En cours au Siège de l'ONU

L’Assemblée générale approuve un budget de près de 7,8 milliards de dollars pour les opérations onusiennes de maintien de la paix en 2009-2010

AG/10841

L’Assemblée générale approuve un budget de près de 7,8 milliards de dollars pour les opérations onusiennes de maintien de la paix en 2009-2010

30/06/2009
Assemblée généraleAG/10841
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-troisième session

93e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE APPROUVE UN BUDGET DE PRÈS DE 7,8 MILLIARDS DE DOLLARS POUR LES OPÉRATIONS ONUSIENNES DE MAINTIEN DE LA PAIX EN 2009-2010


L’Assemblée générale a approuvé, aujourd’hui, des engagements financiers dont le montant total s’élève à près de 7,8 milliards de dollars pour le financement des activités de maintien de la paix qui seront menées par l’Organisation des Nations Unies au cours de l’exercice financier allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010. 


Sur recommandation de sa Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires), l’Assemblée a, en effet, adopté les budgets de 15 missions de maintien de la paix, ainsi que les ressources à inscrire au Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et pour le financement de la Base de soutien logistique des Nations Unies, située à Brindisi, en Italie.


Les délégations ont notamment approuvé deux des budgets les plus élevés des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Elles ont ainsi décidé d’ouvrir un crédit de 1 598 942 200 –un milliard cinq cent quatre-vingt-dix-huit neuf cent quarante-deux et deux cents- dollars, aux fins du fonctionnement de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD)*; et un autre de 1 346 584 600 –un milliard trois cent quarante-six cinq cent quatre-vingt-quatre et six cents- dollars, pour le fonctionnement de la Mission d’observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC)**.


Par ailleurs, L’Assemblée générale a approuvé*** les prévisions de dépenses de la Base de soutien logistique des Nations Unies (Brindisi) pour l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, dont le montant s’élève à 57 954 100 dollars; et un montant du Compte d’appui s’élevant à 294 030 900 dollars. 


Au total, la Cinquième Commission avait recommandé près d’une trentaine de projets de résolution et de décision à l’Assemblée générale.  Tous ces textes ont été adoptés sans vote, à l’exception de celui relatif au budget de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL)****, qui a été adopté à l’issue d’un vote de 134 voix pour, 2 voix contre (États-Unis et Israël) et une abstention (Australie). 


Avant de se prononcer sur l’ensemble du texte, les délégations ont procédé à un vote distinct sur le paragraphe 4 du préambule et sur les paragraphes opératoires 4, 5 et 19 de la résolution, par lesquels, l’Assemblée générale souligne, notamment de nouveau, qu’Israël doit se conformer strictement à certaines de ses résolutions et payer la somme de 1 117 005 dollars correspondant aux dépenses occasionnées par l’incident survenu à Cana, le 18 avril 1996, des suites de bombardements opérés par l’armée israélienne.  Ces paragraphes ont été adoptés par 75 voix pour, 6 voix contre (États-Unis, Israël, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande et Trinidad-et-Tobago), alors que 46 délégations s’abstenaient.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


*     A/63/647/Add.1

**    A/63/898

***   projets de résolution contenus au document A/63/894

****  A/63/905


PRÉSENTATION ET ADOPTION DES PROJETS DE RÉSOLUTION ET DE DÉCISION SOUMIS À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE PAR LA COMMISSION DES QUESTIONS ADMINISTRATIVES ET BUDGÉTAIRES (CINQUIÈME COMMISSION)


Rapports financiers et états financiers vérifiés et rapports du Comité des commissaires aux comptes: rapport de la Cinquième Commission (A/63/637/Add.1)


L’Assemblée générale a adopté, sans vote, le projet de résolution relatif aux « rapports financiers et états financiers vérifiés et rapports du Comité des commissaires aux comptes ».  Par ce texte, l’Assemblée générale accepte les états financiers vérifiés des opérations de maintien de la paix des Nations Unies pour l’exercice allant du 1er juillet 2007 au 30 juin 2008.  Aux termes de la résolution, l’Assemblée prend note des observations faites par le Comité des commissaires aux comptes (CCC) dans son rapport, et approuverait ses recommandations.  De plus, elle prend note des observations faites par le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) dans son rapport relatif à celui du CCC, et approuve ses recommandations.  Par ailleurs, en adoptant ce texte, l’Assemblée prie le Secrétaire général de veiller à ce que les recommandations du CCC, notamment celles qui ont trait à l’annulation d’engagements non réglés et au système de gestion du matériel, et les recommandations correspondantes du CCQAB, soient appliquées intégralement, rapidement et ponctuellement, sous réserve des dispositions de la présente résolution. 


Budget-programme de l’exercice biennal 2008-2009: rapport de la Cinquième Commission (A/63/648/Add.6)


Par le projet de résolution intitulé « Prévisions de dépenses relatives aux missions politiques spéciales, missions de bons offices et autres initiatives politiques autorisées par l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité »,l’Assemblée générale approuve le budget révisé du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie pour 2009, d’un montant net de 15 262 300 dollars (montant brut: 16 178 500 dollars); et elle accepte que soit créé un poste de juriste (P-4), un poste de spécialiste de la réforme du secteur de la sécurité (P-5) et un poste de spécialiste des droits de l’homme (P-4).


Plan des conférences: rapport de la Cinquième Commission (A/63/638/Add.1)


Les délégations des États Membres de l’Assemblée ont adopté, sans vote, un texte titré « Présentation à temps des documents  »,aux termes duquel l’Assemblée générale prend note du rapport du Secrétaire général sur les mesures prises pour réduire les retards observés dans la présentation de la documentation devant être présentée à la Cinquième Commission.


Aspects administratifs et budgétaires du financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies: rapport de la Cinquième Commission (A/63/894)


Par un projet de résolution intitulé« Montants à rembourser aux pays qui fournissent des contingents (projet I) »,adopté sans vote, l’Assemblée générale décide que le prix de tout équipement acheté par un pays fournisseur de contingents dans une monnaie étrangère et la solde de tout contingent versée dans une monnaie étrangère seront indiqués dans cette monnaie.  Elle décide également, en adoptant ce projet de résolution, d’approuver l’augmentation de l’indemnité de permission, qui passe de 7 à 15 jours, pour les membres des contingents militaires et des unités de police constituées. 


Par un texte intitulé « Financement de la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi (Italie) (Projet II) », toujours adopté sans vote par les États Membres, l’Assemblée générale approuve les prévisions de dépenses de la Base de soutien logistique des Nations Unies pour l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, dont le montant s’élève à 57 954 100 dollars.


En adoptant aussi sans vote le texte relatif au « financement du Compte d’appui (Projet III) », l’Assemblée générale approuve un niveau du Compte d’appui, qui s’élève à 294 030 900 dollars. 


Décision orale


L’Assemblée générale a aussi adopté ce matin, sans recourir à un vote, un projet de décision orale relatif aux missions de maintien de la paix clôturées, aux termes de laquelle elle décide de rendre au Gouvernement du Koweït deux tiers de la somme de 996 800 dollars, disponible au compte de la Mission d’observation des Nations Unies pour l’Iraq et le Koweït (MONUIK). 


Financement de l’Opération des Nations Unies au Burundi: rapport de la Cinquième Commission (A/63/895)


Par un autre projet de résolution intitulé « Financement de l’Opération des Nations Unies au Burundi », toujours adopté sans vote, l’Assemblée générale prend note de l’état, au 31 mars 2009, des contributions à l’Opération des Nations Unies au Burundi, y compris les crédits, qui s’élèvent à 49,4 millions de dollars des États-Unis.  Elle souhaite que les États Membres utilisent les sommes dont ils sont crédités au titre de missions de maintien de la paix clôturées, pour régler les quotes-parts dont ils sont redevables à tel ou tel autre titre.


Financement de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire: rapport de la Cinquième Commission (A/63/896)


Les délégations ont ensuite adopté, sans vote, et tel qu’amendé oralement, un projet de résolution sur l’« Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) », par lequel l’Assemblée générale décide d’ouvrir, au titre de l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 491 774 100 dollars pour l’Opération, aux fins de son fonctionnement.


Financement de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre: rapport de la Cinquième Commission (A/63/897)


L’Assemblée générale a adopté, toujours sans vote, le projet de résolution relatif à la « Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) ».  Aux termes de ce texte, elle décide d’ouvrir, au titre de l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 54 412 700 dollars aux fins du fonctionnement de cette Force. 


Financement de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo: rapport de la Cinquième Commission (A/63/898)


Aux termes de ce projet de résolution portant sur la « Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) », adopté sans vote par les délégations, l’Assemblée générale décide d’ouvrir un crédit de 1 346 584 600 dollars pour le fonctionnement de la MONUC au titre de l’exercice annuel allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010.  

Financement de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste: rapport de la Cinquième Commission (A/63/899)


L’Assemblée générale a adopté ce matin, sans vote, le projet de résolution relatif au « financement de la MINUT », par lequel elle ouvre, aux fins du fonctionnement de la MINUT pendant l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 205 939 400 dollars. 


Financement de la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée: rapport de la Cinquième Commission (A/63/646/Add.2)


Les délégations ont ensuite adopté, sans vote, le projet de résolution sur la « Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE) »,par lequel Assemblée générale note que le montant total du solde inutilisé de l’exercice clos le 30 juin 2008 et des recettes accessoires inscrites au Compte spécial de la Mission au titre de l’exercice s’élève à 17 611 400 dollars. 


Financement de la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie: rapport de la Cinquième Commission (A/63/900)


Aux termes de ce projet de résolution relatif à la « Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG) », adopté sans vote, l’Assemblée décide de maintenir les effectifs du Bureau des services généraux de la Mission d’observation au niveau correspondant au montant actuellement autorisé par sa résolution 61/283.  Elle décide d’ouvrir un crédit de 34 484 200 dollars pour le fonctionnement de la Mission, pour l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009.


Financement de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti: rapport de la Cinquième Commission (A/63/901)


L’Assemblée générale a aussi adopté, sans vote, le projet de résolution sur la « Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) », aux termes duquel elle décide d’ouvrir un crédit de 611 751 200 dollars pour le fonctionnement de la MINUSTAH pour l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010.


Financement de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo: rapport de la Cinquième Commission (A/63/902)


Par ce texte portant sur la « Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) », adopté sans vote, l’Assemblée générale décide d’ouvrir au titre de l’exercice annuel allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 46 809 000 dollars pour la Mission, aux fins de son fonctionnement.


Expliquant sa position, le représentant de la Serbie a dit sa satisfaction en ce qui concerne la création de trois postes au Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général.  Ces postes ont pour objet de créer un lien entre la MINUK et l’EULEX, conformément à la résolution 1244.  Le représentant a dit que ces postes permettront de pourvoir des vacances dont les nouveaux titulaires travailleront à résoudre les questions concernant la coordination entre les deux missions.  Il a émis l’espoir que les postes créés auront une définition spéciale s’agissant de la coordination à mettre en place dans les domaines de la police, de la justice et de la douane.


Financement de la Mission des Nations Unies au Libéria : rapport de la Cinquième Commission (A/63/903)


Les délégations ont adopté, sans vote, le projet de résolution concernant le budget de la « Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) », aux termes duquel l’Assemblée générale décide, pour l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, d’ouvrir un crédit de 560 978 700 dollars pour le fonctionnement de cette Mission.


Financement des Forces des Nations Unies chargées du maintien de la paix au Moyen-Orient


Force des Nations Unies chargée d’observer le dégagement: rapport de la

Cinquième Commission (A/63/904)


Aux termes du projet de résolution sur la « Force des Nations Unies chargée d’observer le dégagement », qui a été adopté sans vote, l’Assemblée générale décide d’ouvrir pour inscription au Compte spécial de la Force, au titre de l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 45 029 700 dollars, aux fins de son fonctionnement.


Force intérimaire des Nations Unies au Liban : rapport de la Cinquième Commission (A/63/905)


Les délégations ont ensuite adopté à l’issue d’un vote de 134 voix pour et 2 contre (États-Unis et Israël), le projet de résolution intitulé « Financement de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban  », tel qu’oralement amendé.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale décide d’ouvrir, au titre de l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 589 799 200 dollars pour le fonctionnement de la Force.


Avant de se prononcer sur ce projet de résolution, L’Assemblée générale a d’abord adopté, lors d’un vote séparé, le paragraphe 4 du préambule, ainsi que les paragraphes 4, 5 et 19 du dispositif de ce texte, par lesquels, notamment, l’Assemblée générale souligne de nouveau qu’Israël doit se conformer strictement à certaines des résolutions de l’Assemblée, et celle-ci souligne à nouveau qu’il incombe à Israël de payer la somme de 1 117 005 dollars correspondant aux dépenses occasionnées par l’incident survenu à Cana le 18 avril 1996.  Ces paragraphes ont été adoptés par 75 voix pour, 6 voix contre (États-Unis, Israël, Canada, Nouvelle-Zélande, Australie, Trinité-et-Tobago) et 46 abstentions.


Explications de position


Le représentant de la République arabe syrienne a déclaré qu’il avait appuyé cette résolution en vertu du principe souvent réaffirmé qui veut que la responsabilité du financement de ces deux Forces doit être assumée par Israël qui est la puissance occupante, conformément aux termes de la résolution 1874 de l’Assemblée générale, datant de juin 1963.


Le représentant d’Israël a regretté que ce vote soit « la répétition d’une manœuvre politique annuelle ».  Il a regretté « les manipulations politiques qui s’opèrent alors que l’on voit le Hezbollah se réarmer ».  Les États Membres doivent être fermes face à tous ceux qui soutiennent le terrorisme, a-t-il dit.  Dans l’intérêt de la paix pour la région, l’Assemblée générale et la Cinquième commission doivent éviter ce genre de politisation, a estimé le représentant israélien. 


La représentante du Liban a réaffirmé le soutien du Gouvernement libanais à la FINUL, qui opère en coopération avec l’armée libanaise dans le sud Liban, afin d’éviter une agression récurrente d’Israël contre le Liban.  En ce qui concerne le financement de cette Force, nous estimons que le principe de responsabilité collective s’agissant des coûts ne va pas à l’encontre de la responsabilité individuelle d’un État qui doit assumer les responsabilités de ses actions internationales, a-t-elle expliqué.  Elle a rappelé qu’Israël n’avait pas respecté la résolution de l’Assemblée générale l’enjoignant à verser un dédommagement pour les dégâts matériels causés par le bombardement, par l’armée israélienne, des installations des Nations Unies à Cana en 1996.  La FINUL n’est toujours pas en mesure d’exercer toutes ses fonctions, à cause des violations d’Israël, qui continue d’occuper la partie nord du village de Rajar, a-t-elle ajouté.  Nous ne voulons pas politiser une résolution à caractère financier, et ce n’est pas nous qui sommes à l’origine de cette politisation, a-t-elle insisté. 


Financement de la Mission des Nations Unies en Sierra Leone: rapport de la Cinquième Commission (A/63/906)


Aux termes du texte portant sur la « Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL) », adopté sans vote, l’Assemblée générale prend acte du rapport final du Secrétaire général sur la liquidation des avoirs de la Mission.


Financement de la Mission des Nations Unies au Soudan: rapport de la Cinquième Commission (A/63/787/Add.1)


L’Assemblée a également adopté, sans vote, un projet de résolution sur la « Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) », par lequel elle décide d’ouvrir, pour l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 958 350 200 dollars aux fins de son fonctionnement.


Financement de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental: rapport de la Cinquième Commission (A/63/907)


L’Assemblée générale a aussi adopté, sans vote, le projet de résolution sur le financement de la « Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental ».  Par ce texte, l’Assemblée générale décide d’ouvrir un crédit de 55 877 200 dollars pour l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, dont 53 527 600 dollars aux fins du fonctionnement de la Mission; 1 955 400 dollars pour le Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix; et 394 200 dollars pour la Base de soutien logistique des Nations Unies. 


Financement de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour: rapport de la Cinquième Commission (A/63/647/Add.1)


L’Assemblée générale a aussi adopté, sans vote, le projet de résolution sur le financement de l’« Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) ».  Par ce texte, l’Assemblée générale décide d’ouvrir, au titre de l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 1 669 397 800 dollars, dont 1 598 942 200 dollars aux fins du fonctionnement de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour; 58 636 200 dollars pour le Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix; et 11 819 400 dollars pour la Base de soutien logistique des Nations Unies. 



Financement de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad: rapport de la Cinquième Commission (A/63/788/Add.1)


Par ce projet de résolution sur le budget de la « Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) », adopté sans vote, l’Assemblée générale, décide d’ouvrir au titre du fonctionnement de la Mission, pour l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, un crédit de 690 753 100 dollars. 


Financement des activités découlant de la résolution 1863 (2009) du Conseil de sécurité: rapport de la Cinquième Commission (A/63/789/Add.1)


Par le projet de résolution adopté sans vote, intitulé « Financement des activités découlant de la résolution 1863 (2009) du Conseil de sécurité », l’Assemblée générale autorise le Secrétaire général à engager, au titre de l’appui à la Mission de l’Union africaine en Somalie, pour la période du 1er juillet au 31 décembre 2009, des dépenses d’un montant total maximal de 138 802 500 dollars.


Examen de l’efficacité du fonctionnement administratif et financier de l’Organisation des Nations Unies: rapport de la Cinquième Commission (A/63/649/Add.2)


Enfin, les délégations ont adopté, sans vote, le projet de décision relatif aux « Questions dont l’examen est renvoyé à une date ultérieure ».  Par ce texte, l’Assemblée générale décide de renvoyer à sa soixante-quatrième session l’examen de plusieurs documents, dont le rapport d’ensemble du Secrétaire général sur les questions de déontologie et de discipline, avec justification détaillée de tous les postes, et le rapport du Secrétaire général sur les pratiques de référence dans le domaine du maintien de la paix.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Comité spécial chargé de l'élaboration d'une convention générale sur le terrorisme ouvre les travaux de sa treizième session

L/3144

Le Comité spécial chargé de l'élaboration d'une convention générale sur le terrorisme ouvre les travaux de sa treizième session

29/06/2009
Assemblée généraleL/3144
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial créé par la résolution 51/210

de l’Assemblée générale

Treizième session

42e séance - matin


LE COMITÉ SPÉCIAL CHARGÉ DE L’ÉLABORATION D’UNE CONVENTION GÉNÉRALE SUR LE TERRORISME OUVRE LES TRAVAUX DE SA TREIZIÈME SESSION


En dépit de la complexité des négociations, le Président du Comité, M. Rohan Perera estime que des avancées notables ont été réalisées sur le futur instrument


Le Comité spécial créé par la résolution 51/210 de l’Assemblée générale, en date du 17 décembre 1996, a ouvert aujourd’hui les travaux de sa treizième session, qui se déroulera, au Siège de l’ONU à New York, jusqu’au 2 juillet 2009, dans le but de progresser dans la négociation du projet de convention générale sur le terrorisme international.


Le Président du Comité spécial, M. Rohan Perera (Sri Lanka), a dit espérer que cette session permettra à la communauté internationale de faire preuve de son engagement en matière de lutte contre le terrorisme, « sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations ».  Tout en plaidant pour poursuivre les négociations de bonne foi et un dialogue ouvert et constructif, il a fait remarquer que « la finalisation du projet de convention générale est complexe et sensible d’un point de vue politique.  Il a cependant estimé que des avancées notables avaient été accomplies ». 


M. Perera a précisé que la majorité du texte du projet de convention bénéficiait d’un large consensus, mais que certaines questions importantes demeuraient en suspens, notamment celle portant sur les principes fondamentaux d’exclusion du champ d’application de ce projet de convention tel qu’envisagé par l’article 18.


« Le Comité spécial est chargé d’élaborer un instrument juridique et il faut donc traiter les points en suspens sous cet angle », a-t-il rappelé, avant d’engager les délégations à recentrer leurs efforts dans l’espoir qu’elles pourront s’accorder sur cette question importante.  « Il est important, a-t-il souligné, de noter la nature intégrée des éléments constitutifs du projet d’article 18 qui vise à créer un équilibre délicat dans le cadre de ce projet de convention ».


Le Président du Comité spécial a également rappelé que lors de l’exposé qu’il avait présenté l’année dernière devant la Sixième Commission, il avait souligné la nécessité de conclure rapidement le projet de convention générale.  « Nous avons consacré beaucoup de temps et d’énergie pour faire avancer nos travaux.  Il nous faut maintenant réaffirmer notre engagement et l’urgence d’éliminer les divergences de vues qui existent et d’aboutir à la conclusion de nos négociations. »


« Toutes les délégations reconnaissent la nécessité de la lutte contre le terrorisme », a déclaré le représentant de la Turquie au cours du débat qui a suivi l’intervention du Président du Comité spécial.  Pour sa part, le représentant de l’Inde, appuyé en ce sens par les représentants du Ghana, du Pakistan, du Maroc ou de l’Arabie saoudite, a mis l’accent sur l’importance que revêt la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme.  « Les réseaux terroristes profitent du manque de coordination de la communauté internationale pour agir en toute impunité », a-t-il mis en garde.


Pour le représentant du Mexique, qui intervenait au nom du Groupe de Rio, les mesures de lutte contre le terrorisme doivent être prises dans le respect du droit international, des droits de l’homme ou encore du droit des réfugiés.  De son côté, le représentant de la République de Corée a estimé que la future convention générale devrait permettre de compléter, et non pas de remplacer les instruments juridiques existants.


De nombreuses délégations, à commencer par la Syrie, qui intervenait au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), ou encore le Sénégal, ont condamné tout amalgame qui viserait à associer le terrorisme à une race, religion ou culture.  Le représentant du Liban a notamment appelé à ne pas confondre le terrorisme avec « une religion qui appelle à la tolérance et qui condamne les extrémismes », tandis que son homologue du Qatar a demandé au Comité spécial de se pencher sur la question des « attaques arbitraires » lancées contre une religion.


« Toute convention de lutte contre le terrorisme doit comporter une définition du terrorisme; établir une distinction claire entre les actes terroristes et la lutte d’un peuple pour son autodétermination; et condamner le terrorisme d’État », a notamment déclaré le représentant du Liban.  Les représentants de la Syrie et de Cuba ont insisté en particulier sur la nécessité de distinguer de manière nette terrorisme et exercice des droits légitimes des peuples résistant à une occupation étrangère.


La représentante de l’Égypte a souligné la nécessité pour la communauté internationale de faire preuve d’une volonté politique ferme afin de parvenir à établir un cadre juridique solide et cohérent en matière de lutte contre le terrorisme.


« Une convention comportant une ambiguïté quelconque serait inacceptable pour ma délégation car le meurtre délibéré d’innocents ne peut jamais être justifié », a réagi la représentante d’Israël.  Le représentant des États-Unis a renchéri sur ce point, estimant que la « future convention générale ne devrait pas servir de prétexte pour certains groupes qui prétendent que leurs actes sont l’objet d’exceptions ».  Il a souhaité que le Comité spécial œuvre pour éliminer les ambigüités, rappelant que l’objectif collectif de la communauté internationale consistait à trouver des solutions pratiques en matière de lutte contre le terrorisme.


Le représentant de la République de Corée a estimé, quant à lui, que l’obtention d’un accord sur la définition même du terrorisme ne devrait pas retarder l’adoption de la convention générale.


La question de la sécurité d’État a également été soulevée à plusieurs reprises par certaines délégations.  Le représentant du Qatar a notamment estimé que celle-ci ne devait pas s’imposer au détriment du droit international, tandis que le représentant de la République populaire démocratique de Corée a déploré le fait que la violation de la souveraineté des États et des droits de l’homme soit souvent justifiée au nom de la lutte contre le terrorisme.  Il a ainsi demandé aux membres du Comité spécial de porter une attention particulière au problème du terrorisme d’État, évoquant notamment « l’invasion » par les États-Unis de l’Iraq et de l’Afghanistan.


Par ailleurs, la représentante de la Chine a déclaré que les causes sous-jacentes, comme la pauvreté, les conflits et autres fléaux, pouvaient alimenter le terreau du terrorisme.  Son homologue de l’Équateur a mis l’accent sur l’importance de lutter contre le problème de la drogue et du crime et d’accorder une attention particulière à la situation des victimes du terrorisme.  


En outre, si les délégations ont toutes, d’une manière générale, cité les mérites de la convocation d’une conférence de haut niveau dans le but de formuler une réponse coordonnée de la communauté internationale sur la question du terrorisme, le représentant de la République tchèque a estimé que celle-ci ne devait se réunir que lorsque les délégations seraient parvenues à un consensus sur le projet de convention générale.  « Cette réunion de haut niveau ne sera pertinente que si elle se fonde sur une compréhension mutuelle de la communauté internationale sur le terrorisme », a notamment commenté le représentant des États-Unis.


En début de séance, avant d’adopter son programme de travail (A/AC.252/L.18), le Comité spécial a élu Mme Ana Cristina Rodríguez-Pineda, du Guatemala; et Mme Namira Nabil Negm, de l’Égypte, aux postes de Vice-Présidentes.  M. Andi Xhoi, de l’Albanie, assumera les fonctions de Rapporteur.


Les membres du Comité spécial ont également rendu hommage à Lublin Dilja, Rapporteur du Comité spécial de 2003 à 2008, qui est décédé au mois de février dernier.


Le Comité Spécial créé par la résolution 51/210 de l’Assemblée générale, en date du 17 décembre 1996, est chargé d’élaborer un projet de convention générale sur le terrorisme international et de se pencher sur la convocation d’une conférence de haut niveau, organisée sous l’égide de l’ONU, dans le but de formuler une réponse coordonnée de la communauté internationale sur la question du terrorisme.


Le Comité spécial poursuivra ses travaux dans le cadre de consultations officieuses et devrait tenir sa prochaine séance plénière jeudi 2 juillet, à partir de 10 heures.


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La Conférence sur la crise financière et économique mondiale préconise l’adoption de mesures de fond équitables pour sortir tous les pays du marasme actuel

DEV/2756-ECO/159

La Conférence sur la crise financière et économique mondiale préconise l’adoption de mesures de fond équitables pour sortir tous les pays du marasme actuel

29/06/2009
Assemblée généraleDEV/2756
ECO/159
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LA CONFÉRENCE SUR LA CRISE FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE MONDIALE PRÉCONISE L’ADOPTION DE MESURES DE FOND ÉQUITABLES POUR SORTIR TOUS LES PAYS DU MARASME ACTUEL


Il faut réformer la gouvernance des institutions de Bretton Woods, ce « club exclusif » où les vues des pays en développement ne comptent pas, soulignent des délégations


Après avoir adopté par consensus, vendredi, son Document final, la Conférence sur la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement, qui rassemblait tous les États Membres de l’ONU, s’est poursuivie aujourd’hui, avec la participation de 27 délégations.


Cette quatrième journée de débat général a été consacrée à la tenue d’une discussion à la fois caractérisée par ses aspects moraux, théoriques et pragmatiques, en vue de trouver une solution à la crise, qui puisse satisfaire tant le monde développé que les pays en développement.  Il faut prévoir des mesures à court terme pour atténuer les effets de la crise et la juguler et, sur le long terme, réformer l’architecture financière internationale dans le but de la rendre plus équitable et pour éviter une autre crise, ont préconisé de nombreuses délégations.


« La crise à laquelle nous faisons face n’est pas une crise cyclique, mais une crise structurelle et systémique qui exige qu’on lui apporte des réponses de fond et pas uniquement des mesures conjoncturelles », a estimé ce matin le représentant de la Bolivie, en résumant le point de vue de nombreux États Membres.  À l’instar de plusieurs autres intervenants, il a dénoncé les excès et les failles du capitalisme effréné qui a dominé l’économie des dernières décennies, caractérisée par la mondialisation et une circulation sans contrôle des capitaux, montrés du doigt comme étant les causes de la crise.


Les délégations ont réitéré que l’ONU était le forum le plus approprié pour faire face à la situation actuelle, et qu’elle seule avait « la légitimité naturelle », selon les termes des délégations albanaise et monténégrine, pour débattre de ces questions et leur trouver des solutions.  Une crise d’une telle ampleur nécessite en effet une action concertée de la communauté internationale tout entière, ont soutenu les États Membres, qui ont souligné l’importance d’une représentation plus équilibrée entre les pays riches et les pays en développement au sein des institutions financières internationales, notamment celles de Bretton Woods, qui doivent être réformées afin de refléter le monde actuel et non celui de l’après-Deuxième Guerre mondiale.


Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont souvent été jugés comme étant des « clubs trop exclusifs » qui ne prennent pas en compte les véritables intérêts des pays en développement.  Il en est de même de l’Organisation mondiale du commerce et du système commercial multilatéral dont les règles actuelles ne favorisent qu’une poignée de pays.  Comme le formule le Document final, les délégations qui se sont exprimées aujourd’hui ont confirmé leur souhait de voir se concrétiser, d’urgence, la réforme de la gouvernance des institutions de Bretton Woods.


Parmi les mesures préconisées par les délégations au titre de cette réforme, la création d’un nouveau système de réserves internationales qui ne dépende pas du dollar américain a été soulignée, ceci afin de protéger les pays en développement des fluctuations et des spéculations qui ont cours sur les devises.  Des délégations ont suggéré l’élaboration d’un code de conduite, sous forme d’une convention internationale, pour que toutes les instances de contrôle puissent encadrer les méthodes de travail du système financier.


Il faut se garder des tentations protectionnistes, ont par ailleurs exhorté des intervenants, qui ont demandé une ouverture immédiate des marchés des pays industrialisés aux produits provenant des pays en développement et la fin des subventions versées par les pays riches à leurs exportations agricoles.  La finalisation des négociations commerciales du Cycle de Doha est une urgence, et elle doit se faire d’une manière qui aboutisse à la création d’un cadre commercial multilatéral équitable, ont insisté des délégations, dont celle du Saint-Siège.


Il est injuste que les pays les moins responsables de la crise, à savoir les pays les plus pauvres, soient les plus durement touchés par la crise, ont relevé des intervenants.  Le représentant de l’Afghanistan a évoqué la situation des pays sortant d’un conflit et celle de ceux dépourvus de littoral, qui auront des difficultés à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ce qui va les rendre de plus en plus dépendants de l’aide extérieure.  Il faut donc que les riches respectent les promesses qu’ils ont faites et les engagements qu’ils ont pris en ce qui concerne l’aide publique au développement (APD), a noté le délégué du Tadjikistan.


De son côté, le représentant du Saint-Siège a abordé la question sous un angle moral et humain, regrettant le manque de valeurs et l’absence de moralité dans les pratiques et les prises de décisions économiques.  Il a souhaité que l’individualisme laisse la place aux responsabilités partagées pour que le monde parvienne à créer une société humaine respectueuse de la dignité de tous ses membres.


L’Assemblée poursuivra demain, mardi 30 juin, ce débat sur la crise financière et économique, qu’elle a entamé la semaine dernière, mercredi, le 24 juin. 


ÉCHANGE DE VUES GÉNÉRAL SUR LA CRISE FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE MONDIALE ET SON INCIDENCE SUR LE DÉVELOPPEMENT (A/CONF.214/4)


M. EMILE ANGE MILO MBOU-MYLONDO (République du Congo) s’est félicité des efforts fournis par les États Membres lors des négociations intergouvernementales qui ont favorisé l’émergence du consensus sur le document final de la Conférence.  Il a souhaité toutefois que soit précisée la nature des mesures à prendre au niveau mondial et pour l’Afrique.  Le représentant congolais a plaidé pour une nouvelle gouvernance mondiale, et a souligné l’urgence de sa mise en œuvre effective.  L’économie congolaise est plus qu’exposée aux chocs exogènes, et la crise a dévoilé son extrême vulnérabilité, a poursuivi M. Bale.  Il a donné l’exemple du secteur forestier dont l’activité a diminué de moitié, avec les conséquences économiques et sociales qui en découlent.  Le Gouvernement de la République du Congo doit aussi faire face à des défis tels que celui de la très forte dépendance de son économie vis-à-vis du secteur pétrolier; le niveau élevé des coûts des facteurs de production; et le faible niveau de financement de l’économie par un secteur bancaire pourtant restructuré.  M. Bale a donc expliqué que le Gouvernement congolais a mis en place plusieurs mesures pour faire front, mais qu’il a besoin, pour les soutenir, de l’aide internationale.  Il a souligné la nécessité de continuer à financer la préservation du bassin forestier du Congo, deuxième poumon écologique du monde.


