En cours au Siège de l'ONU

Session extraordinaire sur la COVID-19 à l’Assemblée générale: appels à faire du vaccin un bien public mondial et à annuler les dettes extérieures

Trente et unième session extraordinaire,
2e séance - Matin, après-midi & soir
AG/12293

Session extraordinaire sur la COVID-19 à l’Assemblée générale: appels à faire du vaccin un bien public mondial et à annuler les dettes extérieures

C’est debout, unis dans le silence, en hommage aux 1,3 million de victimes de la pandémie de COVID-19, que les États Membres ont entamé, ce matin, sous la coupole de l’Assemblée générale, la trente et unième session extraordinaire qui se tient sur deux jours. 

Le segment d’ouverture a été suivi de onze heures ininterrompues de débat général auquel ont participé 105 chefs d’État et de gouvernement et ministres, par le biais de vidéos préenregistrées, qui ont partagé leurs expériences sur la riposte au niveau national, et parfois régional.  Les vidéos étaient introduites par les ambassadeurs présents dans la salle. 

« Les participants à cette session sont réunis aujourd’hui pour tracer la voie et mettre fin à la souffrance des personnes que nous servons », a posé d’emblée le Président de la soixante-quinzième session de l’Assemblée générale.  Se voulant rassembleur, M. Volkan Bozkir a souligné que ce n’était pas le moment de pointer du doigt. 

Le Secrétaire général de l’ONU a rappelé à cette occasion son appel à un cessez-le-feu mondial qui doit permettre aux pays de se concentrer sur la lutte contre le virus.  M. António Guterres a recommandé un plan de relance d’au moins 10% du PIB mondial et l’allégement de la dette de tous les pays en ayant besoin.  Ces mesures risquant d’être insuffisantes, il a émis l’espoir que les initiatives du G20 en matière de dette soient élargies afin que tous les pays en développement soient éligibles. 

L’allégement ou l’annulation de la dette des pays mal lotis pour faire face aux conséquences de la pandémie a été un des points forts du débat, alors que, selon les statistiques, 60 pays en développement nécessiteraient à cause de la pandémie une assistance d’urgence, comme l’a signalé M. Munir Akram, Président du Conseil économique et social (ECOSOC).

Ce sont les pays les moins avancés qui ont payé le plus lourd tribut, a précisé le Président du Malawi en sollicitant une annulation « pleine et entière » de la dette de ces pays, ainsi que l’activation d’un mécanisme de financement vital, celui du Fonds monétaire international (FMI), au travers de l’émission de droits de tirage spéciaux.  Il a aussi invité à déclarer les vaccins et médicaments « biens publics communs à l’humanité », dans la lignée de l’appel du Secrétaire général à ce que le vaccin soit un « bien public mondial, accessible à tous, partout ».

Un vaccin qui doit être « universellement distribué à des prix abordables pour tous », a aussi plaidé le Président de l’Azerbaïdjan, M. Ilham Heydar Oglu Aliyev, s’exprimant à l’ouverture en sa qualité de Président du Mouvement des pays non alignés (NAM), groupe de pays à l’origine de la convocation de cette session extraordinaire, décidée par la résolution du 5 novembre. Il a salué les efforts de coordination de l’OMS et s’est félicité que celle-ci utilise la base de données du NAM sur les besoins humanitaires et médicaux de ses pays membres. 

Les appels en ce sens se sont multipliés.  « Nous avons besoin de solidarité locale, régionale et mondiale », a demandé le Président de la Bosnie-Herzégovine, tandis que la Ministre des affaires étrangères du Sénégal a réitéré la nécessité d’annuler la dette des pays en développement, en particulier ceux du continent africain.  Le Président de la Serbie a, lui, jugé que les conséquences de la récession mondiale devaient contraindre les institutions financières internationales à faire montre de plus de souplesse, dans le même sens que les Présidents du Honduras, de Cuba, du Pérou et de la Bolivie qui ont lancé des appels à ces mêmes institutions.

En réponse, les pays qui sont en mesure de le faire ont témoigné de leur volonté d’aider, comme la Suisse qui œuvre, dans le cadre du G20 et du Club de Paris, à l’allégement de la dette des pays les plus pauvres.  De son côté, la France a proposé la création d’un mécanisme de don pour qu’une partie des premières doses de vaccin disponibles soit destinée à la vaccination des publics prioritaires dans les pays en développement. 

Le Président des Îles Marshall a salué les partenaires les plus proches du Pacifique qui se sont engagés à aider les petit États insulaires à obtenir des vaccins en temps opportun.  Son homologue de Nauru a fait de même en citant la Chine et les États-Unis, grâce à qui le pays dispose d’équipements de dépistage de qualité.  La Chine, qui a apporté son soutien à l’OMS et défendu l’accessibilité du vaccin pour les pays en développement, a encouragé « les plus grands pays » à jouer un rôle exemplaire pour promouvoir la collaboration.

Les idées de collaboration sur le plan scientifique n’ont d’ailleurs pas manqué, une majorité d’États Membres voulant que le monde se place sous la houlette de l’OMS, dont le travail a été salué, pour poursuivre le combat contre la maladie.

Plusieurs chefs d’État se sont engagés à garantir le succès des outils mis en place par l’OMS: le Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (Accélérateur ACT) et le Mécanisme COVAX auquel 172 pays participent à ce jour.  C’est la seule initiative mondiale qui collabore avec les gouvernements et les fabricants pour mettre les vaccins contre la COVID-19 à la disposition du monde entier, ce que le Premier Ministre lao a qualifié de « multilatéralisme vaccinal ». 

Si le Ministre de la santé de la Russie s’est réjoui des trois vaccins russes et le Président de la Turquie des 16 recherches turques en cours, le Président du Venezuela a, lui, vanté le brevet de molécule DR10 et ses propriétés curatives.  Il a aussi saisi cette occasion pour rendre hommage au personnel médical. 

À ce sujet, le Président français a mentionné la mise en place d’une académie mondiale de la santé à Lyon, qui formera les personnels de santé du monde entier.  Il a aussi appuyé la mise en place d’un conseil d’experts de haut niveau « Une seule santé » pour diffuser les informations scientifiques sur les liens entre santés humaine, animale et environnementale.  En écho, le Prince Albert II de Monaco a recommandé de se pencher sur la relation entre les maladies émergentes et la destruction de la biodiversité. 

Avant ce débat, l’Assemblée a décidé d’autoriser la participation des Comores, de Sao Tomé-et-Principe et de la Somalie à ses votes, dans le cadre de l’Article 19 de la Charte des Nations Unies. 

La session extraordinaire se poursuivra demain, vendredi 4 décembre à 9 heures, sous la forme de dialogues interactifs.

SESSION EXTRAORDINAIRE CONSACRÉE À LA PANDÉMIE DE MALADIE À CORONAVIRUS (COVID-19) - A/RES/75/4

Déclarations liminaires

M. VOLKAN BOZKIR (Turquie), Président de l’Assemblée générale, a estimé que nous sommes confrontés à la récession mondiale la plus profonde depuis la Grande Dépression et au plus grand effondrement des revenus depuis 1870.  Il a ainsi mentionné l’économie mondiale qui a reculé de 4,4%, l’extrême pauvreté mondiale qui devrait augmenter pour la première fois en plus de 20 ans, avec 115 millions de personnes risquant d’être poussées dans l’extrême pauvreté.  Il a également listé les investissements étrangers évaporés, les restrictions commerciales et de voyage, ainsi que les fortes baisses de recettes d’exportation, du tourisme et des envois de fonds qui mettent en péril les moyens de subsistance de milliards de personnes dans le monde.  Les crises humanitaires en cours se sont aggravées, a-t-il encore relevé, ajoutant que la communauté internationale est aujourd’hui confrontée à un « risque grave » où la moitié de la Décennie d’action pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 aura été consacrée simplement à « retourner là où nous étions au début de l’année ».

M. Bozkir a ajouté que cette pandémie avait touché de manière disproportionnée les membres les plus vulnérables des sociétés, à savoir les femmes, les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées, les réfugiés, les migrants, les personnes vivant dans les bidonvilles et les sans-abris.  Elle a également révélé les inégalités structurelles et les obstacles à la pleine jouissance des droits de l’homme.  Les mesures de confinement ont de leur côté conduit à une augmentation de la violence à l’encontre des femmes.  Les jeunes se sentent frustrés, car leur éducation, leur engagement communautaire et leurs possibilités d’emploi sont limités.  Les perturbations liées à la pandémie dans les services de santé et de nutrition pourraient entraîner une augmentation des taux de décès d’enfants de causes évitables, a encore prévenu M. Bozkir.  Avec la fracture numérique entre les pays en développement et les pays développés ainsi qu’entre les milieux urbains et ruraux, des millions d’enfants n’ont pas accès à l’apprentissage à distance.  À cela s’ajoute l’augmentation des discours racistes, de la haine, de la stigmatisation, des stéréotypes et de la désinformation qui accompagnent la pandémie. 

« Dans ce contexte, la crise oblige à bousculer la façon dont les choses se font, à faire preuve d’audace et à restaurer la confiance dans l’ONU. »  Aucune autre institution n’est aussi étendue, aussi mandatée ou mieux placée sur le plan normatif, a estimé le Président de l’Assemblée pour qui l’ONU doit montrer la voie: cette session extraordinaire de l’Assemblée générale est « un moment historique » pour les États Membres, l’ONU, la communauté scientifique et d’autres parties prenantes, y compris la société civile, de s’écouter les uns les autres, d’engager un dialogue sur les conséquences multiformes de la pandémie.  Ce n’est pas le moment de pointer du doigt, a encore déclaré M. Bozkir.

Le Président de l’Assemblée a exposé sa vision des choses, qui commence par garantir un accès juste et équitable aux vaccins, en renforçant la mobilisation politique et des ressources pour les initiatives multilatérales qui visent une distribution juste et équitable du vaccin.  Il a appelé à travailler ensemble pour protéger les pays les plus vulnérables qui sont à la traîne, c’est à dire les moins avancés, les petits États insulaires en développement et ceux en développement et sans littoral.  Il faut veiller à ce que des ressources financières adéquates soient disponibles pour parvenir à une reprise inclusive et résiliente et relever les défis de la vulnérabilité de la dette et de la réduction de l’espace budgétaire. 

La communauté internationale doit en outre garantir une couverture sanitaire universelle, tout en s’attaquant aux conséquences immédiates de la pandémie.  Elle doit œuvrer à la réalisation des 17 objectifs de développement durable, en tenant l’engagement de ne laisser personne de côté.  Enfin, nous devons nous assurer que les politiques que nous mettons en œuvre pour lutter contre la pandémie ne sapent pas les institutions démocratiques qui sous-tendent la santé à long terme de nos économies et de nos sociétés, a plaidé M. Bozkir, ajoutant que les politiques doivent être universelles, ouvertes, transparentes, responsables et inclusives.  

Mais même à cette époque de tragédie inimaginable, le monde s’est réuni, pour le bien de l’humanité, a fait observer M. Bozkir avant de conclure.  S’adressant aux réfugiés, aux personnes atteintes de maladies sous-jacentes, aux filles et aux garçons qui souhaitent avant tout retourner à l’école, aux personnes en attente de test COVID, aux travailleurs de la santé, et aux familles du monde entier qui pleurent la perte de leurs proches, le Président a lancé: « ne vous découragez pas.  L’ONU travaille pour vous ». 

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, a déploré qu’en dépit des conseils scientifiques fournis par l’OMS, les recommandations n’aient pas été suivies par certains pays.  Cependant, grâce au travail acharné des chercheurs, les vaccins peuvent devenir disponibles rapidement, a-t-il espéré tout en faisant observer qu’un vaccin ne pourra réparer les dommages causés par la plus grande récession mondiale en 80 ans.  Le Secrétaire général a appelé à ce que le vaccin contre la COVID-19 soit un bien public mondial, accessible à tous, partout.  Il a estimé que l’Accélérateur ACT et son Mécanisme COVAX sont les outils pour y mener.  Toutefois, il a mis le doigt sur le déficit de financement de 28 milliards de dollars, dont 4,3 milliards de dollars sont attendus d’urgence pour les deux prochains mois. 

Le Secrétaire général a rappelé avoir appelé à un cessez-le-feu mondial pour que les pays puissent se concentrer sur la lutte contre le virus et avoir recommandé un plan de relance d’au moins 10% du PIB mondial et l’allégement de la dette de tous les pays en ayant besoin.  Cependant, ces mesures sont à son avis insuffisantes pour éviter une crise de liquidité dans les pays en développement.  Il a émis l’espoir que les initiatives du G20 en matière de dette seront élargies afin que tous les pays en développement soient éligibles. 

Pour l’avenir, des systèmes de santé plus solides doivent être une priorité, a-t-il estimé.  Il a également plaidé pour un nouveau contrat social entre les personnes, les gouvernements, le secteur privé, la société civile, afin de s’attaquer aux racines des inégalités.  En outre, il faut de nouveaux investissements pour reconstruire qui jettent les bases du développement durable et de la neutralité carbone, conformément au Programme 2030 et à l’Accord de Paris.  M. Guterres a ainsi estimé que les marchés, les investisseurs et les décideurs devaient investir dans des infrastructures résilientes.  Il a appelé les pays développés à tenir leur promesse de fournir 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à atteindre leurs objectifs climatiques.  Il est temps de mettre fin à la guerre suicidaire avec notre planète et 2021 doit être une année pour répondre à notre urgence planétaire, a-t-il déclaré. 

Pour M. MUNIR AKRAM, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), cette crise est non seulement sanitaire et économique mais surtout humanitaire.  Elle a ravi plus d’1,3 million d’âmes, infecté plus de 65 millions d’individus, bouleversé les moyens de subsistance d’un nombre incalculable de personnes à travers le monde, en particulier dans les pays en développement.  Il a tenu à rendre hommage au Chargé d’affaires de la Guinée décédé des suites de la maladie à coronavirus.  Les statistiques économiques sont « tout aussi dévastatrices » car plus de 60 pays en développement, dont 20 confrontés à une crise alimentaire sans précédent, nécessiteraient une assistance d’urgence, et 100 millions de personnes sont plongées dans la pauvreté, a résumé M. Akram.   

Le Président de l’ECOSOC a plaidé pour un vaccin « disponible partout et pour tous »: riches et pauvres, hommes, femmes et enfants.  Une fois prêt, le vaccin devra être administré en priorité aux malades, au personnel sanitaire, aux personnes âgées et aux enfants.  Les gouvernements, pour leur part, doivent faire preuve de transparence dans la production, la distribution et la tarification équitable du vaccin, et s’engager à répondre aux besoins de leur population et à maintenir à flot leur économie, a poursuivi M. Akram.  Or, les pays en développement n’ont pas la latitude budgétaire pour financer le relèvement postpandémie, a-t-il noté, précisant que le Premier Ministre de son pays, le Pakistan, proposera un plan d’urgence pour cette catégorie de pays, faute de quoi, a-t-il dit, la réalisation des objectifs de développement durable ne sera que « chimère ».  Parce que nul ne doit être laissé pour compte, il s’agit de « reconstruire en mieux » et de créer des infrastructures durables, a préconisé le Président de l’ECOSOC, convaincu que la session extraordinaire contribuera à cet objectif important.  De plus, les divers forums de haut niveau prévus en 2021, notamment le Forum politique de juillet, permettront d’avancer vers ces objectifs.  Il est temps d’allier l’acte à la parole, a-t-il lancé à l’adresse des États. 

M. ILHAM HEYDAR OGLU ALIYEV, Président de l’Azerbaïdjan, s’exprimant en sa qualité de Président du Mouvement des pays non alignés (NAM), a rappelé que, devant « la plus grande crise sanitaire de l’histoire récente », avec près de 60 millions de cas signalés et plus d’un million de décès à travers le monde, son pays avait convoqué par visioconférence un sommet du Groupe de contact du NAM le 4 mai 2020.  Une manifestation qui a conduit à la formation d’un groupe de travail en riposte à la COVID-19 et à une base de données sur les besoins humanitaires et médicaux fondamentaux des pays membres du Mouvement.  L’OMS, s’est-il enorgueilli, se sert de cette base de données comme l’un de ses points de référence pour identifier les besoins existants des États membres du NAM face à la pandémie.

« Le NAM souligne l’importance d’un accès abordable, sans entrave et équitable de tous les pays aux médicaments, vaccins et équipements médicaux, qui devraient faire partie intégrante d’une riposte mondiale coordonnée et efficace à la COVID-19 », a poursuivi le Président.  Comme de nombreux vaccins sont actuellement à l’étude, le Groupe attend avec impatience le succès des essais cliniques et espère qu’un vaccin sûr et efficace sera bientôt disponible et considéré comme un « bien public mondial », universellement distribué à des prix abordables pour tous.  « Nous apprécions les efforts de coordination de l’OMS dans le cadre de ce processus et soulignons l’importance de cette Organisation pour faciliter l’accès équitable des populations du monde entier à ce vaccin, une fois qu’il sera disponible. »

Débat général

M. CHARLES MICHEL, Président du Conseil européen, a souligné que les vaccins contre la COVID-19 avaient été développés en moins d’un an, grâce à une coopération mondiale sans précédent.  L’Union européenne a mobilisé près de 16 milliards d’euros de fonds publics et privés pour la recherche de produits de diagnostic et de traitements, a-t-il signalé.  Il s’est déclaré en faveur d’une distribution équitable de ces vaccins, par des dons d’une partie des doses achetées par les États membres de l’Union européenne.  Face aux futures pandémies, il faut pérenniser l’approche de solidarité internationale, en structurant la capacité collective à anticiper, préparer et gérer ce type de crises par la voie d’un traité international sur les pandémies qui s’inscrirait dans le cadre de l’OMS, a recommandé M. Michel.  Son objectif est de mieux surveiller les risques et de mieux financer et coordonner la recherche.  Ainsi, l’expérience de l’Accélérateur ACT doit servir de modèle pour la mise en place d’une capacité de réaction scientifique et industrielle rapide, a préconisé le Président du Conseil européen.  Il a plaidé pour que le « principe fondamental de l’accès universel aux nouveaux vaccins anti-COVID-19 » soit confirmé par un traité.  M. Michel a aussi jugé nécessaire d’améliorer la résilience des systèmes de soins de santé et de réfléchir à la sécurisation des chaînes d’approvisionnement des produits et équipements médicaux.  C’est un enjeu de santé à l’échelle mondiale, qui relève du fonctionnement du commerce international, a-t-il conclu. 

M. LAZARUS MCCARTHY CHAKWERA, Président du Malawi, a estimé que ce sont les pays les moins avancés (PMA) qui ont payé le plus lourd tribut à la pandémie.  Avant celle-ci, 35% de la population des PMA vivaient déjà dans la pauvreté.  Cette session démontre l’efficacité des mesures d’adaptation pratiques fondées sur la collaboration pour défendre l’intérêt commun, a-t-il dit.  La pandémie a réduit à néant les acquis obtenus de haute lutte dans certains aspects du développement durable.  Alors que les recettes publiques diminuent et que les dépenses sociales augmentent, il est probable que la plupart des PMA se trouvent en défaut de paiement de leurs dettes, a souligné le Président.  Pour le moment, la priorité doit être de sauver des vies.  Alors que certains vaccins vont apparaître sur le marché, il a exhorté les dirigeants mondiaux à déclarer ces médicament « biens communs de l’humanité ».  Mais M. Chakwera a demandé une annulation pleine et entière de la dette des PMA.  De plus, il a demandé l’activation d’un mécanisme de financement vital, celui du Fonds monétaire international (FMI), au travers de l’émission de droits de tirage spéciaux à hauteur de 50 milliards de dollars en faveur de ces pays.  Les partenaires doivent respecter l’engagement pris d’allouer de 0,15 à 0,2% de l’aide publique aux PMA, avec effet immédiat, a-t-il insisté.  En outre, le Président a souligné que la connectivité numérique s’est avérée être une bouée essentielle au maintien de l’activité économique, or les PMA ont besoin d’un accès aux informations importantes pour mieux reconstruire.  Ces priorités seront au cœur de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les PMA qui se tiendra à Doha, au Qatar, en janvier 2022.

M. RECEP TAYYİP ERDOĞAN, Président de la Turquie, s’est félicité d’avoir fourni une assistance à 156 pays et 9 organisations internationales, et de mener des programmes dans 16 pays pour les personnes âgées, les personnes handicapées et les orphelins, depuis le début de la pandémie de COVID-19.  Il a aussi félicité le couple de chercheurs Ugur Sahin et Ozlem Türeci, fondateurs de l’entreprise BioNTech, qui ont contribué à la fabrication d’un vaccin et qui participent à la session extraordinaire.  Il s’est réjoui que parmi les 16 recherches de vaccins en cours en Turquie, la phase d’essai sur des humains ait pu commencer pour l’un.  Il a souligné que le « bureau géographiquement dispersé de l’Organisation mondiale de la Santé pour la préparation aux urgences humanitaires et sanitaires » avait été établi à Istanbul en septembre.  Partout dans le monde, les groupes vulnérables et défavorisés sont les plus touchés, a-t-il relevé.  À son avis, l’attention doit être portée sur leurs besoins, en mettant l’accent notamment sur la protection des droits des femmes, des enfants, des personnes âgées et celles qui sont handicapées.  Le Président Erdoğan a affirmé que 3,6 millions de Syriens sous sa protection bénéficient des services de santé turcs.  Enfin, il a souligné qu’il est nécessaire de lutter non seulement contre la pandémie mais aussi contre l’islamophobie, la xénophobie et le racisme.  Il a aussi déclaré soutenir « l’Initiative d’allégement de la dette » lancée par le G20, dont la Turquie est membre.  

Mme SIMONETTA SOMMAGURA, Présidente de la Suisse, a mis l’accent sur trois points essentiels dans la lutte contre « l’ennemi invisible » qu’est le virus de la COVID-19.  Tout d’abord, a-t-elle fait valoir, le rôle et la valeur du multilatéralisme doivent être soutenus alors que l’on célèbre cette année le soixante-quinzième anniversaire de l’ONU.  La Suisse s’engage à soutenir son fonctionnement, a-t-elle assuré, jugeant que la crise mondiale actuelle démontre qu’une approche coordonnée est nécessaire pour faire face aux défis sanitaires.  Par ailleurs, a ajouté la dirigeante suisse, faire le lien entre l’économie et la santé est indispensable pour prévenir de telles crises.  « Investir dans la prévention coûte moins cher que de riposter à la pandémie », a-t-elle souligné.   Enfin, si un vaccin est en vue et devrait permettre de contrecarrer la propagation du virus, il convient d’en faire bénéficier le plus grand nombre.  Pour Mme Sommagura, il est possible de s’orienter vers un modèle international plus inclusif et de garantir la santé de tous, conformément au Programme 2030.  Conjointement avec ses partenaires, la Suisse soutient la recherche et le développement d’un vaccin sûr, efficace, accessible et équitablement distribué au niveau mondial.  Elle s’est ainsi engagée pour faire du Mécanisme COVAX un succès.  Elle finance en outre de manière substantielle la lutte contre la pauvreté et œuvre, dans le cadre du G20 et du Club de Paris, à l’allégement de la dette des pays les plus pauvres.  Les contributions et les actions sont importantes mais seuls la solidarité et le multilatéralisme nous permettront de surmonter ensemble la pandémie, a-t-elle conclu.   

M. JUAN ORLANDO HERNÁNDEZ ALVARADO, Président du Honduras, a mis l’accent sur la vulnérabilité de l’Amérique latine aux effets des changements climatiques.  Après avoir mentionné la mise en place d’un fonds de roulement de l’Organisation panaméricaine de la santé, il a appelé à appuyer le fonds de l’Alliance du Vaccin (GAVI) pour l’accès au vaccin contre la maladie à coronavirus. Il s’est ensuite félicité du déploiement d’une équipe internationale d’évaluation des catastrophes au lendemain des ouragans qui ont frappé la région, dont le Honduras. L’ONU et la communauté internationale doivent prendre en compte la vulnérabilité des pays à revenu intermédiaire, a plaidé M. Hernández Alvarado, qui a appelé à une coopération grâce à des mesures novatrices des institutions financières internationales. Le Honduras est, depuis 25 ans, un des pays les plus vulnérables au monde aux effets des changements climatiques. Le Président a aussi lancé un autre appel pour des contributions pour le Fonds vert pour le climat. Il faut pouvoir répondre aux urgences humanitaires et compenser les pertes et les dommages car les dégâts sont colossaux, a-t-il encore plaidé. « Nous demandons à la communauté internationale de ne pas nous laisser seuls », a-t-il insisté, ajoutant que cette situation dépasse les seules ressources du Honduras. 

M. ILHAM HEYDAR OGLU ALIYEV, Président de l’Azerbaïdjan, a estimé avoir pris en temps voulu les mesures nécessaires pour arrêter la propagation de la pandémie dans son pays.  Aujourd’hui, les patients atteints de coronavirus sont traités dans 46 hôpitaux publics, tandis que les laboratoires opérationnels sont passés de 6 à plus de 40.  De plus, le Gouvernement a mis en place des mesures de soutien socioéconomiques et financiers à hauteur de de 2,5 milliards de dollars.  Le Président a souligné que le financement de la lutte contre la pandémie provient uniquement de sources nationales, sans aucun soutien financier extérieur.  Par ailleurs, depuis l’éclosion de la pandémie, l’Azerbaïdjan est en contact étroit avec l’OMS à laquelle il a fait deux contributions volontaires pour 10 millions de dollars, a-t-il dit.  M. Aliyev a rappelé qu’il avait appuyé l’initiative du Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu mondial pendant la pandémie, mais regretté que cet appel soit resté inconnu de « l’Arménie qui a commis en juillet 2020 une provocation militaire ».  « Le 27 septembre et pendant 44 jours, l’Arménie a lancé une agression militaire en bombardant des villes d’Azerbaïdjan le long de la ligne de front ».  L’armée azerbaïdjanaise a défendu ses citoyens et son territoire et a lancé une contre-attaque réussie qui a abouti à la victoire militaire de l’Azerbaïdjan lors des opérations, a rappelé le Président avant de conclure en exprimant l’espoir que cette session extraordinaire de l’Assemblée générale puisse contribuer à la lutte mondiale contre la pandémie et nous rendra plus unis autour de notre objectif commun.

M. KAIS SAIED, Président de la Tunisie, a remercié le Président du Mouvement des pays non alignés pour la convocation de cette session extraordinaire, et salué les efforts internationaux entrepris sous l’égide de l’ONU pour juguler la pandémie dont les répercussions mettent à mal la paix et la sécurité internationales.  La Tunisie a toujours insisté, depuis le début, sur l’importance d’une riposte internationale collective et coordonnée qui tienne compte des besoins des pays et des populations.  Ce pays a pris l’initiative, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, et en coordination avec la France, de présenter une résolution qui a été adoptée sur la pandémie, a rappelé le Président.  Cette résolution permet d’élargir le concept de sécurité collective pour y inclure les dimensions sanitaires.  Elle a permis d’adopter une vision commune sur la responsabilité de cesser toutes les opérations militaires et d’observer une trêve humanitaire dans les zones de conflit.  M. Saied a appelé à l’élaboration d’un plan répondant aux besoins de tous et à une « véritable solidarité » en matière d’allégement de la dette extérieure et des pressions économiques.  Il a demandé en outre un accès « équitable » au vaccin une fois qu’il sera disponible.  L’appui doit être à la mesure des circonstances exceptionnelles que nous traversons, a dit le Président, en plaidant pour une protection sociale et une couverture sanitaire universelle, sans oublier le respect des droits fondamentaux de tous.  Cette nouvelle situation est l’occasion d’améliorer la gouvernance pour un avenir meilleur pour les générations futures, a-t-il conclu. 

M.  MIGUEL DÍAZ CANEL BERMÚDEZ, Président de Cuba, a considéré qu’une riposte cohérente à la pandémie de COVID-19, conforme aux protocoles et bonnes pratiques fixés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ne peut être promue à l’échelle mondiale que par cet organisme, « le plus universel et le plus représentatif du système des Nations Unies ».  Selon lui, la pandémie de COVID-19 a mis à nu le coût humain des inégalités mondiales et révélé l’urgente nécessité de renforcer les systèmes de santé nationaux, de promouvoir l’accès universel et gratuit aux services médicaux de base, et de garantir une répartition équitable des ressources vitales.  « Le monde est choqué, par exemple, de voir comment les États-Unis, responsables de 38% des dépenses militaires dans le monde, sont incapables d’assumer la responsabilité des plus de onze millions de cas et des plus de 238 000 morts de la COVID-19 dans ce pays », a déclaré M. Bermúdez.  Cuba, à l’inverse, a mis en place un système de gestion gouvernementale fondé sur la science et l’innovation, qui a renforcé les interconnexions dans des domaines tels que la connaissance, la production et les services sociaux.  « Il s’agit d’un système inclusif, participatif, systémique, transversal et intersectoriel, qui cristallise et atteint ses meilleurs résultats dans les protocoles robustes appliqués pour faire face à la pandémie de COVID-19 et dans l’attitude responsable adoptée par notre peuple », a-t-il ajouté.

M. FRANCISCO RAFAEL SAGASTI HOCHHAUSLER, Président du Pérou, a réitéré son appel pour que les vaccins contre la COVID-19 soient déclarés « biens publics mondiaux ».  À ses yeux, un accès universel, opportun et équitable aux vaccins, médicaments, traitements et équipements nécessaires sera essentiel pour remplir l’engagement du Programme 2030 de « ne laisser personne de côté ».  Partant de cette conviction, il a indiqué que son pays avait rejoint l’initiative COVAX, dirigée par l’OMS, l’Alliance du Vaccin (GAVI) et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI).  Face à cette crise, qui s’ajoute à celle des changements climatiques, il est nécessaire de renforcer l'architecture multilatérale de la santé basée sur l'OMS, a-t-il plaidé.  Mais il convient aussi de réduire les écarts sociaux, de construire des sociétés plus justes, inclusives et durables, et de combler le manque de connaissances scientifique pour comprendre la nature et concevoir des réponses appropriées.  Un effort multilatéral important est, selon lui, indispensable afin de fournir aux pays à faible revenu des ressources pour la formation de ressources humaines de haut niveau, la recherche scientifique, le développement technologique et l'innovation.  En conclusion, le Président du Pérou a appelé les institutions financières internationales à promouvoir les mécanismes de financement et d'investissement dans le développement de ces capacités.

M. LUIS ALBERTO ARCE CATACORA, Président de la Bolivie, a déclaré que le virus avait touché avec plus d’intensité encore les pays les plus vulnérables.  Selon lui, on ne peut parvenir à une solution à cette crise sanitaire que par les efforts conjoints des pays et des organismes spécialisés.  Il a expliqué que la crise politique de novembre 2019 en Bolivie et la « mauvaise gestion par le gouvernement de fait » avaient conduit à la détérioration de la situation économique, aggravée par la pandémie qui a provoqué une contraction de 11% du PIB et l’augmentation du chômage, de la pauvreté et des inégalités.  Le Président a énuméré les efforts de son pays pour obtenir des vaccins et les distribuer au premier trimestre 2021, gratuitement, à trois millions de Boliviens dont les groupes vulnérables et les personnels soignants.  Il a souligné que cette pandémie avait mis en évidence l’inégalité des pays souffrant de systèmes de santé et de protection sociale insuffisants, et la fragilité de segments de la population de ces pays défavorisés, ce qui rend prioritaire la résolution du défi de la pauvreté.  Le Président a donc appelé au respect des engagements de financement du Programme 2030 et d’effacement de la dette, et a recommandé de porter une attention systémique au prix des matières premières, au commerce international, aux revenus du tourisme, à l’emploi et aux recettes fiscales, une stratégie qui nécessite l’appuis de tous les acteurs internationaux.

M. LENIN MORENO GARCÉS, Président de l’Équateur, a réclamé l’apport d’une aide rapide et efficace aux économies les moins développées et à celles à faible et moyen revenu.  Jugeant, d’une part, essentiel que les pays donateurs intensifient leurs efforts pour respecter leurs engagements en matière d’aide publique au développement, il a loué, d’autre part, le soutien des organismes financiers internationaux, qui a permis à l’Équateur de faire face à la situation.  Craignant « une reprise longue, très longue » et un monde post-COVID marqué par la pauvreté, le chômage et les inégalités, « tout comme dans une situation d’après-guerre », le Président a appelé à activer immédiatement les moyens techniques, technologiques et économiques pour en contenir les effets.  Prédisant que non seulement les objectifs de développement durable ne seront pas atteints, mais que certains, déjà réalisés, seront perdus, M.  Moreno a estimé que, « comme toujours », les personnes les plus touchées ont été, sont et seront les populations de la catégorie des plus vulnérables, telles que les femmes, les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées, les peuples autochtones et les migrants. 

M. MOKGWEETSI ERIC KEABETSWE MASISI, Président du Botswana, a indiqué qu’en dépit d’un début de pandémie relativement maîtrisé, son pays fait face aujourd’hui face à une augmentation alarmante des cas de COVID-19.  Rappelant que le Botswana avait fait appel à l’aide internationale pour combattre et contenir l’épidémie de VIH/sida, il a souligné que cette solidarité est à nouveau nécessaire pour répondre aux effets de crise actuelle.  Pour endiguer la progression du virus, le Gouvernement du Botswana a décidé d’un dépistage à tous les points d’entrée dans le pays, d’un isolement de tous les cas suspects et d’une stricte mise en œuvre de la distanciation sociale et du port du masque dans les zones publiques.  Mais il a également dû limiter les déplacements et les voyages avec l’étranger, ce qui a eu des répercussions néfastes sur son économie, en particulier sur les petits commerces, a déploré le Chef d’État.  Afin d’atténuer ces impacts, le Botswana a réouvert ses frontières depuis le 1er décembre, tout en s’employant à faciliter l’accès aux crédits.  Constatant que la COVID-19 a mis à nu la dépendance excessive de son pays aux importations de produits alimentaires et de ressources essentielles, M. Masisi a insisté sur l’importance de la solidarité internationale.  Si le Botswana peut compter sur le soutien solide de ses voisins, il s’appuie également sur l’aide fournie par le système des Nations Unies, notamment l’OMS, qui lui a permis d’assurer les achats d’équipements de protection et de matériels de test contre la COVID-19.  Il est indispensable que cette assistance se poursuive, a affirmé le Président, appelant à cet égard à un accès universel et abordable au vaccin.  Enfin, il a jugé impératif de mettre à profit les progrès technologiques pour garantir la mise en œuvre des objectifs de développement durable.    

Le Prince ALBERT II de Monaco a appelé à se mobiliser, de façon coordonnée et solidaire, pour garantir un accès équitable à tous aux vaccins, comme le fait Monaco en contribuant aux efforts internationaux en la matière, notamment au travers de l’initiative « Access to COVID-19 Tools Accelerator » conduite par l’OMS et ses partenaires.  Pour le Prince Albert II, il est impératif de construire des systèmes de santé plus solides et d’améliorer nos capacités à faire face aux situations d’urgence pour être mieux préparés à d’éventuelles futures pandémies.  Il a également mis l’accent sur le lien entre les maladies émergentes et la destruction de la biodiversité, en rappelant que, selon le dernier rapport de l’IPBES publié en octobre dernier, environ 60% des maladies infectieuses humaines sont d’origine animale.  C’est pourquoi, il a recommandé de traiter ces sujets de façon concomitante, en renforçant les systèmes de gestion des crises sanitaires, tout en développant une approche préventive basée sur la préservation de l’environnement.  Le Prince s’est réjoui que de nombreux pays aient choisi de faire de la protection de l’environnement un axe important de leur plan de relance.  Le propre plan de relance de la Principauté englobe un soutien aux entreprises, commerces et salariés, par la mise en place de plusieurs fonds qui prennent en compte tous les secteurs d’activités, favorisent l’investissement et intègrent les enjeux de la transition énergétique et de la transformation numérique.  Cette dernière était déjà bien engagée à Monaco avant la crise de la COVID-19 et elle a connu une accélération suite aux mesures de confinement, a dit le souverain avant de préciser que le déploiement du numérique ne doit pas se limiter aux services de l’État et aux entreprises, mais également intégrer d’autres sphères.  Il a aussi indiqué que le Gouvernement monégasque avait maintenu les écoles et les cantines ouvertes, tout en y assurant une sécurité sanitaire.

M. BARHAM SALIH, Président de l’Iraq, a indiqué que cette session extraordinaire confirme que nous sommes « une seule famille dans la souffrance », mais déterminée à « assainir la planète », car si un seul village reste contaminé, l’humanité ne sera pas encore saine et sauve.  Cette réunion réaffirme l’engagement collectif et intervient alors que tous les pays suivent les informations émanant d’entreprises, de laboratoires et de chercheurs quant à la mise au point, imminente, d’un vaccin.  Partant, il sera primordial d’éviter les spéculations mercantiles, et leurs conséquences dans le domaine politique, a dit le Président.  Il s’agira de faire également le nécessaire pour garantir l’acheminement rapide d’un vaccin aux pays en développement puis la distribution gratuite aux citoyens une fois sur place.  L’Iraq, en guerre depuis 17 ans, après des décennies d’une dictature, subit les conséquences de la pandémie sur la production et le prix du pétrole, une de ses principales ressources.  M. Salih a salué les sacrifices du personnel de santé, le sens de la responsabilité des Iraquiens et la solidarité des pays amis.  Il a dit sa conviction de l’utilité de cette session, tout en rappelant que le vaccin, à lui seul, ne sera pas suffisant, mais qu’il faudra contrôler l’évolution industrielle pour la protection de la planète.  L’ONU peut aider à instaurer un climat favorable à une action multilatérale pour que notre monde puisse retrouver, très vite, la prospérité normale et que les individus puissent vivre, se déplacer et échanger. 

M. DAVID KABUA, Président de la République des Îles Marshall, a dit que son pays reste l’une des rares nations libres de COVID-19 dans le monde, néanmoins affecté par les sévères restrictions imposées aux importations et un quasi-arrêt du transport aérien.  Alors que le monde avance avec un optimisme prudent en vue de mieux se construire, le Président des Îles Marshall a exhorté toutes les nations à saisir l’opportunité de ce nouveau défi pour atteindre une ambitieuse réduction des émissions et de renforcer la résilience aux impacts climatiques.  « Nous avons l’occasion de transformer les engagements vis-à-vis de l’Accord de Paris et des ODD en une réalité », a-t-il estimé.

M. Kabua a salué les appels entendus à l’Assemblée générale, et récemment réaffirmés par le G20, sur la nécessite d’une distribution équitable des vaccins.  Il a jugé essentiel que les pays les plus vulnérables, mais aussi les populations les plus vulnérables au sein de ces pays, aient accès aux vaccins et à la protection médicale.  Le Président des Îles Marshall s’est dit particulièrement heureux de constater que les partenaires les plus proches du Pacifique se sont déjà engagés à aider les petit États insulaires à obtenir des vaccins en temps opportun.  Enfin, il a souhaité que le monde saura surmonter ce défi sanitaire en mettant en place un monde plus fort en matière de santé et de développement économique.  Il a jugé particulièrement important que les plus vulnérables soient protégés, mais aussi que le système international prenne le temps de bien comprendre les circonstances uniques et les défis, en particulier pour les petits États insulaires en développement.

M. UHURU KENYATTA, Président du Kenya, a indiqué qu’à ce jour, le Kenya a enregistré 81 102 cas confirmés de coronavirus, dont 53 526 de guérison et 1 427 décès.  Il a fait part de la création du Comité national d’intervention d’urgence et du Centre d’opération d’urgence de santé publique qui assure la surveillance quotidienne de la maladie, le traçage des contacts et la coordination de la riposte.  Le Président a reconnu que, comme dans la plupart des pays du monde, le système de santé kenyan n’était pas tout à fait équipé pour faire face à une crise de santé publique d’une telle ampleur, mais a signalé les efforts menés pour y faire face à travers le programme de renforcement rapide des capacités.  Les établissements de santé ont été agrandis avec des installations d’isolement plus nombreuses, une plus grande capacité de test, plus de lits de soins intensifs et d’oxygène.  Les agents de santé ont été formés et les équipements de protection individuelle (EPI) sont fabriqués localement.  Le Président a également parlé de la surveillance accrue à travers tout le pays, des efforts menés pour inciter au lavage des mains, à la distanciation physique et sociale, au nettoyage des lieux publics, au port du masque dans les lieux publics.  Il s’est aussi vanté des travaux de l’Institut de recherche médicale du Kenya, qui dirige le processus des essais locaux pour l’un des vaccins COVID-19 les plus avancés au monde (vaccin ChAdOx1 nCoV-19), et de la participation du Kenya à l’initiative COVAX.

M. MILORAD DODIK, Président de la Bosnie-Herzégovine, a apprécié que cette réunion permette de se concentrer sur cette menace mondiale, pour vaincre ce fléau des temps nouveaux.  En Bosnie-Herzégovine, le système de santé national a réussi à répondre au défi grâce aux plans et mesures adoptés, aux efforts du personnel de la santé et au comportement exemplaire des citoyens.  La lutte contre la COVID-19 a bénéficié du soutien de l’OMS, de l’Union européenne et d’autres organes internationaux.  Le Président a indiqué que son pays avait besoin d’appui financier pour faire face à la pandémie.  C’est l’élément clef de la réussite contre le virus, a-t-il insisté avant d’attirer l’attention sur les femmes entrepreneures qui sont parmi les plus touchés par le contre-coup économique de la pandémie.  La COVID-19 a aussi exacerbé d’autres problèmes comme les migrations illégales, a ajouté le Président en soulignant l’importance pour tous les pays de respecter leurs engagements internationaux sur cette question.  Au début de la pandémie, a rappelé le Président, les pays riches ont fait montre d’hésitation à aider les autres.  « Pour autant, en temps de crise, aucune nation ne doit se trouver seule ou se sentir abandonnée. »  Nous avons besoin de solidarité locale, régionale et mondiale, a déclaré M. Dodik. 

M. JOÃO MANUEL GONÇALVES LOURENÇO, Président de l’Angola, a déclaré que, depuis le début de l’année, son gouvernement avait mis en œuvre des mesures en vue d’endiguer la pandémie dans le cadre d’un plan d’urgence multisectoriel adapté au profil épidémiologique du pays.  Parmi elles, figurent la surveillance nationale et des frontières, la création et la formation d’équipes d'intervention rapide, et l’application de quarantaines strictes assorties de restrictions des déplacements d’une région à l’autre.  Par ailleurs, a affirmé le Chef d’État, nous avons progressivement accru nos capacités de dépistage et mis en place des infrastructures dédiées exclusivement aux soins des malades de la COVID-19, comme des dispensaires, tout en augmentant de 5 000 le nombre de lits disponibles pour les accueillir, dont plus d’un millier dans les unités de soins intensifs.  « En dépit d’une hausse des cas positifs, 14 742 au 24 novembre, la transmissibilité du virus de personne à personne est en baisse, à hauteur de 0,9% », a observé le Président, qui a cependant plaidé pour une assistance renforcée s’agissant de l’accès aux vaccins.

Selon M. MILO ĐUKANOVIĆ, Président du Monténégro, la pandémie a exercé une pression supplémentaire sur le multilatéralisme mais ne l’a pas brisé, quoique ses conséquences à long terme ne soient pas encore perceptibles.  Elle a déjà mis à genoux l’économie mondiale, a-t-il noté.   Sans une réponse globale et coordonnée, nous ne pourrons pas relever le défi le plus grave de l’histoire des Nations Unies, a estimé le Président.  La crise sanitaire et la crise économique pouvant facilement conduire à la déstabilisation et à l’incertitude, en particulier dans les sociétés vulnérables dont les institutions démocratiques sont encore faibles, le Président Đukanović a appelé à un monde post-COVID fait de coopération plus étroite, de plus grande solidarité et d’empathie plus forte. 

M. MOHAMMAD ASHRAF GHANI, Président de la République islamique d’Afghanistan, a appelé à regarder vers l’avenir et à se préparer à faire face aux effets de la pandémie à long terme.  Dans ce contexte, le Président afghan a félicité le Secrétaire général et les Nations Unies pour leur rôle et leur travail inlassable.  Il a ajouté que son pays est fier d’avoir contribué à la riposte mondiale en tant que cocoordonnateur avec la Croatie des initiatives connexes sur la COVID-19 à l’Assemblée générale.  La résolution omnibus facilitée par notre Mission permanente a créé « un cadre normatif commun pour la riposte », s’est-il félicité avant d’exhorter tous les gouvernements à mettre en œuvre la résolution et à mieux coordonner leur riposte à la deuxième vague et aux impacts socioéconomiques.  Alors que nous entrons dans la deuxième vague de la pandémie et que nous ne savons pas comment le temps froid affectera la nature de celle-ci, le Président a espéré que la communauté internationale saura être en mesure de tirer parti des leçons apprises.  Il a souligné combien la pandémie a transformé notre façon de faire des affaires, de communiquer et de vivre.  « Tout n’est pas négatif », a toutefois lancé M. Ghani en notant que la COVID-19 a poussé à la numérisation de nos activités à une vitesse inconcevable.  Dans ce contexte, il a appelé à réduire la fracture numérique pour permettre aux nouvelles technologies de promouvoir le dialogue politique et de favoriser l’accès et la distribution du vaccin. 

M. FÉLIX ANTOINE TSHILOMBO TSHISEKEDI, Président de la République démocratique du Congo (RDC), a expliqué que depuis mars 2020, son pays a enregistré 12 469 cas de COVID-19 dont 333 cas de décès.  L’impact de la pandémie a été ressenti en RDC dans plusieurs secteurs, dont le secteur socioéconomique, a-t-il reconnu, à telle enseigne que 79% des foyers les plus pauvres ont été touchés par la hausse des prix des aliments et la perte des revenus.  Grâce aux stratégies novatrices déployées, la RDC a cependant pu contrôler la pandémie et en minimiser les répercussions sur le plan social et économique.  La proclamation de l’état d’urgence sanitaire pendant plus de six mois fut accompagnée des mesures de fermeture des frontières, d’isolement entre provinces et de confinement strict. 

Il y a également eu la mise en place d’un Secrétariat technique chargé du pilotage de la riposte sanitaire au niveau national et d’une Task-force présidentielle.  Les activités déployées en vue de réguler la pandémie de la COVID-19 ont consisté notamment à renforcer la communication stratégique; à confiner l’épicentre de l’épidémie et renforcer en même temps les mesures barrières; à intégrer la lutte contre la COVID-19 dans le système national de santé avec une grande décentralisation; à mettre en place la recherche active dans les formations sanitaires; à dépister les voyageurs et migrants au niveau des ports d’entrée et à renforcer et décentraliser le diagnostic COVID-19 à travers le pays et standardiser la prise en charge médicale des patients.  Le Président Tshilombo Tshisekedi a dit envisager de renforcer et redynamiser les activités de la lutte contre la pandémie afin de mitiger au maximum les conséquences négatives d’une possible deuxième vague.

M. MOHAMED IRFAAN ALI, Président du Guyana, a salué les efforts déployés par les Nations Unies dans la riposte à la pandémie de COVID-19, estimant qu’ils démontrent l’efficacité et la nécessité de la coopération mondiale.  Les efforts consentis par l’ONU dans le cadre de cette crise planétaire équivalent à « la plus grande opération d’aide de l’histoire », a-t-il insisté, avant de souhaiter que l’Organisation reste en première ligne, comme ces huit derniers mois, pour organiser les campagnes de vaccination contre le virus dans les pays en développement.  Le Guyana est conscient de l’impact de cette pandémie sur les populations vulnérables, en particulier les enfants, a ajouté le Président.  C’est pourquoi le pays appuie le plan en six points de l’UNICEF pour protéger les plus jeunes face aux effets néfastes de cette crise et les prendre en compte dans les efforts de relèvement mondiaux.  Il faut les aider à continuer d’apprendre en comblant le fossé numérique, mais aussi éradiquer la pauvreté infantile et protéger la santé mentale des enfants et des adolescents, a-t-il plaidé.  M. Ali a par ailleurs réitéré son soutien à l’appel lancé par le Secrétaire général en faveur d’un nouveau contrat social afin de permettre le transfert de ressources vers les pays en développement et de garantir une répartition plus équitable des fruits du développement.  À ses yeux, la relance rapide post-COVID-19 sera facilitée par ce renouvellement des relations mondiales et par le multilatéralisme. 

M. MATAMELA CYRIL RAMAPHOSA, Président de l’Afrique du Sud, a dit que grâce aux mesures prises par le Gouvernement, l’arrivée du virus dans le pays a été retardée et de nombreuses vies ont été ainsi sauvées.  Le pouvoir exécutif a lancé un dispositif d’urgence sanitaire et élaboré un plan de relèvement pour que l’économie retrouve la voie de la croissance.  S’agissant du continent africain, le Président a relevé que l’Union africaine (UA) a créé un fonds pour le relèvement et désigné des envoyés spéciaux chargés de trouver des soutiens spécifiques pour le continent auprès de l’Union européenne et d’organismes financiers.  Si l’UA a créé une plateforme de pharmacies pour offrir des fournitures médicales aux systèmes sanitaires africains, le Président a aussi évoqué la création d’une plateforme d’accès aux vaccins afin de préparer leur distribution de manière équitable.  L’Union africaine a également élaboré un plan de croissance verte africaine pour une croissance durable.  L’Afrique a besoin d’un soutien durable pour relever de la pandémie, a insisté le Président, qui a réitéré la demande africaine de la suspension du paiement des intérêt des dettes extérieures et la levée des sanctions contre le Zimbabwe et le Soudan pour que ces deux pays puisent financer leur lutte contre la pandémie.  M. Ramaphosa a appelé à soutenir le leadership de l’OMS dans la lutte contre la pandémie.  Il a réitéré la nécessité d’une réponse globale car il ne faut pas que la COVID-19 nous écarte de l’application de l’Accord de Paris pour les changements climatiques et la réalisation du Programme 2030.  « L’égalité doit être au cœur du relèvement », a-t-il conclu. 

M. CHANDRIKAPERSAD SANTOKHI, Président du Suriname, a souhaité une riposte intégrée à la pandémie avant de citer en exemple l’initiative du Canada et de la Jamaïque, appuyée par le Secrétaire général, sur le financement du développement à l’ère de la COVID-19 et au-delà.  En outre, il a salué l’initiative régionale lancée par le Costa Rica et la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), citant la création d’un fonds pour alléger le fardeau économique lié à la COVID-19 et d’un fonds de résilience des Caraïbes.  Le Président a expliqué que son gouvernement a appelé à renforcer le rôle de plaidoyer de l’ONU au sein de la communauté internationale.  En particulier, il a exhorté les institutions financières internationales à concevoir des stratégies spécifiques aux pays et aux régions pour aider les États Membres à renforcer leur résilience financière, économique, sociale et environnementale.  Parmi les mesures urgentes, il a cité l’allégement et/ou la suspension de la dette ainsi que d’autres aides pour permettre aux États les plus fragiles de renforcer leurs infrastructures de santé publique.  Notant l’avancée du processus de mise au point de vaccins, M.  Santokhi a souligné l’importance de veiller à ce que ceux-ci soient accessibles et abordables pour tous.  Mieux reconstruire après la pandémie dépend fortement de l’interprétation que nous donnons au multilatéralisme et de la façon dont nous le mettons en œuvre, a-t-il conclu.

M. IVÁN DUQUE MÁRQUEZ, Président de la Colombie, a indiqué que depuis le début de la pandémie, la Colombie a prêté attention aux plus vulnérables, à la protection de l’emploi et à la promotion d’une relance responsable et progressive de l’économie.  La Colombie a d’ailleurs été le premier pays d’Amérique latine à disposer d’une capacité locale de diagnostic avec les tests moléculaires.  D’autre part, grâce au travail du Ministère de la santé et du Fonds pour la gestion des urgences, les unités de soins intensifs ont été multipliées, a ajouté le Président avant de mentionner le Programme de surveillance durable et de suivi sélectif des données, qui permet d’augmenter les capacités de dépistage, d’accélérer l’identification et, surtout, le traçage des cas positifs.  De la même manière, la Colombie a cherché à atténuer les effets socioéconomiques de la pandémie à travers des programmes tels que Familias en Acción, Jóvenes en Acción, et Colombia Mayor.  De plus, elle a créé un revenu de solidarité dont trois millions de personnes bénéficient et, pour protéger l’emploi, le Programme de soutien à l’emploi formel.  En tant que membre actif du Conseil exécutif de l’OMS, la Colombie a défendu l’accès universel équitable de tous les pays aux futurs vaccins et aux mêmes traitements, reconnaissant l’importance de la vaccination contre la COVID-19 en tant que bien public mondial.  Elle a signé l’accord officiel pour le Mécanisme COVAX.  Le Président Duque Márquez a conclu son intervention en réaffirmant l’importance du multilatéralisme en tant qu’outil pour surmonter cette crise.

M. STEVO PENDAROVSKI, Président de la Macédoine du Nord, a dit que la pandémie a affaibli l’économie et fait des victimes dans son pays.  Le Gouvernement a donc décrété l’état d’urgence durant 30 jours afin de contrôler la propagation de la COVID-19 pour sauver le plus de vies possibles.  Pour M. Pendarovski, cette pandémie l’offre l’occasion de faire montre de solidarité et de promouvoir la coopération internationale pour contenir la pandémie.  La lutte contre la pandémie présente également un dilemme moral entre sauver des vies et faire marcher l’économie.  Le Chef d’État a ajouté qu’il faut sauver des vies en priorité, sans que cela ne se fasse au détriment des droits fondamentaux.   Il a également mis en garde contre le racisme, la xénophobie et la discrimination.  Il a aussi suggéré la création d’un système de santé de qualité disponible pour tous.  « De nombreux défis restent à relever et nous n’avons pas d’autre choix que de nous rassembler pour ne laisser personne de côté », a conclu le Président. 

M. EGILS LEVITS, Président de la Lettonie, a rendu hommage à la communauté médicale internationale pour son dévouement et son professionnalisme dans la riposte à la COVID-19 et dans l’élaboration d’un vaccin.  Aujourd’hui plus que jamais, nous devons faire montre de solidarité pour surmonter cette crise mondiale, a-t-il plaidé, assurant que seule une approche multilatérale permettra d’y parvenir.  Observant que l’OMS est l’autorité chef de file pour la coordination des efforts déployés dans la lutte contre le virus, le Président a appelé au renforcement de son efficacité et a indiqué que la Lettonie a contribué au fonds de l’agence sanitaire onusienne contre la COVID-19.  De plus, des scientifiques lettons participent activement au développement d’un vaccin.  Sur le plan national, a expliqué M. Levits, le Gouvernement a pris des décisions cruciales pour garantir le traçage, la distanciation sociale et la détection.  Il s’emploie par ailleurs à limiter les pertes économiques tout en garantissant une protection sociale à sa population.  Dans le cadre de cette crise, il a également lancé différentes solutions numériques, notamment une plateforme parlementaire et d’autres outils gouvernementaux en ligne, des méthodes d’apprentissage à distance et une application de traçage de la COVID-19 téléchargeable sur les téléphones portables.  Favorable à l’appel du Secrétaire général en faveur d’une reconstruction en mieux, M. Levits a souhaité que la communauté internationale profite de ce choc pour repenser ses modes de production et de consommation.  Nous avons la possibilité de changer d’approche et de trouver des solutions plus durables, a-t-il conclu, appelant à un meilleur partage des informations scientifiquement fiables pendant et après la pandémie. 

Mme KERSTI KALJULAID, Présidente de l’Estonie, a remarqué qu’au moment de la deuxième vague de la pandémie de COVID-19, l’attention s’est déplacée de l’objectif « sauver des vies tout en sauvegardant l’économie » à celui du « vaccin contre le virus ».  Notre priorité doit être un accès universel et équitable au vaccin, a-t-elle déclaré.  Elle a souligné qu’au sein même des Nations Unies, certains pays n’ont pas eu la chance de pouvoir adopter les impressionnants paquets de sauvetage de l’économie de certains, ou d’avoir les moyens digitaux nécessaires pour endiguer la pandémie.  Face au besoin de solidarité de la communauté internationale, elle a plaidé pour le renforcement du multilatéralisme.  En tant que première nation digitale, l’Estonie a contribué à l’aide pour la lutte contre la pandémie grâce aux technologies numériques, a fait savoir la Présidente en expliquant que les données peuvent aider à détecter les personnes dans le besoin et à prendre les bonnes décisions politiques.  « Pour cela, il faut construire une architecture de confiance mondiale, avec l’OMS à sa tête. »  À cet égard, l’Estonie a signé récemment un Protocole d’accord avec l’OMS, pour certifier les vaccins grâce au numérique, a-t-elle déclaré, avant de signaler aussi les Protocoles d’accord signés avec d’autres pays ou région, notamment avec l’Union africaine, afin de faire avancer la coopération numérique.

M. ALEKSANDAR VUČIĆ, Président de la Serbie, a d’emblée enjoint la communauté internationale à tout mettre en œuvre pour préserver et renforcer le rôle de l’ONU et de ses agences spécialisées, telles que l’OMS, qui ont une place irremplaçable dans les efforts de lutte contre la pandémie de COVID-19 mais aussi dans les actions de riposte socioéconomiques.  Pour le Chef d’État, les réponses aux différents enjeux mondiaux reposent dans une action conjointe et un respect mutuel.  Il a salué à cet égard la tenue de cette réunion extraordinaire à laquelle participent plus de 150 États Membres.  À ses yeux, une telle mobilisation suscite l’espoir pour la réussite de l’humanité.  En tant que pays candidat à l’Union européenne, la Serbie appuie l’approche de cette dernière dans sa lutte contre la pandémie et ses efforts en faveur d’un relèvement vert et durable.  Elle plaide aussi pour un accès égal et équitable au vaccin rendu possible par les échanges d’informations et appuie l’initiative COVAX qui a pour but de distribuer deux milliards de doses au monde entier en appliquant les principes d’humanisme et de non-sélectivité.  M. Vučić a d’autre part jugé que les conséquences de la récession mondiale doivent contraindre les institutions financières internationales à faire montre de plus de souplesse.  Un multilatéralisme efficace et productif est indispensable pour sortir de cette crise mais ce ne sera possible que si un esprit de dialogue et de compromis prévaut, a-t-il conclu. 

M. EMMANUEL MACRON, Président de la France, s’est réjoui de l’action collective portée par l’initiative ACT-A, qui vise à rendre accessibles les outils de la lutte contre la pandémie à tous les pays, et à en faire des biens publics mondiaux.  Il a souligné que 10 milliards de dollars avaient déjà été mobilisés dans ce cadre.  Qui plus est, la France a proposé la création d’un mécanisme de dons pour qu’une partie des premières doses de vaccin disponibles soit destinée à la vaccination des publics prioritaires dans les pays en développement.  Ces doses, d’où qu’elles proviennent, seraient ainsi allouées de façon efficace et équitable, sur la base des recommandations de l’OMS.  Toutefois, les vaccins ne suffiront pas sans personnel formé, et la France soutient l’OMS dans la mise en place d’une académie mondiale de la santé à Lyon, qui formera les personnels de santé du monde entier.  Par ailleurs, M. Macron a dit accorder une contribution financière de 50 millions d’euros supplémentaires à l’OMS pour 2020 et 2021.  Le Président français a souhaité l’établissement d’un niveau d’alerte intermédiaire qui permette de tirer la sonnette d’alarme plus en amont.  Il a de surcroît appuyé la mise en place d’un conseil d’experts de haut niveau « Une seule santé » qui sera chargé de diffuser les informations scientifiques disponibles sur les liens entre santé humaine, animale et environnementale. 

M. NICOLÁS MADURO MOROS, Président du Venezuela, a souligné que la pandémie avait mis en exergue la vulnérabilité de tous les pays du monde, voyant le multilatéralisme comme la solution à la COVID-19, comme le sont aussi la coopération et la coordination internationales.  Mais, a-t-il regretté, celles-ci sont aujourd’hui obscurcies par « des pays puissants du Nord ».  La riposte nationale du Venezuela contre la pandémie est caractérisée par le courage et la bravoure de son personnel de santé, a-t-il salué.  En dépit des menaces contre notre pays, nous avons déployé nos moyens au service de la population, a aussi assuré M. Maduro Moros en vantant les mérites de la politique vénézuélienne de prise en charge intégrale, qui a permis de venir en aide à 90% des personnes atteintes.  En dépit des circonstances créées par la pandémie, des pays puissants ont renforcé leur hégémonie économique pour geler plus de 4 milliards de dollars du Venezuela, s’est plaint par ailleurs le Chef d’État en faisant remarquer que cette somme aurait pu aider le pays à accéder aux médicaments et aux matériels médicaux nécessaires.  « Le temps est venu de lever ces mesures criminelles illicites », a-t-il exhorté.  Il a aussi réclamé que le ou les vaccins soient déclarés par l’ONU et l’OMS comme étant des biens publics mondiaux.  Le Venezuela a déposé auprès de l’OMS le brevet de molécule DR10 dont les propriétés curatives contre la COVID-19 sont avérées, a signalé le Président.

