En cours au Siège de l'ONU

CS/9694

Un « Nouvel Horizon » au Conseil de sécurité pour les opérations de maintien de la paix, avec en point de mire une coopération renforcée avec les pays contributeurs de troupes

29/06/2009
Conseil de sécuritéCS/9694
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6153e séance – matin & après-midi


UN « NOUVEL HORIZON » AU CONSEIL DE SÉCURITÉ POUR LES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX,

AVEC EN POINT DE MIRE UNE COOPÉRATION RENFORCÉE AVEC LES PAYS CONTRIBUTEURS DE TROUPES


Les Secrétaires généraux adjoints aux opérations de maintien de la paix et à l’appui aux missions, M. Alain Le Roy et Mme Susana Malcorra, ont ouvert aujourd’hui au Conseil de sécurité un « Nouvel Horizon » pour les opérations de maintien de la paix, avec en point de mire une implication des pays contributeurs de troupes et de personnel de police à tous les stades, de la conceptualisation des opérations, à leur retrait, en passant par leur planification, leur conduite et leur évaluation. 


« Nouvel Horizon », ce document de travail établi conjointement par les deux Départements, vise à forger un « Partenariat ».  Le maintien de la paix est aujourd’hui l’instrument d’une « ONU hyper opérationnelle » dont les systèmes d’appui ne sont pas à la hauteur de cette nouvelle réalité, a déclaré le Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, M. Le Roy.


Au nombre de 16 et dotées d’un personnel de 115 000 membres et d’un budget annuel de près de 8 milliards de dollars*, les opérations de maintien de la paix ont non seulement gagné en importance mais aussi en complexité, depuis la publication, le 21 octobre 2000, du rapport du Groupe d’études sur la question, dit « Rapport Brahimi ». 


Or, ces opérations sont toujours caractérisées par des mandats trop vagues, l’inadéquation entre les tâches assignées et les ressources, des systèmes de gestion et de commandement qui doivent être améliorés ou encore les lourdeurs bureaucratiques, ont diagnostiqué la quarantaine de délégations qui ont participé au débat.    


Le « Nouvel Horizon » met, avant tout, l’accent sur la nécessité pour le Conseil de sécurité d’établir des « mandats clairs, réalistes et réalisables ».  Ce qui exige, ont souligné plusieurs délégations dont l’Inde, l’un des plus grands contributeurs de troupes, la pleine mise en œuvre de la résolution 1353 (2001) sur l’interaction entre le Conseil, le Secrétariat de l’ONU et les pays fournisseurs de troupes et de personnel de police.


Il faut, a estimé la République tchèque, au nom de l’Union européenne qui couvre plus de 40% du budget des opérations de maintien de la paix, améliorer et élargir les mécanismes de consultations entre « ceux qui planifient et gèrent les opérations et ceux qui contribuent en troupes et en ressources financières ». 


Le Conseil doit élaborer les mandats de ces opérations en fonction des ressources disponibles et de ce que les pays contributeurs autoriseront leurs contingents à faire ou à ne pas faire sur le terrain, ont prôné les délégations.     


Il faut une compréhension partagée des aspects politiques, stratégiques et opérationnels de ce qu’on appelle « une opération robuste », surtout lorsque le mandat comprend une dimension « protection des civils », a renchéri le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.  S’agissant de la protection des civils, de nombreuses délégations ont dit attendre avec intérêt l’étude commanditée conjointement par le Département des opérations de maintien de la paix et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).


M. Le Roy, dont le document de travail revient sur la question de l’appui politique aux opérations de maintien de la paix, a proposé la constitution de coalitions informelles d’États Membres qui se concentreraient sur une mission particulière pour assurer cet appui ainsi qu’un soutien matériel tout au long du mandat.


Le Secrétaire général adjoint est aussi revenu sur la question des contingents de réserve à déployer rapidement, ce qui exige, selon lui et de nombreuses délégations, l’élargissement de la base des pays contributeurs.  Il a également souligné la nécessité de revoir le remboursement des équipements des contingents pour qu’ils reflètent mieux les réalités actuelles et celle de renforcer la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales, dont l’Union africaine.


Le représentant de la France s’est félicité du document « Nouvel Horizon » avant de présenter une initiative franco-britannique qui porte sur trois piliers, à savoir le suivi stratégique des opérations de maintien de la paix; l’amélioration des mandats et la définition des critères de succès; et la mobilisation des ressources.  La France, a-t-il dit, est déterminée à faire avancer cette initiative, dont un bilan d’étape sera fait en août, sous la présidence britannique. 


Son homologue du Japon a attiré l’attention du Conseil sur la troisième réunion du Forum régional de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), qui s’est tenue les 24 et 26 juin, sur le thème « Renforcement des capacités régionales pour participer aux opérations de maintien de la paix de l’ONU ». 


Si de nombreuses délégations ont insisté sur l’impact de la crise financière sur la faculté des États Membres à contribuer aux opérations, la représentante du Brésil a jugé inapproprié d’invoquer cette crise financière quand il s’agit de maintien de la paix.  Le Conseil, qui est bien conscient des conséquences financières de ses décisions, devrait s’assurer que la Commission chargée des questions administratives et financières (Cinquième Commission de l’Assemblée générale) donne aux missions les ressources nécessaires pour mettre en œuvre leur mandat, a-t-elle argué. 


De nombreuses délégations dont celles du Mouvement des pays non alignés ont voulu que les efforts que déploie le Conseil pour réformer les opérations de maintien de la paix s’inscrivent dans ceux du Comité spécial des opérations de la paix, du Groupe de travail sur ces opérations, de la Commission de consolidation de la paix et de la Cinquième Commission.


*     A/C.5/63/25 



OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX AUX NATIONS UNIES


Déclarations


M. BAKI İLKIN (Turquie), qui préside, au mois de juin, les travaux du Conseil de sécurité, a affirmé, en ouvrant ce débat, que celui-ci s’inscrivait dans le cadre du processus de réforme de l’action des Nations Unies dans le domaine du maintien de la paix.  De nombreuses questions sont apparues qui nécessitent un engagement actif et des réponses efficaces de la part des membres du Conseil de sécurité, a-t-il déclaré.  Il est possible de trouver les bonnes réponses grâce à un travail mutuel, transparent et efficace, a-t-il souligné.  M. Ïlkin s’est en particulier félicité que les grands pays fournisseurs de contingents et bailleurs de fonds soient présents lors de ce débat.  Il a notamment rappelé plusieurs initiatives menées par des États Membres pour renforcer le maintien de la paix, comme l’initiative franco-britannique ou celle du Canada.  Le but d’une telle réunion est d’apporter une contribution sur le débat en cours sur le maintien de la paix au sein de l’Organisation et de participer aux efforts en cours dans d’autres instances. 


M. ALAIN LE ROY, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a estimé que l’interdépendance entre le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes et d’éléments de police nécessite des cadres robustes de communication et de dialogue, ainsi qu’une évaluation commune et partagée des défis et du potentiel des opérations de maintien de la paix.  Il s’agit là peut-être de la plus grande contribution du rapport Brahimi, il y a 10 ans, a-t-il aussi estimé. 


