AG/COL/3196

Le Comité spécial de la décolonisation adopte une résolution appelant à la reprise des négociations sur la question de la souveraineté sur les Îles Falkland (Malvinas)

18/06/2009
Assemblée généraleAG/COL/3196
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial chargé d’étudier la situation

en ce qui concerne l’application de la Déclaration

sur l’octroi de l’indépendance aux pays

et aux peuples coloniaux

Reprise de session de 2009

9e séance – matin


LE COMITÉ SPÉCIAL DE LA DÉCOLONISATION ADOPTE UNE RÉSOLUTION APPELANT À LA REPRISE DES NÉGOCIATIONS

SUR LA QUESTION DE LA SOUVERAINETÉ SUR LES ÎLES FALKLAND (MALVINAS)


Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, dit « Comité spécial des Vingt-Quatre », a adopté ce matin par consensus un projet de résolution* par lequel l’Assemblée générale prierait les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni de consolider le processus de dialogue et de coopération en cours ou en reprenant leurs négociations afin de trouver, dans les meilleurs délais, une solution pacifique au conflit de souveraineté touchant la question des îles Falkland (Malvinas) conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.


Par ce texte, l’Assemblée déplorerait que, malgré le large appui international en faveur de négociations entre les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni, portant sur tous les aspects relatifs à l’avenir des îles Falkland (Malvinas), l’application des résolutions de l’Assemblée générale sur cette question n’ait pas encore commencé.


De nombreuses délégations ont soutenu le projet de résolution présenté par la Bolivie, le Chili, Cuba, l’Équateur et le Venezuela. 


Le Ministre des affaires étrangères, du commerce international et des cultes de l’Argentine est intervenu pour dénoncer « la procrastination du Comité spécial » par rapport aux îles Falkland (Malvinas), alors que l’Assemblée lui a confié la tâche de mettre fin au colonialisme.  Il a rappelé que ces îles étaient sous la souveraineté ininterrompue de l’Argentine jusqu’en 1833, date de leur occupation par le Royaume-Uni.  La population locale avait alors été expulsée et le pouvoir colonial avait « importé » d’autres habitants, empêchant dans le même temps les populations argentines expulsées de revenir sur le territoire.  Appliquer les principes du droit à l’autodétermination à cette population « importée » représenterait une distorsion de la raison, de la justice, du droit et de l’histoire, a estimé le Ministre. 


Regrettant « les nombreux actes unilatéraux posés par le Royaume-Uni », il a notamment cité des activités illégales de pêche, de recherche et d’exploitation d’hydrocarbures, et dénoncé la présence d’une base militaire britannique dans le territoire.  Il a rappelé que l’Argentine avait immédiatement protesté contre la mise en place « d’une soi-disant Constitution », imposée aux « Malvinas » en novembre 2008.


Le Comité spécial a également entendu deux pétitionnaires au cours de l’examen de la question, dont Dolorès Reynolds, une économiste argentine d’ascendance britannique et résidant à Buenos Aires, qui a indiqué que de nombreux Britanniques arrivés aux Falkland (Malvinas) avaient compris les liens très forts existant entre les îles et le continent latino-américain, et en particulier avec l’Argentine.  Il n’est pas logique qu’un pays comme le Royaume-Uni continue à ignorer tous les appels qui lui sont lancés pour renégocier avec l’Argentine la question de la souveraineté des îles Falkland (Malvinas), a-t-elle déclaré.


De leur côté, deux membres élus de l’Assemblée législative des îles Falkland (Malvinas), Richard Stevens et Janet Robertson, ont exprimé leur désir de voir la situation politique actuelle du territoire demeurer telle qu’elle est.  Ils ont souhaité que les Falkland (Malvinas) restent « un territoire qui jouit d’un stade avancé d’autogouvernance et dispose d’institutions politiques libres. »  S’efforçant de démontrer « l’identité forte et historique de cette nation », ils ont affirmé que « le peuple de ces îles ne pourrait jamais choisir d’être annexé par l’Argentine ou d’y être intégré ».  Mme Janet Robertson a par ailleurs fait remarquer que les résolutions du Comité spécial relatives aux îles Falkland (Malvinas) et à Gibraltar étaient les seules à ne pas faire référence au droit inaliénable à l’autodétermination, mais seulement aux intérêts de la population.


