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Première Commission: désarmement et non-prolifération monopolisent la deuxième journée des débats

AG/DSI/3430

Première Commission: désarmement et non-prolifération monopolisent la deuxième journée des débats

4/10/2011
Assemblée généraleAG/DSI/3430
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

4e séance – matin


PREMIÈRE COMMISSION: DÉSARMEMENT ET NON-PROLIFÉRATION MONOPOLISENT LA DEUXIÈME JOURNÉE DE DÉBATS


Les participants relèvent des avancées russo-américaines dans le désarmement nucléaire,

des retards dans l’entrée en vigueur du TICE et des vues sur la création d’une ZEAN au Moyen-Orient


Poursuivant mardi matin son débat général, la Première Commission, chargée des questions du désarmement et de la sécurité internationale, a entendu les interventions d’une quinzaine d’États, essentiellement focalisées sur les progrès réalisés en matière de désarmement, notamment l’entrée en vigueur du Traité START, et sur les défis à relever dans le domaine de la non-prolifération, qu’il s’agisse de l’instauration de zones exemptes d’armes nucléaires ou de la mise en œuvre du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).


Soulignant l’importance du rôle des puissances nucléaires dans le processus de désarmement, la majorité des États Membres a salué l’entrée en vigueur en février dernier, du Traité START organisant une nouvelle réduction des arsenaux nucléaires des États-Unis et de la Fédération de Russie.  Estimant que cette coopération vitale était à même d’ouvrir le chemin vers de nouvelles et de plus importantes réductions, la représentante des États-Unis a indiqué que son pays se concentrait désormais sur la ratification du TICE et la préparation de la Conférence de révision du TNP de 2014.  À cet égard, elle a insisté sur les nouveaux défis qui se présentaient dans le domaine de la vérification et de la transparence des États parties.


De son côté, la Fédération de Russie a regretté le manque de progrès dans le processus d’entrée en vigueur du TICE, soulignant que ce retard affectait la sécurité et la stabilité internationales.  Revenant par ailleurs sur le débat lié à la mise en place de systèmes de défense antimissiles, le représentant russe a rappelé que si un pays ou une alliance militaire régionale déployait un tel système, sans consultations préalables des autres États indirectement affectés, ces derniers n’auraient d’autres choix que de réduire l’écart créé, soit en augmentant leur arsenal d’armes offensives, soit en ayant recours à des actions asymétriques.


S’agissant ensuite des efforts en matière de non-prolifération, l’instauration de zones exemptes d’armes nucléaires dans le Pacifique Sud, en Amérique latine et en Afrique a été à nouveau saluée par de nombreux États, qui ont aussi défendu la mise en place d’une telle zone au Moyen-Orient.  Nombre de délégations ont rappelé qu’une conférence régionale est programmée en 2012 sur cette question.  Dans ce contexte, la Fédération de Russie a réclamé des avancées concrètes, demandant en particulier que le nom du coordonnateur de la rencontre, ainsi que le lieu où elle se déroulera, soient rapidement déterminés.


Plusieurs États de la région ont par ailleurs fait part de leurs vues, Tunisie, Yémen, Syrie, Koweït et l’Iran exprimant notamment leur crainte de voir le Moyen-Orient devenir le théâtre d’une course aux armements nucléaires, en particulier en raison de la non-adhésion d’Israël au TNP.


Après avoir qualifié le processus visant à la création d’une telle zone « d’incroyablement complexe », le représentant d’Israël a estimé que son pays avait soutenu toutes les mesures destinées à renforcer la confiance entre les États de la région.  Il a en revanche critiqué l’Iraq, la Libye, la Syrie et l’Iran, responsables de violations grossières du TNP, a-t-il dit, alors même qu’ils l’ont ratifié.  Il s’est notamment inquiété, dans ce contexte, de l’instabilité actuelle en Libye et en Syrie, estimant qu’elle prouvait l’importance de la coopération internationale pour sécuriser les matières nucléaires et chimiques et prévenir leur transfert illégal à des organisations terroristes.


Enfin, autres dissensions apparues lors des débats, celles liées à la dénucléarisation de la péninsule de Corée.  Dans son intervention, le représentant de la République de Corée a notamment estimé que le programme nucléaire de la RPDC constituait toujours une menace pour la paix et la sécurité régionales, et un défi majeur aux efforts de non-prolifération.  Exerçant son droit de réponse, le représentant de la RPDC a dénoncé pour sa part l’alliance entre la République de Corée et les États-Unis, l’organisation d’exercices militaires conjoints, générateurs de tensions, et la présence depuis 1956 d’armes nucléaires américaines sur des bases installées en République de Corée, autant d’éléments qui constituent selon lui une véritable menace à la paix et à la sécurité.


Parallèlement au dossier dominant du désarmement nucléaire et de la non-prolifération, plusieurs États, directement affectés par la circulation des armes légères et de petit calibre, ont salué les avancées dans les négociations en vue d’un traité général sur le commerce des armes conventionnelles, qui fera l’objet d’une conférence spéciale de l’ONU, en juillet 2012.


Les représentants du Sénégal, de la Tunisie, de la Tanzanie et du Népal ont ainsi rappelé les menaces représentées par ces armes qui alimentent des conflits locaux ou des organisations terroristes, et remettent ainsi en cause la stabilité des États.  Dans ce contexte, ils ont salué les efforts déployés en vue de parvenir à ce traité, insistant toutefois sur la nécessité de créer un instrument juridique contraignant, universel et robuste, autorisant une vraie régulation de la circulation des armes classiques.


La Commission poursuivra son débat demain mercredi 5 octobre, à partir de 10 heures.


DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE


S’exprimant au nom des États d’Asie centrale, M. MURAD ASKAROV (Ouzbékistan) a commencé son intervention en se félicitant de l’entrée en vigueur du Traité instaurant une zone exempte d’armes nucléaires en Asie Centrale.


Il a souligné l’importance d’une telle initiative rassemblant deux puissances nucléaires, la Fédération de Russie et la République populaire de Chine, pour la stabilité de la région, ainsi que pour la lutte contre l’accès à des matières fissiles par des organisations terroristes.  Il a poursuivi en indiquant que les États de la région appelaient les organisations internationales et les puissances nucléaires à continuer de leur apporter leur assistance pour éliminer les conséquences des essais nucléaires effectués dans le passé.


Insistant sur les effets positifs de la création de cette zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale, le représentant a rappelé que ces effets positifs allaient bien au-delà de la région elle-même et bénéficiaient aussi aux pays limitrophes.  Il a conclu en appelant les États nucléaires, au nom des États d’Asie centrale, à continuer de s’attacher aux garanties négatives de sécurité à offrir aux États ne disposant pas de l’arme nucléaire afin de renforcer la confiance entre les États parties au TNP et le développement de telles zones exemptes d’armes nucléaires.


M. U THAN SWE (Myanmar), s’exprimant au nom de l’Associations des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a rappelé que ce groupe de pays joue un rôle actif pour réaliser l’objectif d’un désarmement complet.  L’ANASE continue de soutenir le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) en tant qu’instrument clef pour l’élimination des armes nucléaires, a poursuivi le représentant.  Il s’est félicité de la volonté exprimée respectivement par les États-Unis et l’Indonésie de ratifier le Traité.  L’ANASE tient aussi à souligner l’importance de créer des zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN) là où elles n’existent pas, notamment au Moyen-Orient, a expliqué M. U Than Swe.  Le représentant a ensuite rappelé que l’ANASE partageait la préoccupation de nombreux États sur les effets délétères du commerce des armes légères et de petit calibre (ALPC).  Il faut renforcer les capacités nationales de mise en œuvre du Programme d’action, a expliqué le représentant.  M. U Than Swe a ensuite indiqué que les États membres de l’ANASE déploraient l’absence d’ouverture de discussions de fond à la Conférence du désarmement (CD).  Le représentant a appelé au lancement immédiat de négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires. 


Commençant son intervention en soulignant les transformations historiques en cours dans le monde arabe, M. EYAL PROPPER (Israël) a estimé qu’il existait une atmosphère plus propice désormais au développement d’une véritable confiance entre les pays de la région.


Regrettant toutefois l’absence de dialogue au Moyen-Orient, ainsi que l’absence de mécanismes de confiance entre les pays, le représentant d’Israël a souligné que le processus permettant d’aboutir à la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient était « incroyablement complexe ».  Rappelant qu’Israël a soutenu toutes les initiatives internationales visant à renforcer la confiance entre les parties de la région, il a souligné « les violations grossières » du TNP par quatre pays de la région ces dernières années: Iraq, Libye, Syrie et Iran.  Il a ensuite insisté sur les liens étroits existant entre la prolifération nucléaire et la menace de terrorisme nucléaire.  


Revenant sur l’effondrement du régime libyen et la situation volatile en Syrie, le représentant a estimé que la communauté internationale devait concentrer en urgence ses efforts sur les mesures de lutte contre la prolifération dans ces deux pays.  La situation dans ces deux pays rappelle l’importance de travailler ensemble pour sécuriser les matières nucléaires et chimiques et pour prévenir leur trafic illégal et le terrorisme, a-t-il encore ajouté.


Pour conclure, le représentant d’Israël est revenu sur les négociations en cours pour l’instauration d’un traité général sur le commerce des armes, saluant le succès de la finalisation du processus préparatoire.  Il a rappelé que son pays insistait sur plusieurs principes pour ce texte: fixer les normes les plus élevées en matière de contrôle des exportations, inclure des mesures concrètes pour combattre les transferts d’armes à des organisations terroristes ou des acteurs non étatiques, et laisser en dernier ressort aux États souverains la responsabilité de sa mise en vigueur.


M. MIKHAIL ULYANOV (Fédération de Russie) a expliqué que relancer les rouages du désarmement était d’actualité.  Un des éléments les plus importants de l’année a été l’entrée en vigueur du Traité START entre les États-Unis et la Fédération de Russie, a indiqué M. Ulyanov.  Le représentant a souligné l’extrême importance des principes d’égalité, de parité, de sécurité indivisible et égale des parties qui sont au cœur de ce Traité.  Il a ensuite relevé un certain nombre de facteurs affectant la sécurité internationale et la stabilité stratégique, évoquant notamment le manque de progrès dans l’entrée en vigueur du TICE.  Sur la question des missiles, la mise en œuvre accélérée de projets de défense antimissiles sans prise en considération des intérêts des autres États est un sérieux obstacle à la stabilité stratégique et à la sécurité internationale, et cela est certainement incompatible avec les efforts visant à créer des conditions favorables au plan international en direction d’un désarmement général et complet, a affirmé le représentant.  S’agissant de la sécurité dans le domaine de l’information, le représentant a estimé qu’il s’agissait d’une question d’une importance particulière, se réjouissant que le Groupe d’experts internationaux allait de nouveau poursuivre sa tache en 2012.  Les questions de non-prolifération doivent se régler dans le cadre du TNP, et nous poursuivrons nos efforts comme nous l’avons fait lors de la Conférence d’examen de l’année dernière, a indiqué le représentant.  La Russie estime que la tenue d’une conférence en 2012 au sujet de la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient est une des priorités, a poursuivi M. Ulyanov.  Nous espérons que des décisions seront rapidement prises s’agissant du lieu de la conférence et de la nomination d’un coordonnateur, a-t-il conclu. 


La Fédération de Russie a souhaité l’entrée en vigueur rapide du TICE et exhorte tous les États, essentiellement ceux dont la ratification est indispensable, à agir en ce sens.  Elle estime qu’un Traité d’interdiction de matières fissiles servirait les intérêts de tous les États mais estime que les efforts pour lancer des négociations en dehors de la Conférence du désarmement sont contreproductifs.  Soulignant l’intérêt de la Russie pour traiter de la question de la prolifération des missiles, il a dit considérer le code de conduite de la Haye comme une première étape vers un régime juridiquement contraignant de non-prolifération des missiles en général.


M. GARY QUINLAN (Australie) a commencé par rappeler le soutien de son pays aux efforts du Mexique pour faire passer une résolution soutenant l’entrée en vigueur du TICE.  C’est un échec sérieux qu’après 15 années après avoir été ouvert à la signature des États, il ne soit toujours pas entré en vigueur, a-t-il estimé.


Le représentant australien a ensuite développé trois domaines d’action dans lesquels sont pays attend des avancées concrètes.  Pour ce qui a trait d’abord au TNP, l’Australie a lancé, avec le Japon et le soutien de huit autres pays, une initiative pour le désarmement et la non-prolifération.  Parmi les propositions pratiques suggérées dans ce cadre, le représentant a défendu la mise en place d’un système de suivi standardisé, commun à tous les États disposant d’armes nucléaires, afin d’encourager la transparence du processus de désarmement.  Abordant ensuite le domaine des armes conventionnelles, le représentant a salué les efforts déployés pour combattre le commerce illégal des armes classiques.  Il a rappelé que son pays participait activement aux négociations visant à la mise en place d’un traité général sur les ventes d’armes, appuyait la mise en œuvre du Plan d’action de l’ONU relatif aux ALPC, et qu’il poursuivait sa coopération avec les pays de la région pour les aider à endiguer ce fléau, à l’instar de deux initiatives lancées en Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux Îles Salomon qu’il a cité en exemple.


Évoquant enfin les travaux de la Conférence du désarmement, le représentant a rappelé que si le multilatéralisme était au cœur de la politique étrangère de son pays, l’efficacité était aussi une priorité.  L’Australie est franchement embarrassée d’avoir à dire que l’année 2011 a été, une fois de plus, une année d’échec pour la Conférence du désarmement: pas de programme de travail, pas d’avancées dans les négociations, a-t-il déclaré, en particulier sur un traité d’interdiction de la production de matière fissile, qui est l’une des priorités de son pays.  Mettant en garde contre les risques représentés par cette inertie de la Conférence du désarmement, il a conclu en appelant la communauté internationale à poursuivre ses efforts.


Mme ROSE GOTTEMOELLER (États-Unis) a ouvert son intervention en revenant sur l’entrée en vigueur du Traité START le 5 février dernier, estimant que celui-ci contribuait positivement aux relations entre son pays et la Russie.  Nous pensons que cette coopération vitale va paver le chemin vers de nouvelles et plus importantes réductions des arsenaux, a-t-elle encore ajouté, rappelant notamment l’entrée en vigueur en juillet dernier d’un autre accord bilatéral visant à la réduction des stocks de plutonium militaire à 34 tonnes par pays.  Revenant ensuite sur les efforts déployés dans le domaine de la non-prolifération, la représentante des États-Unis a souligné ceux de son pays pour mettre en œuvre le Plan d’action adopté lors de la Conférence d’examen du TNP, en 2010.  Elle a notamment mis en avant les efforts du Président Barack Obama pour faire ratifier par le Congrès américain les traités instaurant des zones exemptes d’armes nucléaires en Afrique et dans le Pacifique-sud.


Poursuivant son intervention, Mme Gottemoeller a indiqué que les États-Unis voyaient dans la tenue en décembre prochain de la septième Conférence d’examen de la Convention sur les armes chimiques, une occasion de renforcer le texte, notamment dans les domaines de la transparence, de l’efficacité de sa mise en œuvre, du renforcement des mesures de confiance et de coopération entre les parties.  Nous devons travailler aussi sur des mesures contre la menace du bioterrorisme, afin de mieux détecter et éviter des attaques qui pourraient se produire, a-t-elle poursuivi.  À propos de la Convention sur les armes biologiques, la représentante a rappelé que son pays aurait détruit 90% de son stock d’armes biologiques d’ici à avril 2012.


Mme Gottemoeller a par ailleurs indiqué que les États-Unis se préparaient désormais aux prochaines étapes du désarmement, notamment pour la ratification du TICE.  Les États-Unis sont prêts à démarrer des négociations sur un traité d’interdiction de la production de matières fissiles, a-t-elle insisté.  Pour conclure, la représentante des États-Unis a rappelé que son pays considérait que la Conférence du désarmement restait le meilleur organe international pour des négociations multilatérales.  Regrettant toutefois les blocages qui persistent en son sein, elle a salué le travail du groupe P5 pour revitaliser, au sein de la CD, les négociations sur un traité d’interdiction de la production de matières fissiles.


Nous entrons sur un terrain inconnu et à mesure que la taille des arsenaux nucléaires diminue, nous devons faire face à de nouveaux défis plus complexes en matière de vérification, a-t-elle conclu.  Les États-Unis croient que la transparence sera plus importante que jamais.


M. MOHAMMAD AL-MUTAIRI (Koweït) a indiqué que la création d’un monde dénucléarisé a toujours été l’objectif de son pays.  Il y a des possibilités d’atteindre cet objectif, a-t-il estimé.  Il a fait valoir que son pays avait ratifié le TNP, le TICE, ainsi que les Conventions sur les armes chimiques et les armes bactériologiques.  Il s’est félicité de l’issue de la dernière Conférence d’examen du TNP qui s’était tenue à New York, et a rappelé l’importance de réunir en 2012, comme cela avait été décidé, une conférence sur la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient, en insistant sur la nécessité de parvenir à un accord à ce sujet.  Le représentant a rappelé qu’Israël était le seul pays de la région du Moyen-Orient à ne pas avoir ratifié le TNP.  Il a demandé à l’Iran de coopérer avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour garantir la confiance.  Le danger nucléaire ne connaît pas les frontières entre États, a-t-il indiqué, rappelant la tragédie qui a touché récemment le Japon.


M. KIM SOOK (République de Corée) a rappelé les progrès survenus ces dernières années en matière de désarmement, notamment le nouveau Traité START et l’issue de la huitième Conférence d’examen du TNP.  Il ne faut pas pour autant nous reposer sur nos lauriers, a-t-il poursuivi, insistant sur la nécessité de restaurer la confiance.  La République de Corée espère une relance de la Conférence du désarmement, a indiqué le représentant, regrettant l’impact de la situation de blocage de cet organe sur le mécanisme du désarmement.  La République de Corée s’est joint à la demande visant à convenir d’un débat à l’Assemblée générale sur la revitalisation de la Conférence du désarmement, a rappelé le représentant.  Il a ensuite souhaité que la CD puisse se mettre d’accord sur un programme de travail en 2012 pour entamer les questions de fond.  Le représentant a appelé tous les États n’ayant pas ratifié le TICE de le faire sans tarder pour arriver à une entrée en vigueur du texte en 2012. 


Le représentant a ensuite évoqué le programme nucléaire de la Corée du Nord qui, a-t-il dit, continue d’être une menace pour la paix et la sécurité régionales et un défi au régime de non-prolifération.  La Corée du Nord n’a pas abandonné ses programmes nucléaires, a indiqué le représentant, affirmant la volonté de son pays de faire face à ce problème grâce à la mise en œuvre des sanctions sur la base des résolutions du Conseil de sécurité, tout en laissant la porte ouverte au dialogue.  


Mme DELL HIGGIE (Nouvelle-Zélande) a souhaité rappeler d’abord le soutien de son pays à tous les efforts déployés en faveur du désarmement et de la non-prolifération, insistant notamment sur l’appui de son pays au projet de résolution du Mexique sur l’entrée en vigueur du TICE, ainsi que dans les négociations visant à la signature en 2012 d’un Traité général sur les ventes d’armes.  Il a regretté ensuite le contraste persistant entre les progrès observables dans le domaine des armements conventionnels d’une part, et les blocages de la « machinerie de désarmement » de l’ONU, de l’autre.


Qualifiant de « profondément perturbante » la paralysie de la Conférence du désarmement, la représentante a estimé qu’elle privait la communauté internationale d’un espace de débat déjà en place, pour la négociation de problèmes fondamentaux tels que le désarmement nucléaire et les matières fissiles.  Déplorant cette situation, elle a conclu en estimant que si la CD ne pouvait pas remplir son mandat, en tant qu’organe de négociations multilatérales, d’autres voies devraient être trouvées pour poursuivre ces processus.  Elle a notamment cité l’exemple du succès du Traité START entre les États-Unis et la Russie, avant d’appeler tous les États parties au TNP à s’investir par conséquent directement dans la mise en œuvre du Plan d’action définit lors de la dernière Conférence d’examen du Traité, en 2010.  « Le Plan d’action n’est pas seulement fait pour être admiré. Il doit être mis en œuvre, entièrement et immédiatement.  Tous les États en ont la responsabilité et nous les appelons en urgence à assumer cette responsabilité sans délai », a-t-elle conclu.


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a affirmé que 2012 serait une année charnière dans l’agenda du désarmement.  Cette année sera d’autant plus décisive que nous nous acheminons vers la conférence des Nations unies, tant attendue, de juillet 2012 pour un traité sur le Commerce des armes, a-t-il poursuivi.  Le représentant a souligné que la circulation des armes classiques constituait, pour l’Afrique, une véritable arme de destruction massive.  Pour le Sénégal, seul un instrument contraignant, universel et robuste sur le commerce des armes pourrait permettre de réguler la circulation des armes classiques.  Le représentant s’est ainsi félicité de la dynamique positive du Comité préparatoire avant la conclusion du traité sur le commerce des armes.  Malgré le succès de la Conférence d’examen du TNP, l’Accord START et le Sommet du Conseil de sécurité de septembre 2010 sur la revitalisation de la Conférence du désarmement, les progrès dans la réalisation d’un monde exempt d’armes nucléaires n’ont pas été véritablement à la hauteur de nos espérances, a poursuivi le représentant.  Évoquant les points clefs d’une politique globale de sécurité et de paix, il a notamment cité le renforcement de l’autorité du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), qui passe par son universalisation; mais aussi l’adoption par les États nucléaires d’un programme irréversible, vérifiable et ambitieux de réduction de leurs arsenaux.   


M. OTHMAN JERANDI (Tunisie) a commencé son intervention en revenant sur la création d’une zone exempte d’arme de destruction nucléaire au Moyen-Orient.  Soulignant le refus de certains pays de rejoindre le TNP et de placer leurs installations nucléaires sous le régime des garanties intégrales de l’AIEA, il a appelé la communauté internationale « à prendre des mesures d’urgence et pratiques pour la création d’une zone exempte d’armes nucléaires dans cette région ».  Insistant sur le soutien de son pays à toute initiative allant dans ce sens, il s’est félicité de la tenue, l’année prochaine, d’une conférence sur ce thème, espérant qu’elle fasse « date en matière de désarmement » et qu’elle contribue « à l’instauration de la paix dans une région où les tensions sont sans cesse exacerbées ».


Dans ce contexte, le représentant tunisien s’est félicité de l’augmentation croissante du nombre des Etats parties au TICE, estimant que son universalisation était « à même de contribuer considérablement et positivement au processus de désarmement nucléaire et à l’établissement de la paix et de la sécurité dans le monde ».  Il est ensuite revenu sur l’importance pour son pays de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, soulignant que la Tunisie avait ratifié ce texte et achevé la destruction de tous ses stocks.  Saluant également les résultats positifs de la Réunion du Groupe d’experts gouvernementaux sur la mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce des armes légères et de petit calibre, il a indiqué que son pays soutenait les recommandations faites pour donner un nouvel élan à la mise en œuvre de ce Programme, notamment pour l’identification et le traçage rapide et fiable des armes légères.  Pour conclure, il a mis en avant les inquiétudes de la Tunisie quant au nombre d’armes légères en circulation dans le monde, en particulier en Afrique.  Il a défendu l’instauration de mécanismes de concertation sous-régionaux pour renforcer la coopération entre les États et parvenir à mettre en place « une manière efficace et coordonnée d’arrêter ce fléau dont les responsables sont aussi les pourvoyeurs et les fabricants » de telles armes.


M. ABDULLAH FADHEL AL-SAADI (Yémen) a demandé à ce que plus d’efforts soient entrepris en direction de mesures concrètes de désarmement.  Il a rappelé que son pays avait ratifié plusieurs textes en faveur du désarmement, et assuré qu’il tiendrait ses engagements.  Le Yémen se félicite des efforts du Secrétaire général pour promouvoir l’entrée en vigueur du TICE.  Nous voudrions ici, renouveler notre appel en faveur d’un mécanisme pour le désarmement nucléaire et la non-prolifération, a-t-il poursuivi.  Soulignant que le TNP était un instrument clef, M. Addullah a cependant indiqué que la non-ratification du Traité par Israël pourrait conduire à une course aux armements au Moyen-Orient.  Il a ensuite indiqué que son pays aspirait à la mise en place d’un comité de coordination internationale pour lutter contre le commerce illicite des ALPC.  Il a mis en avant le fait qu’au plan intérieur, un projet de loi prévoyant l’interdiction du port d’armes dans les grandes villes avait été adopté par le Parlement du Yémen.  Il faut plus d’efforts concrets pour traiter le problème du commerce des ALPC qui pèse sur la paix et la sécurité et profite au terrorisme, a exhorté le représentant.  Le Yémen est favorable à la création d’un mécanisme juridiquement contraignant pour mettre un terme au trafic des ALPC.  Il est important d’instaurer une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient pour réaliser l’objectif d’universalité du TNP, a-t-il encore affirmé.  Le représentant a tenu par ailleurs à rappeler l’importance du droit pour tous les pays d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. 


M. GYAN CHANDRA ACHARYA, (Népal) a rappelé d’abord que son pays était un fervent défenseur du processus de désarmement complet, incluant « toutes les armes de destruction massive, nucléaires, biologiques, chimiques ou radiologiques ».  Revenant sur les travaux de la Conférence d’examen du TNP de 2010, il a insisté sur le lien entre les trois piliers du Traité –désarmement, non-prolifération et usage pacifique de l’énergie nucléaire– et sur la nécessité d’avancer simultanément dans ces trois domaines.


Évoquant ensuite les armes légères, il a regretté qu’elles continuent d’alimenter des conflits locaux, impactant directement la vie de millions de personnes dans le monde.  Rappelant que le Népal soutenait le Programme d’action en vu de prévenir, combattre et éliminer le commerce des armes légères et de petit calibre, le représentant a souligné que son pays soutenait l’adoption d’un instrument juridique permettant une régulation « transparente » et « responsable » des transferts d’armes légères.  Le représentant népalais a poursuivi en abordant le lien étroit existant entre désarmement et développement économique et social. Il a ainsi regretté que les dépenses militaires globales atteignent aujourd’hui 1,6 trillion de dollars, après avoir continué à augmenter ces dernières années en dépit de la crise financière et économique.  « Tous les ans, nous renouvelons notre engagement en adoptant par consensus une résolution soulignant le lien entre désarmement et développement, malheureusement nous ne remplissons pas nos engagements », a-t-il insisté, avant d’appeler les États Membres à cesser d’investir « si faiblement dans la paix, le développement et la coopération internationale ». 


Pour conclure, il a finalement rappelé les efforts de son pays à l’échelle régionale, via le Centre pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique de Katmandou.  Il a appelé les États Membres et ceux de la région Pacifique en premier lieu, à continuer de soutenir les efforts de ce Centre. 


M. HASAN KLEIB (Indonésie) a indiqué que son pays souscrivait à la déclaration du Myanmar au nom de l’ANASE.  Rappelant que son pays s’était félicité de l’issue de la Conférence d’examen du TNP l’année dernière, il a néanmoins regretté le peu de résultats concrets depuis lors.  Le représentant a expliqué que son pays avait ratifié le TICE et espérait que d’autres pays en feraient de même.  S’agissant du mécanisme de désarmement, le représentant a regretté l’impasse dans laquelle se trouve la CD.


M. OMBENI Y. SEFUE (République-Unie de Tanzanie) a axé son intervention sur le problème de la prolifération des armes légères et de petit calibre, en particulier dans la région des Grands Lacs, en Afrique.  Soulignant que ces armes alimentaient les conflits, faisaient des victimes dans les populations locales, mais aussi au-delà de leurs frontières, à l’instar de la piraterie au large des côtes somaliennes et kenyanes, du trafic de drogues et d’êtres humains ou de l’exploitation illégales des richesses naturelles, il a salué les efforts déployés par l’ONU, et notamment la mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce de ce type d’armes.  Il a également insisté sur le soutien apporté par son pays aux différents processus et initiatives de la communauté internationale, notamment la mise en place au Kenya, d’un Centre régional sur les armes légères et de petit calibre.


Poursuivant son intervention, le représentant a évoqué ensuite le problème des armes de destruction massive, rappelant que son pays considérait toutes les armes de ce type comme de graves menaces pour la sécurité, la stabilité et la paix.  Il a salué les avancées entre la Russie et les États-Unis, grâce au Traité START 2.  Il a fait valoir que son pays avait adhéré à plusieurs instruments juridiques concernant les armes conventionnelles, notant cependant que certaines actions demandées entraînaient des dépenses que les pays les moins développés n’étaient pas en mesure de supporter. Un fossé financier et technique existe et nécessite le soutien de la communauté internationale pour le combler, a-t-il conclu.


Droits de réponse


Le représentant de la République islamique d’Iran a affirmé qu’il rejetait catégoriquement les « affirmations du régime sioniste » contestant le caractère pacifique du programme nucléaire iranien.  Le régime sioniste représente une menace pour la paix de la région, a dit le représentant.  Ce régime a tué des innocents, commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, a-t-il poursuivi, indiquant que ces faits suffisaient à faire comprendre pourquoi le représentant de ce régime irresponsable tenait autant à détourner l’attention en s’en prenant à l’Iran.  Le représentant a conclu en rappelant que beaucoup d’États, y compris les alliés du régime sioniste, avaient demandé à ce régime de rejoindre le TNP. 


Exerçant son droit de réponse, le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a protesté contre les déclarations selon lesquelles son pays serait une menace pour la sécurité mondiale.  C’est faux, c’est modifier la réalité de la péninsule coréenne, a-t-il déclaré, avant d’estimer que la principale menace était en fait « l’alliance militaire existante entre les États-Unis, le Japon et la Coré du Sud ».  Regrettant une entente mise en place depuis la guerre froide, il a dénoncé la poursuite et le renforcement de cette alliance, citant notamment en exemple les derniers exercices militaires organisés pendant l’été, avec des troupes américaines, de la Corée du Sud et d’autres pays de la région.  Il a également indiqué que des armes nucléaires avaient été introduites par les États-Unis sur leurs bases, dés 1956.  Que pense le représentant de la Corée du Sud de ce déploiement d’armes nucléaires par les États-Unis? Est-ce que cela contribue à la sécurité et la stabilité de la région? N’est-ce pas la vraie menace pour la sécurité, a-t-il demandé.


Le représentant du Japon a tenu à exercer son droit de réponse suite aux déclarations de la RPDC.  Les exercices menés par les Forces de défense japonaises ne visent aucun pays ou aucune zone, a-t-il affirmé.  De même, notre système de missiles ne vise aucun État, a-t-il ajouté.  Il a indiqué que l’utilisation pacifique du nucléaire par le Japon avait été confirmée par l’AIEA.  S’agissant de la reprise des pourparlers à six, le représentant a regretté que la RPDC continue son programme d’enrichissement et a insisté sur la nécessité de mesures concrètes pour arriver à une dénucléarisation vérifiable et irréversible de la part de la Corée du Nord.  Le Japon, les États-Unis et la République de Corée appellent à des mesures concrètes en ce sens, a-t-il conclu.


Le représentant de la Syrie a souhaité revenir sur les déclarations faites par le représentant du Japon, à propos de « la question nucléaire syrienne ».  Il a estimé que cette formulation donnait une image erronée de la situation et correspondait à un « message négatif » pour les relations bilatérales entre la Syrie et le Japon.


Rappelant que la Syrie avait fait partie des premiers pays ayant signé et ratifié le TNP, dès 1968, le représentant a estimé qu’il n’existait pas de « question nucléaire syrienne » et que toutes les tentatives visant à créer une telle question dans les réunions internationales avaient pour objectif de détourner l’attention des crimes israéliens et des agressions contre la Syrie.


Le représentant syrien a poursuivi en soulignant qu’Israël disposait d’un arsenal nucléaire comptant plus de 300 missiles, refusait d’adhérer au TNP ou de se plier à tout contrôle international de ses installations nucléaires.  C’est la seule vérité, a-t-il encore martelé, avant de rappeler que la Syrie avait par ailleurs soutenu les efforts internationaux visant à l’instauration d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Il a notamment cité le projet de résolution déposé par la Syrie au Conseil de sécurité en 2003, avant de se heurter, selon lui, au refus d’une puissance nucléaire influente, les États-Unis.  Pour conclure, le représentant syrien a appelé le Japon à déployer des efforts pour que ce projet de résolution soit à nouveau présenté au Conseil de sécurité.


Le représentant de la République de Corée a tenu à exercer son droit de réponse suite aux déclarations de la RPDC.  Il ne fait pas de doute que la Corée du Nord continue de représenter une menace pour la paix de la région et le régime de non-prolifération, a expliqué le représentant.  Il a affirmé que la Corée du Sud était un pays responsable qui appliquait le Protocole additionnel dans les délais.  Suite à l’incident de 2004, l’AIEA a publié un rapport de vérification, et n’a relevé aucun problème au sujet des recherches scientifiques menées par la Corée du Sud, a-t-il souligné.  Tant que la RDPC n’aura pas affiché une véritable volonté de dénucléariser, il n’y aura pas d’avancée dans les pourparlers à six, a indiqué le représentant, invitant la RDPC à adopter des mesures préalables.  Pour la République de Corée, il n’y a aucune excuse à ce qu’un pays mette en place de manière flagrante un programme nucléaire, exhortant la Corée du Nord à prendre les mesures qui lui reviennent.  Le représentant a conclu en indiquant que les exercices conjoints de la République de Corée et des États-Unis étaient purement défensifs, appelant une nouvelle fois la RDPC à cesser ses provocations.


Exerçant à nouveau son droit de réponse, le représentant de la RPDC a voulu revenir sur les déclarations faites par le représentant du Japon, mettant en cause son pays.  Il a rappelé que l’accident intervenu dans la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, avait suscité l’attention de toute la communauté internationale.  Il s’est ensuite ouvertement interrogé sur les raisons pouvant expliquer le retard de l’assistance internationale pourtant offerte.  Avant de répondre lui-même en évoquant la présence d’installations souterraines secrètes, prouvant, selon lui, que le problème n’était pas uniquement civil, mais aussi militaire.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission examine les activités d’audit de l’ONU en insistant sur la transparence et l’efficacité des activités de contrôle interne

AG/AB/3999

La Cinquième Commission examine les activités d’audit de l’ONU en insistant sur la transparence et l’efficacité des activités de contrôle interne

4/10/2011
Assemblée généraleAG/AB/3999
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

3e & 4e séances – matin & après-midi


LA CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE LES ACTIVITÉS D’AUDIT DE L’ONU EN INSISTANT SUR LA TRANSPARENCE

ET L’EFFICACITÉ DES ACTIVITÉS DE CONTRÔLE INTERNE


Elle clôt son débat sur la méthode utilisée pour fixer les contributions des États Membres


La Cinquième Commission (questions administratives et budgétaires) était saisie, cet après-midi, des rapports d’activité du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) pour la période du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011 et du Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit (CCIQA) pour la période du 1er août 2010 au 31 juillet 2011.  Le matin, la Commission a entendu le dernier orateur de son débat entamé hier sur le barème des quotes-parts de contribution.  À cet égard, la représentante du Mexique a jugé indispensable la révision de la méthode utilisée, en estimant qu’elle ne traduisait toujours pas la réelle capacité de paiement des États Membres.  Elle a souhaité que les délégations soient saisies d’un projet concret en janvier 2012.


Entamant l’examen de l’efficacité du fonctionnement administratif et financier de l’Organisation –dont les activités d’audit et de contrôle interne- la Cinquième Commission a entendu le représentant des États-Unisféliciter la Secrétaire générale adjointe aux services de contrôle interne, Mme Carman Lapointe, pour les initiatives et la créativité dont elle a fait preuve pour renforcer et revitaliser les travaux du BSCI et réduire le taux de vacance général des postes.  Néanmoins, ce dernier s’est dit très inquiet de l’état de la capacité d’enquête du BSCI depuis la fermeture en 2008 de l’Équipe spéciale d’investigation concernant les achats, en espérant qu’avec la conclusion du processus de recrutement, le BSCI sera en mesure de fournir un cadre robuste de contrôle interne et de responsabilisation.


Sur le même ton, le représentant de la Suisse, qui intervenait aussi au nom du Liechtenstein, s’est félicité que la méthodologie de gestion du risque du BSCI ait encore été améliorée, en accord avec les recommandations du CCIQA, en souhaitant que le domaine des enquêtes adopte une méthodologie similaire.


Rappelant les rôles distincts et complémentaires des mécanismes de contrôle interne et externe, l’ensemble des délégations a exhorté le BSCI à améliorer davantage sa coordination avec d’autres instances de contrôle des Nations Unies, comme le Comité des commissaires aux comptes (CCC) et le Corps commun d’inspection (CCI), afin d’éviter les chevauchements et les doubles emplois et d’empêcher aussi que des activités échappent aux contrôles.  Elles ont insisté sur la nécessité de garantir l’indépendance opérationnelle du BSCI pour aider le Secrétaire général à mettre en œuvre ses responsabilités en matière de contrôle.


Notant que le BSCI a publié 1 702 recommandations, dont 398 considérées comme d’importance critique pour l’Organisation, le représentant de l’Argentine, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a cité une diminution de 290 recommandations par rapport à la période précédente et constaté avec préoccupation l’augmentation du nombre de recommandations non mises en œuvre.  


Présentant le rapport d’activité du BSCI, Mme Carman Lapointe, a cité la publication de 323 rapports en un an, contenant des recommandations visant à renforcer les mécanismes de contrôle interne et de responsabilisation et à accroître l’efficacité et l’efficience de l’Organisation.  Elle a indiqué que ces rapports et recommandations seront disponibles sur le site Internet du BSCI à partir de janvier 2012.  Mme Lapointe a précisé que le taux de vacance de postes du BSCI est passé de 23 à 17% entre août 2010 et août 2011.  


Présentant le quatrième rapport annuel du CCIQA -organe subsidiaire chargé d’aider l’Assemblée générale à s’acquitter de ses responsabilités en matière de contrôle-, son Président, M. David M. Walker (États-Unis), a précisé que sur les 82 recommandations formulées au 30 juin 2011, 43 ont été appliquées et 14 étaient en cours d’application.  Si les recommandations du BSCI ont pour objet de faire réaliser des économies et des gains d’efficience, et de recouvrer des trop-payés, celles du CCIQA concernent l’efficacité, l’efficience et l’impact des activités de contrôle du BSCI. 


Outre les intervenants cités, sont également intervenus cet après-midi, les représentants du Viet Nam, de Singapour et de la Norvège.   


La Cinquième Commission poursuivra ses travaux, demain, mercredi 6 octobre 2011 à 10 heures, en salle de conférence 3.


(1) A/66/286 (part I) et add.1

(2) A/66/299


BARÈME DES QUOTES-PARTS POUR LA RÉPARTITION DES DÉPENSES DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES .


Mme YANERIT MORGAN (Mexique) a jugé indispensable la révision de la méthode utilisée pour le calcul du barème des quotes-parts en estimant qu’elle ne traduisait pas toujours la réelle capacité de paiement des États Membres.  Nous tenons à faire part de notre déception en raison de la réticence qui existe à modifier cette méthode, a insisté la représentante du Mexique en ajoutant que la méthode actuelle risque de pénaliser les succès économiques de certains pays.  Elle a dit qu’il était possible d’améliorer la méthode de calcul du barème des quotes-parts en gardant à l’esprit le principe de la capacité de paiement.  Elle a insisté que tous les éléments de nature à générer des distorsions dans le calcul de la capacité de paiement devraient être revus.  En tant que pays à revenu intermédiaire, le Mexique sait combien les moyennes cachent souvent la réalité.  Elle a souhaité que la méthodologie reflète l’évolution de la situation et des capacités de chaque pays de façon dynamique et de la plus proche des réalités que possible.  Elle a invité le Comité des contributions à tenir compte des renseignements les plus actualisés et les plus comparables.  Tous les éléments doivent être étudiés de manière approfondie et sans préjugé, a-t-elle insisté.  Nous souhaitons tous que notre contribution à l’ONU soit juste, mais nous devons étudier attentivement cette capacité de paiement, a-t-elle insisté.  Elle a rappelé que dans sa résolution 64/248, l’Assemblée a estimé que cette méthode de calcul devrait être étudiée en profondeur, efficacement et rapidement en vue de prendre, avant la fin de sa soixante-sixième session, une décision qui prendrait effet, sous réserve d’un accord en ce sens, pour la période 2013-2015.  Elle a souhaité que le Comité des contributions apporte aux délégations des éléments qui leur permettront de travailler sur un barème qui nous permettra de mesurer la réelle capacité de paiement.  La représentante du Mexique a souligné la pertinence du dégrèvement accordé aux pays à faible revenu par habitant, lequel est un élément important de la méthode d’établissement du barème.   Elle a souhaité que les délégations puissent être saisies d’un projet en janvier 2012.


Rapport d’activité du Bureau des services de contrôle interne pour la période du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011 (A/66/286/Part I et A/66/286/Part I/Add.1)


Ce rapport exclut les activités de contrôle relatives au Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), au Département de l’appui aux missions, et aux opérations de maintien de la paix et missions politiques spéciales, dont il sera rendu compte séparément.


Le BSCI a publié 323 rapports, contenant 1 702 recommandations dont les incidences financières à 19,7 millions de dollars.


Elles ont notamment pour objet de réaliser des économies, de recouvrer des trop-payés et de faire réaliser des gains d’efficience.  Les incidences financières des recommandations analogues mises à exécution au cours de cette période s’élèvent à 2,6 millions de dollars.  L’additif au présent rapport (A/66/286 (Part I)/Add.1) offre une analyse détaillée de l’avancement de la mise en œuvre des recommandations, et une ventilation de celles-ci avec indication des incidences financières correspondantes.


Les activités d’audit du BSCI concernent aussi le plan-cadre d’équipement, la Commission d’indemnisation de l’ONU et la gestion des chantiers des nouveaux locaux à usage de bureaux à la CEA à Addis-Abeba et à l’Office de l’ONU à Nairobi.


Rapport du Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit (CCIQA) pour la période allant du 1er août 2010 au 31 juillet 2011 (A/66/299)


Au 30 juin 2011, le CCIQA avait formulé 82 recommandations d’application.  La première série de recommandations concernent le contrôle interne et la deuxième série concernent la mise en place d’un dispositif de responsabilité.  Tout en reconnaissant que le taux d’exécution des recommandations formulées s’est amélioré et en relevant que la plupart des recommandations du Comité des commissaires aux comptes (CCC) concernant les opérations de maintien de la paix ont été pleinement mises en œuvre en trois ans, le CCIQA persiste à croire que la promptitude avec laquelle les recommandations sont appliquées est un aspect essentiel d’une plus grande responsabilité.


Le CCIQA réitère l’importance de la création d’un poste de responsable du contrôle des risques pour la réussite du projet de mise en place d’un dispositif de gestion globale des risques au niveau de l’ensemble du Secrétariat.  


Note du Secrétaire général sur la fonction d’audit dans le système des Nations Unies (A/66/73)


Dans le cadre de son programme de travail pour 2010, le Corps commun d’inspection (CCI) a conduit une étude de la fonction d’audit dans les organismes de l’ONU.  L’objectif du rapport est de contribuer à renforcer la cohérence à l’échelle du système entre les entités compétentes exerçant la fonction d’audit, qu’elle soit interne ou externe, conformément aux normes professionnelles relatives à la pratique de la profession telles qu’elles sont applicables à l’ONU.


Le rapport contient 18 recommandations essentielles qui, si elles sont appliquées, permettraient d’améliorer l’efficience et l’efficacité de la fonction d’audit dans les organismes de l’ONU.  S’agissant de la fonction d’audit de contrôle interne, ces recommandations portent notamment sur les pouvoirs et les responsabilités des auditeurs internes.


Note du Secrétaire général sur la fonction d’audit dans le système des Nations Unies (A/66/73/add.1)


Cette note présente une synthèse des vues des organismes des Nations Unies sur les recommandations faites par le CCI dans son rapport, établie à partir des observations formulées par les organisations membres du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS), qui se sont félicitées de l’examen d’ensemble de la fonction d’audit.  Les organismes ont accepté la plupart des recommandations.