M. PABLO SOLÓN-ROMERO (Bolivie) a rappelé que le monde ne fait pas face actuellement à une crise cyclique, mais à une crise structurelle et systémique qui exige des réponses de fond et non pas seulement des mesures conjoncturelles.  Le capitalisme est la source des déséquilibres qui affectent le monde, a-t-il aussi estimé.  Il a jugé inadmissible que les pays pauvres comme le sien paient les erreurs des pays riches.  Parmi les mesures qu’il a proposées pour faire face à la crise, il a parlé de la création d’un fonds d’atténuation des effets les plus graves de la crise, qui serait financé par le versement de 1% du produit national brut (PNB) des pays développés.  Il a aussi demandé une ouverture immédiate des marchés en faveur des produits fabriqués dans les pays en développement, et a souhaité que la dette de ces pays soit annulée.  En outre, le représentant a proposé de créer un nouveau système de réserves monétaires internationales qui ne dépende pas du dollar, pour protéger les pays en développement des fluctuations et des spéculations qui se font sur les cours des devises.  Enfin, il a demandé une restructuration du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).


M. SIRODJIDIN M. ASLOV (Tadjikistan) a déclaré que, face à la crise, le Gouvernement tadjik a dû revoir le budget national, mais ceci sans toucher aux dépenses prévues dans le secteur social.  Il a pris des mesures destinées à assurer la stabilité du secteur formel et à promouvoir le développement du secteur privé, a indiqué le représentant.  Le Tadjikistan a suffisamment de ressources naturelles pour assurer un développement efficace de son économie, a-t-il expliqué, mais la production nationale demande des investissements importants en capitaux.  C’est pour cela que le pays a besoin de la coopération de pays partenaires de développement, de donateurs et d’organisations internationales afin de recevoir le soutien dont il a besoin.  Il serait notamment utile d’examiner la façon dont le Gouvernement du Tadjikistan arrivera à mettre en œuvre sa Stratégie nationale de développement, a dit le représentant, en indiquant que sa délégation soutenait les recommandations contenues dans le Document final de la Conférence, qui donne le détail des mesures principales à prendre pour lutter contre les effets de la crise.


M. JOEL MUSA NHLEKO (Swaziland) a déclaré que la communauté internationale devait apporter une réponse mondiale solide et coordonnée à la crise financière et économique.  Tout en déclarant que son pays appréciait les efforts déjà déployés pour trouver une solution, comme ceux qui l’ont été par le G-20, il a estimé que la Conférence de l’ONU est le forum le plus approprié pour définir l’action collective à mener.  Il a appelé les pays développés à intensifier leurs efforts pour restaurer la stabilité des marchés financiers et renforcer la régulation du système financier, ainsi qu’à tenir leurs promesses en termes d’aide publique au développement.  De leur côté, les pays en développement doivent mener des réformes structurelles, stimuler l’épargne grâce à des systèmes financiers nationaux renforcés et maintenir une stabilité macroéconomique, a suggéré le représentant.  Le Swaziland a, par exemple, établi un partenariat avec les institutions financières régionales, comme la Banque africaine de développement, ce partenariat visant notamment à établir un environnement propice au commerce, en investissant dans les infrastructures.


M. JALEL SNOUSSI (Tunisie) a expliqué que l’objectif de la réforme envisagée est de rendre le système financier international plus ouvert, plus transparent, plus stable et plus inclusif pour assurer une plus grande participation des pays en développement à la gestion des affaires mondiales et pour aller vers plus de justice dans l’ordre économique international.  La Tunisie soutient l’appel lancé pour contenir la récession mondiale et réformer le système financier international, a-t-il dit.  Le représentant a préconisé l’élaboration d’un code de conduite, sous forme d’une convention internationale engageant, sous l’égide de l’ONU, toutes les instances de contrôle, en vue d’encadrer les méthodes de travail du système financier international et d’y prévenir le surplus de liquidité.  Il a aussi salué la décision d’introduire plus de souplesse dans les instruments de prévention et de résolution des crises du FMI, et a indiqué que sa délégation se joignait à l’appel lancé pour accroître rapidement l’accès des pays les plus pauvres à des ressources dans le cadre des facilités concessionnelles.  La Tunisie estime aussi qu’il est nécessaire d’étendre le contrôle à tous les organismes financiers dont les activités recèlent un facteur de risque, y compris les fonds souverains et les fonds d’investissement, et de garantir l’adéquation entre les engagements des institutions financières et leurs fonds propres, a dit M. Snoussi.  « Notre pays appuie, d’autre part, le consensus dégagé au niveau du G-20 en matière de respect de la règlementation financière des produits dérivés, de réforme des agences de notation et de règlementation applicable aux filiales des compagnies étrangères par les pays hôtes », a-t-il souligné.


M. LESLIE KOJO CHRISTIAN (Ghana) a rappelé que les banques africaines sont souvent la propriété de groupes bancaires étrangers qui risquent de réduire leur soutien aux banques locales en temps de crise.  La dépréciation des devises locales affecte le coût des importations, a-t-il ajouté, ce qui se répercute sur le prix des biens de consommation et l’accès à l’alimentation.  Le représentant a indiqué que les transferts de fonds des travailleurs migrants ont joué un rôle important dans les finances du Ghana, et il a dit craindre que la réduction de ces flux, conséquence de l’augmentation du chômage dans les pays d’accueil, n’ait un impact sur la vie des populations du Ghana.  Il a noté que les effets de la crise vont rendre plus difficile le remboursement de la dette des pays en développement, ce qui va entrainer le refinancement et la restructuration.  Le représentant a ensuite expliqué comment le Gouvernement ghanéen lutte pour atténuer les effets de la crise, notamment en réduisant les taux d’intérêt et en recapitalisant les institutions financières.  Il a enfin appelé à réformer le système financier international et à donner plus de voix aux pays d’Afrique dans les forums de décision affectant leurs économies.


M. ARAYA DESTA (Érythrée) s’est félicité du Document final de la Conférence, qui a été adopté vendredi.  Il a dénoncé la cupidité humaine à l’origine de la crise, la pire crise financière et économique que l’on ait connue dans un passé récent, qui accroît dramatiquement la pauvreté mondiale.  L’Érythrée souffre ainsi de la réduction du tourisme, de l’augmentation du chômage et de la diminution des capitaux, a-t-il déploré.  Les économistes estiment que la croissance économique des pays africains va chuter de 2 à 4 points de pourcentage à cause de la crise, a-t-il indiqué.  Le représentant a averti des risques de plus en plus grands que courent ces pays en ce qui concerne la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La diminution des exportations touche aussi les pays en développement, a-t-il souligné.  Il a donc appelé la communauté internationale à adopter des mesures qui permettraient d’éviter une nouvelle crise et d’atténuer les effets de celle qui frappe en ce moment le monde, avec notamment une réforme des institutions financières internationales, et plus particulièrement, de la gouvernance du FMI.


Mme YAVEL FRANCIS LANUZA (Panama) a souligné les problèmes économiques graves qui se posent pour les pays en développement du fait de la crise, et qui viennent s’ajouter aux difficultés qu’ils rencontrent déjà dans leur développement.  Les résultats de la Conférence doivent se traduire en recommandations viables en fonction des besoins des régions, des pays et des systèmes représentés à l’Assemblée générale, a-t-elle estimé.  Il faut renforcer les systèmes financiers dans nos pays, a-t-elle ajouté, en respectant les situations économiques propres à chaque État.  L’économie du Panama, par exemple, repose sur des services régis par un système réglementaire institutionnel responsable, qui respecte, en outre, les normes financières internationales, a-t-elle dit.  La représentante a ensuite appelé à la mise en place d’une coopération plus grande entre les pays développés et les pays en développement, et elle a exhorté les États Membres à respecter les accords financiers déjà en vigueur entre certains pays.


M. RETA ALEMU NEGA (Éthiopie) a réaffirmé la détermination du continent africain à poursuivre la mise en œuvre de mesures concrètes sur le plan économique, afin de renouer avec la croissance et le progrès social amorcés au cours des trois dernières décennies.  Le représentant a ajouté que l’heure était venue pour la communauté internationale d’appréhender l’impact de la crise financière et économique internationale de manière équilibrée, en recapitalisant les institutions financières, mais aussi en allouant aux pays les plus touchés les ressources nécessaires à leur relèvement et à la relance de leur économie.  Le représentant a ensuite appuyé la création d’un conseil de coordination économique mondial telle que cela est recommandé par la Commission Stiglitz, qui stipule que cet organe devrait être largement représentatif des intérêts des pays en développement. 


M. ANTONIO PEDRO MONTEIRO LIMA (Cap-Vert) a souligné qu’un pays comme le sien, de petite taille et insulaire, subit de plein fouet les effets de la crise, alors qu’il est loin d’en être responsable.  Il a appelé à bien comprendre les causes de la crise pour la juguler et la surmonter.  Pour sauver le monde, il ne faut pas hésiter à agir sur le fond du problème, a-t-il souhaité.  Il a rappelé les prévisions selon lesquelles il y aura, l’année prochaine, 53 millions de personnes de plus souffrant de l’extrême pauvreté.  Le représentant a aussi averti des risques de ralentissement des progrès accomplis dans la réalisation des OMD.  Il a donc lancé un appel en faveur de la réforme des institutions financières internationales et à améliorer la cohérence du système des Nations Unies, tout en invitant aussi les pays à plus de solidarité.  Le Cap Vert demeure un pays très vulnérable du fait, notamment, de l’érosion rapide des sols et de la désertification.  Il ne produit que 20% de ses besoins alimentaires, a ajouté le représentant.  Mais le pays respecte l’état de droit et investit dans le secteur social, a-t-il fait valoir.  Il a cependant indiqué que les revenus du tourisme baissent et que les transferts de fonds des migrants à l’étranger diminuent, mettant en péril l’économie du pays.


M. ALEXANDRU CUJBA (République de Moldova) a expliqué que, dans l’examen des effets de la crise sur l’économie, il ne faut pas oublier qu’elle atteint les individus dans leur vue quotidienne.  Étant donné l’impact négatif de cette crise, il est indispensable d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement rapidement, a-t-il affirmé.  Il a donc réitéré l’importance, pour les pays développés, de respecter leurs engagements en matière d’aide publique au développement (APD).  Le Gouvernement moldove salue les engagements du G-20 destinés à rétablir la confiance dans le système mondial, a-t-il dit.  La majorité des indicateurs économiques pour le premier trimestre 2009 en République de Moldova étaient à la baisse, a-t-il signalé.  Mais des mesures anticrise ont été prises, a-t-il ajouté, notamment pour protéger l’emploi et maintenir la stabilité du secteur financier.


M. ANDREI DAPKIUNAS (Bélarus) a estimé que le protectionnisme mène à une impasse, notamment lorsqu’il est utilisé pour exercer une pression sur les pays.  Il a souhaité que les Nations Unies prennent des mesures pour pallier la crise, en mettant l’accent sur le problème de l’accès aux ressources énergétiques.  Cet accès est primordial pour fournir une éducation de qualité aux populations et pour faire face aux conséquences des changements climatiques, a-t-il notamment indiqué. 


M. EMIL BREKI HREGGVIDSSON (Islande) s’est dit convaincu que le relèvement des économies les plus durement touchées par la crise financière et économique mondiale devait s’effectuer en tenant compte de la dimension humaine du phénomène.  Dans ce cadre, il a estimé qu’une coopération accrue entre l’ONU et les institutions de Bretton Woods était essentielle et devait se faire par le biais d’une représentation plus équitable et d’un fonctionnement plus souple de la Banque mondiale et du FMI.  Il faut se garder des tentations protectionnistes, qui auront pour effet de saper davantage la poursuite de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a ajouté le représentant, qui a demandé aux États Membres d’honorer les engagements pris en matière d’amélioration de la fourniture de l’aide publique au développement aux pays dans le besoin et de faire plus d’efforts en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes.  Ceci requiert un effort général, a-t-il dit.  Il a conclu en estimant que la présente Conférence s’inscrivait dans un processus décisif de réflexion venant en appui à l’action collective à mener dans le domaine du développement durable.  L’urgence est désormais de passer à l’action, a-t-il affirmé.


M. ADRIAN NERITANI (Albanie) a estimé que l’ONU avait une légitimité naturelle pour rassembler les États autour des questions internationales les plus importantes et prendre des décisions.  Une ONU réformée aurait un impact plus grand, a-t-il ajouté, en estimant que les changements à apporter devraient concerner l’autonomisation accrue des pays pour leur permettre de prendre en main leurs propres politiques de développement.  Pour le représentant, la conjonction des crises actuelles démontre que la modernisation et la démocratisation des Nations Unies sont une urgence, la première étape devant être la mise en place d’un dispositif d’alerte au profit des pays les vulnérables pour les aider à se relever rapidement et à poursuivre la mise en œuvre de leurs stratégies de développement. 


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a déclaré que la communauté internationale faisait face à une crise économique et financière qui a débuté « il y a de cela plusieurs décennies ».  Ce qui la caractérise c’est le fait que les pays les moins responsables, à savoir les plus pauvres, sont les plus durement touchés, a-t-il ajouté.  Pour M. Tanin, la crise économique exacerbe les autres crises qui sont énergétique, environnementale et alimentaire, et continue de creuser le fossé séparant les nantis et les autres.  Le représentant a ensuite évoqué la situation des pays sortant d’un conflit, ainsi que ceux dépourvus de littoral, dont les difficultés à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et toute autre stratégie de développement les rendent de plus en plus dépendants envers l’aide extérieure.  Nous sommes convaincus que les Nations Unies occupent une place à part et peuvent jouer un rôle décisif concernant la coordination de la coopération internationale dans les domaines clefs que sont l’économie et les politiques socioculturelles, a ensuite noté M. Tanin.  L’ONU doit également coordonner les donations, en s’appuyant sur un système transparent, efficace et responsable, et en tenant compte du principe d’autonomisation. 


M. SIN SON HO (République populaire démocratique de Corée) a salué le fait que l’ONU, véritable forum universel, était désormais largement reconnue comme le possible chef de file des politiques économiques, commerciales, financières et autres, ce qui la rendrait à même de faire du XXIe siècle un siècle plus juste et plus équitable.  Il a noté que le Document final de la présente Conférence évoquait avec courage la perspective de mettre en place une monnaie de réserve internationale consensuelle et qui ne serait pas basée sur celle d’un seul pays, ainsi que la nécessité de renforcer les systèmes de régulation des institutions de Bretton Woods.  Il a en outre estimé que la Conférence avait instauré un nouveau modèle de négociations innovant sur la question de la réforme de l’architecture financière et économique mondiale, « qui repose presque uniquement, à ce jour, sur la suprématie du dollar ». 


Mgr CELESTINO MIGLIORE (Observateur permanent du Saint-Siège) a rappelé que, selon les estimations de la Banque mondiale, l’année 2009 verra 55 à 90 millions de personnes supplémentaires se retrouver dans la misère et souffrir de la faim.  Il a invoqué l’obligation morale de s’attaquer à cette situation, soulignant les initiatives des églises et des institutions qui mettent en place de nouvelles structures de solidarité et encouragent la communauté internationale à baser les systèmes financier et économique de la planète sur la justice, la solidarité et la subsidiarité.  Mgr Migliore a ensuite soutenu les mesures proposées pour réagir à la crise, en ce qu’elles assurent un équilibre entre l’action à court terme et la réforme du système économique et financier mondial.  Saluant les engagements pris lors du Sommet du G-20 en avril, à Londres, il a toutefois souhaité que l’aide qui y a été mentionnée soit accordée sans conditions aux pays en développement.  Il faut aussi garder à l’esprit les dimensions humaine et sociale de la crise, a-t-il préconisé.  Par ailleurs, le représentant du Saint-Siège a souligné la nécessité d’éliminer les subventions versées par les pays riches à leurs exportations agricoles, et a appelé à achever rapidement les négociations commerciales du Cycle de Doha, notamment pour renforcer les engagements en faveur des pays les moins développés.  Il a encore dénoncé le manque de valeurs et l’absence de moralité qui transparaissent des pratiques et des discussions économiques qui ont eu cours à ce jour, et a souhaité que l’individualisme laisse la place aux responsabilités partagées pour parvenir à une société humaine respectueuse de la dignité de tous ses membres.


M. RANKO VILOVIĆ (Croatie) a annoncé que son pays a pris des mesures antirécession, ainsi que des mesures de précaution pour permettre aux marchés de fonctionner normalement.  Il a réaffirmé le rôle central que doit jouer l’ONU pour que l’on puisse s’attaquer efficacement aux incidences de la crise sur les plus vulnérables.  Mais pour cela, les activités de l’Organisation doivent être mieux coordonnées, a-t-il noté, appelant aussi à une plus grande cohérence entre les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods, ainsi qu’entre les organismes précités et les organisations régionales.  Le représentant croate a estimé que la Conférence doit prendre en compte les mesures adoptées précédemment par le G20 pour atténuer les effets de la crise et assurer le relèvement de l’économie mondiale.  Il a aussi lancé un appel en faveur de la nécessité de réformer les institutions financières internationales et d’achever le cycle de négociations de Doha de l’Organisation mondiale du commerce, ces actions devant prendre en compte les problèmes des pays en développement.


M. NEBOJŠA KALUDJEROVIĆ (Monténégro) a estimé que, face à la crise financière et économique mondiale, l’ONU était le seul organe universel auquel sa légitimité et son influence naturelles confèrent un rôle de coordonateur de la mise en œuvre des politiques internationales de développement.  Le représentant monténégrin a également souligné que le règlement de la crise actuelle doit passer par la prise en compte des besoins spécifiques des pays en développement, et ce, en évitant toute forme de protectionnisme, dont l’effet est de marginaliser davantage les économies fragiles.  Pour relever les défis de la crise, le représentant a préconisé la multiplication des partenariats public/privé, la recherche de sources innovantes de financement du développement, la finalisation des négociations commerciales du Cycle de Doha d’une manière qui aboutisse à un commerce équitable et la promotion de politiques économiques de développement « vertes ». 


M. KHALID ABDULLAH KRAYYEM SHAWABKAH (Jordanie) a souligné l’importance d’une réaction multilatérale à la crise, car l’étendue du phénomène dépasse de loin les capacités de réaction d’un seul État ou d’un groupe d’États.  Il a rappelé que ce sont les pays en développement qui subissent le plus les effets de la crise, alors qu’ils en sont les moins responsables.  Ces pays n’ont pas toujours les capacités de faire face aux politiques protectionnistes et sont plus vulnérables aux fluctuations des marchés internationaux.  En outre, a-t-il ajouté, l’architecture financière internationale ne la rend pas apte à répondre de façon satisfaisante à la crise.  Tout en déclarant apprécier les efforts déjà menés par la communauté internationale, comme les mesures annoncées par le G-20, il a appelé à s’attaquer aux problèmes de fond, de façon coordonnée.  Il a déclaré que la Jordanie appréciait la série de mesures adoptées aux États-Unis pour stimuler l’économie, et qu’elle estimait que cela devait être reproduit dans d’autres économies.


M. ABDERRAHIM OULD HADRAMI (Mauritanie) a rappelé que, selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), 200 millions de travailleurs, vivant principalement dans les pays en développement, viendront bientôt renforcer le nombre de pauvres déjà existant, si aucune action n’est prise rapidement pour faire face à la crise.  Il s’est inquiété de l’impact de cette crise, en particulier en Afrique, et notamment sur les pays les moins avancés (PMA) qui n’ont pas la capacité de pouvoir accéder aux marchés financiers, ce qui les rend encore, en grande partie, beaucoup plus dépendants de l’aide extérieure pour le financement du développement.  La Mauritanie fait face à une sécheresse chronique, aux effets négatifs des changements climatiques, à l’avancée du désert et à la désertification, a-t-il signalé, avant d’expliquer les conséquences qui en découlent, comme par exemple l’obligation d’importer une grande partie des besoins alimentaires du pays.  Avant la recherche d’une solution globale à la crise, il est impératif de répondre aux besoins immédiats des plus vulnérables.  Il a suggéré pour cela de mettre à la disposition des PMA des financements concessionnels supplémentaires.  Il a aussi appelé à rebâtir l’architecture économique et financière internationale, dont il a jugé la formule actuelle totalement dépassée.


M. MADHU RAMAN ACHARYA (Népal) a estimé que face à l’ampleur et à la complexité de la crise financière et économique mondiale, les réponses à lui apporter devaient être claires et définies, en tenant compte des besoins spécifiques des pays les plus touchés.  Les pays les moins développés, notamment, ont besoin de ressources additionnelles, a-t-il dit, ceci en particulier pour y soutenir les services publics et y contrer les effets de la crise alimentaire.  Il a ajouté que dans ce contexte, il revient aux Nations Unies d’être le chef de file de la mise en œuvre des programmes de développement dans les pays les plus vulnérables.  De même, l’ONU doit être là pour accompagner la réforme de l’architecture financière internationale et redonner confiance aux pays dans le système économique mondial, a encore dit le représentant, qui a demandé la mise en place d’un plan de relance globale pour restaurer la croissance et redynamiser l’emploi. 


M. STEVE DICK TENNYSON MATENJE (Malawi) a averti que la crise économique et financière, étant combinée aux effets négatifs des inégalités entre les sexes, des changements climatiques, du VIH/sida, de la tuberculose et du paludisme, va entraîner rapidement une crise humanitaire sans précédent.  Au Malawi, le taux de croissance a dépassé l’objectif de 6% qui était visé pour les pays de l’Afrique subsaharienne, a-t-il indiqué.  Mais, si aucune action concrète n’est prise par la communauté internationale pour juguler la crise actuelle, le Malawi et d’autres risquent de connaitre un brusque retour en arrière et de sombrer dans la pauvreté, a-t-il averti.  À cet égard, il s’est félicité de l’adoption du Document final de la Conférence, qui a eu lieu vendredi.  Pour un pays comme le Malawi, il faut tout faire pour que la production alimentaire puisse répondre aux besoins des ménages, a-t-il indiqué.  Il a signalé également le caractère indispensable de la lutte contre les changements climatiques, l’agriculture étant le secteur principal de l’économie du Malawi.  Le représentant a enfin réaffirmé le rôle de l’ONU dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement dans les pays en développement, mais il a appelé à la réformer pour qu’elle puisse agir avec plus d’efficacité et de cohérence.  Il a d’autre part invité la communauté internationale à rebâtir l’architecture financière internationale pour que les pays en développement participent davantage à sa gouvernance. 


Mme MARINA ANNETTE VALÈRE (Trinité-et-Tobago) s’est réjouie de ce que le Fonds monétaire international (FMI) ait décidé de revoir son système de prêt, en particulier concernant les pays à moyen revenu.  Nous attendons avec impatience que le Fonds aille plus loin dans la réforme de son système de gouvernance, a-t-elle ajouté, estimant qu’il en allait de la légitimité et de l’efficacité dont doit faire preuve cette institution clef pour répondre aux défis de la crise financière et économique mondiale actuelle.  Après avoir également salué les initiatives lancées par la Banque mondiale pour accroître et améliorer l’aide au relèvement des économies les plus fragiles, la représentante a appelé au renforcement des mécanismes régionaux, ainsi qu’à l’harmonisation, à cette échelle, des places financières et des législations fiscales, commerciales et en matière d’assurance.  Ceci, selon elle, représente un des moyens les plus rapides et efficaces de protéger les secteurs économiques vitaux. 


M. RIYAD H. MANSOUR, Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, a attiré l’attention sur la situation économique qui règne dans Gaza, « où, dans le contexte actuel de crise, se poursuit le blocus inhumain d’Israël, qui sape toute possibilité d’essor économique ».  Se référant aux rapports les plus récents de l’ONU et de la Banque mondiale, il a ajouté que malgré la générosité de la communauté internationale, l’économie palestinienne ne pourrait redémarrer tant que se poursuivront « les politiques punitives et illégales de l’occupation israélienne ».  Nous appelons la communauté internationale à exercer les pressions nécessaires pour que soit mis fin à ces pratiques, a-t-il dit, en estimant que pour l’heure, elles rendent presque inutile l’assistance que l’on veut apporter à Gaza. 


Le représentant du Fonds commun pour les produits de base (CFC), M. ALI MCHUMO, a fait sienne la recommandation du Secrétaire général des Nations Unies de mettre rapidement en place une initiative mondiale des produits de base pour accélérer la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Pour cela, il nous faut mobiliser un appui le plus large possible parmi les États Membres, la question pouvant être discutée dans le cadre d’un prochain débat sur le développement durable, a-t-il suggéré.  Concluant son intervention, il a rappelé qu’au cours des 30 dernières années, le Fonds commun avait fourni un soutien de choix en faveur du développement, facilitant notamment l’accès des pays en développement au marché. 


M. ALESSANDRO MOTTER, de l’Union interparlementaire (UIP), a rappelé qu’au cours des 10 dernières années, l’Union avait travaillé en étroite coopération avec les différents parlements pour donner aux travaux des Nations Unies une dimension parlementaire.  Il s’agit là d’une stratégie de coopération reflétée dans les résolutions de l’Assemblée générale, a-t-il ajouté, avant de proposer le lancement d’une démarche de ce type pour renforcer les liens entre l’ONU et les institutions de Bretton Woods dans le contexte de la crise financière et économique mondiale.  M. Motter a estimé que la crise avait une portée morale, et qu’elle exigeait qu’on lui apporte des réponses nouvelles où s’équilibrent la voix de la société, le rôle de l’État et les dynamiques du marché. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Un « Nouvel Horizon » au Conseil de sécurité pour les opérations de maintien de la paix, avec en point de mire une coopération renforcée avec les pays contributeurs de troupes

CS/9694

Un « Nouvel Horizon » au Conseil de sécurité pour les opérations de maintien de la paix, avec en point de mire une coopération renforcée avec les pays contributeurs de troupes

29/06/2009
Conseil de sécuritéCS/9694
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Conseil de sécurité

6153e séance – matin & après-midi


UN « NOUVEL HORIZON » AU CONSEIL DE SÉCURITÉ POUR LES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX,

AVEC EN POINT DE MIRE UNE COOPÉRATION RENFORCÉE AVEC LES PAYS CONTRIBUTEURS DE TROUPES


Les Secrétaires généraux adjoints aux opérations de maintien de la paix et à l’appui aux missions, M. Alain Le Roy et Mme Susana Malcorra, ont ouvert aujourd’hui au Conseil de sécurité un « Nouvel Horizon » pour les opérations de maintien de la paix, avec en point de mire une implication des pays contributeurs de troupes et de personnel de police à tous les stades, de la conceptualisation des opérations, à leur retrait, en passant par leur planification, leur conduite et leur évaluation. 


« Nouvel Horizon », ce document de travail établi conjointement par les deux Départements, vise à forger un « Partenariat ».  Le maintien de la paix est aujourd’hui l’instrument d’une « ONU hyper opérationnelle » dont les systèmes d’appui ne sont pas à la hauteur de cette nouvelle réalité, a déclaré le Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, M. Le Roy.


Au nombre de 16 et dotées d’un personnel de 115 000 membres et d’un budget annuel de près de 8 milliards de dollars*, les opérations de maintien de la paix ont non seulement gagné en importance mais aussi en complexité, depuis la publication, le 21 octobre 2000, du rapport du Groupe d’études sur la question, dit « Rapport Brahimi ». 


Or, ces opérations sont toujours caractérisées par des mandats trop vagues, l’inadéquation entre les tâches assignées et les ressources, des systèmes de gestion et de commandement qui doivent être améliorés ou encore les lourdeurs bureaucratiques, ont diagnostiqué la quarantaine de délégations qui ont participé au débat.    


Le « Nouvel Horizon » met, avant tout, l’accent sur la nécessité pour le Conseil de sécurité d’établir des « mandats clairs, réalistes et réalisables ».  Ce qui exige, ont souligné plusieurs délégations dont l’Inde, l’un des plus grands contributeurs de troupes, la pleine mise en œuvre de la résolution 1353 (2001) sur l’interaction entre le Conseil, le Secrétariat de l’ONU et les pays fournisseurs de troupes et de personnel de police.


Il faut, a estimé la République tchèque, au nom de l’Union européenne qui couvre plus de 40% du budget des opérations de maintien de la paix, améliorer et élargir les mécanismes de consultations entre « ceux qui planifient et gèrent les opérations et ceux qui contribuent en troupes et en ressources financières ». 


Le Conseil doit élaborer les mandats de ces opérations en fonction des ressources disponibles et de ce que les pays contributeurs autoriseront leurs contingents à faire ou à ne pas faire sur le terrain, ont prôné les délégations.     


Il faut une compréhension partagée des aspects politiques, stratégiques et opérationnels de ce qu’on appelle « une opération robuste », surtout lorsque le mandat comprend une dimension « protection des civils », a renchéri le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.  S’agissant de la protection des civils, de nombreuses délégations ont dit attendre avec intérêt l’étude commanditée conjointement par le Département des opérations de maintien de la paix et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).


M. Le Roy, dont le document de travail revient sur la question de l’appui politique aux opérations de maintien de la paix, a proposé la constitution de coalitions informelles d’États Membres qui se concentreraient sur une mission particulière pour assurer cet appui ainsi qu’un soutien matériel tout au long du mandat.


Le Secrétaire général adjoint est aussi revenu sur la question des contingents de réserve à déployer rapidement, ce qui exige, selon lui et de nombreuses délégations, l’élargissement de la base des pays contributeurs.  Il a également souligné la nécessité de revoir le remboursement des équipements des contingents pour qu’ils reflètent mieux les réalités actuelles et celle de renforcer la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales, dont l’Union africaine.


Le représentant de la France s’est félicité du document « Nouvel Horizon » avant de présenter une initiative franco-britannique qui porte sur trois piliers, à savoir le suivi stratégique des opérations de maintien de la paix; l’amélioration des mandats et la définition des critères de succès; et la mobilisation des ressources.  La France, a-t-il dit, est déterminée à faire avancer cette initiative, dont un bilan d’étape sera fait en août, sous la présidence britannique. 


Son homologue du Japon a attiré l’attention du Conseil sur la troisième réunion du Forum régional de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), qui s’est tenue les 24 et 26 juin, sur le thème « Renforcement des capacités régionales pour participer aux opérations de maintien de la paix de l’ONU ». 


Si de nombreuses délégations ont insisté sur l’impact de la crise financière sur la faculté des États Membres à contribuer aux opérations, la représentante du Brésil a jugé inapproprié d’invoquer cette crise financière quand il s’agit de maintien de la paix.  Le Conseil, qui est bien conscient des conséquences financières de ses décisions, devrait s’assurer que la Commission chargée des questions administratives et financières (Cinquième Commission de l’Assemblée générale) donne aux missions les ressources nécessaires pour mettre en œuvre leur mandat, a-t-elle argué. 


De nombreuses délégations dont celles du Mouvement des pays non alignés ont voulu que les efforts que déploie le Conseil pour réformer les opérations de maintien de la paix s’inscrivent dans ceux du Comité spécial des opérations de la paix, du Groupe de travail sur ces opérations, de la Commission de consolidation de la paix et de la Cinquième Commission.


