En cours au Siège de l'ONU

Soixante-quinzième session,
70e séance plénière – matin
AG/12327

Assemblée générale: « les peuples du monde prient d’une voix pour le jour où “la paix, salaam, shalom” règnera enfin en Terre Sainte »

Le Saint-Siège a lancé un message de réconciliation à la réunion d’urgence sur la situation à Gaza et en Israël que l’Assemblée générale a clôturée aujourd’hui, après les plus de 70 orateurs de jeudi dernier.  « Les peuples du monde prient d’une seule voix pour le jour où “la paix, salaam, shalom” régnera enfin en Terre Sainte et le moment est venu pour les hommes d’État de réaliser cette prière. »   Demandée par l’Organisation de la coopération islamique (OCI), le Groupe des États arabes et le Mouvement des pays non alignés, la réunion d’urgence avait été marquée le 21 mai dernier, par l’annonce d’un accord de cessez-le-feu, grâce aux efforts de l’Égypte, du Qatar, de l’ONU et des États-Unis, salués aujourd’hui par tous les 24 derniers intervenants.

Décrivant jeudi dernier, les 11 jours de combats intenses, le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a parlé d’une flambée « dangereuse et horrible d’une violence meurtrière ».  Les bombardements aériens des forces de sécurité israéliennes ont coûté la vie à 208 Palestiniens, dont 60 enfants, et blessé des milliers d’autres, sans compter des dégâts matériels énormes, alors que les tirs de roquettes du Hamas et d’autres groupes militants de Gaza ont tué 12 Israéliens, dont 2 enfants, et fait des centaines de blessés.  

Ces affrontements, a prévenu aujourd’hui le Saint-Siège, ont ouvert « une grande plaie » qu’il sera difficile de guérir si le dialogue entre les parties ne reprend pas.  Le cessez-le-feu, a-t-il estimé, ne peut être considéré que comme « le premier pas » d’un règlement viable du conflit israélo-palestinien.  Les dernières hostilités, a renchéri le Portugal, soulignent que nous ne pouvons nous offrir le luxe de revenir au statu quo ante.  « Tant qu’il aura occupation, il y aura résistance », a averti Oman.  La communauté internationale, a poursuivi le Portugal, doit renouveler son engagement en faveur de la solution des deux États qui réponde aux besoins sécuritaires d’Israël et de la Palestine. 

Dans ce contexte, le Conseil de sécurité, chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales, a été pris à partie, entre autres pour avoir attendu jusqu’au 22 mai pour faire une déclaration à la presse.  L’Organisation de la coopération islamique (OCI) lui a aussi reproché de n’avoir pas été capable de s’opposer « d’une seule voix » aux violations israéliennes, de faire respecter ses propres résolutions et de prendre les mesures nécessaires pour éviter des répercussions désastreuses qui pourraient plonger une région déjà instable dans un cycle de violence.  La communauté internationale, a ajouté l’OCI, doit contribuer à l’ouverture d’une voie politique crédible pour parvenir à une solution globale, juste et durable du conflit israélo-palestinien. 

En attendant, l’appel du Secrétaire général pour que la communauté internationale travaille avec les Nations Unies à l’élaboration d’un ensemble intégré et solide de mesures pour une reconstruction et un relèvement rapides et durables du Territoire palestinien occupé, a été relayé par plusieurs délégations.

L’Assemblée générale a prévu une autre séance publique demain mercredi 26 mai à partir de 15 heures pour se prononcer sur un projet de résolution relatif à la lutte contre l’utilisation des technologies de l’information et des communications à des fins criminelles. 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT – QUESTION DE PALESTINE (SUITE)

Déclarations

Mme MONA JUUL (Norvège) a dit avoir suivi avec une vive inquiétude l’escalade de la violence entre les groupes militants à Gaza et en Israël et a salué l’annonce du cessez-le-feu, la semaine dernière, « avec un énorme soulagement ».  Elle a félicité l’Égypte, le Qatar, l’ONU et les États-Unis pour leurs efforts, estimant qu’il est encourageant de voir que le cessez-le-feu tient toujours.  La représentante a appelé les parties et toutes les autres parties prenantes, à maintenir le calme en Israël et en Palestine.  Avec la Chine et la Tunisie, la Norvège, a-t-elle indiqué, a joué un rôle actif au Conseil de sécurité pendant les hostilités, et elle est heureuse que ce dernier se soit réuni pour convenir d’un communiqué de presse, le 22 mai, avec des messages clairs aux parties et à la communauté internationale.  