EXAMEN DE L’EFFICACITE DU FONCTIONNEMENT ADMINISTRATIF ET FINANCIER DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (A/66/299)


Présentation et débat général


M. SEBASTIANDI LUCAS (Argentine), intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné l’importance des recommandations du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) pour renforcer les mécanismes de contrôle interne et de responsabilisation et accroître l’efficacité et l’efficience de l’Organisation.  Il a dit son soutien à l’indépendance opérationnelle du BSCI pour aider le Secrétaire général à mettre en œuvre ses responsabilités en matière de contrôle.  Il a noté que le BSCI a publié 1 702 recommandations, dont 398 considérées comme d’importance critique pour l’Organisation.  Il a dit que cela représentait une diminution de 290 recommandations par rapport à la période précédente.  Il a constaté avec préoccupation l’augmentation du nombre de recommandations non acceptées et un taux plus bas de mise en œuvre.   


Rappelant les rôles distincts des mécanismes de contrôle interne et externe, il a exhorté le BSCI à poursuivre encore sa coordination et ses consultations régulières avec d’autres instances de contrôle des Nations Unies, que sont le Comité des commissaires aux comptes (CCC) et le Corps commun d’inspection (CCI), afin d’éviter les doubles-emplois et gagner en efficacité.  Le représentant du Groupe des 77 et de la Chine a dit attendre avec impatience les derniers rapports d’audit sur la gestion des chantiers des nouveaux locaux à usage de bureaux à la Commission économique pour l’Afrique (CEA) à Addis-Abeba et à l’Office des Nations Unies à Nairobi. 


Tout en saluant la baisse du taux de postes vacants passé de 23 à 17% en un an, il a jugé urgent de pourvoir tous les postes du BSCI en respectant le principe de la répartition équitable entre régions et sexes.  Il a invité les organismes de contrôle à partager leurs expériences et pratiques optimales dans un souci d’efficacité.   


Intervenant également au nom du Liechtenstein, M. MATTHIAS DETTLING (Suisse) a salué la volonté de réformes de la Secrétaire générale adjointe, Mme Carman Lapointe, dont témoignent nombre de développements positifs.  Le représentant a noté que la méthodologie de gestion du risque du Bureau des services de contrôle interne a encore été améliorée, en accord avec les recommandations du Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit (CCIQA), et a souhaité que le domaine des enquêtes adopte une méthodologie similaire.


Constatant que la cartographie des risques est en constante mutation au sein du Secrétariat, M. Dettling a voulu que le BSCI analyse cette évolution dans ses prochains rapports annuels.  Il a encouragé le Secrétaire général à renforcer les capacités du Secrétariat pour l’évaluation des risques et le contrôle interne, afin de mettre en œuvre un solide cadre de gestion du risque dans l’Organisation.  Dans cette optique, M. Dettling a félicité Mme Lapointe pour les progrès réalisés dans le recrutement et la diminution du nombre de postes vacants au BSCI.  M. Dettling a noté que le rapport annuel propose des changements utiles comme le système d’évaluation des rapports d’audit et la catégorisation des risques, et a souhaité que la Cinquième Commission et le BSCI travaillent à mieux définir la notion d’« indépendance opérationnelle » nécessaire aux activités de contrôle, notion qui avait été évaluée dans les discussions précédentes.


Estimant que le contrôle est une des fonctions les plus importantes de l’Organisation, la Suisse et le Liechtenstein feront tout leur possible pour renforcer le BSCI, a déclaré M. Dettling, notant le besoin de clarifier les termes clefs relatifs aux activités de contrôle, besoin souligné dans le rapport annuel du CCIQA.


Mme DIANE LEE (Singapour) a déclaré que le BSCI devait être le « champion » de la responsabilité au sein de l’Organisation pour faire respecter les plus hautes normes éthiques.  Elle a salué les efforts visant à réduire le taux de vacance des postes à haute responsabilité, tout en s’inquiétant que la persistance d’un taux élevé de vacance des postes au sein de la Division des enquêtes risque de porter atteinte à l’efficacité du BSCI.  Mettant l’accent sur les rôles distincts des organismes de contrôles internes et externes, elle a jugé indispensable de garantir la meilleure coordination et coopération entre ces organes de contrôle afin qu’ils se complètent de manière idoine.  


M. STEPHEN LIEBERMAN (États-Unis) a félicité Mme Lapointe pour les initiatives et la créativité dont elle a fait preuve pour renforcer et revitaliser les travaux du BSCI et réduire le taux de vacance général des postes.  Il a salué les efforts de transparence qui se traduiront en janvier 2012 par la publication sur le site Internet du BSCI de tous les rapports et recommandations de cet organisme de contrôle.  Il s’est dit persuadé que ces initiatives permettront d’améliorer l’efficacité de la gestion et la responsabilisation.  Le représentant des États-Unis a indiqué qu’il était très inquiet de l’état de la capacité d’enquête du BSCI depuis la fermeture en 2008 de l’Équipe spéciale d’investigation concernant les achats.  Il a espéré qu’avec le recrutement de tous les hauts responsables au sein du BSCI, le réalignement des activités d’enquêtes et d’audit visant à mettre fin aux faiblesses qui rendent encore possibles la fraude et la corruption, ainsi que le recrutement de personnes qualifiées pour mener des enquêtes en matière de criminalité financière, le BSCI sera en mesure de fournir un cadre robuste de contrôle interne et de responsabilisation.


Par ailleurs, le représentant des États-Unis a appuyé les ressources demandées pour la création d’un poste de sous-secrétaire général pour aider la Secrétaire générale adjointe dans le domaine de la gestion des divisions et les questions administratives et intersectorielles. 


Il reste encore à régler la question des arrangements de financement, notamment en provenance d’organismes de l’ONU financés sur la base de contributions volontaires, a dit le représentant des États-Unis, en mettant l’accent sur la nécessité de garantir l’indépendance opérationnelle du BSCI.  Il a appuyé la recommandation du CCIQA consistant à demander au Secrétaire général de formuler une proposition sur cette question de financement du BSCI.


Mme MOWLESTAD (Norvège) a souligné que l’indépendance opérationnelle du BSCI renforçait sa crédibilité.  Il est essentiel que l’ONU gère ses fonds de manière transparente, surtout en temps de crise économique, a rappelé la représentante norvégienne, saluant le rôle du BSCI en la matière.  Elle s’est déclarée impressionnée par le plan ambitieux présenté par la Secrétaire générale adjointe aux services de contrôle interne, Mme Carman L. Lapointe, pour rendre plus transparentes et efficaces les activités du BSCI, plan axé sur huit catégories et prometteur, selon la représentante.


Mme Mowlestad a salué la volonté du BSCI de rendre publics ses rapports d’audit interne en les affichant sur son site Web à partir de janvier 2012, ce qui permettra une transparence accrue vis-à-vis des États Membres et du public.  L’amélioration des résultats des contrôles du BSCI illustre clairement les avantages d’une approche basée sur la gestion des risques, et la représentante norvégienne a appuyé la nouvelle méthode du BSCI consistant à formuler moins de recommandations pour se concentrer sur l’essentiel.  Elle a soulevé la question des nombreux postes vacants au sein du BSCI, ce qui handicape son activité.  Si deux ont été pourvus au niveau de directeurs, il reste encore de nombreux postes vacants, et il est essentiel que ce problème déjà ancien soit rapidement résolu.  Dans la même optique, elle a estimé indispensable que le BSCI dispose des moyens financiers nécessaires pour accomplir sa tâche.


M. NGUYEN HAI (Viet Nam) a souligné l’importance du BSCI pour garantir que l’administration respecte les recommandations visant à renforcer les mécanismes de contrôle interne et de responsabilisation et à accroître l’efficacité et l’efficience de l’Organisation.  Il a jugé indispensable pour les années à venir d’améliorer la coordination entre les différents organismes de contrôle en mettant l’accent sur la qualité de ses responsables.  Le représentant du Viet Nam a estimé que l’on pouvait encore améliorer la mise en œuvre des recommandations relatives à la gestion des opérations de maintien de la paix.  Notant qu’un grand nombre de recommandations concerne la logistique, il a estimé qu’il s’agissait là d’un problème systémique urgent à régler. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le développement durable et le maintien de la paix mobilisent l’attention des délégations à l’assemblée générale

AG/11156

Le développement durable et le maintien de la paix mobilisent l’attention des délégations à l’assemblée générale

4/10/2011
Assemblée généraleAG/11156
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-sixième session

31e séance plénière - matin


LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET LE MAINTIEN DE LA PAIX MOBILISENT L’ATTENTION

DES DÉLÉGATIONS À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Les questions du développement durable et du maintien de la paix ont mobilisé l’attention des États Membres, qui examinaient, ce matin, à l’Assemblée générale, le rapport annuel du Secrétaire général sur l’activité de l’Organisation.


Réagissant à l’appel lancé dans ce document par le Secrétaire général dans lequel il enjoint la communauté internationale à s’orienter vers une « nouvelle ère de développement durable pour tous », les délégations ont, d’une manière générale, dit attendre beaucoup de la prochaine Conférence Rio+20 sur le développement durable, qui se tiendra au Brésil en 2012.  Le représentant de l’Inde a notamment estimé que celle-ci devrait être l’occasion de replacer le développement durable au cœur de la matrice de développement mondial, tandis que son homologue du Japon a vu dans la transition vers une économie verte une approche effective et appropriée pour réaliser le développement durable.


De son côté, le représentant du Mozambique a appelé à la mise au point d’un cadre global de développement après 2015 –date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement-, qui soit capable de répondre aux besoins de tous les États Membres, « des moins avancés aux plus développés ».  Le représentant de l’Inde a, par ailleurs, estimé qu’une attention accrue devrait être accordée aux mécanismes qui gèrent l’accès à la nourriture dans le monde en développement.  Malgré une réduction notable de la pauvreté extrême dans les pays en développement, la proportion de personnes souffrant de la faim n’avait pas changé, a-t-il fait remarquer. 


La question du maintien de la paix a également été longuement commentée au cours de cette réunion, plusieurs délégations, dont celle de l’Indonésie, ayant insisté sur la nécessité de doter les missions de mandats clairs et réalisables et de mettre à leur disposition des équipements et ressources adéquats.  Le représentant du Sénégal a, en outre, appelé les Nations Unies à explorer davantage les sentiers de la médiation pour prévenir les conflits et juguler ainsi les coûts exorbitants des opérations de maintien de la paix. 


« Dans un contexte où se forment toutes les conditions économiques pour aggraver les tensions entre États, les Nations Unies doivent s’engager fermement sur la voie de la diplomatie préventive », a renchéri la représentante du Bélarus.  À ce propos, faisant notamment référence aux soulèvements populaires observés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le Secrétaire général estime dans son rapport qu’il est essentiel pour l’ONU de renforcer rapidement sa capacité de soutien aux pays qui ont entrepris de se doter d’institutions et de règles démocratiques.  « Les cinq prochaines années seront décisives quant au cours que suivront nombre de transitions », affirme-t-il.


Lors de son passage à la tribune, le représentant du Japon a par ailleurs appelé l’ONU à faire preuve d’une plus grande discipline financière.  « Compte tenu de la situation économique actuelle dans le monde, le budget ordinaire et les budgets des opérations et missions de maintien de la paix de l’ONU ne peuvent continuer d’augmenter », a-t-il fait remarquer.


Plusieurs délégations, dont celle de l’Afrique du Sud, se sont également dites préoccupées par l’impasse qui paralyse actuellement les travaux de l’ONU sur le désarmement, estimant que ni la Conférence du désarmement, ni la Commission du désarmement ne remplissaient leurs fonctions.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale, qui sera consacrée au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et à la Décennie pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement, particulièrement en Afrique, aura lieu mardi 11 octobre, à partir de 10 heures.  


RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR L’ACTIVITÉ DE L’ORGANISATION (A/66/1)


Dans ce rapport, le Secrétaire général appelle la communauté internationale à s’orienter vers une « nouvelle ère de développement durable pour tous », en observant notamment que de « larges couches de la population mondiale souffrent de ce que la reprise qui a suivi la crise économique est inégalement répartie et subissent le contrecoup de catastrophes naturelles ou causées par l’homme et de conflits internes ».


Il estime que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), qui aura lieu à Rio de Janeiro en juin 2012, offrira une « occasion historique » à cet égard, et appelle également la communauté internationale à redoubler d’efforts pour que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) soient atteints d’ici à 2015, et pour convenir d’un cadre pour promouvoir le développement au-delà de 2015.  À quatre ans de l’échéance de 2015 pour la réalisation des OMD, le Secrétaire général se félicite néanmoins du fait que le succès est « à portée de main » pour plusieurs des Objectifs fixés, notamment en matière de lutte contre la pauvreté, d’accès à l’eau potable, d’éducation et de décès des enfants âgés de moins de 5 ans.  Ce rapport contient, en annexe, de nombreux tableaux de statistiques relatifs aux Objectifs du Millénaire pour le développement.


Évoquant les besoins particuliers de l’Afrique, le Secrétaire général observe que le dynamisme démographique du continent est « à la fois un handicap et un avantage », et qu’il est essentiel de s’attacher davantage à ouvrir aux jeunes de plus grandes possibilités en matière d’éducation, de formation et d’emplois.  Dans ce rapport, le Secrétaire général passe également en revue le rôle joué par l’ONU en matière de diplomatie préventive et de maintien de la paix, notamment lors du référendum sur l’indépendance du Soudan du Sud, face aux soulèvements populaires observés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi qu’en Côte d’Ivoire.  Le Secrétaire général estime que les cinq prochaines années seront décisives quant au cours que suivront nombre de transitions, et qu’il est donc essentiel que l’ONU renforce rapidement sa capacité de soutien aux pays qui ont entrepris de se doter d’institutions et de règles démocratiques.


Le Secrétaire général indique en outre que la période 2010-2011 a été « extrêmement difficile » pour le dispositif humanitaire des Nations Unies, les sécheresses, les inondations et la flambée des prix des produits énergétiques ayant contribué à une augmentation rapide des cours internationaux des denrées alimentaires.


« Nous sommes entrés dans l’ère des grandes catastrophes », affirme le Secrétaire général, en évoquant les « calamités » qu’ont subies Haïti, le Pakistan et le Japon.  « Ces dernières années nous ont montré qu’il nous fallait être mieux équipés et mieux préparés pour y faire face. »


En venant au « printemps arabe » de 2011, le Secrétaire général estime que les cinq prochaines années seront décisives quant au cours que suivront nombre de transitions, et qu’il est donc essentiel que l’ONU renforce rapidement sa capacité de soutien aux pays qui ont entrepris de se doter d’institutions et de règles démocratiques.


Dans un chapitre consacré à la sauvegarde des biens de l’humanité, le Secrétaire général fait le point sur les changements climatiques, entre autres, et souhaite une coopération internationale soutenue, accompagnée d’une action accélérée des pays afin de réduire les émissions et de renforcer la capacité de résistance aux effets de ces changements.  Il appelle également à l’élaboration de stratégies pour relever le défi 50-50-50, expliquant qu’en 2050, la population mondiale aura dépassé les 9 milliards d’habitants et sera donc 50% plus nombreuse qu’au début de ce siècle et, qu’en conséquence, le volume mondial des émissions de gaz à effet de serre devra avoir baissé de 50%.  « Chaque année de retard dans l’adoption des mesures nécessaires diminue nos chances de bâtir un avenir plus sûr et écologiquement viable pour tous » prévient-il.


En matière de santé, le Secrétaire général constate que la principale difficulté est d’assurer une protection sociale et une distribution équitable des services de santé, et qu’il sera essentiel à cet égard de mettre de nouveau l’accent sur l’importance de l’hygiène publique.


S’agissant du désarmement et de la non-prolifération, le Secrétaire général qualifie de « très préoccupant » le fait que la Conférence du désarmement n’ait guère avancé, et de « profondément inquiétantes » l’accumulation excessive d’armes légères et de petit calibre ainsi que la facilité avec laquelle il est possible de s’en procurer dans les zones marquées par les conflits et la criminalité.


Passant ensuite à la réforme de l’ONU, le Secrétaire général indique que les diverses initiatives actuellement mises en œuvre pour réformer l’appareil intergouvernemental et rendre plus cohérente l’action des organismes des Nations Unies permettront à l’Organisation de jouer plus efficacement son rôle.  « Pour bien tenir son rôle international, l’Organisation doit porter sur elle-même un regard sans complaisance et, de concert avec les États Membres, faire en sorte que ses structures, ses pratiques opérationnelles et son personnel soient à la hauteur des défis de la prochaine décennie.  « Ensemble, nous ne craignons aucun défi.  Ensemble, rien ne nous est impossible », affirme-t-il.


Débat général


M. TSUNEO NISHIDA (Japon) a assuré que depuis le tremblement de terre du 11 mars dernier, un important effort de redressement avait été lancé dans la région de Tohoku et que le rétablissement des infrastructures et de la situation économique dans les zones côtières avançait à grand pas.  Il a souligné les efforts intensifs de son gouvernement pour stabiliser la situation à la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi.  Regrettant que certains pays continuent d’imposer des restrictions « indues » aux importations japonaises, il a engagé tous les pays à émettre des jugements pertinents, sur la base de preuves scientifiques.  M. Nishida a ensuite appelé la communauté internationale à faire tout son possible pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.  Il s’est également félicité de l’adoption, en juillet 2010 de la résolution relative au suivi du paragraphe 143 sur la sécurité humaine du Document final du Sommet mondial de 2005 (A/RES/64/291).  Tout en reconnaissant les défis auxquels sont confrontés les États Membres pour contribuer aux mandats de plus en plus complexes des missions de maintien de la paix, le représentant a estimé que l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, les États Membres et le Secrétariat devraient redoubler d’efforts pour améliorer leur coopération mutuelle.  Les missions doivent être dotées de mandats clairs et réalisables, être gérées de manière effective et disposer de ressources suffisantes, a-t-il souligné.


Abordant la question des changements climatiques, M. Nishida a estimé qu’il était important de progresser sur ce dossier lors de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui doit se dérouler à Durban.  Il a ajouté que l’appui financier accordé aux pays en développement devrait se poursuivre sans faille au-delà de 2012.  La transition vers une économie verte est une approche effective appropriée pour réaliser le développement durable, a-t-il estimé.  Le représentant a ensuite insisté sur la nécessité de faire progresser le processus de réforme du Conseil de sécurité qui, a-t-il dit, continue de stagner.  Compte tenu de la situation économique actuelle dans le monde, le budget ordinaire et les budgets des opérations et missions de maintien de la paix de l’ONU ne peuvent continuer d’augmenter, a-t-il déclaré.  C’est pourquoi, il a appelé le Secrétariat à rationaliser ses dépenses, à mettre sur pied des stratégies moins coûteuses pour s’acquitter de ses activités mandatées, et à redéployer les ressources existantes.  Lors des prochaines consultations sur le budget des programmes et sur les budgets des opérations et missions de maintien de la paix pour la période 2012-2013, une attention accrue devra être accordée à la discipline financière et à la rentabilité.  Avant de conclure, il s’est félicité des efforts déployés par le Secrétaire général pour réduire de 3% le budget des programmes.


M. WANG MIN (Chine) a estimé que le monde avait connu ces dernières années de nombreux changements en matière de gouvernance économique mondiale, dans un contexte de redressement économique incertain.  En outre, la situation sécuritaire devient de plus en plus complexe et, face aux nombreux défis, l’ONU a été appelée à établir des partenariats pour mieux répondre aux multiples défis qui se sont présentés.  Actuellement, le monde se trouve dans une situation critique pour ce qui est du développement, qui n’est pas égal entre le Nord et le Sud, a-t-il ajouté, jugeant que la tâche la plus urgente consistait à appliquer les différents objectifs et programmes.  Dans ce cadre, il a espéré que la Conférence Rio permettrait de faire le bilan des progrès et de définir de nouvelles stratégies.  L’autonomie des États doit être respectée dans le cadre du développement durable, a-t-il estimé.  Le représentant a aussi insisté sur l’ampleur de la sécheresse dans la corne de l’Afrique, rappelant que l’insécurité alimentaire menaçait la sécurité des personnes et de la planète.  Les Nations Unies peuvent jouer un rôle irremplaçable pour promouvoir le développement et doivent se réformer pour répondre aux nouveaux défis et enjeux, a-t-il estimé, en assurant que la Chine continuerait de se conformer aux buts et principes de la Charte de l’ONU et de s’acquitter de ses obligations internationales. 


M. JAKKRIT SRIVALI (Thaïlande) a estimé que les Nations Unies jouaient un rôle indispensable, notamment en fixant des objectifs communs et en coordonnant les efforts internationaux.  Les États Membres, a-t-il poursuivi, doivent appuyer le travail de l’Organisation.  Aussi imparfaite qu’elle puisse être, a-t-il poursuivi, l’ONU reste notre meilleur espoir face aux nouveaux défis auxquels nous serons confrontés.  La Thaïlande recommande au Secrétaire général d’aider en priorité ceux qui en ont besoin et d’insister sur la nécessité de promouvoir les Objectifs du Millénaire pour le développement, d’ici à 2015, a poursuivi le représentant.  M. Srivali a estimé que les populations devraient contribuer aux efforts déployés pour le développement durable.  Par ailleurs, l’assistance internationale pour la reconstruction d’un pays au lendemain d’une crise doit envisager des résultats à long terme.  Le représentant a rappelé que la bonne gouvernance était essentielle pour un fonctionnement efficace des institutions et de la mise des politiques nationales, a ajouté le représentant.  Il a estimé que la coopération Nord-Sud, Sud-Sud, bilatérale ou triangulaire était vitale pour l’échange des connaissances et des meilleures pratiques et c’est pourquoi, les Nations Unies doivent faciliter cette coopération.  Enfin, M. Srivali a indiqué que son pays appuyait la réforme de l’ONU pour renforcer son efficacité, sa responsabilité et sa transparence ainsi que pour encourager et assurer une plus grande participation de tous les États Membres.


Depuis la dernière session de l’Assemblée générale, le monde n’a pas beaucoup changé et nous sommes toujours confrontés à des défis multidimensionnels, interdépendants et simultanés, a déploré M. YUSRA KHAN (Indonésie).  Pour faire face aux changements climatiques et à l’augmentation des prix des denrées alimentaires et énergétiques, le représentant a estimé qu’il était essentiel d’adopter des mesures vigoureuses en faveur du développement dans le monde.  Par ailleurs, M. Khan a réaffirmé l’importance des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Il incombe aux États Membres, a-t-il ajouté, de mettre à la disposition de ces opérations et missions de maintien de la paix les équipements et ressources nécessaires et d’assurer au personnel déployé la formation adéquate.  L’Indonésie participe activement aux opérations de maintien de la paix depuis 1957, a-t-il rappelé, et continuera de fournir des troupes et du personnel de police aux missions.  S’agissant de la lutte contre le terrorisme, M. Khan a souhaité que toutes les mesures prises respectent l’état de droit et les droits de l’homme.  Ce n’est que par le biais d’une véritable réforme que l’ONU sera plus forte, a-t-il estimé.  Avant de conclure, il a encouragé l’ONU à renforcer sa coopération avec des organisations régionales, notamment l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).


Le développement est impossible sans l’autonomisation des femmes, a souligné M. LIZWI NKOMBELA (Afrique du Sud).  Il a en outre estimé que le NEPAD avait permis d’améliorer la confiance et l’espoir en Afrique et a appelé les Nations Unies à continuer de soutenir sa mise en œuvre, ainsi qu’à redoubler d’efforts dans la corne de l’Afrique.  L’Afrique du Sud accueillera la prochaine Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques à Durban, du 28 novembre au 9 décembre prochains, a-t-il rappelé, en souhaitant des progrès substantiels dans la mise en œuvre du Protocole de Kyoto et de la Convention, notamment sur leur volet financier.  Il s’est en outre dit préoccupé par l’impasse dans les délibérations sur le désarmement à l’ONU, estimant que ni la Conférence du désarmement, ni la Commission du désarmement ne remplissaient leurs fonctions.  Enfin, il a appelé l’Organisation à établir un partenariat fort avec l’Union africaine et d’autres organisations sous-régionales, et à assurer un siège permanent à l’Afrique et à l’Amérique latine au sein du Conseil de sécurité.


M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte) s’est félicité des efforts déployés par l’ONU et le Secrétaire général pour appuyer le Gouvernement de transition dans son pays.  Il a appelé à l’établissement d’un État palestinien qui soit également Membre de l’ONU à part entière, ainsi qu’à la création d’une zone libre d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Il a estimé qu’une aide particulière devrait être accordée à l’Afrique, et en particulier au Soudan du Sud.  Le représentant a également souhaité que des progrès notables soient réalisés lors de la Conférence Rio+20, qui se tiendra en 2012.  Il a par ailleurs appelé à une réforme des structures gouvernementales dans le but de renforcer le rôle des pays en développement à l’échelon international.


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a appelé les Nations Unies à explorer davantage les sentiers de la médiation pour prévenir les conflits et juguler les coûts exorbitants des opérations de maintien de la paix.  Dans ce cadre, l’accent devrait être mis sur les causes profondes des crises, notamment la lutte contre la criminalité transnationale organisée, le trafic de drogues, la circulation illicite des armes et les violations des droits de l’homme.  La promotion de la bonne gouvernance et de la démocratie est également nécessaire, alors que toute faiblesse, lenteur ou négligence risque de saper l’efficacité des actions menées par l’ONU, a-t-il ajouté.  Le représentant a estimé qu’une attention particulière devrait être portée aux mutations survenues au Moyen-Orient, et a appelé à rompre le statu quo qui existe actuellement entre les Israéliens et les Palestiniens.  Saluant l’action déterminée de la communauté internationale en Côte d’Ivoire, en Guinée, en Guinée-Bissau et au Soudan, il a demandé de ne pas perdre de vue la situation dramatique de la Somalie.  Sans une paix durable, tous les efforts de développement sont voués à l’échec, a-t-il souligné, convaincu que l’adoption d’un traité sur le commerce des armes devrait contribuer à mobiliser les efforts de la communauté internationale.  Aujourd’hui plus que jamais, les crises mondiales exigent l’adoption d’une approche multilatérale plus engagée et inclusive, a poursuivi M. Diallo.  Il est donc urgent de repenser et réformer les méthodes et les modes d’action internationaux, en assurant aussi que les engagements pris soient tenus.  L’Africain n’a besoin ni de pitié, ni de charité, mais des outils qui lui permettent de créer des emplois et des revenus, a-t-il rappelé, en estimant que transparence, ouverture et inclusion devraient être les maîtres mots du nouvel ordre mondial.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a évoqué les graves problèmes structurels de la situation économique et financière dans le monde, en faisant observer que l’écart entre les plus pauvres et les plus riches se creusait davantage.  Il s’est également inquiété de ce que les « tendances » que connaissent actuellement les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne ne risquent de s’étendre dans d’autres régions du monde.  Le représentant s’est ensuite félicité des « changements sans précédent » que connaissent certains pays ayant « une structure de pouvoir autoritaire ».  Le représentant s’est par ailleurs inquiété des répercussions des émissions de gaz à effet de serre et, dans un deuxième temps, des irruptions de violence indiscriminée en Afghanistan et au Pakistan.  Tout en se félicitant de la qualité du rapport du Secrétaire général, il a regretté que les travaux sur la réforme du Conseil de sécurité se trouvent dans une impasse.  L’Assemblée générale, a-t-il dit, n’a pas été en mesure de parvenir à un consensus sur cette question.


Mme ZOYA KOLONTAI (Bélarus) s’est félicitée de l’approche conceptuelle du rapport du Secrétaire général, notamment dans la perspective d’accélération des progrès vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le Bélarus attend beaucoup de la prochaine Conférence Rio+20 sur le développement durable et appelle les Nations Unies à prendre des mesures concertées pour réformer les institutions financières internationales afin de mieux répondre aux besoins du groupe important des pays à revenu moyen.  Dans un contexte où se forment toutes les conditions économiques pour aggraver les tensions entre États, les Nations Unies doivent s’engager fermement sur la voie de la diplomatie préventive, a-t-elle dit, estimant que le recours à la force pour régler les conflits ne permettait pas de parvenir à une stabilisation à long terme.  La représentante a déploré le manque de progrès de la Conférence du désarmement, une plateforme essentielle, dont les progrès, a-t-elle dit, dépendent de la volonté politique d’un groupe d’États très puissants.  Une autre grande menace à la paix et la sécurité internationales est le terrorisme, a-t-elle souligné, en estimant que ce fléau devrait être combattu par des actions concertées de la communauté internationale et des mesures pour lutter contre l’utilisation des technologies de l’information pour le recrutement ou l’apologie du terrorisme.  La responsabilité de protéger, a-t-elle rappelé, ne doit pas servir de prétexte pour porter atteinte à la souveraineté des États.  Toute intervention militaire soutenue par la communauté internationale doit avoir un caractère exceptionnel et se faire dans le respect de la Charte des Nations Unies, a-t-elle déclaré.  Évoquant la tragédie de Fukushima, la représentante a souligné qu’il était nécessaire de prendre des mesures contre les radiations atomiques et demandé un élargissement de la composition du Comité scientifique sur la question en vue de bénéficier de l’expérience de pays ayant une expérience en matière nucléaire.  Avant de conclure, elle a soutenu la réforme de l’ONU pour mieux répondre aux attentes des États Membres.


M. RAHMAN KHAN (Inde) a tout d’abord estimé que l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme international fournirait une base juridique solide pour combattre ce fléau et permettrait ainsi de compléter la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Il a ensuite déclaré que la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale avait démontré qu’une majorité d’États Membres favorisaient l’élargissement des catégories de membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité.  Si, dans l’ensemble, des progrès ont été réalisés depuis la tenue, en 2010, de la Réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, trop peu d’efforts ont été consacrés à la réalisation de l’Objectif nο8 sur les partenariats mondiaux, a-t-il fait observer.  Malgré une réduction notable de la pauvreté extrême dans les pays en développement, a-t-il noté, la proportion de personnes souffrant de la faim n’a pas changé.  C’est pourquoi, il faut accorder une attention accrue sur les mécanismes qui gèrent l’accès à la nourriture dans le monde en développement, a-t-il souligné.  Évoquant la prochaine Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra à Durban à la fin de l’année, le représentant a souhaité que les négociations puissent déboucher sur un document final « ambitieux et équilibré ».  Il a également estimé que la Conférence Rio+20, prévue en 2012, devrait être l’occasion de replacer le développement durable au cœur de la matrice de développement mondial.  M. Khan a ensuite appuyé les efforts consacrés par le Secrétaire général pour renforcer les capacités des Casques bleus dans « des situations de plus en plus complexes et difficiles ».  Il est impératif de s’assurer que toutes les décisions concernant le mandat des opérations et missions de maintien de la paix tiennent compte des ressources et capacités nécessaires qui permettront à ces opérations et missions de s’acquitter efficacement de leur mandat.


M. SALAHALDIEN KHAIR(Soudan) a estimé que la communauté internationale faisait face à une série de défis mondiaux qui exigent des actions concertées.  La fourniture d’une aide internationale pour le développement de l’Afrique doit être une priorité absolue, a-t-il souligné, en précisant que les efforts doivent également porter sur la question de la dette des pays les plus pauvres.  Le Soudan, qui fait de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement une priorité, propose qu’un bilan des obstacles auxquels sont confrontés les pays en développement soit dressé afin de déterminer l’aide dont ils ont besoin.  Le représentant a indiqué que son pays aurait préféré que le Secrétaire général reconnaisse, dans son rapport, les efforts du Soudan pour la paix.  Ces efforts, entrepris par le Président Omar Al-Bashir, ont permis au peuple du Soudan du Sud d’exercer son droit à l’autodétermination, a-t-il déclaré, ajoutant que le Soudan souhaitait avoir des relations de bon voisinage avec ce nouveau pays, dans le respect des intérêts de tous.  De manière générale, le travail des Nations Unies doit être marqué par le professionnalisme et l’impartialité, a-t-il estimé, en appelant l’Organisation à prendre ses distances avec tout plan qui vise certains pays sur la base d’une approche partiale.


M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal) s’est dit très préoccupé par le fait que les pays les moins avancés (PMA) ne puissent réaliser un certain nombre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Pour sortir de la catégorie des PMA, les pays concernés devraient renforcer leur capacité de production, moderniser leurs infrastructures et leurs institutions et faire preuve d’une ferme volonté politique.  Le représentant a par ailleurs fait observer que certains progrès avaient été réalisés pour réformer le maintien de la paix.  Il a cependant estimé que les membres du Conseil de sécurité devraient avoir des objectifs communs et qu’un cadre stratégique cohérent s’imposait pour assurer le succès des opérations de maintien de la paix sur le terrain.  Il a également cité l’importance d’établir un cadre consultatif institutionnalisé pour les pays contributeurs de troupes et de forces de police afin d’assurer leur participation continue à toutes les étapes du maintien de la paix.  M. Acharya a ensuite attiré l’attention sur le fait qu’en raison des changements climatiques, la fonte de nombreux glaciers du Népal est imminente, ce qui causerait d’importantes pertes en vies et en biens.  « Ma délégation, a-t-il ajouté, est gravement préoccupée par le manque de progrès réalisés lors des pourparlers sur les changements climatiques et souhaite l’établissement d’objectifs ambitieux pour y faire face. »  Passant ensuite à la question du désarmement, il a estimé que les mécanismes régionaux étaient capables de compléter les efforts déployés pour faire avancer l’agenda mondial du désarmement.  Le Centre régional pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique, qui siège à Katmandou, a un rôle à jouer pour relancer le Processus de Katmandou et renforcer ainsi le dialogue et la confiance dans la région, a-t-il assuré.


M. ANTONIO GUMENDE (Mozambique) a estimé que les Nations Unies avaient fait la preuve de leur capacité à s’adapter et à se transformer pour faire face à la complexité des nouvelles réalités.  Le rapport du Secrétaire général donne plusieurs exemples des réponses apportées aux menaces à la paix et à la sécurité, ou encore aux catastrophes humanitaires, s’est-il félicité, saluant à cet égard le renforcement des partenariats avec les organisations régionales et sous-régionales.  Toutefois, les ressources financières nécessaires à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement ne sont pas disponibles et les promesses faites n’ont pas été tenues par les partenaires pour le développement, a-t-il noté.  C’est pourquoi, il faudrait mettre au point un cadre global de développement post-2015 qui réponde aux besoins de tous les États Membres, des moins avancés aux plus développés.  Les récentes révoltes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient témoignent de la vulnérabilité de la paix et de la sécurité, en l’absence d’une réponse satisfaisante aux besoins et droits fondamentaux des individus, a poursuivi M. Gumende.  Alors que ces pays retournent à la normale, les Nations Unies doivent continuer à jouer un rôle clef pour aider à l’édification d’institutions démocratiques et pour répondre aux besoins sociaux des populations.  L’expérience de la transition au Mozambique montre qu’un partenaire impartial et crédible est essentiel pour bâtir la confiance et renforcer le dialogue entre les parties, a-t-il insisté, en saluant la décision politique d’établir une mission de l’ONU en Libye.  De son côté, le Mozambique a fait des progrès significatifs dans le cadre de son partenariat avec les Nations Unies, notamment en tant que pays pilote dans la mise en œuvre de l’initiative « Unis dans l’action », et dans la lutte contre la pauvreté, où les programmes conjoints des Nations Unies, en appui aux objectifs du Gouvernement, ont permis de gagner en efficacité et de produire des résultats positifs.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Commission des questions politiques spéciales: les délégations déplorent les lenteurs de certains processus de décolonisation

CPSD/478

Commission des questions politiques spéciales: les délégations déplorent les lenteurs de certains processus de décolonisation

3/10/2011
Assemblée généraleCPSD/478
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

2e séance – après-midi


COMMISSION DES QUESTIONS POLITIQUES SPÉCIALES: LES DÉLÉGATIONS DÉPLORENT LES LENTEURS

DE CERTAINS PROCESSUS DE DÉCOLONISATION


Les délégations des États d’Amérique du Sud s’opposent à celle

du Royaume-Uni sur la question de la souveraineté sur les Îles Falkland (Malvinas )


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a débuté, cet après-midi, son débat général de cinq jours sur les questions de décolonisation liées aux 16 territoires non autonomes.  


Cinquante ans après l’adoption par l’Assemblée générale de la résolution 1514, relative à l’application de la « Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux », deux millions de personnes vivent toujours sous des régimes quasi coloniaux, dans 16 territoires non autonomes, ont regretté plusieurs délégations, dont celle de la Chine.  Les lenteurs constatées dans le processus de décolonisation ont également été déplorées par les représentants du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Lesotho, pour lesquels la situation du Sahara occidental revêt un intérêt particulier dans la mesure où il s’agit du dernier territoire non autonome en Afrique.  


Rejoignant ce propos, le Président par intérim du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, M. Pedro Nunez Mosquero, de Cuba, a remarqué qu’au cours des deux dernières décennies, seuls l’indépendance du Timor-Leste et l’organisation de deux référenda au cours desquels l’archipel des Tokélaou a réaffirmé ses liens privilégiés avec la Nouvelle-Zélande, ont été des succès du processus de décolonisation.  Pour aller de l’avant, il faut établir un dialogue plus soutenu entre les territoires non autonomes et les puissances administrantes, mais également avec le Comité spécial, a-t-il préconisé. 


Créé en 1961, ce Comité, également appelé « Comité spécial des Vingt-Quatre », est chargé d’examiner la situation politique, économique et sociale de chacun des territoires non autonomes.  Le Comité des Vingt-quatre envoie des missions dans ces territoires, organise des séminaires régionaux, et met en œuvre les mesures approuvées par l’Assemblée générale.


Le représentant de l’Argentine a rappelé le conflit de souveraineté qui oppose son pays au Royaume-Uni au sujet des îles « Malvinas », de la Géorgie du Sud et les îles Sandwich du Sud.  Qualifiant ce différend colonial « d’anachronique », il a rappelé dans le droit fil de la résolution 1514, « qu’il existe plus d’une forme de colonialisme » et souligné les deux principes essentiels pour aborder les différents cas d’occupation que sont l’auto-détermination et l’intégrité territoriale.  Dans le cas des îles Malvinas/Falkland, le principe d’auto-détermination est, selon lui, foulé aux pieds.  Les délégations des États  d’Amérique latine et des Caraïbes ont appuyé la souveraineté de l’Argentine sur ces Îles.


De son côté, le représentant du Royaume-Uni a affirmé que son gouvernement n’avait aucun doute quant à sa souveraineté sur les îles « Falkland », et qu’il n’y aurait aucune négociation sur cette question à moins que les habitants des îles Falkland ne le demandent eux-mêmes.


En début de séance, le Rapporteur du Comité spécial des Vingt-Quatre, M. Bashar Ja’afari, de la Syrie, a présenté le rapport de ce Comité.


La Quatrième Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 4 octobre, dans l’après-midi à 15 heures, avec l’audition de pétitionnaires.


DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUTES LES QUESTIONS RELATIVES À LA DÉCOLONISATION


Présentation du rapport du Comité spécial chargé de l’étude de la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux: (A/66/23)


Dans la présentation qu’il a faite de ce rapport, M. BASHAR AL JA’AFARI (Syrie), Rapporteur du Comité spécial chargé de l’étude de la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, aussi appelé Comité des Vingt-Quatre, a indiqué que le premier chapitre du rapport faisait le point sur les travaux menés par le Comité au cours de la période considérée.  Les chapitres 2 à 11 portent quant à eux sur des informations thématiques et spécifiques aux différents territoires non autonomes.  Les recommandations du Comité, qui sont présentées sous forme de projets de résolutions à soumettre à l’examen et à l’adoption de l’Assemblée générale, figurent au chapitre 12 de ce rapport.  M. Ja’afari a également présenté les révisions à apporter à certains de ces projets de résolutions à la lumière de développements récents survenus dans certains territoires, notamment à Samoa, Guam, Montserrat, et dans les Iles Turques et Caïques.


Débat général


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) qui s’exprimait au nom du Mouvement des pays non-alignés, a apporté le soutien renouvelé de ce groupe de pays aux aspirations des peuples vivant sous occupation coloniale à exercer leurs droits à l’autodétermination, dans le droit fil de la Charte des Nations Unies.  L’élimination de la colonisation reste l’une des priorités des Nations Unies, a-t-il poursuivi, avant d’affirmer que la proclamation pour la période couvrant les années 2011 à 2020, d’une troisième Décennie de l’élimination du colonialisme constitue à cet égard un message fort.  Il a ensuite encouragé toutes les parties prenantes à accélérer leurs efforts afin d’obtenir des résultats tangibles.


M. Abdelaziz a exhorté les administrations des puissances occupantes à s’acquitter des dédommagements nécessaires afin de compenser les conséquences économiques, sociales et culturelles de leur occupation des territoires et des peuples non autonomes et de réparer les préjudices dont sont victimes les populations concernées.  Il a exhorté la communauté internationale à assurer la préservation des intérêts des peuples vivant sous occupation étrangère, y compris la sauvegarde de leur héritage culturel. Puis, il a demandé aux États Membres qu’ils appliquent pleinement les résolutions et décisions de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) concernant le retour des biens culturels appartenant aux peuples qui étaient ou sont toujours sous occupation coloniale.  Enfin, il a apporté son soutien à l’exercice de l’inaliénable droit à l’autodétermination de tous les peuples, et notamment ceux de Porto-Rico et de Palestine.


M. OCTAVIO ERRAZURIZ (Chili) a pris la parole au nom des États du Groupe de Rio, et a réaffirmé d’emblée la souveraineté de l’Argentine sur les îles Malvinas.  Le Groupe de Rio souhaite que les négociations reprennent au plus tôt sur ce différend de souveraineté entre l’Argentine et le Royaume-Uni dans le but de parvenir à une solution pacifique et définitive au différend, a dit M. Erraruriz.  Pour ce qui est de l’exploration et de l’exploitation, par le Royaume-Uni, des hydrocarbures dont les réserves se trouvent sur le plateau continental de l’Argentine, le représentant a rappelé que l’Assemblée générale avait demandé aux deux parties de ne pas prendre de décisions qui pourraient entraîner des modifications unilatérales de la situation de ces îles.  Le Groupe de Rio s’en tient à la déclaration du 10 février 2010, faite par les Chefs d’État d’Amérique latine et des Caraïbes, lors du Sommet de l’Unité, consacrée à cette question.  Le Groupe de Rio refuse en outre toute activité militaire du Royaume-Uni sur et autour des îles Malvinas, a déclaré le représentant.


Abordant la question de Porto-Rico, le représentant a rappelé que pendant 35 ans, et par le biais de 30 résolutions et décisions adoptées à ce jour, la Quatrième Commission n’a cessé de réaffirmer le droit à l’autodétermination et à la jouissance de son identité nationale du peuple portoricain.  S’agissant de la situation au Sahara occidental, le Groupe de Rio réaffirme son soutien à toutes les résolutions adoptées par l’Assemblée générale et par le Conseil de sécurité sur cette question et appuie les efforts déployés par le Secrétaire général et par son Envoyé spécial pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable, juste et durable qui permette l’exercice à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. 


Mme LILIAN SILVEIRA (Uruguay) s’exprimant au nom du MERCOSUR, a rappelé la souveraineté de l’Argentine sur les îles Malvinas, de Géorgie du Sud et Sandwiches, avant de rappeler l’intérêt régional qui s’attache à la résolution du différend concernant ces îles.  Elle a également condamné la menée d’activités unilatérales par le Royaume-Uni concernant l’exploitation de ressources naturelles renouvelables et non renouvelables du plateau continental argentin, avant de rappeler la décision « déplorable » du Royaume-Uni de disposer des navires de combat dans le territoire des Îles Malvinas, « battant ainsi en brèche la volonté permanente de dialogue de l’Argentine. »  Mme Silveira a ensuite exprimé son appui à la mission de bons offices du Secrétaire général, avant de souligner la dimension régionale du différend entre le Royaume-Uni et l’Argentine.  La conduite d’exercices militaires, notamment des tirs de missiles, par le Royaume-Uni, est en contradiction avec les résolutions pertinentes des Nations Unies, a-t-elle rappelé, avant de conclure que l’appel de l’Assemblée générale s’agissant de la situation coloniale des îles Malvinas ne pouvait plus être ignoré.


