AG/10836

Les États Membres ont présenté devant l’Assemblée générale leurs succès et leurs défis dans la lutte contre le VIH/sida

17/06/2009
Assemblée généraleAG/10836
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-troisième session

90e séance plénière - matin


LES ÉTATS MEMBRES ONT PRÉSENTÉ DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE LEURS SUCCÈS ET LEURS DÉFIS DANS LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA


L’Assemblée générale a achevé ce matin son débat, entamé hier, sur les progrès réalisés dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement et de la Déclaration politique sur le VIH/sida.


Au total, 44 délégations sont intervenues en deux jours pour faire part de leurs avancées dans la lutte contre la pandémie, présenter les défis qu’ils leur restent à surmonter et, à l’instar du Secrétaire général, dans son rapport*, appeler à une mobilisation renouvelée autour de l’objectif d’accès universel à la prévention au traitement anti-VIH, ainsi qu’aux soins et à l’accompagnement.


En juin 2008, l’Assemblée générale avait organisé une session de haut niveau pour dresser un bilan de la lutte contre la pandémie de VIH/sida, et mesurer les résultats obtenus au regard des objectifs assortis d’échéances, adoptés à l’unanimité par les États Membres dans la Déclaration d’engagement de 2001 sur le VIH/sida.  Les engagements souscrits en 2001 avaient été réaffirmés dans la Déclaration politique de 2006.


La communauté internationale doit demeurer engagée et respecter ses obligations dans la lutte contre le VIH/sida, a-t-il encore été souligné ce matin.  Sans financement, a par exemple fait observer le représentant de Saint-Kitts-et-Nevis, « tous les progrès accomplis dans les domaines de l’éducation du public, du traitement, des infrastructures, de la mise au point de médicaments et d’une législation locale appropriée pourraient être anéantis ».


Son homologue de l’Ukraine a, quant à lui, mis l’accent sur l’importance d’une coopération étroite entre les organes des Nations Unies, les organisations non gouvernementales, la société civile et les gouvernements, « afin de s’attaquer à la pandémie de VIH/sida de façon totale et efficace ».


« La coopération internationale demeure essentielle », a insisté le représentant du Costa Rica, rappelant le rôle que doit jouer à cet égard le Fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme. 


Par ailleurs, l’Assemblée générale a demandé** « instamment à tous les États Membres d’envisager de verser des contributions volontaires » au Fonds pour la consolidation de la paix. 


L’Assemblée générale, par ce texte adopté sans vote, et présenté par le délégué de l’Inde, qui était avec la Suède facilitateur pour l’élaboration du projet de résolution, a inscrit au projet d’ordre du jour de sa soixante-quatrième session une question intitulée « Rapport du Secrétaire général sur le Fonds pour la consolidation de la paix ». 


Elle a, enfin, prié le Secrétaire général de lui présenter chaque année un rapport sur le fonctionnement et les activités du Fonds.  Dans le rapport qu’il soumettra à l’Assemblée générale lors de sa soixante-sixième session, le Secrétaire général devra inclure les conclusions et les recommandations de la prochaine évaluation globale indépendante.


Dans le cadre du débat sur la Déclaration d’engagement et la Déclaration politique sur le VIH/sida, les représentants d’Israël, de l’Ukraine, du Costa Rica, de Saint-Kitts-et-Nevis, de la Bosnie-Herzégovine, de Sainte-Lucie, du Nicaragua, de la Jamahiriya arabe libyenne et de l’Arabie saoudite ont pris aujourd’hui la parole.  Les observateurs de l’Union interparlementaire (UIP) et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) se sont également exprimés.


* A/63/812

** A/63/L.72



MISE EN OEUVRE DE LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA ET DE LA DÉCLARATION POLITIQUE SUR LE VIH/SIDA


Rapport du Secrétaire général sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida et de la Déclaration politique sur le VIH/sida (A/63/812)


Suite des déclarations


M. ILAN FLUSS (Israël) a noté que l’objectif de réaliser l’accès universel aux traitements contre le VIH/sida d’ici à 2010 était loin d’être atteint, ce qui est alarmant.  Il a cité en exemple le cas du Botswana où une véritable volonté politique a permis d’adopter une approche holistique au niveau national.  En Israël, MASHAV, l’agence internationale de développement, s’efforce d’apporter une formation à des pays partenaires dans la lutte contre le VIH/sida, notamment le Cameroun, le Nigéria, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie et le Kenya.  MASHAV a ainsi mis en place un programme de formation clinique aux thérapies antirétrovirales pour le personnel médical d’Éthiopie, a précisé le représentant.  M. Fluss a ensuite déclaré que les partenariats locaux, nationaux et internationaux demeurent déterminants, soulignant qu’Israël était prêt à coopérer à nouveau avec d’autres pays, notamment en Afrique subsaharienne, pour atténuer les conséquences du VIH/sida et parvenir à terme à éradiquer le virus.