M. RODRIGO ROA DUTERTE, Président des Philippines, a plaidé pour un renforcement de la solidarité dans la lutte contre la COVID-19 et en particulier dans l’élaboration et la distribution d’un vaccin contre cette maladie.  Les produits qui sauvent des vies doivent être accessibles à tous, à commencer par les plus vulnérables, a-t-il souligné, réitérant son appel à un accès universel aux traitements et au vaccin.  Si un pays est exclu en raison de sa pauvreté ou de son manque d’importance stratégique, cette injustice hantera le monde, a prévenu le Chef d’État, ajoutant que nul ne sera en sécurité tant que tous ne le seront pas.  Dans ce contexte, a-t-il ajouté, les Philippines appuient pleinement les initiatives de l’OMS, notamment les mécanismes COVAX et C-TAP.  Aux coté des autres pays non alignés, elle souhaite que l’agence sanitaire onusienne soit dotée des ressources nécessaires pour mobiliser une aide aux pays sans condition préalable.  C’est là notre meilleure chance pour vaincre la pandémie, a-t-il assuré, observant toutefois que les défis liés à la pandémie dépassent les seuls enjeux sanitaires et exacerbent les menaces sur la paix et la sécurité.

Quant à la relance post-COVID-19, il a indiqué que son gouvernement utilise tous les instruments à sa disposition pour protéger les progrès accomplis sur le plan économique et social.  Notre plan de développement fait fond sur une base budgétaire solide, supérieure à 9% du PIB national, a-t-il précisé.  Il s’est enfin félicité que la pandémie ait permis de tirer profit de la technologie et ait ouvert la voie à un développement plus vert et plus résilient.

M. LIONEL ROUWEN AINGIMEA M.P., Président de Nauru, a déclaré avec fierté que son pays n’a pas eu de cas de COVID-19.  Selon lui, l’expérience historique de Nauru est la clef de la réponse mondiale, compte tenu du fait que l’île n’est pas à l’abri des épidémies.  Il a reproché à l’OMS d’avoir tardé à déclarer la pandémie mondiale.  Son gouvernement a immédiatement déclaré un état de catastrophe national qui reste toujours en place.  Il s’agit de mesures proactives, y compris pour sécuriser les frontières tout en les gardant ouvertes de manière contrôlée, a-t-il expliqué.  Nauru dispose d’équipement de dépistage de qualité mis à disposition par ses partenaires comme la Chine et les États-Unis, a indiqué le dirigeant.  Signalant qu’en tant que petit État insulaire en développement (PEID), Nauru n’a pas les moyens de participer à la recherche scientifique sur le virus, M. Aingimea a salué les mécanismes visant à en faire bénéficier tous les pays.  Il a ensuite appelé les institutions financières internationales à venir au secours des pays en développement, et en particulier aux PIED; dans leurs efforts de relève post-COVID-19 et de réalisation des ODD.

Mme RAQUEL PEÑA, Vice-Présidente de la République dominicaine, a indiqué que les résultats obtenus par son pays dans sa lutte contre la COVID-19 sont étroitement liés à la mise en œuvre du plan stratégique de préparation et de riposte élaboré par l’OMS/OPS.  Elle a précisé que, depuis sa prise de fonctions, son gouvernement a mis l’accent sur la communication des risques et la participation communautaire.  Grâce à ce dispositif, il a pu effectuer environ 70 000 tests et distribuer 25 000 kits de protections individuelle à la population.  De plus, le laboratoire national a la capacité de traiter jusqu’à 10 000 tests par jour, ce qui démontre l’importance accordée à la détection et au diagnostic dans cette phase d’atténuation.  S’agissant de la crise économique engendrée par la pandémie, elle a révélé le caractère indispensable de la transition technologique.  Elle a également fait état de mesures incitatives pour soutenir les producteurs et les commerçants nationaux.  Si certaines économies sont plus résilientes que d’autres, l’intégration et la coopération entre les pays sont essentielles, a-t-elle cependant admis, souhaitant que des outils et ressources soient offerts à son pays pour l’aider à relancer son économie et à atteindre les « objectifs communs » pour un monde meilleur. 

M. XAVIER BETTEL, Premier Ministre et Ministre d’État du Luxembourg, s’exprimant au nom du Groupe des Amis des enfants et des objectifs de développement durable, a déclaré que si « nous n’agissons pas rapidement et de manière décisive, cette crise risque d’être aggravée par la création d’une génération perdue d’enfants ».  Cela est d’autant plus urgent que plus de 91% des enfants et des jeunes dans le monde -plus de 1,8 milliard de jeunes- ont été touchés par les fermetures d’écoles, dont 463 millions d’entre eux n’ayant pas pu accéder à l’apprentissage en ligne et à distance.  Par ailleurs, plus de 80 millions d’enfants ne bénéficieront pas de vaccins vitaux, cette année, en raison des perturbations dans les centres de santé submergés par la réponse à la pandémie.  De plus, les enfants déjà exposés à la violence, à l’exploitation et aux abus sont coupés des principaux services de soutien en même temps qu’ils subissent le stress physique et mental supplémentaire imposé aux ménages fragiles.  

En guise d’action rapide, le Groupe propose trois actions clefs.  D’abord, s’engager à fournir un financement adéquat pour protéger et promouvoir les droits et le bien-être de l’enfant, dans les budgets nationaux et la mobilisation de financements extérieurs.  Il faut notamment investir dans les services et les systèmes qui permettent aux enfants de continuer à apprendre, en santé et en sécurité.  Ensuite, s’engager avec les enfants et les jeunes en tant que parties prenantes et créateurs de solutions, notamment en intégrant leurs points de vue et perspectives dans la conception et la mise en œuvre des politiques, programmes, services et processus pertinents de l’ONU.  Enfin, le Groupe propose de se réengager collectivement à atteindre les ODD et à lutter contre la menace existentielle posée par les changements climatiques et la dégradation de l’environnement.  Cette déclaration est appuyée par 174 autres délégations, a-t-il précisé. 

S’exprimant cette fois à titre national, le Premier Ministre du Luxembourg a dit se réjouir des annonces concernant la mise au point de vaccins efficaces contre le coronavirus.  Cela permet d’espérer que nous serons bientôt à même de venir à bout de cette terrible pandémie qui a déjà coûté la vie à un million et demi d’êtres humains, a-t-il dit, ajoutant que pour réussir, il faut être « unis et travailler ensemble ».  Dans cet esprit, le Grand-Duché de Luxembourg a contribué au Fonds central d’intervention d’urgence de l’ONU et au Plan mondial de réponse humanitaire à la pandémie.  Il soutient également des pays partenaires, en Afrique de l’Ouest notamment, pour les aider à renforcer leurs systèmes sanitaires.  Il a en outre intensifié son appui à l’OMS et augmenté de 22% son soutien au GAVI, l’Alliance du vaccin.  Au sein de l’Union européenne, le Luxembourg participe aux efforts pour assurer un accès équitable, partout dans le monde, à des vaccins abordables contre le coronavirus.  Le Gouvernement a ainsi décidé de contribuer au Mécanisme COVAX, a indiqué M. Bettel.

M. KAUSEA NATANO, Premier Ministre des Tuvalu, au nom du Forum des îles du Pacifique, a expliqué que sa région était confrontée à une triple crise: les effets de la COVID-19, la crise climatique et la santé économique fragile de la région en raison des vulnérabilités inhérentes aux petits États insulaires en développement (PEID).  La région du Pacifique a appliqué des restrictions sans précédent qui ont permis aux deux tiers des États membres du Forum de demeurer vierges de toute contamination, les seuls pays au monde à l’être depuis l’apparition du virus.  Si ces mesures ont permis de sauver d’innombrables vies, elles ont aussi fortement limité les échanges avec le reste du monde, notamment l’achat et la distribution de fournitures médicales essentielles qui permettraient d’envisager la réouverture des frontières. 

Les conséquences des mesures anti-COVID-19 ont été dévastatrices sur les économies de la région, a poursuivi M. Natano en prévenant que celles-ci allaient se contracter de 6,1% en 2020, un chiffre sans précédent.  Pendant ce temps, les inégalités croissent, les communautés vulnérables sont encore plus marginalisées.  Plus que jamais, le multilatéralisme est nécessaire, a lancé le Premier Ministre.  Il a porté la voix des nations du Forum -fortement tributaires de l’ouverture des frontières pour les voyages, le commerce et les affaires- en demandant instamment aux dirigeants mondiaux de soutenir la distribution équitable et abordable de traitements et de vaccins contre la COVID-19.  Estimant cependant que les changements climatiques sont la plus grande menace pour les peuples du Pacifique, le Forum a demandé, en cette année charnière pour l’Accord de Paris, que la COVID-19 ne fasse pas dérailler les engagements tenus.

M. ISMAËL OMAR GUELLEH, Président du Djibouti, a salué les programmes et plans de partenariat mondiaux visant à aider les pays à disposer des biens et services nécessaires pour la prise en charge, le traitement et les soins en vue de combattre la pandémie et de surmonter les conséquences humanitaires et socioéconomiques potentiellement catastrophiques de ce virus.  Il a souligné le rôle de leadership décisif de l’OMS pour relever ce défi.  M. Guelleh a soutenu le Mécanisme COVAX pour un accès global et équitable aux vaccins contre le virus ainsi que toutes les initiatives qui contribueront au développement d’outils collectifs de lutte et à leur distribution équitable.  Il s’est réjoui de la hausse des engagements pris dans le cadre de l’initiative Accélérateur ACT visant à accélérer l’accès équitable et juste aux outils de lutte contre la COVID-19, qui ont dépassé la barre des 5 milliards de dollars.  À Djibouti, cette pandémie aura révélé nos capacités à nous rassembler pour procéder à l’élaboration d’une riposte, s’est félicité le Président, en indiquant que son gouvernement avait pris des décisions fondées sur des données factuelles en se basant sur les recommandations de l’OMS.  Un fonds de solidarité a ainsi été créé pour le financement de la riposte initiale face à la pandémie et, depuis 16 semaines, aucun décès n’est à déplorer, ni d’hospitalisation en soins intensifs.  Le Président a aussi fait valoir la gratuité des dispositifs qui conforte le pays dans l’objectif d’atteindre 100% d’adhésion à la couverture santé universelle.  Inclure dans l’assurance maladie un fonds de financement des urgences sanitaires est, pour nous, un objectif fixé, a informé le Président.

M. JOHN BRICEŇO, Premier Ministre de Belize, au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a plaidé pour un accès juste, transparent, équitable et rapide aux matériels de soins essentiels, ainsi que pour la disponibilité des diagnostics et des vaccins, conformément à la résolution 74/274 (2019) adoptée par consensus.  Insistant sur la situation économique et sanitaire critique des pays en situation particulière, notamment les petits États insulaires en développement (PEID), l’Alliance a réclamé un soutien accru et des actions tangibles.  M. Briceño a décrit une situation de dilemme cruel pour les PEID, dont les ressources limitées sont constamment tiraillées entre deux impératifs: bâtir des sociétés résilientes et faire face aux situations d’urgence.  La COVID-19 n’a pas créé de nouvelle situation pour les PEID, elle a simplement levé un voile sur leur situation existante, a expliqué M. Briceño.

L’Alliance a plaidé pour une refonte du système financier international, pour résoudre les problèmes d’endettement des petits États insulaires et pour remédier à leurs ressources fiscales limitées et à leur vulnérabilité face à la volatilité des marchés financiers.  « Sortir de cette pandémie sans apporter de changements tangibles au système international financier et sans permettre aux pays vulnérables un accès aux ressources dont ils ont désespérément besoin, serait un gâchis total », a insisté M. Briceño.

M. JUSTIN TRUDEAU, Premier Ministre du Canada, a rappelé que la pandémie de COVID-19 ne peut-être vaincue que si le virus est battu partout et dans tous les pays.  C’est pourquoi il a mis l’accent sur les efforts déployés par le Canada pour aider les autres pays à lutter contre la pandémie.  Il a noté que les économies développées avaient accordé 20% de leur PIB à des plans de soutien depuis le début de la crise alors que les économies en développement les plus faibles n’ont pu y consacrer que 2% de leur PIB.  Notant aussi que la pandémie avait pour effet d’exacerber les défis humanitaires, le Premier Ministre a appelé à soutenir les pays les plus démunis.  « Dans le cadre de notre relance nous devons investir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et construire des économies plus propres », a-t-il insisté avant de préciser que les efforts canadiens de lutte contre la pandémie tiennent compte des objectifs de développement durable.  Les Nations Unies, a-t-il conclu, peuvent jouer un rôle de premier plan pour renforcer le multilatéralisme en vue de bâtir un monde meilleur, où personne n’est laissé pour compte.

M. EMMERSON DAMBUDZO MNANGAGWA, Président du Zimbabwe, a estimé qu’il est plus opportun que jamais de renforcer le multilatéralisme.  Il s’est félicité de l’adoption de la résolution sur une approche globale et coordonnée à la COVID-19 qui exhorte les États à s’abstenir de promulguer et d’appliquer des mesures et sanctions économiques financières ou commerciales unilatérales.  Les sanctions entravent la pleine jouissance des droits humains fondamentaux, des droits des peuples, y compris le droit à la santé et le droit au développement, a-t-il déclaré.  Il a jugé essentiel d’intensifier la coopération internationale pour contenir, atténuer et vaincre la pandémie.  À cet égard, l’échange d’informations, de connaissances scientifiques et des meilleures pratiques restent essentielles, a dit le Président avant de demander à ce que les vaccins contre la COVID-19 soient un bien public mondial pour être accessibles à tous.  Il a estimé que la pandémie avait fourni au monde la chance de renforcer les mécanismes de la sécurité sanitaire mondiale, invitant à soutenir l’OMS pour qu’elle puisse combler les lacunes existantes dans la préparation à une pandémie.  Pendant la présente « décennie d’action », il est nécessaire d’accélérer l’alignement des plans nationaux et des investissements avec le Programme 2030 dans un monde post-COVID–19, a-t-il déclaré en conclusion.

M. GIUSEPPE CONTE, Président du Conseil des ministres de l’Italie, a rappelé que l’Italie, en tant que premier pays occidental touché par la pandémie, avait dû développer une nouvelle méthode de gestion de crise, mettant le droit à la santé des citoyens au premier plan.  L’Italie a également été parmi les premiers à comprendre l’importance cruciale de la coopération internationale, et d’une approche multilatérale et multidimensionnelle de la pandémie.  Elle a promu l’Accélérateur ACT, la plateforme multilatérale la plus importante pour garantir un accès universel et équitable aux moyens de diagnostic, aux traitements et aux vaccins qui doivent être des biens publics accessibles à tous, a exigé M. Conte dont le pays fait également partie de l’initiative COVAX.  M. Conte s’est aussi soucié de soutenir les pays les plus vulnérables, compte tenu de la connectivité de tous dans le monde actuel, et annoncé que, lors de sa prochaine présidence du G20, l’Italie s’engagerait à travailler avec toutes les parties prenantes.  M. Conte a souligné l’impact de la COVID-19 sur les chaînes de valeur clefs de l’agroalimentaire, en affirmant que la sécurité alimentaire est une priorité pour l’Italie qui attend avec impatience le Sommet 2021 sur les systèmes alimentaires.  De plus, dans le cadre de sa présidence du G20, l’Italie accueillera un sommet mondial sur la santé avec la Commission européenne, a annoncé M. Conte et, en partenariat avec le Royaume-Uni, l’Italie travaille déjà au succès de la COP26, où les jeunes seront au cœur du débat sur la relation entre l’humanité et l’environnement.

M. CHUNG SYE-KYUN, Premier Ministre de la République de Corée, a plaidé en faveur d’une coopération internationale renforcée face à la deuxième vague et expliqué que le Gouvernement avait misé sur trois grands principes -ouverture, transparence et démocratie- pour encourager la participation des citoyens.  Des mesures innovantes telles que des « drive » de dépistage ou encore des centres de traitement résidentiels ont été mises en place, a-t-il indiqué, en assurant vouloir partager les expériences réussies avec le reste du monde.  Il a insisté sur l’impératif d’un accès juste et équitable pour tous les pays aux vaccins.  Faisant partie de la plateforme du Mécanisme COVAX, la République de Corée a alloué 10 millions de dollars à la distribution de vaccins dans les pays en développement.  En outre, elle accueille sur son territoire le siège de l’Institut international de recherche sur les vaccins.  De plus, le Gouvernement a tendu la main aux pays en détresse, en mettant l’accent sur la fourniture d’aide humanitaire, le renforcement des capacités de santé publique et des systèmes de santé, et la réponse aux effets socioéconomiques à long terme.  Le Premier Ministre a d’ailleurs annoncé l’intention de son pays d’augmenter l’enveloppe de son aide publique au développement dédiée à la santé publique.  Enfin, M. Chung a fait valoir les avantages du « New Deal coréen », basé sur l’équilibre régional numérique et vert, en espérant qu’il servirait d’exemple pour les stratégies de développement post-COVID-19.  Avant de conclure, il a rappelé que lors de l’Assemblée générale en septembre, le Président Moon Jae-in avait proposé le lancement d’une « Initiative de coopération en Asie du Nord-Est pour la lutte contre les maladies infectieuses et la santé publique » comprenant les nations de la région.

M. XAVIER ESPOT ZAMORA, Chef du Gouvernement de la Principauté d’Andorre, a salué les diverses initiatives des Nations Unies, notamment le plan de riposte humanitaire global COVID-19, ainsi que les appels du Secrétaire général à un cessez-le feu mondial, à l’action humanitaire et à la lutte contre la violence envers les femmes et la violence domestique.  L’Andorre soutient pleinement le rôle primordial de l’OMS, qu’elle souhaite voir renforcée, car « seule une réponse coordonnée nous permettra d’être à la hauteur des enjeux provoqués par cette pandémie », a estimé M. Zamora.  Il a plaidé pour le principe d’universalité concernant l’accès aux résultats des recherches scientifiques, aux avancées en matière de protocoles de prévention, aux médicaments, aux matériels de protection et surtout aux vaccins: « nous ne pouvons, en aucun cas, permettre que seule une partie de la planète puisse avoir accès aux réponses de qualité.  Il s’agit ici d’un défi mondial auquel nous devons tous faire face de façon solidaire et égale », a-t-il déclaré. 

M. ANDREJ PLENKOVIĆ, Premier Ministre de la Croatie, qui, ayant été testé positif lundi, s’est exprimé à partir de son domicile, a rappelé que sa délégation est coauteur de la réponse globale à la COVID-19.  Pour lui, les récentes déclarations sur l’arrivée prochaine des vaccins constituent une lueur d’espoir.  Le défi suivant est l’accès gratuit et équitable, a ajouté le Premier Ministre, ainsi que la garantie d’informations fiables sur l’efficacité des vaccins.  En matière de relèvement, M. Plenković a insisté sur l’importance de se concentrer sur l’Accord de Paris sur le climat et sur le Programme 2030.  Il a terminé en vantant le système de couverture sanitaire universelle de son pays et les nouvelles mesures fondées sur la technologie afin de lutter contre la COVID-19. 

M. K. P. SHARMA OLI, Premier Ministre du Népal, a dit que la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) n’était pas seulement une crise sanitaire mais constituait aussi un défi à notre capacité à vivre en harmonie avec la nature.  Il a expliqué que la réaction de son pays face à la pandémie et à ses impacts s’appuyait sur trois piliers: l’accès aux soins de santé, la protection de la vie humaine et une relève durable et inclusive.  M. Oli a expliqué que le Gouvernement a ouvert des centres de dépistage partout dans le pays en collaboration avec 68 laboratoires.  Il a cité la construction de nouveaux hôpitaux pour faire face aux besoins en matière de prévention et de soins.  Le Premier Ministre du Népal a félicité l’ONU et particulièrement l’OMS pour son rôle de chef de file dans la lutte contre la crise sanitaire.  Cette crise nous rappelle selon lui la nécessité de revitaliser le multilatéralisme pour relever les défis de notre époque dont la lutte contre la pauvreté et les changements climatiques.  M. Oli a demandé que la pandémie ne soit pas utilisée comme prétexte pour renoncer à la solidarité et aux engagements internationaux.  Dans ce contexte, il a jugé contradictoire d’utiliser les vaccins pour générer des profits et souhaité qu’ils soient accessibles partout et gratuitement pour les plus démunis à travers le monde. 

Mme KATRIN JAKOBSDOTTIR, Première Ministre de l’Islande, a tiré la sonnette d’alarme en prévenant que la pandémie de COVID-19 ne sera certainement pas la dernière et que cela exige de repenser nos structures et nos sociétés.  Soulignant que l’histoire a montré que les pandémies exacerbent les inégalités dans les sociétés, elle a appelé à en tirer les leçons et à faire en sorte que cela ne soit pas le cas cette fois-ci.  La sécurité et la santé de la nation dépendent de celles de tous les citoyens, a martelé la Chef du Gouvernement en expliquant que l’Islande s’est pleinement engagée en ce sens dans la lutte contre les retombées de la COVID-19.  Elle a constaté à regret que cette pandémie s’est accompagnée d’une pandémie de violence sexiste contre les femmes et de l’augmentation des inégalités entre les femmes et les hommes.  La parité femmes-hommes est véritablement remise en question, a constaté Mme Jakobsdottir, or il faut en faire une priorité alors que nous reconstruisons nos sociétés post-COVID-19.  Il en va de même pour la crise climatique pour laquelle elle a appelé à faire des choix ambitieux pour un avenir plus juste et plus vert.  Pour elle, il s’agit là d’un devoir collectif envers les jeunes de ce monde.  Les questions d’égalité et d’environnement sont inextricablement liées et la clef d’un avenir meilleur.

Mme JACINDA ARDERN, Première Ministre de la Nouvelle-Zélande, a raconté la situation de la COVID-19 dans son pays où le Gouvernement a mis l’accent sur la prévention et l’élimination du virus en adoptant une politique visant à l’éradiquer définitivement.  Elle a ainsi énuméré les mesures telles que les dépistages, la quarantaine, le traçage, et le dépistage aux frontières.  Mme Ardern a aussi mis en exergue la réponse unie du Gouvernement avec tous ses partenaires institutionnels, le secteur privé et la société civile.  La COVID-19 a montré notre interdépendance et le rôle central de l’OMS, a estimé Mme Ardern.  Pour éviter des situations d’urgence de ce type à l’avenir, elle a recommandé de soutenir l’OMS et ses actions, de garantir l’accès des vaccins aux communautés vulnérables, de garantir une distribution équitable et générale pour tous.  Elle a prévenu qu’il faudrait des années pour reconstruire socialement et économiquement après la pandémie.  Elle a suggéré de repenser les politiques de bien-être de la population et de l’environnement.  Mme Ardern a insisté sur le caractère fondamental de l’Accord de Paris.  Elle a exhorté à respecter les engagements financiers pris pour une économie plus verte et durable.  La Nouvelle-Zélande, a-t-elle indiqué, a adopté un style de développement vert et a arrêté la subvention des énergies fossiles; elle vise une économie qui fonctionne pour l’ensemble de la population et non pour quelques-uns.

Selon M. PRAYUT CHAN-O-CHA, Premier Ministre de la Thaïlande, les principaux facteurs qui ont contribué à la réussite de la Thaïlande dans la lutte contre la COVID-19 ont été la force de son système de santé et le dévouement de son personnel soignant, ainsi que l’étroite coopération de tous les secteurs de la société.  Jugeant essentiel de promouvoir les recommandations de l’OMS telles que le port du masque, le lavage fréquent des mains et le maintien des distanciations physiques, le Premier Ministre a aussi souligné l’importance de la coopération en matière de recherche et de développement de vaccins et de traitements pour la COVID-19, ainsi que la garantie qu’ils deviennent des « biens publics mondiaux » accessibles à tous.  

M. IMRAN KHAN, Premier Ministre du Pakistan, a dit que la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) représente la crise la plus grave à laquelle fait face la communauté internationale depuis la Seconde Guerre mondiale.  Cent millions de personnes vont retomber dans la pauvreté extrême en raison de cette crise sanitaire alors que les pays concernés ne disposent pas des moyens nécessaires pour stimuler leurs économies.  Il a expliqué que le Pakistan a mobilisé huit milliards de dollars, soit 3% de son PIB, pour aider les plus pauvres et maintenir son économie à flot.  « Réduire la dette tout en distribuant des aides pour la relance économique ne sera possible que si nous avons accès à des liquidités supplémentaires », a prévenu le Premier Ministre, en estimant que les aides du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale sont insuffisantes pour faire face à cette crise.  Alors que cinq pays sont déjà en cessation de paiement, il a jugé indispensable l’avènement d’un système commercial basé sur les objectifs de développement durable et d’un système fiscal international plus juste.  Dans l’urgence, il a proposé 10 actions dont la suppression de la dette des pays les moins avancés (PMA), l’attribution de droits de tirage spéciaux à hauteur de 500 milliards de dollars ou encore des mesures immédiates pour arrêter les flux illicites qui vont des pays en développement vers les pays riches.

Pour Mme ERNA SOLBERG, Première Ministre de la Norvège, il faut traiter collectivement la crise actuelle et mettre un terme à cette pandémie le plus vite possible.  Rappelant que le nombre de décès a dépassé 1,3 million de personnes et qu’il y a de nouvelles vagues de confinement alors que nous assistons à un effondrement social dans de nombreux pays, la Première Ministre a appelé à accroître les efforts collectifs tout en saluant les acquis, notamment en termes de vaccins.  Cependant, a-t-elle souligné, il nous faut plus de vaccins, de tests et de mesures thérapeutiques, tout en veillant à l’accès universel à ces outils.  À ce jour, 223 millions ont été mobilisés pour le projet ACT, a rappelé Mme Solberg, appelant davantage de pays à y participer car « l’engagement en faveur de la coopération internationale a fait ses preuves ».  Pour éviter ce genre de situation à l’avenir, elle a encouragé la communauté internationale à se doter d’une feuille de route en vue de renforcer les défenses conjointes.  Dès lors, la Norvège appuie l’appel du Secrétaire général pour convoquer un sommet sur cette question cruciale.

Mme SHEIKH HASINA, Première Ministre du Bangladesh, a rappelé que 1,4 million de personnes étaient déjà mortes de la COVID et que l’épidémie avait appauvri les populations, augmenté les inégalités et perturbé le commerce et le tourisme.  Elle a en même temps relevé que la pandémie avait généré une réponse unie et permis d’apprendre à reconstruire en mieux.  Elle a rappelé que le Bangladesh avait été durement frappé par le virus, mais qu’une réponse rapide du Gouvernement s’était illustrée par un plan de relance de 14,14 milliards de dollars et un élargissement de l’assistance à plus de 25 millions de personnes.  Ces mesures doivent, selon elle, être accompagnées d’un accès équitable et abordable aux vaccins, qui doivent être reconnus mondialement comme un bien public et justifier une collaboration entre les Nations Unies, les institutions financières internationales, la société civile et les gouvernements nationaux.  La Première Ministre a rappelé que l’endiguement de l’épidémie devait avoir lieu dans tous les pays et que les engagements pour le Programme 2030 devaient être renouvelés pour garantir la résilience des prochaines générations devant les futures épidémies.

M. ALLEN MICHAEL CHASTANET, Premier Ministre de Sainte-Lucie, a rappelé que les petits États sont aux prises non seulement avec les effets de la pandémie, mais aussi avec les effets persistants des changements climatiques et, en tant que pays vulnérables en voie de développement dans un monde très hostile, ils comptent sur la communauté internationale et ses institutions financières.  Si Sainte-Lucie était en bonne voie avant la pandémie, avec l’augmentation de sa croissance économique, la réduction du chômage et un ratio dette/PIB de 59%, l’année 2020 s’est soldée par des revenus inférieurs, des dépenses accrues et des remboursements de dette importants, ce qui a eu une incidence considérable sur les flux de trésorerie du pays.  Comme ils l’ont redit il y a quelques semaines, lors de la réunion annuelle de la Banque mondiale et du FMI, les PEID ont besoin d’un financement concessionnel et d’une assistance qui ne dépende pas d’un ratio dette/PIB cible de 60%.  Le Premier Ministre a conclu que les PEID doivent être considérés comme des partenaires, « car nous n’attendons pas d’être les bénéficiaires d’opportunités auxquelles nous n’avons pas droit ».  À ce titre, il a lancé un appel vigoureux aux institutions financières internationales pour qu’elles facilitent l’engagement au plus haut niveau alors que ces pays cherchent à atténuer la crise actuelle. 

Pour M. ALEXANDER DE CROO, Premier Ministre de la Belgique, le plus grand danger aujourd’hui est que cette pandémie nous divise et que la crise sanitaire se transforme en crise géopolitique, en confrontation entre nations et en spirale vers le bas.  Seule la coopération internationale peut nous sauver, a-t-il affirmé, ajoutant que si « nous travaillons ensemble, il y aura de la lumière au bout du tunnel » parce qu’en dépit de toutes les crises des dernières décennies et de la montée des nationalismes, le multilatéralisme est resté ferme.  Grâce à des organisations comme l’ONU, l’OMS mais également l’Union européenne, des progrès ont été possible et des solutions ont été apportées à commencer par la stratégie commune de vaccination.  Les investissements conjoints et la mutualisation des ressources logistiques ont permis d’avoir bientôt accès à un vaccin sûr et efficace, s’est réjoui M. de Croo pour lequel c’est bien le fruit de la coopération internationale.  C’est la raison pour laquelle la Belgique plaide pour un accès libre et juste de tous les pays aux vaccins.  Il a aussi plaidé que la crise de la COVID-19 soit l’occasion de forger une nouvelle économie, pas juste une économie plus durable et plus numérique mais aussi une économie plus juste et plus inclusive.  L’indépendance économique est aussi un gage pour des citoyens plus forts et des voix plus fortes dans le débat politique, a-t-il ajouté, en faisant particulièrement allusion à l’autonomisation des femmes.

M. PRAVIND KUMAR JUGNAUTH, Premier Ministre de la République de Maurice, a indiqué que jusqu’à présent, son pays avait géré avec succès la pandémie de COVID-19 en agissant avec prévoyance.  Après des mesures préventives précoces, le pays a amélioré le dépistage sanitaire aux ports d’entrée, a renforcé la surveillance par les autorités sanitaires, a déployé des équipes d’intervention rapide pour transférer les cas suspects vers un établissement de santé dédié.  Ayant aussi imposé le confinement et le suivi des contacts, l’île a pu détecter et limiter l’étendue de la contamination.  Sur le plan réglementaire, Maurice a imposé le port obligatoire du masque facial dans tous les lieux publics et des mesures de distanciation sociale, tout en intensifiant la campagne de sensibilisation.  En moins de cinq semaines, la chaîne des contaminations locales a été arrêtée, a annoncé le Premier Ministre et, à partir du 15 juin, l’espace aérien a graduellement été réouvert, avec néanmoins des obligations de test PCR et de quatorzaine, a-t-il précisé avant de remercier l’OMS pour son soutien « précieux » dans l’articulation de la réponse à la COVID-19.  Sur le plan économique, Maurice connaît à une contraction de 12 à 14% en raison de la fermeture des frontières et du confinement de trois mois, ce qui laisse craindre des conséquences prolongées, même si le Gouvernement a mis en place un programme d’assistance pour protéger les emplois dans le secteur privé.  Le Premier Ministre a dès lors dit compter sur une assistance mondiale en termes d’allégement du service de la dette, voire d’annulation de la dette, ainsi que d’autres mesures de soutien financier. 

Mme METTE FREDERIKSEN, Première Ministre du Danemark, a plaidé pour une Organisation mondiale de la Santé (OMS) réformée et renforcée avant d’annoncer que le Danemark doublera sa contribution à l’OMS.  Elle a souhaité que l’on fasse de la pandémie une opportunité pour « définir l’avenir que nous voulons ».  Mme Frederiksen a jugé indispensable de promouvoir une économie plus respectueuse de l’environnement, condition sine qua non pour parvenir à des sociétés plus résilientes.  D’après elle, la communauté internationale n’a pas besoin de nouveaux plans puisque les objectifs de développement durable et l’Accord de Paris sur le climat nous montrent la voie à suivre pour parvenir à un monde plus inclusif.  Ces efforts passent par une coopération plus concrète, a insisté la Première Ministre avant d’appeler à ce que l’ONU s’affirme comme le lieu où nous nous réunissons tous pour régler les grands problèmes du monde en général et de cette pandémie en particulier.

Pour Mme SANNA MARIN, Première Ministre de la Finlande, le temps et la manière qu’il faudra pour se remettre de la pandémie dépendent des décisions d’aujourd’hui.  Estimant possible d’équilibrer protection sanitaire et relèvement économique, elle a appelé à une réponse coordonnée, cohérente et homogène des Nations Unies à tous les niveaux, et réclamé des capacités et des ressources pour que l’OMS dirige les efforts au niveau mondial.  Appelant à l’universalité de l’accès aux vaccins, usant de l’adage « personne n’est à l’abri, tant que tout le monde ne l’est pas », elle a aussi prévenu qu’alors que le ralentissement économique se déroulait à une échelle jamais vue, les pays en développement demeuraient les plus durement touchés.  Mme Marin a appelé à une relance verte, inclusive et durable, ainsi qu’à une transformation numérique, essentielle, selon elle, pour progresser vers les objectifs de développement durable; à des efforts de prévention, pour que la COVID-19 ne soit pas le premier chapitre des pandémies à venir; à renforcer la confiance des citoyens dans les pouvoirs publics et la science, l’accès à des informations fiables et factuelles étant la meilleure arme contre la désinformation.  « L’ouverture, la participation du public et la prise de décision démocratique nous rendent plus résistants », a-t-elle conclu, en appelant enfin à prendre en compte les inégalités de genre dans les politiques de lutte contre la pandémie, le virus ayant davantage touché les femmes et les filles en termes de licenciements économiques, d’accès entravé aux services de santé sexuelle et reproductive et de violences domestiques.

Mme ANGELA MERKEL, Chancelière de la République fédérale d’Allemagne, a dit que la pandémie de COVID-19 avait mis en évidence le rôle important de l’OMS et de la coopération internationale.  Rappelant les conséquences de la pandémie depuis son déclenchement, Mme Merkel s’est réjouie de voir enfin poindre la lumière au bout du tunnel grâce à l’Accélérateur ACT qui, a-t-elle indiqué, nécessite davantage de financement.  La Chef du Gouvernement a prévenu que la pandémie ne sera vaincue que lorsque tout le monde aura accès à des vaccins efficaces et abordables.  Il faut une coopération internationale forte, a-t-elle conclu.

M. SAMDECH AKKA MOHA SENA PADEI TECHO HUN SEN, Premier Ministre du Cambodge, a estimé que la bataille contre la COVID-19 ne devait être considérée par aucun pays comme son propre agenda géopolitique.  Aucun pays ne doit politiser la question de la santé publique, a-t-il ajouté, voyant en revanche les régions, la solidarité et l’unité mondiales comme des éléments indispensables pour sortir de cette crise.  Il a plaidé pour un cadre multilatéral de la riposte à la COVID-19 qui respecte le droit international, la souveraineté de chaque nation, indépendamment de sa taille ou sa richesse, avec l’ONU et l’OMS comme organisations chefs de file.  Le Premier Ministre a également souligné l’importance et l’urgence du vaccin COVID-19 en tant que bien public mondial, pour lequel l’approvisionnement et la distribution doivent se faire dans un esprit humanitaire pour tous les pays, en particulier les plus vulnérables.  S’agissant de l’impact socioéconomique de la pandémie, le Premier Ministre a mis l’accent sur le rôle de l’aide, mais aussi des facteurs cruciaux comme le maintien du multilatéralisme, la mondialisation, le libéralisme commercial, la chaîne d’approvisionnement régionale et mondiale, les échanges transfrontaliers, les investissements, le tourisme international et la mobilité des personnes.  En ce sens, il a exprimé son plein soutien à l’initiative du Fonds d’affectation spéciale pour la réponse et le redressement COVID-19 du Secrétaire général des Nations Unies, qui a été lancé plus tôt cette année.

M. NGUYEN XUAN PHUC, Premier Ministre du Viet Nam, a recommandé, pour vaincre la COVID-19, de confirmer le rôle central de l’ONU, améliorer la coordination des politiques, prendre des mesures collectivement et promouvoir la coopération internationale et multilatérale.  Il a réitéré son soutien à l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial, à la levée des sanctions unilatérales et à l’apport d’aide à la lutte contre la COVID-19.  Il a par ailleurs demandé que priorité soit donnée à la protection des populations, à la distribution d’un vaccin, et à la stimulation de l’économie, des voyages, des investissements et des échanges tout en maintenant les objectifs du Programme 2030.  Le Premier Ministre a, par ailleurs, décrit les efforts de coopération au sein de l’ASEAN pour la santé et la reprise économique et souligné l’aide médicale fournie par son pays à d’autres nations frappées par la pandémie.

M. STEFAN LÖFVEN, Premier Ministre de la Suède, a dit que la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19), qui a déjà coûté la vie à près de 1,5 million de personnes, a mis à jour les défaillances de nos sociétés.  « Si la lutte contre la pandémie est urgente, il nous faut dès à présent nous armer pour éviter les crises sanitaires à venir », a insisté M. Löfven.  Il a salué l’excellence de la communauté scientifique internationale pour produire les vaccins nécessaires.  Il a aussi dit l’importance d’appuyer le Mécanisme COVAX dont le but est de maîtriser la pandémie grâce à un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19 et qui exige de tous les pays un engagement et un investissement immédiats et de grande ampleur.  La Suède, a assuré le Premier Ministre, continuera d’affecter 1% de son PIB à l’aide au développement et de travailler à la prévention des conflits et au maintien de la paix.  Il a fait sienne une déclaration du Directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui a rappelé qu’il n’y a pas de vaccins contre la pauvreté, les inégalités et les changements climatiques.  En conclusion, il a appelé les États à jeter ensemble les fondements d’un monde meilleur, plus juste, inclusif et vert. 

M. THONGLOUN SISOULITH, Premier Ministre de la République démocratique populaire lao, a déclaré que son gouvernement avait rapidement pris des mesures préventives strictes contre la COVID-19, telles que la mise en place d’un mécanisme de coordination et le confinement du pays, depuis mars, pour restreindre l’entrée et la sortie des individus ainsi que les mouvements à l’intérieur du pays.  Grâce à ces mesures préventives, il a été possible de contenir l’épidémie à un certain niveau, avec un nombre d’infections « gérable » et aucun décès.  Par la suite, le Gouvernement a progressivement assoupli les mesures préventives pour réduire l’impact sur l’économie, tout en continuant de maintenir les mesures nécessaires.

Sur un autre point, le Premier Ministre a expliqué que son pays est « fermement convaincu » que le développement et la distribution des vaccins contre la COVID-19 sont l’un des facteurs décisifs de la réponse à la pandémie.  Le plus important est que les vaccins soient des biens mondiaux et des biens accessibles à tous sans aucune discrimination.  À cet égard, son gouvernement demande instamment à la communauté internationale de promouvoir le « multilatéralisme vaccinal » ou COVAX, afin de garantir que le vaccin contre la COVID-19 soit un bien public mondial commun. 

M. PEDRO SÁNCHEZ PÉREZ-CASTEJÓN, Président du Gouvernement d’Espagne, a souligné que, face à la pandémie, l’union permet de faire plus. L’Accélérateur ACT, qui garantit que le lieu de naissance ne détermine pas l’accès à un vaccin, a été créé en un temps record, a-t-il remarqué, en se félicitant que plusieurs vaccins aient été développés contre ce nouveau virus en moins d’un an.  L’Espagne vient d’annoncer son plan de vaccination pour janvier, tandis qu’elle continue à travailler avec les États membres et l’Union européenne.  « Ce niveau sans précédent de collaboration internationale devrait renforcer notre engagement ferme et sans équivoque en faveur du multilatéralisme. »  L’interrelation profonde entre la santé, l’économie et les aspects sociaux de cette crise nécessitent des réponses simultanées, selon M. Sánchez Pérez-Castejón qui a appelé, en plus du vaccin, à se concentrer sur le renforcement des systèmes de santé sans négliger les autres maladies.  Le Président du Gouvernement a souligné que les femmes souffrent de manière disproportionnée de l’impact de la crise économique, sociale et sanitaire, appelant à ne pas compromettre les progrès réalisés au cours des dernières décennies concernant l’égalité des sexes.  Seule une action internationale concertée pourra répondre à la crise économique et, même si des mesures très importantes ont été prises dans cette direction dans le contexte des institutions multilatérales, nous devons aller plus loin, a-t-il plaidé.  Il est essentiel de développer les instruments nécessaires pour chaque situation, quel que soit le niveau de revenu des pays, a-t-il déclaré.

M. SUGA YOSHIHIDE, Premier Ministre du Japon, a salué les Nations Unies et l’OMS pour les efforts inlassables qu’ils déploient.  Le Japon continuera de s’efforcer à protéger les vies et le bien-être de son peuple, a assuré le Ministre avant d’exhorter la communauté internationale à ne pas aller vers un monde plus divisé dans sa réponse à cette crise.  Pour sa part, le Japon renforcera notamment sa collaboration avec l’OMS et encourage tous les pays à ne laisser personne de côté dans la couverture sanitaire universelle.  Au niveau national, il a pris une série de mesures de prévention et pour surmonter la pandémie, y compris dans le cadre du Mécanisme COVAX.  Pour ce qui est du renforcement des systèmes sanitaires, le Japon a mis l’accent sur le niveau communautaire au niveau régional.  Il est également en train d’œuvrer à développer la résilience aux épidémies.  Dans ce contexte, il met particulièrement l’accent sur des initiatives dans le secteur de la nutrition et attend le Sommet sur les systèmes alimentaires de 2021.  Avant de conclure, le Ministre a réitéré son souhait de pouvoir organiser l’année prochaine les Jeux olympiques au Japon.  Ce serait symbolique pour pouvoir dire que le monde a réussi à surmonter cette pandémie, a-t-il dit.

M. SABAH KHALED AL-HAMAD AL-SABAH, Premier Ministre de l’État du Koweït, a rappelé les mesures prises par son gouvernement pour contenir la propagation de la pandémie conformément aux informations fournies par l’OMS au niveau national.  Puis il a annoncé les aides accordées par le Koweït aux pays « amis et frères » ainsi que son soutien aux chercheurs pour la découverte et la mise au point de vaccins et pour garantir une distribution équitable.  Le Koweït a octroyé quelque 287 millions de dollars aux pays, aux organisations internationales, aux instituts de recherche dans la lutte contre la COVID-19, a comptabilisé le Premier Ministre.  L’État du Koweït poursuivra ses efforts avec la communauté internationale pour vaincre ce fléau, a-t-il assuré avant de demander l’aide d’« Allah » pour que l’humanité prenne le dessus sur le coronavirus.

M. KEITH ROWLEY, Premier Ministre de Trinité-et-Tobago, a salué la réponse rapide de l’OMS face à la COVID-19 qui, a-t-il ajouté, a réaffirmé le besoin d’une action collective et du multilatéralisme, la pandémie ne pouvant être contrée que par des consultations et la coopération locale, régionale et internationale.  Au niveau national, Trinité-et-Tobago a mis en place un paquet de mesures sociales, économiques et financières pour soutenir la riposte à la COVID-19.  Un comité multisectoriel a été chargé d’établir une feuille de route pour l’après-pandémie qui vise notamment à atténuer les souffrances provoquées par la COVID-19, à relancer l’économie et à établir les fondements d’un relèvement économique durable, notamment en renforçant la protection sociale et la création d’emplois.

Une aide en espèces a également été versée aux personnes négativement affectées par les mesures restrictives, et un système de soins parallèle a été établi pour traiter les malades de la COVID-19, prévenir les risques d’infection avec d’autres malades et assurer la poursuite du fonctionnement du système existant.  En l’absence d’un vaccin efficace, le Premier Ministre a estimé que la stratégie d’atténuation globale de l’OMS est la meilleure pour lutter contre le virus.  Il a ajouté que son pays a demandé des vaccins pour couvrir 33% de sa population dans un premier temps.

M. ION CHICU, Premier Ministre de la République de Moldova, a indiqué que son pays a pris des mesures opportunes et nécessaires pour faire face à la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) avec le soutien de ses partenaires au développement.  Il a appelé à soutenir l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui est l’instance de référence pour la coordination de tous les efforts sanitaires internationaux.  Pour faire face aux fragilités communes mises à jour par cette pandémie, le Premier Ministre a jugé urgent d’accélérer la mise en œuvre des objectifs de développement durable à l’horizon 2030.  Il a rappelé que la santé est un droit fondamental et que nous devons assurer un accès universel aux vaccins et aux médicaments indispensables pour faire face à la COVID-19.  Après avoir rappelé « qu’aucun d’entre nous ne sera à l’abri tant que tout le monde ne sera pas à l’abri », M. Chicu a exhorté tous les acteurs de la communauté internationale à dialoguer et coopérer plus activement pour garantir la dignité de chacun dans un monde plus juste et plus inclusif.

M. HASSAN DIAB, Président du Conseil des ministres du Liban, a indiqué que son pays avait été frappé par la COVID-19 alors qu’il était aux prises avec des « difficultés socioéconomiques et financières existentielles ».  Le Liban, a-t-il relevé, est un pays densément peuplé, avec 6,9 millions d’habitants, dont 2 millions de personnes déplacées ou réfugiées et 500 000 travailleurs migrants.  Après un début de pandémie relativement maîtrisé, grâce à la fermeture de secteurs et un confinement national, le pays a subi les retombées de l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août, a fait remarquer M. Diab.  Le Liban a alors connu une croissance exponentielle du nombre de cas de COVID-19 et son système de santé a été incapable d’y faire face, a-t-il relaté, expliquant pourquoi le Gouvernement avait eu recours à un deuxième confinement, le 14 novembre, laissant les seules entreprises essentielles en activité.  Pour atténuer l’impact de ces mesures, le Gouvernement a mis en place un dispositif d’aide qui ne représente toutefois que 1% du PIB national.  Cela démontre l’extrême nécessité de l’aide internationale pour renforcer le filet de sécurité sociale, a plaidé M. Diab, déplorant que son pays n’ait pas eu accès aux lignes d’urgence du FMI.  En outre, la pandémie a entraîné un retard dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-il dit, avant d’appeler la communauté internationale à accorder une attention particulière aux pays en développement.

M. RALPH E. GONSALVES, Premier Ministre de Saint-Vincent-et-les Grenadines, a déclaré que si son pays n’a eu à endurer aucune perte de vie humaine en raison de la COVID-19, les petits États insulaires en développement (PEID) comme le sien ont subi une élimination presque totale de leurs revenus et emplois vitaux liés au tourisme.  Il a donc jugé crucial que chaque personne dans le monde puisse accéder à un vaccin contre la COVID-19, avant d’indiquer que la Communauté des Caraïbes (CARICOM) soutient et salue le Mécanisme COVAX.  S’il s’est félicité de l’engagement du mécanisme de garantie de marché COVAX pour soutenir l’achat de vaccins pour les économies à revenu faible et intermédiaire, il a cependant estimé que les paramètres utilisés pour sélectionner les pays qui participeront à cet instrument de financement ne prennent pas suffisamment en compte les « vulnérabilités inhérentes et le manque de résilience économique et climatique » des PEID.  Il a blâmé la base de calcul retenue, qui s’appuie sur le revenu national brut par habitant. 

Pour M. JOSAIA VOREQE BAINIMARAMA, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et de l’industrie sucrière des Fidji, ce sommet représente une occasion attendue depuis longtemps de briser l’emprise du nationalisme induit par la pandémie de COVID-19 qui a paralysé la réponse globale à cette crise.  Nous devons reconnaître que les conditions de concurrence dans le cadre d’une riposte mondiale à la pandémie de COVID-19 sont extrêmement inégales.  Tous les pays n’ont pas le même niveau technique et les mêmes connaissances nécessaires pour vaincre le virus.  Tous ne peuvent pas résoudre seuls le problème des défaillances de la chaîne d’approvisionnement.  Tous les pays n’ont pas les capitaux financiers nécessaires pour injecter des milliards de dollars dans leurs économies dévastées.  Les habitants des îles du Pacifique -et tous les petits États insulaires en développement- sont particulièrement et intensément désavantagés par toutes ces contraintes, a déploré le Premier Ministre.  Le fossé entre la rhétorique internationale sur la solidarité et l’action que nous pouvons ressentir sur le terrain est vaste et, alors que nous nous tournons vers la reprise, il risque de se creuser encore davantage, a-t-il averti.

M. EDI RAMA, Premier Ministre et Ministre de l’Europe et des affaires étrangères de l’Albanie, a dressé un parallèle entre la COVID-19 et la grippe espagnole de 1917-1918, rappelant qu’à l’époque de cette dernière, l’ONU et son prédécesseur, la Société des Nations, étaient encore « sur la planche à dessin » et chacun était « laissé à lui-même ».  Cette fois, a-t-il relevé, sous l’impulsion de l’OMS et des Nations Unies, chaque pays a adopté des protocoles unifiés de distanciation sociale qui ont sauvé des millions de vies.  En mai, a poursuivi le dirigeant, le monde s’est réuni à l’occasion de la première Assemblée mondiale virtuelle de la Santé et a appelé à une distribution équitable des vaccins, des diagnostics et des produits thérapeutiques.  Maintenant que les vaccins sont en vue, nous devons nous rassembler une fois de plus pour faire en sorte que personne ne soit laissé pour compte et pour planifier ensemble la reprise économique mondiale après la pandémie, a-t-il plaidé.  Pour M. Rama, la meilleure façon de lutter contre la pandémie et ses conséquences est de jeter les bases d’une reprise inclusive, verte et durable, conformément aux objectifs de développement durable.  Pour ce faire, nous devons investir dans des systèmes de santé résilients, protéger la planète et placer l’égalité des sexes et l’innovation au cœur des stratégies de relèvement, a-t-il encore préconisé, ajoutant que la COVID-19 est aussi un « test de solidarité et de leadership » à l’échelle mondiale.  Avant de conclure, il a appelé de ses vœux l’élaboration d’un « nouveau plan Marshall », d’une « feuille de route concentrée et unie pour vaincre le virus et assurer un avenir meilleur ». 

M. CLÉMENT MOUAMBA, Premier Ministre de la République du Congo, a estimé que la COVID-19 est la plus grande menace à la stabilité mondiale.  C’est pourquoi les Nations Unies doivent prendre toute leur place pour engager une action mondiale coordonnée face à la pandémie.  S’agissant du Congo, il a déclaré que le premier cas dans le pays est apparu le 14 mars 2020 et qu’au 25 novembre, il y avait 5 574 cas confirmés, 5 003 cas guéris et 97 décès, pour un taux de létalité de 1,6%.  Le Président a énuméré les différentes mesures sanitaires mises en œuvre, dont le couvre-feu, la mise en quarantaine ou bien l’exigence d’un test PCR négatif de moins de 72 heures.  Si ces mesures ont permis de limiter la propagation du virus, a-t-il dit, elles ont toutefois impacté négativement et fragilisé la situation des couches sociales les plus démunies.  M. Mouamba a voulu que « solidarité » et « coopération » soient des mots qui sonnent fort dans cette enceinte.  « Il faut prendre ici la mesure des conclusions pertinentes tirées lors du Somment du G20 à Riyad », a-t-il dit, pour fournir des vaccins sûrs et efficaces et assurer leur accès universel, équitable et à un coût abordable pour tous.  Le Président a en outre souhaité la prolongation du moratoire sur le service de la dette du G20 après juin 2021.  De plus, il a porté un intérêt particulier à l’OMS, qui a mis en place le Mécanisme COVAX qui permet aux pays éligibles à l’aide publique au développement un approvisionnement en vaccins.  Le huitième Sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, qu’il a présidé, s’est penché sur le thème de la pandémie et ses enjeux pour la région des Grands Lacs.  Il en est résulté des recommandations, comme le renforcement de la coopération régionale et du partenariat dans la région, de l’intensification des plaidoyers pour mobiliser les ressources nécessaires. 

M. ABDELAZIZ DJERAD, Premier Ministre de l’Algérie, a salué le rôle fondamental de l’OMS qui n’a cessé d’œuvrer pour la coordination des efforts internationaux, ajoutant que la nature même de cette pandémie nous oblige à nous unir pour une solidarité globale.  Il a déploré l’impact du virus sur les gains réalisés par les pays les plus vulnérables, en particulier en Afrique, qui sont déjà confrontés aux changements climatiques, au terrorisme, au conflits armés et à l’immigration irrégulière.  Le Premier Ministre a préconisé une attention aux plus démunis par une responsabilité collective, au lieu d’une approche unilatérale et égoïste.  Une telle approche, contraire au principe de justice, entraînerait des millions de gens dans la pauvreté et la malnutrition du fait de l’impact supplémentaire de la pandémie.  Il a rappelé que l’Algérie a été l’un des premiers pays à fermer ses frontières avant d’imposer des mesures de prévention sanitaire accompagnées du renforcement des hôpitaux et de campagnes de tests, et d’une aide aux entreprises.  « Malgré les difficultés économiques dues à la baisse des cours des hydrocarbures, nous avons respecté nos engagements de solidarité et coordination d’aide internationale » a déclaré M. Djerad, ajoutant que son pays a maintenu sa contribution financière au fonds mondial pour la riposte contre la COVID-19 et au fonds de l’Union africaine.  Enfin, il a souhaité un partenariat mondial renforcé pour l’accès à un vaccin.

Mme VICTOIRE SIDÉMÉHO TOMEGAH-DOGBE, Première Ministre du Togo, a déclaré que pour contenir les risques de propagation du coronavirus, son gouvernement avait pris une série de mesures d’urgence sur les plans sanitaire, juridique et socioéconomique.  Des infrastructures sanitaires dédiées ont été mises en place et le port du masque a été rendu obligatoire au Togo, l’accent ayant été mis sur la protection des personnels de santé, a-t-elle précisé.  En outre, une force spéciale anti-COVID-19 a été créée, et des mesures de bouclage de la circulation adoptées quand c’était nécessaire.  Sur le plan socioéconomique, un programme de revenu universel de solidarité a été instauré, de même que des avantages spécifiques pour les partenaires sociaux et le secteur privé, a ajouté Mme Tomegah-Dogbe.  Elle a enfin déclaré que le Togo adhère pleinement à l’Accélérateur ACT et s’engage à accueillir le vaccin COVAX au bénéfice de l’ensemble de sa population.

M. WANG YI, Conseiller d’État et Ministre des affaires étrangères de la Chine, a d’entrée apporté le soutien de son pays à l’OMS afin qu’elle puisse jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre la pandémie.  Il a formé le vœu que toutes les parties parviennent à « généraliser » le consensus pour renforcer la coopération.  Durant cette période éprouvante, l’humanité est en train d’écrire un nouveau chapitre de son histoire.  Nous sommes confrontés à la deuxième vague, a-t-il poursuivi, reconnaissant que « cela va être dur » mais qu’il faut tout faire pour limiter le spectre du virus.  Il a préconisé de mettre à profit la science et les technologies pour renforcer le traitement, le dépistage et le partage de l’information et, enfin, encourager la responsabilité collective dans le monde afin de limiter la prolifération du coronavirus.  Les vaccins sont, à ses yeux, une arme importante pour vaincre le virus et doivent être, dès lors, un bien public accessible et abordable pour les pays en développement.  Nous devons nous préparer à une lutte longue, protéger l’économie, les sociétés et les marchés pour améliorer la résilience et l’emploi, a-t-il indiqué avant d’encourager « les plus grands pays » à jouer un rôle exemplaire pour promouvoir la collaboration.  C’est là la « bonne solution », a-t-il affirmé. 

Soulignant l’acuité du problème de la faim exacerbée par la pandémie de COVID-19, M. AYMAN SAFADI, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et des expatriés de Jordanie, a promis de soutenir la création dans son pays d’un dépôt de vivres et de produits pharmaceutiques afin d’aider à lutter contre la faim dans la région.  Rappelant ensuite que son pays accueille plus de deux millions de réfugiés dont plus d’un million de réfugiés syriens, le Ministre a demandé l’aide internationale pour porter ensemble ce fardeau et répondre ainsi aux besoins vitaux de ces populations vulnérables.  M. Safadi a également demandé à la communauté internationale d’apporter son soutien financier à l’UNRWA afin que l’Office puisse poursuivre la fourniture de l’aide humanitaire aux réfugiés.

M. CHRIS FEARNE, Vice-Premier Ministre de Malte, a observé que la pandémie de COVID-19 avait mis en lumière la résilience de nos systèmes de santé.  Dès le début de la pandémie, Malte a cherché à organiser rapidement ses équipes de santé publique et à renforcer son système de santé, a-t-il indiqué.  Malte a également mis en place un système de surveillance approfondie, de tests étendus à tous les niveaux, ainsi qu’une application de vérification des symptômes pour permettre aux citoyens d’être responsabilisés.  Cette pandémie a montré que la coopération internationale est extrêmement importante.  Les limites en termes de santé publique, de capacité et d’expertise cliniques, ainsi que la disponibilité d’équipements et de médicaments, ont été problématiques pour un petit État insulaire comme Malte, a expliqué le Vice-Premier Ministre tout en reconnaissant que les expériences partagées par d’autres pays l’avaient aidé.  Il a déclaré avoir hâte d’une collaboration plus poussée.  Concernant l’arrivée du vaccin contre la COVID-19, il a estimé qu’il devrait être considéré comme un bien public mondial et être disponible pour tous les peuples, partout dans le monde.

Mme EKATERINA ZAHARIEVA, Vice-Première Ministre de Bulgarie, a déclaré que la lutte contre la pandémie ne devait pas se faire au détriment de la démocratie et de l’espace civique, de l’état de droit et des engagements internationaux.  Elle a appelé à la mise en œuvre du plan d’action pour les droits de l’homme du Secrétaire général, soulignant le sort des femmes, au premier rang de la réponse à l’épidémie, et les difficultés économiques subies particulièrement par les enfants, qui justifient les efforts de l’ONU et du plan en six points de l’UNICEF.

Mme Zaharieva a souligné l’importance des objectifs de développement durable, d’investissement dans le domaine sanitaire et d’un soutien au rôle directeur de l’OMS, autant que la feuille de route pour la coopération numérique pour la lutte contre la pandémie et pour le combat contre la désinformation en ligne.  Saluant le plan de réponse humanitaire global, elle a prôné l’aide aux groupes les plus vulnérables et appelé à la levée des obstacles à l’aide humanitaire.  Elle a rappelé que son pays participe à la stratégie de relance économique de l’Union européenne incluant un allégement de la dette et des investissements liés aux objectifs de développement durable.

M. THEMBA MASUKU, Vice-Premier Ministre de l’Eswatini, a appelé le monde à rassembler toutes ses forces pour combattre la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) alors que nous faisons face à la deuxième vague.  « L’Eswatini continue de chercher à sauver des vies en maximisant les ressources dont dispose le pays », a dit M. Masuku avant de souligner les efforts visant à soutenir l’économie nationale.  Il a cité la création d’une facilité particulière pour subventionner ceux qui vivaient du commerce transfrontalier.  Le Vice-Premier Ministre a espéré que le vaccin sera rapidement distribué et parviendra aux régions les plus enclavées du monde et aux personnes les plus démunies.

M. DEMEKE MEKONNEN, Vice-Premier Ministre de l’Éthiopie, a rendu hommage aux personnels de santé mobilisés dans la lutte contre la COVID-19.  L’Afrique, a-t-il souligné, est préoccupée par l’impact socioéconomique de la pandémie, en particulier pour les groupes vulnérables.  C’est dans ce contexte que nous avons besoin d’un train de mesures et d’un stimulus sous la forme d’une mobilisation de capitaux, a préconisé M. Mekonnen.  Selon lui toutefois, la stratégie de redressement doit être verte et résiliente et s’inscrire dans le respect des accords conclus, notamment l’Accord de Paris et le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. MARCELO EBRARD CASAUBÓN, Ministre des affaires étrangères du Mexique, qui s’exprimait au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a estimé qu’il est indispensable de pouvoir compter sur l’ONU pour assumer un rôle de chef de file de la coordination à l’échelle mondiale de la relève post-COVID-19.  Il a appelé à penser au-delà du niveau national en affirmant que « moins nous coopérons, moins nous serons en mesure de répondre aux exigences de nos peuples ».  Pour la CELAC, il ne s’agit pas uniquement d’une crise sanitaire, mais bien d’une possible remise en cause du Programme 2030 compte tenu de l’impact socioéconomique de la pandémie.  La pauvreté en Amérique latine et dans les Caraïbes connaîtra une hausse 37%, a prévenu le Ministre en appelant les institutions financières internationales à envisager une coordination accrue et des transferts de ressources.  La CELAC est convaincue qu’il faut un accord sur la dette, et que cela ne doit pas uniquement porter sur un allégement de la dette mais bien sur une réforme de fond, le Ministre étant d’avis qu’il faut concevoir de nouveaux instruments financiers.  Les taux d’intérêt sont très bas dans les pays développés, or cela n’est pas relayé par les institutions financières internationales.  C’est pourquoi les pays de la CELAC sont persuadés que le monde développé est en mesure de faire davantage et soulignent l’urgence de la situation parce que « plus on agit vite, moins on souffrira ».  La CELAC a demandé en outre que l’initiative COVAX soit élargie pour inclure les traitements en plus des vaccins.  Saluant le travail admirable fait par l’OMS, le Ministre s’est dit convaincu qu’il faut des mesures extraordinaires et a assuré que les pays de la CELAC sont prêts à faire front commun.

