La Première Commission déplore l’inertie de la Conférence du désarmement

Soixante-neuvième session,
10e séance – après-midi
AG/DSI/3505

La Première Commission déplore l’inertie de la Conférence du désarmement

La Première Commission chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale a poursuivi cet après-midi son débat thématique sur les mécanismes du désarmement en entendant une trentaine de délégations.  Si un consensus s’est dégagé pour déplorer les blocages qui paralysent la Conférence du désarmement, les États Membres ont montré leurs divergences quant aux moyens d’en sortir. 

« La Conférence du désarmement est le seul organe multilatéral de négociation du désarmement », ont souligné toutes les délégations qui se sont exprimées, réaffirmant leur plein soutien à cette pierre angulaire des mécanismes onusiens qui a permis d’élaborer les principaux traités et conventions internationales, à l’instar du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires ou de la Convention d’interdiction des armes chimiques.  « Aucun autre mécanisme ne peut s’y substituer », a insisté l’Égypte, au nom du Groupe des États arabes, tandis que l’Indonésie, au nom du Mouvement des pays non alignés, s’est inquiétée d’une « érosion du multilatéralisme » et que la France et l’Espagne ont fait part de leurs préoccupations face aux initiatives parallèles qui « risquent de diviser plutôt que d’inclure ».  « Les questions de désarmement ne peuvent pas être déléguées à d’autres instances », a estimé pour sa part la Fédération de Russie.

En dépit des succès passés et du rôle primordial de la Conférence du désarmement, force est de constater qu’elle est depuis une dizaine d’années dans « une impasse », faute de consensus sur un programme de travail.  Cette paralysie menace « sa crédibilité » et celle de l’ensemble des mécanismes du désarmement, ont souligné la Lituanie, l’Afrique du Sud ou la République de Corée.

Pour le Sénégal, c’est la règle du consensus qui mine aujourd’hui cet organe, car elle donne « une sorte de droit de veto préjudiciable à l’aboutissement d’une décision commune ».  La Suisse a, quant à elle, estimé que ce sont les méthodes de travail qui doivent être revues.  Le Canada a déploré que les États « ne s’écoutent plus », avant de rappeler que lorsque « la volonté politique commune est là, des succès sont enregistrés ».  La plupart des délégations ont d’ailleurs dénoncé ce manque de volonté politique, le qualifiant de « principale source de la paralysie » de la Conférence du désarmement, à l’instar de l’Équateur ou de l’Algérie.

La Fédération de Russie a appelé les États à faire preuve de plus de « compromis et de souplesse ».  La France, la Chine et l’Inde ont pour leur part défendu la règle du consensus, « gage du multilatéralisme » ou « meilleure assurance de l’universalisation des traités ».  « La Conférence du désarmement possède le mandat, les règles de procédures et la composition adéquate », a estimé la Turquie, alors que la Lituanie, l’Espagne, la Slovénie et la République tchèque ont au contraire défendu un élargissement de sa composition.

De leur côté, le Kazakhstan, l’Afrique du Sud, les Pays-Bas et la Suisse ont soutenu une plus grande implication de la société civile, en particulier « les organisations non gouvernementales, les scientifiques et les experts du désarmement et de la non-prolifération ». 

Président en exercice de la Conférence du désarmement, la Malaisie a présenté un projet de résolution intitulé « Rapport de la Conférence du désarmement » qui énumère les initiatives lancées pour tenter de dépasser le blocage.  La République de Corée, le Suriname, au nom de l’UNASUR, la Fédération de Russie, la Chine, l’Espagne, le Canada ou encore la France ont d’ailleurs salué la réactivation d’un groupe de travail informel chargé de se pencher sur un programme de travail « consensuel et solide » qui pourrait être rapidement adopté et mis en œuvre.

Ces États ont salué également les travaux du Groupe d’experts gouvernementaux sur un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires.  « C’est la preuve d’une volonté de redynamiser cette instance », pour la République de Corée.  « Ce Groupe peut préparer le terrain en vue de futures négociations », a souligné le Canada, qui préside le Groupe, dont le rapport final est attendu en 2015.

Mais si pour les États dotés et certains États non dotés, comme le Canada ou l’Espagne, la priorité de la Conférence du désarmement réside dans la conclusion d’un tel traité, l’Indonésie, au nom du Mouvement des pays non alignés, Cuba et l’Algérie ont défendu d’autres priorités à l’ordre du jour de la Conférence du désarmement: le lancement de négociations sur une convention d’interdiction des armes nucléaires et la création d’un instrument juridique international encadrant les garanties de sécurité négatives offertes aux États non dotés. Au nom de l’UNASUR, le Suriname s’est même prononcé pour la création d’un comité ad hoc pour lancer des négociations sur une convention d’interdiction des armes nucléaires, précisant que si celle-ci ne pouvait pas être négociée dans le cadre de la Conférence du désarmement « elle devra l’être au sein de l’Assemblée générale ». Ces États ont d’ailleurs appelé à l’organisation d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement pour revitaliser l’ensemble des mécanismes onusiens.

La Première Commission reprendra ses travaux lundi 20 octobre, à 10 heures, en salle de conférence 4.

DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

Groupe de questions relatives au mécanisme de désarmement (suite)

M. VENKATESH VARMA (Inde) a déclaré appuyer les trois mécanismes onusiens de désarmement que sont la Première Commission, la Commission du désarmement et la Conférence du désarmement.  C’est dans ce contexte que la délégation estime que la Conférence du désarmement, organe multilatéral par excellence et doté de tous les outils nécessaires à la réalisation de son mandat, doit continuer ses travaux, tant son rôle est important pour la paix et la sécurité internationales.  Il est primordial qu’elle aboutisse à des décisions adoptées par consensus, a souligné le représentant.

Il a exprimé sa déception que la Conférence n’ait pas réussi à adopter son programme de travail ni à avancer sur les questions de fond, souhaitant que les propositions du Groupe d’experts gouvernementaux sur un traité interdisant la production de matières fissiles facilitent le début de négociations sur la base d’un consensus.

Le représentant a également regretté que l’Inde, pourtant grande puissance spatiale, ait été exclue de la composition du Groupe d’experts gouvernementaux sur les mesures de confiance dans l’espace extra-atmosphérique.  Son pays a été exclu également du Groupe d’experts sur l’information et les télécommunications en dépit de ses compétences en la matière, sans aucune raison valable, a déploré M. Varma.

Il a par ailleurs estimé que le Bureau des affaires de désarmement, l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) et le secrétariat de la Conférence du désarmement devaient être renforcés pour leur permettre d’assumer pleinement leur rôle.  Le Conseil consultatif du Secrétaire général devrait, pour sa part, être plus représentatif, afin d’exprimer et d’examiner tous les points de vue sur le désarmement, a souligné le représentant, plaidant pour une meilleure cohérence entre les travaux effectués à Genève et à New York en matière de désarmement, en particulier en ce qui concerne les armes légères et de petit calibre.  

S’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a fait part de sa préoccupation face à l’érosion continue du multilatéralisme dans le domaine du désarmement, de la non-prolifération et du contrôle des armes.  Il a souligné l’importance des mécanismes multilatéraux des Nations Unies, rappelant que la Conférence du désarmement était le seul organe de négociations multilatérales du désarmement.  Rappelant ensuite les traités et conventions majeures adoptés ces dernières décennies grâce à ces organes, le représentant a estimé que les blocages actuels relevaient d’un manque de volonté politique des États Membres, en particulier dans le domaine du désarmement nucléaire.

Dans ce contexte, il a réitéré son appel à la Conférence du désarmement à adopter un programme de travail équilibré et encouragé tous les États qui font preuve de volonté politique pour aller de l’avant et poursuivre leurs efforts afin que la Conférence du désarmement remplisse son mandat.

Pour insuffler un nouvel élan aux efforts globaux de désarmement nucléaire, le représentant a appelé à l’adoption en urgence d’une convention d’interdiction des armes nucléaires.

Évoquant ensuite la Commission du désarmement, il a déploré qu’elle n’ait pas été en mesure d’avancer sur les recommandations faites par les États Membres en 2000, attribuant cet échec à un manque de volonté politique et aux positions inflexibles des puissances nucléaires.  Il a appelé les États Membres à faire preuve de souplesse et de volonté réelle pour permettre à la Commission du désarmement de parvenir à des résultats substantifs.

En conclusion, il a réitéré l’engagement du Mouvement des pays non alignés à poursuivre les avancées sur les questions à l’ordre du jour du désarmement et à renforcer davantage les mécanismes onusiens en place, appelant à l’organisation d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement. 

M. AMR FATHI ALJOWAILY (Égypte), au nom du Groupe des États arabes, a déclaré que l’universalisation du Traité de sur la non-prolifération des armes nucléaires constituait la première étape vers le désarmement nucléaire.  Ce processus ne saurait être amendé en dehors d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale, a estimé le représentant, soulignant que le Groupe des États arabes était unanime à penser que la Conférence du désarmement était le seul mécanisme pertinent pour examiner les questions de désarmement.  Aucun autre mécanisme ne doit s’y substituer et aucune des questions dont elle est saisie ne peut être traitée de manière séparée au détriment d’autres questions, a précisé le représentant.

Il a également attribué la paralysie qui frappe les mécanismes des Nations Unies au manque de volonté politique de certains États.  Il faut qu’ils fassent preuve de souplesse, a estimé le représentant, notamment à la Commission du désarmement.

S’exprimant au nom de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR), Mme NICOLE HEW A KEE (Suriname) a renouvelé son soutien aux mécanismes de désarmement des Nations Unies, soulignant leurs réalisations, à l’instar du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires ou de la Convention sur les armes chimiques.  Elle a appelé à l’organisation d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement, se disant préoccupé par l’impasse qui demeure tant à la Conférence du désarmement qu’à la Commission du désarmement.  Elle a invité les États Membres à faire preuve de volonté politique et de lancer les négociations sur les points à l’ordre du jour et salué la création du groupe de travail informel chargé de trouver un accord sur un programme de travail.

La représentante a demandé la création d’un comité ad hoc pour lancer des négociations sur une convention d’interdiction des armes nucléaires, qui « doit être négociée dans le cadre de la Conférence du désarmement, et, si ce n’est pas possible, au sein de l’Assemblée générale des Nations Unies ».  « Seule l’élimination totale de ces armes garantira qu’il n’y aura pas d’explosion volontaire ou accidentelle », a-t-elle affirmé avant de demander l’ouverture de négociations sur un instrument international juridiquement contraignant qui encadre les garanties de sécurité négatives offertes par les États dotés aux États non dotés.

Évoquant le risque d’une course aux armements dans l’espace, elle a plaidé pour le lancement de négociation au sein de la Conférence du désarmement sur un instrument juridique encadrant les activités dans l’espace extra-atmosphérique. 

M. JEAN-HUGUES SIMON-MICHEL (France) a exprimé ses préoccupations face à un certain nombre d’initiatives parallèles aux mécanismes de désarmement qui risquent d’éroder le multilatéralisme, « de diviser plutôt que d’inclure ».  Rappelant l’attachement de son pays à la Conférence du désarmement, seule instance multilatérale de négociations du désarmement, il a mis en avant les succès obtenus ces dernières décennies, à l’instar du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires ou de la Convention sur les armes chimiques.  Le représentant a ensuite plaidé pour la règle du consensus en vigueur au sein de la Conférence du désarmement, estimant que celle-ci garantissait la participation de tous les États, le respect de leurs intérêts respectifs, qu’elle assurait que les accords négociés seraient appliqués et constituait le meilleur atout pour parvenir à l’universalité des traités.

Il s’est ensuite prononcé pour le lancement de négociations sur les quatre points à l’ordre du jour de la Conférence du désarmement, estimant que le sujet du traité interdisant la production de matières fissiles était le plus avancé.  Il a salué d’ailleurs les travaux du Groupe d’experts gouvernementaux en 2014 et souhaité que son rapport final, en 2015, contienne des éléments essentiels pour faciliter les négociations au sein de la Conférence du désarmement.

Le représentant a souligné avec satisfaction l’indépendance des travaux de l’UNIDIR, rappelant qu’ils étaient directement articulés aux négociations ou débats en cours, les qualifiant de « plus value irremplaçable ».

En conclusion, il a souligné que « en dépit d’un contexte international défavorable, le désarmement et la maîtrise des armements ont progressé en 2014 ».  Il a cité en exemple l’entrée en vigueur prochaine du Traité sur le commerce des armes, la réflexion lancée sur les systèmes d’armes létaux autonomes, le succès de la Conférence d’examen de la Convention d’interdiction des mines antipersonnel à Maputo et la signature du Protocole au Traité instaurant une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale.

M. VLADIMIR YERMAKOV (Fédération de Russie) a déclaré qu’il serait « logique » d’examiner les raisons qui conduisent à l’impasse dans laquelle se trouvent aujourd’hui et depuis si longtemps les mécanismes de désarmement, en particulier la Conférence du désarmement et la Commission du désarmement.  Du point de vue de la délégation, la raison principale est l’inefficacité même du travail des États et de leurs délégations.  Le désarmement exige des compromis et de la souplesse, car il touche à la sécurité nationale des États et il n’y a ni pour le moment, ni de sitôt, d’autres instances pour traiter de ces questions, a observé le représentant, soulignant que l’architecture actuelle avait été acceptée par tous.  Les questions de désarmement ne peuvent donc pas être déléguées à d’autres instances, même si cela s’est vu par le passé et sur d’autres sujets mais qui n’avaient rien à voir avec le désarmement, a-t-il affirmé.

L’objectif principal est aujourd’hui de redynamiser les mécanismes, en présentant de nouvelles idées et en recherchant le consensus.  Les délégations peuvent et doivent apporter leur contribution à cet objectif, y compris par l’adoption sans vote de la résolution sur le rapport de la Conférence du désarmement, a dit le représentant. 

Donnant lecture d’une déclaration commune adoptée par un groupe de délégations, le représentant russe a indiqué que les membres de ce groupe soutenaient le mandat de la Conférence du désarmement, estimant que les négociations multilatérales restaient le cadre approprié pour aborder les questions de désarmement.

Ces délégations saluent en outre les efforts du Président de la Conférence du désarmement pour parvenir à un consensus entre États, tout en déplorant le manque de progrès en ce sens, et la mise en place du groupe de travail informel chargé de faire des propositions pour un programme de travail.  Cet organe doit être complet et équilibré pour que la Conférence du désarmement puisse entamer son travail sur les questions clefs dont la Conférence du désarmement est saisie, notamment  le désarmement nucléaire, la production de matières fissiles et les garanties de sécurité négatives.  En attendant l’adoption d’un tel programme, des débats structurés doivent se tenir, estiment ces délégations, selon le texte lu par le représentant de la Fédération de Russie.  

M. DATO’ MAZLAN MUHAMMAD (Malaisie) a présenté le projet de résolution intitulé « Rapport de la Conférence du désarmement » (L.8).  Il a indiqué que ce projet constatait l’impasse au sein de la Conférence du désarmement, malgré les efforts des États Membres, mais saluait la réactivation du groupe de travail informel sur un programme de travail.

Le texte souligne également le rôle de l’UNIDIR, pour sa compétence technique et son indépendance, et encourage la Conférence du désarmement à adopter un programme de travail équilibré dans les plus brefs délais pour examiner les quatre points à son ordre du jour et remplir le mandat qui lui a été confié. 

M. ABDULAZIZ AL AJMEE (Koweït) a estimé que le premier objectif de la communauté internationale devrait être la préservation de l’intégrité des mécanismes de désarmement adoptés par tous.  L’impasse actuelle dans laquelle se trouve la conférence est problématique, a dit le représentant, appuyant les efforts du groupe de travail informel chargé de proposer un programme de travail.  Un appui doit être également accordé à la Commission du désarmement pour lui permettre d’avancer dans la réalisation de ses objectifs en matière de désarmement, a conclu le représentant.  

M. SARMAD MUWAFAQ MOHAMMED AL-TAIE (Iraq) a souscrit aux déclarations du Mouvement des pays non alignés et de l’Égypte au nom du Groupe des États arabes, affirmant que la course aux armements était une source d’instabilité.  Il a rappelé l’attachement de son pays aux accords internationaux relatifs au désarmement et plaidé pour le principe d’une élimination totale des armes nucléaires.

Le représentant a également rappelé que son pays était partie aux principaux traités du désarmement et attaché à leur respect, soulignant le rôle central de la Conférence du désarmement, unique instance multilatérale de désarmement, et appelant à une sortie de l’impasse où se trouvent ses travaux.  Il a estimé que la priorité de la Conférence du désarmement était le désarmement nucléaire, conformément aux recommandations formulées en 1978 lors de la première session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement.

M. MATEJ MARN (Slovénie) a appelé tous les États membres de la Conférence du désarmement à prendre leurs responsabilités afin que ce mécanisme puisse avancer et accomplir son mandat.  C’est pour cette raison que la Slovénie estime que la question de l’élargissement de ses membres est d’une importance capitale.  Cet élargissement permettrait non seulement à toutes les parties d’exprimer leurs points de vue sur le désarmement, mais aussi d’apporter de nouvelles idées pour avancer sur ces questions, a dit le représentant.   

M. HENK COR VAN DER KWAST (Pays-Bas) a déclaré que la paralysie de certaines parties du mécanisme de désarmement était source de grande inquiétude pour son pays, qui appelle à sa revitalisation et déposera une nouvelle résolution en ce sens.

En dépit de développements encourageants durant la session 2014 de la Conférence du désarmement, « une nouvelle fois il n’a pas été possible de se mettre d’accord sur le début des négociations et le blocage continue », mais pour les Pays-Bas, la poursuite des travaux du groupe de travail informel peut être utile, et le pays va œuvrer à ce que la session 2015 se poursuive sur une lancée positive.

En ce qui concerne la Commission du désarmement, qui a conclu un cycle triennal de travaux sans émettre de recommandations substantielles, les Pays-Bas souhaitent que ses débats soient plus centrés sur l’obtention de résultats.

Pour ces deux organismes, la délégation néerlandaise est favorable à une implication de la société civile, notamment les organisations non gouvernementales, scientifiques et experts dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération.

M. Van der Kwast a également formulé des recommandations sur l’organisation des travaux de la Première Commission de l’Assemblée générale.  Il a réclamé, d’une part, la présentation de projets de résolution dans des délais garantissant qu’ils puissent faire l’objet des consultations nécessaires et jugé, d’autre part, qu’il n’était pas « acceptable » que 95% des États Membres ne fournissent pas de contributions aux rapports de suivi des résolutions.

M. WU JIANJIAN (Chine) a rappelé que les mécanismes du désarmement étaient « essentiels », citant les succès obtenus tels que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires ou le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  « Tout cela a contribué à la paix, à la stabilité, au contrôle des armes et à des progrès sur le désarmement », a-t-il précisé, avant de se dire « préoccupé par le manque d’avancées au sein de la Conférence du désarmement ».  Attribuant cette impasse au manque de volonté politique de certains États, ainsi qu’aux procédures en place, il a appelé les pays membres à adopter une « approche raisonnable » et à afficher une « volonté politique plus forte ».  « Toutes les parties doivent faire preuve de souplesse et de respect mutuel pour trouver un terrain d’entente et parvenir à des solutions acceptables par tous », a insisté le représentant.  Il a défendu vigoureusement le principe de la règle du consensus en place, rappelant qu’elle était un « gage du multilatéralisme » et « une garantie de la sauvegarde des intérêts de chaque pays et de la participation de tous à l’universalisation des traités négociés ».

Le représentant s’est par ailleurs rangé derrière la déclaration commune de la Fédération de Russie en appui à la Conférence du désarmement.  Il a également salué la création d’un groupe de travail informel chargé de se pencher sur un programme de travail « consensuel, général et équilibré ».

M. ANUAR TANALINOV (Kazakhstan) a relevé la frustration croissante de la communauté internationale avec la Conférence du désarmement.  Il est prouvé par des études que l’attitude vis-à-vis des armes nucléaires dépend de la perception de la sécurité de nombreux États, qu’ils aient ou non ces armes.  Par conséquent, toute instance de désarmement doit être multilatérale et prendre des décisions par consensus, avec la Conférence du désarmement au cœur de ce processus, a souligné le représentant, exhortant les États Membres à s’engager de manière constructive pour aller de l’avant.  La Conférence du désarmement doit dépasser le stade du Groupe de travail informel pour considérer les actions à prendre sur d’autres propositions, a-t-il estimé.  Sa délégation estime en outre qu’il faudrait étudier l’approche par la Conférence du désarmement de son programme de travail.  À ce titre, le représentant propose de dissocier l’adoption du programme de travail des mandats spécifiques couverts par chaque question.  Sa délégation est également favorable à l’élargissement de la composition de la Conférence et à la participation de la société civile à ses travaux.

S’agissant de la Commission du désarmement, sa délégation estime qu’elle devrait assurer le suivi de l’application de ses résolutions et répondre de manière plus critique aux menaces actuelles à la paix et à la sécurité mondiales.  Le représentant a dit soutenir les recommandations du Président de la Commission, M. Drobjnak, et a exprimé l’espoir qu’il y aura la volonté politique nécessaire pour les mettre en œuvre en vue de revitaliser les travaux de cette Commission.  « On passe beaucoup trop de temps à y voter des projets de résolution dépassés alors que les circonstances géopolitiques ont considérablement changé », a regretté le représentant.

M. Tanalinov a salué le travail de l’UNIDIR ainsi que les contributions des branches régionales en Afrique, Asie et dans les pays de la CELAC et a invité les États Membres à soutenir et financer leurs travaux.

M. AIDAS SUNELAITIS (Lituanie) a réaffirmé son attachement à une approche multilatérale de la question du désarmement et de la non-prolifération.  Elle estime que la Première Commission, la Conférence du désarmement, l’UNIDIR et les traités internationaux pertinents sont des éléments essentiels du mécanisme du désarmement des Nations Unies et qu’ils se renforcent mutuellement.  Toutefois, sa délégation est déçue par le manque de progrès des travaux de la Conférence du désarmement et en particulier par le fait qu’elle n’ait toujours pas commencé son travail substantiel, y compris les négociations.  Cette impasse, qui ne fait que trop durer, sape, selon la délégation lithuanienne, la crédibilité de la Conférence du désarmement.  Par conséquent, elle estime qu’il faut élargir la composition de la Conférence.

Mme IVIAN DEL SOL DOMINGUEZ (Cuba) a réaffirmé l’importance de la promotion du multilatéralisme comme principe de base des négociations en matière de désarmement, « seule méthode pour aborder des questions de désarmement et de sécurité internationale ».  Elle a rappelé la première session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement de 1978 et la création des instances onusiennes de désarmement, soulignant que la Conférence du désarmement était « la seule enceinte de négociations multilatérales du désarmement ».

Déplorant l’impasse en cours, elle l’a attribué au manque de volonté politique de certains États, rappelant les succès enregistrés dans le passé lorsque la volonté politique était présente.  Dans ce contexte, elle a appelé « à l’adoption dans des brefs délais d’un programme de travail permettant d’avancer en parallèle sur les quatre points à l’ordre du jour: convention sur l’interdiction des armes nucléaires, convention pour empêcher une course aux armements dans l’espace, traité encadrant les garanties de sécurité négatives et traité interdisant la production de matières fissiles, en soulignant que la priorité pour Cuba était l’ouverture de négociations pour l’interdiction totale des armes nucléaires.

En conclusion, la représentante s’est dite préoccupée par la tendance à la création de groupes d’experts gouvernementaux qui examinent des questions qui ressortent en principe du domaine des mécanismes onusiens de désarmement.  Cela doit être l’exception, pas la règle, a-t-elle dit.

M. JOHANN KELLERMAN (Afrique du Sud) a déclaré que le statu quo qui règne au sein de la Conférence du désarmement et de la Commission menace leur crédibilité.  En tant que membre de la Conférence du désarmement, l’Afrique du Sud a fait preuve de beaucoup de souplesse, y compris dans les propositions faites par sa délégation pour parvenir à l’adoption d’un programme de travail acceptable par tous, a-t-il indiqué.  Au fil des années, les États Membres des Nations Unies s’exaspèrent de ce manque de progrès, a-t-il ajouté, appelant à ce que les négociations reprennent au plus vite.

L’Afrique du Sud, qui a déposé la résolution 66/66 de l’Assemblée générale sur la revitalisation des travaux de la Conférence du désarmement et l’avancement des négociations multilatérales sur le désarmement, adoptée par consensus, estime que la société civile devrait pouvoir contribuer au processus.  Les activistes, enseignants et chercheurs doivent pouvoir apporter leur voix, a précisé le représentant.

S’exprimant au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, Mme ANA PEÑA DOIG (Pérou) a présenté le projet de résolution sur le Centre régional des Nations Unies pour la paix en Amérique latine et les Caraïbes, précisant que celui-ci avait permis la destruction de milliers d’armes légères et de petit calibre et d’installations de stockage.  Dans l’ensemble de la région, a-t-elle poursuivi, le Centre avait formé quelque 900 fonctionnaires spécialisés.

La représentante a par ailleurs souligné l’importance de la coopération et du soutien des États qui ont contribué financièrement aux activités du Centre qui est un organe indépendant, et a invité les États Membres à redoubler d’efforts via des contributions volontaires, pour permettre de nouvelles actions en faveur du désarmement, de la paix et de la stabilité dans la région. Elle a également appelé à l’adoption de la résolution par consensus.

M. GHANA SHYAM LAMSAL (Népal), présentant le projet de résolution sur le centre régional des Nations Unies pour le désarmement et la paix en Asie-Pacifique, a estimé que le Centre devait être renforcé, compte tenu des nouveaux défis dans la région, des difficultés qu’il rencontre et de son rôle pour la paix et la sécurité régionales.  Le représentant a remercié les délégations qui apportent leur soutien à ce Centre par le biais de contributions volontaires et a demandé l’adoption du projet de texte par consensus. 

Mme MARIA VICTORIA GONZÁLEZ ROMÁN (Espagne) a réitéré ses préoccupations face aux blocages au sein de la Conférence du désarmement.  Elle a rappelé les résolutions de l’Assemblée générale destinées à la revitalisation de cet organe, estimant que l’impasse actuel ne trouvait pas sa source dans les règles de procédures ou la règle du consensus, mais dans un manque de volonté politique.  « Les intérêts légitimes de chaque État ne peuvent pas être des conditions préalables aux négociations, mais un élément à prendre en compte pendant les négociations », a-t-elle insisté, rappelant que le désarmement était « un processus lent, nécessitant de la persévérance ».

Elle a par ailleurs souligné les succès obtenus, ces derniers mois, avec la prochaine entrée en vigueur du Traité sur le commerce des armes et les signatures du Protocole au Traité établissant une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale.  Elle a salué le rétablissement du groupe de travail informel au sein de la Conférence du désarmement pour avancer sur un programme de travail, souhaitant que soient lancées au plus vite des négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles.  « Ce serait la meilleure preuve de la revitalisation de la Conférence du désarmement », a-t-elle déclaré, avant de saluer les travaux du Groupe d’experts gouvernementaux sur ce sujet.  Rejetant les initiatives « parallèles à la Conférence du désarmement qui n’engagent pas les États dotés », elle s’est déclarée favorable à l’élargissement de la composition de la Conférence du désarmement et des groupes d’experts gouvernementaux.

M. FODÉ SECK (Sénégal) a déclaré que la paralysie qui frappe les mécanismes de désarmement des Nations Unies explique le dysfonctionnement d’un certain nombre de traités multilatéraux, dont le Traité sur la non-prolifération.  Pour la délégation sénégalaise, « cette situation est source de frustrations car le processus du désarmement doit obéir à une volonté politique forte d’enrayer les risques de conflits et de catastrophes liés à l’armement et aux installations connexes à vocation militaire ».

Or actuellement « le manque de confiance entre les membres et le manque de souplesse dans leurs positions enlisent davantage la Conférence sur le désarmement », où une autre source de blocage est la règle du consensus.  « Le piège à éviter est que certaines parties, dont la position s’écarterait bien de celle de la majorité, se voient octroyer une sorte de veto préjudiciable à l’aboutissement d’une décision commune »,  a fait valoir M. Seck.  Pour lui, « la solution devrait se trouver au sein de la CD, unique organe de négociation multilatérale en matière de désarmement, à moins que l’Assemblée générale n’en décide autrement, lors d’une session extraordinaire dans le cadre de la revitalisation et de la réforme des organismes de désarmement dont la tenue est de plus en plus réclamée par certains États membres ».

M. Seck a ajouté que l’entrée en vigueur en décembre prochain du Traité sur le commerce des armes, moins de deux ans après son ouverture à la signature en juin 2013, prouve que le multilatéralisme en matière de désarmement peut aboutir à un résultat concret.

Mme KELLY ANDERSON (Canada) a déploré que les deux principales enceintes du désarmement –Conférence du désarmement et Commission du désarmement- n’aient pas été en mesure de produire des résultats notables.  Elle a salué cependant l’organisation de réunions informelles lancées par le Président de la Commission du désarmement pour permettre à celle-ci de formuler de nouvelles recommandations depuis 2000.  Elle s’est également félicitée de la réactivation du groupe de travail informel au sein de la Conférence du désarmement pour tenter de trouver un accord sur le programme de travail et des discussions lancées en vue de la conclusion d’un traité interdisant de la production de matières fissiles.  Il a toutefois déploré qu’« un État ait choisi de faire obstacle aux négociations tout en continuant de produire des matières fissiles à usage militaire ».

La représentante, dont le pays a dirigé le Groupe d’experts gouvernementaux sur le traité interdisant la production de matières fissiles, a estimé que ce groupe pouvait répondre à certaines questions et préparer le terrain en vue des négociations.  En conclusion, elle a déploré le fait que les États Membres « ne s’écoutent plus les uns les autres » et que les débats de la Première Commission « s’enlisent », soulignant que « cette enceinte a cessé d’œuvrer au bien commun » et souhaitant que la situation s’améliore l’année prochaine.

M. URS SCHMID (Suisse) a fait part de sa préoccupation face à la paralysie dont souffrent les différentes instances de désarmement.  Cela concerne en premier lieu la Conférence du désarmement, qui a un rôle primordial à jouer à condition de se voir accorder les moyens de remplir sa fonction de forum multilatéral unique de négociation sur le désarmement, a-t-il dit.  Pour la Suisse, il demeure essentiel de maintenir à Genève la communauté du désarmement autour de la Conférence du désarmement, car celle-ci constitue « un pôle d’expertise unique en matière de désarmement et de maîtrise des armements ».

Si la Suisse déplore que la Conférence du désarmement n’ait toujours pas pu surmonter ses blocages lors de la session de 2014, elle trouve en revanche encourageant que celle-ci cherche à approfondir plusieurs options visant à les surmonter, a poursuivi le représentant.  Il a notamment cité l’idée de se concentrer sur le court terme en matière de négociations concernant un sujet alternatif aux quatre thématiques cardinales à l’ordre du jour de la Conférence.  Le représentant a surtout estimé particulièrement urgent que la Conférence du désarmement examine ses méthodes de travail.

M. Schmid s’est également dit préoccupé par l’absence de progrès au sein de la Commission du désarmement des Nations Unies, constatant que celle-ci avait achevé un nouveau cycle de travail de trois ans sans arriver à s’entendre sur des recommandations substantives.  La Commission du désarmement des Nations Unies ou la Conférence du désarmement de Genève devaient s’ouvrir sans tarder bien plus largement à la société civile, a conclu le représentant.

M. MAMOUDOU MANA (Cameroun), évoquant le désarmement régional, a énuméré les défis sécuritaires de l’Afrique centrale et les mesures que celle-ci prend pour y faire face, et a appelé au soutien du projet de résolution relatif à ce point.  Il a notamment cité des crises politiques internes ouvertes, des conflits latents et de basse intensité, des situations postconflit avec violences résiduelles et le terrorisme, tout cela dans un environnement marqué par la porosité des frontières et l’existence de larges espaces ethniquement ou culturellement homogènes, ce qui favorise la circulation des armes et des idéologies ainsi que la constitution de zones de non-droit.

Pour le représentant, l’un des défis sécuritaires majeurs pour la sous-région est précisément la circulation des armes.  La Convention de Kinshasa, adoptée il y a trois ans, est un instrument régional qui devrait s’emboîter au nouveau Traité sur le commerce des armes, outil universel dont l’entrée en vigueur est prévue en décembre prochain, a expliqué le délégué.  Il a ajouté que la situation d’instabilité chronique en République centrafricaine et la crise libyenne ont contribué à une augmentation de la circulation des armes légères et de petit calibre, voire des armes lourdes. 

Les États de la région ont également adopté une feuille de route sur le contre-terrorisme et la non-prolifération des armes en décembre 2011, suivie de deux ateliers consacrés à l’évaluation des progrès accomplis.  Le représentant a également rappelé la Convention de Yaoundé de juin 2013 qui comprend une stratégie commune de lutte contre la piraterie.  Le Cameroun accueille le Centre inter-régional de coordination sur la sécurité maritime, a-t-il rappelé, avant de lancer un appel à la communauté internationale pour soutenir tous les efforts nationaux et régionaux des États de l’Afrique centrale dans leur combat contre les défis sécuritaires auxquels ils sont confrontés.  Tel est l’objet de la résolution que ces États présentent, tous les ans, sur ce point, a conclu le représentant.

M. ALVARO MENDONÇA E MOURA (Portugal) a jugé inadmissible que, pendant 15 ans, la Conférence du désarmement, forum unique de négociations pour le désarmement, n’ait pas été en mesure de prendre la moindre décision quant à son élargissement aux États qui demandent légitimement à y participer, alors que cela devrait être obligatoire aux termes mêmes de ses propres règles de procédure.  Le représentant a rappelé que la Commission du désarmement avait, année après année, exprimé son mécontentement face à cette situation aussi anormale qu’inacceptable à l’occasion de l’adoption de sa résolution annuelle sur le rapport de la Conférence du désarmement et que, année après année, l’aspiration des États Membres à devenir membre de la Conférence du désarmement est ignorée.  Les États doivent s’engager à rechercher ensemble les meilleures solutions en matière de désarmement, et ne pas empêcher les autres de contribuer aux discussions sur ces questions qui intéressent tout le monde, a déclaré le représentant, qui a rappelé que le problème remonte à la création de la Conférence du désarmement en 1979.

Le représentant a également exprimé son vif regret face à l’absence, dans le dernier rapport de la Conférence du désarmement, de la nomination d’un « Ami du Président pour l’élargissement de la composition de la Conférence du désarmement ».  Il a en outre rappelé que le groupe informel des observateurs à la Conférence du désarmement avait demandé à de multiples reprises, et sans succès à ce jour, la nomination d’un Rapporteur spécial chargé d’examiner les modalités d’un élargissement de la Conférence, sans préjuger de son résultat.

M. Mendonça E. Moura a rappelé que la Conférence du désarmement est dans une impasse persistante. Il a estimé que son élargissement pourrait contribuer à débloquer la situation en créant un élan positif.  Il a également estimé que la Conférence du désarmement était plus susceptible d’être jugée pour ce qu’elle ne parvient pas à faire que pour ses réalisations.  Sa crédibilité repose sur sa capacité à produire des décisions, a-t-il observé.  Le fait que de nombreux États souhaitent la rejoindre, malgré un blocage persistant, constitue une puissante manifestation politique de son utilité, a-t-il conclu.

M. MATTHEW ROWLAND (Royaume-Uni) a affirmé que les organes des Nations Unies sur le désarmement étaient aussi utiles qu’en 1978.  Leur revitalisation est donc primordiale, a-t-il estimé, soulignant à ce sujet que, compte tenu de leur interdépendance, la revitalisation de l’un d’eux aura forcément des conséquences pour les autres.

À titre d’exemple, si la Conférence du désarmement examine les défis récents en matière de sécurité internationale, cela aura des conséquences sur la Première Commission, a-t-il souligné, réaffirmant qu’en tant que pays doté, le Royaume-Uni restait engagé dans le désarmement nucléaire.  Il a notamment cité la réduction de ses capacités nucléaires de 460 têtes nucléaires à 180 aujourd’hui.  « La confiance est essentielle au désarmement.  C’est l’huile qui fait fonctionner le mécanisme », a-t-il assuré. 

M. BERNA KASNAKLI (Turquie) a regretté l’impasse dans laquelle la Conférence du désarmement, autrefois organisme performant, est plongée depuis trop longtemps et a constaté que la même situation s’appliquait aujourd’hui à la Commission du désarmement des Nations Unies.  Alors que la communauté internationale est confrontée à de multiples défis en matière de sécurité, la Turquie est persuadée que le multilatéralisme a les moyens de remettre en marche les mécanismes de désarmement.  Ce qui manque aujourd’hui, a estimé le représentant, c’est une volonté politique de la part de certains États.

En ce qui concerne la Conférence du désarmement, la Turquie estime que les difficultés ne viennent pas des procédures ou de ses dynamiques internes.  Le blocage actuel ne fait que refléter à son avis des goulots d’étranglement stratégiques à des niveaux différents mais interconnectés.  Pour le représentant, le plus urgent pour la Conférence est de parvenir à formuler un programme de travail consensuel, seul moyen de revitaliser cet organe.  La Turquie est convaincue que la Conférence du désarmement possède le mandat, les règles de procédure et la composition adéquate.  Elle ne souhaite pas diluer l’attention au sein de la Conférence en ajoutant à ses discussions des délibérations supplémentaires qui ne font pas consensus.  Ceci, a affirmé le représentant, n’est pas une position contre l’élargissement de la Conférence mais une préoccupation concernant son calendrier

M. Kasnakli a regretté que la Commission du désarmement des Nations Unies ne fonctionne pas, non plus, comme le souhaiterait la Turquie.  Bien qu’organe délibérant, la Commission avait réussi de par le passé à adopter des principes, lignes de conduite et recommandations par consensus sur un certain nombre de sujets.  Il est regrettable que cet organe n’ait pas été en mesure de présenter de recommandations substantielles depuis 15 ans, a déploré le représentant.  Pour la Turquie, il est essentiel de revitaliser la Commission du désarmement lors du prochain cycle triennal, son représentant préconisant toutefois un peu plus de souplesse pour parvenir aux amendements consensuels nécessaires sur le contenu de certains projets de résolution et sur le calendrier de leur présentation.

M. DJAMEL MOKTEFI (Algérie) a déclaré qu’il était indispensable que les États Membres s’engagent à revitaliser les mécanismes de désarmement des Nations Unies, étant donné l’impasse dans laquelle ils se trouvent du fait du manque de volonté politique des États Membres.

Malgré cette situation difficile, l’Algérie maintient sa confiance à la Commission du désarmement et à la Conférence du désarmement, a assuré le représentant, affirmant que la paralysie dans laquelle se trouve cette dernière ne peut découler de ses méthodes de travail ou de son architecture administrative.  La règle du consensus, qui, à son avis, ne peut être mise en cause est un moyen de préserver les intérêts légitime de tous les États, a-t-il affirmé, estimant que l’absence d’un programme de travail était préjudiciable au bon fonctionnement de ce mécanisme.

M. AHN YOUNG-JIP (République de Corée) a déploré les blocages qui paralysent la Conférence du désarmement, tout en remarquant « des signes d’amélioration » dans les initiatives lancées par ses membres.  À titre d’exemple, il a cité le rétablissement du groupe de travail informel chargé d’examiner les options concernant le programme de travail et la reprise de discussions informelles sur les points à l’ordre du jour de la Conférence du désarmement.  « C’est la preuve d’une volonté de redynamiser cet organe », a-t-il affirmé, avant d’appeler au lancement de négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles qu’il a qualifié de « priorité » pour son pays, sans pour autant « exclure la possibilité d’aborder en même temps d’autres points à l’ordre du jour ».  « Ces efforts et ces contributions vont conduire à un consensus sur lequel nous pourrons travailler », a-t-il précisé, avant d’appeler les membres de la Conférence du désarmement « à faire preuve de bonne volonté politique, de souplesse et de coopération pour que des avancées et que des actions concrètes voient le jour ».

Évoquant les blocages au sein de la Commission du désarmement, il a déploré qu’elle n’ait pas pu formuler des recommandations depuis 2000, estimant que « la prorogation des cycles de trois ans sans résultat met en péril la raison d’être de la Commission et sape sa crédibilité ».  « Les États Membres doivent s’entendre sur leurs dénominateurs communs, pas s’affronter sur leurs différences », a-t-il conclu.

M. FERNANDO LUQUE MÁRQUEZ (Équateur) a estimé que l’enlisement de la Conférence du désarmement était imputable au manque de volonté politique des principaux acteurs pour arriver à des accords prêtant à tous les thèmes l’importance qu’ils méritent.  Ni les méthodes de travail ni les règles de fonctionnement de la Conférence ne sont en cause, selon la délégation équatorienne.

Pour autant, « nous avons confiance que durant le cycle qui débute en 2015, avec une volonté politique suffisante de tous les acteurs, avec un ordre du jour plus concentré qui préserve la priorité donnée par l’Assemblée générale au désarmement nucléaire, nous pourrons arriver à des recommandations concrètes », a déclaré M. Luque Márquez.

Pour la délégation de son pays, l’objectif est de respecter les règles et organes actuels du mécanisme de désarmement, « jusqu’à ce que nous nous attelions, comme l’a toujours demandé l’Équateur, à convoquer la quatrième réunion extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement, afin que tous les organismes du mécanisme de désarmement puissent être examinés ensemble et que puissent être adoptées des mesures de correction ». 

M. JIRI ELLINGER (République tchèque) a estimé que pour atteindre les objectifs de la communauté internationale en matière de désarmement, il faut avoir des mécanismes qui fonctionnent harmonieusement.  Pourtant la Conférence du désarmement est paralysée et aucun progrès n’a pu être réalisé sur le traité interdisant la production de matières fissiles, ni sur l’adoption d’un programme de travail à la Conférence du désarmement, a-t-il déploré.

En tant que Président du Groupe des observateurs à la Conférence du désarmement, la République tchèque est favorable à l’élargissement du nombre des membres de cet organe, qui, à son avis, devrait pouvoir contribuer à sortir la Conférence du désarmement de l’impasse.

M. BELACHEW GUJUBO GUTULO (Éthiopie) a déclaré que la perception ou la réalité de l’utilisation d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive par des acteurs non gouvernementaux ou des groupes terroristes étaient des sujets de grave inquiétude.  Si ce type d’armes sont acquises ou tombent entre les mains de tels groupes, les dangers seront catastrophiques et inimaginables.  Cela ne doit en aucun cas être permis, et par conséquent la seule alternative sûre est la totale élimination d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive via des négociations multilatérales, bilatérales et trilatérales.

Le représentant éthiopien a fait valoir que seuls les mécanismes actuels du désarmement, particulièrement la Conférence du désarmement, pouvaient permettre de préserver et renforcer le régime international de contrôle des armes et de non-prolifération.  « Il est important de s’assurer que ce mécanisme marche, et ce n’est pas le moment de rechercher d’autres forums pour le désarmement », a-t-il dit.

 

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Troisième Commission: les délégations s’inquiètent de l’ampleur de la violence faite aux enfants

Soixante-neuvième session
16e, 17e et 18e séances – matin et après-midi
AG/SHC/4105

Troisième Commission: les délégations s’inquiètent de l’ampleur de la violence faite aux enfants

De nombreuses délégations se sont inquiétées, aujourd’hui devant la Troisième Commission, qui achevait son débat sur la promotion et la protection des droits de l’enfant, du fait que, 25 ans après l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, la violence à leur encontre se poursuivait sans relâche.

La Commission chargée des questions sociales, culturelles et humanitaires avait auparavant terminé son débat sur la promotion de la femme, au cours duquel, notamment, l’Organisation internationale du Travail (OIT) a attiré l’attention des délégations sur l’étendue du problème du harcèlement sexuel sur le lieu de travail.

À titre d’exemple, a-t-elle précisé, au sein de l’Union européenne, 40 à 50% des femmes font face à des avances sexuelles non désirées, des contacts physiques ou d’autres formes de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail. 

Outre le fait de constituer une violation flagrante des droits de l’homme, ces comportements constituent également une barrière à l’accès des femmes à une égalité de traitement et de chances sur le marché du travail, a-t-elle dit, soulignant que l’élimination de la violence faite aux femmes était également un impératif commercial en raison, notamment, des coûts provoqués par l’absentéisme, le manque de productivité, les frais judiciaires ou l’augmentation des primes à l’assurance.

Lors de la discussion sur la promotion et la protection des droits de l’enfant, qui a rassemblé une soixantaine de délégations, celle de la Pologne, s’est en particulier alarmée du fait qu’entre 500 millions et 1,4 milliard d’enfants dans le monde étaient victimes de violences.

La représentante de l’Uruguay s’est dite préoccupée, elle, par l’augmentation de l’exploitation sexuelle des plus jeunes.  En guise d’illustration, son homologue du Libéria a expliqué que 53% des filles libériennes faisant l’objet de violences sexistes avaient entre 6 et 12 ans et entre 13 et 17 ans. 

« Lutter contre ce fléau exige la mise au point de normes qui doivent être conjointement fixées par les autorités d’un pays et la société civile », a déclaré la délégation uruguayenne. 

Préoccupé de son côté par le phénomène de la cyberpornographie, le représentant de la Chine a fait observer que si les technologies de l’information et des communications (TIC) avaient changé la vie des enfants, et présentaient des avantages notables, pour les handicapés notamment, l’ère d’Internet apportait toutefois de nouveaux problèmes.

Lui emboîtant le pas, le représentant de l’Islande a estimé que la Convention relative aux droits de l’enfant représentait une plate-forme solide pour s’attaquer aux défis émergents, à commencer par le phénomène de l’intimidation sur Internet.

Il faut, a renchéri la déléguée du Guatemala, des règles claires quant à l’utilisation des TIC par les enfants et les mineurs de sorte à les protéger de tout abus et délit. 

La délégation islandaise s’est, par ailleurs, inquiétée du fait qu’aujourd’hui encore, environ 230 millions d’enfants de moins de 5 ans n’avaient jamais été officiellement enregistrés sur les registres d’état civil. 

« Mis à part le fait que l’enregistrement est le premier acte officiel de l’existence de l’enfant, il est aussi fondamental pour que l’enfant soit recensé et ait effectivement accès aux services de base de santé, sécurité sociale et éducation », a notamment souligné son représentant.

Au cours de cette journée de débat, de nombreuses délégations ont par ailleurs attiré l’attention sur certaines situations propres à leur pays.

La représentante du Libéria a notamment averti que l’épidémie d’Ebola que traverse actuellement son pays avait des conséquences socioéconomiques dévastatrices sur les enfants et menaçait les avancées réalisées en matière de recul de la mortalité maternelle et infantile.

Son homologue de Soudan du Sud a parlé de l’impact du conflit dans son pays  sur l’éducation des enfants.  La délégation du Guatemala a pour sa part signalé que le trafic d’armes et de la drogue permettait à des gangs de délinquants de recruter aisément des enfants et des jeunes en raison de la pauvreté et du manque d’opportunités d’emploi. 

La représentante de l’Ukraine a quant à elle attiré l’attention sur les « enlèvements répétés » d’enfants par des « groupes terroristes appuyés par la Russie » dans l’est de l’Ukraine. 

Son intervention a valu à la délégation de la Fédération de Russie d’exercer son droit de réponse.

La Troisième Commission poursuivra ses travaux lundi 20 octobre, à partir de 10 heures, avec le début de son débat consacré aux droits des peuples autochtones et à la deuxième Décennie internationale des peuples autochtones.

PROMOTION DE LA FEMME

Débat général suite

M. SAHAK SARGSYAN (Arménie) a constaté qu’il restait encore beaucoup à faire pour éliminer complètement la violence faite aux femmes, assurer leur participation équitable aux processus de prise de décisions et leur accès légitime à l’emploi.  Il a aussi insisté sur l’importance de promouvoir les droits sexuels et reproductifs et de mettre un terme aux avortements sélectifs. 

Le représentant a ensuite affirmé qu’au cours des deux dernières décennies, l’Arménie avait initié de nombreuses mesures législatives et exécutives pour assurer les droits des femmes les plus vulnérables.  Il a notamment souligné que le document de réflexion sur le genre qui avait été adopté pour la période 2011-2015 mettait l’accent sur la création de conditions favorables pour assurer la pleine jouissance des droits des femmes et des hommes.

Le représentant a également fait savoir que le Code électoral avait été amendé en 2011 pour y intégrer des quotas sexospécifiques et qu’une loi sur l’égalité des chances avait été adoptée en 2013.  De nombreux efforts ont, par ailleurs, été déployés pour renforcer l’efficacité des mécanismes de lutte contre la traite, suite auxquels, l’Arménie a pu figurer, en 2013, parmi les 30 pays ayant enregistré le plus de succès dans ce domaine.

La délégation arménienne a déclaré que la politique d’intégration de réfugiés du Gouvernement et l’adoption, en 2012, d’un plan d’action pour les hébergements sociaux avaient permis aux femmes et aux filles réfugiées d’avoir un meilleur accès au logement, aux services sociaux et de santé, à l’éducation et à l’emploi.  L’Arménie a par ailleurs initié une série de discussions sur les avortements sélectifs, et un projet de loi à cet égard est en cours d’élaboration.

M. MAHMADAMIN MAHMADAMINOV (Tadjikistan) a souligné que son pays avait ratifié, cette année, le Protocole facultatif à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Il a estimé que l’élimination de la violence à l’encontre des femmes était la clef de voûte des initiatives internationales concourant à l’égalité des genres. 

Il a aussi noté que son pays venait d’adopter un programme de prévention de la violence familiale pour la période 2014-2023.  Il a ajouté que le Gouvernement du Tadjikistan coopérait avec des organisations internationales et avec la société civile dans le but d’assurer la mise en œuvre des lois qui promeuvent l’égalité des genres. 

Il a en outre déclaré que le Tadjikistan accordait une grande importance à l’emploi des femmes, notamment à travers la formation professionnelle, le soutien à l’entrepreneuriat féminin et les prêts spéciaux à elles consentis.  Il a enfin souligné que le pays avait mis en place des politiques visant à l’amélioration de la santé des femmes, notamment grâce à des programmes de santé reproductive et sexuelle.

M. A.K. ABDUL VELICHKO (Bangladesh) a souligné que le plan national en faveur des femmes avait permis des avancées dans leur autonomisation politique, plaçant le pays au septième rang mondial dans ce domaine.  Le Bangladesh est dirigé depuis longtemps par une femme et près de 14 000 conseillères municipales ont été élues lors des dernières élections. 

D’autre part, des facilités de crédit ont été allouées et des femmes entrepreneurs ont bénéficié de microcrédits partout dans le pays.  L’éducation gratuite des filles est le meilleur moyen d’aider au développement des femmes, de même que la prévention de la violence à leur égard. 

Plusieurs centres de formation professionnelle dans des domaines variés ont aussi été mis sur pied.  Il a insisté sur la nécessité de persévérer dans les efforts de promotion de la femme et de garantir la place qui lui échoit au sein de la société, en lui accordant notamment la prestation de services sociaux de base.  Il faut non seulement prôner le droit des femmes mais aussi apporter des ressources tous azimuts à cette fin et renforcer les partenariats.

Mme MADINA KARABAEVA (Kirghizistan) a déclaré que sans l’égalité des genres, il ne saurait y avoir de société véritablement démocratique.  Elle a souligné que le Gouvernement du Kirghizistan était engagé dans la mise en œuvre de politiques et de programmes visant à promouvoir l’autonomisation de la femme, notamment à renforcer son rôle dans le contexte de la lutte contre la pauvreté, aussi bien en ville que dans les zones rurales. 

Elle a ainsi affirmé que le pays avait adopté un programme couvrant la période de 2012 à 2020 et visant l’autonomisation des femmes, avec un accent placé sur l’amélioration de leur participation à la vie publique, y compris dans la sphère politique.  Elle s’est félicitée du fait qu’aujourd’hui, de nombreuses institutions du Kirghizistan avaient à leur tête des femmes et que leur implication dans la vie publique était croissante. 

En ce qui concerne la violence familiale, elle a affirmé que 13 centres de crises étaient opérationnels à travers le pays, afin d’apporter un soutien multiforme aux femmes qui en sont victimes.  La représentante a par ailleurs souhaité que la question de l’autonomisation des femmes soit intégrée dans le programme de développement pour l’après-2015.

Mme KADRA AHMED HASSAN (Djibouti) a déclaré qu’aucune politique de développement durable ne pouvait produire les résultats escomptés sans une véritable promotion des droits de la femme et son implication dans le processus de développement économique et la prise de décisions. 

Elle a affirmé que la problématique de l’équité et de l’égalité des sexes avait été au cœur de l’action gouvernementale depuis plus d’une décennie, en particulier par l’adoption de la stratégie nationale pour l’intégration de la femme dans le développement en 2002, revue en 2010; le Code de la famille qui fixe l’âge minimum du mariage à 18 ans pour les femmes et les hommes; une loi instituant un système de quota d’au moins 10% dans les fonctions élues et les hautes fonctions de l’État; et la validation en octobre 2011 d’une politique nationale sur le genre dont les principes reposent sur l’équité et l’égalité de sexes.

Cette dernière politique a pour objectif d’obtenir les changements de comportements et les mutations structurelles indispensables à la réalisation de l’égalité des sexes.  Ces changements ont eu pour résultat le fait que désormais 14% de sièges parlementaires sont occupés par des femmes, lesquelles participent aussi aux élections locales et sont représentées aux conseils régionaux et municipaux.

Elle a noté, par ailleurs, que les mutilations génitales féminines constituaient la forme de violence la plus répandue à l’égard des Djiboutiennes en raison de de leur profond ancrage dans la tradition.  Elle a décrit les efforts de lutte contre cette pratique néfaste qui visent à impliquer et mobiliser tous les acteurs de la société et une démarche pédagogique menée avec l’assistance de l’UNICEF et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).  Le Gouvernement a mis en place un arsenal juridique répressif à l’égard des contrevenants à la loi interdisant cette pratique et est déterminé à son élimination, a-t-elle assuré, ajoutant que ces mesures ont permis de faire reculer le taux de prévalence de 5% mais que la bataille était loin d’être gagnée. 

Djibouti a aussi accueilli, le 6 février 2014, une conférence régionale sur l’interdiction de toutes les formes de mutilations génitales féminines.

M. BENJAMIN VALLI (Monaco) a jugé que les progrès dans la réalisation des objectifs de relation à la condition de la femme et les avancées en matière d’égalité des sexes et des droits de la femme demeuraient trop lents et inégaux.  Il n’est plus à démontrer qu’investir dans les femmes grâce à l’éducation, à la formation professionnelle et à l’information, contribue à l’élimination de la pauvreté, à une croissance économique durable, à la création d’une société plus prospère, plus stable, plus juste, et à la réalisation du développement durable.

Monaco a pleinement appuyé un objectif de développement durable consacré à la femme et à l’égalité des sexes, ainsi que l’intégration transversale de ce thème dans le programme pour l’après-2015 en se basant sur les enseignements tirés du processus de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 

Le délégué a proposé un nouveau paradigme de développement qui tienne compte des vecteurs structurels de l’inégalité entre les sexes et de la promotion des synergies entre l’égalité des sexes et l’ensemble des objectifs de développement.  Ce programme devra également s’appuyer sur les obligations internationales en matière des droits de l’homme, et conformément aux cadres stratégiques existants, prévoir de solides mécanismes de surveillance et de responsabilisation à l’intention de tous les acteurs du développement, et notamment les plus vulnérables.

MAHE’ULI’ULI SANDHURST TUPOUNIUA (Tonga) a affirmé que son pays était déterminé à faire avancer l’égalité et le développement des femmes.  Il a constaté que le phénomène de la violence faite aux femmes entrave leur développement social et économique, faisant notamment observer que l’émancipation des femmes a un effet transformateur sur le développement durable et la croissance économique des Petits États insulaires en développement.

Il a salué le travail réalisé par le Forum des îles du Pacifique et la Communauté du Pacifique pour faire valoir les droits des femmes.  Il a appelé à l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes et des filles et à l’intégration prioritaire d’une perspective sexospécifique dans les domaines prioritaires du développement durable.

Mme ANNE CHRISTENSEN, de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a constaté que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avaient permis des progrès pour les femmes et les filles mais que des écarts significatifs persistaient pour ce qui a trait à la santé maternelle et l’accès à l’assainissement.  D’autre part, l’accent sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes est trop limité dans les OMD, particulièrement en ce qui concerne la discrimination et la violence à l’égard des femmes, deux domaines qui ont sérieusement entravé la réalisation des OMD.

En conséquence, elle s’est prononcée en faveur de l’inclusion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation en tant qu’objectif distinct dans le programme de développement pour l’après-2015, assorti de cibles solides pour en finir avec toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des filles et des garçons.

Mme Christensen a aussi appuyé le lien établi entre l’égalité des sexes et la santé dans les conclusions agréées cette année par la Commission de la promotion de la femme, lesquelles mettent en exergue les progrès lents, ou inégaux, enregistrés par les pays dans la réalisation de ces objectifs, notamment pour les plus pauvres et les adolescentes. 

Elle a en outre mis le doigt sur les défis majeurs dans la réponse aux besoins humanitaires générés par les conflits, les catastrophes naturelles et autres situations d’urgence où les femmes et les filles courent des risques particuliers.  Elle a salué les initiatives comme la campagne « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes » lancée par le Secrétaire général de l’ONU, ou celle censée mettre fin aux violences sexuelles dans les conflits, conduite sous la houlette du Royaume-Uni.  La représentante a encouragé à appuyer de telles initiatives par des investissements accrus et l’intégration de la prévention de la violence dans les processus de préparation, de réponse et de relèvement des situations d’urgence.   

Mme ANNE CHRISTENSEN, du Comité international de la Croix rouge (CICR), a déploré le fait que malgré la protection des civils en temps de conflit armé, tel que prescrit par le droit international humanitaire, les femmes continuaient d’être victimes de violences perpétrées pendant les conflits armés, notamment les violences sexuelles.  Elle a précisé que ces violences n’étaient pas fortuites, mais qu’elles étaient commises à dessein, et qu’elles constituaient des « tactiques de guerre » ayant des conséquences très graves sur les victimes. 

Elle a aussi regretté que ce fléau ne cristallisait pas toute l’attention requise pour son éradication, et que les victimes se muraient le plus souvent dans le silence, du fait de la honte ou des tabous sociaux.  Elle a de ce fait appelé les États Membres à combattre ce fléau par l’adoption de législations criminalisant de tels actes de cruauté à l’encontre des femmes, et en offrant la possibilité aux victimes de bénéficier d’un soutien médical, psychologique et juridique, tout en veillant à ce que les auteurs répondent de leurs actes devant la justice. 

Elle a également prôné des mesures préventives telles que des actions de sensibilisation des parties en conflit.  Elle a par ailleurs relevé que le CICR menait des actions préventives en construisant, par exemple, des puits à proximité des villages.  Cette mesure empêche les femmes d’être obligées de s’éloigner des zones peuplées, et de courir ainsi le risque d’être victimes de violence.  Elle a ensuite précisé qu’il incombait, en premier, à chaque État de prendre ce problème à bras le corps, et elle a invité la communauté internationale à répondre à ce fléau de manière énergique, précisant que les violences sexuelles en temps de conflit n’étaient pas inévitables.

M. ASAD GADDI de l’Ordre souverain de Malte, s’est inquiété du fait que les jeunes filles sont particulièrement susceptibles d’être victimes de rapports sexuels forcés et sont de plus en plus fréquemment infectées par le VIH/sida.  Près de la moitié des nouvelles infections au VIH/sida se font parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans et plus de 60% des jeunes infectés par le virus sont des filles, s’est-il notamment alarmé. 

L’observateur s’est également préoccupé du nombre important de viols perpétrés en République démocratique du Congo (RDC), relevant qu’il y en a en moyenne 1 100 par mois ou 36 par jour depuis 1996.  Il a parlé des projets lancés par l’Ordre de Malte dans l’est de la RDC, précisant qu’au cours des 10 dernières années, Malteser International, l’agence humanitaire de l’Ordre, avait porté assistance à 50 000 femmes victimes de violence ou de viol.

Au Kenya, a-t-il ajouté, Malteser International a également établi plusieurs cliniques à l’intention de femmes enceintes et d’enfants atteints du VIH/sida et son personnel a pu venir en aide à 24 000 personnes au cours de l’année passée.  M. Shafer a souligné l’importance d’émanciper les jeunes femmes qui vivent dans les pays en développement.  Le projet de confection « Mama Africa » de Malteser International continue d’ailleurs d’autonomiser les jeunes filles vivant dans des bidonvilles en Afrique.

M. KEVIN CASSIDY, de l’Organisation internationale du Travail OIT, s’est inquiété du problème « étendu et inacceptable » de la situation des femmes sur le lieu du travail.  Il a affirmé à titre d’exemple que dans l’Union européenne, 40 à 50% des femmes faisaient face à des avances sexuelles non désirées, des contacts physiques ou d’autres formes de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail.  En Asie et dans la région du Pacifique, le taux serait 30 à 40% de femmes, et dans les secteurs où la force de travail est féminine à grande majorité, les femmes sont particulièrement sujettes à la violence.  Selon les données de l’OIT, a-t-il dit, 85% des travailleuses en Indonésie sont victimes de harcèlement, 26% en Jordanie et 7% au Viet Nam.

Selon lui, ces comportements sont non seulement une violation flagrante des droits d l’homme, mais constituent également une barrière à l’accès des femmes à une égalité de traitement et de chances sur le marché du travail.  Il a également estimé que l’élimination de la violence faite aux femmes était un impératif moral, mais aussi commercial en raison, notamment, des coûts provoqués par l’absentéisme, le manque de productivité, les frais judiciaires ou l’augmentation des primes à l’assurance.

M. Cassidy a ensuite rappelé la Convention (n°111) de l’OIT concernant la discrimination en matière d’emploi et de profession et la Convention (n°189) sur les travailleuses et travailleurs domestiques.  Il a aussi parlé de la situation des travailleurs migrants et des personnes victimes de la traite. 

Il a affirmé que l’OIT avait adopté, au mois de juin 2014, un nouveau Protocole à la Convention sur le travail forcé et la recommandation n°203 qui, a-t-il expliqué, crée des obligations précises pour prévenir le travail forcé et protéger les victimes.  L’OIT a également lancé une initiative pour favoriser le recrutement équitable.

Mme LAUREN FLEJZOR, de l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), a appuyé les partenaires des Nations Unies, les institutions et les États membres pour leur appel à l’intégration de l’égalité des femmes et l’autonomisation dans les objectifs pour l’après-2015.  Elle a mis l’accent sur la menace que représentent la malnutrition, la faim et l’insécurité alimentaire dans le monde.

En l’absence de ces besoins clefs, les femmes ne peuvent être des acteurs du développement sur un pied d’égalité avec les hommes.  Le moment est venu de promouvoir le droit foncier des femmes et la FAO lancera une base de données sexospécifique sur cette question.  Ces données ventilées seront essentielles pour quantifier et organiser les résultats dans la réalisation des objectifs de développement.

