La Deuxième Commission fixe au 5 octobre le début de son débat général et prévoit plusieurs manifestations spéciales

AG/EF/3237

La Deuxième Commission fixe au 5 octobre le début de son débat général et prévoit plusieurs manifestations spéciales

17/09/2009
Assemblée généraleAG/EF/3237
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                        

1ère séance – matin                                         


LA DEUXIÈME COMMISSION FIXE AU 5 OCTOBRE LE DÉBUT DE SON DÉBAT GÉNÉRAL ET PRÉVOIT PLUSIEURS MANIFESTATIONS SPÉCIALES


Sous la présidence de M. Park In-kook, de la République de Corée, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a fixé au lundi 5 octobre à 10 heures le début de son débat général qui se poursuivra jusqu’au 7.  M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, fera une allocution à cette occasion.


La Commission a ainsi approuvé, ce matin, tel qu’oralement amendé, son programme de travail* pour la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale.  Elle a prévu de terminer ses travaux le 24 novembre, un délai que son Président a demandé aux délégations de respecter.


Outre des discussions sur les 15 points de l’ordre du jour et leurs nombreux sous-points, la Commission s’est entendue sur l’organisation de manifestations parallèles relatives aux thèmes des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les 12 et 23 octobre, aux changements climatiques et au développement, les 13, 19 et 26 octobre, à la crise financière les 29 et 30 octobre, et à la sécurité alimentaire et l’eau, à des dates qui restent à confirmer.


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la représentante du Soudan a souhaité qu’une attention supplémentaire soit accordée à l’examen des questions sur les sources novatrices de financement et la coopération avec les pays à revenu intermédiaire.  Elle a également suggéré de prendre en considération, dans le cadre des manifestations spéciales, d’autres thèmes comme ceux des produits de base et du statut des négociations à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).


Tout en soulignant l’importance des questions liées à l’émancipation juridique des pauvres, également abordées par le Directeur de la Division de l’appui au Conseil économique et social et de la coordination du Département des affaires économiques et sociales (DESA), M. Nikhil Seth, le représentant de la Suède, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a prévenu des risques posés par le nombre excessif de manifestations spéciales.


Si elle a reconnu que la tenue d’événements parallèles pouvait avoir des conséquences sur le bon déroulement des travaux de la Commission, la représentante de Cuba a déclaré qu’il serait utile de disposer d’une liste actualisée de ces manifestations et de leurs orateurs, qui doit être équilibrée et représentative des pays du Sud.  Elle a appuyé l’inscription à l’ordre du jour des réunions sur la question de l’émancipation juridique des pauvres et du lien entre la santé et le développement.


L’année dernière, a rappelé le Président, la Deuxième Commission avait réussi à conclure ses travaux avant le début de la Conférence de Doha sur le financement du développement, qu’elle avait eu la responsabilité de préparer.  Cette année, a-t-il prévenu, elle doit atteindre le même objectif avant la Conférence de Copenhague sur le successeur du Protocole de Kyoto, prévue du 7 au 18 décembre 2009.


Le Président de la Commission a indiqué que cette dernière avait utilisé, l’année dernière, au cours de la partie principale de ses travaux, 82% des ressources qui lui avaient été affectées par le Service des conférences, ce qui constitue une amélioration de 7% par rapport à 2007.  Déterminé à continuer sur cette lancée, il a appelé les délégations à s’inscrire le plus tôt possible sur les listes des orateurs afin de faciliter le déroulement des travaux.


Pour que cette session soit couronnée de succès, il est nécessaire de faire preuve de discipline, a poursuivi le Président, qui a réitéré l’importance de respecter les délais fixés pour le dépôt des projets de résolution, afin d’éviter l’accumulation et la négociation des textes vers la fin de la session.


En début de séance, la Deuxième Commission a élu ses trois Vice-Présidents que sont MM. Mohamed Cherif Diallo de la Guinée; Carlos Enrique Garcia González d’El Salvador et Dargan Mićić de la Serbie.  Mme Denise McQuade de l’Irlande a été élue Rapporteure de la Commission.


La Commission entamera son débat général le lundi 5 octobre à 10 heures.


*     A/C.2/64/L.1-A/C.2/64/L.1/Add.1.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Activités du Secrétaire général en Suisse du 2 au 4 septembre 2009

SG/T/2696

Activités du Secrétaire général en Suisse du 2 au 4 septembre 2009

16/09/2009
Secrétaire généralSG/T/2696
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

ACTIVITÉS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EN SUISSE DU 2 AU 4 SEPTEMBRE 2009


(Adapté de l’anglais)


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, est arrivé à Genève, en Suisse, dans la soirée de mercredi 2 septembre.


Le lendemain, il a eu un déjeuner de travail auquel a participé Michel Jarraud, Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).


Ban Ki-moon a ensuite fait une déclaration à l’ouverture du Segment de haut niveau de la Conférence mondiale sur le changement climatique. 


Avant de tenir sa conférence de presse, il a rencontré le Président du Tadjikistan, Emomali Rakhmanov, avec qui il a discuté des progrès enregistrés par le Tadjikistan dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD); des ressources en eau de l’Asie centrale; de la coopération régionale; de la paix et la sécurité; du changement climatique; du Sommet convoqué le 22 septembre à l’ONU et de la situation en Afghanistan.


Au cours de la conférence de presse, le Secrétaire général a souligné qu’il ne reste plus que 15 jours de négociations avant la Conférence de Copenhague sur le successeur du Protocole de Kyoto. 


Dans l’après-midi, le Secrétaire général a eu une série de réunions bilatérales et d’abord avec le Président de la Slovénie, Danilo Türk.  Leurs discussions ont porté sur les changements climatiques, le Sommet du 22 septembre et le rôle de l’Union européenne.  Ban Ki-moon s’est ensuite entretenu avec le Premier Ministre du Bangladesh, Cheikh Hasina, entre autres, de l’appui des Nations Unies et de la communauté internationale à la consolidation de la démocratie au Bangladesh.


Enfin, avec le Président de l’Éthiopie, Girma Wolde Giorgis, le Secrétaire général a discuté de la situation en Somalie, y compris les questions liées au Gouvernement fédéral de transition et à la lutte contre la piraterie.  Les deux hommes ont aussi parlé de la situation au Soudan et des prochaines élections en Éthiopie.


Plus tard dans l’après-midi, le Secrétaire général a rencontré la Ministre de la gestion des catastrophes naturelles et des droits de l’homme du Sri Lanka, Mahinda Samarasinghe.  Ils ont discuté des conditions de vie dans les camps de déplacés, compte tenu de l’arrivée imminente de la saison des moussons. 


Ils ont aussi évoqué le retour des personnes déplacées et la liberté de mouvement du personnel de l’ONU et des agents humanitaires.  Le Secrétaire général a en outre attiré l’attention de la Ministre sur l’importance de la réconciliation et de la bonne gouvernance, compte tenu des dernières accusations d’exécutions extrajudiciaires. 


Le vendredi 4 septembre, le Secrétaire général a rencontré Margaret Chan, Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), pour discuter de la réponse des Nations Unies à la grippe A(H1N1).


Avant de quitter Genève en début d’après-midi, le Secrétaire général s’est entretenu avec le Président du Mozambique, Armando Emilio Guebuza, puis avec le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Juan Somavia, et le Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), Mamadoun Touré. 


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La Conférence DPI/ONG appelle les gouvernements et les ONG à négocier un traité sur le commerce des armes pour débarrasser le monde des armes nucléaires

ONG/682-PI/1910

La Conférence DPI/ONG appelle les gouvernements et les ONG à négocier un traité sur le commerce des armes pour débarrasser le monde des armes nucléaires

15/09/2009
Communiqué de presseONG/682
PI/1910
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LA CONFÉRENCE DPI/ONG APPELLE LES GOUVERNEMENTS ET LES ONG À NÉGOCIER UN TRAITÉ SUR LE COMMERCE DES ARMES POUR DÉBARRASSER LE MONDE DES ARMES NUCLÉAIRES


(Adapté de l’anglais)


MEXICO, le 11 septembre -- Environ 1 300 organisations non gouvernementales ont achevé vendredi à Mexico, la soixante-deuxième Conférence annuelle DPI/ONG, en appelant les gouvernements et les organisations internationales à renforcer leur engagement dans le but d’arriver à un monde exempt d’armes nucléaires.  Ils leur ont demandé de commencer sans tarder à négocier une convention interdisant ces armes partout dans le monde et prévoyant pour cela un délai précis.


Dans la Déclaration « Désarmons pour la paix et le développement », les participants à la Conférence ont appelé les gouvernements à réglementer de façon stricte la vente, le commerce, la possession et l’utilisation des armes légères et de petit calibre et à soutenir l’idée d’un traité sur le commerce des armes pour tout type d’arme classique.


Par ailleurs, la Déclaration demande aux gouvernements d’accélérer le rythme de ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) afin de lui permettre d’entrer en vigueur sans délai ni conditions.  Ils les ont également exhortés à proposer des stratégies et des programmes de désarmement, comme prévu par la Charte des Nations Unies, lors du Sommet du Conseil de sécurité sur le désarmement qui aura lieu le 24 septembre.  Le Conseil de sécurité devrait être plus représentatif et davantage responsable devant les violations des obligations en matière de désarmement et de non-prolifération, ont-ils aussi demandé.


« L’objectif de cette Déclaration est de sauver des vies et de limiter les dommages », affirme la Déclaration.  En ce qui concerne les armes nucléaires, elle entend « prévenir la destruction de la civilisation », ont déclaré les participants dans le texte adopté.


Au cours de cette cérémonie de clôture, plusieurs intervenants ont soutenu la nécessité d’une réglementation plus stricte au niveau mondial pour débarrasser le monde des armes et agir ainsi en faveur de la paix et du développement.


Un militant pour la paix du Costa Rica a donné l’exemple de son pays qui a renoncé à maintenir une armée nationale pour investir davantage dans le développement humain.  « On ne peut pas accepter que, dans un pays comme l’Ouganda, il soit possible d’acquérir un fusil AK-47 au même prix qu’un poulet », a-t-il noté, avant d’appeler tous les États à négocier un traité sur le commerce des armes et à mettre en place des quotas de production d’armes, afin qu’elles soient plus coûteuses et donc moins accessibles aux civils.


M. Tadatoshi Akiba, maire de la ville d’Hiroshima et Président du réseau international « Maires pour la paix », a relevé l’engagement du Président américain, qui souhaite que le monde soit exempt d’arme nucléaire d’ici à 2020.  « Ce que nous essayons d’accomplir est ni plus ni moins une révolution », a-t-il dit.  Il a rappelé comment la ville d’Hiroshima avait pu renaître de ses cendres et retrouver la prospérité grâce à l’engagement des citoyens et des leaders de sa communauté.  Il a appelé les participants à la Conférence à se faire entendre auprès de leurs maires pour qu’ils rejoignent la campagne « Désarmons! ».


Le Haut Représentant des Nations Unies pour le désarmement, M. Sergio Duarte, a fait remarquer la tendance des gouvernements à traiter la question du désarmement comme un objectif ultime, au lieu de l’envisager comme une obligation exigeant une action immédiate.  Mais les temps changent, a-t-il noté, en se référant aux efforts des Présidents russe et américain visant à désarmer, conformément à leurs obligations découlant de l’article 6 du Traité de non-prolifération (TNP).  Les préparatifs de la Conférence d’examen du TNP, qui se tiendra en mai 2010, se sont achevés sur une note positive, a-t-il ajouté.


Outre les réunions à venir au Conseil de sécurité et des signataires du TICEN sur ces questions, M. Duarte a mentionné le plan en cinq points du Secrétaire général de l’ONU pour se débarrasser de l’arme atomique.  Il a aussi souligné le rôle de la société civile et des organisations non gouvernementales dans le processus de désarmement nucléaire.  Les groupes de femmes et de jeunes ont montré un grand intérêt pour ces questions, a-t-il noté.


Le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, M. Kiyo Akasaka, a demandé que les participants observent une minute de silence à la mémoire des morts du 11 septembre 2001.  Cette date nous rappelle l’urgence du désarmement, a-t-il dit.  «  Il résulte clairement des discussions menées tout au cours de la session que la communauté mondiale des ONG est prête à se débarrasser de l’arme atomique », a-t-il conclu.  « Le désarmement est aussi essentiel pour régler la question du commerce des armes illicites. »


Au cours de cette Conférence, a rappelé M. Akasaka, Mme Jody Williams, lauréat du prix Nobel de la paix et fondatrice de la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel, a invité les ONG à écrire au Président des États-Unis et au Premier Ministre du Royaume-Uni pour leur demander d’agir dans le cadre de l’Examen de la position nucléaire des États-Unis.


Le Président de la Conférence, M. Charles Hitchcock, a enfin appelé les participants à utiliser ce qu’ils avaient appris au cours de la session pour agir auprès de leurs gouvernements respectifs et éliminer les armes de destruction massive.  Il faut aussi réduire de façon significative le budget mondial de la défense pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il ajouté.


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Le Conseil de sécurité proroge le mandat du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL) jusqu’au 30 septembre 2010

CS/9742

Le Conseil de sécurité proroge le mandat du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL) jusqu’au 30 septembre 2010

15/09/2009
Conseil de sécuritéCS/9742
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6189e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DU BUREAU INTÉGRÉ DES NATIONS UNIES POUR LA CONSOLIDATION DE LA PAIX EN SIERRA LEONE (BINUCSIL) JUSQU’AU 30 SEPTEMBRE 2010


Le Conseil de sécurité a décidé, ce matin, de proroger d’un an, jusqu’au 30 septembre 2010, le mandat du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL).  


Aux termes de la résolution 1886 (2009) adoptée à l’unanimité par ses 15 membres, le Conseil souligne qu’il importe que le Bureau intégré et l’Équipe de pays des Nations Unies atteignent ensemble les objectifs de la Vision commune de l’Organisation, cela en appuyant le Gouvernement sierra-léonais dans ce qu’il entreprend pour mener la réforme constitutionnelle, renforcer les capacités de la police, lutter contre la corruption, le trafic de drogues et la criminalité organisée et réduire le chômage des jeunes, à concourir à préparer les élections de 2012 et à épauler la Commission de consolidation de la paix (CCP) et le Fonds du même nom.


Le Conseil de sécurité engage en outre le Représentant exécutif du Secrétaire général à poursuivre l’action qu’il mène pour accroître l’intégration et l’efficacité des efforts que les Nations Unies déploient sur le terrain pour favoriser la mise en œuvre de la Vision commune et des priorités du Gouvernement et du peuple sierra-léonais en matière de relèvement et de développement. 


Par la résolution 1886, le Conseil de sécurité demande au Secrétaire général de définir une série d’objectifs dans la perspective du remplacement du BINUCSIL par une Équipe de pays et souligne que c’est au Gouvernement sierra-léonais qu’incombe la responsabilité de la consolidation de la paix, de la sécurité et du développement à long terme du pays.  Il engage ainsi le Gouvernement à poursuivre la mise en œuvre du Programme pour le changement et invite la Commission de consolidation de la paix à suivre activement l’évolution de la situation.  Le Conseil de sécurité encourage également les donateurs internationaux actuels et ceux qui pourraient se joindre à eux pour appuyer le Gouvernement. 


Au titre de l’examen de cette question, le Conseil était saisi d’un rapport* du Secrétaire général.


