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Conseil de sécurité: le processus de paix au Moyen-Orient est dans l’impasse, malgré les mutations spectaculaires que connait la région, souligne Robert Serry

CS/10182

Conseil de sécurité: le processus de paix au Moyen-Orient est dans l’impasse, malgré les mutations spectaculaires que connait la région, souligne Robert Serry

24/02/2011
Conseil de sécuritéCS/10182
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6488e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LE PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT EST DANS L’IMPASSE, MALGRÉ

LES MUTATIONS SPECTACULAIRES QUE CONNAIT LA RÉGION, SOULIGNE ROBERT SERRY


Le Coordonnateur spécial pour le processus de paix a fait un exposé sur l’évolution

de la situation et des négociations de paix israélo-palestiniennes aux membres du Conseil


Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Robert Serry, a déclaré ce matin devant le Conseil de sécurité que les « mutations politiques spectaculaires » qui ont secoué la région récemment se sont produites alors que le processus de négociations entre Israéliens et Palestiniens se caractérise par la « stagnation ».


« S’il est vrai que les changements observés dans un certain nombre de pays ont ajouté de l’incertitude à un processus de paix israélo-palestinien ou israélo-arabe déjà délicat, l’accomplissement de progrès vers une solution négociée qui tienne compte de tous les enjeux fondamentaux permettrait d’apporter une contribution déterminante à la stabilisation de la région », a estimé M. Serry.


« Je dois en toute franchise vous faire part du manque de confiance qui se manifeste entre les parties, ainsi que dans les efforts internationaux destinés à les aider à surmonter l’impasse actuelle », a poursuivi le Coordonnateur, qui a relayé devant les 15 membres du Conseil la « préoccupation profonde du Secrétaire général » concernant ces obstacles.  Le manque de confiance mutuelle entre les parties ne pourra être surmonté sans une intervention vigoureuse et crédible de la communauté internationale dans le processus de paix, a déclaré Robert Serry.


Le Quatuor pour le Moyen-Orient, dont la dernière réunion remonte au 5 février dernier, doit pleinement jouer son rôle à cet égard, a-t-il préconisé, en notant que la persistance des tensions observées en ce moment même sur le terrain constitue un obstacle sur la voie d’une solution négociée.


Le Coordonnateur a dénoncé la poursuite de la construction, par Israël, de 2 000 lotissements de plus en Cisjordanie au lendemain de l’expiration, le 26 septembre dernier, du moratoire qui avait permis de geler temporairement les avancées de la colonisation.  La décision de reprendre la construction de logements sur les terres palestiniennes est un « regrettable développement », comme l’ont dit les membres du Quatuor, a rappelé M. Serry.  Le Coordonnateur a demandé à Israël de respecter les dispositions du droit international et de la Feuille de route du Quatuor en mettant immédiatement fin aux colonies de peuplement, y compris à Jérusalem-Est, et en démantelant les points de contrôle et de passage imposés aux Palestiniens.


L’adversité à laquelle elle fait face sur le terrain n’a pas empêché l’Autorité palestinienne de poursuivre son programme de consolidation de ses institutions, qui représentent désormais la « base d’un État en attente de réalisation », a déclaré Robert Serry.  Cette dynamique est toutefois compromise par les mesures d’occupation israélienne, qui sont contraires à la vision et au projet de coexistence territoriale de deux États, la Palestine et Israël, vivant en paix côte à côte, et limitent la liberté de mouvement des populations.


Malgré tout, les forces de sécurité palestiniennes continuent de faire des progrès dans le maintien de l’ordre et de la sécurité en Cisjordanie, et l’activité économique palestinienne est en hausse, aidée en cela par la levée de certains obstacles par Israël.  Les récentes mesures prises, d’un commun accord, par le Premier Ministre israélien et l’Envoyé spécial du Quatuor en vue d’améliorer les modes de subsistance des Palestiniens et de relancer la croissance économique en Cisjordanie et à Gaza, doivent être maintenant suivies d’autres initiatives, a souligné M. Serry.


La présence et les opérations des Forces de sécurité israéliennes dans les centres de population palestiniens continuent de représenter une source majeure de préoccupation pour l’Autorité palestinienne, qui est supposée assurer le contrôle de ces zones, a noté le Coordonnateur.  Au cours du mois écoulé, pas moins de 434 incursions israéliennes ont été recensées, provoquant la mort d’un Palestinien, en blessant 96, et conduisant à l’arrestation de 379 autres, a-t-il relevé.


Au cours de la période à l’examen, un certain nombre de mesures ont été prises par l’Autorité palestinienne afin de répondre aux attentes placées en elle en matière de réformes politiques.  Ainsi, le 8 février dernier, le Président Abbas a appelé à la tenue d’élections locales le 9 juillet prochain, tout en précisant quelques jours plus tard que des élections présidentielles et législatives devraient avoir lieu « aussi rapidement que possible » en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.


Par ailleurs, a rappelé M. Serry, le Premier Ministre Fayyad, après avoir présenté le 14 février la démission de son gouvernement, a été immédiatement reconduit et chargé de former un nouveau Gouvernement palestinien d’unité nationale s’appuyant sur le respect du principe de non-violence, « comme première étape vers la réconciliation », a indiqué Robert Serry.


Évoquant ensuite la situation à Gaza, le Coordonnateur spécial du processus de paix au Moyen-Orient a regretté la recrudescence des violences dans la zone, et a cité en particulier des tirs de roquettes effectués en direction d’Israël, qu’il a condamnés avec vigueur.  Ces tirs ont provoqué la riposte des forces israéliennes, qui ont lancé des raids aériens contre les locaux du Hamas, a indiqué M. Serry.  Il a appelé Israël à exercer la plus grande retenue et à assurer la protection des civils dans le respect du droit international humanitaire.


Au-delà des violences, Robert Serry a exprimé sa préoccupation devant la situation économique déprimante qui règne dans les territoires occupés et a regretté l’impact continu qu’ont les mesures de bouclage israéliennes sur l’économie et la population palestiniennes.  M. Serry a cependant noté qu’Israël a approuvé le lancement à Gaza de 14 projets onusiens d’infrastructures, dont sept écoles de l’UNRWA.


Évoquant la situation qui prévaut en général dans la région, il s’est félicité de l’engagement des autorités israéliennes et égyptiennes à garantir la stabilité et la paix régionales.  Le Coordonnateur spécial a également salué « le geste humanitaire d’Israël, qui vient d’autoriser 300 Palestiniens vivant en Libye à rejoindre la Cisjordanie ».  Il a cependant regretté le manque de progrès entre Israël et la Syrie, notamment en raison de la construction, en projet, de nouvelles colonies israéliennes de peuplement dans le Golan syrien occupé.


Au Liban, a-t-il poursuivi, l’effondrement du Gouvernement de Saad Hariri, le 12 janvier dernier, a conduit à une aggravation des tensions politiques dans le pays, qui a culminé dans une série de manifestations de soutien à M. Hariri les 24 et 25 janvier à Tripoli et à Beyrouth.  Les consultations engagées par le Président du Liban, Michel Sleiman, en vue de former un nouveau gouvernement, se poursuivent, a indiqué le Coordonnateur aux membres du Conseil de sécurité.  Il s’est félicité par ailleurs de la signature, par M. Hariri, d’un décret administratif destiné à améliorer les conditions de travail des réfugiés palestiniens au Liban.


M. Serry a ajouté en conclusion qu’au Moyen-Orient, 2011 serait une année déterminante pour la crédibilité de la communauté internationale, y compris pour celle du Quatuor.  « Il est plus que jamais urgent de répondre aux attentes », a-t-il souligné, en préconisant la recherche de pistes permettant d’obtenir des résultats plus concrets, ceci dans le cadre des négociations de paix.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste en maintenant ses effectifs actuels

CS/10181

Le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste en maintenant ses effectifs actuels

24/02/2011
Conseil de sécuritéCS/10181
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6487e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE D’UN AN LE MANDAT DE LA MISSION INTÉGRÉE

DES NATIONS UNIES AU TIMOR-LESTE EN MAINTENANT SES EFFECTIFS ACTUELS


Deux jours après avoir tenu un débat sur la situation au Timor-Leste, le Conseil de sécurité a décidé, ce matin, de proroger jusqu’au 26 février 2012 le mandat de la Mission intégrée des Nations Unies dans ce pays (MINUT) en maintenant les effectifs actuels autorisés.


Dans une résolution adoptée à l’unanimité de ses 15 membres –qui portera la cote S/RES/1969 (2011)-, le Conseil demande instamment à toutes les parties au Timor-Leste, en particulier aux dirigeants politiques, de continuer à œuvrer main dans la main, à pratiquer le dialogue politique, à consolider la démocratie et l’état de droit, à favoriser un développement socioéconomique durable et à assurer la défense des droits de l’homme et la réconciliation nationale.


Par ce texte, le Conseil de sécurité demande à la MINUT de fournir, dans le cadre de son mandat actuel, l’appui nécessaire en prévision des élections parlementaires et présidentielles de 2012, « comme le Gouvernement timorais l’a sollicité », et engage la communauté internationale à apporter son concours à cette entreprise.


Aux termes de sa résolution 1969, le Conseil réaffirme en particulier l’importance de bien délimiter les rôles et missions respectifs des Forces armées du Timor-Leste (F-FDTL) et de la Police nationale timoraise (PNT).  « Il importe de prendre les mesures nécessaires pour garantir la crédibilité et l’intégrité de la Police nationale, y compris pour régler toutes les affaires disciplinaires et criminelles en suspens intentées contre des agents de police », souligne le Conseil de sécurité dans cette résolution. 


Aux termes du texte, le Conseil approuve la reconfiguration de la composante de police de la MINUT pour tenir compte de l’évolution de son rôle et de sa fonction au Timor-Leste et du plan de son retrait.  Les modalités du retrait de la Mission dépendront de la situation sur le terrain et « du bon déroulement des opérations électorales de 2012 », indique d’autre part le Conseil de sécurité.


La composante policière de la MINUT, devra, comme le demande le Secrétaire général dans son rapport (S/2011/32)), se réduire progressivement pour atteindre le chiffre de 1 280 agents en juin 2011.


LA SITUATION AU TIMOR-LESTE


Texte du projet de résolution (S/2011/86)


Le Conseil de sécurité,


Réaffirmant toutes ses résolutions et déclarations sur la situation au Timor-Leste, en particulier ses résolutions 1599 (2005), 1677 (2006), 1690 (2006), 1703 (2006), 1704 (2006), 1745 (2007), 1802 (2008), 1867 (2009) et 1912 (2010),


Accueillant avec satisfaction le rapport du Secrétaire général en date du 25 janvier 2011 (S/2011/32),


Réaffirmant son attachement sans réserve à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale du Timor-Leste, ainsi qu’à la promotion d’une stabilité durable dans ce pays,


Prenant note de la stabilité générale découlant de l’amélioration continue de la situation sur les plans politique et de la sécurité et saluant la ferme volonté des autorités timoraises et des autres parties intéressées d’encourager le dialogue national et la participation de tous aux mécanismes démocratiques dans la paix, et les mesures qu’elles continuent de prendre pour promouvoir le maintien de la paix, de la stabilité et de l’unité,


Se félicitant des mesures prises par le Gouvernement pour promouvoir la coopération et le dialogue entre les autorités locales et nationales, y compris dans le cadre des consultations de décembre 2010 consacrées aux plans de développement du Gouvernement pour 2011, et encourageant la poursuite des efforts à cet égard,


Saluant les efforts faits par les responsables politiques du Timor-Leste pour offrir à tous les partis politiques la possibilité de contribuer à la solution de questions d’intérêt national, ainsi que l’illustre la conférence de clôture du dialogue national sur la vérité, la justice et la réconciliation axé sur la recherche d’un consensus tenue en octobre 2010,


Réaffirmant la nécessité de respecter l’indépendance du pouvoir judiciaire, soulignant l’impératif de lutter contre l’impunité, notant à cet égard la grave pénurie de ressources dont continue de pâtir le système judiciaire, et encourageant les autorités timoraises à redoubler d’efforts pour établir la responsabilité des infractions pénales graves, y compris celles commises pendant la crise de 2006, comme l’a recommandé la Commission spéciale d’enquête indépendante,


Se félicitant du fait que le Parlement national ait commencé à examiner en septembre 2010 les projets de loi portant réparations et création d’institutions appelées à prendre le relais de la Commission Accueil, vérité et réconciliation et de la Commission Vérité et amitié, en application de la résolution adoptée par le Parlement timorais le 14 décembre 2009, et encourageant à aller de l’avant en vue de l’adoption de ces projets de loi,


Saluant ce qui a été fait pour renforcer les moyens des secteurs judiciaire et pénitentiaire, ce qui a permis de ménager un meilleur accès au système judiciaire, de réduire le nombre d’affaires pénales en souffrance et de moderniser l’infrastructure pénitentiaire, ainsi que d’adopter des textes de loi majeurs, tels que le Code pénal et la loi réprimant la violence familiale,


Prenant note des mesures prises par le Gouvernement timorais afin de renforcer encore les capacités institutionnelles et l’efficacité de la Commission de lutte contre la corruption et de la Commission de la fonction publique et d’obtenir un large appui en faveur des mesures de lutte contre la corruption, et soulignant l’importance de solides lois, institutions, mécanismes et normes pour la transparence, le respect du principe de responsabilité et l’efficacité de la fonction publique aux fins de la stabilité et du développement du pays à long terme,


Se félicitant de la mise en place d’un mécanisme de planification et de mise en œuvre de la transition auquel participent les différentes parties, et notamment de la première réunion du Comité de haut niveau sur la transition et de l’accord sur l’institution de sept groupes de travail technique communs, et soulignant combien il importe que ce mécanisme œuvre à appuyer les priorités nationales et à répondre aux préoccupations nationales,


Saluant les nouveaux progrès faits pour amener la Police nationale timoraise (PNTL) à assumer de nouveau pleinement la responsabilité principale du maintien de l’ordre,


Soulignant à nouveau la nécessité d’appliquer dans son intégralité l’« Accord sur le rétablissement et le maintien de la sécurité publique au Timor-Leste et l’assistance à la réforme, à la restructuration et au renforcement de la Police nationale timoraise et du Ministère de l’intérieur », conclu entre le Gouvernement du Timor-Leste et la MINUT le 1er décembre 2006, et estimant préoccupant que le Gouvernement ait assermenté 52 agents de la PNTL qui font l’objet d’instances disciplinaires et pénales,


Notant qu’à la suite de la reprise de sa mission de maintien de l’ordre dans tous les districts et pour tous les services, la PNTL continue d’avoir besoin d’être aidée à renforcer ses institutions et ses capacités, notamment au moyen d’un transfert de savoir-faire qui lui permettrait de faire face aux besoins existants,


Exprimant son soutien sans réserve aux forces de sécurité internationales qui aident le Gouvernement timorais et la MINUT à assurer le maintien de l’ordre et de la stabilité, ainsi que le Gouvernement du Timor-Leste en a fait la demande,


Se félicitant de ce que le Gouvernement du Timor-Leste a fait pour réaliser une croissance économique soutenue et le développement socioéconomique, notamment réduire le pourcentage de la population vivant dans la pauvreté et améliorer les indicateurs du développement humain, tout en étant conscient des problèmes qui restent à surmonter avant de parvenir à une croissance durable bénéficiant à tous, notamment dans le cadre de la promotion du développement rural, du secteur et de la création d’emplois, en particulier pour les jeunes, ainsi que dans le cadre de la réglementation de la propriété foncière et de l’octroi de titres fonciers et de titres de propriété,


Se félicitant également de la volonté du Gouvernement timorais de promouvoir les objectifs énoncés par le Conseil dans sa résolution 1325 (2010), et de ce qu’il fait dans ce sens en particulier des mesures prises pour mettre les femmes et les filles à l’abri de la violence fondée sur le sexe, et notamment celles relatives à l’application de la nouvelle loi réprimant la violence familiale, et de l’action du Groupe d’intervention de la PNTL pour les personnes vulnérables ainsi que des autres mesures relatives à la situation des femmes et des filles,


Prenant note des efforts faits par le Gouvernement timorais pour mettre au point le plan stratégique de développement pour la période allant de 2011 à 2030, et soulignant qu’il importe de poursuivre ces efforts,


Rappelant que, si le Timor-Leste a connu des progrès dans plusieurs aspects de son développement politique, économique et social, ainsi qu’au niveau du renforcement des ressources humaines et des institutions, le pays doit toujours faire face à de nombreux problèmes dans des domaines liés aux facteurs sous-jacents de la crise de 2006 et a besoin de l’aide soutenue des partenaires bilatéraux et multilatéraux pour pouvoir réaliser pleinement son potentiel de croissance équitable et durable,


Tenant compte de la contribution que le Timor-Leste a apportée en mettant en évidence l’importance critique du renforcement des institutions dans la phase de consolidation de la paix au lendemain d’un conflit,


Soulignant qu’il importe, aux fins d’assurer la stabilité à long terme du Timor-Leste, de veiller au déroulement d’un processus électoral pacifique, crédible et transparent en 2012,


Soulignant en outre qu’il importe de promouvoir la bonne compréhension et le respect soutenus de l’équilibre des pouvoirs entre les principales institutions de l’État,


Saluant l’action que le Gouvernement timorais continue de mener pour pourvoir à la pleine réinsertion des personnes déplacées au sein de leur communauté et de la société timoraise,


Mesurant l’importance des activités menées par la MINUT en faveur de la paix, de la stabilité et du développement au Timor-Leste et reconnaissant de l’action menée par la Mission et l’équipe de pays des Nations Unies, sous la direction du Représentant spécial du Secrétaire général,


Décide de proroger jusqu’au 26 février 2012 le mandat de la MINUT en maintenant les effectifs actuels autorisés;


Demande instamment à toutes les parties au Timor-Leste, en particulier aux dirigeants politiques, de continuer à œuvrer main dans la main, à pratiquer le dialogue politique, à consolider la paix, la démocratie, l’état de droit, à favoriser un développement social et économique durable, et à assurer la défense des droits de l’homme et la réconciliation nationale, et réaffirme son plein appui aux efforts que continue de déployer le Représentant spécial du Secrétaire général en vue de résoudre les problèmes critiques que connaît le pays dans les domaines politique et de la sécurité, notamment d’asseoir une tradition de gouvernance démocratique fondée sur l’ouverture et la concertation;


Demande à la MINUT de fournir, dans le cadre de son mandat actuel, l’appui nécessaire en prévision des élections parlementaires et municipales de 2012, comme le Gouvernement timorais l’a sollicité, et conformément aux recommandations que formulera la future mission d’évaluation électorale, et engage la communauté internationale à apporter son concours à cette entreprise;


Réaffirme l’importance que continuent de revêtir l’examen et la réforme par le Gouvernement timorais du secteur de la sécurité au Timor-Leste, en particulier la nécessité de bien délimiter les rôles et missions respectifs des Falintil-Forças de Defesa de Timor-Leste (F-FDTL) et de la Police nationale, de renforcer les cadres juridiques et d’améliorer les mécanismes permettant d’exercer un contrôle sur les deux institutions du secteur de la sécurité par les autorités civiles et leur responsabilisation devant ces dernières, et demande à la MINUT de continuer d’appuyer les efforts que le Gouvernement timorais déploie à cet égard;


Souligne qu’il importe de prendre les mesures nécessaires pour garantir la crédibilité et l’intégrité de la Police nationale, y compris pour régler toutes les affaires disciplinaires et criminelles en suspens intentées contre des agents de police;


Encourage la poursuite de l’action entreprise en vue de mener à bien la reprise par la Police nationale de sa mission première de maintien de l’ordre dans tous les districts et les services, conformément aux critères mutuellement convenus par le Gouvernement timorais et la MINUT, notamment grâce à la mise en place de mesures communes destinées à renforcer les moyens institutionnels de la Police nationale dans les districts et les services restants;


Approuve la reconfiguration de la composante de police de la MINUT pour tenir compte de l’évolution de son rôle et de sa fonction au Timor-Leste et du plan de son retrait, conformément aux souhaits du Gouvernement timorais, en tenant compte de la situation sur le terrain et après le bon déroulement des opérations électorales en 2012, comme il est recommandé au paragraphe 61 du rapport du Secrétaire général (S/2011/32);


Demande à la MINUT de continuer à pourvoir à titre provisoire au maintien de l’ordre et à la sécurité publique dans les districts et les services où la Police nationale doit encore reprendre sa mission première de maintien de l’ordre, et dès lors que celle-ci assumera à nouveau la responsabilité de ces activités, à lui fournir un appui opérationnel, dans le cadre de son mandat actuel, comme convenu entre le Gouvernement timorais et la MINUT;


Demande à la MINUT de continuer à appuyer le développement institutionnel et le renforcement des capacité de la Police nationale à la suite de la reprise par celle-ci de la responsabilité principale des activités de police dans tous les districts et services, notamment le recrutement rapide de 19 experts civils supplémentaires pour la composante de police comme indiqué dans le rapport du Secrétaire général, exprime son soutien au groupe de travail commun de la police de la MINUT et de la Police nationale pour ses efforts visant à élaborer un plan d’appui au renforcement des capacités de la Police nationale axé sur les cinq grands domaines de développement définis dans le Plan de développement stratégique de la Police nationale pour la période 2011-2012, et souligne le rôle déterminant que sont appelés à jouer les autres partenaires bilatéraux et multilatéraux dans ce cadre et combien il importe de promouvoir l’exercice de l’autorité par les Timorais;


Souligne que le concept d’opérations et les règles d’engagement doivent être régulièrement actualisés, selon qu’il convient, et cadrer avec les dispositions de la présente résolution;


Réaffirme l’importance des efforts déployés à l’heure actuelle pour garantir la responsabilisation et la justice, exprime son soutien à l’appui que la MINUT apporte au Gouvernement timorais à cet égard dans le cadre de l’exercice de son mandat, ainsi qu’aux initiatives visant à renforcer le Bureau du Médiateur pour les droits de l’homme et la justice, et souligne qu’il importe que le Gouvernement timorais donne suite aux recommandations figurant dans le rapport de la Commission spéciale d’enquête indépendante pour le Timor-Leste établi en 2006 (S/2006/822), notamment aux paragraphes 225 à 228 du rapport;


Souligne l’importance d’une approche coordonnée de la réforme du secteur judiciaire, qui prenne en compte les recommandations issues de l’évaluation exhaustive et indépendante des besoins et fasse fond sur le Plan stratégique du Gouvernement timorais relatif au secteur de la justice, et la nécessité constante d’accroître le contrôle de l’appareil judiciaire par les Timorais et de renforcer les capacités du personnel judiciaire national, notamment à la faveur de la formation et de la spécialisation des avocats et des juges du pays, et souligne combien il est nécessaire que la communauté internationale continue d’aider le Timor-Leste à développer et fortifier ses institutions dans ce secteur, en se fondant sur les progrès accomplis récemment, notamment l’élaboration et la promulgation de textes majeurs tels que le Code pénal et la loi réprimant la violence familiale;


Demande à la MINUT de poursuivre l’action qu’elle mène, en l’adaptant au besoin pour améliorer l’efficacité du secteur de la justice, en vue d’aider le Gouvernement timorais à mettre en œuvre les procédures recommandées par la Commission d’enquête;


Demande à la MINUT de continuer d’aider le Gouvernement timorais à coordonner la coopération des donateurs dans les domaines du renforcement des capacités institutionnelles;


Mesure l’importance des plans de développement élaborés par le Gouvernement timorais, en particulier de l’intérêt porté aux infrastructures, au développement rural et au renforcement des capacités humaines, et, à cet égard, demande à la MINUT de continuer de coopérer et de coordonner ses activités avec les organismes, fonds et programmes des Nations Unies ainsi que tous les partenaires concernés pour aider le Gouvernement timorais et les institutions compétentes à concevoir des politiques de réduction de la pauvreté, d’amélioration de l’éducation, de promotion de moyens de subsistance viables et de croissance économique durable;


Invite le Gouvernement timorais à renforcer le volet consolidation de la paix dans des domaines tels que l’emploi et la démarginalisation, les efforts devant porter en particulier sur les zones rurales et les jeunes, ainsi que le développement socioéconomique au niveau local, en particulier les activités agricoles;


Demande à la MINUT d’envisager pleinement, tout au long de son mandat, la question de l’égalité des sexes telle qu’elle ressort des résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009) et 1889 (2009) du Conseil comme question transversale, en mettant l’accent sur la nécessité de rendre le secteur de la sécurité plus sensible aux besoins spécifiques des femmes, et réaffirme ses résolutions 1674 (2006) et 1894 (2009) sur la protection des civils et 1502 (2003) sur la protection du personnel humanitaire et du personnel des Nations Unies;


Prie le Secrétaire général de continuer à prendre les dispositions nécessaires pour que la MINUT applique pleinement la politique de tolérance zéro adoptée par l’ONU en matière d’exploitation et de sévices sexuels et de l’en tenir informé, et exhorte les pays qui fournissent des contingents et du personnel de police à prendre des mesures préventives et à s’assurer que les membres de leurs contingents qui se seraient rendus coupables de tels actes en répondent pleinement;


Prie également le Secrétaire général de le tenir régulièrement informé de l’évolution de la situation sur place et de lui présenter, le 15 octobre 2011 au plus tard, un rapport faisant le point sur le Comité de haut niveau sur la transition et les progrès réalisés concernant les tâches essentielles à accomplir après les élections et, le 26 janvier 2012 au plus tard, un rapport sur la planification concernant la présence des Nations Unies au Timor-Leste après les élections de 2012;


Réaffirme l’importance de la stratégie à moyen terme et des objectifs correspondants, pour mesurer et suivre les progrès au Timor-Leste et évaluer le niveau et la forme de l’aide fournie par l’Organisation des Nations Unies et de sa coopération avec le Gouvernement timorais tout en continuant à jauger activement ces objectifs, et souligne qu’il importe qu’à cette occasion, les dirigeants et le peuple timorais s’approprient la stratégie;


Invite le Gouvernement timorais, la MINUT, l’équipe de pays des Nations Unies et les autres parties prenantes, notamment dans le cadre du Comité de haut niveau sur la transition, à poursuivre les discussions en cours sur la stratégie et les modalités de la transition et les activités préparatoires à la modification future de la nature et de la portée de la présence des Nations Unies sur place après le retrait de la MINUT;


Décide de rester saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Décolonisation: le Comité spécial des Vingt-Quatre organise les travaux de sa session 2011 et adopte un calendrier provisoire

AG/COL/3215

Décolonisation: le Comité spécial des Vingt-Quatre organise les travaux de sa session 2011 et adopte un calendrier provisoire

24/02/2011
Assemblée généraleAG/COL/3215
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Comité spécial chargé d’étudier la situation

en ce qui concerne l’application de la Déclaration

sur l’octroi de l’indépendance aux pays

et aux peuples coloniaux

Séance d’organisation de la session de 2011

1re séance – matin


DÉCOLONISATION: LE COMITÉ SPÉCIAL DES VINGT-QUATRE ORGANISE LES TRAVAUX DE SA SESSION 2011 ET ADOPTE UN CALENDRIER PROVISOIRE


M. Ban Ki-moon appelle à éliminer immédiatement et complètement le colonialisme sous toutes ses formes et manifestations


Rappelant que 16 territoires non autonomes demeurent sur la liste de l’Organisation des Nations Unies, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a exhorté, ce matin, la communauté internationale à éliminer immédiatement et complètement le colonialisme sous toutes ses formes et manifestations, à l’occasion de l’ouverture de la session 2011 du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux – ou « Comité spécial des Vingt-Quatre ». 


Le Secrétaire général de l’ONU a également rappelé qu’à l’occasion de la célébration du 50ème anniversaire de l'adoption de la déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, il avait appelé la communauté internationale à réaliser l’élimination immédiate et complète du colonialisme sous toutes ses formes et manifestations.  Il a mis l’accent sur l’importance des efforts de toutes les parties concernées, à savoir le Comité spécial, les puissances administrantes et les peuples des territoires non autonomes.  Les travaux de la présente session pour établir un plan d’action pour la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme ainsi que la tenue du prochain séminaire régional pour les Caraïbes seront décisifs à cet égard, a estimé M. Ban.  


Outre l’élection de son Président, M. Francisco Carriòn Mena (Équateur), le Comité spécial aadopté ce matin, tel qu’oralement amendé, le programme de travail provisoire de sa session 2011(1) qui devrait s’achever le 24 juin 2011 avec l’adoption de recommandations.  Il a également pris note d’un document (2) qui recense les résolutions et décisions adoptées par l’Assemblée générale en rapport aux travaux du Comité en 2010.  Outre la résolution 65/119 du 10 décembre 2010, par laquelle elle a proclamé la période 2011-2020 troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, l’Assemblée a adopté près de 20 résolutions qui concernent les travaux du Comité spécial.  Par ailleurs, le Comité spécial a également décidé de permettre à l’Argentine, à l’Espagne et au Tadjikistan de participer à ses travaux en tant que pays observateurs.  


Ayant recours à un vote à bulletin secret - pour la première fois depuis sa création par la résolution 1654 (XVI) de l’Assemblée générale, en date du 27 novembre 1961 -, le Comité spécial des Vingt-Quatre a élu M. Francisco Carriòn Mena (Équateur) à la présidence de sa session 2011 par 15 voix, le Président sortant, M. Donatus Keith St Aimée (Sainte-Lucie), ayant recueilli pour sa part 10 voix.  Les autres membres du Bureau ont été élus par acclamation: MM. Pedro Nuñez Mosquera (Cuba) et Rupert Davies (Sierra Leone), aux postes de vice-présidents; et M. Bashar Ja’afari (République arabe syrienne) au poste de rapporteur.


Le Président nouvellement élu du Comité spécial a, pour sa part, souligné que l’ONU s’était élargie avec 93 nouveaux États Membres depuis l’adoption de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux contenue dans la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée, adoptée le 14 décembre 1960.  Aujourd’hui, moins de deux millions de personnes vivent dans des territoires non autonomes alors qu’ils étaient 750 millions en 1945, a-t-il ajouté, en illustrant l’importance des travaux du Comité. 


Si le représentant de Cuba s’est, de son côté, particulièrement inquiété de la détérioration de la situation à Porto Rico, celui de la Syrie a dénoncé le fait que des peuples se trouvent encore sous le joug du colonialisme, 65 ans après la création de l’ONU.  Le Comité a également entendu les représentants de l’Inde, de l’Indonésie, de la République du Congo, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et de Sainte-Lucie qui ont fait de brefs commentaires.  Certains intervenants ont rappelé que la présente session coïncidait avec la première année de la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.   


Selon le programme provisoire adopté ce matin, le Comité spécial consacrera cinq journées, du lundi 13 au vendredi 17 juin, aux questions de la diffusion d’informations sur la décolonisation, les renseignements relatifs aux territoires non autonomes communiqués en application de l’alinéa e de l’Article 73 de la Charte de l’ONU, l’envoi de missions de visite dans les territoires et la question de Gibraltar.  La journée du lundi 20 juin sera consacrée à l’audition des pétitionnaires concernant Porto Rico (décision du 15 juin 2009).  Mardi 21 juin, le Comité spécial examinera les questions des Îles Falkland (Malvinas), puis du Sahara occidental, de la Nouvelle-Calédonie, d’Anguilla, des Bermudes, de Guam, des îles Caïmanes, des îles Turques et Caïques, des îles Vierges américaines, des îles Vierges britanniques, de Montserrat, de Pitcairn, de Sainte-Hélène et des Samoa américaines.  Mercredi 22 juin, il examinera notamment la question des activités économiques et autres préjudiciables aux intérêts des peuples des territoires non autonomes et l’application de la « Déclaration ».  Vendredi 24 juin, le Comité spécial examinera la question de Tokélaou. 


Au 1er janvier 2011, le Comité spécial se composait des 29 membres suivants: Antigua-et-Barbuda, Bolivie (État plurinational de), Chili, Chine, Congo, Côte d’Ivoire, Cuba, Dominique, Équateur, Éthiopie, Fédération de Russie, Fidji, Grenade, Inde, Indonésie, Iran, Iraq, Mali, Nicaragua, Papouasie-Nouvelle-Guinée, République arabe syrienne, République-Unie de Tanzanie, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Sierra Leone, Timor-Leste, Tunisie et Venezuela.


Le Comité spécial est chargé d’examiner la situation politique, économique et sociale de chacun des territoires non autonomes inscrits sur la liste de l’ONU.  À cette fin, il se réunit chaque année pour entendre les déclarations de représentants désignés ou élus des territoires non autonomes et des pétitionnaires.  En outre, il envoie des missions dans ces territoires et organise des séminaires sur la situation politique, économique et sociale et de l’éducation dans les territoires non autonomes.  Il présente des propositions et met en œuvre les mesures approuvées par l’Assemblée générale.  Il formule des recommandations concernant la diffusion de l’information, afin de mobiliser l’opinion en faveur de la décolonisation et d’examiner l’assistance offerte aux populations des territoires non autonomes par les organismes du système de l’ONU.


Le Comité spécial devrait reprendre ses travaux les jeudi 29 mars et mardi 19 avril pour débattre de l’organisation du prochain séminaire régional pour les Caraïbes.


* A/AC.109/2011/L.2  

**A/AC.109/2011/L.1


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Commission de la condition de la femme: une initiative indienne sur l’accès à l’énergie solaire au centre des débats sur la formation technique et professionnelle

FEM/1842

Commission de la condition de la femme: une initiative indienne sur l’accès à l’énergie solaire au centre des débats sur la formation technique et professionnelle

23/02/2011
Conseil économique et socialFEM/1842
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme

Cinquante-cinquième session

4e et 5e séances – matin et après-midi


COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME: UNE INITIATIVE INDIENNE SUR L’ACCÈS À L’ÉNERGIE

SOLAIRE AU CENTRE DES DÉBATS SUR LA FORMATION TECHNIQUE ET PROFESSIONNELLE


Au deuxième jour de ses travaux placés sous le signe de « l’accès à l’éducation, à la formation, à la science et à la technologie, y compris au plein-emploi et à un travail décent », la Commission de la condition de la femme a insisté aujourd’hui, au cours de deux Tables rondes, sur la formation technique et professionnelle des femmes. 