La nouvelle initiative « Nouvel Horizon » est la contribution du Département des opérations de maintien de la paix (DPKO) et du Département de l’appui aux missions au « Nouvel ordre du jour du Partenariat pour le maintien de la paix », a indiqué le Secrétaire général adjoint.  Le document, a-t-il expliqué, porte sur les tâches et les fonctions essentielles du maintien de la paix nécessitant un consensus renouvelé; sur des mesures propres à améliorer le format, les ressources et le déploiement des missions; sur des propositions visant à évaluer et à renforcer les capacités nécessaires à une éventuelle nouvelle mission; et sur une stratégie pour créer un système d’appui plus fort et plus souple. 


S’agissant des tâches et fonctions nécessitant un consensus renouvelé, le Secrétaire général adjoint a insisté sur le fait qu’il faut « un consensus clair » sur le rôle des soldats de la paix dans l’aspect du mandat relatif à la protection des civils.  Il faut aussi, a-t-il insisté, une compréhension commune des aspects politiques, stratégiques et opérationnels de ce qu’on appelle « une robuste opération de maintien de la paix ».  « Nous devons, s’est-il expliqué, combler le fossé entre les intentions du Conseil et ce que les pays contributeurs de troupes et de police sont prêts à laisser leurs éléments faire sur le terrain.  Dans ce contexte, le Secrétaire général adjoint a aussi demandé une certaine clarté sur ce qu’on attend d’une opération de maintien de la paix en matière de consolidation de la paix.


En ce qui concerne le format, les ressources et le déploiement des missions, M. Le Roy a d’abord souligné la nécessité de garantir un appui politique continu aux missions.  Quelle que soit la robustesse d’une mission, elle ne pourra connaître le succès sans un processus de paix viable.  Une manière de faire consisterait, a-t-il suggéré, à créer des coalitions informelles d’États Membres qui se concentreraient sur une mission particulière pour contribuer à assurer l’appui politique et matériel tout au long du mandat.


Il faut aussi, a-t-il poursuivi, améliorer les processus de planification au Secrétariat et renforcer son dialogue avec le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes et d’éléments de police.  Dans ce cadre, il a attiré l’attention sur l’urgence qu’il y a à résoudre la question des contingents de réserve pouvant être rapidement déployés dans les missions confrontées à des risques en matière de sécurité. 


Le Secrétaire général a ensuite abordé la question du renforcement des capacités.  « Trop nombreuses sont nos missions qui n’ont pas les capacités essentielles », a-t-il alerté.  Il faut donc s’entendre, a-t-il estimé, sur la nature des capacités dont une mission moderne de maintien de la paix aurait besoin, et revoir les procédures de remboursement des équipements des contingents pour qu’ils reflètent les réalités actuelles. 


Un des moyens les plus efficaces de résoudre ces questions, a-t-il suggéré, serait d’élargir l’assiette des pays contributeurs de troupes et d’éléments de police et de renforcer la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales.  En l’occurrence, renforcer les capacités de l’Union africaine devrait être une priorité. 


Quant à un système d’appui aux missions plus fort et plus souple, le Secrétaire général adjoint a, avant de céder la parole à sa collègue, tenu à dire que le maintien de la paix est l’instrument d’une « ONU hyperopérationnelle » dont le système d’appui n’est pas à la hauteur.  


Mme SUSANA MALCORRA, Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions,  a d’abord souligné que les efforts actuels ne partent pas de rien.  Beaucoup a été fait auparavant mais les innovations apportées alors ne correspondent plus aux exigences actuelles, s’est-elle expliquée.  « Nous ne pouvons pas nous contenter d’ajouter à ce qui a été fait »,  a-t-elle insisté.  « Nous devons envisager une approche plus nuancée, plus ciblée avec des éléments d’appui aux missions fournis, à partir du monde entier, plutôt qu’à partir de centres régionaux et ou de la mission elle-même, a-t-elle préconisé.


En outre, a-t-elle poursuivi, il est de plus en plus important de calibrer l’appui aux différentes étapes d’une mission, à savoir le lancement, la stabilisation, le stade de maturité, la réduction des effectifs et la liquidation.  « Même si nous réussissons en la matière, a-t-elle prévenu, nous nous retrouverons toujours confrontés à un système de versements des fonds et d’achat qui constitue un véritable obstacle à un déploiement rapide. »  Un des moyens de renforcer les capacités et d’améliorer les performances, a-t-elle ajouté, serait d’investir davantage dans les solutions technologiques.  La Secrétaire générale adjointe a aussi insisté sur la nécessité de mettre en place une force de travail réellement mobile, à l’aide d’un processus de recrutement plus rapide et plus ciblé. 


M. JEAN-MAURICE RIPERT (France) a exprimé l’attachement de son pays au renforcement du fonctionnement du maintien de la paix au sein des Nations Unies.  Dans le cadre de l’initiative franco-britannique, la France a demandé à plusieurs reprises que le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de l’appui aux missions puissent, tous les trimestres, procéder à une évaluation.  Les éléments présentés par le Secrétariat semblent particulièrement encourageants, a-t-il ajouté.  Le représentant a présenté les trois piliers de l’initiative conjointe de la France et du Royaume-Uni sur le renforcement des opérations de maintien de la paix au sein des Nations Unies.


Le premier pilier consiste en un suivi stratégique des opérations de maintien de la paix, a-t-il expliqué, soulignant la nécessité d’améliorer l’action des mandats et la définition des critères de succès.  Il a, de même, soutenu l’idée de renforcer les mécanismes de commandement et de contrôle.  L’organisation de réunions de suivi d’experts est très utile dans cette perspective et devrait être généralisée, a-t-il estimé. 


Le deuxième bloc de propositions repose sur la mise en œuvre des mandats complexes, a-t-il dit, notant que l’ONU devait être en mesure de mener des actions robustes.  M. Ripert a appelé à la pleine mise en œuvre par les opérations de maintien de la paix de la protection des civils.  « Nous devons être conscients de la contradiction qu’il y a parfois à demander en même temps aux opérations de maintien de la paix d’adopter des mesures plus robustes et d’assurer la protection des civils », a-t-il déclaré.  Il a, en outre, mis l’accent sur la nécessité de procéder à l’intégration précoce de la reconstruction postconflit dans les stratégies de maintien de la paix.  La question d’une mise en œuvre séquentielle mérite une réflexion approfondie, a-t-il dit.  Le représentant a également souligné la nécessité d’une meilleure intégration des opérations militaires des Nations Unies avec l’action du reste du système.  La cohérence du système est fondamentale et urgente et doit accompagner la réforme en cours du maintien de la paix, a-t-il poursuivi. 


M. Ripert a ajouté que le troisième pilier portait sur les ressources et a plaidé en faveur d’une flexibilité financière, appuyant, à cet égard, les propositions défendues par Mme Malcorra.  Il s’est dit favorable à l’élargissement de la base des contributeurs de troupes et de police.  Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité de défendre l’usage du français dans les opérations de maintien de la paix, plusieurs opérations ayant lieu dans des pays francophones.  M. Ripert a réitéré ses encouragements au Secrétariat.  La France, a-t-il dit, est déterminée à faire avancer les propositions de l’initiative franco-britannique au sein du Conseil de sécurité, dont un bilan d’étape sera fait en août, sous présidence britannique. 


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a souligné, qu’en tant que contributeur d’éléments de police, son pays appuie toute initiative visant à améliorer la coopération et la coordination entre les pays contributeurs et le Conseil de sécurité.  Il nous faut, a-t-il estimé, une meilleure implication des contributeurs de troupes et d’éléments de police dans l’élaboration et la révision des mandats des opérations de maintien de la paix. 