*     S/2009/438



LA SITUATION EN SIERRA LEONE


Texte du projet de résolution S/2009/456


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions précédentes et les déclarations de son Président concernant la situation en Sierra Leone, en particulier sa résolution 1829 (2008),


Saluant la précieuse contribution que le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL) apporte à l’entreprise de consolidation de la paix, ainsi qu’à la paix, à la sécurité et au développement dans le pays,


Accueillant avec satisfaction le rapport du Secrétaire général daté du 1er septembre 2009 (S/2009/438) et sa recommandation tendant à voir proroger le mandat du BINUCSIL pour une période d’un an allant jusqu’au 30 septembre 2010 afin de permettre au Bureau de continuer à apporter au Gouvernement sierra-léonais un appui aux fins de la consolidation de la paix,


Soulignant qu’il importe que le système des Nations Unies et la communauté internationale continuent d’apporter un appui intégré en faveur de la paix, de la sécurité et du développement à long terme de la Sierra Leone, en particulier en renforçant les capacités du Gouvernement sierra-léonais,


Accueillant avec satisfaction le Programme du Gouvernement pour le changement, qui sera le principal document stratégique du pays pour la période allant jusqu’à la fin de 2012, et demandant à tous les partenaires internationaux d’aligner l’assistance qu’ils apportent sur les priorités arrêtées dans le Programme,


Félicitant le BINUCSIL et l’Équipe de pays des Nations Unies d’avoir élaboré une stratégie nouvelle et novatrice de consolidation de la paix dans le document énonçant la vision commune des Nations Unies, se félicitant que le mandat politique du BINUCSIL soit intégré avec les mandats de l’Équipe de pays touchant le développement et l’action humanitaire, et engageant tous les organismes des Nations Unies présents en Sierra Leone à continuer de mettre en œuvre la stratégie,


Accueillant avec satisfaction le communiqué commun publié par les partis politiques le 2 avril 2009, se félicitant qu’il ait contribué à la cessation immédiate de la violence politique en Sierra Leone, et demandant à tous les partis politiques et autres parties prenantes d’en respecter les dispositions et de veiller à l’appliquer,


Exprimant à nouveau sa gratitude à la Commission de consolidation de la paix pour l’œuvre qu’elle accomplit et se félicitant des résultats de la Session extraordinaire de haut niveau sur la Sierra Leone que la Commission a tenue le 10 juin 2009, au cours de laquelle a été élaboré un plan aligné sur le Programme pour le changement appelé à guider la Commission dans sa solidarité constante avec la Sierra Leone,


Exprimant également à nouveau sa gratitude au Tribunal spécial pour la Sierra Leone pour l’œuvre qu’il accomplit, soulignant l’importance des poursuites engagées par le Tribunal contre l’ancien Président du Libéria, Charles Taylor, ainsi que de la campagne d’information concernant le procès menée à l’échelon local, se félicitant de l’évolution des autres procès, comptant une fois de plus que le Tribunal achèvera ses travaux le plus tôt possible et demandant aux États Membres d’apporter leur contribution au financement du Tribunal,


Se félicitant du rôle joué par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest et engageant les États Membres qui font partie de l’Union du fleuve Mano et d’autres organisations régionales à continuer de promouvoir la paix et la sécurité dans la région,


Décide de proroger jusqu’au 30 septembre 2010 le mandat du BINUCSIL, tel qu’il résulte de sa résolution 1829 (2008);


Souligne qu’il importe que le BINUCSIL et l’Équipe de pays des Nations Unies atteignent ensemble les objectifs de la Vision commune chacun en ce qui le concerne et, en particulier, s’attachent à appuyer le Gouvernement sierra-léonais en ce qu’il entreprend pour opérer la réforme constitutionnelle, renforcer les capacités de la police, lutter contre la corruption, le trafic de drogues et la criminalité organisée et réduire le chômage des jeunes, à concourir à préparer les élections de 2012, et à épauler la Commission de consolidation de la paix et le Fonds pour la consolidation de la paix;


Engage le Représentant exécutif du Secrétaire général à poursuivre l’action qu’il mène en vue d’accroître l’intégration et l’efficacité des efforts que les Nations Unies déploient sur le terrain pour favoriser la mise en œuvre de la Vision commune et des priorités arrêtées par le Gouvernement et le peuple sierra-léonais en matière de relèvement et de développement;


Demande au Secrétaire général de définir une série d’objectifs dans la perspective du remplacement du BINUCSIL par une Équipe de pays des Nations Unies, compte tenu de ceux qui ont déjà été arrêtés par le Gouvernement et les Nations Unies dans le document énonçant la Vision commune, et des problèmes particuliers liés à la préparation des élections de 2012, de les soumettre à un examen constant et de faire rapport régulièrement au Conseil sur les progrès accomplis;


Souligne que c’est au Gouvernement sierra-léonais qu’incombe au premier chef la responsabilité de la consolidation de la paix, de la sécurité et du développement à long terme du pays, engage ce gouvernement à poursuivre la mise en œuvre du Programme pour le changement, invite la Commission de consolidation de la paix à suivre activement l’évolution de la situation et à mobiliser l’appui international nécessaire, et encourage les donateurs internationaux actuels et ceux qui pourraient se joindre à eux à prêter leur appui au Gouvernement;


Invite le Gouvernement sierra-léonais, le BINUCSIL et toutes les autres parties à l’œuvre dans le pays à redoubler d’efforts pour promouvoir la bonne gouvernance, notamment en continuant d’œuvrer à combattre la corruption, à asseoir le principe de responsabilité, à promouvoir le développement du secteur privé pour créer de la richesse et des emplois, à renforcer la lutte contre le trafic de drogues, à consolider l’appareil judiciaire et à promouvoir les droits de l’homme, notamment en appliquant les recommandations de la Commission Vérité et réconciliation et en continuant d’appuyer la Commission nationale des droits de l’homme;


Insiste sur l’importance du rôle que les femmes jouent dans la prévention et le règlement des conflits et dans la consolidation de la paix, qu’il a affirmée dans ses résolutions 1325 (2000) et 1820 (2008), souligne que la problématique hommes-femmes doit être prise en compte dans l’exécution de tous les volets du mandat du BINUCSIL et engage le Bureau à coopérer avec le Gouvernement sierra-léonais dans ce domaine;


Prie le Secrétaire général de l’informer tous les six mois des progrès accomplis dans l’exécution du mandat du BINUCSIL et l’application de la présente résolution;


Décide de rester activement saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité proroge le mandat de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) jusqu’au 30 septembre 2010

CS/9741

Le Conseil de sécurité proroge le mandat de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) jusqu’au 30 septembre 2010

15/09/2009
Conseil de sécuritéCS/9741
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6188e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DE LA MISSION DES NATIONS UNIES AU LIBÉRIA (MINUL) JUSQU’AU 30 SEPTEMBRE 2010


Il autorise la MINUL à assister le Gouvernement libérien dans l’organisation des élections de 2011


Le Conseil de sécurité a, ce matin, prorogé le mandat de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) jusqu’au 30 septembre 2010.


Le Conseil, par la résolution 1885 (2009), adoptée à l’unanimité, autorise la MINUL à « assister le Gouvernement libérien dans l’organisation des élections présidentielles et législatives de 2011 ».  Il s’agira pour la Mission de fournir un soutien logistique, de coordonner l’assistance électorale internationale et d’aider les institutions et les partis politiques libériens à « créer un climat propice au déroulement pacifique des élections ».


Le Conseil approuve également la « recommandation du Secrétaire général selon laquelle la tenue d’élections libres, régulières et pacifiques devrait être un critère déterminant pour la réduction future des effectifs de la Mission ».


De même, il approuve une autre recommandation formulée par le Secrétaire général dans son rapport spécial* du 10 juin 2009, selon laquelle la troisième phase du retrait progressif de la MINUL démarrerait en octobre 2009 et s’achèverait en mai 2010.


Le Conseil prie le Secrétaire général, « à la suite de consultations avec le Gouvernement libérien », d’élaborer et de lui présenter un « plan stratégique intégré pour coordonner l’action menée en vue de la réalisation des objectifs fixés ».


Dans son dernier rapport** sur la MINUL, le Secrétaire général observe que le Libéria « continue de faire des progrès considérables dans le domaine de la consolidation de la paix et de la stabilité ».  « Cependant, écrit-il, les avancées obtenues à ce jour restent fragiles, notamment en ce qui concerne la création d’institutions chargées de la sécurité et de l’état de droit et les possibilités d’emploi. »


Ainsi, selon le Secrétaire général, les autorités libériennes doivent faire « tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre en place des institutions indépendantes capables d’assurer la sécurité et la primauté du droit ».


* S/2009/299

** S/2009/411


LA SITUATION AU LIBÉRIA


Texte du projet de résolution S/2009/455


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions et les déclarations de son président concernant la situation au Libéria et dans la sous-région, en particulier ses résolutions 1836 (2008), 1626 (2005) et 1509 (2003),


Se félicitant du rapport du Secrétaire général en date du 10 août 2009 (S/2009/411) et de son rapport spécial en date du 10 juin 2009 (S/2009/299), et prenant note des recommandations contenues dans les deux rapports,


Se félicitant également des efforts accomplis par le Gouvernement libérien pour promouvoir davantage la réconciliation nationale et le redressement économique, lutter contre la corruption et favoriser l’efficacité et la bonne gouvernance, notamment les mesures prises pour mieux contrôler les ressources naturelles et régler l’importante question de la réforme foncière,


Prenant note de l’achèvement des travaux de la Commission Vérité et réconciliation, qui offre au peuple libérien une occasion importante de progresser sur la voie de la réconciliation nationale et d’entamer un dialogue constructif sur les causes profondes du conflit,


Conscient que la stabilité durable au Libéria et dans la sous-région dépendra du fonctionnement correct et de la stabilité des secteurs de la sécurité et de la primauté du droit et notant les progrès continus accomplis dans le développement et la professionnalisation des Forces armées et de la Police nationale du Libéria,


Rappelant les objectifs relatifs à la phase de retrait de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), notamment les objectifs clefs concernant la Police nationale du Libéria et la stratégie de sécurité nationale et notant avec préoccupation la lenteur des progrès accomplis dans ces secteurs,


Conscient de l’importance des défis qui restent à relever dans tous les secteurs, notamment la persistance des crimes violents,


Se félicitant des efforts que déploie le Secrétaire général pour suivre de près toutes les activités de maintien de la paix, y compris celles de la MINUL, et soulignant qu’il est nécessaire que le Conseil adopte une approche rigoureuse et stratégique en matière de déploiement au service du maintien de la paix conformément à la déclaration de son président en date du 5 août 2009 sur les opérations de maintien de la paix des Nations Unies (S/PRST/2009/24),


Remerciant la communauté internationale, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine (UA) de l’aide qu’elles continuent de fournir,


Notant avec préoccupation les menaces qui pèsent sur la stabilité dans la sous-région, y compris celle du Libéria, en particulier du fait du trafic de stupéfiants, de la criminalité organisée et du trafic d’armes,


Félicitant la MINUL pour le travail accompli sous la direction du Représentant spécial du Secrétaire général, ainsi que pour l’importante contribution qu’elle continue d’apporter au maintien de la paix et de la stabilité au Libéria, et se félicitant de l’étroite coopération qui existe entre la Mission et l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), ainsi qu’avec les gouvernements voisins, quant à la coordination des activités relatives à la sécurité dans les zones frontalières de la sous-région,


Prenant note des conclusions de la mission qui a procédé à l’évaluation des besoins de la Commission électorale nationale du Libéria en vue de la préparation et de la tenue des élections présidentielles et législatives d’octobre 2011 et soulignant que la responsabilité de la préparation et de la tenue des élections incombe aux autorités libériennes, avec l’appui de la communauté internationale,


Se félicitant des progrès accomplis en ce qui concerne la réalisation des objectifs établis dans les rapports du Secrétaire général en date du 12 septembre 2006, du 9 août 2007 et du 19 mars 2008,


Rappelant ses résolutions 1325 (2000) et 1820 (2008) sur les femmes, la paix et la sécurité, condamnant toute violence sexuelle, se félicitant des efforts que la MINUL ne cesse de déployer en collaboration étroite avec le Gouvernement libérien pour promouvoir et protéger les droits des civils, notamment des femmes et des enfants, notant avec satisfaction la mise en place de la stratégie gouvernementale de mise en œuvre de la résolution 1325 (2000), conscient des défis qui restent à relever en ce qui concerne la question cruciale de la violence, de l’exploitation et des agressions sexistes et appelant les États Membres à apporter un soutien accru à l’action gouvernementale,


Encourageant les autorités libériennes à faire rapidement le nécessaire pour mettre en place la Commission nationale indépendante des droits de l’homme,


Réaffirmant que le Tribunal spécial pour la Sierra Leone a toujours besoin, pour sa sécurité, de l’aide de la MINUL, sous réserve que cette question soit examinée périodiquement à mesure que le Tribunal avance dans ses travaux,


Considérant que la situation au Libéria continue de menacer la paix et la sécurité internationales dans la région,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


Décide de proroger le mandat de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) jusqu’au 30 septembre 2010;


Autorise la Mission à assister le Gouvernement libérien dans l’organisation des élections présidentielles et législatives de 2011 en fournissant un soutien logistique, notamment pour faciliter l’accès aux régions reculées, en coordonnant l’assistance électorale internationale et en aidant les institutions et les partis politiques libériens à créer un climat propice au déroulement pacifique des élections;


Demande aux autorités libériennes de veiller à ce que les questions en suspens touchant le cadre juridique électoral, y compris la délimitation des circonscriptions et le projet de révision de la Constitution, soient définitivement réglées afin de faciliter la prise des dispositions voulues pour la préparation des élections;


Approuve la recommandation du Secrétaire général selon laquelle la tenue d’élections libres, régulières et pacifiques devrait être un critère déterminant pour la réduction future des effectifs de la Mission;


Réaffirme son intention d’autoriser le Secrétaire général à redéployer des troupes entre la MINUL et l’ONUCI, selon les besoins, à titre temporaire et conformément aux dispositions de la résolution 1609 (2005) et invite les pays fournisseurs de contingents à soutenir les efforts du Secrétaire général à cet égard;


Approuve la recommandation formulée par le Secrétaire général dans son rapport spécial du 10 juin 2009 (S/2009/299), selon laquelle la troisième phase du retrait progressif de la MINUL démarrerait en octobre 2009 et s’achèverait en mai 2010 avec le rapatriement de 2 029 soldats, de 3 hélicoptères d’attaque et de 72 véhicules blindés de transport de troupes, ce qui laisserait à la MINUL un effectif de 8 202 militaires, dont 7 952 au Libéria et 250 au Tribunal spécial pour la Sierra Leone et maintiendrait la composante police de la Mission au niveau actuel autorisé;


Prie le Secrétaire général, à la suite de consultations avec le Gouvernement libérien, d’élaborer et de présenter au Conseil un plan stratégique intégré pour coordonner l’action menée en vue de la réalisation des objectifs fixés, et rappelant les déclarations de son président en date des 22 juillet 2009 (S/PRST/2009/23) et 5 août 2009 (S/PRST/2009/24), dans lesquelles il soulignait la nécessité de conjuguer de manière cohérente instauration de la paix, maintien de la paix, consolidation de la paix et développement, afin d’assurer une intervention  efficace au lendemain de tout conflit, et le prie également de donner dans ses rapports des indications sur les progrès accomplis en vue d’une démarche coordonnée des Nations Unies au Libéria et, en particulier, sur les principales insuffisances qui compromettent la réalisation des objectifs de consolidation de la paix;