La représentante a rappelé les ravages des hostilités parmi la population civile dont les plus de 250 morts, y compris plus de 60 enfants, pendant les 11 jours de combats, sans oublier les dégâts matériels considérables.  Les besoins humanitaires sont à nouveau en forte augmentation, a souligné la représentante qui a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle mobilise sans tarder un financement d’urgence.  Mon pays, a-t-elle conclu, a annoncé, la semaine dernière, l’augmentation de sa contribution de plus de 12 millions de dollars en 2021.  Des fonds seront déboursés prochainement pour couvrir les besoins urgents à Gaza, a-t-elle indiqué.

Mme NOOR QAMAR SULAIMAN (Brunéi Darussalam) a exprimé sa profonde inquiétude face aux attaques qui ont commencé pendant le mois sacré du Ramadan, par la puissance occupante contre les civils, y compris les femmes et les enfants, aux bombardements à Gaza, ainsi qu’au déplacement forcé des familles palestiniennes.  La communauté internationale, et en particulier le Conseil de sécurité, a la responsabilité particulière d’appeler à la cessation de toute violence et de remplir ses obligations en matière de maintien de la paix internationale.  La représentante a dit soutenir pleinement tous les efforts visant à trouver une paix globale et durable sur la base de la solution des deux États.  Brunéi Darussalam, a-t-elle conclu, réaffirme sa conviction selon laquelle la solution des deux États est la plus viable à long terme et « nous nous joignons » à la communauté internationale pour réitérer nos graves préoccupations concernant tout changement dans le statu quo de Jérusalem.

M. ENRIQUE AUSTRIA MANALO (Philippines) a insisté sur la solution des deux États pour qu’Israël et la Palestine puissent coexister dans la paix et la sécurité dans des frontières sûres et légitimes.  Il s’est félicité des efforts déployés par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), dans des circonstances particulièrement difficiles.  Il a engagé les parties à se concentrer sur le rétablissement de la confiance et à reprendre des négociations. 

Mme IRMA ALEJANDRINA ROSA SUAZO (Honduras) a regretté la dernière escalade de la violence qui a compromis la recherche de la paix au Moyen-Orient.  Le droit à l’autodétermination doit être respecté, tout comme toutes les résolutions pertinentes de l’ONU, a martelé la représentante.  Elle a appelé toutes les parties à maintenir le cessez-le-feu et à s’abstenir de toute action unilatérale de nature à menacer la recherche de la paix.

Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) a salué l’accord d’un cessez-le-feu après 11 jours de confrontation et insisté sur l’importance de garantir l’accès humanitaire, y compris l’ouverture de tous les points de passage vers Gaza, conformément aux principes du droit humanitaire.  Il faut déployer tous les efforts possibles pour que cette tragédie ne se répète pas et pour parvenir à un processus de paix, dans le respect des paramètres agréés au niveau international dont les résolutions du Conseil de sécurité.  La représentante a appelé les parties à s’abstenir de toute initiative unilatérale de nature à compromettre la recherche de la paix.  Aucun effort ne doit être épargné pour parvenir à la réconciliation intra-palestinienne et mettre fin à la division, a-t-elle insisté.   

Elle s’est dite préoccupée par la poursuite de la violence en Israël et en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et par la vague d’arrestations qu’elle entraîne.  Elle a appelé les dirigeants israéliens et palestiniens à s’abstenir de toute action ou rhétorique provocatrice et à prendre position contre la violence.  « Une coexistence pacifique entre Israéliens et Palestiniens n’est possible que si les droits de chacun sont fondés sur le principe d’égalité », a insisté la représentante, avant de souhaiter que la préservation du statu quo historique sur le Haram al-Sharif / Mont du Temple et la coexistence pacifique de tous les résidents de Jérusalem soient garanties, conformément au droit international.

M. JULIO CÉSAR ARRIOLA RAMÍREZ (Paraguay) a déploré l’escalade de la violence à Jérusalem et à Gaza, qui n’a fait qu’aggraver la situation précaire de la population civile.  Non seulement la violence ne contribue en rien à la recherche de la paix au Moyen-Orient, mais elle génère en plus une spirale de haine « insurmontable » qui entrave les énormes efforts déployés pour laisser la place au dialogue.  Tout en encourageant les principaux acteurs internationaux à ne pas renoncer, M. Arriola Ramírez a demandé au Conseil de sécurité de prendre les mesures nécessaires et aux parties de reprendre la voie du dialogue.  Saluant, à son tour, le cessez-le-feu, il a insisté sur l’impératif de fournir l’aide humanitaire voulue et demandé des garanties de sécurité pour le personnel humanitaire dans la région.   Tous les efforts doivent être faits pour soulager la douleur des milliers de familles, par des négociations et le dialogue sur une paix juste et durable, a estimé M. Arriola Ramírez.  Il est donc important que la communauté internationale redouble d’efforts pour reprendre le processus de paix.  

