes phases du processus exige une coordination parmi tous les acteurs pertinents et la Commission de consolidation de la paix (CCP), de même que les institutions financières internationales, les entités des Nations Unies, les organisations régionales, la société civile, y compris les femmes, les experts locaux et d’autres parties prenantes.  Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité d’une collaboration étroite entre le Conseil de sécurité et la CCP. 


Mme SANJA ŠTIGLIC (Slovénie) s’est déclarée convaincue que les sociétés sortant d’un conflit couraient le risque d’y retomber et que, par conséquent, il était essentiel que les efforts internationaux visent à appuyer leur transition de la stabilisation à court terme à la stabilisation à long terme.  Dans ce contexte, il est essentiel que l’appropriation nationale se concentre sur le renforcement des capacités institutionnelles et des fonctions gouvernementales de base, a souligné la représentante.  Elle a aussi appelé à établir des partenariats plus étroits entre acteurs nationaux et partenaires internationaux.  Reconnaissant le rôle que joue la Commission de consolidation de la paix, Mme Štiglic a préconisé un rapprochement de cet organe avec le Conseil de sécurité.


M. FEODOR STARČEVIĆ (Serbie), estimant que le renforcement des institutions est l’un des aspects les plus importants dans l’établissement d’une paix durable, a invité tous les acteurs de la communauté internationale à y contribuer.  Le système des Nations Unies doit être au premier plan de ces efforts, a-t-il ajouté.  Rappelant que la Serbie se trouvait dans une région qui traverse une période difficile depuis 20 ans, il a estimé que tous les pays de la région devraient s’engager activement dans la consolidation de la paix en promouvant de bonnes relations de voisinage et en mettant en place des institutions démocratiques.  La Serbie, signataire des Accords de paix de Dayton, a soutenu l’intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine, a-t-il rappelé.  En outre, la Serbie coopère activement avec la présence internationale au Kosovo, menée par la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), a ajouté le représentant, soulignant ainsi la volonté de son pays de contribuer à la paix et à la stabilité dans la partie occidentale des Balkans.  Assurant que son pays continuerait à soutenir les activités des Nations Unies visant le renforcement des institutions, M. Starčević a estimé qu’il faudrait réduire progressivement la dépendance des pays sortant d’un conflit vis-à-vis de la communauté internationale.


M. TAHIR ANDRABI (Pakistan) a estimé que la question du renforcement des institutions figure parmi les priorités identifiées par le Secrétaire général, au même titre que la sécurité, le soutien au processus politique, la fourniture de services de base et la revitalisation économique.  La communauté internationale peut permettre d’optimiser les efforts en ce sens, a-t-il dit, en préconisant une approche centrée sur les personnes et adaptée aux circonstances.  Il a souhaité également que le renforcement des institutions soit envisagé dans les mandats des missions de maintien de la paix dès le début, en insistant sur le rôle que doivent jouer à cet égard les Casques bleus.  Les efforts doivent être axés sur le volet développement du processus de consolidation de la paix, en accordant la priorité notamment à l’emploi des femmes et des jeunes, a-t-il ajouté.  Le représentant a estimé en outre qu’il faudrait établir une bonne coordination au sein du système de l’ONU, tout en se félicitant, à cet égard, des activités menées par le Groupe directeur pour une action intégrée.  La Commission de consolidation de la paix (CCP) est l’organe approprié pour élaborer une approche intégrée dans ce domaine, a-t-il dit.  M. Andrabi a proposé de créer un groupe de travail sur le renforcement d’institutions au sein du Comité d’organisation de la CCP ou de ses configurations de pays.


M. JUSTIN N. SERUHERE (République-Unie de Tanzanie) a affirmé que son pays avait accompagné tous les processus qui avaient permis de mettre fin à des conflits en Afrique australe et dans la région des Grands Lacs.  Le renforcement des institutions est essentiel dans le processus de consolidation de la paix, a-t-il dit, notant qu’il était indispensable que ces institutions aient pour objectif l’amélioration des conditions de vie des peuples au cours des différentes étapes après le conflit, en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de répondre aux indices de développement humain souhaitables.  Le représentant a notamment mis l’accent sur la nécessité pour tous les États Membres et la communauté internationale d’appuyer le renforcement des institutions dans les sociétés postconflit et les pays voisins afin d’établir et de promouvoir la bonne gouvernance, la démocratie, l’état de droit, le respect des droits de l’homme, la sécurité et la stabilité, ainsi que la croissance économique, le développement et l’intégration. 


Mme ALICE A. MUNGWA, Observatrice permanente de l’Union africaine, a déclaré que la reconstruction et le développement postconflit étaient l’une des priorités de l’Union africaine, rappelant qu’elles avaient été mentionnées comme telles pour la première fois par l’Union africaine lors de sa septième session ordinaire à Syrte (Libye) en juillet 2005.  En adoptant un cadre politique sur la reconstruction et le développement postconflit, le Conseil exécutif de l’Union africaine a également souligné l’importance d’institutions solides dans la mise en œuvre des réformes, a-t-elle poursuivi.  L’Union africaine a par ailleurs pris un certain nombre de mesures pour concrétiser ce cadre politique au niveau des États membres concernés, comme c’est le cas au Soudan, ou encore au Burundi, au Tchad, en République centrafricaine, en Guinée-Bissau, ou en Somalie, pays dans lesquels l’Union a maintenu des bureaux de liaison.  Mme Mungwa, qui s’est dite aussi favorable au renforcement des différents niveaux de coopération, a préconisé un resserrement des liens entre le Conseil de paix et sécurité de l’Union et le Conseil de sécurité de l’ONU.


M. JEAN-FRANCIS R. ZINSOU (Bénin) a déclaré que la réussite du développement institutionnel passait par le renforcement de la capacité d’analyse, de conception de stratégies nationales de relèvement et de développement des pays, en établissant un équilibre optimal entre l’approche structurelle et l’approche fonctionnelle.  Cette démarche permettra, a-t-il ajouté, de déterminer s’il faut mettre en place de nouvelles institutions ou plutôt établir des mécanismes de coordination et de coopération.  Le représentant a estimé que la Commission de consolidation de la paix (CCP), par ses attributions et sa composition plurielle, était à même de développer une sensibilité particulière aux liens de causalité qui peuvent concourir à une meilleure analyse des données recueillies sur le terrain.


Le représentant a invité le Conseil à tirer profit des expériences de la CCP et suggéré que les mandats des opérations de maintien de la paix (OMP) intègrent des perspectives de consolidation de la paix qui prennent en compte le renforcement de l’infrastructure institutionnelle.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’une synchronisation précoce qui permettra de réduire la durée des opérations de maintien de la paix et de passer, dès que possible, à des missions de consolidation de la paix plus longues en raison de la nature des tâches et l’objectif de durabilité qui s’y attachent.  L’idée de conserver une partie du budget des OMP au financement des activités prioritaires de consolidation de la paix dans les pays concernés devra faire son chemin pour alléger la pression sur les ressources du Fonds pour la consolidation de la paix, a-t-il ajouté. 


M. PHOLOGO GAUMAKWE (Botswana) a déclaré que la promotion de valeurs comme la tolérance, la démocratie, la bonne gouvernance et l’état de droit était d’une importance capitale pour le renforcement des institutions.  « Ma délégation, a-t-il dit, est convaincue que l’investissement dans la reconstruction et la réhabilitation des infrastructures physiques, ainsi que dans les programmes économiques et sociaux, est essentiel pour la reconstruction postconflit. »  Il a appelé à ce que l’aide donnée à un pays postconflit soit toujours accompagnée de la création d’une mécanique étatique légitime afin de sauvegarder les intérêts et le bien-être des citoyens.  La reconstruction de systèmes judiciaires et d’application du droit crédibles est essentielle pour permettre au pays d’être fermement ancré dans le respect de l’état de droit et d’éviter de retomber dans une situation de conflit, a-t-il souligné.  De l’avis de sa délégation, l’appropriation nationale joue un rôle capital aussi bien dans le cadre des activités de reconstruction que dans l’identification des priorités en matière de développement.  Il a également estimé que l’aide humanitaire à court terme devrait être accompagné de projets de reconstruction, notamment d’écoles et de dispensaires de soins.


M. JORGE ARGÜELLO (Argentine) a estimé, comme le Secrétaire général l’indiquait dans son rapport, qu’une réponse efficace de l’ONU en matière de renforcement des institutions exige d’élaborer une stratégie coordonnée, basée sur les priorités des autorités locales et orientée vers des objectifs concrets.  C’est une tâche de grande ampleur, a-t-il reconnu.  Il a rappelé que la consolidation de la paix incombe en premier lieu aux autorités nationales, tout en soulignant le rôle que peuvent jouer en la matière les organisations internationales, régionales et sous-régionales.  Le représentant de l’Argentine a aussi estimé que lorsque la communauté internationale est déjà engagée dans la consolidation de la paix dans un pays sortant d’un conflit, il est un peu tard pour développer sa capacité institutionnelle.  Il faut plutôt envisager la consolidation de la paix avec l’objectif pour le pays concerné de ne plus avoir besoin de la présence de la communauté internationale et des Nations Unies sur son territoire, a-t-il expliqué.  M. Argüello a aussi souligné le rôle important des organisations régionales et sous-régionales dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits, appelant à renforcer les capacités des systèmes régionaux pour soutenir les pays sortant de conflit.


Déclaration présidentielle


Le Conseil rappelle les déclarations précédentes de son président sur la consolidation de la paix après un conflit.  Il souligne qu’il importe de développer l’infrastructure institutionnelle, élément critique de la consolidation de la paix, et de donner une réponse nationale et internationale plus efficace et plus cohérente à ce problème, de façon que les pays qui sortent d’un conflit puissent accomplir les principales fonctions gouvernementales, notamment gérer pacifiquement les différends politiques, assurer la sécurité et préserver la stabilité, protéger la population, assurer le respect de la légalité, relancer l’économie et fournir les services publics de base, autant d’éléments essentiels à l’avènement d’une paix durable.  Il met l’accent à cet égard sur l’importance de l’appropriation nationale.


Le Conseil souligne que la consolidation de la paix incombe avant tout aux gouvernements et aux acteurs nationaux compétents, notamment à la société civile, dans les pays qui sortent d’un conflit et que l’Organisation des Nations Unies peut jouer un rôle décisif en les aidant à développer leurs institutions.  Il constate qu’il faut constamment améliorer l’acheminement de cette aide au lendemain d’un conflit afin de stabiliser la situation tout en amorçant le processus de développement de l’infrastructure institutionnelle à plus long terme, notamment des institutions qui encouragent l’adoption de procédures démocratiques et stimulent le développement économique et social dans l’attente d’une paix durable.


Le Conseil souligne que l’Organisation des Nations Unies et la communauté internationale doivent être plus efficaces et mieux coordonner leur action d’évaluation des besoins et de planification d’un développement efficace des institutions et chercher à mieux utiliser le potentiel national et les perspectives du pays, afin d’assurer l’appropriation nationale.  Il souligne qu’il faut un soutien systématique au développement des capacités nationales dans toutes les activités de consolidation de la paix menées par l’Organisation des Nations Unies et en faire une priorité du système, et que les stratégies de consolidation de la paix et le développement des institutions doivent être considérés en fonction des caractéristiques du pays.


Le Conseil souligne qu’il faut mieux intégrer les efforts accomplis, assurer une meilleure prévisibilité et une meilleure responsabilisation au sein de l’Organisation des Nations Unies, pour aider à développer l’infrastructure institutionnelle dans les pays sortant d’un conflit.  Il rappelle qu’il importe de mettre en place des solutions coordonnées, sectorielles et adaptées au contexte, s’agissant de la gouvernance, de la stabilité économique, du respect de la légalité et du renforcement du secteur de la sécurité, qui doivent être contrôlées par le pays lui-même.


Le Conseil souligne qu’il est disposé à recourir davantage au rôle consultatif de la Commission de consolidation de la paix.  Il note que la Commission peut contribuer à la réalisation des objectifs stratégiques de consolidation de la paix et notamment au développement d’institutions viables et responsables dans les pays dont elle s’occupe.  Il souligne aussi l’importance de mettre en place des partenariats bien définis et bien ciblés entre les organismes de développement des Nations Unies, les partenaires bilatéraux et les autres acteurs compétents, en particulier les organisations régionales et sous-régionales et les institutions financières internationales, pour appliquer les stratégies nationales visant à développer l’infrastructure institutionnelle qui reposent sur des objectifs de résultats et de responsabilité mutuelle.


Le Conseil réaffirme qu’il est fondamental de disposer d’un financement rapide, modulable pour la consolidation de la paix, et notamment pour le développement des institutions et le renforcement des capacités, et engage instamment les États Membres et d’autres partenaires à faire plus pour réaliser cet objectif, notamment par la reconstitution des ressources du Fonds pour la consolidation de la paix et à l’aide des fonds d’affectation spéciale multidonateurs, tout en saluant les contributions déjà versées.


Le Conseil se déclare résolu à continuer d’approfondir ses débats et sa réflexion sur les premières tâches de consolidation de la paix relative au développement des institutions lorsqu’il fixe le mandat et la composition des opérations de maintien de la paix, des missions politiques spéciales et des bureaux intégrés de consolidation de la paix, afin d’y apporter au besoin les modifications nécessaires, en fonction des progrès déjà réalisés, des enseignements dégagés ou de l’évolution des conditions sur le terrain.  À ce propos, il note avec satisfaction la contribution des soldats de la paix et des missions de maintien de la paix aux premières opérations de consolidation de la paix et constate qu’il faut prendre en compte les connaissances et les données d’expérience acquises par les missions dans l’élaboration des stratégies de consolidation de la paix.


Le Conseil attend avec intérêt de recevoir, au début de 2011, le rapport de l’examen international des capacités civiles, et constate qu’il faut améliorer les mécanismes de déploiement rapide de spécialistes civils qualifiés pour appuyer le développement de l’infrastructure institutionnelle dans les pays sortant d’un conflit. Il prie le Secrétaire général de faire figurer dans le prochain rapport de suivi sur la consolidation de la paix au lendemain des conflits une évaluation de l’effet qu’a eu son action pour contribuer au développement d’une infrastructure institutionnelle viable dans les pays sortant d’un conflit, et d’y formuler des recommandations nouvelles sur les moyens d’améliorer l’efficacité de la contribution de l’Organisation des Nations Unies à la mise en place d’institutions plus efficaces, plus stables et plus viables qui soient à même de prévenir une reprise du conflit.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien élit son Bureau et adopte son programme de travail pour 2011

AG/PAL/1180

Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien élit son Bureau et adopte son programme de travail pour 2011

21/01/2011
Assemblée généraleAG/PAL/1180
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité pour l’exercice des droits inaliénables

du peuple palestinien

330e séance – matin


LE COMITÉ POUR L’EXERCICE DES DROITS INALIÉNABLES DU PEUPLE PALESTINIEN ÉLIT

SON BUREAU ET ADOPTE SON PROGRAMME DE TRAVAIL POUR 2011


Ban Ki-moon exhorte Israël à geler toutes ses activités de colonisation

pour ramener les parties aux négociations et parvenir à un accord historique


Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a adopté, ce matin, son programme de travail pour 20111 et élu son nouveau Bureau avant d’accréditer quatre organisations de la société civile2.  Procédant au renouvellement de son Bureau, le Comité a élu M. Abdou Salam Diallo, Représentant permanent du Sénégal, Président du Comité.  M. Zahir Tanin, Représentant permanent de l’Afghanistan et M. Pedro Núñez Mosquera, Représentant permanent de Cuba ont été élus Vice-Présidents, alors que M. Saviour F. Borg, Représentant permanent de Malte l’était en tant que Rapporteur.  


Cette réunion a été l’occasion pour l’ensemble des intervenants, dont le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, de dire que la poursuite des constructions de colonies de peuplement demeurait le principal obstacle à la reprise des négociations.  Outre les constructions illégales, les intervenants ont dénoncé les punitions collectives, l’usage disproportionné de la force dont font preuve les forces israéliennes contre les Palestiniens, l’embargo imposé à Gaza et les autres entraves à la vie quotidienne des populations civiles palestiniennes, y compris dans le domaine vital de la santé.  Ils ont exhorté Israël à libérer les prisonniers politiques palestiniens en précisant que la première réunion internationale sur la question des prisonniers politiques se tiendra au Caire les 7 et 8 février 2011.   


Dans une déclaration liminaire, M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, s’est dit vivement préoccupé par l’absence de progrès sur la voie de la paix entre Israéliens et Palestiniens.  Il a déclaré que les constructions par Israël de colonies de peuplement sont illégales au regard du droit international, en estimant qu’elles sapaient la confiance et préjugeaient du statut final de la Palestine qui ne devrait être défini qu’à travers des pourparlers directs entre les deux parties.  Sur le même ton, il a déploré la poursuite des démolitions de maisons et d’expulsion des Palestiniens, avant d’exhorter Israël à geler toutes les activités de colonisation pour ramener les parties aux négociations et parvenir à un accord historique.  Notant que l’Autorité palestinienne a avancé à pas de géant dans le renforcement de ses institutions et citant une étude encourageante de la Banque mondiale sur les capacités palestiniennes, le Secrétaire général a mis l’accent sur le droit des Palestiniens d’avoir un État palestinien indépendant, viable et vivant en sécurité dans des frontières sûres.  