Des mandats clairs et réalistes sont la clef du succès de toute opération, a-t-il estimé.  Compte tenu des ressources limitées dont dispose aujourd’hui l’Organisation, le représentant a jugé important d’envisager d’autres options pour répondre à l’exigence du maintien de la paix et de la sécurité internationales, dont la prévention.  Mettre en place une stratégie intégrée et cohérente en coopération étroite avec les acteurs internationaux, régionaux, sous-régionaux, locaux et non gouvernementaux sera essentiel au succès de la future approche, a-t-il insisté.  En la matière, il a souligné la nécessité de renforcer la coopération avec l’Union africaine et a attiré l’attention du Conseil sur les propositions contenues dans le rapport Prodi.


S’agissant de la protection des civils dans les conflits armés, le représentant a dit attendre avec intérêt l’étude commanditée par le Département des opérations de maintien de la paix et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).  Il a conclu en se déclarant convaincu que la communauté internationale devrait prêter une attention plus soutenue au lien entre sécurité et développement, en particulier dans les situations postconflit et d’autres situations fragiles.


M. NORIHIRO OKUDA (Japon) a attiré l’attention du Conseil sur la troisième réunion du Forum régional de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) qui, organisée conjointement par son pays et le Cambodge, s’est tenue les 24 et 26 juin sur le thème « le renforcement des capacités régionales pour participer aux opérations de maintien de la paix de l’ONU ».  Le représentant a poursuivi, en soulignant, à son tour, la nécessité d’avoir des mandats compris clairement par toutes les parties prenantes.  Il a aussi insisté sur le fait que des mandats robustes et complexes exigent des troupes bien formées.  Le Japon, a-t-il indiqué, travaille avec le Département des opérations de maintien de la paix (DPKO) dans les centres de formation en Afrique. 


La formation ne suffit pas, a prévenu le représentant.  Il est également essentiel que les pays contributeurs assurent le contrôle de leurs troupes sur le terrain.  S’il est vrai que ces troupes opèrent sous commandement de l’ONU, il n’en reste pas moins que leur pays doit assumer la responsabilité de leurs fonctions opérationnelles, de leur conduite et de leur discipline, a insisté le représentant.  S’agissant de la protection des civils, il serait, a-t-il dit, très important que toutes les parties prenantes, y compris la population locale, comprennent bien le rôle des soldats de la paix. 


Il faut, pour ce faire, mettre en place une stratégie de communication efficace, créer des normes de procédures sur la question et améliorer la coordination entre la mission, les institutions humanitaires et les ONG.  Il faut aussi accorder l’attention requise à la stabilisation socioéconomique.  La communauté internationale, a conclu le représentant, doit s’efforcer de faire des évaluations exactes de l’évolution de la situation sur le terrain et du travail de la mission, sans exercer de pression pour éviter des décisions prématurées.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a affirmé que le nombre et la portée des opérations de maintien de la paix avaient atteint des niveaux records, ce qui, a-t-il estimé, présente des difficultés pour les ressources dont dispose le système.  Les opérations récentes ont mis en lumière les cas entre la demande et l’offre, a-t-il dit.  Il est donc nécessaire de considérer la réalité pour que la communauté internationale tout entière tire les enseignements des succès remportés mais aussi des échecs enregistrés.  Il a souligné l’importance de la relation entre le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de contingents et de renforcer les mécanismes essentiels pour les engagements.  Il s’est dit convaincu que le débat d’aujourd’hui était opportun et permettra de renforcer les opérations de maintien de la paix de l’ONU pour répondre aux défis actuels.  Le représentant a notamment relevé que le manque de crédibilité politique sapait la capacité de l’ONU et que le manque de ressources augmentait le problème.  L’ONU devrait s’efforcer d’élargir la base des contributeurs en tirant notamment profit de ses capacités.  Elle devrait en outre, a-t-il suggéré, s’appuyer sur les organisations régionales, comme l’Union africaine.


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a affirmé qu’il était nécessaire d’engager de nouvelles réflexions afin de relever les nombreux défis auxquels les opérations de maintien de la paix font face du point de vue de l’engagement politique des acteurs, de la participation des États, du financement et de la conception des missions, de l’équipement des troupes et de l’organisation.  Il a réaffirmé, en outre, l’attachement de son pays au caractère intergouvernemental de tout processus visant à examiner les pratiques établies en matière d’opération de maintien de la paix, tout en soulignant qu’il convenait de s’efforcer de tenir compte des principes de souveraineté, d’indépendance et d’intégrité, afin de garantir une acceptation et une réussite des activités de maintien de la paix.  Face à des ressources limitées, il a estimé qu’il importait de rationaliser davantage l’intervention des Nations Unies.  Il a néanmoins exprimé sa préoccupation quant aux options visant à imposer des délais et des critères parfois subjectifs pour la clôture des opérations.  Il s’est dit convaincu qu’un retrait anticipé peut être dramatique et plus coûteux à l’Organisation.  Il importe ainsi, selon lui, de mieux évaluer les risques d’instabilité et de résurgence des crises avant la clôture ou le passage à la phase de consolidation de la paix. 


M. LUI ZHENMIN (Chine) a estimé qu’il était important d’introduire les réformes nécessaires pour renforcer l’efficacité des opérations de maintien de la paix et améliorer la planification et la conception des missions.  Il faut, a-t-il dit, considérer le règlement politique des conflits armés et le maintien de la paix.  De même, il convient de veiller à ce que les opérations de maintien de la paix disposent des ressources financières nécessaires.  Les États Membres doivent à cet égard continuer de payer leurs contributions financières pour que les opérations de maintien de la paix se déroulent sans heurts, a-t-il déclaré.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité d’assurer un suivi des opérations de maintien de la paix afin de renforcer l’efficacité de l’utilisation des ressources.  Il faut en outre renforcer les capacités des ressources humaines et du matériel.  Il a encouragé davantage d’États à participer aux opérations de maintien de la paix, l’ONU devant aussi aider les pays à former le personnel de maintien de la paix.  Le Conseil de sécurité devrait par ailleurs encourager l’Union africaine à jouer un rôle plus important.  Il a souligné, de même, la nécessité d’améliorer la gestion des opérations de maintien de la paix.  À cet égard, les mandats doivent être plus ciblés et pragmatiques, a-t-il dit, précisant que toute mesure prise en ce domaine devait être également transparente. 


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a souligné la nécessité de définir les domaines dans lesquels il faudrait prendre des mesures supplémentaires ainsi que les pratiques optimales qui pourraient être utilisées dans toutes les missions.  Il a cité cinq axes de réflexion, à savoir le caractère central du processus de prise de décisions; une direction politique et des mandats précis; le caractère pluridimensionnel des opérations et la nature des conflits; la protection des civils et la nécessité de mettre en place un mécanisme efficace de planification et de coordination entre le Conseil et les pays contributeurs.


En tant que principal bailleur de fonds d’Amérique latine, le Mexique, a dit son représentant, regrette que les propositions avancées jusqu’ici n’aient jamais vraiment été mises en œuvre.  Il est très important de voir si les mécanismes de dialogue existants sont appropriés.  Faut-il, s’est-il demandé, engager un dialogue structuré ou des cadres interactifs qui se révèleraient peut-être plus efficaces.  Le représentant a poursuivi, en estimant qu’il serait peut-être utile de demander au Secrétariat de créer un mécanisme d’appui et de conseils dans le cadre duquel les pays contributeurs aideraient le Conseil à élaborer les mandats.  Il serait aussi utile, a-t-il aussi jugé, de promouvoir la participation du Département des opérations de maintien de la paix (DPKO) et des pays contributeurs à l’analyse du Conseil sur chaque mandat avant une prorogation ou une modification. 