M. PÉTER SZIJJÁRTÓ, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la Hongrie, a dit que l’une des constatations de cette crise est que les pays doivent être capables de produire les équipements de protection nécessaires, notamment des masques, des combinaisons de protection pour les médecins et des respirateurs, plutôt que de les attendre d’un pays tiers.  Il a précisé que la Hongrie a, dès les premières prémices de la pandémie, organisé un pont aérien avec la Chine par lequel 185 avions ont livré des équipements à la Hongrie.  Alors qu’une nouvelle ère de l’économie mondiale a commencé, le Ministre a indiqué que son pays a décidé de financer la lutte contre le chômage, « plutôt que le chômage », et de soutenir les entreprises qui prennent des décisions courageuses pour investir dans des circonstances compliquées.  Il a expliqué que plus de 1 300 entreprises hongroises ont décidé d’investir au total près de 3 milliards d’euros et de sauver ainsi 270 000 emplois, sur fonds d’un milliard d’euros d’incitation de l’État hongrois.  Il a souhaité que le vaccin ne devienne pas un problème politique.  « Nous ne devrions pas permettre aux lobbies économiques et commerciaux financés par certaines entreprises de faire pression sur les politiciens ou les gouvernements » a-t-il dit, avant d’appeler à ce que les vaccins soient disponibles pour toutes les populations sans conditions.

Pour M. ALEXEY TSOY, Ministre de la santé du Kazakhstan, la protection de la santé publique est une des priorités de son pays.  Il a remercié l’OMS pour son assistance méthodologique et humanitaire en cette période difficile.  Il a également remercié tous les pays qui ont fourni une assistance humanitaire au Kazakhstan.  En cette période difficile, son gouvernement doit redoubler d’efforts pour prévenir la propagation du virus à travers un plan d’action national.  Il a notamment évoqué une application « COVID-19 Control Center » et les mesures qui ont renforcé le contrôle migratoire et épidémiologique aux frontières.  Jusqu’à présent, les autorités ont procédé à 6,3 millions de tests, soit une capacité maximale de 71 000 tests par jour.  Pour finir, le Ministre s’est enorgueilli que les scientifiques de son pays aient passé avec succès les tests cliniques du vaccin qu’ils ont créé.

M. IVAN KORČOK, Ministre des affaires étrangères de la Slovaquie, a décrit les mesures de confinement partiel, de port du masque et de restrictions des déplacements mises en œuvre dans son pays, les campagnes de tests au niveau national et l’opération « responsabilité conjointe » lancée par les médecins, les volontaires, la police et les forces armées.  Il a rappelé que les tests avaient identifié 50 000 cas actifs et permis de réduire l’épidémie plus efficacement qu’un confinement national, ce qui a inspiré d’autres pays.  Prônant une coordination internationale des efforts et un accès équitable aux technologies sanitaires et médicales marqué par la collaboration entre secteurs privé et public, il a aussi souligné l’importance du partage d’informations au niveau international et de la lutte contre la désinformation, appelant à une approche de collaboration multilatérale et soulignant les aides humanitaires fournies par la Slovaquie à titre bilatéral et par les organisations internationales.

M. HISHAMMUDDIN TUN HUSSEIN, Ministre des affaires étrangères de la Malaisie, a déploré que cette pandémie puisse ruiner des décennies de progrès et appelé à empêcher que ce virus ne nous détruise.  Il a noté que le cheminement vers le relèvement ne sera pas linéaire et devra tenir compte des spécificités nationales tout en étant épaulé par des efforts internationaux.  Le Ministre a insisté sur le besoin d’un vaccin accessible et abordable et appelé tout pays qui le posséderait à le partager au nom d’une responsabilité morale qui fait prévaloir la solidarité sur la concurrence.  Il a par ailleurs regretté que cette lueur d’espoir soit ternie par la prolifération des fausses informations sur les vaccins, qui ne visent qu’à remettre en cause les experts, la confiance en la médecine et à promouvoir le nihilisme.  « La désinformation coûte des vies, surtout au moment où nous préparons notre campagne nationale de vaccination », a-t-il déclaré, avant d’appeler les nations à embrasser un multilatéralisme qui, « s’il n’est pas parfait, reste essentiel pour surmonter ce virus mortel ».

Mme RETNO LESTARI PRIANSARI MARSUDI, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, a déclaré qu’il faut aller au-delà des mesures à court terme et œuvrer à surmonter les inégalités qui perdurent d’un système de santé à un autre.  Pour développer les capacités nationales, elle a privilégié la création d’un écosystème international destiné à faciliter le transfert de technologies et les collaborations entre industries de recherche.  Au-delà de cette pandémie, l’enjeu est de parvenir au renforcement de la gouvernance sanitaire mondiale, a insisté Mme Marsudi. L’Accélérateur ACT et le Mécanisme COVAX, tels doivent être les modèles de notre résilience à venir, a-t-elle encore souligné.

Mme MARISE PAYNE, Ministre des affaires étrangères de l’Australie, a dit que son pays a agi rapidement et avec détermination contre la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) en s’appuyant sur trois axes: le contrôle des frontières, le dépistage et le traçage, et des restrictions sociales proportionnées.  « Nous avons réussi à contenir la pandémie et avons mis en place des ripostes en collaboration avec nos voisins du Pacifique », s’est félicitée Mme Payne.  Elle a souligné le rôle de l’Australie au sein de l’Alliance du Vaccin (GAVI) pour promouvoir l’accès aux vaccins.  La Ministre a rappelé la nécessité de nouer des accords économiques régionaux pour favoriser le relèvement après la crise sanitaire.

M. VIVIAN BALAKRISHNAN, Ministre des affaires étrangères de Singapour, a estimé que cette session vient à point nommé.  De fait, malgré les bonnes nouvelles quant aux éventuels vaccins contre la COVID-19, la dévastation socioéconomique se sera pas résorbée avant des années et aucun pays ne pourra venir seul à bout des multiples défis complexes posés par cette pandémie, a-t-il averti.  C’est pourquoi, Singapour a été favorable au multilatéralisme en matière de vaccins.  Nous avons coprésidé avec la Suisse le Groupe des Amis du Mécanisme COVAX pour appuyer l’objectif qui est celui d’un accès global et équitable à un ensemble de vaccins sûrs et efficaces, a rappelé M. Balakrishnan.  Il a indiqué pour finir que son pays a contribué à hauteur de 5 millions de dollars des États-Unis à cette initiative.

M. MYINT HTWE, Ministre de la santé et des sports du Myanmar, a fait un tour d’horizon des moyens mis en œuvre dans son pays pour endiguer le virus, précisant le rôle du comité central de prévention et de traitement, et du comité de riposte d’urgence dirigé par le Vice-Président.  Il s’est félicité du système d’information anti-COVID-19 mis en place par son pays qui permet aux lignes d’orientation d’être transmises à tous les niveaux du secteur sanitaire.  Le Ministre a insisté sur les campagnes de sensibilisation de la population aux mesures préventives diffusées sur les médias nationaux et sur les réseaux sociaux.  Il a précisé que les soins et le dépistage sont gratuits grâce à l’aide internationale fournie dans le cadre de l’Alliance du Vaccin (GAVI) et offerte par des pays comme l’Inde, le Japon, la Chine et Singapour.  Enfin, il noté l’effort de son pays pour maîtriser les conséquences économiques délétères de ce fléau.

M. NIKOLAOS-GEORGIOS DENDIAS, Ministre des affaires étrangères de la Grèce, a souligné que la persistance des conflits ne fait qu’aggraver l’impact de la pandémie, d’où la nécessité d’appliquer l’appel au cessez-le-feu lancé par le Secrétaire général de l’ONU.  La santé environnementale, animale et humaine constitue une chaîne dont la continuité ne doit pas être rompue, a-t-il souligné, avant de plaider pour une disponibilité universelle du futur vaccin contre la COVID-19.  Le multilatéralisme est le seul moyen de faire advenir « une santé pour un monde », a insisté le chef de la diplomatie grecque, en conclusion.

M. JAN BLATNÝ, Ministre de la santé de la République tchèque, a fait remarquer que la COVID-19 avait pris la communauté internationale « par surprise ».  Pour éviter, « autant que possible », des surprises similaires à l’avenir, il faudra une coopération multilatérale forte, un respect des obligations internationales et un partage d’expériences, d’informations et de bonnes pratiques, a-t-il préconisé.  Car le renforcement de la résilience à tous les niveaux est un facteur clef de la prévention des maladies et « nous sommes tous à bord du même navire », a lancé le Ministre.  Pour cette raison, il a demandé aux représentants politiques et aux instances internationales de ne pas se détourner des principes de solidarité et de l’engagement à ne laisser personne de côté.  Chaque pays du monde doit recevoir le soutien dont il a besoin et la devise « Personne n’est en sécurité tant que tout le monde n’est pas en sécurité » ne doit pas être une simple phrase vide, a déclaré le Ministre.  Selon lui, il faut travailler davantage pour sensibiliser le public aux stratégies nécessaires pour faire face à la pandémie et lutter contre la diffusion de la désinformation.  Seules des campagnes de sensibilisation et une communication claire, associées à un engagement politique fort au plus haut niveau possible, peuvent nous apporter des résultats et conduire à l’atténuation de la pandémie de COVID-19, a conclu le Ministre tchèque.

M. SAEED NAMAKI, Ministre de la santé et de l’éducation médicale de la République islamique d’Iran, a indiqué que depuis le début de la pandémie, son pays à exploité toutes les capacités au niveau national pour faire le suivi de la COVID-19 et adopter des mesures strictes d’endiguement de la maladie.  Il a parlé, ensuite, des systèmes de surveillance et de gestion des soins de santé que « nous gérons de façon pionnière ».  Malgré toutes les restrictions dues à des sanctions illégales et unilatérales, le Gouvernement a offert des mesures de financement spéciales pour les populations pauvres.  En particulier, le Ministre a déploré les mesures coercitives unilatérales imposées par les États-Unis et leurs effets négatifs sur « nos efforts de lutte contre la pandémie » qui sapent la possibilité de la population iranienne à avoir accès à des mécanismes de soins.

M. ABDULLA SHAHID, Ministre des affaires étrangères des Maldives, a déclaré que le multilatéralisme qui a été essentiel depuis 75 ans pour réduire la pauvreté et promouvoir le développement durable, est de nouveau mis à l’épreuve par la pandémie.  Il a décrit les mesures immédiates de confinement total imposé par son Gouvernement, y compris la suspension des visas d’entrée qui a porté un coup fatal au tourisme qui représente 80% de PIB des Maldives.  Confronté à une contraction de 30% de son économie, le Ministre a salué l’annonce par le G20 de la suspension de la dette et demandé une distribution équitable des vaccins et traitements.  Il a par ailleurs souligné les innovations des Maldives en matière de gouvernance pendant cette crise et fait part de sa reconnaissance envers la communauté internationale.  M. Shahid a rappelé le danger que font peser les changements climatiques sur l’existence même de son pays.  Il a appelé à des actions collectives autant pour vaincre ce virus que « pour guérir notre planète et lui offrir un avenir plus vert, plus bleu et plus propre ».

M. NURMUHAMMET AMANNEPESOV, Ministre de la santé et de l’industrie médicale du Turkménistan, a déclaré que son gouvernement avait pris d’emblée des mesures sérieuses de lutte contre la pandémie de COVID-19, en renforçant les capacités des personnels de santé et le suivi épidémiologique, sans compter les contrôles aux points d’entrée de son territoire.  Son chef d’État, a-t-il affirmé, a fait en outre preuve de coopération avec les pays de la région en privilégiant des « mécanismes de diplomatie scientifique » visant à faciliter les échanges d’informations et de pratiques optimales dans le cadre de la lutte conjointe contre le coronavirus.

M. LUCA BECCARI, Ministre des affaires étrangères, de la coopération économique internationale et les télécommunications de Saint-Marin, a souligné que son gouvernement a rapidement répondu à cette urgence sanitaire en garantissant le droit à la santé à chaque citoyen et en assurant des traitements appropriés pour tous.

Comme d’autres pays, Saint-Marin, au-delà de la tragédie sanitaire et humaine, a subi des conséquences socioéconomiques négatives en raison des dépenses liées à la santé, la sécurité sociale et aux mesures financières en plus du ralentissement de son système économique.

Pour finir, M. Beccari a fait part du soutien de son pays au travail effectué par l’OMS ainsi que pour son rôle dans la coordination de la réponse sanitaire à l’épidémie.

M. AHMED AL SAIDI, Ministre de la santé d’Oman, a souligné que son gouvernement avait pris toutes les mesures nécessaires pour réduire les répercussions de la pandémie et limiter la propagation du virus autant que faire se peut.  Nous avons multiplié les mesures de prévention et garanti l’accès aux examens et aux traitements gratuits en plus de fournir l’aide nécessaire au secteur de la santé, ce qui a permis de contenir le taux de mortalité comparé aux autres pays dans le monde, a dit le Ministre.  Compte tenu de la pandémie et de la crise économique qui l’accompagne, il a reconnu que le confinement, la fermeture des frontières et autres mesures représentent un défi majeur pour les gouvernements.  C’est pourquoi les solutions futures doivent promouvoir, selon lui, des mesures de prévention communautaires et institutionnelles, en attendant qu’un vaccin soit disponible.  À cet égard, son pays a ouvert plusieurs pistes de consultations et de négociations avec, notamment, l’Alliance du Vaccin pour assurer des quantités nécessaires et une livraison rapide de vaccins pour les populations.  Pour finir, le Ministre a salué le rôle de l’OMS et de ses efforts pour la distribution du vaccin, notamment aux pays qui ont des revenus limités.

M. AOUÉLÉ EUGÈNE AKA, Ministre de la santé publique de Côte d’Ivoire, a déclaré que son pays avait pris très au sérieux l’avènement de la pandémie.  Le Gouvernement ivoirien a élaboré et mis en œuvre rapidement un plan de riposte qui a permis de contenir la maladie.  Ce plan, basé sur le triptyque « tester, isoler, traiter », a permis de contenir le taux de cas positifs à 5% depuis septembre dernier.  Ce qui fait que depuis cette date, la maladie est « sous contrôle » en Côte d’Ivoire.  En date du 26 novembre 2020, le pays avait dénombré 21 199 cas confirmés et 131 décès, soit 0,6% des cas confirmés.  La moyenne d’âge de ces malades est de 45 ans, les plus de 65 ans représentant 21% des malades.  Le taux de guérison est quant à lui de 98,4%, avec 20 852 personnes guéries de la maladie.  Le nombre de personnes actuellement traitées est de 216.  La majorité des cas, soit 97% se trouvent dans la région d’Abidjan, qui est de fait l’épicentre de la maladie.  Face à la persistance de la pandémie, le Gouvernement envisage d’organiser au cours de ce mois, un atelier pour faire le bilan de la riposte, dans le but de l’intégrer dans le système de santé de routine.  Il entend aussi renforcer les campagnes de sensibilisation communautaire pour limiter la propagation du virus.  Des directives sont en outre en cours d’élaboration pour l’utilisation des tests antigéniques ainsi que la mise en œuvre, dès 2021, d’un plan national de vaccination, au regard des avancées scientifiques actuelles, a conclu le Ministre.

M. ERNESTO HENRIQUE FRAGA ARAÚJO, Ministre des relations extérieures du Brésil, a déclaré qu’il faut faire face à la COVID-19 sans pour autant trahir les principes fondamentaux de l’ONU qui respecte la souveraineté des États et « ne sert pas à élaborer les constitutions nationales des États Membres ».  « Les gouvernements doivent répondre à la pandémie avant tout en fonction de leurs contextes nationaux et il n’existe pas de panacée universelle », a-t-il dit avant de critiquer le fonctionnement et la compétence de l’OMS dans la riposte au virus.  Décrivant l’assistance et les mesures d’assistance d’urgence fournies à 67 millions de Brésiliens vulnérables, le Ministre a loué le contribuable brésilien, « plus que tout autre bienfaiteur », pour un effort qui a coûté 8% du PIB, ainsi que son système de santé gratuit et l’assistance aux communautés autochtones.  Il a reconnu la valeur de la coopération internationale, en particulier par l’Accélérateur ACT et les six vaccins nationaux en cours d’élaboration au Brésil qui seront partagés avec d’autres pays.  Le Ministre a aussi souligné l’importance du partenariat pour la famille conclu par son pays avec les États-Unis, la Pologne et la Hongrie.  Il a enfin rappelé que les ennemis de la liberté « savent profiter des crises comme celles de la COVID-19 pour infliger des contrôles totalitaires à la population ». 

Mme AÏSSATA TALL SALL, Ministre des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur du Sénégal, a d’entrée renouvelé l’appel de son pays en faveur de l’annulation de la dette des pays en développement, en particulier ceux africains.  Le Sénégal, a-t-elle poursuivi, a subi de plein fouet les effets de la pandémie qui a affecté tous les secteurs de la vie nationale.

Pour faire face et surmonter l’impact dévastateur de la COVID-19, le Sénégal a mis en place le Programme de résilience économique et sociale à hauteur de « 1 640 000 000 milliards » de dollars, soit 7% de son PIB.  Grâce à cette réaction vigoureuse du Gouvernement, une récente mission du Fonds monétaire international (FMI) a estimé que la contraction économique de 0,7% prévue en 2020, pourrait être évitée, permettant ainsi à la dynamique de croissance du Sénégal de se prolonger jusqu’en 2021.  Toutefois, a nuancé la Ministre, ces perspectives restent tributaires de l’évolution de la pandémie et de la conjoncture internationale.  La crise nous rappelle, de façon implacable, qu’il n’existe pas d’alternative crédible à la coopération internationale et au multilatéralisme, a insisté Mme Sall.

Mme KATRIN EGGENBERGER, Ministre des affaires étrangères, de la justice et de la culture du Liechtenstein, a estimé que, face à la crise engendrée par la COVID-19, la communauté internationale doit coordonner ses efforts et travailler ensemble pour être efficace.  Si des enseignements peuvent être tirés des réponses apportées jusqu’ici, il ressort que toutes les mesures ne sont pas révélées efficaces pour contenir la propagation du virus.  De plus, a relevé la Ministre, les restrictions aux droits et libertés fondamentaux ont parfois été excessives, tandis que la faim et la pauvreté, la violence sexiste et le racisme systémique ont augmenté.  Les fermetures d’écoles et l’isolement dans les établissements de soins ont privé de leurs droits les plus jeunes et les plus âgés.  La démocratie a également été menacée par les tendances autoritaires et les théories du complot, a-t-elle encore noté, tout en soulignant la capacité « percutante » des sociétés et des économies libres à innover.  Maintenant, a-t-elle poursuivi, nous devons fournir un accès égal et efficace aux vaccins, en tant que biens publics.  « Alors que la crise a entraîné de graves revers pour les objectifs du Programme 2030, nous devons mettre nos sociétés et nos économies en conformité avec notre promesse générationnelle de parvenir à un monde plus durable, égalitaire et pacifique. »  Nous avons besoin d’une nouvelle forme de coexistence durable entre l’humanité et la nature, comme le préconise l’approche « Un monde, une santé », et nous devons renforcer la confiance des citoyens dans leurs institutions de gouvernance, a-t-elle plaidé, jugeant que l’ONU doit montrer la voie vers un avenir meilleur.

M. SAMEH HASSAN SHOKRY SELIM, Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, a déclaré que la stratégie de lutte de son pays contre la pandémie était axée sur trois domaines distincts mais liés entre eux - sanitaire, économique et social. En coopération avec nos partenaires, nous avons lancé des initiatives nombreuses en phase avec le système des Nations Unies pour faire face à la COVID-19, a-t-il indiqué.  Les conséquences de cette pandémie touchent les économies les plus faibles et les plus pauvres, notamment en Afrique, d’où la nécessité de mobiliser les ressources et d’alléger la dette pour protéger les acquis réalisés ces dernières années dans la lutte contre la pauvreté, a plaidé M. Selim.  Il a souligné en conclusion la nécessité d’appuyer les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies.

M. DANIEL NGAMIJE, Ministre de la santé du Rwanda, a déclaré que le défi de la COVID-19, en mettant à l’épreuve les systèmes de santé, a aussi suscité des investissements dans ce secteur qui apportent d’énormes avantages économiques, comme au Rwanda, où un groupe de travail multisectoriel a mis en place des moyens de surveillance solides, des équipes de riposte rapide au niveau local et un suivi des cas à domicile.  Le Ministre a décrit le recours aux technologies numériques pour les campagnes de sensibilisation menées à l’aide de drones, le suivi GPS des transporteurs routiers et des patients par bracelets électroniques, ainsi que l’usage de robots dans les centres médicaux.  Le confinement total au début de l’épidémie, puis partiel dans des localités ciblées s’est accompagné de soins à domicile et de livraisons de médicaments pour les patients immobilisés.  Quant au coût des prises en charge, il a fait l’objet d’accords négociés avec les entreprises du secteur de la santé, y compris les assurances, pour assurer la couverture des patients sans ressources suffisantes.  M. Ngamije a ajouté que l’approche multisectorielle, l’engagement des communautés et le solide leadership en place au Rwanda permettront d’assurer les tests d’efficacité et l’administration à grande échelle des vaccins sur son territoire.

M. LINAS ANTANAS LINKEVIČIUS, Ministre des affaires étrangères de Lituanie, a estimé que l’impact mondial de la pandémie, bien que dévastateur, est également un rappel brutal de la nécessité d’un multilatéralisme efficace.  Alors que l’espoir de vaccins efficaces grandit, il faut assurer leur disponibilité à un prix abordable pour tous.  Il a également insisté sur le besoin d’informations fiables et fondées sur des faits.  En période de pandémie, la peur et l’incertitude donnent lieu à la désinformation et même aux théories du complot.  Les répercussions de la COVID-19 se feront sentir longtemps après que le virus sera contenu, a-t-il déploré.  Il faut en conséquence prendre des mesures pour que les systèmes de santé soient plus résilients et réactifs à l’avenir.  La sécurité sanitaire et la préparation aux situations d’urgence doivent devenir partie intégrante du développement durable, a-t-il insisté.  Il a souligné que la pandémie a obligé à adopter rapidement des solutions technologiques et a relevé qu’après cette crise, il va falloir développer davantage ces compétences.

Le Prince FAISAL BIN FARHAN AL-SAUD, Ministre des affaires étrangères de l’Arabie saoudite, a souligné les retombées socioéconomiques majeures de la pandémie qui a surpris le monde entier.  Malgré les avancées technologiques, la pandémie a mis en lumière la fragilité de notre ordre mondial, a-t-il relevé.  C’est pourquoi, il a recommandé de laisser de côté les différences et d’agir de façon concertée pour travailler sur la voie de la stabilité économique, en développant une croissance économique durable permettant de se relever de la récession.  Il a souligné que le G20, dont le Royaume assure cette année la présidence, avait amendé son programme initial afin qu’il reflète les nouveaux faits sur le terrain.  C’est ainsi qu’une promesse de 500 millions de dollars a été faite, lors du Sommet extraordinaire de mars dernier, pour appuyer les efforts de lutte contre la pandémie et améliorer la préparation d’urgence.  Ce sommet, a-t-il rappelé, s’est également prononcé sur une série de mesures, dont une initiative de suspension de la dette des PMA.

M. MIKHAIL MURASHKO, Ministre de la santé de la Fédération de Russie, a déclaré que pour lutter contre le virus, il importe de donner la priorité au travail d’analyse pour lequel la Russie dispose d’une expérience unique.  Il a rappelé que la mise en œuvre d’un arsenal de dépistage précis avait évité une situation dramatique dans le pays.  Il s’est félicité que la Russie ait élaboré des traitements novateurs comme les deux vaccins Spoutnik V et Epina Corona, bientôt suivis par un troisième vaccin.  Fort de ce portefeuille de traitements, la Fédération de Russie est prête à collaborer avec d’autres pays dans le cadre de l’OMS dont elle a loué le travail de coordination, déplorant la politisation des commentaires qui accompagnent ses campagnes de vaccination internationales.  Le Ministre a aussi évoqué, outre l’aide aux États frappés par la COVID-19, l’importance du renforcement du travail médical avec l’OMS sur les maladies non transmissibles et aussi sur la tuberculose, qui contribuent à l’aggravation des risques pour les personnes atteintes de COVID-19.

M. ALEXANDER SCHALLENBERG, Ministre des affaires européennes et internationales de l’Autriche, a mis en garde contre toute forme de « nationalisme vaccinal », préconisant au contraire un accès précoce, équitable et abordable aux vaccins pour tous.  Le Ministre s’est dit encouragé par des initiatives telles que l’Accélérateur ACT et son Mécanisme COVAX, auxquels son gouvernement a déjà promis 31 millions d’euros.  L’Autriche, a-t-il ajouté, a également promis 1 million d’euros au Fonds des Nations Unies pour l’action face à la COVID-19 et pour le relèvement, une contribution qui sera augmentée à un total de 2,1 millions d’euros.  Le Ministre a par ailleurs constaté que la pandémie était rapidement devenue une « infodémie », avec « une érosion générale de la confiance envers les experts, les gouvernements, la science et la technologie ».  Non seulement les conspirationnistes et les gens en marge du spectre politique sont méfiants, mais la pandémie a prouvé que la désinformation peut se propager plus rapidement que le virus et infecter la pensée, s’est alarmé le Ministre.  Il en a conclu que nous avons besoin de l’OMS en tant qu’autorité dirigeante et de coordination, ainsi que de plateformes de réseaux sociaux qui jouent leur rôle.  Le Ministre a, enfin, encouragé chacun à prendre ses responsabilités et à contribuer à la formulation d’une « réponse immunitaire à la désinformation ».

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale adopte ses cinq résolutions annuelles sur la situation en Palestine et au Moyen-Orient et deux résolutions sur la culture de paix

Soixante-quinzième session,
34e & 35e séances, Matin & après-midi
AG/12292

L’Assemblée générale adopte ses cinq résolutions annuelles sur la situation en Palestine et au Moyen-Orient et deux résolutions sur la culture de paix

L’Assemblée générale a adopté, aujourd’hui, ses cinq résolutions annuelles sur la question de Palestine et la situation au Moyen-Orient, un processus qui, comme dans le passé, a été critiqué par Israël qui a estimé que ces textes, qui ont tous été mis aux voix, ne font pas la promotion de la paix.  L’Assemblée a aussi adopté deux résolutions sur la culture de paix. 

Par la résolution sur le « règlement pacifique de la question de Palestine », adoptée par 147 voix pour, 7 voix contre (Autriche, Canada, États-Unis, Israël, Îles Marshall, Micronésie et Nauru) et 9 abstentions (Brésil, Cameroun, Guatemala, Honduras, Madagascar, Malawi, Palaos, Rwanda et Soudan du Sud), l’Assemblée générale souligne notamment qu’il est urgent de déployer collectivement des efforts pour engager des négociations crédibles sur toutes les questions relatives au statut final dans le processus de paix au Moyen-Orient sur la base des mandats de longue date et de paramètres clairs et selon le calendrier énoncé par le Quatuor dans sa déclaration du 21 septembre 2010.  Le texte demande une fois de plus aux parties de redoubler d’efforts, y compris par le biais de négociations constructives, avec l’appui de la communauté internationale, en vue de parvenir à un règlement juste, durable et global. 

En ce qui concerne « le Golan syrien », résolution adoptée par 88 voix pour, 9 voix contre (Australie, Brésil, Canada, États-Unis, Israël, Îles Marshall, Micronésie, Palaos et Royaume-Uni) et 62 abstentions, l’Assemblée générale demande par ailleurs à Israël de relancer les volets syrien et libanais des pourparlers et exige une fois de plus qu’en application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, Israël se retire de tout le Golan syrien occupé jusqu’à la ligne du 4 juin 1967. 

Selon les termes d’un autre texte, adopté par 91 voix pour, 17 voix contre et 54 abstentions, l’Assemblée générale prie le « Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien » de continuer de tout mettre en œuvre pour promouvoir l’exercice effectif des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à l’autodétermination, de contribuer à mettre sans tarder un terme à l’occupation israélienne qui dure depuis 1967, à concrétiser la solution des deux États, sur la base des frontières d’avant 1967, et à parvenir à un règlement juste de toutes les questions relatives au statut final. 

Elle prie également, par 82 voix pour, 25 voix contre et 53 abstentions, la « Division des droits des Palestiniens du Secrétariat » de continuer de suivre les événements ayant un rapport avec la question de Palestine, et d’organiser des réunions et des activités au niveau international en vue d’appuyer le mandat du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. 

De même, l’Assemblée générale prie, par 172 voix pour, 8 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Hongrie, Israël, Îles Marshall, Micronésie et Nauru) et 11 abstentions, le Département de la communication globale de continuer à exécuter son Programme d’information spécial sur la question de Palestine pour 2021-2023, avec la souplesse voulue pour tenir compte des événements qui pourraient avoir une incidence sur la question de Palestine. 

Israël a estimé qu’au lieu de promouvoir la paix, ces résolutions renforcent des idées fausses au sujet du conflit ainsi que la position sans compromis des Palestiniens.  Ces textes pressent également Israël à renoncer à sa souveraineté sur « nos sites les plus saints », s’est indignée la délégation.  Les États-Unis ont regretté que l’Assemblée générale ait adopté un nombre disproportionné de résolutions « déséquilibrées » renforçant ainsi le « parti pris institutionnel » contre Israël. 

L’État de Palestine a toutefois estimé que « sans action, sans responsabilisation et sans conséquence réelle », Israël continuera de violer les droits du peuple palestinien et les résolutions de l’ONU et ses engagements internationaux.  Il faut utiliser tous les moyens disponibles, a exhorté la délégation, car c’est comme cela que toutes les formes de colonialisme ont été vaincues.  La Palestine ne fait pas exception, a-t-elle insisté. 

L’Assemblée générale a ensuite adopté sans mise aux voix la résolution sur la « suite donnée à la Déclaration et au Programme d’action en faveur d’une culture de paix » et, par 90 voix pour, zéro voix contre et 52 abstentions, un texte consacré à la « promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures au service de la paix » qui engage notamment les États Membres à promouvoir l’inclusion et l’unité dans les mesures prises pour lutter contre la pandémie de COVID-19.  Par cette résolution, elle salue également l’initiative engagée en vue d’ouvrir le corridor de Kartarpur Sahib.

Avant la mise aux voix, l’Inde a demandé la suppression du paragraphe faisant référence audit corridor, citant l’altération de son caractère sikh et l’inquiétude de la communauté sikhe à ce sujet.

La délégation a également déploré que l’Assemblée « échoue encore » à reconnaître la montée de la haine et de la violence à l’égard du bouddhisme, de l’hindouisme et du sikhisme.  « La culture de la paix ne peut pas concerner que les religions abrahamiques », a fait valoir l’Inde selon laquelle le Pakistan aurait arbitrairement transféré le mois dernier la gestion du temple sikh sacré de Kartarpur Sahib Gurudwara à une autorité administrative non sikhe.

Le Pakistan a assuré avoir ouvert le corridor de Kartarpur Sahib à toutes les communautés sikhes du monde entier.  « C’est une initiative pacifique », a insisté la délégation qui, dans le cadre d’un droit de réponse, a accusé le « régime fasciste indien » d’avoir adopté une stratégie pour éradiquer certaines minorités religieuses notamment musulmanes et sikhes. 

L’Assemblée générale, qui a décidé de proroger ses travaux ainsi que ceux de la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires jusqu’au 21 décembre 2020, se réunira demain jeudi 3 décembre, à partir de 9 heures, au cours d’une session extraordinaire consacrée à la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19). 

QUESTION DE PALESTINE (A/75/35, A/75/195, A/75/310)

M. VOLKAN BOZKIR, Président de l’Assemblée générale, a déploré qu’en dépit de l’adoption, ces sept dernières décennies par l’Assemblée générale, de nombreuses résolutions et décisions affirmant le droit des Palestiniens à être libres, « rien n’a changé » et on cherche à nier les droits historique et juridique du peuple palestinien.

Il a brossé la situation qui prévaut sur le terrain y compris les tentatives « constantes » d’obliger le peuple palestinien à accepter le statu quo en lui infligeant souffrance et humiliation.  Le moment est venu de choisir le camp de la justice et de respecter les droits historiques et juridiques du peuple palestinien, a affirmé M. Bozkir qui a souligné que la paix et la stabilité internationales ne se réaliseront pas sans la paix et la stabilité entre la Palestine et Israël.

Il a exhorté l’ONU à ne pas rester les bras croisés et à maintenir son attention sur la nécessité urgente de résoudre le conflit israélo-palestinien.  De manière collective, a-t-il indiqué, nous devons faire respecter le droit international, protéger les paramètres établis pour une paix durable et mettre en œuvre toutes les résolutions de l’ONU sur la question palestinienne.  Nous devons en outre soutenir les Palestiniens et Israël pour résoudre le conflit sur la base de la solution des deux États.  Pour cela, la communauté internationale doit s’armer de courage et de résilience, a encore encouragé le Président de l’Assemblée générale.

M. Bozkir s’est ensuite déclaré profondément préoccupé par l’acuité des problèmes financiers de l’UNRWA alors que les besoins des 5,6 millions de réfugiés palestiniens ne cessent d’augmenter en raison de la pandémie de COVID-19.  Il a prié les bailleurs de fonds de lui fournir un financement fiable et suffisant.

Intervenant en sa capacité de Vice-Présidente du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, la Namibie a déclaré que l’année 2020 avait infligé des difficultés sans précédent aux Palestiniens, aggravant notamment une situation économique déjà très grave.  Elle s’est également préoccupée du fait que le plan d’annexion d’Israël ait été suspendu et pas annulé.  Nous sommes à la croisée des chemins.  Il faut une mobilisation urgente et cohérente et des solutions pour sauver la solution des deux États, a-t-elle affirmé.  La délégation a ensuite présenté les projets de résolution A/75/L.32, A/75/L.33, A/75/L.34 et A/75/L.35, précisant qu’il s’agissait de prorogations techniques et qu’aucune modification de fonds n’avait été apportée aux textes.

L’Afghanistan, prenant la parole en tant que Rapporteur du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a présenté le dernier rapport du Comité (A/75/35), précisant notamment que celui-ci exhorte en particulier le Conseil de sécurité à mettre en œuvre ses résolutions pertinentes et à prendre des mesures contre les personnes et entités qui les violent, y compris par le moyen de sanctions.

Le Comité rappelle également et conformément aux résolutions 476 (1980) et 478 (1980) du Conseil de sécurité que toute décision de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et de transfert d’ambassades dans cette ville est « nulle et non avenue ».  Tous les États qui ont entrepris ces démarches sont appelés à y revenir, a souligné la délégation.

Le Comité souligne par ailleurs l’obligation des États et des entreprises à ne pas violer les droits du peuple palestinien, y compris dans les territoires palestiniens occupés.  Il est en outre préoccupé par la propagation de la COVID-19 dans les territoires palestiniens occupés et salue les mesures prises par les autorités palestiniennes pour contenir l’épidémie.  Le Comité appelle par ailleurs toutes les parties prenantes à soutenir et participer au financement de l’UNRWA.

L’État de Palestine a rappelé que 73 ans se sont écoulés depuis la décision de l’ONU de partition de la Palestine, qui continue d’avoir des effets incalculables sur les Palestiniens du fait du déni des droits élémentaires d’une population tout entière.  La délégation a appelé à réaliser la paix et la sécurité, qui sont essentielles pour la région également, en appuyant, sans équivoque, le droit des Palestiniens à vivre dans l’indépendance dans leur foyer, un droit inaliénable.  Elle s’est cependant dite fortement rassurée par les messages d’appui de tous les peuples et les nations du monde à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien.  La paix finira par l’emporter, a-t-elle appuyé, tout en ajoutant que « les déclarations ne suffisent plus ».

La délégation a lancé un appel urgent à l’action.  Il est plus que temps que les États respectent leurs décisions prises au niveau international pour que l’on puisse enfin entrer dans une ère de paix faute de quoi, il est évident qu’Israël continuera à détruire les possibilités d’une paix durable.  La Palestine ne peut être l’exception, car les Palestiniens tiennent debout et n’accepteront jamais moins que leurs droits légitimes et leur liberté.  Le droit international est au centre du consensus international sur la Palestine, a-t-elle justifié.

La délégation a ajouté que sans action, sans responsabilisation et sans conséquence réelle, Israël continuera de violer les droits du peuple palestinien et les résolutions de l’ONU et ses engagements internationaux.  Il faut utiliser tous les moyens disponibles, a exhorté la délégation, car c’est comme cela que toutes les formes de colonialisme ont été vaincues.  La Palestine ne fait pas exception, a-t-elle insisté.  La solution des deux États a été conçue par la communauté internationale et les dirigeants palestiniens ont eu le courage de l’accepter, a poursuivi la délégation, dénonçant qu’Israël, la Puissance occupante, continue à fouler au pied toutes les résolutions.

Elle a exigé que cessent l’occupation illicite et les plans d’annexion israéliens.  Chaque jour qui passe, les colonies de peuplement s’élargissent et prospèrent sur les terres palestiniennes, a-t-elle décrié.  Israël persiste à construire un mur, à confisquer des terres, à violer les sites sacrés et le statu quo du Haram Al Sharif.  Et pendant ce temps, les Palestiniens sont transférés dans des camps ou des zones sans futur.  Les écoles et les maisons palestiniennes sont détruites tandis que des enfants, des hommes et des femmes continuent d’être tués, arrêtés, de subir des détentions administratives et de croupir dans des geôles israéliennes.  Israël impose ainsi un régime d’apartheid raciste, avec des contrôles de routine aux points de passage, ce qui fragmente le territoire palestinien en bantoustans.

Cela ressemble à de la purification ethnique, a accusé la délégation qui a constaté que les colons israéliens sont épaulés par l’armée israélienne dans leurs comportements agressifs contre les Palestiniens.  La délégation s’est également inquiétée de la situation dans la bande de Gaza, devenue une prison à ciel ouvert où deux millions de personnes sont obligées de dépendre de l’UNRWA.  Notant que l’Office connaît une crise financière sans précédent, la délégation a demandé la fin du blocus et de l’aide pour l’UNRWA pour qu’il puisse poursuivre son aide aux réfugiés.

Poursuivant, la délégation a souligné que l’aide et les « belles déclarations » ne suffiront jamais à résoudre le conflit, la seule solution étant de mettre fin à une situation « intenable », ce qui ne peut se faire que si la communauté internationale « rompt le cercle d’apaisement » autour des pratiques et exactions israéliennes, en mettant fin au « deux poids, deux mesures ».  L’absence de conséquences des violations du droit international commises par Israël ne fait qu’encourager plus de violations, a estimé la délégation qui a réclamé la cessation du traitement d’exception réservé à Israël « séance tenante ».  Il n’y a pas d’autres choix si nous voulons mettre fin à cette situation.  La lutte contre l’impunité est aussi une obligation juridique, a insisté la délégation.  Les résolutions de l’Assemblée générale sur le règlement pacifique de la question de Palestine, ainsi que la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité, constituent un cadre du consensus international, qui ne s’est pas fissuré, en dépit des mesures punitives que continue d’infliger Israël, de même que l’administration Trump.

La délégation a exhorté à réactiver les perspectives de paix, notamment en appliquant la proposition du Président Abbas de convoquer une nouvelle conférence internationale.  Le Quatuor et toutes les parties prenantes aux niveaux régional et international peuvent jouer un rôle déterminant.  Elle a aussi demandé une assistance humanitaire continue des réfugiés palestiniens jusqu’à ce que soit appliqué leur droit au retour.  Les mécanismes juridiques internationaux, en particulier la Cour pénale internationale et la Cour internationale de Justice, peuvent également être saisis pour faire justice aux Palestiniens pour toutes les activités illégales depuis tant de décennies.

Elle a également exigé l’interdiction du transport, de l’acheminement et de la vente des produits et marchandises produits dans les territoires occupés.  Ce sera le signe d’un début de reddition de compte, la route vers une solution juste, a estimé la délégation.  Pour mettre fin au conflit israélo-arabe, la paix est la seule voie à suivre, à travers des négociations, n’excluant pas d’autres mesures garantissant une solution juste et globale.  La délégation a engagé tous les États à rejoindre les Palestiniens dans cette voie, celle du consensus international propice au dialogue.  Elle a rejeté dans ce contexte les critiques à l’endroit du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.

Nous voici encore une fois à débattre de la question de Palestine, a constaté la Libye qui a reproché au Conseil de sécurité de ne pas avoir réussi à faire cesser les violations des droits fondamentaux des Palestiniens.  Rappelant la résolution 2334 (2016) du Conseil qui demande à Israël de mettre fin à son occupation, la délégation a noté qu’Israël vient de publier un plan de construction de 5 000 logements supplémentaires, ce qui revient à empêcher la création d’un État palestinien viable.  De plus, les colons rendent la vie des Palestiniens impossible, tandis que toute la bande de Gaza subit un siège qui fait d’elle « une prison à ciel ouvert ».  La Libye a appelé à documenter toutes les exactions israéliennes, conformément au mandat du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.  La Puissance occupante utilise même la conjoncture dramatique de la pandémie de COVID-19 pour exercer davantage de pressions sur les Palestiniens et leurs représentants légitimes, a déploré la Libye, en appelant l’ONU à faire entendre raison à Israël.  Passant à l’occupation du Golan syrien, la délégation a appelé à refuser toute remise en question des droits de la Syrie sur ce territoire occupé par Israël.  Il est indispensable que l’ONU envisage des mesures pratiques pour la protection des civils, car les Israéliens abusent leurs droits de manière systématique et méthodique, a ajouté la Libye, assurant qu’en dépit de sa propre crise, elle restera solidaire des Palestiniens.

La Jordanie a réitéré son attachement au multilatéralisme et à la coopération internationale dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et des crises qui en découlent.  La délégation a souligné que le travail du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien permet à la question de Palestine de rester au cœur des préoccupations de la communauté internationale jusqu’à l’établissement d’un État palestinien indépendant, conformément aux résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.  Citant le Roi de Jordanie à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, la délégation a évoqué deux choix possibles: soit la reconnaissance de l’État de Palestine, soit la poursuite de l’occupation israélienne, avec la violence et l’instabilité qu’elle engendre.  La paix et la sécurité au Moyen-Orient sont « au bord du précipice » si Israël poursuit son occupation et ses pratiques illégales, notamment les colonies de peuplement illégales, les confiscations de terres, l’expulsion des Palestiniens de leur logement ou encore l’exploitation illégale de leurs ressources naturelles, a-t-il prévenu.  La délégation a renvoyé à la déclaration conjointe jordano-palestinienne du 29 novembre à Al Aqaba qui a réaffirmé la responsabilité jordanienne sur la ville de Jérusalem et ses lieux saints.  Aujourd’hui, l’UNRWA est confrontée à une crise aggravée par la COVID-19, a ajouté la délégation, en espérant que la conférence internationale de l’année prochaine sous son égide et celle de la Suède favorisera la poursuite de son mandat.

La Malaisie a continué de plaider en faveur d’une résolution de la question de Palestine fondée sur les paramètres établis et convenus au niveau international, en accord avec le droit international, la Charte des Nations Unies et les résolutions pertinentes.  « Nous continuerons à soutenir la quête légitime des droits inaliénables du peuple palestinien sur la base des frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.  »  La Malaisie reste également engagée à soutenir l’UNRWA, a poursuivi la délégation, appelant tous les États Membres à contribuer d’urgence à l’Office pour répondre aux besoins humanitaires et de développement de 5,7 millions de réfugiés palestiniens dans la région, en particulier pour lutter contre la pandémie.  Par ailleurs, la Malaisie a appelé Israël à mettre fin à son occupation des terres palestiniennes et retirer ses troupes du territoire palestinien occupé et des États arabes environnants.  « Israël doit cesser toutes ses activités de colonisation illégales, comme l’exige la résolution 2334 du Conseil de sécurité  », a martelé la délégation.  À cet égard, le délégation a pressé Israël de rétablir sa crédibilité et de revenir à la table des négociations avec la Palestine.  La seule voie viable, à ses yeux, est une solution négociée à deux États.  Dans ce contexte, la Malaisie soutient l’appel lancé par la communauté internationale, notamment par le Secrétaire général, pour que le Quatuor pour le Moyen-Orient trouve une voie mutuellement acceptable permettant aux parties de renouer avec un règlement pacifique négocié.

L’Inde a rappelé que le négociateur palestinien, Saeb Erekat, était attaché à la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien.  La délégation a noté que l’ONU a été fondée il y a 75 ans et que le conflit palestinien est presque aussi ancien.  Pourtant, les aspirations du peuple palestinien à un État indépendant restent inaccomplies.  Les négociations de paix sont enlisées depuis 2014 et l’évolution de la situation sur le terrain n’est pas propice à leur reprise.  Toutefois, l’Inde a salué le retour des négociations entre Palestiniens et Israéliens et souhaité que cela puisse déboucher sur une solution à deux États.  L’Inde a appelé les parties à s’abstenir de mesures qui nuiraient à la reprise des négociations.  Ayant toujours soutenu la juste cause du peuple palestinien, le pays a, au fil des ans, investi dans le renforcement des capacités en ressources humaines des Palestiniens.  L’Inde fournit chaque année 250 bourses à des étudiants palestiniens et œuvre à solidifier les institutions, un investissement essentiel pour favoriser la création d’un État palestinien souverain.  Reconnaissant la grave crise de l’UNRWA, l’Inde a affirmé avoir multiplié par quatre, son appui ces dernières années et promis 10 millions de dollars dans les deux ans qui viennent.  Ce partenariat avec l’UNRWA est un investissement dans la paix et la stabilité dans la région, a-t-elle souligné.

Le Koweït a réitéré son attachement sans faille à la juste cause des Palestiniens visant l’autodétermination et la jouissance de tous leurs droits fondamentaux.  La pandémie de COVID-19 n’a fait qu’aggraver les souffrances des populations du Moyen-Orient, déjà aux prises avec des crises multiples au centre desquelles la question de Palestine, qui demeure vitale pour les nations arabes et musulmanes.  Le Koweït a déploré que le peuple palestinien subisse à la fois une occupation étrangère et les répercussions de la pandémie dans tous les secteurs de la vie.  Alors même que l’Autorité palestinienne s’efforce de prévenir la propagation du virus, tout en faisant face à un blocus et à une réduction de ses ressources financières, Israël en profite et persiste dans ses pratiques illégales, notamment en construisant de nouveaux logements dans les colonies de peuplement sur les terres palestiniennes occupées en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.  La délégation a déploré la violence perpétrée par des colons israéliens à l’encontre de Palestiniens, la confiscation des biens de nombreuses familles palestiniennes, qui n’ont nulle part où aller, le tout sans aucun établissement des responsabilités.  Il faut redoubler d’efforts pour mettre fin à ces souffrances inutiles avec la création d’un État palestinien indépendant dans les frontières d’avant 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale.  Pour ce faire, a estimé le Koweït, il est indispensable de reprendre les pourparlers sur la base d’un calendrier clair en vue d’un règlement juste et global de la question.

Du point de vue des Émirats arabes unis, la communauté internationale doit trouver de « nouveaux moyens  » de résoudre ce conflit, en réexaminant ceux du passé.  Les Émirats restent attachés à la cause palestinienne, qui fait partie de ses priorités internationales.  Pour cette raison, ils n’ont pas hésité à se rapprocher des initiatives « justes  » qui permettent de défendre les droits du peuple palestinien.  À titre d’exemple, les Émirats ont obtenu le gel des colonies dans les territoires palestiniens occupés, par le biais de la signature d’un accord de paix avec Israël.  Cet accord permet de répondre aux objectifs de la communauté internationale.  Par ailleurs, la position des Émirats arabes unis reste celle du Groupe arabe, à savoir une condamnation de l’extension des colonies israéliennes au-delà des frontières de 1967.

La Chine a déclaré que la communauté internationale n’a cessé de promouvoir une solution durable à la question palestinienne.  Elle a appuyé la juste cause des Palestiniens et regretté « l’enlisement » du processus de paix, ainsi que la recrudescence des tensions entre Palestiniens et Israéliens.  La délégation a plaidé pour la solution des deux États et appelé à sa mise en œuvre.  Les parties doivent s’engager dans des pourparlers de paix et s’abstenir de toute mesure susceptible d’alimenter le conflit.  La délégation a demandé que la question palestinienne ne soit pas marginalisée.  Elle doit être la priorité de la communauté internationale, a déclaré la Chine.  La délégation a ensuite appuyé l’initiative du Président Abbas visant à convoquer une conférence internationale l’année prochaine, avant de demander un soutien accru à l’UNRWA.  « Nous devons aider la Palestine à lutter contre la pandémie », a déclaré la délégation, en ajoutant que la Chine a fourni des équipements de protection personnelle.  Enfin, préoccupée par la recrudescence des tensions dans la région du Golfe, la délégation chinoise a appelé les pays concernés à œuvrer à leur apaisement.

Année après année, le débat au sein de cette instance ne parvient à aucune solution réaliste ni à aucun changement utile de la situation au Moyen-Orient, a amèrement constaté la délégation d’Israël.  Et si la solution définitive « nous échappe  », c’est parce que tout simplement, selon elle, les débats ignorent la réalité sur le terrain.  « Tous les ans, les États Membres répètent les mêmes mots d’ordre et votent en faveur de résolutions contre-productives », a-t-elle déploré, critiquant une « position d’opposition  » loin de toute recherche de règlement du conflit et voyant dans la multiplication de résolutions autant d’exemples de la manière dont le discours dans cette enceinte est « coupé de tout ce qui se produit hors de ces murs  ».

Israël a rappelé à cet égard, les négociations initiées en juillet 2000 sous l’administration Clinton pour parvenir à la paix entre les parties.  Des négociations balayées, selon la délégation, d’« un revers de la main » par le Président Yasser Arafat.  Bien plus, a-t-elle regretté, elles aient donné lieu à l’Intifada.  Et toutes les nouvelles tentatives visant à attirer les Palestiniens vers la cause de la paix ont échoué et attisé le terrorisme qui a propagé la terreur dans les collectivités israéliennes.  Il s’agit purement et simplement du rejet de la paix, a-t-elle dénoncé.

Elle a critiqué les diverses résolutions qui ne sont pas réalistes et n’ont pour but que d’accuser Israël et de prétendre que la « soi-disant question de la Palestine est le cœur même du conflit au Moyen-Orient ».  Elle a rappelé qu’en septembre dernier, Israël a signé avec les Émirats arabes unis et Bahreïn des accords de paix historique, suivi d’un accord de même nature avec le Soudan, déplorant que la résolution de cette année omette de les mentionner.  Cela prouve que l’ONU ne tient aucun compte des événements historiques qui changent le cours des choses et qui ont lieu dans la région.  Au lieu d’encourager les Palestiniens à voir comment ces accords sont porteurs de transformation dans la région et peuvent produire une paix avec Israël, la présente institution a voté pour des résolutions partiales, ce qui gâche l’occasion de relancer les négociations.  « Il est temps que cette institution reconnaisse que la démarche suivie jusqu’à présent pour le règlement de ce conflit a échoué », a martelé la délégation.

L’Égypte a observé que le rapport du Secrétaire général fait état d’une détérioration de la situation dans les territoires palestiniens occupés en raison des pratiques israéliennes, aujourd’hui aggravées par les répercussions de la pandémie de COVID-19.  Dénonçant la poursuite des destructions de biens palestiniens, de l’implantation de colonies en Cisjordanie occupée, des détentions de femmes et d’enfants et du siège de la bande de Gaza, la délégation a estimé que ces agissements entravent tout règlement de la question de Palestine.  Cette situation contredit le droit international et profite aux mouvements extrémistes qui sèment la violence et les idéologies dévastatrices, ce qui risque de prolonger le conflit durant des décennies.  L’Égypte a toujours considéré que la question de Palestine constitue le « point d’ancrage  » de la stabilité au Moyen-Orient.  Son règlement doit, selon elle, passer par la création d’un État palestinien indépendant, dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est comme capitale.  Dans ce contexte, la délégation s’est félicitée des efforts du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien visant à sensibiliser l’opinion publique internationale à la justesse de cette cause.  Nous entendons poursuivre nos efforts à l’échelle internationale en faveur de la question de Palestine, notamment en appuyant les principes de la Charte des Nations Unies, en particulier le droit du peuple à disposer de lui-même, a-t-elle affirmé, se disant favorable à l’ensemble des projets de résolution présentés.

La Norvège a rendu hommage à Saeb Erekat, décédé en novembre dernier.  Elle a plaidé pour la solution des deux États, la seule viable afin de parvenir à une paix durable.  Elle a salué la reprise de la coopération entre Palestiniens et Israéliens et appelé à faire fond sur ce nouvel élan.  Les parties doivent reprendre leur dialogue en vue de régler les questions en suspens, a déclaré la Norvège, en leur apportant son aide.  La délégation a aussi salué le processus de normalisation des relations entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan.  Elle a ensuite souligné la situation budgétaire critique de l’Autorité palestinienne et l’augmentation alarmante des cas de COVID-19 à Gaza.  L’UNRWA fait face à la plus grave situation budgétaire de son histoire mais continue néanmoins d’apporter une aide à des millions de Palestiniens, a déclaré la délégation, en appelant les donateurs à tenir leurs promesses.  Enfin, la Norvège s’est dite inquiète devant l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie, y voyant un obstacle de taille à la solution des deux États.

La Turquie a déclaré que les souffrances du peuple palestinien ne font que s’aggraver chaque année, tandis que les pratiques israéliennes sapent tous les efforts de paix.  Dans ce contexte, il est « injuste » de demander aux Palestiniens de faire des concessions et d’accepter l’idée que les paramètres de base pour la création de l’État de Palestine ne sont plus d’actualité.  La solution des deux États est la seule manière de parvenir à une paix entre Israéliens et Palestiniens, a fait valoir la délégation, ajoutant que la reconnaissance de l’État de Palestine est un moyen d’y parvenir.  La Turquie s’est également alarmée de la situation à Gaza, où plus de la moitié de la population est sans emploi, soit le plus haut taux de chômage au monde.  Pour cette raison, la délégation a appelé à un soutien à l’UNRWA.  Elle a plaidé aussi pour une redynamisation des efforts de paix, en appuyant notamment la proposition du Président palestinien Abbas de convoquer une conférence internationale sur la paix au Moyen-Orient.

Le Qatar a estimé que les déclarations précédentes reflétaient l’appui massif à la cause palestinienne.  Le peuple palestinien a toujours bénéficié de ce soutien, mais la communauté internationale n’est jamais parvenue à le faire fructifier par une solution à deux États avec Jérusalem-Est comme capitale, ainsi qu’à mettre fin à l’occupation et à résoudre la question des réfugiés.  En faveur des résolutions adoptées annuellement, car elles se fondent sur le droit international, les coutumes du droit international et les droits humains, le Qatar a dénoncé les tentatives par Israël d’annexer les territoires palestiniens et de changer la composition démographique de Jérusalem, contrevenant au droit international.  Préoccupé par la dégradation économique dans la bande de Gaza, le Qatar poursuit son appui politique et humanitaire aux Palestiniens, via notamment des dons cumulés de 1 milliard de dollars au fonds pour le développement et au Comité pour la reconstruction de Gaza, accompagnés d’efforts financiers dirigés vers la scolarisation des enfants de Gaza.  Le Qatar a jugé le rôle de l’UNWRA « fondamental  » et « incontestable  ».

La délégation de Cuba a réitéré son opposition au « pacte du siècle  », élaboré par l’Administration américaine actuelle, qui n’envisage pas la création d’un État palestinien et ignore la solution des deux États historiquement soutenue par l’ONU, le Mouvement des pays non alignés, la Ligue des États arabes, l’Organisation de la coopération islamique (OIC) et d’autres acteurs internationaux.  Poursuivant, Cuba a condamné la décision des États-Unis de reconnaître le Golan syrien occupé comme territoire israélien, ce qui constitue une violation grave et flagrante de la Charte des Nations Unies, du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 497 (1981).  « Nous continuerons à soutenir la demande du Gouvernement de la République arabe syrienne de reconquérir le plateau du Golan  », a affirmé la délégation cubaine, appelant, une fois de plus, à un retrait total et inconditionnel d’Israël du Golan syrien et de tous les territoires arabes occupés.  Il y a tout juste 24 heures, nous avons célébré la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, a-t-elle rappelé, avant de plaider pour le soutien du peuple palestinien par des « actes plutôt que par des paroles  ».  Soutenons sans réserve les actions qui permettront de lancer un processus politique de négociations dans lequel, a-t-elle conclu, les droits inaliénables du peuple palestinien seront garantis et une paix juste et durable sera réalisée pour tous les peuples de la région.

Le Maroc a critiqué les mesures unilatérales entreprises par Israël dans le territoire palestinien qui sapent la paix et exacerbent les tensions dans la région.  Il a appelé à préserver le statut particulier de Jérusalem en tant que ville de paix.  « C’est une des questions de la solution définitive  », a-t-il insisté avant de rappeler que le Roi Mohamed VI a signé en 2019 avec le pape François une déclaration sur le rôle de Jérusalem en tant que centre de dialogue entre les trois grandes religions monothéistes.  La délégation du Maroc a estimé que cette Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien doit être l’occasion pour la communauté internationale de renforcer chaque année les efforts en vue de trouver une solution pacifique à la préservation des droits légitimes du peuple palestinien.  Le Maroc a redit qu’il appuie l’avènement d’un État de Palestine avec Jérusalem-Est comme capitale.

Les Maldives ont indiqué que la détérioration de la situation humanitaire dans le Territoire palestinien occupé souligne le rôle vital joué par l’UNRWA et appelé les États Membres à continuer d’appuyer cette agence.  Israël continue de priver les Palestiniens de toute dignité par le biais d’arrestations arbitraires, de discriminations ou encore de détentions administratives, y compris d’enfants.  Les Maldives appellent la communauté internationale à protéger et promouvoir les droits des plus vulnérables en Palestine, conformément au droit international.  La délégation a rappelé que plus de 140 pays ont reconnu l’État de Palestine, ajoutant que « la volonté de la communauté internationale est des plus claires ».  Le plan d’annexion d’Israël est la démonstration éclatante de son mépris pour la volonté de paix de la communauté internationale, ont déclaré les Maldives.  La délégation a estimé qu’Israël continue de défier le Conseil de sécurité, en ne se conformant pas à ses résolutions.  L’impunité avec laquelle les forces israéliennes agissent dans le Territoire palestinien occupé est une menace à un ordre international régi par des règles.  La délégation a estimé qu’il ne pourra y avoir de paix tant que le peuple palestinien sera opprimé.  « Nous ne pouvons en conséquence accepter une reconnaissance d’Israël qui ne s’accompagnerait pas de la restauration et de la reconnaissance universelles des droits du peuple palestinien, par la communauté internationale et par Israël. »

Le Japon a adressé ses condoléances à l’Autorité palestinienne à la suite du décès du négociateur Saeb Erekat le 10 novembre dernier.  Il a renouvelé son soutien aux aspirations du peuple palestinien à se doter d’un État et a encouragé les mesures visant à instaurer la confiance entre les parties.  Le Japon a également réitéré son soutien à la solution des deux États, dans lesquels Israéliens et Palestiniens vivraient côte à côte dans la paix et la sécurité.  Appelant les parties à redoubler d’efforts pour parvenir à une solution négociée, la délégation a estimé que les mesures unilatérales qui peuvent préjuger du statut final ne sont pas acceptables.  Il y a quatre ans, a-t-elle rappelé, le Japon a voté en faveur de la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité et, depuis lors, la situation n’a cessé de se détériorer.

La délégation a réaffirmé que les activités de peuplement, y compris à Jérusalem-Est, constituent une violation du droit international et a déploré profondément la poursuite de ces agissements ainsi que les démolitions de structures palestiniennes.  Tout en exhortant, à nouveau, Israël à cesser ces activités, elle a souligné que la violence reste également un risque majeur pour la paix et compromet tout règlement pacifique du conflit.  Dans ce contexte, elle a salué la décision de l’Autorité palestinienne de relancer la coopération avec Israël, y voyant un moyen de rétablir la confiance en vue de négociations futures.  Depuis des décennies, a-t-elle ajouté, le Japon s’emploie à aider les Palestiniens à parvenir au développement économique.  Il continuera à le faire, notamment par le biais de l’opération, « Couloirs pour la paix et la prospérité », qu’il a lancée, en 2006, et qui permet aux entreprises palestiniennes d’exporter leurs produits via la Jordanie.  La Conférence sur la coopération entre les pays d’Asie orientale, lancée en 2013, continue également, selon elle, d’être essentielle pour le développement de la Palestine.

Le Japon s’est par ailleurs dit préoccupé par la nette augmentation des cas de COVID-19 dans la bande de Gaza.  Il a assuré qu’il continuera à apporter des contributions volontaires à l’UNRWA afin d’atténuer les souffrances des réfugiés palestiniens.  Il lui a versé 13 millions de dollars cette année et a fourni, parallèlement, une aide bilatérale à l’Autorité palestinienne pour la construction d’écoles et l’appui aux camps de réfugiés.