La date butoir, soutenue par le Quatuor sur le Moyen-Orient pour que les parties parviennent à un cadre d’accord final sur le statut permanent qui verrait naître l’État de la Palestine, sera atteinte dans huit mois, a rappelé Ban Ki-moon.  « Nous ne pouvons donc plus perdre de temps », a souligné le Secrétaire général.  Les Palestiniens ont droit à un État indépendant et viable vivant en paix avec Israël.  De même, il ne doit y avoir l’ombre d’aucun doute concernant le droit d’Israël d’exister en paix et en sécurité dans des frontières sûres internationalement reconnues et d’être pleinement intégré dans la région, comme cela a été suggéré par l’Initiative arabe de paix.  Nous devons trouver une voie pour que Jérusalem soit la capitale de deux États, a souligné M. Ban Ki-moon.  


Présentant le programme de travail 2011 du Comité, son Président, M. Abdou Salam Diallo, du Sénégal, a souligné les priorités figurant à la section III de ce programme à savoir: atténuer la crise humanitaire qui affecte Gaza et stimuler le relèvement de l’économie palestinienne; appuyer les efforts palestiniens pour obtenir la reconnaissance internationale de l’État palestinien à l’intérieur des frontières de 1967.  Intervenant en sa qualité de Représentant permanent du Sénégal, M. Abdou Salam Diallo avait auparavant salué les efforts du Secrétaire général visant à promouvoir les droits inaliénables du peuple palestinien dont les plus importants se rattachent à l’exercice de son droit à l’autodétermination et à la création d’un État palestinien indépendant, souverain et viable.  Après avoir fustigé la démolition par Israël de nombreuses habitations à Jérusalem-Est et l’expulsion de leurs propriétaires palestiniens, M. Diallo a estimé que la décision d’Israël d’inscrire le tombeau des patriarches (Al-Haram Al-Ibrahim) et celui de Rachel (Masjid Bilal) au patrimoine national d’Israël illustrait la volonté israélienne d’effacer l’héritage multiconfessionnel de ces lieux saints communs aux trois religions révélées.  


De son côté, l’Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations unies, M. Riyad Mansour, a espéré que « le Quatuor adoptera les décisions appropriées lors de sa réunion du 5 février, afin que nous puissions avant septembre 2011 déclarer l’indépendance de la Palestine ».  Il a remercié les 107 pays qui ont, à ce jour, reconnu l’État de Palestine en jugeant qu’il serait utile de pouvoir franchir le cap des deux tiers des États Membres de l’Assemblée générale à l’été 2011 pour parvenir à la déclaration d’un État palestinien indépendant existant dans les frontières de 1967 au Moyen-Orient et ayant comme capitale Jérusalem-Est. 


Présentant les faits nouveaux intervenus depuis la dernière réunion du 29 novembre 2010, le Président du Comité a rappelé que l’Administration américaine a renoncé à convaincre le Gouvernement israélien de renouveler le moratoire sur la construction dans les colonies juives le 7 décembre 2010, comme annoncé par le Département d’État.  Le 9 décembre 2010, a-t-il précisé, le Président de l’Autorité palestinienne a déclaré que les dirigeants palestiniens ne reprendraient pas les négociations sur les questions liées au statut permanent tant qu’Israël poursuivrait ses activités de construction de colonies.  Il a indiqué que l’organisation israélienne Peace Now a signalé, le 23 décembre, que les travaux de construction s’étaient accélérés dans les colonies de peuplement et qu’Israël avait lancé la construction de 1 700 logements.  Le 31 décembre, Peace Now a appelé l’attention sur le budget d’Israël pour 2011-2012, en signalant que plus de 500 millions de dollars y étaient consacrés aux colonies de peuplement. 


Pour la deuxième année consécutive, il n’y a eu aucun attentat-suicide anti-israélien, a précisé le Président du Comité, en notant une amélioration d’ensemble de la situation de violence, puisque 150 roquettes et 215 obus ont été tirés en 2010, contre 569 roquettes et 289 obus en 2009.  Il a indiqué que par contre, selon un rapport de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) publié le 5 janvier 2011, 107 Palestiniens ont été tués par Israël en 2010, dont 10 enfants, 4 femmes et 2 prisonniers politiques.  Selon le même rapport, le Gouvernement d’Israël aurait confisqué 4 826 dounams de terres palestiniennes, autorisé la construction de 16 479 logements en Cisjordanie –13 000 étant en cours d’édification–, démoli 145 maisons palestiniennes et 190 bâtiments divers (cabanes, fermes, citernes), et émis 1 334 ordres de démolitions de maisons palestiniennes.


Présentant les activités 2011 (Section IV du programme), le Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a cité la Réunion internationales des Nations Unies sur la question de la Palestine, qui doit se tenir les 7 et 8 février au Caire (Égypte) et dont les travaux seront axés sur le sort des prisonniers politiques palestiniens; la Réunion de l’ONU pour l’Amérique latine et les Caraïbes à l’appui de la paix israélo-palestinienne, qui sera suivie par une manifestation d’entités de la société civile, et qui devrait se tenir en Uruguay; la Réunion internationale de l’ONU à l’appui du processus de paix israélo-palestinien, prévue au deuxième trimestre 2011 dans une capitale européenne; et le Séminaire de l’ONU sur l’assistance au peuple palestinien, qui prendra place cet été dans une capitale européenne.


La prochaine réunion du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien sera annoncée dans le Journal de l’ONU.


(1)Contenu au document A/AC.183/2011/CRP.1

 (2)La liste figure au document de travail 1


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Haïti: le Conseil de sécurité appelle à l’organisation d’un second tour reflétant les recommandations de l’Organisation des États américains

CS/10159

Haïti: le Conseil de sécurité appelle à l’organisation d’un second tour reflétant les recommandations de l’Organisation des États américains

20/01/2011
Conseil de sécuritéCS/10159
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6471e séance – matin


HAÏTI: LE CONSEIL DE SÉCURITÉ APPELLE À L’ORGANISATION D’UN SECOND TOUR

REFLÉTANT LES RECOMMANDATIONS DE L’ORGANISATION DES ÉTATS AMÉRICAINS


Les membres du Conseil de sécurité ont appelé, aujourd’hui, Haïti à s’inspirer des recommandations faites par « la mission d’appui à la vérification de tabulation des votes » de l’Organisation des États américains (OEA) pour organiser le second tour de l’élection présidentielle. 


Au cours de cette réunion d’information à laquelle a participé la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, son homologue des opérations de maintien de la paix a souhaité que le Conseil électoral provisoire (CEP), comme il s’y est engagé, tienne pleinement compte des recommandations de l’OEA.


Alain Le Roy a dit craindre le risque d’une crise constitutionnelle, après les accusations de fraudes massives et les manifestations qui ont suivi l’annonce des résultats du premier tour, le 7 décembre dernier.  Il est donc essentiel que le CEP puisse mener à bien sa mission sans ingérence politique, a souligné le Secrétaire général adjoint, en indiquant que les résultats définitifs du premier tour seraient probablement annoncés le 31 janvier, de manière à organiser le second tour à la mi-février. 


Une crise politique durable ne doit pas s’ajouter aux calamités subies en 2010 par les Haïtiens, a prévenu le représentant de la France, à l’instar des autres membres du Conseil.  Si Haïti, a-t-il dit, ne se dote pas d’institutions fortes et stables, tous les moyens mis en œuvre par la communauté internationale resteront vains.  La France a appelé le Gouvernement haïtien à tirer les conséquences des recommandations de l’OEA, conformément à ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale. 


Hier, 19 janvier, en recevant le rapport de l’OEA des mains du Président haïtien, le CEP a déclaré: « les recommandations techniques contenues dans le rapport des experts de l’OEA seront considérées pour la réalisation du deuxième tour du scrutin.  De même, l’éventualité d’un changement de position dans le classement des deuxième et troisième candidats dans la liste publiée lors des résultats préliminaires du 7 décembre 2010 sera prise en compte dans le cadre du traitement des contestations ».


À ce risque d’instabilité, la représentante des États-Unis en a ajouté un autre: le retour de l’ancien Président Jean-Claude Duvalier en Haïti.  Susan Rice a néanmoins jugé que le Gouvernement haïtien semble prendre des mesures pour rendre l’ex-Président comptable de ses actes passés.  Arrivé le 17 janvier à Port-au-Prince, M. Duvalier est désormais inculpé à la suite de plaintes déposées contre lui. 


Nous devons reconnaître qu’Haïti doit être refondé, a reconnu le représentant d’Haïti, Jean Wesley Cazeau, notant l’ampleur de la tâche ainsi que l’importance des ressources humaines, matérielles et financières nécessaires.  Il a fait part des progrès réalisés par la Commission intérimaire de reconstruction d’Haïti. 


Il reste cependant beaucoup à faire, a-t-il souligné, prévenant de l’arrivée de la saison cyclonique et des effets dévastateurs de l’épidémie de choléra qui, en moins de cinq mois, a fait plus de 3 500 morts et causé près de 90 000 hospitalisations.  Selon la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, le taux de mortalité dû à l’épidémie est passé de 9 à 2%.  Comme les autres délégations, le représentant d’Haïti, a souhaité que le Groupe d’experts indépendants mis sur pied par le Secrétaire général fasse toute la lumière sur les origines de ce mal.



LA QUESTION CONCERNANT HAÏTI


Déclarations


M. ALAIN LE ROY, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a rappelé les manifestations après que le Conseil électoral provisoire (CEP) eut annoncé les résultats préliminaires du premier tour de l’élection présidentielle, le 7 décembre dernier.  Devant les accusations de fraudes massives, le Président haïtien a décidé, le 14 décembre, d’inviter une mission d’experts électoraux de l’Organisation des États américains (OEA) pour évaluer le processus électoral.  Le 29 décembre, le Gouvernement haïtien, le CEP et la Mission d’observation électorale conjointe OEA/CARICOM ont signé un accord définissant les termes de référence de cette mission. 


Le Gouvernement, qui a reçu le rapport de l’OEA le 13 janvier, s’est engagé à le transmettre au CEP.  Il revient maintenant au CEP de mener le processus à son terme selon les dispositions de la Constitution haïtienne et de la loi électorale, avant de pouvoir annoncer les résultats définitifs des élections.  Selon l’accord entre le Gouvernement, le CEP et l’OEA, une deuxième mission va être déployée pour fournir au CEP une assistance juridique pour la phase contentieuse du processus électoral.  Le CEP aurait l’intention d’annoncer les résultats définitifs du premier tour le 31 janvier afin d’organiser le deuxième tour vers la mi-février, a indiqué M. Le Roy.


Entre-temps, le 16 janvier, l’ancien Président d’Haïti, Jean-Claude Duvalier, est arrivé à Port-au-Prince, où il a été interrogé par le parquet après les plaintes déposées contre lui, a poursuivi M. Le Roy.  Il a souligné que, depuis l’annonce des résultats préliminaires de l’élection présidentielle, Haïti s’est trouvée paralysée par les incertitudes politiques.  Il est cependant important que la crise politique actuelle soit résolue rapidement, afin de permettre au Gouvernement et au peuple d’Haïti de se concentrer sur la reconstruction et le redressement du pays.  Le Secrétaire général adjoint a aussi souhaité que le CEP, comme il s’y est engagé, tienne pleinement compte des recommandations du rapport de l’OEA, sans quoi le pays risque de se retrouver dans une crise constitutionnelle.  Il est donc essentiel que le CEP puisse mener à bien sa mission sans ingérence politique, a-t-il dit.


Il a aussi indiqué que la semaine dernière, il a participé à la commémoration du séisme du 12 janvier où il a notamment rencontré le Président Préval.  Dans les jours qui vont suivre, a-t-il préconisé, la communauté internationale doit rester unie et demander aux parties en présence de travailler ensemble pour un avenir meilleur.  S’il y a eu quelques cas de violence sporadique, la situation en matière de sécurité reste calme, a également indiqué M. Le Roy.  La MINUSTAH travaille avec la Police nationale haïtienne qui s’est comportée de façon très professionnelle.  Néanmoins, les risques de troubles sont toujours présents et la MINUSTAH continuera de suivre la situation de près. 


La MINUSTAH joue aussi un rôle actif dans la lutte contre l’épidémie de choléra, a-t-il dit.  Nous sommes engagés à jeter la lumière sur la cause de l’épidémie, a-t-il assuré, mentionnant la nomination début janvier par le Secrétaire général d’un groupe d’experts indépendants.  Haïti est à la croisée des chemins et les choix à faire dans les prochains jours détermineront la stabilité du pays dans l’avenir, a-t-il conclu.


Mme VALÉRIE AMOS, Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, a estimé que beaucoup avait été fait en Haïti depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010; les agences humanitaires des Nations Unies, la MINUSTAH, la Croix-Rouge et les ONG ayant pris part aux efforts.  Elle a indiqué que plus d’1,5 million d’Haïtiens avaient pu accéder à un abri.  Près de la moitié demeurent dans les camps alors que les autres ont pu regagner leurs maisons.  De même, chaque jour, environ 5 millions de litres d’eau sont distribués et plus d’1,1 million d’enfants reçoivent des repas dans les écoles grâce au Programme alimentaire mondial (PAM).


La Secrétaire générale adjointe a également souligné que le taux de mortalité dû à l’épidémie de choléra avait baissé en Haïti, passant de 9 à 2%.  Cette baisse montre que les centres de soins et les campagnes de sensibilisation ont porté des fruits.  L’assistance humanitaire constitue un moyen de survie important, a-t-elle dit.  Les efforts dans ce domaine doivent se poursuivre au moins pour cette année, d’où un appel humanitaire lancé pour 2011 de 906 millions de dollars.  Nous devons faire davantage et agir rapidement, a-t-elle déclaré.  Les efforts qui ont aidé des millions de personnes ne sont pas des solutions de long terme.  Elle a appelé au lancement des efforts de reconstruction.  Il est important de rester réaliste quant à la durée des efforts nécessaires. 


M. JEAN WESLEY CAZEAU (Haïti) a rappelé « le plus triste moment » de l’histoire d’Haïti qui a eu lieu le 12 janvier 2010, faisant référence au tremblement de terre qui a causé « plus d’un quart de million de morts, des milliers d’handicapés, d’orphelins, de sans-abris, des destructions morales et physiques, de la désolation et du désespoir », alors que le Gouvernement venait à peine de mettre en place son Plan national de développement, a-t-il indiqué. 


Saluant l’empressement de la communauté internationale au chevet de la population haïtienne, il a dit que c’était des gestes « qu’on n’oublie jamais et qui ne font que resserrer les liens d’amitié et de compréhension entre les peuples ».  Il a remercié notamment les donateurs qui ont formulé des promesses lors de la conférence du 31 mars 2010 et en particulier, ceux qui les ont déjà matérialisées.  Nous devons reconnaître qu’Haïti doit être refondé, a poursuivi M. Cazeau, notant l’ampleur de la tâche ainsi que l’importance des ressources humaines, matérielles et financières nécessaires.


Depuis sa création, en juin 2010, la Commission intérimaire de reconstruction d’Haïti a approuvé 74 projets dans des domaines aussi variés que l’éducation, la santé, le développement, l’agriculture ou encore l’assistance professionnelle et technique aux secteurs privé et public, s’est félicité le représentant.  Il a aussi mentionné la construction prochaine d’un parc industriel dans le nord du pays qui, quand il sera totalement opérationnel, donnera du travail à plus de 20 000 citoyens. 


Une école-hôpital de 350 lits est en train d’être érigée dans le centre, a-t-il ajouté, et un marché central vient d’être restauré à Port-au-Prince.  Les activités commerciales ont repris et la plupart des écoles ont recommencé à fonctionner, ainsi que les services publics et privés, dont la Police nationale.  On constate un certain retour à la normalité, a expliqué M. Cazeau.


Il reste cependant beaucoup à faire, a-t-il reconnu, avec plus d’un million de personnes qui vivent encore sous des tentes et qui résistent très mal aux rafales de vent et aux pluies torrentielles.  La saison cyclonique est déjà à nos portes, s’est-il inquiété, mentionnant aussi les effets dévastateurs de l’épidémie de choléra qui, en moins de cinq mois, a fait plus de 3 500 morts et causé près de 90 000 hospitalisations.  Il souhaite que la Commission, mise sur pied par le Secrétaire général pour étudier les origines de ce mal, fasse bientôt connaitre ses conclusions.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a affirmé qu’un an après le tremblement de terre, la voie vers le relèvement était difficile.  Elle a souligné la nécessité de consolider dans la durée un partenariat avec Haïti.  La représentante s’est félicitée du rapport de la mission de vérification de l’OEA car, le ferme appui de la communauté internationale nécessite un processus crédible qui refléterait la volonté du peuple haïtien telle qu’exprimée dans les élections, a-t-elle expliqué, encourageant les autorités haïtiennes à dégager une voie claire. 


La représentante s’est dite préoccupée par les conséquences que pourrait avoir le retour de l’ancien Président Jean-Claude Duvalier en Haïti.  La situation politique est instable, a-t-elle estimé, jugeant néanmoins que le Gouvernement haïtien semblait adopter des mesures rendant l’ex-Président comptable de ses actes passés.  Mme Rice a en outre demandé à tous les acteurs d’agir de façon pacifique; les troubles et la violence ne permettant pas à la volonté haïtienne de se faire entendre.


