Assemblée générale: les États Membres se mobilisent autour de l’objectif d’accès universel à la prévention et au traitement du VIH/sida
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Assemblée générale
Soixante-troisième session
88e et 89e séances plénières
Matin et après-midi
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES ÉTATS MEMBRES SE MOBILISENT AUTOUR DE L’OBJECTIF D’ACCÈS UNIVERSEL À LA PRÉVENTION ET AU TRAITEMENT DU VIH/SIDA
L’Assemblée rend également hommage au Président du Gabon, Omar Bongo Ondimba, décédé le 8 juin
À moins de deux ans de l’échéance de 2010, de nombreux États ont, à la suite du Secrétaire général, plaidé, devant l’Assemblée générale, en faveur d’une mobilisation renouvelée autour de l’objectif d’accès universel à la prévention et au traitement contre le VIH/sida, ainsi qu’aux services de soins et d’accompagnement. À l’ouverture de la séance, l’Assemblée a rendu hommage au Président du Gabon, Omar Bongo Ondimba, décédé le 8 juin dernier.
Près d’une quarantaine d’orateurs ont participé à la réunion de l’Assemblée consacrée aux progrès réalisés dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement et de la Déclaration politique sur le VIH/sida. En juin 2008, l’Assemblée générale avait organisé une session de haut niveau pour dresser un bilan de la lutte contre la pandémie de VIH/sida, et mesurer les résultats obtenus au regard des objectifs assortis d’échéances, adoptés à l’unanimité par les États Membres dans la Déclaration d’engagement de 2001 sur le VIH/sida. Les engagements souscrits en 2001 avaient été réaffirmés dans la Déclaration politique de 2006.
Comme le préconise le Secrétaire général dans le rapport dont était saisie aujourd’hui l’Assemblée générale, les stratégies nationales doivent tenir compte des profils épidémiques locaux et intégrer les méthodes de prévention les plus efficaces. Aussi, M. Ban Ki-moon s’est-il félicité devant l’Assemblée des progrès accomplis par plus de 110 pays en vue d’atteindre ces objectifs, « un certain nombre les ayant même déjà atteints ». Par ailleurs, a-t-il ajouté, dans 14 pays d’Afrique, le continent le plus touché par la pandémie, une baisse du pourcentage des jeunes femmes enceintes vivant avec le VIH/sida a été observée, neuf de ces pays ayant réussi à réduire de 25% laprévalence du VIH/sida, comme le souhaitait la Déclaration de 2001.
En outre, « au cours des cinq dernières années, la fourniture de traitements antirétroviraux a été multipliée par 10, ce qui a contribué au premier déclin du nombre de décès depuis 30 ans, date à laquelle l’épidémie a été déclarée », s’est encore félicité le Secrétaire général. Tout en notant que le financement des programmes de lutte contre la pandémie dans les pays à faible et moyen revenus a continué d’augmenter, atteignant 13,7 milliards de dollars en 2008, M. Ban Ki-moon a estimé que « ce financement, dans son ensemble, doit être porté à 25 milliards de dollars à l’horizon 2010 pour que les objectifs nationaux d’accès universel soient atteints ».
Cet appel a été repris par de nombreux représentants, dont celui de l’Égypte et d’autres pays africains. En effet, sur le seul continent africain, a précisé le Président de l’Assemblée générale, 22 millions de personnes vivent avec le VIH/sida et en 2007, trois décès sur quatre provoqués par le sida ont eu lieu en Afrique.
Le Président de l’Assemblée générale, M. Miguel d’Escoto Brockmann, a également souligné que 60% des personnes qui vivaient avec le VIH/sida en Afrique étaient des femmes, souvent victimes de violences sexuelles, ce qui ne fait que les exposer davantage aux risques de contamination. Il a en outre attiré l’attention sur les autres groupes vulnérables que constituent, dans de nombreux pays, les hommes qui ont des relations avec d’autres hommes, les toxicomanes ou les travailleurs du sexe, qui doivent bénéficier d’une attention particulière.
De nombreuses délégations, dont celles du Brésil, des États-Unis, de l’Inde, ainsi que de la République tchèque, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, ont lancé un appel pour lutter contre les stigmates, les préjudices et les discriminations qui touchent les personnes atteintes du VIH/sida.
« Un tiers des États Membres de l’ONU n’ont toujours pas adopté de lois pour interdire la discrimination et, dans la plupart des pays où ces lois ont été promulguées, elles ne sont pas appliquées de manière appropriée », a déploré M. Ban Ki-moon, qui a évoqué un véritable « défi moral ». Favorable à la levée des mesures de restriction des déplacements pour cause de séropositivité, le Secrétaire général a pareillement rejeté les mesures visant à criminaliser la transmission du virus, même lorsque celles-ci visent théoriquement à contenir la pandémie.
En début de séance, l’Assemblée générale a observé une minute de silence à la mémoire du Président du Gabon, El Hadj Omar Bongo Ondimba, décédé le 8 juin dernier. Le Président de l’Assemblée générale et le Secrétaire général de l’ONU ont présenté au Gouvernement et au peuple gabonais, ainsi qu’à la famille du défunt, leurs sincères condoléances.
M. Ban a en particulier rappelé le rôle important joué par Omar Bongo Ondimba pour tenter de résoudre des crises en Afrique, comme en République centrafricaine, au Congo, au Burundi ou en République démocratique du Congo (RDC). « Omar Bongo Ondimba a bien compris les grands défis complexes auxquels nous nous heurtons », a déclaré le Secrétaire général.
Les représentants des groupes régionaux et du pays hôte ont également rendu hommage au Président gabonais. Omar Bongo Ondimba « a représenté une différence, chez lui et à l’étranger », a notamment souligné le représentant du Swaziland, qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique. « Sa contribution à la cause africaine fut énorme », a-t-il déclaré, ajoutant que l’Afrique avait perdu « un père et doyen des présidents dont l’expérience et les compétences diplomatiques manqueront ».
Le délégué du Gabon a remercié les États Membres pour l’hommage rendu à son Président et au peuple gabonais.
L’Assemblée générale poursuivra l’examen de la Déclaration d’engagement de 2001 sur le VIH/sida et de la Déclaration politique de 2006 demain, mercredi 17 juin, à partir de 10 heures.
MISE EN OEUVRE DE LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA ET DE LA DÉCLARATION POLITIQUE SUR LE VIH/SIDA
Rapport du Secrétaire général sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida et de la Déclaration politique sur le VIH/sida (A/63/812)
Le Secrétaire général, dans ce rapport, fait le point de l’action engagée pour lutter contre le sida, rappelle les objectifs fixés pour 2010, recommande un certain nombre de mesures propres à accélérer l’obtention de résultats et appelle à une mobilisation renouvelée autour de l’objectif d’accès universel à la prévention et au traitement anti-VIH, ainsi qu’aux soins et à l’accompagnement.
Moins de deux ans avant l’échéance fixée, le Secrétaire général recommande ainsi que toutes les parties prenantes réaffirment leur volonté d’instaurer d’ici à 2010 l’accès universel à la prévention et au traitement anti-VIH ainsi qu’aux soins et à l’accompagnement. Les stratégies de prévention nationales doivent, de même, correspondre aux besoins nationaux et locaux, tenir compte des profils épidémiques locaux et intégrer les méthodes de prévention de la contamination par le VIH/sida les plus efficaces aux niveaux individuel, communautaire et sociétal.
En outre, le financement annuel, toutes origines confondues, doit être porté à 25 milliards de dollars à l’horizon 2010 pour que les objectifs nationaux d’accès universel soient atteints. Les dirigeants mondiaux doivent inventer et financer des mécanismes de financement innovants pour s’attaquer au défi du VIH/sida et aux autres problèmes de développement. Les lois et leur application doivent être améliorées; il faut élargir les programmes d’accès à la justice afin de mieux protéger les personnes vivant avec le VIH/sida et les populations à risque contre les discriminations.