De très nombreuses délégations sont intervenues après les exposés des experts, dont Bunker Roy, Fondateur et Directeur de Barefoot College, un centre indien créé et géré par des pauvres pour des pauvres.  Le concept, qui consiste à former les femmes rurales à l’utilisation de l’énergie solaire, a été appliqué avec succès dans 28 pays d’Afrique où 11 000 maisons ont été équipées en panneaux solaires.  Quelque 150 grands-mères analphabètes sont ainsi allées en Inde, pendant six mois, pour y recevoir une formation.


Sachant qu’il faut 2 millions de dollars pour appliquer cette approche dans 15 pays, 75 villages et 6 000 familles, certaines délégations ont appelé les gouvernements et autres donateurs tels que la Banque mondiale à soutenir et financer ce genre d’initiatives, pour éviter de se reposer uniquement sur des organisations non gouvernementales (ONG).


Le débat tournait en fait autour de la question de l’accès des femmes aux filières scientifiques, techniques et professionnels.  Certains ont prôné des politiques qui prennent en compte le principe d’égalité des sexes.  Les mesures de discrimination positive ont été citées à maintes reprises parmi les outils à utiliser.


À l’autre bout de la chaîne se trouvent les enseignants qui ont été invités à éliminer les stéréotypes sexistes et préjugés selon lesquels les filles seraient moins douées que les garçons pour ces disciplines.  La révision des livres scientifiques a été préconisée pour y extirper les théories sexistes.


Comme le but ultime est de renforcer la place des femmes dans le marché de l’emploi, l’enseignement technique et professionnel, considéré à tort comme une filière de seconde catégorie, a été vanté comme un rempart contre la vulnérabilité économique des femmes.


La Commission de la condition de la femme se réunira demain, jeudi 24 février, à partir de 10 heures, pour poursuivre le débat général qu’elle a entamé hier.


Tables rondes d’experts: présentations et dialogue interactif sur le thème « Les politiques et le renforcement des capacités de transversalisation de la problématique hommes-femmes: l’accent mis sur la science et la technologie »


Table ronde 1


Mme SESAI MPUCHANE, Professeur à l’Université du Botswana, a indiqué que les femmes avaient excellé dans de nombreux domaines, mais qu’un écart persistait en ce qui concerne les filières scientifiques.  Il se réduit dans certains pays mais à un rythme très lent.  Elle a balayé d’un revers de main l’argument selon lequel la génétique serait à l’origine de cet écart.  Elle a plutôt pointé du doigt les stéréotypes, les normes socioculturelles et les préjugés.  Le système législatif et éducatif, voire l’attitude des parents et des enseignants peut être préjudiciable aux femmes.   


Pour l’experte, il faut réexaminer la législation nationale, évaluer la motivation institutionnelle et collecter des données ventilées par sexe.  Elle a avoué être partisane de la discrimination positive.  Quand les hommes sont réticents au changement, nous devons placer des femmes à la tête des institutions, a-t-elle lancé.  Ce n’est pas à un plafond de verre mais à un plafond de béton que nous avons affaire, a-t-elle estimé.


Mme HAGIT MESSER-YARON, Présidente d’Open University, en Israël, qui est aussi professeur d’ingénierie électrique, a cité les chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui montrent qu’en 2008, la proportion des femmes chercheurs dans les pays concernés variait entre 13% au Japon et 44% au Portugal.  Il y a 40 ans, les femmes représentaient 12 à 13% des docteurs en sciences et en techniques.  Il y a donc une amélioration, s’est-elle félicitée, en ajoutant que dans certains pays, les femmes peuvent représenter 50% des docteurs en sciences.  Mais, a reconnu l’experte, l’ingénierie reste le secteur où elles sont le moins représentées.


Le nombre de femmes ingénieurs ne peut qu’augmenter, a estimé Mme Messer-Yaron.  L’économie verte exigeant des solutions inédites, les femmes ne pourront que contribuer à la recherche de ces dernières.  Ces données, a-t-elle affirmé, viennent de l’Université de Tel-Aviv qui compte déjà 14,5% d’étudiantes dans la filière « ingénieur mécanicien ».  L’experte a prédit que les entreprises finiront par reconnaître les avantages qu’il y a à recruter des femmes scientifiques.  Troisième bonne nouvelle, a-t-elle aussi prédit, la multiplication de femmes ingénieurs entrainera plus d’innovations.  Prenant son propre exemple, elle a indiqué qu’elle a présenté une étude innovante sur l’utilisation de la téléphonie mobile pour évaluer la pluviométrie.


Mme LONDA SCHIEBINGER, Professeur à l’Université de Stanford, a présenté les conclusions de la réunion d’experts de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), intitulée « Le genre, la science et la technologie » qui s’est tenue au mois de septembre dernier à Paris.  Elle a indiqué que l’écart entre les sexes dans les filières scientifiques vient d’un ancrage profond dans la société.  Soixante-dix pourcent des dessins d’enfants illustrant des scientifiques représentent des hommes.  Ces stéréotypes pointent le doigt sur des problèmes structurels fortement ancrés dans la conscience.


Ce ne sont pas les femmes qu’il faut sensibiliser mais les institutions qui pour la plupart favorisent les hommes.  Il faut réviser les livres scientifiques, y modifier les images et le langage et y extirper les théories sexistes, a-t-elle estimé.  Il faut changer la perception selon laquelle les femmes sont des consommatrices passives de technologies.  Elle a donné l’exemple de l’approvisionnement en eau en Afrique qui est un travail des femmes.  Le savoir de ces femmes, a-t-elle estimé, pourrait aider les ingénieurs qui construisent des puits.  La prise en compte du point de vue des femmes est importante pour le développement.  Elle permettrait de générer de nouvelles idées et pourquoi pas des emplois.


L’experte a donné un autre exemple pour illustrer ses propos.  Elle a expliqué qu’entre 1997 et 2000, 10 médicaments avaient été retirés du marché nord-américain pour leurs répercussions sur la santé des femmes.  Cette situation vient du fait que la recherche médicale travaille sur des animaux et des hommes et presque jamais sur des femmes.  De la même manière, plusieurs modèles de voitures ne sont pas conçus pour le gabarit des femmes, ce qui les rend plus susceptibles d’être blessées pendant un accident. 


Il faut, a plaidé l’experte, des analyses sexospécifiques pour créer de meilleurs produits, de meilleurs médicaments, de meilleures pompes à eau.  C’est l’innovation qui fait tourner le monde et la participation des femmes y est importante pour renforcer le développement économique et la cohésion sociale, a-t-elle dit en conclusion.


M. BUNKER ROY, Fondateur et Directeur de Barefoot College, en Inde, a expliqué que ce collège est un centre créé et géré par des pauvres pour des pauvres et qui fonctionne entièrement à l’énergie solaire.   En 2004, a-t-il indiqué, nous avons appliqué ce concept en Afrique après avoir constaté le caractère désastreux du système d’éclairage au kérosène.  Ainsi dans 28 pays d’Afrique, nous avons équipé 11 000 maisons en énergie solaire, a-t-il dit.  Il a expliqué que ce sont les femmes qui parviennent le mieux à appliquer cette méthode car les hommes quittent leur village dès qu’ils ont l’occasion de trouver un travail ailleurs.  Nous avons donc choisi de former des grands-mères analphabètes, de 30 à 50 ans, qui n’ont jamais quitté leur village de leur vie.


Ces 150 grands-mères sont ainsi venues passer six mois en Inde pour recevoir la formation dispensée oralement et par l’observation, a-t-il expliqué.  M. Roy a précisé qu’il faut 2 millions de dollars pour appliquer cette approche pour 15 pays, 75 villages et 6 000 familles.  Pour illustrer ses propos, il a montré un documentaire sur une initiative menée en 2007 dans un village situé à 25 kilomètres de Tombouctou, au Mali.  La communauté a accepté de payer un certain montant par système d’éclairage à l’énergie solaire et d’envoyer deux femmes se former en Inde pendant six mois.  Grâce à la langue des signes, elles ont appris comment fabriquer et installer des panneaux solaires, alors qu’elles n’avaient jamais été à l’école.


Mme ANNE MIROUX, Directrice de la Division de la technologie et des logistiques commerciales de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a affirmé que l’inclusion des femmes dans les filières scientifiques, n’était pas seulement une question de parité mais également une question d’efficacité du développement.  Elle a cité les trois piliers fondamentaux d’une bonne politique en la matière à savoir la promotion de la science pour le développement économique des femmes, l’inclusion des femmes dans les activités scientifiques et le rôle de ces dernières dans le système national d’innovation, notamment dans les petites et moyennes entreprises. 


Les femmes jouent un rôle fondamental dans les secteurs de l’agriculture, de l’eau et de l’énergie.  Or, elles sont presqu’inexistantes dans les postes de direction.  En améliorant l’éducation, on donne aux femmes la crédibilité et les connaissances nécessaires, surtout au niveau des communautés.  L’experte a plaidé pour une politique de discrimination positive dans le contexte général du développement.  La volonté politique est fondamentale pour évaluer, comprendre et traduire les données en mesures concrètes.


La trentaine de délégations qui sont intervenues au débat ont reconnu l’importance des politiques et initiatives proactives visant à encourager les femmes à se former, en particulier dans les matières scientifiques.  Il faut commencer par prendre en compte le principe d’égalité des sexes dans l’élaboration des politiques et programmes, a fait remarquer la représentante de l’Indonésie.  En Espagne, par exemple, un projet de loi est en cours d’examen qui prévoit une présence équilibrée entre hommes et femmes dans les secteurs de la science et de la technologie.  Ce projet envisage notamment la diffusion de données ventilées par sexe pour refléter la présence des femmes parmi le personnel de recherche.


Au Mexique, il existe un Conseil national des sciences et de la technologie qui prend en compte les questions sexospécifiques.  En ce qui concerne les politiques menées en France pour encourager les femmes à choisir une filière scientifique, elles reposent sur des partenariats entre plusieurs ministères et sur une collaboration avec des associations civiles qui interviennent en milieu scolaire.  Le représentant de la Jordanie a plaidé en faveur d’un système de quotas, afin d’encourager une plus grande participation des femmes dans ces disciplines, comme cela existe dans les parlements par exemple.


Parmi les progrès, fruits de ces politiques et initiatives, mentionnés par les délégations ce matin, le représentant de la Chine a expliqué que son pays, en améliorant la formation des populations des zones rurales, a réussi à former un million de femmes, par le biais de la télévision et d’Internet et par le déploiement des professeurs sur le terrain.  En 2010, plus de 100 000 agriculteurs, dont 30% de femmes, ont été admis dans ces centres d’éducation, a-t-il précisé.  En Suisse, une année préparatoire à l’université pour les filières d’ingénierie a été instaurée, ce qui permet aux filles d’être mieux préparées à poursuivre ces études.


Partageant aussi quelques « success stories » de son pays, la représentante du Japon a expliqué que les femmes occupent maintenant 20% des postes dans les organismes de recherche scientifique.  Elle a indiqué que différentes associations et comités ont pour but de promouvoir la participation des femmes dans les secteurs des sciences et de l’ingénierie.


Répondant à l’Union européenne qui voulait savoir comment encourager les femmes à briguer des carrières dans les domaines de la science et de la technologie, Mme MPUCHANE a estimé qu’il appartient notamment aux professeurs d’encourager les filles en ce sens.  Mais la représentante du Zimbabwe a mis en garde contre les préjugés que véhiculent souvent les enseignants dans les matières scientifiques, expliquant qu’ils présupposent à tort que les filles sont moins douées que les garçons pour ces disciplines.


La représentante de American Association of University of Women a aussi invité à l’élimination des stéréotypes, regrettant que les filles qui ont de bons résultats dans les matières scientifiques aient tendance à se sous-estimer.  Mme SCHIEBINGER a mentionné une étude menée sur les façons d’impliquer plus de femmes dans la recherche sur le VIH/sida.


La représentante de l’Association des guides et scouts Pax Romana a plaidé en faveur de l’éducation non formelle qui permet aux femmes d’acquérir des connaissances et un savoir-faire non enseignés tels que le travail d’équipe, les prises de décisions et la préparation aux entretiens d’embauche.


Plusieurs autres représentantes de la société civile se sont également exprimées ce matin, comme celle d’Education International Trade Union Confederation, qui a appelé à investir dans les services publics pour que les femmes aient le même accès que les hommes à l’éducation et à l’emploi, ou celle du Réseau œcuménique de femmes, qui a parlé d’une expérience de formation de femmes en Mauritanie grâce à la collaboration entre le secteur public et des ONG.


Beaucoup, au cours de ce dialogue, ont salué l’initiative de Barefoot College, comme la délégation du Cameroun, dont le pays a bénéficié du projet.  La représentante de la Grèce a observé que cette expérience illustre le fait qu’il est possible d’inverser les rôles dans le marché du travail.  La représentante de la Gambie a exprimé le souhait de voir son pays accéder à ces technologies d’énergie solaire.  Celle de l’Afrique du Sud a ajouté sa propre expérience, expliquant que certaines femmes n’ayant jamais été scolarisées sont formées à l’entreprenariat lorsqu’elles présentent des qualités en ce sens.  Cinq grands-mères de la Gambie ont déjà été formées et ont procédé à l’électrification des villages, tandis que sept autres, venant d’Afrique du Sud, iront se former en mars prochain, a indiqué M. ROY.


Le programme de Barefoot College a été soutenu par le Gouvernement indien, a précisé la représentante de l’Inde, après avoir rappelé combien les sciences sont importantes dans son pays.  


La représentante du Mali a précisé que le projet mené par Barefoot College dans son pays a été financé avec l’aide de l’Église norvégienne et l’appui du Gouvernement indien.  Elle a aussi parlé de la « plateforme multifonctionnelle » mise en place dans les villages pour soutenir les femmes dans leurs travaux de mouture et de décorticage des grains, notamment.  Cette plateforme permet en outre de libérer les filles de certaines tâches pour leur permettre d’aller à l’école, a-t-elle observé. 


De son côté, la représentante du Sénégal a appelé les gouvernements et pas seulement les organisations non gouvernementales, à soutenir et financer des initiatives telles que celles-ci.  Avez-vous pensé à sensibiliser les donateurs tels que la Banque mondiale à vos futures initiatives, a en outre demandé le représentant de l’Algérie.


Appelant à tirer les leçons des expériences menées localement, Mme MIROUX a rappelé l’importance des technologies de l’information pour alléger les tâches des femmes dans le secteur de l’agriculture.  Répondant à la Finlande, elle a expliqué la notion de cohérence dans la politique de parité, qui veut que les politiques en faveur des femmes s’accompagnent de mesures sociales.


Table ronde 2


Mme DIANA SERAFINI, Vice-Ministre de l’éducation et de la culture du Paraguay, a signalé la mise en place dans son pays d’un programme interministériel d’égalité des chances entre hommes et femmes.  De façon générale, les femmes paraguayennes jouissent d’une égalité d’accès à l’éducation, a-t-elle dit, précisant que le pays ne compte que 5,3% d’analphabètes.  Nous avons élaboré plusieurs politiques à dimension sexospécifique, dont l’objectif est la qualité de vie pour tous et pour toutes, y compris l’élimination de la violence sexiste.  La Vice-Ministre a ensuite évoqué les trois piliers des programmes d’action nationaux, à savoir les politiques, les normes et le budget, précisant que c’est toujours à propos du budget que le bât blesse.


Pour ce qui est des projets concrets en faveur des femmes, elle a parlé du programme d’alphabétisation qui va au-delà du simple apprentissage de la lecture et de l’écriture.  Il couvre aussi la formation professionnelle et l’éducation à la santé procréative, a-t-elle dit.  Un autre programme est consacré à la formation des enseignants et permet de les sensibiliser à la lutte contre les tendances négatives du système patriarcal.  La formation qui est dispensée prend en compte la composante « droits de l’homme ».  La Vice-Ministre a aussi indiqué que l’éducation sexuelle est abordée sous l’angle de la parité.  Elle a signalé l’adoption d’un plan national pour l’amélioration de l’enseignement technique.


Mme SUBHANGI HERATH, Maître de conférences à l’Université de Colombo, au Sri Lanka, a estimé que l’enseignement des compétences doit impérativement faire partie de l’éducation des femmes.  Elle a défini les compétences de base comme un ensemble de compétences minimales qui permettent de développer un ensemble de compétences plus avancées.  L’experte a préconisé la création d’un système d’enseignement professionnel comme rempart contre la vulnérabilité.  Après avoir passé en revue la situation des femmes dans son pays, elle a fustigé le manque d’accès des femmes à la formation formelle et la persistance d’obstacles sociaux. 


Au Sri Lanka, a-t-elle fait savoir, les femmes représentent 70% des diplômés dans la filière artistique mais elles pâtissent d’un manque de compétences informatiques et sont donc incapables de s’adapter au monde actuel.  Mme Herath a également évoqué l’éloignement des établissements scolaires, le manque de motivation, les mariages et les grossesses précoces.  Mme Herath a plaidé pour les programmes de bourses et la formation à distance.


Mme ILZE TRAPENCIERE, Syndicat des employés des secteurs de l’éducation et de la science de la Lettonie (LIZDA), a relevé que l’enseignement technique et professionnel est souvent perçu comme une filière de seconde catégorie.  Ces formations préparent pourtant les jeunes au marché de l’emploi et à la vie en général, leur donnant des outils professionnels et sociaux, a-t-elle dit. 


Les femmes sont sous-représentées dans les formations professionnelles, allant de 28% à 50% selon les pays, ce qui exige de mettre en place des stratégies pour remédier à ce problème.  Il faut attirer les femmes dans des carrières qui sont traditionnellement réservées aux hommes, a-t-elle proposé, après avoir rappelé qu’en Europe les femmes travaillant dans les technologies de l’information et de la communication sont minoritaires.


Une fille qui obtient de bons résultats à l’école devrait pouvoir trouver directement un emploi.  Mais la réalité est tout autre.  Les qualifications des filles ne répondent pas forcément au marché de l’emploi, par exemple.  Comme autre obstacle à leur carrière professionnelle, Mme Trapenciere a cité les traditions sociales et culturelles, les attentes des employeurs en ce qui concernent les horaires de travail, ou encore les stéréotypes des emplois perçus comme masculins plutôt que féminins. 


Les grossesses précoces sont aussi un frein pour les filles qui passent en conséquence directement de l’école à la vie d’adulte.  L’experte a aussi attiré l’attention sur le sort des enfants de migrants et de réfugiés, qui ont eux aussi besoin d’avoir accès à l’éducation professionnelle.


Mme GÜLSER CORAT, Directrice de la Division pour l’égalité homme-femme à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a souligné la carence en financement du secteur de l’enseignement, qui a notamment pour effet d’accentuer les disparités entre les sexes.  Les pays en développement dépensent en général 4% de leur PNB dans l’éducation, dont 85 à 90% pour payer les salaires des enseignants.  Ce secteur dépend aussi de l’aide extérieure et notamment de l’aide publique au développement (APD). 


Aucun pays engagé dans la réalisation de l’objectif « éducation pour tous » ne devrait être empêché d’y arriver par manque de ressources, a-t-elle estimé.  Mme Corat a signalé que les dépenses militaires dans le monde représentent 100 fois plus que les ressources nécessaires dans le domaine de l’éducation.  Elle a donc souligné la nécessité d’utiliser des financements innovants fournis grâce à des partenariats avec le secteur privé ou à des accords passés avec des donateurs.  « Le succès amène le succès », a-t-elle fait valoir, déduisant que plus on investit plus on a de ressources.


L’éducation pour tous signifie qu’il faut atteindre toutes les populations marginalisées, a rappelé Mme Corat.  Cela implique de donner aux filles l’accès à l’enseignement technique.  Nous devons aussi, a-t-elle ajouté, investir dans la qualité de l’éducation pour que les filles et les garçons soient bien armés dans leur vie professionnelle.  Les partenariats innovants peuvent y contribuer.


« Tous les enfants aiment la science mais entre le primaire et le secondaire, les filles commencent à s’en désintéresser », a affirmé la représentante d’Unanima International qui a misé sur une meilleure formation des enseignants.


Renchérissant, la représentante du Maroc a accusé le « comportement stéréotypé » des enseignants et s’en est prise au contenu des manuels scolaires.  Son homologue de la Grèce a même relevé des stéréotypes sexistes dans des « connaissances neutres » comme les mathématiques et la philosophie.  Les enseignants doivent apprendre à enseigner sans perpétrer les schémas sexistes, a-t-elle insisté, appuyée en cela par l’experte de l’UNESCO.


« Comment mesurer la qualité de l’éducation »? s’est interrogée la représentante de l’ONG « Mujer para mujer », pour qui il importe d’encourager l’esprit critique comme rempart contre la manipulation.


Existe-t-il un modèle type applicable à tous les pays? s’est interrogé le représentant de la République dominicaine avec son homologue du Mexique.  La représentante de l’Espagne a demandé si les commissions paritaires peuvent jouer un rôle dans le domaine de l’éducation scientifique.


La question de l’accès des filles issues des communautés isolées à cette éducation a été posée par la représentante du Canada.  À ce sujet, l’experte de la Lettonie a misé sur le rôle positif que peuvent jouer les médias.  On ne peut sous-estimer le rôle des grandes figures, a renchéri l’experte de l’UNESCO.  Elle a raconté qu’interrogé sur son éventuel désir de devenir président, un petit garçon finlandais a répondu que dans son pays, les hommes ne peuvent pas être président.


D’autres participants ont partagé l’expérience de leur pays.  La représentante du Cameroun a indiqué que son pays venait de mettre en place une structure d’« autonomisation des femmes » qui permet aux jeunes mères d’obtenir une formation professionnelle dans les secteurs du textile et de la coiffure, entre autres.  À l’issue du programme, elles reçoivent un certificat et des fonds pour se lancer dans la vie active, a-t-elle précisé.


La représentante du Ghana a expliqué que son gouvernement avait mis en place un système de bourses pour permettre aux jeunes filles d’occuper des emplois traditionnellement réservés aux hommes.  La représentante de la Chine s’est enorgueillie, quant à elle, du fait qu’à Hong Kong, plus de 74% des femmes avaient reçu une éducation secondaire, et que 53% des étudiants étaient des femmes.  Elle a aussi cité un décret sur le salaire minimum et les programmes de crèches publiques.


À son tour, la représentante du Kenya a expliqué qu’un système de discrimination positive permettait aux jeunes filles d’intégrer les universités scientifiques et techniques malgré un résultat scolaire plus faible que celui des garçons.


Commentant le problème du chômage chez les femmes, la représentante d’Israël a rappelé que son pays avait participé à la création, en coopération avec l’ONU, de plusieurs « Business Labs » en Amérique latine et dans les Caraïbes, qui permettent aux femmes d’obtenir une formation en entreprenariat pour les rendre autonomes et capables de créer une activité génératrice de revenus.  Elle a également invité les délégations à former les femmes aux avantages de l’e-marketing.


Le processus de recrutement doit figurer au centre de nos préoccupations, a estimé à son tour l’experte du Sri Lanka qui a évoqué les difficultés rencontrées par les femmes après un congé maternité.  Il faut créer un pont entre le secteur privé, l’éducation et le secteur public, a-t-elle souligné.


Pour sa part, la représentante de l’Union européenne, à l’instar de son homologue du Danemark, a relevé que dans les pays développés, l’abandon scolaire concernait en premier lieu les garçons.  En Europe, a-t-elle dit, les Roms et les personnes handicapées sont particulièrement défavorisés dans le domaine de l’éducation.


À l’instar de la représentante de la Grèce, la représentante de Global Youth Action Network a évoqué l’importance de l’éducation sexuelle qui, selon elle, doit se baser sur des informations scientifiques.  Elle a regretté « l’agressivité » dont font preuve les groupes religieux qui cherchent à mettre un terme aux programmes lancés au Paraguay. 


La Vice-Ministre du Paraguay a expliqué que certains groupes religieux estimaient que le genre ne devait pas être conçu comme une construction culturelle et que les programmes mis en place au Paraguay portaient atteinte à la culture nationale car ils émanaient d’organisations internationales.


La représentante de l’Ouganda s’est interrogée sur les stratégies de financement adaptées à la situation des pays les moins avancés.  Il faut voir les mérites du partenariat, a répondu l’experte de l’UNESCO.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Comité d’organisation de la Commission de consolidation de la paix (CCP) inscrit la Guinée à son ordre du jour

CCP/78

Le Comité d’organisation de la Commission de consolidation de la paix (CCP) inscrit la Guinée à son ordre du jour

23/02/11
Assemblée généraleCCP/78
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de consolidation de la paix

Cinquième session

Comité d’organisation                                      

2e séance – matin


LE COMITÉ D’ORGANISATION DE LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX (CCP) INSCRIT LA GUINÉE À SON ORDRE DU JOUR


Le Comité d’organisation de la Commission de consolidation de la paix (CCP) a inscrit, ce matin, la Guinée à son ordre du jour.  La Guinée rejoint ainsi le Burundi, la Guinée-Bissau, le Libéria, la République centrafricaine et la Sierra Leone sur l’agenda de la CCP.


Comme l’a précisé le Président de la Commission de consolidation de la paix, M. Eugène-Richard Gasana, du Rwanda, cette décision d’ajouter la Guinée à l’ordre du jour de la CCP a été prise à l’issue de consultations entre les membres du Comité d’organisation qui avaient été saisis, le 24 janvier dernier, d’une lettre du Ministre guinéen des affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger, M. Edouard Niankoye Lama.  Dans celle-ci, M. Niankoye Lama demandait à la CCP « d’accompagner son pays sur la voie de la consolidation de la démocratie et de l’état de droit afin de jeter les bases d’un développement socioéconomique durable en Guinée ». 


Le Comité d’organisation a également procédé à l’élection, par acclamation, de la Représentante permanente du Luxembourg auprès de l’ONU, Mme Sylvie Lucas, à la présidence de la formation « Guinée » de la CCP, qui sera créée très prochainement. 


Mme Lucas s’est félicitée de ce que les membres du Comité d’organisation aient donné une suite « rapide et favorable » à la demande de la Guinée de l’accompagner vers la sortie de crise, et ce « dans un contexte régional difficile ».  Elle s’est dite prête à contribuer à la stabilité du pays et de sa sous-région tout entière, mettant l’accent sur la nécessité de résoudre la question du chômage des jeunes et de la criminalité organisée. 


« En coopération avec le Gouvernement guinéen, les présidents des autres formations de la CCP en Afrique de l’Ouest, de la société civile - en particulier les organisations de femmes -, des représentants de l’ONU sur le terrain, des institutions financières internationales et des organisations régionales et sous-régionales, nous veillerons à répondre aux besoins identifiés par les Guinéens eux-mêmes », a-t-elle assuré.  Après avoir annoncé qu’elle se rendrait bientôt à Conakry, capitale de la Guinée, pour discuter des priorités avec le Gouvernement guinéen, Sylvie Lucas a indiqué qu’une réunion de la formation Guinée serait ensuite organisée pour que soit entérinée une déclaration d’engagement mutuelle sur les piliers de l’action de la CCP que sont l’emploi, la promotion de la réconciliation nationale et la réforme du secteur de la sécurité.


Le Représentant permanent de la Guinée auprès des Nations Unies, M. Alpha Ibrahima Sow, a estimé qu’à la lumière des événements récents, « qui reflètent la gravité des crises dont héritent le Gouvernement et le Président démocratiquement élu, M. Alpha Condé, on ne peut que se rendre compte de l’urgence des défis à relever ».  A cet égard, M. Sow a évoqué en particulier la politique d’emploi des jeunes et des femmes; la promotion de la réconciliation nationale; la réforme du secteur de la sécurité; l’achèvement de la transition démocratique et l’intensification de la lutte contre la corruption; l’impunité; le détournement des fonds publics; et le trafic de drogue et l’insécurité « qui gangrènent les institutions de la Guinée ».


Concernant la réforme du secteur de la sécurité, le représentant a rappelé qu’un rapport avait déjà été présenté conjointement par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine (UA) et l’ONU en mai 2010.  « Ce rapport a été bien accueilli par les partenaires internationaux de la Guinée et les parties prenantes nationales, qui le considèrent comme un point de départ d’une réforme pertinente en Guinée », a-t-il fait observer. 


Des délégations ont ensuite pris la parole pour, à l’instar de celle du Japon, suggérer la mise en place d’une mission chargée de veiller au suivi des opérations de la CCP dans le pays.  « Comme l’ajout de la Guinée à l’ordre du jour de la CCP n’a pas été décidé par le Conseil de sécurité, il serait judicieux que la Commission notifie de manière formelle le Conseil que la Guinée figure désormais sur son agenda, cela dans le but de garantir la meilleure coopération possible entre les deux organes », a ainsi déclaré le représentant japonais.


Le représentant du Canada a estimé de son côté que la création d’une nouvelle formation de la CCP témoignait du fait que « la Commission devient une source d’appui efficace aux pays sortant d’un conflit ».  « Les formations de la CCP dans la sous-région d’Afrique de l’Ouest doivent adopter une approche commune », a-t-il aussi préconisé, « en particulier dans les domaines de la lutte contre le chômage des jeunes et de la lutte contre la criminalité organisée. »


La délégation des États-Unis a renchéri en estimant que la CCP possédait à présent « une voix qui porte ».  Jugeant que le principal défi de la Commission en 2011 serait de répondre aux attentes en matière d’appropriation nationale dans les pays où elle est engagée, le représentant des États-Unis a également souhaité que soit établie une présence de la CCP en Guinée.  « Nous devons aussi identifier rapidement des homologues et des partenaires de confiance à Conakry », a-t-il dit.  Cette demande a été appuyée par le représentant de la France.


Outre les pays déjà cités, les délégations des pays dont la liste suit sont intervenues dans le débat: Égypte; Tunisie; Allemagne; Royaume-Uni; Brésil; Ukraine; Chine; Hongrie -au nom de l’Union européenne (UE)-, et Bénin.


Le représentant de la Belgique, pays qui préside la formation « Centrafrique » de la CCP a noté pour sa part que la création d’une nouvelle formation représentait « une valeur ajoutée à l’engagement de la CCP auprès de pays sortant d’un conflit, qui ont bien saisi que la Commission peut les accompagner vers la paix et le développement socioéconomique ».


Le représentant du Burundi, pays inscrit à l’ordre du jour de la Commission de consolidation de la paix, a quant à lui appelé la Guinée à tirer profit de l’appui de la CCP et a assuré que les autorités burundaises étaient disposées à aider un « pays frère ».


Créée en 2006, la Commission de consolidation de la paix a reçu pour mandat de la part du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de réunir tous les acteurs intéressés afin qu’ils mobilisent des ressources et proposent des stratégies intégrées aux fins de la consolidation de la paix et du relèvement après les conflits à traves le monde. 


La Commission a également été chargée d’aider à obtenir un financement prévisible pour les efforts initiaux de rétablissement, et des investissements financiers durables sur le moyen et le long termes.  Elle a également reçu pour mandat de définir des meilleures pratiques, en collaboration avec d’autres acteurs pertinents, dans les domaines de la politique, de la sécurité, des activités humanitaires et du développement.


La prochaine réunion de la Commission de consolidation de la paix sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix achève le débat général de sa session de fond

AG/PKO/207

Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix achève le débat général de sa session de fond

23/02/2011
Assemblée généraleAG/PKO/207
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial des opérations

de maintien de la paix

Session de fond de 2011                                    

219e et 220e séances – matin et après-midi


LE COMITÉ SPÉCIAL DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX ACHÈVE LE DÉBAT GÉNÉRAL DE SA SESSION DE FOND


De nombreuses délégations mettent l’accent sur la nécessité de définir des mandats « clairs et réalisables »


Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix a achevé, aujourd’hui, le débat général de sa session de fond 2011, au cours duquel de nombreuses délégations ont insisté, en raison de la complexité croissante des missions, sur la nécessité de définir des mandats « clairs et réalisables » tenant compte des particularités de chaque situation. 


La Présidente du Comité spécial des opérations de maintien de la paix, Mme Joy Ogwu (Nigéria), a souligné que le débat général, qui avait débuté hier, a permis d’entendre « 54 déclarations soulignant les priorités dans le domaine du maintien de la paix ».


Aujourd’hui, quelques délégations ont estimé que la mise en œuvre effective des mandats exigeait que des ressources adéquates soient fournies aux missions.  Le Guatemala a ainsi appelé les États Membres à redoubler d’efforts pour « combler les lacunes et manquements en ressources, en matériel et en personnel auxquels sont confrontées ces missions ».


Plusieurs États ont jugé que le Conseil de sécurité devrait, dès les premières phases d’une opération de maintien de la paix, envisager la transition vers la consolidation de la paix.  Certains, tel le Qatar, ont relevé que les opérations de maintien de la paix ne pouvaient se substituer au règlement des causes profondes des conflits.


Pour l’Inde, le maintien de la paix et la consolidation de la paix sont complémentaires.  La composante militaire des missions doit être complétée et non remplacée par la police et les programmes de développement.  Il y va de la crédibilité des missions, a-t-il prévenu.  Le Rwanda a déclaré, quant à lui, que l’appropriation nationale devrait être reconnue comme un des éléments indispensables à la consolidation de la paix.


L’Afrique du Sud a invité le Comité à dûment examiner la question cruciale du renforcement des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine et de l’accès à des « financements durables, prévisibles et souples », rappelant qu’à ce jour, les opérations de l’Union africaine mandatées par le Conseil de sécurité étaient toujours financées par des contributions volontaires.