D’autre part, les femmes continuent de fournir des apports indispensables au secteur agricole et il faut leur donner les moyens d’améliorer leur production et condition de vie, a-t-elle affirmé, en invitant les États à réfléchir dans quelle mesure ils peuvent y contribuer, notamment pour les femmes rurales.

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT

--    Promotion et protection des droits de l’enfant (A/69/165, A/69/166, A/69/212, A/69/260, A/69/262, A/69/264 et A/69/394-S/2014/684)

--    Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants (A/69/258)

Suite du débat général

M. DENIS REGIS (Haïti) a noté que jamais dans l’histoire de l’humanité, les droits des enfants n’avaient bénéficié d’une telle protection à l’échelle internationale depuis l’adoption de la Déclaration du Millénaire, mais que les résultats étaient loin d’être suffisants devant l’ampleur des besoins et la multiplicité des obstacles qui freinent la poursuite des buts et objectifs fixés, en particulier dans les pays du Sud.

Il a dès lors affirmé qu’il revient à la communauté internationale de cerner et d’évaluer minutieusement les entraves à la pleine jouissance des droits des enfants et de redoubler d’efforts pour que les résultats soient à la hauteur des défis et de l’engagement pris de « changer le monde pour les enfants et avec eux », grâce à une action nationale et une coopération internationale accrues. 

Signataire de la Déclaration du Millénaire, le pays s’est engagé à tout mettre en œuvre pour atteindre d’ici à 2015 les 8 objectifs fixés et nombreux ont été les efforts à cet égard mais le pays demeure confronté, sur le plan économique et social, à des défis de taille qui ne sont pas sans avoir des répercussions profondes sur la situation des enfants. 

Le Gouvernement haïtien mène cependant une action déterminée, avec l’aide de ses partenaires bilatéraux et multilatéraux, notamment de l’UNICEF, pour rattraper les retards dans tous les domaines, et assurer une promotion soutenue des droits de l’enfant. 

L’éradication de la pauvreté extrême et la lutte contre l’exclusion sont également au centre des préoccupations haïtiennes, avec l’éducation primaire comme l’un des domaines prioritaires de l’action gouvernementale.  Des progrès notables ont d’ailleurs été accomplis grâce au programme de scolarisation universelle, gratuite et obligatoire car 1,2 million d’enfants ont fréquenté l’école en 2011, dans le respect de la parité garçons-filles.

Pour la première fois dans l’histoire du pays, le taux de scolarisation des jeunes de 15 à 24 ans a atteint 88%, et l’accent est actuellement mis sur une éducation primaire universelle de qualité, tandis qu’un nouveau programme avec la police nationale met en place des mécanismes aux fins d’assurer un meilleur encadrement des jeunes évoluant dans les rues, un groupe particulièrement vulnérable.  

M. ALI AL-BAKHAYTT  (Koweït) a estimé que la communauté internationale devrait faire de la protection des enfants la priorité des plans et objectifs internationaux, en mettant d’abord fin aux conflits armés.  Partant de principes constitutionnels et de ses engagements mondiaux, le Koweït a aidé à la création d’associations caritatives visant à la protection des enfants de la violence, du travail et des mauvais traitements.

Il a précisé que le Code de la famille stipulait que celle-ci était le noyau de la société dont il faut protéger tous les membres, y compris la petite enfance.  Des institutions spécialisées dans la culture et les loisirs, des jardins d’enfants et des crèches, ou des structures pour les jeunes délinquants, ont aussi été mises sur pied par les pouvoirs publics.

L’éducation étant le principal support de la société, le taux de scolarisation au cycle primaire a été porté à 98%, a-t-il ajouté.  Pour finir, le délégué a dénoncé l’agression contre Gaza en Palestine qui a fait des milliers de victimes, dont de nombreux enfants. 

M. SAHEBZADA AHMED KHAN (Pakistan) a estimé qu’en dépit des progrès accomplis vis-à-vis des enfants du monde entier, il restait encore beaucoup à faire.  En effet, a-t-il dit, 57 millions d’écoliers sont toujours déscolarisés, sans compter les 69 millions d’adolescents qui ne sont plus dans le secondaire.  En outre, 150 millions d’enfants sont contraints à travailler et la malnutrition chronique continue de faire des ravages. 

Pour son gouvernement, l’éducation des enfants est la priorité absolue, avec un budget alloué à l’éducation en hausse, représentant 2% du Produit intérieur brut (PIB), que le Premier Ministre pakistanais s’est engagé à augmenter afin d’atteindre 4% du PIB d’ici à 2018.  Le Plan d’action national pour l’éducation lancé par son pays, s’est félicité M. Khan, a pour objectif de garantir un taux de scolarisation dans le primaire de 91% et d’améliorer la parité entre garçons et filles à l’école. 

L’éradication de la polio figure parmi les priorités de la politique de santé pakistanaise, a poursuivi M. Khan, précisant que trois millions d’enfants avaient été vaccinés sur une période de trois mois.  À l’heure actuelle, 90% de la population du pays vit dans des zones exemptes de poliomyélite, s’est enorgueilli le représentant.

Le Gouvernement du Pakistan a pris des mesures concrètes pour éliminer toutes les formes de travail des enfants, qu’il s’agisse du travail servile, dans les mines ou à l’usine.

Le représentant a rappelé la création par son pays d’une Commission nationale pour la protection de l’enfance et le développement de l’enfant, qui travaille étroitement avec l’UNICEF en faveur de la promotion des droits de l’enfant au Pakistan.  Il a également précisé qu’un projet de loi de protection des enfants est actuellement à l’étude au Pakistan.

M. FREDERICK SHAVA (Zimbabwe) a déclaré que la politique de développement  du Zimbabwe était basée sur le droit à l’éducation.  Il a cité la mise en place de programmes visant à s’assurer que les enfants les plus défavorisés aient accès à l’école et a précisé qu’un de ces programmes était le Module d’assistance à l’éducation de base qui met l’accent sur l’éducation des filles et des enfants handicapés.  Il a souligné que le Zimbabwe mettait un accent particulier sur la situation des enfants orphelins et vulnérables dont le nombre ne cesse d’augmenter en raison de l’épidémie de VIH/sida.

Reconnaissant l’importance de la protection sociale des plus vulnérables, le gouvernement du Zimbabwe a établi un cadre de protection sociale dans le domaine du Plan d’action national (2010-2015) pour la protection des enfants orphelins et vulnérables.  Il a précisé que la Stratégie nationale pour la survie de l’enfant (2010-2015) visait à garantir la cohésion des initiatives de tous les acteurs au niveau national en faveur des enfants. 

Il a ajouté que la protection des enfants constituait une priorité du Gouvernement du Zimbabwe avant de citer plusieurs lois adoptées dans ce sens.  Il a aussi cité le lancement, sous les auspices du Ministère de la femme, de la parité et du développement communautaire, d’une campagne nationale contre les violences et abus sexuels qui s’appuie sur la Stratégie nationale (2012-2015) contre la violence sexuelle et sexiste.

M. MOHD SHAHAFEEZ SHAHARIS (Malaisie) a affirmé que la Malaisie avait ratifié, pas plus tard qu’en 2012, les deux premiers protocoles se rapportant à la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.  La politique nationale et le plan d’action pour l’enfance sont alignés sur les dispositions de la Convention pour protéger tous les enfants de la négligence, des abus et de l’exploitation, sous toutes leurs formes.

Aucune violence n’est justifiée, a-t-il dit, ajoutant que la Malaisie continuait d’appuyer les services pédiatriques hospitaliers et avait mis en place une ligne gratuite, conformément aux recommandations du Comité sur les droits de l’enfant.  Il s’est réjoui de l’élection de son pays, hier, au Conseil de sécurité, et assuré que la Malaisie ferait son possible pour appuyer la campagne « Des enfants, pas des soldats » contre le recrutement et l’utilisation d’enfants dans les forces armées, lancée par la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé. 

M. BOGUSŁAW WINID  (Pologne) a rappelé que son pays était à l’origine de la création de la Convention relative aux droits de l’enfant, soulignant que celle-ci accordait aux enfants, pour la première fois dans l’histoire, le droit d’être entendus.  Il a parlé des jeunes délégués qui siègent dans les parlements du monde, ainsi que des jeunes bloggeurs et autres militants politiques qui mettent en avant des propositions politiques.  Il a aussi parlé de la lauréate du Prix Nobel de la Paix, Malala Yousafzai.

Le représentant s’est ensuite alarmé du fait qu’entre 500 millions et 1,4 milliard d’enfants dans le monde sont victimes de violence et d’autres mauvais traitements.  Il a appelé à la création de plus de mandats de Rapporteurs spéciaux.  Il a salué le lancement de la campagne « Des enfants, pas des soldats ».  Il a aussi souligné que son gouvernement centrait ses efforts sur la prévention de la violence faite aux enfants et qu’il est de la responsabilité des États de veiller au respect des droits des enfants.

M. PALITHA KOHONA (Sri Lanka) a affirmé qu’une étude réalisée en septembre 2013 par l’organisation non gouvernementale Save the Children avait placé son pays en tête de liste des pays « amis des enfants » en Asie du Sud.  En plus de la loi contre la violence familiale, des réformes judiciaires ont été entreprises pour protéger les enfants, y compris les enfants en détention, et pour éliminer le travail des enfants de moins de 16 ans. 

De façon générale, les droits des enfants ont été incorporés en tant que thématique spéciale dans le plan d’action national de Sri Lanka pour les droits de l’homme.

Un réseau de hauts fonctionnaires, d’enseignants, d’officiers de police, de médecins, d’infirmières et de dirigeants communautaires ont été formés pour traiter les enfants victimes d’abus, a expliqué le représentant. 

En partenariat avec l’UNICEF, le Gouvernement s’efforce de renforcer la section des poursuites du Bureau du Procureur pour de tels cas.  Par ailleurs, le Sri Lanka a un système de santé familiale bien développé.  Quant à l’école, elle est gratuite et obligatoire jusqu’à l’âge de 14 ans.

Des programmes importants ont été entrepris pour améliorer la vie des femmes et des enfants affectés par le conflit qui a pris fin en 2009.  On a reconstruit 1 020 écoles et placé les orphelins dans des familles d’accueil.  Tous les ex enfants soldats ont été réhabilités et réintégrés dans la société.  Toutefois, a reconnu M. Kohona, il reste des défis à surmonter, notamment la malnutrition qui touche 17% des enfants de moins de 5 ans. 

Mme IRINA VELICHKO  (Bélarus) a affirmé qu’une étude avait révélé que son pays figurait parmi les 40 pays du monde qui protègent le mieux les enfants.  Elle a souligné que le Bélarus disposait d’une commission nationale sur le droit des enfants, et qu’un plan d’action national pour la période 2012-2016 avait été lancé pour assurer le respect de leurs droits. 

En outre, depuis 1995, les écoles du pays dispensent un cours sur le droit des enfants.  La représentante a précisé que l’éducation était gratuite pendant neuf ans et que les jeunes avaient accès à une formation professionnelle.  Les hôpitaux et maternités du pays sont en train d’être rééquipés et l’accent est porté sur les maladies héréditaires ainsi que sur la vaccination.  Le Gouvernement assure ainsi le « bien-être épidémiologique » de la population.

La représentante a ajouté que deux projets d’aide technique avaient été lancés, avec l’aide d’agences de l’ONU, pour contrer la violence dans les foyers.  Elle a ensuite annoncé la tenue à Minsk, les 12 et 13 novembre, d’une conférence régionale de l’UNICEF sur le renforcement des mécanismes régionaux de protection de l’enfance.  La représentante s’est par ailleurs enorgueillie du fait que cinq villes du Bélarus avaient reçu le label « Ville amie des enfants ».

M. THORVARDUR THORSSON (Islande) a félicité les nouveaux lauréats du prix Nobel de la paix pour leur combat respectif contre les abus à l’égard des enfants et des jeunes et pour le droit de tous les enfants à l’éducation. 

Il a souligné, par ailleurs, alors que l’on s’apprête à célébrer le vingt-cinquième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, à quel point celle-ci constitue l’instrument international le plus universellement reconnu à l’échelle de la planète, qui codifie les droits fondamentaux des enfants et les obligations des gouvernements à cet égard.

La Convention représente en outre une plateforme solide pour s’attaquer aux défis anciens et émergents en la matière, par exemple, sous forme d’intimidation, y compris sur Internet.  Il a applaudi les efforts du Mexique pour avoir attiré l’attention de l’Assemblée générale sur ce phénomène qui affecte à présent les enfants dans tous les pays.

Renvoyant à l’article 7 de la Convention relatif à l’enregistrement à la naissance, M. Thorsson a fait remarquer qu’aujourd’hui encore, environ 230 millions d’enfants de moins de 5 ans n’avaient jamais été officiellement enregistrés sur les registres d’état civil.  Mis à part le fait que l’enregistrement est le premier acte officiel de l’existence de l’enfant, il est aussi fondamental pour que l’enfant soit recensé et ait effectivement accès aux services de base de santé, sécurité sociale et éducation.

Il a également évoqué le sort et les risques d’abus à l’encontre de millions d’enfants déplacés en Syrie, en République démocratique du Congo (RDC) ou en Somalie, qui ont été obligés de fuir leurs foyers.  Il a appelé à ne pas oublier les enfants palestiniens, qui vivent encore sous occupation avec toutes les restrictions que cela suppose pour la jouissance de leurs droits et libertés fondamentales.

Mme ZWEENA ALOFIA  (Oman) a appelé au renforcement du respect des droits des enfants.  Elle a affirmé qu’un décret adopté en mai 2014 par son gouvernement avait permis de promulguer une loi sur les enfants qui assure la protection de leurs droits et entend les protéger de la violence, de l’exploitation et des abus.

Le Gouvernement omanais, a-t-elle dit, s’attaque également au problème de la pornographie et a adhéré au Protocole de lutte contre la traite des personnes.  Elle a appelé à la création d’institutions pour appuyer le développement des enfants.  Ces derniers doivent pouvoir jouir de leurs droits à l’éducation et à la santé, a-t-elle souligné.

M. FAHD MUHAMMAD AL KHAYARIN (Qatar) a déclaré que ce débat coïncidait avec le vingt-cinquième anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, offrant ainsi l’occasion d’évaluer les réalisations et de s’attaquer aux défis qui persistent.  Il a noté que le phénomène de la violence à l’encontre des enfants était présent partout et qu’il incombait aux gouvernements et aux institutions régionales et internationales de réagir résolument en protégeant tous les droits des enfants et en toutes circonstances.

Le Qatar a ratifié pour sa part la Convention, laquelle fait partie intégrante de la législation interne, et a créé un large éventail d’organisations nationales en vue de la protection sociale, de la prévention contre la violence sous toutes ses formes, de l’éducation et de la sensibilisation.

L’éducation est le pivot de toutes les mesures nationales prises pour réaliser une éducation primaire de qualité, conformément à la vision du Qatar d’ici à 2030.  Il a considéré que les attaques contre les établissements scolaires étaient un délit privant les enfants d’un de leurs droits fondamentaux.  Il a aussi appelé à ce que la détention des enfants et des adolescents se fassent en dernier recours et recommandé plutôt des mesures éducatives ou alternatives.  Il a assuré, en conclusion, que son pays tenait à mettre en œuvre tous les instruments et traités internationaux auxquels il a adhérés.

M. KAIRAT ABDRAKHMANOV  (Kazakhstan) a affirmé que des progrès avaient été réalisés par son pays dans le cadre de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment en ce qui concerne l’accès à l’éducation et la parité dans l’éducation.  Il a ajouté que l’OMD4 sur la réduction de la mortalité infantile pourrait être réalisé l’an prochain.

Le représentant a ensuite souligné que plusieurs plaintes de torture à l’encontre d’enfants avaient été déposées et que son gouvernement se penchait sur ces affaires.  Il a annoncé la création prochaine d’un ombudsman pour les enfants et a fait savoir que son gouvernement disposait d’une base de données unifiée de tous les mineurs du pays.

Pour enrayer la violence à l’encontre des enfants, a ajouté le représentant, le Kazakhstan envisage de lancer un programme en coopération avec des universités.  Il a ensuite affirmé que le nombre d’enfants abandonnés dans le pays avait récemment baissé et qu’un département pour la protection des enfants avait été créé dans chaque région.  Des programmes d’éducation à distance ont par ailleurs été élaborés à l’intention des enfants handicapés.

Le représentant s’est aussi soucié de l’exploitation économique des enfants et a déclaré que son gouvernement s’efforçait d’éliminer les pires formes de travail des enfants.  D’une manière générale, il a jugé nécessaire de renforcer les systèmes d’identification d’abus et de protection des enfants.

M. MARCELO SCAPPINI (Paraguay) a affirmé que les jeunes représentaient 36% de la population de son pays.  Il a expliqué que les principaux problèmes auxquels ils devaient faire face sont la violence et la maltraitance, le travail infantile, la traite, sans oublier la situation des enfants de rue.

Pour améliorer la situation des jeunes, le Gouvernement a mis sur pied un plan national de développement pour la période 2014-2030 qui cible notamment la réduction de la pauvreté, le développement social et une croissance économique inclusive.

M. Scappini a précisé que 10% de la population, dont de nombreux enfants et jeunes, sont victimes de pauvreté extrême et que son gouvernement s’était fixé pour objectif de réduire de 90% la malnutrition chronique, de 75% la mortalité maternelle et de 70% la mortalité infantile.

Il ambitionne par ailleurs d’augmenter à 95% l’accès à l’éducation secondaire.  Le Paraguay s’est par ailleurs engagé à créer les conditions nécessaires pour assurer un développement complet en mettant l’accent sur les plus défavorisés, en déployant des efforts pour briser le cycle de la pauvreté.

Le représentant s’est ensuite félicité de l’adoption du programme de pays de l’UNICEF pour le Paraguay qui couvre la période 2014-2019.

M. XAVIER LASSO MENDOZA  (Équateur) a affirmé que le droit des garçons et des filles avait été consacré, dans la Constitution, comme un droit inaliénable dont la réalisation est érigée en priorité suprême pour tous les secteurs.  Il a regretté que le néolibéralisme ait conduit à la propagation du travail infantile qui représente une violation totale des droits des garçons et des filles.

Pour cette raison, l’Équateur a lancé, dès 2007, une campagne nationale en vue d’en finir avec le travail des enfants.  Le pays tente également de remédier à une autre conséquence de l’économie de marché consistant en un affaiblissement des services à l’intention des enfants, lesquels sont négligés, voire inexistants dans certains endroits.  Il a ensuite lancé un appel « respectueux mais ferme » aux pays d’accueil des migrants pour qu’ils s’acquittent pleinement de leurs obligations en matière de droits de l’homme des enfants, indépendamment de leur statut migratoire. 

Il a aussi fait état des politiques équatoriennes en faveur de la petite enfance dans le cadre de la stratégie nationale intersectorielle pour le développement intégral, et a demandé que la petite enfance soit intégrée dans les objectifs de développement pour l’après-2015.

Mme BAKHTA SELMA MANSOURI  (Algérie) s’est alarmée du recrutement continu d’enfants par des groupes armés, de la poursuite d’attaques contre des écoles et des hôpitaux et des actes de violence sexuelle commis à leur encontre.  Elle s’est notamment dite préoccupée par l’impact de l’occupation sur les enfants palestiniens et de l’incarcération de certains d’entre eux.

La représentante a aussi regretté la lenteur des progrès réalisés pour protéger les enfants de la pornographie et de l’exploitation sexuelle.  Un Comité de haut niveau a été mis sur pied à l’initiative de l’Algérie pour mieux protéger les enfants de la violence et attirer davantage l’attention sur ce problème, a-t-elle dit.

La représentante a ensuite souligné que législation algérienne assurait la protection des enfants.  Une stratégie nationale de protection de la famille et des enfants a été lancée et le Gouvernement œuvre à lutter contre le travail, l’exploitation, ainsi que contre l’usage qui est fait d’Internet dans ces contextes.

Elle s’est félicitée du fait que le taux de mortalité infantile ait baissé dans son pays et que huit millions d’enfants aient pu être scolarisés.  L’objectif « éducation pour tous » a pratiquement été réalisé, a-t-elle déclaré.

Mgr BERNARDITO AUZA (Saint-Siège) a relevé que ces dernières années, près de trois millions d’enfants avaient été tués dans des conflits armés, six millions avaient souffert de blessures entraînant des handicaps et des dizaines de milliers avaient été mutilés par des mines antipersonnel. 

La délégation a également déclaré que trop d’enfants se voyaient nier leur droit le plus fondamental à la vie, avec la sélection prénatale éliminant des enfants de sexe féminin ou qui pourraient souffrir de handicap.  En outre, trop d’enfants souffrent d’un accès insuffisant au logement et à l’alimentation, dans de nombreux pays ils n’ont pas accès aux médicaments et ils sont vendus aux trafiquants, exploités sexuellement, recrutés par des armées irrégulières, déracinés par des déplacements forcés ou astreint à travailler.

Dans cette optique le Saint-Siège attache une grande importance à la commémoration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille.  Il soutient également le rapport du Secrétaire général sur la violence contre les enfants et les technologies de l’information et de la communication.  Dans ce domaine « la médiation attentionnée des parents minimise les risques sans limiter les savoir-faire et les occasions d’apprentissage des enfants », a assuré Mgr Auza.

Il a également indiqué que l’Église continuait de s’engager à œuvrer à la libération des enfants soldats, à leur éducation et à leur réintégration dans leur famille et la société.

Saluant l’attribution du prix Nobel de la Paix à Malala Yousafzai et à Kailash Satyarthi, l’observateur a rendu hommage à la Convention sur les droits de l’enfant, dont le vingt-cinquième anniversaire intervient en novembre.

Mme PAULINA FRANCESCHI (Panama) a affirmé que les vraies richesses d’une nation étaient ses enfants et ses jeunes.  En dépit d’une croissance économique importante, et d’un indice de développement de 0,775% en 2013, les inégalités économiques continuent de croître, avec des conséquences sur la situation des enfants et des adolescents. 

Ainsi, 18,9% des enfants âgés de zéro à 4 ans sont touchés par la pauvreté extrême, a-t-elle fait observer.  Dans ce contexte, a assuré la représentante, le Gouvernement a pris des initiatives diverses, comme l’ouverture d’un Secrétariat pour l’enfance, dont l’objectif est de renforcer les capacités institutionnelles et la prise en charge intégrale et personnalisée des garçons et des filles confrontés à des difficultés. 

En outre, a poursuivi Mme Franceschi, ont été lancés plusieurs programmes, dont un axé sur la prévention et un autre sur la protection du droit à la coexistence familiale, « qui vise à restituer le droit à vivre en famille », un droit essentiel sur lequel les jeunes devraient pouvoir compter pour connaître un développement harmonieux. 

Enfin, a ajouté la délégation, d’immenses efforts ont été également consentis au travers d’actions conjointes avec les agences, fonds et programmes des Nations Unies, en particulier l’UNICEF.

Mme REN XIAOXIA (Chine) a noté que des progrès encourageants avaient été faits en faveur des enfants, mais que la communauté internationale avait encore un long chemin à parcourir pour protéger les enfants, et particulièrement les handicapés, les minorités ethniques et les enfants vulnérables.

Il y a encore 518 millions d’enfants qui vivent dans une pauvreté extrême, ce qui menace leur santé et leur accès à l’éducation, et cela a des effets dévastateurs pour leur santé psychologique.

Les technologies de l’information et des communications (TIC) ont changé la vie, y compris celle des enfants, et présentent des avantages notamment pour les handicapés, mais l’âge d’Internet apporte de nouveaux problèmes, comme la cyberpornographie, a relevé la représentante de la Chine, affirmant la disposition de son pays à examiner ces nouveaux défis, avec d’autres.

Globalement, les droits des enfants exigent une combinaison d’efforts nationaux et internationaux.  Les gouvernements ont la responsabilité principale et doivent continuer à accorder plus d’importance à la protection des droits des enfants, avec notamment des mesures judiciaires, législatives et autres.

Mais, selon la délégation chinoise, la communauté internationale doit aussi renforcer la coopération pour éliminer les causes profondes des violations des droits des enfants, de la guerre et de la pauvreté en particulier.  Cette question devrait également figurer dans le programme de développement pour l’après-2015.  « Nous appuyons aussi le rôle de la société civile dans ce domaine », a-t-elle dit.

Le Gouvernement chinois a toujours intégré la promotion des droits des enfants dans ses plans nationaux, et améliore constamment sa législation dans ce domaine, avec notamment un amendement sur les mineurs dans la loi de procédure pénale.  « Nous luttons contre les crimes contre les enfants tout en fournissant une assistance juridique », a-t-elle ajouté.

Au nombre des actions entreprises par son pays, M. MOHAMMAD GHAEBI  (République islamique d’Iran) a fait état d’un projet de loi sur la protection des droits de l’enfant qui vise à prémunir garçons et filles des violences et discriminations auxquelles ils pourraient être exposés.  En outre, a-t-il dit, a été créé un point focal sur l’enfance, ainsi qu’un Conseil judiciaire d’arbitrage, chargé de garantir la protection des droits des mineurs, qui ne peuvent pas être condamnés à la peine capitale en Iran. 

Le représentant s’est ensuite élevé contre les effets néfastes sur les enfants des mesures de sanctions unilatéralement prises par certains États Membres contre son pays.  Il a en conclusion réaffirmé sa conviction que le programme de développement pour l’après-2015 doit faire en sorte que le bien-être de chaque enfant soit pris en compte, « car ils représentent la génération à venir ». 

Mme REEM JULIA MANSOUR (État de Palestine) a noté que les enfants étaient victimes des actions menées par Israël, Puissance occupante, et particulièrement pendant l’opération qui a duré 50 jours l’été dernier, entraînant la destruction totale d’écoles, d’hôpitaux, et de quartiers entiers.

En 50 jours, la Puissance occupante a tué plus de 500 enfants palestiniens, plus de 3 100 enfants ont été blessés, et certains auront des blessures qu’ils porteront toute leur vie.  Pas moins de 373 000 enfants à Gaza ont des besoins urgents compte tenu du trauma, 6 000 sont orphelins.  De même, a poursuivi l’observatrice, les enfants palestiniens souffrent des effets délétères des bouclages aérien, maritime et terrestre imposés à Gaza.

Il faut que la communauté internationale assume sa responsabilité pour que soit mis un terme à l’occupation, a ajouté l’Observatrice, tandis que de son côté le Gouvernement palestinien œuvrera à ce que les responsables israéliens de ces crimes en rendent compte.

Elle a ajouté qu’Israël était le seul pays à traduire des enfants devant des cours martiales, à en détenir de façon illégale, souvent au milieu de la nuit.  Ces enfants terrifiés ne voient ni parents ni avocats, sont maltraités physiquement ou verbalement ou sont torturés, a-t-elle ajouté.

Elle a cité l’exemple de Tarek, américano-palestinien de 15 ans, « emporté par la Puissance occupante » mains attachées, frappé à coups de pied, qui a perdu conscience sous les coups et a souffert d’hémorragie interne, alors qu’« il n’a été accusé d’aucun crime » et voulait assister à l’enterrement de son cousin de 16 ans, tué lors de l’offensive contre Gaza.

Elle a ajouté que la Palestine était devenue État partie à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses protocoles.  En conclusion, elle a déclaré qu’il était grand temps que le monde s’élève contre Israël pour qu’Israël mette un terme à toutes ses violations du droit international humanitaire. « L’occupation illégale doit cesser, car c’est la cause principale des souffrances des enfants », a-t-elle dit.

Mme MAYA DAGHER  (Liban) s’est déclarée convaincue que les droits de l’enfant font partie intégrante des droits de l’homme, comme en témoigne l’adhésion de son pays à tous les instruments juridiquement contraignants pertinents.  Le Liban appuie les résolutions de l’Assemblée générale et celles du Conseil de sécurité sur les enfants dans les conflits armés, et coopère avec les organisations internationales et régionales concernées pour constamment améliorer la condition des enfants libanais. 

À cet effet, la scolarisation est pour le Gouvernement un moyen de les préparer aux responsabilités futures qui les attendent, en particulier les filles.  Si le Liban s’est réjoui des progrès énormes qu’il a accomplis contre la déscolarisation, en particulier en milieu rural, il s’est en revanche inquiété de les voir remis en question avec l’afflux de réfugiés syriens, majoritairement formés de femmes et d’enfants.

M. KELEBONE A. MAOPE (Lesotho) a déclaré que le fardeau du VIH/sida demeurait un des principaux freins au développement du Lesotho.  Il a dit que l’épidémie menaçait la santé infantile et maternelle, minait la productivité économique, et avait un impact terrible sur le niveau d’éducation des enfants orphelins et vulnérables.  Pour faire face à ces défis, a-t-il dit, le Lesotho a adopté une politique en 2006 sur le VIH/sida qui fournit un cadre de prévention, de contrôle et de gestion de l’épidémie.

Il a expliqué que cette politique visait à renforcer l’autonomisation des femmes, des jeunes et de tous les groupes vulnérables pour qu’ils soient en mesure de se protéger eux-mêmes contre la propagation du virus.  Il a souhaité que les objectifs de développement pour l’après-2015 s’attaquent, de manière prioritaire aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) non résolus.  Le représentant du Lesotho s’est particulièrement félicité des progrès de son pays en matière d’accès universel à l’éducation primaire.  Par ailleurs, il a mis l’accent sur la nécessité d’intégrer les besoins des personnes handicapées dans les stratégies et initiatives nationales de développement.       

Mme INTISAR NASSER MOHAMMED ABDULLAH  (Yémen) a déclaré que le Yémen avait accédé à la Convention relative aux droits de l’enfant et aux protocoles en 1991.  « Nous avons également soumis nos rapports et préparons une législation protégeant les droits des enfants, et avons déjà une loi qui empêche que les enfants soient recrutés par l’armée », a-t-elle dit.

L’État doit s’occuper des enfants quand ils sont orphelins, un enfant n’a pas le droit de travailler et l’État prend toutes les mesures nécessaires pour protéger l’enfant contre toute sorte de discrimination, la maltraitance sexuelle et la violence au foyer, a-t-elle dit.

Le Yémen mène également toutes sortes d’activités qui contribuent au développement de l’enfant, avec notamment un conseil de la maternité sous l’égide du Ministère des droits de l’homme, et coopère avec des organisations civiles dans la matière.  Le Yémen prépare enfin un forum sur la protection des enfants, et travaille également pour que les enfants recrutés par des groupes armés soient libérés et réinsérés.

Du côté de la santé, le Yémen, malgré ses moyens modestes, vaccine tous les enfants, mais la pauvreté et la sous-alimentation restent des problèmes, a conclu la représentante.

M. YIĞIT CANAY (Turquie) a déclaré que son pays avait pris des mesures depuis plusieurs décennies en faveur des droits des enfants.  La Turquie a lancé des projets créatifs pour prendre en compte les questions de l’enfant et faire entendre leur voix, en coopération avec l’UNICEF, l’Union européenne et le Conseil de l’Europe.

M. Canay a également noté qu’un ombudsman pour les femmes et les filles avait été établi récemment.  En outre, des centres d’évaluation des enfants ont été créés dans plusieurs provinces pour réagir aux cas de maltraitance.

Les changements de la société doivent venir du terrain, et la Turquie a lancé des campagnes transversales pour garantir la scolarisation des filles et combler le fossé en matière d’éducation, particulièrement en direction des filles handicapées ou vulnérables, a ajouté le représentant.

M. Canay a enfin répondu aux « allégations d’une délégation, que nous rejetons catégoriquement », en citant un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), selon lequel « la réponse d’urgence à l’afflux de réfugiés syriens a été exemplaire », en fournissant notamment un accès aux services de santé et juridiques. »

Il a précisé que 1,1 million de Syriens avaient trouvé refuge en Turquie et que le pays fournissait également une assistance transfrontalière pour venir en aide aux victimes du conflit en cours du côté syrien.  Il a noté que 33 000 enfants syriens étaient nés dans des centres médicaux en Turquie, et 70 000 enfants réfugiés étaient inscrits à l’école.

M. ALI DEME (Burkina Faso) a rappelé que son pays avait ratifié plusieurs textes juridiques internationaux, notamment la Convention relative aux droits de l’enfant et la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant.  Il a également créé un Observatoire national des droits de l’enfant, aménagé des juridictions réservées aux enfants au sein des tribunaux et élaboré des politiques sectorielles dans tous les domaines relatifs à l’enfance, a fait valoir le représentant. 

Cependant, a-t-il reconnu, « la mise en œuvre de la politique nationale de protection ne se fait pas sans difficultés ».  Il s’agit principalement de la faible vulgarisation des textes législatifs et règlementaires, de l’insuffisance des ressources financières et de la faible coordination des acteurs du domaine.  M. Deme s’est néanmoins félicité de l’appui prêté par l’UNICEF dans le cadre d’une visite de pays. 

En conclusion, la délégation s’est déclarée préoccupée par la situation difficile que vivent de nombreux enfants du monde, du fait des conflits, des abus liés à l’usage des technologies de l’information et des communications, du trafic et des formes diverses de violence qui les touchent.

Mme YULIANA BAHAR (Indonésie) a déclaré que des interventions concertées et multisectorielles, des ressources adéquates et une volonté politique forte étaient nécessaires pour soutenir les droits et le bien-être des enfants.

Elle a noté que la Constitution indonésienne protégeait la sécurité et le bien-être des enfants, et que les institutions du pays avaient été renforcées en ce domaine, avec notamment l’établissement d’une commission sur la protection de l’enfant et un décret présidentiel sur le développement holistique et intégré de la petite enfance, couvrant tous les programmes sur la protection de l’enfant, de l’utérus jusqu’au sixième anniversaire.

En juillet 2014, une nouvelle loi sur le système judiciaire de l’enfance a mis l’accent sur les peines de substitution, tandis que la loi sur la protection des enfants renforce les peines maximales dont sont passibles les crimes contre des enfants. 

Enfin, Mme Bahar a noté que le Ministère de la santé avait interdit les mutilations sexuelles féminines et entendait continuer à lancer des programmes pour expliquer l’impact néfaste de ces pratiques sur la santé reproductrice des femmes.  Parallèlement, plusieurs ministères et institutions gouvernementales sont impliqués dans l’effort visant à réduire le nombre de mariages précoces.

M. SERGE BALÉ (République du Congo) a commencé par indiquer que son pays avait ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant depuis 1993 et adhéré à deux de ses Protocoles facultatifs en 2009 et 2010, respectivement.  Au niveau national, a-t-il poursuivi, plusieurs initiatives ont été prises pour améliorer le bien-être des enfants congolais, notamment la loi du 4 juillet 2012, qui porte création du régime de la famille et de l’enfance en difficulté et celle du 25 février 2011, qui garantit la protection de l’enfance. 

En matière d’éducation, le Gouvernement congolais a relevé le défi de l’éducation de base qui a atteint des objectifs de scolarisation de plus de 90% des enfants.  En outre, « afin d’améliorer la prise en charge des enfants et jeunes en situations difficiles, nous avons pris diverses mesures, dont la mise en place d’institutions spécialisées, de centres d’accueil et d’orphelinats ».

Par ailleurs, a précisé M. Balé, une Convention pour la lutte contre l’exclusion sociale des enfants de la rue de la ville de Pointe Noire, deuxième grande ville après la capitale Brazzaville, a été signé le 17 avril dernier.  Le Gouvernement, a-t-il ajouté, a également procédé à la formation des acteurs locaux impliqués dans la protection de l’enfant.

Mme JOSÉPHINE LYENGI (République-Unie de Tanzanie) a affirmé que la loi sur l’enfance de 2009 posait les bases d’un système de protection des enfants en Tanzanie en y intégrant tous les principes fondamentaux des droits des enfants.  Elle a ajouté que la Tanzanie avait atteint son objectif de scolarisation de 100% des enfants.  Elle s’est félicitée aussi des progrès de son pays en matière de lutte contre la mortalité infantile et notamment la mortalité des enfants de moins de cinq ans. 

Pour mesurer toute l’étendue de la réalité de cette violence, le Gouvernement a procédé à une étude sur la violence à l’encontre des enfants et procède actuellement à la publication des résultats de cette enquête.  Elle a dit que les « statistiques troublantes » de la réalité de cette violence avaient le mérite de briser le silence et de fournir une information importante qui sera utile à tous les acteurs, des policiers aux législateurs, en charge de la lutte contre cette violence à l’égard des enfants.

Par ailleurs, elle a précisé que 2,5 millions d’enfants tanzaniens vulnérables avait bénéficié d’un plan d’action national visant à garantir la protection sociale des enfants vulnérables, les orphelins, les enfants de la rue, les enfants victimes d’abus sexuels ou de trafic des êtres humains ou encore les enfants handicapés.    

M. HAHN CHOONG-HEE (République de Corée) a salué le prix Nobel de la paix attribué à deux militants de la cause des enfants, Malala Yousafzai et M. Kailash Satyarthi.  Il a ensuite souligné que malgré les avancées notables de la communauté internationale en matière de scolarisation des enfants et de l’amélioration de leur santé dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il restait encore beaucoup à faire en termes de protection des enfants et de promotion de leur bien-être. 

Il a rappelé que de nombreux coréens, sexagénaires et septuagénaires, avaient bénéficié de programmes de l’UNICEF à l’époque de leur scolarité dans le primaire.  Il s’est félicité du fait que la République de Corée soit aujourd’hui reconnaissante de ce soutien de la communauté internationale, notamment par des contributions individuelles à hauteur de 87,6 millions dollars au Comité national de l’UNICEF en Corée, en plus des 24,6 millions de dollars que le Gouvernement verse. 

Il a souhaité que le troisième Forum mondial sur l’éducation, qui doit avoir lieu en mai prochain à Séoul, permettra de réaffirmer l’engagement de la communauté internationale afin que l’éducation soit intégrée dans le programme de développement pour l’après-2015.  Il a en outre plaidé pour que tous les enfants, y compris ceux victimes de handicap, puissent voir leurs droits respectés.

M. JORGE DOTTA  (Uruguay) a lancé un appel à la ratification universelle de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses Protocoles.  Pour sa délégation, il est essentiel de lutter contre la pauvreté chez les enfants, une situation jugée « inacceptable ».  Elle s’est ensuite élevée contre l’exploitation sexuelle des filles et des garçons, qui continue d’augmenter du fait de la pornographie et du proxénétisme. 

Lutter contre ce fléau, a déclaré le représentant, exige la mise au point de normes qui doivent être conjointement fixées par les autorités d’un pays et la société civile.  Par ailleurs, « pour l’Uruguay, la violence n’a aucune justification possible, notamment dans le cadre des conflits armés », a déclaré la représentante.  Il a estimé en conclusion indispensable que la protection et la promotion des droits des enfants figurent au cœur du programme de développement de l’après-2015.

Mme JEANNE D’ARC BYAJE (Rwanda) a dit que bien que la Convention relative aux droits de l’enfant fût l’instrument qui eût été le plus ratifié au monde, la mise en œuvre de ses dispositions juridiques restait inachevée.

Le Rwanda de son côté a pris des mesures pour améliorer le cadre juridique et institutionnel pour la protection des droits de l’enfant, a fait valoir sa représentante.  Ainsi, la Commission nationale pour les enfants a été mise sur pied principalement pour protéger les enfants maltraités, violentés et exploités.

Le Rwanda a également mis la cellule familiale et les communautés au centre de la protection et du plein développement des enfants, ce qui a conduit à la décision de fermer les orphelinats et de placer les orphelins dans des environnements familiaux.

Des mesures ont également été prises pour faire disparaître les obstacles à l’éducation, notamment en construisant des écoles à l’échelle locale afin de prévenir l’absentéisme dû aux trop longues distances entre les établissements scolaires et les lieux d’habitation.

M. IRENE SUSAN BARREIRO NATIVIDAD  (Philippines) a affirmé que des allocations mensuelles étaient offertes aux familles qui scolarisaient leurs enfants et les soumettaient à des visites médicales régulières.  Une loi sur la santé génésique a aussi été adoptée pour répondre au problème de la santé maternelle et infantile.  La représentante a ensuite parlé des répercussions des catastrophes naturelles sur les enfants, notamment lorsque les établissements scolaires sont réquisitionnés pour servir d’abris.

La représentante a estimé que des progrès devaient être réalisés pour améliorer la présentation et le suivi des rapports de pays.  Elle a déclaré qu’un projet de loi était en cours d’examen aux Philippines pour élaborer des programmes de développement spéciaux à l’intention des enfants de la communauté moro.  Elle s’est opposée à l’utilisation d’enfants par les forces ou groupes armés.

La représentante des Philippines s’est dite préoccupée par le phénomène de la pornographie cybernétique et du tourisme sexuel.  Elle a notamment dénoncé le fait que les auteurs de ces crimes étaient souvent des parents immédiats des enfants qui en étaient victimes.  Elle a appelé à l’établissement de mécanismes à tous les niveaux au sein du programme de développement pour l’après-2015, pour assurer la protection et la promotion des droits des enfants.

Les défis les plus graves qu’il convient de relever ont trait à l’augmentation des taux de mortalité infantile et d’abandon scolaire, ainsi qu’au manque de systèmes de protection sociale pour les enfants, a déclaré M. OSAMA ABDELKHALEK (Égypte).

La protection des enfants doit figurer en bonne place dans le Programme de développement pour l’après-2015, a ajouté le représentant, tout en soulignant la nécessité d’accroître la coopération entre acteurs gouvernementaux, régionaux et internationaux dans ce domaine.

S’élevant contre les violences à l’encontre des enfants, notamment dans les situations de conflit armé, le représentant a salué la signature d’un accord de coopération entre la Ligue des États arabes et le Bureau du Représentant spécial pour le sort des enfants en temps de conflit armé de l’ONU.

L’Égypte condamne fermement l’instrumentalisation des enfants dans les conflits armés, a affirmé le représentant, précisant que les violences contre les enfants étaient par ailleurs proscrites dans la loi égyptienne.

Les avancées réalisées dans la mise en œuvre du programme de pays de l’UNICEF pour l’Égypte témoignent de l’engagement du pays en faveur de la cause des enfants, de même, a ajouté en conclusion le délégué, que la récente initiative « enfants sans abri », lancée l’an dernier pour répondre au problème des enfants de la rue.

M. STEPHAN TAFROV (Bulgarie) a déclaré que le Gouvernement bulgare prêtait une attention particulière à garantir le droit des enfants à vivre dans un environnement familial, en accélérant le processus de sortie des  établissements d’accueil, et en faisant la promotion de bonnes pratiques parentales.  Il travaille également à fournir aux enfants des services de haute qualité, notamment dans la santé et l’éducation, et il investit en faveur de la petite enfance et des enfants handicapés.

Depuis 2009, la Bulgarie travaille activement à la mise en œuvre d’un ambitieux plan à long terme sur l’élimination des institutions d’hébergement pour les bébés et enfants de moins de 3 ans.  Après 2012, avec le soutien actif de l’UNICEF, des changements législatifs ont été introduits pour fermer tous les établissements de grande échelle et fournir un soutien aux familles et enfants les plus vulnérables.

Le nombre d’enfants institutionnalisés a déjà été divisé par 10 depuis 2000.  L’objectif est également de fermer toutes les institutions d’accueil d’enfants handicapés d’ici à la fin 2015, et des mesures sont prises pour fournir un soutien adéquat aux familles à risque afin d’éviter de séparer les enfants de leurs familles, chaque fois que c’est dans le meilleur intérêt de l’enfant.

Mme AMINA LOUALI (Niger) a dit qu’il était du devoir de la communauté internationale de faire le suivi de la mise en œuvre des instruments relatifs aux droits de l’enfant.  L’éducation est parmi les priorités majeures du Niger, qui garantit la gratuité de l’enseignement et la scolarisation des filles.

Elle a fait remarquer que beaucoup de filles parmi les plus désavantagées n’avaient pas le loisir de finir leur scolarité et ce, pour des raisons d’ordre culturel, économique ou de sûreté.  Elle a aussi cité le mariage précoce comme un des obstacles à la scolarité et à la réalisation du plein potentiel des filles.  La représentante a conclu en invitant à l’accélération des progrès dans la promotion et la protection de l’enfance.

M. DO HUNG VIET (Viet Nam) a fait remarquer qu’en 2013, environ 250 millions d’enfants de moins de 5 ans avaient été affectés par un conflit armé, et qu’il était urgent, en conséquence, d’octroyer la priorité à la paix et à la sécurité et à la résolution des conflits. 

Il a appelé à sanctionner les auteurs de violence à l’égard des enfants et à veiller à changer les mentalités pour dire qu’aucune forme de violence n’était tolérable.  Le Viet Nam a intégré les dispositions de la Convention relative aux droits de l’enfant dans ses textes législatifs et l’applique par une stratégie nationale multidimensionnelle.

M. JEFFREY SALIM WAHEED (Maldives) a déclaré que la plus grande menace qui pesait aujourd’hui sur les enfants et les jeunes de son pays, qui représentent 44% de sa population, était les changements climatiques.  « Aussi devons-nous garder en mémoire le fait que la protection des droits des enfants –droits à la santé, à l’éducation, à une vie décente– sont inextricablement liés aux efforts que nous déployons pour protéger notre climat. » 

Après avoir rappelé que les Maldives étaient partie à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses deux Protocoles facultatifs, le représentant a indiqué que son gouvernement avait veillé à inscrire les dispositions de ces instruments dans sa législation, et ce, en adoptant, dès 1991, une loi sur la Protection des droits de l’enfant. 

En outre, en réponse à la multiplication des abus à l’encontre d’enfants constatés dans son pays, le Gouvernement des Maldives s’est doté d’un nouvel arsenal répressif contre ces cas, en particulier contre le trafic des enfants.

Mme TAMTA KUPRADZE (Géorgie) a affirmé que la Géorgie avait fait des droits de l’homme, dont la protection des enfants, une pierre angulaire de sa politique étrangère.  Elle a souligné que la Géorgie avait adhéré à de nombreuses conventions sur la protection des enfants et que le Parlement géorgien avait pénalisé la violence domestique en juillet 2012.

Elle a précisé que le plan d’action 2013-2015 pour la lutte contre la violence domestique s’articulait autour de trois objectifs: améliorer les mécanismes et les lois sur la prévention, protection et assistance aux victimes; réhabiliter les victimes de la violence domestique; prendre des mesures préventives et de sensibilisation sur la violence domestique. 

Elle a expliqué que le Plan 2014-2016 qui vient d’être adopté, cherchait à garantir une égalité d’opportunités pour les personnes handicapées, dont les enfants.  Elle a précisé que la Stratégie nationale 2014-2020 pour les droits de l’homme, adoptée cette année, visait à s’assurer que tous les droits fondamentaux des enfants soient pleinement respectés.  En outre, elle a cité l’adoption du Plan d’action national 2012-2015 pour la protection sociale de l’enfant.     

Les enfants peuvent désormais jouir des droits comme celui d’être consulté et écouté.  Il a affirmé que son gouvernement s’employait à réduire la malnutrition et à renforcer la fourniture de services de santé.

Le Libéria a connu des avancées considérables en matière de droits des enfants, a affirmé Mme MARJON V. KAMARA (Libéria), précisant que la décennie de paix et de développement qu’a traversée son pays est à l’origine de tels progrès.

L’épidémie d’Ebola que traverse actuellement le Libéria menace les avancées réalisées par le pays en matière de recul de la mortalité maternelle et infantile, a déploré la représentante, ajoutant que le virus avait des conséquences socioéconomiques dévastatrices sur les enfants.

En tant que pays se relevant d’un conflit, a poursuivi la représentante, le Libéria a particulièrement mis l’accent sur la mise en œuvre de mécanismes de protection des enfants.  Son Pacte national pour les enfants, adopté en 2011, porte la marque d’un tel engagement, a-t-elle précisé.

Largement inspiré de la Convention relative aux droits de l’enfant et de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, ce Pacte offre un cadre législatif exhaustif pour les enfants. 

Les projets de loi pour interdire la traite des personnes et pour la réforme de l’éducation, actuellement en cours d’examen, sont d’autres exemples illustrant la volonté du Libéria de sauvegarder le bien-être des enfants, a déclaré la représentante.

Toutefois, a déploré Mme Kamara, les statistiques récentes montrent que 53% des filles libériennes faisant l’objet de violences sexistes ont entre 6 et 12 ans et entre 13 et 17 ans. 

Les autorités du Libéria tentent de résorber ces violences, notamment via la mise à disposition de foyers sécurisés dans huit comtés et l’établissement de systèmes juridiques et de protection adaptés.

La pauvreté dont est victime la population du Liberia, où 64% des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté absolue, est également un facteur lourd de précarisation des enfants, a regretté Mme Kamara, précisant que l’aide reçue par son pays en provenance de l’UNICEF contribuait néanmoins à alléger les conséquences d’un tel fléau.

M. MOHAMED IBRAHIM MOHAMED ELBAHI (Soudan) a déclaré que son pays avait ratifié un certain nombre de traités internationaux relatifs à l’enfance, en particulier les Conventions de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur le travail des enfants et les formes les plus graves de travail.  Il a affirmé que les règlements intérieurs de l’armée, de la police et le Code de sécurité interdisaient catégoriquement le recrutement d’enfants de moins de 18 ans.

Dans le cadre de la réforme entreprise en 2010, le Soudan a aussi établi des institutions de justice juvénile et des mineurs.  Le Gouvernement lutte par ailleurs contre le commerce des organes et la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants.  D’ailleurs, une conférence régionale sur la traite de personnes se tient depuis hier à Khartoum avec une large participation nationale, régionale et internationale, a-t-il dit.

Le représentant a dressé le tableau des initiatives prises dans le contexte de la protection de l’enfance, avec la mise sur pied, par exemple, d’unités de l’enfant au sein des forces armées et du Ministère de l’intérieur.  Parmi les nouveaux organes chargés de l’enfance, il a cité la création d’un conseil national et d’une équipe spéciale chargés de l’enfance. 

D’autre part, le Procureur de la République a été chargé d’enquêter sur les crimes commis au Darfour depuis le début du conflit en 2003, ainsi que sur les allégations de recrutements forcés d’enfants dans le Kordofan méridional et le Nil bleu.  Il a sollicité l’assistance de la communauté internationale dans les États traversant un conflit armé pour persuader les groupes armés non étatiques de s’abstenir de recruter des enfants.

Il a aussi appelé à aider à la reconstruction et au relèvement de pays sortant d’un conflit.  Le représentant a demandé de faire pression sur les groupes armés en vue de leur désarmement et de leur démobilisation.  Il a insisté par ailleurs pour que les rapports du Secrétaire général n’utilisent pas des expressions du style « portant un uniforme militaire », car chacun sait, a-t-il expliqué, que des groupes autres que les forces armées portent sciemment des uniformes similaires pour créer la confusion dans les zones de conflit.

Mme ELSA HAILE (Érythrée) a souligné que la pleine jouissance des droits de l’enfant ne pouvait être réalisée sans le développement économique et la justice sociale.  Elle a affirmé que les politiques agressives de son gouvernement dans le domaine de la santé avaient permis d’améliorer la santé maternelle et infantile.

La poliomyélite a été éradiquée, la vaccination est répandue et des écoles mobiles permettent par ailleurs d’assurer la scolarisation des enfants des communautés nomades.  La représentante a aussi souligné que des programmes permettaient aux enfants de rue et aux orphelins d’être réintégrés dans leurs familles élargies ou dans des maisons d’accueil.

Mme Haile a par ailleurs déclaré que les mutilations génitales féminines et les mariages précoces étaient pénalisés.  Elle a assuré que protéger les enfants de l’enrôlement dans l’armée faisait partie de la « culture politique » de l’Érythrée pendant la guerre de l’indépendance, bien avant que cela ne fasse l’objet d’une mesure juridique.

Mme KARABAEVA (Kirghizistan) a affirmé que son pays avait élaboré, en 2012, un Code pour les enfants afin de veiller à la protection de leurs droits, y compris ceux des enfants de la rue ou en situation vulnérable.  Un programme de justice pour les enfants est actuellement en cours d’examen par le Parlement.

Elle a souligné que le droit à l’éducation était un des droits fondamentaux des enfants.  La représentante a fait savoir que le système éducatif du pays était en cours de réforme et que le Kirghizistan disposait d’un programme d’alimentation scolaire. 

Des efforts sont également déployés pour améliorer la qualité de vie des 200 000 enfants aux capacités limitées recensés dans le pays.  Le Kirghizistan a par ailleurs mis en place des centres de réinsertion pour les enfants des rues et d’abris pour les enfants victimes de violences.

Mme MPHO MOGOBE (Botswana) a rappelé que l’UNICEF confirmait que la Convention relative aux droits de l’enfant était le traité relatif aux droits de l’homme le plus rapidement et largement ratifié de l’histoire.  « Nous réitérons notre attachement au succès de la Convention, un instrument qui, pleinement appliqué, contribue de manière générale à la prospérité des nations », a-t-elle ajouté.

Après avoir salué l’assistance apportée par l’UNICEF à la mise en œuvre de la Convention dans le pays, Mme Mogobe a attiré l’attention sur les efforts du Botswana pour faciliter l’accès de tous à une éducation de qualité, qu’elle a qualifié de « préalable à une vie décente ». 

Elle a reconnu que le manque de ressources humaines et financières empêchait d’agir plus rapidement en faveur des droits des enfants handicapés ou victimes d’exploitation au travail.  « Nous comptons sur l’appui du système des Nations Unies et de nos partenaires de développement pour continuer à bâtir les structures nationales adaptées à la pleine mise en œuvre de la Convention et des instruments apparentés », a conclu Mme Mpho Mogobe.

Mme AMINA MOHAMMED (Bahreïn) a déclaré que son pays avait mis en place, en 2007, un centre national de protection de l’enfant qui veille à protéger les enfants de toutes formes de violence et d’exploitation, de négligences ou de mauvais traitements, tant dans l’environnement familial que dans la sphère publique.

En outre, une ligne téléphonique a été établie pour que les enfants puissent être secourus de situations pouvant porter atteinte à leur intégrité physique ou mentale.  Le Centre national reçoit aussi des plaintes et dispose d’un personnel médical et paramédical pour leur venir en aide, les orienter et leur dispenser des conseils.

Bahreïn dispose aussi d’une commission nationale pour l’enfance qui s’occupe de tous les aspects liés à la protection de l’enfance à travers la planification et l’exécution d’activités relatives à l’enfant, tandis que la Stratégie nationale pour l’enfant (2012-2016) constitue le cadre général de coordination des efforts institutionnels pour répondre à tous les besoins des enfants.

La Stratégie, qui a été conçue en coopération avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’UNICEF, se fonde sur les droits de l’homme, l’égalité des sexes et l’intégration des enfants handicapés, conformément aux lois nationales et aux instruments internationaux.

M. ERVIN NINA (Albanie) a salué la qualité « révolutionnaire » de la Convention relative aux droits de l’enfant qui affirme que les enfants ne sont ni les objets de leur parents ni les bénéficiaires d’actes de charité, mais des individus à part entière.  Il s’est alarmé du fait que 25 ans après son adoption, la Convention continuait d’être violée au quotidien et a fait part de son appui à la campagne « Des enfants, pas des soldats ».

L’Albanie a récemment adopté une résolution sur le respect des droits des enfants, un texte, a-t-il insisté, né de la coopération entre le Gouvernement et la société civile.  Il a ensuite insisté sur la nécessité d’enregistrer les naissances.

Le représentant s’est par ailleurs félicité de l’entrée en vigueur du Protocole facultatif à la Convention qui permet aux enfants d’avoir accès à des voies de recours effectifs au niveau national et qui reconnaît la dimension juridique de l’enfant.  Il a estimé que la célébration du vingt-cinquième anniversaire de la Convention devrait pousser les États Membres à renouveler leur engagement à la mettre non seulement en œuvre mais à assurer son universalisation.

Mme VIKTORIA SHVYDCHENKO (Ukraine) a affirmé que la promotion et la protection des droits de l’enfant était une des priorités de son gouvernement, notamment en raison de l’« agression ouverte » perpétrée à l’encontre de son pays par la Fédération de Russie qui, a-t-elle dit, inflige des « souffrances immenses » aux populations touchées. 

La représentante a notamment attiré l’attention sur les « enlèvements répétés » d’enfants par des « groupes terroristes appuyés par la Russie » dans l’est de l’Ukraine.  Des orphelins sont retirés du pays en toute illégalité et depuis le mois d’avril, au moins 36 enfants ont été tués et 82 autres blessés dans cette région, s’est-elle notamment alarmée.

En outre, près de la moitié des 270 000 enfants que comptent les régions de Donetsk et de Lugansk ne sont plus scolarisés en raison de l’endommagement des établissements scolaires et de la situation sécuritaire.  Elle a ajouté que le Ministère de l’éducation de l’Ukraine avait reporté la rentrée scolaire dans ces régions dans l’attente d’une stabilisation de la situation et que des cours à distance avaient été proposés aux enfants concernés.

La représentante a souligné que l’Ukraine comptait à présente 275 489 personnes déplacées, dont 32% d’enfants, et que son gouvernement redoublait d’efforts pour subvenir à leurs besoins.  Elle a ensuite dénoncé le lancement, par la Fédération de Russie, du programme « Le train de l’espoir – Crimée » qui cherche à faire adopter des orphelins ukrainiens de Crimée par des citoyens russes.  Elle a affirmé que ce programme était une violation éhontée de l’article 21 de la Convention relative aux droits de l’enfant.

« La construction d’un monde meilleur, à tous les niveaux, réside dans le soin et l’éducation que l’on donne aux enfants », a déclaré en introduction M. EDEM KOMI AMOUDOKPO (Togo), saluant les « ressources budgétaires significatives » allouées par son pays au secteur de l’éducation.

Le recrutement et la formation d’enseignants, la construction d’écoles de formation des enseignants, la suppression des frais de scolarité dans les établissements publics préscolaires et primaires, la réduction de moitié des frais de scolarité dans le secondaire pour les filles, la mise en place de cantines scolaires dans les zones rurales les plus défavorisées et l’octroi de bourses, d’aide financière et de fournitures scolaires aux enfants démunis sont autant de mesures prises par le Togo, a déclaré le représentant, témoignant de l’engagement du pays en faveur de l’éducation des enfants.

Le représentant s’est par ailleurs félicité des campagnes de sensibilisation menées par son pays contre les grossesses et les mariages précoces et les violences sexuelles.

Ces diverses mesures se sont traduites sur le terrain par un accroissement annuel des effectifs à tous les niveaux scolaires, a déclaré le représentant.

Le représentant a rappelé en conclusion l’importance de la lutte contre la violence à l’égard des enfants et les mutilations génitales féminines, deux problématiques, a-t-il ajouté, auxquelles le Gouvernement togolais s’attèle à l’heure actuelle.

M. FAKHRI ALIYEV (Azerbaïdjan) a affirmé que son pays avait ratifié les Conventions 138 et 182 de l’Organisation internationale du Travail (OIT), respectivement sur l’âge minimum d’admission à l’emploi et sur l’interdiction des pires formes de travail de l’enfant, ainsi que la Convention de La Haye sur l’adoption entre pays. 

Après des campagnes suivies de vaccination, l’Azerbaïdjan est un pays exempt de poliomyélite et s’efforce d’être également exempt de paludisme.  Une large gamme d’outils législatifs, de plaidoyer et financiers ont permis, au cours des six années écoulées, de faire baisser la mortalité des enfants de moins de 5 ans de 16,1% à 13% pour chaque naissance.

Son pays étant victime d’une agression étrangère, il a condamné toutes les violations du droit international humanitaire et toute implication des enfants dans les conflits armés.  Il a exigé la pénalisation de tous les auteurs d’exactions contre les enfants. 

Autre sujet de préoccupation, selon lui, le phénomène de la prise d’enfants comme otages et de la disparition d’enfants.  Le représentant a renvoyé à la résolution 67/177 de l’Assemblée générale sur cette question et a mis en exergue le rôle clef joué par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans ce contexte. 

Il a espéré que la communauté internationale ferait son possible pour mettre fin aux conflits en cours, et que les institutions onusiennes continueraient leurs efforts avec les États Membres pour la protection des enfants.

M. AGOK ANYAR MADUT (Soudan du Sud) a affirmé que 70% de la population de son pays était âgée de moins de 30 ans, et qu’une grande majorité vivait dans des zones rurales.  L’éducation primaire est obligatoire depuis 2012 et la loi pénalise les parents qui n’inscrivent pas leurs enfants à l’école.  Le Gouvernement s’est en outre fixé pour objectif d’arriver à 100% d’alphabétisation d’ici à 2015.

Parmi les défis qui persistent, le représentant a parlé de l’impact des conflits sur la qualité de la formation des enseignants, en contraignant par ailleurs certains à quitter le pays.  En outre, nombre d’enfants déplacés se trouvent dans des zones où l’éducation n’est pas garantie. 

Le représentant a ensuite assuré que le Soudan du Sud était déterminé à mettre en œuvre son plan d’action pour interdire le recrutement d’enfants.  Il s’est félicité du fait que l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS) avait commencé à démobiliser et réinsérer les enfants qui se trouvaient dans ses rangs.

Il a ensuite exhorté à condamner le recrutement d’enfants par les forces rebelles qui opèrent au Soudan du Sud.

M. ANESIE NDAYISHIMIYE (Burundi) a déclaré que son pays accordait de l’importance à la question des enfants, en mettant en évidence les dispositions prévues à cet effet par la Constitution, le Code des personnes et de la famille, ainsi que le Code pénal.  Il a également affirmé que son pays avait pris des décisions visant à assurer la gratuité de la scolarité des enfants et des soins de santé des femmes enceintes et enfants âgés de moins de 5 ans. 

En outre, le Gouvernement du Burundi a élaboré une série d’initiatives, entre autres, une politique nationale de protection de l’enfant et une stratégie nationale de prévention et de lutte contre le phénomène des enfants en situation de rue.  Son pays a-t-il dit, a également adopté une loi spécifique en matière de prévention et de répression de la violence basée sur le genre. 

Par ailleurs, en vue d’apporter une réponse notamment au phénomène des enfants soldats, une conséquence de la crise sociopolitique, le Burundi a initié en 2004, un projet de démobilisation appuyé par l’UNICEF et la Banque mondiale.

Saluant l’investissement des acteurs du système des Nations Unies dans la mise en œuvre de la politique nationale de la protection de l’enfant, il s’est félicité du lancement de la campagne « Des enfants, pas des soldats ».

Mme KARIMA BARDAOUI (Tunisie) s’est réjouie du fait que 90% des enfants des régions en développement bénéficiaient d’une éducation primaire, preuve qu’un engagement collectif peut donner des résultats tangibles.  La plus grande richesse de la Tunisie est sa population dans toutes ses composantes, en particulier les enfants. 

