En cours au Siège de l'ONU

Le Comité spécial de la décolonisation adopte une résolution appelant à la reprise des négociations sur la question de la souveraineté sur les Îles Falkland (Malvinas)

AG/COL/3196

Le Comité spécial de la décolonisation adopte une résolution appelant à la reprise des négociations sur la question de la souveraineté sur les Îles Falkland (Malvinas)

18/06/2009
Assemblée généraleAG/COL/3196
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial chargé d’étudier la situation

en ce qui concerne l’application de la Déclaration

sur l’octroi de l’indépendance aux pays

et aux peuples coloniaux

Reprise de session de 2009

9e séance – matin


LE COMITÉ SPÉCIAL DE LA DÉCOLONISATION ADOPTE UNE RÉSOLUTION APPELANT À LA REPRISE DES NÉGOCIATIONS

SUR LA QUESTION DE LA SOUVERAINETÉ SUR LES ÎLES FALKLAND (MALVINAS)


Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, dit « Comité spécial des Vingt-Quatre », a adopté ce matin par consensus un projet de résolution* par lequel l’Assemblée générale prierait les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni de consolider le processus de dialogue et de coopération en cours ou en reprenant leurs négociations afin de trouver, dans les meilleurs délais, une solution pacifique au conflit de souveraineté touchant la question des îles Falkland (Malvinas) conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.


Par ce texte, l’Assemblée déplorerait que, malgré le large appui international en faveur de négociations entre les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni, portant sur tous les aspects relatifs à l’avenir des îles Falkland (Malvinas), l’application des résolutions de l’Assemblée générale sur cette question n’ait pas encore commencé.


De nombreuses délégations ont soutenu le projet de résolution présenté par la Bolivie, le Chili, Cuba, l’Équateur et le Venezuela. 


Le Ministre des affaires étrangères, du commerce international et des cultes de l’Argentine est intervenu pour dénoncer « la procrastination du Comité spécial » par rapport aux îles Falkland (Malvinas), alors que l’Assemblée lui a confié la tâche de mettre fin au colonialisme.  Il a rappelé que ces îles étaient sous la souveraineté ininterrompue de l’Argentine jusqu’en 1833, date de leur occupation par le Royaume-Uni.  La population locale avait alors été expulsée et le pouvoir colonial avait « importé » d’autres habitants, empêchant dans le même temps les populations argentines expulsées de revenir sur le territoire.  Appliquer les principes du droit à l’autodétermination à cette population « importée » représenterait une distorsion de la raison, de la justice, du droit et de l’histoire, a estimé le Ministre. 


Regrettant « les nombreux actes unilatéraux posés par le Royaume-Uni », il a notamment cité des activités illégales de pêche, de recherche et d’exploitation d’hydrocarbures, et dénoncé la présence d’une base militaire britannique dans le territoire.  Il a rappelé que l’Argentine avait immédiatement protesté contre la mise en place « d’une soi-disant Constitution », imposée aux « Malvinas » en novembre 2008.


Le Comité spécial a également entendu deux pétitionnaires au cours de l’examen de la question, dont Dolorès Reynolds, une économiste argentine d’ascendance britannique et résidant à Buenos Aires, qui a indiqué que de nombreux Britanniques arrivés aux Falkland (Malvinas) avaient compris les liens très forts existant entre les îles et le continent latino-américain, et en particulier avec l’Argentine.  Il n’est pas logique qu’un pays comme le Royaume-Uni continue à ignorer tous les appels qui lui sont lancés pour renégocier avec l’Argentine la question de la souveraineté des îles Falkland (Malvinas), a-t-elle déclaré.


De leur côté, deux membres élus de l’Assemblée législative des îles Falkland (Malvinas), Richard Stevens et Janet Robertson, ont exprimé leur désir de voir la situation politique actuelle du territoire demeurer telle qu’elle est.  Ils ont souhaité que les Falkland (Malvinas) restent « un territoire qui jouit d’un stade avancé d’autogouvernance et dispose d’institutions politiques libres. »  S’efforçant de démontrer « l’identité forte et historique de cette nation », ils ont affirmé que « le peuple de ces îles ne pourrait jamais choisir d’être annexé par l’Argentine ou d’y être intégré ».  Mme Janet Robertson a par ailleurs fait remarquer que les résolutions du Comité spécial relatives aux îles Falkland (Malvinas) et à Gibraltar étaient les seules à ne pas faire référence au droit inaliénable à l’autodétermination, mais seulement aux intérêts de la population.


Avant l’adoption du projet de résolution, sans toutefois vouloir se dissocier du consensus, le représentant de Sainte-Lucie a indiqué qu’il aurait préféré que le dernier paragraphe du préambule soit intégré au dispositif.  Ce paragraphe porte sur la nécessité pour les parties de tenir dûment compte des intérêts de la population locale, conformément aux dispositions des résolutions de l’Assemblée générale relatives à la question des îles Falkland (Malvinas).


Outre les représentants cités, ceux des pays suivants ont aussi pris la parole ce matin: Chine, Sierra Leone, Fédération de Russie, République arabe syrienne, Indonésie, Grenade et Tunisie.


Le Comité spécial des Vingt-Quatre reprendra ses travaux demain, vendredi le 19 juin, à 10 heures.  La liste des orateurs n’étant pas épuisée sur la question des îles Falkland (Malvinas), le Comité reprendra notamment l’examen de ce point de son ordre du jour.


*A/AC.109/2009/L.8


QUESTIONS DES ÎLES FALKLAND (MALDIVAS) (A/AC.109/2009/13 et A/AC.109/2009/L.8)


Déclarations


M. RICHARD STEVENS, membre démocratiquement élu de l’Assemblée législative des îles Falkland (Malvinas), a rappelé les arguments avancés par l’Argentine pour réclamer sa souveraineté sur les îles, mais a contesté cette revendication en soulignant que « tous les pays ne peuvent pas demander le retour à leurs frontières d’avant 1833 ».  Pourrait-on, s’est-il interrogé, demander aux États-Unis par exemple de rendre une partie de la Californie au Mexique ou l’Alaska à la Russie?  Le représentant a ensuite indiqué que des centaines de milliers de touristes, arrivés par bateau au cours des dernières années, ont pu voir sur ces îles vivre une société qui a sa propre identité.  Il a donné de nombreux exemples de la particularité de la population locale, de sa variété et de sa forte identité, pour contrer l’accusation de l’Argentine qui prétend que les habitants actuels des îles « sont un peuple itinérant et envoyé par les Britanniques ».


Il a ainsi raconté l’histoire des descendants de plusieurs familles d’habitants des îles au XIXe siècle.  L’une d’entre elle, venue du Devon et arrivée dans les îles en 1864, et elle a aujourd’hui pour descendante une vétérinaire, fonctionnaire au Département de l’agriculture.  Les habitants actuels descendent souvent de marins courageux et endurants qui ont fait naufrage sur les routes maritimes commerciales du XIXe siècle, a-t-il rappelé.  Parmi les habitants actuels, certains importent du pétrole, d’autres sont journalistes ou pilotes, a indiqué le représentant.  Il a aussi expliqué comment fonctionnaient les écoles, les marchés de produits frais, l’hôpital et les pêcheries.


La société des îles Falkland (Malvinas) est donc composée de familles venues de toutes les parties du monde et personne ne les a obligés à s’y installer, a affirmé M Stevens, en soulignant aussi sa stabilité.  Nous avons une identité très forte, a-t-il insisté, car nous connaissons les gens qui ont construit le pays où nous vivons.  Nous souhaitons que ce soient ces personnes qui façonnent notre avenir.  Même les personnes originaires des îles qui vivent à l’étranger publient des écrits dans notre journal local et y expriment leur avis sur la situation actuelle, a-t-il signalé, avant de regretter que l’Argentine nie à la population insulaire le droit d’être un peuple.  Il a aussi avancé l’argument selon lequel les frontières entre le Chili et l’Argentine, en Patagonie, n’ont pas été déterminées avant 1866 et qu’elles ont été fixées ultérieurement sans être ensuite remises en cause.


Mme JANET ROBERTSON, membre de l’Assemblée législative des îles Falkland (Malvinas), s’est dite « découragée » par l’adoption continuelle d’une résolution par le Comité spécial, dont les termes sont contraires aux principes établis par la Charte des Nations Unies.  La tentative effectuée par l’Argentine de forcer une partie à venir négocier pour l’obliger à renoncer à ses droits est inacceptable, a-t-elle estimé.  Elle a en effet jugé cette « manœuvre » contraire à la Charte des Nations Unies qui considère le droit à l’autodétermination comme un droit inaliénable.  Une partie du projet de résolution exprime une inquiétude sur le fait que les deux parties n’ont pas encore avancé sur les négociations.  Mais, a-t-elle expliqué, si le Royaume-Uni ne peut pas négocier, c’est d’abord parce que le droit à l’autodétermination nous est reconnu par sa Constitution.  Elle a cité le Premier Ministre britannique qui, en mars 2009, pendant la tournée du G-20 en Amérique latine, a dit que les habitants devaient pourvoir déterminer à qui incombait la souveraineté des îles, en fonction de leurs besoins et de leurs souhaits.  De son côté, a-t-elle rappelé, l’Argentine affirme que le principe de l’autodétermination ne s’applique pas aux îles Falkland (Malvinas) du fait du conflit territorial préexistant.


La deuxième partie du projet de résolution appelle à « trouver une résolution pacifique du conflit », alors que les habitants ne peuvent pas y participer, dans la mesure où leurs droits ne sont pas respectés, a aussi fait valoir Mme Robertson.  Le non-recours à la force dans le règlement pacifique des litiges internationaux est également rappelé dans le texte, a-t-elle aussi souligné.  À cet égard, il n’y a pas eu d’usage de la force depuis 1982, a-t-elle reconnu.  Mais, il y a cependant d’autres violences que celles issues de l’usage de la force, a-t-elle relevé.  Elle a ainsi parlé du retrait de l’Argentine des textes de coopération régionale ayant trait aux accords relatifs à la pêche et aux hydrocarbures, ou encore de l’interdiction faite aux vols charters de survoler l’espace aérien de l’Argentine.  En outre, l’Argentine utilise le nom Puerto Argentino au lieu de Stanley, pour désigner la capitale des îles, s’est offusquée la représentante.


Par ailleurs, Mme Robertson a remarqué que le texte proposé réaffirme que les parties doivent prendre en compte les intérêts de la population des îles.  Elle a souligné que les résolutions relatives aux îles Falkland (Malvinas) et à Gibraltar sont les seules à ne pas faire référence au droit inaliénable à l’autodétermination, mais seulement aux intérêts de la population.  Elle a ensuite affirmé que le peuple des îles Falkland (Malvinas), qui jouit déjà d’un stade avancé d’autogouvernance et d’institutions politiques libres, ne pourrait jamais choisir d’être annexé par l’Argentine.


Intervenant en tant que pétitionnaire, Mme DOLORES REYNOLDS, Économiste et universitaire de Buenos Aires, a déclaré qu’elle était descendante d’un pasteur anglican installé aux îles Falkland/Malvinas en 1856.  Elle a mentionné le travail des missionnaires qui ont évangélisé et scolarisé les Indiens autochtones.  Mes ancêtres ont également appris beaucoup de ces Indiens, a-t-elle dit, en précisant que de nombreux contacts avaient existé entre les îles Falkland/Malvinas et le territoire de la Terre de feu.  Elle a précisé que la mission anglicane n’était pas bien été reçue sur la Terre de feu en raison de la politique coloniale britannique dont le but était d’expulser la population argentine pour la remplacer par des sujets britanniques.  Lorsqu’en 1887, le révérend Bridge a renoncé à sa mission en Terre de feu, il s’est consacré à des activités agricoles.  Pour montrer que de nombreux Britanniques qui sont arrivés aux Falkland/Malvinas ont compris que les îles avaient des liens très forts avec le continent, et avec l’Argentine en particulier, malgré l’usurpation effectuée par le Royaume-Uni en 1833, elle a dit qu’elle était descendante d’une famille britannique qui a compris la nécessité de vivre en harmonie avec les autres habitants en dépit des séparations artificielles qui existent entre les différentes îles occupées par le Royaume-Uni et le continent argentin.  Il n’est pas logique qu’un pays comme le Royaume-Uni continue à ignorer tous les appels qui lui sont lancés pour renégocier avec l’Argentine la question de la souveraineté des îles Falkland/Malvinas, a conclu Mme Reynolds


Un autre pétitionnaire, M. MARCELO LUIS VERNET, a rappelé qu’il était un descendant du premier commandant militaire des îles Falkland/Malvinas et de celles qui leur sont adjacentes, suite à un acte posé, il y a 184 ans.  Il a expliqué pourquoi 176 ans après « l’usurpation anglaise », l’Argentine continuait de clamer ses droits légitimes sur les îles « Malvinas ».  Avant que nous devenions une nation indépendante, les « Malvinas » faisaient partie de notre patrie, de la terre de nos pères, a-t-il dit.  Il a cité un acte de 1810 posant les nouvelles frontières héritées de la colonisation, et a fustigé « les actes de domination qui, après 1833 ont modifié la réalité en déplaçant des populations ».  Il a rappelé qu’en 1824 les « Malvinas » étaient propriété des groupes et d’individus argentins en citant les noms de certains de ces propriétaires fonciers qui étaient connus avant l’arrivée des Britanniques.  Ce sont des familles et des individus qui « ont pratiqué l’élevage et construisaient leurs premiers logements avec des os de baleines », a indiqué le pétitionnaire.  En 1831, nous formions une population prospère et hospitalière, ouverte à tous les hommes de bonne volonté, a-t-il ajouté.  Il a lu des extraits d’un texte intitulé « Les Malvinas, une question sérieuse » publié en 1869 par un poète argentin  qui y dénonçait les violations portées contre le territoire et déclarait que les violations britanniques contre les îles ne pourraient jamais être légitimées. 


Présentant le projet de résolution sur la question des îles Falkland (Malvinas), M. HERALD MUÑOZ (Chili) a indiqué que le texte reconnaît qu’il s’agit d’une situation coloniale très différente de celle des autres territoires non autonomes puisqu’il s’agit d’un différend portant sur la souveraineté opposant deux États Membres.  Une solution doit être trouvée par la reprise de négociations, précise le texte, dont les auteurs regrettent qu’aucune discussion n’ait encore pu être relancée.  Au nom de son pays, le représentant a précisé que sa délégation soutenait les revendications de l’Argentine.  Le maintien d’une situation coloniale en ce début de XXIe siècle est inacceptable, a-t-il affirmé, invitant les parties à reprendre le plus vite possible les négociations.


M. JORGE TAIANA, Ministre des affaires étrangères, du commerce international et des cultes de l’Argentine, a déclaré « qu’il était ironique, alors que nous sommes capables de nous entendre et de parvenir à des consensus au niveau international sur des défis comme la crise financière internationale, les changements climatiques, la non-prolifération des armes de destruction massive et la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, que ce Comité ait à faire face a des procrastinations dans la noble tâche qui lui a été confiée de mettre fin au colonialisme dans toutes ses formes et manifestations ».  S’agissant de la question des Falkland (Malvinas), il a dit que l’Assemblée générale des Nations Unies avait décidé d’adapter l’application de sa résolution 1514 à la spécificité de cette question en votant la résolution 2065, en date du 16 décembre 1965.  Cette résolution a été adoptée par 94 voix pour et 14 abstentions, a-t-il précisé, et elle reconnait l’existence d’un différend de souveraineté entre l’Argentine et le Royaume-Uni en invitant les deux parties à négocier une solution pacifique a ce différend.  Il a rappelé que l’année 1966 avait marqué le début des négociations qui ont échoué en 1982.  Les îles Falkland (Malvinas) étaient sous la souveraineté ininterrompue de l’Argentine jusqu’en 1833, date de leur occupation par le Royaume-Uni, a dit M. Taiana.  Il a indiqué que toutes les informations historiques relatives à ces îles étaient présentées dans le document des Nations Unies publié sous la cote (A/AC.109/106).


M. Taiana a déclaré que la population des Falkland (Malvinas) a été expulsée par un pouvoir colonial qui a ensuite « importé » d’autres populations qui ont été coupées de la vie du continent « par un cordon militaire et un véritable cordon sanitaire » qui ont empêché les populations argentines expulsées de revenir sur le territoire.  Il a dit que cette population était à la fois un instrument et le résultat d’une usurpation opérée par un pouvoir colonial.  Appliquer les principes du droit à l’autodétermination à cette population « importée » représenterait une distorsion de la raison, de la justice, du droit et de l’histoire.  Rappelant que le Royaume-Uni avait reconnu la citoyenneté des habitants des îles « Malvinas » par une loi sur la nationalité britannique de 1983, il a regretté que le Royaume-Uni exige aujourd’hui l’application du principe de l’autodétermination et refuse de reprendre les négociations sur la souveraineté des îles avec l’Argentine.  M. Taiana a estimé que le Royaume-Uni souhaitait à la fois profiter des dispositions de la résolution 1514 tout en déformant ses buts et objectifs qui sont de mettre fin à la colonisation. 


Par ailleurs, le Ministre des affaires étrangères argentin a regretté « les nombreux actes unilatéraux posés par le Royaume-Uni », ceci en contradiction totale avec les recommandations des Nations Unies.  Il a notamment cité des activités illégales de pêche et de recherche et d’exploitation d’hydrocarbures; des vols au dessus du territoire argentin, et une tentative d’inclure une partie du territoire argentin dans la délimitation du plateau continental que contrôlerait le Royaume-Uni.  Il a ensuite dénoncé la présence d’une base militaire britannique qui ne contribue pas à la création de la confiance entre les deux pays et au maintien de la paix et de la sécurité dans l’Atlantique Sud.  Il a estimé que cet ensemble de violations est contraire aux principes de la résolution 3149 de l’Assemblée générale qui appelle les deux parties de s’abstenir de décisions qui pourraient compliquer la situation sur le terrain.  


Il a rappelé que son pays a immédiatement protesté contre la mise en place d’une soi-disant Constitution, qui a été imposée aux « Malvinas » en novembre 2008.  Sous couvert de constitutionalisme, a-t-il dit, on essaie de cacher une situation coloniale qui résulte de l’usurpation par la force d’un territoire.  Le Ministre a dit que toute tentative d’imposer une constitution à des populations coloniales occupées est une imposture.  Comment un pays qui condamne ceux qui n’appliquent pas les résolutions du Conseil de sécurité peut-il être aussi sélectif quand il s’agit des ses propres comportements et obligations? s’est encore interrogé le Ministre des affaires étrangères argentin, en regrettant que le Royaume-Uni continue à perpétuer « des pratiques du passé qui ne sont plus acceptables aujourd’hui ». 


Au nom du Marché commun du Sud (Mercosur), M. ELADIO LOIZAGA (Paraguay) a réitéré son appui au droit légitime de l’Argentine à revendiquer sa souveraineté sur les îles « Malvinas ».  En 1996, les Présidents des États parties au Mercosur ont approuvé la « Déclaration sur les Malvinas », dans laquelle ils ont rappelé l’intérêt de voir cette longue dispute se terminer sur des termes qui soient en conformité avec les résolutions des Nations Unies et celles des organisations régionales.  En juin 1999, les États membres du Mercosur, ainsi que la Bolivie et le Chili, ont adopté une nouvelle déclaration pour réitérer leur ferme engagement de résoudre le problème que posent les liens de transport aérien avec les îles « Malvinas », a ajouté le représentant du Paraguay.  Au cours d’une autre réunion du Mercosur, en 2008, ses États membres ont réitéré leur appui au droit légitime de l’Argentine à jouir de la souveraineté sur ces îles.  Pour le représentant, l’idée que les îles « Malvinas », de la Géorgie du Sud et des Sandwich du Sud pourraient se voir appliquer le traité de l’Union européenne est incompatible avec la Constitution de l’Argentine.  Le représentant a enfin indiqué que sa délégation soutenait le projet de résolution proposé au Comité, et il a réitéré l’appel lancé aux gouvernements des parties en présence de reprendre les négociations, afin de trouver une solution juste, pacifique et durable à ce long différend.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a indiqué que son pays avait toujours dit que les conflits territoriaux entre États devaient être résolus par des négociations pacifiques, conformément à la Charte des Nations Unies.  Il a émis l’espoir que les Gouvernements du Royaume-Uni et de l’Argentine poursuivent un dialogue constructif et efficace pour trouver une solution pacifique à leur différend sur les îles dont le statut est débattu aujourd’hui.  Il a aussi indiqué que la Chine soutenait le projet de résolution présenté par le Chili.


Mme VICTORIA SULIMANI (Sierra Leone) a indiqué que sa délégation voulait continuer à appuyer les résolutions affirmant le droit légitime des peuples coloniaux à l’autodétermination.  Le colonialisme est incompatible avec l’idéal de paix des Nations Unies, a-t-elle dit.  Elle a donc souhaité que le peuple des îles Falkland (Malvinas) puisse exercer son droit à l’autodétermination.  Le différend entre les parties doit être résolu de façon pacifique, a-t-elle souhaité, avant de les inviter à reprendre le dialogue, tout en leur rappelant que nous approchons de la fin de la Deuxième Décennie de l’élimination du colonialisme.


M. KONSTANTIN DOLGOV (Fédération de Russie) a déclaré que son pays appuierait toute décision et résolution adoptées par les deux parties et résultant d’accords bilatéraux auxquels elles seraient parvenues sur la base des recommandations et des décisions des Nations Unies.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a défendu les intentions légitimes de l’Argentine de résoudre pacifiquement la question des îles « Malvinas ».  Il a salué la conviction et la confiance qu’a l’Argentine envers les principes régissant les relations internationales et sa volonté de les appliquer.  Il a rappelé le principe sacré de l’unité régionale dans la résolution de la question des différends territoriaux.  Il a dit que l’adoption de ce projet de résolution par consensus aiderait la communauté internationale à résoudre la question soumise aujourd’hui au Comité spécial. 


M. JORGE VALERO (Venezuela) a réitéré son appui total à la revendication « juste » de l’Argentine en ce qui concerne ses droits légitimes sur la souveraineté des îles « Malvinas » et leurs espaces maritimes adjacents.  Il a estimé que la reprise de négociations bilatérales entre l’Argentine et le Royaume-Uni était le meilleur moyen de résoudre « une situation coloniale anachronique ».  Il a donné son appui aux droits légitimes et souverains de l’Argentine sur les îles « Malvinas ».  Nous devons mettre fin à ce long conflit de souveraineté entre les deux pays parties au différend en encourageant les mandats de bons offices octroyés par l’Assemblée générale au Secrétaire général, a-t-il encore souligné.   


M. ABELARDO MORENO (Cuba) a rappelé que 43 résolutions avaient été adoptées sur cette question par le Comité et une dizaine par l’Assemblée générale.  Il a ajouté que la question de îles « Malvinas » portait sur un différend de souveraineté qui doit faire l’objet de négociations entre les deux États parties au contentieux en tenant compte des termes et des objectifs de la Charte des Nations Unies et de la résolution 1514 de l’Assemblée générale sur la colonisation et l’autodétermination.  Il a rappelé que le Royaume-Uni avait expulsé de force les populations argentines de ces îles.  Cuba réitère son appui inconditionnel au droit légitime qu’a l’Argentine de disputer la souveraineté sur les îles « Malvinas », a dit M. Moreno.  Il a réitéré son appel en faveur d’une solution négociée, juste, et définitive.  Le dialogue et la coopération entre les deux parties sont essentiels, a-t-il encore ajouté, en appelant les parties à prendre en compte les nombreux appels du Comité spécial.


Soutenant aussi le projet de résolution, M. HASAN KLEIB (Indonésie) a reconnu que la situation des îles Falkland (Malvinas) est différente des situations coloniales traditionnelles.  Il a rappelé l’appel lancé aux parties pour qu’elles parviennent à un règlement pacifique de leur différend sur la souveraineté des îles.  L’Indonésie les exhorte à reprendre des négociations, a-t-il indiqué, en préconisant que le principe de l’intégrité territoriale et celui de l’intérêt de la population insulaire soient respectés.


En tant que coauteur du projet de résolution, M. SOLON ROMERO (Bolivie) a exhorté les gouvernements concernés à reprendre les négociations sur les îles « Malvinas ».  Il a rappelé que le Royaume-Uni avait occupé par la force ce territoire et considéré, dès lors, qu’il fallait non pas se baser sur l’application ou non du principe de l’autodétermination, mais plutôt respecter l’intégrité territoriale de l’Argentine.  On ne peut pas bafouer le droit légitime d’un pays qui a subi une usurpation de ses droits, a-t-il estimé.  Toute tentative de briser l’unité nationale d’un pays est incompatible avec la Charte des Nations Unies, a-t-il ajouté.  Il a fait remarquer que la qualité de membre permanent du Conseil de sécurité avec droit de veto n’est pas la garantie du respect du droit international.


Mme MARIA FERNANDA ESPINOSA (Équateur) a rappelé que la résolution 1514 de l’Assemblée générale sur l’octroi de l’indépendance aux peuples coloniaux mentionne le respect du droit à l’intégrité territoriale.  Cela s’applique aux « Malvinas », a-t-elle estimé.  Elle a rappelé que le processus de négociation entre les gouvernements des parties au contentieux aurait déjà du commencer.  La représentante a ensuite réaffirmé la validité des résolutions de l’Assemblée générale et du Comité reconnaissant la situation coloniale distincte de ces îles par rapport aux cas classiques de colonisation.  L’Équateur, qui est coparrain du projet de résolution, appuie fermement l’adoption par consensus de ce texte, a-t-elle déclaré.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Dialogue thématique à l’Assemblée générale: l’essor des énergies renouvelables doit être un élément essentiel du développement, affirme M. Ban Ki-moon

AG/10838

Dialogue thématique à l’Assemblée générale: l’essor des énergies renouvelables doit être un élément essentiel du développement, affirme M. Ban Ki-moon

18/06/2009
Assemblée généraleAG/10838
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                         

Soixante-troisième session                                 

Dialogue thématique interactif sur le thème

« L’efficacité énergétique, les économies d’énergie

et les sources d’énergie nouvelles et renouvelables »

Matin et après-midi


DIALOGUE THÉMATIQUE À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: L’ESSOR DES ÉNERGIES RENOUVELABLES DOIT ÊTRE UN ÉLÉMENT ESSENTIEL DU DÉVELOPPEMENT, AFFIRME M. BAN KI-MOON


« Il n’existe pas de modèle unique vers un monde à faible intensité de carbone », affirme de son côté le Vice-Président du GIEC


Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a affirmé aujourd’hui, à l’occasion d’un dialogue thématique de l’Assemblée générale, que l’essor des énergies renouvelables devait constituer un « élément essentiel du développement ».


Tout au long de la journée, experts et représentants d’États Membres ont, dans le sillage du Secrétaire général, démontré que l’efficacité énergétique, les réglementations en faveur d’économies d’énergie et les sources d’énergie nouvelles et renouvelables jouaient un rôle clef dans le développement économique et social et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), tout en aidant à relever les défis de la sécurité énergétique et des changements climatiques.


Ils ont également estimé que le développement, le déploiement et le transfert des technologies devraient être encouragés grâce à la coopération internationale et à des partenariats.


Le monde se trouve « à la croisée des chemins », a affirmé le Secrétaire général, qui a estimé que « le choix devrait être clair » entre une direction qui « conduit à l’abîme » et une autre qui mène à un « monde plus durable, plus prospère et plus stable ».


« L’efficacité énergétique et les énergies renouvelables offrent l’occasion de s’attaquer à la fois à de nombreux défis », a ajouté M. Ban, citant les changements climatiques, l’insécurité énergétique et la réduction de la pauvreté.


Le Secrétaire général a par ailleurs jugé primordiale la conclusion d’un nouvel accord sur les changements climatiques, à Copenhague, en décembre prochain.  Le document final, destiné à succéder au Protocole de Kyoto, devra être « global, juste et ambitieux », a-t-il précisé. 


« L’heure des énergies renouvelables a sonné », a observé, à l’ouverture de ce dialogue thématique, le Président de l’Assemblée générale.  Miguel d’Escoto Brockmann a également appelé les pays responsables des niveaux les plus élevés d’émissions de gaz à effet de serre à « faire preuve d’engagement et de leadership dans la voie à suivre ».  Il a salué à cet égard la « nouvelle vision audacieuse pour un avenir énergétique sain » proposée par l’Administration du Président américain Barack Obama.


Le scénario retenu par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est de parvenir, d’ici à 2020, à une réduction par les pays industrialisés des émissions de gaz à effet de serre de 25 à 40% par rapport au niveau de 1990 et à une réduction des émissions mondiales de 80% d’ici à 2050.


Ces objectifs supposent une « amélioration substantielle des contributions en faveur de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables », a assuré le Vice-Président de ce mécanisme chargé d’évaluer les informations scientifiques, techniques et sociales et économiques disponibles en rapport avec la question des changements climatiques. 


« Il n’existe pas de modèle unique vers un monde à faible intensité de carbone », a poursuivi M. Hoesung Lee, qui a précisé que les prix du carbone, la recherche et le développement en matière d’efficacité énergétique et de technologies renouvelables forment le « dénominateur commun des différentes pistes ».  « Nous devons tous ensemble trouver une solution mondiale », a-t-il insisté.


Ce dialogue thématique de l’Assemblée générale, qui avait lieu dans la salle du Conseil de tutelle, au Siège des Nations Unies à New York, s’articulait autour de deux tables rondes. 


Les participants à la première se sont attachés, dans la matinée, à explorer le potentiel de sources d’énergie nouvelles et renouvelables, de l’efficacité énergétique et de la conservation de l’énergie dans la promotion du développement durable. 


Plusieurs pays, comme la Chine, le Brésil ou la Colombie ont préconisé une nouvelle coopération internationale, tandis que le Bélarus a suggéré la création d’un fonds multilatéral destiné à financer le développement, le transfert et l’application de technologies avancées.


Dans une deuxième table ronde, cet après-midi, l’occasion a été donnée d’examiner de façon plus approfondie la nature des politiques et des investissements nécessaires pour promouvoir une efficacité énergétique respectueuse de l’environnement.  Les participants ont cherché à identifier les mesures d’incitation qui peuvent être adoptées pour veiller au maintien des investissements dans les énergies renouvelables, ceci dans un contexte de crise financière et économique.


DIALOGUE THÉMATIQUE INTERACTIF SUR LE THÈME « L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE, LES ÉCONOMIES D’ÉNERGIE ET LES SOURCES D’ÉNERGIE NOUVELLES ET RENOUVELABLES »


Déclarations


M. MIGUEL D’ESCOTO BROCKMANN, Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, s’est déclaré heureux d’ouvrir un dialogue thématique sur l’efficacité énergétique, un sujet directement lié aux changements climatiques, à la crise économique et financière, ainsi qu’à la crise alimentaire.  L’énergie est une pierre angulaire de notre survie quotidienne, mais aussi de notre développement économique.  « Aujourd’hui, nous n’avons pas de source unique d’énergie pour combler les besoins qui sont les nôtres », a prévenu le Président.  Les changements climatiques mettent en danger notre existence, parce que les pays développés, en particulier ceux de l’hémisphère Nord, ont basé leurs économies sur la consommation de combustibles fossiles.