Le Kenya s’est dit préoccupé par les taux de remboursement des coûts des troupes.  Ceux-ci, en vigueur depuis 2002, ne sont plus adaptés aux réalités économiques du jour, a-t-il dit.


Le Bénin, Cuba, l’Équateur, le Guatemala, le Nicaragua, le Soudan ou le Venezuela ont souligné le besoin de respecter les principes fondamentaux du maintien de la paix des Nations Unies, à savoir le consentement des parties, le non-recours à la force -à l’exception de la légitime défense- et l’impartialité. 


Hier, lors de l’ouverture de la session de fond du Comité spécial, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy, avait présenté le rapport du Secrétaire général sur l’application des recommandations du Comité spécial*. 


M. Le Roy avait notamment fait état des progrès enregistrés en 2010 pour clarifier et réaliser les principales tâches de l’ONU en matière de maintien de la paix, de renforcement des capacités, de mesures d’appui aux missions et d’amélioration des mécanismes de planification, de gestion et de supervision des missions, les quatre dimensions de l’initiative « Nouvel Horizon ».


Par ailleurs, le Liban a exercé son droit de réponse, tandis que le représentant de la Nouvelle-Zélande a remercié les États Membres pour les condoléances qu’ils ont adressées au Gouvernement et au peuple néo-zélandais après le tremblement qui a touché le pays.


Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, ou « Comité des 34 », a été établi en 1965 par la résolution 2006 (XIX) de l’Assemblée générale pour entreprendre une étude d´ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects.  Le Comité spécial est aujourd’hui composé de 147 États Membres, pour la plupart d’anciens ou actuels contributeurs en personnel aux opérations de maintien de la paix.


Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix tiendra sa prochaine séance plénière, vendredi 18 mars, à partir de 15 heures avant de clore les travaux de sa session de fond 2011. 


*     A/65/680 et A/65/680/Add.1



Suite du débat général (A/65/510-S/2010/514, A/65/524, A/65/643, A/65/669, A/65/680, A/65/680/Add.1, A/65/698, A/65/700 et A/65/741)


Mme MONICA BOLAÑOS-PÉREZ (Guatemala), rappelant que son pays avait bénéficié d’une mission de la paix, a déclaré que le Guatemala reconnaissait l’importance fondamentale du maintien de la paix par les Nations Unies.  C’est un outil indispensable pour l’Organisation, a-t-elle souligné, précisant que le Guatemala y contribue en fournissant des troupes.  Elle a ensuite attiré l’attention sur la complexité nouvelle des opérations de maintien de la paix, qui sont aujourd’hui confrontées à de nouveaux défis.  La représentante a estimé que pour renforcer l’efficacité des opérations de maintien de la paix, le Conseil de sécurité devrait définir des mandats clairs et appeler les États Membres à fournir des ressources et des équipements appropriés.


Mme Bolaños-Pérez a estimé par ailleurs qu’il était nécessaire pour le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de l’appui aux missions, en relation avec les autres acteurs pertinents dans ce domaine, sans oublier les pays fournisseurs de contingents, d’établir une meilleure coordination.  Elle a aussi souhaité que les mandats des opérations de maintien de paix prennent en compte tous les outils existants, sur la base d’une évaluation approfondie et d’objectifs bien précis.  Rappelant que la mise en œuvre effective des mandats exige que des ressources adéquates soient fournies aux missions, la représentante a appelé les États Membres à redoubler d’efforts pour « combler les lacunes et manquements en ressources, en matériel et en personnel auxquels sont confrontées ces missions ». La déléguée a ensuite souligné que les OMP devraient être déployées dans le respect des principes de souveraineté des États, d’impartialité et de non-recours à la force, sauf en cas de légitime défense.  De même, il est fondamental que les pays hôtes respectent le mandat de la mission, a-t-elle ajouté, avant de réitérer qu’il était nécessaire de développer une politique de protection des civils efficace, dans le cadre des OMP.  La déléguée, qui a fait part de ses doutes sur les « opérations robustes » et l’usage de la force par le personnel de maintien de la paix, a également exhorté à prendre en compte les aspects économiques et sociaux des conflits, lors de la création d’une OMP.  Elle a enfin appuyé l’idée d’organiser un dialogue officieux entre les membres du Comité des 34 en vue d’améliorer ses méthodes de travail.


Mme MARCELA ZAMORA (Costa Rica) a souligné que son pays accordait une grande valeur à la réflexion conjointe sur la question du maintien de la paix.  Une association efficace et constante est essentielle pour faire avancer les travaux du Comité, a-t-elle dit.  La déléguée a mis l’accent sur la nécessité de définir clairement le mandat des opérations de maintien de la paix, l’appropriation des processus par les pays récepteurs, l’engagement des acteurs régionaux, une communication élargie et transparente entre tous les acteurs impliqués.


Les aspects opérationnels du maintien de la paix sont l’objet d’un débat élargi, a observé la représentante, qui s’est déclarée favorable à une analyse axée sur une politique pour leur renforcement.  Elle a plaidé pour une cohérence entre la formulation de mandats clairs et l’affectation de ressources humaines et matérielles suffisantes.  Le succès d’une opération de maintien de la paix passe par un engagement constant avec le gouvernement et la population locale du pays hôte.  Elle a exprimé l’engagement de son pays à travailler de façon constructive et s’est dite favorable à l’organisation de dialogues officieux entre les membres du Comité afin de faciliter son travail.  Il faut optimiser les procédures et méthodes de travail du Comité, a-t-elle conclu. 


M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) a déclaré que le maintien de la paix était un engagement général de l’ONU à l’égard de ses États Membres, d’autant plus que la responsabilité en matière de sécurité internationale lui incombe en premier lieu.  Il a estimé que le Conseil de sécurité devrait dès les premières phases d’une opération de maintien de la paix envisager la transition vers la consolidation de la paix.  Le représentant a ensuite attiré l’attention sur le manque de moyens financiers et techniques auquel sont confrontées les OMP, en particulier les hélicoptères qui sont nécessaires pour accéder à des zones difficiles.  « Si aucune contribution n’est faite rapidement, au 1er avril prochain, le Département des opérations de maintien de la paix ne disposera que de 56 hélicoptères sur les 147 requis », a-t-il prévenu, en se fondant sur le rapport du Secrétaire général.  Il nous faut trouver des solutions novatrices pour régler ce problème, a-t-il dit.


L’implication des États Membres dans la mise en place des OMP est fondamentale, a-t-il rappelé, en estimant qu’il était important de renforcer le partenariat entre le Conseil de sécurité, les pays contributeurs de troupes et le Secrétariat de l’ONU.  Le succès de ce partenariat exige, cependant, une compréhension mutuelle entre tous les acteurs, a-t-il indiqué.  Le délégué a ensuite détaillé les récentes contributions que son pays a faites aux OMP dont l’ONUCI, en Côte d’Ivoire.  Ainsi, en novembre dernier, l’Ukraine a mis deux hélicoptères militaires à la disposition de cette mission.  Il se prépare actuellement à fournir un hélicoptère à la MONUSCO, a ajouté M. Kyslytsya.  Par ailleurs, le représentant a regretté l’absence, dans les documents de travail fournis aux États Membres par le Secrétariat, de détails et de chiffres sur les pertes en vies de humaines de soldats de la paix à la suite d’attaques, ainsi que sur l’état des poursuites judicaires entamées contre les auteurs de ces attaques.  Ces données sont pourtant essentielles pour comprendre et prendre la mesure du problème, a-t-il insisté.


Mme MARÍA WALESKA VIVAS MENDOZA (Venezuela) a jugé pertinent de reconnaître la contribution des pays en développement qui, au cours de l’histoire des opérations de maintien de la paix, ont fourni des contingents civils et militaires pour mener à bien les mandats confiés.  La représentante a observé un décalage entre les ressources dont sont dotés les pays hôtes et l’ampleur des tâches mandatées.  Elle a déploré également la faible participation des pays hôtes dans les processus d’évaluation.  Elle a jugé nécessaire que les mandats adoptés et leur exécution impliquent explicitement le respect absolu des principes de base des opérations de maintien de la paix, à savoir le consentement des parties, le non-recours à la force -à l’exception de la légitime défense- et l’impartialité. 


La déléguée a estimé qu’il était important de veiller à ce que les missions de maintien de la paix ne soient pas perçues par les populations concernées comme des forces d’occupation.  Elle s’est dite convaincue que le processus de la Stratégie globale d’appui aux missions se poursuivra dans le cadre de discussions élargies et transparentes.  La représentante a appelé instamment la communauté internationale à ne pas perdre de vue la nécessité de se pencher sur les sources principales des conflits, lesquelles, a-t-elle dit, exigent des instruments politiques, sociaux et économiques affinés.


Rappelant la responsabilité première des Nations Unies dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a souligné que l’ONU avait le devoir d’aider les organisations régionales et sous-régionales qui se sont montrées efficaces ces dernières années, notamment l’Union africaine.  Il a appelé le Comité spécial des opérations de maintien de la paix à dûment examiner la question cruciale du renforcement des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine et de l’accès à des financements durables, prévisibles et souples.  Il a rappelé qu’à ce jour, les opérations de l’Union africaine mandatées par le Conseil de sécurité sont toujours financées par des contributions volontaires. 


Après avoir passé en revue les rapports dont est saisi le Comité spécial, le représentant a souligné que dans la mesure où la consolidation de la paix est un processus politique, le maintien de la paix devrait toujours intervenir en appui à un processus politique plus large.  Si les opérations de maintien de la paix offrent le parapluie de la sécurité pendant une période limitée, la consolidation de la paix prend du temps et concerne des États et des peuples dont les institutions sont revenues au stade embryonnaire, après un conflit.  Il faut donc à la fois mettre l’accent sur la sécurité et le développement, a dit le représentant, avant de rappeler au Comité spécial la question importante du remboursement des pays contributeurs de troupes.  Il a rejeté les arrangements ad hoc en vigueur et réclamé un mécanisme permanent.


M. JOSÉ LUIS CANCELA (Uruguay) a estimé que le Comité spécial des opérations de maintien de la paix devrait jouer un rôle actif pour permettre aux opérations de maintien de la paix de mieux s’acquitter de leur mandat.  Il doit améliorer ses méthodes de travail et établir un ordre du jour mieux ciblé, a-t-il précisé.  On ne peut avoir des missions complexes et durables sans leur fournir des ressources adéquates pour leur permettre de s’acquitter efficacement de leur mandat, a-t-il déclaré.  Le manque d’hélicoptères dans les OMP illustre de manière flagrante les carences des missions, a-t-il dit.  « Il faut que des solutions soient trouvées rapidement, pour combler ces carences et renforcer le système tout entier », a-t-il souligné, tout en se déclarant conscient des difficultés financières que connaissent les États Membres, en raison de la crise financière mondiale.  La responsabilité collective pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales ne peut pas être exercée uniquement par le Conseil de sécurité et c’est pourquoi, le Conseil économique et social, par exemple, doit également y jouer un rôle, a-t-il estimé avant de conclure.


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a déclaré que les opérations de maintien de la paix se trouvaient à une période charnière de leur existence, compte tenu de l’augmentation des demandes, de l’expansion et de la complexité des fonctions et des mandats et par le fait qu’elles ont été amenées à exercer des responsabilités allant au-delà de la nature de leur rôle politique.  L’augmentation des activités des OMP exige, en conséquence, l’amélioration des capacités d’évaluation des situations conflictuelles, une planification effective et une réponse rapide aux situations d’urgence, conformément aux dispositions de la Charte de l’ONU, a précisé le représentant.  De même, a-t-il souligné, les OMP ne doivent pas se substituer à un règlement des causes des conflits.  Elles doivent plutôt s’inscrire dans le cadre d’une vision globale et cohérente qui inclut des outils politiques, sociaux et de développement, afin d’instaurer une paix durable.


Prenant note du document officieux intitulé « Nouvel Horizon », et du premier rapport sur les progrès réalisés, le représentant a souligné l’importance de développer au niveau intergouvernemental les concepts, politiques et stratégies relatives aux OMP.  Il a également souligné la nécessité de fournir aux OMP des ressources financières et humaines adéquates pour leur permettre de s’acquitter efficacement de leur mandat dans le plein respect des lois et règlements des pays hôtes.  Il a, dans la même optique, exhorté le Conseil de sécurité à établir des mandats clairs et réalisables basés sur des évaluations objectives.  M. Abdelaziz a aussi souligné la nécessité de renforcer la coopération entre les pays fournisseurs de troupes, le Secrétariat de l’ONU et le Conseil de sécurité dans la formulation et la prise de décisions relatives aux OMP.  L’Égypte souligne en outre la nécessité d’améliorer les capacités des OMP en matière de renseignement sur le terrain, en vue de prévenir les attaques et enlèvements de membres du personnel de maintien de la paix, a-t-il dit.  Le 9 janvier 2011, a-t-il rappelé, 35 soldats de la paix égyptiens travaillant avec la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), avaient été détenus par une unité de police intégrée lors « d’un grave incident ».


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a souligné que les opérations de maintien de la paix (OMP) ne pouvaient pas se substituer au règlement des causes profondes des conflits.  Mettant l’accent sur l’importance de la coordination et de la consultation avec les pays qui accueillent une mission de maintien de la paix, le délégué a également reconnu qu’il faudrait fournir aux opérations de maintien de la paix les moyens nécessaires pour leur permettre de s’acquitter efficacement de leur mandat.  Les opérations de maintien de la paix doivent agir dans le respect de la souveraineté de l’État hôte et de l’impartialité pour assurer la stabilité du processus politique.  Les Nations Unies doivent également, a-t-il ajouté, accorder une priorité à la sécurité du personnel de maintien de la paix.  Dans ce contexte, il a exhorté les États Membres qui accueillent une mission de maintien de la paix à enquêter et poursuivre en justice ceux qui commettent des crimes contre le personnel de maintien de la paix.  La Cour pénale internationale doit pouvoir se saisir, en cas d’incapacité de l’État hôte, de tels cas et traduire en justice les auteurs de tels actes, a-t-il poursuivi.


S’agissant du manque de ressources des opérations de maintien de la paix, le délégué a appelé les pays développés, qui disposent de personnel militaire bien formé, à contribuer plus largement à ces missions, rappelant que de nombreux observateurs et spécialistes des OMP affirment que les chances de succès de ces missions peuvent être sapées par le fait que les forces militaires qui les composent proviennent quasi exclusivement de pays en développement.  Dans la mesure où 87% du personnel de maintien de la paix sont originaires de pays en développement, il faudrait que ces pays soient plus étroitement associés aux processus de planification, de formulation des politiques et de prise de décisions de ces missions, a-t-il estimé.  Enfin, le délégué a insisté sur la nécessité pour le personnel de maintien de la paix de se conformer strictement au code de conduite.


M. AMIR WEISSBROD (Israël) a appuyé les suggestions en faveur d’une meilleure utilisation des ressources limitées dont disposent les Nations Unies pour les opérations de maintien de la paix, en particulier le partage de ressources par des missions géographiquement proches et la mise en place de centres régionaux de services d’appui.  Par ailleurs, le représentant a indiqué que sa délégation était en faveur de la méthode des points de référence pour l’évaluation des opérations de maintien de la paix, tout en attirant l’attention sur le fait qu’il faudrait faire preuve de prudence en utilisant cette méthode de manière à tenir compte de la complexité sur le terrain.  S’agissant de la diversification des donateurs aux missions, le représentant a rappelé qu’Israël avait répondu aux multiples appels du Conseil de sécurité et du Département des opérations de maintien de la paix pour participer plus activement aux efforts de maintien de la paix, comme il l’a fait dans le cadre de la Mission de l’ONU en Géorgie en 2008, ou de la MINUSTAH à laquelle il a fourni une unité de police en 2010.  M. Weissbrod a assuré que son pays avait l’intention de continuer à fournir des unités de police et de civils aux missions à l’avenir.


Abordant ensuite la question de la FINUL, le représentant a déclaré qu’Israël restait pleinement déterminé à respecter la résolution 1701 et continuait à apporter son plein appui aux troupes de la Mission déployées au Sud-Liban.  La FINUL, a-t-il estimé, demeure confrontée à des défis importants.  Il a dénoncé le fait que le Hezbollah continue de développer ses capacités militaires dans la région et d’augmenter ses stocks d’armes.  C’est pourquoi, Israël demande, d’une part, aux Forces armées libanaises de prendre les mesures nécessaires pour empêcher le « réarmement dangereux de cette organisation terroriste » et, d’autre part, à la FINUL d’adapter son motus operandi à cette situation.  M. Weissbrod a également dénoncé le fait que le Hezbollah cherche à empêcher la bonne marche des opérations de la FINUL en se servant des civils.  Le succès de la FINUL, a estimé le représentant d’Israël, est un véritable test pour la communauté internationale qui doit démontrer qu’elle peut déployer une opération de maintien de la paix robuste au Moyen-Orient.


M. AMANUEL GIORGIO (Érythrée) a estimé que le maintien de la paix ne devrait pas être considéré comme étant l’unique instrument visant à ramener la paix dans une situation de conflit.  Le représentant a salué les progrès de la Stratégie globale d’appui aux missions.  Il a mis l’accent sur la nécessité de respecter les principes de base des opérations de maintien de la paix, à savoir le consentement des parties, le non-recours à la force -à l’exception de la légitime défense- et l’impartialité.  Il est également important, a-t-il ajouté, que les Nations Unies demeurent engagées en faveur de la politique de tolérance zéro à l’égard de toute conduite inappropriée, en particulier concernant les abus sexuels.  Le délégué de l’Érythrée a, avant de conclure, rendu hommage à tous les Casques bleus de l’ONU qui ont donné leur vie au service de la paix. 


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a plaidé, en matière de maintien de la paix, pour une action résolument tournée vers le terrain et pour l’élargissement de l’assiette des pays contributeurs de troupes.  Commentant les différentes réflexions sur le maintien de la paix dont le Nouvel Horizon, le représentant a mis en garde contre leur impact sur le droit international et la souveraineté des États.  Il a insisté en particulier sur la distinction entre les actions prises en vertu du Chapitre VI et celles prises en vertu du Chapitre VII de la Charte de l’ONU.  Seules les situations extraordinaires exigent des solutions extraordinaires, a-t-il rappelé.  L’extrême ne devrait pas devenir la routine, a-t-il insisté.


Le représentant a aussi demandé un peu plus de réalisme s’agissant de la composante « protection des civils » des mandats de maintien de la paix.  Cette composante, a-t-il dit, est inextricablement liée au succès des processus politiques.  Une paix durable exige de l’ONU qu’elle réfléchisse aux défis avant de lancer une mission.  Non seulement, a insisté le représentant, nous devons gérer les attentes des populations hôtes mais aussi gérer les nôtres.  Il a aussi souligné que le maintien de la paix et la consolidation de la paix sont complémentaires.  La composante militaire des missions doit être complétée et non remplacée par la police et les programmes de développement.  Il y va de la crédibilité des missions, a-t-il prévenu.  Dès la fin d’une mission, a-t-il poursuivi, la priorité doit être d’appuyer les autorités nationales dans la réforme du secteur de la sécurité, l’état de droit et la justice transitionnelle. 


Dix ans après le rapport Brahimi, très peu de choses ont été faites, a regretté le représentant.  Les mandats des opérations de maintien de la paix sont toujours aussi irréalistes, la réforme du Secrétariat demeure inachevée, la coopération entre les différents départements n’est toujours pas renforcée, les modèles de missions intégrées ne sont toujours pas appliqués et l’attention requise n’est pas toujours accordée aux éléments clefs que sont le leadership, l’expertise en médiation, l’efficacité dans la collecte des informations, la planification, le contrôle, le partage des informations et l’analyse politique.  Le représentant a souhaité que les États Membres soient dûment impliqués dans toute réflexion menée par les Départements des opérations de maintien de la paix et d’appui aux missions.


M. ESHAGH AL HABIB (Iran) a insisté pour que les opérations de maintien de la paix et les prorogations des mandats ne s’écartent jamais des buts et principes de la Charte.  Tout en reconnaissant la nécessité d’adopter de nouveaux concepts et idées pour répondre aux exigences de la nature multidimensionnelle et complexe des opérations de maintien de la paix, le représentant a voulu que ces concepts et idées soient conformes aux principes, aux directives et à la terminologie des opérations de maintien de la paix, agréés dans les processus multilatéraux de négociation, à savoir l’Assemblée générale et le Comité spécial.  À son tour, il a souligné le lien entre maintien de la paix et consolidation de la paix.  Il a aussi voulu que la composante « protection des civils » dans les mandats ne soit pas utilisée comme un prétexte pour justifier une intervention militaire des Nations Unies dans un conflit


M. VINCENT NYAKARUNDI (Rwanda) a estimé que la conception, l’autorisation et la mise en place des opérations de maintien de la paix ont plus de chance de réussir si les facteurs clefs suivants étaient réunis: un processus de paix viable, une volonté politique réelle, un engagement de la part de toutes les parties prenantes; et des mandats clairs et réalisables.  Tous ces éléments sont également indispensables pour résoudre les besoins des OMP devenus très complexes.  Le Rwanda, qui assure actuellement la présidence du Comité d’organisation de la Commission de la consolidation de la paix, a estimé qu’il est important de renforcer les efforts internationaux dans un pays sortant d’un conflit en vue de créer les conditions propices à une paix durable, a-t-il déclaré.


L’appropriation nationale doit être reconnue comme un des éléments indispensables à la consolidation de la paix, a ensuite dit M. Nyakarundi, qui s’est également félicité de la décision de l’UNITAR de fournir un soutien aux OMP en Afrique, notamment à travers le renforcement des capacités des institutions en charge de la formation des effectifs militaires et policiers africains, et à travers le transfert de connaissances dans ces domaines.


« Le Département des opérations de maintien de la paix doit axer ses efforts, en priorité, sur la protection des populations civiles », a insisté le représentant, en invitant les États Membres à octroyer les ressources nécessaires pour permettre aux opérations de maintien de la paix de s’acquitter de leur mandat.  Il faut non seulement assurer la protection des populations civiles mais aussi celle du personnel des opérations de maintien de la paix, a-t-il ajouté, en plaidant pour l’amélioration de leurs conditions de vie sur le terrain et l’augmentation de leur rémunération.  M. Nyakarundi a également souhaité un recrutement plus équitable des femmes dans les différentes composantes des missions de maintien de la paix, rappelant que leur rôle était crucial dans les efforts de paix.


M. CARLOS D. SORRETA (Philippines) a rappelé l’engagement de son pays dans les opérations de maintien de la paix, citant le déploiement de Casques bleus philippins, l’an dernier, en Haïti, au Darfour, en Côte d’Ivoire, au Soudan, au Timor-Leste, au Libéria et au Golan.  Les Philippines, a-t-il dit, ont l’intention de poursuivre dans ce sens malgré le manque de ressources.  Le représentant s’est notamment félicité de la participation des pays contributeurs de contingents militaires et de police dans les domaines identifiés dans l’agenda de réforme.  Il a souligné que son pays se tenait prêt à participer activement et à contribuer aux discussions et consultations visant à renforcer les opérations de maintien de la paix.  Le délégué philippin s’est aussi réjoui de la participation accrue des femmes dans les opérations de maintien de la paix.


M. JASSER JIMÉNEZ (Nicaragua) a déclaré qu’en raison de la complexité des opérations de maintien de la paix, le Conseil de sécurité devrait définir des mandats clairs afin de répondre aux nouveaux défis sur le terrain.  Le mandat de toute nouvelle opération de paix doit exiger le plein respect des principes de souveraineté, d’indépendance politique, d’intégrité territoriale et de non-ingérence dans les affaires intérieures de l’État hôte, a-t-il insisté.  Les OMP ont besoin, pour réussir, de disposer de moyens adéquats pour leur fonctionnement et de l’appui de l’ensemble de la communauté internationale.  Il a ensuite estimé que « l’on ne pouvait séparer les activités de maintien de celles de consolidation de la paix », soulignant que les deux étaient liées.  Avant de conclure, il a rendu hommage aux soldats de la paix ayant perdu leur vie au service de l’ONU.


M. THOMAS ADOUMASSE (Bénin) a estimé que le problème n’était pas dans les concepts mais dans la définition et la clarification des mandats des missions.  Un maintien de la paix efficace conditionné par un mandat clair et précis, mis en œuvre par des hommes bien entraînés et bien équipés, agissant sur la base des trois principes cardinaux de déploiement d’une mission de maintien de la paix, à savoir le consentement des parties, l’impartialité, le non-recours à la force sauf en cas de légitime défense ou de la défense du mandat, couperait court à des débats académiques sur un maintien de la paix robuste ou sur une approche globale du maintien de la paix.  Le représentant a également souligné l’importance du fait linguistique dans le déploiement des troupes en opérations de maintien de la paix.  La capacité des troupes à communiquer directement avec les populations locales et leurs responsables peut permettre d’éviter des dérapages aux conséquences imprévisibles, a-t-il soutenu.


M. RAYMOND O. WOLFE (Jamaïque) a salué l’engagement continu des Départements des opérations de maintien de la paix et de l’appui aux missions à poursuivre une coopération riche avec les États Membres.  Il a ensuite condamné toutes les attaques menées contre le personnel des Nations Unies et, en particulier, le personnel des OMP.  La stabilité durable des États sortant d’un conflit passe par une solution aux causes profondes du conflit, a-t-il indiqué.  L’augmentation du nombre d’OMP montre, a-t-il dit, la confiance des États Membres à l’égard des opérations de paix ».  Cette confiance doit cependant être matérialisée par la fourniture de moyens adéquats aux OMP, a-t-il soutenu.


Le représentant a par ailleurs demandé au Secrétariat de l’ONU d’appuyer les organisations régionales afin de leur donner les capacités idoines pour assurer la sécurité dans leur région.  Les activités de consolidation de la paix sont importantes en matière de maintien de la paix, a-t-il souligné, par ailleurs, en appelant à un renforcement de la coopération entre le DOMP et la Commission de consolidation de la paix.  M. Wolfe a en outre salué le rôle critique joué par la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), en invitant à poursuivre son action au service du pays, particulièrement dans le cadre du processus électoral en cours.  Plus d’un an après le tremblement de terre en Haïti, de nombreuses promesses financières n’ont toujours pas été réalisées, a regretté M. Wolfe, qui a invité les États concernés à concrétiser leurs promesses.  Il a conclu en souhaitant l’implication des femmes dans les OMP, conformément aux recommandations de la résolution 1325 du Conseil de sécurité. 


Mme JOSEPHINE OJIAMBO (Kenya) s’est notamment déclarée préoccupée par les taux de remboursement des coûts des troupes.  Ces taux, en vigueur depuis 2002, a-t-elle dit, ne respectent pas les réalités économiques d’aujourd’hui.  Elle a exhorté l’Assemblée générale à envisager une augmentation ad hoc de ces taux afin d’aider les pays contributeurs de troupes à amortir les difficultés liées à l’inflation.  La représentante s’est en outre félicitée des efforts entrepris par le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de l’appui aux missions en vue d’améliorer leur efficacité par une plus grande convergence dans le domaine du partenariat du maintien de la paix avec l’initiative « Nouvel Horizon » et la Stratégie globale d’appui aux missions.


La déléguée du Kenya a par ailleurs plaidé en faveur de la mise en œuvre rapide des recommandations du rapport préparé par l’Union africaine et le Groupe Prodi sur les modalités d’appui aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine en vue de renforcer le partenariat entre les deux organisations.  Elle a également mis l’accent sur la parité entre les sexes, qu’elle a jugée essentielle, dans les opérations de maintien de la paix.


M. AMAN HASSEN BAME (Éthiopie) a estimé que la complexité et les lourdes charges qui pèsent sur le personnel de maintien de la paix ont fait naître de nouvelles responsabilités pour l’ensemble des États Membres.  « C’est ensemble que nous devrons trouver des réponses à ces nouveaux défis », a-t-il dit, en préconisant une coopération accrue entre le Conseil de sécurité, les pays fournisseurs d’effectifs militaires ou de police et le Secrétariat des Nations Unies.  Cette coopération est cruciale pour le succès des OMP, compte tenu du fait que les organisations régionales jouent aujourd’hui un rôle de plus en plus actif en matière de maintien de la paix à travers le monde.  Il a cité, à cet égard, l’exemple de l’Union africaine, plaidant pour un renforcement du partenariat entre l’ONU et l’Union africaine.  Cette coopération devra se traduire par l’amélioration des capacités de cette organisation afin qu’elle puisse opérer avec efficacité les OMP sur le continent africain.  « Nous ne sommes pas convaincus que le Conseil de sécurité fasse suffisamment pour la protection du personnel de maintien de la paix sur le terrain », a estimé le représentant, en soulignant l’importance d’assurer une meilleure protection des installations qui accueillent ce personnel.  Il est en outre fondamental de donner aux OMP les moyens adéquats, et particulièrement les hélicoptères pour leur permettre de s’acquitter pleinement de leur mandat.


M. FEODOR STARČEVIĆ (Serbie) a affirmé que le renforcement des capacités du maintien de la paix des Nations Unies et des ressources constituait un préalable indispensable à la mise en œuvre harmonieuse des opérations de maintien de la paix.  Alors que le maintien de la paix des Nations Unies continue d’évoluer, il faut, a-t-il dit, insister sur une approche plus globale et plus cohérente, ainsi qu’une stratégie intégrée de planification et de mise en œuvre des opérations de maintien de la paix afin de les rendre plus efficaces.


Le représentant de la Serbie a en outre estimé qu’un maintien de la paix réussi exigeait une responsabilité partagée, un engagement continu et un dévouement de la part de toutes les parties prenantes.  M. Starčević c a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de définir des mandats de façon claire et de tenir compte des situations spécifiques à chaque opération, ainsi que de fournir des directives stratégiques claires, un commandement et un cadre de contrôle indispensables aux soldats de la paix.


M. KIM BONGHYUN (République de Corée) a annoncé qu’à la fin du mois de mars, les forces de maintien de la paix de l’ONU comprendront un total de 102 000 personnes.  C’est un chiffre exceptionnel dans l’histoire du maintien de la paix, a-t-il dit.  À l’heure actuelle, on compte déjà plus de 98 600 militaires et policiers en provenance de 115 pays contributeurs.  La République de Corée, qui participe aux activités de maintien de la paix de l’ONU depuis 1993, a déployé à ce jour 370 militaires au Libéria et 240 soldats à la MINUSTAH.  Très engagée dans ce domaine, la République de Corée a récemment promulgué une loi qui permettrait le déploiement rapide des troupes dans les OMP. 


« Il y a encore beaucoup à faire en matière d’OMP, et les possibilités d’amélioration sont vastes », a ensuite dit M. Bonghyun, qui a estimé que la coopération entre le Secrétariat de l’ONU et les États Membres est importante pour le succès des OMP.  De plus en plus, sur le terrain, l’ONU est confrontée à une carence de matériels dont des hélicoptères qui sont à la fois utiles pour les militaires et les civils.  Il faut trouver une réponse à cette carence, a-t-il plaidé, en invitant les pays fournisseurs de troupes à fournir du matériel et des moyens techniques adéquats aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  La crédibilité de l’ONU est mesurée à travers ses OMP et c’est pourquoi, il est fondamental d’assurer une formation de qualité au personnel des OMP, a-t-il souligné.  Le représentant a souhaité qu’un mécanisme d’examen soit mis en place dans ce domaine.


M. OMBENI Y. SEFUE (République-Unie de Tanzanie) a affirmé que les opérations de maintien de la paix ne pouvaient se substituer à une solution à long terme des causes du conflit.  Idéalement, a-t-il dit, les différentes missions de maintien de la paix devraient fournir l’espace de sécurité et les conditions nécessaires pour permettre à des solutions à plus long terme d’évoluer et de s’enraciner.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité d’adopter une approche intégrée et coordonnée, le Conseil de sécurité devant établir des mandats clairs, en totale coopération avec les pays contributeurs de troupes et de police. 


Le délégué de la République-Unie de Tanzanie a également insisté sur la nécessité de respecter les principes de base des opérations de maintien de la paix, à savoir le consentement des parties, le non-recours à la force -à l’exception de la légitime défense- et l’impartialité.  En outre, le représentant s’est dit préoccupé par l’émergence d’une division non officielle du travail, d’un côté entre les contributeurs de troupes et de police et de l’autre, ceux qui, a-t-il précisé, réduisent leur rôle direct dans le maintien de la paix, se concentrant essentiellement sur la fourniture de personnels individuels, d’équipement et d’appui ou leur financement.  Il convient, a-t-il assuré, de renouveler l’unité d’objectifs des acteurs du maintien de la paix.


M. PAUL ROBERT TIENDREBEOGO (Burkina Faso) a noté que ces dernières années, le maintien de la paix a pris une ampleur considérable, en grande partie en raison de la demande croissante d’OMP, qui s’explique par l’apparition de nouveaux foyers de tensions dans le monde.  Devant cet accroissement, il importe pour le Comité spécial des opérations de maintien de la paix de poursuivre la réflexion en vue de trouver des solutions aux enjeux de crédibilité, d’efficacité et d’efficience auxquels font face les OMP, a-t-il dit.  Le Burkina Faso continue d’apporter sa contribution à l’œuvre collective de maintien de la paix et de préservation de la paix, notamment à travers son implication dans la gestion et le règlement de plusieurs conflits, et depuis une vingtaine d’années, dans une action résolue pour l’instauration d’un espace de paix et de sécurité en Afrique, en particulier dans la sous-région ouest-africaine, a ajouté le représentant.  En tant que premier pays fournisseur de conseillers pénitenciers dans les OMP, le Burkina Faso reste disposé à renforcer sa participation à la recherche collective de la paix.  Le représentant a également salué les efforts soutenus du Conseil de sécurité et du Secrétariat de l’ONU visant à associer un plus grand nombre d’États aux réflexions devant permettre de dégager des solutions consensuelles aux problèmes posés par le maintien de la paix.  M. Tiendrebeogo a en outre appelé à poursuivre les efforts en vue de l’amélioration des mandats des OMP, afin de doter les forces de l’ONU de mandats réalistes et de règles d’engagement claires, assortis d’un soutien politique effectif et de ressources humaines et financières adéquates.