M. MOTLATSI RAMAFOLE (Lesotho) a rappelé que le 4 octobre 2011 marquerait le quarante-cinquième anniversaire de l’indépendance de son pays avant de déplorer l’insuffisance des progrès enregistrés lors de la seconde Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.  Seul le Timor-Leste a acquis son indépendance au cours de cette période  La troisième Décennie devrait permettre d’aller de l’avant, a-t-il poursuivi.  Le représentant a souligné que la situation au Sahara occidental était la question coloniale la plus cruciale de l’agenda onusien, avant d’exhorter les parties au conflit à entamer sans plus tarder les négociations nécessaires. Il a ensuite plaidé pour qu’un financement adéquat soit fourni au Comité spécial des Nations Unies pour la décolonisation, afin qu’il puisse visiter tous les territoires occupés et s’acquitter de son mandat.  Il a exhorté le Comité à adopter une approche différente selon les spécificités de chaque territoire.  Le représentant a souligné le rôle que pourrait jouer le Département de l’information des Nations Unies afin que les populations des territoires sous occupation soient pleinement informées des options politiques mises à leur disposition.  M. Ramafole a conclu que le colonialisme n’appartenait pas à une période révolue et que son élimination restait toujours d’actualité.


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a rappelé que le 14 décembre dernier, la communauté internationale avait célébré le cinquantième anniversaire de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.  Mais, « aujourd’hui, force est de reconnaitre qu’il y a les lenteurs calculées qui obstruent encore la voie de l’autodétermination des peuples des 16 territoires non autonomes », a déploré M. Diallo.  Pour la délégation sénégalaise, la Quatrième Commission doit continuer d’exiger des puissances administrantes qu’elles assument leurs obligations et devoirs en matière de décolonisation, a dit le représentant, en regrettant que seul le Timor-Leste ait pu accéder à son indépendance depuis 1988.


Abordant la question du Sahara occidental, le Sénégal réaffirme son attachement à la consolidation des rapports entre tous les pays du Maghreb et du continent africain, a dit le représentant.  M. Diallo a soutenu la dernière initiative marocaine, qu’il a qualifiée de « proposition réaliste ».  Il a appuyé également les efforts du Secrétaire général et de son Envoyé personnel pour le Sahara occidental et invité les délégations à parvenir à un consensus sur le projet de résolution portant sur cette question.


M. YOUSSOUFFOU BAMBA (Côte d’Ivoire) a axé son intervention sur la question du Sahara occidental qui « intéresse particulièrement la délégation ivoirienne dans la mesure où elle entretient de très bonnes relations avec les parties concernées ».  Il a saisi cette occasion pour encourager les parties à s’engager résolument sur la voie de négociations directes.  Il a salué l’initiative marocaine, communiquée au Secrétaire général en avril 2007, qui « dénote des efforts sérieux et crédibles entrepris par le Maroc, tendant à conduire à l’obtention de solutions réalistes ».  La Côte d’Ivoire exhorte par conséquent les parties à poursuivre les négociations dans le cadre de pourparlers tenus sous les auspices des Nations Unies, ce qui contribue à améliorer les mesures de confiance.  La Côte d’Ivoire est attachée à la paix et à la sécurité sur tout le continent africain, ainsi qu’au renforcement des rapports fraternels entre tous les pays et peuples de ce continent, a précisé le représentant.  C’est pourquoi, la Côte d’Ivoire appuie les efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, a dit M. Bamba.  « Le statu quo est inacceptable et il ne profite à aucune partie » a encore estimé M. Bamba.  Il a invité les parties à reprendre des négociations orientées sur les questions de fond et à faire les compromis nécessaires pour dépasser leurs divergences afin d’asseoir les bases d’un dialogue constructif.


M. DIEGO LIMERES (Argentine) a rappelé l’entier soutien de son pays à la poursuite du processus de décolonisation sous l’égide des Nations Unies, soulignant que la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme devrait donner un nouvel élan.  Le Comité spécial des Vingt-Quatre des Nations Unies a un rôle clef à jouer à ce titre, a-t-il poursuivi.


Il a rappelé dans le droit fil de la résolution 1514, qu’il existait plus d’une forme de colonialisme et a souligné les deux principes essentiels pour aborder les différents cas de sortie d’occupation que sont l’auto-détermination et l’intégrité territoriale.  « Le principe d’auto-détermination est particulièrement foulé aux pieds par la persistance d’un différend colonial anachronique de souveraineté concernant les territoires des Îles Malvinas, Géorgie du Sud et Sandwiches du Sud », a-t-il déploré.  L’occupation coloniale de ces territoires par le Royaume-Uni constitue une atteinte à l’intégrité de l’Argentine, a-t-il poursuivi, avant d’indiquer que le différend de souveraineté sur ces territoires devait être réglé en prenant en compte les intérêts des populations de ces îles.


M. Limeres a ensuite condamné l’exploitation de ressources naturelles renouvelables et non renouvelables de ces territoires, à laquelle se livre le Royaume-Uni.  La conduite d’exercices militaires, notamment des tirs de missiles, par le Royaume Uni, est également en contradiction avec les résolutions pertinentes des Nations Unies, a-t-il poursuivi.  Il a ensuite insisté sur la dimension régionale de ce différend, avant de souligner la permanente volonté de dialogue de son pays.  « La question des Malvinas » est un test crucial de la crédibilité des Nations Unies, a-t-il conclu.


M. PHILIP PRAHAM (Royaume-Uni) a expliqué que les relations de son Gouvernement avec ses territoires étaient basées sur la volonté de leurs peuples.  Le Royaume-Uni n’a pas l’intention de leur imposer l’indépendance, mais se tient prêt à répondre aux souhaits de ses territoires, a-t-il dit.  En attendant, il reste engagé pour  garantir leur développement continu, a encore précisé M. Parham.  Le Ministère des affaires étrangères britannique se base sur le principe que ses politiques doivent être adaptées aux situations spécifiques de chacun de ses territoires, et il a engagé une révision de leur statut constitutionnel de manière à les doter chacun d’une constitution moderne.  « Nous estimons que la structure fondamentale des relations entre le Royaume-Uni et ses territoires est la bonne », a déclaré le délégué tout en ajoutant que le moment n’était pas venu pour s’engager dans de nouveaux arrangements.  Le Gouvernement britannique est activement engagé à renforcer les arrangements de bonne gouvernance et de gestion économique de ses territoires d’outre-mer et à améliorer les services d’appui à ces territoires.  À cette fin, il maintient un dialogue et des consultations régulières sur des questions d’intérêt mutuel.  « Le Gouvernement n’a aucun souhait de promouvoir une forme de microgestion de ces territoires », a expliqué le représentant.  Cependant, il attend de leur part le respect de certaines obligations internationales.


Abordant la question des Îles Turques et Caïques, M. Parham a expliqué que les jalons qui avaient été définis comme pré-conditions à la tenue des élections n’avaient pas encore été réalisés.  Cependant, le Gouvernement du Royaume-Uni reste déterminé à ce que ces élections puissent avoir lieu d’ici 2012, a-t-il indiqué.  Il a également fait part du fait qu’après plusieurs années de négociations avec les responsables de Montserrat, ce territoire a pu être doté d’une nouvelle Constitution cette année.


M. DANILO ROSALES DIAZ (Représentant du Nicaragua) a souligné l’importance cruciale qui s’attachait à l’élimination du colonialisme.  S’agissant de Porto-Rico, il a rappelé que les engagements pris devaient être honorés, et a souhaité que l’Assemblée générale examine la situation à Porto-Rico sous tous ses aspects.  Le peuple de ce territoire doit pouvoir exercer son droit à l’autodétermination, a-t-il poursuivi, rappelant que huit millions de Portoricains vivaient « sous le joug colonial ».  Il s’est dit convaincu que Porto-Rico deviendrait un jour membre des Nations Unies, « l’Empire » ne pouvant pas toujours s’y opposer.


Le représentant a ensuite « rappelé le caractère indiscutable de la souveraineté de l’Argentine sur les territoires des Îles Malvinas, Sandwiches du Sud et Géorgie du Sud », soulignant dans le même temps que l’Argentine avait toujours fait montre d’une volonté de dialogue pour régler son différend avec le Royaume-Uni.  Les agissements du Royaume-Uni –conduite d’exercices militaires, tirs de missiles notamment- ne vont malheureusement pas dans le sens d’une solution négociée, a-t-il déploré.  En conclusion, il a soutenu le « peuple sahraoui dans l’exercice de son droit à l’autodétermination  ».


M. WU RAO (Chine) a estimé qu’avec l’adoption de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, les Nations Unies ont contribué à faire progresser le processus de décolonisation dans le monde.  Cependant, à l’heure actuelle, il existe toujours 2 millions de personnes qui vivent dans des territoires non autonomes, et la communauté internationale a toujours une responsabilité envers eux, a estimé le représentant.  Pour sa part, la Chine appuie l’annonce de la troisième Décennie internationale pour l’éradication du colonialisme et espère que les puissances administrantes coopéreront plus étroitement avec le Comité spécial.


M. SAID MOHAMED OUSSEIN (Comores) a centré son intervention sur la situation au Sahara occidental qui n’a pas enregistré d’évolutions positives depuis de longues années.  Le statu quo actuel n’est plus viable, a t il affirmé, d’autant plus qu’il a pour effet d’alimenter le terrorisme et le crime organisé.  Il a indiqué que la proposition du Maroc pour une large autonomie du Sahara occidental était « une option réaliste, viable et sage ».  Il a exhorté toutes les parties à faire fond sur la dynamique enclenchée par la proposition marocaine afin que les efforts de la communauté internationale soient enfin couronnés de succès.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a rappelé que cette année marquait le cinquante-et-unième anniversaire de l’adoption de la résolution 1514 de l’Assemblée générale sur la Déclaration de l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, ainsi que le cinquantième anniversaire du Comité spécial des Vingt-Quatre.  La délégation du Brésil réitère son engagement historique d’appui aux droits légitimes de l’Argentine quant au différend de souveraineté qui existe avec le Royaume-Uni sur les Îles Malvinas (Malouines), a dit Mme Cordeiro Dunlop.  Elle a regretté qu’à ce jour aucun progrès n’ait eu lieu en vue d’une reprise des négociations entre les deux parties concernées.  La représentante a également appuyé le rôle de la mission de bons offices du Secrétaire général sur cette question.  Par ailleurs, le Brésil souhaite souligner la déclaration conjointe signée à Buenos Aires le 31 janvier dernier, et dans laquelle les présidents argentin et brésilien ont réaffirmé que l’exploitation des hydrocarbures dans le plateau continental de l’Argentine par le Royaume-Uni constitue une série d’actions unilatérales contraires aux souhaits de l’Assemblée générale, de même que les activités militaires britanniques menées dans ces îles, qui sont illégales.


M. THIERRY ALIA (Bénin) a, dans une allocution très courte, exprimé son accord « avec tout ce qui a été dit jusqu’à présent ».


Droits de réponse


La représentante du Royaume-Uni a exercé son droit de réponse suite aux interventions des différentes délégations des États d’Amérique latine.  Elle a affirmé que pour son gouvernement il n’existait aucun doute quant à la souveraineté britannique sur les îles Falkland.  Il ne peut y avoir aucune négociation sur la souveraineté des ces îles tant que leur population ne le souhaite pas, a-t-elle fait valoir ajoutant que les représentants démocratiquement élus de ces îles avaient clairement exprimé leurs positions cette année au Comité des Vingt-Quatre.  Ils ont notamment réaffirmé le fait que les îles Falkland n’avaient aucune population indigène et qu’aucune population civile n’y avait été implantée de force.  Par ailleurs, le Gouvernement des îles Falkland peut exercer son droit à l’exploitation de ses ressources naturelles, a encore répondu la représentante aux accusations faites au sujet de l’exploitation des hydrocarbures des ces îles par le Royaume-Uni.  Pour ce qui est de la présence militaire britannique, la représentante a expliqué que le Gouvernement du Royaume-Uni maintenait une base militaire « inoffensive » aux Falkland et n’y mène que des activités de la même nature.


Le représentant de l’Argentine, a exercé son droit de réponse, et a rappelé que les îles Malvinas, Sandwiches du Sud et Géorgie du Sud, illégalement occupées par le Royaume-Uni, faisaient partie intégrante du territoire argentin. L’Assemblée générale a reconnu qu’il s’agissait bien d’un différend de souveraineté, a-t-il poursuivi, regrettant dans le même temps les « tergiversations » du Royaume-Uni qui préfère dissimuler «l’usurpation » de ce territoire commise en 1833.  Il a ensuite rappelé l’engagement sans équivoque des deux pays pour aboutir à une solution négociée, exhortant le Royaume-Uni à s’engager dans cette voie, au lieu de vouloir « réécrire l’Histoire ».  Il a aussi souhaité que le Royaume-Uni cesse de susciter des attentes exagérées parmi les populations de ces îles, s’agissant de l’utilisation des ressources naturelles.  En conclusion, il a réaffirmé avec vigueur la souveraineté de l’Argentine sur les territoires des îles Malvinas.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Troisième Commission entame les travaux de sa soixante-sixième session avec un débat général sur le développement social

AG/SHC/4004

La Troisième Commission entame les travaux de sa soixante-sixième session avec un débat général sur le développement social

3/10/2011
Assemblée généraleAG/SHC/4004
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

2e et 3e séances - matin et après-midi


LA TROISIÈME COMMISSION ENTAME LES TRAVAUX DE SA SOIXANTE-SIXIÈME SESSION AVEC UN DÉBAT GÉNÉRAL SUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL


La montée des inégalités sociales est une « bombe à retardement »

estime le numéro deux du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU


La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a entamé ce matin les travaux de sa soixante-sixième session avec un débat général sur le développement social, l’occasion pour les 35 délégations qui y ont pris part d’insister sur l’impact social de la crise économique et financière mondiale.  


Dans une déclaration liminaire, le Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations, M. Thomas Stelzer, a estimé que la montée des inégalités sociales était « une bombe à retardement ».  « Si l’on ne s’en occupe pas, elles détruiront le tissu moral de notre société et saperont les perspectives de développement social », a-t-il déclaré.


M. Stelzer, s’exprimant au nom du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, qui dirige aussi le Département des affaires économiques et sociales (DESA), M. Sha Zukang, a jugé impératif de comprendre les liens fondamentaux entre les politiques sociales et économiques.  Une croissance durable, équitable et inclusive doit reposer sur un pilier social solide.


Le Président de la Troisième Commission, M. Hussein Haniff (Malaisie), a présenté le programme de travail* de la session.  Une fois celui-ci adopté, la Commission a entendu les présentations de rapports sur le développement social par la Directrice de la Division des politiques sociales et du développement social du Département des affaires politiques et sociales, Mme Daniela Bas, et par le Sous-Secrétaire général aux droits de l’homme, M. Ivan Šimonović.


Lors du débat sur le développement social qui a suivi, les représentants des groupes régionaux ont souligné la croissance du chômage, de la pauvreté et de la vulnérabilité.  Le ralentissement économique a comprimé les dépenses sociales dans la plupart des pays en développement, tandis que les mesures d’austérité dans le domaine des finances publiques ont nui aux dépenses sociales des pays développés et menacé les débuts de reprise.


Plusieurs délégués de la jeunesse, notamment européens, ont pris la parole pour demander un rôle accru en tant qu’acteurs du développement social, d’autant plus que les jeunes subissent de plein fouet la crise. 


Trop souvent, la participation des jeunes est utilisée de manière « symbolique » par les politiques, a ainsi jugé un délégué allemand.


Jusqu’au 22 novembre, la Troisième Commission examinera diverses questions portant sur le développement social, la prévention du crime et la justice pénale, le contrôle international des drogues, la promotion de la femme, ainsi que la promotion et la protection des droits de l’enfant.


Les droits des peuples autochtones, l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, le droit des peuples à l’autodétermination et les questions relatives aux réfugiés, aux rapatriés et aux personnes déplacées seront également à l’ordre du jour.


Dans le cadre de la promotion et de la protection des droits de l’homme, la Commission organisera plusieurs dialogues avec les rapporteurs spéciaux, les représentants spéciaux et les experts indépendants.


Le rapport du Conseil des droits de l’homme devrait être examiné le 2 novembre.


La Troisième Commission poursuivra son débat général sur le développement social demain à 10 heures.


*A/66/250, A/C.3/66/1, A/C.3/66/L.1 et A/C.3/66/L.1/Add.1/Rev.1


DÉVELOPPEMENT SOCIAL


--    Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/66/124

et A/66/226)


--    Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/66/62–E/2011/4

, A/66/121, A/66/61–E/2011/3, A/66/128, A/66/129 et A/66/136)


--    Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/66/173)


Mme DANIELA BAS, Directrice de la Division des politiques sociales et du développement du Département des affaires politiques et sociales (DESA), a indiqué que le rapport du Secrétaire général sur la « suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale » (A/66/124) faisait état de reculs importants dans les domaines de la pauvreté, de l’emploi, de la faim, de l’éducation, de la santé et de l’intégration sociale et que les efforts de redressement avaient été lents et inégaux.  La tendance croissante, dans les pays développés, vers la consolidation sociale et l’austérité, sape le potentiel de redressement de la crise sociale, a-t-elle averti. 


Elle a également indiqué que ce rapport concluait à la nécessité d’une croissance économique durable qui soit également inclusive et équitable.  Les perspectives d’emplois et de travail décent doivent être intégrées aux objectifs macroéconomiques, les ressources fiscales doivent être conservées en temps d’essor et des systèmes universels de protection sociale sont nécessaires, a-t-elle résumé.


Le rapport du Secrétaire général contient une analyse de l’impact social de la crise mondiale, à la lumière du débat tenu à la quarante-neuvième session de la Commission du développement social.  Il passe également en revue les principales initiatives et mesures prises par les États Membres et les organismes des Nations Unies pour donner suite aux textes issus du Sommet mondial pour le développement social et de la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale afin de faire face à la crise mondiale.  Enfin, il présente un ensemble de recommandations pour examen par l’Assemblée générale.


Passant ensuite au rapport sur la « situation sociale dans le monde 2011: la crise sociale » (A/66/226), Mme Bas a constaté que malgré des mesures de relance coordonnées, le redressement suite à la crise économique et financière demeurait « fragile et inégal », et que le ralentissement économique avait provoqué une baisse des dépenses sociales dans la plupart des pays en développement.  Suite à la crise mondiale, des dizaines de millions de personnes ont été « prises au piège » par la pauvreté extrême, tandis que le nombre de personnes souffrant de la faim a atteint le chiffre de plus d’un milliard, « le plus important qui ait été recensé ».  La Directrice a aussi fait savoir que le rapport mettait l’accent sur l’importance d’adopter des politiques sociales inclusives et d’avoir une protection sociale universelle.


Dans ce rapport, le Secrétaire général note que deux conclusions fondamentales en découlent: premièrement, les pays doivent pouvoir appliquer de manière cohérente des politiques contracycliques; deuxièmement, les pays dotés d’un système de protection sociale ont pu éviter le pire et se relever plus rapidement.  Il en résulte qu’il faut donner un caractère permanent aux systèmes de protection sociale universelle et aux programmes actifs du marché du travail en veillant à ce qu’ils ne soient pas seulement des éléments temporaires des mesures nationales de lutte contre la crise.  Enfin, la politique macroéconomique devrait davantage prendre en compte la politique sociale, en particulier pour l’emploi productif, et non pas seulement la considérer comme une aide résiduelle  accordée aux pauvres et aux groupes défavorisés. 


Au sujet du rapport sur « l’Année internationale de la jeunesse: dialogue et compréhension mutuelle » (A/66/129), Mme Bas a indiqué que les activités organisées dans ce cadre avait permis d’attirer l’attention sur l’agenda de la jeunesse, mais que des efforts supplémentaires étaient nécessaires pour maintenir et tirer profit de l’élan généré au cours de cette Année. 


Le Secrétaire général souligne, dans ce rapport, les principales activités et initiatives menées par les États Membres, les organisations de la société civile et les entités des Nations Unies.  Il décrit également les activités et initiatives des États Membres, les efforts faits pour inscrire les questions concernant la jeunesse à l’ordre du jour, ainsi que les activités nationales de développement entreprises dans le contexte de l’année.  Il présente, en outre, des recommandations formulées à l’intention des États Membres et des organismes des Nations Unies pour les inciter à maintenir l’élan imprimé par l’Année internationale de la jeunesse et a en tirer parti.


Mme Bas a ensuite fait savoir que le rapport sur la « mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse: coordination et collaboration des organismes des Nations Unies pour leurs activités concernant les jeunes » (A/66/61-E/2011/3) mettait notamment l’accent sur le travail du Réseau interinstitutions des Nations Unies pour l’épanouissement des jeunes. 


Le rapport énonce les mécanismes de coordination et de collaboration des entités compétentes des Nations Unies pour leurs activités visant les jeunes et fait ressortir des exemples de collaboration efficace des organismes des Nations Unies en ce qui concerne leurs activités visant les jeunes aux niveaux mondial, régional et national.  Il examine enfin les mesures susceptibles de renforcer la coordination entre les organismes compétents des Nations Unies.


Abordant ensuite la situation des personnes handicapées, Mme Bas a fait le point sur le rapport sur la « réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et autres objectifs de développement adoptés au niveau international pour les personnes handicapées » (A/66/128).  Ce rapport, a-t-elle dit, met l’accent sur « l’égalisation » des perspectives pour les personnes handicapées à tous les échelons de la société et du développement, ainsi que sur la collecte de données, le renforcement des capacités et la promotion de la coopération internationale en matière de développement. 


Le présent rapport examine les progrès accomplis sur la voie de l’intégration de la question du handicap dans les processus de développement, mais note que les droits et les préoccupations des personnes handicapées ne sont pas encore intégrés dans les processus de développement ordinaires. 


La Directrice a ajouté que ce rapport, ainsi que le rapport sur « l’État de la Convention relative aux droits des personnes handicapées et du Protocole facultatif s’y rapportant » (A/66/121), mettait aussi en évidence les possibilités d’assurer l’inclusion du handicap dans l’agenda mondial du développement d’ici à 2015 et au-delà.


Ce dernier rapport fait, lui, le bilan des signatures et ratifications de la Convention et du Protocole facultatif s’y rapportant, et donne des informations sur les deuxième et cinquième sessions du Comité des droits des personnes handicapées, sur le suivi de l’application de la Convention dans le cadre de la Conférence des États parties et sur les efforts déployés par les gouvernements afin de ratifier et d’appliquer la Convention.  Il présente, en outre, un aperçu des progrès accomplis par les organismes des Nations Unies en vue d’appliquer la Convention ainsi qu’une description des activités pertinentes menées par les organisations de la société civile ou dans le cadre de partenariats multipartites.


Mme Bas s’est ensuite attardée sur le rapport sur la « suite donnée à la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille et au-delà » (A/66/62-E/2011/4) qui constate que les contributions des familles au développement demeurent largement négligées et que l’adoption de politiques d’appui aux familles profiterait aux efforts de développement.  Elle a précisé que ce rapport proposait un cadre pour les préparatifs du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille.


Enfin, la représentante a présenté le rapport sur le « rôle des coopératives dans le développement social et la mise en œuvre de l’Année internationale des coopératives » (A/66/136), un document qui, a-t-elle affirmé, met l’accent sur la nécessité de renforcer les coopératives, et s’emploie à examiner comment assurer un équilibre entre l’appui en matière de réglementation et le respect de l’autonomie des coopératives.


Le Secrétaire général, ici, souligne la contribution des coopératives au développement économique et social, la mise en commun des ressources et des efforts augmentant les revenus des particuliers et des ménages en renforçant la part de marché des petites et moyennes entreprises.  Il donne un aperçu de la manière dont les coopératives contribuent à la sécurité alimentaire, notamment à la protection financière et sociale, et au renforcement des communautés dans le cadre de la consolidation de la paix et du relèvement après une catastrophe.


Il examine également la manière dont le mouvement coopératif peut être mis au service du développement dans le cadre de la coordination et de la collaboration avec les gouvernements et autres intervenants.  Il met l’accent en particulier sur l’importance de disposer de structures internes de gouvernance efficaces et dirigées par les membres ainsi que sur la nécessité de renforcer les capacités, dans le cadre d’une réglementation qui les soutienne et les protège.


Enfin, le rapport présente les activités prévues en 2012 dans le cadre de la mise en œuvre de l’Année internationale des coopératives et prend acte du soutien fourni par les gouvernements par le biais des comités de coordination nationaux créés dans toutes les régions.


M. THOMAS STELZER, Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations, s’exprimant au nom de M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a déclaré que la Commission ouvrait ses travaux dans un contexte de crise économique.  La crise a frappé durement les groupes les plus vulnérables, mettant en péril le pilier social du développement.  Un grand nombre de pays voit le chômage et la pauvreté s’accroître, en particulier chez les jeunes, tout en étant confrontés à des mesures d’austérité et à un manque de protection sociale.  C’est la raison pour laquelle il est important de continuer à renforcer le développement social, a insisté M. Stelzer.


Dans le cadre du processus préparatoire de la prochaine Conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio+20, il y a une prise de conscience du fait que le développement social a été un « maillon manquant dans nos efforts pour réaliser les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et le développement durable, a poursuivi le Sous-Secrétaire général.  La Troisième Commission a ici l’opportunité d’étudier les causes profondes de la crise sociale et de mobiliser la volonté politique pour y répondre. 


« Nous n’avons pas encore vu tous les effets de la crise », a-t-il averti.  La menace d’une récession « en deux temps » aggrave la situation.  Les groupes sous-représentés parmi les pauvres, tels que les populations autochtones, les personnes handicapées, les jeunes et les personnes âgées, sont particulièrement touchés.  « La montée des inégalités sociales est comme une bombe à retardement; si l’on ne s’en occupe pas, elles détruiront le tissu moral de notre société et saperont les perspectives de développement social », a poursuivi M. Stelzer.


Évoquant le rôle de la communauté internationale, M. Stelzer a fait remarquer que pour être efficaces, les politiques devaient promouvoir le développement économique et social, tout en protégeant les droits de l’homme, l’emploi et la cohésion sociale.  « Il est impératif de comprendre les liens fondamentaux entre les politiques sociales et économiques », a-t-il dit.  Une croissance durable, équitable et inclusive doit reposer sur un pilier social solide.  Tout d’abord, il faut maintenir les engagements en faveur de la justice sociale et de l’élimination de la pauvreté.  Il convient ensuite de mettre l’accent sur la création d’emplois.  Enfin, il est impératif d’étendre la couverture sociale.


Le Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations a estimé que la Conférence Rio+20 devait permettre d’étudier de quelle façon une économie verte pouvait contribuer à créer des emplois pour les pauvres et des modes de vie durables.  À cet égard, les États ont soulevé un certain nombre de sujets à examiner en priorité à Rio. 


Par ailleurs, M. Stelzer a annoncé que l’ONU s’apprêtait à lancer, le 31 octobre, l’Année internationale des coopératives.  Il a encouragé les États à établir des comités nationaux pour utiliser l’Année internationale et promouvoir les coopératives.  En outre, l’Assemblée générale, ayant décidé d’organiser en 2014 une Réunion plénière de haut niveau intitulée « Conférence mondiale sur les peuples autochtones », M. Stelzer a espéré que les débats du Comité contribueront à renforcer l’appui à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.  Cette année, l’Assemblée doit également préparer la tenue d’une réunion de haut niveau sur le handicap et le développement, lors de sa soixante-septième session en 2012.


M. IVAN ŠIMONOVIĆ, Sous Secrétaire général aux droits de l’homme, a présenté le Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/66/173).  Ce rapport est consacré à la situation des personnes âgées dans toutes les régions du monde et aux obstacles qui leur permettent d’exercer pleinement leurs droits. 


Le rapport mentionne un certain nombre de lois, de politiques et de programmes sur ce thème et évoque les grandes problématiques liées aux droits de ces personnes, parmi lesquelles la discrimination, les violences et la maltraitance, la protection sociale, la prise en charge au long cours, les services spécifiques au grand âge, la participation aux processus de décision, l’accès à la justice et les pensions viagères.


La population vieillit très rapidement, a souligné M. Šimonović.  L’espérance de vie est passée de 46 à 68 ans, et il y a plus de 70 millions de personnes âgées de plus de 100 ans dans le monde.  Les femmes âgées sont deux fois plus nombreuses que les hommes. 


M. Šimonović a souligné que la discrimination en raison de l’âge allait de pair avec d’autres formes de discrimination.  Il a dénoncé la violence et les sévices, y compris dans les centres de soins, à domicile et dans la communauté en général.  Le rapport du Secrétaire général résume les normes existantes sur la base d’exemples de mise en œuvre avec les organismes conventionnels et les protagonistes essentiels.  Les efforts ont été inégaux, et il reste encore beaucoup à faire, a-t-il dit.


Dans son rapport, le Secrétaire général propose à l’Assemblée générale de proroger le mandat du Groupe de travail à composition non limitée sur le vieillissement, créé en décembre 2010 afin de renforcer la protection des droits fondamentaux des personnes âgées, et qui a pour mandat d’étudier les lacunes existant au niveau international dans ce domaine.


Il l’invite, en outre, à recommander aux États Membres de renforcer leurs capacités pour être plus efficaces dans la collecte de données, de statistiques et d’informations qualitatives, et aux États parties aux instruments internationaux existants d’inclure davantage d’informations sur la situation des personnes âgées dans leurs rapports.


Selon le Secrétaire général, l’Assemblée générale pourrait recommander aux États Membres de faire preuve de plus d’efficacité dans la conception et l’application de politiques et programmes multisectoriels relatifs aux droits des personnes âgées, en respectant les principes de l’égalité et de non-discrimination et en prenant dûment en compte les instruments et les plans nationaux existants en matière de vieillissement.


Point d’ordre


La représentante des Bahamas, intervenant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), s’est interrogée sur l’inscription de l’Union européenne en deuxième position de la liste des orateurs, avant les représentants des autres grands groupes.  Elle a estimé que le Secrétariat avait fait une mauvaise interprétation de la résolution 65/276 conférant à l’Union européenne le statut d’Observateur.


Le représentant de la Pologne a indiqué que l’essence de cette résolution était de permettre au représentant de l’Union européenne d’intervenir au cours des réunions de l’ONU parmi les autres représentants des grands groupes.  Il n’appartient à personne de donner des interprétations unilatérales de cette résolution, a-t-il ajouté.


La représentante du Venezuela a appuyé l’intervention de la CARICOM, estimant que si l’UE pouvait intervenir parmi les grands groupes, la résolution ne lui conférait pas le privilège de parler avant les États Membres.


« Il n’y a aucune base légale garantissant une deuxième position permanente à l’UE sur la liste des orateurs », s’est indignée de son côté la représentante du Nicaragua.


À son tour, la représentante des États-Unis a estimé que les membres de l’UE étaient libres de décider qui parlerait en leur nom.  Les États-Unis, a-t-elle dit, n’ont aucun problème à ce que l’UE s’exprime en seconde position, après le Groupe des 77 et la Chine, a-t-elle fait savoir.


Débat général


M. MARCELO C. CESA (Argentine), intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré que seize ans après la tenue du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague, l’élimination de la pauvreté, la promotion du plein emploi et d’un travail décent, et l’intégration sociale demeuraient d’importants défis pour les gouvernements ainsi que pour l’ONU.  Se référant au rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, il a indiqué que la crise économique et financière avait provoqué la perte de 27,6 millions d’emplois entre 2007 et 2010, et que, du fait du ralentissement de la croissance économique, entre 47 et 84 millions de personnes avaient basculé dans la pauvreté en 2009. 


M. Cesa a souligné la nécessité de renforcer le partenariat mondial pour le développement sur la base de la reconnaissance du leadership et de l’appropriation nationale en matière de stratégies pour le développement.  La coopération internationale, a-t-il ajouté, notamment l’aide publique au développement (APD), l’allègement de la dette, l’accès aux marchés, le renforcement de capacités et le transfert de technologie, sont d’une importance critique.


Le représentant s’est ensuite inquiété du fait que les personnes handicapées demeuraient largement invisibles et que le respect de leurs droits de même que leurs préoccupations n’étaient toujours pas intégrés au processus de développement. 


Se tournant ensuite sur la situation des personnes âgées, il a estimé que la prochaine évaluation du Plan d’action international de Madrid, en 2012-2013, serait l’occasion de faire des « progrès concrets ».  Il s’est également félicité de la célébration, en 2014, du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille. 


M. Cesa a ensuite annoncé que comme dans le passé, au cours de cette session, le Groupe des 77 et la Chine présenterait trois projets de résolution relatifs à la mise en œuvre du suivi du Projet mondial pour le développement social et de la vingt-quatrième session spéciale de l’Assemblée générale; au suivi de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement; et aux préparatifs pour la commémoration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille.


M. MOTLATSI RAMAFOLE (Lesotho), au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a déclaré que les pays de la région avaient accusé un recul depuis 2008-2009, à cause des effets dévastateurs des crises économique et financière.  Ainsi, la pauvreté et le chômage ont atteint des taux sans précédent, et nombre de personnes ont du mal à subvenir à leurs besoins élémentaires.  Il a souligné, à l’instar du Secrétaire général, qu’en raison des crises, la relance économique était plus lente dans les pays en développement, en particulier dans ceux de la région de l’Afrique australe, dont les économies étaient d’ores et déjà fragiles.


Il en résulte que les jeunes, les personnes âgées, les personnes handicapées et celles vivant en milieu rural sont les plus touchées, a-t-il souligné, en insistant sur la nécessité d’efforts concertés pour garantir un processus de relance pour toute l’humanité.  M. Ramafole a indiqué que la SADC avait adopté un Plan stratégique de développement 1990-2015 axé sur l’élimination de la pauvreté, l’égalité entre les sexes et le développement.  Le plan se concentre également sur l’élimination de la pandémie VIH/sida comme l’une des conditions préalables au développement social. 


En outre, les États Membres de la SADC devaient atteindre une croissance économique de 7% du produit national brut (PNB) et réduire, de moitié, la proportion de la population vivant avec moins d’un dollar par jour.  Les pays avaient obtenu des résultats tangibles et continus, mais les progrès ont été freinés par la convergence des crises, ce qui a conduit à l’adoption de mesures visant à établir et à renforcer les systèmes de protection sociale.


Le représentant du Lesotho a rappelé qu’en 2008, la région avait adopté la Déclaration pour l’élimination de la pauvreté et le développement social et que les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) réitéraient leur engagement en vue de la pleine mise en œuvre de ce document.  Ils ont, en outre, décidé d’accélérer la mise en œuvre de la Déclaration de Dar es-Salaam sur l’agriculture et la sécurité alimentaire et d’œuvrer de concert pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).   


M. DONATUS KEITH ST. AIMEE (Sainte-Lucie), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a souligné l’importance du développement social pour les gouvernements et les peuples de cette région.  Alors que s’ouvre cette session, les défis en matière de développement social sont considérables: catastrophes naturelles, crise alimentaire et de l’escalade du prix de l’essence s’ajoutent à la crise financière et économique mondiale.  « Tous les États membres de la CARICOM enregistrent une régression dans leurs objectifs de développement social », a souligné le représentant.  Qu’il s’agisse de la faim, de la santé, de l’éducation, de l’emploi, de la pauvreté et de l’intégration sociale, « ils sont tous victimes de ces temps difficiles », et le cycle de pauvreté risque de se prolonger.


Évoquant la célébration prochaine du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, le représentant a indiqué que les familles et la communauté étaient considérées comme « la force motrice du développement » dans les Caraïbes.  La Commission de la CARICOM sur le développement des jeunes, créée en 2007, soutient également que le développement continu de la région est étroitement lié au développement de la jeunesse.  Les ambassadeurs de la jeunesse de la CARICOM ont joué un rôle clef dans la lutte contre le VIH/sida, a-t-il expliqué.


Par ailleurs, l’espérance de vie reste élevée dans les pays de la région; elle est de 72,8 ans pour les hommes et de 77,6 pour les femmes.  La Dominique a le plus grand nombre de centenaires par habitant dans le monde.  Le représentant a rappelé que la Charte des Caraïbes sur la santé et le vieillissement, adoptée en 1999, en consultation avec l’Organisation panaméricaine de la santé (PAHO) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), stipulait que les personnes âgées « ont le droit de vivre et de mourir dans la dignité ». 


Il a noté ensuite que 12 des 14 États membres de la CARICOM avaient signé ou ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif.  En dépit de la crise, ils s’efforcent de poursuivre leurs progrès au niveau national.  Tous les habitants des petits États insulaires en développement des Caraïbes ressentent les effets de la crise, qui entrave leur développement social, a conclu le représentant, avant d’appeler la Commission à prendre en compte leurs aspirations.


M. SAIFUL AZAM ABDULLAH (Malaisie), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a rappelé la Déclaration Concord II, adoptée à Bali, en octobre 2003, en vue de la mise sur pied, à l’horizon 2020, d’une Communauté reposant sur les piliers politique et de sécurité, économique et socioculturel, lesquels seraient étroitement liés et se renforceraient mutuellement pour atteindre une paix et une stabilité durables ainsi qu’une prospérité partagée dans la région.


Lors du douzième Sommet de 2007, les chefs d’État de l’ANASE ont ensuite réaffirmé cet engagement et décidé d’accélérer la création de la Communauté ANASE à l’horizon 2015, en vue de l’amélioration de la qualité de vie à travers des activités plus axées sur le bien-être social, l’environnement et la promotion d’un développement social durable.  Deux années plus tard, à l’occasion du quatorzième Sommet, il a été convenu d’appliquer une feuille de route centrée sur la réalisation de cinq des huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment la coopération, le plaidoyer, l’échange, l’expertise et les biens publics régionaux. 


M. Abdullah a déclaré qu’il a été également décidé de valoriser le rôle des jeunes par la tenue de réunions ministérielles régionales qui permettent d’orienter les politiques en la matière et de délibérer sur les politiques communes à prendre à l’échelle régionale en vue de préparer les jeunes à jouer un rôle actif dans la société à l’ère de la mondialisation et de la libéralisation économique.  M. Abdullah a également rappelé les priorités de la région en matière de développement social et les décisions prises, à cet égard, lors de la septième réunion ministérielle de novembre 2010.  


Mme HAJIA ZAINAB MAINA (Nigéria) a déclaré que son pays avait ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées, et d’autres instruments visant à lutter contre la discrimination à l’égard de ce groupe.  Dans ce contexte, la législation nationale a été amendée en vue de l’harmoniser avec les normes internationales.  Une fois adoptée, la nouvelle loi sur les personnes handicapées leur garantira l’accès à l’éducation, aux soins de santé, ainsi que tous leurs droits économiques, sociaux, culturels, civils et politiques.  La loi prévoit également la mise en place d’une commission nationale pour les personnes handicapées qui servira de plate-forme d’application de toutes les dispositions contenues dans la nouvelle législation.


Le Gouvernement collabore aussi avec toutes les parties prenantes, y compris le secteur privé, en vue de l’amélioration de la qualité de vie des personnes handicapées.  Dans le contexte de la responsabilisation sociale des sociétés, les sociétés multinationales et les organisations commerciales privées sont encouragées à établir des fondations destinées à l’appui, à l’autonomisation et à l’encouragement des personnes handicapées à devenir autosuffisantes et plus productives.  Par ailleurs, le Plan d’action de Madrid sur les personnes âgées a servi de tremplin dans l’articulation, la prise de conscience et la mise en œuvre de politiques et programmes en faveur de ce groupe.


Le Nigéria s’emploie aussi à poursuivre sa politique prioritaire sous le thème « élimination de la pauvreté » pour le cycle d’examen et de politique 2011-2012, conformément à la résolution 55/46 de l’Assemblée générale sur la mise en œuvre de documents issus du Sommet mondial pour le développement social et d’autres documents de suivi.  Après avoir affirmé que la famille était le socle de la société et reconnu qu’il existait plusieurs types de structures familiales, Mme Maina a annoncé l’adoption prochaine par le parlement du Nigeria d’un Plan d’action visant à l’accélération de l’appui aux familles.  Elle a enfin indiqué qu’un Conseil national sur la jeunesse avait été établi pour faciliter la coordination entre le Gouvernement et les organisations de la jeunesse.   


M. ALMAZ TOIMATOV (Kirghizistan) a déclaré que la « jeune République » du Kirghizistan accordait la priorité au développement des jeunes.  En effet, les jeunes de 14 à 28 ans représentent 35% de l’ensemble de la population.  Depuis son indépendance en 1991, le Gouvernement a défendu une politique d’appui à la jeunesse.  Le Ministère de la jeunesse applique un plan jusqu’en 2015 faisant participer les jeunes à la gestion du pays à tous les niveaux.


Par ailleurs, a expliqué M. Toimatov, le Gouvernement du Kirghizistan verse des prestations mensuelles aux personnes handicapées et compte 2 300 personnes sous tutelle dans des internats.  Soucieux de l’égalité des droits de tous les citoyens, le Kirghizistan est devenu récemment le cent cinquantième État signataire de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.


Mme MARINA ROSENBERG (Israël) a fait savoir qu’au mois de juillet dernier, un nouveau mouvement avait été lancé dans son pays pour attirer l’attention sur les problèmes du logement, de l’éducation, de la santé et de l’emploi.  Elle a expliqué que le Gouvernement examinait, actuellement, les recommandations du rapport rédigé par le Comité créé à cet effet.  Elle a ensuite estimé qu’il fallait tirer profit de l’élan généré par la célébration de l’Année internationale de la jeunesse pour autonomiser les jeunes et assurer la pleine mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse.  La représentante a ensuite passé en revue les initiatives lancées par Israël pour répondre aux besoins des jeunes vulnérables et les réintégrer dans la société.


« Le développement social doit également répondre aux besoins des personnes âgées », a poursuivi Mme Rosenberg, expliquant que dans la conception de ses politiques, Israël mettait l’accent sur la promotion de l’autonomie et de l’égalité et sur l’élimination de la discrimination, entre autres.  Elle a également indiqué que son pays s’efforçait d’intégrer les personnes handicapées au sein de la communauté, et qu’en 2009 un projet d’appui des communautés pour les personnes handicapées avait été intégré aux services sociaux offerts par le Gouvernement dans le but de permettre à ces personnes d’avoir des vies « indépendantes et dignes ».


La représentante a également attiré l’attention sur MASHAV, le Centre pour la coopération internationale d’Israël.  Elle a précisé que ce centre mettait l’accent sur l’éducation et avait assuré la formation de 250 000 personnes vivant dans 140 pays.  MASHAV autonomise les personnes pour leur permettre d’accéder à l’emploi et aux services de santé.  Cela est d’une importance critique pour briser le cycle de la violence, a-t-elle souligné.


Mme DIAO ANNE SARR (Sénégal) a affirmé qu’en 1995, à Copenhague, le Sommet mondial pour le développement social avait jeté les bases d’une amélioration continue de la condition sociale de tout individu, sans discrimination aucune.  De ce point de vue, a-t-elle dit, la quarante-neuvième session de la Commission du développement social (février 2011) sur le thème « Élimination de la pauvreté », a été une occasion supplémentaire pour demander la création de conditions sociales adéquates qui permettent à toutes les couches sociales de vivre dans la dignité.


Elle a souligné que son pays s’efforçait de mettre en œuvre, avec des résultats intéressants, les instruments internationaux pour la promotion et l’intégration de la protection sociale.  Le Sénégal a ainsi élaboré un document de stratégie de la réduction de la pauvreté, mis en place un programme national de lutte contre la pauvreté et ratifié des instruments régionaux et internationaux relatifs au développement économique et social.  Ce faisant, le Gouvernement a également conçu une politique sociale fondée sur la transparence, la participation et le développement des espaces de partenariat, qui vise pour l’essentiel la lutte contre la pauvreté, la promotion des services sociaux de base, la lutte contre le chômage et l’accès aux emplois rémunérateurs en prenant en compte la situation particulière des groupes vulnérables.


La représentante a précisé qu’une politique volontariste de création d’emplois et d’amélioration des conditions de travail avait été adoptée, et elle s’est félicitée du programme de recrutement triennal dans la fonction publique de 15 000 agents pour une amélioration de la qualité du service public dans le secteur social.  S’agissant du secteur de l’éducation, Mme Sarr a indiqué que l’allocation du budget de 40% était fortement appréciée par les organisations internationales, surtout par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), les partenaires directs dans ce secteur. 


Elle a également affirmé que le pays s’était engagé à encourager l’égalité des genres et promouvoir les femmes et leur autonomisation, et avait consenti de grands efforts pour associer les femmes au processus de prise de décisions et au processus de paix, ce que le Sénégal reconnaît être un enjeu majeur de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité.  Elle a enfin précisé qu’en juin 2010, l’Assemblée nationale avait adopté la loi sur la parité de genre dans les listes électorales.  