Souligne combien il importe que le concept d’opérations militaires et les règles d’engagement soient régulièrement actualisés et parfaitement conformes aux dispositions de la présente résolution, et prie le Secrétaire général de lui rendre compte à ce sujet, ainsi qu’aux pays fournisseurs de contingents;


Prie également le Secrétaire général de continuer à mesurer les progrès accomplis par rapport aux objectifs clefs, notamment ceux qui ont trait à la préparation des élections de 2011 et au renforcement des capacités de la Police nationale libérienne, et de lui en rendre compte périodiquement;


Invite le Gouvernement libérien, agissant en coordination avec la MINUL, l’équipe de pays des Nations Unies et les partenaires internationaux, à redoubler d’efforts pour mettre en place des institutions indépendantes capables d’assurer la sécurité et la primauté du droit et, à cette fin, l’encourage à progresser de façon coordonnée dans la mise en œuvre de tous les plans de développement des secteurs de la sécurité et de la justice, y compris le plan stratégique de la Police nationale libérienne visé au paragraphe 29 du rapport du Secrétaire général en date du 10 août 2009 (S/2009/411);


Prie en outre le Secrétaire général de le tenir régulièrement informé de la situation sur le terrain et de lui présenter pour le 15 août 2010 un rapport sur les questions visées aux paragraphes 2 et 9;


Décide de demeurer saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le nouveau Président de l’Assemblée générale lance un appel à la réforme et à la démocratisation de l’ONU « voie d’un avenir meilleur »

AG/10857

Le nouveau Président de l’Assemblée générale lance un appel à la réforme et à la démocratisation de l’ONU « voie d’un avenir meilleur »

15/09/2009
Assemblée généraleAG/10857
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

1re séance plénière – après-midi


LE NOUVEAU PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE LANCE UN APPEL À LA RÉFORME ET À LA DÉMOCRATISATION DE L’ONU « VOIE D’UN AVENIR MEILLEUR »


« L’ONU est la voie d’un avenir meilleur », a affirmé le nouveau Président de l’Assemblée générale, M. Ali Abdussalam Treki en ouvrant, cet après-midi, la soixante-quatrième session de l’Assemblée.  Le Ministre chargé des affaires de l’Union africaine de la Jamahiriya arabe libyenne a lancé un appel à la réforme et à la démocratisation de l’ONU, l’engageant notamment à « assumer un rôle vraiment nouveau » et à poursuivre la revitalisation de l’Assemblée générale et la réforme du Conseil de sécurité.


« L’Assemblée générale doit être revitalisée pour retrouver sa légitimité internationale et pour que sa voix soit entendue et respectée », a déclaré M. Treki, pour qui cet organe s’est avéré « incapable » de mettre en œuvre ou de faire appliquer ses résolutions.


Le Président de cette soixante-quatrième session, placée sous le signe de « la responsabilité dans le développement, la paix et la sécurité, et du dialogue entre les civilisations », a également insisté sur l’importance « vitale » de réformer le Conseil de sécurité, déplorant notamment que les pays d’Afrique et d’Amérique latine y soient sous-représentés.


Il a par ailleurs dénoncé les embargos et les blocus qui « exacerbent les antagonismes », ainsi que le fossé grandissant entre les riches et les pauvres.  Le Président a aussi dénoncé le terrorisme en appelant à traiter de ses causes sous-jacentes.  Il n’a pas manqué d’ajouter que le terrorisme d’État est la pire forme de ce fléau.


M. Treki a lancé un appel à l’indépendance et au droit au retour du peuple palestinien, « conditions fondamentales », avec l’arrêt des colonies de peuplement, de la paix et de la sécurité dans « cette partie sensible du monde ». 


Le nouveau Président a également évoqué la tenue prochaine de la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, ainsi que l’importance qu’il y a à réaliser les objectifs de développement et de faire avancer la question du désarmement et de la non-prolifération.


Élu le 10 juin dernier à la Présidence de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, M. Treki occupe depuis 2004 la fonction de Ministre chargé des affaires de l’Union africaine (UA) de la Jamahiriya arabe libyenne.  Il a également été à trois reprises Représentant permanent de son pays auprès de l’ONU, ainsi que Vice-Président de la trente-septième session de l’Assemblée générale.


En début de séance, l’Assemblée générale a observé une minute de silence consacrée à la prière et à la méditation.


Elle a par ailleurs nommé les neuf pays suivants à la Commission de vérification des pouvoirs: le Brésil, la Chine, l’Espagne, les États-Unis, la Fédération de Russie, la Jamaïque, les Philippines, la République-Unie de Tanzanie et la Zambie.


Le Président de l’Assemblée a, en outre, lu une note du Secrétaire général* qui précise que six États Membres sont actuellement en retard dans le paiement de leurs contributions, à savoir les Comores, la Guinée-Bissau, le Libéria, la République centrafricaine, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie.


En vertu de l’Article 19 de la Charte des Nations Unies, un État Membre ne peut participer au vote à l’Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution due pour les deux années complètes écoulées. 


Enfin, l’Assemblée a autorisé plusieurs organes subsidiaires** à se réunir pendant la partie principale de sa soixante-quatrième session.


La prochaine réunion plénière de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


* A/64/345 

** A/62/348


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Conseil de sécurité: la consolidation de la paix en Sierra Leone a besoin de plus d’appui à la démocratisation et au développement

CS/9740

Conseil de sécurité: la consolidation de la paix en Sierra Leone a besoin de plus d’appui à la démocratisation et au développement

14/09/2009
Conseil de sécuritéCS/9740
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6187e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LA CONSOLIDATION DE LA PAIX EN SIERRA LEONE A BESOIN DE PLUS D’APPUI À LA DÉMOCRATISATION ET AU DÉVELOPPEMENT


Le Représentant exécutif du Secrétaire général et Chef du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL), M. Michael von der Schulenburg, le Président de la Formation Sierra Leone de la Commission de consolidation de la paix (CCP), M. John McNee, et le Représentant permanent de la Sierra Leone auprès des Nations Unies, M. Shekou M. Touray, ont souligné, ce matin devant le Conseil de sécurité, la nécessité de maintenir l’appui de la communauté internationale en faveur de la démocratisation et du développement de la Sierra Leone.


« La Sierra Leone a besoin du soutien politique, financier et économique de tous pour avancer sur la voie de l’état de droit, de la même manière que nous avons besoin d’elle pour nourrir la paix et la stabilité régionale », a même estimé Michael von der Schulenburg. 


Il a indiqué que si sept ans après la fin de la guerre civile la Sierra Leone poursuivait son chemin vers l’établissement d’une démocratie pacifique et stable, le pays restait encore l’un des plus pauvres au monde, sa situation étant marquée par un taux d’analphabétisme de 70% et un chômage qui affecte les jeunes dans la même proportion.  La mortalité infantile reste aussi très élevée en Sierra Leone, où les institutions étatiques sont particulièrement faibles. 


M. von der Schulenberg a expliqué que c’est dans un tel contexte que le peuple et les autorités du pays s’efforcent d’assurer la sécurité intérieure en promouvant l’état de droit et en créant des opportunités économiques pour tous les citoyens.


Après avoir salué la signature du communiqué conjoint du 2 avril dernier par les principaux partis politiques, document qui avait permis de mettre fin à la flambée de violence du mois de mars 2009, M. von der Schulenburg a indiqué que le processus de consolidation de la paix en Sierra Leone intervenait dans un cadre régional précaire, fragilisé par des menaces de coups d’état, des conflits interreligieux et l’intolérance politique.  Il a affirmé que les progrès accomplis par le Gouvernement et la société sierra-léonais pourraient avoir un effet positif sur le développement de l’Afrique de l’Ouest, qui est « déjà inspirée par les succès du Ghana ».


Michael von der Schulenburg a ensuite attiré l’attention sur le rôle de facilitateur politique du Bureau intégré et sa capacité à coordonner sur le terrain l’action des agences partenaires de l’ONU.  « Surtout, a-t-il dit, le BINUCSIL, contrairement à d’autres initiatives de consolidation de la paix qui se concentrent sur les aspects sécuritaires, axe désormais son action sur le développement. »


Il a évoqué à ce propos la Vision commune des Nations Unies, lancée en juin 2009 pour aider le Gouvernement à consolider la paix, stimuler la croissance économique et créer des possibilités d’emplois décents. 


Cette stratégie, comme le rappelle le rapport du Secrétaire général sur le BINUCSIL (S/2009/438), incorpore le mandat politique du Bureau intégré et ceux en matière de développement de l’Équipe de pays des Nations Unies.  Elle a été approuvée par le Gouvernement de la Sierra Leone et la Commission de consolidation de la paix. 


M. John McNee est revenu sur les dernières réunions tenues à New York par la Formation Sierra Leone de la Commission de consolidation de la paix (CCP), qu’il préside.  Il a noté justement que les échanges qui ont eu lieu au cours de ces rencontres avaient permis de saluer le Programme pour le changement du Gouvernement de la Sierre Leone, de souscrire à la Vision commune des Nations Unies et de lancer un nouveau fonds d’affectation spéciale multidonateurs de l’ONU.  


« Ces efforts, a-t-il dit, constituent un pas important vers la rationalisation de la consolidation de la paix, une meilleure coordination et une plus grande efficacité de l’aide internationale. »  Pour l’Ambassadeur canadien, la lutte contre le chômage des jeunes et le trafic des drogues illicites, ainsi que la poursuite des efforts de développement socioéconomique, doivent s’appuyer sur un soutien actif de la communauté internationale.  Il a donc estimé « essentiel » que soit accordé un « financement adéquat à l’appui du Programme pour le changement et de la Vision commune des Nations Unies », les deux socles de la stratégie de consolidation de la paix en Sierra Leone.


Le Représentant permanent de la Sierra Leone a abondé dans ce sens, en précisant en outre que la crise économique et financière mondiale réduisait la marge de manœuvre dont aurait besoin son gouvernement pour renforcer les mesures de consolidation de la paix.  Il est à son tour revenu sur les dernières réunions à New York de la CCP, dont celle du 10 juin au cours de laquelle il a été identifié que 350 millions de dollars devaient être mobilisés au titre du fonds d’affectation spéciale multidonateurs destiné à appuyer la mise en œuvre de la Vision commune des Nations Unies. 


M. Shekou M. Touray a souhaité que les donateurs honorent leurs promesses dans la perspective du lancement officiel du cadre stratégique de la Vision commune, qui aura lieu en novembre prochain à Londres.  Il a conclu en souhaitant que le Conseil de sécurité proroge le mandat du BINUCSIL d’un an, le Bureau étant « un mécanisme dont le rôle politique devrait encore être accru en vue des élections de 2012 ». 


LA SITUATION EN SIERRA LEONE


Troisième rapport du Secrétaire général sur le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL) (S/2009/438)


Dans ce rapport, qui couvre la période allant du 1er juin au 1er septembre, le Secrétaire général note qu’au cours de cette période la situation politique dans le pays a été calme et n’a été marquée par aucune violence.  Le Secrétaire général se félicite de ce que, dans l’esprit du communiqué commun du 2 avril, qui avait permis de mettre fin à la flambée de violence du mois de mars 2009, les grands partis sierra-léonais ont continué leur interaction dans le cadre des forums de dialogue organisés par la Commission d’enregistrement des partis politiques, et ce, avec le soutien de l’ONU.


Sur le plan socioéconomique, il note que la Sierra Leone, confrontée à une baisse de 49% de la valeur totale de ses exportations de diamants, devra compter sur un financement supplémentaire des donateurs pour boucler ses déficits budgétaires, en particulier si la crise mondiale se prolonge. 


Le rapport note également les progrès accomplis dans la mise en œuvre du programme de consolidation de la paix.  Grâce notamment à l’appui des Nations Unies aux institutions démocratiques, à la promotion des droits de l’homme et à l’état de droit, et grâce à la mise en œuvre des recommandations de la Commission vérité et réconciliation, la Sierra Leone est mieux armée pour résoudre les grands problèmes que sont la corruption, les drogues illicites et le chômage des jeunes. 


Le Secrétaire général rappelle que la Vision commune des Nations Unies, lancée en juin 2009 pour aider le Gouvernement de Sierra Leone à consolider la paix, stimuler la croissance économique et créer des possibilités d’emplois décents, devrait coûter dans les quatre prochaines années 345 millions de dollars, dont environ 141 millions sont déjà assurés.  C’est pourquoi, une session de la Commission de consolidation de la paix a encouragé ses membres à fournir des ressources au fonds d’affection spéciale des multidonateurs pour assurer l’exécution des projets. 


Dans ses observations, le Secrétaire général demande que, pour la suite du processus de consolidation de la paix, tous les partenaires de la Sierra Leone et le Gouvernement sierra-léonais lui-même continue d’aider à renforcer les institutions politiques et à maintenir le processus de réforme sur les rails. 


Il souligne en particulier la nécessité d’accélérer la réforme constitutionnelle en demandant au Gouvernement de créer un mécanisme de consultation participatif permettant à la société civile et aux autres intervenants nationaux de contribuer plus largement à ladite réforme.  « Le BINUCSIL est tout disposé à apporter un appui technique à cette opération, qui devrait, une fois menée, bénéficier considérablement au processus de consolidation de la paix », indique M. Ban Ki-moon.


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale clôt sa soixante-troisième session en appuyant la création d’une entité composite chargée d’examiner la question des femmes

AG/10854

L’Assemblée générale clôt sa soixante-troisième session en appuyant la création d’une entité composite chargée d’examiner la question des femmes

14/09/2009
Assemblée généraleAG/10854
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-troisième session

105e et 106e séances plénières – matin et après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE CLÔT SA SOIXANTE-TROISIÈME SESSION EN APPUYANT LA CRÉATION D’UNE ENTITÉ COMPOSITE CHARGÉE D’EXAMINER LA QUESTION DES FEMMES


Elle décide également de convoquer, les 23 et 24 novembre, un Dialogue de haut niveau sur le financement du développement


L’Assemblée générale a conclu aujourd’hui les travaux de sa soixante-troisième session en appuyant la création d’une entité composite qui regroupe les quatre instances principales chargées de la promotion de la femme*.  Dans une autre résolution adoptée par consensus, elle a également décidé de tenir, les 23 et 24 novembre 2009, au Siège de l’ONU à New York, le quatrième Dialogue de haut niveau sur le financement du développement**.


Les États Membres se sont également prononcés sur un éventail d’autres sujets, dont la réforme du Conseil de sécurité, la revitalisation de l’Assemblée générale, la question de la responsabilité de protéger, le principe de compétence universelle ou encore la coopération entre l’ONU et l’Union africaine.


Dans son intervention de clôture, le Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, M. Miguel d’Escoto Brockmann, a plaidé en faveur de l’adoption d’une « déclaration universelle de la terre et de l’humanité » pour compléter la Déclaration universelle des droits de l’homme.  « Le temps de la réforme de l’ONU est dépassé et il faut maintenant réinventer l’Organisation », a notamment déclaré M. Brockmann. 


La soixante-quatrième session de l’Assemblée générale s’ouvrira demain, mardi 15 septembre, à 15 heures, sous la présidence de M. Ali Abdussalam Treki, de la Jamahiriya arabe libyenne.


Par une résolution sur la cohérence du système de l’ONU, l’Assemblée générale a exprimé un soutien fort, malgré un processus de consultations contesté par certaines délégations, à la création d’une « entité composite » qui serait formée pour réunir les compétences du Bureau de la Conseillère spéciale pour la parité des sexes et la promotion de la femme, de la Division de la promotion de la femme, du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et de l’Institut de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW).