Les mesures de restriction des déplacements pour cause de séropositivité doivent être levées; l’incrimination pénale de la transmission du VIH/sida doit être limitée aux cas de contamination intentionnelle; les lois qui interdisent ou restreignent l’accès des travailleuses du sexe, des hommes ayant des rapports homosexuels et des usagers de drogues injectables aux services doivent être abrogées. Enfin, toutes les parties prenantes doivent engager résolument la lutte à l’échelle mondiale dans un souci de transparence et de responsabilité maximum, notamment en rendant compte à intervalles réguliers de la mise en œuvre de leurs engagements nationaux et internationaux.
Pour l’examen de cette question l’Assemblée était également saisie des notes du Secrétaire général A/63/152 et A/63/152/Add.1.
Déclarations
M. MIGUEL D’ESCOTO BROCKMANN, Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, a rappelé qu’en 2006 les États Membres de l’Assemblée générale s’étaient engagés à réaliser des progrès d’ici à 2010 en vue d’assurer l’accès universel aux mesures de prévention et aux traitements antirétroviraux, ainsi qu’aux services de soins et d’accompagnement. Il ne reste que 18 mois avant le terme fixé, a-t-il constaté, avant de s’interroger sur la réalisation de cet objectif dans le délai imparti. M. d’Escoto Brockmann a en effet observé qu’il y avait 29 millions de personnes dans le monde qui avaient besoin d’un traitement contre le VIH/sida et qui ne disposent pas de ces médicaments. De même, a-t-il dit, environ deux femmes enceintes sur trois ne bénéficient pas des services qui empêchent une transmission du virus de la mère à l’enfant, tandis que les nouvelles infections progressent à un rythme plus rapide que l’accès au traitement. Sur le seul continent africain, a-t-il affirmé, 22 millions de personnes vivent avec le VIH. En 2007, a-t-il ajouté, trois décès sur quatre provoqués par le sida ont eu lieu en Afrique.
Le Président de l’Assemblée générale a estimé que faute d’une guérison, il était indispensable d’améliorer le traitement et, ce qui est selon lui plus difficile à réaliser, ce sont les campagnes de prévention. Il a mis l’accent sur la nécessité d’adapter des politiques et des programmes qui autonomisent les personnes les plus vulnérables. « Nous pouvons accomplir cette tâche énorme si nous sommes engagés et déterminés », a-t-il déclaré, précisant qu’il s’agissait là d’un impératif autant moral qu’éthique.
M. d’Escoto Brockmann a également souligné que 60% des personnes qui vivaient avec le VIH/sida en Afrique étaient des femmes. Dans nombre de régions du monde, on ne reconnaît toujours pas le droit des femmes à la propriété ou à l’héritage de biens, ce qui condamne beaucoup de femmes infectées à l’indigence ou à des maux bien pires encore. Il a ajouté que nombre de femmes et de fillettes étaient victimes de la violence sexiste, les exposant ainsi davantage au VIH/sida. « Nous ne devons pas oublier les femmes dans notre riposte face au sida », a déclaré le Président de l’Assemblée générale, qui a également souligné la nécessité de faire plus en faveur des enfants. M. d’Escoto Brockmann a en outre attiré l’attention sur les autres groupes vulnérables face au VIH/sida que constituent, dans de nombreux pays, les hommes qui ont des relations avec d’autres hommes, les consommateurs de drogues ou les travailleurs du sexe.
Le Président de l’Assemblée générale a par ailleurs constaté que la crise économique et financière mondiale actuelle poussait et obligeait de nombreux gouvernements à effectuer des coupes budgétaires dans leurs programmes. Il faut rappeler aux gouvernements et à la communauté internationale que le monde dispose des ressources nécessaires pour respecter les engagements dans la lutte contre le VIH/sida, a-t-il dit. « Si on autorise des réductions maintenant, nous ferons face à une augmentation des coûts et à de grandes souffrances humaines à l’avenir », a-t-il assuré. L’objectif d’un accès universel est réalisable, a-t-il estimé. « Pour le bien de l’humanité et de notre humanité, c’est un objectif que nous devons réaliser », a conclu M. d’Escoto Brockmann.
M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a déclaré que le mois dernier à Genève, il avait rencontré des membres du personnel des Nations Unies qui vivaient avec le VIH/sida et lui ont fait part « de témoignages d’espoir et de détermination ». Il a rappelé qu’il y a trois ans, les dirigeants du monde entier s’étaient réunis pour prendre un engagement historique, celui d’ouvrir un accès universel aux services de prévention, aux traitements, aux soins et au soutien en faveur des patients atteints de VIH/sida. Des progrès encourageants ont été constatés à cet égard, a-t-il estimé. Ainsi, plus de 110 pays se sont fixé des cibles nationales claires pour réaliser cet accès universel. La plupart d’entre eux ont progressé en direction de ces objectifs et certains les ont même atteints. Par ailleurs, a ajouté le Secrétaire général, dans 14 pays africains, une baisse du pourcentage des jeunes femmes enceintes vivant avec le VIH/sida a été observée, neuf de ces pays ayant atteint la réduction de 25% en matière de prévalence du VIH/sida, appelée de ses vœux par la Déclaration d’engagement de 2001. En outre, au cours des cinq dernières années, la fourniture de traitements antirétroviraux a été multipliée par 10, ce qui a contribué au premier déclin dans le nombre de décès depuis que l’épidémie a été reconnue il y a 30 ans. M. Ban s’est également félicité de ce que le financement des programmes de lutte contre la pandémie dans les pays à faible et moyen revenus a continué d’augmenter, atteignant 13,7 milliards de dollars en 2008. S’appuyant sur cet élan, l’Initiative PEPFAR du Gouvernement américain et le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme ont commencé à augmenter le financement pour renforcer les systèmes de santé les plus fragiles.
Pour le Secrétaire général, cela est la preuve de ce que la solidarité mondiale, la coopération et l’engagement peuvent faire. Et pourtant, ce n’est pas le moment de relâcher les efforts, a-t-il prévenu, alors qu’il y a toujours un ratio de cinq nouvelles infections pour deux personnes sous traitement. La crise économique ne devrait pas être une excuse pour renoncer à nos engagements, mais devrait au contraire donner un nouvel élan en vue de faire les bons investissements pour les générations à venir. Une réponse vigoureuse et efficace à la pandémie de VIH/sida est entièrement liée aux engagements pris au niveau mondial pour réduire la pauvreté, prévenir la faim, réduire la mortalité infantile et protéger la santé et le bien-être des femmes, a relevé le Secrétaire général. Une réponse vigoureuse, a-t-il fait remarquer, consiste aussi à lutter contre les stigmates, les préjudices et les discriminations qui touchent les personnes atteintes du VIH/sida. Les dernières estimations montrent qu’environ un tiers des États Membres de l’ONU n’ont toujours pas adopté de lois pour interdire la discrimination à l’égard de ces personnes, a fait observer M. Ban. Dans la plupart des pays où ces lois ont été promulguées, elles ne sont pas appliquées de manière appropriée. Parallèlement, un nombre croissant de pays ont pris des mesures pour criminaliser la transmission du virus, et même si celles-ci visaient théoriquement à contenir la pandémie, elles n’ont fait que renforcer l’exclusion, a-t-il dit. « Nous devons au contraire encourager la tolérance, la compassion et l’inclusion », a insisté le Secrétaire général en conclusion, appelant les gouvernements concernés à revoir leur législation nationale. « Ce n’est pas seulement un défi médical ou scientifique, c’est un défi moral. »
S’exprimant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), M. AARON MOTSOALEDI, Ministre de la santé de l’Afrique du Sud, a rappelé que l’Afrique subsaharienne, en particulier la région de la SADC, payait le tribut le plus lourd au monde en ce qui concerne le VIH/sida. C’est la raison pour laquelle les États membres de cette organisation ont continué de mettre en œuvre les engagements agréés aux niveaux international et régional, a-t-il expliqué. Ainsi, ont-ils développé des stratégies et des plans nationaux, ainsi que des programmes visant à prévenir l’expansion de la pandémie, à atténuer son impact et à fournir des soins à tous ceux qui vivent avec le VIH/sida. Dans certains pays de la SADC, des cadres législatifs ont été amendés pour prendre en compte la question de la stigmatisation vis-à-vis des malades. En outre, la SADC a développé une base de données pour partager les informations entre ses États membres, a poursuivi le Ministre sud-africain de la santé, qui s’est ensuite félicité des progrès réalisés dans le monde pour prévenir la propagation du virus parmi les jeunes. La pandémie au sein de ce groupe de la population semble s’être stabilisée. Préoccupé par la féminisation croissante de la pandémie, M. Motsoaledi a indiqué qu’elle contribuait à renforcer les inégalités entre les sexes, alors que les femmes et les filles sont les plus touchées par la pandémie. Le Ministre s’est dit également inquiet devant le nombre d’enfants vulnérables, estimés à 15 millions, 80% d’entre eux vivant en Afrique subsaharienne. Il a ensuite assuré que les États membres de la SADC respectaient les droits des personnes à un accès équitable et sans discrimination à la prévention, aux traitements et aux soins pour le VIH/sida, soulignant l’attention particulière accordée aux personnes handicapées et aux personnes âgées. Le Ministre a cependant demandé au système des Nations Unies de prêter le soutien technique dont ces pays ont besoin pour évaluer les progrès dans la mise en œuvre des engagements pris pour lutter contre le VIH/sida.