M. WORRACHON DULYAVITYA et M. KITPRASERT NOPPARAT (Thaïlande), tous deux délégués de la jeunesse, ont fait observer que la description exhaustive faite par le Secrétaire général dans son rapport sur la situation du développement social dans le monde, était particulièrement sombre, notamment en ce qui concerne les jeunes, les personnes handicapées, les personnes âgées et la famille.  Ils ont ensuite affirmé que les messages de prudence transmis par le Secrétaire général quant au maintien et, éventuellement, à l’accroissement des dépenses sociales pour renforcer la protection sociale, étaient vitaux par ces temps de difficultés économiques et en raison de l’impact que l’austérité fiscale dans les pays développés pourrait avoir sur l’économie mondiale.


Ils ont pris note des recommandations figurant dans tous les rapports du Secrétaire général dont la Troisième Commission est saisie, et ont mis en particulier l’accent sur la réunion de haut niveau qui aura lieu en 2012 sur les personnes handicapées.  Ils ont attiré l’attention sur les inondations qui sévissent actuellement en Thaïlande et sur leur impact dans plusieurs régions du pays, en soulignant qu’au cours des cinq années écoulées, le monde avait connu des tremblements de terre, des inondations, des ouragans et des tsunamis dévastateurs qui ont jeté dans le doute l’avenir de nombreux jeunes.  En dépit des circonstances actuelles, la Thaïlande est résolue à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et s’efforce de réduire la pauvreté, notamment dans les zones rurales, de faciliter l’égalité dans l’accès gratuit à l’éducation, d’améliorer l’accès aux soins de santé et en particulier de réduire la mortalité maternelle et infantile.  Les délégués ont ensuite lancé un appel à la solidarité et à la coopération internationales par le biais des Nations Unies dans la lutte contre les nouvelles maladies, qui ont un impact sur les jeunes générations.


Mme MARÍA CLARISA SOLÓRZANO-ARRIGADA (Nicaragua) a déclaré que le Gouvernement du Président Daniel Ortega Saarvedra était conscient de l’énorme travail qu’il restait à accomplir pour réaliser le développement social du peuple du Nicaragua et lui donner le bien-être auquel il avait droit.  Le rêve de tous, a-t-elle souligné, est de vivre dans un pays exempt d’analphabétisme, d’ignorance et de pauvreté, de vivre dans un pays où tout le monde travaille et « où règnent la paix et l’amour ». 


Depuis 2007, le Gouvernement a rétabli un système de santé et d’éducation totalement gratuit.  Il avance vers l’élimination de la pauvreté et de la pauvreté extrême en donnant la priorité aux productions agricoles, aux petites et moyennes entreprises, à l’accès à un crédit juste, à des semences et des engrais, et à la participation des femmes du secteur informel dans les villes et les campagnes.


« Le Nicaragua a tourné le dos à un système qui permettait de spéculer sur la santé, l’éducation et l’alimentation de la population »,  s’est félicitée Mme Solórzano.  « Il faut que le peuple soit le seul maître de son destin ».  Elle a donné plusieurs exemples de politiques sociales appliquées par son pays en matière de réduction de la pauvreté, de santé, d’éducation, de sécurité alimentaire, en particulier pour les enfants d’âge scolaire. 


En coopération avec Cuba, le Nicaragua a également entrepris une étude sociale intitulée « Tous avec vous » qui lui a permis de déterminer le nombre de personnes handicapées afin de préparer des programmes pour les inclure sans discrimination dans la société.  Le plan gouvernemental pour la période 2012-2016 donne la priorité aux politiques sociales et économiques qui garantissent à la jeune génération des emplois de qualité.


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a estimé que la « crise de la sécheresse » que connaît la corne de l’Afrique, ainsi que le problème de la pauvreté, et les crises de l’emploi et de la faim exigeaient une action urgente en matière de révision des politiques sociales.  Il a affirmé que l’élimination de la pauvreté était la pierre angulaire du développement social et une « base indispensable » pour l’intégration sociale.  Il a rappelé qu’avant même la Révolution du 25 janvier, l’Égypte avait engagé la Troisième Commission à mettre sur pied un plan d’action pour mobiliser l’appui financier et politique aux efforts de lutte contre la pauvreté et le chômage.  Ce plan se fait d’autant plus nécessaire que le monde comptera bientôt son sept milliardième habitant, a-t-il ajouté.  Il a également mis l’accent sur la nécessité de mettre en œuvre le Document final de la Réunion de haut niveau sur la jeunesse.


Le représentant a ensuite fait savoir que depuis le 25 janvier, le Gouvernement égyptien avait élaboré une stratégie pour le développement qui met l’accent sur la lutte contre la corruption, le ralentissement du surpeuplement et le développement du cadre législatif existant en matière d’impôts, de retraites et de salaires dans le but de protéger les droits des personnes vulnérables, notamment les femmes, les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées.  M. Abdelaziz a ajouté qu’un projet de loi sur la protection de la promotion des droits des personnes handicapées serait présenté prochainement au Parlement. 


Il a également affirmé que son gouvernement privilégiait la participation active des Égyptiens dans les activités politique, économique et sociale et qu’il avait augmenté le montant des ressources financières allouées aux programmes de développement.  La promotion de l’éducation est privilégiée, de même que le renforcement des partenariats régionaux et internationaux, a-t-il ajouté.


Mme YANERIT MORGAN (Mexique) a déclaré que son pays allait de l’avant pour atteindre ses engagements internationaux en matière de développement social, grâce à des politiques qui intègrent les principes de liberté, de solidarité, de participation sociale et de durabilité, dans le respect de la diversité et de la transparence.  Malgré la crise, le Mexique a réalisé des progrès dans le secteur de la santé, à travers le programme « sécurité populaire », et dans les secteurs de l’alimentation et de l’éducation, à travers le programme « vivre mieux ».  Le pourcentage de personnes vivant dans l’extrême pauvreté est passé de 10,6% en 2008 à 10,4% en 2010.


« Le seul chemin pour progresser en matière de développement passe par l’inclusion de toutes les personnes qui composent la société », a poursuivi Mme Morgan, avant de passer la parole à une jeune déléguée mexicaine qui a évoqué le Programme d’action mondial pour les jeunes, mis en œuvre en 2000.  Elle a annoncé que le Mexique s’apprêtait à accueillir, le 31 octobre, un forum de réflexion sur le volontariat.


M. JORGE TAGLE (Chili) a déclaré que seize années après le Sommet mondial pour le développement social, des défis significatifs persistaient pour le Gouvernement chilien, avec l’appui et la collaboration de l’ONU.  Le rapport du Secrétaire général sur la situation sociale dans le monde montre que les crises économique et financière ont des répercussions sur la croissance et l’emploi, surtout dans les pays en développement, même si les pays d’Amérique latine et d’Asie ont pu y faire face.  Les capacités des États à prendre des mesures socioéconomiques ont été affaiblies, comme cela a été souligné lors de la dernière session de l’Assemblée générale. 


Le représentant a, en particulier, mentionné la volatilité sur le marché alimentaire et s’est interrogé sur l’avenir dans les pays qui ont misé sur les programmes sociaux, et sur des programmes spécifiques comme ceux afférents à la lutte contre la famine.  L’aide publique au développement en devient, dès lors, plus importante que jamais.


Le Chili, pays à revenu moyen, a pu mettre en œuvre des politiques macroéconomiques prudentes et insister sur des réseaux sociaux équilibrés en tenant compte des prix élevés des matières premières, ce qui lui a permis de résister aux chocs extérieurs.  Il n’en reste pas moins que les incertitudes internationales ne sauraient durer.  Le Chili aura une croissance économique d’environ 2% en 2011 et les estimations la situe à 6% en 2012.  Il a souligné que les politiques publiques nationales permettaient de diversifier les programmes sociaux par une diminution de la contribution à la santé des personnes âgées.


D’autre part, un « revenu éthique » visant à venir en aide aux personnes vulnérables, pourra bénéficier à quelque 170 000 familles.  Le délégué a poursuivi que les pays émergents devaient s’engager dans de nouvelles formules de développement, notamment par une formation et une mise à niveau des ouvriers.  Il s’agit également de mettre l’accent sur l’éducation.  Le Gouvernement prévoit également un investissement de 11 milliards de dollars dans l’éducation.  Les trois piliers du Sommet de Copenhague demeurent au cœur des politiques de développement du Chili, grâce à l’implication des entreprises privées, qui sont une composante clef dans ce domaine, a-t-il conclu.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a indiqué que son gouvernement avait mis sur pied un Fonds national dans le but de limiter la dépendance de l’économie envers des facteurs externes « négatifs et incertains », et qu’il n’appuyait pas les réductions des dépenses sociales, conscient des conséquences à long terme d’une telle mesure.  La tendance croissante envers l’austérité et l’équilibre fiscal dans certains pays affaiblira le potentiel de redressement, a-t-elle averti.


Mme Aitimova a ensuite passé en revue les grandes lignes de la nouvelle politique d’inclusion sociale du Kazakhstan, qui a été lancée en 2011 et qui entend favoriser la création d’emplois, moderniser les logements et les services publics et fournir une eau potable de qualité à la population.  Une « feuille de route anticrise » vise à assurer l’amélioration de l’efficacité du marché du travail et à promouvoir les perspectives de travail indépendant et les personnes qui choisissent de travailler sur un site industriel reçoivent une formation gratuite.  Des mesures spéciales ont également été mises sur pied pour favoriser l’emploi des jeunes.  La représentante a également indiqué que 3,2% du PIB était désormais consacré au financement du secteur de la santé et qu’un système national unifié pour la santé serait adopté en 2013.


Mme REGINA DUNLOP (Brésil) a réitéré que son pays était attaché à la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Copenhague sur le développement social.  Le Brésil a pris des initiatives pour renforcer le développement social à trois niveaux: réduction de la pauvreté, création d’emplois et promotion de la cohésion sociale.  C’est ainsi qu’a été lancée, en juin dernier, une stratégie visant à éradiquer la pauvreté, car 16,2 millions de personnes vivent toujours sous le seuil de pauvreté.  Il s’agit de leur permettre de jouir de leurs droits sociaux et économiques, a poursuivi Mme Dunlop.  Le Brésil entend apporter sa contribution aux débats de la cinquantième session de la Commission sur le développement social, qui se tiendra en février 2012 sur le thème « Élimination de la pauvreté ».


Le Brésil a l’une des plus vastes populations de jeunes dans le monde avec 50 millions de personnes environ âgées entre 15 et 24 ans.  Il n’a de cesse de participer aux enceintes liées au thème de la jeunesse, a assuré la représentante.  L’Année internationale de la jeunesse, qui vient de se terminer, a été célébrée avec un certain nombre d’actions entreprises en partenariat avec la société civile.  De même, le Statut des personnes âgées, adopté en 2003, interdit la discrimination fondée sur l’âge, et sert de base pour protéger les droits des plus de 60 ans, notamment en matière de santé et de sécurité sociale.


En ce qui concerne la protection des droits de l’homme des personnes handicapées, notamment des enfants et des adolescents, le Brésil a adopté une législation adéquate.  Mme Dunlop a annoncé ensuite que son pays présenterait, avec le Japon, un projet de résolution relatif au dixième anniversaire de l’Année internationale des volontaires.  Le volontariat a un rôle important à jouer dans les stratégies de réduction de la pauvreté, de développement durable, d’autonomisation des jeunes, de changements climatiques, de prévention et de gestion des catastrophes, d’intégration sociale, d’action humanitaire et de consolidation de la paix.


M. RAKOVSKIY NIKOLAY (Fédération de Russie) a appuyé tous les documents s’agissant des objectifs fixés au Sommet de Copenhague.  Il importe de renforcer la Commission du développement social en tant que l’enceinte sans égal pour la réalisation de tous les objectifs afférents au développement social.  Son pays s’efforce de former la jeunesse conformément aux possibilités du marché de l’emploi et, au cours des deux dernières années, le chômage a pu être diminué.  Il a souligné que le Premier Ministre russe, M. Vladimir V. Putin, lors de la Conférence internationale sur le travail à Genève, avait déclaré que son pays organiserait une conférence sur le travail.


Dans le cadre de ses priorités sociales, la Fédération de Russie met l’accent sur les services gérontologiques et les soins de santé des personnes âgées.  Les retraites ont augmenté de 11% en 2011.  Le pays a aussi ratifié la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées et s’emploie à garantir leur accès à tous les services de base.  Le délégué a considéré que l’Année internationale de la jeunesse avait également été l’occasion de mieux cerner les priorités des politiques pour les années à venir, notamment pour favoriser les capacités professionnelles créatives et pour atteindre un équilibre entre la vie privée et la vie publique.  En dépit de la persistance de la crise économique mondiale, il a émis le vœu que les progrès sociaux se poursuivent. 


Mme ANN MARIT SÆBØNES, Conseillère spéciale du Ministre pour l’égalité des enfants et l’inclusion sociale de la Norvège, et les délégués à la jeunesse, JULIE MIDTGARDEN REMEN et JON ANDRE HVOSLEF-EIDE, ont souligné le manque de participation des enfants et des jeunes à la vie politique et sociale des États, ainsi que celle des personnes handicapées.  Estimant que la contribution de la jeunesse était « souvent superficielle », puisqu’elle n’affecte pas les décisions politiques, rappelant aussi les récents rapports de l’ONU qui font état d’associations d’étudiants attaquées ou surveillées, en raison de leur intérêt dans le progrès sociétal, les jeunes délégués ont réaffirmé que « le droit des enfants et des jeunes à participer n’est ni un idéal abstrait ni une menace ».


Citant ensuite des exemples de succès de cette participation, notamment en Zambie, les délégués ont appelé les gouvernements et la communauté internationale à investir dans l’éducation et l’émancipation des jeunes,« l’investissement le plus sûr que les dirigeants puissent faire sur le long terme », selon eux.


Concentrant son intervention sur le problème des personnes handicapées, Mme Sæbønes a pour sa part dénoncé le sort et la marginalisation persistante des personnes handicapées.  Soulignant que « 200 millions d’enfants avec des handicaps ont un accès inadéquat à des services de santé, d’éducation ou de soutien », que « sur les 70 millions d’enfants qui ne sont pas scolarisés dans le monde, 23 millions sont handicapés », la Conseillère spéciale norvégienne a rappelé que les enfants handicapés avaient « les mêmes droits et la même dignité » que tous les autres enfants.


Défendant ensuite une approche « holistique, basée sur l’équité », elle a appelé la communauté internationale à s’assurer que le partenariat mondial pour l’éducation lutte efficacement contre les discriminations à l’encontre des enfants handicapés.  Soulever la question des droits de ces enfants lors des examens périodiques universels au Conseil des droits de l’homme, à Genève, serait aussi une manière d’accroître l’attention sur ce défi, a-t-elle également estimé.


M. OLIVER FELIX, représentant de la Suisse pour la jeunesse, a rappelé que l’Année internationale de la jeunesse avait permis, cette année, de célébrer l’engagement et le potentiel des jeunes pour faire changer, progresser et évoluer nos communautés et nos sociétés.  Tel qu’il a été amendé en 2007, le Programme mondial pour la jeunesse est le cadre de base pour améliorer la situation des jeunes dans le monde.  Ses quinze domaines prioritaires couvrent de nombreux problèmes touchant la vie des jeunes aux quatre coins de la planète.  Il a précisé que les représentants de la jeunesse avaient une opportunité unique de parler au nom des jeunes générations et de faire connaître leurs façons d’envisager les choses ainsi que leurs idées.


Le jeune orateur a réclamé une participation pleine, effective et constructive de la jeunesse, qui représente plus qu’un simple engagement politique.  L’engagement effectif des jeunes, en tant que partenaires égaux, passe par la reconnaissance du droit de tous les jeunes à participer, à tous les niveaux du processus de prise de décisions et à faire un usage productif de leurs connaissances, de leur façon de voir les choses et de leurs expériences.  Il a considéré cependant que la participation de la jeunesse restait incomplète sans une responsabilisation adéquate, cette dernière passant par l’accès à des opportunités de développement humain telles que l’éducation.  À cet égard, il est impératif de reconnaître le rôle joué par l’éducation formelle et non formelle car cette dernière représente une part essentielle du processus d’apprentissage tout au long de la vie et sur tous les aspects de la vie.


D’autre part, la participation à des organisations de la jeunesse est au cœur de la démocratie.  Il s’agit, a-t-il dit, d’une force dynamique pour l’intégration sociale et la citoyenneté active.  Il en va de même pour le bénévolat, a-t-il souligné.  Plus que jamais, a-t-il poursuivi, les jeunes du monde entier comptent sur ce que l’Assemblée générale va décider durant les prochaines semaines. 


M. LIBRAN N. CABACTULAN (Philippines) a souligné qu’aucun pays n’avait été épargné par les effets des crises économique, alimentaire, énergétique et climatique.  Les besoins de base des populations, en particulier des plus vulnérables, ne peuvent pas être mis en suspens pendant que nous nous efforçons de sortir de ces crises, a-t-il déclaré.  Par conséquent, a-t-il ajouté, le développement social est une partie intégrante du plan de développement national des Philippines.  Ce dernier tourne autour de trois axes stratégiques dominés par les exigences de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption: une croissance économique élevée et soutenue, un accès équitable aux opportunités de développement et la mise en place de filets de sécurité sociaux efficaces.


Conscient de la fragilité persistante de la reprise économique mondiale, le Gouvernement a mis en place des politiques visant à développer un système de protection sociale plus cohérent et à soutenir le marché du travail.  De même, des programmes systématiques de cantine scolaire et de vaccination ont été mis en œuvre.  Les politiques les plus productives sont celles qui autonomisent la population pour maximiser leurs capacités, les ressources et les opportunités, a déclaré M. Cabactulan, rappelant que les efforts nationaux devaient être complétés par des efforts régionaux et internationaux.  Il a enfin souligné que les personnes handicapées demeuraient en grande partie absentes des processus de développement et demandé une réunion de haut niveau en 2012 pour mettre au point une stratégie mondiale sur le sujet afin d’accompagner la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à l’horizon 2015.


Mme SAMIRA A. ABUBAKAR (Libye) a affirmé que le développement social dépendait étroitement de la capacité mondiale à juguler les crises économique, financière, alimentaire et énergétique.  Dès lors, elle a souligné l’importance des efforts internationaux afin de réduire les effets des crises sur les conditions de vie dans les pays en développement.  L’évolution de la Libye, après le 17 février, en vue de réaliser l’aspiration du peuple à mettre en place un régime démocratique, de favoriser les jeunes et les femmes et d’appuyer les personnes handicapées, les personnes âgées, en intégrant tous ces groupes au développement, s’inscrit donc dans le cadre du suivi des grandes conférences et réunions internationales pour un développement social durable.


La représentante a fait part du désir de la jeunesse libyenne d’échanger des idées et des initiatives afin de contribuer à l’amélioration de la vie politique, économique et sociale.  D’autre part, les femmes ont également participé à la révolution libyenne et entendent bien participer pleinement au processus de prise de décisions.  Dans ce contexte, la parité représente l’un des fondements de la future société libyenne et sera inscrite dans le texte constitutionnel.  Par ailleurs, les personnes handicapées constituent, a-t-elle dit, une catégorie importante, la Libye ayant du reste signée, en 2008 la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Le nouveau Gouvernement entend d’ailleurs la ratifier dès que possible.


Plusieurs lois ont aussi été adoptées aux fins d’établir des institutions économiques et sociales qui garantissent un appui à toutes les personnes vulnérables.  La population a payé un tribut élevé, les défis à relever sont redoutables, notamment en matière de reconstruction, mais le Gouvernement de transition est résolu à établir une société fondée sur l’égalité politique, sociale et économique, a-t-elle expliqué.    


M. KEN KANDA (Ghana) a déclaré que son pays continuait à donner suite au Sommet mondial pour le développement social, en dépit de la crise économique et financière et de l’escalade du prix du carburant.  Conformément à la Déclaration de Windhoek sur le développement social et au Cadre de politique sociale pour l’Afrique, le Ghana travaille de concert avec la société civile et ses partenaires du développement pour coordonner ses stratégies de protection sociale et de réduction de la pauvreté.  Le Gouvernement a pris un certain nombre de mesures en faveur des personnes âgées et de la jeunesse, et pour promouvoir le microcrédit pour les femmes pauvres et les personnes handicapées.  Depuis 2007, la stratégie nationale de protection sociale permet notamment à tous les enfants d’aller gratuitement à l’école publique élémentaire et de recevoir des livres, des cahiers et un repas nutritif, a précisé M. Kanda.


Malgré tous les efforts qu’il entreprend pour améliorer les conditions de vie de ses citoyens, le Ghana continue de dépendre à court terme de l’aide des donateurs, a regretté le représentant.  Le Ghana souhaite toutefois voir dans la crise économique actuelle l’opportunité pour les pays en développement de penser de manière innovante et de prendre des mesures progressives en matière de protection sociale.  « Nous avons besoin de promouvoir des programmes de développement qui transcendent les frontières nationales », a poursuivi M. Kanda.  De leur côté, les institutions financières mondiales doivent aider les pays en développement à établir des politiques qui garantissent ces stratégies nationales de protection sociale.


M. PEDRO NÚÑEZ MOSQUERA (Cuba) a déclaré que l’ordre économique et politique mondial continuait d’être profondément injuste et insoutenable.  Les pays du Sud pâtissent des déséquilibres de l’ordre économique mondial qui excluent leurs intérêts légitimes, et les conséquences sociales et politiques sont ressenties dans tous les continents.  À cela vient s’ajouter le fardeau de la crise économique et financière, aggravée par la crise alimentaire et énergétique ainsi que les méfaits des changements climatiques.  L’ironie en est que les plus touchés sont les travailleurs, les chômeurs, les migrants et les pauvres des pays les moins responsables de cet état des choses, a-t-il souligné. 


Le représentant a indiqué que, dans son pays, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avaient été atteints, voire dépassés pour certains d’entre eux.  Ainsi, le taux de mortalité infantile est de 4,5 pour 1 000 naissances, soit l’un des plus bas au monde.  Le pays n’a aucun analphabète et plus de 95% de la population bénéficie de l’électricité.  L’espérance de vie à la naissance atteint plus de 78 ans, un taux supérieur, a-t-il précisé, à celle de nombreux pays développés.  Enfin, plus des deux tiers du budget national sont consacrés à l’amélioration de l’enseignement, de la santé, de la sécurité et de l’assistance sociale, de la culture, des sports et de la recherche scientifique et technique, entre autres.  Il a ajouté que beaucoup pourrait être réalisé en faveur du droit au développement de milliards de personnes avec relativement peu de ressources si les pays développés voulaient réellement faire preuve de volonté politique.  Il a réitéré que son pays était toujours aussi disposé à partager, dans la mesure de ses possibilités, sa richesse principale: le capital humain créé par la Révolution et les pratiques et expériences optimales qu’il possède.  


Le représentant des Pays-Bas pour la jeunesse, M. DIRK JANSSEN, a rappelé que dans de nombreux pays, notamment au Moyen-Orient et en Europe, les jeunes avaient envoyé des messages forts à leur gouvernement pour que la société leur accorde davantage de place.  De plus, les jeunes générations sont de plus en plus interconnectées grâce à internet: Twitter compte 200 millions d’utilisateurs et Facebook 600 millions à travers le monde.  Cette interconnexion permet aux jeunes de différentes cultures de se découvrir et de mieux se comprendre, et renforce le sentiment de responsabilité envers l’ensemble des habitants de la planète, a-t-il expliqué. 


Les jeunes sont aussi mieux informés sur l’action des gouvernements et des institutions internationales.  Pour les gouvernements comme pour les Nations Unies, il est temps d’agir et de donner la priorité à la jeunesse, afin que celle-ci ne perde pas confiance dans les institutions politiques, et afin de profiter de son potentiel.  Pour toutes les questions qui concernent la jeunesse, il est nécessaire de mettre en place, à tous les niveaux de gouvernance et de décisions, des systèmes de participation des jeunes.  Les Nations Unies pourraient accueillir des représentants de la jeunesse de tous les pays.


Donner des perspectives à tous les jeunes constitue aussi une priorité.  Cela implique de respecter les droits et les libertés des jeunes, et de se mobiliser pour leur permettre de trouver du travail et de participer à la vie de la société.  Se basant sur les bonnes pratiques des Pays-Bas, M. Janssen a appelé les États Membres à mettre en place un dialogue structurel entre le monde du travail et le monde de l’éducation pour s’assurer que les formations des étudiants correspondent aux besoins du marché du travail.


Mme MALIN JOHANSSON, déléguée de la jeunesse de la Suède, a indiqué qu’elle représentait 76 organisations suédoises de la jeunesse, soit plus d’un demi million de membres.  Elle a expliqué qu’elle était malentendante mais qu’elle avait eu le privilège d’apprendre le langage des signes dans sa langue maternelle, ce qui n’est pas le cas de tous les jeunes handicapés.  « Être handicapé ne veut pas dire être en incapacité », a-t-elle déclaré.  En période de crise économique, les plus marginalisés sont les plus durement touchés et la déléguée a regretté le ralentissement des progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Ces dernières années, les jeunes sont descendus dans la rue pour exprimer leur déception et leur frustration.  « Le chômage des jeunes augmente, leur futur est incertain et personne ne les écoute », a-t-elle résumé.


La déléguée a noté qu’il y avait 180 à 200 millions de jeunes avec un ou plusieurs handicaps dans le monde.  « Les droits de l’homme s’appliquent à nous aussi », a-t-elle souligné.  Les pays ont la responsabilité d’offrir une éducation de qualité à tous les jeunes, qu’ils soient ou non handicapés.  Les écoles doivent être physiquement accessibles.  L’égalité des opportunités implique aussi la participation à la vie politique de la société.  « Les jeunes sont des individus autonomes avec le droit d’influencer et de contrôler leurs propre vie, corps et décisions ».  C’est pour cette raison que les diverses organisations de la jeunesse doivent jouer un rôle actif dans le processus de prise de décisions, a dit la jeune déléguée suédoise.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne), qui intervenait après une jeune déléguée suédoise malentendante, a souhaité que le langage des signes soit inclus comme langue officielle de l’ONU.  Depuis le Sommet mondial pour le développement social, la communauté internationale dispose d’un agenda clair, a-t-il dit.  Certes, il y a eu des avancées mais il faut bien se rendre à l’évidence que tous les objectifs ne sont pas atteints, a-t-il ajouté mettant l’accent sur le fait que certains pays subissaient des crises, des guerres, des violations des droits de l’homme, notamment dans les situations d’occupation étrangère.  Le représentant a appelé à poursuivre les efforts nationaux de suivi des engagements pris au niveau international et a signalé de nombreuses modifications dans les politiques de développement social en Syrie.


Soulignant les efforts qu’il a qualifiés de sérieux de son gouvernement en vue de garantir le développement à tous les niveaux, il a fait en particulier état de la création, en 2011, d’un Fonds national pour le développement et d’aide sociale.  Des débats ont été également tenus en vue de mettre en œuvre des politiques sociales équilibrées et justes qui visent à garantir l’équité et à réduire la pauvreté.  Le développement des infrastructures incluant des programmes destinés à venir en aide à toutes les parties de la population est également prioritaire.  Il a cependant noté que dans le rapport du Secrétaire général, il manquait à nouveau un point relatif à l’occupation israélienne du Golan syrien, et a fait part de son étonnement. 


M. ALFREDO CHUQUIHUARA (Pérou) a déclaré qu’au niveau mondial, et en particulier dans les pays en développement, la pauvreté et la pauvreté extrême, le manque d’accès aux services de base, aux marchés de l’emploi, à l’éducation et à la santé, mettaient l’individu dans une situation de désavantage et de vulnérabilité qui génère des brèches importantes d’inégalité au sein des sociétés.  À l’évidence, la croissance économique à elle seule ne garantit pas le développement social, a-t-il fait remarquer, en soulignant que les États devaient promouvoir non seulement la croissance mais aussi le progrès social.  Il a plaidé, à cet égard, en faveur de politiques axées sur les populations exclues et en situation de vulnérabilité, dans l’objectif d’édifier des sociétés inclusives, c’est-à-dire à travers une pleine intégration de la société par l’interaction, la valorisation de la diversité, des services de qualité et l’égalité des chances pour tous ses membres.  À cet effet, il importe surtout de veiller à garantir la stabilité de l’ordre démocratique.


Quant au Gouvernement péruvien, installé le 28 juillet 2011, il a décidé de créer un ministère du développement et de l’inclusion sociale, institution chargée de la conception, de l’application et de l’évaluation des politiques, programmes et plans nationaux de promotion de l’inclusion économique, sociale, politique et culturelle des groupes sociaux les plus défavorisés par le biais de la réduction de la pauvreté, des inégalités et de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


En outre, le Gouvernement a créé un programme au profit des personnes âgées en situation de pauvreté, ainsi qu’un programme offrant des repas et des soins aux enfants de moins de 3 ans lorsque leur mère travaille.  Concernant les politiques en faveur des populations autochtones, il a mis en avant la promulgation de la Loi de consentement éclairé, conformément à la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT), par laquelle le Pérou affirme qu’il n’existe pas de citoyens de seconde classe.  Il a enfin annoncé que son pays était le principal auteur d’un projet de résolution sur l’inclusion sociale.   


M. TAHA ALAWADHI (Yémen) a indiqué que le Yémen avait été l’un des premiers pays à avoir signé et ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  « La jeunesse est le fondement de l’avenir et du développement », a-t-il dit ensuite.  Dès lors, fournir aux jeunes un appui aux activités culturelles, sportives et autres se fait par des lois.  Il existe des « récompenses du Président » dans de nombreux domaines.


Le Yémen attache également une grande importance aux personnes âgées en s’inspirant du Plan d’action de Madrid, a ajouté M. Alawadhi.  Le Yémen attend avec impatience l’anniversaire de l’Année internationale des familles et s’attache à traduire en actes le Programme d’action de Copenhague.


M. BENSON SAULO, représentant de la jeunesse de l’Australie, a affirmé qu’en tant que jeune ayant grandi à Tamworth, Nouvelle-Écosse du Sud, et scolarisé dans un établissement situé dans « le mauvais quartier » de la ville, il était aujourd’hui dans l’arène mondiale, le premier aborigène australien à être nommé jeune ambassadeur, testament, s’il en faut, des opportunités en Australie, qui investit dans le potentiel humain et épaule la croissance de l’individu et le développement de la communauté.  Il a déclaré appartenir à une génération qui croit fermement que l’avenir n’est pas défini par des frontières ou des barrières, par la race ou la religion mais plutôt par le sens des responsabilités de tout un chacun, un sens inhérent de la communauté globale fondée sur les relations et l’obligation redditionnelle.


M. Saulo a mis en exergue le rôle de l’éducation et de la nécessité pour les jeunes de bénéficier d’une bonne santé et de pouvoir participer à la vie communautaire.  L’instruction est le socle du développement et de la créativité des futurs chefs d’entreprises et décideurs.  C’est cette conviction qui a dicté les nouvelles mesures d’apprentissage alternatif bilingue.  Au-delà des frontières du pays, l’Australie a aidé à la construction de 600 écoles, à la scolarisation de 46 000 fillettes dans les zones rurales en Afghanistan et à la construction d’écoles pour les enfants malentendants. 


Il a appuyé la recommandation de l’équipe australienne pour l’éducation en vue de la nomination d’un commissaire à l’éducation, conformément à la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.  Restant optimiste, le jeune délégué a cité des exemples d’enfants réfugiés, handicapés ou migrants qui nourrissent des rêves pour leur âge adulte.  


M. ANDREAS DEUTINGER, délégué de la jeunesse de l’Allemagne, a appelé de ses vœux une participation accrue des jeunes au processus de prise de décisions.  Trop souvent, cette participation est utilisée de manière « symbolique » par les politiques, a-t-il estimé.  Les jeunes ont besoin d’un cadre légal qui définisse leur participation.  C’est de cette façon que les « bonnes questions pourront être posées », a dit M. Deutinger, avant d’inviter les représentants à regarder autour d’eux et à constater qu’il restait des sièges disponibles dans leur délégation pour inviter des représentants de la jeunesse.


Le jeune délégué allemand a ensuite mis l’accent sur la question de la jeunesse et de la migration.  Ce problème transnational risque de créer de graves conflits politiques qui affecteront tout particulièrement les jeunes générations.  Malheureusement, les pays industrialisés ont tendance à gérer la migration en fonction de leurs intérêts économiques.  « La migration doit être appréhendée comme une immense opportunité et non pas comme une menace à la société », a-t-il dit.  Les jeunes veulent que la politique ait une vision d’ensemble et qu’elle ne se limite pas aux prochaines élections.  Enfin, le délégué s’est fait l’écho des jeunes qui demandent que les États développent des stratégies de développement durable, en prenant en compte les questions environnementale, sociale et économique.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a relevé que, 16 ans après le Sommet mondial de Copenhague sur le développement social, ses trois piliers que sont l’élimination de la pauvreté, le plein emploi et l’intégration sociale demeurent toujours des défis majeurs à relever pour la communauté internationale.  Évoquant la situation particulière des personnes handicapées, qui constituent environ 10% de la population mondiale et dont une majorité vit dans les pays en développement, il a encouragé les États à mettre en œuvre les conclusions de la quatrième Conférence des États parties à la Convention relative aux personnes handicapées.  Il a également salué l’action du Groupe de travail à composition non limitée, mis en place en 2011, dont l’objectif vise à renforcer la protection des droits de l’homme des personnes âgées.


Au niveau africain, M. Benmehidi s’est dit préoccupé par la hausse des prix des denrées alimentaires, la progression du chômage et la prolifération des pandémies.  Il a souligné l’urgence pour la communauté internationale d’apporter son soutien afin que les résultats très encourageants enregistrés ces dernières années en termes de croissance du PIB, de santé publique, d’éducation et de réduction de la pauvreté, ne soient pas remis en cause.


Le Gouvernement algérien a adopté une série de réformes structurelles, sociales et économiques visant à promouvoir le développement économique, à préserver la cohésion sociale et à garantir une répartition équitable du revenu national.  Cette volonté politique s’est traduite par la mise en œuvre de deux programmes d’investissement public, le plan de soutien à la relance économique (2000-2004) et un plan complémentaire (2005-2009), dotés tous deux d’un montant de 200 milliards de dollars, a expliqué le représentant.  Un programme a été lancé pour 2010-2014, impliquant des engagements financiers de l’ordre de 286 milliards de dollars.  En outre, les dépenses sociales de l’État, consacrées ces dernières années à la lutte contre la pauvreté, ont atteint entre 13 et 15% du budget national.


M. JOREN SELLESLAGHS et Mme JEANNE MAILLART, représentants de la jeunessede la Belgique, ont décrit les difficultés auxquelles se heurtent les jeunes en termes d’emploi, d’accès à l’éducation de base et à l’heure des politiques d’austérité.  Ils ont affirmé que les jeunes étaient disposés à assumer leurs responsabilités dans la recherche de solutions aux crises multiples qui frappent le monde.  La jeune génération n’a pas peur de travailler ou d’étudier sans relâche, ont-ils insisté.  Ils ont souligné la nécessité de voir garantis les droits des jeunes par temps de crise, tout en plaidant en faveur du droit à une éducation décente, à un emploi durable, à un toit, à l’accès à des soins décents de santé et au crédit. 


Ils ont imploré les États Membres de rendre possible la jouissance du droit le plus important à savoir celui de jouir de leur jeunesse et de leur adolescence, le droit de ne pas s’inquiéter de leur avenir.  Ils se sont également inquiétés du fait que les gouvernements investissaient moins dans le développement durable.  Ils ont invité l’assistance à rechercher non seulement des solutions à court terme mais aussi des réponses à long terme, avec la participation des jeunes à un niveau plus élevé dans tous les processus de prise de décisions.  


Mme RODAINA EL-BATNIGI, déléguée de la jeunesse de l’Autriche, a fait remarquer que la crise financière et économique avait eu sur les jeunes un impact au niveau individuel, sur le marché de l’emploi, et au niveau institutionnel, avec des coupes budgétaires et une diminution des investissements dans les programmes destinés à la jeunesse.  Elle a souhaité attirer l’attention de la Commission sur la situation des millions de filles et des jeunes femmes qui ne vont pas à l’école ou ne finissent pas leur éducation.  Même lorsqu’elles ont un emploi, elles sont en général moins bien payées et leurs enfants sont davantage exposés à l’exploitation sociale, à la violence et aux abus.


« En Autriche, nous faisons campagne pour un accès égal à une éducation de qualité pour tous les jeunes », a poursuivi la déléguée.  En cette Année européenne du volontariat, les jeunes à travers l’Europe ont agi également pour une meilleure reconnaissance de leurs activités bénévoles en tant que contribution à une éducation informelle, a-t-elle dit.  Les jeunes constatent toutefois qu’il devient de plus en plus difficile de promouvoir le volontariat, la justice sociale et la solidarité.


M. SAIFUL AZAM MARTINUS ABDULLAH (Malaisie) a affirmé que les buts et objectifs du développement social exigeaient des efforts continus de réduction et d’élimination des principales sources de détresse et d’instabilité pour la famille et la société.  Le Sommet mondial pour le développement social demeure l’une des grandes œuvres de la gouvernance internationale contemporaine, a-t-il dit.  Le suivi de ce Sommet, lors de la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, a élargi les vues sur la protection et la promotion du développement social et fixé des objectifs et stratégies spécifiques, a-t-il ajouté.  Cependant, les progrès dans la réalisation de tels objectifs sont devenus les otages de l’instabilité des marchés financiers internationaux et nationaux, déstabilisant ainsi les efforts en matière de croissance économique et de développement social.


En outre, la libéralisation financière n’a pas, selon lui, été accompagnée des filets de sécurité requis pour ce qui a trait à la responsabilité et à la discipline des entreprises et du marché.  Pour toutes ces raisons, il a appelé à une révision des prescriptions ou remèdes que la Troisième Commission pourrait recommander à l’Assemblée générale.  Il a souligné en priorité la nécessité de renforcer l’engagement sans faille en faveur des objectifs politiques plus larges du Sommet mondial et d’un réexamen des structures de l’environnement financier et économique pour faire en sorte qu’il soit juste et équitable.  De même, il conviendrait d’être préparé à procéder à une évaluation préliminaire de l’impact de telles crises et à proposer des remèdes.  Il a, par ailleurs, abordé les questions relatives aux personnes handicapées, à la famille, à la jeunesse et aux personnes âgées dans son pays. 


Mme ALINA BÖLING, représentante de la jeunesse de la Finlande, a déclaré que l’absence de progrès en matière de développement avait un impact significatif sur les jeunes, dont 87% vivent dans les pays en développement.  Les jeunes ont besoin du développement et le développement a besoin des jeunes, a-t-elle affirmé, en alertant sur le fait que l’Organisation internationale du Travail (OIT) avait mis en garde contre le fait que plus d’un milliard de jeunes risquaient d’être laissés pour compte sur le marché du travail dans les dix prochaines années.  Le chômage de masse et la marginalisation constituent aussi un degré élevé de polarisation et de troubles sociaux au sein des sociétés car ils menacent le droit des jeunes à vivre dans un environnement exempt de violence et de xénophobie.


Comme l’ont montré les récents événements dans plusieurs régions, la question de la jeunesse, de la paix et de la sécurité est directement liée aux questions relatives à l’éducation, à la possibilité d’emploi et à l’inclusion sociale des jeunes.  Soulignant à son tour que l’éducation était un facteur clef du développement social, elle a rappelé qu’à l’heure actuelle, 69 millions d’enfants ne fréquentaient pas l’école primaire, que 71 millions des adolescents du monde n’étaient pas scolarisés, dont 54% de filles.  En outre, 130 millions de jeunes dans le monde sont analphabètes.  La Finlande, pour sa part, a atteint l’objectif 2 du Millénaire pour le développement garantissant ainsi l’accès universel à l’enseignement primaire.  La crise économique et financière a eu un impact sur cet accès, en particulier en raison des coupures budgétaires, a-t-elle dit. 


Mme LAURIE SHESTACK-PHIPPS (États-Unis) a centré son intervention sur les tendances et les défis en matière de développement social, y compris les circonstances spéciales des jeunes, des personnes handicapées et des personnes âgées.  C’est l’occasion pour la Troisième Commission, a-t-elle dit, de mettre l’accent sur l’importance de la création d’emplois pour les jeunes de sorte qu’ils soient à même de réaliser leur potentiel.  Les jeunes et leur désir de liberté politique et d’opportunités économiques ont joué un rôle significatif dans les transformations sociales et politiques actuelles en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, a-t-elle rappelé.


À la date de février 2011, les États-Unis demeurent l’un des plus grands donateurs mondiaux en faveur de l’éducation et, à ce titre, ils ont rendu public la nouvelle Stratégie de l’éducation dans laquelle ils s’engagent à améliorer les capacités de lecture de 100 millions d’enfants de l’enseignement primaire, à améliorer les programmes tertiaires de développement, ainsi que l’accès à l’éducation de 15 millions affectés par les crises et les conflits d’ici à 2015.  Depuis 1995, les États-Unis ont également fourni environ 780 millions de dollars à des projets de lutte contre les pires formes de travail des enfants, confirmant ainsi, comme cela avait été réaffirmé lors de l’Examen ministériel du Conseil économique et social (ECOSOC) sur l’éducation, en juillet dernier, que tous les enfants, garçons et filles, doivent avoir accès à une éducation de qualité, et que l’éducation doit correspondre à un marché de l’emploi qui connaît un changement rapide.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

À la Sixième Commission, les délégations exhortent au renforcement de la lutte contre le terrorisme qui demeure « une menace permanente pour l’ensemble des États »

AG/J/3408

À la Sixième Commission, les délégations exhortent au renforcement de la lutte contre le terrorisme qui demeure « une menace permanente pour l’ensemble des États »

3/10/2011
Assemblée généraleAG/J/3408
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Sixième Commission

1e & 2e séances – matin & après-midi


À LA SIXIÈME COMMISSION, LES DÉLÉGATIONS EXHORTENT AU RENFORCEMENT DE LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME QUI DEMEURE « UNE MENACE PERMANENTE POUR L’ENSEMBLE DES ÉTATS »


Elles se félicitent de la création du C entre des Nations Unies de lutte contre le terrorisme


Au premier jour des travaux de leur session 2011, les délégations de la Sixième Commission (chargée des questions juridiques), qui examinaient la question des « mesures visant à éliminer le terrorisme international », dans un contexte marqué par la commémoration du dixième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, aux États-Unis, ont souligné l’urgence de renforcer la lutte contre la menace terroriste.


Les récents actes de terrorisme survenus en Norvège et au Nigéria, dénoncés par tous, illustrent bien qu’en dépit des efforts déployés par la communauté internationale, la menace terroriste demeure vive dans le monde, ont soutenu aujourd’hui la plupart des délégations.  Face à ce fléau, qui reste l’un des grands défis à la paix et à la sécurité internationales, s’impose « une réponse mondiale pluridimensionnelle et coordonnée », a estimé la Vice-Présidente du Comité spécial sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international, Mme Ana Cristina Rodriguez-Pineda, du Guatemala, en présentant le rapport du Comité.  Cette position a été partagée par nombre de délégations qui ont réaffirmé leur engagement en faveur de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies de 2006, instrument « crucial » qui invite, notamment, à plus de coopération entre États.


Cette importance de la coopération, mais aussi l’échange d’informations entre États ont été également défendus par les divers intervenants des pays en développement dont le Sénégal, qui s’est dit convaincu que « des actions communes et concertées ainsi que des efforts entrepris à l’échelle nationale, régionale et internationale permettront d’éradiquer efficacement ce fléau ».


Tandis que certains délégués ont souhaité que la lutte contre le terrorisme tienne compte du respect des droits de l’homme et des libertés publiques, d’autres ont souligné l’importance d’éviter de lier le phénomène terroriste à une culture, à une race ou à une religion en particulier.  L’assimilation d’une religion avec le terrorisme ne fait que contribuer à inciter à la haine et à créer des tensions au sein des populations, a ainsi déclaré le représentant de l’Égypte, en préconisant l’instauration du dialogue entre les civilisations, « afin de lutter contre les préjugés et de renforcer la tolérance ».  Plusieurs orateurs ont relativisé l’impact de la réaction militaire face à la menace et appelé, plutôt, à la recherche de solutions aux causes fondamentales du phénomène que sont, notamment, la pauvreté et les injustices. 