Avant l’adoption du projet de résolution, sans toutefois vouloir se dissocier du consensus, le représentant de Sainte-Lucie a indiqué qu’il aurait préféré que le dernier paragraphe du préambule soit intégré au dispositif.  Ce paragraphe porte sur la nécessité pour les parties de tenir dûment compte des intérêts de la population locale, conformément aux dispositions des résolutions de l’Assemblée générale relatives à la question des îles Falkland (Malvinas).


Outre les représentants cités, ceux des pays suivants ont aussi pris la parole ce matin: Chine, Sierra Leone, Fédération de Russie, République arabe syrienne, Indonésie, Grenade et Tunisie.


Le Comité spécial des Vingt-Quatre reprendra ses travaux demain, vendredi le 19 juin, à 10 heures.  La liste des orateurs n’étant pas épuisée sur la question des îles Falkland (Malvinas), le Comité reprendra notamment l’examen de ce point de son ordre du jour.


*A/AC.109/2009/L.8


QUESTIONS DES ÎLES FALKLAND (MALDIVAS) (A/AC.109/2009/13 et A/AC.109/2009/L.8)


Déclarations


M. RICHARD STEVENS, membre démocratiquement élu de l’Assemblée législative des îles Falkland (Malvinas), a rappelé les arguments avancés par l’Argentine pour réclamer sa souveraineté sur les îles, mais a contesté cette revendication en soulignant que « tous les pays ne peuvent pas demander le retour à leurs frontières d’avant 1833 ».  Pourrait-on, s’est-il interrogé, demander aux États-Unis par exemple de rendre une partie de la Californie au Mexique ou l’Alaska à la Russie?  Le représentant a ensuite indiqué que des centaines de milliers de touristes, arrivés par bateau au cours des dernières années, ont pu voir sur ces îles vivre une société qui a sa propre identité.  Il a donné de nombreux exemples de la particularité de la population locale, de sa variété et de sa forte identité, pour contrer l’accusation de l’Argentine qui prétend que les habitants actuels des îles « sont un peuple itinérant et envoyé par les Britanniques ».


Il a ainsi raconté l’histoire des descendants de plusieurs familles d’habitants des îles au XIXe siècle.  L’une d’entre elle, venue du Devon et arrivée dans les îles en 1864, et elle a aujourd’hui pour descendante une vétérinaire, fonctionnaire au Département de l’agriculture.  Les habitants actuels descendent souvent de marins courageux et endurants qui ont fait naufrage sur les routes maritimes commerciales du XIXe siècle, a-t-il rappelé.  Parmi les habitants actuels, certains importent du pétrole, d’autres sont journalistes ou pilotes, a indiqué le représentant.  Il a aussi expliqué comment fonctionnaient les écoles, les marchés de produits frais, l’hôpital et les pêcheries.


La société des îles Falkland (Malvinas) est donc composée de familles venues de toutes les parties du monde et personne ne les a obligés à s’y installer, a affirmé M Stevens, en soulignant aussi sa stabilité.  Nous avons une identité très forte, a-t-il insisté, car nous connaissons les gens qui ont construit le pays où nous vivons.  Nous souhaitons que ce soient ces personnes qui façonnent notre avenir.  Même les personnes originaires des îles qui vivent à l’étranger publient des écrits dans notre journal local et y expriment leur avis sur la situation actuelle, a-t-il signalé, avant de regretter que l’Argentine nie à la population insulaire le droit d’être un peuple.  Il a aussi avancé l’argument selon lequel les frontières entre le Chili et l’Argentine, en Patagonie, n’ont pas été déterminées avant 1866 et qu’elles ont été fixées ultérieurement sans être ensuite remises en cause.


Mme JANET ROBERTSON, membre de l’Assemblée législative des îles Falkland (Malvinas), s’est dite « découragée » par l’adoption continuelle d’une résolution par le Comité spécial, dont les termes sont contraires aux principes établis par la Charte des Nations Unies.  La tentative effectuée par l’Argentine de forcer une partie à venir négocier pour l’obliger à renoncer à ses droits est inacceptable, a-t-elle estimé.  Elle a en effet jugé cette « manœuvre » contraire à la Charte des Nations Unies qui considère le droit à l’autodétermination comme un droit inaliénable.  Une partie du projet de résolution exprime une inquiétude sur le fait que les deux parties n’ont pas encore avancé sur les négociations.  Mais, a-t-elle expliqué, si le Royaume-Uni ne peut pas négocier, c’est d’abord parce que le droit à l’autodétermination nous est reconnu par sa Constitution.  Elle a cité le Premier Ministre britannique qui, en mars 2009, pendant la tournée du G-20 en Amérique latine, a dit que les habitants devaient pourvoir déterminer à qui incombait la souveraineté des îles, en fonction de leurs besoins et de leurs souhaits.  De son côté, a-t-elle rappelé, l’Argentine affirme que le principe de l’autodétermination ne s’applique pas aux îles Falkland (Malvinas) du fait du conflit territorial préexistant.