M. SERGEY A. ZHDANOV (Fédération de Russie) a affirmé que son pays participait à des opérations de maintien de la paix au Moyen-Orient, dans différentes régions de l’Afrique et en Haïti.  Il a mis l’accent sur la nécessité pour les parties concernées de parvenir à un accord pour le déploiement d’une opération de maintien de la paix.  Toutes les missions de l’ONU et leurs dirigeants doivent s’acquitter de leurs mandats de façon impartiale.  Le représentant a rappelé que la Fédération de Russie avait proposé de réactiver les activités du Comité d’état-major.  Un maintien de la paix moderne exige, a-t-il dit, une utilisation plus efficace des ressources des organisations régionales sur la base du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.  Le délégué de la Fédération de Russie a par ailleurs estimé que les missions de maintien de la paix ne devraient se charger que des tâches préliminaires dans le domaine de la consolidation de la paix.  Le redressement économique, a-t-il ajouté, relève de la compétence des institutions du système de l’ONU et des organisations régionales. 


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a rappelé que le maintien de la paix dans le monde incombait avant tout à l’ONU, et dans ce cadre, les OMP demeurent l’un de ses instruments les plus cruciaux.  Le délégué a rappelé que le déploiement d’une OMP était subordonné au respect, en toutes circonstances, des principes de souveraineté, d’intégrité territoriale.  En outre, le déploiement d’une OMP exige, au préalable, le consentement des parties.  Le personnel d’une telle opération doit agir en toute impartialité et ne pas recourir à la force sauf en cas de légitime défense ou de la défense du mandat.  Les tentatives actuelles visant à contourner tous ces principes risquent de saper le travail des troupes internationales et la confiance des États Membres dans ces troupes, a-t-il prévenu, en ajoutant que le maintien de la paix ne saurait constituer une alternative à la recherche de solutions aux causes profondes des conflits.


S’agissant de la protection des civils, le représentant a tenu à rappeler que la responsabilité en cette matière incombe en premier lieu à l’État hôte, et que les OMP ne sauraient la limiter ou y porter atteinte.  Après avoir rappelé que c’est au Moyen-Orient, en 1948, que l’ONU a démarré ses activités de maintien de la paix, il a souligné les difficultés auxquelles est confronté le personnel de maintien de la paix dans les pays de la région.  Cette situation est le résultat de la politique d’agression de l’État d’Israël dans cette région, a-t-il déclaré.  Depuis des années, ce pays ne cesse d’agresser et d’occuper les pays voisins.  Le représentant a demandé à l’ONU de mettre fin à  cette politique israélienne, tout en regrettant le veto des États-Unis contre un projet de résolution dont a été saisi le Conseil de sécurité, il y a quelques jours, à l’occasion du débat sur le Moyen-Orient, et plus particulièrement la question de Palestine.


M. DAFFA-ALLA ELHAG ALI OSMAN (Soudan) a affirmé que son pays était parvenu à un accord de paix sur le Sud-Soudan grâce à une coopération étroite avec la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), la dernière phase de ce processus étant la tenue du référendum au Sud-Soudan, réalisée sans heurts, de façon opportune et en présence d’observateurs internationaux.  Le Soudan a pleinement respecté ses engagements et s’est résolument engagé sur la voie de la paix, a-t-il déclaré.  Le représentant a espéré qu’une paix durable sera instaurée au Darfour dans un avenir proche.  Les opérations de maintien de la paix, a-t-il également estimé, ne constituent qu’un des mécanismes, mais pas le seul, visant à aider les pays à réaliser la paix et la stabilité.  Elles ne remplacent pas, a-t-il dit, une action destinée à s’attaquer aux causes profondes des conflits.  Un règlement durable passe par un appui à un processus politique exerçant des pressions sur des rebelles et des saboteurs qui commettent des actes illicites, a-t-il expliqué. 


Le représentant soudanais a également insisté sur la nécessité de respecter les principes de base des opérations de maintien de la paix, à savoir le consentement des parties, le non-recours à la force -à l’exception de la légitime défense- et l’impartialité.  Le recours à la force est rétrograde par rapport au concept du maintien de la paix et sape l’autorité de l’État en matière de protection des civils, a-t-il souligné.  Il a souhaité que l’on ne fasse pas des forces de maintien de la paix des forces de combat.


M. GYAN ACHARYA (Népal) a estimé que le respect par l’ensemble des acteurs, des principes du maintien de la paix rendra plus crédibles ces OMP.  Il a souligné la nécessité du processus consultatif entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays contributeurs de troupes.  Dans ce contexte, il a plaidé pour un engagement collaboratif poussé entre toutes ces entités.  Il s’est par ailleurs félicité de la Stratégie globale d’appui aux missions et, notamment, de la création de centres régionaux de services qui amélioreront la sécurité du personnel de l’ONU sur le terrain.  Sa délégation, qui attache une grande importance à la sécurité du personnel, est préoccupée par le manque d’hélicoptères auquel sont confrontées les OMP, a-t-il dit.  « Ces hélicoptères sont importants car ils permettront d’assurer plus de mobilité aux troupes et aideront à une meilleure protection des civils dans l’environnement où ils sont déployés », a-t-il fait savoir.  Le représentant a ensuite souhaité que l’ONU rembourse les sommes dues aux fournisseurs de troupes, notamment en ce qui concerne les indemnités d’invalidité ou de décès des membres du personnel.  L’intégration des éléments de consolidation de la paix aux premières heures du déploiement des OMP est utile pour leur succès, a-t-il poursuivi, en soulignant également l’importance de la proximité et du rapprochement de la mission avec les populations qu’elle sert.


Mme HERNÁNDEZ (Cuba) a rappelé que les opérations de maintien de la paix des Nations Unies devraient se dérouler dans le respect strict des principes de la Charte des Nations Unies.  Elle a, en particulier, insisté sur le respect des principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix que constituent le consentement des parties, le non-recours à la force -à l’exception de la légitime défense- et l’impartialité.  La représentante cubaine a également mis l’accent sur la nécessité de tenir compte de la qualité des mandats adoptés, lesquels, a-t-elle dit, doivent être clairement définis sur la base des réalités concrètes sur le terrain. 


La déléguée a estimé, en particulier, qu’une démarche par étape de la mise en œuvre d’un mandat était souhaitable.  Il est important, selon elle, de renforcer les liens entre les pays hôtes, les opérations de maintien de la paix, les pays contributeurs de troupes, le Secrétariat et le Conseil de sécurité.  Il convient en outre de tenir compte des conditions économiques et sociales des pays qui accueillent des opérations de maintien de la paix.  Il ne faut pas ignorer les causes profondes des conflits qu’il convient de régler, a-t-elle insisté.  Enfin, la représentante a souligné l’importance d’envisager une stratégie claire de sortie avant même la réalisation d’un mandat.


M. KAZUO KODAMA (Japon) a appelé les États Membres à déployer plus d’efforts pour permettre aux OMP de mieux s’adapter aux nouvelles réalités auxquelles le monde est confronté.  Il a ensuite réaffirmé l’appui de sa délégation aux travaux du Comité des 34.  Abordant la question du manque de ressources nécessaires au bon fonctionnement des OMP, le délégué a souligné que son pays avait essayé autant que possible d’y apporter des réponses.  M. Kodama s’est aussi félicité des rencontres entamées entre le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes, notamment dans le cadre des discussions sur le renouvellement des mandats des OMP.  Le Japon, a-t-il déclaré par ailleurs, souhaite une amélioration dans le processus de planification des missions intégrées afin d’allouer des ressources de manière  à la fois effective et cohérente.


M. FRANCISCO CARRIÓN-MENA (Équateur) a affirmé que son pays était attaché à la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales dans les efforts visant au maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Il a souligné le besoin de respecter les principes fondamentaux du maintien de la paix des Nations Unies, à savoir le consentement des parties, le non-recours à la force -à l’exception de la légitime défense- et l’impartialité.  Le représentant a également mis l’accent sur la protection des civils, tâche qui, a-t-il dit, incombe à l’État hôte. 


Le délégué de l’Équateur a, de même, insisté sur la nécessité de créer des mandats bien définis et réalisables.  Il a encouragé l’ONU à renforcer sa coopération.  Il a également souligné l’engagement de son pays à respecter les différentes résolutions du Conseil de sécurité visant à lutter contre l’exploitation et les sévices sexuels, grâce à des politiques de prévention et de tolérance zéro et à la mise en œuvre des stratégies de l’ONU en faveur de l’aide aux victimes.


M. MAJDI RAMADAN (Liban) a, à l’instar d’autres délégations, souligné la nécessité de consolider la coopération entre le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents à toutes les étapes de la planification des OMP.  Le maintien de la paix ne devrait pas viser à régler les causes profondes des conflits, a-t-il insisté.  Le Liban considère comme piliers du succès des OMP, l’élaboration de mandats clairement définis et l’octroi de ressources financières et humaines adéquates aux missions.  Il est également nécessaire de respecter les principes de souveraineté, d’indépendance politique, d’intégrité territoriale et de non-intervention lors du déploiement et du fonctionnement de la mission.  Par ailleurs, le maintien de la paix est étroitement lié au processus de consolidation de la paix, a-t-il souligné, avant de rappeler qu’il était urgent de renforcer les capacités des organisions régionales comme l’Union africaine qui contribue de plus en plus au maintien de la paix.  De l’avis de sa délégation, la protection des civils incombe en premier lieu aux États, a-t-il dit, en réaffirmant l’appui du Gouvernement libanais à la FINUL, « qui joue un rôle au service du peuple libanais ».


M. AUGUSTINE UGOCHUKWU NWOSA (Nigéria) a estimé qu’il était nécessaire de renforcer les capacités des organisations régionales et sous-régionales pour jouer un rôle plus efficace en matière de maintien de la paix.  Ainsi, l’Union africaine devrait bénéficier du soutien de la communauté internationale, a-t-il déclaré.  Le représentant a également estimé qu’il était important pour l’ONU de développer des politiques de prévention.  Le délégué a demandé que des mesures soient prises rapidement pour faire face au manque d’hélicoptères dans les opérations de maintien de la paix afin de leur permettre de s’acquitter efficacement de leur mandat.  Il a en outre souhaité que le Conseil de sécurité définisse des mandats clairs et réalisables pour les OMP.  Pour le Nigéria, l’Assemblée générale et l’ECOSOC devraient également contribuer au maintien de la paix.  De même, a-t-il dit, les OMP doivent toujours respecter la politique de « tolérance zéro » des Nations Unies à l’égard des auteurs de violences dans l’exercice de leurs fonctions.


M. MILORAD ŠCEPANOVIĆ (Monténégro) a affirmé que l’initiative « Nouvel Horizon » lancée conjointement par le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de l’appui aux missions était le cadre fondamental visant à établir un calendrier de travail dans le domaine du maintien de la paix et à renforcer les acquis en matière de réformes.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la coordination entre les gouvernements des pays hôtes et les autres acteurs du maintien de la paix.  Il a déclaré que son pays appuyait les efforts en vue de mettre au point une stratégie de consolidation de la paix dès le début de la planification du maintien de la paix.  Il s’est félicité de la mise en œuvre de la première phase de la Stratégie globale d’appui aux missions. 


M. IAN GORE (Nouvelle-Zélande) a remercié les États Membres pour les condoléances qu’ils ont adressées à son gouvernement et au peuple néo-zélandais, après le tremblement qui s’est produit hier dans le pays.  À ce jour, on compte 75 personnes décédées et plus de 400 autres disparues, dont de nombreux étrangers qui, pour la plupart, étaient des touristes, a-t-il dit.


Droit de réponse


Répondant à l’intervention du représentant d’Israël, puissance occupante, le représentant du Liban a estimé qu’Israël avait eu un manque de respect total à l’égard des forces internationales agissant en vertu d’un mandat du Conseil de sécurité.  Le délégué a réitéré le plein appui du Gouvernement libanais à la FINUL, précisant qu’il était pleinement engagé en faveur de la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.  Comment un pays comme Israël qui transgresse de nombreuses résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité pourrait faire partie de missions de maintien de la paix des Nations Unies? s’est-il interrogé.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Directrice exécutive d’ONU-Femmes énumère pour la première fois ses priorités devant la Commission de la condition de la femme

FEM/1840

La Directrice exécutive d’ONU-Femmes énumère pour la première fois ses priorités devant la Commission de la condition de la femme

22/02/2011
Conseil économique et socialFEM/1840
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme

Cinquante-cinquième session

2e et 3e séances – matin et après-midi


LA DIRECTRICE EXÉCUTIVE D’ONU-FEMMES ÉNUMÈRE POUR LA PREMIÈRE FOIS SES PRIORITÉS

DEVANT LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME


Ministres et représentants d’États Membres ont ouvert aujourd’hui la cinquante-cinquième session de la Commission de la condition de la femme et, ce faisant, entendu pour la première fois la Directrice exécutive d’ONU-Femmes énumérer les priorités de cette nouvelle entité composite de l’ONU.


Après les déclarations liminaires et le lancement du débat général, la Commission a organisé deux Tables rondes sur le thème « Accès et participation des femmes et des filles à l’éducation, la formation, la science et la technologie, y compris à la promotion d’un accès égal des femmes au plein-emploi et au travail décent ».


« Nous ferons des priorités relatives à l’égalité entre les sexes un élément central de la planification et de la budgétisation, à la fois aux niveaux  national, local et sectoriel », a assuré dans son allocution l’ancienne Présidente du Chili et Directrice exécutive d’ONU-Femmes. 


Michelle Bachelet a indiqué que sous sa direction, ONU-Femmes s’efforcerait de mettre un terme à la violence faite aux femmes, d’accélérer la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité et d’améliorer l’autonomisation économique des femmes.  Nous veillerons aussi à élargir le leadership et la participation des femmes aux processus de prise de décisions, a-t-elle promis.


Évoquant le thème central des travaux de la Commission, Mme Bachelet a affirmé que l’élargissement de l’accès à l’éducation à lui seul ne suffisait pas.  Il faut également améliorer la qualité et la pertinence de l’éducation.


« L’investissement dans l’éducation est un investissement vital tant comme moteur du développement que comme catalyseur de l’égalité entre les hommes et les femmes », a renchéri Asha-Rose Migiro, Vice-Secrétaire générale de l’ONU, relevant notamment que deux tiers des analphabètes dans le monde sont des femmes, un chiffre qui demeure inchangé depuis 20 ans.


La Directrice exécutive d’ONU-Femmes a également appelé les membres de la Commission à s’attaquer systématiquement aux stéréotypes, « cause première » de la ségrégation dans le travail, afin de garantir une égalité d’accès des femmes au marché de l’emploi.


Appuyant ces propos, LazarousKapambwe de la Zambie, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a indiqué qu’en 2008, 77,5% des hommes dans le monde occupaient un emploi, contre 52,6% des femmes.


La Vice-Secrétaire générale a également plaidé pour un accès équitable des femmes aux technologies de la communication et de l’information.


En début de séance, la Commission a élu Tetsuya Kimura du Japon, au poste de Vice-Président pour remplacer Takashi Ashiki, démissionnaire.  Elle a nommé M. Efraim Gomez de la Suède, à son Groupe de travail sur la communication en remplacement de Nicolas Burniat de la Belgique, également démissionnaire. 


M. Gomez travaillera avec Cho Hyung-hwa de la République de Corée, Kadra Ahmed Hassan de Djibouti, Irina Velichko du Bélarus et Julio Peralta du Paraguay.


La Commission de la condition de la femme, qui achève sa session le 4 mars, se réunira demain mercredi 23 février, à partir de 10 heures.



Déclarations liminaires


Mme ASHA-ROSE MIGIRO, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, a affirmé que les 12 derniers mois avaient été particulièrement importants pour l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, évoquant, notamment, le réexamen, l’an dernier, de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing, ainsi que la Déclaration ministérielle du Conseil économique et social (ECOSOC) et le dixième anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité.  Mais malgré cette étape historique, les droits des femmes en situation de conflit et postconflit continuent d’être violés, et les résultats réalisés jusqu’à présent demeurent mitigés.


Tournant ensuite son attention sur la création d’ONU-Femmes, elle a déclaré que la nouvelle entité composite de l’ONU allait « cristalliser » les efforts réalisés sur le plan international.  Elle a fait savoir qu’ONU-Femmes était une des priorités du Secrétaire général pour l’année 2011 et qu’il veillerait à ce que l’agence s’intègre pleinement dans le système de l’ONU.  M. Ban continuera également de privilégier les femmes aux postes de direction, a-t-elle ajouté.


Mme Migiro a poursuivi en affirmant que l’investissement dans l’éducation était un des investissements cruciaux tant comme moteur du développement que comme catalyseur pour l’égalité entre les hommes et les femmes.  Deux tiers des analphabètes du monde sont des femmes et ce chiffre demeure inchangé depuis 20 ans, a-t-elle notamment signalé. 


La Vice-Secrétaire générale a également relevé que la qualité de l’éducation laissait à désirer, dans les pays en développement notamment, et que les femmes ne recevaient pas la formation nécessaire pour être compétitives sur le marché du travail.  Elle a encouragé la Commission à examiner les moyens de renforcer la Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants.  Atteindre une égalité de fait entre les hommes et les femmes revêt une importance cruciale pour assurer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle souligné.


M. LAZAROUS KAPAMBWE, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a souligné la nécessité de renforcer la cohérence entre les travaux de l’ECOSOC et ceux de ses commissions fonctionnelles, tout en améliorant les liens entre les entités de l’ONU et les mécanismes régionaux de développement des Nations Unies.  Il a également souligné que la nouvelle entité ONU-Femmes avait pour priorité de soutenir les partenaires au niveau national.  La cinquante-cinquième session de la Commission de la condition de la femme axera ses travaux sur l’accès des femmes et leur participation à l’éducation, la formation, la science et la technologie, ainsi qu’à l’emploi.  L’éducation est un droit fondamental de l’être humain, a-t-il rappelé, citant notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Ce texte souligne, entre autres, la nécessité d’éliminer les stéréotypes sexistes en matière d’éducation, a-t-il précisé, se félicitant à cet égard des progrès réalisés sur ce plan au cours des 10 dernières années.


M. Kapambwe a cependant rappelé l’écart important qui existe entre les filles et les garçons en matière de scolarisation dans le primaire, en particulier dans les pays en développement.  Les stéréotypes sexistes contribuent toujours à une ségrégation entre les hommes et les femmes dans l’éducation comme dans les carrières professionnelles, a-t-il insisté.  Le représentant a indiqué que les femmes ayant un emploi représentaient 52,6% des femmes dans le monde, en 2008,  tandis que ce taux était de 77,5% pour les hommes.  Dans la catégorie des 20 à 24 ans, les femmes continuent de rester à la traîne derrière les hommes, a-t-il ajouté, précisant qu’en Asie du Sud 82% des hommes travaillent ou cherchent un emploi, contre seulement 27% des femmes.  Aucun pays, a-t-il dit, ne peut développer des moyens durables de répondre à ses besoins s’il n’assure pas une participation effective des femmes à tous les aspects de la vie.  Il a salué à cet égard la participation des organisations non gouvernementales (ONG) pour traduire en actes les engagements pris par les gouvernements.


Mme MICHELLE BACHELET, Directrice exécutive d’ONU-Femmes, a tout d’abord souligné que l’égalité entre les sexes était un élément central du développement social et économique, de la paix et de la démocratie.  Elle a affirmé que malgré des exemples encourageants en matière de parité, les progrès accomplis jusqu’à présent demeuraient « inégaux et fragiles ».  Trop de femmes sont victimes de la traite ou obligées de quitter leur famille pour devenir des employées domestiques sans aucune protection juridique, et trop de filles se voient forcées de quitter l’école, ou de se marier à un âge précoce, a-t-elle précisé.  Mme Bachelet a également évoqué le manque d’accès aux services et la sous-représentation des femmes lors de la conclusion d’accords sur la paix, le commerce international ou les changements climatiques.  Évoquant ensuite l’actuelle crise de l’emploi, Mme Bachelet a appelé les États Membres à se saisir des nouvelles opportunités qui se présentent et à ne pas reporter la promotion de l’égalité entre les sexes, en attendant des jours meilleurs.  Elle a par ailleurs estimé que davantage d’attention devrait être accordée aux défis urgents auxquels sont affrontées les femmes les plus pauvres des zones rurales.  Il faut analyser de manière franche les défis que connaissent nombre de pays et régions, a-t-elle souligné.


Mme Bachelet a ensuite expliqué que le travail d’ONU-Femmes serait axé sur cinq principes fondamentaux, à savoir l’octroi d’un appui aux partenaires nationaux; l’appui des processus intergouvernementaux relatifs à l’égalité entre les sexes; le plaidoyer en faveur de l’égalité entre les sexes, l’autonomisation des femmes et le respect des droits des femmes et des filles et la promotion de la cohérence au sein du système de l’ONU.  Elle a ajouté que la nouvelle entité ONU-Femmes servirait également de « broker » de savoir et d’expérience.


La Directrice exécutive a ensuite détaillé les cinq priorités thématiques de l’entité composite.  Elle a notamment assuré qu’ONU-Femmes veillerait à élargir le leadership et la participation des femmes en travaillant avec des partenaires pour combler les écarts en la matière.  La nouvelle entité ONU-Femmes s’efforcera également de mettre un terme à la violence faite aux femmes, de renforcer la mise en œuvre du calendrier relatif aux femmes, à la paix et à la sécurité, et d’améliorer l’autonomisation économique des femmes.  « Nous ferons des priorités relatives à l’égalité entre les sexes un élément central de la planification et de la budgétisation, à la fois aux niveaux national, local et sectoriel », a-t-elle affirmé.


Tournant ensuite son attention sur le thème des travaux de la Commission, Mme Bachelet a affirmé que l’élargissement de l’accès à l’éducation à lui seul ne suffisait pas.  Il faut également améliorer la qualité et la pertinence de l’éducation, a-t-elle souligné.  Il faudrait aussi s’attaquer systématiquement aux stéréotypes, qui sont, a-t-elle dit, la « cause première » de la ségrégation dans le travail.  Des mesures proactives sont nécessaires pour faciliter la transition de l’école au monde du travail et garantir une égalité d’accès au marché du travail.  Mme Bachelet a par ailleurs relevé que la science et la technologie ne répondaient pas de la même manière aux besoins des femmes et des hommes.  Notant que le potentiel des femmes en matière de créativité était sous-utilisé, la Directrice exécutive a estimé qu’elles devraient bénéficier d’un accès équitable aux technologies de la communication, que ce soit en matière d’utilisation ou de formation.


Mme Bachelet s’est félicitée que la Commission de la condition de la femme examine, à sa présente session, les questions de l’élimination de la discrimination et de la violence faites aux fillettes, l’égalité entre les sexes et le développement durable et l’élimination de la mortalité et de la morbidité maternelle.  Commentant ensuite la question de la parité au sein de l’ONU, Mme Bachelet a noté qu’un équilibre avait était réalisé seulement pour les postes de niveau P-1 et P-2.  Les femmes ne représentent que 28,4% des personnes occupant un poste de niveau D-1, a-t-elle regretté.  Ce déséquilibre, a-t-elle dit, réside dans l’absence de mécanismes de suivi appropriés, l’absence de souplesse dans la gestion du travail et un nombre de candidates qualifiées faible.  L’ONU-Femmes s’efforcera d’assurer une représentation équitable des femmes au sein de l’ONU, a-t-elle assuré.


Mme SILVIA PIMENTEL, Présidente du Comité sur la discrimination à l’égard des femmes, a indiqué que le Comité, au cours des quarante-septième et quarante-huitième sessions du Comité, avait examiné les rapports présentés par 20 États Membres.  Les principaux problèmes relevés étaient la traite et l’exploitation par la prostitution, le défaut d’initiatives et de programmes de formation pour la sensibilisation sur les stéréotypes sexistes, pour la participation des femmes à la vie politique et publique et pour l’accès à l’éducation et à la santé, y compris à la santé reproductive et sexuelle.  Elle a aussi mentionné les problèmes fréquents d’écarts de salaire et les disparités en matière d’emploi, le défaut d’accès à la justice, la violence contre les femmes, notamment la violence sexuelle, les pratiques mutilantes et d’autres questions spécifiques aux groupes défavorisés, comme les réfugiées, les femmes apatrides et les migrantes, ainsi que les femmes âgées et les femmes rurales.


Le Comité a élaboré des recommandations sur l’application des dispositions de la Convention CEDAW, relatives notamment au champ d’application de la Convention ou aux femmes âgées et aux discriminations spécifiques dont elles sont victimes.  Le Comité travaille également sur une recommandation générale concernant les conséquences économiques du mariage et de sa dissolution, a-t-elle indiqué.  Par ailleurs, le Comité travaille conjointement avec le Comité des droits de l’enfant, sur les mutilations génitales, le mariage forcé et le mariage des enfants.  Mme Pimentel a aussi mentionné le travail du Comité sur les questions des femmes dans les conflits armés et dans les situations postconflit, en particulier sur la violence sexiste qui accompagne parfois ces situations. 


Mme Pimentel a indiqué en outre que le Comité travaillait sur la question de l’accès à la justice, avant d’insister sur l’interaction du Comité avec les mécanismes des droits de l’homme, notamment les institutions spécialisées des Nations Unies.  Le Comité coopère notamment avec la nouvelle entité ONU-Femmes sur deux projets de recommandation, a-t-elle précisé.  Le Comité a aussi mis sur pied une équipe spéciale chargée de réfléchir à l’amélioration de ses méthodes de travail. 


Invitée spéciale de la Commission, Mme EMINE ERDOĞAN, épouse du Premier Ministre de la Turquie, a émis l’espoir que les résultats des débats de la Commission profiteront à toutes les femmes du monde.  Elle a également souligné que la création d’ONU-Femmes était une avancée pour promouvoir les droits des femmes.  Soulignant les grandes inégalités entre les différentes femmes du monde, elle a appelé à ne pas fermer les yeux sur les situations les plus cruelles.  Il faut avoir confiance en l’avenir, même pour les femmes qui ont tout perdu, a-t-elle dit.  Mme Erdoğan a insisté sur l’importance du droit des femmes à l’éducation, à un emploi, à l’information, par exemple.  Les femmes luttent pour le droit d’exister et le chemin de cette lutte sera encore long, a-t-elle fait remarquer.


En Turquie, les femmes luttent pour la dignité dans les domaines économique et social, a-t-elle poursuivi, rappelant que la démocratie était très active dans son pays.  La Turquie continue à défendre, sur la scène internationale, les droits des femmes, notamment en matière d’éducation et de formation.  Elle a aussi indiqué qu’un amendement à la Constitution turque avait été adopté en 2010 pour améliorer la condition des femmes et mettre en place une discrimination positive en leur faveur.  Il existe en outre, depuis 2009, une commission parlementaire chargée de travailler sur les violences sexistes. 


Débat général


M. MIKLÓS RÉTHELYI, Ministre des ressources naturelles de la Hongrie, intervenant au nom de l’Union européenne (UE), a expliqué qu’une Stratégie d’égalité des sexes avait été adoptée par l’Union européenne en décembre dernier et que les politiques nationales avaient également un rôle capital à jouer pour assurer l’égalité entre les sexes.  Il a indiqué que l’Union européenne avait fait de l’indépendance économique des femmes et des hommes une de ses principales priorités et que la base de la stratégie européenne pour l’emploi se fondait sur le cycle de vie. 


Le Ministre s’est ensuite félicité de la création d’ONU-Femmes qui, de son avis, devrait permettre d’encourager la capacité de la communauté internationale à autonomiser les femmes et à mettre un terme à la violence faite aux femmes et aux fillettes.  Il a souligné l’importance de garantir le respect des droits à la santé reproductive et sexuelle pour réaliser les Programmes d’action de Beijing et du Caire, ainsi que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  L’Union européenne est déterminée à assurer la pleine jouissance des droits fondamentaux des femmes et à intégrer une dimension sexsospécifique à tous les niveaux, a-t-il assuré.  Il a ensuite fait savoir que son pays avait adopté un plan d’action pour l’égalité entre les sexes pour la période 2010-2015.


M. Réthelyi a poursuivi en faisant part de son inquiétude face au problème de l’abandon scolaire des filles.  Il a soutenu que les choix éducatifs des femmes étaient la base de la ségrégation qu’elles rencontrent sur le marché du travail.  Il a également indiqué que les femmes de l’Union européenne gagnent un cinquième de moins que les hommes.  Dans un monde en mutation rapide, les besoins de formation permanente sont essentiels et un marché du travail de plus en plus divisé présente des défis notables, a-t-il affirmé.  Il a indiqué que la stratégie de l’Union européenne pour l’emploi vise à garantir un taux d’emploi de 75% tant pour les hommes que pour les femmes. 


Il a également expliqué que l’Union européenne accordait une attention particulière à l’éducation des femmes dans les domaines de la science, de la technologie, du génie et des mathématiques.  Il faut également comprendre le rôle qu’occupent les femmes dans l’économie informelle et valoriser les tâches domestiques, a-t-il ajouté.


M. JORGE ARGÜELLO (Argentine), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a indiqué que son Groupe avait activement participé à la mise en place de la nouvelle entité ONU-Femmes.  Nous sommes certains que cette entité contribuera à la réalisation de l’égalité homme-femme et à l’autonomisation des femmes partout dans le monde, a-t-il dit.  Il a cependant relevé les obstacles qui se posent à la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, adopté il y a 16 ans, citant la pauvreté comme principale difficulté pour les femmes des pays en développement. 


Les filles représentent la majorité des enfants non scolarisés, a-t-il aussi noté, ajoutant que les femmes analphabètes sont aussi bien plus nombreuses que les hommes.  Le représentant a encore mentionné le manque d’accès des femmes au secteur de la santé et le problème de la violence contre les femmes et les filles qui persiste dans tous les pays.  Les femmes subissent en outre les conséquences des conflits et elles ont un accès mois facile au marché de l’emploi et au travail décent, a-t-il observé.


M. Argüello a passé en revue les autres difficultés qui se posent dans la vie des femmes, comme les stéréotypes sexistes.  Il a aussi appelé la communauté internationale à accorder la priorité aux femmes qui vivent sous occupation étrangère.  Comme nouveaux enjeux, il a parlé des crises économique, financière, alimentaire et énergétique, ainsi que des changements climatiques, qui ont des incidences particulières sur les femmes.  Enfin, le représentant a souligné l’importance du renforcement de la coopération internationale pour atteindre l’égalité des sexes, notamment l’aide au développement, l’allègement de la dette, l’accès aux marchés, le renforcement des capacités financières et techniques. 


Mme DOREEN SIOKA, Ministre de l’égalité entre les sexes et du bien-être de l’enfant de la Namibie, intervenant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a convenu que la science, la technologie et l’innovation pouvaient servir d’outils pour accélérer la réalisation des OMD.  Les décideurs, a-t-elle ajouté, ont un rôle crucial à jouer pour intégrer une perspective de genre dans ces domaines.  Mme Sioka a ensuite expliqué que la SADC avait conscience de l’importance des ressources humaines en matière de développement politique, économique et social, ainsi que pour faciliter l’intégration régionale et la compétitivité.  Elle a précisé que, consciente de l’importance de l’éducation, la SADC avait mis sur pied un Protocole de l’éducation et de la formation qui était entré en vigueur en 2000. 


La SADC a identifié la science et la technologie comme moteur du développement socioéconomique, et elle entend développer et renforcer les systèmes nationaux d’innovation afin de réaliser les objectifs de l’Agenda commun, notamment en matière d’élimination de la pauvreté.  La Ministre a précisé que nombre d’États membres de la SADC s’efforçaient de renforcer leurs capacités humaines afin de pouvoir répondre aux exigences du marché, tout en améliorant l’équilibre paritaire en matière de formation. 


Elle a notamment évoqué le Plan stratégique du Comité technique pour la certification et l’accréditation qui a été adopté par les Ministres de l’éducation et de la formation de la région.  Elle a précisé que ce Comité avait également élaboré, en mars 2010, une feuille de route pour assurer la création d’un cadre de qualifications régionales qui prévoit de promouvoir l’accès des femmes à l’éducation, à la formation, à la science et aux technologies ainsi qu’à l’emploi.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a rappelé que l’année 2010 a été marquée par le quinzième anniversaire de la Déclaration de Beijing, la création d’ONU-Femmes et le dixième anniversaire de la Déclaration du Millénaire.  Se félicitant des réalisations de ces 10 dernières années s’agissant de l’autonomisation des femmes, il a appelé en particulier à la promotion de la participation des femmes dans les processus de prise de décisions et notamment aux niveaux les plus élevés.


Le Groupe de Rio salue la création du Conseil d’administration d’ONU-Femmes, a-t-il dit, convaincu que cela soutiendra efficacement la lutte pour l’autonomisation des femmes.  Il a expliqué que l’intégration du mandat de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW) dans la nouvelle entité ONU-Femmes devrait permettre de mener des enquêtes au niveau mondial, compte tenu des ressources allouées.  Il a plaidé en faveur du maintien du siège de cet Institut en République dominicaine.  Le représentant a ensuite appelé au renforcement du dialogue régional et international sur la cause des femmes, invitant en particulier à une coopération Nord-Sud, en vue de relever les défis posés par les crises mondiales et autres problèmes de portée mondiale. 