M. MARTIN PALOUŠ (République tchèque), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne (UE), a affirmé que l’Union européenne était pleinement engagée en faveur de l’accès universel au traitement du VIH/sida et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il a souligné que les mesures externes de l’Union européenne se fondaient sur le Programme d’action européen pour la lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose pour la période 2007/2011. Le représentant a reconnu que si de nombreux pays avaient fait des progrès significatifs, il n’en demeurait pas moins que la pandémie de VIH/sida constituait un grand défi exigeant une attention politique constante et un leadership à long terme. Il a estimé que l’engagement en faveur de la prévention restait inadéquat car, a-t-il dit, le rythme des infections progresse plus rapidement que l’accès aux traitements antirétroviraux. Il convient d’admettre qu’en dépit des efforts consentis, les objectifs ne pourront être réalisés dans les cadres fixés au départ, a-t-il ajouté.
Le représentant a par ailleurs indiqué que l’Union européenne était gravement préoccupée par l’absence de programmes de prévention efficaces. L’Union européenne, a-t-il dit, est engagée à travailler collectivement et individuellement pour appuyer ses partenaires. Il a, de même, exprimé le plein appui de l’Union européenne à la mise en œuvre totale, notamment, du Programme d’action du Caire sur la population et le développement. Il a en outre jugé d’une importance fondamentale la réduction de la vulnérabilité des femmes et des jeunes adolescentes face au VIH/sida, ainsi que la lutte contre les stigmates liés à la discrimination contre des personnes. Il a ainsi cité les restrictions de voyages ou de séjour appliquées par des États à des personnes infectées par le VIH/sida, appelant ces pays à les limiter ou à les lever. De même, a estimé le représentant, les personnes infectées doivent être associées à la conception, à la mise en œuvre et au suivi de stratégies de lutte contre le VIH/sida. L’Union européenne, en tant que plus grand donateur, a participé de façon active à l’accroissement des ressources, quadruplant par exemple sa contribution au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a-t-il rappelé avant de conclure.
S’exprimant au nom du Groupe des États africains, M. JOEL MUSA NHLEKO (Swaziland), a rappelé que l’Afrique, dont la population représente à peine plus de 10% de la population mondiale, réunit pourtant les deux tiers des personnes atteintes du VIH/sida: sur près de 33 millions de personnes vivant avec le virus, deux sur trois sont en Afrique. Ce n’est pas seulement un grave problème de santé publique, mais aussi un obstacle majeur au développement social et économique des pays africains, a-t-il noté. Pour réaliser l’OMD nº6 visant à mettre un terme à la pandémie de VIH/sida d’ici à 2015, une réponse durable est nécessaire. L’Afrique a tenté, dans la limite de ses moyens, de s’organiser pour endiguer la pandémie et assurer un accès universel aux traitements antirétroviraux. La Déclaration d’Abuja, adoptée en 2006, définissait des priorités pour la mise en œuvre au niveau national, y compris le renforcement des systèmes de santé; l’amélioration de l’information, de la sensibilisation et de la communication; et l’accès aux traitements, aux services de soins et d’accompagnement. En dépit des progrès réalisés, de nombreux défis demeurent, tels que la pauvreté, l’insécurité alimentaire, les contraintes économiques, les conflits armés récurrents, les catastrophes naturelles, la peur, l’ignorance, la stigmatisation et la discrimination, a fait remarquer le représentant. C’est pourquoi, des partenariats bien coordonnés et des stratégies harmonisées sont nécessaires, de même que le besoin d’atténuer l’impact du VIH/sida sur les personnes qui en sont atteintes. Le représentant a salué enfin les initiatives qui visent à aider l’Afrique dans son financement de la lutte contre le VIH/sida et d’autres maladies infectieuses, affirmant que le soutien des donateurs internationaux était plus que jamais indispensable.
M. CLAUDE HELLER (Mexique), qui intervenait au nom du Groupe de Rio, a averti que la crise économique actuelle menaçait le financement des programmes de lutte contre le VIH/sida. Les gouvernements, en renonçant à faire les investissements nécessaires prennent des risques graves pour l’avenir de leur pays, a-t-il prévenu, en rappelant le lien évident qui existe entre le développement et le VIH/sida. Il a également rappelé que les pays du Groupe de Rio avaient insisté sur l’importance de garantir un accès universel aux traitements antirétroviraux. Pour le représentant du Mexique, il importe donc d’établir des mécanismes de coopération et de réduire le coût des médicaments antirétroviraux. Il a également estimé que les pays de sa région devraient augmenter l’accès aux médicaments antirétroviraux de seconde et de troisième lignes, et qu’une stratégie spécifique devrait être élaborée pour les pays à moyen revenu. Les initiatives de lutte contre le VIH/sida doivent prendre en considération les défis auxquels sont confrontés nos pays où plus de 40% de la population vit avec moins de deux dollars par jour, a-t-il notamment dit. Il a également évoqué l’importance de l’éducation et la nécessité de prendre en compte les besoins des jeunes dans le cadre de l’élaboration des politiques nationales.
Le représentant mexicain a également demandé que plus de ressources soient consacrées au dépistage et aux études sur l’impact de la maladie dans les différentes tranches de la population. De l’avis de sa délégation, il importe également de lutter contre la discrimination, de respecter le droit des malades et de garantir leur accès aux soins de santé reproductive et sexuelle. Le représentant du Mexique a par ailleurs estimé que les pays membres du Groupe de Rio devraient accorder une attention particulière aux problèmes de la transmission de mère à enfant et de la féminisation de la pandémie, entre autres. Il s’est déclaré convaincu que la contribution la plus importante qui puisse être faite à la société civile est la lutte contre le VIH/sida.
Mme BERGLIND ASGEIRSDOTIR (Islande) s’est déclarée profondément préoccupée par la propagation de l’épidémie de VIH/sida chez les femmes, les enfants et les autres populations vulnérables. La représentante a ainsi mis l’accent sur la nécessité d’améliorer la prévention dans ces groupes. Elle s’est déclarée convaincue qu’une réponse efficace face au VIH/sida est une des façons les plus solides d’investir dans les soins de santé et le développement. Son pays, a-t-elle assuré, fera de son mieux pour soutenir les efforts internationaux en vue d’atteindre les objectifs établis. La représentante s’est dite aussi préoccupée par le fait que certains pays aient promulgué des lois et des règlements qui rendent difficiles la prévention, les soins et le traitement pour les groupes vulnérables. Elle a en outre déploré les mesures prises par des pays qui restreignent l’entrée, le séjour et la résidence sur leur territoire des personnes vivant avec le VIH/sida, du seul fait de leur séropositivité.