S’agissant de l’épidémie de choléra, elle a déclaré que la communauté internationale devait répondre aux besoins à court terme des Haïtiens tout en réduisant à plus long terme l’impact de la maladie.  Elle a ajouté que son pays déployait des efforts pour répondre à toutes les lacunes dans la stratégie de lutte contre le choléra.  Par ailleurs, pour mieux lutter contre l’insécurité, la représentante a mis l’accent sur le relèvement économique et la création d’emplois. 


Des progrès ont été accomplis depuis le séisme mais, a-t-elle prévenu, l’effort de redressement prendra des années.  Il faudra un partenariat et un engagement, a-t-elle précisé, rappelant que les États-Unis étaient déterminés à travailler avec les Haïtiens et la communauté internationale dans le long terme. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a jugé essentiel que les dirigeants d’Haïti s’assurent que la voix des urnes soit entendue.  Il leur revient aussi de maintenir le calme et de s’abstenir de toute provocation, quels que soient les développements politiques, a-t-elle dit.  Elle a ajouté qu’il était de la responsabilité collective de tous les acteurs politiques haïtiens de préserver la stabilité acquise ces dernières années.  Elle a salué les contributions de la MINUSTAH, de l’OEA ainsi que des partenaires bilatéraux et multilatéraux notamment dans le contexte du processus électoral en cours.  Elle a dit que le rapport de la mission de vérification de l’OEA qui vient d’être remis au Conseil électoral provisoire sera utile aux délibérations.  Elle a estimé que le rôle de la MINUSTAH sera critique dans l’appui au processus électoral. 


La représentante a déclaré que l’élection d’un nouveau président et l’installation d’un nouveau parlement seront déterminants non seulement pour la démocratie en Haïti, mais aussi pour la reconstruction du pays.  Le relèvement est en cours, a-t-elle assuré, en saluant les efforts des partenaires, des donateurs et de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti.  Néanmoins, elle a noté l’insuffisance des financements pour des activités d’une importance critique comme les programmes « travail contre rémunération ».  Elle a estimé que les partenaires devaient faire plus pour atteindre les objectifs 2011 de la Commission de reconstruction. 


Elle a mis l’accent sur l’aide humanitaire, en citant une contribution brésilienne de deux millions de dollars à l’Organisation panaméricaine de la santé pour lutter contre le choléra.  Nous avons également envoyé 2,5 tonnes de fournitures médicales et non médicales, a précisé la représentante du Brésil, avant de saluer la décision du Secrétaire général de mettre en place un groupe d’experts indépendants pour enquêter sur la source de l’épidémie de choléra.  En outre, elle a estimé crucial que l’on réponde aux besoins des déplacés et rapatriés.


M. GÉRARD ARAUD (France) a estimé qu’une crise politique durable ne devait pas s’ajouter aux calamités subies en 2010, telles que le tremblement de terre, les cyclones ou l’épidémie de choléra.  Si Haïti, a-t-il dit, ne se dote pas d’institutions fortes et stables, tous les moyens mis en œuvre par la communauté internationale resteront vains.  La France, a-t-il ajouté, appelle les autorités haïtiennes à respecter leurs engagements vis-à-vis de la communauté internationale et à tirer les conséquences des recommandations de l’OEA. 


Le pays ne peut pas se permettre de s’installer dans la paralysie ou de retomber dans la violence.  La volonté de la population doit être respectée et de nouvelles autorités doivent rapidement prendre en main l’avenir du pays, avec le soutien de la communauté internationale, a déclaré M. Araud, qui a rappelé l’appui de la France dans le cadre des Nations Unies et à titre bilatéral.


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a exprimé son plein soutien à la MINUSTAH, dans l’espoir que les efforts menés aideront le peuple haïtien à renforcer ses capacités.  Pour garantir une sécurité durable dans le pays, il est important que ce soit le peuple haïtien lui-même, et non le personnel de maintien de la paix de l’ONU, qui prenne la direction des efforts de reconstruction avec l’appui de la communauté internationale, a-t-il estimé.  Notant les nombreux obstacles qui ont entravé les efforts au cours des 12 derniers mois, comme l’ouragan Tomas et l’épidémie de choléra, il a toutefois salué les progrès réalisés. 


Le nombre de personnes vivant dans les camps a diminué et 64% des fonds promis en mars dernier ont été déboursés, a-t-il notamment relevé.  M. Parham a ajouté que le Royaume-Uni a joué son rôle dans les efforts humanitaires, en fournissant de la nourriture, de l’eau potable, des abris et des soins médicaux, outre un personnel médical, pour faire face à l’épidémie de choléra.  En ce qui concerne le processus électoral, il a exhorté tous les candidats présidentiels à faire en sorte que soit maintenu un environnement pacifique.  Il est essentiel que le nouveau gouvernement soit élu de façon légitime, au terme d’élections libres et justes, a-t-il souligné. 


Plaidant pour la transformation de la MINUSTAH en une opération de développement, M. NESTOR OSORIO (Colombie) a estimé qu’Haïti a plus que jamais besoin d’une capacité institutionnelle solide, d’une plus grande démocratie, du développement de ses infrastructures et d’investissements étrangers pour générer des emplois et lutter contre la pauvreté.  La coopération dont le pays bénéficie aujourd’hui ne suffit pas, a-t-il poursuivi.  Il faut changer le mandat de la Mission pour qu’ensemble, a-t-il ajouté, nous puissions parvenir à une stabilisation rapide du pays et à sa reconstruction, avec l’aide des mécanismes pertinents et des organisations régionales et sous-régionales. 


À cet égard, la finalisation du second tour des élections est « critique », a-t-il averti, en soulignant que la consolidation du système électoral, l’amélioration du système judiciaire et la concrétisation d’une législature répondant aux attentes du peuple doivent être en tête des priorités.  Appelant les institutions financières et les donateurs à une « conscience sociale », le représentant a souligné que la participation de tous les acteurs politiques et sociaux haïtiens à la reconstruction nationale est un élément indispensable du succès. 


Mme CAROLINE ZIADE (Liban) s’est déclarée préoccupée par l’évolution de la situation après l’annonce des résultats du premier tour de l’élection présidentielle du 7 décembre 2010.  Ce scrutin, a-t-elle dit, doit se dérouler en conformité avec les lois applicables sans recours aucun à la violence.  Elle a ainsi souligné la nécessité de tenir le deuxième tour en respectant strictement l’équité et la transparence de façon à promouvoir la démocratie et de poursuivre les efforts de réforme constitutionnelle et de reconstruction. 


La représentante a également exprimé sa préoccupation face à l’épidémie de choléra.  Elle a salué la mise en place par le Secrétaire général d’un groupe d’experts devant déterminer l’origine de cette épidémie.  Elle a mis l’accent sur la nécessité de faire tous les efforts possibles pour assurer le fonctionnement de l’état de droit et de respecter la volonté du peuple haïtien pour ce qui est de déterminer son avenir et ses institutions. 


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a estimé qu’en matière d’aide humanitaire, la communauté internationale pouvait faire davantage, notamment au niveau structurel.  Il a affirmé que le déroulement « équitable et transparent » d’un deuxième tour de scrutin revêtait la plus haute importance.  Une observation internationale et efficace de ces élections est donc essentielle, a-t-il ajouté.  Il a aussi estimé que la MINUSTAH avait un rôle important à jouer en matière de promotion du dialogue politique et de réconciliation nationale.  Nous ne sommes pas seulement confrontés, a-t-il poursuivi, au chaos provoqué par le cataclysme, mais aussi aux manquements et aux déséquilibres structurels qui existent depuis des années. 


Le représentant a voulu que ce dernier point soit prit en compte dans la conception de la réponse à apporter à l’évolution politique et sociale d’Haïti.  M. Moraes Cabral s’est également dit préoccupé par la présence de « nouveaux éléments » susceptibles de provoquer une aggravation de l’instabilité dans le pays.  S’agissant par ailleurs de la question de l’aide humanitaire, il a appelé au renforcement de la coordination entre la MINUSTAH, les agences de l’ONU, la communauté des donateurs et des ONG.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a souligné l’aide sans précédent qui a été fournie par la communauté internationale pour le redressement d’Haïti.  La Fédération de Russie a consacré 8 millions de dollars aux efforts de reconstruction, a-t-il donné comme exemple.  Préoccupé par la lenteur des progrès dans le processus de redressement, il a appelé le Gouvernement haïtien à jouer un rôle de premier plan pour coordonner l’assistance et la reconstruction.  Il est nécessaire de renforcer les structures gouvernementales pour permettre à terme aux Haïtiens de reconstruire leur pays, a-t-il jugé.  En ce qui concerne le processus électoral en cours, il a demandé à toutes les parties de rester calmes, souhaitant que ce processus soit mené à bien.  Nous appuyons la MINUSTAH et remercions son personnel qui travaille dans des conditions difficiles, a-t-il aussi déclaré.


M. ALFRED ALEXIS MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) s’est dit préoccupé par le fait que, deux mois et demi après l’annonce des résultats du premier tour de l’élection présidentielle, le second tour n’ait pas eu lieu.  Le représentant a espéré que les recommandations du rapport de la mission de l’OEA seront suivies et a souhaité un aboutissement heureux du processus électoral.  Sur le chapitre sécuritaire, il s’est également dit préoccupé par les informations faisant état de violences sexuelles.  Il a par ailleurs plaidé en faveur d’une coordination des efforts et une utilisation rationnelle de l’aide fournie, espérant que l’aide promise par les différents donateurs sera effectivement versée.  


M. PETER WITTIG (Allemagne) a exprimé sa reconnaissance à tous les humanitaires des Nations Unies et aux ONG qui travaillent en Haïti.  Il a aussi reconnu le rôle important que joue le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), alors qu’il opère dans un environnement très difficile.  Saluant aussi les millions de donateurs privés, il a rappelé que ces personnes s’attendent à ce que tous les efforts soient faits pour que l’aide parvienne aux personnes touchées.  Le représentant a aussi relevé le problème des violences sexuelles dans les camps et a dit apprécier les efforts menés pour régler cette situation.  La stabilité politique est indispensable pour que les efforts de redressement aboutissent, a-t-il aussi remarqué, se félicitant des efforts menés en ce sens par le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Edmond Mulet, et par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy.  Nous demandons maintenant au Conseil électoral provisoire de poursuivre le processus électoral en se fondant sur le rapport de la mission de l’OEA, a-t-il dit.


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) s’est dit très inquiet de la situation politique et humanitaire d’Haïti.  Il a dit que le relèvement nécessitera un effort pluriannuel et a demandé que les efforts de reconstruction soient une priorité absolue en 2011.  Il a dit l’importance de la résolution 1944 du Conseil de sécurité qui appelle la communauté internationale à coordonner ses efforts avec la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti.  Il a jugé essentiel que le Gouvernement haïtien conduise tous les efforts de reconstruction en s’assurant que les initiatives soient transparentes et efficaces et répondent aux besoins des plus démunies.  Il a assuré que l’Afrique du Sud, individuellement et en tant que partenaire de l’Inde et du Brésil, dans le cadre du Forum trilatéral (IBAS) continuera d’appuyer les efforts de relèvement et le développement durable d’Haïti.


Par ailleurs, s’agissant des élections qui se sont tenues le 28 novembre 2010, M. Sangqu a indiqué que l’Afrique du Sud avait pris note des conclusions du rapport de la mission de vérification des experts de l’Organisation des États américains (OEA), ainsi que du communiqué du Conseil électoral provisoire du 19 janvier 2011.  Il a dit qu’il était essentiel que cette question soit résolue dans le cadre du processus légal en vigueur.  Il a jugé important que le Conseil de sécurité continue d’appuyer le processus électoral en demandant à toutes les parties, ainsi qu’à la population, de s’abstenir de toute violence.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a notamment souligné la nécessité urgente, alors que des progrès sont enregistrés dans la reconstruction et le relèvement à long terme d’Haïti, d’assurer une meilleure coordination entre les agences humanitaires, les donateurs et le Gouvernement d’Haïti.  Les différentes agences des Nations Unies doivent travailler avec acharnement pour renforcer les capacités techniques d’Haïti en vue d’une utilisation pleine et appropriée de l’aide.  De même, saluant les efforts de la MINUSTAH, il a demandé instamment aux parties concernées d’éviter toute action qui entraverait le travail des Casques bleus.


Le représentant indien a en outre souligné la nécessité de redoubler d’efforts pour aider les Haïtiens à affronter l’épidémie de choléra.  À cet égard, il a espéré que le groupe d’experts indépendants que vient de nommer le Secrétaire général, pourra soumettre un rapport fondé sur des données scientifiques et capable de répondre aux accusations.  Enfin, le délégué a estimé que le travail concerté de reconstruction et de relèvement du pays ne peut se faire que dans des conditions politiques et administratives stables.  Il a demandé instamment à tous les acteurs politiques de s’abstenir de toute action pouvant causer la violence et détourner l’attention nécessaire au travail de reconstruction.


M. BULUS PAUL ZOM LOLO (Nigéria) a salué tous ceux qui ont répondu aux besoins du peuple d’Haïti après le tremblement de terre du 12 janvier 2010 et précisé que son pays a apporté une assistance financière et en nature qui dépasse 10 millions de dollars.  Il a aussi rendu hommage à l’engagement des volontaires du « Nigerian Technical Aid Corp », présents depuis plusieurs années en Haïti.  En outre, a-t-il ajouté, le Nigéria a envoyé un contingent de police au sein de la MINUSTAH.  Il reste encore fort à faire dans le pays, a-t-il poursuivi, appelant la communauté internationale à ne pas se détourner d’Haïti et à continuer de participer à ses efforts de redressement après les effets dévastateurs du séisme et de l’épidémie de choléra. 


Nous espérons que les donateurs répondront favorablement à l’appel d’OCHA, a-t-il dit.  S’agissant des incertitudes politiques en Haïti, il a invité le Conseil électoral provisoire et tous les leaders politiques à respecter la volonté du peuple et à s’abstenir de toute action qui saperait la marche d’Haïti vers la démocratie et une gouvernance légitime.  Il est urgent de décider d’une date pour le second tour des élections, a-t-il estimé.


M. WANG MIN (Chine) a espéré que les Haïtiens avec l’aide de la communauté internationale pourront retrouver leurs foyers au plus tôt.  Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité de trouver des solutions appropriées à la crise électorale née de l’annonce des résultats du premier tour.  Il a ainsi lancé un appel à toutes les parties pour qu’elles se concentrent sur la paix et la stabilité du pays et le bien-être du peuple.  Il convient de s’assurer, a-t-il dit, que les élections reflètent véritablement l’avis du peuple haïtien.  Il a également souligné la nécessité de renforcer l’appui aux efforts de reconstruction d’Haïti, demandant aux parties concernées d’agir comme elles l’ont promis. 


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie Herzégovine) a déclaré que la conclusion « pacifique et crédible » du processus électoral était essentielle pour le redressement et la reconstruction d’Haïti. L’établissement d’un gouvernement légitime est une condition préalable de la stabilité et du développement, a-t-il expliqué.  Il a appelé les autorités haïtiennes à faire respecter le calme et la MINUSTAH à fournir son « appui indispensable » aux autorités nationales.  Le représentant a par ailleurs estimé que la participation de l’OEA au processus de vérification du vote était importante pour garantir sa crédibilité.


M. Barbalić a par ailleurs estimé que la réforme du secteur de la sécurité méritait une attention particulière, et que le renforcement des capacités de la Police nationale haïtienne devait se faire de manière prioritaire.  Il a également engagé la Commission présidentielle pour la réinstallation à suivre de près la situation des personnes déplacées.  S’agissant de l’aide internationale, il a appelé les donateurs internationaux à coordonner de près leurs activités avec la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti afin d’optimiser l’efficacité de l’appui international.


La Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, dans ses remarques de clôture, a souligné qu’OCHA renforçait ses opérations en Haïti.  Elle a remarqué que les États Membres avaient insisté sur l’importance pour les Haïtiens de bénéficier d’institutions stables et de jouir de la sécurité.  Il est important de veiller à la protection des personnes faces aux violences sexuelles, a-t-elle dit, cette nécessité étant fondamentale pour les efforts de reconstruction et de développement en cours. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: « la paix et la création d’un État palestinien ne peuvent être repoussées », affirme le Chef des affaires politiques à l’ONU

CS/10157

Conseil de sécurité: « la paix et la création d’un État palestinien ne peuvent être repoussées », affirme le Chef des affaires politiques à l’ONU

19/01/2011
Conseil de sécuritéCS/10157
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6470e séance – matin & après-midi


CONSEIL DE SÉCURITÉ: « LA PAIX ET LA CRÉATION D’UN ÉTAT PALESTINIEN NE PEUVENT

ÊTRE REPOUSSÉES », AFFIRME LE CHEF DES AFFAIRES POLITIQUES À L’ONU


Plusieurs délégations demandent l’arrêt immédiat des activités

israéliennes de colonisation dans le Territoire palestinien occupé


Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques a affirmé aujourd’hui devant le Conseil de sécurité que « la paix et la création d’un État palestinien ne peuvent pas être repoussées ».  M. B. Lynn Pascoe, qui a fait état d’une aggravation des tensions depuis un mois, tant dans le Territoire palestinien occupé qu’au Liban, a ajouté que la communauté internationale était confrontée, en ce début d’année, à des « défis immédiats ».


De nombreuses délégations, parmi la quarantaine qui se sont exprimées, ont demandé l’arrêt immédiat de toutes les activités israéliennes de colonisation dans le territoire palestinien, y compris Jérusalem-Est, lesquelles, ont-elles répété, sont effectuées en violation du droit international.