La protection de l’enfant est un devoir moral et individuel qui exige la conjugaison de tous les efforts, toutes les expertises et toutes les compétences.  La Tunisie œuvre à l’insertion des dispositions des textes internationaux dans sa législation, et à les mettre en pratique. 

Le pays a également promulgué un Code de l’enfant et a créé la fonction de délégué à la protection de l’enfance, tout en s’efforçant d’aplanir les déséquilibres en termes de développement entre zones rurales et urbaines.

M. ISABELLE PICCO (Monaco) a déclaré qu’en cette année du vingt-cinquième anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, les États devaient être guidés par l’intérêt supérieur de l’enfant, quelles que soient ses origines sociales, religieuses ou culturelles, et dans le respect de ses droits fondamentaux. 

Il est aussi du devoir des États de leur garantir la santé maternelle, le droit à l’existence et à une identité, notamment par l’enregistrement des naissances, le droit à la dignité en les protégeant des prédateurs, du trafic d’enfants et de leur enrôlement dans les conflits.

Le représentant a estimé que la situation des enfants en temps de conflit était particulièrement préoccupante.  « Il est révoltant que des attaques soient commises contre les écoles ou des hôpitaux et que des enfants servent de bouclier humain ». 

En ratifiant, le 24 septembre 2014, le troisième Protocole facultatif établissant une procédure de présentation de communication, Monaco est partie à tous les instruments internationaux relatifs aux droits de l’enfant.  Le représentant a estimé qu’il est du devoir de tous de faire de la Convention un exemple de coopération internationale réussie, a-t-il conclu.

Rappelant la ratification par le Monténégro, l’an dernier, du troisième Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, M. MILORAD ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) a appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à le signer ou à le ratifier.

L’an dernier, le Gouvernement monténégrin a entrepris une campagne de sensibilisation sur le thème « Chaque enfant a besoin d’une famille », menée avec l’aide de l’UNICEF et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  Financée par l’Union européenne, cette campagne a permis une augmentation de 40% des placements d’enfants dans des familles d’accueil au Monténégro.

Dans une veine similaire, la campagne « C’est une question d’aptitude », également menée sous l’égide de l’UNICEF, a fortement contribué à changer les mentalités et comportements des Monténégrins par rapport aux enfants handicapés.

Ces changements se sont accompagnés d’améliorations sensibles des services aux enfants handicapés, a affirmé le représentant, notamment dans le domaine de l’éducation inclusive.  En moins d’une décennie, s’est-il félicité, le nombre d’enfants handicapés scolarisés dans le primaire est passé de 67 à 3 600.

Rappelant la nécessité d’agir contre la violence à l’encontre des enfants, notamment dans des situations de conflit armé, le représentant a invité les États Membres à faire de la question du respect des droits des enfants un point central du programme de développement pour l’après-2015.

M. ISMAEL GASPAR MARTINS (Angola) a déclaré que son pays, dans le cadre des principes de la protection de l’enfance inscrits dans sa Constitution, avait mis en place des procédures garantissant la gratuité de l’enregistrement des naissances, permettant la délivrance de certificats de naissance qui sont « les premiers documents d’identité du citoyen ».

M. Gaspar Martins a également évoqué les progrès faits par l’Angola en termes sanitaires, qui ont permis de faire reculer le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans de 300 pour 1 000 en 2000 à 120 pour 1 000 actuellement.  Dans le même temps la mortalité maternelle est passée de 1 400 par 100 000 naissances à moins de 300 par 100 000, et les décès dus au paludisme ont reculé de 25% à 15%.  Toutefois le pays reconnaît qu’il reste des efforts à faire pour lutter contre la tuberculose, le VIH/sida, la trypanosomiase, la prolifération des médicaments contrefaits et le très grand nombre d’accouchements sans assistance qualifiée.

Plus généralement, le pays a adopté une stratégie nationale pour prévenir et combattre la violence contre les enfants et une stratégie nationale pour combattre la pauvreté, et mis en place des réseaux de protection et de promotion des droits de l’enfant.  Toutes ces initiatives devraient améliorer l’accès aux services sociaux, particulièrement dans les zones rurales, selon le représentant angolais.

Enfin le pays a adopté récemment une stratégie pour l’inclusion sociale des enfants handicapés, conformément à ses obligations aux termes de la Convention relative aux droits de l’enfant et de la Convention relative aux droits des personnes handicapées. 

M. JOHN ZULU (Zambie) a affirmé que son pays avait adopté des lois adaptées aux enfants en vue de renforcer les efforts de mise en œuvre de programmes de protection de la survie des enfants.  À cet égard, il a fait ressortir le rôle crucial de la société civile reconnu par son pays qui travaille étroitement avec les organisations non gouvernementales en vue d’appuyer les systèmes de protection et de promotion des droits des enfants.  

L’éducation étant un droit fondamental, la Zambie en garantit l’accès universel à tous les enfants avec notamment une expansion des infrastructures scolaires, l’exemption des frais d’inscriptions et l’attribution de bourses d’études aux enfants vulnérables, a-t-il noté. 

Conscient des abus dont sont victimes les enfants, en particulier les filles, le Gouvernement zambien et le Canada ont facilité une procédure de résolution sur les enfants et les mariages forcés lors de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, a-t-il affirmé.

Par ailleurs, la Zambie s’est efforcée d’intensifier la lutte contre la mortalité infantile en matière de VIH/sida, du paludisme et de la malnutrition.  Au regard du fort taux de pauvreté prévalant en Zambie, les autorités ont mis en place un nombre de mesures, y compris des programmes d’autonomisation économique des femmes, ainsi qu’un programme de bourses scolaires pour encourager les enfants issus de familles pauvres à assister aux cours, a-t-il expliqué.

M. MAHE TUPOUNIUA (Tonga) a mis l’accent sur les nouvelles formes de  violences que peuvent constituer pour les enfants certains aspects des nouvelles technologies de l’information.  Il a dit que Tonga avait été un leader de la région pour combattre ces menaces électroniques, dont le harcèlement via Internet.  Il a précisé que l’équipe spéciale nationale du Tonga consacrée à la lutte contre les défis en matière d’Internet avait, au mois d’août, organisé un séminaire sur les jeunes et les questions de santé mentale intitulé « Non au harcèlement électronique ». 

Il a insisté sur le fait que Tonga souhaitait rester à la pointe des efforts visant à lutter contre ce problème dans un contexte marqué par une utilisation croissante des téléphones portables et d’Internet dans son pays.  Par ailleurs, il a mis l’accent sur les conséquences des changements climatiques sur la qualité de vie des enfants, en notant qu’ils étaient les premiers à souffrir de ces conséquences.  Il a précisé que la « Voie à suivre » de Samoa, texte qui vient d’être adopté, reconnaît la vulnérabilité unique des enfants face à l’impact des événements climatiques.  Il a affirmé que cette « voie » soulignait la nécessité d’adapter la planification de mesures de préparation en prévision des catastrophes aux besoins particuliers des enfants. 

Mme MARÍA SOLEDAD URRUELA ARENALES (Guatemala) a fait état de la signature récente, par son pays, des deux premiers Protocoles se rapportant à la Convention relative aux droits de l’enfant.  La criminalité transnationale organisée, en particulier le trafic d’armes qui remontent au conflit qu’a connu le Guatemala, mais aussi qui pénètre à travers les frontières, représente un défi majeur.

Conjugué au trafic de drogues, ce problème fait que les gangs de délinquants recrutent aisément les enfants et les jeunes en raison de la pauvreté et du manque d’opportunités d’emploi. 

La représentante a jugé également que les technologies de l’information et de communication (TIC) étaient des outils positifs s’ils étaient utilisés à bon escient, mais qu’il existe encore un écart significatif dans leur utilisation dans le monde en développement.  Elle a aussi demandé à poser des règles claires quant à leur utilisation par les enfants et les mineurs de sorte à les protéger de tout abus et délit.

Mme AMINA SMAILA (Nigéria) a affirmé que son pays avait signé tous les textes relatifs à la protection des droits de l’enfant.  La loi sur les droits de l’enfant s’inspire de la Convention relative aux droits de l’enfant et de la Charte du l’Union africaine sur les droits de l’enfant, laquelle interdit notamment les mutilations génitales féminines, les mariages d’enfants et la traite.

La représentante a ensuite averti que dans les situations de conflits, les enfants encouraient le risque d’être enlevés, tués ou mutilés par des groupes armés.  Le Nigéria a été particulièrement choqué par les attentats inhumains perpétrés par le groupe terroriste Boko Haram, a-t-elle dit.  La priorité la plus importante du pays est de vaincre Boko Haram et de sauver les lycéennes de Chibok.

La déléguée a expliqué qu’un programme d’aide visait à autonomiser les communautés des régions les plus vulnérables et à renforcer les structures des établissements scolaires qui se trouvent dans les régions où l’état d’urgence a été décrété.

Des fils barbelés ont été posés et les professeurs et des professionnels ont été formés, a –t-elle souligné.  Un programme de « déradicalisation » a aussi été élaboré à l’intention des terroristes et de leurs familles.  La représentante a insisté sur la nécessité de bien comprendre le phénomène de la radicalisation, puis a parlé du lancement d’un programme de lutte contre l’extrémisme violent.

M. FIAMMA ARDITI DI CASTELVETERE MANZO, de l’Ordre militaire souverain de Malte, a affirmé que le dévouement des 80 000 volontaires de l’Ordre permettait un accès aux denrées alimentaires et à l’eau potable à un grand nombre d’enfants mal-nourris.  Il a souligné que les volontaires travaillaient dans des villages isolés dans plusieurs pays. 

L’accès aux soins néonataux est aussi important et l’Ordre fournit aux familles de Bethléem, en Palestine, des soins aux femmes enceintes.  Le conflit en Syrie, ayant atteint des niveaux sans précédent, l’Ordre aide à la scolarisation de 1 350 enfants syriens et fournit des cartables, des crayons et des repas chauds à beaucoup d’enfants dans les camps de réfugiés.

Il a encouragé à faire davantage pour empêcher la mortalité des enfants de moins de 5 ans et aider à soulager les souffrances dans les conflits armés. 

Mme MARIE-LOUISE TOUGAS, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a déclaré que les conflits armés exposaient à des risques graves les enfants du monde entier.  Elle a appelé les États qui ont pris, lors de la trente-et-unième Conférence internationale du CICR, un certain nombre d’engagements, à tenir leurs promesses et à inscrire dans leurs législations respectives les normes du droit international humanitaire. 

La mise en œuvre au niveau national est en effet essentielle pour veiller au respect du droit international, a insisté l’Observatrice, qui a rappelé l’obligation d’interdire et de poursuivre en justice les auteurs de violations des droits de l’enfant et ceux qui sont responsables de leur enrôlement forcé dans des groupes armés.

Les États doivent en outre renforcer leurs capacités institutionnelles au travers de campagnes de sensibilisation et de formation, par exemple, a précisé l’observatrice, qui les a également encouragés à prendre en compte les besoins spécifiques des garçons et des filles touchés par les violences sexuelles.

Droit de réponse 

La Fédération de Russie a répété ce qu’elle avait dit à d’autres occasions à savoir qu’elle s’étonnait du cynisme de l’Ukraine.  Des dizaines d’enfants ont été mutilés non en raison d’une soi-disante attaque russe mais par des pilonnages d’écoles par des forces ukrainiennes.  Il a appelé à faire cesser les souffrances des enfants en Ukraine.   

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: les progrès dans la mise en œuvre du NEPAD assombris par la flambée d’Ebola dans l’Ouest de l’Afrique

Soixante-neuvième session
26e & 27e séances plénières – matin & après-midi
AG/11571

Assemblée générale: les progrès dans la mise en œuvre du NEPAD assombris par la flambée d’Ebola dans l’Ouest de l’Afrique

Treize ans après l’adoption du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), les États se sont inquiétés, aujourd’hui à l’Assemblée générale, des répercussions socioéconomiques de l’épidémie d’Ebola, surtout en Afrique de l’Ouest où elle se concentre en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone.   

L’épidémie d’Ebola demande « une action internationale concertée et urgente pour aider les pays africains à améliorer leurs systèmes de santé », a déclaré le représentant du Malawi, au nom du Groupe des États d’Afrique.  « Une réponse rapide, collective et bien coordonnée est nécessaire pour contenir cette menace globale », a renchéri le Directeur exécutif de l’Agence pour la coordination et la planification du NEPAD, avant de saluer la création de la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola (MINUAUCE).

Ces cris d’alarme devant « l’urgence de santé publique la plus grave et la plus aiguë de l’ère moderne », ont été poussés alors que l’Assemblée générale examinait la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), « la fierté de l’Afrique », « une véritable agence de la renaissance africaine » ou « un cadre stratégique reflétant un projet commun des États africains ».  

De nombreuses délégations ont attribué au NEPAD le fait que l’Afrique d’aujourd’hui, comme le souligne le Secrétaire général dans un de ses rapports, fait face à une convergence de facteurs positifs tels qu’une croissance soutenue sans précédent, grâce à la mise en place de politiques macroéconomiques rationnelles, aux réformes structurelles et aux flux croissants d’investissements étrangers directs.   

Si, a dit à son tour le représentant de Guyana, l’Afrique est toujours confrontée à de sérieux défis en matière de paix et de développement, elle a montré une forte résilience avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’ordre de 4% en 2013, laquelle devrait retrouver son niveau d’avant la crise de 6,5%.  Mais ce taux reste en deçà des 7% essentiels à une élimination durable de la pauvreté et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), sans compter que l’impact socioéconomique et sécuritaire d’Ebola n’est pas encore complètement évalué.

« Ebola nous a imposé un embargo économique », a acquiescé la Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Sierre Leone, qui est passée d’« un pays inscrit à l’ordre du jour du Conseil de sécurité à celui de nation exemplaire en matière de consolidation de la paix après un conflit dévastateur ».

L’épidémie, a dit la Ministre d’un pays aussi touché que la Guinée et le Libéria, représente une menace grave pour le développement humain, la sécurité de l’État et la réduction de la pauvreté.  Elle provoque des pertes économiques et assènent les revenus de l’État, d’où la similarité avec l’impact d’un embargo économique.  Comme la maladie a déjà tué près de 4 500 personnes, d’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les pays se sont inquiétés de sa croissance exponentielle.

Toujours convaincus du potentiel du NEPAD pour surmonter les obstacles aux avancées de l’Afrique, une trentaine de délégations a salué la Position commune africaine sur le programme de développement pour l’après-2015 et l’Agenda 2063, programme de transformation du continent pour les 50 prochaines années. 

Le NEPAD ayant donné lieu au Programme de développement des infrastructures en Afrique, le représentant de l’Algérie s’est réjoui qu’une somme de 40 millions de dollars vienne sonner la fin d’ici à 2016 du « chaînon manquant » de 4 500 km de l’autoroute transsaharien entre l’Algérie et le Nigéria.  Quant à la composante « fibre optique » du projet reliant l’Algérie, le Niger et le Nigéria, elle est achevée à 60%.   

Pour ces infrastructures, il manque à l’Afrique 92 milliards de dollars par an, a rappelé le représentant de l’Afrique du Sud aux partenaires de développement.  Son homologue du Japon a indiqué que dans le cadre de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), 617 projets de développement privés et publics ont été identifiés, cette année, pour la période 2013-2017.

La représentante des États-Unis a rappelé la promesse de son Président de prendre des mesures en faveur du secteur privé africain, notamment dans le secteur de l’électricité.  Son homologue de la Chine a annoncé que les échanges commerciaux entre son pays et l’Afrique s’élevaient en 2013 à 220 milliards de dollars et les investissements chinois à 25 milliards de dollars.

Avec l’Inde, a dit son représentant, les échanges commerciaux ont augmenté de 31,8% par an entre 2005 et 2011, pour atteindre, entre 2013 et 2014, les 72 milliards de dollars.  Les investissements indiens ont atteint plus de 35 milliards de dollars.  Durant la dernière décennie, l’Inde a concédé plus de 6,7 milliards de dollars, soit plus des deux tiers de ses prêts concessionnels, aux pays africains. 

Le représentant de l’Union européenne a souligné qu’au quatrième Sommet des dirigeants africains et européens en 2014, les protagonistes ont accepté de se focaliser sur cinq priorités à savoir la paix et la sécurité; la démocratie, la bonne gouvernance et les droits de l’homme; le développement inclusif et durable; la croissance et l’intégration continentale; et les problèmes émergents et internationaux.  Nous nous sommes aussi engagés à travailler en partenariat pendant les négociations sur le programme de développement pour l’après-2015.

L’Assemblée générale poursuivra ses travaux lundi 20 octobre, à 10 heures, pour examiner la question du sport au service du développement et de la paix.

NOUVEAU PARTENARIAT POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE (NEPAD)

Onzième rapport complet du Secrétaire général sur les progrès de la mise en œuvre et l’appui international (A/69/161)

Ce rapport, en date du 28 juillet 2014, met en évidence les progrès accomplis par les pays africains dans la mise en œuvre du NEPAD mais il souligne qu’il demeure nécessaire que les pays africains renforcent la mobilisation des ressources internes en tant que socle du financement des programmes et projets du NEPAD.

L’agriculture, écrit le Secrétaire général, est l’élément clef qui permettra à l’Afrique d’opérer sa transformation.  La décision prise au Sommet de l’Union africaine de faire de 2014 l’Année de l’agriculture et de la sécurité alimentaire doit inciter les pays africains à accorder une priorité budgétaire plus élevée à l’agriculture, dans le droit-fil de la Déclaration de Maputo.

Afin de soutenir ces efforts, les partenaires de développement de l’Afrique doivent tout faire pour financer plus généreusement l’agriculture africaine, conformément aux engagements pris en la matière –notamment ceux énoncés dans l’Initiative de L’Aquila sur la sécurité alimentaire.

De même, le développement des infrastructures sera un facteur déterminant pour libérer le potentiel de croissance de l’Afrique.  Si des progrès ont été enregistrés dans la mise en œuvre du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique, le manque de moyens financiers reste problématique.  Il faut renforcer la participation du secteur privé au développement des infrastructures par la mise en place de partenariats public-privé novateurs, comme indiqué dans le Programme d’action de Dakar.

Afin de renforcer davantage la coopération internationale en faveur du développement et de faciliter la mise en œuvre du NEPAD, le Secrétaire général recommande également aux partenaires de développement de prendre des mesures fermes pour aboutir à une conclusion fructueuse des négociations commerciales du Cycle de Doha, avec un volet « développement » fort, de tenir leurs engagements en matière d’aide et d’en améliorer l’efficacité.

Alors que l’année 2015 approche rapidement, il convient de redoubler d’efforts pour accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en Afrique, seule région à avoir pris du retard pour la plupart d’entre eux, conclut le Secrétaire général.

Dans l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, une attention particulière doit être donnée aux priorités de l’Afrique, telles qu’elles ont été exposées dans la Position commune africaine sur ledit programme, dans le document final issu de la Consultation régionale africaine sur les objectifs de développement durable, dans la déclaration solennelle présentée à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’Organisation de l’Unité africaine/Union africaine, ainsi que dans le futur Agenda 2063.

Rapport du Secrétaire général sur les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique (A/69/162-S/2014/542)

Le rapport rend compte des principaux faits nouveaux survenus de juillet 2013 à juillet 2014 en ce qui concerne la paix, la sécurité et le développement en Afrique, et des activités menées par les organismes des Nations Unies dans les domaines prioritaires suivants: renforcement de la coopération institutionnelle avec l’Union africaine et ses communautés économiques régionales; prévention des conflits; maintien de la paix et gestion des conflits; consolidation de la paix et relèvement après un conflit; croissance économique et développement durable; droits de l’homme et affaires humanitaires; état de droit et administration de la justice; appui à la réforme du secteur de la sécurité, au désarmement, à la démobilisation et à la réintégration.

Le Secrétaire général analyse en profondeur le programme de transformation de l’Union africaine pour une Afrique exempte de conflits énoncé dans la Déclaration solennelle sur le cinquantième anniversaire de l’Organisation de l’unité africaine (OUA)/Union africaine (UA) et l’Agenda 2063.

Il rappelle que l’Union africaine, à l’occasion du dixième anniversaire du Conseil de paix et de sécurité, en mai 2014, a souligné qu’elle avait besoin de plus de ressources pour appuyer et renforcer le Système d’alerte rapide à l’échelle du continent, le rôle de bons offices des envoyés et représentants spéciaux, ainsi que les efforts de reconstruction et de développement après un conflit, notamment par le biais de l’Initiative de solidarité africaine.

Dans le cadre de l’Architecture africaine de paix et de sécurité, recommande le Secrétaire général, l’ONU devrait donc continuer d’appuyer les pays d’Afrique, l’Union africaine et les communautés économiques régionales pour ce qui est du renforcement des capacités en matière d’alerte rapide, d’analyse des conflits, de dialogue et de médiation.

Par ailleurs, l’Afrique semblant être de plus en plus le nouveau centre du terrorisme, il est nécessaire qu’elle se dote d’un programme de sécurité cohérent pour venir à bout du problème croissant que constituent le terrorisme et l’extrémisme violent, souligne le Secrétaire général.

Dans la mesure où le terrorisme en Afrique est principalement un phénomène social, il est également important de renforcer la participation des civils dans les efforts de lutte contre le terrorisme.

Ainsi, l’ONU devrait collaborer étroitement avec l’Union africaine et les communautés économiques régionales à l’élaboration et à l’application de plans d’action régionaux de lutte contre le terrorisme axés sur les personnes.  Le mieux étant que ceux-ci comportent une aide aux victimes du terrorisme, le Secrétaire général encourage également les gouvernements africains, l’Union africaine, les communautés économiques régionales et les organisations de la société civile africaines à tirer parti du Portail de soutien aux victimes du terrorisme.

Par ailleurs, compte tenu de l’influence des flux financiers illicites sur la gouvernance de l’Afrique et sur les programmes de transformation structurelle, les pays d’Afrique, l’Union africaine et les communautés économiques régionales, en collaboration avec la communauté internationale, devraient encore renforcer leur action en vue de faire face à ce fléau, notamment en luttant contre la corruption, tant dans le secteur public que privé, et en prévenant la fraude fiscale.

Rapport biennal du Secrétaire général sur l’examen de la concrétisation des engagements pris en faveur du développement de l’Afrique (A/69/163)

Dans ce premier bilan biennal, le Secrétaire général décrit la création et la mise en service du mécanisme de suivi des Nations Unies concernant les engagements pris en faveur du développement de l’Afrique, notamment les engagements pris par les pays africains et leurs partenaires de développement. 

Le rapport coïncide avec la phase finale de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement, les délibérations en cours sur le programme de développement pour l’après-2015 et les objectifs de développement durable, et la formulation de plusieurs initiatives importantes concernant l’Afrique, notamment la Position commune africaine sur le programme de développement pour l’après-2015 et l’Agenda 2063, le programme de transformation du continent pour les 50 prochaines années.

L’Afrique d’aujourd’hui, souligne le Secrétaire général, fait face à une convergence de facteurs positifs tels qu’une croissance soutenue sans précédent dans beaucoup de pays, grâce à la mise en place de politiques macroéconomiques rationnelles et de réformes structurelles et à des flux croissants d’investissements directs étrangers.  Outre les perspectives favorables à court terme, l’Agenda 2063, qui comporte la vision d’une transformation à long terme du continent, fournira un cadre stratégique global en vue d’une croissance partagée et d’un développement durable pour l’Afrique.

Tandis que les nouveaux partenaires de développement de l’Afrique continuent de participer dans une large mesure au développement du continent, l’absence de données fiables en la matière ne permet pas à ce stade d’évaluer l’incidence d’un partenariat qui va croissant.  Les nouveaux partenaires de développement de l’Afrique doivent renforcer leur action en matière de suivi et rendre compte de leurs activités de coopération pour le développement, dans l’esprit du Partenariat de Busan pour une coopération efficace au service du développement.

Le Secrétaire général juge qu’il faut également fournir un appui plus ferme en vue de l’obtention de résultats plus concluants dans quatre domaines et d’abord celui de l’agriculture, de la sécurité alimentaire et de la nutrition.

Le Secrétaire général recommande aux pays d’Afrique de réduire les pratiques transfrontalières restrictives.  Des politiques régionales d’intégration, la création d’une zone continentale de libre-échange d’ici à 2017 et la mise en œuvre du plan d’action pour stimuler le commerce intra-africain adopté par le Sommet de l’Union africaine seront d’importantes mesures à cet égard.  Les pays d’Afrique doivent s’employer à atteindre l’objectif de la Déclaration de Maputo, qui consiste à allouer 10% des ressources budgétaires nationales au développement agricole.

Le Secrétaire général demande aux partenaires de développement de lancer de nouvelles réformes des marchés agricoles pour permettre aux exploitants agricoles africains de commercer librement sur les marchés mondiaux et favoriser l’aboutissement du Cycle de négociations de Doha pour le développement qui est ambitieux, global et équilibré. 

S’agissant du financement du développement, le Secrétaire général estime que les gouvernements africains doivent élargir l’assiette fiscale, réduire les exonérations et imposer une taxation plus efficace dans le cadre de la gestion des ressources naturelles.  Afin d’attirer davantage d’investissements du secteur privé, ils doivent se hâter de réformer la réglementation et de renforcer les institutions juridiques. 

Avec leurs partenaires de développement, ils doivent continuer à améliorer l’efficacité de l’aide, conformément à la Déclaration de Paris, au Programme d’action d’Accra et au Partenariat de Busan.  Ils doivent aussi collaborer pour obtenir des données récentes et exhaustives sur la dette souveraine, reposant sur les systèmes de notification par les créanciers comme par les débiteurs.

La communauté internationale doit continuer de viser activement l’élaboration d’une approche et d’un mécanisme pour assurer une prévisibilité juridique et une restructuration en temps opportun de la dette, avec un partage équitable des charges.  Afin de réduire les coûts et d’améliorer la rapidité du règlement de la dette, la communauté internationale doit envisager de mettre en place une procédure internationale de faillite pour la restructuration de la dette souveraine dans les pays à faible revenu;

Les partenaires traditionnels de développement doivent aussi redoubler d’efforts pour s’acquitter des engagements souscrits à Monterrey en matière d’aide publique au développement en faveur de l’Afrique, à savoir 0,7% du revenu national brut, et veiller à la prévisibilité et à la transparence de cette aide pour les pays bénéficiaires d’Afrique;    

Les deux autres domaines pour lesquels le Secrétaire général fait des recommandations sont la viabilité écologique et les changements climatiques, et la bonne gouvernance où il conseille aux pays d’Afrique de se montrer particulièrement vigilants à l’égard de la représentation proportionnelle comme solution de rechange au système du « tout au vainqueur », utilisé dans bon nombre de pays, et s’efforcer d’instaurer la réconciliation nationale, après les élections.  Le Secrétaire général plaide l’indépendance des organes électoraux et des organes de lutte contre la corruption.

DÉCENNIE POUR FAIRE RECULER LE PALUDISME DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT, PARTICULIÈREMENT EN AFRIQUE

Déclarations

M. CHARLES MSOSA (Malawi), au nom du Groupe des États d’Afrique, a applaudi le thème retenu par le Président de l’Assemblée générale pour cette session, à savoir « Élaborer et concrétiser un programme de développement porteur de transformation pour l’après-2015 ».  En janvier dernier, les chefs d’État et de gouvernement africains ont entériné la Position commune africaine sur ce programme en identifiant les priorités clefs de l’Afrique.  L’Afrique contribuera aux négociations sur l’avenir des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui n’ont pas été réalisés, en mettant l’accent sur l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes.

L’Union africaine envisage une « Afrique intégrée, prospère, stable et pacifique, animée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène internationale », a expliqué M. Msosa.  À cet égard, le lancement de la Position commune africaine a coïncidé avec la mise au point de l’Agenda 2063, qui en se servant des leçons du passé, prévoit la transformation socioéconomique positive du continent dans les cinq prochaines décennies.

Depuis plus de 20 ans, les chefs d’État et de gouvernement africains s’appuient sur le cadre stratégique du NEPAD pour appliquer des programmes prioritaires, en matière d’agriculture, de sécurité alimentaire, de changements climatiques, de gestion des ressources naturelles, d’intégration régionale et d’infrastructure.  Le Groupe des États d’Afrique se félicite de constater que l’agriculture reste au cœur de l’agenda de développement de l’Afrique.  2014, a rappelé le représentant, est l’Année de l’agriculture en Afrique.  En juin dernier, la Déclaration de Malabo sur l’accélération de la croissance agricole a été adoptée par l’Union africaine, avec pour but de maintenir l’élan imprimé dès 2003 par le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine.

Le Programme d’action de Dakar, également adopté en juin dernier, devrait contribuer au financement du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), dont s’occupe le NEPAD, a poursuivi M. Msosa.  Quant au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, établi il y a 10 ans pour promouvoir la bonne gouvernance sur le continent, il comprend aujourd’hui 34 États.  À ce sujet, le représentant a souhaité que le Mécanisme accélère son rythme de travail.

Ensuite, M. Msosa a assuré que les États africains étaient résolus à se pencher sur les causes profondes des conflits en Afrique et à prévenir les conflits armés, notamment dans le cadre de l’Architecture africaine de paix et de sécurité.  Enfin, a-t-il souligné, le paludisme reste un problème de santé grave pour l’Afrique qui requiert une attention continue au-delà de 2015.

L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest demande « une action internationale concertée urgente pour aider les pays africains à améliorer leurs systèmes de santé » et à renforcer l’accès à l’eau et à l’assainissement.  Le Groupe des États d’Afrique, a conclu le représentant, considère que l’épidémie d’Ebola sonne une fois de plus l’alarme pour que soient dûment pris en compte les besoins des plus vulnérables dans le programme de développement pour l’après-2015.  

M. GEORGE TALBOT (Guyana), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a souligné que ce débat a lieu dans un contexte où une épidémie d’Ebola sans précédent est en train de « ravager » des pays en Afrique de l’Ouest.  Il a appelé à une réaction mondiale « massivement » renforcée, avant de renouveler l’appui « fondé sur des principes » de la CARICOM à l’Afrique et de mettre l’accent sur l’importance qu’il y a à ce que l’appui international s’aligne sur les priorités déterminées par les Africains eux-mêmes.  Il a salué l’Agenda 2063 et rappelé que même si l’Afrique est toujours confrontée à de sérieux défis en matière de paix et de développement, elle a montré une forte résilience avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’ordre de 4% en 2013.  D’après African Economic Outlook 2014, a-t-il ajouté, la croissance en Afrique devrait retrouver son niveau d’avant la crise de 6,5%.  Mais ce taux reste en deçà des 7% essentiels pour une élimination durable de la pauvreté et la réalisation des OMD.  De plus, l’impact socioéconomique et sécuritaire d’Ebola n’est pas encore complètement évalué.

Le représentant a donc jugé nécessaire de renforcer l’appui au continent pour l’aider à consolider et à pérenniser ses acquis.  Il a insisté sur l’augmentation de l’aide publique au développement (APD), le règlement des problèmes de la dette, l’ouverture du système commercial international, la multiplication des investissements étrangers directs et le renforcement de la coopération Sud-Sud.

M. Talbot a aussi parlé du fardeau des maladies comme le paludisme et le VIH/sida.  En mai dernier, a-t-il indiqué, la CARICOM a uni ses forces avec l’Union africaine pour réfléchir au partage des responsabilités et à l’agenda international de solidarité contre l’épidémie du VIH/sida dans les Caraïbes et tirer les leçons de la feuille de route adoptée par l’Union africaine en 2002 sur ces deux points, qui a contribué à transformer la réaction du continent face au VIH/sida, à la tuberculose et au paludisme.  Ce processus a facilité le resserrement des liens entre les pays des deux régions sur le VIH/sida, et la menace posée par les maladies non transmissibles est un autre sujet de préoccupation et de collaboration, a conclu le représentant.

M. JAN PIROUZ POULSEN, Union européenne, a rappelé que la stratégie commune de l’Union européenne et de l’Afrique, dite Stratégie de Lisbonne de 2007, constitue le cadre stratégique de coopération et de dialogue avec l’Afrique.  Ce cadre a mis en place un partenariat entre égaux qui dépasse l’approche traditionnelle « donneur et récipiendaire » et s’engage dans un dialogue politique systématique.  Au quatrième Sommet des dirigeants africains et européens d’avril 2014, ils ont renouvelé leurs engagements à travailler ensemble et ont accepté de se focaliser sur cinq priorités à savoir la paix et la sécurité, la démocratie, la bonne gouvernance et les droits de l’homme, le développement humain, le développement inclusif et durable, la croissance et l’intégration continentale et les problèmes émergents et internationaux.  Nous nous sommes aussi engagés à nous consulter et à travailler en partenariat pendant les négociations à venir pour obtenir des résultats consensuels en septembre 2015.

Soutenant le rôle essentiel du NEPAD et de l’Union africaine dans la définition des politiques et des programmes de développement du continent, « notre objectif est d’appuyer l’intégration politique et économique de l’Afrique par le commerce et le renforcement du partenariat politique, la coopération dans de nouveaux secteurs, et l’appui au renforcement des capacités institutionnelles aux niveaux national, régional et continental ».  La promotion de systèmes de gouvernement transparent et démocratique, respectueux des droits de l’homme et des libertés fondamentales est une composante clef de la stratégie commune Afrique-Union européenne.  Le but est de faciliter un dialogue ouvert, large sur toutes les questions y compris les droits de l’homme et la pleine jouissance de ces droits par tous.  Le délégué a rappelé que l’Europe a soutenu les opérations d’appui à la paix conduites par les Africains à travers l’Architecture de paix et de sécurité africaine qui a reçu plus de 1,2 milliard d’euros depuis 2004. 

Concernant le fardeau des maladies tels que le paludisme, le sida et Ebola, le délégué a indiqué que les progrès réalisés peuvent se renverser si nous relâchons nos efforts.  Si nous voulons diminuer le nombre de victimes, des investissements durables et la volonté politique sont nécessaires.  Mettre en place des systèmes de santé et des capacités nationales renforcés pour assurer un accès équitable à la prévention, au traitement et aux soins grâce à la couverture maladie universelle sont les voies pour alléger la pauvreté et promouvoir le développement équitable et durable, a indiqué le délégué de l’Union européenne.  

M. U KYAW TIN (Myanmar), au nom de l’Association des nations du Sud-Est (ASEAN), a jugé essentiel d’aboutir à une position commune sur le programme de développement pour l’après-2015 qui puisse répondre aux préoccupations communes de l’Afrique et de l’Asie.  Il est important que les priorités identifiées par l’Union africaine dans sa position commune africaine soient pleinement reflétées dans la formulation dudit programme.  Le délégué a souligné que les progrès enregistrés dans la mise en œuvre du NEPAD, ainsi que le succès rencontré par le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, attestaient des capacités des dirigeants africains d’instaurer paix et développement sur leur continent.  Il a appelé la communauté internationale et l’ONU à apporter leur plein appui à la mise en œuvre de l’Agenda 2063, dans la mesure où il s’agit d’une vision du développement développée par les Africains eux-mêmes.

Sur la lutte contre le paludisme, il a indiqué que ce mal était un très lourd fardeau pour les pays de l’Afrique et ceux de l’ASEAN.  Il a en conséquence salué la récente résolution de l’Assemblée générale qui vise à intensifier la lutte contre ce fléau.  Enfin, saluant la création de la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre Ebola (MINUAUCE), le délégué a promis que les pays de l’ASEAN apporteraient leur appui résolu aux efforts des pays africains.

Mme PINDI HAZARA CHANA (République-Unie de Tanzanie) a insisté sur la nécessité pour le programme de développement pour l’après-2015 de s’attacher à l’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes.  Consciente que les ressources dont disposent les pays africains ne sont pas suffisantes pour atteindre leurs objectifs de développement, elle a appelé les partenaires de l’Afrique à honorer leurs engagements, en particulier dans le domaine du transfert des technologies.  À cet égard, elle a dit attendre avec impatience la conclusion des discussions relatives à l’établissement d’un mécanisme de transfert et de dissémination de technologies propres et respectueuses de l’environnement au bénéfice des pays en développement. 

« Le NEPAD est la fierté de l’Afrique », a ensuite affirmé Mme Chana, qui a tenu à saluer les efforts de l’Agence du NEPAD dans la mise en œuvre du Programme de développement des infrastructures en Afrique, et ce, dans un contexte budgétaire difficile.  Elle a précisé que le développement de ces infrastructures nécessitera la mobilisation de ressources financières provenant de toutes les sources possibles, y compris le secteur privé.  Reconnaissant l’utilité du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, elle a néanmoins reconnu que ce Mécanisme faisait face à des difficultés qui l’empêchaient de s’acquitter pleinement de son mandat.

Elle a aussi précisé que la Tanzanie avait fait l’objet d’une évaluation et veillait à consolider les gains enregistrés dans le domaine de la bonne gouvernance.  « S’il a été dit que l’Afrique possède les solutions aux problèmes de l’Afrique, nos États détiennent également les solutions aux problèmes nationaux », a-t-elle dit.  S’agissant de la lutte contre le paludisme, la déléguée de la Tanzanie a rappelé que ce mal tuait chaque minute un enfant africain.  81% des cas de paludisme dans le monde surviennent en Afrique.  Elle a averti que les stratégies actuelles n’atteindraient probablement pas l’objectif d’éliminer ce fléau et risquaient même de voir leur efficacité diminuée en raison de la résistance croissante des moustiques et parasites aux insecticides.

Mme EBUN STRASSER-KING, Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Sierre Leone, a commencé par souligner l’importance de la paix et de la sécurité pour le développement de l’Afrique.  « La pauvreté étant à la fois une cause et une conséquence de l’instabilité et des conflits, le continent ne pourra pas réaliser entièrement la paix et le développement sans traiter la pauvreté », a-t-elle fait valoir.  À cet égard, la Sierra Leone fait partie des pays africains qui ont réalisé des progrès remarquables en matière de stabilité politique.  Des mesures ont été adoptées pour s’adresser aux causes profondes du conflit, jeter les bases du développement national à moyen et long termes et promouvoir les droits de l’homme.  Le statut de la Sierre Leone est passé de celui de « pays inscrit à l’ordre du jour du Conseil de sécurité », à celui de nation servant d’exemple en matière de consolidation de la paix après un conflit dévastateur.

Toutefois, a averti Mme Strasser-King, tous ces acquis risquent d’être anéantis si un effort coordonné et rigoureux n’est pas réalisé pour éradiquer le virus Ebola.  La maladie a déjà coûté des milliers de vies et menace d’en prendre des milliers d’autres si une action radicale n’est pas prise pour l’endiguer.  Outre son effet « terrifiant », « Ebola a déjà produit son impact sur tout le tissu socioéconomique des pays touchés », a insisté la Vice-Ministre.  L’épidémie a causé de graves problèmes dans les secteurs agricole, minier, industriel, des transports, touristique et de la construction.  « Ebola représente une menace grave pour le développement humain, la sécurité de l’État et la réduction de la pauvreté. »  Les pertes économiques sont déjà ressenties et les revenus de l’État s’assèchent.  En bref, a-t-elle conclu, « Ebola nous a imposé un embargo économique ».

M. AHMAD AL-BUAIJAN (Koweït) a tout d’abord salué le programme de transformation de l’Union africaine, ainsi que les efforts visant à la bonne mise en œuvre du NEPAD, notamment dans son volet de promotion de la bonne gouvernance.  Il s’est en revanche dit vivement préoccupé par le fait que l’Afrique n’ait pas atteint son objectif dans le domaine de la réduction de pauvreté.  Il a également pointé l’insuffisance en Afrique des terres exploitées par rapport aux besoins.  La proportion de personnes souffrant de malnutrition n’a que faiblement baissé, a-t-il relevé.

Sur la lutte contre l’épidémie d’Ebola, le délégué a indiqué que son pays avait débloqué 5 millions de dollars pour répondre à l’appel de l’OMS visant à l’éradication de ce fléau.  Il a également relevé que son pays venait d’accueillir un Sommet pour l’Afrique, au cours duquel plusieurs initiatives en faveur du développement économique ont été annoncées.  Insistant sur l’importance historique des liens entre le Koweït et les pays africains, le délégué a indiqué que son pays avait fourni, via un fonds spécial, 6,4 milliards de dollars pour le financement de projets de développement.  Enfin, il a exhorté les dirigeants africains et la société civile à travailler main dans la main pour le développement du continent.

M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a salué l’Agenda 2063 et la Position commune africaine sur le programme de développement pour l’après-2015 et affirmé que ses priorités et sa vision coïncident avec l’Initiative Thaïlande-Afrique.  Dans le domaine de l’agriculture, l’Agence de coopération au développement de la Thaïlande a mis en œuvre de nombreux projets en Afrique en 2014.  Le représentant a souligné l’importance qu’il y a à partager le savoir-faire.  Les projets augmenteront la productivité agricole et permettront à l’Afrique d’être plus résiliente et de prévenir l’insécurité alimentaire.  En matière de santé publique, la coopération s’est focalisée sur le renforcement des ressources humaines dans la prévention et le traitement des épidémies et la gestion communautaire de la santé publique.

La Thaïlande a aussi parrainé la résolution de l’Assemblée générale qui a proclamé la Décennie pour faire reculer le paludisme.  Elle est aussi prête à partager son expérience en matière de couverture maladie universelle.  En ce qui concerne la lutte contre Ebola, la Thaïlande a octroyé une aide de 152 900 dollars à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour acheter du riz et éviter une pénurie alimentaire dans les régions touchées.  Dans le domaine de l’éducation, la Thaïlande offre des bourses de formation dans des secteurs où son expertise pourrait être une valeur pour le continent africain. 

Mme CAROL HAMILTON (États-Unis) a indiqué que les États-Unis continueraient d’appuyer le NEPAD, qui reste le cadre stratégique pour le développement socioéconomique de l’Afrique et qui reflète un projet commun des États du continent.  « Il tarde aux États-Unis de travailler avec l’Union africaine sur l’Agenda 2063 qui permettra de partager les enseignements tirés et de répandre les meilleures pratiques », a-t-elle assuré.

Les pays africains sont des partenaires essentiels des États-Unis, dans les domaines de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, pour lesquelles plus de 7 milliards de dollars ont été débloqués.  Les États-Unis appuient le programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine, ainsi que les efforts fournis par l’Afrique pour créer une croissance économique large et durable et des conditions propices pour le commerce.  La représentante a insisté sur la nécessité de promouvoir un environnement transparent pour attirer des investissements.  À cet égard, le Président Barak Obama a annoncé des mesures en faveur du secteur privé en Afrique, notamment en matière d’électricité.

Pour les États-Unis, la priorité absolue réside dans les tâches héritées des OMD qui n’ont pas encore été réalisés, a souligné la représentante.  Elle a proposé d’aller plus loin en se penchant, dans le programme de développement pour l’après-2015, sur l’autonomisation des femmes, l’énergie durable, la paix et la bonne gouvernance.  Les États-Unis visent l’élimination de la pauvreté extrême d’ici à 2030 et sont déterminés à mettre un terme aux décès causés par le paludisme, ils ont notamment débloqué 1,2 milliard de dollars pour 19 pays de l’Afrique subsaharienne.  Le Président américain a en outre reconduit les efforts du pays contre le paludisme pour la période 2015-2020.

M. WANG MIN (Chine) a indiqué que les priorités des pays africains devaient être au cœur du programme de développement pour l’après-2015 et appelé les pays développés à honorer leurs engagements vis-à-vis de l’Afrique.  La coopération Sud-Sud doit venir en complément de la coopération Nord-Sud, a-t-il dit.  Il a exhorté la communauté internationale à appuyer les efforts des pays d’Afrique de l’Ouest concernés dans leur lutte contre l’épidémie d’Ebola qui constitue, selon le délégué chinois, « un défi sécuritaire non traditionnel ».

Le délégué a plaidé pour un règlement pacifique des différends en Afrique, rappelant qu’un tel règlement devait être le fait des pays africains eux-mêmes.  « La Chine et l’Afrique partagent le même destin.  La Chine est l’amie la plus fidèle de l’Afrique, peu importe les évolutions sur la scène internationale », a-t-il déclaré.  Il a rappelé les principes qui gouvernent la coopération sino-africaine, en particulier celui de la bonne foi.  Il a souligné l’importance des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique, qui ont représenté plus de 220 milliards de dollars en 2013, alors que les investissements chinois en Afrique se sont élevés à 25 milliards de dollars.

« La Chine a volé au secours des pays touchés par Ebola dès le début de l’épidémie », a-t-il rappelé, relevant que 200 experts chinois avaient été dépêchés sur place.  Vivement préoccupée par la progression de la maladie, la Chine va accroître son aide, avec l’envoi prochain de 60 ambulances et de 150 000 unités de matériel de protection.  « Nous allons lutter ensemble contre l’épidémie d’Ebola jusqu’à la victoire », a conclu le représentant.

M. KODJO MENAN (Togo) a concentré son intervention sur le paludisme qui représente un problème majeur de santé publique, en Afrique en général, et au Togo en particulier.  Favorisé par les conditions climatiques, le paludisme y est la première cause de consultations et de décès, notamment chez les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans.  « Le lourd tribut que les enfants d’Afrique payent au paludisme interpelle l’Union africaine », a-t-il insisté.  Le Togo met en œuvre son troisième plan stratégique national de lutte contre la maladie pour la période 2011-2015, en renforçant l’accès universel de la population aux services de prévention et de prise en charge.  Plusieurs campagnes de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action ont été menées, dont la plus récente en septembre dernier.  Le Togo souhaite porter à terme l’usage des moustiquaires à au moins 80% des foyers dans tous les pays.

Le représentant a lancé un appel pressant pour le renforcement du partenariat mondial contre les maladies endémiques.  Selon lui, l’épidémie d’Ebola « met un frein aux efforts de santé publique », dont les moyens sont déjà limités.  Face à la progression de l’épidémie, il a espéré que l’élan de solidarité observé allait se poursuivre et déboucher sur la mise en place de systèmes de santé plus fiables et plus performants, afin d’éviter qu’elle ne se propage au monde entier.

Mme ELIPHAS CHINYONGA (Zambie) a dit qu’une « Zambie sans paludisme » est possible.  Des politiques et des programmes ont été mis en place pour assurer qu’il n’y ait pas d’obstacles à la mise en œuvre des interventions de prévention qui, actuellement, comprennent les pulvérisations à effet rémanent, la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticides et le traitement présomptif intermittent pour les femmes enceintes.  Le pays s’appuie aussi sur un plan national stratégique qui va de 2011 à 2015.  Ce plan prévoit des interventions pour le renforcement des capacités de tous les acteurs.  La Zambie compte accroître l’accès aux victimes potentielles à travers les structures communautaires et par des contrôles et des évaluations.  Le plan stratégique prévoit le recours aux leaders communautaires et aux faiseurs d’opinion et ces mesures ont eu pour conséquence la création, par le Gouvernement et ses partenaires, de structures institutionnelles fortes, a indiqué la représentante.

M. JEREMIAH NYAMANE KINGSLEY MAMABOLO (Afrique du Sud) a souligné les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme de développement des infrastructures en Afrique.  Il a, à ce titre, indiqué que le projet d’une autoroute transsaharienne entre le Nigéria et l’Algérie devait être achevé en 2016.  « L’Égypte a dirigé le premier Comité directeur sur le tracé de la voie navigable entre le lac Victoria et la mer Méditerranée ».  Comme cela a été identifié lors du Sommet pour le financement des infrastructures de Dakar, M. Mamabolo a indiqué que le principe défi demeurait la faisabilité financière et appelé les partenaires de l’Afrique à l’améliorer.  Il a chiffré le déficit dans le financement des infrastructures en Afrique à 92 milliards de dollars par an.

Le délégué a ensuite affirmé que l’épidémie d’Ebola attestait de la nécessité pour l’Afrique de disposer de systèmes de santé robustes et a appelé la communauté internationale à intensifier ses efforts pour vaincre la maladie.  Louant les efforts des dirigeants africains pour assurer la paix et la stabilité en Afrique, il a souhaité que le Conseil de sécurité de l’ONU et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine renforcent leur coopération.  Enfin, M. Mamabolo a déclaré que 34 pays avaient rejoint le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs et que 17 pays avaient pour l’heure fait l’objet d’une telle évaluation.  Ce Mécanisme constitue un exemple unique au monde d’autoévaluation tant par sa portée que par sa transparence, a-t-il conclu.

M. YOSHIFUMI OKAMURA (Japon) a expliqué qu’il avait participé activement aux efforts entrepris dans le cadre de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD).  Cette année, à Yaoundé, au Cameroun, 617 projets de développement privés et publics ont été identifiés pour la période 2013-2017.  Le Japon y contribue à hauteur de 6 milliards de dollars.  Le représentant a mis l’accent sur les priorités clefs que sont les infrastructures et la mise en valeur des ressources humaines.  De même, « l’agriculture doit passer de la subsistance à l’autonomie », a-t-il fait valoir.  En marge du débat général de l’Assemblée en septembre dernier, le Premier Ministre japonais a organisé une table ronde qui a réuni les Présidents des sept communautés économiques régionales de l’Afrique sur l’importance des infrastructures. 

Alarmé par les conflits émergents et en cours en Afrique, le Japon considère qu’il faut prendre des mesures rapides pour restaurer la paix et la stabilité.  Le pays s’est engagé pour une aide humanitaire et pour l’assistance au développement dans la région du Sahel sur une période de cinq ans.  D’après le représentant, Ebola met en péril le développement en Afrique et doit être traité dans l’urgence.  Le Premier Ministre du Japon a ainsi participé à la Réunion de haut niveau sur la réponse à apporter à l’épidémie et s’est engagé à débloquer 40 millions de dollars, dont 22 ont déjà été alloués aux organisations internationales pertinentes.  Pour ce qui est de la lutte contre le paludisme, le Japon a fourni 800 millions de dollars au Fonds mondial à partir de 2014.  

M. AMIT NARANG (Inde) a souligné que le débat intervient alors que des pays africains sont confrontés à ce que l’OMS a appelé « l’urgence de santé publique la plus grave et la plus aiguë de l’ère moderne ».  Le représentant s’est enorgueilli de la longue histoire de la participation de l’Inde aux efforts mondiaux contre les urgences de santé publique comme le VIH/sida, il y a 10 ans.  Aujourd’hui, l’Inde a offert une assistance financière aux pays touchés en Afrique et débloqué une somme de 500 000 dollars pour renforcer les efforts de l’OMS.  L’Inde a ensuite fourni une somme de 10 millions de dollars au Fonds pour la lutte contre Ebola et une autre somme de 2 millions de dollars pour acheter des combinaisons de protection. 

Le représentant a souligné que dans son rapport, le Secrétaire général constate le renforcement des liens de coopération entre l’Afrique et l’Inde.  Les échanges commerciaux, ayant augmenté de 31,8% par an entre 2005 et 2011, ont atteint entre 2013 et 2014 les 72 milliards de dollars.  Les investissements indiens en Afrique ont quant à eux atteint plus de 35 milliards de dollars.  Durant la dernière décennie, l’Inde a concédé plus de 6,7 milliards de dollars, soit plus des deux tiers de ses prêts concessionnels, aux pays africains. 

En outre, des milliers d’étudiants et d’experts africains ont été formés, l’année dernière, en Inde et pendant la même période, un certain nombre d’institutions de renforcement des capacités ont été mis en place dans plusieurs pays africains ou sont en train de l’être.  L’Inde a accueilli les 21 et 22 août derniers, la troisième réunion des Communautés économiques régionales d’Afrique et elle est aussi un contributeur régulier aux opérations de maintien de la paix de l’ONU avec plus de 6 500 Casques bleus. 

M. OMAR NAKOA (Libye) a souligné les efforts qu’il reste à accomplir pour la réalisation des OMD, afin qu’un jour, tous les Africains vivent dans la dignité.  Il a appelé les États Membres à honorer les engagements qu’ils ont contractés envers l’Afrique lors des différentes conférences internationales.  Abordant la menace posée par l’épidémie d’Ebola, il a averti que 10 000 personnes supplémentaires par semaine pourraient être infectées par le virus en Afrique.  « L’Afrique ne peut pas contenir cette menace seule », a-t-il lancé.

S’agissant de la promotion de la paix et de la stabilité, qui est l’un des volets du NEPAD, le délégué de la Libye a plaidé pour le renforcement de la coopération institutionnelle et des mécanismes de bonne gouvernance.  Il a aussi affirmé que, malgré la situation sécuritaire très précaire de son pays, la Libye était déterminée à œuvrer de concert avec les autres pays africains pour la bonne mise en œuvre du NEPAD.  L’objectif que l’Afrique doit se fixer est d’atteindre les OMD puis, après 2015, les objectifs de développement durable, a-t-il dit, mentionnant la jeunesse de sa population et ses ressources naturelles comme principaux atouts de l’Afrique.

M. KHALED BENHAMADI (Algérie) a dit qu’il est important que l’Afrique fasse l’objet d’une attention particulière dans le processus d’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.  Pour sa part, l’Union africaine a réussi à adopter, il y a un an, sa Position commune sur ledit programme.  Après une décennie de mise en œuvre, le NEPAD, a estimé le représentant, a produit un certain nombre de résultats encourageants.  La promotion des infrastructures a conduit à l’adoption, en 2010, d’un Programme spécifique.  Le représentant s’est réjoui que, s’agissant du projet tant défendu par son pays sur l’autoroute transsaharien et le gazoduc entre l’Algérie et le Nigéria, la mise à disposition d’une somme de 40 millions de dollars pour financer « le chaînon manquant de l’autoroute » de 4 500 km sonne la fin des travaux d’ici à 2016. 

Le représentant s’est aussi réjoui que la composante « fibre optique » reliant l’Algérie, le Niger et le Nigéria, est achevée à 60%.  Nous savons tous, a conclu le représentant, que la prospérité du monde ne pourra se réaliser sans celle de l’Afrique.  Les efforts du continent pour éradiquer la pauvreté et la faim, créer des emplois et assurer le développement durable doivent être accompagnés d’un appui constant des partenaires de développement.  Faire en sorte que les efforts de la communauté internationale dans l’élaboration d’un nouvel agenda reflètent pleinement les besoins et les priorités de l’Afrique, ne manquera pas de consolider les progrès du continent et ses derniers acquis en matière de développement.

M. TOMMO MONTE (Cameroun) a déclaré que le déficit en infrastructures est l’un des plus graves défis auxquels l’Afrique fait face.  Il s’est réjoui de l’accélération du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) lancé en 2010.  Les perspectives du Programme d’action de Dakar laissent notamment présager un accroissement du taux de réalisation des projets pilotes d’infrastructures prioritaires.  S’agissant de l’industrialisation, le Cameroun est d’avis qu’elle est indispensable à la transformation structurelle des économies africaines car elle engendre la valeur ajoutée et la diversification économique. 

Saluant l’intégration des priorités du NEPAD dans les programmes nationaux de développement, le représentant a mentionné des exemples d’initiatives prises par le Cameroun au cours des 12 derniers mois.  Ainsi, le Gouvernement a-t-il validé son plan national d’investissement agricole, qui vise à investir plus de 6,5 milliards de dollars dans le développement de l’agriculture sur une période de sept ans (2014-2020).  Par ailleurs, le Cameroun a accueilli, en octobre 2013, la cinquième session du Mécanisme sous-régional de coordination de l’appui du système des Nations Unies à l’Union africaine et au NEPAD en Afrique centrale.  À l’issue de cette session, 116 projets ont été retenus pour la période 2013-2016 dans les domaines suivants: infrastructures, gouvernance, paix et sécurité, développement industriel, commerce, accès aux marchés, agriculture et sécurité alimentaire, science et technologie, lutte contre le VIH/sida, emploi et formation.

L’Afrique ne reçoit que 38% du volume total de l’aide publique au développement (APD) a déploré ensuite M. Monte.  Selon lui, le fardeau de la dette a gravement compromis les efforts déployés par les pays en développement en vue d’atteindre les objectifs de développement convenus au niveau international, y compris les OMD.  Le Cameroun partage l’avis du Secrétaire général selon lequel l’allègement de la dette à lui tout seul « n’est pas la solution miracle aux problèmes de développement des pays pauvres très endettés ».  C’est une condition nécessaire mais pas suffisante, qui doit s’accompagner d’une assistance supplémentaire, sous forme à la fois d’un financement du développement et d’un renforcement de capacités.  

M. Monte a conclu que le Cycle de Doha, la troisième Conférence sur le financement du développement et le programme du développement pour l’après-2015 devraient garantir un système commercial favorable au développement dans le but notamment de réduire les distorsions des échanges et d’améliorer l’accès des produits africains sur le marché.

M. IBRAHIM ASSANE MAYAKI, Directeur exécutif de l’Agence du NEPAD, a déclaré que 34 pays avaient rejoint le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs et que 17 pays avaient fait l’objet d’une telle évaluation.  Pour renforcer la production agricole et la sécurité alimentaire, il a indiqué que l’Agence mettait en œuvre la Déclaration de Malabo de juin 2014 qui consiste à allouer 10% des ressources budgétaires nationales au développement agricole.  L’Agence s’est fixée comme objectif de réduire de moitié la pauvreté et la faim d’ici à 2025.

En ce qui concerne le développement des infrastructures, il a indiqué que 16 projets avaient été identifiés dans le cadre du Plan d’action prioritaire du Programme de développement des infrastructures en Afrique.  « Le soutien du secteur privé en Afrique et dans le monde entier est crucial pour lever les fonds nécessaires à la mise en œuvre des projets régionaux d’infrastructures », a-t-il affirmé.

M. Mayaki a ensuite mentionné les principaux défis auxquels doit faire face l’Afrique, mentionnant en premier lieu l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.  « Une réponse rapide, collective et bien coordonnée est nécessaire pour contenir cette menace globale », a-t-il dit, avant de saluer la création de la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre Ebola (MINUAUCE).

Puis, il a détaillé les lignes directrices de l’Agenda 2063 afin de répondre aux défis de l’Afrique pour les 50 prochaines années.  L’Agenda est une consolidation des structures de transformation du continent, ancrée dans la vision d’une Afrique prospère et intégrée, et animée par les idéaux du panafricanisme.  « Notre but est de faire en sorte que l’Afrique devienne un acteur influent sur la scène mondiale », a-t-il dit, ajoutant que l’Agence du NEPAD serait l’élément moteur dans l’application dudit Agenda.  Enfin, M. Mayaki a indiqué que le programme de développement pour l’après-2015 devait refléter les priorités de l’Afrique.

M. DMITRY I. MAKSIMYCHEV (Fédération de Russie) a dit que les mérites des progrès récemment enregistrés en Afrique revenaient en premier lieu aux Africains.  La Fédération de Russie apporte une aide directe à l’Afrique, a-t-il ensuite dit, chiffrant cette aide à plus de 20 milliards de dollars sur ces dernières années.  Il a indiqué que son pays contribuait à la valorisation des ressources humaines en Afrique, en accueillant dans ses universités plusieurs milliers d’étudiants africains.

S’agissant de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, il a indiqué que des docteurs russes avaient été dépêchés en Afrique et que du matériel médical supplémentaire serait bientôt acheminé.  Le délégué a ensuite salué les progrès accomplis dans l’architecture de paix et de sécurité africaine, dont l’élément clef est le Conseil de paix et de sécurité.  Il s’est également dit en faveur d’une réaction rapide de la communauté internationale lorsque survient une crise, pour autant que cette réaction soit sollicitée par les pays africains concernés.  Enfin, il s’est félicité du renforcement de la coopération entre l’ONU et l’Union africaine comme en attestent leurs efforts communs en Somalie et au Darfour.

M. RAYMOND SERGE BALE (République du Congo) a dit que le Congo accordait une attention particulière à la mise en œuvre des programmes d’investissement adoptés dans le cadre du NEPAD et du Plan directeur consensuel des transports en Afrique centrale.  Les difficultés liées à la mobilisation des ressources constituent l’une des faiblesses et l’un des défis dans leur mise en œuvre, mais la volonté politique n’en demeure pas moins le ressort qui permet leur réalisation progressive.  Le Gouvernement congolais maintient son engagement à œuvrer à l’accélération de la mise en œuvre du NEPAD notamment dans les domaines prioritaires des infrastructures, de l’agriculture et de la sécurité alimentaire et des ressources humaines, a assuré le représentant. 

Il s’est réjoui que son pays compte parmi les tout premiers États à avoir adhéré au processus d’autoévaluation et d’évaluation par les pairs, dès son lancement en 2003.  Aujourd’hui, le Congo fait partie des 13 pays africains qui ont progressé dans tous les domaines de l’étude annuelle de la gouvernance sur le continent, en matière de sécurité et d’état de droit, de participation à des droits de l’homme, de développement humain et de développement économique durable.  Le représentant a rappelé que les causes des conflits, des violences et de l’insécurité en Afrique sont la pauvreté, le chômage, les maladies endémiques comme l’épidémie d’Ebola. 

Il a ajouté que la paix et la sécurité restent une préoccupation dans certains pays africains confrontés à des rebellions.  Le continent fait face de manière croissante à de nouvelles formes de menaces tel le narco-terrorisme, les activités de groupes extrémistes comme Boko Haram au Nigéria et dans le nord du Cameroun et la piraterie dans le golfe de Guinée.  Il a appelé au renforcement de l’engagement de la communauté internationale aux côtés des pays concernés.  Ces fléaux nécessitent pour leur neutralisation une réponse commune forte.  Le représentant s’est réjoui de l’implication de la communauté internationale, en particulier les Nations Unies aux côtés de l’Union africaine, des Communautés économiques régionales et des États africains dans la recherche des solutions négociées aux différends et la mise en œuvre des opérations de paix.

Concernant « les développements tragiques de ces derniers jours en République centrafricaine », M. Balé a exhorté « nos frères centrafricains et toutes les parties prenantes dans la crise qui sévit en RCA à renouer avec la dynamique créée par le forum pour le dialogue politique et la réconciliation nationale à Brazzaville en juillet dernier qui a permis la signature d’un accord de cessation des hostilités ».  Il a réitéré « l’appel du Médiateur international à la communauté internationale à demeurer mobilisée en faveur de la Centrafrique avec le même engagement, car ce pays est totalement détruit et a encore énormément besoin de l’assistance internationale pour se relever ».       

M. OSAMA ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a appelé l’appui de la communauté internationale à la mise en œuvre des programmes du NEPAD.  Il a souligné la nécessité d’incorporer les priorités africaines dans le nouveau programme de développement pour l’après-2015.  Aucun programme de développement ne réussira s’il ne prend pas en compte les priorités de l’Afrique s’agissant des avancées économiques, de la création d’emplois et de l’élimination de la pauvreté grâce au développement industriel, agricole et des infrastructures.  Le développement de l’Afrique nécessite des ressources financières et technologiques diverses et le renforcement de capacités.  À cet effet, l’aide publique au développement doit rester l’épine dorsale du financement du développement.  Mais l’Afrique a aussi besoin de l’aide de la communauté internationale pour recouvrer les biens illicitement transférés, a ajouté le représentant, en disant attendre de la prochaine Conférence internationale sur le financement du développement qu’elle aide le continent sur cette question. 