Cette structure serait dirigée par un secrétaire général adjoint.  Son mandat, ses modalités d’organisation, son organigramme et ses sources de financement seront fixés par le Secrétaire général.


Cette initiative a été saluée par plusieurs délégations, comme celles de l’Égypte, au nom du comité de coordination conjoint du Mouvement des non-alignés et du Groupe des 77 et de la Chine; de la Suède, au nom de l’Union européenne; de l’Islande, de l’Australie, au nom également du Canada et de la Nouvelle-Zélande; du Japon; des États-Unis; du Mexique; du Royaume-Uni; de l’Irlande; de la République de Corée; du Chili; du Rwanda; de la Suisse; de la Barbade et de la République-Unie de Tanzanie. 


Celles-ci ont demandé que l’entité composite soit opérationnelle le plus rapidement possible et que le Secrétaire général nomme sans attendre le secrétaire général adjoint qui sera à sa tête.  Certaines délégations ont noté la contribution essentielle de la société civile dans le processus qui a conduit à la création de cette entité.  Le Royaume-Uni souhaite doubler le financement des activités de promotion de la femme dans le cadre de cette nouvelle entité, a annoncé sa représentante.


De leur côté, le Japon et la Fédération de Russie, tout en soutenant les efforts de réforme architecturale en vue d’une cohérence du système en matière de promotion de la femme, ont considéré que le processus de consultations sur cette question n’avait pas été suffisamment transparent, relevant qu’il n’avait pas fait l’objet de consultations ouvertes au niveau gouvernemental.  La Fédération de Russie a en outre estimé qu’il n’était pas utile de « centrer la réforme uniquement sur des organes intergouvernementaux ».  Le Japon a souhaité, pour sa part, que la nouvelle entité reste de dimension gérable pour être assurément efficace.


Par ce texte, l’Assemblée réaffirme aussi que le renforcement de la gouvernance des activités opérationnelles des Nations Unies en faveur du développement devrait privilégier les organes intergouvernementaux existants pour aider les pays en développement à réaliser les objectifs du développement convenus sur le plan international.  Elle prie le Secrétaire général de lui soumettre des propositions concrètes en vue d’améliorer encore la gouvernance des activités opérationnelles dans ce sens.


S’agissant du système de financement des activités opérationnelles de développement, l’Assemblée exhorte en outre les pays donateurs et autres, qui sont en mesure de le faire à accroître sensiblement leurs contributions volontaires aux budgets de base ou ordinaires du système des Nations Unies pour le développement.  Elle prie le Secrétaire général de créer une base centrale de données sur les activités opérationnelles de développement des Nations Unies.


En outre, l’Assemblée prie le Secrétaire général de faire réaliser d’urgence une évaluation indépendante des enseignements tirés des initiatives « Unis dans l’action ». 


Par ailleurs, l’Assemblée demande au Secrétaire général de poursuivre les progrès faits dans la simplification et l’harmonisation des pratiques de fonctionnement du système des Nations Unies pour le développement.


Les délégations qui se sont exprimées ont aussi relevé l’importance du financement dans la question de la cohérence du système, ainsi que de l’amélioration de la gouvernance des activités opérationnelles.  En sa qualité de pays pilote, la République-Unie de Tanzanie a souligné que la réforme de la cohérence du système lui avait permis de s’approprier le processus de développement en partenariat avec les Nations Unies.


Concernant la réforme du Conseil de sécurité, l’Assemblée générale a adopté par consensus un projet de décision*** dans lequel elle demande que les négociations intergouvernementales soient régies par « le respect de l’égalité souveraine des États Membres et le respect de la représentation géographique équitable ». 


« Il faut rendre le Conseil plus démocratique et plus représentatif », et assurer « une meilleure représentativité du processus de réforme», en donnant notamment la place voulue aux États Membres « traditionnellement sous représentés », est-il précisé.  L’Assemblée générale souligne également, dans ce texte, l’importance de « parvenir à une solution négociée susceptible de rencontrer l’adhésion politique bien au-delà de la majorité des deux-tiers ».


Les États Membres ont également décidé par consensus de créer, lors de la prochaine session, un groupe de travail spécial sur la revitalisation de l’Assemblée générale**** chargé d’étudier les moyens de renforcer « le rôle, l’autorité, l’efficacité et l’efficience de l’Assemblée ».


Le représentant du Bélarus a dit espérer que les cinq membres permanents du Conseil prennent conscience de leurs responsabilités pour garantir « la viabilité et la bonne santé » de l’ensemble du système des Nations Unies.  Il a également souligné l’importance d’organiser des débats thématiques et d’augmenter la visibilité publique du travail de l’Assemblée générale.


De son côté, la représentante du Mexique, qui intervenait au nom du Groupe de Rio, a estimé que l’Assemblée générale devait jouer un rôle plus important au sein du processus de sélection du Secrétaire général.


L’Assemblée générale a également adopté par consensus, tel qu’amendé oralement, un projet de résolution présenté par le Guatemala et par lequel elle décide de « continuer d’examiner la question de la responsabilité de protéger »*****.


De nombreuses délégations ont souligné le caractère purement procédural de cette résolution.  « Il n’y a pas de définition claire de la responsabilité de protéger, et la résolution qui vient d’être adoptée est uniquement procédurale et ne saurait être le reflet d’un accord au sein de l’Assemblée générale », a notamment déclaré le représentant de Cuba.


On ne saurait, selon lui, ignorer les nombreuses préoccupations légitimes des États Membres dont, notamment, « l’appréhension de voir le concept manipulé par des interventionnistes cachés ».  La représentante du Nicaragua a notamment commenté le caractère « ambigu et facilement manipulable » de ce concept, tandis que son homologue du Venezuela a estimé qu’il s’agissait là d’un mécanisme d’intervention « nouveau et sophistiqué ».


Invoquant lui aussi le « danger du néocolonialisme », le représentant de la Bolivie a néanmoins estimé que si un État n’avait pas la volonté de garantir la protection de ses citoyens, il ne pouvait éviter une intervention internationale.  Les représentants de la République islamique d’Iran, du Soudan, de la République arabe syrienne et du Rwanda ont également apporté leurs commentaires à ce débat.


Par l’intermédiaire d’un projet de résolution présenté par la République-Unie de Tanzanie, et adoptée par consensus, l’Assemblée générale a également décidé d’inscrire à l’ordre du jour de sa soixante-quatrième session la question intitulée « Portée et application du principe de compétence universelle »****** et de recommander d’en renvoyer l’examen à la Sixième Commission.


Les États Membres se sont également prononcés au sujet de la coopération entre l’ONU et l’Union africaine******* en adoptant par consensus un projet de décision présenté par l’Algérie, et dans lequel l’Assemblée générale souligne l’importance de poursuivre les efforts pour améliorer l’efficacité et l’utilité de la coopération entre les deux organisations, pour faire face, notamment, « aux problèmes que pose le trafic des armes légères et des mines antipersonnel ».  Ce document évoque également l’importance de lutter contre « le terrorisme à l’échelle mondiale » et « l’exploitation illégale des ressources naturelles, en particulier dans les zones de conflit ».


L’Assemblée générale a également reporté à sa soixante-quatrième session plusieurs points inscrits à son ordre du jour, dont, notamment, l’examen de la situation dans les territoires occupés de l’Azerbaïdjan.  Le représentant de l’Arménie a signalé que sa délégation se dissociait du consensus à ce sujet.


En outre, à la demande de la Serbie, l’Assemblée générale a décidé de rouvrir l’examen de la question de la demande d’un « avis consultatif à la Cour internationale de Justice (CIJ) sur la compatibilité de la déclaration d’indépendance du Kosovo avec le droit international », avant de l’ajouter à l’ordre du jour de sa soixante-quatrième session


Dressant le bilan de sa présidence, M. Miguel d’Escoto Brockmann a estimé que la session qu’il avait présidée était l’une des plus « turbulentes » de ces dernières années.  Il a notamment rappelé la survenance de la crise financière et économique, l’agression israélienne contre Gaza et le coup d’État au Honduras.


M. Brockmann a par ailleurs regretté ne pas avoir disposé de plus de temps pour examiner en profondeur des questions importantes telles que le désarmement nucléaire, la situation en Palestine, la décolonisation ou encore le « concept dangereux » qu’est la guerre préventive.  Le Président de l’Assemblée générale s’est notamment insurgé contre « la passivité » de certains membres « influents » du Conseil de sécurité face au blocus imposé à Gaza pendant deux ans.


M. Brockmann aurait également souhaité que l’Assemblée se penchât sur la « grave menace à la paix » que fait peser, selon lui, le projet de construction de sept nouvelles bases militaires américaines en Colombie, ainsi que sur la détention


Pendant la séance, le Président a du reste été considéré à maintes reprises par des délégations d’Amérique latine comme un « Président du Sud ».  « Votre présidence a été la présidence du Sud, la démonstration la plus tangible qui soit d’une véritable revitalisation de l’Assemblée générale », a notamment déclaré la représentante du Nicaragua, tandis que son homologue du Venezuela saluait « le brio intellectuel, l’audace et le courage » du Président.


M. Brockmann a enfin remis le maillet de la présidence à son successeur, M. Treki, avant de faire observer par les États Membres une minute de silence consacrée à la prière et à la méditation.


* A/63/L.103

** A/63/L.102

*** A/63/47, par. 17

**** A/63/959, par. 55

***** A/63/L.80/Rev.1

****** A/63/L.100

******* A/63/L.101


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

À l'ouverture de la Conférence annuelle DPI/ONG à Mexico, le Secrétaire Général exhorte le monde à se débarrasser de l’arme nucléaire

ONG/677-PI/1905

À l'ouverture de la Conférence annuelle DPI/ONG à Mexico, le Secrétaire Général exhorte le monde à se débarrasser de l’arme nucléaire

11/09/2009
Communiqué de presseONG/677
PI/1905
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

À L’OUVERTURE DE LA CONFÉRENCE ANNUELLE DPI/ONG À MEXICO, LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EXHORTE LE MONDE À SE DÉBARRASSER DE L’ARME NUCLÉAIRE


(Adapté de l’anglais)


MEXICO, 9 septembre -- Ouvrant mercredi 9 septembre à Mexico la soixante-deuxième Conférence annuelle du Département de l’information (DPI) pour les organisations non gouvernementales (ONG) (Conférence DPI/ONG), qui s’y déroule jusqu’au 11 septembre, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a appelé les États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de 1968 à négocier de bonne foi une convention qui permetrait de débarrasser le monde de l’arsenal nucléaire et des armes classiques.


« Le monde est armé à outrance, tandis que les efforts de paix ne sont pas suffisamment financés », a dit M. Ban Ki-moon.  Il a exhorté la société civile et les ONG à continuer de défendre auprès des dirigeants le caractère immoral des armes nucléaires.


Devant environ 1 200 représentants d’ONG et de la société civile provenant de 70 pays, le Secrétaire général a invité les dirigeants à reconnaître que la doctrine de la dissuasion nucléaire s’était avérée inutile en ce qu’elle ne garantit pas la sécurité nationale des pays détenteurs d’armes de ce type.


Organisé par le DPI en partenariat avec les ONG, l’évènement qui a lieu à Mexico a pour thème cette année: « Pour la paix et le développement: désarmons maintenant! ».  L’ordre du jour porte en priorité sur les stratégies nationales, régionales et mondiales mises en place pour combattre le militarisme, en vue de la prochaine Conférence d’examen du TNP qui se tiendra en mai 2010.


Le Secrétaire général a salué les efforts des Présidents de la Fédération de Russie et des États-Unis en vue de créer un monde exempt d’armes nucléaires.  Il a aussi rappelé que le Conseil de sécurité se réunirait le 24 septembre prochain, sous la présidence du Président Barack Obama, des États-Unis, pour examiner les questions de la non-prolifération et du désarment nucléaires.  En outre, a signalé Ban Ki-moon, le Président Obama convoquera à Washington, en mars prochain, une réunion sur le thème de la sécurité nucléaire.


Rappelant son « plan pour se débarrasser de l’arme atomique », qui s’articule autour de cinq points, le Secrétaire général a souligné la nécessité de renforcer la sécurité dans le processus de désarmement et de rassurer les États sans armes atomiques contre des menaces nucléaires.  Il a insisté sur l’utilité des vérifications à effectuer, invitant les pays dotés de l’arme nucléaire à fournir davantage d’informations sur ce qu’ils font pour respecter leurs engagements.


En ce mois de septembre, les pays qui ont signé le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) se réuniront aussi à l’ONU pour examiner les voies permettant une entrée en vigueur rapide de ce traité, a rappelé le Secrétaire général.  Il a salué à cet égard les efforts du Président Barack Obama en faveur d’une ratification du Traité par les États-Unis.  Ce texte n’exige plus que quelques signatures pour entrer en vigueur, a signalé M. Ban.


Actuellement, 110 pays sont protégés en vertu de l’application de traités établissant des zones exemptes d’armes nucléaires, le dernier instrument à être entré en vigueur étant celui qui s’applique à l’Asie centrale.  Un traité a été négocié pour interdire toutes les explosions nucléaires, mais il n’est pas encore entré en vigueur.  Le Secrétaire général a encore parlé d’un accord visant à interdire les mines antipersonnel et les bombes à sous-munitions, signé par de nombreux pays, et d’un programme d’action qui vise à contenir le commerce illicite des petites armes.  Il n’y a cependant aucun instrument qui régit l’utilisation des missiles, a-t-il relevé.


Faisant du désarmement une cause très personnelle, le Secrétaire général a aussi exprimé sa préoccupation quant aux questions que posent la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et la République islamique d’Iran dans le domaine du nucléaire.  Ces pays devraient respecter pleinement les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, a-t-il demandé.


Par le biais d’une vidéoconférence, le Président de l’Assemblée générale, M. Miguel d’Escoto Brockmann, a exprimé son regret de voir le TNP, 40 ans après son adoption, souffrir encore d’un manque de crédibilité et de légitimité.  Il a appelé à adopter un calendrier réaliste pour arriver à l’objectif de désarmement poursuivi que le monde espère atteindre en 2020, soutenant en cela la proposition des Maires pour la paix. 


M. d’Escoto Brockmann a appelé les 192 États Membres de l’ONU à s’atteler à cette tâche immédiatement et proposé la création d’une commission internationale d’experts pour donner une base objective aux décisions politiques.  Il a aussi souhaité que le processus de désarmement soit mené au sein du système des Nations Unies, en coopération avec le secteur privé.


Parmi les autres intervenants à l’ouverture de la Conférence, Mme Patricia Espinosa Cantellano, Ministre des affaires étrangères du Mexique, a déploré que la fin de la Guerre froide n’ait pas conduit à l’abandon de l’arme nucléaire et qu’au contraire, davantage de pays en soient aujourd’hui dotés.  Assurant que le Mexique œuvrait pour faire cesser le commerce illicite d’armes, elle a appelé à impliquer davantage la société civile aux forums sur le désarmement, cette participation étant un élément essentiel des relations internationales à notre époque.


Jody Williams, prix Nobel de la paix et fondatrice de la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel, également Présidente de Nobel Women’s Initiative, a rappelé comment cette Campagne avait été importante pour arriver à la conclusion du Traité d’interdiction des mines en 1997.  Cela avait d’ailleurs inspiré d’autres organisations de la société civile à coopérer avec les gouvernements afin de s’attaquer aux problèmes des bombes à sous-munitions, a-t-elle indiqué, pour parvenir à la Convention de 2008 sur cette question.  Elle a aussi salué les efforts des ONG qui se battent pour mettre un terme à la prolifération des armes légères et de petit calibre (ALPC).