« Malgré les efforts de la coordonnatrice du Comité spécial, les négociations sur le projet de convention générale sur le terrorisme international, se trouvent encore dans une impasse », a regretté la représentante des États-Unis, en soutenant comme d’autres la nécessité de parvenir à la conclusion du texte.  « Si la Sixième Commission ne fait aucun progrès tangible concernant le texte en discussion, le Comité spécial ne devrait pas se réunir au printemps prochain », a suggéré le représentant du Liechtenstein. 


Le récent accord entre l’Arabie saoudite et les Nations Unies concernant l’établissement d’un Centre des Nations Unies pour combattre le terrorisme, a été salué par certains États qui ont estimé que « ce Centre appuiera la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU et les efforts pour le renforcement des capacités nationales, facilitera la coopération internationale et aidera à mettre au point une base de données des meilleures pratiques antiterroristes ».


Au terme de l’accord conclu entre les deux parties, l’Arabie saoudite financera à hauteur de 10 millions de dollars sur trois ans cette nouvelle structure, qui sera rattachée au Bureau de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, à New York.


Auparavant, la Sixième Commission avait adopté son programme de travail tel qu’amendé oralement pour la période du 3 octobre au 11 novembre, date à laquelle elle devrait achever ses travaux.  Pendant cette session, la Sixième Commission examinera, entre autres, les questions de l’état de droit aux niveaux national et international, de l’Administration de la justice aux Nations Unies, et celle de la portée et de l’application du principe de compétence universelle.  Cette année, le Bureau de la Commission est composé de son Président, M. Hernán Salinas Burgos, du Chili, et des trois Vice-Présidents suivants: Mme Mattanee Kaewpanya, de la Thaïlande; M. Petr Válek, de la République tchèque; et Mme Ceta Noland, des Pays-Bas.  Mme Jacqueline K. Moseti, du Kenya, assumera quant à elle les fonctions de Rapporteur. 


La Sixième Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 4 octobre, à 10 heures.  Elle devrait achever son débat sur la question des « mesures visant à éliminer le terrorisme international ».


MESURES VISANT À ÉLIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL


Rapport du Secrétaire général sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international ( A/66/96 et A/66/96/Add.1)


Le rapport, établi en application de la résolution 50/53 de l’Assemblée générale, porte sur l’application de la Déclaration sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international.  Il passe en revue les mesures prises aux niveaux national et international en matière de prévention et de répression face à ce fléau international, ainsi que des incidents provoqués par ce phénomène.

Il est ainsi indiqué qu’à la date du 30 mai 2011, 25 États Membres avaient répondu à la demande faite par le Secrétaire général de lui présenter des données sur les mesures qu’ils ont prises, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme international.  Parmi ces États figurent l’Algérie, le Bahreïn, la Colombie, la République tchèque, le Danemark et la Hongrie qui a signalé qu’elle était partie à 13 instruments universels de lutte contre le terrorisme et qu’elle avait déposé le 21 mars 2011 son instrument de ratification de la Convention du Conseil de l’Europe pour la prévention du terrorisme.


Cette année, neuf organisations internationales ont également répondu à la demande du Secrétaire général.  Quatre des organisations appartiennent au système des Nations Unies: l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), l’Organisation maritime internationale (OMI), l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et la Banque mondiale qui a publié une nouvelle étude sur les dangers que représentent les technologies de la téléphonie mobile pour les services financiers.  Les cinq autres organisations, hors système des Nations Unies, sont: la Communauté d’États indépendants (CEI), la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), la Ligue des États arabes, l’Organisation des États américains et l’Organisation de la Conférence islamique.


Le rapport présente en outre l’état actualisé des conventions internationales relatives au terrorisme international, en précisant qu’actuellement, cette menace fait l’objet de 33 instruments: 18 universels (14 instruments et 4 amendements récents) et 15 régionaux.  Le document présente enfin des informations relatives aux ateliers et formations sur la lutte contre la criminalité associée au terrorisme international.  Il mentionne ainsi que la Ligue des États arabes a organisé à Riyad, du 6 au 8 juin 2011, avec l’Université arabe Nayef des sciences de la sécurité, une session régionale de formation consacrée à la surveillance des biens et des personnes et à leur protection contre les attaques terroristes.


Débat général


Mme ALICE REVELL (Nouvelle-Zélande), s’exprimant également au nom de l’Australie et du Canada (CANZ), a déclaré que le terrorisme constitue aujourd’hui un véritable défi pour tous les pays, faisant remarquer que les groupes terroristes sont déterminés à créer la peur et causer d’immenses souffrances.  Aucune raison ne saurait justifier les actes terroristes, a réaffirmé la représentante.  Contrairement à la situation qui prévalait il y 20 ans, la communauté internationale est aujourd’hui mieux équipée pour faire face à la menace, a estimé Mme Revell.  Cependant, beaucoup d’efforts restent à faire pour combler les manquements qui perdurent dans la réponse internationale.  Le CANZ, a-t-elle souligné, réitère son engagement à faire tout ce qui est de son possible pour s’attaquer au phénomène.  Les États du CANZ attachent beaucoup d’importance aux conventions et protocoles des Nations Unies relatifs à la lutte contre le fléau, notamment la Convention pour la répression des actes illicites dirigés contre l’aviation civile, dite « Convention de Beijing », a expliqué la représentante.  Elle s’est par ailleurs dite encouragée par les améliorations apportées aux procédures d’inscription et de radiation sur la liste des sanctions contre Al-Qaida et les Taliban, établie par le Comité 1267 du Conseil de sécurité.  Ces changements concourent à une meilleure transparence et effectivité de ce Comité, a-t-elle dit, en se félicitant à cet égard de la nomination récente d’un médiateur.  La menace terroriste est une réalité dans la région Asie-Pacifique, a fait observer Mme Revell, qui a ajouté que les pays du Groupe CANZ appuyaient les États ne disposant pas de l’expertise et des ressources nécessaires à lutter contre le terrorisme.  Son Groupe continue d’appuyer la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, a-t-elle assuré, précisant que « c’est en mettant en œuvre cette Stratégie et non pas en la modifiant, qu’elle remplira efficacement le rôle qui lui a été assigné ».


S’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés (NAM), M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.  Les attentats terroristes, a-t-il dit, constituent une violation flagrante du droit international, et notamment du droit international humanitaire et des droits de l’homme.  Cela représente un danger pour l’intégrité territoriale et la stabilité des États, ainsi que pour la sécurité nationale, régionale et internationale et tend à déstabiliser des gouvernements légitimes, a-t-il ajouté.  Le Mouvement des pays non alignés, qui est conscient de la nécessité d’adopter des mesures rapides et efficaces pour éliminer le terrorisme international, exhorte tous les États à répondre à leurs obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire, a-t-il souligné.  M. Khazaee a dénoncé les États qui financent, participent à des actes terroristes sur d’autres territoires, et qui fournissent des armes à des mouvements terroristes.  Il faut éviter, a-t-il dit, de catégoriser systématiquement certains États en les accusant de soutenir le terrorisme.  Par ailleurs, la demande de statut de réfugiés par les auteurs d’attentats terroristes ne doit pas faire l’objet d’abus, a-t-il ajouté.  M. Khazaee a insisté sur la finalisation du projet de convention générale sur le terrorisme international.  Le NAM, a-t-il poursuivi, appuie la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et souhaite que tous les États Membres mettent cette Stratégie en œuvre.  Avant de conclure, le représentant a condamné fermement les prises d’otages et la demande de rançons qui en découle.  Il a invité tous les États Membres à coopérer activement pour examiner et résoudre cette question.


M. LI BAODONG (Chine), s’exprimant au nom de l'Organisation de Shanghai pour la coopération (OCS), a fait observer que le terrorisme était encore loin d’être éliminé de la plupart des régions de la planète.  L’OCS, a-t-il assuré, condamne le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.  « Les dangers du terrorisme ne peuvent être contrés que par le biais d’un effort multilatéral mondial », a-t-il soutenu, avant d’appeler au renforcement du rôle des Nations Unies dans le cadre de cette lutte.  C’est dans cette optique que les États membres de l’OCS, a-t-il a dit, appuient la stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme et continuent d’appeler à sa mise en œuvre urgente.  Le délégué a également indiqué que l’OCS se félicite de la création du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme.  Il a déclaré qu’il était essentiel de respecter les religions dans la lutte contre le terrorisme.  M. Baodong a par ailleurs fait part de l’inquiétude de l’OCS face au lien qui existe aujourd’hui entre la criminalité transnationale organisée et le terrorisme international, en estimant que les profits résultant du trafic de la drogue, qui sévit actuellement en Afghanistan, contribuaient à financer le terrorisme.  Pour faire face à ce problème spécifique, il a appelé à une action ciblée de l’ONU, à travers ses organismes spécialisés, comme l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).  Il a également cité les mesures législatives prises par les États membres de l’OCS, ainsi que les instruments juridiques pertinents de l’OCS elle-même, pour faire face à la menace.  Les expériences acquises par certains des États de la région pourraient aider d’autres pays, a-t-il dit, avant de souhaiter la finalisation rapide du projet de convention générale sur le terrorisme international.


Prenant la parole au nom du Groupe des États arabes, M. YOUSEF SULTAN LARAM (Qatar) a rappelé que les États arabes étaient engagés activement dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes.  Le représentant a souhaité que la coordination aux niveaux régional et sous-régional soit renforcée.  Une meilleure coordination permet des progrès, a-t-il estimé, rappelant la Convention arabe pour la suppression du terrorisme de 1998.  L’ONU doit jouer un rôle central pour lutter contre le terrorisme, a-t-il ajouté.  L’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies avait été une étape importante, a-t-il rappelé.  Toutefois, a-t-il dit, il ne faut pas se limiter à réagir au terrorisme mais plutôt travailler en concertation en vue d’éliminer ce fléau, en particulier, en s’attaquant à ses causes sous-jacentes.  Ainsi, améliorer les conditions de vie des pauvres, lutter contre le chômage des jeunes ou lutter contre l’occupation de peuples par d’autres puissances occupantes sont, selon lui, autant de causes profondes qui permettront d’éradiquer le terrorisme.  Par ailleurs, le représentant a souligné la nécessité de s’abstenir de « politiser » le terme de terrorisme.  Si la Stratégie antiterroriste mondiale a été une étape importante, il faudrait désormais adopter le projet de convention générale sur le terrorisme international, a souhaité le représentant.  Il faut mettre fin aux divergences profondes liées à la définition du terrorisme et éviter d’établir un lien injuste et erroné entre le terrorisme et l’Islam, a-t-il insisté.  Concluant son intervention, le représentant a réaffirmé le soutien du Groupe des États arabes sur la question du terrorisme et les efforts mis en place par l’ONU pour lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.


M. AIDAR SHAKENOV (Kazakhstan) a déclaré que l’Organisation de la coopération islamique (OCI) condamnait le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations et quels qu’en soient ses objectifs.  « Aucune religion n’encourage le terrorisme et aucune religion ne devrait être assimilée au terrorisme », a insisté le délégué.  L’OCI a-t-il dit, soutient une stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme qui prendra en considération les causes profondes du phénomène, y compris le recours illégal à la force, l’agression, l’occupation étrangère, le déni du droit à l’autodétermination des peuples vivant sous occupation, les injustices politiques ou économiques et la marginalisation ou l’aliénation politique.   Pour l’OCI, la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies doit être mise en œuvre dans tous ses aspects, a également souligné le représentant, pour qui, « le financement du terrorisme est aujourd’hui un danger et une véritable préoccupation pour tous ».  Pour y faire face, il a notamment exhorté les États à ne pas céder aux demandes de rançons faites par les groupes terroristes.  Concernant les travaux en cours sur le projet de convention générale sur le terrorisme international, il a rappelé que l’OCI souhaitait que ce texte soit finalisé et a assuré que sa délégation travaillait à la réalisation d’un consensus qui permette de résoudre les questions en suspens, y compris celle de la définition juridique du terrorisme et de la distinction entre le terrorisme et le droit des peuples sous occupation étrangère à lutter pour leur droit à l’autodétermination.  Il a aussi appelé à la tenue d’une conférence de haut niveau sous les auspices des Nations Unies sur la question, chargée de définir une riposte commune au terrorisme.  De même, l’OCI, a-t-il dit, se félicite de la signature de l’accord entre l’Arabie saoudite et les Nations Unies de créer un Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme.  Ce Centre sera un atout dans le cadre de cette lutte, a-t-il estimé.


M. IBRAHIM SALEM (Égypte) a condamné le terrorisme et a rappelé que son pays demeurait plus que jamais engagé à lutter de façon active et effective contre le terrorisme, conformément au droit international, au droit international humanitaire et aux résolutions des Nations Unies à cet égard.  Les attentats survenus au cours de l’été en Norvège et à Mumbai, en Inde, ont rappelé une fois encore la nécessité de redoubler d’efforts, a-t-il estimé.  Les moyens militaires et de police adoptés à ce jour n’ont pas permis d’éradiquer le terrorisme et ses causes sous-adjacentes, a estimé le représentant.  Il a rappelé qu’il était important de fournir une assistance technique aux pays frappés par le terrorisme, afin de lutter efficacement contre ce fléau.  La liberté d’expression est importante et doit continuer à être protégée, a ajouté le représentant.  Il a par ailleurs salué les nombreux efforts entrepris pour lutter contre l’incitation à des attentats terroristes.  À cet égard, il a souligné que l’assimilation entre religion et terrorisme ne fait que contribuer à inciter à la haine entre les personnes et à créer des tensions au sein des populations.  Il a rappelé l’importance que son pays accorde à la poursuite des négociations sur le projet de convention générale sur le terrorisme international.  Il est important, a-t-il dit avant de conclure, de parvenir à un projet de convention qui établirait une distinction claire entre les « actes de terrorisme » et la « légitimité de certains peuples à exercer leur droit inaliénable à l’autodétermination ».


M. ALI KARANOUH (Liban) a souligné que chaque jour, de nombreuses personnes continuent d’être des victimes innocentes du terrorisme.  « Il ne suffit plus de dénoncer et de condamner le terrorisme.  Il faut maintenant agir concrètement afin de l’éliminer », a plaidé le représentant, en rappelant les conséquences dramatiques des attaques terroristes perpétrées récemment en Norvège et au Nigéria.  Le délégué a indiqué que, tout au long de son histoire, son pays avait subi les conséquences tragiques de ce terrible fléau.  Comme d’autres États arabes, le Liban a également souffert des crimes de guerre commis par Israël.  Le terrorisme, a d’autre part insisté le délégué, ne saurait être lié à une nationalité, à une culture ou à une religion.  L’Islam n’est pas une religion d’extrémisme, a-t-il ainsi précisé.   Les musulmans n’ont d’ailleurs pas été épargnés par les attaques terroristes, a-t-il fait remarquer, en rappelant que de nombreux musulmans avaient également péri dans les attentats du 11 septembre 2001 à New York.  L’Islam rejette le terrorisme, et sur le milliard de musulmans dans le monde, une fraction infime de cette population manipule cette religion à des fins politiques, a-t-il fait observer.  Le représentant s’est par ailleurs félicité des changements opérés au sein du Conseil de sécurité pour l’amélioration de la transparence des travaux du Comité des sanctions contre Al-Qaida et les Taliban.  En ce qui concerne les travaux sur le projet de convention générale sur le terrorisme international, il a mis l’accent sur la nécessité de parvenir à définir clairement le terrorisme et à éliminer les divergences de vues.  Le Liban estime que le projet de convention devrait inclure la question de l’autodétermination, a-t-il dit.  La lutte contre le terrorisme passe aussi par l’élimination de la pauvreté, le respect des droits de l’homme et la condamnation du terrorisme d’État, a-t-il précisé. 


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a salué les femmes et les hommes qui ont perdu la vie lors de l’attentat perpétré le 26 août dernier, au Nigéria, contre le quartier général de l’ONU à Abuja.  Il a également rappelé la tragédie qui avait frappé les États-Unis le 11 septembre 2001.  Le représentant a souhaité que tous les efforts soient mis en place et que tous les États continuent à mobiliser les efforts pour lutter contre le terrorisme.  Des actions communes et concertées, ainsi que des efforts entrepris à l’échelle nationale, régionale et internationale permettront d’éradiquer ce fléau, a-t-il estimé.  L’adoption, le 8 septembre 2006, de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies a été, de l’avis du représentant, une étape importante.  À cet égard, le représentant a mis l’accent sur la nécessité de prévenir le terrorisme en s’attaquant aux conditions de sa propagation et en luttant efficacement contre ses diverses formes et manifestations, socle fondamental de la Stratégie antiterroriste mondiale.  Il a souhaité que davantage d’actions soient prises pour promouvoir le dialogue entre les civilisations, lutter contre les préjugés et renforcer la tolérance et le respect des religions et des cultures.  Par ailleurs, le représentant a mis l’accent sur la coopération entre son pays et le Comité contre le terrorisme.  Le Sénégal, partie aux 13 conventions internationales pertinentes en matière de lutte contre le terrorisme, se félicite du renforcement du cadre juridique international et, notamment, de la plus grande adhésion possible aux instruments juridiques internationaux.  Il a ajouté que ce cadre juridique se renforcerait davantage avec l’adoption du projet de convention générale sur le terrorisme international.


M.  NIKOLAS STÜRCHLER (Suisse) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et quels qu’en soient les auteurs, ses objectifs ou le lieu où les actes terroristes sont commis.  La Suisse, a poursuivi le délégué, croit fermement au respect de l’état de droit et du droit international humanitaire dans la lutte contre ce fléau.  Depuis les attentats du 11 septembre aux États-Unis, les Nations Unies ont parcouru un long chemin dans la lutte contre le terrorisme, a-t-il dit, en citant notamment la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, adoptée en 2006, et qui établit un cadre complet pour une réponse cohérente à cette menace.  Cela dit, l’Assemblée générale doit encore répondre à l’appel lancé dans le Document final du Sommet mondial de 2005, à savoir la conclusion d’une convention générale sur le terrorisme international.  L’aboutissement des efforts entrepris dans ce cadre conforterait l’Assemblée générale dans son rôle d’instance dotée d’une légitimité universelle et de l’autorité nécessaire pour définir des normes.  Évoquant le contenu du projet de convention sur le terrorisme, résultant du compromis de 2007, le représentant a indiqué que celui-ci constituait un instrument d’application du droit pénal qui établit la responsabilité individuelle.  Entrant dans le détail, il a estimé que l’article 2 de ce projet de convention donnait une définition détaillée du terrorisme et en décrivait clairement les différentes composantes.  Aujourd’hui, il semble que les problèmes associés au projet de 2007 aient été amplifiés, alors que les atouts de ce Texte n’ont pas encore tous été reconnus, a regretté le représentant.  À l’heure actuelle, la Suisse reste convaincue que l’approche esquissée dans la proposition de 2007 faite par la Coordonatrice, Mme Maria Telalian, reste la seule viable, a conclu le représentant.


M. MOHAMMAD ABDALLAH AL-ATEEQI (Koweït) a déploré que le terrorisme représente toujours un danger dans plusieurs parties du monde et une menace pour la paix et la sécurité internationales.  Le Koweït condamne le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, a-t-il assuré.  Les actes terroristes sont des actes criminels qui ne peuvent être justifiés par aucun mobile, a-t-il souligné.  Il a toutefois rappelé l’importance d’éviter l’assimilation du terrorisme à une religion ou civilisation.  Éliminer la pauvreté, mettre fin à l’incitation à la haine, répondre aux causes sous-jacentes du terrorisme sont autant de moyens mis en avant par le délégué pour lutter contre ce fléau.  À cet égard, le représentant a rappelé l’engagement de son pays en vue d’achever les négociations relatives à la convention sur le terrorisme.  Ces discussions passent notamment par une meilleure définition entre les termes de terrorisme et de terrorisme d’État, entre terrorisme et volonté des peuples à lutter contre l’occupation, a-t-il estimé.  Le principe de non-ingérence dans les affaires d’un autre État, le respect de la souveraineté et de l’indépendance sont autant d’éléments qui garantiront le respect et lutteront contre le terrorisme, a souligné le représentant.  Il est nécessaire que le Conseil de sécurité utilise tous les moyens en sa possession pour engager des poursuites pénales à l’égard des auteurs de crime contre l’humanité et, qu’à cet égard, cette instance adopte des résolutions pertinentes.  Le représentant s’est félicité du récent accord entre l’Arabie saoudite et les Nations Unies concernant l’établissement du Centre des Nations Unies pour combattre le terrorisme.  


Mme ANA CRISTINA RODRIGUEZ-PINEDA (Guatemala) a rappelé que cette année, la communauté internationale commémorait le dixième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, aux États-Unis.  Ces événements ont eu un grand impact, non seulement sur les législations nationales de la plupart des pays, mais aussi sur l’approche mondiale face au terrorisme.  Ces attentats ont en effet conduit à faire de ce fléau l’une des priorités de l’ordre du jour des rencontres internationales.  Mais, en dépit de cette priorisation, le terrorisme continue de faire de nombreuses victimes, a-t-elle dit.  La représentante a poursuivi en réaffirmant l’engagement de son pays en faveur de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, et en appelant l’ensemble des pays à appuyer cette Stratégie « fort utile ».  Elle a aussi exprimé la solidarité de son pays envers les victimes du terrorisme.  Il faut également que la communauté internationale fasse preuve de solidarité avec les victimes du terrorisme en créant notamment un mécanisme mondial d’assistance aux dites victimes, a-t-elle suggéré.  On ne peut plus continuer à lutter contre cette menace par des mesures « exclusivement militaires », a en outre déclaré la déléguée, en faisant observer que ces mesures soulèvent trop souvent la question de leur légitimité.  S’agissant du projet de convention générale sur le terrorisme international, elle a indiqué que si ce texte était adopté, il renforcerait le cadre juridique existant et contribuerait à mettre fin à l’impunité dont bénéficient les auteurs d’actes terroristes.  Ce texte faciliterait également la coopération entre les États en vue de traduire en justice les auteurs d’actes terroristes.  Cet instrument établirait une définition claire du terrorisme, a dit Mme Rodriguez-Pineda.  La proposition de convention générale, présentée en 2007 par la Coordonatrice, Mme Maria Telalian, constitue la base adéquate pour parvenir à un véritable compromis dans le cadre de l’élaboration d’un accord international général relatif à la lutte contre le terrorisme, a-t-elle assuré.  C’est pourquoi, il faut finaliser le plus rapidement possible le projet de convention, a-t-elle souhaité avant de conclure.


Mme ANNIKEN ERNERSEN (Norvège), rappelant que son pays avait récemment subi le terrorisme, a déclaré qu’elle travaillait en étroite coopération avec la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme.  Elle a assuré que depuis 2008, la Norvège contribuait à la lutte contre le terrorisme, notamment par le biais d’un projet sur l’assistance intégrée, à hauteur de 2 millions de dollars.  Ce projet est unique car son but est de parvenir à la pleine mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale.  La Norvège attache la plus grande importance à l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme internationale.  « Nous pensons que les propositions du facilitateur pourraient fournir une base au consensus », a-t-elle dit.  Rappelant que cette question est inscrite à l’ordre du jour de la Sixième Commission depuis longtemps, elle a souhaité que les États Membres fassent preuve de souplesse et de volonté politique pour faire progresser les négociations en vue de l’adoption du projet de convention.  La Norvège est également convaincue qu’une conférence de haut niveau sur le terrorisme pourrait fournir une excellente opportunité pour identifier les besoins et les ressources nécessaires pour assister les États à mettre en œuvre la future convention générale, a-t-elle conclu.


M. ALI MOHAMMED ALSHEMAILI (Émirats arabes unis) a reconnu la complexité actuelle du phénomène terroriste qui, au cours de ces dernières années, a eu des conséquences dévastatrices sur les individus et les États.  « Il nous faut, plus qu’hier, intensifier nos efforts pour faire face à ce fléau », a-t-il dit, en se félicitant des efforts faits à ce jour par l’ONU.  À l’instar d’autres délégations, le représentant a souligné la nécessité d’appuyer la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Au niveau international, cette Stratégie, a-t-il expliqué, doit être mise en œuvre, de façon équitable, transparente et juste.  Seule une telle approche permettra à cet outil de servir efficacement la lutte contre le terrorisme.  S’agissant des travaux sur le projet de convention générale sur le terrorisme international, il a dit espérer que toutes les questions en suspens seront rapidement réglées afin de finaliser le texte et de tenir, ensuite, une conférence diplomatique chargée de l’adopter.  À cette fin, il faudrait parvenir à une définition claire de l’acception « terrorisme », a-t-il souligné, avant de plaider pour le soutien aux victimes de terrorisme, notamment le terrorisme d’État.  Il a ensuite passé en revue les politiques nationales et les mesures prises au niveau régional par son Gouvernement, en citant notamment les lois contre le blanchiment d’argent et contre le commerce illicite de petites armes.  Son pays, a-t-il rappelé, participe à des opérations militaires internationales menées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.  Ce fléau, et la violence qui en découle, ne sont liés à aucune culture ou nationalité, a insisté le représentant, qui a appelé à renforcer le dialogue entre les cultures « pour empêcher de donner des prétextes aux terroristes ».


Mme GUO XIAOMEI (Chine) a rappelé l’opposition systématique de son pays au terrorisme et à toutes ses formes et manifestations.  Elle a indiqué que son pays appuyait les efforts de la communauté internationale pour éliminer le terrorisme et promouvoir la coopération au niveau international.  Combattre le terrorisme, a poursuivi la représentante, c’est adresser les symptômes et les causes du problème.  La représentante a, à son tour, énuméré les moyens pour éradiquer le terrorisme, notamment en répondant à la pauvreté, combattant le chômage ou les inégalités.  Créer un environnement social harmonieux et assurer la stabilité, la justice et l’égalité sociale permettront, a-t-elle estimé, de lutter contre ce fléau.  À cet égard, la représentante a rappelé que son pays s’engageait pleinement auprès des Nations Unies.  La Chine, a-t-elle expliqué, participe activement au travail des Comités 1267, 1988 et 1373, ainsi qu’à la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Par ailleurs, la représentante a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la coopération régionale.  Elle a indiqué que son pays avait pris part, aux côtés du Japon, de l’Inde, de la Fédération de Russie et de la République de Corée, à la préparation du Forum mondial contre le terrorisme.  La Chine a signé plus de 30 traités d’extradition avec près de 60 pays.  Compte tenu de la situation actuelle, la finalisation du projet de convention générale sur le terrorisme international permettrait de compléter le cadre juridique existant, a-t-elle dit.  La Chine continue à s’engager activement aux travaux actuels de coopération sur ce projet de convention, a-t-elle dit avant de conclure.


M. OMBENI SEFUÉ (République-Unie de Tanzanie) a souligné le rôle central de l’ONU dans la coordination de la lutte contre le terrorisme.  En dépit des actions lancées, la réalité est encore dramatique du fait de la persistance d’actes de terrorisme à travers le monde, a néanmoins regretté le délégué.  Le récent attentat au Nigéria contre l’ONU l’illustre bien, a-t-il dit, en condamnant fermement cet acte.  Aujourd’hui, le terrorisme reste l’un des grands défis posés à la paix et à la sécurité internationales et exige, de ce fait, une réponse mondiale coordonnée et cohérente, a-t-il estimé.  La Tanzanie, qui participe activement à cette lutte, a adopté une série d’instruments pour faire face à cette menace, a assuré le représentant.  Son pays a ainsi élaboré un cadre juridique complet contre ce fléau et créé un centre national de lutte contre le terrorisme, a ajouté M. Sefué.  Après avoir fait le constat de l’existence de blocages dans le processus de conclusion du projet de convention générale sur le terrorisme international, M. Sefué a demandé aux États Membres de faire plus d’efforts et de faire preuve de plus de volonté politique.  La communauté internationale doit désormais se concentrer sur les questions litigieuses, en vue de la finalisation de la future convention générale des Nations Unies sur le terrorisme international, a-t-il souhaité, en rappelant le soutien de son pays à la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.


M. DANIIL MOKIN (Fédération de Russie) a déclaré qu’il était important de s’appuyer sur les conclusions du Symposium de haut niveau sur le terrorisme, qui s’est tenu en marge du débat général de l’Assemblée générale.  Les discussions ont montré que, malgré les progrès accomplis, la menace terroriste continue d’être élevée et sérieuse.  La Fédération de Russie, a-t-il dit, s’inquiète du renforcement des liens entre le terrorisme et la criminalité organisée et entre le terrorisme et la piraterie.  Le représentant a condamné le terrorisme et a souhaité que la lutte contre le terrorisme soit intensifiée.  Ainsi, la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies est un document pertinent qui fixe un certain nombre de priorités dans la lutte contre le terrorisme et associe les moyens classiques et l’approche intégrée.  La participation des organisations régionales aux efforts mondiaux à la lutte contre le terrorisme est une étape importante pour éradiquer ce fléau, a-t-il dit.   Le représentant s’est également félicité de la création récente d’un Centre de l’ONU pour la lutte contre le terrorisme.  Renforcer le droit international et notamment augmenter le nombre de parties à lutter contre le terrorisme, est également, a-t-il estimé, un moyen indispensable pour éradiquer le terrorisme.  Le représentant a préconisé de renforcer la coopération internationale.  De l’avis de sa délégation, le Conseil de sécurité doit continuer à jouer un rôle important pour faire appliquer la stratégie de lutte contre le terrorisme.  La Fédération de Russie, a-t-il assuré, continuera à contribuer aux efforts internationaux en la matière.  L’adoption du projet de convention générale sur le terrorisme international permettra de renforcer le cadre juridique existant, a conclu le représentant.


M. ZENON MUKONGO (République démocratique du Congo) a réaffirmé que son pays condamnait fermement le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, avant de saluer les efforts déployés par les institutions au sein du système des Nations Unies dans la formation en la matière sur la lutte contre le terrorisme.  Il a rappelé ensuite le soutien de sa délégation à l’approche visant à interdire le paiement de rançons aux groupes terroristes.  Pour la RDC, a dit M. Mukongo, la lutte contre le terrorisme ne doit pas être un prétexte à la négation des droits de l’homme et des libertés religieuses.  C’est pour cette raison que la Constitution congolaise protège la liberté de culte.  Présentant le cadre juridique en matière de lutte contre cette menace dans son pays, le représentant a particulièrement souligné la promulgation d’une loi relative à la lutte contre le blanchiment d’argent.  À cet égard, le représentant, a rappelé le soutien de sa délégation à la décision 256 (XIII) du 3 juillet 2009, par laquelle l’Union africaine condamnait le paiement des rançons aux groupes terroristes, et félicite les pays de la région sahélo-saharienne qui, sous l’instigation du Royaume du Maroc, ont réussi à mettre en place un Comité d’état-major opérationnel conjoint et un groupe de liaison chargé de facilité le partage et le traitement des informations. 


M. Mukongo a par ailleurs exhorté les États à donner compétence à leurs tribunaux internes pour juger, de façon équitable, les auteurs d’actes terroristes.  Avant de conclure, le représentant s’est dit convaincu que l’adoption du projet de convention générale sur le terrorisme international, qui est en cours de négociation, contribuera à compléter les conventions sectorielles existantes. 


M. STEFAN BARRIGA (Liechtenstein), condamnant fermement tous les actes de terrorisme, a déclaré que son pays était déterminé à combattre ce fléau.  À cette fin, le Liechtenstein a ratifié les 13 conventions internationales sectorielles de lutte contre le terrorisme.  Il poursuit en outre le dialogue avec le Comité contre le terrorisme, a ajouté le délégué.  S’il s’est félicité de progrès notables réalisés par la communauté internationale pour combattre le terrorisme, il a souhaité que la Sixième Commission fasse le point des travaux accomplis à ce jour.  Depuis plusieurs années, cette Commission n’a pas été en mesure de générer la volonté politique nécessaire pour parvenir à un accord sur le projet de convention générale sur le terrorisme international.  Il est indispensable, a-t-il dit, de conclure les négociations sur le projet de convention.  Si la Sixième Commission ne fait aucun progrès tangible concernant le projet de convention générale sur le terrorisme international, le Comité spécial ne devrait pas se réunir au printemps prochain, a-t-il estimé.  Par ailleurs, a-t-il suggéré, ce thème devrait être examiné à tour de rôle par l’Assemblée générale et la Sixième Commission.


M. EIHAB SAMI SALEM OMAISH (Jordanie) a rappelé que le terrorisme était un phénomène global et non pas le problème d’un pays ou d’une région en particulier.  Ce fléau est en outre culturellement et religieusement neutre, a-t-il dit.  C’est pourquoi, il est essentiel de résister à toute tentative d’amalgame en établissant un lien entre le terrorisme et une religion ou une culture.  La Jordanie, qui condamne fermement le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, estime que les mesures de sécurité ne suffisent pas à l’éradiquer.  Il faut aussi en traiter les causes sous-jacentes, notamment l’absence de paix et l’injustice, ou autres motivations politiques, économiques ou juridiques, a dit le représentant.  Le Gouvernement jordanien n’oublie pas les victimes du terrorisme et c’est pourquoi, il a créé une institution chargée d’assurer la protection de leurs droits et de veiller à leur réhabilitation, a ajouté le représentant.  Sa délégation, a-t-il ajouté, est également favorable à l’organisation d’une conférence de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme sous les auspices des Nations Unies.  Avant de conclure, il a salué la signature d’un accord entre l’Arabie saoudite et les Nations Unies sur la création d’un centre international pour la lutte contre le terrorisme.


M. MOINUL HASSAN AHAME (Inde) a déclaré que le terrorisme sapait les efforts de paix, la démocratie et la liberté.  Il a constaté que sa complexité actuelle était un énorme défi pour la lutte antiterroriste.  Il ne peut y avoir d’approche sélective dans la manière de traiter les groupes terroristes, a-t-il insisté.  Il faut lutter contre le terrorisme sur tous les fronts, car c’est un problème mondial qui exige une solution mondiale.  Les États doivent s’assurer que leur territoire n’est pas utilisé pour l’établissement de camps d’entraînement ou pour la préparation d’actes terroristes, a-t-il rappelé.  Le représentant a estimé que la communauté internationale doit se concentrer sur le renforcement d’un cadre juridique de lutte contre le terrorisme.  Il a aussi souhaité que les États appliquent pleinement la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Le représentant a exhorté tous les États à réfléchir à ce que le Secrétaire général attend d’eux et à faire tous les efforts pour conclure le projet de convention générale sur le terrorisme international.


M. KOSAL SEA (Cambodge) a appuyé sans réserve les efforts de la communauté internationale pour mettre en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Il s’est félicité des conclusions et recommandations du Symposium sur la coopération internationale contre le terrorisme, organisé par le Secrétaire générale des Nations Unies le 19 septembre dernier.  Le représentant a rappelé les efforts entrepris par le Cambodge pour faire obstacle aux activités terroristes.  L’année dernière, le Cambodge a ratifié la Convention de l’ANASE contre le terrorisme.  En vertu des conventions ratifiées et des lois promulguées, le Cambodge a pris des mesures fermes qui lui ont permis de réaliser des progrès remarquables dans la lutte contre le terrorisme, a-t-il déclaré.  Le représentant a souligné que son pays attachait une grande importance à la coopération avec les États Membres des Nations Unies et les mécanismes internationaux établis dans ce domaine.  Le partage d’informations et la capacité de ces mécanismes sont cruciaux pour éliminer le terrorisme international, a-t-il conclu.


Guidé par les quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, M. JAKKRIT SRIVALI (Thaïlande) a rappelé que son pays avait adhéré à plus de la moitié des instruments juridiques internationaux de lutte contre le terrorisme.  Les autres sont en cours de ratification ou d’adhésion, a-t-il dit.  La Thaïlande a fait de la lutte contre le terrorisme l’une des priorités de sa politique.  Elle a pris une série de mesures pour lutter contre le terrorisme et réduire la criminalité.  Les États Membres doivent prendre des mesures au niveau national et œuvrer en étroite coopération pour éradiquer le terrorisme, a-t-il estimé.  La coopération, tant au niveau régional qu’au niveau international, est essentielle contre le terrorisme et est une étape indispensable.  Ainsi, concernant la coopération régionale, le représentant a cité le rôle joué par l’Association des pays de l’Asie du Sud-Est (ANASE).  La Thaïlande, a-t-il dit, attend avec intérêt la mise en œuvre de la Convention contre le terrorisme de l’ANASE. 


M. YKIHIRO WADA (Japon), a déclaré qu’en dépit des progrès réalisés en matière de lutte contre le terrorisme international au cours de cette dernière décennie, la menace demeure encore bien réelle, à la fois au niveau national et au niveau international.  La Stratégie antiterroriste mondiale, a déclaré M. Wada, doit être pleinement mise en œuvre pour assurer efficacement la lutte contre le terrorisme.  Le Japon, a-t-il ajouté, se félicite de la création récente du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme.  Le représentant a souhaité que le projet de convention générale sur le terrorisme international soit finalisé rapidement « afin de renforcer le cadre général de la lutte contre le phénomène ».


M. YURI NIKOLAICHIK (Bélarus) a souhaité que les négociations sur le projet de convention générale sur le terrorisme international s’achèvent prochainement.  Les attaques terroristes perpétrées récemment dans différentes régions du monde ont montré qu’il était nécessaire de finaliser rapidement le projet de convention, a-t-il estimé.  Ces négociations doivent être terminées sur la base du consensus.  Par ailleurs, pour lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée, le représentant a souligné la nécessité de renforcer les traités existants.  Il a exhorté chaque État Membre à ratifier les divers traités et autres instruments internationaux à leur disposition.  Le représentant a également mis l’accent sur la coopération régionale en matière de lutte contre le terrorisme.  Ainsi, le Bélarus participe activement aux mesures prises par l’OSCE.  Rappelant qu’il n’y a pas de pays ou de région à l’abri du terrorisme, il a souligné que le terrorisme ne pourra être éliminé que par le biais d’une meilleure coopération entre les États.


Mme MARY B. DEROSA (États-Unis) a salué l’évolution des politiques et du cadre institutionnel mis en place par l’ONU en matière de lutte contre le terrorisme au cours de ces 10 dernières années.  Elle a dit que cette évolution, dont la création récente d’un centre de l’ONU contre le terrorisme, a été phénoménale.  Elle a espéré que cette évolution permettra au Secrétaire général de désigner le premier coordonnateur de l’ONU en matière de lutte contre le terrorisme.  Mettant l’accent sur les développements juridiques, la représentante des États-Unis a reconnu le succès de l’ONU qui a élaboré et adopté 18 instruments juridiques universels établissant un cadre pour la lutte contre le terrorisme.  « Nous avons noté une augmentation très importante du nombre d’États qui sont devenus parties à ces conventions », s’est félicitée la représentante des États-Unis, en citant 136 ratifications de la Convention internationale pour la répression des attentats terroristes à l'explosif et 170 ratifications de la Convention de lutte contre le financement du terrorisme.  Rappelant que ces 18 instruments ne pouvaient être efficaces que s’ils étaient ratifiés et mis en œuvre de manière très large, il a salué tous les efforts visant à encourager leur ratification. 


Par ailleurs, la représentante des États-Unis a mis l’accent sur six instruments en particulier, en citant ainsi la Convention internationale de 2005 de lutte contre le terrorisme nucléaire, l’amendement de 2005 à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires (CPPNM), le Protocole de 2005 à la Convention pour la répression d'actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime, la Convention de 2010 pour la répression d'actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime et son protocole.  Pour que ces textes puissent être mis en œuvre, ils doivent être ratifiés par un très grand nombre d’États Membres, a-t-elle fait remarquer.  Soulignant les efforts des États-Unis, elle a précisé que le Congrès américain tiendra des auditions sur les mesures législatives nécessaires pour permettre aux États-Unis de ratifier la Convention de lutte contre le terrorisme nucléaire et l’amendement à la CPPNM.  « Alors que nous faisons des efforts pour ratifier ces instruments, nous exhortons aussi les autres États à en faire autant », a insisté la représentante des États-Unis, avant d’appeler à redoubler d’efforts pour finaliser le projet de convention générale sur le terrorisme international.  Elle a regretté que, malgré les efforts du Président et du Coordonnateur du Comité spécial, ces négociations se trouvent encore dans une impasse.  Elle a souhaité la finalisation d’un texte qui s’appuie sur le cadre juridique existant. 


Pour M. JAMAL SHARIFUDDIN JOHAN (Malaisie), malgré les interventions militaires et les mesures prises au niveau international, le monde continue à être confronté à des actes terroristes dévastateurs.  Les groupes terroristes continuent à croître et à tirer profit des rançons qu’ils exigent pour libérer leurs victimes, renforçant ainsi leur rôle, a-t-il prévenu.  Le terrorisme ne peut être combattu par la force, il faut aussi s’attaquer à ses causes fondamentales que sont la pauvreté et l’injustice, a-t-il dit, tout en insistant sur la pleine mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale que l’Assemblée générale des Nations Unies avait adoptée en 2006.  M  Johan a estimé qu’il était important pour les États d’adopter des politiques de prévention pour protéger leur population contre les attaques terroristes.  La Malaisie encourage tous les États à faire preuve de volonté politique pour faire sortir de l’impasse le projet de convention générale sur le terrorisme international.  « Nous appuyons également la proposition de l’Égypte de convoquer une conférence de haut niveau sous les auspices de l’ONU pour adopter une riposte commune au terrorisme », a-t-il ajouté, avant d’appeler l’ONU à demeurer le chef de file de la lutte contre le terrorisme.  L’Organisation devra cependant veiller à ce que les mesures prises à cet effet ne constituent pas une violation de la souveraineté des États.


M. MARTELLI (El Salvador) a pris note du rapport du Secrétaire général concernant le terrorisme qui décrit les progrès réalisés par les États Membres pour faire face à ce problème.  Le terrorisme, qui est une menace globale, affecte la vie de chacun dans le monde.  Le représentant a salué la mémoire des victimes du terrorisme qui ont perdu la vie, en particulier au cours de l’année 2011.  Il a invité les États Membres à poursuivre leur lutte contre le terrorisme, notamment en devenant parties, s’ils ne l’ont pas encore fait, aux instruments juridiques internationaux existants.  Il est important, a dit le représentant d’El Salvador, de poursuivre les négociations sur le projet de convention générale sur le terrorisme international.  Le délégué a souligné le rôle que peuvent jouer les organisations régionales pour combattre le terrorisme.  El Salvador, a-t-il conclu, participe activement aux efforts entrepris au niveau régional.


M. GONZALO BONIFAZ (Pérou), rappelant qu’aucune circonstance ne peut justifier le terrorisme, a déclaré que ce fléau ne peut être que le résultat d’un travail collectif.  Il est actuellement urgent, a-t-il souligné, de doter le monde d’un instrument efficace pour renforcer la lutte contre le terrorisme.  Il a appelé les États Membres à déployer tous les efforts nécessaires pour parvenir à un accord sur le projet de convention générale sur le terrorisme international.  Tout en soulignant l’importance du projet de convention, présenté en 2007 par la Coordonatrice, Mme Maria Telalian, le représentant a estimé que la mention « terrorisme d’État », qui figure dans le texte, relève d’un domaine juridique différent, qui est celui de la responsabilité des États. 


M.  OCTAVIOERRAZURIZ (Chili) a déploré que le terrorisme mette en péril la cohésion sociale, propage la peur et la panique, et provoque un sentiment d’insécurité.  La communauté internationale doit condamner le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.  À cet égard, il a souligné que son pays appuyait fermement et activement la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et, en particulier, la mise en œuvre des quatre piliers de cette Stratégie.  Les organisations régionales et sous-régionales jouent un rôle important dans la lutte et la prévention de ce fléau, a-t-il dit.  Ces organisations doivent renforcer leur rôle, notamment par le biais de partenariats.  Il est nécessaire, a-t-il poursuivi, de développer une culture de dialogue et d’entente à tous les niveaux et auprès de tous les groupes.  Le représentant a rappelé que pour éliminer le terrorisme, il faudrait avant tout éliminer les causes sous-jacentes à ce fléau.  Il a souhaité également que tous les États renforcent la coopération judiciaire.  Il faudrait finaliser le projet de convention générale sur le terrorisme international afin de compléter et de renforcer le cadre juridique existant, a souligné le représentant.


