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Le Conseil de sécurité plaide en faveur d’un monde dénucléarisé

CS/9746

Le Conseil de sécurité plaide en faveur d’un monde dénucléarisé

24/09/2009
Conseil de sécuritéCS/9746
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6191e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PLAIDE EN FAVEUR D’UN MONDE DÉNUCLÉARISÉ


Le Président des États-Unis, M. Barack Obama, annonce la tenue d’un sommet sur la sécurité nucléaire en avril 2010


Les membres du Conseil de sécurité, dont 14 étaient représentés par leurs chefs d’État et de gouvernement, examinaient ce matin la question de la non-prolifération et du désarmement nucléaires.  Adoptant à l’unanimité la résolution 1887 (2009) en début de séance, ils ont appelé à prévenir la prolifération nucléaire en renforçant le régime multilatéral pertinent, à promouvoir le désarmement nucléaire et, selon le vœu exprimé par le Président des États-Unis, M. Barack Obama, qui était à l’origine de ce texte, « à réduire le risque de terrorisme nucléaire et à instaurer un monde dénucléarisé ». 


La réunion au sommet du Conseil de sécurité était historique à double titre car il s’agissait, comme l’a indiqué le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, de la première organisée à ce niveau par le Conseil sur la question et de la première présidée par un Président américain depuis la création du Conseil en 1946.  Le Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et lauréat du prix Nobel de la paix, M. Mohamed ElBaradei, prenait également part à cette réunion. 


Le Président américain a fait remarquer que la résolution 1887, qui reflète l’ordre du jour qu’il avait présenté à Prague, en avril dernier, veut contribuer, en appelant tous les États à geler les avoirs financiers utilisés pour la prolifération nucléaire, au renforcement des mesures de lutte contre le trafic, le financement et le vol de matières nucléaires susceptibles de tomber entre les mains d’extrémistes. 


« La résolution renforcera le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) », a aussi affirmé le Président Obama, qui a déclaré que le Conseil de sécurité avait l’autorité et la responsabilité de réagir aux violations de ce Traité lorsque celles-ci menacent la paix et la sécurité internationales. 


Si la réunion du Conseil de sécurité portait sur la non-prolifération et le désarmement nucléaires « de façon générale et non pas sur des pays donnés »*, la France et le Royaume-Uni, deux des cinq membres permanents de cet organe, dotés de l’arme nucléaire, n’ont pas manqué d’appeler à de nouvelles sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et la République islamique d’Iran. 


Le Président de la France, M. Nicolas Sarkozy, a fustigé les violations continues des résolutions du Conseil de sécurité par l’Iran.  Ce pays, qui a rejeté à plusieurs reprises les offres de dialogue que lui a faites la communauté internationale, a même suggéré « de rayer de la carte un Membre des Nations Unies ». 


« Que faisons-nous, quelles conclusions tirons-nous?  Si nous voulons un monde sans armes nucléaires, nous ne devons pas accepter la violation des règles internationales », a-t-il déclaré.


Concernant la RPDC, le Président Sarkozy a, là aussi, estimé que devant l’attitude d’un pays qui ne tient « nullement compte de ce que dit la communauté internationale et, mieux encore, procède toujours à des essais », il faudrait faire en sorte que les sanctions du Conseil de sécurité soient suivies d’effets. 


Le Premier Ministre britannique, M. Gordon Brown, a appuyé ces propos, en reconnaissant qu’il était impossible de « rester les bras croisés lorsque l’Iran et la RPDC rejettent l’occasion qui leur est donnée ».


Concernant les initiatives qui figurent dans la résolution que vient d’adopter le Conseil, le Président Obama a mis l’accent sur la nécessité de mettre toutes les matières nucléaires vulnérables, dans un délai de quatre ans, à l’abri de tout risque de terrorisme nucléaire. 


« Les États-Unis organiseront un sommet en avril 2010 afin de progresser vers cet objectif et d’aider tous les pays à le réaliser », a-t-il annoncé.  Il a en outre salué l’engagement pris par son pays et la Fédération de Russie de conclure, d’ici à la fin de l’année, un instrument pour remplacer le Traité sur la réduction et la limitation des armements stratégiques offensifs (START), qui expirera en décembre 2009.


Le Président de la Fédération de Russie, M. Dmitri Medvedev, a emboîté le pas à son homologue américain, en plaçant au cœur de l’agenda international la finalisation du nouveau traité américano-russe, le sommet annoncé par M. Obama, l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), la Conférence d’examen du TNP de 2010 et la relance de négociations, à la Conférence du désarmement, sur l’interdiction de la production de matières fissiles militaires. 


Le droit à l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, qualifié par Gordon Brown de « solution aux changements climatiques » et que consacre l’article IV du TNP, a été largement abordé. 


Pour le Président de l’Ouganda, M. Yoweri Kaguta Museveni, « l’Afrique est intéressée non pas par les armes nucléaires, mais par l’énergie nucléaire à des fins civiles ».  Le Premier Ministre de la Turquie, M. Recep Tayyip Erdoğan, a, quant à lui, estimé que l’exercice de ce droit était incompatible avec la possession d’armes de destruction massive, la Turquie plaidant ainsi pour la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.


Le Directeur général de l’AIEA a proposé, pour contourner les risques associés à la demande croissante de nucléaire civil dans les pays en développement, de créer une banque d’uranium faiblement enrichi garantissant aux États la fourniture de combustible nucléaire nécessaire au fonctionnement de leurs réacteurs. 


« Notre ultime objectif est de parvenir à la multinationalisation du combustible nucléaire à mesure que nous progressons vers le désarmement nucléaire », a déclaré M. Mohamed ElBaradei.


*     S/2009/463


MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES


NON-PROLIFÉRATION ET DÉSARMEMENT NUCLÉAIRES


Texte de la résolution S/RES/1887 (2009)


Le Conseil de sécurité,


Déterminé à œuvrer à un monde plus sûr pour tous et à créer les conditions pour un monde sans armes nucléaires, conformément aux objectifs énoncés dans le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, d’une manière qui promeuve la stabilité internationale, et sur la base du principe d’une sécurité non diminuée pour tous,


Réaffirmant la déclaration de son président adoptée lors de la séance du Conseil tenue au niveau des chefs d’État et de gouvernement, le 31 janvier 1992 (S/23500), notamment la nécessité pour tous les États Membres de s’acquitter de leurs obligations en ce qui concerne la maîtrise des armements et le désarmement et d’empêcher la prolifération sous tous ses aspects de toutes les armes de destruction massive,


Rappelant que la déclaration susmentionnée (S/23500) soulignait que tous les États Membres devaient régler par des voies pacifiques dans le respect de la Charte tout différend dans ce contexte qui menacerait la stabilité régionale et mondiale,


Réaffirmant que la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales,


Conscient des responsabilités assignées aux autres organes de l’ONU et aux organisations internationales compétentes dans le domaine du désarmement, de la maîtrise des armements et de la non-prolifération, ainsi qu’à la Conférence sur le désarmement, et les encourageant à continuer de jouer le rôle qui leur revient,


Soulignant que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires demeure la pierre angulaire du régime de non-prolifération nucléaire et le fondement essentiel de la poursuite du désarmement nucléaire et de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques,


Réaffirmant son ferme attachement au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et sa conviction que le régime international de non-prolifération nucléaire doit être maintenu et renforcé si l’on veut assurer sa mise en œuvre efficace, et rappelant à cet égard les conclusions des précédentes conférences d’examen, notamment les documents finaux de 1995 et de 2000,


Appelant à de nouveaux progrès dans tous les aspects du désarmement en vue de renforcer la sécurité dans le monde,


Rappelant la déclaration de son président adoptée à l’issue de la séance du Conseil tenue le 19 novembre 2008 (S/PRST/2008/43),


Saluant les décisions prises par les États non dotés de l’arme nucléaire qui ont démantelé leurs programmes d’armes nucléaires ou renoncé à l’arme nucléaire,


Se félicitant des efforts de réduction des arsenaux nucléaires et de désarmement entrepris et accomplis par les États dotés d’armes nucléaires aux fins de la réduction de ces armes et du désarmement, et soulignant la nécessité de poursuivre les efforts dans le domaine du désarmement nucléaire, conformément à l’article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires,


Se félicitant à cet égard de la décision prise par les États-Unis d’Amérique et la Fédération de Russie de mener des négociations en vue de conclure un nouvel accord global juridiquement contraignant pour remplacer le Traité sur la réduction et la limitation des armements stratégiques offensifs qui vient à expiration en décembre 2009,


Saluant et soutenant les mesures prises en vue de conclure des traités établissant des zones exemptes d’armes nucléaires et se déclarant convaincu que la création de zones exemptes d’armes nucléaires internationalement reconnues en vertu d’arrangements librement conclus entre les États de la région concernée, et conformément aux directives adoptées en 1999 par la Commission du désarmement, renforce la paix et la sécurité mondiales et régionales, consolide le régime de non-prolifération nucléaire et contribue à la réalisation des objectifs de désarmement nucléaire,


Prenant note dans ce contexte de son appui à l’organisation de la deuxième Conférence des États signataires ou parties aux traités établissant des zones exemptes d’armes nucléaires, qui doit se tenir à New York le 30 avril 2010,


Réaffirmant ses résolutions 825 (1993), 1695 (2006), 1718 (2006) et 1874 (2009),


Réaffirmant ses résolutions 1696 (2006), 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008) et 1835 (2008),


Réaffirmant en outre toutes les autres résolutions pertinentes qu’il a adoptées touchant la non-prolifération,


Profondément préoccupé par la menace que constitue le terrorisme nucléaire, et reconnaissant qu’il est nécessaire que tous les États adoptent des mesures efficaces pour empêcher que les terroristes aient accès à des matières nucléaires ou à une assistance technique,


Prenant note avec intérêt de l’initiative visant à convoquer, en coordination avec l’Agence internationale de l’énergie atomique, une conférence internationale sur les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire,


Se déclarant favorable à la tenue du Sommet mondial sur la sécurité nucléaire en 2010,


Affirmant son appui à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires et son amendement de 2005, ainsi qu’à la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire,


Reconnaissant les progrès accomplis par l’Initiative mondiale de lutte contre le terrorisme nucléaire et le Partenariat mondial du G-8,


Notant la contribution de la société civile à la promotion de tous les objectifs du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires,


Réaffirmant sa résolution 1540 (2004) et la nécessité pour tous les États d’appliquer dans leur intégralité les mesures y énoncées, et invitant tous les États Membres et les organisations internationales et régionales à coopérer activement avec le Comité créé par ladite résolution, notamment à l’occasion de l’examen complet demandé dans la résolution 1810 (2008),


1.    Souligne que toute situation de non-respect des obligations en matière de non-prolifération sera portée à l’attention du Conseil, qui appréciera si cette situation constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales, et souligne la responsabilité principale du Conseil pour lutter contre ces menaces;


2.    Invite les États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à s’acquitter pleinement de toutes les obligations et à honorer leurs engagements au titre du Traité;


3.    Note que les avantages découlant de l’adhésion au Traité ne peuvent être garantis aux États parties que s’ils respectent les obligations y énoncées;


4.    Exhorte tous les États qui ne sont pas parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à y adhérer en tant qu’États non dotés de l’arme nucléaire de manière à assurer l’universalité de cet instrument dans les meilleurs délais, et, en attendant qu’ils y adhèrent, à en respecter les dispositions;


5.    Prie les parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à s’engager, en vertu de l’article VI du Traité, à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces de réduction des armes nucléaires et de désarmement nucléaire et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace, et invite tous les autres États à se joindre à cette entreprise;


6.    Engage tous les États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à coopérer de sorte que la Conférence d’examen du Traité, qui doit avoir lieu en 2010, puisse renforcer cet instrument et arrêter des objectifs réalistes et réalisables au titre de chacun des trois piliers du Traité que sont la non-prolifération, l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques et le désarmement;


7.    Invite tous les États à s’abstenir de procéder à des essais nucléaires et à signer et ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires afin qu’il entre rapidement en vigueur;


8.    Prie la Conférence du désarmement de négocier dès que possible un traité interdisant la production de matières fissiles pour des armes nucléaires et autres engins explosifs nucléaires, se félicite que la Conférence du désarmement ait adopté à l’unanimité son programme de travail en 2009, et demande à tous les États Membres de coopérer afin que la Conférence puisse entamer ses travaux de fond sans tarder;


9.    Rappelle les déclarations faites par chacun des cinq États dotés de l’arme nucléaire, dont la résolution 984 (1995) a pris acte, dans lesquelles ceux-ci ont donné aux États non dotés d’armes nucléaires qui sont parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires des garanties de sécurité contre l’utilisation de telles armes, et affirme que ces garanties renforcent le régime de non-prolifération nucléaire;


10.   Se déclare particulièrement préoccupé par les défis majeurs actuels auxquels est confronté le régime de non-prolifération et sur lesquels le Conseil a agi, exige des parties concernées qu’elles s’acquittent pleinement des obligations mises à leur charge par les résolutions qu’il a adoptées sur ce sujet, et réitère l’appel qu’il leur a lancé pour qu’elles trouvent rapidement une solution négociée à ces questions;


11.   Encourage les efforts tendant à assurer le développement de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques par les pays qui cherchent à maintenir ou à renforcer leurs capacités dans ce domaine, dans un cadre propre à réduire les risques de prolifération, qui réponde aux normes internationales les plus élevées en matière de garanties, de sécurité et de sûreté;


12.   Souligne que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires reconnaît en son article VI le droit inaliénable des États parties de développer la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, sans discrimination et conformément aux dispositions des articles I et II, et rappelle à cet égard l’article III dudit traité et l’article II du Statut de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA);


13.   Invite les États à adopter des mesures nationales plus strictes de contrôle des exportations de matières et de technologies sensibles du cycle du combustible nucléaire;


14.   Encourage les travaux que l’AIEA mène pour définir des approches multilatérales du cycle du combustible nucléaire, y compris des garanties d’approvisionnement en combustible nucléaire et des mesures connexes, comme moyen efficace de répondre au besoin croissant de combustible nucléaire et de services dans ce domaine et de réduire au minimum le risque de prolifération, et prie le Conseil des gouverneurs de l’AIEA d’adopter dès que possible des mesures à cette fin;


15.   Affirme que des garanties efficaces de l’AIEA sont indispensables pour empêcher la prolifération nucléaire et faciliter la coopération dans le domaine de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, et à cet égard :


a)    Prie tous les États non dotés de l’arme nucléaire parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires qui ne l’ont pas encore fait de conclure immédiatement un accord de garanties généralisées ou un protocole modifié sur de petites quantités de matières;


b)    Invite tous les États à signer, ratifier et appliquer un protocole additionnel qui, avec les accords de garanties généralisées, constitue un élément essentiel du système de garanties de l’AIEA;


c)    Souligne qu’il importe que tous les États Membres veillent à ce que l’AIEA continue d’être dotée des ressources et de l’autorité qui lui permettent de vérifier l’utilisation déclarée des matières et installations nucléaires ou l’absence d’activités non déclarées, et que l’AIEA lui fasse rapport à cette fin, selon que de besoin;


16.   Encourage les États à apporter à l’AIEA la coopération nécessaire pour lui permettre de vérifier si tel ou tel État s’acquitte de ses obligations découlant des accords de garanties, et affirme sa détermination à appuyer les efforts déployés par l’AIEA à cette fin, en vertu de l’autorité qu’il tire de la Charte;


17.   Décide de traiter sans tarder toute notification de retrait du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires adressée par tout État, y compris les événements décrits dans la notification présentée par l’État conformément aux dispositions de l’article X du Traité, tout en prenant note des discussions en cours à l’occasion de l’examen du Traité en vue d’identifier des modalités par lesquelles les États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires pourraient collectivement répondre à toute notification de retrait, et affirme que tout État demeure responsable au regard du droit international des violations du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires commises avant son retrait;


18.   Encourage les États à poser, comme condition aux exportations de matières nucléaires, que l’État destinataire accepte que s’il met fin à l’accord de garanties conclu avec l’AIEA ou s’en retire, ou si le Conseil des gouverneurs de l’AIEA constate son non-respect de l’accord, l’État fournisseur aurait le droit d’exiger la restitution des matières ou équipements nucléaires fournis avant la dénonciation, la constatation du non-respect ou le retrait, ainsi que de toutes matières nucléaires spéciales produites grâce à l’emploi de tels matières ou équipements;


19.   Encourage les États à examiner si un État destinataire a signé et ratifié un protocole additionnel sur le modèle de protocole additionnel lorsqu’ils prennent des décisions concernant des exportations nucléaires;


20.   Prie les États de poser, comme condition aux exportations de matières nucléaires, que l’État destinataire accepte qu’au cas où il mettrait fin à l’accord de garanties conclu avec l’AIEA, les garanties continueraient de s’appliquer à tous matières et équipements nucléaires fournis avant une telle dénonciation, ainsi que toutes matières nucléaires produites grâce à l’emploi de tels matières ou équipements;


21.   Lance un appel à tous les États pour qu’ils adhèrent à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires et son amendement de 2005, ainsi qu’à la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire;


22.   Accueille avec satisfaction les recommandations formulées en mars 2009 par le Comité créé par la résolution 1540 (2004) pour faire en sorte que les mécanismes de financement existants soient utilisés plus efficacement, y compris en envisageant de créer un fonds de contributions volontaires, et affirme qu’il est déterminé à promouvoir la mise en œuvre intégrale de la résolution 1540 (2004) par les États Membres en garantissant un appui efficace et durable aux activités menées par le Comité;


23.   Réaffirme que les États Membres doivent appliquer la résolution 1540 (2004) dans son intégralité en vue d’empêcher l’accès aux armes de destruction massive, aux matériels connexes et à leurs vecteurs, la fourniture d’une assistance ou leur financement, par des acteurs non étatiques, tels qu’ils sont définis dans la résolution, prie les États de coopérer activement avec le Comité créé par ladite résolution et l’AIEA, y compris de leur prêter assistance, à leur demande, pour leur permettre de mettre en œuvre les dispositions de la résolution 1540 (2004), et à cet égard, attend avec intérêt le prochain examen d’ensemble de l’application de la résolution pour en renforcer l’efficacité, et invite tous les États à participer activement à cet examen;


24.   Engage les États à échanger leurs meilleures pratiques en vue d’améliorer les normes de sûreté et les pratiques en matière de sécurité nucléaire et d’élever le niveau de sécurité nucléaire afin de réduire le risque de terrorisme nucléaire, dans l’objectif de mettre toutes les matières nucléaires vulnérables à l’abri de tels risques dans un délai de quatre ans;


25.   Demande à tous les États de gérer de manière responsable et de réduire au minimum autant que possible au plan technique et économique l’emploi de l’uranium hautement enrichi à des fins civiles, y compris en travaillant à convertir les réacteurs de recherche nucléaires et les processus de production de radio-isotopes aux fins de l’emploi de combustibles et de cibles d’uranium faiblement enrichi;


26.   Exhorte tous les États à se donner les moyens de mieux détecter, décourager et empêcher le trafic illicite de matières nucléaires sur l’ensemble de leur territoire, et demande aux États qui sont en mesure de le faire de s’employer à renforcer les partenariats internationaux et les capacités à cet égard;


27.   Prie instamment tous les États de prendre chacun toutes les mesures appropriées en accord avec les autorités et la législation nationales, et conformément au droit international, en vue d’empêcher le financement de la prolifération nucléaire et les transports proliférants, de renforcer les contrôles à l’exportation, de sécuriser les matières sensibles, et de contrôler l’accès aux transferts intangibles de technologies;


28.   Se déclare déterminé à surveiller de près toute situation impliquant la prolifération d’armes nucléaires, de leurs vecteurs ou de matériels connexes, notamment à destination ou par des acteurs non étatiques, tels qu’ils sont définis dans la résolution 1540 (2004), et, le cas échéant, à adopter les mesures voulues en vue d’assurer le maintien de la paix et de la sécurité internationales;


29.   Décide de rester saisi de la question.


Déclarations


M. BARACK OBAMA, Président des États-Unis, a affirmé que la présence, aujourd’hui au sein du Conseil de sécurité, des chefs d’État et de gouvernement, confirmait l’importance du sujet.  Au cours des six dernières décennies, seulement quatre autres réunions de ce type ont été tenues, a-t-il rappelé, précisant qu’il avait décidé de convoquer celle-ci afin de traiter au plus haut niveau d’une menace fondamentale à la sécurité de tous les peuples et de tous les pays, à savoir la prolifération et l’utilisation des armes nucléaires.  Le Président américain a repris les propos qu’il avait déclarés hier à la tribune de l’Assemblée générale, soulignant que l’ONU avait été créée à l’aube de l’ère atomique, en partie parce que la capacité de l’homme à tuer devrait être contenue.  « Bien que nous ayons évité un cauchemar nucléaire au cours de la guerre froide, nous faisons maintenant face à une prolifération d’une portée et d’une complexité qui exige de nouvelles stratégies et de nouvelles approches », a-t-il dit.  L’explosion d’une seule arme nucléaire dans une ville comme New York, Moscou, Tokyo, Beijing, Londres ou Paris pourrait tuer des centaines de milliers de personnes et déstabiliserait gravement notre sécurité, nos économies et notre mode de vie, a-t-il souligné.  Les Nations Unies ont un rôle crucial à jouer pour éviter de telles crises, a assuré M. Obama, précisant que la résolution historique qui venait d’être adoptée démontrait l’engagement commun en faveur de l’objectif d’un monde sans armes nucléaires.  Il a ajouté que cette résolution reflétait l’ordre du jour qu’il avait lui-même présenté à Prague et s’appuie sur un consensus selon lequel tous les pays ont droit à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, tous les États dotés d’armes nucléaires ont la responsabilité de progresser vers le désarmement et les autres, qui en sont dépourvus, ont la responsabilité d’y renoncer.  