M. NUNO VAULTIER MATHIAS (Portugal) s’est félicité de l’annonce d’un cessez-le-feu et a salué tous les efforts déployés à cet égard, en particulier ceux dirigés par l’Égypte, la Jordanie, l’ONU et d’autres acteurs clefs. Il est désormais essentiel, a-t-il estimé, que toutes les parties respectent et mettent pleinement en œuvre ce cessez-le-feu.  Il a fermement condamné les tirs de roquettes aveugles du Hamas et d’autres groupes militants contre Israël.  Tout en reconnaissant à Israël son droit à la légitime défense, le représentant a rappelé à toutes les parties la nécessité de faire respecter le droit international humanitaire, en particulier en ce qui concerne la protection des civils, et de veiller à ce que les principes de proportionnalité, de distinction et de précaution soient respectés lorsque des opérations militaires sont menées.

Il a appuyé l’appel du Secrétaire général pour que la communauté internationale œuvre avec les Nations Unies à l’élaboration d’un ensemble intégré et solide de mesures pour une reconstruction et un relèvement rapides et durables.  Ce dernier cycle de violence, a-t-il prévenu, confirme que nous ne pouvons nous offrir le luxe de revenir au statu quo ante.  Il est urgent de s’attaquer aux causes profondes de la situation récente et de renouveler notre engagement en faveur d’une solution à deux États qui réponde aux besoins sécuritaires d’Israël et des Palestiniens.  Cela signifie avant tout, a précisé le représentant, qu’il faut mettre fin à toutes les provocations et les incitations à la violence et à la destruction, maintenir et respecter le caractère sacré des lieux saints et arrêter toutes les politiques illégales de construction et d’expansion des colonies, comme les expulsions forcées et les démolitions.

Pour M. ANDREJ DOGAN (Croatie), ce que nous avons vu la semaine dernière au Moyen-Orient est profondément inquiétant.  Consterné par le nombre de victimes, en particulier les enfants, il a condamné les tirs de roquettes aveugles du Hamas et d’autres groupes contre des cibles civiles et a reconnu le droit légitime d’Israël de se défendre.  Le représentant s’est félicité de l’accord de cessez-le-feu négocié par l’Égypte et a dit attendre de toutes les parties qu’elles œuvrent à sa consolidation et à sa pérennisation.  Le cessez-le-feu, a-t-il estimé, devrait contribuer à créer une atmosphère propice à la reprise d’un processus politique « indispensable ».  Le représentant a pleinement appuyé l’appel lancé par le Secrétaire général à la communauté internationale pour qu’elle travaille avec l’ONU à l’élaboration d’un ensemble intégré et solide de mesures pour une reconstruction et un relèvement rapides et durables.  À plus long terme, nous devrions nous concentrer sur la lutte contre les causes profondes du conflit, a-t-il estimé.  Il faut recréer un horizon politique de paix et œuvrer à la relance du processus politique.  Le représentant a soutenu la solution des deux États, fondée sur les paramètres convenus au niveau international et sur le droit international. 

M. GUILLERMO ROQUE FERNANDEZ DE SOTO VALDERRAMA (Colombie) a salué, à son tour, la conclusion d’un cessez-le-feu sous les auspices de l’Égypte.  Il a insisté sur le respect des droits de toutes les populations pour éviter une résurgence de la violence.  Mon pays, a-t-il souligné, a toujours été partisan de la solution des deux États, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il a défendu le droit d’Israël de vivre dans la sécurité et celui du peuple palestinien d’édifier un État indépendant.

M. ION JINGA (Roumanie) a appuyé les efforts déployés par l’Union européenne, les États-Unis et l’ONU pour convaincre les parties au conflit israélo-palestinien de conclure un cessez-le-feu et de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire.  La vie de tous les civils doit être protégée, en vertu du droit humanitaire international, a souligné le représentant, qui a considéré que la fin de la violence doit être l’occasion de se pencher sur les causes profondes du conflit et de privilégier des mesures de rétablissement de la confiance.