La Tunisie a réaffirmé la nécessité d’un engagement de la communauté internationale en faveur de la cause palestinienne, notant dans les rapports du Secrétaire général une détérioration de la situation économique, sociale et humanitaire dans les territoires palestiniens y compris Jérusalem-Est.  De plus, la poursuite de la politique expansionniste israélienne accroît la souffrance du peuple palestinien dans le contexte de la pandémie de COVID-19.

Louant les efforts des organisations internationales et du Comité des droits inaliénables du peuple palestinien pour aider les Palestiniens à recouvrer leurs droits sur leur territoire, la Tunisie a rappelé que la paix au Moyen-Orient passe par un retrait d’Israël des territoires occupés y compris du Golan, et a rappelé l’engagement du Président tunisien pour ces droits « imprescriptibles ».  La délégation a par ailleurs appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités vis-à-vis des Palestiniens et des occupations illégales de territoire, prévenant que négliger cette cause et la souffrance des Palestiniens contribuerait à une « grave déstabilisation de la région ».  « La paix doit être un choix stratégique, qui implique de mettre un terme à des siècles d’injustice », a dit sa délégation.  Elle a appelé à une conférence internationale regroupant toutes les parties prenantes et plaidé pour la protection des civils par les organisations internationales, la fin du « siège » des territoires palestiniens et une aide accrue en période de pandémie.  Soulignant le rôle vital de l’UNRWA, la Tunisie a demandé à la communauté internationale d’augmenter son aide humanitaire et a salué les récentes manifestations d’unité intrapalestinienne.

La délégation de Bahreïn a assuré de son attachement à la « cause palestinienne » et à la paix au Moyen-Orient, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.  Le Royaume de Bahreïn a, dans ce contexte, normalisé ses relations avec Israël dans l’intérêt de la région et celui du peuple frère de Palestine, a déclaré la délégation, appelant les Nations Unies à renforcer la dynamique de la paix, dans l’intérêt des peuples et de la cohabitation pacifique. 

Le Bangladesh a déclaré que, le mois dernier, le Gouvernement israélien a approuvé la construction de milliers de nouveaux logements dans les territoires palestiniens occupés, occasionnant ainsi des démolitions et expulsions supplémentaires et créant une concurrence pour l’accès aux ressources.  La communauté internationale doit tenir ses promesses et ne pas laisser des laissés-pour-compte, a souligné délégation, avant de faire part de son attachement à la cause palestinienne et à la souveraineté de la Syrie sur le Golan syrien occupé. 

L’Afrique du Sud a rappelé son soutien indéfectible au respect des droits inaliénables du peuple palestinien, notamment l’autodétermination et l’indépendance, et à l’avènement d’un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale.  Elle a demandé l’organisation d’une conférence de paix internationale visant à aider les parties sur toutes les questions en souffrance et à offrir les garanties attendues.  La délégation a fustigé la poursuite des colonies de peuplement par Israël avant de condamner la démolition récente d’un village dans la vallée du Jourdain.  Elle a appelé Israël à cesser toutes les démolitions dans le contexte de la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) .

Le Pakistan a déploré les décennies d’humiliation du peuple palestinien et la persistance d’une situation humanitaire difficile exacerbée par la pandémie de COVID-19.  « La tragédie palestinienne est celle de l’échec commun de la communauté internationale », a insisté la délégation avant d’appeler à cesser de saper la solution à deux États.  Elle s’est particulièrement inquiétée des difficultés financières de l’UNRWA qui apporte un soutien quotidien à cinq millions de réfugiés palestiniens.  Le seul règlement pacifique acceptable est celui qui réponde aux aspirations des Palestiniens dont l’établissement d’un État indépendant viable avec Jérusalem-Est comme capitale, a insisté la délégation. 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT (A/75/195, A/75/297)

La République arabe syrienne a appelé à exiger d’Israël, Puissance occupante, qu’elle se retire du Golan syrien occupé.  L’Assemblée générale doit rappeler que toutes mesures prises par Israël pour faire appliquer son droit et ses lois sur le Golan sont nulles et non avenues et sans effet juridique, a-t-elle affirmé.

Soulignant que le Golan syrien occupé et son annexion de facto sont un obstacle à une paix juste, durable et définitive dans la région, la Syrie a notamment dénoncé l’incapacité à faire appliquer les résolutions visant à mettre fin à l’occupation, alertant que cela ne fait qu’exacerber les obstacles à la paix dans la région.  La délégation a également décrié la reconnaissance par le Gouvernement américain de Jérusalem comme capitale d’Israël, « la Puissance occupante ».  « Cela revient à appuyer l’élargissement des colonies et à les considérer comme un fait accompli », a-t-elle déploré.  Il s’agit de décisions unilatérales sans fondement politique, juridique ou moral pour dicter les destinées des peuples et décider du sort de territoires qui ne lui appartiennent pas: ce sont des territoires qui font partie de la Syrie ou de la Palestine. 

Il est honteux, a poursuivi la délégation, que 100 ans après le crime de la déclaration de Balfour que les États-Unis reproduisent à présent ce crime à Jérusalem-Est et dans le Golan, au lieu de faire progresser une paix juste au Moyen-Orient.  Elle a regretté que l’actuelle Administration américaine, « qui vit ses derniers jours », ait renié ses engagements passés avant d’exiger que l’ONU prenne des mesures immédiates pour mettre fin à l’occupation israéliennes des territoires arabes occupés.  La Syrie a le droit souverain sur le territoire du Golan dans les limites de 1947, et cela n’est pas sujet à discussion, ni à négociation! s’est-elle exclamée.

QUESTION DE PALESTINE

Explications de vote avant le vote

L’Argentine a dit qu’elle était préoccupée par les activités de colonisation israéliennes qui doivent cesser car elles vont à l’encontre du droit international, entravent la paix et affaiblissent les perspectives de la solution des deux États tout en provoquant un statu quo insoutenable.  Elle a ajouté que les dirigeants palestiniens doivent répondre sérieusement aux préoccupations sécuritaires d’Israël.  Le statut final de Jérusalem devrait être déterminé par les parties lors des négociations bilatérales, a estimé l’Argentine qui a terminé en soutenant des négociations le plus tôt possible visant à mettre fin à l’occupation du Golan syrien par Israël.

Israël a estimé que ces résolutions ne font pas la promotion de la paix mais renforcent au contraire des idées fausses au sujet du conflit ainsi que la position sans compromis des Palestiniens.  Ces textes les convainquent qu’il n’est pas nécessaire de négocier parce que l’ONU se battra pour eux.  C’est également contraindre Israël à renoncer à sa souveraineté sur « nos sites les plus saints ».  De telles mesures vont à l’encontre de notre État et de sa juridiction et cela, « nous ne pouvons jamais l’accepter ». 

Les États-Unis ont affirmé vouloir continuer de prendre des mesures actives pour la paix et la stabilité au Proche-Orient.  Comme le démontre le soutien américain apporté aux Accords d’Abraham, conclus par Israël avec les Émirats arabes unis d’une part, avec Bahreïn d’autre part, nous voulons garantir la prospérité dans la région, a indiqué la délégation.  Elle s’est toutefois déclarée « déçue mais pas surprise » que l’Assemblée générale ait adopté un nombre disproportionné de résolutions « déséquilibrées » renforçant le parti pris institutionnel contre Israël.  Cela sape la confiance et ne permet pas de créer un contexte international propice à la paix, a-t-elle souligné, jugeant que ces textes recyclent des discours anciens et hypothèquent l’impartialité des Nations Unies.  Il est troublant, selon elle, que l’ONU et les institutions internationales soient utilisées contre Israël de manière injuste.  De plus, ces projets de résolution ne disent rien sur les attaques terroristes perpétrées par le Hamas contre Israël.  C’est pourquoi la délégation votera contre ces projets de texte partiaux qui nous éloignent de véritables progrès et encourage les autres États Membres à faire de même. 

Adoption des résolutions L.32 à L.35

Selon les termes de la résolution « Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien » (A/75/L.32), adopté par 91 voix pour, 17 voix contre et 54 abstentions, l’Assemblée générale prie ledit Comité de continuer de tout mettre en œuvre pour promouvoir l’exercice effectif des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à l’autodétermination, de contribuer à mettre sans tarder un terme à l’occupation israélienne qui dure depuis 1967, à concrétiser la solution des deux États, sur la base des frontières d’avant 1967, et à parvenir à un règlement juste de toutes les questions relatives au statut final, et de mobiliser l’aide et le soutien de la communauté internationale en faveur du peuple palestinien. 

Elle prie en outre le Comité de continuer d’apporter son concours et son soutien aux organisations de la société civile palestinienne et de faire participer d’autres organisations de ce type et des parlementaires à ses travaux.  Elle invite tous les gouvernements et toutes les organisations à apporter leur concours et leur soutien au Comité dans l’exécution de ses tâches.

Selon les termes de la résolution « Division des droits des Palestiniens du Secrétariat » (A/75/L.33), adopté par 82 voix pour, 25 voix contre et 53 abstentions, l’Assemblée générale prie la Division de continuer de suivre les événements ayant un rapport avec la question de Palestine, et d’organiser des réunions et des activités au niveau international en vue d’appuyer le mandat du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. 

Elle prie également la Division de continuer à organiser tous les ans, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le 29 novembre, une exposition sur les droits des Palestiniens ou une manifestation culturelle, sous la direction du Comité et en coopération avec la Mission permanente d’observation de l’État de Palestine. 

Par la résolution « Règlement pacifique de la question de Palestine » (A/75/L.34), adopté par 147 voix pour, 7 voix contre (Autriche, Canada, États-Unis, Israël, Îles Marshall, Micronésie et Nauru) et 9 abstentions (Brésil, Cameroun, Guatemala, Honduras, Madagascar, Malawi, Palaos, Rwanda et Soudan du Sud), l’Assemblée générale souligne qu’il est urgent de déployer collectivement des efforts pour engager des négociations crédibles sur toutes les questions relatives au statut final dans le processus de paix au Moyen-Orient sur la base des mandats de longue date et de paramètres clairs et selon le calendrier énoncé par le Quatuor dans sa déclaration du 21 septembre 2010.  Le texte demande une fois de plus aux parties de redoubler d’efforts, y compris par le biais de négociations constructives, avec l’appui de la communauté internationale, en vue de parvenir à un règlement juste, durable et global. 

Par ce texte, l’Assemblée générale demande qu’une conférence internationale soit organisée à Moscou en temps voulu, comme l’a envisagé le Conseil de sécurité dans sa résolution 1850 (2008), en vue de promouvoir et d’accélérer la conclusion d’un règlement de paix juste, durable et global. 

Elle demande aux deux parties d’agir de façon responsable dans le respect du droit international et de leurs précédents accords et obligations, tant dans leurs politiques que dans leur action, afin d’inverser d’urgence, avec l’appui du Quatuor et d’autres parties intéressées, les tendances négatives, y compris toutes les mesures prises sur le terrain qui contreviennent au droit international, et de mettre en place les conditions nécessaires à la création d’un horizon politique crédible et à la promotion des efforts de paix. 

Le texte demande notamment à Israël, Puissance occupante, de s’acquitter rigoureusement des obligations qui lui incombent en vertu du droit international et de rapporter toutes les mesures contraires au droit international, y compris toutes les activités unilatérales menées dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, qui visent à modifier la nature, le statut et la composition démographique du Territoire et qui préjugent de l’issue finale des négociations de paix.

Le texte souligne qu’il importe, en particulier, de mettre immédiatement fin à toutes les activités d’implantation de colonies de peuplement, à la confiscation de terres et aux démolitions de maisons, de rechercher des mesures visant à assurer la responsabilité, de libérer les prisonniers et de mettre fin aux arrestations et aux détentions arbitraires.  Il souligne également qu’il faut respecter et préserver l’unité, la continuité et l’intégrité de tout le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est. 

Par ce texte, l’Assemblée générale demande qu’Israël se retire du territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem-Est; que les droits inaliénables du peuple palestinien, au premier rang desquels viennent le droit à l’autodétermination et le droit de créer un État indépendant, soient réalisés; et que soit apportée une solution juste au problème des réfugiés de Palestine conformément à sa résolution 194 (III) du 11 décembre 1948. 

Par la résolution « Programme d’information spécial sur la question de Palestine du Département de la communication globale du Secrétariat » (A/75/L.35), adopté par 172 voix pour, 8 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Hongrie, Israël, Îles Marshall, Micronésie et Nauru) et 11 abstentions, l’Assemblée générale prie le Département, agissant en coopération et coordination étroites avec le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, de continuer à exécuter son programme d’information spécial pour 2021-2023, avec la souplesse voulue pour tenir compte des événements qui pourraient avoir une incidence sur la question de Palestine. 

Explications de vote après le vote

La Hongrie a indiqué être en faveur d’une approche constructive quant à ses relations avec Israël.  Elle a ainsi été le premier pays européen à saluer la normalisation historique entre Israël et plusieurs États arabes.  Ce processus bénéficie à tous et nous en sommes ravis, a-t-elle affirmé, souhaitant que cette même approche soit adoptée dans les efforts déployés sur le plan multilatéral.  La Hongrie est prête à prendre sa part dans ces efforts mais elle fait part de ses réserves lorsqu’elle constate que l’approche choisie est déséquilibrée.  Pour la délégation, les efforts internationaux devraient se concentrer sur la coopération avec le Moyen-Orient et les pays d’Afrique du Nord plutôt que de favoriser une approche unilatérale et partiale qui sape nos travaux à l’ONU.  À cette aune, la Hongrie appuie les résolutions sur le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, sur la Division des droits des Palestiniens du Secrétariat et sur le Programme d’information spécial sur la question de Palestine du Département de la communication globale du Secrétariat. 

L’Union européenne, par la voix de l’Allemagne, a précisé que le terme « gouvernement palestinien » inscrit dans les résolutions fait référence à l’Autorité palestinienne.  Elle a ajouté que les termes utilisés dans les résolutions peuvent être interprétés comme une reconnaissance de l’État de Palestine sans préjudice des positions individuelles des États Membres et de l’adhésion de ces États aux traités mentionnés dans les résolutions. 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT

Adoption de la résolution L.29

Par la résolution sur « Le Golan syrien » (A/75/L.29) présenté par l’Égypte et adopté par 88 voix pour, 9 contre (Australie, Brésil, Canada, États-Unis, Israël, Îles Marshall, Micronésie, Palaos et Royaume-Uni) et 62 abstentions, l’Assemblée générale déclare que la décision du 14 décembre 1981, par laquelle Israël a imposé ses lois, sa juridiction et son administration au Golan syrien occupé, est nulle et non avenue et sans validité aucune, comme le Conseil de sécurité l’a confirmé dans sa résolution 497(1981), et demande à Israël de la rapporter.

Elle demande à Israël de relancer les volets syrien et libanais des pourparlers et de respecter les garanties et engagements précédemment souscrits.  Elle exige une fois de plus qu’en application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, Israël se retire de tout le Golan syrien occupé jusqu’à la ligne du 4 juin 1967.  

Explications de vote après le vote

L’Argentine a dit qu’elle était préoccupée par les activités de colonisation israéliennes qui doivent cesser car elles vont à l’encontre du droit international, entravent la paix et affaiblissent les perspectives de la solution des deux États tout en provoquant un statu quo insoutenable.  Elle a ajouté que les dirigeants palestiniens doivent répondre sérieusement aux préoccupations sécuritaires d’Israël.  Le statut final de Jérusalem devrait être déterminé par les parties lors des négociations bilatérales, a estimé la délégation qui a ensuite appelé à la reprise des négociations le plus tôt possible pour mettre fin à l’occupation du Golan syrien par Israël.

La République de Moldova a pris la parole pour dire s’être abstenue au cours du vote.

Pour la République islamique d’Iran, les États Membres ont exprimé leur soutien à la cause du peuple palestinien, demandant au « régime occupant » de répondre des crimes qu’il commet à l’encontre des femmes et des enfants palestiniens en particulier. La question palestinienne reste la crise la plus longue à laquelle nous sommes confrontés et après plus de 70 ans, ce régime continue de violer la dignité et les droits fondamentaux du peuple palestinien et d’autres arabes vivant sous occupation.

La délégation iranienne a également pointé Israël pour dénoncer le récent assassinat « lâche » d’un scientifique iranien, le qualifiant de terrorisme d’État. Un tel acte doit être rejeté et condamné par la communauté internationale, a-t-elle affirmé, soulignant que l’Iran se réserve le droit de défendre sa population et ses intérêts.

L’État de Palestine a remercié les délégations pour leur soutien, soulignant que l’élément central de tous les textes adoptés ce jour est la recherche d’un règlement pacifique à la question palestinienne et la cessation de l’occupation israélienne.  La délégation a expliqué qu’il existe toujours un consensus fort sur les axes d’une solution à la question palestinienne.  Elle a ensuite entendu répondre aux « remarques offensantes » faites par Israël qui a parlé de la « soi-disant » question palestinienne, alors que celle-ci est à l’ordre du jour de la communauté internationale depuis des décennies.  Elle a accusé Israël de vouloir détruire le peuple palestinien et de fouler aux pieds le droit international.  Il est temps qu’Israël rende des comptes, a-t-elle dit.  Enfin, la délégation a affirmé qu’aucune partie n’a fait montre d’une plus grande volonté de compromis que la Palestine et réclamé une action résolue pour mettre fin à ce conflit une bonne fois pour toutes.

CULTURE DE PAIX (A/75/233)  

Le Maroc s’est dit convaincu que le renforcement du multilatéralisme est l’outil indispensable pour renforcer la culture de la paix.  La délégation a dit que le Maroc avait une forte tradition de rencontre et de brassage de différentes cultures et religions.  Illustrant son propos, elle a indiqué que les lieux de pèlerinage judaïques sont légions dans toutes les parties du Maroc.  Elle a également estimé que la visite historique du pape François au Maroc les 30 et 31 mars 2019 à l’invitation du Roi du Maroc était une démonstration éloquente du rôle que joue le Maroc dans la compréhension interculturelle.

Elle a salué les initiatives de l’UNESCO dans la promotion du dialogue interculturel et la contribution qu’elle apporte au dialogue interreligieux, ainsi que les activités qu’elle mène en faveur d’une culture de paix et de non-violence.  Elle a aussi salué la contribution de l’Alliance des civilisations dans ces domaines.  La délégation a ensuite parlé des efforts déployés par le Maroc pour promouvoir l’histoire et la culture juive du Maroc dans les cours des écoles primaires.  Le Maroc a également initié de nombreux plans visant à promouvoir une culture de la paix, notamment le Plan d’action de Rabat sur l’interdiction de l’appel à la haine nationale, raciale ou religieuse et celui de Fès visant à lutter contre les incitations à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence. 

L’Inde a assuré que son pays a toujours cherché à renforcer la culture de compréhension, de tolérance et de respect des religions, des cultures et des droits de l'homme, héritée du Mahatma Gandhi.  De plus, l’Inde n’est pas seulement le pays de naissance de l’hindouisme, du bouddhisme, du jaïnisme et du sikhisme, mais aussi une terre d’enseignement de l’islam, du christianisme, du judaïsme et du zoroastrisme.  Sur ces terres, la tradition du soufisme a également pris racine, a expliqué la délégation.  Aujourd’hui, toute personne pratiquant une de ces religions majeures peut trouver sa place en Inde, qui, depuis des millénaires, est une terre d’accueil pour toutes les personnes persécutées.  L’Inde a appuyé le projet de résolution présenté par le Bangladesh.  Elle a réaffirmé la ferme condamnation de l’antisémitisme, de l’islamophobie et de l’antichristianisme.  Toutefois, a déploré la délégation, l’Assemblée échoue encore à reconnaître la montée de la haine et de la violence à l’égard du bouddhisme, de l’hindouisme et du sikhisme.  « Pourquoi une telle sélectivité », s’est-il interrogé, faisant référence à la destruction des bouddhas de Bamyan, de temples hindouistes et bouddhistes et au « nettoyage » visant ces minorités religieuses dans certains pays.  Or, l’hindouisme compte 1,2 milliard d’adeptes, contre 535 millions pour le bouddhisme et 30 millions de sikhs.  Il est temps que les attaques contre ces religions soient ajoutées à la liste sur laquelle figure les trois religions abrahamiques dans la résolution.  « La culture de la paix ne peut pas concerner que les religions abrahamiques », a fait valoir la délégation.  L’Inde a ensuite accusé le Pakistan d’avoir violé la résolution sur la culture de la paix adoptée l’an dernier par l’Assemblée générale.  Selon elle, le Pakistan a arbitrairement transféré le mois dernier la gestion du temple sikh sacré de Kartarpur Sahib Gurudwara à une autorité administrative non sikhe, allant ainsi à l’encontre de la religion Sikh.

L’Azerbaïdjan s’est félicité que l’Assemblée générale ait adopté un nombre croissant de résolutions au titre du point relatif à la « culture de paix » avec la majorité écrasante des États Membres, ce qui témoigne, selon lui, de la primauté et de l’urgence accordées par la communauté internationale à ce sujet. 

De l’avis de la délégation, il est essentiel que l’ONU continue de mobiliser le monde contre la haine, notamment en mettant en œuvre les engagements contenus dans la Stratégie et le Plan d’action des Nations Unies contre les discours de haine.  Il importe aussi de lutter contre les attaques délibérées contre les biens culturels pendant les conflits, ainsi que contre la destruction et la profanation de patrimoines culturels et de sites religieux en tant que méthode de guerre et moyen de colonisation.  Des mesures plus résolues et ciblées sont nécessaires pour mettre fin à l’impunité pour de telles infractions, qui peuvent être constitutives de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, a-t-elle plaidé, estimant que le Plan d’action des Nations Unies pour la sauvegarde des sites religieux offre une approche multidimensionnelle pour prévenir ces agressions et y répondre. 

La délégation a fait remarquer que, parmi les initiatives proposées et mises en œuvre par son pays, le processus de Bakou s’est révélé être l’une des principales plateformes internationales pour favoriser le dialogue et la diversité culturelle.  Elle s’est également réjouie de la reconnaissance internationale croissante du Forum mondial sur le dialogue interculturel, dont le rôle est également souligné dans le Plan d’action des Nations Unies pour la sauvegarde des sites religieux.  Le dialogue interculturel et interreligieux aux niveaux national et international a été et doit rester l’une des voies importantes dans le cadre des objectifs plus larges de maintien de la paix, de consolidation de la paix, de réconciliation, de reconstruction et de réintégration, a ajouté l’Azerbaïdjan, appelant à cette fin à une coopération renforcée avec toutes les parties prenantes.

En temps de crise, la condition humaine et les valeurs communes doivent être une source d’unité et non de division, a affirmé le Guatemala qui accorde une grande importance à la culture de la paix, en tant que bien le plus précieux de l’humanité.  La crise de la COVID-19 a mis en évidence l’interdépendance entre les pays et la nécessité de renforcer la coopération pour faire face au fléau auquel nous sommes tous confrontés.  La délégation a indiqué appuyer le rôle des Nations Unies dans la prévention des conflits et les investissements consentis dans le domaine de développement durable.  C’est la raison pour laquelle, elle a appelé à redoubler d’efforts pour renforcer les structures de consolidation de la paix et le concept de paix durable.

El Salvador a déclaré que la recherche de la paix est un processus constant qui connaît aujourd’hui des écueils dus, entre autres, à la pandémie de COVID- 19.  D’où l’importance pour la communauté internationale de respecter les engagements pris depuis plus de 20 ans dans le cadre de la promotion par l’ONU d’une culture mondiale de la paix.  La délégation s’est félicitée du soutien consenti au fil des ans à ces résolutions appelant à un rejet de la violence et à un dialogue entre les cultures pour le bien des générations futures.  El Salvador a souligné les efforts internes de son pays destinés à promouvoir le rôle des jeunes dans la préservation de la paix en accroissant leur éducation et leur participation à la société, par les arts et les sports aussi.  Malgré ces initiatives, la pandémie a exacerbé les inégalités existantes et eu des conséquences sociales et économiques profondes qui risquent d’intensifier la violence.  En conclusion, El Salvador a lancé un appel à tous les pays pour la mise en œuvre du programme 2030.

Face à la gravité et à la complexité des enjeux actuels, a déclaré l’Égypte, la communauté internationale doit faire front, d’autant plus que la pandémie de COVID-19 a exacerbé les menaces.  Ainsi, la radicalisation dans certaines couches de la société, la haine religieuse et les stéréotypes religieux doivent être combattus, a dit la délégation.  « Parfois l’on favorise la haine de certaines religions sous couvert de liberté d’expression, de même que l’on prend prétexte de la lutte contre le terrorisme pour stigmatiser certaines religions », a fait remarquer la délégation.  Face à ces logiques, l’Égypte a plaidé pour une approche globale favorisant l’acceptation des autres et le dialogue.  Pour ces raisons, la délégation a salué les initiatives déployées par l’ONU visant à favoriser la paix et le dialogue interreligieux.

L’Arabie saoudite a souligné que la doctrine de tolérance, de promotion de la paix et de dialogue entre les cultures est profondément inscrite dans l’Islam, qui comprend que la diversité est une caractéristique inhérente aux sociétés.  Elle a ajouté que le point à l’ordre du jour convoque à lui seul tous les principes de la Charte des Nations Unis auxquels l’Arabie saoudite souscrit par son attention au pluralisme et à la diplomatie.  Le pays fait aussi preuve de respect dans ses relations avec les autres États, sans ingérence dans leurs affaires intérieures, ainsi qu’en adhérant aux trois piliers: développement durable; paix et sécurité; droits de l’homme. La délégation a décrit les initiatives saoudiennes comme le Centre international pour le dialogue interculturel établi à Vienne pour promouvoir l’entente entre les religions, ou le Centre contre les idéologies extrémistes créé avec d’autres organisations qui marque la volonté de l’Arabie saoudite de s’ériger en pilier de la tolérance et de la modération.  Elle a aussi mentionné son centre antiterroriste et appelé la communauté internationale à promouvoir des politiques intégrées contre l’extrémisme par l’éducation et les médias afin de prévenir les conflits, accroître le bien-être des populations et l’émancipation des femmes.  L’Arabie saoudite a annoncé de surcroît le dépôt d’un prochain projet de résolution conjoint avec le Pakistan et l’Égypte pour la promotion de la paix et la protection des lieux saints et de leur caractère identitaire.

L’Algérie a réaffirmé son attachement à la culture de paix, pilier des Nations Unies consacré dans la Charte de l’Organisation.  Elle a estimé que la Déclaration et le Programme d’action pour une culture de paix sont des jalons fondamentaux, car ils supposent de consentir des efforts en faveur de la coopération internationale, de la compréhension et du dialogue, des principes d’autant plus importants lorsque le monde fait face à une crise telle que celle engendrée par la COVID-19.  Pour la délégation, cette pandémie a montré l’importance de mobiliser la communauté internationale pour garantir la coexistence pacifique et avancer dans la réalisation des objectifs de développement durable.  En effet, a-t-elle fait valoir, il ne saurait y avoir de développement durable sans paix et de paix sans développement durable.  Une action concrète doit être engagée pour faire de la culture de paix une réalité en luttant contre la colonisation, l’extrémisme violente et la pauvreté et en faveur de l’éducation, de l’état de droit et de la bonne gouvernance.  L’Algérie, qui a toujours été une défenseure acharnée de cette notion, s’emploie à promouvoir le vivre-ensemble et à renforcer le respect mutuel sans discriminations sur des bases linguistiques, sexuelles ou religieuses.  Au niveau national, a-t-elle précisé, le Gouvernement algérien a mis en place une politique de réconciliation et travaille de concert avec la société civile pour créer une société ouverte et tolérante.  Le pays a également adopté une loi contre les discours de haine, contraires aux principes de l’islam, et prévoit de lancer une stratégie nationale de prévention de ces manifestations haineuses par le biais de l’éducation, de la sensibilisation et de la promotion d’une culture des droits de l’homme.

Adoption de la résolution L.28

L’Assemblée générale a adopté sans mise aux voix la résolution sur la « Suite donnée à la Déclaration et au Programme d’action en faveur d’une culture de paix » (A/75/L.28), par laquelle elle invite les États Membres à continuer de privilégier et de multiplier les activités visant à promouvoir une culture de paix aux échelons national, régional et international, et à veiller à ce que la paix et la non-violence soient encouragées à tous les niveaux. 

Elle encourage les États Membres, les entités des Nations Unies, les organisations régionales et sous-régionales et les acteurs intéressés à envisager de créer des dispositifs permettant d’amener les jeunes à devenir des artisans d’une culture de paix, de tolérance et de dialogue interculturel et interreligieux et à faire comprendre, selon qu’il convient, les notions de respect de la dignité humaine, de pluralisme et de diversité.

De même, elle exhorte les autorités compétentes à dispenser aux enfants, dans les écoles, une éducation adaptée à chaque âge qui favorise une culture de paix et de non‑violence en accordant notamment une place à la compréhension de l’autre, au respect, à la tolérance, à la citoyenneté mondiale active et aux droits de l’homme.

Par ailleurs, l’Assemblée générale prie à nouveau sa présidence d’envisager d’organiser un forum de haut niveau sur la mise en œuvre du Programme d’action, lequel se tiendrait à l’occasion de l’anniversaire de son adoption, le ou vers le 13 septembre.

Explications de vote avant le vote

L’Inde a indiqué que sa relation bilatérale avec le Pakistan n’a fait que se détériorer récemment.  Elle a demandé la suppression du paragraphe 10 du dispositif de la résolution L.36/Rev.1 et la référence faite au corridor de Kartarpur Sahib, citant l’altération du caractère sikh dudit corridor et l’inquiétude de la communauté sikhe à ce sujet.  Le Pakistan a violé la résolution adoptée l’an dernier sur ce sujet, a déclaré la délégation, en demandant une nouvelle fois la suppression de ce paragraphe.  Elle a également mis en garde contre une instrumentalisation des résolutions de l’Assemblée générale sur des sujets qui relèvent de questions bilatérales.  Si notre proposition n’est pas acceptée, alors nous n’aurons pas d’autre choix que de nous abstenir, a conclu l’Inde.

Le Brésil a déclaré que le dialogue interculturel fait partie de l’identité de la nation brésilienne, qui est un creuset de cultures et de civilisations très diverses.  Toute initiative visant à promouvoir ce dialogue aura le soutien du Brésil, a déclaré la délégation.  Elle a néanmoins jugé problématique toute restriction apportée à la liberté d’expression, avant d’affirmer que les victimes ne peuvent être tenues responsables de leurs propres souffrances.  Enfin, la délégation a invité l’Assemblée à promouvoir le dialogue interculturel sur la base de la Déclaration universelle des droits de l’homme et des autres textes fondamentaux.

L’Union européenne (UE), par la voix de l’Allemagne, a émis des inquiétudes concernant les dispositions de fond du texte, regrettant que, par de nombreux endroits, il s’efforce de dénaturer les dispositions de deux autres projets de résolution d’ores et déjà adoptés au sein de la Troisième Commission et qui seront bientôt examinés par l’Assemblée générale.  Il s’agit des textes sur la liberté de religion et de croyance et sur la tolérance, la stigmatisation, les stéréotypes, la discrimination, et l’incitation à la violence.  Pour l’UE qui compte s’abstenir lors du vote, il n’est pas nécessaire d’aborder certaines questions dans ce projet de résolution.  Certaines mentions peuvent en effet prêter à confusion a poursuivi l’Allemagne, citant à titre d’exemple la liberté d’expression concernant la religion.  De plus, l’UE a regretté que le processus ayant abouti à ce projet de résolution ait été mené « tambour battant » et le manque de volonté de prendre en considération les inquiétudes émises par la délégation.

La Pologne a indiqué ne pas être en mesure d’appuyer le texte, et a espéré arriver à un consensus l’année prochaine.

Adoption de la résolution L.36/Rev.1

Selon les termes de la résolution « Promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures au service de la paix » (A/75/L.36/Rev.1 ), présenté par le Pakistan et adopté par 90 voix pour, zéro contre et 52 abstentions, l’Assemblée générale engage les États Membres et toutes les parties prenantes, y compris les dirigeants politiques et les chefs religieux, à promouvoir l’inclusion et l’unité dans les mesures prises pour lutter contre la pandémie de COVID-19 et à combattre, dénoncer et combattre vigoureusement le racisme, la xénophobie, le discours de haine, la violence, la discrimination, y compris celle fondée sur l’âge, et la stigmatisation.

Elle salue l’initiative engagée en vue d’ouvrir le corridor de Kartarpur Sahib et prend note avec satisfaction de l’acte historique en matière de coopération entre les religions et les cultures au service de la paix que constitue l’accord que les Gouvernements indien et pakistanais ont conclu pour exempter de visa les pèlerins de toutes confessions, en particulier les Nanak Naam Levas et les sikhs du monde entier.

Par ce texte, elle souligne en outre l’importance de la modération, valeur que les sociétés doivent mettre au service de la lutte contre l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme, dans le respect des droits humains et des libertés fondamentales, et de la promotion du dialogue, de la tolérance, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures, et encourage les efforts faits, selon qu’il convient, pour permettre aux voix de la modération de s’unir afin de bâtir un monde plus sûr, plus inclusif et plus pacifique.

Explications de vote après le vote

Concernant la résolution L.28, les États-Unis, qui se sont joints au consensus, ont rappelé qu’ils se sont retirés de l’UNESCO et ont renvoyé également à leur position s’agissant du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  S’agissant de la résolution L.36/Rev.1, la délégation a indiqué « s’être abstenue ».  Elle a regretté les changements d’approche dans les négociations de la résolution.  Elle a aussi émis des réserves sur le paragraphe 13 du dispositif.  Plutôt que de restreindre la liberté d’expression, nous en faisons la promotion auprès d’autres États Membres, a-t-elle assuré.  Elle a également estimé que le paragraphe 12 du dispositif risque de faire l’objet d’abus. 

L’Argentine a indiqué avoir voté pour la résolution L.36/Rev.1.  Elle a affirmé privilégier une attitude qui va « au-delà de la tolérance », y compris à l’égard des personnes athées.  Elle a souligné que le droit international des droits de l’homme oblige les États à adopter une approche modérée sur la liberté d’expression, de religion ou de conviction, à condition que cela ne se transforme pas en une apologie de la discrimination ou de l’intolérance religieuse.  La délégation a ensuite mis en garde contre une interprétation erronée du paragraphe 23 du préambule.

L’Azerbaïdjan a voté en faveur du texte déplorant que, pour la première fois depuis 2004, l’Assemblée « ait été empêchée » de l’adopter par consensus, comme ce fut le cas depuis cette date.  Il a pleinement souscrit aux buts et principes contenus dans la résolution. 

L’Ukraine a indiqué qu’elle était opposée à l’idée d’inclure dans le texte une mention de la conférence sur le dialogue interreligieux et interculturel qui se tiendra en Fédération de Russie car ce pays organise des événements internationaux pour « blanchir les actions illégales » qu’il commet, notamment en Ukraine.  Les pressions et la violence de la Fédération de Russie sont monnaie courante dans les territoires ukrainiens occupés, notamment les raids et les exactions contre la population et les groupes ethniques.  De surcroît, la pandémie de COVID-19 peut aussi influer sur une conférence prévue dans deux ans et dont les préparatifs n’ont pas encore commencé. 

L’Arménie, qui s’est présentée comme un carrefour de civilisations et de religions, a déclaré se dissocier du paragraphe 36 du préambule, qui fait référence du Forum mondial sur le dialogue interculturel, organisé tous les deux ans par l’Azerbaïdjan.  En effet, a-t-elle argué, Bakou mène des actions de ce type pour détourner l’attention de la communauté internationale quant à la situation déplorable dans le pays.  Selon la délégation, l’événement en question n’est mentionné qu’à des fins de propagande.  Il conviendrait, selon elle, de tenir compte de la situation du pays hôte de cette manifestation, notamment en matière de respect des droits humains. 

Le Mexique a dit avoir voté en faveur de cette résolution, en témoignage de son esprit de tolérance.  Il s’est toutefois déclaré choqué de la manière abrupte avec laquelle les consultations sur ce texte ont été suspendues.  Selon lui, ces questions méritent un examen plus approfondi, ce qui aurait vraisemblablement permis de parvenir à une adoption consensuelle.

À son tour, la République de Corée a regretté que l’on ne soit pas parvenu à un consensus sur cette résolution qui, d’ordinaire, était adoptée de manière consensuelle.  Pour la délégation, il est important que la tolérance et le respect des droits de l’homme soient promus, mais le droit à la liberté d’expression est aussi un droit fondamental qui ne saurait être compromis.  Cela étant, le pays continuera à œuvrer avec la communauté internationale pour que cette liberté soit respectée.  

Droits de réponse

Le Pakistan a dit catégoriquement rejeter la « propagande » véhiculée par l’Inde concernant le corridor de Kartarpur Sahib, critiquant la volonté belliqueuse de son voisin oriental.  Il a dit ne pas être, au demeurant, étonné de cette réaction, car « comprendre l’harmonie » dépasse les capacités du « régime indien ».  Le Pakistan a ouvert ce site à toutes les communautés sikhes du monde entier.  « C’est une initiative pacifique », a insisté la délégation qui a accusé le « régime fasciste indien » d’avoir adopté une stratégie pour éradiquer certaines minorités religieuses notamment musulmanes et sikhes.

Prenant la parole à son tour, l’Azerbaïdjan a réagi aux « observations iniques habituelles » de l’Arménie, au demeurant « rien de surprenant » venant d’un pays pour qui les notions de culture de la paix et du dialogue sont étrangères.  La délégation arménienne a « poussé le ridicule » jusqu’à donner des leçons s’agissant de principes et valeurs méprisés par son propre gouvernement.  Il s’agit, en fait, a poursuivi l’Azerbaïdjan, de camoufler ses politiques racistes et ses crimes de haine. 

Les propos de l’Azerbaïdjan sont une « incitation à la haine », a rétorqué l’Arménie.  Un tel discours de promotion du dialogue et de l’entente est douteux venant d’un pays qui « annihile toute trace de civilisation arménienne sur les territoires sur lesquels il a juridiction », a-t-elle affirmé.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

​​​​​​​L’Assemblée générale rend un hommage solennel aux victimes de la guerre et sensibilise aux besoins des gens de mer pendant la pandémie de COVID-19

Soixante-quinzième session,
32e & 33e séances plénières - Matin & après-midi
AG/12291

​​​​​​​L’Assemblée générale rend un hommage solennel aux victimes de la guerre et sensibilise aux besoins des gens de mer pendant la pandémie de COVID-19

L’Assemblée générale a tenu, aujourd’hui, une réunion extraordinaire « solennelle », en hommage à toutes les victimes de la guerre, suite à sa résolution du 5 novembre 2020 adoptée à l’occasion du soixante-quinzième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.  Elle a aussi adopté une résolution sur les gens de mer, qu’elle a appelé à considérer comme des « travailleurs clefs », et une autre sur le sport comme facteur de développement durable, avant d’examiner un rapport sur les migrations.

« Souvenons-nous des victimes de la Guerre et rassemblons-nous », a exhorté le Président de l’Assemblée générale, M. Volkan Bozkir, appelant à « faire davantage » pour un monde qui n’est pas prêt à affronter les pandémies ou les défis des changements climatiques.  Les 17 délégations intervenues, certaines au nom de groupe d’États, ont mis en garde contre la résurgence de la xénophobie et du racisme, voire du révisionnisme, certaines condamnant avec force l’apologie du nazisme et du néonazisme et exigeant une lutte sans merci contre l’impunité.

Cependant, pour la première fois dans l’Histoire, a fait valoir le Secrétaire général, M. António Guterres, 75 années sont passées sans qu’il n’y ait eu de confrontation militaire entre les grandes puissances, attribuant cela à l’efficacité des outils du Chapitre VI de la Charte tels que la négociation, l’enquête, la médiation, la conciliation, l’arbitrage et le règlement judiciaire, ou encore les efforts de consolidation et de maintien de la paix pour éviter une autre guerre mondiale « catastrophique ».

Par ailleurs, deux jours avant sa session extraordinaire sur la réponse à la pandémie de COVID-19, l’Assemblée générale a adopté, sans mise aux voix, deux résolutions imprégnées par les changements survenus en 2020 au niveau mondial des suites de la propagation du virus.

Aucun secteur n’ayant été épargné par la pandémie, l’Assemblée générale a ainsi adopté une résolution sur la coopération internationale face aux difficultés connues par les gens de mer à cause de la pandémie de COVID-19 et en appui aux chaînes d’approvisionnement mondiales.  Elle y demande aux États Membres de désigner les gens de mer et les autres personnels marins comme des travailleurs clefs, « héros invisibles qui travaillent dans la discrétion », sur plus de 98 000 navires commerciaux, transportant plus de 11 milliards de tonnes de marchandises dans le cadre du commerce maritime, d’après l’Indonésie, qui a présenté le texte.

Par un autre texte sur le sport, pris comme facteur de développement durable, les États Membres sont encouragés à inclure le sport et l’activité physique dans les plans de relance post-COVID-19 et les stratégies nationales de développement durable, compte tenu de la contribution du sport à la santé, et à promouvoir un sport « sûr » en tant que facteur de santé et de bien-être des personnes et des communautés.

Nombreux sont ceux qui se sont tournés vers le sport pour faire face aux défis posés par les incertitudes liées à la COVID-19, a fait remarquer Brunei Darussalam.  Monaco, qui a introduit le texte au nom également du Qatar, avec lequel il préside conjointement le Groupe des amis du sport au service du développement durable, a appuyé les six recommandations du Secrétaire général relatives à la cohérence à l’échelle du système et la coordination, alors que la plupart des grands événements sportifs ont été annulés ou reportés, y compris les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020.

Par ailleurs, l’Assemblée générale a examiné le premier rapport du Secrétaire général sur le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui fait suite à la Conférence intergouvernementale de Marrakech (10-12 décembre 2018) et à l’adoption du Pacte le 19 décembre 2018.

El Salvador a invité les États à « changer de point de vue sur les migrants » en faisant remarquer que beaucoup parmi les quelque 272 millions d’entre eux sont en première ligne face à la pandémie, en particulier dans le secteur sanitaire.  Ce pays et le Mexique ont plaidé pour davantage de ressources financières pour honorer les 10 principes directeurs du Pacte, réaliser ses 23 objectifs et favoriser la participation des migrants au relèvement socioéconomique postpandémie.

L’Assemblée générale a aussi adopté le rapport de la Commission de la vérification des pouvoirs (A/75/606) qui contient la résolution de celle-ci intitulée « Pouvoirs des représentants à la soixante-quinzième session de l’Assemblée générale ».

Demain, mardi 2 décembre à partir de 10 heures, l’Assemblée générale examinera la question de Palestine et la situation au Moyen-Orient et adoptera plusieurs résolutions sur ces questions.

APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES A/75/188, A/75/229, A/75/542

Renforcement du système des Nations Unies: renforcement du système des Nations Unies

Adoption de la résolution L.37

L’Assemblée générale a adopté, sans mise aux voix, une résolution sur la « coopération internationale face aux difficultés connues par les gens de mer à cause de la pandémie de COVID-19 et en appui aux chaînes d’approvisionnement mondiales » (A/75/L.37) qui demande aux États Membres de désigner les gens de mer et les autres personnels marins comme des travailleurs clefs.  Ce texte rappelle qu’il y avait, en 2019, environ 2 millions de gens de mer qui travaillaient sur plus de 98 000 navires commerciaux, transportant plus de 11 milliards de tonnes de marchandises dans le cadre du commerce maritime.

Profondément préoccupée par les problèmes rencontrés dans le monde maritime pour faire tourner les équipages et rapatrier les marins à cause de la pandémie, l’Assemblée réaffirme, par ce texte, que les mesures d’urgence doivent être ciblées, proportionnées, transparentes et temporaires, et qu’elles ne doivent pas créer d’obstacles inutiles au commerce ni perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales.

Elle encourage les gouvernements et les parties prenantes concernées à mettre en œuvre les protocoles visant à garantir la sécurité de la relève et du voyage des équipages pendant la pandémie de COVID-19, tels qu’approuvés par le Comité de la sécurité maritime de l’Organisation maritime internationale à sa 102e session, en permettant que les marins qui sont bloqués en mer soient rapatriés et que d’autres les remplacent, en tenant compte des mesures préventives essentielles prises par les États du port contre la COVID-19.

L’Assemblée générale engage les gouvernements à mettre rapidement en œuvre les mesures pertinentes destinées à faciliter les changements d’équipage en mer, notamment en permettant embarquements et débarquements et en redoublant d’efforts pour faciliter les voyages et les rapatriements ainsi qu’en garantissant l’accès aux soins médicaux.  Elle engage les organisations internationales et les autres parties prenantes, y compris les organisations de travailleurs et d’employeurs concernées, à aider les gouvernements qui le souhaitent à élaborer et mettre en œuvre des stratégies et politiques visant à préserver l’intégrité des chaînes d’approvisionnement mondiales, en les rendant plus résilientes, à assurer des conditions de travail et de vie décentes pour les gens de mer et à faire respecter leurs droits humains.

Elle prie le Secrétaire général, en collaboration avec l’Organisation maritime internationale (OMI), l’Organisation internationale du Travail (OIT), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), ainsi que les autres entités compétentes du système des Nations Unies, d’informer l’Assemblée générale à sa soixante-seizième session, par le biais du rapport de l’OMI, de la situation relative aux changements d’équipage pendant la pandémie de COVID-19, établi à partir des travaux de l’Équipe de gestion des crises pour les gens de mer, ainsi que dans la section spéciale consacrée à la question dans l’Étude sur les transports maritimes de la CNUCED.

En présentant ce texte, M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a souligné que la crise de la COVID-19 avait créé des défis sans précédent pour l’économie mondiale où l’industrie maritime joue un rôle essentiel dans le transport des marchandises.  Plus de 2 millions de gens de mer ont continué à travailler depuis le début de la pandémie en étant confrontés à des difficultés inédites.  Les gens de mer appartiennent au groupe de personnes essentielles, héros invisibles qui travaillent dans la discrétion, a commenté l’Indonésie.  Le texte appelle à désigner les gens de mer comme personnel essentiel, notamment pour une prise en charge médicale.  Le projet de résolution a été préparé grâce à une participation ouverte et transparente, a précisé l’Indonésie avec l’espoir que cette initiative permettra de soutenir les gens de mer et les chaînes d’approvisionnement au niveau mondial.

Mme PEGGY VISSERS, de l’Union européenne, a rappelé que les gens de mer sont des travailleurs essentiels, puisqu’ils transportent des biens de toute première nécessité, dont des denrées alimentaires, du carburant ou bien encore des médicaments.  Nombre de gens de mer sont bloqués en raison des restrictions de déplacements liées à la COVID-19 et n’ont pu regagner leurs foyers, a-t-elle rappelé.  Ils sont épuisés, a-t-elle dit, en soulignant les sacrifices que les gens de mer consentent dans l’exercice de leur métier.  La déléguée a aussi rappelé que le rapatriement des gens de mer est un droit fondamental quand leur contrat est achevé.  Elle a salué l’adoption de la résolution par consensus, tout en regrettant l’attention insuffisante accordée aux pêcheurs.  Cette résolution est un engagement clair en faveur des gens de mer, a conclu la déléguée, en demandant un allégement des restrictions de déplacement.

Explication de vote avant l’adoption

Les États-Unis ont appuyé le projet de résolution et mis l’accent sur le rôle des gens de mer.

La Malaisie a jugé crucial le secteur maritime et s’est réjouie de la résolution qui appuie les gens de mer.  Elle a appelé à renforcer encore plus la protection médicale de ces derniers.  Elle a aussi appelé les États Membres à soutenir les gens de mer en particulier dans cette pandémie, au même titre que tous les travailleurs qui sont sur la ligne de front dans la lutte contre la maladie à coronavirus.

Le Royaume-Uni a indiqué que nombre de gens de mer bloqués en raison des restrictions de déplacements liées à la pandémie de COVID-19 n’ont pas pu regagner leurs foyers.  Le Royaume-Uni a dit être en première ligne sur ce dossier, en rappelant que les gens de mer sont des travailleurs essentiels.  Attaché au bien-être des gens de mer, le Royaume-Uni a ainsi accueilli une réunion sur la question de la sécurité des changements d’équipage en ce qui concerne la COVID-19.  Enfin, la délégation a appelé à agir pour améliorer dès à présent le bien-être des gens de mer.

Le Mexique s’est félicité du rapport du Secrétaire général sur le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.  Il a parlé de « réalisation extraordinaire » et souligné la volonté d’appliquer les 23 objectifs contenus dans le Pacte.  Il a réitéré la conviction du Mexique de l’importance de ce document qui fait la différence sur le terrain.  Le Mexique s’est d’ailleurs engagé à contribuer au fonds d’affection spéciale de mise en œuvre du Pacte.  Le Mexique a aussi fait rapport à la CEPAL sur les réalisations et les difficultés auxquelles il s’est heurté dans ce cadre.  Le moment est venu de prendre acte des énormes avancées de la question migratoire, a estimé le Mexique, tout en soulignant que la pandémie montrait encore plus à quel point les migrants sont fondamentaux pour leur apport et la nécessité d’une coopération accrue entre les États sur la migration.  Les migrations doivent cependant être « ordonnées, sûres et régulières » pour que les migrants puissent participer au relèvement socioéconomique, a tenu à rappeler le Mexique.

Pour El Salvador, l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, dont le rapport du Secrétaire général (A/75/542) rend compte de l’application, permet une approche plus globale de cette question.  En effet, a souligné la délégation, le Pacte mondial maintient l’engagement 10.7 du Programme 2030 en faveur de telles migrations grâce à la mise en œuvre de politiques migratoires réfléchies.  Dans ce cadre, El Salvador est prêt à contribuer constructivement à l’examen du Pacte mondial.  La délégation a estimé que, sans un suivi efficace et une réorientation des organisations de développement, le Pacte risquait de devenir un instrument sans effet.  C’est pourquoi elle a salué le rôle de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et s’est félicitée des liens établis avec d’autres enceintes que l’ONU.  Pour parvenir aux objectifs du Pacte, a poursuivi la délégation, il faut s’assurer que les ressources techniques et financières soient présentes.  Il convient aussi d’y associer tous les pays hôtes, de transit et d’accueil.

Le rapport évoque également les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les migrants et la contribution essentielle de ces derniers à la riposte.  Bien qu’ils soient confrontés à des conditions de logement et d’emploi insuffisantes, qu’ils n’aient souvent pas accès aux services de santé et qu’ils souffrent d’exclusion sociale, un grand nombre d’entre eux sont en premières ligne face à la pandémie, en particulier dans le secteur sanitaire, a-t-elle fait valoir, appelant les États Membres à « changer leur point de vue sur les migrants ».

LE SPORT AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT ET DE LA PAIX

Rapport du Secrétaire général (A/75/155/Rev.1)

Adoption de la résolution L.30

L’Assemblée générale a adopté, sans mise aux voix, une résolution intitulée « Le sport, facteur de développement durable » (A/75/L.30) qui encourage notamment les États Membres à inclure le sport et l’activité physique dans les plans de relance post-COVID-19 et les stratégies nationales de développement durable, compte tenu de la contribution du sport à la santé, à promouvoir un sport sûr en tant que facteur de santé et de bien-être des personnes et des communautés, et à utiliser efficacement toutes les possibilités offertes par le sport et ses valeurs aux fins de la mise en œuvre du Programme 2030 et de la poursuite des objectifs de développement durable.

L’Assemblée appuie l’indépendance et l’autonomie du sport ainsi que la mission du Comité international olympique, qui est de conduire le Mouvement olympique, ainsi que celle du Comité international paralympique, qui est de conduire le Mouvement paralympique.  Elle prend note des mesures prises par le Secrétaire général, sa présidence, les États Membres et la société civile pour faire respecter la Trêve olympique, et encourage les pays qui accueilleront les futurs Jeux olympiques et paralympiques et les autres États Membres à appuyer l’observation effective de la Trêve.

L’Assemblée demande aux États Membres de redoubler d’efforts pour prévenir et combattre la corruption dans le sport, souligne à cet égard qu’il importe d’adopter des mesures législatives et répressives énergiques, et demande également aux États Membres d’améliorer la coopération, la coordination et l’échange d’informations, conformément aux principes fondamentaux de leur système juridique.

Déclarations

En présentant ce texte en son nom et au nom de Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar), en leurs qualités de Coprésidentes du groupe des amis du sport au service du développement durable, Mme ISABELLE F. PICCO (Monaco) a salué les six recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général sur la question: la cohérence à l’échelle du système et la coordination; l’inclusion du sport et de l’activité physique dans les plans de relance post-COVID-19 et dans les stratégies nationales de développement durable; la fourniture d’orientations en matière de recherche, de normes et de politiques; la fourniture de services de renforcement des capacités, de coopération technique et d’assistance financière, selon qu’il conviendra; l’exploitation de la technologie numérique dans le contexte de la pandémie et au-delà; l’élaboration et l’adoption d’indicateurs communs visant à mesurer la contribution de l’éducation physique, de l’activité physique et du sport.

Mme Picco s’est notamment félicitée d’une résolution qui est l’occasion pour les États Membres de reconnaître le travail du Département des affaires économiques et sociales, en charge du portefeuille du sport pour le développement durable depuis 2017 et d’encourager le Département à continuer son travail.  « Les États Membres sont en outre invités à soutenir ce travail, y compris par le biais de contributions volontaires » a-t-elle dit avant de mettre l’accent, en sa capacité nationale, sur quelques éléments additionnels.  À ce titre, elle a dit que la Principauté de Monaco considère depuis longtemps le sport comme un outil de développement, par sa contribution à la santé, l’éducation, l’inclusion et la lutte contre les inégalités et que cette conviction s’est vue renforcée avec la pandémie de la COVID-19.  Notant qu’il est souvent bien plus difficile pour les filles, les femmes, les personnes handicapées et les personnes en situation vulnérable d’avoir accès aux structures sportives et aux opportunités offertes par le sport, elle a appelé à lever ces disparités dès à présent et a fortiori sur le long terme.  « Par son pouvoir unificateur, par sa contribution à la santé physique et mentale, par les valeurs qu’il promeut, par les opportunités économiques qu’il offre et par son impact social, le sport est véritablement un facteur important de développement durable », a conclu la représentante.

Mme GUO YIRAN (Singapour) a souligné l’impact significatif de la pandémie de COVID-19 sur le secteur du sport.  La plupart des grands événements sportifs ont été annulés ou reportés, y compris les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020.  Alors que le monde commence à se remettre de la COVID-19, il y aura d’importants problèmes à résoudre, a prédit la déléguée.  À cet égard, elle a préconisé de travailler avec la communauté sportive pour trouver des moyens nouveaux et innovants d’atténuer l’impact de la COVID-19.  Mme Yiran a saisi cette occasion pour souligner les actions de son pays pour aider le secteur du sport à se maintenir à flot, citant notamment un soutien financier aux sportifs indépendants et aux entreprises pour qu’elles transforment leur modèle économique et adoptent des solutions numériques.  Il s’agit de veiller à ce que les capacités essentielles du secteur sportif soient préservées et que la communauté sportive soit bien équipée pour s’adapter.  À Singapour, a-t-elle poursuivi, le Gouvernement s’est engagé à moderniser tous les gymnases publics pour qu’ils soient ouverts à tous et adaptés aux personnes âgées d’ici à 2026, afin d’aider les personnes handicapées et les personnes âgées à rester actives, en bonne santé et engagées grâce au sport.  Pour finir, elle a réaffirmé l’engagement de Singapour à tirer parti du sport pour construire un avenir plus inclusif, durable et prospère.

M. BIN RASIDI (Malaisie) a souligné le rôle du sport comme élément facilitant l’édification de la nation.  Il a expliqué que le Ministère du sport de son pays a mis en place plusieurs cadres de politique nationale dont un plan quinquennal 2016-2020 favorisant l’inclusion et la participation de tous aux activités sportives.  Les restrictions à la liberté de mouvement liées à la pandémie de COVID-19 ont poussé la Malaisie à innover pour soutenir le mouvement sportif.  Le représentant a cité la création de programmes de gymnastique et la mise en ligne de tutoriels permettant de guider et d’encadrer les activités sportives menées à la maison.  Il a également évoqué des initiatives permettant aux sportifs qualifiés pour les jeux olympiques de Tokyo de se maintenir en forme, ainsi que la création d’un fonds spécial visant à appuyer les activités sportives partout dans le pays dans le contexte de la pandémie.  La Malaisie, a-t-il assuré, continuera à appuyer le sport comme facteur de développement durable et de promotion de la paix.

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a dit que le sport est très important dans son pays, avant de souligner l’apport du sport à la réalisation du Programme 2030. Elle a rappelé que le Qatar va accueillir en novembre 2022 la coupe du monde de football.  Elle a espéré que cet évènement planétaire permettra de contribuer à l’entente entre les peuples et sera neutre d’un point de vue écologique, en appelant de ses vœux « une coupe du monde verte. »  Enfin, la déléguée a insisté sur l’importance du sport afin de tenir éloignés les jeunes de toute activité délictueuse.

En ces temps particulièrement difficiles, nombreux sont ceux qui se sont tournés vers le sport pour faire face aux défis posés par les incertitudes liées à la COVID-19, a indiqué, Mme NOOR QAMAR SULAIMAN (Brunéi Darussalam), saluant la communauté sportive qui a été à la hauteur de la situation en offrant au monde entier des moyens alternatifs de pratiquer le sport en intérieur et en extérieur.  Peu après son indépendance, le Brunéi Darussalam a mis en œuvre une politique sportive nationale, qui a fait du sport un élément central et l’un des moyens les plus efficaces pour améliorer la qualité de vie.  À cet égard, notre objectif est d’inculquer à la société l’esprit et la valeur du sport pour tous, a expliqué la représentante en mettant l’accent sur l’intégration, les liens familiaux, et la sensibilisation.  De plus, et afin d’encourager une meilleure compréhension et de contribuer au maintien d’une communauté harmonieuse en Asie du Sud-Est, Brunei Darussalam a accueilli divers événements sportifs régionaux qui servent de plateforme pour promouvoir la valeur de la diversité.  Pour finir, Mme Sulaiman a réitéré l’engagement de son pays à travailler avec d’autres États Membres et des organismes régionaux et internationaux connexes pour faire progresser le sport, ce qui contribue à la réalisation des objectifs de développement durable.

Mme HAYWORTH (États-Unis) a rappelé les mesures prises dans son pays pour la promotion du sport, en particulier l’action du Council on Sports, Fitness and Nutrition établi depuis 1957 et composé d’entrepreneurs et de médecins engagés à améliorer le bien-être de la population.  Elle a insisté sur le rôle du sport dans l’unité de la culture, l’amélioration des communautés et l’esprit d’équipe pour la jeunesse.  Notant qu’une pandémie « effroyable » a touché le monde, la représentante a ajouté que le sport, déjà connu comme un « accélérateur de la paix », peut jouer un rôle précieux pour atténuer les effets de la pandémie et a félicité le Secrétaire général pour le rapport excellent publié par le groupe d’experts sur le sujet.  Elle a évoqué de nouveaux signes d’espoir s’agissant de la pandémie et s’est réjouie du « retour prochain du sport dans nos vies ».  La représentante a par ailleurs plaidé pour une plus grande autonomie du sport et pour un règlement indépendant des différends dans ce domaine, notant que ces mesures assurent une compétition équitable et évitent la radicalisation.  Elle a toutefois fait savoir que les États-Unis ne souhaitent pas adhérer à une résolution qu’ils ne reconnaissent pas, exprimant des réserves sur l’article 9, en raison de la faible autorité du Gouvernement fédéral américain sur l’enseignement et les leaders communautaires qui, aux États-Unis, sont de la responsabilité des États et des collectivités locales.

M. DAI BING (Chine) a estimé que le sport est un indicateur important du développement humain.  Alors que le monde est confronté à la pandémie de COVID-19, le sport permet de créer un bouclier contre le virus et de surmonter les effets de cette crise sanitaire, a souligné le délégué.  Dans ce contexte, l’esprit olympique demeure une aspiration forte pour les peuples du monde entier.  Il améliore en effet l’intégration sociale et contribue au développement et à la paix.  Le Gouvernement chinois accorde une grande importance au sport dans toutes ses formes et considère que le mouvement olympique est essentiel pour l’humanité.  Après avoir organisé les Jeux olympiques d’été en 2008, la Chine prépare les Jeux olympiques d’hiver prévus à Beijing en 2022.  Malgré la COVID-19, le pays mènera à bien la construction des grands stades et des installations d’ici à la fin de l’année, a-t-il assuré.  De même, la Chine s’emploie à faire en sorte que ces Jeux olympiques d’hiver respectent l’environnement, a ajouté M. Dai, précisant que toutes les infrastructures sportives seront « vertes » et utiliseront des énergies renouvelables.  Pour les quatre installations accueillant des sports de glace, les émissions de CO2 seront ainsi proches de zéro.  Ces nouvelles infrastructures permettront de faire bénéficier la population des biens du sport, chaque individu devant recueillir les retombées positives de ces Jeux, a soutenu le délégué. « Ensemble, nous devons nous efforcer d’aller plus haut, plus fort et plus vite. »  Il a enfin indiqué qu’à l’occasion de ces Jeux, le Gouvernement chinois continuera d’appliquer sa politique de tolérance zéro en matière de corruption et fera son possible pour que cette « manifestation verte » ne soit pas trop coûteuse.