Mais une prise de conscience s’est finalement faite, a indiqué M. d’Escoto Brockmann, qui a rappelé que scientifiques, politiciens et citoyens du monde entier appelaient aux changements fondamentaux dans les modes de consommation énergétique.  L’heure des énergies renouvelables a sonné, a-t-il déclaré.  À moins d’entreprendre des changements fondamentaux, la consommation mondiale d’énergie devrait croître de 40% d’ici à 2030.  Les experts soutiennent qu’une révolution technologique est nécessaire pour réconcilier notre développement avec les besoins énergétiques croissants, assortie de mesures pour atténuer les changements climatiques.  « Comment y parvenir? », s’est interrogé le Président de l’Assemblée.  « C’est tout le sens de ce débat thématique que j’ai convoqué à la demande d’un groupe de 18 États Membres, dont le Bélarus, qui sont particulièrement préoccupés par la situation actuelle », a-t-il répondu.


Alors que le progrès technologique est incessant, le besoin de mesures d’incitation se fait ressentir pour accélérer ce processus, en particulier de la part du secteur privé, a relevé M. d’Escoto Brockmann.  En élaborant des politiques, il est important de rester conscient des différents coûts impliqués dans le développement des sources d’énergie renouvelables.  En effet, a-t-il reconnu, toutes les sources alternatives d’énergie –solaire, éolienne, hydraulique ou géothermique- présentent des avantages et des inconvénients, le plus important étant le coût initial de la recherche et du développement.  Les fonds publics pour l’investissement et l’aide publique au développement (APD) sont essentiels, mais ne seront pas suffisants.  Le Président de l’Assemblée générale a donc encouragé les participants à ce débat à étudier les moyens par lesquels les flux financiers peuvent être dirigés vers le développement et la production d’énergies renouvelables dans les pays en développement par des mesures d’incitation telles que le mécanisme de développement propre mis en place dans le cadre du Protocole de Kyoto.


« Lorsque la communauté internationale se réunira à Copenhague, en décembre prochain, pour la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), j’espère qu’elle parviendra à mettre au point toute une nouvelle gamme de mesures d’incitations financières, basées sur les mécanismes de Kyoto et qui permettront de connecter les flux financiers des marchés de carbone des pays développés au développement de nouveaux projets dans les pays en développement.  Avant de conclure, le Président a appelé les pays qui émettent les niveaux les plus élevés de gaz à effet de serre à faire preuve d’engagement et de leadership dans la voie à suivre.  À cet égard, il a salué la nouvelle vision audacieuse pour un avenir énergétique sain proposée par l’Administration du Président Barack Obama.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a commencé son intervention en rappelant qu’en décembre prochain, les gouvernements se réuniront à Copenhague pour finaliser un nouvel accord sur les changements climatiques.  « Il est essentiel de conclure un accord », a-t-il souligné.  Cet accord doit être global, juste et ambitieux, a-t-il ajouté.  « Nous devons réduire de manière significative nos émissions de gaz à effet de serre et, à cette fin, nous devons changer nos modes de consommation énergétique.  L’efficacité énergétique est possible dans tous les secteurs, mais certaines des améliorations les plus substantielles peuvent être faites dans l’industrie et les transports, ainsi que dans les bâtiments, y compris dans les logements.


Pour y parvenir, les gouvernements doivent adresser des signaux forts au marché, a prévenu le Secrétaire général: « de bonnes politiques peuvent permettre d’élaborer des normes pour les appareils électriques, les véhicules et les immeubles.  Elles peuvent encourager les acteurs du secteur privé –entreprises ou ménages– à investir dans l’efficacité énergétique et à tirer eux aussi profit de la conservation d’énergie.  Ainsi, des Gouvernements -de l’Allemagne à l’Afrique du Sud-, permettent à leurs citoyens de générer leur propre électricité et de l’intégrer dans le réseau national.  Il est donc important que de telles politiques soient discutées alors que nous approchons de l’échéance de Copenhague, a insisté le Secrétaire général, qui estime que la quête d’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables ne sont pas un luxe réservé aux nations les plus riches.  Elles sont, au contraire, un outil universel pour dissocier la croissance économique de la hausse des émissions de gaz à effet de serre, a-t-il poursuivi.  Il a reconnu que le financement était considéré comme un des obstacles au développement des énergies solaire, éolienne ou géothermique, mais qu’une fois les investissements consentis, les coûts d’utilisation étaient très limités.


De leur côté, les gouvernements doivent faire leur part pour surmonter les obstacles qui se posent à l’expansion des énergies renouvelables, a ajouté le Secrétaire général.  Ainsi, le Mécanisme de développement propre doit être utilisé de manière plus efficace.  Pour le Secrétaire général, les changements climatiques, au-delà de la menace qu’ils représentent, offrent aussi une opportunité sans précédent.  Copenhague peut donner un élan décisif à une « économie verte », en promouvant la création d’emplois, le développement rural et la protection de l’environnement.  M. Ban a estimé que l’élan devait être maintenu et accru.  L’essor des énergies renouvelables doit constituer un élément essentiel du développement, a-t-il souligné.


Le monde se trouve à la croisée des chemins, a affirmé le Secrétaire général, qui estime que le choix doit être clair entre une direction qui conduit à l’abîme et une autre qui mène à un monde plus durable, plus prospère et plus stable.


L’efficacité énergétique et les énergies renouvelables offrent l’occasion de s’attaquer à la fois à de nombreux défis, a-t-il ajouté, citant les changements climatiques, l’insécurité énergétique et la réduction de la pauvreté.


M. HOESUNG LEE, Vice-Président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), a rappelé que la semaine dernière, la première série de discussions sur la négociation des documents de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de Copenhague avait été achevée.  Les questions principales traitées ont été les objectifs de réduction des émissions de carbone des pays développés, les actions d’atténuation des pays en développement et le soutien technologique et financier aux pays pauvres en vue de faire face aux changements climatiques, a-t-il souligné.  Quel que soit le résultat de la négociation au mois de décembre prochain, l’efficacité énergétique et les sources d’énergie renouvelables fonctionneront comme des vecteurs importants pour déterminer le niveau et la vitesse de la réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’avenir, a-t-il expliqué.  L’efficacité énergétique et les sources d’énergie renouvelables constitueront également des instruments importants en vue d’améliorer l’accès à l’énergie, d’éliminer la pauvreté et de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il ajouté.  Le scénario du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre par les pays industrialisés de 25 à 40% par rapport à 1990 et d’ici à 2020, et de réduire les émissions mondiales de 80% d’ici à 2050 suppose une amélioration substantielle des contributions en faveur de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, a-t-il affirmé.  Il faut, a-t-il poursuivi, placer dans la bonne perspective la tâche de l’efficacité énergétique et des sources d’énergie renouvelables.  Pour M. Lee, l’approche la plus simple, mais la plus utile, est d’examiner les quatre composantes conduisant à la détermination des émissions de carbone, à savoir l’intensité du carbone, l’intensité énergétique, le PNB par habitant et la démographie.


Le Vice-Président du GIEC a estimé que les pays émetteurs de gaz à effet de serre devraient payer le prix de ces émissions.  De même, les gouvernements doivent fournir un appui à la recherche technologique et au développement.  S’agissant de ce deuxième point, a-t-il dit, s’attaquer aux effets des changements climatiques exige un éventail de stratégies qui font appel à l’atténuation, à l’adaptation, à la recherche et au développement.  Le rapport de la quatrième évaluation du Groupe d’experts montre qu’il serait économiquement impossible, sans recherche technologique, développement, diffusion et changement technologique induit, de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre à un niveau qui empêcherait une interférence anthropogénique dangereuse avec le système climatique.  Pour ce qui est de la contribution des pays émetteurs de gaz à effet de serre, sans prix du carbone reflétant les coûts sociaux des changements climatiques, rien ne se produira pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, a-t-il assuré.  Trois questions sont fondamentales dans les réactions aux changements climatiques, a-t-il déclaré, citant le niveau et la rapidité des réductions des gaz à effet de serre, le calendrier des réductions de ces émissions et la répartition des réductions parmi les pays et les industries.  La réponse à ces trois questions clefs dépend des prix du carbone, a-t-il affirmé.


Pour le Vice-Président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, il n’existe pas de modèle unique vers un monde à faible intensité de carbone.  Tous les pays sont différents au regard des ressources naturelles, de la structure industrielle, de l’environnement socioéconomique, de la culture et de la tradition.  Les prix du carbone, la recherche et le développement en matière d’efficacité énergétique et de technologies renouvelables forment le dénominateur commun des différentes pistes qui mènent à un avenir durable à faible intensité de carbone.  « Nous devons tous ensemble trouver une solution mondiale », a ainsi conclu M. Lee.


Groupe I: « Situation et perspectives: l’efficacité énergétique et les sources d’énergie nouvelles et renouvelables »


Les participants à la première des deux tables rondes de la journée se sont attachés, au cours de la matinée, à explorer le potentiel de sources d’énergie nouvelles et renouvelables, de l’efficacité énergétique et de la conservation de l’énergie dans la promotion du développement durable.  Plusieurs pays, comme la Chine, le Brésil ou la Colombie ont préconisé une nouvelle coopération internationale, tandis que le Bélarus a suggéré la création d’un fonds multilatéral destiné à financer le développement, le transfert et l’application de technologies avancées.


Ouvrant cette table ronde, animée par M. TIMOTHY E. WIRTH, de la Fondation des Nations Unies, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), M. KANDEH YUMKELLA a mis l’accent sur le rôle central d’une révolution technologique.  La plupart des technologies sont heureusement disponibles aujourd’hui, bien que d’autres restent à trouver, a-t-il en particulier souligné.  Leur succès dépend d’un cadre politique propice, a-t-il dit.  M. Yumkella a de même rappelé que le Secrétaire général avait, dans un tel contexte, décidé de renforcer les mesures prises par l’ONU pour faire face aux questions énergétiques. 


Trois axes ont été définis, a-t-il dit, citant l’accès à l’énergie, avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en tant que chef de file; l’efficacité énergétique, avec notamment l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA); la promotion des énergies renouvelables, avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE); et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  Le Directeur général a également souligné le caractère central de l’énergie dans l’ensemble des crises auxquelles le monde est confronté.  Le temps est venu pour que la famille de l’ONU se penche sur la question de l’énergie, a-t-il estimé.  M. Yumkella a ainsi plaidé pour ajouter aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), un objectif relatif à l’accès à l’énergie.


Plusieurs experts ont, à leur tour, présenté des exposés dans leurs domaines respectifs: M. NEBOJSA NAKICENOVIC, de Global Energy Assessmnent, qui est une initiative internationale importante cherchant à redéfinir le calendrier de la politique énergétique mondiale; M. JOE LOPER, Vice-Président de l’Alliance pour sauver l’énergie, qui déclare essentiel de fixer un prix au carbone; ou Mme LEENA SRIVASTAVA, Directrice exécutive de TERI, en Inde.  Celle-ci a, en particulier, souligné l’importance des activités des gouvernements en vue d’éliminer les obstacles et obtenir des résultats.  Elle a en outre cité comme aspect capital le fait que les banques hésitent à financer les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, car elles ne les ont pas évaluées.  Il faut, a-t-elle dit, procéder, à cet égard, à un renforcement des capacités des instituions financières.


M. SERGIO GARRIBA, Conseiller au Ministère italien du développement économique, a estimé pour sa part que les investissements en matière d’efficacité énergétique ont eu un effet antirécession vigoureux.  Il a rappelé certaines des mesures prises par l’Union européenne et a, lui aussi, jugé essentielle la question du prix du carbone.  Il a ainsi plaidé pour que soit incluse dans le prix de l’énergie une taxe sur le carbone.

Le représentant de la République tchèque, au nom de l’Union européenne (UE), a rappelé l’engagement de l’Union européenne à assurer une augmentation de 20% de l’efficacité énergétique.  Elle a adopté, à cet égard, un plan d’action qui identifie six domaines clefs et définit 85 actions et mesures à prendre aux niveaux européen et national.  La Ministre du commerce extérieur des Émirats arabes unis, Sheikha Lubna Al-Qassini, a souligné l’urgence d’agir.  Il y a, a-t-elle dit, une responsabilité mondiale à se joindre aux efforts internationaux pour relever ce défi.  Elle a indiqué que son pays avait investi dans des secteurs des énergies renouvelables telles que les énergies éolienne, hydraulique ou géothermique.  La Ministre a fait en outre état de l’initiative Masdar, point culminant, a-t-elle dit, de la coopération entre les secteurs public et privé.


Le délégué du Bélarus, qui s’exprimait au nom de son ministre des affaires étrangères, a rappelé que son pays avait été au nombre des 17 qui, l’an dernier, avaient suggéré l’idée de convoquer une telle réunion.  Il a plaidé en faveur de l’accès des pays en développement et des pays les moins avancés (PMA) aux technologies dans le domaine de l’énergie.  Il a ainsi proposé l’établissement d’un mécanisme mondial qui garantirait à chacun des pays de la planète un accès aux technologies permettant le développement de sources d’énergie nouvelles et renouvelables.  Selon lui, l’Assemblée générale des Nations Unies pourrait élaborer et adopter des recommandations visant à faciliter le développement, le transfert et l’application de technologies avancées dans les pays en développement et les pays dont les économies sont en transition.  Il a aussi proposé la création d’une base de données et d’un fonds multilatéral destiné à financer le développement, le transfert et l’application de technologies avancées.  Il a enfin souhaité que soit proclamé le développement de technologies énergétiques comme patrimoine commun de l’humanité.


Pour le Brésil, il ne saurait y avoir de développement sans énergie.  Son représentant a en outre mis l’accent sur la nécessité de développer la coopération et la collaboration entre les pays pour un partage des technologies, comme le fait son pays avec, par exemple, les États-Unis et l’Union européenne.  Son homologue des Philippines a indiqué que le Congrès philippin avait adopté en 2008 une loi définissant la politique du pays pour accélérer l’exploration et le développement de sources d’énergie renouvelables, telles que la biomasse, les énergies solaire, éolienne, hydraulique ou géothermique, accroître l’utilisation des énergies renouvelables en institutionnalisant le développement des capacités nationale et locale. 


Le délégué du Danemark a rappelé que son pays avait la plus basse intensité énergétique de l’Union européenne.  Il a insisté sur l’importance d’utiliser au mieux les mécanismes du marché même si, a-t-il admis, celui-ci ne peut pas tout régler à lui seul.  Dans ce cas, il faudrait conclure un accord entre secteurs privé et public. 


Le représentant de la Chine a déclaré que les pays devraient établir un nouveau concept de sécurité énergétique consistant en une coopération mutuellement bénéfique, en un développement multidimensionnel et des efforts concertés en vue de consolider la sécurité énergétique.  Le développement des énergies renouvelables et nouvelles est d’une importance stratégique pour la Chine, a-t-il assuré.  Conformément au onzième Plan quinquennal pour l’économie nationale et le développement social, la Chine, a-t-il dit, s’est engagée à réduire sa consommation d’énergie de 20% d’ici à 2010, par rapport à 2005.  Au cours des trois dernières années, la réduction de la consommation énergétique a atteint » 10,1%, a-t-il expliqué, précisant que 290 millions de tonnes de charbon avaient ainsi pu être conservées, ce qui équivaut à une réduction de 660 millions de tonnes de CO2.


La déléguée de la Colombie a estimé important de consolider la coopération internationale, tant Nord-Sud que Sud-Sud.  De même, les Nations Unies ont, selon elle, un rôle clef à jouer en promouvant des actions pragmatiques sur le terrain.  Son collègue du Venezuela s’est dit, pour sa part, préoccupé par les effets de la crise économique et financière actuelle.  Les cours du pétrole ont été affectés, a-t-il expliqué.  Le pétrole est et continuera d’être la principale source d’énergie à court et moyen termes, a-t-il ajouté, notant que son pays encourageait également les sources d’énergie renouvelables.  Il a également mis l’accent sur le droit souverain des pays producteurs à réglementer l’accès à leurs ressources naturelles.


La représentante de Singapour a considéré que toute politique énergétique devrait tenir compte de la croissance économique.  De même, les options énergétiques doivent être viables pour la protection de l’environnement, a-t-elle dit.  Le délégué de la Norvège a en particulier insisté sur l’énergie hydraulique, l’énergie solaire étant coûteuse. 


Sa collègue de Cuba a souligné que l’emploi de l’énergie renouvelable était plus qu’une nécessité.  Elle est aussi une obligation.  La représentante a ainsi énoncé les exemples d’investissement réalisés dans son pays en matière d’efficacité énergétique.  Il faut aborder la révolution énergétique en assurant plus d’efficacité, a-t-elle dit.  Elle a souligné la nécessité de la promouvoir, mais dans des conditions qui favorisent les pays en développement.  Elle a insisté également sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée.  Le délégué de l’Islande a mis l’accent en particulier sur l’importance d’adapter des nouvelles technologies pour qu’elles puissent être utilisées dans les pays en développement.


Groupe II: « Relever le défi: investissements et politiques »


Cette table ronde a été l’occasion d’explorer la nature des politiques et des investissements nécessaires pour promouvoir une efficacité énergétique respectueuse de l’environnement.  Les participants ont cherché à identifier les mesures d’incitation qui peuvent être adoptées pour veiller au maintien des investissements dans les énergies renouvelables dans un contexte de crise financière et économique.  Quelles politiques peuvent stimuler l’innovation technologique et le développement, le transfert et la diffusion rapides des technologies pertinentes?  Quels sont les moyens d’améliorer les efforts des Nations Unies pour élaborer des mesures d’incitation juridiques et politiques?  Telles ont été quelques-unes des questions auxquelles les participants se sont efforcés de répondre.


Ouvrant cette table ronde, animée par M. VIJAY VAITHEESWARAN, du magazine The Economist, M. STEEN GADE, membre du Parlement danois et de l’Union interparlementaire (UIP), a rappelé qu’à l’heure où les changements climatiques sont sur le point d’atteindre le seuil critique fixé par le GIEC, il est plus que jamais nécessaire d’adopter les politiques appropriées pour opérer une révolution verte.  C’est ce que le Danemark s’emploie à faire au niveau national, en essayant de réconcilier croissance économique, efficacité énergétique et respect de l’environnement.  « Nous avons essayé de mettre l’accent sur la production locale, en adoptant, dès les années 80, des mesures d’incitation pour diversifier les sources d’énergie renouvelables et éviter de dépendre des seuls combustibles fossiles.  De son côté, M. SANTIAGO SEAGE, Président d’Abengoa Solar, une des entreprises les plus importantes en matière de production d’énergie solaire, a déclaré que le défi qu’il faudrait relever était bien plus important que ce l’on pouvait imaginer.  Tout d’abord, parce que le prix des énergies traditionnelles sera multiplié par deux ou par trois dans les années à venir.  Recourir aux énergies renouvelables, ce n’est pas seulement une question de survie, mais aussi un pari économique, a-t-il dit.  D’autant qu’au-delà des investissements de base, l’énergie solaire ou l’énergie éolienne s’avéreront, d’ici 5 à 10 ans, tout à fait compétitives avec les prix des combustibles fossiles.  Pour y parvenir, il faudrait, dès maintenant, se lancer activement dans la recherche et le développement technologique d’énergies propres, ce qui implique la mise en place de projets pilotes très coûteux que seules des fonds publics peuvent financer, a souligné M. Seage.


M. SAID MOULINE, Directeur général du Centre marocain des énergies, et Mme HÉLÈNE PELOSSE, du Ministère de l’énergie de la France, ont fait une présentation conjointe du Plan solaire méditerranéen, l’un des six grands projets lancés dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée.  Ce Plan vise à accroître l’utilisation des énergies renouvelables et à renforcer l’efficacité énergétique dans la région, a expliqué M. Pelosse.  Il permettra ainsi de limiter les émissions de gaz à effet de serre et de réduire la vulnérabilité du système énergétique de chaque pays et de la région dans son ensemble.  Ses objectifs sont multiples.  Tout d’abord, la construction de capacités additionnelles de production d’électricité bas carbone, et notamment solaire, dans les pays du pourtour méditerranéen, d’une puissance totale de 20 gigawatts à l’horizon 2020.  Ensuite, la consommation d’une partie de l’électricité produite par le marché local et l’exportation d’une partie de la production vers l’Union européenne, afin de garantir la rentabilité des projets, a précisé l’experte.  Enfin, la réalisation d’efforts significatifs pour maîtriser la demande d’énergie et augmenter l’efficacité énergétique et les économies d’énergie dans tous les pays de la région, a-t-elle ajouté.


Mme IRENE FREUDENSCHUSS-REICHL, Ambassadrice et Directrice générale pour la coopération au développement au Ministère des affaires étrangères de l’Autriche, a évoqué le rôle que peut jouer la coopération au développement.  Face aux besoins énergétiques multiples en vue d’assurer un développement durable, l’aide publique au développement ne peut jouer qu’un rôle limité dans un contexte de crise économique et financière.  L’Ambassadrice a suggéré l’importance de reformuler les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à la lumière de la problématique du développement durable, qui n’a pas été suffisamment prise en compte à l’époque où ils ont été fixés.  M. TARIQ BANURI, Directeur de la Division du développement durable au Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, a affirmé que si le monde était un seul pays, ce serait un pays en développement.  La question de la consommation d’énergie se trouve au cœur du problème des inégalités qui subsistent entre les différentes nations du monde, et il faut y répondre sans tarder.  Des prix plus bas sont nécessaires pour encourager l’utilisation des énergies renouvelables, en instaurant des subventions ou des mesures d’incitation.


Ouvrant la discussion interactive, le représentant du Maroc a présenté le Plan national d’actions prioritaires qui a été adopté par son pays pour réaliser l’adéquation entre l’offre et la demande en électricité pour la période 2008/2012 et lancer les premières mesures d’efficacité énergétique, assorties d’un objectif de 12% d’économie dans l’industrie, le transport et l’habitat pour 2020.  À moyen terme, le Maroc recourra au charbon propre comme source principale pour la production de base et le gaz de redevance pour la pointe et la semi-base, tout en explorant les options d’extension du Gazoduc Maghreb Europe et gaz naturel liquéfié.  Le développement de l’énergie éolienne et le découplage de la fonction hydroélectrique de la fonction d’irrigation par la création de bassins de rétention sont aussi à l’ordre du jour, a ajouté le représentant, qui a annoncé 15% d’énergies renouvelables pour 2020.  Pour son homologue de l’Indonésie, il existe quatre facteurs dont dépend le succès du développement des énergies renouvelables: la volonté politique des gouvernements, le transfert et le déploiement de l’innovation technologique, l’engagement de la communauté internationale en faveur de l’efficacité énergétique, et le comportement du consommateur.


Le représentant de l’Équateur a indiqué que son Président avait proposé de ne pas exploiter les réserves pétrolières qui se trouvent dans une des zones protégées du pays, privilégiant le développement des énergies renouvelables.  Le Gouvernement équatorien a toutefois besoin de l’aide de la communauté internationale.  La délégation de la Nouvelle-Zélande a déclaré que des prix devraient être fixés, avec l’aide de l’État, pour assurer le développement des énergies renouvelables.  S’exprimant au nom de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), le représentant de la Thaïlande a indiqué qu’un accord avait été signé par ses États Membres pour garantir leur sécurité énergétique.  La déléguée de l’Algérie a, de son côté, expliqué que son pays avait toujours mis l’accent sur le lien entre efficacité énergétique et respect de l’environnement.  « Notre capacité d’énergie solaire est l’une des plus importantes dans le monde et c’est pourquoi, le Gouvernement s’est lancé dans le développement de l’énergie solaire dans un certain nombre de villages du sud du pays », a-t-elle ajouté.  Le représentant du Sénégal a déclaré que l’une des priorités serait de se lancer dans la recherche de nouvelles sources de financement.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: les parties serbe et kosovare expriment leurs profondes divergences sur la question du Kosovo

CS/9683

Conseil de sécurité: les parties serbe et kosovare expriment leurs profondes divergences sur la question du Kosovo

17/06/2009
Conseil de sécuritéCS/9683
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6144e séance – après-midi


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LES PARTIES SERBE ET KOSOVARE EXPRIMENT LEURS PROFONDES DIVERGENCES SUR LA QUESTION DU KOSOVO


Les membres du Conseil saluent le rôle de médiateur de la MINUK entre les communautés ethniques, ainsi que le déploiement de la Mission « EULEX »


Le Conseil de sécurité a procédé, cet après-midi, à l’examen périodique du rapport du Secrétaire général sur les activités de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK). 


Cet examen a été l’occasion pour le Ministre des affaires étrangères de la Serbie, M. Vuk Jeremic, et pour M. Skender Hyseni, du Kosovo, de faire de nouveau entendre leurs profondes divergences sur la situation au Kosovo.  Pour leur part, les membres du Conseil ont salué le rôle de médiateur de la MINUK reconfigurée entre les parties albanaise et serbe du Kosovo, ainsi que l’achèvement du déploiement de la Mission État de droit menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX). 


« La Serbie ne reconnaîtra ni implicitement, ni explicitement et en aucune circonstance, la déclaration unilatérale d’indépendance des autorités de souche albanaise « dans notre province du Sud », a lancé d’emblée M. Jeremic, qui a annoncé que son gouvernement continuerait de défendre vigoureusement « notre intégrité, sans confrontations et en recourant aux moyens pacifiques dont nous disposons ».  Le Ministre serbe a estimé que le Kosovo « ne devrait pas être placé au-delà du droit international, au risque de voir un jour l’intégrité territoriale d’un autre pays remise en cause ».  Il s’est déclaré convaincu qu’en décembre prochain, de nombreux pays permettront à la Cour internationale de Justice (CIJ) de se prononcer sur la légalité de ce qu’il a qualifié de « tentative unilatérale de faire sécession par une minorité ethnique ».


M. Jeremic a ensuite mis l’accent sur la question des personnes déplacées, en s’appuyant sur les chiffres du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés selon lesquels plus de 200 000 Serbes ne sont toujours pas retournés dans la province.  Il s’agit là d’un « échec aux dimensions monumentales », a-t-il commenté, en ajoutant qu’à ce jour, plus de 40 000 plaintes ont été déposées par les Serbes du Kosovo pour la saisie illégale de biens.  Le Ministre serbe, assurant que son pays coopérait avec l’EULEX et la Mission de l’ONU sur plusieurs questions pratiques, a en outre fustigé le « tristement célèbre » plan Ahtisaari, sous l’égide duquel rien de concret, selon lui, n’a été réalisé à ce jour, qu’il s’agisse de la police, de la question des postes de direction à attribuer aux Serbes du Kosovo ou encore dans le domaine judiciaire.


M. Hyseni a, au contraire, salué les progrès réalisés par « la République du Kosovo » sur la voie du développement de ses institutions politiques et étatiques.  « Hier, nous avons célébré le premier anniversaire de l’entrée en vigueur de notre Constitution, un document fondateur, moderne et dans lequel figurent toutes les mesures de protection des droits des minorités prévus par le plan Ahtisaari », a-t-il souligné.  Évoquant à son tour la MINUK reconfigurée, M. Hyseni a considéré que le calme régnant sur place, « en dépit d’incidents mineurs décrits par le Secrétaire général dans son rapport », impose qu’il soit mis fin au mandat de la Mission.  Il a ainsi mis en exergue l’évolution positive dans le pays au plan sécuritaire, et le plein respect du droit international, y compris des résolutions contraignantes du Conseil de sécurité, par les dirigeants kosovars.  Concernant la reconnaissance de la déclaration d’indépendance du Kosovo, M. Hyseni a déclaré que le Kosovo avait remis à la CIJ sa contribution écrite le 18 avril dernier. 


« Nous avons l’intention de participer à toutes les audiences qui débuteront en décembre 2009 », a-t-il encore dit, convaincu que les délibérations de la CIJ seront « justes et impartiales ».  Après avoir attiré l’attention sur le nombre croissant de pays ayant reconnu le Kosovo comme État indépendant et souverain, M. Hyseni a exhorté tous les autres pays à appuyer les efforts du peuple du Kosovo pour construire une société libre, après avoir subi, pendant des décennies, « humiliations et douleurs ».  M. Hyseni a en outre signalé que le Kosovo avait été élu au Fonds monétaire international (FMI) grâce, notamment, au vote de pays n’ayant pas encore reconnu officiellement sa déclaration d’indépendance.  Son admission à la Banque mondiale devrait intervenir en juillet prochain.


« Dans le nouveau Kosovo, il ne peut y avoir de place pour la haine et la violence », a encore dit M. Hyseni, qui a déclaré que le Kosovo était destiné à devenir un État multiethnique où les Serbes qui y seront retournés vivront décemment et en paix avec leurs voisins.  « L’avenir des Balkans occidentaux passe par leur intégration à l’Union européenne », a-t-il encore affirmé.


Pour sa part, le représentant de la France, a indiqué que la protection des minorités constituait une priorité pour l’Union européenne.  Il s’est réjoui, à ce propos, du fait que la situation sécuritaire a été « remarquablement stable » au cours des derniers mois.  Il s’est en outre dit satisfait de voir que, malgré leurs divergences, les parties serbe et kosovare ont le souci de préserver les conditions d’un avenir commun au sein de l’Europe.  « Nous encourageons Belgrade et Pristina à renouer le plus tôt possible un dialogue direct », a-t-il déclaré, rappelant l’intérêt des deux protagonistes à progresser sur la voie du rapprochement avec l’Union européenne.


Le représentant de la Fédération de Russie a, quant à lui, déploré la nature non objective de M. Hyseni à qui il a rappelé que la mise en œuvre de la résolution 1244 restait d’actualité.  « La MINUK devant poursuivre ses fonctions dans le domaine de l’état de droit et de l’amélioration des conditions d’existence des minorités ethniques. »  Il a demandé que les présences internationales sur place, « y compris l’EULEX », respectent impérativement la neutralité concernant le statut du Kosovo. 


Les autres délégations ont, dans l’ensemble, soutenu l’action du Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo et Chef de la MINUK, M. Lamberto Zannier, qui, lors de son exposé, a promis que les ressources et compétences de la MINUK reconfigurée seraient mises au service d’efforts de médiation entre les communautés et de facilitation de mise en œuvre des engagements du Kosovo sur la scène internationale, y compris l’Accord de libre-échange d’Europe centrale (ALEEC).


RÉSOLUTIONS 1160 (1998), 1199 (1998), 1203 (1998), 1239 (1999) ET 1244 (1999) DU CONSEIL DE SÉCURITÉ


Rapport du Secrétaire général sur la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (S/2009/300)


Dans ce rapport, le Secrétaire général note d’emblée que les municipalités du nord du Kosovo et du nord de Mitrovicë/Mitrovica continuent de fonctionner isolément du reste du Kosovo.  Les responsables serbes du Kosovo considèrent en effet que la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) et la Force internationale de sécurité au Kosovo (KFOR) constituent les seules présences internationales légitimes au regard de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité. 


Le rapport indique que la MINUK a continué d’aider toutes les communautés du nord du Kosovo, où la majorité écrasante des habitants sont des Serbes du Kosovo, et d’établir des connexions avec les institutions de Pristina, la présence de la MINUK dans les municipalités du nord ayant également permis de créer un pont entre la Mission État de droit menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX) et les responsables politiques locaux.