La deuxième partie du projet de résolution appelle à « trouver une résolution pacifique du conflit », alors que les habitants ne peuvent pas y participer, dans la mesure où leurs droits ne sont pas respectés, a aussi fait valoir Mme Robertson.  Le non-recours à la force dans le règlement pacifique des litiges internationaux est également rappelé dans le texte, a-t-elle aussi souligné.  À cet égard, il n’y a pas eu d’usage de la force depuis 1982, a-t-elle reconnu.  Mais, il y a cependant d’autres violences que celles issues de l’usage de la force, a-t-elle relevé.  Elle a ainsi parlé du retrait de l’Argentine des textes de coopération régionale ayant trait aux accords relatifs à la pêche et aux hydrocarbures, ou encore de l’interdiction faite aux vols charters de survoler l’espace aérien de l’Argentine.  En outre, l’Argentine utilise le nom Puerto Argentino au lieu de Stanley, pour désigner la capitale des îles, s’est offusquée la représentante.


Par ailleurs, Mme Robertson a remarqué que le texte proposé réaffirme que les parties doivent prendre en compte les intérêts de la population des îles.  Elle a souligné que les résolutions relatives aux îles Falkland (Malvinas) et à Gibraltar sont les seules à ne pas faire référence au droit inaliénable à l’autodétermination, mais seulement aux intérêts de la population.  Elle a ensuite affirmé que le peuple des îles Falkland (Malvinas), qui jouit déjà d’un stade avancé d’autogouvernance et d’institutions politiques libres, ne pourrait jamais choisir d’être annexé par l’Argentine.


Intervenant en tant que pétitionnaire, Mme DOLORES REYNOLDS, Économiste et universitaire de Buenos Aires, a déclaré qu’elle était descendante d’un pasteur anglican installé aux îles Falkland/Malvinas en 1856.  Elle a mentionné le travail des missionnaires qui ont évangélisé et scolarisé les Indiens autochtones.  Mes ancêtres ont également appris beaucoup de ces Indiens, a-t-elle dit, en précisant que de nombreux contacts avaient existé entre les îles Falkland/Malvinas et le territoire de la Terre de feu.  Elle a précisé que la mission anglicane n’était pas bien été reçue sur la Terre de feu en raison de la politique coloniale britannique dont le but était d’expulser la population argentine pour la remplacer par des sujets britanniques.  Lorsqu’en 1887, le révérend Bridge a renoncé à sa mission en Terre de feu, il s’est consacré à des activités agricoles.  Pour montrer que de nombreux Britanniques qui sont arrivés aux Falkland/Malvinas ont compris que les îles avaient des liens très forts avec le continent, et avec l’Argentine en particulier, malgré l’usurpation effectuée par le Royaume-Uni en 1833, elle a dit qu’elle était descendante d’une famille britannique qui a compris la nécessité de vivre en harmonie avec les autres habitants en dépit des séparations artificielles qui existent entre les différentes îles occupées par le Royaume-Uni et le continent argentin.  Il n’est pas logique qu’un pays comme le Royaume-Uni continue à ignorer tous les appels qui lui sont lancés pour renégocier avec l’Argentine la question de la souveraineté des îles Falkland/Malvinas, a conclu Mme Reynolds