Mme HELIA MOLINA (Chili) a indiqué que son pays avait accompli des progrès notables dans le domaine de la lutte contre le VIH/sida. Toutes les personnes nécessiteuses ont dorénavant accès à un traitement antirétroviral, ce qui a entraîné une chute de la mortalité liée au VIH/sida, tandis que les femmes enceintes bénéficient d’un accès garanti au dépistage et aux mesures préventives contre la transmission verticale du VIH/sida. La représentante a également affirmé que l’usage du préservatif était en hausse, chez les jeunes notamment. Mme Molina a ensuite expliqué que la législation chilienne interdisait la discrimination dans l’emploi et l’éducation et garantissait la confidentialité du statut séropositif de chacun.
Relevant dans un deuxième temps que le VIH/sida exacerbait la vulnérabilité des personnes, la représentante du Chili a estimé qu’il importe également de s’attaquer aux causes et aux inégalités sociostructurelles de la maladie. Les réalités individuelles, sociales, culturelles et régionales doivent être prises en compte afin de réagir de manière plus efficace, a-t-elle affirmé. C’est pourquoi, elle a préconisé la création d’alliances stratégiques pour permettre l’élaboration de mesures sanitaires adaptées aux réalités épidémiologiques, sociales et culturelles de différents pays. Pour ce faire, un engagement plus décisif des parties est nécessaire, a-t-elle ajouté. La représentante a également souligné que le respect des droits des personnes atteintes du VIH/sida était essentiel pour parvenir à contrôler l’épidémie.
La Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg), a annoncé que la problématique du VIH/sida recevrait toute l’attention qu’elle mérite dans le cadre de l’Examen ministériel annuel de l’ECOSOC du 6 au 9 juillet prochain. Des débats menés en préparation de l’Examen, et en particulier de la récente réunion de Montego Bay, il ressort que les gouvernements doivent agir au niveau interministériel pour élaborer des politiques horizontales et intégrées, à même d’avoir un impact sur la propagation de la maladie. De plus, les politiques publiques dans tous les secteurs doivent être élaborées de façon à contribuer aux objectifs de santé, a ajouté la Présidente du Conseil économique et social. L’alimentation, l’accès à l’eau potable, l’assainissement, l’urbanisation doivent aller de pair et constituent des composantes de base de l’action publique en matière de santé et donc aussi en matière de lutte contre le VIH/sida. En outre, il est impératif, a dit Mme Lucas, de modifier la perception et les comportements vis-à-vis des malades et des personnes infectées afin de respecter leurs dignité et droits fondamentaux. De plus, l’accès aux soins doit être démocratisé, grâce à des régimes d’assurances sociales adaptées aux plus pauvres et à la mutualisation des risques, a-t-elle expliqué, avant d’ajouter que dans un contexte de crise économique et financière, la communauté internationale devait veiller à maintenir les financements des systèmes de santé. En effet, on sait aujourd’hui que l’aide publique au développement a beaucoup contribué au progrès dans les domaines du VIH/sida, mais aussi de la tuberculose et du paludisme. Ces flux ne doivent en aucun cas se tarir, a prévenu Mme Lucas.
M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a affirmé que les efforts et les investissements pour le traitement du VIH/sida n’avaient pas été suffisants jusqu’ici et a souligné la nécessité de renouveler les engagements pris et d’accélérer les efforts individuels et collectifs en vue, notamment, d’assurer l’appui aux pays à revenus faible et intermédiaire dans le contexte de la crise économique mondiale. Le représentant a estimé que le VIH/sida représentait un mal social, qui a des répercussions économiques et sociales. Il a ainsi évoqué le déni et la non-divulgation de l’infection face au risque de discrimination. Le Qatar, a-t-il expliqué, a décidé de mettre en œuvre la Déclaration politique de 2006 en prenant plusieurs mesures, notamment la création en 2006 d’un Comité national pour la prévention du VIH/sida. Pour faire face à ce grand défi, il faut engager les gouvernements, les Nations Unies, la société civile, les médias, les responsables religieux, les donateurs, l’industrie pharmaceutique de redoubler d’efforts pour combler les retards.
M. JEAN-PIERRE LACROIX (France) a estimé qu’en dépit des progrès réalisés, force est de constater que le chemin semble encore long pour atteindre l’objectif d’un accès universel à la prévention et aux traitements d’ici à 2010. Il a fait remarquer qu’à ce jour, trop de malades encore n’ont pas accès aux traitements et seulement 33% des femmes enceintes séropositives, par exemple, bénéficient des services de prévention de la transmission de la mère à l’enfant. Pour sa part, la France, malgré la crise économique et financière, veillera à respecter ses engagements financiers internationaux dans la lutte contre le VIH/sida et restera aux avant-postes de cette lutte, a-t-il assuré. « Jusqu’à présent, nous nous sommes contentés d’une réponse de crise, aujourd’hui il faut accompagner cette réponse d’une politique de plus long terme ». C’est pourquoi, M. Lacroix a estimé que cette politique passait d’abord par le renforcement des systèmes de santé, ce qui a conduit la France à soutenir l’inclusion d’une dimension renforcement des systèmes de santé dans les programmes financés par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Cette politique passe ensuite par une action sur les mentalités, à travers une lutte contre les discriminations, une attention accrue envers les groupes vulnérables ou marginalisés: femmes, travailleurs migrants, minorités sexuelles, par des politiques de prévention contre les pratiques à risque. Ainsi, en France, grâce à une politique de réduction des risques liés à l’usage des drogues, la part des usagers dans les nouvelles infections en France est passée de 30% à moins de 2%. En conclusion, le représentant a réitéré l’appel de la France à la dépénalisation universelle de l’homosexualité à l’intention de tous les pays qui n’y ont pas encore adhéré.
M. STEFAN BARRIGA (Liechtenstein) a affirmé que la lutte contre le VIH/sida était un des domaines où les Nations Unies étaient les plus efficaces et indispensables. Elle constitue, a-t-il dit, un impératif en matière des droits de l’homme et du développement. La réponse au VIH/sida ne sera efficace que si l’on comprend pleinement les déterminants culturels et sociaux des risques et des personnes vulnérables. Il convient donc, a-t-il expliqué, de prendre entièrement en compte la dimension droits de l’homme de l’épidémie, y compris les inégalités de genre, la marginalisation sociale et la discrimination. En outre, le représentant a estimé que les efforts en vue d’améliorer la prévention du VIH/sida gagneraient grandement en efficacité grâce à une approche intégrée comprenant des programmes existants liés à la tuberculose, à la santé maternelle et infantile, ainsi qu’à la santé sexuelle et reproductive.
M. LIU ZHENMIN (Chine) a indiqué que la lutte contre le VIH/sida était une priorité de son pays relevant des stratégies de développement économique, de la stabilité sociale et de la sécurité de la nation. Il a ajouté que le mécanisme mis en place était adapté aux réalités chinoises et avait déjà donné d’excellents résultats. Il a précisé à ce propos que le Gouvernement chinois pratiquait la gratuité en matière de fourniture de soins et de prévention. M. Zhenmin a aussi expliqué que la Chine avait, au cours des dernières années, renforcé ses échanges internationaux dans les domaines scientifiques et législatifs.
La Chine continuera de remplir pleinement ses obligations internationales et à aider les pays en développement à combattre la pandémie, a-t-il ensuite dit, soulignant l’importance d’un effort accru aux niveaux transnational et transrégional. Le représentant chinois a en outre demandé aux Nations Unies de continuer à aider la Chine à lutter efficacement contre le VIH/sida, en lui facilitant notamment l’accès aux traitements antirétroviraux et autres médicaments. Il a également souhaité que l’ONUSIDA renforce sa coopération avec les organisations internationales spécialisées dans la lutte contre la drogue et la pauvreté.