M. DIRE TLADI (Afrique du Sud) a indiqué que les attentats qui avaient eu lieu récemment au Nigéria montraient la vulnérabilité qui caractérise encore le monde face aux attaques terroristes.  Aucun pays ne sera en sécurité tant que les États ne seront pas en mesure de combattre les véritables causes du terrorisme, a-t-il dit.  La lutte contre le terrorisme doit prendre en compte le respect des droits de l’homme et les libertés fondamentales.  Il a ensuite souligné qu’il était urgent de finaliser le projet de convention générale sur le terrorisme international.  Nous espérons que la communauté internationale adoptera le projet de convention sur la base du document présenté par la Coordonatrice en 2007, car, a-t-il rappelé, pendant que nous discutons sur des « détails », de nombreux innocents payent le prix fort du terrorisme.


Mme ISABELLE PICCO(Monaco) a estimé que le récent Symposium sur le terrorisme international du 19 septembre dernier et la Réunion spéciale du Comité contre le terrorisme du 28 septembre ont montré la détermination de la communauté internationale à lutter contre le terrorisme.  Elle s’est félicitée de ce que les États soient désormais entrés dans une phase de mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  La création récente du Centre des Nations Unies de lutte contre le terrorisme est également une autre étape importante, a-t-elle dit.  Après avoir cité les aspects positifs relatifs au terrorisme, la représentante a dénoncé les attaques aveugles qui continuent de tuer et de blesser des civils à travers le monde.  Elle a conclu son propos en rappelant que Monaco était partie à 13 instruments juridiques internationaux.


M.  SAMIR SHARIFOV (Azerbaïdjan), rappelant que son pays était partie à 13 instruments juridiques internationaux en matière de lutte contre le terrorisme, a indiqué que des mesures prises au niveau national avaient été également prises, notamment une loi visant à mieux coordonner l’action des institutions nationales dans la lutte contre ce fléau.  « Nous travaillons aussi avec le Conseil de sécurité concernant l’inscription de personnes visées sur les listes établies par les comités des sanctions », a-t-il assuré.  De l’avis de sa délégation, le règlement pacifique des conflits pourrait contribuer à prévenir le terrorisme.  Le représentant a insisté par ailleurs sur un meilleur contrôle du transit ou commerce illicite d’armes dans certaines régions du monde, ainsi que sur la nécessité de trouver une solution aux causes sous-jacentes du terrorisme.  Tous les actes de terrorisme sont des actes devant être sanctionnés et condamnés avec fermeté, a-t-il souligné.  Préoccupé par les attaques menées contre l’Islam, dans certaines cultures, il a plaidé en faveur d’une meilleure entente entre les cultures et les religions.  « Il faut renfoncer les messages en matière d’éducation pour changer cette perspective négative », a déclaré le représentant.  Avant de conclure, il a appelé à la finalisation du projet de convention générale sur le terrorisme afin de renforcer le cadre juridique existant.


M. MAZEN ADI (République arabe syrienne) a réaffirmé que son pays condamnait le terrorisme sous toutes ses formes.  La communauté internationale doit coopérer pour lutter contre le terrorisme, a-t-il dit.  Le représentant a souhaité que les mesures de lutte contre ce fléau soient harmonisées.  Il faut définir la notion de terrorisme et établir une distinction claire entre terrorisme et lutte pour l’autodétermination des peuples qui souffrent de l’occupation étrangère, a-t-il souligné.  Le représentant a rappelé que son pays avait été pionnier dans la lutte contre le terrorisme, dès 1986.  Il a dénoncé ceux qui exécutent des opérations terroristes terribles contre le peuple syrien.  Ces « terroristes », a-t-il dit, détruisent les biens publics et privés syriens et ils sont financés et protégés depuis l’étranger.  Leur volonté est de saper la sécurité et la stabilité nationale, a-t-il ajouté.  Le représentant a estimé que le terrorisme d’État était la forme de terrorisme la plus grave.  Il a, à cet égard, cité les crimes commis quotidiennement par Israël contre le territoire palestinien.  Le représentant a également dénoncé l’occupation de certains de ces territoires, comme le Golan syrien occupé.  Le projet de convention générale sur le terrorisme internationale doit couvrir le terrorisme d’État, a-t-il estimé, tout en assurant que la Syrie demeure convaincue qu’un tel instrument sera finalisé.


M. KIM YONG SONG (République démocratique populaire de Corée) a déclaré que le cycle vicieux du terrorisme continue de menacer le monde entier, en dépit des efforts constants déployés par la communauté internationale pour l’éradiquer.  Il a souligné que, quelles que soient les circonstances, la lutte contre le terrorisme ne saurait être utilisée à des fins politiques.  Le représentant a estimé que l’agression contre l’Afghanistan et l’Iraq, l’occupation par Israël de la Palestine et des territoires arabes sous prétexte de « lutter contre le terrorisme » et le meurtre indiscriminé de civils sont clairement des actes de terrorisme et des violations des droits de l’homme.  À cet égard, le représentant a soutenu la proposition de convoquer une conférence de haut niveau sur le terrorisme international, sous les auspices des Nations Unies, en vue d’identifier les causes profondes du terrorisme et d’adopter une riposte commune contre ce fléau.  Enfin, il a souligné que son pays avait appuyé toutes les résolutions de lutte contre le terrorisme, ainsi que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies. 


Mme ADY SCHONMANN (Israël) a exhorté la communauté internationale à répondre au terrorisme qui sévit dans les écoles, dans les lieux de culte, dans les médias.  Cela doit être une priorité, a-t-elle insisté.  La bonne gouvernance, a-t-elle estimé, permet de lutter contre le terrorisme.  Israël, a-t-elle dit, est un partenaire actif et un bailleur de fond dans la lutte contre le terrorisme.  Elle a poursuivi son propos en indiquant que la guerre, le conflit et la mauvaise gouvernance encourageaient le terrorisme.  La représentante a souhaité un renforcement de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales pour combattre le terrorisme.  Il faut, a-t-elle dit, discuter des facteurs sous-jacents du terrorisme.  Ainsi, l’absence de démocratie, l’intolérance, le meurtre comme acte de martyr sont autant de facteurs qui encouragent le terrorisme, a-t-elle avancé.  Elle a estimé qu’aucune cause ou aucun grief ne pouvaient justifier la mort de civils ou des actes de terrorisme.  Certains États pensent qu’en offrant un refuge aux terroristes, cela marque un signe d’impartialité, a-t-elle dénoncé.  Mais ces pays, a-t-elle insisté, sont complices.  C’est la raison pour laquelle Israël appuie le projet de convention générale sur le terrorisme international, a expliqué la représentante.  Elle a estimé quelque peu surréaliste d’entendre certains fustiger Israël, notamment lorsque ces pays agissent en violation flagrante des droits de l’homme.  La Syrie en est un exemple, a-t-elle fait remarquer.  Ce pays fournit le financement d’activités terroristes, a-t-elle soutenu.  Par ailleurs, certains pays sont contrôlés par des organisations terroristes et c’est l’une des raisons pour laquelle ils ne parviennent pas à condamner les attaques terroristes meurtrières, notamment certaines qui ont coûté la vie à plusieurs centaines d’Israéliens.  Le débat d’aujourd’hui, a rappelé la représentante, n’est pas politique.  L’examen de ce point à l’ordre du jour de la Sixième Commission ne doit pas être un instrument de guerre politique, a-t-elle rappelé, avant d’exhorter les délégations à conduire les débats de manière professionnelle. 


Droits de réponse


Exerçant son droit de réponse, le représentant de l’Algérie a souhaité apporter une rectification après la déclaration faite par la République démocratique du Congo.  Il a indiqué que le Comité d’état-major opérationnel conjoint avait été créé à l’initiative de quatre pays et non à l’initiative d’un seul pays.  Ces quatre pays sont l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger.  Ce mécanisme, dont le siège est en Algérie, a été créé à l’initiative d’un commun accord.  


Le représentant de la République arabe syrienne a exercé son droit de réponse pour dénoncer les propos tenus par la représentante d’Israël.  Cet État, a-t-il rappelé, incarne le terrorisme.  Lorsque nous parlons du terrorisme dans notre région, personne ne pense à un autre État que celui d’Israël, a-t-il avancé.  Il a poursuivi en décernant à l’État d’Israël un « brevet en matière de terrorisme ».  C’est ce pays qui a exercé les pires formes de terrorisme, a-t-il dit.  Est-ce que la colonisation de certains territoires ou la piraterie d’un avion civil ne constituent-ils pas des actes de terrorisme? s’est-il interrogé.  Israël pratique le terrorisme contre les habitants de la région, agit en violation des principes du droit international, commet des agressions contre des navires dans les eaux internationales et envoie ses émissaires dans d’autres États pour faire assassiner des personnalités.  Israël reste un « État terroriste » au sens plein du terme, a-t-il insisté. 


Répondant à ces commentaires, la représentante d’Israël s’est demandé si un gouvernement prêt à tuer ses propres citoyens ne devrait pas être le dernier à demander le respect du droit.  Les pratiques et la politique du régime syrien reflètent bien la politique syrienne en matière de terrorisme, a-t-elle dit. 


Reprenant la parole, le représentant de la République arabe syrienne a estimé que si Israël avait eu certains sentiments, ce pays n’aurait certainement pas tué des centaines d’innocents au cours de son histoire.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Deuxième Commission ouvre son débat général dans un contexte international marqué par la crise financière et un plaidoyer en faveur de l’économie verte

AG/EF/3305

La Deuxième Commission ouvre son débat général dans un contexte international marqué par la crise financière et un plaidoyer en faveur de l’économie verte

03/10/2011
Assemblée généraleAG/EF/3305
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

2e & 3e séances – matin & après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION OUVRE SON DÉBAT GÉNÉRAL DANS UN CONTEXTE INTERNATIONAL MARQUÉ PAR LA CRISE FINANCIÈRE ET UN PLAIDOYER EN FAVEUR DE L’ÉCONOMIE VERTE


Ouvrant ses travaux en cette Soixante-sixième session de l’Assemblée générale, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a adopté son programme de travail* aujourd’hui, tel qu’oralement amendé.  Elle a prévu de terminer ses travaux le 23 novembre prochain, un délai que son Président a demandé aux délégations de respecter en déposant notamment dans les temps impartis les projets de résolution relatifs aux différents points inscrits à l’ordre du jour de la Commission.


Au cours du débat général de la Deuxième Commission ouvert ce matin, les délégués ont marqué leur inquiétude face à la crise financière internationale qui perdure, avec des effets désastreux sur les économies des pays en développement.  Les questions d’ordre environnemental, notamment les changements climatiques, ont également été abordées, avec une emphase sur la nécessité d’un passage à l’économie verte.


Le Sous-Secrétaire général des Nations Unies à la coordination des politiques et aux affaires inteorganisations, M. Thomas Stelzer, a relevé que, du fait de la crise mondiale et de la détérioration du climat, l’insécurité alimentaire met la vie de millions de personnes en danger dans la corne de l’Afrique et que le fossé entre riches et pauvres ne cesse de s’approfondir dans plusieurs pays.  Il a appelé la communauté internationale à considérer de nouveaux modèles de développement qui assurent une croissance économique durable.  Dans la même veine, le Président de la Deuxième Commission, M. Abdulkalam Abdul Momen, a exhorté la communauté internationale à créer de nouvelles sources de financement afin de combler les insuffisances de l’aide publique au développement qui ne peut, à elle seule, permettre aux pays en développement de réaliser les projets dont ils ont le plus besoin.


Le représentant de l’Indonésie a souhaité, pour sa part, que la communauté internationale mette en œuvre des mesures pour éviter que la crise économique mondiale ne devienne permanente, et il a proposé le renforcement des institutions financières internationales, ainsi que le renforcement de la collaboration entre les agences des Nations Unies.  Pour le représentant du Népal, « la présente situation financière et économique ne doit pas être une excuse dont se serviraient les pays donateurs pour ne pas respecter leurs engagements de soutien vis-à-vis des pays les moins avancés ».


Parmi les thèmes récurrents de cette journée de discussions, les changements climatiques sont revenus au devant de la scène avec le vœu de plusieurs délégations de voir des accords trouvés et mis en place au plus vite pour faire face à cette menace.  Surtout, a relevé le représentant des Comores, dans un contexte où certains petits États insulaires en développement, comme les Comores, sont menacés de disparition.  C’est dans ce contexte que M. Stelzer a estimé que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable qui va se tenir à Rio de Janeiro, au Brésil, au mois de juin de l’année prochaine, sera l’occasion, pour la communauté internationale, de mettre sur pied les bases d’un développement durable pour les générations futures. 


Le développement durable ne peut passer que par l’adoption, a-t-il ajouté, du modèle économique promu sous le nom d’« économie verte ».  Cette économie verte a été appelée de tous leurs vœux par les délégations, notamment celles des pays en développement qui ont souhaité plus de solidarité internationale afin de faire face au besoin d’une transition technologique de manière harmonieuse.  La Bolivie s’est dite très préoccupée par ce que pourrait cacher le terme « économie verte » qui ne doit pas signifier, a dit son représentant, la privatisation d’écosystèmes ou de ressources et de biens publics comme l’eau.  En tant que premier pays contributeur d’aide au développement, les États-Unis se sont engagés à continuer de combattre la pauvreté et à aider les pays agricoles à renforcer leur économie rurale.


En plus des discussions sur les 16 points de l’ordre du jour et leurs nombreux sous-points, la Commission s’est entendue sur l’organisation de six manifestations parallèles qui auront un lien avec les grandes thématiques des travaux de la Commission.  Elle organisera également, pour la première fois, et en collaboration avec le Conseil économique et social (ECOSOC), deux évènements parallèles qui auront lieu ce mois d’octobre.


La Commission poursuivra son débat général demain, mardi 4 octobre en matinée à 10 heures.  L’après midi sera consacrée à un dialogue avec les secrétaires exécutifs des commissions régionales.


* (A/C.2/66/1, A/C.2/66/L.1 et A/C.2/66/L.1/Add.1)


Débat général


M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh), Président de la Deuxième Commission, s’est félicité que la Deuxième Commission examine cette année, la thématique intitulée « l’autonomisation des populations: un modèle de paix ».  Cette thématique devra donner lieu à un évènement spécial, a-t-il précisé.  Il a également relevé que cette session de la Deuxième Commission sera l’occasion, pour la première fois, d’organiser, en partenariat avec le Conseil économique et social (ECOSOC), deux évènements parallèles qui auront lieu en ce mois d’octobre.  Le premier évènement est relatif au projet « Link » de l’ECOSOC, qui est un projet consacré à l’élaboration de projections à court terme sur l’évolution de l’économie mondiale.  Le second évènement aura pour thème « Investir pour l’accroissement des emplois », a indiqué le Président de la Deuxième Commission.  Il a ensuite relevé que la Commission allait également organiser six évènements parallèles au cours de cette session, et il a souhaité que les travaux de la Deuxième Commission aident la communauté internationale à rester pleinement engagée en faveur du soutien à apporter aux pays les moins avancés (PMA).  Tout en invitant les pays en développement à renforcer la coopération Sud-Sud, il a exhorté la communauté internationale à créer de nouvelles sources de financement afin de compléter l’aide publique au développement qui ne peut, à elle seule, permettre aux pays en développement de réaliser les projets dont ils ont le plus besoin.


M. THOMAS STELZER, Sous-Secrétaire général des Nations Unies à la coordination des politiques et aux affaires inteorganisations, a pris la parole au nom du Secrétaire général adjoint chargé des affaires économiques et sociales, M. Sha Zukang.  M. Stelzer a relevé que l’insécurité alimentaire met la vie de millions de personnes en danger dans la corne de l’Afrique et que le fossé entre riches et pauvres ne cesse de s’approfondir dans plusieurs pays.  Il a appelé la communauté internationale à considérer de nouveaux modèles de développement qui assurent une croissance économique durable.  Le développement durable, a-t-il estimé, pourrait fournir des solutions durables aux problèmes actuels et aux défis économiques à venir.  Dans ce contexte, M. Stelzer a estimé que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable qui va se tenir à Rio de Janeiro, au Brésil, au mois de juin de l’année prochaine, est l’occasion, pour la communauté internationale, de mettre sur pied les bases d’un développement durable pour les générations futures.  Le développement durable ne peut passer que par l’adoption, a-t-il ajouté, du modèle économique connu sous le nom d’« économie verte ».  Afin de parvenir à cette économie verte, il a invité les instances internationales, régionales et nationales à s’adapter aux changements climatiques et à ses effets.


M. DIEGO LIMERES (Argentine), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que la majorité des pays en développement était toujours confrontée aux défis de l’extrême pauvreté, de l’insécurité alimentaire, du chômage, de la dette et des changements climatiques.  La crise les a affectés non seulement en matière économique mais aussi au niveau de leur développement social, a-t-il insisté, rappelant qu’une croissance forte et durable était nécessaire à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Par conséquent, le Groupe des 77 et de la Chine appelle à une approche intégrée et systémique orientée vers le développement durable, émanant d’un engagement solide qui doit être renouvelé à la Conférence Rio+20, et de mesures qui s’attaquent non seulement aux conséquences, mais aussi aux causes des changements climatiques.  À cet égard, de nouvelles ressources financières doivent être trouvées, a dit le représentant, tout en souhaitant aussi que le transfert de technologie soit renforcé. 


La gouvernance mondiale doit être exercée dans le contexte d’une mondialisation juste et inclusive, soutenue par un multilatéralisme renforcé, a-t-il poursuivi.  Parvenir à une croissance mondiale plus durable et équilibrée nécessitera une coordination étroite dans la prise des décisions de politique macroéconomique et dans d’autres domaines du commerce et des finances mondiaux, comme l’architecture de l’aide internationale, la dette et l’éradication de la pauvreté.  À cet égard, les institutions financières internationales ont besoin d’une gouvernance plus cohérente, plus représentative et plus orientée vers le développement, qui reflète les réalités du XXIe siècle, a souligné M. Limeres.  Dans ce contexte, les pays développés doivent faire preuve de flexibilité et de volonté politique pour en finir avec l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations de Doha sur le commerce international, a-t-il préconisé.  Il est, en outre, crucial de renforcer le concept d’appropriation nationale des processus de développement, et de développer la coopération Sud-Sud en complément de celle existant entre le Nord et le Sud. 


Enfin, le représentant a insisté sur les vulnérabilités particulières dont souffrent les pays les moins avancés qui accumulent les retards dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le Groupe des 77 et de la Chine appelle donc à une mise en œuvre complète, rapide et efficace du Programme d’action d’Istanbul 2011-2020 pour les PMA, a-t-il souligné, tout en demandant aussi la levée des obstacles qui empêchent le développement durable auquel aspirent aussi les populations vivant sous occupation étrangère.


Mme JANINE COYE-FELSON (Belize), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a exprimé la crainte qu’ont les 14 États membres de la CARICOM de voir s’engager une nouvelle période de récession mondiale, alors que les petites économies vulnérables en développement ne sont pas encore remises de la crise de 2008.  Les pays des Caraïbes ont connu une baisse de leurs revenus liés au tourisme et une contraction de leurs secteurs financiers, et 12 d’entre eux ont connu une croissance négative en 2010, a-t-elle indiqué, estimant que la profondeur et l’ampleur de cette crise a mis en lumière l’interconnexion entre les économies mondiales et les hauts et bas qu’a connus l’architecture économique internationale, notamment les institutions financières.  Nous reconnaissons que des réformes ont été entreprises au sein des institutions de Bretton Woods mais elles sont insuffisantes, a-t-elle dit.  De même, le fait que les pays du G-20 portent une attention aux questions de développement est positif, mais le rôle central des Nations Unies dans le développement international doit être maintenu, a estimé la représentante.


Cette année, la Deuxième Commission va, une nouvelle fois, se pencher sur les défis rencontrés par les pays en développement à revenu moyen, un groupe auquel appartient la majorité des pays de la CARICOM, a relevé la représentante de Belize.  Une attention particulière devra être portée à cet égard sur les questions de la dette, a-t- elle déclaré.  En outre, l’état des négociations du Cycle de Doha sur le commerce multilatéral, qui sont dans une impasse, pose la question de notre engagement envers le multilatéralisme, a-t- elle ajouté, estimant que la Conférence Rio+20 constituait une excellente opportunité pour renforcer le cadre institutionnel du développement durable et pour renouveler l’engagement des États Membres envers les plans et programmes d’action conçus lors des précédentes conférences tenues sur la question.  Un cadre de travail ambitieux pour l’après-2012, qui garantisse une réduction des émissions de gaz à effet de serre, doit également être conclu, a-t- elle ajouté, avec des engagements dans l’adaptation et la préparation aux conséquences des changements climatiques, le renforcement des capacités des pays à y faire face, et celui des transferts de technologie, et un meilleur soutien financier international aux pays en développement.


M. HASAN KLEIB (Indonésie), qui s’exprimait au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a plaidé en faveur de la création d’un partenariat « ingénieux et fructueux » entre pays développés et pays en développement basé sur une approche gagnant-gagnant.  Il a exhorté la communauté internationale à éviter que la crise économique mondiale ne devienne permanente et a proposé le renforcement des institutions financières internationales ainsi que la collaboration entre agences des Nations Unies.  M. Kleib a également souhaité la mise en place d’un cadre de croissance économique globale équitable et durable.  Indiquant que l’ANASE travaille au renforcement de la coopération avec d’autres groupes régionaux, il a relevé que l’Association du Sud-Est a entrepris de renforcer la production et la productivité agricoles et œuvre au renforcement de la collaboration entre pays dans les secteurs des prix et des stocks alimentaires, ceci dans le but de réduire l’impact de la flambée des prix alimentaires sur les pauvres. 


Reconnaissant que la réduction de la vulnérabilité des pays et de leurs populations aux effets des catastrophes naturelles est un élément important du développement durable, M. Kleib a invité la Deuxième Commission à accorder une place particulière à cette thématique au cours de ses travaux.  Dans ce contexte, l’ANASE appelle les autres États à redynamiser les mesures relatives à la gestion des catastrophes et au secours d’urgence, a dit M. Kleib en annonçant qu’à cet égard, le Centre de coordination pour l’assistance humanitaire de l’ANASE a été lancé en janvier dernier.  Indiquant que l’ANASE travaille à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, il a souhaité que la communauté internationale se projette déjà dans la période de l’après-2015, cette année marquant la date butoir de la réalisation des programmes visant l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. JOSÉ ANTONIO DOS SANTOS (Paraguay) au nom des pays en développement sans littoral, a rappelé les défis à relever en matière d’échanges commerciaux, de transport des marchandises et de développement socioéconomique, défis qui se posent à ce groupe de pays.  L’absence d’accès direct à la mer et l’éloignement réduisent la portée des efforts que déploient les pays sans littoral pour bâtir les fondations solides d’une croissance économique durable, a-t-il insisté.  Mais malgré la crise et ces difficultés, quelques avancées considérables ont pu être réalisées dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, s’est félicité M. Dos Santos.  Le changement est en cours dans toutes les régions sans littoral, stimulé par la reconnaissance, par toute la communauté internationale, de la nécessité urgente d’avancer concrètement vers la réalisation des objectifs définis dans ce Programme, s’est-il félicité, tout en reconnaissant toutefois que de nouveaux efforts et une augmentation de l’assistance financière apportée aux pays enclavés étaient nécessaires pour améliorer la compétitivité de leurs exportations vers les marchés mondiaux.  C’est dans cette perspective qu’a été établi à Oulan-Bator un centre de réflexion et d’analyses qui travaille au bénéfice des pays en développement sans littoral, a dit M. Dos Santos.


M. Dos Santos a souhaité la tenue d’une conférence d’examen décennal de la mise en œuvre du Programme d’Almaty en 2013, afin d’établir un cadre d’action stratégique commun entre les pays en développement sans littoral et les pays de transit.  « Nos priorités restent de développer et d’assurer le maintien d’infrastructures de transport adéquates, avec pour finalité l’intégration de nos pays dans l’économie mondiale », a-t-il souligné, appelant également les pays développés à faire preuve de flexibilité et de volonté politique pour conclure les négociations du Cycle commercial de Doha.  De même, l’appui de la communauté internationale aux pays enclavés dans l’adaptation et l’atténuation des effets des changements climatiques, à travers des ressources financières fiables et prévisibles, des transferts de technologie sûrs, et le renforcement des capacités des pays sans littoral, est crucial pour réduire l’écart qui existe entre les décisions politiques et leur mise en œuvre, a estimé le représentant.


M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal) a pris la parole au nom des pays les moins avancés (PMA).  Il a rappelé que la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (Conférence PMA-IV) s’est déroulée en mai dernier à Istanbul, en Turquie, et que le moment est venu de mettre en pratique les engagements pris dans le Plan d’action d’Istanbul.  Relevant la diminution des montants de l’aide publique au développement et les difficultés internes de financement que rencontrent les pays les moins avancés, il a regretté que cette situation ait plongé près de 75% des populations des PMA dans la pauvreté et la faim.  « La présente situation financière et économique ne doit pas être une excuse pour les pays donateurs de ne pas respecter leurs engagements de soutien vis-à-vis des PMA », a déclaré M. Acharya.  Concernant les changements climatiques, le représentant a regretté que les PMA soient les pays les plus touchés par les conséquences de ce phénomène, alors qu’ils ne contribuent que très peu à la production de gaz à effet de serre.  Il a ajouté que les PMA accordent une grande importance à la Conférence Rio+20, dont ils attendent la mise en place d’un partenariat solide permettant la mise en œuvre d’un programme mondial de promotion du développement durable.


À propos du Plan d’action d’Istanbul, M. Acharya a noté que « ce plan ne peut être réalisé par de simples mots ou par l’expression de vœux pieux ».  Il a ajouté que les efforts nationaux des PMA et le soutien international qui doit leur être fourni devraient être à la hauteur des objectifs à atteindre.  Suggérant quelques pistes pouvant permettre la réalisation du Plan d’action d’Istanbul, il a notamment souhaité que tous les engagements pris au cours de la Conférence PMA-IV soient mis en application entièrement et selon un calendrier approprié.  Il a aussi souhaité la mise en place d’un programme de suivi de la réalisation desdits engagements, en insistant sur un lien à établir entre le Plan d’action d’Istanbul et l’étape qui suivra la date butoir de 2015, fixée pour la réalisation Objectifs du Millénaire pour le développement.  Soulignant que les PMA feront tous les efforts nécessaires pour la mise en œuvre du Plan d’action d’Istanbul, il a souhaité que leur voix soit plus écoutée au sein des institutions internationales et lors des grandes rencontres multilatérales.


M. MACHARIA KAMAU (Kenya), au nom du Groupe des États d’Afrique, a exprimé la préoccupation du Groupe face au manque de volonté politique dans la mise en œuvre des engagements internationaux pris lors des grandes conférences et sommets des Nations Unies sur le développement durable.  M. Kamau a dénoncé une « tendance systématique à vouloir renégocier les termes de ces engagements ».  Pour le Groupe africain, ces engagements ne doivent ni être renégociés, ni être dilués dans de nouveaux textes, car il sera alors très difficile de réaliser les objectifs de développement, et en particulier les OMD.  M. Kamau a rappelé que la plupart des pays africains n’avaient pas été en mesure de réaliser ces objectifs de développement économique et social, ni de prendre les mesures qui s’imposent pour la protection de leur environnement, souvent faute de moyens.  En effet, les crises interconnectées qui se posent dans les domaines économique et financier, et leurs répercussions sur les prix des denrées alimentaires et énergétiques, ont sévèrement frappé la capacité des pays africains à faire face aux crises et à en éviter l’escalade et l’aggravation, a expliqué le représentant. 


Pour contrecarrer cette réalité, le Groupe des États d’Afrique lance un appel aux donateurs et partenaires internationaux de l’Afrique afin qu’ils garantissent aux pays du continent de nouvelles ressources financières, substantielles et prévisibles, et œuvrent en vue d’établir plus de transparence et de responsabilisation dans la coopération internationale pour le développement.  « Il faut urgemment honorer tous les engagements pris vis-à-vis de l’Afrique », a déclaré M. Kamau, en insistant sur le fait que la plupart des pays du continent sont des PMA qui accusent des retards dans la réalisation des OMD d’ici à 2015, et sur le fait que l’aide publique au développement reste le catalyseur du développement économique et social dans ces pays.  « Malheureusement l’engagement pris en 2007 au Sommet du G-8 de Gleneagles de doubler le montant de l’aide publique au développement à l’horizon 2010 reste loin d’être honoré », a déploré le porte-parole du Groupe africain.


Rappelant que la prochaine Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ainsi que la septième Conférence des États parties au Protocole de Kyoto auront lieu à Durban, en Afrique du Sud, en novembre prochain, M. Kamau a estimé qu’il s’agissait là d’une opportunité importante pour finaliser un accord international sur les mécanismes de réponse aux changements climatiques à l’échelle internationale.  Le document final de chacune de ces rencontres devra tenir compte du principe de responsabilité partagée mais différentiée à appliquer aux pays, a souligné le délégué.  Il est également revenu sur les effets adverses de la désertification et de la sécheresse en Afrique, en soulignant que 65% des terres arables de l’Afrique risquent d’être perdues d’ici à 2025 si la tendance actuelle se poursuit.  La situation désastreuse qui règne dans la corne de l’Afrique témoigne bien de la relation directe qui existe entre la sécurité alimentaire, la sécheresse, et la désertification, et elle exige une réaction urgente et des actions préventives pour protéger les écosystèmes existants, a prévenu M. Kamau.  À ce titre, le Groupe des États africains préconise que CCNUCC se dote d’un panel scientifique chargé exclusivement d’étudier les questions de dégradation et de viabilisation des sols, en vue de réussir le pari de leur gestion durable, a-t-il indiqué.


M. DMITRY MAKSIMYCHEV (Fédération de Russie) a estimé que remettre le développement durable sur les rails exigeait des décisions difficiles et responsables pour moderniser le système mondial de régulation économique et améliorer l’architecture financière internationale.  Une meilleure coordination, plus transparente et plus claire, entre les différents groupes multilatéraux, notamment le G-20, est nécessaire et dans cette perspective, l’Assemblée générale des Nations Unies participe au renforcement de la base politique nécessaire pour la collaboration à établir contre la crise, a dit le représentant.  Dans le même temps, les Nations Unies doivent continuer de promouvoir le principe d’un partenariat mondial pour le développement, afin de faciliter la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement dans tous les pays, a-t-il préconisé. 


En ce qui concerne la Fédération de Russie, la modernisation globale de notre pays relève avant tout d’un projet national, a dit M. Maksimychev, même si des partenariats ont été conclus aux niveaux bilatéral et multilatéral avec l’Europe, les États-Unis, des pays d’Asie-Pacifique et d’autres régions.  Aujourd’hui, notre tâche est d’échanger des idées et des propositions, et de les analyser afin de définir les principes de base d’une stratégie de développement renouvelée dont les Nations Unies seraient le centre de discussion, a-t-il expliqué.  Il s’agit indéniablement d’un processus long et complexe qui ne peut être forcé, a-t-il averti.  Souhaitant le succès de la prochaine Conférence de Durban sur les changements climatiques et celui de la Conférence Rio+20 sur le développement durable, il a invité les États Membres à faire en sorte que les discussions et résolutions de la Deuxième Commission soient pleinement cohérentes avec l’objectif global du renforcement du rôle du système des Nations Unies dans la gouvernance économique mondiale.


M. AMAR DAOUD (Soudan) a déploré que malgré tous les efforts déployés par les pays en développement, plus d’un milliard de personnes continuent à vivre dans un état de pauvreté abjecte à travers le monde, et que le nombre de personnes souffrant de malnutrition ne cesse d’augmenter.  Ce contexte est aggravé par le fait que les flux d’aide ont baissé de 14%, a-t-il affirmé, et qu’ils n’atteignent même pas aujourd’hui 0,3% du PNB des pays riches, dans un contexte économique et commercial qui est des plus injustes pour les pays en développement.  Les pays riches avaient pourtant promis de consacrer 0,7% de leur PNB à l’aide au développement, a-t-il fait remarquer.  Il a ensuite insisté sur l’importance de la coopération régionale et a demandé que les ressources et les transferts de technologie nécessaires au développement des pays les plus pauvres leur soient assurés comme promis.


Conscient que « la paix, c’est le développement », le Soudan a fait des avancées significatives en la matière, avec notamment la signature de l’Accord de paix global et de l’Accord de paix au Darfour et dans l’est du Soudan, a indiqué le représentant.  Mais les sanctions unilatérales imposées au pays, le poids de la dette et de ses intérêts, ainsi que la baisse de l’aide, continuent de peser sur l’économie soudanaise, a-t-il regretté.  Le représentant a assuré à la Commission que l’adaptation aux changements climatiques était une priorité du Gouvernement du Soudan, avec la mise en place d’un programme national qui inclut la lutte contre la désertification et la préservation des forêts tropicales.  Sur ce sujet, il a souligné l’importance du septième principe du Sommet de la Terre, tenu à Rio en 1992, qui établit « des responsabilités communes mais différenciées » entre pays en matière de changements climatiques.  Il a souhaité que la Conférence Rio+20 soit l’occasion d’un nouveau départ.


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a estimé que face à des conditions économiques mondiales encore pires qu’il y a trois ans, il ne fallait pas permettre aux pays du Nord d’imposer leur prétendue « recette miracle », à savoir « plus de marché libre, plus de marchandisation de la planète, plus d’obstacles au développement et donc, plus de pauvreté et de désespoir ».  Éradiquer la pauvreté et la faim exige de changer de modèle et de restructurer en profondeur l’architecture financière internationale, a-t-elle jugé, appelant à mettre en place les mécanismes nécessaires à une meilleure distribution de la richesse et au développement de tous les peuples.  Seules la volonté politique et la solidarité manquent pour réaliser cet objectif, a-t-elle assuré, indiquant que ce nouveau modèle, plus solidaire, basé sur le commerce équitable, est déjà en train de s’épanouir au sein des pays rassemblés dans l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA).


Jamais dans l’histoire du Nicaragua, le développement économique et social n’a été aussi fort, a poursuivi Mme Rubiales de Chamorro, soulignant la solidité de la production agricole et des exportations, couplées à l’instauration d’un système gratuit de santé et d’éducation au sein de l’ALBA.  Au Nicaragua, nous en avons fini avec les fondations de la ploutocratie, a-t-elle déclaré, en travaillant à partir de concepts diamétralement opposés à ceux du capitalisme sauvage.  Elle a donc appelé à instaurer ce nouvel ordre économique au niveau international.  « À cet égard, les prochaines Conférences mondiales de Durban et de Rio, respectivement consacrées aux changements climatiques et au développement durable, sont des opportunités que nous ne pouvons pas nous permettre de laisser passer », a-t-elle prévenu.


M. AL-HADHKAMI (Yémen), a relevé que les efforts de développement des pays les moins avancés (PMA) ont été sapés par la crise économique internationale, déclenchée dans les pays du Nord, et qui met en péril la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Appelant les pays développés à renforcer leur soutien aux pays en développement, il a en outre souhaité la pleine application du Plan d’action d’Istanbul en faveur des PMA.  Le représentant a également évoqué la question des changements climatiques, qui, pour le Yémen, apparaissent comme un obstacle au développement de nombreux pays à travers le monde.  Il a noté que ces modifications climatiques mettent en péril la survie de certains pays en développement, et il a dit espérer que les prochaines phases de négociation sur le climat pourront donner lieu à des avancées significatives en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement de la planète.


M. ZALWANI ZALKAPLY (Malaisie) a estimé que cette année, les débats de la Deuxième Commission devraient être axés sur l’obtention de résultats et contribuer aux succès escomptés de la Conférence Rio+20, qui aura lieu au mois de juin de l’année prochaine à Rio de Janeiro, au Brésil.  À cet effet, il faut reconnaitre qu’il existe des écarts notables dans la mise en œuvre du Programme d’Action 21 et se poser la question de savoir pourquoi ces écarts existent et ce qui peut être fait pour y remédier, a déclaré le représentant.  À cet égard, il a préconisé que le principe de la responsabilité partagée mais différentiée soit réaffirmé.  Ce principe reconnait la prise en compte de différences historiques dans les contributions respectives des pays en développement et développés aux problèmes environnementaux mondiaux, de même que les différences existantes dans les capacités techniques et économiques des différents groupes de pays pour faire face à ces phénomènes, a rappelé M. Zalkaply. 


La délégation malaisienne souhaite que la Conférence Rio+20 soit le cadre où pourront être avancées des solutions concrètes pour permettre le développement durable et son financement.  Elle regrette le manque de volonté politique et de moyens dont souffre la mise en œuvre des accords précédemment conclus et acceptés par tous les États sur la préservation de l’environnement, manque de volonté et de moyens qui sape les efforts de promotion du développement durable.  Dans ce contexte, le représentant n’a pas manqué de dénoncer le fait que la Commission du développement durable ne soit pas parvenue à l’issue de ses travaux à obtenir des résultats satisfaisants.  Il a aussi regretté que les engagements pris dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ne soient pas respectés.  Face aux conséquences de la crise économique et financière mondiale, la Malaisie exige la mise en place d’un cadre de réglementation financière internationale plus strict, ainsi que des systèmes de supervision capables d’assurer le bon fonctionnement des marchés financiers et d’en éviter les excès et abus.  Soulignant que la crise de la dette des pays développés risque d’entrainer le monde dans une nouvelle récession, le représentant a insisté sur la nécessité urgente d’une réforme mondiale des mécanismes financiers et économiques, y compris des institutions de Bretton Woods.


M. RAFAEL ARCHONDO (Bolivie) a estimé que les crises multiples auxquelles le monde était confronté résultaient d’une crise structurelle du modèle économique actuel, qu’il fallait donc d’urgence réformer, notamment à travers une réforme des institutions de Bretton Woods qui leur permettraient de mieux répondre aux besoins du monde actuel.  Dénonçant l’attitude des grandes banques internationales et une spéculation financière qui « dévorent tout recours et à toute relance de l’économie réelle », il a estimé que les Nations Unies devaient remplir leur rôle fondamental dans l’éradication de la pauvreté et l’élimination des inégalités.  Dans cette perspective, M. Archondo a estimé qu’il serait imprudent et injuste que la Conférence Rio+20 accepte toute renégociation de l’Agenda 21 et du Plan d’action de Johannesburg pour le développement.  Rio+20 doit au contraire réaffirmer la pertinence de ces cadres et de leurs engagements. 


La Bolivie est, en outre, très préoccupée par ce que le terme « économie verte » peut représenter, a dit M. Archondo, soulignant que son pays n’accepterait ni l’imposition d’un « environnementalisme de marché », ni la privatisation d’écosystèmes ou de ressources et de biens publics comme l’eau.  La détérioration de l’environnement ne se résout pas par la création de nouveaux mécanismes de marché, a-t-il insisté, mais en tenant compte de la capacité de la terre à se régénérer.  Le Protocole de Kyoto doit en outre être sauvé, a souligné M. Archondo.  Le représentant a enfin appelé les pays développés à augmenter le niveau des ressources destinées au financement du développement et celui des transferts de technologies.  Pour cela, la Bolivie propose une taxe sur les transactions financières qui finance un fonds pour le développement durable, a-t-il annoncé.  En fixant une telle taxe à 0,05% du montant de chacun de ces échanges au niveau mondial, 661 milliards de dollars seraient disponibles chaque année.  Le manque de ressources ne saurait donc être utilisé comme une excuse, a conclu M. Archondo, en demandant d’autre part une baisse des dépenses militaires des pays développés.


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a suggéré la mise en place d’un « système de régulation financière fondé sur le contrôle de l’ensemble des agents financiers », afin de pallier les dysfonctionnements du système financier international.  Il a également souhaité l’instauration d’un système de taxation des transactions financières internationales, et a appelé à la régulation des marchés de produits de base afin de limiter la spéculation et lutter contre la famine.  En outre, le représentant a souhaité que l’expression « gouvernance économique mondiale » devienne plutôt « gouvernance économique et sociale mondiale », ceci afin de prendre en compte les questions liées à la pauvreté à travers le monde.  Au sujet des grands défis environnementaux du monde, il a proposé la mise en place d’un « fonds vert pour le climat » pour soutenir les programmes des pays en développement, et a demandé que soient, à travers ce fonds, rendus opérationnels les transferts de technologie, l’aide à l’adaptation aux changements climatiques, ainsi que les mécanismes de lutte contre la déforestation.  M. Diallo a ensuite invité la communauté internationale à œuvrer en faveur de la mise en œuvre effective des instruments de lutte contre la désertification, notamment le Plan-cadre stratégique décennal pour la période 2008-2018.  Il a enfin exhorté la communauté internationale à mettre en œuvre les engagements en matière de développement, notamment en ce qui concerne l’aide publique au développement, la dette extérieure et le commerce.


M. MORTEN WETLAND (Norvège) a souligné que la Conférence Rio+20 offrira la possibilité de renouveler et de renforcer le partenariat mondial pour le développement durable, avec une Organisation des Nations Unies moins divisée et mieux outillée pour faire face aux défis du développement durable.  La Norvège souhaite que des résultats tangibles soient obtenus à Rio de Janeiro pour la promotion d’une économie plus verte et plus durable, notamment concernant l’accès à l’énergie, et elle suggère à la communauté internationale de décider d’une stratégie pour mettre en œuvre le cadre de promotion d’une « énergie durable pour tous », a dit M. Wetland


Le représentant de la Norvège a évoqué le lancement la semaine prochaine, lors d’une conférence à Oslo, d’une nouvelle initiative sur l’énergie.  Il a aussi rappelé que la Conférence de Durban sur le climat se tenait dans deux mois.  La mise en œuvre des Accords de Cancun est cruciale, et le Fonds vert pour le climat doit être opérationnel, a-t-il souligné.  Le représentant de la Norvège a, par ailleurs, abordé les difficultés financières que traversent les pays du Nord et du Sud, soulignant que la réduction des montants de l’aide au développement ne favorisait pas la recherche de solutions.  Le système à mettre en place pour favoriser la relance économique mondiale a besoin de ressources financières stables et prévisibles, ainsi que d’un meilleur usage des ressources déjà disponibles, a préconisé M. Wetland.  Rappelant qu’après la crise qui a éclaté en 2008 le secteur financier et bancaire avait bénéficié de l’aide des États, et donc des contribuables, et qu’il profite aujourd’hui de la mondialisation, M. Wetland a rappelé le soutien de son pays à des modes de soutien financiers innovants.  La Norvège souhaiterait, par ailleurs, un débat sur les difficultés des pays pauvres à emprunter, et sur un nouveau mécanisme de réduction de la dette.


M. KATSUHIKO TAKAHASHI (Japon) a rappelé que le 11 mars dernier, un puissant séisme a frappé le Japon et a fait près de 20 000 morts et a déplacé plus de 40 000 personnes.  En dépit du désastre consécutif à cette catastrophe naturelle, a-t-il noté, le Japon va continuer de tenir ses engagements dans le domaine du développement international.  Le Japon, a déclaré le représentant, va organiser une conférence internationale l’an prochain sur le séisme ayant touché la région de Tohoku, afin de renforcer la coopération internationale face aux catastrophes naturelles et améliorer la sécurité humaine.  Dans le même temps, a-t-il poursuivi, le Japon souhaiterait organiser la troisième Conférence mondiale sur la réduction des effets des catastrophes et de relèvement, qui aura lieu en 2015.  Rappelant que le Japon reste engagé en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le représentant a rappelé que son pays a accueilli, en juin dernier à Tokyo, une réunion de suivi du niveau de réalisation des OMD.  Au cours de cette réunion qui a vu la participation de 110 pays et de 20 organisations régionales, le Premier Ministre du Japon a réitéré la volonté de son pays de continuer de s’impliquer dans la promotion des projets touchant aux domaines de la santé et de l’éducation.


Rappelant que la transition vers l’économie verte apparaît impérieuse dans la perspective du développement durable, M. Takahashi a souhaité que la Conférence Rio+20, qui se tient en juin prochain au Brésil, soit l’occasion, pour la communauté internationale, de se tourner résolument vers l’économie verte.  Il a également souhaité que les discussions qui auront lieu à Durban en Afrique du Sud dans le cadre de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 17), soit l’occasion d’avancées notables.  Il a ensuite indiqué que le Japon s’est résolument tourné vers des sources énergétiques vertes après le tsunami de mars dernier, qui a causé des incidents dans la centrale nucléaire de Fukushima.  Il a ajouté que son pays est engagé dans un Programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre du partenariat qu’il mène avec l’Afrique à travers la TICAD (Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique).