M. Pascoe, qui présentait l’exposé mensuel du Secrétariat des Nations Unies sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, a indiqué que les négociations israélo-palestiniennes demeuraient dans l’impasse.  L’expansion des colonies de peuplement en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, continue de saper la confiance et les discussions sur le statut final, a souligné le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques.


Il a rappelé que les échéances fixées par le Quatuor pour conclure un accord-cadre sur le statut permanent et l’achèvement du programme de deux années de consolidation de l’Autorité palestinienne en vue de lui permettre de disposer d’institutions pouvant soutenir le fonctionnement d’un État, devaient être atteintes d’ici huit à neuf mois.  « La viabilité du processus politique et la crédibilité du Quatuor sont en jeu cette année », a prévenu M. Pascoe.


Pour le Secrétaire général adjoint, il convient de ne négliger aucun effort en vue d’engager les Palestiniens et les Israéliens dans des discussions sur les questions les plus importantes relatives au statut final, celles-ci, a-t-il dit, figurant en tête de l’ordre du jour du Quatuor, dont la prochaine réunion ministérielle est prévue le 5 février prochain à Munich, en Allemagne.


S’agissant de la situation au Liban, pays actuellement touché par une grave crise politique, M. Pascoe a jugé essentiel pour tous les responsables libanais de continuer à privilégier le dialogue dans le cadre des paramètres fixés par la Constitution. 


Le 17 janvier, a-t-il expliqué, le Procureur du Tribunal spécial pour le Liban a annoncé avoir transmis un acte d’accusation au juge de la mise en état du Tribunal, qui est chargé de la confirmation de tels actes.  Le contenu de cet acte d’accusation reste pour le moment confidentiel, a précisé M. Pascoe, en soulignant le caractère « strictement indépendant » du processus judiciaire vis-à-vis du débat politique en cours au Liban et la nécessité de ne pas préjuger des conclusions de l’acte d’accusation avant qu’il ne soit rendu officiel.


« Préserver la stabilité du Liban et y mettre fin à l’impunité sont essentiels », que ce soit pour les Libanais eux-mêmes ou pour l’avenir et la stabilité de la région », a observé le Secrétaire général adjoint.


Lors du débat qui a suivi, l’Observateur de la Palestine a appelé à l’arrêt des activités d’implantation des colonies de peuplement israéliennes, à une levée totale immédiate du blocus imposé par Israël à Gaza, et à l’ouverture des points de passage à la frontière de la bande de Gaza.  « Il est clair, a-t-il dit, que la campagne de construction de colonies de peuplement pose désormais la menace la plus sérieuse à la perspective d’aboutir à une solution pour la paix basée sur l’existence de deux États aux limites basées sur les frontières d’avant 1967. » 


L’arrêt de la colonisation par Israël « est essentiel pour l’amélioration de la situation sur le terrain, l’établissement de la confiance entre les parties, et la promotion d’un environnement favorable à une reprise des pourparlers directs de paix », a poursuivi l’Observateur permanent de la Palestine, assurant que le projet de résolution présenté au Conseil de sécurité par le Liban constituait un « effort constructif et collectif pour traiter de cette question brûlante ». 


Le Liban a espéré de son côté que le texte, qui a recueilli 122 parrainages, sera adopté à l’unanimité dans un avenir proche.  Si le Conseil ne s’oppose pas aux colonies de peuplement, « cela réduira sa crédibilité et affectera son efficacité », a estimé le représentant libanais.


Son homologue de la France a souhaité que le Conseil ne relâche pas son attention.  « Comme l’ont rappelé les Ministres européens, la colonisation est illégale au regard du droit international et constitue un obstacle à la paix », a-t-il dit.  «  Le sort des colonies doit être réglé », a déclaré la représentante des États-Unis, indiquant que ceux-ci n’en acceptaient pas la légitimé.


Nombre de délégations, en particulier celles du Mouvement des non-alignés, représenté par l’Égypte, ont assuré qu’il n’y aurait pas de solution au conflit sans un arrêt de la colonisation, y compris à Jérusalem-Est.  Pour sa part, le représentant de la Fédération de Russie, citant l’intervention à Jéricho il y a deux jours du Président Dmitri Medvedev, a assuré que l’initiative d’une conférence internationale sur le Moyen-Orient à Moscou restait d’actualité. 



LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE


Déclarations


M. B. LYNN PASCOE, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, a déclaré que dans l’examen de la situation au Moyen-Orient, la communauté internationale faisait face, dès le début de cette année, à des « défis immédiats ».  En effet, a-t-il poursuivi, les négociations israélo-palestiniennes demeurent dans l’impasse, tandis que les tensions se sont aggravées depuis un mois aussi bien dans le Territoire palestinien occupé qu’au Liban.  S’agissant du conflit israélo-palestinien, M. Pascoe a rappelé que les échéances fixées par le Quatuor sur le Moyen-Orient pour conclure un accord-cadre sur le statut permanent et l’achèvement du programme de deux ans de consolidation de l’Autorité palestinienne en vue d’un État seraient atteintes d’ici huit à neuf mois.  À cet égard, la viabilité du processus politique et la crédibilité du Quatuor sont en jeu cette année, a-t-il prévenu, avant d’ajouter que « la paix et la création d’un État palestinien ne peuvent plus être repoussées davantage. »


L’expansion des colonies de peuplement en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, -près de 2 000 unités ont été construites depuis la levée du moratoire le 26 septembre dernier-, continue de miner la confiance et les discussions sur le statut final, a souligné le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques.  En dépit de défis considérables sur le terrain, l’Autorité palestinienne continue de faire des progrès en matière de consolidation des institutions étatiques, a-t-il ajouté.  Elle a également poursuivi ses efforts pour promouvoir la sécurité dans la zone A, a précisé M. Pascoe.  Le Secrétaire général a cependant estimé qu’Israël pouvait aider davantage en permettant aux Palestiniens d’améliorer à la fois la sécurité et les conditions économiques sur place, a-t-il indiqué, en ajoutant que Ban Ki-moon a ainsi suggéré la possibilité d’alléger les restrictions imposées aux mouvements de personnes et de biens et de faciliter les efforts de l’Autorité dans la zone C.


Au cours de la période à l’examen, les Forces de sécurité israéliennes ont effectué 486 opérations de fouilles de maisons et de recherche en Cisjordanie, a-t-il poursuivi.  Tout en reconnaissant les préoccupations d’Israël en matière de sécurité, M. Pascoe a affirmé que ces opérations affaiblissaient sérieusement l’Autorité palestinienne, alors que l’objectif recherché devrait être l’inverse.  Quatre-vingt-sept Palestiniens ont été ainsi blessés et 251 arrêtés par les Forces israéliennes, a-t-il précisé.  En outre, quatre Palestiniens ont été tués dans des incidents séparés, des morts qui justifient des enquêtes plus transparentes et des mesures de responsabilité de la part d’Israël, a demandé le Secrétaire général adjoint.


Il a ensuite exprimé sa préoccupation devant la situation à Gaza, marquée au cours de la période à l’examen par une recrudescence des tensions.  Au cours de la période considérée, des militants palestiniens ont effectué 31 tirs de roquettes et 47 de mortiers en direction d’Israël, tandis qu’Israël a conduit 11 incursions et lancé 26 frappes aériennes dans la bande de Gaza, a déploré M. Pascoe.  Ces incidents ont provoqué la mort de quatre civils et de 11 militants palestiniens et blessé 19 civils, ainsi que 15 militants.  Un des objectifs fondamentaux des Nations Unies continue d’être la revitalisation de l’économie de Gaza, a rappelé le Secrétaire général adjoint, qui a indiqué que le meilleur moyen d’y parvenir était d’élargir le nombre d’articles et de biens autorisés par Israël à être exportés depuis la bande de Gaza.  Il a également demandé la libération du caporal Gilad Shalit, retenu prisonnier par le Hamas.


M. Pascoe a ensuite regretté le manque de progrès dans les efforts de promotion, pourtant réels, de la paix entre Israël et la Syrie.  Evoquant la situation au Liban, actuellement secoué par une grave crise politique, il a déclaré qu’il était essentiel pour tous les dirigeants libanais de continuer à privilégier le dialogue dans le cadre des paramètres fixés par la Constitution libanaise.  Le 17 janvier, le Procureur du Tribunal spécial pour le Liban a annoncé qu’il avait présenté un acte d’accusation à l’examen du juge de la mise en état du Tribunal.  Le contenu de cet acte reste pour le moment confidentiel, a indiqué M. Pascoe.  C’est la raison pour laquelle le Secrétaire général a réitéré son appel à toutes les parties pour qu’elles s’abstiennent d’interférer dans les tâches du Tribunal ou d’en influencer travail, a indiqué M. Pascoe en soulignant le caractère strictement indépendant du processus judiciaire vis-à-vis du débat politique et la nécessité de ne pas préjuger des conclusions de l’acte d’accusation avant qu’il ne soit rendu officiel.


« Préserver la stabilité du Liban et y mettre fin à l’impunité sont essentiels », que ce soit pour les Libanais eux-mêmes ou pour l’avenir et la stabilité de la région », a expliqué le Secrétaire général adjoint.  De même, il ne faut négliger aucun effort pour engager les Palestiniens et les Israéliens dans des discussions sur les questions les plus importantes relatives au statut final, qui figureront en tête de l’ordre du jour du Quatuor pour le Moyen-Orient, dont la prochaine réunion est prévue le 5 février prochain à Munich, a conclu le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques.


M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de la Palestine, a affirmé que tandis que devrait débuter la nouvelle année avec espoir et optimisme, le peuple palestinien entame malheureusement une autre année de graves défis et d’épreuves sous une occupation militaire israélienne de près de 44 ans.  L’Observateur permanent de la Palestine a jugé « inconcevable » le fait que deux années se sont écoulées depuis l’agression militaire israélienne de décembre 2008-janvier 2009 dans la bande de Gaza et que le peuple palestinien ne peut toujours pas reconstruire sa vie et ses communautés.  Il a appelé de nouveau à une levée totale immédiate du blocus israélien et à l’ouverture des points de passage à la frontière de Gaza pour permettre une libre circulation des personnes et des biens.


M. Mansour a déclaré qu’Israël poursuivait ses activités illégales d’implantation de colonies en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, en violation du droit international, des résolutions des Nations Unies et de l’obligation découlant de la Feuille de route du Quatuor de geler toutes les activités de ce type, y compris leur « croissance naturelle ».  La construction et l’expansion des colonies de peuplement se sont accélérées, a-t-il dit, depuis l’expiration du « moratoire partiel », au mépris flagrant des appels unis lancés en faveur d’une cessation complète de telles mesures et politiques illégales.


M. Mansour a expliqué que Jérusalem-Est occupée demeurait en particulier la cible d’une campagne extrêmement agressive de la part d’Israël visant à en modifier en toute illégalité la composition démographique et le caractère et l’identité arabes et palestiniens.  Nous sommes confrontés, a-t-il dit, à une impasse et à une érosion de la confiance entre les parties.  Israël continue de démontrer au peuple palestinien, en paroles et en actes, qu’il n’est pas un partenaire crédible pour la paix et ne veut pas respecter les principes sous-tendant le processus devant aboutir à un traité de paix, a ajouté Ryad Mansour.  Il est clair, selon lui, que la campagne de construction de colonies de peuplement pose désormais la menace la plus sérieuse à la perspective d’aboutir à une solution pour la paix basée sur l’existence de deux États aux limites basées sur les frontières d’avant 1967.


Nous sommes à une croisée des chemins, a affirmé M. Mansour.  Après près de deux décennies de processus de paix, la solution de deux États s’effondrera si l’on ne met pas un terme à une campagne de colonisation illégale et destructrice, et si l’on ne contraint pas Israël à renoncer à son programme expansionniste et à honorer ses engagements internationaux et à respecter ses obligations.  L’Observateur permanent de la Palestine a une nouvelle fois demandé au Conseil de sécurité d’honorer ses responsabilités en vertu de la Charte des Nations Unies en s’attaquant aux violations continues que commet Israël dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et en aidant les Palestiniens à sortir de l’impasse actuelle en vue d’aboutir à la paix. 


L’intensification des activités d’implantation de colonies de peuplement, en dépit des appels mondiaux pour les faire cesser, exige que la communauté internationale réagisse de façon tout aussi intense, a-t-il dit.  Il faut envoyer un message fort selon lequel le déni israélien du droit et de la volonté de la communauté internationale ne peut plus être toléré, a-t-il poursuivi.  Les implantations de colonies représentent, a-t-il réitéré, un obstacle majeur à la paix.  Elles sont, a-t-il ajouté, une menace à une solution à deux États, basée sur les résolutions pertinentes des Nations Unies, les principes de Madrid, y compris le principe de l’échange de la terre contre la paix, l’Initiative de paix arabe et la Feuille de route du Quatuor.  Il est temps, a-t-il déclaré, de trouver le courage politique, de mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité en vue de la réalisation d’une solution pacifique juste, durable et totale du conflit israélo-palestinien et du conflit israélo-arabe dans son ensemble.


M. Mansour s’est dit certain que le projet de résolution présenté au Conseil de sécurité par le Liban, et dont le nombre de parrainages représente une majorité d’États Membres, constituait un effort constructif et collectif pour traiter de cette question brûlante et traçait la voie de façon positive, conformément au droit international et aux résolutions des Nations Unies.  L’arrêt par Israël des activités de peuplement est essentiel pour l’amélioration de la situation sur le terrain, l’établissement de la confiance entre les parties et la promotion d’un environnement favorable à une reprise des pourparlers directs de paix, a estimé M. Mansour.  L’Observateur permanent de la Palestine a réitéré l’appel lancé au Conseil de sécurité pour qu’il assume ses responsabilités et réaffirme sa position fermement, en rejetant les activités illégales de peuplement menées par Israël.


Mme ROSEMARY DICARLO (États-Unis) a dit que les États-Unis restaient attachés à une solution à deux États pour mettre fin au conflit israélo-palestinien, appelant les parties à revenir à des négociations de bonne foi.  Le sort des colonies doit être réglé, a-t-elle exigé, indiquant que son pays n’en acceptait pas la légitimé.  Le statut de Jérusalem doit être également réglé par des négociations entre les parties.  Cette question est très importante pour les Israéliens, pour les Palestiniens ainsi que pour les chrétiens du monde entier, a souligné la représentante.  Elle s’est également préoccupée de la destruction de l’hôtel Shepherd et de l’annonce de nouvelles constructions par Israël.  Elle a appelé les parties à s’abstenir de toute mesure pouvant saper la confiance.  Nous continuerons d’insister auprès des parties pour qu’elles règlent ces questions essentielles, notamment celle du statut de Jérusalem, a dit la représentante, en précisant que sa délégation s’opposait toujours à toute tentative de saisir le Conseil de sécurité de ces questions, une démarche qui aux yeux des États-Unis, ne ferait que compliquer la conduite des efforts entrepris.


Nous sommes perturbés par les violences contre les civils, provenant de tirs de roquettes du Hamas contre Israël, a-t-elle poursuivi, en invitant le Conseil à empêcher les extrémistes de commettre de tels actes « qui ne font qu’aggraver le sort de la population à Gaza ».  Elle a aussi dénoncé la mort de trois civils palestiniens et s’est préoccupée de la situation à Gaza.  Elle s’est cependant félicitée de la décision d’Israël d’autoriser les importations vers Gaza.  La paix dans cette région perturbée est à la fois possible et nécessaire, a-t-elle ajouté.  Nous apporterons nos propres idées dans la recherche d’une solution, comme l’a annoncé la Secrétaire d’État des États-Unis, Mme Hillary Clinton, a-t-elle confirmé.


En ce qui concerne le Tribunal spécial pour le Liban, la représentante des États-Unis s’est félicitée de l’annonce récente du Procureur concernant une mise en accusation, dans le cadre des poursuites contre les auteurs et commanditaires de l’assassinat de l’ancien Premier Ministre Rafiq Hariri et de 22 autres personnes.  Elle a aussi souhaité que le processus constitutionnel soit suivi au Liban pour la formation d’un nouveau gouvernement.  Enfin, soulignant l’importance que revêt la situation en Tunisie pour tout le Moyen-Orient, elle a salué « la lutte résolue » qui y est menée « en faveur des droits universels ».  Elle a appelé les parties à maintenir le calme et invité le Gouvernement tunisien à respecter les droits fondamentaux de la population et à organiser des élections, assurant que son pays est disposé à apporter une aide à cet effet.


M. NAWAF SALAM (Liban) a, dans un premier temps, rappelé les différentes dispositions du droit international concernant les implantations de colonies de peuplement par une puissance occupante dans des territoires qui ne sont pas les siens, des dispositions et des résolutions qu’Israël n’a de cesse, a-t-il dit, de défier.  À ce jour, la communauté internationale ne l’en a malheureusement pas dissuadé, a regretté M. Salam.  Il a ainsi souligné que le nombre de colons israéliens était aujourd’hui le double de celui enregistré à la veille des Accords d’Oslo de 1993. 