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) s’est dit consterné par la dernière recrudescence de la violence au Moyen-Orient, avant d’exprimer le plein soutien de son pays à l’autodétermination du peuple palestinien.  C’est l’incapacité de l’ONU de trouver une solution au conflit qui a conduit à la dégradation de la situation et à une grave crise humanitaire, a tranché le représentant.  Il a appuyé la solution des deux États et a rappelé la promesse du Programme de développement durable à l’horizon 2030 de ne laisser personne de côté.  Les Palestiniens ne doivent pas faire exception, a-t-il martelé, en plaidant pour le dialogue afin de rétablir la paix et la sécurité dans la région.  Il a espéré que ce dernier cessez-le-feu sera le premier pas vers cet objectif.

Mme HELENA NDAPEWA KUZEE (Namibie) a fait part de sa vive préoccupation devant la montée des tensions à Jérusalem-Est, en particulier l’attaque contre les fidèles de la mosquée Al-Aqsa et le déplacement forcé de familles palestiniennes de Sheikh Jarrah.  La force brutale dirigée de manière disproportionnée contre les civils, y compris des femmes et des enfants, a provoqué une grave crise humanitaire et sécuritaire, a déploré la représentante.  Elle s’est jointe aux innombrables voix dans le monde pour dénoncer l’incapacité du Conseil de sécurité à agir rapidement contre les violations flagrantes du droit international et des principes de la Charte des Nations Unies, « par la puissance occupante ».  Il est regrettable sinon déplorable, s’est énervée la représentante, que le Conseil en qui nous avons confié la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales continue d’être paralysé lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre la myriade de résolutions adoptées depuis la Nakba en 1948, lorsque les Palestiniens ont été chassés de leur propre patrie par la création du nouvel État d’Israël.  La seule solution viable, c’est la solution des deux États et à cet égard, la représentante a appelé les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à envisager d’urgence la reconnaissance de l’État de Palestine comme moyen de faire des progrès tangibles vers une solution juste et équitable en vertu de laquelle deux États, Israël et la Palestine, coexisteraient dans la paix et la sécurité.

M. LANG YABOU (Gambie) a demandé la fin de toutes les violences contre les Palestiniens et du blocus de Gaza.  Il a exhorté les deux parties à éviter l’aggravation des tensions et à respecter le cessez-le-feu.  La communauté internationale doit trouver les moyens d’imposer « une trêve permanente », et cela passe par la fin de l’occupation, a martelé le représentant qui a plaidé pour un dialogue « sincère » et le retour des deux parties à la table des négociations.  Il a, à cet égard, insisté sur la solution des deux États et exhorté le Conseil de sécurité à se hisser à la hauteur de la tâche pour faire respecter les droits « inaliénables » du peuple palestinien.

Mme LACHEZARA STOEVA (Bulgarie) a salué, à son tour, la conclusion du cessez-le-feu sous les auspices de l’Égypte et de l’ONU.  La dernière escalade de la violence et le nombre élevé des pertes en vies humaines sont « inacceptables », s’est-elle indignée.  Tout en défendant le droit de légitime défense d’Israël, elle a souligné que ce droit doit s’exercer dans les limites du droit humanitaire.  La représentante a appelé à des négociations directes sur une solution juste et durable du conflit israélo-palestinien.

M. MARIUSZ LEWICKI (Pologne) a repris l’appel du Secrétaire général à toutes les parties au conflit israélo-palestinien pour qu’elles déposent les armes et s’est félicité du cessez-le-feu, en demandant son plein respect.  Consterné par la dernière escalade de la violence, il a dénoncé les tirs de roquettes du Hamas et d’autres groupes contre Israël et reconnu le droit d’Israël de se défendre, dans le respect du principe de proportionnalité.  Le représentant a en effet déploré les nombreuses victimes civiles, en particulier du côté palestinien, et a appelé à la reprise du dialogue entre les deux parties, avec l’appui du Quatuor pour le Moyen-Orient, en vue de relancer le processus de paix.  Pour parvenir à une paix durable, il a conseillé de se pencher sur les causes profondes du conflit, dont l’expansion des activités de colonisation israéliennes et la présence de groupes « terroristes » à Gaza.  Le représentant a fermement soutenu la solution des deux États.