Mme Williams a cependant déploré le peu d’avancées en matière de désarmement depuis l’adoption de la Charte de l’ONU en 1945, dont l’Article 26 prévoyait la mise en place d’une réglementation sur les armes.  La Chine, l’Inde, Israël, la France, la RPDC, le Pakistan, la Fédération de Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni possèdent encore la bombe atomique, a-t-elle signalé, avant de parler de la République islamique d’Iran et du Myanmar qui souhaitent également s’en doter.


Le plan « Global Zero », lancé en 2008 par des experts militaires pour éliminer l’arme nucléaire, donne de l’espoir, a ensuite reconnu Jody Williams.  Elle a aussi mentionné le projet type de convention nucléaire élaboré par des experts d’ONG, sur la demande du Costa Rica et de la Malaisie, qui est selon elle un bon point de départ.


À son tour, le diplomate mexicain Miguel Marin Bosch, qui s’est illustré dans les négociations internationales sur le désarmement, a confirmé que les ONG méritaient leur place dans ces négociations.  Il s’est par ailleurs montré critique face aux États-Unis qui ont jusqu’à présent donné une place importante aux armes nucléaires dans leur arsenal militaire et a émis l’espoir que la nouvelle Administration américaine prendrait une autre direction.  Au lieu de s’appuyer sur les États-Unis qui dictent la conduite à suivre en matière de désarmement, le monde pourrait suivre une autre voie, a-t-il dit, proposant de négocier un traité en dehors du système des Nations Unies et de la Conférence de Genève.


M. Kiyo Akasaka, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information aux Nations Unies, a rappelé que Mexico était le lieu de signature du Traité de Tlatelolco, en 1969, qui est l’instrument juridique qui a fait de la région Amérique latine la première zone peuplée exempte d’armes nucléaires.  Il a estimé que la Conférence DPI/ONG pouvait donner à la société civile une chance de sensibiliser le public sur le véritable coût et les dangers de l’arme nucléaire, tout en promouvant le désarmement comme facteur de paix et de développement.


L’année dernière, les dépenses militaires ont atteint plus de 200 dollars par personne vivant dans le monde, alors que plus d’un milliard de personnes luttent pour survivre avec moins d’un dollar par jour, a déploré M. Akasaka.  Il a aussi exhorté les jeunes à s’informer et à se joindre aux efforts de campagne des organisations de la société civile.


M. Charles Hitchcock, de Peace Action International, qui préside la Conférence DPI/ONG, a enfin salué tous les représentants d’ONG qui assistaient à la Conférence, en particulier ceux d’Amérique latine et des Caraïbes.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité réaffirme que l’engagement de la communauté internationale reste indispensable à la consolidation de la stabilité d’Haïti

CS/9739

Le Conseil de sécurité réaffirme que l’engagement de la communauté internationale reste indispensable à la consolidation de la stabilité d’Haïti

09/09/2009
Conseil de sécuritéCS/9739
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6186e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ RÉAFFIRME QUE L’ENGAGEMENT DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE RESTE INDISPENSABLE À LA CONSOLIDATION DE LA STABILITÉ D’HAÏTI


Bill Clinton, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour Haïti, lance un appel aux donateurs pour qu’ils aident le peuple haïtien à s’engager vers un avenir meilleur


« Haïti n’est pas une cause perdue, mais un pays qui a droit à un avenir meilleur. » 


C’est en ces termes que l’ancien Président des États-Unis et Envoyé spécial du Secrétaire général pour Haïti, M. Bill Clinton, s’est adressé, cet après-midi, au Conseil de sécurité.


Une trentaine de délégations ont pris part au débat public du Conseil sur la question concernant Haïti, dont celles représentant de nombreux pays d’Amérique latine et des Caraïbes.  Toutes ont salué l’intervention de M. Clinton, qui a souligné son attachement personnel à la cause d’Haïti, «un pays qu’il a personnellement découvert il y a plus de 10 ans ».  Le Premier Ministre d’Haïti, Mme Michèle Duvivier Pierre-Louis, a également pris part à l’examen par le Conseil de la situation en Haïti.


« Dès ma première visite, j’ai été fasciné par les promesses incarnées par Haïti et son peuple », a dit M. Clinton, avant de rendre hommage au pays, qui a « une culture unique » et « dont l’esprit est celui d’un peuple au courage intact en dépit des souffrances endurées pendant des décennies ».


M. Clinton a souhaité rappeler le mandat et le rôle qui lui ont été confiés, et qui sont ceux d’un catalyseur de l’investissement et de l’aide au développement socioéconomique, et d’un coordonnateur des actions menées sur place par les agences de l’ONU, les organismes privés et les organisations non gouvernementales (ONG).  Il a noté que ces acteurs, ainsi que la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), étaient parvenus en quelques années à sensibiliser la communauté internationale au sort d’Haïti, «pays pauvre qui, il y a moins d’un siècle, était cependant l’île la plus riche des Caraïbes ». 


Pour sortir Haïti de la pauvreté et du sous-développement, M. Clinton a préconisé de miser sur la création d’emplois, la fourniture de services de base, la construction à grande échelle de logements décents et la promotion de l’indépendance énergétique. 


« Ce chantier de l’énergie est prioritaire si l’on veut envisager l’essor de secteurs clefs comme l’agriculture et le tourisme, qui sont créateurs d’emplois, et notamment d’emplois verts », a assuré l’ancien Président des États-Unis.  Se référant ensuite à la Conférence des bailleurs de fonds tenue à Washington en avril dernier, il a lancé un appel en direction des donateurs, affirmant que sans l’aide « réelle » des États Membres, la vision d’une Haïti moderne resterait lettre morte.  « Sur les 700 millions de dollars promis par les donateurs, seulement 21 ont été à ce jour décaissés », a-t-il déploré, avant d’exhorter les pays à honorer sans délai leurs promesses au moment où d’autres initiatives concernant la formation des femmes, la nutrition scolaire et le développement de l’énergie solaire ont été engagées sur le terrain. 


Appuyant les propos de M. Clinton, le Premier Ministre d’Haïti a souligné la nécessité d’accélérer le développement des entreprises privées et d’intensifier la création d’emplois, ainsi que celle de briser le cercle de la corruption et de l’impunité pour redonner confiance à la jeunesse et accueillir « positivement » les contributions de la diaspora haïtienne. 


« Je le dis haut et fort: Haïti vivra, Haïti doit aller de l’avant, Haïti peut encore une fois inventer un moment d’épiphanie qui l’engage résolument dans la voie du progrès et de la modernité », s’est exclamée avec conviction Mme Michèle Duvivier Pierre-Louis, qui a indiqué que son gouvernement satisfaisait aux conditionnalités qui lui ont permis de bénéficier d’un allégement de sa dette à hauteur de 1,2 milliard de dollars.


Ce dernier point a été salué par le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSTAH, M. Hédi Annabi, qui a par ailleurs indiqué que le renforcement de la Police nationale d’Haïti (PNH) était indispensable pour également mettre les investisseurs en confiance et les inciter à parier sur le développement d’Haïti.  Après lui, les délégations ont en effet reconnu, à l’instar de celle des États-Unis, qu’il ne saurait y avoir de développement économique sans stabilité. 


La représentante permanente des États-Unis, Mme Susan Rice, a ainsi déclaré que « le développement durable en Haïti ne pourrait avoir lieu sans stabilité durable ».  Elle a expliqué que sur les 57 millions de dollars que son pays a décidé de consacrer à l’aide au développement en faveur d’Haïti, une partie irait au renforcement du secteur de la sécurité.  Mme Rice a ajouté que les États-Unis appuyaient la prorogation d’un an du mandat de la MINUSTAH, « dont le Secrétaire général salue dans son rapport la contribution précieuse dans le domaine clef de la sécurité ». 


De son côté, le représentant du Costa-Rica a exprimé un point de vue plus nuancé.  M. Jorge Urbina s’est demandé pourquoi poursuivre à grands frais la militarisation de la MINUSTAH et la reconstitution des forces armées nationales haïtiennes alors qu’Haïti n’est l’objet d’aucune menace extérieure.  « Ce que veulent les Haïtiens, c’est un avenir meilleur et manger à leur faim en bénéficiant d’un secteur agricole dynamique et modernisé », a-t-il déclaré. 


Pour M. Urbina, qui a préconisé d’ajouter aux mandats de maintien de la paix des initiatives robustes de développement durable pour consolider les progrès politiques et sociaux, l’accent doit être mis, en ce qui concerne Haïti, sur le renforcement du capital humain et l’élaboration d’un cadre réglementaire favorable à une économie moderne, « en faisant tomber d’urgence l’obstacle que constituent les régimes de propriété foncière ». 


LA QUESTION CONCERNANT HAÏTI


Rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (S/2009/439)


Ce rapport, qui rend compte des principaux évènements survenus en Haïti depuis mars 2009 et des progrès réalisés dans la mise en œuvre du mandat de la MINUSTAH, se penche notamment sur l’état d’avancement de l’exécution du Plan de consolidation mis en place il y a un à la demande du Secrétaire général. 


Ce plan comporte cinq volets.  S’agissant du domaine politique et des élections, Ban Ki-moon note qu’avec l’arrivée du gouvernement du Premier Ministre Pierre-Louis, suivie par la tenue des élections sénatoriales, qui ont été appuyées par la Mission, le fonctionnement de la vie politique peut à nouveau reposer sur des bases institutionnelles solides. 


Pour ce qui est de la consolidation de la stabilité politique, le rapport indique qu’il est essentiel que les dirigeants haïtiens continuent de collaborer avec la communauté internationale pour assurer l’organisation en temps utile des élections législatives, locales et présidentielles. 


Concernant l’extension de l’autorité de l’État, le Secrétaire général suggère d’arrêter un modèle de décentralisation qui favoriserait le renforcement des capacités de gouvernance locale.  On espère que les propositions formulées par la Commission chargée de la Constitution permettront de parvenir à un consensus à ce sujet, dit-il.


La promotion de la sécurité et de la stabilité dans le pays progresse généralement au rythme prévu dans le Plan de consolidation, note encore le Secrétaire général dans ce rapport, et il précise que les activités ciblées menées par les forces nationales et internationales assurent la sécurité dans les zones urbaines et dans les zones rurales, tandis que la présence de la MINUSTAH et d’éléments de la Police nationale haïtienne (PNH) a été renforcée le long des frontières terrestres et maritimes. 


Pour ce qui concerne le développement économique et social, le rapport souligne que, afin que le pays exploite ses atouts et atteigne les objectifs de progrès vers une stabilité durable, il est indispensable que les dirigeants haïtiens fassent appel au secteur privé pour saisir avec lui les occasions qui se présentent. 


Dans ses observations et recommandations, M. Ban Ki-moon affirme que l’engagement des dirigeants et du peuple haïtiens, de l’ONU et de la communauté internationale en général, demeure crucial pour la consolidation de la stabilité, et pour que le pays puisse s’orienter vers un avenir meilleur de développement pacifique.  


C’est au peuple haïtien qu’il incombe au premier chef de veiller à ce que l’évolution se poursuive, ajoute-t-il, appelant les dirigeants à poursuivre l’action engagée pour trouver des solutions aux problèmes du pays qui recueillent une large adhésion, notamment, renforcer les institutions de l’État et procéder aux réformes constitutionnelles envisagées.


Le Secrétaire général estime de plus que l’appui opérationnel que la MINUSTAH fournit dans le domaine de la sécurité demeure capital au moment où les capacités de la police haïtienne sont en cours de renforcement, et où l’État continue de faire face à de menaces sérieuses pour sa stabilité. 


Il souligne aussi que l’expertise technique de la MINUSTAH est une ressource importante pour renforcer la capacité de gouvernance nationale et locale et développer les structures de gestion des frontières, d’état de droit et de défense des droits de l’homme.  C’est ainsi qu’il recommande au Conseil de sécurité de proroger d’un an le mandat de la Mission, jusqu’au 15 octobre 2010.


Enfin, Ban Ki-moon salue la volonté politique dont les partenaires d’Haïti ont fait preuve à la Conférence de Washington et l’annulation de la dette qui s’est ensuivie.  Il juge essentiel que cette bonne volonté soit maintenue et que d’autres efforts soient faits pour parvenir à un changement véritable dans la vie quotidienne des Haïtiens, « condition préalable de la stabilité à court et long termes ». 


À cet égard, le Secrétaire général salue le fait que la participation de l’ancien Président Clinton, en sa qualité d’Envoyé spécial des Nations Unies pour Haïti, apporte d’ores et déjà une contribution précieuse en ce sens.


Déclarations


M. WILLIAM J. CLINTON, Envoyé spécial des Nations Unies pour Haïti, a déclaré que lors de sa visite dans le pays en 1995, il avait été tout de suite fasciné par les promesses incarnées par Haïti et son peuple.  « Une culture unique, du talent, l’esprit d’un peuple au courage intact en dépit des souffrances endurées pendant des décennies, voilà ce que j’ai appris à découvrir avec les années », a-t-il dit.  M. Clinton a rappelé que les premiers efforts engagés à l’époque par les États-Unis avaient été destinés à remettre la démocratie au pouvoir.  Aujourd’hui, l’Administration Obama et le Congrès ont de nouveau à cœur d’aider Haïti, cette fois pour l’aider à échapper à un destin négatif, a affirmé M. Clinton.  Il a poursuivi en notant qu’en dépit des récents désastres naturels, les autorités nationales avaient réussi à bâtir un Gouvernement moderne et à redonner l’espoir aux Haïtiens vivant dans l’île et à ceux de la diaspora.  Il a ajouté que les promesses des bailleurs de fonds, l’action admirable des centaines d’organisations non gouvernementales (ONG) opérant sur le terrain et l’appui crucial de la MINUSTAH à la consolidation de la stabilité avaient depuis cinq ans déclenché une prise de conscience sur la nécessité de sortir Haïti de la pauvreté, du sous-développement et de l’insécurité. 


« Mon rôle est de faire avancer les efforts en cours », a ensuite souligné M. Clinton.  Je suis là pour aider les agences à coordonner leurs activités, comme nous avons su le faire, je pense, au lendemain du tsunami de 2004, a-t-il précisé.  L’accent doit être mis sur la création d’emplois, la fourniture de services de base et la construction à grande échelle de logements décents, a-t-il dit.  Alors que 50% des foyers haïtiens sont dirigés par des femmes, la mortalité maternelle en Haïti reste l’une des plus dévastatrices qui soit, s’est-il ensuite ému. 


L’ancien Président des États-Unis a en outre rappelé le mandat qui lui a été donné et notamment son rôle de catalyseur des investissements dans le pays, en particulier ceux provenant du secteur privé et grâce auxquels « l’économie d’Haïti pourra entrer dans la modernité ».  Il a ajouté que le préalable à une augmentation du volume des investissements privés en Haïti était la sécurité et la stabilité, cela passant par le renforcement des capacités institutionnelles d’Haïti dans ses domaines, à commencer par celui des forces de la Police nationale d’Haïti.