La politique de la construction de colonies de peuplement par Israël ne constitue pas seulement un défi à la volonté de la communauté internationale et aux dispositions du droit international, mais elle montre également que la terre palestinienne est détruite, absorbée, démantelée, et que le fondement de la solution à deux États est ainsi sapé.  Si le Conseil ne s’y oppose pas, cela réduira sa crédibilité et affectera son efficacité, a prévenu M. Nawaf Salam.  Aussi, le Liban a-t-il proposé un projet de résolution sur la question, a expliqué le représentant, qui s’est dit fier du nombre de parrainages –plus de 120- obtenus pour ce texte.  Il a dit espérer que le Conseil de sécurité adoptera, à l’unanimité, et dans un avenir proche, ce texte de résolution.


M. GÉRARD ARAUD (France) a pleinement soutenu la mise en œuvre de l’objectif fixé le 21 septembre dernier par le Quatuor qui avait donné un délai d’un an pour obtenir un accord-cadre sur l’ensemble des questions du statut final.  Il a expliqué qu’il fallait donc une reprise rapide des négociations sur l’ensemble de ces questions et préconisé de faire « des gestes de nature à recréer les conditions de la confiance nécessaires aux négociations, sur le plan politique comme sur le terrain ». 


Rappelant que l’Union européenne a réaffirmé, début décembre, les paramètres pertinents d’une solution négociée, il a appelé les parties à clarifier leurs positions sur les principales questions du statut final.  En outre, tout en disant accueillir favorablement le fait que les États-Unis envisagent d’apporter aux parties leurs propositions, il a rappelé l’intérêt d’associer plus étroitement les autres membres du Quatuor et certains pays arabes.


Abordant la question de la colonisation, M. Araud a souhaité que le Conseil ne relâche pas son attention.  Comme l’ont rappelé les Ministres européens, la colonisation est illégale au regard du droit international et constitue un obstacle à la paix, a-t-il dit.  Rappelant que le Liban a présenté un projet de résolution sur cette question, il a souhaité que les initiatives à ce sujet puissent constituer un élément constructif de l’effort de relance des discussions entre les parties sur l’ensemble des questions du statut final.  Il n’y aura pas de solution au conflit sans un arrêt de la colonisation, a-t-il insisté.  Cela inclut Jérusalem, dont la vocation est de devenir la capitale des deux États. 


La France condamne l’engagement récent de travaux de démolition de l’hôtel Shepherd en vue de la construction d’une nouvelle colonie dans le quartier palestinien de Sheikh Jarrah.  Cette situation sur le terrain risque de mettre à mal les réalisations du Plan Fayyad qui constitue le principal acquis tangible sur la voie d’un État palestinien depuis la Conférence d’Annapolis, a estimé le représentant.


À Gaza, un changement fondamental d’approche est nécessaire et possible, sans transiger sur les impératifs sécuritaires d’Israël, a-t-il poursuivi.  La France s’est déjà félicitée de la décision du Gouvernement israélien d’autoriser l’exportation de produits depuis la bande de Gaza.  Nous n’oublions pas Gilad Shalit, et la France reste mobilisée pour obtenir sa libération inconditionnelle et immédiate, a-t-il assuré. 


M. Araud a aussi appelé à la cessation immédiate de toutes les violences, en particulier les tirs de roquettes vers le sud d’Israël.  En ce qui concerne le Liban, la France soutient les autorités nationales et demeure attachée au respect des institutions et du cadre défini par les accords de Taëf, a-t-il dit.  Il a rappelé que le Président de la France a proposé une concertation internationale pour aider le Liban à surmonter les difficultés actuelles. 


Il a en outre apporté son soutien au Tribunal spécial pour le Liban et appelé les parties à respecter son indépendance.  Enfin, soulignant que le Moyen-Orient est un espace de grande diversité humaine, culturelle et religieuse, il a estimé que la paix et la stabilité de la région ne sauraient se concevoir sans la préservation de la culture de tolérance et de respect.  Il a dénoncé à cet égard les attentats qui ont récemment visé certaines communautés religieuses et appelé à se joindre aux efforts des pays touchés afin de combattre le terrorisme.


M. ALFRED MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) a exhorté les deux parties à renouer avec le dialogue direct, condition sine qua non pour parvenir à un règlement acceptable et définitif de la question du Moyen-Orient, l’objectif étant la création d’un État palestinien, viable, vivant côte à côte avec Israël, à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues.  Il a salué les efforts diplomatiques déployés par les États-Unis, le Quatuor, et les pays de la région, en vue de la relance des négociations directes de paix.  Il a relevé  l’importance de la réunion du Quatuor, prévue dans les prochains jours.  Il a estimé que la crise israélo-palestinienne ne trouvera de réponse durable que si elle s’inscrit dans la dynamique d’un règlement global et négocié des différentes crises qui prévalent dans la région.  M. Moungara Moussotsi s’est dit persuadé que l’implication effective de la Syrie et du Liban dans les pourparlers de paix, est absolument nécessaire pour que l’on puisse atteindre les objectifs visés.  S’agissant précisément du Liban, le représentant du Gabon a exhorté la classe

politique de ce pays au dialogue et à la réconciliation nationale en vue d’une participation au processus de paix global dans la région.  Le représentant a par ailleurs exprimé le soutien du Gabon au mandat de la FINUL tout en exhortant les Israéliens et les Libanais à coopérer avec la Mission en vue de la pleine mise en œuvre de la résolution 1701.


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a rappelé que son pays a toujours eu une vision claire en ce qui concerne le Moyen-Orient, bien avant l’adoption de la résolution de l’Assemblée générale qui a approuvé la partition de la Palestine en 1947.  C’est pour cela que la Colombie s’est abstenue de voter en faveur de cette résolution, a-t-il expliqué.  Pour la Colombie, Israël est un État qui a le droit d’exister en paix et dans des frontières sûres et les Palestiniens ont un droit à leur propre État vivant côte à côte avec Israël.  Nous estimons que deux peuples millénaires, qui ont tellement contribué aux sciences, aux arts et à l’économie du monde, ont le droit et l’obligation de vivre en paix.  Tant les migrations des Juifs que celles des Palestiniens ont contribué à la prospérité et à l’identité de notre pays, a-t-il ajouté.  Pour la Colombie, il est indispensable de trouver une solution pacifique aux désaccords, de ne pas utiliser la force dans les relations internationales et de permettre l’autodétermination des peuples.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a observé que la situation qui règne sur le terrain restait tendue.  Il s’est en particulier dit préoccupé par l’absence de progrès vers une reprise des pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens.  Il a indiqué que le Président russe Dmitri Medvedev, lors de sa visite récente à Jéricho, avait exposé la façon dont la Fédération de Russie envisageait une paix durable au Moyen-Orient.  Israël doit geler ses activités de colonies de peuplement illicites et appliquer les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et les dispositions du Quatuor, a souligné M. Churkin.  De même, a-t-il ajouté, il faut prendre en compte les intérêts légitimes de sécurité d’Israël et mettre un terme aux tirs de roquettes contre les agglomérations israéliennes.


Le représentant russe a souligné que son pays appuyait les efforts de médiation, en particulier ceux de l’Égypte.  Il a plaidé en faveur d’une levée immédiate du blocus de la bande de Gaza.  La prochaine séance ministérielle du Quatuor, convoquée à l’initiative de la Fédération de Russie, à Munich, le 5 février, doit décider de mesures pratiques pour la reprise des pourparlers directs, a-t-il affirmé.  Le représentant a rappelé que le Président Medvedev avait souligné à Jéricho que l’initiative russe d’une conférence internationale sur le Moyen-Orient à Moscou restait d’actualité.  S’agissant du Liban, toutes les questions nationales cruciales doivent être réglées sur la base du dialogue, conformément aux intérêts de tous les Libanais, a conclu M. Churkin.


M. WANG MIN (Chine) a relevé la fragilité de la situation au Moyen-Orient et appelé la communauté internationale à continuer à insister sur un règlement politique de la question palestinienne.  La Chine a toujours maintenu que, sur la base notamment des résolutions du Conseil de sécurité et de la Feuille de route du Quatuor, il doit être possible de trouver une solution au conflit israélo-palestinien, afin qu’Israël et la Palestine coexistent en paix, a indiqué le représentant.  La Chine demande à Israël de mettre fin immédiatement à toute activité de colonisation sur le territoire palestinien, a-t-il dit, appelant Israël à faire preuve de responsabilité à cet égard.  Le représentant a indiqué que la Chine appuie tous les efforts de paix propices à la reprise du dialogue et des négociations, et a invité les deux parties à faire des efforts en ce sens.  En ce qui concerne la situation humanitaire sur la bande de Gaza, elle ne crée pas des conditions propices à la paix, a-t-il relevé, avant d’émettre l’espoir de voir le blocus imposé par Israël  complètement levé.  La communauté internationale doit continuer d’apporter une aide au peuple palestinien, et la Chine est disposée à jouer un rôle constructif pour parvenir à une paix juste, durable et globale au Moyen Orient, a-t-il ajouté.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a rappelé que 20 ans s’étaient écoulés depuis la Conférence de Madrid, et a mis l’accent sur la nécessité de faire en sorte que cette année soit la dernière année du processus de paix israélo-palestinien.  Il est essentiel que les parties trouvent un moyen de relancer les négociations, a-t-il dit.  De même, les parties doivent s’abstenir de prendre des mesures unilatérales qui compliqueront l’instauration de la paix, a ajouté le représentant en faisant état, par exemple, de la poursuite d’activités de construction de colonies de peuplement par Israël.  Les deux parties doivent assumer leurs responsabilités, a-t-il dit, soulignant notamment les intérêts légitimes en matière de sécurité d’Israël.  Il s’est également dit préoccupé par la situation à Gaza.  S’agissant du Liban, le représentant du Royaume-Uni a mis l’accent sur la nécessité pour le Tribunal spécial de poursuivre ses travaux sans entrave ni obstacle et de mettre un terme à l’impunité dans ce pays.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a rappelé qu’il existait un consensus international large sur les paramètres clefs d’une solution à la crise israélo-palestinienne, en citant à cet égard le respect les frontières de 1967 et l’établissement des deux zones Ouest et Est de Jérusalem comme capitales des deux États.  Il a souligné la nécessité d’une solution équitable et juste pour la question des réfugiés et d’arrangements qui garantissent la sécurité collective et individuelle des peuples israélien et palestinien.  Parmi les quatre points qu’il a jugés fondamentaux pour arriver à des progrès, il a cité un retour à des négociations directes sur les questions relatives au statut final.  Par ailleurs, il a jugé indispensable que les deux parties créent une atmosphère positive et favorable au dialogue en se pliant au respect du droit international et aux dispositions de la Feuille de route.  À cet égard, M. Wittig a dit que la persistance d’activités de colonisation dans le Territoire palestinien occupé demeurait un obstacle à la paix.  En outre, il a estimé qu’une paix durable devra s’appuyer sur un accord négocié et sur des institutions viables pouvant permettre le fonctionnement du futur État palestinien.  Enfin, il a estimé qu’il était indispensable de mettre fin au blocus de Gaza et a demandé la prise de mesures complémentaires pour le relèvement économique de Gaza, tout en tenant compte des préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité.


Par ailleurs, M. Wittig a souhaité un rôle plus actif du Quatuor, en rappelant que sa prochaine réunion se tiendra à Munich, en Allemagne, le 5 février.  Il a estimé qu’un soutien actif des pays arabes était essentiel.  S’agissant du Liban, il a exhorté toutes les parties à respecter les objectifs de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité.  Le représentant de l’Allemagne a rappelé que la décision de créer un Tribunal spécial fait suite à une demande du Liban, fondée sur des négociations entre le Liban et l’ONU.  Il a exhorté toutes les parties à respecter les travaux de ce Tribunal, en rappelant que son objectif est de juger les personnes responsables de l’attentat du 14 février 2005 qui a provoqué la mort de l’ex-Premier Ministre Rafiq Hariri.  Il a estimé que des efforts régionaux s’imposaient pour stabiliser la situation au Liban, tout en insistant qu’il n’est pas possible de faire des compromis lorsqu’il est question de justice.


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a déclaré que l’intransigeance d’Israël en ce qui concerne la construction de colonies dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, était la principale raison pour laquelle les Palestiniens ne reviennent pas à la table des négociations.  Il a rappelé que de nombreux textes juridiques, dont l’article 49 de la quatrième Convention de Genève, interdisait à toute puissance occupante de transférer sa population civile dans tout territoire occupé.  C’est pourquoi, il a exhorté Israël à imposer un nouveau moratoire à la construction de colonies comme une démonstration de bonne volonté et de confiance en faveur des négociations.  Cela fait plus de 16 ans que les Accords d’Oslo ont été signés, marquant le début des négociations formelles entre Palestiniens et Israéliens, a rappelé M. Sangqu.  Depuis, les choses ne se sont pas améliorées, bien au contraire, a-t-il ajouté.  Plus de Palestiniens sont déplacés par Israël; la liberté de mouvement est plus entravée que jamais, et plus de colonies illégales sont construites, a-t-il regretté. 


Le représentant de l’Afrique du Sud a prévenu que la persistance d’Israël à construire des colonies changeait la géographie de la Palestine et risquait de rendre impossible le désir des Palestiniens et de la communauté internationale de parvenir à une solution à deux États vivant côte à côte, en paix et en sécurité, sur la base des frontières de 1967.  Il a appelé les deux parties à revenir à la table des négociations.  Par ailleurs, il a fustigé le long blocus de Gaza qui favorise le chômage et la pauvreté parmi les Palestiniens.  Le représentant de l’Afrique du Sud a exhorté Israël à mettre un terme à un blocus qui est en contradiction avec le droit international humanitaire, dont l’article 23 de la quatrième Convention de Genève, et une myriade de résolutions du Conseil de sécurité.  Il a indiqué, qu’en partenariat avec l’Inde et le Brésil, l’Afrique du Sud continuait d’appuyer la Palestine, notamment par le biais du dispositif IBAS pour l’atténuation de la pauvreté et la lutte contre la faim dans la bande de Gaza.  En outre, il a estimé que l’on ne pouvait faire abstraction de la réalité d’un État palestinien indépendant, en notant que de plus en plus d’États Membres de l’ONU reconnaissaient l’État de Palestine.


Mme JOY OGWU (Nigéria) a invité le Conseil de sécurité à appeler une fois encore, de manière unanime, les parties à reprendre sans tarder les négociations directes sur l’ensemble des questions du statut final.  Elle a exhorté Israël à prendre des mesures concrètes pour geler toutes ses activités de colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.  Elle a dénoncé le projet de construction de 1 400 logements et l’autorisation de construire 122 unités de logement à Talpoit-Est et à Pisgat Zeev, situés à Jérusalem-Est.  Elle a aussi regretté l’incursion, hier, de chars israéliens dans le nord de Gaza, qui a provoqué la mort d’un homme.  De leur côté, les Palestiniens ont aussi un rôle à jouer pour renouveler les efforts devant mener à leur unité, a-t-elle estimé.  La représentante a averti que les attaques à la roquette et les autres actions « nuisibles » portent atteinte à la sécurité et attirent des représailles rapides de la part d’Israël.  Elle a donc appelé les dirigeants israéliens et palestiniens à reprendre rapidement les négociations et à surmonter les obstacles à la réalisation d’une solution à deux États vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité.  La communauté internationale, et en particulier le Quatuor, doivent rester engagés en ce sens, a-t-elle souhaité, avant d’appeler également à la levée du blocus imposé à Gaza.  Elle a par ailleurs demandé à l’ONU d’appuyer le respect de l’intégrité territoriale du Liban.  « Nous sommes convaincus que les conclusions du Tribunal spécial pour le Liban seront une bonne base pour la paix et la stabilité dans ce pays », a-t-elle dit. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a vu un réel danger dans le fait que l’accélération du rythme de construction des colonies de peuplement par Israël risquait de rendre la solution à deux États très difficile à mettre en œuvre politiquement.  Les constructions risquent d’altérer les réalités sociales et démographiques sur le terrain et devenir d’autant plus difficile à inverser, s’est-elle expliquée.  Elle a réclamé la cessation « immédiate et complète » de la construction des colonies.  Mme Ribeiro Viotti a également engagé les parties « et en particulier Israël » à ne manquer aucune occasion pour réaliser des avancées en vu de reprendre des négociations « substantielle et orientée vers l’action ».  Cela requiert beaucoup de courage politique, mais il est encore plus risqué d’accepter un état de tension et de conflit permanent, a-t-elle ajouté. 