*     A/C.5/63/25 



OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX AUX NATIONS UNIES


Déclarations


M. BAKI İLKIN (Turquie), qui préside, au mois de juin, les travaux du Conseil de sécurité, a affirmé, en ouvrant ce débat, que celui-ci s’inscrivait dans le cadre du processus de réforme de l’action des Nations Unies dans le domaine du maintien de la paix.  De nombreuses questions sont apparues qui nécessitent un engagement actif et des réponses efficaces de la part des membres du Conseil de sécurité, a-t-il déclaré.  Il est possible de trouver les bonnes réponses grâce à un travail mutuel, transparent et efficace, a-t-il souligné.  M. Ïlkin s’est en particulier félicité que les grands pays fournisseurs de contingents et bailleurs de fonds soient présents lors de ce débat.  Il a notamment rappelé plusieurs initiatives menées par des États Membres pour renforcer le maintien de la paix, comme l’initiative franco-britannique ou celle du Canada.  Le but d’une telle réunion est d’apporter une contribution sur le débat en cours sur le maintien de la paix au sein de l’Organisation et de participer aux efforts en cours dans d’autres instances. 


M. ALAIN LE ROY, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a estimé que l’interdépendance entre le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes et d’éléments de police nécessite des cadres robustes de communication et de dialogue, ainsi qu’une évaluation commune et partagée des défis et du potentiel des opérations de maintien de la paix.  Il s’agit là peut-être de la plus grande contribution du rapport Brahimi, il y a 10 ans, a-t-il aussi estimé. 


La nouvelle initiative « Nouvel Horizon » est la contribution du Département des opérations de maintien de la paix (DPKO) et du Département de l’appui aux missions au « Nouvel ordre du jour du Partenariat pour le maintien de la paix », a indiqué le Secrétaire général adjoint.  Le document, a-t-il expliqué, porte sur les tâches et les fonctions essentielles du maintien de la paix nécessitant un consensus renouvelé; sur des mesures propres à améliorer le format, les ressources et le déploiement des missions; sur des propositions visant à évaluer et à renforcer les capacités nécessaires à une éventuelle nouvelle mission; et sur une stratégie pour créer un système d’appui plus fort et plus souple. 


S’agissant des tâches et fonctions nécessitant un consensus renouvelé, le Secrétaire général adjoint a insisté sur le fait qu’il faut « un consensus clair » sur le rôle des soldats de la paix dans l’aspect du mandat relatif à la protection des civils.  Il faut aussi, a-t-il insisté, une compréhension commune des aspects politiques, stratégiques et opérationnels de ce qu’on appelle « une robuste opération de maintien de la paix ».  « Nous devons, s’est-il expliqué, combler le fossé entre les intentions du Conseil et ce que les pays contributeurs de troupes et de police sont prêts à laisser leurs éléments faire sur le terrain.  Dans ce contexte, le Secrétaire général adjoint a aussi demandé une certaine clarté sur ce qu’on attend d’une opération de maintien de la paix en matière de consolidation de la paix.


En ce qui concerne le format, les ressources et le déploiement des missions, M. Le Roy a d’abord souligné la nécessité de garantir un appui politique continu aux missions.  Quelle que soit la robustesse d’une mission, elle ne pourra connaître le succès sans un processus de paix viable.  Une manière de faire consisterait, a-t-il suggéré, à créer des coalitions informelles d’États Membres qui se concentreraient sur une mission particulière pour contribuer à assurer l’appui politique et matériel tout au long du mandat.


Il faut aussi, a-t-il poursuivi, améliorer les processus de planification au Secrétariat et renforcer son dialogue avec le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes et d’éléments de police.  Dans ce cadre, il a attiré l’attention sur l’urgence qu’il y a à résoudre la question des contingents de réserve pouvant être rapidement déployés dans les missions confrontées à des risques en matière de sécurité. 


Le Secrétaire général a ensuite abordé la question du renforcement des capacités.  « Trop nombreuses sont nos missions qui n’ont pas les capacités essentielles », a-t-il alerté.  Il faut donc s’entendre, a-t-il estimé, sur la nature des capacités dont une mission moderne de maintien de la paix aurait besoin, et revoir les procédures de remboursement des équipements des contingents pour qu’ils reflètent les réalités actuelles. 


Un des moyens les plus efficaces de résoudre ces questions, a-t-il suggéré, serait d’élargir l’assiette des pays contributeurs de troupes et d’éléments de police et de renforcer la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales.  En l’occurrence, renforcer les capacités de l’Union africaine devrait être une priorité. 


Quant à un système d’appui aux missions plus fort et plus souple, le Secrétaire général adjoint a, avant de céder la parole à sa collègue, tenu à dire que le maintien de la paix est l’instrument d’une « ONU hyperopérationnelle » dont le système d’appui n’est pas à la hauteur.  


Mme SUSANA MALCORRA, Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions,  a d’abord souligné que les efforts actuels ne partent pas de rien.  Beaucoup a été fait auparavant mais les innovations apportées alors ne correspondent plus aux exigences actuelles, s’est-elle expliquée.  « Nous ne pouvons pas nous contenter d’ajouter à ce qui a été fait »,  a-t-elle insisté.  « Nous devons envisager une approche plus nuancée, plus ciblée avec des éléments d’appui aux missions fournis, à partir du monde entier, plutôt qu’à partir de centres régionaux et ou de la mission elle-même, a-t-elle préconisé.


En outre, a-t-elle poursuivi, il est de plus en plus important de calibrer l’appui aux différentes étapes d’une mission, à savoir le lancement, la stabilisation, le stade de maturité, la réduction des effectifs et la liquidation.  « Même si nous réussissons en la matière, a-t-elle prévenu, nous nous retrouverons toujours confrontés à un système de versements des fonds et d’achat qui constitue un véritable obstacle à un déploiement rapide. »  Un des moyens de renforcer les capacités et d’améliorer les performances, a-t-elle ajouté, serait d’investir davantage dans les solutions technologiques.  La Secrétaire générale adjointe a aussi insisté sur la nécessité de mettre en place une force de travail réellement mobile, à l’aide d’un processus de recrutement plus rapide et plus ciblé. 


M. JEAN-MAURICE RIPERT (France) a exprimé l’attachement de son pays au renforcement du fonctionnement du maintien de la paix au sein des Nations Unies.  Dans le cadre de l’initiative franco-britannique, la France a demandé à plusieurs reprises que le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de l’appui aux missions puissent, tous les trimestres, procéder à une évaluation.  Les éléments présentés par le Secrétariat semblent particulièrement encourageants, a-t-il ajouté.  Le représentant a présenté les trois piliers de l’initiative conjointe de la France et du Royaume-Uni sur le renforcement des opérations de maintien de la paix au sein des Nations Unies.


Le premier pilier consiste en un suivi stratégique des opérations de maintien de la paix, a-t-il expliqué, soulignant la nécessité d’améliorer l’action des mandats et la définition des critères de succès.  Il a, de même, soutenu l’idée de renforcer les mécanismes de commandement et de contrôle.  L’organisation de réunions de suivi d’experts est très utile dans cette perspective et devrait être généralisée, a-t-il estimé. 


Le deuxième bloc de propositions repose sur la mise en œuvre des mandats complexes, a-t-il dit, notant que l’ONU devait être en mesure de mener des actions robustes.  M. Ripert a appelé à la pleine mise en œuvre par les opérations de maintien de la paix de la protection des civils.  « Nous devons être conscients de la contradiction qu’il y a parfois à demander en même temps aux opérations de maintien de la paix d’adopter des mesures plus robustes et d’assurer la protection des civils », a-t-il déclaré.  Il a, en outre, mis l’accent sur la nécessité de procéder à l’intégration précoce de la reconstruction postconflit dans les stratégies de maintien de la paix.  La question d’une mise en œuvre séquentielle mérite une réflexion approfondie, a-t-il dit.  Le représentant a également souligné la nécessité d’une meilleure intégration des opérations militaires des Nations Unies avec l’action du reste du système.  La cohérence du système est fondamentale et urgente et doit accompagner la réforme en cours du maintien de la paix, a-t-il poursuivi. 


M. Ripert a ajouté que le troisième pilier portait sur les ressources et a plaidé en faveur d’une flexibilité financière, appuyant, à cet égard, les propositions défendues par Mme Malcorra.  Il s’est dit favorable à l’élargissement de la base des contributeurs de troupes et de police.  Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité de défendre l’usage du français dans les opérations de maintien de la paix, plusieurs opérations ayant lieu dans des pays francophones.  M. Ripert a réitéré ses encouragements au Secrétariat.  La France, a-t-il dit, est déterminée à faire avancer les propositions de l’initiative franco-britannique au sein du Conseil de sécurité, dont un bilan d’étape sera fait en août, sous présidence britannique. 


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a souligné, qu’en tant que contributeur d’éléments de police, son pays appuie toute initiative visant à améliorer la coopération et la coordination entre les pays contributeurs et le Conseil de sécurité.  Il nous faut, a-t-il estimé, une meilleure implication des contributeurs de troupes et d’éléments de police dans l’élaboration et la révision des mandats des opérations de maintien de la paix. 


Des mandats clairs et réalistes sont la clef du succès de toute opération, a-t-il estimé.  Compte tenu des ressources limitées dont dispose aujourd’hui l’Organisation, le représentant a jugé important d’envisager d’autres options pour répondre à l’exigence du maintien de la paix et de la sécurité internationales, dont la prévention.  Mettre en place une stratégie intégrée et cohérente en coopération étroite avec les acteurs internationaux, régionaux, sous-régionaux, locaux et non gouvernementaux sera essentiel au succès de la future approche, a-t-il insisté.  En la matière, il a souligné la nécessité de renforcer la coopération avec l’Union africaine et a attiré l’attention du Conseil sur les propositions contenues dans le rapport Prodi.


S’agissant de la protection des civils dans les conflits armés, le représentant a dit attendre avec intérêt l’étude commanditée par le Département des opérations de maintien de la paix et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).  Il a conclu en se déclarant convaincu que la communauté internationale devrait prêter une attention plus soutenue au lien entre sécurité et développement, en particulier dans les situations postconflit et d’autres situations fragiles.


M. NORIHIRO OKUDA (Japon) a attiré l’attention du Conseil sur la troisième réunion du Forum régional de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) qui, organisée conjointement par son pays et le Cambodge, s’est tenue les 24 et 26 juin sur le thème « le renforcement des capacités régionales pour participer aux opérations de maintien de la paix de l’ONU ».  Le représentant a poursuivi, en soulignant, à son tour, la nécessité d’avoir des mandats compris clairement par toutes les parties prenantes.  Il a aussi insisté sur le fait que des mandats robustes et complexes exigent des troupes bien formées.  Le Japon, a-t-il indiqué, travaille avec le Département des opérations de maintien de la paix (DPKO) dans les centres de formation en Afrique. 


La formation ne suffit pas, a prévenu le représentant.  Il est également essentiel que les pays contributeurs assurent le contrôle de leurs troupes sur le terrain.  S’il est vrai que ces troupes opèrent sous commandement de l’ONU, il n’en reste pas moins que leur pays doit assumer la responsabilité de leurs fonctions opérationnelles, de leur conduite et de leur discipline, a insisté le représentant.  S’agissant de la protection des civils, il serait, a-t-il dit, très important que toutes les parties prenantes, y compris la population locale, comprennent bien le rôle des soldats de la paix. 


Il faut, pour ce faire, mettre en place une stratégie de communication efficace, créer des normes de procédures sur la question et améliorer la coordination entre la mission, les institutions humanitaires et les ONG.  Il faut aussi accorder l’attention requise à la stabilisation socioéconomique.  La communauté internationale, a conclu le représentant, doit s’efforcer de faire des évaluations exactes de l’évolution de la situation sur le terrain et du travail de la mission, sans exercer de pression pour éviter des décisions prématurées.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a affirmé que le nombre et la portée des opérations de maintien de la paix avaient atteint des niveaux records, ce qui, a-t-il estimé, présente des difficultés pour les ressources dont dispose le système.  Les opérations récentes ont mis en lumière les cas entre la demande et l’offre, a-t-il dit.  Il est donc nécessaire de considérer la réalité pour que la communauté internationale tout entière tire les enseignements des succès remportés mais aussi des échecs enregistrés.  Il a souligné l’importance de la relation entre le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de contingents et de renforcer les mécanismes essentiels pour les engagements.  Il s’est dit convaincu que le débat d’aujourd’hui était opportun et permettra de renforcer les opérations de maintien de la paix de l’ONU pour répondre aux défis actuels.  Le représentant a notamment relevé que le manque de crédibilité politique sapait la capacité de l’ONU et que le manque de ressources augmentait le problème.  L’ONU devrait s’efforcer d’élargir la base des contributeurs en tirant notamment profit de ses capacités.  Elle devrait en outre, a-t-il suggéré, s’appuyer sur les organisations régionales, comme l’Union africaine.


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a affirmé qu’il était nécessaire d’engager de nouvelles réflexions afin de relever les nombreux défis auxquels les opérations de maintien de la paix font face du point de vue de l’engagement politique des acteurs, de la participation des États, du financement et de la conception des missions, de l’équipement des troupes et de l’organisation.  Il a réaffirmé, en outre, l’attachement de son pays au caractère intergouvernemental de tout processus visant à examiner les pratiques établies en matière d’opération de maintien de la paix, tout en soulignant qu’il convenait de s’efforcer de tenir compte des principes de souveraineté, d’indépendance et d’intégrité, afin de garantir une acceptation et une réussite des activités de maintien de la paix.  Face à des ressources limitées, il a estimé qu’il importait de rationaliser davantage l’intervention des Nations Unies.  Il a néanmoins exprimé sa préoccupation quant aux options visant à imposer des délais et des critères parfois subjectifs pour la clôture des opérations.  Il s’est dit convaincu qu’un retrait anticipé peut être dramatique et plus coûteux à l’Organisation.  Il importe ainsi, selon lui, de mieux évaluer les risques d’instabilité et de résurgence des crises avant la clôture ou le passage à la phase de consolidation de la paix. 


M. LUI ZHENMIN (Chine) a estimé qu’il était important d’introduire les réformes nécessaires pour renforcer l’efficacité des opérations de maintien de la paix et améliorer la planification et la conception des missions.  Il faut, a-t-il dit, considérer le règlement politique des conflits armés et le maintien de la paix.  De même, il convient de veiller à ce que les opérations de maintien de la paix disposent des ressources financières nécessaires.  Les États Membres doivent à cet égard continuer de payer leurs contributions financières pour que les opérations de maintien de la paix se déroulent sans heurts, a-t-il déclaré.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité d’assurer un suivi des opérations de maintien de la paix afin de renforcer l’efficacité de l’utilisation des ressources.  Il faut en outre renforcer les capacités des ressources humaines et du matériel.  Il a encouragé davantage d’États à participer aux opérations de maintien de la paix, l’ONU devant aussi aider les pays à former le personnel de maintien de la paix.  Le Conseil de sécurité devrait par ailleurs encourager l’Union africaine à jouer un rôle plus important.  Il a souligné, de même, la nécessité d’améliorer la gestion des opérations de maintien de la paix.  À cet égard, les mandats doivent être plus ciblés et pragmatiques, a-t-il dit, précisant que toute mesure prise en ce domaine devait être également transparente. 


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a souligné la nécessité de définir les domaines dans lesquels il faudrait prendre des mesures supplémentaires ainsi que les pratiques optimales qui pourraient être utilisées dans toutes les missions.  Il a cité cinq axes de réflexion, à savoir le caractère central du processus de prise de décisions; une direction politique et des mandats précis; le caractère pluridimensionnel des opérations et la nature des conflits; la protection des civils et la nécessité de mettre en place un mécanisme efficace de planification et de coordination entre le Conseil et les pays contributeurs.


En tant que principal bailleur de fonds d’Amérique latine, le Mexique, a dit son représentant, regrette que les propositions avancées jusqu’ici n’aient jamais vraiment été mises en œuvre.  Il est très important de voir si les mécanismes de dialogue existants sont appropriés.  Faut-il, s’est-il demandé, engager un dialogue structuré ou des cadres interactifs qui se révèleraient peut-être plus efficaces.  Le représentant a poursuivi, en estimant qu’il serait peut-être utile de demander au Secrétariat de créer un mécanisme d’appui et de conseils dans le cadre duquel les pays contributeurs aideraient le Conseil à élaborer les mandats.  Il serait aussi utile, a-t-il aussi jugé, de promouvoir la participation du Département des opérations de maintien de la paix (DPKO) et des pays contributeurs à l’analyse du Conseil sur chaque mandat avant une prorogation ou une modification. 


Le représentant a aussi jugé souhaitable de demander au Secrétaire général d’inclure, dans ses rapports, une section sur ses consultations avec les pays contributeurs.  Parmi ces pays, il a estimé qu’il faut aussi inclure les pays qui apportent des contributions autres comme la construction d’hôpitaux, les secours aux réfugiés, l’appui aux processus électoraux, l’éducation et la formation, ou encore le renforcement des systèmes judiciaires.  Il faut aussi promouvoir un dialogue avec les principaux bailleurs de fonds et réfléchir à la répartition des responsabilités financières entre le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale, compte de la multiplication des opérations de maintien de la paix et des contraintes imposées par la crise financière, a conclu le représentant.


M. JOHN SAWERS (Royaume-Uni) a affirmé qu’il appuyait pleinement les éléments nouveaux en faveur d’un dialogue entre le Département des opérations de maintien de la paix, le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents.  Il a ainsi mis l’accent sur la nécessité d’avoir une compréhension commune de chaque mission, des mandats réalistes et réalisables, ainsi qu’une utilisation meilleure des ressources disponibles.  Le représentant a expliqué que l’initiative franco-britannique visait à améliorer l’approche du Conseil de sécurité, sa vision stratégique du maintien de la paix, et que celle-ci ne cherchait pas à empiéter sur les prérogatives de l’Assemblée générale.  L’accent doit être mis, a-t-il souligné, sur le renforcement des capacités locales, notamment dans les pays où se trouvent des opérations de maintien de la paix.  Il convient également de se concentrer sur les objectifs de consolidation de la paix.  Le représentant a également appuyé l’initiative « Nouvel horizon » du Département des opérations de maintien de la paix et du Département de l’appui aux missions.


M.CHRISTIAN GUILLERMET (Costa Rica) a souligné que la communication et la coordination entre toutes les parties prenantes constituent un facteur fondamental pour assurer le succès des opérations de maintien de la paix.  Le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays hôtes de ces opérations doivent prendre des mesures concrètes et volontaristes.  Il faut modifier la culture institutionnelle qui règne au Conseil et encourager une culture plus inclusive.  Le représentant a espéré que l’initiative conjointe de la France et du Royaume-Uni aidera à approfondir l’interaction entre les différents acteurs.  Il a aussi salué les efforts faits en ce sens par le Japon qui préside le Groupe de travail du Conseil sur les opérations de maintien de la paix. 


Le représentant a jugé nécessaire que le Secrétariat présente en temps utile les incidences opérationnelles et financières des décisions du Conseil.  En la matière, a-t-il insisté, le Secrétariat doit dialoguer avec tous les membres du Conseil et pas seulement avec les membres permanents.  Par ailleurs, a-t-il estimé, le niveau d’interaction entre le Conseil et les pays contributeurs reste minimal voire nul.  Ces pays devraient donner leur avis sur la manière de rendre les débats plus productifs, a encouragé le représentant.  Le maintien de la paix, a-t-il conclu, doit faire partie d’une solution politique.  Il a aussi encouragé une réflexion approfondie sur la création de coalitions d’États et d’autres partenaires pour conseiller le Conseil sur les missions de maintien de la paix.  Cette démarche a réussi en Haïti, a-t-il estimé.  Le représentant a appuyé l’idée d’assurer, au préalable, un consensus sur des questions complexes comme la protection des civils.  Il faudrait adopter, en la matière, des directives claires, réalistes et appropriées ainsi qu’une projection des besoins opérationnels, financiers et en matière de formation. 


M. IBRAHIM DABBASHI (Jamahiriya arabe libyenne) a affirmé que les opérations de la paix avaient démontré leur efficacité dans de nombreux pays, comme au Cambodge, en El Salvador, au Mozambique ou au Guatemala, et enregistré un certain succès comme au Burundi ou en Sierra Leone.  Mais, il ne faut pas oublier, a-t-il dit, que certaines missions ont échoué, notamment dans le domaine de la protection des civils, en raison des erreurs inconcevables qui avaient été commises en Bosnie-Herzégovine, au Rwanda ou en Somalie.  Le représentant a estimé qu’il était grand temps d’élargir la base des pays contributeurs de troupes dans les opérations de maintien de la paix.  Tout mandat doit être conforme avec les buts et les principes de la Charte des Nations Unies, et en particulier les principes de non-recours à la force, de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires intérieures des États.  Il s’est dit, à cet égard, favorable à une participation des pays fournisseurs de troupes dans tous les aspects et à toutes les étapes des missions de maintien de la paix.  Il a en outre plaidé en faveur d’une coopération plus étroite entre les Nations Unies et l’Union africaine. 


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a d’abord cité quelques défis que toute opération de maintien connaît sur le terrain à savoir la résurgence de la violence, la protection des civils, le fossé entre les risques encourus et les moyens disponibles, le manque de contributions financières, la faiblesse de l’appui politique, la lourdeur des procédures d’achat ou encore le manque de clarté des mandats.  Relever ces défis est une des priorités des États-Unis et ces défis seront relevés, selon cinq principes, a dit la représentante.  D’abord, les États-Unis réfléchiront à la manière de rendre les mandats plus crédibles et plus réalisables car tels qu’ils sont parfois élaborés, les soldats ne sont pas toujours capables et prêts à les remplir.


Conscients des limites des opérations de maintien de la paix et du fait qu’elles ne sont pas toujours la bonne réponse, a poursuivi la représentante, les États-Unis vont travailler au renforcement des liens avec les forces régionales et multinationales.  Ils vont aussi déployer des efforts diplomatiques pour donner un nouvel élan à certains processus de paix enrayés comme au Darfour.  « Mon pays, a encore dit la représentante, travaillera à l’élargissement de l’assiette des pays contributeurs de troupes et d’éléments de police. »  À ce propos, les États-Unis, a-t-elle affirmé, vont déployer davantage d’observateurs militaires et de police et offriront leur appui aux missions en République centrafricaine et au Tchad, ainsi qu’en République démocratique du Congo (RDC) pour mieux protéger les civils.


Les États-Unis, a encore dit la représentante, vont rester ouverts aux discussions sur l’amélioration des consultations entre le Conseil, le Secrétariat et les pays contributeurs de troupes.  Il faut en effet être clair sur ce qu’on attend de ces pays et sur ce qu’ils sont prêts à faire.  Au cours des cinq prochaines années, les États-Unis comptent en outre renforcer leurs programmes de formation pour aider leurs partenaires à devenir plus autonomes.  Aucun effort ne sera épargné pour avancer sur le dossier lié à une force de réserve pouvant être rapidement déployée. 


En conclusion, la représentante a assuré que son pays travaillera aussi à l’évaluation des missions avant tout renouvellement de leur mandat.  Pour leur assurer une stratégie de sortie réussie, a-t-elle dit, il faudra une réflexion approfondie sur les processus de démobilisation des anciens combattants, la réforme de la sécurité ou encore le renforcement de l’état de droit.  Cette nouvelle approche, a-t-elle dit, sera appliquée dès septembre avec l’examen des mandats des missions au Libéria et en Haïti.  La représentante a prévenu que son pays n’acceptera aucune pression quant à la réduction ou la liquidation d’une mission.


M. KONSTANTIN DOLGOV (Fédération de Russie) a mis l’accent sur le nombre croissant des opérations de maintien de la paix, l’augmentation des effectifs de celles-ci et le manque de ressources dont elles disposent.  Toute mesure visant à réformer le maintien de la paix doit viser le renforcement de l’efficacité des opérations de maintien de la paix.  Il est possible, a-t-il dit, d’améliorer le maintien de la paix pour ce qui est de la gestion avec l’utilisation des possibilités qu’offrent les organisations régionales.  Les mandats des opérations de maintien de la paix doivent être clairs, viables et adaptés aux situations, a-t-il souligné.  Le représentant s’est déclaré favorable au perfectionnement du dialogue entre les membres du Conseil de sécurité, des pays contributeurs de troupes et de fonds, ainsi que le Secrétariat.  Pour un tel dialogue, il est nécessaire d’avoir une plus grande participation du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix, a-t-il assuré.  Le Conseil de sécurité a une responsabilité particulière et doit établir des mandats réalistes pour les opérations de maintien de la paix, sur la base notamment de l’accord préalable des pays fournisseurs de contingents.  Le représentant a également estimé que le niveau de compétence militaire du Conseil de sécurité demeurait insuffisant.  Il  convient que le Conseil de sécurité réalise un travail plus systématique quant aux aspects militaires des opérations de maintien de la paix, a-t-il dit.  Par ailleurs, il a jugé important d’établir des critères visant à ajuster le mandat des missions ainsi que pour leur liquidation.  Il a en outre affirmé que l’ONU devrait développer sa coopération avec ses partenaires régionaux.


M. HOANG CHI TRUNG (Viet Nam) a jugé fondamental d’améliorer la coordination entre la Cinquième Commission, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, la Commission de consolidation de la paix, les fonds et programmes des Nations Unies et le Groupe de travail sur les opérations de maintien de la paix pour éviter les chevauchements et assurer un bon partage des meilleures pratiques.  Les pays contributeurs de troupes, à savoir les pays en développement qui portent le plus lourd fardeau en matière d’opérations de maintien de la paix, devraient être impliqués dès les premiers stades des opérations ainsi que dans leur planification, leur contrôle, leur conduite et l’évaluation de ces opérations.  Il est donc crucial de renforcer la communication entre eux, le Conseil de sécurité et le Secrétariat.  En outre, la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales peut être très utile pour bien comprendre la nature d’une situation.  Quelle que soit leur valeur, a conclu le représentant, les opérations de maintien de la paix ne sont pas la panacée au règlement des conflits qui ne peuvent être résolus que par une réponse adéquate aux problèmes politique, sécuritaire, économique et humanitaire sous-jacents.


M. RANKO VILOVIC (Croatie) a affirmé que le paysage international avait beaucoup évolué au cours des 20 dernières années, et donc la nature des conflits contemporains.  Il faut aborder les problèmes en s’attaquant aux causes profondes des conflits.  Il est indispensable de respecter les trois piliers essentiels que sont la sécurité, le développement et les droits de l’homme.  Les mandats doivent, a-t-il souligné, être précis, définis avec des objectifs réalisables et être dotés d’une stratégie de sortie claire.  Il a plaidé en faveur d’une approche globale et intégrée en vue d’atteindre un objectif commun.  Le développement est d’une importance vitale pour assurer le succès des opérations de maintien de la paix, a-t-il également.  En outre, il a estimé que la formation et l’éducation constituent des éléments essentiels au succès des opérations de maintien de la paix.  Il a plaidé pour un renforcement du dialogue entre le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents et de police.  Avant de conclure, le représentant a mis l’accent sur l’efficacité de la diplomatie préventive.


M. BAKI ILKIN (Turquie) a estimé que la communauté internationale doit avoir des objectifs clairement définis et réalistes pour répondre de manière collective à la future direction des opérations de maintien de la paix.  Les réformes, la mobilisation des ressources, le renforcement des capacités et la mise en place d’un partenariat effectif entre toutes les parties prenantes sont des éléments essentiels en la matière.  Des opérations de maintien plus rapidement « déployables » et plus souples nécessitent des réformes institutionnelles et opérationnelles dans les chaînes de commandement et de contrôle, les procédures d’achat et les systèmes de fourniture et la stratégie globale.  Le représentant s’est dit convaincu que les deux aspects centraux du rapport Brahimi, à savoir le lien entre le déploiement des forces et une stratégie politique viable, et celui entre les mandats et les ressources disponibles, doivent guider tous les efforts.


Le représentant a souligné que le renforcement de la force de dissuasion des forces de maintien de la paix et des mécanismes d’alerte rapide, l’intégration des dimensions politiques et socioéconomiques de la consolidation de la paix, et le renforcement de la coopération avec les organisations régionales devraient contribuer à une meilleure efficacité des opérations de maintien de la paix.  Le renforcement des capacités et la formation des soldats de la paix sont également des éléments indispensables.  Il faudrait, a-t-il suggéré, une nouvelle coalition et un dialogue stratégique entre toutes les parties prenantes à savoir le Conseil de sécurité, le Secrétariat, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, la Cinquième Commission, la Commission de consolidation de la paix et dans certains cas, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), et les pays contributeurs de troupes et d’éléments de police.  En l’occurrence, des consultations précoces entre le Conseil et les pays contributeurs de troupes sont d’une importance cruciale, puisqu’elles permettraient d’élaborer des mandats fondés sur une estimation précise des effectifs disponibles.


M. JOHN MCNEE (Canada) a mis l’accent sur la nécessité d’adopter des mesures concrètes pour renouveler le partenariat stratégique entre ceux qui décident, c’est-à-dire les membres du Conseil de sécurité, et ceux qui agissent, comme les pays fournisseurs de fonds et de contingents, ainsi que le Secrétariat.  Il a rappelé que son pays avait lancé une série de discussions thématiques officieuses pour rassembler tous les grands acteurs du maintien de la paix.  Elle vise, a-t-il dit, à compléter les autres efforts en cours, entrepris notamment par le Japon ou conjointement par la France et le Royaume-Uni.  Cette initiative repose sur les trois piliers que constituent, selon lui, les mandats et les modalités, la dimension politique et les ressources.  Il n’y a pas, a-t-il dit, de réponse toute faite.  Sa délégation est cependant convaincue qu’avec le Conseil de sécurité, les pays fournisseurs de contingents, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix et tous les États Membres, il sera possible de renouveler et de renforcer les efforts des Nations Unies en faveur du maintien de la paix.


Mme JOY OGWU (Nigéria) a, à son tour, appelé au renforcement de la coopération triangulaire entre le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes et d’éléments de police et le Secrétariat.  Il est impératif, a-t-elle insisté, que les pays contributeurs, qui mettent en œuvre les mandats sur le terrain, soient impliqués dans leur conception et leur élaboration, et ce, de leur déploiement à leur liquidation.  Les limites financières, a-t-elle ajouté, demeurent le défi le plus important à une opération efficace.  Il faut donc régler cette question et réfléchir aussi à la formation adéquate du personnel sur le terrain.  À l’instar d’autres délégations, la représentante a estimé que tous ces défis doivent être relevés grâce à des consultations étroites entre le Conseil, la Cinquième Commission, la Commission de consolidation de la paix, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix et le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix.


M. GIULIO TERZI DI SANT’AGATA (Italie) a estimé que le Secrétaire général devrait être encouragé à poursuivre les réformes et à rendre le Secrétariat plus efficace.  Rappelant que son pays était l’un des plus gros contributeurs aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, il a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la coopération entre le Conseil de sécurité et les pays qui fournissent des ressources financières et des contingents.  La coopération entre l’ONU et les organisations régionales est une autre question fondamentale, a-t-il dit, soulignant notamment qu’une vision partagée des Nations Unies et de l’Union africaine était essentielle.  Le représentant a ajouté que l’Italie œuvrait activement à mettre en œuvre les engagements pris par le G-8, qu’elle préside actuellement, en vue de renforcer les capacités et les structures des opérations de maintien de la paix, en particulier dans les pays africains.