Dans l’ensemble, signale le Secrétaire général, la situation en matière de sécurité au Kosovo est demeurée relativement calme de mars à mai 2009, même si une série d’incidents se sont produits à Kroi i Vitakut/Brdjani, dans la partie nord de Mitrovicë/Mitrovica, où d’anciens résidents albanais du Kosovo ont commencé, malgré l’opposition de résidents serbes, à reconstruire leurs maisons qui avaient été détruites en 1999.


La Police du Kosovo, EULEX et la KFOR continuent de surveiller de près ses travaux de construction et toutes les mesures ont été prises pour maintenir le calme.


Le rapport explique aussi que des progrès ont été accomplis sur la voie d’un accord dans le domaine de la protection du patrimoine culturel serbe au Kosovo.  En avril et mai, des experts de la MINUK se sont entretenus avec les principales parties prenantes, dont des organisations internationales qui s’occupent de cette question, en vue de trouver une formule de coopération acceptable pour les autorités de Belgrade et de Pristina et l’Église orthodoxe serbe


Concernant la restructuration de la Mission, M. Ban Ki-moon assure que celle-ci, ainsi que la réduction de ses effectifs, est sur le point de s’achever.  Dans la mesure où, depuis décembre dernier, EULEX assume un rôle opérationnel dans le secteur de l’état de droit, l’effectif de la composante « état de droit » de la MINUK sera réduit aux 22 personnes du Bureau de liaison pour les questions de police et de justice, et ce à compter du 1er juillet 2009


Il est également précisé que la Mission consacrera une partie de ses ressources à la poursuite de la médiation entre les communautés et à l’appui aux communautés minoritaires dans tout le Kosovo.  Plus concrètement, en créant un Bureau de l’appui aux communautés et de la facilitation des relations, la MINUK consacrera les ressources nécessaires à l’appui aux minorités, notamment en matière de retours et de surveillance du respect des droits de l’homme.


Le rapport fait aussi remarquer qu’au cours de la période considérée, la MINUK a transféré à EULEX toutes les affaires en instance.


S’agissant des retours consentis, leur nombre augmente graduellement, même s’il reste très limité et toujours en deçà des chiffres de 2008.  Au cours de la période considérée, ce sont cette fois 936 personnes qui ont été contraintes de rentrer au Kosovo, en provenance de l’Europe occidentale, soit une augmentation de 27,3% par rapport à 2008, pour la même période.


Selon le Ministère des communautés et des retours, la réintégration des communautés minoritaires, particulièrement la communauté serbe du Kosovo, continue de se heurter à des difficultés liées à l’absence de possibilités d’emploi, à la fragilité de la situation économique, à l’accès limité aux services publics et aux questions de sécurité.  Le Ministère entend mettre davantage l’accent sur la promotion du développement économique et de la viabilité des communautés minoritaires afin d’encourager les retours. 


Par ailleurs, la réticence des Serbes du Kosovo à entretenir des relations avec les autorités du Kosovo continue de remettre en question la création des nouvelles municipalités à majorité serbe du Kosovo, planifiée par les autorités du Kosovo.  Aussi, dans la perspective des prochaines élections municipales, les autorités du Kosovo ont-elles intensifié leurs appels aux Serbes du Kosovo afin qu’ils participent au processus de décentralisation.


Dans ses observations, le Secrétaire général de l’ONU affirme que la MINUK a procédé à sa restructuration, et que l’Organisation maintiendra une position de stricte neutralité vis-à-vis de la question du statut du Kosovo.  Il reste persuadé que les ressources de la Mission restructurée lui permettront de s’acquitter des tâches qui lui seront assignées au cours de l’exercice à venir.


M. Ban Ki-moon se félicite également de noter qu’EULEX a atteint sa pleine capacité opérationnelle, son rôle dans le domaine de l’état de droit, sous l’autorité générale et dans le cadre de la position de neutralité de l’Organisation vis-à-vis de la question du statut, revêtant une importance clef au regard du maintien de la stabilité sur le terrain.  Il juge qu’il importe de veiller à prendre en compte les préoccupations de toutes les communautés, en consultation avec la MINUK.  Il salue à cet égard le haut niveau de coopération entre la Mission et EULEX sur le terrain, et espère qu’elle se poursuivra et se renforcera dans tous les domaines.


Pour ce qui est des tensions dans le nord de Mitrovicë/Mitrovica, le Secrétaire général salue aussi l’action qu’a entreprise la Mission pour assurer la médiation entre les communautés de cette zone et pour favoriser la recherche de solutions pacifiques fondées sur le dialogue.  Il se réjouit des résultats probants obtenus grâce à l’action coordonnée de la MINUK, d’EULEX et de la KFOR et invite les communautés directement concernées, ainsi que les autorités de Pristina et de Belgrade, à continuer de coopérer avec les partenaires internationaux pour réduire les tensions dans la zone et parvenir à un règlement pacifique des différends.


« La MINUK, telle que restructurée, peut continuer à jouer un rôle utile et efficace consistant à assurer la médiation entre les communautés, à promouvoir l’application de dispositions pratiques dont Pristina et Belgrade pourraient tirer parti », conclu Ban Ki-moon, qui appelle à l’appui constant du Conseil de sécurité et de la communauté internationale dans son ensemble à la Mission.


En annexe, se trouve un rapport du Secrétaire général du Conseil de l’Union européenne et Haut Représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune sur les activités menées par EULEX de février à mai 2009.  Ce rapport confirme qu’EULEX a atteint sa pleine capacité opérationnelle le 6 avril 2009. 


Il y est indiqué que les services douaniers d’EULEX ont commencé à recueillir des données sur le trafic commercial.  EULEX a également commencé à organiser des procès au tribunal de district du nord de Mitrovicë/Mitrovica où il a prononcé deux jugements.  Deux procès pour crimes de guerre ont été menés à terme et ont abouti à des condamnations.  Les juges d’EULEX ont commencé à juger au civil des litiges fonciers interethniques.  En mars, le Chef de la Mission, M. Yves de Kermabon, et les chefs des différentes composantes ont tenu leurs premières réunions officielles à Belgrade avec des hauts responsables du Gouvernement serbe.  Enfin, le rapport signale que les unités de police d’EULEX ont dû intervenir en avril et mai lors de violentes protestations de Serbes du Kosovo contre la reconstruction de maisons appartenant à des Albanais du Kosovo à Brdjani/Kroi i Vitakut (Mitrovicë/a).  Aucun blessé grave n’a été déploré et, finalement, les deux communautés ont poursuivi pacifiquement les travaux de reconstruction.


Déclarations


M. LAMBERTO ZANNIER, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo et Chef de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), a souligné que la restructuration de la Mission, désormais achevée, s’était déroulée de manière transparente et de sorte que l’Organisation maintienne une position de stricte neutralité vis-à-vis de la question du statut du Kosovo.  Aujourd’hui, le rôle de la Mission est différent, a-t-il poursuivi, mais pas moins vital et pertinent qu’hier dans les domaines de la paix et de la stabilité au Kosovo.  M. Zannier a expliqué que les réductions budgétaires et d’effectifs de la Mission pour 2009-2010 correspondaient au transfert de compétences de celle-ci dans le secteur de l’état de droit vers la Mission État de droit menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX).  Les ressources et compétences de la MINUK restructurée, combinées à celles des organisations sur place, seront mises au service d’efforts de médiation entre les communautés, et de facilitation de mise en œuvre des engagements du Kosovo sur la scène internationale, y compris l’Accord de libre-échange d’Europe centrale (ALEEC). 


M. Zannier a indiqué que la Mission poursuivait ses efforts en vue de permettre un rapprochement entre les parties et régler les différends entre les communautés, qui continuent d’affecter le bien-être des populations au Kosovo.  Il s’est félicité des accords constructifs trouvés entre les autorités de Belgrade et celles de Pristina dans le domaine de la protection du patrimoine culturel serbe au Kosovo, ou encore la question des personnes disparues.  Le Chef de la MINUK a ensuite noté les résultats enregistrés de mars à mai 2009, en particulier concernant les problèmes posés par la fourniture d’électricité par la Compagnie d’électricité du Kosovo au nord de la province, où certains Serbes du Kosovo refusent d’instaurer une relation contractuelle avec une entité publique qui reviendrait à reconnaître l’indépendance du Kosovo.  M. Zannier a également évoqué une série d’incidents qui se sont produits à Brdjani/Kroi i Vitakut, dans la partie nord de Mitrovicë/Mitrovica, où d’anciens résidents Albanais du Kosovo ont commencé, malgré l’opposition de résidents serbes, à reconstruire leurs maisons qui avaient été détruites en 1999.  Il a fait savoir qu’un accord avait été trouvé pour permettre la poursuite dans le calme des travaux de construction, une des conditions pour rendre possible le retour au Kosovo des personnes déplacées.  Il a ajouté qu’un accord avait été atteint par toutes les parties pour demander au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) de fournir un cadre dans lequel Pristina et Belgrade pourraient organiser la restitution des biens des personnes déplacées, et ce, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité.  Poursuivant, M. Zannier a souligné les efforts louables des autorités du Kosovo pour faciliter le retour des personnes déplacées dans des conditions viables.


Le Représentant spécial a ensuite confirmé que l’EULEX, forte de 2 569 membres, était pleinement opérationnelle depuis le 6 avril dernier.  Au titre de son rôle dans le secteur de l’état de droit, l’EULEX a eu ses premières discussions avec le Gouvernement de Belgrade, ainsi qu’avec les Ministres des finances et de la justice du Kosovo/Metohija.  De son côté, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) est intervenue sur les questions de l’électricité et des constructions, deux exemples du rôle qu’elle tient dans la médiation entre les communautés, et dans le renforcement de la démocratie, y compris des capacités des institutions locales, a ajouté M. Zannier. 


M. VUK JEREMIC, Ministre des affaires étrangères de la Serbie, a souligné que les Nations Unies demeurent l’autorité générale au Kosovo et qu’elles doivent continuer à jouer un rôle vital dans la coordination de toutes les organisations internationales opérant sur le terrain.  Il a ensuite remercié la majorité « substantielle » des États Membres qui ont respecté la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Serbie.  C’est cette solidarité, a-t-il dit, qui nous encourage à persévérer nos efforts visant à résoudre la question du statut futur du Kosovo, d’une manière acceptable pour toutes les parties prenantes.  Le Ministre a en revanche regretté profondément le rejet par Pristina de la résolution 1244.  Personne, a-t-il estimé, ne devrait être autorisée à ignorer les décisions du Conseil de sécurité. 


La Serbie, a-t-il réitéré, ne reconnaîtra, ni implicitement ni explicitement et en aucune circonstance, la déclaration unilatérale d’indépendance des autorités de souche albanaise « dans notre province du Sud ».  « Nous allons continuer, a promis le Ministre, de défendre vigoureusement notre intégrité sans confrontations et en recourant aux moyens pacifiques dont nous disposons. »  Le Kosovo ne devrait pas être placé au-delà du droit international, au risque de voir un jour un autre pays se voir contester son intégrité territoriale, a prévenu le Ministre. 


Il a rappelé que le 8 octobre 2008, l’Assemblée générale avait adopté, à une large majorité, une résolution relative à la saisine de la Cour internationale de Justice (CIJ).  Le processus a commencé, s’est-il réjoui, en soulignant que c’est la première fois que la Cour a à se prononcer sur la légalité d’une tentative unilatérale de faire sécession par une minorité ethnique, et ce, au mépris de la Constitution démocratique et de la volonté du Conseil de sécurité.  Ce cas a attiré l’attention du monde entier, a affirmé le Ministre, en invoquant la présence d’un grand nombre de pays aux audiences de la Cour. 


Il est important, a souligné le Ministre, que la Cour puisse travailler sans ingérence politique.  En conséquence, les organisations multilatérales se gardent d’accepter la candidature des autorités sécessionnistes de Pristina.  En attendant que la Cour rende son avis, a poursuivi le Ministre, nous devons trouver la force de mettre nos divergences de côté, au profit de la paix et de la stabilité des résidents de la province. 


« Je propose, a-t-il dit, de mettre au cœur de nos efforts la question essentielle des personnes déplacées. »  Citant le HCR, il a estimé à plus de 200 000 le nombre des Serbes qui ne sont pas retournés dans la province.  Il s’agit là d’un « échec aux dimensions monumentales », a-t-il commenté, en ajoutant qu’à ce jour, plus de 40 000 plaintes ont été déposées par les Serbes du Kosovo pour la saisie illégale de biens. 


Le Ministre a indiqué que son pays travaille avec l’EULEX et la Mission de l’ONU sur un certain nombre de questions pratiques.  L’Accord en six points du Secrétaire général doit être pleinement respecté, a-t-il insisté.  Il a attribué les retards à la réticence de Pristina de reconnaître que le « tristement célèbre » plan Ahtisaari n’a jamais été approuvé par le Conseil de sécurité, grâce, notamment, aux principes défendus par la Fédération de Russie.  S’attardant sur certains de ces points, il a estimé que s’agissant de la police, la question des postes de direction à attribuer aux Serbes du Kosovo n’a jamais été résolue.  Sur le plan judiciaire, a-t-il aussi estimé, rien n’a été fait ni sur la nomination de juges et de procureurs locaux, ni sur la question de la juridiction territoriale du tribunal de district du nord de Mitrovicë/Mitrovica. 


Venant à la question de l’Accord de libre-échange d’Europe centrale (ALEEC), le Ministre a souligné que le succès en la matière dépend de l’application effective des normes contenues dans cet Accord.  Or, l’introduction de nouveaux timbres par « la prétendue » Direction générale des douanes du Kosovo n’a fait que politiser cette question commerciale, a-t-il dit.  Avant de conclure, le Ministre a attiré l’attention du Conseil sur la question importante de l’entrée des responsables serbes dans la province.  Comment la Serbie peut-elle contribuer à l’évolution positive des choses si elle ne peut travailler en étroite collaboration avec la communauté serbe, s’est-il interrogé.


M. SKENDER HYSENI, qui s’est présenté comme étant le « Ministre des affaires étrangères de la République du Kosovo », a tenu d’emblée à saluer les progrès réalisés par la République du Kosovo sur la voie du développement de ses institutions politiques et étatiques.  « Hier, nous avons célébré le premier anniversaire de l’entrée en vigueur de notre Constitution, un document fondateur, moderne, et dans lequel figurent toutes les mesures de protection des droits des minorités prévus par le plan Ahtisaari, a-t-il ajouté.  L’intervenant a indiqué que le déploiement de l’EULEX avait été fort apprécié par le Gouvernement du Kosovo, ce dernier s’étant engagé avec l’EULEX sur tous les dossiers dont elle est saisie.  Estimant que la situation sécuritaire au Kosovo demeure calme et stable, M. Hyseni a déclaré que, « de nouveau », les autorités du Kosovo souhaitaient la conclusion du mandat de la MINUK et son démantèlement.  « L’évolution dans le pays est positive, a-t-il affirmé, et notre respect du droit international, y compris des résolutions contraignantes du Conseil de sécurité n’a jamais fléchi. »  M. Hyseni a signalé qu’un nouveau Président de la Commission électorale centrale (CEC) venait d’être nommé, en vue des nouvelles élections présidentielles qui auront lieu cet automne.  La mise en place des institutions électorales et étatiques s’effectue sur la base des normes européennes en la matière, a souligné M. Hyseni, ajoutant que la Force de sécurité du Kosovo, pilier de la stabilité de la République, était une institution démocratique multiethnique et contrôlée par les civils.


Concernant la reconnaissance de la déclaration d’indépendance du Kosovo, M. Hyseni a déclaré que le Kosovo avait remis à la CIJ sa contribution écrite, le 18 avril dernier.  « Nous avons l’intention de participer à toute la procédure d’audience qui débutera en décembre 2009 », a-t-il encore dit, se disant confiant que les délibérations de la CIJ seront justes et impartiales.  Il a poursuivi en remerciant l’Arabie saoudite, le Bahreïn, la Gambie et les Comores, derniers pays en date à avoir reconnu le Kosovo comme État indépendant et souverain.  « Nous exhortons toutes les autres nations à appuyer les efforts du peuple du Kosovo pour construire son avenir en tant que pays libre ayant affronté et subi, pendant des décennies, humiliations et douleurs.  M. Hyseni a en outre signalé que le Kosovo avait été élu au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale, et ce, grâce au vote de pays n’ayant pas encore reconnu officiellement sa déclaration d’indépendance.  Le Kosovo est déterminé à poursuivre ses efforts de renforcement de l’état de droit et en matière de développement économique, a-t-il noté.  Il a également attiré l’attention sur les fonds alloués par son gouvernement pour faciliter le retour des réfugiés et améliorer les conditions de vie dans les zones de tensions.  Ces efforts louables sont pour l’heure ralentis par l’attitude de Belgrade, qui empêche les citoyens serbes du Kosovo de collaborer avec nos institutions.  Dans le nouveau Kosovo, il ne peut y avoir de place pour la haine et la violence, a encore dit M. Hyseni, qui a conclu en déclarant que le Kosovo était destiné à devenir un État multiethnique et en paix avec ses voisins.  L’avenir des Balkans occidentaux passe par leur intégration à l’Union européenne, a-t-il conclu.


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) s’est dit encouragé par la situation sécuritaire relativement calme qui règne actuellement au Kosovo.  Toutefois, à la lumière d’une série d’incidents qui se sont produits dans le nord de Mitrovicë/Mitrovica, il s’est dit préoccupé par les violences interethniques qui touchent différentes régions du Kosovo et par les tentatives d’interférence avec la mission de la MINUK.  Le maintien de la présence de la MINUK en coopération avec Belgrade et Pristina, et en étroite coordination avec l’EULEX et la KFOR, est déterminant pour la paix et la stabilité sur le terrain, a assuré le représentant.  De l’avis de sa délégation, la reconfiguration de la MINUK devrait être conduite de manière transparente et dans le respect de la position de stricte neutralité des Nations Unies en ce qui concerne le statut du Kosovo et d’une manière qui permettra à la Mission de remplir ses fonctions, en particulier celles qui consistent à assurer la médiation entre les différentes communautés et à soutenir les minorités.  C’est pourquoi, le représentant du Viet Nam a lancé un appel à toutes les parties concernées pour qu’elles coopèrent avec la MINUK et multiplient les mesures de renforcement de la confiance.  Regrettant que le nombre de retours volontaires demeure faible en 2009 par rapport à 2008, le représentant a estimé que le manque de progrès en matière de préservation des droits et de sécurité des minorités nationales ne ferait qu’exacerber le manque de confiance.  Toutes les parties, a-t-il insisté, doivent s’abstenir de rhétorique ou d’action susceptibles de déboucher sur des violences.


M. YUKIO TAKASU (Japon) a particulièrement apprécié l’initiative du Secrétaire général de reconfigurer la MINUK.  Cette reconfiguration est, a-t-il dit, à sa phase finale.  Il a salué la contribution de la Mission État de droit menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX), et d’autres présences internationales comme la Force internationale de sécurité au Kosovo (KFOR) et l’OSCE.  Il a dit apprécier la coopération de la Serbie avec l’EULEX dans l’intérêt de la stabilité et de la prospérité de l’ensemble des Balkans occidentaux, et a invité les autorités de Belgrade à poursuivre leurs efforts d’intégration européenne.  Depuis l’entrée en vigueur de sa Constitution il y a un an, le Kosovo a fait de sérieux progrès, en renforçant différentes institutions nationales, a-t-il noté.  Le représentant a espéré que le Kosovo sera un état démocratique et multiethnique.  Il a estimé que l’adhésion du Kosovo au Fonds monétaire international (FMI), en mai dernier, et à la Banque mondiale, en juillet prochain, marquera une étape significative pour le développement économique et social du paysafin qu’il participe à la scène internationale.  Si la situation sur le terrain est généralement stable, il a néanmoins regretté des tensions interethniques occasionnelles, en citant les récents incidents de Mitrovicë/Mitrovica.  Il a souhaité que davantage d’efforts soient entrepris pour assurer la protection effective des minorités.  Le Japon, qui a activement soutenu les efforts de coexistence pacifique par le biais du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour la sécurité humaine, continuera à apporter son aide dans ce domaine à travers des canaux multilatéraux et bilatéraux, pour aider le Kosovo à développer un pays multiethnique et démocratique, a-t-il assuré.


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a constaté avec « soulagement et satisfaction » le calme qui règne au Kosovo, même si quelques incidents ont éclaté.  Il s’est félicité de la coopération constructive des autorités du Kosovo avec la MINUK.  Même reconfigurée, elle aura toujours un rôle crucial à jouer, a-t-il dit, avant de saluer, comme un signe encourageant, l’engagement de la Serbie dans les discussions d’ordre technique.  Il s’est aussi félicité de l’intérêt que portent les Serbes du Kosovo aux prochaines élections municipales.  Appelant la communauté internationale à fournir tout le soutien nécessaire à la construction d’une économie solide et viable au Kosovo, le représentant a ensuite salué le rôle de l’EULEX.  Il a encouragé tous les acteurs sur le terrain qui œuvrent pour la stabilité du Kosovo, et a exprimé son souhait de voir toutes les parties faire preuve du courage et de la vision politique nécessaires pour un règlement politique négocié qui permette d’assurer la paix et la stabilité de l’ensemble de la région.


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a estimé qu’en dépit des difficultés économiques et des tensions intercommunautaires, le Kosovo avance bien.  Il est reconnu désormais par 60 pays et a adhéré au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale.  Saluant le travail de l’EULEX et de la KFOR, il a exprimé la disposition de son pays à aider l’agence chargée des biens immobiliers.  Il s’est félicité des progrès effectués en ce qui concerne la question des personnes déplacées, même s’il a jugé faible le nombre des retours.  Compte tenu du travail de l’EULEX, il a jugé pertinent que la MINUK commence à réduire ses effectifs.  Il est important, a-t-il insisté, que les missions des Nations Unies ne dépassent pas la taille nécessaire.  Il a demandé aux autorités du Kosovo d’aider la MINUK à faire son travail, avant de souligner que l’état de droit, la décentralisation et la participation de tous les citoyens à la vie du pays sont les éléments clefs d’un avenir meilleur.  La MINUK et les autres partenaires internationaux doivent continuer à coopérer pour relever les nouveaux défis et réaliser les objectifs visés.  Le Gouvernement du Kosovo doit tendre la main à toutes les communautés et tenir tous ses engagements, en la matière.  La Serbie, a encore dit le représentant, doit continuer à collaborer avec l’Union européenne et encourager la communauté serbe à participer à la vie publique et, d’abord, aux premières élections municipales. 


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a regretté la déclaration non objective de M. Hyseni.  « Malgré les signaux envoyés par le Conseil de sécurité à Pristina quant à la nécessité de respecter nos décisions, le comportement des autorités kosovars ne change pas, a-t-il dit, celles-ci continuant d’appeler à la cessation des activités de la MINUK. »  La mise en œuvre de la résolution 1244 reste d’actualité, a ajouté M. Churkin, la Mission devant poursuivre ses fonctions dans le domaine de l’état de droit et de la sécurisation des conditions des minorités ethniques.  Le représentant a estimé que beaucoup restait à faire dans le domaine de l’état de droit, les présences internationales sur place, y compris l’EULEX devant impérativement respecter la neutralité concernant le statut du Kosovo.  Il a ensuite félicité la MINUK pour son rôle dans l’atténuation des tensions dans le nord du Kosovo où les Albanais kosovars se sont lancés de manière unilatérale et provocatrice dans des travaux de construction.  M. Chrukin a également déploré que le retour des réfugiés ait débuté de manière non encadrée, sans notamment la participation du HCR.  Le processus de retour doit s’effectuer conformément au droit international humanitaire, a-t-il lancé.  Concernant le sort des minorités serbes du Kosovo, le représentant russe a fustigé le comportement des Kosovars, qui refusent de participer à tout effort constructif.  Avant de conclure, M. Churkin a demandé au Conseil de conserver un rôle important d’arbitre des différends et de garant du droit international dans la région des Balkans occidentaux.  Le Conseil devra tenir compte des résultats de l’examen impartial, par la CIJ, de la conformité de la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo à l’égard du droit international.


M. LIU ZHENMIN (Chine), tout en se montrant préoccupé par les tensions qui demeurent, s’est déclaré heureux d’apprendre que les parties se sont mises d’accord sur la construction d’habitations, par exemple.  Il a pris note du nombre « progressif et croissant » des retours de personnes déplacées même si, à son tour, il a trouvé les chiffres encore faibles.  Le représentant a estimé que toutes les parties doivent respecter les principes de la Charte de l’ONU, les résolutions du Conseil de sécurité et le principe de l’intégrité territoriale des États.  La meilleure façon de régler la question du Kosovo, a-t-il dit, est de faire en sorte que les parties arrivent à un plan mutuellement acceptable grâce à des négociations.  Il a pris note de la réduction des effectifs de la MINUK envisagée par le Secrétaire général.  Cet ajustement, a-t-il précisé, est de nature technique et ne doit en aucun cas modifier la position de neutralité des Nations Unies.  La MINUK doit entretenir des relations étroites de travail avec toutes les parties et l’EULEX, et continuer d’agir sous l’autorité générale des Nations Unies, a conclu le représentant. 


M. IBRAHIM DABBASHI (Jamahiriya arabe libyenne) a salué les progrès récents réalisés dans le développement démocratique au Kosovo, et ce, en dépit des différends persistants entre Albanais et Serbes du Kosovo.  Il a salué les accords responsables qui ont permis la poursuite des travaux de construction de maisons d’Albanais kosovars dans le nord.  Il s’est également félicité des efforts du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour aider les rapatriés à se réinstaller au Kosovo dans des conditions sociales d’existence viables.  Félicitant ensuite la MINUK pour son appui à l’essor démocratique du Kosovo, le représentant libyen a regretté que le nord du territoire fonctionne toujours de manière indépendante par rapport au reste du Kosovo.  Tous les citoyens doivent travailler ensemble, sous l’autorité de la police et des administrations locales, a-t-il dit.   Concluant, il s’est réjoui de la création du Bureau de l’appui aux communautés et de la facilitation des relations, un instrument qui renforcera les efforts que la MINUK consacre à l’appui aux minorités, notamment en matière des retours et de surveillance du respect des droits de l’homme, a-t-il dit.


Mme ROSEMARY A. DICARLO(États-Unis) s’est félicitée du renforcement de la coopération entre les communautés ethniques du Kosovo.  Elle a noté les nominations des membres de la Cour constitutionnelle et de ceux de la Commission électorale centrale (CEC).  Elle a noté également l’élection récente du Kosovo au FMI et a dit attendre avec intérêt son admission à la Banque mondiale.  Tous ces faits nouveaux, a-t-elle commencé, sont en conformité avec la vision du plan Ahtisaari.  Quelque 60 État Membres de l’ONU ont reconnu le Kosovo, a rappelé la représentante, avant d’appeler le Gouvernement du Kosovo à tendre la main aux Serbes et aux autres minorités.  Elle a également jugé trop faible le nombre des retours parmi les personnes déplacées.  La représentante a espéré que la question connaîtra des progrès substantiels cette année. 


Pour que le Kosovo devienne multiethnique, la coopération de Belgrade est essentielle, a-t-elle estimé.  Mme DiCarlo a salué la coopération entre la Serbes et l’EULEX, et a appelé à la création des conditions nécessaires au retour des Serbes dans la police.  Malheureusement, a-t-elle poursuivi, le Gouvernement serbe continue de bloquer certains biens.  Elle l’a donc encouragé à respecter les engagements pris dans le cadre de l’ALEEC.  La représentante a appuyé la reconfiguration de la MINUK pour qu’elle s’en tienne aux fonctions que le Gouvernement du Kosovo ne peut assurer.  Elle a assuré que la stabilité des Balkans occidentaux est une priorité pour les États-Unis, qui continueront à appuyer les progrès et le développement des pays concernés. 


M. RONKA VILOVIC (Croatie) a, à son tour, salué les progrès continus et réguliers du Kosovo sur la voie de l’établissement d’une société sûre et stable.  L’appui de la communauté internationale, compte tenu de la situation calme qui prévaut au Kosovo, doit porter sur le renforcement de ses capacités économique et de développement, a estimé le représentant croate.  « Nous demandons aux parties de coopérer avec le Représentant spécial, ainsi qu’avec les représentants de l’EULEX, deux partenaires pleinement engagés à contribuer à l’instauration d’un Kosovo moderne, pluraliste et respectueux des droits des minorités. » 


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) s’est félicité de ce que la MINUK ait réussi la réduction de ses effectifs.  Il s’est dit convaincu que la nouvelle structure lui permettra d’assumer des fonctions importantes, comme la médiation et l’appui aux communautés minoritaires.  Le représentant s’est également dit heureux que l’EULEX soit désormais pleinement opérationnelle.  L’EULEX, a-t-il assuré, va mettre en œuvre son mandat dans l’intérêt de toutes les communautés.  Il a rappelé que son pays y a déployé 26 experts de police, et qu’il continuera à contribuer à la KFOR qui compte déjà 600 militaires autrichiens.  Il a appuyé la proposition de commencer la transition de la KFOR et de s’employer dès à présent à réduire ses effectifs.  Le représentant s’est félicité du rôle que continue de jouer l’OSCE.  Les prochaines élections mettront en lumière l’appui indispensable qu’offre l’OSCE, s’est-il réjoui.  Avec le pragmatisme nécessaire, des solutions peuvent être trouvées pour que le Kosovo se rapproche d’une société multiethnique et pacifique.  Une solution pacifique ne peut être trouvée que si toutes les communautés dialoguent les unes avec les autres.  Insistant sur le respect des droits de l’homme de toute la population, le représentant a dit attendre de Belgrade une approche plus positive.  Il a espéré que le « projet de retours » sera efficace pour créer les conditions nécessaires à l’intégration de toutes les communautés.  Il a également émis l’espoir que les autorités de Belgrade progresseront sur leur intégration à l’Union européenne.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a souligné l’importance de la coopération des parties avec la MINUK, afin que celle-ci puisse remplir son mandat de façon neutre.  Il s’est inquiété des incidents qui se sont produits au cours des derniers mois entre les Serbes du Kosovo et les Albanais du Kosovo, qui démontrent, selon lui, la fragilité de la stabilité régionale.  Le représentant a appelé à renforcer également la coopération entre la MINUK et la Mission État de droit menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX), afin de prévenir les éruptions de violences interethniques.  Il a aussi invité les parties et la MINUK à appuyer et à coopérer pleinement avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).


Concernant la question de la réintégration des minorités, en particulier des Serbes du Kosovo, M. Heller a suggéré de promouvoir une collaboration stratégique entre les institutions et programmes de l’ONU chargés du développement, la communauté de donateurs, les organisations régionales et le Gouvernement de la Serbie, en vue de prendre des mesures concrètes de développement économique et durable de la région.  Il a d’ailleurs salué les projets qui favorisent le retour des familles serbes du Kosovo et la reconstruction de leurs logements.  Avant de conclure, M. Heller a émis l’espoir que la nouvelle configuration de la MINUK renforcera sa composante droits de l’homme.