M. DUSHKO UZUNOVSKI (Macédoine du Nord) a pris acte de l’accord de cessez-le-feu conclu la semaine dernière dans l’espoir qu’il sera pleinement respecté.  Il s’est dit profondément préoccupé par cette escalade de la violence, « la plus grave que nous ayons connue à Gaza et en Israël depuis des années », et qui a causé la mort de civils innocents, notamment 66 enfants et 39 femmes, et contraint plus de 52 000 personnes à fuir.  Toutes les parties doivent cesser de prendre pour cible les infrastructures civiles, en particulier les écoles, les hôpitaux et les médias internationaux, a exhorté le représentant.  Nous reconnaissons le droit d’Israël à la légitime défense, mais il doit l’exercer dans le strict respect du droit international humanitaire, a-t-il ajouté. 

Il est de la plus haute importance que toutes les parties respectent le statu quo historique régissant les lieux saints de Jérusalem, a poursuivi le représentant.  Les parties doivent garantir la protection des civils, protéger les journalistes, les organisations de médias, les installations médicales et humanitaires, en particulier les locaux de l’ONU où les civils cherchent refuge.  Le représentant a exhorté toutes les parties à garantir l’accès sans entrave de l’aide humanitaire à ceux qui en ont besoin, en particulier les groupes les plus vulnérables.  Nous appelons également toutes les parties concernées à donner une chance à la paix et à apporter leur plein soutien à tous les efforts de médiation en cours afin d’éviter de nouveaux conflits et d’entamer de véritables négociations en vue de parvenir à une solution politique qui conduira à un avenir pacifique pour les Palestiniens et les Israéliens, a conclu la délégation.

M. PETER MOHAN MAITHRI PIERIS (Sri Lanka) s’est dit profondément préoccupé par la dernière recrudescence de la violence dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est.  Il a fait observer qu’elle a provoqué le plus grand nombre de victimes palestiniennes depuis 2008.  Il a demandé aux deux parties de briser le cycle de ces violences.  Malgré les difficultés actuelles, il faut garder foi dans la paix, a-t-il encouragé, en demandant aux parties prenantes des mesures véritables, comme le cessez-le-feu convenu jeudi dernier.  Il faut, a-t-il préconisé, reprendre la voie du dialogue, au risque de laisser la violence souffler « un vent de radicalisation » dans toute la région.  Ce conflit ne sera résolu, a ajouté le représentant, que par la fin de l’occupation et la réalisation de la solution des deux États.  Aussi est-il urgent de prendre des mesures de rétablissement de la confiance et de réaffirmer l’appui de la communauté internationale à toutes les résolutions de l’ONU reconnaissant le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. 

M. TIJJANI MUHAMMAD BANDE (Nigéria) a exhorté les parties à respecter leurs obligations, au regard du droit international.  Il a réaffirmé l’importance de la solution des deux États et souligné que c’est « l’occupation au mépris du droit international » qui est au cœur du conflit.  Le représentant a jugé vital que l’ONU soit « le fer de lance » de la reprise des négociations sur une paix entre Israéliens et Palestiniens.  La Charte des Nations Unies doit être « le phare » qui guide nos actions pour parvenir à la paix, a conclu le Nigéria avant d’exhorter le Conseil de sécurité à faire respecter ses résolutions.   

Mme CAROLYN ABENA ANIMA OPPONG-NTIRI (Ghana) a félicité le Niger et l’Algérie pour avoir demandé ce débat « urgent », en leur qualité de Président de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) et du Groupe des États arabes.  La représentante a dûment salué la conclusion du cessez-le-feu, sous les auspices de l’Égypte, des États-Unis, du Qatar et de l’ONU.  Elle a appelé le Hamas à cesser ses tirs de roquettes « maintenant que nous cherchons à tracer un chemin vers la paix ».  La représentante a conclu en insistant sur la pertinence de la solution des deux États. 

M. AHMED DAWOOD ALI AL ZADJALI (Oman) a réaffirmé d’emblée le droit à l’autodétermination du peuple palestinien, en soulignant que les territoires où se trouve Israël depuis 1967 sont du point de vue du droit international, « occupés ».  Il a déploré les nombreuses morts de civils palestiniens et israéliens lors des derniers affrontements et s’est indigné du fait que les multiples résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité soient restées lettre morte.  Tant qu’il y a occupation, il y aura résistance, a souligné le représentant, en parlant de la détermination à payer le prix de leurs droits.  Il a appelé à la paix qui ne saurait, a-t-il martelé, venir ni des tueries ni de la sécurité de l’un au détriment de l’autre.  Il a encouragé les deux parties à s’engager en faveur de la paix et à renoncer à la violence, et au Conseil de sécurité, à assumer sa responsabilité et à déployer des efforts tangibles pour avancer vers la solution des deux États.