Explication de vote après l’adoption

Le délégué de la République islamique d’Iran a évoqué un paragraphe de la résolution sur l’éducation physique et sportive pour tous et toutes, sans discriminations, et souligné l’importance des politiques nationales liées au sport et à l’éducation physique.  Il s’agit d’une priorité pour mon pays, a-t-il assuré.

Soixante-quinzième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale: réunion extraordinaire solennelle en hommage à toutes les victimes de la Seconde Guerre mondiale (A/RES/75/5)

Déclarations

M. VOLKAN BOZKIR (Turquie), Président de l’Assemblée générale, a rappelé que l’ONU, née des cendres de la Seconde Guerre mondiale et de ses horreurs, n’a pas été créée pour « offrir le paradis à l’humanité mais pour préserver cette dernière de l’enfer ».  Il a évoqué le chemin qui reste à parcourir, en soulignant l’interdépendance des piliers sur lesquels reposent les activités de l’Organisation.  « Il faut en faire davantage. »  Les promesses du développement durable n’ont pas été honorées et le monde n’est pas prêt pour faire face aux pandémies ou au défi des changements climatiques, a constaté le Président.  Les horreurs de la Seconde Guerre mondiale nous obligent à mettre nos divergences de côté, a-t-il plaidé.  « Souvenons-nous des victimes de la Guerre et rassemblons-nous. »

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, a indiqué que la célébration de ce jalon -75 années après la fin de la Seconde Guerre mondiale- ne serait pas complète si l’on ne se souvenait pas des pertes engendrées par ce conflit, qui a conduit à la formation de l’ONU elle-même: des millions de personnes tombées au combat; des millions assassinées par les nazis pendant l’Holocauste; des millions victimes du génocide, de maladies, de massacres, de bombardements et des millions affamées.  Il a encouragé à dire « plus jamais ça ».

Il était inconcevable pour les pères fondateurs que le monde laisse de nouveau arriver de telles souffrances, a dit le Secrétaire général en soulignant que la Charte des Nations Unies avait mis la prévention et le règlement pacifique des conflits au cœur de sa vision.  Il a relevé que les outils du Chapitre VI de la Charte -négociation, enquête, médiation, conciliation, arbitrage et règlement judiciaire- avaient été efficaces pour éviter une autre guerre mondiale catastrophique.  Pour la première fois dans l’Histoire, a-t-il fait valoir, 75 années sont passées sans qu’il n’y ait eu de confrontation militaire entre les grandes puissances.  Il a aussi mentionné les réconciliations facilitées par le maintien de la paix de l’ONU et les progrès accomplis avec les traités et conventions sur des questions économiques, sociales, culturelles et des droits de l’homme.

Cependant, malgré ces progrès, nous n’arrivons toujours pas à atteindre complètement les buts et principes de la Charte, a poursuivi M. Guterres en citant la crise climatique qui menace la paix et la sécurité, les inégalités croissantes, l’espace démocratique qui se réduit, les droits de l’homme qui sont attaqués, ainsi que les divisions que cause la technologie numérique.  À tout cela, il a ajouté les guerres qui persistent et qui causent des pertes immenses, sachant que les moyens de les résoudre sont à un point de rupture.  Il a aussi parlé de la pandémie de COVID-19 et de la pauvreté au niveau mondial, en augmentation pour la première fois depuis 1998.  La famine, l’inégalité de genre sont encore des problèmes mondiaux que le Secrétaire général a déplorés, d’autant qu’avec les confinements et les quarantaines, des millions de femmes se retrouvent coincées chez elles aux prises avec les personnes qui abusent d’elles.

La COVID-19 met en lumière les fragilités et les inégalités de notre monde, a résumé le Secrétaire général en prévenant que si nous n’agissons pas maintenant, le monde pourrait connaître une instabilité et des divisions plus grandes encore.

S’agissant de son appel à un cessez-le-feu mondial d’ici à la fin de l’année, M. Guterres s’est déclaré encouragé par l’appui reçu de toutes parts, notamment de 180 États Membres et organisations régionales, de 20 mouvements armés et autres groupes, et de 800 organisations de la société civile.  Près de 150 pays ont exprimé leur soutien, mais seule une minorité d’entre eux y a donné suite en termes de politiques et de financements.  Le Secrétaire général a aussi appelé à des engagements concrets contre la violence sexiste.

Les efforts pour la paix exigent une participation complète des femmes, a-t-il encore souligné.  Il faut coopérer avec toutes les parties prenantes, la société civile et le secteur privé.  Il a encouragé à tirer des enseignements de l’histoire, à reléguer le bain de sang au passé et à aller de l’avant pour prévenir les conflits et bâtir des sociétés pacifiques et résilientes.

M. MOHAMED SIAD DOUALEH (Djibouti), qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, a évoqué un conflit qui a provoqué des tristesses « sans nom » pour l’humanité.  Le soixante-quinzième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale revêt une importance particulière pour l’ONU, créée juste après ce conflit brutal qui a fait des millions de victimes, a poursuivi le délégué.  Cette session extraordinaire est l’occasion de rappeler que l’Assemblée générale souhaite ardemment consentir tous les efforts nécessaires pour éviter toute souffrance humaine résultant des guerres.  Ayant survécu à la catastrophe de la Seconde Guerre mondiale, l’humanité a fait de son mieux pour trouver de nouveaux outils pour éviter que des évènements de cette ampleur ne renaissent.  C’est pour cela que l’ONU a été créée, a-t-il martelé.  « N’oublions pas les nombreux africains qui ont participé à la lutte contre l’axe lors de cette guerre: ils étaient plus d’un million à servir en tant que combattants pour les puissances coloniales. »  Aujourd’hui, plus que jamais, a conclu le représentant, nous sommes solidaires des principes fondateurs des Nations Unies qui incluent la non-agression, le règlement pacifique des différends, l’unité et l’harmonie ainsi que la coordination entre les États Membres.

M. MOHAMMED HUSSEIN BAHR ALULOOM (Iraq), qui parlait au nom des États d’Asie et du Pacifique, a rendu hommage aux millions de personnes qui ont perdu la vie et ont souffert lors de la Seconde Guerre mondiale.  Tout en commémorant leur sacrifice, il a jugé essentiel de rappeler l’importance du cadre international créé par l’ONU, dont l’objectif est de promouvoir la paix par le truchement de la solidarité.  C’est un jour de souvenir mais aussi de réaffirmation de notre responsabilité collective partagée, a souligné l’Iraq.  Toutefois, a-t-il observé, encore aujourd’hui les tragédies de la guerre ne nous épargnent pas.  Dans de nombreuses régions du monde, des peuples souffrent et ont du mal à survivre.  De plus, le terrorisme est une menace persistante, tout comme le sont les armes de destruction massive.  La résolution 75/5 de l’Assemblée générale rappelle que la Seconde Guerre mondiale a établi les circonstances propices à la création de l’ONU, qui vise non seulement à préserver le monde du fléau de la guerre mais aussi à promouvoir les valeurs démocratiques et les libertés fondamentales, a-t-il souligné, appelant l’humanité à tirer les enseignements de cet événement historique.

Pour l’Iraq, le comportement responsable doit prévaloir face aux risques de conflit et il importe de s’appuyer sur la coopération face à des défis mondiaux comme la pandémie de COVID-19.  Nous partageons la même destinée, nous devons assurer un avenir meilleur aux générations à venir, a plaidé l’Iraq, se disant convaincu que permettre la paix et la stabilité contribuent au développement.  À ses yeux, il est essentiel d’honorer les buts et principes de la Charte de l’ONU pour éviter que les erreurs du passé ne se répètent.  Dans ce cadre, les États doivent opter pour la coopération et mettre l’individu au centre de leurs politiques, a-t-il insisté, avant de saluer le soutien apporté par le Secrétaire général aux efforts tournés vers l’avenir, dans le respect des principes de souveraineté et de non-ingérence dans les affaires internes des États.  Pour le Groupe des États d’Asie et du Pacifique, la communauté internationale est aujourd’hui confrontée à deux grands défis: le terrorisme et les conflits armés.  Jugeant que la meilleure façon de les surmonter est d’utiliser les mécanismes efficaces des Nations Unies, il a appelé à un renforcement des organes de l’Organisation afin de les rendre plus adaptés à leur objectif, ce qui, selon lui, passe notamment par une réforme du Conseil de sécurité.

Au nom du Groupe de l’Amérique latine et des Caraïbes, M. WALTON ALFONSO WEBSON (Antigua-et-Barbuda) a estimé très opportun de convoquer cette réunion solennelle de l’Assemblée générale pour honorer les victimes de la Seconde Guerre mondiale et commémorer le soixante-quinzième anniversaire de la fin d’une période aussi douloureuse et sanglante qui a abouti à la défaite du nazisme, à la création de l’ONU et au début d’une nouvelle ère de foi dans un monde plus pacifique, plus digne, plus sûr et plus prospère.  Aujourd’hui, cependant, le monde est confronté à de nouveaux défis tout aussi complexes et multidimensionnels, comme la lutte contre la pandémie de COVID-19.  La Seconde Guerre mondiale a fait plus de 50 millions de victimes, occasionné d’innombrables pertes matérielles et un héritage de douleur dont les blessures ne sont pas encore complètement cicatrisées, a poursuivi la délégation.  En raison de son impact mondial, il est de la responsabilité de la communauté internationale dans son ensemble de « ne pas oublier les leçons de ce traumatisme collectif », ainsi que les terribles conséquences découlant des idéologies racistes, xénophobes, antisémites, islamophobes ou antichrétiennes.

La région de l’Amérique latine et des Caraïbes n’a pas été épargnée par le douloureux héritage de la Seconde Guerre mondiale, car, a rappelé le représentant, elle a également souffert de ses conséquences économiques, politiques, militaires et sociales.  La délégation a évoqué le soutien de cette région, qui, bien que n’étant pas directement impliquée, a fourni une « réserve morale » et, une fois la guerre terminée, ouvert ses portes à des millions de migrants et de réfugiés, survivants de la guerre qui ont activement contribué au développement économique régional et qui ont retrouvé l’espoir d’une vie meilleure après le traumatisme qu’ils ont subi.  Ce patrimoine de valeurs et de richesses culturelles est un trésor que notre région ne manquera jamais de dignifier, d’honorer et d’apprécier, a conclu M. Webson.

Au nom du Groupe des États d’Europe de l’Ouest, Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a souhaité que cet anniversaire soit l’occasion de rendre hommage à toutes les victimes de la Seconde Guerre mondiale notamment les juifs et les autres groupes minoritaires victimes du régime nazi.  Il a souhaité que les leçons de la Seconde Guerre mondiale nous inspirent dans notre volonté de promouvoir les droits de l’homme et les valeurs associées au respect de l’être humain.   Alors que nous voyons ressurgir la menace de la xénophobie et les populismes, le Groupe des États d’Europe occidentale a dit que le mémoire de la Seconde Guerre mondiale doit nous rappeler les risques et les dangers de ces fléaux.  « Même si elles ne sont pas parfaites, les Nations Unies ont pu faire avancer les choses dans de nombreuses parties du monde », a souligné la représentante.  Alors que les principes du multilatéralisme sont remis en cause comme jamais auparavant, la délégation a souhaité que la Charte des Nations Unies soit notre principe, et le programme de développement, notre feuille de route.

Mme KELLY CRAFT (États-Unis) se sont dits fiers de se joindre à cette célébration, et ont rappelé l’énormité du bilan de 60 millions de morts pour la plupart civils, ainsi que l’Holocauste infligé aux juifs et aux Roms.  Citant l’hommage du Président Truman aux alliés et à tous ceux qui ont su préserver la flamme de la résistance, la délégation a déclaré que cette victoire était celle de la liberté contre la tyrannie.  Elle a lancé un nouvel appel à lutter contre les atrocités du monde contemporain et à tirer les leçons de l’histoire.  Elle a salué la création de l’ONU et des organisations internationales de l’après-guerre comme la base d’un monde plus juste et prospère et un facteur de développement, et noté qu’elles doivent être soutenues et financées.  En conclusion, les États-Unis ont appelé à la vigilance face aux violations de leur principes et à « en finir avec les tyrannies d’aujourd’hui ».

M. SILVIO GONZATO, de l’Union européenne, a salué le fait que, malgré des négociations pas « toujours très transparentes », un consensus ait pu être forgé s’agissant de la résolution A/RES/75/5 sur le soixante-quinzième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.  Nous avons la responsabilité que les atrocités de la Seconde Guerre mondiale ne se reproduisent pas, a dit la délégation, en invoquant notamment les victimes de l’Holocauste.  Les souffrances indicibles endurées ne doivent jamais être oubliées.  L’Union européenne a rappelé qu’elle est née « des cendres de la guerre », avant de réitérer l’appel du Secrétaire général pour un cessez-le-feu mondial.  Enfin, la délégation a rendu hommage aux sacrifices des forces alliées qui ont vaincu le nazisme, tout en rappelant que, pour de nombreux pays, la fin de la guerre n’a pas apporté la liberté mais la commission de nouveaux crimes contre l’humanité.

M. MAHMADAMIN MAHMADAMINOV (Tadjikistan), qui s’exprimait au nom de plusieurs délégations, a estimé qu’en cette année où nous célébrons le soixante-quinzième anniversaire d’un conflit sanglant, notre devoir était de rendre hommage aux personnes qui, au prix de leur vie, ont libéré l’Europe et le monde du joug nazi.  La victoire des alliés est un « cadeau » à l’humanité, a-t-il affirmé, renvoyant au verdict du procès de Nuremberg qui a consacré la victoire contre un système ignominieux.  Il a cependant mis en garde contre une résurgence de la xénophobie, du révisionnisme, du racisme ainsi que contre les tentatives d’apologie du nazisme et du néo-nazisme afin de glorifier le passé ou le mouvement nazi.  Il a aussi vivement condamné tous ceux qui ont commis des crimes de guerre, ainsi que ceux qui en font l’apologie et qui érigent des mémoriaux en leur honneur.  Il a appelé à soutenir la résolution annuelle sur la lutte contre l’apologie du nazisme et du néonazisme et toutes pratiques prônant le racisme, la discrimination raciale, l’intolérance et toute autre forme d’agissements inhumains.  Le Tadjikistan a enfin encouragé à soutenir les traditions à la mémoire des vainqueurs.

S’exprimant au nom d’un groupe de pays, M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie), a estimé que la victoire sur le nazisme, il y a 75 ans, est l’héritage commun de l’humanité et « un monument en l’honneur de l’unité des peuples confrontés à un mal sans précédent ».  Appelant à chérir à jamais la mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie au nom de la victoire, la délégation a assuré que « nous n’oublierons jamais le grand sacrifice des peuples de l’Union soviétique », 27 millions de citoyens morts dans cette guerre d’extermination, dont les deux tiers étaient des civils.  Son représentant a également rendu hommage au sacrifice et au courage du peuple chinois, qui a perdu plus de 35 millions de soldats et de civils et a apporté des contributions historiques à la victoire de la guerre antifasciste mondiale en tant que « principal champ de bataille en Asie ».  Il a ensuite salué la résilience et la bravoure de tous les Européens qui ont résisté au nazisme, évoquant la valeur des soldats de la coalition alliée.  Le but de cette commémoration n’est pas de perpétuer la haine, a-t-il dit, mais de « tirer une leçon de l’histoire, de regarder vers l’avenir et de sauvegarder ensemble la paix ».

Rappelant que, le 20 novembre, était célébré le soixante-quinzième anniversaire de la création du Tribunal de Nuremberg, lequel a servi de modèle au Tribunal militaire international pour l’Extrême-Orient, la Fédération de Russie a regretté que, de nos jours, il y ait des tentatives « honteuses » de réécrire l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et que de faux récits nient l’histoire de l’agression, voire même glorifient la guerre et le joug colonial.  Cela n’a, selon la délégation, aucune justification, quel que soit le raisonnement politique ou géopolitique qui sous-tend ces agissements.  « Ceux qui les commettent n’effaceront jamais le verdict incontestable de l’histoire », a martelé le représentant, jugeant que la responsabilité principale de prévenir et de combattre la propagation du néonazisme incombe aux États.  À cette aune, la communauté internationale doit rester vigilante et unie pour supprimer tout embryon d’idéologie nazie et empêcher la répétition des massacres de guerre.  C’est dans cet esprit qu’est présentée chaque année la résolution de l’Assemblée générale intitulée « Lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée ».

M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) a rappelé les divisions du continent européen qui ont découlé du pacte Molotov-Ribbentrop conclu par « deux dictatures », pacte qui a été la première étape d’un plan dont les Ukrainiens et les Polonais ont été les victimes.  Les troupes nazies ont massacré des dizaines de milliers d’Ukrainiens, en 1941, au fur et à mesure de leur avancée avant que ce ne soit le tour, en 1944, des troupes soviétiques qui ont brûlé ce qui restait de l’Ukraine.  La délégation a vivement déploré les suppressions faites au texte en discussion, en ajoutant que, dans sa première version, il faisait référence aux conflits qui déchirent encore l’Europe aujourd’hui.  La fin de la Seconde Guerre mondiale a eu des conséquences pour les pays de notre région, avec des divisions de l’Europe, a rappelé l’Ukraine.  Seul l’établissement des responsabilités nous permettra de rendre hommage aux victimes, a déclaré l’Ukraine.  Enfin, M. Kyslytsya a souligné la réémergence en Europe du totalitarisme, de la xénophobie et du racisme.

Mme MARINA IVANOVIC (Serbie) a rappelé que la victoire des alliés s’est traduite par la création de l’ONU pour modeler la structure même des relations internationales afin de promouvoir un nouvel ordre mondial propice à une paix durable.  Elle a rappelé que la Yougoslavie a beaucoup souffert de la Seconde guerre mondiale.  La déléguée a mis l’accent en particulier sur le « sacrifice » de la communauté serbe avant de regretter que certains aient essayé récemment de nier les crimes de guerre.  Mme Ivanovic a dit l’obligation morale de tous les États et de tous les acteurs de la communauté internationale d’honorer les victimes de la Seconde Guerre mondiale et de tirer les enseignements de la guerre la plus destructrice de l’histoire de l’humanité.

L’Inde a tout d’abord rappelé que ses soldats avaient participé aux efforts de guerre.  Elle a estimé choquant que, malgré leur contribution aux guerres du monde colonial, des milliers de volontaires n’aient pas été reconnus comme il se doit.  La Seconde Guerre mondiale reste à ses yeux, l’engagement militaire le plus important de l’histoire du sous-continent indien.  L’armée indienne était la force volontaire la plus importante de l’histoire: 87 000 personnes ou disparues, a dit la délégation.  « Nous ne pouvons pas oublier les sacrifices de nos frères et sœurs asiatiques, africains et arabes qui se sont battus et qui sont morts pour la liberté des puissances alliées, même si ces pays étaient sous occupation coloniale, a-t-elle lancé.

Mme NOUR ALI (République arabe syrienne) a souligné que la communauté mondiale commémore en ce jour un événement historique qui a changé la face du monde. Aujourd’hui, nous nous souvenons des victimes de cette guerre sans équivalent, qui a modifié la trajectoire du monde et le destin des peuples.  L’une des conséquences de la fin de la Seconde Guerre mondiale a été la naissance de l’ONU, a rappelé la délégation, affirmant que la Charte de l’Organisation est venue concrétiser les principes sur lesquels doivent être bâties les relations internationales, à commencer par la souveraineté et l’intégrité territoriale des États.  Après la victoire contre le nazisme, nous nous sommes fait la promesse d’éviter une autre guerre mondiale, nous avons pris l’engament de respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales, a ajouté la Syrie, estimant que « réinterpréter l’histoire est dangereux » car cela touche aux fondations de l’ordre mondial et encourage le racisme et la xénophobie.  La mauvaise interprétation faite par certains États qui nient ce qu’a présenté la Fédération de Russie doit être condamnée, a martelé la délégation.  Elle a notamment regretté les attaques perpétrées contre des monuments historiques en hommage à ceux qui ont fait la guerre avec les alliés, avant de dénoncer par extension ceux qui nient la menace du terrorisme ou l’attisent.  Cette dégradation de la conscience mondiale est préoccupante, a-t-elle conclu, appelant la communauté internationale à travailler de concert pour faire face aux défis et éviter des souffrances, telles que celles vécues pendant la Seconde Guerre mondiale.

M.YAŞAR ALIYEV (Azerbaïdjan) a déclaré que les victimes de la Seconde Guerre mondiale ne doivent pas sombrer dans l’oubli.  « Chaque famille dans mon pays a été touchée, même si les hostilités ne sont pas produites sur son territoire », a déclaré le représentant.  Près de 600 000 Azerbaïdjanais ont été mobilisés et la moitié ont perdu la vie.  Certains ont été membres de la résistance en France, en Pologne et en Yougoslavie.  Bakou a fourni 80% du pétrole utilisé par l’URSS pendant la Guerre, a ajouté l’Azerbaïdjan.  M. Aliyev a appelé à des efforts supplémentaires pour mettre fin à l’impunité.

M. BAKHTIYOR IBRAGIMOV (Ouzbékistan) a rappelé que les peuples des anciennes républiques soviétiques ont lutté et souffert terriblement de cette guerre, pendant laquelle 500 000 citoyens ouzbeks ont perdu la vie.  Le pays a accueilli 1,5 million de réfugiés, dont 2 000 enfants qui ont été traités comme ses propres enfants.  La victoire appartient à l’humanité toute entière et sa mémoire doit être préservée pour édifier les générations futures, a déclaré la délégation, avant d’appeler à renforcer l’ONU pour garantir la paix.

M. MHER MARGARYAN (Arménie) a rappelé que 600 000 Arméniens avaient participé à la Seconde Guerre mondiale, dont la moitié n’étaient jamais rentrés.  La délégation a salué l’adoption en 1945 de la Charte des Nations Unies qui édicte des principes pour la promotion d’un ordre mondial plus juste.  Notant que l’humanité est toujours le témoin de politiques de haine, l’Arménie a appelé à s’opposer aux discours de haine et à promouvoir le règlement des différends sans recours à la force.

M. XOLISA MFUNDISO MABHONGO (Afrique du Sud) a souligné que la victoire de la Seconde Guerre mondiale avait eu un impact sur la décolonisation et ouvert la voie à l’intensification de la lutte contre l’apartheid.  Elle a fait savoir qu’il y a 11 000 tombes de soldats sud-africains inconnus à travers les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale.  Pour éviter de nouvelles guerres, l’Afrique du Sud a appelé à promouvoir sans faille le multilatéralisme et à lutter contre l’unilatéralisme étroit de certains États.

M. ARTSIOM TOZIK (Bélarus) a dit que l’humanité doit se souvenir de la Seconde Guerre mondiale pour éviter qu’elle ne se reproduise.  Il a mis l’accent sur le devoir de mémoire pour ne pas oublier les millions de victimes qui ont trouvé la force de résister et de lutter contre le nazisme.  À ses yeux, l’existence de nombreuses armes de destruction massive semble démontrer que les leçons de la Seconde Guerre mondiale n’ont pas été retenues. 

Mme NOA FURMAN (Israël) a rendu hommage aux millions de morts de la Seconde Guerre mondiale, dont notamment 20 millions de Russes, et salué les alliés autant que l’entente des grandes puissances qui ont assuré la victoire.  La représentante a déclaré que pour le peuple juif, cette guerre représentait l’holocauste, l’assassinat d’un tiers de la population juive dont 1,2 million d’enfants.  Rappelant une époque où une personne était réduite à un chiffre au lieu d’être un père ou un fils, elle a mis en garde contre le risque de voir le temps effacer l’Histoire et souligné le devoir de mémoire.  Or, s’est inquiété Israël, la liberté est de plus en plus attaquée en Europe et dans le monde, où « nous entendons des chants contre les juifs, voyons des synagogues attaquées, les juifs craindre de se déplacer dans les rues en portant les signes de leur foi ».  Citant Menahem Begin, la représentante a dit: « si l’ennemi essaie de nous détruire, les vivants ne doivent pas douter.  Plus jamais le monde ne croira que le peuple juif puisse se laisser encercler et massacrer ».  La déléguée, en conclusion, a déclaré qu’une génération s’est sacrifiée pour défendre les valeurs de démocratie et de liberté et que « nous devons nous battre pour les préserver ».

Le fascisme basé sur la suprématie raciale a essayé d’imposer une idéologie totalitaire à travers le monde, a fait observer M. SAAD AHMAD WARRAICH (Pakistan).  Des millions de vie ont été perdues dans cette quête inouïe de domination mondiale.  Des grands déserts du Moyen-Orient à l’Afrique et l’Asie, de nombreuses régions sont passées sous le joug du colonialisme.  Alors que nous rendons hommage aux victimes de la Seconde Guerre mondiale, la délégation a appelé à réfléchir aux leçons du conflit.

Rapport de la Commission de vérification des pouvoirs

L’Assemblée générale a adopté sans vote le rapport de la Commission de la vérification des pouvoirs (A/75/606), présenté par le Président de celle-ci, qui contient la résolution intitulée « Pouvoirs des représentants à la soixante-quinzième session de l’Assemblée générale », que la Commission avait adoptée sans mise aux voix.  Le rapport précise que les États-Unis ont déclaré ne pas s’être associés à l’adoption de la résolution de la Commission uniquement pour ce qui est de l’acceptation des pouvoirs présentés par le représentant de M. Nicolas Maduro au nom de la République bolivarienne du Venezuela.  Il rapporte aussi que la Fédération de Russie a félicité le Président Maduro pour son anniversaire.

Explication de vote après l’adoption du rapport

Le Pérou, qui s’exprimait au nom des pays membres du Groupe de Lima et d’autres pays, a estimé que le rapport ne devait pas être interprété comme étant comme une reconnaissance tacite du « régime » de Nicolas Maduro, car 50 États ne le reconnaissent pas comme président légitime du Venezuela mais reconnaissent Juan Guaido.

La République islamique d’Iran a exprimé ses réserves sur des parties du rapport susceptibles d’être interprétées comme une reconnaissance du régime israélien.

Le Venezuela a remercié l’Assemblée générale d’avoir accepté les pouvoirs du pays comme reconnaissance de son gouvernement.  Il a en revanche dénoncé l’utilisation faite de l’Assemblée générale pour s’en prendre à un État souverain.  Aujourd’hui, a-t-il dit, cette pratique illégale cautionnée par certains États a échoué.  Selon la délégation, les États-Unis ont mené une opération de type colonial contre le Venezuela en encourageant une tentative de coup d’État et en menaçant de mener une attaque terrestre avec le recours de mercenaires.  De plus, Washington a gelé les comptes internationaux du Venezuela pour empêcher des livraisons de médicaments alors que la pire pandémie fait rage dans le monde. Ironiquement, a-t-elle ajouté, ce qui a commencé par une tentative de coup de force au Venezuela s’achève par une tentative de coup d’État du Président Trump, qui ne reconnaît pas la volonté exprimée par son propre peuple.  Dimanche prochain, des élections libres se tiendront au Venezuela, a conclu la délégation en espérant que la minorité de pays qui ont accompagné l’opération coloniale des États-Unis reconnaîtront leur erreur.

Le Nicaragua a déclaré que le Venezuela avait un seul Gouvernement et un seul Président, Nicolas Maduro.  Son peuple prend ses décisions souverainement, a-t-il ajouté.

CULTURE DE PAIX

Rapport du Secrétaire général A/75/233

Mme RABAB FATIMA (Bangladesh) a présenté le projet de résolution (A/75/L.28) intitulé « Suite donnée à la Déclaration et au Programme d’action en faveur d’une culture de paix » au nom des 98 coauteurs.  Elle a indiqué qu’en raison des restrictions liées à la pandémie de COVID-19, il a été décidé de procéder à une mise à jour technique du texte de l’an dernier, avec quelques ajouts relatifs aux échanges menés de manière numérique.  Se félicitant que le forum de haut niveau ait reconnu l’importance de la culture de paix, la représentante a noté qu’après la tenue du vingtième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action en faveur d’une culture de paix, le projet de résolution de cette année demande de réfléchir à un forum de haut niveau en septembre 2021 et d’en faire un succès retentissant.  Pour le Bangladesh, la notion de culture de paix, née en 1999, s’est transformée en un thème dominant reconnu dans les enceintes des Nations Unies et vient aujourd’hui appuyer le concept de maintien de la paix.  Pendant la pandémie, alors que l’intolérance va croissante, ce concept n’a fait qu’augmenter en importance, a souligné Mme Fatima, se réjouissant du grand nombre de coauteurs de ce texte, ce qui prouve, selon elle, que la communauté internationale veut défendre l’objectif international de la culture de la paix.  Elle a appelé à une adoption consensuelle de cette résolution.

Déclarations

M. RONALDO COSTA FILHO (Brésil) s’est exprimé au nom des membres de l’Alliance internationale pour la liberté religieuse, réseau de pays pleinement attachés à la liberté de religion ou de foi dans le monde, dont le travail est fondé sur le principe que tous les droits fondamentaux sont universels, indivisibles et inaliénables.  Plus de 80% des populations vivent dans des pays où ces formes de libertés sont limitées, raison pour laquelle l’Alliance continuera à les défendre, a assuré le représentant.  Il a indiqué notamment que l’Alliance continuera à défendre le droit à changer de foi, à ne pas en avoir et le droit de lutter contre toutes formes de persécution, où qu’elles soient menées.

Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), Mme NOOR QAMAR SULAIMAN (Brunei Darussalam) a reconnu la nécessité, dans un monde aux nombreux défis, d’institutionnaliser une culture de prévention en s’attaquant aux causes profondes de la violence, de l’extrémisme et d’autres formes de violences.  C’est dans ce contexte, a-t-elle expliqué, que les États de l’ASEAN ont adopté, lors du trente et unième Sommet de l’ASEAN en 2017, une Déclaration sur la culture de prévention pour une société pacifique, inclusive, résiliente, saine et harmonieuse.  La Culture de prévention de l’ASEAN s’appuie sur six axes clefs pour la promotion d’une culture de paix et de compréhension interculturelle; d’une culture de respect pour tous; d’une culture de la bonne gouvernance à tous les niveaux; d’une culture de résilience et de soins pour l’environnement; d’une culture prônant un mode de vie sain; et d’une culture valorisant la modération.

Mettant l’accent sur la complémentarité entre la vision communautaire de l’ASEAN 2025 et le Programme de développement durable à l’horizon 2030, elle a indiqué que les six axes de la Culture de prévention de l’ASEAN ont été alignés sur les 17 objectifs de développement durable (ODD), notamment ceux liés à l’éducation, l’autonomisation des jeunes et l’éradication de la pauvreté.  « Pour poursuivre la mise en œuvre de la Déclaration sur la culture de prévention, l’ASEAN a adopté un plan d’action sur la culture de prévention en 2019 », a-t-elle aussi signalé avant de souhaiter que ces initiatives favorisent une approche inclusive, fondée sur des communautés centrées sur les personnes.

« La culture de prévention de l’ASEAN est notre contribution au développement de la Culture de la Paix », a encore dit Mme Sulaiman avant de souligner l’importance de la coopération internationale et du multilatéralisme, qui sont plus importants que jamais du fait des contraintes liées à la pandémie de COVID-19.  Elle a assuré de l’engagement de l’ASEAN à promouvoir, avec ses partenaires internationaux, une culture de paix, de sécurité, de stabilité et de prospérité par le biais d’instruments clefs tels que le Traité d’amitié et de coopération dans le Sud-Est de l’Asie (TAC) et le Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est (SEANWFZ); les mécanismes dirigés par l’ASEAN tels que le Sommet de l’Asie de l’Est (SEA), le Forum régional de l’ASEAN et les réunions des ministres de la défense de l’ASEAN.

M. MOHAMED A. A. MOHAMED (Libye) a dressé le bilan de l’action de l’ONU dans le domaine de la promotion d’une culture de paix et de la lutte contre les discours de haine.  Nous avons des outils à notre disposition, tels que le plan d’action pour la défense des sites religieux, a-t-elle dit.  « La liberté de religion ne doit pas être un prétexte pour insulter les religions », a poursuivi le délégué.  La Libye a ensuite souligné l’importance de l’appel lancé par le Secrétaire général aux dignitaires religieux pour promouvoir la tolérance et dénoncer les discriminations.  Elle a souhaité une sensibilisation des médias en vue de la diffusion de messages de solidarité et de tolérance.  Évoquant la situation fragile en Libye, son représentant a encouragé les journalistes et les médias à choisir la modération et la tolérance et à rejeter tous les discours qui pourraient saper la cohésion de la société libyenne.

M. AZRIL BIN ABD AZIZ (Malaisie) a fait remarquer que durant la crise de COVID-19, « nous avons trouvé espoir et résolution en nous même, quand l’humanité s’est rassemblée dans un effort mondial pour combattre la pandémie ».  Par l’unité et le multilatéralisme, nous espérons combattre ce nouvel ennemi commun, a-t-il ajouté.  Mais le représentant a noté que cette crise avait aussi été marquée par une augmentation des attaques racistes, des violences xénophobes, de la discrimination et des discours de haine, et qu’aujourd’hui, ce n’est pas la santé seulement qui est assiégée, mais aussi la paix elle-même.

La Malaisie fait l’éloge de la force morale des Malaisiens, qui inclut l’acceptation des différences et des particularités, la tolérance et la bonne entente entre des groupes, des religions et des fois différentes.  Nous avons aussi appris à aimer et apprécier la diversité et le caractère unique d’États qui composent la communauté internationale a déclaré le délégué avant d’expliquer le succès de la création de la nation Malaisienne qui repose sur l’avancement des droits de l’homme et de l’état de droit, et sur une approche holistique des droits de l’homme.  Selon la Malaisie, dans la constellation des droits de l’homme, si l’un de ces droits est recherché plus qu’un autre, les autres droits sont éclipsés.  La liberté d’expression, par exemple, ne devrait pas usurper la liberté religieuse et vice versa.  La Malaisie a regretté que cet équilibre a été mis en cause à l’ONU par certaines délégations qui ont promu des droits aux dépens des autres.

Le représentant a jugé important « de s’élever au-dessus de la haine et de la peur et poursuivre notre engagement à promouvoir des interactions positives entre les nations et les peuples aux cultures et valeurs différentes », appelant les États Membres à maintenir une culture de paix et empêcher d’agir des individus et groupes irresponsables qui profitent du désespoir de la pandémie pour répandre le racisme, les discours de haine, la discrimination et la xénophobie.

La délégation a exhorté les États Membres à se réengager en faveur des principes de la Déclaration et du programme d’action pour une culture de paix.  Elle a réitéré son soutien au Plan d’action sur les crimes motivés par la haine et salué le travail de l’Alliance des Civilisations.

M. SAMUEL MONCADA (Venezuela) a dit que la pandémie de COVID-19 a démontré la nécessité de revitaliser l’alliance internationale pour la bonne utilisation des ressources, notamment celles nécessaires au renforcement de nos systèmes.  Il a fustigé les pressions exercées contre son pays par les États-Unis qui ont saisi l’opportunité de la pandémie pour porter atteinte à la souveraineté du Venezuela.  La délégation a également reproché aux États-Unis d’empêcher son pays d’acheter des médicaments et des instruments de dépistage du virus.

M. AHMED DAWOOD ALI AL ZADJALI (Oman) a souligné que la culture de la paix occupe une place de choix dans la politique de son gouvernement.  Il a salué la déclaration du Secrétaire général relative à la promotion d’une culture de paix à travers le monde.  D’ailleurs, a poursuivi la délégation, la Charte des Nations Unies confirme l’importance de la paix et exhorte les États Membres à s’abstenir de toute ingérence dans les affaires internes des États.  Pour finir, M. Al Zadjali a souligné que, sur la base de « notre conviction » de l’importance de la paix, le Sultanat en a fait une composante essentielle de sa politique étrangère.

Selon le Koweït, la communauté internationale fait face aujourd’hui, plus qu’avant, à des défis sans précédent, aggravés par la pandémie.  Cette dernière a clairement montré la recrudescence des formes de haine et de racisme, couplées à d’autres phénomènes déjà connus, tels que le terrorisme, le fanatisme ou l’extrémisme violent.  Pour cette raison, la délégation a appuyé l’appel du Secrétaire général visant à l’adoption de cessez-le-feu à l’échelle mondiale, afin, de se concentrer sur la lutte contre la pandémie et ses conséquences.  À l’inverse, la délégation a estimé que l’on ne pourrait parvenir à la paix dans ce contexte.

Le Koweït a en outre réitéré sa ferme condamnation du terrorisme, en déclarant qu’il ne peut s’appuyer sur aucune religion, ni être attribué à quelque religion que ce soit.  Dans le même sens, la délégation a appelé à l’arrêt des discours de haine religieuse, qui ne font que porter atteinte à l’objectif de dialogue et de tolérance.

Singapour a souligné que la pandémie de COVID-19 a mis en évidence les vulnérabilités, les inégalités et l’intolérance croissantes ainsi que les tensions sociales dans de nombreux pays.  Face à cette menace complexe et multidimensionnelle, il est plus important que jamais, à ses yeux, d’œuvrer en faveur d’une culture de paix en tant que fondement essentiel de la coopération multilatérale, mondiale et régionale.  Citant le Secrétaire général, la délégation a jugé l’engagement en faveur de la paix important pour la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, en particulier dans le contexte mondial actuel.  Singapour est convaincu que le renforcement de la cohésion sociale par l’établissement de liens de confiance et de compréhension qui permettent de surmonter les différences raciales, sociales et culturelles, est essentiel à un environnement mondial plus pacifique et plus stable.  Sa représentante a rappelé que Singapour a accueilli la première Conférence internationale sur les sociétés cohésives en 2019, l’occasion pour plus d’un millier de délégués venus de près de 40 pays de débattre de questions relatives à la foi et à l’identité et de s’engager à préserver l’harmonie religieuse dans le monde entier.

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a dénoncé les discours provocateurs visant plus de deux milliards de musulmans dans le monde, ainsi que la « diffamation délibérée » de leurs symboles religieux.  Elle a déclaré que son pays veille à mener une politique impartiale et équilibrée sur le plan international, en mettant l’accent sur le règlement des conflits, comme l’atteste l’accueil à Doha des négociations intra-afghanes.  En conclusion, la représentante a estimé que le blocus injuste imposé à son pays depuis trois ans désormais est une violation flagrante de la Charte des Nations Unies.

Pour M. PEDRO LUIS PEDROSO CUESTA (Cuba), la pandémie de COVID-19 a ajouté de nouveaux défis à la communauté internationale et montré le caractère injuste du système international qui privilégie les pays riches et ne fait qu’accroître les carences des pays pauvres.  « Cela est un paradoxe inacceptable », a-t-il martelé.  Il a dénoncé les mesures coercitives unilatérales, pourtant contraires à la Charte des Nations Unies, qui ont été renforcées en période de pandémie, entravant la capacité des États à faire face à la crise sanitaire.  De plus, la délégation s’est élevée contre « l’égoïsme » qui a prévalu parmi les plus riches qui se sont lancés dans une concurrence pour s’accaparer les moyens et les technologies pour faire face à la pandémie.  Pour finir, Cuba, qui reste pleinement attachée à la paix, a dénoncé le blocus économique et financier imposé par les États-Unis.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

​​​​​​​Le Comité des ONG suspend, retire ou rétablit le statut consultatif de 385 organisations non gouvernementales auprès de l’ECOSOC

Reprise de la session de 2020,
1re séance plénière – matin
ONG/909

​​​​​​​Le Comité des ONG suspend, retire ou rétablit le statut consultatif de 385 organisations non gouvernementales auprès de l’ECOSOC

Le Comité chargé des organisations non gouvernementales (ONG) a tenu ce matin, avec l’autorisation « exceptionnelle » du Conseil économique et social (ECOSOC)*, une session d’une demi-journée au cours de laquelle il a suspendu le statut consultatif de 187 ONG et retiré celui de 142 autres ONG qui n’ont pas répondu à ses trois derniers rappels.  Le Comité a aussi décidé de rétablir le statut de 56 ONG dont l’Association africaine de l’eau (AAE).

Au cours d’une brève réunion en personne, dans la salle de l’Assemblée générale, le Président du Comité, M. Mohamed Awadalla Sallam Adam, du Soudan, a rappelé qu’alors que la reprise de la session était initialement prévue du 18 au 28 mai et le 5 juin, les restrictions liées à la COVID-19 en vigueur au Siège de l’ONU en ont décidé autrement.  L’ECOSOC a alors fixé la reprise de session du 31 août au 4 septembre, mais avec le piratage, au mois de juin, d’une des plateformes technologiques utilisées par le Service des ONG, l’accès aux données sur les demandes de statut consultatif s’est avéré impossible. 

Le Comité a donc tenu une réunion informelle, le 8 octobre, pour décider d’une reprise de session avant la fin de cette année.  Une demande a été faite à l’ECOSOC pour qu’il accorde le temps et les ressources supplémentaires de façon à ce que le Comité puisse rattraper le temps perdu en 2021.  Le 25 novembre dernier, l’ECOSOC a autorisé le Comité « à titre exceptionnel » à convoquer une réunion aujourd’hui et huit supplémentaires en 2021.

Parmi les ONG qui ont récupéré aujourd’hui leur statut consultatif auprès de l’ECOSOC, il faut citer l’organisation ivoirienne « Association africaine de l’eau (AAE) », créée en 1980 sous le nom d’« Union Africaine des Distributeurs d’Eau (UADE) ».  L’AAE a pour objectif d’assurer une action coordonnée pour l’acquisition et l’amélioration des connaissances en matière d’eau, d’assainissement et d’environnement, notamment sur les plans technique, juridique, administratif et économique.  L’ONG mène actuellement plusieurs activités dont le programme du « Water Operators Partnership » avec ONU-Habitat, dont l’objectif est principalement le partage d’expériences et le renforcement des capacités des opérateurs des secteurs de l’eau et de l’assainissement.  Le programme est d’ailleurs appuyé par la Banque africaine de développement (BAD) et d’autres institutions financières. 

Le Comité a également rétabli le statut consultatif de l’ONG sénégalaise « Centre de recherches et de promotion pour la sauvegarde des sites et monuments historiques en Afrique ».  Le Centre propose des études de projets et maîtrises d’œuvre des chantiers de restauration des monuments et de sauvegarde des centres historiques.  L’ONG s’est dotée de laboratoires de conservation travaillant sur les techniques appropriées pour les matériaux traditionnels.  Elle offre enfin une assistance aux États africains pour la promotion de leurs monuments en vue de leur insertion dans la vie économique, culturelle et sociale, et dans le secteur du tourisme. 

Le Comité, qui est composé 19 membres, examine les demandes de statut consultatif auprès de l’ECOSOC et les demandes de reclassement présentées par des ONG.  Il prend aussi note des rapports quadriennaux que sont tenues de présenter les ONG dotées d’un des trois statuts, à savoir le statut consultatif général, le statut consultatif spécial et l’inscription sur la Liste. 

La prochaine session du Comité chargé des ONG se tiendra du 18 au 29 janvier et le 10 février 2021, les reprises de session sont programmées du 17 au 25 mai, puis le 27 mai et le 7 juin 2021.

* E/2021/L.9

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Deuxième Commission adopte trois projets de résolution qui font le lien entre la nature, le climat et le développement

Soixante-quinzième session,
7e séance plénière – matin
AG/EF/3544

La Deuxième Commission adopte trois projets de résolution qui font le lien entre la nature, le climat et le développement

La Deuxième Commission (questions économiques et financières) a adopté trois projets de résolution par consensus ce mercredi, tous ayant trait aux interactions de l’homme avec la nature.  Ils concernent plus précisément le développement agricole et la nutrition, l’eau et la sauvegarde du climat.  Le dernier projet a fait l’objet de votes enregistrés concernant certaines dispositions.

Le premier texte, intitulé « Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition », déplore que les difficultés persistantes pour réaliser le deuxième objectif de développement durable (ODD 2) sur l’élimination de la faim dans le monde soient encore aggravées par la pandémie. 

Les délégations sont d’accord sur le fait que des changements en profondeur sont nécessaires pour réaliser cet objectif, y compris baisser les importations agricoles pour augmenter la résilience des pays.  Mais les États-Unis n’ont pas manqué de relever que cette recommandation était en conflit avec les prescriptions de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Ils ont tenu à préciser que s’ils se souciaient bien du droit à l’alimentation, ce dernier ne constituait pas une obligation pour eux, n’étant pas partie au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

Le projet inclut aussi des références à un changement de systèmes agricoles pour, à la fois, juguler la production de gaz à effet de serre, s’attaquer aux changements climatiques et réduire les risques de catastrophe.  L’Union européenne (UE), qui a plaidé en faveur de « systèmes alimentaires durables et plus verts », aurait préféré un engagement plus fort sur la question des changements climatiques.  Elle a regretté, à l’instar du Royaume-Uni, que l’inclusion du principe « Un monde, une santé », n’ait pas été retenue dans le projet final.

Le second texte, intitulé « Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures », a lui aussi été adopté sans vote, mais le consensus n’a pas été facile à atteindre.  Il a fallu en effet que la Commission procède à quatre mises aux voix concernant des propositions d’amendement avant de pouvoir adopter le projet dans son ensemble, sans vote.  Si les deux amendements proposés ont été rejetés, leurs auteurs ont ensuite demandé des votes pour décider de la « conservation » des paragraphes visés.  Les votes ont confirmé les paragraphes 2 et 10 du dispositif dans leur rédaction originale.

Ce texte recommande aux pays d’aligner leurs politiques nationales sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030, l’Accord de Paris sur les changements climatiques et la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, afin de « reconstruire en mieux » et d’accélérer la transition vers des économies et des sociétés à faibles émissions de carbone.  Il soutient l’Accord de Paris, mais se préoccupe que les contributions déterminées au niveau national ne soient pas suffisantes pour contenir l’élévation de la température moyenne de la planète en dessous de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.

Les États-Unis ont sans succès tenté de modifier le paragraphe 10 en profondeur pour en supprimer les termes « collectivement », « respectueuse de l’environnement », « esprit d’ouverture » et « solidarité ».  Ils ont déclaré que malgré leur soutien à l’adoption du projet, ils ne tiendraient pas compte de ce paragraphe. 

La Fédération de Russie, en opposition franche avec le Groupe des 77 et de la Chine, a tenté sans succès de modifier, puis de supprimer, le second paragraphe, qui recommande de « rendre les flux financiers compatibles avec un profil d’évolution vers un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient aux changements climatiques ».  Dans les conditions socioéconomiques actuelles, la Russie a condamné les tentatives de régulation des flux financiers, un projet qu’elle a jugé « polémique » et « inacceptable ».  Elle n’a été suivie sur ce chemin que par le Bélarus. 

L’Alliance des petits États insulaires (AOSIS) a exprimé son amertume face à un texte final qu’elle a jugé trop timoré.  « L’ONU rate encore l’occasion d’un engagement clair », s’est-t-elle insurgée, déplorant un « libellé faible », comme « un placebo contre une maladie mortelle », et des « engagements vagues ».  L’Union européenne (UE) a, elle, estimé que l’adoption par consensus envoyait un signal fort, alors que l’on célèbre le cinquième anniversaire de l’Accord de Paris.  Elle a refusé de choisir entre deux luttes, celle contre la pandémie et celle contre les changements climatiques: « il faut s’attaquer aux deux », a-t-elle tranché, souhaitant voir créer des emplois dans les domaines des énergies renouvelables et de la restauration des espaces naturels. 

Quant à la Chine, elle a vertement critiqué sans les nommer les États-Unis, pour ce qu’elle considère comme des tentatives d’ébranler le consensus, leurs velléités unilatérales, leur retrait de l’Accord de Paris.  « Ce pays prétend que le Programme 2030 et d’autres accords internationaux ne sont pas juridiquement contraignants et n’entraînent pas de contraintes financières », a-t-elle protesté.

Le troisième projet de résolution adopté ce matin détaille le contenu d’une prochaine conférence dédiée à l’eau qui se tiendra en mars 2023.  Plusieurs pays ont expliqué leur soutien au texte par le caractère indispensable de la coopération entre les pays dans la gestion de l’eau.  Elle deviendra de plus en plus cruciale dans le futur avec la demande croissante en eau et les changements climatiques, ont expliqué l’UE, le Japon ainsi que l’Iraq, pour qui l’ONU est « l’enceinte appropriée » pour discuter de l’importance de l’eau sur le développement durable. 

La Commission se réunira de nouveau, courant décembre, pour se prononcer sur un dernier projet de résolution traitant de l’Examen quadriennal des activités de développement du système des Nations Unies.

DÉCISION SUR LES PROJETS DE RÉSOLUTION

Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition

Le projet de résolution intitulé « Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition » (A/C.2/75/L.56), adopté sans vote, traite des difficultés persistantes pour réaliser l’objectif 2 de développement durable sur l’élimination de la faim dans le monde.  Ces dernières sont aggravées par la pandémie de COVID-19, souligne le texte qui prévient aussi que des changements en profondeur sont nécessaires pour réaliser l’objectif d’éliminer la faim et l’insécurité alimentaire.  Le projet inclut aussi des références aux dégâts causés par la pandémie sur l’insécurité alimentaire et les productions agricoles.

Le texte se félicite de l’initiative prise par le Secrétaire général de convoquer le Sommet sur les systèmes alimentaires en 2021.

Demeurant profondément préoccupée par l’insécurité alimentaire et la malnutrition dont souffrent toujours des centaines de millions de personnes, l’Assemblée constatera néanmoins via ce texte qu’un nombre croissant de pays, notamment en Afrique, en Asie, en Amérique latine et dans le Pacifique, intègrent la sécurité alimentaire et la nutrition dans leurs politiques agricoles et plans d’investissement.

Citant le prochain Sommet Nutrition pour la croissance qui doit se tenir à Tokyo en 2021, le texte prie instamment les États Membres et les autres parties prenantes de promouvoir une action collective visant à remédier aux conséquences de la pandémie de COVID-19 sur le développement agricole, la sécurité alimentaire et la nutrition.  Pour y parvenir, il préconise notamment de favoriser l’agriculture et les systèmes alimentaires durables, en assurant l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.  Il encourage à prendre des mesures pour assurer la sécurité alimentaire et la nutrition durant la pandémie, et pour réduire au minimum les vastes répercussions de cette dernière.

Il souligne qu’il faut accélérer la résilience et la capacité d’adaptation des systèmes alimentaires face à la variabilité du climat et aux phénomènes climatiques extrêmes en vue de libérer le monde de la faim et de la malnutrition sous toutes ses formes d’ici à 2030 : il engage en particulier la communauté internationale à continuer d’appuyer la mise en œuvre du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine et son cadre de résultats.

Le texte rappelle aussi que la population urbaine mondiale devrait pratiquement doubler d’ici à 2050 : il recommande donc de se focaliser sur la sécurité alimentaire des populations urbaines pauvres.

Il note enfin le commencement de la Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale (2019-2028).  À cet égard, il préconise l’application intégrale de la résolution dédiée, et accueille avec satisfaction le plan d’action mondial de la Décennie visant à promouvoir l’élaboration, l’amélioration et la mise en œuvre de politiques publiques en matière d’agriculture familiale.

Après l’adoption, l’Union européenne (UE) s’est félicitée de l’adoption par consensus de ce « texte important » sur les questions de développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition, qui sont la pierre angulaire de l’objectif 2 de développement durable (élimination de la faim).  Elle a souligné que la pandémie est bien plus qu’une crise sanitaire, car elle risque d’affecter la sécurité alimentaire dans le monde.  Dès lors, cette résolution devrait donner une voie à suivre sur la transformation à effectuer pour des systèmes alimentaires durables, surtout à l’aune du Sommet sur les systèmes alimentaires en 2021.

L’UE a toutefois indiqué qu’elle aurait préféré un libellé plus fort sur la question des changements climatiques.  Elle a plaidé en faveur de systèmes alimentaires durables et plus verts, ainsi que pour l’inclusion du principe « Un monde, une santé » dans le texte de la résolution. 

Les États-Unis ont apprécié que ce texte salue le rôle important que joue le développement agricole pour la sécurité alimentaire.  S’agissant du paragraphe 12 du préambule, qui fait référence à l’Agenda 2063 de l’Union africaine, ils ont rappelé que les États-Unis avaient toujours soutenu les objectifs de ce programme.  Ils ont cependant indiqué être préoccupés par le libellé de certains points de l’Agenda 2063 qui n’est pas forcément conforme avec les prescriptions de l’OMC, en particulier pour ce qui est de la baisse des importations alimentaires.  La délégation a voulu de nouveau rappeler que les États-Unis ne plaident pas en faveur du protectionnisme et ne voient pas l’intérêt d’y faire allusion dans ce texte.  Tout en œuvrant, dans leurs politiques, en faveur du droit à l’alimentation, les États-Unis ont souligné qu’il ne s’agit cependant pas d’une obligation pour eux, n’étant pas partie au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.   La résolution ne devrait pas définir le contenu de ce droit et des droits y afférant, a conclu la délégation.

Le Royaume-Uni a souligné les conséquences de la COVID-19 sur les systèmes alimentaires dans le monde ainsi que l’impératif de repenser l’environnement pour qu’il soit au service de la santé, du développement durable et de la sécurité alimentaire.  La délégation a regretté que la référence au principe « Un monde, une santé » n’ait pas été reprise dans ce texte et a émis l’espoir que ce serait rectifié l’année prochaine.

Développement durable

Le projet de résolution intitulé « Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures » (A/C.2/75/L.26/Rev.1) a été adopté dans son ensemble sans vote, après cependant quatre votes enregistrés sur deux projets d’amendement. 

Le premier amendement (A/C.2/75/L.59) a été rejeté par 54 voix pour, 102 voix contre et 2 abstentions (Madagascar et Turquie). 

Présenté par les États-Unis, il proposait de remplacer le paragraphe 10 du projet par le paragraphe suivant:

« 10. Réaffirme qu’elle est attachée à réaliser le développement durable dans ses trois dimensions –économique, sociale et environnementale– d’une manière équilibrée et intégrée; ».

Le paragraphe final se lit comme suit: « 10. Souligne qu’il convient d’agir collectivement afin de promouvoir le développement durable dans ses trois dimensions d’une manière novatrice, coordonnée et respectueuse de l’environnement, et dans un esprit d’ouverture et de solidarité; ».

Avant le vote sur cette proposition d’amendement, les États-Unis ont commenté leur initiative.  Les trois mots proposés par les États-Unis devraient être, selon eux, familiers à toutes les délégations: ils sont une innovation précieuse tirée du Programme 2030, ont-ils rappelé.  Il faut, ont-ils plaidé, réaliser le développement durable dans ses trois dimensions, « économique, sociale et environnementale », comme indiqué dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  « Or, dans le paragraphe actuel, on s’éloigne de cette idée. »

Pour le Mexique, qui a voté en faveur du projet d’amendement, la modification est d’importance.  Le Mexique a relevé en effet que la question des changements climatiques est indissociable du développement durable.  Il a réaffirmé son plein appui à la réalisation des cibles et expliqué son vote en disant vouloir appuyer « tout ce qui promeut les objectifs de développement durable ». 

Une mise aux voix a ensuite été demandée pour conserver le paragraphe 10 du dispositif en l’état.  Par 83 voix pour, 61 voix contre et 6 abstentions (Côte d’Ivoire, Islande, Guinée équatoriale, Madagascar, Norvège et Suisse), le paragraphe 10 du dispositif a été confirmé.

Après ce vote, la Chine a fait une déclaration pour dire qu’elle promouvait la neutralité carbone et les accords internationaux visant l’atténuation des changements climatiques d’une manière équilibrée, espérant que toutes les délégations travailleraient ensemble pour réaliser le Programme 2030.

Après le vote, Le Brésil, le Venezuela, le Botswana, la Libye, le Yémen, la République dominicaine, la Tunisie, le Mozambique, le Gabon, la République centrafricaine, Djibouti, le Kenya et le Tchad ont demandé oralement à rectifier leur vote; ils avaient voté contre par erreur.  Ils se sont donc positionnés en faveur de la conservation du paragraphe 10.

Un deuxième amendement (A/C.2/75/L.60), présenté par la Fédération de Russie, a été rejeté.  Il n’a reçu que 2 voix pour (Bélarus et Fédération de Russie), 150 voix contre et 2 abstentions (États-Unis et Madagascar).  Il proposait d’ajouter, dans le paragraphe 2, les termes « selon qu’il conviendra, » après « mesures de relance liées à la COVID-19 »; de supprimer les termes « les investissements et » après « en alignant »; et de supprimer le membre de phrase « et à rendre les flux financiers compatibles avec un profil d’évolution vers un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient aux changements climatiques, ».

Avant le vote, la Fédération de Russie a fait remarquer que, en conséquence de la pandémie, plusieurs objectifs de développement durable étaient menacés, que les systèmes nationaux de santé étaient débordés et que des millions de personnes avaient été mises au chômage.  Dans ces conditions, la Fédération de Russie a jugé « incorrect » que des délégations cherchent à imposer ce qu’elle a considéré comme des « démarches de relèvement déséquilibrées », notamment la régulation des flux financiers.  « La position russe a été communiquée maintes fois, mais le projet contient toujours des propositions polémiques, inacceptables pour la Russie », a dit la délégation qui a demandé par ailleurs à savoir quel État Membre avait demandé un vote sur sa proposition d’amendement. 

« Le vote a été demandé par le Guyana », a précisé le Président de la Deuxième Commission.

Le Guyana, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré aussitôt que le Groupe voterait contre le projet d’amendement.

Après le vote, la Fédération de Russie a regretté le résultat, qui montre, selon elle, que les délégations ne sont pas prêtes au compromis. 

Une mise aux voix a ensuite été demandée par la Fédération de Russie concernant la conservation du paragraphe 2.  La délégation russe a appelé à voter contre, et le Groupe des 77 et de la Chine a aussitôt répliqué qu’il voterait pour. 

La conservation du paragraphe a été approuvée par 154 voix pour, 2 voix contre (États-Unis et Fédération de Russie) et une abstention (Madagascar). 

Le projet de résolution intitulé « Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures » (A/C.2/75/L.26/Rev.1), qui a finalement été adopté dans sa version originale, demande instamment aux États Membres de tenir compte du climat et de l’environnement dans les mesures de relance liées à la COVID-19. 

Il recommande aux pays d’aligner leurs politiques nationales sur le Programme 2030, l’Accord de Paris et la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, afin de reconstruire en mieux et d’accélérer la transition vers des économies et des sociétés à faibles émissions de carbone.

Il soutient l’Accord de Paris mais se préoccupe que les contributions déterminées au niveau national présentées à ce jour par les Parties à l’Accord ne soient pas suffisantes.  Des mesures doivent être prises pour contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels, insiste le texte, évoquant notamment comme moyen le renforcement des capacités d’adaptation et de résilience.

Le projet attend avec intérêt l’organisation par le Gouvernement du Royaume-Uni, à Glasgow, du 1er au 12 novembre 2021, de la vingt-sixième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations sur les changements climatiques, de la seizième session de la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au Protocole de Kyoto, et de la troisième session de la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties à l’Accord de Paris. 

Il décide en outre d’inscrire au calendrier des conférences et réunions des Nations Unies pour les années 2022 et 2023 les sessions de la Conférence des Parties à la Convention et de ses organes subsidiaires.

Avant l’adoption, le Belize, au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a déploré que l’ONU rate encore l’occasion d’un engagement clair.  L’AOSIS a déploré un libellé faible, comme « un placebo contre une maladie mortelle », et des « engagements vagues ».  Selon la délégation, la résolution actuelle n’est pas assez ambitieuse; elle ne répond pas de manière adéquate aux défis en matière d’investissements, de financement et de renforcement des capacités.  L’AOSIS a également regretté que le paragraphe 2 ne reconnaisse pas les caractères spécifiques des pays en développement.  Dix ans après que les pays développés se sont engagés à fournir 100 millions de dollars par an pour lutter contre les changements climatiques, cette promesse n’est pas tenue, et les citoyens en sont tenus à lutter seuls contre la pandémie et les changements climatiques, a-t-elle poursuivi.  Qu’il n’y ait pas de mention spécifique aux pays en développement, qu’ils soient mis sur le même plan que les pays développés dans ce paragraphe 2 crée un « véritable déséquilibre », a martelé l’Association.  Elle a aussi estimé que les auteurs du projet étaient atteints de « myopie ».  L’AOSIS a demandé que soit mentionné au procès-verbal le fait qu’elle estime que le paragraphe 2 ne doit pas créer de précédent, et ne doit pas être utilisé dans d’autres textes.

Le Groupe des 77 et de la Chine a relevé que les changements climatiques étaient l’un des plus importants défis de l’époque.  Il a prôné une adoption consensuelle du projet. 

Après l’adoption, la Fédération de Russie a répété qu’elle se dissociait du paragraphe 2 du dispositif et n’en tiendrait pas compte.