M. PATRICK S.MUGOYA (Ouganda) a déclaré que la MINUK reconfigurée serait mieux équipée pour aider au règlement des différends interethniques au Kosovo, certains accords ayant déjà pu être trouvés sous son égide entre les communautés albanaise et serbe.  La coopération entre la MINUK et l’EULEX est l’une des clefs de la stabilisation au Kosovo et dans la région des Balkans occidentaux dans leur ensemble, a-t-il ajouté.  Le représentant a ensuite estimé que, pour permettre une pleine participation du Kosovo à l’ALEEC, il est vital que les questions douanières trouvent rapidement une issue, cela en s’appuyant sur les compétences de l’EULEX en la matière.  Avant de conclure, le représentant a demandé aux parties de faire preuve de retenue dans l’intérêt du développement et de la paix durables au Kosovo, et a appelé la communauté internationale à continuer de soutenir sans relâche la MINUK dans les domaines du maintien de la paix et de la sécurité. 


M. JORGE URBINA (Costa Rica) a prié les autorités de Pristina de continuer à collaborer avec les Nations Unies.  Il a estimé que les efforts de la MINUK et le déploiement de l’EULEX contribuent au renforcement de l’état de droit au Kosovo.  Il a aussi appuyé la coopération entre l’ONU et les autres instances régionales, comme l’Union européenne.  Il a salué la reconfiguration de la MINUK et le renforcement du mandat de l’EULEX.  Mais, a-t-il prévenu, il faut prévoir les garde-fous et des garanties pour que le processus aboutisse à une paix durable et à la stabilité politique dans la région.  La présence internationale civile doit superviser le transfert d’autorité au Kosovo, dont il a salué les efforts sur les plans économique, politique et judiciaire.  « J’espère, a dit le représentant, que le Kosovo sera pleinement intégré dans l’Europe grâce à une coexistence pacifique avec ses voisins. »  Appelant à la fin des incidents entre les communautés, il a souligné, en la matière, le rôle de l’OSCE.  Avant de conclure, il a estimé que le Kosovo doit renforcer ses institutions, démontrer son intégrité dans la protection des droits des minorités, établir un équilibre avec ses voisins et s’assurer du soutien de l’Europe pour garantir sa stabilité en tant qu’État indépendant et souverain.  Le représentant a prié l’Union européenne et les autres organisations internationales de continuer à appuyer le développement social et économique du Kosovo. 


M. JEAN-MAURICE RIPERT (France) a estimé que les autorités du Kosovo ont tenu leurs engagements, en votant notamment plusieurs lois essentielles au renforcement de l’état de droit et à la participation des minorités.  L’engagement fort du Gouvernement en faveur de la décentralisation, en particulier, a dit le représentant, constitue une décision essentielle pour la consolidation progressive d’un Kosovo multiethnique.  La protection des minorités constitue une priorité pour l’Union européenne, a souligné le représentant.  Malgré certaines violences, il a salué le fait que la situation sécuritaire a été « remarquablement stable ».  Sur le plan extérieur, a-t-il rappelé, 60 États reconnaissent désormais le Kosovo.  Il s’est réjoui de l’adhésion du Kosovo au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale.  Le déploiement de l’EULEX, a aussi rappelé le représentant, s’est achevé le 6 avril dernier.  Elle assume désormais l’ensemble des tâches opérationnelles en matière d’état de droit.  Cette reconfiguration, a-t-il rassuré, n’est en rien synonyme d’une réduction de la présence internationale au Kosovo.  Elle est au contraire un acte fort d’engagement à un niveau constant de la communauté internationale.  Le représentant a insisté sur l’importance que son pays attache à une bonne coopération des autorités kosovares avec les Nations Unies, dans le cadre de la résolution 1244. 


En écoutant les deux parties, le représentant s’est dit satisfait de voir que, malgré leurs divergences, elles partagent le souci de préserver les conditions d’un avenir commun au sein de l’Europe.  « Nous encourageons Belgrade et Pristina à renouer le plus tôt possible un dialogue direct ».  À la première, il a rappelé qu’en apportant son soutien aux initiatives de l’Union européenne pour contribuer à la paix et à la stabilité de la région, elle participera à la création des conditions d’un avenir commun pour les Balkans occidentaux.  À la seconde, le représentant a rappelé que c’est en avançant concrètement sur la voie d’un État de droit respectueux des minorités, et en s’efforçant de nouer des liens d’amitié avec les voisins du Kosovo que le pays progressera sur la voie du rapprochement avec l’Union européenne. 


M. BAKI İLKIN (Turquie) a rappelé que la Turquie était l’un des tout premiers des 60 pays à avoir reconnu le Kosovo.  Ce chiffre, du reste, confère selon lui une légitimité claire à la déclaration d’indépendance du Kosovo.  Il s’est félicité de voir que la situation générale au Kosovo était stable et que ses autorités prenaient les mesures nécessaires pour consolider les institutions et le système étatiques.  Dans le même esprit, il a exprimé le soutien de sa délégation aux efforts du Secrétaire général et de son Représentant spécial en vue de reconfigurer la MINUK.  La MINUK a un rôle important à jouer au Kosovo, en particulier en aidant à résoudre un certain nombre de problèmes pratiques mais graves, a-t-il estimé.  M. İlkin a indiqué que la Turquie attachait une grande importance à la sécurité et à la stabilité dans les Balkans, et considérait l’indépendance du Kosovo dans le contexte d’une paix, d’une stabilité et d’une prospérité durables dans l’ensemble de la région.  De même, a-t-il ajouté, une Serbie démocratique et prospère en paix avec tous les pays voisins est essentielle à la coopération et à la stabilité régionales.


Reprenant la parole, M. Hyseni a réagi à la déclaration du Ministre serbe des affaires étrangères, en insistant sur le fait que l’indépendance du Kosovo a été déclarée par des représentants élus du peuple du Kosovo, y compris des non-albanais, à l’exception des représentants serbes.  S’agissant des rapatriés, il a souligné que le Gouvernement du Kosovo est attaché à cette question, « chaque réfugié devant pouvoir être en mesure de rentrer chez lui et de vivre dans des conditions décentes ».  M. Hyseni a ensuite contesté les chiffres brandis par le Ministre serbe, avançant notamment que selon les derniers recensements le plus grand nombre de Serbes ayant jamais vécu au Kosovo était de 195 000; actuellement 135 000 Serbes vivent au Kosovo, a-t-il dit.  Le Gouvernement de Belgrade ne les aide nullement à rentrer dans leur pays d’origine, a encore ajouté l’intervenant. 


En fait, Belgrade encourage les réfugiés du Kosovo à ne pas rentrer chez eux, ce qui est une sorte d’alibi pour pouvoir ensuite déclarer dans des enceintes comme celle-ci que les Kosovars ne font pas les choses convenablement.  « Nous ne craignons pas ces retours, a renchéri M. Hyseni, qui a assuré que son gouvernement veillerait toujours à réunir toutes les conditions d’un retour décent des personnes déplacées.  Il n’y a pas et il n’y aura pas de retours forcés, a-t-il lancé, ajoutant que les reconstructions de maisons ou d’établissements étaient le fait d’un État indépendant, « le notre », qui n’a pas d’instructions à recevoir de qui que ce soit.  « Nous restons prêts à collaborer avec Belgrade à l’amélioration des conditions d’existence des Serbes du Kosovo », a-t-il déclaré, avant d’insister sur l’unité politique, judiciaire et juridique du Kosovo.  Pour M. Hyseni, le Ministre serbe des affaires étrangères ne devrait pas avoir peur de la police du Kosovo, mais bien du nombre de partisans de Milosevic qu’on trouve encore au sein des structures des Forces serbes de sécurité. 


En réponse à ses propos, le Ministre serbe des affaires étrangères a insisté sur le fait que le chiffre de 206 000 personnes déplacées est communiqué par le HCR, et a jugé étonnant que quelqu’un puisse douter d’une telle source.  « Nous voulons trouver des solutions pour travailler ensemble, a-t-il dit, en précisant que ce n’est pas la Serbie qui a peur des Forces de sécurité du Kosovo, mais bien la communauté serbe du Kosovo.  Il faut faire davantage pour rétablir la confiance chez ces gens qui vivent comme cela depuis 1999.  Le fait qu’ils ne collaborent pas avec les autorités de Pristina tient peut-être, a suggéré le représentant, à la manière dont ils ont été traités.  Le Ministre a mis l’accent sur l’importance de la lutte contre la criminalité organisée, en renouvelant l’intention de son pays de travailler de façon constructive pour trouver des solutions aux problèmes concrets.  Il a conclu en souhaitant un avenir meilleur à toute la région des Balkans.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité spécial des Vingt-Quatre adopte trois textes portant sur l’élimination du colonialisme et la protection des ressources des territoires non autonomes

AG/COL/3195

Le Comité spécial des Vingt-Quatre adopte trois textes portant sur l’élimination du colonialisme et la protection des ressources des territoires non autonomes

17/06/2009
Assemblée généraleAG/COL/3195
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial chargé d’étudier la situation

en ce qui concerne l’application de la Déclaration

sur l’octroi de l’indépendance aux pays

et aux peuples coloniaux

Reprise de session de 2009

8e séance – matin


LE COMITÉ SPÉCIAL DES VINGT-QUATRE ADOPTE TROIS TEXTES PORTANT SUR L’ÉLIMINATION DU COLONIALISME ET LA PROTECTION DES RESSOURCES DES TERRITOIRES NON AUTONOMES


Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux « Comité spécial des Vingt-Quatre » a, ce matin, adopté sans vote trois projets de résolution portant respectivement sur l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux; sur l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux par les États et par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l’ONU; et sur les activités économiques et autres préjudiciables aux intérêts des peuples des territoires non autonomes.  Aucun membre du Comité spécial n’a pris la parole au cours de la procédure d’adoption de ces textes.


Selon les termes du premier projet de résolution*, l’Assemblée générale affirmerait, une fois de plus, que l’existence du colonialisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, y compris l’exploitation économique, est contraire à la Charte des Nations Unies, à la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et à la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Elle réaffirmerait sa volonté de continuer à faire tout ce qu’il faudra pour que le colonialisme soit éliminé complètement et rapidement.


Aux termes de ce texte, l’Assemblée demanderait aux puissances administrantes de collaborer sans réserve avec le Comité spécial en vue d’achever, avant la fin de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, l’élaboration d’un programme de travail constructif répondant au cas particulier de chaque territoire non autonome.


Par ce texte, l’Assemblée engagerait vivement les puissances administrantes à prendre des mesures efficaces pour sauvegarder et garantir les droits inaliénables des peuples des territoires non autonomes, à savoir leurs droits sur leurs ressources naturelles et leur droit d’être et de rester maîtres de la mise en valeur future de ces ressources.  Elle prierait instamment tous les États d’apporter une aide morale et matérielle aux peuples des territoires non autonomes.  De même, elle prierait le Secrétaire général et les organismes de l’ONU d’apporter une assistance à ces territoires.


Dans le deuxième texte** adopté ce matin, le Comité spécial précise ce que l’Assemblée générale pourrait demander aux institutions spécialisées et aux autres organismes des Nations Unies dans le cadre de leur soutien aux territoires non autonomes.  Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée prierait ces institutions et organismes de participer davantage aux travaux du Comité spécial et d’examiner la situation dans chaque territoire de façon à prendre les mesures voulues pour y accélérer les progrès dans les secteurs économique et social.


Par ce texte, l’Assemblée générale engagerait les institutions spécialisées et les autres organismes des Nations Unies qui ne l’ont pas encore fait à fournir une aide aux territoires non autonomes dès que possible.  Elle demanderait aux puissances administrantes concernées de faciliter, selon les besoins, la participation de représentants nommés ou élus des territoires non autonomes aux réunions et conférences des institutions spécialisées et autres organismes des Nations Unies portant sur des questions qui les concernent.


Enfin, aux termes d’un autre projet de résolution*** adopté ce matin par le Comité spécial et relatif aux activités économiques et autres préjudiciables aux intérêts des peuples des territoires non autonomes, l’Assemblée générale soulignerait l’utilité des investissements économiques étrangers réalisés en collaboration avec les peuples des territoires non autonomes et conformément à leurs vœux, afin d’apporter une contribution valable au développement socioéconomique desdits territoires, particulièrement en période de crise économique et financière.


Mais l’Assemblée prierait instamment les puissances administrantes concernées de prendre des mesures efficaces pour protéger et garantir les droits inaliénables des peuples des territoires non autonomes, à savoir leurs droits sur leurs ressources naturelles et leur droit d’établir et de conserver leur autorité sur l’exploitation ultérieure de ces ressources.  Elle leur demanderait de veiller à ce que les conditions de travail ne soient pas discriminatoires dans les territoires placés sous leur administration.


Le Comité spécial poursuivra ses travaux demain, jeudi 18 juin, à 10 heures, pour examiner la question des îles Falkland (Malvinas).


*     A/AC.109/2009/L.10

**    A/AC.109/2009/L.11

***   A/AC.109/2009/L.12


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les États Membres ont présenté devant l’Assemblée générale leurs succès et leurs défis dans la lutte contre le VIH/sida

AG/10836

Les États Membres ont présenté devant l’Assemblée générale leurs succès et leurs défis dans la lutte contre le VIH/sida

17/06/2009
Assemblée généraleAG/10836
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-troisième session

90e séance plénière - matin


LES ÉTATS MEMBRES ONT PRÉSENTÉ DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE LEURS SUCCÈS ET LEURS DÉFIS DANS LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA


L’Assemblée générale a achevé ce matin son débat, entamé hier, sur les progrès réalisés dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement et de la Déclaration politique sur le VIH/sida.


Au total, 44 délégations sont intervenues en deux jours pour faire part de leurs avancées dans la lutte contre la pandémie, présenter les défis qu’ils leur restent à surmonter et, à l’instar du Secrétaire général, dans son rapport*, appeler à une mobilisation renouvelée autour de l’objectif d’accès universel à la prévention au traitement anti-VIH, ainsi qu’aux soins et à l’accompagnement.


En juin 2008, l’Assemblée générale avait organisé une session de haut niveau pour dresser un bilan de la lutte contre la pandémie de VIH/sida, et mesurer les résultats obtenus au regard des objectifs assortis d’échéances, adoptés à l’unanimité par les États Membres dans la Déclaration d’engagement de 2001 sur le VIH/sida.  Les engagements souscrits en 2001 avaient été réaffirmés dans la Déclaration politique de 2006.


La communauté internationale doit demeurer engagée et respecter ses obligations dans la lutte contre le VIH/sida, a-t-il encore été souligné ce matin.  Sans financement, a par exemple fait observer le représentant de Saint-Kitts-et-Nevis, « tous les progrès accomplis dans les domaines de l’éducation du public, du traitement, des infrastructures, de la mise au point de médicaments et d’une législation locale appropriée pourraient être anéantis ».


Son homologue de l’Ukraine a, quant à lui, mis l’accent sur l’importance d’une coopération étroite entre les organes des Nations Unies, les organisations non gouvernementales, la société civile et les gouvernements, « afin de s’attaquer à la pandémie de VIH/sida de façon totale et efficace ».


« La coopération internationale demeure essentielle », a insisté le représentant du Costa Rica, rappelant le rôle que doit jouer à cet égard le Fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme. 


Par ailleurs, l’Assemblée générale a demandé** « instamment à tous les États Membres d’envisager de verser des contributions volontaires » au Fonds pour la consolidation de la paix. 


L’Assemblée générale, par ce texte adopté sans vote, et présenté par le délégué de l’Inde, qui était avec la Suède facilitateur pour l’élaboration du projet de résolution, a inscrit au projet d’ordre du jour de sa soixante-quatrième session une question intitulée « Rapport du Secrétaire général sur le Fonds pour la consolidation de la paix ». 


Elle a, enfin, prié le Secrétaire général de lui présenter chaque année un rapport sur le fonctionnement et les activités du Fonds.  Dans le rapport qu’il soumettra à l’Assemblée générale lors de sa soixante-sixième session, le Secrétaire général devra inclure les conclusions et les recommandations de la prochaine évaluation globale indépendante.


Dans le cadre du débat sur la Déclaration d’engagement et la Déclaration politique sur le VIH/sida, les représentants d’Israël, de l’Ukraine, du Costa Rica, de Saint-Kitts-et-Nevis, de la Bosnie-Herzégovine, de Sainte-Lucie, du Nicaragua, de la Jamahiriya arabe libyenne et de l’Arabie saoudite ont pris aujourd’hui la parole.  Les observateurs de l’Union interparlementaire (UIP) et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) se sont également exprimés.


* A/63/812

** A/63/L.72



MISE EN OEUVRE DE LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA ET DE LA DÉCLARATION POLITIQUE SUR LE VIH/SIDA


Rapport du Secrétaire général sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida et de la Déclaration politique sur le VIH/sida (A/63/812)


Suite des déclarations


M. ILAN FLUSS (Israël) a noté que l’objectif de réaliser l’accès universel aux traitements contre le VIH/sida d’ici à 2010 était loin d’être atteint, ce qui est alarmant.  Il a cité en exemple le cas du Botswana où une véritable volonté politique a permis d’adopter une approche holistique au niveau national.  En Israël, MASHAV, l’agence internationale de développement, s’efforce d’apporter une formation à des pays partenaires dans la lutte contre le VIH/sida, notamment le Cameroun, le Nigéria, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie et le Kenya.  MASHAV a ainsi mis en place un programme de formation clinique aux thérapies antirétrovirales pour le personnel médical d’Éthiopie, a précisé le représentant.  M. Fluss a ensuite déclaré que les partenariats locaux, nationaux et internationaux demeurent déterminants, soulignant qu’Israël était prêt à coopérer à nouveau avec d’autres pays, notamment en Afrique subsaharienne, pour atténuer les conséquences du VIH/sida et parvenir à terme à éradiquer le virus.


M. YURIY SERGEYEV (Ukraine) a indiqué que son pays avait fait de grands progrès afin de permettre l’accès universel à la prévention de la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant et en matière de sensibilisation, surtout auprès des jeunes.  Des mesures ont été prises, a-t-il dit, pour favoriser l’accès à des thérapies de substitution pour les toxicomanes.  Malgré ces progrès, beaucoup reste à faire, a-t-il poursuivi.  Le représentant s’est ainsi dit conscient de la complexité et de l’importance de la tâche qui incombe au Gouvernement ukrainien.  Il s’agit d’un défi absolu, a-t-il précisé, se déclarant notamment préoccupé par la vitesse de propagation de l’épidémie.  Le représentant a également mis l’accent sur l’importance d’une coopération étroite entre les organes des Nations Unies, les organisations non gouvernementales, la société civile et les gouvernements afin de s’attaquer à l’épidémie de façon totale et efficace.


M. JAIRO HERNANDEZ (Costa Rica) a déclaré qu’à un an des objectifs fixés par la Déclaration d’engagement de 2001, et réaffirmés dans la Déclaration politique de 2006, il reste beaucoup à faire, surtout dans un contexte de crise économique et financière.  C’est pourquoi, la coopération internationale demeure essentielle, a-t-il affirmé, soulignant le rôle que doit jouer le Fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.  Eu égard aux caractéristiques sociales et épidémiologiques de la pandémie, tous les pays doivent bénéficier d’une approche intégrée et inclusive, a-t-il estimé.  Il ne s’agit pas seulement d’un problème de santé publique, mais aussi d’un problème de droits de l’homme, a relevé le représentant, à l’instar de nombreux autres.  La protection insuffisante des groupes vulnérables, comme la discrimination que subissent les femmes, sont des aspects qui ne peuvent être négligés dans la réponse à apporter.  De même, a ajouté le représentant, la participation active de tous, y compris de la société civile et des organisations non gouvernementales (ONG), est un élément essentiel des politiques nationales de santé publique.


M. DELANO F. BART (Saint-Kitts-et-Nevis) a notamment observé que le VIH/sida demeurait la principale cause parmi les 15 à 44 ans, et que les Caraïbes avaient le deuxième taux de prévalence au monde.  Le représentant a rappelé les difficultés liées à la crise économique et financière mondiale.  Il convient, dans ce contexte, de maintenir l’engagement tel que défini, il y a un an, à l’Assemblée générale.  La communauté internationale doit demeurer engagée et respecter ses obligations dans la lutte contre le VIH/sida, a-t-il également souligné.  Il a appelé les États Membres à renouveler leurs engagements envers l’aide publique au développement (APD).  Sans financement, a-t-il dit, tous les progrès accomplis dans les domaines de l’éducation du public, du traitement, des infrastructures, de la mise au point de médicaments et d’une législation locale appropriée pourraient être anéantis.  « Nous ne devons pas flancher dans notre détermination à assurer l’accès universel », a-t-il déclaré. 


M. IVAN BARBALIC (Bosnie-Herzégovine) a salué les progrès significatifs accomplis dans la lutte contre le VIH/sida sous l’égide des Nations Unies.  Mais la pandémie reste encore très présente partout dans le monde, posant à la fois un problème de santé et de sécurité publiques.  En outre, les crises multiples auxquelles fait face la communauté internationale font peser un poids supplémentaire sur les efforts engagés par les gouvernements au niveau national, comme sur l’aide qu’ils peuvent apporter aux pays qui en ont besoin.  Pour sa part, la Bosnie-Herzégovine fait partie des pays qui ont un faible taux de prévalence et où il est possible de contrôler la pandémie.  Le Conseil des ministres, avec la coopération technique d’ONUSIDA, conduit les efforts, avec l’aide aussi des organisations non gouvernementales, qui ont lancé de nombreuses campagnes de sensibilisation.


Mme SARAH FLOOD-BEAUBRUN (Sainte-Lucie) a rappelé que les taux de prévalence du VIH/sida des Caraïbes se plaçaient derrière ceux de l’Afrique subsaharienne.  La représentante a estimé que le capital culturel de son pays, constitué de traditions, de croyances et de pratiques était crucial pour lutter contre le VIH/sida, comme il l’a été jusqu’à présent pour juguler l’épidémie.  Elle a également cité plusieurs mesures, essentielles à ses yeux, pour éviter la contagion, lesquelles sont au cœur du Plan stratégique quinquennal.  Il s’agit, a-t-elle dit, d’encourager des débuts plus tardifs des relations sexuelles, de décourager les relations sexuelles avec les partenaires multiples et d’encourager l’utilisation des préservatifs.  La personne humaine est au cœur de cette stratégie, et en particulier les personnes exposées à la maladie, a-t-elle souligné.  Le succès de la lutte contre le VIH/sida n’est possible que s’il existe une solidarité entre tous les acteurs sociaux pour répondre aux besoins physiques, émotionnels, intellectuels et spirituels de tous, a-t-elle conclu.


M. HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a mis la propagation du VIH/sida en partie sur le compte de l’économie néolibérale et de la crise économique et financière qui, selon lui, en sont la cause.  C’est pourquoi, il incombe aux pays développés, en particulier, d’assister tous ceux qui en ont besoin pour faire refluer la pandémie.  Au Nicaragua, des politiques nationales intégrées ont été lancées en étroite coopération avec les communautés locales pour fournir des traitements antirétroviraux gratuits aux personnes touchées.  Une démarche plurisectorielle a été lancée par le Ministère nicaraguayen de la santé, en associant les organisations de la société civile dans des campagnes de sensibilisation auprès des populations à risque, a poursuivi le représentant.  M. Castillo a également dit que 143 centres de dépistage avaient été ouverts sur l’ensemble du territoire.


M. AHMED H. M. GEBREEL (Jamahiriya arabe libyenne) a souligné la nécessité pour les donateurs de redoubler d’efforts et d’augmenter le financement annuel et leurs ressources pour permettre aux pays pauvres de relever le défi de la lutte contre le VIH/sida.  La crainte de la maladie ne doit pas causer préjudice aux personnes infectées, a-t-il également dit.  Le représentant a mis l’accent sur l’importance pour les personnes infectées ou qui ont transmis le virus d’être bien conseillées par des spécialistes.  Il a demandé à faire preuve de grande prudence en évitant de confondre les actes discriminatoires et les mesures de prévention prises dans certains pays. 


M. OMAR ALI SALEH AL OYAIDI (Arabie saoudite) a indiqué que son pays avait mis au point des programmes pour protéger ses citoyens contre l’expansion de la pandémie et ouvert des laboratoires de dépistage.  Il a également précisé que la contribution de son pays au Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme allait passer de 10 à 18 millions de dollars entre 2008 et 2010.


Mme SAPANA PRADHAN MALLA, de l’Union interparlementaire (UIP), a souligné le rôle des parlements dans la lutte contre le VIH/sida.  Elle s’est dite préoccupée par la tendance croissante, parmi certaines législatures, de criminaliser la transmission du virus dans certaines circonstances.  Elle a ainsi mis en garde contre les risques de stigmatisation des personnes vivant avec le VIH/sida.  De plus, a-t-elle dit, il n’existe aucune preuve selon laquelle des lois pénales spécifiques sur la transmission du VIH/sida ont un impact significatif sur la propagation du virus ou l’arrêt de l’épidémie.  La priorité doit être accordée à l’amélioration des méthodes de prévention dans la lutte contre le VIH/sida, a-t-elle assuré.


Mme ANKE STRAUSS, Observatrice de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a estimé qu’il restait encore beaucoup de défis à relever dans la lutte contre le VIH/sida, en particulier dans le lien entre migrations et pandémie.  La prévention, les soins et les traitements pour les personnes atteintes du VIH/sida doivent tenir compte de la situation particulière et de la vulnérabilité des migrants.  Ceux-ci ont souvent un accès restreint aux services de santé, soit par ignorance, soit parce que ces services ne sont pas favorables à l’accueil des migrants.  Dans ce contexte, des efforts supplémentaires visant à aider les systèmes de santé afin de mieux collecter les données concernant la santé des migrants sont absolument nécessaires.  Mais ils doivent s’inscrire dans le cadre d’une approche multisectorielle, a souligné Mme Strauss, que ce soit au niveau national ou en dehors des frontières.  Au niveau des pays, il est crucial d’engager un dialogue franc sur la situation des migrants avec toutes les parties prenantes; au-delà, des processus consultatifs régionaux multisectoriels sont également souhaitables.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité spécial des Vingt-Quatre, chargé de la décolonisation, examine les situations de la Nouvelle-Calédonie et du Sahara occidental

AG/COL/3194

Le Comité spécial des Vingt-Quatre, chargé de la décolonisation, examine les situations de la Nouvelle-Calédonie et du Sahara occidental

16/06/2009
Assemblée généraleAG/COL/3194
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial chargé d’étudier la situation

en ce qui concerne l’application de la Déclaration

sur l’octroi de l’indépendance aux pays

et aux peuples coloniaux

Reprise de session de 2009

7e séance – matin


LE COMITÉ SPÉCIAL DES VINGT-QUATRE, CHARGÉ DE LA DÉCOLONISATION, EXAMINE LES SITUATIONS DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE ET DU SAHARA OCCIDENTAL


Il salue l’Accord conclu en 2008 à Paris sur le transfert de compétences à la Nouvelle-Calédonie et la tenue d’élections provinciales en mai 2009


Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, dit « Comité spécial des Vingt-Quatre », a adopté ce matin par consensus un projet de résolution* sur la question de la Nouvelle-Calédonie (territoire non autonome administré par la France) aux termes duquel il recommande que l’Assemblée générale engage toutes les parties concernées, dans l’intérêt de tous les Néo-Calédoniens, à poursuivre leur dialogue, dans le cadre de l’Accord de Nouméa, dans un esprit d’harmonie et, dans ce contexte, se félicite qu’un Accord unanime ait été conclu à Paris, le 8 décembre 2008, sur le transfert des compétences à la Nouvelle-Calédonie en 2009 et la tenue d’élections provinciales en mai 2009. 


Aux termes du projet de résolution adopté, le Comité spécial recommande à l’Assemblée de noter les préoccupations exprimées par les autochtones néo-calédoniens au sujet de leur sous-représentation dans les structures gouvernementales et sociales du territoire.


Par ce texte, le Comité spécial, qui était saisi d’un document de travail établi par le Secrétariat**, recommande que l’Assemblée générale prenne note des dispositions de l’Accord de Nouméa qui prévoient que la Nouvelle-Calédonie pourra devenir membre ou membre associé de certaines organisations internationales, en fonction de leurs statuts, par exemple des organisations internationales de la région du Pacifique, de l’Organisation des Nations Unies (ONU), de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et de l’Organisation internationale du Travail (OIT). 


En présentant le projet de résolution, le représentant de Fidji a salué l’adoption par le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, le 26 juin 2008, d’un projet de loi du pays sur les signes identitaires que le territoire choisira en application de l’Accord de Nouméa, et qu’il a approuvé, le 21 octobre 2008, le projet de loi sur l’hymne, la devise et le graphisme des billets de banque.  Par ailleurs, a indiqué le représentant fidjien, il faut noter les préoccupations exprimées par les autochtones en ce qui concerne les flux migratoires incessants et les effets de l’extraction du nickel sur l’environnement par des mineurs recrutés à l’étranger alors que le taux de chômage reste élevé parmi les Kanaks.


Intervenant avant l’adoption du projet de résolution, le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée a salué la coopération qui a prévalu entre les délégations de Fidji, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et de la France pour l’élaboration de ce texte.  La Nouvelle-Calédonie, que la France considère comme une collectivité française d’outre-mer sui generis, spécifiquement régie par le titre XIII de la Constitution française, est située dans l’océan Pacifique, à 1 500 kilomètres à l’est de l’Australie et 1 700 kilomètres au nord de la Nouvelle-Zélande.  Selon les estimations, le territoire comptait 244 410 habitants au 1er janvier 2008.  La population est composée de Mélanésiens pour la plupart des autochtones Kanaks (44,1%); de résidents de souche européenne et principalement française (34,1%); de Wallisiens (9%); de Tahitiens (2,6%); d’Indonésiens et de Vietnamiens (2,5%); et de populations que l’Institut de la Statistique et des Études Économiques (ISEE) désigne sous le label « autres » (7,7%).  


S’agissant de la question du Sahara occidental***, qui était inscrite à l’ordre du jour de ses travaux, le Comité spécial des Vingt-Quatre a décidé de transmettre tous les documents pertinents à l’Assemblée générale afin de permettre son examen par la Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation.  


Avant de prendre cette décision, le Comité a entendu une intervention du représentant du Front Polisario, M. Ahmed Boukhari, qui a dénoncé l’occupation illégale du territoire par le Maroc, malgré l’engagement que ce pays avait pris en 1990 d’organiser un référendum d’autodétermination.  M. Boukhari a rappelé que la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) avait été déployée en 1991, après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, et il a déploré que « les Accords de Houston de 1997 aient été rompus par le Maroc en 2004 ».  En juin 2007, a-t-il dit, le Conseil de sécurité a demandé aux parties d’engager des négociations qui n’ont pas avancé à cause des conditions inacceptables posées par le Maroc à la partie sahraouie.  Il a assuré qu’un Sahara occidental indépendant serait prêt à négocier avec le Maroc une relation stratégique couvrant les plans économique, de la sécurité, du commerce et des questions sociales.  À cet égard, il a dénoncé l’exploitation par le Maroc des ressources naturelles du Sahara occidental, notamment pétrolières, qui se fait en violation flagrante du droit international.  M. Boukhari a rappelé que, selon l’avis rendu par l’ancien Conseiller juridique de l’ONU, Hans Corell, le Maroc n’est pas considéré par les Nations Unies comme puissance souveraine ou puissance administrante du territoire du Sahara occidental.  Il a également dénoncé les violations des droits de l’homme commises par le Maroc contre la population sahraouie, et a regretté que la tentative d’élargir le mandat de la MINURSO pour qu’elle puisse être saisie de cette question ait été rejetée par le Conseil de sécurité à deux reprises.