Le chantier prioritaire est celui de l’indépendance énergétique d’Haïti, a affirmé M. Clinton, ceci pour permettre un essor de secteurs clefs comme l’agriculture et le tourisme, qui sont créateurs d’emplois, et notamment d’emplois verts.  L’Envoyé spécial du Secrétaire général a aussi souligné que le rôle qui lui a été confié avait pour objectif de donner une image plus positive d’Haïti à la communauté internationale: «  Haïti n’est pas une cause perdue, mais un pays qui a droit à un avenir meilleur », a-t-il ainsi déclaré, appelant les membres du Conseil de sécurité à se joindre à la « bataille » en faveur d’un Haïti émancipé et maître de son destin.


Sans l’aide réel des États Membres, ce vœu restera pieux, a-t-il insisté, signalant que sur les 700 millions de dollars promis par ces derniers, seulement 21 avaient été à ce jour décaissés.  Il a demandé aux pays d’honorer d’urgence leurs promesses, au moment où d’autres initiatives concernant la formation des femmes, la nutrition scolaire et le développement de l’énergie solaire ont d’ores et déjà été engagées sur le terrain. 


Ces projets, associés à l’aide publique, donneront à Haïti les moyens de devenir ce que ce pays était il y a 70 ans: l’île la plus riche des Caraïbes, a conclu M. Clinton.


M. HÉDI ANNABI, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), a résumé les progrès accomplis dans la stabilisation du pays en commençant par le dialogue politique qui est le cœur de cette opération de maintien de la paix.  Il a notamment évoqué les efforts du Gouvernement haïtien et du Président René Préval qui a créé des commissions chargées de questions d’intérêt national.  Parmi les nouvelles lois adoptées, il a cité la loi financière qui a permis d’annuler la dette extérieure d’Haïti, d’un montant de 1,2 milliard de dollars.  Il a aussi parlé des élections sénatoriales au terme desquelles 11 nouveaux sénateurs ont été élus.  M. Annabi a ensuite appelé toutes les branches du Gouvernement haïtien à renforcer leur collaboration entre elles, et a appelé la communauté internationale à soutenir ces efforts.


En ce qui concerne l’étendue de l’autorité de l’État, M. Annabi a relevé les progrès accomplis dans le renforcement de la capacité nationale et la contribution, en ce sens, de la Mission qui a, par exemple, fournit une expertise aux ministères haïtiens et aux autorités locales.  Les partenaires bilatéraux et les organisations internationales sont aussi à l’origine d’initiatives dans ce sens, a-t-il noté.  Mais, a-t-il ajouté, les vrais progrès ne seront réalisés que si les dirigeants haïtiens font preuve de volonté politique.


Passant à la question de la sécurité, le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSTAH a relevé les progrès accomplis au cours des 10 dernières années, aussi bien dans les zones urbaines que rurales.  Il a donné notamment l’exemple des opérations anti-gang menées dans la Cité Soleil et à Martissant et rappelé que la MINUSTAH a participé au renforcement de la Police nationale haïtienne (PNH).  Cela devrait accroître la confiance des investisseurs, même si le pays continue à être menacé par des groupes armés et des gangs, a estimé M. Annabi.  Il a ainsi expliqué pourquoi la présence de troupes et d’unités de police internationales est encore indispensable.  Le Secrétaire général a fait des recommandations qui impliquent le rapatriement de personnel armé et de troupes, tout en proposant d’augmenter le nombre des personnels de police, a-t-il aussi signalé.


Le renforcement d’autres institutions d’état de droit est encore une autre avancée, a signalé M. Annabi.  Il a ainsi mentionné la réouverture de l’École de la magistrature et l’espoir de voir prochainement créé en Haïti un conseil supérieur de la magistrature.  Il a aussi parlé de la construction d’une nouvelle prison près de la capitale, Port-au-Prince, et du renforcement du Bureau du Protecteur du citoyen.  La création de toutes ces institutions relève d’un processus à long terme, a-t-il fait remarquer.


Quant au développement socioéconomique, M. Annabi a expliqué en quoi il est lié à la sécurité et à la stabilité et comment le maintien de la paix peut aider à créer les conditions favorables au développement.  Il a parlé des projets mis en place, et qui ont permis de créer des milliers d’emplois.  La Mission a aussi souligné l’importance de la composante ingénierie, qui lui permet de s’acquitter du mandat qui lui est confié.  Aujourd’hui, nous voyons les occasions qui se présentent, au vu des avantages que présente Haïti, a-t-il relevé.


Mme MICHÈLE DUVIVIER PIERRE-LOUIS, Premier Ministre d’Haïti, a souligné la « contribution indéniable » de la MINUSTAH au processus de stabilisation d’Haïti.  Elle a évoqué, entre autres, les appuis institutionnels, l’assistance à la construction des capacités et des compétences des administrations locales, l’accompagnement des réformes garantissant l’émergence de l’état de droit et l’amélioration à court terme de la situation socioéconomique des gens vivant dans les quartiers réputés difficiles.  Elle a affirmé que le Gouvernement haïtien s’était engagé résolument à créer les conditions susceptibles de donner confiance aux investisseurs locaux et d’attirer les investisseurs étrangers car, a-t-elle ajouté, la priorité doit être donnée à la création d’emplois « dignes, durables et respectueux de l’environnement ».  Mme Duvivier Pierre-Louis a également précisé que le Gouvernement de Haïti continue d’investir dans la réhabilitation des infrastructures urbaines et rurales.  Le Premier Ministre a cependant signalé que compte tenu du niveau de sous-investissement généralisé, ces progrès étaient loin de pouvoir « significativement nous éloigner des zones de risques ».


Affirmant ensuite qu’Haïti était à un tournant décisif, Mme Duvivier Pierre-Louis a indiqué que les prochaines échéances électorales constituent de sérieux enjeux dans la lutte pour le pouvoir et peuvent dès lors conduire à « toutes sortes de dérives ».  Elle a également indiqué que le projet d’amendement constitutionnel demande un compromis politique fondamental pour l’avenir du pays.  Pour le Premier Ministre, il importe donc d’engager des investissements susceptibles d’accroître la production nationale, de réduire la vulnérabilité environnementale, de développer les potentialités touristiques et d’améliorer les infrastructures sociales de base du pays.  Mme Duvivier Pierre-Louis a également évoqué le développement des entreprises privées et la création intensive d’emplois, ainsi que la nécessité de briser le cercle de la corruption et de l’impunité, de redonner confiance aux jeunes du pays, d’accueillir « positivement » les contributions de la diaspora haïtienne et d’engager l’État et la société civile dans « la bataille des droits sociaux, économiques et culturels essentiels ».  Le Premier Ministre a également expliqué qu’Haïti avait satisfait aux conditionnalités conduisant à l’atteinte du point d’achèvement de l’allégement de la dette à hauteur de 1,2 milliard de dollars. 


« Je le dis haut et fort: Haïti vivra, Haïti doit aller de l’avant, Haïti peut encore une fois inventer un moment d’épiphanie qui l’engage résolument dans la voie du progrès et de la modernité, au bénéfice de la population haïtienne tout entière », a déclaré Michèle Duvivier Pierre-Louis avant de conclure son intervention.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a souhaité que la présence active de M. Bill Clinton en Haïti soit suivie d’une percée des investissements privés et d’un affermissement de l’aide en faveur du relèvement économique.  Notant les progrès accomplis en matière de stabilisation politique et dans le domaine de la sécurité, le représentant a souligné le rôle d’appui de la MINUSTAH dans ces secteurs clefs, sur la base desquels seront possibles une pleine et durable restauration de l’État et la relance de l’économie et de l’emploi. 


Le dialogue et la réconciliation nationale doivent se poursuivre et s’intensifier, a ajouté M. Churkin, qui a rappelé qu’à terme les transferts progressifs des responsabilités aux fonctionnaires haïtiens devraient permettre à ces derniers d’assurer un avenir meilleur au pays.  Se référant au rapport du Secrétaire général, il a fait savoir que sa délégation appuyait la prorogation d’un an du mandat de la MINUSTAH, afin que se poursuivent dans un environnement favorable le renforcement des capacités de gouvernance nationale et locale ainsi que celui des structures relatives à l’état de droit. 


M. ABDURRAHMAN SHALGHAM (Jamahiriya arabe libyenne) a relevé l’attention internationale croissante qui se porte sur Haïti, citant notamment la tenue de la Conférence de Washington et la visite sur le terrain menée par le Secrétaire général et M. Clinton.  Il s’est félicité des progrès accomplis en faveur de la stabilité, qui se traduisent par la tenue des élections sénatoriales et par la poursuite du dialogue politique.  En ce qui concerne les services de police et pénitentiaires, il a émis l’espoir que les progrès accomplis dans ces domaines se poursuivront.  Le représentant libyen s’est toutefois dit préoccupé par les risques de voir réapparaître des tensions en Haïti.  Les tempêtes et les ouragans qui se sont abattus dans le pays, ainsi que la crise alimentaire n’ont fait qu’aggraver les fardeaux qui pèsent déjà sur les Haïtiens, a-t-il regretté.  Il va falloir que toutes les autorités haïtiennes s’attèlent à faire face à toutes les menaces qui se profilent sur les plans social, économique et sécuritaire, a souligné le représentant.  Il a noté la proposition du Secrétaire général de reconfigurer la MINUSTAH et s’est félicité de l’évaluation entreprise concernant cette Mission.  Il a enfin appuyé la prorogation du mandat de la Mission comme proposée par le Secrétaire général dans son rapport.


M. GUILLERMO PUENTE ORDORICA (Mexique) a apprécié la volonté de la communauté internationale cette année à faire avancer les progrès en Haïti, notamment par les visites des membres du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social (ECOSOC).  Le Mexique, en tant que membre du Groupe des Amis d’Haïti, espère continuer à contribuer à l’analyse stratégique et à la coopération des divers acteurs régionaux et multilatéraux en faveur de la stabilisation du pays, a-t-il indiqué.  Le représentant s’est félicité du soutien que la MINUSTAH a apporté à Haïti dans le domaine politique et pour les élections, ainsi que pour le renforcement institutionnel.  Il a souhaité que la Mission et l’Équipe de pays des Nations Unies poursuivent leur œuvre en vue de renforcer le développement, l’aide humanitaire et l’état de droit, domaines qui, malgré les progrès, demeurent fragiles.


M. Puente Ordorica a ensuite soutenu les recommandations du Secrétaire général, en particulier celle de la prolongation du mandat de la Mission jusqu’au 15 octobre 2010.  Il a appelé les pays de la région à soutenir la Mission et la police nationale, en attirant l’attention sur la sécurité transfrontière et régionale.  En ce qui concerne les droits de l’homme, il s’est inquiété en particulier du problème de la traite des enfants.  Le Gouvernement mexicain a convoqué une conférence hémisphérique de coordination de la coopération avec Haïti, qui se tiendra les 4 et 5 novembre prochains à Mexico, a-t-il dit.


M. RONKA VILOVIĆ (Croatie) a estimé que les défis que connait actuellement Haïti exigent qu’une assistance durable et intégrale lui soit versée par la communauté internationale.  Il s’est félicité des résultats obtenus lors de la Conférence internationale des donateurs qui a lieu au mois d’avril dernier, et a dit que sa délégation espérait que la prochaine mission conduite par l’Envoyé spécial du Secrétaire général permettrait d’élargir cet élan.  Le représentant croate a également estimé qu’Haïti devait répondre à la bonne volonté et à l’engagement dont a fait preuve la communauté internationale en transformant les engagements pris en actions concrètes et en renforçant davantage le dialogue et la coopération politique interne.  Seul un processus politique inclusif permettra la tenue d’élections et la conduite des réformes constitutionnelles qui sont nécessaires, a-t-il affirmé. 


Après s’être félicité de l’adoption d’un budget national, de la création d’un salaire minimum et de l’amélioration de la situation sécuritaire, M. Vilović a souligné que le maintien de la stabilité en Haïti exigeait un engagement constant de la part des autorités dans le but de renforcer les institutions étatiques et d’achever les réformes constitutionnelles.  Il a également insisté sur l’importance du respect de l’état de droit et de l’amélioration du cadre juridique, ainsi que sur la création d’un système judiciaire et pénal qui soit conforme aux normes internationales.  Le représentant croate a ensuite évoqué l’importance du rôle de la MINUSTAH, et a appuyé la recommandation du Secrétaire général de proroger son mandat de 12 mois.  M. Vilović a également estimé que davantage d’officiers de sexe féminin devraient faire part des rangs de la MINUSTAH, afin d’aider notamment, les victimes de violence sexuelle.


M. GÉRARD ARAUD (France) s’est félicité du maintien de l’attention de la communauté internationale sur la situation en Haïti.  Il a noté les progrès importants accomplis ces dernières années au prix des nombreux efforts consentis par la communauté nationale et le peuple d’Haïti lui-même.  Il salué à cet égard le rôle d’appui de la MINUSTAH à la consolidation de la stabilité dans le pays, ajoutant que la France, à l’instar des autres membres du Conseil de sécurité, soutenait la prorogation d’un an du mandat de la Mission.  Le représentant français a appelé les partenaires d’Haïti à ne pas « baisser la garde » au moment où le pays se trouve dans une période ascendante, symbolisée notamment par la présence active de Bill Clinton. 


Le représentant a ensuite souligné la nécessité de faciliter l’investissement privé et d’encourager l’action considérable des organisations non gouvernementales (ONG).  Il faut accompagner la société haïtienne en lui donnant les moyens de prendre pleinement en main son destin, a également affirmé M. Araud, pour qui la priorité doit aller à l’appui au développement économique et social, en profitant de l’élan généré par la Conférence de Washington d’avril dernier.  Il a ainsi jugé que l’annulation des dettes faisait partie de ces éléments qui devront permettre au Gouvernement et au peuple haïtiens de se forger un avenir meilleur.  Le représentant a, enfin, rappelé, les liens historiques, culturels et humains unissant Haïti et la France, en faisant remarquer que son pays, à ce titre, avait récemment accru son aide humanitaire. 


M. JOHN SAWERS (Royaume-Uni) a relevé le calme relatif qui prévaut en Haïti ces derniers mois en matière de stabilité et de sécurité, qu’il a jugé encourageant.  Cela veut dire que la MINUSTAH n’a pas à mener des opérations de sécurité à grande échelle comme par le passé, a-t-il fait remarquer, en évoquant celle opérée à la Cité Soleil.  Nous encourageons le commandant des forces de la MINUSTAH à consolider les résultats atteints par la Mission à cet égard, a-t-il dit.  Il a approuvé la proposition du Secrétaire général, qui estime que la présence de la Mission est encore indispensable, tout en reconnaissant qu’Haïti devrait pouvoir bientôt maintenir la sécurité dont jouit le pays.  Il faut mettre l’accent sur la police et la promotion de l’état de droit, a estimé M. Sawers, mais il faut aussi garantir un meilleur avenir aux Haïtiens et à leurs enfants.  La nomination de M. Clinton en tant qu’Envoyé spécial pour Haïti permet d’espérer des améliorations dans ce sens, a estimé le représentant.