Le Président des États-Unis a affirmé qu’aujourd’hui le Conseil de sécurité s’était entendu sur un effort mondial en vue de mettre toutes les matières nucléaires vulnérables, dans un délai de quatre ans, à l’abri de tout risque de terrorisme nucléaire.  Les États-Unis, a-t-il ajouté, organiseront un sommet en avril 2010 afin de progresser vers cet objectif et d’aider tous les pays à le réaliser.  Le texte contribue également à renforcer les institutions et les initiatives qui visent à combattre le trafic, le financement et le vol des matériaux liés à la prolifération et appelle tous les États à geler les avoirs financiers utilisés pour la prolifération, a-t-il expliqué.  De même, la résolution renforcera le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  « Nous avons dit clairement que le Conseil de sécurité avait l’autorité et la responsabilité de réagir aux violations de ce Traité, a-t-il souligné.  Nous avons dit clairement que le Conseil de sécurité avait l’autorité et la responsabilité de déterminer et de réagir, si nécessaire, lorsque des violations de ce Traité menacent la paix et la sécurité internationales », a-t-il poursuivi.  Ceci suppose, a estimé M. Obama, que La République islamique d’Iran et la République populaire démocratique de Corée (RPDC) respectent pleinement les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il ne s’agit pas, a-t-il précisé, de pointer du doigt certains pays, mais de montrer que chaque pays doit être à la hauteur des responsabilités qui sont les siennes.  Le monde doit rester uni et démontrer que le droit international n’est pas une promesse vaine et que les traités seront respectés, a-t-il dit. 


Le Président Obama a estimé que les 12 mois à venir allaient être absolument essentiels pour déterminer si cette résolution et tous les efforts pour mettre un terme à la prolifération et l’utilisation des armes nucléaires sont assortis de résultats fructueux.  Tous les pays doivent jouer leur rôle, a-t-il dit, notant que les États-Unis s’étaient engagés à chercher un nouvel accord avec la Fédération de Russie en vue de réduire de manière substantielle les ogives nucléaires et leurs méthodes de lancement.  « Nous irons de l’avant avec la ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et ouvrirons la voie à des réductions plus importantes encore dans notre propre arsenal », a-t-il assuré.  En janvier prochain, nous appellerons les États à entamer des négociations sur un traité visant à mettre fin à la production des matières fissiles pour la fabrication d’armes nucléaires, a-t-il dit, ajoutant que la Conférence d’examen du TNP, en mai 2010, renforcerait cet accord.


Aujourd’hui, nous ne nous berçons pas d’illusions pour parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires, a déclaré M. Obama, notant que les cyniques étaient nombreux et que des revers conforteront leur attitude.  Mais, il y aura des jours comme aujourd’hui qui nous font progresser, qui racontent une histoire différente, l’histoire d’un monde qui comprend qu’aucune division ne pourra détruire tout ce que nous avons construit et tout ce que nous aimons, a ajouté le Président américain avant de conclure.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a qualifié la réunion au sommet du Conseil de sécurité de moment historique, « le premier sur le désarmement et la non-prolifération nucléaires ».  Rappelant que des milliers d’armes nucléaires étaient toujours opérationnelles, que plus d’États ambitionnaient d’en acquérir et que des essais nucléaires étaient encore pratiqués, il a estimé qu’une action franche était nécessaire.


« Tant que les armes de destruction massive existeront, le risque de prolifération et d’utilisation, avec les conséquences catastrophiques que cela suppose, perdurera », a ajouté M. Ban. 


« Le désarmement nucléaire est l’unique voie vers un monde plus sûr », a poursuivi le Secrétaire général, qui a affirmé que le seul moyen de réaliser cet objectif était d’éliminer totalement les armes nucléaires.  Après avoir cité en exemple les initiatives conjointes de réduction de leurs arsenaux par la Fédération de Russie et les États-Unis, il a invoqué trois impératifs.


Il a d’abord exhorté le Conseil de sécurité de tenir des consultations sur la transparence concernant les programmes d’armement menés par les États dotés de l’arme nucléaire. 


Il a également demandé que les États Membres fassent le meilleur usage possible du mécanisme de désarmement des Nations Unies, en souhaitant, en particulier, que la Conférence du désarmement mette en œuvre le programme de travail adopté cette année et s’engage dans la négociation d’un traité d’interdiction de la production des matières fissiles à des fins militaires.  « De son côté, a-t-il dit, le Conseil de sécurité pourrait promouvoir l’universalité des traités majeurs, assurer leur suivi et évaluer la pertinence de nouveaux accords comme la création d’une convention sur les armes nucléaires ».  « Le Conseil pourrait aussi réaffirmer avec force la nécessité que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) entre en vigueur », a déclaré M. Ban. 


Avant de conclure, le Secrétaire général a estimé que le désarmement et la non-prolifération devraient être menés de pair.  Il a encouragé les États dotés de l’arme nucléaire à prendre des mesures additionnelles pour accroître la sécurité en vue de parvenir à l’élimination totale de leurs arsenaux.  « Cela pourrait par exemple passer par l’instauration d’un régime efficace de vérification du processus de désarmement », a-t-il suggéré. 


Le Secrétaire général a par ailleurs demandé que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) puisse disposer des ressources dont elle a besoin pour mener à bien ses activités de sauvegarde.


« Pendant trop longtemps, la communauté internationale, divisée, a manqué de volonté, de vision et de confiance pour aller de l’avant », a encore jugé le Secrétaire général.  C’est pourquoi, il a appelé à la réalisation d’un monde exempt d’armes nucléaires, « un rêve qui, pour devenir réalité, exige que les États passent à l’action ». 


M. ÓSCAR ARIAS SÁNCHEZ, Président du Costa Rica, a évoqué les menaces à la sécurité internationale que continue de faire peser la présence de 23 000 têtes nucléaires opérationnelles, et a déploré que, chaque année, des dizaines de milliards de dollars soient consacrés à la prolifération verticale.  Le Président costaricien a rappelé qu’en dépit des nombreuses initiatives en faveur de l’abolition des armes nucléaires, une discussion de fond sur la question restait délicate, compte tenu notamment du fait que les accords existants ne sont pas pleinement appliqués et que des traités majeurs comme le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et le TICE ne sont toujours pas universels.


Il ne semble toujours pas possible d’envisager un monde plus sûr, a poursuivi M. Sánchez, qui a accusé le Conseil de sécurité d’avoir failli à sa mission en « détournant son regard de la course rampante aux armements ».  Il a ensuite souligné que, chaque jour, le monde dépensait 3,5 milliards de dollars pour acquérir des armes et équiper les troupes et que, chaque année, plus de 42 milliards de dollars d’armes sont vendus aux pays en développement « où des démocraties faibles ou inexistantes s’avèrent incapables de répondre aux besoins de base de leurs populations ».  « Je demande l’approbation du traité sur le commerce des armes que mon gouvernement a proposé à l’Organisation des Nations Unies », a lancé M. Sánchez, invoquant la crainte « légitime » des pays que des réseaux terroristes armés puissent un jour avoir accès à une arme nucléaire.


M. STJEPAN MESIĆ, Président de la République de Croatie, a déclaré que l’usage aux conséquences horribles de la bombe atomique, il y a 54 ans, exigeait que commence enfin la pleine mise en œuvre des mesures internationales de non-prolifération.  « Ce que nous devons faire, c’est renforcer le rôle des Nations Unies, conserver les institutions de non-prolifération en place et revenir à la lettre des premiers documents du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale », a-t-il affirmé.  Le Président croate a estimé que des efforts accrus étaient requis pour mettre fin à la prolifération des armes nucléaires tout en intensifiant les activités de désarmement, et ce, en garantissant pour chaque pays le droit à une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  « Nous devons également appuyer sans réserve un système multilatéral de traités portant sur la vérification de la mise en œuvre des mesures de désarmement nucléaire », a ajouté M. Mesić. 


Le Président croate a ensuite souligné que les annonces du Président des États-Unis concernant la nécessité de parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires exigeaient de la part de la communauté internationale et, en particulier des puissances nucléaires, qu’elle envoie un message clair aux pays non dotés de la bombe.  Il a précisé que ces pays devraient être assurés de la volonté politique des puissances nucléaires de mettre en œuvre des stratégies ne menaçant pas à terme leur sécurité.  « Notre objectif doit être la paix dans la sécurité », a encore dit M. Mesić, qui a estimé que ce but ne pourrait être atteint tant que persistera la menace que pose l’existence d’arsenaux nucléaires. 


M. DMITRI ANATOLYEVICH MEDVEDEV, Président de la Fédération de Russie, a souligné que la sécurité dans le monde actuel était menacée tant par les conflits affectant des régions que par l’instabilité régnant dans certains pays. 


« C’est sur une base équitable, dans le respect mutuel et en vertu des normes du droit international que nous devons collectivement combattre ces menaces », a-t-il affirmé.  Il a ajouté qu’il s’agissait là du seul moyen de renforcer le régime de non-prolifération et de donner un nouvel élan au processus de désarmement nucléaire.  « C’est précisément l’objectif que vise la résolution que nous venons d’adopter », a dit le Président russe, qui a souligné que le programme d’action réaliste qui y figure devrait permettre à la communauté internationale de répondre efficacement au défi nucléaire. 


M. Medvedev a ensuite rappelé que son pays était en avance sur le calendrier prévu en ce qui concerne la réduction de ses arsenaux nucléaires, l’intégralité de ceux-ci étant situés dans les limites du territoire national et placés sous protection.  Il n’a pas manqué d’évoquer les actions conjointes menées aux côtés des États-Unis dans le cadre du Traité sur la réduction et la limitation des armements stratégiques offensifs (START) liant les deux pays et les négociations en cours sur un instrument visant à remplacer ce Traité.  


Le Président russe a en outre déclaré que la réunion au sommet d’aujourd’hui était une base encourageante dans l’optique du sommet sur la sécurité nucléaire d’avril prochain, de la Conférence d’examen de 2010 sur le TNP et de la signature d’un instrument russo-américain juridiquement contraignant sur la réduction et la limitation des armements stratégiques offensifs.


M. Medvedev a estimé qu’en matière de non-prolifération, le risque le plus sérieux était qu’une entité terroriste mette la main sur des composants nucléaires.  Il a également souligné que l’utilisation à des fins pacifiques de l’énergie atomique exigeait une attention soutenue de la part de la communauté internationale.  « Sans nul doute, les nouvelles centrales nucléaires devront être l’une des clefs pour résoudre de nombreux problèmes dans ce domaine et servir à l’amélioration des conditions d’existence de millions de personnes vivant dans les pays en développement », a-t-il dit.  « Les États qui conduisent des programmes civils doivent respecter strictement les accords de non-prolifération auxquels ils ont souscrit », a-t-il renchéri. 


Le Président de la Fédération de Russie a en outre attiré l’attention sur la nécessité de renforcer collectivement le régime du TNP et de parvenir à l’universalisation du système de sauvegarde de l’AIEA.  « Nous devons également accélérer la ratification du TICE et relancer, à la Conférence du désarmement à Genève, les négociations sur un traité interdisant la production des matières fissiles », a-t-il encore dit.  Il a aussi demandé que soient pleinement appliquées la résolution 1540 du Conseil de sécurité sur la non-prolifération des armes de destruction massive, ainsi que les mesures prises au titre de l’Initiative mondiale de lutte contre le terrorisme nucléaire. 


M. FELIPE CALDERÓN HINOJOSA, Président du Mexique, s’est dit convaincu que la paix et la sécurité mondiales ne pouvaient être fondées sur l’accumulation d’arsenaux nucléaires.  Il a jugé encourageant le fait que les États-Unis et la Fédération de Russie négociaient un nouveau traité de réduction des armes stratégiques.  L’objectif ultime doit être l’élimination complète des armes nucléaires, a-t-il ajouté.  Le Président mexicain a estimé que la paralysie des négociations multilatérales à la Conférence de désarmement était inacceptable.  De plus en plus d’États, a-t-il expliqué, ont développé des armes nucléaires ou ont la capacité de les produire.  La sécurité de la planète s’affaiblit au fur et a mesure qu’augmentent les détenteurs de telles armes, a-t-il poursuivi. 


Le Chef de l’État mexicain a, de même, estimé que l’énergie nucléaire à des fins civiles et uniquement pacifiques représentait une occasion d’assurer le développement durable de tous.  Il est en outre essentiel, a-t-il souligné, que tous les États respectent la résolution 1540 du Conseil de sécurité afin d’éviter que des groupes terroristes mettent la main sur des armes nucléaires.  Le Mexique, a-t-il ajouté, appelle l’attention sur le problème de la prolifération des armes dites classiques, lesquelles, a-t-il dit, causent chaque jour près de 1 000 morts et 3 000 blessés.  Le Président mexicain a exhorté le Conseil de sécurité à mettre fin à un tel problème.  Il est urgent, a-t-il estimé, de négocier, au sein des Nations Unies, un traité sur le commerce des armes. 


M.  HEINZ FISCHER, Président de l’Autriche, a affirmé que le Conseil de sécurité avait exprimé aujourd’hui son engagement en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires.  En mai 2010, la communauté internationale convoquera la Conférence d’examen du TNP à New York, a-t-il rappelé, notant que la perspective d’un monde exempt d’armes nucléaires devrait être un objectif partagé par tous les États.  Il a affirmé que son pays était favorable à une convention disposant de mécanismes extrêmement précis.  En outre, les États dotés d’armes nucléaires doivent réduire leurs arsenaux, a-t-il poursuivi.  Le Président autrichien a plaidé pour l’entrée en vigueur du TICE.  Ce ne sera possible qu’avec l’engagement des États qui, à ce jour, ne l’ont pas encore ratifié, a-t-il expliqué.


M. Fisher a également affirmé qu’il convenait de permettre à la Conférence du désarmement à Genève de négocier un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes nucléaires ou d’autres matières nucléaires explosives.  L’appui de tous les membres est essentiel, a-t-il jugé.  De même, la résolution 1540 du Conseil de sécurité doit être mise en œuvre de manière plus effective pour éviter que des acteurs non étatiques puissent s’emparer de matériaux nucléaires, a-t-il affirmé.  Le Président autrichien a par ailleurs plaidé en faveur d’un renforcement de l’AIEA au niveau de ses capacités de contrôle et de surveillance.  Il convient également, a-t-il estimé, de renforcer la confiance et d’assurer que les mécanismes de contrôle de l’armement fonctionnent de manière équitable et transparente.  La résolution adoptée unanimement aujourd’hui par le Conseil de sécurité est un texte ferme qui contribue de façon positive au processus en cours de désarmement, a estimé M. Fischer, soulignant néanmoins la nécessité pour chaque État d’y participer activement. 


M. NGUYEN MINH TRIET, Président du Viet Nam, a affirmé que le XXe siècle avait vu la naissance des armes nucléaires et les dévastations meurtrières qu’elles provoquent.  Le XXe siècle a vu aussi l’avènement d’un mouvement mondial exigeant l’élimination des armements nucléaires.  Ces armes doivent être fermement rejetées, a-t-il dit.  La situation de prolifération des armes nucléaires traverse des évolutions complexes, a-t-il souligné, évoquant les sommes importantes dépensées dans ce domaine au détriment des efforts en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La prévention de la guerre nucléaire et le désarmement doivent conduire à l’élimination des armes nucléaires, a-t-il estimé, plaidant en faveur de plans bilatéraux et multilatéraux pour une réduction rapide des stocks nucléaires. 


Le Chef de l’État vietnamien a également souhaité un commencement rapide des négociations pour un désarmement nucléaire dans lequel les grandes puissances nucléaires joueraient un rôle de chef de file.  De même, a-t-il estimé, les accords sur des zones exemptes d’armes nucléaires reflètent, selon lui, le souhait des États de réduire le risque d’une guerre nucléaire.  Il a, à cet égard, appelé les États à soutenir le Protocole du Traité sur une zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud-Est entré en vigueur en 1997.  Il a assuré que le Viet Nam s’engageait à contribuer aux efforts communs en vue de parvenir au noble objectif du désarmement nucléaire. 


M. YOWERI KAGUTA MUSEVENI, Président de l’Ouganda, s’est dit heureux d’entendre que certains des pays dotés d’armes nucléaires se fixaient comme objectif de les éliminer.  Il a estimé que le TNP, fondé sur trois principes excellents, à savoir la non-prolifération, le désarmement et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, constituait la pierre angulaire des efforts internationaux en vue de contenir la menace des armes nucléaires et de fournir un cadre du désarmement nucléaire.  M. Museveni a également expliqué que l’Afrique était intéressée, non pas par les armes nucléaires, mais par l’énergie nucléaire à des fins civiles.  Il a ainsi souligné que l’ensemble des fleuves du continent africain avaient un potentiel d’énergie électrique non exploité à ce jour de 300 000 mégawatts, pour une population d’un milliard trois cent millions habitants d’ici à 2020.  Ce potentiel demeure insuffisant, a-t-il dit, si on le compare par exemple à la capacité électrique des États-Unis, qui était de plus d’un million de mégawatts en 2007 pour une population de plus de 300 millions.  À moins de prouver scientifiquement que les Africains n’ont pas besoin d’électricité, a-t-il ajouté, déclenchant les rires des participants au débat.  Le Président ougandais a ainsi conclu son intervention en soulignant l’intérêt de l’Afrique pour l’énergie nucléaire.  


M. HU JINTAO, Président de la République populaire de Chine, a affirmé qu’un monde sûr pour tous devait être avant tout un monde libéré des menaces de guerre nucléaire.  Il a ainsi appelé à la préservation de l’équilibre et de la stabilité stratégiques du monde et à faire avancer le processus de désarmement nucléaire. 


« Les États dotés de l’arme nucléaire doivent remplir effectivement leurs obligations prévues à l’article VI du TNP », a-t-il dit, ajoutant qu’il était également important que le TICE entre en vigueur le plus tôt possible et que des négociations s’engagent sans délai sur l’interdiction de la production des matières fissiles à des fins militaires. 


Le Président chinois a en outre plaidé pour la consolidation du système international de non-prolifération nucléaire.  « Tous les pays doivent adhérer au TNP et l’AIEA doit voir se renforcer son rôle de garantie et de contrôle.  Chaque État doit remplir strictement ses obligations en matière de non-prolifération et renforcer le contrôle des exportations aux fins de la non-prolifération », a insisté M. Hu Jintao. 


Le Président chinois a ensuite plaidé pour le plein respect du droit de chaque pays à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, l’AIEA devant, dans ce contexte, disposer de moyens plus importants pour promouvoir la coopération et l’assistance technologiques, notamment concernant l’électronucléaire, la sureté et la sécurité nucléaire. 


Avant de conclure, M. Hu Jintao a préconisé le renforcement de la sécurité nucléaire pour, entre autres, empêcher efficacement la fuite des matières nucléaires et réduire ainsi les risques de terrorisme nucléaire.  « La Chine ne participe à aucune forme de course aux armements nucléaires, et elle continuera à maintenir ses forces nucléaires au plus bas niveau, pour les seuls besoins de la sécurité nationale, et à poursuivre ses efforts de promotion du processus de désarmement nucléaire international », a conclu le Président Hu Jintao. 


M. NICOLAS SARKOZY, Président de la France, a déclaré que son pays soutenait l’initiative du Président Obama de convoquer cette réunion, ainsi que les efforts qu’il a engagés avec la Fédération de Russie pour réduire les arsenaux nucléaires.  Le Chef de l’État a fait état de deux crises nucléaires majeures.  « Les peuples du monde entier écoutent ce que nous sommes en train de dire: nos promesses, nos engagements, nos discours, a-t-il ajouté, soulignant que nous vivons dans un monde réel, pas dans un monde virtuel ».  Lorsque nous disons « il faut réduire les armements », deux pays, sous nos yeux, font exactement le contraire, a-t-il souligné.  L’Iran a violé depuis 2005 cinq résolutions du Conseil de sécurité, a-t-il affirmé.  Depuis 2005, la communauté a appelé l’Iran au dialogue, et ces propositions sont demeurées lettre morte, a-t-il dit, assurant néanmoins de son soutien la main tendue des Américains.  Il a noté que cette situation avait amené l’Iran à détenir davantage d’uranium enrichi et de centrifugeuses.  Il a également évoqué une déclaration des dirigeants iraniens proposant de rayer de la carte un membre des Nations Unies.  « Que faisons-nous, quelles conclusions tirons-nous, a-t-il demandé.  Si nous voulons un monde sans armes nucléaires, nous ne devons pas accepter la violation des règles internationales », a-t-il déclaré.


Pour la RPDC, c’est encore mieux, a-t-il ajouté.  Ce pays viole toutes les résolutions du Conseil de sécurité depuis 1993 et ne tient aucun compte de ce que dit la communauté internationale et, mieux encore, continue des essais balistiques.  Là aussi, a-t-il dit, nous devons nous mettre ensemble pour prendre des sanctions et pour que les sanctions décidées par le Conseil de sécurité soient suivies d’effets.  Il a également dit partager les avis exprimés par les Présidents ougandais et chinois sur l’accès à l’énergie nucléaire à des fins civiles.  Les puissances nucléaires doivent accepter des transferts de technologie pour que tout le monde puisse accéder à cette énergie propre, a affirmé M. Sarkozy. 


M. BLAISE COMPAORÉ, Président du Burkina Faso, a affirmé que la sécurité internationale exigeait l’arrêt des essais et la suppression de tous les arsenaux nucléaires.  Il a appelé, à cet égard, au respect strict du TNP.  Le Président Compaoré a estimé que la sécurité collective implique le respect par tous des normes internationales, ainsi que des valeurs de justice et d’équité.  Il importe également, a-t-il ajouté, de conjuguer et d’intensifier nos efforts afin d’assurer la mise en œuvre effective des mesures prises pour lutter contre ce fléau.  La mobilisation de tous les États, des organisations régionales et sous-régionales, de la société civile et des leaders d’opinion est indispensable, a-t-il dit; de même que l’application juste, transparente et responsable des résolutions contribuera à réduire les antagonismes, les tensions et surtout à restaurer la confiance entre tous les pays.  M. Compaoré a également mis l’accent sur la nécessité de soutenir plus que jamais l’AIEA et de faire de l’énergie nucléaire civile, à laquelle tous les États ont droit, un instrument efficace de développement.  Dans un contexte de crise énergétique, la chance devrait être donnée aux États africains d’accéder à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, a-t-il déclaré.