M. JOHN SAMMIS (États-Unis) a rappelé les propos tenus par le Président des États-Unis, M. Barack Obama, sur la promotion d’une croissance inclusive et durable au cours des années à venir, pour souligner le rôle que joue la Deuxième Commission dans la lutte contre la pauvreté.  Il a rappelé que plusieurs pays étaient encore en deçà des engagements pris en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement à l’horizon 2015.  Il a prôné en ce sens la création de nouveaux partenariats avec les pays les moins avancés incluant notamment la société civile et le secteur privé.


En tant que premier pays contributeur d’aide au développement, les États-Unis s’engagent à poursuivre la lutte contre la pauvreté, notamment en continuant de former des spécialistes, ainsi qu’en améliorant les systèmes de santé.  Ils s’engagent aussi à aider les pays agricoles et à renforcer les économies rurales des pays les plus vulnérables.  Les États-Unis sont fortement préoccupés par la sécheresse qui prévaut dans la corne de l’Afrique.  Ils intègrent les changements climatiques dans la réflexion menée sur la croissance durable afin de créer des sociétés durables, a dit M. Sammis.  Cela étant, les États-Unis font face à des contraintes budgétaires au même titre que les autres gouvernements, a-t-il cependant rappelé.  Les réalités économiques actuelles font que les pays doivent innover et trouver de nouvelles sources de financement.  Dans cette perspective, « nous attendons les conclusions du Forum de Busan », a dit le représentant américain.  Il faut améliorer la transparence et l’efficacité du système des Nations Unies, a d’autre part préconisé M. Sammis.  Avec la perspective de Rio+20, l’opportunité s’offre de renouveler les efforts en matière de développement durable au niveau mondial, a-t-il estimé.


M. John Sammis a enfin évoqué les incroyables changements sociopolitiques survenus en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ces derniers mois.  C’est l’une des périodes de transition les plus importantes de notre époque, a-t-il estimé.  Cela va apporter des changements considérables dans la vie de tous les jours et notamment dans la vie des jeunes.  Nous avons un rôle important à jouer pour soutenir les réformes dans ces pays, a-t-il dit, citant l’amélioration de la gouvernance, la dynamisation de la croissance, et l’offre d’opportunités pour les citoyens.


Mme YANERIT CRISTINA MORGAN SOTOMAYOR (Mexique) a indiqué que son pays, qui sera le prochain président du G-20, reconnaît que les Nations Unies doivent jouer un rôle prépondérant dans la coordination des réformes à apporter aux instances financières internationales et dans la mise en œuvre des politiques économiques.  Souhaitant que les engagements de financement pris en 2003 à Monterrey (Consensus de Monterrey), à l’issue de la Conférence internationale sur le financement du développement, soient respectés, la représentante a indiqué que le Mexique souhaite organiser une conférence internationale sur le financement du développement en 2013.  Elle a souligné que les pays à revenu intermédiaire partagent de nombreux défis qui nécessitent le soutien de la communauté internationale, et elle a exhorté les pays développés à respecter leurs engagements relatifs à l’aide au développement.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a noté avec intérêt les déclarations faites par les PMA.  Il a évoqué le bouleversement causé par la crise de la dette souveraine  qui a réduit la valeur économique des pays les plus développés et qui laisse aussi redouter une récession de type mondial.  Il a évoqué les contraintes démographiques qui se posent aujourd’hui et noté que les économies comme celle du Pakistan subissent la volatilité de la situation économique mondiale.  Les transformations que doivent subir les économies sont de plus en plus importantes, a-t-il noté.


Le Pakistan soutient les initiatives en faveur d’une croissance économique durable partagée par tous, et notamment d’un mode de croissance qui permette aux pays en développement de profiter de la croissance économique mondiale.  Réduire la dépendance économique envers les pays développés a, à ce titre, été souligné, a dit le délégué pakistanais qui a, en outre, abordé la question d’une réflexion à mener autour des stratégies nécessaires pour accélérer la croissance économique dans les pays en développement.  Il a notamment suggéré que la Commission travaille sur des projets tels que le développement d’un système judiciaire qui assure la promotion de la propriété intellectuelle dans des pays comme le Pakistan.


Concernant le changement climatique, le représentant a noté les défis qui se posent au monde en développement, et a dit la préoccupation qu’éprouve son pays concernant l’application du Protocole de Kyoto.  « Cette situation est déstabilisante » a-t-il dit, souhaitant que des développements aient lieu sur ce sujet à Cancun.  Le rythme du verdissement des économies doit être conforme aux principes de Rio, a-t-il aussi dit.  Le Pakistan a proposé une réflexion sur la mise en place d’une économie verte qui favorise la croissance économique, a-t-il poursuivi.  Il a suggéré la révision des modèles de diffusion des licences et des brevets en prenant mieux en compte le changement climatique.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a estimé qu’il est temps que la communauté internationale s’unisse pour apporter plus de coordination dans ses politiques de développement.  Les pays développés, a-t-elle recommandé, doivent faire des efforts pour soutenir les pays en développement qui sont touchés par la crise financière internationale.  Elle a également stigmatisé la guerre des devises et a suggéré la mise en pratique de taux de change fixes pour y remédier.  La réforme des institutions financières multilatérales doit se poursuivre pour mieux faire entendre la voix des pays en développement, a-t-elle souligné, ajoutant que la révision des quotas au Fonds monétaire international (FMI) devrait avoir lieu avant l’an 2014.  La représentante a, en outre, regretté le protectionnisme pratiqué par certains pays et a souhaité que la communauté internationale y mette un terme.  Avec la volonté politique, a-t-elle noté, on peut mettre fin à la pauvreté et à la faim à travers le monde.  Elle a, à ce propos, rappelé que le monde s’était donné rendez-vous à Rio de Janeiro au Brésil, en 1992, pour jeter les bases du développement durable.  Elle a ainsi invité la communauté internationale à se retrouver de nouveau lors de Conférence Rio+20 en juin prochain, afin de se pencher sur la thématique de l’économie verte dans la perspective de la promotion du développement durable.


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a associé ses remarques à celle du Groupe des 77 et de la Chine.  Il a souligné qu’une page avait été récemment tournée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.  Avec la perspective de la Conférence Rio+20, il a évoqué la volonté de plusieurs pays de trouver une transition vers de nouveaux modèles économiques de développement, dans une perspective de consensus et de développement durable, et en tenant compte de l’impact des changements climatiques.  Il a dit espérer que la Conférence Rio+20 ira dans le sens d’une nouvelle ère pour le développement durable, et qu’un mécanisme international clair sur la mise en œuvre de tous les engagements pris verra le jour.  M. Abdelaziz s’est dit préoccupé par les États qui ne respectent pas les engagements pris par consensus en ce sens.  Cette attitude remet en question leur attitude vis-à-vis du développement durable, a-t-il regretté.


Citant le changement climatique comme une question sur laquelle les États ont échoué à agir collectivement, le représentant de l’Égypte a réaffirmé que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques était le principal forum de discussions pour pouvoir négocier sur cette question et pour trouver un accord qui respecte les principes du Protocole de Kyoto.  La question de l’énergie durable et de sa production a également été évoquée par M. Abdelaziz, qui a lancé un appel en faveur de la création d’un agenda complet sur l’énergie par les Nations Unies, qui aille notamment dans le sens de transferts de technologie, en particulier pour la promotion des énergies renouvelables.  Le représentant de l’Égypte s’est dit, en outre, impatient concernant les consultations à venir sur la mise en œuvre d’un mécanisme de suivi relatif au développement durable en Afrique, continent qui à ce jour a accumulé le plus de retard sur le sujet.  Les Nations Unies devraient jouer un rôle central dans une gouvernance économique mondiale, et la question du déficit de financement des activités de développement de l’ONU devrait être rapidement résolue, a souligné M. Abdelaziz.  Il a, par ailleurs, rappelé que l’Égypte participera activement aux débats en faveur d’un soutien accru au Groupe des pays à revenu moyen, dont elle fait partie.  Ce Groupe de pays compte pour 70% de la population mondiale et 45% du PIB de la planète, a-t-il rappelé.


M. BASHAR JAAFARI (Syrie) a souhaité que des accords soient trouvés quant aux négociations internationales relatives au climat, notamment dans le contexte de la suite à donner au Protocole de Kyoto après l’an 2012.  Il a ensuite souligné que la région du Golan syrien reste occupée par Israël depuis 1967, et cela en dépit des différentes résolutions des Nations Unies stipulant le retrait d’Israël.  Il a aussi regretté qu’Israël continue l’exploitation anarchique des ressources naturelles du Golan syrien sans tenir compte des populations qui y vivent.  Le représentant a ensuite fait savoir son désaccord concernant les mesures de coercition mises en en place par certains États à l’endroit de nations plus faibles, dans le but d’influencer leur fonctionnement ou de s’ingérer dans leurs affaires internes.  Il a aussi regretté que l’admission et le plein exercice des droits de certains pays, au sein d’organisations et instances internationales du commerce, soient bloqués par des nations plus puissantes.  Il a enfin regretté que des mesures économiques unilatérales soient arrêtées par certains pays pour asphyxier les économies d’autres nations.


M. ULAN DJUSUPOV (Kirghizistan) a estimé que le grand chantier du corridor routier qui va relier l’Europe centrale et la Chine, en passant par le Kirghizistan apparaît comme un facteur majeur d’intégration régionale.  Il a évoqué entre autres les défis internationaux qui se posent à son pays, tels que la désertification, les changements climatiques, et a souhaité que la Conférence Rio+20 se penche avec attention sur ces questions.  Il a, en outre, appelé la communauté internationale à soutenir les pays au relief montagneux, tel que le Kirghizistan, qui rencontrent des obstacles particuliers sur le chemin du développement du fait de leur relief accidenté.  Concernant la faim et la famine dans le monde, le représentant a estimé que des efforts sont à faire pour lutter contre la volatilité des prix des produits agricoles.  Affirmant que 88% des terres agricoles de son pays sont dégradées, il a relevé que cette situation diminue le potentiel de production agricole du Kirghizistan de 60%.  Il a également invité les Nations Unies à s’impliquer dans la gestion des cours d’eaux et des ressources en eaux transfrontalières afin de régler les conflits qui sont souvent liés à ces questions.  Enfin, le représentant a indiqué que ces problèmes majeurs auxquels fait face son pays seront mis au devant de la scène internationale, si le Kirghizistan est élu au Conseil de sécurité des Nations Unies.


M. SAUL WEISLEDER (Costa Rica) a estimé que les difficultés de la situation économique actuelle appelaient à la prise d’actions rapides, justes et proactives qui permettent aux Nations Unies de tenir leur rôle dans l’architecture du système financier et économique international.  Il a, par ailleurs, souhaité que le travail de la Deuxième Commission se déroule dans une atmosphère créative, transparente, inclusive et pragmatique.  Le Costa Rica, exposé aux catastrophes naturelles, plaide pour un renforcement urgent des capacités nationales en matière de prévention et d’atténuation des effets de ces phénomènes, et pour une amélioration des systèmes d’alerte.  De même, le représentant a estimé que la tragédie qui touche la corne de l’Afrique, alimentée par la sécheresse, obligeait la communauté internationale à prendre des mesures pour y éviter la désertification.  Il a notamment souhaité la ratification rapide de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.  Le développement d’indicateurs de désertification et de dégradation des terres est indispensable et ne peut pas attendre davantage, a-t-il estimé.


M. Weisleder a aussi insisté sur l’énorme défi énergétique auquel le Costa Rica est confronté: pour répondre aux besoins issus de l’amélioration des conditions de vie de sa population, le pays devra générer en 10 ans l’équivalent en énergie de toutes les capacités de production développées ces soixante dernières années.  Afin d’y parvenir, le Gouvernement costaricien a impulsé une nouvelle politique énergétique basée sur l’universalité, la solidarité, la participation publique et privée, et la viabilité environnementale, sociale et économique.  Parallèlement, le Costa Rica estime que la Conférence de Durban doit confirmer les avancées faites à la Conférence de Cancun sur les changements climatiques.  Le représentant a enfin affirmé que depuis la Conférence de Rio de Janeiro sur le développement durable de 1992 (Sommet de la Terre), les progrès accomplis avaient été modestes.  Nous devons être capables d’avancer sur les compromis adoptés il y a 20 ans, a-t-il dit, afin de pouvoir éradiquer la pauvreté et construire des sociétés meilleures.


M. VLADIMIR GERUS (Bélarus) a estimé aujourd’hui, lors des travaux de la Deuxième Commission, que les mutations politiques survenues dans certaines régions du monde, ainsi que les conflits en cours, ne devraient pas étouffer les problèmes actuels de coopération économique internationale pour le développement.  « Il est urgent de rappeler que la communauté internationale est à une étape décisive des activités liées à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement », a indiqué M. Gerus.  Rappelant notamment la tenue en 2012, de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable prévue au mois de juin 2012 à Rio, le représentant a souligné que de la qualité des travaux préparatoires et des échanges de vues, dépendra le succès de ces assises.


Il a insisté sur l’importance du concept « d’économie verte », auquel un élan sera donné à la mise en œuvre pratique, lors de la Conférence Rio+20.  « Nous avons besoin d’une stratégie globale coordonnée sur l’énergie, telle que proposée par le Secrétaire général des Nations Unies, dans son rapport sur les nouvelles sources renouvelables d’énergie », a-t-il recommandé.  Le Bélarus s’est également dit favorable à l’adoption d’une résolution de l’Assemblée générale visant à accroître « l’accessibilité des pays en développement aux technologies modernes, en matière d’énergie ».  Outre la Conférence Rio+20, M. Gerus a également évoqué la tenue en 2012, de l’examen triennal complet des activités opérationnelles pour le développement du système des Nations Unies.  « Nous considérons que la perfection du système des activités opérationnelles, ne devrait pas être orientée uniquement vers la satisfaction des attentes des donateurs.  Il faut également créer des opportunités supplémentaires afin de mieux répondre aux besoins et exigences des pays bénéficiaires, en matière d’aide internationale », a fait valoir M. Gerus.  Les décisions politiques en matière d’assistance internationale aux pays bénéficiaires doit faire partie des prérogatives de l’Assemblée générale, a-t-il ajouté.


M. HASSEN (Éthiopie) a évoqué la fragilité sans fin de l’économie mondiale, son affaiblissement et la détérioration de la confiance ces dernières années.  Il a noté le besoin d’aider les pays et les populations les plus pauvres dans cette perspective, au vu des répercussions probables de la situation sur les économies de ces pays.  La hausse des prix alimentaires, notamment, est en train de faire grimper l’inflation dans les PMA et les autres pays pauvres, ce qui ralentit leur capacité à renforcer leurs économies, a regretté le représentant.  La communauté internationale doit aider ces pays à se protéger des impacts de la crise.  Si les PMA et les autres pays dans le besoin sont soutenus, il faudra aussi faire face à l’instabilité économique qui prévaut dans la majorité de pays avancés, a-t-il noté.  Les instances politiques de ces derniers doivent prendre des mesures urgentes pour renouer avec la confiance sur un plan financier. 


Le représentant a évoqué le besoin d’un soutien accru des pays développés aux pays en développement ainsi que le respect des engagements pris.  D’autres mesures concrètes doivent être prises pour aider les pays du continent africain à combattre le changement climatique, a-t-il aussi relevé.  L’économie verte est, en outre, extrêmement importante pour les pays d’Afrique et notamment en Éthiopie, notre pays, qui entend réduire drastiquement ses émissions de CO2 et atteindre les objectifs des OMD, a dit le représentant.


Mme MILAGROS MIRANDA ROJAS (Pérou) a estimé urgent de parvenir à un consensus sur la réforme du système financier international, pour promouvoir une meilleure coordination et une meilleure régulation des politiques économiques et financières.  Il est, par ailleurs, fondamental que les dirigeants politiques n’adoptent pas des mesures qui restreignent le commerce international et affaiblissent par là les possibilités de croissance, a-t-il déclaré, appelant de ses vœux une conclusion positive des négociations du Cycle de Doha.  Il a souligné l’importance des pays à revenu moyen dans la gestion de la crise, en rappelant que 90% des pauvres d’Amérique latine vivent dans ce groupe de pays, et en souhaitant que des politiques sociales inclusives soient mises en place et qu’une attention particulière soit portée à la diversité culturelle. 


Vingt ans après la première Conférence de Rio, le Sommet de la Terre, qui portait sur le développement durable, peu de mesures ont été mises en œuvre, a déploré le représentant.  Nous ne pouvons pas non plus perdre de vue qu’il existe aujourd’hui de nouveaux défis à affronter sur la scène internationale, défis qui sont liés aux crises économique et climatique, a-t-il ajouté, estimant que Rio+20 constitue une opportunité unique de renouveler la volonté politique des États en faveur d’un développement durable.  Il a souhaité l’adoption de nouvelles normes de production et de consommation durables, davantage de transferts de technologie, et un meilleur respect de l’environnement naturel et de la dignité humaine.  Le Pérou ainsi que ses partenaires régionaux estiment que l’impact de la biodiversité sur la croissance économique et le développement est de plus en plus important, et ils appellent tous les États à tenir leurs engagements, conformément à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique.  Par ailleurs, la recherche d’un consensus sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et sur l’atténuation des effets des changements climatiques doit comprendre un effort ambitieux au niveau mondial, mené par les pays développés et associant activement les pays en développement, a dit le représentant.


Mme DIANA AL-HADID (Jordanie) a déclaré qu’en dépit de l’amélioration de la croissance observée dans différentes régions du monde, le redressement de l’économie mondiale se faisait attendre et continuait de se heurter à de graves défis.  Ainsi, la flambée des prix des ressources énergétiques et des denrées alimentaires exerce une pression croissante sur de nombreux pays en développement, tout comme le font les effets des changements climatiques, a-t-elle ajouté.  La nature transnationale de ce dernier phénomène exige une action conjointe sur le plan international, dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et de son Protocole de Kyoto, a dit la représentante.  Mme Al-Hadid a placé beaucoup d’espoirs dans la tenue de la dix-septièmeConférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies, qui se tiendra à Durban, en Afrique du Sud, à la fin de l’année.  À l’approche de la Conférence Rio+20, la représentante a également préconisé de renforcer les partenariats régionaux, en particulier la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire, que la Jordanie considère comme complémentaires de la hausse nécessaire des montants de l’aide publique au développement (APD).


M. BENEDICT LAWRENCE LUKWIYA (Ouganda) s’est associé notamment aux déclarations du Groupe des 77 et de la Chine et à celles des PMA.  Il a cité l’insécurité alimentaire et le niveau de chômage élevé parmi les effets de la situation économique actuelle et a noté le redressement lent de l’économie mondiale, appelant à ce titre à la prise de mesures qui permettraient un redressement durable de l’économie.  Concernant l’Ouganda, il a évoqué le fait que son pays ne dispose de ressources suffisantes pour amorcer son développement économique, à cause de la baisse drastique de ses recettes, notamment dans le tourisme.  L’éducation, la santé, l’assainissement de l’eau et les technologies vertes font partie des chantiers prioritaires de l’Ouganda, a déclaré le représentant.  Il a appelé la communauté internationale à s’assurer que la mobilisation des ressources financières pour le développement et la bonne utilisation de toutes ces ressources comme facteurs essentiels de la promotion d’un développement durable et de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) deviennent réalité.  Il a dit que son pays était impatient de voir arriver la Conférence Rio+20 pour entendre les recommandations qui seront faites aux pays en développement.  Il a, par ailleurs, jugé urgent de réaliser un système commercial multilatéral fondé sur des règles équitables pour tous les pays. 


Mme ALEXANDRA TOHME (Liban) s’est associée à la déclaration de l’Argentine, faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Rappelant le contexte économique actuel marqué par la crise, elle a indiqué qu’une seconde récession mondiale après celle de 2008 était peut-être inévitable.  Cette réalité exacerbe les défis et les problèmes auxquels font face les pays en développement, tels que la pauvreté, le chômage, la charge de la dette et le difficile accès à l’aide financière.  Le changement climatique continue en outre de représenter une menace destructive, notamment en termes de prix de l’énergie et des produits d’alimentation.  Les défis à relever cette année sont immenses, et la Commission devrait à ce titre s’engager à aider l’économie mondiale à éviter de plonger dans une nouvelle récession, en veillant notamment à ce que les mesures décidées lors de la Conférence des Nations Unies sur la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement soient réellement mises en œuvre, a dit la représentante.  Les demandes répétées en faveur de la mise en place d’un système financier mondial complet et équitable doivent être prises en compte.  Le Liban estime que le temps est grandement venu de réformer les institutions financières mondiales afin d’augmenter la participation des pays en développement dans les processus décisionnels. 


La représentante s’est dite impatiente d’avancer dans les débats lors de la Conférence Rio+20 en ce qui concerne les moyens d’éradiquer la pauvreté et d’assurer une croissance durable et solide pour les pays en développement, dans la perspective du respect des engagements pris pour la réalisation des OMD.  Évoquant aussi la responsabilité historique des pays développés à adhérer à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et au Protocole de Kyoto, la représentante a indiqué que le Liban estime que ces mêmes pays devaient apporter des solutions aux problèmes générés par le changement climatique.  Le Liban appelle à ce que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques prenne des mesures urgemment et apporte les ressources financières en ce qui concerne notamment la coopération technologique en faveur des pays en développement.  Un partenariat international réussi nécessite une volonté politique sincère de la part des pays développés, et notamment que les promesses soient tenues, sans quoi toutes les projections envisagées ne seront qu’un mirage.


M. MOHAMED SAID OUSSEIN (Comores) a regretté que les crises économique, financière, énergétique et alimentaire aient freiné les gains obtenus dans la lutte contre la faim et d’autres fléaux par les pays en développement, éloignant de ce fait la possibilité pour ces derniers de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement à l’échéance de 2015.  Rappelant que la crise alimentaire a conduit à l’augmentation des prix des produits alimentaires de base à hauteur de 6% dans son pays, il a souligné que les Comores ont mis en place un « Comité interministériel » chargé du suivi des mesures de réduction de la pauvreté en vue de les intégrer avec la réalisation des OMD.  Il a ensuite noté que l’un des soutiens de l’économie comorienne demeure les transferts de fonds de la diaspora comorienne, et dans ce contexte, a-t-il relevé, le pays a ouvert des guichets en France afin de faciliter ces flux de capitaux.  Au sujet des changements climatiques, le représentant a rappelé les prévisions de la Banque mondiale, qui laissent voir que d’ici la fin du siècle, l’augmentation de la température mettrait entre 100 et 400 millions de personnes en danger de faim et de malnutrition, tandis que 1 à 2 milliards de personnes pourraient être privées d’eau.  Il a dit son inquiétude de voir les petits États insulaires en développement comme les Comores disparaître si rien n’est fait.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Première Commission ouvre son débat général par des appels à relancer le « mécanisme onusien du désarmement »

AG/DSI/3429

La Première Commission ouvre son débat général par des appels à relancer le « mécanisme onusien du désarmement »

3/10/2011
Assemblée généraleAG/DSI/3429
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

3e séance – matin


LA PREMIÈRE COMMISSION OUVRE SON DÉBAT GÉNÉRAL PAR DES APPELS À RELANCER

LE « MÉCANISME ONUSIEN DU DÉSARMEMENT »


La Première Commission, chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale, a entamé, ce matin, son débat général en entendant une dizaine d’États Membres qui ont plaidé en faveur de la relance de le « mécanisme onusien du désarmement ».


« Le mécanisme onusien du désarmement demeure le seul appareil pour concevoir et mettre au point des normes mondiales en matière de désarmement. »  C’est par ces mots que le Haut-Représentant pour les affaires de désarmement, M. Sergio Duarte, a désigné l’ensemble du dispositif multilatéral sur lequel les Nations Unies s’appuient pour parvenir à la réduction des armements et à la non-prolifération, en particulier dans le domaine nucléaire.


L’ouverture de ce débat général se fait dans la foulée de la septième Conférence visant à faciliter l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), qui s’est tenue le 23 septembre dernier, à New York.  Et le 27 juillet dernier, l’Assemblée générale s’était réunie dans l’espoir de mettre fin à l’impasse dans laquelle se trouve la Conférence du désarmement depuis une décennie, a rappelé le Président de la Première Commission.


Un consensus en est ressorti, a expliqué M. Jarmo Viinanen (Finlande), qui a assuré que les négociations autour de cette question devaient bénéficier d’un nouvel élan et que le statu quo n’était plus tenable.  La demande en faveur de l’action et du progrès se fait de plus en plus forte parmi les États Membres de l’ONU, a-t-il assuré, M. Duarte y voyant l’illustration de « la révolution démocratique qui semble souffler sur le monde, et pas seulement au Moyen-Orient ».


« L’état de droit est lui aussi en train de gagner les questions de désarmement », a poursuivi le Haut-Représentant, comme en témoignent selon lui, les efforts persistants déployés pour réaliser l’universalité des traités multilatéraux les plus importants -Convention sur les armes biologiques, Convention sur les armes chimiques et Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires– mais aussi l’intérêt croissant que l’on constate de toute part pour négocier une convention sur les armes nucléaires.


La plupart des délégations qui se sont exprimées ce matin –le Nigéria (au nom du Groupe des États d’Afrique), l’Indonésie (au nom du Mouvement des pays non alignés), la Nouvelle-Zélande (au nom des pays de la Coalition pour un Nouvel agenda) et le Guyana (au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM)-, ont confirmé leur engagement en faveur des négociations multilatérales et du processus de désarmement à tous les niveaux.


Elles ont également vanté les mérites de la coopération régionale, comme la représentante du Brésil, qui a expliqué par exemple que l’Agence brésilo-argentine pour le décompte et le contrôle des matériaux nucléaires, qui célèbre son vingtième anniversaire cette année, pouvait servir d’inspiration à d’autres régions du monde, comme la péninsule coréenne, l’Asie du Sud ou le Moyen-Orient.


La Première Commission poursuivra son débat général demain matin, mardi 4 octobre, à partir de 10 heures.


DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE


M. SERGIO QUEIROZ DUARTE, Haut-Représentant pour les affaires de désarmement, a rappelé que certaines des menaces les plus graves qui pèsent sur la paix et la sécurité internationales figurent à l’ordre du jour de la Première Commission de l’Assemblée générale.  Couvrant les armes de destruction massive -y compris celles qui peuvent frapper le plus aveuglément de toutes les armes nucléaires- en passant par les armes conventionnelles, ses délibérations, a-t-il relevé, portent également sur des sujets dont l’impact est considérable pour notre avenir, comme l’armement spatial et la relation entre désarmement et développement, la question de la sensibilisation au désarmement ou encore la coopération régionale.  M. Duarte s’est déclaré convaincu que la Première Commission contribuait, depuis 65 ans et en toute indépendance, à promouvoir les normes multilatérales les plus élevées dans le domaine du désarmement et, dès lors, à renforcer la paix et la sécurité mondiales.


Le Haut-Représentant s’est félicité que les délibérations actuelles de la Première Commission se déroulent dans un climat politique dépolarisé qui s’est considérablement amélioré depuis l’époque de la guerre froide.  Alors que plus de 20 000 armes nucléaires demeurent et que leur statut opérationnel n’est toujours pas clair, la taille de ces arsenaux a baissé de manière spectaculaire depuis le record de 1986, quand on en comptait plus de 70 000, s’est réjoui M. Duarte.  Mieux encore, a-t-il ajouté, au cours des décennies écoulées, l’opinion publique internationale a profondément changé vis-à-vis de ces armes, reconnaissant notamment les conséquences humanitaires potentielles de leur utilisation qui ont été clairement établies par l’avis consultatif rendu en 1996 par la Cour internationale de Justice (CIJ), mais aussi par les travaux du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et par le consensus qui s’est fait jour lors de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de 2010.


Pour M. Duarte, l’une des tendances les plus satisfaisantes du moment, c’est la diversité des acteurs engagés en faveur du désarmement nucléaire mondial, comme par exemple M. Ban Ki-moon, premier Secrétaire général de l’ONU à s’être rendu –l’an dernier- à Hiroshima et Nagasaki.  « En mars dernier, j’ai été fier », a déclaré le Haut-Représentant, « de me joindre à lui lors de l’inauguration d’une exposition des Nations Unies sur le désarmement, au cours de laquelle étaient présentés un million de signatures recueillies par une pétition en faveur d’une Convention sur les armes nucléaires ».  Une autre pétition internationale, réclamant elle aussi la mise au point d’un tel instrument juridique international et présentée par le groupe japonais Gensuikyo à la Conférence d’examen du TNP, a recueilli plus de sept millions de signatures.


Outre l’Alliance internationale des Maires pour la paix et les organisations de la société civile, les parlementaires du monde entier se sont progressivement impliqués dans la promotion du désarmement nucléaire, a continué M. Duarte.  Ainsi, en avril 2009, l’Assemblée de l’Union interparlementaire –qui regroupe 6 000 parlementaires en provenance d’une centaine de pays– a adopté une résolution qui soutient l’ouverture de négociations sur une Convention sur les armes nucléaires, conformément à la proposition faite par le Secrétaire général de l’ONU le 24 octobre 2008.  Enfin, a noté le Haut-Représentant, en septembre 2009, après des décennies passées sans jamais aborder ce sujet, le Conseil de sécurité a organisé un sommet au cours duquel a été adoptée la résolution 1887, qui appelle tous les États, et pas seulement ceux qui sont parties au TNP, à prendre part à des négociations de bonne foi sur le désarmement nucléaire.


Parallèlement à ces faits et en dépit des incertitudes, il se dégage pour le Haut-Représentant deux tendances qui se renforcement mutuellement et pourraient influencer de manière positive les travaux de la Commission.  « La première, c’est la révolution démocratique qui semble souffler sur le monde, pas seulement sur le Moyen-Orient ».  La preuve que la démocratie est en train de s’emparer de la question du désarmement se vérifie à ses yeux dans les actions entreprises par les différents acteurs évoqués plus haut, mais aussi dans les attentes de plus en plus fortes exprimées par l’Assemblée générale pour que de nouveaux progrès en matière de désarmement voient le jour.  Et comme la démocratie se soucie du désarmement, l’état de droit y touche aussi.  En témoignent selon lui les efforts persistants pour réaliser l’universalité des traités multilatéraux les plus importants -Convention sur les armes biologiques, Convention sur les armes chimiques et Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires– mais aussi l’intérêt croissant que l’on constate de toute part pour négocier une Convention sur les armes nucléaires.  « Cela ressort aussi des consultations récentes entre États dotés de l’arme nucléaire en vue d’améliorer la transparence de leurs arsenaux nucléaires et de leurs stocks de matériaux fissiles.  Cela ressort aussi des préparatifs de la conférence, prévue l’an prochain, visant à conclure un traité sur le commerce des armes.  Cela ressort enfin des efforts en cours depuis la tenue de la Conférence d’examen du TNP de 2010 pour faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires », a estimé le Haut-Représentant.


« Les forces conjointes de la démocratie et de l’état de droit », selon l’expression de M. Duarte, ont en outre le potentiel pour réaliser un autre objectif, à savoir celui de la réduction des dépenses militaires, dont le montant annuel est estimé à 1,6 trillion de dollars, toutes nations confondues.  Aussi, la Première Commission ne devrait-elle pas attendre l’avènement de la paix mondiale comme condition préalable au désarmement, à la non-prolifération et au contrôle des armements pour agir, a préconisé le Haut-Représentant.  La machinerie onusienne du désarmement demeure la seule usine pour concevoir et mettre au point des normes mondiales en matière de désarmement, a-t-il plaidé, avant de souhaiter aux délégations une soixante-sixième session productive.


M. HASAN KLEIB (Indonésie), au nom du Mouvement des pays non alignés a apporté son soutien à la tenue d’une Conférence internationale qui identifierait les moyens d’aboutir à l’adoption d’un calendrier pour l’élimination complète des armes nucléaires.  Le but ultime de tous les efforts dans le champ du désarmement est de tendre à un désarmement général, garanti par un contrôle international efficace, a-t-il poursuivi.  Il a ensuite rappelé le droit des pays en développement à la production et à l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, avant d’exprimer sa préoccupation devant l’absence d’avancées réelles dans la mise en œuvre des obligations découlant du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) par les États parties, et notamment l’élimination totale de leurs arsenaux nucléaires.


M. Kleib a plaidé pour que des négociations sur un programme pour l’élimination totale des armes nucléaires, assorti d’un calendrier, au sein de la Conférence du désarmement (CD) soient entamées avant d’exprimer son inquiétude devant le Concept stratégique de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) qui justifie l’utilisation de l’arme nucléaire.  Il a ensuite exhorté à la prise rapide des mesures nécessaires à la tenue de la Conférence prévue en 2012 sur l’établissement d’une zone dénucléarisée au Moyen-Orient.  Un coordonnateur devrait être à cet effet nommé et le pays hôte désigné, a-t-il poursuivi.  Il a ensuite plaidé pour le renforcement de la machinerie onusienne sur le désarmement et réaffirmé le rôle clef joué par la Conférence du désarmement et la Commission du désarmement des Nations Unies, avant de déplorer le blocage des négociations et discussions au sein de ces deux enceintes.  M. Kleib a ensuite plaidé pour l’universalité du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), avant d’exprimer sa préoccupation que deux États parties majeurs à la Convention sur les armes chimiques aient annoncé qu’ils ne pourraient respecter la date de 2012 comme date butoir de destruction totale des armes chimiques.  En conclusion, il a réaffirmé le droit inaliénable des États à l’acquisition d’armes conventionnelles à des fins de sécurité intérieure.  Il a mentionné les thèmes des résolutions et décisions que le Mouvement des pays non alignés entendait soumettre.


S’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, M. BUKUN-OLU ONEMOLA (Nigéria) a réaffirmé l’engagement du Groupe en faveur des négociations multilatérales et du processus de désarmement à tous les niveaux, en particulier nucléaire.  À cet égard, il a rappelé que le TNP demeurait la pierre angulaire du désarmement nucléaire et des efforts de non-prolifération.  Le représentant s’est félicité de l’adoption par consensus, lors de la dernière Conférence d’examen du TNP, de la recommandation faite au Secrétaire général de convoquer la tenue d’une Conférence en 2012 sur l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN) au Moyen-Orient.  Par ailleurs, le Groupe des États d’Afrique est convaincu que la ratification rapide du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) par les dernières puissances nucléaires qui n’y ont pas encore adhéré contribuera à l’entrée en vigueur de cet instrument juridiquement contraignant.  Après avoir rappelé le droit inaliénable de tous les États non nucléarisés à s’engager dans la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, M. Onemola a abordé la question du transfert illicite, de la fabrication et de la circulation des armes légères et de petit calibre (ALPC).  Aussi a-t-il encouragé la mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer de telles armes.  Selon lui, l’année à venir sera marquée par autant de promesses que de défis, alors que doit se tenir en 2012 le Comité préparatoire et la Conférence d’examen de ce Programme d’action.  Les États d’Afrique sont en faveur d’un traité sur les armes équilibré et juste.


Mme DELL HIGGIE (Nouvelle-Zélande), s’exprimant au nom des pays de la Coalition pour un Nouvel agenda, a rappelé que la mise en œuvre du Plan d’actiondéfini lors de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en 2010, visant à l’élimination totale des armes nucléaires, dépendrait ultimement de la bonne volonté des États et de leur capacité à agir collectivement.  Il a souligné la légitimité des demandes des États non dotés de l’arme nucléaire à recevoir des garanties de sécurité juridiquement contraignantes de la part des États qui sont, eux, dotés de l’arme nucléaire.  Il a ensuite exhorté ces derniers États à diminuer le rôle des armes nucléaires dans leurs doctrines de sécurité.  Il s’est félicité que certains États dotés de l’arme nucléaire aient, lors de la Réunion de suivi du TNP du P5, tenue à Paris le 30 juin dernier, exprimé leur détermination de poursuivre l’objectif commun d’un désarmement nucléaire, découlant de l’article VI du TNP.  Il a espéré que le Secrétaire général des Nations Unies prenne les mesures visant à l’établissement d’un centre documentaire public rassemblant l’information fournie à cet effet par les États dotés de l’arme nucléaire.  Il a appelé à l’établissement de zones dénucléarisées, dans le droit fil de la Conférence d’examen de 2010, notamment au Moyen-Orient, avant d’appuyer la nomination d’un coordonnateur et la désignation du pays hôte, s’agissant de la conférence sur l’établissement d’une zone dénucléarisée au Moyen-Orient.  Enfin, il a exhorté l’Inde, le Pakistan et Israël à adhérer au TNP en tant qu’États non dotés de l’arme nucléaire.


S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana) a déclaré que le renforcement de la sécurité aux frontières était un moyen important de mettre fin au trafic illicite des ALPC, qu’il a qualifié de véritable fléau.  Aussi la CARICOM accorde une importance particulière à l’élaboration d’un traité juridiquement contraignant et fixant des normes internationales très strictes pour le commerce des armes conventionnelles et en particulier des armes légères et de petit calibre.  L’élimination complète de toutes les armes nucléaires doit cependant rester une priorité absolue, a poursuivi le représentant, qui a encouragé la Conférence du désarmement à sortir de l’impasse dans laquelle elle se trouve pour qu’elle saisisse des questions relatives au désarmement nucléaire.  La délégation s’est ensuite félicitée de la tenue de la Conférence d’examen du TICEN en marge de l’Assemblée générale.  En l’attente de l’entrée en vigueur de ce Traité, il a prié les puissances dotées de l’arme nucléaire de décréter un moratoire sur les essais.  Faisant référence à l’accident qui s’est produit dans la centrale de Fukushima, le Guyana a rappelé que de tels évènements exigent de renforcer les dispositifs existants pour sécuriser les installations nucléaires civiles.  Il s’est en conclusion félicité du fait que la CARICOM soit une zone exempte d’armes nucléaires, une décision prise par ses États membres en 1967.  C’est la raison pour laquelle la CARICOM soutient des initiatives comparables, comme la Conférence qui se tiendra l’an prochain sur l’établissement d’une telle zone au Moyen-Orient.


Mme YANERITMORGAN (Mexique) a déploré l’impasse complète dans laquelle se trouve la Conférence du désarmement, indiquant que son pays était favorable à une relance de la machinerie du désarmement.  Le Mexique soutiendra tout mécanisme aboutissant à la reprise des négociations, a-t-elle poursuivi, y compris au sein d’enceintes autres que la Conférence du désarmement « qui ne répond plus aux objectifs pour lesquels elle a été créée ».


Elle a indiqué que le Mexique lancerait un appel au sein de la présente Commission pour que soit adopté un traité sur le commerce des armes, qui fixerait notamment un cadre très strict pour ce commerce.  Elle a ajouté qu’en 2012, il serait fait état des progrès enregistrés dans la lutte contre la circulation illicite des ALPC, qui fait peser une grave menace sur l’état de droit.


Elle a ensuite plaidé pour la mise en place de mécanismes de contrôle efficaces afin de lutter contre la prolifération des armes de destruction massive et appelé de ses vœux l’universalisation du TNP.  À ce titre, elle a exhorté Israël, l’Inde et le Pakistan à y adhérer.  L’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires reste une priorité, a-t-elle poursuivi. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a déclaré qu’à la lumière des évènements de Fukushima, le désarmement nucléaire devait rester la priorité la plus importante de la communauté internationale.  Après avoir rappelé que son pays appartenait à une zone exempte d’armes nucléaires, elle a expliqué que l’Amérique latine et les Caraïbes avaient un bilan impeccable en matière de mesures de renforcement de la confiance et d’accords pour atténuer les tensions régionales.  Ainsi, le Traité pionnier de Tlatelolco est une contribution de premier plan à l’engagement du continent sud-américain en faveur de la paix et de la sécurité et au développement de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques exclusivement.  Autre exemple de succès en matière de coopération régionale selon la représentante brésilienne, la création de l’Agence brésilo-argentine pour le décompte et le contrôle des matériaux nucléaires, qui célèbre son vingtième anniversaire cette année, et constitue une source d’inspiration pour d’autres régions du monde, à commencer par le Moyen-Orient, la péninsule coréenne et l’Asie du Sud, comme l’a déclaré le Ministre des affaires étrangères du Brésil, M. Antonio Patriota.  À l’occasion de la Conférence sur l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient qui se tiendra en 2012, mon pays se tiendra prêt à partager ses expériences et ses pratiques optimales, a assuré Mme Viotti.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a déclaré que son pays, en fermant de manière unilatérale en 1991 le plus vaste site d’essais nucléaires du monde, était devenu l’« épicentre de la paix », selon la formule du Président du Kazakhstan, Nursultan Nazarbayev.  À l’approche de la conférence préparatoire de 2012 sur le Traité de non-prolifération nucléaire, les travaux doivent commencer immédiatement sur plusieurs fronts afin de veiller à la réalisation des objectifs fixés pour 2012 et 2015, a prévenu la représentante.  Le Kazakhstan se joint en outre à la voix de la septième Réunion ministérielle du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN), qui s’est tenue le 23 septembre dernier et a lancé un appel vigoureux en faveur de l’entrée en vigueur du Traité.  La représentante a indiqué que son pays coopérait avec le Bureau du TICE pour faciliter le fonctionnement du système de surveillance international.  En outre, avec le soutien du Gouvernement de la Norvège, un centre international de formation a été ouvert pour les experts en provenance des pays d’Asie centrale.  Mme Aitimova a enfin rappelé que son Président avait, lors du débat général de l’Assemblée générale, appelé à l’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant et visant à ce que les puissances nucléaires puissent apporter des garanties aux États non nucléarisés, le TNP n’ayant pas été efficace en la matière selon lui.


M. MARI AMANO (Japon) a rappelé que le Japon avait lancé, avec neuf autres pays, un groupe transrégional, faisant fond sur l’élan généré par la Conférence d’Examen du Traité de non-prolifération (TNP) de 2010, et qui a formulé des propositions concrètes quant à la mise en œuvre des éléments clefs du Plan d’action adopté lors de cette Conférence.  Il a souhaité que les États dotés de l’arme nucléaire continuent de coopérer à cet égard avec les États qui, eux, ne le sont pas.  Il s’est ensuite dit très préoccupé de ce que les négociations sur le traité d’interdiction de la production de matières fissiles n’aient toujours pas commencé au sein de la Conférence du désarmement.


Rappelant qu’un monde sans armes nucléaires ne pouvait être réalisé en une nuit, et parlant au nom du seul pays à avoir souffert de l’arme nucléaire, M. Amano a indiqué que ce traité était la prochaine étape logique vers le désarmement nucléaire.  S’il n’y a de perspective pour une reprise des négociations, le Japon pourrait proposer, avec d’autres pays, une autre enceinte de négociation, a-t-il poursuivi.  Il a invité à prendre des mesures concrètes pour la reprise de ces négociations et à s’abstenir de tout débat inutile.


Il a exhorté la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à abandonner son programme nucléaire et à se conformer à ses obligations internationales.  Il a ensuite demandé à tous les États à redoubler d’efforts pour aboutir, lors de la prochaine Conférence des Nations Unies en juin, à un traité sur le commerce des armes robuste et inclusif.  Enfin, il a conclu en réitérant que, devant la possibilité probable d’une impasse durable au sein de la Conférence du désarmement, le Japon songeait sérieusement à trouver une « porte de sortie ».


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a déclaré que son gouvernement soutenait de manière inconditionnelle le processus de désarmement avec pour priorité le désarmement nucléaire et l’éradication des autres armes de destruction massive.  C’est la raison pour laquelle notre pays est partie à tous les instruments juridiques internationaux pertinents, a-t-il dit.  Le Viet Nam accorde une importance particulière à cet égard au TNP, qu’il considère comme une pierre angulaire de l’édifice du désarmement multilatéral.  Aussi a-t-il encouragé les États dotés de l’arme nucléaire à mettre en œuvre l’ensemble des 64 recommandations contenues dans le Document final de la dernière Conférence d’examen du TNP.  La délégation a ensuite salué le rôle joué par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et ses accords de garanties dans le renforcement du régime de non-prolifération.  Par ailleurs, selon M. Giang, le TICE, une fois entré en vigueur, renforcerait de manière significative les mécanismes existants.  Aussi a-t-il encouragé les puissances nucléaires qui ne l’ont pas encore fait à ratifier cet instrument pour montrer l’exemple à d’autres et atteindre la ratification universelle.  En l’attente de l’entrée en vigueur du TICE, tous les pays devraient décréter un moratoire sur les essais nucléaires, a préconisé le représentant.  Enfin, il a réaffirmé le soutien vigoureux de sa délégation à la tenue de la quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement en vue d’examiner l’état de la mise en œuvre des conclusions de la première session consacrée à la question.