Le représentant a aussi jugé souhaitable de demander au Secrétaire général d’inclure, dans ses rapports, une section sur ses consultations avec les pays contributeurs.  Parmi ces pays, il a estimé qu’il faut aussi inclure les pays qui apportent des contributions autres comme la construction d’hôpitaux, les secours aux réfugiés, l’appui aux processus électoraux, l’éducation et la formation, ou encore le renforcement des systèmes judiciaires.  Il faut aussi promouvoir un dialogue avec les principaux bailleurs de fonds et réfléchir à la répartition des responsabilités financières entre le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale, compte de la multiplication des opérations de maintien de la paix et des contraintes imposées par la crise financière, a conclu le représentant.


M. JOHN SAWERS (Royaume-Uni) a affirmé qu’il appuyait pleinement les éléments nouveaux en faveur d’un dialogue entre le Département des opérations de maintien de la paix, le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents.  Il a ainsi mis l’accent sur la nécessité d’avoir une compréhension commune de chaque mission, des mandats réalistes et réalisables, ainsi qu’une utilisation meilleure des ressources disponibles.  Le représentant a expliqué que l’initiative franco-britannique visait à améliorer l’approche du Conseil de sécurité, sa vision stratégique du maintien de la paix, et que celle-ci ne cherchait pas à empiéter sur les prérogatives de l’Assemblée générale.  L’accent doit être mis, a-t-il souligné, sur le renforcement des capacités locales, notamment dans les pays où se trouvent des opérations de maintien de la paix.  Il convient également de se concentrer sur les objectifs de consolidation de la paix.  Le représentant a également appuyé l’initiative « Nouvel horizon » du Département des opérations de maintien de la paix et du Département de l’appui aux missions.


M.CHRISTIAN GUILLERMET (Costa Rica) a souligné que la communication et la coordination entre toutes les parties prenantes constituent un facteur fondamental pour assurer le succès des opérations de maintien de la paix.  Le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays hôtes de ces opérations doivent prendre des mesures concrètes et volontaristes.  Il faut modifier la culture institutionnelle qui règne au Conseil et encourager une culture plus inclusive.  Le représentant a espéré que l’initiative conjointe de la France et du Royaume-Uni aidera à approfondir l’interaction entre les différents acteurs.  Il a aussi salué les efforts faits en ce sens par le Japon qui préside le Groupe de travail du Conseil sur les opérations de maintien de la paix. 


Le représentant a jugé nécessaire que le Secrétariat présente en temps utile les incidences opérationnelles et financières des décisions du Conseil.  En la matière, a-t-il insisté, le Secrétariat doit dialoguer avec tous les membres du Conseil et pas seulement avec les membres permanents.  Par ailleurs, a-t-il estimé, le niveau d’interaction entre le Conseil et les pays contributeurs reste minimal voire nul.  Ces pays devraient donner leur avis sur la manière de rendre les débats plus productifs, a encouragé le représentant.  Le maintien de la paix, a-t-il conclu, doit faire partie d’une solution politique.  Il a aussi encouragé une réflexion approfondie sur la création de coalitions d’États et d’autres partenaires pour conseiller le Conseil sur les missions de maintien de la paix.  Cette démarche a réussi en Haïti, a-t-il estimé.  Le représentant a appuyé l’idée d’assurer, au préalable, un consensus sur des questions complexes comme la protection des civils.  Il faudrait adopter, en la matière, des directives claires, réalistes et appropriées ainsi qu’une projection des besoins opérationnels, financiers et en matière de formation. 


M. IBRAHIM DABBASHI (Jamahiriya arabe libyenne) a affirmé que les opérations de la paix avaient démontré leur efficacité dans de nombreux pays, comme au Cambodge, en El Salvador, au Mozambique ou au Guatemala, et enregistré un certain succès comme au Burundi ou en Sierra Leone.  Mais, il ne faut pas oublier, a-t-il dit, que certaines missions ont échoué, notamment dans le domaine de la protection des civils, en raison des erreurs inconcevables qui avaient été commises en Bosnie-Herzégovine, au Rwanda ou en Somalie.  Le représentant a estimé qu’il était grand temps d’élargir la base des pays contributeurs de troupes dans les opérations de maintien de la paix.  Tout mandat doit être conforme avec les buts et les principes de la Charte des Nations Unies, et en particulier les principes de non-recours à la force, de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires intérieures des États.  Il s’est dit, à cet égard, favorable à une participation des pays fournisseurs de troupes dans tous les aspects et à toutes les étapes des missions de maintien de la paix.  Il a en outre plaidé en faveur d’une coopération plus étroite entre les Nations Unies et l’Union africaine. 


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a d’abord cité quelques défis que toute opération de maintien connaît sur le terrain à savoir la résurgence de la violence, la protection des civils, le fossé entre les risques encourus et les moyens disponibles, le manque de contributions financières, la faiblesse de l’appui politique, la lourdeur des procédures d’achat ou encore le manque de clarté des mandats.  Relever ces défis est une des priorités des États-Unis et ces défis seront relevés, selon cinq principes, a dit la représentante.  D’abord, les États-Unis réfléchiront à la manière de rendre les mandats plus crédibles et plus réalisables car tels qu’ils sont parfois élaborés, les soldats ne sont pas toujours capables et prêts à les remplir.


Conscients des limites des opérations de maintien de la paix et du fait qu’elles ne sont pas toujours la bonne réponse, a poursuivi la représentante, les États-Unis vont travailler au renforcement des liens avec les forces régionales et multinationales.  Ils vont aussi déployer des efforts diplomatiques pour donner un nouvel élan à certains processus de paix enrayés comme au Darfour.  « Mon pays, a encore dit la représentante, travaillera à l’élargissement de l’assiette des pays contributeurs de troupes et d’éléments de police. »  À ce propos, les États-Unis, a-t-elle affirmé, vont déployer davantage d’observateurs militaires et de police et offriront leur appui aux missions en République centrafricaine et au Tchad, ainsi qu’en République démocratique du Congo (RDC) pour mieux protéger les civils.


Les États-Unis, a encore dit la représentante, vont rester ouverts aux discussions sur l’amélioration des consultations entre le Conseil, le Secrétariat et les pays contributeurs de troupes.  Il faut en effet être clair sur ce qu’on attend de ces pays et sur ce qu’ils sont prêts à faire.  Au cours des cinq prochaines années, les États-Unis comptent en outre renforcer leurs programmes de formation pour aider leurs partenaires à devenir plus autonomes.  Aucun effort ne sera épargné pour avancer sur le dossier lié à une force de réserve pouvant être rapidement déployée. 


En conclusion, la représentante a assuré que son pays travaillera aussi à l’évaluation des missions avant tout renouvellement de leur mandat.  Pour leur assurer une stratégie de sortie réussie, a-t-elle dit, il faudra une réflexion approfondie sur les processus de démobilisation des anciens combattants, la réforme de la sécurité ou encore le renforcement de l’état de droit.  Cette nouvelle approche, a-t-elle dit, sera appliquée dès septembre avec l’examen des mandats des missions au Libéria et en Haïti.  La représentante a prévenu que son pays n’acceptera aucune pression quant à la réduction ou la liquidation d’une mission.