M. GORDON BROWN, Premier Ministre du Royaume-Uni, a affirmé qu’en adoptant la résolution d’aujourd’hui, les États dotés d’armes nucléaires, tout comme ceux qui en sont dépourvus, avaient transmis un message dans lequel ils s’engagent conjointement en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires.  « Nous sommes à un tournant, face à une nouvelle ère dangereuse », a estimé M. Brown.  Il faut, a-t-il estimé, agir maintenant pour relancer l’idée au cœur du TNP où sont affirmés les droits et les responsabilités des pays qui renoncent à l’arme nucléaire.  Pour le Chef du Gouvernement britannique, l’énergie civile nucléaire reste une solution aux changements climatiques.  « Nous devons être prêts à offrir l’accès à l’énergie nucléaire aux États qui en sont privés », a-t-il assuré. 


M. Brown a également plaidé en faveur de mécanismes efficaces de contrôle et en faveur de sanctions fermes à l’égard de ceux qui violent les règles.  « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés lorsque l’Iran et la RPDC rejettent l’occasion qui leur est donnée », a-t-il dit.  Il faut aujourd’hui fixer les bornes, a-t-il ajouté.  De l’avis de M. Brown, l’Iran ne doit pas empêcher, par ses actes, la communauté internationale d’aller vers une ère plus pacifique.  Il a en outre souhaité que l’AIEA puisse bénéficier de l’autorité et des ressources dont elle a besoin pour mener à bien ses activités.  De même, des efforts conjoints doivent être entrepris pour empêcher que des armes ou des matériaux nucléaires ne tombent entre les mains de terroristes.  Le Premier Ministre britannique a indiqué que son pays avait déjà pris des mesures importantes en faveur du désarmement.  Le Royaume-Uni va ainsi réduire de quatre à trois le nombre des nouveaux sous-marins nucléaires dont la marine nationale avait prévu de s’équiper.  Il faut rapidement réduire les armes nucléaires à l’échelle mondiale, a insisté M. Brown.


M. YUKIO HATOYAMA, Premier Ministre du Japon, a affirmé qu’il s’était rendu les 6 et 9 août dernier à Hiroshima et à Nagasaki et s’était entretenu personnellement avec des survivants de la bombe atomique et leurs descendants.  Il a exprimé son émotion, en rappelant que les deux bombes avaient fait plus de 200 000 morts et que des gens souffraient encore, plus de 60 ans après, de leurs effets radioactifs.  Il a encouragé tous les dirigeants du monde à se rendre à Hiroshima et Nagasaki pour voir de leurs propres yeux et entendre de leurs propres oreilles les terribles destructions causées par les armes nucléaires.  M. Hatoyama a également rappelé que son pays avait choisi de ne pas acquérir l’arme nucléaire, même après la reconstruction de l’après-guerre.  Le Japon est le seul pays au monde à avoir souffert des bombardements atomiques, a-t-il dit.  Le Japon, a-t-il ajouté, avait choisi, alors qu’il disposait pourtant des moyens de faire le contraire, d’empêcher le cercle vicieux de la course aux armements nucléaires.


Il est temps de passer à l’action, a déclaré le Premier Ministre japonais.  Il a ainsi appelé tous les États détenteurs d’armes nucléaires à réduire leurs arsenaux.  La création d’une zone exempte d’armes nucléaires, bien coordonnée avec les cinq grandes puissances nucléaires et les États qui ne disposent pas de l’arme nucléaire dans la région, a-t-il estimé, contribuerait au désarmement et à la non-prolifération nucléaires et, en conséquence, à la paix et à la sécurité régionales et mondiales comme le stipule la résolution que vient d’adopter le Conseil de sécurité.  M. Hatoyama a également plaidé en faveur de l’entrée en vigueur rapide du TICE et du commencement immédiat des négociations sur le traité sur l’arrêt de la production de matières fissiles.  Il a souligné en outre que le Japon s’était engagé activement dans une diplomatie axée sur les efforts internationaux en faveur du désarmement et de la non-prolifération nucléaires.  Le développement nucléaire de la RPDC, qui pose une menace à la paix et à la sécurité du Japon et de la communauté internationale, ne doit pas être toléré, a-t-il poursuivi.  Son pays, a-t-il indiqué, prendra les mesures nécessaires pour mettre en œuvre plus efficacement la résolution 1874 du Conseil de sécurité.  


M. RECEP TAYYIP ERDOĞAN, Premier Ministre de la Turquie,a défendu la pertinence du TNP qui, a-t-il dit, reflète la volonté universelle de parvenir à la paix et à la sécurité.  Aujourd’hui, le Traité reste aussi pertinent et indispensable qu’il y a 40 ans, a-t-il jugé, en rappelant ses trois piliers que sont le désarmement et la non-prolifération nucléaires, le désarmement général et complet et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. 


Pour renforcer le régime du TNP, M. Erdoğan a estimé qu’il était indispensable d’assurer l’entrée en vigueur du TICE, la finalisation dans le cadre de la Conférence du désarmement d’un accord interdisant la production des matières fissiles à des fins militaires et la promotion accrue du rôle de l’AIEA.  Le Premier Ministre turc a en outre souligné que l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire était incompatible avec la possession d’armes de destruction massive qui constitue une menace à la stabilité régionale.  « Par conséquent, la Turquie attache une grande importance à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient », a-t-il dit. 


Le Premier Ministre de la Turquie a également indiqué que la confiance dans les technologies nucléaires dépendait de mesures de sûreté fermes prises dans ce domaine au niveau mondial.  Il a ainsi souligné la nécessité que soient pleinement appliqués les conventions de l’ONU et de l’AIEA, les traités multilatéraux de désarmement nucléaire, ainsi que la résolution 1540 du Conseil de sécurité sur la non-prolifération des armes de destruction massive.  « J’exhorte tous les pays du monde à s’engager dans un dialogue de fond pour trouver des solutions complètes aux défis globaux auxquels nous faisons face dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération nucléaires », a conclu M. Erdoğan.


M. ABDURRAHMAN MOHAMED SHALGHAM (Jamahiriya arabe libyenne) a rappelé que son pays avait volontairement renoncé à ses programmes d’armes de destruction massive, faisant ainsi l’histoire et rendant un grand service à la communauté internationale.  Du fait de ce service éminent à la paix et à la sécurité internationales, la Libye mérite un siège de membre permanent au Conseil de sécurité, a-t-il dit.  Le représentant a également estimé que son pays devait pouvoir utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Les États doivent être encouragés à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, mais le monde ne peut accepter les tentatives d’États, quels qu’ils soient, de produire l’arme nucléaire.  Il a également estimé, reprenant les propos prononcés la veille à la tribune de l’Assemblée générale par le Président libyen Muammar Al-Qadhafi, que l’AIEA devrait inspecter tous les États, y compris ceux dotés d’armes nucléaires.  Il a souhaité que le Moyen-Orient devienne une zone totalement exempte d’armes nucléaires.  Le représentant a ainsi demandé que l’installation nucléaire israélienne de Dimona fasse l’objet d’une inspection.  Les États ont besoin d’énergie et doivent pouvoir l’utiliser à des fins pacifique uniquement, a-t-il insisté. 


M. MOHAMED ELBARADEI, Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a affirmé que le premier problème que pose la non-prolifération nucléaire était la fragilité de son régime qui comporte de nombreuses lacunes. 


L’autorité de l’Agence est par exemple limitée dans certains pays, cela étant dû au fait que de nombreux États n’ont pas encore conclu d’accords de garantie avec l’AIEA, a-t-il dit.  Il a expliqué que cette situation empêchait l’AIEA de conduire ses activités de vérification dans plus de 90 pays.  « De plus, notre mandat de vérification est centré sur le matériel nucléaire, et si l’on attend de l’Agence qu’elle détecte d’éventuelles activités d’armement, il faut qu’elle soit pourvue de l’autorité juridique adéquate », a déclaré M. ElBaradei. 


Il a ensuite attiré l’attention sur le fait qu’un nombre croissant de pays maîtrisent désormais les techniques d’enrichissement d’uranium et de retraitement de plutonium, « ce qui signifie que plusieurs des pays concernés pourraient développer rapidement des armes nucléaires s’ils venaient à se retirer du TNP ». 


M. ElBaradei a fait savoir que pour contrer ce risque, il avait proposé l’établissement d’une banque d’uranium enrichi pour garantir aux États une fourniture de combustible nucléaire nécessaire au fonctionnement de leurs réacteurs.  « Notre ultime objectif est de parvenir à la multinationalisation du combustible nucléaire à mesure que nous progressons vers le désarmement nucléaire », a déclaré le Directeur général de l’AIEA. 


M. ElBaradei a ensuite affirmé que, selon lui, le plus grand risque auquel le monde fait face est l’acquisition par des extrémistes de matières radioactives et nucléaires.  Après avoir signalé que 200 incidents liés à du trafic illicite et à la perte ainsi qu’aux vols de matières sensibles avaient été recensés par l’AIEA l’année dernière, il a demandé l’intensification des efforts pour assurer le niveau de sécurité le plus élevé pour les matières radioactives les plus sensibles. 


« L’AIEA, sans les ressources nécessaires, ne pourra pas remplir sa mission en matière de sécurité et de vérification nucléaires », a ensuite déclaré M. ElBaradei, ajoutant que l’infrastructure de l’Agence était délabrée et manquait des technologies de vérification les plus récentes.  Il a poursuivi en insistant sur le fait que l’AIEA ne pouvait pas non plus œuvrer seule, le succès de sa mission dépendant du soutien politique de tous, et, en particulier, de celui du Conseil de sécurité.  « Le Conseil doit développer un mécanisme complet pour appréhender au mieux les cas de non-respect des obligations qui incombent aux États parties au TNP et les cas concernant les pays qui ont quitté le Traité », a-t-il suggéré. 


Le Directeur général de l’AIEA a également appelé le Conseil de sécurité à examiner de manière plus approfondie les causes sous-jacentes à de nombreux cas de non-prolifération, comme les conflits endémiques, le manque de confiance et les déséquilibres en matière de sécurité.  « Traduire en actes les idées dont nous avons discuté aujourd’hui nécessitera un environnement de confiance mutuelle, que ce sommet aura, je l’espère, contribué à créer », a conclu M. ElBaradei.


M. BARACK OBAMA, Président des États-Unis, dans ses remarques de clôture, a remercié les chefs d’État et de gouvernement qui avaient participé à cette réunion au sommet du Conseil de sécurité, et a réaffirmé l’engagement en faveur d’un objectif difficile, mais réalisable.  Il s’est ainsi dit encouragé par le sérieux avec lequel cette question a été abordée et par l’adoption à l’unanimité de la résolution du Conseil de sécurité.  Les mots à eux seuls ne permettront pas de réaliser le travail, a-t-il souligné, tout en exprimant néanmoins sa confiance dans l’avancement de ce processus.  Celui-ci permettra d’apporter la paix à nos enfants et à nos petits enfants, ce que nous souhaitons tous, a-t-il déclaré, avant de lever la séance sous les applaudissements. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée évoque plusieurs conflits territoriaux et entend le Premier Ministre israélien fustiger les propos du Président iranien

AG/10862

L’Assemblée évoque plusieurs conflits territoriaux et entend le Premier Ministre israélien fustiger les propos du Président iranien

24/09/2009
Assemblée généraleAG/10862
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

5e et 6e séances plénières – matin et après-midi


L’ASSEMBLÉE ÉVOQUE PLUSIEURS CONFLITS TERRITORIAUX ET ENTEND LE PREMIER MINISTRE ISRAÉLIEN FUSTIGER LES PROPOS DU PRÉSIDENT IRANIEN


Après qu’une dizaine de délégations ont quitté, hier soir, la salle de l’Assemblée générale pour protester contre les propos du Président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, le Premier Ministre israélien a demandé aujourd’hui aux autres délégations si elles n’avaient pas « honte » d’être restées à leur siège. 


Aux côtés de Benjamin Netanyahu, plus d’une trentaine de chefs d’État et de gouvernement ont pris la parole au deuxième jour du débat général dont les dirigeants de l’Iraq, des Comores, de Chypre, de la Turquie et de la Géorgie.  Le Premier Ministre japonais, élu à la faveur de la première alternance politique depuis 60 ans, est également intervenu.


Son homologue israélien a fustigé les « mensonges » et les « diatribes antisémites » que le Président iranien a jetés « à la face de la communauté internationale », hier.  Se demandant si le monde était prêt à faire face aux « forces terroristes dirigées par l’Iran », le Chef du Gouvernement israélien a estimé que l’acquisition de l’arme nucléaire par Téhéran représente la plus grave menace actuelle à la paix et à la sécurité internationales.


Benjamin Netanyahu a rejeté les conclusions « biaisées » du rapport de la Commission d’enquête diligentée par le Conseil des droits de l’homme pour faire la lumière sur les allégations de violations du droit international commises à Gaza, en décembre et en janvier derniers, lors des affrontements entre le Hamas et les forces israéliennes.


Face à des adversaires qui, « depuis des années », dirigent « délibérément » des tirs de roquettes et de mortiers vers les populations israéliennes, tout en se servant de leurs propres civils comme boucliers humains, Israël n’a pas eu d’autre choix que de riposter, a plaidé M. Netanyahu.  Et pourtant, qui est condamné aujourd’hui par le Conseil des droits de l’homme? « Israël, bien sûr », a-t-il ironisé. 


Le Premier Ministre israélien, qui a eu mardi dernier un entretien avec les Présidents palestinien et américain, a affirmé que son pays fera la paix si les Palestiniens la veulent.  Il a réitéré ses deux conditions préalables à savoir, la reconnaissance de l’existence d’Israël comme « État-nation du peuple juif » et la démilitarisation complète d’un futur État palestinien. 


C’est vers le Conseil de sécurité que s’est tourné le Président de l’Iraq, Jalal Talabani, pour réclamer une mission internationale indépendante chargée d’enquêter sur les « crimes terroristes » commis dans son pays avec l’appui, selon lui, de « forces étrangères ».


Ce deuxième jour du débat général a été largement dominé par les conflits ou litiges territoriaux, comme en a témoigné l’intervention du Président de l’Union des Comores, qui a condamné « la présence française dans l’île comorienne de Mayotte ». 


Ahmed Abdallah Mohamed Sambi a présenté à la France une proposition de règlement du différend, l’invitant à reconnaître la vocation des quatre îles de l’archipel des Comores à rester une nation indivisible gérée sur la base du principe d’« un pays, deux administrations ».  En contrepartie, la France pourrait accompagner le développement économique des trois autres îles pour rétablir un certain équilibre dans l’ensemble de l’archipel, a-t-il suggéré.


La situation d’un autre territoire divisé a été abordée dans la journée: celui de Chypre dont le Président a estimé que les progrès réalisés vers la création d’un État fédéral ne permettent pas d’envisager, dans un avenir proche, un règlement définitif de la situation.  M. Demetris Christofias a regretté que les demandes de « la communauté chypriote turque soutenue par la Turquie, sortent du cadre prévu par les résolutions pertinentes des Nations Unies ».


En réponse, le Premier Ministre de la Turquie, Recep Tayyip Erdoğan, a affirmé qu’avec la bonne volonté de toutes les parties, il serait possible de trouver une solution à la fin de 2009 et de la soumettre à un référendum en 2010.  Si toutefois, a-t-il prévenu, en raison de l’intransigeance de la partie chypriote grecque, une solution ne peut être trouvée, alors la normalisation du statut de la « République de Chypre du Nord » deviendrait une « nécessité que l’on ne saurait reporter ».


Le peuple géorgien a prévenu, pour sa part, que son Président, Mikheil Saakashvili, n’acceptera pas une ligne de division dans son pays.  C’est un engagement inamovible, a-t-il assuré, avant d’appeler la communauté des nations à affirmer que le droit international n’autorise pas la modification des frontières par la force.  Le Président géorgien a fait appel « au pouvoir des idées et à la force des convictions », les changer, tout en admettant que « cela prendrait du temps ».


Tout nouveau Premier Ministre du Japon, pays qui vient de changer de majorité politique pour la première fois en 60 ans, Yukio Hatoyama a fait un geste d’ouverture en direction de la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  Après avoir réaffirmé l’intention du Japon de normaliser ses relations avec la RPDC, conformément à la Déclaration de Pyongyang, le Premier Ministre a estimé qu’une enquête approfondie sur les enlèvements de ressortissants japonais dans les années 70 contribuerait à l’amélioration des relations entre ce pays et le sien.


Le débat général de l’Assemblée générale se poursuivra demain, vendredi 25 septembre, à partir de 9 heures.


SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL


M. AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI, Président de l’Union des Comores, a déclaré qu’il allait aborder un « sujet sensible » qui touche à l’unité et à l’intégrité des Comores.  Il a rappelé que l’Assemblée générale a, à maintes reprises, « réprouvé la présence française dans l’île comorienne de Mayotte ».  Mais, a-t-il regretté, malgré de nombreuses résolutions allant en ce sens et des consultations dans l’île, la France continue de tenir des référendums à Mayotte pour ancrer définitivement cette île à la République française.  Il a rappelé que le statut de l’île comorienne de Mayotte en droit français a ainsi changé plusieurs fois jusqu’à ce qu’elle devienne le 101e département français.


Il faut noter que les relations entre la France et les Comores sont particulières, a relevé le Président, qui a noté, que malgré la séparation de l’île de ses trois sœurs et contrairement à ce que l’on pourrait penser, la France est toujours associée dans les grandes décisions internationales qui engagent l’avenir des Comores.  C’est le premier partenaire économique des Comores et un des plus grands partenaires de développement, a-t-il précisé, avant de rappeler que plus de 200 000 Comoriens vivent sur le sol français.  Il n’y a donc aucune hostilité entre nos deux pays, a-t-il assuré, se disant prêt à raffermir davantage les relations entre les deux États. 


Le Président des Comores a ensuite présenté à la France, de façon solennelle, une proposition de règlement de ce différend, l’invitant à reconnaître la vocation des quatre îles de l’archipel des Comores à rester une nation indivisible gérée sur la base du principe d’« un pays, deux administrations ».  Il a souhaité que les parties parviennent à un compromis sur la durée de la présence française sur l’île comorienne.  En contrepartie, a-t-il ajouté, nous demandons à la France d’accompagner activement le développement économique des trois autres îles pour qu’un certain équilibre soit trouvé dans l’ensemble de l’archipel.  Ce processus permettra à nos frères et sœurs mahorais de préserver leurs acquis sociaux, leur niveau de vie, et aux trois autres îles de relever les défis du développement.  Il s’est dit persuadé que cette proposition sera accompagnée par la communauté internationale.


Le Président comorien a poursuivi son intervention en expliquant les défis à relever par son pays, qui restent nombreux.  Nos peuples continuent à souffrir de la faim, de la malnutrition et de la maladie; les enfants n’ont pas un enseignement de qualité, et les soins de santé restent un luxe pour la plupart des citoyens, a-t-il indiqué.  Il a aussi signalé que beaucoup n’ont pas accès à des services sociaux de base et sont menacés par les catastrophes naturelles.  Le Président comorien a appelé à ce que soit menée au niveau mondial une action concrète, urgente et concertée, pour pouvoir faire face aux conséquences des crises économique et financière, en faisant preuve de pragmatisme.


Notre Organisation a un grand rôle à jouer pour satisfaire les aspirations légitimes des peuples en développement, a-t-il noté, appelant à rendre l’ONU plus représentative et plus équitable.  Il a demandé de lutter contre l’utilisation abusive de la « compétence universelle », dans le respect de la bonne gouvernance internationale.  Il convient ainsi de mieux définir le concept de la « responsabilité de protéger », en réfléchissant à sa mise en œuvre, a-t-il aussi proposé.  Il s’est enfin réjoui de l’engagement des États-Unis en faveur de la justice, de la paix et du développement dans le monde.  Il a par ailleurs soutenu la Chine et le Maroc dans « leurs efforts légitimes de recouvrer leur intégrité territoriale ».


M. JOHN EVANS ATTA MILLS, Président de la République du Ghana est d’abord revenu, au cours de sa déclaration, sur les contradictions de la mondialisation.  Elle a accéléré l’interdépendance des économies nationales mais ses bénéfices sont négligeables pour la majorité des pays en développement, a-t-il constaté.  M. John Evans Atta Mills a regretté notamment qu’en dépit d’une croissance mondiale moyenne de 5% depuis une décennie, seulement une minorité de pays en développement ait pu réduire la proportion de leur population vivant avec moins de 1 dollar par jour.  Pour le Président de la République du Ghana, les économies des pays en développement dépendent grandement des exportations de minerais et de matières premières, ce qui les expose à des problèmes de sécurité alimentaire.  C’est en particulier le cas des pays de l’Afrique subsaharienne dont la croissance modeste de ces dernières années est menacée par la crise financière internationale, a-t-il déploré.


Pour M. Atta Mills, de nombreux pays développés et émergents, dont certains en Afrique, ont pu prendre des mesures significatives pour limiter l’impact de la crise internationale.  Pour répondre aux défis posés par la crise, l’Afrique souhaite donc que les pays les plus riches fassent plus d’efforts pour remplir leurs engagements dans les domaines de l’aide publique et de la réduction de la dette, a-t-il dit, en demandant également une amélioration de l’accès et de la participation de l’Afrique aux institutions financières existantes.  Il a exhorté le FMI à mettre en place un nouveau mécanisme qui assouplisse les conditions de soutien aux économies africaines.  John Evans Atta Mills a aussi demandé une augmentation du capital de la Banque africaine de développement (BAD) afin de lui permettre de renforcer ses interventions et son soutien au pays d’Afrique.  Il a suggéré également que le FMI vende une partie de ses réserves en or pour libérer des ressources supplémentaires.  Revenant sur les négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) menées dans le cadre du Cycle de Doha, le Président du Ghana a rappelé que la libéralisation des échanges internationaux est destinée, en principe, à bénéficier surtout aux pays pauvres.  Un développement durable implique notamment que les pays pauvres puissent augmenter leurs exportations vers les pays riches.  Malheureusement, a noté le Président du Ghana, le système multilatéral commercial actuel ne leur bénéficie pas, car il limite leur participation aux échanges internationaux.  Les subventions versées par les pays riches à leurs producteurs faussent le fonctionnement des marchés; et les tarifs douaniers imposés par la plupart des pays riches ont empêché l’accès au marché international aux produits africains.  Pour des pays en développement comme le Ghana, une libéralisation du commerce international doit donc être accompagnée de mesures facilitant l’accès aux marchés, a préconisé M. Atta Mills.