L’Union européenne (UE) a estimé que l’adoption par consensus envoyait un signal fort, alors que l’on célèbre le cinquième anniversaire de l’Accord de Paris.  Il n’y a pas de choix à faire entre pandémie et changements climatiques, il faut s’attaquer aux deux, a-t-elle prôné, souhaitant voir créer des emplois dans les domaines des énergies renouvelables et de la restauration des espaces naturels.  L’UE a aussi loué les promesses faites par certains pays lors du dernier G20 d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. 

Les États-Unis ont regretté que le paragraphe 10 ne soit pas amendé.  Ils auraient préféré un « libellé de consensus » autour du développement durable.  Ils ont donc déclaré se dissocier du paragraphe 10 tout en s’associant au consensus sur ce projet.  Ils se sont aussi dissociés du paragraphe 2 du dispositif.  Concernant ce paragraphe 2 et le paragraphe 4 du préambule, ils se sont dits favorables au développement des énergies propres, et à canaliser les investissements privés à cette fin.  Concernant le relèvement contre la COVID-19, ils ont estimé qu’il n’y avait pas d’approche unique, et que chaque pays devrait organiser son relèvement comme bon lui semble.  Concernant les références au Cadre de Sendai, ils ont renvoyé à leur déclaration du 18 novembre.

Le Royaume-Uni a appelé à reconstruire en mieux et en plus vert, et a soutenu le paragraphe 2, qui lie relèvement économique et protection de l’environnement.  Il s’est dit impatient d’accueillir les délégations à Glasgow, du 1er au 12 novembre 2021, pour la vingt-sixième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations sur les changements climatiques, de la seizième session de la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au Protocole de Kyoto, et de la troisième session de la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties à l’Accord de Paris. 

L’Inde a estimé qu’avant de se fixer des objectifs pour 2050, il fallait d’abord se concentrer sur des objectifs à plus court terme, déjà fixés à 2030.  La délégation a appelé les pays développés à montrer plus d’enthousiasme, à l’instar de l’Inde, qui redouble d’efforts pour diminuer ses émissions carbonées.  Elle a appelé à plus de pragmatisme et engagé les pays développés à respecter leurs engagements internationaux. 

La Chine a relevé qu’« un certain pays » ébranlait l’approche consensuelle et a rejeté cette approche.  Poussé par des ambitions politiques nationales, ce « pays » s’est retiré de l’Accord de Paris et prétend que le Programme 2030 et d’autres accords internationaux ne sont pas juridiquement contraignants et n’entraînent pas de contraintes financières, a-t-elle dit.  Selon la Chine, ce « pays-là » ne fait que saper la communauté internationale, qui entend travailler par consensus.  La délégation a regretté que la locution « solutions basées sur la nature » ne fasse pas partie du dispositif final malgré le souhait de la Chine, dont le désir est de reconstruire en mieux, dans l’intérêt de tous les États Membres et de la communauté internationale. 

Le projet de résolution intitulé « Conférence des Nations Unies consacrée à l’examen approfondi à mi-parcours de la réalisation des objectifs de la Décennie internationale d’action sur le thème “L’eau et le développement durable” (2018-2028) » (A/C.2/75/L.2/Rev.1), adopté sans vote, détaille l’ordre du jour provisoire et le projet d’organisation des travaux de cette conférence qui se tiendra à New York, du 22 au 24 mars 2023, en même temps que la Journée mondiale de l’eau.

Avec ce texte, l’Assemblée réaffirmera aussi sa décision d’insister davantage sur le développement durable et la gestion intégrée des ressources en eau à des fins sociales, économiques et environnementales.

Elle accueillera avec satisfaction l’offre généreuse faite par les Gouvernements du Tadjikistan et du Royaume des Pays-Bas d’accueillir ensemble la Conférence et d’en assumer les frais.

La Conférence devra entre autres, selon le texte, évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de la Décennie, y compris le Plan du Secrétaire général pour la Décennie d’action sur l’eau (2018-2028); identifier les éventuels défis et obstacles liés à la réalisation des objectifs de la Décennie. 

Elle devra aussi concevoir les actions et initiatives nécessaires pour accélérer les progrès vers la réalisation des objectifs au cours de la deuxième moitié de la Décennie.  La Conférence comprendra une cérémonie d’ouverture et de clôture, six séances plénières et cinq dialogues interactifs.

Avec ce texte, l’Assemblée priera de nouveau sa présidence d’organiser à New York, en 2021, une réunion de haut niveau d’une journée pour promouvoir l’accomplissement de progrès sur la voie des objectifs et cibles relatifs à l’eau du Programme 2030.

Le texte demande en outre à sa présidence de tenir une réunion préparatoire d’une journée, d’ici à novembre 2022, au Siège de l’Organisation des Nations Unies à New York, afin de finaliser les thèmes des dialogues interactifs et les autres questions d’organisation en suspens.

Le texte se félicite également de la contribution d’autres réunions existantes sur l’eau qui peuvent servir à alimenter le processus préparatoire de la Conférence.  Il salue à cet égard les offres généreuses du Gouvernement portugais d’accueillir un colloque de haut niveau sur l’eau pendant la Conférence des Nations Unies sur les océans, du Gouvernement allemand d’accueillir une conférence de haut niveau sur l’eau, du Gouvernement japonais d’appuyer l’organisation du Sommet Asie-Pacifique consacré à l’eau en avril 2022, du Gouvernement sénégalais d’accueillir le neuvième Forum mondial de l’eau du 21 au 26 mars 2022, et d’autres États Membres d’organiser des réunions visant à alimenter l’examen approfondi à mi-parcours.

Le Secrétariat de la Deuxième Commission, qui a rappelé l’offre généreuse faite par les Gouvernements du Tadjikistan et des Pays-Bas d’accueillir ensemble la Conférence et d’en assumer les frais, a annoncé que l’organisation de la Conférence n’aurait pas de conséquence sur le budget-programme.

Après l’adoption, le Tadjikistan, coauteur du projet de résolution, a salué le consensus ayant conduit à son adoption et a fait savoir que, depuis la présentation du projet de résolution, 190 États Membres s’étaient ralliés à la liste des coauteurs.  Il a fait part de son impatience à accueillir les délégations à la Conférence.  Il a plaidé en faveur de l’eau et d’un développement durable, des moyens de garantir l’atteinte des objectifs liés à l’eau dans le Programme 2030.  Il a invité les donateurs à soutenir la préparation des pays en développement à la Conférence. 

Également coauteurs, les Pays-Bas ont réitéré que les objectifs liés à l’eau sont au cœur du développement durable.  La délégation a insisté sur l’importance de faire résonner un nouveau sentiment d’urgence sur la question de l’eau et a rappelé qu’il s’agira de la première conférence sur l’eau en 50 ans.  Elle a salué le fait que les délégations accordent une grande importance à l’eau et à l’organisation de cette conférence.

Les États-Unis ont souhaité une approche « à parties prenantes multiples » sur la question de l’eau.  Ils ont ajouté qu’ils étaient prêts à faire le nécessaire pour le succès de la Décennie d’action sur l’eau.  La délégation a rappelé qu’elle n’était pas partie à tous les instruments internationaux, en particulier ceux qui menacent la vie et les conditions de vie sur terre, avant de renvoyer à sa déclaration du 18 novembre sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et les autres accords internationaux.

L’Éthiopie a indiqué s’être jointe au consensus, reconnaissant l’importance de l’eau dans la réalisation du développement durable dans ses trois dimensions.  Le pays a prévenu que les paragraphes 8 et 16 du préambule de la résolution ne devront pas être considérés comme « convenus » pour des futures négociations.

L’Union européenne a salué le consensus sur le projet de résolution et a martelé que le Programme 2030 reste le cadre de ses actions.  Elle a souligné la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de ce programme et a déploré que certaines délégations aient formulé des objections à l’inclusion de références explicites aux objectifs de développement durable relatifs à l’eau.  Elle a estimé que le Programme ONU-Eau, qui plaide et communique dans le cadre de la Décennie, avait un rôle clef à jouer dans la préparation de la Conférence et de l’événement en tant qu’organe de coordination des Nations Unies pour les questions relatives à l’eau.  Cela aurait dû être plus clairement reflété dans le texte, a estimé la délégation.  Rappelant que la grande majorité des bassins versants dans le monde traversent les frontières nationales, elle a souligné le caractère indispensable de la coopération entre les pays dans la gestion de l’eau.  Cela deviendra encore plus important avec la demande croissante en eau et les changements climatiques, a-t-elle ajouté.  La délégation a regretté à cet égard que l’Assemblée générale n’ait pas été en mesure de prendre une position plus ferme en faveur d’une action accélérée en matière de coopération transfrontière.

Le Japon, qui s’est rallié au consensus, a prédit que les catastrophes liées à l’eau seront appelées à se multiplier à cause des changements climatiques.  Il a réitéré la nécessité de déployer des efforts supplémentaires pour réaliser les cibles internationalement agréées comme le Programme 2030, le Cadre de Sendai et l’Accord de Paris, au lieu de se focaliser uniquement sur l’objectif de développement durable no 6.  La délégation a annoncé qu’en avril 2022, elle organisera le quatrième Sommet Asie-Pacifique sur l’eau au Japon pour discuter de l’accès à l’eau et des questions relatives à l’eau, y compris les catastrophes liées à l’eau et la distribution.

L’Iraq, qui s’est joint au consensus, a souligné l’importance de l’objectif de développement durable 6 et de la première conférence liée à l’eau depuis 1977, étant donné l’importance de l’eau pour la vie et l’agriculture.  Il a annoncé qu’il était en faveur de la coopération transfrontalière sur l’eau afin de garantir le développement durable, la paix et la sécurité internationales.  Pour l’Iraq, l’ONU est l’enceinte appropriée pour discuter de l’importance de l’eau sur le développement durable.

Le Pakistan a dit que la conférence de 2023 sur l’eau était essentielle pour son pays qui souffre régulièrement de pénuries d’eau.  C’est une menace à la paix et la sécurité internationales, a prévenu la délégation qui a espéré que la Conférence arriverait à régler la question de la coopération transfrontalière liée à l’eau.

L’Égypte a souligné le rôle clef que joue l’eau pour l’intégration régionale et le développement durable.  Le nombre de problèmes liés à l’eau continue d’augmenter, a estimé la délégation, rappelant que 153 pays partagent 263 lacs et rivières transfrontaliers.  Il faut donc coopérer afin de régler toute crise existentielle liée à l’eau, a-t-elle prôné.  L’ONU ne peut pas fermer les yeux sur cette question, a alerté l’Égypte pour qui la Conférence sera une occasion de mener des discussions ouvertes et complètes sur la question de l’eau.  Il ne faudra occulter aucun problème, a plaidé la délégation. 

L’Afghanistan a estimé que le projet de résolution recouvrait les questions importantes liées à l’eau, avant de réaffirmer son appui pour assurer la réussite de la Conférence et les mesures pour y parvenir.

Le Saint-Siège a salué l’adoption de la résolution.  En 2023, la Conférence consacrée à l’examen à mi-parcours de la réalisation des objectifs de la Décennie internationale d’action sur le thème sera l’occasion de discuter des difficultés et des obstacles à la mise en œuvre de ladite décennie, a-t-il souhaité.  Après avoir salué les points positifs de la résolution, le Saint-Siège s’est félicité du paragraphe 8 du préambule. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’ECOSOC reconduit le mexicain Juan Sandoval Mendiolea à l’une de ses quatre vice-présidences et fixe les dates de la session du Comité des ONG

Session de 2021
2e séance – matin
ECOSOC/7029

L’ECOSOC reconduit le mexicain Juan Sandoval Mendiolea à l’une de ses quatre vice-présidences et fixe les dates de la session du Comité des ONG

Le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) a réélu, ce matin, M. Juan Sandoval Mendiolea, du Mexique, à l’une de ses quatre vices-présidences pour la session 2021.  M. Sandoval présidera le segment « intégration » de la session de fond.

Le Président du Conseil, M. Munir Akram, du Pakistan, a salué cette réélection qui garantira une interaction solide, un échange d’expériences et le partage des leçons apprises dans les instances de haut niveau.  En vue du segment « intégration », il a souligné l’importance d’une réponse intégrée des Nations Unies, avec les contributions des organisations régionales, de la société civile et du monde des affaires.  Le Président a insisté sur une riposte à la COVID-19 axée sur la personne pour « reconstruire en mieux » et réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’ECOSOC a aussi décidé que la session du Comité des ONG se tiendra du 18 au 29 janvier et le 10 février 2021; les reprises de session étant prévues du 17 au 25 mai, puis le 27 mai et le 7 juin*.  En adoptant sans vote, tel qu’oralement amendée, cette décision, le Conseil autorise, à titre exceptionnel, le Comité à tenir une dernière réunion, au cours du dernier trimestre de cette année, pour examiner la suspension, le retrait et le rétablissement du statut consultatif des ONG auprès de l’ECOSOC.  La réunion n’a pu se tenir en août 2020, en raison de contraintes liées à la pandémie de COVID-19.  

L’ECOSOC se réunira de nouveau au mois de décembre pour procéder aux élections en suspens dans ses organes subsidiaires.

*E/2021/L.9

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Deuxième Commission: dix-sept projets adoptés, des pistes proposées pour le relèvement post-COVID sur les plans économique et environnemental

Soixante-quinzième session,
6e séance plénière – matin
AG/EF/3543

Deuxième Commission: dix-sept projets adoptés, des pistes proposées pour le relèvement post-COVID sur les plans économique et environnemental

La Deuxième Commission (questions économiques et financières) a adopté, ce matin, sa deuxième série de projets de résolution.  Le contexte actuel de la pandémie a influencé les décisions prises par une commission qui promeut les moyens financiers et économiques permettant de parvenir au développement durable.

L’impact de la COVID-19 est mentionné dans la majorité des textes adoptés, au nombre de 17 aujourd’hui, dont cinq par vote.  La Commission souligne les conséquences de la pandémie sur des points aussi divers que le développement industriel, la réduction des risques de catastrophe et la lutte contre les flux financiers illicites, plus encore sur les difficultés qu’elle aggrave pour réaliser l’objectif 2 de développement durable (élimination de la faim dans le monde).

La COVID-19 a aussi exacerbé les difficultés rencontrées par la communauté internationale dans ses efforts pour adopter des modes de consommation et de production durables, ajoute le projet de résolution relatif au programme Action 21, mais ce texte mentionne des moyens de riposte, comme le lancement de la stratégie « One Plan for One Planet », 2018-2022.

Le texte sur les petits États insulaires en développement (PEID) prône des mesures importantes « à prendre immédiatement » pour faciliter les moyens mis en œuvre par ces États afin de se remettre de la crise provoquée par la pandémie de COVID-19.

La délégation des États-Unis s’est distinguée en renvoyant, après chaque adoption de projet, à une déclaration antérieure datée du 18 novembre résumant leurs réserves de principe, voire leur opposition à plusieurs accords internationaux, dont l’Accord de Paris sur les changements climatiques.

Alors que la pandémie met à mal la croissance de l’économie mondiale, le projet de résolution sur le système financier international et le développement recommande l’application, par tous les créanciers, de l’Initiative de suspension du service de la dette du G20 et sa prolongation jusqu’à la fin de 2021.

La « soutenabilité de la dette extérieure et le développement » font d’ailleurs l’objet d’un texte qui recommande d’inviter les pays donateurs, en fonction des analyses du niveau d’endettement tolérable de chaque pays, à continuer de proposer aux pays en développement des financements à des conditions libérales et sous forme de dons, qui pourraient contribuer à assurer la viabilité de l’endettement à moyen et à long terme.

Celui sur le « suivi et la mise en œuvre des textes issus des Conférences internationales sur le financement du développement » invite le Président de l’ECOSOC à se concerter avec son président pour envisager d’organiser, à titre exceptionnel, un débat spécial pour examiner des mesures concrètes pour assurer une reprise durable, inclusive et résiliente après le ralentissement économique dû à la COVID-19.  Ce débat aurait lieu pendant le forum de 2021 sur le suivi du financement du développement.

Même les migrants sont vus sous l’angle de leur contribution possible au relèvement post-COVID.  Le texte sur les migrations propose aux États Membres de prendre des mesures pour que les migrants soient pleinement associés à la riposte à la pandémie de COVID-19 et aux efforts de relèvement.  Il prévoit aussi que le « Forum d’examen des migrations internationales » se tiendra tous les quatre ans, à compter de 2022.

Adopté suite à un vote, le projet a suscité de nombreux commentaires de la part d’États non signataires du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières comme le Brésil, la Libye et le Chili.  La Hongrie, qui a voté contre avec les États-Unis et Israël, a été d’avis qu’au lieu d’encourager les migrations, il vaut mieux aider les pays pauvres sur le terrain et inciter ainsi leurs populations à rester chez elles.  Alors que le Saint-Siège a vu dans les migrants des « contributions précieuses au développement », la Hongrie a dénoncé les migrations clandestines, notamment parce qu’elles entraînent, selon elle, des risques sécuritaires et sanitaires pour les pays d’accueil.  Dans le camp majoritaire favorable au projet, le Royaume-Uni a lancé un appel à l’action mondiale pour que les envois de fonds puissent perdurer pendant la crise de la COVID-19, tandis que le Mexique, pays d’origine et de transit, a dénoncé « la montée des nationalismes et de la xénophobie ».

D’autres mesures sont recommandées dans les textes adoptés: la lutte contre la désertification, au moyen notamment de la conservation, de la gestion durable et de la restauration des terres ainsi que du boisement et du reboisement; la promotion d’une transformation économique inclusive des zones rurales; le renforcement de la sécurité énergétique, par la mise en commun des pratiques exemplaires et des connaissances.

Des problèmes environnementaux spécifiques sont évoqués, comme l’invasion d’espèces allogènes et de sargasses qui menace la diversité biologique de la région des Caraïbes, dans le texte sur le développement durable de la mer des Caraïbes.  Le projet relatif à la Convention sur la diversité biologique rappelle à ce propos que l’Assemblée a proclamé la période 2021-2030 « Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes ».  En mai 2021, se tiendront d’ailleurs, à Kunming (Chine), les réunions de la Conférence des Parties tenant lieu de réunions des Parties aux Protocoles relatifs à la Convention, sur le thème « Civilisation écologique: bâtir un avenir commun pour toutes les formes de vie sur Terre ». 

Pour 2022, la Deuxième Commission a recommandé à l’Assemblée d’organiser une réunion de haut niveau d’une journée, à New York, afin d’évaluer les progrès faits dans l’application du Nouveau Programme pour les villes.

La Deuxième Commission se réunira de nouveau pour achever ses travaux demain, mercredi 25 novembre, à 10 heures.

DÉCISION SUR LES PROJETS DE RÉSOLUTION

Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale

Le projet de décision « Projet de programme de travail de la Deuxième Commission pour la soixante-seizième session de l’Assemblée générale » (A/C.2/75/L.58a été adopté sans vote.

Il résume et approuve brièvement, point par point, le programme de travail de cette soixante-quinzième session de la Deuxième Commission.  Il invite le Bureau de la Deuxième Commission de la prochaine session à tenir compte du programme de travail et du calendrier provisoires de la Commission dans son calendrier et son programme.

Déclarations avant l’adoption

Le Groupe des 77 et de la Chine a loué le travail accompli dans la revitalisation des travaux et souligné que la décision la plus récente constituait un fondement consensuel.  Le Groupe a cependant dit que les conditions de travail ne permettaient pas de s’engager dans un débat de fond sur le sujet, et a souhaité plus de temps.  Le principal objectif de la revitalisation étant de renforcer tous les cadres internationaux agréés tels que le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Groupe a souhaité une approche globale, en synergie avec les autres organes comme le Conseil économique et social (ECOSOC).

Le Groupe a insisté sur le fait que les résolutions devraient être plus concises et pragmatiques.  Il est d’avis que la pertinence et la périodicité de l’examen des points devaient être réexaminées avec des arguments convaincants, le but étant d’éviter les doublons.

Déclarations après l’adoption

Le Canada, au nom d’un groupe de pays, a loué les résultats produits avec les nouvelles méthodes de travail imposées par la pandémie de COVID-19. Le groupe a jugé essentiel de prendre des mesures concrètes pour adapter encore les méthodes de travail de la Deuxième Commission face à cette « nouvelle donne ».  De plus, il a souhaité que les résolutions n’allant pas « dans le droit fil des accords de 2015 » soient adaptées ou abandonnées.  Quant aux résolutions qui portent sur des points similaires, elles devraient être regroupées, a estimé le groupe.

Planification des programmes

La Fédération de Russie a exprimé son mécontentement quant au fait que le Bureau de la Deuxième Commission n’ait pas pu adopter sa proposition sur la coordination des programmes existants.

Questions de politique macroéconomique

Le projet de résolution intitulé « Système financier international et développement » (A/C.2/75/L.4/Rev.1), adopté par 170 voix pour, une voix contre (États-Unis) et zéro abstention, traite de la mise en place d’une architecture financière internationale renforcée et stable.  Alors que la pandémie met à mal la croissance de l’économie mondiale, le texte appelle à renforcer la cohérence et la cohésion des systèmes monétaires, financiers et commerciaux internationaux.

Il recommande l’application par tous les créanciers de l’Initiative de suspension du service de la dette du Groupe des Vingt et la prolongation de celle-ci jusqu’à la fin de 2021, et l’examen d’une nouvelle prolongation de six mois d’ici aux Réunions de printemps du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international de 2021, si la situation économique et financière l’exige.

Le texte souhaite que soit de nouveau envisagée la possibilité d’alléger encore la dette des pays en développement très endettés et se félicite de l’appui proposé aux pays en manque de liquidités, par exemple par le fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes, créé par le Fonds monétaire international, qui a débloqué des montants à hauteur de 477 millions de dollars des États-Unis en faveur de 29 pays.

Il rappelle, d’une part, qu’il incombe aux pays emprunteurs de maintenir l’endettement à un niveau soutenable, et estime, d’autre part, que les prêteurs ont également la responsabilité de prêter d’une manière qui ne compromette pas la soutenabilité de la dette du pays emprunteur.  Il invite aussi les banques de développement à continuer de financer à des conditions concessionnelles et non concessionnelles, sur une base stable et dans une perspective à long terme.

Il s’engage à redoubler d’efforts pour réduire sensiblement les flux financiers illicites d’ici à 2030 en vue de les éliminer complètement, grâce au renforcement des réglementations nationales et à l’intensification de la coopération internationale.

Déclaration avant le vote

Les États-Unis se sont dits déçus par rapport aux changements insuffisants apportés à ce projet de texte.  En particulier sur le paragraphe 13 du préambule, la délégation n’est pas d’accord avec la référence qui y est faite au « protectionnisme ».  Les États-Unis n’appellent pas au protectionnisme et n’acceptent pas de critiques en ce sens, a ajouté la délégation.  S’agissant du paragraphe 11, la délégation ne partage pas les critiques relatives au système financier international.  Les États-Unis contestent en outre l’encouragement fait aux institutions financières internationales de fournir une aide rapidement et de proposer des financements à des conditions favorables, estimant que ces conditions doivent être déterminées par les conseils d’administration des institutions financières internationales et qu’il faut veiller au respect des normes fiduciaires.  La délégation américaine a, en outre, proposé de rendre cette résolution biennale, voire triennale.

Explications de vote après l’adoption

La République islamique d’Iran, qui a voté en faveur de ce texte, s’est cependant dissociée de son paragraphe 29 expliquant cela par les références qui y sont faites à des initiatives auxquelles l’Iran n’est pas partie, notamment le GAFI.

Le Pakistan s’est également dissocié du paragraphe 29 de ce texte dans la mesure où il fait référence à des organes qui ne sont pas inclusifs et dont il n’est pas membre.

Le projet de résolution intitulé « Soutenabilité de la dette extérieure et développement » (A/C.2/75/L.49), adopté sans vote, part du principe que la soutenabilité de la dette est essentielle pour assurer la croissance.  Dans chaque pays, selon le texte, la dette doit être soutenable, transparente et gérée au mieux afin que soient atteints les objectifs de développement durable; il donne des recommandations pour y parvenir.

Le texte exprime la vive préoccupation de l’Assemblée du fait que la croissance mondiale continue de dépendre des augmentations sans précédent de l’encours de la dette mondiale observées depuis la dernière crise financière mondiale, et que les économies d’un nombre croissant de pays soient exposées aux réactions fébriles et amplifiées des marchés financiers: avant même la pandémie de COVID-19, l’encours total de la dette extérieure des pays en développement avait atteint un nouveau record, en s’établissant à 10 000 milliards de dollars.

Le texte prône des mesures concertées face à la croissance rapide de la dette des entreprises, la forte exposition à des marchés de capitaux internationaux instables et l’augmentation rapide de la charge du service de la dette.  Tous les trois sont en effet considérés comme des facteurs déclencheurs de crises financières.

Le texte engage le système des Nations Unies, le Groupe de la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et les autres parties intéressées, dont le Comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), à continuer de mener des travaux analytiques et de fournir aux gouvernements, à leur demande, des conseils de politique générale et une assistance technique dans les domaines de la gestion de la dette.

Le texte invite les pays donateurs, en fonction des analyses du niveau d’endettement tolérable de chaque pays, à continuer de proposer aux pays en développement des financements à des conditions libérales et sous forme de dons, qui pourraient contribuer à assurer la viabilité de l’endettement à moyen et à long termes.

Explications de vote après l’adoption

Les États-Unis ont déclaré que les initiatives des G8 et G20 d’allégement des dettes des pays en développement devraient être copiées par tous les autres créanciers.  Ils ont demandé à ce que les droits de tirage spéciaux soient utilisés dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.  La délégation a par ailleurs exigé des pays en développement de la transparence sur les raisons de leurs dettes.  « C’est un devoir à l’égard des citoyens. »  Les États-Unis ont renvoyé à leur déclaration du 18 novembre en ce qui concerne les références au Programme 2030, l’Accord de Paris sur le climat, le Plan d’action d’Addis-Abeba et le Cadre de Sendai pour la prévention des risques de catastrophes.

Le Mexique a regretté que la résolution ne parle pas des besoins des pays à revenu intermédiaire qui ont un besoin spécifique de financement pour leur développement.

Selon le projet de résolution intitulé « Promotion de la coopération internationale dans les domaines de la lutte contre les flux financiers illicites et du renforcement des bonnes pratiques en matière de recouvrement des avoirs pour favoriser le développement durable » (A/C.2/75/L.45), adopté sans vote, ladite lutte est cruciale pour que les précieuses ressources des pays en développement ne soient pas gaspillées.  Le texte réaffirme la volonté de l’Assemblée générale d’éliminer les paradis fiscaux, qui incitent à transférer à l’étranger les avoirs volés.

Il prie instamment les États Membres ne l’ayant pas encore fait de ratifier la Convention des Nations Unies contre la corruption et la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée.

Le texte insiste aussi sur les mesures de lutte contre la corruption: elles devraient faire partie intégrante des politiques et stratégies nationales de développement.  Il encourage d’autre part une collaboration plus étroite entre les secteurs public et privé en vue de mieux combattre la corruption.

Enfin, il attend avec intérêt que le Groupe de réflexion interinstitutions sur le financement du développement inclue dans son rapport de 2021, conformément à son mandat, une analyse de la coopération internationale dans les domaines de la lutte contre les flux financiers illicites et du renforcement des bonnes pratiques en matière de recouvrement des avoirs.

Explications de vote après l’adoption

Les États-Unis ont déclaré que le libellé dudit projet ne permettait pas de travailler de façon constructive.  Rappelant que la Convention des Nations Unies contre la corruption était le premier instrument de lutte contre la corruption, et l’organe idoine pour traiter du recouvrement des avoirs liés à ce type de crimes, ils ont déploré que cette résolution sape les pouvoirs de cet organe.  De plus, la résolution n’est pas suffisamment claire sur les activités illégales, a ajouté la délégation.  Tous les États Membres devraient, à son avis, prendre des mesures pour encourager la transparence et l’établissement des responsabilités dans la reddition des avoirs.  Selon les États-Unis, cette résolution n’atteint pas ces objectifs et place trop d’importance sur le retour de ces avoirs.  Il faut à cet égard des instruments juridiques, des moyens d’enquête pour le gel, la saisie et le recouvrement de ces avoirs, ont plaidé les États-Unis, pour qui l’accent ne devrait pas être mis sur le lien entre développement durable et recouvrement des avoirs, mais plutôt sur les mesures déterminantes permettant de lutter contre ces crimes.  La délégation a, enfin, renvoyé à sa déclaration du 18 novembre sur la lutte contre les flux financiers illicites.

Pour le Nigéria, la lutte contre les flux financiers illicites génère des difficultés.  Le Groupe d’action financière (GAFI) ne devrait pas être mentionné ici, a-t-il aussi remarqué.  Il a lancé un appel aux États Membres pour qu’ils redoublent d’efforts et ferment les juridictions protégeant les flux financiers illicites.

Le Liechtenstein a regretté l’ajout du paragraphe 3 et déclaré s’en dissocier.  De l’avis de la délégation, l’adoption de ce projet par consensus ne vaut acceptation du Groupe évoqué dans le paragraphe 3, car ledit Groupe (Groupe de haut niveau sur la responsabilité, la transparence et l’intégrité financières internationales pour la réalisation du Programme 2030) ne dispose pas de mandat intergouvernemental, a-t-elle précisé.

Suivi et mise en œuvre des textes issus des Conférences internationales sur le financement du développement

Le projet de résolution intitulé « Suivi et mise en œuvre des textes issus des Conférences internationales sur le financement du développement » (A/C.2/75/L.46), adopté sans vote, s’inquiète que la pandémie de COVID-19 ait déclenché une profonde crise économique dans les pays du monde entier: pays développés et pays en développement verront probablement leur produit intérieur brut chuter.

Il note que le sixième forum du Conseil économique et social (ECOSOC) sur le suivi du financement du développement se tiendra du 12 au 15 avril 2021, et comprendra une réunion extraordinaire de haut niveau avec les institutions de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce et la CNUCED.  Ce forum de 2021 examinera la nécessité de tenir une conférence de suivi.

Il invite le Président de l’ECOSOC à prendre en considération les délibérations des participants au Dialogue de haut niveau sur le financement du développement de 2019 et le résumé de la Présidente du Conseil sur le forum de 2020 sur le suivi du financement du développement.

Il prend aussi note du report à 2021 du cinquième forum annuel de collaboration multipartite sur la science, la technologie et l’innovation pour la réalisation des objectifs de développement durable, initialement prévu les 12 et 13 mai 2020, en raison de la pandémie de COVID-19.

Pour faire en sorte que le monde soit en bonne voie d’atteindre les objectifs de développement durable d’ici à 2030, il faudrait, selon ce texte, axer les mesures à court terme prises face à la COVID-19 sur l’appui au développement durable.  À moyen et plus long terme, il convient de mener une action à la fois à l’échelon national et au niveau multilatéral, d’établir des partenariats multipartites, et de garantir une aide internationale aux pays en développement.

Le texte invite le Président de l’ECOSOC à se concerter avec son président pour envisager d’organiser, à titre exceptionnel, pendant le forum de 2021 sur le suivi du financement du développement, un débat spécial pour examiner des mesures concrètes pour assurer une reprise durable, inclusive et résiliente après le ralentissement économique dû à la COVID-19.

Explication de position après l’adoption

Les États-Unis se sont d’abord dits « fiers » de jouer un rôle de chef de file dans le financement du développement.  Mais même si la délégation s’est ralliée au consensus, elle reste d’avis que cette résolution constitue un doublon et ne devrait pas figurer à l’ordre du jour de la Deuxième Commission.  La délégation s’est également dissociée du paragraphe 12, disposition qui rappelle les progrès accomplis dans le démarrage des activités des trois composantes du Mécanisme de facilitation des technologies, et qui mentionne la plateforme en ligne qui doit être créée dans ce cadre.  S’agissant de la référence au Programme d’Addis-Abeba et à l’Accord de Paris, la délégation américaine a renvoyé à sa déclaration générale du 18 novembre y compris pour ce qui est de l’expression « reconstruire mieux ».

Développement durable

Le projet de résolution intitulé « Promouvoir des modes de consommation et de production durables pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, en faisant fond sur Action 21 » (A/C.2/75/L.44), adopté par 177 voix pour, zéro voix contre et l’abstention des États-Unis, recense les moyens déployés pour parvenir à réaliser le Programme 2030, et les nouvelles difficultés causées par la pandémie.

Constatant avec préoccupation que la COVID-19 a exacerbé les difficultés rencontrées par la communauté internationale dans ses efforts pour adopter des modes de consommation et de production durables, et que cette crise risque d’annuler les progrès accomplis, le texte demande instamment que les objectifs de développement durable soient réalisés, et que soient respectés les engagements pris dans les domaines économique, social et environnemental depuis 1992.

Il tient compte de l’adoption du Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables, avec son fonds d’affectation spéciale pluripartenaires.  Il mentionne aussi le lancement de la stratégie « One Plan for One Planet », 2018-2022, comme un moyen supplémentaire.

Le texte fait aussi état du rôle majeur joué par le secteur privé dans l’adoption de pratiques de production plus économes en ressources, y compris les sociétés multinationales et les micro, petites et moyennes entreprises.

Il appelle enfin à renforcer encore les liens entre scientifiques et décideurs.

Explications de vote après l’adoption

Les États-Unis ont renvoyé à leur déclaration du 18 novembre.

L’Allemagne, qui parlait au nom de l’Union européenne, de l’Australie, du Canada et de la Norvège, a mis l’accent sur la référence au développement durable et la centralité du Programme 2030, en particulier l’objectif 12 de développement durable (consommation et production responsables).

Le Royaume-Uni s’est dit ravi de voter pour la résolution qui est, selon lui, en phase avec le Programme 2030.  Cette dynamique doit se poursuivre et en particulier la référence à l’objectif 12 de développement durable, a souhaité la délégation.

Le projet de résolution intitulé « Suivi et application des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) et de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement » (A/C.2/75/L.47), adopté sans vote, demande que soit entreprise de toute urgence une action mondiale ambitieuse, conformément à l’Accord de Paris, pour faire face à la menace que représentent les changements climatiques pour les petits États insulaires en développement (PEID) ainsi qu’aux répercussions de ces changements climatiques.

Selon le texte, des mesures importantes doivent être prises immédiatement pour faciliter les moyens mis en œuvre par les PEID afin de se remettre de la crise provoquée par la pandémie de COVID-19, tout en préservant leurs acquis et leurs engagements en matière de développement durable, et pour renforcer leur résilience face aux changements climatiques, conformément aux Orientations de Samoa.

Il réaffirme que, face aux effets néfastes des changements climatiques et des catastrophes naturelles sur les PEID, l’aide publique au développement, tant technique que financière, peut favoriser l’édification de sociétés et d’économies résilientes.  Il demande donc à la communauté internationale de mobiliser des ressources supplémentaires de toutes provenances et à tous les niveaux pour appuyer les efforts de développement des PEID.

Explication de position après l’adoption

Les États-Unis ont expliqué leur position notamment sur le paragraphe 11, disposition qui envisage la création « éventuelle » d’un fonds, mécanisme ou instrument financier volontaire ciblé qui viendrait compléter les mécanismes existants et serait coordonné avec ceux-ci, afin d’aider les PEID à mieux gérer les risques de catastrophe et à reconstruire en mieux après les catastrophes.  Les États-Unis ont précisé ne pas appuyer l’adoption d’un instrument financier dont l’efficacité n’est pas prouvée selon eux.  Ils n’appuient pas non plus la mise en place d’un critère multidimensionnel pour le financement, craignant le risque de manipulations politiques à cette occasion.

Le projet de résolution intitulé « Vers le développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations présentes et à venir » (A/C.2/75/L.52), adopté sans vote, rend compte des difficultés spécifiques rencontrées par les pays des Caraïbes, sous la double menace des changements climatiques et de la pandémie de COVID-19, et de la nécessité de les soutenir, notamment par l’investissement.

Soulignant que les pays des Caraïbes sont très vulnérables du fait des changements climatiques et de la variabilité du climat et des phénomènes qui y sont associés, le texte juge nécessaire de remédier aux conséquences économiques, sociales et environnementales des changements climatiques.  Selon le texte, la pandémie de COVID-19 montre qu’il faut appuyer, y compris en investissant, les mesures pour renforcer la résilience, notamment par la réduction des risques de catastrophe.

Concernant la Commission de la mer des Caraïbes, l’Assemblée réaffirmera avec ce texte son appui au plan d’action, se félicitera des ressources fournies par certains donateurs pour appuyer ses travaux, et invitera la communauté internationale à soutenir ses efforts.

Le texte se félicite de la tenue du huitième Sommet de l’Association des États de la Caraïbe, à Managua, en mars 2019, qui a adopté la Déclaration de Managua et le plan d’action pour la période 2019-2021, lequel prévoit des mesures visant à promouvoir la préservation et l’exploitation durable de la mer des Caraïbes.

Le texte évoque aussi des espèces allogènes envahissantes, telles que Pterois miles et Pterois volitans, connus sous le nom de poissons-lions.  Ils constituent une nouvelle menace qui pèse sur la diversité biologique de la région des Caraïbes.  Il fait aussi mention d’une invasion de sargasses et de son incidence négative sur les populations, le territoire et l’économie des Caraïbes, ainsi que la détérioration des récifs coralliens.

Le texte appelle les Nations Unies et la communauté internationale à continuer de prêter concours et assistance aux pays de la région des Caraïbes.

Déclaration avant l’adoption

La Colombie a réaffirmé son engagement en faveur du développement durable des générations futures, et a insisté sur la protection de la mer des Caraïbes.  C’est d’autant plus important dans le contexte actuel de relèvement post-COVID-19.  Elle a tenu à rappeler qu’elle met en œuvre ses engagements internationaux mais qu’elle n’a pas ratifié la Convention sur le droit de la mer.  Dès lors, le fait qu’elle se soit ralliée au consensus ne signifie pas une reconnaissance tacite de sa part de cette Convention, a fait valoir la délégation.

Explications de position

Les États-Unis ont renvoyé à leur déclaration du 18 novembre pour ce qui est du Programme 2030, de l’Accord de Paris notamment.  La reconnaissance du Sommet de l’Association des États de la Caraïbe, au paragraphe 8 de ce texte, ne signifie pas que les États-Unis reconnaissent les résultats de ce Sommet, a précisé la délégation.

La Turquie est d’avis que ce texte traite de questions importantes relatives à l’exploitation durables des ressources marines et côtières mais elle s’est dissociée des références faites à la Convention sur le droit de la mer.  Même si elle s’est ralliée au consensus sur ce texte, cela ne doit pas être interprété comme un changement de position de la Turquie par rapport à cette Convention, a expliqué la délégation.

L’Union européenne (UE) a regretté que le libellé du premier projet au paragraphe 3 n’ait pas été pris en compte ici.  Cela aurait permis de lutter contre les crises climatiques à venir en renforçant la résilience de tous aux chocs climatiques, a-t-elle expliqué.  L’UE a également émis des réserves sur le paragraphe 9 du dispositif qui n’est pas, selon elle, conforme à la résolution omnibus sur cette question.  Elle a appelé à maintenir l’intégrité de la Convention sur le droit de la mer qui promeut la stabilité du droit.  Son caractère universel ressort très clairement, avec 168 États Membres qui respectent ses dispositions toutes conformes au droit coutumier international, a rappelé l’UE.

Le Royaume-Uni est revenu sur le libellé du paragraphe 9 qui fait référence au champ d’application de la Convention sur le droit de la mer.  Toutes les résolutions pertinentes devraient s’aligner sur cette Convention qui fait autorité, a estimé le Royaume-Uni qui s’est opposé au libellé dudit alinéa.

Le Venezuela s’est dissocié aux références faites à la Convention sur le droit de la mer dans ce texte sachant qu’il n’y est pas partie.

La République islamique d’Iran a rappelé ne pas être partie à la Convention sur le droit de la mer.  Elle s’est dès lors dissociée des paragraphes qui y font référence.

El Salvador s’est dissocié de la référence faite à la Convention sur le droit de la mer dans ce projet de texte.

Le projet de résolution intitulé « Réduction des risques de catastrophe » (A/C.2/75/L.54), adopté sans vote, promeut des politiques et des plans permettant de renforcer la résilience face aux catastrophes.  Il se base sur le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030), en particulier sa disposition fondamentale visant à « reconstruire en mieux ».

Avec ce texte, l’Assemblée décidera aussi d’organiser en 2023 un examen à mi-parcours de la mise en œuvre dudit Cadre, pour évaluer les progrès réalisés, et accélérer la cadence pour réaliser les sept objectifs mondiaux du Cadre d’ici à 2030.

S’alarmant que les risques de catastrophe sont de plus en plus complexes et généralisés, le texte demande instamment que ledit Cadre soit appliqué.  Il s’inquiète aussi de ce que le rythme des activités en cours ne permette pas de respecter le délai imparti pour atteindre certains de ses objectifs de réduction des risques de catastrophe.  Il rappelle à cet égard les directives de l’initiative « Words Into Action » (Des paroles aux actes), et invite instamment les États à dresser des diagnostics multirisques des risques de catastrophe.

Le projet engage une nouvelle fois les parties à assurer, selon qu’il convient, la coordination et la cohérence effectives de l’exécution du Programme 2030, du Programme d’action d’Addis-Abeba, de l’Accord de Paris, de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et de la Convention sur la diversité biologique.

Enfin, avec ce texte, l’Assemblée attend avec intérêt les délibérations des plateformes régionales pour la réduction des risques de catastrophe, dont les sessions auront lieu en Australie, en Jamaïque et au Portugal en 2021.

Le Secrétariat a précisé que cette résolution n’entraînera pas des coûts à mettre au budget-programme. 

Déclarations après l’adoption

Les États-Unis ont plaidé pour une prévention et une résilience qui soient efficaces.  Les organisations régionales et internationales jouent un rôle important en aidant les États à réduire les risques de catastrophe, a reconnu la délégation qui a ensuite renvoyé la Commission à sa déclaration du 18 novembre en ce qui concerne les références au Programme 2030, au Programme d’action d’Addis-Abeba et à d’autres accords internationaux. 

Le Japon s’est félicité du soutien politique dont bénéficie le Cadre de Sendai et a promis d’aider les pays en développement à mettre en œuvre celui-ci.  Il a salué l’organisation de l’examen à mi-parcours de ce Cadre en 2023 et promis de rester engagé dans le processus qui mènera à cet examen.  Le Japon continuera d’être en première ligne des efforts de réduction des risques de catastrophe, a assuré la délégation.

Le projet de résolution intitulé « Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique » (A/C.2/75/L.55), adopté sans vote, a pour cadre le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La communauté internationale s’y engage en effet à lutter contre la désertification, à restaurer les terres et sols dégradés, notamment les terres touchées par la désertification, la sécheresse et les inondations, et à s’efforcer de parvenir à un monde neutre en matière de dégradation des terres d’ici à 2030.

Le texte s’appuie sur les grands accords internationaux traitant de la sauvegarde du climat, l’Accord de Paris notamment, et se base sur les conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans son rapport spécial sur les changements climatiques.

Il engage vivement les parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification à appliquer le Cadre stratégique de la Convention (2018-2030) et à aligner leurs politiques, programmes, plans et mécanismes nationaux relatifs à la désertification, à la dégradation des terres et à la sécheresse sur le Cadre, en tenant compte du Programme d’action d’Addis-Abeba.

En adoptant ce texte, l’Assemblée affirmera que la lutte contre la désertification, au moyen notamment de la conservation, de la gestion durable et de la restauration des terres ainsi que du boisement et du reboisement, non seulement accéléreront la réalisation des objectifs de développement durable, mais aideront également à préserver les moyens de subsistance, à prévenir les pandémies futures et à s’y préparer, ainsi qu’à reconstruire en mieux un monde post-COVID.

Explication de position après l’adoption

Les États-Unis se sont dits préoccupés par certaines formulations ne reflétant pas les décisions prises lors de la conférence des parties de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification de 2019.

L’Assemblée générale, selon eux, n’a pas l’autorité de donner des instructions au Secrétariat ou aux États Membres sur la mise en œuvre des conventions.  Quand le libellé diffère, les États-Unis n’acceptent que celui prévu par la conférence des parties.

De plus, les États-Unis ont suggéré d’examiner certains projets de résolution de la Deuxième Commission, tels que celui-ci, uniquement tous les deux ou trois ans.  Concernant le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba et le rapport du GIEC, les États-Unis ont renvoyé à leur déclaration du 18 novembre.

Le projet de résolution intitulé « Application de la Convention sur la diversité biologique et contribution au développement durable » (A/C.2/75/L.51), adopté sans vote, pose les premiers jalons d’un cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020, en s’appuyant sur les objectifs d’Aichi relatifs à la diversité biologique et les enseignements tirés de la mise en œuvre du Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique.

Il rappelle que l’Assemblée a proclamé la période 2021-2030 « Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes », afin d’appuyer et d’intensifier les efforts visant à éviter, enrayer et inverser la dégradation des écosystèmes dans le monde et à sensibiliser à l’importance d’une restauration réussie des écosystèmes.

Le texte mentionne la quinzième réunion de la Conférence des Parties à la Convention, ainsi que les réunions de la Conférence des Parties tenant lieu de réunions des Parties aux Protocoles relatifs à la Convention, qui se tiendront à Kunming (Chine) du 17 au 30 mai 2021.  Elles porteront toutes sur le thème proposé par le pays hôte: « Civilisation écologique: bâtir un avenir commun pour toutes les formes de vie sur Terre ».  Il est prévu d’adopter un cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 à cette occasion, cadre qui contribuera au Programme 2030 et permettra à la communauté mondiale de progresser vers la concrétisation de la Vision 2050 pour la biodiversité.

Également mentionné, la seizième réunion de la Conférence des Parties et les réunions de la Conférence des Parties, tenant lieu de réunions des Parties aux Protocoles relatifs à la Convention, qui se tiendront en Turquie au quatrième trimestre de 2022.

Le texte demande instamment aux parties de tenir compte de la question de la biodiversité dans leur action de lutte contre la COVID-19. 

Il incite aussi les peuples autochtones et communautés locales, les femmes, les jeunes, la société civile, les gouvernements infranationaux et autorités locales, les universités, les entreprises et le secteur financier, ainsi que d’autres parties prenantes concernées, à appuyer des actions en faveur de la concrétisation de la Vision 2050 pour la biodiversité.  Il invite les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier la Convention ou à y adhérer.

Explications de position

Les États-Unis ont estimé que le libellé de ce projet de texte ne reflète pas fidèlement les décisions prises par les États parties lors de la dernière conférence sur la Convention sur la diversité biologique.  Les États-Unis n’acceptent que la Convention, ont-ils aussi précisé. 

L’Union européenne (UE) s’est ralliée au consensus sur ce texte, et a souligné que la biodiversité diminuait à un rythme alarmant alors qu’aucun des objectifs d’Aichi n’a encore été atteint.  La perte des écosystèmes a des conséquences sur notre bien-être, a remarqué la délégation qui a appelé à lutter contre les crimes environnementaux qui sapent l’état de droit et mettent en péril le développement durable.  En marge du récent Sommet sur la biodiversité de l’ONU, un grand nombre de dirigeants s’est engagé en ce sens, a rappelé l’UE.  La délégation a appelé les autres à les rejoindre et à faire fond sur la politique de 2020 pour créer un cadre pour la biodiversité à l’aune du prochain Sommet sur la biodiversité qui aura lieu l’an prochain en Chine.

L’Australie, qui s’exprimait aussi au nom de la Nouvelle-Zélande, a insisté sur l’impératif de protéger la biodiversité.  Elle s’est néanmoins dite déçue que ce projet de texte ne soit pas parvenu à un accord sur le principe « Un monde, une santé ».  Elle a mis en exergue l’importance des liens entre santé humaine et santé animale, comme le fait cette initiative.

Le Royaume-Uni a estimé qu’en amont de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique, ce texte envoie un message pour inverser la tendance à la perte de la biodiversité.  Aucun des objectifs d’Aichi pour la biodiversité n’a été atteint, a regretté le Royaume-Uni qui a plaidé pour des cibles internationales ambitieuses notamment la protection d’au moins 30% des océans et des terres d’ici à 2030.  Il a salué les références faites, dans ce texte, à la réduction de la déforestation.  La délégation a également soutenu le principe « Un monde, une santé ».

Le projet de résolution intitulé « Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable » (A/C.2/75/L.57), adopté sans vote, promeut la transition d’un système énergétique basé sur les énergies fossiles vers un système énergétique propre, à faible taux d’émission et à faible intensité de carbone.

Le texte engage l’Agence internationale pour les énergies renouvelables à continuer d’aider ses membres à atteindre leurs objectifs en matière d’énergie renouvelable, et encourage l’Alliance internationale pour l’énergie solaire à apporter une réponse collective aux principaux problèmes rencontrés par les uns et les autres dans le développement de cette énergie.

Il exhorte les gouvernements et les autres parties prenantes à prendre des mesures pour assurer un accès universel à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable.  Il les exhorte aussi à accroître la part globale des énergies nouvelles et renouvelables, à améliorer la participation des pays en développement aux efforts de coopération dans le secteur de l’énergie.

Le texte souligne l’importance d’avoir accès à des sources d’énergie moins polluantes, plus durables et plus économiques pour la cuisine et le chauffage.

Il note que le gaz naturel joue aujourd’hui un rôle clef dans de nombreux pays et que ce rôle est susceptible de se développer considérablement au cours des prochaines décennies, face à la demande de certains pays et de nouveaux secteurs, notamment le secteur des transports, dans la perspective de la transition vers des systèmes énergétiques à faible taux d’émission.  Il engage donc les gouvernements à renforcer la sécurité énergétique, par la mise en commun des pratiques exemplaires et des connaissances utiles à la sécurité de l’offre et de la demande de gaz.

Le projet prône aussi l’élaboration de stratégies axées sur le marché, qui soient viables et propres à faire baisser plus rapidement encore le coût des énergies nouvelles et renouvelables et à accroître encore leur compétitivité, notamment par l’adoption, le cas échéant, de politiques publiques de recherche-développement et de commercialisation.

Il invite à nouveau le Secrétaire général à convoquer en 2021, avec l’appui des entités compétentes du système des Nations Unies, un dialogue de haut niveau financé par des contributions volontaires, afin de promouvoir la réalisation des objectifs et cibles relatifs à l’énergie du Programme 2030.

Explications de position après l’adoption

La Fédération de Russie a dit s’être ralliée au consensus, mais a déploré l’absence de consultations approfondies sur ce texte.  Elle a ajouté s’en tenir aux normes de l’Accord de Paris pour ce qui est des objectifs en matière d’énergie.

L’Union européenne a déclaré que l’Accord de Paris ne sera pas atteint si nous n’atteignons pas l’objectif d’énergie à faible carbone.  D’où son conseil aux pays en développement de passer directement aux énergies renouvelables et à faible carbone.  Les efforts de relèvement sont des occasions de construire en mieux, d’éviter les relèvements traditionnels qui s’appuient sur les énergies combustibles fossiles, a fait remarquer la délégation.

Les États-Unis se sont dissociés des termes « renouvelables » et « durables » qui figurent dans le préambule de la résolution.  L’approche préconisée par les États-Unis au Sommet du G20 sur l’énergie permettrait de garantir l’indépendance et la sécurité énergétiques, a estimé la délégation.

Le Royaume-Uni a fait valoir que l’investissement dans l’énergie propre peut soutenir la résilience et aider au relèvement.  La délégation s’est dite déçue concernant les suggestions de recourir à toutes sortes d’énergies, dans la résolution, alors que l’énergie renouvelable peut à elle seule aider à faire beaucoup d’économies.

Le projet de résolution intitulé « Lutte contre les tempêtes de sable et de poussière » (A/C.2/75/L.53), adopté par 173 voix pour, 2 voix contre (États-Unis et Israël) et 3 abstentions (Australie, Kiribati et Tonga), appelle à prendre des mesures urgentes contre les tempêtes de sable et de poussière, mais aussi contre les pratiques non durables de gestion des terres. Ces dernières peuvent en effet causer ou aggraver ces phénomènes, dont les changements climatiques.  Les tempêtes constituent une grave menace pour le développement durable des pays et des régions touchés ; ces dernières années, elles ont causé des dommages socioéconomiques et environnementaux considérables aux habitants des zones arides, semi-arides et subhumides sèches du monde.

Selon le texte, l’Assemblée est consciente de l’importance des technologies nouvelles et innovantes et des meilleures pratiques dans la lutte contre ces phénomènes.  Elle appelle à leur partage et à leur transfert.

Le texte invite la Coalition des Nations Unies pour la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière, agissant dans les limites de son mandat et de ses ressources, à formuler, dans le rapport que le Secrétaire général lui présentera à sa soixante-seizième session, des recommandations sur l’atténuation des effets communs que la COVID-19 et les tempêtes de sable et de poussière ont sur le système respiratoire des personnes atteintes.

Explications de vote après l’adoption

Les États-Unis se sont dits préoccupés par la charge de travail de la Deuxième Commission.  Ils ont insisté pour que ce type de résolution soit examiné uniquement tous les deux ou trois ans.  Ils ont aussi renvoyé à leur déclaration du 18 novembre 2020 concernant le rapport du GIEC, l’Accord de Paris et le Programme d’action d’Addis-Abeba.  

Suivi de l’application du Nouveau Programme pour les villes et renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat)

Le projet de résolution intitulé « Application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains et la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable et renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) » (A/C.2/75/L.48), adopté sans vote, fait le point sur la Gouvernance du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat).

Pour assurer un financement suffisant, le texte invite les États Membres, les donateurs internationaux et bilatéraux et les institutions financières à soutenir ONU-Habitat en augmentant le montant des contributions financières volontaires, notamment les contributions non préaffectées.  Il les invite aussi à assurer un financement pluriannuel prévisible et à accroître le montant de leurs contributions non préaffectées.

Par ce texte, l’Assemblée priera la Directrice exécutive d’ONU-Habitat de veiller à ce que les rapports sur le financement soient transparents et à ce que les États Membres puissent les consulter facilement.

Les recommandations s’adressent aussi à ONU-Habitat qui sera prié d’équilibrer ses activités normatives et opérationnelles, et de faire en sorte que ses activités normatives guident ses activités opérationnelles et en fassent pleinement partie, et que son expérience opérationnelle sur le terrain soit prise en compte dans les activités normatives. 

Par ce texte, l’Assemblée devrait prier son président d’organiser une réunion de haut niveau d’une journée durant sa soixante-seizième session, à New York, en 2022, afin d’évaluer les progrès faits dans l’application du Nouveau Programme pour les villes.

Enfin, par ce texte, le Secrétaire général serait prié de créer un fonds d’affectation spéciale pour aider les pays en développement à assister aux sessions de l’Assemblée et du Conseil exécutif d’ONU-Habitat.

Explication de position après l’adoption

Les États-Unis se sont dits ravis de se joindre à ce consensus et ont renvoyé à leur déclaration générale du 18 novembre sur leur position par rapport au Programme 2030, l’Accord de Paris et autres.

Mondialisation et interdépendance

Le projet de résolution intitulé « Migrations internationales et développement » (A/C.2/75/L.8/Rev.1), adopté par 178 voix pour, 3 voix contre (États-Unis, Hongrie et Israël) et une abstention (Libye), rappelle l’importance du programme pour un travail décent de l’Organisation internationale du Travail (OIT), notamment pour les travailleurs migrants.  Estimant qu’il faut renforcer les synergies entre les migrations internationales et le développement à tous les niveaux, l’Assemblée demandera aux États Membres via ce texte de prendre des mesures pour que les migrants soient pleinement associés à la riposte à la pandémie de COVID-19 et aux efforts de relèvement, dans un esprit de coopération internationale et en conformité avec les politiques, la législation et les circonstances nationales.

Cela passe y compris, rappelle le texte, par l’obligation des États de réadmettre leurs propres nationaux, en tenant compte de la vulnérabilité des migrants et de leurs contributions à la riposte à la crise de la COVID-19, entre autres; et à veiller au plein respect des droits humains et des libertés fondamentales de tous les migrants, quel que soit leur statut.  Le texte appelle aussi à rendre les envois de fonds plus rapides, plus sûrs et moins coûteux.

Citant le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, comme un jalon important, en tant que premier texte négocié par les gouvernements, sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies, couvrant les migrations internationales sous tous leurs aspects, le texte note qu’à la suite de l’adoption dudit Pacte, le Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement a été redéfini devenant « Forum d’examen des migrations internationales ».  Il servira de principal espace permettant aux États Membres de débattre et de s’informer mutuellement des progrès accomplis dans la mise en œuvre de tous les aspects du Pacte. 

Ce Forum se tiendra tous les quatre ans, à compter de 2022.

Explications de vote après l’adoption

La Hongrie, qui a voté contre ce projet de texte, a rappelé qu’elle avait également voté contre le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.  Elle ne peut dès lors accepter les références faites dans ce projet de résolution à ce Pacte.  Plutôt que d’encourager les migrations, la Hongrie est d’avis qu’il faudrait plutôt aider les pays pauvres sur le terrain pour encourager leurs populations locales à rester chez elles.  En raison de la COVID-19, la délégation a noté que les États doivent faire face à des défis sécuritaires et économiques et qu’ils doivent aider leurs citoyens en premier lieu à maintenir ou décrocher un emploi, ce qui ne serait pas facilité par de nouvelles formes de migration.  La Hongrie a décidé de lutter contre les migrations clandestines qui entraînent des risques de sécurité et sanitaires pour les pays d’accueil, a indiqué la délégation.

La Libye, qui s’est abstenue de voter sur ce projet de texte, a expliqué qu’elle ne peut accepter les paragraphes 5, 6 et 8 dans lesquels il est fait référence au Pacte mondial pour des migrations qui ne traite ni des migrations irrégulières, ni des pays de transit comme la Libye.

Le Brésil a réitéré son engagement en faveur de la promotion des droits des migrants, mais il s’est dissocié des paragraphes 5, 6 et 8 de ce projet de texte parce que le Brésil n’est pas signataire du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.  Le Brésil est d’avis que les questions relatives à la migration relèvent de la souveraineté des États.

Les États-Unis ont dit s’être opposés à ce texte au motif que les questions et politiques migratoires relèvent de la souveraineté des États.

Pour le Mexique, ce texte aurait dû être adopté sans mise aux voix.  Il a rappelé que tous les États Membres avaient eu la possibilité de faire part de leur position sur ce texte.  Aujourd’hui, la situation requiert un message de solidarité avec les migrants, a estimé la délégation, qui a rappelé la part importante que représentent les migrants dans le personnel de santé des pays de l’OCDE notamment.  Ils représentent en outre une source significative d’envois de fonds vers leurs pays d’origine.  S’agissant du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, il a martelé que cet accord ne remet nulle part en cause la souveraineté des États.  Le Mexique est d’avis qu’aucun pays ne peut faire face au phénomène migratoire indépendamment des autres, le Pacte fournissant pour cela un cadre de coopération et d’action.  Il a rappelé que la migration est l’un des phénomènes humains les plus anciens de lutte contre la pauvreté et a estimé qu’à l’avenir elle devrait devenir une décision et non pas un impératif.  En tant que pays d’origine et de transit, le Mexique a dénoncé la montée du nationalisme et de la xénophobie.

Le Chili a dit avoir des réserves sur les paragraphes 5, 6 et 8 du projet de résolution, qui font référence au Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.  Il a précisé que le Chili est en train de mettre à jour sa politique migratoire.

Le Royaume-Uni a dit avoir voté en faveur de ce texte, et, en tant que signataire du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, a réaffirmé les droits des migrants.  Cette année, aux côtés du Gouvernement suisse, le Royaume-Uni a lancé un appel à l’action mondiale sur les envois de fonds pour qu’ils puissent perdurer pendant la crise de la COVID-19.  Le Royaume-Uni a encouragé les États Membres à inclure les migrants dans leurs réponses à la COVID-19.

L’Observateur du Saint-Siège a remarqué que le Programme 2030 a mis au cœur des efforts de la communauté internationale de ne laisser personne pour compte.  Le Saint-Siège a demandé dès lors de veiller au respect des droits de tous les migrants et de les promouvoir, en reconnaissant leurs contributions précieuses au développement, notamment par le biais des envois de fonds.  La délégation a salué le fait que ce texte insiste sur les effets délétères de la pandémie sur les migrants, et a appelé à la coopération sur les questions liées aux migrants, en soulignant leurs contributions positives tant pour les pays d’origine que pour les pays d’accueil.

Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement

Le projet de résolution intitulé « Coopération pour le développement industriel » (A/C.2/75/L.50), adopté sans vote, souligne l’importance de ladite coopération et des bienfaits du développement industriel pour la réalisation du Programme 2030.  Il prend note de l’action menée par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) pour combattre les effets immédiats de la pandémie de COVID-19.  Le texte cite la fourniture de biens essentiels et la facilitation de l’accès à des articles indispensables, notamment pour les microentreprises et les petites et moyennes entreprises.

Il réaffirme les politiques, activités et objectifs énoncés dans le Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, dont le but est de promouvoir un développement industriel inclusif et durable.

Il insiste sur le fait qu’un secteur industriel et manufacturier dynamique contribue à la réduction des inégalités de revenus, au développement des systèmes de protection sociale, et à la réduction des inégalités à l’intérieur d’un même pays et d’un pays à l’autre.