La représentante a par ailleurs argué que la décision du Brésil de reconnaître l’État palestinien devait être interprétée comme une contribution à un « règlement équitable et équilibré » entre les parties dans le but de réaliser la solution à deux États.  Elle a estimé que le Conseil de sécurité avait un rôle clef à jouer, en adoptant, notamment le projet de résolution sur les colonies de peuplement dans les territoires occupés qui lui est présenté.  Mme Ribeiro Viotti a ensuite salué les mesures prises par Israël pour alléger le blocus de la bande de Gaza, tout en insistant sur le fait que la liberté de mouvement des personnes et des biens devait être garantie tout en prenant en compte les préoccupations sécuritaires légitimes d’Israël.  S’agissant du Liban, la représentante du Brésil a engagé les différents groupes politiques libanais à s’abstenir d’avoir recours aux provocations et à la violence, et à respecter les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a qualifié de « déconcertant » le manque de progrès prolongé sur pratiquement tous les fronts au Moyen-Orient.  Il a estimé que la situation dans le Territoire palestinien occupé était particulièrement préoccupante, et qu’elle contrecarrait les tentatives de faire avancer les négociations et érodait les conditions préalables nécessaires à la poursuite de la solution à deux États.  Il a engagé le Gouvernement d’Israël à revenir sur sa décision concernant la construction de colonies de peuplement


M. Cabral s’est par ailleurs dit gravement préoccupé par « l’accélération des attaques terroristes prenant pour cible la population civile d’Israël ».  Il a également condamné la poursuite de la captivité du soldat Shalit. S’agissant de Gaza, il a estimé que les récentes mesures prises par Israël étaient un pas dans la bonne direction, mais qu’il restait encore beaucoup à faire.  Il a notamment réclamé l’ouverture immédiate des points de passage.  Le représentant du Portugal a ensuite constaté que la réconciliation palestinienne demeurait dans l’impasse.  Il a notamment estimé que les avancées réalisées en matière de renforcement des capacités institutionnelles devaient être consolidées par des progrès « solides » en matière de négociation.  Il a également encouragé les dirigeants israélien et palestinien à participer de manière constructive avec les États-Unis à la reprise des négociations.  Le représentant a ensuite engagé les forces politiques libanaises à s’abstenir de tout acte susceptible de provoquer une hausse des tensions et de chercher une solution politique négociée à la situation actuelle.  M. Cabral a par ailleurs fait savoir que le Portugal appuyait l’engagement de l’Égypte et de l’Iraq à protéger toutes les communautés religieuses des menaces de l’extrémisme.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a observé que la situation au Moyen-Orient continuait d’être difficile.  Le représentant a rappelé que l’Inde avait une tradition de solidarité avec le peuple palestinien de longue date et contribuait depuis longtemps l’aide au peuple palestinien.  L’Inde assiste les Palestiniens à se doter de capacités et à consolider leurs institutions par le biais de programmes d’assistance technique et matérielle, a-t-il indiqué.  M. Puri a également fait remarquer qu’une paix véritable dans la région exigeait la résolution d’autres questions en suspens, y compris la restitution par Israël des autres terres arabes qu’il occupe en dehors du Territoire palestinien.  Des progrès sur les dossiers libanais et syriens sont ainsi essentiels pour réaliser une paix globale et durable dans la région, a-t-il estimé.


Le représentant de l’Inde a jugé essentiel pour la communauté internationale de travailler étroitement avec les parties en vue de les encourager à reprendre des négociations directes.  Il a ainsi dit espérer que les pourparlers et les négociations reprendront prochainement, et pourront conduire à un processus de paix vers la résolution du conflit.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a déclaré qu’une paix durable au Moyen-Orient ne pouvait être réalisée que sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, des Principes de Madrid, de la Feuille de route du Quatuor et de l’Initiative de paix arabe.  Il a affirmé l’attachement de sa délégation à la solution à deux États et a fait savoir que la Bosnie-Herzégovine ne reconnaissait pas l’annexion de Jérusalem-Est.  Le statut de Jérusalem doit être résolu par l’intermédiaire de négociations entre les parties, et la Ville sainte doit être un symbole de paix, de liberté d’expression religieuse et de respect des droits de l’homme, a-t-il souligné.


M. Barbalić s’est dit gravement préoccupé par l’impasse « dangereuse et prolongée » dans laquelle se trouve le processus de paix.  Les activités de peuplement dans les territoires occupés sont illégales et contraires aux obligations qui incombent à Israël en vertu de la Feuille de route, a-t-il souligné.  Le représentant a également condamné la destruction de l’hôtel Shepherd et a exhorté Israël à mettre un terme à toutes ses activités de peuplement en Territoire palestinien occupé.  S’agissant de Gaza, il a réclamé l’ouverture de tous les points de passage afin d’assurer l’acheminement de l’aide humanitaire.  Se tournant ensuite vers la situation au Liban, M. Barbalić a engagé les dirigeants politiques libanais à faire tout leur possible pour prévenir une crise politique et pour trouver une solution à la situation actuelle.  Il a également appelé les parties à ne pas s’ingérer dans le fonctionnement du Tribunal spécial pour le Liban et à ne pas préjuger de l’issue de ses travaux.


M. MAGED ABDEL AZIZ (Égypte), qui s’exprimait au nom du Mouvement des non-alignés (MNA), a appelé la communauté internationale à œuvrer rapidement en vue de la création d’un État palestinien viable, et indépendant dont la capitale serait Jérusalem-Est, tout en traitant des six questions fondamentales relatives au statut final.  Il a regretté qu’Israël poursuive ses activités de colonisation illégales, citant notamment la démolition de l’hôtel Shepherd à Jérusalem-Est le 9 janvier dernier.  Israël a continué à créer des milliers d’unités de logements, sur des terres palestiniennes, à un rythme sans précédent, a-t-il aussi regretté, observant que les condamnations de la communauté internationale à cet égard n’ont pas dissuadé Israël.  Il a demandé au Conseil d’exiger qu’Israël montre une volonté politique déterminée en vue de la paix, en respectant notamment l’Initiative de paix arabe et la Feuille de route du Quatuor.  Il a aussi demandé un gel complet de toutes les activités de peuplement.


Le Mouvement des non-alignés condamne la détention de 10 000 Palestiniens dans les prisons israéliennes où on a souvent recours à la torture, a poursuivi le représentant.  Il a indiqué qu’une réunion internationale sur ces questions se tiendra en février prochain au Caire.  Il s’est aussi élevé contre la situation qui perdure dans la bande de Gaza, relevant les grandes souffrances infligées à la population de cette région.  Il a par conséquent appelé à appliquer les résolutions pertinentes des Nations Unies sur Gaza et à lever le blocus israélien, invitant notamment Israël à y permettre la reconstruction en autorisant l’importation du matériel nécessaire à Gaza.  Les négociations ne pourront avancer que lorsqu’Israël aura totalement gelé ses activités de peuplement, a poursuivi M. Abdel Aziz, qui a espéré voir le Conseil de sécurité adopter le projet de résolution qui lui est soumis et qui demande la cessation des activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé.  Il a également condamné les violations par Israël de la souveraineté du Liban et lancé un appel aux parties concernées pour qu’elles appliquent la résolution 1701 du Conseil de sécurité.  Enfin, il a dénoncé toute mesure visant à modifier le statut juridique, démographique et géographique du Golan syrien occupé.


En sa capacité nationale, le représentant de l’Égypte s’est ensuite félicité de la lutte contre le terrorisme qui est menée dans la région du Moyen-Orient.  Il a souligné que des attaques terroristes comme celles qui ont eu lieu récemment ne se passent pas qu’au Moyen-Orient et a refusé de voir ces attaques comme étant des atteintes volontaires aux droits des seules minorités.


M. ZEID RA’AD ZEID AL HUSSEIN (Jordanie) a estimé que la démolition, la semaine dernière, de l’hôtel Shepherd ne pouvait pas changer le statut juridique de Jérusalem-Est en tant que territoire occupé ou, plus clairement, ne pourrait jamais faire de ce territoire palestinien une terre israélienne.  Ce n’est pas le droit israélien qui fait loi, mais le droit international humanitaire applicable à toutes les parties contractantes et opposable à tous, a-t-il souligné. 


Depuis des décennies, a-t-il dit, Israël est établi sur un territoire qui ne lui appartient pas, contre la volonté du peuple palestinien à qui appartient ce territoire et qui aspire à sa liberté.  Les actions du mouvement de colonisation du Territoire palestinien occupé doivent être stoppées, de même qu’il doit être mis un terme aux profondes souffrances du peuple palestinien grâce à l’établissement de leur propre État sur la base des frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, vivant côte à côte avec Israël dans la paix et la sécurité, a souligné le Représentant permanent de la Jordanie.


      M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a indiqué que son pays s’était porté coauteur, et par conséquent appuyait le projet de résolution exhortant Israël à mettre un terme aux colonies de peuplement.  Les Nations Unies doivent condamner fermement les violations répétées du droit international par Israël et adopter des mesures pratiques et efficaces pour éviter que de telles actions soient menées, a dit M. Valero Briceño.  Il a rappelé l’importance du respect de toutes les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale plaidant en faveur d’une solution pacifique qui conduise à l’établissement de deux États.  Tout aussi importants sont les termes de référence de Madrid, l’Initiative de paix arabe, et la Feuille de route du Quatuor, a-t-il dit.  Il a réaffirmé la nécessité de respecter la Convention de Genève du 12 août 1949 sur la protection des civils en temps de guerre dans le territoire palestinien, y compris Jérusalem-Est et les autres territoires arabes occupés depuis 1967.  Le représentant a également réitéré l’appel du Venezuela à Israël pour qu’il respecte la souveraineté des Palestiniens sur leurs terres et leurs ressources.  À cet égard, des négociations directes devraient être encouragées entre les parties, a-t-il ajouté, citant la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité.  


M. HASAN KLEIB (Indonésie) a estimé qu’Israël, par ses politiques et ses mesures de peuplement du territoire palestinien, viole le droit international et la Charte des Nations Unies.  Ces colonies illégales ont pour conséquence de saper les efforts visant à relancer les pourparlers entre les parties israélienne et palestinienne, a-t-il regretté, tout en ajoutant qu’elles mettent en péril la solution de deux États.  Il a souligné le rôle prépondérant du Conseil de sécurité dans la réaction aux activités de peuplement et indiqué que l’Indonésie coparrainait le projet de résolution portant sur ces activités dans le Territoire palestinien occupé.  L’Indonésie soutient le regain d’activités diplomatiques visant à relancer les négociations, notamment les efforts menés par les États-Unis, a dit M. Kleib.  Nous reconnaissons aussi le rôle du Quatuor dans la recherche de solutions au conflit au Moyen-Orient, ainsi que la contribution de pays de la région et de la Ligue des États arabes, notamment l’Initiative de paix arabe, a-t-il ajouté.  Il a aussi affirmé l’attachement de l’Indonésie à ce que soit mis un terme à un conflit qui dure depuis trop longtemps et a émis l’espoir que 2011 serait l’année de la victoire de la raison sur la peur.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a rappelé que son pays avait toujours soutenu le droit du peuple palestinien à édifier un État indépendant, coexistant dans la paix avec l’État d’Israël.  De même, a-t-il dit, nous avons pleinement soutenu le droit de l’État d’Israël d’exister au sein de frontières sûres et reconnues sur le plan international.  Il est donc indispensable de relancer le processus de négociations entre les parties, avec l’appui de la communauté internationale, en vue de trouver un accord de paix définitif et satisfaisant, conforme aux résolutions adoptées par les Nations Unies, a souligné M. Errázuriz.  C’est dans ce contexte que le Chili, le 7 janvier dernier, a reconnu l’existence de l’État de la Palestine comme État libre, indépendant et souverain, a expliqué M. Errázuriz.  Le Gouvernement chilien a, à cette occasion, salué la coexistence fraternelle des communautés juives et palestiniennes vivant au Chili, espérant qu’elle serve d’inspiration pour les États d’Israël et de la Palestine.


M. PEDRO NÚNEZ MOSQUERA (Cuba) a jugé regrettable que la situation dans la région du Moyen-Orient, notamment dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, n’ait enregistré aucune avancée, qualifiant « d’insoutenables » les conditions de vie des Palestiniens.  Il a mis l’accent sur la nécessité de mettre un terme aux politiques menées délibérément en violation du droit international par Israël et qui, a-t-il dit, ne visent qu’à accroître les tensions et les souffrances du peuple palestinien.  Il a demandé la levée du blocus de la bande de Gaza, afin de permettre la libre circulation des personnes et des biens, y compris humanitaires.  Il a également appelé à l’arrêt immédiat de la démolition de logements palestiniens, de la construction du mur et des agressions illégales commises par des colons israéliens contre des Palestiniens et des lieux sacrés musulmans. 


Le Conseil de sécurité ne saurait rester passif devant de tels abus et faits, a-t-il ajouté, estimant que la poursuite des implantations de colonies de peuplement ne faisait qu’entraver le processus de paix.  Il est impérieux de parvenir cette année à un accord de paix, a-t-il également souligné, précisant la position de Cuba en faveur d’une paix juste et durable pour tous les peuples du Moyen-Orient.


M. PATRICK MUGOYA (Ouganda) s’est félicité de la tenue de pourparlers directs entre le Premier Ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le Président Abbas, à Washington, à Charm el-Sheikh et à Jérusalem.  L’Ouganda est convaincu qu’il n’y a pas d’autre solution viable qu’une solution négociée et estime qu’une paix durable ne peut se faire qu’avec la création de deux États, a dit M. Mugoya.  Le représentant a exhorté les Israéliens et les Palestiniens à faire preuve de courage pour s’engager sans délai dans des négociations de fond sur toutes les questions cruciales, telles que la sécurité, les frontières, les activités de peuplement, les réfugiés et Jérusalem.  Il a salué à cet égard les efforts des partenaires internationaux et régionaux.  Nous sommes préoccupés par la poursuite des activités de peuplement menées par Israël, a poursuivi M. Mugoya, mentionnant notamment la démolition par Israël de l’hôtel Shepherd pour construire de nouveaux logements, avant d’appeler son gouvernement à geler toutes ces activités.  Il a aussi exprimé ses préoccupations quant à la situation à Gaza, et a exhorté Israël à lever complètement le blocus.  L’Ouganda s’inquiète aussi en ce qui concerne la situation au Liban, où des violations de la résolution 1701 (2006) sont continuellement perpétrées.


M. KAZUO KODAMA (Japon) a déclaré que son pays était fermement partisan d’une solution à deux États au Moyen-Orient et restait convaincu que le seul moyen de parvenir à une paix durable passe par cette solution.  Les deux parties doivent donc s’acquitter de leurs obligations en vertu de la Feuille de route: Israël doit mettre fin à ses activités de peuplement en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, tandis que l’Autorité palestinienne doit poursuivre ses efforts pour améliorer la sécurité et remplir ses obligations, a indiqué M. Kodama.  Le Japon, a indiqué le représentant, condamne en outre les tirs de roquettes effectués en direction d’Israël.  Si les mesures prises par le Gouvernement israélien pour alléger le blocus imposé à Gaza constitue une étape positive, le Japon demeure néanmoins préoccupé par la situation humanitaire qui prévaut sur place.  La délégation japonaise estime qu’il faut alléger le blocus tout en empêchant les armes de pénétrer dans la bande de Gaza, a ajouté M. Kodama.  Évoquant la situation au Liban, le représentant a réaffirmé le soutien du Japon à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’au Tribunal spécial pour le Liban.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a affirmé qu’il n’y avait pas d’autre solution que d’avoir deux États vivant côte à côte en paix.  Il y a impasse dès lors qu’une des parties s’attache à saper tous les efforts déployés, a-t-il souligné.  En violation du droit international, Israël impose sa volonté aux Palestiniens par des activités de colonies de peuplement, d’occupation, d’éviction et de démolition, a dénoncé le représentant.  Il est temps que le Conseil de sécurité, qui ne saurait se soustraire à ses responsabilités, se prononce sur ces violations, a-t-il affirmé.  La Turquie est préoccupée également par la tournure des événements au Liban.  L’état de droit et l’ordre institutionnel ne doivent pas être mis à mal, a déclaré le représentant, précisant que son pays appuyait tous les efforts déployés pour promouvoir un dialogue politique au Liban. 


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a invité la communauté internationale à maintenir le nouvel élan donné récemment aux pourparlers, à Washington, sous les auspices des États-Unis.  Il a aussi remercié le Président Obama pour avoir soutenu la création d’un État palestinien indépendant.  Il a noté qu’Israël a continué ses mesures unilatérales, en mettant en œuvre une politique accélérée de peuplement, et il a regretté notamment les expulsions que subissent des gens qui sont pourtant propriétaires légitimes de leurs terres.  En ce qui concerne Jérusalem, Israël continue sa politique illégale de judaïsation de la Ville sacrée, a-t-il dit, citant à cet égard la destruction par Israël d’un hôtel historique pour construire 22 logements au centre de la ville.  Il a aussi noté qu’Israël a prévu de construire 1 400 logements supplémentaires pour ses colons dans la partie Sud de la ville.  Le roi du Maroc a condamné les agissements visant à modifier le statut de Jérusalem, a ajouté le représentant.  Demander que cesse ce genre de pratiques est légitime pour la paix au Moyen-Orient, a-t-il estimé, car elles constituent un obstacle aux négociations directes et à la paix dans la région.


M. HAMIDON ALI (Malaisie) a salué la déclaration du 13 décembre 2010 de l’Union européenne sur le processus de paix au Moyen-Orient qui juge « illégales, contraires au droit international et obstacles à la paix » les colonies de peuplement israéliennes, y compris à Jérusalem-Est.  Il s’est félicité de l’augmentation du nombre de pays qui reconnaissent officiellement l’État palestinien.  Il a exhorté Israël à respecter ses obligations internationales et à cesser les activités de colonisation illégales, la construction du mur de séparation et la destruction de bâtiments et infrastructures palestiniennes, notamment à Jérusalem-Est.  Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons apporter paix et stabilité au Moyen-Orient, a-t-il dit, en jugeant important de restaurer la justice et les droits du peuple palestinien.  S’agissant de Gaza, il a réitéré son appel à Israël de lever le blocus et de normaliser le flux de livraison de matériaux de construction.  Il a exhorté la communauté internationale à se concentrer sur une paix globale pour l’ensemble de la région, en restaurant les droits inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à un État palestinien indépendant.     