Évoquant ensuite les conséquences des changements climatiques en Afrique, M. John Evans Atta Mills a indiqué que le continent avait besoin de mesures concrètes et décisives.  Il a rappelé que lors de la Conférence de Copenhague en décembre, la question du financement de l’aide à l’adaptation aux effets des changements climatiques sera centrale dans les négociations, et même cruciale si l’on veut parvenir à un quelconque accord.


À propos des opérations de maintien de la paix, M. John Evans Atta Mills a demandé une coopération croissante entre l’ONU et les organisations régionales pour renforcer la coopération et l’efficacité de ces missions sur le continent africain.  Évoquant le quinzième anniversaire de la Déclaration du programme d’action de Beijing pour la promotion de la femme, qui aura lieu l’année prochaine, le Président ghanéen a rappelé les efforts entrepris par son pays pour assurer l’égalité des sexes et le renforcement de la représentation des femmes.  Le Gouvernement du Ghana poursuit ainsi une politique dont l’objectif est d’assurer 40% de représentation féminine à des positions clefs au sein des institutions nationales.  Le Président du Ghana est enfin revenu sur le problème du trafic d’êtres humains et de la protection des victimes, en précisant que son pays appuyait l’action de ceux qui soutiennent l’élaboration et l’adoption d’un Plan global d’Action des Nations Unies dans ce domaine.


Pour conclure, M. John Evans Atta Mills a réitéré le soutien de son pays à l’action des Nations Unies qui restent « l’instrument multilatéral idéal pour maintenir la paix et la sécurité internationales et promouvoir une coopération internationale fructueuse ».  Il a cependant demandé un renforcement de la volonté politique pour rendre les Nations Unies plus efficaces et éviter à la majorité des peuples de connaître la guerre, la maladie et la pauvreté. 


M. ŽELJKO KOMŠIĆ, Président de la présidence de la Bosnie-Herzégovine, s’est exprimé sur la crise économique et financière mondiale, qui représente « la plus grande menace pour la paix et la stabilité ».  « Le temps de récupération sera long », a-t-il averti, estimant que cette crise mondiale requiert « des solutions au niveau mondial ».  Il a salué l’adoption du document de l’Assemblée générale qui découle de la Conférence de haut niveau sur la crise économique et financière.


Cette crise a gravement mis en péril la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a souligné M. Komšić, qui s’est inquiété pour les pays les plus pauvres, dont ceux d’Afrique subsaharienne, pour lesquels il a appelé à des efforts continus de la communauté internationale.  Concernant la Bosnie-Herzégovine, il a estimé qu’en dehors des difficultés engendrées par la crise économique, il ne devrait pas y avoir d’autre obstacle à la réalisation dans les temps des objectifs fixés pour le pays d’ici à 2015.


S’exprimant sur la lutte contre le réchauffement climatique, M. Komšić a appelé à des négociations fructueuses lors du prochain Sommet de Copenhague, en décembre.  Il a rappelé que les changements climatiques sont « un problème et une menace universels » contre lesquels les intérêts économiques et politiques ne doivent pas faire obstruction.


Le Président a évoqué la question de la réforme « nécessaire » des Nations Unies, en particulier le Conseil de sécurité, réforme qui doit être faite de manière « prudente » afin de s’assurer d’un large consensus des États Membres.  Il a plaidé pour une plus grande participation des États membres au sein du Conseil, dont la Bosnie-Herzégovine; et pour un développement de la « diplomatie préventive ».


Mon pays, a-t-il dit, reste engagé à coopérer pleinement avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).  Un cadre juridique a été mis en place et la Cour du pays a commencé les procès pour crimes de guerre, ce qui est une des conditions préalables au rétablissement de la confiance mutuelle et de la réconciliation dans le pays, a souligné le Président.


Invoquant l’expérience de son pays, le Président a jugé que les Nations Unies et en particulier le Conseil de sécurité, devraient s’engager plus avant dans la diplomatie préventive.  L’initiative et l’active participation de la Bosnie-Herzégovine dans l’Alliance des civilisations contribuent à un tel modus operandi, a souligné le Président.  Il a annoncé que la première Conférence régionale des Balkans, organisée dans le cadre de l’Alliance, se tiendra à Sarajevo d’ici la fin de l’année.


M. PAUL KAGAME, Président du Rwanda, a déclaré que cette session de l’Assemblée générale donnait l’occasion de réfléchir aux meilleurs moyens de réconcilier développement socioéconomique et respect de l’environnement.  Selon lui, nous vivons une époque d’innovations scientifiques, technologiques et entrepreneuriales extraordinaires qui peuvent nous aider à surmonter ce défi.  Le G-20 joue un rôle crucial dans le rétablissement de la stabilité économique; mais ne devrions-nous pas élargir ce Groupe à d’autres nations qui sont plus vulnérables aux décisions prises par quelques-uns? s’est demandé M. Kagame.  Toutes les nations devraient être parties prenantes à ces discussions importantes, parce que chacune a une contribution à faire, a estimé le chef de l’État rwandais.  « Il est temps d’embrasser le vrai multilatéralisme », a-t-il insisté, avant de dire que les pays en développement appréciaient les mesures correctives prises par le G-8 et le G-20 pour accélérer le redressement économique, mais qu’il était évident que la plupart des propositions faites jusqu’à présent étaient loin de correspondre aux actions concrètes exigées pour aider les pays à faible revenu.


L’amélioration de la gouvernance mondiale doit aussi prendre en compte la question de la justice internationale, a poursuivi M. Kagame, qui a annoncé que son Gouvernement accorderait une attention particulière aux résolutions présentées par l’Assemblée générale sur cette question au cours de cette session.  Évoquant ensuite la situation dans la Communauté d’Afrique de l’Est, le Président rwandais a jugé qu’il n’y avait pas de meilleure solution aux difficultés économiques actuelles autre que la création de larges marchés régionaux susceptibles de relancer la productivité des États Membres.  Rappelant ensuite les droits et obligations qui incombent à tous en matière de lutte contre les changements climatiques, Paul Kagame a évoqué les contributions « modestes mais proportionnées » faites par son pays à l’approche de la Conférence de Copenhague et les mesures prises s’agissant de la reforestation.


En ce qui concerne la paix et la sécurité, il a estimé que des progrès significatifs avaient été accomplis pour répondre aux problèmes qui se posent dans la région des Grands Lacs.  Les dirigeants de la région reconnaissent que des solutions locales, à commencer par un effort régional conjoint, peuvent ramener une paix durable.  « C’est dans ce contexte, qu’avec nos collègues et voisins de la République démocratique du Congo (RDC), nous faisons face à la cause profonde de l’instabilité dans notre région, à savoir les forces négatives qui posent une menace depuis 1994 », a-t-il précisé.


En conclusion, le Président Kagame a jugé que la tâche la plus urgente de la communauté internationale était de renforcer l’avenir de toutes les nations en promouvant la prospérité économique –« notre objectif moral »-, d’améliorer la paix et la stabilité de toutes les régions en comptant sur les acteurs régionaux, et d’engager le monde dans le vrai multilatéralisme – « notre vision partagée ».


Mme DALIA GRYBAUSKAITÉ, Présidente de la Lituanie, a noté que la crise financière et économique mondiale n’est pas le seul problème qui se pose aujourd’hui.  Elle a ainsi cité le terrorisme, la prolifération des armes, les défis relatifs à l’énergie et les changements climatiques, qui exigent des réponses globales.  Nous sommes dépendants les uns des autres, a-t-elle insisté.  Les Nations Unies doivent jouer le rôle de chef de file pour renforcer les sociétés qui partagent les valeurs de la tolérance et de l’humanité, a poursuivi la Présidente, qui a appelé à lutter contre la xénophobie, le racisme et l’antisémitisme.


Mme Grybauskaité a aussi appelé tous les pays, petits et grands, à remplir leurs devoirs non seulement à l’égard de leurs citoyens mais aussi vis-à-vis de la société mondiale.  Ce sont habituellement les pauvres et les plus vulnérables qui sont les principales victimes des troubles économiques, a-t-elle noté, avant de rappeler que la crise actuelle risque de retarder la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Pour éviter que les objectifs de développement ne soient la première victime de la crise économique et financière, la Présidente a donné des exemples d’actions concrètes, comme la contribution aux opérations de maintien de la paix.  Son pays continuera à s’engager sur ce front, comme il l’a déjà fait pour les missions de l’Union européenne au Kosovo, en Bosnie-Herzégovine et en Afghanistan, a-t-elle assuré.


La Présidente a également invité les gouvernements à renforcer leurs politiques de lutte contre la prolifération des armes, tout en permettant le développement du nucléaire civil.  Elle a encore souhaité que le protectionnisme et l’isolationnisme n’aient plus cours dans un monde responsabilisé.  En ce qui concerne les changements climatiques, elle a indiqué faire son possible pour l’aboutissement des négociations en prévision de la Conférence de Copenhague, avant d’appuyer l’engagement de l’Union européenne de réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020.


La Lituanie assume sa responsabilité aux niveaux régional et mondial, a ajouté Mme Grybauskaité, considérant que les organisations régionales doivent assumer de plus grandes responsabilités.  Elle a ainsi précisé que son pays préside cette année le Conseil des États des Balkans ainsi que la Communauté des démocraties.  La Lituanie assumera aussi en 2011 la présidence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et celle de l’Assemblée générale de l’ONU, en septembre 2012, puis celle de l’Union européenne au deuxième semestre 2013.  Les progrès réels dans le développement sont indissociables du respect de la démocratie, a-t-elle enfin estimé.


M. DEMETRIS CHRISTOFIAS, Président de Chypre, a d’abord évoqué la crise financière internationale qui montre « la faiblesse de notre système économique ».  Pour lui, c’est « seulement au travers d’actions collectives et globales » que le monde peut aujourd’hui y faire face.  Pour le Président de la République de Chypre, il en est de même de la réduction de la pauvreté, des maladies et de la lutte contre le réchauffement climatique.


Apportant son soutien aux pays en développement qui ont rappelé à la tribune les conséquences de la crise financière sur leurs économies, le Président a regretté que la mondialisation soit « conduite par la quête de profits excessifs » et qu’elle rende « les riches plus riches et les pauvres plus pauvres ».  Pour M. Demetris Christofias, les Nations Unies représentent aujourd’hui l’organe international le plus important pour faire face aux effets de la crise financière.


Énumérant ensuite les défis auxquels la communauté internationale doit faire face, tels que les changements climatiques, la diminution des ressources naturelles, les violations des droits de l’homme, la multiplication des conflits régionaux, la prolifération des armes de destruction massive et les pandémies, le Président a insisté sur l’importance d’entreprendre des actions collectives efficaces.  C’est en particulier le cas pour la lutte contre les changements climatiques, selon lui.  « Des mesures doivent être prises immédiatement et la réunion de Copenhague doit marquer un tournant historique », a-t-il indiqué.


Revenant ensuite sur les négociations sur le statut de Chypre, M. Demetris Christofias a rappelé que des « discussions intenses » étaient engagées avec le dirigeant de la communauté chypriote turque, M. Mehmet Ali Talat.  Des progrès ont été faits, a-t-il estimé, pour la création d’un État fédéral comprenant « deux régions largement autonomes, administrées chacune par les communautés turque et grecque ».  Toutefois, ces progrès ne permettent pas de croire « à une solution finale proche ».  Le Président a notamment regretté que « la communauté chypriote turque soutenue par la Turquie, continue d’avoir des positions ou de faire des propositions qui sortent du cadre des résolutions des Nations Unies ».


Remerciant une nouvelle fois le Secrétaire général pour ses missions de bons offices, M. Demetris Christofias a dit toutefois espérer que le second cycle de négociations qui vient de commencer soit « l’occasion pour la Turquie de reconsidérer ses positions », car la solution doit émaner des Chypriotes pour les Chypriotes.  Il a aussi demandé à la Turquie de normaliser ses relations avec Chypre et de procéder à sa reconnaissance comme le demande l’Union européenne.


Chypre, a rappelé le Président, a toujours appuyé l’accession de la Turquie à l’Union européenne mais cet appui, a-t-il prévenu, n’est pas « inconditionnel ».  Qualifiant de paradoxe la position de la Turquie, qui soutient notamment une solution confédérale passant par la création de deux États indépendants à Chypre, M. Demetris Christofias a néanmoins exprimé sa disposition à engager un dialogue avec les dirigeants turcs, parallèlement aux négociations avec le dirigeant chypriote turc, ce qui augmenterait les chances d’un résultat positif des négociations.


M. FRADIQUE BANDEIRA MELO DE MENEZES, Président de Sao Tomé-et-Principe, a estimé que le plus grand défi à l’heure actuelle est d’assurer l’avenir de la planète, pas seulement d’un point de vue économique mais aussi du point écologique.  Il a indiqué que le niveau de la mer provoque déjà l’érosion de côtes de son pays.  Le temps joue contre nous et nous ne pouvons continuer à ignorer ces problèmes écologiques et à ne pas appliquer le Protocole de Kyoto, a-t-il averti, ajoutant que ce n’est pas un problème des pays en développement contre les pays développés. 


Le Président a souhaité le succès des négociations en prévision de la Conférence de Copenhague.  Nous espérons que les objectifs de 2020 pourront être formalisés lors de ce sommet, a-t-il dit.  Il a ensuite appelé à réformer le système des Nations Unies, de toute urgence.  Les objectifs de paix et de sécurité, combinés au développement économique, ne peuvent être réalisés que grâce à des efforts multilatéraux, a-t-il souligné.  Seuls ces efforts, basés sur le droit international, peuvent garantir la sécurité alimentaire et énergétique, la disparition des maladies infectieuses et des solutions aux problèmes des réfugiés dans le monde.  Mais, selon le Président, on ne peut réussir dans cette voie qu’avec une ONU plus égalitaire et plus solidaire, ce qui est aussi valable pour d’autres organisations internationales.


Abordant la question de la réforme du Conseil de sécurité, le Président a demandé qu’une plus grande justice soit faite à l’Afrique pour qu’elle soit représentée et prenne part aux grandes décisions, soutenant ainsi la proposition de l’Union africaine.  Sao Tomé-et-Principe fait preuve de détermination dans ses efforts en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, en particulier en matière d’éducation et de santé, a ensuite expliqué le Président.   


Il a exprimé sa satisfaction de voir se réchauffer les relations entre la Chine et la République de Chine à Taïwan, espérant voir celle-ci participer davantage aux travaux des Nations Unies et se réjouissant qu’elle soit maintenant observateur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).  Il s’est, en revanche, dit déçu du peu de progrès en ce qui concerne la levée du blocus dont Cuba est victime.


Pour conclure, le Président a appelé à une plus grande coopération entre les pays développés et ceux en développement, entre les donateurs et les bénéficiaires de l’aide internationale.  Il a aussi souhaité que les communautés rurales, les enseignants, le personnel de santé, les agriculteurs et les pêcheurs soient davantage consultés sur les programmes de développement.


M. ERNEST BAI KOROMA, Président de la Sierra Leone, a rappelé que les années de conflits qui ont frappé son pays avaient considérablement augmenté la pauvreté, rendant la population vulnérable.  Cependant, la croissance économique stable, et le soutien sécuritaire et financier international ont permis une amélioration sensible de la situation, a poursuivi le Président.  La crise économique qui a frappé le monde, mais également l’Afrique et plus particulièrement la Sierra Leone a eu des conséquences néfastes sur l’économie du pays et sur la population, a-t-il ajouté. 


Le Président a indiqué que les exportations ont considérablement chuté, entrainant un déficit de la balance commerciale, et rendant difficile l’importation de produits de base.  M. Koroma a souligné que de nombreux pays d’Afrique, et notamment la Sierra Leone, ont enregistré, ces dernières années, d’importants progrès politiques, économiques et sociaux.  La Sierra Leone est parvenue à mettre en place un régime démocratique stable, a noté le Président.  Il a ajouté que tous les indicateurs ont montré que le pays avait fait des progrès rapides dans la stabilité politique.  Mais, il a rappelé que son pays n’aurait pu obtenir ces résultats sans un appui multilatéral. 


M. Koroma s’est par ailleurs dit concerné par les changements climatiques qui menacent le développement humain et les nations africaines.  Il a rappelé que les récentes pluies torrentielles qui se sont abattues sur Freetown ont provoqué d’importants dégâts.  Sécheresse, ouragan, inondations, élévation du niveau de la mer demeurent des sujets de préoccupation, a-t-il poursuivi.  Le Sommet sur les changements climatiques qui se tiendra à Copenhague en décembre représente selon M. Koroma, une occasion unique de jeter les bases d’un avenir meilleur, plus durable et plus stable.  M. Koroma a, par ailleurs, ajouté sa voix à celle des autres nations africaines pour appeler à une réforme en profondeur de l’ONU qui tienne compte de la demande de représentation des peuples d’Afrique.  


M. RICARDO MARTINELLI BERROCAL, Président du Panama, a expliqué que le réchauffement climatique était la plus édifiante manifestation de la crise causée par l’exploitation excessive des ressources et qu’il fallait, dorénavant, appliquer de nouvelles formules, changer de comportement et avoir une meilleure relation avec la nature.  Si nous n’agissons pas avec grande prudence, les conséquences seront irréversibles, a-t-il prévenu.


Le Président, qui a rappelé que son pays a toujours joué un important rôle auprès des États voisins et ailleurs dans le monde, a exprimé sa détermination à privilégier, durant son mandat, l’intérêt du peuple panaméen, au détriment des intérêts partisans.  À ce propos, il a fait mention des réalisations en cours et à venir au Panama, citant au passage, la construction de lignes de métro, d’habitations à loyer modéré, d’infrastructures routières et ferroviaires, et l’extension du canal de Panama. « Malgré la crise, le Panama est en situation de croissance », s’est réjoui le chef de l’État.


Le Président Berrocal, qui a plaidé en outre pour la paix, a dit suivre avec attention, le processus de réconciliation au Honduras.  L’Accord de San José constitue la meilleure méthode pour former un gouvernement consensuel capable de superviser de nouvelles élections et de garantir un retour pacifique à la démocratie, a-t-il affirmé.  « Laissons les Honduriens décider de leur destinée et de leur avenir ensemble », a-t-il, par ailleurs déclaré.


M. Berrocal a également exprimé son refus de la prolifération nucléaire et de la production d’armes de destruction massive.  Il a aussi rappelé la bataille menée par son pays contre le trafic de drogues et le blanchiment d’argent, soulignant que les succès réalisés, à cet effet, ont déjà été reconnus par le Fonds monétaire international (FMI).  C’est par la description de la riche biodiversité de son pays que le Président Berrocal a conclu son allocution.


M. HANS-RUDOLF MERZ, Président de la Confédération suisse, a déclaré que nous vivons dans un monde interconnecté dans lequel des questions comme les changements climatiques, la crise alimentaire, les migrations, les pandémies, le terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive ne s’arrêtent pas aux frontières.  « Faire face à ce genre de défis globaux exige une action déterminée et coordonnée aux niveaux national, régional et international » a poursuivi M. Merz, soulignant que la coopération internationale était devenue vitale, et que le monde avait plus que jamais besoin de l’ONU. 


À cet égard, il a estimé que les Nations Unies devaient poursuivre sur le chemin de la réforme afin de renforcer leur légitimité et qu’il fallait renforcer leur coopération avec le G-20.  Passant à la question de la crise financière et économique qui préoccupe le monde, M. Merz a affirmé qu’en plus des mesures de stabilisation prises à ce jour, il fallait que l’activité économique revienne à des valeurs et à des vertus fondamentales.  Le FMI, la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’ONU disposent selon lui des connaissances et des instruments nécessaires pour combattre cette crise, et il est essentiel d’assurer que les voix de ces institutions soient entendues au sein du G-20. 


Pour M. Merz, cette crise ne suffit cependant pas pour remettre en cause l’économie de marché et la mondialisation.  Il faut des réformes certes, a-t-il reconnu, tout en partageant les inquiétudes face à la nouvelle tendance au protectionnisme qui mènerait, selon lui, au désastre.  La Suisse salue dès lors l’appel à la conclusion du Cycle de Doha, exprimé lors de la Conférence de l’ONU sur la crise économique et financière.  Abordant la question du retard possible dans la réalisation des Objectifs du Millénaire, M. Merz a expliqué que son pays maintiendrait le niveau de son aide malgré des contraintes budgétaires. 


Pour la Suisse il est important que la Conférence de Copenhague soit un succès.  Mon pays, a affirmé le Président, veut et peut montrer l’exemple en termes de réduction des émissions de CO2 puisqu’elle atteindra ses objectifs de 2012, et est prête à réduire ses émissions de 20% d’ici à 2020.  Compte tenu du coût élevé des adaptations aux changements climatiques, la Suisse est en faveur d’une taxe carbone à l’échelle mondiale fondée sur le principe du pollueur-payeur afin de faire face à ces nouveaux besoins. 


Rappelant que cette année marque le soixantième anniversaire de la Convention de Genève, M. Merz a indiqué que la Suisse organisait une rencontre ministérielle ce samedi à New York afin d’identifier les moyens de renforcer le respect des Conventions de Genève, et qu’elle accueillera en novembre une conférence internationale d’experts ouverte à tous les États parties à ces Conventions, qui portera sur les défis présents et futurs auxquels le droit international humanitaire doit répondre. 


La Suisse présentera aussi sa candidature pour un second mandat au Conseil des droits de l’homme, en 2010.  M. Merz a également annoncé la candidature de la Suisse à la présidence de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, en proposant comme personnalité, Joseph Deiss, ancien Président de la Confédération.