M. LE LUONG MINH (Viet Nam) s’est félicité des progrès accomplis dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de consolidation d’Haïti.  Il a notamment évoqué les élections sénatoriales, l’adoption de mesures législatives clefs et la poursuite d’un dialogue inclusif autour de plusieurs questions essentielles.  « Malgré ces développement positifs », a-t-il cependant ajouté, « ma délégation demeure gravement préoccupée par la fragilité de l’environnement sécuritaire et le peu de progrès accomplis dans la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels ».  Le représentant vietnamien a notamment évoqué la question que posent les viols de mineurs et le problème de la traite d’enfants.  À ce tournant critique, nous estimons que le plein engagement du leadership et de la population, et la mise en œuvre d’une stratégie socioéconomique détaillée sont d’une importance fondamentale pour Haïti, a-t-il souligné.  M. Le Luong Minh a ensuite estimé que la communauté internationale devait accorder une attention particulière au renforcement de la Police nationale haïtienne et à celui du fonctionnement de la gouvernance nationale et locale.  Il a également engagé les donateurs à remplir leurs obligations, et a ensuite salué les efforts du Président Clinton et de la MINUSTAH.  Le représentant du Viet Nam a notamment estimé que le déploiement de cette dernière était « indispensable » pour éviter tout retard dans la mise en œuvre du Plan de consolidation.  Tout en appuyant la recommandation faite par le Secrétaire général de proroger jusqu’au 15 octobre 2010 le mandat de la MINUSTAH, le représentant a estimé que celle-ci devait savoir s’adapter aux changements qui apparaissent sur le terrain.


M. JORGE URBINA (Costa Rica) a estimé que les progrès relevés par ses collègues étaient des avancées précaires, ce que démontre le fait que 15 ans après son déploiement, il n’existait toujours pas de stratégie de sortie de la MINUSTAH.  Le représentant a déploré un niveau insuffisant de coopération entre la communauté internationale et les autorités haïtiennes, la conséquence de ce manquement étant que les acquis ne peuvent pas être pérennisés.  C’est comme si la communauté internationale agissait en ignorant que le pilier de la paix et de la sécurité c’est le développement socioéconomique, a affirmé M. Urbina.  Le Costa Rica, à la lumière du cas haïtien, continue de penser qu’il faut ajouter aux tâches de maintien de la paix des initiatives robustes de développement durable pour consolider les progrès politiques et sociaux sur le terrain, a poursuivi le représentant.  Il a en outre jugé que le principe d’appropriation nationale ne devait pas devenir un prétexte au nom duquel certaines décisions inadaptées doivent être soutenues.  Pourquoi reconstituer à grands frais une armée haïtienne, alors qu’il n’existe pas de menace externe contre Haïti? a demandé Jorge Urbina. 


Ce que veulent les Haïtiens, c’est un avenir meilleur, manger à leur faim, en s’appuyant sur un secteur agricole dynamique et modernisé, a-t-il déclaré, en notant que la faible productivité vivrière du pays était à l’origine d’une véritable épidémie d’anémie frappant les femmes et les enfants.  Pour M. Urbina, l’accent doit être mis d’urgence sur le renforcement du capital humain et l’élaboration d’un cadre réglementaire pour la promotion d’une économie moderne, cela en faisant notamment tomber l’obstacle que sont les régimes de propriété foncière.  Il a également souligné l’importance d’impliquer plus énergiquement la diaspora haïtienne dans le redressement du pays et de fournir des services de base dans les domaines de la santé et de l’éducation, ceci pour remettre Haïti dans la course à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) s’est félicité de la tenue des élections sénatoriales en Haïti.  Relevant le faible taux de participation, il a appelé la classe politique haïtienne à œuvrer davantage à conquérir la confiance de la population, et à créer la tolérance et le dialogue.  Le représentant burkinabè a également fait part de ses préoccupations quant au retard enregistré dans la mise en œuvre du programme législatif commun adopté par le Gouvernement et le Parlement haïtiens en 2008.  « Nous espérons que ce processus sera accéléré afin de renforcer le cadre juridique et institutionnel du pays », a-t-il indiqué. Après s’être félicité des propositions de réformes relatives au cycle électoral, à la double nationalité et à l’architecture de la sécurité, le représentant burkinabè a indiqué que sa délégation restait préoccupée par les risques qui pèsent sur la situation sécuritaire en Haïti et qu’elle invitait la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) à continuer son appui aux initiatives du Gouvernement.  Il a également évoqué l’importance de pallier au problème de la surpopulation des centres de détention.


« Ma délégation note avec préoccupation la lenteur des progrès dans le domaine des droits de l’homme », a enchainé M. Kafando, relevant que la majeure partie de la population haïtienne vit dans des conditions très précaires.  Il s’est ensuite félicité de l’engagement du Président Clinton et des résultats de la Conférence des partenaires bilatéraux, tenue le 14 avril dernier.  Le représentant burkinabè a également affirmé que la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) restait une importante « bouée de sauvetage » pour le pays.


M. ZHANG YESUI (Chine) a relevé les progrès importants réalisés en Haïti, grâce à la contribution de la communauté internationale et au rôle joué par la MINUSTAH.  Mais la situation est encore précaire, notamment en matière de sécurité et de lutte contre la corruption, a-t-il noté.  Il a encouragé le Gouvernement à travailler davantage avec la Mission et à mener à bien les réformes judiciaires en cours, tout en renforçant la sécurité.  Il a aussi jugé important de renforcer la participation de la société civile dans le redressement du pays, et a appelé à réduire la pauvreté en œuvrant pour un développement socioéconomique.  Pour cela, a-t-il estimé, le Gouvernement doit pouvoir bénéficier d’un appui au niveau international, notamment de la part des pays voisins.  Depuis son déploiement il y a cinq ans, la MINUSTAH a largement contribué au développement du pays, s’est-il réjoui, avant de se déclarer favorable à la reconduction du mandat de cette Mission.  Il a cependant espéré que la Mission ne dépasserait pas les responsabilités qui lui sont confiées et souhaité qu’elle fasse l’objet d’une évaluation.


M. YUKIO TAKASU (Japon) a estimé à son tour que le rôle de M. Clinton comme Envoyé spécial du Secrétaire général pour Haïti représentait une contribution de poids au développement du pays.  Il a ajouté que la MINUSTAH jouait également un rôle d’appui considérable pour assurer la stabilité d’Haïti.  Le représentant japonais a ensuite noté que la faible participation aux élections sénatoriales indiquait combien le processus politique devait être poursuivi en intensifiant les initiatives de réconciliation nationale, sans laquelle le crime continuera d’éloigner les citoyens de la participation à l’essor de leur société.  Il a ensuite appelé à un renforcement des effectifs de la Police nationale d’Haïti, la Mission devant être maintenue au moins jusqu’en 2011 pour que soit atteint l’objectif de former 14 000 personnels de police.  Il a souligné que, pour le Japon, l’aide internationale devait d’abord être consacrée à la lutte contre la pauvreté, dans un pays où la malnutrition et le chômage continuent de saper tout espoir de bâtir un avenir meilleur.  Il a fait savoir que le Japon comptait honorer la promesse faite d’allouer 50 millions de dollars pour appuyer la mise en œuvre de la Stratégie de réduction de la pauvreté du Gouvernement haïtien.  Cette contribution pourra être d’autant plus déterminante qu’elle interviendrait dans un contexte d’annulation de nombreuses dettes bilatérales décidées récemment, a estimé M. Takasu.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a relevé que la MINUSTAH continuait de contribuer à la stabilité d’Haïti, son mandat étant mené avec succès selon lui.  Il a en particulier apprécié l’engagement des pays latino-américains et caribéens dans la mission de la MINUSTAH.  Le représentant a noté le renforcement progressif de la Police nationale haïtienne et s’est félicité de la mission d’ajustement menée par le Département des opérations de maintien de la paix en vue d’adapter les différentes composantes de la Mission à ses besoins.  Il s’est dit préoccupé par la surpopulation carcérale, s’intéressant de même aux études faites sur la délinquance juvénile.  La situation en Haïti est toutefois très fragile et constitue encore une menace à la stabilité, a ensuite noté le représentant, se félicitant à cet égard de la nomination de l’ancien Président américain en tant qu’Envoyé spécial de l’ONU.  Il s’est aussi réjoui de la tenue des élections sénatoriales et a indiqué soutenir la proposition du Secrétaire général de proroger d’un an le mandat de la MINUSTAH.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a estimé que les récentes visites de M. Clinton et de la Mission du Conseil de sécurité en Haïti avait permis de concentrer les efforts de la communauté internationale en faveur de ce pays, en créant un nouvel élan.  Ce dévouement a été encouragé par la tenue de la Conférence de Washington où des engagements cruciaux ont été pris pour sortir Haïti de la pauvreté qui entrave son développement depuis trop longtemps.  Pour le représentant, la coopération politique entre les parties a permis l’organisation des élections sénatoriales qui se sont déroulées dans un climat pacifique.  Mais la situation reste précaire, et elle exige un renforcement rapide des forces de Police nationale et, au-delà, de s’attaquer aux causes sous-jacentes de l’instabilité et du sous-développement en Haïti, a encore dit le représentant.  La reprise relative de l’économie doit maintenant se traduire de manière tangible dans la vie quotidienne des Haïtiens, a-t-il estimé, en souhaitant que l’action de M. Clinton soit menée en tandem avec les différents efforts de maintien de la paix conduits depuis plus d’une décennie.


M. PATRICK S. MUGOYA (Ouganda) a félicité la population haïtienne et la Commission électorale nationale qui ont pu organiser des élections pacifiques cette année.  C’est au Gouvernement haïtien qu’incombe la responsabilité de faire progresser le pays dans les domaines de l’état de droit et de l’économie, a-t-il ajouté, notant par exemple les progrès accomplis concernant la sécurité aux frontières.  Même si la situation sécuritaire reste calme, elle est fragile à cause de menaces posées par des gangs armés et par la traite des enfants, a-t-il cependant relevé, avant de souligner les progrès réalisés dans la sécurité à Cité Soleil.  Avec l’aide du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de la Banque mondiale, le Gouvernement a préparé une stratégie pour faire face aux catastrophes naturelles, a-t-il aussi noté, espérant que les Amis d’Haïti appuieraient le pays dans ses efforts.  Le représentant a également demandé de renforcer les partenariats avec le secteur privé pour améliorer le niveau de développement d’Haïti.  Il s’est félicité à ce sujet de l’annulation de la dette extérieure du pays.  Il s’est enfin dit favorable à la prorogation du mandat de la MINUSTAH telle que proposée par le Secrétaire général.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a déclaré que, malgré la crise alimentaire et les catastrophes naturelles ayant frappé Haïti, des progrès majeurs avaient été accomplis l’an dernier sur le plan politique.  Elle a ajouté que le Gouvernement devait profiter de cette amélioration pour intensifier le dialogue national, l’une des conditions préalables au relèvement socioéconomique du pays.  La représentante s’est félicitée des engagements pris lors de la Conférence de Washington où les donateurs ont promis le versement de fonds qui devraient donner à Haïti les moyens d’améliorer le quotidien de populations marquées par la souffrance et le malheur depuis des décennies.  Les États-Unis se sont engagés à verser 57 millions de dollars pour appuyer cet effort, a indiqué Mme Rice, qui a précisé que cette aide était également destinée à renforcer la sécurité, car, a-t-elle dit, il ne peut y avoir de développement durable sans stabilité durable.  C’est en ce sens qu’elle a souligné la nécessité d’accélérer la formation des personnels de la Police nationale d’Haïti et de transférer rapidement les équipements indispensables à la modernisation de celle-ci.  Les États-Unis appuient la prorogation d’un an du mandat de la MINUSTAH, dont le Secrétaire général salue la contribution précieuse dans ce domaine clef de la sécurité, a souligné Mme Rice.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a rappelé que son pays avait déployé des troupes pour contribuer au contingent militaire de la MINUSTAH.  Il s’est félicité de la tenue des élections sénatoriales cette année et a remercié la communauté internationale qui a appuyé cet effort qui vise le long terme.  Il a réaffirmé le soutien de son pays au renouvellement du mandat de la Mission, conformément à la recommandation du Secrétaire général.  Il a reconnu qu’une présence militaire restait indispensable, se référant notamment aux problèmes rencontrés aux frontières.  Il a aussi noté que la stabilisation ne pouvait être accomplie que par une présence militaire et policière qui créerait et maintiendrait une confiance indispensable au développement du pays.  Le Guatemala connaît bien les défis économiques que représente l’insécurité, a-t-il ajouté, encourageant la poursuite en Haïti de réformes économiques profondes et le renforcement des institutions judiciaires.  Il a enfin exprimé sa préoccupation quant au paragraphe 82 du rapport portant sur les montants dus aux pays qui fournissent à la MINUSTAH des contingents et des unités de police.  Il a rappelé à cet égard la nécessité de rembourser l’équipement des contingents déployés.


M. JOSE LUIS CANCELA (Uruguay), s’exprimant au nom du Groupe des Amis du Secrétaire général pour Haïti, s’est félicité des progrès accomplis dans les domaines du dialogue politique, de l’autorité de l’État, de la gestion frontalière, du renforcement de la sécurité et du respect de l’état de droit et des droits de l’homme.  Il a également évoqué le renforcement de la coopération politique qui a permis la tenue des élections sénatoriales et l’adoption de mesures législatives clefs, entre autres.  Le Groupe des Amis d’Haïti fait part de ses préoccupations au sujet de la situation socioéconomique qui menace la stabilité du pays, a enchaîné le représentant.  Il a par ailleurs mis l’accent sur l’importance que revêt la nomination du Président Clinton au poste d’Envoyé spécial du Secrétaire général pour Haïti. 


À l’instar du Secrétaire général, le représentant uruguayen a souligné la relation entre la stabilisation sécuritaire et le développement, faisant remarquer que les niveaux actuels de pauvreté et de souffrance étaient incompatibles avec l’instauration d’une stabilité à long terme.  Après avoir engagé les autorités haïtiennes et la communauté internationale à travailler de près pour faciliter le redressement et l’approvisionnement de l’aide humanitaire, M. Cancela a appuyé la recommandation du Secrétaire général de proroger d’un an le mandat de la MINUSTAH.


M. ANDERS LIDÉN (Suède), qui intervenait au nom de l’Union européenne (UE) dont la Suède assure la présidence, a estimé que malgré l’amélioration de la sécurité et de la stabilité en Haïti depuis le déploiement, en 2004, de la MINUSTAH, le faible développement socioéconomique de la population haïtienne demeurait préoccupant et risquait de saper les accomplissements réalisés.  « Nous saluons donc avec grande satisfaction la nomination du Président Clinton au poste d’Envoyé spécial du Secrétaire général pour Haïti », a dit M. Lidén.


Le représentant a ensuite expliqué qu’après l’appui à la réforme démocratique, l’Union européenne centrait dorénavant ses efforts sur le redressement économique, convaincue du fait que le développement socioéconomique était nécessaire pour consolider la stabilité en Haïti.  Il a également évoqué l’importance que revêt le renforcement des institutions, affirmant que la communauté internationale devait s’assurer que son appui à Haïti se faisait sur la base d’une stratégie cohérente.  M. Lidén a estimé que l’accès à la justice en faveur des populations pauvres vivant dans les zones rurales devait constituer une priorité importante.  Il s’est ensuite félicité de l’intention du Gouvernement haïtien de reprendre en main, d’ici à 2014, le système d’aide juridique national, et a ensuite engagé le Gouvernement à investir davantage dans le système pénitencier du pays.  Le représentant a également évoqué la nécessité d’assurer le suivi des élections sénatoriales.