M. ABDOU SALAM DIALLO, Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a rappelé que, depuis l’expiration du moratoire partiel sur l’extension des colonies en septembre dernier, Israël avait entrepris la construction de plus de 1 600 logements dans le Territoire palestinien occupé, notamment à Jérusalem-Est.  La décision prise récemment par le Gouvernement israélien de consacrer plus de 500 millions de dollars, sous la forme de subventions, à l’expansion des colonies de peuplement en 2012, a démontré également l’intention d’Israël de poursuivre sa politique illégale d’implantation de colonies de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, a-t-il assuré.  Il serait judicieux que le Conseil de sécurité réaffirme sa ferme position sur les colonies de peuplement et exige qu’il soit mis fin à leur expansion, pour faire comprendre aux parties que l’ONU entend faire respecter la légitimité internationale et parvenir à un règlement global, juste et durable de la question de Palestine, a souligné M. Salam Diallo.  Le Comité, a-t-il ajouté, espère que le projet de résolution sur les colonies israéliennes de peuplement sera unanimement adopté par les membres du Conseil.  Par ailleurs, a indiqué le Président du Comité, celui-ci demande au Gouvernement israélien de proroger indéfiniment le moratoire, et de l’appliquer à Jérusalem-Est, conformément aux obligations que lui impose la Feuille de route.  Le Comité estime que l’application d’un nouveau moratoire permettrait aux parties de reprendre des négociations directes et sérieuses.


Le représentant de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), M. SIRODJIDIN ASLOV (Tadjikistan), a déclaré qu’Israël avait méthodiquement intensifié ses violations dans le Territoire palestinien occupé.  Il a fustigé la confiscation de terres, la destruction de maisons, la construction de colonies illégales, la construction d’un mur d’apartheid, la mise en place de centaine de barrages routiers, la détention de milliers de Palestiniens et le blocus de Gaza.  Il a dit que Jérusalem était une partie intégrante du Territoire palestinien occupé depuis 1967, dont l’annexion est rejetée par la communauté internationale.  Il a estimé qu’Israël poursuivait un processus systématique d’altération de l’identité arabo-islamique de la Ville sainte.  Il a dit que les colonies de peuplement, si elles continuaient, feront de Jérusalem la capitale de la haine, du fanatisme et de la violence au lieu de s’affirmer comme la capitale de la tolérance et de la coexistence. 


En ce moment crucial, a estimé le représentant de l’Organisation de la Conférence islamique, la communauté internationale est appelée à prendre ses responsabilités et permettre un règlement décisif et final de la question de la politique de colonisation israélienne, y compris a Jérusalem-Est.  Il a exhorté Israël à se plier à la volonté de la communauté internationale et à respecter la légitimité des résolutions internationales, ainsi que les dispositions du droit international humanitaire.  Il faut mettre un terme aux constructions illégales pour pouvoir avancer vers une solution de deux États viables, a-t-il insisté.  Il a dit que l’OCI restait profondément inquiète en raison des violations persistantes par Israël de la souveraineté aérienne et terrestre du Liban, et ce, en contradiction avec la résolution 1701 du Conseil de sécurité.  Il a exhorté Israël à un retrait total de ses forces du territoire libanais  et des fermes de Chebaa, des collines de Kfar Shouba et de la partie Nord du village d’Al-Ghajar.


M. PEDRO SERRANO, Union européenne, a regretté l’impasse dans laquelle se trouvent toujours les pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens. Pourtant, a-t-il prévenu, il n’y a pas d’autre voie qu’une solution négociée sur la vision à deux États.  Il a appuyé l’idée de convoquer une réunion du Quatuor dans les semaines à venir, en jugeant déterminant, une plus grande coopération avec les partenaires arabes autour de l’Initiative de paix arabe.  Dans ce cadre, il a réitéré son appel à la cessation des activités israéliennes de peuplement.  Il faut, a-t-il préconisé, trouver le moyen, par des négociations, de faire d’Israël la capitale de deux États.  Il a donc condamné les plans de construction à Jérusalem-Est.


Rappelant la visite effectuée par la Haut-Représentante de l’Union européenne dans la région, au début de cette année, le représentant a souligné l’importance d’un appui politique et financier à l’Autorité palestinienne et celle d’une réconciliation interpalestinienne autour du Président Abbas.  Préoccupé par la situation à Gaza, il a appelé Israël à changer « fondamentalement » sa politique.  Il a reconnu les préoccupations « légitimes » d’Israël en matière de sécurité et a réclamé la libération du soldat Gilad Shalit. 


Après s’être félicité des mesures prises par Israël pour faciliter les exportations vers Gaza, le représentant s’est tourné vers les leaders libanais pour leur demander de trouver une solution négociée à la situation actuelle.  Il a, à l’instar du Secrétaire général, réaffirme l’indépendance du Tribunal spécial pour le Liban et a exhorté les parties libanaises à s’abstenir de toute ingérence et à ne pas préjuger des résultats.  Au regard des derniers incidents, le représentant a conclu en condamnant toutes les formes d’intolérance et de violence.


M. LIBRAN N. CABACTULAN (Philippines) a déclaré que la voie vers la paix entre Israël et la Palestine était semée d’obstacles et de difficultés et que s’ils n’étaient pas levés, des tensions pourraient ressurgir et mener au conflit armé.  Après avoir rappelé le soutien de sa délégation à la cause palestinienne, le représentant a expliqué que l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive au Moyen-Orient pourrait constituer une mesure de renforcement de la confiance de nature à revitaliser le processus de paix.  C’est pourquoi, il a tenu à rappeler que le Secrétaire général doit, en vertu de la résolution 1995 de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de 2010, convoquer une conférence en 2012 sur la question de l’établissement d’une telle zone.  Par ailleurs, en vertu du même texte, un facilitateur doit être nommé par le Secrétaire général afin de soutenir la mise en œuvre de la résolution, et un pays hôte doit être désigné pour organiser la conférence.  Le représentant a donc souligné que le temps passait et que le Secrétaire général et les délégations concernées devaient mener à bien, dans les meilleurs délais, les tâches qui leur ont été assignées par la Conférence d’examen du TNP de 2010.


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran) a estimé que la situation en Palestine représentait la tragédie la plus douloureuse de l’humanité dans son histoire moderne.  Il a plaidé pour que la communauté internationale prenne les mesures décisives pour mettre un terme aux brutalités israéliennes et pour que le peuple palestinien puisse jouir des droits légitimes dont il est privé.  Le représentant a jugé également urgent que la communauté internationale prenne la question de la colonisation au sérieux.  Il a ainsi précisé que son pays appuyait pleinement l’esprit du projet de résolution soumis ce jour au Conseil de sécurité.  Il a précisé que le soutien de son pays à ce projet de résolution était apporté sans préjudice de sa position de principe de non-reconnaissance, implicite ou explicite, du régime israélien.  Selon lui, la seule solution pour la Palestine est l’organisation d’un référendum général avec la participation des Palestiniens, quels que soient leur religion ou leurs lieux de résidence, afin de déterminer quel type de gouvernement ils souhaitent.


S’agissant du Tribunal spécial pour le Liban, le représentant a affirmé que le recours à une pression politique ne faisait que jeter un discrédit sur le système de justice internationale et ne faisait que contribuer à créer une situation malsaine avec des conséquences sur la paix et la stabilité dans la région.  Il faut laisser opérer les initiatives régionales ainsi que les mécanismes politiques internes au Liban pour trouver une solution, loin de l’intervention des grandes puissances, a déclaré le délégué iranien.


M. MORTEN WETLAND (Norvège) a déclaré qu’il fallait saisir l’occasion qui s’offre maintenant au Moyen-Orient, sans quoi, il ne sera pas possible d’arriver à y négocier une solution à deux États.  Nous devons donc rester fermes en ce qui concerne l’objectif de négociation d’un accord-cadre sur le statut final et, ultérieurement, sur un traité de paix, a-t-il dit.  C’est le message qu’a exprimé le Ministre des affaires étrangères norvégien, M. Gahr Store, au cours de sa visite dans la région ce mois-ci, a dit le représentant.  À une réunion en septembre du Comité de liaison spécial, que préside ce Ministre, nous avons été très encouragés par les conclusions de la Banque mondiale selon lesquelles l’Autorité palestinienne serait prête à créer un État dans un avenir proche, a indiqué le représentant.  Nous sommes sûrs que lors de la prochaine réunion de ce Comité, en avril prochain, les grands bailleurs de fonds se réengageront à aider le Gouvernement Fayyad à achever la mise en place d’un État d’ici le mois d’août.  D’ici à septembre 2011, nous devrons voir une percée dans le processus politique, a souhaité M. Wetland.  Il a par ailleurs regretté l’accès limité aux marchés de la zone C de Jérusalem, ce qui constitue un obstacle majeur à la croissance économique.  Il a également appelé à maintenir la sécurité pour tous, afin que les parties aient confiance l’une en l’autre.  Il est essentiel de s’abstenir de prendre des mesures qui sont illégales en vertu du droit international, a-t-il encore demandé. 


M. KHALID AL-NAFISEE (Arabie saoudite) a souligné que les Arabes ont choisi la paix et pas la reddition.  Leurs revendications participent d’une légalité internationale qui exige le retrait total d’Israël de tous les territoires arabes occupés depuis 1967, le retour des réfugiés palestiniens et leur rétablissement dans leurs droits, l’exercice par les Palestiniens de leur droit à l’autodétermination et la création d’un État indépendant sur leur sol national avec Jérusalem comme capitale.  La légalité internationale exige aussi le retrait d’Israël du Golan syrien et des fermes de Chebaa au Liban.  Rappelant que l’année dernière, l’intention d’Israël de construire 900 logements au sud de Jérusalem avait été condamnée même par les dénommés « Amis d’Israël », le représentant a prévenu que le maintien de telles décisions conduira à la mort des initiatives de paix en ce qu’il met en péril la viabilité même d’un État palestinien.


Ces dernières décennies, a-t-il souligné, le conflit arabo-israélien a alimenté l’extrémisme et le terrorisme dans la région et freiner le développement et les réformes.  Tous les pays arabes ont réitéré leur engagement en faveur d’une paix juste et globale fondée sur la légalité internationale.  Ils attendent toujours d’Israël un engagement similaire.  La partie israélienne, a conclu le représentant, doit accepter immédiatement l’Initiative de paix arabe, seul moyen de parvenir à une solution définitive et équitable pour toutes les parties.


M. GHAZI JOMAA (Tunisie) a pris la parole, au nom du Groupe arabe, et a dénoncé l’entêtement de la puissance occupante, Israël, et ses pratiques de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, relevant que celles-ci constituent des violations du droit international.  Ces pratiques sapent en outre les possibilités de réaliser la paix, a-t-il ajouté, et c’est un défi flagrant lancé à la communauté internationale.  La Commission de l’Initiative de paix arabe s’est réunie plusieurs fois les mois derniers et a adopté plusieurs décisions pour garder le cap de cette initiative tout en refusant les pratiques israéliennes arbitraires.  Le fait qu’Israël continue ces pratiques d’occupation mène à l’impasse, s’est inquiété le représentant.  Il a notamment dénoncé la violence et la terreur imposées par les colons israéliens aux populations palestiniennes, la poursuite des assassinats de civils palestiniens par les Forces israéliennes, le blocus inhumain imposé à la bande de Gaza, la multiplication des expulsions et la destruction des domiciles palestiniens par les forces d’occupation.  Il a aussi mentionné la destruction de l’hôtel Shepherd à Jérusalem et l’adoption d’un plan de construction de 1 400 logements par les autorités israéliennes de la ville.  Il a donc appelé la puissance occupante à mettre fin immédiatement à ces pratiques et demandé au Quatuor de mettre en œuvre ses positions sur le terrain en appliquant les pressions nécessaires sur les forces d’occupation.  S’agissant du Liban et du Golan syrien occupé, il a réaffirmé qu’il fallait qu’Israël se retire de tous territoires arabes occupés.  Enfin, il a appelé à appuyer le projet de résolution présenté aujourd’hui.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a affirmé que la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, constituait le seul point à l’ordre du jour et qu’il convenait de ne pas s’en écarter, que ce soit d’un point de vue politique ou géographique.  Le représentant syrien a fait état de comportements agressifs et racistes et de campagnes de colonisation effrénées dans les territoires arabes, en violation du droit international.  La colonisation israélienne est un élément essentiel du plan échafaudé par les éléments sionistes du régime israélien depuis la partition de la Palestine en 1947, a-t-il déclaré. 


Le délégué syrien a rappelé que cette réunion du Conseil de sécurité se tenait deux ans après l’opération israélienne à Gaza, qui a fait, a-t-il dit, des milliers de victimes.  Les responsables de ces crimes, qui pourraient être tenus pour des crimes contre l’humanité, n’ont toujours pas été punis, a-t-il ajouté, appelant le Conseil de sécurité à prendre ses responsabilités dans ce domaine.  Par ailleurs, le représentant a déclaré que le Golan était un territoire syrien et ne pouvait pas faire l’objet de discussion.  Il devait tout simplement être restitué.  Le représentant a demandé jusqu’à quand le Conseil de sécurité s’abstiendrait de prendre des mesures concrètes à la mesure des horreurs que commet Israël dans les territoires occupés. 


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a déploré qu’Israël continue de mener des activités illégales de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, auxquelles s’ajoutent des violences de la part des colons contre la population civile palestinienne, des démolitions de logements, des évictions forcées, ainsi que la construction du mur de séparation en contravention avec l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ).  Le fait que le Gouvernement israélien ait alloué d’importantes ressources financières jusqu’en 2012 à l’extension de colonies de peuplement démontre qu’Israël n’est pas engagé dans la voie de la paix, a estimé M. Benmehidi.  Il s’est aussi inquiété de la situation à Gaza en ce qui concerne les droits de l’homme et le respect du droit international humanitaire, avant d’appeler à nouveau l’occupant à lever immédiatement le blocus et à ouvrir les points de passage vers Gaza.  En outre, M. Benmehidi a exprimé sa préoccupation quant aux 10 000 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, où la torture et les mauvais traitements sont monnaie courante.  Il est de la responsabilité du Conseil de sécurité d’exercer ses prérogatives afin de faire cesser ces pratiques israéliennes, a-t-il prévenu.  Il a enfin réitéré que toute solution entre les parties devra aboutir à un État palestinien indépendant, démocratique et viable.  Cela implique au préalable la cessation complète des activités de peuplement et des violations des droits de l’homme commises par la puissance occupante, a-t-il précisé.


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a regretté que les efforts visant à assurer la continuité des négociations directes entre Palestiniens et Israéliens aient échoué.  Il a estimé que l’impasse actuelle est due à la politique d’expansion d’Israël qui continue ses activités de peuplement.  Ces activités sont menées en violation flagrante du droit international, a-t-il rappelé, considérant qu’il s’agit aussi d’une grande provocation.  Il a dénoncé la destruction de l’hôtel Shepherd à Jérusalem par Israël, ainsi que les changements de statut de lieux de prière, mosquées, églises et cimetières vieux de centaines d’années en Cisjordanie.  Malgré tout, le peuple palestinien a avancé dans la mise en œuvre du plan annoncé en août 2009 pour la reconstruction d’institutions étatiques en deux ans, s’est-il félicité.  L’édification étatique palestinienne est en bonne voie avec l’autonomisation et la création d’opportunités économiques par l’Autorité palestinienne, a-t-il ajouté, expliquant que cela réfute tout argument justifiant l’occupation.  L’objectif fixé pour 2011 est à notre portée, a-t-il estimé, demandant au Conseil de sécurité d’assumer ses responsabilités à cet égard.


      M. GARY QUINLAN (Australie) a mis l’accent sur la nécessité d’épauler tous les efforts visant à parvenir à la réalisation de la solution de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité au Moyen-Orient.  Les deux parties doivent reprendre de façon urgente les pourparlers directs et s’abstenir de toute action susceptible de saper la confiance, y compris la construction de colonies de peuplement, a-t-il préconisé.  Il a affirmé que son pays continuerait d’accroître son appui à l’établissement d’un État palestinien viable.  Le représentant s’est également dit très préoccupé par la situation humanitaire à Gaza, exhortant Israël à lever ses restrictions.  Par ailleurs, il a réaffirmé le soutien ferme de l’Australie à la souveraineté, l’indépendance et l’unité de l’État libanais et de son peuple.  Toutes les parties doivent jouer un rôle constructif et s’abstenir de toute action génératrice d’instabilité, a-t-il ajouté.


M. DAFFA-ALLA ELHAG ALI OSMAN (Soudan) a rappelé le caractère illégal de la construction et de l’élargissement des colonies de peuplement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.  L’opinion internationale est d’avis que ces colonies sont maintenues en violation flagrante du droit international et des résolutions des Nations Unies, a-t-il précisé.  Il a aussi rappelé l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice selon lequel la construction du mur de séparation constitue une violation des droits fondamentaux des Palestiniens.  Les colonies sont un défi lancé à la communauté internationale et sapent les négociations, a-t-il estimé.  Le Conseil de sécurité, qui est témoin de l’élargissement des colonies de peuplement, doit assumer ses responsabilités et obliger Israël à geler ses activités de peuplement, a-t-il instamment demandé.  Indiquant que le Soudan parraine le projet de résolution sur ces questions, il a invité les membres du Conseil à l’adopter.