Mme REGINA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a souligné la nécessité pour le Conseil de sécurité de donner des directives politiques non seulement pour les opérations de maintien de la paix mais aussi pour les processus de paix que ces opérations sont censées appuyer.  Ces directives sont tout aussi importantes pour combler le manque de troupes.  Il faut, a-t-elle dit à cet égard, identifier de nouveaux contributeurs.  Il est essentiel, a-t-elle insisté, que tous les États Membres répondent aux besoins des opérations de maintien de la paix. 


Soulignant la nécessité de rationaliser les efforts, la représentante a jugé inapproprié de parler de crise financière quand il s’agit de maintien de la paix.  Le Conseil, qui est bien conscient des conséquences financières de ses décisions, devrait s’assurer que la Cinquième Commission donne aux missions les ressources nécessaires pour mettre en œuvre leur mandat.  Liquider des missions nécessaires ou éviter d’en créer d’autres tout aussi nécessaires ne semble pas être la bonne réponse aux problèmes financiers.  Au contraire, il faudrait plutôt faire en sorte que le pays hôte d’une mission et l’ONU travaillent ensemble à la création de conditions favorables au retrait et à la liquidation d’une mission.  Dans le même temps, il est important que le Conseil continue d’élaborer des mandats conformes aux besoins sur le terrain. 


À ce propos, la représentante a jugé que le terme « contributeur financier » ne devrait pas s’appliquer au maintien de la paix, car il est contraire à la Charte de l’ONU.  Tous les États Membres contribuent au budget des opérations de maintien de la paix en fonction de leur capacité de paiement.  Lorsqu’il s’agit d’une question si directement liée à la paix et à la sécurité, qui sont de l’intérêt de tous les membres de l’ONU, aucune hiérarchie ne devrait être établie.  En tant que pays contributeur de troupes, le Brésil sait combien il est essentiel que le Conseil et les pays contributeurs coopèrent étroitement.  La représentante a donc jugé qu’il serait plus judicieux de mettre en œuvre la résolution 1353 (2001) plutôt que de créer de nouveaux mécanismes.  


M. KHALID SHAWABKAH (Jordanie) a affirmé que l’année 2009 marquait le vingtième anniversaire de la participation de la Jordanie aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  La Jordanie, a-t-il précisé, est devenue aujourd’hui l’un des principaux pays fournisseurs de contingents de l’Organisation.  L’occasion est donnée de renforcer la relation entre pays fournisseurs de contingents et le Conseil de sécurité, a-t-il déclaré.  Il est grand temps que le Conseil approfondisse cette relation, a-t-il dit.  Sans doute, serait-il bon aussi de tirer profit de l’expérience japonaise, a-t-il suggéré, en exhortant les pays fournisseurs de contingents et le Conseil de sécurité à poursuivre le dialogue.  Le représentant a en outre rappelé le rôle essentiel des groupes régionaux.  Il a souhaité que de nouvelles initiatives soient prises et qu’elles soient présentées au Comité spécial des opérations de maintien de la paix, ainsi qu’aux commissions de l’Assemblée générale traitant des opérations de maintien de la paix.  Le représentant a insisté sur le fait que les dispositions de la résolution 1353 (2001) et de l’aide mémoire de 2002 devraient être pleinement mises en œuvre.  Il a par ailleurs souhaité que les pays fournisseurs de contingents puissent être consultés à toutes les étapes d’une opération de maintien de la paix. 


Mme SAADIA El ALAOUI (Maroc), s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, a rappelé que les pays de ce Mouvement fournissaient 87% du personnel des opérations de maintien de la paix et que ces opérations étaient pour la plupart déployées sur leur territoire.  Elle a ensuite voulu que le mérite de toute nouvelle initiative de réforme de ces opérations soit évalué à l’aune des autres efforts de réforme dont ceux du Comité spécial des opérations de maintien de la paix, organe de l’Assemblée générale de l’ONU.


Le Mouvement des pays non alignés appelle depuis longtemps à une amélioration des processus de planification des opérations pour assurer plus de cohérence dans la vision et les objectifs, a-t-elle fait remarquer.  Les pays contributeurs de troupes et d’éléments de police devraient y être impliqués, a-t-elle jugé, puisque ce sont eux qui mettront en œuvre les mandats sur le terrain.  Comme ils sont en plus l’objet unique des critiques lorsqu’une mission connaît des difficultés, ces pays réclament des réunions plus fréquentes avec le Conseil et le Secrétariat.  Dans ce même ordre d’idées, les pays contributeurs devraient bénéficier de l’appui de tous les États Membres de l’Assemblée.  Tous les pays développés doivent partager le fardeau du maintien de la paix et engager leurs troupes sous le commandement et le contrôle de l’ONU, a estimé la représentante.  


M. MARTIN PALOUS (République tchèque), intervenant au nom de l’Union européenne, a, à son tour, jugé nécessaire d’améliorer et d’élargir les consultations entre « ceux qui planifient et gèrent les opérations et ceux qui contribuent en troupes et en ressources financières ».  Ceci, s’est-il expliqué, permettrait d’avoir des plans plus cohérents et plus intégrés, un commandant et un contrôle améliorés et une mise en œuvre sans obstacle des mandats.  Le représentant a appelé à une coopération renforcée entre les pays contributeurs de troupes et d’éléments de police, le Département des opérations de maintien de la paix (DPKO) et le Département de l’appui aux missions.  Le concept de cellule militaro-stratégique qui existe à la FINUL est un bon exemple, a estimé le représentant. 


Saluant l’initiative « Nouvel Horizon » que s’est fixée le DPKO, le représentant s’est félicité en particulier de l’appel à un partenariat renforcé entre l’ONU et les organisations régionales, en estimant nécessaire pour ces organisations de prévoir des arrangements transitionnels pour les transferts d’autorité.  Le représentant a aussi jugé nécessaire d’élargir la base des contributeurs aux opérations de maintien de la paix en rappelant que l’Union européenne contribue à plus de 40% aux opérations de maintien de la paix et à hauteur de 12% en termes de personnel.  Le représentant a conclu en exprimant l’attachement de l’Union européenne à l’aspect « protection des civils » dans les mandats.  


M. FARUKH AMIL (Pakistan) a souligné la nécessité d’examiner les différentes initiatives de manière ouverte et transparente dans le cadre du processus en cours afin d’obtenir une cohérence et les résultats les meilleurs.  Il a ainsi estimé qu’en dehors du Conseil de sécurité, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix (Comité des 34) demeurait l’instance la plus appropriée pour traiter de ces questions.  Le représentant s’est félicité que l’accent soit mis dans la note de réflexion établie par la présidence turque du Conseil sur la coopération et les relations avec les pays fournisseurs de contingents.  Il est inconcevable, a-t-il dit, d’aboutir au succès des opérations de maintien de la paix sans accorder un rôle plus important et visible à ce partenariat, a-t-il dit.  Il y a un besoin manifeste, a-t-il ajouté, de renforcer le niveau et la fréquence de l’interaction et des consultations avec les pays contributeurs de troupes, le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix étant un élément important d’une coopération trilatérale.  Il a estimé, de même, que pour garantir le succès de la mise en œuvre des mandats, il convenait d’accroître la cohérence entre ceux qui conçoivent et rédigent les mandats et ceux qui les appliquent sur le terrain.  En matière de ressources, il a mis l’accent sur la nécessité d’élargir la base des contributeurs, avec une part plus importante assurée sur le terrain par les pays développés.  La diversification et l’élargissement de la base des contributeurs et des décideurs sont également importants dans la promotion d’une compréhension commune des concepts, des principes fondamentaux et des lignes directrices du maintien de la paix, a-t-il ajouté.


M. ALFRED NDABARASA (Rwanda) a estimé que la préparation des forces est un élément essentiel au succès d’une opération de maintien de la paix.  Il a ajouté qu’un certain nombre d’États Membres, en particulier en Afrique, sont en faveur du maintien de la paix mais qu’ils n’ont pas l’appui nécessaire de la communauté internationale pour s’équiper.  Le remboursement en temps voulu des pays contributeurs de troupes et d’éléments de police pourrait certainement, a-t-il souligné, contribuer au maintien des équipements nécessaires et permettre aux personnels de remplir leur mandat. 


La faculté des missions d’avoir accès à des informations exactes pourrait aussi améliorer leur capacité de répondre aux menaces contre les populations civiles, a-t-il ajouté.  C’est pourquoi, le représentant a prié le Département des opérations de maintien de la paix d’explorer de nouveaux partenariats avec les organisations régionales et les pays concernés pour améliorer le partage d’informations dans les zones de conflit.  La communauté internationale doit aussi renforcer les forces régionales en attente en coordination avec les organisations régionales pour répondre le plus rapidement possible aux situations émergentes.  L’examen régulier des politiques de maintien de la paix est également crucial, a conclu le représentant, en conseillant au Secrétariat de se montrer plus souple dans l’examen de la question liée aux équipements appartenant aux contingents plutôt que d’attendre la réunion du Groupe de travail qui n’a lieu que tous les trois ans.


M. ROMÁN OYARZUN (Espagne) a estimé qu’il était raisonnable pour le Conseil de sécurité d’organiser trois débats publics par an sur les opérations de maintien de la paix.  Il a engagé le Groupe de travail du Conseil de sécurité à lier un dialogue plus intense avec les pays contributeurs de contingents.  Le représentant a rappelé que l’Espagne contribuait depuis 20 ans aux opérations de maintien de la paix.  Plus de 30 000 soldats espagnols ont participé à 20 missions des Nations Unies, a-t-il dit.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la capacité des opérations de maintien de la paix.  Il a jugé indispensable pour l’ONU de coopérer avec les organisations régionales et de partager les tâches avec elles.  Il a en outre indiqué que son pays accordait une importance toute particulière à la protection des civils, laquelle doit être bien définie dans les mandats adoptés par le Conseil de sécurité.  Il a estimé que la participation de tous les intervenants dans l’élaboration intégrée d’une opération de maintien de la paix était indispensable pour permettre le redressement d’un pays.    


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a estimé que la question prioritaire à étudier était la nature des mandats que le Conseil de sécurité confère aux missions et la manière dont ils sont élaborés.  Les mandats correspondent-ils aux capacités réelles de l’ONU? s’est-il demandé, en d’autres termes.  Pour un pays comme l’Inde, qui a des milliers de soldats et de policiers sur le terrain, le manque de clarté des mandats a des répercussions directes.  Des mandats irréalistes ont souvent conduit le personnel à être remplacé par des contingents nationaux ou à utiliser ses équipements d’une manière incompatible avec le cadre dans lequel ils opèrent. 


L’amélioration des mandats, a-t-il estimé, ne sera pas possible sans une implication effective des pays contributeurs de troupes.  À l’heure actuelle, les consultations avec ces pays demeurent superficielles, a dénoncé le représentant, en regrettant que les changements apportés dernièrement aux règles d’engagement et au concept des opérations de la Mission en République démocratique du Congo (RDC) aient d’abord été communiquées au Secrétaire général avant les pays contributeurs. 


Être informé ne veut pas dire être consulté, a-t-il souligné.  Les pays contributeurs doivent être impliqués dans tous les aspects d’une mission, a-t-il dit, en citant la préparation, la planification, la conduite des opérations et l’évaluation.  L’appui aux missions, a-t-il poursuivi, est un autre domaine qui exige une attention particulière.  Il est impératif de créer des structures de commandement et de contrôle claires.  Il faut des politiques et des stratégies claires, une coordination efficace et une unité de commandement du Siège au terrain. 


M. PARK IN-KOOK (République de Corée) a déclaré que l’étendue et la complexité des opérations de maintien de la paix de l’ONU transcendaient ce que le Rapport Brahimi avait envisagé, il y a 10 ans.  Il est évident que cette situation continuera de s’aggraver au cours des années à venir et qu’une réforme est nécessaire afin de contrer cette tendance, a-t-il ajouté.  M. Park s’est félicité du projet « Nouvel horizon », avant de souligner que les missions de maintien de la paix de l’ONU devraient disposer d’un mandat, de priorités et d’une stratégie politique clairement définis.  « Le maintien d’un équilibre critique entre le consensus et l’efficacité sera crucial », a dit le représentant.


M. Park a également souligné l’importance d’établir une stratégie de sortie responsable.  De l’avis de sa délégation, il conviendrait d’examiner le rôle et la participation de la Commission de consolidation de la paix, notamment ses mécanismes qui tiennent compte des particularités des pays visés.  Le représentant a suggéré que les opérations de consolidation de la paix soient intégrées aux opérations de maintien de la paix le plus tôt possible.  Il a également cité les mérites des actions préventives, relevant que celles-ci étaient souvent plus rentables que les opérations de maintien de la paix.  Après avoir demandé une plus grande coopération avec les organisations régionales, les partenaires civils et le secteur privé, le représentant de la République de Corée a insisté sur l’importance d’un système de déploiement rapide à l’échelle mondiale.  La d’améliorer sa capacité à réagir, a-t-il notamment signalé.  M. Park a par ailleurs estimé que les relations entre le Conseil de sécurité, les pays contributeurs de troupe et les pays contributeurs de fonds devraient être renforcées.


M. LESLIE K. CHRISTIAN (Ghana) a, à son tour, souligné l’importance de mandats sans ambiguïté, réalistes et réalisables.  À cet égard, il a plaidé pour une implication totale et dès le début de la planification d’une opération, des pays contributeurs de troupes et d’éléments de police.  Un autre élément important, a-t-il poursuivi, est l’appui politique de tous les États Membres à une mission.  Reconnaissant le rôle vital que les organisations régionales peuvent jouer, le représentant a tout de même voulu que l’on ne perde pas de vue le fait qu’elles peuvent parfois compliquer le règlement d’un conflit.  Il a, par ailleurs, jugé irréaliste de confier la sécurité du personnel de maintien de la paix aux pays hôtes, qui connaissent déjà eux-mêmes l’instabilité.  C’est l’ONU qui doit en assumer la responsabilité, a-t-il dit. 


M. MAHDU RAMAN ACHARYA (Népal) a souligné la nécessité d’assurer la convergence des différentes initiatives tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du cadre du Conseil de sécurité et de l’initiative « Nouvel Horizon » lancée conjointement par le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de l’appui aux missions.  Il a estimé que tout examen et toute recommandation n’aurait une signification importante que s’il reçoit un large appui, y compris de la part des membres du Conseil de sécurité, de l’Assemblée générale et des pays contributeurs de fonds et de troupes.  Il a affirmé que les troupes népalaises étaient appelées à participer à des missions sans que le Népal ait participé à l’élaboration ou à la planification des mandats, et en ayant été écarté de la définition de la stratégie politique.  En outre, le représentant a affirmé qu’il ne faudrait pas sous-estimer l’importance de la nécessité pour les pays développés de partager le fardeau de la contribution des troupes dans des missions difficiles de maintien de la paix, afin de faire du maintien de la paix un partenariat mondial véritablement efficace.


M. MARTIN NEY (Allemagne) a estimé qu’il était essentiel d’établir un dialogue constructif entre toutes les parties prenantes à une opération de maintien de la paix et surtout avec les pays contributeurs de troupes et d’éléments de police.  Avant de prendre une décision, a-t-il poursuivi, le Conseil devrait avoir une idée précise des ressources disponibles pour élaborer des mandats clairs et réalisables.  S’agissant de l’initiative  « Nouvel Horizon », il a souhaité qu’elle ne reste pas au stade de document de travail.  Il nous faut un document consensuel qui serve de base concrète aux processus de prise de décisions et à la mise en œuvre des mandats.  Il a aussi voulu que soit mise à la disposition des États Membres la compilation des documents liés aux principes et directives des opérations de maintien de la paix de l’ONU. 


M. MAGED ABDEL AZIZ (Égypte) a estimé que la majorité des défis actuels en matière de maintien de la paix découlent du fait que l’ONU ne s’est pas pleinement acquittée de son rôle en matière de diplomatie préventive pour empêcher que les conflits n’éclatent et ne s’aggravent au point de menacer la paix et la stabilité internationales.  Il a également critiqué la dépendance des pays hôtes vis-à-vis des missions, notamment dans le domaine de la défense et de la sécurité interne.  Le représentant égyptien a estimé qu’il faudrait en premier lieu prendre des mesures de diplomatie préventive, de médiation et de réconciliation avant de passer au maintien de la paix, puis à la consolidation de la paix et, finalement, à la reconstruction et au développement des pays concernés.  Il a également souligné l’importance d’établir des mandats clairement définis, une stratégie politique et militaire cohérente, ainsi qu’une stratégie de sortie et un processus politique parallèle.


Après avoir plaidé pour l’amélioration de la confiance entre le Conseil de sécurité, les pays contributeurs de troupes et le Secrétariat, M. Aziz a estimé qu’il importait d’élargir la base des contributeurs et des partenaires aux opérations de maintien de la paix et de renforcer la capacité des pays en développement en la matière.  Il a également évoqué le renforcement de la coopération avec les organisations régionales et l’amélioration du système des services des achats et d’appui aux missions, en situation d’urgence notamment.  Le représentant égyptien a également préconisé une meilleure coordination entre le Département des opérations de maintien de la paix, le Département de l’appui aux missions et le Département des affaires politiques.  Le rôle du Comité spécial des opérations de maintien de la paix devrait être renforcé, a-t-il ajouté.


M. SHABBIR AHMAD CHOWDHURY (Bangladesh) a rappelé que la résolution 1553 soulignait la nécessité de continuer le dialogue avec les pays contributeurs de troupes, et d’en faire un élément essentiel de consultation à toutes les étapes des opérations de maintien de la paix, y compris la planification, la modification, le renouvellement et la fin des mandats, ou en cas de détérioration rapide de la situation sécuritaire sur le terrain, de retrait, et de transition vers la consolidation postconflit.  Il a estimé qu’il était de la plus haute importance de tenir compte des vues des pays fournisseurs de contingents.  En raison de la valeur de leur expérience et de leur expertise, ainsi que de leurs engagements, les pays contributeurs de troupes sont les mieux placés pour contribuer aux processus d’élaboration, de planification et de mise en œuvre des mandats des opérations de maintien de la paix, a-t-il dit. 


M. JOSE LUIS CANCELA (Uruguay) a plaidé en faveur d’un consensus sur la nécessité d’avoir un dialogue substantiel entre les différents acteurs des opérations de maintien de la paix.  Il a, à cet égard, souligné l’importance des informations, de l’expérience des troupes déployées sur le terrain, ce qui, a-t-il dit, peut s’avérer utile dans le processus entrepris par le Conseil de sécurité visant à comprendre la situation et à analyser les menaces et les opportunités sur le terrain.  Il a en outre mis l’accent sur la nécessité de disposer d’une large base d’appui pour les mandats approuvés par le Conseil de sécurité, en prenant en particulier en compte les caractéristiques des nouvelles tâches qui sont désormais plus complexes et exigent des règles d’engagement plus robustes, comme c’est le cas dans le domaine de la protection des civils.  Le représentant a estimé que les pays contributeurs de troupes devraient tirer profit plus efficacement des opportunités actuelles.  De même, il a préconisé un espace de dialogue ouvert, direct et conséquent entre ceux qui planifient les mandats des opérations de maintien de la paix et ceux qui les mettent en œuvrent, au-delà des mécanismes qui existent déjà.


Mme ALICE AGHENEBIT MUNGWA, de l’Union africaine, a affirmé que depuis sa création en 2002, l’Union africaine participait activement au règlement des conflits sur le continent africain.  L’observatrice a évoqué l’architecture de paix et de sécurité de l’Union africaine dont l’une des décisions importantes fut la création du Conseil de paix et de sécurité de l’organisation.  Elle a encouragé le Conseil de sécurité à accorder une attention toute particulière à sa collaboration avec les organisations régionales.  Elle s’est dite heureuse de constater que le document du Département des opérations de maintien de la paix et du Département de l’appui aux missions plaçait les activités de maintien dans le cadre d’un partenariat dont l’Union africaine se considère comme une partie prenante naturelle.      


Dans ses remarques de clôture, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a remercié tous les intervenants qui ont pris part à ce débat.  Il les a assurés que les efforts les meilleurs seraient entrepris par le Département des opérations du maintien de la paix pour tenir compte des idées émises lors du débat.  Le document de travail « Nouvel Horizon » sur le débat d’aujourd’hui n’est pas une fin, mais au contraire le début d’un processus de dialogue, a-t-il dit.  


Reprenant la parole, la Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions a affirmé que l’initiative « Nouvel Horizon » constituait une première étape, une enveloppe dans le cadre d’autres initiatives qui vont être élaborées.  Elle a indiqué que son Département continuerait d’être à l’écoute des États Membres, espérant que, d’ici à la date de la présentation du document à l’Assemblée générale, leur avis sera pris en compte.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Coup d’État au Honduras: l’Assemblée générale apporte un soutien unanime au Gouvernement renversé du Président Zelaya

AG/10840

Coup d’État au Honduras: l’Assemblée générale apporte un soutien unanime au Gouvernement renversé du Président Zelaya

29/06/2009
Assemblée généraleAG/10840
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-troisième session

91e séance plénière – après-midi


COUP D’ÉTAT AU HONDURAS: L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE APPORTE UN SOUTIEN UNANIME AU GOUVERNEMENT RENVERSÉ DU PRÉSIDENT ZELAYA


Les délégations exigent le retour immédiat et la réintégration dans ses fonctions de Manuel Zelaya, « seul représentant légitime du peuple hondurien  »


À l’occasion d’une séance plénière convoquée par son Président, M. Miguel d’Escoto Brockmann, l’Assemblée générale a condamné catégoriquement le coup d’État qui s’est produit au Honduras le 28 juin, et au cours duquel le Président du Honduras, M. Manuel Zelaya, a été arrêté avant d’être expulsé du pays et contraint à l’exil. 


M. d’Escoto Brockmann a déclaré que cette « attaque honteuse » contre la démocratie du Honduras ramenait les pays de la région à une époque dont « nous avions espéré qu’elle n’était plus qu’un cauchemar lointain, celle des coups de force permanents ».


Le Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale a condamné le coup d’État perpétré contre « le Président constitutionnel de la République du Honduras et seul représentant légitime du peuple hondurien, M. Manuel Zelaya », et il a lancé un appel ferme à la réintégration pacifique de celui-ci, ainsi que des membres de son gouvernement, dans leurs fonctions. 


« À l’instar des dirigeants du monde entier et des principales organisations régionales et internationales, le G-192 souverain que représente l’Assemblée générale des Nations Unies dénonce l’acte ignominieux de forces armées, qui devront être traduites en justice », a lancé M. Brockmann, qui a fustigé la « lâcheté des putschistes », également coupables, selon lui, « de vouloir profiter des grandes difficultés économiques et sociales actuelles » pour « imposer leur volonté contre celle du peuple ». 


Miguel d’Escoto Brockmann a exprimé la solidarité de l’Assemblée générale à l’égard du « Président et chef d’État constitutionnel de la République du Honduras », Manuel Zelaya, dont il a annoncé la venue, demain, au Siège de l’ONU.


De son côté, le Représentant permanent du Honduras auprès des Nations Unies, M. Jorge Arturo Reina Idiaquez, s’est dit convaincu que « le moment tragique » que traverse son pays n’est qu’une « transition douloureuse dont le Honduras ressortira grandi lorsque l’ordre démocratique aura été restauré ». 


« Les forces armées responsables de ce crime s’opposent au peuple et à la démocratie au Honduras », a-t-il dit, qualifiant de « violation intolérable d’un régime constitutionnel et pleinement élu » le coup d’État du 28 juin.  « À l’heure où nous parlons, le Président Zelaya se trouve en exil au Costa Rica, et l’état de siège règne dans le pays, ce qui équivaut à un gel des droits du peuple, y compris celui qui lui appartient de se déterminer en toute conscience en ce qui concerne ses choix politiques fondamentaux », a déclaré, avec force, M. Idiaquez. 


S’adressant au Président de l’Assemblée générale, le Représentant permanent a demandé que l’ONU condamne le coup d’État et apporte son aide à la réintégration du Président Zelaya dans ses fonctions, ce qui est « le seul moyen de voir les droits de l’homme du peuple hondurien rétablis! » 


« Il faut que cette auguste assemblée s’engage à ne reconnaitre aucun gouvernement autoproclamé issu de ce coup d’État et ce, quels que soient les prétextes invoqués », a encore déclaré le Représentant permanent du Honduras, qui a annoncé que sa délégation porterait à l’attention des États Membres, dans les prochaines heures, un projet de résolution qui sera soumis pour adoption à l’Assemblée générale dès demain.


La délégation des États-Unis a, quant à elle, appelé au retour sans conditions au Honduras de M. Zelaya afin qu’il y reprenne ses fonctions constitutionnelles.  Les États-Unis ont de plus lancé un avertissement contre toute ingérence extérieure dans le cadre du processus de restauration de l’état de droit au Honduras. 


La délégation du Costa Rica, sur le territoire duquel se trouve actuellement le Président Manuel Zelaya, a fait savoir que le Président costa-ricien, Oscar Arias, « avait accueilli son homologue » hondurien dès son arrivée en tant que Président du Honduras, hôte spécial, et ami.  Le représentant costa-ricien a indiqué que son pays rejetait intégralement la rupture de l’ordre démocratique par la force, ainsi que les arrestations qui se sont produites le 28 juin au Honduras.


Une vingtaine de délégations, dont celles du Venezuela, qui s’exprimait au nom des pays membres de la Voie bolivarienne pour les peuples d’Amérique latine (ALBA); du Mexique, porte-parole du Groupe de Rio; de la République Tchèque, s’exprimant au nom de l’Union européenne (UE); du Chili, parlant au nom de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR); de Cuba, s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés; et des États-Unis, ont appuyé les déclarations de MM. Brockman et Idiaquez.  


Elles ont ainsi exigé le retour de l’état de droit et la restitution de ses pouvoirs du Président Zelaya, et ont exigé le retrait des forces armées à l’origine du coup d’État.  Les délégations ont, en outre, appelé au respect de la dignité des membres de la famille de Manuel Zelaya et de tous les membres du « Gouvernement hondurien légitimement élu ».


« Le Honduras ne peut pas tomber entre les mains sales de putschistes pseudo-révolutionnaires, qui sont des nostalgiques de la torture et des coups de force, contre les progrès démocratiques et la volonté des peuples », a notamment déclaré le représentant du Venezuela, M. Valero Bricerio. 


Outre ceux cités plus haut, les pays suivants ont pris la parole: le Nicaragua, le Guatemala, la République dominicaine, le Brésil, l’Équateur, l’Algérie, la Bolivie, la Chine, l’Argentine, la Colombie, Saint-Vincent-et-les Grenadines, El Salvador, le Viet Nam et l’Espagne.  Le Bahreïn a pris la parole au nom du Groupe des États arabes; et le Panama, le Belize, le Pérou, l’Uruguay et le Cap-Vert se sont aussi exprimés.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Les États parties à la Convention de l’ONU sur le droit de la mer achèvent les travaux de leur dix-neuvième réunion

MER/1920

Les États parties à la Convention de l’ONU sur le droit de la mer achèvent les travaux de leur dix-neuvième réunion

26/06/2009
Assemblée généraleMER/1920
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Convention des Nations Unies sur le droit de la mer

Réunion des États parties

Dix-neuvième Réunion

132e et 133e séances – matin et après-midi


LES ÉTATS PARTIES À LA CONVENTION DE L’ONU SUR LE DROIT DE LA MER ACHÈVENT LES TRAVAUX DE LEUR DIX-NEUVIÈME RÉUNION


Les États parties à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer ont achevé, ce soir, les travaux de leur dix-neuvième Réunion, après avoir adopté un texte* sur la répartition équitable des 21 sièges de la Commission des limites du plateau continental et du Tribunal international du droit de la mer, ainsi qu’un projet de décision sur l’ajustement de la rémunération des juges dudit Tribunal. 


En adoptant un projet de résolution intitulé « Formule de répartition des sièges au Tribunal international du droit de la mer et à la Commission des limites du plateau continent », les États parties se sont également entendus que les arrangements énoncés ne sauraient conditionner ou compromettre des arrangements pour les futures élections. 


Ils ont également adopté un projet de décision** aux termes duquel ils ont décidé d’ajuster la rémunération des membres du Tribunal international du droit de la mer à celle de la Cour internationale de Justice (CIJ).  Il a ainsi été décidé de faire passer le traitement de base net des juges de 158 000 à 161 681 dollars, avec effet au 1er janvier 2009, et de majorer cette rémunération d’une indemnité de poste, en utilisant le coefficient d’ajustement applicable à Hambourg (Allemagne), chaque point d’ajustement étant égal à 1% du traitement net de base.  Par ce texte, il a également été décidé que toute révision de rémunération adoptée à l’avenir par la CIJ serait automatiquement appliquée au Tribunal.  


Toujours dans le cadre de ce texte, le Tribunal est autorisé à utiliser une partie de l’excédent du budget biennal 2007-2008 pour financer un crédit supplémentaire d’un montant de 276 600 euros, nécessaire pour appliquer le nouveau système de rémunération des juges du Tribunal pour la période janvier 2009/décembre 2010.  S’agissant de la retraite, la Réunion, par ce document, a décidé que la pension actuellement servie -établie sur la base de la rémunération annuelle maximale de 170 080 dollars- continuera d’être calculée en fonction de ce montant. 


Par ailleurs, les États parties ont approuvé le rapport*** de la Commission de vérification des comptes, qui était présenté par la Présidente de cette Commission, Mme Ceta Noland (Pays-Bas).  Dans le souci de faire face au problème des arriérés de contribution, elle a également adopté un texte aux termes duquel elle décide que le montant de 784 136 euros, qui correspond à des excédents du budget biennal 2007/2008, soit déduit des contributions sollicitées pour l’année 2010 du budget du Tribunal international du droit de la mer, conformément à l’article 4 du Règlement du Tribunal.  


Si La Réunion n’est pas parvenue à s’accorder sur un projet de texte portant sur les moyens de faire face à la charge de travail de la Commission des limites du plateau continental (CLPC), elle a néanmoins décidé que le Bureau de la dix-neuvième session constituera un groupe de travail informel, afin de poursuivre l’examen des questions relatives à la charge de travail de la CLPC. 


En début de journée, la Réunion des États parties avait, au titre des questions diverses, entendu un bref exposé sur la situation de la piraterie.  À cet effet, M. Douglas Stevenson, Directeur du « Centre for Seafarers Rights » au Seamen’s Church Institute de New York et de New Jersey, s’est inquiété de l’augmentation des actes de piraterie maritimes, chiffrés à 293 en 2008, dont 111 en Somalie.  Il a mentionné 49 navires détournés et 898 hommes pris en otage, dont 11 ont été tués et 21 sont portés disparus.  Il a salué l’adoption de la résolution 1851 du Conseil de sécurité, qui autorise les États et les organisations régionales « à prendre toutes mesures nécessaires et appropriées en Somalie », aux fins de réprimer les actes de piraterie et vols à main armée en mer.  Il a cité la mise en place d’un Comité de lutte contre la piraterie, en indiquant que 25 pays avaient envoyé des unités marines au large de la Somalie.  En outre, il a suggéré la création d’un centre de ressources pour aider les marins ayant survécu à de telles attaques, et a déploré que cette question ne soit pas suffisamment prise en compte. 


Au cours de cette séance, le représentant de la Suisse a indiqué que la Convention était entrée en vigueur le 31 mai 2009 dans son pays, en mettant l’accent sur l’importance de l’accès libre à la mer pour des pays enclavés comme la Suisse.  