Avant la colonisation espagnole en 1884, « il n’y avait aucun lien entre le territoire du Sahara occidental et son colonisateur d’aujourd’hui », a ajouté le représentant du Front Polisario, avant de rappeler qu’en 1960, dans le cadre des revendications exprimées par le Maroc contre la Mauritanie sur le territoire, le Président Senghor, qui était à la tête du Sénégal à l’époque, avait estimé que certaines nations africaines avaient attrapé le virus de domination et d’exploitation qui animait les ex-colonisateurs européens. 


Pour leur part, les représentants de la République-Unie de Tanzanie et de Cuba ont jugé aujourd’hui « totalement inacceptable » que le Sahara occidental reste le seul cas non résolu de décolonisation sur le continent africain.  Ils ont rappelé que le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance repose sur les principes du droit international, et ont souhaité que les parties parviennent à une solution garantissant au peuple sahraoui l’exercice de ce droit inaliénable dans le respect des principes énoncés dans la résolution 1514 de l’Assemblée générale.  Si la délégation tanzanienne a mis l’accent sur l’importance des constatations du rapport de l’ONU concernant l’extraction des minéraux au Sahara occidental, le représentant cubain a rappelé le soutien apporté par Cuba à la cause du peuple sahraoui.  Cuba accueille près de 500 étudiants sahraouis, a-t-il précisé.  Le représentant du Venezuela a apporté le soutien de sa délégation à la déclaration du Front Polisario, alors que celui de la Côte d’Ivoire soulignait la nécessité d’explorer de nouvelles pistes et approches qui satisfassent à la fois le Maroc et le Front Polisario.  Il a regretté que les quatre cycles de négociation menés à ce jour n’ont rien apporté à la résolution du contentieux. 


La prochaine réunion du Comité spécial des Vingt-Quatre aura lieu demain, mercredi 17 juin, à 10 heures.


*     Projet de résolution A/AC.109/2009/L.3

**    Rapport A/AC.109/2009/9, établi par le Secrétariat

***   Rapport A/AC.109/2009/12, établi par le Secrétariat


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: les États Membres se mobilisent autour de l’objectif d’accès universel à la prévention et au traitement du VIH/sida

AG/10833

Assemblée générale: les États Membres se mobilisent autour de l’objectif d’accès universel à la prévention et au traitement du VIH/sida

16/06/2009
Assemblée généraleAG/10833
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-troisième session

88e et 89e séances plénières

Matin et après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES ÉTATS MEMBRES SE MOBILISENT AUTOUR DE L’OBJECTIF D’ACCÈS UNIVERSEL À LA PRÉVENTION ET AU TRAITEMENT DU VIH/SIDA


L’Assemblée rend également hommage au Président du Gabon, Omar Bongo Ondimba, décédé le 8 juin


À moins de deux ans de l’échéance de 2010, de nombreux États ont, à la suite du Secrétaire général, plaidé, devant l’Assemblée générale, en faveur d’une mobilisation renouvelée autour de l’objectif d’accès universel à la prévention et au traitement contre le VIH/sida, ainsi qu’aux services de soins et d’accompagnement.  À l’ouverture de la séance, l’Assemblée a rendu hommage au Président du Gabon, Omar Bongo Ondimba, décédé le 8 juin dernier.


Près d’une quarantaine d’orateurs ont participé à la réunion de l’Assemblée consacrée aux progrès réalisés dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement et de la Déclaration politique sur le VIH/sida.  En juin 2008, l’Assemblée générale avait organisé une session de haut niveau pour dresser un bilan de la lutte contre la pandémie de VIH/sida, et mesurer les résultats obtenus au regard des objectifs assortis d’échéances, adoptés à l’unanimité par les États Membres dans la Déclaration d’engagement de 2001 sur le VIH/sida.  Les engagements souscrits en 2001 avaient été réaffirmés dans la Déclaration politique de 2006.


Comme le préconise le Secrétaire général dans le rapport dont était saisie aujourd’hui l’Assemblée générale, les stratégies nationales doivent tenir compte des profils épidémiques locaux et intégrer les méthodes de prévention les plus efficaces.  Aussi, M. Ban Ki-moon s’est-il félicité devant l’Assemblée des progrès accomplis par plus de 110 pays en vue d’atteindre ces objectifs, « un certain nombre les ayant même déjà atteints ».  Par ailleurs, a-t-il ajouté, dans 14 pays d’Afrique, le continent le plus touché par la pandémie, une baisse du pourcentage des jeunes femmes enceintes vivant avec le VIH/sida a été observée, neuf de ces pays ayant réussi à réduire de 25% laprévalence du VIH/sida, comme le souhaitait la Déclaration de 2001.


En outre, « au cours des cinq dernières années, la fourniture de traitements antirétroviraux a été multipliée par 10, ce qui a contribué au premier déclin du nombre de décès depuis 30 ans, date à laquelle l’épidémie a été déclarée », s’est encore félicité le Secrétaire général.  Tout en notant que le financement des programmes de lutte contre la pandémie dans les pays à faible et moyen revenus a continué d’augmenter, atteignant 13,7 milliards de dollars en 2008, M. Ban Ki-moon a estimé que « ce financement, dans son ensemble, doit être porté à 25 milliards de dollars à l’horizon 2010 pour que les objectifs nationaux d’accès universel soient atteints ».


Cet appel a été repris par de nombreux représentants, dont celui de l’Égypte et d’autres pays africains.  En effet, sur le seul continent africain, a précisé le Président de l’Assemblée générale, 22 millions de personnes vivent avec le VIH/sida et en 2007, trois décès sur quatre provoqués par le sida ont eu lieu en Afrique.


Le Président de l’Assemblée générale, M. Miguel d’Escoto Brockmann, a également souligné que 60% des personnes qui vivaient avec le VIH/sida en Afrique étaient des femmes, souvent victimes de violences sexuelles, ce qui ne fait que les exposer davantage aux risques de contamination.  Il a en outre attiré l’attention sur les autres groupes vulnérables que constituent, dans de nombreux pays, les hommes qui ont des relations avec d’autres hommes, les toxicomanes ou les travailleurs du sexe, qui doivent bénéficier d’une attention particulière.


De nombreuses délégations, dont celles du Brésil, des États-Unis, de l’Inde, ainsi que de la République tchèque, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, ont lancé un appel pour lutter contre les stigmates, les préjudices et les discriminations qui touchent les personnes atteintes du VIH/sida.


« Un tiers des États Membres de l’ONU n’ont toujours pas adopté de lois pour interdire la discrimination et, dans la plupart des pays où ces lois ont été promulguées, elles ne sont pas appliquées de manière appropriée », a déploré M. Ban Ki-moon, qui a évoqué un véritable « défi moral ».  Favorable à la levée des mesures de restriction des déplacements pour cause de séropositivité, le Secrétaire général a pareillement rejeté les mesures visant à criminaliser la transmission du virus, même lorsque celles-ci visent théoriquement à contenir la pandémie.


En début de séance, l’Assemblée générale a observé une minute de silence à la mémoire du Président du Gabon, El Hadj Omar Bongo Ondimba, décédé le 8 juin dernier.  Le Président de l’Assemblée générale et le Secrétaire général de l’ONU ont présenté au Gouvernement et au peuple gabonais, ainsi qu’à la famille du défunt, leurs sincères condoléances. 


M. Ban a en particulier rappelé le rôle important joué par Omar Bongo Ondimba pour tenter de résoudre des crises en Afrique, comme en République centrafricaine, au Congo, au Burundi ou en République démocratique du Congo (RDC).  « Omar Bongo Ondimba a bien compris les grands défis complexes auxquels nous nous heurtons », a déclaré le Secrétaire général.


Les représentants des groupes régionaux et du pays hôte ont également rendu hommage au Président gabonais.  Omar Bongo Ondimba « a représenté une différence, chez lui et à l’étranger », a notamment souligné le représentant du Swaziland, qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique.  « Sa contribution à la cause africaine fut énorme », a-t-il déclaré, ajoutant que l’Afrique avait perdu « un père et doyen des présidents dont l’expérience et les compétences diplomatiques manqueront ».


Le délégué du Gabon a remercié les États Membres pour l’hommage rendu à son Président et au peuple gabonais.


L’Assemblée générale poursuivra l’examen de la Déclaration d’engagement de 2001 sur le VIH/sida et de la Déclaration politique de 2006 demain, mercredi 17 juin, à partir de 10 heures.


MISE EN OEUVRE DE LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA ET DE LA DÉCLARATION POLITIQUE SUR LE VIH/SIDA


Rapport du Secrétaire général sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida et de la Déclaration politique sur le VIH/sida (A/63/812)


Le Secrétaire général, dans ce rapport, fait le point de l’action engagée pour lutter contre le sida, rappelle les objectifs fixés pour 2010, recommande un certain nombre de mesures propres à accélérer l’obtention de résultats et appelle à une mobilisation renouvelée autour de l’objectif d’accès universel à la prévention et au traitement anti-VIH, ainsi qu’aux soins et à l’accompagnement.


Moins de deux ans avant l’échéance fixée, le Secrétaire général recommande ainsi que toutes les parties prenantes réaffirment leur volonté d’instaurer d’ici à 2010 l’accès universel à la prévention et au traitement anti-VIH ainsi qu’aux soins et à l’accompagnement.  Les stratégies de prévention nationales doivent, de même, correspondre aux besoins nationaux et locaux, tenir compte des profils épidémiques locaux et intégrer les méthodes de prévention de la contamination par le VIH/sida les plus efficaces aux niveaux individuel, communautaire et sociétal.


En outre, le financement annuel, toutes origines confondues, doit être porté à 25 milliards de dollars à l’horizon 2010 pour que les objectifs nationaux d’accès universel soient atteints.  Les dirigeants mondiaux doivent inventer et financer des mécanismes de financement innovants pour s’attaquer au défi du VIH/sida et aux autres problèmes de développement.  Les lois et leur application doivent être améliorées; il faut élargir les programmes d’accès à la justice afin de mieux protéger les personnes vivant avec le VIH/sida et les populations à risque contre les discriminations. 


Les mesures de restriction des déplacements pour cause de séropositivité doivent être levées; l’incrimination pénale de la transmission du VIH/sida doit être limitée aux cas de contamination intentionnelle; les lois qui interdisent ou restreignent l’accès des travailleuses du sexe, des hommes ayant des rapports homosexuels et des usagers de drogues injectables aux services doivent être abrogées.  Enfin, toutes les parties prenantes doivent engager résolument la lutte à l’échelle mondiale dans un souci de transparence et de responsabilité maximum, notamment en rendant compte à intervalles réguliers de la mise en œuvre de leurs engagements nationaux et internationaux.


Pour l’examen de cette question l’Assemblée était également saisie des notes du Secrétaire général A/63/152 et A/63/152/Add.1.


Déclarations


M. MIGUEL D’ESCOTO BROCKMANN, Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, a rappelé qu’en 2006 les États Membres de l’Assemblée générale s’étaient engagés à réaliser des progrès d’ici à 2010 en vue d’assurer l’accès universel aux mesures de prévention et aux traitements antirétroviraux, ainsi qu’aux services de soins et d’accompagnement.  Il ne reste que 18 mois avant le terme fixé, a-t-il constaté, avant de s’interroger sur la réalisation de cet objectif dans le délai imparti.  M. d’Escoto Brockmann a en effet observé qu’il y avait 29 millions de personnes dans le monde qui avaient besoin d’un traitement contre le VIH/sida et qui ne disposent pas de ces médicaments.  De même, a-t-il dit, environ deux femmes enceintes sur trois ne bénéficient pas des services qui empêchent une transmission du virus de la mère à l’enfant, tandis que les nouvelles infections progressent à un rythme plus rapide que l’accès au traitement.  Sur le seul continent africain, a-t-il affirmé, 22 millions de personnes vivent avec le VIH.  En 2007, a-t-il ajouté, trois décès sur quatre provoqués par le sida ont eu lieu en Afrique.


Le Président de l’Assemblée générale a estimé que faute d’une guérison, il était indispensable d’améliorer le traitement et, ce qui est selon lui plus difficile à réaliser, ce sont les campagnes de prévention.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’adapter des politiques et des programmes qui autonomisent les personnes les plus vulnérables.  « Nous pouvons accomplir cette tâche énorme si nous sommes engagés et déterminés », a-t-il déclaré, précisant qu’il s’agissait là d’un impératif autant moral qu’éthique. 


M. d’Escoto Brockmann a également souligné que 60% des personnes qui vivaient avec le VIH/sida en Afrique étaient des femmes.  Dans nombre de régions du monde, on ne reconnaît toujours pas le droit des femmes à la propriété ou à l’héritage de biens, ce qui condamne beaucoup de femmes infectées à l’indigence ou à des maux bien pires encore.  Il a ajouté que nombre de femmes et de fillettes étaient victimes de la violence sexiste, les exposant ainsi davantage au VIH/sida.  « Nous ne devons pas oublier les femmes dans notre riposte face au sida », a déclaré le Président de l’Assemblée générale, qui a également souligné la nécessité de faire plus en faveur des enfants.  M. d’Escoto Brockmann a en outre attiré l’attention sur les autres groupes vulnérables face au VIH/sida que constituent, dans de nombreux pays, les hommes qui ont des relations avec d’autres hommes, les consommateurs de drogues ou les travailleurs du sexe.


Le Président de l’Assemblée générale a par ailleurs constaté que la crise économique et financière mondiale actuelle poussait et obligeait de nombreux gouvernements à effectuer des coupes budgétaires dans leurs programmes.  Il faut rappeler aux gouvernements et à la communauté internationale que le monde dispose des ressources nécessaires pour respecter les engagements dans la lutte contre le VIH/sida, a-t-il dit.  « Si on autorise des réductions maintenant, nous ferons face à une augmentation des coûts et à de grandes souffrances humaines à l’avenir », a-t-il assuré.  L’objectif d’un accès universel est réalisable, a-t-il estimé.  « Pour le bien de l’humanité et de notre humanité, c’est un objectif que nous devons réaliser », a conclu M. d’Escoto Brockmann.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a déclaré que le mois dernier à Genève, il avait rencontré des membres du personnel des Nations Unies qui vivaient avec le VIH/sida et lui ont fait part « de témoignages d’espoir et de détermination ».  Il a rappelé qu’il y a trois ans, les dirigeants du monde entier s’étaient réunis pour prendre un engagement historique, celui d’ouvrir un accès universel aux services de prévention, aux traitements, aux soins et au soutien en faveur des patients atteints de VIH/sida.  Des progrès encourageants ont été constatés à cet égard, a-t-il estimé.  Ainsi, plus de 110 pays se sont fixé des cibles nationales claires pour réaliser cet accès universel.  La plupart d’entre eux ont progressé en direction de ces objectifs et certains les ont même atteints.  Par ailleurs, a ajouté le Secrétaire général, dans 14 pays africains, une baisse du pourcentage des jeunes femmes enceintes vivant avec le VIH/sida a été observée, neuf de ces pays ayant atteint la réduction de 25% en matière de prévalence du VIH/sida, appelée de ses vœux par la Déclaration d’engagement de 2001.  En outre, au cours des cinq dernières années, la fourniture de traitements antirétroviraux a été multipliée par 10, ce qui a contribué au premier déclin dans le nombre de décès depuis que l’épidémie a été reconnue il y a 30 ans.  M. Ban s’est également félicité de ce que le financement des programmes de lutte contre la pandémie dans les pays à faible et moyen revenus a continué d’augmenter, atteignant 13,7 milliards de dollars en 2008.  S’appuyant sur cet élan, l’Initiative PEPFAR du Gouvernement américain et le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme ont commencé à augmenter le financement pour renforcer les systèmes de santé les plus fragiles.


Pour le Secrétaire général, cela est la preuve de ce que la solidarité mondiale, la coopération et l’engagement peuvent faire.  Et pourtant, ce n’est pas le moment de relâcher les efforts, a-t-il prévenu, alors qu’il y a toujours un ratio de cinq nouvelles infections pour deux personnes sous traitement.  La crise économique ne devrait pas être une excuse pour renoncer à nos engagements, mais devrait au contraire donner un nouvel élan en vue de faire les bons investissements pour les générations à venir.  Une réponse vigoureuse et efficace à la pandémie de VIH/sida est entièrement liée aux engagements pris au niveau mondial pour réduire la pauvreté, prévenir la faim, réduire la mortalité infantile et protéger la santé et le bien-être des femmes, a relevé le Secrétaire général.  Une réponse vigoureuse, a-t-il fait remarquer, consiste aussi à lutter contre les stigmates, les préjudices et les discriminations qui touchent les personnes atteintes du VIH/sida.  Les dernières estimations montrent qu’environ un tiers des États Membres de l’ONU n’ont toujours pas adopté de lois pour interdire la discrimination à l’égard de ces personnes, a fait observer M. Ban.  Dans la plupart des pays où ces lois ont été promulguées, elles ne sont pas appliquées de manière appropriée.  Parallèlement, un nombre croissant de pays ont pris des mesures pour criminaliser la transmission du virus, et même si celles-ci visaient théoriquement à contenir la pandémie, elles n’ont fait que renforcer l’exclusion, a-t-il dit.  « Nous devons au contraire encourager la tolérance, la compassion et l’inclusion », a insisté le Secrétaire général en conclusion, appelant les gouvernements concernés à revoir leur législation nationale.  « Ce n’est pas seulement un défi médical ou scientifique, c’est un défi moral. »


S’exprimant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), M. AARON MOTSOALEDI, Ministre de la santé de l’Afrique du Sud, a rappelé que l’Afrique subsaharienne, en particulier la région de la SADC, payait le tribut le plus lourd au monde en ce qui concerne le VIH/sida.  C’est la raison pour laquelle les États membres de cette organisation ont continué de mettre en œuvre les engagements agréés aux niveaux international et régional, a-t-il expliqué.  Ainsi, ont-ils développé des stratégies et des plans nationaux, ainsi que des programmes visant à prévenir l’expansion de la pandémie, à atténuer son impact et à fournir des soins à tous ceux qui vivent avec le VIH/sida.  Dans certains pays de la SADC, des cadres législatifs ont été amendés pour prendre en compte la question de la stigmatisation vis-à-vis des malades.  En outre, la SADC a développé une base de données pour partager les informations entre ses États membres, a poursuivi le Ministre sud-africain de la santé, qui s’est ensuite félicité des progrès réalisés dans le monde pour prévenir la propagation du virus parmi les jeunes.  La pandémie au sein de ce groupe de la population semble s’être stabilisée.  Préoccupé par la féminisation croissante de la pandémie, M. Motsoaledi a indiqué qu’elle contribuait à renforcer les inégalités entre les sexes, alors que les femmes et les filles sont les plus touchées par la pandémie.  Le Ministre s’est dit également inquiet devant le nombre d’enfants vulnérables, estimés à 15 millions, 80% d’entre eux vivant en Afrique subsaharienne.  Il a ensuite assuré que les États membres de la SADC respectaient les droits des personnes à un accès équitable et sans discrimination à la prévention, aux traitements et aux soins pour le VIH/sida, soulignant l’attention particulière accordée aux personnes handicapées et aux personnes âgées.  Le Ministre a cependant demandé au système des Nations Unies de prêter le soutien technique dont ces pays ont besoin pour évaluer les progrès dans la mise en œuvre des engagements pris pour lutter contre le VIH/sida.


M. MARTIN PALOUŠ (République tchèque), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne (UE), a affirmé que l’Union européenne était pleinement engagée en faveur de l’accès universel au traitement du VIH/sida et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a souligné que les mesures externes de l’Union européenne se fondaient sur le Programme d’action européen pour la lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose pour la période 2007/2011.  Le représentant a reconnu que si de nombreux pays avaient fait des progrès significatifs, il n’en demeurait pas moins que la pandémie de VIH/sida constituait un grand défi exigeant une attention politique constante et un leadership à long terme.  Il a estimé que l’engagement en faveur de la prévention restait inadéquat car, a-t-il dit, le rythme des infections progresse plus rapidement que l’accès aux traitements antirétroviraux.  Il convient d’admettre qu’en dépit des efforts consentis, les objectifs ne pourront être réalisés dans les cadres fixés au départ, a-t-il ajouté. 


Le représentant a par ailleurs indiqué que l’Union européenne était gravement préoccupée par l’absence de programmes de prévention efficaces.  L’Union européenne, a-t-il dit, est engagée à travailler collectivement et individuellement pour appuyer ses partenaires.  Il a, de même, exprimé le plein appui de l’Union européenne à la mise en œuvre totale, notamment, du Programme d’action du Caire sur la population et le développement.  Il a en outre jugé d’une importance fondamentale la réduction de la vulnérabilité des femmes et des jeunes adolescentes face au VIH/sida, ainsi que la lutte contre les stigmates liés à la discrimination contre des personnes.  Il a ainsi cité les restrictions de voyages ou de séjour appliquées par des États à des personnes infectées par le VIH/sida, appelant ces pays à les limiter ou à les lever.  De même, a estimé le représentant, les personnes infectées doivent être associées à la conception, à la mise en œuvre et au suivi de stratégies de lutte contre le VIH/sida.  L’Union européenne, en tant que plus grand donateur, a participé de façon active à l’accroissement des ressources, quadruplant par exemple sa contribution au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a-t-il rappelé avant de conclure. 


S’exprimant au nom du Groupe des États africains, M. JOEL MUSA NHLEKO (Swaziland), a rappelé que l’Afrique, dont la population représente à peine plus de 10% de la population mondiale, réunit pourtant les deux tiers des personnes atteintes du VIH/sida: sur près de 33 millions de personnes vivant avec le virus, deux sur trois sont en Afrique.  Ce n’est pas seulement un grave problème de santé publique, mais aussi un obstacle majeur au développement social et économique des pays africains, a-t-il noté.  Pour réaliser l’OMD nº6 visant à mettre un terme à la pandémie de VIH/sida d’ici à 2015, une réponse durable est nécessaire.  L’Afrique a tenté, dans la limite de ses moyens, de s’organiser pour endiguer la pandémie et assurer un accès universel aux traitements antirétroviraux.  La Déclaration d’Abuja, adoptée en 2006, définissait des priorités pour la mise en œuvre au niveau national, y compris le renforcement des systèmes de santé; l’amélioration de l’information, de la sensibilisation et de la communication; et l’accès aux traitements, aux services de soins et d’accompagnement.  En dépit des progrès réalisés, de nombreux défis demeurent, tels que la pauvreté, l’insécurité alimentaire, les contraintes économiques, les conflits armés récurrents, les catastrophes naturelles, la peur, l’ignorance, la stigmatisation et la discrimination, a fait remarquer le représentant.  C’est pourquoi, des partenariats bien coordonnés et des stratégies harmonisées sont nécessaires, de même que le besoin d’atténuer l’impact du VIH/sida sur les personnes qui en sont atteintes.  Le représentant a salué enfin les initiatives qui visent à aider l’Afrique dans son financement de la lutte contre le VIH/sida et d’autres maladies infectieuses, affirmant que le soutien des donateurs internationaux était plus que jamais indispensable.


M. CLAUDE HELLER (Mexique), qui intervenait au nom du Groupe de Rio, a averti que la crise économique actuelle menaçait le financement des programmes de lutte contre le VIH/sida.  Les gouvernements, en renonçant à faire les investissements nécessaires prennent des risques graves pour l’avenir de leur pays, a-t-il prévenu, en rappelant le lien évident qui existe entre le développement et le VIH/sida.  Il a également rappelé que les pays du Groupe de Rio avaient insisté sur l’importance de garantir un accès universel aux traitements antirétroviraux.  Pour le représentant du Mexique, il importe donc d’établir des mécanismes de coopération et de réduire le coût des médicaments antirétroviraux.  Il a également estimé que les pays de sa région devraient augmenter l’accès aux médicaments antirétroviraux de seconde et de troisième lignes, et qu’une stratégie spécifique devrait être élaborée pour les pays à moyen revenu.  Les initiatives de lutte contre le VIH/sida doivent prendre en considération les défis auxquels sont confrontés nos pays où plus de 40% de la population vit avec moins de deux dollars par jour, a-t-il notamment dit.  Il a également évoqué l’importance de l’éducation et la nécessité de prendre en compte les besoins des jeunes dans le cadre de l’élaboration des politiques nationales.


Le représentant mexicain a également demandé que plus de ressources soient consacrées au dépistage et aux études sur l’impact de la maladie dans les différentes tranches de la population.  De l’avis de sa délégation, il importe également de lutter contre la discrimination, de respecter le droit des malades et de garantir leur accès aux soins de santé reproductive et sexuelle.  Le représentant du Mexique a par ailleurs estimé que les pays membres du Groupe de Rio devraient accorder une attention particulière aux problèmes de la transmission de mère à enfant et de la féminisation de la pandémie, entre autres.  Il s’est déclaré convaincu que la contribution la plus importante qui puisse être faite à la société civile est la lutte contre le VIH/sida.


Mme BERGLIND ASGEIRSDOTIR (Islande) s’est déclarée profondément préoccupée par la propagation de l’épidémie de VIH/sida chez les femmes, les enfants et les autres populations vulnérables.  La représentante a ainsi mis l’accent sur la nécessité d’améliorer la prévention dans ces groupes.  Elle s’est déclarée convaincue qu’une réponse efficace face au VIH/sida est une des façons les plus solides d’investir dans les soins de santé et le développement.  Son pays, a-t-elle assuré, fera de son mieux pour soutenir les efforts internationaux en vue d’atteindre les objectifs établis.  La représentante s’est dite aussi préoccupée par le fait que certains pays aient promulgué des lois et des règlements qui rendent difficiles la prévention, les soins et le traitement pour les groupes vulnérables.  Elle a en outre déploré les mesures prises par des pays qui restreignent l’entrée, le séjour et la résidence sur leur territoire des personnes vivant avec le VIH/sida, du seul fait de leur séropositivité.


Mme HELIA MOLINA (Chili) a indiqué que son pays avait accompli des progrès notables dans le domaine de la lutte contre le VIH/sida.  Toutes les personnes nécessiteuses ont dorénavant accès à un traitement antirétroviral, ce qui a entraîné une chute de la mortalité liée au VIH/sida, tandis que les femmes enceintes bénéficient d’un accès garanti au dépistage et aux mesures préventives contre la transmission verticale du VIH/sida.  La représentante a également affirmé que l’usage du préservatif était en hausse, chez les jeunes notamment.  Mme Molina a ensuite expliqué que la législation chilienne interdisait la discrimination dans l’emploi et l’éducation et garantissait la confidentialité du statut séropositif de chacun.


Relevant dans un deuxième temps que le VIH/sida exacerbait la vulnérabilité des personnes, la représentante du Chili a estimé qu’il importe également de s’attaquer aux causes et aux inégalités sociostructurelles de la maladie.  Les réalités individuelles, sociales, culturelles et régionales doivent être prises en compte afin de réagir de manière plus efficace, a-t-elle affirmé.  C’est pourquoi, elle a préconisé la création d’alliances stratégiques pour permettre l’élaboration de mesures sanitaires adaptées aux réalités épidémiologiques, sociales et culturelles de différents pays.  Pour ce faire, un engagement plus décisif des parties est nécessaire, a-t-elle ajouté.  La représentante a également souligné que le respect des droits des personnes atteintes du VIH/sida était essentiel pour parvenir à contrôler l’épidémie.


La Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg), a annoncé que la problématique du VIH/sida recevrait toute l’attention qu’elle mérite dans le cadre de l’Examen ministériel annuel de l’ECOSOC du 6 au 9 juillet prochain.  Des débats menés en préparation de l’Examen, et en particulier de la récente réunion de Montego Bay, il ressort que les gouvernements doivent agir au niveau interministériel pour élaborer des politiques horizontales et intégrées, à même d’avoir un impact sur la propagation de la maladie.  De plus, les politiques publiques dans tous les secteurs doivent être élaborées de façon à contribuer aux objectifs de santé, a ajouté la Présidente du Conseil économique et social.  L’alimentation, l’accès à l’eau potable, l’assainissement, l’urbanisation doivent aller de pair et constituent des composantes de base de l’action publique en matière de santé et donc aussi en matière de lutte contre le VIH/sida.  En outre, il est impératif, a dit Mme Lucas, de modifier la perception et les comportements vis-à-vis des malades et des personnes infectées afin de respecter leurs dignité et droits fondamentaux.  De plus, l’accès aux soins doit être démocratisé, grâce à des régimes d’assurances sociales adaptées aux plus pauvres et à la mutualisation des risques, a-t-elle expliqué, avant d’ajouter que dans un contexte de crise économique et financière, la communauté internationale devait veiller à maintenir les financements des systèmes de santé.  En effet, on sait aujourd’hui que l’aide publique au développement a beaucoup contribué au progrès dans les domaines du VIH/sida, mais aussi de la tuberculose et du paludisme.  Ces flux ne doivent en aucun cas se tarir, a prévenu Mme Lucas.


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a affirmé que les efforts et les investissements pour le traitement du VIH/sida n’avaient pas été suffisants jusqu’ici et a souligné la nécessité de renouveler les engagements pris et d’accélérer les efforts individuels et collectifs en vue, notamment, d’assurer l’appui aux pays à revenus faible et intermédiaire dans le contexte de la crise économique mondiale.  Le représentant a estimé que le VIH/sida représentait un mal social, qui a des répercussions économiques et sociales.  Il a ainsi évoqué le déni et la non-divulgation de l’infection face au risque de discrimination.  Le Qatar, a-t-il expliqué, a décidé de mettre en œuvre la Déclaration politique de 2006 en prenant plusieurs mesures, notamment la création en 2006 d’un Comité national pour la prévention du VIH/sida.  Pour faire face à ce grand défi, il faut engager les gouvernements, les Nations Unies, la société civile, les médias, les responsables religieux, les donateurs, l’industrie pharmaceutique de redoubler d’efforts pour combler les retards. 


M. JEAN-PIERRE LACROIX (France) a estimé qu’en dépit des progrès réalisés, force est de constater que le chemin semble encore long pour atteindre l’objectif d’un accès universel à la prévention et aux traitements d’ici à 2010.  Il a fait remarquer qu’à ce jour, trop de malades encore n’ont pas accès aux traitements et seulement 33% des femmes enceintes séropositives, par exemple, bénéficient des services de prévention de la transmission de la mère à l’enfant.  Pour sa part, la France, malgré la crise économique et financière, veillera à respecter ses engagements financiers internationaux dans la lutte contre le VIH/sida et restera aux avant-postes de cette lutte, a-t-il assuré.  « Jusqu’à présent, nous nous sommes contentés d’une réponse de crise, aujourd’hui il faut accompagner cette réponse d’une politique de plus long terme ».  C’est pourquoi, M. Lacroix a estimé que cette politique passait d’abord par le renforcement des systèmes de santé, ce qui a conduit la France à soutenir l’inclusion d’une dimension renforcement des systèmes de santé dans les programmes financés par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.  Cette politique passe ensuite par une action sur les mentalités, à travers une lutte contre les discriminations, une attention accrue envers les groupes vulnérables ou marginalisés: femmes, travailleurs migrants, minorités sexuelles, par des politiques de prévention contre les pratiques à risque.  Ainsi, en France, grâce à une politique de réduction des risques liés à l’usage des drogues, la part des usagers dans les nouvelles infections en France est passée de 30% à moins de 2%.  En conclusion, le représentant a réitéré l’appel de la France à la dépénalisation universelle de l’homosexualité à l’intention de tous les pays qui n’y ont pas encore adhéré.