M. FAZLI CORMAN (Turquie) a déclaré que le VIH/sida n’était pas qu’une question de santé, mais relevait plus largement de la sécurité humaine. La lutte contre la pandémie fait ainsi pleinement partie de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), dont la visée générale est de mettre fin à la pauvreté, de garantir l’égalité entre les sexes, de prévenir la discrimination et d’assurer le respect universel des droits de l’homme, a ajouté le représentant.
M. Corman a ensuite indiqué que selon les chiffres du Ministère de la santé turque, en décembre 2008, 3 370 personnes sont atteintes du VIH/sida en Turquie. Il a précisé que même si ce total est faible, le nombre de personnes contaminées dans son pays augmente, notamment parmi les jeunes. Ce groupe de la population est mal informé sur les maladies sexuellement transmissibles et compte un grand nombre de toxicomanes et de travailleurs du sexe. M. Corman a expliqué que le système de santé turque mettait l’accent sur l’accès gratuit aux soins et la prévention. Citant les travaux de la Commission nationale sur le sida, mise en place en 1996, il a indiqué que cette institution permettait désormais une meilleure coordination entre les organismes de recherche, les organisations non gouvernementales (ONG) et le système de l’ONU. Le représentant a conclu en évoquant la Stratégie nationale 2007-2011 sur le sida, dans le cadre de laquelle la Turquie espère atteindre l’accès universel aux services de prévention et une distribution optimale des soins spécifiques.
M. GARY QUINIAN (Australie) a mis l’accent sur la nécessité d’accélérer les progrès si l’on souhaite respecter les engagements pris avant l’échéance de 2010. À une époque de récession mondiale, comme celle-ci, les gouvernements subissent des pressions et sont tentés de réduire les services, a-t-il également souligné, notant qu’une diminution des revenus des familles pouvait contraindre les gens à prendre des risques. L’Australie, a-t-il dit, a lancé cette année une nouvelle stratégie, intitulée « Intensifier la réponse: stopper l’épidémie du VIH/sida ». Il s’agit, a-t-il expliqué, d’un effort significatif et soutenu destiné à aider les partenaires de l’Australie à améliorer l’objectif de l’accès universel et le sixième des Objectifs du Millénaire pour le développement. Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité d’éliminer les obstacles érigés face à l’accès universel, notamment les barrières invisibles créées par des lois et des politiques discriminatoires. Le représentant a indiqué que son pays maintiendrait sa contribution à l’effort mondial contre le VIH/sida, le but étant d’aider les pays à atteindre l’objectif commun de la santé et du développement pour tous, y compris les membres les plus marginalisés et vulnérables de nos sociétés, ceux-là mêmes qui sont poussés à prendre des risques inutiles avec leur santé et, souvent, leur vie.
Mme PAULETTE BETHEL (Bahamas) a indiqué que son pays connaissait une augmentation du taux d’infection du VIH/sida chez les femmes âgées entre 15 et 24 ans. La vulnérabilité de ce groupe de la population est alarmante, a-t-elle signalé, tout en faisant remarquer que les efforts de lutte contre cette maladie étaient freinés par l’actuelle crise économique mondiale. La représentante a ensuite expliqué que malgré des restrictions budgétaires, les Bahamas s’efforçaient de réaliser ses objectifs en matière de lutte contre le VIH/sida, en s’attaquant, notamment, au problème de la transmission de mère à enfant, en luttant contre la discrimination, et en éliminant le manque de données sur les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, tout en lançant des programmes de sensibilisation à leur attention. Elle a également indiqué que le programme de soins de son pays en matière de VIH/sida avait été décentralisé, tandis que le Plan stratégique national pour le sida, qui couvre la période 2007/2015, suivait de près les principes préconisés par ONUSIDA.
Tandis que les Bahamas ont accompli des progrès notables pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes du VIH/sida, des écarts demeurent en matière de ressources humaines, de financement et d’infrastructures pour le développement, a-t-elle fait observer. Soulignant ensuite l’importance des mesures de contrôle et de suivi, Mme Bethel a indiqué que les Bahamas s’efforçaient d’élaborer un cadre efficace afin de combler les écarts dans ce domaine. La représentante a par ailleurs estimé qu’il importe d’établir des mécanismes de financement novateurs et de prendre en compte les autres défis liés au développement. Le financement durable est un défi important pour les Bahamas, a-t-elle ajouté.
Mme REGINA DUNLOP (Brésil) a rappelé l’engagement historique de son pays à lutter contre le VIH/sida, notamment en assurant un accès universel à la prévention, aux traitements, aux soins et à l’accompagnement pour tous. Elle a ensuite souligné que les restrictions imposées par un certain nombre de pays aux personnes atteintes du VIH/sida étaient particulièrement préoccupantes et discriminatoires, relevant dans certains cas d’une violation des droits de l’homme. La représentante a également condamné la persistance de l’homophobie, des stéréotypes basés sur la différence sexuelle et toute autre forme de discrimination. La pandémie de VIH/sida au Brésil a été stabilisée grâce à une approche intégrée, qui inclut la promotion des soins de santé, la prévention de nouvelles infections et l’ouverture d’un accès universel aux soins, a-t-elle ensuite indiqué. « Par accès universel, nous entendons assurer des médicaments à un prix abordable et concilier santé publique et droits de la propriété intellectuelle. À cet égard, la représentante a plaidé pour l’utilisation maximale de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce.
M. ZACHARY D. MUBURI-MUITA (Kenya) a rappelé qu’au cours des années 90, le taux de prévalence du VIH/sida était d’environ 20%. Les efforts concertés entrepris dès lors par les parties prenantes, en particulier au plus haut niveau du Gouvernement, ont donné des résultats importants, a-t-il dit, le taux n’étant plus que de 5,9% en 2006. Un nouveau plan stratégique de lutte contre le VIH/sida a été établi et sera opérationnel en juillet 2009, a-t-il également indiqué. Ce plan, a-t-il dit, s’est fixé des objectifs ambitieux en vue d’atteindre l’accès universel à des services intégrés de qualité à tous les niveaux pour empêcher de nouvelles infections, réduire les maladies et les décès liés au VIH/sida, ainsi que pour atténuer les effets de l’épidémie sur les foyers et les communautés. Le représentant a également présenté les plus importants obstacles auxquels est confronté son pays pour financer le renforcement de la lutte contre le VIH/sida, pour garantir les ressources humaines suffisantes dans le domaine de la santé et pour obtenir des technologies à faible coût. Il a également mis l’accent sur les moyens mis en œuvre dans le domaine des droits de l’homme et de la parité entre les sexes afin de combattre les stéréotypes et la discrimination.
Mme MARÍA LUZ MELON (Argentine) a déclaré que son pays considère que le droit à la santé doit prévaloir sur les intérêts commerciaux, et que les droits à la propriété intellectuelle ne devraient jamais empêcher de prendre les mesures sanitaires qui s’imposent. Son pays, a-t-elle dit, est l’un des premiers de la région d’Amérique latine à avoir adopté une loi visant à sanctuariser les droits du patient atteint de VIH/sida. La représentante a précisé que le Ministre argentin de la santé a également défini un processus stratégique planifié pour les années 2008/2011, qui s’appuie sur quatre axes: améliorer l’accès aux diagnostics et aux traitements des personnes vivant avec le VIH/sida; promouvoir et rendre disponible l’accès aux préservatifs et aux outils de prévention; promouvoir et rendre accessibles le dépistage et le conseil; et enfin éradiquer la stigmatisation et la discrimination dans les systèmes de santé, comme dans la société dans son ensemble. Avant de conclure, la représentante a appelé à adopter une approche intégrée qui tienne compte de l’action de la société civile et des organisations internationales.