*     document SPLOS/L.61

**    document à paraître en français

***   document SPLOS/198


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Table ronde 4: apport des organismes des Nations Unies qui s’occupent du développement à l’action menée pour faire face à la crise

DEV/2755-ECO/158

Table ronde 4: apport des organismes des Nations Unies qui s’occupent du développement à l’action menée pour faire face à la crise

26/06/2009
Assemblée généraleDEV/2755
ECO/158
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conférence sur la crise

financière et économique mondiale

Table ronde 4 – matin


TABLE RONDE 4: APPORT DES ORGANISMES DES NATIONS UNIES QUI S’OCCUPENT DU DÉVELOPPEMENT À L’ACTION MENÉE POUR FAIRE FACE À LA CRISE


Au cours de la dernière table ronde interactive qui se tenait, ce matin, parallèlement à la séance plénière de la Conférence sur la crise financière et économique mondiale, une douzaine de représentants d’États Membres et une dizaine d’experts dont les activités touchent au développement ont souligné l’importance des activités des différents organismes de l’ONU pour participer à l’action contre cette crise.


Ouvrant la séance, M. Ralph Gonsalves, Premier Ministre de Saint-Vincent-et les Grenadines, qui coprésidait cette table ronde avec Mme Dipu Moni, Ministre des affaires étrangères du Bangladesh, a fait remarquer que, dans la mesure où plusieurs des fonds et programmes de l’ONU fonctionnent de manière indépendante, il est essentiel d’assurer une plus grande cohérence à l’échelle du système des Nations Unies.


La Conférence des Nations Unies sur la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement achèvera ses travaux ce soir.


TABLES RONDES AYANT POUR THÈME GÉNÉRAL « EXAMEN DE LA CRISE FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE MONDIALE DE PLUS EN PLUS GRAVE, DE SON INCIDENCE SUR LE DÉVELOPPEMENT ET DES MOYENS DE LA SURMONTER »


Table ronde 4: « Apport des organismes des Nations Unies qui s’occupent du développement à l’action menée pour faire à la crise »


Mme HELEN CLARK, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a expliqué que le PNUD et les autres organismes travaillant pour le développement au Nations Unies ont pour objectif d’aider les plus vulnérables, en vue notamment de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Elle a estimé que les organismes de l’ONU doivent travailler étroitement avec les institutions financières internationales.  Le PNUD et la Banque mondiale ont été invités à prendre la tête de la réponse de l’ONU pour faire face à la crise économique et financière, mais ce sont les États qui doivent en premier lieu prendre les mesures nécessaires, a-t-elle estimé.


Le PNUD, a-t-elle indiqué, aide les pays qui le demandent à analyser l’impact de la crise sur les populations, afin de prendre les mesures qui s’imposent.  À cet égard, elle a cité une loi indienne sur la garantie de l’emploi pour les travailleurs du secteur informel.  Mme Clark a aussi insisté sur le partage d’informations entre les pays du Sud.  Les pays développés ne doivent pas invoquer la crise financière pour ignorer les engagements pris au titre de l’aide publique au développement (APD).


Mme THORAYA OBAID, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a prévenu que la crise financière actuelle allait augmenter les taux de mortalité infantile et maternelle, entraîner la baisse de la scolarisation des filles et l’augmentation de la violence à l’égard des femmes.  Outre les mesures prises par les gouvernements, la société civile doit participer activement aux efforts de lutte contre la crise, en particulier pour venir au secours des groupes les plus vulnérables.  En Afrique, 80% des agriculteurs sont des femmes et en Asie, elles représentent 90% de la main d’œuvre dans les rizières, a-t-elle signalé.  Elle en a déduit que si la crise financière a un impact négatif sur cette force, la production agricole sera sensiblement réduite.


Le FNUAP a adopté cinq stratégies spécifiques pour contribuer à réduire les effets de la crise financière internationale, a poursuivi Mme Obaid.  « Nous contribuons notamment au renforcement des investissements dans le domaine de la santé, en agissant auprès des gouvernements pour que l’OMD nº5 (amélioration de la santé maternelle) soit intégré dans les plans nationaux.  Beaucoup de jeunes femmes mariées n’ont pas accès à la planification familiale, a regretté Mme Obaid, qui a souligné l’efficacité de ce service de santé dans la lutte contre le VIH/sida.  Elle a aussi appelé les États à investir davantage dans la protection sociale.


Rappelant le chiffre de 1 milliard de personnes qui souffrent de la faim dans le monde, M. MANUEL ARANDA DA SILVA, Directeur exécutif adjoint par intérim du Programme alimentaire mondial (PAM), a fait observer que le coût des denrées alimentaires de base au premier trimestre 2009 était supérieur de 20% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.  Il a expliqué que le PAM avait publié des études de cas sur l’effet de la crise sur les ménages et constaté que les populations mangent moins et moins bien, ce qui entraîne des problèmes de santé souvent irréversibles pour les enfants.  Il a donc appelé les gouvernements à renforcer la protection sociale et, notamment, les programmes alimentaires.


Le PAM, a indiqué M. Aranda da Silva, évalue et analyse les effets des crises, en fournissant aussi des informations en temps réel.  Le PAM a prévu de fournir une assistance alimentaire à 109 millions de personnes cette année, a-t-il ajouté, précisant qu’il a mis au point des programmes de repas à l’école ou de santé et nutrition maternelle et infantile.  Le Directeur exécutif adjoint par intérim du PAM a aussi parlé des conflits en Somalie et au Soudan, de la sécheresse qui empêche les producteurs de produire et des déséquilibres financiers qui rendent les aliments de plus en plus couteux.


Mme HILDE F. JOHNSON, Directrice générale adjointe du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a constaté, elle aussi, que la crise entraîne une augmentation du nombre de personnes souffrant de la faim et des maladies, ainsi qu’une baisse de l’accès à l’éducation, notant que les enfants des familles pauvres sont souvent contraints de travailler.  Elle a cité l’Afghanistan, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, l’Érythrée et l’Éthiopie, parmi les pays les plus touchés par l’insécurité nutritionnelle et alimentaire.  En temps de crise, il faut déployer davantage d’efforts pour préserver les acquis, a-t-elle souligné.  Il faut donc préserver les investissements dans la protection sociale, et surtout dans les secteurs de la santé et de l’éducation, a-t-elle demandé.


L’UNICEF a mis en place 44 programmes pilotes de protection sociale et nous en intensifions actuellement 18 d’entre eux pour répondre à la crise, a indiqué Mme Johnson.  Ce sont notamment des programmes de transfert de fonds et des programmes sociaux, a-t-elle précisé.  « Nous collaborons avec les gouvernements nationaux, la Banque mondiale et l’Organisation internationale du Travail (OIT) », a-t-elle aussi indiqué.  « Mais, nous avons besoin de connaissances plus précises et nous devons maîtriser mieux les technologies afin de mieux prévenir les crises », a-t-elle ajouté.  À cet égard, elle a indiqué que l’UNICEF met au point un système d’alerte précoce, en utilisant par exemple les images satellites.


Le moment est venu de donner la priorité aux plus vulnérables, a enchaîné M. PEDRO PÁEZ, ancien Ministre de la coordination économique de l’Équateur, et membre de la Commission d’experts du Président de l’Assemblée générale, affirmant que les institutions des Nations Unies constituent pour cela les meilleurs outils.  « Nous devons identifier non pas des palliatifs mais des changements structurels pour l’avenir de l’humanité », a-t-il souhaité.  Aujourd’hui, le nombre de personnes victimes de la faim dépasse les records.  L’ONU, malgré tous les défauts que nous pourrions pointer du doigt, reste le meilleur cadre pour trouver une solution à cette crise, a-t-il assuré.  Il y a d’autres institutions, comme celles de Bretton Woods qui, par leur expertise, pourraient y jouer un rôle.  Il a également souligné la nécessité de renforcer les institutions régionales.


Les pays du Sud n’ont pas causé cette crise, mais ils en sont les premières victimes et c’est pourquoi, ils doivent faire entendre leur voix, a affirmé M. Páez.  La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement  (CNUCED) préconise un moratoire immédiat sur la dette du tiers monde, solution pragmatique qui, selon lui, permettrait à ces pays d’avoir une marge de manœuvre budgétaire.  Il a aussi soutenu l’idée de demander au G-8 et au G-20 de concrétiser les droits de tirages spéciaux pour les pays en développement.  Il a aussi parlé du problème de suivi des promesses faites pour la fourniture de nouvelle recette au Fonds monétaire international (FMI).  On pourrait créer un bureau ad hoc auprès de l’Assemblée générale pour ce suivi, a-t-il proposé.  Il a conclu que les efforts des Nations Unies dans le cadre de la présente Conférence doivent constituer une percée historique permettant à l’humanité de faire face à cette crise très grave.


Au cours du débat qui a suivi, plusieurs délégations ont soutenu la demande exprimée par les experts de mobiliser des ressources supplémentaires pour permettre aux pays défavorisés de faire face à la crise et de poursuivre leur développement, notamment pour financer les activités des organismes de l’ONU qui participent au développement.  À ce titre, le représentant de la Barbade a soutenu la création d’un instrument de crédit souple, tel que proposé par le FMI, et du fonds pour la vulnérabilité envisagé par la Banque mondiale.  Il a estimé que ces fonds devraient être transparents et exempts de conditions strictes pour permettre aux pays qui en ont besoin d’y accéder.


La communauté internationale doit tenir ses promesses en matière d’aide publique au développement, a ajouté le délégué de la Chine, à l’instar de nombreux intervenants.  La Suède, qui a signalé qu’elle avait dépassé l’objectif de 0,7% de son PNB consacré à cette aide, a aussi annoncé qu’elle allait fournir une contribution supplémentaire à l’UNICEF, à hauteur de 10 millions de dollars, ainsi qu’un financement additionnel aux mécanismes de microfinancement.


Le représentant de la Chine a appelé les organismes de l’ONU à respecter pleinement les besoins et les choix des pays bénéficiaires et celui de la République tchèque, au nom de l’Union européenne (UE), a plaidé en faveur de l’appropriation par les pays des programmes mis en place chez eux.  À cet égard, le représentant du Bangladesh s’est demandé quels seraient les critères que devront remplir les programmes nationaux pour bénéficier de l’aide des organismes de l’ONU.


Reprenant les expressions utilisées par certains pour qualifier la crise économique, comme « crise de civilisation » ou « crise de système », le représentant du Bénin a appelé à s’accorder sur ces notions pour pouvoir répondre à la crise sur le long terme.  Mais il a aussi appelé à faire preuve de pragmatisme, aussi bien pour régler les problèmes urgents que pour résoudre les questions à long terme, invoquant à cet égard le rôle essentiel des organismes de l’ONU.  La représentante de l’Australie a encouragé ces organismes à continuer d’examiner les effets de la récession au niveau des pays.


La délégation de la Côte d’Ivoire a appelé les institutions spécialisées de l’ONU à mettre en place un système de veille plus efficace permettant de mieux prévenir les crises.  Le représentant de l’Indonésie, dont le pays avait été frappé durement par la crise financière en 1997, a indiqué qu’il s’était préparé à faire face à une autre crise et souhaité pouvoir partager son expérience avec d’autres pays par le biais des organismes de l’ONU.


Pour illustrer les efforts visant à rationaliser les activités des organismes de l’ONU, le représentant d’ONUSIDA, dont un des objectifs est de lutter contre la transmission verticale de la pandémie de VIH/sida, a indiqué qu’un nouveau pacte est envisagé avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le FNUAP et l’UNICEF.  Pour la représentante du monde des affaires, si l’on n’a pas réussi à financer le développement, même avant la crise, c’est à cause d’une mauvaise coordination entre le secteur privé et le secteur public.  Elle a donc encouragé l’ONU à s’appuyer sur les initiatives privées.  Enfin, pour renforcer le système de l’ONU, les États-Unis ont encouragé ses organismes à assurer une bonne transparence dans leurs activités et à mettre en place des mécanismes de reddition de comptes.


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Unis dans l’adversité, les participants à la Conférence sur la crise financière et économique lancent un appel à la solidarité à l’égard des pays les plus touchés

DEV/2754-ECO/157

Unis dans l’adversité, les participants à la Conférence sur la crise financière et économique lancent un appel à la solidarité à l’égard des pays les plus touchés

26/06/2009
Assemblée généraleDEV/2754
ECO/157
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

UNIS DANS L’ADVERSITÉ, LES PARTICIPANTS À LA CONFÉRENCE SUR LA CRISE FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE LANCENT UN APPEL À LA SOLIDARITÉ À L’ÉGARD DES PAYS LES PLUS TOUCHÉS


Ils invitent l’Assemblée générale de l’ONU à créer un groupe de travail chargé d’assurer le suivi des questions soulevées pendant la Conférence


En prévoyant que le produit brut mondial chutera de 2,6% en 2009 -un fléchissement sans pareil depuis la Seconde Guerre mondiale-, et conscients que plus de 50 millions de personnes supplémentaires vivent désormais dans la misère, les États Membres ont adopté, cet après-midi, le Document final de la Conférence sur la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement*.


Ce texte, qui prône un effort collectif en faveur du relèvement de l’économie mondiale, sera examiné et soumis pour adoption à la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, cet automne.  Il invite le Président de l’Assemblée générale à faire de la crise un thème prioritaire de cette session, au terme de laquelle un groupe de travail à composition non limitée sur la crise financière devra avoir remis un rapport sur le suivi des questions qui viennent d’être évoquées pendant la Conférence.


Après trois jours de débats intenses au cours desquels plus d’une centaine de délégations et d’experts ont fait entendre leurs vues, les participants à la Conférence ont d’abord reconnu les graves incidences de la crise dans les sphères sociale, politique et économique, et le fait que les pays en développement, bien qu’ils ne soient pas à l’origine de la situation actuelle, en subissent les répercussions de plein fouet. 


L’appel à la solidarité qui émane des débats de la Conférence tient compte du fait que des millions de personnes de par le monde perdent chaque mois leur emploi, leur revenu, leurs économies et leur logement.  Cet appel vise à prévenir le risque que la crise ait des conséquences désastreuses sur le plan humanitaire et dans le domaine du développement.  Les États Membres invoquent dans ce contexte la nécessité d’une action rapide et décisive permettant aux pays les plus durement touchés de préserver et de valoriser les gains acquis sur la voie de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


Rétablir la confiance dans le secteur financier et relancer les opérations de prêt; faciliter et revitaliser un commerce et un investissement ouverts et rejeter le protectionnisme; réformer l’architecture financière internationale pour l’adapter aux difficultés actuelles; encourager une bonne gouvernance: telles sont les lignes directrices devant guider la marche à suivre pour que le relèvement profite à tous. 


Tout en reconnaissant la décision prise au Sommet du G-20, tenu le 2 avril 2009 à Londres, de dégager, pour relancer l’économie mondiale, un montant de 1,1 milliard de dollars, les États Membres se disent en outre résolus à renforcer le rôle de coordonnateur des affaires économiques et sociales qui incombe aux Nations Unies, pour que les pays aient la marge de manœuvre nécessaire pour appliquer des mesures anticycliques.  Enfin, reflétant les échanges de vue qui ont eu lieu pendant la Conférence, le Document final souligne qu’il importe de réformer d’urgence la gouvernance des institutions de Bretton Woods, sur la base d’une juste et plus équitable représentation des pays en développement, et pour rendre le FMI et la Banque mondiale plus réactifs et mieux adaptés aux besoins de ces pays.


« Le monde vient d’entendre les voix du G-192 », a affirmé le Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, M. Miguel d’Escoto Brokcmann, après l’adoption du Document final.  Il a parlé des efforts inlassables déployés par les États Membres et du consensus auquel ils sont parvenus, et qui aura culminé dans la confection d’un texte « apportant sa pierre à l’édification d’un monde plus solidaire et stable ».  « Nous sommes plus heureux aujourd’hui qu’hier, mais pas satisfaits », a encore déclaré M. d’Escoto Brockmann, qui a prévenu que d’autres périls se profilaient déjà à l’horizon, menaçant de faire « basculer la crise économique actuelle dans un chaos humanitaire. »  « Unissons nos forces pour contrer les crises alimentaire, énergétique, de l’eau et de l’environnement, et cela en nous appuyant sur les propositions que nous venons d’adopter, propositions qui, nous l’avons dit et répété, vont dans la bonne direction, c’est-à-dire celle d’un avenir viable et glorieux pour tous et pour la Terre nourricière », a lancé le Président de l’Assemblée.   


Les délégations ont reconnu que les Nations Unies étaient l’endroit indiqué pour traiter de manière holistique de la crise.  Si elles ont exprimé des réserves sur le contenu du Document final, toutes ont accueilli favorablement la création d’un groupe de travail à composition non limitée sur la question de la crise économique et financière. 


Les États-Unis, l’Union européenne, le Canada et le Japon se sont félicités de la qualité des débats tenus pendant les trois jours de la Conférence, au cours de laquelle ont pu être exprimées les préoccupations des pays en développement face à la crise actuelle.  S’ils n’ont pas manqué de saluer la teneur des informations et des points de vue échangés, ces pays ont insisté sur le fait que la réforme des institutions financières internationales « indépendantes », si elle devait avoir lieu, devrait s’effectuer au sein des conseils d’administration de ces organismes.


De leur côté, Cuba, le Venezuela, le Nicaragua et la République islamique d’Iran ont estimé que le texte ne satisfaisait pas les attentes, car il n’aborde pas de manière appropriée les causes et les solutions de la crise financière et économique mondiale.  Selon ces États Membres, la crise actuelle, qui a éclaté dans les pays développés, signe l’échec cuisant de la doctrine néolibérale.  Ils ont en outre rejeté la notion de « sécurité humaine » figurant dans le Document final, qui pourrait, selon eux, être interprétée par « certaines puissances » pour se lancer dans des opérations relevant de l’ingérence et menaçant la souveraineté des États.


L’échange de vues général sur la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement se poursuivra lundi, le 28 juin, à 10 heures. 


*     A/CONF.214/L.1 & A/CONF/214/3


ÉCHANGE DE VUES GÉNÉRAL SUR LA CRISE FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE MONDIALE ET SON INCIDENCE SUR LE DÉVELOPPEMENT (A/CONF.214/4)


M. CELSO AMORIM, Ministre des affaires étrangères du Brésil, s’est félicité que les pays qui d’ordinaire sont sans voix dans les structures mondiales de gouvernance financières aient l’occasion de se faire entendre grâce aux Nations Unies.  Il a souhaité que des efforts sérieux soient déployés par les pays développés pour atteindre l’objectif auquel ils se sont engagés de verser 0,7% de leur PIB à l’APD.  Il a estimé que l’APD ne sera cependant pas suffisante et qu’il faut que des mesures soient prises par les institutions financières internationales et régionales pour fournir des liquidités au pays en développement et financer le commerce Sud-Sud.  Il a souhaité que les ressources de la Banque mondiale et du FMI soient augmentées et que les banques régionales de développement soient renforcées, de façon à ce qu’elles soient en mesure de reconstruire des économies fragilisées.  Le Brésil a annoncé l’augmentation de sa contribution au FMI, et a exprimé son appui à la recapitalisation des banques multilatérales de développement, a-t-il dit.  Il a ajouté que son pays était en faveur de nouvelles allocations de droits de tirage spéciaux (DTS), en souhaitant que la distribution de ces ressources se fasse au profit des pays en développement. 


M. Amorim a par ailleurs estimé que le régime des conditionnalités restrictives imposé aux pays en développement par les institutions financières internationales devait sérieusement être revu.  Il a indiqué que les politiques de protection sociale, et d’appui à la santé et à l’éducation ne devaient pas être l’apanage des seuls pays riches.  Il a demandé que les institutions de prêt adaptent leurs paradigmes en faveur du financement de mesures de stimulation dans les pays en développement.  Il a salué les efforts qui sont en cours pour renforcer la régulation des activités économiques et financières, et a souhaité que ces efforts soient coordonnés au niveau international.  Sur le même ton, le Ministre brésilien a invité les pays en développement à rechercher des moyens innovants de se protéger des conséquences des fluctuations des principales devises.  Il a souhaité que cette crise soit l’occasion de définir un nouveau cadre de développement et de financement, de manière à ce que le monde soit en mesure d’éviter de futures crises.  Les défis actuels appellent à une réforme de la gouvernance mondiale et de ses structures de décision, qui sont vieilles de 60 ans, a dit M. Amorim.  Les mandats de certains organes de l’ONU, notamment des institutions de Bretton Woods sont aujourd’hui caduques et révolus.  Ils ne reflètent pas la réalité économique et politique du monde d’aujourd’hui, a dit le Ministre, en souhaitant que les quotas et droits de vote en vigueur au sein des institutions financières internationales soient revus.


M. REINHOLD LOPATKA, Secrétaire d’État aux finances de l’Autriche, a qualifié la crise financière et économique mondiale de « crise de toute l’humanité ».  La crise a débuté au cœur du monde industrialisé pour s’étendre à tous les pays et à toutes les régions du monde, a-t-il ajouté, et elle pourrait être plus longue que prévue.  Pour M. Lopatka, il faut que la communauté des donateurs, les pays riches, les agences de l’ONU et les institutions financières internationales s’unissent pour rendre l’aide plus efficace, et ce, en assurant une mise en œuvre rapide de la Déclaration de Paris et du Programme d’action d’Accra sur le financement du développement.  Il est de la responsabilité des États Membres d’honorer les engagements qu’ils ont pris au titre de l’aide publique au développement (APD), et l’ONU doit poursuivre les réformes engagées qui feront d’elle une Organisation capable de permettre aux États d’être « unis dans l’action », a encore estimé l’orateur.  Concluant son intervention, il a invité les États Membres à poursuivre la discussion sur les réponses durables à apporter à la crise lors de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA IV), qui se tiendra en 2011.


Mme PAULA QUINTANA, Ministre de la planification et de la coopération du Chili, a indiqué que cette Conférence qui se tenait au siège des Nations Unies était le signe que la crise qui a ébranlé le monde de l’économie et de la finance était la pire que la communauté internationale ait connue depuis la Grande Dépression des années 30.  Cette Conférence est une démonstration de la vitalité des Nations Unies et de leur capacité à répondre aux défis majeurs de notre temps, a-t-elle estimé.  Cette crise nous a surtout montré notre faiblesse, a-t-elle dit.  Des mesures doivent être prises afin d’en atténuer les effets négatifs sur le monde économique et financier, a poursuivi la représentante.  Il faut stabiliser les marchés financiers et restaurer la confiance des agents économiques.  Il faut également que ceux qui portent une part de responsabilité dans ce qui arrive assument leurs engagements et leur solidarité envers les économies en développement, a dit Mme Quintana.  Nous devons garder à l’esprit ce qui est à l’origine de la crise financière et économique et faire en sorte que cela ne se reproduise pas, a jugé Mme Quintana.  Elle a ajouté que la faiblesse du système de supervision et de régulation financière, ainsi que le comportement irresponsable de certaines personnes ont eu comme résultat de précipiter toutes les économies dans une situation d’extrême faiblesse, voire de récession. 


Mme KARNIT FLUG, Directrice du Département des recherches de la Banque d’Israël, a appelé la communauté internationale à accroître la coordination interétatique pour répondre plus efficacement aux défis posés par la crise financière et économique mondiale.  Il convient également de corriger les déséquilibres du commerce international et d’éviter, dans le même temps, de céder aux tentations de replis protectionnistes, a ajouté Mme Flug, pour qui la situation actuelle exige de repenser le fonctionnement des institutions financières internationales.  L’indépendance et le professionnalisme du FMI et de la Banque mondiale doivent être préservés, a-t-elle dit, en suggérant d’améliorer ces entités, en y élargissant la représentativité de certains groupes.  Il n’est pas besoin de remplacer purement et simplement ces institutions comme certains États le préconisent, a estimé Karnit Flug.  L’intervenante a ensuite évoqué les différentes mesures mises en œuvre par son pays pour contenir l’impact de la crise.  Elle a notamment indiqué que la Banque d’Israël avait accru son volume de devises étrangères, et a souligné que le Gouvernement israélien avait décidé de laisser s’aggraver ses déficits jusqu’en 2010, pour compenser la baisse de ses ressources fiscales.  Revenant sur la nature globale de la crise, Mme Flug a appelé à une réaction coordonnée et rapide, qui tienne compte des besoins spécifiques de chaque pays. 


Mme MARLENE MOSES (République de Nauru), qui s’est exprimée au nom des petits États insulaires en développement de la région du Pacifique, a appelé les États Membres participant à la Conférence à tirer les conséquences de la crise économique et à coordonner leurs efforts afin de répondre le plus efficacement aux effets de cette crise.  Les petits États insulaires ont durement ressenti l’impact de la crise financière et ont tenté de rassembler leurs efforts afin d’en atténuer les conséquences, a dit Mme Moses.  Des mesures fiscales strictes ont été prises, et les États se sont concentrés à faire face aux déficits budgétaires qui les affectent en ce moment, a dit la représentante.  Elle a invité les partenaires du développement à rester engagés auprès des petits États insulaires.


S’exprimant au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, M. OUMAR DAOU (Mali) a demandé que la communauté internationale, les partenaires de développement, ainsi que les institutions financières internationales accordent à ce groupe de pays une attention particulière.  Elle pourrait prendre la forme du développement et de l’entretien des infrastructures de transport, d’une amélioration des politiques de transit, d’une facilitation du commerce international et de l’obtention d’un traitement préférentiel pour les produits en provenance des pays sans littoral, a-t-il proposé.  Le représentant a également suggéré que soient mobilisés des investissements privés, y compris les investissements directs étrangers, pour financer les projets et les programmes sous-régionaux qui intéressent les États enclavés.


M. HILARIO G. DAVIDE (Philippines) a estimé que les déclarations prononcées lors de la Conférence avaient mis en lumière la profondeur et la sévérité de la crise, ainsi que la nécessité d’apporter, comme solution au problème, des mesures complètes et coordonnées.  Les approches unilatérales sont caduques, a-t-il dit, évoquant les initiatives régionales destinées à maintenir les flux des capitaux dans les pays les plus durement frappés par la crise, et la nécessité de conclure les négociations de Doha sur le commerce d’une manière qui soit équitable et qui permette de relancer la demande.  Dans ce contexte, les États doivent résister aux tentations protectionnistes et à la mise en œuvre de réformes masquant des réflexes nationalistes, a préconisé M. Davide. 


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran) a suggéré les étapes suivantes pour une sortie de crise: redéfinir le système économique mondial sur la base de valeurs morales et éthiques de manière à résoudre les crises mondiales; et revoir les pratiques et les mesures bancaires traditionnelles, en s’inspirant du système bancaire iranien, qui a démontré sa prudence et sa capacité de résistance au plus fort de la crise.  Le représentant a également suggéré de promouvoir les devises nationales et régionales comme moyen d’élargir les bases de la structure internationale de crédit et de remplacer l’approche centrale qui prévaut aujourd’hui par une architecture plus diversifiée.  M. Khazaee a recommandé de réformer le commerce international et les institutions monétaires internationales, en promouvant une plus large participation de tous les pays.  Le système qui a prévalu à ce jour était profondément injuste et basé sur la seule notion du libéralisme des marchés et de la recherche effrénée du profit.  Il ne pouvait mener le monde qu’à l’échec, a dénoncé le représentant iranien.  


M. KAIRE MUNIONGANDA MBUENDE (Namibie) a déclaré que le Gouvernement de la Namibie n’était pas resté passif depuis le début de la crise.  Il a agi en prenant notamment des mesures anticycliques afin de stimuler la demande domestique et la croissance, a dit le représentant.  Le Gouvernement namibien a mis en place des politiques monétaires et fiscales pour protéger les secteurs vitaux de l’économie et maintenir active la fourniture des services sociaux, a indiqué le représentant, qui a expliqué que la Banque de Namibie s’efforçait de pratiquer des taux d’intérêt peu élevés afin de permettre aux particuliers et aux entreprises de continuer à emprunter.  Pour M. Mbuende, la lutte contre la crise financière et économique mondiale appelle l’adoption de réponses coordonnées pour à la fois reconstruire l’édifice économique international et empêcher le retour de crises de cette ampleur.  Dans ce contexte, les pays à revenu moyen doivent pouvoir s’appuyer sur une aide extérieure soutenue fournie sous forme d’allocations, de prêts concessionnels et d’assistance technique visant à renforcer leurs capacités, a-t-il dit. 


M. JEAN-MAURICE RIPERT (France) a déclaré que la réponse à la crise devait être à la hauteur des défis posés.  Les immenses efforts consentis par les pays du G-20 et d’autres, aussi considérables soient-ils, ne suffiront pas, à eux seuls, à assurer la mondialisation coopérative, équitable et inclusive à laquelle nous aspirons tous, a-t-il estimé.  Après avoir réaffirmé l’engagement de la France en faveur de ses partenaires de développement, le représentant a jugé que le système des Nations Unies avait un rôle fondamental à jouer à cet égard, en mettant à profit l’expertise de ses agences spécialisées et de ses fonds et programmes.  Plusieurs axes d’action lui ont paru prioritaires: la promotion d’un travail décent pour tous, le système d’alerte précoce sur les vulnérabilités, ainsi que la poursuite des efforts engagés par le système des Nations Unies pour se réformer et rendre son action plus efficace au service de ses États Membres.


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a déclaré que la crise avait clairement souligné l’importance de l’architecture financière internationale et son rôle dans la réalisation de la stabilité financière internationale.  Mais, il est devenu crucial de réformer cette architecture financière et ses institutions de manière à les rendre plus à même de fournir des ressources aux pays en développement, a estimé le représentant du Qatar.  En conclusion, il a évoqué l’initiative prise par son pays, en coopération avec la Suisse et Singapour, pour lancer un programme de recherche internationale impliquant tous les acteurs concernés, y compris les États, la société civile et le secteur privé, afin de formuler des idées, des propositions de réforme, et des idées novatrices en matière de surveillance et de règlementations financières.  Le Qatar a abrité la dernière Conférence internationale de suivi sur le financement du développement, a rappelé le représentant, en indiquant que c’est à l’issue de cette rencontre que les États Membres ont décidé de la tenue de la présente Conférence sur la crise financière et économique et son impact sur le développement, qui a lieu depuis trois jours au Siège de l’ONU. 


M. JAIROHERNÁNDEZ MILLÁN (Costa Rica) a estimé que la nature de la réponse à apporter à la crise dépendra de la manière dont sera réformé le système financier international.  La situation actuelle est le résultat d’excès, d’ambitions dévorantes et de la cupidité dont ont fait preuve certains groupes qui ont pu faire des profits démesurés du fait de l’absence de mécanismes de régulation financière.  Nous avons besoin d’une architecture financière internationale plus transparente pour éviter que l’histoire ne se répète, a ajouté le représentant, qui a plaidé pour la mise en place de systèmes de contrôle, de régulation et d’information financière efficaces permettant une gestion équitablement partagée du coût de la crise.  Dans ce cadre, il a souhaité que la communauté internationale reste fidèle aux engagements pris au titre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a lancé un appel à l’augmentation des ressources d’aide aux pays les moins avancés, qui sont aussi les pays les plus durement touchés par la crise et ceux dont l’avenir dépend le plus de l’atteinte des OMD.


M. NAWAF SALAM (Liban) a déclaré que la crise financière et économique mondiale exige un ensemble de mesures de réponse pour aider les pays en développement à réaliser leur développement économique durable.  Pour sa part, le Liban a été en mesure de minimiser l’impact adverse de la crise grâce à l’adoption de règlementations et de mesures de surveillance de son marché financier.  Toutefois, le pays n’a pas été totalement épargné dans la mesure où 20% de son produit intérieur brut proviennent d’envois de fonds de migrants libanais, la plupart d’entre eux ayant été touchés par la crise dans leurs pays d’accueil.  Pour faire face à cette baisse des transferts de fonds des migrants, ainsi qu’à la diminution de l’investissement direct étranger, le Gouvernement libanais a adopté un plan de développement en vue de revitaliser l’économie nationale, a indiqué M. Salam.  Ce plan prévoit notamment une augmentation significative des salaires des employés des secteurs public et privé et la mise en œuvre des projets de développement dans le secteur des infrastructures.