Pour le représentant de l’Égypte, l’épidémie d’Ebola rappelle les besoins spécifiques de l’Afrique.  Saluant les efforts du Secrétaire général, de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité dans la création de la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola (MINUAUCE), il a noté que malheureusement, la majorité des sommes promises n’ont pas encore été débloquées.  Cette épidémie montre aussi la nécessité d’améliorer les systèmes de santé et de renforcer la résilience contre les urgences sanitaires.  La lutte contre l’Ebola ne devrait pas isoler les pays touchés, a estimé le représentant, en se montrant préoccupé par les effets pervers des restrictions imposées au commerce et aux voyages.  Ces mesures ne sont pas efficaces pour maîtriser l’épidémie et elles créent des obstacles à la livraison de l’aide prolongeant ainsi la situation de ces pays et rendant le rétablissement difficile.

M. USMAN SARKI (Nigéria) a vu dans le NEPAD « la véritable agence de la renaissance de l’Afrique ».  Il a salué une série d’initiatives mises en place dans le cadre de la coopération internationale avec l’Union africaine.  Il a estimé que les efforts devraient être multipliés pour renforcer le lien entre paix et développement.  Ainsi, quand les conflits éclatent, les structures régionales doivent pouvoir réagir rapidement pour empêcher les violations des droits de l’homme, les pertes en vies humaines ou les déplacements de population.  « L’ONU doit s’attaquer avec célérité à toute menace pesant sur la paix et la sécurité en Afrique ».  Évoquant le terrorisme dans la sous-région, le représentant a indiqué que le Nigéria s’était réuni avec les pays voisins en vue de mettre sur pied une structure multidimensionnelle pour lutter contre les problèmes de sécurité transfrontières.

Aujourd’hui plus que jamais, a-t-il ensuite déclaré, « nous faisons face à une menace qui n’est pas due à l’homme, mais qui est naturelle, à savoir la flambée d’Ebola en Afrique occidentale ».  Le monde est en train d’en prendre conscience.  Le paludisme, la tuberculose, le VIH/sida et d’autres maladies ont depuis longtemps entravé le développement de l’Afrique, mais le virus de l’Ebola se propage de façon exponentielle.  « Plutôt que de stigmatiser et d’isoler des communautés, la solidarité et la compassion doivent l’emporter », a plaidé le représentant.  Le Nigéria qui a débloqué 3,5 millions de dollars à l’intention des pays affectés et qui « a surmonté l’importation du virus », appelle la communauté internationale à fournir le soutien dont ces pays ont besoin.

D’après la Banque mondiale, la plus grande défaillance en matière d’infrastructures se trouve dans le secteur électrique, a ajouté le représentant, en soulignant que « 24% seulement de la population de l’Afrique aurait un accès suffisant à l’électricité ».  Le Nigéria est prêt à renforcer l’intégration régionale et à instituer un marché commun sur le continent, sachant que le respect des principes qui constituent le fondement d’une bonne gouvernance est un corollaire indispensable au développement. 

M. OMAR HILALE (Maroc) a indiqué que son pays avait exprimé sa solidarité avec les pays touchés par l’épidémie d’Ebola, en autorisant sa compagnie aérienne à continuer de les desservir.  Il a fait observer que les engagements de l’Objectif 8 des OMD sur le partenariat international n’ont pas été tenus, notamment en ce qui concerne le financement du développement, le transfert de technologies ou l’accès à des médicaments abordables.  L’aide publique au développement devrait être davantage renforcée dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015, a-t-il poursuivi.  Il a en outre jugé que le transfert de technologie était essentiel pour aider les pays africains dans leur transition vers une économie verte.

Le Maroc est convaincu que seule une action commune basée sur un engagement commun et une forte intégration régionale permettra aux pays africains de surmonter les défis du développement a-t-il dit.  M. Hilale a rappelé que le Maroc a lancé des programmes de coopération avec les pays africains dans de nombreux domaines tels que l’éducation, la santé, les infrastructures, l’agriculture ou la formation professionnelle.

M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a dit que son pays était le troisième plus grand investisseur en Afrique, en 2011, après les États-Unis et la France avec un total de 19,3 milliards de dollars.  L’investissement du secteur privé malaisien en Afrique a créé plus de travail décent, facilité le transfert de technologies et de connaissance et fait de l’Afrique une destination de choix pour d’autres investisseurs.  La Malaisie réaffirme son appui à l’Afrique dans le cadre de son programme de coopération technique (MTCP) et du programme triangulaire avec l’Agence de coopération internationale du Japon (JICA).  Le MTCP a obtenu le prix « Global Partnership for Development » pour sa contribution aux objectifs de développement des Nations Unies.  La Malaisie a aussi réaffirmé son engagement à accueillir le prochain « Smart Partnership Dialogue » à travers le « Langkawi International Dialogue » (LID), une plateforme de dialogue pour s’engager avec les pays africains, en plus de la coopération bilatérale.  Le succès de ce dialogue a inspiré les pays africains à organiser un dialogue similaire en Afrique australe connu sous l’appellation de « Dialogue international d’Afrique australe ». 

Concernant l’épidémie d’Ebola, la Malaisie a offert un lot de 20,9 millions de gants en caoutchouc.  Le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée devraient recevoir chacun trois conteneurs de gants.  La République démocratique du Congo et le Nigéria recevront un conteneur chacun; un conteneur contenant 1,9 millions de gants, a précisé le représentant.     

M. Y. HALIT ÇEVIK (Turquie), rappelant le lien direct entre paix, sécurité et développement, a souligné la nécessité de s’attaquer aux causes des conflits en Afrique.  À cet égard, la troisième Conférence d’Istanbul sur la médiation, qui s’est tenue le 26 juin dernier, a mis l’accent sur le rôle accru des organisations régionales, dont l’Union africaine.  De même, la Turquie copréside avec l’Espagne l’Alliance des civilisations qui peut servir de catalyseur pour le dialogue entre cultures.  Le représentant a rappelé l’importance du Programme d’action d’Istanbul pour les pays les moins avancés (PMA), dont les deux tiers sont africains.

« La Turquie appuie des solutions africaines aux problèmes africains », a poursuivi le représentant.  La Turquie est devenue un partenaire stratégique de l’Union africaine en 2008.  À la fin de l’année, elle comptera des ambassades dans 39 pays africains, dont 30 sont représentés à Ankara.  Le second Sommet du partenariat Turquie-Afrique aura lieu en Guinée équatoriale du 19 au 21 novembre prochain.

Préoccupée par l’épidémie du virus Ebola en Afrique de l’Ouest et par ses conséquences sociales et économiques, le représentant a parlé d’« une crise humanitaire qui affecte la sécurité régionale et mondiale ».  Cette tragédie ne peut être gérée que par la coopération et la solidarité internationales, a conclu le représentant.

M. NEGASH KIBRET (Éthiopie) a souligné que les efforts entrepris par les pays africains pour mobiliser leurs ressources nationales afin d’exécuter les programmes de développement identifiés par le NEPAD devaient être appuyés par les pays donateurs et par les organisations multilatérales.  Les besoins sont énormes mais les ressources limitées, a-t-il résumé.  Le partenariat « Faire reculer le paludisme », lancé en 2008, a aidé l’Éthiopie à réduire de moitié l’incidence de cette maladie qui est une cause de mortalité importante.  Des médicaments, des tests antipaludiques et plus de 57 millions de moustiquaires ont été distribués depuis 2005, et la pulvérisation à domicile d’insecticides à effet rémanent a augmenté de 20% en 2005 à 80% en 2013. 

L’Éthiopie a également formé et déployé plus de 38 000 agents de santé communautaires capables de diagnostiquer et de traiter le paludisme.  Enfin, un nouveau plan stratégique pour le contrôle et l’élimination du paludisme pour la période 2014-2020 a été mis au point et communiqué au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Mme JEANNE D’ARC BYAJE (Rwanda) a affirmé qu’avec l’Agenda 2063 et la Position africaine commune sur le programme de développement pour l’après-2015, l’Afrique était prête à s’engager dans une voie nouvelle, d’autant plus résolument qu’elle a tiré les leçons du passé.  Elle a invité les pays africains à mettre en œuvre la Déclaration de Maputo en vue d’assurer la sécurité alimentaire sur le continent.  Elle a insisté sur la nécessité de renforcer les infrastructures afin de libérer le potentiel économique de l’Afrique, en particulier dans les domaines des transports, de l’énergie et des technologies de l’information et de la communication.

La représentante du Rwanda a affirmé que les conflits avaient changé de dimension depuis la crise financière internationale.  « Chacun cherche à se tailler la part du lion des revenus économiques, au détriment des besoins des populations », a-t-elle expliqué, avant d’insister sur la prévention des conflits.  La déléguée a insisté sur le rôle que doivent jouer les acteurs nationaux et régionaux dans la résolution des causes profondes des conflits.  Elle a indiqué que l’opérationnalisation des plateformes publiques-privées et la mobilisation des ressources domestiques étaient essentielles pour assumer les coûts du développement durable.  « Les partenaires de développement de l’Afrique doivent contribuer à la transformation du continent en honorant leurs engagements », a conclu la déléguée. 

M. CHRISTOPHE LOBRY-BOULANGER, Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a indiqué que la lutte contre le paludisme contribuait à la réalisation des OMD.  La diminution du nombre de morts dues au paludisme a contribué à atteindre la cible retenue visant à diminuer de deux tiers la mortalité des enfants de moins de 5 ans entre 1990 et 2015.  Entre 2000 et 2012, l’intensification des efforts pour combattre le paludisme a permis de sauver 3,3 millions de vies.  « Aujourd’hui, les cas se concentrent dans 17 pays, où surviennent 80% des décès constatés au niveau mondial », a-t-il rappelé, notant que deux pays africains représentaient 40% de ces décès.

M. Lobry-Boulanger a réitéré son appel pour intensifier la recherche scientifique afin de garder de l’avance sur la maladie.  Les crises sanitaires actuelles, au nombre desquelles il a mentionné l’épidémie d’Ebola, montrent que nous ne devons pas seulement répondre aux situations d’urgence mais remédier aux lacunes structurelles des systèmes locaux de santé, a-t-il dit.  Le délégué a mentionné que les programmes visant à autonomiser les communautés en leur donnant les instruments pour répondre aux cas de paludisme étaient un élément clef pour vaincre la maladie.  Enfin, M. Lobry-Boulanger a souligné l’importance des réseaux sociaux pour diffuser des messages sanitaires auprès des communautés, comme cela se fait avec succès en Asie. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Deuxième Commission conclut l’examen du point de son ordre du jour relatif au développement durable, jugé comme objectif principal à atteindre après 2015

Soixante-neuvième session,
13e & 14e séances - matin & après-midi
AG/EF/3401

La Deuxième Commission conclut l’examen du point de son ordre du jour relatif au développement durable, jugé comme objectif principal à atteindre après 2015

Après avoir examiné durant deux jours le point de son ordre du jour relatif au développement durable, les délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) ont conclu leurs débats en réitérant que le développement durable est l’objectif central vers où la communauté internationale doit orienter ses efforts de développement après 2015.  Mais, ont estimé un grand nombre d’intervenants, le chemin idéal pour parvenir à cet objectif doit encore être débattu, les propositions actuelles faisant encore l’objet de réserves diverses selon les vues et intérêts parfois divergents des différents groupes de pays.

Au cours des débats de la journée, la plupart des délégations ont exprimé leur soutien aux travaux menés dans les différents processus en cours travaillant sur la question du développement et du programme de développement pour l’après-2015.  Elles ont, à cet égard, cité le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, le Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable, et les recommandations issues des dialogues structurés qui ont lieu sur la mise en place d’un mécanisme de facilitation en matière de technologies.

Le représentant du Niger a déclaré qu’aux yeux de sa délégation, le Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable était la « pierre angulaire du programme de développement pour l’après-2015 ».  Il a souligné que les 17 objectifs de développement durable proposés, et les 169 cibles qui les sous-tendent, constituent, avec les moyens de mise en œuvre identifiés par le Groupe de travail sur le financement du développement, une base sérieuse sur laquelle on peut s’appuyer pour la suite du processus intergouvernemental engagé.  D’autres délégations, comme celles d’El Salvador et de l’Algérie, ont quant à elles indiqué qu’elles étaient opposées à toute éventuelle renégociation du contenu du rapport du Groupe de travail. 

Tout en marquant leur soutien aux propositions du Groupe de travail ouvert sur les objectifs du développement durable, d’autres intervenants, dont les représentants du Guatemala et du Cameroun, ont regretté que la mise en place d’un « mécanisme ayant vocation à favoriser la mise au point, le transfert et la diffusion de technologies propres et respectueuses de l’environnement, conformément au paragraphe 273 du document intitulé ‘l’Avenir que nous voulons’, n’ait pas évolué avec la même célérité » que les travaux du Groupe de travail ouvert.  En la matière, l’espoir, ont estimé ces intervenants, semble dès lors résider dans le déroulement des consultations prévues par la résolution 68/130 de l’Assemblée générale, si on veut parvenir à mettre en place ce « mécanisme sans lequel l’édifice de l’Agenda de développement pour l’après-2015 resterait inachevé ». 

À ce propos, la délégation de la Turquie a indiqué que son pays est favorable à la création d’une banque des technologies et soutient le mécanisme destiné à combler les besoins des pays les moins avancés en termes de technologies.  La délégation a tenu à cet égard à rappeler que la Turquie avait accueilli, à Istanbul, la Conférence sur les pays les moins avancés (PMA), au cours de laquelle a été adopté le Plan d’action en faveur des PMA.

De nombreuses voix se sont élevées pour souligner la place centrale du Forum politique de haut niveau, sous les auspices du Conseil économique et social (ECOSOC), qui devrait définir un cadre approprié pour un meilleur suivi des progrès réalisés dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Certaines délégations ont tenu à mettre en garde d’autres acteurs importants contre toute tentative de créer des blocages ou poser des obstacles au mandat qui a été confié au Forum politique de haut niveau, qui, ont-elles estimé, « est le seul organe idoine de suivi et d’évaluation du programme de développement pour l’après-2015 ».  

L’examen de la question du développement durable a aussi permis aux délégations de rappeler que les changements climatiques sapent les efforts de développement de la plupart des États à travers le monde.  Face à cette situation, la représentante des États-Unis a promis que son pays allait réduire le niveau de ses émissions de gaz à effet de serre et que les États-Unis invitaient les autres États responsables de niveaux de pollution importants à faire des efforts allant dans la même direction.  Concernant la lutte contre le réchauffement de la planète et ses conséquences néfastes, la plupart des délégations de pays en développement ont invité les pays industrialisés à tenir leurs promesses de financement et à respecter les engagements pris à cet égard.  Il est indispensable que les ressources nécessaires à la mise en place des mesures d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de ses effets soient disponibles, ont dit ces délégations en demandant notamment que la promesse qu’ont faite les pays industrialisés de verser, d’ici à 2020, 100 milliards de dollars par an à la capitalisation du Fonds vert pour le climat soit respectée.

Des délégations ont évoqué la question de la promotion des sources d’énergie renouvelables, qui pourraient remplacer les hydrocarbures à fort potentiel de pollution.  Le représentant des Émirats arabes unis a, à cet égard, parlé des investissements que son pays a consentis dans le domaine de l’énergie solaire, tandis que la représentante de l’Islande s’est félicitée du fait que son pays soit aujourd’hui, en termes de consommation d’énergie, presqu’entièrement autosuffisant grâce à la mise en valeur de l’énergie géothermale et hydrique.  Elle a de ce fait invité les pays d’Afrique de l’Est, à fort potentiel géothermique, à profiter de cette manne de la nature pour fournir de l’énergie aux 150 millions de personnes qui les peuplent.

La Deuxième Commission tiendra sa prochaine réunion plénière lundi, 20 octobre, à 15 heures.  Elle entamera, à cette occasion, l’examen du point de son ordre du jour relatif à l’élimination de la pauvreté et aux autres questions liées au développement.

DÉVELOPPEMENT DURABLE

Suite du débat général

M. WILFRIED I. EMVULA (Namibie) a salué la création du Forum politique de haut niveau, qui a remplacé la Commission du développement durable, espérant qu’il ferait preuve de leadership et complèterait les rôles joués par des instances onusiennes comme l’Assemblée générale et l’ECOSOC dans le domaine du développement durable.  L’éradication de la pauvreté d’ici à 2030 devra être l’objectif central du programme de développement pour l’après-2015, a déclaré M. Emvula, avant de parler du partenariat mondial renforcé dont la mise en place est nécessaire pour y arriver.  Il a ajouté que la mobilisation et l’utilisation efficace des ressources seront vitales.  La Namibie attend avec intérêt la troisième Conférence internationale sur le financement du développement qui aura lieu en Éthiopie en 2015, a dit le représentant.

M. Emvula a également appelé les États Membres à négocier et adopter un nouvel instrument juridiquement contraignant sur le climat en 2015 à Paris.  Cet accord devrait être efficace, durable et complet, a-t-il souhaité.  Il a ensuite expliqué que son pays avait des besoins particuliers dans le contexte du développement durable, du fait de sa vulnérabilité aux sécheresses, avant d’inviter la communauté internationale à l’aider à mettre en œuvre le Plan d’action et la Déclaration de la Namibie sur la lutte contre la désertification.  La Namibie est activement engagée dans le Groupe des amis sur la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse, a indiqué M. Emvula

Mme CLAIRE CHOW (Singapour) a annoncé que « Singapour va continuer à contribuer aux efforts mondiaux en traçant une voie de développement durable pour le monde, particulièrement dans les domaines de l’urbanisation, de l’eau et de l’assainissement, vu sa propre expérience en la matière ».  Singapour approuve notamment l’instauration de la Journée mondiale des toilettes le 19 novembre, dans le cadre de l’objectif d’hygiène publique pour tous.  D’autre part, souffrant des mêmes vulnérabilités que les autres petits États insulaires en développement (PEID), Singapour se félicite de l’adoption du plan d’action « Samoa: la Voie à suivre » adopté le mois dernier à l’issue de la Conférence de Samoa, et a élaboré un programme de coopération sur trois ans destiné à fournir une assistance technique aux petits États insulaires en développement dans les domaines correspondant à leurs besoins.

Mme Chow a ensuite évoqué les succès remportés par son pays pour intégrer la dimension d’environnement et de qualité de vie à son développement économique, et elle a noté que Singapour avait lancé cette année une évaluation de son programme de développement durable pour vérifier la pertinence de ses stratégies dans le contexte actuel, marqué par une densité urbaine croissante et par les changements climatiques.  « Nous continuerons aussi à faire partager notre expérience et à apprendre des autres », a-t-elle indiqué, car « si Singapour est petit par la taille, son impact n’a pour autant pas besoin d’être insignifiant ».

M. NASREDDINE RIMOUCHE (Algérie) a salué la proposition faite par le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, qui recommande de consacrer un objectif spécifique aux moyens de mise en œuvre, et d’assortir chaque objectif de moyens de mise en œuvre - le but étant d’éviter que des échecs ne se produisent du fait du manque de financement ou de capacités.

Le représentant a regretté que des objectifs de la Stratégie décennale (2010-2020) de lutte contre la désertification, adoptée en 2007, n’aient pas été atteints, faute de soutien et de financement de la communauté internationale.  L’Algérie, en ce qui la concerne, a déjà pris des mesures concrètes, avec notamment la mise en place d’un programme de reboisement, et l’extension du Barrage vert contre le Sahara, qui doit passer de 300 000 à 400 000 hectares en 2015.  Concernant la biodiversité, M. Rimouche a souligné qu’il fallait aider financièrement les pays en développement pour les aider à en faire une utilisation durable.  Il a aussi demandé que des éclaircissements soient fournis aux États Membres concernant les marchés et les mécanismes financiers novateurs, notamment pour ce qui est du partage des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques.

M. MOHAMED ALSAHLAWI (Émirats arabes unis) a demandé que la coopération internationale soit renforcée afin de favoriser un meilleur financement du développement.  Il a salué le travail du Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable.  Il a en outre déclaré que dans la perspective du développement durable, la question de l’énergie est cruciale, et que forts de ce constat, les Émirats arabes unis ont mis en place un vaste programme d’utilisation des sources d’énergie renouvelables, notamment l’énergie éolienne et le solaire.  Il s’est de ce fait félicité que son pays ait construit le plus grand centre de traitement de l’énergie solaire au monde, une initiative qui permettra, a-t-il expliqué, de promouvoir le développement en respectant l’environnement.  Il a enfin relevé que cette implication des Émirats arabes unis dans les énergies renouvelables a été reconnu par la communauté internationale qui a agréé à la demande du pays d’accueillir le siège de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA).  

M. IBRAHIMA SORY SYLLA (Sénégal) a salué les « conclusions globalement satisfaisantes du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable (ODD) », et il s’est félicité de la décision de l’Assemblée générale de les intégrer dans le programme de développement pour l’après-2015.  Il s’est ensuite félicité de la tenue de la première session de fond du Forum politique de haut niveau, sous l’égide de l’ECOSOC, en juillet dernier.  Il a noté que cette réunion aura permis de faire le constat de la nécessité de réviser le mode de fonctionnement du Forum politique, notamment en améliorant ses mécanismes de prise de décisions, et en précisant davantage le rôle des divers acteurs qui la composent, tout en définissant un cadre approprié pour un meilleur suivi des progrès réalisés dans la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015.  Le représentant a en outre fait le constat de la « dégradation irréversible des écosystèmes forestiers », entraînant ainsi une perte continuelle de la biodiversité.  Il a de ce fait appelé à l’institution d’un fonds international consacré au financement des forêts.

Mme HAZEERAH ARIFFIN (Brunei Darussalam) a relevé que l’éradication de la pauvreté est le point central de tout processus devant mener au développement durable.  Elle a ajouté que la préservation de l’environnement et les ressources de la biodiversité contribuent également à l’amélioration de la vie des populations, notamment dans les pays en développement.  Mme Ariffin a, de ce fait, souligné que la Convention sur la diversité biologique participe grandement au développement durable, notamment dans des domaines tels que la sécurité alimentaire, la préservation de l’air et de l’eau et la santé des populations.  Elle a aussi indiqué que 75% de la superficie de Brunei Darussalam est couvert de forêts tropicales, et que des programmes nationaux de préservation de ces richesses naturelles ont été adoptés par le pays.

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a déclaré que tous les gouvernements et acteurs impliqués dans l’usage des ressources biologiques et de leurs composantes devaient respecter la Convention sur la diversité biologique (CDB).  Le Pérou est inquiet des cas de « biopiraterie », en particulier de l’utilisation et de l’exploitation illégales de ressources génétiques et de connaissances traditionnelles, particulièrement dommageables pour les communautés locales et autochtones.  M. Meza-Cuadra a également souligné que pour le Pérou, couvert à 60% de forêts, le développement durable ne pouvait pas être réalisé aux dépens de ce milieu naturel, et il a indiqué que son pays entendait lutter contre la déforestation et agir pour la défense de son patrimoine forestier.

Le représentant a également appelé à ce que le thème de la réduction des risques de catastrophes naturelles, amplifiés par les changements climatiques, tienne une bonne place dans le programme de développement durable pour l’après-2015.

Mme MAUREEN FRANCELLA STRICKLAND-SIMONET (Samoa) a regretté l’inadéquation des mesures prises à l’échelle internationale pour remédier au problème mondial posé par les changements climatiques.  « La compassion et la pitié ne nous mettront pas à l’abri de l’impact dévastateur des changements climatiques », a-t-elle dit en parlant des petits États insulaires en développement (PEID).  Elle a espéré que le récent Sommet sur le climat donnerait un nouvel élan pour accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre.  La hausse du niveau des mers est un autre grand problème pour Samoa, a-t-elle indiqué, car 70% de la population vit dans des zones côtières de faible élévation.  Elle a également jugé importants les travaux menés sur la réduction des risques de catastrophes et a appelé de ses vœux le succès de la Conférence qui se tiendra sur ce sujet à Sendai, au Japon, en mars prochain.  Mme Strickland-Simonet a en outre souligné le rôle essentiel que joue l’énergie durable, indiquant que Samoa entendait atteindre 20% de neutralité carbone d’ici à 2030.

La représentante de Samoa a réaffirmé l’attachement de son pays au processus de suivi de la Conférence Rio+20, une conférence qui a réaffirmé les spécificités des PEID en matière de développement durable à cause de leurs vulnérabilités particulières.  Elle a enfin parlé des résultats de la Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement (PEID) qui s’est tenue à Samoa le mois dernier, en espérant la pleine mise en œuvre de son Document final.  Il faut notamment, a-t-elle précisé, élaborer un cadre garantissant des partenariats en faveur des PIED.  Elle a espéré que le cadre ébauché à Samoa permettrait la pleine mise en œuvre de tous les documents adoptés lors des conférences sur les PEID à Maurice, à la Barbade et à Samoa.  Il faut aussi, a-t-elle ajouté, que les orientations et les moyens de mise en œuvre du Document final de Samoa soient intégrés dans le programme de développement pour l’après-2015 et les objectifs de développement durable.

Mme RUEANNA HAYNES (Trinité-et-Tobago) a déclaré que sa délégation apprécie que les objectifs de développement durable intègrent les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) tout en incluant les questions émergeantes, et ce, en vue d’atteindre le développement durable.  Elle a rappelé que les maladies non transmissibles et la résurgence de maladies comme celles à virus Ebola et le Chikungunya sapaient les capacités des systèmes de santé déjà fragiles des pays en développement.  En ce qui concerne les objectifs de développement durable, elle a appelé la communauté internationale à travailler de manière ouverte et inclusive afin de parvenir à un objectif commun.

Mme Haynes a souligné que le manque de lien entre les processus concernant les petits États insulaires en développement (PEID) et les OMD avait entraîné un manque de coordination et une mauvaise allocation des ressources.  Nous ne voulons pas voir cette situation se répéter, a-t-elle dit.  Mme Haynes a ensuite expliqué comment son pays œuvrait à la réalisation des objectifs de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), grâce à des politiques visant à réduire l’empreinte carbone de Trinité-et-Tobago.  Elle a aussi réitéré l’engagement de son pays en faveur de la création d’un mécanisme de facilitation en matière de technologies.

M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique) a déclaré que la stratégie nationale mise en place par son pays pour s’adapter au changement climatique et réduire l’impact des catastrophes naturelles avait amélioré la coordination de l’action publique à la fois dans le pays, et avec les pays traversés par les mêmes cours d’eau que le Mozambique.

Il a ajouté que le Mozambique ambitionnait de tirer 55% de sa production d’énergie de sources renouvelables d’ici à 2030.  Actuellement, environ 14% de la population, soit 3,6 millions de personnes, contre 51 000 en 2004, ont accès aux énergies renouvelables, a précisé M. Gumende.  La Stratégie pour le développement d’énergies nouvelles et renouvelables, adoptée par le Mozambique en 2011, prévoit l’établissement d’une base de données, la construction d’infrastructures telles que des usines de panneaux solaires, le développement d’un tarif de rachat d’énergies renouvelables pour encourager les investissements, et l’adoption d’une loi sur la préservation et l’utilisation durable de l’énergie issue de la biomasse.

M. MAHMADAMIN MAHMADAMINOV (Tadjikistan) a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 soit basé sur les acquis des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), tout en veillant à prendre en compte les nouveaux défis auxquels la communauté internationale fait face.  Il a notamment déclaré que ce nouveau programme devrait cibler en priorité l’éradication de la pauvreté et des inégalités, avec comme objectif global l’atteinte du développement durable.  Le représentant a expliqué que la route vers le développement durable passe par l’adoption de modèles de production et de consommation durables, la protection et l’utilisation rationnelle des ressources naturelles, la promotion d’une croissance économique durable et l’emploi pour tous. 

M. Mahmadaminov a ensuite souligné que le Tadjikistan soutient le rapport du  Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable.  Il a par ailleurs indiqué que le développement durable passe par l’accès universel à des sources d’énergie sûres.  Il a noté que la Décennie des Nations Unies relative à l’énergie durable pour tous, qui sera observée de 2014 à 2024, offre ainsi une opportunité unique aux États Membres pour mettre en œuvre l’exigence de créer les conditions d’un accès sûr et durable aux sources d’énergie renouvelables.

Mme MARÍA SOLEDAD URRUELA ARENALES (Guatemala) a souhaité que les négociations sur le programme de développement pour l’après-2015 prennent comme base toutes les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale portant sur ces questions.  Elle a aussi exprimé le soutien du Guatemala à la création d’un mécanisme de facilitation en matière de transfert de technologies, considérant que celles-ci peuvent jouer un rôle crucial dans la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015.

Mme Urruela Arenales a aussi plaidé en faveur de l’adoption d’une stratégie de réduction des risques de catastrophes.  La région d’Amérique centrale et des Caraïbes est souvent confrontée à des catastrophes naturelles, a-t-elle rappelé, donnant l’exemple de son pays qui a été récemment touché par une sévère sécheresse qui lui a coûté 5% de son PNB.  Elle a donc apprécié la tenue, l’an prochain au Japon, de la troisième Conférence sur la réduction des risques de catastrophes.  La représentante du Guatemala a ensuite plaidé en faveur de la protection de la biodiversité et de la protection du climat pour les générations présentes et futures.  Elle a assuré que son pays mobilisait et déployait de grands efforts pour lutter contre les changements climatiques.

M. HAJILARI (République islamique d’Iran) a déclaré que le développement durable et la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015 passent par certains prérequis.  Il a ainsi souligné l’importance du renforcement des capacités dans les pays en développement, ceci à travers des échanges d’expériences, et le transfert de technologies en faveur des pays en développement.  Il a aussi relevé le besoin de réformer les institutions financières internationales avec notamment la promotion d’un système ouvert, non discriminatoire et équitable.  Il faut aussi veiller à renforcer les partenariats internationaux par des actions menées sous l’égide de l’ONU, a dit le représentant de l’Iran.

Le représentant a par ailleurs déploré l’occupation étrangère et la domination coloniale dont sont victimes certains pays en développement, ainsi que l’imposition unilatérale de mesures économiques à certains desdits pays.  Il a ensuite estimé que des questions telles que la désertification et la dégradation des terres, ou encore les catastrophes naturelles, sont des points importants à considérer dans la perspective du développement durable.  Il a enfin mis en garde contre l’imposition de blocages et d’obstacles au mandat donné au Forum politique de haut niveau, qui est « le seul organe idoine de suivi et d’évaluation du programme de développement pour l’après-2015 ».  Le représentant a appelé la communauté internationale à éviter la politisation du processus de travail du Forum.

M. ABDULLAH AHMED AlSHARRAH (Koweït) a salué les travaux du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable en ce qu’ils reflètent bien les trois piliers du développement durable.  Il a aussi exprimé l’appréciation de sa délégation concernant les efforts qu’a faits le Groupe d’experts intergouvernementaux sur le développement durable dans l’accomplissement de son mandat.  Le Koweït, a-t-il indiqué, a participé à tous les efforts internationaux visant à atteindre un consensus sur le programme de développement pour l’après-2015.  Il a ajouté que son pays faisait tout son possible pour mettre en œuvre tous les projets visant à réaliser un nouveau cadre de développement qui prendra le relai des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ceci avec tous les partenaires engagés sur ces questions, notamment le secteur privé, la société civile et les universités.

Il est nécessaire de mettre en œuvre les résultats de toutes les conférences tenues dans le domaine économique, social et environnemental, a poursuivi le représentant du Koweït.  Il a proposé de développer des systèmes de statistiques, pour disposer d’indicateurs permettant de mesurer la réalisation des objectifs de développement.  Il a aussi jugé nécessaire de prendre en compte les besoins des personnes handicapées et de les intégrer dans la société.  Le représentant a par ailleurs indiqué que son pays participait aux négociations visant à lutter contre les effets négatifs des changements climatiques.  Il faut, à cet égard, prévoir un plan d’action ambitieux et complet sur la question, a-t-il recommandé.  Il a aussi déclaré que le Koweït attendait avec intérêt la troisième Conférence internationale sur le financement du développement qui se tiendra à Addis-Abeba, en Éthiopie, en 2015, ainsi que la COP20 qui se tiendra en décembre 2014 à Lima, au Pérou.

Mme NINO SHEKRILADZE (Géorgie) a déclaré que son pays était déjà victime des changements climatiques: la hausse du niveau de la mer a intensifié les tempêtes et l’érosion des côtes, avec des dommages causés aux infrastructures, tandis que des événements météorologiques extrêmes, y compris la sécheresse et des inondations, menacent l’agriculture.

La Géorgie travaille déjà à mettre en place plusieurs mesures d’atténuation des risques naturels, qui sont adaptées à son contexte national, a dit la représentante.  Grâce à la coopération avec l’Autriche, des mesures sont en préparation pour le secteur forestier, qui s’appuient sur une nouvelle « Politique forestière nationale », adoptée l’an dernier par la Géorgie, a indiqué Mme Shekriladze.  Avec l’Allemagne, la Géorgie travaille à mettre en place des mesures d’économie d’énergie, particulièrement dans les bâtiments publics.  En outre une nouvelle stratégie a été lancée par le Gouvernement géorgien pour accélérer le développement des énergies durables dans le pays et réaliser son immense potentiel en favorisant l’exploitation des énergies éolienne, solaire, géothermique et particulièrement hydraulique.  Grâce aux grandes capacités hydrauliques du pays, la production d’électricité en Géorgie repose déjà à plus de 80% sur les énergies renouvelables, et le pays entend devenir une plateforme pour la génération et l’exportation d’énergie propre.  Toutes ces actions devraient permettre à la Géorgie de parvenir à la neutralité en carbone d’ici à 2050, a dit Mme Shekriladze. 

M. YAROSLAV GOLITSYN (Ukraine) a salué la publication du rapport du Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable.  Il a relevé que l’Ukraine a signé un accord d’association avec l’Union européenne (UE), et que le pays s’engageait ainsi « à s’assurer que les programmes et politiques nationales seraient conçus et appliqués d’une manière qui soit conforme aux normes et standards de l’Union européenne.  Il a indiqué que malgré la situation de conflit qui prévaut dans l’est du pays, le Gouvernement ukrainien est résolument tourné vers la promotion d’un développement durable.  Il a dit que les technologies de l’information et des communications (TIC), notamment les médias sociaux, pourraient de ce fait être mis à contribution afin de sensibiliser le public sur les questions environnementales, sur l’éradication de la pauvreté et sur l’utilisation rationnelle des ressources, entre autres questions.  Il a aussi relevé que les actions gouvernementales en faveur du développement durable devraient être accompagnées par la société civile, le secteur privé et la communauté scientifique.

Mme RITA DHITAL (Népal) a déclaré que les changements climatiques avaient déjà entraîné une perte de biodiversité, une diminution des ressources et une dégradation de l’environnement au Népal.  En conséquence, le développement durable des montagnes est indispensable et s’impose non seulement pour réagir à ces problèmes, mais aussi pour protéger les sources d’eau potable et un héritage culturel unique, ce qui doit passer par le développement de l’agriculture, l’écotourisme et le secteur privé.  La représentante a également indiqué que le Népal entendait porter la couverture forestière de son territoire à 40% de sa superficie durant la Décennie des forêts, décrétée pour la période 2014-2024.

Enfin, le Népal entend réduire sa dépendance envers les énergies fossiles et réagir aux difficultés d’approvisionnement énergétique auxquelles font face le pays et la région en développant l’accès à l’énergie hydraulique et à la biomasse.  Le Népal fait de son mieux pour créer un climat propice aux investissements étrangers dans ce domaine, a assuré Mme Dhital, tout en insistant sur la nécessité de réaliser des transferts de technologies et de fournir des ressources supplémentaires aux pays les moins avancés (PMA), aux pays en développement sans littoral, aux petits États insulaires en développement, aux pays montagneux, et à ceux sortant de conflits récents.

M. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a recommandé de doter le futur programme de développement pour l’après-2015 de moyens suffisants pour sa mise en œuvre.  En tant que membre du groupe des petits États insulaires en développement (PEID), il a dit que la Jamaïque appréciait les résultats de la Conférence des Nations Unies sur les PEID, qui s’est tenue à Samoa au mois de septembre.  Il faudra veiller à la pleine mise en œuvre des orientations de Samoa, a-t-il exigé.  Parlant ensuite de la mer des Caraïbes, qui fait l’objet d’un nouveau projet de résolution à la Deuxième Commission, M. Rattray a expliqué qu’il s’agissait d’une zone à forte biodiversité.  Il a souhaité qu’elle soit reconnue comme zone spéciale dans le contexte du développement durable.

Le représentant a ensuite indiqué que la Jamaïque avait adopté une politique nationale sur l’énergie pour la période 2009-2030, ce qui a permis au pays de diversifier ses sources d’énergie et de mettre en valeur les énergies renouvelables.  M. Rattray a espéré que le programme de développement pour l’après-2015 continuerait à mettre l’accent sur cette question.  La réduction des risques de catastrophes est une autre priorité pour la Jamaïque, a-t-il ajouté, espérant que la Conférence de Sendai porterait des fruits dans ce domaine et plaidant en faveur d’un cadre d’action renforcé.  M. Rattray a aussi indiqué attendre avec impatience la COP20, qui aura lieu à Lima, au Pérou, et a appelé de ses vœux la conclusion d’un accord juridiquement contraignant sur le climat à Paris en 2015.  Il a rappelé l’importance de cette question pour les PEID, qui sont particulièrement vulnérables face aux changements climatiques.

M. ALEXIS LEKI MUNUNGI (République démocratique du Congo) a souhaité que la lutte pour la réduction des risques de catastrophes soit intégrée de manière systématique dans les politiques, plans et programmes de développement durable et de lutte contre la pauvreté.  Elle doit aussi, a-t-il ajouté, pouvoir s’appuyer sur une coopération bilatérale, régionale et internationale.  Au plan sous-régional, M. Munungi a parlé des décisions prises en 2012 pour doter l’Afrique centrale d’un plan d’action opérationnel sur la préparation et la réponse aux catastrophes naturelles et autres situations d’urgence.  Une stratégie a été conçue dans ce domaine, et un plan d’action, dénommé « Plan d’action de Yaoundé » a été élaboré.  Ces deux documents ont ainsi été adoptés par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), a indiqué le représentant en appelant la communauté internationale à apporter son aide aux États membres de la CEEAC pour les mettre en pratique.

M. Munungi a exposé les différentes catastrophes auxquelles est exposée la République démocratique, comme les éruptions volcaniques et les tremblements de terre, ainsi que les épidémies et les trop nombreux accidents aériens, fluviaux et ferroviaires.  Ces facteurs, a-t-il expliqué, ont entraîné le déplacement de 2,9 millions de personnes.  Il a énuméré les mesures prises par le Gouvernement de la RDC pour faire face à cette situation, comme l’adoption d’un Programme national de prévention, de lutte et d’assistance humanitaire aux victimes des catastrophes naturelles.  Cependant, a-t-il regretté, certains mécanismes inclus dans le programme n’ont jamais pu être mis en œuvre du fait de l’insuffisance des ressources financières et des capacités.  Il a dès lors dit attendre des partenaires internationaux qu’ils fassent bénéficier la RDC de leurs connaissances scientifiques et technologiques, ainsi que d’une assistance financière, pour lui donner accès à des technologies de pointe sur le pan écologique qui soient faciles à utiliser.

Mme MARGARIDA ROSA DA SILVA IZATA (Angola) a regretté que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) n’aient pas été réalisés à un niveau qui permettrait de satisfaire les attentes de la communauté internationale.  « Maintenant nous devons nous assurer que le programme de développement pour l’après-2015 comprendra ce qui est nécessaire pour parvenir à un monde plus durable ».

Mme Izata a insisté sur le rôle que doit jouer l’éducation dans le développement, bien que l’Angola soit en retard dans la réalisation des objectifs visant à réduire l’analphabétisme et à atteindre l’éducation universelle d’ici à 2015.  Cependant, depuis 2010 un programme est en cours dans notre pays pour faciliter l’accès à l’éducation dans les zones rurales et au-delà, a-t-elle dit.

Elle a aussi mis en avant les programmes de soutien à la création d’entreprises mis en place en Angola.  « Vu le problème flagrant du chômage et la nécessité de réduire le phénomène d’exclusion sociale touchant une partie de la jeunesse angolaise, qui constitue la majorité de la population, ainsi que pour réduire les flux financiers dans l’économie informelle, plusieurs programmes ont été lancés dans le cadre du Plan de développement national 2013-2017 », a indiqué la représentante.  Elle a parlé du soutien à l’entrepreneuriat, d’un programme d’aide à l’accès au crédit, et d’un autre permettant aux gens exerçant leurs activités dans le secteur informel de le faire de manière plus formelle, ce qui leur donne accès à certains avantages.  « Les résultats obtenus jusqu’à présent sont de bon niveau et acceptables », a-t-elle dit, puisque qu’on a vu des créations d’emplois, des revenus fiscaux en hausse, de la croissance économique et une baisse des problèmes sociaux de la jeunesse.

Par ailleurs, l’Angola est en bonne voie d’atteindre l’objectif de recourir beaucoup plus à des sources d’énergie renouvelables, a dit la représentante.  En effet, le programme national de développement comprend un programme de diversification des modes de production d’électricité basé sur la promotion de l’énergie solaire.  Ce programme a été lancé en 2011.

Mme MARÍA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a déclaré que les pays en développement sont ceux qui souffrent le plus des changements climatiques et des phénomènes météorologiques extrêmes qu’ils provoquent.  « Malgré nos limitations économiques et nos priorités dans l’éradication de la pauvreté et le développement durable, et sans avoir d’obligations aux termes de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, nous assumons les coûts de notre adaptation aux effets du réchauffement de la planète et ceux liés à l’atténuation des risques de catastrophes », a dit Mme Rubiales de Chamorro.  Vu ce contexte, le Nicaragua souhaite que l’on parvienne d’urgence à un accord contraignant sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre en 2015, lors de la Conférence de Paris sur le climat.

Mme Rubiales de Chamorro a souligné que l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA), à laquelle appartient le Nicaragua, a été un facteur d’unité, de complémentarité et d’intégration économique dans la région et a permis le lancement d’autres fora comme Petrocaribe, auquel appartiennent 20 pays de la région, et dont l’action a eu des retombées immédiates sur le bien-être des populations concernées.  « Nous devons renforcer nos actions collectives en faveur du développement durable », a-t-elle conclu.

M. PURNOMO A. CHANDRA (Indonésie) a déclaré que, même si l’extrême pauvreté reste une inquiétude pour la décennie à venir, il ne fallait pas négliger le « milliard inférieur », c’est à dire les 72% des pauvres du monde qui vivent dans des pays à revenu intermédiaire.  Cela signifie que l’inégalité et l’injustice sociales peuvent persister même après qu’un pays est sorti de la pauvreté, a souligné M. Chandra.  Pour adapter les actions lancées au plan mondial et au niveau national, il va falloir établir ou renforcer des structures inclusives et démocratiques de gouvernance économique mondiale, a estimé M. Chandra, qui a souhaité une réelle représentation et responsabilisation de toutes les régions et groupes de pays sur une base d’égalité.

Évoquant le suivi de la Conférence Rio+20, il a espéré que des actions soient menées dès cette année pour mettre en œuvre les recommandations issues des quatre dialogues structurés qui se sont tenus sur un mécanisme de facilitation de la technologie.  À l’approche de la vingtième réunion des Parties à la Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques qui doit se tenir à Lima au Pérou à la fin de l’année, il a souligné que les pays développés avaient une « responsabilité historique de mener par l’exemple », et il a appelé les pays en développement à être également ambitieux, et d’apporter au règlement de la question des contributions qui soient à la mesure de leurs capacités.

M. APOLLINAIRE DINGHA (République du Congo) a déclaré que le Congo avait fait de la mise en œuvre de l’Agenda 21, un programme d’action issu du Sommet de la Terre de Rio, une priorité.  Pour cela, sa stratégie repose notamment sur une gestion participative de l’environnement associant les administrations publiques, le secteur privé, la société civile et les populations locales et autochtones, tout en visant à l’harmonisation des politiques aux niveaux national, sous-régional et international.  Par ailleurs, très sensible à la problématique de la Convention sur la biodiversité, la République du Congo est en train d’élaborer une nouvelle stratégie nationale sur la conservation et la gestion durables des ressources naturelles.  C’est dans cette optique que le Congo entretient des parcs et réserves naturelles qui couvrent 13% de son territoire national, a précisé M. Dingha.

Mme CÉLINE VAN KLAVEREN-IMPAGLIAZZO (Monaco) a déclaré que Monaco soutient la création d’un objectif de développement durable consacré aux océans et aux mers, « car nous avons la conviction que notre existence même est liée aux océans et que d’eux dépendent aussi la sécurité alimentaire, la santé, le climat et les moyens de subsistance de nombreux États ».  Or, les océans et les mers, qui sont des régulateurs thermiques, sont victimes des émissions de gaz à effet de serre qui provoquent leur acidification, a regretté la délégation monégasque.  En Méditerranée, Monaco tient ses engagements en soutenant notamment le renforcement d’aires marines protégées, a-t-elle précisé.

Pour ce qui est du financement du développement, la représentante a souligné qu’il faudrait mettre au cœur du nouveau cadre de développement des partenariats renouvelés et renforcés, dans lesquels s’impliquent de nouveaux acteurs tels que le secteur privé et la philanthropie.  Monaco pense que la feuille de route de Samoa, élaborée le mois dernier à la troisième Conférence internationale des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement, est un exemple à suivre en la matière.  Le secteur privé devra être pleinement associé au développement, à la diffusion de technologies propres, à la promotion de modes de production et de consommation durables et d’énergies renouvelables, a préconisé la délégation monégasque.

M. ABDULMONEM A.H. ESHANTA (Libye) a salué le contenu du rapport du Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable.  Il a souhaité que ce rapport serve de base aux discussions qui vont avoir lieu en rapport avec l’élaboration du programme de développement pour l'après-2015.  Le représentant a estimé que ce futur programme devrait être focalisé sur l’éradication de la pauvreté.  Il a également relevé que la question des changements climatiques est de la plus grande importance, et il a appelé la communauté internationale à apporter son appui à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et au Fonds vert pour le climat.  Il a rappelé en outre que la Libye est un pays semi-désertique faisant face à un manque crucial d’eau, et il a déploré, dans ce contexte, le gaspillage de ressources, tout en appelant au respect de la Convention sur la diversité biologique.

M. ACHARGUI (Maroc) s’est félicité de la création du Forum politique de haut niveau et de la mise en place du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable, ainsi que des recommandations visant la facilitation d’accès aux technologies propres.  Il a toutefois souligné que, « sans une volonté politique ferme et une solidarité internationale effective s’exprimant sur la base du principe de responsabilité commune mais différenciée, le développement durable dans ses trois dimensions économique, sociale et environnementale, restera un vœu pieux pour de nombreux pays aspirant au progrès et au bien-être de leurs populations et des générations futures ».

Le Maroc, a-t-il poursuivi, a pris part activement à la Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement (PEID) qui s’est tenue à Samoa en septembre.  Le Maroc a réaffirmé sa solidarité avec ces pays et mentionné les projets concrets mis en place dans le cadre de la coopération Sud-Sud, a indiqué le représentant.  Il a par ailleurs souligné les graves conséquences qu’ont les changements climatiques sur les efforts de développement durable, avant d’expliquer que le Maroc avait mis en œuvre des programmes plurisectoriels axés sur le développement socioéconomique et humain durable.  Le représentant a mentionné, à cet égard, la consécration, dans la nouvelle Constitution marocaine, du « droit à un environnement sain », ainsi que l’adoption en 2010 de la Charte nationale de l’environnement et du développement durable.  Le Maroc œuvre en outre à promouvoir l’énergie propre, avec pour objectif d’atteindre une part de 12% d’énergie propre dans sa consommation d’ici à 2020.

M. TLHALEFO BATSILE MADISA (Botswana) a déclaré que le Botswana était engagé dans la protection de son environnement naturel, comme en atteste le fait que 17% de la superficie de son territoire est constitué de parcs nationaux, de réserves de vie sauvage et de réserves de gibier.  En tant que partie à la Convention de Ramsar sur les zones humides, il a aussi désigné le delta d’Okavango comme son premier site Ramsar.

M. Madisa a déclaré que la crise financière généralisée et les asymétries du système commercial mondial constituaient des obstacles à la mise en œuvre de l’Agenda 21 par les pays en développement. « Il est donc impératif que, pendant que nous négocions le prochain cadre du développement dans les mois qui viennent, on prenne en compte ces inégalités pour essayer d’arriver à un programme complet, inclusif et transformatif au-delà de 2015 », a-t-il dit.

Mme DILYARA RAVILOVA-BOROVIK (Fédération de Russie) a déclaré que sa délégation se félicitait du contenu du rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, qui doit servir de base aux négociations sur le programme de développement pour l’après-2015.  Elle a cependant refusé toute interprétation élargie de la notion de développement durable.  La représentante a aussi salué les résultats de la Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement (PEID) qui s’est tenue le mois dernier à Samoa.  La Fédération de Russie a déjà apporté une aide à cette catégorie de pays à hauteur de 20 millions de dollars, a-t-elle indiqué.  Elle a également dit accorder une grande importance à la troisième Conférence sur la réduction des risques de catastrophe qui se tiendra à Sendai, au Japon, en 2015, insistant pour que les capacités des États soient renforcées dans ce domaine.

La représentante de la Fédération de Russie a salué les préparatifs qui se tiennent en vue de la tenue de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral, prévue à Vienne en novembre prochain.  Elle a aussi exprimé l’attachement de son pays à la lutte contre la désertification, en particulier dans les pays d’Afrique, et a salué ce qui est fait dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique.  Enfin, la représentante a appelé de ses vœux l’élaboration d’un nouvel accord sur le climat, en demandant qu’il s’appuie sur la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée.  Il faudra prévoir une reddition de comptes pour les obligations qui seront souscrites dans cet accord, a-t-elle recommandé.  La Russie, a-t-elle ajouté, espère aussi participer davantage aux travaux du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

M. KELEBONE A. MAOPE (Lesotho) a appelé la communauté internationale à adopter des objectifs de développement durable clairs, concis et faciles à mettre en œuvre, et a souhaité que chaque État puisse se les approprier dans le cadre du respect de ses priorités et réalités nationales.  Il a indiqué que les changements climatiques représentent l’un des problèmes majeurs de développement auxquels le Lesotho fait face, et a dit qu’ils ont des conséquences néfastes sur l’économie du pays.  Il a souhaité que le Lesotho puisse bénéficier des financements prévus par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, précisant que les mécanismes d’octroi de ces fonds sont si compliqués qu’il n’est pas aisé pour un pays d’en bénéficier.  M. Maope a rappelé que le Lesotho est un pays enclavé et constitué de zones montagneuses qui couvrent 80% de sa superficie.  Cette situation, a-t-il noté, rend le pays encore plus vulnérable aux phénomènes météorologiques qui sont notamment responsables de la dégradation des terres.  Il a plaidé pour que la communauté internationale soutienne les efforts engagés par le Lesotho pour faire face à ces questions de développement.

M. LIBRAN NUEVAS CABACTULAN (Philippines) a déclaré que de nombreux pays en développement étaient encore loin d’avoir atteint les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Pour ce qui est des Philippines, « la croissance de notre PIB n’a pas généré d’emplois nouveaux et décents à la vitesse que nous espérions, ce qui a limité notre capacité à réaliser les OMD », a dit M. Cabactulan.  « Deuxièmement », a-t-il ajouté, nous devons mettre en réserve des ressources pour pouvoir nous constituer des bases de données de bonne qualité, ceci même au détriment des programmes de réalisation des OMD eux-mêmes.  Enfin, cela fait longtemps que nous reconnaissons la menace que représentent les changements climatiques pour la durabilité de nos efforts vers les OMD.

Les efforts de financement qu’a faits le pays se sont concentrés sur le développement de partenariats public-privé, ainsi que sur une amélioration progressive de la collecte d’impôts, afin de mobiliser le plus de ressources possible.  Pour autant, l’aide publique au développement (APD) reste une ressource vitale, particulièrement pour les pays les moins avancés, a relevé le représentant.  Étant l’un des pays les plus vulnérables aux catastrophes, les Philippines attendent de la part des pays riches, la mobilisation de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020, comme cela a été prévu depuis 2010 aux termes de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, tenue à Copenhague au Danemark.  Pour ce qui est de l’après-2015, la délégation philippine a souhaité un renforcement des moyens des agences chargées des statistiques afin d’améliorer le suivi et donc la réalisation des objectifs fixés.

M. ADA MOUSSA (Niger) s’est réjoui de l’adoption de la résolution relative au rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, « pierre angulaire du programme de développement pour l’après-2015 », a-t-il estimé.  Le Niger estime que le texte consacre « un tournant décisif dans la concrétisation du processus d’insertion des dynamiques environnementales dans les politiques de développement ».  M. Moussa a estimé que les 17 objectifs de développement durable proposés, avec les 169 cibles qui les sous-tendent, constituent, avec les moyens de mise en œuvre identifiés par le Groupe de travail sur le financement du développement, « une base sérieuse » pour la suite du processus intergouvernemental engagé. 

Le Niger, a indiqué M. Moussa, s’est doté dès 1984 d’une politique nationale de l’environnement.  Il dispose maintenant d’un cadre institutionnel de développement durable avancé.  M. Moussa a exposé les résultats positifs de cette politique notamment en termes de sécurité alimentaire.  Il a expliqué que le « Programme de renaissance du Président de la République », mis en place en 2011 était venu consolider ces acquis.  En dépit de ces progrès, il reste de grands défis posés par l’enclavement, la désertification, la forte croissance démographique, entre autres, et qui sont autant de facteurs qui entravent le développement accéléré de pays comme le Niger, a relevé M. Moussa.  Il a donc lancé un appel en faveur du renforcement de la coopération internationale qui, a-t-il estimé, « aura plus que jamais un rôle de premier ordre à jouer dans ce processus ».

Mme MARÍA MJÖLL JÓNSDÓTTIR (Islande) a souhaité que les efforts en vue d’atteindre le développement durable prennent en compte la gestion des océans et des terres, ainsi que la question des sources d’énergie renouvelables et celle de l’égalité des genres.  Elle a ensuite expliqué que la gestion durable des terres est non seulement vitale pour la sécurité alimentaire, mais qu’elle constitue également un moyen d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques.  Elle a aussi noté que la gestion durable des océans permettrait de mieux gérer les stocks de poissons, en réduisant la surpêche, ceci à travers des mesures qui, a-t-elle souligné, permettraient d’augmenter de 50 milliards les revenus tirés de la pêche chaque année.  Elle a plaidé afin qu’un objectif spécifique sur les océans soit intégré dans le programme de développement pour l’après-2015, précisant que l’Islande souhaitait apporter un amendement au rapport du Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable, notamment sur cette question précise.

Mme Jónsdóttir a par ailleurs déclaré que la question des sources d’énergie renouvelables était l’une des plus importantes pour le progrès vers le développement durable.  Elle a rappelé que l’Islande connait, tous les quatre ans, des activités volcaniques, mais que le pays bénéficie aussi de ces phénomènes naturels en exploitant les sources d’énergie géothermales, qui sont d’origine volcanique.  Elle a affirmé qu’en terme d’énergie, l’Islande est aujourd’hui presqu’entièrement liée à l’énergie géothermale et hydrique pour ses besoins électriques et de chauffage, invitant de ce fait les pays d’Afrique de l’Est à profiter de cette manne de la nature pour fournir de l’énergie à 150 millions de personnes par an.  Elle a enfin noté que l’égalité des genres devrait être intégrée de manière transversale dans tous les objectifs de développement durable.

Mme OCHIR ENKHTSETSEG (Mongolie) a déclaré que sa délégation était favorable à ce que le Forum politique de haut niveau sur le développement soit le principal organisme de surveillance et d’évaluation de la mise en œuvre des objectifs de développement durable dans la période de l’après-2015.  Le Forum devrait être en cette capacité chargé d’assurer la coordination et la cohérence de la mise en œuvre des programmes ayant trait à la réalisation de ces objectifs, afin de faire progresser l’éradication de la faim et de la pauvreté.

Mme Enkhtsetseg a estimé que le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable aurait pu mieux prendre en compte les besoins spécifiques des pays en développement sans littoral.  Les changements climatiques ont un impact disproportionné sur la Mongolie, où les températures moyennes se sont déjà élevées de 2,1°C, soit 3 fois plus que la moyenne mondiale.  Cela a un effet direct en termes de désertification, de dégradation des pâturages et de fonte du pergélisol (ou permafrost), et menace le pastoralisme nomade, qui concerne près de la moitié de la population mongole, a relevé Mme Enkhtsetseg.  Pour autant, la Mongolie vient d’adopter une stratégie de développement vert, a-t-elle annoncé. La Mongolie met également en œuvre, avec l’assistance de diverses agences onusiennes, un projet au cours des années 2013-2016 visant à améliorer sa politique de réduction des risques de catastrophes.

M. MILORAD ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) a déclaré que le Monténégro était près d’achever la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a ajouté que les propositions du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, « bien qu’imparfaites, marquent un équilibre délicat entre de nombreuses positions divergentes, et représentent une excellente base pour les négociations sur le programme de développement pour l’après-2015 ».  À ces propositions peuvent s’ajouter les contributions d’autres processus comme le Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement, a estimé le représentant.

Il a noté que l’établissement cette année au Monténégro du Centre pour le développement durable manifestait l’engagement de son pays sur ce thème.  Ce Centre doit conjuguer les ressources, les connaissances et l’expertise disponibles des institutions nationales et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour répondre efficacement aux défis du développement durable, a expliqué le représentant monténégrin.  La mission centrale du Centre sera alignée sur les besoins du Monténégro et des pays des Balkans occidentaux dans le tourisme durable, l’énergie durable, la gestion des ressources et des écosystèmes et l’adaptation aux changements climatiques – avec l’espoir de voir le Centre jouer un rôle non seulement national mais régional.  Ce rôle pourrait être reconnu dès les 7 et 8 novembre prochains, quand le Monténégro accueillera une conférence régionale de haut niveau sur le développement durable, a noté M. Šćepanović.

Mme HAMILTON (États-Unis) a rappelé la nécessité d’intégrer les trois piliers du développement durable et a reconnu le rôle exceptionnel que joue l’Assemblée générale pour articuler le programme de développement pour l’après-2015.  Elle a salué la détermination de toutes les sociétés qui s’engagent sur la voie du développement durable.  Cependant, a-t-elle averti, « les gains seront éphémères si on ne tient pas compte des risques de catastrophes, de l’élévation du niveau des mers et autres points inscrits à l’ordre du jour ». 

Au moment où se prépare la vingtième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP20), la représentante a dit que les États-Unis étaient encouragés par les engagements déjà pris par les gouvernements, tout en espérant qu’ils s’engageraient résolument à réduire le niveau de leurs émissions de gaz à effet de serre.  Elle a exprimé la détermination de son pays à tout faire pour que l’on parvienne à un accord ambitieux sur ce point.  L’adaptation doit avoir une place de choix dans l’accord devant être conclu en 2015 à Paris, a-t-elle ajouté.  Elle a ensuite salué les décisions du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) en matière, notamment de questions liées à la qualité de l’air et à l’usage et la fabrication de produits chimiques.

La représentante des États-Unis a également exprimé l’appui de sa délégation à la mise en œuvre de la Convention sur la biodiversité.  Les États-Unis, a-t-elle ajouté, souhaitent en outre approfondir leur collaboration avec les petits États insulaires en développement (PEID).  Elle a enfin rappelé la nécessité de suivre de près la mise en œuvre du Document final de la Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement tenue à Samoa.

M. JEEM LIPPWE (États fédérés de Micronésie) a relevé que la question de l’élévation du niveau des mers est intimement liée au développement durable des petits États insulaires en développement, catégorie dont font partie les États fédérés de Micronésie.  Il a ajouté qu’une élévation de la température terrestre de 3 à 5 degrés provoquerait l’élévation du niveau des mers, ce qui serait néfaste et poserait une menace existentielle aux petites îles.  Pour éviter cette catastrophe, le représentant a proposé un amendement du Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d’ozone, afin de réduire davantage les émissions d’hydrofluorocarbures dans l’atmosphère, et empêcher la température de la planète d’augmenter davantage.

M. YAVUZ SELIM ÇUBUKCU (Turquie) a indiqué que son pays entendait continuer à contribuer aux discussions sur le programme de développement pour l’après-2015, qui vont se poursuivre dans les mois qui viennent.  Il a souligné que ce sont les pays les moins avancés (PMA), les petits États insulaires en développement et les pays en développement sans littoral qui sont le plus affectés par les grands problèmes économiques et environnementaux du monde, du fait de leurs vulnérabilités particulières.  Il a donc demandé à la Deuxième Commission et aux autres fora pertinents de traiter le problème des vulnérabilités sans tarder, en particulier dans les négociations intergouvernementales portant sur le programme de développement pour l’après-2015.

Le représentant de la Turquie a indiqué que son pays était engagé à soutenir les efforts des pays en développement en faveur d’un développement et d’une croissance durables.  C’est dans ce contexte, a-t-il rappelé, que la Turquie avait accueilli, en 2011, la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA.  Nous sommes prêts à accueillir la Conférence d’examen à mi-parcours, a-t-il ajouté.  Il a aussi souligné l’importance de la coopération en matière de science, technologie et innovation.  À cet égard, la Turquie est favorable à la création d’une banque des technologies et soutient le mécanisme destiné à combler les besoins des PMA en termes de technologies, sous les auspices des Nations Unies.

Mme HELEN BECK (Îles Salomon) a indiqué que sa délégation appréciait les travaux menés par le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable.  « Les objectifs de développement durable, pour les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays les moins avancés (PMA), ce n’est pas seulement une question d’éradication de la pauvreté, mais aussi une question qui intéresse la santé de toute la planète », a-t-elle souligné.  Se préoccupant de la lenteur des progrès dans les négociations sur les changements climatiques, elle a souhaité que la Deuxième Commission recommande à l’Assemblée générale d’inviter ces négociations à se poursuivre à New York, car c’est là où toutes les Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) travaillent toute l’année.  Elle a souhaité que l’accord juridiquement contraignant auquel les États Membres devraient parvenir en 2015 englobe les questions d’adaptation, d’atténuation, de financement et de transfert de technologies.

Mme Beck a ensuite noté que l’ampleur et l’intensité des catastrophes naturelles ou causées par l’homme augmentent.  Elle a parlé des inondations qui ont eu lieu dans son pays en avril 2014, ce qui a coûté aux Îles Salomon l’équivalent de 9,2% de leur PNB.  Elle a lancé un appel à tous les partenaires pour qu’ils soutiennent les institutions nationales de réduction des risques de catastrophes au lieu de laisser cette tâche à des organisations non gouvernementales qui ne rendent pas de comptes à l’État.  Enfin, elle a appelé la communauté internationale à mettre en œuvre le Document final de la Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement (PEID), adopté à Samoa le mois dernier, notamment par le biais de partenariats.