Mme JOYCE KAFANABO (République-Unie de Tanzanie) a indiqué que son pays avait accompli des progrès notables dans le domaine de la lutte contre le VIH/sida. Un cadre stratégique national multisectoriel met l’accent sur les efforts multidisciplinaires déployés par le Gouvernement, le secteur privé et la société civile, tandis que la question du VIH/sida a été inscrite au sein de la Stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté du pays. Mme Kafanabo a également souligné la promotion de l’usage du préservatif, les transfusions sanguines sûres, la bonne gestion des maladies sexuellement transmissibles, ainsi que le dépistage volontaire et les mesures visant à prévenir la transmission de mère à enfant. Elle a cependant averti que malgré une baisse du nombre de cas d’infection, la Tanzanie faisait face à une « féminisation » de la pandémie. De l’avis de la représentante, il faudrait prendre en compte les vulnérabilités biologiques, sociales et culturelles de la femme, ainsi que celles des personnes handicapées et des personnes âgées. Elle a également estimé que davantage d’études devaient être effectuées sur la circoncision comme moyen de prévention afin d’éviter que la pandémie n’affecte davantage de femmes. Elle a aussi réclamé davantage d’assistance technique pour son pays.
Mme Kafanabo a ensuite indiqué que le nombre de malades qui bénéficiaient d’un traitement antirétroviral en Tanzanie était passé de 1 842 à 234 974 en cinq ans. Elle a cependant averti que ces avancés risquaient d’être inversées à moins d’accomplir des progrès dans le domaine de la prévention, du dépistage et du traitement des infections contagieuses, notamment la tuberculose. Elle a également insisté sur la bonne alimentation des malades, avant de faire remarquer que le manque de ressources humaines dans le secteur de la santé mettait un frein à une lutte efficace contre la pandémie de VIH/sida.
M. BUI THE GIANG (Viet Nam) s’est dit encouragé par le fait que davantage de personnes infectées aient obtenu un meilleur accès aux traitements antirétroviraux ainsi qu’à d’autres soins et mesures d’accompagnement. Le représentant a affirmé que son pays soutenait spécifiquement les recommandations du Secrétaire général en vue de réviser les politiques et les programmes de lutte contre le VIH/sida, en changeant les situations; de garantir des services pour les personnes les plus exposées à des risques, les femmes et les enfants en tête; d’appuyer une réponse à long terme au VIH/sida -grâce à un renforcement durable des capacités, à la réalisation de l’accès universel à la prévention et au traitement contre le VIH/sida, ainsi qu’aux soins et à l’accompagnement-; et d’améliorer le financement durable des programmes. C’est dans cette perspective, a-t-il dit, que le Viet Nam a fait tout ce qui était en son pouvoir pour prendre en charge les quelque 170 000 Vietnamiens qui vivent avec le VIH/sida, tout en essayant de renverser la tendance de l’épidémie qui, jusqu’ici, a déjà fait plus de 41 000 morts.
M. ALEXANDRU CUJBA (République de Moldova) a déclaré que pour combattre des maladies comme le VIH/sida et la tuberculose, son gouvernement avait pris des mesures appropriées, en mettant l’accent sur la participation de toutes les parties prenantes. En 2007, il a promulgué une loi sur la prévention et le contrôle du VIH/sida, tandis qu’un programme sur les mêmes questions a été mis en œuvre par le Ministère de la santé. Le troisième programme national pour la période 2006/2010 consiste en neuf priorités stratégiques et vise à promouvoir une vie saine, une hausse des interventions prophylactiques, ainsi que des diagnostics et des traitements précoces. Par ce Programme, les patients atteints du VIH/sida bénéficient d’un accès gratuit aux traitements antirétroviraux, a-t-il assuré, se félicitant que Moldova est l’un des pays qui ont déjà atteint l’objectif d’accès universel à ce type de traitements. Avant de conclure, le représentant a affirmé que les progrès enregistrés dans son pays étaient obtenus grâce à l’action conjointe des institutions d’État et des organisations non gouvernementales.
M. JOHN SAMMIS (États-Unis) a indiqué que son pays, fidèle aux engagements qu’il a pris en 2001 et en 2006, était fier d’être un partenaire dans les efforts mondiaux en vue de stopper cette terrible maladie et d’inverser la tendance de l’épidémie. Cette contribution majeure à cette lutte mondiale s’est exprimée dans le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le VIH/sida, l’initiative internationale la plus importante en matière de santé consacrée à une maladie spécifique. Au cours des cinq premières années du programme, des traitements antirétroviraux ont été fournis à plus de 2,1 millions d’hommes, de femmes et d’enfants à travers le monde vivant avec le VIH/sida, tandis que des soins ont été accordés à plus de 10,1 millions de personnes.
Le Président Barack Obama s’est engagé à poursuivre les activités essentielles de ce programme pour s’attaquer à la crise du VIH/sida à travers le monde et a appelé tous les secteurs à se joindre à cette lutte, a-t-il affirmé. Le représentant a précisé que les engagements accrus de la nouvelle Administration américaine dans des programmes en matière de santé maternelle et infantile, de planning familial et de renforcement du système de santé permettront d’apporter un appui nécessaire aux différents pays. Le représentant a, de même, souligné que les États-Unis appuyaient l’objectif visant à élargir la prévention, les traitements et les soins en faveur des groupes marginalisés. Il a en outre jugé essentiel que les États Membres et d’autres au sein de la communauté internationale honorent leurs engagements à préserver les droits des femmes et des filles en formulant une réaction efficace à l’épidémie.
M. HASAN KLEIB (Indonésie) a estimé que cette réunion de l’Assemblée générale consacrée à l’examen des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida devrait aussi nous permettre de discuter des moyens d’éviter que la crise économique mondiale actuelle n’ait pas un impact négatif à court et à long termes sur la lutte contre le VIH/sida. Il a souligné les sérieux problèmes que constitue l’insuffisance des capacités de nombreux pays, en souhaitant que ces pays soient assistés. Il a estimé indispensable de renforcer le système de santé dans le monde, grâce à l’appui d’une force de travail compétente et professionnelle, ainsi que la promotion de l’éducation et de la formation.
Présentant les efforts de son pays, le représentant de l’Indonésie a mentionné la Stratégie de réponse et le Plan d’action national indonésien 2007 qui inclut des mesures préventives, des campagnes de sensibilisation et la promotion de comportements non risqués. Il a également dit que la Commission indonésienne sur le VIH/sida, en coopération avec les gouvernements locaux, fournissaient des cadres pour l’établissement de commissions locales. Il a souligné le renforcement de la lutte contre le trafic de substances psychotropes et autres stupéfiants, grâce à la coopération entre la Commission de lutte contre le VIH/sida et l’Agence nationale contre la drogue. En conclusion, il a assuré que son pays poursuivait ses efforts pour répondre efficacement aux besoins de la population, notamment en fournissant gratuitement des médicaments antirétroviraux, et en établissant un service pour les patients qui souffrent à la fois de la tuberculose et du VIH/sida.
M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ (Égypte) a affirmé, lui aussi, que le VIH/sida représente un obstacle majeur à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Indiscutablement, la réalisation de l’objectif d’accès universel à la prévention et au traitement anti-VIH/sida, ainsi qu’aux services de soins et d’accompagnement, exige de renforcer les capacités nationales dans les pays en développement. Dans ce contexte, un soutien international est d’autant plus important dans un contexte de crise économique et financière. Il a réitéré l’appel lancé par le Secrétaire général visant à lever 11,3 milliards de dollars supplémentaires pour appuyer les programmes nationaux en vue d’atteindre les objectifs de 2010. Un tel engagement de la communauté internationale doit trouver son pendant du côté des pays récipiendaires de l’assistance internationale, qui doivent utiliser de manière rationnelle les ressources disponibles. Il est également indispensable de renforcer la coopération régionale pour apporter une réponse efficace au VIH/sida, a poursuivi M. Abdelaziz, qui a annoncé que son pays était prêt à partager son expertise avec d’autres pays africains, où la pandémie est plus présente. La coopération Sud-Sud est complémentaire de la coopération Nord-Sud, et ne devrait pas s’y substituer, a rappelé le représentant. Avant de conclure, il a indiqué que son pays s’était récemment engagé, en consultation avec le secteur privé, à assurer la production de médicaments antirétroviraux par son industrie pharmaceutique.
