AG/10840

Coup d’État au Honduras: l’Assemblée générale apporte un soutien unanime au Gouvernement renversé du Président Zelaya

29/06/2009
Assemblée généraleAG/10840
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Assemblée générale

Soixante-troisième session

91e séance plénière – après-midi


COUP D’ÉTAT AU HONDURAS: L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE APPORTE UN SOUTIEN UNANIME AU GOUVERNEMENT RENVERSÉ DU PRÉSIDENT ZELAYA


Les délégations exigent le retour immédiat et la réintégration dans ses fonctions de Manuel Zelaya, « seul représentant légitime du peuple hondurien  »


À l’occasion d’une séance plénière convoquée par son Président, M. Miguel d’Escoto Brockmann, l’Assemblée générale a condamné catégoriquement le coup d’État qui s’est produit au Honduras le 28 juin, et au cours duquel le Président du Honduras, M. Manuel Zelaya, a été arrêté avant d’être expulsé du pays et contraint à l’exil. 


M. d’Escoto Brockmann a déclaré que cette « attaque honteuse » contre la démocratie du Honduras ramenait les pays de la région à une époque dont « nous avions espéré qu’elle n’était plus qu’un cauchemar lointain, celle des coups de force permanents ».


Le Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale a condamné le coup d’État perpétré contre « le Président constitutionnel de la République du Honduras et seul représentant légitime du peuple hondurien, M. Manuel Zelaya », et il a lancé un appel ferme à la réintégration pacifique de celui-ci, ainsi que des membres de son gouvernement, dans leurs fonctions. 


« À l’instar des dirigeants du monde entier et des principales organisations régionales et internationales, le G-192 souverain que représente l’Assemblée générale des Nations Unies dénonce l’acte ignominieux de forces armées, qui devront être traduites en justice », a lancé M. Brockmann, qui a fustigé la « lâcheté des putschistes », également coupables, selon lui, « de vouloir profiter des grandes difficultés économiques et sociales actuelles » pour « imposer leur volonté contre celle du peuple ». 


Miguel d’Escoto Brockmann a exprimé la solidarité de l’Assemblée générale à l’égard du « Président et chef d’État constitutionnel de la République du Honduras », Manuel Zelaya, dont il a annoncé la venue, demain, au Siège de l’ONU.


De son côté, le Représentant permanent du Honduras auprès des Nations Unies, M. Jorge Arturo Reina Idiaquez, s’est dit convaincu que « le moment tragique » que traverse son pays n’est qu’une « transition douloureuse dont le Honduras ressortira grandi lorsque l’ordre démocratique aura été restauré ». 


« Les forces armées responsables de ce crime s’opposent au peuple et à la démocratie au Honduras », a-t-il dit, qualifiant de « violation intolérable d’un régime constitutionnel et pleinement élu » le coup d’État du 28 juin.  « À l’heure où nous parlons, le Président Zelaya se trouve en exil au Costa Rica, et l’état de siège règne dans le pays, ce qui équivaut à un gel des droits du peuple, y compris celui qui lui appartient de se déterminer en toute conscience en ce qui concerne ses choix politiques fondamentaux », a déclaré, avec force, M. Idiaquez. 


S’adressant au Président de l’Assemblée générale, le Représentant permanent a demandé que l’ONU condamne le coup d’État et apporte son aide à la réintégration du Président Zelaya dans ses fonctions, ce qui est « le seul moyen de voir les droits de l’homme du peuple hondurien rétablis! » 


« Il faut que cette auguste assemblée s’engage à ne reconnaitre aucun gouvernement autoproclamé issu de ce coup d’État et ce, quels que soient les prétextes invoqués », a encore déclaré le Représentant permanent du Honduras, qui a annoncé que sa délégation porterait à l’attention des États Membres, dans les prochaines heures, un projet de résolution qui sera soumis pour adoption à l’Assemblée générale dès demain.


La délégation des États-Unis a, quant à elle, appelé au retour sans conditions au Honduras de M. Zelaya afin qu’il y reprenne ses fonctions constitutionnelles.  Les États-Unis ont de plus lancé un avertissement contre toute ingérence extérieure dans le cadre du processus de restauration de l’état de droit au Honduras. 


La délégation du Costa Rica, sur le territoire duquel se trouve actuellement le Président Manuel Zelaya, a fait savoir que le Président costa-ricien, Oscar Arias, « avait accueilli son homologue » hondurien dès son arrivée en tant que Président du Honduras, hôte spécial, et ami.  Le représentant costa-ricien a indiqué que son pays rejetait intégralement la rupture de l’ordre démocratique par la force, ainsi que les arrestations qui se sont produites le 28 juin au Honduras.


Une vingtaine de délégations, dont celles du Venezuela, qui s’exprimait au nom des pays membres de la Voie bolivarienne pour les peuples d’Amérique latine (ALBA); du Mexique, porte-parole du Groupe de Rio; de la République Tchèque, s’exprimant au nom de l’Union européenne (UE); du Chili, parlant au nom de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR); de Cuba, s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés; et des États-Unis, ont appuyé les déclarations de MM. Brockman et Idiaquez.  


Elles ont ainsi exigé le retour de l’état de droit et la restitution de ses pouvoirs du Président Zelaya, et ont exigé le retrait des forces armées à l’origine du coup d’État.  Les délégations ont, en outre, appelé au respect de la dignité des membres de la famille de Manuel Zelaya et de tous les membres du « Gouvernement hondurien légitimement élu ».


« Le Honduras ne peut pas tomber entre les mains sales de putschistes pseudo-révolutionnaires, qui sont des nostalgiques de la torture et des coups de force, contre les progrès démocratiques et la volonté des peuples », a notamment déclaré le représentant du Venezuela, M. Valero Bricerio. 


Outre ceux cités plus haut, les pays suivants ont pris la parole: le Nicaragua, le Guatemala, la République dominicaine, le Brésil, l’Équateur, l’Algérie, la Bolivie, la Chine, l’Argentine, la Colombie, Saint-Vincent-et-les Grenadines, El Salvador, le Viet Nam et l’Espagne.  Le Bahreïn a pris la parole au nom du Groupe des États arabes; et le Panama, le Belize, le Pérou, l’Uruguay et le Cap-Vert se sont aussi exprimés.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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