M. KONSTANTIN DOLGOV (Fédération de Russie) a mis l’accent sur le nombre croissant des opérations de maintien de la paix, l’augmentation des effectifs de celles-ci et le manque de ressources dont elles disposent.  Toute mesure visant à réformer le maintien de la paix doit viser le renforcement de l’efficacité des opérations de maintien de la paix.  Il est possible, a-t-il dit, d’améliorer le maintien de la paix pour ce qui est de la gestion avec l’utilisation des possibilités qu’offrent les organisations régionales.  Les mandats des opérations de maintien de la paix doivent être clairs, viables et adaptés aux situations, a-t-il souligné.  Le représentant s’est déclaré favorable au perfectionnement du dialogue entre les membres du Conseil de sécurité, des pays contributeurs de troupes et de fonds, ainsi que le Secrétariat.  Pour un tel dialogue, il est nécessaire d’avoir une plus grande participation du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix, a-t-il assuré.  Le Conseil de sécurité a une responsabilité particulière et doit établir des mandats réalistes pour les opérations de maintien de la paix, sur la base notamment de l’accord préalable des pays fournisseurs de contingents.  Le représentant a également estimé que le niveau de compétence militaire du Conseil de sécurité demeurait insuffisant.  Il  convient que le Conseil de sécurité réalise un travail plus systématique quant aux aspects militaires des opérations de maintien de la paix, a-t-il dit.  Par ailleurs, il a jugé important d’établir des critères visant à ajuster le mandat des missions ainsi que pour leur liquidation.  Il a en outre affirmé que l’ONU devrait développer sa coopération avec ses partenaires régionaux.


M. HOANG CHI TRUNG (Viet Nam) a jugé fondamental d’améliorer la coordination entre la Cinquième Commission, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, la Commission de consolidation de la paix, les fonds et programmes des Nations Unies et le Groupe de travail sur les opérations de maintien de la paix pour éviter les chevauchements et assurer un bon partage des meilleures pratiques.  Les pays contributeurs de troupes, à savoir les pays en développement qui portent le plus lourd fardeau en matière d’opérations de maintien de la paix, devraient être impliqués dès les premiers stades des opérations ainsi que dans leur planification, leur contrôle, leur conduite et l’évaluation de ces opérations.  Il est donc crucial de renforcer la communication entre eux, le Conseil de sécurité et le Secrétariat.  En outre, la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales peut être très utile pour bien comprendre la nature d’une situation.  Quelle que soit leur valeur, a conclu le représentant, les opérations de maintien de la paix ne sont pas la panacée au règlement des conflits qui ne peuvent être résolus que par une réponse adéquate aux problèmes politique, sécuritaire, économique et humanitaire sous-jacents.


M. RANKO VILOVIC (Croatie) a affirmé que le paysage international avait beaucoup évolué au cours des 20 dernières années, et donc la nature des conflits contemporains.  Il faut aborder les problèmes en s’attaquant aux causes profondes des conflits.  Il est indispensable de respecter les trois piliers essentiels que sont la sécurité, le développement et les droits de l’homme.  Les mandats doivent, a-t-il souligné, être précis, définis avec des objectifs réalisables et être dotés d’une stratégie de sortie claire.  Il a plaidé en faveur d’une approche globale et intégrée en vue d’atteindre un objectif commun.  Le développement est d’une importance vitale pour assurer le succès des opérations de maintien de la paix, a-t-il également.  En outre, il a estimé que la formation et l’éducation constituent des éléments essentiels au succès des opérations de maintien de la paix.  Il a plaidé pour un renforcement du dialogue entre le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents et de police.  Avant de conclure, le représentant a mis l’accent sur l’efficacité de la diplomatie préventive.


M. BAKI ILKIN (Turquie) a estimé que la communauté internationale doit avoir des objectifs clairement définis et réalistes pour répondre de manière collective à la future direction des opérations de maintien de la paix.  Les réformes, la mobilisation des ressources, le renforcement des capacités et la mise en place d’un partenariat effectif entre toutes les parties prenantes sont des éléments essentiels en la matière.  Des opérations de maintien plus rapidement « déployables » et plus souples nécessitent des réformes institutionnelles et opérationnelles dans les chaînes de commandement et de contrôle, les procédures d’achat et les systèmes de fourniture et la stratégie globale.  Le représentant s’est dit convaincu que les deux aspects centraux du rapport Brahimi, à savoir le lien entre le déploiement des forces et une stratégie politique viable, et celui entre les mandats et les ressources disponibles, doivent guider tous les efforts.


Le représentant a souligné que le renforcement de la force de dissuasion des forces de maintien de la paix et des mécanismes d’alerte rapide, l’intégration des dimensions politiques et socioéconomiques de la consolidation de la paix, et le renforcement de la coopération avec les organisations régionales devraient contribuer à une meilleure efficacité des opérations de maintien de la paix.  Le renforcement des capacités et la formation des soldats de la paix sont également des éléments indispensables.  Il faudrait, a-t-il suggéré, une nouvelle coalition et un dialogue stratégique entre toutes les parties prenantes à savoir le Conseil de sécurité, le Secrétariat, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, la Cinquième Commission, la Commission de consolidation de la paix et dans certains cas, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), et les pays contributeurs de troupes et d’éléments de police.  En l’occurrence, des consultations précoces entre le Conseil et les pays contributeurs de troupes sont d’une importance cruciale, puisqu’elles permettraient d’élaborer des mandats fondés sur une estimation précise des effectifs disponibles.


M. JOHN MCNEE (Canada) a mis l’accent sur la nécessité d’adopter des mesures concrètes pour renouveler le partenariat stratégique entre ceux qui décident, c’est-à-dire les membres du Conseil de sécurité, et ceux qui agissent, comme les pays fournisseurs de fonds et de contingents, ainsi que le Secrétariat.  Il a rappelé que son pays avait lancé une série de discussions thématiques officieuses pour rassembler tous les grands acteurs du maintien de la paix.  Elle vise, a-t-il dit, à compléter les autres efforts en cours, entrepris notamment par le Japon ou conjointement par la France et le Royaume-Uni.  Cette initiative repose sur les trois piliers que constituent, selon lui, les mandats et les modalités, la dimension politique et les ressources.  Il n’y a pas, a-t-il dit, de réponse toute faite.  Sa délégation est cependant convaincue qu’avec le Conseil de sécurité, les pays fournisseurs de contingents, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix et tous les États Membres, il sera possible de renouveler et de renforcer les efforts des Nations Unies en faveur du maintien de la paix.


Mme JOY OGWU (Nigéria) a, à son tour, appelé au renforcement de la coopération triangulaire entre le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes et d’éléments de police et le Secrétariat.  Il est impératif, a-t-elle insisté, que les pays contributeurs, qui mettent en œuvre les mandats sur le terrain, soient impliqués dans leur conception et leur élaboration, et ce, de leur déploiement à leur liquidation.  Les limites financières, a-t-elle ajouté, demeurent le défi le plus important à une opération efficace.  Il faut donc régler cette question et réfléchir aussi à la formation adéquate du personnel sur le terrain.  À l’instar d’autres délégations, la représentante a estimé que tous ces défis doivent être relevés grâce à des consultations étroites entre le Conseil, la Cinquième Commission, la Commission de consolidation de la paix, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix et le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix.