M. JOSÉ LUIS RODRÍGUEZ ZAPATERO, Premier Ministre de l’Espagne, est d’abord revenu sur la crise financière internationale qui a montré, selon lui, la faiblesse des normes et des règles qui encadrent le système économique mondial.  Pour M. Zapatero, cette crise « n’est pas la première crise de la mondialisation mais la première crise de la gouvernance mondiale, la crise d’une mondialisation insuffisamment gouvernée ». 


« Il faut en tirer les leçons », a-t-il insisté, « faire preuve d’une détermination collective pour trouver les outils d’une politique coordonnée ».  Pour M Zapatero, ce sont aussi des politiques collectives coordonnées qui permettront de résoudre les autres défis qui se présentent à la communauté internationale comme la misère, la pauvreté, la criminalité, la piraterie, le terrorisme ou les changements climatiques.


La crise financière internationale offre donc une occasion de bâtir un meilleur système de gouvernance mondiale basé sur le multilatéralisme. « Le multilatéralisme n’est pas seulement la prise de décisions communes », a ajouté M. Zapatero, « pour être efficace et durable, il implique aussi deux postulats ».


Le multilatéralisme est d’abord inséparable du respect des valeurs démocratiques, des droits de l’homme et de l’égalité entre les sexes.  José Luis Zapatero s’est félicité de la récente résolution de l’Assemblée générale prévoyant de traiter toutes les questions liées à l’égalité des sexes au sein d’une seule et même institution.  Le chef du Gouvernement espagnol a également condamné le coup d’État au Honduras, qu’il a qualifié d’« antidémocratique ».


Le multilatéralisme implique ensuite « la connaissance de l’autre, la tolérance et le respect mutuel » entre communautés, régions ou pays.  « C’est ce qui m’a poussé, a confié le Premier Ministre, à lancer en 2005, avec mon homologue turc, Recep Tayip Erdoğan, l’Alliance des civilisations. »  M. Zapatero s’est félicité que les débats de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale tournent autour du dialogue entre civilisations.  L’Espagne, a-t-il annoncé, soutiendra le vote d’une résolution entérinant la dimension structurelle de l’Alliance au sein de l’ONU.


Le Premier Ministre a ensuite estimé que le monde pouvait « faire un grand pas en éliminant les armes nucléaires ».  Il a salué les efforts des États-Unis et de la Fédération de Russie.


M. Zapatero a ensuite relevé qu’un milliard de personnes, soit 1/6 de la population mondiale, ne mangeait pas à sa faim.  « Ce déséquilibre est injuste et inacceptable.  C’est une source de tension, d’instabilité, de menace sur la sécurité et la paix internationales », a déclaré le chef du Gouvernement espagnol, qui a mis en garde contre la tentation de réduire l’aide, dans le contexte de crise internationale. 


Il a conclu son intervention par la question de la lutte contre les changements climatiques.  La prise de conscience a eu lieu; l’heure est désormais à l’action.  Le Sommet de Copenhague doit répondre à deux questions centrales: « Quand? et comment? ».  Le Premier Ministre a insisté sur le potentiel des nouvelles technologies, rappelant que l’Espagne investit 0,7% de son PIB à la recherche et au développement.  


M. YUKIO HATOYAMA, Premier Ministre du Japon, a rappelé que le 30 août dernier, le peuple japonais avait choisi l’alternance politique pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.  Ce « Nouveau Japon », a-t-il assuré, ne se détournera pas des défis auxquels fait face le monde, affirmant qu’il redoublerait au contraire d’efforts pour jeter une passerelle entre Orient et Occident, pays développés et pays en développement et entre toutes les civilisations.


Le Premier Ministre a identifié cinq problèmes principaux, dont le premier est lié aux mesures à prendre pour répondre à la crise économique mondiale.  Le Japon, a-t-il dit, estime que la coordination internationale est nécessaire pour forger des systèmes qui vont dans le sens de la lutte contre la pauvreté et des disparités économiques.  En la matière, le Japon jouera son rôle de « pont » dans les fora internationaux, y compris au sein du G-20, en vue de formuler de nouvelles règles communes à cette fin.  


Le deuxième problème étant les changements climatiques, le Premier Ministre, à la suite d’autres dirigeants, a indiqué que son gouvernement s’est fixé des objectifs « très ambitieux » pour réduire de 25%, d’ici à 2020, ses émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux atteints en 1990. 


Le troisième défi évoqué par M. Hatoyama a été celui de la non-prolifération et du désarmement nucléaires.  Il a salué les progrès dans les négociations entre les États-Unis et la Fédération de Russie et les initiatives prises par la France et le Royaume-Uni.  Il a estimé urgent que d’autres puissances nucléaires prennent des mesures concrètes.  Le Japon a aussi l’ambition de servir de passerelle entre les pays dotés et non dotés de l’arme nucléaire.


Le Premier Ministre a ensuite déclaré que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) devait pleinement respecter les résolutions du Conseil de sécurité.  Le Japon poursuivra de son côté ses efforts en vue de réaliser la dénucléarisation de la péninsule coréenne dans le cadre des pourparlers à Six.  Mon gouvernement, a ajouté M. Hatoyama, a l’intention de normaliser ses relations avec la RPDC, conformément à la Déclaration de Pyongyang.


S’agissant de la question des enlèvements, le Premier Ministre a estimé que des actions constructives de la part de la RPDC, dont le lancement d’une enquête approfondie telle qu’agréée l’année dernière, assurerait une amélioration des relations entre ce pays et le sien. 


Évoquant ensuite le quatrième défi, celui de la consolidation de la paix, du développement et de la pauvreté, le Premier Ministre a annoncé que son pays avait l’intention de renforcer le processus de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) et de redoubler d’efforts pour réaliser les OMD et promouvoir la sécurité humaine.  Il a aussi mentionné les initiatives prises par l’Agence japonaise de coopération internationale en faveur de la reconstruction de l’Afghanistan.


En ce qui concerne le cinquième et dernier défi, l’établissement d’une communauté d’Asie de l’Est, M. Hatoyama a indiqué que « le Japon a longtemps hésité à jouer un rôle proactif dans la région, compte tenu des circonstances historiques découlant de ses « erreurs du passé ».  Il a dit attendre avec impatience la naissance d’une communauté qui serait l’extension d’une coopération renforcée, au fil du temps, dans les domaines commercial, financier, monétaire, énergétique, écologique ou encore humanitaire. 


M. RECEP TAYYIP ERDOĞAN, Premier Ministre de la Turquie, a estimé que les défis à relever aujourd’hui dans le monde ne sont pas insurmontables.  Mais pour les résoudre, a-t-il dit, il nous faut un ordre juste et inclusif, avec un leadership différent.  Il a en effet appelé les nations à travailler ensemble pour renforcer l’efficacité des Nations Unies.  Pour le Premier Ministre, la réforme de l’ONU doit passer par celle du Conseil de sécurité.  Il a précisé être en faveur de l’élargissement du nombre de ses membres non permanents.  Il faut aussi améliorer le système de maintien de la paix, a-t-il ajouté. 


La Turquie, a-t-il affirmé, fait tous les efforts possibles pour résoudre ses différends avec ses voisins.  Nous essayons maintenant de passer d’une relation passive de bon voisinage à une coopération active d’amitié et de coopération, a-t-il indiqué, mentionnant le dialogue avec la Grèce et avec l’Arménie.  Il est temps, a-t-il dit, que des solutions durables fondées sur l’intégrité territoriale soient trouvées pour les pays du Caucase.  Il a estimé que la plateforme pour la stabilité et la coopération du Caucase, lancée après la crise d’août 2008, fera une contribution substantielle aux efforts dans ce sens.


Passant à la question de l’Iraq, le Premier Ministre a rappelé le processus des pays voisins relatif à l’Iraq qui a été lancé par la Turquie ainsi que le mécanisme de dialogue stratégique entre son pays et l’Iraq, qui est notamment destiné à lutter contre le terrorisme.  Après avoir plaidé pour la cause palestinienne, le Premier Ministre a rappelé la contribution de son pays au processus de paix au Moyen-Orient sous la forme des négociations indirectes entre la Syrie et Israël.  La Turquie, a-t-il dit, est prête à reprendre un rôle actif dans ce processus.


Le Premier Ministre a aussi parlé des efforts de son pays concernant l’Afghanistan et le Pakistan.  Il a rappelé la tenue de la réunion ministérielle des Amis du Pakistan démocratique que son pays a organisée, à Istanbul en août dernier et a exprimé l’intention de son pays, qui coordonne les efforts du Conseil de sécurité sur l’Afghanistan, d’assumer en 2010 la présidence du Comité contre le terrorisme du Conseil. 


La Turquie et la « République de Chypre du Nord » appuient tous les efforts visant à trouver une solution globale à la question de l’île, a affirmé le Premier Ministre.  Si toutes les parties agissent de manière constructive, il sera possible de trouver une solution à la fin de 2009 et de la soumettre à un referendum en 2010, a-t-il aussi affirmé. 


Si, a-t-il prévenu, en raison de l’intransigeance de la partie chypriote grecque, une solution ne peut être trouvée, alors la normalisation du statut de la « République de Chypre du Nord » deviendrait une « nécessité que l’on ne saurait reporter ».  Les négociations ne peuvent durer indéfiniment et l’occasion qui se présente aujourd’hui peut s’éloigner, a insisté le Premier Ministre.


M. BENJAMIN NETANYAHU, Premier Ministre d’Israël, a rappelé qu’il y a 62 ans, les Nations Unies reconnaissaient aux juifs le droit de fonder un État sur leur terre ancestrale.  Cette Organisation a été créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et de l’Holocauste.  Pourtant, pas plus tard qu’hier, le Président de l’Iran a craché à la face de la communauté internationale ses diatribes antisémites.  Le mois dernier, a confié le Premier Ministre, je me suis rendu dans une villa de la banlieue de Berlin où, le 20 janvier 1942, des représentants des autorités nazies avaient décidé d’exterminer mon peuple. 


Un compte rendu détaillé de cette réunion existe, a-t-il déclaré, en le brandissant devant l’Assemblée générale et en affirmant qu’il contenait les modalités du projet d’extermination des juifs.  Il a ensuite montré un plan du camp de Birkenau signé d’Himmler.  Ces plans d’un camp où un million de juifs ont été assassinés, est-il un mensonge?  Le Président Obama, qui s’est recueilli le mois dernier sur le site d’Auschwitz, a-t-il salué un mensonge?  Le code barre tatoué sur le corps des juifs déportés, est-il aussi un mensonge?, a martelé le Premier Ministre israélien. 


Hier, l’homme qui qualifie l’Holocauste de mensonge s’est pourtant exprimé devant cette tribune, a-t-il accusé, avant de dire: « à tous ceux qui ont quitté leur siège, j’adresse ma gratitude.  Mais à tous ceux et celles qui ont choisi de rester, je vous demande si vous n’avez pas honte, si vous avez perdu tout sens de la décence pour écouter un homme qui nie le meurtre de six millions de juifs ».  Le Premier Ministre a estimé qu’il s’agit là d’une insulte à la Charte des Nations Unies.


L’Histoire nous a pourtant montré que lorsque l’on commence à s’attaquer aux juifs, on finit nécessairement par s’attaquer aux autres.  La pérennité de ce credo s’impose à toute société, a soutenu le Premier Ministre.  « On ne peut permettre que le passé triomphe de l’avenir », a-t-il dit.  Mais si le fanatisme le plus obscur accueille les armes les plus mortelles, la marche de l’Histoire pourrait être renversée, a-t-il prévenu. 


Le plus grand danger aujourd’hui, a assuré M. Netanyahu, est que les dirigeants fanatiques d’Iran acquièrent l’arme nucléaire.  Il a fustigé ce Gouvernement qui a tiré sur des manifestants pacifiques à l’occasion de la dernière élection présidentielle.  Le peuple iranien se soulève courageusement contre ses dirigeants, soutenu par les peuples du monde entier, a-t-il lancé.


Les derniers signes ne sont pas vraiment encourageants, a relevé le Premier Ministre, « car certains ici aux Nations Unies condamnent les victimes ».  C’est ce qu’un rapport récent des Nations Unies a fait en mettant à pied d’égalité terroristes et victimes.  Des milliers de roquettes et de tirs de mortiers ont été tirés, année après année, en direction d’Israël, prenant délibérément pour cible des populations civiles. 


Pourtant, rien n’a jamais été dit à ce sujet au Conseil des droits de l’homme, « qui porte si mal son nom ».  Nous, a insisté le Premier Ministre, nous avons achevé notre retrait de Gaza en 2005, et avions expulsé de leur domicile plus de 8 000 Israéliens » et ce que nous avons obtenu en échange, c’est « un camp fortifié de terroristes ».  Après huit ans d’attaques inlassables, Israël n’a pas eu d’autre choix que de réagir.  Face aux terroristes qui prennent pour cible des civils et se cachent derrière d’autres civils, nous avons choisi de privilégier des frappes chirurgicales et d’éviter autant que possible de toucher les populations locales en les enjoignant, par l’envoi de milliers de tracts et de textos, à quitter les lieux. 


Et pourtant, qui a été condamné par le Conseil des droits de l’homme? « Israël, bien sûr ».  Vous avez maintenant une décision à prendre, a déclaré le Premier Ministre en s’adressant à l’Assemblée générale: allez-vous accepter que cette farce se poursuive, alors que les pires violateurs des droits de l’homme continuent leurs actions en toute impunité?  Les Nations Unies doivent rejeter les conclusions de ce rapport biaisé, a-t-il martelé.  Sinon, ce sera une manière de dire à tous les terroristes du monde entier qu’ils sont libres de tirer sur des zones peuplées.


Ces Nations Unies qui nous ont applaudis quand nous avons quitté Gaza nous accusent maintenant d’être des criminels!  Israël s’est défendu à juste titre contre les terroristes, a plaidé M. Netanyahu.  Ce rapport est une mise à l’épreuve de la communauté internationale.  « Allez-vous vous ranger du côté des terroristes ou du côté d’un État qui assure son autodéfense »?, a-t-il encore demandé, en affirmant qu’à chaque fois qu’un dirigeant arabe a souhaité la paix, Israël l’a faite, comme avec l’Égypte et la Jordanie. 


Si les Palestiniens veulent vraiment faire la paix, nous la ferons, a-t-il assuré.  Nous demandons aux Palestiniens d’accepter ce qu’ils refusent sans cesse depuis 60 ans: reconnaître l’existence de l’État-nation du peuple juif.  Israël est la terre de nos ancêtres, a insisté le Premier Ministre.  Nous souhaitons vivre dans la paix et la prospérité avec le peuple palestinien, mais aussi dans la sécurité. 


C’est la raison pour laquelle l’État palestinien doit être démilitarisé, pour que ne soit pas créé un nouveau Gaza.  La dernière question qui se pose aujourd’hui à la communauté internationale, c’est de savoir si elle est prête à faire face aux forces terroristes dirigées par l’Iran ou à s’en accommoder, a conclu M. Netanyahu.


M. HUGO RAFAEL CHÁVEZ FRÍAS, Président du Venezuela, a commencé son intervention en décrivant un film d’Oliver Stone qu’il a vu hier, dont le titre, « Au Sud de la frontière », « force à la réflexion ».  Dans ce film, on aperçoit des présidents sud-américains, dont le Président Morales mâcher de la coca et préciser que ce n’est pas de la cocaïne, a-t-il raconté. 


Ce film, a commenté le Président, peut aider à déchiffrer des codes.  Une grande révolution qui dépasse l’idéologie et qui s’enracine dans l’histoire est en effet en cours en Amérique du Sud, et il faut que le monde en soit témoin, a affirmé le Président.  C’est une « révolution morale et spirituelle », en invitant le monde à soutenir « ce qui est le début du salut de la planète, d’un monde menacé par la faim et le capitalisme ».


Il n’y a jamais eu de socialisme en Union soviétique, a ensuite affirmé le Président, avant de déclarer que le XXIe siècle sera celui du socialisme.  Albert Einstein a tiré la conclusion qu’il n’y a que le socialisme qui puisse sauver l’espèce humaine, a-t-il indiqué.  En effet, a-t-il insisté, le capitalisme condamne la société à la mort.  On ne peut pas se leurrer et espérer voir changer le capitalisme.  En revanche, seul le socialisme peut apporter ce changement, a estimé le Président.


Juste avant son assassinat, a-t-il encore raconté, John Kennedy a dit qu’il y avait une révolution au Sud, à cause de la faim.  Qualifiant le Président Kennedy d’« homme intelligent », M. Chávez a aussi prié pour que le Président Obama soit protégé des balles.


Hier, a-t-il cru comprendre, le Président brésilien a frappé du poing sur la table, mû par sa véritable volonté de changement.  Mais cette volonté doit se développer partout, surtout chez les jeunes, a-t-il souhaité.  Il a donné l’exemple de l’Équateur où la révolution est en marche avec le Président Correa.


Le Président vénézuélien a aussi lancé des vivas, à l’adresse du Honduras et de la volonté des peuples.  Il a demandé aux militaires du Honduras de ne pas sacrifier le peuple de ce pays, déplorant ce qui a été fait au Président Zélaya.  « Les auteurs de ce coup d’État seront balayés par l’histoire, et aucune force ne pourra s’opposer à la révolution en marche en Amérique latine », a-t-il martelé. 


Il a reproché à Israël d’avoir soutenu les putschistes et de leur avoir fourni du matériel.  Les putschistes du Honduras représentent la bourgeoisie du pays, a précisé M. Chávez.  L’État bourgeois contrôle tout, pendant que le peuple est dans la rue et est massacré.


Le Gouvernement américain n’a pas reconnu l’existence d’un coup d’État militaire au Honduras, a indiqué M. Chávez, expliquant le désaccord, à cet égard, entre le Département d’État et le Pentagone.  Il a même accusé le Pentagone d’être à l’origine du coup d’État, relevant de ce fait la contradiction du Président Obama.  « Y aurait-il deux Obama? », s’est-il interrogé.


Revenant sur les raisons de fond qui ont entraîné le coup d’État au Honduras, Hugo Chávez a expliqué que cette révolution ne naissait pas dans les montagnes ni dans les maquis, mais dans les masses.  C’est une révolution pacifique et profondément démocratique, a-t-il ajouté, avant d’exprimer le souhait de voir la fin de l’impérialisme. 


Il a ensuite demandé au Président américain la levée du « blocus assassin contre Cuba ».  « Obama, who are you? », a-t-il lancé en anglais à l’adresse du Président américain.  Au nom de qui les États-Unis continuent d’imposer ce blocus à Cuba?, a-t-il voulu savoir.


Parlant ensuite de la Colombie, il s’est demandé si le Président Obama espère favoriser la paix avec des bases militaires.  Le Président Chávez a poursuivi son long discours, en espérant que la Conférence de Copenhague aboutirait aux décisions nécessaires et en tirant, une nouvelle fois, à boulets rouges sur le capitalisme, ennemi de l’environnement.  « N’ayons pas peur de Karl Marx, l’Einstein de la politique », a lancé le Président Chávez. 


M. DANILO TÜRK, Président de la Slovénie, a appelé les États Membres à faire en sorte que les Nations Unies soient efficaces et animées d’un objectif commun.  Il a estimé que le monde a besoin d’une stratégie globale qui traite des principaux défis du moment comme la crise alimentaire, les changements climatiques, la crise énergétique et la propagation des maladies contagieuses. 


Quel est le rôle des Nations Unies dans ce contexte?  Certaines des réponses, a estimé le Président, figurent dans le Document final de la Conférence sur la crise économique et financière mondiale et son impact sur le développement.  Il reste beaucoup à faire, a-t-il prévenu, pour apporter plus de discipline et de responsabilité dans le système financier mondial.  Il est également nécessaire d’ajuster les institutions de Bretton Woods et d’en augmenter les ressources pour le financement du développement.


Si les questions de développement occupent une large partie de l’ordre du jour de l’Assemblée générale, il faut aussi, a poursuivi le Président, penser aux droits de l’homme dans les circonstances actuelles marquées par l’aggravation de la pauvreté et la montée du chômage.  Toutes ces questions sont des défis à la stabilité sociale et peuvent causer des problèmes de sécurité si rien n’est fait. 


Les décideurs politiques doivent veiller à la coordination des droits de l’homme et des politiques économiques et à la mise en place de mécanismes nationaux et internationaux.  Après avoir salué le débat sur la responsabilité de protéger, M. Türk a insisté sur le fait que les questions de l’environnement, du développement et des droits de l’homme soient au cœur de l’Agenda des Nations Unies.


Mais, a-t-il estimé, c’est dans le domaine du maintien de la paix que les actions les plus urgentes sont nécessaires.  En plus de la réforme du Conseil de sécurité, le Président a jugé qu’il faut renforcer le rôle des Nations Unies dans le maintien de la paix et la sécurité internationales.  M. Türk a salué le rapport du Département des opérations de maintien de la paix, en particulier l’idée d’élargir les partenariats pour renforcer les capacités opérationnelles et affiner l’action politique de ces opérations.


S’agissant du désarmement, de la non-prolifération et du contrôle des armes, il a jugé que le rôle des Nations Unies doit être renforcé, laquelle Organisation demeure un forum indispensable pour les consultations politiques, a insisté M. Türk, en soulignant le potentiel de l’ONU pour résoudre la situation en Afghanistan.


M. BHARRAT JAGDEO, Président de Guyana, a abordé la question de la crise financière et de son impact sur les Caraïbes, en recensant ses effets négatifs, comme les pertes d’emplois et le ralentissement de la lutte contre la pauvreté.  Nous avons besoin d’aide pour faire face à la situation, a-t-il demandé, car nous avons un niveau d’endettement qui figure parmi les plus élevés au monde. 


Il faut donc de nouveaux flux d’aide au développement dans le cadre d’accords bilatéraux et multilatéraux, a-t-il suggéré.  Il a regretté que l’aide supplémentaire dont les petits États ont besoin ne se soit pas concrétisée.  Le Président a dit craindre que la volonté de changer l’architecture financière internationale ne soit pas aussi forte que prévue.  Nous craignons en effet que cette nouvelle architecture ne prenne en compte que les intérêts des grands pays, a-t-il dit.