M. MURAD ASKAROV (Ouzbékistan) a prôné l’assainissement financier comme première mesure à prendre pour permettre aux pays les plus touchés par la crise de maintenir leur économie à flot.  Le représentant a ajouté que l’investissement dans les restructurations des grands groupes industriels, qui sont les véritables locomotives de l’économie et de l’emploi, ainsi que le soutien au développement technologique, étaient des mesures vitales dans les efforts de modernisation du système économique mondial.  Surmonter la crise est aussi l’occasion de faire entrer nos économies dans le XXIe siècle, a encore dit le représentant, qui a expliqué que son pays mettait particulièrement l’accent sur le relèvement des petites et moyennes entreprises qui représentaient 48,2% du PIB ouzbèke, en 2008.  Le représentant a aussi évoqué la création de zones franches régionales pour intensifier la coopération économique en Asie centrale.  Il a conclu en plaidant pour une meilleure coordination des efforts du G-20 et de ceux des agences et partenaires des Nations Unies, l’ONU bénéficiant d’une légitimité qui lui confère, de façon naturelle, un rôle de catalyseur d’une économie mondiale qui devrait désormais veiller à satisfaire les besoins des plus vulnérables et l’appui au développement.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a salué la qualité des recommandations formulées par la Commission Stiglitz, et qui figurent dans le document final de la Conférence.  Il a relevé que la crise avait provoqué un recul des progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le Gouvernement syrien a été assez prudent pour se constituer des réserves de capitaux qui ont permis à la Syrie de devenir l’un des pays les moins endettés du monde, a indiqué le représentant.  Mais à l’instar d’autres pays en développement, la Syrie n’a pas été épargnée par la contraction du commerce international, a-t-il noté.  Les mesures unilatérales prises par certains pays développés pour protéger leurs économies n’ont fait qu’aggraver la crise de confiance actuelle, a poursuivi le représentant, qui a pointé du doigt les dangers qu’une telle situation fait peser sur le redressement économique.  Il a enfin désigné l’occupation étrangère comme un facteur aggravant de la situation qui prévaut actuellement en Syrie.


M. GILLES NOGHÈS (Monaco) a déclaré que la réalisation des OMD, déjà incertaine avant l’éruption de la crise financière et économique, était devenue encore plus aléatoire.  Elle exige désormais une réaction solidaire de la communauté internationale, a dit M. Noghès.  Il a également lancé un appel pour « l’édification d’un nouveau multilatéralisme coordonné par l’ONU » en vue d’éviter que ne se produisent des catastrophes humanitaires découlant de la crise.  Monaco soutient la mise en place d’une protection sociale minimale et de dispositifs d’urgence à même de répondre aux besoins les plus pressants des populations vulnérables, a encore indiqué M. Noghès, avant de conclure que la Principauté de Monaco, préoccupée par les conséquences de la crise sur l’environnement, poursuivrait ses efforts en faveur de l’économie verte, par le biais de mesures d’adaptation aux changements climatiques.


M. IBRAHIM O. A. DABBASHI (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré qu’en dépit du fait que les pays en développement ne sont pas responsables de la crise, ils sont les premiers à en subir les conséquences.  Cette crise pose des difficultés de toutes sortes, notamment en matière de migrations, puisque de nombreux expatriés ont perdu leur emploi à l’étranger provoquant, ainsi, une diminution des envois de fonds qu’ils opéraient pour soutenir leurs familles restées dans leurs lieux d’origine, a regretté le représentant.  Des mesures de réforme approfondies devront être prises pour réformer le système financier international, a souligné le représentant.  Saluant les décisions prises par le G-20, il a déclaré qu’elles étaient cependant insuffisantes.  Il a encouragé les pays développés à prendre à l’avenir des mesures en concertation avec les pays en développement.


M. AHMED KHALEEL (Maldives) a indiqué que son pays appartenait aux deux groupes les plus vulnérables identifiés par les Nations Unies, le Groupe des pays les moins avancés (PMA) et celui des petits États insulaires en développement.  C’est la raison pour laquelle, a estimé le représentant, l’impact de la crise financière et économique a été particulièrement ressenti aux Maldives.  Les Maldives ne disposent pas des capacités nécessaires pour faire face aux difficultés économiques actuelles, a-t-il poursuivi.  Indiquant que son pays s’était lancé sur la voie de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et était engagé dans la conduite d’un processus démocratique, le représentant des Maldives a lancé un appel aux partenaires de développement afin qu’ils poursuivent les efforts d’aide auprès de son pays.  Nous ne pouvons nous permettre de laisser la crise économique réduire à néant les efforts de développement et les progrès réalisés au cours des deux dernières décennies, a-t-il conclu.


ADOPTION DU DOCUMENT FINAL DE LA CONFÉRENCE: PROJET DE RÉSOLUTION (A/CONF.214/L.1)


Explications de vote


Les États-Unis se sont félicités de la qualité des débats tenus pendant les trois jours de la Conférence, au cours de laquelle ont pu être exprimées les préoccupations des pays en développement face à la crise actuelle.  Le représentant américain a estimé que les informations et les points de vue échangés avaient permis de dégager une vision plus claire des enjeux, reflétée dans le Document final.  Le représentant a ensuite émis des réserves sur le texte, en soulignant, notamment, que la réforme des institutions financières internationales « indépendantes », si elle devait avoir lieu, devrait s’effectuer au sein des conseils d’administration de ces organismes.


Le représentant de la République tchèque, parlant au nom de l’Union européenne (UE), a salué le consensus ambitieux auquel les 192 États Membres sont parvenus, en donnant aux pays en développement l’occasion unique d’exprimer leurs points de vue et de détailler leurs besoins face à « cette crise terrible ».  En prônant une action unie, nous venons d’envoyer un message d’espoir en direction des plus pauvres, a-t-il dit, estimant qu’il revenait maintenant aux Nations Unies, par l’intermédiaire du groupe de travail à composition non limitée, d’assurer le suivi des questions évoquées pendant la Conférence.  L’UE continuera à traiter de ces questions dans les grandes enceintes internationales, a-t-il assuré.


Les représentants du Canada et du Japon ont émis des réserves du même ordre que celles exprimées par leur homologue des États-Unis, et ont eux aussi exprimé leur confiance dans le rôle que pourrait être amené à jouer le groupe de travail à composition non limitée.


Le représentant de Cuba a, quant à lui, estimé que le texte ne satisfaisait pas les attentes, car il n’aborde pas, de manière appropriée, les causes et les solutions de la crise financière et économique mondiale.  La crise actuelle a éclaté dans les pays développés, et marque l’aboutissement de problèmes systémiques révélateurs de l’échec cuisant de la doctrine néolibérale et de la mort du mythe inventé autour de la bienfaisance du libre marché, a-t-il dit.  Le représentant a estimé qu’il fallait reconnaître la nécessité de passer à un nouveau type de développement plaçant l’humain au centre du processus.  Il a en outre rejeté la notion de « sécurité humaine » figurant dans le document final et qui, selon lui, pourrait être interprétée par quelque uns, dans un certains nombre de cas, pour se lancer dans des opérations relevant de l’ingérence et menaçant la souveraineté des États.


Les représentants du Venezuela, du Nicaragua et de la République islamique d’Iran ont appuyé la déclaration de Cuba, en demandant de plus que soit mis fin à l’hégémonie monétaire du dollar.  Ces délégations ont soutenu l’idée de créer un groupe de travail à composition non limitée chargé d’assurer le suivi des questions évoquées pendant la Conférence, en estimant que les Nations Unies étaient l’endroit indiqué pour traiter de manière holistique de la crise.


Le représentant de la Jamaïque, parlant au nom de la Communauté des Caraïbes CARICOM, et celui de la Bolivie, ont salué le fait que les 192 Membres soient parvenus à un accord sur la voie à suivre, cela en ayant pertinemment prévu de créer un groupe à composition non limitée pour combler ultérieurement les lacunes du Document final de la Conférence.


Le représentant du Soudan, parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s’est réjoui de la réponse unie apportée aujourd’hui par l’ONU à la crise, grâce à un Document final qui représente une bonne base pour le lancement d’une réflexion plus large portant sur l’édification d’un monde plus juste.  Le texte comporte des lacunes, mais rien ne sert de faire la fine bouche, car les résultats sont là, a-t-il dit, en estimant que ces lacunes pourront être corrigées dans le cadre des travaux du groupe de travail. 


ÉCHANGE DE VUES GÉNÉRAL


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a rappelé que c’était précisément le Président Hugo Chavez qui avait été à l’origine de ce débat qui se tient aux Nations Unies sur la crise financière et économique mondiale et son impact sur le développement.  Il a estimé que cette crise offrait au monde l’occasion de relancer la coopération Sud-Sud et de remettre en question la puissance hégémonique des États-Unis, « dont l’économie est totalement dépourvue de discipline monétaire et fiscale ».  M. Valero a ensuite cité en exemple les organisations « Voie bolivarienne pour les peuples d’Amérique latine » (ALBA) et PETROCARIBE, qui ont permis à de nombreux pays de la région d’Amérique latine et des Caraïbes de ne pas subir la flambée des prix des carburants l’an dernier.  De plus, la Banco del ALBA consacre 50% de ses fonds au financement de projets de développement socioéconomiques et culturels, sans imposer aux États les conditions exigées par les institutions financières multilatérales, a ajouté le représentant.  Il s’est également félicité de ce que l’idée de créer un panier de devises, qui se substituerait au dollar comme monnaie de réserve mondiale, soit en train de faire son chemin.


M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin) a regretté le fait que la vaste majorité des États Membres de l’Assemblée générale, y compris le sien, n’étaient pas représentés au plus haut niveau à cette Conférence, comme le Document final de la Conférence le stipule pourtant dans sa première ligne.  Il est également regrettable que le processus erratique des préparatifs de cette réunion ait découragé la participation de nombreux chefs d’État, dont la présence aurait pourtant conféré un caractère historique à la Conférence.  Le représentant a également relevé que la Conférence a à peine été suivie par les médias, une occasion ayant ainsi été ratée de revitaliser l’Assemblée générale.


M. PAUL BADJI (Sénégal) a rappelé les effets de la crise sur des pays en développement comme le Sénégal, notamment à travers la baisse des taux de croissance, des recettes d’exportation et des investissements, avant de saluer les mesures de relance annoncées pas le G-20.  M. Badji a aussi cité les mesures prises par les gouvernements africains et par la Banque africaine de développement (BAD), concernant les liquidités d’urgence, le financement du commerce et l’accélération des transferts de ressources aux pays pauvres.  Ces mesures doivent être accompagnées d’actions internationales, comme le renforcement de l’aide au développement, l’avènement d’un commerce mondial juste et une solution définitive à la crise alimentaire par l’accroissement de l’investissement dans le secteur agricole, a-t-il préconisé.  Il a aussi parlé de la nécessité d’accroître les moyens financiers des pays en développement, par l’accès aux réserves internationales et aux droits de tirage spéciaux (DTS).  Il a également mentionné la nécessité de la démocratisation et de la réforme de la structure de gouvernance des institutions financières internationales, ainsi que celle de l’instauration de nouveaux mécanismes de financement comme outils d’atténuation de la crise.


M. VANU GOPALA MENON (République de Singapour) a reconnu que les mesures prises par les gouvernements et les institutions financières pour gérer la crise sont d’une ampleur sans précédent.  La crise a montré la vulnérabilité du système financier mondial, a-t-il ajouté.  Les trois géants économiques mondiaux que sont les États-Unis, l’Europe et le Japon ont été touchés de plein fouet par la crise et n’ont pour cette année aucune perspective de croissance, a-t-il relevé.  À Singapour, notre économie s’est contractée de 10% au premier trimestre de l’année 2009 et les prévisions de croissance pour cette année sont négatives, entre moins 9% et moins 6%, a indiqué le représentant.  Il a conclu son propos en estimant que la Conférence sur la crise financière et économique mondiale et son impact sur le développement est une initiative importante.  Il s’est dit persuadé que les Nations Unies peuvent jouer un rôle important et apporter une réponse internationale cohérente et pragmatique à la crise.


M. SIMON MBOSO KIAMPUTU, Ministre de l’industrie de la République démocratique du Congo (RDC), a donné un aperçu des effets négatifs de la crise dans son pays, évoquant notamment la chute des cours de ses produits d’exportation (cuivre, cobalt, bois et pétrole brut) et la chute des exportations et des réserves de change.  Il a aussi mentionné la baisse des recettes budgétaires et fiscales, qui entraîne un accroissement des déficits publics et des pertes massives d’emplois, ainsi que l’exacerbation des conflits sociaux.  Le Gouvernement de la RDC a conçu un plan d’urgence destiné à contribuer au maintien de la stabilité économique et sociale, a-t-il poursuivi.  Il recherche l’allègement substantiel de la dette extérieure et la diversification des sources de croissance de l’économie.  Le Ministre a aussi précisé que le Gouvernement tente de renforcer les capacités de l’État, qui est aujourd’hui en situation de fragilité.


Le Ministre a ajouté que son pays a bénéficié d’un appui des institutions internationales, dont la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, l’Union européenne et le Fonds monétaire international.  Il a indiqué également que la RDC entend mettre à profit les activités respectueuses de l’environnement à travers les deux atouts mis à sa disposition, à savoir le puits de carbone que constitue son massif forestier et son bassin hydraulique.  Enfin M. Mboso Kiamputu a déclaré soutenir les propositions qui ont été faites, notamment en ce qui concerne la réforme de la gouvernance du système financier international; la mise en place d’un système de régulation et de surveillance financière en vue de prévenir des crises similaires; et la création d’un conseil mondial de coordination économique.


M. JOSÉ LUIS CANCELA (Uruguay) a relevé la forte dépendance des pays en développement aux flux de capitaux et aux financements et investissements étrangers directs.  Il a donc jugé urgent de corriger les distorsions du système commercial multilatéral.  Il a appelé à réitérer les engagements pris en faveur du développement, et notamment pour l’aide publique au développement, et d’achever le Cycle de négociations de Doha pour le développement.  Le représentant a considéré, par ailleurs, que le retour à des mesures protectionnistes pour préserver les industries nationales ne peut qu’aggraver les conséquences de la crise actuelle et prolonger ses effets négatifs.  Il est en effet essentiel pour les pays en développement de pouvoir accéder à des marchés ouverts, a-t-il souligné.  Le représentant a aussi appelé à réformer l’architecture financière et économique internationale afin d’y permettre une plus grande participation des pays en développement.


M. JAN GRAULS (Belgique) a invité l’Assemblée générale à faire de cette crise une opportunité, en privilégiant de nouvelles approches de développement.  Pour sa part, la Belgique s’est engagée dans une nouvelle direction, en consacrant 0,47% de son produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement, alors que son budget a augmenté cette année de 23%.  Dans le cadre de son aide bilatérale, la Belgique a décidé qu’à partir de maintenant, elle limiterait ses interventions à un maximum de trois secteurs, tout en évoluant vers des économies d’échelle et une division des tâches entre donateurs.  Sur le plan multilatéral, le Gouvernement belge a décidé que cette année, ses contributions volontaires multilatérales iront entièrement aux organisations multilatérales, ce qui permettra à celles-ci de déterminer les programmes qui exigent le plus de ressources.


M. JORGE ARGÜELLO(Argentine) a relevé que les mesures adoptées récemment par le G-20 reconnaissent les erreurs commises dans le système financier international dominant et tentent de corriger les politiques qui sont à l’origine de la crise.  Les institutions financières ont favorisé la spéculation, a-t-il expliqué, ajoutant que ces institutions n’ont pas vu venir les déséquilibres macroéconomiques qui découlaient de leurs pratiques.  Il a donc plaidé pour un changement de discipline et de structure dans le fonctionnement de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale et du système financier international.  Il faut notamment y augmenter et renforcer la participation des pays en développement, a-t-il souhaité.  Pour lui, un aspect important de la réforme est de redéfinir le rôle de l’État qui doit être un acteur lorsqu’il s’agit de réguler les activités économiques et financières, l’exportation et la promotion de la croissance.  Il a enfin appelé les pays développés à tenir leurs engagements en termes d’aide publique au développement.


Mme ENKHTSETSEG OCHIR (Mongolie) a estimé que la multiplicité des crises qui affectent en ce moment le monde devait être prise en compte afin de définir une réponse appropriée au niveau mondial.  En outre, cette réponse exige de porter une attention particulière aux personnes et au coût humain de ces crises.  Par ailleurs, la représentante a réaffirmé la nécessité de tenir compte de la situation des pays à faible revenu, qui rencontrent des difficultés supplémentaires dans la réalisation des OMD.  Selon elle, le rôle des Nations Unies doit être élargi à la promotion d’une réponse coordonnée de la communauté internationale à la crise financière et économique.  La représentante a également estimé qu’il était critique de mettre en place un suivi à la Conférence.  Pour sa part, la Mongolie a d’ores et déjà lancé un plan d’action national approuvé par son Parlement cette année, afin de surmonter les difficultés économiques et financières, a dit Mme Enkhtsetseg


M. ROBLE OLHAYE (Djibouti) a relaté les difficultés que son pays a rencontrées à cause de la crise, comme la hausse des prix et du coût de la vie, la baisse des investissements directs et une hausse brutale du chômage.  Le Gouvernement djiboutien a adopté des mesures pour stimuler les activités dans tous les secteurs de l’économie, et il a renforcé les programmes sociaux, a-t-il dit.  Mais, a-t-il souligné, la capacité de l’État djiboutien est limitée, et il est essentiel, dans le contexte actuel, de pouvoir bénéficier d’une détermination au niveau mondial.  Il a donc appelé les États Membres à agir de façon collective et soutenue afin de résoudre la crise actuelle et éviter que des crises de ce type ne se reproduisent.  Le premier objectif serait d’en atténuer les effets.  Il faut donc coordonner les mécanismes de réponse à la crise, a indiqué M. Olhaye, tout en restructurant et en partageant le pouvoir de gouvernance au sein des institutions financières internationales, en vue de rendre responsables tous les peuples qui en sont membres. 


M. NARINDER KAKAR, Observateur permanent de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), a estimé que la communauté internationale devait renforcer les principes de durabilité et de viabilité économiques.  Une gestion rationnelle des écosystèmes est également essentielle pour impulser un élan véritable aux économies du monde entier, a-t-il poursuivi, avant de rappeler les dangers que font peser sur la planète les changements climatiques.  Le représentant a également encouragé les États Membres à investir dans l’environnement pour rendre leur autonomie aux populations et aux sociétés qui dépendent de l’utilisation des ressources naturelles pour leur survie.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité proroge jusqu’au 31 décembre 2009 le mandat du Bureau d’appui de l’ONU pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BANUGBIS)

CS/9693

Le Conseil de sécurité proroge jusqu’au 31 décembre 2009 le mandat du Bureau d’appui de l’ONU pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BANUGBIS)

26/06/2009
Conseil de sécuritéCS/9693
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6152e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE JUSQU’AU 31 DÉCEMBRE 2009 LE MANDAT DU BUREAU D’APPUI DE L’ONU POUR LA CONSOLIDATION DE LA PAIX EN GUINÉE-BISSAU (BANUGBIS)


Il prie également le Secrétaire général de créer à partir du

1er janvier 2010 un Bureau intégré des Nations Unies en Guinée-Bissau (BINUGBIS)


Le Conseil de sécurité a, cet après-midi, prorogé jusqu’au 31 décembre 2009 le mandat du Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BANUGBIS).


Le Conseil de sécurité, par sa résolution 1876 (2009), adoptée à l’unanimité, prie également le Secrétaire général de créer, pour une période initiale de douze mois à compter du 1er janvier 2010, un Bureau intégré des Nations Unies en Guinée-Bissau (BINUGBIS).


Celui-ci viendra succéder au BANUGBIS, dont les tâches principales sont décrites dans le dernier rapport* du Secrétaire général sur l’évolution de la situation en Guinée-Bissau.


Ce Bureau intégré sera chargé, notamment, d’« aider la Commission de consolidation de la paix (CCP) dans l’action qu’elle mène pour répondre aux besoins cruciaux de la Guinée-Bissau en matière de consolidation de la paix », de « renforcer les capacités des institutions nationales », d’« aider les autorités nationales à mettre en place un système de police, d’application des lois et de justice pénale qui soit véritablement efficace » et d’« appuyer un dialogue politique ouvert à tous et un processus de réconciliation nationale ».


Le Conseil de sécurité exhorte en outre tous les membres des forces armées à « respecter le pouvoir civil » et à « s’abstenir de toute ingérence dans les questions politiques ».  Il invite le Gouvernement bissau-guinéen à « mener des enquêtes crédibles et transparentes sur la série d’assassinats politiques perpétrés en mars et juin 2009 » et à « traduire en justice les responsables de ces actes ».


* S/2009/302



LA SITUATION EN GUINÉE-BISSAU


Texte du projet de résolution (S/2009/327)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses précédentes résolutions et les déclarations de son président concernant la situation en Guinée-Bissau, ainsi que la lettre du 22 décembre 2008 (S/2008/778) adressée au Secrétaire général par son président,


Se déclarant profondément préoccupé par la reprise des violences politiques, en particulier par les assassinats à caractère politique perpétrés en Guinée-Bissau,


Soulignant que ces faits mettent en évidence la fragilité de la situation politique et compromettent les efforts déployés pour rétablir en Guinée-Bissau la paix et la stabilité ainsi que le respect de la légalité,


Rappelant l’importance des prochaines élections présidentielles en Guinée-Bissau, le 28 juin 2009, et le fait que des élections libres, justes et transparentes sont une étape cruciale et nécessaire pour le retour complet à l’ordre constitutionnel, la consolidation de la démocratie et la réconciliation nationale,


Soulignant qu’il faut que chacun respecte les résultats des élections, et demandant à toutes les parties prenantes de contribuer à un climat paisible pendant et après les élections,


Réaffirmant que le Gouvernement et toutes les parties prenantes doivent rester attachés à la réforme du secteur de la sécurité, à la promotion de l’état de droit et à la lutte contre l’impunité et le trafic de stupéfiants,


Soulignant l’importance de la réforme du secteur de la sécurité et rappelant qu’il est essentiel que le système des Nations Unies et la communauté internationale continuent de prêter leur concours à la sécurité et au développement à long terme de la Guinée-Bissau, notamment dans les domaines de la réforme du secteur de la sécurité et de la justice, ainsi que d’aider à doter le Gouvernement bissau-guinéen de la capacité de lutter contre le trafic de stupéfiants,


Réaffirmant l’importance de la coopération régionale et sous-régionale pour remédier aux difficultés auxquelles est confrontée la Guinée-Bissau,


Rappelant l’adoption du Cadre stratégique pour la consolidation de la paix en en Guinée-Bissau (PBC/3/GNB/3) le 1er octobre 2008, et encourageant le Gouvernement à continuer de collaborer étroitement avec la Commission de consolidation de la paix aux fins de sa mise en œuvre accélérée,


Notant que la situation en Guinée-Bissau demeure extrêmement fragile, du fait en particulier de l’accroissement du trafic de stupéfiants et de la criminalité organisée qui pourrait menacer la stabilité régionale, et devrait être considérée comme relevant d’une responsabilité partagée,


Soulignant la préoccupation que lui inspire la traite des êtres humains, en particulier d’enfants, hors du pays,


Réaffirmant son attachement total à la consolidation de la paix et à la stabilité en Guinée-Bissau,


1.    Décide de proroger jusqu’au 31 décembre 2009 le mandat du Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BANUGBIS);


2.    Accueille avec satisfaction le rapport du Secrétaire général sur la Guinée-Bissau et les activités du BANUGBIS dans ce pays, en date du 11 juin 2009 (S/2009/302), et prend note des recommandations qui y sont formulées;


3.    Prie le Secrétaire général de créer, pour une période initiale de douze mois à compter du 1er janvier 2010, un Bureau intégré des Nations Unies en Guinée-Bissau (BINUGBIS), comme il l’a recommandé dans son rapport (S/2009/302) qui, venant succéder au Bureau d’appui, aura pour tâches principales les suivantes:


a)    Aider la Commission de consolidation de la paix dans l’action qu’elle mène pour répondre aux besoins cruciaux de la Guinée-Bissau en matière de consolidation de la paix;


b)    Renforcer les capacités des institutions nationales pour qu’elles puissent assurer le maintien de l’ordre constitutionnel et la sécurité publique et faire pleinement respecter la légalité;


c)    Aider les autorités nationales à mettre en place un système de police, d’application des lois et de justice pénale qui soit véritablement efficace;


d)    Appuyer un dialogue politique ouvert à tous et un processus de réconciliation nationale;


e)    Fournir un soutien et une assistance stratégiques et techniques au Gouvernement bissau-guinéen en vue de la définition et de l’application coordonnée de la réforme du secteur de la sécurité;


f)    Aider les autorités nationales à lutter contre le trafic de stupéfiants et la criminalité organisée ainsi que la traite d’êtres humains, en particulier celle des enfants;


g)    Soutenir les efforts nationaux déployés pour enrayer la prolifération des armes légères et de petit calibre;


h)    Entreprendre des activités de promotion, de défense et de surveillance des droits de l’homme et aider à institutionnaliser le respect de l’état de droit;


i)    Intégrer systématiquement le principe de l’égalité des sexes dans l’entreprise de consolidation de la paix, conformément aux résolutions 1325 (2000) et 1820 (2008) du Conseil de sécurité;


j)    Renforcer la coopération avec l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, la Communauté des pays de langue portugaise, l’Union européenne et les autres partenaires qui s’efforcent de contribuer à la stabilisation de la Guinée-Bissau;


k)    Contribuer à mobiliser l’aide internationale;


4.    Souligne qu’il est indispensable d’assurer au BINUGBIS les compétences voulues pour qu’il puisse véritablement s’acquitter de son mandat en toute efficacité;


5.    Souligne en outre combien il importe de créer un bureau pleinement intégré qui serait le lieu de coordination efficace des stratégies et programmes entre organismes, fonds et programmes des Nations Unies, entre l’Organisation des Nations Unies et les donateurs internationaux et entre le Bureau intégré, la CEDEAO, et les autres missions des Nations Unies dans la sous-région, et prie le Secrétaire général de prendre de concert avec le Bureau d’appui les mesures nécessaires pour garantir une transition sans heurt entre ce dernier et le nouveau bureau intégré;


6.    Prie le Secrétaire général d’élaborer un plan de travail stratégique assorti de critères permettant de mesurer et de suivre les progrès accomplis dans l’exécution du mandat décrit au paragraphe 3 ci-dessus, et de lui faire rapport à ce sujet conformément au paragraphe 14 ci-dessous;


7.    Appelle le Gouvernement et tous les acteurs politiques de la Guinée-Bissau à s’employer ensemble à créer les meilleures conditions pour la réconciliation nationale et à asseoir la paix et la sécurité dans l’ensemble du pays;


8.    Exhorte tous les membres des forces armées, y compris leurs dirigeants, à respecter le pouvoir civil et à s’abstenir de toute ingérence dans les questions politiques, et à garantir la sécurité des institutions, ainsi que de la population, et demande que les droits de l’homme soient pleinement défendus et respectés;


9.    Engage les dirigeants politiques de la Guinée-Bissau à s’abstenir de faire intervenir l’armée dans la vie politique, et leur demande de régler leurs différends par des moyens légaux et pacifiques;


10.   Invite le Gouvernement bissau-guinéen à mener des enquêtes crédibles et transparentes sur la série d’assassinats politiques perpétrés en mars et juin 2009, et à traduire en justice les responsables de ces actes, et invite également la communauté internationale à appuyer ces enquêtes nationales;


11.   Demande en particulier au Secrétaire général, en consultation avec l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), d’aider le Gouvernement bissau-guinéen à assurer le bon déroulement d’enquêtes crédibles;


12.   Prend note des initiatives prises par les organisations régionales pour assurer la protection des institutions et des autorités nationales;


13.   Prie le Secrétaire général, par l’intermédiaire de son Représentant spécial pour la Guinée-Bissau et du BINUGBIS, d’aider le Gouvernement à coordonner efficacement le soutien apporté par la communauté internationale à la réforme du secteur de la sécurité en Guinée-Bissau, compte tenu de l’action déjà engagée par l’Union européenne et d’autres acteurs internationaux dans ce domaine;


14.   Prie également le Secrétaire général de le tenir informé tous les quatre mois des progrès de la mise en place du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau, le premier rapport étant dû le 31 octobre 2009, et par la suite de la mise en œuvre de la présente résolution;


15.            Décide de rester activement saisi de la question.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité dresse un bilan de dix années de protection des civils en période de conflit armé

CS/9692

Le Conseil de sécurité dresse un bilan de dix années de protection des civils en période de conflit armé

26/06/2009
Conseil de sécuritéCS/9692
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6151e séance – matin & après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DRESSE UN BILAN DE DIX ANNÉES DE PROTECTION

DES CIVILS EN PÉRIODE DE CONFLIT ARMÉ


Le Secrétaire général préconise une « action déterminée » répondant à cinq défis fondamentaux


Dix ans après avoir débattu pour la première fois du sujet, le Conseil de sécurité et les États Membres de l’Organisation qu’il avait conviés à sa table ont commenté aujourd’hui les propositions du Secrétaire général en faveur du renforcement de la protection des civils en période de conflit armé. 


Nombre de pays ont ainsi partagé le constat dressé par M. Ban Ki-moon dans son rapport* d’un échec de l’action sur le terrain, laquelle « n’est pas à la hauteur des progrès accomplis dans les textes et dans le développement des normes internationales ».


Au cours de son débat biannuel consacré à la protection des civils dans les conflits armés, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. John Holmes, a ainsi présenté les cinq « défis fondamentaux » nécessitant l’« action déterminée » que préconise M. Ban dans son rapport.


Ce dernier recommande un « engagement renouvelé » et une « action déterminée » en vue de « faire respecter le droit international », de « faire respecter les règles par les groupes armés non étatiques », de « renforcer la protection des civils et des missions des Nations Unies », de « faciliter l’accès du personnel humanitaire » et de « faire rendre des comptes en cas de violation ».


Dans son rapport sur la protection des civils en période de conflit armé, le Secrétaire général énumère un certain nombre de « considérations à l’intention du Conseil de sécurité ». 


Si, à ses yeux, « certaines initiatives doivent être poursuivies par les acteurs humanitaires et les autres parties concernées pour faciliter et améliorer l’accès », le Conseil de sécurité a en effet un « rôle important à jouer dans la promotion d’un environnement propice à la facilitation de l’accès humanitaire à ceux qui sont dans le besoin ».


Au sujet du respect du droit par les groupes armés non étatiques, M. Holmes a appelé le Conseil de sécurité à convoquer une réunion en vertu de la formule « Arria » afin de discuter de l’expérience des Nations Unies et des organisations non gouvernementales (ONG) dans leurs efforts pour sensibiliser les groupes armés.  Une telle réunion, a expliqué le Secrétaire général adjoint, « devrait permettre d’identifier des mesures additionnelles que le Conseil et les États Membres pourraient prendre en la matière ». 


« Faire comprendre à ces groupes armés leurs responsabilités à l’égard des populations civiles est un facteur important de succès dans les stratégies de protection des civils », a observé le représentant du Costa Rica.  Il faut, a estimé son homologue du Burkina Faso, « établir un dialogue avec eux dans le but de les sensibiliser et de les former aux normes juridiques existantes, toutefois sans que cela ne soit perçu comme une légitimation de leur présence ».