M. GIULIO TERZI DI SANT’AGATA (Italie) a estimé que le Secrétaire général devrait être encouragé à poursuivre les réformes et à rendre le Secrétariat plus efficace.  Rappelant que son pays était l’un des plus gros contributeurs aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, il a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la coopération entre le Conseil de sécurité et les pays qui fournissent des ressources financières et des contingents.  La coopération entre l’ONU et les organisations régionales est une autre question fondamentale, a-t-il dit, soulignant notamment qu’une vision partagée des Nations Unies et de l’Union africaine était essentielle.  Le représentant a ajouté que l’Italie œuvrait activement à mettre en œuvre les engagements pris par le G-8, qu’elle préside actuellement, en vue de renforcer les capacités et les structures des opérations de maintien de la paix, en particulier dans les pays africains.


Mme REGINA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a souligné la nécessité pour le Conseil de sécurité de donner des directives politiques non seulement pour les opérations de maintien de la paix mais aussi pour les processus de paix que ces opérations sont censées appuyer.  Ces directives sont tout aussi importantes pour combler le manque de troupes.  Il faut, a-t-elle dit à cet égard, identifier de nouveaux contributeurs.  Il est essentiel, a-t-elle insisté, que tous les États Membres répondent aux besoins des opérations de maintien de la paix. 


Soulignant la nécessité de rationaliser les efforts, la représentante a jugé inapproprié de parler de crise financière quand il s’agit de maintien de la paix.  Le Conseil, qui est bien conscient des conséquences financières de ses décisions, devrait s’assurer que la Cinquième Commission donne aux missions les ressources nécessaires pour mettre en œuvre leur mandat.  Liquider des missions nécessaires ou éviter d’en créer d’autres tout aussi nécessaires ne semble pas être la bonne réponse aux problèmes financiers.  Au contraire, il faudrait plutôt faire en sorte que le pays hôte d’une mission et l’ONU travaillent ensemble à la création de conditions favorables au retrait et à la liquidation d’une mission.  Dans le même temps, il est important que le Conseil continue d’élaborer des mandats conformes aux besoins sur le terrain. 


À ce propos, la représentante a jugé que le terme « contributeur financier » ne devrait pas s’appliquer au maintien de la paix, car il est contraire à la Charte de l’ONU.  Tous les États Membres contribuent au budget des opérations de maintien de la paix en fonction de leur capacité de paiement.  Lorsqu’il s’agit d’une question si directement liée à la paix et à la sécurité, qui sont de l’intérêt de tous les membres de l’ONU, aucune hiérarchie ne devrait être établie.  En tant que pays contributeur de troupes, le Brésil sait combien il est essentiel que le Conseil et les pays contributeurs coopèrent étroitement.  La représentante a donc jugé qu’il serait plus judicieux de mettre en œuvre la résolution 1353 (2001) plutôt que de créer de nouveaux mécanismes.  


M. KHALID SHAWABKAH (Jordanie) a affirmé que l’année 2009 marquait le vingtième anniversaire de la participation de la Jordanie aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  La Jordanie, a-t-il précisé, est devenue aujourd’hui l’un des principaux pays fournisseurs de contingents de l’Organisation.  L’occasion est donnée de renforcer la relation entre pays fournisseurs de contingents et le Conseil de sécurité, a-t-il déclaré.  Il est grand temps que le Conseil approfondisse cette relation, a-t-il dit.  Sans doute, serait-il bon aussi de tirer profit de l’expérience japonaise, a-t-il suggéré, en exhortant les pays fournisseurs de contingents et le Conseil de sécurité à poursuivre le dialogue.  Le représentant a en outre rappelé le rôle essentiel des groupes régionaux.  Il a souhaité que de nouvelles initiatives soient prises et qu’elles soient présentées au Comité spécial des opérations de maintien de la paix, ainsi qu’aux commissions de l’Assemblée générale traitant des opérations de maintien de la paix.  Le représentant a insisté sur le fait que les dispositions de la résolution 1353 (2001) et de l’aide mémoire de 2002 devraient être pleinement mises en œuvre.  Il a par ailleurs souhaité que les pays fournisseurs de contingents puissent être consultés à toutes les étapes d’une opération de maintien de la paix. 


Mme SAADIA El ALAOUI (Maroc), s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, a rappelé que les pays de ce Mouvement fournissaient 87% du personnel des opérations de maintien de la paix et que ces opérations étaient pour la plupart déployées sur leur territoire.  Elle a ensuite voulu que le mérite de toute nouvelle initiative de réforme de ces opérations soit évalué à l’aune des autres efforts de réforme dont ceux du Comité spécial des opérations de maintien de la paix, organe de l’Assemblée générale de l’ONU.


Le Mouvement des pays non alignés appelle depuis longtemps à une amélioration des processus de planification des opérations pour assurer plus de cohérence dans la vision et les objectifs, a-t-elle fait remarquer.  Les pays contributeurs de troupes et d’éléments de police devraient y être impliqués, a-t-elle jugé, puisque ce sont eux qui mettront en œuvre les mandats sur le terrain.  Comme ils sont en plus l’objet unique des critiques lorsqu’une mission connaît des difficultés, ces pays réclament des réunions plus fréquentes avec le Conseil et le Secrétariat.  Dans ce même ordre d’idées, les pays contributeurs devraient bénéficier de l’appui de tous les États Membres de l’Assemblée.  Tous les pays développés doivent partager le fardeau du maintien de la paix et engager leurs troupes sous le commandement et le contrôle de l’ONU, a estimé la représentante.  


M. MARTIN PALOUS (République tchèque), intervenant au nom de l’Union européenne, a, à son tour, jugé nécessaire d’améliorer et d’élargir les consultations entre « ceux qui planifient et gèrent les opérations et ceux qui contribuent en troupes et en ressources financières ».  Ceci, s’est-il expliqué, permettrait d’avoir des plans plus cohérents et plus intégrés, un commandant et un contrôle améliorés et une mise en œuvre sans obstacle des mandats.  Le représentant a appelé à une coopération renforcée entre les pays contributeurs de troupes et d’éléments de police, le Département des opérations de maintien de la paix (DPKO) et le Département de l’appui aux missions.  Le concept de cellule militaro-stratégique qui existe à la FINUL est un bon exemple, a estimé le représentant. 


Saluant l’initiative « Nouvel Horizon » que s’est fixée le DPKO, le représentant s’est félicité en particulier de l’appel à un partenariat renforcé entre l’ONU et les organisations régionales, en estimant nécessaire pour ces organisations de prévoir des arrangements transitionnels pour les transferts d’autorité.  Le représentant a aussi jugé nécessaire d’élargir la base des contributeurs aux opérations de maintien de la paix en rappelant que l’Union européenne contribue à plus de 40% aux opérations de maintien de la paix et à hauteur de 12% en termes de personnel.  Le représentant a conclu en exprimant l’attachement de l’Union européenne à l’aspect « protection des civils » dans les mandats.  