En ce qui concerne les changements climatiques, il a appelé à une solution qui prenne en compte l’intérêt de tous les pays.  Le défi pour la Conférence de Copenhague est de parvenir à un accord qui permette de réduire les émissions de gaz à effet de serre, a-t-il dit.  Mais ce défi est maintenant autant politique que technique.  Beaucoup de pays en développement se demandent si les mesures de lutte contre les changements climatiques ne vont pas aboutir au ralentissement de leur développement au moment même où ils arrivent enfin à progresser, a expliqué le Président. 


La lutte contre les changements climatiques risque de peser lourd sur les budgets nationaux, a-t-il aussi insisté, en ajoutant que certains pays ont aussi peur de devoir porter un plus grand fardeau que les pays développés.  Le Président a ensuite salué les propositions du Royaume-Uni, appuyées par l’Union européenne, de consacrer 100 milliards de dollars par an à la lutte contre les changements climatiques dans le monde en développement. 


Si les pays développés donnent le bon signal, les pays en développement sont prêts à jouer leur rôle, en particulier dans la réduction des 17% de gaz carbonique qui résultent de la déforestation et de la dégradation des forêts.  La seule façon durable de gérer le problème est une action nationale conjuguée à des incitations internationales, a estimé le Président. 


Le monde peut dès maintenant stopper la déforestation, a-t-il argué, en soulignant combien son pays était heureux de participer aux discussions du G-20 sur ces questions.  Le Président a particulièrement appuyé le rapport qui décrit la manière dont le monde peut diminuer de 25% les taux de déforestation, d’ici à 2015, en investissant moins de 25 milliards d’euros.  La question est de savoir si le monde développé comprendra l’énorme potentiel d’une telle initiative et s’il veillera à générer le financement requis. 


La somme peut paraître énorme, mais sur une période de cinq ans, a estimé le Président, elle ne représente pour le citoyen du Nord que moins de 1,5 cent par jour.  Tourner le dos à cette proposition sera une erreur aux dimensions historiques, a prévenu le Président.


M.ÓSCAR ARIAS SÁNCHEZ, Président du Costa Rica, a d’abord rendu hommage à tous ceux qui ont bâti la démocratie en Amérique latine ces dernières décennies.  Constatant cependant que la pauvreté continue de frapper un tiers de la population du sous-continent, qu’un jeune latino sur trois mourra avant d’atteindre l’âge du collège, que des centaines de milliers de personnes meurent de maladies évitables et que le nombre de morts par balle est supérieur à celui d’un pays en guerre, le Président costa-ricien a mis en garde contre le risque d’un « retour en arrière ».


Pour Óscar Arias Sánchez, l’Amérique latine fait face à trois défis majeurs: le renforcement de la démocratie, le développement humain et la participation à l’édification d’un ordre international nouveau pour lutter contre les changements climatiques.  À propos du renforcement de la démocratie, le Président a salué l’édification des démocraties d’Amérique latine en quelques décennies, alors qu’il a fallu plusieurs siècles aux pays développés pour y parvenir.


Mais, selon lui, l’Amérique latine « manque d’une véritable culture citoyenne ».  Il y a des élections libres mais les structures ne sont pas assez ouvertes pour que chacun puisse faire son offre politique.  Il y a séparation des pouvoirs, mais il y a un monopole que se partagent les différentes instances publiques.  Il y a un État de droit, mais les gouvernements le mettent à rude épreuve.  Il y a une société civile mais les citoyens sont prêts à échanger des valeurs contre des biens matériels.


En Amérique latine, comme dans tous les pays en développement, les citoyens ne s’identifient pas à l’État.  Ils attendent beaucoup de l’État mais ne remplissent par leurs obligations et se laissent séduire par des discours tendant à imputer à l’extérieur des problèmes nationaux, a-t-il déploré.  Pour M. Óscar Arias Sánchez, « si nous continuons dans cette voie, nous risquons de gâcher nos chances ».


À propos du développement humain, le Président costa-ricien a déploré l’ampleur des dépenses militaires en Amérique Latine, citant le chiffre de 165 millions de dollars chaque jour, « alors que les armées ne servent qu’à faire des coups d’État ».  S’interrogeant sur la nature de la menace susceptible de justifier de telles dépenses, M. Óscar Arias Sánchez a cité l’exemple de son pays, le premier à avoir renoncé à une armée pour investir dans des priorités plus essentielles comme l’éducation, le développement durable et la santé. 


Le Président a donc demandé à l’Assemblée générale de soutenir l’adoption d’un traité visant à interdire le transfert des armes à des États, des groupes ou des individus, dès lors qu’il y a des risques qu’elles soient utilisées en violation du droit international.


La lutte contre les changements climatiques peut être liée au désarmement, a poursuivi le Président.  Ceux qui s’investissent dans l’amélioration des armes ont leur place dans les laboratoires de recherche scientifique sur les énergies renouvelables, ou auprès des gouvernements qui ont besoin d’eux pour protéger les populations des effets des changements climatiques, s’est expliqué le Président.  Il a rappelé que la disparition de l’armée dans son pays avait permis de créer une institution chargée de trouver des énergies alternatives qui assurent aujourd’hui 80% des besoins énergétiques du pays.


Parlant de la Conférence de Copenhague, le Président a prévenu que chaque pays devra assumer des responsabilités plus lourdes.  Le Costa Rica y développera une initiative baptisée « Paix et Nature », et annoncera son intention d’arriver à la « neutralité carbone » en 2021. 


M. JAKAYA MRISHO KIKWETE, Président de la République-Unie de Tanzanie, a abordé la question de la sécheresse et de la sécurité alimentaire dans son pays.  Depuis plus de cinq ans, les pays de l’est de l’Afrique, dont la Tanzanie, ont connu une sécheresse sans précédent.  La conséquence en est que la production agricole a été affectée, ce qui a causé des pénuries alimentaires.  Il est important que les Nations Unies soient conscientes de ce problème et aident l’Afrique, a plaidé le Président.


La productivité agricole en Afrique est basse, a-t-il insisté.  La révolution verte prend trop de temps.  Des efforts concertés de la part des gouvernements africains et des donateurs sont nécessaires.  Malheureusement, a déploré le Président, les donateurs ne portent pas aux autres secteurs le même intérêt qu’ils portent au secteur agricole.  Nous nous tournons vers les Nations Unies pour qu’elles inversent cette tendance, a dit le Président.


M. Jakaya Mrisho Kikwete a ensuite souligné le fort taux de chômage chez les jeunes africains, qui pousse certains d’entre eux à devenir « l’huile sur le feu » de nombreux conflits en Afrique.  Les « Amis du continent » et le secteur privé devraient avoir un rôle plus actif dans la création d’emplois.  Le Président a salué l’action de la Commission danoise pour l’Afrique, avant de proposer à l’Assemblée générale de proclamer une décennie de l’emploi des jeunes en Afrique.


Le Président a rappelé le lancement, hier, de l’Alliance des leaders africains contre le paludisme (ALMA).  Venant aux questions de paix et de sécurité en Afrique, il s’est félicité de ce que le Burundi connaisse désormais la paix, avant d’indiquer que néanmoins quelque 160 000 réfugiés ont choisi de rester en Tanzanie et de demander la nationalité tanzanienne, ce que le pays a accepté. 


Le Président a donc demandé la permission de retirer ces réfugiés des camps et de les installer dans différents endroits du pays.  Nous ne voulons pas, s’est-il expliqué, qu’ils gardent une « mentalité de réfugiés » et que les Tanzaniens continuent à les considérer comme tels.  Il s’agira d’un exercice onéreux qui nécessitera l’appui des Nations Unies, a prévenu le Président.


M. VALDIS ZATLERS, Président de la Lettonie, a exprimé ses préoccupations au sujet de la crise économique.  Les conséquences de la crise se font ressentir dans chaque État et chaque économie, et ont un effet sur la politique internationale, a–t-il dit.  M. Zatlers a indiqué que les pays en développement sont particulièrement touchés par les effets négatifs de la crise qui risque de compromettre la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. 


Le Président de la Lettonie a mis l’accent sur la question des changements climatiques, en insistant sur l’importance de parvenir à un accord global et juste à la Conférence de Copenhague.  Il s’est également dit concerné par un certain nombre de crises dans le monde et plus précisément par la situation en Afghanistan, au Moyen-Orient et en Géorgie.  La communauté internationale doit poursuivre ses efforts en Afghanistan, mais également auprès d’autres pays dans le monde afin de prévenir la menace terroriste, a-t-il souligné.


Le Président a rappelé que son pays combattait également la prolifération des armes de destruction massive.  À l’occasion du soixantième anniversaire de la quatrième Convention de Genève, M. Zatlers a indiqué qu’il restait encore beaucoup à faire et que son pays apportait un soutien appuyé à la Cour pénale internationale (CPI). 


Soutenant le renforcement de l’ONU, il a estimé que la réforme du Conseil de sécurité est une partie intégrante de la réforme globale de l’ONU.  La composition du Conseil doit refléter les réalités et les dynamiques actuelles, a-t-il dit.  Il a confirmé la candidature de son pays pour siéger au Conseil économique et social (ECOSOC), en 2010.  Nous voulons faire partager notre expérience sur les thèmes tels que le développement durable et l’éradication de la pauvreté, a-t-il conclu.


M. BINGU WA MUTHARIKA, Président du Malawi, a débuté son intervention en affirmant qu’il était impératif que les pays en développement aient une voix au chapitre des questions qui les concernent.  Pour cela, a-t-il déclaré, le Conseil de sécurité doit s’ouvrir à l’Afrique mais aussi à l’Asie, à l’Amérique latine et au Moyen-Orient pour que ces régions y soient dûment représentées.


Les superpuissances ne peuvent continuer à avoir le monopole de l’ONU et les pays en développement à être des observateurs sur les questions qui les concernent, a-t-il insisté.  Abordant les questions de sécurité alimentaire, le Président du Malawi a estimé que les crises alimentaires menaçaient les fondations mêmes de la démocratie et de la bonne gouvernance. 


Le monde, a-t-il plaidé, doit trouver un système de production qui garantisse à tous des produits agricoles à des prix acceptables.  Il a réitéré sa confiance dans la capacité des Nations Unies à jouer un rôle majeur dans la réalisation de cet objectif.  Il a notamment proposé le concours de son pays, en la matière.


S’agissant des questions climatiques inscrites à l’ordre du Sommet de Copenhague, le Président a estimé qu’il était temps d’agir et de trouver des solutions adéquates aux problèmes de déforestation, de dégradation de l’environnement et de productivité agricole.  Pourquoi le reste du monde continue-t-il de marginaliser l’Afrique, a-t-il demandé à propos du Cycle de Doha. 


Il a dénoncé l’attitude des pays industrialisés qui adoptent des pratiques protectionnistes contre les biens et produits manufacturés africains, alors qu’ils appellent, dans le même temps, à la libéralisation des marchés.  Le Malawi, a-t-il dit, a proposé un système économique mondial juste qui garantit le développement économique de l’Afrique et du reste du monde.  Cela sera possible, s’est-il dit convaincu, si les pays du G-8 consentent à engager un dialogue sincère sur les problèmes du monde.


M. JALAL TALABANI, Président de l’Iraq, a indiqué que des changements fondamentaux avaient été réalisés dans son pays depuis son intervention, l’an passé.  Il a notamment évoqué la signature d’un accord avec les États-Unis pour le retrait de leurs troupes, ainsi que l’amélioration des conditions de sécurité dans le pays.  Il a également signalé que l’Iraq continuerait d’approfondir sa coopération dans le but de rétablir son rôle au sein de la communauté arabe, régionale et internationale, et, par ailleurs, que le Gouvernement iraquien avait promulgué une nouvelle série de lois destinées à améliorer les revenus et le pouvoir d’achat des Iraquiens. 


Ces progrès ont encouragé un nombre « significatif » de personnes déplacées et de réfugiés à rentrer en Iraq, s’est–il félicité, avant de souligner l’importance que revêtent les prochaines élections législatives de janvier 2010.  Le succès de ces élections permettra d’assurer la permanence et la stabilité du processus politique et de promouvoir la stabilité et la sécurité en Iraq, a-t-il notamment dit.


Le Président Talabani a enchainé en affirmant que le principal danger auquel fait face l’Iraq est l’ingérence dans ses affaires intérieures et les crimes qui en découlent.  Dénonçant le « niveau génocidaire » de ces crimes, qui s’apparentent, selon lui, à des crimes contre l’humanité, le Président iraquien s’est dit convaincu que, compte tenu de leur complexité et de leur magnitude, ces actes ne pouvaient être financés et mis en exécution sans un appui de forces extérieures. 


Il a demandé au Conseil de sécurité de créer une mission internationale indépendante chargée d’enquêter sur ces « crimes terroristes », en vue de les catégoriser comme génocide.  Il a aussi réclamé la nomination d’un haut fonctionnaire chargé d’évaluer l’étendue de la menace des interventions étrangères, ainsi qu’une meilleure coopération avec les États pour assurer le respect des frontières iraquiennes.


Évoquant ensuite la résolution 1859, adoptée par le Conseil de sécurité en 2008; et le rapport du Secrétaire général qui y a fait suite, le Président Talabani a déclaré qu’il était temps pour le Conseil d’examiner les résolutions adoptées dans le cadre du Chapitre VII, en commençant par la résolution 661 de 1990, afin de rétablir le statut international de l’Iraq. 


Depuis la chute de l’ancien régime en 2003, a-t-il ajouté, l’Iraq s’est toujours employé à respecter la légitimité internationale, à honorer les résolutions du Conseil de sécurité et à traiter de la situation entre l’Iraq et le Koweït avec le plus haut degré de responsabilité et de respect.  Nous demandons au Conseil d’adopter une résolution claire pour rendre caducs tous les textes adoptés en vertu du Chapitre VII, lesquels portent atteinte à la souveraineté de l’Iraq et impliquent des obligations financières.  La situation qui a justifié l’adoption de ces textes n’existe plus, a-t-il martelé.  Le peuple iraquien attend le jour où l’Iraq sera débarrassé des sanctions imposées en vertu du Chapitre VII.  Le dirigeant iraquien a par ailleurs demandé aux agences de l’ONU de renforcer leur présence en Iraq.


CHEIKH ALHAJI YAHYA JAMMEH, Président de la Gambie, a consacré son discours à la défense des droits de l’Afrique.  Affirmant que les Africains sont les peuples les plus pauvres alors que l’Afrique est l’un des continents les plus riches, il s’en est pris aux invasions de « criquets » et à leur présence permanente sur le continent, qu’il a accusé de dévorer 90% des ressources utiles du continent, qu’il s’agisse de ressources agricoles ou minières de la faune ou de la flore.  Ces criquets, a-t-il lancé, ce sont les entreprises multinationales occidentales.


Affirmant que seuls quatre pays d’Afrique obtiennent des royalties supérieures à 3% sur les ressources minières prélevées, et que peu reçoivent plus de 15% sur l’exploitation pétrolière, il a ajouté que les États concernés ne pouvaient rien faire, du fait du monopole technologique de ces entreprises et d’un « traité » imposé unilatéralement, qui les protège.  Ce traité, a-t-il ajouté, c’est la mondialisation, qui signifie l’exploitation des ressources de pays pauvres par les pays riches.  Le Président a également accusé l’Occident de ne même pas respecter les morts, en citant l’exhumation et « le vol » des momies.  Plutôt que de nous respecter, « on nous traite de dictateurs, de dirigeants corrompus, d’États faillis et même d’États voyous », a-t-il lancé.  « La nouvelle génération de dirigeants africains mettra fin à ce traitement humiliant, dégradant et raciste par tous les moyens, a menacé Cheikh Jammeh, qui a appelé les Nations Unies à venir au secours de l’Afrique, sans quoi les Africains se libéreront eux-mêmes, « par la force si nécessaire ».


Rappelant que son pays soutient le Fonds mondial sur la lutte contre VIH/sida, le paludisme et la tuberculose, Cheikh Jammeh a appelé à une mobilisation internationale en faveur de la recherche sur les médecines traditionnelles et alternatives, qu’il a jugées «  la plupart du temps efficaces en termes de coût, et pourtant délaissées » du fait des critiques des multinationales qui craignent pour leurs profits.  Celles-ci, a-t-il accusé, « sont plus soucieuses de leurs gains financiers que de la vie humaine ».


Le Président a demandé une coopération internationale « plus honnête et plus forte » en matière de prévention et de résolution pacifique des conflits, ainsi que de respect des autres cultures et modes de vie.  Nous devons respecter le fait que l’humanité a été créée pour être diverse, de la même manière que la terre a différentes régions, a-t-il affirmé, tout en ajoutant: « Aussi divers que nous soyons, nous sommes parties d’une seule famille humaine créée par un Dieu unique ».


Cheikh Jammeh a demandé la résolution rapide des souffrances des Palestiniens et a demandé que le Conseil de sécurité veille à ce que ses résolutions soient respectées par tous.  Il doit « mettre fin à ce système malheureux de deux poids deux mesures ».  Le Président a également affirmé que Taïwan, un « État démocratique de 23 millions d’habitants » a un « droit légitime » de participer, en temps que membre de plein droit, à toutes les agences spécialisées des Nations Unies.  Il a demandé que l’Assemblée générale invite les États-Unis à mettre fin immédiatement et sans condition à leur embargo sur Cuba.  Il a apporté le soutien de son pays à « l’intégrité territoriale et à la souveraineté du Maroc » et s’est dit convaincu que sur la question du « Sahara marocain », la proposition du Gouvernement marocain d’accorder une autonomie substantielle à la région du Sahara sur la base des négociations lancées par le Conseil de sécurité », pourrait mener à une résolution pacifique et durable du conflit. 


M. MOHAMED NASHEED, Président des Maldives, s’est déclaré heureux d’être là parce qu’il s’agit de la première déclaration d’un Président des Maldives démocratiquement élu, à savoir lui-même.  Il a remercié la communauté internationale pour avoir facilité cette transition démocratique aux Maldives, et s’est engagé à faire son possible pour que cette démocratie soit durable.  Il a ensuite passé en revue les trois domaines dans lesquels les Maldives comptent sur le soutien international à savoir la consolidation de la démocratie, y compris la bonne gouvernance; la protection des droits de l’homme; la liberté de la presse et DE la société civile.  Pour M. Nasheed, les bases sont désormais jetées mais il faut les consolider.  Rappelant ensuite que la séparation des pouvoirs avait été constitutionnellement établie, il a estimé qu’il restait encore des défis à relever. 


Le deuxième point évoqué par M. Nasheed a été la promotion d’un environnement économique porteur, soulignant que son pays avait été sévèrement touché par la crise mondiale.  Il faut ajouter à cette situation le fait que le Gouvernement précédent avait engagé des dépenses « irresponsables », et que l’île est toujours en train de se remettre du tsunami de 2004.  Pour sortir de cet état et de la catégorie des pays les moins avancés (PMA), M. Nasheed a d’ores et déjà consulté le FMI et la Banque mondiale et a engagé un programme de réformes économiques important. 


« Cependant l’ampleur des problèmes est telle que nous ne pouvons pas les surmonter seuls », a poursuivi M. Nasheed, saisissant l’occasion pour lancer un appel à la communauté internationale.  Compte tenu de l’impact des changements climatiques sur les États insulaires, M. Nasheed n’a pas manqué d’exhorter la communauté internationale à prendre des engagements importants à la Conférence de Copenhague.  « Ne pas le faire équivaut à signer l’arrêt de mort des 300 000habitants des Maldives », a-t-il soutenu. 


Les Maldives assument leur part de responsabilité et s’engagent à devenir le premier pays sans émission de gaz à effet de serre dans les 10 ans à venir.


Abordant la question de la réforme de l’ONU, M. Nasheed a estimé que cette réforme doit passer par celle du Conseil de sécurité, et a souhaité que le troisième tour des négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil produise des résultats tangibles avant la fin de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale. 


Au nom de la répartition géographique équitable au Conseil de sécurité, les Maldives sont en faveur de l’inclusion de l’Inde et du Japon comme membres permanents.  M. Nasheed a aussi annoncé que les Maldives présenteraient, au cours de cette session, leur candidature au Conseil des droits de l’homme.  


M. ÁLVARO COLOM CABALLEROS, Président du Guatemala, a tenu à réaffirmer l’engagement de son pays en faveur du multilatéralisme, en général et des Nations Unies, en particulier.  Il a rappelé le « rôle de premier plan » joué par l’ONU dans l’histoire récente de son pays.  Le Président a rappelé que le Guatemala a été fortement touché par la crise économique et financière mondiale.  Cette dernière a rendu difficile la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a affirmé le Président.


En outre, en raison de la pire sécheresse de ces 30 dernières années, l’état d’urgence a été déclaré, au début de ce mois de septembre, alors que la capacité d’action du pays se voit gravement limitée par les contraintes budgétaires.  Le Président a donc souligné « le rôle complémentaire de la coopération internationale ».  Il a souhaité que les délibérations du G-20 à Pittsburgh tiennent compte des préoccupations des petites et moyennes économies.


Le Président a ensuite stigmatisé « l’insécurité », en arguant qu’une grande partie de la criminalité organisée est de nature transnationale.  Cette criminalité devrait donc être traitée par une approche intégrée et multilatérale.  Le trafic de drogues qui transite par l’isthme d’Amérique centrale génère un tel volume de revenus que sa capacité à affaiblir les institutions démocratiques est véritablement « alarmante », a dit le Président en réclamant, ici aussi, le renforcement de la coopération internationale. 


En troisième lieu, le Président a abordé la question du réchauffement climatique, en rappelant que son pays est l’un des plus vulnérables à ce phénomène.  Il a joint sa voix à celles des autres délégations pour réclamer des « résultats tangibles et quantifiables » à l’issue de la Conférence de Copenhague.


Après avoir réitéré l’engagement de son pays en faveur des droits de l’homme, le Président a rappelé que c’est la réponse rapide de la communauté internationale et la réaction de son Gouvernement qui ont permis d’éviter « le coup d’État technique » que voulaient mener les opposants aux réformes démocratiques après le « regrettable » assassinat d’un avocat connu.