M. Errázuriz a signalé l’adoption du Consensus de Brasilia, à l’issue de la onzième Conférence régionale de l’Amérique du Sud et des Caraïbes sur les femmes, document qui appelle à une plus grande autonomisation de la femme et à la participation de celle-ci aux décisions politiques, prônant aussi un accès réel des femmes à la justice.  Il insiste en outre sur le renforcement de la citoyenneté des femmes.  Le représentant a annoncé que la République dominicaine s’est proposée pour accueillir la douzième Conférence régionale de ce type.  Il a poursuivi en expliquant que les pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont été pionniers dans la lutte contre la violence à l’encontre des femmes et se sont engagés à prendre des mesures contre la traite des personnes.  Ils appellent à la mise en place de points focaux pour un meilleur échange d’informations. 


En ce qui concerne la féminisation de la pauvreté, il a jugé crucial de veiller à la pleine participation des femmes aux programmes de lutte contre la pauvreté et plaidé le respect du principe de « à travail égal, salaire égal » pour asseoir le pouvoir économique des femmes.


Mme LORETTA BUTLER-TURNER, Ministre du développement social des Bahamas, intervenant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a estimé que le manque de financement risquait de saper la mise en œuvre des programmes et le renforcement des cadres normatifs en matière de parité.  Elle a indiqué que la CARICOM accordait une attention particulière à l’autonomisation des femmes, notamment en matière d’élimination de la pauvreté, de la violence faite aux femmes, d’accès aux postes de direction et d’accès à l’éducation. 


La Ministre est revenue sur la tenue, en 1998, de la première Conférence des Caraïbes sur la science et la technologie, estimant que nombre de ses recommandations étaient toujours pertinentes, notamment en ce qui concerne le rôle des gouvernements et la mise à jour des programmes scolaires.  La Ministre a également indiqué que le Conseil des Caraïbes pour les sciences et la technologie jouait un rôle important pour faciliter l’accès et la participation des femmes et des fillettes dans ces deux domaines.


Mme Butler-Turner a poursuivi en affirmant que pour la création d’une force de travail talentueuse et compétitive, il importe d’éliminer les stéréotypes et l’exclusion persistante des femmes des filières scientifiques et technologiques.  Elle a fait observer que dans les Caraïbes, les femmes entrent bien plus que les hommes dans les filières de la chimie et des mathématiques mais que la parité générale était loin d’être atteinte.  À moins d’adopter une approche novatrice, pour augmenter l’accès et la représentation des femmes dans les domaines de la science et de la technologie, la question de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes demeurera un exercice essentiellement rhétorique, a-t-elle prévenu.


La Ministre a par ailleurs engagé les États Membres à honorer leurs promesses d’aide à Haïti, en connaissance du fait que ce sont les femmes et les fillettes qui sont le plus touchées par les souffrances du pays.


M. KOURAITI BENIATO, Ministre de l’intérieur et des affaires sociales de Kiribati, qui s’exprimait au nom du Forum des Îles du Pacifique, a indiqué que les pays de cette région sont à des étapes différentes dans la marche vers l’égalité homme-femme, du fait de leurs différents niveaux de ressources.  Le Ministre a parlé de la onzième Conférence triennale du Pacifique sur les femmes qui s’est tenue à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, en août 2010.  Cette réunion a permis de débattre des stratégies permettant d’accélérer le processus d’application du Programme d’action de Beijing. 


L’égalité des sexes en termes d’accès à l’éducation est près d’être atteinte dans la majeure partie des pays du Pacifique, a-t-il ensuite indiqué, reconnaissant toutefois les disparités entre les filles et les garçons et les stéréotypes sexistes qui tendent à se perpétuer dans ce secteur.  M  Beniato a cité des programmes et projets fructueux pour les filles en matière d’éducation, comme les mesures visant l’égalité des sexes dans le secondaire. 


Il a expliqué par ailleurs que le Secrétariat de la Communauté du Pacifique dispense des formations communautaires aux femmes de la région.  L’idée est aussi de former les femmes pour améliorer leur accès au marché du travail, a-t-il dit.   Le Ministre a aussi reconnu l’importance du savoir-faire traditionnel des femmes dans le développement des nouvelles technologies et notamment dans la lutte contre les changements climatiques.


M. HASAN KLEIB (Indonésie), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a affirmé la détermination de son pays à faire tomber les barrières qui entravent l’avancée des femmes dans le monde.  Il a notamment évoqué la tenue, la semaine dernière à Jakarta, de la première réunion de la Commission de l’ANASE sur la promotion et la protection des droits de la femme et de l’enfant.  Il a affirmé que l’éducation était un élément essentiel pour aider les femmes à remplir leur rôle efficacement et pour assurer la parité. 


Nous devons développer des ressources humaines grâce à la science et à la technologie, a estimé le représentant qui a par ailleurs évoqué la nécessité d’assurer la compétitivité technologique de l’ANASE.  Il a indiqué que l’Association s’était engagée à renforcer l’égalité d’accès aux services sociaux et publics et à atteindre l’accès universel à l’éducation primaire d’ici à 2015.  Il a également fait savoir que l’ANASE s’était engagée à créer des programmes de formation aux questions du genre, à former une force de travail très compétente en matière de technologie de la communication et à promouvoir la transversalité de la perspective de genre.


M. DAVID BAKRADZE, Président du Parlement de la Géorgie, a rappelé que la Géorgie a été définie par la Banque mondiale comme le principal pays réformateur de ces dernières années.  La partie la plus difficile de la modernisation du pays est l’évolution des mentalités, a-t-il indiqué, mentionnant les efforts menés afin de parvenir à une société multiethnique et tolérante.  Ces efforts permettent notamment de réaliser l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, en visant particulièrement leur participation à la vie publique. 


M. Bakradze a parlé d’une nouvelle loi sur l’égalité des sexes, entrée en vigueur en avril 2010, qui met en place un conseil chargé de veiller à son application.  M. Bakradze a aussi mentionné les problèmes que rencontrent les femmes vivant dans les zones de conflit et notamment les personnes déplacées, comme la violence sexiste.  Le Gouvernement géorgien a adopté un plan de lutte contre la violence au foyer, a-t-il ajouté, qui prévoit notamment la réhabilitation des victimes.  Il a aussi expliqué que les femmes sont encouragées à prendre des postes de direction.  Il y a ainsi trois femmes ministres en Géorgie tandis que les femmes sont très présentes dans les médias et dans les institutions publiques.  En outre, plus de la moitié des étudiants à l’université sont des femmes, a-t-il aussi expliqué.


Mme JULIANA AZUMAH-MENSAH, Ministre de la condition féminine du Ghana, a rappelé qu’en 1987, son pays a lancé l’« éducation à la science, aux mathématiques et à la technologie » (STME) pour corriger les déséquilibres entre hommes et femmes dans ces filières.  L’expérience tirée de cette initiative a conduit à la création d’une Unité pour l’éducation des filles (GEU), en 1997 et d’une Unité pour l’éducation à la science (SEU), en 2001.  L’objectif ultime est d’avoir 30% d’étudiantes de troisième cycle dans les filières scientifique, technologique et mathématique.  En 2010, a indiqué la Ministre, il a été question de renforcer la capacité des garçons et des femmes à se montrer plus créatifs.  En conséquence, des camps pour l’éducation à la science, à la technologie et à l’innovation (STIE)/ont été créés.  Le Ghana, a-t-elle conclu, entend continuer à mobiliser tous les acteurs nationaux et à renforcer sa coopération avec le système de l’ONU.


Mme IRINY LOPES, Ministre de la condition féminine du Brésil, a affirmé que son pays vivait un moment historique depuis l’élection de Dilma Rousseff à sa présidence.  Elle a fait savoir que la question de l’accès des femmes et des fillettes à l’éducation, à la formation, aux sciences et aux technologies était une des priorités de son gouvernement.  Ma délégation est convaincue qu’on ne peut éliminer la pauvreté sans faire des investissements substantiels dans ces domaines, a-t-elle dit.  La Ministre a préconisé la création et la mise en œuvre de politiques capables de créer des nouvelles opportunités pour les femmes. 


Mme Lopes a annoncé la tenue, à la fin de l’année, de la troisième Conférence nationale des politiques pour les femmes qui permettra au Gouvernement brésilien de réévaluer ses priorités en matière de parité.  Elle a affirmé que les Consensus de Mexico, de Quito et de Brasilia, ainsi que la Déclaration et la Plateforme d’action de Beijing, la CEDAW et la Convention de Belém do Pará devaient inciter à l’élaboration de nouveaux paramètres internationaux comme le projet de convention interaméricaine sur les droits sexuels et reproductifs et la Convention internationale sur le travail domestique.


Mme MARÍA DEL ROCÍO GAYTÁN, Présidente de l’Institut national des femmes du Mexique, a indiqué que son pays a présenté en 2008 ses septième et huitième rapports consolidés sur l’application de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).  Elle a expliqué que le Mexique avait pu accroître le financement des mesures en faveur des femmes,  Pour 2011, le budget a augmenté de 36%, a-t-elle précisé.  Du côté des institutions, nous avons 1 100 organismes municipaux destinés aux femmes, a-t-elle dit, ajoutant que le Ministère de la défense a élaboré un programme d’égalité entre hommes et femmes dans l’armée.  En outre, des ateliers des droits de l’homme ont été organisés pour améliorer la sensibilisation du public aux droits des femmes. 


Mme Gaytán a cependant reconnu le retard qui perdure s’agissant des femmes rurales et des femmes autochtones.  Dans le secteur de l’éducation, elle a expliqué le mécanisme efficace qui consiste à octroyer 10% de bourses supplémentaires aux filles à partir de l’école secondaire.  Elle a aussi signalé les programmes de crèches mis en place, qui contribuent à soutenir les femmes qui travaillent.  Nous poursuivons aussi un programme pour l’égalité politique, a-t-elle dit.  Enfin, elle a espéré que la présente session serait notamment l’occasion de parler des femmes rurales.


M. PAIK HEE YONG, Ministre de l’égalité des sexes et de la famille de la République de Corée, a conseillé à ONU-Femmes de formuler des stratégies de développement orientées vers l’action et des programmes orientés vers les résultats tout en mobilisant les ressources nécessaires pour leur mise en œuvre.  Cette année, a-t-il indiqué, le Gouvernement sud-coréen, membre du Conseil d’administration d’ONU-Femmes, entend augmenter ses contributions à environ 4,7 millions de dollars, soit 100 fois le niveau actuel pour montrer son appui à cette nouvelle initiative.  Classée parmi les premiers pays du monde en matière d’investissements dans l’éducation, la République de Corée, grâce à une politique ambitieuse mise en place dès 2002, peut s’enorgueillir de la place des femmes dans les centres publics de recherche scientifique et technologique.  Leur taux est passé de 18,2% en 2003 à 26,6% en 2009, a expliqué le Ministre.  


Le Gouvernement s’est déjà embarqué dans son deuxième plan-cadre pour le développement des ressources féminines d’ici à 2015.  En 2007 déjà, le Gouvernement avait introduit de nouvelles mesures comme le congé parental pour les pères, la réduction du temps de travail des femmes ayant un enfant en bas âge, la multiplication des entreprises publiques soucieuses du bien-être des pères et des mères ainsi que l’amélioration des crèches publiques.  Le Gouvernement prend aussi des mesures pour encourager le secteur privé à rejoindre le mouvement.  Le Ministre a conclu en passant en revue les initiatives prises par son pays dans le cadre de la coopération internationale dont la création, cette année, d’une version spécifique aux pays en développement du Centre coréen d’appui pour le réemploi des femmes.


Tables rondes parallèles de haut niveau sur le thème « Accès et participation des femmes et des filles à l’éducation, à la formation, à la science et à la technologie, y compris pour la promotion de l’égalité d’accès au plein-emploi et à un travail décent »


Table ronde de haut niveau 1


Invitée de marque, Mme JOSEFINA VÁSQUEZ MOTA, Député et ancienne Ministre de l’éducation du Mexique, a prévenu que « la justice commence dans les salles de classe », tout en reconnaissant que pour beaucoup de femmes, l’éducation ne garantit pas forcément l’accès aux ressources.  Face au grand nombre de femmes qui ont des emplois peu productifs, elle a prôné la multiplication des options et l’élimination des stéréotypes sexistes.  Dans mon pays, a-t-elle expliqué, les femmes gagnent 10%de moins que les hommes pour des emplois similaires. 


Elle a dénoncé la pratique consistant pour l’employeur à demander un certificat médical de non-grossesse avant l’embauche d’une femme.  Elle a plaidé pour des possibilités de travail à horaire souple, comme le travail à distance.  Elle a aussi défendu l’entrée massive des femmes dans les postes de direction.  Les femmes ont prouvé maintes fois qu’elles ont le sens des responsabilités et de l’engagement, a-t-elle souligné.


Au cours du débat qui a suivi, de nombreuses délégations ont expliqué les progrès accomplis dans leurs pays pour améliorer l’accès des femmes et des filles à l’éducation.  Ce secteur est celui dans lequel la Chine a réalisé le plus de progrès, a indiqué la Vice-Présidente du Comité national sur les femmes de la Chine, où le taux d’alphabétisation et de scolarisation dans le cycle primaire a atteint 99,4%, pour les garçons comme pour les filles.  Ce taux est de 100% au Bélarus, a indiqué cette délégation.


La Ministre de la condition féminine et de la famille du Ghana a expliqué comment son pays arrivait à intégrer les questions sexospécifiques dans l’éducation.  À l’école, nous invitons les filles à ne pas s’asseoir au fond de la salle, pour les encourager à participer pleinement au cours, a-t-elle indiqué.  Les professeurs sont en outre formés aux méthodes d’enseignement qui réussissent le mieux aux filles.  La représentante de la Suède a parlé de l’éducation sexuelle qui, avec les services de santé sexuelle et reproductive, contribue à éliminer la violence sexuelle. 


En ce qui concerne l’enseignement supérieur, la représentante du Chili a remarqué que les femmes ont de meilleurs résultats que les hommes.  Elle a mentionné un programme chilien appelé « de 4 à 7 » qui permet aux femmes de se former pendant que leurs enfants sont pris en charge.  Dans le même ordre d’idée, la Ministre du genre, des enfants et du développement social du Kenya a expliqué que certaines femmes kényennes arrivent à mener de front des études et une carrière professionnelle.  Il existe aussi en Turquie un programme permettant aux mères et aux filles d’aller ensemble à l’école.


La formation des femmes dans les secteurs de la science et des technologies a occupé une bonne place dans le débat.  Ainsi, la Présidente du Bureau de l’égalité des sexes de la Croatie a indiqué que 52% des doctorats en science sont décernés aux femmes dans son pays.  De même, la Vice-Ministre de l’égalité de l’Espagne a expliqué que les femmes sont majoritaires dans les études en sciences expérimentales.  La Slovénie a mis en place un programme national pour aider les jeunes chercheurs, dont 40% sont des femmes, tandis que le Gouvernement de la Zambie décerne des bourses aux étudiantes des filières scientifiques.


Il n’y a cependant toujours pas assez de femmes dans le domaine de la science et de la technologie, a constaté la Ministre de l’égalité des chances de l’Italie.  Elle a mentionné un mémorandum d’accord signé entre son gouvernement et les universitaires dont l’objectif est d’augmenter le nombre de femmes aux postes scientifique et technologique.  En Suisse aussi, la présence des femmes dans les domaines scientifiques et techniques est faible, sauf en biologie et en sciences de la vie, a indiqué la Vice-Directrice du Bureau fédéral de l’égalité des sexes de la Suisse


Éducation ne rime pas forcément avec emploi, ont souligné par ailleurs certains intervenants.  En Jordanie, 94% des filles sont scolarisées et 54% des femmes font des études universitaires, mais il y a toujours une participation inégale des femmes sur le marché du travail, a indiqué la Ministre des affaires sociales de la Jordanie.  De même, en Israël, si 50% des femmes sont étudiantes dans les domaines scientifiques, elles sont moins représentées aux postes de professeurs et aux postes élevés dans l’administration.  Mais il y a maintenant au sein de chaque université une femme chargée de la sensibilisation à ces problèmes.


En ce qui concerne l’accès égal des femmes au plein-emploi et au travail décent, la représentante de la République arabe syrienne a évoqué le problème de certaines femmes qui doivent abandonner leurs études pour trouver un travail car elles deviennent la seule source de revenu de leur foyer, faisant référence aux Palestiniennes vivant sous occupation israélienne.  Le Ministre des ressources naturelles de la Hongrie a fait part de ce que fait une fondation hongroise pour encourager l’égalité des sexes dans le domaine commercial.  Les femmes ont des ambitions assez diverses et sont bien organisées, a-t-il observé. 


La Chine soutient l’accès des femmes aux microcrédits, a indiqué la Vice-Présidente du Comité national sur les femmes de la Chine.  L’Observatrice du Saint-Siège a appelé à la défense du droit des femmes à jouer un rôle actif dans tous les secteurs de la vie publique, sans oublier leur contribution irremplaçable au sein de la famille.


Intervenant en fin de séance en qualité d’experte des Nations Unies, Mme JANE HODGES, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a appelé à lutter contre la ségrégation au niveau de l’emploi.  À l’OIT, nous luttons pour que les femmes obtiennent un emploi décent, après avoir reçu une éducation de qualité.  Elle a aussi appelé à examiner le partage des responsabilités au foyer.  En ce qui concerne les femmes qui ont plus de diplômes universitaires que les hommes mais qui gagnent moins qu’eux, elle a appelé à des politiques pour réduire les écarts salariaux.  Il faut aussi dispenser des conseils aux filles en ce qui concerne la carrière qu’elles veulent embrasser, a-t-elle préconisé.


Représentant l’ONG « Plan International  », Mme DEEPALO SOOD, a fait part des résultats de sa campagne d’égalité des sexes.  Elle a parlé notamment des efforts menés pour assurer aux adolescentes l’accès aux technologies mobiles.  Internet et la téléphonie mobile permettent à ces filles d’être mieux informées des possibilités qui leurs sont offertes.  Elle a parlé d’une initiative en Égypte consistant à louer des téléphones mobiles à des jeunes. 


Mme Sood a aussi indiqué que la Fondation Cherry Blair a mené une étude sur l’alphabétisation par SMS.  Elle a précisé que 38% des femmes ont accès à l’Internet en Amérique latine, contre 22% en Asie et 6% au Moyen-Orient.


Sur ce même thème, la représentante des États-Unis a appelé à coopérer pour que davantage de femmes aient accès à la technologie mobile.  Il y a 300 millions de femmes dans le monde qui n’ont pas accès à ces technologies, a-t-elle précisé.


Table ronde de haut niveau 2


Ouvrant les débats, M. FORTUNATO T. DE LA PEÑA, Sous-Secrétaire des services scientifiques et techniques du Département des sciences et de la technologie des Philippines, a estimé qu’il fallait accorder une attention urgente à la sous-représentation des femmes dans les filières scientifiques et techniques.


En la matière, les femmes sont sous-éduquées, ont moins de compétences et moins d’accès aux emplois scientifiques et techniques, a-t-il relevé.  Il a expliqué qu’un obstacle important à leur participation dans les filières scientifiques et techniques résultait de la persistance de certaines attitudes socioculturelles dans le milieu de l’éducation.  Les défis existent non seulement dans les familles et les foyers, mais également dans les laboratoires et les salles de classe, a-t-il souligné.  Aux niveaux primaire et secondaire, elles se voient souvent dissuadées de suivre une filière scientifique; les femmes occupant moins de 30% des postes dans la recherche et le développement.


La représentante de l’Afrique du Sud a préconisé l’enseignement des sciences et de la technologie dès l’école primaire tandis que son homologue du Mexique et la Secrétaire d’État de l’Argentine ont cité les mérites des programmes de bourses.  Pour la représentante de la Belgique, c’est un changement dans la culture institutionnelle qui est appelé à s’imposer.  Il faut stimuler l’intérêt des femmes d’autant plus que les femmes belges n’occupent que 32% des emplois dans la recherche et le développement et qu’elles gagnent en moyenne 10 à 20% de moins que les hommes qui travaillent dans le même secteur.


Comme l’éducation des filles à elle seule ne suffit pas à leur intégration sur le marché du travail, la Nouvelle-Zélande, a dit sa représentante, offre des avantages fiscaux aux employeurs.  Indiquant que 56% des femmes sans emploi de son pays souhaiteraient avoir une activité professionnelle, son homologue de la République de Corée a estimé important de permettre aux femmes de concilier vie familiale et professionnelle.


La Vice-Ministre du développement de la République-Unie de Tanzanie a appelé à une plus grande volonté politique et à une approche participative, tandis que la Ministre de la condition féminine du Zimbabwe a plaidé pour l’amélioration de la productivité des femmes, en particulier dans les domaines scientifique et technique.  Dans ce cadre, la représentante de la Grèce a jugé judicieux d’appuyer les ONG des femmes scientifiques.


À l’instar de la représentante du Kazakhstan, plusieurs délégations ont insisté sur l’importance de réviser le contenu des manuels scolaires.  Accroître les chiffres ne suffit pas, il faut également veiller à la qualité de l’éducation dispensée, a-t-elle commenté.


« Comment parler de l’éducation scientifique des femmes alors que dans de nombreuses régions du monde, les femmes et les fillettes n’ont accès à aucune forme d’éducation », a prévenu la Secrétaire d’État à l’égalité entre les sexes du Guatemala.  Après avoir indiqué que son pays avait réalisé des progrès notables depuis son classement, en 2000, parmi les pays les moins scolarisés au monde, la Ministre de l’éducation nationale du Niger a cité les mérites des subventions qui permettent aux femmes d’occuper des activités génératrices de revenus ce qui favorise la scolarisation des fillettes.


En Afghanistan, a fait savoir la Ministre afghane de la condition féminine, seules 29% des fillettes sont scolarisées.  Le Gouvernement s’évertue à améliorer la sécurité des établissements scolaires, à remédier au problème de l’absentéisme des professeurs et à limiter l’abandon scolaire chez les fillettes.


La représentante d’El Salvador a rappelé que l’école peut parfois être un lieu de violence pour certaines fillettes.  Le sort des femmes et des fillettes handicapées et leur manque d’accès à l’éducation ont été dénoncé par le représentant de la Finlande et la Secrétaire d’État au développement de la Norvège.


Mme BARBARA BAILEY, membre du Comité sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, a évoqué l’interdépendance du droit à l’éducation, du libre choix des élèves et du droit à être éduqué dans un environnement non sexiste.  Le degré de ségrégation entre les sexes est souvent lié au processus de socialisation aussi bien dans les foyers que dans les écoles. 


Le facteur le plus important qui explique l’écart entre la réussite et la place sur le marché du travail est la persistance de l’idéologie patriarcale, a-t-elle expliqué.  Cette idéologie de l’homme chef de famille persiste et se reproduit dans les structures de l’économie où les hommes sont favorisés pour certains postes même si les femmes sont mieux qualifiées.  On ne peut ignorer que la résilience du système patriarcal alimente le statu quo, a-t-elle lancé.


Pour aller de l’avant, l’experte a, à son tour, estimé qu’il fallait réviser le contenu de l’éducation dispensé aux femmes et procéder à une répartition plus équitable des tâches ménagères.  Elle a également réclamé une « resocialisation » des hommes que des femmes; ces dernières contribuant également à la propagation de schémas sexistes.  Elle a aussi demandé une volonté politique plus affirmée dans la mise en œuvre des instruments internationaux pertinents.


Mme JOY CARTER, de la Fédération internationale des femmes universitaires, a jugé important d’avoir des données ventilées par sexe pour identifier clairement la source des problèmes.  Un modèle paritaire doit être suivi tout au long du cursus.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Timor-Leste: le Conseil de sécurité salue les progrès réalisés depuis 2006 sur le plan économique et sur celui de la sécurité

CS/10179

Timor-Leste: le Conseil de sécurité salue les progrès réalisés depuis 2006 sur le plan économique et sur celui de la sécurité

22/02/2011
Conseil de sécuritéCS/10179
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6485e séance – matin


TIMOR-LESTE: LE CONSEIL DE SÉCURITÉ SALUE LES PROGRÈS RÉALISÉS DEPUIS 2006 SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE ET SUR CELUI DE LA SÉCURITÉ


Les délégations soutiennent la proposition du Secrétaire général de proroger d’un an le mandat de la MINUT, qui fournira un appui à la tenue des élections générales de 2012


Les membres du Conseil de sécurité et des délégations des autres États Membres qui y ont ce matin pris la parole, ont salué les progrès réalisés au Timor-Leste en matière de sécurité et sur le plan économique depuis les incidents survenus dans le pays en 2006.  Les participants à la réunion avaient préalablement été informés de l’état de la situation sur le terrain par la Représentante spéciale du Secrétaire général pour ce pays, Mme Ameerah Haq, qui a présenté le rapport de M. Ban Ki-moon sur la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) dont elle dirige les opérations.


Mme Haq a notamment indiqué qu’en dépit des défis significatifs auxquels font face les dirigeants timorais, en particulier l’organisation des élections générales prévues pour 2012, « l’optimisme domine dans ce pays pacifié ».  Elle a ainsi constaté que la reprise, par la Police nationale du Timor-Leste, des responsabilités principales de sécurité civile et de maintien de l’ordre avait continué de progresser, et que le processus serait probablement achevé dans tous les districts du pays au cours des prochains mois.  Ameerah Haq a en outre indiqué que le Gouvernement timorais souhaitait avoir l’appui de l’ONU pendant les préparatifs du scrutin de 2012 -que les délégations ont qualifié de jalon essentiel sur la voie de la démocratisation du pays-, « compte tenu de ce que les besoins en matière d’assistance seront moindres par rapport à ce qu’ils étaient en 2007 ».


De son côté, le Premier Ministre timorais, M. Kay Rala Xanana Gusmao, a dit comprendre les préoccupations exprimées par les délégations et liées à la certification finale des derniers éléments de la Police nationale, dont 52 officiers sont passibles de graves sanctions.  Il a insisté sur l’engagement de son gouvernement à renforcer le leadership et le contrôle au sein de la Police nationale du Timor-Leste puis « à appliquer les procédures disciplinaires pour assurer l’intégrité de notre Police ». 


Concernant la situation économique, Mme Ameerah Haq a demandé au Gouvernement timorais de mieux partager les ressources tirées de l’exploitation du pétrole qui, en 2010, ont contribué à hisser la croissance économique du pays à près de 10%.  « Approuvé le 28 janvier par le Parlement, le budget 2011 s’élève à 1,3 milliard de dollars, soit un montant 10 fois supérieur au budget 2005-2006 », a-t-elle encore souligné, estimant, à l’instar des délégations, que ces fonds devraient permettre au Gouvernement « d’investir dans l’avenir du peuple de Timor-Leste ».  Elle a invité en ce sens les autorités timoraises à mettre l’accent sur la relance du secteur agricole en vue de faciliter la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) pertinents et de lutter plus efficacement contre le chômage des jeunes. 


La vingtaine de participants au débat qui sont intervenus après la Représentante spéciale et M. Xanana Gusmao, ont soutenu à l’unanimité la recommandation faite au Conseil de sécurité par le Secrétaire général de l’ONU de proroger d’un an le mandat de la MINUT.  Cette prorogation devrait intervenir jeudi 24 février.


Ils ont en effet estimé que la faiblesse actuelle des institutions timoraises nécessitait, en vue de la préparation et de la tenue des élections de 2012, un appui technique et logistique de la communauté internationale.  La question des modalités de la présence onusienne à Timor-Leste après le départ de la MINUT, prévu pour 2013, a été évoquée.  Le représentant de l’Allemagne, M. Peter Wittig, a ainsi rappelé que l’ONU ayant un engagement à long terme au Timor-Leste, il était indispensable qu’une réflexion approfondie sur cette question débute dès maintenant « pour garantir un transfert souple des compétences clefs aux services de l’État ».


Par ailleurs, le Premier Ministre timorais, déclarant que 2012 marquerait aussi l’année du dixième anniversaire de la « Restauration de l’indépendance » du Timor-Leste, a invité les membres du Conseil de sécurité à venir célébrer cet évènement dans son pays, comme ils l’avaient fait pour la célébration de l’indépendance, le 20 mai 2002.  


LA SITUATION AU TIMOR-LESTE


Rapport du Secrétaire général sur la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (pour la période du 21 septembre 2010 au 7 janvier 2011) (S/2011/32)


Dans les observations qu’il fait à la fin de ce rapport, le Secrétaire général estime encourageant de constater que la reprise par la Police nationale du Timor-Leste des responsabilités en matière de police a continué de progresser et que le processus sera probablement mené à bien dans tous les districts du pays au cours des prochains mois.  Cette étape marquera le début de la phase de reconstitution, période à laquelle la MINUT, conformément aux arrangements convenus avec le Gouvernement, transmettra à la Police nationale la responsabilité de la conduite, du commandement et du contrôle de toutes les opérations de police au Timor-Leste, indique Ban Ki-moon.  Les nouveaux arrangements entre la MINUT et le Gouvernement timorais porteront aussi sur des éléments relatifs à l’appui que la MINUT apportera à la Police durant la phase de reconstitution.


Il est procédé à la reconfiguration de la police de la MINUT pour tenir compte de l’évolution de son rôle au Timor-Leste (voir le paragraphe 60 du document publié sous la cote S/2010/522).  Le nombre de policiers de la MINUT, qui a déjà diminué, devrait encore se réduire progressivement pour aller du chiffre initial de 1 608 agents, en passant par l’effectif actuel de 1 480 agents, au chiffre de 1 280 agents en juin 2011, soit 790 policiers individuels et 490 agents membres d’unités de police constituées.  Cet effectif de la police de la MINUT sera maintenu jusqu’en 2012, après les élections, période à laquelle il est prévu de procéder à une réduction rapide des forces de police, en tenant compte de la situation sur le terrain et des conclusions d’une évaluation indépendante de la Police nationale ainsi que d’une évaluation technique qui sera ultérieurement effectuée par l’ONU pour déterminer la reconfiguration de la police de la MINUT pour le reste du mandat de la Mission.


Dans ce rapport le Secrétaire général rend compte des principaux événements survenus au Timor-Leste et de la mise en œuvre du mandat de la Mission depuis le 20 septembre 2010.  La situation générale au Timor-Leste est restée calme pendant la période considérée, avec une tendance globale à la consolidation des progrès accomplis vers la paix, la stabilité et le développement.  Dans son discours du 31 décembre 2010, M. José Ramos-Horta, Président du Timor-Leste, a déclaré qu’il importait de favoriser l’unité nationale et le dialogue et a mis les progrès évidents accomplis depuis 2006 au crédit de sa propre présidence, du Gouvernement, des dirigeants des partis - notamment ceux du Frente Revolucionária do Timor-Leste (Fretilin)-, des forces de sécurité, de la société civile, de l’Église catholique, des partenaires bilatéraux et multilatéraux, de l’ONU et des forces de sécurité internationales.


Le Chapitre II du rapport est consacré à l’évolution de la situation politique et en matière de sécurité depuis septembre 2010, et le Secrétaire général y donne des précisions sur l’appui au dialogue et à la réconciliation; le renforcement de la gouvernance démocratique; le maintien de la sécurité publique; le soutien et le développement institutionnel des organes de sécurité; et l’appui à l’examen détaillé du secteur de la sécurité.  Le  chapitre III est quant à lui consacré à la promotion des droits de l’homme et à l’administration de la justice.  Le Secrétaire général y aborde l’appui au contrôle du respect, de la promotion et de la protection des droits de l’homme; et l’appui au renforcement des capacités et des moyens de l’appareil judiciaire.


Enfin le chapitre IV du rapport est consacré à l’appui au Programme de priorités nationales, au développement socioéconomique et à l’assistance humanitaire.  Ban Ki-moon y parle aussi du développement socioéconomique, et de la situation de l’assistance humanitaire.  Des avancées ont été enregistrées au regard des objectifs et des indicateurs définis dans la stratégie à moyen terme du développement socioéconomique, note-t-il.  Si 41 % de la population continuent à vivre dans la pauvreté, pour certains groupes, la qualité de la vie s’est améliorée, relève le Secrétaire général.  L’État timorais a mis en place des programmes de protection sociale pour les personnes âgées et les autres groupes vulnérables et lancé des projets d’infrastructures à forte intensité de main-d’œuvre à l’échelon des communautés, ceci afin de permettre aux ménages pauvres d’obtenir des revenus au lendemain de la récession économique qui a suivi les violences de 2006. 


S’agissant de la Préparation de la transition (chapitre V), le rapport indique que de nouvelles avancées ont été enregistrées dans le processus de transition, à la suite de l’accord du 17 septembre relatif à la création d’un mécanisme conjoint de planification et d’exécution, que doit superviser un Comité directeur de haut niveau.  À sa réunion du 25 novembre, le Comité de haut niveau a convenu de constituer des groupes de travail techniques communs, qui se consacreront à l’étude de sept grands domaines: la gouvernance démocratique; le secteur de la police et de la sécurité; l’état de droit, la justice et les droits de l’homme; le développement socioéconomique; l’appui et le soutien logistique de la Mission; la formation du personnel des Nations Unies recruté sur le plan national; et les répercussions du départ de la MINUT sur l’économie locale.


Déclarations


Mme AMEERAH HAQ, Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Timor-Leste, a indiqué d’emblée qu’en dépit des défis significatifs auxquels doivent faire encore face les dirigeants timorais, en particulier l’organisation des élections générales prévues pour 2012, « l’optimisme domine dans ce pays pacifié ».  « Je partage l’optimisme du Secrétaire général dans son rapport quant au fait que les progrès peuvent continuer au Timor-Leste si la classe politique et le peuple continuent d’agir de manière responsable », a-t-elle ajouté.  « C’est ce sentiment qui s’exprime autant dans les faubourgs de la capitale Dili que dans les villages isolés », a-t-elle encore souligné.  Mme Haq a ensuite estimé que le chômage et la pauvreté pouvaient être vaincus par les efforts socioéconomiques en cours, « comme le suggère le développement de la capitale, qui, en deux ou trois ans, est devenu un centre économique et commercial actif ».  La représentante spéciale a ensuite déclaré que dès que la Police nationale du Timor-Leste sera en mesure d’assumer pleinement ses responsabilités en matière de sécurité sur tout le territoire, la conduite des opérations de contrôle sera transférée du Commissaire de police de la MINUT au Commandant de la Police nationale. 