M. YURIY SERGEYEV (Ukraine) a indiqué que son pays avait fait de grands progrès afin de permettre l’accès universel à la prévention de la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant et en matière de sensibilisation, surtout auprès des jeunes.  Des mesures ont été prises, a-t-il dit, pour favoriser l’accès à des thérapies de substitution pour les toxicomanes.  Malgré ces progrès, beaucoup reste à faire, a-t-il poursuivi.  Le représentant s’est ainsi dit conscient de la complexité et de l’importance de la tâche qui incombe au Gouvernement ukrainien.  Il s’agit d’un défi absolu, a-t-il précisé, se déclarant notamment préoccupé par la vitesse de propagation de l’épidémie.  Le représentant a également mis l’accent sur l’importance d’une coopération étroite entre les organes des Nations Unies, les organisations non gouvernementales, la société civile et les gouvernements afin de s’attaquer à l’épidémie de façon totale et efficace.


M. JAIRO HERNANDEZ (Costa Rica) a déclaré qu’à un an des objectifs fixés par la Déclaration d’engagement de 2001, et réaffirmés dans la Déclaration politique de 2006, il reste beaucoup à faire, surtout dans un contexte de crise économique et financière.  C’est pourquoi, la coopération internationale demeure essentielle, a-t-il affirmé, soulignant le rôle que doit jouer le Fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.  Eu égard aux caractéristiques sociales et épidémiologiques de la pandémie, tous les pays doivent bénéficier d’une approche intégrée et inclusive, a-t-il estimé.  Il ne s’agit pas seulement d’un problème de santé publique, mais aussi d’un problème de droits de l’homme, a relevé le représentant, à l’instar de nombreux autres.  La protection insuffisante des groupes vulnérables, comme la discrimination que subissent les femmes, sont des aspects qui ne peuvent être négligés dans la réponse à apporter.  De même, a ajouté le représentant, la participation active de tous, y compris de la société civile et des organisations non gouvernementales (ONG), est un élément essentiel des politiques nationales de santé publique.


M. DELANO F. BART (Saint-Kitts-et-Nevis) a notamment observé que le VIH/sida demeurait la principale cause parmi les 15 à 44 ans, et que les Caraïbes avaient le deuxième taux de prévalence au monde.  Le représentant a rappelé les difficultés liées à la crise économique et financière mondiale.  Il convient, dans ce contexte, de maintenir l’engagement tel que défini, il y a un an, à l’Assemblée générale.  La communauté internationale doit demeurer engagée et respecter ses obligations dans la lutte contre le VIH/sida, a-t-il également souligné.  Il a appelé les États Membres à renouveler leurs engagements envers l’aide publique au développement (APD).  Sans financement, a-t-il dit, tous les progrès accomplis dans les domaines de l’éducation du public, du traitement, des infrastructures, de la mise au point de médicaments et d’une législation locale appropriée pourraient être anéantis.  « Nous ne devons pas flancher dans notre détermination à assurer l’accès universel », a-t-il déclaré. 


M. IVAN BARBALIC (Bosnie-Herzégovine) a salué les progrès significatifs accomplis dans la lutte contre le VIH/sida sous l’égide des Nations Unies.  Mais la pandémie reste encore très présente partout dans le monde, posant à la fois un problème de santé et de sécurité publiques.  En outre, les crises multiples auxquelles fait face la communauté internationale font peser un poids supplémentaire sur les efforts engagés par les gouvernements au niveau national, comme sur l’aide qu’ils peuvent apporter aux pays qui en ont besoin.  Pour sa part, la Bosnie-Herzégovine fait partie des pays qui ont un faible taux de prévalence et où il est possible de contrôler la pandémie.  Le Conseil des ministres, avec la coopération technique d’ONUSIDA, conduit les efforts, avec l’aide aussi des organisations non gouvernementales, qui ont lancé de nombreuses campagnes de sensibilisation.