M. RUBÉN IGNACIO ZAMORA RIVAS (El Salvador) a déclaré que sa délégation s’opposait à toute renégociation du rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, et que El Salvador est favorable au rôle directeur que joue le Forum politique de haut niveau dans l’orientation et le suivi de la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015.

M. Zamora a appelé les pays qui, historiquement, sont les plus responsables des changements climatiques à assumer le premier rôle en matière de réduction de leur impact et de leurs effets négatifs.  Ces pays doivent aider financièrement les pays en développement à tenir leurs objectifs dans ce domaine, a souligné le représentant.  Il a parlé des mesures déjà prises par El Salvador, victime en 2011 d’une dépression tropicale dont les dégâts ont représenté 4% de son PIB, pour parvenir aux objectifs qu’il s’est fixés tant en termes de réduction des risques que d’adaptation.  Environ 110 mégawatts d’énergie photovoltaïque viendront alimenter le réseau national salvadorien d’électricité d’ici à 2016, et d’ici à 2020 la capacité de production d’électricité issue d’énergies renouvelables devrait augmenter de 20%, a annoncé M. Zamora.  D’autre part, un nouveau système de transports publics est en construction dans la capitale et devrait aider à réduire les émissions polluantes.  El Salvador a également élaboré un Plan national de lutte contre les changements climatiques, a indiqué M. Zamora tout en prévenant qu’il ne pourrait être efficace qu’avec l’appui des pays développés et du Fonds vert pour le climat.

M. DAYEM (Arabie saoudite) a déclaré que le programme de développement pour l’après-2015 devait contenir des exigences qui n’entrent pas en contradiction avec les principes et les législations des États Membres.

Il a souligné que l’Arabie saoudite était un partenaire majeur du développement international, et que le niveau de son aide au développement, qui dépasse les objectifs fixés par les Nations Unies en termes de pourcentage de PIB, constituait un élément central de sa politique étrangère.  L’Arabie saoudite a consacré environ 116 milliards de dollars à son APD depuis 40 ans, a indiqué la délégation.  « Le Royaume d’Arabie saoudite va continuer à jouer son rôle dans les domaines humanitaire, politique et économique de façon responsable, modérée et juste », a-t-il ajouté.

Mme MWABA PATRICIA KASESE-BOTA (Zambie) a indiqué que l’éradication de la pauvreté est le principal objectif qui doit mobiliser la communauté internationale aujourd’hui.  Elle a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 soit bâti sur la base des acquis des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Elle a également salué le rapport du Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable.  La représentante a par ailleurs fait part de l’inquiétude qu’éprouve la Zambie face aux conséquences des changements climatiques qui viennent saper les efforts et les acquis de développement dans les pays les moins avancés (PMA).  Mme Kasese-Bota a aussi souligné la nécessité, pour les pays développés, de financer les mesures d’adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement, en droite ligne des prescriptions de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. 

Mme LIDIJA BUBANJA (Serbie) a indiqué que son pays, qui est membre du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, continuerait à contribuer au processus intergouvernemental visant l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.  La Serbie, a-t-elle indiqué, envisage d’adopter, grâce à l’aide de l’Équipe de pays des Nations Unies, un cadre de développement pour la période 2016-2020.  Le développement durable ne peut pas être atteint si les sociétés ne sont pas pacifiques et inclusives, a estimé Mme Bubanja.  La représentante a ensuite indiqué que la Serbie, qui a été touchée par des inondations sans précédent au printemps dernier, était bien consciente des défis que posent les changements climatiques.  Elle a souligné la nécessité d’adopter et de mettre en place des mesures d’atténuation et d’adaptation aux effets des changements climatiques, se félicitant que le projet d’objectif de développement durable numéro 13 adopte une approche transversale dans la lutte contre ce phénomène.  Enfin, elle a indiqué que la Serbie entendait contribuer à la réflexion sur les liens qui existent entre le développement et la culture, dans la mesure où celle-ci constitue un moteur de développement.

M. MAMADOU COULIBALY (Burkina Faso) a déclaré que la désertification, la dégradation des sols, la sécheresse et les changements climatiques sont inextricablement liés.  Il a déploré la situation alarmante qui prévaut dans certaines régions du monde, comme au Sahel, où les ressources naturelles et les richesses environnementales ne cessent de se dégrader du fait des effets conjugués des variations climatiques, de la diminution de la pluviométrie et de l’appauvrissement des sols.  Il a rappelé ensuite que le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), rendu public en septembre 2013, indique que l’Afrique de l’Ouest sera dans l’avenir davantage exposée à des phénomènes climatiques extrêmes tels que les inondations et les sécheresses. 

M. Coulibaly a ajouté que « la forte dépendance de sa population vis-à-vis des ressources naturelles, la fragilité de son écosystème, la précarité de ses infrastructures et ses capacités scientifiques et technologiques limitées rendent le Burkina Faso particulièrement vulnérable ».  Il a précisé aussi que l’économie burkinabé est centrée sur le secteur agricole, qui occupe environ 80% de la population active, et qui représente 37% du produit intérieur brut (PIB) du pays.  Il a en outre souligné que le Burkina Faso a adhéré à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et que le pays a élaboré, en 1999, un Programme d’action national de lutte contre la désertification.  Il a appelé, par ailleurs, à une plus grande mobilisation de la communauté internationale autour de cette problématique écologique.

M. ALAIN WILFRIED BIYA (Cameroun) a exprimé le salut de la délégation du Cameroun aux travaux menés respectivement par le Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable et par le Comité intergouvernemental sur le financement du développement.  Il a néanmoins regretté que la mise en place d’un « mécanisme ayant vocation à favoriser la mise au point, le transfert et la diffusion de technologies propres et respectueuses de l’environnement, conformément au paragraphe 273 du document intitulé « L’avenir que nous voulons », n’ait pas évolué avec la même célérité ».  M. Biya a dit que la délégation du Cameroun espérait que les consultations prévues par la résolution 68/130 l’Assemblée générale permettront effectivement de mettre en place ce « mécanisme sans lequel l’édifice de l’Agenda de développement post-2015 serait inachevé ».

Concernant la question des changements climatiques, le représentant a souhaité que le futur accord qui va remplacer le Protocole de Kyoto après 2020, portant en particulier sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre, puisse respecter le principe de responsabilité commune mais différenciée, afin de pouvoir tenir compte du degré de développement de chaque pays.  Il a en outre salué les annonces de fonds, à hauteur de 2,3 milliards de dollars, faites en faveur du Fonds vert pour le climat. M. Biya a cependant rappelé que ce montant était bien loin des 100 milliards de dollars que le Fonds doit recevoir chaque année, aux termes des engagements pris par les pays industrialisés, pour pouvoir aider les pays en développement à s’adapter aux changements climatiques.  Il a en outre souligné que le Cameroun, qui fait partie du bassin du Congo, est le deuxième plus grand pays forestier d’Afrique avec ses 22 millions d’hectares de forêts couvrant 42% de son territoire national.  Fort de ce constat, M. Biya a indiqué que le Cameroun est engagé dans la préservation de sa biodiversité, non pas, a-t-il précisé, afin de se plier à des pressions internationales, mais plutôt par un élan endogène de responsabilité qui, malheureusement, « ne rencontre pas toujours un élan de solidarité internationale ».  Le représentant a terminé son propos en appelant la communauté internationale à soutenir les efforts du Cameroun dans la lutte contre le braconnage et le trafic illicite de la faune sauvage.

M. JOSEPH GRECH, Observateur du Saint-Siège, s’est souvenu que, lors du Sommet sur le climat en septembre dernier et en d’autres occasions, on avait entendu le plaidoyer urgent des petits États insulaires en développement qui sont gravement menacés par le changement climatique.  Ceci est paradoxal et injuste, a-t-il estimé, car ce sont les sociétés hautement industrialisées qui sont responsables des émissions de gaz à effet de serre.  « Aider les pauvres qui ne sont pas responsables des causes de leurs souffrances, c’est une question de justice », a expliqué l’Observateur du Saint-Siège.  Comme mesure concrète, il a recommandé de mettre à leur disposition les mesures d’adaptation et d’atténuation.

« Tous les yeux sont tournés vers la COP21 et vers la onzième réunion des parties au Protocole de Kyoto, qui se tiendront à Paris en décembre 2015 », a poursuivi M. Grech.  « Riches et pauvres seront gagnants si nous parvenons à un accord sur le régime post 2020, dans lequel toutes les nations, y compris les grands émetteurs, s’engageront dans un accord universel sur le climat. »  Comme le recommande le pape François, a indiqué M. Grech, nous lançons un appel à la protection de l’environnement, qui est trop souvent exploité avec avidité par certains au détriment des autres, au lieu d’être utilisé pour le bien commun.  L’observateur du Saint-Siège a demandé que l’on accepte de conclure un pacte moral dans le respect duquel chacun pourra vivre en sûreté.

M. DINO CORELL, analyste de programmes à l’Organisation international du Travail (OIT), a expliqué les conséquences du modèle économique mondial actuel sur les coûts de production, l’emploi et le niveau de vie.  Il a donné un exemple en expliquant que plus d’un million d’employés, vivant dans des pays asiatiques, avaient perdu leur emploi dans le domaine forestier à cause de pratiques d’abattage d’arbres non durables ou de catastrophes climatiques.  Il a ainsi voulu souligner que la transition vers l’économie verte n’était pas seulement critique du point de vue environnemental, mais qu’elle était aussi une question importante en termes économiques et sociaux.  M. Corell a indiqué que le Programme de travail décent offre un cadre cohérent de politique dans ce domaine, en intégrant les trois dimensions du développement durable. 

L’OIT est satisfaite de l’inclusion du projet d’objectif 8 relatif à la croissance et au travail décent pour tous dans le programme de développement pour l’après-2015, tel que cela a été  proposé par le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable.  Viser la protection sociale et des planchers de protection sociale offre un cadre solide à la promotion du développement, a estimé M. Corell.  Il a aussi dit que l’OIT apprécie que le document final de la Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement contienne une section sur le travail décent pour tous.

M. AJAY MADIWALE, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a fait plusieurs propositions sur le thème de la réduction des risques de catastrophe.  Dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015, les actions menées doivent avoir pour priorité d’améliorer la capacité de résistance des pauvres et de groupes marginalisés, a-t-il dit.  Il faut d’autre part mettre l’accent sur l’action au niveau local, ce qui suppose d’impliquer les populations et les responsables locaux, de s’appuyer sur l’expertise et les capacités locales, et de faire la promotion d’initiatives susceptibles de changer la perception du risque, a préconisé M. Madiwale.  « Des progrès sont également nécessaires dans le domaine de la préparation aux effets des changements climatiques, y compris pour gérer la coopération internationale à la suite d’une catastrophe », a dit M. Madiwale, afin d’éviter les goulots d’étranglement et les défauts de qualité dans les efforts de secours.

D’autre part, a dit le représentant, il va falloir veiller à la cohérence et à la complémentarité des objectifs fixés dans les différents processus internationaux appelés à traiter à partir de 2015 de la question posée par les risques de catastrophes et qui sont: le Cadre d’action de Hyogo pour 2005-2015, le programme de développement durable pour l’après-2015, et la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) souhaite que 1% de l’aide publique au développement soit dédiée à la prévention des risque de catastrophe, un objectif qui est encore loin d’être atteint, et que cette aide puisse atteindre le niveau des communautés locales, qui sont victimes de ces catastrophes, a dit M. Madiwale. 

M. NARINDER KAKAR, Union internationale pour la conservation de la nature, a appelé toutes les parties à continuer d’intégrer les valeurs de la biodiversité dans le programme de développement pour l’après-2015.  Il a déclaré qu’une plus grande coordination était nécessaire entre la mise en œuvre des objectifs de développement et celle des stratégies et plans d’action nationaux liés à la biodiversité.  M. Kakar a enfin noté que les moyens de mise en œuvre des objectifs de développement durable devaient comprendre des niveaux d’investissement suffisants pour la préservation, la restauration et la gestion durable de la biodiversité et des écosystèmes.  C’est une dimension essentielle à intégrer pour que l’on puisse répondre aux exigences d’adaptation au changement climatique et réduire ses effets, a-t-il relevé.  L’UICN espère également une augmentation substantielle de la production d’énergies renouvelables et un doublement du rythme des économies d’énergie d’ici à 2030.

Mme MICHELE KLEIN SOLOMON, Organisation internationale pour les migrations, a apprécié que la question des migrations ait été abordée avec soin lors des débats du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, et de constater que les migrations figurent parmi les objectifs et les cibles du futur programme de développement.  Elle a notamment salué l’objectif visant à collecter des données ayant trait au statut des migrants.  Il est vital d’intégrer les questions relatives à la migration dans le programme de développement pour l’après-2015, a-t-elle ajouté, soulignant la contribution importante des migrants au développement.  Les migrants et les revenus qu’ils transfèrent à leurs familles, soit aujourd’hui près d’un milliard de personnes, sont un vrai poumon de survie pour de nombreuses sociétés.  La migration permet d’autre part à de nombreuses personnes de fuir des conflits ou la pauvreté, a-t-elle fait remarquer.  Sur le plan national, elle a expliqué que les groupes de la diaspora jouent un rôle de premier plan en facilitant le commerce et les investissements, tout en jetant des passerelles culturelles entre les pays. 

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Quatrième Commission: les délégations abordent les questions liées au Programme UN-SPIDER, aux débris spatiaux et à l’accès des états à l’orbite géostationnaire

Soixante-neuvième session,
9e séance – matin
CPSD/561

Quatrième Commission: les délégations abordent les questions liées au Programme UN-SPIDER, aux débris spatiaux et à l’accès des états à l’orbite géostationnaire

L’espace extra-atmosphérique est un « bien commun de l’humanité » qui, à ce titre, doit rester accessible aux activités pacifiques de tous les États, qui doivent pouvoir tirer des bénéfices de son potentiel de manière égalitaire, a déclaré ce matin le représentant de la République islamique d’Iran devant la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation.  Lors de cette deuxième séance consacrée aux utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, plusieurs délégations ont mis en avant la coopération internationale, citant notamment le Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (UN-SPIDER).  Elles ont aussi plaidé pour un accès égal à cette ressource naturelle de la planète Terre que représente l’orbite géostationnaire et se sont inquiétées de la gestion des débris spatiaux générés par les satellites hors d’usage.

Dans un contexte marqué par une utilisation commerciale croissante de l’espace extra-atmosphérique, l’Arabie saoudite a rappelé le rôle particulier joué par l’orbite géostationnaire, y voyant une ressource naturelle à préserver et dont doivent pouvoir bénéficier tous les États de la planète.  Pour sa part, l’Algérie a estimé que la coopération internationale en matière spatiale devrait permettre de garantir un accès équitable aux positions orbitales, fondé sur les principes d’utilisation pacifique et de non-appropriation de l’espace extra-atmosphérique.  Le représentant de ce pays a notamment dénoncé le principe inéquitable de « premier arrivé, premier servi » qui tend à prévaloir dans l’utilisation de l’orbite géostationnaire. 

Les délégations qui sont intervenues ont pour la plupart présenté les derniers progrès de leurs programmes spatiaux en mettant en avant leur aspect pacifique et leur vocation à contribuer au développement durable.  Plusieurs pays ont mis l’accent sur la coopération internationale en matière spatiale, à l’image de l’Iraq, comme bénéficiaire, ou de l’Argentine, qui a rappelé le caractère essentiel de cette coopération tant pour le développement de la science et des technologies spatiales et de leurs applications que pour les transferts de technologies mutuellement profitables.

Plusieurs délégations ont cité comme exemple de coopération internationale en matière spatiale le Programme UN-SPIDER.  Créé en 2006 par l’Assemblée générale pour s’assurer que tous les pays et organisations internationales ou régionales ont un accès à tous les types d’information d’origine spatiale, de même que la capacité à s’en servir afin d’assister le cycle complet de la gestion des catastrophes, UN-SPIDER vise trois objectifs: être un point d’accès aux données spatiales à l’appui de la gestion des catastrophes, servir comme trait d’union entre les responsables de la gestion des catastrophes et la communauté spatiale, et faciliter le renforcement des capacités et du renforcement institutionnel.  La Fédération de Russie a noté les progrès de UN-SPIDER, tandis que l’Argentine, la République islamique d’Iran et l’Algérie ont rappelé qu’elles accueillaient, chacune, un des 12 bureaux d’appui régionaux du programme, lesquels jouent le rôle de centre d’expertise et fournissent des activités de promotion, de renforcement des capacités et d’assistance technique.

Plusieurs délégations ont, par ailleurs, mis l’accent sur les discussions en cours concernant la gestion et la destruction des débris spatiaux.  L’Algérie a rappelé la nécessité de lutter contre la prolifération de ceux-ci en raison des dangers qu’ils représentent pour le développement des capacités naissantes des pays en développement dans le domaine spatial.  Comme la Fédération de Russie, elle a encouragé les États Membres à mettre en œuvre sur une base volontaire les lignes directrices pertinentes élaborées par le Comité de coordination interinstitutions sur les débris spatiaux.  Pour sa part, la Suisse a rappelé le rôle primordial joué dans ce domaine par le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) dont l’une des activités vise à éviter la pollution des orbites terrestres par les débris et à assurer leur utilisation à long terme.

Plus globalement, la Suisse a rappelé le caractère unique du COPUOS, « seul forum où les nations peuvent élaborer des projets de coopération, notamment en matière de développement durable ».  Pour la Suisse, au-delà des intérêts particuliers, le COPUOS représente la « conscience commune » qui pousse la communauté internationale à coopérer pour éviter toute dégradation de l’environnement spatial et toute transposition à l’espace extra-atmosphérique d’un conflit terrestre. 

La Quatrième Commission poursuivra son débat sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique demain, vendredi 17 octobre, à partir de 10 heures.

COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE (A/69/20 ET A/C.4/69/L.2)

Débat général

M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a fait part des activités et des efforts de son pays dans le domaine de la coopération pacifique dans l’espace.  Le programme spatial de la Malaisie a progressé de manière significative depuis le projet de lancement du nouveau satellite d’observation de la Terre, RazakSAT-2, qui doit être mis sur orbite en 2016.  Ce projet en est à sa seconde phase, a indiqué le représentant, qui dit attendre une meilleure qualité de l’image par rapport aux deux autres satellites mis en orbite auparavant.  Il a également expliqué que deux autres satellites malaisiens étaient arrivés en fin de vie cette année (RazakSAT et MEASAT-1).  En termes d’infrastructure spatiale, la Malaisie a finalisé son unité de production, d’assemblage, d’intégration et de test de satellites (AIT), qui a une vocation régionale, a-t-il dit.

M. NAOKI TAKAHASHI (Japon) a souligné les multiples applications bénéfiques des technologies spatiales, notamment pour ce qui est des télécommunications, de l’observation de la Terre et de la navigation.  Pour le Japon, a dit le délégué, une coopération internationale est un facteur clef pour le développement et la poursuite des activités pacifiques dans l’espace.  À son avis, le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) est la seule plateforme multilatérale pour améliorer la gouvernance internationale dans ce domaine, dans la mesure où il permet des échanges de vue dans la transparence et contribue à renforcer la confiance mutuelle.  Le représentant a indiqué que sa délégation encourageait les discussions en cours au sein du COPUOS sur la durabilité à long terme des activités dans l’espace extra-atmosphérique et d’autres activités connexes.  Ces discussions sont essentielles pour la consolidation de la base de la gouvernance mondiale en matière d’activités spatiales, y compris dans leurs applications au développement durable, a-t-il précisé.

Au plan régional, l’Indonésie, les États-Unis et le Japon ont accueilli ensemble le deuxième atelier de travail sur la sécurité spatiale à Tokyo, sous les auspices de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a-t-il poursuivi, ajoutant que son pays promouvait les travaux du Forum régional Asie-Pacifique des agences spatiales, qui a joué un rôle clef dans la promotion des technologies spatiales dans cette région, et dont la vingt et unième session aura lieu à Tokyo du 2 au 5 décembre prochain.

Le représentant a saisi cette occasion pour présenter les activités spatiales récentes de son pays, indiquant qu’un radar a été lancé avec succès cette année, et le satellite d’observation de la Terre ALOS-2 mis en orbite en mai dernier, de même que le satellite météo HIMAWARI-8 ce mois-ci.  Le Japon a un taux de réussite de 96% de ses lancements, a-t-il souligné, avant d’annoncer qu’il prévoyait en outre le lancement de l’Explorer d’astéroïdes HAYABUSA 2 en décembre prochain.

M. FRÉDÉRIC MARC-ANDRÉ TISSOT-DAGUETTE (Suisse) a rappelé le rôle primordial joué par le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique face aux menaces qui pèsent sur l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique, affirmant que le COPUOS constituait un forum unique où les nations peuvent élaborer des projets de coopération, notamment en matière de développement durable, et prendre des mesures pour éviter la pollution des orbites terrestres et assurer leur utilisation à long terme.  Pour le représentant, malgré des intérêts particuliers, il existe une conscience commune sur le fait qu’il fallait travailler ensemble pour éviter toute dégradation de l’environnement spatial et toute transposition à l’espace extra-atmosphérique d’un conflit terrestre. 

La Suisse, dans cette optique, salue donc les travaux sur la viabilité à long terme des activités spatiales et continuera de participer activement aux travaux avec pour objectif d’élaborer un ensemble cohérent, réaliste et complet de lignes de conduites pour assurer l’avenir des activités spatiales, a indiqué le représentant.  Il a rappelé à ce propos que son pays avait proposé l’inclusion d’une nouvelle ligne de conduite visant à promouvoir l’étude et le développement de nouvelles mesures et de nouvelles techniques visant les effets à long terme sur la viabilité des activités spatiales.

Il a également exprimé sa satisfaction que le COPUOS puisse appliquer intégralement les recommandations du groupe d’experts intergouvernementaux sur les mesures de confiance et de transparence concernant les activités spatiales.  Étant donné que certaines de ces recommandations se rapportent à la fois au domaine civil et militaire, il a estimé important que la communauté du désarmement et celle du spatial coordonnent leurs activités, proposant que les travaux du COPUOS et de la Conférence du désarmement soient présentés l’an prochain à l’Assemblée générale dans le cadre d’une réunion ad hoc conjointe.

Le représentant a dit soutenir l’ouverture de négociations formelles pour la mise en place d’un Code de conduite international pour les activités spatiales, qui devrait à son avis couvrir de manière holistique les activités militaires et civiles.  Le représentant a également appelé à éviter les structures doubles ou concurrentes, en particulier en ce qui concerne la création de bases de données.

M. SADIQ AL-RIKABI (Iraq) a dit soutenir toutes les initiatives qui promeuvent des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique et visent à éviter la militarisation de l’espace, en particulier dans le cadre de la coopération internationale.  Au plan national, l’Iraq a un plan de développement jusqu’en 2016 qui met l’accent sur le rôle des activités spatiales, et notamment les informations géospatiales, dans le développement durable.

Il a annoncé que son pays avait conclu avec l’Italie un accord pour la période 2012-2015 qui porte sur la mise au point de microsatellites, avec la formation prévue de 15 ingénieurs iraquiens en Italie.  Ces derniers ont conçu le premier satellite iraquien, TigerSat, lancé en juin dernier de la Fédération de Russie et qui doit observer les tempêtes de sable.  L’Iraq, a-t-il poursuivi, a également conclu un accord avec l’Union européenne pour l’étude des ressources hydriques de l’Iraq.  Ce sont là, a indiqué le représentant, des exemples de coopération internationale utilisant les technologies spatiales dans un objectif de développement durable et d’amélioration du sort des populations.  Le représentant a remercié l’Italie, l’Union européenne, ainsi que la République de Corée et les États-Unis pour leur assistance.

Mme SONIA SUGHAYAR (Jordanie) a rappelé qu’il était « crucial » que l’espace extra-atmosphérique soit exclusivement utilisé « pour des activités pacifiques et des technologies qui contribuent au développement économique et humain de tous ».  Dans ce contexte, elle a estimé que la coopération régionale et internationale devait être renforcée pour atteindre les objectifs qui seront fixés par le programme de développement pour l’après-2015.  Soulignant ensuite l’augmentation remarquable des activités dans l’espace au cours de la dernière décennie, la représentante a appelé à renforcer le cadre juridique international afin d’assurer la mise en œuvre de normes indispensables pour empêcher une course aux armements dans l’espace.  À ce titre, elle a souhaité que les questions liées à l’espace extra-atmosphérique ne soient pas séparées de celles du désarmement traitées au sein de la Première Commission et soutenu l’élaboration d’un instrument juridique international contraignant assurant le caractère pacifique des activités qui y sont menées.

Apportant son soutien aux travaux du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique pour renforcer le consensus sur l’exploitation pacifique de l’espace extra-atmosphérique, la représentante a souligné qu’il était « important de permettre à tous les États d’accéder de manière égalitaire et non discriminatoire à l’espace extra-atmosphérique pour des activités pacifiques ». « C’est un enjeu éthique et une question de droit », a-t-elle ajouté, se référant aux principes de paix et de sécurité contenus dans la Charte des Nations Unies.

En conclusion, elle a réitéré son soutien aux initiatives destinées à renforcer la coopération internationale et aux transferts de connaissances afin de combler le fossé entre pays développés et pays en développement.  À titre d’exemple, elle a cité la création du Centre régional des Nations Unies pour les sciences spatiales d’Asie de l’Ouest installé dans son pays. 

M. HOSSEIN MALEKI (République islamique d’Iran) a rappelé que, comme pays fondateur du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, l’Iran attachait « une grande importance aux questions liées à ce problème ».  Il a souligné que l’espace extra-atmosphérique était « un bien commun de l’humanité » et qu’à ce titre, il devait « rester accessible à tous les États pour des activités pacifiques » et que « tous les États devaient pouvoir tirer des bénéfices de son potentiel de manière égalitaire ».  Le représentant a estimé que tous les États avaient « la responsabilité de protéger l’espace extra-atmosphérique d’une course aux armements », ajoutant que l’instauration éventuelle d’un code de conduite international encadrant les activités extra-atmosphériques devait se faire « dans le cadre des Nations Unies et avec la contribution de tous les États Membres ». 

Évoquant ensuite le Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence, le représentant a apporté son soutien à sa mise en œuvre et rappelé que son pays en était un « partenaire actif », via son bureau d’appui régional.  En conclusion, il a rappelé le lancement par l’Iran, en 2013, d’un satellite de télécommunications et a indiqué que le programme spatial iranien se poursuivrait « pour des finalités uniquement pacifiques ».

M. CARLOS MARÍA VALLARINO (Argentine) a souligné que les applications technologiques spatiales devaient profiter à tous, d’où l’importance de l’accès universel à ces technologies et à leurs bénéfices.  Présentant les réalisations de la Commission nationale des activités spatiales et du programme spatial argentin, le représentant a notamment souligné la mise en orbite en 2011 du satellite SAC-D/Aquarius à des fins d’études océanographiques, la mission satellitaire SAOCOM d’observation de la Terre consistant en la prochaine mise en orbite de deux satellites, en 2016 et 2017, menée en collaboration avec l’Agence spatiale italienne, ou encore la mise en orbite, prévue dans environ cinq ans, du satellite argentino-brésilien d’observation des océans SABIA-MAR.  Le délégué a également annoncé le lancement aujourd’hui à partir de la Guyane française du premier satellite géostationnaire construit par son pays.  «  C’est une expression de plus de réussites souveraines du peuple argentin et de l’Amérique latine », a-t-il déclaré.

Pour l’Argentine, a affirmé le représentant, la coopération internationale contribue à l’objectif de la promotion du développement de la science et des technologies spatiales et de leurs applications.  Cette coopération est également essentielle pour la mise en place des capacités spatiales des États intéressés et les transferts de technologies entre États sur des bases mutuellement acceptables, a-t-il précisé.  Dans ce contexte, l’Argentine se félicite d’accueillir depuis 2012 le treizième Bureau régional d’appui à UN-SPIDER qui couvre l’Amérique latine, a-t-il dit.

Le représentant est également revenu sur la nécessité de garantir l’accès de tous, y compris le monde en développement, à l’espace extra-atmosphérique.  Il est donc particulièrement important de garantir le respect du droit spatial, a-t-il conclu.

M. NASSER SULTAN AL-SUBAIE (Arabie saoudite) a salué les traités des Nations Unies relatifs à l’espace et a invité les États Membres à y adhérer.  Il a souhaité que soit examiné un projet de convention sur la Lune et estimé qu’il fallait lutter contre la militarisation de l’espace.  Il s’est dit favorable à l’adoption d’un code de conduite sur les activités dans l’espace extra-atmosphérique, souhaitant en particulier une plus grande coopération internationale en matière de gestion et d’élimination des débris spatiaux et l’adoption d’un régime juridique pour ces débris.

Le représentant a par ailleurs rappelé que son pays avait lancé récemment son treizième satellite, grâce à une collaboration avec l’Université américaine de Stanford et la NASA.  Il a indiqué que son pays suivait de près les évolutions en matière de technologies spatiales, rappelant le rôle particulier de l’orbite géostationnaire qui doit être mise au service de tous les pays de la planète, dans le cadre de l’utilisation commerciale croissante de l’espace extra-atmosphérique.

M. SHANG ZHEN (Chine) a salué les travaux du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), particulièrement dans les domaines de la régulation des activités spatiales et la promotion de la coopération internationale.  Il a soutenu la participation active du COPUOS à l’élaboration du programme de développement des Nations Unies pour l’après-2015.

Évoquant l’élaboration d’un code de conduite pour les activités menées dans l’espace extra-atmosphérique, le représentant a estimé qu’il devait « être fondé sur un consensus » et avoir pour objectif de « promouvoir les efforts des États Membres pour développer leurs activités spatiales et participer à la coopération internationale ».

Après avoir rappelé le soutien de son pays « au principe d’égalité, de bénéfices mutuels et d’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique », le représentant a souligné la participation « active » de la Chine « à la coopération internationale et aux efforts déployés pour que les innovations technologiques spatiales et leurs applications bénéficient à plus de pays et de peuples ».  Il a ensuite passé en revue les réalisations de son pays dans ce domaine, en particulier l’ouverture d’un nouveau Centre régional des Nations Unies pour les sciences et l’éducation spatiale en Asie-Pacifique au sein de l’Université de Beijing.

En conclusion, il a rappelé que l’espace extra-atmosphérique était « un bien commun de l’humanité » et qu’assurer « son utilisation pacifique et le protéger d’une course aux armements » était « dans l’intérêt de toutes les nations ».  Il a mis en avant le nouveau projet de traité sur la prévention du déploiement d’armes dans l’espace présenté par la Chine et la Fédération de Russie devant la Conférence du désarmement en juin dernier et réaffirmé l’engagement de son pays à poursuivre la coopération internationale pour parvenir à un texte définitif.  Notant enfin les recommandations du Groupe d’experts gouvernementaux de la Première Commission portant sur « la transparence et les mesures de confiance dans l’espace extra-atmosphérique », il a appelé à une meilleure coordination des travaux au sein des Nations Unies et de ses différentes commissions.

M. DJAMEL MOKTEFI (Algérie) a rappelé que son pays avait adopté en 2006 un programme national spatial qu’il a qualifié de référence en matière de politique spatiale et de moyen d’appui au développement durable.  Ce programme, a rappelé le représentant, vise notamment à développer les capacités industrielles de la nation, satisfaire aux besoins nationaux dans divers domaines et maîtriser les connaissances et le savoir-faire.  M. Moktefi a expliqué que le programme spatial de l’Algérie a connu une accélération cette année, que ce soit dans le domaine des systèmes spatiaux, des applications spatiales ou des activités de formation et de recherche.

Par ailleurs, au plan régional, l’Algérie appuie toutes les initiatives en vue de promouvoir la coopération interafricaine dans le domaine des technologies et des applications spatiales au service du développement durable du continent.  Le représentant a cité l’accord signé à Alger en 2009 entre son pays, le Kenya, l’Afrique du Sud et le Nigéria pour créer une constellation de satellites d’observation de la Terre pour la gestion des ressources africaines et de l’environnement, qui vise à lutter contre la pauvreté à travers une couverture de données satellitaires et la fourniture de services à moindre coût dans des délais très courts.  Il a également mentionné le projet de réalisation d’un satellite d’observation de la Terre approuvé lors du dix-septième Sommet des chefs d’État arabe en mars 2005, ainsi que l’accord signé avec le Bureau des affaires spatiales des Nations Unies concernant le Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (UN-SPIDER), qui a abouti à l’installation depuis 2011 à Alger d’un bureau d’appui régional.

Le représentant a également rappelé l’importance de délimiter l’espace extra-atmosphérique, eu égard à son étroite corrélation avec l’espace aérien national, estimant qu’il fallait garantir un accès équitable aux positions orbitales fondées sur les principes d’utilisation pacifique et de non-appropriation de l’espace extra-atmosphérique, notamment pour mettre fin au principe inéquitable de « premier arrivé, premier servi » dans l’utilisation de l’orbite géostationnaire des satellites.  Il a rappelé la nécessité de lutter contre la prolifération des débris spatiaux et les dangers qu’ils représentent pour le développement des capacités naissantes des pays en développement dans le domaine spatial et souhaité à cet égard une mise en œuvre volontaire des lignes directrices pertinentes élaborées par le Comité de coordination interinstitutions sur les débris spatiaux.

Le représentant a déclaré en conclusion que son pays souhaitait la mise en place d’un cadre réglementaire sur la commercialisation des données satellitaires à haute résolution pour en prévenir une utilisation malveillante aux dépens des personnes ou des biens.

Pour M. SERGEY A. LEONIDCHENKO (Fédération de Russie), les activités spatiales ont un potentiel énorme pour régler les problèmes de l’humanité à l’avenir.  Il a souligné les différents aspects des activités spatiales de son pays et a cité des exemples concrets de sa coopération internationale dans ce domaine.  À ce titre, le représentant a mentionné la station spatiale internationale pour laquelle la Fédération de Russie fournit tous les transports vitaux et la participation active de son pays dans le domaine des systèmes de navigation mondiale, notamment en matière de complémentarité et compatibilité.  L’activité spatiale étant perçue de plus en plus souvent comme une ressource stratégique pour l’humanité, le représentant a estimé qu’il fallait renforcer la sécurité dans l’espace, garantissant ainsi la viabilité à long terme des activités pacifiques spatiales.  La Fédération de Russie a fait des propositions en ce sens au COPUOS et est disposée à contribuer à ses travaux à l’avenir, a-t-il dit.

Le représentant a noté en outre les progrès réalisés par le programme UN-SPIDER et s’intéresse de près aux discussions sur les débris spatiaux.  Mon pays estime en outre qu’il faut renforcer les bases juridiques des activités spatiales pour les adapter à la nouvelle réalité, l’objectif final étant de fournir des assurances fiables quant à l’utilisation exclusivement pacifique de l’espace extra-atmosphérique et garantir au plus grand nombre de pays l’accès et les bénéfices issus des applications positives des technologies et des informations spatiales, a conclu le représentant.

 

 

 

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Troisième Commission recommande à l’Assemblée générale d’inviter les États à agir pour prévenir la violence contre les enfants en contact avec la justice

Soixante-neuvième session,
14e et 15e séances – matin et après-midi
AG/SHC/4104

La Troisième Commission recommande à l’Assemblée générale d’inviter les États à agir pour prévenir la violence contre les enfants en contact avec la justice

La Troisième Commission a, aujourd’hui, recommandé à l’Assemblée générale de prier « instamment » les États Membres de « prendre toutes les mesures efficaces nécessaires pour prévenir et combattre toutes les formes de violence à l’encontre des enfants qui entrent en contact avec le système de justice en tant que victimes, témoins ou délinquants présumés ou reconnus »(1).

La Troisième Commission a également fait siens, sur recommandation du Conseil économique et social (ECOSOC), cinq autres projets de résolution, également adoptés sans vote, sur la prévention du crime et la justice pénale et sur le contrôle international des drogues, thèmes qu’elle avait débattus la semaine dernière.  Elle a poursuivi, par ailleurs, son débat général sur la promotion et la protection de l’enfant. 

Ainsi, si elle entérinait les recommandations faites par sa Commission chargée des questions sociales, culturelles et humanitaires, l’Assemblée générale déciderait que sa session extraordinaire sur le problème mondial de la drogue prévue pour 2016, serait convoquée après la cinquante-neuvième session de la Commission des stupéfiants, prévue en mars 2016(2)

De même, l’Assemblée générale prendrait note des progrès réalisés à ce jour dans les préparatifs du treizième Congrès pour la prévention du crime et justice pénale, prévu du 15 au 19 avril prochain à Doha, ainsi que du rapport et du guide de discussion établi par le Secrétaire général(3).

S’agissant de l’ensemble de règles minima pour le traitement des détenus, elle déciderait de proroger le mandat du Groupe intergouvernemental d’experts à composition non limitée, afin qu’il parvienne à un consensus et présente un rapport au treizième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale(4).

Les États Membres seraient en outre engagés par l’Assemblée générale à examiner leurs politiques, législation et pratiques nationales en matière d’entraide judiciaire, d’extradition, de confiscation du produit du crime, de transfèrement des personnes condamnées, « afin de simplifier et de renforcer la coopération » entre eux(5).

L’Assemblée générale demanderait à la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale, à sa vingt-quatrième session, d’envisager d’entreprendre l’examen de certains traités types sur la coopération internationale en matière pénale.

Enfin, elle adopterait les Principes directeurs internationaux sur les mesures de prévention du crime et la justice pénale relatives au trafic de biens culturels et aux autres infractions connexes(6).  Ces Principes directeurs constitueraient un « cadre utile pour offrir des orientations aux États Membres qui élaborent et renforcent leurs politiques, stratégies, législations et mécanismes de coopération » dans ce domaine.

Par ailleurs, au cours du débat général sur la promotion et la protection de l’enfant, les intervenants ont exprimé leur satisfaction de constater l’intérêt croissant accordé à cette problématique au niveau mondial, avec l’octroi, il y a une semaine, du prix Nobel de la paix à la jeune Pakistanaise Malala Yousafzai, qui a failli payer de sa vie sa défense du droit des filles à l’éducation, et à M. Kailash Satyarthi, militant indien contre le travail des enfants.

Tout en présentant les mesures que leurs gouvernements ont prises dans l’application des dispositions de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant et des protocoles facultatifs s’y rapportant, les délégations ont mis le doigt sur des questions qui exigent davantage d’efforts, alors même que la communauté internationale s’apprête à célébrer, le 20 novembre prochain, le vingt-cinquième anniversaire de la Convention.

Ainsi, le Costa Rica, au nom des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a exhorté les pays de transit et de destination à protéger les droits et libertés fondamentales, des enfants et adolescents migrants, conformément aux instruments internationaux.

L’extrême pauvreté ayant, à long terme, des effets dévastateurs sur le développement des enfants, la Barbade, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a déploré le fait que 568 millions d’enfants dans le monde vivent toujours dans l’extrême pauvreté.

Plusieurs intervenants ont loué la campagne « Des enfants, pas des soldats », lancée en mars dernier par la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, Mme Leïla Zerrougui, et l’UNICEF, aux fins de galvaniser l’appui pour mettre un terme et prévenir, d’ici à 2016, le recrutement et l’utilisation des enfants par les forces nationales de sécurité.

Les États membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), ont réclamé, quant à eux, davantage d’engagement de la communauté internationale en faveur des ménages dirigés par un enfant, dont le nombre est chaque fois plus élevé dans leur région en raison de l’épidémie du VIH/sida.

Enfin, la Troisième Commission a reporté l’examen d’un projet de résolution sur l’état de droit, la prévention du crime et la justice pénale dans le programme de développement pour l’après-2015 et a entendu la présentation de quatre autres projets de résolution sur le développement social, l’alphabétisation et la prévention du crime et la justice pénale.

La Troisième Commission reprendra ses travaux vendredi 17 octobre à 10 heures pour achever son débat sur la promotion de la femme et poursuivre celui sur l’enfant.

  1. A/C.3/69/L.5
  2. A/C.3/69/L.8
  3. A/C.3/69/L.2
  4. A/C.3/69/L.3
  5. A/C.3/69/L.4
  6. A/C.3/69/L.7

 

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT

--    Promotion et protection des droits de l’enfant (A/69/165, A/69/166, A/69/212, A/69/260, A/69/262, A/69/264 et A/69/394-S/2014/684)

--    Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants (A/69/258)

Déclarations liminaires, suivies d’une séance de questions

Mme MAARIT KOHONEN SHERIFF, Directrice adjointe du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme) a présenté deux rapports préparés par son Bureau, à savoir une étude sur la prévention et l’élimination des mariages d’enfants, précoces et forcés (A/69/166), ainsi que le résumé d’un débat sur ce même thème, organisé dans le cadre de la vingt-sixième session du Conseil des droits de l’homme (A/69/165).

Elle a affirmé que les mariages d’enfants, précoces et forcés étaient une violation de plusieurs normes des droits de l’homme, précisant que ceux-ci avaient un impact néfaste et disproportionné sur la capacité des femmes et des filles à faire valoir leurs droits, notamment le droit à la santé et le droit à l’éducation, entravant par la suite leur participation à la vie économique, sociale et politique.

Cette pratique les expose également à la violence et à l’exploitation en raison des différences d’âge et des relations de pouvoir avec leur mari, s’est-elle inquiétée.  Mme Sheriff a expliqué qu’outre l’inégalité entre les sexes et les pratiques traditionnelles, la pauvreté et l’insécurité étaient d’importants facteurs contributeurs, le mariage étant souvent perçu comme un moyen d’assurer la sûreté et la subsistance économiques des femmes et des filles.

Pour enrayer ce phénomène, Mme Sheriff a insisté sur la nécessité d’éliminer la discrimination dans les domaines de l’éducation, la santé sexuelle et reproductive, l’emploi et la participation politique.  Elle a aussi parlé du droit à l’héritage et de l’accès aux ressources foncières et productives, y voyant autant de moyens pour combattre la pauvreté intergénérationnelle et la dépendance économique des femmes et des filles.

La Directrice adjointe a aussi recommandé de faire usage de données pour identifier les communautés où les filles encourent le risque le plus élevé d’être mariées de force afin d’appuyer des actions ciblées pour promouvoir l’autonomisation économique des femmes et lancer des mesures préventives.

Outre l’organisation de discussions avec les familles et les communautés, Mme Sheriff a estimé que les femmes et les filles devaient avoir accès à l’éducation à la sexualité, sexuelle et reproductive, ainsi qu’à des programmes de formation, entre autres.  Les femmes et les filles doivent également être suffisamment émancipées afin de faire valoir leurs droits au sein du mariage, a-t-elle ajouté.  Elle a ensuite souligné que les dirigeants traditionnels et religieux, ainsi que les hommes et les garçons, avaient également un rôle important à jouer pour éliminer les mariages d’enfants, précoces et forcés.

Il est en outre important d’intégrer au sein du programme de développement pour l’après-2015 un objectif précis sur l’élimination des mariages d’enfants, précoces et forcés.

Débat général 

Mme ADRIANA MURILLO RUIN (Costa Rica), s’exprimant au nom des la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a estimé que la promotion et la protection des droits et du bien-être de l’enfant devraient être bien reflétées dans le programme de développement pour l’après-2015.  Très préoccupée par le sort des enfants et des adolescents migrants, la CELAC appelle les États de transit et de destination à protéger leurs droits et leurs libertés fondamentales, conformément aux instruments internationaux. 

Les États de la région sont aussi préoccupés par la vulnérabilité des enfants qui se trouvent dans des situations de traite, de trafic illicite, de vente à des fins d’exploitation sexuelle, de viol, d’abus, de vente d’organes, de tourisme sexuel, de pédopornographie et de cybercriminalité.  Ils reconnaissent que, très souvent, de telles situations sont liées à la pauvreté, l’inégalité sociale, la discrimination, la migration, l’insécurité, le crime organisé et le trafic des stupéfiants, et qu’il faut s’attaquer à leurs causes.

La région de l’Amérique latine et des Caraïbes est composée essentiellement d’États à revenu intermédiaire qui ont encore beaucoup de défis multidimensionnels à surmonter, a souligné Mme Ruin.  Outre les problèmes mentionnés plus haut, il existe des facteurs culturels et sociaux, tels que la discrimination et l’inégalité entre les sexes. 

Enfin, les pays de la CELAC continueront de participer activement aux négociations sur le projet de résolution consacré aux droits de l’enfant, coparrainé cette année par le Groupe des pays d’Amérique latine et des Caraïbes (GRULAC) et l’Union européenne.      

S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), Mme JULIETTE RILEY (Barbade) s’est félicitée des avancées considérables rendues possibles par la Convention relative aux droits de l’enfant.

Tout en reconnaissant que des progrès restent à faire pour faire progresser la cause des enfants dans sa région, elle a salué le travail réalisé par l’UNICEF et a réaffirmé la volonté de la CARICOM de travailler avec le Fonds et le Programme multi-pays afin d’améliorer la protection des enfants et leur situation économique et sociale.

Saluant le Rapport du Secrétaire général, où il est estimé que le nombre d’enfants non scolarisés a presque diminué de moitié entre 2000 et 2011, la représentante s’est également félicitée de la réduction de 40% du travail des enfants chez les filles depuis 2000, fruit d’une plus grande importance accordée à l’éducation des filles sur la période.

Elle s’est cependant inquiétée de ce que 57 millions d’enfants en âge d’être scolarisés et 69 millions d’adolescents en âge de suivre une éducation secondaire, soient non scolarisés.

Rappelant que l’extrême pauvreté avait à long terme, des effets dévastateurs sur le développement des enfants, la représentante a également déploré le fait que 568 millions d’enfants dans le monde vivent toujours dans l’extrême pauvreté.

Dans le domaine de la santé des enfants, en août dernier, la CARICOM a adopté une stratégie et un plan pour réduire de 20% le nombre de grossesses précoces dans les pays des Caraïbes de langue anglaise et néerlandaise entre 2014 et 2019, a-t-elle déclaré, ajoutant que 20% des femmes caribéennes avaient au moins un enfant à l’âge de 19 ans.

En conclusion, la représentante a appelé les États Membres à garder à l’esprit les droits de l’enfant lors de la conception du programme de développement pour l’après-2015.

M. KYAW TIN (Myanmar), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) a déclaré qu’à l’heure où l’on célèbre les 25 ans de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, il faut garder à l’esprit que les discussions autour du programme de développement pour l’après-2015 offre l’occasion de redoubler d’efforts pour la réalisation de tous les droits de l’enfant.  L’ASEAN qui reste très préoccupée par les disparités et les inégalités en matière de développement, observe qu’elles affectent les droits de l’enfant, en particulier ceux des pays en développement.  La concentration de la pauvreté dans ces pays empêche la pleine jouissance de leurs droits, a déclaré le représentant.

En ce qui les concerne, les pays de la région ont adopté en 2009 un plan socioculturel communautaire, qui reste le cadre pertinent pour les politiques favorables aux droits de l’enfant.  Ce plan comprend des mesures pratiques pour la mise en œuvre des Déclarations de Hanoï sur le bien-être des femmes et des enfants, de Ventiane sur le trafic des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants, de la Déclaration de Singapour sur les engagements pour les enfants en Asie du sud-Est et du Plan d’action de l’ASEAN sur les enfants adoptés aux Philippines.

D’autres mesures ont également été prises, notamment l’adoption le 9 octobre 2013 à Brunei Darussalam de la Déclaration sur l’élimination de la violence faite aux femmes et aux enfants.  Cette dernière renforce les efforts pris pour lutter contre ce phénomène.  À l’heure où se tient cette réunion, la Commission de l’ASEAN sur la promotion et la protection de la femme et de l’enfant étudie le suivi de cette déclaration, à Yangon au Myanmar, a encore affirmé M. Tin.  Dans ce contexte, il s’est réjoui des progrès accomplis par les États de la région en matière de promotion et protection des droits de la femme et de l’enfant. 

M. CHARLES P.MSOSA (Malawi), intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, a indiqué que de nombreux pays africains faisaient face à d’importants défis qui entravent leur capacité à répondre aux besoins des enfants, notamment les conflits, la pauvreté et les changements climatiques.  Il s’est inquiété des actes de violence dont ont été victimes certains enfants touchés par les conflits, pour ensuite se féliciter du lancement de la campagne « Des enfants, pas des soldats ».  Il s’est dit préoccupé par le fait que les écoles et les hôpitaux sont pris pour cible lors de conflits.

Le représentant a ensuite souligné que le respect des droits des enfants résidait au cœur du développement social.  Il a assuré que les États africains s’étaient engagés à prendre des mesures nécessaires pour mettre en œuvre la Convention relative aux droits de l’enfant et la Charte de l’Union africaine concernant ces droits.

Le représentant a affirmé que plusieurs pays africains avaient élaboré une campagne pour mettre un terme aux mariages d’enfants et a réclamé l’appui de l’ambassadeur de bonne volonté de l’Union africaine pour lancer des campagnes de sensibilisation notamment.  Les États africains appellent aussi la communauté internationale à accorder des fonds appropriés pour assurer le respect des droits des enfants.

Le représentant du Malawi a aussi jugé essentiel de prendre dûment en compte la question de la protection et du respect des droits des enfants dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015.

Ce dernier a par ailleurs annoncé que le Malawi envisageait l’adoption d’une loi sur le mariage qui porterait à 18 ans, tant pour les garçons que pour les filles, l’âge légal du mariage.  Des groupes d’aide aux enfants ont également été établis au sein des unités de police du Malawi.

M. FREDERICK M.M. SHAVA (Zimbabwe), intervenant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a affirmé que dans sa région, la pauvreté demeurait la cause principale de la vulnérabilité des enfants, nombre d’entre eux peinant à jouir des droits les plus essentiels notamment le droit à l’éducation et à la santé.  Il s’est dit convaincu que le renforcement de la coopération économique entre les États membres de la SADC permettrait de contribuer à l’élimination de la pauvreté et d’augmenter ainsi la capacité des familles à créer un environnement favorable à l’épanouissement de leurs enfants.  Une telle coopération permettra aussi à ces États de mettre en œuvre leur politique de protection des enfants et de leur fournir une protection sociale de base.

M. Shava a reconnu qu’en dépit des progrès réalisés par la région dans le domaine de l’éducation, des défis persistaient pour améliorer le taux de rétention au niveau secondaire et pour élargir l’accès au niveau tertiaire.  Il a aussi insisté sur la nécessité de fournir aux jeunes une formation professionnelle qui corresponde aux besoins du marché du travail. 

Le représentant a ensuite souligné que la malnutrition et l’épidémie du VIH/sida avaient eu un grave impact sur le taux de mortalité infantile.  D’importants progrès ont néanmoins été réalisés pour réduire le taux de transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant, grâce, notamment, à l’adoption de « politiques agressives » qui permettent de couvrir 50% des services de prévention de la transmission de mère à enfant.

D’importants défis persistent également en raison du fait que l’épidémie du VIH/sida a laissé de nombreux orphelins et enfants vulnérables.  Un cadre stratégique et un programme d’action pour assurer les soins et épauler les orphelins et les enfants vulnérables a été mis sur pied, et un plan de développement a été élaboré en 2009 pour appuyer la mise en œuvre de ce programme d’action.  Le représentant a précisé que ce plan mettait l’accent sur la nécessité de créer des cadres de protection sociale au sein de la SADC.

M. Shava a parlé du nombre élevé d’enfants chefs de famille que compte la région, en raison de l’épidémie du VIH/sida et a affirmé que diverses mesures avaient été lancées pour soutenir ces foyers.  Il a ajouté que les États membres de la SADC continueraient de réclamer un plus grand engagement de la part de la communauté internationale sur le phénomène des ménages dirigés par un enfant.

Le représentant du Zimbabwe a par ailleurs fait savoir que les ministres de la SADC avaient renouvelé leur engagement en faveur de la campagne de l’Union africaine pour mettre un terme aux mariages d’enfants, à l’occasion d’une réunion qui s’est tenue au mois de juillet à Lilongwe, au Malawi.

Les pays de la région poursuivent par ailleurs leurs efforts de lutte contre la traite, par l’intermédiaire de la mise en œuvre du Plan stratégique décennal élaboré à cette fin.

Mme CHARLOTTA SCHYLER (Union européenne) a noté que l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, il y a 25 ans, était le signe que la communauté internationale avait fait des progrès en matière de consolidation de leurs droits à survivre et à grandir dans un environnement qui leur permettait d’avoir accès à l’éducation, la santé, la nutrition, ainsi qu’à la sécurité.

À cet égard, elle s’est réjouie de l’apport inestimable de la Convention et de ses Protocoles additionnels.  En conséquence, elle a lancé un appel aux États en vue de retirer toutes les réserves contraires à l’objet et aux buts de ces instruments et a encouragé les États Membres ne les ayant pas encore ratifiés à franchir le pas. 

Dans la foulée, elle a confirmé que l’Union européenne et le Groupe des pays d’Amérique latine et des Caraïbes (GRULAC) allaient introduire la résolution annuelle relative aux droits des enfants au cours de cette session de la Troisième Commission.  Cette résolution, a-t-elle expliqué, se pencherait sur les progrès et les défis dans les domaines de la protection des enfants des discriminations et la lutte contre les inégalités.

S’agissant des violences physiques, sexuelles et psychologiques, elle a assuré que l’Union européenne continuait de promouvoir une ligne directrice par le biais de l’Instrument européen pour la démocratie et les droits de l’homme pour s’attaquer notamment aux mutilations génitales.

Dans le domaine du trafic des enfants, elle a souligné que l’Union européenne poursuivait sa coopération avec les pays tiers et les organisations internationales.

Mme DANIELE G. SFREGOLA (Italie) a dit que son pays était déterminé à appuyer la Zambie et le Canada dans les négociations visant à mettre fin aux mariages précoces et forcés.  La Ministre des affaires étrangères de l’Italie, Mme Federica Mogherini, a réaffirmé cette position lors d’un événement qu’elle a organisé en marge du débat général de l’Assemblée, le mois dernier.  Rome vient en outre de décider d’appuyer un projet de collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) sur cette question.

Saluant la campagne « Des enfants, pas des soldats », lancée par l’UNICEF pour mettre fin au recrutement des enfants d’ici à 2016, Mme Sfregola a préconisé une approche analogue pour protéger les enfants handicapés.

Mme CAROL HAMILTON (États-Unis) a félicité les lauréats du Prix Nobel de la paix au début de ce mois et a jugé que leur travail en faveur des enfants était une inspiration pour tous.  Les États-Unis ont un programme « Rise to the top » qui encourage les potentialités des enfants et déploie des efforts en matière de santé, ce qui a eu pour résultat que les infections par le VIH/sida chez les enfants ont diminué entre 2009 et 2012. 

Elle s’est dite « horripilée » par les images d’enfants enlevés et vendus comme du bétail sur le marché en Iraq, et a déploré qu’environ cinq millions d’enfants syriens vivaient dans les pays voisins en tant que réfugiés.  Elle a appelé à un changement concernant les mariages précoces qui, a-t-elle dit, ne manquera pas d’avoir des retombées positives sur le développement des communautés. 

M. NIKOLAI RAKOFSKY (Fédération de Russie) a affirmé qu’en septembre 2012 son pays avait ratifié le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant des enfants.  Il a aussi fait savoir qu’en janvier 2014 le Comité des droits de l’enfant avait examiné les rapports de la Fédération de Russie sur l’application de ladite Convention.  Il a assuré que les recommandations du Comité seraient prises en considération par son gouvernement.

Le représentant a ensuite souligné que la Fédération de Russie avait lancé une stratégie pour la période 2012-2017 pour appuyer les enfants, laquelle permet notamment d’accorder une aide financière aux familles nombreuses et d’appuyer par ailleurs les enfants sous tutelle.  Il a mis l’accent sur l’importance de répondre au problème de l’« orphelinat social » et d’aider les familles en créant des crèches et des écoles maternelles.

Il a expliqué que depuis cinq ans, un haut représentant auprès du Président s’occupait de toutes les questions qui concernent les enfants, notamment la défense d’enfants russes qui se trouvent à l’étranger.  Le représentant s’est inquiété des actes de violence commis à l’encontre d’enfants russes adoptés par leurs parents adoptifs et a déploré que les auteurs de ces sévices ne soient pas poursuivis.

Le représentant s’est aussi alarmé de la situation des enfants dans le sud-est de l’Ukraine, relevant notamment que 36 enfants y avaient été tués et de nombreux autres blessés.  Beaucoup sont privés d’accès aux services de base, notamment aux soins, a-t-il dit. 

Il a affirmé que suite aux bombardements de l’Ukraine, des jardins d’enfants et des cliniques avaient été détruits, « en violation flagrant du droit humanitaire international ».  Il a appelé le Gouvernement ukrainien à dialoguer avec son propre peuple et à trouver une issue pacifique au conflit.

M. JAIRO RODRÍGUEZ (Cuba) a noté qu’aujourd’hui, des millions d’enfants sont victimes du trafic d’organes, de la violence, de la pornographie, de la prostitution et de l’exploitation sexuelle.  Elle a affirmé que, chaque année, environ un million de garçons et de filles étaient affectés par la traite des personnes et que plus de 20 000 enfants mouraient chaque jour de maladies évitables et de malnutrition. 

Sans un ordre mondial plus juste et équitable, il sera difficile de réduire de deux tiers la mortalité infantile des enfants de moins de cinq ans d’ici à 2015, et les 57 millions d’enfants non scolarisés et en âge de l’être n’auront pas encore fréquenté l’école, a-t-elle prévenu, avant de louer les efforts inlassables de l’UNICEF au niveau international dans la promotion de politiques créant un climat propice au bien-être de l’enfance.

Depuis le triomphe de la révolution de 1959, Cuba, par sa volonté politique soutenue, accorde la plus haute priorité au développement des filles, des garçons et des adolescents, et à la garantie de leurs droits.

Cette volonté s’est concrétisée par des systèmes gratuits de santé universelle et d’éducation à tous les niveaux de l’enseignement et par le fait que le Parlement réserve 50% du budget étatique à ces deux domaines et à l’assistance sociale.  Tous ces efforts, déployés alors même que Cuba est assujetti à un blocus économique ont eu pour résultat que le pays a atteint les six objectifs du programme d’éducation pour tous de l’UNESCO, et a pleinement réalisé les Objectifs 3 et 4 du Millénaire pour le développement consacrés respectivement à la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et à la réduction de la mortalité infantile. 

Mme MAY-ELIN STENER(Norvège) s’est félicitée que, 25 ans après l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, elle a inspiré des changements dans les lois et les pratiques, améliorant la vie des enfants dans le monde.  Elle a également salué l’attribution du Prix Nobel de la paix à la jeune Pakistanaise Malala Yousafzai et à l’activiste Kalisah Satyarthi qui se battent également pour les droits de l’enfant. 

La représentante a ensuite reconnu qu’en dépit des efforts déployés par son pays depuis 23 ans pour créer un environnement sûr pour les enfants en Norvège,  la violence y perdure.  Il est évident que la réalisation des droits de l’enfant demande une attention et un travail constants, a-t-elle ajouté, affirmant par ailleurs que la Norvège accueillerait dans quelques semaines à Oslo, sa capitale, une rencontre internationale sur la bonne parentalité.

Mme Stener a aussi souligné que l’un des domaines auquel la Norvège accordait une attention particulière était la justice juvénile.  Les enfants en conflit avec la loi courent le risque de violence dans le système judiciaire.  Or, il y a très peu d’informations disponibles sur le million d’enfants incarcérés dans le monde, a-t-elle constaté, demandant à ce que les Nations Unies mènent une étude sur les enfants privés de liberté.

Enfin, Mme Stener a dit apprécier l’accent mis par le Secrétaire général sur les enfants les plus pauvres et les plus exclus ou marginalisés.  Il y a de par le monde, 57 millions d’enfants non scolarisés et 24 autres millions en situation d’handicap.  À ces chiffres, il convient de rajouter les 15 millions de filles qui seront mariées avant l’âge de 18 ans.  Il faut des efforts conjoints, incluant notamment des chefs de file masculins pour mettre fin au phénomène des mariages précoces, a-t-elle dit.  La Norvège est très engagée dans ce processus, a assuré sa représentante.

M. MAYANK JOSHI (Inde) a affirmé qu’en dépit de progrès significatifs réalisés dans les domaines de la santé, la nutrition, la protection des enfants, ainsi que le VIH/sida, des millions d’enfants continuaient d’être affectés par l’extrême pauvreté, les conflits armés et les catastrophes naturelles.  Une réalité face à laquelle l’Inde se devait de réagir, en témoignent plusieurs dispositions de sa Constitution visant à promouvoir la protection des droits des enfants avec notamment la mise en place d’une Commission nationale. 

En outre, la Constitution indienne impose la scolarisation et la gratuité de l’école pour les enfants jusqu’à l’âge de 14 ans, a-t-il souligné.  Parallèlement, le Gouvernement indien offre des services de santé aux femmes enceintes, tout en faisant bénéficier les enfants de moins de 6 ans d’un programme de vaccination.  À cela s’ajoute un programme national de sécurité alimentaire qui fournit gratuitement de la nourriture appropriée aux enfants.

Insistant sur la protection de l’environnement des enfants comme condition préalable à la réalisation de leurs droits, il a expliqué que l’Inde avait lancé en 2009 un plan de protection en la matière.  Le délégué a souligné que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avaient prouvé qu’ils étaient une force motrice qui a amélioré les vies de nombreux enfants, en rappelant qu’il était du devoir de la communauté internationale de s’assurer que le programme de développement pour l’après-2015 place les plus vulnérables au centre de ses priorités.  

M. ARINO YAGUCHI (Japon) a souligné que son pays travaillait sans relâche pour protéger et promouvoir les droits des enfants conformément aux principes de la sécurité humaine qui mettent l’accent sur leur protection et le renforcement de leurs capacités.  Au regard de l’incapacité de nombreux enfants, en particulier les filles, d’être scolarisés, notamment pour des raisons financières, culturelles et sécuritaires, le Japon a mis en œuvre une série de projets dans plusieurs pays en vue d’améliorer leurs conditions, a déclaré M. Yaguchi. 

Faisant référence a l’enlèvement de leur école de 276 filles par le groupe extrémiste Boko Haram, dans la ville de Chibok, au Nigeria, il a affirmé que son pays avait contribué à hauteur de 850 000 dollars pour appuyer les soins de santé et psychologiques aux victimes et aux communautés.

Il est également revenu sur le phénomène des enfants soldats qui prive ces derniers de leurs droits à l’éducation et à l’enfance, en rendant difficile leur réintégration dans la société.   « C’est une énorme perte pour la société entière », a-t-il déploré.  À cet égard, il a fait remarquer que le Japon avait apporté son soutien à des programmes de réintégration des enfants soldats dans la société en Afrique, au Moyen-Orient, et en Asie, à travers une assistance bilatérale et par l’entremise d’organisations régionales. 