Le texte prend note avec satisfaction des initiatives de la Banque mondiale et des banques régionales de développement visant à appuyer le développement industriel au moyen de programmes financiers.  Il encourage l’ONUDI à collaborer étroitement avec les banques régionales de développement, notamment la Banque africaine de développement, aux fins de la mise en œuvre de leurs stratégies régionales et de leur stratégie d’industrialisation de l’Afrique.

Explication de position

Les États-Unis ont rappelé qu’ils se sont retirés de l’ONUDI en 1996 au motif que l’organisation est « inefficace et n’a pas d’objectif clair ».  Pour ce qui est du Programme d’action d’Addis-Abeba, la délégation a renvoyé à sa déclaration du 18 novembre.

Le projet de résolution intitulé « Éliminer la pauvreté en milieu rural en vue de réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 » (A/C.2/75/L.23/Rev.1), adopté par 126 voix pour, 49 voix contre et 2 abstentions (Tonga et Turquie), réaffirme que l’élimination de la pauvreté constitue le plus grand défi auquel l’humanité doit faire face, et les bienfaits de s’attaquer à celle qui frappe le monde rural pour se donner les meilleures chances de réaliser les objectifs de développement durable.

Vivement préoccupée que les progrès accomplis sur la voie de la réduction de la pauvreté restent inégaux, étant donné que 1,46 milliard de personnes vivent encore dans la pauvreté multidimensionnelle, l’Assemblée devrait plaider via ce texte en faveur de la promotion du développement économique et social du monde rural, comme une stratégie efficace et un bon moyen pour éliminer la pauvreté.

Elle encouragera donc tous les pays et les autres parties prenantes à promouvoir une transformation économique inclusive des zones rurales.  Il s’agit de permette d’accroître la productivité tout en garantissant un emploi productif et un travail décent, un accès à des services publics de qualité et à des systèmes de protection sociale fiables et adaptés.

Le texte encourage les États Membres, les organisations internationales, le secteur privé et les autres partenaires à élaborer des programmes qui favorisent le travail décent dans les zones rurales, ainsi que l’investissement dans les activités agricoles et les activités non agricoles connexes, en particulier pour les jeunes.

Le texte appelle enfin à réduire la fracture numérique dans les zones rurales des pays en développement.

Explication de vote avant l’adoption

Les États-Unis ont exprimé leurs préoccupations quant à cette résolution et ont exhorté à voter contre.  Ils ont dénoncé en effet ses « libellés politisés » comme la coopération gagnant-gagnant ou l’avenir partagé pour toute l’humanité, qui sapent selon eux les efforts de la communauté internationale pour éliminer la pauvreté.  Cela ne favorise par un travail fondé sur le consensus et cela constitue une perte de temps et de ressources pour l’ONU, a estimé la délégation.  Cette résolution alourdit le travail de l’Assemblée générale, a ajouté la délégation qui a renvoyé à sa déclaration du 18 novembre 2020 s’agissant des références au Programme 2030 et à d’autres accords internationaux.

Explications de vote après l’adoption

L’Inde a regretté qu’une délégation ait profité de la résolution pour promouvoir sa propagande idéologique avec des termes qui n’aident pas à combler la fracture numérique ou éradiquer la pauvreté rurale.  « Qui est le gagnant? Qui gagne double? Avenir à partager avec qui? », a demandé la délégation.

Au nom de l’Union européenne, de la Norvège, du Liechtenstein, de l’Ukraine et d’autres pays, l’Allemagne a déclaré s’agissant du terme « coopération gagnant-gagnant et de l’avenir commun », qu’ils ne sont pas conformes au Programme 2030 et au principe de ne laisser personne sur le côté.  La délégation a rappelé que l’UE est le premier partenaire international et le premier contributeur en matière d’aide publique au développement.  L’UE soutient une approche du développement fondée sur les droits de la personne, a notamment déclaré l’Allemagne.

Le Royaume-Uni, qui parlait aussi au nom de l’Australie et du Canada, a regretté de voir se répéter les problèmes de l’an dernier.  Ces trois pays, qui ont contribué en 2019 à hauteur de 27 milliards de dollars en aide publique au développement, ont voté contre ce projet de résolution pour la troisième fois, a indiqué la délégation.  Elle a estimé que les discussions de la Commission n’avaient pas d’impacts sur le terrain en parlant notamment de la fracture numérique.  Le Royaume-Uni a également dénoncé les termes « coopération gagnant-gagnant » et « l’avenir partagé » qui ne se trouvent pas dans la Charte des Nations Unies.

Le Mexique a dit avoir voté contre la résolution.  Il a constaté que cette résolution sur la pauvreté rurale ne tient pas compte de la situation globale.  De plus, la délégation a suggéré de présenter la résolution tous les deux ans.

La Chine a regretté la mise aux voix de la résolution.  Tous les pays ont accepté le concept de coopération gagnant-gagnant et d’avenir commun lors de l’adoption du Programme 2030, a rappelé la délégation.  Ce sont des concepts importants dans la coopération internationale notamment en ce moment où le monde fait face à la pandémie de COVID-19, a-t-elle souligné.  Pour la Chine, la coopération numérique est importante pour réaliser les objectifs de développement durable notamment grâce au commerce électronique et l’enseignement à distance qui aident à réduire la fracture numérique.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale adopte des résolutions sur la coopération entre l’ONU et 10 organisations régionales et reconduit M. Filippo Grandi à la tête du HCR

Soixante-quinzième session,
30e et 31e séances – matin & après-midi
AG/12290

L’Assemblée générale adopte des résolutions sur la coopération entre l’ONU et 10 organisations régionales et reconduit M. Filippo Grandi à la tête du HCR

L’Assemblée générale a adopté aujourd’hui sans vote des résolutions sur la coopération entre l’ONU et 10 organisations régionales et autres, y compris l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL).  Elle a aussi reconduit M. Filippo Grandi à la tête du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) mais pour un mandat de deux ans et demi au lieu des cinq habituels.

L’Ukraine et la Géorgie se sont dissociées du consensus sur la résolution sur la coopération entre l’ONU et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire et la Communauté des États indépendants.  Une dizaine d’autres délégations ont fait de même sur la coopération entre l’ONU et l’Organisation de la coopération islamique (OCI).

Alors que le Secrétaire général avait l’intention de demander à l’Assemblée de l’élire pour un nouveau mandat de cinq ans, M. Filippo Grandi, qui est à la tête du HCR depuis 2015, a argué de raisons personnelles pour raccourcir son mandat à deux ans et demi commençant le 1er janvier 2021 et expirant le 30 juin 2023.

Sur recommandation de sa Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, l’Assemblée a pourvu les postes vacants dans 10 organes subsidiaires et reconduit les États-Unis au Corps commun d’inspection (CCI) pour un mandat de 5 ans à compter du 1er janvier 2022.  Elle a aussi élu par 131 voix le Mexique au CCI pour un mandat de 5 ans à compter du 1er janvier 2022, en remplacement du Honduras.  Le Pérou qui était également candidat n’a obtenu que 48 voix sur une majorité de 90 voix.

Notant que certaines restrictions à l’utilisation des locaux de l’ONU sont actuellement appliquées à titre préventif pour contenir la propagation de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), l’Assemblée a décidé de reporter, au début de 2021, la Conférence des Nations Unies pour les annonces de contributions aux activités de développement*, qui était prévue au début de ce mois-ci.

L’Assemblée a prévu une autre séance publique mardi 1er décembre, à partir de 10 heures, pour examiner les questions liées au renforcement du système des Nations Unies et au sport au service du développement et de la paix.

*A/75/L.26

COOPÉRATION ENTRE L’ONU ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES OU AUTRES

Le Monténégro a présenté la résolution sur la « coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Initiative de l’Europe centrale » (A/75/L.16).  Il a rappelé que l’Initiative a obtenu le statut d’observateur à l’Assemblée générale en décembre 2011 et que, depuis lors, elle a établi de nombreuses coopérations avec les Nations Unies, en particulier avec ses agences spécialisées.  Le Plan d’action 2021-2023 de l’Initiative, actuellement en préparation, sera défini conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030 et contribuera à sa mise en œuvre par le biais de projets régionaux.

Les relations entre l’ONU et les organisations régionales ont pris encore plus d’importance dans le contexte de la pandémie de COVID-19, a souligné le Monténégro.  Cette pandémie exige une réponse collective, coordonnée et unifiée de la part de toutes les régions.  L’Initiative de l’Europe centrale a d’ailleurs mis en place un groupe de travail avec le Bureau de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Europe afin d’intensifier la coordination et la riposte au niveau régional.  En outre, des initiatives et des actions autonomes ont été introduites sous la présidence monténégrine pour relever efficacement les défis de la région.   Au cours de ses 30 années d’existence, l’Initiative a eu un impact considérable sur le renforcement des capacités démocratiques et la promotion de partenariats plus solides entre ses États membres.

Aux termes de la résolution, l’Assemblée générale salue le rôle important que continue de jouer l’Initiative en tant qu’artisane du dialogue politique et en tant que dispositif de coopération régionale souple et pragmatique, favorisant ainsi la paix, la stabilité, la sécurité et le progrès économique de ses États membres, notamment grâce à la défense des valeurs démocratiques, de l’état de droit et des droits et libertés fondamentaux, à la promotion des relations de bon voisinage et à la mise en œuvre de projets et de programmes concrets dans les domaines prioritaires.

L’Assemblée accueille avec satisfaction la déclaration commune sur la solidarité et la coopération des États membres de l’Initiative face aux défis posés par la COVID-19, adoptée par les chefs de gouvernement des États membres de l’Initiative à la réunion virtuelle qu’ils ont tenue le 15 mai 2020 sous la présidence du Monténégro.  Elle note les efforts que l’Initiative de l’Europe centrale continue de déployer pour promouvoir un multilatéralisme efficace et salue les activités menées par l’Initiative en vue de renforcer la coopération régionale dans les domaines prioritaires.  L’Assemblée se félicite des relations que l’Initiative entretient avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement en détenant dans celle-ci un fonds financé intégralement par l’Italie qui offre essentiellement une assistance sous forme de dons pour certaines composantes de projets de coopération technique liées à de grandes opérations que la Banque effectue dans des États membres de l’Initiative qui ne sont pas membres de l’Union européenne.

L’Assemblée se félicite également du financement par le Fonds de coopération de l’Initiative de l’Europe centrale de projets multilatéraux à petite échelle dans des domaines prioritaires, auquel contribuent tous les États membres, ainsi que de projets de renforcement des capacités et d’échange de bonnes pratiques entre les États membres de l’Initiative qui sont membres de l’Union européenne et ceux qui ne le sont pas, dans le cadre du Programme d’échange de savoir-faire, financé par l’Italie.  L’Assemblée salue la coopération fructueuse instaurée entre l’Initiative de l’Europe centrale et l’Union européenne, l’un des principaux bailleurs de fonds des projets.

Présentant à son tour la résolution sur la « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation pour la démocratie et le développement économique – GUAM » (A/75/L.17), l’Azerbaïdjan a souligné que le texte prend note des activités visant à promouvoir la coopération entre les deux organisations, notamment pour la réalisation du Programme 2030.

Dans la résolution, l’Assemblée générale prend note des activités menées par l’Organisation pour stimuler la coopération régionale dans divers domaines et se félicite que cette dernière et l’Alliance des civilisations de l’ONU aient signé un mémorandum d’accord, le 19 novembre 2018, et qu’elle entende coopérer avec la Commission économique pour l’Europe et la CNUCED.  L’Assemblée générale invite le Secrétaire général de l’ONU à tenir régulièrement des consultations avec son homologue de GUAM.  Elle invite aussi les institutions spécialisées, les entités, les organismes et les fonds et programmes des Nations Unies à coopérer avec le GUAM et à établir avec lui des liens directs en vue de réaliser ensemble des projets servant les objectifs communs et, à cet égard, prend note des pratiques de coopération déjà établies avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.

L’Ouzbékistan a attiré l’attention sur le texte relatif à la « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Communauté d’États indépendants » (A/75/L.19).  Constatant que la crise humanitaire mondiale a prouvé l’importance de la coopération et des partenariats entre organisations régionales, sous-régionales et l’ONU afin de garantir la paix et la sécurité internationales, le développement socioéconomique durable et la réalisation des droits humains, l’Ouzbékistan a précisé que la Communauté d’États indépendants a continué de servir de plateforme pour développer des approches mutuelles dans les domaines tels que le commerce et le développement économique, l’échange de données statistiques et d’informations économiques, la culture, l’éducation, la santé, le sport, le tourisme, la science et l’innovation, la protection de l’environnement et les interventions en cas de catastrophe naturelle ou de catastrophe d’origine humaine, la lutte contre la criminalité organisée, le trafic de stupéfiants, de substances psychotropes et de leurs précurseurs, le terrorisme, les manifestations d’extrémisme et les migrations illégales.

En tant que Président de la Communauté d’États indépendants, l’Ouzbékistan a dit avoir façonné une feuille de route pour faciliter la coopération entre les États Membres de la Communauté, en dépit des contraintes imposées par la pandémie.  Comme l’indique la résolution, la Communauté souhaite resserrer les liens et renforcer sa coopération avec les institutions, fonds et programmes des Nations Unies.

Aux termes de la résolution, l’Assemblée générale invite le Secrétaire général de l’ONU à tenir des consultations régulières avec le Président du Comité exécutif et Secrétaire exécutif de la Communauté, dans le cadre des structures et mécanismes interorganisations compétents, y compris des consultations avec les chefs des organisations régionales.

Également au nom du Brésil, la Norvège a présenté la résolution sur la « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL) » (A/75/L.29)La Norvège a rappelé que, depuis son adoption en 2016, le triple objectif fondamental de la résolution reste inchangé: reconnaître et faire le point sur la coopération existante entre les Nations Unies et INTERPOL; renforcer cette coopération dans le cadre des mandats respectifs des deux organisations; et sensibiliser les États Membres au rôle d’INTERPOL.  L’examen de cette année, effectué dans des circonstances exceptionnelles, renforce encore la résolution conformément à ces objectifs, a estimé la Norvège.

Les révisions, a-t-elle indiqué, reflètent l’évolution des relations entre l’ONU et INTERPOL, ainsi que les changements récents dans les priorités et les activités internationales en matière de justice pénale.  Il s’agit de reconnaître les dégâts sans précédent que la pandémie de COVID-19 a infligé à la santé publique et aux conditions socioéconomiques, en aggravant les vulnérabilités qui conduisent, permettent et perpétuent les activités criminelles.  La résolution reconnaît également l’importance d’un maintien de l’ordre efficace et professionnel pour une bonne mise en œuvre du Programme 2030 et note les efforts conjoints d’INTERPOL et du Département des opérations de paix afin de renforcer les capacités de police du pays hôte d’une mission.

La résolution exhorte l’ONU et INTERPOL à approfondir leur coopération pour promouvoir l’égalité des sexes dans l’application de la loi, y compris par l’égalité des chances en matière d’emploi et d’accession aux postes de direction, en vue de l’autonomisation de toutes les femmes et de leur pleine jouissance de tous les droits de l’homme.  La résolution exprime par ailleurs une préoccupation accrue face à la tendance croissante de la cybercriminalité et de l’utilisation criminelle des technologies de l’information et des communications.  Elle encourage une coopération accrue entre l’ONU et INTERPOL pour aider les États Membres à faire face à ces menaces, notamment par la fourniture d’une assistance technique et d’une aide au renforcement des capacités, sur demande et dans le cadre des mandats existants.

Le projet ajoute un nouveau texte sur la coopération entre l’ONU et INTERPOL dans la lutte contre les crimes liés aux biens culturels, ainsi que sur le rôle d’INTERPOL en tant que plateforme d’échange mondiale pour la connaissance de l’application de la loi.  C’est une grande réussite d’être parvenu à un consensus sur des questions aussi importantes et complexes d’autant plus que les délégations ont été limitées par des méthodes de travail peu familières et difficiles, négociant entièrement en ligne.  À l’heure où les Nations Unies luttent pour s’adapter aux perturbations mondiales sans précédent causées par la pandémie de COVID-19, l’examen substantiel et consensuel montre que l’Organisation peut relever le défi, s’est réjouie la Norvège.

L’Assemblée générale demande que l’ONU et INTERPOL renforcent leur coopération pour ce qui est de prévenir et combattre la criminalité transnationale et qu’elles entretiennent une coordination et une coopération optimales pour lutter contre le terrorisme, eu égard en particulier à la menace posée par les déplacements de combattants terroristes étrangers, y compris ceux qui retournent dans leur pays ou sont relocalisés, et pour renforcer les efforts internationaux visant à garantir que les auteurs, organisateurs ou complices d’actes terroristes ne détournent pas à leur profit le statut de réfugié.  Dans ce contexte, l’Assemblée générale insiste sur l’importance de l’échange d’informations, notamment de données biométriques telles que les empreintes digitales et les photographies, de façon à accroître les chances d’identifier formellement les terroristes et leurs affiliés, en sus des informations provenant des champs de bataille, des opérations antiterroristes militaires et des systèmes pénitentiaires nationaux.

L’Assemblée encourage les États Membres à utiliser pleinement les ressources d’INTERPOL, notamment la base de données sur les documents de voyage perdus ou volés, la base de données nominatives, le dossier d’analyse criminelle sur les combattants terroristes étrangers, la base de données d’empreintes digitales, la base de données de profils génétiques et le système de reconnaissance faciale.  Elle se félicite des mesures qu’INTERPOL et l’ONU, en particulier l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ont prises pour analyser les effets de la pandémie de COVID-19 sur la criminalité et y faire face.

L’Assemblée encourage l’ONU et INTERPOL à renforcer leur coopération afin d’aider les États Membres à utiliser efficacement le système mondial de communication policière sécurisée I‑24/7 d’INTERPOL, ses bases de données, ses notices et diffusions, ses outils d’analyse et ses activités d’appui aux opérations des services de répression des États.

S’agissant de la résolution sur la « coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Ligue des États arabes » (A/75/L.21), la Mauritanie a indiqué que le texte coïncide avec le soixante-quinzième anniversaire des deux organisations.  Il reflète l’un des principes établis les plus importants, à savoir la coopération entre l’ONU et les organisations régionales dans des domaines d’intérêt commun, notamment dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales tel que prévu dans le Chapitre VIII de la Charte.  La Mauritanie a précisé que le texte présenté fait également état de la poursuite et de l’actualisation de cette coopération fructueuse, dans la droite ligne de la déclaration présidentielle 5/2019 du Conseil de sécurité publiée lors de la présidence koweïtienne.  La résolution souligne par ailleurs le niveau de coopération requis aux plans technique et opérationnel en vue d’améliorer l’engagement et la consultation des secrétariats des deux organisations.  De plus, l’ouverture d’un bureau de liaison au Caire est la preuve de la volonté commune de moderniser cette coopération, a conclu la Mauritanie.

Accueillant avec satisfaction les résolutions et recommandations issues de la quatorzième réunion sectorielle entre l’ONU, la Ligue et leurs organismes spécialisés, qui a été organisée en janvier 2020 sur le thème de la coopération pour l’élimination de la pauvreté multidimensionnelle dans les États arabes, l’Assemblée générale demande, dans la résolution, l’application de ces recommandations et résolutions.  Elle demande aux deux secrétariats d’organiser leur quinzième réunion, qui a été reportée en raison de la pandémie de COVID‑19, à l’Office des Nations Unies à Genève à la fin de 2021 ou au début de 2022 au plus tard, et d’organiser la quinzième réunion sectorielle avec leurs organismes spécialisés au siège de la Ligue des États arabes à la fin de 2021 au plus tard.

C’est la Roumanie qui a présenté la résolution relative à la « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire » (A/75/L.22).  Elle a expliqué que ce texte a fait l’objet de consultations ouvertes avec les membres des deux organisations.  Rappelant que l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, première en son genre dans la région, joue un rôle important dans le développement d’une culture de dialogue, la Roumanie a fait observer que la résolution contient un certain nombre de références à des activités et initiatives concrètes en ce sens.  Il y est noté également des éléments de fond et de procédure renouvelés, dont des références à la pandémie de COVID-19.  Le texte rappelle dûment l’attachement de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire à la coopération et au multilatéralisme. 

Dans le texte, l’Assemblée générale se félicite que les États membres de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire demeurent déterminés à appliquer le Programme intitulé « Coopération économique de la mer Noire: vers un partenariat renforcé », que leurs chefs d’État et de gouvernement ont approuvé à la réunion tenue par l’Organisation à l’occasion de son vingtième anniversaire, à Istanbul.  Elle souligne qu’il importe de prendre davantage de mesures coordonnées et concrètes pour la mise en œuvre, à l’échelon régional, de projets communs dans le domaine des transports, dans le cadre du Mémorandum d’accord sur le développement coordonné du périphérique autoroutier de la mer Noire et du Mémorandum d’accord sur le développement des autoroutes de la mer, ce qui permettra de continuer à développer les liaisons entre l’Europe et l’Asie.

L’Assemblée se félicite aussi de l’initiative dite « 75 ans – 75 arbres » lancée à l’occasion du soixante-quinzième anniversaire de l’ONU par le Energy Policy and Development Centre (centre des politiques énergétiques et du développement) de l’Université nationale et capodistrienne d’Athènes, qui est le centre de référence de l’initiative Impact universitaire pour ce qui est de la réalisation de l’objectif 7 de développement durable et qui coordonne le Réseau énergie verte de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, afin de contribuer à la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques.

L’Assemblée demande une coopération plus étroite entre l’Organisation de coopération économique de la mer Noire et les institutions financières internationales en matière de cofinancement des études de faisabilité et de préfaisabilité des projets dans tous les pays de la région élargie de la mer Noire.  Elle note que des activités sont menées dans le cadre du Dispositif de promotion des projets de la mer Noire, consistant à appuyer des projets régionaux dans les domaines suivants: énergies renouvelables, efficacité énergétique, technologies respectueuses de l’environnement, développement des petites et moyennes entreprises, développement de l’économie fondée sur la connaissance, renforcement des capacités et promotion du potentiel d’exportation des États membres de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, et qu’elles ont des résultats concrets.

Pour ce qui est de la coopération entre « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires » (A/75/L.23), l’Algérie a rappelé son attachement à l’Organisation et au Traité.  Elle a attiré l’attention sur le fait que la résolution a une « fonction politique » et qu’elle contribue à la réalisation des objectifs des Nations Unies.  L’Algérie a appelé à des synergies qui profitent aux deux organisations.

Dans le préambule de la résolution, l’Assemblée générale note avec satisfaction la création, à New York en juin 2017, du mécanisme de liaison entre l’ONU et la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.

Pour ce qui est de la résolution sur la « coopération entre l’Organisation des Nations Unies et le Système économique latino-américain et caraïbéen » (A/75/L.24), l’Assemblée générale prie instamment la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes de continuer d’intensifier les activités de coordination et d’entraide menées avec le Système économique latino-américain et caraibéen.  Elle prie aussi instamment les institutions spécialisées et les autres organismes, fonds et programmes des Nations Unies de maintenir et d’intensifier l’appui qu’ils offrent au Système économique latino-américain et caraïbéen, de renforcer leurs relations de coopération avec lui et de participer à des initiatives conjointes visant à assurer un développement durable en Amérique latine et dans les Caraïbes, conformément au Programme 2030.  L’Assemblée engage la communauté internationale à continuer de soutenir les travaux que mènent les différentes organisations régionales en vue d’intensifier la coopération et l’échange d’informations utiles à la lutte contre la pandémie de COVID-19.

Au nom des 10 États membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), le Viet Nam a présenté le projet de résolution sur la « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est » (A/75/L.25).  Pendant les cinq décennies écoulées, a-t-il relevé, l’ASEAN a joué un rôle important pour promouvoir le dialogue et la coopération dans la région.  Notant que l’ONU et l’ASEAN ont inauguré en 2011 un partenariat global, le Viet Nam a précisé que la coopération entre les deux organisations a été mise en œuvre dans une série d’initiatives plurisectorielles.  La résolution, qui est biennale depuis la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale en 2010, comporte cette année des modifications tenant compte des évolutions enregistrées depuis 2018, notamment dans l’application du partenariat global.  Il s’agit d’un texte équilibré, fruit d’un processus négocié, a souligné le Viet Nam.

Dans le texte, l’Assemblée générale dit attendre avec intérêt l’exécution du Plan de mise en œuvre de la Déclaration conjointe sur un partenariat global entre l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est et l’Organisation des Nations Unies (2021‑2025).  Elle encourage l’ONU et l’Association à examiner les moyens d’entreprendre en temps utile des activités communes efficaces dans le cadre du Plan.  Leurs secrétariats devraient examiner, chaque année, la mise en œuvre du partenariat global afin de recenser les problèmes rencontrés et d’étudier les modalités pratiques qui leur permettraient de contribuer efficacement au renforcement de la coopération.

Enfin, présentant la résolution sur la « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) » (A/75/L.27), les Émirats arabes unis ont souligné que la résolution affirme que l’ONU et l’OCI ont des objectifs communs, ceux de promouvoir et de faciliter le processus de paix au Moyen-Orient et de trouver des solutions pacifiques et politiques à d’autres conflits.  La résolution réaffirme en effet les objectifs liés à la prévention des conflits, à la lutte contre l’extrémisme violent, à l’instauration d’un climat de confiance, au maintien de la paix, au règlement des conflits, au relèvement après les conflits, à la médiation et à la diplomatie préventive.  La résolution se félicite également de la coopération entre l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes) et le Secrétariat général de l’Organisation de la coopération islamique.

Dans le texte, l’Assemblée générale se félicite que l’OCI se soit fermement engagée dans la lutte contre l’extrémisme violent et les groupes terroristes comme l’État islamique d’Iraq et du Levant et le Front el-Nosra et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida.  Elle accueille avec satisfaction la création, au Secrétariat général de l’OCI, de Sawt al‑Hikma (la voix de la sagesse) et du Centre pour le dialogue, la paix et l’entente, afin de délégitimer les discours extrémistes, de les battre en brèche et d’éliminer les contextes dans lesquels ils foisonnent, en particulier au moyen des médias sociaux.

L’Assemblée se félicite aussi de la coopération que l’ONU et l’OCI ont établie pour lutter contre l’intolérance et la stigmatisation qui visent certaines personnes en raison de leur religion ou de leurs croyances et constate qu’il est impératif que la population mondiale soit sensibilisée à l’intolérance religieuse.  L’Assemblée se réjouit de la coopération mise en place pour régler ce problème de toute urgence, notamment dans le cadre du Processus d’Istanbul relatif à la lutte contre l’intolérance, la discrimination et l’incitation à la haine ou à la violence fondées sur la religion ou la conviction. L’Assemblée se félicite de la coopération entre le Bureau de lutte contre le terrorisme des Nations Unies et le Secrétariat général de l’OCI en matière de lutte contre le terrorisme et note la signature d’un mémorandum d’accord le 25 septembre 2018.

Déclarations et explications de position

Le Secrétaire exécutif de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) a souligné l’acuité de la menace nucléaire.  Partisan de solutions du XXIe siècle aux défis du XXIe siècle, il a souhaité que le désarmement et la non-prolifération restent au cœur des priorités internationales.  Il a souligné la coopération active entre l’ONU et l’OTICE en vue d’un monde exempt d’armes nucléaires et a rappelé l’importance capitale de l’entrée en vigueur et de l’universalisation du TICE.  Il a exhorté les pays, dont la ratification est requise pour l’entrée en vigueur dudit Traité, à le ratifier.  Ces pays doivent prendre les devants sans plus attendre, a-t-il pressé.  Il a estimé que la Commission préparatoire de l’OTICE est une organisation qui est arrivée à maturité et qui est efficace et compétente.  Enfin, il a rappelé les nombreuses initiatives avancées dans le champ du désarmement et de la non-prolifération, certaines ayant eu du succès, d’autres s’étant au contraire enlisées.  Le TICE est un texte important qui atteste de la volonté de voir advenir un monde

Facilitant pour la deuxième fois les négociations sur la résolution relative avec la coopération avec INTERPOL, le Brésil a remercié cette dernière pour sa précieuse collaboration tout au long de ce processus.  Grâce à l’aimable assistance d’INTERPOL et à la participation des États Membres, il a été possible de parvenir à un texte substantiel et équilibré, qui met en exergue les priorités tout en tenant compte des sensibilités, a souligné le représentant.  Il ne s’agit pas d’une mise à jour technique de cette résolution biennale, a-t-il précisé, car cela aurait impliqué un hiatus de deux ans entre deux examens du texte, ce qui est trop long pour refléter la relation dynamique entre INTERPOL et l’ONU.  Cela aurait été d’autant plus long que, avec la pandémie de COVID-19, la scène de la criminalité transnationale a connu des changements significatifs qui sont reflétés dans le texte.  Enfin, le Brésil a noté que le résultat positif des négociations sur ce texte est le fruit de méthodes de travail innovantes, dans le contexte de la pandémie.  Il a remercié les États Membres pour leur participation active, leurs propositions concrètes et leur flexibilité tout au long de ce processus.

Singapour a rappelé que la coopération régionale est un aspect important du travail de l’ONU, en appelant à une coopération accrue avec les organisations régionales.  La délégation a salué les « mesures proactives » prises par l’ONU à cette fin.  Elle a souhaité l’adoption du projet de résolution sur l’ASEAN en soulignant « l’extension » du partenariat entre l’ONU et l’ASEAN à de nombreux domaines.  Les deux organisations ont joué un rôle essentiel dans le renforcement de la résilience de l’Asie du Sud face à la pandémie, a relevé la délégation. Pour elle, l’adoption d’un second Plan d’action 2021-2025 ONU-ASEAN permettra d’ouvrir de nouvelles voies de coopération.  Elle a mentionné en particulier le renforcement de la coopération s’agissant de la sécurité sur Internet.  Enfin, Singapour a souligné le rôle crucial joué par INTERPOL dans le maintien de l’ordre international.

S’exprimant sur la coopération entre l’ONU et INTERPOL, l’Argentine a rappelé que le crime organisé est un phénomène qui se joue des frontières et des domaines de juridictions en profitant des vulnérabilités: celles des personnes, des marchés, du cyberespace, des technologies, des États et des organisations.  C’est pourquoi, a-t-elle souligné, plus que jamais, il nous revient de renforcer la coopération policière internationale par le truchement d’INTERPOL, en coordination avec la coopération internationale juridique.  Cette coopération policière est, selon elle, essentielle pour prévenir et combattre toutes les manifestations de la criminalité transnationale organisée, action qui doit s’inscrire dans le cadre du respect des droits de l’homme et du droit international.  Des outils renforcent et rationalisent certains aspect de l’accès à la justice, avec pour but de garantir les droits des victimes de ces phénomènes, a-t-elle précisé, avant de saluer les efforts des cofacilitateurs, lesquels ont abouti à un texte qui reconnaît la coopération dans une série de domaines, de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, en passant par le trafic de migrants, la traite des personnes, le trafic de drogues, la destruction du patrimoine culturel, le trafic d’armes de petit calibre, la cybercriminalité et le  blanchiment d’argent.

Le projet de résolution sur la coopération entre l’ONU et INTERPOL traite également des crimes contre l’environnement et l’utilisation de l’Internet à des fins criminelles, ainsi que de l’indispensable égalité des sexes dans le cadre de la création de programmes de renforcement des capacités, a encore relevé l’Argentine.  Le texte souligne qu’il importe de surmonter les obstacles auxquels font face les femmes, notamment en ce qui concerne des stéréotypes de genre, a-t-elle ajouté en invitant les États Membres à adopter en consensus ce projet de texte.

Commentant la résolution sur la coopération avec la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), la Malaisie a souligné l’importance de l’entrée en vigueur du Traité et a exhorté les États de l’annexe 2 à le signer et à le ratifier, sans plus tarder.  Elle a appuyé les efforts du Secrétariat technique provisoire de l’Organisation du Traité pour assurer la continuité des activités en pleine pandémie de COVID-19.  S’agissant de l’élection du Secrétaire exécutif, elle a exprimé sa disposition à soutenir les efforts en cours pour parvenir à une conclusion rapide.

L’observatrice d’INTERPOL a rappelé que cela fait quatre ans que l’Assemblée générale a adopté sa première résolution sur la coopération entre l’ONU et INTERPOL.  Grâce au travail qualifié des deux cofacilitateurs, le Brésil et la Norvège, nous avons réussi à mener à bien ce deuxième examen en dépit de la pandémie de COVID-19, s’est-elle félicitée.  L’année écoulée a été particulièrement difficile avec une pandémie qui a exacerbé la cybercriminalité dans le monde, a souligné l’observatrice faisant état de l’émergence de « logiciels malveillants », avant d’appeler les États Membres à travailler ensemble et avec INTERPOL pour contrer cette tendance à travers la coopération internationale.

L’ONU et INTERPOL collaborent depuis 1949, a-t-elle rappelé, date à laquelle INTERPOL a obtenu un statut d’observateur auprès de l’Organisation.  Elle a précisé que le cadre de cette collaboration se fonde sur la nature « neutre et apolitique » d’INTERPOL qui veille au respect de la souveraineté nationale des États Membres et dont les programmes permettent de leur fournir un appui opérationnel.

Pour ce qui est du Programme 2030, la collaboration étroite avec INTERPOL est essentielle, a-t-elle fait valoir.  L’ONU et INTERPOL doivent travailler ensemble, a insisté l’Observatrice qui a salué le fait que la résolution souligne le rôle de son organisation dans la lutte contre la cybercriminalité.  Avec ce deuxième examen, elle dit attendre avec impatience « un nouveau jalon » dans la coopération.

L’observateur de la Ligue des États arabes a rappelé que la Ligue, créée, elle aussi, il y a 75 ans, a le statut d’observateur aux Nations Unies depuis 1959.  En ces temps de pandémie, elle s’emploie à aider les pays arabes à surmonter les effets sanitaires et socioéconomiques de la COVID-19, en vue de la réalisation des objectifs du Programme 2030.  Conscient des difficultés actuelles et des mesures d’urgence prises pour réorganiser les travaux de la soixante-quinzième session de l’Assemblée générale, l’observateur a toutefois regretté la marginalisation des observateurs, qui ne peuvent être présents pendant les débats.  Nous attendons avec impatience de collaborer avec le Président de l’Assemblée générale pour régler ce problème, a-t-il dit.  Il convient, selon lui, de prendre des mesures tangibles permettant aux observateurs de participer effectivement à ces travaux et activités, de collaborer avec les facilitateurs et les différentes délégations.

Le texte présenté, a-t-il ajouté, vise à réaffirmer la position de la Ligue dans le cadre de sa coopération avec l’ONU.  La Ligue prend des mesures pour permettre à son Bureau de travailler avec l’ONU et ses divers organismes.  L’observateur a fait remarquer que la résolution appelle par ailleurs à tenir des réunions entre l’ONU et la Ligue, deux fois par an, ce qui est particulièrement nécessaire dans le contexte de la pandémie.  Le texte demande en outre de faire cesser toute immixtion étrangère dans les affaires des États arabes et estime que les efforts visant à promouvoir la relation avec le Conseil de sécurité sont essentiels.

L’observateur s’est félicité à cet égard des travaux du Conseil sur le dossier palestinien mais aussi sur la Syrie, la Libye et d’autres pays arabes, et a espéré pouvoir collaborer avec lui pour l’aider à s’acquitter de son mandat.  Saluant la tenue au Caire de la quatorzième réunion entre les deux organisations, centrée sur la pauvreté dans le monde arabe, il a appelé à la mise en œuvre des résultats, indiquant que la prochaine réunion porterait sur la coopération dans la lutte contre la pandémie et les crises dans la région.

À propos de la résolution sur la coopération avec la Communauté d’États indépendants, l’Ukraine a tenu à souligner qu’à ses yeux, la Communauté n’est pas une organisation régionale.  C’est une communauté discréditée, dirigée par la Fédération de Russie et loin d’œuvrer au règlement des conflits.  Cette communauté encourage au contraire ses États membres à violer le droit international, a tranché l’Ukraine, en dénonçant le fait que la Fédération de Russie s’emploie à acquérir des territoires par la force.  L’Ukraine s’est donc dissociée du consensus sur la résolution qui ne saurait, a-t-elle insisté, signifier une reconnaissance de jure de la CEI comme organisation régionale.

Quant à la résolution sur la coopération avec l’Organisation économique de la mer Noire, elle a dénoncé les tentatives de manipuler cette organisation, face à la situation de la Crimée et de la ville de Sébastopol.  Elle a rejeté le document de travail qui montre la Crimée comme appartenant au territoire russe et s’est dissociée du paragraphe 9 du dispositif de la résolution qui fait une mention « indirecte » du statut de la Crimée.

Au nom de l’Union européenne, l’Allemagne a regretté que la résolution sur la coopération avec le Système économique latino-américain et caraïbéen ne fasse pas référence à l’Accord de Paris sr le climat et ne reflète donc pas vraiment l’importance du développement durable de la région.  S’agissant de la résolution sur la coopération avec l’OCI, l’Allemagne s’est dite déçue de la référence au Plan d’action 2021-2025 qui parle de Chypre dans des termes contraires aux résolutions des Nations Unies.  L’appui de l’Union européenne à ce texte dépendra à l’avenir de la suppression de cette mention, a prévenu l’Allemagne.

La Géorgie s’est dissociée du consensus sur la résolution relative à la coopération avec la Communauté d’États indépendants (CEI), étant donné que certains des membres occupent illégalement des territoires.  S’agissant du texte sur la coopération avec l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, la Géorgie s’est dissociée du paragraphe 9 du dispositif qui contient des informations fallacieuses lesquelles ne reflètent pas les préoccupations de certains États membres.

À son tour, la Syrie a commenté la résolution sur la coopération avec l’Organisation de la coopération islamique, en rappelant d’abord qu’elle en est un des membres fondateurs.  Après avoir souligné qu’elle compte bien rester, la Syrie a dénoncé les manipulations de la procédure par certains États membres qui ont actionné leur « bras politique et financier » pour faire pression sur les autres et les contraindre de « suspendre notre participation ».  Cette manœuvre, contraire à la Constitution de l’OCI, n’a pas réussi à miner nos relations bilatérales avec plusieurs États membres, a souligné la Syrie, en appelant l’OCI à recouvrer son libre arbitre et à se mettre à l’abri des ingérences extérieures.

Nous avons, a-t-elle souligné, subi de plein fouet le terrorisme.  Notre pays, notre peuple et notre armée ont payé le prix le plus fort.  Nous savons, a dit la Syrie, quels sont les pays qui soutiennent le terrorisme.  Elle a donc appelé ces derniers à se repentir et à rapatrier leurs ressortissants, qui sont des combattants terroristes étrangers, ainsi que leurs familles aujourd’hui détenues dans des camps contrôlés par des séparatistes armés.  La Syrie a espéré que l’OCI sera un jour capable de réévaluer ses méthodes de travail et de redevenir une enceinte de paix, ce qui incombe à tous ses membres, y compris ceux qui ont été suspendus.

S’exprimant également sur la résolution relative à la coopération avec l’OCI, le Canada s’est, à son tour, dissocié des références au Plan d’action 2021-2025 qui prend pour cible Israël « de manière injustifiée ».

L’Australie a fait de même, dénonçant une description « erronée » des activités d’Israël.

Les États-Unis ont d’abord commenté la résolution sur la coopération avec l’Initiative de l’Europe centrale pour se dissocier de toute mention à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de laquelle ils se sont retirés.  Ils ont avancé les mêmes arguments, en renvoyant à la déclaration qu’ils ont prononcée à la Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières, pour se dissocier également des résolutions sur la coopération avec la Communauté d’États indépendants et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, auprès de laquelle ils sont d’ailleurs observateur.

Les États-Unis ont aussi critiqué le « manque de clarté » de la résolution sur la coopération avec le Système économique latino-américain et caraïbéen, rejetant, comme ils ont fait avec les autres textes, les références au Programme 2030, au Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement et au Cadre de Sendai sur la réduction des risques de catastrophe.  Quant à la résolution sur la coopération avec l’OCI, les États-Unis ont vu dans le Plan d’action 2021-25 un document qui envisage le conflit israléo-palestinien de manière « unilatérale, politisée et biaisée ».

L’Arménie s’est, à son tour, dissociée des références au Plan d’action 2021-2025 contenues dans la résolution sur la coopération avec l’OCI.  Ce Plan, a-t-elle argué, va à l’encontre des principes de base pour le règlement du conflit dans le « Haut-Karabakh ».  Ces références, a-t-elle insisté, ne correspondent pas au mandat international.  Il faut, a-t-elle conseillé, éviter de représenter la situation et les moyens de la régler de « façon erronée ».

Israël a regretté que l’OCI continue d’encourager une politique anti-israélienne.  Il s’est dissocié, à son tour, des références au Plan d’action 2021-2025.

Le Royaume-Uni a fait de même, déçu que le Plan d’action continue d’être cité, s’agissant en particulier de la « République turque au nord de Chypre » qu’il ne reconnaît pas.  Nous reconnaissons, a-t-il souligné, un seul État, à savoir Chypre, et nous comptons qu’il sera tenu compte à l’avenir de notre position.

Droits de réponse

La Turquie a tenu à dénoncer les interventions de l’Union européenne et du Royaume-Uni.  Elle a dit soutenir le règlement de la question de Chypre mais, a-t-elle dit, « un règlement négocié » qui serait le seul.  Nous continuerons de dialoguer avec tous les acteurs, a-t-elle dit, en demandant « à tous » de participer aux efforts en vue d’un règlement.  La Turquie a critiqué l’approche « déséquilibrée » de l’Union européenne, laquelle ne défend que les intérêts des Chypriotes grecs.  Ce n’est donc pas un acteur « objectif », a tranché la Turquie, avant d’insister sur le fait que le Plan d’action 2021-2025 est bien conforme au droit international et à la Charte des Nations Unies, y compris en ce qui concerne Chypre.

À son tour, l’Azerbaïdjan a dit avoir constaté qu’une fois de plus, l’Arménie a présenté des revendications sans fondement plutôt que de tirer les conclusions des événements sur le terrain.  Ce faisant, a-t-il dit, elle essaie inutilement de tordre le cou à la réalité sans assumer ses responsabilités au regard du droit international.  Pointant du doigt un pays en particulier pour son utilisation abusive des règlements de l’OCI, l’Arménie, a accusé l’Azerbaïdjan, remet en cause le droit souverain de chaque membre de cette organisation de formuler une position « libre et indépendante ».

L’OCI, a affirmé l’Azerbaïdjan, a systématiquement présenté une position de principe condamnant l’Arménie pour ses violations du droit international et réaffirmant l’inviolabilité des frontières internationalement.  Cette position de l’OCI est pleinement conforme au droit international et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.  Ce n’est donc pas un hasard, a taclé l’Azerbaïdjan, si l’Arménie a omis de citer les décisions de la communauté internationale.  Si ce pays souhaite discuter de ces questions, l’instance idoine, c’est le point à l’ordre du jour de l’Assemblée générale sur la situation dans les territoires occupés de l’Azerbaïdjan, a-t-il conclu.

Chypre a appelé au « respect mutuel » et enjoint que les États Membres devraient s’adresser les uns aux autres par leur nom officiel.  Dans sa déclaration, a-t-elle dit avoir constaté, la Turquie a elle-même démontré comment et pourquoi les références à Chypre dans des documents de l’OCI contredisent les résolutions pertinentes des Nations Unies.  Chypre a rejeté « la tactique de la division turque » qui consiste à manipuler la communauté chypriote turque.

Choisissant pour sa part de répondre à l’Azerbaïdjan, l’Arménie a catégoriquement rejeté les allégations sur les causes du conflit dans le « Haut-Karabakh ».  Le plus grand obstacle au règlement du conflit, a-t-elle asséné, c’est l’intervention militaire azerbaïdjanaise avec le soutien de la Turquie.  Le droit inaliénable à l’autodétermination du peuple du « Haut-Karabakh » est le principe fondamental du règlement du conflit, a martelé l’Arménie, en demandant aux membres de l’OCI d’agir en ce sens.

Jugeant inutile de répondre aux propos de l’Arménie, l’Azerbaïdjan a plutôt invité cette dernière à accepter la nouvelle donne sur le terrain et à mettre en œuvre l’Accord du 9 novembre.  Nous espérons que la nouvelle réalité conduira l’Arménie à renoncer à « un mythe historique et à la haine raciale », a ajouté l’Azerbaïdjan.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Au terme d’une session «  en tout point extraordinaire », la Troisième Commission adopte 15 projets de résolution, dont 11 sans vote

Soixante-quinzième session,
14e & 15e séances plénières – matin & après-midi
AG/SHC/4313

Au terme d’une session «  en tout point extraordinaire », la Troisième Commission adopte 15 projets de résolution, dont 11 sans vote

Après un mois et demi de dialogues et de débats en présentiel et en ligne, pandémie de COVID-19 oblige, la Troisième Commission en charge des questions sociales, humanitaires et culturelles a achevé, aujourd’hui, les travaux de sa soixante-quinzième session en adoptant 15 projets de résolution, dont 11 sans vote. 

« J’avoue avoir du mal à y croire », a déclaré la Présidente de la Commission à l’issue de cette ultime séance.  Mme Katalin Annamária Bogyay s’est déclarée honorée d’avoir présidé une session « en tout point extraordinaire », « non seulement parce que nous célébrons le soixante-quinzième anniversaire de l’ONU mais aussi compte tenu des circonstances particulières dans lesquelles nous avons été à même de mener à bien nos travaux ». 

Avant la conclusion de cette session dans les délais impartis, les délégations ont à nouveau affiché leurs divergences sur plusieurs projets de texte, notamment celui portant sur le rapport du Conseil des droits de l’homme.  Israël a demandé une mise aux voix en mettant en cause l’impartialité de cet organe intergouvernemental des Nations Unies. 

Appuyée par la Fédération de Russie, la Chine et la plupart des pays non alignés, la résolution a été adoptée par 115 voix pour, 3 voix contre et 60 abstentions, dont celles de l’Union européenne, des États-Unis, mais aussi de la République arabe syrienne et de la République islamique d’Iran. 

Autre projet disputé, celui relatif au droit du peuple palestinien à l’autodétermination, a lui aussi fait l’objet d’un vote à la demande d’Israël.  Favorable au droit universel des peuples à l’autodétermination, la délégation a dit ne pas comprendre que cette résolution la vise en particulier.  Le texte a finalement été adopté par 162 voix pour, 5 voix contre et 10 abstentions, un résultat salué comme un « appui de principe » par l’État de Palestine. 

Un vote a également été demandé par Israël sur le projet de résolution intitulé « Appel mondial pour une action concrète en vue de l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée et de l’application intégrale et du suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Durban », adopté par 124 voix pour, 12 voix contre et 44 abstentions.  Cette année, le texte met l’accent sur la célébration du vingtième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action.

Quant au projet de texte sur la question des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, traditionnelle pomme de discorde entre les délégations, il a cette fois été entériné par 122 voix pour et 56 abstentions, après le rejet d’un amendement oral de l’Égypte.  Ce texte engage notamment les gouvernements à accorder une plus grande attention aux travaux des commissions d’enquête nationales sur ces violations afin de garantir l’application du principe de responsabilité et à la lutte contre l’impunité. 

Présenté par l’Azerbaïdjan, le projet de résolution sur les personnes disparues n’a été avalisé consensuellement par la Commission qu’après le rejet de deux amendements de l’Arménie, qui souhaitait que soient prises en considération les évolutions -notamment la pandémie de COVID-19- qui ont exacerbé les difficultés des pays frappés par des conflits, des crises ou des situations d’urgence humanitaires.

La Commission a par ailleurs adopté sans vote un projet de texte consacrant le 31 août « Journée internationale des personnes d’ascendance africaine ».  Les autres projets de résolution jouissant d’un appui consensuel portaient sur l’aide aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés d’Afrique; et les droits des peuples autochtones, un projet qui demande notamment aux États Membres d’assurer la protection des peuples autochtones aux personnes les plutouchés par la pandémie de COVID-19.

Le consensus a également prévalu sur les projets de texte portant sur les droits de l’homme dans l’administration de la justice; le rôle des institutions des ombudsmans et des médiateurs dans la promotion et la protection des droits humains; la lutte contre l’intolérance, les stéréotypes négatifs, la stigmatisation, la discrimination, l’incitation à la violence et la violence fondés sur la religion ou la conviction. 

De même, les projets de résolution sur la réalisation universelle du droit des peuples à l’autodétermination et la liberté de religion ou de conviction ont été adoptés sans mise aux voix. 

Enfin, la Commission a adopté le projet de programme de travail de sa prochaine session avant, comme le veut la coutume, de mettre un point final à ses travaux en entendant l’édition 2020 des poèmes du Royaume-Uni et de l’Égypte, synthèses des moments forts de cette soixante-quinzième session. 

DÉCISION SUR LES PROJETS DE RÉSOLUTION

Décision sur le projet de résolution L.7/Rev.1

Le projet de résolution intitulé « Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale »(A/C.3/75/L.7/Rev.1), présenté par le Guyana, au nom du Groupe des 77 et la Chine, et adopté par 174 voix pour, 2 voix contre (États-Unis et Israël) et zéro abstention, l’Assemblée générale, craignant que la crise actuelle de la COVID-19 ne risque de réduire à néant des décennies de progrès en matière de développement social, l’Assemblée générale exhorterait les États Membres à renforcer leurs politiques sociales, en tenant particulièrement compte des besoins précis des groupes sociaux défavorisés et marginalisés.

Elle exhorterait aussi les gouvernements à mettre au point, en coopération avec les entités compétentes, des systèmes nationaux appropriés de protection sociale, assortis de socles de protection.

L’Assemblée générale exhorterait également les États Membres à réagir face aux taux élevés du chômage et du sous-emploi des jeunes ainsi qu’au nombre important de jeunes qui occupent des emplois précaires ou dans l’économie parallèle ou qui sont déscolarisés et sans emploi ni formation, en élaborant et en appliquant des politiques locales et nationales en faveur de l’emploi des jeunes.

Elle exhorterait par ailleurs les États Membres à promouvoir et à respecter le droit des femmes et des filles à l’éducation tout au long de leur vie et à tous les niveaux, en particulier pour les plus marginalisées d’entre elles.

Déclaration d’ordre général et explication de vote

Les États-Unis ont déploré que le projet porte sur des questions qui ne sont pas clairement liées au développement social.  La délégation a fait part de sa préoccupation que ce texte appelle de façon inappropriée à des institutions financières internationales et d’autres organisations non onusiennes à prendre des mesures qui dépasseraient ce que cet organe devrait accomplir.  Les résolutions doivent respecter les mandats indépendants d’autres processus et institutions, y compris les négociations commerciales, a-t-elle souligné.  L’ONU doit respecter le mandat et les processus des autres institutions, et ne doit pas s’immiscer dans les prises de décisions, y compris au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

La délégation s’est ensuite préoccupée de l’emploi du terme « équitable » qui peut donner lieu à une interprétation subjective et involontaire de l’équité et donner lieu à des pratiques discriminatoires.  S’agissant des références à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) aux paragraphes 29 et 65, les États-Unis ont signifié leur retrait de l’OMS qui entrera en vigueur en juillet prochain.  En outre, la résolution a mal qualifié la substance de résolutions non contraignantes adoptées par l’OMS en tant qu’accord.  Pour ces raisons et d’autres, nous appelons à un vote et nous nous prononcerons contre ce texte.

Décision sur le projet de résolution L.46

Par le projet de résolution intitulé « Aide aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés d’Afrique » (A/C.3/75/L.46), présenté par l’Égypte, au nom du Groupe des États d’Afrique, et adopté par consensus, l’Assemblée générale se féliciterait des résultats importants des six réunions consultatives continentales organisées sous le thème de l’Union africaine de 2019, « Année des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées en Afrique: vers des solutions durables au déplacement forcé en Afrique ».

Elle noterait avec une grande inquiétude que, malgré l’action entreprise à ce jour par l’Organisation des Nations Unies, l’Union africaine et d’autres, la situation des réfugiés et des déplacés demeure précaire en Afrique et que le nombre de ces personnes a augmenté dans des proportions considérables.

Elle exhorterait la communauté internationale dans son ensemble à exécuter le pacte mondial sur les réfugiés de sorte à réaliser de front ses quatre objectifs en appliquant le principe du partage des charges et des responsabilités.

De plus, elle demanderait à la communauté internationale de prendre des mesures concrètes pour assurer aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés la protection et l’aide dont ils ont besoin et de contribuer généreusement aux projets et aux programmes visant à soulager leur détresse, à trouver des solutions durables et à apporter un soutien aux communautés d’accueil locales vulnérables.

Elle réaffirmerait que c’est aux pays d’accueil qu’il incombe au premier chef de préserver le caractère civil et humanitaire de l’asile et demanderait aux États de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer le respect des principes applicables à la protection des réfugiés et, en particulier, pour veiller à ce que le caractère civil et humanitaire des camps de réfugiés ne soit pas compromis par la présence ou les activités d’éléments armés.

L’Assemblée générale condamnerait tous les actes qui risquent de porter atteinte à la sécurité personnelle et au bien-être des réfugiés et des demandeurs d’asile et demanderait aux pays d’accueil de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire respecter les principes applicables à la protection des réfugiés, notamment celui qui veut que l’on traite les demandeurs d’asile avec humanité.

En outre, l’Assemblée générale demanderait instamment aux pays d’origine et d’asile de créer des conditions propices au rapatriement librement consenti et estimerait que l’intégration sur place et la réinstallation dans un pays tiers sont également des solutions viables pour remédier à la situation des réfugiés africains qui ne peuvent retourner dans leur pays d’origine en raison de la situation qui y règne.

Elle se dirait vivement préoccupée par l’insuffisance chronique du financement de l’aide humanitaire aux réfugiés et aux déplacés en Afrique.

Elle demanderait instamment à la communauté internationale de continuer à financer généreusement les programmes mis en œuvre par le Haut-Commissariat et d’autres organisations humanitaires compétentes en faveur des réfugiés et de faire en sorte que ce continent reçoive une part juste et équitable des ressources destinées aux réfugiés.

L’Assemblée générale engagerait par ailleurs les États d’Afrique à concevoir, en étroite collaboration avec les organisations s’occupant d’action humanitaire ou de développement, des stratégies pluriannuelles en faveur des réfugiés et des déplacés, qui tiennent compte de la dimension sous-régionale de nombreuses crises entraînant des déplacements forcés

Déclarations d’ordre général et explications de position

Lors de la présentation du projet de résolution, l’Égypte, s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a indiqué que le nombre des réfugiés et des personnes déplacées n’a cessé d’augmenter en Afrique, passant de 26,8 millions en 2018 à 33,4 millions à l’heure actuelle, et que le continent accueille à lui seul plus d’un tiers des déplacés de force dans le monde.  Face à ce problème d’ampleur, l’objectif principal de la communauté internationale doit être de fournir une assistance aux personnes concernées et une aide aux pays hôtes.  Pour cela, il importe de réduire les flux de réfugiés et de personnes déplacées en Afrique, a poursuivi la délégation avant d’évoquer la situation critique au Soudan du Sud et dans le bassin du lac Tchad.  En conclusion, elle a précisé que la décision de mise à jour technique du texte ne doit pas être considérée comme un précédent.

Suite à l’adoption du texte, la Hongrie a estimé que la communauté internationale a la responsabilité d’aider les réfugiés et les personnes déplacées et de faire en sorte que leur déplacement ne soit que temporaire.  Elle s’est dissociée du paragraphe 4 du texte qui fait référence au pacte mondial sur les réfugiés, rappelant que son pays ne s’y est pas rallié et ne l’applique donc pas.  La délégation a indiqué que la Hongrie affecte son assistance directement aux communautés touchées.  Elle s’est ainsi portée au secours de 23 pays d’Afrique subsaharienne et d’Asie, permettant à des personnes déplacées de rentrer chez elles et de reconstruire leur vie.  La Hongrie a fortement augmenté son aide publique au développement ces dernières années et a récemment adopté une stratégie visant à renforcer son rôle dans le développement de l’Afrique.

Les États-Unis se sont déclarés préoccupés par le nombre croissant des personnes déplacées sur le continent africain, observant que la pandémie n’a fait qu’exacerber les fragilités et les besoins de ces populations.  La délégation continue de penser qu’il faut faire davantage au sein des Nations Unies et au niveau mondial.  La résolution adoptée est un effort concret dans ce sens, a-t-elle estimé, encourageant les États à soutenir les initiatives du Secrétaire général et du groupe de haut niveau sur les déplacés afin d’attirer l’attention sur ce phénomène.  De plus, a-t-elle ajouté, les États devraient engager des poursuites lorsque des crimes sont commis contre le personnel humanitaire.  Enfin, elle a renvoyé à sa déclaration du 13 novembre et rappelé que les résolutions de l’Assemblée générale n’ont pas de caractère contraignant.

Décision sur le projet de résolution L.44

Aux termes du projet de résolution intitulé « Rapport du Conseil des droits de l’homme  » (A/C.3/75/L.44), présenté par le Cameroun, au nom du Groupe des États d’Afrique, et adopté par 115 voix pour, 3 voix contre (Bélarus, Israël et Myanmar) et 60 abstentions, l’Assemblée générale prendrait note du rapport du Conseil des droits de l’homme, de son additif, et des recommandations qui y figurent.

Déclarations d’ordre général et explications de vote

Israël a demandé la mise aux voix du projet de résolution, expliquant qu’il a des réserves importantes sur le CDH et sa capacité à évaluer de façon objective ses recommandations.  Le CDH a prouvé à de nombreuses reprises qu’il n’est pas le plus à même de prendre des décisions, car il n’est ni impartial, ni non sélectif.  La délégation a également fait observer que certains de pays qui se rendent coupables de violation des droits de l’homme n’ont jamais fait l’objet d’une résolution.  Israël votera contre ce texte.

L’Égypte a constaté des attaques injustifiées à l’encontre de certaines résolutions portant sur les droits sociaux, économiques et culturelles, plus particulièrement durant la pandémie, alertant que cela sape l’efficacité et la crédibilité du CDH. 

En outre, l’Égypte s’est dissociée complétement de la résolution du CDH consacré à la « contribution du CDH à la prévention des violations des droits de l’homme », estimant qu’elle outrepasse le mandat du CDH et qu’elle fait peser un fardeau supplémentaire sur le budget ordinaire.  Il a déploré les tentatives néfastes visant à flouter les limites entre certains organes de l’ONU qui existent pour de bonnes raisons.  Le CDH est un organe subsidiaire de l’Assemblée générale et c’est à elle que doivent être transmis ces rapports, pas à un autre organe

L’Allemagne, au nom de l’Union européenne (UE), a déclaré avoir des préoccupations au sujet de ce projet de résolution qui se fonde sur des questions de procédure, estimant inutile, pour la Commission de prendre note de façon générique des résolutions du CDH.  En demandant à la Commission de prendre note de l’ensemble du rapport du CDH, cette résolution fait fi des accords visant à renvoyer le rapport à la plénière.  Par conséquent, la Troisième Commission ne devrait qu’examiner que les recommandations contenues dans le rapport.  L’UE s’abstiendra de voter sur cette résolution.

Le Myanmar a déclaré voter contre cette résolution.  La situation des droits de l’homme au Myanmar tel que présenté dans la résolution du CDH se fonde sur des informations fausses, a-t-il déclaré.  Ces incidences seraient de plus financées par le budget ordinaire, à un moment où l’ONU a besoin de financements.  Il a appelé à s’en tenir à l’impartialité et à éviter la pratique des deux poids, deux mesures.

La Fédération de Russie a estimé que certains États oublient que le CDH est un organe subsidiaire de l’Assemblée générale, qui doit à cet égard faire rapport à la Troisième Commission.  L’initiative de cette résolution est donc plus pertinente que jamais.

Elle a décrié la résolution du CDH portant sur la « Contribution du Conseil aux droits de l’homme pour la prévention des violations des droits de l’homme », estimant qu’elle représente une violation du mécanisme de rapport statutaire des organes de l’ONU.  « Nous considérons cette résolution, ainsi que les résolutions 44/14, 44/23 et 45/28, comme une autre tentative d’établir un canal d’interaction entre le CDH et le Conseil de sécurité en violation de tous les règles et statuts », a-t-elle dit. 

Le Venezuela va voter pour la résolution, car le CDH est important dans le contexte actuel de la pandémie.  Le représentant s’est dit convaincu que le Conseil traite de sujets critiques même s’il y a toujours le risque de politisation.  Il a appelé le CDH à se pencher sur la question des mesures coercitives, avant d’insister sur la nécessité d’un dialogue transparent.  La délégation se dissocie en revanche des mécanismes qui sont imposés sans la résolution relative au Venezuela.  Nous nous opposerons toujours aux mesures isolationnistes, a-t-elle déclaré. 

Prenant la parole après l’adoption du projet de résolution, le Burundi a déclaré que tout progrès en matière de droits de l’homme doit passer par le dialogue, la coopération, ainsi que par l’Examen périodique universel.  On ne le dira jamais assez, la politisation et les doubles standards sont contreproductifs en ce qui concerne les droits de l’homme.  La délégation s’est dissociée de tous les passages de la résolution concernant le Burundi, au motif que celle-ci ne tient pas compte des positions du Gouvernement burundais. 