Le Président a ajouté que, grâce à la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala, les accusations dirigées contre les plus hautes sphères du Gouvernement se sont révélées injustifiées.  Il a déploré les événements qui ont secoué la « république sœur » du Honduras le 28 juin 2009.  « Nous ne pouvons ni ne devons accepter un précédent qui consiste à renverser un gouvernement par un coup d’État », a tranché le Président.  Il s’est, par ailleurs, félicité d’avoir une « issue honorable » au conflit territorial historique qui opposait son pays au Belize, avec la signature d’un Accord spécial en décembre 2008.


M. RENÉ PRÉVAL, Président d’Haïti, a d’abord fait le constat selon lequel, aux graves crises financière, alimentaire et énergétique qui frappent les pays en développement, s’ajoutent désormais des catastrophes naturelles à répétition.  « Nous devons à chaque fois reconstruire des infrastructures qui ont été détruites, rétablir des capacités de production qui ont été balayées par les cyclones et les inondations », a-t-il expliqué, regrettant que l’insuffisance des ressources empêchent ces pays de reconstruire avant l’arrivée de nouvelles catastrophes. 


Pour le Président haïtien, ce « nouveau cycle de vie » auquel les pays vulnérables doivent être préparés est la conséquence directe du modèle de développement et de gouvernance que les nations puissantes ont imposé au reste du monde.  Estimant que ce modèle était surtout préoccupé par « le bonheur de l’argent et trop peu par celui des hommes », M. René Préval a dénoncé un système imposant à la moitié de l’humanité des privations, la faim et le dénuement, un système qui met en danger la planète et rend les populations plus vulnérables face aux désastres naturels provoqués par les choix économiques d’une minorité ».


Le Président haïtien s’est interrogé: « quel contenu donner à notre appartenance à cette communauté humaine dont l’ONU se veut porteuse »?  Pour René Préval, la « mondialisation à tout prix » doit aujourd’hui céder sa place à une « mondialisation de la solidarité ».  L’aide des pays riches aux pays en développement doit notamment servir à développer des capacités de production car « c’est le seul moyen de mettre un terme au cycle de la pauvreté et de la dépendance ».  Le Président a ensuite demandé l’établissement d’un « nouveau paradigme de la coopération internationale » qui dépasse la logique de l’aide humanitaire actuelle et reconnaisse la capacité des pays pauvres à produire de la richesse grâce aux moyens qui leur seront donnés pour renforcer leurs capacités de production.  Sans ce changement radical, la paix et la stabilité ne seraient que des « conquêtes précaires et fugaces ».


Se penchant ensuite sur la situation de son pays, le Président haïtien a souligné les progrès accomplis ces trois dernières années dans plusieurs domaines, qui ont permis l’avènement « d’une société conviviale où le dialogue occupe une place centrale ».  Mais ces progrès doivent encore être soutenus et étendus, avec le soutien des Nations Unies.  Le Président haïtien a donc soutenu, sans réserve, la recommandation du Secrétaire général visant la prorogation, pour une période d’un an, du mandat de la Mission de l’ONU dans son pays.  Il a demandé qu’un dosage optimal des composantes policières, militaires et administratives soit opéré, afin que la Mission puisse assister le pays plus efficacement et indépendamment des luttes qui peuvent apparaître pendant la reconstruction.  


Le Président a, à son tour, dénoncé le renversement de son homologue du Honduras et regretté que les nombreuses résolutions condamnant ce coup d’État soient restées « lettre morte ».  Il a également regretté que chaque année, depuis 15 ans, l’Assemblée générale adopte une résolution condamnant l’embargo américain contre le peuple cubain, mais que ce dernier ne soit pas levé, quand bien même son maintien est contraire à toutes les valeurs promues pour faire du commerce international un outil du développement humain.


M. ABDOULAYE WADE, Président du Sénégal, a estimé que la crise financière invitait à un exercice partagé des responsabilités, aussi bien en ce qui concerne la gestion de ses effets immédiats que la recherche de solutions à long terme.  S’il s’est réjouit de l’élargissement progressif du cadre de concertation du G-8 et du G-20, il a regretté que sa proposition de mise en place d’un « Shadow G-20 » composé des meilleurs experts du monde, mais ouvert à tous ceux qui sont porteurs d’idées, ne se soit pas réalisée.


Reprenant le titre de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, et rappelant l’OMD nº1 visant à réduire de moitié, d’ici à 2015, le nombre de personnes souffrant de la faim, il a prôné une autre approche de la coopération internationale.  Il a défendu une approche fondée sur le soutien à l’agriculture, au lieu de l’assistance alimentaire.  Cela suppose de traiter d’un certain nombre de questions qui pourraient figurer en bonne place dans l’agenda du Forum agricole des régions du monde, prévu à Dakar en Janvier 2010.


Si ces conditions sont réunies, l’Afrique pourrait assurer sa propre sécurité alimentaire.  Mais M. Abdoulaye Wade a précisé que pour cela, il fallait éviter le piège de la cession des terres à des étrangers.  Il a attiré l’attention sur les différentes initiatives de son pays concernant l’agriculture, mais a mentionné que ces efforts nécessitaient un environnement international assaini, débarrassé des pratiques spéculatives de l’économie virtuelle et des traitements asymétriques injustes, comme les subventions et autres.


S’agissant, en particulier, des spéculations dans le domaine du pétrole, le Président a réitéré sa proposition, la « Wade formula », de créer un fonds de lutte contre la pauvreté alimenté par des contributions volontaires des pays africains producteurs et des compagnies pétrolières travaillant en Afrique, au nom du principe de la responsabilité sociale.  Ce fonds, a-t-il expliqué, pourrait être géré de façon paritaire ou confié à la Banque mondiale.  


M. Abdoulaye Wade a ensuite abordé le thème des changements climatiques. Il a attiré l’attention sur le projet « la grande muraille verte ».  Il a formulé le souhait que l’ONU s’y associe.  Il a proposé la création d’un Mécanisme d’opérations de sauvegarde de l’environnement sur une base volontaire d’engagement des armées.


M. Abdoulaye Wade a évoqué la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU.  Il souhaite que, hic et nunc, un siège avec droit de veto soit octroyé à l’Afrique, un siège qui pourrait être occupé par le Président en exercice de l’Union africaine.


Toujours à propos de l’Afrique, le Président s’est réjoui des avancées significatives dans le règlement pacifique des différends et le processus d’intégration pour la constitution des États-Unis d’Afrique.  Cette unité est une condition pour l’instauration d’une paix et d’une stabilité durables sur le continent.


En tant que Président en exercice de l’Organisation de la Conférence islamique, M. Abdoulaye Wade a précisé que l’islam se voulait une religion du juste milieu et a appelé, de part et d’autre, à un effort d’apprentissage pour mieux se comprendre, vaincre la méfiance et combattre les idées obscurantistes, sources de tensions et d’affrontements.  


Mme TARJA HALONEN, Présidente de la Finlande, a débuté son intervention par un plaidoyer pour un accord sur la question climatique, condition préalable à un développement durable et à une lutte renforcée contre la pauvreté.  « Nous savons que 70% des pauvres dans le monde sont des femmes et des jeunes filles », a rappelé la Présidente finlandaise.  Nous savons aussi que la majorité des ouvriers agricoles sont des femmes.  Si nous voulons réellement combattre les changements climatiques et éviter une crise financière globale, a-t-elle poursuivi, nous devons accorder une attention particulière au rôle des femmes, en particulier dans les pays en développement. 


Tarja Halonen a également insisté sur l’impact « particulièrement grave » des changements climatiques sur les petits États insulaires en développement et sur les pays à bas littoral, menacés par l’élévation du niveau de la mer.  La chef de l’État finlandaise a appelé de ses vœux une « mondialisation juste » ainsi qu’un « nouveau consensus sur l’éthique des affaires, l’intégrité et une croissance économique durable ».


Selon Tarja Halonen, la crise économique et les changements climatiques affectent tout particulièrement l’Afrique, « le continent qui souffre le plus », à laquelle la communauté internationale doit rester attentive malgré des « développements positifs » récents, comme la baisse du nombre de conflits.  Dans son souci de trouver des solutions aux conflits récurrents, la Présidente a manifesté un « optimisme prudent » quant aux derniers développements du processus de paix au Moyen-Orient.


La Finlande, a-t-elle annoncé, est candidate au poste à un siège non permanent du Conseil de sécurité, en 2013-2014.  Nous souhaitons participer activement aux efforts pour faire de ce Conseil un organe plus représentatif et plus efficace, a indiqué la Présidente, avant de se montrer « satisfaite » que la question du désarmement revienne au cœur de l’agenda international.


Parmi les problèmes qui lui tiennent particulièrement à cœur, Tarja Halonen a évoqué le drame de la violence sexuelle dans les conflits.  « Nous devons systématiquement interdire l’utilisation du viol, comme arme de guerre », a-t-elle affirmé, appelant de ses vœux la désignation d’un représentant spécial du Secrétaire général pour les femmes et les conflits armés.  


M. RUPIAH BWEZANI BANDA, Président de la Zambie, a débuté son propos en expliquant qu’aucune nation ne pouvait à elle seule résoudre les problèmes du monde, et que seule l’unité pouvait le faire.  Il a observé que le développement économique enregistré dans son pays et en Afrique entre 2000 et 2007 est aujourd’hui en train de péricliter à cause des conséquences de la crise économique et financière.  Son pays, a-t-il dit, a entamé une diversification de son économie pour ne plus dépendre économiquement du cuivre.  Le pays a fortement investi dans le tourisme et la réponse apportée par la Zambie à la crise nécessite le soutien de la communauté internationale, a-t-il plaidé, en la pressant de tenir la promesse d’accroître l’aide internationale.


La Zambie est convaincue de la nécessité de réformer le système financier mondial, a-t-il poursuivi, en jugeant que ces réformes doivent répondre aux besoins de tous les États quel que soit leur statut.  Il a plaidé pour que les pays en développement puissent faire entendre leur voix dans les institutions de Bretton Woods.  La réforme doit améliorer la prévisibilité des flux d’aide et alléger les conditionnalités.


Abordant les questions liées aux changements climatiques, le Président a appelé à des mécanismes de partage des responsabilités qui exigeraient des pays du Nord qu’ils réduisent leurs émissions à des niveaux juridiquement établis et des pays du Sud qu’ils préviennent une dégradation plus avant de l’environnement.  Il a dit attendre de la Conférence de Copenhague, un accord qui établisse un équilibre entre les préoccupations liées aux changements climatiques et celles liées au développement.


En sa qualité de Président de la Conférence des pays des Grands Lacs, il s’est réjouit du rapprochement entre la République démocratique du Congo et le Rwanda.  Cependant, a-t-il noté, la région vit encore sous la terreur des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).  Il a exhorté la communauté internationale à exercer encore plus de pression sur ces forces négatives et à s’assurer qu’elles soient traduites en justice.  Il a aussi appelé à des pressions militaires et diplomatiques pour assurer le retour du chef de l’Armée de résistance du Seigneur (ARS) à la table des négociations, avant d’annoncer une table ronde dans la région, les 5 et 6 novembre prochain à Bujumbura.


M. FERNANDO LUGO MÉNDEZ, Président du Paraguay, a déclaré haut et fort que son pays est totalement engagé en faveur de la paix, affirmant ne pas vouloir sacrifier son pain pour satisfaire les seigneurs de la guerre.  Il a aussi appelé à la création d’un nouvel ordre économique mondial, avant de rappeler que son pays, il y a un peu plus d’un an, était passé par une transition historique après avoir vu son économie en ruines. 


Ses moyens de production étaient dépassés, ses institutions démocratiques affaiblies et ses partis politiques peu crédibles, a-t-il expliqué, soulignant aussi les contrastes de la société qui comprenait 40% de pauvres et des dizaines de milliers de chômeurs.  Il est maintenant nécessaire de penser à un nouvel ordre économique mondial, avec des objectifs simples et concrets, a-t-il ajouté.


Le Président a ainsi proposé de renforcer les économies de petite taille, en se basant sur une répartition juste et équilibrée des bénéfices.  Il a aussi appelé à renforcer le développement politique sain des nations du monde, en garantissant une non-ingérence dans les affaires des pays les plus pauvres.  Il a exprimé sa préoccupation face à la situation au Honduras, après le « coup d’État sauvage » qui a porté un coup à la démocratie dans la région.  Il faut aussi adopter des solutions pacifiques dans les conflits internationaux, avec une ferme détermination de réduire les niveaux d’armement, a-t-il encore proposé.


En ce qui concerne les changements climatiques, le Président du Paraguay a invité les pays qui ont la plus grande part de responsabilité dans ce problème à assumer leurs obligations et à payer leur dette « socioécologique ».  Enfin, il a parlé de l’égalité des sexes, en rappelant l’objectif de non-discrimination en général, que ce soit pour raison d’orientation sexuelle, pour opinions politiques ou pour différences raciales.


M. STJEPAN MESIĆ, Président de la Croatie, a déclaré qu’il n’était pas possible d’être satisfait du monde dans lequel nous vivons, tant il est marqué par des disparités entre pays développés et pays en développement.  Ce monde est toujours dominé par un modèle économique à l’évidence à bout de souffle, a-t-il ajouté, en jugeant que s’obstiner à sauver un système aussi obsolète et aussi corrompu, n’aboutira qu’à un seul résultat: un soulèvement social capable de provoquer l’insurrection à l’échelle mondiale. 


Pouvons-nous accepter de telles perspectives?  Non, nous le pouvons pas et ne le devons pas, a-t-il tonné.  C’est à nous d’entreprendre la tâche de créer un nouvel ordre mondial capable d’offrir à tout un chacun des chances égales.  C’est encore à nous de mettre fin aux préjudices, de refuser la discrimination et l’intolérance, de promouvoir le multilatéralisme et le dialogue entre les civilisations, a affirmé le Président croate.


Fort heureusement, a-t-il poursuivi, le monde a émergé d’une période potentiellement très dangereuse d’unipolarisme pour se mettre sur la voie du multipolarisme.  Pour lui cependant, le monde se trouve toujours dans une phase d’apprentissage, celle où il apprend que seul le dialogue peut renforcer la confiance mutuelle.  Avec ce passage de l’unilatéralisme au multilatéralisme, nous devons accepter de comprendre que nous ne pouvons pas établir un modèle unique de valeurs universelles applicables à tous les peuples, a-t-il encore dit. 


Un monde caractérisé par la paix, la sécurité et le développement international ne sera pas possible sans désarmement et en particulier, le désarmement nucléaire, a expliqué le Président, qui a indiqué que c’était le message qu’il a voulu transmettre ce matin au Conseil de sécurité.  Pour M. Mesić, les problèmes de développement seraient mineurs si l’argent réservé à l’armement était redirigé vers l’aide internationale. 


M. LITOKWA TOMEING, Président des Îles Marshall, a souhaité voir les États-Unis plus impliqués dans les questions liées à l’environnement et au réchauffement climatique.  Ce serait le signe, a-t-il dit, de leur intention de prendre leur place dans le combat mondial contre ce phénomène.  Le monde aura les yeux rivés sur Copenhague, a-t-il prévenu, à propos de « ce qui sera un événement de portée historique pour tous ».  Il a invité les « grandes économies » à reconnaître l’obligation morale qui découle de leurs privilèges et de leur statut.


Pour les petits États insulaires, la question est de savoir si Copenhague diminuera ou accroîtra leur sécurité et leur chance de survie, a-t-il déclaré.  Nous vous appelons, vous les leaders, à tenir vos engagements et à montrer par les actes et non par les mots, votre intention de respecter les Accords de Kyoto, a lancé le Président.  Nous vous appelons, a-t-il poursuivi, à réduire vos émissions de gaz à effet de serre de 85% d’ici à 2050 par rapport à leur niveau de 1990.


Insistant sur les actions menées par son pays dans le combat contre le réchauffement de la planète, il a affirmé qu’aujourd’hui, 40% des foyers utilisent l’énergie solaire.  Il a demandé que des perspectives financières s’ouvrent pour que son pays puisse accélérer la mise en œuvre de ses programmes d’adaptation.  Notre expérience de victimes des essais nucléaires continuera de hanter nos mémoires pour des décennies encore, et c’est un cauchemar que nous ne voulons plus vivre, a-t-il déclaré.


Nous ne sommes pas venus pour condamner ou pointer un doigt accusateur, a-t-il dit.  Mais, nous sommes poussés par notre devoir moral vis-à-vis de l’humanité d’élever notre voix et d’en appeler à la conscience du monde, a ajouté le Président, en souhaitant voir un monde débarrassé du spectre de la guerre et des armes nucléaires.  Avant de conclure, le Président a estimé qu’au regard de son rôle de chef de file dans le domaine de la sécurité humaine, le Japon mérite un siège permanent au Conseil de sécurité. 


M. LAWRENCE GONZI, Premier Ministre de Malte, a rappelé que c’est son pays qui, en 1988, a proposé lors de la quarante-troisième session de l’Assemblée générale l’inscription du thème des changements climatiques à l’ordre du jour de l’ONU.  Nul ne pensait que cette question deviendrait, au fil du temps, la préoccupation principale du siècle, a ajouté M. Gonzi, qui a rappelé l’engagement constant de son pays sur cette question depuis plus de 20 ans.  Le Sommet de Copenhague doit marquer un tournant, et Malte estime que tous les pays, grands et petits, riches et pauvres, doivent contribuer à l’effort commun qui devra être mondial pour réussir, a-t-il ajouté.


Le 16 novembre, les États Membres célèbreront le quinzième anniversaire de l’entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, a déclaré le Premier Ministre, qui a rappelé que c’est Malte qui, il y a 42 ans, avait invité les États Membres à réformer le droit de la mer de l’époque.  Aujourd’hui, il devient nécessaire de réexaminer la Convention de 1982 à la lumière de certains problèmes actuels qui ne sont pas traités dans la Convention de Montego Bay, a déclaré M. Gonzi, qui a cité la traite des êtres humains, la sécurité et la sûreté de la navigation, le transport d’armes de destruction massive et les changements climatiques.  D’autres questions ont été abordées dans la Convention, mais pas correctement, a-t-il ajouté, mentionnant parmi ces déficiences la piraterie, le trafic illicite de drogues, les questions de protection et préservation de l’environnement marin ainsi que les règles relatives aux câbles et oléoducs sous-marins.  M. Gonzi a suggéré que l’Assemblée générale envisage le réexamen de la Convention de 1982. 


M. Gonzi a estimé qu’il devenait vital de préparer une déclaration universelle des devoirs de l’homme envers la génération actuelle et de ses responsabilités envers les générations futures, dans le même esprit que la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.  Comme les droits de l’homme, ces devoirs devraient être perçus comme intrinsèques à la nature humaine et non pas comme le fruit de lois ou d’obligations, a affirmé le Premier Ministre.  Une telle déclaration constituerait un accomplissement majeur de l’Assemblée générale et des Nations Unies en ce début du troisième Millénaire, a-t-il affirmé. 


Du fait de sa position géostratégique en centre de la Méditerranée, Malte a le privilège et la responsabilité de jeter un pont entre l’Afrique et l’Europe, a affirmé M. Gonzi.  Il a rappelé que, durant l’année écoulée, son pays a renforcé le dialogue entre les pays de la Méditerranée et l’Union européenne, ainsi qu’avec la Ligue arabe.  Malte inaugurera prochainement le Bureau de liaison entre l’Union européenne et la Ligue arabe, a annoncé M. Gonzi, en rappelant l’attachement de son pays « depuis des décennies » à la résolution du conflit au Moyen-Orient par la création de deux États, palestinien et israélien, vivant en paix et dans la sécurité dans des frontières internationalement reconnues.


M. Gonzi a rappelé que, du fait de sa petite taille et de la limitation de ses ressources tant humaines que financières, Malte éprouve de grandes difficultés à faire face à l’afflux d’immigrants illégaux.  Toutefois, a-t-il ajouté, nous honorons nos engagements internationaux envers les vrais réfugiés et les personnes qui peuvent prétendre à une protection humanitaire.  Il a également rappelé qu’en proportion, son pays compte parmi ceux qui accordent le plus souvent le statut de réfugiés.  Il a remercié les États qui aident Malte à faire face à un tel fardeau, citant la France et les États-Unis.  Il a déclaré que Malte est candidate à l’accueil du Bureau européen d’aide à l’asile, par lequel il entend contribuer à la coordination et à l’action commune des États Membres de l’Union européenne.


Toutefois, a ajouté le Premier ministre, l’immigration illégale constitue un phénomène international qui dépend de facteurs externes qui ne peuvent être toujours traités, même partiellement, par les pays affectés.  C’est pourquoi il a souhaité que les Nations Unies examinent la question de manière globale.    


M. MIKHEIL SAAKASHVILI, Président de la Géorgie, a affirmé que la chute, il y a 20 ans, du Mur de Berlin était à juste titre apparue comme un des plus grands triomphes des principes de la Charte.  Elle avait mis fin à une ligne de séparation entre les nations et libéré les espérances, les aspirations et les talents de millions de citoyens vivant jusqu’alors sous la tyrannie de l’Union soviétique.  Nous pouvons aujourd’hui être fiers de ce que nous avons accompli, a-t-il ajouté.


Et pourtant, a aussitôt enchaîné M. Saakashvili, il nous faut bien admettre que le présent demeure amer.  En effet, a-t-il affirmé, tout le monde n’a pas tiré les mêmes leçons de la chute du Mur.  Alors que le souffle de la liberté emportait le Mur, peu de gens imaginaient que la répression et les menaces qu’il représentait réapparaîtraient.  Aujourd’hui encore, une Europe libre et en paix reste un objectif à atteindre, un défi non relevé, a ajouté le Président.  L’Europe d’aujourd'hui, a-t-il poursuivi, est coupée par un nouveau mur qui traverse la Géorgie en son milieu, défiant les progrès réalisés depuis 20 ans.


Il y a un an, mon pays a été envahi, a déclaré M. Saakashvili.  À cette heure, ces actes de brutalité sont restés sans réponse, en violation directe du droit international, des normes érigées par cette institution et des accords internationaux, a ajouté le Président, qui a parlé d’« agression armée », de « nettoyage ethnique », de « violations massives des droits de l’homme » et d’« occupation illégale ».