Il s’est également attardé sur l’épidémie d’Ebola qui a déjà fait près de 3 700 orphelins dans les pays les plus touchés, en annonçant que son pays avait promis une aide supplémentaire de 40 millions de dollars  au titre de l’aide d’urgence.  S’agissant de la recrudescence des cas de pornographie mettant en scène des enfants dans son pays, il a souligné que les autorités japonaises prenaient des mesures pour bloquer les accès sur Internet à ce type de films et arrêter les auteurs de cette pratique.

Mme CHRISTINE LOEW (Suisse) s’est félicité de la campagne commune « Des enfants, pas des soldats », visant à mettre fin d’ici à 2016 au recrutement et à l’utilisation d’enfants dans les conflits par des forces de sécurité gouvernementales, initiative qui a d’ores et déjà permis d’obtenir des résultats significatifs dans certain contextes.

La Suisse a élaboré un plan d’action sur trois ans pour une meilleure protection des enfants associés aux forces ou groupes armés, qui a été présenté par son président le 14 octobre, à Berne.  La Suisse, a-t-elle précisé, continuera à appuyer des initiatives concrètes et à exhorter la communauté internationale à s’engager d’avantage pour améliorer la protection des enfants touchés par les conflits armés.

La représentante a encouragé la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, Mme Leila Zerrougui, à poursuivre son dialogue régulier avec des acteurs armés non étatiques recrutant ou utilisant des enfants ou commettant des violations graves à leur égard.

Soulignant que les engagements pris par ce type d’acteurs étaient toujours très limités, la représentante a déploré que l’adoption de plans d’action avec ces groupes se heurtait généralement à différents obstacles, notamment leur nature éphémère, l’opposition du Gouvernement ou les restrictions d’accès.

Elle a en outre souligné le manque d’engagement des acteurs armés non étatiques en matière de protection des enfants.  La Suisse a adopté un plan d’action sur cette question, a affirmé la représentante.  

M. WALTER R. H. MORALES (Pérou) a affirmé que son gouvernement avait adopté un plan d’action national pour la période 2012-2021 en vue de promouvoir le développement des enfants et des adolescents péruviens, en mettant notamment l’accent sur l’élimination de la malnutrition infantile, l’accès à l’éducation et la réduction de la violence à leur encontre.

Le Ministère de l’économie et des finances a par ailleurs proposé, cette année, quatorze programmes budgétaires financés à hauteur de près de 16 millions de dollars, pour appuyer la promotion des droits de l’enfant.  Un programme destiné aux enfants sous tutelle ou abandonnés a été mis sur pied, et un programme national vise par ailleurs à réduire le nombre d’enfants de rue que compte le pays.

Le représentant a également évoqué les activités d’un programme national d’alimentation scolaire, ainsi que la création de la Stratégie nationale pour la prévention et l’élimination du travail d’enfant pour la période 2012-2021, laquelle cible notamment les zones rurales du pays.  Le Code de l’enfant insiste notamment sur la nécessité d’offrir des services décentralisés de protection de l’enfance.

M. CHAYAPAN BAMRUNGPHONG (Thaïlande) a précisé que son pays avait été parmi les premiers à ratifier le Protocole établissant une procédure de présentation de communications et figurait aujourd’hui parmi les onze seuls États à avoir ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant et ses trois Protocoles facultatifs.  Le représentant a, par conséquent, incité tous les pays restant à en faire de même.

En tant que membre du Conseil d’administration de l’UNICEF, la Thaïlande souhaite renforcer la coopération internationale entre l’UNICEF et les États Membres sur les questions relatives à l’assistance humanitaire et l’accès universel des enfants à l’éducation et à la santé.

Saluant son rôle régional actif au sein de la Commission de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) chargée de la promotion des droits des femmes et des enfants, le représentant s’est également félicité de l’adoption par son pays d’un cadre légal cohérent avec les recommandations de la session extraordinaire des Nations Unies consacrée aux enfants, notamment via la mise en œuvre d’une protection des enfants dans le système de justice pénale du pays et l’amendement de la Loi de nationalité thaïlandaise, afin que chaque enfant puisse bénéficier d’un certificat de naissance et de mécanismes de protection, indépendamment de sa nationalité.

Il a affirmé que son pays s’efforçait également d’améliorer les conditions d’incarcération et s’est félicité qu’il ait joué un rôle actif dans l’élaboration des stratégies et mesures concrètes types relatives à l’élimination de la violence contre les enfants dans le domaine de la prévention du crime et de la justice pénale.  Il a dit sa ferme conviction que ces nouvelles normes, uniques, aideront à garantir la protection des enfants en contact avec le système judiciaire et que l’Assemblée générale les adopterait à la présente session. 

Le représentant a demandé l’inclusion de la lutte contre la violence à l’encontre des enfants dans le programme de développement pour l’après-2015.

M. ABDERRAZAK LAASEL (Maroc) a affirmé que son pays avait adhéré à l’ensemble des instruments internationaux relatifs aux droits de l’enfant et procédé au lancement de la procédure de ratification du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de présentation de communications.  Il a ajouté que lors de l’examen des troisième et quatrième rapports périodiques du Maroc par le Comité des droits de l’enfant en septembre à Genève, et du rapport initial au titre du Protocole facultatif sur l’implication des enfants dans les conflits armés, le Comité avait noté les progrès concernant les mesures législatives, comme la réforme du Code de la nationalité et celui de la famille, l’adhésion graduelle à plusieurs conventions du Conseil de l’Europe en la matière, les mesures politiques et institutionnelles déclinées sous forme de plans nationaux et la levée par le Maroc de sa réserve à l’article 14 paragraphe 1 de la Convention, ainsi que les acquis constitutionnels consacrant la primauté des conventions internationales sur le droit interne.

Parmi les initiatives récentes, il a cité la reconnaissance de la filiation à travers la mère; la suppression de la mention « né hors lien du mariage » sur les documents d’identité; l’adoption du Plan d’action national pour l’intégration sociale des personnes handicapées (2008-2017), l’initiative visant à l’amélioration du niveau de vie des enfants et l’initiative « ville sans bidonvilles », ainsi que l’amendement, en janvier 2014 de l’article 475 du Code pénal relatif au mariage d’une mineure avec son ravisseur et visant une meilleure protection pour les femmes et les mineures.

Le Maroc a aussi mené une série de réformes visant à la prévention et la lutte contre toutes les formes de violence à l’égard des enfants dans le cadre du Plan d’action national pour l’enfance (2006-2015) baptisé « Maroc digne de ses enfants ».  Le Ministère de la santé a développé, par ailleurs, avec l’appui des agences de l’ONU et de la coopération espagnole, un plan d’action 2013-2015 pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile pour les régions sous-couvertes, à forte représentativité du rural et marquées par l’enclavement de la population.  Selon les données de 2011, le taux de mortalité néonatale a diminué de 43,2% en 1988 à 21,7% pour la période 2006-2011, et celui de la mortalité post-néonatale a baissé de 28,8% en 1988 à 7,1% pour 2006-2011.

M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a affirmé que la création de programmes de transferts de fonds avait été essentielle pour assurer le succès de la politique de lutte contre la pauvreté lancé par son pays, ces fonds ayant notamment permis aux familles de scolariser leurs enfants au lieu de les faire travailler.

Il s’est dit préoccupé par le nombre croissant d’enfants dans le monde qui sont séparés de leur famille en raison de conflits, de migration ou de pauvreté extrême et a appelé les États Membres à veiller à la pleine mise en œuvre des Lignes directrices relatives à la protection de remplacement pour les enfants.

Il s’est aussi inquiété du fait que le monde compte 168 millions d’enfants travailleurs.  Il a souligné que la Déclaration de Brasilia, adoptée l’an dernier à l’issue de la troisième Conférence mondiale sur le travail des enfants, réaffirme l’objectif d’éliminer les pires formes de travail des enfants d’ici à 2016.

Le représentant a aussi indiqué que le Brésil accueillerait, en décembre, le vingt-et-unième Congrès panaméricain sur l’enfant qui, a-t-il précisé, accordera une attention particulière au problème de la violence à leur encontre. 

Le représentant du Brésil a fait état de l’adoption, par son gouvernement, d’approches indirectes pour prévenir cette violence qui se sont avérées extrêmement efficaces.  Ainsi, l’interdiction de la vente d’alcool après 23 heures dans la ville de Diadema, qui avait un des taux d’homicide les plus élevés du Brésil avant 2002, a provoqué une baisse « vertigineuse » de la violence à l’encontre des femmes et des enfants.

Depuis, 120 autres municipalités du pays ont adopté des mesures similaires.  En juin de cette année, a-t-il dit, le Code de l’enfant et de l’adolescent a été amendé pour interdire les punitions corporelles et le Gouvernement a par ailleurs établi une ligne téléphonique verte pour aider les enfants victimes d’exploitation et recueillir des informations pour appréhender les coupables.

Le délégué brésilien s’est ensuite inquiété de la situation des enfants incarcérés dans le monde et a appuyé la demande pour une étude mondiale sur la situation des enfants privés de liberté.  Il s’est aussi préoccupé du problème d’intimidation à l’école et insisté sur la nécessité de promouvoir une culture de tolérance et de non-discrimination dès le plus jeune âge.

Mme MILDRED GUZMÁN (République dominicaine) a déclaré que la ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant avait marqué un tournant dans son pays qui a érigé en doctrine la protection intégrale des enfants dominicains.  La déléguée a ensuite souligné que son pays avait récemment ratifié le Protocole facultatif sur les enfants dans les conflits armés, avant de saluer l’entrée en vigueur, en avril dernier, du Protocole facultatif établissant une procédure de communication à la Convention.

Elle a aussi dit l’espoir suscité par la célébration, le 20 novembre prochain, du vingt-cinquième anniversaire de la Convention qui sera l’occasion d’une réflexion sur les lacunes et les défis dans la lutte en vue de la promotion et la protection des droits de tous les garçons et les filles.

La République dominicaine a lancé pour sa part un programme de solidarité avec les familles vivant dans la pauvreté conçu pour accroître leurs revenus de même que pour investir dans leur capital humain. 

Mme PAO JIA YU (Singapour), déclarant que son pays prenait au sérieux ses obligations en matière de promotion et de respect des droits des enfants, a affirmé qu’elle avait adopté une loi qui protège les enfants des abus, de la négligence et de l’exploitation, et réhabilite les enfants qui se sont mis en marge de la loi.

Elle a déploré le fait que la persécution des enfants fût une question préoccupante dans son pays et a mis en avant les chiffres d’une enquête publiée par Microsoft relevant que 83% des enfants âgés entre 8 et 17 ans étaient touchés par ce phénomène. 

À cet égard, son pays a adopté une loi qui protège les enfants contre le harcèlement sur Internet.  Dans le domaine de la santé ont été multipliés les efforts qui ont réduit significativement la mortalité maternelle et infantile.  En matière de santé mentale juvénile, elle a souligné que des infrastructures avaient été mises en place avec l’aide de conseillers et de spécialistes qui assistent les enfants. 

Par ailleurs, elle a précisé que son pays s’investissait davantage en vue d’améliorer l’accessibilité et la qualité de services en faveur de la jeune enfance à Singapour.

Mme KATHRIN NESCHER (Liechtenstein) a condamné les actes de violence « inouïs » commis par Boko Haram et a réclamé l’inscription de ce groupe à l’annexe du rapport du Secrétaire général sur le sort des enfants en temps de conflit armé. 

Elle a aussi appelé le Conseil de sécurité à envisager d’élargir les mandats de ses comités de sanction et de permettre aux groupes de travail d’appliquer des mesures ciblées à l’encontre d’individus qui violent les droits des enfants.  Elle l’a également appelé à déférer la situation en Syrie à la Cour pénale internationale (CPI), s’alarmant notamment des « violations scandaleuses » des droits de l’enfant qui y sont perpétrés.

Mme Nescher a aussi estimé que les efforts déployés pour mettre un terme aux conflits doivent prendre davantage en considération les besoins des enfants.

La représentante du Liechtenstein a ensuite fait part de son appui au projet d’objectif de développement durable numéro 16 qui appelle à ce que soit mis un terme à l’abus, l’exploitation, la traite et toutes les formes de violence et de torture à l’encontre des enfants.

Elle a souligné que les enfants d’aujourd’hui seront les principaux moteurs du développement de demain et qu’il importe par conséquent de les placer au centre du programme de développement pour l’après-2015.  Elle a ensuite insisté sur l’importance que revêt l’accès à une éducation de qualité.

Mme SU LAY NYO (Myanmar) s’est félicitée du nombre croissant des États parties à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses protocoles, en indiquant que son pays en avait fait autant pour démontrer l’engagement de son gouvernement à promouvoir et protéger les droits des enfants au niveau national.  Ces efforts s’étaient traduits par des réformes clefs de sa législation, y compris la révision de la loi relative à l’enfant en vue de se conformer aux normes internationales, de même que l’augmentation des budgets alloués aux secteurs de la santé et de l’éducation, a-t-elle affirmé. 

Notant que la pauvreté était l’un des principaux facteurs des obstacles à l’accès à l’éducation des enfants, elle a souligné que son pays s’était engagé à briser ce cycle en œuvrant à la promotion de l’accès à l’éducation de tous les enfants avec notamment une distribution de manuels scolaires à des millions d’enfants. 

Il a ajouté que le Myanmar avait signé un nouvel accord avec la Banque mondiale et l’Australie visant à aider des millions d’étudiants issus notamment des zones rurales pauvres qui pourront ainsi accéder à une éducation de qualité grâce a des bourses d’études.  Le Myanmar a également intensifié ses efforts pour apporter de meilleurs soins de santé aux enfants avec l’élaboration d’un plan national d’action qui met l’accent sur l’eau et l’assainissement, l’éducation et le développement des enfants, a-t-elle affirmé.

M. KHIANE PHANSOURIVONG (République démocratique populaire lao) a affirmé que les enfants représentaient 50% de la population du pays et que son gouvernement accordait par conséquent une attention particulière au respect de leurs droits.  Un large éventail de lois ont été adoptées à cette fin, notamment une loi sur la protection des droits de l’enfant et une autre sur l’accès à la justice.

En outre la Convention relative aux droits de l’enfant a également été diffusée à large échelle dans l’ensemble du pays.  Le Gouvernement a signé différents memoranda d’accord régionaux pour prévenir la traite des êtres humains, et une Commission nationale de la mère et de l’enfant a été établie, laquelle est chargé de veiller à l’application de la Convention relative aux droits de l’enfant.

Des chambres juvéniles ont, par ailleurs, été créées au sein des tribunaux du pays pour veiller à ce que les procédures judiciaires répondent aux besoins des enfants.

PRÉVENTION DU CRIME ET JUSTICE PÉNALE [point 105]

Décision sur les projets de resolution A/C.3/69/L.2, A/C.3/69/L.3, A/C.3/69/L.4, A/C.3/69/L.5, et A/C.3/69/L.7

Par le projet de résolution sur la suite donnée au douzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale et aux préparatifs du treizième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale (A/C.3/69/L.2), adopté sans vote, l’Assemblée générale prendrait note avec satisfaction des progrès réalisés à ce jour dans les préparatifs du treizième Congrès, ainsi que du rapport et du guide de discussions établis par le Secrétaire général.

Elle constaterait l’utilité des réunions préparatoires régionales, qui ont permis d’examiner les questions de fond inscrites à l’ordre du jour et les thèmes des ateliers du treizième Congrès et de formuler des recommandations axées sur l’action pouvant servir de base au projet de déclaration qui sera adopté par le treizième Congrès.

L’Assemblée prierait la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale d’entreprendre, conformément à sa résolution 68/185, la rédaction d’un projet de déclaration succinct et concis sur le thème du treizième Congrès, lors des réunions intersessions qui se tiendront bien avant le Congrès, en tenant compte des recommandations formulées lors des réunions préparatoires régionales et des consultations avec les organisations et entités compétentes.

Elle engagerait les gouvernements à commencer très tôt les préparatifs du treizième Congrès en mobilisant tous les moyens appropriés, y compris, le cas échéant, en créant des comités préparatoires nationaux et inviterait de nouveau les États Membres à se faire représenter au treizième Congrès au plus haut niveau, par le chef de l’État ou du gouvernement ou encore un ministre, celui de la justice par exemple.

Elle prierait le Secrétaire général de dresser un tableau synoptique de la situation de la criminalité et de la justice pénale dans le monde en vue de le présenter au treizième Congrès.

Selon les termes du projet de résolution sur l’ensemble de règles minima pour le traitement des détenus (A/C.3/69/L.3), adopté sans vote, l’Assemblée générale prendrait note avec satisfaction des nouveaux progrès accomplis à la troisième réunion du Groupe intergouvernemental d’experts à composition non limitée, tenue à Vienne du 25 au 28 mars 2014.

Elle déciderait de proroger le mandat du Groupe d’experts afin qu’il parvienne à un consensus et présente un rapport au treizième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale.

L’Assemblée générale remercierait le Gouvernement de l’Afrique du Sud de se proposer d’accueillir la prochaine réunion du Groupe d’experts.

Elle encouragerait par ailleurs les États Membres à améliorer les conditions de détention, conformément aux principes contenus dans l’Ensemble de règles minima et à toutes les autres règles et normes internationales pertinentes et applicables.

Selon les termes du projet de résolution sur la coopération internationale en matière pénale (A/C.3/69/L.4), adopté sans vote, l’Assemblée générale engagerait les États Membres à promouvoir et à intensifier la coopération internationale visant à développer davantage les capacités des systèmes de justice pénale, notamment en s’efforçant de moderniser et de renforcer les dispositions des lois concernant la coopération internationale en matière pénale.

Elle demanderait aux États Membres d’appliquer le principe « extrader ou poursuivre » qui figure dans des accords bilatéraux et régionaux.

L’Assemblée générale prierait aussi instamment les États Membres qui ne l’ont pas encore fait de désigner des autorités centrales chargées de recevoir les demandes d’entraide judiciaires conformément au paragraphe 13 de l’article 18 de la Convention contre la criminalité organisée, au paragraphe 13 de l’article 46 de la Convention contre la corruption et au paragraphe 8 de l’article 7 de la Convention de 1988.

Elle féliciterait, en outre, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) d’avoir élaboré des outils d’assistance technique pour faciliter la coopération internationale en matière pénale.

L’Assemblée générale engagerait également les États Membres à examiner leurs politiques, législation et pratiques nationales en matière d’entraide judiciaire, d’extradition, de confiscation du produit du crime, de transfèrement des personnes condamnées, « afin de simplifier et de renforcer la coopération entre États Membres ».

Enfin, l’Assemblée générale recommanderait que la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale, à sa vingt-quatrième session, envisage d’entreprendre l’examen de certains traités types sur la coopération internationale en matière pénale.

L’Assemblée générale, par ce projet de résolution sur les stratégies et mesures concrètes types des Nations Unies relatives à l’élimination de la violence à l’encontre des enfants dans le contexte de la prévention du crime et de la justice pénale (A/C.3/69/L.5), adopté par consensus, se déclarerait extrêmement préoccupée par la victimisation secondaire que les enfants sont susceptibles de subir au sein du système de justice.

Elle prierait instamment les États Membres de prendre toutes les mesures efficaces nécessaires pour prévenir et combattre toutes les formes de violence à l’encontre des enfants qui entrent en contact avec le système de justice en tant que victimes, témoins ou délinquants présumés ou reconnus.

Elle prierait aussi instamment les États Membres d’éliminer tous les obstacles, notamment toute forme de discrimination, pouvant entraver l’accès des enfants à la justice et leur participation effective aux procédures pénales, d’accorder une attention particulière à la question des droits et de l’intérêt supérieur de l’enfant dans l’administration de la justice, et de faire en sorte que les enfants qui entrent en contact avec le système de justice pénale soient traités d’une manière adaptée à leur âge.

L’Assemblée générale prierait également l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), lorsque les États Membres en font la demande, de cerner les besoins et capacités des pays et de fournir une assistance technique et des services consultatifs aux États Membres qui souhaitent adopter des lois, procédures, politiques et pratiques en vue de prévenir et combattre la violence à l’encontre des enfants et de faire respecter les droits de l’enfant dans l’administration de la justice.

Explication de vote après le vote

Le représentant de Singapour a indiqué que son Gouvernement mettra en œuvre les stratégies de lutte contre la violence faite aux enfants dans le respect de sa législation nationale.

L’Assemblée générale, selon les termes de ce projet de résolution sur les principes directeurs internationaux sur les mesures de prévention du crime et de justice pénale relatives au trafic de biens culturels et aux autres infractions connexes (A/C.3/69/L.7), adopté par consensus, adopterait ceux-ci et encouragerait vivement les États Membres à les appliquer.

Elle encouragerait vivement les États Membres à évaluer et revoir, dans le respect de leur droit et en s’appuyant sur les Principes directeurs, leurs lois et principes juridiques, procédures, politiques, programmes et pratiques en matière de prévention du crime et de justice pénale, afin de s’assurer de leur efficacité pour prévenir et combattre le trafic de biens culturels et autres infractions connexes.

L’Assemblée générale inviterait, par ailleurs, les États Membres participant au treizième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale à examiner les bonnes pratiques permettant de promouvoir la coopération internationale en matière de lutte contre le trafic de biens culturels.

Elle prierait en outre l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), selon le besoin, de mettre au point un outil d’assistance pratique pour aider à la mise en œuvre des Principes directeurs.

Au préalable, le Secrétariat a indiqué que la publication du rapport préconisé par ce projet de résolution aurait une implication financière de 97 900 dollars.

CONTRÔLE INTERNATIONAL DES DROGUES [point 106]

Décision sur le projet de resolution A/C.3/69/L.8

Aux termes d’un projet de résolution sur la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le problème mondial de la drogue prévue pour 2016 (A/C.3/69/L.8) ,adopté par consensus, l’Assemblée générale déciderait que celle-ci serait convoquée après la cinquante-neuvième session de la Commission des stupéfiants, prévue en mars 2016.

Elle déciderait également que sa session extraordinaire sera précédée de préparatifs ouverts à tous comprenant de vastes consultations consacrées aux questions de fond et que la Commission en tant qu’organe directeur central des Nations Unies chargé des questions liées à la drogue, dirigera ces préparatifs en réglant de façon ouverte toutes les questions d’organisation et de fond. 

Elle inviterait à cet égard le Président de l’Assemblée générale à soutenir ce processus, à le guider et à y rester associé.

Elle insisterait sur l’importance de la session extraordinaire de 2016 sur le problème mondial de la drogue, qui marque une étape décisive sur la voie menant à 2019, date butoir fixée dans la Déclaration politique et le Plan d’action sur la coopération internationale en vue d’une stratégie intégrée et équilibrée de lutte contre le problème mondial de la drogue.

Elle prierait instamment les États qui ne l’ont pas fait d’envisager de ratifier la Convention unique sur les stupéfiants de 1961 telle que modifiée par le Protocole de 1972, la Convention sur les substances psychotropes de 1971 et la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes 1988, ou d’y adhérer, et les États parties d’en appliquer toutes les dispositions à titre prioritaire.

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT

--    Promotion et protection des droits de l’enfant (A/69/165, A/69/166, A/69/212, A/69/260, A/69/262, A/69/264 et A/69/394-S/2014/684)

--    Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants (A/69/258)

Suite du débat général

Mme MONIA ALSALEH (République arabe syriene) a exhorté les États Membres à une action plus musclée contre les groupes terroristes qui sévissent dans son pays et dans toute la région, avec l’appui de pays « bien connus ».  Ces terroristes décapitent des innocents en toute impunité et font l’objet de la complicité et du silence d’États Membres, a-t-elle dénoncé, en faisant état de la création de bataillons criminels qui forcent la population civile, en particulier des femmes et des enfants, à assister à ces atrocités abjectes. 

Elle a aussi fustigé l’existence de camps de djihadistes qui se livrent à des agressions contre leurs propres concitoyens.  La déléguée a rappelé l’attaque terroriste récente à Homs qui a fait 33 morts dont de nombreux enfants.  Le silence non justifié de la communauté internationale encourage ces factions à perpétuer leurs crimes et à s’enorgueillir, dans des vidéos sur Internet, de fabriquer des « pépinières de djihadistes », en encourageant des enfants à s’associer à leurs forfaits. 

Elle a, en conséquence, exigé des enquêtes immédiates sur ces crimes.  Elle a dénoncé le fait que les États-Unis ont appuyé au moins pendant les trois années écoulées les terroristes de ce qui est devenu l’État islamique de l’Iraq et au Levant.  

M. IBRAHIMA SORY SYLLA (Sénégal) a déclaré que le Gouvernement de son pays avait procédé, dans le cadre de la couverture maladie universelle, au lancement, le 1er octobre 2013, de la gratuité de soins de santé au profit des enfants âgés de 0 à 5 ans.  Ce programme, qui vise à accélérer la réduction du taux de mortalité infantile, entend prendre en charge la consultation, la vaccination et l’hospitalisation de 2,5 millions d’enfants sénégalais.

De même, conformément à l’engagement du Sommet spécial de suivi d’Abuja+12 de mettre fin à l’épidémie du VIH/sida d’ici à 2030, le Sénégal a mis en place le plan stratégique national 2014-2017 de lutte contre la pandémie dont l’une des cibles prioritaires se rapporte aux enfants.  En effet, avec un taux de prévalence de 0,5% depuis 2012, l’un des plus bas en Afrique, le Sénégal s’est engagé à une prise en charge des 5 400 enfants âgés de 0 à 14 ans avec le VIH/sida.

En plus de la poursuite du « Programme national de la case des tout-petits », qualifié par l’UNESCO de « modèle universel » pour la gestion de la petite enfance, le Gouvernement a adopté une politique sectorielle pour renforcer la qualité de l’enseignement après une décennie d’efforts ayant permis d’atteindre un taux d’inscription de 94% et d’achèvement de 66% pour le cycle primaire. 

M. MATEJ MARN (Slovénie) a appelé à être à l’écoute des enfants et à les consulter pour les décisions qui les concernent.  Il a rappelé qu’à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, le Ministère slovène des affaires étrangères et l’Association des amis de la jeunesse en Slovénie ont conjointement organisé une table ronde avec la participation d’enfants et d’adolescents dans le but d’identifier les violations les plus flagrantes des dispositions de la Convention.

Il a précisé que cette table ronde s’était déroulée en marge du vingt-quatrième Parlement national des enfants.  Citant un autre exemple de participation des enfants, il a mis l’accent sur le système de médiation des enfants à tous les niveaux de l’enseignement, qui contribue à la réduction de la violence et au respect des droits de l’homme et de la diversité.

Un autre projet réussi, a-t-il expliqué, qui est intitulé « Nos droits », est axé sur l’éducation aux droits de l’homme dans les établissements scolaires.  Mené depuis une décennie, il a été traduit dans 21 langues et a recueilli la participation de 175 000 enfants dans un certain nombre de pays, plus récemment en Jordanie et au Brésil.  

M. SAEED AHMED ALSHAMSI (Émirats arabes unis) a appuyé l’inclusion de la question des droits des enfants au programme de développement pour l’après-2015. Il s’est dit préoccupé par les pratiques qui violent leurs droits, notamment les mariages précoces et forcés, ainsi que de l’impact des conflits armés sur eux, notamment les actions de groupes terroristes qui les contraignent à y prendre part.

Le représentant a ensuite affirmé que son pays disposait d’un Conseil supérieur sur les femmes et les enfants qui est notamment chargé de diffuser les études les concernant.  Il a aussi fait savoir que le Conseil des ministres avait promulgué une loi fédérale sur le caractère obligatoire de l’éducation des enfants âgés de 6 et 18 ans.  Des sanctions sont prévues à l’encontre de ceux qui entraveraient l’accès des enfants à l’éducation, a–t-il ajouté.

Le représentant a déclaré qu’un atelier avait récemment été organisé dans son pays sur la parité dans l’éducation.  Les Émirats mettent par ailleurs des vaccins à disposition des enfants de pays en développement et contribue par ailleurs à la Fondation Bill et Melinda Gates afin de combattre le paludisme dans le monde.  Les Émirats prévoient par ailleurs d’organiser prochainement un forum sur la situation des enfants au Moyen-Orient.

M. GREGORY K. DEMPSEY (Canada) a affirmé que l’engagement collectif à protéger les enfants était clair bien qu’il reste beaucoup de domaines où des efforts soutenus sont encore à déployer.  Il a notamment cité le manque total de sécurité en Iraq et en Syrie, avec le recrutement et le ciblage violent par l’État islamique d’Iraq et du Levant, «  un vrai scandale », selon l’intervenant.  Il a appelé à prendre des mesures à l’encontre des « actes de barbarie inouïs » contre les enfants et la population civile en général.

« Un enfant n’est ni un soldat, ni une marchandise, ni un esclave sexuel, ni une épouse », a-t-il dit.  « Nous avons le devoir de faire en sorte que les enfants restent des enfants », a-t-il déclaré.  Les enfants ont des droits en matière d’enregistrement de leur identité, d’amélioration de leur état de santé et de protection de leur développement en toutes circonstances. 

L’élaboration du programme de développement pour l’après-2015 permet d’unir les efforts pour faire de la protection des enfants un objectif systématique.  Il reste beaucoup à faire pour concrétiser la promesse de sauver chaque femme et chaque enfant, a-t-il poursuivi, en appelant à faire de l’éradication des mariages d’enfants et forcés l’une des grandes priorités de la communauté internationale. 

Saluant le fait que le prix Nobel de la paix ait été décerné à Malala Yousafzai, il a réitéré le droit des filles et de tous les enfants à une éducation de qualité. 

M. ROBERTO DE LEÓN HUERTA (Mexique) a affirmé que la protection des enfants face à la violence devait devenir une priorité.  Des indicateurs doivent être créés et la question doit être intégrée au programme de développement pour l’après-2015.  Il s’est dit préoccupé par le problème de l’intimidation dont sont victimes des jeunes, notant que celui-ci avait récemment pris de l’ampleur, sur les réseaux sociaux notamment.

Il est urgent de combattre ce problème en prévenant la violence et en édifiant une culture de la paix à tous les niveaux, a souligné le délégué.  Il a ensuite annoncé que sa délégation présenterait un projet de résolution sur cette question.

Le délégué a aussi fait savoir que le Mexique avait élaboré plusieurs stratégies pour protéger les enfants du harcèlement à l’école, et a mis l’accent sur la nécessité de dispenser une éducation de qualité aux enfants.  Il a par ailleurs souligné que la Cour suprême de justice du Mexique avait adopté en 2012 un protocole d’action pour dispenser la justice en faveur des enfants.

Mme MARÍA CLARISA SOLÓRZANO-ARRIAGADA (Nicaragua) a souligné que le Gouvernement de réconciliation et d’unité nationale, présidé par M. Daniel Ortega, reconnaissait que la protection des droits des enfants et des adolescents relève de la responsabilité partagée de l’État, de la famille, de la communauté et de la société.  Le « Programme Amour », qui fait partie du système national de bien-être social, vise à ce « que les enfants vivent heureux, en leur garantissant l’éducation gratuite, l’accès à la santé, le sport, l’art, la sécurité et les loisirs ».  Le taux de mortalité infantile, qui était de l’ordre de 29 pour 1 000 naissances en 2007, devrait être passé à 19 pour 1 000 en 2015.

Dans cet esprit, a expliqué la représentante, le Nicaragua établit des crèches, « centres de développement infantile », pour accueillir les enfants dont les mères travaillent.  Le « Programme Amour pour les tout-petits » couvre 1,2 million de familles pour la période 2012-2016. 

Une attention particulière est portée aux enfants rendus orphelins par le VIH/sida.  Par ailleurs, le Ministère de la famille, en collaboration avec des institutions spécialisées, a rapatrié 540 enfants et adolescents migrants.  Enfin, le Nicaragua se félicite que l’Organisation internationale du Travail (OIT) l’ait récemment reconnu comme étant un pays « exempt de travail des enfants ».   

Mme ZAHRAA SALMAN (Iraq) a souligné que l’édification d’une société saine exigeait d’accorder une attention spéciale aux groupes les plus vulnérables.  Il s’agit, en conséquence, d’établir un climat propice au développement harmonieux des enfants mais l’Iraq rencontre aujourd’hui des défis sans pareil avec l’encerclement de régions entières par les groupes armés qui terrorisent la population.

Le terrorisme s’avère être l’obstacle majeur à la réalisation des droits de l’enfant dans le pays qui, pourtant, continue malgré tout de prendre des mesures législatives et institutionnelles en vertu de ses obligations internationales.  L’augmentation du taux d’alphabétisation, le relèvement du niveau d’éducation et l’enseignement dans les langues nationales figurent parmi les succès enregistrés contre vents et marées, a-t-elle déclaré.

D’autre part, des mesures ont été prises pour que la mère puisse transmettre la nationalité à sa progéniture, conformément aux recommandations du Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme.  Le législateur a aussi alourdi les peines contre les auteurs d’abus, notamment sexuels, contre les enfants âgés de moins de 18 ans.

L’Iraq se prépare à l’examen de son Rapport périodique par le Comité des droits de l’enfant.  La représentante a réitéré que les actes barbares des groupes terroristes continuent d’empêcher les enfants iraquiens de vivre dans un climat propice à la jouissance de tous leurs droits.

M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a dit que l’amélioration des conditions de vie des enfants et des adolescents revêtait un caractère prioritaire pour son pays, de même que l’élimination des inégalités.  Le Gouvernement colombien articule son action autour de « trois grands piliers: paix, égalité et éducation ».  Il a lancé une politique pour le développement intégral de la petite enfance, intitulée « De zéro à toujours », dont l’idéal est de « former une nouvelle génération de citoyens pacifiques, sains et éduqués ».

Le Gouvernement, a poursuivi M. Ruiz, souhaite aider 100% des 2,4 millions d’enfants les plus pauvres d’ici à 2018.  Depuis deux ans, l’éducation est gratuite jusqu’à la fin du secondaire.  Toutefois, en dépit des efforts consentis, seulement 46 jeunes sur 100 ont accès à l’éducation supérieure.  C’est la raison pour laquelle 400 000 bourses ont été créées.  Dans le même esprit, le Gouvernement subventionne le logement de 100 000 familles défavorisées.

Par ailleurs, la Colombie, qui interdit le recrutement des mineurs de moins de 18 ans dans l’armée, salue la campagne du Secrétaire général et de l’UNICEF, « Des enfants, pas des soldats ».  Le représentant a toutefois déploré que des groupes armés illégaux entraînent des enfants.  De 1999 à 2014, l’Institut colombien chargé du bien-être des enfants, a réintégré 5 506 d’entre eux, dont 256 ces deux dernières années, dans la société.  En outre, un système d’alerte est opérationnel dans 130 municipalités, avec l’appui de l’UNICEF, pour empêcher le recrutement d’enfants soldats.

Mme FIRDOSA ABDULKADIR IBRAHIM (Éthiopie) a indiqué que plus de la moitié de la population de son pays était âgée de moins de 18 ans et que son pays était parvenu à réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans.  Le taux d’inscription au niveau primaire a fortement augmenté, et les pratiques nuisibles, notamment les mutilations génitales féminines sont pénalisées, entraînant une forte baisse de cette pratique qui est passée de 74% en 2005 à 23% en 2011.

Elle s’est également félicitée du fait que le nombre des enlèvements d’enfants était passé de 23,3% en 1997 à 12,7% en 2009-2010, tandis que celui des mariages précoces et forcés avaient chuté de 33% en 1997 à 8% en 2014.  L’Éthiopie a par ailleurs récemment ratifié le Protocole sur l’utilisation des enfants pendant les conflits armés.  Un plan d’action de lutte contre la violence physique à l’encontre des enfants a par ailleurs été entériné.

M. TSHAMANO MILUBI (Afrique du Sud) a souligné qu’il restait encore beaucoup à faire pour assurer l’accès des enfants aux services de base, ainsi que pour réduire la mortalité infantile dans le monde.  Il a appelé l’ONU à mettre sur pied des stratégies pour empêcher la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants et a également réclamé l’élaboration d’un cadre international pour prévenir l’exploitation sexuelle des enfants.  Le renforcement des systèmes de protection doit aussi être une priorité, a-t-il ajouté.

Le représentant s’est aussi dit préoccupé par le recrutement d’enfants par des forces armées et a souligné qu’il ne saurait y avoir d’impunité pour les auteurs de crimes graves perpétrés à l’encontre d’enfants pendant les conflits armés.

Le délégué a ensuite parlé des efforts déployés par son gouvernement pour assurer une éducation de qualité aux enfants et aux jeunes.  Un plan stratégique pour la santé des enfants a été mis sur pied afin de réduire le taux de mortalité infantile.  Le Gouvernement accorde par ailleurs une attention particulière aux enfants vivant en zones rurale ou atteints du VIH/sida.  Les enfants sud-africains bénéficient en outre d’un système de protection sociale.

Mme DRAGANA ANDELIĆ (Bosnie-Herzégovine) a affirmé que son pays ne ménageait aucun effort dans la mise en œuvre des instruments internationaux auxquels il a souscrit et mettait en place des politiques systémiques de protection des droits des enfants, y compris des handicapés et des Roms, entre autres. 

Elle a réitéré l’appui de la Bosnie-Herzégovine à la campagne « Unis dans l’action ».  En tant qu’un des premiers pays à avoir ratifié le Protocole facultatif concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, elle a appelé à accorder la priorité à cette question « au-delà de toutes les politiques ».  Elle a exhorté les institutions des Nations Unies à la protection de tous les enfants dans les situations de conflit.  Elle a apprécié l’aide de l’ONU et de l’UNICEF pour les services fournis lors des glissements de terrain sans précédent qu’a subi le pays.

Mme DULCE SÁNCHEZ (Honduras) a fait part de sa préoccupation à propos de la « grande crise humanitaire » que représente la migration des enfants et des adolescents non accompagnés.  Les causes de ce phénomène sont multiples: violence sous toutes ses formes, y compris familiale, narcotrafic, pauvreté, inégalité et exclusion sociale, manque d’opportunités, traite des personnes, sans oublier « la perception erronée selon laquelle un mineur ou une famille avec un mineur arrivés aux États-Unis ne sera pas expulsé ».

Mme Sánchez a cité une étude récente du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) qui indique que 58% des enfants du Mexique et d’Amérique centrale se trouvant en situation irrégulière ont en fait été « déplacés de force » par des violences commises par des acteurs armés du crime organisé.  En juillet dernier, le Gouvernement du Honduras a publié un décret exécutif qui vise à prévenir la migration illégale des mineurs, et le cas échéant, à les rapatrier dignement et à les réinsérer dans leur famille ou leur communauté et dans des centres scolaires.

De même, une équipe spéciale interministérielle sur l’enfant migrant, dirigée par la Première Dame du Honduras, a été créée.  En juillet dernier, une conférence sur la migration internationale, l’enfance et la famille, a été organisée à Tegucigalpa.  Enfin, la représentante a fait valoir que tous les États, d’origine, de transit et de destination, devaient respecter et garantir les droits des enfants et des adolescents migrants.       

M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a déclaré que depuis sa ratification de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, le Chili veillait à ce qu’aucun enfant ne souffre de discrimination fondée sur sa religion, son origine sociale, sa situation migratoire, sa culture ou de ses capacités.  L’un des principaux jalons a consisté en la création, en 2009, d’un système intersectoriel de protection sociale et d’institutionnalisation du principe selon lequel tous les enfants naissent libres et égaux au regard du droit et qu’il incombe à l’État et à la société tout entière de garantir ses droits et libertés.

Initiative sans précédent en Amérique, le Chili a mis en place un sous-système de protection intégrale de l’enfance, qui offre une couverture universelle pour promouvoir le développement de l’enfant depuis la conception jusqu’à 4 ans, âge auquel commence l’éducation formelle.  Cette couverture est en passe d’être élargie jusqu’à 8 ans, a précisé le délégué.  Des efforts sont aussi déployés pour atteindre la cible de 88% d’enfants inscrits à la maternelle, dans le cadre de la réforme de l’enseignement, qui est perçu comme étant la base de tous les autres droits. 

Récemment, le Gouvernement de Mme Michelle Bachelet a établi un Conseil national de l’enfance, directement rattaché à la présidence, qui met l’accent sur la promotion des droits des enfants et des adolescents par le biais de politiques publiques adéquates, l’adoption de textes législatifs et la prévention de situations qui mettent en péril le bien-être et le développement des enfants. 

Dans le contexte des discussions sur le programme de développement pour l’après-2015, le Chili appuie tout objectif visant à la réduction de l’écart à l’intérieur des pays et entre pays et juge indispensable d’inclure la petite enfance dans ce programme.  Il appuie enfin le renforcement des alliances internationales dans le cadre de la coopération technique pour le développement et les secteurs liés à l’enfance, avec la participation d’organismes internationaux, d’universités et de centres de recherche, de sorte à détecter toutes les lacunes étatiques dans la promotion et la protection de l’enfance.

M. KHALIFA S. ALHARARI (Libye) a déclaré que le Gouvernement libyen avait instauré un état de droit, avec des mesures assorties d’un échéancier de mise en œuvre et bénéficiait de conseils et d’assistance de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) pour le renforcement des capacités en matière de protection des enfants et le développement.

Il a souligné la priorité de l’éducation à travers un plan national d’enseignement en utilisant la technologie moderne.  Il a appuyé la campagne « Des enfants, pas des soldats » pour mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants par les forces nationales d’ici à 2016.  Il a néanmoins relevé que les enfants étaient parfois témoins de pratiques criminelles et de situations traumatisantes, comme ce fut le cas lors du dernier conflit à Gaza. 

Mme RANIA ABDUL-BAQI (Arabie saoudite) a affirmé que son gouvernement était parvenu à scolariser l’ensemble des enfants du pays en 2011.  Elle a aussi fait savoir que le nombre de crèches était passé de 1 521 en 2009 à 2 323 en 2011.  Le taux de vaccination est à présent de 98%, et une loi sur la protection des enfants est entrée en vigueur en 2012, laquelle entend protéger les enfants de toutes les formes de violence et interdire le travail des enfants âgés de moins de 15 ans.

Mme Abdul-Baqi a aussi parlé du programme « Substructure », élaboré dans le but d’améliorer la qualité de l’éducation primaire.  D’autres initiatives ont été lancées pour renforcer les compétences des professionnels de l’éducation ainsi que pour sensibiliser les médias sur les questions qui concernent les enfants. 

Le programme « Protection » a également été lancé afin de former les éducateurs à détecter les signes précurseurs de violence à l’encontre des plus jeunes.  Une conférence sur le droit de l’enfant à se faire entendre a, par ailleurs, été organisée dans le pays en décembre 2013.

La représentante a ensuite dénoncé le « silence injustifié » de la communauté internationale face à la situation des enfants qui se trouvent dans les régions en proie à un conflit.  Elle a averti que la communauté internationale en paierait le prix lorsqu’elle se trouvera confrontée à « une génération qui ne croit en rien d’autre que la violence, qui rejette le concept de la paix et qui croit davantage au choc des civilisations qu’au dialogue ».

Mme DAYANGKU SAIHALINA DAUD (Brunei Darussalam) a souligné que son pays avait réalisé les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) liés à la réduction de la mortalité infantile, à l’amélioration de la santé maternelle, et au combat contre le VIH/sida, le paludisme et autres maladies.  Les enfants du pays reçoivent des soins de santé gratuits et une demi-douzaine de lois sont consacrées à la promotion de leurs droits.

La représentante a souligné le rôle fondamental de la famille dans l’éducation des enfants.  Plusieurs programmes visent à « renforcer et autonomiser les familles », y compris des cours prénuptiaux pour les jeunes couples, des cours sur l’art d’être parent, la gestion de l’argent du foyer, les valeurs familiales, la santé reproductive, les maladies chroniques et la violence conjugale. 

De plus, un « comité spécial sur l’institution de la famille et les femmes » a été créé pour encourager les parents à passer plus de temps avec leurs enfants et avec les autres membres de leur famille.  Chaque année, Brunei Darussalam célèbre, le premier dimanche du mois de mai, « la Journée nationale de la famille ».

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Cinquième Commission: inquiétudes face à la masse des arriérés dus au budget ordinaire de l’ONU et à celui des opérations de maintien de la paix

Soixante-neuvième session
6e séance – après-midi
AG/AB/4123

Cinquième Commission: inquiétudes face à la masse des arriérés dus au budget ordinaire de l’ONU et à celui des opérations de maintien de la paix

La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a entendu, cet après-midi, plusieurs délégations s’inquiéter de la masse des quotes-parts non acquittées au budget ordinaire de l’ONU et à celui des opérations de maintien de la paix.  La Commission a aussi examiné plusieurs autres points dont les états financiers vérifiés de 19 entités du système des Nations Unies et l’administration de la justice.

Une semaine après que le Secrétaire général adjoint à la gestion, M. Yukio Takasu, eut présenté la situation financière de l’ONU, plusieurs délégations ont noté avec inquiétude que le total des quotes-parts non acquittées se chiffrait à 3,5 milliards de dollars, soit une hausse de 5% par rapport à octobre 2013.  Au 2 octobre 2014, seuls 125 États avaient versé toutes leurs contributions obligatoires, contre 134 pays à la même date l’année dernière; l’ONU comptant 193 membres. 

Les arriérés au budget ordinaire de l’ONU s’élevaient, au 2 octobre, à 1,037 milliard de dollars et aux opérations de maintien de la paix, à 2,6 milliards de dollars.  Le représentant de Cuba n’a pas manqué de relever que les dettes envers les Nations Unies sont essentiellement par « le même État qui bénéficie de la principale distorsion de la méthode de calcul des quotes-parts ».  Le Secrétaire général adjoint à la gestion avait indiqué qu’au budget ordinaire, 882 millions sont dus par les États-Unis qui, avec la France, l’Italie, la Chine et la Fédération de Russie, devaient la somme de 1,2 milliard aux opérations de maintien de la paix.

Aujourd’hui, la représentante de la Chine a annoncé que, malgré ses problèmes, son pays vient de payer intégralement ses contributions pour 2014, soit 134 millions de dollars au budget ordinaire et 234 à celui des opérations de maintien de la paix.  Cela n’a pas empêché le représentant du Canada, soutenu par son homologue de la Bolivie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, de souligner qu’« en plus de créer une iniquité entre les États qui se sont acquittés de leur quote-part à temps et en entier et ceux qui ne l’ont pas fait, les arriérés font que les pays fournisseurs de contingents militaires et de police attendent d’être remboursés pour les coûts qu’ils ont engagés ».

Le représentant de l’Union européenne a rappelé que les pays de son groupe assurent 35% du budget ordinaire et 37% de celui des opérations de maintien de la paix.  Il a réclamé une répartition plus équilibrée du fardeau financier, en soulignant que la part de l’Union européenne est bien supérieure à celle qu’elle devrait payer si l’on s’en tenait strictement au calcul fondé sur le produit intérieur brut (PIB). 

L’examen des états financiers de 19 entités des Nations Unies a donné lieu à un débat entre les partisans et les opposants à l’analyse du processus budgétaire faite par le Comité des commissaires aux comptes (CCC) et qui peut se résumer par ces mots: « un processus trop long, trop cher et trop peu stratégique ». Le représentant de la Suisse a dit partager ce constat.  Il faut réexaminer un processus budgétaire de l’ONU qui ne laisse pas assez de marge de manœuvre pour dégager un niveau de ressources proportionnel aux priorités, a acquiescé son homologue des États-Unis qui a encouragé ses collègues à saisir comme une chance les recommandations du CCC, le rapport du Groupe d’experts indépendants sur le processus budgétaire et celui de l’autre Groupe d’experts sur l’actualisation des coûts. 

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la représentante de la Bolivie s’est vivement positionnée contre tout changement aux procédures, processus, règles et formats de l’élaboration du budget de l’ONU.  Tout changement, a-t-elle asséné, doit être approuvé par les organes intergouvernementaux.

Qu’il s’agisse de la longueur, du coût ou de la valeur stratégique de l’élaboration du budget, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a reproché au CCC de n’avoir pas délimité clairement les processus purement internes du Secrétariat et les processus intergouvernementaux qui déterminent le budget.

S’agissant de l’administration de la justice de l’ONU, les représentants des États-Unis et de l’Union européenne ont noté la corrélation entre la mauvaise gestion de la performance du personnel et le nombre d’affaires dont est saisi le système de justice.  La plupart des affaires concernant les nominations et la cessation de service, le représentant de la Suisse a espéré qu’un renforcement du système de gestion de la performance pourra faire en sorte que les progrès de l’administration de la justice s’accompagnent d’améliorations dans la gestion des ressources humaines.

Avec son homologue du Japon, il s’est dit favorable à la recommandation du CCQAB concernant une évaluation intermédiaire indépendante du système.  En revanche, il a dit ne pas comprendre qu’une part significative du personnel de l’ONU ait décidé de ne pas participer au mécanisme de financement du Bureau de l’aide juridique, alors même que les déductions salariales ne dépassent pas 0,05%. 

AMÉLIORATION DE LA SITUATION FINANCIÈRE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (A/69/520)

Déclarations

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme DAYANA RIOS REQUENA (Bolivie) a condamné les mesures coercitives internationales  qui compromettent, en outre, la faculté de certains membres de son Groupe à payer leurs contributions.  La représentante a bien pris note de l’épuisement d’ici novembre 2014 des liquidités au titre du plan-cadre d’équipement et de l’autorisation de fonctionner « à titre exceptionnel » le Fonds de roulement et le Compte spécial, pour ce qui concerne les dépenses connexes.  En ce qui concerne les sommes dues aux États Membres au titre des contingents et des unités de police constituées, elle a demandé que l’Organisation s’acquitte le plus rapidement possible de ses obligations.  Alors que le montant total des contributions non acquittées aux opérations de maintien de la paix s’élève à 2,6 milliards de dollars, la représentante a exhorté les États à corriger rapidement et sans condition cette situation. 

S’exprimant au nom de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), Mme KAREN TAN (Singapour) a salué la solidité de la situation financière de l’Organisation en 2014.  Constatant toutefois qu’un certain nombre de contributions restent impayées, notamment celles relatives au budget ordinaire, Mme Tan a appelé l’ensemble des États à s’acquitter de leurs contributions obligatoires, a-t-elle insisté, en temps voulu.  Le paiement intégral des quotes-parts est d’autant plus important que le Fonds de roulement est actuellement à un niveau insuffisant, a ajouté la représentante. 

L’Organisation doit faire preuve d’une gestion plus efficace des ressources qui lui sont confiées par les États Membres, a-t-elle tout de même relevé, appelant l’ONU à la discipline fiscale.  Afin de faire face aux défis mondiaux de plus en plus complexes, qu’il s’agisse du terrorisme, des changements climatiques ou des épidémies, il faut que l’Organisation renforce ses processus comptables, la transparence dans sa gestion et l’efficacité de son action.

Mme MARILOU DEBLOIS-LABBÉ (Canada), au nom du Groupe CANZ (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande), a noté avec inquiétude que seulement 125 États Membres avaient versé toutes leurs contributions obligatoires au 2 octobre 2014, contre 134 pays à la même date l’année dernière.  Le total des quotes-parts non acquittées, y compris les contributions au  budget ordinaire et aux opérations de maintien de la paix, se chiffrait, toujours au 2 octobre 2014, à plus de 3,5 milliards de dollars, ce qui représente une hausse de 5% par rapport à octobre 2013. 

En plus de créer une iniquité entre les États Membres qui se sont acquittés de leur quote-part à temps et en entier et ceux qui ne l’ont pas fait, cette situation fait que les pays fournisseurs de contingents militaires et de police attendent d’être remboursés pour les coûts qu’ils ont engagés, a-t-elle rappelé.  Mme Deblois-Labbé a, en conséquence, encouragé les États à recourir au mécanisme déjà en place qui pourra les aider à régler leurs arriérés non acquittés en présentant un échéancier de paiement pluriannuel. 

Compte tenu des contraintes budgétaires auxquels de nombreux États demeurent confrontés, il incombe aux Nations Unies de veiller à améliorer constamment et à adapter ses pratiques, à chercher activement à réaliser des économies et à exécuter ses programmes de façon plus efficace.  Le Groupe CANZ réaffirme sa détermination à appuyer les efforts du Secrétaire général pour améliorer la discipline financière et budgétaire, renforcer le contrôle et veiller à ce que l’on rende compte des résultats.  Nous devons collectivement, a poursuivi la représentante, cerner les domaines dans lesquels il est possible de réaliser des gains d’efficience et trouver des solutions novatrices pour simplifier les processus et hiérarchiser les activités de l’Organisation.  La représentante s’est félicitée de l’initiative prise par un groupe transrégional d’États Membres de mandater un comité d’experts indépendants pour établir un rapport sur le processus de planification et de budgétisation de l’ONU.  « Nous espérons que les États Membres examineront attentivement les recommandations issues de ce rapport », a-t-elle dit. 

La discipline budgétaire de l’Organisation et l’engagement de tous les États à s’acquitter de leurs obligations, une fois que les priorités sont établies et que les mandats sont définis, constituent « l’avers et le revers » d’une même médaille, a tranché la représentante. 

M. FRANCESCO PRESUTTI, Union européenne, a regretté que le nombre d’États qui se sont acquittés de leurs contributions au budget ordinaire et à celui des opérations de maintien de la paix ait baissé par rapport à l’année dernière.  Tout en notant que les indicateurs de la situation financière en 2014 sont généralement bons pour les opérations de maintien de la paix et les tribunaux pénaux internationaux, le représentant s’est inquiété pour le budget ordinaire et a noté que cette situation devrait se détériorer davantage vers la fin de l’année.  Il a appelé à des mesures à tous les niveaux pour dépenser « plus sagement » et faire en sorte que l’Organisation puisse fonctionner dans les limites de ses budgets.  Il faut trouver des manières créatives de travailler pour utiliser les ressources de manière plus viable, a-t-il insisté.  Les pays de l’Union européenne, qui contribuent à hauteur de 35% au budget ordinaire, soit une part très élevée par rapport à leur PIB, et qui assurent 37% du budget des opérations de maintien de la paix, souhaitent que « la responsabilité financière » à l’égard de l’Organisation soit répartie de manière plus équilibrée entre les États Membres, a réaffirmé le représentant.   

M. FODÉ SECK (Sénégal) s’est réjoui de l’amélioration de la situation de trésorerie de l’ONU et de l’augmentation du nombre d’États Membres qui se sont acquittés de leurs contributions statutaires, à l’instar de son propre pays.  Il a toutefois jugé essentiel pour l’ONU de se doter de normes de gestion qualitative reposant sur l’efficience, la transparence et la maîtrise des coûts de fonctionnement.  Le représentant a salué les efforts constants du Secrétariat pour garder les coûts de fonctionnement sous contrôle, rationaliser les postes et les effectifs avec une tendance à la maitrise de la masse salariale.  M.  Seck a fortement encouragé la réduction des budgets des missions politiques spéciales qui devraient, a-t-il estimé, avoir un compte de trésorerie distinct, ce qui contribuerait à la transparence de la situation financière de l’Organisation.  Quant au budget ordinaire et à celui des opérations de maintien de la paix, a-t-il relevé, ils accusent des arriérés.  Cette situation impacte négativement le remboursement des pays contributeurs de troupes qui sont pour la plupart des pays en développement, a-t-il rappelé. 

M. NGUYEN VIET LAM (Viet Nam) a salué la viabilité des indicateurs financiers de l’Organisation.  Pour faire face aux nombreux défis mondiaux actuels, qu’il s’agisse de la paix, de la sécurité, des changements climatiques ou des épidémies, le représentant a insisté sur la nécessité pour l’Organisation de maintenir une situation financière forte. Le Viet Nam, a-t-il dit, fait tout son possible pour s’acquitter de ses contributions obligatoires en temps voulu.  Le pays figure parmi les 176 États qui ont payé l’intégralité de leur dû au plan-cadre d’équipement.

M. SHIGETOSHI NAGAO (Japon) a indiqué que son pays s’était acquitté de ses contributions obligatoires au budget ordinaire, aux opérations de maintien de la paix, aux tribunaux internationaux et au plan-cadre d’équipement.  Malgré ses énormes difficultés financières, le Japon a procédé à ces paiements dans les temps impartis parce qu’il est du devoir des États Membres de le faire, a-t-il rappelé. Il a tenu à saluer les efforts du Secrétariat visant à une utilisation efficiente des ressources. « Nous attendons du Secrétariat qu’il surveille attentivement la position financière du budget ordinaire, s’agissant en particulier du mécanisme visant à combler le déficit du plan-cadre d’équipement, du Fonds de roulement et du Compte spécial, et qu’il en informe l’Assemblée générale », a-t-il conclu.

Tout en prenant acte de la situation financière solide de l’Organisation pour 2014, M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) s’est inquiété de l’ampleur des contributions non payées. Les déficits, s’est-il impatienté, sont de nature à compromettre les activités de l’Organisation.  Il s’est également inquiété de ce que les États-Unis doivent toujours 2,6 milliards de dollars au budget des opérations de maintien de la paix.  L’ONU ayant déployé 16 opérations pour un montant total de 7,1 milliards de dollars, le maintien de la paix et de la sécurité internationales doit se traduire par un engagement sérieux des États Membres, a insisté le représentant.  Compromettre le déroulement de ces OMP en raison d’un manque de financement serait « imprudent et irresponsable », a-t-il insisté.

Le représentant s’est par ailleurs félicité de ce que les États Membres se soient acquittés presqu’intégralement de leurs contributions au budget du plan-cadre d’équipement.  Il a pris note de la fin des travaux de rénovation du Siège de l’ONU.

Mme GUO ZHIQI (Chine) a estimé que la situation financière de l’ONU restait bonne dans son ensemble, tout en relevant qu’au 2 octobre 2014, un total de 3,65 milliards de contributions étaient non acquittées.   Elle a insisté sur le fait qu’une situation financière solide garantie la stabilité et le dynamisme de l’ONU et exhorté tous les États à s’acquitter de leurs obligations financières à temps et sans condition.  Elle a invoqué les difficultés de la Chine, expliquant que malgré des années de croissance rapide, le pays se retrouve aujourd’hui à un stade d’ajustements structurels.  Nous subissons des pressions à la baisse à cause de l’augmentation de dépenses publiques « indispensables »  pour améliorer la qualité de vie de la population et à cause de la stagnation de la croissance économique mondiale, a insisté Mme Guo Zhiqi.  Mais malgré ces problèmes, la Chine a déjà payé intégralement ses contributions dues en 2014, qui s’élèvent à 134 millions de dollars.  Elle a aussi précisé que la Chine avait, le 13 octobre dernier, réglé ses contributions aux opérations de maintien de la paix qui s’élèvent à 234 millions de dollars.   

M. JAVIER ENRIQUE SANCHEZ AZCUY (Cuba) a réitéré son inquiétude face à la situation financière de l’Organisation et a, à son tour, appelé les États Membres à s’acquitter de leurs contributions en temps voulu.  Il a jugé important de noter que les dettes envers les Nations Unies sont essentiellement dues par un seul et même État, le même État qui bénéficie de la principale distorsion de la méthode de calcul des quotes-parts.  S’acquitter rigoureusement et sans conditions de sa quote-part est une obligation inscrite dans la Charte des Nations Unies, a rappelé le représentant.  L’accumulation de contributions non réglées a des effets négatifs sur la capacité d’action de l’Organisation, a-t-il insisté, appelant le Secrétariat à remédier à cette situation.

Beaucoup de pays en développement ont consenti des efforts importants pour s’acquitter de leurs contributions obligatoires, a fait observer le représentant, en dénonçant les mesures coercitives unilatérales contraires au droit international et de nature à compromettre le paiement des contributions.

Cuba, a-t-il rappelé, subit depuis plus de 50 ans les conséquences d’un blocus injuste imposé par les États-Unis au mépris de toutes les règles du droit international.  Victime d’une véritable « persécution financière », Cuba a vu, entre janvier 2009 et juin 2014, 36 entreprises être obligées de verser 2,6 milliards de dollars de contraventions aux États-Unis pour avoir entretenu des échanges commerciaux avec la Havane. 

Ce blocus complique en outre la faculté de Cuba à payer ses contributions aux Nations Unies, a précisé le représentant, ajoutant que son pays en est réduit à passer par des tiers pour effectuer les paiements.  Les virements de fonds vers des organisations internationales ont parfois été bloqués, s’est-il-plaint, précisant que les versements de Cuba à la Conférence des États Parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires sont toujours bloqués par la banque « J.P.  Morgan Chase ». 

Face à cette ultime preuve des conséquences néfastes du blocus américain qui va bien au-delà d’un simple conflit bilatéral, le représentant a appelé la communauté internationale à soutenir son pays lorsque l’Assemblée générale se prononcera, le 28 octobre prochain, sur la résolution annuelle intitulée « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis ».

RAPPORTS FINANCIERS ET ÉTATS FINANCIERS VERIFIES ET RAPPORTS DU COMITE DES COMMISSAIRES AUX COMPTES

Rapport du CCQAB sur les états financiers vérifiés et rapports du Comité des commissaires aux comptes (CCC) pour l’exercice clos le 31 décembre 2013 (A/69/386)

Le CCQAB a examiné 25 rapports, dont les états financiers vérifiés et rapports du CCC pour l’exercice clos le 31 décembre 2013 pour 19 entités du système des Nations Unies; les rapports du CCC sur les grands projets entrepris par le Secrétariat, soit le plan-cadre d’équipement, la mise en œuvre des Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS) et le progiciel de gestion intégré (PGI); le résumé concis des principales constatations et conclusions figurant dans les rapports du CCC pour l’exercice biennal 2012-2013 et les années financières 2012 et 2013; et les exemplaires préliminaires des rapports du Secrétaire général sur la suite donnée aux recommandations formulées par le CCC dans ses rapports sur les fonds et programmes des Nations Unies pour l’exercice clos le 31 décembre 2013. 

Neuf des 19 entités présentent leurs rapports chaque année, pour avoir achevé la mise en œuvre des Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS) en 2012, et les 10 autres tous les deux ans, au titre des Normes comptables du système des Nations Unies.  En application des normes IPSAS, le CCQAB a commencé la vérification annuelle des états financiers des entités qui avaient signalé avoir appliqué les normes IPSAS pour l’année terminée le 31 décembre 2012. 

Le CCQAB se félicite que les opinions émises au sujet de l’ensemble des 19 entités soient favorables, précisant que le CCC n’a pas assorti ses opinions de commentaires, signe que les processus de clôture des comptes et d’établissement des états financiers s’améliorent constamment. 

Le CCQAB note que les ratios des sept entités qui présentent des rapports financiers selon les normes IPSAS témoignent de leur viabilité financière, dans la mesure où leurs actifs sont largement suffisants pour couvrir leurs engagements immédiats et à long terme.  Il note que six des sept entités en question sont en mesure de prouver qu’elles ont suffisamment de liquidités pour faire face à leurs engagements, l’UNRWA étant la seule exception.  Par exemple, les réserves de l’UNICEF sont passées de 320 à 760 millions de dollars entre 2012 et 2013.