« La MINUT, une fois ce transfert effectué, concentrera son action sur le renforcement institutionnel de la Police nationale et de ses capacités techniques», a-t-elle dit.  « L’une des tâches principales de la Mission sera d’assurer que la Police est un corps professionnel et impartial agissant dans l’intérêt du peuple, cela dans le respect des droits de l’homme et de l’état de droit », a poursuivi Mme Haq.  Elle a aussi demandé aux pays contributeurs de troupes de fournir davantage d’officiers à la Mission en vue d’accélérer la formation des policiers timorais dans les domaines législatifs et administratifs.  Concernant les Forces armées du Timor-Leste, Mme Haq a fait observer que le recrutement de 600 nouveaux éléments devant renforcer leurs rangs était en cours et que le Gouvernement du Portugal avait décidé, d’un commun accord avec les autorités, de déployer sur place un contingent de maintien de la paix.  « De la  même manière, il est à noter que cinq officiers de la Police nationale ont été sélectionnés pour participer aux travaux de l’ONU en Guinée-Bissau », a signalé la représentante spéciale, saluant les efforts du Timor-Leste pour contribuer au maintien de la paix et de la stabilité dans le monde. 


Mme Haq a par ailleurs proposé qu’au cours des deux prochaines années, la MINUT axe sa contribution sur le renforcement des institutions de la sécurité, par le biais de programmes de formation aux droits de l’homme, à la question du genre, à l’amélioration des mécanismes disciplinaires et du partage des bonnes pratiques.  Elle a également appelé à l’appui financier des initiatives conjointes de la MINUT, du PNUD et du Gouvernement timorais pour renforcer le secteur de la sécurité et aider ce faisant les institutions du pays à mieux répondre aux besoins de tous les Timorais.  Mme Haq a ensuite insisté sur le fait que les ressources tirées de l’exploitation du pétrole avaient un impact sur le budget 2011.   Approuvé le 28 janvier par le Parlement, celui-ci s’élève à 1,3 milliard de dollars, soit un montant 10 fois supérieur au budget 2005-2006.  Ces fonds devraient permettre au Gouvernement d’investir dans l’avenir du peuple de Timor-Leste.  Après avoir demandé aux autorités timoraises de mettre l’accent sur la relance du secteur agricole en vue de faciliter la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) pertinents, la Représentante spéciale est revenue sur la question des élections de 2012. 


Elle a notamment indiqué que le Gouvernement timorais souhaitait l’appui des Nations Unies pendant les préparatifs du scrutin, compte tenu de ce que les besoins en matière d’assistance seront moindres par rapport à 2007. 


Après avoir passé en revue les efforts déployés par son pays depuis l’établissement de la Coalition des 5 parties en 2007, M. KAY RALA XANANA GUSMAO, Premier Ministre et Ministre de la défense du Timor-Leste, s’est félicité de ce que le 31 décembre 2010, après une première décennie de liberté, le peuple timorais ait accueilli la nouvelle année 2011 dans la joie, en sachant que le Timor-Leste est en train de se transformer en une société amicale et surtout tolérante, et pacifique.  Le Premier Ministre timorais n’a pas voulu « corriger » certaines informations, qui ont un ton de « verdicts ».  J’essaie cependant d’en comprendre les motivations, a-t-il dit, tout en reconnaissant les difficultés et les défis que son pays doit encore relever.


M. Gusmao a, entre autres, indiqué que le Timor-Leste s’efforce de s’intégrer dans sa région.  Il vient d’ailleurs de présenter officiellement sa candidature d’accession à l’Association des pays de l’Asie du Sud-Est (ANASE).  Le pays, a-t-il assuré, est véritablement engagé dans un dialogue avec plusieurs pays.  Soucieux de partager son expérience, le Timor-Leste a accueilli en avril 2010, le Dialogue international sur la consolidation de la paix et le renforcement des capacités institutionnelles.  Le pays s’est également impliqué pour la troisième fois consécutive dans le Forum de Bali sur la démocratie, a indiqué Xanana Gusmao.  À ce propos, le Premier Ministre a rendu hommage aux efforts du Président indonésien pour consolider la démocratie dans son pays.


Membre du Groupe des pays les moins avancés (PMA), a poursuivi le Premier Ministre, le Timor-Leste est préoccupé par l’« indécision » des puissances économiques lorsqu’il s’agit de mettre en place un nouvel ordre économique mondial.  Le Timor-Leste, a-t-il indiqué, est en train de rédiger son plan stratégique de développement qui devrait être lancé à la prochaine réunion avec ses partenaires au développement, une rencontre qui est prévue en juillet à Dili.  Le plan, a-t-il expliqué, se fonde sur la promotion de la production, des capacités de production, et sur la création d’emplois productifs. 


Concluant son intervention en faisant des remarques sur le Rapport du Secrétaire général, le Premier Ministre timorais a dit comprendre les préoccupations liées à la certification finale des derniers éléments de la Police nationale.  Il a insisté sur l’engagement de son Gouvernement à renforcer le leadership et le contrôle au sein de la police et à appliquer les procédures disciplinaires de manière sérieuse pour assurer l’intégrité de la Police nationale timoraise.


L’année 2012 étant l’année importante de la tenue des élections présidentielles et législatives, le Premier Ministre a estimé que la Police nationale aura besoin de l’assistance de la Police des Nations Unies.  Il a manifesté l’intention de son Gouvernement de rédiger un accord spécial avec la MINUT pour permettre à la Police des Nations Unies de participer, aux côtés de la Police nationale timoraise, au maintien de l’ordre.  La Mission sera également priée, a-t-il prévenu, de fournir un appui logistique aux élections.  Le Timor-Leste compte aussi sur la présence des observateurs internationaux, a-t-il ajouté. 


2012 étant l’année du dixième anniversaire de la « Restauration de l’indépendance » du Timor-Leste, Xanana Gusmao a invité les membres du Conseil de sécurité à venir célébrer cet évènement dans son pays, comme ils l’avaient déjà fait pour la célébration de l’indépendance, le 20 mail 2002.  


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a déclaré que la paix relative qui a régné au Timor-Leste y était propice au développement et au renforcement de l’État et de l‘état de droit.  « Il faut que se poursuivent le dialogue et la réconciliation nationale afin de permettre au pays d’avancer sur la voie de la prospérité, de la démocratie et de la justice », a-t-il ajouté.  « La paix et la stabilité au Timor-Leste se traduisent par des progrès remarquables en matière de développement humain depuis 2005 », a-t-il encore ajouté, notant que le Gouvernement timorais élaborait « un cadre politique et législatif pertinent qui permettra de mettre pleinement en œuvre ses stratégies de développement socioéconomique et des secteurs judiciaire et de la sécurité ».  Le représentant a ensuite préconisé que la communauté internationale appuie activement les autorités timoraises pour relever les défis qui se posent en matière de formation des personnels administratifs et pour rendre la croissance plus soutenue et inclusive.  « Le secteur privé doit être plus présent et plus actif afin, en particulier, de lutter efficacement contre le chômage des jeunes », a-t-il ainsi estimé.  Enfin, le représentant sud-africain a lui aussi plaidé pour la prorogation d’un an du mandat de la MINUT, « qui devra fournir un soutien logistique et technique à l’organisation des élections générales de 2012 ».


M. DAVID B. DUNN (États-Unis) a reconnu le caractère « vital » de l’appui international au Timor-Leste.  Il s’est dit encouragé par la stabilité de la situation sécuritaire au Timor-Leste et par l’engagement constant de la communauté internationale pour ce qui est de la bonne conduite du processus électoral.  Il a dit que les États-Unis attendaient avec intérêt les conclusions de la mission d’évaluation des besoins.  Le transfert des responsabilités de police, a-t-il poursuivi, sera un élément essentiel pour consolider la stabilité au Timor-Leste.  Il a félicité la MINUT, la Police nationale et les donateurs bilatéraux pour le travail acharné qu’ils ont accompli.  Il a demandé que les postes vacants dans l’administration timoraise soient rapidement pourvus et s’est dit préoccupé par la certification de 52 officiers de police accusés de crimes graves.  La justice doit être rendue dans les plus brefs délais, a-t-il préconisé.


Le développement des institutions militaires et de police est un des éléments indispensables à la consolidation de la paix, a insisté le représentant en exhortant le Gouvernement timorais à parachever sa politique nationale en matière de sécurité.  Après avoir rappelé que les États-Unis ont augmenté leur appui bilatéral dans ce domaine, le représentant s’est dit encouragé par le Dialogue national sur la justice et la réconciliation. 


Le développement socioéconomique et celui des institutions démocratiques sont des éléments vitaux, a-t-il conclu.  Un engagement soutenu de la communauté internationale est donc essentiel, et les États-Unis se sont engagés à apporter leur aide au Timor-Leste, en particulier dans les domaines de la bonne gouvernance, de la santé et de la croissance économique, a souligné le représentant qui a aussi salué les préparatifs effectués pour le retrait de la MINUT.  Il a à cet égard félicité en particulier le Comité de haut niveau et les sept groupes de travail.  Il a encouragé la MINUT et le Gouvernement timorais à élaborer un plan de transition méthodique et progressif.  Le Gouvernement du Timor-Leste, a-t-il insisté, doit définir le rôle qu’il veut voir les Nations Unies jouer et dans ce cadre, les élections ne devraient pas influencer la stratégie de sortie.  Ce qui doit l’influencer ce sont les éléments et la réalité qui prévalent sur le terrain, a estimé le représentant.


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) s’est félicité de la stabilité qui continue de caractériser le Timor-Leste, en particulier depuis 2008.  Il a salué les consultations sur le plan de développement proposées par le Gouvernement.  La reprise de ses responsabilités principales par la Police nationale est un élément essentiel pour consolider la paix, s’est félicité le représentant.  Il s’est donc réjoui des progrès accomplis en la matière.  Il a déclaré que le Nigéria appuyait le processus « district par district », et attendait que ce processus soit achevé dans les délais prévus.  Il a regretté, à son tour, la certification des 52 officiers accusés de crimes graves.  L’interaction constructive entre les parties prenantes est à saluer, a-t-il poursuivi, voyant là un élément de succès des prochaines élections.  Le représentant a aussi salué les mesures prises dans le domaine judiciaire, tout en notant l’existence de « problèmes redoutables » comme l’insuffisance des ressources financières.  Il a insisté sur la nécessité de mener une lutte contre l’impunité et pour l’indépendance de l’appareil judiciaire.  Reconnaissant les avancées socioéconomiques accomplies au Timor-Leste, il a appelé le Gouvernement à donner la priorité au développement rural et à l’emploi des jeunes qui doivent être dûment sensibilisés aux efforts déployés.  Il a demandé aux bailleurs de fonds de maintenir leur appui au Timor-Leste afin d’aider le Gouvernement à relever les défis actuels.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) s’est déclaré heureux de voir les progrès importants que le Timor-Leste a accomplis dans plusieurs domaines, et en particulier en ce qui concerne le renforcement de l’état de droit et le développement d’institutions démocratiques.  Il a souligné l’importance, pour une paix et une sécurité durables, de la réforme et du renforcement du secteur de la sécurité.  Notant les arrangements pris pour les élections de 2012, le représentant a estimé que leur bonne conduite sera un test déterminant pour la consolidation de la démocratie au Timor-Leste.  Il a salué les avancées économiques accomplies par le pays et la volonté politique démontrée par le Gouvernement de combler le fossé existant entre les milieux urbain et rural.  Il a apporté le plein appui de la délégation de la Bosnie-Herzégovine aux efforts déployés par le Timor-Leste en vue de parvenir à établir la paix, la stabilité et la prospérité pour son peuple.  


M. MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) a salué les avancées enregistrées à Timor-Leste dans les secteurs sécuritaire et judiciaire.  Des développements heureux sont également intervenus dans le domaine économique, a-t-il ajouté, notant en particulier les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs prioritaires nationaux arrêtés au titre du Pacte international pour le Timor-Leste.  Le représentant s’est également félicité de ce que l’État timorais, en dépit de la grave crise alimentaire qui sévit actuellement, ait fourni une aide alimentaire aux couches vulnérables de la population.  Il a par ailleurs salué la réduction du taux de mortalité infantile, qui est passé de 83 à 64 pour 1000, et demandé que les revenus générés par les hydrocarbures ayant permis que la croissance atteigne 10%, servent à maintenir ce cap, à insérer le pays dans le concert des nations et à rendre son développement plus durable.  Pour le représentant gabonais, il importe dans ce contexte de poursuivre la lutte contre l’impunité et la corruption, « sources de potentiels conflits », et de renforcer la cohésion sociale et l’état de droit.  « Afin de contribuer à la réalisation de ces objectifs, ma délégation appuie la recommandation du Secrétaire général de proroger le mandat de la MINUT pour 12 mois supplémentaires », a indiqué M. Moungara Moussotsi. 


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) s’est félicité de ce que la situation globale à Timor-Leste soit stable et que le pays soit bien engagé sur la voie du développement à long terme.  « Pour faire face aux défis restants, il faut que tous les partis politiques timorais coopèrent pleinement les uns avec les autres pour cimenter les fondements de la nation et pérenniser le développement socioéconomique du pays », a-t-il ajouté.  Le représentant de l’Inde a salué le fait que la Police nationale assume les responsabilités principales de la sécurité et du maintien de l’ordre sur l’ensemble du pays, « ce qui est essentiel pour une transition réussie ».  « La communauté internationale et la MINUT doivent maintenir leur appui à la formation continue de la Police nationale timoraise et assurer son renforcement institutionnel », a encore préconisé le représentant.  Il a ensuite qualifié les élections générales de 2012 de « jalon important sur la voie de la démocratisation du Timor-Leste ». Il a donc appuyé la recommandation du Secrétaire général de proroger d’un an le mandat de la MINUT, l’ONU devant fournir « un appui technique et logistique afin de garantir un processus électoral sans heurt » au Timor-Leste.


M. KONSTANTIN K. DOLGOV (Fédération de Russie) a salué le fait que les partis politiques timorais se montrent responsables, ce qui est « important dans la perspective des élections générales de 2012 ».  Le représentant s’est ensuite dit « impressionné » par les succès économiques du pays et l’amélioration correspondante des indicateurs de développement humain.  « Le transfert des responsabilités principales de sécurité des Casques bleus de la MINUT à la Police nationale devrait être achevé dans les temps », a-t-il aussi relevé.  Le représentant de la Fédération de Russie a estimé que les progrès accomplis devaient être consolidés par l’appui de la communauté internationale, et il a soutenu à cette fin la recommandation du Secrétaire général que le mandat de la MINUT soit prorogé pour une durée d’un an.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a affirmé que les élections de 2012 représentaient un jalon essentiel sur la voie de la démocratisation de Timor-Leste.  Après avec noté une « amélioration constante depuis 2006 sur le plan de la sécurité », le représentant britannique a estimé qu’il ne serait a priori pas nécessaire de proroger le mandat de la MINUT au-delà de 2013.  « La Police nationale est déjà suffisamment équipée pour assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire timorais », a-t-il dit, en soulignant la nécessité que « son intégrité ne soit pas compromise ».  « Or, 52 officiers passibles de peines graves ont été certifiés par le Gouvernement », a regretté le représentant, qui a appelé le Gouvernement de M. Gusmao à lutter plus énergiquement contre l’impunité et « punir les auteurs de crimes graves, y compris d’actes génocidaires ».


M. JOSE FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a jugé « symbolique » que le Timor-Leste et le Portugal siègent aujourd’hui ensemble autour de la table du Conseil de sécurité, et prennent part à une séance présidée par le Brésil.  Il a souligné les résultats encourageants engrangés par le Timor-Leste dans différents domaines, malgré les problèmes qui existent encore dans le pays.  Il a insisté sur la continuation du dialogue social au Timor-Leste, y compris avec l’opposition.  Le représentant a aussi exprimé ses félicitations face à la « rapidité » de la croissance économique timoraise et a insisté sur le renforcement des réformes apportées au système judiciaire.  Il a reconnu l’importance d’une approche coordonnée pour la réforme de la justice et a salué la MINUT pour sa contribution très importante à cette tâche.  Le Timor-Leste est un exemple réussi d’une consolidation de la paix pilotée par les Nations Unies, a-t-il estimé.


S’attardant sur les défis qui restent à relever, il a cité le renforcement des institutions publiques; le renforcement des capacités de la société civile; le respect des droits de l’homme; et le respect de la primauté de l’état de droit.  La stabilité à long terme dépendra de l’intégrité du secteur de la sécurité, a-t-il prévenu, en jugeant indispensable à cet égard la mise au point d’une stratégie bien définie.  Il a lui aussi regretté la certification des 52 officiers de police accusés de crimes graves.  Il s’est dit confiant qu’un processus sera mis en place pour garantir le professionnalisme et l’impartialité du secteur de la sécurité.  La MINUT doit continuer à jouer son rôle, qui est crucial, en particulier sur la question des élections, a conclu le représentant qui a appelé la communauté internationale à renouveler son engagement en faveur de la stabilité et de la démocratie au Timor-Leste


M. MARTIN BRIENS (France) a félicité le Timor-Leste, « qui confirme sa maturité politique et la solidité de ses jeunes institutions ».  Ce qui se passe aujourd’hui est un succès pour les Nations Unies et leur capacité à accompagner un pays vers la paix et la stabilité, a ajouté le représentant.  Mais, a-t-il mis en garde, cette paix et cette réconciliation ne peuvent s’enraciner que si les autorités timoraises combattent l’impunité.  L’État doit répondre de l’intégrité des officiers de sa police.  La justice doit continuer de poursuivre les personnes coupables de crimes graves lors des incidents de 2006, a estimé le représentant.  Il s’est donc à son tour dit « préoccupé » par la certification des 52 officiers accusés d’avoir commis des abus.  Il a espéré que les travaux parlementaires déboucheront sur les lois sur les réparations et sur le remplacement des institutions de transition. 


En ce qui concerne la MINUT, a-t-il dit, les objectifs sont clairs.  Il s’agit de s’assurer que le nombre et le profil de ses effectifs correspondent à ses nouvelles tâches et à la situation sur le terrain, de contribuer au succès des élections de 2012 et de préparer son retrait après les élections.  Le prochain rapport du Secrétaire général et le renouvellement du mandat de la Mission après février 2012 doivent être l’occasion de définir le type de présence que les Nations Unies maintiendront au Timor-Leste, a préconisé le représentant.  Le retrait de la Mission ne refléterait pas tant un désintérêt de la communauté internationale que la confiance de cette communauté dans la capacité du Timor-Leste à prendre en charge son propre destin, a souligné le représentant de la France.


M. LI BAODONG (Chine) a salué l’évolution positive de la situation au Timor-Leste, « avec une police nationale jouant un rôle de plus en plus important pour maintenir l’ordre public ».  « Il faut renforcer la paix et parvenir à un développement durable », a-t-il ajouté, avant d’inviter la communauté internationale à aider le pays à conduire « dans le calme et de manière responsable » les préparatifs des élections de 2012.  Le représentant de la Chine a de plus encouragé le Gouvernement timorais à consacrer davantage de ressources au renforcement des institutions de l’état de droit et à l’amélioration du bien-être de la population.  « La stabilité du pays passe également par une lutte accrue contre l’impunité », a-t-il ajouté, avant de plaider pour la prorogation d’un an du mandat « actuel » de la MINUT.  « L’éventuelle réduction prochaine des effectifs de l’ONU sur le terrain devra prendre en compte les élections de l’an prochain ainsi que la réalité sur place », a-t-il conclu. 


M. NESTOR OSORIO (Colombie) s’est dit préoccupé par la certification des 52 officiers de police timorais accusés de crimes graves.  Il a souligné la nécessité d’un examen plus approfondi de la question pour prévenir l’impunité au Timor-Leste.  Il a aussi réclamé le recours à des normes existantes et reconnues pour traiter de la violence domestique.  Tout en saluant les progrès économiques du Timor-Leste, le représentant s’est dit inquiet de l’absence d’opportunités pour les jeunes.  Il a conclu en reconnaissant la nécessité toujours réelle de l’appui du système des Nations Unies au Timor-Leste.  Il s’est donc prononcé en faveur de la prorogation du mandat de la MINUT.


Mme CAROLINE ZIADE (Liban) s’est félicitée de la teneur du rapport du Secrétaire général, en particulier s’agissant de la stabilité politique et des indicateurs économiques.  Elle a appelé au redoublement et à la coordination des efforts entre les autorités du Timor-Leste et la MINUT.  S’agissant de la réforme du secteur de la sécurité, elle s’est félicitée de ce que la Police nationale assume désormais ses responsabilités dans 10 districts sur 13.  Il faut continuer de former la Police, a-t-elle insisté.  Pour ce qui est du renforcement de l’état de droit, elle a salué les efforts de lutte contre la corruption, en jugeant important de donner un rôle accru à la branche judiciaire.  Quant au développement socioéconomique, elle a salué la stratégie mise en place et a souligné l’importance qu’il y a à ce que les plans de développement englobent tous les secteurs et toutes les couches de la société.  Enfin, la représentante a estimé que les prochaines élections sont un indicateur du retour à la stabilité.  Il faut poursuivre la coopération entre les autorités chargées des élections et la MINUT, a-t-elle dit.  Il ne fait aucun doute que la Mission est à l’origine d’une histoire à succès au Timor-Leste, a-t-elle ajouté en lançant un appel à toutes les parties pour qu’elles exploitent au mieux cette expérience jusqu’à la fin du mandat de la MINUT.


M. PETER WITTIG (Allemagne) s’est dit d’emblée favorable à la propagation d’un an du mandat de la MINUT, « compte tenu de la persistance des faiblesses institutionnelles au Timor-Leste».  Il faut dans ce cadre que la communauté internationale investisse dans le renforcement des capacités des institutions timoraises, ce qui doit se faire en lien étroit avec les priorités nationales, a-t-il dit.  Le représentant de l’Allemagne a ensuite indiqué que les mois à venir seraient cruciaux en ce qui concerne l’établissement de fondations solides pour une paix durable au Timor-Leste.  Il a estimé nécessaire dans ce contexte de conserver la composition actuelle de la Mission tout en poursuivant la diminution progressive des effectifs de sa police.  Rappelant que l’ONU « a un engagement à long terme au Timor-Leste », il a jugé indispensable de bien préparer les modalités de la présence onusienne après le départ de la MINUT en 2013.  « Une réflexion approfondie sur cette question doit débuter dès maintenant », a-t-il estimé, « pour garantir un transfert souple des compétences clefs aux services de l’État ».


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a rappelé qu’après le Japon, son pays devient cette année le « pays leader» sur le Timor-Leste, qui est « un exemple remarquable de réussite dans la consolidation de la paix ».  Citant comme questions d’une importance capitale les élections de 2012, la réforme du secteur de la sécurité, le développement socioéconomique et la préparation à la période de transition, la représentante s’est dite confiante quant à la bonne conduite des futures élections.  Elle a appelé le Gouvernement timorais et la MINUT à renforcer leurs efforts pour rendre la Police nationale capable de recouvrer toutes ses prérogatives et sa responsabilité première en tant que force de l’ordre au Timor-Leste.  Elle a salué les progrès économiques accomplis et appelé la communauté internationale à se montrer prête à intervenir si le Timor-Leste le lui demande.  Elle a conclu son intervention en appelant la MINUT à s’adapter aux nouvelles circonstances et à aider le Gouvernement timorais à relever les défis actuels.  Toute décision concernant la réduction progressive des effectifs de la Police de la MINUT doit refléter la réalité sur le terrain plutôt que des calendriers arrêtés de manière arbitraire ou artificielle, a dit la représentante.  Toute décision de ce genre, a-t-elle ajouté, doit aussi être discutée avec les autorités timoraises. 


M. TSUNEO NISHIDA (Japon) s’est notamment félicité du fait que la Police nationale du Timor-Leste assume désormais ses responsabilités dans un nombre croissant de districts.  Il faut maintenant mettre l’accent sur l’appui à apporter aux polices communautaires, qui ont un rôle précieux à jouer en matière de cohésion sociale, a-t-il ajouté avant d’appeler à un renforcement des capacités des secteurs judiciaire et de la sécurité.  Cela est nécessaire, comme l’indique à juste tire le Secrétaire général dans son rapport, pour garantir l’intégrité de la Police nationale, a estimé M. Nishida.  La communauté internationale, y compris le Japon, se tient prête à aider le Gouvernement et le peuple timorais dans ce domaine, a encore assuré le représentant japonais.  À son tour, il a encouragé le Gouvernement à mieux répartir les ressources tirées de l’exploitation pétrolière en vue en particulier de réduire le chômage des jeunes et de relancer le secteur agricole. 


M. CARLOS D. SORRETTA (Philippines) a déclaré qu’en tant que membre du Groupe pilote pour le Timor-Leste, son pays se félicitait des récents développements positifs relevés par le Secrétaire général dans son rapport.  Après avoir rappelé que le contingent philippin au sein de la Police des Nations Unies au Timor était composé de 137 membres «  dont 14 femmes », le représentant a estimé qu’une solution rapide doit être trouvée pour régler le problème « sérieux et persistant » de la violence à l’égard des femmes.  Il a en outre jugé que les élections générales de 2012 représenteraient un test crucial pour le peuple timorais.  La stabilité politique est indispensable pour solidifier la démocratie et l’état de droit et ouvrir ce faisant la voie à la paix et à la prospérité à long terme, a-t-il encore souligné.  Le représentant philippin a estimé que le renouvellement imminent du mandat d’un an de la MINUT devait être l’occasion pour le Gouvernement et le peuple du Timor-Leste de démontrer qu’ils sont prêts à assumer les responsabilités principales en matière de sécurité et de maintien de l’ordre public. 


M. JIM McLAY (Nouvelle-Zélande) a estimé que les 18 prochains mois donneront la preuve de la capacité de résistance du climat politique et sécuritaire actuel face au « feu » et à l’épreuve que représente une élection démocratique.  Ce sera aussi un test de la capacité des institutions publiques timoraises à fonctionner avec un appui moindre de la communauté internationale.  Cette période est aussi une chance pour la consolidation des acquis et la présence de la communauté internationale après 2012.  Assurer une gestion soigneuse et efficace de la transition doit être la priorité de la MINUT au cours des mois à venir.  La transition doit être pilotée par les Timorais eux-mêmes, qui doivent prévoir une séquence des changements à apporter à la présence internationale afin de minimiser les risques d’instabilité dans le pays, a estimé M. McLay.  Il faut réfléchir avec attention aux fonctions spécifiques qui pourront être transférées au Gouvernement timorais, a prévenu le représentant. 


Une gestion efficace de la transition est particulièrement importante dans le domaine de la sécurité, a-t-il insisté.  S’il s’est félicité des efforts déployés jusqu’ici, il a conseillé aux partenaires bilatéraux et multilatéraux de s’engager dès maintenant.  Le renforcement de la police exige aussi un certain degré de crédibilité et d’intégrité, a rappelé le représentant.  Il a donc regretté à son tour la certification des 52 officiers de police accusés de crimes graves.  Revenant sur les avancées socioéconomiques du pays, il a dit attendre avec intérêt le plan stratégique de développement qui doit être présenté au mois de juillet.  En tant qu’ancien partenaire, la Nouvelle-Zélande fera en sorte que sa contribution annuelle de 10 millions de dollars s’aligne sur les priorités du plan choisi par les Timorais, en particulier en ce qui concerne le développement du secteur privé, l’emploi, l’éducation et la sécurité.  Il faut en la matière renforcer la capacité du Gouvernement à mettre les programmes de développement, en particulier au niveau local, a préconisé M. McLay.


M. GARY QUINLAN (Australie) a estimé que les Nations Unies ont toujours un rôle à jouer au Timor-Leste pour y aider à pérenniser les progrès accomplis et continuer à appuyer la réalisation des objectifs de développement.  En effet, a souligné le représentant, la moitié des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne sera sans doute pas réalisée dans les délais impartis.  Les taux de pauvreté demeurent très élevés dans les zones rurales; les secteurs de la santé et de l’éducation sont sous-développés, et l’économie repose beaucoup trop sur les revenus du pétrole, a-t-il prévenu.  Le Timor-Leste, a-t-il encouragé, doit apporter des solutions au flou qui entoure le régime foncier et simplifier les réglementations destinées au monde des affaires.  Il doit aussi renforcer son cadre institutionnel de bonne gouvernance. 


Confiant dans la bonne conduite des futures élections, le représentant a jugé que le moment est venu de planifier le retrait de la MINUT et ce faisant, de donner aux donateurs assez de temps pour examiner la prise de toute nouvelle responsabilité qui pourrait avoir des incidences budgétaires.  Après avoir salué les efforts visant à renforcer les capacités de la Police nationale, le représentant s’est attardé sur l’agenda en matière de développement.  Il a dit attendre avec intérêt le plan stratégique timorais dont le plus gros des défis, a-t-il estimé, sera celui de l’emploi des jeunes.  L’Australie qui est à ce jour le plus grand donateur au Timor-Leste, fournira cette année plus de 100 millions de dollars d’aide à ce pays, a promis le représentant.


M. PEDRO SERRANO, Chef de la délégation de l’Union européenne auprès des Nations Unies, a souligné à son tour que les élections de 2012 seraient un jalon important « pour la jeune démocratie qu’est le Timor-Leste ».  « L’Union européenne a déjà commencé à fournir une assistance aux préparatifs de cette élection par le biais de programmes de formation et d’activités de renforcement des capacités dans les domaines de l’autonomisation des femmes et de l’éducation civique ».  « Parallèlement à cela, l’Union européenne appuie l’action de la MINUT, qui, allégée de ses activités en matière de sécurité, pourra se consacrer à la préparation des élections de 2012 ainsi qu’à l’aide au développement des institutions et de la culture démocratique », a-t-il ajouté.  Poursuivant son intervention, M. Serrano a exhorté le Gouvernement timorais à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la crédibilité de la Police nationale, puis il a insisté sur l’importance de s’engager « dès à présent » dans un dialogue sur les modalités de la présence de l’ONU dans le pays après le retrait de la MINUT en 2013.  « Nous attendons avec impatience d’entendre les recommandations issues de la Réunion conjointe de haut niveau sur la transition qui s’est tenue sur cette question au début de ce mois », a-t-il déclaré. 


Le Premier ministre timorais, XANANA GUSMAO, a assuré que son Gouvernement continuerait à travailler activement au côté de la MINUT « durant toute la phase critique de transition qui nous mènera jusqu’aux élections de 2012 ». 


Reprenant la parole, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Timor-Leste, AMEERAH HAQ, a rendu hommage au rôle joué par M. Xanana Gusmao dans l’instauration d’une démocratie timoraise.  « Sa présence aujourd’hui est une opportunité de célébrer les progrès significatifs déjà accomplis et de planifier, ensemble, les prochaines étapes qui assureront un avenir de paix et de prospérité au Timor-Leste », a-t-elle conclu. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix ouvre sa session de fond

AG/PKO/206

Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix ouvre sa session de fond

22/02/2011
Assemblée généraleAG/PKO/206
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial des opérations

de maintien de la paix

Session de fond de 2011                                    

217e et 218 e séances – matin et après-midi


LE COMITÉ SPÉCIAL DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX OUVRE SA SESSION DE FOND


M. Alain Le Roy présente les progrès réalisés

dans les quatre dimensions de l’initiative « Nouvel Horizon »


Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy, a souligné, ce matin, lors de l’ouverture de la session de fond du Comité spécial des opérations de maintien de la paix –ou Comité des 34-, que le maintien de la paix des Nations Unies représentait un « partenariat global unique » réunissant l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Secrétariat. 


M. Le Roy a espéré que 2011 verrait des progrès permettant de doter le personnel des opérations de maintien de la paix des structures politiques et opérationnelles, des ressources et des directives nécessaires pour assurer une mise en œuvre efficace des tâches qui lui ont été confiées.


Présentant le rapport du Secrétaire général sur l’application des recommandations du Comité spécial*, M. Le Roy a énuméré les progrès enregistrés au cours de l’année écoulée pour clarifier et réaliser les principales tâches des Nations Unies en matière de maintien de la paix, de renforcement des capacités, de mesures d’appui aux missions et d’amélioration des mécanismes de planification, de gestion et de supervision des missions, les quatre dimensions de l’initiative « Nouvel Horizon », lancée en juillet 2009.


La Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions, Mme Susana Malcorra, a rappelé, de son côté, les objectifs de la Stratégie globale d’appui aux missions, lancée en 2010 pour répondre à des défis logistiques et administratifs rencontrés par l'ONU.  Elle repose sur quatre piliers, a-t-elle dit, citant la modification des mécanismes de financement des missions, la création d’un centre mondial et de centres régionaux de services, la création de modules de déploiement et le renforcement des capacités d’intervention.


Auparavant, le Président de l’Assemblée générale, M. Joseph Deiss, avait appelé à adapter le processus du maintien de la paix aux nouveaux contextes et aux nouveaux défis.  « Mais, aujourd’hui, plus qu’hier, il nous faut également tirer le meilleur parti des ressources à notre disposition », a-t-il aussi souligné.  M. Deiss a invité le Comité spécial des opérations de maintien de la paix à poursuivre ses efforts en matière de protection des civils qui, a-t-il dit, est une « question prioritaire ».


La Présidente du Comité des 34, Mme Joy Ogwu, a estimé que, dans un contexte de ressources limitées, il serait « sage » d’investir dans la prévention des conflits.


Lors du débat qui a suivi, de nombreuses délégations ont rendu hommage aux 164 personnes tombées dans l’exercice de leur mission en 2010, qui fut l’une des années les plus tragiques pour le maintien de la paix des Nations Unies en termes de pertes civiles et militaires.