Un autre pétitionnaire, M. MARCELO LUIS VERNET, a rappelé qu’il était un descendant du premier commandant militaire des îles Falkland/Malvinas et de celles qui leur sont adjacentes, suite à un acte posé, il y a 184 ans.  Il a expliqué pourquoi 176 ans après « l’usurpation anglaise », l’Argentine continuait de clamer ses droits légitimes sur les îles « Malvinas ».  Avant que nous devenions une nation indépendante, les « Malvinas » faisaient partie de notre patrie, de la terre de nos pères, a-t-il dit.  Il a cité un acte de 1810 posant les nouvelles frontières héritées de la colonisation, et a fustigé « les actes de domination qui, après 1833 ont modifié la réalité en déplaçant des populations ».  Il a rappelé qu’en 1824 les « Malvinas » étaient propriété des groupes et d’individus argentins en citant les noms de certains de ces propriétaires fonciers qui étaient connus avant l’arrivée des Britanniques.  Ce sont des familles et des individus qui « ont pratiqué l’élevage et construisaient leurs premiers logements avec des os de baleines », a indiqué le pétitionnaire.  En 1831, nous formions une population prospère et hospitalière, ouverte à tous les hommes de bonne volonté, a-t-il ajouté.  Il a lu des extraits d’un texte intitulé « Les Malvinas, une question sérieuse » publié en 1869 par un poète argentin  qui y dénonçait les violations portées contre le territoire et déclarait que les violations britanniques contre les îles ne pourraient jamais être légitimées. 


Présentant le projet de résolution sur la question des îles Falkland (Malvinas), M. HERALD MUÑOZ (Chili) a indiqué que le texte reconnaît qu’il s’agit d’une situation coloniale très différente de celle des autres territoires non autonomes puisqu’il s’agit d’un différend portant sur la souveraineté opposant deux États Membres.  Une solution doit être trouvée par la reprise de négociations, précise le texte, dont les auteurs regrettent qu’aucune discussion n’ait encore pu être relancée.  Au nom de son pays, le représentant a précisé que sa délégation soutenait les revendications de l’Argentine.  Le maintien d’une situation coloniale en ce début de XXIe siècle est inacceptable, a-t-il affirmé, invitant les parties à reprendre le plus vite possible les négociations.


M. JORGE TAIANA, Ministre des affaires étrangères, du commerce international et des cultes de l’Argentine, a déclaré « qu’il était ironique, alors que nous sommes capables de nous entendre et de parvenir à des consensus au niveau international sur des défis comme la crise financière internationale, les changements climatiques, la non-prolifération des armes de destruction massive et la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, que ce Comité ait à faire face a des procrastinations dans la noble tâche qui lui a été confiée de mettre fin au colonialisme dans toutes ses formes et manifestations ».  S’agissant de la question des Falkland (Malvinas), il a dit que l’Assemblée générale des Nations Unies avait décidé d’adapter l’application de sa résolution 1514 à la spécificité de cette question en votant la résolution 2065, en date du 16 décembre 1965.  Cette résolution a été adoptée par 94 voix pour et 14 abstentions, a-t-il précisé, et elle reconnait l’existence d’un différend de souveraineté entre l’Argentine et le Royaume-Uni en invitant les deux parties à négocier une solution pacifique a ce différend.  Il a rappelé que l’année 1966 avait marqué le début des négociations qui ont échoué en 1982.  Les îles Falkland (Malvinas) étaient sous la souveraineté ininterrompue de l’Argentine jusqu’en 1833, date de leur occupation par le Royaume-Uni, a dit M. Taiana.  Il a indiqué que toutes les informations historiques relatives à ces îles étaient présentées dans le document des Nations Unies publié sous la cote (A/AC.109/106).


M. Taiana a déclaré que la population des Falkland (Malvinas) a été expulsée par un pouvoir colonial qui a ensuite « importé » d’autres populations qui ont été coupées de la vie du continent « par un cordon militaire et un véritable cordon sanitaire » qui ont empêché les populations argentines expulsées de revenir sur le territoire.  Il a dit que cette population était à la fois un instrument et le résultat d’une usurpation opérée par un pouvoir colonial.  Appliquer les principes du droit à l’autodétermination à cette population « importée » représenterait une distorsion de la raison, de la justice, du droit et de l’histoire.  Rappelant que le Royaume-Uni avait reconnu la citoyenneté des habitants des îles « Malvinas » par une loi sur la nationalité britannique de 1983, il a regretté que le Royaume-Uni exige aujourd’hui l’application du principe de l’autodétermination et refuse de reprendre les négociations sur la souveraineté des îles avec l’Argentine.  M. Taiana a estimé que le Royaume-Uni souhaitait à la fois profiter des dispositions de la résolution 1514 tout en déformant ses buts et objectifs qui sont de mettre fin à la colonisation. 