Le Liechtenstein, au nom de sept États Membres, a indiqué que sur la base des accords passés, c’est à la plénière et non à la Troisième Commission de se prononcer sur le rapport du CDH.  La délégation a exprimé sa déception de voir ce projet de résolution qui fait fi de l’accord issu de la résolution 65/281.

Les États-Unis ont estimé que cette résolution n’est pas nécessaire du point de vue des procédures.  Ils ont aussi estimé que l’accent mis sur Israël est disproportionné. 

La République islamique d’Iran a regretté que certains pays insistent à appliquer des principes de confrontation pour arriver à des résultats politiques étroits.  Elle s’est dissociée de certains chapitres relatifs à la situation des droits de l’homme dans son pays, précisant par ailleurs s’être abstenue de voter.

La Chine a voté en faveur du projet de résolution.  Elle a ensuite relevé qu’avec la résolution 45/31, le Conseil des droits de l’homme a modifié unilatéralement le mandat conféré par l’Assemblée générale au CDH.  Il s’agit d’établir des liens directs entre le CDH et le Conseil de sécurité.  Lors des consultations sur la résolution 45/31, nous avons proposé de nombreux amendements qui n’ont pas été pris en compte.  Nous n’appuyons pas la résolution 45/31 du CDH.

La République arabe syrienne a rappelé sa position de principe concernant la politisation des questions des droits de l’homme.  Elle s’est opposée au texte qui renforce, selon elle, une approche de confrontation et renforce la sélectivité.  Les décisions du CDH sont biaisées, notamment en ce qui concerne la situation des droits de l’homme en Syrie.  La délégation s’est abstenue.

Décision sur le projet de résolution L.20/Rev.1

Selon les termes du projet de résolution « Droits des peuples autochtones » (A/C.3/75/L.20/Rev.1), présenté par la Bolivie, s’exprimant également au nom de l’Équateur, et adopté par consensus, l’Assemblée générale exhorterait les gouvernements et les organismes des Nations Unies, agissant en consultation et en coopération avec les peuples autochtones à continuer de prendre, là où elles s’imposent, des mesures appropriées au niveau national, y compris des mesures législatives et administratives et de politique générale, pour atteindre les objectifs définis dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. 

Elle demanderait notamment aux États Membres d’assurer une protection des peuples autochtones aux personnes les plutouchés par la pandémie de COVID-19, notamment aux peuples autochtones, de prévenir toutes les formes de discrimination, en particulier pour ce qui est de l’accès rapide, universel, inclusif, équitable et non discriminatoire à des soins et services de santé sûrs, de qualité, efficaces et abordables ainsi qu’à des fournitures et équipements médicaux, y  compris des diagnostics, des traitements, des médicaments et des vaccins, en diffusant des informations exactes, claires et fondées sur des preuves et des données scientifiques, y compris dans les langues autochtones, si nécessaire.

Elle inviterait en outre les États Membres à mettre en place une réponse globale à la pandémie de COVID-19 et à collaborer avec les populations autochtones et les autres parties prenantes concernées pour donner à chacun les moyens d’améliorer et de protéger sa santé.

De plus, elle réaffirmerait que les peuples autochtones ont le droit d’utiliser leur pharmacopée traditionnelle et de conserver leurs pratiques médicales dans le cadre de la lutte contre la pandémie de COVID-19 et ses conséquences.

Par ailleurs, l’Assemblée générale encouragerait les sociétés transnationales et autres entreprises à respecter les droits fondamentaux, y compris les droits des enfants autochtones, et à bannir de leurs activités le travail forcé et les pires formes de travail des enfants.

Par ce texte, l’Assemblée générale déciderait enfin que sa présidence organisera, en 2022, une conférence de haut niveau pour marquer le lancement de la Décennie internationale des langues autochtones, et la prie de soutenir les initiatives pouvant contribuer au succès de la Décennie internationale des langues autochtones.

Déclarations d’ordre général et explications de position

Lors de la présentation du texte, la Bolivie, qui s’exprimait également en tant que cofacilitateur conjointement avec l’Équateur, a signalé que la pandémie de COVID-19 n’a épargné aucune population, les peuples autochtones, qui représentent 6% de la population mondiale, se trouvant parmi les plus touchés.  Ces derniers risquent en outre de se retrouver sans défense face à l’intensification des violations flagrantes de leurs droits, y compris qu’ils sont en butte à la pandémie.  La délégation a appelé à reconnaître dans la lutte contre la COVID-19, les différences culturelles, économiques et sociales de tous les êtres humains. 

Suite à l’adoption du texte, le Royaume-Uni a souligné que l’égalité et l’universalité sont les principes sous-jacents des droits et a indiqué qu’il ne pouvait accepter l’application de droits supplémentaires outre le droit à l’autodétermination.  C’est une position établie de longue date par son pays.

La Libye a émis une réserve au paragraphe 9 du préambule qui renvoie au Pacte mondial sur les migrations, soulignant que les États ont le droit souverain de déterminer leur politique nationale en la matière. 

Les États-Unis qui se sont ralliés au consensus, ont salué les cofacilitateurs pour avoir pris l’initiative de renforcer le texte en vue de refléter les effets disproportionnés de la pandémie sur les peuples autochtones, en particulier les peuples appartenant à d’autres groupes minoritaires.  La délégation se félicite du paragraphe 31 du dispositif qui met l’accent sur l’élimination du travail forcé.  La délégation a souligné que ce document n’est pas juridiquement contraignant.  Elle a également appelé à l’élimination des ambiguïtés autour de l’utilisation des services de santé pour les femmes.  Trop souvent, certaines agences des Nations Unies utilisent ce terme pour promouvoir l’avortement, a-t-elle affirmé.  Pour finir, elle a renvoyé la Commission à sa déclaration générale du 13 novembre.

Le Canada, coauteur de ce projet, s’est félicité du fait que cette résolution mette l’accent sur l’importance de travailler en partenariat avec les peuples autochtones afin d’atténuer les effets disproportionnés de la pandémie sur leur santé et leur bien-être.

La Bulgarie, qui s’exprimait au nom d’un groupe de pays, a indiqué qu’elle ne reconnaît pas de droits collectifs à quelque groupe que ce soit, défini par une communauté d’origine, de culture, de langue ou de croyance.  Nous nous inscrivons dans la tradition politique et juridique des droits de l’homme, qui se fonde sur des droits individuels et s’oppose à toute forme de discrimination, quel qu’en soit le fondement.  Nous ne pouvons donc souscrire aux références faites aux droits collectifs en faveur des populations autochtones qui figurent dans cette résolution, a-t-elle indiqué, une formulation se référant aux droits des personnes appartenant à des populations autochtones serait préférable. 

Le Nigéria a déclaré ne pas se rallier au consensus en raison de sa position de longue date sur le fait que tous les citoyens de la République du Nigéria sont des populations autochtones.  Quelles que soient son appartenance ethnique, l’orientation sexuelle ou d’autres critères, chaque citoyen nigérian est considéré comme natif du pays. 

La Hongrie a pris la parole pour réaffirmer son engament profond et de long terme à la protection et promotion des peuples autochtones.  Elle s’est dissociée du paragraphe 9 du préambule qui fait référence au Pacte mondial sur les migrations rappelant que la Hongrie s’est prononcée contre ce Pacte. 

Présentation du projet de résolution L.51/Rev.1

Selon les termes du projet de résolution « Journée internationale des personnes d’ascendance africaine » (A/C.3/75/L.51/Rev.1), présenté par le Costa Rica et adopté par consensus, l’Assemblée générale déciderait de proclamer le 31 août Journée internationale des personnes d’ascendance africaine, afin de favoriser une plus grande considération et un plus grand respect de la diversité du patrimoine et de la culture des personnes d’ascendance africaine et de leur contribution multiple au développement des sociétés, ainsi que de promouvoir le respect etde protéger leurs droits humains et de leurs libertés fondamentales.

Déclarations d’ordre général après adoption du texte

Le Costa Rica a indiqué qu’il y a 100 ans, la première Convention internationale des peuples noirs du monde s’était tenue à New York et avait adopté la Déclaration des droits des peuples noirs du monde à l’issue des débats menés par Marcus Garvey.  Le 31 août avait ainsi été déclaré Jour des peuples noirs du monde.  Perpétuer cette date est un geste fort alors que l’on est à mi-parcours de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, a-t-il affirmé.

Les États-Unis ont estimé que nul ne devrait se voir refuser la jouissance des libertés fondamentales en raison de sa race ou de son appartenance ethnique.  La délégation a cependant souhaité se désolidariser du paragraphe 5 du préambule qui, selon elle, s’écarte de l’intention du texte en se concentrant sur une déclaration du Conseil des droits de l’homme prenant pour cible la police américaine.  Le 20 juin, a-t-elle rappelé, le Secrétaire d’État Michael Pompeo a condamné cette déclaration et demandé aux régimes autoritaires d’appliquer les mêmes critères exigeants que les États-Unis s’appliquent à eux-mêmes.  La délégation s’est également déclarée préoccupée par la référence faite par le texte au Programme d’action de Durban et par l’intégration d’éléments de langage qui impliquent une approbation de ses contenus.  Enfin, s’agissant de la référence au Programme de développement durable à l’horizon 2030, elle a précisé qu’elle avait fait part de sa préoccupation à cet égard dans sa déclaration du 13 novembre.

Présentation du projet de résolution L.45

Par le projet de résolution intitulé « Le droit du peuple palestinien à l’autodétermination » (A/C.3/75/L.45), présenté par l’Égypte et adopté par 162 voix pour, 5 voix contre (États-Unis, Israël, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie et Nauru) et 10 abstentions (Australie, Cameroun, Guatemala, Honduras, Kiribati, Palaos, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Rwanda, Togo et Tonga), l’Assemblée générale exhorterait tous les États ainsi que les institutions spécialisées et les organismes des Nations Unies à continuer d’apporter soutien et aide au peuple palestinien en vue de la réalisation rapide de son droit à l’autodétermination.

Déclarations d’ordre général et explications de vote

Israël a demandé un vote enregistré.  La résolution sur le droit universel des peuples est consensuelle, a-t-il rappelé.  Nous ne comprenons pas pourquoi une résolution spécifique incluant Israël est nécessaire, a-t-il dit.  Il a également relevé que de nombreuses délégations avaient décrié la politisation de certaines résolutions: pourquoi soutiennent-elles alors celle-ci?  De plus, les dépenses impliquées par ce projet de résolution sont importantes alors que les Nations Unies ont un besoin urgent de financement.

Suite à la mise aux voix, le Canada a déclaré que son vote en faveur du texte est le résultat d’un engagement de longue durée en faveur du droit à l’autodétermination des Palestiniens et des Israéliens, souscrivant au principe de deux États pour deux peuples.  Même s’il n’approuve pas certains éléments du préambule, le Canada appuie cette résolution parce qu’elle se concentre sur certaines questions clefs du conflit israélo-palestinien.  En revanche, la délégation n’appuiera pas de résolution ciblant spécifiquement Israël.  Le Canada s’est par ailleurs félicité de l’annonce, hier, par les autorités palestiniennes de la reprise de coordination avec Israël.

L’État de Palestine a remercié les délégations pour leur appui de principe en faveur du droit à l’autodétermination du peuple palestinien.  L’appui en faveur de cette résolution est la seule option pour tout membre convaincu de la primauté du droit international, du respect des décisions du Conseil de sécurité et des décisions de la Cour international de Justice.  Le droit à l’autodétermination est consacré par la Charte des Nations Unies depuis 70 ans, mais le peuple palestinien en est privé.

Poursuivant, la délégation a affirmé que les pays ont l’obligation morale de ne pas soutenir la politique d’Israël.  La paix est à portée de main, et il ne fait aucun doute que le jour où l’occupation israélienne sera terminée, la paix sera présente.  Un jour, grâce à la solidarité des États nous pourrons être ici en tant qu’État à part entière, a-t-elle dit.

L’Argentine a indiqué que sa décision de reconnaître l’État palestinien découle de la décision des autorités argentines de faciliter la fin du conflit.  Elle a salué l’adoption du projet de résolution.

Présentation du projet de résolution L.22

Aux termes du projet de résolution intitulé « Personnes disparues » (A/C.3/75/L.22), présenté par l’Azerbaïdjan et adopté par consensus, l’Assemblée générale demanderait aux États parties à un conflit armé de prendre toutes les mesures voulues pour empêcher que des personnes ne disparaissent à l’occasion de ce conflit, de faire la lumière sur le sort des personnes portées disparues du fait d’une telle situation et, en cas de disparition, de prendre les mesures qui s’imposent, notamment pour s’assurer que les infractions liées à la disparition de personnes donnent lieu sans attendre à des enquêtes impartiales, effectives et approfondies et à des poursuites pour faire en sorte que leurs auteurs répondent pleinement de leurs actes.

Elle demanderait aux États parties à un conflit armé de prendre dans les meilleurs délais toutes les mesures nécessaires pour établir l’identité des personnes portées disparues à l’occasion de ce conflit et ce qu’il est advenu d’elles et, dans toute la mesure possible, de fournir aux membres de leur famille tous les renseignements dont ils disposent concernant leur sort.

Elle prierait aussi les États d’accorder la plus grande attention au cas des enfants portés disparus à l’occasion de conflits armés et de prendre les mesures appropriées pour les rechercher, les identifier et les réunir avec leur famille.

Elle exhorterait les États à prendre toutes les mesures nécessaires aux niveaux national, régional et international pour s’attaquer, sans aucune distinction préjudiciable, au problème des personnes portées disparues à l’occasion de conflits armés et à apporter l’assistance voulue aux États concernés qui en font la demande.

L’Assemblée générale demanderait, en outre, aux États de prendre les dispositions voulues concernant la situation juridique de ces personnes ainsi que les besoins et l’accompagnement des membres de leur famille, dans des domaines tels que la protection sociale, le soutien psychologique et psychosocial, les questions financières, le droit de la famille et les droits de propriété.

Décision sur deux propositions d’amendement L.52 et L.53

L’Arménie a présenté deux projets d’amendement (A/C.3/75/L.52) et (A/C.3/75/L.53) qui, a-t-elle expliqué, prennent en considération des dernières évolutions, notamment la pandémie de COVID-19 qui a exacerbé les difficultés des pays frappés par des conflits, des crises ou des situations d’urgences humanitaires.  À cet égard, la délégation a estimé important l’appel du Secrétaire général pour un cessez-le-feu mondial pour donner la voie à la diplomatie et à l’accès humanitaire, notamment pour déterminer le sort des personnes disparues.  Toutes ces considérations sont reflétées dans les amendements proposés, a souligné la délégation, invitant à voter en faveur de ces textes.

L’Azerbaïdjan a regretté qu’une délégation ait décidé de présenter des amendements non pertinents.  Tout d’abord, le projet de résolution fait l’objet d’une mise en œuvre technique de la résolution adoptée il y a deux ans.  Nous avons été confrontés à une approche unilatérale méprisant le point de vu des uns et des autres.  Le libellé des propositions d’amendement est flou et n’est pas par conséquent consensuel.  S’agissant de la L.52, elle a avoué ne pas bien comprendre le lien entre l’appel du Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu mondial et le sort des personnes disparues.  Il s’agit purement et simplement d’amendements motivés politiquement et l’Azerbaïdjan votera contre.

La proposition d’amendement L.52 a été rejetée par 18 voix contre, 14 voix pour et 115 abstentions.

La proposition d’amendement L.53 a été rejetée par 22 voix contre, 8 voix pour (Arménie, Belize, Brésil, Chili, États-Unis, Oman, Surinam et Uruguay) et 114 abstentions.

L’Allemagne, au nom de l’Union européenne, a estimé que les amendements proposés auraient dû être discutés pendant les négociations officieuses.  C’est pourquoi, l’UE s’est abstenue.

Prenant à son tour la parole, la Géorgie, qui s’est abstenue également, a insisté sur le caractère technique du projet avec l’objectif de préserver le consensus.

Déclarations d’ordre général et explication de position sur le projet de résolution A/C.3/75/L.22 dans son ensemble

Les États-Unis ont relevé qu’il n’y a pas d’obligations, au titre du droit international, pour les États de limiter l’utilisation par les militaires d’infrastructures civiles.  Le paragraphe 5 du dispositif renvoie, selon eux, à l’exigence générale pour les États de respecter le droit international applicable et ne veut pas dire que le droit international exige des États de réduire au maximum l’utilisation par les militaires de ces infrastructures.  En outre, la délégation ne considère pas que cette résolution crée de nouvelles obligations pour les États qui ne sont pas parties aux protocoles pertinents.

L’Arménie a de nouveau expliqué avoir proposé ces amendements pour refléter les défis liés à la pandémie, laquelle a eu des répercussions profondes pour les civils en situation de conflits armés.  À cet égard, le soutien à l’appel du Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu mondiale est une réaffirmation des engagements des États Membres à assurer un accès sûr et sans entraves du personnel humanitaire et nous paraissait donc essentiel.  Les deux propositions d’amendements s’appuyaient sur des engagements déjà agréés dans le but de renforcer l’engagement collectif à lutter contre ce fléau.  Il est regrettable que le pays qui a facilité les négociations ait voulu politiser cette question, a-t-elle déploré.

Présentation du projet de résolution L.35/Rev.1

Selon les termes du projet de résolution « Les droits de l’homme dans l’administration de la justice » (A/C.3/75/L.35/Rev.1), présenté par l’Autriche et adopté par consensus, l’Assemblée générale lancerait un appel aux gouvernements pour qu’ils inscrivent l’administration efficace de la justice et l’égal accès de chaque personne à la justice dans les efforts qu’ils font pour mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Elle exhorterait les États, compte tenu des priorités nationales, à assurer la pleine et égale participation des femmes, y compris aux institutions de gouvernance et au système judiciaire, et à garantir leur autonomisation et leur accès plein et égal à la justice.

Elle demanderait également aux États de veiller à ce que les personnes handicapées aient un accès effectif à la justice lorsqu’ils mènent des enquêtes, engagent des poursuites et punissent les personnes jugées coupables d’avoir violé les droits humains de ces personnes.

Par ce texte, l’Assemblée générale encouragerait les États à s’attaquer à la question de la surpopulation carcérale, en gardant à l’esprit l’incidence de la COVID-19 sur la santé des personnes privées de liberté. Elle les encouragerait aussi à revoir les politiques pénales qui peuvent contribuer à l’incarcération excessive et à la surpopulation carcérale, en particulier les politiques dites « de tolérance zéro ».

Elle exhorterait également les États à bannir de leurs textes comme dans leur pratique, l’imposition de la peine capitale, de la réclusion à perpétuité sans possibilité de libération, ou de châtiments corporels à tout auteur d’infraction âgé de moins de 18 ans.

Déclarations d’ordre général après adoption

Les États-Unis se sont dit préoccupés par le fait que le texte appelle les États à appliquer des dispositions au titre de traités auxquels ils ne sont pas parties, y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapées et la Convention relative aux droits de l’enfant.  De plus, la délégation rejette l’utilisation faite par le texte des termes surincarcération et surpopulation carcérale dans le contexte des lieux privés de liberté.  Elle se dissocie par conséquent des paragraphes 13, 19, 23 et 41 du dispositif.  Par ailleurs, elle a contesté la référence faite aux principes de nécessité et de proportionnalité, rappelant que de telles considérations ne sont pas reconnues de manière universelle ou internationale.  Le droit international a laissé ces questions à l’appréciation des organes judiciaires et des tribunaux au sein de chaque État, a-t-elle fait valoir.  Elles doivent donc être traitées comme des recommandations plutôt que comme des obligations.  La délégation a également jugé que l’affirmation appelant à créer des mécanismes pour la surveillance des lieux privés de liberté n’est pas conforme aux normes américaines.  Enfin, s’agissant de l’âge de la responsabilité pénale, elle a signalé qu’il est variable dans les différentes juridictions des États-Unis.

Présentation du projet de résolution L.38

Par le projet de résolution intitulé « Le rôle des institutions des ombudsmans et des médiateurs dans la promotion et la protection des droits humains, de la bonne gouvernance et de l’état de droit » (A/C.3/75/L.38), présenté par le Maroc et adopté sans vote, l’Assemblée générale engagerait vivement les États Membres à envisager de mettre en place des institutions des ombudsmans et des médiateurs qui soient indépendantes et autonomes au niveau national et, s’il y a lieu, aux niveau régional et local, conformément aux principes sur la protection et la promotion de l’institution du Médiateur (Principes de Venise).

Elle engagerait également les États Membres à doter les institutions des ombudsmans et des médiateurs du cadre constitutionnel et législatif nécessaire, et à faire en sorte qu’elles bénéficient du soutien et de la protection de l’État, de ressources financières suffisantes aux fins du personnel et des autres besoins de financement, d’un mandat large qui couvre tous les services publics, des pouvoirs voulus pour disposer des outils dont elles ont besoin pour choisir les problèmes à examiner, remédier aux problèmes de mauvaise administration, mener des enquêtes approfondies et en communiquer les résultats.

L’Assemblée générale engagerait, en outre, les États Membres à prendre les mesures voulues pour que les institutions des ombudsmans et des médiateurs bénéficient d’une protection adéquate contre les pressions, les représailles, l’intimidation et les menaces.

Elle inviterait également les États Membres et les institutions régionales et internationales des ombudsmans et des médiateurs à interagir régulièrement, à échanger des informations et à mettre en commun les meilleures pratiques avec le Haut-Commissariat aux droits de l’homme en ce qui concerne toutes les questions pertinentes.

De plus, elle engagerait le Haut-Commissariat à concevoir et à favoriser des activités consacrées aux institutions des ombudsmans et des médiateurs déjà en place, afin de renforcer leur rôle au sein des systèmes nationaux de protection des droits humains.

Présentation du projet de résolution L.42

Aux termes du projet de résolution intitulé « Lutte contre l’intolérance, les stéréotypes négatifs, la stigmatisation, la discrimination, l’incitation à la violence et la violence fondés sur la religion ou la conviction » (A/C.3/75/L.42), présenté par l’Égypte et adopté par consensus, l’Assemblée générale se déclare profondément préoccupée par la persistance de graves stéréotypes malveillants, du profilage négatif et de la stigmatisation visant certaines personnes en raison de leur religion ou de leur conviction.

Condamnerait tout appel à la haine religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence, qu’il soit fait usage pour cela de la presse écrite, des médias audiovisuels ou électroniques ou de tout autre moyen.

Elle demanderait à tous les États de prendre les mesures préconisées par le Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique, en vue de promouvoir un climat de tolérance religieuse, de paix et de respect à l’échelle nationale, notamment d’encourager la création de réseaux collaboratifs visant à favoriser la compréhension mutuelle, à faciliter le dialogue et à susciter une action constructive tendant vers des objectifs communs et l’obtention de résultats concrets.

De plus, elle demanderait à tous les États de créer, dans l’administration publique, un dispositif adapté permettant de déceler et de dissiper les tensions potentielles entre membres de différentes communautés religieuses, et d’encourager la formation des agents de l’État à des stratégies efficaces de communication.

Elle leur demanderait par ailleurs d’encourager les dirigeants à aborder avec les membres de leur communauté les causes de la discrimination, et d’élaborer des stratégies propres à y remédier, de dénoncer l’intolérance et d’adopter des mesures pour incriminer l’incitation à la violence imminente fondée sur la religion ou la conviction.

L’Assemblée générale demanderait également à tous les États de s’efforcer énergiquement de lutter contre le profilage religieux et d’adopter des mesures et des politiques visant à promouvoir le plein respect et la protection des lieux de culte et des sites religieux, des cimetières et des sanctuaires, et de prendre des mesures de protection lorsque ces lieux risquent d’être vandalisés ou détruits.

Explication de position

Intervenant après l’adoption, les États-Unis ont renvoyé à leur déclaration du 13 novembre qui précise des questions traitées par le projet de résolution.

Droits de réponse

L’Azerbaïdjan a regretté les « mesures hostiles » présentées par l’Arménie.  Nous sommes à nouveau témoins d’une tentative de créer une confrontation au sein de cette Commission sur une question qui suppose la solidarité de tous.  La délégation arménienne refuse les points de convergence, et le sort de près de 4 000 citoyens de l’Azerbaïdjan, portés disparus depuis le début du conflit, devrait être reconnu, a-t-il affirmé.

Prenant à son tour la parole, l’Arménie a regretté la politisation de cette question, elle qui, avant l’agression de l’Azerbaïdjan, a toujours proposé la coopération entre les commissions pertinentes des deux pays.  C’est l’Azerbaïdjan qui a systématiquement rejeté une telle coopération en émettant des préconditions, a-t-elle accusé.

Présentation du projet de résolution L.50/Rev.1

Selon les termes du projet de résolution « Appel mondial pour une action concrète en vue de l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée et de l’application intégrale et du suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Durban » (A/C.3/75/L.50/Rev.1), présenté par le Guyana au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et adopté par 124 voix pour, 12 voix contre et 44 abstentions tel qu’oralement amendé, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de prévoir les ressources nécessaires à la pleine exécution des mandats du Groupe de travail intergouvernemental sur l’application effective de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, du Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine, du Groupe d’éminents experts indépendants sur la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Durban et du Comité spécial chargé d’élaborer des normes complémentaires.

Elle prierait aussi le Secrétaire général d’inclure, dans son rapport sur la mise en œuvre de la présente résolution qu’il lui présentera à sa soixante-seizième session, une section consacrée à l’avancée de l’application du paragraphe 18 de sa résolution 68/151 du 18 décembre 2013 concernant la revitalisation du Fonds d’affectation spéciale pour le Programme pour la Décennie de la lutte contre le racisme et la discrimination raciale afin de mener à bien les activités de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine.

Par ce texte, l’Assemblée générale déciderait de tenir une réunion de haut niveau d’une journée consacrée à la célébration du vingtième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, qui aura lieu le deuxième jour du débat général de sa soixante-seizième session, dont le thème sera: « Réparations, justice raciale et égalité pour les personnes d’ascendance africaine ».

Elle déciderait également que la réunion adoptera une déclaration politique brève et concise visant à mobiliser la volonté politique nécessaire aux niveaux national, régional et international en vue de l’application pleine et effective de la Déclaration et du Programme d’action de Durban et de ses processus de suivi.

De même, elle inviterait les États Membres, les entités du système des Nations Unies, les organisations internationales et régionales, la société civile, y compris les organisations non gouvernementales, et d’autres parties prenantes à lancer et à soutenir diverses initiatives à fort retentissement en vue d’accroître effectivement la mobilisation à tous les niveaux pour célébrer le vingtième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban.

L’Assemblée générale prierait en outre le Secrétaire général d’établir un programme de communication pour célébrer comme il sied le vingtième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban.

Incidences budgétaires

La Présidente de la Troisième Commission a indiqué que le projet de résolution avait des incidences sur le budget-programme explicitées dans le document A/C.3/75/L.88.

Déclarations d’ordre général et explications de vote

Lors de la présentation du projet de résolution, le Guyana, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souhaité que le vingtième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban soit l’occasion d’accroître la compréhension par le public du fléau que constituent le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.

La délégation a ensuite indiqué avoir présenté pour examen un amendement oral au texte visant à biffer le paragraphe 19 qui ne reflète pas suffisamment la décision du Conseil des droits de l’homme concernant la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine.

Avant l’adoption du texte, l’Allemagne, parlant au nom de l’Union européenne, a regretté que, malgré les efforts du Guyana et de l’Afrique du Sud, les consultations n’aient pas débouché sur un consensus.  L’adoption sans vote à Genève avait pourtant prouvé que cela était possible, a-t-elle relevé, déplorant que les propositions de l’UE n’aient pas été prises en compte.  L’une d’elle visait à réaffirmer que la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale doit être la base de la lutte contre le racisme étant donné que la communauté internationale n’est pas en mesure de répondre aux formes contemporaines du racisme.  De l’avis de l’UE, un protocole ou un instrument additionnel sur les personnes d’ascendance africaine semble nécessaire.

Pour ce qui est de l’Instance permanente pour les personnes d'ascendance africaine, elle aurait préféré une formulation plus neutre mais considère que la Décennie internationale doit rester la feuille de route des États Membres.  La délégation a estimé, au final, que ce projet de résolution est utile pour mobiliser les différents acteurs à l’édification d’un monde exempt de racisme, de discrimination et de xénophobie.  Mais faute d’un consensus lors des consultations, elle a déclaré ne pas être en mesure de voter pour.

Israël a indiqué avoir demandé un vote sur le texte.  Les 20 ans de la Conférence de Durban devraient être un anniversaire à célébrer, or cette célébration est « douteuse », a-t-il souligné.  Rappelant les circonstances de cette Conférence organisée en 2001, au cours de laquelle « un nombre limité de pays » ont œuvré pour déshumaniser Israël, il a précisé que son pays s’est vu obligé de se retirer de cette enceinte, de même que de la Conférence d’examen en 2009.  Ces actions anti-israéliennes minent la lutte contre le racisme et la discrimination, a dénoncé la délégation, estimant que, depuis la Conférence de Durban, ce débat est devenu une occasion de plus pour s’opposer à son pays.

Les États-Unis ont estimé que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de racisme est un cadre idéal pour l’action.  Réitérant son appui à la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, la délégation s’est déclarée préoccupée par les discours de haine, notamment lorsqu’ils prennent la forme d’une incitation au racisme.  Selon elle, le meilleur antidote n’est pas le châtiment mais une politique de sensibilisation auprès des communautés et la protection de la liberté d’expression en ligne et hors ligne.

Pour la délégation, le projet de résolution ne parle pas vraiment du racisme et se concentre trop sur l’approbation du Programme d’action de Durban.  De plus, il n’évoque pas suffisamment les limitations croissantes à la liberté d’expression.  Elle a également regretté que le texte ne dise rien de l’oppression en Chine, qui a débouché dans le Xinjiang sur la détention d’un million de Ouïghours, soumis à du travail et des stérilisations forcés.

Le Royaume-Uni a dit partager les objectifs des auteurs du texte mais a regretté qu’ils n’aient pas suffisamment dialogué avec les délégations.  Nous aurions préféré une approche plus constructive, a déploré la délégation, indiquant avoir vainement proposé que des efforts soient faits pour rationaliser le texte de Durban, s’agissant notamment des indemnisations, des voies de recours et des programmes de développement socioéconomiques.  Nous avons la possibilité d’orienter le débat et de nous rassembler sur une approche d’ensemble, a-t-elle regretté, espérant que les coauteurs saisiront cette occasion l’année prochaine et prendront en considération la nécessité d’un consensus.

L’Uruguay a voté pour le texte mais se dissocie des paragraphes 9 du préambule et 21 du dispositif tel que présenté avant l’amendement oral.

Droit de réponse

Exerçant son droit de réponse, la Chine a réagi aux « attaques » de la délégation américaine sur la politique chinoise dans le Xinjiang.  Il s’agit d’accusations infondées que nous rejetons, a-t-elle martelé, attirant l’attention sur les actes de répression aux États-Unis.  La délégation s’est ainsi déclarée alarmée par le traitement réservé aux Afro-Américains et s’est félicitée de la résolution du Conseil des droits de l’homme dénonçant la discrimination systémique dans ce pays.  Elle a exhorté les États-Unis à cesser de politiser les droits de la personne et d’exercer des pressions sur d’autres pays.  Avant d’incriminer les autres, regardez-vous dans le miroir, a-t-elle lancé.  Veuillez arrêter d’exploiter cette auguste enceinte qu’est l’ONU et de proférer des mensonges auxquels personne ne croit!

Présentation du projet de résolution L.47

Selon les termes du projet de résolution « Réalisation universelle du droit des peuples à l’autodétermination » (A/C.3/75/L.47), présenté par le Pakistan et adopté par consensus, l’Assemblée générale se déclarerait fermement opposée à tous les actes d’intervention, d’agression ou d’occupation militaires étrangères, qui ont eu pour effet d’empêcher l’exercice du droit des peuples à l’autodétermination et d’autres droits fondamentaux dans certaines régions du monde.

Elle demanderait aux États responsables de tels actes de mettre fin immédiatement à leur intervention et leur occupation militaires dans des pays et territoires étrangers ainsi qu’à tous les actes de répression, de discrimination et d’exploitation et à tous les mauvais traitements infligés aux peuples visés, et en particulier aux méthodes cruelles et inhumaines qu’ils emploieraient contre eux à ces fins.

Déclarations d’ordre général et explication de positions

Avant l’adoption du texte, l’Inde a déclaré être un fervent défenseur du droit fondamental pour les peuples des territoires non autonomes et des colonies de choisir librement leur structure politique.  Cependant, ce principe ne doit pas être exploité pour encourager la sécession et doit être placé dans son contexte historique, a-t-elle estimé.

Suite à l’adoption du projet, l’Espagne a indiqué que le droit à l’autodétermination des peuples soumis à une situation coloniale est une condition sine qua non pour exercer leur droit politique et les droits de la personne.  Cependant, il existe également des cas où la colonisation mine le droit des États à préserver leur territoire, ce qui est contraire à la Charte et aux principes des Nations Unies.  Le droit à l’autodétermination ne doit pas être utilisé pour justifier une situation coloniale, a martelé la délégation.  Elle a indiqué que la situation coloniale de Gibraltar a une incidence sur l’intégrité territoriale de l’Espagne et a appelé à la reprise du dialogue politique entre le Royaume-Uni et son pays pour trouver une solution conforme aux principes des Nations Unies et mettre un terme à cet anachronisme.

Les États-Unis se sont ralliés au consensus tout en constatant que cette résolution comporte de nombreuses références erronées au droit international.  La délégation a, en outre, renvoyé la Commission à sa déclaration du 13 novembre dernier.

L’Argentine a souligné que l’autodétermination s’applique exclusivement lorsqu’il y a un sujet actif titulaire de ce droit, à savoir un peuple soumis à un joug de domination étrangère comme l’exige le paragraphe 1 du dispositif de la résolution 1514.  Le projet de résolution qui vient d’être adopté doit être interprété conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Comité spécial de la décolonisation.

Droits de réponse

Le Royaume Uni a rappelé sa souveraineté sur l’île de Gibraltar et les eaux aux alentours précisant que celui-ci est inclus depuis 1946 sur la liste des territoires non autonomes.

L’Espagne a précisé que la situation coloniale de Gibraltar est définie par le principe de l’intégrité territoriale et non pas le principe de l’autodétermination.  La résolution 2353 de l’Assemblée générale affirme notamment que toute situation coloniale détruisant partiellement ou complètement l’intégrité territoriale ou l’unité nationale d’un pays est incompatible avec les buts et les principes de la Charte des Nations Unies.  Cette même résolution précise que la décolonisation de Gibraltar doit se faire conformément aux principes d’intégrité territoriale.  L’Assemblée générale est très claire, puisqu’elle a nié le droit supposé à l’autodétermination à Gibraltar qui est une colonie qui figure sur la liste des territoires non autonomes.

Présentation du projet de résolution L.36

Par le projet de résolution intitulé « Liberté de religion ou de conviction » (A/C.3/75/L.36), présenté par l’Allemagne, au nom de l’Union européenne, et adopté par consensus, l’Assemblée générale condamnerait énergiquement les atteintes à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction ainsi que toutes les formes d’intolérance, de discrimination et de violence fondées sur la religion ou la conviction.

Elle constaterait avec une profonde inquiétude que le nombre de cas de discrimination, d’intolérance et de violence visant les membres de nombreuses communautés religieuses et autres dans diverses régions du monde augmente et condamnerait énergiquement les actes de violence et de terrorisme qui continuent d’être commis à l’encontre de personnes sous le couvert ou au nom d’une religion ou d’une conviction.

De plus, elle condamnerait énergiquement tout appel à la haine fondée sur la religion ou la conviction qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence, et se déclarerait profondément préoccupée par la persistance d’obstacles à l’exercice du droit à la liberté de religion ou de conviction.

Dans ce contexte, elle demanderait instamment aux États de redoubler d’efforts pour protéger et promouvoir la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction et, à cette fin, de veiller à ce que leurs systèmes constitutionnel et législatif garantissent de manière adéquate et effective la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction de tous sans distinction.

Elle demanderait également aux États d’appliquer toutes les recommandations approuvées issues de l’Examen périodique universel concernant la promotion et la protection de la liberté de religion ou de conviction et de veiller à ce qu’aucune personne se trouvant sur leur territoire et relevant de leur juridiction ne soit privée, en raison de sa religion ou de sa conviction, du droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.

L’Assemblée générale leur demanderait en outre de revoir les modalités d’enregistrement des faits d’état civil pour s’assurer qu’elles ne restreignent pas le droit de chacun de manifester sa religion ou sa conviction; de veiller à ce qu’aucun document officiel ne soit refusé à quiconque au motif de sa religion ou de sa conviction; et de garantir en particulier le droit de toute personne de pratiquer un culte, de tenir des réunions ou de dispenser un enseignement se rapportant à une religion ou une conviction.

Enfin, elle demanderait instamment à tous les gouvernements de coopérer pleinement avec le Rapporteur spécial, de réserver un accueil favorable à ses demandes de visite, de lui fournir tous les renseignements voulus et d’assurer le suivi nécessaire pour lui permettre de s’acquitter efficacement de son mandat.

Présentation du projet de résolution L.37

Aux termes du projet de résolution intitulé « Exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires » (A/C.3/75/L.37), présenté par la Suède, au nom du Groupe des pays nordiques, et adopté par 122 voix pour, zéro voix contre et 56 abstentions, l’Assemblée générale exigerait que tous les États prennent des mesures efficaces pour prévenir, combattre et éliminer ce phénomène sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.

Elle engagerait les gouvernements et inviterait les organisations intergouvernementales et non gouvernementales à accorder une plus grande attention aux travaux des commissions d’enquête nationales sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires afin de garantir que ces commissions contribuent effectivement à l’application du principe de responsabilité et à la lutte contre l’impunité.

L’Assemblée générale demanderait instamment à tous les États de prendre toutes les mesures imposées par le droit international des droits de l’homme et le droit international humanitaire pour prévenir la perte de vies humaines, en cas de détention, d’arrestation, de manifestation publique, de violence au sein de communautés ou entre communautés, de troubles civils, de situation d’urgence ou de conflit armé, et de faire le nécessaire pour que la police, les forces de l’ordre, les forces armées et les autres agents intervenant au nom de l’État ou avec son consentement fassent preuve de retenue.

À cet égard, elle encouragerait les États à mettre à la disposition des membres de leurs forces de l’ordre le matériel de protection et les armes semi-létales adéquats, tout en poursuivant les efforts visant à réglementer la formation et l’emploi d’armes semi-létales, sachant que même les armes à létalité réduite peuvent entraîner la mort ou provoquer des blessures graves.

Elle encouragerait les gouvernements et les organisations intergouvernementales et non gouvernementales à mettre sur pied des programmes de formation visant à former et à éduquer les membres des forces armées et des forces de l’ordre et les agents de l’État, ainsi que le personnel privé intervenant au nom de l’État, aux questions de droit international humanitaire et de droit international des droits de l’homme ayant trait à leurs activités

Enfin elle exhorterait tous les États à coopérer avec le Rapporteur spécial pour lui permettre de s’acquitter efficacement de son mandat, notamment en répondant favorablement et rapidement à ses demandes de visite, sachant que les visites dans les pays sont l’un des outils essentiels à l’exécution de son mandat, et en répondant avec diligence aux communications et autres demandes qu’il leur adresse.

Décisions sur une proposition d’amendement oral

L’Égypte a présenté une proposition d’amendement oral au paragraphe 7 b) du projet de résolution, expliquant que celui-ci vise à obtenir un consensus et assurant qu’il n’y a pas de motivations politiques.  Elle a regretté que les coauteurs du texte aient insisté sur certains groupes de personnes pouvant faire l’objet d’exécutions extrajudiciaires.

L’Allemagne a regretté cette décision, estimant que les modifications de dernières minutes vont à l’encontre du multilatéralisme et des valeurs de l’ONU.  Elle a rappelé que la résolution L.37 ne fait aucune obligation aux États de modifier leurs législations et a insisté sur l’importance de maintenir le paragraphe 7 b).

La Suède, au nom du Groupe des pays nordiques, a déclaré s’opposer à la proposition d’amendement, notant que celle-ci propose de biffer les groupes vulnérables qui risquent d’être soumis à ces violences.  Ce sont des catégories qui risquent d’être assassinés et dont les meurtres risquent de ne pas être poursuivis.  Ce sont les enfants des rues, des personnes LBGTI, des défenseurs des droits humains, les journalises, les victimes de crimes passionnels et de crimes d’honneur qui sont visés par ce paragraphe.  De plus, ces groupes sont inscrits dans cette résolution depuis plus de 10 ans, a-t-elle rappelé.  Cette proposition d’amendement enverrait un message très dangereux qui signifierait qu’ils ne méritent pas de protection particulière.  Nous voterons contre.

Le Royaume-Uni a appuyé le texte proposé par la Suède et ses références aux groupes qui sont plus enclins à être l’objet de ce genre d’exécutions.  Il a exhorté à ne pas accepter ce type d’amendement « hostile ».

Le Canada, au nom d’un groupe d’États, a lui aussi appelé au maintien du paragraphe qui signifie simplement que certains groupes de personnes sont plus vulnérables que d’autres.  Le projet de résolution n’impose pas de changer les législations des États, ni de reconnaître l’homosexualité, a-t-il relevé, et l’adoption de ce projet d’amendement enverrait un message négatif à l’ensemble de ces personnes vulnérables.

L’Albanie a déclaré brièvement qu’elle voterait pour le texte proposé par la Suède et contre l’amendement.

L’Indonésie a estimé que faire référence à des groupes spécifiques dans le projet de résolution laisse à craindre pour le sort de ceux qui ne sont pas cités.  Tous les groupes doivent être protégés équitablement, a souligné la délégation, qui a fait savoir qu’elle appuierait la proposition d’amendement.

Il faut protéger toutes les personnes des exécutions extrajudiciaires, a renchéri la Fédération de Russie, en tant que coauteur de la proposition d’amendement.  Établir une liste ne suffira jamais à décrire toutes les catégories possibles de personnes.  Cette proposition est guidée par une démarche globale pour faire front aux exécutions extrajudiciaires.

La République arabe syrienne a approuvé la proposition d’amendement soulignant que le droit à la vie doit être protégé pour tous.

L’Argentine, au nom d’un groupe de pays, a déclaré que tous les êtres humains naissent égaux en droit, notamment en ce qui concerne le droit à la vie.  Par conséquent, les États doivent protéger toutes les personnes, quel que soit leur genre.  Ne pas mentionner les personnes qui sont exposées à ces situations de violence serait un revers pour elles et leur signifirait que leur existence n’est pas importante. 

Les États-Unis ont jugé important de prendre en compte toutes les personnes marginalisées, notamment les LGBTI.  La délégation votera contre l’amendement.

La proposition d’amendement oral au projet de résolution L.37 a été rejetée par 94 voix contre, 40 voix pour et 21 abstentions.

L’Algérie a indiqué s’être abstenue car la proposition d’amendement oral viendrait à éliminer la référence aux personnes vivant sous occupation étrangère.  Elle a cependant estimé que la mention des personnes vivant sous occupation étrangère, qui constituent une catégorie reconnue par tous les États Membres, ne devrait pas être liée à des notions non agréées.

Le Sénégal a indiqué que les énumérations contenues dans le paragraphe 7 b) ne lui conviennent pas et a appuyé l’argumentaire « plus que pertinent » avancé par la délégation égyptienne. 

Déclaration d’ordre général et explications de vote sur le projet de résolution L.37

Avant la mise aux voix du projet de résolution, le Pakistan a indiqué que la question de l’identité de genre ou de l’identité sexuelle, qui figure au paragraphe 7 b), pose toujours problème pour de nombreuses délégations.  Il s’est opposé à ce que certains États utilisent ce projet de résolution pour imposer leurs valeurs à d’autres.

La Suède a regretté l’appel au vote, demandant à savoir qui en était à l’origine. 

La Fédération de Russie a indiqué que le projet de résolution contient plusieurs phrases qui la préoccupent et qui ne sont pas consensuelles, citant notamment les paragraphes 15 du préambule et 14 du dispositif, qui contiennent des « évaluations positives injustifiées » du travail de la Cour pénale internationale (CPI), ainsi que des références au concept de « responsabilité de protéger » que de nombreux États ne reconnaissent pas.  Elle a également estimé que la CPI n’est pas un outil utile pour lutter contre les crimes les plus graves.  Sur cette base, la délégation s’est dissociée du consensus sur ces paragraphes. 

L’Égypte a catégoriquement rejeté toute tentative d’affaiblir le système des droits humains en imposant des notions pas assez définies et qui vont au-delà des cadres internationaux des droits de l’homme.  Il s’agit, pour elle, d’une atteinte à l’universalité des normes internationales et au respect des normes culturelles de la diversité. 

À l’issue du vote, Cuba, qui a voté en faveur du projet de résolution, s’est dissociée des paragraphes du préambule et du dispositif qui font référence au Statut de Rome et à la CPI. 

La Suisse a salué les améliorations apportées au texte de cette année.

Les Philippines ont exprimé leur soutien à ce projet, nuançant toutefois, au sujet du paragraphe 10, que si elles reconnaissent l’importance des obligations internationales, elles ne le font dépendre de la « primauté » de leur législation nationale.  De même, la délégation s’est dissociée des paragraphes faisant référence à la CPI, rappelant que les Philippines se sont retirées du Statut de Rome en mars 2019. 

Les États-Unis se sont félicités que le texte de cette année fasse référence à la société civile et aux défenseurs des droits de l’homme.  Cependant, la délégation, qui a renvoyé à sa déclaration générale du 13 novembre dernier, se dissocie de certains paragraphes notamment ceux faisant référence à la CPI. 

La Chine a indiqué s’être abstenue car les amendements proposés n’avaient pas été pris en compte.  De plus, le paragraphe 7 b) fait référence aux défenseurs des droits de l’homme, une catégorie qui n’est pas définie par le droit international.  De plus, les paragraphes 5 du préambule et 14 du dispositif font références à la CPI, à laquelle la Chine n’est pas partie.  En outre, le paragraphe 16 du dispositif évoque le secteur des médias qui ne fait pas l’objet d’une définition claire. 

La Trinité-et-Tobago a appuyé le projet de résolution tout en se dissociant du paragraphe 7 b). 

La République islamique d’Iran a indiqué s’être abstenue en raison de la référence à des concepts qui ne font pas l’objet d’un consensus international.

L’Iraq s’est dissocié de toute référence à la CPI.

L’Égypte a repris la parole pour expliquer s’être abstenue.  Les auteurs de la résolution ont choisi d’incorporer des éléments non définis dans une tentative de manipulation politique regrettable, a-t-elle déploré, pour ensuite se dissocier du paragraphe 7 b).

À l’issue de ce point à l’ordre du jour, la France est revenue sur l’incident de la semaine dernière concernant le défaut d’interprétation en français d’une intervention de la Fédération de Russie.  Elle a rappelé que l’interprétation dans l’ensemble des langues officielles doit être garantie « tout au long de nos travaux ».  Le multilinguisme n’est pas un luxe mais une condition essentielle pour le bon déroulement des travaux de la Commission, a-t-elle souligné, appuyée en cela par Djibouti et l’Espagne.

Le Projet de programme de travail de la Troisième Commission pour la soixante-seizième session de l’Assemblée générale (A/C.3/75/L.87) a été adopté par consensus.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Sixième Commission termine les travaux de fond de son « extraordinaire » soixante-quinzième session en adoptant sans vote 20 projets de texte

Soixante-quinzième session,
19e séance – après-midi
AG/J/3631

La Sixième Commission termine les travaux de fond de son « extraordinaire » soixante-quinzième session en adoptant sans vote 20 projets de texte

Au terme de sa soixante-quinzième session, entamée le 6 octobre dernier et rendue « extraordinaire » par les circonstances difficiles imposées par la pandémie de COVID-19, comme l’a reconnu son Président, la Sixième Commission, chargée des questions juridiques, a adopté cet après-midi, sans vote, dans l’esprit de consensus qui prévaut en son sein, 19 projets de résolution et un projet de décision. 

Les quelques délégations qui se sont exprimées n’ont pas fait mystère des nombreux problèmes liés à la pandémie qu’elles ont rencontrés lors de leurs discussions.  La Commission a, en outre, approuvé le programme de travail provisoire de sa prochaine session, qui devrait se tenir du 4 octobre au 18 novembre 2021.  Le Président de la Commission, M. Milenko Skoknic, du Chili, a espéré que le déroulement de la prochaine session sera « plus ou moins normal ».

Après plus de six semaines de débats, et comme il est de coutume, la Commission transmet à l’Assemblée générale une série de textes portant sur des questions aussi variées que les crimes contre l’humanité, l’expulsion des étrangers, le principe de compétence universelle ou bien encore les mesures visant à éliminer le terrorisme international. 

Fait marquant, l’Assemblée générale ayant déjà décidé que la soixante-douzième session de la Commission du droit international (CDI) serait reportée à une date ultérieure pour cause de pandémie, le débat annuel à ce sujet n’a pas eu lieu.  La Sixième Commission recommande donc à l’Assemblée de prendre note des rapports présentés oralement sur les activités de la CDI par le Président désigné et, « une fois de plus », du rapport de sa session précédente.  Soit une « reconduction technique », comme l’a expliqué la Colombie en présentant le projet de résolution sur la CDI (A/C.6/75/L.12).

Dans le projet de résolution intitulé « Responsabilité pénale des fonctionnaires et des experts en mission des Nations Unies » (A/C.6/75/L.9), l’Assemblée générale prierait « instamment » le Secrétaire général de veiller à ce que sa politique de tolérance zéro à l’égard des comportements criminels tels que l’exploitation et les atteintes sexuelles, la fraude et la corruption soit « pleinement appliquée, de manière cohérente et concertée ».

La Commission a ensuite adopté un projet de résolution sur le rapport de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI) sur les travaux de sa cinquante-troisième session (A/C.6/75/L.17), présenté par l’Autriche, par lequel l’Assemblée se féliciterait de l’entrée en vigueur le 12 septembre 2020 de la Convention des Nations Unies sur les accords de règlement internationaux issus de la médiation, dite Convention de Singapour.  Elle saluerait également l’achèvement du Guide juridique sur les instruments de droit uniforme dans le domaine des contrats commerciaux internationaux établi par le secrétariat de la CNUDCI, en coordination avec la Conférence de La Haye de droit international privé et l’Institut international pour l’unification du droit privé.

Dans un autre texte consacré au Programme d’assistance des Nations Unies aux fins de l’enseignement, de l’étude, de la diffusion et d’une compréhension plus large du droit international (A/C.6/75/L.10), l’Assemblée générale approuverait les directives du Secrétaire général visant à renforcer ledit Programme et l’autoriserait à exécuter en 2021 certaines activités qui seront financées au moyen du budget ordinaire.

Dans le projet de résolution intitulé « Crimes contre l’humanité » (A/C.6/75/L.20), introduit par la Géorgie, l’Assemblée prendrait note du projet d’articles sur la prévention et la répression des crimes contre l’humanité présenté par la Commission du droit international (CDI) et relèverait la recommandation de cette dernière d’élaborer une convention sur ledit projet. 

La possibilité de l’élaboration d’une convention est également mentionnée dans le projet de résolution intitulé « Expulsion des étrangers », présenté par le Honduras (A/C.6/75/L.18).  Avec ce texte, l’Assemblée générale prendrait note de la recommandation de la CDI d’élaborer un tel instrument sur la base de son projet d’articles et déciderait d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixante-dix-huitième session cette question afin d’examiner « la forme » que pourraient prendre les articles.

Par le projet de résolution sur l’état des Protocoles additionnels aux Conventions de Genève de 1949 relatifs à la protection des victimes des conflits armés (A/C.6/75/L.11), présenté par la Suède, l’Assemblée se féliciterait de l’acceptation universelle des Conventions de Genève et engagerait tous les États parties qui ne l’ont pas encore fait à envisager d’adhérer dès que possible aux Protocoles additionnels. 

La sixième Commission a ensuite adopté un projet de résolution sur l’examen de mesures propres à renforcer la protection et la sécurité des missions et des représentants diplomatiques et consulaires (A/C.6/75/L.16).  Par ce projet, introduit par le Finlande, l’Assemblée condamnerait « énergiquement » tous les actes de violence visant ces missions et représentants et prierait instamment les États de se conformer strictement aux règles applicables du droit international régissant la protection et l’inviolabilité des locaux de ces missions. 

Aux termes du texte consacré au rapport du Comité spécial de la Charte des Nations Unies et du raffermissement du rôle de l’Organisation (A/C.6/75/L.3), l’Assemblée générale prendrait acte dudit rapport et déciderait que le Comité spécial tiendra sa prochaine session du 16 au 24 février 2021.  S’agissant de l’état de droit aux niveaux national et international (A/C.6/75/L.4), l’Assemblée réaffirmerait qu’il est impératif de faire respecter et de promouvoir l’état de droit au niveau international conformément aux principes consacrés par la Charte des Nations Unies. 

Par le projet de résolution intitulé « Portée et application du principe de compétence universelle » (A/C.6/75/L.13), présenté par le Ghana, l’Assemblée générale, ayant à l’esprit la diversité des points de vue exprimés par les États, notamment « les préoccupations formulées concernant l’application abusive ou impropre du principe de compétence universelle », déciderait que la Sixième Commission continuerait d’examiner ce point et inscrirait cette question à l’ordre du jour provisoire de sa prochaine session. 

En ce qui concerne la responsabilité des organisations internationales (A/C.6/75/L.19), l’Assemblée générale, par un texte défendu par le Brésil, prendrait note « une nouvelle fois » des articles de la CDI sur le sujet et les recommanderait à l’attention des gouvernements et des organisations internationales, « sans que cela préjuge de leur adoption éventuelle ou de toute autre mesure appropriée qui pourrait être prise ». 

Avec le texte sur le renforcement et la promotion du régime conventionnel international (A/C.6/75/L.15), introduit par Singapour, l’Assemblée générale réaffirmerait l’importance d’enregistrer et de publier les traités et de les rendre accessibles et soulignerait que le règlement destiné à mettre en application l’Article 102 de la Charte sur ce sujet doit être « utile et adapté aux États Membres ».  L’Assemblée engagerait en outre le Secrétaire général à mettre au point un système d’enregistrement des traités en ligne afin de faciliter le dépôt aux fins de leur enregistrement, en complément des moyens existants, à savoir la forme électronique ou le support papier.

Dans son projet de résolution sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international (A/C.6/75/L.14), présenté par le Canada, l’Assemblée se déclarerait gravement préoccupée par la « menace terrible et grandissante » que représentent les combattants terroristes étrangers et appellerait les États à s’attaquer à ce problème.  Elle réaffirmerait en outre que les mesures prises par les États pour lutter contre le terrorisme doivent respecter les principes de la Charte et le droit international.

La Commission a ensuite adopté le projet de résolution relatif au rapport du Comité des relations avec le pays hôte (A/C.6/75/L.2).  L’Assemblée générale y ferait siennes les recommandations et conclusions du Comité et prendrait « au sérieux » le nombre croissant des inquiétudes exprimées par les missions permanentes en ce qui concerne l’exercice normal de leurs fonctions.  Elle prierait le pays hôte de lever toutes les restrictions aux déplacements qu’il continue d’imposer au personnel de certaines missions et aux fonctionnaires du Secrétariat ayant la nationalité de certains pays, notamment les restrictions aux déplacements « plus rigoureuses » imposées aux représentants permanents et aux représentants en visite de deux missions.  L’Assemblée attendrait enfin du pays hôte qu’il délivre rapidement des visas d’entrée aux représentants des États Membres et aux membres du Secrétariat, conformément à l’Accord de Siège. 

De plus, la Commission a adopté des projets de résolution par lesquels l’Assemblée générale octroierait le statut d’observateur à la Station d’accueil de l’initiative des petits États insulaires en développement (SIDS DOCK) (A/C.6/75/L.5), à l’Institut de coopération économique régionale pour l’Asie centrale (A/C.6/75/L.6), à l’Organisation asiatique de coopération forestière (A/C.6/75/L.7) et à l’Alliance mondiale des terres arides (A/C.6/75/L.8).

Elle a par ailleurs décidé de renvoyer l’examen du point sur la protection des personnes en cas de catastrophe à sa prochaine session.  Elle a également décidé de reporter sa décision concernant l’octroi du statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale à huit organisations intergouvernementales: Conseil de coopération des États de langue turcique; Union économique eurasiatique; Communauté des démocraties; secrétariat de la Convention de Ramsar sur les zones humides; Fonds pour l’environnement mondial; Organisation internationale des employeurs; Confédération syndicale internationale; et Forum de Boao pour l’Asie.

En fin de séance, la Commission a adopté, au titre de la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale et sous forme de projet de décision (A/C.6/75/L.21), le programme de travail provisoire de sa soixante-seizième session.

DÉCISIONS CONCERNANT LES PROJETS DE RÉSOLUTION

Explications de position

Crimes contre l’humanité (A/C.6/75/L.20)

Le Mexique, au nom d’un groupe de pays, a déploré que le texte ne soit qu’une « reconduction technique », alors que des propositions avaient été faites.  Le texte actuel donne l’impression que la Commission du droit international (CDI) n’a pas discuté dans le fond de la question du crime contre l’humanité, ce qui est faux.  Il a mis en garde contre le risque de débattre éternellement du sujet, alors qu’il serait possible de parvenir à un résultat sur la base des recommandations de la CDI. 

État des Protocoles additionnels aux Conventions de Genève de 1949 relatifs à la protection des victimes des conflits armés (A/C.6/75/L.11)

Les Philippines ont refusé d’adhérer au consensus sur toute référence à la Cour pénale internationale (CPI) et au Statut de Rome, dont elles se sont retirées en 2019.  Elles ont dénoncé la politisation des droits de l’homme.

L’état de droit aux niveaux national et international (A/C.6/75/L.4)

La République arabe syrienne a tenu à se dissocier de la mention faite, dans le rapport du Secrétaire général sur l’état de droit, du Mécanisme international, impartial et indépendant chargé de faciliter les enquêtes sur les violations les plus graves du droit international commises en République arabe syrienne depuis mars 2011.  La Syrie nourrit en effet des graves doutes sur la licéité de ce mécanisme, a dit la délégation.

Renforcement et promotion du régime conventionnel international (A/C.6/75/L.15)

La délégation de l’Espagne a rappelé que son pays a fait, lors des négociations, une proposition permettant d’améliorer les délais d’enregistrement des traités, en ouvrant la possibilité de se servir de traductions faites à titre gracieux dans l’une des six langues officielles de l’ONU.  Il n’y a pas eu de consensus sur cette proposition, qui aurait pourtant permis de fortifier le multilinguisme, a-t-elle constaté.  La raison qui a fait échouer cette proposition est la préférence donnée à une autre hypothèse, celle de demander davantage de ressources pour ces enregistrements.  L’Espagne continuera de faire des propositions sur le fondement des « forces » de l’ONU, dont fait partie le multilinguisme.

La délégation de l’Égypte a expliqué s’être ralliée au consensus, en dépit du manque d’ouverture dont ont fait preuve les coauteurs du projet de résolution.  L’Égypte avait fait des propositions, mais ces dernières ont été rejetées, a-t-elle déploré, avant de s’interroger sur le manque « d’objectivité » des coauteurs face à des propositions qui ne cherchaient qu’à défendre l’état de droit, un des objectifs de la Sixième Commission.

À son tour, la Turquie a regretté que la délégation auteur du projet n’ait pas fait preuve d’ouverture et se soit montrée « accusatoire » sans être objective et constructive.

Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale (A/C.6/75/L.21)

L’Australie a jugé que cette session a montré à quel point il était possible d’être « efficace », en limitant le temps consacré aux débats.  La délégation encourage la Commission et son Bureau à poursuivre sur cette voie.  Elle a également jugé important que les délégations mettent à disposition leurs déclarations écrites par voie électronique, de manière à ce que la pratique des États soit mieux documentée, et que ces déclarations soient mieux citées et prises en compte, y compris par la Commission du droit international (CDI), qui fait régulièrement référence à ces dernières, a dit la délégation.

Le Mexique a dit son inquiétude après avoir appris que le portail PaperSmart avait été fermé.  Or, ce dernier permettait de documenter la pratique des États et formaliser l’opinio juris.  Il est donc nécessaire que le Secrétariat fasse en sorte que la CDI puisse avoir accès aux déclarations des délégations, a dit la délégation.  Elle a également plaidé en faveur d’une révision des méthodes de travail.  Avec la pandémie, le travail en ligne n’a pas été facile, justifiant une modification du Règlement intérieur de l’Assemblée générale.

La délégation de Cuba a également déploré la disparition du portail PaperSmart.  Elle a souhaité que toute modification des méthodes de travail de la Sixième Commission ou du Règlement intérieur de l’Assemblée générale fasse l’objet de discussions préalables.

La délégation du Canada a souscrit à la déclaration du Mexique s’agissant de la capacité de la Commission à répondre aux défis du XXIe siècle.

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