Le représentant de la Turquie a conseillé en ce domaine une extrême prudence compte tenu de la nature « inévitablement ambiguë » du terme « groupes armés non étatiques » et des nombreuses formes d’entités qui tombent dans cette catégorie.  « Cela est d’autant plus vrai que de nombreuses organisations terroristes tentent d’abuser de ce terme pour gagner les uns et les autres à leur cause », a-t-il expliqué, précisant que la lutte contre le terrorisme était « à la fois le droit et l’obligation de chaque État Membre ».


Appuyant un tel dialogue, la déléguée du Brésil a néanmoins jugé utile que les objectifs humanitaires soient clairement compris et que les principes d’indépendance, de neutralité, d’impartialité et d’humanité de l’action humanitaire soient strictement respectés.


Plusieurs pays ont par ailleurs défendu l’inclusion de la protection des civils dans les mandats des opérations de maintien de la paix.  Il faut toutefois, a reconnu la représentante de la Nouvelle-Zélande, « clarifier ces mandats afin que le Conseil, les soldats de paix et les civils eux-mêmes aient une compréhension et des attentes communes ».


Il y a 10 ans, le 12 février 1999, le Conseil de sécurité, dans une déclaration présidentielle à l’issue de son premier débat sur la protection des civils, se déclarait vivement préoccupé par la multiplication des victimes civiles que faisaient les conflits, et soulignait qu’il attachait une grande importance à cette question.


* S/2009/277



LA PROTECTION DES CIVILS EN PÉRIODE DE CONFLIT ARMÉ (EN COURS)


Déclarations


M. JOHN HOLMES, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, a souligné que le rapport du Secrétaire général identifie cinq principaux défis s’agissant de la protection des civils dans les conflits armés.  Le premier d’entre eux est le respect par les parties au conflit du droit international humanitaire et des droits de l’homme, en particulier pendant la conduite des opérations.  Il a, par exemple, indiqué qu’en Somalie, l’irruption de la violence, le mois dernier, a été marquée par des bombardements dans des zones peuplées, au mépris de la sûreté et de la sécurité des civils.  Depuis le mois de mai, plus de 200 civils ont été tués et plus de 800 autres tués, alors que quelque 160 000 personnes ont fui leur maison.  Il a aussi cité l’exemple de la République démocratique du Congo (RDC) où les allégations de violence et d’abus commis contre les civils concernent aussi les Forces armées nationales engagées dans l’Opération Kimia II. 


Le Conseil a un rôle à jouer en la matière, a estimé le Secrétaire général adjoint.  Le Conseil, a-t-il dit, peut condamner de tels actes.  Il peut menacer de prendre ou prendre des mesures contre les violateurs du droit international humanitaire.  Il peut demander des rapports sur les violations ou encore dépêcher des commissions d’enquête.  Mais le Conseil ne doit pas limiter ses actions aux situations inscrites à son ordre du jour car même les conflits qui ne sont pas vus comme constituant une menace à la paix et la sécurité internationales peuvent avoir un impact tragique sur la protection des civils.  Ils devraient donc provoquer une action du Conseil, a dit le Secrétaire général adjoint. 


« Nous devrions, a-t-il poursuivi, avoir la possibilité d’exiger des groupes armés non étatiques de respecter aussi le droit international humanitaire et c’est là le deuxième défi identifié par le Secrétaire général.  C’est pourquoi, M. Holmes a appelé le Conseil à convoquer une réunion en vertu de la formule « Arria » pour discuter de l’expérience des Nations Unies et des ONG dans leurs efforts pour sensibiliser les groupes armés.  Une telle réunion devrait permettre d’identifier des mesures additionnelles que le Conseil et les États Membres pourraient prendre en la matière. 


L’inclusion des activités de protection des civils dans les mandats des opérations de maintien de la paix a été une bonne chose.  Le défi, et c’est le troisième, est maintenant de renforcer l’impact de ces activités et de combler le fossé entre les mandats, les intentions, les attentes, les interprétations et les capacités de mise en œuvre.  Il s’agit de fournir des directives claires et pratiques aux chefs des opérations et commandants sur le terrain.  Cela implique, a insisté le Secrétaire général adjoint, le développement, sur une base plus systématique, de stratégies de protection spécifiques à chaque mission, et la propagation des pratiques les plus novatrices.  En clair, cela veut dire: faire correspondre les capacités et les ressources avec les activités requises.  Ces questions, a annoncé le Secrétaire général, seront examinées dans l’étude indépendante qu’ont commandée, pour cet été, le Bureau des affaires humanitaires et le Département des opérations de maintien de la paix. 


Venant au quatrième défi qui est l’accès aux populations, le Secrétaire général adjoint a identifié trois obstacles et d’abord la lourdeur bureaucratique comme en Israël pour entrer à Gaza ou au Soudan s’agissant du Darfour.  Le deuxième obstacle est le mépris des parties au conflit pour le bien-être des populations, comme on l’a vu à Mogadiscio.  Enfin, les attaques contre les opérations et le personnel humanitaires constituent l’obstacle le plus « abominable et le plus préoccupant ».  Ces attaques ne sont pas des accidents mais sont bien des tactiques politiques, a-t-il souligné.  Le Conseil a ici aussi un rôle à jouer, a estimé le Secrétaire général adjoint.  Il l’a exhorté à appeler les parties à faciliter l’accès humanitaire, à laisser les civils fuir les zones de combats, à signer des accords sur le déploiement du personnel humanitaire et à condamner systématiquement les actes de violence contre ce personnel. 


Le Conseil doit faire en sorte que les obstacles à l’accès humanitaire soient dûment punis.  Le Secrétaire général adjoint l’a encouragé à prendre des sanctions contre les individus qui obstruent l’accès humanitaire et mènent des attaques contre le personnel humanitaire voire à saisir la Cour pénale internationale (CPI).


La lutte contre l’impunité est en effet le cinquième défi, a-t-il conclu.  Pour le Conseil, cela signifie insister sur la coopération de toutes les parties au conflit avec la CPI et le cas échéant, imposer des sanctions si cette coopération fait défaut.  Cela veut dire aussi demander systématiquement des rapports sur les violations et dépêcher des commissions d’enquête.  La création par la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC) d’une cellule de réponse et d’alerte rapides pour collecter les informations sur les cas de mauvaise conduite et les violations des droits de l’homme commises par les Forces armées va dans le bon sens, a-t-il dit.  La lutte contre l’impunité veut dire aussi compensations, a dit le Secrétaire général adjoint, en exhortant le Conseil à appeler les États à créer des mécanismes de réception des plaintes. 


M. RANKO VILOVIC (Croatie) a tout d’abord mis l’accent, une nouvelle fois, sur les Conventions de Genève de 1949 qui, a-t-il dit, figurent au cœur du droit international humanitaire et de la protection des civils.  L’impératif humanitaire demeure pour tous les États de réduire les coûts humains dans les conflits armés, en particulier de faire respecter le droit des civils.  Le représentant a exprimé la préoccupation de son pays par le taux élevé de victimes civiles dans les nombreux conflits à travers le monde, évoquant notamment les souffrances endurées par les civils cette année au Sri Lanka, en République démocratique du Congo (RDC) ou à Gaza.  De l’avis de sa délégation, si les gouvernements n’enquêtent pas, ne poursuivent pas et ne punissent pas de manière appropriée les auteurs de violations du droit international humanitaire commises par des membres de leurs propres forces armées ou sur leur territoire, le recours à la Cour pénale internationale (CPI) peut et devrait être considéré.  C’est là que le Conseil de sécurité joue un rôle important, a-t-il dit, citant l’exemple de la situation au Darfour.


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a souligné qu’en matière de protection des civils dans les conflits, la responsabilité première revient aux États eux-mêmes.  Les Nations Unies ont également un rôle « important » à jouer, a-t-il reconnu, en particulier dans les domaines de la médiation politique, des opérations de maintien de la paix et de l’assistance humanitaire et au développement.  Il a donc jugé « impératif » de renforcer la coordination entre les organes de l’ONU et en premier lieu entre le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), d’une part, et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le Département des opérations de maintien de la paix, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés et toutes les missions de l’ONU sur le terrain, d’autre part. 


Dans ce cadre, le représentant a jugé que le dialogue avec les groupes armés non étatiques doit toujours être placé dans le cadre général de la coopération avec les États concernés pour éviter de donner involontairement une légitimité à des groupes terroristes, par exemple.  Pour lutter contre l’impunité, il s’est dit favorable à une conjugaison entre la justice et la réconciliation.  Toutefois, la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) ou de mécanismes similaires doit se faire au cas par cas pour éviter le risque de rogner sur la souveraineté nationale des États.  La création d’un nouveau mécanisme au sein du Conseil de sécurité doit être soigneusement étudiée pour éviter un chevauchement opérationnel et institutionnel ainsi que des incidences financières trop lourdes.  Cela est d’autant plus important que des réformes sont menées actuellement pour améliorer l’efficacité de chaque organe de l’ONU, a conclu le représentant.  


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a mis l’accent sur la nécessité d’évaluer les résultats obtenus dans la mise en œuvre des recommandations formulées depuis l’inscription de ce point à l’ordre du jour du Conseil de sécurité il y a 10 ans.  Le représentant s’est dit préoccupé par le fait que les parties en conflit aient recours de manière excessive à la force et utilisent des armes prohibées par le droit international humanitaire.  Il a réitéré l’appel de son pays aux États Membres de l’Organisation pour que ceux-ci prennent les mesures nécessaires en vue de faciliter l’accès à l’aide humanitaire aux populations affectées par un conflit.  Citant entre autres le conflit à Gaza, il a rappelé que tous les acteurs devraient respecter, à tout moment, les dispositions du droit international.  Il a en outre souligné l’importance de la création d’un mécanisme de suivi international qui garantisse l’établissement d’un cessez-le-feu durable, l’ouverture des points de passage et la cessation du trafic illicite d’armes.  


M. YUKIO TAKASU (Japon) a jugé que ce qui est important maintenant, c’est de mettre en pratique les cadres normatifs existants.  Il faut d’abord et avant tout mettre l’accent sur la responsabilité des États dans la protection des civils sans toutefois oublier le rôle des groupes armés non étatiques.  Le représentant a reconnu qu’il n’est pas toujours facile pour les États concernés de combattre des groupes armés et de protéger en même temps les civils.  La communauté internationale doit réfléchir aux meilleurs moyens de remplir ces deux objectifs et en particulier, au respect par les groupes armés non étatiques du droit international humanitaire. 


Les opérations de maintien de la paix sont un bon moyen, mais le Conseil doit combler les lacunes dans les mandats, la formation, la planification, les ressources humaines et financières ou encore les équipements.  Assurant que le Groupe de travail sur les opérations de maintien de la paix que son pays préside réfléchira sérieusement à ces questions, il a dit attendre avec intérêt l’étude commandée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et le Département des opérations de maintien de la paix (DPKO).  Il a aussi promis que, dans le cadre du « Groupe des Amis de la sécurité humaine », des efforts seront faits pour opérationnaliser l’approche « sécurité humaine » dans les activités des Nations Unies. 


M. LUI ZHENMIN (Chine) a affirmé que la communauté internationale se heurtait encore à une tâche longue et ardue pour la protection des civils.  Il a ainsi demandé à toutes les parties de respecter le droit international humanitaire et de respecter les recommandations du Conseil de sécurité.  La protection des civils doit être assumée au premier chef par les États, a-t-il déclaré, ajoutant que la communauté internationale pouvait apporter une aide mais en respectant les dispositions de la Charte des Nations Unies, ainsi que la volonté du pays concerné, sa souveraineté et son intégrité territoriale.  Le représentant a estimé en outre qu’il convenait d’octroyer un rôle important aux cours et tribunaux internationaux.


M. JAIRO HERNANDEZ (Costa Rica), Président du Réseau de la sécurité humaine, a estimé nécessaire que les États parties au conflit autorisent un dialogue plus systématique entre les organisations humanitaires et les groupes armés non étatiques.  La signature d’arrangements spéciaux comme les zones ou couloirs humanitaires ou encore la proclamation de journées de tranquillité pourraient s’avérer essentielles pour réduire le nombre des morts et des blessés pendant la conduite des hostilités. 


En outre, a-t-il poursuivi, faire comprendre à ces groupes armés leurs responsabilités à l’égard des populations civiles est un facteur important de succès dans les stratégies de protection des civils.  Il a donc appuyé la convocation d’une réunion sous la formule « Arria », comme l’a suggéré le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires.  En conclusion, le représentant a souligné la nécessité d’améliorer les systèmes d’alerte et de réponse rapides du Conseil de sécurité face à toute situation qui pourrait représenter un danger imminent pour la sécurité des populations civiles.  Appuyant les mesures préventives, le représentant a prévenu qu’il y va de la crédibilité du Conseil qui doit montrer sa volonté de protéger tous les civils dans toutes les situations de conflit armé, même celles qui ne sont pas inscrites à son ordre du jour. 


M. JEAN-MAURICE RIPERT (France) a affirmé qu’au moment où nous célébrons le 150ème anniversaire de la Croix-Rouge internationale et les 60 ans des Conventions de Genève, les violations du droit international humanitaire se multipliaient voire s’aggravaient.  Le respect du droit international humanitaire n’est pas négociable, a-t-il déclaré, reprenant les propos du Président français Nicolas Sarkozy.  Toutes les parties à un conflit armé doivent respecter ce droit, a-t-il ajouté.  Le Conseil de sécurité doit et peut encore renforcer son action dans ce domaine, a-t-il estimé.  Il s’est félicité de la recommandation du Secrétaire général de consulter les États Membres du Conseil de sécurité en vue de proposer des décisions d’action.  La responsabilité de protéger les civils incombe avant tout aux autorités gouvernementales, a-t-il également souligné.  Il s’est félicité aussi de l’avancement de l’étude conjointe sur la protection des civils dans les opérations de maintien de la paix, menée par OCHA et le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP).  Le représentant a, en outre, rappelé l’initiative franco-britannique, dont un premier bilan d’étape devrait, a-t-il dit, être présenté en août prochain.  La France, a-t-il également ajouté, appelle tous les États à adhérer au Statut de Rome et à coopérer avec la Cour pénale internationale (CPI).  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité d’agir en amont pour prévenir les crimes et de renforcer les mécanismes d’alerte dans les zones à risques.


M. ILYA I. ROGACHEV (Fédération de Russie) a mis l’accent sur la nécessité de renoncer aux approches sélectives à l’égard des violations du droit international humanitaire et de garantir le strict respect des normes juridiques.  Il a demandé des enquêtes approfondies concernant la mort de civils en Afghanistan en mai dernier et en 2008, affirmant que les coupables devraient être poursuivis.  Il a souligné la responsabilité dans la protection des civils de toutes les parties, y compris des forces internationales.  Le représentant a condamné fermement les attaques contre le personnel humanitaire, appuyant l’idée qu’un accès sans entrave devrait être assuré aux personnes affectées.  Il s’est dit préoccupé par le fait qu’une loi géorgienne sur les territoires dits « occupés » entrave toute activité humanitaire en Ossétie du Sud.  


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a rappelé qu’au cours des 10 dernières années, le Conseil de sécurité avait développé un ensemble de mesures et d’outils pour la protection des civils qui imposent clairement des obligations aux parties aux conflits sous le droit international humanitaire, à savoir l’accès sans contrainte des organisations humanitaires aux personnes dans le besoin, la remise des auteurs de violations graves contre des civils à la justice et la protection des civils dans le cadre des mandats des opérations de maintien de la paix.  L’Autriche adhère pleinement à ces principes et est prête à agir pour les faire respecter.  Elle se félicite de la mise en place d’un groupe d’experts de la protection des civils par le Conseil de sécurité, et espère que le Conseil utilisera au mieux ce nouveau mécanisme dans ses délibérations quotidiennes, a indiqué son représentant.  La question de la protection des civils dans les mandats des opérations de maintien de la paix de l’ONU, notamment des réfugiés et personnes déplacées, est particulièrement importante pour l’Autriche qui, sur cette base, a décidé de fournir des troupes à la MINURCAT et à EUFOR/Tchad, et a activement participé à l’étude indépendante conjoint sur « l’exécution du mandat de protection des civils » diligentée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires et le Département des opérations de maintien de la paix. 


Abordant la question du respect du droit international humanitaire par toutes les parties au conflit, M. Mayr-Harting a reconnu que cela est plus difficile quand il s’agit de groupes non étatiques.  Il est cependant primordial de poursuivre les efforts en cours.  Il a également encouragé le Conseil de sécurité à renforcer ses actions en faveur du respect de l’état de droit, en particulier en appuyant les mécanismes de justice criminelle et en rejetant fermement l’impunité.  Pour ce qui est de la prolifération des armes et leurs conséquences humanitaires sur les populations civiles, l’Autriche propose que les dispositions sur l’aide aux victimes de la nouvelle Convention sur les armes à sous-munitions deviennent la nouvelle norme internationale.  L’Autriche lance un appel aux États, qui ne l’ont pas encore signé et ratifié, à le faire sans plus tarder.


M. IBRAHIM DABBASHI (Jamahiriya arabe libyenne) a rappelé la responsabilité de protéger incombant aux États et à la communauté internationale.  Au niveau pratique, les progrès enregistrés demeurent insuffisants, la communauté internationale ne pouvant pas s’en féliciter.  Ce constat est source de déception et de désespoir dans certains cas, a-t-il ajouté.  Le nombre des victimes dans des conflits armés, y compris sous occupation étrangère, n’a pas chuté, a-t-il affirmé.  Il a cité l’exemple de la bande de Gaza, où 1,5 million de Palestiniens sont privés d’assistance, y compris de la part des Nations Unies.  Les autorités israéliennes ont mené des activités militaires pendant 22 jours contre Gaza, utilisant des moyens prohibés et ne distinguant pas entre civils et militaires.  Il y a eu plus de 1 300 martyrs, dont un tiers d’enfants, a-t-il affirmé.  Le représentant a dit ne pas comprendre les raisons pour lesquelles le Conseil de sécurité demeurait silencieux face aux crimes commis à Gaza, notamment après la publication des résultats de la Commission d’enquête.  La protection des civils est un problème qui doit être géré de manière globale, en examinant les causes et les effets, a-t-il par ailleurs observé, soulignant par exemple la nécessité d’activer la diplomatie préventive.  Le Conseil de sécurité doit en outre être en mesure de prendre des mesures équilibrées et transparentes, a-t-il poursuivi.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a appelé le Conseil à prendre des mesures concrètes et de passer des déclarations politiques à une véritable action sur le terrain.  Il faut aller de l’avant et adopter une approche plus systématique pour protéger les civils pendant et après les conflits.  Se félicitant du mandat de la MONUC en la matière, le représentant a jugé important que les États Membres comprennent bien ce que les opérations de maintien de la paix sont capables de faire et ne pas faire.  En l’occurrence, il faut s’assurer de l’accord des pays contributeurs de troupes.  Comme certains groupes tels que l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) ont une stratégie délibérée de s’attaquer aux civils, l’engagement avec eux s’avère souvent futile, a prévenu le représentant.  Il a jugé essentiel que les opérations de maintien de la paix aient un mandat solide de protection des civils dans les conflits armés.  Il faut aussi, en la matière, engager résolument l’État concerné, a conclu le représentant, en mettant aussi l’accent sur l’importance de l’aide au développement.


Mme ROSEMARY A. DICARLO(États-Unis) a estimé que la protection des civils doit être un principe clef de toutes les opérations militaires, en dénonçant l’action des Taliban et en déplorant toutes les pertes en vies humaines.  En Afghanistan, a-t-elle assuré, le nouveau Commandant de la Force internationale de sécurité (FIAS) a promis de faire tout son possible pour hisser la protection des civils au rang de priorité.  Parlant de la lutte contre l’impunité, elle a prôné le renforcement des systèmes judiciaires nationaux.  Elle a appelé à un redoublement des efforts pour lutter contre les violences faites aux femmes dont elle a déploré l’ampleur en RDC.  Des groupes armés tels que la LRA continue leurs exactions contre les femmes et les enfants, a-t-elle accusé.  « Nous devons faire en sorte, a-t-elle dit, que le personnel de maintien de la paix soit doté des capacités nécessaires et soit bien formé ».  À son tour, elle a dit attendre avec beaucoup d’intérêt l’étude commanditée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et le Département des opérations de maintien de la paix (DPKO). 


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a regretté que malgré les recommandations du débat de janvier 2009, les populations civiles continuent d’être les victimes les plus ciblées des conflits, parfois avec préméditation.  Des actes comme les violences sexuelles, assassinats, attentats-suicide, massacres de civils et attaques de personnel humanitaires persistent au mépris du droit international humanitaire et du principe de la « responsabilité de protéger » a-t-il déploré.  Il a poursuivi en rappelant les responsabilités de toutes les parties aux conflits armés, y compris les groupes non étatiques en matière de protection des civils.  À cet égard, le représentant a estimé, comme le suggère le Secrétaire général, qu’il faudrait établir un dialogue avec eux dans le but de les sensibiliser et de les former aux normes juridiques existantes, sans toutefois que cela soit perçu comme une légitimation de leur présence.  Parmi les actions possibles, M. Kafando a préconisé le refus d’accorder l’amnistie aux responsables de graves violations et l’inscription formelle de l’obligation de protéger les civils dans les accords de cessez-le-feu et programmes de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR). 


Le représentant a également insisté sur l’importance du déploiement préventif de contingents des Nations Unies, dès les premiers signes d’hostilité.  À ce sujet, il attend les conclusions de l’étude indépendante conjointe sur « l’exécution du mandat de protection des civils » diligentée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires et le Département des opérations de maintien de la paix.  Reconnaissant que la protection des civils est une responsabilité collective, qui exige de tous les acteurs nationaux, régionaux et internationaux une réelle volonté politique, M. Kafando a néanmoins insisté sur le fait que la responsabilité première incombe aux États, y compris les parties aux conflits qui doivent impérativement respecter le droit international humanitaire.  Il a ajouté que les organisations sous-régionales, régionales et internationales se doivent d’assumer, elles aussi, leur part de responsabilité en matière de prévention, de règlement et de reconstruction.  De plus, M. Kafando a appelé tous les États à intégrer les efforts en cours pour l’élaboration et l’adoption d’un traité sur le commerce des armes, soulignant que ce sont les armes qui sont à l’origine des tragédies et scènes d’horreur dans les conflits armés.


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a souligné le rôle qui incombait au Conseil de sécurité de faire face aux violations du droit international humanitaire, y compris dans le cadre de conflits internes.  Il a également commenté certaines situations où des civils sont les victimes de conflits, comme au Myanmar, au Sri Lanka ou en Afghanistan.  Dans ce dernier pays, il a regretté vivement les incidents où des civils ont été tués dans des actions de la force de sécurité internationale.  Il s’est dit favorable à ce que la question de la protection des civils en Afghanistan soit examinée de manière plus approfondie par le Conseil de sécurité.  Il a mis l’accent, de même, sur la nécessité d’examiner les mécanismes de responsabilité nationale pour combattre l’impunité.  Le représentant a dit attendre avec intérêt les résultats de l’étude conjointe du Département des opérations de maintien de la paix et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.  Les contingents militaires ne sont qu’une partie de l’équation de la protection des civils, a-t-il par ailleurs souligné.  Il a observé, à cet égard, que le travail de protection excellent réalisé de façon créative sur le terrain représentait un bon exemple dans la pratique.  Le représentant a en outre estimé que le Conseil de sécurité devrait être prêt à agir au niveau de la prévention, plutôt que lors du règlement d’un conflit.  Il faudrait examiner ces questions en amont, a-t-il dit, souhaitant par exemple que le Conseil prenne des mesures d’urgence plus rapidement. 


M. BAKI ILKIN (Turquie) a déclaré que, compte tenu de la nature « inévitablement ambiguë » du terme « groupes armés non étatiques » et des nombreuses formes d’entités qui tombent dans cette catégorie, il faut être extrêmement prudent.  Cela est d’autant plus vrai que de nombreuses organisations terroristes tentent d’abuser de ce terme pour gagner les uns et les autres à leur cause.  La lutte contre le terrorisme est à la fois le droit et l’obligation de chaque État Membre.  Rien ne doit affaiblir la détermination à lutter contre ce fléau.  Les organisations internationales et les ONG, en particulier, doivent donc être vigilantes dans leur travail sur le terrain et lutter contre toutes les tentatives de ces groupes et organisations de les exploiter. 


Le représentant a souligné qu’au bout du compte, c’est le renforcement de l’état de droit, des droits de l’homme, de la démocratie et de la gouvernance qui permettra de protéger les civils durablement.  « Nous devons faire en sorte que les auteurs de violations des droits des civils soient tenus responsables de leurs actes.  Ils peuvent fuir mais ils ne pourront pas échapper indéfiniment à la justice.  La communauté internationale a le devoir de faire plus, notamment en renforçant les capacités nationales et en apportant aux pays concernés son assistance technique, a conclu le représentant.  


Mme REGINA DUNLOP (Brésil) a cité parmi les instruments dont le Conseil de sécurité dispose pour mettre fin aux conflits, les Chapitres VI et VII de la Charte des Nations Unies.  Lorsqu’une opération de maintien de la paix est créée, a-t-elle dit, il est nécessaire, voire « moralement impératif », de lui donner un mandat de protection des civils.  En l’occurrence, elle a appuyé l’idée d’adopter une approche globale visant à répondre aux préoccupations sécuritaires mais aussi aux facteurs politiques, économiques voire culturels qui sous-tendent les conflits et la violence contre les civils.  Un autre élément, a-t-elle poursuivi, est le renforcement de la coopération avec les autorités nationales, compte tenu de leur responsabilité première dans la protection des civils. 


Appuyant le dialogue avec les groupes armés non étatiques, elle a tout de même jugé utile que les objectifs humanitaires soient clairement compris et que les principes d’indépendance, de neutralité, d’impartialité et d’humanité de l’action humanitaire soient strictement respectés.  La représentante a aussi appelé à une meilleure coordination des agences humanitaires et les États concernés.  En respectant pleinement les principes de l’action humanitaire, elle s’est dite convaincue que les institutions humanitaires pourront réussir à prévenir les attaques contre leur personnel.  Elle a conclu en rappelant la décision que l’Assemblée générale a prise l’année dernière de proclamer le 19 août, la Journée internationale de l’action humanitaire. 


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a affirmé que tous les éléments du rapport du Secrétaire général gardaient une portée limitée si les résolutions du Conseil de sécurité n’étaient pas respectées.  Dans ce contexte, il a noté le point de vue exprimé par le Secrétaire général dans son rapport selon lequel l’amélioration de la protection des civils n’est pas seulement une mission humanitaire, mais est également une tâche à plusieurs facettes, comme le respect des lois nécessaires à la protection des civils dans les conflits armés, y compris sous occupation étrangère, selon les normes du droit international, en particulier le droit international humanitaire et les droits de l’homme, la lutte contre l’impunité.  Le représentant s’est en outre attardé sur le conflit à Gaza qui, a-t-il précisé, a coûté la vie à plus de 1 000 Palestiniens.  Il s’agit là, a-t-il dit, d’une violation claire du droit international humanitaire, des droits de l’homme et de la quatrième Convention de Genève.  Il a en outre souligné le manque de protection des civils face aux conséquences d’hostilités, comme ce fut le cas en Afghanistan, et lors du meurtre de civils par des éléments rebelles au Soudan.  Le représentant a assuré que depuis la fin de l’agression israélienne dans la bande de Gaza, Israël -la puissance occupante- continuait  de refuser l’entrée de matériaux de construction de base pour la réhabilitation des infrastructures détruites pendant le conflit, d’imposer des restrictions aux points de passage et d’entraver les opérations humanitaires et les efforts de reconstruction.  Il a enfin demandé au Conseil de sécurité de mettre l’accent sur l’éducation dans les zones touchées par les conflits armés ou l’occupation étrangère.   


M. MARTIN PALOUS (République tchèque), au nom de l’Union européenne, a estimé que la protection des civils dans les conflits armés est un aspect essentiel des opérations de maintien de la paix et doit être systématiquement intégrée dans les mandats du Conseil de sécurité.  L’Union européenne soutient pleinement les travaux du Groupe d’experts sur la protection des civils, et encourage le Conseil à en tirer le meilleur profit dans ses décisions relatives à cette question.  Elle souhaiterait également que dans la pratique, le Conseil de sécurité se réfère davantage à son propre Aide-mémoire sur la protection des civils.  L’Union européenne a également mis l’accent sur la nécessité de mettre en œuvre le principe de la « responsabilité de protéger » qui a été accepté par tous les chefs d’État et de gouvernement en 2005.  Par ailleurs, elle estime que le droit international humanitaire doit être pleinement respecté par toutes les parties aux conflits, et que toute violation des droits de l’homme et du droit international humanitaire doit faire l’objet d’une enquête et d’une action en justice.  Abordant la question de l’impunité qui reste un problème majeur dans beaucoup de zones de conflit, M. Palous a demandé au Conseil de sécurité de clairement réaffirmer que toute forme de violence à l’égard des populations civiles, y compris les génocides, les crimes de guerre et contre l’humanité sont absolument inacceptables.  À cet égard, l’Union européenne lance un appel à tous les États pour appuyer pleinement la Cour pénale internationale en adhérant au Statut de Rome et en coopérant avec la Cour.


Mme KIRSTY GRAHAM (Nouvelle-Zélande) a fermement appuyé l’inclusion de la protection des civils dans les mandats des opérations de maintien de la paix.  Il faut toutefois, a-t-elle reconnu, clarifier ces mandats afin que le Conseil, les soldats de paix et les civils eux-mêmes aient une compréhension et des attentes communes.  Elle a regretté le peu de progrès dans le développement des capacités et de la doctrine nécessaires.  Elle a encouragé le Département des opérations de maintien de la paix à faire de cette question une priorité et a dit attendre avec intérêt l’étude qu’il a commanditée avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires.  Venant, à son tour, à la lutte contre l’impunité, la représentante a souligné le rôle de la Cour pénale internationale, après avoir appuyé les recommandations du Secrétaire général sur la protection des agents humanitaires.  


M. DANIEL CARMON (Israël) a dénoncé « les lacunes et les inexactitudes » qui caractérisent le rapport dont le Conseil est saisi.  Il s’est dit consterné par le fait que le rapport n’ait pas mentionné les agissements de « l’organisation terroriste » Hamas contre les civils israéliens.  Conformément à une vielle tradition terroriste, le Hamas a délibérément attaqué des civils israéliens et s’est, à plusieurs reprises, vanté de cette stratégie, a dit le représentant.  Ces agissements, qui ont provoqué la campagne militaire de l’hiver dernier, méritaient au moins une brève mention dans le rapport, a-t-il estimé.  Le moins qu’OCHA aurait pu faire est de reconnaître les problèmes humanitaires des populations du sud d’Israël.  Si les auteurs du rapport estiment que le bombardement quotidien de civils israéliens ne relève pas de la protection des civils, qu’est-ce qui en relève? s’est énervé le représentant.


Le rapport, a-t-il poursuivi, tend à tirer des conclusions juridiques sur le droit international humanitaire sans que l’on ne sache trop sur quel mandat, quelle expertise et quelle procédure, ces conclusions sont fondées.  Le rapport ne fait aucune mention des « efforts extraordinaires » que les Forces de défense israéliennes déploient pour éviter les dégâts parmi les populations civiles ou mettre en œuvre leurs propres normes de procédure opérationnelles après toute opération militaire.  Le représentant a, en outre, jugé « tout simplement inexplicable » la légèreté avec laquelle le rapport traite du terrorisme pratiqué par le Hamas contre les civils de Gaza.  Ce rapport est « fondamentalement biaisé », a-t-il tranché.  Il ne traite pas sérieusement des acteurs non étatiques qui « se moquent complètement » du concept de protection des civils.  Le représentant a rappelé que ses observations ont été dûment adressées au Secrétariat, il y a déjà deux semaines.  Il a émis l’espoir que la coordination au sein du Secrétariat s’améliorera et que les mauvaises lectures de la situation seront évitées à l’avenir.  Il a dénoncé une sémantique inutilement politisée, les fausses accusations et les omissions délibérées. 