Par ailleurs, le Ministre des affaires étrangères argentin a regretté « les nombreux actes unilatéraux posés par le Royaume-Uni », ceci en contradiction totale avec les recommandations des Nations Unies.  Il a notamment cité des activités illégales de pêche et de recherche et d’exploitation d’hydrocarbures; des vols au dessus du territoire argentin, et une tentative d’inclure une partie du territoire argentin dans la délimitation du plateau continental que contrôlerait le Royaume-Uni.  Il a ensuite dénoncé la présence d’une base militaire britannique qui ne contribue pas à la création de la confiance entre les deux pays et au maintien de la paix et de la sécurité dans l’Atlantique Sud.  Il a estimé que cet ensemble de violations est contraire aux principes de la résolution 3149 de l’Assemblée générale qui appelle les deux parties de s’abstenir de décisions qui pourraient compliquer la situation sur le terrain.  


Il a rappelé que son pays a immédiatement protesté contre la mise en place d’une soi-disant Constitution, qui a été imposée aux « Malvinas » en novembre 2008.  Sous couvert de constitutionalisme, a-t-il dit, on essaie de cacher une situation coloniale qui résulte de l’usurpation par la force d’un territoire.  Le Ministre a dit que toute tentative d’imposer une constitution à des populations coloniales occupées est une imposture.  Comment un pays qui condamne ceux qui n’appliquent pas les résolutions du Conseil de sécurité peut-il être aussi sélectif quand il s’agit des ses propres comportements et obligations? s’est encore interrogé le Ministre des affaires étrangères argentin, en regrettant que le Royaume-Uni continue à perpétuer « des pratiques du passé qui ne sont plus acceptables aujourd’hui ». 


Au nom du Marché commun du Sud (Mercosur), M. ELADIO LOIZAGA (Paraguay) a réitéré son appui au droit légitime de l’Argentine à revendiquer sa souveraineté sur les îles « Malvinas ».  En 1996, les Présidents des États parties au Mercosur ont approuvé la « Déclaration sur les Malvinas », dans laquelle ils ont rappelé l’intérêt de voir cette longue dispute se terminer sur des termes qui soient en conformité avec les résolutions des Nations Unies et celles des organisations régionales.  En juin 1999, les États membres du Mercosur, ainsi que la Bolivie et le Chili, ont adopté une nouvelle déclaration pour réitérer leur ferme engagement de résoudre le problème que posent les liens de transport aérien avec les îles « Malvinas », a ajouté le représentant du Paraguay.  Au cours d’une autre réunion du Mercosur, en 2008, ses États membres ont réitéré leur appui au droit légitime de l’Argentine à jouir de la souveraineté sur ces îles.  Pour le représentant, l’idée que les îles « Malvinas », de la Géorgie du Sud et des Sandwich du Sud pourraient se voir appliquer le traité de l’Union européenne est incompatible avec la Constitution de l’Argentine.  Le représentant a enfin indiqué que sa délégation soutenait le projet de résolution proposé au Comité, et il a réitéré l’appel lancé aux gouvernements des parties en présence de reprendre les négociations, afin de trouver une solution juste, pacifique et durable à ce long différend.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a indiqué que son pays avait toujours dit que les conflits territoriaux entre États devaient être résolus par des négociations pacifiques, conformément à la Charte des Nations Unies.  Il a émis l’espoir que les Gouvernements du Royaume-Uni et de l’Argentine poursuivent un dialogue constructif et efficace pour trouver une solution pacifique à leur différend sur les îles dont le statut est débattu aujourd’hui.  Il a aussi indiqué que la Chine soutenait le projet de résolution présenté par le Chili.


Mme VICTORIA SULIMANI (Sierra Leone) a indiqué que sa délégation voulait continuer à appuyer les résolutions affirmant le droit légitime des peuples coloniaux à l’autodétermination.  Le colonialisme est incompatible avec l’idéal de paix des Nations Unies, a-t-elle dit.  Elle a donc souhaité que le peuple des îles Falkland (Malvinas) puisse exercer son droit à l’autodétermination.  Le différend entre les parties doit être résolu de façon pacifique, a-t-elle souhaité, avant de les inviter à reprendre le dialogue, tout en leur rappelant que nous approchons de la fin de la Deuxième Décennie de l’élimination du colonialisme.