Plusieurs pays ont observé que la réussite d’une opération de maintien de la paix dépendait d’un mandat clair, crédible et réalisable.  De nombreuses délégations, comme celles de la Hongrie, au nom de l’Union européenne, des États-Unis ou du Pakistan, ont insisté sur le volet de la protection des civils des opérations de maintien de la paix.  Le Canada, qui s’exprimait également au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), s’est félicité des progrès réalisés au cours de l’année écoulée par les États Membres en faveur d’une approche commune dans ce domaine.  


Certains pays, comme la Turquie, ont insisté sur l’importance des partenariats entre les Nations Unies et les organisations régionales ou sous-régionales pour le renforcement des capacités des Nations Unies dans le domaine du maintien de la paix.


Le Mouvement des pays non alignés, le Groupe de Rio et l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), représentés respectivement par le Maroc, le Chili et la Thaïlande, ont mis l’accent sur la nécessité de respecter les principes du maintien de la paix des Nations Unies, à savoir le consentement des parties, le non-recours à la force -à l’exception de la légitime défense- et l’impartialité. 


En début de séance, le Comité avait élu par acclamation Mme Joy Ogwu (Nigéria) à sa présidence et M. Mohamed Sarwat Selim (Égypte) au poste de Rapporteur.  Avaient été élus Vice-Présidents, Mme Asako Okay (Japon) et MM. Diego Limeres (Argentine), Gilles Rivard (Canada) et Zbigniew Szlek (Pologne).  Le Comité a, de même, établi un Groupe de travail plénier, chargé d’examiner le fond du mandat confié au Comité spécial par l’Assemblée générale, et que préside M. Rivard.


Dans le cadre de cette session, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix est aussi saisi des rapports du Secrétaire général sur l’appui aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine autorisées par l’ONU**, sur l’état d’avancement de la stratégie globale d’appui aux missions***, sur la mise en service des équipes opérationnelles intégrées**** et sur la poursuite d’infractions commises contre des soldats de la paix sur le terrain*****.


Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, ou « Comité des 34 », a été établi en 1965 par la résolution 2006 (XIX) de l’Assemblée générale pour entreprendre une étude d´ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects.  Les États Membres qui font partie du Comité spécial sont au nombre de 147, pour la plupart des anciens ou actuels contributeurs en personnel aux opérations de maintien de la paix.


Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix poursuivra son débat général demain, mercredi 23 février, à partir de 10 heures.


*     A/65/680 et A/65/680/Add.1,

**    A/65/510-S/2010/514

***   A/65/643

****  A/65/669

*****A/65/700


Débat général


M. JOSEPH DEISS, Président de l’Assemblée générale, a estimé que les travaux du Comité spécial des opérations de maintien de la paix portent sur l’essentiel des problèmes auxquels les Nations Unies sont amenées à se focaliser tels que la contribution à l’instauration de la paix dans le monde.  Le maintien de la paix est une emblématique active de l’ONU, dont le rôle est de rétablir la paix dans un pays en conflit et de sauver la vie de nombreux enfants et femmes dans divers pays, a-t-il déclaré, ajoutant que ce travail ne peut être fait et réussi sans les efforts fournis par les personnels militaire et de police qui sont déployés sur le terrain.  Le prix Nobel de la paix, décerné à l’ONU pour le maintien de la paix il y a quelques années, a rappelé M. Deiss, a récompensé à juste titre leurs efforts.  « Il est important que tous les États Membres de l’ONU participent à toutes les questions afférentes au maintien de la paix, afin de donner plus de légitimité à ce qui est fait au sein des Nations Unies », a ensuite souligné le Président de l’Assemblée générale.


M. Deiss a d’autre part appelé à adapter le processus de maintien de la paix aux nouveaux contextes et aux nouveaux défis, rappelant à ce propos que le rapport Brahimi avait déjà mis en exergue cette nécessité.  « Mais, aujourd’hui, plus qu’hier, il nous faut également tirer le meilleur parti des ressources à notre disposition », a-t-il aussi souligné, expliquant notamment les difficultés financières auxquelles font face actuellement les États en raison de la crise financière mondiale.  Beaucoup a été accompli au fil des ans, mais il reste encore énormément à faire dans plusieurs domaines, a aussi indiqué le Président, en invitant ainsi le Comité spécial des opérations de maintien de la paix à poursuivre ses efforts en matière de protection des civils « qui, a-t-il dit, est une question prioritaire ».  Le maintien de la paix doit être aussi replacé dans le contexte du développement de la paix à long terne, a-t-il par ailleurs ajouté, en insistant sur l’insertion du processus de maintien de la paix dans le cadre général de la consolidation de la paix.


Mme JOY OGWU (Nigeria), Présidente du Comité spécial des opérations de maintien de la paix, a averti, dans ses brèves remarques, que le paradigme des opérations de maintien de la paix est en train de changer.  Aussi, a-t-elle insisté sur la nécessité de faire le point sur la conduite de processus de maintien de la paix aujourd’hui, avec pour objectifs de tirer les enseignements utiles devant permettre de « rendre plus efficaces nos opérations ».  « Nous nous réunissons à un moment où notre action collective est mise à rude épreuve, où elle est confrontée à des défis nouveaux et doit faire face à des causes de conflits de plus en complexes et diversifiés », a souligné la Présidente du Comité spécial des opérations de maintien de la paix.  Elle a ensuite appelé les États Membres à s’intéresser aux cas des sociétés où il n’existe pas de socle social, et à les aider pour que les jeunes ne se livrent pas à la violence » qui risque de déstabiliser les États.


La Présidente a indiqué par ailleurs que les troupes du maintien de la paix qui se doivent d’être mobiles sur le terrain se voient confrontées malheureusement à un manque d’hélicoptères pour s’acquitter pleinement de leur mission.  Elle a de ce fait appelé les pays fournisseurs à poursuivre leur coopération avec l’ONU en cette matière.  Le maintien de la paix est une composante dans une architecture plus étendue de la sécurité dans des pays touchés par les conflits, a aussi indiqué Mme Ogwu, qui a estimé que les soldats de la paix devront, à l’avenir, jouer aussi un rôle « de consolidateurs de la paix ».  À l’heure actuelle, l’ONU doit faire plus avec moins de ressources, et dans ces circonstances, il serait « sage » d’investir dans la prévention des conflits, a conclu Mme Ogwu, avant de se féliciter du fait que le Comité spécial ait accueilli deux nouveaux membres en son sein, ce qui porte à 147 le nombre total de ceux-ci. 


M. ALAIN LE ROY, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, s’est félicité que le Comité des opérations de maintien de la paix comprenne désormais 147 membres.  Le maintien de la paix des Nations Unies représente, a-t-il dit, un partenariat global unique, qui réunit l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Secrétariat dans un effort conjoint de maintenir la paix et la sécurité dans le monde.  Les opérations de maintien de la paix font face à de nombreuses épreuves dans le monde entier, a-t-il déclaré.  Il convient de faire de 2011, a-t-il dit, l’année « où nous commençons collectivement à démontrer l’impact opérationnel des efforts du Comité spécial des opérations de maintien de la paix concernant l’élaboration des politiques et la réforme du maintien de la paix dans les missions clefs sur le terrain ».


La dernière décennie, a expliqué M. Le Roy, a été marquée par une montée exponentielle du nombre et de la taille des opérations de maintien de la paix.  Il a constaté une consolidation de cette tendance, même si les demandes d’effectifs de police continuent de croître.  Avec le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, il convient de chercher à comprendre les défis qui ont surgi, à en tirer les enseignements et à préparer le maintien de la paix pour l’avenir.  Il a attiré l’attention du Comité sur le fait que si la croissance des opérations de maintien de la paix des Nations Unies semblait se ralentir, leur complexité demeurait en revanche incroyablement élevée.


Le Secrétaire général adjoint a ainsi évoqué brièvement les défis auxquels sont confrontées certaines des missions les plus difficiles des Nations Unies, comme au Darfour, en République démocratique du Congo (RDC), en Haïti après le tremblement de terre, en Côte d’Ivoire, au Sud-Soudan, au Tchad, au Timor-Leste, au Libéria, au Liban ou en Afghanistan.


M. Le Roy a indiqué que le rapport du Secrétaire général sur l’application des recommandations du Comité des opérations de maintien de la paix présentait les progrès enregistrés au cours de l’année passée dans la clarification et la réalisation des principales tâches des Nations Unies en matière de maintien de la paix, de renforcement des capacités, de dispositions d’appui aux missions et d’amélioration des mécanismes de planification, de gestion et de supervision des missions, les quatre dimensions de l’initiative « Nouvel Horizon ».  Il a espéré que 2011 permettra des progrès en vue de doter le personnel des opérations de maintien de la paix des structures politiques et opérationnelles, des ressources et des directives nécessaires pour assurer une mise en œuvre efficace des tâches qui lui ont été mandatées.


M. Le Roy a souligné qu’il accordait une haute priorité à la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.  L’année 2011, a-t-il dit, sera l’occasion de tirer les leçons d’une analyse publiée au début du mois sur les 10 ans d’application de la résolution.  Les missions de maintien de la paix, a-t-il ajouté, ont eu un impact important sur les réformes institutionnelles liées à l’égalité entre les sexes et à l’autonomisation des femmes, à l’accroissement de leur participation électorale et de leur représentation.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’aller plus en détail et d’appuyer plus avant l’autonomie des femmes au cours des 10 prochaines années.


Le Secrétaire général adjoint a en outre annoncé que le Département des opérations de la paix et le Département de l’appui aux missions avaient continué à travailler ensemble de façon transparente, précisant notamment que les équipes opérationnelles intégrées gérées par le Bureau des opérations du DOMP constituaient désormais le mécanisme principal fournissant des orientations stratégiques et opérationnelles intégrées aux missions.  Il a de même fait état du Groupe directeur pour une action intégrée qu’il préside, ainsi que du lancement d’une évaluation complète du commandement et du contrôle dans le maintien de la paix en vue de faire les améliorations nécessaires.


S’agissant de la question essentielle des capacités, M. Le Roy s’est félicité de l’engagement actif des États Membres au cours de la première année de la stratégie globale de développement.  Cet effort, a-t-il dit, vise à une mise en œuvre efficace des mandats en comblant les lacunes critiques dans les domaines des ressources matérielles, militaires et civiles pour que les soldats de la paix puissent être bien formés et préparés.  Le Secrétaire général adjoint a néanmoins mis l’accent sur le manque d’unités d’hélicoptères dans certaines opérations, comme la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) ou la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).


M. Le Roy a souligné que le Secrétariat avait identifié une initiative pilote en trois points destinée aux composantes militaires, permettant de tester une méthodologie d’élaboration de normes opérationnelles de base en collaboration avec les contributeurs aux opérations de maintien de la paix.  Lancée en 2010, l’initiative pilote est axée au départ sur les tâches opérationnelles et les besoins en capacités des bataillons d’infanterie, des officiers d’état-major, et du service d’appui médical militaire.


En matière de protection des civils, la mise en œuvre des mandats continue d’être l’une des tâches opérationnelles les plus ardues pour le maintien de la paix des Nations Unies, a-t-il affirmé.  Il a expliqué que le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de l’appui aux missions avaient élaboré en 2010 un concept opérationnel touchant la protection des civils dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. 


Ils s’attachent actuellement à quatre éléments essentiels à l’exécution des mandats de protection des civils: l’élaboration d’un projet de cadre stratégique destiné à guider le développement des stratégies de protection des civils; l’amélioration du prédéploiement et de la formation en cours de mission; un descriptif des exigences en terme de ressources et de capacités nécessaires pour l’exécution des mandats de protection des civils; et un examen des processus de planification.


Enfin, s’agissant des moyens de renforcer l’efficacité opérationnelle des missions de maintien de la paix, M. Le Roy a rappelé que l’an dernier, le Comité avait souligné la nécessité d’intensifier le dialogue entre les États Membres et le Secrétariat, notamment en réfléchissant aux mesures à prendre pour donner aux missions la possibilité de se prémunir contre les menaces susceptibles de peser sur l’exécution des mandats, la sûreté et la sécurité du personnel de maintien de la paix et les processus de paix en cours.  Depuis lors, le dialogue sur les aspects militaires, notamment la dissuasion, la préparation pour le combat et l’usage de la force, s’est renforcé, et ce, par le biais de trois conférences régionales.


Mme SUSANA MALCORRA, Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions, a d’abord présenté l’implication récente de son Département dans le fonctionnement de diverses missions actuellement menées par l’ONU.  Elle a ainsi souligné qu’il avait été difficile pour son Département de fournir du matériel au personnel technique déployé dans le cadre de l’organisation des référendums au Soudan.  Le Département a tiré des enseignements de la tenue du scrutin du 9 janvier dernier au Sud-Soudan, a-t-elle dit.  En Côte d’Ivoire, le Département a été amené à fournir des rations alimentaires et du matériel aux contingents en pleine crise électorale.  En Haïti, il a participé à la reconstruction et aidé dans le cadre du processus électoral en cours.


Le Département continue d’apporter son soutien à l’Union africaine et aux pays fournisseurs d’effectifs en leur offrant les moyens nécessaires à leur déploiement, a assuré Mme Malcorra.  Le maintien de la paix, a-t-elle insisté, est le fruit d’un partenariat mondial « qui exige une attention de tous en tout temps ».  Pour réussir cette entreprise, il faut l’implication de nombreux acteurs dans un contexte où les défis sont nombreux et où les États doivent faire face à une crise financière grave, a-t-elle reconnu.  C’est d’ailleurs en raison de cette situation et à la demande de l’Assemblée générale de l’ONU que le Département a demandé aux missions de réduire de 90 millions leur budget.  « Il nous faut faire plus avec moins de moyens », a-t-elle dit, en saluant les efforts entrepris en ce sens par les missions.


Mme Malcorra a par ailleurs rappelé que la Stratégie globale d’appui aux missions avait pour objectif de réorganiser en profondeur la manière dont les services d’appui sont assurés aux missions sur le terrain.  Cette stratégie repose sur quatre piliers: la modification des mécanismes de financement des missions; la création d’un centre mondial et de centres régionaux de services; la création de modules de déploiement; et le renforcement des capacités d’intervention, une démarche délibérée visant à s’attacher des capacités civiles externes et à renforcer les capacités civiles internes.


Ces derniers mois, a déclaré Mme Malcorra, le Département a travaillé au réaménagement des centres d’Entebbe en Ouganda, et de celui d’Italie.  Le Département a pu tirer avantage de l’utilisation du Centre régional de services d’Entebbe dans le cadre de l’appui à l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire et dans le cadre du démantèlement de la MINURCAT, a-t-elle indiqué.  Mme Malcorra a plaidé pour une amélioration des processus de recrutement des personnels de son Département en vue de disposer d’un effectif hautement qualifié, « très utile pour venir en aide aux Missions sur le terrain ».  Le processus de maintien de la paix est un partenariat entre tous les États et le succès de la Stratégie globale d’appui aux missions exige leur participation, a-elle souligné, ajoutant que ce succès contribuera à l’amélioration de la situation économique du pays hôte de la mission et au succès des futures missions.  « Mon Département est prêt à intégrer toute démarche en vue de renforcer la Stratégie globale d’appui aux missions et à examiner le processus de remboursement des fournisseurs de contingents », a conclu Mme Malcorra.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc), qui s’exprimait au nom du Mouvement des pays non alignés, a affirmé que le maintien de la paix des Nations Unies se trouvait à une croisée des chemins.  L’échelle et la complexité des opérations de maintien de la paix ont atteint des niveaux qui posent de graves défis, a-t-il dit.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité de respecter les principes du maintien de la paix des Nations Unies, à savoir le consentement des parties, le non-recours à la force -à l’exception de la légitime défense- et l’impartialité.  Les pays non alignés défendent également les principes de l’égalité souveraine, de l’indépendance politique, de l’intégrité territoriale de tous les États et de la non-intervention dans les domaines qui relèvent essentiellement de leur juridiction nationale.


Le représentant a plaidé en faveur du renforcement d’un partenariat efficace entre l’ONU et l’Union africaine en vue d’améliorer la planification, le déploiement et la gestion des opérations de maintien de la paix en Afrique.  Il a estimé également que les opérations de maintien de la paix devraient bénéficier dès le départ d’un appui politique et des ressources humaines, financières et logistiques nécessaires, ainsi que de mandats clairement définis et réalisables et de stratégies de sortie.  Ceci suppose, a-t-il dit, que le Département des opérations de maintien de la paix ne doit pas se substituer aux moyens de règlement des conflits.


M. Loulichki a par ailleurs insisté sur la dynamique des interactions entre le maintien de la paix et la consolidation de la paix, lesquels, a-t-il assuré, ne doivent pas être appréhendés séparément.  Il a en particulier affirmé que l’appropriation nationale était essentielle au succès des activités précoces de consolidation de la paix dans un contexte de maintien de la paix.  Il a en outre estimé que tous les pays développés, notamment les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, devraient partager le fardeau du maintien de la paix et engager leurs troupes sur le terrain sous le commandement et le contrôle des Nations Unies.


Le représentant a indiqué que le Mouvement des pays non alignés accordait une grande importance à la Stratégie globale d’appui aux missions, prenant note du rapport du Secrétaire général sur les progrès de sa mise en œuvre.  Il a, en particulier, exhorté le Secrétariat à continuer, à cet égard, à travailler en étroite coopération avec les États Membres, notamment les pays contributeurs de contingents.  M. Loulichki a déclaré que le Mouvement des pays non alignés réaffirmait que la protection des civils incombait en premier lieu au pays d’accueil et insistait sur la nécessité d’adopter une approche holistique.  Enfin, le Mouvement des pays non alignés réitère l’importance qu’il attache à la sécurité des Casques bleus et se dit profondément préoccupé par la précarité de l’environnement sécuritaire de nombreuses missions de maintien de la paix, a-t-il ajouté avant de conclure.


M. CSABA KÖRÖSI (Hongrie), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a appelé l’ONU à s’adapter aux nouveaux défis auxquels fait face le maintien de la paix.  L’Union européenne, a-t-il dit, continuera d’appuyer le renforcement du processus, en œuvrant à l’amélioration de son efficacité.  Les effectifs militaires et policiers peuvent contribuer à consolider la paix, mais pour cela, il faudrait que les mandats des missions pour lesquelles ils sont déployés définissent clairement leur rôle, a souligné M. Körösi.  L’Union européenne, a-t-il ajouté, reconnaît aussi le rôle que peuvent jouer les soldats dans l’amélioration de la situation économique et sociale des États sortant d’un conflit.  M. Körösi a par ailleurs estimé qu’il faudrait  mieux définir le volet protection des civils dans les mandats des opérations de la paix, en appelant à une coordination sur le terrain des activités de l’ONU dans ce domaine.  Il a ensuite encouragé le Secrétariat à développer une approche robuste du maintien de la paix qui intègre une vision politique.


L’Union européenne, a également déclaré le représentant, reconnaît les manquements et limites auxquels sont confrontées les opérations la paix et s’engage à trouver avec ses partenaires des solutions possibles.  S’agissant de l’appui aux missions, le délégué a appuyé pleinement la Stratégie globale d’appui aux missions, avant d’appeler le Secrétaire général à veiller à ce que cette Stratégie « prenne véritablement en compte la nécessité de réduire l’impact des OMP sur l’environnement ».  M. Körösi a par ailleurs mis en exergue l’appui de l’Union européenne à la mise en œuvre de la résolution 1325 qui appelle, notamment, à la protection des femmes contre les violences sexuelles et à une participation active des femmes dans tous les processus de paix.  Il a enfin rappelé qu’il incombait à toutes les parties engagées dans un conflit de protéger le personnel de maintien et d’assurer leur sécurité, tout en condamnant fermement les auteurs des enlèvements et attaques contre ce personnel.


M. CHRISTOPHER SIMONDS (Canada), qui s’exprimait également au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), a estimé qu’au cours de la dernière année, nous avons été témoins de certains succès importants dans les activités de maintien de la paix.  Il a cité ainsi les exemples de la MINUL au Libéria, de la MINUS au Sud-Soudan ou de la MINUSTAH en Haïti, à la suite du tremblement de terre.  Il faut, a-t-il dit, miser sur les succès, tirer les leçons des expériences positives et chercher à les appliquer à l’échelle de toutes les missions.  Il convient d’établir, selon lui, une compréhension commune des secteurs qui posent problèmes et chercher des façons efficaces de combler les lacunes en matière d’efficacité opérationnelle, de qualité et de capacités.  De même, il faut comprendre les défis inhérents aux mandats des soldats du maintien de la paix sur le terrain et à l’autorité qui leur est dévolue.


Le CANZ, a-t-il poursuivi, se félicite des progrès réalisés au cours des 12 derniers mois par les États Membres en faveur d’une approche commune en matière de protection des civils.  Il est impératif, a-t-il ajouté, d’obtenir un consensus sur le Cadre stratégique visant à orienter le développement des stratégies de protection des civils, dont l’élaboration avait été demandée par le Comité.  L’approbation du Cadre stratégique permettra de préparer des directives plus précises sur le terrain et d’établir les assises de l’élaboration de lignes directrices essentielles aux soldats de la paix qui aideront tant le personnel déployé sur le terrain que les responsables de mission à s’acquitter de leurs responsabilités.


Le représentant a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité pour le Comité de trouver des solutions pratiques visant à orienter le Secrétariat dans la planification du développement des capacités et à élaborer des outils de formation adéquats visant à appuyer la préparation préalable au déploiement des pays fournisseurs de contingents et de policiers.  Il a insisté en outre sur l’élaboration de stratégies susceptibles de permettre de trouver les ressources nécessaires, d’enchaîner et d’exécuter les tâches de stabilisation initiale mandatées, et d’élaborer des indicateurs et des jalons de progrès pour jeter les bases des politiques de transition vers les missions de consolidation de la paix.  Enfin, M. Simonds a souligné la nécessité de trouver des solutions novatrices pour que les missions renforcent le rôle des femmes dans les pays qui se relèvent d’un conflit et d’améliorer la capacité de protéger les droits de tous les citoyens devenant rapidement des victimes là où les institutions en matière de sécurité nationale comportent des lacunes.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili), intervenant au nom du Groupe de Rio, a d’abord souligné que les dimensions actuelles des opérations de maintien de la paix et leurs activités croissantes exigent de continuer à œuvrer à leur renforcement.  Il a ensuite rappelé la nécessité pour les États Membres de continuer à suivre les principes directeurs des opérations de maintien de la paix (OMP), comme notamment le consentement des parties et le non-recours à la force sauf en cas de légitime défense.  Le Groupe de Rio est fermement engagé au renforcement du Comité des 34 qui est l’unique tribune à même de lancer les idées utiles à l’amélioration de l’action des opérations de maintien de la paix, a-t-il fait savoir, avant d’appeler à un renforcement de la relation entre le Comité et le Conseil de sécurité.  Le Groupe de Rio réitère son attachement à la Stratégie globale d’appui aux missions, qui doit permettre d’assurer des services de qualité aux troupes déployées sur le terrain.  M. Errázuriz a souhaité par ailleurs que les pays fournisseurs d’effectifs soient toujours impliqués à toutes les étapes de la planification des missions de paix. « Une meilleure coordination entre le Conseil de sécurité, les pays contributeurs de troupes et le Comité spécial est essentiel » dans l’amélioration de l’effectivité des OMP. 


Concernant le rôle des organisations régionales dans le maintien de la paix, le représentant a estimé que les efforts menés en collaboration avec l’Union africaine avaient permis des contributions importantes au maintien de la paix en Afrique.  M. Errázuriz a ensuite insisté la nécessité pour le personnel du maintien de la paix d’avoir une conduite irréprochable dans leur mission.  Sur ce point, le Groupe de Rio soutient la « politique de tolérance zéro » et salue les initiatives prises aux Nations Unies, en vue de mettre fin aux allégations d’abus commis par des membres du personnel.  Le Groupe de Rio insiste aussi sur la nécessité d’apporter un soutien aux victimes de violence sexuelle.


S’agissant de la question des remboursements pour le matériel  appartenant aux contingents, le représentant a salué le consensus auquel est parvenu le Groupe de travail créé à cette fin.  « On ne peut établir une paix à long terme sans combattre la faim et la pauvreté », a-t-il souligné, en appelant les fonds des Nations Unies à continuer à déployer leurs activités dans les pays qui en ont besoin.  « Aujourd’hui, seulement 3% des effectifs militaires et 9% des effectifs policiers sont constitués de femmes », a-t-il noté, en soulignant que la représentation des femmes dans ces contingents devrait augmenter, en particulier au moment où l’on s’apprête à célébrer le dixième anniversaire de la résolution 1325.  Concernant la situation en Haïti, il a engagé la MINUSTAH à tirer parti de ses capacités sur le terrain afin d’assurer et accélérer la reconstruction du pays.


M. NATTAWUT SABYEROOP (Thaïlande), qui s’exprimait au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a affirmé que les États de l’ANASE insistaient sur l’importance des trois principes de base des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, à savoir le consentement des parties, l’impartialité et le non-recours de la force sauf en cas de légitime défense et la protection de son mandat.  En outre, a-t-il ajouté, le respect des principes de la souveraineté, l’intégrité territoriale et la non-intervention dans les affaires relevant de la compétence interne des États doivent rester le fondement de toutes les opérations de maintien de la paix de l’ONU.


Le représentant a estimé qu’une opération de maintien de la paix réussie devrait provenir d’un mandat clair, crédible et réalisable.  Il a ainsi encouragé vivement à ce que les pays fournisseurs de contingents et de police soient consultés à un stade précoce de la rédaction du mandat.  L’ANASE, a-t-il ajouté, affirme que la protection des civils relève de la responsabilité première du pays hôte.  Il a exigé du Département des opérations de maintien de la paix qu’il travaille avec les États Membres pour compléter les modules de formation sur la protection des civils.  De même, pour l’ANASE, le maintien de la paix et la consolidation de la paix ne devraient pas être nécessairement considérés comme un processus linéaire et séquentiel.  Ils sont, au contraire, complémentaires et devraient être accomplis en parallèle lorsque cela est possible.


M. PETER THOMSON (Fidji), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Asie, a rappelé que cinq pays de la région figurent parmi les 10 plus gros fournisseurs d’effectifs policiers aux opérations de maintien de la paix, et que sur les 10 plus gros contributeurs financiers, trois appartiennent à la même région.  Il est nécessaire que les opérations de maintien de la paix soient adaptées aux nouvelles exigences sur le terrain, a-t-il dit.  Toute action en ce sens devra toujours être conduite dans le respect des principes directeurs des opérations de maintien de la paix, comme notamment le consentement des parties et le non-recours à la force sauf en cas de légitime défense, a-t-il rappelé.  Il est important que le Conseil de sécurité définisse clairement les mandats des opérations de  maintien et de consolidation de la paix afin d’éviter la reprise du conflit.  Le Groupe des États d’Asie est préoccupé par l’absence de règles claires en ce qui concerne la protection des soldats de la paix des Nations Unies dans les zones de conflit, a souligné le représentant, en appelant le Secrétariat à combler ces lacunes.


M. DAVID B. DUNN (États-Unis) a affirmé que le maintien de la paix était confronté à de véritables épreuves dans des circonstances changeantes.  Les États-Unis, a-t-il déclaré, sont pleinement engagés en faveur de l’objectif du renforcement du maintien de la paix des Nations Unies.  Le représentant a rappelé, à cet égard, le dernier discours du Président américain, M. Barack Obama, à la tribune de l’Assemblée générale dans lequel il avait souligné que le moment était venu de revigorer le maintien de la paix des Nations Unies.  Il s’agit d’une priorité, a-t-il dit, insistant sur l’importance de renforcer les capacités en vue de lutter contre la violence, de la prévenir et d’appuyer l’état de droit. 


Des progrès importants ont été réalisés au cours de ces dernières années, a-t-il constaté, citant en particulier l’initiative « Nouvel Horizon » et la Stratégie globale d’appui aux missions.  Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité de renforcer l’efficacité opérationnelle des missions de maintien de la paix.  Il convient de faire en sorte, a-t-il dit, que les missions de maintien de la paix disposent de toutes les capacités et des orientations nécessaires pour qu’elles puissent s’acquitter de leurs tâches.


M. HASAN KLEIB (Indonésie) a souligné que les opérations de maintien de la paix des Nations Unies ont eu un impact positif sur la vie de millions de personnes à travers le monde.  L’augmentation sans précédent de la demande en mission de la paix est une marque de confiance envers l’Organisation et envers la manière avec laquelle les Casques bleus ont conduit dans une très large majorité leurs mandats, a-t-il déclaré.  Aujourd’hui, les OMP, qui sont complexes et multidimensionnelles, sont déployées dans des régions à risques.  Dans ce contexte, il a invité à une définition plus claire des mandats de ces OMP, sur la base des principes fondamentaux du maintien de la paix que sont le consentement du gouvernement du pays hôte, l’impartialité et le non-recours à la force sauf en cas de légitime défense. 


Le représentant, qui a rendu hommage aux membres du personnel ayant perdu leur vie au service des Nations Unies, a dit espérer que la nouvelle politique sur la gestion des risques liés à la sécurité, mise en place conjointement par les Départements des opérations de maintien de la paix et d’appui aux missions, aura des résultats positifs à très court terme.  Il a ensuite appelé les États Membres à fournir les équipements, les ressources et les formations nécessaires aux OMP.  Il a souhaité que le Conseil de sécurité et le Secrétariat veillent à ce que cette obligation soit remplie.


Pour que la paix soit durable, le maintien de la paix doit faire partie d’une stratégie globale d’appui qui va vers la consolidation de la paix, a par ailleurs dit M. Kleib.  Le maintien de la paix doit, a-t-il ajouté, intégrer également la stratégie déployée par le pays hôte dans ce domaine, afin d’assurer une véritable efficacité.  Il a aussi souhaité une plus grande implication des organisations régionales dans le déploiement des OMP.  De même, les capacités civiles faisant une place aux femmes doivent être apportées aux OMP dès leur établissement sur le terrain.  « Aujourd’hui, l’Indonésie est fière d’avoir mis à la disposition de sept OMP de l’ONU un total de 1 805 effectifs civils et militaires, ce qui fait d’elle l’un des plus grands fournisseurs d’effectifs », a fait observer le représentant, avant de conclure.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a estimé que le succès du maintien de la paix dépendait de sa durabilité.  La représentante a mis l’accent sur la nécessité de garantir un rôle plus important aux missions de maintien de la paix dans le domaine de la consolidation de la paix, notamment lorsqu’il s’agit de renforcer le développement économique et l’inclusion sociale.  Les missions de maintien de la paix doivent appuyer les gouvernements locaux et les populations dans la consolidation d’une société pacifique.  Il ne suffit pas de lutter contre la violence armée, il faut aussi, a-t-elle dit, aider à établir une culture de la paix. 


De la même façon, les soldats de la paix ne doivent pas considérer les populations locales comme des victimes sans défense devant être protégées, mais s’engager à les aider à comprendre leurs espoirs et leurs aspirations, tout en étant clairs dans l’accomplissement de leur mandat.  La représentante a également souligné que la Stratégie globale d’appui aux missions était essentielle pour garantir la santé du système de maintien de la paix pour les années à venir.  Elle a espéré que la discussion sur les aspects politique et militaire de la Stratégie sera conséquente au cours de cette session du Comité.


M. ROBERTO RODRIGUEZ (Pérou) a constaté l’augmentation croissante des OMP et la complexité continue des cadres dans lesquels elles sont désormais appelées à fonctionner.  Cette réalité appelle à une réponse plus adaptée, a-t-il reconnu.  Dans toutes les OMP, la communauté internationale doit créer les conditions nécessaires pour assurer la transition vers une paix durable, en mettant l’accent sur l’interdépendance entre sécurité et développement, comme l’a souligné le Conseil de sécurité, lors de son récent débat sur la question.  Les OMP doivent donc faire partie d’une politique globale, qui s’intéresse aussi aux causes des conflits et non pas simplement à leur cessation, a-t-il indiqué.  Le représentant a ensuite insisté sur la nécessité de définir clairement les mandats des opérations de maintien de la paix, en gardant à l’esprit que cette définition garantit la légitimité et l’acceptation des OMP.  Il a aussi souligné l’importance d’améliorer la coopération entre l’ONU et les pays fournisseurs d’effectifs de police et militaires, non seulement au Siège, mais aussi sur le terrain.


M. Rodriguez a reconnu qu’il incombait en premier lieu à l’État hôte d’assurer la protection de la population civile.  Il a cependant souligné la nécessité de définir des mandats plus appropriés permettant de protéger plus efficacement les civils et ceux qui leur apportent soutien et aide.  Il a enfin condamné les attaques et violences menées contres les personnels de maintien de la paix, en exhortant les États Membres à traduire en justice les auteurs présumés de ces actes.


M. IBRAHIM JAMAL (Bangladesh) a rappelé que son pays, un des importants pays contributeurs de troupes, avait subi la perte de 100 soldats de la paix au service des opérations de l’ONU.  C’est pourquoi, il est utile d’adopter une approche intégrée et holistique pour garantir l’exécution de tâches complexes et multiples, a-t-il dit.  Le Bangladesh accorde en outre une grande valeur à la vision du Secrétariat en matière de maintien de la paix.  Le maintien de la paix doit être effectué en conformité avec les buts et objectifs consacrés dans la Charte des Nations Unies.  Le représentant s’est déclaré en faveur d’un partenariat plus solide entre les Nations Unies et les organisations régionales. 


Le délégué du Bangladesh a ajouté que son pays plaidait pour des synergies plus importantes dans l’élaboration des missions et des mandats, ainsi que pour une coopération plus grande entre le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale et les pays contributeurs de contingents lors de toutes les phases des missions, de leur conception à leur départ.  Le représentant a également jugé nécessaire de renforcer les capacités de réaction rapide, que ce soit pour les militaires ou pour la police. 