M. ANTHONY ANDANJE (Kenya) s’est dit convaincu que les négociations multilatérales étaient la seule voie possible pour le désarmement et la sécurité internationale.  Il a assuré que la destruction totale de toutes les armes nucléaires était le moyen de se prémunir de ce danger qui pèse sur l’ensemble de l’humanité.  Si l’adoption du Document final de la Conférence d’examen du TNP de 2010 lui a paru être un réel succès, le représentant a jugé en revanche qu’il ne servirait à rien en l’absence de volonté politique de la part des États Membres en vue de réaliser un monde exempt d’armes nucléaires.  Après avoir encouragé les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le TICE, M. Andanje a jugé inacceptable l’impasse dans laquelle se trouvait la Conférence du désarmement depuis une décennie.  Il a déclaré qu’il était urgent de revitaliser les travaux de la Conférence, à l’instar de ce que la réunion de suivi de haut niveau de l’Assemblée générale a tenté de faire le 27 juillet dernier.  La situation, a-t-il noté, n’est guère plus encourageante pour la Commission du désarmement des Nations Unies, qui se heurte depuis toujours aux difficultés à générer un consensus.  Enfin, a ajouté la délégation, le Kenya soutient la mise au point d’un traité visant à réglementer le commerce des armes et se félicite à cet égard des progrès réalisés par les trois comités préparatoires.


Droit de réponse


Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a dit tenir à exercer son droit de réponse afin de rejeter de façon catégorique les affirmations du représentant du Japon concernant la réalité nucléaire dans la péninsule coréenne.  Le Japon est sous la protection de la première puissance nucléaire au monde, a-t-il dit.  Il a mentionné un accord secret passé en 1960, a-t-il précisé, en vertu duquel le Japon a permis aux États-Unis d’apporter des vecteurs nucléaires sur le territoire japonais.  Le Japon, qui possède plus de 40 tonnes de plutonium, peut aisément acquérir l’arme nucléaire, a dit la RPDC.  Le représentant a affirmé que son pays avait pris toute sa part dans les pourparlers à six et qu’il continuerait de faire entendre sa voix.  Ce sont les autres parties qui fixent des conditions pour une reprise des négociations au sein du groupe des six, a-t-il poursuivi, avant d’appeler le Japon « à dire la vérité ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission débat de la méthode de calcul pour déterminer le niveau des contributions des États Membres

AG/AB/3998

La Cinquième Commission débat de la méthode de calcul pour déterminer le niveau des contributions des États Membres

3/10/2011
Assemblée généraleAG/AB/3998
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

2e séance – matin                                          


LA CINQUIÈME COMMISSION DÉBAT DE LA MÉTHODE DE CALCUL POUR DÉTERMINER LE NIVEAU DES CONTRIBUTIONS DES ÉTATS MEMBRES


Entamant ce matin l’examen des questions de fond à l’ordre du jour de la soixante-sixième session, la Cinquième Commission a entendu une dizaine de délégations débattre de la nécessité d’examiner en profondeur la méthode de calcul de leurs contributions au budget ordinaire de l’ONU dont la remise à jour a lieu tous les trois ans.


Présentant le rapport du Comité des contributions (1) dont la Commission était saisie, son Président, M. Bernardo Greiver a rappelé que l’Assemblée générale par sa résolution 64/248, a décidé d’examiner tous les éléments de la méthode de calcul en vue de prendre, avant la fin de sa soixante-sixième session (septembre 2012), une décision qui prendrait effet, sous réserve d’un accord, pour la période 2013-2015.


Si toutes les délégations ont réaffirmé leur attachement au principe selon lequel chaque État Membre doit s’acquitter de sa contribution au budget de l’ONU en fonction de sa capacité de paiement, plusieurs délégations se sont inquiétées d’une tendance à l’augmentation de la part des contributions des pays en développement et parallèlement de celle à la baisse des contributions des pays développés dans un contexte de crise économique et financière mondiale.


Le Groupe des 77 et la Chine a rappelé que les ministres du Groupe réunis à New York le 23 septembre 2011 ont réaffirmé le principe de la « capacité de paiement » comme critère essentiel du partage des dépenses et rejeté toute modification de la méthodologie actuelle de calcul du barème des quotes-parts qui aurait comme conséquence d’augmenter la contribution des pays en développement.   


Illustrant cette tendance, le représentant du Sénégal a noté une augmentation exponentielle de la contribution du Sénégal au budget ordinaire et au financement des opérations de maintien de la paix de l’ordre de 50% entre le barème 2007/2009 et 2010/2012.  Le représentant du Soudan a demandé que le Comité des contributions tienne compte du fait que son pays a perdu 70% de ses ressources en pétrole cette année au profit du Soudan du Sud devenu indépendant.  Par ailleurs, le représentant de la Fédération de Russie a regretté l’insuffisance de progrès pour ce qui est d’examiner de manière plus claire le remplacement des taux de change du marché (TCM) par les taux de change corrigés des prix (TCCP).


Par ailleurs, les délégations intervenues sur la question des échéanciers de paiement pluriannuels ont appuyé les recommandations du Comité de contributions visant à autoriser la République centrafricaine, les Comores, la Guinée-Bissau, le Libéria, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie, à voter à l’Assemblée générale jusqu’à la fin de la soixante-sixième session malgré leurs arriérés.


La Commission était saisie du rapport (2) du Secrétaire général sur les échéanciers de paiement pluriannuels présenté par M. Chandramouli Ramanathan, Directeur de la Division de la comptabilité.  Ce rapport précise que si cinq États Membres ont mené à bien l’application de leur échéancier, le Libéria et Sao Tomé-et-Principecontinuent d’effectuer les paiements pour résorber leurs arriérés. 


La prochaine séance publique de la Cinquième Commission aura lieu demain, mardi 4 octobre, à 10 heures.


(1) A/66/11

(2) A/66/69


BARÈME DES QUOTES-PARTS POUR LA RÉPARTITION DES DÉPENSES DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (A/66/11 ET A/66/69)


Rapport du Comité des contributions (A/66/11)


À l’issue de sa soixante et onzième session (6-24 juin 2011), le Comité des contributions a rappelé que le barème des quotes-parts devait continuer de reposer sur les données les plus récentes, les plus complètes et les plus comparables du revenu national brut (RNB) et a recommandé que l’Assemblée générale encourage les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à adopter le Système de comptabilité nationale (SCN) de 1993 et à communiquer les données relatives au revenu national brut disponibles, si elles existent. 


Il a aussi réaffirmé que l’utilisation aussi longtemps que possible de la même période de référence, une fois qu’elle a été retenue, présente des avantages dans la mesure où les effets pour tous les États Membres sont progressivement atténués au cours des périodes consécutives d’application du barème.


Enfin, il a rappelé que les taux de conversion basés sur les taux de change du marché (TCM) devaient être appliqués pour le calcul du barème des quotes-parts, sauf lorsque ce choix entraînerait des fluctuations ou des distorsions excessives du RNB de certains États Membres exprimé en dollars américains, auquel cas ce sont les taux de change corrigés des prix (TCCP) ou d’autres taux de conversion appropriés qui seraient appliqués.  Il a exprimé l’intention de continuer d’étudier cet élément sur la base des nouvelles données qu’apporterait la Division de statistiques de l’ONU et des orientations que lui fournirait éventuellement l’Assemblée générale.


Rapport du Secrétaire général sur les échéanciers de paiement pluriannuels (A/66/69)


L’Assemblée générale est invitée à engager les États Membres qui ont accumulé d’importants arriérés de contributions à envisager de présenter un échéancier de paiement pluriannuel.  Le Comité a considéré à cet égard qu’il fallait dûment tenir compte de la situation économique des États Membres, qui n’étaient pas tous à même de présenter de tels échéanciers.  Il a recommandé que la présentation d’échéanciers garde un caractère volontaire et ne soit pas automatiquement liée à d’autres mesures. 


Présentation et débat général


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. SEBASTIAN DI LUCA (Argentine) a réaffirmé que les ressources fournies à l’Organisation doivent être adéquates pour lui permettre de s’acquitter pleinement de ses mandats.  Par conséquent, il a exhorté tous les États Membres à s’acquitter de leurs obligations légales et à payer intégralement leurs contributions, à temps et sans conditions.  Il a souhaité que les difficultés financières auxquelles sont confrontés certains pays en développement soient prises en compte.  Il a demandé que toutes les questions administratives et budgétaires ne soient examinées que par la Cinquième Commission.    


M. Di Lucas a rappelé que la résolution 64/248 a approuvé le barème des quotes-parts pour la période 2010-2012 sur la base de la méthodologie actuelle.  Il a ajouté que les ministres du Groupe des 77 et la Chine réunis à New York le 23 septembre 2011 ont réaffirmé le principe de la « capacité de paiement » comme critère essentiel du partage des dépenses et rejeté toute modification de la méthodologie actuelle de calcul du barème des quotes-parts qui aurait comme conséquence d’augmenter la contribution des pays en développement.  Il a aussi fustigé l’existence du « plafond » actuel des contributions, produit d’un compromis politique, qui est contraire à la « capacité de paiement » et source de distorsion au sein du barème.


Par ailleurs, il a insisté que la présentation des échéanciers de paiement pluriannuels devait garder un caractère facultatif et ne pas être automatiquement liée à d’autres mesures, ni s’avérer comme un outil servant à faire pression sur un État.  Le Groupe des 77 et la Chine a étudié avec soin les demandes présentées par la République centrafricaine, des Comores, de la Guinée-Bissau, du Libéria, de Sao Tomé-et-Principe et de la Somalie en vue d’une exemption en vertu de l’Article 19 de la Charte des Nations Unies, a assuré M. Di Lucas en estimant que ces pays étaient actuellement dans l’impossibilité de régler leur contribution pour des raisons indépendantes de leur volonté.  C’est pourquoi, il a déclaré que le Groupe des 77 et la Chine soutenait les recommandations du Comité des contributions visant à permettre à ces pays de voter jusqu’à la fin de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale.


M. MONDO YAMAMOTO (Japon) a expliqué qu’en tant que deuxième plus grand contributeur financier aux Nations Unies, son pays attache un intérêt particulier à la question du régime des quotes-parts.  Le Japon s’est entièrement acquitté de ses contributions, malgré le fait qu’il traverse une crise économique et financière, a précisé le délégué.   Ma délégation estime qu’il faut respecter et maintenir le principe de base selon lequel chaque État Membre des Nations Unies devrait payer sa quote-part en fonction de sa « capacité de payer », a poursuivi M. Yamamoto.  En vue de tenir compte de la situation économique mondiale, il va falloir, selon lui, trouver une méthodologie qui reflète mieux la capacité réelle de paiement des États Membres de manière à ce que leurs contributions soient plus équitables et basées sur des données comparables, les plus récentes et les plus larges possibles.  La délégation japonaise est résolue à activement participer à l’élaboration de tous les éléments de cette nouvelle méthodologie.


M. SERHII YAROVYI (Ukraine) a déclaré que le barème des quotes-parts est une des questions les plus délicates de la Cinquième Commission.  Il a espéré que les délégations éviteront de se lancer dans des arguties politiques au cours de l’examen de ce point.  Il a rappelé que les délégations, en adoptant la résolution 62/248 en décembre 2009, ont convenu de réexaminer au plutôt tous les éléments de la méthode de calcul du barème des quotes-parts.  Il a estimé que la capacité de paiement doit rester le principe de base de la méthode qui doit reposer sur les données les plus récentes, les plus complètes et les plus comparables du revenu national brut (RNB).  Nous devons éviter une révision artificielle et faire tous les efforts pour que la méthode de calcul des quotes-parts soit plus transparente.  Il a souhaité que la Cinquième Commission examine la possibilité d’établir un mécanisme permettant d’éviter des fluctuations considérables des taux de contribution des États Membres.


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a réaffirmé le principe selon lequel les dépenses de l’ONU doivent être réparties entre les États Membres en fonction de leur capacité de paiement.  Parmi les éléments de la méthodologie de calcul du barème des quotes-parts qui doivent, selon lui, demeurer, il a cité l’utilisation aussi longtemps que possible de la même période de référence, le dégrèvement au titre de l’endettement et le dégrèvement accordé aux pays à faible revenu.  Sur ce dernier point, sa délégation est d’avis que le taux de dégrèvement dont bénéficient les pays les moins avancés (PMA) devrait connaitre une certaine évolution dans le sens de la révision à la hausse ce qui aiderait une stabilisation de leurs quotes-parts.  À titre d’exemple, il a noté l’augmentation exponentielle de la contribution du Sénégal au budget ordinaire et au financement des opérations de maintien de la paix de l’ordre de 50% entre le barème 2007/2009 et 2010/2012.  Cette situation n’est pas acceptable surtout quand on considère les sacrifices immenses consentis par nos pays pour honorer leurs obligations vis-à-vis de la Charte de notre Organisation, s’est indigné M. Diallo.  Tout en rappelant l’obligation qui incombe à tous les pays de payer leurs contributions à temps, intégralement et sans conditions, M. Diallo a néanmoins demandé que l’on tienne compte des difficultés réelles qui empêchent certains PMA de s’acquitter de ces obligations.


M. JORGE CUMBERBATCH (Cuba) a rappelé que la méthodologie de calcul du barème des quotes-parts est le fruit d’un long processus de concertation.  Il a noté les tentatives de ces derniers mois de la part de certains États Membres, pour contester cette méthode de calcul en « relativisant le principe de la capacité de paiement ».  De ce fait d’aucuns entendent transférer aux pays en développement des charges financières qui n’ont rien à voir avec l’évolution de la situation économique de ces pays.  Étrangement, ceux qui souhaitent une soi-disant amélioration du système des quotes-parts, n’entendent pas se pencher sur la question du plafond des contributions, seul élément qui, selon le représentant mériterait d’être révisé.  Il a poursuivi en soulignant que, pour leur part, les grandes puissances économiques mondiales ont vu une réduction sensible de leurs contributions, alors même que certaines d’entre elles continuent à vouloir remettre en question la méthode de calcul actuelle.  La délégation cubaine appuie le mécanisme des échéanciers de paiement pluriannuels.  De plus, elle réaffirme sa détermination à s’acquitter pleinement de ses contributions, dans le cadre d’une méthode de calcul sans manipulation.


M. AL-OMAIRI (Koweït) a dit que la question des quotes-parts est un des points les plus importants débattu en Cinquième Commission car intimement lié au financement des efforts de l’ONU.  Il a dit que le rôle vital de l’ONU requiert une prévisibilité sur le plan financier de sorte que les mandats soient respectés.  Il a ajouté que la capacité de paiement demeure le principe fondamental pour déterminer la contribution des États Membres.  Il a souhaité que la méthode de calcul soit constamment examinée pour être transparente.  Il a jugé inacceptable de constater une augmentation des contributions des pays en développement alors que l’on observe parallèlement une diminution de celles des pays développés en fonction de la crise économique et financière mondiale.  Rappelant que les pays en développement n’étaient pas responsables de la crise, il a estimé que cette situation était contraire au principe de la capacité de paiement.


S’agissant des échéanciers de paiement pluriannuels, il a estimé qu’il s’agit d’un système très utile pour aider les États Membres à réduire le montant de leurs quotes-parts non acquittées tout en leur permettant de démontrer leur volonté d’honorer leurs obligations financières à l’égard de l’ONU.  Il a fait siennes les recommandations du Comité de contributions visant à autoriser la République centrafricaine, les Comores, la Guinée-Bissau, le Libéria, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie, à voter à l’Assemblée générale jusqu’à la fin de la soixante-sixième session malgré leur retard de contribution.  Il a souhaité que la Cinquième Commission mette tout en œuvre pour éviter toute augmentation excessive des contributions des pays en développement. 


M. DMITRY S. CHUMAKOV (Fédération de Russie) a appuyé les conclusions du Comité des contributions en particulier celle qui concerne l’article 19 de la Charte des Nations Unies.  Il a cependant regretté que ces conclusions ne représentent pas un réel progrès par rapport à l’année dernière et cela nonobstant des appels de l’Assemblée générale.  Il a attiré l’attention sur la problématique de l’utilisation des taux de change corrigés en fonction des prix (TCCP) à la place des taux de change du marché (TCM).  Il ne comprend pas pourquoi certains membres de ce Comité ne veulent pas mettre en œuvre la demande pour définir la démarche à suivre pour l’application ultérieure de taux de change corrigés des prix. 


M. PARK CHULL JOO (République de Corée) a dit que le principe de la capacité de paiement devait rester un critère fondamental de la méthode de calcul du barème des quotes-parts.  Il a rappelé que la résolution 64/248 de l’Assemblée générale adoptée en décembre 2009à la suite de négociations difficiles invite la Cinquième Commission de prendre avant la fin de sa soixante-sixième session, une décision sur le nouveau barème des quotes-parts qui prendrait effet pour la période 2013-2015.  Nous sommes prêts à prendre part à cet effort visant à parvenir à un consensus autour d’une méthodologie efficace et transparente.


M. IDRIS ISMAIL FARAGALLA HASSAN (Soudan) a demandé que le Comité des contributions tienne compte du fait que le Soudan a perdu 70% de ses ressources en pétrole cette année qui appartiennent désormais au Soudan du Sud devenu indépendant.  Il a souhaité que le prochain barème de quote-part tienne compte de cette chute de revenu national pour le Soudan.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Conseil de sécurité autorise l’Union africaine à maintenir la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) jusqu’au 31 octobre 2012

CS/10399

Le Conseil de sécurité autorise l’Union africaine à maintenir la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) jusqu’au 31 octobre 2012

30/09/2011
Conseil de sécuritéCS/10399
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6626e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ AUTORISE L’UNION AFRICAINE À MAINTENIR LA MISSION

DE L’UNION AFRICAINE EN SOMALIE (AMISOM) JUSQU’AU 31 OCTOBRE 2012


Il élargit le dispositif d’appui à l’AMISOM et invite l’ONU et l’Union africaine

à constituer une garde chargée d’assurer la sécurité du personnel international


Le Conseil de sécurité a décidé, ce matin, d’autoriser les États membres de l’Union africaine à maintenir la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) jusqu’au 31 octobre 2012.  En adoptant à l’unanimité de ses 15 membres la résolution 2010 (2011), le Conseil prie l’Union africaine « de renforcer d’urgence l’effectif de la Mission en le portant à 12 000 agents en tenue, afin de lui donner des moyens accrus de s’acquitter de son mandat ».


Aux termes de cette résolution, le Conseil de sécurité invite aussi l’ONU à collaborer avec l’Union africaine pour constituer, dans les limites de l’effectif autorisé de l’AMISOM, une « garde de taille appropriée pour assurer la sécurité et la protection du personnel international, notamment les fonctionnaires des Nations Unies ».


Le Conseil estime en effet que la présence accrue d’organismes des Nations Unies et de leurs fonctionnaires à Mogadiscio, ainsi que les visites officielles de personnalités internationales, exercent une pression supplémentaire sur l’AMISOM, qui est appelée à fournir des services de sécurité, de garde et de protection.  Le Conseil entend revoir et examiner de près l’opportunité de modifier l’effectif prescrit de l’AMISOM lorsque celle-ci aura atteint l’effectif autorisé de 12 000 hommes.


La résolution adoptée aujourd’hui demande aussi à l’AMISOM de continuer d’aider le Gouvernement fédéral de transition à mettre en place la Force de police somalienne et la Force de sécurité nationale, en particulier à mettre en œuvre une chaîne de commandement et de contrôle efficace des Forces de sécurité somaliennes, et de contribuer à l’intégration des unités somaliennes formées par d’autres États Membres ou organisations en Somalie et à l’extérieur.


Le Conseil décide en outre, « à titre exceptionnel et, en raison du caractère unique de cette Mission », d’élargir le dispositif d’appui à l’AMISOM pour un maximum de 12 000 militaires, tout en continuant de veiller à ce que l’appui bilatéral voulu soit poursuivi avec le maximum d’efficacité ».  Le Secrétaire général est prié par le Conseil de sécurité à fournir à l’AMISOM ce dispositif d’appui, y compris pour la garde chargée d’assurer la sécurité du personnel jusqu’au 31 octobre 2012.


Cette décision fait suite à la requête, présentée par le Secrétaire général dans une lettre* adressée le 21 septembre au Président du Conseil de sécurité.  M. Ban Ki-moon y rappelle que « l’AMISOM fonctionne dans un environnement très dangereux, cherchant à réaliser un mandat difficile pour la communauté internationale.  C’est pourquoi, souligne-t-il, il est indispensable que les forces de l’AMISOM bénéficient d’un appui supplémentaire pour améliorer leur efficacité, leurs conditions de vie et leur moral ».


Dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, ce soutien comprend les fournitures et les services de base essentiels qui sont remboursables aux pays fournissant les contingents, dont les moyens sont limités.  M. Ban proposait donc l’inclusion d’éléments supplémentaires suivants dans son dispositif d’appui logistique à l’AMISOM, dans les domaines de la restauration, des communications et de l’informatique, des fournitures générales, du nettoyage et du mobilier, et des loisirs.


Le Conseil demande enfin de nouveau aux États Membres et aux organisations régionales et internationales de contribuer généreusement et rapidement au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour les institutions de sécurité somaliennes et d’offrir une aide aux Forces de sécurité somaliennes, notamment sous forme de formation, d’assistance technique et de matériel, en coordination avec l’AMISOM.


Prenant la parole à l’issue de l’adoption de la résolution, le Représentant permanent de la Somalie auprès des Nations Unies, M. Elmi Ahmed Duale, a exprimé certaines préoccupations concernant la résolution adoptée aujourd’hui.  Il a réitéré les lacunes importantes qui demeurent dans le dispositif d’appui à l’AMISOM, ce qui compromet, a-t-il dit, sa capacité à s’acquitter efficacement de son mandat.


« Comme le savent les membres du Conseil de sécurité, les forces somaliennes, alors qu’elles ne sont déployées qu’à Mogadiscio, sont actuellement débordées et c’est pourquoi, nous demandons qu’elles soient soutenues dans leurs efforts », a poursuivi M. Duale.  Son gouvernement, a-t-il ajouté, souscrit « pleinement » à la requête présentée par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine dans son communiqué en date du 13 septembre.


« La Somalie aurait apprécié, a-t-il déclaré, que le Conseil, dans la résolution adoptée aujourd’hui, tienne compte de cette demande.  Il est temps, a-t-il souligné, qu’il se prononce à ce sujet dans un avenir proche, et non pas dans six ou douze mois. ».  Avant de conclure, il a rendu hommage aux Gouvernements du Burundi et de l’Ouganda pour leur engagement indéfectible en faveur de la paix en Somalie.


*     S/2011/591



LA SITUATION EN SOMALIE


Rapport du Secrétaire général sur la Somalie (S/2011/549)


Lettre datée du 21 septembre 2011, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général (S/2011/591)


Texte de la résolution S/RES/2010 (2011)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant toutes ses résolutions antérieures et les déclarations de son président sur la situation en Somalie, sur la protection des civils en période de conflit armé, sur les femmes et la paix et la sécurité, et sur le sort des enfants en temps de conflit armé,


Réaffirmant qu’il respecte la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique et l’unité de la Somalie,


Réitérant son attachement à un règlement global et durable de la situation en Somalie,


Réaffirmant son soutien sans faille au Processus de paix de Djibouti et à la Charte fédérale de transition, qui définissent le cadre d’une solution politique durable en Somalie, considérant qu’il faut promouvoir la réconciliation et le dialogue entre Somaliens, et soulignant l’importance d’institutions largement représentatives issues d’un processus politique qui soit à terme sans exclusive,


Réaffirmant son appui au Gouvernement fédéral de transition eu égard au rôle que celui-ci joue dans le cadre du Processus de paix de Djibouti, soulignant que les institutions fédérales de transition ont pour mission première d’œuvrer dans l’unité et la cohésion et de redoubler d’efforts pour mener à bien les tâches à accomplir durant la période de transition, tel qu’il résulte de l’Accord de Djibouti et de la Charte de transition, et invitant les institutions fédérales de transition à coordonner leur action étroitement avec les autres parties somaliennes, notamment les administrations locales et régionales,


Soulignant à nouveau qu’il faut une stratégie d’ensemble pour favoriser l’instauration de la paix et de la sécurité en Somalie grâce à l’action concertée de toutes les parties prenantes,


Rendant hommage au Représentant spécial du Secrétaire général, M. Augustine Mahiga, ainsi qu’au Représentant spécial du Président de la Commission de l’Union africaine pour la Somalie, l’Ambassadeur Boubacar Gaoussou Diarra, et réaffirmant son ferme appui aux efforts entrepris par ceux-ci,


Saluant l’action de l’ancien Président Jerry Rawlings en sa qualité de Haut-Représentant de l’Union africaine pour la Somalie,


Rappelant la signature de l’Accord de Kampala le 9 juin 2011, prenant note de la décision de reporter de 12 mois, jusqu’au 20 août 2012, l’élection du Président du pays et celle du Président du Parlement et de ses suppléants, comme le prévoit l’Accord, et engageant vivement les signataires à honorer leurs obligations,


Saluant l’adoption, lors de la réunion consultative qui s’est tenue à Mogadiscio le 6 septembre et grâce aux efforts du Représentant spécial du Secrétaire général, M. Mahiga, d’une feuille de route qui définit les principales tâches et priorités que les institutions fédérales de transition devront mener à bien dans les 12 prochains mois, assorties d’échéances claires et de dispositifs de mise en œuvre, exhortant les institutions fédérales de transition, auxquelles il incombe au premier chef de mettre en œuvre la feuille de route, et les autres signataires à respecter les engagements résultant de cette feuille de route, et notant que l’appui dont bénéficieront les institutions fédérales de transition à l’avenir dépendra de l’exécution de ces tâches,


Conscient que la paix et la stabilité en Somalie passent par la réconciliation et une gouvernance efficace dans l’ensemble du pays et exhortant toutes les parties somaliennes à renoncer à la violence et à œuvrer de concert en faveur de la paix et de la stabilité,


Priant instamment les institutions fédérales de transition de favoriser la transparence et de lutter contre la corruption pour gagner en légitimité et en crédibilité et pour s’assurer l’appui à long terme de la communauté internationale,


Se disant gravement préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire déjà catastrophique en Somalie et par les répercussions de la sécheresse et de la famine sur la population somalienne, en particulier les femmes et les enfants, invitant toutes les parties à se conformer au droit international humanitaire et à ménager aux organismes humanitaires un accès en toute liberté et sécurité en ces temps critiques, et soulignant qu’il importe de respecter les principes de neutralité, d’impartialité, d’humanité et d’indépendance dans la fourniture de l’aide humanitaire,


Condamnant avec force les attaques contre les convois humanitaires, les obstacles mis à leur passage et toute mesure prise par quelque partie que ce soit, en particulier les groupes armés, en vue d’empêcher l’acheminement de l’aide humanitaire sur le territoire somalien, et déplorant toute attaque menée contre le personnel humanitaire,


Constatant avec vive inquiétude que l’Appel global des Nations Unies pour la Somalie n’a pas été financé à 100%, soulignant la nécessité de mobiliser d’urgence des ressources en faveur des populations en détresse et invitant tous les États Membres à répondre aux appels humanitaires globaux en cours et à venir,


Saluant le concours que la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) apporte à la réalisation d’une paix et d’une stabilité durables en Somalie, conscient des sacrifices considérables que celle-ci a consentis, disant sa reconnaissance aux Gouvernements ougandais et burundais, qui continuent à fournir des contingents et du matériel à la Mission,et appelant les autres États membres de l’Union africaine à envisager de fournir des contingents à la Mission,


Se déclarant de nouveau profondément préoccupé par les combats qui se poursuivent en Somalie et par leurs effets sur la population civile,condamnant toutes attaques, notamment les attentats terroristes perpétrés contre le Gouvernement fédéral de transition, l’AMISOM et la population civile par des groupes d’opposition armés et des combattants étrangers, en particulier Al-Shabaab, et soulignant la menace terroriste que les groupes d’opposition armés somaliens et les combattants étrangers, en particulier Al-Shabaab, représentent pour la Somalie et pour la communauté internationale,


Se félicitant de la récente amélioration de l’état de sécurité à Mogadiscio, saluant les efforts déployés par l’AMISOM et les Forces somaliennes de sécurité, invitant celles-ci à consolider leurs acquis,et exhortant les institutions fédérales de transition à tirer parti de l’amélioration de l’état de sécurité pour concourir à arrêter rapidement un plan de stabilisation pour Mogadiscio et à le mettre en œuvre et pour favoriser la prestation de services de base et assurer une bonne gouvernance à l’ensemble de ses citoyens,


Exhortant le Gouvernement fédéral de transition à rester uni et à redoubler d’efforts pour mener à bien les tâches prioritaires et réaliser les objectifs convenus dans la feuille de route afin d’offrir aux Somaliens de meilleures perspectives d’avenir, notamment sur le plan du développement économique et social et de l’exercice de leurs droits fondamentaux, tout en convenant que la communauté internationale doit apporter sa coopération et son soutien au Gouvernement fédéral de transition et aux administrations locales et régionales à cet égard,


Réaffirmant qu’il importe de reconstituer, de former, d’équiper et d’entretenir les Forces de sécurité somaliennes pour contribuer à la stabilité à long terme du pays, exprimant son appui à la mission de formation que mène l’Union européenne pour la Somalie, soulignant qu’il est nécessaire que la communauté internationale apporte son concours de façon coordonnée, opportune et durable, et encourageant les Forces somaliennes de sécurité à montrer leur efficacité en collaborant avec l’AMISOM à renforcer la sécurité dans Mogadiscio,


Louant les États Membres et les organisations qui ont versé une contribution pour soutenir l’AMISOM et la Somalie, encourageant la communauté internationale à mobiliser de nouvelles ressources selon que de besoin, conscient qu’il importe de disposer d’un financement opportun et prévisible, et soulignant la nécessité d’une véritable coordination entre les donateurs, l’ONU et l’Union africaine,


Rappelant ses résolutions 1950 (2010) et 1976 (2011), se disant extrêmement préoccupé par la menace que représentent les actes de piraterie et les vols à main armée au large des côtes somaliennes, considérant que l’instabilité qui perdure en Somalie vient contribuer au problème de la piraterie et des vols à main armée au large des côtes somaliennes, ainsi qu’aux prises d’otages, soulignant qu’il est nécessaire que la communauté internationale et les institutions fédérales de transition mènent une action sur tous les fronts pour faire reculer la piraterie et s’attaquer à ses causes profondes, notamment en enquêtant sur ceux qui financent, planifient et organisent les attaques perpétrées par des pirates ou en tirent illicitement profit et en engageant des poursuites à leur encontre, et saluant les efforts du Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes, des États et des organisations internationales et régionales,


Accueillant avec satisfaction le rapport du Secrétaire général en date du 30 août 2011 (S/2011/549) et ses recommandations tendant à la poursuite de l’action menée par les institutions fédérales de transition, avec l’appui de la communauté internationale, sur les volets politique, sécurité et relèvement,


Considérant que la situation en Somalie continue de menacer la paix et la sécurité internationales dans la région,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


Décide d’autoriser les États membres de l’Union africaine à maintenir l’AMISOM jusqu’au 31 octobre 2012 et à habiliter celle-ci à prendre toutes mesures voulues pour mener à bien le mandat résultant du paragraphe 9 de la résolution 1772 (2007), et prie l’Union africaine de renforcer d’urgence l’effectif de la Mission en le portant à 12 000 agents en tenue, afin de lui donner des moyens accrus de s’acquitter de son mandat;


Engage les institutions fédérales de transition à respecter les modalités énoncées dans la feuille de route sur les principales tâches et priorités qu’elles doivent mener à bien au cours des 12 prochains mois, assorties d’échéances claires et de dispositifs de mise en œuvre, fait observer que le soutien qu’il accordera aux institutions fédérales de transition dépendra des résultats qu’elles auront obtenus dans l’exécution de ces tâches, et prie le Secrétaire général de lui rendre compte, dans les rapports qu’il lui présente, des progrès accomplis par les institutions fédérales de transition par rapport à la feuille de route;


Prend note des recommandations sur la Somalie que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a formulées le 13 septembre 2011 et redit son intention de suivre l’évolution de la situation sur le terrain et de tenir compte, dans ses futures décisions concernant l’AMISOM, des progrès accomplis par les institutions fédérales de transition dans l’exécution des tâches énoncées dans la feuille de route visée au paragraphe 2 ci-dessus;


Se félicite des mesures prises par le Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie et d’autres bureaux et organismes des Nations Unies, notamment le Bureau d’appui de l’ONU pour la Mission de l’Union africaine en Somalie, pour renforcer leur présence en Somalie, comme élément important de la bonne exécution de leur mandat, et demande instamment l’établissement d’une présence renforcée et plus permanente des organismes des Nations Unies en Somalie, en particulier à Mogadiscio, compte tenu de l’état de sécurité, tel qu’il ressort des rapports du Secrétaire général (S/2009/210) et (S/2010/447);


Rappelant le rapport du Président de l’Union africaine en date du 13 septembre 2011 et le rapport du Secrétaire général en date du 30 août 2011 (S/2011/549), estime que la présence accrue d’organismes des Nations Unies et de leurs fonctionnaires à Mogadiscio ainsi que les visites officielles de personnalités internationales exercent une pression supplémentaire sur l’AMISOM, qui est appelée à fournir des services de sécurité, de garde et de protection, invite l’ONU à collaborer avec l’Union africaine à constituer, dans les limites de l’effectif autorisé de l’AMISOM, une garde de taille appropriée pour assurer la sécurité, la garde et la protection du personnel international, notamment les fonctionnaires des Nations Unies, et entend revoir et examiner de près l’opportunité de modifier l’effectif prescrit de l’AMISOM lorsque celle-ci aura atteint l’effectif autorisé de 12 000 hommes;


Prie le Secrétaire général de continuer de fournir à l’Union africaine, par l’intermédiaire du Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine, des conseils techniques et spécialisés aux fins de la planification et du déploiement de l’AMISOM, notamment en ce qui concerne le concept des opérations de l’AMISOM;


Se félicite des progrès réalisés par l’AMISOM, qui a réussi à réduire le nombre de pertes civiles pendant ses opérations, et exhorte l’AMISOM à continuer de s’employer à prévenir les pertes civiles et à élaborer une stratégie efficace pour protéger les civils, comme l’a demandé le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine;


Demande à l’AMISOM de continuer d’aider le Gouvernement fédéral de transition à mettre en place la Force de police somalienne et la Force de sécurité nationale, en particulier à mettre en œuvre une chaîne de commandement et de contrôle efficace des Forces de sécurité somaliennes, et de contribuer à l’intégration des unités somaliennes formées par d’autres États membres ou organisations en Somalie et à l’extérieur;


Notant le rôle important que la présence d’une police efficace peut jouer dans la stabilisation de Mogadiscio, souligne la nécessité de continuer à mettre en place une force de police somalienne efficace, se félicite que l’Union africaine ait exprimé le désir de créer une composante de police au sein de l’AMISOM;


Prie le Secrétaire général de continuer à fournir à l’AMISOM, comme il est demandé dans la résolution 1863 (2009), un dispositif d’appui pour un maximum de 12 000 éléments en tenue, y compris la Garde mentionnée au paragraphe 5 ci-dessus, comprenant du matériel et des services, notamment un appui aux services d’information, mais non le transfert de fonds, jusqu’au 31 octobre 2012, comme il ressort de la lettre (S/2009/60) qu’il lui a adressée, de façon à garantir le principe de responsabilité et la transparence des dépenses engagées par l’Organisation, comme il ressort du paragraphe 6 de la résolution 1910 (2010);


Décide, à titre exceptionnel et en raison du caractère unique de cette mission, d’élargir le dispositif d’appui à l’AMISOM pour un maximum de 12 000 militaires, tel qu’il ressort de l’échange de lettres entre le Secrétaire général et le Président du Conseil de sécurité datées du 21 septembre 2011 (S/2011/591) et du 29 septembre 2011 (S/2011/602), tout en continuant de veiller à ce que l’appui bilatéral voulu soit poursuivi avec le maximum d’efficacité;


Considère que des moyens de neutralisation des engins explosifs improvisés et d’enlèvement et de destruction des engins explosifs, comme il ressort de la lettre (S/2009/60) que le Secrétaire général lui a adressée, peuvent être fournis dans le cadre du dispositif d’appui logistique, tout en continuant de veiller à ce que l’appui bilatéral voulu soit poursuivi avec le maximum d’efficacité;


Rappelle que dans sa résolution 1863 (2009) il a exprimé l’intention d’établir une opération de maintien de la paix des Nations Unies, note que toute décision de déployer une telle opération tiendrait compte notamment des conditions que le Secrétaire général a définies dans ses rapports datés du 16 avril 2009 (S/2009/210) et du 30 décembre 2010 (S/2010/675) et prie le Secrétaire général de prendre les mesures énoncées aux paragraphes 82 à 86 de son rapport (S/2009/210), sous réserve des conditions définies dans ce rapport;


Demande de nouveau aux États Membres et aux organisations régionales et internationales d’apporter un appui à l’AMISOM en fournissant du matériel et une assistance technique et en versant des contributions sans condition au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’AMISOM ou en faisant des dons directs par la voie bilatérale en appui à l’AMISOM, notamment pour répondre aux besoins urgents au titre du remboursement du matériel appartenant aux contingents, des moyens de mise en œuvre et des amplificateurs de puissance et pour assurer des vols de bienveillance aux soldats de l’AMISOM, et encourage les donateurs à collaborer étroitement avec l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine pour faire en sorte que les fonds et le matériel voulus soient rapidement fournis;


Soulignant que la sécurité à long terme de la Somalie passe par la mise en place effective des Forces de sécurité somaliennes et demande de nouveau aux États Membres et aux organisations régionales et internationales de contribuer généreusement et rapidement au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour les institutions de sécurité somaliennes et d’offrir une aide aux Forces de sécurité somaliennes, notamment sous forme de formation, d’assistance technique et de matériel, en coordination avec l’AMISOM, conformément aux paragraphes 11 b) et 12 de la résolution 1772 (2007);


Prie le Secrétaire général de continuer d’aider le Gouvernement fédéral de transition à mettre en place les institutions de sécurité de la transition, notamment la Force de police somalienne et la Force de sécurité nationale, et à élaborer une stratégie de sécurité nationale conçue par les Somaliens, qui repose sur le respect de l’état de droit et la protection des droits de l’homme, ainsi que le cadre juridique et d’orientation pour le fonctionnement de ses forces de sécurité, y compris des mécanismes de gouvernance, de sélection et de contrôle;


Réaffirme que les mesures imposées au paragraphe 5 de la résolution 733 (1992) et précisées aux paragraphes 1 et 2 de la résolution 1425 (2002) ne s’appliquent pas aux fournitures et à l’assistance technique offertes au Gouvernement fédéral de transition conformément aux paragraphes 11 b) et 12 de la résolution 1772 (2007) à seule fin de l’aider à mettre en place ses institutions de sécurité, conformément au processus de paix de Djibouti et sous réserve de la procédure de notification prévue au paragraphe 12 de la résolution 1772 (2007);


Demande de nouveau à toutes les parties somaliennes d’appuyer l’Accord de Djibouti et appelle à la fin des hostilités, des actes d’affrontement armé et des initiatives visant à compromettre la stabilité en Somalie et à porter préjudice au Gouvernement fédéral de transition;


Prie le Secrétaire général, par l’intermédiaire de son Représentant spécial, de continuer d’offrir ses bons offices pour concourir à la réconciliation entre tous les Somaliens et au processus de paix en général, avec l’appui de la communauté internationale, notamment, selon qu’il conviendra, en appuyant les initiatives de réconciliation et de paix au niveau local;


Note le rôle important que les administrations régionales et la société civile peuvent jouer dans le processus politique et encourage les institutions fédérales de transition à intensifier la concertation avec ces groupes et l’ouverture politique à leur endroit;


Invite la communauté internationale, dans le cadre de l’aide qu’elle continue d’apporter à la Somalie, à soutenir davantage les initiatives de consolidation de la paix, de renforcement des capacités et de bonne gouvernance dans les zones où règne une stabilité relative en Somalie, notamment en Somaliland et dans le Puntland;


Condamne toutes les attaques contre les civils en Somalie, demande qu’il soit mis fin immédiatement à tous les actes de violence, dont la violence sexuelle et sexiste, ou aux exactions commises contre des civils, notamment les femmes et les enfants, ainsi que le personnel humanitaire, en violation du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, et souligne la responsabilité qui incombe à toutes les parties en Somalie de s’acquitter de l’obligation qui leur est faite de protéger la population civile contre les effets des hostilités, en particulier en évitant les attaques sans discernement ou l’emploi excessif de la force;


Se déclare gravement préoccupé par les informations faisant état de violations continues des droits de l’homme en Somalie et souligne qu’il importe de mener des enquêtes sur les violations présumées des droits de l’homme et de traduire les auteurs en justice;


Rappelle les conclusions approuvées par le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés en Somalie (S/AC.51/2011/2), demande à toutes les parties de mettre fin aux violations graves et aux exactions commises contre les enfants en Somalie, engage le Gouvernement fédéral de transition à élaborer et à mettre en œuvre un plan d’action concret assorti d’un calendrier pour mettre un terme au recrutement et à l’emploi d’enfants, prie le Secrétaire général de poursuivre le dialogue avec le Gouvernement fédéral de transition à cet égard, et prie de nouveau le Secrétaire général de renforcer la composante relative à la protection de l’enfance du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie et de continuer à assurer le suivi de la situation des enfants en Somalie et à en rendre compte;


Se déclare gravement préoccupé par le nombre croissant de sources faisant état d’actes de violence sexuelle liée au conflit en Somalie, demande à toutes les parties d’y mettre fin, ainsi qu’aux exactions, et prie le Secrétaire général de mettre en œuvre les dispositions pertinentes des résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1960 (2010), notamment en renforçant la composante relative à la protection des femmes du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie;


Exige de toutes les parties et de tous les groupes armés qu’ils prennent les mesures voulues pour assurer la sécurité du personnel et des fournitures humanitaires et exige en outre de toutes les parties qu’elles fassent en sorte que l’aide humanitaire parvienne sans retard, intégralement, en toute sécurité et sans entrave à ceux qui en ont besoin en Somalie;


Prie le Secrétaire général, par l’intermédiaire de son Représentant spécial et du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie, de redoubler d’efforts pour assurer efficacement la coordination et élaborer une démarche intégrée pour la réalisation de toutes les activités du système des Nations Unies en Somalie, pour offrir ses bons offices et un appui politique aux efforts visant à instaurer durablement la paix et la stabilité en Somalie et pour mobiliser des ressources et le soutien de la communauté internationale en vue du relèvement immédiat et du développement économique à long terme de la Somalie, compte tenu des recommandations figurant dans son rapport (S/2009/684), et souligne combien il importe que le Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie et les autres bureaux et organismes des Nations Unies travaillent dans la transparence et coordonnent leurs activités avec la communauté internationale;


Demande à l’autorité intergouvernementale pour le développement, à l’Union africaine et à l’Organisation des Nations Unies de renforcer leur coopération pour permettre une division appropriée des responsabilités en Somalie dans le souci de réduire les doubles emplois et d’assurer une utilisation judicieuse des ressources, et de faire figurer dans les rapports périodiques du Secrétaire général sur la Somalie des mises à jour sur la question;


Prie le Secrétaire général de faire rapport sur tous les aspects de la présente résolution tous les quatre mois et entend examiner la situation, dans le cadre des obligations qui lui incombent, comme il ressort de la déclaration de son président en date du 31 octobre 2001 (S/PRST/2001/30) et de ses résolutions 1863 (2009), 1872 (2009), 1910 (2010) et 1964 (2010);


Décide de rester activement saisi de la question.


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