M. KONSTANTIN DOLGOV (Fédération de Russie) a déclaré que son pays appuierait toute décision et résolution adoptées par les deux parties et résultant d’accords bilatéraux auxquels elles seraient parvenues sur la base des recommandations et des décisions des Nations Unies.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a défendu les intentions légitimes de l’Argentine de résoudre pacifiquement la question des îles « Malvinas ».  Il a salué la conviction et la confiance qu’a l’Argentine envers les principes régissant les relations internationales et sa volonté de les appliquer.  Il a rappelé le principe sacré de l’unité régionale dans la résolution de la question des différends territoriaux.  Il a dit que l’adoption de ce projet de résolution par consensus aiderait la communauté internationale à résoudre la question soumise aujourd’hui au Comité spécial. 


M. JORGE VALERO (Venezuela) a réitéré son appui total à la revendication « juste » de l’Argentine en ce qui concerne ses droits légitimes sur la souveraineté des îles « Malvinas » et leurs espaces maritimes adjacents.  Il a estimé que la reprise de négociations bilatérales entre l’Argentine et le Royaume-Uni était le meilleur moyen de résoudre « une situation coloniale anachronique ».  Il a donné son appui aux droits légitimes et souverains de l’Argentine sur les îles « Malvinas ».  Nous devons mettre fin à ce long conflit de souveraineté entre les deux pays parties au différend en encourageant les mandats de bons offices octroyés par l’Assemblée générale au Secrétaire général, a-t-il encore souligné.   


M. ABELARDO MORENO (Cuba) a rappelé que 43 résolutions avaient été adoptées sur cette question par le Comité et une dizaine par l’Assemblée générale.  Il a ajouté que la question de îles « Malvinas » portait sur un différend de souveraineté qui doit faire l’objet de négociations entre les deux États parties au contentieux en tenant compte des termes et des objectifs de la Charte des Nations Unies et de la résolution 1514 de l’Assemblée générale sur la colonisation et l’autodétermination.  Il a rappelé que le Royaume-Uni avait expulsé de force les populations argentines de ces îles.  Cuba réitère son appui inconditionnel au droit légitime qu’a l’Argentine de disputer la souveraineté sur les îles « Malvinas », a dit M. Moreno.  Il a réitéré son appel en faveur d’une solution négociée, juste, et définitive.  Le dialogue et la coopération entre les deux parties sont essentiels, a-t-il encore ajouté, en appelant les parties à prendre en compte les nombreux appels du Comité spécial.


Soutenant aussi le projet de résolution, M. HASAN KLEIB (Indonésie) a reconnu que la situation des îles Falkland (Malvinas) est différente des situations coloniales traditionnelles.  Il a rappelé l’appel lancé aux parties pour qu’elles parviennent à un règlement pacifique de leur différend sur la souveraineté des îles.  L’Indonésie les exhorte à reprendre des négociations, a-t-il indiqué, en préconisant que le principe de l’intégrité territoriale et celui de l’intérêt de la population insulaire soient respectés.


En tant que coauteur du projet de résolution, M. SOLON ROMERO (Bolivie) a exhorté les gouvernements concernés à reprendre les négociations sur les îles « Malvinas ».  Il a rappelé que le Royaume-Uni avait occupé par la force ce territoire et considéré, dès lors, qu’il fallait non pas se baser sur l’application ou non du principe de l’autodétermination, mais plutôt respecter l’intégrité territoriale de l’Argentine.  On ne peut pas bafouer le droit légitime d’un pays qui a subi une usurpation de ses droits, a-t-il estimé.  Toute tentative de briser l’unité nationale d’un pays est incompatible avec la Charte des Nations Unies, a-t-il ajouté.  Il a fait remarquer que la qualité de membre permanent du Conseil de sécurité avec droit de veto n’est pas la garantie du respect du droit international.


Mme MARIA FERNANDA ESPINOSA (Équateur) a rappelé que la résolution 1514 de l’Assemblée générale sur l’octroi de l’indépendance aux peuples coloniaux mentionne le respect du droit à l’intégrité territoriale.  Cela s’applique aux « Malvinas », a-t-elle estimé.  Elle a rappelé que le processus de négociation entre les gouvernements des parties au contentieux aurait déjà du commencer.  La représentante a ensuite réaffirmé la validité des résolutions de l’Assemblée générale et du Comité reconnaissant la situation coloniale distincte de ces îles par rapport aux cas classiques de colonisation.  L’Équateur, qui est coparrain du projet de résolution, appuie fermement l’adoption par consensus de ce texte, a-t-elle déclaré.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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