M. STEFAN BARRIGA (Liechtenstein) a affirmé que la lutte contre le VIH/sida était un des domaines où les Nations Unies étaient les plus efficaces et indispensables.  Elle constitue, a-t-il dit, un impératif en matière des droits de l’homme et du développement.  La réponse au VIH/sida ne sera efficace que si l’on comprend pleinement les déterminants culturels et sociaux des risques et des personnes vulnérables.  Il convient donc, a-t-il expliqué, de prendre entièrement en compte la dimension droits de l’homme de l’épidémie, y compris les inégalités de genre, la marginalisation sociale et la discrimination.  En outre, le représentant a estimé que les efforts en vue d’améliorer la prévention du VIH/sida gagneraient grandement en efficacité grâce à une approche intégrée comprenant des programmes existants liés à la tuberculose, à la santé maternelle et infantile, ainsi qu’à la santé sexuelle et reproductive.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a indiqué que la lutte contre le VIH/sida était une priorité de son pays relevant des stratégies de développement économique, de la stabilité sociale et de la sécurité de la nation.  Il a ajouté que le mécanisme mis en place était adapté aux réalités chinoises et avait déjà donné d’excellents résultats.  Il a précisé à ce propos que le Gouvernement chinois pratiquait la gratuité en matière de fourniture de soins et de prévention.  M. Zhenmin a aussi expliqué que la Chine avait, au cours des dernières années, renforcé ses échanges internationaux dans les domaines scientifiques et législatifs. 


La Chine continuera de remplir pleinement ses obligations internationales et à aider les pays en développement à combattre la pandémie, a-t-il ensuite dit, soulignant l’importance d’un effort accru aux niveaux transnational et transrégional.  Le représentant chinois a en outre demandé aux Nations Unies de continuer à aider la Chine à lutter efficacement contre le VIH/sida, en lui facilitant notamment l’accès aux traitements antirétroviraux et autres médicaments.  Il a également souhaité que l’ONUSIDA renforce sa coopération avec les organisations internationales spécialisées dans la lutte contre la drogue et la pauvreté. 


M. FAZLI CORMAN (Turquie) a déclaré que le VIH/sida n’était pas qu’une question de santé, mais relevait plus largement de la sécurité humaine.  La lutte contre la pandémie fait ainsi pleinement partie de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), dont la visée générale est de mettre fin à la pauvreté, de garantir l’égalité entre les sexes, de prévenir la discrimination et d’assurer le respect universel des droits de l’homme, a ajouté le représentant. 


M. Corman a ensuite indiqué que selon les chiffres du Ministère de la santé turque, en décembre 2008, 3 370 personnes sont atteintes du VIH/sida en Turquie.  Il a précisé que même si ce total est faible, le nombre de personnes contaminées dans son pays augmente, notamment parmi les jeunes.  Ce groupe de la population est mal informé sur les maladies sexuellement transmissibles et compte un grand nombre de toxicomanes et de travailleurs du sexe.  M. Corman a expliqué que le système de santé turque mettait l’accent sur l’accès gratuit aux soins et la prévention.  Citant les travaux de la Commission nationale sur le sida, mise en place en 1996, il a indiqué que cette institution permettait désormais une meilleure coordination entre les organismes de recherche, les organisations non gouvernementales (ONG) et le système de l’ONU.  Le représentant a conclu en évoquant la Stratégie nationale 2007-2011 sur le sida, dans le cadre de laquelle la Turquie espère atteindre l’accès universel aux services de prévention et une distribution optimale des soins spécifiques. 


M. GARY QUINIAN (Australie) a mis l’accent sur la nécessité d’accélérer les progrès si l’on souhaite respecter les engagements pris avant l’échéance de 2010.  À une époque de récession mondiale, comme celle-ci, les gouvernements subissent des pressions et sont tentés de réduire les services, a-t-il également souligné, notant qu’une diminution des revenus des familles pouvait contraindre les gens à prendre des risques.  L’Australie, a-t-il dit, a lancé cette année une nouvelle stratégie, intitulée « Intensifier la réponse: stopper l’épidémie du VIH/sida ».  Il s’agit, a-t-il expliqué, d’un effort significatif et soutenu destiné à aider les partenaires de l’Australie à améliorer l’objectif de l’accès universel et le sixième des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité d’éliminer les obstacles érigés face à l’accès universel, notamment les barrières invisibles créées par des lois et des politiques discriminatoires.  Le représentant a indiqué que son pays maintiendrait sa contribution à l’effort mondial contre le VIH/sida, le but étant d’aider les pays à atteindre l’objectif commun de la santé et du développement pour tous, y compris les membres les plus marginalisés et vulnérables de nos sociétés, ceux-là mêmes qui sont poussés à prendre des risques inutiles avec leur santé et, souvent, leur vie.


Mme PAULETTE BETHEL (Bahamas) a indiqué que son pays connaissait une augmentation du taux d’infection du VIH/sida chez les femmes âgées entre 15 et 24 ans.  La vulnérabilité de ce groupe de la population est alarmante, a-t-elle signalé, tout en faisant remarquer que les efforts de lutte contre cette maladie étaient freinés par l’actuelle crise économique mondiale.  La représentante a ensuite expliqué que malgré des restrictions budgétaires, les Bahamas s’efforçaient de réaliser ses objectifs en matière de lutte contre le VIH/sida, en s’attaquant, notamment, au problème de la transmission de mère à enfant, en luttant contre la discrimination, et en éliminant le manque de données sur les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, tout en lançant des programmes de sensibilisation à leur attention.  Elle a également indiqué que le programme de soins de son pays en matière de VIH/sida avait été décentralisé, tandis que le Plan stratégique national pour le sida, qui couvre la période 2007/2015, suivait de près les principes préconisés par ONUSIDA.


Tandis que les Bahamas ont accompli des progrès notables pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes du VIH/sida, des écarts demeurent en matière de ressources humaines, de financement et d’infrastructures pour le développement, a-t-elle fait observer.  Soulignant ensuite l’importance des mesures de contrôle et de suivi, Mme Bethel a indiqué que les Bahamas s’efforçaient d’élaborer un cadre efficace afin de combler les écarts dans ce domaine.  La représentante a par ailleurs estimé qu’il importe d’établir des mécanismes de financement novateurs et de prendre en compte les autres défis liés au développement.  Le financement durable est un défi important pour les Bahamas, a-t-elle ajouté.


Mme REGINA DUNLOP (Brésil) a rappelé l’engagement historique de son pays à lutter contre le VIH/sida, notamment en assurant un accès universel à la prévention, aux traitements, aux soins et à l’accompagnement pour tous.  Elle a ensuite souligné que les restrictions imposées par un certain nombre de pays aux personnes atteintes du VIH/sida étaient particulièrement préoccupantes et discriminatoires, relevant dans certains cas d’une violation des droits de l’homme.  La représentante a également condamné la persistance de l’homophobie, des stéréotypes basés sur la différence sexuelle et toute autre forme de discrimination.  La pandémie de VIH/sida au Brésil a été stabilisée grâce à une approche intégrée, qui inclut la promotion des soins de santé, la prévention de nouvelles infections et l’ouverture d’un accès universel aux soins, a-t-elle ensuite indiqué.  « Par accès universel, nous entendons assurer des médicaments à un prix abordable et concilier santé publique et droits de la propriété intellectuelle.  À cet égard, la représentante a plaidé pour l’utilisation maximale de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce.


M. ZACHARY D. MUBURI-MUITA (Kenya) a rappelé qu’au cours des années 90, le taux de prévalence du VIH/sida était d’environ 20%.  Les efforts concertés entrepris dès lors par les parties prenantes, en particulier au plus haut niveau du Gouvernement, ont donné des résultats importants, a-t-il dit, le taux n’étant plus que de 5,9% en 2006.  Un nouveau plan stratégique de lutte contre le VIH/sida a été établi et sera opérationnel en juillet 2009, a-t-il également indiqué.  Ce plan, a-t-il dit, s’est fixé des objectifs ambitieux en vue d’atteindre l’accès universel à des services intégrés de qualité à tous les niveaux pour empêcher de nouvelles infections, réduire les maladies et les décès liés au VIH/sida, ainsi que pour atténuer les effets de l’épidémie sur les foyers et les communautés.  Le représentant a également présenté les plus importants obstacles auxquels est confronté son pays pour financer le renforcement de la lutte contre le VIH/sida, pour garantir les ressources humaines suffisantes dans le domaine de la santé et pour obtenir des technologies à faible coût.  Il a également mis l’accent sur les moyens mis en œuvre dans le domaine des droits de l’homme et de la parité entre les sexes afin de combattre les stéréotypes et la discrimination.


Mme MARÍA LUZ MELON (Argentine) a déclaré que son pays considère que le droit à la santé doit prévaloir sur les intérêts commerciaux, et que les droits à la propriété intellectuelle ne devraient jamais empêcher de prendre les mesures sanitaires qui s’imposent.  Son pays, a-t-elle dit, est l’un des premiers de la région d’Amérique latine à avoir adopté une loi visant à sanctuariser les droits du patient atteint de VIH/sida.  La représentante a précisé que le Ministre argentin de la santé a également défini un processus stratégique planifié pour les années 2008/2011, qui s’appuie sur quatre axes: améliorer l’accès aux diagnostics et aux traitements des personnes vivant avec le VIH/sida; promouvoir et rendre disponible l’accès aux préservatifs et aux outils de prévention; promouvoir et rendre accessibles le dépistage et le conseil; et enfin éradiquer la stigmatisation et la discrimination dans les systèmes de santé, comme dans la société dans son ensemble.  Avant de conclure, la représentante a appelé à adopter une approche intégrée qui tienne compte de l’action de la société civile et des organisations internationales.


Mme JOYCE KAFANABO (République-Unie de Tanzanie) a indiqué que son pays avait accompli des progrès notables dans le domaine de la lutte contre le VIH/sida.  Un cadre stratégique national multisectoriel met l’accent sur les efforts multidisciplinaires déployés par le Gouvernement, le secteur privé et la société civile, tandis que la question du VIH/sida a été inscrite au sein de la Stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté du pays.  Mme Kafanabo a également souligné la promotion de l’usage du préservatif, les transfusions sanguines sûres, la bonne gestion des maladies sexuellement transmissibles, ainsi que le dépistage volontaire et les mesures visant à prévenir la transmission de mère à enfant.  Elle a cependant averti que malgré une baisse du nombre de cas d’infection, la Tanzanie faisait face à une « féminisation » de la pandémie.  De l’avis de la représentante, il faudrait prendre en compte les vulnérabilités biologiques, sociales et culturelles de la femme, ainsi que celles des personnes handicapées et des personnes âgées.  Elle a également estimé que davantage d’études devaient être effectuées sur la circoncision comme moyen de prévention afin d’éviter que la pandémie n’affecte davantage de femmes.  Elle a aussi réclamé davantage d’assistance technique pour son pays.


Mme Kafanabo a ensuite indiqué que le nombre de malades qui bénéficiaient d’un traitement antirétroviral en Tanzanie était passé de 1 842 à 234 974 en cinq ans.  Elle a cependant averti que ces avancés risquaient d’être inversées à moins d’accomplir des progrès dans le domaine de la prévention, du dépistage et du traitement des infections contagieuses, notamment la tuberculose.  Elle a également insisté sur la bonne alimentation des malades, avant de faire remarquer que le manque de ressources humaines dans le secteur de la santé mettait un frein à une lutte efficace contre la pandémie de VIH/sida.


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) s’est dit encouragé par le fait que davantage de personnes infectées aient obtenu un meilleur accès aux traitements antirétroviraux ainsi qu’à d’autres soins et mesures d’accompagnement.  Le représentant a affirmé que son pays soutenait spécifiquement les recommandations du Secrétaire général en vue de réviser les politiques et les programmes de lutte contre le VIH/sida, en changeant les situations; de garantir des services pour les personnes les plus exposées à des risques, les femmes et les enfants en tête; d’appuyer une réponse à long terme au VIH/sida -grâce à un renforcement durable des capacités, à la réalisation de l’accès universel à la prévention et au traitement contre le VIH/sida, ainsi qu’aux soins et à l’accompagnement-; et d’améliorer le financement durable des programmes.  C’est dans cette perspective, a-t-il dit, que le Viet Nam a fait tout ce qui était en son pouvoir pour prendre en charge les quelque 170 000 Vietnamiens qui vivent avec le VIH/sida, tout en essayant de renverser la tendance de l’épidémie qui, jusqu’ici, a déjà fait plus de 41 000 morts. 


M. ALEXANDRU CUJBA (République de Moldova) a déclaré que pour combattre des maladies comme le VIH/sida et la tuberculose, son gouvernement avait pris des mesures appropriées, en mettant l’accent sur la participation de toutes les parties prenantes.  En 2007, il a promulgué une loi sur la prévention et le contrôle du VIH/sida, tandis qu’un programme sur les mêmes questions a été mis en œuvre par le Ministère de la santé.  Le troisième programme national pour la période 2006/2010 consiste en neuf priorités stratégiques et vise à promouvoir une vie saine, une hausse des interventions prophylactiques, ainsi que des diagnostics et des traitements précoces.  Par ce Programme, les patients atteints du VIH/sida bénéficient d’un accès gratuit aux traitements antirétroviraux, a-t-il assuré, se félicitant que Moldova est l’un des pays qui ont déjà atteint l’objectif d’accès universel à ce type de traitements.  Avant de conclure, le représentant a affirmé que les progrès enregistrés dans son pays étaient obtenus grâce à l’action conjointe des institutions d’État et des organisations non gouvernementales.


M. JOHN SAMMIS (États-Unis) a indiqué que son pays, fidèle aux engagements qu’il a pris en 2001 et en 2006, était fier d’être un partenaire dans les efforts mondiaux en vue de stopper cette terrible maladie et d’inverser la tendance de l’épidémie.  Cette contribution majeure à cette lutte mondiale s’est exprimée dans le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le VIH/sida, l’initiative internationale la plus importante en matière de santé consacrée à une maladie spécifique.  Au cours des cinq premières années du programme, des traitements antirétroviraux ont été fournis à plus de 2,1 millions d’hommes, de femmes et d’enfants à travers le monde vivant avec le VIH/sida, tandis que des soins ont été accordés à plus de 10,1 millions de personnes.  


Le Président Barack Obama s’est engagé à poursuivre les activités essentielles de ce programme pour s’attaquer à la crise du VIH/sida à travers le monde et a appelé tous les secteurs à se joindre à cette lutte, a-t-il affirmé.  Le représentant a précisé que les engagements accrus de la nouvelle Administration américaine dans des programmes en matière de santé maternelle et infantile, de planning familial et de renforcement du système de santé permettront d’apporter un appui nécessaire aux différents pays.  Le représentant a, de même, souligné que les États-Unis appuyaient l’objectif visant à élargir la prévention, les traitements et les soins en faveur des groupes marginalisés.  Il a en outre jugé essentiel que les États Membres et d’autres au sein de la communauté internationale honorent leurs engagements à préserver les droits des femmes et des filles en formulant une réaction efficace à l’épidémie.


M. HASAN KLEIB (Indonésie) a estimé que cette réunion de l’Assemblée générale consacrée à l’examen des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida devrait aussi nous permettre de discuter des moyens d’éviter que la crise économique mondiale actuelle n’ait pas un impact négatif à court et à long termes sur la lutte contre le VIH/sida.  Il a souligné les sérieux problèmes que constitue l’insuffisance des capacités de nombreux pays, en souhaitant que ces pays soient assistés.  Il a estimé indispensable de renforcer le système de santé dans le monde, grâce à l’appui d’une force de travail compétente et professionnelle, ainsi que la promotion de l’éducation et de la formation.


Présentant les efforts de son pays, le représentant de l’Indonésie a mentionné la Stratégie de réponse et le Plan d’action national indonésien 2007 qui inclut des mesures préventives, des campagnes de sensibilisation et la promotion de comportements non risqués.  Il a également dit que la Commission indonésienne sur le VIH/sida, en coopération avec les gouvernements locaux, fournissaient des cadres pour l’établissement de commissions locales.  Il a souligné le renforcement de la lutte contre le trafic de substances psychotropes et autres stupéfiants, grâce à la coopération entre la Commission de lutte contre le VIH/sida et l’Agence nationale contre la drogue.  En conclusion, il a assuré que son pays poursuivait ses efforts pour répondre efficacement aux besoins de la population, notamment en fournissant gratuitement des médicaments antirétroviraux, et en établissant un service pour les patients qui souffrent à la fois de la tuberculose et du VIH/sida.


M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ (Égypte) a affirmé, lui aussi, que le VIH/sida représente un obstacle majeur à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Indiscutablement, la réalisation de l’objectif d’accès universel à la prévention et au traitement anti-VIH/sida, ainsi qu’aux services de soins et d’accompagnement, exige de renforcer les capacités nationales dans les pays en développement.  Dans ce contexte, un soutien international est d’autant plus important dans un contexte de crise économique et financière.  Il a réitéré l’appel lancé par le Secrétaire général visant à lever 11,3 milliards de dollars supplémentaires pour appuyer les programmes nationaux en vue d’atteindre les objectifs de 2010.  Un tel engagement de la communauté internationale doit trouver son pendant du côté des pays récipiendaires de l’assistance internationale, qui doivent utiliser de manière rationnelle les ressources disponibles.  Il est également indispensable de renforcer la coopération régionale pour apporter une réponse efficace au VIH/sida, a poursuivi M. Abdelaziz, qui a annoncé que son pays était prêt à partager son expertise avec d’autres pays africains, où la pandémie est plus présente.  La coopération Sud-Sud est complémentaire de la coopération Nord-Sud, et ne devrait pas s’y substituer, a rappelé le représentant.  Avant de conclure, il a indiqué que son pays s’était récemment engagé, en consultation avec le secteur privé, à assurer la production de médicaments antirétroviraux par son industrie pharmaceutique.


M. SHIKEGI SUMI (Japon) a rappelé que son pays était l’un des principaux contributeurs au Fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.  La communauté internationale, a-t-il dit, ne doit pas fuir ses engagements et ses obligations, et doit aider les personnes touchées à avoir accès à des traitements adéquats.  Le représentant a estimé que, malgré la crise économique internationale, il ne faudrait pas baisser la garde.  C’est pourquoi, il a jugé essentiel de renforcer la coopération à la fois avec le secteur public et avec le secteur privé.  Le représentant a insisté sur l’importance d’améliorer l’efficacité d’une telle aide. 


M. MORENO FERNANDEZ (Cuba) a rappelé qu’avec les crises financière et alimentaire, le nombre de malades, d’analphabètes et de personnes souffrant de la faim qui se chiffrent déjà en millions, risque d’augmenter.  Malgré les progrès accomplis dans la lutte contre le VIH/sida, l’objectif de l’accès universel à des programmes de prévention et aux services de traitement de la maladie d’ici à 2010 va être difficile à atteindre pour de nombreux pays du Sud, a-t-il ajouté, citant notamment l’Afrique subsaharienne qui reste la région la plus touchée avec 4,7 millions de personnes porteuses de la maladie.  Pour renforcer la prévention, le représentant a insisté sur l’importance de l’éducation sexuelle dans les écoles et par le biais des médias.  Il a ensuite vanté les mérites du système de santé de son pays, qui est gratuit et universel, ainsi que les mécanismes multisectoriels de prévention du VIH/sida.  Malgré la crise et notre accès limité aux technologies et médicaments des entreprises pharmaceutiques américaines, nous avons réussi à limiter la pandémie, a-t-il aussi précisé.  Le représentant a signalé que Cuba avait produit six médicaments antirétroviraux et continuait la recherche sur les médicaments et un vaccin.  Il a aussi indiqué que de nombreuses personnes venant d’autres pays en développement poursuivaient leurs études à Cuba dans le domaine de la santé.


M. MORTEN WETLAND (Norvège) a indiqué que la stratégie de son pays en matière de lutte contre le VIH/sida était axée sur les jeunes, les droits sexuels, les minorités sexuelles et tout autre groupe vulnérable et à haut risque.  Il a signalé que la dimension genre était particulièrement importante pour prévenir la transmission de la mère à l’enfant, un domaine qui, selon le représentant, est à la traîne.  Il a également déclaré qu’il importait de s’attaquer aux connotations négatives et à la discrimination qui rendent les jeunes particulièrement vulnérables au VIH/sida.


M. Wetland a ensuite signalé que la Norvège se félicitait du ton du rapport du Secrétaire général qui ne « fait pas ombrage sur les questions difficiles ».  « C’est précisément le type de leadership que nous attendons de l’ONU », a-t-il ajouté.  Il a ensuite signalé que les Objectifs du Millénaire pour le développement en matière de santé ne pourraient être réalisés, à moins d’apporter une solution au problème du VIH/sida.  Il a notamment évoqué le problème de la discrimination sexuelle, du manque d’autonomie des femmes et de la vulnérabilité des femmes et des filles au virus du VIH/sida.  Le représentant de la Norvège s’est ensuite penché sur les restrictions imposées par une soixantaine de pays au déplacement de personnes porteuses du virus du VIH/sida.  Il a demandé la mise sur pied d’une stratégie concertée aux niveaux international, national et régional pour parvenir à l’élimination de ces mesures.


M. STEVE D. MATENJE (Malawi) a déclaré que son gouvernement restait pleinement engagé dans la lutte contre la pandémie de VIH/sida, par le biais notamment de la Stratégie nationale de croissance et de développement.  Dans ce cadre politique, a-t-il expliqué, la prévention contre le VIH/sida, la fourniture de traitements et de nourriture aux personnes contaminées contribuent à atténuer l’impact du fléau sur les groupes à risques, en particulier les femmes.  Le représentant a noté que le Malawi mettait l’accent sur l’autonomisation des femmes et des filles pour appréhender plus efficacement la féminisation de la pandémie.  Il a ensuite affirmé que des progrès notables avaient été récemment enregistrés dans son pays, les populations étant plus conscientes des risques, ce qui a entraîné un usage accru du préservatif.  La prévalence parmi les 15 à 49 ans a de plus baissé, passant de 14,4% en 2005 à 12% en 2007, s’est félicité M. Matenje.  Il a conclu en soulignant la nécessité d’adopter des mesures antidiscriminatoires, d’éviter l’expatriation des personnels de santé les mieux qualifiés et d’assurer des antirétroviraux à des prix abordables.


Mme PATRICIA CHISANGA KONDOLO (Zambie) a rappelé que son pays était l’un des plus affectés par le VIH/sida en Afrique subsaharienne, avec 14,3% de la population adulte porteuse du VIH, et 1,2 million d’enfants sont soit orphelins soit exposés à des risques, dont 75% en raison de la maladie.  Pour y faire face, la Zambie a mis en place une réponse multisectorielle, en créant par exemple un Comité interministériel sur le VIH/sida et un Conseil national.  Le Gouvernement zambien a aussi intégré la politique nationale sur le VIH/sida, les maladies sexuellement transmissibles et la tuberculose dans son cinquième plan de développement national.  En outre, a-t-elle ajouté, il a commencé en 1999 un programme de prévention de la transmission de la mère à l’enfant qui a donné des résultats tangibles.  La représentante a encore cité les services de conseil et de dépistage, fournis dans 1 500 centres de santé, qui ont permis d’examiner 500 000 personnes en 2008.  Mme Chisanga Kondolo a cependant reconnu que beaucoup restait à faire pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2010 en ce qui concerne le VIH/sida.  Il faut par exemple, améliorer l’autonomisation des jeunes et réviser les lois pour éliminer la discrimination, a-t-elle expliqué.


Mme ASTRIDE NAZAIRE (Haïti) a estimé qu’en matière de lutte contre le VIH/sida, nulle part ailleurs que dans son pays, la nécessité d’une mobilisation totale, tant locale qu’internationale, n’aurait été plus évidente et plus concluante.  Elle a en effet expliqué que la régression du taux de séroprévalence était passée de 6,5% en 1993, au plus fort de l’épidémie, à 2,2% en 2008.  Ceci est la conséquence d’une prise de conscience vitale et d’une mise en commun optimale des moyens stratégiques et opérationnels globaux qui ont transcendé durablement tous les autres clivages.  La représentante a, en particulier, souligné le rôle primordial joué par la société civile haïtienne.  Ce solide partenariat noué entre elle et le secteur public continue de valoir de précieuses réalisations en termes de sensibilisation et de modification comportementale auprès des secteurs vulnérables, tout particulièrement les jeunes, les femmes migrantes, les travailleuses du sexe et les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes, a-t-elle dit.  La représentante a lancé un message d’espoir et d’exhortation pour que la mobilisation mondiale des ressources scientifiques, financières et humaines, physiques et conceptuelles ne faiblisse pas.  Elle seule, a-t-elle conclu, peut venir à bout du VIH/sida, obstacle majeur à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) s’est réjoui des acquis et des progrès enregistrés dans la lutte contre la pandémie depuis la Déclaration d’engagement de 2001.  Il s’est déclaré cependant conscient des limites de ces progrès qui sont principalement liées à la situation précaire des personnes touchées et de leurs familles.  Le représentant a estimé que seule une volonté politique collective et soutenue, conjuguée à une augmentation plus substantielle de l’aide financière permettra de garantir l’accès universel aux services de prévention, de traitement de soins et d’accompagnement pour accélérer la généralisation du traitement.  Le représentant a ensuite relevé l’impact des inégalités entre les sexes, qui continue de favoriser la propagation du VIH/sida, en réduisant l’autonomie et la capacité de contrôle des femmes et des filles sur les risques qu’elles courent de contracter l’infection.  Il a déclaré que sa délégation souscrivait entièrement au constat consigné dans le rapport du Directeur exécutif de l’ONUSIDA au Conseil économique et social (ECOSOC), selon lequel l’instauration de l’accès universel au traitement reste tributaire des facteurs sociaux, culturels et structurels de l’épidémie.


M. SAVOSTINO (Fédération de Russie) a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les systèmes de santé et de garantir les ressources devant financer les programmes de lutte contre le VIH/sida.  Il a estimé que la coopération entreprise par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’ONUSIDA, ainsi que le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme constituait un partenariat universel pour lutter contre l’épidémie.  Le représentant a souligné que son pays n’avait pas été épargné par cette épidémie.  Il a indiqué qu’une Commission nationale de lutte contre le VIH/sida avait été établie.  Elle est pilotée par le Ministère de la santé et du développement social, a-t-il dit, notant que des membres de la société civile, ainsi que des personnes vivant avec le VIH participaient à ses programmes.  Il a également évoqué la coopération au sein de la Communauté des États indépendants (CEI), avec la mise en œuvre de programmes aux niveaux régional, national, local et des communautés pour lutter contre les maladies infectieuses.  La Fédération de Russie, a-t-il ajouté, envisage d’étendre sa coopération technique pour aider à lutter contre la propagation du VIH. 


M. HENRI-PAUL NORMANDIN (Canada) a déclaré que le partenariat avec la société civile constituait l’essence même de l’intervention canadienne en matière de lutte contre le VIH/sida.  Le Canada, a-t-il poursuivi, met au point des politiques et des programmes en fonction des conseils offerts par la communauté, notamment les personnes atteintes du VIH/sida ou à risques d’infection.  Au Canada, les mesures de lutte contre le VIH/sida ont fait des progrès considérables, utilisant une méthode axée sur la santé publique pour la recherche, la surveillance, les politiques et les programmes.  Déterminé à offrir l’accès universel à des moyens de prévention complets du VIH/sida, le Gouvernement canadien favorise des méthodes de dépistage et de prévention efficaces, et continue d’investir massivement dans des travaux de recherche et des programmes en vue de freiner la transmission du VIH/sida.  M. Normandin a ensuite rappelé que le Canada était l’un des principaux bailleurs de fonds du Groupe de travail sur la santé du Forum de coopération économique Asie-Pacifique et du Groupe de travail sur la santé chargé du VIH/sida.  Dans ce contexte, il guide l’élaboration de lignes directrices pour créer des milieux de travail propices pour les personnes atteintes de VIH/sida, a-t-il précisé.


M. FARUKH AMIL (Pakistan) a affirmé que son pays était pleinement conscient de ses responsabilités dans la réalisation des objectifs de 2010 et de 2015.  Actuellement, a-t-il indiqué, le nombre de personnes vivant avec le VIH/sida est évalué à 85 000, tandis que le taux de prévalence est inférieur à 1%.  La réaction du Pakistan à l’épidémie de VIH/sida a consisté en un effort coordonné du Gouvernement avec le système des Nations Unies, la société civile et les donateurs bilatéraux, a-t-il dit.  Le représentant a indiqué qu’un programme national de contrôle du VIH/sida avait été mis en place dans les années 90 et que celui-ci, avec l’allocation de 30 millions de dollars par an sur la période 2003/2008, avait permis des réalisations en matière de sensibilisation, de renforcement des services de transfusion sanguine et de lutte contre la stigmatisation des populations vulnérables.  Le représentant a souligné la nécessité de s’engager à assurer un financement plus important aux niveaux national et international.  Ce financement, a-t-il dit, doit être prévisible, durable et aligné sur les stratégies et les plans nationaux de lutte contre le VIH/sida.  L’ensemble des parties prenantes, y compris les gouvernements nationaux, doivent être impliqués pour consolider leurs efforts à tous les niveaux en vue d’un accès universel à la prévention et au traitement du VIH/sida, a-t-il conclu.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a déclaré qu’il faudrait renforcer le sens de l’appropriation de la lutte contre la pandémie dans les pays en développement.  Dans ce contexte, des partenariats sont nécessaires et doivent prendre en compte les spécificités locales et nationales.  Rappelant que son pays occupait une place unique dans la production des médicaments antirétroviraux à un prix abordable, le représentant a cependant regretté les mesures imposées par un certain nombre de pays, comme les Pays-Bas, qui ont récemment saisi des cargaisons de médicaments génériques alors qu’ils étaient exportés de manière parfaitement légale.  Cette action est contraire à la résolution de l’Assemblée générale 60/62 sur le VIH/sida et d’autres, qui permettent aux pays de produire de tels médicaments s’ils contribuent à la lutte contre une maladie grave.  En Inde, une réponse multisectorielle est actuellement en cours d’élaboration, de même qu’un programme de contrôle du VIH/sida, censé endiguer la pandémie en veillant à la mise en place de services de prévention particulièrement parmi les groupes à risque, comme les travailleurs du sexe.  Le Gouvernement de l’Inde a également reconnu que les préjugés et les discriminations peuvent causer des ravages parmi les personnes vivant avec le VIH/sida et c’est pourquoi, il s’est engagé dans des campagnes de communication à cet égard.