Pour les cinq entités qui continuent de présenter des rapports financiers selon les Normes comptables du système des Nations Unies, le CCQAB constate dans les finances du Secrétariat une réduction des contributions mises en recouvrement (passées de 5,7 à 5,4 milliards de dollars entre 2010-2011 et 2012-2013) en pourcentage du montant total des recettes au cours des derniers exercices couverts (54,5% en 2010-2011 contre 56,4% en 2008-2009 et 58,8% en 2006-2007).  Il cite un manque à gagner de 917 millions de dollars entre les recettes et les dépenses, financé à partir des réserves, ce qui a conduit à l’épuisement des réserves accumulées. 

Enfin, le CCQAB constate une baisse des intérêts créditeurs perçus sur les placements regroupés dans les fonds de gestion centralisée des liquidités gérées par la Trésorerie de l’ONU de 355 millions de dollars en 2010-2011 à 134 millions de dollars en 2012-2013.

Concernant les autres entités, le CCQAB remarque que la tendance générale est marquée par une augmentation des contributions préaffectées.  Il indique également que les organismes qui comptent beaucoup sur le financement de contributions volontaires (HCR, ONU-Femmes et UNOPS) sont particulièrement exposés à des pressions financières.

Le CCQAB souscrit par ailleurs aux remarques du CCC concernant l’existence de problèmes communs à plusieurs entités, ayant trait à la nécessité: de mettre au point des mécanismes de partage d’informations relatives aux partenaires d’exécution; de parvenir à un meilleur équilibre entre la délégation de pouvoir décentralisée et l’exercice des fonctions de suivi et de contrôle par les services du siège, s’agissant de l’application du principe de responsabilité et la gouvernance pour les opérations dispersées à travers le monde; d’améliorer la gestion des services de base (ressources humaines, achats et marchés, actifs et technologies de l’information et des communications); et de renforcer l’efficacité des mécanismes pour se prémunir contre les risques de fraude. 

Le CCQAB approuve les remarques du CCC concernant certaines entités: Le HCR et l’UNITAR sont invités à renforcer leurs mécanismes de contrôle internes, et l’UNICEF à exercer des contrôles accrus sur les comités nationaux et, concernant ses achats, à élargir l’éventail des marques de produits acceptées par les pays afin d’éviter d’avoir à recourir à des fournisseurs bloqués.  L’Université des Nations Unies (UNU) devrait établir un accord de coopération officiel avec la Fondation japonaise pour l’Université des Nations Unies afin de définir clairement leurs rôles et responsabilités respectifs et élaborer des principes comptables appropriés concernant la comptabilisation du produit brut provenant de la Fondation. 

ONU-Femmes devrait mieux redéfinir sa procédure d’examen des achats mineurs et remédier au fait que les fonctions d’achat ont été déléguées à du personnel non qualifié.  ONU-Habitat devrait mettre en place des procédures d’atténuation peu onéreuses, telles qu’ouvrir des comptes bancaires officiels et introduire des clauses de sanction et de recouvrement dans les contrats des chefs d’équipe.  Le Fonds d’équipement des Nations unies (FENU) dispose d’un niveau actuel de réserves trop élevé par rapport à la valeur totale du passif du Fonds.  L’UNOPS est invité à réduire ses frais généraux.

S’agissant plus particulièrement du Secrétariat de l’ONU, le CCQAB regrette que les analyses du CCC sur le processus d’élaboration du budget-programme de l’ONU et sur la valeur stratégique du budget ordinaire ne délimitent pas clairement les processus purement internes du Secrétariat et les processus relevant de décisions intergouvernementales, notamment concernant l’analyse comparative du temps et des ressources consacrées à la préparation et à la détermination du budget.  Le CCQAB estime par conséquent ne pas devoir commenter ni approuver les observations et recommandations formulées par le CCC sur ces points.

Déclarations

S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme RIOS REQUENA (Bolivie) s’est félicitée des opinions favorables émises par le Comité des commissaires aux comptes (CCC) sur l’ensemble des 19 entités du système des Nations Unies. 

S’il a approuvé la plupart des recommandations du CCC, la représentante s’est en revanche inquiétée de celle sur le processus d’élaboration du budget-programme de l’ONU.  Tout en réaffirmant le principe d’indépendance du CCC, elle a dit pencher pour le CCQAB pour lequel les analyses du CCC ne délimitent pas clairement les processus purement internes du Secrétariat et les processus relevant de décisions intergouvernementales.

À cet égard, Mme Rios Requena s’est vivement positionnée contre toute recommandation de nature à entraîner des changements aux procédures, processus, règles et formats de l’élaboration du budget-programme de l’ONU.  Elle a rappelé que tout changement en la matière devrait être approuvé par les organes  intergouvernementaux et a appelé le CCC à centrer à l’avenir ses recommandations sur les domaines relevant de l’autorité du Secrétaire général. 

Mme LAURA SCHWEIZER (Suisse), qui s’exprimait au nom de la Suisse et du Liechtenstein, a salué les progrès réalisés par le Secrétaire général dans le domaine de la gestion du risque institutionnel.  Elle a soutenu la recommandation selon laquelle les modalités et le calendrier de la mise en œuvre de la gestion axée sur les résultats devraient être clairement définis.  La représentante a, quant à elle, dit partager le constat du CCC selon lequel le processus de préparation du budget ordinaire au sein du Secrétariat était « déficient » et engendrait, de ce fait, un coût d’opportunité considérable « tant pour le Secrétariat que pour les États Membres ».  Soulignant la pertinence qu’il y a à ce que l’administration de l’ONU repense et optimise ses processus de gestion à l’aune des nouvelles possibilités offertes par UMOJA, elle a considéré que l’introduction d’IPSAS offrait une occasion de renforcer la gestion financière.  Sur la lutte antifraude, elle a prôné une approche mieux coordonnée à l’échelle du système en vue d’optimiser les capacités de contrôle interne à l’ONU. 

Mme CHERITH NORMAN CHALET (États-Unis) a dit qu’un contrôle par des experts indépendants des opérations financières de l’ONU est essentiel pour donner aux États des garanties sur une bonne utilisation des ressources qu’ils confient à l’ONU.  Le CCC, a-t-elle relevé, constate que l’ONU se trouve dans une situation financière stable et saine.  Il est encourageant, a-t-elle estimé, que 63% des recommandations du CCC, sur la période 2010-2011, aient été mises en œuvre.  Mais la représentante  s’est dite préoccupée par les cas de fraude constatés dans certaines organisations.  Elle a aussi souligné la nécessité d’améliorer la gestion des ressources humaines.  Il faut, a-t-elle voulu, réexaminer le processus budgétaire de l’ONU car le processus actuel ne laisse pas assez de marge de manœuvre pour dégager un niveau de ressources proportionnel aux priorités.  Il faut saisir comme une chance les recommandations du CCC, le rapport du Groupe d’experts indépendants sur le processus budgétaire et le rapport de l’autre Groupe d’experts sur l’actualisation des coûts, a estimé la représentante.     

M. SERGEY KHALIZOV (Fédération de Russie) s’est félicité des opinions favorables du CCC sur l’ensemble des 19 entités du système des Nations Unies.  Dans la mesure où les activités et prérogatives du CCC seront très certainement amenées à s’accroître dans le futur, le représentant a voulu que le Comité ne sacrifie pas la qualité de ses audits.  S’agissant plus spécifiquement des recommandations sur la planification budgétaire de l’Organisation, le représentant s’est aligné sur la position du CCQAB.  De telles recommandations ont trait à des points relevant de la prérogative des États, a-t-il dit. 

M. MANJUNATH DENKANIKOTTA CHENNEERAPPA (Inde) a regretté la tendance à réduire le budget ordinaire et à augmenter la part des contributions préaffectées.  Si cette tendance se poursuit, a-t-il prévenu, les États risquent de perdre le contrôle du travail des organismes de l’ONU.  « Les ressources allouées aux activités doivent être proportionnelles aux priorités », a insisté le représentant qui a appelé à transformer la manière de travailler et a souligné la nécessité d’appliquer plus rapidement les recommandations relatives au cadre de mobilité du personnel.     

ADMINISTRATION DE LA JUSTICE À L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES

Rapport du CCQAB sur l’administration de la justice à l’ONU et les activités du Bureau des services d’ombudsman et de médiation de l’ONU (A/69/519)

Ce rapport porte sur les activités du Bureau des services d’ombudsman et de médiation des Nations Unies (A/69/126) et le Conseil de justice interne de l’Organisation des Nations Unies (A/69/205).  Il note que sur les 289 nouveaux dossiers déposés auprès du Tribunal du contentieux des Nations Unies, 166 (57%) ont été déposés par des fonctionnaires se représentant eux-mêmes.  Cette pratique a une incidence énorme sur le système de justice interne (coûts cachés, retards et possibilité réduite de règlement à l’amiable).

Dans le rapport du Secrétaire général, il est indiqué que le Groupe du contrôle hiérarchique a reçu 933 demandes de contrôle hiérarchique en 2013 (contre 837 en 2012) et a statué sur 818 d’entre elles au cours de l’année.  Sur ce total, 323 décisions ont été confirmées, 183 demandes ont été déclarées sans objet, 257 déclarées irrecevables, 33 retirées, 11 réglées à l’amiable et 11 considérées comme mal dirigées.  Au 19 septembre, le Groupe avait déjà reçu 1 290 demandes de contrôle hiérarchique.  Ces demandes relèvent de deux principaux domaines: la non-sélection et la non-obtention de promotion (226 plaintes, soit 24,2% des cas), et la cessation de service (200 plaintes, soit 21,4% des cas).  23,6% des plaintes sont jugées sans objet et 63,8% comme non recevables ou ayant abouti à une confirmation de la décision.

S’agissant de la résolution 68/254, appelant à une proposition révisée sur les modalités d’exécution d’une évaluation indépendante intermédiaire du système d’administration de la justice, le CCQAB soutient à nouveau qu’une évaluation indépendante est souhaitable afin de s’assurer qu’il atteint ses objectifs en tant que mécanisme de règlement efficace des conflits du travail dans l’Organisation.  Il réaffirme qu’il considère que toute évaluation sur le fonds d’orientation de ce système devrait inclure un examen de l’évolution et de l’application de la jurisprudence des tribunaux, ainsi qu’une analyse du développement de cette jurisprudence au regard des meilleurs exemples et pratiques optimales d’autres systèmes comparables de justice interne.

Le CCQAB compte que l’évaluation tiendra compte de toutes les dispositions pertinentes des résolutions de l’Assemblée générale se rapportant à l’évaluation indépendante intermédiaire.  L’évaluation devra également comprendre un examen de la structure et des mécanismes de financement d’autres systèmes internationaux, nationaux et régionaux, en vue de recueillir les pratiques optimales et les enseignements tirés pour les appliquer au système d’administration de la justice de l’Organisation des Nations Unies

Le CCQAB note avec préoccupation que le Bureau des services d’ombudsman n’a pas communiqué les renseignements demandés, et recommande à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général de les faire figurer dans son prochain rapport sur les activités du Bureau.

Déclarations

S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme RIOS REQUENA (Bolivie) a réaffirmé l’importance de l’administration de la justice à l’ONU et approuvé les réformes adoptées par l’Assemblée générale.  Tel que défini dans ces résolutions, le système actuel est placé sous le signe de la transparence, de l’indépendance, de la professionnalisation, de la décentralisation et de la mise à disposition de ressources adéquates, a ajouté la représentante. 

Mme Rios Requena s’est félicitée des avancées engendrées par la mise en œuvre de ce nouveau système, aussi bien dans la gestion des dossiers existants que dans les nouveaux dossiers.  Elle s’est montrée confiante quant au renforcement futur de la capacité opérationnelle des tribunaux de gérer les dossiers en cours en temps voulu.

La représentante a affirmé que le règlement informel des litiges demeure un élément essentiel du système de l’administration de la justice pour éviter les recours inutiles.  Elle a ainsi félicité le Bureau des services d’ombudsman et de médiation pour son action mais a regretté le silence du Bureau devant les demandes répétées de l’Assemblée générale sur les nouveaux termes de référence des services d’ombudsman et de médiation.

Mme Rios Requena s’est également inquiétée de l’augmentation du nombre de motions et de recours, « signe d’une mauvaise gestion et de la dégradation des relations entre le personnel et la direction ».  La résolution 61/261 devait pourtant avoir un effet positif sur ces relations, s’est étonnée la représentante.

M. FRANCESCO PRESUTTI, Union européenne, rappelant que le nouveau système d’administration de la justice est entré en vigueur en 2009, a souhaité que l’évaluation indépendante intermédiaire de ce système soit l’occasion de voir si les objectifs fixés par l’Assemblée générale ont été atteints d’une manière économique et si des améliorations doivent être apportées.  Il a donc fait siennes les recommandations du CCQAB selon lesquelles cette évaluation est souhaitable pour évaluer le fonctionnement du système et de s’assurer qu’il atteint ses objectifs en tant que mécanisme de règlement efficace des conflits du travail dans l’Organisation.  À l’instar du CCQAB, il a aussi estimé que toute évaluation devrait inclure un examen de l’évolution et de l’application de la jurisprudence des tribunaux, au regard des meilleurs exemples et pratiques d’autres systèmes comparables de justice interne.  Le représentant a aussi noté la corrélation entre la mauvaise évaluation des performances et le nombre d’affaires dont est saisi le système d’administration de la justice. 

Pour que le système d’administration de la justice puisse véritablement être efficace et efficient, Mme SCHWEIZER (Suisse), qui s’exprimait aussi au nom du Liechtenstein, a estimé indispensable que la séparation des pouvoirs, et en particulier l’indépendance des tribunaux, soit entièrement respectée; que des voies de recours efficaces soient accessibles à tout moment; que la quantité et la répartition des ressources dans le système soient adaptées; et qu’un équilibre approprié soit maintenu entre les facteurs qui incitent une personne à entamer une procédure judiciaire et ceux qui l’en dissuadent. 

L’efficacité et l’efficience des systèmes formels et informels d’administration de la justice sont aussi fortement tributaires, a souligné la représentante, d’une bonne gestion des ressources humaines et d’un environnement de travail harmonieux et constructif.  Aujourd’hui, la plupart des cas concerne les nominations et la cessation de service.  La représentante a espéré qu’un renforcement du système de gestion de la performance pourra faire en sorte que les progrès dans le domaine de l’administration de la justice s’accompagnent d’améliorations dans la gestion des ressources humaines. 

Le traitement rapide des cas est crucial, a insisté la représentante, à la fois pour l’efficacité et l’efficience du système d’administration de la justice et pour la sécurité juridique du personnel et de l’Organisation.  Vu le nombre toujours élevé de cas en suspens, elle s’est dite favorable à la prorogation des trois juges ad litem.  La mise en œuvre d’un mécanisme financé par le personnel pour appuyer les ressources du Bureau de l’aide juridique au personnel (BAJP) figure parmi les principaux succès des négociations de l’année dernière, s’est, une nouvelle fois, réjouie la représentante, en regrettant, en conséquence, qu’une part significative du personnel de l’ONU ait décidé de ne pas participer à ce mécanisme, alors même que les déductions salariales ne dépassent pas 0,05%. 

La représentante a réaffirmé qu’elle est favorable à une évaluation intermédiaire du système.  Elle s’est pour finir dite préoccupée par le vide juridique qui entoure les non-fonctionnaires.  « Nous allons demander davantage d’informations sur les cas concernant cette catégorie du personnel afin d’améliorer son accès à des voies de recours efficaces en ce qui concerne ses rapports de travail avec l’ONU », a-t-elle promis.  Étant donné la charge de travail de la Cinquième Commission, la représentante a proposé de n’examiner que tous les deux ans la question de l’administration de la justice. 

Mme ERIKO YAJIMA (Japon) a réaffirmé l’importance de l’administration de la justice à l’ONU en tant qu’outil de gestion efficace des ressources humaines, exprimant sa foi dans la capacité d’un tel système d’améliorer la performance et les relations entre la direction et le personnel.  Elle a rappelé que le règlement à l’amiable est un élément essentiel du système pour éviter les litiges inutiles.  Elle a ainsi félicité le Bureau des services d’ombudsman et de médiation de l’ONU et a dit attendre avec intérêt les détails sur le mécanisme de financement du Bureau de l’aide juridique au personnel.  Il est important de comprendre les tendances de ce nouveau mécanisme durant sa période expérimentale pour pouvoir changer si nécessaire ses méthodes de fonctionnement.  La représentante s’est dite favorable à la recommandation du CCQAB concernant une évaluation intermédiaire indépendante du système de l’administration de la justice.

Mme CHALET (États-Unis) a estimé que la mise en place d’un système d’administration de la justice en 2009 a contribué à améliorer la transparence et la responsabilisation au sein du système des Nations Unies.  Notant que le système évolue et que des difficultés subsistent, la représentante a constaté avec préoccupation l’augmentation du nombre de plaintes pour harcèlement qu’elle a imputé à une mauvaise gestion de la performance.  Elle a appelé à des progrès et a souligné l’importance qu’il y a à ceux qui dénoncent les abus.  Elle s’est dite prête à examiner des mesures supplémentaires dans ce domaine.   

M. KHALIZOV (Fédération de Russie) a repris la parole pour dénoncer les retards persistants dans la publication des documents dans les six langues officielles de l’ONU. 

BUDGET-PROGRAMME DE L’EXERCICE BIENNAL 2014-2015

Rapport du Secrétaire général sur le Bureau des Nations Unies pour les partenariats (A/69/218)

Le Bureau des Nations Unies pour les partenariats sert de passerelle aux acteurs des secteurs public et privé souhaitant nouer des partenariats au service des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il supervise les activités du Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux (FNUPI), créé en 1998, pour assurer la liaison entre la Fondation pour les Nations Unies et le système des Nations Unies, du Fonds des Nations Unies pour la démocratie, créé en juillet 2005, pour contribuer à la démocratisation partout dans le monde.  Le Bureau des Nations Unies pour les partenariats propose des services consultatifs et de promotion des partenariats, en réponse à une demande croissante émanant des organismes des Nations Unies, des gouvernements et des acteurs non étatiques désireux de nouer des partenariats public-privé.

À la fin de l’année 2013, le montant cumulé des subventions versées à des projets encadrés par le FNUPI atteignait environ 1,3 milliard de dollars, 0,45 milliard (environ 35%) provenant des fonds versés par Turner et 0,85 milliard (environ 65%) par d’autres partenaires au titre du cofinancement.  Au total, 544 projets ont été mis en œuvre par 43 entités du système des Nations Unies dans 124 pays.  Le rapport présente une récapitulation de ces programmes.  Il met l’accent sur les initiatives liées à la santé dont les campagnes « Toutes les femmes, tous les enfants », «  Initiative contre la rougeole et la rubéole », « Nothing But Nets », et « Shot@Life ».  En 2013, la Fondation pour les Nations Unies a dépensé plus de 2 270 000 dollars, par l’intermédiaire du FNUPI, pour soutenir la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide par des organismes des Nations Unies à Madagascar, au Soudan du Sud et au Tchad dans le cadre de la campagne, « Nothing But Nets ». 

S’agissant du Fonds des Nations Unies pour la démocratie, le rapport note que durant son septième cycle, 46 projets ont été financés pour un coût total de 9 694 500 dollars.  Ils sont ventilés comme suit: État de droit et droits de l’homme (46%); Médias (22%); Développement communautaire (15%); Autonomisation des femmes (9%); Jeunesse (4%); Renforcement des institutions publiques (4%).  Le Fonds a pris diverses mesures pour augmenter le nombre de ses donateurs.  Le montant cumulé de toutes les contributions reçues entre 2005 et fin 2013 a dépassé les 150 millions de dollars.  Transtec, une société regroupant des évaluateurs de renommée internationale ayant conclu un accord avec le Fonds, avait achevé l’évaluation rétrospective de plus de 100 projets à la fin de 2013.  La grande majorité des évaluations ont été positives et ont apporté au Fonds de précieux enseignements pour la gestion des connaissances.  Le Fonds a mis en ligne sur son site Web public toutes les évaluations rétrospectives de projets, conformément à la décision du Conseil consultatif.  Il a ainsi conforté sa place parmi les entités les plus transparentes du système des Nations Unies.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Première Commission entend les responsables des mécanismes de désarmement et lance son débat thématique sur les armes nucléaires

Soixante-neuvième session
9e séance – après-midi
AG/DSI/3504

La Première Commission entend les responsables des mécanismes de désarmement et lance son débat thématique sur les armes nucléaires

La Première Commission, chargée du désarmement et de la sécurité internationale, a consacré l’essentiel de sa séance de cet après-midi aux principaux mécanismes de désarmement en entendant leurs responsables dresser le bilan de leurs activités, avant d’ouvrir son débat thématique consacré aux armes nucléaires.

Rappelant les paroles du deuxième Secrétaire général des Nations Unies, Dag Hammarskjöld, qui imaginait deux avenirs possibles pour les Nations Unies, l’un avec un « rôle limité et un mécanisme de conférence statique », l’autre « dynamique au service de l’intérêt général », la Haut-Représentante pour les affaires de désarmement, Mme Angela Kane, a souligné que les capacités du Bureau des affaires de désarmement dépendaient des États Membres.  « Ce sont leurs politiques, leurs législations, leurs budgets, leurs institutions et leurs votes qui déterminent ce qui est possible de réaliser », a-t-elle déclaré, avant de souligner les succès obtenus avec le démantèlement de l’arsenal chimique de la Syrie, confirmés ensuite dans son intervention par la Directrice adjointe de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), Mme Grace Asirwatham.

Pour Mme Kane toutefois, si les Nations Unies et les organisations internationales ont su renforcer leurs capacités dans le domaine des armes de destruction massive, « un manque criant » persiste en ce qui concerne le nucléaire.  Rappelant qu’aucun État n’est en mesure de faire face à une explosion nucléaire volontaire ou accidentelle, elle a salué la tenue des premières conférences internationales sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires et rappelé que dans ce domaine, « la prévention constitue la seule réponse politique possible ».  Ce point de vue a été partagé par le Directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), M. Geoffrey Shaw, qui a regretté que 12 États n’aient toujours pas souscrit aux accords de garanties négatives actuellement en vigueur dans 181 États.

Revenant cependant sur les efforts déployés dans le domaine de la non-prolifération, il a souligné l’augmentation continue du nombre d’installations nucléaires placées sous le régime de garanties de l’AIEA et l’accroissement de la demande en formation qui a représenté une hausse de 37% par rapport à 2013.

Invitant également les États Membres à plus d’efforts dans le domaine du désarmement nucléaire, le Secrétaire exécutif du Comité préparatoire du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, M. Randy Bell, a estimé que même si le Traité n’était pas encore entré en vigueur, le moratoire et la surveillance internationale avaient déjà permis d’éviter de nombreux essais nucléaires.  « Il faut reconnaître que le régime de vérification fonctionne », a-t-il déclaré, en plaidant néanmoins pour la mise en œuvre de nouveaux mécanismes et l’entrée en vigueur définitive du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.

Au cours de cette séance, les délégations ont également entendu le Président de la Commission du désarmement, M. Drobnjak, qui a déploré que la règle du consensus qui est en principe « une force » soit devenue « sa faiblesse », « faute de souplesse de la part des États » qui empêchent de parvenir à des résultats significatifs depuis les recommandations adressées par la Commission en 2000.  Même constat pour le Président de la Conférence du désarmement (CD), M. Dato Muhamed, qui a regretté l’incapacité des États à s’entendre sur un programme de travail.  Rappelant que la CD était le seul organe multilatéral du désarmement, il a salué toutefois le rétablissement du Groupe de travail informel chargé de faciliter l’adoption de ce programme.

Après avoir débattu de manière informelle avec ces responsables onusiens, la Première Commission a ouvert son débat thématique en entendant les représentants de l’Union européenne, du Pakistan et de l’Angola.

Réaffirmant son soutien au multilatéralisme et qualifiant les mécanismes du désarmement de « cruciaux et irremplaçables », le représentant de l’Union européenne a réclamé une amélioration des méthodes de travail de la Première Commission pour éviter la pratique répétitive des projets de résolution généraux actualisés d’année en année.  Déplorant l’impasse au sein de la Conférence du désarmement, il a aussi salué le rétablissement du Groupe de travail informel sur le programme de travail, se prononçant aussi pour l’élargissement de la composition de cet organe et appuyant la nomination d’un rapporteur spécial à cet effet.  Pour l’Union européenne, la priorité est « le lancement immédiat de négociations » pour l’élaboration d’un traité d’interdiction de la production de matières fissiles », a-t-il indiqué.

De son côté, le représentant du Pakistan a dénoncé le manque de volonté politique de certains États « qui défendent le désarmement nucléaire, mais ne font rien en ce sens ».  Pour le représentant, ce sont les mêmes États qui n’ont pas ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, alors qu’ils en ont « effectué des milliers », et qui réclament un Traité d’interdiction de la production de matières fissiles qui ne concernerait pas leurs anciens stocks.

La Première Commission poursuivra son débat thématique sur les mécanismes du désarmement le vendredi 17 octobre, à 15 heures, en salle de conférence 4.

DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE (POINTS 87 À 104)

Suite du débat général

M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte) a déclaré que la feuille de route de la communauté internationale en matière de désarmement nucléaire devrait être la mise en œuvre de la résolution issue du segment de haut-niveau de l’Assemblée générale sur le désarmement nucléaire.  Cette feuille de route doit conduire à la destruction totale de ces armes, a-t-il ajouté.  Il a également observé que peu de progrès ont été réalisés sur l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  L’Égypte qui n’a épargné aucun effort pour que cette zone voie le jour appelle à la tenue de la conférence consacrée à cette question, a-t-il dit.

Compte tenu des conséquences du commerce illicite des armes légères et de petit calibre, le représentant a appelé les États à prendre conscience de la surproduction des armes classiques et des énormes stocks accumulés.  Il faut que les États producteurs proposent des mesures de confiance pour répondre aux préoccupations concernant ces armes, a indiqué le représentant.   

M. Aboulatta a également affirmé que le développement et l’usage d’armes autonomes létales posaient des problèmes à la paix et à la sécurité internationales.  Pour la délégation égyptienne, il faudra établir des cadres internationaux régissant ce domaine.

M. LUIZ FELIPE DE MACEDO SOARES, de l’Organisme pour l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes (OPANAL), a rappelé qu’il s’agissait de la seule organisation internationale régionale chargée du désarmement nucléaire et de la non-prolifération, précisant que cette région était l’une des zones exemptes d’armes nucléaires sur 20 millions de km2.  « L’Amérique latine n’est pas la Shangri-la, mais il est intéressant de noter qu’aucune crise affectant la paix et la sécurité internationales n’a émané de là depuis de nombreuses années » et aucune nouvelle mission de maintien de la paix n’y a été déployée depuis 2004, a-t-il remarqué.  À son avis, ces atouts permettent à l’Amérique latine et aux Caraïbes d’être de plus en plus présents dans les débats et initiatives en faveur d’un monde sans armes nucléaires, rappelant que dans sa dernière déclaration du 26 septembre, l’OPANAL avait clairement invité ses membres à faire pression pour que s’ouvrent des négociations sérieuses en la matière, y compris sur une convention pour l’interdiction des armes nucléaires. 

L’OPANAL, en collaboration avec les autres zones exemptes d’armes nucléaires, souhaite lancer un mouvement pour sortir de l’impasse dans les négociations sur le désarmement nucléaire et dépasser les priorités « paralysantes » des puissances nucléaires, a-t-il déclaré, précisant que la troisième Conférence sur les zones exemptes d’armes nucléaires, qui doit avoir lieu en Mongolie l’année prochaine, était particulièrement importante à cet égard.  En effet, a-t-il poursuivi, elle devrait permettre de réaffirmer unanimement la position des 115 pays participants, et d’adopter de nouvelles modalités de coordination pour que ceux-ci exercent plus d’influence, y compris dans la mise en place de nouvelles zones de ce type, en particulier au Moyen-Orient.

M. Macedo Soares a exprimé l’espoir qu’à l’avenir la Première Commission ajouterait un débat sur les zones exemptes d’armes nucléaires à son ordre du jour.  Cela lui semble d’autant plus urgent à la lumière de la tendance actuelle à la modernisation et à la mise à niveau des arsenaux nucléaires des États dotés de l’armes nucléaires, le représentant craignant une nouvelle course aux armements, « une page de l’histoire que l’on pensait avoir définitivement tournée ».

M. JUAN MARCELO ZAMBRANA TORRELIO (Bolivie) a déploré que 40 ans après l’entrée en vigueur du Traité sur la non-prolifération, les objectifs qu’il s’est fixés n’étaient toujours pas atteints.  La communauté internationale doit faire en sorte de parvenir à la destruction totale des armes nucléaires, car il n’est pas acceptable qu’un petit groupe de pays, membres par ailleurs du Conseil de sécurité, puissent soutenir que ces armes constituent une garantie de sécurité pour eux et leurs alliés, alors que d’autres pays n’ont pas le droit d’en posséder, a-t-il déclaré, dénonçant la tendance de certains États de vouloir s’ériger en gendarmes du monde. 

EXAMEN THÉMATIQUE DES QUESTIONS À L’ORDRE DU JOUR ET PRÉSENTATION ET EXAMEN DE TOUS LES PROJETS DE RÉSOLUTION ET DE DÉCISION PRÉSENTÉS AU TITRE DES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR (POINTS 87 À 104)

Débat général

Mme ANGELA KANE, Haut-Représentante pour les affaires de désarmement, a rappelé que l’objectif du Bureau des affaires du désarmement était de renforcer la paix et la sécurité internationales via des initiatives visant à l’élimination et à la non-prolifération des armes de destruction massive.  Elle a souligné que les capacités du Bureau des affaires de désarmement dépendaient en premier lieu des États Membres.  « Ce sont leurs politiques, leurs législations, leurs budgets, leurs institutions et leurs votes qui déterminent ce qui est possible de réaliser dans le désarmement et la non-prolifération », a-t-elle déclaré, avant d’indiquer que lorsque la volonté politique des États et leurs priorités s’accordaient, et leurs politiques intérieures et extérieures s’accordaient, « de véritables progrès étaient alors possibles ».  Elle a cité deux exemples concrets: le démantèlement de l’arsenal chimique de la Syrie et la mise en œuvre de la résolution 1540 du Conseil de sécurité.

« Si les Nations Unies et les organisations internationales ont renforcé leurs capacités à faire face aux armes de destruction massive, il y a un domaine dans lequel il y a un manque criant », a poursuivi Mme Kane, en faisant allusion au désarmement nucléaire.  Saluant la tenue des deux premières Conférences internationales sur les conséquences humanitaires d’une explosion nucléaire, elle a souligné que ni les États Membres, ni les organes des Nations Unies, n’étaient en mesure de faire face à un tel scénario.  Dans ce contexte, elle a estimé que « la prévention constituait la seule réponse politique possible » et invité tous les États Membres à participer à la prochaine Conférence sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires qui se tiendra à Vienne, en décembre prochain.  En conclusion, elle a rappelé les mots du deuxième Secrétaire général des Nations Unies, Dag Hammarskjöld qui envisageait deux avenirs pour les Nations Unies: « un rôle limité avec un mécanisme de conférence statique ou un instrument dynamique au service de l’intérêt général ». 

Mme GRACE ASIRWATHAM, Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), a fait le point sur le démantèlement de l’arsenal chimique de la Syrie.  Elle a indiqué que 1 300 tonnes d’agents chimiques déclarés par la Syrie avaient été sortis du territoire de ce pays et que 98% avaient été détruits.  « C’est un succès remarquable », a-t-elle souligné, avant de tirer quatre enseignements de cette expérience: la mission en Syrie a montré la résilience de la Convention sur les armes chimiques, ce succès a été rendu possible grâce à un effort international sans précédent impliquant une trentaine d’États Membres, cette collaboration sans précédent se poursuit depuis la fin de la mission le 30 septembre dernier et le travail collectif a permis de surmonter les obstacles grâce à de nouvelles solutions techniques.  Elle a précisé que la coopération entre l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et les autorités de la Syrie se poursuivait pour détruire les installations de fabrication d’agents chimiques.  Revenant sur le rapport interne de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques faisant état de l’usage de chlore, depuis avril dernier dans différentes régions de la Syrie, la représentante a estimé que cela constituait un nouveau défi pour l’OIAC et les États parties.

La représentante a ensuite fait le point sur l’universalisation de la Convention sur les armes chimiques, précisant que 85% des stocks d’armes chimiques déclarés dans le monde avaient été vérifiés et détruits et que l’OIAC continuait ses vérifications avec quelque 241 visites de sites industriels pendant l’année écoulée.  Elle a souligné que l’OIAC avait aussi redoublé d’efforts pour renforcer les capacités des États parties, en organisant des sessions d’entraînement spécialisées pour les interventions d’urgence.

En conclusion, elle a rappelé que l’année 2015 serait l’année du centième anniversaire de l’utilisation des premières armes chimiques, sur le front belge lors de la première Guerre mondiale.  « Nous allons travailler en étroite collaboration avec les États parties, d’autres organes de désarmement, la société civile et les universités pour que cet anniversaire mette en lumière le travail en cours pour empêcher le retour des armes chimiques », a-t-elle déclaré, avant de saluer le travail des Nations Unies et son soutien à l’OIAC. 

M. GEOFFREY SHAW, Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a déclaré que les accords de garanties étaient actuellement en vigueur dans 181 États, dont 173 sont des États non nucléaires.  Cependant, a-t-il observé, 12 pays n’ont toujours pas souscrit à ces accords.  Le nombre d’États parties aux protocoles additionnels est en outre en constante augmentation, atteignant le nombre de 124.  Cela est très encourageant, car l’adhésion à ces protocoles est un outil fondamental pour l’assistance aux États, a estimé M. Shaw.

Il a par ailleurs déclaré qu’un nombre croissant d’installations nucléaires étaient placées sous le régime de garanties, affirmant que ce régime devait s’adapter au nombre et à la complexité croissante de ces installations.  Il a aussi affirmé que si la sécurité nucléaire relève de la responsabilité des États, l’AIEA intervient fréquemment pour les aider à préparer et à renforcer les cadres globaux de sécurité.  Dans ce domaine aussi, la demande ne cesse de croître, a-t-il poursuivi, précisant que l’AIEA avait fourni une formation à plus de 3 000 personnes entre janvier et juin derniers, soit une augmentation de 37% par rapport à 2013.  

M. RANDY BELL, Secrétaire exécutif du Comité préparatoire du Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires, a déclaré que même si le Traité n’est pas encore entré en vigueur, il a permis d’éviter la conduite de nouveaux essais nucléaires depuis près de 20 ans.  Il faut reconnaître que le régime de vérification des traités a fonctionné, a-t-il dit, même si de nouveaux mécanismes sont nécessaires.  Bien qu’évolué et financé à hauteur de près d’un milliard de dollars par les États Membres, ce système international de vérification devra à son avis faire ses preuves une fois que le Traité sera entré en vigueur, a-t-il ajouté.  M. Bell a exprimé sa crainte de voir repoussée l’entrée en vigueur de cet instrument: plus son entrée en vigueur tarde, plus l’investissement que représente ce régime sera menacé, a-t-il prévenu.   

S’exprimant en tant que Président de la Conférence du désarmement, M. DATO MAZIAN MUHAMMED (Malaisie), a souligné que même si la Conférence du désarmement n’a pas été en mesure d’adopter un programme de travail, cette session a néanmoins permis de mettre en avant le rétablissement du groupe de travail informel destiné à faciliter l’adoption d’un programme de travail.  Il a indiqué que ce groupe de travail avait mené des consultations depuis son rétablissement en mars 2014 mais qu’en dépit des trois réunions organisées au cours de cette session les délégations n’avaient pas pu s’entendre sur un programme de travail commun.

Le président a précisé que des réunions officieuses ont également été organisées sur tous les points à l’ordre du jour.  Ces réunions ont permis de dégager les quatre propositions formulées par le Secrétaire général de la Conférence du désarmement pour améliorer son fonctionnement: la conduite de négociations sur des points communs pour préparer des conventions-cadres qui seront ultérieurement complétées par des protocoles négociés, l’examen des questions pour lesquelles des régimes contraignants pourraient être envisagés, l’amélioration des méthodes de travail et l’organisation d’une conférence officieuse avec la société civile.  « Ces propositions ont été débattues, mais les États Membres n’ont pas pu se mettre d’accord », a indiqué le Président, précisant qu’il avait néanmoins pris l’initiative de convoquer la conférence officieuse avec la société civile en novembre prochain, à Genève.  

« Le fait même que la Conférence du désarmement n’ait pu lancer ses travaux depuis 18 ans est une source de préoccupation », a dit le Président, rappelant les appels répétés du Secrétaire général des Nations Unies pour que la Conférence du désarmement entame effectivement son travail substantiel.  « Je suis certain que nous pourrons progresser et je suis impatient d’avoir de nouvelles consultations pour dégager des idées et lancer les travaux lors de la session 2015 », a-t-il conclu. 

M. VLADIMITR DROBNJAK, Président de la Commission du désarmement des Nations Unies, a déclaré que la force et la faiblesse de la Commission qu’il préside sont qu’elle doit adopter ses délibérations par consensus, et l’obtention du consensus sur un sujet aussi sensible que le désarmement exige une grande souplesse de la part des délégations.  C’est ainsi que la session de fond de 2014, en dépit des efforts des uns et des autres, n’a fourni aucun résultat, a-t-il déploré.

M. Drobnjak a également estimé que les blocages qui se manifestent au sein de la Commission devraient inciter ses membres à revoir ses objectifs, y compris en élargissant les sujets dont celle-ci est saisie.  Il faut l’orienter vers des résultats, a dit son Président, souhaitant que le projet de résolution qui sera étudié à l’Assemblée générale puisse être adopté par consensus pour sortir la Commission de son impasse.  En concluant, le Président a révélé le peu d’enthousiasme dont faisaient preuve les membres de la Commission, qui manquait par ailleurs de candidats, y compris pour le poste de président.

S’exprimant en tant que Président du Conseil consultatif pour les questions de désarmement auprès du Secrétaire général des Nations Unies, M. ISTVAN GYARMATI a renvoyé au rapport du Secrétaire général présenté à la Première Commission qui passait en revue les activités du Conseil.  Il a précisé que les travaux s’étaient concentrés cette année sur deux points.

Le premier a concerné les drones, avec « des discussions intéressantes et des propositions soumises au Secrétaire général », qui a donné son accord à la réalisation d’une étude approfondie sur la question des armes autonomes.  Le second a porté sur la situation de l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR), qui a comporté un certain nombre de questions, telles que: comment trouver un nouveau directeur?  Comment maintenir cette institution de recherche qui n’est pas financée par les Nations Unies?  Comment poursuivre les recherches et résoudre les questions administratives et juridiques qui découlent de son statut spécial?

En conclusion, il a présenté les trois sujets qui seront à l’ordre du jour du Conseil consultatif en 2015: l’utilisation du contrôle des armes pour la gestion des conflits, les incidences humanitaires des armes nucléaires et le contrôle des acteurs non étatiques.  Il a indiqué que des recommandations seraient formulées à cette occasion.

Mme THERESA HITCHENS, Directrice de l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR), a déclaré que l’avantage de l’Institut est de pouvoir travailler de façon indépendante, hors de l’influence des États.  L’UNIDIR contribue au renforcement des capacités des États et autres organisations, a indiqué la Directrice, exposant que l’UNIDIR a développé un logiciel sur la question des armes légères et de petit calibre.  L’Institut a également mené une étude sur le recours aux armes nucléaires, dans laquelle il s’oppose résolument à leur utilisation.  

Mme Hitchens a indiqué que la plupart des fonctionnaires de l’UNIDIR provenaient d’autres agences des Nations Unies et travaillaient souvent avec des contrats de courte durée.  L’Institut, qui est financé par des contributions volontaires doit continuer d’être soutenu, en dépit des restrictions budgétaires, car les coûts ont considérablement augmenté en raison des nombreuses demandes d’études qui lui sont adressées.  Les délégations apprécient notre travail, a affirmé sa Directrice, indiquant que 87% des fonds reçus étaient consacrés à la réalisation de projets spécifiques, et ne tenaient pas compte du besoin de rémunérer les employés institutionnels dont l’UNIDIR a besoin.  Pour corriger ce problème, il faudrait élargir l’assise des bailleurs de fonds et celle des contributions au budget ordinaire de l’Institut, a-t-elle proposé.  

S’exprimant au nom de l’Union européenne, M. IOANNIS VRAILAS a réaffirmé son soutien au multilatéralisme, soulignant que le rôle et la contribution des mécanismes onusiens étaient « cruciaux et irremplaçables ».  Il a toutefois estimé que ces organes devaient améliorer leurs performances pour remplir le mandat qui leur avait été confié.  Citant l’entrée en vigueur prochaine du Traité sur le commerce des armes et la ratification par les États dotés du Protocole additionnel au Traité de Semipalatinsk établissant une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale, le représentant a estimé que cela « prouvait que les négociations pouvaient produire des résultats ».

Abordant les méthodes de travail de la Première Commission, il a insisté sur son rôle de forum, souhaitant qu’elle se penche sur des défis actuels, au lieu de maintenir la pratique consistant à procéder de manière formelle et simple, en mettant à jour des projets de résolution adoptés dans le passé.  Il a plaidé pour des résolutions biannuelles ou trisannuelles et salué l’initiative du Président de convoquer un groupe de travail informel pour examiner les moyens d’améliorer les travaux de la Première Commission.

Le représentant a rappelé le rôle central de la Conférence du désarmement pour négocier de manière multilatérale les traités de désarmement.  Se disant « déçu » de l’impasse qui persiste depuis plus de 10 ans, il a néanmoins salué le rétablissement d’un groupe de travail informel destiné à avancer sur un Programme de travail et à structurer les discussions.  Il a également apporté son soutien à l’élargissement de la composition de la Conférence du désarmement, soutenant les consultations sur ce point et la nomination d’un rapporteur spécial à cet effet.  Soulignant la place de la société civile dans les efforts internationaux de désarmement et de non-prolifération, il a exprimé son appui au renforcement des interactions entre la Conférence du désarmement et des organisations non gouvernementales ou des institutions de recherche.

Rappelant les priorités de l’Union européenne, il s’est prononcé pour « le lancement immédiat de négociations » pour l’élaboration d’un Traité d’interdiction de la production de matières fissiles, invitant les délégations à faire preuve de « souplesse » et les États dotés qui ne l’ont pas encore fait à décréter « immédiatement un moratoire sur la production de matières fissiles ».  À cet égard, il a aussi salué les travaux du Groupe d’experts gouvernementaux sur un Traité d’interdiction de la production de matières fissiles dont les conclusions seront présentées en 2015.

En conclusion, le représentant de l’UE a souligné la frustration suscitée par la Commission du désarmement qui n’a pas été en mesure de se mettre d’accord sur les recommandations qui lui ont été formulées en 2000.  Il a déploré que les méthodes de travail de la Commission soient détournées à des fins politiques et soutenu vigoureusement l’initiative de son Président consistant à demander aux États membres de faire des propositions pour revitaliser ses travaux.

Mme MARIA DE JESUS FERREIRA (Angola) a dit reconnaître les contributions positives de l’usage pacifique de l’énergie nucléaire, estimant qu’il fallait souligner le rôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique et intensifier la coopération internationale en la matière.

Au regard du désarmement nucléaire, l’Angola qui n’a aucune installation de ce type et ne prévoit d’en avoir, estime que chaque État doit s’engager à détruire les armes nucléaires dont il dispose.  En tant que pays qui entend utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques pour son développement, l’Angola réaffirme la nécessité de renforcer l’AIEA, a conclu le représentant.  

M. ZAMIR AKRAM (Pakistan) s’est déclaré inquiet du peu d’avancées en matière de désarmement nucléaire, causé à son avis par les blocages de près de 20 ans à la Conférence du désarmement provoqués à son avis par le manque de volonté politique de certains États.  Ils prétendent être favorables au désarmement nucléaire, mais ne font rien en ce sens, a-t-il déploré.

Ces mêmes États n’ont par ailleurs accepté de ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires qu’après avoir effectué des milliers d’essais nucléaires, a-t-il souligné, en faisant valoir que ces mêmes États possédaient aujourd’hui encore d’immenses quantités de matières fissiles, tout en demandant l’arrêt de leur production.  Or, a poursuivi le représentant, un futur traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles ne devra pas seulement concerner l’interdiction de la production, mais aussi viser l’élimination des stocks existants.

Étant donné ces blocages, la seule question ouverte à l’examen est celle des garanties négatives de sécurité, qui ne menacent d’ailleurs pas la sécurité des États dotés, a estimé le représentant. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: l’Angola, l’Espagne, la Malaisie, le Venezuela et la Nouvelle-Zélande entrent au Conseil de sécurité

Soixante-neuvième session
25e séance plénière – matin
AG/11570

Assemblée générale: l’Angola, l’Espagne, la Malaisie, le Venezuela et la Nouvelle-Zélande entrent au Conseil de sécurité

L’Angola, l’Espagne, la Malaisie, le Venezuela et la Nouvelle-Zélande entrent au Conseil de sécurité, élus par l’Assemblée générale, ce matin, pour un mandat allant du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2016.  Les cinq nouveaux membres non permanents remplacent l’Argentine, l’Australie, le Luxembourg, la République de Corée et le Rwanda. 

En l’absence de concurrents dans leur Groupe régional, l’Angola, la Malaisie et le Venezuela, ont été élus dès le premier tour de scrutin, obtenant respectivement 190, 187 et 181 voix sur 193 votants.  La majorité des deux tiers est requise pour entrer au Conseil de sécurité et le Brésil et la République du Congo, qui n’étaient pas candidats, ont obtenu chacun une voix.

Pour le Groupe des États d’Europe occidentale et autres États, la Nouvelle-Zélande a obtenu 145 voix dès le premier tour de scrutin, laissant à l’Assemblée générale le soin de départager l’Espagne et la Turquie qui ont eu respectivement 121 et 109 voix.  Gagnant 120 et 73 voix au deuxième tour, il en a fallu un troisième pour que l’Espagne, avec 132 voix, soit assurée d’entrer au Conseil de sécurité, et que la Turquie, avec 60 voix, renonce à ses ambitions.  

À partir du 1er janvier 2015, les 10 sièges non permanents du Conseil de sécurité seront occupés par l’Angola, le Chili, l’Espagne, la Jordanie, la Lituanie, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, le Nigéria, le Tchad et le Venezuela; les membres permanents étant la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni.

Les 10 sièges non permanents sont renouvelés par moitié tous les ans et sont répartis comme suit: cinq sièges pour le Groupe des États d’Afrique et d’Asie, deux pour le Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, deux pour le Groupe des États d’Europe occidentale et autres États, et un pour le Groupe des États d’Europe orientale.  

L’Angola retrouve ainsi un siège qu’il a occupé de 2003 à 2004.  La Malaisie et la Nouvelle-Zélande ont déjà siégé trois fois au Conseil de sécurité, la dernière période étant de 1999 à 2000, pour la première, et de 1992 à 1994, pour la seconde.  Parmi ces nouveaux élus, le record est détenu par l’Espagne et le Venezuela qui reviennent pour la cinquième fois au Conseil, après un mandat précédent de 2003 à 2004 pour la première, et de 1992 à 1993 pour le second.

L’Assemblée générale se réunira demain à partir de 10 heures pour examiner la mise en œuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Deuxième Commission: le Président de l’Assemblée générale recommande qu’il soit tenu compte des pays en situations particulières dans le programme de développement pour l’après-2015

Soixante-neuvième session,
11e & 12e séances - matin & après-midi
AG/EF/3400

Deuxième Commission: le Président de l’Assemblée générale recommande qu’il soit tenu compte des pays en situations particulières dans le programme de développement pour l’après-2015

Le programme de développement pour l’après-2015 devra être « transformateur », c’est-à-dire qu’il devra produire des avantages tangibles et améliorer la vie de toutes les populations de la planète.  C’est ce qu’ont exigé aujourd’hui les 29 délégations qui ont participé au débat sur le développement durable au cours de l’examen de ce thème de son ordre du jour, qui comprend pas moins de neuf questions, par la Commission économique et financière (Deuxième Commission).

La prévention des catastrophes, la sauvegarde du climat mondial; la lutte contre la désertification; la protection de la diversité biologique et de l’environnement; l’harmonie avec la nature; la promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables: autant de questions qui ont été examinées aujourd’hui par la Commission, alors que la communauté internationale s’efforce de définir le contenu du programme de développement pour l’après-2015.

Les objectifs de développement durable, qui doivent encore être finalisés dans ce cadre, devront avoir une portée mondiale, a souligné dans une déclaration liminaire le Président de l’Assemblée générale, M. Sam Kahamba Kutesa, qui était ce matin l’hôte de la Deuxième Commission.  Il a toutefois précisé que ces objectifs devraient être applicables de manière individuelle à tous les pays, en prenant en compte leurs circonstances particulières et leurs spécificités nationales.

Les représentants des pays classés comme étant « en situations particulières », comme certains pays africains, les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID), ont plaidé en ce sens en prenant soin d’expliquer leurs besoins en matière de développement et de coopération internationale.

Une fois les objectifs de développement durable définis et agréés, il faudra s’atteler à leur mise en œuvre.  Beaucoup d’appels ont été lancés en faveur d’une mobilisation de moyens de mise en œuvre adéquats et prévisibles, dont notamment des ressources financières, des technologies propres, et un renforcement des capacités humaines, institutionnelles ou de production.  Le Président de l’Assemblée a indiqué à cet égard qu’il organisera un débat thématique de haut niveau sur la question au mois de février 2015.

À l’instar des délégations des pays en développement, M. Kutesa a demandé aux pays industrialisés et autres pays donateurs de respecter les engagements pris au titre de l’aide publique au développement (APD), tout en soulignant l’importance du financement public et des mécanismes de financement innovants.  La tenue de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, qui aura lieu en juillet 2015 à Addis-Abeba, en Éthiopie, a à cet égard suscité des espoirs parmi les délégations.

Concernant la question des changements climatiques qu’il faut résoudre en priorité pour parvenir au développement durable, les États Membres ont été invités à prendre des mesures décisives lors des deux Conférences des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui se tiendront respectivement à Lima, au Pérou, à la fin 2014, et à Paris, en France, à la fin de l’année 2015.  L’Assemblée générale organisera en parallèle une manifestation de haut niveau sur cette question en juin 2015, a annoncé son Président.

Au cours du débat, les délégations se sont félicitées des travaux menés dans les différents processus en cours: ceux du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, ceux du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable, ainsi que des recommandations des dialogues structurés sur un mécanisme de facilitation en matière de technologies.

En ce qui concerne le Forum politique de haut niveau sur le développement durable, la Bolivie, parlant pour le Groupe des 77 et la Chine, l’a invité à faire preuve de leadership.  « Il faut créer plus de synergie entre le Forum et le reste du système de l’ONU pour mettre en œuvre le prochain programme de développement », a ajouté la représentante de la Thaïlande, intervenant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).

Les représentants de Nauru et de la Barbade, parlant respectivement au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS) et de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), ont demandé en particulier au Forum d’assurer le suivi du Document final de la Conférence de Samoa, tenue le mois dernier.

Prenant note des travaux en cours de tous ces processus intergouvernementaux sur la question du développement durable, la délégation de l’Union européenne a souhaité que les discussions de la Deuxième Commission ne fassent pas double emploi.  Elle a suggéré que les résolutions préparées par la Commission sur ce thème se concentrent sur les modalités de la mise en œuvre et du suivi des recommandations de la Conférence Rio+20.

Les travaux de la matinée ont été consacrés en grande partie à la présentation, à la Deuxième Commission, d’une vingtaine de rapports portant sur les questions examinées au cours de la journée.

La Commission économique et financière poursuivra demain, jeudi 16 octobre, à partir de 10 heures, l’examen du point de son ordre du jour portant sur le développement durable.

Déclaration liminaire

M. SAM KAHAMBA KUTESA, Président de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, a rappelé que de grandes conférences et processus vont, dans les mois qui viennent, contribuer aux efforts communs en vue d’édifier un avenir plus prospère pour tous.  Notant que le programme de travail de la Deuxième Commission est très chargé, il a invité les États et leurs partenaires à accélérer les efforts visant à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et à entamer les négociations sur le futur programme de développement pour l’après-2015.  À cet égard, il s’est félicité des travaux du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, de ceux du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable et des recommandations des dialogues structurés sur un mécanisme de facilitation en matière de technologies.  M. Kutesa a aussi mentionné le rapport de synthèse du Secrétaire général, qui devrait apporter beaucoup à ces négociations.  Nous sommes en train de finaliser les modalités du Sommet sur le développement durable, a-t-il ajouté.

Le Président de l’Assemblée générale a appelé les délégations et les États à formuler un programme de développement pour l'après 2015 qui soit « transformateur », c’est-à-dire qui produise des avantages tangibles et améliore la vie de tous.  Il a souhaité que les objectifs soient mondiaux et en même temps applicables de manière individuelle à tous les pays en prenant en compte leurs circonstances particulières.  Il faut accorder une plus grande attention aux besoins des pays en situations particulières, comme les pays africains, les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID), a préconisé; Kutesa.  Le succès du futur programme de développement reposera sur un partenariat mondial renouvelé, a-t-il averti.  Cela exige une mobilisation des moyens de mise en œuvre, dont les ressources financières, les technologies et le renforcement des capacités.  Le Président de l’Assemblée a aussi recommandé de respecter les engagements pris au titre de l’aide publique au développement (APD), tout en soulignant l’importance du financement public et des mécanismes de financement innovants. 

M. Kutesa a exhorté les États à mieux tirer parti du commerce international afin qu’il contribue à une croissance économique durable et au développement durable.  Il faut à cet égard conclure les négociations commerciales du Cycle de Doha, a-t-il expliqué.  Il a aussi placé beaucoup d’espoir dans la troisième Conférence internationale sur le financement du développement qui se tiendra en 2015 à Addis-Abeba.  Il a également mentionné le débat thématique de haut niveau qui se tiendra en février 2015 à l’Assemblée générale, sur les « moyens de mise en œuvre du programme de développement pour l’après 2015 ».  Le Président de l’Assemblée a ensuite abordé la question des changements climatiques en évoquant leurs incidences négatives sur la vie de la population partout dans le monde.  Il a invité les États Membres à prendre des mesures décisives lors des Conférences de parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui se tiendront à Lima fin 2014 et à Paris fin 2015.  L’Assemblée générale organisera en parallèle une manifestation de haut niveau sur cette question en juin 2015, a-t-il annoncé.

DÉVELOPPEMENT DURABLE

Transit fiable et stable de l’énergie et son rôle dans la promotion du développement durable et de la coopération internationale (A/69/309)

Rapport du Secrétaire général

Dans ce rapport, le Secrétaire général rappelle que lors de la Conférence de haut niveau sur le transit fiable et stable de l’énergie et son rôle dans la promotion du développement durable et de la coopération internationale, tenue à Ashgabat le 23 avril 2009, les États Membres, les organisations internationales et les entreprises ont souligné qu’ils étaient disposés à coopérer sur les questions relatives au transit et à la consommation des ressources énergétiques.

Il note que de nombreux pays ne possédant pas de ressources énergétiques suffisantes, il leur faut de plus en plus importer ces ressources au moyen de pipelines et d’autres systèmes de transport.  La dépendance accrue des pays consommateurs à l’égard de l’énergie importée a eu pour effet d’augmenter la quantité́ d’énergie faisant l’objet d’échanges transfrontaliers.  Le transit s’effectue principalement dans le cadre d’infrastructures fixes et passe par un nombre croissant de juridictions souveraines, ce qui pose plusieurs problèmes de gestion.

M. Ban indique qu’il convient de s’efforcer de concilier les intérêts des pays producteurs, des pays consommateurs et des pays de transit.  Il souligne aussi que pour assurer le transit d’énergie, une vaste coopération internationale est indispensable si l’on veut en promouvoir le transport fiable vers les marchés internationaux.  Il précise en outre que l’objectif ultime d’un transit fiable et stable de l’énergie, tant à des fins commerciales que pour la consommation, est de réaliser des progrès soutenus sur la voie du développement durable.

Le Secrétaire général suggère que le cadre régissant actuellement le transit de l’énergie pourrait comporter des règles plus détaillées sur le transit et des directives plus complètes sur les investissements.  Il souligne que des investissements dans le réseau de transport et l’expansion de ce réseau pourraient contribuer à remédier aux problèmes de capacité, à réduire les coûts de transport et à faire jouer davantage la concurrence.  La coopération internationale peut aussi être renforcée grâce à l’amélioration des normes juridiques portant sur des questions telles que la liberté de transit et la distinction entre le commerce des produits énergétiques et celui des services énergétiques.

Marée noire sur les côtes libanaises (A/69/313

Rapport du Secrétaire général

Le présent rapport expose les progrès de l’application des résolutions 61/194, 62/188, 63/211, 64/195, 65/147, 66/192, 67/201 et 68/206 de l’Assemblée générale concernant la catastrophe écologique qui a résulté de la destruction par l’armée de l’air israélienne, le 15 juillet 2006, de réservoirs de carburant situés à proximité immédiate de la centrale électrique de Jiyeh (Liban), provoquant une marée noire qui s’est répandue sur les deux tiers des côtes libanaises et au-delà.  Il complète les informations figurant dans les rapports présentés précédemment par le Secrétaire général sur cette question.

Le rapport relève que 15 000 tonnes de carburant se sont répandues dans les eaux de la Méditerranée, contaminant sur environ 150 km les côtes du Liban et du nord de la République arabe syrienne, ce qui a entraîné des dommages écologiques et compromis le développement durable dans les pays touchés, comme l’Assemblée générale l’a relevé dans ses résolutions pertinentes sur cette question.

Dans ce rapport, le Secrétaire général salue les initiatives prises par le Gouvernement libanais pour remédier aux effets de la marée noire.  Il constate néanmoins que l’inapplication des dispositions des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale relatives à l’indemnisation, par le Gouvernement israélien, du Liban et de ses habitants et d’autres pays touchés par la marée noire, tels que la République arabe syrienne, reste très préoccupante, en particulier si l’on considère que selon les études de la question, les dommages subis par le Liban se chiffrent maintenant à 856,4 millions de dollars.

Le Secrétaire général sait gré́ à la communauté́ internationale des donateurs du souci qu’elle a manifesté́ dans le passé d’apporter une aide financière et d’autres formes d’assistance.  Eu égard aux circonstances dans lesquelles s’inscrivent la marée noire et ses suites, il engage les États Membres, les organisations internationales, les institutions financières internationales et régionales, les organisations non gouvernementales et le secteur privé à continuer d’aider le Liban, notamment dans ses opérations de remise en état de ses côtes et, plus généralement, de relèvement.  Il importe que l’action internationale s’intensifie, étant donné que le Liban poursuit ses opérations de traitement des déchets et continue de surveiller le relèvement des zones touchées.  Les États et la communauté́ internationale des donateurs sont invités à verser des contributions au Fonds de financement de la réparation des dégâts causés par la marée noire en Méditerranée orientale, hébergé par le Fonds pour le relèvement du Liban.

L’entrepreneuriat au service du développement (A/69/320)

Rapport du Secrétaire général

Dans ce rapport, le Secrétaire général note que l’entrepreneuriat donne à beaucoup de pauvres des moyens de subsistance durables.  Il est également un important moteur de création d’emplois décents, et il peut contribuer largement au développement durable en créant des emplois et en stimulant la croissance économique et l’innovation, ce qui favorise le développement économique local, améliore les conditions sociales et permet de faire face aux problèmes environnementaux.

M. Ban relève que nombre de pays reconnaissent qu’il est nécessaire de promouvoir l’esprit d’entreprise par la formation à l’entrepreneuriat, de l’école primaire à la retraite, afin de créer des possibilités réelles à tous les niveaux de formation.  Il souligne aussi que les garanties et les banques de développement sont les instruments utilisés de préférence pour résoudre les contraintes d’accès au financement que rencontrent les jeunes entreprises ainsi que les petites et moyennes entreprises. 

Le Secrétaire général dit qu’il conviendrait d’organiser un forum mondial sur l’entrepreneuriat au service du développement pour mobiliser les réseaux de politique nationale et régionale existants afin d’accentuer et de transmettre leur expérience et d’encourager l’adoption d’indicateurs d’impact communs.  Il précise qu’une telle rencontre devrait aboutir notamment à l’adoption d’une « charte du changement entrepreneurial », montrant comment inclure l’entrepreneuriat dans le processus du développement durable et proposant des mesures relatives à sa mise en œuvre.

Le Secrétaire général suggère en outre la création de centres nationaux d’excellence en matière d’entrepreneuriat ou de renforcer ceux qui existent, et de mettre en place des réseaux nationaux, régionaux et mondiaux d’entrepreneuriat et de formateurs en entrepreneuriat.

M. Ban indique que les possibilités de création d’entreprise par les jeunes doivent être renforcées, et qu’il serait très important d’appuyer un programme mondial de mentorat ou de proclamer une « Année du jeune entrepreneur » pour promouvoir ces activités aux yeux des jeunes.  Cet effort, précise-t-il, pourrait déboucher sur un « concours de conception conjointe », auquel des équipes de jeunes du monde entier présenteraient des solutions novatrices.

Le Secrétaire général propose par ailleurs d’autonomiser les femmes entrepreneurs, et estime qu’un réseau d’ambassadeurs de bonne volonté pourrait être mis en place pour donner des indications sur la manière de faire en sorte que les femmes exploitent pleinement leur potentiel en matière d’entrepreneuriat.  Il suggère enfin d’accepter la diversité, précisant que l’inclusion de groupes sociaux défavorisés, comme les minorités, les migrants et les personnes handicapées, demande une attention particulière. 

Coopération et coordination internationales en vue du rétablissement de la santé de la population, de la régénération de l’environnement et du développement économique de la région de Semipalatinsk au Kazakhstan (A/69/257

Rapport du Secrétaire général

On trouvera décrits dans le présent rapport les progrès accomplis de 2011 à 2013 en ce qui concerne l’accélération du développement de la région de Semipalatinsk grâce à des programmes et initiatives lancés par le Gouvernement kazakh et la communauté internationale, notamment les organismes des Nations Unies.  Le site d’essais nucléaires de Semipalatinsk, également appelé « le Polygone », était le principal site d’essais nucléaires de l’Union soviétique.  Au total, 456 essais nucléaires ont été effectués à Semipalatinsk entre 1949 et 1989, dont 340 essais souterrains et 116 explosions dans l’atmosphère.  Les explosions nucléaires de Semipalatinsk ont représenté l’équivalent de plus de 2 500 bombes d’Hiroshima.