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a indiqué que depuis 2002, 51 407 membres des groupes armés illégaux ont été démobilisés dans son pays, dans le cadre d’un processus qui a permis l’application des principes de justice, de vérité et d’indemnisations aux victimes.  La lutte contre le trafic des stupéfiants, source financière de la violence et de la terreur, est également une priorité nationale.  Appuyant l’appel du Secrétaire général à une ratification universelle de la Convention d’interdiction des mines antipersonnel, la représentante a rappelé que son pays accueillera, du 30 novembre au 4 décembre 2009, la deuxième Conférence d’examen de la Convention d’Ottawa.  Poursuivant, elle a affirmé que dans son pays, l’État est le premier fournisseur de l’assistance humanitaire.  Elle a  assuré qu’en l’occurrence, son Gouvernement a tenu dûment compte des défis identifiés par le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires lors de sa visite en Colombie, cette année. 


Mme MIRSADA COLAKOVIC (Bosnie-Herzégovine) a expliqué qu’au vu de son expérience douloureuse, la Bosnie-Herzégovine a toujours reconnu la nécessité de respecter strictement le droit international humanitaire.  La représentante a indiqué que son pays a réitéré ses engagements aux dispositions du Statut de Rome de la Cour pénale internationale.  Combatte l’impunité est un facteur de prévention contre les civils, a-t-elle ajouté.  La représentante a, par ailleurs, rappelé l’importance de l’adoption en mai 2008 de la Convention sur les armes à sous-munitions.  La Convention est un instrument juridique indispensable qui contribue à la protection des civils.  La représentante a conclu son propos en réitérant l’importance des organisations régionales et sous-régionales dans le règlement des conflits, le maintien et le rétablissement de la paix, et la prévention des conflits.  Elle a invité les institutions des Nations Unies à travailler en étroite relation avec les organisations régionales.


M. CHRISTIAN WENAWESSER (Liechtenstein) a estimé que le développement et l’acceptation universelle du droit international humanitaire sont une étape importante dans l’histoire du droit international.  Parmi ces principes clefs, a souligné le représentant, figure la distinction entre combattants et non combattants, la proportionnalité du recours à la force ainsi que l’exigence de mesures pratiques pour minimiser les dégâts parmi les populations civiles.  Les dispositions applicables du droit international humanitaire doivent être respectées dans tout conflit armé et par toutes les parties, dans toutes circonstances et dans tous les cas de recours légitime à la force.


Les violations répétées de ce droit, comme dans les conflits au Sri Lanka et à Gaza, méritent une réponse claire du Conseil de sécurité qui doit sans équivoque exiger le respect du droit international humanitaire par toutes les parties et tenir pour responsables les auteurs des violations massives et systématiques de ce droit.  Les mécanismes judiciaires doivent être mis en place au niveau national et, si nécessaire, avec l’aide des organisations régionales ou internationales.  Le Conseil peut aussi dépêcher des commissions d’enquête et, dans les cas les plus graves d’incapacité ou de manque de volonté des États d’agir, saisir la Cour pénale internationale (CPI).  Le représentant a conclu en appelant le Conseil à se montrer plus déterminé lorsqu’il est fait obstruction à l’accès humanitaire.


M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, a regretté qu’en dépit des efforts constants du Conseil de sécurité pour sensibiliser la communauté internationale à la nécessité de protéger les populations civiles dans les zones de conflit au cours des 10 dernières années, la réalité tragique sur le terrain n’ait pas changé.  Il a imputé cela au manque de volonté des parties aux conflits pour respecter leurs obligations juridiques.  Pour l’avoir vécu depuis près de 40 ans, le peuple palestinien n’est que trop conscient de l’échec de la communauté internationale à garantir la protection des civils comme cela est prévu par le droit international, notamment le droit international humanitaire et les droits de l’homme, a poursuivi M. Mansour.  Il a réitéré l’appel du peuple palestinien pour que la protection des civils vivant sous occupation étrangère soit une priorité des Nations Unies et, plus particulièrement, du Conseil de sécurité.  L’incapacité de la communauté internationale de tenir Israël responsable pour ses violations flagrantes des droits de l’homme et ses crimes de guerre, a estimé M. Mansour, n’a fait que renforcer son impunité, l’encourage ainsi à continuer à user de la force militaire et des punitions collectives contre le peuple palestinien qui est sans défense et sous son occupation.  Il a ajouté qu’il n’y avait pas d’exemple plus flagrant de l’absence de protection des civils palestiniens que les trois semaines de l’agression israélienne dans la bande de Gaza où plus de 1 400 palestiniens ont perdu la vie, dont la plupart étaient des civils, des femmes et des enfants. 


C’est pourquoi, l’Observateur permanent de la Palestine a appuyé pleinement la recommandation du Secrétaire général qui préconise des missions d’enquête pour faire la lumière sur les violations potentielles du droit international humanitaire et des droits de l’homme, et pour déterminer à qui incombe la responsabilité de ces actes en vue de les poursuivre en justice sur le plan national, ou pour en saisir la Cour pénale internationale.  Les missions d’enquête en cours dans la bande de Gaza confirment, selon M. Mansour, les graves violations du droit international commises par Israël.  Il a demandé que des mesures concrètes soient prises pour que justice soit faite aux Palestiniens.  La communauté internationale doit prendre les mesures nécessaires pour qu’Israël lève le blocus illégal imposé dans la bande de Gaza, qui s’est traduit par des conditions socioéconomiques insoutenables.  « Si Israël, puissance occupante, continue d’ignorer les appels du Conseil de sécurité, des mesures appropriées et concrètes doivent être prises par le Conseil pour protéger la population civile et garantir le respect du droit international applicable en cas d’occupation étrangère», a conclu M. Mansour.


Mme HEIDI GRAU (Suisse) a jugé indispensable que la communauté internationale soutienne les initiatives des organisations humanitaires qui prennent contact avec des groupes armés non étatiques afin de mieux protéger les civils.  La Suisse, a-t-elle précisé, s’associe à la recommandation du Secrétaire général demandant la tenue d’une réunion selon la formule « Arria ».  Elle a également estimé qu’il était important de clarifier le droit international applicable aux opérations d’autres acteurs non étatiques dans des conflits armés comme les entreprises militaires et de sécurité privées.  Elle a souligné, à cet égard, que la Suisse et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avaient mené une initiative qui avait abouti l’an dernier à l’adoption du « Document de Montreux ».  Par ailleurs, la représentante a considéré que pour améliorer la mise en œuvre et le respect du droit international humanitaire, il était fondamental que des enquêtes soient menées sur toute allégation de violations du droit international humanitaire, quel que soit le conflit armé ou son auteur.


M. JORGE ARGUELLO (Argentine) a rappelé que l’Article 3 commun aux quatre Conventions de Genève énumère les obligations qui s’adressent spécifiquement aux groupes armés non étatiques.  Appuyant l’inclusion de la protection des civils dans les mandats des opérations de maintien de la paix, il a souligné que le rapport du Secrétaire général et les conclusions de l’atelier qu’ont organisé, en janvier 2009, l’Australie et l’Uruguay, soulignent la nécessité de développer des mandats qui soient clairs et qui fournissent, de manière efficace et en temps voulu, les ressources nécessaires.  Il a émis l’espoir que l’étude commanditée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et le Département des opérations de maintien de la paix (DPKO) servira de point de départ à de nouvelles initiatives.


Le rôle de la justice est une question, a-t-il dit, auquel est attaché son pays, compte tenu de son passé historique.  Les individus qui ont commis des crimes de guerre, des crimes de génocide ou des crimes contre l’humanité doivent être traduits en justice, a-t-il tranché.  Il a tout de même tenu à rappeler que la Cour pénale internationale ne remplace pas les juridictions nationales mais n’intervient que lorsqu’elles sont défaillantes.  En conséquence, l’existence d’un système national n’est pas seulement une obligation des États mais aussi un moyen de contribuer à atténuer les tensions entre quête de justice et paix. 


M. JOHN MCNEE (Canada) a constaté que les dispositions des diverses résolutions du Conseil de sécurité en matière de protection ne se traduisaient pas automatiquement par des mandats clairs ni par des opérations sur le terrain visant à protéger les civils.  Il faut, a-t-il dit, que les résolutions fixent une orientation claire à l’intention des acteurs militaires et civils sur le terrain, y compris la police civile.  Les personnes chargées de protéger les civils doivent en effet posséder les connaissances et la formation requises pour exercer efficacement ce rôle, avec un accent particulier sur les groupes vulnérables, tels que les femmes et les enfants, a-t-il ajouté.  Le représentant a indiqué que son pays se réjouissait d’avoir coparrainé récemment une conférence à Wilton Park qui visait à examiner le rôle des soldats de la paix face aux violences sexuelles.  Ces discussions, a-t-il expliqué, ont permis de dresser un répertoire des bonnes pratiques à l’intention des soldats de la paix, grâce auxquelles ceux-ci pourront protéger les civils contre les violences sexuelles.  Le représentant a également souligné la nécessité de prévenir les ratés de la coordination entre les opérations de maintien de la paix et les organismes civils qui ont un rôle crucial à jouer dans la protection des civils.  Il est essentiel, a-t-il estimé, de veiller à une coordination efficace entre les acteurs chargés de la paix et de la sécurité et ceux qui s’occupent du développement et de l’aide humanitaire.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a relevé un paradoxe « frappant » où l’on voit un écart entre les textes et leur application sur le terrain.  Dix années se sont écoulées depuis que le Conseil a lancé sur la question de la protection des civils, une question thématique très importante.  Les délibérations du Conseil en janvier 2009 ont coïncidé avec une des agressions d’Israël dans les territoires palestiniens occupés.  Israël, a-t-il dénoncé, est une nouvelle fois resté sourd aux appels répétés au respect du droit international humanitaire.  Il s’agit là d’un cas unique de violations systématiques de ce droit, a souligné le représentant.  Rappelant les termes de la déclaration présidentielle que le Conseil avait rendue publique lors de sa dernière réunion sur la question, le représentant a relevé que malgré tout, le dernier rapport du Secrétaire général ne fait état d’aucune amélioration de la situation à Gaza.  Il a assuré avoir lu avec beaucoup d’attention le rapport de la Commission indépendante dépêchée par le Secrétaire général pour enquêter sur les dégâts subis par l’ONU et son personnel pendant la dernière opération militaire d’Israël à Gaza.  Le représentant a dénoncé des « crimes de guerre » et a appelé le Conseil à mettre en œuvre, de la manière la plus concrète, les recommandations de la Commission.  Il est temps, a-t-il dit, de se demander quelles sont les obligations internationales qu’Israël a honorées depuis l’examen de la question de la protection des civils par le Conseil.  Pourquoi Israël s’obstine à ignorer ces obligations?  A-t-il des difficultés à comprendre les dispositions juridiques selon lesquelles un civil palestinien vaut un civil israélien? s’est demandé le représentant, avant de s’attarder sur le sort qu’Israël réserve à la population civile du Golan syrien occupé.  Au nom de sa crédibilité, a-t-il conclu, le Conseil doit exercer une pression sur Israël pour qu’il lève les restrictions aux visites familiales.  La Syrie a d’ailleurs saisi le Secrétaire général de la question, a-t-il souligné.


M. LUIS ENRIQUE CHÁVEZ (Pérou) s’est déclaré très préoccupé de constater que la réalité n’était pas différente aujourd’hui de celle qui prévalait en 1999.  Les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire se poursuivent de manière injustifiable, a-t-il dit.  Il a estimé que le Conseil de sécurité devrait continuer d’élaborer des actions concrètes et efficaces pour assurer la protection des civils dans les conflits armés, protection qui, a-t-il précisé, doit s’étendre aux réfugiés.  Il a en outre estimé que le débat sur la responsabilité de protéger devrait réellement commencer. 


M. GARY QUINLAN (Australie) a appelé les États Membres à intensifier leurs efforts pour résoudre la question de l’accès humanitaire.  Il faut, a-t-il dit, une action décisive pour rationaliser les procédures bureaucratiques.  Trop souvent, a-t-il dénoncé, des obstacles bureaucratiques onéreux ajoutent aux coûts de l’assistance humanitaire et réduisent l’efficacité des opérations.  Abordant, à son tour, la question de l’inclusion de la protection des civils dans les mandats des opérations de maintien de la paix, le représentant a mis le doigt sur le fossé qui existe entre l’aspect stratégique et l’aspect opérationnel. 


L’absence de directives et de formation des soldats de la paix contribue à l’inefficacité de la mise en œuvre de ces mandats, a-t-il estimé.  En la matière, il a encouragé une étroite collaboration entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays contributeurs de troupes dans l’élaboration de mandats réalistes.  Le représentant a poursuivi en arguant que le Conseil doit se montrer plus logique dans son approche en matière de protection des civils.  Il a reproché au Conseil de donner parfois l’impression de ne pas vouloir traiter du sort de civils dans certains conflits internes, malgré leurs effets déstabilisateurs évidents et de leurs conséquences régionales.  Les Chapitres VI, VII et VIII de la Charte de l’ONU fournissent au Conseil les instruments nécessaires pour faire la différence.  Ce qui manque, a conclu le représentant, c’est la détermination politique de recourir à ces instruments, non seulement de la part du Conseil mais de tous les États Membres. 


M. MOHAMMED F. AL-ALLAF (Jordanie) a convenu des cinq défis fondamentaux identifiés par le Secrétaire général dans son rapport pour renforcer la protection des civils dans les conflits armés.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité d’appliquer la protection des civils, si ce n’est pendant les conflits, du moins après.  La protection de tous doit être une priorité de l’ensemble des Membres des Nations Unies, a-t-il dit.  Les souffrances des civils dans la bande de Gaza ne se sont pas arrêtées avec la fin de l’agression israélienne, a-t-il expliqué, en soulignant qu’Israël continuait d’empêcher l’entrée de matériaux de construction de base pour la réhabilitation des infrastructures détruites pendant le conflit et d’imposer des restrictions aux points de passage.  Il a appelé au respect du droit international humanitaire, des droits de l’homme, des droits des réfugiés.  Il a également plaidé en faveur de l’inclusion de la protection des civils dans tous les mandats des missions de maintien de la paix.


M. GIAN LORENZO CORNADO (Italie) a affirmé qu’échouer à empêcher qu’il y ait des victimes civiles et à garantir le retour en toute sécurité des réfugiés et la protection des enfants était de nature à engendrer la méfiance et la déception et, en fin de compte, à faire courir des risques aux missions de maintien de la paix.  C’est une autre raison pour laquelle la protection des civils devrait continuer à faire partie des mandats de maintien de la paix et les soldats de la paix devraient être bien formés et équipés, a-t-il dit.  Le représentant s’est également dit convaincu que la protection des civils exigeait de nouveaux efforts visant à empêcher l’accumulation déstabilisante d’armes conventionnelles et à minimiser le plus possible leur impact humanitaire.  Il a indiqué que son pays se situait à l’avant-garde de la lutte contre le trafic illicite des armes légères et de petit calibre et était activement engagé dans le processus vers un traité juridiquement contraignant sur le commerce des armes établissant des normes internationales, y compris le respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme, pour le transfert des armes conventionnelles.


M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a affirmé que le Conseil avait été partial dans ses approches et ses décisions.  Il a estimé que la politique de « deux poids deux mesures », illustrée, selon lui, par l’exemple de la Palestine, affaiblissait gravement la crédibilité du Conseil de sécurité.  Le représentant a, de même, rappelé que la tâche de protection des civils devrait être assumée conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et aux principes des opérations de maintien de la paix, lesquels englobent, a-t-il précisé, le consentement de l’État hôte.  Le représentant a par ailleurs souligné qu’il n’y aurait pas de paix et de sécurité dans le monde tant qu’il n’y aura pas de développement économique pour tous. 


M. LOFTI BOUCHAARA (Maroc) a souligné que la protection des civils est aujourd’hui un thème récurrent, notamment face aux violations par les parties au conflit armé de leurs obligations découlant du droit international et du droit international humanitaire.  De l’avis de sa délégation, l’existence et la persistance de conflits s’expliquent par de nombreux facteurs.  Ils sont alimentés par le trafic illicite des armes, des ressources et de la drogue et poussent la population civile à se déplacer.  M. Bouchaara a rappelé que la protection des civils relève en premier lieu du pays hôte.  Les pays d’accueil des réfugiés ont l’obligation d’apporter tout leur soutien aux efforts de la communauté internationale, a-t-il ajouté.  Lorsque la protection des civils relève d’un mandat des Nations Unies, cela exige un effort et un déploiement des moyens nécessaires, a noté le représentant.  Il a estimé que la priorité doit, avant tout, être donnée au processus politique sans lequel le succès de la mission sera inexistant ou compromis.  Les organisations humanitaires doivent effectuer leur travail de façon efficace et ne doivent pas s’immiscer dans le règlement des conflits, a estimé le représentant.  Il a conclu son propos en notant qu’il existe un lien étroit entre les efforts de consolidation de la paix et le retour des populations déplacées et des réfugiés.


M. JOSÉ LUIS CANCELA (Uruguay) a relevé la forte dépendance des pays en développement aux flux de capitaux et aux financements et investissements étrangers directs.  Il a donc jugé urgent de corriger les distorsions du système commercial multilatéral.  Il a appelé à réitérer les engagements pris en faveur du développement, et notamment pour l’aide publique au développement, et d’achever le Cycle de négociations commerciales de Doha.  Le représentant a considéré par ailleurs que le retour à des mesures protectionnistes pour préserver les industries nationales ne peut qu’aggraver les conséquences de la crise actuelle et prolonger ses effets négatifs.  Il est en effet essentiel pour les pays en développement de pouvoir accéder à des marchés ouverts, a-t-il souligné.  Le représentant a aussi appelé à réformer l’architecture financière et économique internationale afin d’y permettre une plus grande participation des pays en développement.


M. ZACHARY D. MUBURI-MUITA (Kenya) a, tout se félicitant de l’inclusion de la protection des civils dans les mandats des opérations de maintien de la paix, regretté que le concept ne soit pas assez clairement défini.  Le Conseil doit donner des directives qui soulignent l’importance d’une approche globale impliquant toutes les compositions des opérations.  Il doit prévoir toutes les ressources nécessaires et faire en sorte que la protection des civils se fasse sans porter préjudice à la responsabilité première des États par rapport à leurs populations, a insisté le représentant.  S’agissant de l’accès humanitaire, il a jugé urgent de traiter de la question pour éviter des déplacements massifs des populations et des violations généralisées de leurs droits de l’homme.  Enfin, concernant la violence sexuelle, le représentant a appelé le Conseil à passer de la parole aux actes pour protéger les populations sexuellement vulnérables.  « Nous devons, a-t-il conclu, créer « une culture de la protection » où les gouvernements assument leurs responsabilités, les groupes armés respectent les normes internationales et le secteur privéreconnaît l’impact de ses actes sur les pays en conflit ». 


M. MOHAMMAD ERFANI AYOOB (Afghanistan) a accusé les Taliban et leurs alliés locaux et internationaux de faire preuve d’un mépris de plus en plus flagrant de la vie humaine en Afghanistan.  Les Taliban ont deux objectifs simples, a-t-il dit.  Ils veulent d’abord terrifier les citoyens et leur faire croire qu’ils ne doivent pas faire confiance à la communauté internationale ou à leur gouvernement pour les protéger.  Ils veulent ensuite affaiblir les Afghans et la communauté internationale en les divisant.  « Nous ne pouvons pas les laisser gagner et nous ne le ferons pas », a promis le représentant. 


Le meilleur espoir pour les Afghans est l’appui continu de la communauté internationale.  La sécurité de chaque Afghan est d’une importance capitale pour le Gouvernement, a dit le représentant.  C’est la raison pour laquelle, a-t-il rappelé, nous avons soulevé la question auprès de « nos amis et alliés ».  Il a donc salué les États-Unis et l’OTAN qui ont promis d’améliorer leurs règles d’engagement dans les zones peuplées, de réduire les raids aériens et de faire de la sécurité la priorité de leur stratégie.  La communauté internationale, a-t-il néanmoins insisté, doit faire plus et mieux pour former et équiper l’armée et la police nationales, afin qu’elles puissent assumer une plus grande responsabilité dans la protection des Afghans. 


M. CHANDRA (Sri Lanka) a souligné que le rapport du Secrétaire général fournissait des informations utiles et essentielles à la protection des civils dans les conflits armés.  Le représentant a néanmoins regretté que le rapport du Secrétaire général ne donne pas des informations exactes sur les événements récents survenus dans son pays.  Il impute la responsabilité des victimes civiles de ce conflit aux agissements des groupes non étatiques terroristes qui ne respectent pas le droit international.  Les Nations Unies devraient, selon le représentant, accorder un intérêt particulier à la lutte contre la prolifération des armes illicites qui contribuent à répandre la violence et le terrorisme.  Un mécanisme de surveillance international devrait être mis en place pour limiter le trafic de ces armes, a-t-il estimé.  Le Sri Lanka souhaite également que l’on reconnaisse le rôle légitime des militaires dans la protection des civils.


M. MARTY M. NATALEGAWA (Indonésie) a estimé que la meilleure protection est la prévention.  Le Conseil ne doit épargner aucun effort, dans ce domaine.  Le Conseil, a-t-il poursuivi, doit offrir son plein appui aux organisations régionales qui traitent des situations humanitaires difficiles.  La « culture de la protection », a dit le représentant, doit être continuellement promue par ces organisations et les organisations internationales.  Avant de conclure, il a rappelé aux agents humanitaires leur devoir de respecter les principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité, d’indépendance et de respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale des pays.  Tous les efforts pour protéger les civils dans les conflits armés doivent être fondés sur les droits de l’homme, la sécurité et le développement, les trois piliers du travail des Nations Unies, a insisté le représentant.  


M. ALEXANDER LOMAIA (Géorgie) a déclaré que l’année dernière, les citoyens de son pays avaient subi une invasion militaire massive, suivie d’une occupation de près de 20% de leur territoire.  Cette guerre a coûté la vie à 600 citoyens de la Géorgie et plus de 130 000 autres ont été déplacés, ce qui avait été qualifié de « nettoyage ethnique » par une importante institution européenne.  « Pour nombre de mes compatriotes déplacés, l’horreur du nettoyage ethnique se poursuit », a dénoncé le représentant.  Cette politique représente la troisième vague de nettoyage ethnique, après celles ayant eu lieu en Abkhazie, a-t-il insisté, accusant les forces russes d’avoir « complètement bloqué l’accès à l’aide humanitaire dans les territoires occupés », ce qui est selon lui « une nouvelle entorse aux principes du droit international humanitaire » qui place les populations dans un « trou noir, où elles sont privées de leurs droits fondamentaux où l’assistance humanitaire n’est simplement pas autorisée ».


Le représentant a rappelé que son gouvernement, comme l’ensemble de la communauté internationale, regrettait la fin des activités de la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie, estimant qu’il s’agissait de la part de la Fédération de Russie d’une violation claire de la résolution 1866 du Conseil de sécurité, ayant pour but « de réduire le niveau de protection des droits de l’homme dans l’Abkhazie occupée » et « de créer un nouvel obstacle au retour sécurisé et digne des déplacés et des réfugiés à leur domicile ».  Pour mieux répondre aux besoins de ces populations, la présence des institutions de l’ONU « dans les territoires occupés d’Abkhazie et la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud » doit être renforcée, a enfin déclaré M. Lomaia.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a exprimé son appui à l’engagement renouvelé préconisé par le Secrétaire général dans son rapport et a affirmé que son pays prenait part à cette culture de la protection des civils.  Les efforts ne devraient pas être limités au respect des dispositions légales mais porter aussi sur le renforcement du droit international existant, a-t-il estimé.  En outre, le représentant a mis l’accent sur la nécessité de sensibiliser les groupes armés non étatiques et la société civile en vue de renforcer la protection des civils, ainsi que le respect du droit international humanitaire, des droits de l’homme et du droit des réfugiés.  Par ailleurs, soulignant la responsabilité première des États à protéger les civils, il a estimé que ceux-ci étaient également responsables de demander l’aide internationale lorsqu’ils ne peuvent assumer leur tâche.  Au cours des prochaines années, l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité auront un rôle prépondérant à jouer en continuant d’améliorer la structure d’assistance des Nations Unies, a-t-il déclaré.


Mme MONA JUUL (Norvège) a estimé que la question est de savoir comment les recommandations, présentées dans le rapport du Secrétaire général, peuvent être traduites en mesures concrètes par le Conseil de sécurité, et en actions sur le terrain.  Elle a dit attendre les résultats de l’étude indépendante conjointe sur l’exécution du mandat de protection des civils, qui sera présentée par OCHA sous peu.  La Norvège souhaiterait mettre l’accent sur deux points à savoir un plus grand respect du droit international humanitaire et la nécessité de combattre les violences sexuelles et les viols dans les conflits armés.  Elle a également insisté sur l’importance de garantir l’accès inconditionnel de l’aide humanitaire aux personnes dans le besoin.  De plus, il faut trouver des moyens pour poursuivre ceux qui agissent en violation du droit international, ce qui suppose notamment qu’on engage les groupes non étatiques qui sont parties prenantes à de nombreux conflits dans la discussion en cours. 


Constatant que ce sont souvent les femmes et les enfants qui paient le prix fort dans des situations de conflit, en particulier parce qu’ils sont victimes d’abus sexuels, elle a demandé à ce que ces actes ne soient pas considérés comme crimes à part.  En effet, le recours systématique aux viols dans les conflits armés doit être reconnu, à raison, comme un crime de guerre à la fois par le Conseil et par la Cour pénale internationale, a-t-elle poursuivi.  Elle a dénoncé le fait que les auteurs des ces actes semblent bénéficier d’une impunité inacceptable et injustifiable, et a demandé à ce que tous les moyens soient déployés pour les traduire en justice et pour apporter une meilleure protection aux femmes et aux enfants.


M. PARK IN-KOOK (République de Corée) a appelé le Conseil de sécurité à traduire en actes les progrès normatifs réalisés en matière de protection des civils et à appuyer les recommandations formulées en la matière par le Secrétaire général dans son rapport.  Toute personne qui agit en violation du droit international humanitaire ne doit pas rester impunie, a-t-il déclaré, rappelant que « la protection des civils est la responsabilité première des parties à un conflit armé ».  Reconnaissant également la responsabilité des États, la République de Corée insiste sur le rôle de la Cour pénale internationale pour faire respecter cette exigence de non-impunité, lorsqu’il existe des preuves claires de l’incapacité ou de l’absence de volonté d’un État à traduire des criminels en justice.


Le représentant a également appelé à accorder une attention particulière à la prolifération de groupes armés non étatiques, rappelant que les guerres civiles à l’intérieur des États avaient souvent ouvert la voie à des génocides et à des atrocités contre les civils.  Il a en outre dénoncé les violences sexuelles contre les femmes et les filles comme « la plus horrible forme de violence contre les civils ».  « Nous devons redoubler nos efforts pour protéger les femmes dans les zones de conflit », a-t-il dit.  L’accès à ces zones, libre et sécurisé, est une règle fondamentale en la matière, a insisté M. Park.  Parce qu’elle sauve des vies, la réponse humanitaire doit être guidée uniquement par les besoins des populations, en dehors de toute considération politique, a-t-il poursuivi, estimant finalement que la protection des civils devait être partie intégrante des missions du Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU.


M. JORGE VALERO (Venezuela) a notamment mis l’accent sur la nécessité de traiter des causes sous-jacentes des conflits armés.  Les Colombiens installés au Venezuela après avoir fui le conflit interne dans leur pays sont traités selon les règles du droit international humanitaire, a-t-il souligné.  Le représentant a également évoqué le conflit récent à Gaza.  Les pratiques israéliennes doivent faire l’objet d’un examen approfondi de la part du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, a-t-il dit.  Le Venezuela réitère que c’est aux États qu’incombe au premier chef la responsabilité de protéger, la communauté internationale ne devant jouer qu’un rôle constructif en respectant la souveraineté et l’intégrité territoriale de ces pays, a-t-il affirmé.   


Mme ALICE AGHENEBIT MUNGWA, de l’Union africaine, a affirmé que la protection des civils était un fondement même de la culture africaine.  L’Union africaine a établi un cadre politique et des institutions qui visent à assurer la protection des civils en période de conflit armé, a-t-elle notamment indiqué.  La multitude d’outils développés par l’Union africaine montre l’engagement des États africains à assurer la protection des civils.  Mme Mungwa a appelé le Conseil de sécurité à continuer d’appuyer la mise en œuvre de ces cadres.  Elle s’est félicitée que l’accent ait été mis au cours du débat sur la protection des femmes et des enfants, ce domaine retenant particulièrement l’attention de l’Union africaine, a-t-elle précisé.  Elle a par ailleurs appelé le Conseil de sécurité à contribuer aux efforts entrepris par l’Union africaine pour éviter que la situation en Somalie ne se détériore.  La prévention est importante, tout comme la résolution rapide des conflits, a-t-elle dit, ajoutant que l’Union africaine participait à plusieurs initiatives de diplomatie préventive.  Elle a souhaité que ce débat contribue à renforcer la détermination du Conseil à améliorer les capacités et les mandats des missions de maintien de la paix


Reprenant la parole à l’issue du débat, le représentant de la Fédération de Russie a voulu préciser que la Géorgie avait, en août 2008, agressé l’Ossétie du Sud.  Les victimes de la politique du Président Saakachvili sont les habitants de la Géorgie, a-t-il déclaré.  Les déclarations faites plus tôt sont erronées, a-t-il souligné, ajoutant que sa délégation n’acceptait pas que l’on dise que la Fédération de Russie occupait le territoire de la Géorgie.  Il a de même rejeté l’accusation selon laquelle son pays imposerait des limitations à l’accès humanitaire en Ossétie du Sud.  La réalité montre que ce sont les autorités géorgiennes qui imposent de telles restrictions, a-t-il affirmé.  Enfin, le représentant a affirmé que les crimes commis par l’armée géorgienne en Ossétie du Sud devaient être évalués au regard du droit international. 


      Réagissant aux commentaires qui lui ont été adressés, le Coordonnateur des secours d’urgence s’est d’abord félicité que de nombreux orateurs aient dit qu’il faudrait faire plus pour la protection des civils dans les conflits.  Il a aussi salué le fait que de nombreuses délégations aient repris les recommandations du Secrétaire général.  Répondant spécifiquement à certaines critiques, il a précisé que la définition du concept de conflit est fondée sur la jurisprudence internationale et la réalité sur le terrain.  Il a aussi appelé au respect du droit international humanitaire dans la lutte contre le terrorisme.  Le Coordonnateur des secours d’urgence a ensuite exprimé son désaccord avec les propos tenus par le représentant d’Israël.  La Commission d’établissements des faits vise à éclaircir les questions en suspens et il est regrettable, a-t-il dit, que le Gouvernement israélien ait refusé sa coopération avec la Commission.  Le Coordonnateur des secours d’urgence s’est ensuite dit conscient du caractère délicat de la question des groupes armés non étatiques.  Mais, a-t-il souligné, les agents humanitaires doivent parfois négocier avec eux sur le terrain.  Il faudra donc réfléchir à la question, a conclu M. Holmes. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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