M. HAMIDON ALI (Malaisie) a estimé que la communauté internationale devrait très sérieusement s’inquiéter de l’impact de la crise économique et financière sur la lutte contre le VIH/sida, un fardeau qui pèse de manière disproportionnée sur les pays en développement, alors qu’il relève de la responsabilité de tous les pays.  Les obstacles à l’accès aux traitements, comme les barrières commerciales et les droits de propriété intellectuelle subsistent, a dénoncé le représentant.  La lutte ne peut être menée de manière isolée, mais elle doit se faire dans le contexte plus large du combat contre les causes jacentes de la pandémie. 


Grâce aux efforts entrepris, a poursuivi le représentant, la Malaisie enregistre depuis 2003 une baisse des taux d’infection et a toutes les chances de réaliser l’objectif visant à réduire les nouveaux cas au taux de 15 pour 100 000 d’ici à 2015.  Toutefois, a prévenu le représentant, le défi de la féminisation de la pandémie demeure.  Comme la plupart des infections sont dues à la consommation de drogues par injection intraveineuse, la Malaisie consacre 60% de son budget VIH/sida à la réduction de la vulnérabilité des consommateurs de drogues et de leurs partenaires. 


Le programme de substitution par la méthadone a été renforcé avec pour objectif de toucher au moins 25 000 consommateurs de drogues d’ici à 2011.  Malgré ces succès, les efforts en faveur des homosexuels, des travailleurs du sexe et des transsexuels demeurent un défi que le Gouvernement malaisien s’efforce de relever par des initiatives communautaires.  À l’intention des jeunes, le Gouvernement a renforcé ses programmes d’éducation et a, par ailleurs, réussi à faire baisser le prix des antirétroviraux, a conclu le représentant. 


M. DON PRAMADUWINAI (Thaïlande) a déclaré qu’en dépit de la crise économique et financière internationale, la Thaïlande demeurait pleinement engagée à combattre la pandémie de VIH/sida, un effort crucial en faveur du bien-être de la population.  C’est ainsi que la Thaïlande, a-t-il expliqué, s’est fixée comme objectif ambitieux de réduire de 50% le taux de nouvelles infections d’ici à la fin 2011.  Il a précisé qu’à cette fin, son pays mettait l’accent sur la prévention, ce qui nécessite des capacités importantes d’adaptation à la circulation du virus parmi de nombreux groupes vulnérables, qu’il s’agisse de travailleurs du sexe ou des toxicomanes. 


L’éducation, la prise de conscience et la compréhension de la pandémie sont des axes cruciaux, la Thaïlande ayant initié de nombreux projets à destination des jeunes habitants des communautés, a poursuivi le représentant.  Il a de plus signalé que son pays, par le biais d’associations présentes sur le terrain, s’efforçait de lutter contre les discriminations frappant les personnes vivant avec le VIH/sida.  Le délégué thaïlandais a également souligné que la Thaïlande partageait ses expériences avec de nombreux pays d’Asie mais aussi d’Afrique, des ateliers et des évènements sportifs impliquant les jeunes étant régulièrement organisés au niveau régional pour les sensibiliser aux risques liés au VIH/sida. 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Forum sur la promotion de la santé mondiale: la situation sanitaire actuelle exige une mobilisation générale, préconise Ban Ki-moon

DEV/2741

Forum sur la promotion de la santé mondiale: la situation sanitaire actuelle exige une mobilisation générale, préconise Ban Ki-moon

15/06/2009
Couverture de réunionsDEV/2741
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Forum du Secrétaire général

sur le thème «Promouvoir la santé mondiale

en cas de crise » - matin et après-midi


FORUM SUR LA PROMOTION DE LA SANTÉ MONDIALE: LA SITUATION SANITAIRE ACTUELLE EXIGE UNE MOBILISATION GÉNÉRALE, PRÉCONISE BAN KI-MOON


Les crises multiples qui affectent le monde rendent urgente une réforme des services de santé mondiaux, souligne la Directrice générale de l’OMS


Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a affirmé aujourd’hui, à l’occasion du Forum de haut niveau sur la « promotion de la santé mondiale en cas de crise », que la situation actuelle, qui va « du problème de la santé maternelle et de la faiblesse des systèmes de santé à celui de la pandémie de grippe A(H1N1) », exigeait une mobilisation générale et un renforcement de l’ensemble des effortsentrepris. 


« Nous sommes tous visés, et nous devons travailler ensemble pour traverser cette crise », a déclaré le Secrétaire général, à l’ouverture du Forum de haut niveau, qui s’est tenu toute la journée au Siège des Nations Unies à New York.  Pour cela, a-t-il expliqué, il convient de « renforcer les liens qui nous unissent, dans les communautés, au sein des pays et à travers le monde ». 


M. Ban a souligné que la santé était le lien qui unissait tous les êtres humains et les pays dans les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  « Si nous échouons à atteindre nos objectifs en matière de santé, nous ne pourrons ni surmonter la pauvreté ou l’analphabétisme, ni réaliser l’éducation universelle ou les autres défis des OMD », a-t-il assuré. 


De son côté, la Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Mme Margaret Chan, a jugé indispensable la fourniture par les États de services de santé « basés sur l’équité dans l’accès aux soins », afin de protéger les plus vulnérables des grandes crises mondiales que constituent le réchauffement climatique, la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, la récession économique et la pandémie de grippe A(H1N1).


« Ce sont autant de phénomènes qui rendent urgente la réforme des services de santé mondiaux, que les professionnels de ce secteur appellent de leurs vœux depuis des décennies », a souligné Mme Chan.  « Nous sommes au milieu du mouvement le plus ambitieux jamais observé pour réduire la pauvreté et améliorer l’accès aux services de santé, en particulier dans les pays en développement, qui sont les plus vulnérables », a-t-elle fait remarquer. 


Représentants gouvernementaux et experts internationaux ont ainsi discuté tout au long de la journée, lors de trois débats interactifs, des différents moyens d’améliorer la santé mondiale, en particulier pour les populations les plus vulnérables.


Un premier débat a ainsi été l’occasion de montrer comment les maladies affectaient de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables, en particulier, les maladies tropicales négligées.


Dans une deuxième table ronde, les participants se sont attachés à examiner les exemples réussis de prestations de services de santé à toutes les populations, y compris celles des collectivités les plus isolées, et ils ont débattu des moyens visant à surmonter les obstacles financiers qui empêchent les pauvres d’avoir accès aux traitements et aux soins médicaux.


Enfin, un dernier panel de discussion a permis aux participants de mettre en commun les initiatives des États Membres et le travail des organisations internationales, de la société civile et du secteur privé en vue de maximiser l’impact que peuvent avoir les interventions mondiales en matière de santé.



FORUM DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE THÈME « PROMOUVOIR LA SANTÉ MONDIALE EN CAS DE CRISE »


Déclarations liminaires


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que le Forum « Promouvoir la santé mondiale en cas de crise » avait été programmé il y a plusieurs mois, avant même que l’on entende parler du virus A(H1N1).  Aujourd’hui, une souche de ce virus est officiellement devenue la cause d’une pandémie mondiale, comme si, a-t-il ajouté, la situation économique, l’insécurité alimentaire et les changements climatiques n’étaient pas suffisants comme défis à relever.  La première épidémie de grippe en plus de 40 ans rappelle notre vulnérabilité globale et la nécessité de trouver une réponse de portée mondiale.  Nous ne pouvons pas nous protéger en travaillant chacun seul dans son coin, a dit M. Ban, notant que ceci était vrai tant pour l’irruption récente de la grippe que pour les défis à long terme que nous devons affronter.  Du problème de la santé maternelle et de la faiblesse des systèmes de santé à celui de la grippe à virus A(H1N1), la situation actuelle exige que nous nous mobilisions ensemble et que nous rassemblions nos efforts, a-t-il déclaré.  Nous sommes tous visés, et nous devons travailler de concert pour traverser cette crise, a poursuivi le Secrétaire général, citant la Directrice de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan.  Pour cela, a-t-il expliqué, il convient de renforcer les liens qui nous unissent, dans les communautés, au sein des pays et à travers le monde.  Aucun enfant ne devrait souffrir de cette incertitude, a lancé M. Ban, en précisant qu’en ces temps de crise économique mondiale, le monde se trouvait à une croisée des chemins.


Le Secrétaire général a souligné que la santé était le lien qui unissait tous les êtres humains et les pays dans les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Si nous échouons à atteindre nos objectifs en matière de santé, nous ne pourrons surmonter la pauvreté ou l’analphabétisme, ni réaliser l’éducation universelle ou les autres défis des OMD, a-t-il assuré.  M. Ban s’est dit très troublé par le coût de l’échec de la santé maternelle et infantile, notant que l’impact mondial de la mortalité maternelle et des nouveau-nés était estimé à 15 milliards de dollars par an en termes de perte de productivité.  La naissance, qui devrait toujours être un motif de célébration, apporte trop souvent le deuil lorsque les mères et leurs nouveau-nés meurent d’un manque de soins adéquats.  « Et quand je dis trop souvent, je veux dire chaque minute.  Chaque minute! », a insisté Ban Ki-moon.  Selon le Secrétaire général, ce sont ainsi 500 000 tragédies qui se produisent par an et qui, toutes, pourraient être évitées.  Il a souligné que des experts prévoyaient 200 000 à 400 000 décès annuels supplémentaires de nourrissons si la crise continuait.


Le Secrétaire général a déclaré que, lorsqu’elle survient dans de bonnes conditions sanitaires, la maternité constitue le lien ultime qui nous unit.  Chaque femme, a-t-il dit, a le droit de se voir accorder l’assistance et les soins dont elle a besoin.  Il faut ainsi, a-t-il recommandé, utiliser la santé maternelle comme un prisme à travers lequel l’on puisse agir et prendre les décisions en matière de politiques mondiales de santé.  Nous devons nous tenir pour responsables d’une accélération rapide des progrès visant à atteindre l’OMD nº5 au cours des cinq prochaines années, a ajouté M. Ban.  Des services complets de santé sexuelle et reproductive pour les femmes doivent être intégrés dans les réponses globales à des maladies spécifiques et dans les interventions visant à renforcer les systèmes de santé, a-t-il expliqué.  De même, la communauté internationale devrait appliquer son expérience précieuse en matière de lutte contre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies, pour sauver la vie de beaucoup de mères.  Nous savons que lorsque les gouvernements, les entités des Nations Unies, les responsables des milieux d’affaires et de la société civile unissent leurs forces, nous pouvons avoir un impact considérable sur la vie des populations, a-t-il affirmé.


Le Secrétaire général a, par ailleurs, annoncé que la Fondation Bill et Melinda Gates et lui-même avaient décidé de convoquer les principaux protagonistes en matière de santé maternelle et infantile, pour y accélérer les progrès et combler les lacunes qui y existent encore.  Il faut agir vite, a-t-il poursuivi, indiquant que les décisions qui devront être prises au cours des prochains mois seront essentielles pour maintenir les gains acquis jusqu’ici et élargir les programmes en vue de couvrir toutes les personnes dans le besoin.  M. Ban a demandé au G-8 et au G-20 d’honorer leurs promesses et de faire ce qu’ils savent être juste.  Le Secrétaire général a plaidé, en outre, en faveur de la formation et de l’autonomisation de la main-d’œuvre qui se consacre à la santé, ainsi qu’en faveur d’un renforcement des capacités non encore exploitées qui existent pourtant au sein des collectivités.  M. Ban a espéré qu’avant la fin de la journée l’on puisse se mettre d’accord sur un programme et une approche afin de réaliser cette vision.


Mme MARGARET CHAN, Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a rappelé que l’an dernier, le « monde imparfait » dans lequel nous vivons nous avait donné des crises multiples, dont tout récemment encore une nouvelle pandémie.  Ce sont autant de phénomènes qui rendent urgente la réforme des services de santé mondiaux, que les professionnels de ce secteur appellent de leurs vœux depuis des décennies, a souligné Mme Chan.  Certains des arguments actuellement défendus à cet égard par l’OMS seront aujourd’hui développés par des experts de tous bords, a annoncé Mme Chan, qui a cependant tenu à expliquer pourquoi il était indispensable de maintenir le développement de services de santé basés sur l’équité dans l’accès aux soins.  Nous sommes au milieu du mouvement le plus ambitieux jamais observé pour réduire la pauvreté et améliorer l’accès aux services de santé, en particulier dans les pays en développement, qui sont les plus vulnérables, a-t-elle relevé.  À cette fin, il faut forger des partenariats intelligents et stratégiques, a préconisé la Directrice générale de l’OMS.  Si nous ne nous efforçons pas d’atteindre ces objectifs, davantage de personnes vont sombrer dans la pauvreté et, dans de nombreuses parties du monde, des systèmes de santé déjà fragilisés risquent de s’effondrer, alors qu’ils sont déjà menacés par les pressions causées par une nouvelle pandémie.  « Je crois fermement que la grippe A(H1N1) pourrait révéler exactement ce qui se produit quand on néglige les systèmes de santé dans de nombreux pays du monde », a prévenu Mme Chan.  Soulignant la nécessité de transformer les politiques internationales qui régissent les systèmes de santé, la Directrice générale de l’OMS a estimé que la Déclaration du Millénaire devait servir, à cette fin, de stratégie et de feuille de route.  Elle a ajouté que des systèmes de santé profitables n’étaient pas nécessairement suffisants pour couvrir équitablement l’ensemble des besoins d’une population donnée.  Alors que des appels ont été lancés pour réformer la gouvernance mondiale en matière de santé, et que l’on nous a assuré que le règne du « consensus de Washington » en matière économique et financière était terminé, a fait remarquer la Directrice générale de l’OMS, l’accès universel aux services de santé doit être un moyen essentiel de prendre la « mesure morale » des progrès qu’accomplit chaque société humaine.


Table ronde 1: « protéger les populations vulnérables »


La discussion qui a eu lieu au sein de la table ronde nº1 portait sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMS), et en particulier sur la réalisation de l’Objectif nº5, qui vise à réduire la mortalité maternelle et reste celui où le moins de progrès ont à ce jour été enregistrés.  Le débat de ce panel a également été l’occasion de montrer comment les maladies affectent de manière disproportionnée les populations les plus démunies, en particulier les maladies tropicales négligées, ainsi que des maladies non transmissibles, qui sont une cause majeure de mortalité.


M. LESEGO MOTSUMI, Ministre de la santé du Botswana, a rappelé que son pays fut l’un des premiers, en 1985, à être touché par le virus du VIH, responsable du sida.  Le Botswana n’a pas cessé depuis de s’efforcer de développer des services de santé accessibles à tous, soit pour un coût très modéré, soit gratuitement pour les populations les plus pauvres, les enfants, les personnes handicapées et celles âgées de 65 ans et plus.  Pour le Ministre, le meilleur moyen de consolider les systèmes de santé est de mettre en place des partenariats multisectoriels aux niveaux national et international et de s’appuyer sur les communautés locales. 


Pour sa part, DAVID NABARRO, Coordonnateur du système des Nations Unies pour la grippe aviaire, a rappelé à quel point le renforcement des systèmes de santé a été, pendant des années, le parent pauvre des politiques de développement, qui mettaient principalement l’accent sur l’aspect économique.  Aujourd’hui cependant, une prise de conscience s’est faite, et l’apparition d’une nouvelle pandémie ne fait qu’accroître la conviction que des systèmes de santé forts sont une composante fondamentale d’une société qui aspire au progrès, a-t-il fait observer.  L’état de préparation des gouvernements a progressé, mais il reste encore beaucoup à faire, en particulier dans les pays en développement qui doivent disposer de ressources additionnelles et d’un soutien de la communauté internationale sous peine de voir leurs systèmes de santé s’effondrer, surtout dans le contexte actuel marqué par la multiplicité des crises.


De son côté, Mme THORAYA AHMED OBAID, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a déclaré que la question du bien-être des femmes devait être inscrite au cœur des politiques de santé.  Elle a souligné la vulnérabilité des femmes enceintes face à la grippe A(H1N1), en particulier dans un groupe de 60 pays.  Elle a également affirmé qu’il fallait se concentrer sur le maintien de la durée des soins de santé pour les femmes, et pas seulement pendant la grossesse et l’accouchement.  C’est un véritable défi dans certains pays, car beaucoup de jeunes femmes deviennent mères très jeunes, et il faut donc répondre à des besoins qui se posent très tôt pour elles.  La Directrice exécutive a préconisé qu’il fallait investir dans la planification familiale et accorder plus d’autonomie aux communautés locales. 


M. K. SRINATH REDDY, Président de la Fondation pour la santé publique de l’Inde, a déclaré que les maladies chroniques avaient créé de véritables situations d’urgence dans un grand nombre de pays.  Ce sont des affections de longue durée qui, en règle générale, évoluent lentement.  Responsables de 60% des décès, les maladies chroniques (cardiopathies, accidents vasculaires cérébraux, cancer, affections respiratoires chroniques, diabète...) sont la toute première cause de mortalité dans le monde.  La moitié des 35 millions de personnes décédées de maladies chroniques en 2005 avaient moins de 70 ans et la moitié étaient des femmes, a fait observer M. Reddy, qui a souligné l’importance de lancer des interventions et des actions rapides en faveur des populations à risque.  En Inde, a-t-il précisé, une loi sur le contrôle des maladies chroniques sera promulguée prochainement.  Elle s’inscrit dans le cadre d’un large dispositif qui vise à couvrir l’ensemble du pays, y compris les zones rurales.


M. SAM ZARAMBA, Directeur général des services de santé au Ministère de la santé de l’Ouganda, a évoqué les maladies tropicales négligées.  Un milliard de personnes environ sont atteintes d’une ou de plusieurs maladies négligées.  Celles-ci sont qualifiées de « négligées » car elles ne frappent plus que les populations des régions les plus pauvres et marginalisées, a-t-il expliqué.  Ces maladies sévissent là où l’on ne dispose ni d’eau salubre, ni de moyens d’assainissement satisfaisants et où l’accès aux soins de santé est limité.  Malgré les terribles souffrances et les incapacités permanentes qu’elles provoquent chez les personnes affectées, elles sont souvent moins visibles que d’autres maladies et reçoivent peu d’attention.  Ainsi, alors qu’un habitant de la planète sur six est atteint de maladies tropicales négligées, moins de 1% des quelque 1 400 médicaments homologués entre 1975 et 1999 étaient destinés au traitement des maladies tropicales, a précisé M. Zaramba.  Pourtant, a-t-il noté, certaines sont maintenant sur le point d’être éradiquées, grâce à l’action de compagnies pharmaceutiques qui ont mis à la disposition des services de santé des stocks de médicaments gratuits.  Nous devons renforcer les capacités sur le terrain et soutenir la gestion des composantes de ces maladies, a dit M. Zaramba.  Il faut certes fournir des médicaments, a-t-il ajouté, mais il faut aussi mobiliser les communautés, déployer des agents de santé et promouvoir des activités intersectorielles, pour notamment assainir les infrastructures d’assainissement d’eau.


M. RAJEEV VENKAYYA, Directeur de la « Global Health Delivery », au sein de la Fondation Bill et Melinda Gates, a rappelé que la pneumonie et les autres maladies respiratoires communes, auxquelles il faut joindre la méningite ou la rougeole, étaient la première cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans à travers le monde, provoquant la mort de près de quatre enfants de cette tranche d’âge chaque minute.  Environ 60% des cas de pneumonie dans le monde en développement sont dus à des bactéries et peuvent être soignés par des antibiotiques, alors que la plupart des cas de pneumonie dans les pays développés sont d’origine virale, a-t-il précisé.  Au sein de la Fondation Bill et Melinda Gates, nous examinons de nouvelles technologies pour développer des traitements et des vaccins en vue de réduire la mortalité due à ces maladies, a précisé M. Venkayya. 


Mme LIYA KEBEDE, de la Fondation Liya Kebede, a quant à elle pris la parole pour plaider en faveur de la nécessité de prêter assistance aux femmes enceintes, non seulement au moment de l’accouchement, mais aussi après.


Ouvrant la discussion, le Ministre de la santé du Royaume-Uni a déclaré qu’il fallait comprendre que nous vivions dans un monde interdépendant où la santé ne pouvait être tenue pour partie négligeable.  « La santé publique est aussi une question de politique et de droits de l’homme », a-t-il dit. 


Le représentant de la République tchèque a quant à lui réitéré l’engagement de l’Union européenne, au nom de laquelle il s’exprimait, en faveur de la santé dans les pays en développement, puisqu’elle compte consacrer la somme additionnelle de 8 milliards de dollars d’ici à 2010, dont 6 iront exclusivement à la promotion de la santé en Afrique.  Cela permettra notamment de financer des services de santé viables, d’étendre la couverture de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant, et de soutenir les efforts déployés par les gouvernements pour contrôler le paludisme en diffusant mieux les moustiquaires imprégnées d’insecticide.


À son tour, le représentant des États-Unis, qui a reconnu que son pays avait un rôle important à jouer dans l’assistance à prêter aux pays en développement, a promis que l’Administration Obama consacrerait 63 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années pour soutenir une approche intégrée des questions de santé dans le monde. 


Son homologue du Canada a annoncé pour sa part que 2,1 milliards de dollars seraient attribués en 2010-2011 par le Canada aux pays d’Afrique subsaharienne, ce qui permettra ainsi à son pays d’atteindre l’objectif qui consistait à doubler son aide au continent africain.  Au-delà des contributions financières, le représentant a cité en exemple les partenariats stratégiques, comme le Partenariat international pour la santé, conclu entre le Canada et de nombreux pays, qui propose la mise en place d’un cadre de travail pour renforcer la responsabilité de l’ensemble des partenaires et l’efficacité des programmes de développement.  Autre exemple, l’« Initiative catalytique pour sauver 1 million de vies », dirigée par le Canada, rassemble des pays partenaires, des organisations multilatérales, et d’autres donateurs qui souhaitent intensifier les efforts déployés pour consolider les systèmes de santé, former des professionnels, distribuer des vaccins, des médicaments et des moustiquaires.


Le représentant des Philippines a plaidé en faveur d’un plan d’action concerté pour atténuer l’impact de la crise économique et financière sur la santé publique, tandis que celui du Nicaragua a promu l’idée de politiques de santé fondées sur la justice sociale et une approche multisectorielle. 


Affirmant que « l’accès à la santé est un droit humain fondamental », la déléguée de Cuba a accusé les lois aveugles du marché d’être à l’origine de l’effondrement de nombreux systèmes de santé à travers le monde.  Elle a fait valoir le maintien d’indicateurs de santé vigoureux depuis 50 ans dans ce pays grâce à la coopération Sud-Sud, en dépit du blocus imposé par les États-Unis. 


Le représentant de la Chine a préconisé la prise de deux mesures pour relever les défis auxquels font actuellement face les services de santé.  Tout d’abord, coordonner la promotion de la santé publique avec la réponse à la crise financière, notamment en mettant au point des « paquets de stimulation » où la réalisation des OMD relatifs à la santé soit dûment prise en compte.  Ensuite, maintenir et intensifier l’assistance au pays en développement afin d’y neutraliser les effets de la crise.


Table ronde 2: « consolider les systèmes de santé: renforcer la prestation du niveau mondial au niveau local »


Les participants à cette deuxième table ronde du Forum sur la santé se sont attachés à examiner les exemples réussis de prestation de services de santé à toutes les populations, y compris celles des collectivités les plus isolées, ainsi que les moyens de surmonter les obstacles financiers qui empêchent les pauvres d’avoir accès aux traitements et aux soins médicaux.


Modérateur de ce débat interactif, M. JULIO FRENK, Doyen de la Harvard School of Public Health et ancien Ministre de la santé du Mexique, a mis l’accent sur les énormes contraintes qui pèsent actuellement sur la fourniture des services de santé, comme notamment l’absence de ressources.  Comment obtenir davantage pour assurer de meilleurs services de santé? a-t-il demandé.  Il a en particulier jugé important de se concentrer sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) liés à la santé, notamment dans le domaine de la santé maternelle et néonatale. 


M. RICHARD SEZIBERA, Ministre de la santé du Rwanda, a fait part des succès importants obtenus dans son pays.  Il a notamment indiqué que le Rwanda avait insisté sur une meilleure reconnaissance des travailleurs qui se consacrent à la santé, ainsi que sur la décentralisation administrative et fiscale.  Le Ministre a également souligné la nécessité de financer les systèmes de santé favorables aux pauvres.  Il faut, a-t-il ajouté, investir dans l’infrastructure de la santé et dans le matériel sanitaire.  De même, il convient de prêter une attention particulière au renforcement, à la surveillance et à l’évaluation, en renforçant les capacités locales, a-t-il préconisé.


M. IVAN LEWIS, Ministre du Département pour le développement international du Royaume-Uni, a affirmé qu’il fallait croire en la notion d’une justice sociale internationale, le meilleur exemple en étant l’accès aux services de santé où que l’on vive.  Il a, lui aussi, mis l’accent sur la nécessité d’obtenir plus de ressources pour réaliser les objectifs de santé.  Un financement novateur a, certes, un rôle complémentaire à jouer, mais il ne saurait remplacer le rôle des gouvernements et se substituer aux engagements existants, a-t-il estimé.  Le défi à relever, d’ici le prochain G-8, consiste à obtenir des donateurs autant que possible, les Nations Unies ayant un rôle à jouer en la matière.  Pour utiliser au mieux les fonds, les pays pauvres doivent renforcer leurs systèmes de santé, a-t-il estimé.  Il a indiqué qu’il n’était pas favorable à la création d’un autre fonds financier.  Il a jugé en effet plus efficace de renforcer les mécanismes existants.  Le financement à lui seul ne suffit pas, a-t-il également dit, précisant que les ressources devaient être utilisées avec davantage d’efficacité.


Mme JOY PHUMAPHI, Vice-Présidente à la Banque mondiale, a déclaré que le renforcement de la santé nécessitait l’allocation de davantage de ressources fiables et durables, ainsi qu’un financement bien ciblé.  Il convient de s’assurer, a-t-elle dit, que le financement soit fait de meilleure manière, et qu’il soit plus rentable; ce qui suppose que l’on travaille plus étroitement avec la société civile, les organisations non gouvernementales (ONG) et les partenaires en développement.  Elle a mis l’accent sur la nécessité d’établir des partenariats, en particulier avec les communautés.  Elle a ajouté qu’elle n’était pas favorable à la création d’un autre fonds, jugeant plus efficace d’utiliser et de renforcer les mécanismes existants. 


M. DAVID DE FERRANTI, Président de « Results for Development Institute  », a mis l’accent sur la nécessité d’avoir une vision globale, d’assurer un bon financement, une bonne gestion, la transparence, ainsi qu’une bonne pratique des achats dans le secteur de la santé. 


M. ARIEL PABLOS-MÉNDES, Directeur général de la Fondation Rockefeller, a mis l’accent sur la nécessité de faire appel aux nouvelles technologies de l’information, comme le téléphone portable.  Il convient, a-t-il dit en substance, de renforcer la couverture universelle, ainsi que de mettre en place un système électronique « interopérable ».


Lors du débat interactif qui a suivi ces brefs exposés, le représentant de l’Italie a jugé essentiel d’honorer les engagements passés et de mettre en place, en particulier, des mécanismes de responsabilisation.  Selon lui, les mécanismes de financement novateur du développement devraient impliquer une relation plus étroite avec le secteur privé et la société civile. 


La Ministre de la santé du Botswana a, elle, jugé importante l’appropriation par les pays de tout programme les concernant.  Elle a également mis l’accent sur la transparence.  La corruption doit être éliminée, a-t-elle dit.


La représentante de la République arabe syrienne a évoqué, de son côté, la situation des populations qui vivent sous occupation israélienne.  Israël pratique un chantage sanitaire sur les populations syriennes du Golan occupé, a-t-elle ainsi assuré.  Elle a également relevé que les dons financiers faits par la communauté internationale au peuple palestinien pendant la dernière crise de Gaza étaient encore bloqués dans les banques.


Le représentant de l’Indonésie a estimé qu’il était important de renforcer la solidarité à l’égard des engagements pris et de préserver les acquis.  Il faut, a-t-il notamment dit, assurer la coordination avec tous les secteurs, pour que chaque domaine soutienne l’autre en matière de promotion des soins de santé.


Table ronde 3: « améliorer la coordination et la cohérence des partenaires stratégiques des différents secteurs »


Ce panel a permis de mettre en commun les initiatives des États Membres et le travail des organisations internationales, de la société civile et du secteur privé en vue de maximiser l’impact des interventions mondiales en matière de santé.


M. AARON MOTSOALEDI, Ministre de la santé de l’Afrique du Sud, a déclaré qu’il ne s’agissait pas seulement de financer des services de santé, mais aussi de mettre en place des partenariats pour assurer le maintien de ces services sur la durée. 


De son côté, MICHEL KAZATCHINE, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a affirmé que 35% des investissements du Fonds étaient alloués aux systèmes de santé, c’est-à-dire non seulement aux infrastructures de santé, mais aussi aux personnels qui sont nécessaires pour les faire fonctionner. 


M. RAY CHAMBERS, Envoyé spécial pour le paludisme, a rappelé que pas moins d’un million d’enfants étaient morts l’an dernier des suites du paludisme en Afrique subsaharienne, alors que la diffusion massive de moustiquaires imprégnées d’insecticide pourrait faire chuter cette mortalité.  Il a précisé que 350 millions de personnes sont actuellement en possession d’une moustiquaire, et que si la distribution se poursuit au rythme actuel, il ne devrait plus y avoir de victimes du paludisme d’ici à 2050.  La salle a applaudi en entendant ces projections.


M. TORE GODAL, Conseiller spécial du Premier Ministre de Norvège sur les questions de santé, a déclaré que beaucoup de plans restaient lettre morte par manque de financement, et d’autres par manque de coordination.  Il a recommandé d’apporter des financements directement auprès des communautés concernées, plutôt que de les faire passer par trop d’intermédiaires.  M. JULIAN LOB-LEVYT, Secrétaire exécutif de l’Alliance GAVI, a indiqué qu’une partie des succès des partenariats était due au fait qu’une attention supplémentaire était accordée à la responsabilisation. 


Représentant le secteur privé, M. MICHAEL JOSEPH, PDG de Safaricom, a expliqué que les réseaux traditionnels de téléphone n’atteignaient qu’une faible partie des populations.  C’est la raison pour laquelle Safaricom s’est efforcée de développer les réseaux téléphoniques sans fils pour permettre d’assurer un suivi en matière de soins de santé et pour répondre aux questions des patients et des bénéficiaires, par exemple en leur indiquant où trouver des traitements antirétroviraux.


Ouvrant la discussion interactive, le représentant de l’Égypte a préconisé de mobiliser des ressources externes et des investissements prévisibles, de renforcer la coopération Sud-Sud et d’établir des mécanismes internationaux visant à assurer une répartition équitable des bénéfices.  Le représentant du Japon a souligné l’importance du rôle que peuvent jouer les communautés locales pour renforcer les systèmes de santé.  Son homologue du Pérou s’est félicité que la mortalité infantile dans son pays représentait aujourd’hui le tiers d’il y a 20 ans.  Soulignant l’importance de la coopération pour atteindre les OMD, le représentant a déclaré que la communauté internationale avait la responsabilité morale d’intervenir.  Celui de la République de Corée a rappelé que son pays avait développé un vaccin contre le choléra dans le cadre de la coopération Sud-Sud, qui pourrait servir d’exemple pour d’autres vaccins. 