M. SHIKEGI SUMI (Japon) a rappelé que son pays était l’un des principaux contributeurs au Fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme. La communauté internationale, a-t-il dit, ne doit pas fuir ses engagements et ses obligations, et doit aider les personnes touchées à avoir accès à des traitements adéquats. Le représentant a estimé que, malgré la crise économique internationale, il ne faudrait pas baisser la garde. C’est pourquoi, il a jugé essentiel de renforcer la coopération à la fois avec le secteur public et avec le secteur privé. Le représentant a insisté sur l’importance d’améliorer l’efficacité d’une telle aide.
M. MORENO FERNANDEZ (Cuba) a rappelé qu’avec les crises financière et alimentaire, le nombre de malades, d’analphabètes et de personnes souffrant de la faim qui se chiffrent déjà en millions, risque d’augmenter. Malgré les progrès accomplis dans la lutte contre le VIH/sida, l’objectif de l’accès universel à des programmes de prévention et aux services de traitement de la maladie d’ici à 2010 va être difficile à atteindre pour de nombreux pays du Sud, a-t-il ajouté, citant notamment l’Afrique subsaharienne qui reste la région la plus touchée avec 4,7 millions de personnes porteuses de la maladie. Pour renforcer la prévention, le représentant a insisté sur l’importance de l’éducation sexuelle dans les écoles et par le biais des médias. Il a ensuite vanté les mérites du système de santé de son pays, qui est gratuit et universel, ainsi que les mécanismes multisectoriels de prévention du VIH/sida. Malgré la crise et notre accès limité aux technologies et médicaments des entreprises pharmaceutiques américaines, nous avons réussi à limiter la pandémie, a-t-il aussi précisé. Le représentant a signalé que Cuba avait produit six médicaments antirétroviraux et continuait la recherche sur les médicaments et un vaccin. Il a aussi indiqué que de nombreuses personnes venant d’autres pays en développement poursuivaient leurs études à Cuba dans le domaine de la santé.
M. MORTEN WETLAND (Norvège) a indiqué que la stratégie de son pays en matière de lutte contre le VIH/sida était axée sur les jeunes, les droits sexuels, les minorités sexuelles et tout autre groupe vulnérable et à haut risque. Il a signalé que la dimension genre était particulièrement importante pour prévenir la transmission de la mère à l’enfant, un domaine qui, selon le représentant, est à la traîne. Il a également déclaré qu’il importait de s’attaquer aux connotations négatives et à la discrimination qui rendent les jeunes particulièrement vulnérables au VIH/sida.
M. Wetland a ensuite signalé que la Norvège se félicitait du ton du rapport du Secrétaire général qui ne « fait pas ombrage sur les questions difficiles ». « C’est précisément le type de leadership que nous attendons de l’ONU », a-t-il ajouté. Il a ensuite signalé que les Objectifs du Millénaire pour le développement en matière de santé ne pourraient être réalisés, à moins d’apporter une solution au problème du VIH/sida. Il a notamment évoqué le problème de la discrimination sexuelle, du manque d’autonomie des femmes et de la vulnérabilité des femmes et des filles au virus du VIH/sida. Le représentant de la Norvège s’est ensuite penché sur les restrictions imposées par une soixantaine de pays au déplacement de personnes porteuses du virus du VIH/sida. Il a demandé la mise sur pied d’une stratégie concertée aux niveaux international, national et régional pour parvenir à l’élimination de ces mesures.
M. STEVE D. MATENJE (Malawi) a déclaré que son gouvernement restait pleinement engagé dans la lutte contre la pandémie de VIH/sida, par le biais notamment de la Stratégie nationale de croissance et de développement. Dans ce cadre politique, a-t-il expliqué, la prévention contre le VIH/sida, la fourniture de traitements et de nourriture aux personnes contaminées contribuent à atténuer l’impact du fléau sur les groupes à risques, en particulier les femmes. Le représentant a noté que le Malawi mettait l’accent sur l’autonomisation des femmes et des filles pour appréhender plus efficacement la féminisation de la pandémie. Il a ensuite affirmé que des progrès notables avaient été récemment enregistrés dans son pays, les populations étant plus conscientes des risques, ce qui a entraîné un usage accru du préservatif. La prévalence parmi les 15 à 49 ans a de plus baissé, passant de 14,4% en 2005 à 12% en 2007, s’est félicité M. Matenje. Il a conclu en soulignant la nécessité d’adopter des mesures antidiscriminatoires, d’éviter l’expatriation des personnels de santé les mieux qualifiés et d’assurer des antirétroviraux à des prix abordables.
Mme PATRICIA CHISANGA KONDOLO (Zambie) a rappelé que son pays était l’un des plus affectés par le VIH/sida en Afrique subsaharienne, avec 14,3% de la population adulte porteuse du VIH, et 1,2 million d’enfants sont soit orphelins soit exposés à des risques, dont 75% en raison de la maladie. Pour y faire face, la Zambie a mis en place une réponse multisectorielle, en créant par exemple un Comité interministériel sur le VIH/sida et un Conseil national. Le Gouvernement zambien a aussi intégré la politique nationale sur le VIH/sida, les maladies sexuellement transmissibles et la tuberculose dans son cinquième plan de développement national. En outre, a-t-elle ajouté, il a commencé en 1999 un programme de prévention de la transmission de la mère à l’enfant qui a donné des résultats tangibles. La représentante a encore cité les services de conseil et de dépistage, fournis dans 1 500 centres de santé, qui ont permis d’examiner 500 000 personnes en 2008. Mme Chisanga Kondolo a cependant reconnu que beaucoup restait à faire pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2010 en ce qui concerne le VIH/sida. Il faut par exemple, améliorer l’autonomisation des jeunes et réviser les lois pour éliminer la discrimination, a-t-elle expliqué.
Mme ASTRIDE NAZAIRE (Haïti) a estimé qu’en matière de lutte contre le VIH/sida, nulle part ailleurs que dans son pays, la nécessité d’une mobilisation totale, tant locale qu’internationale, n’aurait été plus évidente et plus concluante. Elle a en effet expliqué que la régression du taux de séroprévalence était passée de 6,5% en 1993, au plus fort de l’épidémie, à 2,2% en 2008. Ceci est la conséquence d’une prise de conscience vitale et d’une mise en commun optimale des moyens stratégiques et opérationnels globaux qui ont transcendé durablement tous les autres clivages. La représentante a, en particulier, souligné le rôle primordial joué par la société civile haïtienne. Ce solide partenariat noué entre elle et le secteur public continue de valoir de précieuses réalisations en termes de sensibilisation et de modification comportementale auprès des secteurs vulnérables, tout particulièrement les jeunes, les femmes migrantes, les travailleuses du sexe et les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes, a-t-elle dit. La représentante a lancé un message d’espoir et d’exhortation pour que la mobilisation mondiale des ressources scientifiques, financières et humaines, physiques et conceptuelles ne faiblisse pas. Elle seule, a-t-elle conclu, peut venir à bout du VIH/sida, obstacle majeur à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.
M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) s’est réjoui des acquis et des progrès enregistrés dans la lutte contre la pandémie depuis la Déclaration d’engagement de 2001. Il s’est déclaré cependant conscient des limites de ces progrès qui sont principalement liées à la situation précaire des personnes touchées et de leurs familles. Le représentant a estimé que seule une volonté politique collective et soutenue, conjuguée à une augmentation plus substantielle de l’aide financière permettra de garantir l’accès universel aux services de prévention, de traitement de soins et d’accompagnement pour accélérer la généralisation du traitement. Le représentant a ensuite relevé l’impact des inégalités entre les sexes, qui continue de favoriser la propagation du VIH/sida, en réduisant l’autonomie et la capacité de contrôle des femmes et des filles sur les risques qu’elles courent de contracter l’infection. Il a déclaré que sa délégation souscrivait entièrement au constat consigné dans le rapport du Directeur exécutif de l’ONUSIDA au Conseil économique et social (ECOSOC), selon lequel l’instauration de l’accès universel au traitement reste tributaire des facteurs sociaux, culturels et structurels de l’épidémie.