M. FARUKH AMIL (Pakistan) a souligné la nécessité d’examiner les différentes initiatives de manière ouverte et transparente dans le cadre du processus en cours afin d’obtenir une cohérence et les résultats les meilleurs.  Il a ainsi estimé qu’en dehors du Conseil de sécurité, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix (Comité des 34) demeurait l’instance la plus appropriée pour traiter de ces questions.  Le représentant s’est félicité que l’accent soit mis dans la note de réflexion établie par la présidence turque du Conseil sur la coopération et les relations avec les pays fournisseurs de contingents.  Il est inconcevable, a-t-il dit, d’aboutir au succès des opérations de maintien de la paix sans accorder un rôle plus important et visible à ce partenariat, a-t-il dit.  Il y a un besoin manifeste, a-t-il ajouté, de renforcer le niveau et la fréquence de l’interaction et des consultations avec les pays contributeurs de troupes, le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix étant un élément important d’une coopération trilatérale.  Il a estimé, de même, que pour garantir le succès de la mise en œuvre des mandats, il convenait d’accroître la cohérence entre ceux qui conçoivent et rédigent les mandats et ceux qui les appliquent sur le terrain.  En matière de ressources, il a mis l’accent sur la nécessité d’élargir la base des contributeurs, avec une part plus importante assurée sur le terrain par les pays développés.  La diversification et l’élargissement de la base des contributeurs et des décideurs sont également importants dans la promotion d’une compréhension commune des concepts, des principes fondamentaux et des lignes directrices du maintien de la paix, a-t-il ajouté.


M. ALFRED NDABARASA (Rwanda) a estimé que la préparation des forces est un élément essentiel au succès d’une opération de maintien de la paix.  Il a ajouté qu’un certain nombre d’États Membres, en particulier en Afrique, sont en faveur du maintien de la paix mais qu’ils n’ont pas l’appui nécessaire de la communauté internationale pour s’équiper.  Le remboursement en temps voulu des pays contributeurs de troupes et d’éléments de police pourrait certainement, a-t-il souligné, contribuer au maintien des équipements nécessaires et permettre aux personnels de remplir leur mandat. 


La faculté des missions d’avoir accès à des informations exactes pourrait aussi améliorer leur capacité de répondre aux menaces contre les populations civiles, a-t-il ajouté.  C’est pourquoi, le représentant a prié le Département des opérations de maintien de la paix d’explorer de nouveaux partenariats avec les organisations régionales et les pays concernés pour améliorer le partage d’informations dans les zones de conflit.  La communauté internationale doit aussi renforcer les forces régionales en attente en coordination avec les organisations régionales pour répondre le plus rapidement possible aux situations émergentes.  L’examen régulier des politiques de maintien de la paix est également crucial, a conclu le représentant, en conseillant au Secrétariat de se montrer plus souple dans l’examen de la question liée aux équipements appartenant aux contingents plutôt que d’attendre la réunion du Groupe de travail qui n’a lieu que tous les trois ans.


M. ROMÁN OYARZUN (Espagne) a estimé qu’il était raisonnable pour le Conseil de sécurité d’organiser trois débats publics par an sur les opérations de maintien de la paix.  Il a engagé le Groupe de travail du Conseil de sécurité à lier un dialogue plus intense avec les pays contributeurs de contingents.  Le représentant a rappelé que l’Espagne contribuait depuis 20 ans aux opérations de maintien de la paix.  Plus de 30 000 soldats espagnols ont participé à 20 missions des Nations Unies, a-t-il dit.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la capacité des opérations de maintien de la paix.  Il a jugé indispensable pour l’ONU de coopérer avec les organisations régionales et de partager les tâches avec elles.  Il a en outre indiqué que son pays accordait une importance toute particulière à la protection des civils, laquelle doit être bien définie dans les mandats adoptés par le Conseil de sécurité.  Il a estimé que la participation de tous les intervenants dans l’élaboration intégrée d’une opération de maintien de la paix était indispensable pour permettre le redressement d’un pays.    


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a estimé que la question prioritaire à étudier était la nature des mandats que le Conseil de sécurité confère aux missions et la manière dont ils sont élaborés.  Les mandats correspondent-ils aux capacités réelles de l’ONU? s’est-il demandé, en d’autres termes.  Pour un pays comme l’Inde, qui a des milliers de soldats et de policiers sur le terrain, le manque de clarté des mandats a des répercussions directes.  Des mandats irréalistes ont souvent conduit le personnel à être remplacé par des contingents nationaux ou à utiliser ses équipements d’une manière incompatible avec le cadre dans lequel ils opèrent. 


L’amélioration des mandats, a-t-il estimé, ne sera pas possible sans une implication effective des pays contributeurs de troupes.  À l’heure actuelle, les consultations avec ces pays demeurent superficielles, a dénoncé le représentant, en regrettant que les changements apportés dernièrement aux règles d’engagement et au concept des opérations de la Mission en République démocratique du Congo (RDC) aient d’abord été communiquées au Secrétaire général avant les pays contributeurs. 


Être informé ne veut pas dire être consulté, a-t-il souligné.  Les pays contributeurs doivent être impliqués dans tous les aspects d’une mission, a-t-il dit, en citant la préparation, la planification, la conduite des opérations et l’évaluation.  L’appui aux missions, a-t-il poursuivi, est un autre domaine qui exige une attention particulière.  Il est impératif de créer des structures de commandement et de contrôle claires.  Il faut des politiques et des stratégies claires, une coordination efficace et une unité de commandement du Siège au terrain. 


M. PARK IN-KOOK (République de Corée) a déclaré que l’étendue et la complexité des opérations de maintien de la paix de l’ONU transcendaient ce que le Rapport Brahimi avait envisagé, il y a 10 ans.  Il est évident que cette situation continuera de s’aggraver au cours des années à venir et qu’une réforme est nécessaire afin de contrer cette tendance, a-t-il ajouté.  M. Park s’est félicité du projet « Nouvel horizon », avant de souligner que les missions de maintien de la paix de l’ONU devraient disposer d’un mandat, de priorités et d’une stratégie politique clairement définis.  « Le maintien d’un équilibre critique entre le consensus et l’efficacité sera crucial », a dit le représentant.


M. Park a également souligné l’importance d’établir une stratégie de sortie responsable.  De l’avis de sa délégation, il conviendrait d’examiner le rôle et la participation de la Commission de consolidation de la paix, notamment ses mécanismes qui tiennent compte des particularités des pays visés.  Le représentant a suggéré que les opérations de consolidation de la paix soient intégrées aux opérations de maintien de la paix le plus tôt possible.  Il a également cité les mérites des actions préventives, relevant que celles-ci étaient souvent plus rentables que les opérations de maintien de la paix.  Après avoir demandé une plus grande coopération avec les organisations régionales, les partenaires civils et le secteur privé, le représentant de la République de Corée a insisté sur l’importance d’un système de déploiement rapide à l’échelle mondiale.  La d’améliorer sa capacité à réagir, a-t-il notamment signalé.  M. Park a par ailleurs estimé que les relations entre le Conseil de sécurité, les pays contributeurs de troupe et les pays contributeurs de fonds devraient être renforcées.


M. LESLIE K. CHRISTIAN (Ghana) a, à son tour, souligné l’importance de mandats sans ambiguïté, réalistes et réalisables.  À cet égard, il a plaidé pour une implication totale et dès le début de la planification d’une opération, des pays contributeurs de troupes et d’éléments de police.  Un autre élément important, a-t-il poursuivi, est l’appui politique de tous les États Membres à une mission.  Reconnaissant le rôle vital que les organisations régionales peuvent jouer, le représentant a tout de même voulu que l’on ne perde pas de vue le fait qu’elles peuvent parfois compliquer le règlement d’un conflit.  Il a, par ailleurs, jugé irréaliste de confier la sécurité du personnel de maintien de la paix aux pays hôtes, qui connaissent déjà eux-mêmes l’instabilité.  C’est l’ONU qui doit en assumer la responsabilité, a-t-il dit. 