Mme SARAH FLOOD-BEAUBRUN (Sainte-Lucie) a rappelé que les taux de prévalence du VIH/sida des Caraïbes se plaçaient derrière ceux de l’Afrique subsaharienne.  La représentante a estimé que le capital culturel de son pays, constitué de traditions, de croyances et de pratiques était crucial pour lutter contre le VIH/sida, comme il l’a été jusqu’à présent pour juguler l’épidémie.  Elle a également cité plusieurs mesures, essentielles à ses yeux, pour éviter la contagion, lesquelles sont au cœur du Plan stratégique quinquennal.  Il s’agit, a-t-elle dit, d’encourager des débuts plus tardifs des relations sexuelles, de décourager les relations sexuelles avec les partenaires multiples et d’encourager l’utilisation des préservatifs.  La personne humaine est au cœur de cette stratégie, et en particulier les personnes exposées à la maladie, a-t-elle souligné.  Le succès de la lutte contre le VIH/sida n’est possible que s’il existe une solidarité entre tous les acteurs sociaux pour répondre aux besoins physiques, émotionnels, intellectuels et spirituels de tous, a-t-elle conclu.


M. HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a mis la propagation du VIH/sida en partie sur le compte de l’économie néolibérale et de la crise économique et financière qui, selon lui, en sont la cause.  C’est pourquoi, il incombe aux pays développés, en particulier, d’assister tous ceux qui en ont besoin pour faire refluer la pandémie.  Au Nicaragua, des politiques nationales intégrées ont été lancées en étroite coopération avec les communautés locales pour fournir des traitements antirétroviraux gratuits aux personnes touchées.  Une démarche plurisectorielle a été lancée par le Ministère nicaraguayen de la santé, en associant les organisations de la société civile dans des campagnes de sensibilisation auprès des populations à risque, a poursuivi le représentant.  M. Castillo a également dit que 143 centres de dépistage avaient été ouverts sur l’ensemble du territoire.


M. AHMED H. M. GEBREEL (Jamahiriya arabe libyenne) a souligné la nécessité pour les donateurs de redoubler d’efforts et d’augmenter le financement annuel et leurs ressources pour permettre aux pays pauvres de relever le défi de la lutte contre le VIH/sida.  La crainte de la maladie ne doit pas causer préjudice aux personnes infectées, a-t-il également dit.  Le représentant a mis l’accent sur l’importance pour les personnes infectées ou qui ont transmis le virus d’être bien conseillées par des spécialistes.  Il a demandé à faire preuve de grande prudence en évitant de confondre les actes discriminatoires et les mesures de prévention prises dans certains pays. 


M. OMAR ALI SALEH AL OYAIDI (Arabie saoudite) a indiqué que son pays avait mis au point des programmes pour protéger ses citoyens contre l’expansion de la pandémie et ouvert des laboratoires de dépistage.  Il a également précisé que la contribution de son pays au Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme allait passer de 10 à 18 millions de dollars entre 2008 et 2010.


Mme SAPANA PRADHAN MALLA, de l’Union interparlementaire (UIP), a souligné le rôle des parlements dans la lutte contre le VIH/sida.  Elle s’est dite préoccupée par la tendance croissante, parmi certaines législatures, de criminaliser la transmission du virus dans certaines circonstances.  Elle a ainsi mis en garde contre les risques de stigmatisation des personnes vivant avec le VIH/sida.  De plus, a-t-elle dit, il n’existe aucune preuve selon laquelle des lois pénales spécifiques sur la transmission du VIH/sida ont un impact significatif sur la propagation du virus ou l’arrêt de l’épidémie.  La priorité doit être accordée à l’amélioration des méthodes de prévention dans la lutte contre le VIH/sida, a-t-elle assuré.


Mme ANKE STRAUSS, Observatrice de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a estimé qu’il restait encore beaucoup de défis à relever dans la lutte contre le VIH/sida, en particulier dans le lien entre migrations et pandémie.  La prévention, les soins et les traitements pour les personnes atteintes du VIH/sida doivent tenir compte de la situation particulière et de la vulnérabilité des migrants.  Ceux-ci ont souvent un accès restreint aux services de santé, soit par ignorance, soit parce que ces services ne sont pas favorables à l’accueil des migrants.  Dans ce contexte, des efforts supplémentaires visant à aider les systèmes de santé afin de mieux collecter les données concernant la santé des migrants sont absolument nécessaires.  Mais ils doivent s’inscrire dans le cadre d’une approche multisectorielle, a souligné Mme Strauss, que ce soit au niveau national ou en dehors des frontières.  Au niveau des pays, il est crucial d’engager un dialogue franc sur la situation des migrants avec toutes les parties prenantes; au-delà, des processus consultatifs régionaux multisectoriels sont également souhaitables.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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