Le Saint-Siège a suivi avec une grande préoccupation les événements tragiques en Terre Sainte, qui ont entraîné la convocation de la réunion plénière de la semaine dernière et qui se poursuit aujourd’hui, a dit Mgr GABRIELE G. CACCIA.  Il a salué l’annonce du cessez-le-feu y voyant une étape importante pour mettre fin aux hostilités « insensées », même si cela ne peut être considéré que comme un premier pas.  Le seul moyen de parvenir à la solution des deux États tant attendue, c’est le lancement d’un dialogue politique soutenu, authentique et mutuellement respectueux.  Le soutien de la communauté internationale est crucial à cet égard, en particulier celui des parties qui peuvent aider les autorités israéliennes et palestiniennes à parvenir à un accord, y compris sur la question de Jérusalem et d’autres questions relatives au statut final. 

Le rétablissement de la paix, a souligné l’Observateur permanent, exige beaucoup plus de courage que le recours aux armes et la destruction.  Il faut de la patience pour rechercher la vérité et la justice, honorer la mémoire des victimes et ouvrir la voie, « pas à pas », à une espérance partagée plus forte que le désir de vengeance.  Dans ce contexte, les derniers affrontements dans de nombreuses villes israéliennes, et ceux entre Israéliens et Palestiniens en Cisjordanie ouvrent « une grande plaie » dans la coexistence pacifique et la fraternité entre les citoyens, une plaie qu’il sera difficile de guérir si le dialogue entre les parties ne reprend pas.  Mgr Caccia a encouragé les autorités compétentes à utiliser des moyens appropriés et justes pour faire atténuer les tensions.  Face aux besoins humanitaires croissants, il est important que tous les acteurs concernés jouent leur rôle, a également demandé l’Observateur permanent.  Les peuples du monde prient d’une seule voix pour le jour où « la paix, salaam, shalom » régnera enfin en Terre Sainte, a-t-il déclaré estimant que le moment est venu pour les hommes d’État de rendre cela possible.   

M. AGSHIN MEHDIYEV, Observateur permanent de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a considéré que le bilan et la politique d’Israël, « comme en témoignent ses pratiques racistes et coloniales », viennent de s’exacerber.  Il a cité la violence des « colons extrémistes » contre le peuple palestinien, les attaques répétées contre la mosquée Al-Aqsa et les ordres d’expulsion de familles palestiniennes dans les quartiers de Sheikh Jarrah et Silwan.  Ces actes « illégaux », a poursuivi l’Observateur permanent, révèlent la « persistance pernicieuse » d’Israël à violer ses obligations, en vertu du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.

Il a rappelé que le 16 mai dernier, l’OIC a organisé une réunion ministérielle de son Comité exécutif à la demande de l’Arabie saoudite.  Les Ministres des affaires étrangères ont exigé l’arrêt complet et immédiat de « l’assaut militaire israélien » contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza assiégée.  Malgré tous les efforts déployés par la majorité de ses membres, le Conseil de sécurité n’a pas réussi à s’opposer d’une seule voix aux violations israéliennes, à faire respecter ses résolutions et à prendre les mesures nécessaires pour éviter des répercussions désastreuses qui pourraient plonger une région déjà instable dans un cycle de violence, a regretté l’Observateur permanent.  La communauté internationale, a-t-il ajouté, doit s’acquitter de sa responsabilité dans la question palestinienne, agir rapidement pour mettre fin « à la colonisation illégale et au nettoyage ethnique », sauver des vies et garantir justice et responsabilité.  La communauté internationale doit, à ce stade crucial, contribuer à l’ouverture d’une voie politique crédible pour parvenir à une solution globale, juste et durable du conflit israélo-palestinien.

Droit de réponse

La Turquie a rejeté les accusations « absurdes » d’antisémitisme lancées par Israël.  Nous avons toujours été « un refuge » pour les Juifs, y compris pendant l’Holocauste et des communautés juives vivent sur le sol turc dans la paix et la sécurité.  L’antisémitisme, a souligné la Turquie, est un crime contre l’humanité tout comme l’islamophobie.  Critiquer la politique israélienne n’est pas de l’antisémitisme, s’est-elle défendue, voyant dans un tel argument une tactique pour détourner l’attention des crimes de guerre qu’Israël commet contre les Palestiniens.

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