M. MAHDU RAMAN ACHARYA (Népal) a souligné la nécessité d’assurer la convergence des différentes initiatives tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du cadre du Conseil de sécurité et de l’initiative « Nouvel Horizon » lancée conjointement par le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de l’appui aux missions.  Il a estimé que tout examen et toute recommandation n’aurait une signification importante que s’il reçoit un large appui, y compris de la part des membres du Conseil de sécurité, de l’Assemblée générale et des pays contributeurs de fonds et de troupes.  Il a affirmé que les troupes népalaises étaient appelées à participer à des missions sans que le Népal ait participé à l’élaboration ou à la planification des mandats, et en ayant été écarté de la définition de la stratégie politique.  En outre, le représentant a affirmé qu’il ne faudrait pas sous-estimer l’importance de la nécessité pour les pays développés de partager le fardeau de la contribution des troupes dans des missions difficiles de maintien de la paix, afin de faire du maintien de la paix un partenariat mondial véritablement efficace.


M. MARTIN NEY (Allemagne) a estimé qu’il était essentiel d’établir un dialogue constructif entre toutes les parties prenantes à une opération de maintien de la paix et surtout avec les pays contributeurs de troupes et d’éléments de police.  Avant de prendre une décision, a-t-il poursuivi, le Conseil devrait avoir une idée précise des ressources disponibles pour élaborer des mandats clairs et réalisables.  S’agissant de l’initiative  « Nouvel Horizon », il a souhaité qu’elle ne reste pas au stade de document de travail.  Il nous faut un document consensuel qui serve de base concrète aux processus de prise de décisions et à la mise en œuvre des mandats.  Il a aussi voulu que soit mise à la disposition des États Membres la compilation des documents liés aux principes et directives des opérations de maintien de la paix de l’ONU. 


M. MAGED ABDEL AZIZ (Égypte) a estimé que la majorité des défis actuels en matière de maintien de la paix découlent du fait que l’ONU ne s’est pas pleinement acquittée de son rôle en matière de diplomatie préventive pour empêcher que les conflits n’éclatent et ne s’aggravent au point de menacer la paix et la stabilité internationales.  Il a également critiqué la dépendance des pays hôtes vis-à-vis des missions, notamment dans le domaine de la défense et de la sécurité interne.  Le représentant égyptien a estimé qu’il faudrait en premier lieu prendre des mesures de diplomatie préventive, de médiation et de réconciliation avant de passer au maintien de la paix, puis à la consolidation de la paix et, finalement, à la reconstruction et au développement des pays concernés.  Il a également souligné l’importance d’établir des mandats clairement définis, une stratégie politique et militaire cohérente, ainsi qu’une stratégie de sortie et un processus politique parallèle.


Après avoir plaidé pour l’amélioration de la confiance entre le Conseil de sécurité, les pays contributeurs de troupes et le Secrétariat, M. Aziz a estimé qu’il importait d’élargir la base des contributeurs et des partenaires aux opérations de maintien de la paix et de renforcer la capacité des pays en développement en la matière.  Il a également évoqué le renforcement de la coopération avec les organisations régionales et l’amélioration du système des services des achats et d’appui aux missions, en situation d’urgence notamment.  Le représentant égyptien a également préconisé une meilleure coordination entre le Département des opérations de maintien de la paix, le Département de l’appui aux missions et le Département des affaires politiques.  Le rôle du Comité spécial des opérations de maintien de la paix devrait être renforcé, a-t-il ajouté.


M. SHABBIR AHMAD CHOWDHURY (Bangladesh) a rappelé que la résolution 1553 soulignait la nécessité de continuer le dialogue avec les pays contributeurs de troupes, et d’en faire un élément essentiel de consultation à toutes les étapes des opérations de maintien de la paix, y compris la planification, la modification, le renouvellement et la fin des mandats, ou en cas de détérioration rapide de la situation sécuritaire sur le terrain, de retrait, et de transition vers la consolidation postconflit.  Il a estimé qu’il était de la plus haute importance de tenir compte des vues des pays fournisseurs de contingents.  En raison de la valeur de leur expérience et de leur expertise, ainsi que de leurs engagements, les pays contributeurs de troupes sont les mieux placés pour contribuer aux processus d’élaboration, de planification et de mise en œuvre des mandats des opérations de maintien de la paix, a-t-il dit. 


M. JOSE LUIS CANCELA (Uruguay) a plaidé en faveur d’un consensus sur la nécessité d’avoir un dialogue substantiel entre les différents acteurs des opérations de maintien de la paix.  Il a, à cet égard, souligné l’importance des informations, de l’expérience des troupes déployées sur le terrain, ce qui, a-t-il dit, peut s’avérer utile dans le processus entrepris par le Conseil de sécurité visant à comprendre la situation et à analyser les menaces et les opportunités sur le terrain.  Il a en outre mis l’accent sur la nécessité de disposer d’une large base d’appui pour les mandats approuvés par le Conseil de sécurité, en prenant en particulier en compte les caractéristiques des nouvelles tâches qui sont désormais plus complexes et exigent des règles d’engagement plus robustes, comme c’est le cas dans le domaine de la protection des civils.  Le représentant a estimé que les pays contributeurs de troupes devraient tirer profit plus efficacement des opportunités actuelles.  De même, il a préconisé un espace de dialogue ouvert, direct et conséquent entre ceux qui planifient les mandats des opérations de maintien de la paix et ceux qui les mettent en œuvrent, au-delà des mécanismes qui existent déjà.


Mme ALICE AGHENEBIT MUNGWA, de l’Union africaine, a affirmé que depuis sa création en 2002, l’Union africaine participait activement au règlement des conflits sur le continent africain.  L’observatrice a évoqué l’architecture de paix et de sécurité de l’Union africaine dont l’une des décisions importantes fut la création du Conseil de paix et de sécurité de l’organisation.  Elle a encouragé le Conseil de sécurité à accorder une attention toute particulière à sa collaboration avec les organisations régionales.  Elle s’est dite heureuse de constater que le document du Département des opérations de maintien de la paix et du Département de l’appui aux missions plaçait les activités de maintien dans le cadre d’un partenariat dont l’Union africaine se considère comme une partie prenante naturelle.      


Dans ses remarques de clôture, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a remercié tous les intervenants qui ont pris part à ce débat.  Il les a assurés que les efforts les meilleurs seraient entrepris par le Département des opérations du maintien de la paix pour tenir compte des idées émises lors du débat.  Le document de travail « Nouvel Horizon » sur le débat d’aujourd’hui n’est pas une fin, mais au contraire le début d’un processus de dialogue, a-t-il dit.  


Reprenant la parole, la Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions a affirmé que l’initiative « Nouvel Horizon » constituait une première étape, une enveloppe dans le cadre d’autres initiatives qui vont être élaborées.  Elle a indiqué que son Département continuerait d’être à l’écoute des États Membres, espérant que, d’ici à la date de la présentation du document à l’Assemblée générale, leur avis sera pris en compte.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.