Mme TINE MORCH SMITH (Norvège) a souligné l’augmentation et la complexité des OMP à l’heure actuelle, en estimant que les États fournissaient de plus en plus de ressources pour assurer le bon fonctionnement de ces OMP.  La Norvège, qui se félicite de ces contributions, souligne qu’il faudrait maintenant veiller à ce que « les capacités déployées permettent de répondre aux besoins sur le terrain ».  Mme Morch Smith a reconnu que dans le cadre des OMP, il était important de prendre en compte la stratégie de l’État hôte en matière de maintien de la paix.  Elle a aussi exhorté à une étroite collaboration entre l’ONU et tous les autres acteurs engagés dans le maintien de la paix.


La déléguée a en outre appuyé l’idée d’établir une base de normes utiles à la formation des troupes sur le terrain, en annonçant à ce propos que son pays verserait une contribution volontaire pour l’élaboration de ces normes.  Elle a par ailleurs regretté le manque continu de personnel civil dans certaines missions, du fait de la lenteur du processus de recrutement.  À cet égard, elle a souhaité que le processus de recrutement accorde une place importante aux femmes.  « Il faut augmenter le recrutement des femmes parmi les Casques bleus », a-t-elle dit, en appelant également à accorder une attention particulière aux violences sexuelles et sexistes.  Elle a conclu en attirant l’attention sur l’impact des OMP sur l’environnement.  


M. WANG MIN (Chine) a rappelé que l’an dernier, 164 soldats de la paix avaient perdu leur vie dans l’exercice de leur mission.  Le représentant a affirmé que son pays continuait d’adhérer aux trois principes du maintien de la paix, lesquels, a-t-il précisé, représentent la clef du succès du maintien de la paix.  Le délégué de la Chine a, en outre, mis l’accent sur la nécessité de mener une intégration coordonnée pour une transition harmonieuse du maintien de la paix vers la consolidation de la paix, puis le relèvement.  Il a jugé nécessaire de pleinement intégrer le rôle de la Commission de consolidation de la paix (CCP), des institutions des Nations Unies pour le développement, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). 


Il convient également, selon le représentant, de développer une approche appropriée dans la mise en œuvre des mandats liés à la protection des civils.  La protection des civils est réalisée par la promotion des processus politiques visant à un règlement pacifique des différends, a-t-il dit.  La Chine, a-t-il déclaré, appuie les Nations Unies dans la mise en œuvre de la Stratégie globale d’appui aux missions et le renforcement de l’efficacité opérationnelle des missions de maintien de la paix.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie), qui a noté que les OMP faisaient face actuellement à des situations de plus en plus complexes et à des contraintes budgétaires accrues, a appelé les États Membres à trouver des réponses à ces difficultés.  De même, ils doivent s’atteler à l’élaboration de mandats clairs pour ces OMP, afin de leur permettre d’assurer efficacement leur mission et sauvegarder aussi la crédibilité de l’ONU.  Ces mandats devront toujours cependant, a-t-il insisté, suivre les principes directeurs des opérations de maintien de la paix (OMP), comme notamment le consentement des parties et le non-usage de la force sauf en cas de légitime défense. 


Le représentant a estimé que les pays contributeurs de troupes avaient également leur part de responsabilités dans la mise en œuvre sur le terrain des mandats décidés par le Conseil de sécurité.  Il a de ce fait souhaité des consultations étroites et significatives, de nature à améliorer les chances de succès des missions.  La protection des civils doit dorénavant être considérée comme faisant partie des tâches classiques confiées à toutes les OMP en étroite collaboration avec l’État hôte, et non pas l’exception qui s’appliquerait à seulement huit OMP en cours, a-t-il insisté.


M. Benmehidi qui a estimé que le concept de « missions robustes » ne pouvait être réduit au seul domaine militaire, a plaidé pour l’établissement de liens entre le maintien de la paix et le développement en incorporant une perspective de consolidation de la paix.  L’Union africaine fait toujours face à de graves contraintes en matière de logistique et de capacités, ce qui entrave son action, a-t-il relevé, en invitant l’ONU et l’ensemble des donateurs à mettre à disposition de cette organisation les ressources financières et matérielles indispensables au renforcement de ses capacités. 


M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d’Ivoire) a déclaré que les opérations de maintien de la paix s’avéraient aujourd’hui comme un outil irremplaçable qui apporte aux populations en situation de conflit une relative sécurité et un soutien essentiel à maints égards.  Sa délégation est favorable à la mise en place d’une politique visant à renforcer l’efficacité de ces opérations par une collaboration effective avec les autres organisations régionales et internationales, notamment la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), organisation dont la Côte d’Ivoire est membre et qui est fortement impliquée dans la résolution de la crise postélectorale que le pays traverse depuis le 28 novembre 2010.


La situation en Côte d’Ivoire continue de représenter une grave menace à la paix et à la sécurité en Afrique de l’Ouest en raison du refus obstiné de M. Laurent Gbagbo de céder le pouvoir qu’il a perdu par les urnes, a regretté le représentant.  Il a poursuivi en expliquant qu’actuellement, la démocratie était bafouée, les violations des droits de l’homme étaient quotidiennes.  En outre, les médias d’État, contrôlés par le camp de M. Gbagbo, lancent des messages de haine incitant à la violence contre les partisans de la République et contre le personnel de maintien de la paix.  Le Gouvernement légitime est l’objet d’un blocus intolérable et l’entité illégale aux ordres de M. Gbagbo continue de défier impunément la communauté internationale, a-t-il fait remarquer.  Depuis le début de cette crise postélectorale, on dénombre plus de 500 morts, l’existence de six charniers dont l’accès reste interdit à la division des droits de l’homme de l’ONUCI et plus de 50 000 Ivoiriens ont fui vers des pays voisins, a encore précisé le représentant.  Le Gouvernement du Président élu, M. Alassane Ouattara, déplore ces faits et condamne dans les termes les plus forts ces agissements, a-t-il poursuivi.  C’est pourquoi, le représentant a exhorté le personnel de l’ONUCI à poursuivre sa mission et à ne pas se laisser intimider, et a invité les Nations Unies à faire tout son possible pour accomplir sa mission de protection des civils ivoiriens. 


Fort de ce constat, le délégué a affirmé qu’il était indéniable que la protection des civils en situation de conflit armé reste au cœur même des opérations de maintien de la paix et nécessite l’adoption de mesures concrètes et effectives.  Il a déclaré que « le climat qui prévaut en Côte d’Ivoire, illustre de façon saisissante l’impérieuse nécessité pour la communauté internationale de s’unir pour adopter des mesures urgentes et effectives qui font prévaloir la légitimité et le droit international ».  Sa délégation préconise notamment de renflouer les effectifs de l’ONUCI de 2 000 soldats supplémentaires et de lui fournir deux hélicoptères de transport et trois d’attaque, ce qui constituerait une « réponse robuste » à la défiance continue de M. Gbagbo face à la communauté internationale.  La délégation ivoirienne souhaite que la résolution 1265 du Conseil de sécurité, qui cite des mesures possibles à adopter en situations de conflit armé dans lesquelles des civils sont pris pour cibles ou dans lesquelles l’acheminement de l’assistance humanitaire destinée aux civils est délibérément entravé, puisse être mise en œuvre sans délai.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a souligné que, pour garantir leur succès, les opérations de maintien de la paix devraient disposer de mandats clairs et réalisables, de ressources adéquates, d’un engagement sans équivoque des parties, ainsi que d’un accord général de paix qui inclut les causes structurelles des conflits.  Les défis auxquels le maintien de la paix des Nations Unies fait face exigent également de la part du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des actions et des stratégies précises. 


Le représentant a souligné la nécessité d’établir un dialogue permanent sur le fond entre le Conseil de sécurité, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, la Cinquième Commission de l’Assemblée générale, la Commission de consolidation de la paix (CCP) et les contributeurs de contingents.  Le délégué a mis l’accent sur la nécessité d’un renforcement de la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales et des capacités locales dans le domaine de la prévention et de la résolution des conflits.  M. Heller a également exprimé le rejet de son pays de toute attaque contre le personnel des Nations Unies, mettant l’accent, à cet égard, sur le plein respect de la résolution 1502 (2003) du Conseil de sécurité.  Il a enfin insisté sur la protection des civils dans les conflits armés, en particulier des femmes et des enfants.  


M. SERGE A. BAVAUD (Suisse) a précisé les trois sujets prioritaires pour la Suisse en matière de maintien de la paix.  Le premier est la protection des civils qui, selon lui, doit continuer à représenter une des tâches opérationnelles essentielles pour le maintien de la paix des Nations Unies.  « La protection des civils demeure critique pour la réputation de l’ONU », a poursuivi le délégué, avant de saluer le Cadre stratégique présenté par le Secrétariat qui comprend des éléments et paramètres destinés à aider les hauts responsables des missions à élaborer des stratégies de protection des civils détaillées et adaptées aux particularités du contexte et de la notion d’opération de chaque mission.  Ce document atteste, a-t-il dit, de la détermination à systématiser la planification des tâches de protection des civils, et la Suisse soutient pleinement cet effort.  La deuxième priorité pour la Suisse a trait à la relation complexe entre maintien de la paix et consolidation de la paix.  Cette relation nécessite, selon M. Bavaud, une conceptualisation cohérente, réaliste et coordonnée afin d’arriver à une paix à long terme et au développement durable.  À cet effet, la Suisse reste convaincue que le rôle et les capacités de la Commission de consolidation de la paix doivent être développés de manière à lui permettre de contribuer plus significativement à la définition des tâches de consolidation de la paix d’une mission de maintien de la paix, notamment dans l’élaboration de son mandat, pendant sa mise en œuvre, puis pour faciliter une transition adéquate dans la phase menant à son retrait.


Le thème des « femmes et maintien de la paix » représente, pour la Suisse, le troisième sujet prioritaire, a indiqué le représentant, qui a assuré que son gouvernement accueillait favorablement la création d’une série d’indicateurs globaux pour assurer le suivi de la résolution 1325 et encourageait le Comité des opérations de maintien de la paix à les reconnaître.  En outre, les nouvelles structures créées en 2009 et 2010 telles que ONU-femmes et le Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour la lutte contre les violences sexuelles commises en période de conflits, doivent, a estimé le délégué, être pleinement associées aux discussions du maintien de la paix.  Leur expertise pourra ainsi être mise à profit afin de généraliser la dimension sexospécifique qui se pose dans le contexte des tâches du maintien de la paix, a-t-il précisé.  M. Bavaud a appelé le Comité des 34 à poursuivre ses efforts pour prévenir et réprimer l’exploitation et les abus sexuels dans les opérations de maintien de la paix.  La Suisse est également favorable à une plus forte participation des femmes aux missions, a-t-il assuré avant de conclure.


M. PETER THOMSON (Fidji) a indiqué que depuis l’engagement solennel pris en octobre 1970 par son Premier Ministre de l’époque, à l’occasion de l’adhésion de son pays aux Nations Unies, « Fidji avait fait de son mieux » pour jouer un rôle actif dans le domaine du maintien de la paix, un des domaines clefs de l’ONU.  « Tout en étant très fiers de ce que nos soldats de la paix ont accompli, nous devons cependant porter notre attention sur les défis qui restent à surmonter », a-t-il indiqué.  Le maintien de la paix a atteint une ampleur sans précédent et les déploiements ont atteint des chiffres historiques en 2010 et c’est pourquoi, nous devons être déterminés à renforcer notre engagement en la matière, a-t-il souligné.  Le représentant a aussi plaidé pour une étroite collaboration entre le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents militaires ou de police et le Secrétariat de l’ONU, en appelant à accorder aux missions une souplesse afin de leur permettre de s’acquitter de leur mandat, notamment pour assurer la protection et la sécurité des personnels sur le terrain.


M. Thomson a aussi salué les actions déployées par les Départements des opérations de maintien de la paix et de l’appui aux missions dans l’amélioration de l’efficacité des OMP.  Il faut aussi dans ce cadre donner la réactivité nécessaire au commandement des OMP, a-t-il insisté, en rappelant que tout mandat devra respecter les principes du respect du consentement des parties, de l’impartialité et du non-recours à la force sauf en cas de légitime défense, et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États hôtes.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a affirmé que son pays était de plus en plus engagé dans les efforts des Nations Unies en faveur du maintien de la paix et de la consolidation de la paix.  Le représentant a ajouté que la Turquie soutenait pleinement le rôle directeur des Nations Unies dans les opérations de maintien de la paix.  Il a notamment mis l’accent sur la nécessité d’élaborer un cadre politique stratégique intégré, cohérent et bien coordonné.  Grâce à une telle structure, a-t-il dit, le système de l’ONU peut développer des mandats clairs, réalistes, crédibles et réalisables, à l’échelle des ressources qui lui sont allouées. 


Le délégué de la Turquie a également estimé que la Stratégie globale d’appui aux missions représentait une excellente approche pour surmonter les défis.  Il a, à cet égard, jugé crucial l’établissement des centres régionaux et mondiaux de services.  M. Apakan a en outre insisté sur l’importance des partenariats entre les Nations Unies et les organisations régionales ou sous-régionales pour le renforcement des capacités des Nations Unies dans le domaine du maintien de la paix.  Il a ainsi appuyé le renforcement de la coopération avec les organisations régionales, en particulier avec l’Union africaine.


M. LIM YOON BOON (Singapour) a souhaité que la relation entre le maintien et la consolidation de la paix devienne plus effective qu’elle ne l’est aujourd’hui.  Il a ensuite noté que la protection des civils avait déjà été incluse dans les mandats de plusieurs missions sur le terrain, avant de souligner que le manque de capacités et de ressources ne permet pas une pleine mise en œuvre des mandats en ce domaine.  Aussi, a-t-il invité les États Membres à « passer à l’action », en apportant les ressources nécessaires à ces OMP, et plus spécifiquement en renforçant les capacités policières et civiles dans les divisons de police de ces OMP.


Après avoir salué les progrès récemment accomplis dans la réorganisation des centres régionaux de services d’appui aux missions, le représentant a souhaité que le Département de l’appui aux missions précise mieux les activités incombant d’une part au centre mondial et d’autre part aux centres régionaux de services.


M. AMJAD HUSSAIN B. SIAL (Pakistan) a affirmé que son pays était en première ligne des efforts collectifs d’appui pour maintenir la paix et la sécurité internationales.  Il a ainsi rappelé que le Pakistan était le plus important contributeur de contingents aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, avec plus de 10 600 éléments déployés dans neuf missions, et plus de 100 000 en 50 ans.  Le représentant a estimé que le maintien de la paix devrait faire partie d’une solution politique globale qui vise également à régler les causes sous-jacentes des conflits.  Il doit s’accompagner en outre d’une consolidation de la paix efficace qui est essentielle pour établir les fondations d’une paix et d’un développement durables. 


Pour le représentant du Pakistan, un maintien de la paix moderne doit avoir la protection des civils comme l’un de ses objectifs principaux.  Il a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de respecter les principes guidant les opérations de maintien de la paix, à savoir le consentement des parties, l’impartialité et le non-recours à la force, sauf en cas de légitime défense.  Le délégué du Pakistan a également insisté sur l’importance de consulter les pays contributeurs de troupes, non seulement au moment de l’élaboration des mandats, mais aussi au moment de leur mise en œuvre, de leur modification ou de leur renouvellement.  Les pays contributeurs de contingents devraient bénéficier d’une plus grande représentation au Siège des Nations Unies, a-t-il dit.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Clôturant sa 49e session, la Commission du développement social saisit l’ECOSOC de textes sur la famille, les jeunes, les handicapés, le vieillissement et le NEPAD

SOC/4778

Clôturant sa 49e session, la Commission du développement social saisit l’ECOSOC de textes sur la famille, les jeunes, les handicapés, le vieillissement et le NEPAD

18/02/2011
Conseil économique et socialSOC/4778
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Quarante-neuvième session

12e séance – matin et après-midi                           


CLÔTURANT SA 49E SESSION, LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL SAISIT L’ECOSOC DE

TEXTES SUR LA FAMILLE, LES JEUNES, LES HANDICAPÉS, LE VIEILLISSEMENT ET LE NEPAD


Elle ouvre les travaux de sa cinquantième session et élit à cette occasion

les membres de son Bureau, en reconduisant les mêmes personnalités à leurs postes


Après deux semaines de travaux, la Commission du développement social a procédé cet après-midi à la clôture des travaux de sa quarante-neuvième session en adoptant, sans vote, cinq projets de résolution dont sera saisi le Conseil économique et social, soulignant notamment l’importance pour les gouvernements de formuler des politiques appropriées pour lutter contre la pauvreté des familles et l’exclusion sociale.


Par le texte adopté sur cette question, et qui était présenté par la délégation de l’Argentine, le Conseil économique et social (ECOSOC) inviterait les États Membres à envisager d’entreprendre des activités qui préparent la célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille au niveau national.  Aux termes de cette résolution, l’ECOSOC demanderait instamment aux gouvernements de considérer 2014 comme une année d’échéance à marquer par l’adoption de politiques et stratégies nationales appropriées, qui permettent d’améliorer concrètement le bien-être des familles.


En ce qui concerne les personnes âgées, la Commission du développement social a recommandé à l’ECOSOC de faire sien le calendrier du deuxième cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement (2002) présenté dans le rapport pertinent du Secrétaire général, ceci, aux termes d’un projet de résolutionprésenté par la représentante de l’Albanie.  Par ce texte, les États Membres seraient aussi invités à mettre en place un organisme ou un mécanisme national de coordination, notamment en vue de faciliter la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid.


Par ailleurs, la Commission a recommandé que les États Membres continuent à mettre en œuvre le Programme d’action mondial pour la jeunesse, aux termes d’un autre texte, qui a été adopté ce matin par les délégations après sa présentation par la représentante du Portugal.  En adoptant ce projet de résolution, l’ECOSOC engagerait les gouvernements à recueillir en permanence des données « fiables, comparables et pertinentes », ventilées par âge et par sexe, en vue de mesurer les progrès accomplis dans la mise en œuvre et le suivi du Programme d’action.  L’importance de considérer les jeunes comme des agents actifs des processus de prise de décisions est également soulignée dans ce projet de texte.  Dans une déclaration prononcée avant l’adoption de ce texte, la délégation du Saint-Siège a exprimé des réserves concernant la référence qui y est faite à la « santé sexuelle et reproductive » et aux « services de santé sexuelle et reproductive ».  Le Saint-Siège considère que l’avortement ne devrait pas être partie des termes d’un texte de ce genre, a dit l’Observateur permanent du Saint-Siège, avant de demander que les droits des parents en matière d’éducation sexuelle soient pleinement respectés.


En ce dernier jour des travaux de sa quarante-neuvième session, la Commission a en outre adopté, tel qu’oralement amendé, le projet de résolution intitulé « Poursuite de l’action menée par les handicapés, en leur faveur, en vue de l’égalisation de leurs chances et intégration de la question des personnes handicapées à l’ordre du jour du développement ».  Ce texte était présenté par la délégation des Philippines.  Aux termes de ce projet de résolution, l’ECOSOC déciderait de reconduire le mandat du Rapporteur spécial sur la question des personnes handicapées de la Commission du développement social pour la période 2012-2014.  Le Conseil demanderait également aux États Membres de permettre aux personnes handicapées de participer comme agents et comme bénéficiaires du développement, à tous les efforts faits, en particulier pour réduire l’extrême pauvreté et la faim et pour parvenir aux objectifs visés dans les autres Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Enfin, en ce qui concerne le projet de résolution sur les « Aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique », la délégation de l’Argentine, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a retiré le projet de résolution qu’elle avait présenté hier, évoquant une absence de consensus sur le contenu du document.  Elle a présenté à sa place un autre projet de texte portant le même titre, mais qui reprend le dispositif de la résolution adoptée* l’année dernière sur la même question.


Par le projet de texte finalement adopté, l’ECOSOC demanderait instamment que l’on continue de promouvoir des mesures devant permettre de relever les défis que sont l’élimination de la pauvreté et la réalisation du développement durable en Afrique.  Aux termes du projet de résolution, l’ECOSOC inviterait tous les partenaires de développement à mettre en œuvre les principes de l’efficacité de l’aide rappelés dans la Déclaration de Doha sur le financement du développement, et encouragerait la communauté internationale à aider les pays d’Afrique à s’attaquer au problème des changements climatiques, en leur fournissant les ressources financières et technologiques et les moyens nécessaires à la mise en œuvre de mesures d’adaptation et d’atténuation.


La représentante de la Hongrie, parlant au nom de l’Union européenne, a regretté qu’au dernier moment les améliorations apportées au texte négocié cette année aient été retirées.  Trois autres délégations ont pris la parole avant l’adoption du projet de résolution pour expliquer leur position.


Cet après-midi, la Commission a également adopté son rapport** sur les travaux de sa quarante-neuvième session.  Ce rapport a été présenté aux délégations par Mme Susanne Fries-Gaier de l’Allemagne.  La Commission a en outre adopté l’ordre*** du jour provisoire de sa prochaine session.


À cet égard, en fin de réunion, la Commission du développement social a ouvert sa cinquantième session en élisant les membres de son Bureau.  M. Jorge Valero Briceño du Venezuela, a été réélu au poste de Président, tandis que Mme Olisa Cifligu de l’Albanie; Mme Susanne Fries-Gaier de l’Allemagne; M. Eduardo Menez des Philippines; et Mme Najla Abdelrahman du Soudan, continueront d’occuper les fonctions de Vice-Présidents de la Commission du développement social.


*Voir communiqué de presse SOC/4765

** E/CN.5/2011/L.1

*** E/CN.5/2011/L.2


SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: EXAMEN DES PLANS ET PROGRAMMES D’ACTION PERTINENTS DES ORGANISMES DES NATIONS UNIES CONCERNANT LA SITUATION DE CERTAINS GROUPES SOCIAUX


Présentation et décisions sur les projets de résolution


Aux termes du projet de résolution intitulé « Modalités du deuxième cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement (2002) » (E/CN.5/2011/L.3), adopté sans vote, le Conseil économique et social (ECOSOC) ferait sien le calendrier du deuxième cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement (2002) présenté dans le rapport du Secrétaire général (E/CN.5/2011/7).


Par ce texte, l’ECOSOC inviterait les États Membres à recenser les mesures qu’ils ont prises depuis le premier cycle d’examen et d’évaluation en vue de présenter les informations recueillies aux commissions régionales en 2012 et à mettre en place un organisme ou un mécanisme national de coordination, notamment en vue de faciliter la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid.


En adoptant ce projet de résolution, l’ECOSOC encouragerait également les États Membres à utiliser plus pleinement, dans leur contexte national, une méthode d’examen et d’évaluation participative partant de la base.  En outre, aux termes de ce texte, le Conseil économique et social encouragerait les commissions régionales à continuer de concourir à l’examen et l’évaluation au niveau régional, notamment par la tenue de consultations avec les organismes régionaux compétents.


Par l’adoption de ce projet de résolution, l’ECOSOC prierait aussi les organismes des Nations Unies de continuer d’épauler les États Membres dans les efforts qu’ils entreprennent au niveau national en vue de l’examen et de l’évaluation en leur fournissant, à leur demande, une assistance technique.  Le Conseil encouragerait la communauté internationale, y compris les donateurs internationaux et bilatéraux, à intensifier la coopération internationale, à l’appui des efforts nationaux en faveur de l’élimination de la pauvreté conformément aux objectifs convenus au plan international, en vue d’assurer un soutien social et économique durable aux personnes âgées.


Aux termes de ce texte, l’ECOSOC encouragerait aussi les États Membres et les organismes des Nations Unies à aider les commissions régionales à concourir au cycle d’examen et d’évaluation et à organiser des conférences régionales pour examiner les résultats des examens et évaluations réalisés au niveau national en 2012.


Aux termes de la résolution intitulée Politiques et programmes mobilisant les jeunes E/CN.5/2011/L.4, adoptée sans vote, la Commission du développement social demande aux États Membres de continuer à mettre en œuvre le Programme d’action mondial pour la jeunesse.  Elle les engage notamment à recueillir en permanence des données « fiables, comparables et pertinentes », ventilées par âge et par sexe, en vue de mesurer les progrès accomplis dans la mise en œuvre et le suivi du Programme d’action.


Par ce texte, la Commission souligne qu’il importe de considérer les jeunes comme des agents actifs des processus de prise de décisions et invite instamment les États Membres à associer les organisations de jeunes et les autres parties prenantes à la mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse.  Par ce texte, la Commission demande également aux États Membres de prendre des mesures concrètes pour aider davantage les jeunes qui se trouvent dans des situations de conflit armé.  Elle leur demande en outre de mettre en place des filières efficaces de coopération et d’échange d’informations entre les jeunes, les gouvernements et les autres décideurs, et de soutenir la création et le fonctionnement de conseils nationaux de la jeunesse indépendants.


Enfin, aux termes de ce texte, la Commission demande instamment aux États Membres d’envisager d’intégrer des représentants des jeunes dans leurs délégations à tous les débats de l’Assemblée générale, du Conseil économique et social et des commissions techniques du Conseil qui portent sur des questions concernant les jeunes.


Déclaration avant l’adoption


L’Observateur permanent du Saint-Siège a indiqué que sa délégation avait proposé que le dispositif opérationnel de ce texte « invite » les gouvernements à mettre en œuvre le Programme d’action mondial pour la jeunesse.  Malheureusement, a-t-il estimé, cette résolution s’efforce d’aller au-delà des textes de la même catégorie récemment adoptés par la Commission et l’Assemblée générale en la matière.  L’Observateur permanent a fait savoir que la délégation du Saint-Siège entretenait certaines réserves concernant la référence faite dans ce projet de résolution à la « santé sexuelle et reproductive » et aux « services de santé sexuelle et reproductive ».  Le Saint-Siège considère que l’avortement ne devrait pas être partie des termes d’un texte de ce genre, et il n’appuie pas non plus l’usage de contraceptifs ou de préservatifs comme mesure de planification familiale ou ne soutient pas l’usage de ce genre de mesures dans le cadre de programmes de prévention du VIH/sida, a souligné le représentant.  Il a ajouté qu’en ce qui concerne l’éducation sexuelle des jeunes, les droits des parents en la matière devaient être pleinement respectés.


Aux termes de la résolution intitulée « Préparation et célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille » (E/CN.5/2011/L.6), adoptée sans vote, la Commission du développement social recommande au Conseil économique et social (ECOSOC) de prier instamment les gouvernements de considérer 2014 comme une année d’échéance à marquer par l’adoption de politiques et stratégies nationales appropriées, qui permettent d’améliorer concrètement le bien-être des familles.


Par ce texte, l’ECOSOC est également appelé à prier la Commission du développement social d’orienter les préparatifs du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en examinant les thèmes de la lutte contre la pauvreté des familles et l’exclusion sociale; la conciliation de la vie professionnelle et de la famille; et la promotion de l’intégration sociale et de la solidarité entre les générations.


La Commission recommande aussi à l’ECOSOC d’inviterles États Membres à envisager d’entreprendre des activités qui préparent la célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille au niveau national, et à les encourager, par ailleurs, à poursuivre leurs efforts afin de formuler des politiques appropriées pour lutter contre la pauvreté des familles et l’exclusion sociale et pour permettre de concilier le travail et la vie de famille.


Aux termes du projet de résolution sur les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), adopté sans vote, le Conseil économique et social demanderait instamment que l’on continue de promouvoir des mesures devant permettre de relever les défis que sont l’élimination de la pauvreté et la réalisation du développement durable en Afrique.


En lui recommandant l’adoption de ce texte, la Commission du développement social (CDS) recommande au Conseil économique et social d’inviter tous les partenaires de développement à mettre en œuvre les principes de l’efficacité de l’aide rappelés dans la Déclaration de Doha sur le financement du développement, et d’encourager la communauté internationale à aider les pays d’Afrique à s’attaquer au problème des changements climatiques, en leur fournissant les ressources financières et technologiques et les moyens nécessaires à la mise en œuvre de mesures d’adaptation et d’atténuation.


En cas d’adoption de ce projet de résolution par l’ECOSOC, le Secrétaire général serait, quant à lui, invité à insister auprès des organismes des Nations Unies pour qu’ils aident les pays africains à lancer des initiatives à impact rapide basées sur les stratégies et priorités nationales de développement, pour leur permettre de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le Secrétaire général serait en outre prié d’établir, en collaboration avec le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique, un rapport sur les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique.


En adoptant le texte dont il est saisi par la CDS, l’ECOSOC soulignerait que l’Union africaine et les communautés économiques régionales ont un rôle essentiel à jouer dans la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique et, à cet égard, inviterait les pays africains à contribuer davantage au renforcement des capacités de ces institutions et à coordonner efficacement leur appui, ainsi qu’à promouvoir la coopération régionale et l’intégration sociale et économique du continent.


Par cette résolution, il est également recommandé au Conseil économique et social de souligner que la mise en œuvre du NEPAD dépend aussi d’un environnement national et international propice à la croissance et au développement de l’Afrique, et notamment de l’existence d’un cadre d’action favorable au développement du secteur privé et à la création d’entreprises.


Déclaration avant adoption du projet de résolution


Prenant la parole avant l’adoption du projet de résolution, le représentant des États-Unis a affirmé que le projet de résolution présenté hier par l’Argentine reflétait les évolutions récentes relatives au Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et que le texte avait bénéficié d’un vaste consensus.  Cela dit, a-t-il ajouté, nous avons été informés ce matin que certains groupes étaient mécontents du contenu de ce texte.  Nous allions nous en porter coauteur, car nous pensions que c’était une tentative sérieuse pour revenir sur les questions qui concernent le NEPAD le plus sérieusement, et qui sont notamment les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les flux illicites de stupéfiants et d’armes, le manque de viabilité de la dette, entre autres, a fait savoir le représentant.


Le représentant de l’Argentine, parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a affirmé que le projet de résolution traite d’une situation qui touche tous les pays en développement, et pas uniquement le continent africain ou le NEPAD.  Le texte parle d’une question clef du développement, a-t-il ajouté.  Si nous ne parvenons pas à adopter cette résolution, cela donnera l’impression que les délégations n’appuient pas en particulier le NEPAD, a-t-il averti.


Déclarations après l’adoption du projet de résolution


À l’issue de l’adoption du projet de résolution relatif au NEPAD, le représentant du Saint-Siège a fait part des profondes réserves qu’entretient sa délégation au sujet de l’article 14 du Protocole de Maputo qui porte sur l’utilisation des contraceptifs dans le cadre des droits de la reproduction et des droits de santé génésique.  La fausse supposition selon laquelle le continent africain serait « surpeuplé » est une forme d’ingénierie sociale, et donc une violation des droits de l’homme, a-t-il notamment déclaration en dénonçant cette partie du texte.


La représentante de la Hongrie, qui parlait au nom de l’Union européenne (UE), a regretté qu’un élément important ait été retiré ce matin du projet de résolution initialement présenté, à savoir la partie du texte qui faisait mention de la nécessité de renforcer le développement social en Afrique.  L’Union européenne est pleinement engagée en faveur du développement social en Afrique, a-t-elle ajouté.


Au terme du projet de résolution portant sur la « Poursuite de l’action menée par les handicapés, en leur faveur, en vue de l’égalisation de leurs chances et intégration de la question des personnes handicapées à l’ordre du jour du développement » (E/CN.5/2011/L.5), adopté sans vote, le Conseil économique et social (ECOSOC) demanderait aux gouvernements et aux organes et organismes des Nations Unies de tenir compte du handicap et des personnes handicapées lorsqu’ils examinent les progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Le Conseil demanderait également aux États Membres de permettre aux personnes handicapées de participer comme agents, et comme bénéficiaires du développement, à tous les efforts faits, en particulier pour réduire l’extrême pauvreté et la faim et pour parvenir aux objectifs visés dans les autres OMD.  Par ce texte, l’ECOSOC inviterait tous les États Membres, les organisations intergouvernementales, internationales et régionales compétentes et la société civile, en particulier les organisations de handicapés et le secteur privé, à prendre des dispositions de coopération visant à assurer l’assistance technique et les services d’experts voulus pour étoffer les moyens destinés à intégrer la prise en compte du handicap.


Aux termes de ce texte, l’ECOSOC déciderait de reconduire le mandat du Rapporteur spécial sur la question des personnes handicapées de la Commission du développement social pour la période 2012-2014 et lui demanderait, notamment, de continuer à mieux faire connaître la Convention relative aux droits des personnes handicapées, le Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées et les Règles pour l’égalisation des chances des handicapés.  Il le prierait aussi de participer à la réunion de haut niveau prévue lors de la soixante-septième session de l’Assemblée générale et à ses préparatifs.


En outre, aux termes de ce projet de résolution, l’ECOSOC encouragerait les gouvernements, les organisations intergouvernementales, les organisations non gouvernementales et le secteur privé à continuer d’alimenter le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les handicapés afin d’appuyer les activités du Rapporteur spécial et les initiatives nouvelles et élargies visant à renforcer les capacités nationales d’égalisation des chances des handicapés.  Le Conseil se déclarerait préoccupé de l’insuffisance des ressources mises à la disposition du Rapporteur spécial et estimerait qu’il importe de lui donner les moyens de s’acquitter de son mandat.


Déclaration avant l’adoption du projet de résolution


La représentante de la Hongrie, au nom de l’Union européenne (UE), a attitré l’attention sur le fait que l’Union européenne a adhéré, ce mois-ci, à la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, soulignant que l’UE est ainsi la première organisation régionale à le faire.  Elle a aussi regretté que certaines dispositions n’aient pas été intégrées au projet de texte.  Elle a, d’autre part, salué le travail du Rapporteur spécial sur les questions affectant les personnes handicapées et appuyé l’extension de son mandat jusqu’en 2014, ainsi que les priorités qu’il a fixées. 


Déclaration après l’adoption du texte


Le représentant du Mexique a remercié ses homologues, notamment ceux de l’Union européenne, qui ont participé de façon « très constructive » aux négociations sur ce projet de texte et ont ainsi permis aux délégations de parvenir à un consensus. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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