M. SAVOSTINO (Fédération de Russie) a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les systèmes de santé et de garantir les ressources devant financer les programmes de lutte contre le VIH/sida. Il a estimé que la coopération entreprise par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’ONUSIDA, ainsi que le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme constituait un partenariat universel pour lutter contre l’épidémie. Le représentant a souligné que son pays n’avait pas été épargné par cette épidémie. Il a indiqué qu’une Commission nationale de lutte contre le VIH/sida avait été établie. Elle est pilotée par le Ministère de la santé et du développement social, a-t-il dit, notant que des membres de la société civile, ainsi que des personnes vivant avec le VIH participaient à ses programmes. Il a également évoqué la coopération au sein de la Communauté des États indépendants (CEI), avec la mise en œuvre de programmes aux niveaux régional, national, local et des communautés pour lutter contre les maladies infectieuses. La Fédération de Russie, a-t-il ajouté, envisage d’étendre sa coopération technique pour aider à lutter contre la propagation du VIH.
M. HENRI-PAUL NORMANDIN (Canada) a déclaré que le partenariat avec la société civile constituait l’essence même de l’intervention canadienne en matière de lutte contre le VIH/sida. Le Canada, a-t-il poursuivi, met au point des politiques et des programmes en fonction des conseils offerts par la communauté, notamment les personnes atteintes du VIH/sida ou à risques d’infection. Au Canada, les mesures de lutte contre le VIH/sida ont fait des progrès considérables, utilisant une méthode axée sur la santé publique pour la recherche, la surveillance, les politiques et les programmes. Déterminé à offrir l’accès universel à des moyens de prévention complets du VIH/sida, le Gouvernement canadien favorise des méthodes de dépistage et de prévention efficaces, et continue d’investir massivement dans des travaux de recherche et des programmes en vue de freiner la transmission du VIH/sida. M. Normandin a ensuite rappelé que le Canada était l’un des principaux bailleurs de fonds du Groupe de travail sur la santé du Forum de coopération économique Asie-Pacifique et du Groupe de travail sur la santé chargé du VIH/sida. Dans ce contexte, il guide l’élaboration de lignes directrices pour créer des milieux de travail propices pour les personnes atteintes de VIH/sida, a-t-il précisé.
M. FARUKH AMIL (Pakistan) a affirmé que son pays était pleinement conscient de ses responsabilités dans la réalisation des objectifs de 2010 et de 2015. Actuellement, a-t-il indiqué, le nombre de personnes vivant avec le VIH/sida est évalué à 85 000, tandis que le taux de prévalence est inférieur à 1%. La réaction du Pakistan à l’épidémie de VIH/sida a consisté en un effort coordonné du Gouvernement avec le système des Nations Unies, la société civile et les donateurs bilatéraux, a-t-il dit. Le représentant a indiqué qu’un programme national de contrôle du VIH/sida avait été mis en place dans les années 90 et que celui-ci, avec l’allocation de 30 millions de dollars par an sur la période 2003/2008, avait permis des réalisations en matière de sensibilisation, de renforcement des services de transfusion sanguine et de lutte contre la stigmatisation des populations vulnérables. Le représentant a souligné la nécessité de s’engager à assurer un financement plus important aux niveaux national et international. Ce financement, a-t-il dit, doit être prévisible, durable et aligné sur les stratégies et les plans nationaux de lutte contre le VIH/sida. L’ensemble des parties prenantes, y compris les gouvernements nationaux, doivent être impliqués pour consolider leurs efforts à tous les niveaux en vue d’un accès universel à la prévention et au traitement du VIH/sida, a-t-il conclu.
M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a déclaré qu’il faudrait renforcer le sens de l’appropriation de la lutte contre la pandémie dans les pays en développement. Dans ce contexte, des partenariats sont nécessaires et doivent prendre en compte les spécificités locales et nationales. Rappelant que son pays occupait une place unique dans la production des médicaments antirétroviraux à un prix abordable, le représentant a cependant regretté les mesures imposées par un certain nombre de pays, comme les Pays-Bas, qui ont récemment saisi des cargaisons de médicaments génériques alors qu’ils étaient exportés de manière parfaitement légale. Cette action est contraire à la résolution de l’Assemblée générale 60/62 sur le VIH/sida et d’autres, qui permettent aux pays de produire de tels médicaments s’ils contribuent à la lutte contre une maladie grave. En Inde, une réponse multisectorielle est actuellement en cours d’élaboration, de même qu’un programme de contrôle du VIH/sida, censé endiguer la pandémie en veillant à la mise en place de services de prévention particulièrement parmi les groupes à risque, comme les travailleurs du sexe. Le Gouvernement de l’Inde a également reconnu que les préjugés et les discriminations peuvent causer des ravages parmi les personnes vivant avec le VIH/sida et c’est pourquoi, il s’est engagé dans des campagnes de communication à cet égard.
M. HAMIDON ALI (Malaisie) a estimé que la communauté internationale devrait très sérieusement s’inquiéter de l’impact de la crise économique et financière sur la lutte contre le VIH/sida, un fardeau qui pèse de manière disproportionnée sur les pays en développement, alors qu’il relève de la responsabilité de tous les pays. Les obstacles à l’accès aux traitements, comme les barrières commerciales et les droits de propriété intellectuelle subsistent, a dénoncé le représentant. La lutte ne peut être menée de manière isolée, mais elle doit se faire dans le contexte plus large du combat contre les causes jacentes de la pandémie.
Grâce aux efforts entrepris, a poursuivi le représentant, la Malaisie enregistre depuis 2003 une baisse des taux d’infection et a toutes les chances de réaliser l’objectif visant à réduire les nouveaux cas au taux de 15 pour 100 000 d’ici à 2015. Toutefois, a prévenu le représentant, le défi de la féminisation de la pandémie demeure. Comme la plupart des infections sont dues à la consommation de drogues par injection intraveineuse, la Malaisie consacre 60% de son budget VIH/sida à la réduction de la vulnérabilité des consommateurs de drogues et de leurs partenaires.
Le programme de substitution par la méthadone a été renforcé avec pour objectif de toucher au moins 25 000 consommateurs de drogues d’ici à 2011. Malgré ces succès, les efforts en faveur des homosexuels, des travailleurs du sexe et des transsexuels demeurent un défi que le Gouvernement malaisien s’efforce de relever par des initiatives communautaires. À l’intention des jeunes, le Gouvernement a renforcé ses programmes d’éducation et a, par ailleurs, réussi à faire baisser le prix des antirétroviraux, a conclu le représentant.
M. DON PRAMADUWINAI (Thaïlande) a déclaré qu’en dépit de la crise économique et financière internationale, la Thaïlande demeurait pleinement engagée à combattre la pandémie de VIH/sida, un effort crucial en faveur du bien-être de la population. C’est ainsi que la Thaïlande, a-t-il expliqué, s’est fixée comme objectif ambitieux de réduire de 50% le taux de nouvelles infections d’ici à la fin 2011. Il a précisé qu’à cette fin, son pays mettait l’accent sur la prévention, ce qui nécessite des capacités importantes d’adaptation à la circulation du virus parmi de nombreux groupes vulnérables, qu’il s’agisse de travailleurs du sexe ou des toxicomanes.
L’éducation, la prise de conscience et la compréhension de la pandémie sont des axes cruciaux, la Thaïlande ayant initié de nombreux projets à destination des jeunes habitants des communautés, a poursuivi le représentant. Il a de plus signalé que son pays, par le biais d’associations présentes sur le terrain, s’efforçait de lutter contre les discriminations frappant les personnes vivant avec le VIH/sida. Le délégué thaïlandais a également souligné que la Thaïlande partageait ses expériences avec de nombreux pays d’Asie mais aussi d’Afrique, des ateliers et des évènements sportifs impliquant les jeunes étant régulièrement organisés au niveau régional pour les sensibiliser aux risques liés au VIH/sida.
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