M. NOJIBUR RAHMAN (Bangladesh) a assuré que son pays est prêt à jouer un rôle constructif dans les efforts visant une paix juste, durable et globale au Moyen-Orient, basée sur le principe de deux États vivant en paix côte à côte.  Le Bangladesh rejoint la communauté internationale dans son soutien à la lutte du peuple palestinien pour l’autodétermination, a-t-il dit.  Si l’on veut arriver à une solution durable au Moyen-Orient, a-t-il prévenu, il faut absolument régler la question cruciale de l’occupation illégale des territoires palestiniens occupés.  En outre, il a constaté avec inquiétude le recul du processus engagé en septembre dernier pour trouver un accord-cadre sur le statut final d’ici un an, à cause du non-renouvellement du moratoire sur les activités de peuplement par Israël.  De l’avis de sa délégation, les négociations directes ne pourront aboutir que si elles bénéficient d’un soutien régional et international.  Il a enfin réaffirmé le caractère illégal de l’occupation par Israël de la Palestine depuis plus de 60 ans et estimé que c’est la cause de la violence et de la déstabilisation dans la région.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité autorise le déploiement de 2 000 militaires supplémentaires à l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire

CS/10156

Le Conseil de sécurité autorise le déploiement de 2 000 militaires supplémentaires à l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire

19/01/2011
Conseil de sécuritéCS/10156
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6469e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ AUTORISE LE DÉPLOIEMENT DE 2 000 MILITAIRES SUPPLÉMENTAIRES

À L’OPÉRATION DES NATIONS UNIES EN CÔTE D’IVOIRE


Le Conseil de sécurité a, ce matin, autorisé le déploiement de 2 000 militaires supplémentaires à l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) jusqu’au 30 juin 2011, ainsi que l’avait recommandé le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, dans une lettre* qu’il avait adressée au Conseil le 7 janvier dernier.


Le Conseil de sécurité, par la résolution 1967 (2011), a également autorisé, toujours sur recommandation de M. Ban, la prorogation jusqu’au 30 juin 2011 des capacités militaires et policières supplémentaires temporaires autorisées par la résolution 1942 (2010).


Il a autorisé le Secrétaire général à prolonger de quatre semaines au plus le redéploiement, à titre temporaire, de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) à l’ONUCI de trois compagnies d’infanterie et d’une unité aérienne constituée de deux hélicoptères de transport militaires. 


De même, il a autorisé le redéploiement, à titre temporaire, de la MINUL à l’ONUCI, de trois hélicoptères armés et de leurs équipages, également pour une période de quatre semaines.


« Afin de faire face aux menaces que constituent les foules non armées », le Conseil a autorisé, en remplacement de 60 policiers des Nations Unies, le déploiement de 60 membres d’unités de police constituées.


Enfin, le Conseil de sécurité a exigé detoutes les parties qu’elles s’acquittent scrupuleusement de leur obligation à respecter la sécurité de l’ONUCI et des autres membres du personnel des Nations Unies et a demandé « instamment la levée immédiate du blocus de l’Hôtel du Golf ».


*     Voir document publié sous la cote S/2011/5



LA SITUATION EN CÔTE D’IVOIRE


Texte du projet de résolution ( S/2011/15)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions antérieures, en particulier les résolutions 1962 (2010), 1951 (2010), 1946 (2010), 1942 (2010) et 1933 (2010), et les déclarations de son président relatives à la situation en Côte d’Ivoire et dans la sous-région,


Rappelant la lettre datée du 7 janvier 2011 (S/2011/5), dans laquelle le Secrétaire général recommande le déploiement temporaire à l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), jusqu’au 30 juin 2011, de 2 000 militaires supplémentaires venant s’ajouter aux capacités militaires et policières temporaires autorisées par la résolution 1942 (2010),


Rappelant les arrangements de coopération entre missions prévus aux paragraphes 4 à 6 de sa résolution 1609 (2005) et au paragraphe 6 de sa résolution 1938 (2010), et rappelant le paragraphe 7 de sa résolution 1962 (2010) et son intention d’envisager d’autoriser le Secrétaire général à redéployer à titre temporaire d’autres effectifs, selon que de besoin, entre la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) et l’ONUCI,


Louant les initiatives prises par le Secrétaire général et réaffirmant son appui sans réserve à son Représentant spécial en Côte d’Ivoire dans l’exercice de son mandat en vue de régler pacifiquement la situation dans le pays,


Se déclarant profondément préoccupé par la poursuite de la violence et des violations des droits de l’homme en Côte d’Ivoire, y compris contre les forces de maintien de la paix des Nations Unies et les civils, et soulignant que les responsables de crimes contre le personnel des Nations Unies et les civils doivent répondre de leurs actes,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


Décide d’autoriser, comme l’a recommandé le Secrétaire général dans sa lettre du 7 janvier 2011 (S/2011/5), le déploiement de 2 000 militaires supplémentaires à l’ONUCI jusqu’au 30 juin 2011;


Décide d’autoriser, comme l’a recommandé le Secrétaire général dans sa lettre du 7 janvier 2011 (S/2011/5), la prorogation jusqu’au 30 juin 2011 des capacités militaires et policières supplémentaires temporaires autorisées par la résolution 1942 (2010);


Décide d’autoriser le Secrétaire général, comme suite à la résolution 1951 (2010) et au paragraphe 6 de la résolution 1962 (2010), à prolonger de quatre semaines au plus le redéploiement, à titre temporaire, de la MINUL à l’ONUCI de trois compagnies d’infanterie et d’une unité aérienne constituée de deux hélicoptères de transport militaires;


Décide d’autoriser le redéploiement, à titre temporaire, de la MINUL à l’ONUCI, en application des paragraphes 4 et 6 de sa résolution 1609 (2005), de trois hélicoptères armés et de leurs équipages, pour une période de quatre semaines, comme l’a recommandé le Secrétaire général dans sa lettre du 7 janvier 2011 (S/2011/5) et prie le Secrétaire général de le tenir informé des efforts entrepris à cet égard;

Décide d’autoriser, en remplacement de 60 policiers des Nations Unies, le déploiement de 60 membres d’unités de police constituées afin de faire face aux menaces que constituent les foules non armées;


Prie le Secrétaire général de faire le point, dans son examen à mi-parcours prévu le 31 mars 2011 au plus tard, sur les déploiements temporaires de personnel envisagés aux paragraphes 1, 2 et 5 ci-dessus;


Décide d’autoriser le déploiement immédiat des capacités supplémentaires visées aux paragraphes 1, 4 et 5 ci-dessus et sollicite l’appui des pays qui fournissent des contingents et du personnel de police à cette fin;


Exige detoutes les parties qu’elles s’acquittent scrupuleusement de l’obligation à elles faite de respecter la sécurité de l’ONUCI et des autres membres du personnel des Nations Unies et fassent en sorte que la liberté de circulation de l’ONUCI et des forces françaises qui l’appuient soit pleinement respectée, avec accès immédiat et sans entrave à l’ensemble du territoire ivoirien, y compris à tous les organes administratifs et gouvernementaux, et demande instamment la levée immédiate du blocus de l’Hôtel du Golf;


Exige l’arrêt immédiat de l’utilisation qui est faite des médias, notamment de la Radiodiffusion-Télévision ivoirienne (RTI), pour diffuser de fausses informations incitant à la haine et à la violence, notamment contre les Nations Unies et en particulier l’ONUCI;


Réaffirme qu’il est prêt à prendre des mesures, y compris des sanctions ciblées, à l’encontre de ceux qui entravent l’action de l’ONUCI, comme il l’a souligné dans ses résolutions 1946 (2010) et 1962 (2010);


Réaffirme qu’il a autorisé le Représentant spécial du Secrétaire général, en lui apportant son plein appui, à utiliser tous les moyens nécessaires pour que l’ONUCI s’acquitte de son mandat, notamment pour assurer la protection des civils et sa liberté de circulation, dans les limites de ses capacités et dans les zones de déploiement de ses unités;


Décide de rester activement saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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La Zambie assume la présidence du Conseil économique et social (ECOSOC) en 2011, année consacrée aux objectifs liés à l’éducation

ECOSOC/6455

La Zambie assume la présidence du Conseil économique et social (ECOSOC) en 2011, année consacrée aux objectifs liés à l’éducation

18/01/2011
Conseil économique et socialECOSOC/6455
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social

Session d’organisation de 2011

1ère séance – matin                                         


L A ZAMBIE ASSUME LA PRÉSIDENCE DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (ECOSOC) EN 2011, ANNÉE CONSACRÉE AUX OBJECTIFS LIÉS À L’ÉDUCATION


Le Conseil économique et social (ECOSOC) de l’ONU a élu, ce matin, par acclamation, son nouveau Président, M. Lazarous Kapambwe, de la Zambie.  Le Conseil a également adopté son ordre du jour provisoire* qui prévoit de consacrer l’Examen ministériel annuel (EMA) au thème suivant: « Mise en œuvre des objectifs arrêtés et des engagements pris sur le plan international en matière d’éducation ».


Après avoir félicité le nouveaux Président, Mme Asha-Rose Migiro, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, a souligné que la responsabilité de l’ECOSOC est de rappeler les pays et les partenaires à leurs promesses, et de faire en sorte que les Nations Unies puissent transformer l’ordre du jour du développement en un succès retentissant.


L’ECOSOC devrait d’ailleurs commencer à se prononcer sur le cadre de développement post-2015, date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a préconisé le nouveau Président.  Pour lui, l’une des forces de l’ECOSOC réside dans sa composition, qui comprend des représentants des gouvernements, de la société civile et des partenaires du système des Nations Unies.  Mais M. Kapambwe a aussi souhaité que les travaux à venir bénéficient de l’apport des universitaires, des parlementaires, des autorités locales et des conseils économiques et sociaux nationaux et régionaux.


L’ECOSOC doit être perçu comme partie intégrante de l’architecture de gouvernance mondiale qui émerge, a renchéri le Président sortant, M. Hamidon Ali, de la Malaisie.  Énumérant les trois recommandations formulées lors de la retraite de l’ECOSOC en 2010, il a dit: « l’ECOSOC a un pouvoir légitime unique en tant qu’organe créé par la Charte de l’ONU.  Il doit être vu comme un ensemble incluant ses commissions et autres mécanismes subsidiaires.  Son rôle d’organe de coordination du système des Nations Unies doit être pleinement exploité ».


M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a promis de mieux utiliser le Comité exécutif pour des affaires économiques et sociales (CEAES) pour aligner les activités du système de l’ONU sur les travaux de l’ECOSOC.  Nous allons aussi intensifier notre appui à l’Examen ministériel annuel, en diffusant les pratiques exemplaires et les enseignements tirés à partir des présentations volontaires nationales et des consultations régionales, a-t-il promis.


Ce matin, l’ECOSOC a aussi élu ses quatre Vice-Présidents, à savoir MM. Abdulkalam Abdul Momen, du Bangladesh; Jan Grauls, de la Belgique; Gonzalo Gutiérrez, du Pérou et Milŏs Koterec, de la Slovaquie.


Le Président a annoncé que le projet de programme de travail du Conseil** fera l’objet de consultations officieuses en vue de la session d’organisation de l’ECOSOC qui doit se tenir du 15 au 18 février 2011.


*  E/2011/2

** E/2011/1


ÉLECTION DU BUREAU ET AUTRES QUESTIONS D’ORGANISATION


Déclarations


M. HAMIDON ALI (Malaisie), Président sortant du Conseil économique et social (ECOSOC), a rappelé les cinq « musts » qu’il avait identifiés pour le Conseil.  Il nous fallait adopter un programme de travail proactif, constructif et orienté vers l’action, a-t-il dit, ajoutant qu’il fallait aussi adopter des résolutions et des accords plus concis et plus ciblés.  Il a en outre vu la nécessité d’améliorer l’atmosphère qui entoure les travaux de l’ECOSOC, afin de promouvoir une plus grande transparence et un dialogue honnête.  Il a aussi jugé utile de rechercher des solutions techniques aux questions plutôt que de voir ces dernières comme des problèmes politiques autour desquelles aucun compromis n’est possible.  Il a enfin souligné la nécessité de faire justice au rôle de l’ECOSOC dans les aspects opérationnels des travaux de l’ONU.  Faisant le bilan des travaux menés en 2010, il a constaté que le souhait exprimé en 2005 de transformer l’ECOSOC en un forum plus dynamique s’était finalement concrétisé.

Il a pris l’exemple de l’Examen ministériel annuel (EMA) et du Forum pour la coopération en matière de développement.  Pour l’avenir, il a suggéré que ce Forum renforce ses travaux sur la cohérence des politiques.  Il doit aussi évaluer régulièrement les tendances du financement du développement et les progrès en matière de reddition des comptes et de transparence.  Il faut tirer parti de ce Forum qui peut combler les lacunes de l’architecture de la coopération au développement, a-t-il dit, en espérant que l’Assemblée générale permettra au Forum de se réunir désormais chaque année.


M. Ali a également parlé des moyens de renforcer les liens entre l’ECOSOC et la Commission de consolidation de la paix.  Il a appelé le premier à continuer de souligner la relation entre développement, paix et sécurité.  L’ECOSOC doit être perçu comme partie intégrante de l’architecture de gouvernance mondiale qui émerge, a ajouté M. Ali.  Énumérant les trois recommandations formulées lors de la retraite de l’ECOSOC de 2010, il a dit « l’ECOSOC a un pouvoir légitime unique en tant qu’organe créé par la Charte de l’ONU.  Il doit être vu comme un ensemble incluant ses commissions et autres mécanismes subsidiaires.  Il faut pleinement exploiter son rôle d’organe de coordination du système des Nations Unies ».


M. LAZAROUS KAPAMBWE (Zambie), Président de l’ECOSOC pour 2011, s’est engagé à faire de son mieux pour que les problèmes rencontrés par l’Afrique et les autres régions en développement soient traités le mieux possible par le Conseil.  Il a dit son intention de s’atteler rapidement au choix des thèmes qui seront examinés entre 2012 et 2014, en ayant pour objectif de renforcer la nature multisectorielle et multidimensionnelle de l’ordre de l’ONU en matière de développement.


Il est également très important que le Conseil commence à se prononcer sur le cadre de développement d’après 2015, date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Si l’une des forces de l’ECOSOC réside dans sa composition, qui comprend des représentants des gouvernements, de la société civile et des partenaires du système des Nations Unies, le nouveau Président a aussi souhaité que les travaux à venir bénéficient de l’apport des universitaires, des parlementaires, des autorités locales et des conseils économiques et sociaux nationaux et régionaux.


Il a appelé à une plus grande collaboration entre le Conseil et ses commissions et à des liens renforcés entre l’ECOSOC et les conseils d’administration des fonds et programmes des Nations Unies, ainsi qu’avec les mécanismes régionaux du Groupe de développement des Nations Unies.  Le Président a dit vouloir approfondir le dialogue entre l’ECOSOC et la Commission de consolidation de la paix.  Il a conseillé au Conseil de prendre toute la mesure des connexions entre le développement, les changements climatiques, les catastrophes naturelles, la paix et la sécurité.  Il a assuré, dans ce cadre, qu’il ferait tout pour qu’Haïti reste en tête des priorités.  Il a aussi exprimé le souhait que l’ECOSOC apporterait une contribution importante aux travaux de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés qui doit se tenir à Istanbul en mai prochain.


Mme ASHA-ROSE MIGIRO, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, a rappelé les huit occasions stratégiques identifiées par le Secrétaire général comme pouvant permettre de grands progrès.  L’ECOSOC pourrait être un acteur important dans cet effort.  Elle a d’abord cité la nécessité d’une action pour un développement inclusif et durable.  L’ECOSOC pourrait surveiller les progrès en la matière et raviver le partenariat international pour le développement.


Elle a ensuite cité l’émancipation des femmes et la lutte contre le changement.  Le Secrétaire général, a-t-elle aussi rappelé, a demandé de nouvelles mesures pour promouvoir les droits de l’homme, améliorer les réponses aux crises humanitaires et de faire plus pour répondre aux attentes des pays les plus pauvres, a rappelé la Vice-Secrétaire générale.  L’ECOSOC a une grande expérience dans tous ces domaines, a souligné Mme Migiro.  La responsabilité de l’ECOSOC est de rappeler les pays et les partenaires à leurs promesses et de faire en sorte que les Nations Unies puissent transformer l’ordre du jour du développement en un succès retentissant.


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales (DESA), a assuré de l’appui de son Département aux travaux de l’ECOSOC.  Il a dit son intention de mieux utiliser le Comité exécutif des affaires économiques et sociales (CEAES) pour mieux aligner les activités du système de l’ONU sur les travaux de l’ECOSOC.  Nous allons aussi intensifier notre appui à l’Examen ministériel annuel, en diffusant les pratiques exemplaires et les enseignements tirés à partir des présentations volontaires nationales et des consultations régionales nationales, a-t-il promis.  Nous poursuivrons également notre soutien au Forum pour la coopération en matière de développement et au Groupe consultatif sur Haïti, a-t-il dit.


En tant que Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable –Rio +20-, il a promis de faire tout son possible pour aider les États Membres à se préparer à ce rendez-vous.  La collaboration entre DESA, le Groupe des Nations Unies pour le développement et le Groupe des Nations Unies pour l’environnement s’appelle désormais CEAES Plus.  Avec les commissions régionales, nous venons juste, a indiqué le Secrétaire général, de tenir des discussions fructueuses sur les objectifs et les thèmes de Rio +20.  Les préparatifs pour la prochaine session de l’ECOSOC vont bon train, a-t-il enfin indiqué.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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