La représentante de l’Islande a recommandé de développer les partenariats entre les instituts de formation des pays développés et de pays en développement; et d’adopter des législations pharmaceutiques pour lutter contre les contrefaçons.  La représentante de la France a expliqué que la question de la gouvernance mondiale en matière de santé était d’une importance capitale pour son pays.  Toutes les initiatives évoquées aujourd’hui doivent être combinées, mais il faut surtout que les pays puissent en bénéficier.  Une formation de qualité est certes essentielle, mais l’est tout autant la fidélisation de ces personnels à leurs pays d’origine, a poursuivi la représentante, qui a précisé que la France appuyait un programme de l’OMS à cet égard.


Déclaration de clôture


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a rappelé en clôture du Forum de haut niveau sur la santé mondiale en cas de crise, que la communauté internationale se trouve aujourd’hui au cœur du mouvement le plus ambitieux jamais lancé pour venir à bout de la pauvreté.  De meilleurs résultats en matière de santé sont indispensables pour atteindre les OMD, a rappelé le Secrétaire général.  Il faut éviter toute stagnation et continuer sur cette lancée, en nous efforçant de privilégier des approches intégrées et de nouer des partenariats, a-t-il insisté.  Il est revenu sur la question de la vulnérabilité, en particulier celle des femmes et des enfants.  C’est dans les pays les plus pauvres que se produisent 99% des décès maternels, la moitié d’entre eux affectant l’Afrique, a-t-il rappelé avec regret.  M. Ban Ki-moon s’est demandé comment définir et construire des systèmes de santé intégrés qui fonctionnent en faveur des populations et des individus les plus démunis.  Pour y parvenir, il faut former des sages-femmes, des personnels sanitaires et des gestionnaires de santé, a-t-il recommandé.  À cette fin, nous devons tirer le meilleur parti des nouvelles technologies, et notamment de la révolution des télécommunications mobiles, a-t-il poursuivi.  Le Secrétaire général a également précisé qu’une cohérence améliorée des nouvelles façons de travailler était nécessaire, de même que des nouveaux partenariats stratégiques, et qu’il fallait aussi donner la place à de nouveaux acteurs.  Nous devons reconnaître où se trouvent les nouveaux partenariats –par exemple avec la société civile et le secteur privé– et écouter ce que les jeunes ont à nous dire, a recommandé M. Ban.  Enfin, a-t-il ajouté, les populations affectées peuvent nous aider dans nos efforts, comme l’a déjà prouvé notre réponse vis-à-vis du VIH/sida.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: la Fédération de Russie exerce son veto contre le maintien de la présence de l’ONU en Géorgie

CS/9681

Conseil de sécurité: la Fédération de Russie exerce son veto contre le maintien de la présence de l’ONU en Géorgie

15/06/2009
Conseil de sécuritéCS/9681
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6143e séance – nuit


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LA FÉDÉRATION DE RUSSIE EXERCE SON VETO CONTRE LE MAINTIEN DE LA PRÉSENCE DE L’ONU EN GÉORGIE


Cette décision met ainsi fin à la MONUG, déployée depuis 1993


Le Conseil de sécurité, qui n’a pu parvenir à proroger pour une période de deux semaines le mandat de la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie afin de permettre à ses membres de trouver un compromis qui tienne compte des nouvelles réalités sur le terrain, a mis fin ce soir à une présence de 16 ans de l’ONU dans la région.


Le projet de résolution présenté conjointement par l’Allemagne, l’Autriche, la Croatie, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Turquie, a été rejeté par la Fédération de Russie, qui considérait les modalités du maintien de cette présence onusienne inacceptables.  Ce texte proposait de proroger le mandat de la Mission des Nations Unies –qui expirait ce soir à minuit- jusqu’au 30 juin 2009 et rappelait les résolutions précédentes du Conseil de sécurité, et en particulier la résolution 1808 du 15 avril 2008, réaffirmant notamment l’intégrité territoriale de la Géorgie*.


Outre le veto exercé par la Fédération de Russie, le vote a été marqué par les abstentions de quatre membres du Conseil, le Viet Nam, la Chine, l’Ouganda et la Jamahiriya arabe libyenne.


Le Représentant permanent de la Fédération de Russie auprès des Nations Unies, M. Vitaly Churkin, expliquant la position de sa délégation avant le vote, a estimé que le texte présenté se base « sur une carte qui est politiquement incorrecte et sur d’anciennes réalités qui visent à nier l’existence de l’Abkhazie en tant qu’État, ce que la Fédération de Russie, a-t-il dit, ne peut accepter ».  M. Churkin s’est ensuite demandé comment la Mission en question pourrait continuer de s’appeler MONUG et conserver son mandat, alors que les résolutions pertinentes avaient été adoptées avant « l’agression barbare lancée par la Géorgie ».  De l’avis du représentant russe, le temps est venu de tenir compte de la situation juridique réelle de la région.


Son homologue français, M. Jean-Maurice Ripert, a réagi vivement en déclarant que le projet de résolution proposé par les partenaires occidentaux visait à donner du temps au Conseil de sécurité pour envisager un nouvel engagement de l’ONU dans la région, sur la base des observations et recommandations formulées par le Secrétaire général dans son rapport**.


Dans ce document, M. Ban Ki-moon recommande l’instauration d’un régime révisé afin d’assurer la stabilisation à long terme et la viabilité du rôle des Nations Unies dans la région.  Il appelle également au respect rigoureux du cessez-le-feu, recommande la mise en place de zones de sécurité de part et d’autre de la ligne de sécurité et préconise une surveillance régulière par l’ONU de l’état de la situation humanitaire dans la vallée de la Kodori.


« Les discussions ont été intenses et nous avions obtenu un large soutien au sein du Conseil de sécurité comme au sein du Groupe des amis de la Géorgie », a insisté M. Ripert.  Assurant que de nombreux gestes avaient été consentis en direction de la Fédération de Russie, notamment concernant l’élaboration du nouveau régime de sécurité, il a déclaré qu’il était impossible pour une majorité de membres du Conseil de revenir sur l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Géorgie, et d’accepter toute référence à une « république de l’Abkhazie ».


M. Ripert a qualifié de « geste grave » le veto russe, « mettant fin à 16 ans de présence stabilisatrice de l’ONU sur le terrain ».  Selon lui, « la population sera la première victime de cette décision, et le Conseil de sécurité ne pourra pas se désintéresser de ses conséquences dans le domaine de la paix et de la stabilité dans la région ».  Après avoir appelé les forces internationales sur place à respecter pleinement les accords de paix en vigueur, M. Ripert a réaffirmé que la France reconnaissait pleinement l’intégrité territoriale, l’indépendance et la souveraineté, à l’intérieur des frontières internationalement reconnues de la Géorgie.


Les autres membres du Conseil de sécurité ont également demandé le maintien d’une présence onusienne en Géorgie. 


La représentante des États-Unis, Mme Rosemary DiCarlo, a ainsi qualifié de vitale la présence de l’ONU dans la région pour « assurer le retour des réfugiés dans leur foyer et surveiller le plein respect du cessez-le-feu du 12 août ».  « Les efforts doivent se poursuivre en vue de parvenir à un compromis », a-t-elle encore souligné.  « La position non constructive de la Fédération de Russie a pour conséquence de valider la stratégie de ce pays qui consiste, depuis des mois, à repousser toute présence de la communauté internationale en Géorgie », a affirmé pour sa part le représentant géorgien. 


M. Lomaia a également estimé que la Fédération de Russie ne voulait plus de témoins pour ses « violations systématiques » des résolutions pertinentes du Conseil, en particulier les dispositions relatives au respect des droits de l’homme et au cessez-le-feu du 12 août, mis en place à l’initiative de la France.  « La fin du mandat de la MONUG signifiera moins d’informations fiables sur la situation de 400 000 survivants de vagues successives de nettoyage ethnique », a-t-il averti, avant d’affirmer que la Fédération de Russie venait de nier les droits de ces personnes et de renforcer son propre isolement.


Par ailleurs, c’est d’une même voix que les intervenants ont salué la contribution du personnel de la MONUG à la stabilisation de la région depuis sa création en 1993.


Créée par la résolution858 (1993) du Conseil de sécurité, la MONUG avait pour mandat d’enquêter sur les informations faisant état de violations du cessez-le-feu et essayer de régler les incidents de ce genre avec les parties concernées.  L´effectif autorisé était de 88 observateurs militaires.


*     (S/2009/310)

**    (S/2009/254)


Texte du projet de résolution (S/2009/310)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions sur la question, dont les résolutions 1808 (2008) du 15 avril 2008, 1839 (2008) du 9 octobre 2008 et 1866 (2009) du 13 février 2009,


Étant saisi du rapport du Secrétaire général en date du 18 mai 2009 (S/2009/254),


1.    Décide de proroger le mandat de la mission des Nations Unies jusqu’au 30 juin 2009;


2.    Décide de rester activement saisi de la question.


Rapport du Secrétaire général présenté en application des résolutions 1808 (2008), 1839 (2008) et 1866 (2009) du Conseil de sécurité (S/2009/254)


Ce rapport est présenté en application de la résolution 1866 (2009) du Conseil de sécurité, par laquelle le Conseil avait prorogé le mandat de la Mission des Nations Unies pour une période prenant fin le 15 juin 2009.  Il fait également le point des activités menées par la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG) depuis le 3 février 2009 (S/2009/69 et Corr.1) et présente des recommandations sur les activités futures de la Mission.


Le Secrétaire général indique notamment que les activités entreprises dans le contexte de l’accord du 12 août 2008 et les mesures d’application du 8 septembre 2008 ont contribué à maintenir un calme relatif dans la région.  Il relève également que depuis l’adoption de la résolution 1866 (2009), les conditions de sécurité dans la zone de responsabilité de la Mission sont restées fragiles, et que la population locale, en particulier dans le district de Gali, demeure également dans une situation précaire.  Le Secrétaire général déclare également qu’il est essentiel de conclure un accord sur un régime révisé afin d’assurer la stabilisation à long terme et la viabilité du rôle des Nations Unies dans la région.


En matière de sécurité, M. Ban Ki-moon recommande, entre autres, le respect rigoureux du cessez-le-feu et la mise en place de zones de sécurité et de zones d’armement limitées de part et d’autre de la ligne de sécurité, ainsi que la création de zones de sécurité maritime.  Il préconise une surveillance régulière par l’ONU de l’état de la sécurité et de la situation humanitaire dans la vallée de la Kodori, ainsi que l’application de mesures de transparence sur les installations militaires à Senaki et Otchamtchira.


Le Secrétaire général recommande par ailleurs à la Mission de faciliter la liberté de circulation de la population locale de part et d’autre de la ligne de cessez-le-feu, et de contribuer à la fourniture d’une aide humanitaire et à la création de conditions propices au retour des personnes déplacées et des réfugiés.  Il demande également à la Mission de contribuer à améliorer l’application des lois, ainsi que le respect et la protection des droits de l’homme de la population locale et des rapatriés.



Déclarations


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a déclaré que le mandat de la Mission d’observation de l’ONU dans la région abkhazo-géorgienne avait pratiquement cessé d’exister à la suite de « l’agression » perpétrée par la Géorgie à l’encontre de l’Abkhazie.  Il n’y a pas lieu de proroger cette Mission puisqu’elle a été établie sur la base d’une situation ancienne, a-t-il affirmé.  De l’avis de M. Churkin, la seule solution serait d’établir un nouveau régime de sécurité le long de la frontière abkhazo-géorgienne.  Compte tenu de la nouvelle situation juridique de la région, la communauté internationale doit reconnaître toutes les conséquences de « l’attaque barbare » à l’encontre de l’Abkhazie, a-t-il également dit.


Le représentant a fait remarquer que le projet de résolution qui a été présenté à sa délégation se base sur une carte qui est politiquement incorrecte et sur d’anciennes réalités qui visent à nier l’existence de l’Abkhazie en tant qu’État, ce que la Fédération de Russie ne peut accepter.  M. Churkin a rappelé que sa délégation avait proposé la mise sur pied d’une nouvelle mission dont le mandat permettrait d’établir une coopération concrète entre les principales parties intéressées.  « Nos partenaires occidentaux ne l’ont pas accepté et ont cherché à poursuivre des chimères politiques », a-t-il regretté.  Comment cette mission pourrait-elle continuer de s’appeler MONUG et son mandat fait référence à la résolution 1808 qui a été adoptée avant l’agression géorgienne, s’est-il ensuite interrogé.  Le représentant russe a estimé que le temps est venu de tenir compte de la situation juridique réelle de la région.  Il est difficile de comprendre les bases sur lesquelles se fondent les coauteurs de ce texte, a-t-il poursuivi.  La sagesse politique n’est pas de suivre aveuglement les excès des réflexions anciennes.


M. JEAN-MAURICE RIPERT (France) a déclaré que le projet de résolution proposé par les partenaires occidentaux visait à donner du temps au Conseil de sécurité pour envisager un nouvel engagement des Nations Unies dans la région, sur la base des observations et recommandations formulées par le Secrétaire général dans son rapport.  « Les discussions ont été intenses et nous avions obtenu un large soutien au sein du Conseil de sécurité comme au sein du Groupe des amis de la Géorgie », a-t-il dit.  Le représentant a indiqué que de nombreux gestes avaient été consentis, notamment concernant le régime de sécurité.  Il était toutefois impossible pour une majorité de membres du Conseil de revenir sur l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Géorgie, « et la référence à une « république de l’Abkhazie » est également inacceptable », a-t-il souligné.


M. Ripert s’est ensuite demandé pourquoi la Fédération de Russie refusait toute mention des résolutions 1808 et 1866.  Ces résolutions avaient été adoptées par le Conseil de sécurité à une date antérieure au conflit d’août 2008, a-t-il rappelé, précisant que c’était bien avant la reconnaissance des entités séparatistes.  « Rien ne justifie un tel changement de position », a estimé le représentant, qui a déploré que par ce geste grave, la Fédération de Russie mette fin à 16 ans de présence stabilisatrice de l’ONU sur le terrain.  La population sera la première victime de cette décision, et le Conseil de sécurité ne pourra pas se désintéresser de ses conséquences dans le domaine de la paix et de la stabilité dans la région.  Les forces internationales sur place doivent respecter aujourd’hui plus que jamais les accords en vigueur, a encore dit M. Ripert.  Il a conclu en réaffirmant que la France reconnaissait pleinement l’intégrité territoriale, l’indépendance et la souveraineté, à l’intérieur des frontières internationalement reconnues, de la Géorgie.


M. LA YIFAN (Chine) a regretté que le mandat de la MONUG ne soit pas prorogé.  Il reste encore six heures avant l’expiration du mandat et des efforts supplémentaires auraient dû être accomplis, a-t-il estimé.  La Chine, a-t-il ajouté, s’était toujours attendue à ce que le Groupe des amis de la Géorgie parvienne à un accord.  Le représentant de la Chine a ensuite expliqué que les consultations s’étant retrouvées dans l’impasse, sa délégation avait décidé de s’abstenir de voter.  Le représentant de la Chine a ensuite souhaité que les membres du Conseil fassent preuve de la plus grande souplesse possible pour parvenir à un compromis le plus rapidement possible.  Il a également rappelé que son pays accorde une grande importance à la Charte de l’ONU et au respect des normes juridiques internationales.  Pour le représentant de la Chine, il est dans l’intérêt de tous d’assurer le maintien de la paix et de la sécurité dans la région du Caucase.  Il a également appelé les parties concernées à faire preuve de retenue, à établir un dialogue de bonne foi et à résoudre leur différend de manière pacifique.


Mme ROSEMARY A. DICARLO(États-Unis)a regretté que le projet de résolution n’ait pas été adopté, car la reconduction technique du mandat de la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG) aurait permis au Conseil de sécurité de réfléchir à la reconfiguration de la présence de l’ONU sur le terrain.  Une présence des Nations Unies dans la région est vitale pour poursuivre l’effort international, assurer le retour des réfugiés dans leur foyer et surveiller le plein respect des accords de cessez-le-feu.  La représentante a ajouté en faisant observer que les négociations sur la résolution avaient été menées de bonne foi, « en vue de trouver un compromis à même de concilier les différents points de vues sur la Géorgie ».  De l’avis de sa délégation, la population civile va faire face à un environnement difficile, sans présence internationale claire dans la région.  Elle a ajouté que son pays réitère la reconnaissance de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la Géorgie.  Elle a conclu en rendant hommage au personnel de la MONUG qui, pendant 16 ans, aura largement contribué à la paix et la sécurité en Transcaucasie.


M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a estimé qu’une solution réaliste devait tenir compte des préoccupations légitimes de toutes les parties concernées, et a constaté que cela n’avait pas été le cas pour le projet de résolution mis aux voix.  Il a ensuite réaffirmé l’appui de sa délégation au maintien de la présence de la MONUG, ainsi que son souhait de contribuer aux efforts visant à parvenir à un consensus.


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni)a regretté la décision de la Fédération de Russie de bloquer un nouveau mandat de la MONUG.  Pendant 16 ans, la Mission a contribué à désamorcer les tensions sur le terrain, a-t-il dit, estimant à son tour indispensable le maintien d’une présence de l’ONU en Géorgie.  La Fédération de Russie vient de prendre une décision lourde de conséquences visant à supprimer un instrument clef pour protéger une population vulnérable.  Le représentant a ensuite appelé les parties au conflit, y compris la Fédération de Russie, à opter pour le dialogue et la coopération, et en particulier pour répondre aux besoins des civils.  De l’avis de la délégation du Royaume-Uni, le Conseil doit rester saisi de la question.  Le représentant a rendu lui aussi hommage au personnel de la MONUG qui, depuis 1993, travaille sans relâche à la promotion de la paix et de la sécurité dans la région.


M. YUKIO TAKASU (Japon) a indiqué que sa délégation était favorable à une résolution pacifique de la situation qui prévaut en Abkhazie.  Il faut également subvenir aux besoins humanitaires de la population, et il importe donc de maintenir la présence de l’ONU dans la région, a-t-il ajouté.  M. Takasu a regretté qu’aucun accord n’ait été convenu malgré les intenses consultations menées au sein du Groupe des amis de la Géorgie.  Il a également réaffirmé l’appui du Japon à la résolution 1808 et a engagé les membres du Conseil à poursuivre leurs efforts.


M. CHRISTIAN EBNER (Autriche)a estimé que la présence de l’ONU dans la région restait cruciale, ajoutant que son pays continuait d’appuyer l’idée d’adopter une résolution sur la reconduction technique du mandat de la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie.


M. RONKA VILOVIC (Croatie)a déclaré que sa délégation était préoccupée par la perspective de voir une détérioration de la situation sur le terrain.  La présence de l’ONU en Géorgie, a-t-il souligné, est essentielle pour la stabilisation de la région.  Il a estimé que plus de temps aurait été nécessaire pour permettre aux membres du Conseil de sécurité de parvenir à un accord sur le projet de résolution.  Il a regretté que le mandat de la MONUG arrive maintenant à terme.  Il a insisté sur l’importance des pourparlers de Genève et a réaffirmé l’attachement de la Croatie à l’intégrité territoriale de la Géorgie.


M. PATRICK S.MUGOYA (Ouganda) a déclaré que le maintien d’une présence internationale de suivi dans la région restait vital pour avancer dans le domaine de la paix et la sécurité en Transcaucasie.  Il a indiqué que sa délégation s’était abstenue lors du vote sur la résolution, car la mission d’observation des Nations Unies en Géorgie était d’ores et déjà « en péril ».  Concluant son intervention, il a appelé à la prise de mesures de confiance en vue de trouver une solution durable au conflit dans la région. 


M. JORGE URBINA (Costa Rica) a indiqué que sa délégation avait voté en faveur du projet de résolution dans le but de donner davantage de temps aux négociations.  Il a expliqué qu’un consensus existait au sein des membres du Conseil de sécurité sur la nécessité d’une force de l’ONU en Géorgie.  Le Costa Rica espère que ce désaccord ne constituera pas un obstacle qui conduira la communauté internationale à détourner son regard de la région, a-t-il ajouté.  « Nous réaffirmons notre opposition absolue au non-respect du droit international ainsi que notre appui à l’intégrité territoriale de la Géorgie », a-t-il ensuite dit avant de conclure.


M. CLAUDE HELLER (Mexique)a indiqué que son pays avait voté en faveur du projet de résolution dont était saisi le Conseil de sécurité, car il est indispensable que l’ONU maintienne une présence garante de la paix et de la sécurité en Géorgie.  Si le projet de résolution avait été adopté, cela aurait donné du temps à la communauté internationale pour réfléchir sur la mise en place d’un nouveau régime de sécurité, comme le souhaitait le Secrétaire général, et prévenir les actes de violence et le recours à la force.  M. Heller a indiqué que son pays restait disposé à contribuer à l’élaboration d’accords de paix, de conciliation et de coopération basés sur les recommandations du rapport du Secrétaire général.  Le représentant du Mexique a considéré que la Fédération de Russie venait de prendre une décision grave, mettant en péril les principes mêmes des Nations Unies, à savoir le respect de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale des États par d’autres États Membres.  Afin que la protection des droits des minorités en Géorgie soit assurée, le Conseil de sécurité doit privilégier la recherche d’une solution pacifique au conflit « dans le plein respect du droit international, a estimé M. Heller.


M. IBRAHIM DABBASHI (Jamahiriya arabe libyenne)a regretté que les consultations du Groupe des amis de la Géorgie n’aient pu aboutir sur une solution commune concernant le mandat de la MONUG.  Il a souligné qu’il était essentiel pour la région d’avoir une mission de maintien de la paix, précisant que celle-ci doit au préalable faire l’objet d’un consensus au sein de la communauté internationale.  Il a indiqué que compte tenu de ce désaccord, sa délégation s’était abstenue de voter.  Le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a estimé que les consultations devraient se poursuivre, qu’il y ait ou non une présence de l’ONU dans la région.


M. PAUL ROBERT TIENDRÉBÉOGO (Burkina Faso) a souhaité, lui aussi, le maintien d’une présence de l’ONU dans la région.  Il a également souhaité que les parties directement concernées puissent négocier sur les questions de fond, « ce qui aurait permis la prorogation technique du mandat de la MONUG pour quelques semaines seulement ».  Le représentant a exprimé sa confiance dans la volonté des parties au conflit de surmonter les divergences actuelles pour permettre à l’ONU de redéfinir les conditions de sa présence sur le terrain, sur la base des observations et recommandations formulées par le Secrétaire général dans son dernier rapport.


M. BAKI İLKIN (Turquie) a déclaré que sa délégation appuyait la nécessité d’une présence de l’ONU en Géorgie et réaffirmait l’intégrité territoriale de ce pays.  Il a également salué le travail accompli par le personnel de la MONUG.


M. ALEXANDER LOMAIA (Géorgie)a déploré qu’il « soit mis un terme à la MONUG par la décision d’un seul pays ».  La position non constructive de la Fédération de Russie annule les efforts de la majorité des membres du Conseil de sécurité, ce qui a pour conséquence de valider la stratégie de ce pays qui consiste, depuis des mois, à repousser toute présence de la communauté internationale en Géorgie.  Il est clair, a poursuivi le représentant de la Géorgie, que la Fédération de Russie ne veut pas de témoin pour ses violations systématiques des résolutions pertinentes du Conseil, notamment les dispositions ayant trait au respect des droits de l’homme et au cessez-le-feu du 12 août mis en place à l’initiative de la France.  Pour M. Lomaia, la fin du mandat de la MONUG signifiera moins d’informations fiables sur la situation de 400 000 survivants de vagues successives de nettoyage ethnique.  La Fédération de Russie vient de nier les droits de ces personnes, renforçant ainsi son propre isolement en ce qui concerne des questions fondamentales comme le respect de la souveraineté des États, a-t-il conclu.


Reprenant la parole, le représentant de la Fédération de Russie a critiqué l’« intervention peu objective » de la Géorgie et a regretté que l’Abkhazie n’ait jamais eu l’occasion de s’exprimer dans l’enceinte du Conseil de sécurité.  Il a ensuite salué le travail du personnel de la MONUG et a déclaré que les allégations de la Géorgie selon lesquelles l’armée russe aurait entravé le travail du personnel de la Mission étaient incorrectes.  Le représentant a ensuite expliqué que la Fédération de Russie avait présenté son propre projet de résolution lors des négociations, lequel aurait permis une reconduction technique du mandat de la Mission jusqu’au 15 juillet.  Notant que des membres du Conseil avaient fait référence au principe de l’intégrité territoriale de la Géorgie dans leur déclaration, le représentant de la Fédération russe a rappelé que ces États n’avaient jamais condamné l’agression perpétrée par la Géorgie contre l’Abkhazie.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité entend un exposé du Président du Comité sur la mise en œuvre des sanctions contre l’Iran

CS/9680

Le Conseil de sécurité entend un exposé du Président du Comité sur la mise en œuvre des sanctions contre l’Iran

15/06/2009
Conseil de sécuritéCS/9680
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6142e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ENTEND UN EXPOSÉ DU PRÉSIDENT DU COMITÉ SUR LA MISE EN ŒUVRE DES SANCTIONS CONTRE L’IRAN


Les cinq membres permanents exhortent l’Iran à coopérer avec l’AIEA et à accepter les offres de dialogue de la communauté internationale


Le Président du Comité du Conseil de sécurité, créé par la résolution 1737 (2006), a fait ce matin un exposé aux membres du Conseil de sécurité sur l’application de sanctions contre la République islamique d’Iran dans le domaine de la non-prolifération nucléaire et balistique. 


M. Yukio Takasu, qui est également le Représentant permanent du Japon auprès des Nations Unies, a indiqué que son exposé couvrait la période allant du 11 mars 2009 au 15 juin 2009.  Au cours de cette période, le Comité n’a tenu aucune séance mais a conduit ses travaux selon la procédure d’approbation tacite. 


Le Comité, a indiqué M. Takasu, a reçu une lettre d’un État Membreconcernant un transfert d’armes de matières connexes effectué à partir de l’Iran, qui constituerait une possible violation du paragraphe 5 de la résolution 1747 (2007) sur l’interdiction d’exporter des armes vers l’Iran et d’acheter des matières connexes en provenance de ce pays.  Il a ajouté que le Comité examinait actuellement des informations sur cet éventuel transfert.


Le Président du Comité a également noté qu’au cours de la période considérée, un États Membre lui avait fourni des informations relatives à une possible violation du paragraphe 5 de la résolution 1737 (2006) concernant la fourniture d’articles pouvant être utilisés à la centrale nucléaire de Bushehr. 


En outre, un autre État Membre a adressé une note au Comité concernant une éventuelle violation du paragraphe 15 de la résolution 1737 relatif aux gels des avoirs financiers susceptibles de contribuer aux activités de l’Iran qui seraient liées à l’enrichissement d’uranium ou à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires.


Le Président du Comité a, enfin, fait savoir qu’il avait reçu 91 rapports d’États Membres en application de la résolution 1737 (2006), 78 en application des résolutions 1747 (2007) et 1803 (2008) et 66 en application de la résolution 1803 (2008). 


Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité –Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni- ainsi que le Mexique, ont pris la parole. 


La représentante des États-Unis a déploré que l’Iran continue de « faire la sourde oreille » aux offres de dialogue qui lui sont faites non seulement par les États-Unis, mais également par l’ensemble de la communauté internationale. 


Évoquant l’élection présidentielle du vendredi 12 juin, la représentante a invité les autorités iraniennes à respecter les droits de tous leurs citoyens à s’exprimer « dans la paix. » 


S’agissant du dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui devait être examiné aujourd’hui à Vienne, par le Conseil des Gouverneurs de l’Agence, la représentante des Etats-Unis a déclaré que les informations très préoccupantes qu’il contient méritent l’attention approfondie des membres du Conseil de sécurité.


« L’Iran refuse l’accès à ses centrales, ce qui entrave les capacités d’action des inspecteurs de l’Agence », a-t-elle résumé, ajoutant que les autorités iraniennes s’obstinent à ne pas répondre aux questions sur l’acquisition d’une importante documentation technique qui permettrait à l’Iran d’utiliser son programme nucléaire à des fins militaires.


La représentante des États-Unis a déploré l’attitude de l’Iran, « qui n’oppose que des refus aux mains que lui tendent le Président des États-Unis, M. Barack Obama, et le Directeur général de l’AIEA, M. Mohamed Elbaradei. »  Elle a invité le Conseil à appuyer les travaux du Comité, dont l’objectif doit être d’obtenir davantage d’informations aussi bien de la part de l’Iran que de la Syrie, dont les agissements, a-t-elle dit, constituent des violations de la résolution 1747.


Le représentant du Royaume-Uni a estimé que le dernier rapport de l’AIEA démontrait que la poursuite d’activités d’enrichissement de l’Iran représente toujours une menace à la paix et à la sécurité internationales.  Stigmatisant à son tour le manque de coopération des autorités iraniennes avec l’Agence, il a considéré que « le développement de milliers de centrifuges et la production de quantités considérables d’uranium n’indiquaient nullement que les objectifs du programme nucléaire iranien sont civils et pacifiques. » 


« L’AIEA souligne que l’Iran est le seul pays à avoir établi un accord de garanties avec elle tout en menant des activités dont il est impossible de vérifier la nature non militaire », a encore noté le représentant du Royaume-Uni.  De l’avis de sa délégation, l’Iran doit répondre aux exigences du Conseil de sécurité en suspendant ses activités d’enrichissement et rassurer la communauté internationale sur le bien-fondé de son programme.  « Le partenariat que la communauté internationale propose à l’Iran n’est pas un « chèque en blanc », a-t-il dit.  Il incombe à ce pays de faire avancer le processus de rapprochement et d’accepter les offres de dialogue», a-t-il souligné.


Le représentant de la France a pour sa part qualifié d’accablant le rapport de l’AIEA.  Il a notamment attiré l’attention sur la poursuite d’installations de nouvelles centrifuges en dépit des interdictions répétées du Conseil de sécurité ainsi que sur le refus de l’Iran de mettre en œuvre des mesures de transparence alors que ce pays est lié à l’AIEA par un accord de garanties.  « De nouveau, l’AIEA n’est pas en mesure de nier la nature militaire des activités nucléaires non déclarées de l’Iran », a déclaré le représentant de la France, qui a ensuite mentionné « le trafic illicite » auquel continue de se livrer l’Iran.


De leur côté, les représentants de la Fédération de Russie et de la Chine ont rappelé leur attachement au régime international de non-prolifération.  Ils ont invoqué l’impératif de parvenir à un règlement politique de la question du nucléaire iranien par le biais de négociations, et ce, dans l’intérêt de la paix et de la sécurité dans la région du Moyen-Orient. 


Le représentant du Mexique a regretté que certains États, contrairement à leurs déclarations publiques, semblent encourager le développement d’énergie nucléaire à des fins non civiles.  Un tel comportement, a-t-il fait remarquer, va à l’encontre des efforts de désarmement des États dotés de l’arme nucléaire.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.