L’ancien polygone d’essais nucléaires de Semipalatinsk est devenu un symbole du désarmement nucléaire et de l’espoir de voir un jour l’avènement d’un monde exempt d’armes nucléaires.  C’est là que l’accord portant création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale a été signé.  Il y a tout lieu d’espérer que le rêve formé à Semipalatinsk de se débarrasser un jour des armes nucléaires devienne une réalité.

Le Secrétaire général propose d’améliorer l’inclusion sociale des groupes vulnérables de la région, tout particulièrement dans les zones rurales, en vue d’atténuer la déconsidération et l’isolement dont ils sont les victimes, et promouvoir leur intégration dans la communauté.  Il propose également de renforcer la coordination entre les divers acteurs intervenant dans la région, en vue d’assurer la planification, la mise en œuvre et le suivi de programmes et de services sociaux régionaux inclusifs, en prêtant une attention particulière aux groupes vulnérables.

Il indique que la réalisation d’un monde exempt d’armes nucléaires est un objectif commun auquel l’humanité doit aspirer.  

Décennie des Nations Unies relative à l’énergie durable pour tous (A/69/395)

Rapport du Secrétaire général

Dans ce rapport, le Secrétaire général reconnait que, dans les pays en développement, l’accès à des services énergétiques modernes abordables est indispensable au développement durable, et rappelle que l’Assemblée générale, dans sa résolution 65/151, a décidé de proclamer 2012 « Année internationale de l’énergie durable pour tous ».

Au cours de cette année-là, de nombreuses initiatives ont été prises par les États Membres, les organisations internationales et notamment le Secrétaire général pour créer, à tous les niveaux, des conditions propices à la promotion de l’accès à l’énergie et aux services énergétiques et à l’utilisation de technologies relatives aux énergies nouvelles et renouvelables, y compris des mesures visant à améliorer l’accès à ces technologies.

M. Ban relève que ceux qui n’ont pas accès à l’énergie sont le plus souvent ceux-là mêmes qui n’ont pas non plus accès à l’eau propre et à des moyens d’assainissement, et qu’ils sont aussi souvent dans un état d’insécurité alimentaire aiguë et souffrent le plus de l’impact du changement climatique.

La notion d’« Énergie durable pour tous » se révèle être un cadre efficace pour la recherche d’un consensus sur un objectif de développement relatif à l’énergie et sur des cibles correspondantes, ainsi que pour l’établissement de partenariats public-privé.  Le Secrétaire général relève qu’étant donné l’échelle des investissements nécessaires et la complexité des réformes du secteur de l’énergie, un important soutien au renforcement des capacités dans les pays en développement, en particulier dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, sera nécessaire.

Il indique que le Cadre de suivi mondial de l’Énergie durable pour tous, organisé par ONU-Énergie et plus de 20 organismes, pourrait servir de base à l’élaboration d’un système efficace de suivi et d’établissement de rapports sur la mise en œuvre d’un objectif de développement durable relatif à l’énergie dans le programme de développement pour l’après-2015.

Année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau (A/69/326

Rapport du Secrétaire général

Le présent rapport donne une vue d’ensemble de l’origine, du but et de l’incidence des activités entreprises en 2013 pour célébrer l’Année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau, proclamée par l’Assemblée générale dans sa résolution 65/154, en vue d’accroître et de renforcer la coopération dans le domaine de l’eau, à l’échelon mondial, face aux pressions croissantes exercées sur les ressources en eau et leur incidence sur les sociétés et la nature.

Le Secrétaire général indique que ce n’est qu’en coopérant dans ce domaine que l’humanité réussira à gérer les ressources en eau, qui sont limitées et précaires, et qui subissent des pressions croissantes du fait des activités d’une population mondiale comptant plus de 7 milliards de personnes et en augmentation constante.  Il note que la pression exercée sur les ressources en eau s’accroît en raison de son utilisation à des fins agricoles et industrielles, de la pollution, de l’urbanisation et des changements anthropiques au niveau mondial.

Il rappelle en outre que l’Année internationale a mis en évidence le fait que la coopération dans le domaine de l’eau était primordiale pour améliorer la gouvernance et la gestion à tous les niveaux, assurer un approvisionnement en eau et en assainissement pour tous, et améliorer la gestion des réseaux hydrographiques transfrontaliers (eau superficielle et souterraine).

Il relève aussi que la coopération est aussi un bon moyen de favoriser l’éducation et de renforcer les capacités qui doit reposer sur une solide connaissance scientifique des questions relatives à l’eau et être ouverte à toutes les parties qui utilisent et gèrent l’eau et qui sont susceptibles de contribuer aux démarches nécessaires, y compris les parties sous-représentées, comme les peuples autochtones et les plus démunis.

M. Ban souligne aussi que l’Année internationale a rappelé au monde qu’il fallait réaliser enfin l’égalité des sexes dans le domaine de l’eau grâce à la coopération.

Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (A/69/312)

Rapport du Secrétaire général

Le présent rapport fournit des informations sur les progrès réalisés dans l’application de la résolution 68/210 de l’Assemblée générale sur la mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable.

Le rapport montre également que le Forum politique de haut niveau, à sa réunion de 2014, sous les auspices du Conseil économique et Social, a prouvé qu’il pouvait remplir les mandats définis dans le document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable et par la résolution 67/290 de l’Assemblée générale.  Il a su contribuer à l’établissement du programme de développement durable pour l’ensemble du système des Nations Unies et la communauté internationale.  Il a également montré qu’il pouvait assurer le suivi de la mise en œuvre des engagements relatifs au développement durable.

Le Secrétaire général note que pour de nombreux États Membres, le Forum sera le principal instrument de suivi et d’examen de la concrétisation des objectifs de développement durable dans le contexte du programme de développement pour l’après-2015 dont il assurera la cohérence et la coordination tout en édifiant l’élimination de la pauvreté et le développement durable au rang des principaux objectifs du programme de développement pour l’après-2015.

Le Secrétaire général propose que l’Assemblée générale puisse envisager de demander aux acteurs concernés, y compris les gouvernements, les organismes des Nations Unies, notamment les institutions de Bretton Woods, et d’autres organisations intergouvernementales compétentes, dont l’Organisation mondiale du commerce, les grands groupes et les autres parties prenantes concernées de:

a) Participer pleinement aux activités du Forum politique de haut niveau et lui apporter toute leur aide afin que, à compter de 2016, il soit totalement prêt à accomplir sa mission d’examen des objectifs de développement durable dans le contexte du programme de développement pour l’après-2015;

b) Utiliser le Forum politique de haut niveau pour déterminer la meilleure façon de tenir ces objectifs par le choix de ses orientations thématiques et faire en sorte que les principes directeurs du Forum fassent fond sur des bilans concrets de la mise en œuvre, sur des éléments établis scientifiquement et d’autres preuves.

L’Assemblée générale pourrait également demander aux organismes du système des Nations Unies de poursuivre leurs efforts en vue d’intégrer les dimensions économique, sociale et environnementale du développement durable dans le cadre de leurs activités et elle pourrait également inviter les organismes du système des Nations Unies à débattre des moyens les plus appropriés de mener les examens de la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015 dans le contexte du Forum.

Intégration des trois dimensions du développement durable dans l’ensemble du système des Nations Unies (A/69/79–E/2014/66)

Rapport du Secrétaire général

À la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, tenue du 20 au 22 juin 2012 à Rio de Janeiro (Brésil), les dirigeants mondiaux ont renouvelé leur attachement à ce développement et à sa promotion pour les générations présentes et à venir.  Ils ont donné les grandes lignes d’une vision globale qui place l’élimination de la pauvreté au premier rang des défis auxquels le monde doit faire face aujourd’hui et qui la considère comme un préalable indispensable au développement durable.

Dans ce rapport, le Secrétaire général recommande que les États Membres demandent au système des Nations Unies de redoubler d’efforts pour intégrer le développement durable dans les plans et programmes stratégiques au niveau des pays.  Il leur suggère aussi de demander au système des Nations Unies de créer une base centralisée des évaluations environnementales et sociales et des enseignements connexes.

Note du Secrétaire général relative à la durée du mandat du conseil du cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables (A/69/379)

Conformément à la résolution 67/203 de l’Assemblée générale, en date du 21 décembre 2012, sur la mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, la présente note contient une proposition sur la durée des mandats ultérieurs du conseil du cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables.

Par conséquent, le Secrétaire général transmet ci-après la recommandation du secrétariat du cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables relative aux mandats ultérieurs des membres du conseil.

Selon les résolutions susmentionnées, les membres du conseil peuvent siéger deux ans, les mandats commençant le 16 septembre une année sur deux.

La durée du mandat pourrait être maintenue à deux ans, comme le prévoit la résolution 67/203, relative à la nomination de deux membres de chaque groupe régional représenté à l’Organisation des Nations Unies.  Vu l’importance de la continuité des travaux du conseil, si les groupes régionaux souhaitent proposer qu’un des membres qui les représentent soit reconduit dans ses fonctions, ledit membre devrait pouvoir siéger immédiatement pour un deuxième mandat.  En outre, aucun État Membre ne peut être représenté au conseil pendant plus de deux mandats consécutifs.

Rapport du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable (A/69/315)

À la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, la communauté internationale avait décidé d’entreprendre un effort majeur pour promouvoir, à l’échelle mondiale et dans chaque pays, le développement durable, et pour mettre l’humanité à l’abri de la pauvreté et de la faim.

Ce rapport relève qu’à la Conférence, les États Membres ont réaffirmé tous les principes de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, et notamment le principe des responsabilités communes mais différenciées, que l’on trouve formulé au Principe 7 de celle-ci.  Par la suite, un comité intergouvernemental, composé de 30 experts nommés par les groupes régionaux sur la base d’une représentation géographique équitable, a été chargé de mettre en œuvre ce processus qui est censé prendre fin en 2014.

Le Comité a présenté les conclusions tirées des travaux qu’il a menés ces 12 derniers mois.  Il espère que les grandes options figurant dans le présent rapport et l’orientation stratégique de ses travaux constitueront le point de départ du débat futur sur le financement du développement durable et, conjuguées au rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, enrichiront les négociations intergouvernementales sur le programme de développement pour l’après-2015.

Le Comité espère également que les recommandations et l’analyse formulées dans le présent rapport contribueront à stimuler le débat que mèneront toutes les parties prenantes et à susciter des idées nouvelles et des solutions novatrices.  Un grand nombre de ces recommandations préconisent des échanges d’idées et d’expériences entre pays ainsi qu’une coopération internationale accrue fondée sur un partenariat mondial renouvelé pour le développement durable.

Rapport du Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable (A/68/970)

Ce rapport contient la proposition d’objectifs de développement durable et le compte rendu des travaux qu’a tenu le Groupe de travail ouvert à l’Assemblée générale.  Le Groupe recommande à l’Assemblée générale, à sa soixante-huitième session, de renvoyer à sa soixante-neuvième session la proposition du Groupe de travail ouvert pour examen et suite à donner dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015.

Suivi et l’application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme pour le développement durable des petits États insulaires en développement (A/69/319)

Rapport du Secrétaire général

Dans ce rapport le Secrétaire général rappelle que dans sa résolution 68/238, l’Assemblée générale a été consciente des difficultés et des besoins particuliers des petits États insulaires en développement, dont bon nombre ne sont pas sur la bonne voie pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.

M. Ban indique que le présent rapport expose les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice, comme l’Assemblée générale l’a demandé dans sa résolution 68/238.  Les organismes compétents des Nations Unies, dont les commissions régionales, ainsi que les organisations intergouvernementales régionales des petits États insulaires en développement, les grands groupes et les États Membres ont été consultés lors de son établissement, précise le Secrétaire général.

Rapport de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (A/CONF.223/10)

Ce rapport contient le compte rendu détaillé de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement qui a eu lieu à Apia, Samoa, du 1er au 4 septembre 2014.

Vers le développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations actuelles et à venir (A/69/314

Rapport du Secrétaire général

Le présent rapport porte sur la période aout 2012-aout 2014, écoulée depuis la publication du précédent rapport (A/67/313).  Il repose sur les contributions des organismes des Nations Unies, des organisations compétentes et des États Membres.  Le rapport de l’Association des États de la Caraïbe est reproduit en annexe du présent document.  Le Secrétaire général note qu’au cours de la période allant de 2010 à 2012, la Commission de la mer des Caraïbes s’est efforcée essentiellement de faire connaître aux États et aux institutions le rôle qu’elle pouvait jouer dans la région des Caraïbes.  Des territoires et des organisations situés à l’extérieur de la région des Caraïbes ont également été sensibilisés afin de mobiliser un appui financier pour les projets menés.

Le rapport relève que des progrès ont été faits en ce qui concerne les accords régionaux intéressant la mer des Caraïbes avec la ratification par la République dominicaine, en janvier 2014, du Protocole relatif à la pollution due à des sources et activités terrestres à la Convention pour la protection et la mise en valeur du milieu marin dans la région des Caraïbes.  Cette ratification portant ainsi à 11 le nombre total de ratifications du Protocole.  Adopté en 1999 et entré en vigueur le 13 août 2010, le Protocole est le seul accord régional de ce genre pour la prévention, la réduction et la maîtrise de la pollution marine due à des activités terrestres, note le Secrétaire général.

Mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/69/364

Rapport du Secrétaire général

Le présent rapport donne un aperçu de la mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, pour faire suite à la résolution 68/211 de l’Assemblée générale.  Il comprend également une partie sur la coopération internationale pour l’atténuation des effets du phénomène El Niño, conformément à la requête formulée par l’Assemblée générale dans sa résolution 67/208.

Le Secrétaire général indique dans ce rapport que, pour la quatrième année consécutive, les pertes économiques imputables aux catastrophes se sont élevées à plus de 100 milliards de dollars, soulignant ainsi qu’il est urgent d’anticiper les scénarios de risques à moyen et long termes et d’identifier des mesures concrètes pour limiter autant que possible l’apparition de risques futurs, réduire les niveaux de risques actuels et renforcer la résilience de la société, de l’environnement et de l’économie.

Les préparatifs de la troisième Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophe, qui aura lieu à Sendai (Japon), du 14 au 18 mars 2015, ont pris une place importante au cours des dernières années, relève le Secrétaire général.

Il note que dans toutes les régions, les pays ont progressivement avancé dans tous les domaines prioritaires du Cadre d’action de Hyogo.  Ils ont renforcé leurs cadres institutionnels, législatifs et politiques, en particulier concernant l’alerte rapide, la préparation au secours en cas de catastrophe, l’évaluation des risques, l’éducation, la recherche et la sensibilisation du public, intensifié les investissements et mis en place des mécanismes de transfert des risques, tels que l’assurance.

Le Secrétaire général suggère que les entités du système des Nations Unies intensifient leurs efforts pour intégrer la gestion des risques de catastrophe dans leurs programmes de coopération technique et apporter leur appui aux coordonnateurs résidents des Nations Unies, conformément au Plan d’action des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe aux fins du renforcement de la résilience.

Le Secrétaire général recommande en outre que les États Membres envisagent d’inclure un examen périodique du cadre de réduction des risques de catastrophe pour l’après-2015 et veillent à coordonner l’évaluation des progrès accomplis avec les objectifs et le programme de développement durable pour l’après-2015.

Il invite aussi les États Membres à envisager d’accroître leurs contributions financières au Fonds d’affectation spéciale pour la prévention des catastrophes, afin de garantir que la mise en œuvre du nouveau cadre bénéficiera d’un appui adéquat et flexible et que le secrétariat de la Stratégie disposera de l’assise financière et des capacités suffisantes pour répondre aux attentes et aux exigences croissantes vis-à-vis de ses services et de son appui.

Note du Secrétaire général sur l’application des Conventions des Nations Unies relatives à l’environnement (A/69/317)

Le Secrétaire général, par cette note, communique à l’Assemblée générale les rapports présentés par les secrétariats de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, et la Convention sur la diversité biologique.

Mise en œuvre de la Décennie des Nations Unies pour les déserts et la lutte contre la désertification (2010-2020) (A/69/311

Rapport du Secrétaire général

 Le présent rapport est soumis en application de la résolution 64/201 de l’Assemblée générale qui y priait le Secrétaire général de lui rendre compte, à sa soixante-neuvième session, des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Décennie des Nations Unies pour les déserts et la lutte contre la désertification (2010-2020).  Le rapport indique que la Décennie des Nations Unies pour les déserts et la lutte contre la désertification, proclamée par l’Assemblée générale, permet de faire mieux comprendre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse ainsi que la nécessité de renforcer la mise en œuvre de la Convention sur la lutte contre la désertification.

Le Secrétaire général y invite l’Assemblée générale à prendre note des activités et initiatives menées jusqu’ici pour promouvoir les objectifs de la Décennie et à engager à nouveau les États Membres, les commissions régionales et les organismes multilatéraux à envisager d’apporter au secrétariat de la Convention une aide à l’appui des initiatives spéciales menées pour marquer la Décennie ainsi que des autres manifestations et activités organisées à cet effet au niveau mondial.

L’Assemblée est également invitée à encourager les fondations et le secteur privé à appuyer et financer les activités de promotion des objectifs de la Décennie.  Enfin, consciente de l’occasion qu’offre la Décennie de former les jeunes à la bonne gestion des terres, l’Assemblée souhaitera peut-être souligner qu’il est nécessaire de renforcer les activités d’information des enfants et des jeunes, afin d’élever des générations comprenant les effets à venir des changements climatiques sur les terres.

Harmonie avec la nature (A/69/322)

Rapport du Secrétaire général

Le présent rapport aborde, en premier lieu, la dimension sociale du développement durable et, parallèlement, il étudie comment la relation holistique que les peuples autochtones entretiennent avec la terre nourricière depuis des temps immémoriaux a éclairé les scientifiques du monde moderne sur la nécessité de considérer la terre comme un système global dont aucune composante ne doit prendre le dessus sur les autres, un système indivisible, dans un continuum sans fin que les scientifiques ont appelé la science du système terrestre.

Ce rapport aborde également la question de la science du système terrestre, qui a ouvert la voie à la gouvernance du système terrestre, et à des modèles législatif et économique fondés sur le respect de la terre.   

Apparue depuis 10 ans, notamment en Amérique du Sud, la conception du bien-vivre incite à rechercher une façon différente de concevoir les modes de vie en se défaisant des modèles actuels de développement favorisant la croissance et l’exploitation des ressources naturelles, afin de privilégier une perception plus globale du monde, s’inspirant de la cosmovision des peuples autochtones où la notion de prospérité basée sur le confort matériel et la consommation n’existe pas.

Pendant la prochaine décennie, indique le Secrétaire général, l’humanité doit redoubler d’efforts pour rétablir un environnement sain pour les générations présentes et futures.  Chacun doit s’efforcer de bâtir un monde où toute activité humaine tient compte des limites de la terre, dans la dignité et le respect de la nature.  Si l’être humain veut survivre, il devra revoir la définition de la richesse, qui doit aller au-delà de l’accumulation financière et être plus proche de la recherche du bien-être en harmonie avec la nature, et il devra transformer les modèles économique et juridique dominants.

M. Ban note qu’afin d’alimenter le débat actuel sur la question de l’harmonie avec la nature en vue de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, il recommande d’inviter les éminents professionnels, penseurs et universitaires du réseau de savoirs sur la question de l’harmonie avec la nature qui travaillent à la pointe des sciences naturelles et sociales (physique, chimie, biologie, écologie, économie, sociologie, droit, déontologie, anthropologie, médecine et linguistique) à pousser plus avant la conceptualisation d’un nouveau paradigme de développement qui englobe les principes, les facteurs et les valeurs de la vie en harmonie avec la nature en s’appuyant sur les dernières données scientifiques disponibles, notamment celles qui émanent de centres d’excellence en sciences économiques, sociales et environnementales.

Le Secrétaire général en appelle également au soutien, grâce au site consacré à la question de l’harmonie avec la nature (www.harmonywithnatureun.org), des travaux entrepris par les États Membres, les grands groupes et les autres parties prenantes ainsi que le réseau de savoirs de plus en plus développé sur le sujet, conformément à ce qui est prévu dans le texte « L’avenir que nous voulons », afin de mettre en valeur des stratégies globales et intégrées qui conduiront l’humanité à vivre en harmonie avec la nature et à rétablir la santé et l’intégrité du système terrestre.

Il plaide également afin que les besoins de la planète et ceux de la population soient pris en compte équitablement dans le programme de développement pour l’après-2015 en menant des débats et dialogues équilibrés dans le cadre des activités visant à préparer l’élaboration de ce programme.

Promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables (A/69/323

Rapport du Secrétaire général

Le rapport rappelle que dans le document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, intitulé « L’avenir que nous voulons », appuyé par l’Assemblée générale dans sa résolution 66/288, les chefs d’État et de gouvernement et les représentants de haut niveau ont reconnu « le rôle capital que joue l’énergie dans le développement étant donné que l’accès à des services énergétiques modernes et durables aide à lutter contre la pauvreté, à sauver des vies, à améliorer la santé et à subvenir aux besoins fondamentaux de l’être humain ».

Dans le rapport, le Secrétaire général note que les sources d’énergie nouvelles et renouvelables sont désormais considérées dans le monde entier comme des options valables et importantes pour l’approvisionnement en énergie et comme des ressources clefs face aux défis planétaires tels que l’accès universel à l’énergie, la sécurité énergétique, les changements climatiques et, en dernière analyse, l’élimination de la pauvreté et le développement durable.

Il note que l’initiative Énergie durable pour tous a accompli des progrès remarquables dans la promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables au cours des dernières années et conduit la communauté internationale à modifier radicalement les systèmes énergétiques.

M. Ban indique que la maturation des marchés et des secteurs des énergies renouvelables offre des débouchés nouveaux, mais elle ne manque pas de s’accompagner de défis et d’incertitudes.  Il ajoute que ces deux dernières années ont été marquées par une baisse des investissements imputable à la crise économique mondiale, à l’évolution des politiques nationales et aux risques de concurrence émanant des nouvelles découvertes faites dans le domaine des combustibles fossiles non classiques.

Néanmoins, les années 2013 et 2014 ont connu une augmentation continue de l’utilisation des sources d’énergies renouvelables dans le monde, et le nombre de pays dotés de politiques et d’objectifs en matière d’énergies renouvelables n’a cessé de croître, relève M. Ban.  Toutefois, souligne le Secrétaire général, il reste encore beaucoup à faire pour ouvrir la voie à une croissance autonome des énergies renouvelables et pour en poursuivre le déploiement accéléré, condition sine qua non de la réalisation des objectifs universels clefs.

Le Secrétaire général préconise qu’afin de réduire les émissions résultant de la production d’énergie et d’appuyer la transition vers des systèmes de production d’énergie propres, il est nécessaire d’accroître les investissements dans la mise en valeur et le déploiement des sources d’énergie renouvelables et d’améliorer l’infrastructure et l’efficacité énergétiques.

Échanges

M. RABEE JAWHARA (République arabe syrienne) a déploré le fait que le rapport du Secrétaire général intitulé « Marée noire sur les côtes libanaises » a fait la part belle aux données relatives au Liban, mais qu’a contrario, on y voit peu d’informations sur les derniers développements relatifs à l’évaluation des dégâts sur les côtes syriennes.

Le représentant du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui a présenté ledit rapport, a dit qu’il prenait note des remarques du représentant de la République arabe syrienne et a promis qu’il transmettra ces observations aux auteurs du rapport.

Débat

Mme VALERIA DENISSE VILASECA CHUMACERO (Bolivie), parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a réitéré l’engagement des États membres de ce Groupe en faveur d’un développement durable qui place au centre l’éradication de la pauvreté.  Le développement durable doit être mené en conformité avec les Principes de Rio, en particulier celui de la responsabilité commune mais différenciée, a-t-elle rappelé.  Elle a aussi souligné le rôle critique que doit jouer la communauté internationale dans la fourniture de ressources financières adéquates, prévisibles et supplémentaires.  Il faut également, a-t- elle ajouté, combler le fossé numérique entre pays en développement et pays développés, les technologies étant l’un des principaux moyens de réaliser les objectifs de développement durable.

Insistant sur la mise en œuvre rapide du Document final de Rio+20, « L’avenir que nous voulons », la représentante a demandé au Forum politique de haut niveau de discuter de ses méthodes de travail lors de ses réunions en 2015.  Elle a rappelé que ce Forum devait faire preuve de leadership sur les questions de développement durable.  Le Forum doit à cet effet veiller à la cohésion et à la complémentarité des différents processus de suivi de Rio+20, a-t-elle recommandé.

Au sujet de la résolution que la Deuxième Commission adopte tous les deux ans sur la coopération internationale visant à réduire les incidences du phénomène El Niño, la représentante a appelé la communauté internationale à poursuivre le soutien qu’elle apporte au Centre de recherche sur El Niño, qui est situé en Équateur.  Elle a ensuite salué le résumé des dialogues structurés établi par le Président de l’Assemblée générale sur la possibilité d’un accord portant sur la mise en place d’un mécanisme de facilitation sur les technologies.  Elle a aussi salué les résultats de la Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement (PEID) qui s’est tenue à Samoa le mois dernier, se félicitant en particulier que des partenariats aient été conclus à cette occasion.

Mme Vilaseca Chumacero a également souligné l’importance des travaux en cours sur la réduction des risques de catastrophe et sur la résilience, qui est une question qui fait l’objet d’une proposition d’objectif de développement durable.  Inquiète des conséquences des activités humaines sur l’environnement et le développement, elle a indiqué que le Groupe des 77 et la Chine tenaient à lancer un appel pour que les entreprises et les sociétés humaines changent radicalement la façon dont elles produisent des biens et les consomment.  La représentante s’est aussi dite alarmée par le fait que les pays qui avaient fait des promesses concernant le financement du développement et l’apport d’un soutien technologique aux pays en développement pour qu’ils puissent faire face aux conséquences des changements climatiques ne respectent plus aujourd’hui leurs engagements et la parole donnée.  Elle a notamment plaidé en faveur de la mobilisation de ressources pour lutter plus efficacement contre la désertification.  Concernant la question de la biodiversité, elle a salué les mesures prises pour promouvoir l’accès aux ressources génétiques et l’utilisation juste des connaissances traditionnelles, tout en estimant qu’il y avait encore beaucoup à faire.  La représentante a appelé à cet égard l’attention de la communauté internationale sur la biodiversité unique de la mer des Caraïbes et l’a appelée à soutenir sa protection.

Mme KEREETA WHYTE (Barbade), parlant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a plaidé en faveur d’un programme de développement pour l’après-2015 qui soit « inclusif, transformateur, centré sur les personnes et qui place l’éradication de la pauvreté en son cœur ».  Ce programme devra aussi reconnaître les différences existant entre les pays, a-t-elle ajouté.  Elle a apprécié à cet égard que le Document final de la Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement (PEID), qui s’est tenue à Samoa le mois dernier, prenne en compte les défis particuliers qui se posent à ces pays.  Elle a demandé au Forum politique de haut niveau sur le développement durable de s’assurer du suivi de ce document final.

La CARICOM se félicite aussi du document produit par le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, ainsi que des travaux menés par le Comité d’experts intergouvernementaux sur le financement du développement durable, qui sont des travaux qui devraient être pris en compte dans les préparatifs de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, a dit Mme Whyte.  Elle a invité la communauté internationale à poursuivre son soutien à l’initiative visant à préserver la biodiversité de la mer des Caraïbes et a demandé de désigner cette mer comme une « zone spéciale ».

Parlant ensuite de l’ouragan Gonzalo, qui a touché l’est des Caraïbes, elle a rappelé que ce phénomène constitue un grand défi pour les États en développement à zone côtière de faible élévation.  Elle a appelé de ses vœux la conclusion d’un accord juridiquement contraignant sur les changements climatiques dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).  Il faut aussi, a-t-elle ajouté, mettre en œuvre les engagements pris lors du Sommet sur le climat le mois dernier.

Mme Whyte a dit que la CARICOM appréciait à cet égard les promesses faites lors du Sommet en faveur de la capitalisation du Fonds vert pour le climat, tout en soulignant qu’il fallait encore mobiliser 8 à 13 milliards de dollars pour arriver à cette capitalisation d’ici à la COP20 qui se tiendra à Lima en décembre prochain.  Cela permettrait au Fonds d’être opérationnel en 2015.  Les États de la CARICOM attendent aussi avec intérêt la Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophes, qui se tiendra au Japon en mars 2015.

Les pays de la CARICOM, a poursuivi Mme Whyte, restent engagés à mettre en œuvre la Déclaration de la Barbade sur l’énergie durable pour tous dans les PEID.  Elle a dit attendre avec intérêt les progrès qui seront accomplis dans ce domaine grâce aux partenariats établis lors de la Conférence de Samoa.  Enfin, elle a salué la Décennie des Nations Unies pour la biodiversité (2011-2020), qui offre l’occasion d’améliorer la gestion durable des montagnes et des océans.

M. JUAN CARLOS MENDOZA GARCÍA (Costa Rica) a pris la parole au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), et a souligné l’importance que la région attache à la réduction des risques de catastrophes.  Les changements climatiques et autres désordres environnementaux ont augmenté la fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles dans les pays latino-américains et caribéens.  La pauvreté et le sous-développement augmentent la vulnérabilité des États à l’impact et aux effets des catastrophes, particulièrement pour les pauvres qui en souffrent le plus et sont les moins bien équipés pour s’en protéger, a fait valoir le représentant.  La délégation costaricaine a ensuite demandé que cette dimension soit prise en compte dans le programme de développement pour l’après-2015.

Le représentant des pays de la CELAC a réitéré l’appel que ces États avaient lancé en faveur de l’adoption de mesures d’urgence pour réduire, interrompre, et inverser la perte de biodiversité, et s’est félicité que le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable en fasse mention en fixant plusieurs objectifs.  Enfin concernant les changements climatiques, dont les pays en développement souffrent le plus alors qu’ils y ont le moins contribué, la délégation du Costa Rica a appelé à respecter toutes les dispositions de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et du protocole de Kyoto. Plus concrètement, elle a demandé que le Fonds vert pour le climat soit correctement capitalisé et que les pays les plus vulnérables puissent y avoir un accès direct.

M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte), s’exprimant au nom du Groupe des États arabes, a relevé que l’élimination de la pauvreté est le défi le plus grand à relever et l’objectif majeur à intégrer dans le futur programme de développement pour l’après-2015.  Il a souhaité que le tâche du Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable serve de référence à l’élaboration du futur programme de développement.  Il a proposé que ce programme puisse s’atteler à créer un système international juste et durable, afin de combler l’écart entre pays développés et pays en développement, tout en veillant à la mise en œuvre de tous les engagements pris depuis la Conférence de Rio de 1992 (Sommet de la Terre).  Le représentant a par ailleurs appelé les États à assurer un transfert de technologies propres en faveur des pays en développement.

Il a ensuite déclaré que les conséquences des changements climatiques « pourraient s’apparenter à celles d’une explosion nucléaire ».  Il a émis le vœu que la communauté internationale parvienne à mettre en place et à adopter sur la question un accord juridiquement contraignant qui prendrait le relais du Protocole de Kyoto après 2020.  Le représentant a aussi noté que la question de l’accès à l’énergie est cruciale pour les pays en développement.  Il a une fois de plus plaidé en faveur de transferts de technologies vers ces pays, notamment dans le domaine de l’exploitation des sources d’énergie renouvelables.  Il a également insisté que l’eau est un élément clef du développement durable, soulignant que la région du monde où se situent la plupart des pays arabes est marquée par la désertification, ce qui compromet ses chances de développement.  Il a aussi salué la création d’un mécanisme sur le traitement de la question de la dette souveraine des États.  Le Groupe arabe estime, a-t-il indiqué, que la communauté internationale doit assumer ses responsabilités en ce qui concerne la question de l’occupation du territoire d’un État par une force étrangère, ce qui est notamment le cas de la Palestine et du Golan arabe syrien occupés.  Le Groupe des États arabes demande la mise en œuvre de toutes les mesures qui permettraient d’éliminer les obstacles qui empêchent les peuples de ces territoires occupés de jouir de leur droit à l’autodétermination, a dit le représentant. 

Mme PORNPRAPAI GANJANARINTR (Thaïlande) a déclaré au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) qu’au-delà de l’objectif d’éradication de la pauvreté, les objectifs de développement pour l’après-2015 devaient prendre en compte les principes d’universalité, d’égalité, d’équité et d’accessibilité, tout en laissant une marge de latitude aux pays et en rejetant une approche « taille unique ».  « Il faudrait explorer les moyens de renforcer les capacités nationales des pays afin de leur permettre d’atteindre les objectifs de développement durable, particulièrement du point de vue de la bonne gouvernance, de la responsabilité, de l’état de droit et de la mise en place d’institutions fortes », a souligné Mme Ganjanarintr.

La représentante de la Thaïlande s’est également prononcée en faveur d’une plus grande synergie entre le Forum politique de haut niveau pour le développement durable et le reste du système de l’ONU pour mettre en œuvre le prochain programme de développement.  Elle a salué la tenue prochaine de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, qui se tiendra à Addis-Abeba, afin d’évaluer les progrès accomplis en la matière, identifier les nouveaux problèmes et renforcer le processus de suivi.

Enfin elle a annoncé l’avènement prévu l’an prochain de la Communauté de l’ASEAN, qui sera un exemple remarquable de coopération Sud-Sud.  La Communauté de l’ASEAN jouera un rôle important aux cotés des structures déjà existantes de la traditionnelle coopération Nord-Sud.  Elle promouvra une économie de marché ouverte et inclusive qui devrait permettre à la région de progresser dans l’éradication de la pauvreté.  Elle a conclu son intervention en évoquant les mécanismes actuels de l’ASEAN qui permettent à cette organisation régionale d’améliorer la prévention, la réaction, les secours et la reconstruction après les catastrophes naturelles, et elle a demandé que cela soit pris en compte dans le programme de développement pour l’après-2015.

Mme ESTHER MCHEKA CHILENJE NKHOMA (Malawi), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a dit attendre avec impatience le rapport de synthèse du Secrétaire général sur les objectifs de développement durable (ODD), lequel servira de base aux négociations pour le programme de développement pour l’après-2015.  Elle a également rappelé que le rapport du Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable doit servir de référence à l’élaboration du futur programme de développement.  Mme Chilenje Nkhoma a en outre souligné que ce futur programme devrait être bâti sur les acquis des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et que l’éradication de la pauvreté, spécialement dans les États en développement d’Afrique, doit en rester l’objectif central.  Elle a rappelé, à ce propos, que l’éradication de la pauvreté avait été identifiée comme un prérequis pour le développement durable dans le document intitulé « L’avenir que nous voulons », adopté au terme des travaux de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, encore appelée « Conférence Rio+20 ».

Mme Chilenje Nkhoma a ensuite souligné que le Groupe des États d’Afrique réaffirme l’importance du respect des principes agréés à la Conférence Rio+20, notamment celui de la « responsabilité commune mais différenciée », ajoutant que les partenaires internationaux ont un rôle important à jouer dans la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015, notamment en respectant les engagements pris en matière d’assistance aux stratégies de développement des pays les moins avancés.  Elle a en outre précisé que l’allocation des fonds destiné à la mise en œuvre du futur programme doit tenir compte de la situation et des besoins des pays qui ont un statut particulier, notamment les pays africains, les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral, les petits États insulaires en développement (PEID), ou les pays en conflit ou sortant de conflit.

La représentante du Malawi a par ailleurs indiqué que l’Afrique a consenti d’énormes efforts pour son progrès, et que le continent a besoin, plus que jamais, de partenariats renforcés pour promouvoir son développement.  Dans ce contexte, elle a appelé les pays industrialisés à tenir l’engagement qu’ils ont pris de fournir 100 milliards de dollars par an, d’ici à l’année 2020, au financement du Fonds vert pour le climat.  Mme Chilenje Nkhoma a précisé que l’Afrique, qui est affectée par les phénomènes de la sécheresse, de la dégradation des terres, des inondations et de la désertification est le continent le plus vulnérable aux changements climatiques, notamment quand on tient compte du fait que la population de l’Afrique pourrait atteindre deux milliards en 2050, et que cette dernière dépend en grande majorité de l’agriculture pour subsister. 

M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a déclaré au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), que l’effort de développement au cours de la période de l’après-2015 devait se concentrer sur la mise en place de capacités de production pour créer des emplois décents capables de contribuer de manière durable à l’éradication de la pauvreté, au financement de services sociaux, et à la mise en place d’un moteur de croissance durable.

La délégation du Bangladesh a également souligné l’impact des changements climatiques sur les PMA.  Cinquante et un pour cent des décès provoqués par des catastrophes liées au climat et survenues entre 1980 et 2013 ont eu lieu dans les PMA, soit 5 fois plus que la moyenne mondiale.  Ces trois dernières années, ce taux est monté à 67%, soit plus de 5 fois la moyenne mondiale.  Dans cette optique, il est d’une importance vitale, pour que les PMA puissent s’adapter, que les pays développés parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique tiennent l’engagement qu’ils ont pris de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020, afin de capitaliser le Fonds vert pour le climat.  Le Bangladesh et les autres PMA estiment que la lutte contre la désertification et la dégradation des terres doit également être au cœur des objectifs de développement, car elles représentent des obstacles majeurs au développement des PMA dont l’économie repose largement sur des ressources naturelles fragiles, a dit la délégation.

La dégradation des terres et la désertification menacent directement les moyens de subsistance de 900 millions de personnes vivant dans les PMA, et contribuent à l’instabilité politique et, dans certains cas, ont été des facteurs dans l’éclatement de conflits armés, a prévenu la délégation du Bangladesh.  Le Bangladesh et les autres PMA plaident d’autre part pour que leur soit facilité un accès universel à des services énergétiques modernes d’ici à 2030, car jusqu’à présent le manque d’accès à l’énergie a empêché les PMA de transformer structurellement leur économie.

Mme MARGO REMINISSE DEIYE (Nauru), parlant au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a souligné les questions qui sont prioritaires pour ces pays particulièrement vulnérables.  Il a soutenu les travaux menés par le Forum politique de haut niveau sur le développement durable en faveur de la mise en œuvre des engagements pris dans ce domaine.  Il a demandé au Forum de consacrer suffisamment de temps à la mise en œuvre des questions et priorités des petits États insulaires en développement (PEID).  Il faut, a-t-il ajouté, assurer une meilleure coordination des suivis des différents processus engagés au sein des Nations Unies, notamment à l’Assemblée générale, à l’ECOSOC et au Forum politique de haut niveau. 

En ce qui concerne le Document final de la Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement qui s’est tenue à Samoa le mois dernier, il a appelé la communauté internationale à mettre en œuvre les engagements pris.  Il a dit que les États membres de l’AOSIS attendaient avec intérêt les travaux de la Deuxième Commission sur les projets de résolution relatifs à la réduction des risques de catastrophe, la lutte contre la désertification, la préservation de la biodiversité et les énergies renouvelables.  Il a aussi rappelé que les changements climatiques restent le plus grand défi posé aux pays insulaires, ce qui l’a conduit à demander la conclusion d’un accord juridiquement contraignant sur le climat en 2015 qui soit « ambitieux, complet et significatif ». 

M. THIEBAULT, Union européenne, a souhaité que la communauté internationale s’engage en faveur d’un programme de développement pour l’après-2015 transformateur, afin de renforcer la lutte contre la pauvreté.  À cet égard, il a jugé cruciaux les travaux du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable et ceux du Comité d’experts sur le financement du développement durable.  Le représentant a dès lors souhaité que les discussions de la Deuxième Commission ne fassent pas double emploi avec celles engagées dans le cadre du processus intergouvernemental, et en particulier avec les négociations sur le programme de développement pour l’après-2015.  Il faudrait donc, a-t-il suggéré, que les résolutions préparées par la Deuxième Commission ne se concentrent pas sur le fond mais plutôt sur les modalités opérationnelles de la mise en œuvre et du suivi de Rio+20.  Cela nous permettrait, a-t-il expliqué, de concentrer notre temps et nos ressources limités sur les préparatifs des négociations à venir sur le programme de développement pour l’après-2015, notamment sur la question du financement du développement durable.

Le représentant de l’Union européenne a demandé en particulier aux délégations de ne pas engager de discussions de fond sur les questions suivantes: réduction des risques de catastrophe, énergies renouvelables, biodiversité, et désertification et dégradation des sols.  Ces questions, a-t-il expliqué, sont déjà débattues dans d’autres processus intergouvernementaux et seront traitées dans le programme de développement pour l’après-2015.  Il a cependant proposé à la Commission de discuter de manière approfondie de deux projets de résolution: celle portant sur les petits États insulaires en développement (PEID), afin d’assurer le suivi de la Conférence de Samoa; et celle sur les établissements humains, afin de prévoir les modalités les plus efficaces et les plus économiques de la prochaine Conférence Habitat III.  Enfin, il a invité la Commission à saisir l’élan donné lors du Sommet sur le climat en septembre, en vue de la tenue des prochaines Conférences de parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).  Toutes les discussions de la Deuxième Commission devraient contribuer à l’objectif de conclure un accord juridiquement contraignant sur la question climatique, sans pour autant empiéter sur le processus en cours, a estimé le représentant.

M. THEMBELA OSMOND NGCULU (Afrique du Sud) a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 intègre les trois piliers du développement durable de manière équilibrée, et qu’il tienne compte des particularités et programmes régionaux de développement comme le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Il a émis le vœu que le processus intergouvernemental qui doit conduire à l’adoption du futur programme ne soit pas marqué par des doublons et des répétitions de tâches déjà menées par d’autres instances.  Il a plaidé afin que des efforts soient engagés pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à la fin de 2015, afin que le programme de développement qui suivra puisse partir sur de bonnes bases.

Le représentant a également appelé à « une riposte collective de la communauté internationale aux défis posés par les changements climatiques ».  Chacun doit assumer ses responsabilités, a-t-il aussi noté, précisant que le Fonds vert pour le climat a un pouvoir transformateur pour mobiliser et catalyser les ressources financières en faveur de l’adaptation aux conséquences des changements climatiques, notamment dans les pays en développement.  Le représentant a enfin relevé que le Protocole de Nagoya portant sur l’accès aux ressources génétiques et sur le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation, qui est aussi relatif à la Convention sur la diversité biologique, était un instrument important pour le partage juste et équitable des richesses offertes par la biodiversité.

M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) s’est félicité du fait que depuis Rio+20 en 2012, le développement durable soit devenu le catalyseur de la revitalisation du programme de développement des Nations Unies.  Il a salué le rapport du Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable, et le travail du Comité intergouvernemental sur le financement du développement durable.  Il a également rappelé que l’Assemblée générale, par sa résolution 68/309, avait décidé que les propositions du Groupe de travail ouvert devraient servir de base pour l’intégration des objectifs de développement durable (ODD) dans le programme de développement pour l’après-2015.  Il a souligné que cette décision reconnaissait ainsi le rôle majeur du Groupe de travail ouvert en tant qu’unique processus intergouvernemental mis en place dans le cadre du suivi de Rio+20 et dans le contexte de l’élaboration du futur programme de développement pour l’après-2015.  Le représentant a ensuite souligné que le Forum politique de haut niveau pour le développement durable devrait veiller au suivi de la mise en œuvre du programme de développement en cours d’élaboration, et ce, dès l’année 2016.

M. Patriota a ensuite souhaité que la douzième Conférence des États parties à la Convention sur la diversité biologique, qui se tient du 15 au 26 octobre en République de Corée, puisse permettre l’obtention de résultats positifs.  Il a salué l’entrée en vigueur, le 12 octobre dernier, du Protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation, ajoutant que l’accès à ces ressources et le partage des bénéfices qui en sont tirés devraient maintenant être effectifs.  Il a enfin indiqué que le Brésil accordait le plus grand intérêt à la coopération pour la lutte contre les changements climatiques, annonçant aussi que son pays avait pris l’engagement de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 36 à 39% d’ici à 2020, et que le Brésil avait diminué de 79% son taux de déforestation au cours des 10 dernières années.

Mme RONIT BEN DOR (Israël) a noté que le problème de la désertification, qui n’est plus un problème cantonné à l’Afrique et à l’Asie mais tend à s’étendre en raison des pratiques agricoles, de la déforestation et des changements climatiques, devait être une priorité de la communauté internationale.  « Si nous ne remédions pas à cette situation bientôt, le processus de désertification va continuer à s’étendre, avec des conséquences graves pour notre capacité à nourrir nos populations », a-t-elle averti.  Israël, dont 60% du territoire est désertique, attache une grande importance à s’attaquer à ce problème sous plusieurs aspects avec ses partenaires, a dit Mme Ben Dor.

Elle a également évoqué deux aspects complémentaires du développement durable.  Le premier tient à la nécessité de promouvoir les droits et le rôle des femmes dans l’économie, ainsi qu’au sein de leurs communautés et de leurs familles, tandis que le second a trait à la nécessité de faire participer la société civile aux délibérations de la communauté internationale.  « La société civile a une expérience précieuse dans l’établissement de priorités dans les politiques à mettre en œuvre, ainsi que dans le suivi de cette mise en œuvre et elle joue un rôle crucial quand il s’agit de veiller à ce qu’il n’y ait pas d’abus », a-t-elle souligné.

Mme MAY-ELIN STENER (Norvège) a salué les travaux du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable et a invité la Deuxième Commission et les États Membres à faire le pas supplémentaire qui permettra de rendre ces objectifs gérables par les gouvernements, communicables au public et mesurables pour la reddition de comptes.   Les objectifs de développement durable doivent être basés sur les OMD, être réalistes, ambitieux, concrets et mesurables, a-t-elle demandé, espérant en outre que leur nombre serait limité.  En même temps, elle a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 aille plus loin que les OMD. 

La représentante a prévenu que le développement durable ne pourra pas être atteint si on ne remédie pas au problème que représente le réchauffement climatique.  Elle a vanté les mérites du secteur privé dans ce domaine et a appelé le secteur public à en tirer parti.  La Norvège, a-t-elle assuré, continuera à contribuer dans ce domaine au financement en faveur des mesures dont ont besoin les pays en développement, et elle s’engage à participer au Fonds vert pour le climat.  S’agissant du cadre de réduction des risques de catastrophes, elle a souhaité qu’il soit simple et facile à mettre en œuvre.  Elle a aussi plaidé en faveur du développement durable des PEID et de l’initiative énergie durable pour tous (SE4ALL).

M. SUÁREZ MORENO (Venezuela) a jugé que le rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable devait être intégralement préservé, et ne devait faire l’objet d’aucune renégociation.  Il a précisé que « pour contrebalancer les effets d’une structure économique internationale inégale et injuste », le programme de développement pour l’après-2015 devait particulièrement s’attacher à fournir aux États des moyens de mise en œuvre suffisants, passant à la fois par l’aide publique au développement, la coopération et un accès aux technologies.

Il a également annoncé qu’en préparation de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP20) prévue à Lima en décembre, le Venezuela accueillerait du 4 au 7 novembre la première « Pre-COP sociale du changement climatique », qui sera un espace de dialogue entre organisations gouvernementales et non gouvernementales pour leur permettre de poser les bases d’une alliance nécessaire.

M. MATEO ESTREME (Argentine) a parlé des défis au développement posés par les changements climatiques et par les risques de catastrophes naturelles, la désertification, les atteintes à la biodiversité, et s’est félicité de l’opportunité que présentent les sources d’énergie renouvelables.  Concernant spécifiquement le problème de la désertification, trop négligé jusqu’à présent, M. Estreme a noté que des zones arides et semi-arides couvraient 75% de l’Argentine tout en lui fournissant néanmoins la moitié de la richesse nationale, avec des productions d’exportation très profitables à l’économie nationale.  « Dans ce sens l’Argentine est pleinement consciente de la richesse de ces écosystèmes du point de vue productif et culturel, et de leurs avantages productifs, mais aussi de leur vulnérabilité aux problèmes climatiques et aux actions humaines. »

M. Estreme a par ailleurs insisté sur la nécessité de travailler à la mise en place rapide d’un mécanisme facilitant les transferts de technologies.  En effet « la technologie est un outil puissant dans tous les aspects de l’activité » humaine et pour atteindre les objectifs de développement durable », a-t-il dit.

Mme SARA LUNA CAMACHO (Mexique) a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 s’appuie sur une base institutionnelle solide et cohérente.  « Il est important d’éviter de créer des structures bureaucratiques et institutionnelles qui doublonnent et rendent sans importance les discussions de cette Organisation », a dit la délégation mexicaine.

« Nous devons rompre avec la vision compartimentée créée par le mécanisme traditionnel de suivi de la mise en œuvre des programmes d’action issus des grandes conférences », a ajouté la représentante.  Cela devrait passer notamment par la création de synergies entre l’Assemblée générale et le Conseil économique et social, grâce au Forum politique de haut niveau pour le développement durable.  La délégation du Mexique a préconisé que l’organisme chargé d’assurer des synergies soit « dynamique » et « sans lourdeurs bureaucratiques », et devienne le lieu privilégié des propositions et des actions de suivi de la mise en œuvre du programme de développement.  C’est de là que devrait être élaborées des politiques claires et opérationnelles que le Conseil économique et social et la Deuxième Commission de l’Assemblée générale seraient ensuite chargés de disséminer dans l’ensemble du système onusien.

La délégation du Mexique a également apporté le soutien de son pays au programme de réduction des risques de catastrophes naturelles, à la lutte contre les changements climatiques, et aux mesures de protection de la biodiversité.

M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a demandé que les pays développés jouent un rôle plus important pour aider les petits pays en développement à s’adapter aux changements climatiques, et à accéder à des financements dans ce domaine.  Il a rappelé qu’à Copenhague en 2009, la Malaisie s’était engagée à réduire volontairement de 40% l’intensité de ses émissions de dioxyde de carbone en 2020 par rapport au niveau qu’elles atteignaient en 2005 – pour autant qu’elle reçoive des financements et des transferts de technologies de la part des pays développés.  L’assistance promise n’est pas arrivée, alors que pourtant la Malaisie a tenu sa promesse, avec une réduction de 33% déjà.

Sur son propre territoire, la Malaisie fournit des assistances financières et des incitations fiscales aux utilisateurs et aux producteurs de technologies et de produits verts.  Elle vise une proportion de 10% d’énergie renouvelable dans sa consommation totale d’ici à 2020.

M. Haniff a souligné que la Malaisie s’engageait toujours à ce que les forêts continuent à couvrir au moins 50% de son territoire dans l’avenir, contre 62,4% actuellement, « ce qui est remarquable par rapport à d’autres pays développés et en développement ».

Mme TOMOKO ONISHI (Japon) a annoncé que le Japon avait l’intention de publier « dès que possible » sa contribution en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, prévue aux termes de la Conférence de Varsovie sur le Climat (COP19) de novembre dernier.  Quant au Fonds vert pour le climat, dont le principe avait été arrêté à Copenhague en 2009, « le Japon est en train d’envisager la possibilité de lui verser une contribution appropriée dès que les conditions nécessaires seront réunies ».

Alors que son pays doit accueillir en mars à Sendai la troisième Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophe, la représentante a souhaité que les conclusions auxquelles parviendra cette rencontre fournissent une contribution importante au programme de développement pour l’après-2015.

Elle a aussi évoqué la Conférence mondiale de l’UNESCO sur l’éducation en vue du développement durable, qui se tiendra à Nagoya et Okayama, au Japon, en novembre.  « Il ne fait pas de doute que l’éducation joue un rôle essentiel pour la promotion du développement durable, car il n’y a pas d’autre solution pour changer la façon d’agir et de penser des gens sur cette planète », a conclu la délégation japonaise.

M. AMIT NARANG (Inde) a estimé que dans un contexte où 1,6 milliard de personnes sont privées de toute dignité, et que dans le même temps la consommation effrénée de combustibles fossiles au cours du siècle dernier a laissé la planète au bord du gouffre, « le développement durable s’avère être une nécessité et non pas une option ».  Il a ainsi indiqué que le développement durable, notamment la prise en compte équitable de ses trois piliers, (social, économique et environnemental), devrait guider les discussions qui ont cours pour l’élaboration du nouveau programme de développement.  Il a déclaré que l’objectif de cette session de travaux devra être d’envisager les moyens d’intégrer les objectifs de développement durable (ODD), établis par le Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les ODD, dans le programme de développement pour l’après-2015, et non pas de renégocier les conclusions auxquelles a abouti le Groupe de travail.  M. Narang a relevé que le développement durable passe par l’accès et l’utilisation de l’énergie, et que les pays en développement, catégorie à laquelle appartient l’Inde, ont besoin d’un accès plus aisé aux sources d’énergie, notamment celles renouvelables.  Il a enfin demandé un financement durable et un transfert de technologies adéquats en faveur des pays en développement, et a plaidé pour que les pays du Nord adoptent des modèles de consommation plus durables et plus responsables.

M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a demandé aux États Membres et à la communauté internationale de s’attaquer de manière collective et multidimensionnelle au problème créé par les changements climatiques.  Il s’est félicité de l’étape importante qu’a constitué, à cet égard, le Sommet sur le climat tenu le mois dernier au Siège de l’ONU à New York.  Il a appelé de ses vœux le succès des Conférences des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui se tiendront à Lima à la fin 2014, et à Paris à la fin 2015.  Ces rencontres doivent aboutir à l’adoption et la signature par tous les pays d’un accord juridiquement contraignant, a souligné le représentant.  M. Kohona a appelé les pays développés à tenir les promesses et les engagements qu’ils ont pris à l’égard des pays en développement en termes de transfert de technologies, de soutien financier et de renforcement des capacités.  Il a ensuite détaillé ce qu’a fait son pays, le Sri Lanka, en matière de protection de l’environnement, citant notamment l’augmentation des surfaces de couverture forestière et de la part d’énergie renouvelable dans la consommation énergétique sri-lankaise.

Mme HUA YE (Chine) a regretté que les financements manquent en ce qui concerne l’assistance dont ont besoin les pays en développement.  Elle a plaidé en faveur de la mise en œuvre de toutes les recommandations adoptées à la Conférence Rio+20, dont celle ayant trait au respect du principe de responsabilité commune mais différenciée.  Elle a rappelé que le futur programme de développement devrait viser en premier l’éradication de la pauvreté, tout en assurant un équilibre entre les trois piliers du développement durable, comme l’a prescrit le Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale sur les objectifs de développement durable.  La représentante a également souhaité que le rôle de chef de file que joue l’ONU soit renforcé dans le processus actuel, notamment en s’assurant que le Forum politique de haut niveau puisse veiller à ce que les préoccupations et les besoins des pays en situations particulières soient pris en compte dans le programme de développement durable pour l’après-2015.  En ce qui concerne les changements climatiques, la représentante a souhaité que les Conférences des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP), notamment les prochaines COP20 et COP21 de Lima et Paris, permettent aux États Membres de parvenir à un accord consensuel sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre.  Elle a promis que la Chine allait, pour sa part, tenir ses obligations internationales en promouvant un développement économique sobre en émissions de carbone.

M. AMAN HASSEN (Éthiopie) a salué les travaux du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable et s’est félicité que l’Assemblée générale ait décidé de les prendre comme base pour élaborer le programme de développement pour l’après-2015.  Il a aussi pris note du rapport du Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable.  En ce qui concerne le Forum politique de haut niveau, il a rappelé qu’il devait servir de cadre pour l’examen et le suivi de la mise en œuvre des OMD et du programme de développement pour l’après-2015.

Dans la définition du programme de développement pour l’après-2015, M. Hassen a suggéré qu’il soit tenu compte des besoins de tous les pays, en particulier de ceux des pays les moins avancés (PMA) et des pays africains.  Le programme de l’après-2015 devra se baser sur les OMD et se concentrer sur les trois dimensions du développement durable, qui sont économique, sociale et environnementale.  Le représentant a aussi appelé à trouver une solution au problème posé par les changements climatiques, notamment en se mettant d’accord sur un accord juridiquement contraignant portant sur les émissions de gaz à effet de serre d’ici à la fin de 2015 et en finançant le Fonds vert sur le climat.  M. Hassen a conclu son intervention en expliquant la façon dont son pays poursuit le développement durable, notamment par le biais de politiques environnementales.

M. DENIS ZDOROV (Bélarus) a espéré que le Forum politique de haut niveau donnerait aux États Membres l’occasion de discuter pleinement des questions stratégiques de développement et de relancer les débats à l’Assemblée générale et à l’ECOSOC sur cette thématique.  Il faut aussi que la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui se tiendra à Paris fin 2015, donne des résultats positifs, a-t-il souhaité, en annonçant que le Bélarus était déjà prêt à participer à celle qui aura lieu à Lima à la fin de 2014.  Il a proposé à la Commission de prévoir un système d’encouragement destiné aux États qui réduisent leurs niveaux d’émissions de gaz polluants, ainsi que pour reconnaître les États qui se montrent respectueux de l’environnement.  Il a recommandé la mise en place d’un mécanisme de transfert des technologies respectueuses de l’environnement, sous l’égide de l’ONU.  S’inquiétant de la baisse des investissements dans le secteur des énergies renouvelables, il a plaidé en faveur d’une coopération efficace pour relancer les financements dans ce domaine.  Tous ces éléments devront être pris en compte dans le programme de développement pour l’après-2015, a-t-il demandé.

M. HASSAN ALI HASSAN ALI (Soudan) a déclaré que le Soudan a mis en place un plan national d’adaptation et d’atténuation des effets des changements climatiques, mais que les financements font défaut pour sa pleine mise en œuvre.  Il a indiqué que les changements climatiques conduisent à l’insécurité alimentaire, notamment dans les pays les moins avancés, y compris le Soudan.  Il a ainsi estimé qu’il est urgent de lutter contre les changements climatiques, particulièrement dans les pays les plus vulnérables.  Il a appelé la communauté internationale à agir de manière concertée et coordonnée, notamment en mettant en œuvre les transferts de technologies propres dont ont besoin les pays en développement.

M. MICHAEL GRANT (Canada) a plaidé pour que les différents sujets relatifs aux Objectifs du Millénaire pour le développement, encore en suspens du fait de leur mise en œuvre incomplète, restent des questions prioritaires, à commencer par la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants.  « Parce que l’autonomisation des femmes et des filles est un préalable à la réduction de la pauvreté, à la paix et au développement durable, toute discussion sur le développement durable doit s’articuler autour des principes de l’égalité entre les hommes et les femmes, et entre les filles et les garçons », a-t-il ajouté.

Enfin M. Grant a noté que la croissance économique et les actions et investissements du secteur privé, qui sont les « principaux moteurs de réduction de la pauvreté », devaient être encouragés d’une façon socialement inclusive et qui soit durable sur le plan environnemental, de façon à réduire la pauvreté.

M. SHEIKH AHMAD MOHAMED AL-THANI (Qatar) a dit que la constitution du Qatar prescrit la préservation de l’environnement, et que son pays s’est engagé à mettre en œuvre les recommandations issues de la Conférence Rio+20.  Il a rappelé l’importance de l’équilibre des trois piliers du développement durable dans le

futur programme de développement pour l’après-2015.  Dans le cadre de la prévention des catastrophes, il a insisté sur le besoin d’échanges d’expériences entre pays afin de se prémunir des conséquences causées par des phénomènes naturels désastreux.  Il a aussi relevé que le Qatar entend réduire ses émissions de gaz à effet de serre et s’est engagé dans l’adoption de technologies propres.

M. RABEE JAWHARA (République arabe syrienne) a fait remarquer que les activités des groupes terroristes entravent les efforts de développement de la Syrie.  Ces groupes profitent des ressources naturelles du pays, notamment le pétrole, en utilisant une méthode d’extraction rudimentaire, a-t-il dénoncé.  Il a critiqué le fait que ce pétrole était vendu à des pays de l’Union européenne par le biais de la Turquie.  Il a dénoncé l’émanation de gaz toxiques qui résultent de ces modes d’extraction et qui menacent la santé des Syriens.  Le représentant a demandé à la communauté internationale d’apporter son appui à la lutte que mène son pays contre le terrorisme.

Il a cependant demandé comment on pouvait faire confiance à des gouvernements qui imposent des sanctions illicites à la Syrie, entravant ainsi l’accès des Syriens à la santé et à l’éducation.  « Comment apprécier les efforts des pays donateurs qui imposent des conditions au financement des programmes des Nation Unies destinés à aider les Syriens? » s’est demandé le représentant.  C’est ainsi que le PAM a dû réduire récemment son aide financière à la Syrie, a-t-il regretté.  Le représentant a aussi rappelé la marée noire qui avait pollué les côtes du Liban et de la Syrie en 2006, à cause des raids menés par Israël sur une centrale électrique du Liban.  Il s’est plaint que son pays ait eu à nettoyer ses côtes sans aucune aide internationale.

Mme KHABAT AHMED NAJIB AL-BARWARI (Iraq) a relevé que le Gouvernement iraquien a mis en place une stratégie nationale de prévention des catastrophes qui s’inscrit en droite ligne de la stratégie arabe en la matière et qui répond aux exigences du Cadre d’action de Hyogo.  Elle a aussi parlé d’un certain nombre de mesures que l’Iraq a mis en place pour préparer sa réponse aux catastrophes.

M. AHMED SAREER (Maldives) a déclaré que les conséquences d’un irréversible changement climatique menacent les progrès accomplis par les Maldives en matière de développement, et entravent les progrès encore attendus.  « Il ne fait pas de doute que la communauté internationale a échoué à tenir ses engagements », a-t-il regretté, énumérant les menaces directes que le réchauffement de la planète fait peser sur son pays.  La montée du niveau des eaux des océans, l’érosion des côtes, le blanchiment du corail à grande échelle et l’acidification des mers menacent les petites îles dont le relief est caractérisé par la très faible altitude de leur territoire, et fragilisent profondément les récifs coralliens.  Or ces récifs non seulement constituent les fondations de notre territoire, mais sont aussi primordiaux pour les deux principales activités économiques des Maldives: le tourisme et la pêche, a dit M. Sareer en ajoutant qu’avec les infiltrations d’eau salée, les ressources en eau douce des Maldives sont aussi de plus en plus menacées.

Jusqu’à présent, les Maldives font tout leur possible pour contribuer à la préservation de l’environnement.  En effet le commerce des ailerons de requin et le braconnage des tortues sont interdits depuis les années 1970, a dit le représentant en ajoutant que la pêche se pratique exclusivement à la canne, et que le tourisme s’est développé en respectant un strict principe de précaution.  Mais la communauté internationale devrait redoubler d’efforts pour aider les petits États insulaires, a estimé M. Sareer.

Exprimant son soutien aux conclusions du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, « qui ne doivent pas être renégociées », M. Sareer a particulièrement salué la formulation d’un objectif spécifiquement centré sur la protection des océans, qui pour les petits États insulaires en développement représentent le centre et la source de leur vie, de leur subsistance et de leur identité.  Il a souligné que bien que les Maldives soient déjà un pays à revenu intermédiaire, il leur faut toujours une assistance pour surmonter leurs difficultés propres en tant qu’archipel de faible altitude, reculé et étendu, avec des coûts de transport à l’international comme intérieurs très élevés.

 

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