M. JORGE ARGÜELLO (Argentine) a déclaré que la question d’Haïti était d’une importance fondamentale pour l’Amérique latine, et a expliqué que son pays participait aux efforts de coopération bilatérale et triangulaire destinés à renforcer le Ministère de l’investissement et de la planification ainsi que le Ministère de l’économie et des finances.  Le représentant argentin a estimé que la MINUSTAH avait été un facteur décisif pour le rétablissement de la stabilité et de la sécurité dans le pays.  Il a regretté la gravité de la situation économique et sociale d’Haïti, mais a tout de même estimé que les progrès enregistrés dans le domaine de la sécurité étaient encourageants.  Afin d’entamer une nouvelle étape pour Haïti, le travail de l’ONU et de la communauté internationale doit être plus efficace et plus déterminé, a-t-il affirmé, ajoutant ensuite que l’action de la communauté internationale ne devait pas se limiter à la présence de la MINUSTAH en sa configuration actuelle.  Après avoir évoqué la nécessité d’adapter la composition de la MINUSTAH à la situation qui prévaut sur le terrain, M. Argüello a estimé qu’il fallait renforcer de façon urgente les capacités institutionnelles du pays et améliorer la coordination de la coopération internationale afin de l’aligner sur les priorités établies par le Gouvernement haïtien.


Mme MONA JULL (Norvège) a rappelé que son pays avait été le premier à apporter un appui financier au bureau de l’Envoyé spécial de l’ONU pour Haïti.  La Norvège, a-t-elle dit, coopère étroitement avec l’ONU et la MINUSTAH, tout en menant des activités bilatérales pour promouvoir le dialogue entre le Gouvernement, les ONG et les communautés religieuses.  La représentante s’est félicitée du fait que M. Clinton ait décidé d’œuvrer à accroître les investissements privés en Haïti.  La Norvège appuie l’idée de planifier au-delà de 2010, a-t-elle poursuivi, souhaitant que la transition se fasse sans heurt au moment du transfert de responsabilités de la Mission vers le Gouvernement.  Cela doit se faire en coordination avec l’ONU, le Gouvernement haïtien et les partenaires internationaux, a-t-elle conclu.


M. JOHN MCNEE (Canada) a rappelé qu’Haïti était le second bénéficiaire de l’aide au développement du Canada après l’Afghanistan, avec un engagement total de 555 millions de dollars pour la période allant de 2006 à 2011.  Plusieurs Haïtiens de la diaspora vivent à New York, mais nombre d’entre eux se sont aussi installés à Montréal, a-t-il ajouté.  Pour le représentant, la Conférence de Washington d’avril dernier a été un succès, car elle a permis un renforcement du partenariat entre le Gouvernement haïtien et la communauté internationale, « unis pour aider à la mise en œuvre des réformes requises dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance démocratique et en faveur de la prospérité du pays ».  M. McNee a également estimé que la nomination de M. Clinton en tant qu’Envoyé spécial avait renouvelé l’attention portée sur Haïti depuis le début de l’année, cet engagement de l’ancien Président des États-Unis étant un geste extraordinaire pour orienter le pays vers la relance de l’économie et de l’investissement.  Le représentant canadien a ensuite salué le rôle de la MINUSTAH, qui doit demeurer en Haïti le temps nécessaire pour renforcer la capacité des institutions visant à garantir un environnement stable et sûr pour les citoyens haïtiens.  Le travail de la Mission doit évidemment être jumelé avec la réforme de la Police nationale d’Haïti (PNH), qui est un succès en cours. 


M. GONZALO GUTIÉRREZ (Pérou), dont le pays est membre du Groupe des Amis d’Haïti, a constaté les améliorations que connaît ce pays tout en soulignant la fragilité de sa stabilité et de l’état de sa sécurité.  Il a donc estimé utile de renouveler le mandat de la MINUSTAH comme le propose le Secrétaire général.  Il a en outre appelé à soutenir l’interaction entre les secteurs public et privé en Haïti, afin de permettre une mise en œuvre plus efficace des réformes nécessaires dans le domaine institutionnel.  Il est important de créer une alliance stratégique entre ces secteurs pour renforcer les capacités de l’État haïtien, a-t-il ajouté.  Le représentant péruvien a aussi réitéré l’importance de prendre en compte la recommandation du Groupe spécial d’évaluation sur Haïti du Conseil économique et social, afin de mieux utiliser le personnel de la Mission.  Nous sommes convaincus que les efforts déployés au niveau international permettront au pays de se développer de façon durable, a-t-il conclu, réaffirmant à cet égard l’entier soutien du Pérou à Haïti.


M. RODOLFO BENITEZ (Cuba) a affirmé que la paix durable, la sécurité et la stabilité en Haïti dépendaient d’abord de l’élimination de la pauvreté et du sous-développement.  Il ne peut y avoir de paix et de stabilité sans développement, a-t-il ajouté, soulignant que 70% de la population haïtienne vivaient toujours sous le seuil de pauvreté, que la moitié de la force de travail était sans emploi, et que l’espérance de vie moyenne des Haïtiens était de 52 ans.  Le représentant a ensuite rejeté l’idée selon laquelle une solution militaire serait « la panacée » pour améliorer le quotidien des Haïtiens, la présence d’une MINUSTAH renforcée militairement ne pouvant suffire à lever les obstacles qui entravent le développement d’Haïti depuis des décennies.  M. Benitez a ensuite souligné que Cuba maintenait une coopération très active avec la « nation sœur haïtienne », en particulier dans les domaines de la santé, de l’énergie, de l’éducation, de l’agriculture et des sports.  Il a indiqué que plus de 500 médecins haïtiens avaient été formés à Cuba et que près de 700 étudiants suivaient actuellement les cours gratuits dispensés par les meilleures universités cubaines.  En outre, grâce au programme d’alphabétisation cubain « Oui,je peux »,4 500 Haïtiens ont pu, à ce jour, apprendre à lire et à écrire, a ajouté le représentant, qui a considéré qu’une aide accrue de la communauté internationale à Haïti était un « devoir inévitable » incombant à l’ensemble des États Membres.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a attiré l’attention du Conseil sur les efforts de coopération menés avec les autorités haïtiennes par son pays, dans le cadre d’accords régionaux et bilatéraux.  Elle a notamment évoqué les initiatives destinées à renforcer la sécurité alimentaire, le secteur éducatif ou encore la prévention des catastrophes naturelles.  Mme Blum a aussi cité les actions conduites par la Colombie pour protéger l’environnement et étendre le réseau d’irrigation agricole à l’ensemble du territoire haïtien.  S’agissant de la contribution de la Colombie à la MINUSTAH, la représentante a indiqué que les experts de police envoyés par son gouvernement avaient permis d’accroître l’efficacité des personnels de police haïtiens luttant contre les enlèvements et le trafic de drogues.  Mme Blum a annoncé que cette contribution serait bientôt élargie par le biais de la fourniture à venir d’équipements d’appui à la Police nationale d’Haïti et d’une formation en matière de droits de l’homme.  Elle a conclu son intervention en demandant à la communauté internationale de ne pas relâcher son effort en matière d’appui à la stabilisation d’Haïti, un pays confronté au premier chef à des risques de troubles civils susceptibles de réduire à néant les progrès politiques et économiques accomplis ces dernières années. 


M. EDUARDO GÁLVEZ (Chili) a rappelé s’être associé aux efforts de la communauté internationale dès le début de la crise haïtienne en 2004, avant de souligner l’aide particulière apportée par les pays d’Amérique latine pour améliorer l’avenir d’Haïti.  Ces pays fournissent en effet 60% des troupes de la MINUSTAH et ont adopté des programmes de coopération avec la Police nationale haïtienne, a-t-il notamment indiqué.  Le représentant a ensuite reconnu les efforts de la MINUSTAH et ses succès dans l’amélioration de la situation en matière de sécurité.  Il s’est cependant inquiété de la fragilité de la situation et du manque de progrès en matière de développement économique et social.  Le lien entre sécurité et développement est fondamental dans les efforts visant une paix durable, a-t-il ajouté.  À cet égard, il s’est réjoui de la nomination du Président Clinton comme Envoyé spécial de l’ONU pour Haïti, espérant qu’il appuierait les efforts menés en vue d’améliorer les infrastructures et les services, et pour renforcer sa capacité de rétablissement en cas de catastrophe naturelle.


M. FEDERICO ALBERTO CUELLO CAMILO (R épublique dominicaine) s’est félicité de la tenue à Washington en avril dernier d’une conférence de donateurs en faveur d’Haïti et de l’annulation de la dette extérieure de ce pays par certains États à hauteur de 1,2 milliard de dollars.  Les promesses de coopération financière doivent maintenant se traduire dans les faits afin de permettre au pays de se développer harmonieusement, a-t-il dit.  La République dominicaine est également un pays pauvre qui doit aussi faire face à des phénomènes dévastateurs, a-t-il expliqué, notant qu’il subissait par exemple une chute de ses exportations et une diminution de la fréquentation touristique.  Le délégué a également donné des chiffres sur le nombre d’Haïtiens travaillant en République dominicaine et le montant des envois de fonds que reçoivent des Haïtiens en provenance de leurs concitoyens vivant dans le pays voisin.  Enfin, le représentant a appuyé les propositions du Secrétaire général et souhaité que la MINUSTAH continue de réaliser des patrouilles.  Haïti doit encore relever des défis importants, a-t-il averti, et il faut que la communauté internationale continue de lui fournir un appui efficace.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) s’est félicitée des récentes avancées accomplies dans la stabilisation d’Haïti, comme la tenue des élections sénatoriales et la poursuite du dialogue sur les questions d’intérêt national soumises aux commissions présidentielles.  Elle a donc jugé qu’il est possible de porter un regard optimiste sur ce pays, comme le fait le Secrétaire général.  Elle a constaté que l’occasion se présente de consolider les acquis des dernières années en Haïti et d’y jeter les bases d’un développement sur le long terme.  Pour que ce scénario positif se réalise, a-t-elle poursuivi, il faut que les autorités haïtiennes et la communauté internationale renouvellent leur partenariat.  De son côté, Haïti doit trouver un accord sur la réforme constitutionnelle et d’autres réformes, tandis que la communauté internationale doit augmenter et améliorer la qualité de son aide, a-t-elle ajouté.  Outre le renforcement du domaine de la sécurité, la représentante a insisté sur la nécessité de faire porter les efforts sur la création d’emplois et donc sur la réduction de la pauvreté.  Enfin, elle a rendu hommage à la MINUSTAH, « qui joue efficacement son rôle en maintenant la stabilité et en soutenant les efforts du Gouvernement, notamment en renforçant les capacités nationales ».  Elle a cité à cet égard le cas de la Police nationale haïtienne.


M. JUAN ANTONIO YÁÑEZ-BARNUEVO (Espagne) a indiqué participer aux efforts visant à faire d’Haïti un État viable.  Il a notamment cité la contribution espagnole annuelle en faveur d’Haïti, qui est de 20 millions d’euros, et celle annoncée à la Conférence de Washington, qui est de 37 millions de dollars.  En outre, l’Espagne participe à la composante policière de la MINUSTAH en fournissant 44 personnes et fait partie du Groupe consultatif sur Haïti du Conseil économique et social (ECOSOC).  Le représentant a appelé à ne pas se contenter de l’aide publique au développement pour Haïti, invitant à la compléter par des initiatives privées.  Il a aussi salué la nomination du Président Clinton comme Envoyé spécial des Nations Unies pour Haïti et émis l’espoir de le voir aboutir à un consensus au sein de la communauté internationale.  Il a de même mis l’accent sur l’importance du processus d’institutionnalisation et de la démocratisation des organes de l’État.  Il faut pour cela renforcer en priorité le système judiciaire, a-t-il dit.  Il a enfin appuyé la reconfiguration progressive de la composante de sécurité de la MINUSTAH, comme l’a recommandé le Secrétaire général.  Il faut continuer de réformer la Police nationale, a-t-il enfin déclaré.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a estimé que les actions de solidarité et les initiatives multilatérales devaient promouvoir le renforcement de la démocratie en Haïti, ainsi que les progrès dans les domaines politique, économique et social.  Il est fondamental de tenir compte de l’avis de la population, en particulier en ce qui concerne la proposition de remplacer le personnel, a-t-il préconisé.  Il s’est félicité de la résolution adoptée le 4 août 2009 par l’Assemblée générale, qui a souligné la nécessité de recruter du personnel haïtien autant que possible.  Le Président Clinton a mentionné la contribution du Venezuela en faveur d’Haïti, a rappelé le représentant, qui a aussi mentionné l’accord Petrocaribe, aux termes duquel le Venezuela met du pétrole à la disposition des pays de la région Amérique latine-Caraïbes à des conditions préférentielles.  La coopération entre les deux pays a aussi conduit à la promotion d’installations électriques qui bénéficient à 30% de la population d’Haïti et à l’accueil de centaines d’Haïtiens dans les universités vénézuéliennes, a-t-il ajouté.


Au nom des 14 États membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. RAYMOND O. WOLFE (Jamaïque) a émis l’espoir de voir bientôt se réaliser en Haïti la prospérité économique.  Il a noté l’augmentation de la coopération politique dans des domaines très importants, citant par exemple les élections sénatoriales.  Ces succès ont été remportés dans un contexte de sécurité plutôt calme, a-t-il remarqué, avec un renforcement visible des capacités de l’État.  Le représentant a noté que ces gains sont le résultat de la détermination du peuple haïtien.  La CARICOM va continuer à apporter l’aide nécessaire à Haïti, a assuré le représentant de la Jamaïque, avant d’attirer l’attention sur le rôle fondamental que joue le personnel de la MINUSTAH sur le terrain.  Il a aussi noté la mise en garde exprimée dans le rapport du Secrétaire général et a soutenu les initiatives destinées à appuyer les progrès accomplis à ce jour.  Enfin, souhaitant que la MINUSTAH soit soutenue dans ses efforts, il a apporté l’appui de sa délégation au renouvellement de son mandat.


Mme MARIA FERNANDA ESPINOSA (Équateur) a rappelé la participation de son pays dans le processus de stabilisation d’Haïti, notamment par le biais de la MINUSTAH.  L’Équateur ne se limite pas à l’envoi de troupes, a-t-elle indiqué, mais s’attache aussi à préparer ses soldats de la paix pour leur permettre d’affronter les problèmes des personnes déplacées, des réfugiés et des besoins humanitaires.  La représentante a précisé que parmi les 66 Équatoriens envoyés sur le terrain, quatre étaient des militaires tandis que 62 faisaient partie du personnel civil de la Mission.  Ils participent ainsi à la reconstruction du pays, à l’appui à sa population et au développement socioéconomique, a-t-elle expliqué.  Mme Espinosa a ensuite reconnu les progrès accomplis dans le pays qui ont permis une amélioration de la stabilité, mais s’est préoccupée du niveau de développement encore faible et du manque de sécurité alimentaire.  Elle s’est dite confiante dans le fait que le nouvel Envoyé spécial de l’ONU offrirait son appui pour relever les défis du développement.  Enfin, l’Équateur appuie la prorogation du mandat de la MINUSTAH, a-t-elle indiqué.


En conclusion, le Premier Ministre d’Haïti a remercié tous les représentants des États Membres qui ont exprimé leur soutien au cours de cette réunion.  Elle a appelé à investir dans tous les domaines évoqués, en demandant à la communauté internationale de tenir ses promesses.  Le Gouvernement, pour sa part, doit s’efforcer de poursuivre les progrès, a-t-elle ajouté.  La Police nationale a un effectif supérieur à 10 000 policiers, a-t-elle rappelé pour illustrer le fait que son pays agissait pour parvenir à l’état de droit.


À son tour, M. ANNABI a indiqué apprécier le soutien apporté à Haïti par la communauté internationale et a remercié en particulier les pays d’Amérique latine pour leur contribution au contingent de la Mission. 


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