Rappelant les propos tenus hier devant l’Assemblée générale par le Président Medvedev de la Fédération de Russie, qui avait affirmé que son pays avait été « obligé » d’agir comme il l’a fait afin d’appliquer « le principe de l’indivisibilité de la sécurité » et pour « piétiner l’héritage du passé », M. Saakashvili a déclaré que « la seule chose qui avait été piétinée, c’était la frontière souveraine de son pays ».  « Ils ont dit qu’ils étaient contraints de le faire, comme leurs prédécesseurs l’ont dit quand ils ont envahi la Pologne en 1939, la Finlande en 1940, la Hongrie en 1956, la Tchécoslovaquie en 1968 et l’Afghanistan en 1978 », a-t-il lancé, avant de parler de la destruction de Grozny et de l’« extermination » du peuple tchétchène.


« Le peuple géorgien n’acceptera pas une nouvelle ligne de division dans son pays, c’est un engagement inamovible », a affirmé M. Saakashvili.  Appelant la communauté des nations à affirmer que le droit international n’autorise pas la modification des frontières par la force, il a ajouté: « Il nous appartient de faire tomber ce mur pacifiquement, avec le pouvoir de nos idées et la force de nos convictions ».  Mais il a reconnu que cela prendrait du temps.


Le Président a longuement remercié les nations qui ont soutenu le droit des déplacés à rentrer chez eux, refusé de reconnaître les « territoires géorgiens occupés par des forces étrangères », apporté une aide économique à son pays et « rejeté cette idée du XIXe siècle des zones d’influence ».  Il a remercié les Nations Unies pour « 16 années de contribution à la paix en Géorgie par une présence dans le pays, présence « brutalement arrêtée par l’action unilatérale d’un seul État Membre ».  Rappelant que l’Abkhazie est « le berceau de la culture et de la civilisation géorgienne », le Président a affirmé qu’elle « redeviendrait ce qu’elle a été: la partie la plus merveilleuse de la Géorgie ».


M. Saakashvili a ensuite énuméré les réformes démocratiques et économiques réalisées par son pays et celles qui le seraient dans les prochains mois, avant d’affirmer: « la Géorgie est en train de gagner la paix: Nous sommes-nous effondrés face à une invasion brutale? Non! Avons-nous réprimé l’opposition? Non! Avons-nous limité les libertés face à la récession? Non! »


Le Président a rappelé que son pays continuait à honorer ses engagements internationaux, y compris dans le combat contre les changements climatiques et dans la lutte contre le terrorisme, notamment par sa contribution militaire en Afghanistan.  Citant le Président Obama, l’ancien Président tchèque, Vaclav Havel, et la journaliste russe Anna Politkovskaya « si brutalement réduite au silence », M. Saakashvili a affirmé que le nouveau mur qui coupe la Géorgie a fait de celle-ci une idée et un test: « l’idée de la liberté et un test pour le monde que le monde doit réussir ».  Si ce test réussit, vous serez étonnés de la rapidité avec laquelle cette région développera son impressionnant potentiel! », a affirmé le Président de Géorgie.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Conférence de Copenhague devra reconnaître le rôle des forêts dans la réduction et l’absorption des émissions de gaz à effet de serre, estiment les participants à une réunion de haut niveau

ENV/DEV/1077

La Conférence de Copenhague devra reconnaître le rôle des forêts dans la réduction et l’absorption des émissions de gaz à effet de serre, estiment les participants à une réunion de haut niveau

23/09/2009
Communiqué de presseENV/DEV/1077
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Réunion de haut niveau sur le déboisement et la dégradation

des forêts dans les pays en développement  

après-midi                                                 


LA CONFÉRENCE DE COPENHAGUE DEVRA RECONNAÎTRE LE RÔLE DES FORÊTS DANS LA RÉDUCTION ET L’ABSORPTION DES ÉMISSIONS

DE GAZ À EFFET DE SERRE, ESTIMENT LES PARTICIPANTS À UNE RÉUNION DE HAUT NIVEAU


À l’initiative du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, plusieurs chefs d’État et de gouvernement se sont réunis, cet après-midi, dans le cadre d’une manifestation de haut niveau sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement. 


Au lendemain du Sommet sur les changements climatiques, des participants ont ainsi réclamé que la question des forêts figure en bonne place dans l’accord qui devrait être conclu lors de la Conférence de Copenhague sur le climat en décembre prochain. 


Rappelant qu’il y a 10 ans, le Protocole de Kyoto avait omis cette question, ils ont souligné l’importance d’investir dans une gestion durable et efficace des forêts pour renforcer la lutte contre les effets du réchauffement climatique sur les économies en développement. 


Dans ses remarques liminaires, le Secrétaire général a indiqué que le déboisement était responsable de 20% du total des émissions de gaz à effet de serre. 


« La réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement est un investissement doublement efficace, car elle permet d’améliorer la réponse apportée collectivement au défi climatique et d’aider 1,6 milliard de personnes qui dépendent directement de l’exploitation des forêts à optimiser la gestion de ce patrimoine », a ajouté Ban Ki-moon.


Pour le Secrétaire général, le régime de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement doit reposer sur des financements adéquats, et l’accord qui inaugurera l’après-Kyoto doit comporter en ce sens un volet consacré aux forêts, faute de quoi, cet accord sera « incomplet ».


Les conférenciers ont emboîté le pas au Secrétaire général en appelant les pays industrialisés à soutenir financièrement et techniquement les initiatives prises au titre de la gestion et de la conservation des forêts et des écosystèmes qu’elles recèlent. 


Le Président de la République du Congo, M. Denis Sassou-Nguesso, qui s’exprimait au nom de l’Union africaine (UA), a mis l’accent sur le fait que sur 53 pays africains, 34 sont concernés par la déforestation, qui est « un phénomène qui entraîne la perte de 40 000 km2 de forêts chaque année ».  Il a estimé que pour éviter la disparition des ressources forestières, les futures initiatives pourraient s’inspirer du Partenariat pour les forêts du bassin du Congo lancé en septembre 2002 à Johannesburg par les États-Unis et les pays du bassin du Congo. 


« Depuis lors, 12 millions d’hectares de forêts ont été aménagés et 4 millions d’hectares ont été certifiés », a dit la Président congolais. 


Il a ensuite considéré que la mise en œuvre efficace du mécanisme de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement, dépendrait du renforcement des capacités des pays et de l’opérationnalisation des mécanismes financiers. 


Sur ce dernier point, le Président de la Banque mondiale, M. Robert B. Zoellick, a évoqué les nombreux projets pilotes menés en Chine et dans le bassin du Congo, « autant d’initiatives dont les premiers résultats permettront rapidement de déterminer les besoins réels à engager par la suite pour rendre durable la gestion des forêts et en faire un enjeu du développement humain ».


Le Président du Guyana, M. Bharrat Jagdeo, a réagi aux propos de M. Zoellick en estimant que le temps des projets pilotes était « révolu ».  « Nous savons ce qu’il y a à faire, et nous savons également que le coût de la réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts est bien trop élevé pour nos économies en développement », a-t-il lancé.


Il s’est en outre demandé pourquoi l’accent était toujours mis dans les négociations sur les difficultés techniques liées aux mesures de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts et non pas sur leur « formidable potentiel, leur faible coût et les perspectives qu’elles offrent en matière de promotion de l’économie verte que tous les grands pays appellent de leurs vœux. »


Le Ministre des affaires étrangères de la République démocratique du Congo, M. Alexis Thambwe Mwamba, a renchéri en relevant que l’effort de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts « coûterait sûrement moins cher que les 17 000 milliards de dollars par an que les grandes nations consacrent à l’armement ».


Le Ministre congolais a également affirmé que les pays forestiers « mettaient à la disposition de la planète 2,5 millions de km2 de forêts primaires à utiliser pour séquestrer le gaz carbonique, et que les négociations sur l’après-Kyoto ne pouvaient pas ne pas prendre en compte cette contribution potentiellement décisive dans la lutte contre le réchauffement climatique ». 


De son côté, la Vice-Premier Ministre du Gabon, Mme Georgette Koko, est intervenue pour souligner que la gestion durable des forêts et leur mise au service de la réduction des émissions de gaz à effet de serre devaient s’ajouter aux autres efforts de développement menés par les pays forestiers.  Elle a ainsi attiré l’attention sur le fait que le déboisement était aussi la conséquence d’une exploitation inévitable des ressources forestières par des communautés humaines qui dépendent de cette activité pour survivre.  


Les mesures alternatives de demain devront porter à la fois sur la dimension économique et humaine de la lutte contre le réchauffement climatique, a-t-elle jugé, en rappelant que la forêt était considérée comme un patrimoine mondial complexe à gérer.  Elle a ainsi plaidé pour l’adoption d’une approche équitable basée sur la fourniture d’une aide financière accrue destinée à rendre plus efficace et respectueuse de l’environnement l’exploitation des couverts forestiers.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Au premier jour du débat général marqué par les questions des changements climatiques et du désarmement, le Président Obama ouvre « un nouveau chapitre de la coopération internationale »

AG/10860

Au premier jour du débat général marqué par les questions des changements climatiques et du désarmement, le Président Obama ouvre « un nouveau chapitre de la coopération internationale »

23/09/2009
Assemblée généraleAG/10860
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

3e et 4e séances plénières – matin et après-midi


AU PREMIER JOUR DU DÉBAT GÉNÉRAL MARQUÉ PAR LES QUESTIONS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET DU DÉSARMEMENT, LE PRÉSIDENT OBAMA OUVRE « UN NOUVEAU CHAPITRE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE »


« Les États-Unis sont prêts à ouvrir un nouveau chapitre de la coopération internationale », a déclaré le Président des États-Unis dans ce qui était sa première apparition à un débat général de l’Assemblée.  Au premier jour de ce débat, l’Assemblée générale a connu une autre première: l’intervention du Président libyen, Muammar Al-Qadhafi. 


En insistant sur la coopération internationale, Barack Obama a joint sa voix à celles des 29 autres chefs d’État et de gouvernement qui se sont succédés à la tribune pour souligner que cette session se déroule à un moment crucial compte tenu des problèmes posés par les changements climatiques, à la veille de la Conférence de Copenhague, et la prolifération nucléaire.


La structure de la paix mondiale ne peut être le travail d’un seul homme, d’un seul parti ou d’une seule nation, a reconnu le Président américain.  Cette paix, a-t-il dit, doit se fonder sur la coopération du monde entier.


« Nous avons le devoir d’inventer un monde nouveau où les folies d’hier ne seront plus possibles », a renchéri le Président de la France, Nicolas Sarkozy, qui a dénoncé « notre obstination à essayer de régler les problèmes du XXIe siècle avec les instruments et les idées du XXe siècle ».


Le Secrétaire général de l’ONU qui a présenté son rapport intitulé « Redonner vigueur au multilatéralisme » a invité les États Membres à « se mettre à la hauteur d’une situation exceptionnelle ».  Insistant, en particulier, sur la menace des changements climatiques, Ban Ki-moon a entendu Barack Obama promettre que les États-Unis n’allaient plus « trainer les pieds ». 


Tout effort, a-t-il cependant prévenu, doit impliquer les économies émergentes les plus pollueuses qui peuvent faire plus pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, sans pour autant compromettre leur croissance. 


Cette position a été en partie contestée par le Président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, pour qui on ne saurait imposer aux pays en développement des charges qui ne sont pas uniquement les leurs.  Le Président français a, une nouvelle fois, défendu l’idée de la taxe carbone aux frontières, car, a-t-il dit, c’est la seule condition pour que nul ne puisse tirer profit d’un dumping environnemental. 


Son homologue de la Bolivie, Evo Morales Ayma, a proposé la création d’un « tribunal de justice climatique », tandis que le Président de l’Assemblée générale, Ali AbdussalamTreki a estimé que l’organe qu’il préside devait faire preuve de leadership dans ce domaine.


S’attaquant à la question du désarmement, le Président de la Fédération de Russie, Dmitry Medvedev a salué « les ajustements annoncés par les États-Unis dans leur système de défense antimissiles qui sont un pas significatif dans la bonne direction ».  


Le Premier Ministre du Royaume-Uni, Gordon Brown, a proposé la mise sur pied d’un « grand deal mondial » qui tienne compte des droits et des devoirs des États nucléaires et non nucléaires.  Il s’est également dit prêt à parrainer la création d’une banque de l’uranium.


Si la République populaire démocratique de Corée et la République islamique d’Iran, a prévenu le Président américain, choisissent d’ignorer les normes internationales, ils devront être tenus responsables de leurs actes.  En misant sur la passivité de la communauté internationale, les dirigeants de l’Iran commettent une « tragique erreur », a insisté le Président français, alors que le Chef d’État iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a affirmé être en faveur de « l’élimination de toutes les armes nucléaires, chimiques et biologiques ».


Cette première journée du débat général a été marquée par la première intervention de Muammar Al-Qadhafi, Chef de l’État libyen, qui est monté à la tribune de l’Assemblée générale pour la première fois en 40 ans de règne.  Dans un discours de plus d’une heure et demi, le Président de la Libye a fait mine de déchirer la Charte de l’ONU, pour dénoncer le fonctionnement du Conseil de sécurité.  Il a annoncé la présentation prochaine de sa propre proposition de réforme.


Le débat général de l’Assemblée générale se poursuivra demain, jeudi 24 septembre, à partir de 9 heures.


EXPOSÉ DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR SON RAPPORT ANNUEL (A/64/1)


Cette année, l’ouverture du débat général de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale nous invite à être à la hauteur d’une situation exceptionnelle, a déclaré M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies.  En cette période de crises, a-t-il poursuivi, évoquant la crise alimentaire, la crise de l’énergie ainsi que la récession et la pandémie de grippe, « le monde attend de nous des réponses ».


Estimant que « le moment est venu de redonner vigueur au multilatéralisme et de mener une action véritablement collective au sein de l’ONU », le Secrétaire général a engagé les États Membres à « prendre à bras le corps le plus grave problème qui se pose à l’humanité » à savoir la menace de changements climatiques catastrophiques.  « La route qui mène à Copenhague passe par un rapprochement des positions et je crois fermement que ce rapprochement est possible », a-t-il ajouté après avoir évoqué la tenue, hier à l’ONU, du Sommet de haut niveau sur les changements climatiques.


Le Secrétaire général a également évoqué la question du désarmement, faisant remarquer que le climat international avait changé depuis la présentation, au mois d’octobre dernier, de son plan visant à remettre le désarmement à l’ordre du jour.  Il a notamment mentionné les engagements pris par la Fédération de Russie et les États-Unis de réduire leurs arsenaux nucléaires.  « Si nous agissons maintenant, nous obtiendrons les ratifications nécessaires pour assurer l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) ».  « Ensemble, faisons de cette année celle de l’élimination de la bombe », a-t-il ajouté.


Ban Ki-moon s’est ensuite penché sur les conclusions de son rapport sur « La voix des populations vulnérables », signalant notamment que « les quasi-pauvres deviennent les nouveaux pauvres » et que 100 millions de personnes risquent de tomber sous le seuil de la pauvreté, cette année.  « Les marchés rebondissent, mais ce n’est pas le cas ni des revenus ni des emplois », a-t-il averti, avant d’attirer l’attention sur sa proposition relative au Pacte mondial pour l’emploi et la mise en place du Dispositif mondial d’alerte vulnérabilités et impacts. 


« Nous devons savoir qui est en difficulté et où, pour pouvoir intervenir au mieux », a-t-il expliqué.  Il a également annoncé la tenue, à l’automne prochain, d’un sommet extraordinaire sur les Objectifs du Millénaire pour le développement.


Insistant sur l’importance de porter une attention particulière à la situation des femmes et des enfants, le Secrétaire général a déclaré que la prévention de la violence sexuelle à l’encontre des femmes devait être une « priorité absolue ».  « Cette violence est abominable, et les dirigeants de tous les pays sont personnellement responsables lorsque de tels crimes sont commis sur leur territoire » a-t-il dénoncé. 


« Lorsque des femmes meurent en couche, lorsque le viol devient une arme de guerre et que les victimes ne peuvent espérer aucun secours, l’ONU ne peut fermer les yeux », a-t-il enchainé.  À cet égard, le Secrétaire général s’est notamment félicité de la décision de créer, au sein de l’ONU, un organisme chargé de toutes les questions touchant les femmes.


Le Secrétaire général s’est ensuite attardé sur la question de la responsabilité de protéger, déclarant notamment que « là où il y a conflit, il doit y avoir justice et responsabilité ».  Il a souligné l’importance du travail de la Cour pénale internationale (CPI).  Il a également commenté la situation dans plusieurs régions du globe, notamment le Darfour, rappelant, entre autres, que l’ONU y manque toujours de matériel « critique » comme les moyens de transport. 


Il a parlé de la stabilisation du Soudan ainsi que de la Somalie, du Sri Lanka et du Myanmar.  À ce propos, il a estimé qu’afin que les prochaines élections de ce pays puissent être considérées « crédibles et ouvertes à tous », il faudra que tous les prisonniers politiques soient libérés, « y compris Daw Aung San Suu Kyi ».


Passant ensuite à Gaza, le Secrétaire général a demandé la relance des négociations pour parvenir à un règlement prévoyant deux États.  Il a aussi indiqué que l’ONU appuyait les efforts déployés par les États-Unis pour que reprennent les pourparlers de paix. 


Le Secrétaire général a également évoqué la situation en Afghanistan, estimant que malgré les sérieux problèmes apparus à la suite des élections, « on ne pouvait oublier les progrès accomplis ».  Il a abordé la question du Pakistan, du Timor-Leste, d’Haïti, de la Sierra Leone, du Népal, de l’Iraq et de Chypre.


Faisant allusion à la rénovation prochaine des locaux de l’ONU, le Secrétaire général a enchainé en déclarant que « notre ambition commune est de faire de cette rénovation extérieure le symbole d’un renouveau intérieur ».  Il a mis l’accent sur les efforts déployés pour améliorer la consolidation de la paix, en évoquant notamment la création du Département de l’appui aux missions et de la stratégie « Nouveaux Horizons » lesquels visent à rendre les opérations de maintien de la paix de l’ONU « plus souples et plus efficaces ».


« L’ONU est la voix de ceux qui n’en ont pas, les défenseurs des sans-défense », a-t-il lancé.  « Ensemble, nous sommes ici pour prendre des risques, pour prendre nos responsabilités, pour être à la hauteur d’une situation exceptionnelle et pour entrer dans l’histoire ». 


« Les Nations Unies c’est nous, et nous sommes le meilleur espoir de l’humanité », a-t-il ajouté avant de conclure.


DÉBAT GÉNÉRAL


M. ALI ABDUSSALAM TREKI, Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, a déclaré que cette session se déroulait à un moment critique.  La communauté internationale fait face à des crises multiples et à d’énormes défis, a-t-il estimé, en citant les défis posés à la paix et à la sécurité internationales sous la forme de conflits armés interétatiques, de guerres civiles, d’armes de destruction massive, du terrorisme et de la criminalité transnationale organisée. 


Les menaces représentées par la dégradation environnementale et les changements climatiques, la pauvreté extrême et les maladies infectieuses, exigent des solutions novatrices, a fait observer M. Treki.  Les reculs enregistrés dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les crises économique, alimentaire et énergétique, le désarmement et la non-prolifération sont autant de défis qui forment l’arrière-plan de cette session de l’Assemblée générale, a-t-il décrit.


« Soyons clairs: ces défis ne peuvent être relevés qu’au travers de la coopération internationale, d’un système multilatéral efficace », a jugé le Président, pour qui les Nations Unies, et plus particulièrement l’Assemblée générale, de par son universalité, représentent l’essence même du multilatéralisme. 


Il s’est dit satisfait du consensus sur le besoin de revitaliser les Nations Unies afin de garantir que l’Organisation puisse répondre de manière pertinente aux crises et menaces transnationales émergentes.  M. Treki a, pour sa part, promis de coopérer avec tous les États Membres afin de faciliter le consensus sur une Assemblée revitalisée, un Conseil de sécurité réformé et davantage représentatif, ainsi que sur d’autres initiatives visant à améliorer l’efficacité et la gestion de l’ONU.


Évoquant ensuite les changements climatiques, le Président a indiqué qu’il était indispensable d’intensifier les efforts en cours pour lutter contre ce phénomène.  Aucun État Membre ne peut se permettre d’ignorer cette question ou y répondre seul.  C’est pourquoi l’Assemblée générale doit faire preuve de leadership, a-t-il estimé, soulignant la nécessité de surmonter les divergences à l’approche de la Conférence de Copenhague, en décembre prochain. 


M. Treki a regretté qu’en dépit d’un consensus international et de nombreuses initiatives, les progrès sont mitigés s’agissant des efforts pour promouvoir la paix et le développement durables sur le continent africain.  Il a jugé nécessaire de mettre davantage l’accent sur la prévention et la résolution des conflits et sur un partenariat renforcé avec l’Union africaine et les organisations sous-régionales pertinentes.  Selon lui, le débat général de l’Assemblée constitue une excellente occasion d’échanger des vues sur ces questions importantes.


Se félicitant que l’Assemblée générale ait décidé de convoquer, en 2010, au début de sa soixante-cinquième session, une plénière de haut niveau à très exactement cinq ans de l’échéance fixée pour atteindre les OMD, le Président a affirmé que cette manifestation fournirait l’occasion d’évaluer les progrès réalisés et de faire de nouvelles propositions.  Il a assuré qu’il ferait des préparatifs de cet évènement une priorité de sa présidence. 


M. Treki a indiqué qu’il œuvrera aussi au renforcement et à la facilitation du processus d’évaluation des activités de la Commission de consolidation de la paix.  Il a promis de redoubler d’efforts pour veiller à ce que le respect des droits de l’homme, considérés comme le troisième pilier des Nations Unies avec le développement et la paix et la sécurité, soit défendu de la manière la plus équitable possible. 


« Au cours de la soixante-quatrième session, nous serons amenés à assurer un suivi de la Conférence d’examen de Durban, à un moment où le fléau de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance pose des défis à de nombreuses sociétés », a rappelé le Président de l’Assemblée.  Nous devrons aussi soutenir le développement du Conseil des droits de l’homme et préparer l’examen de son fonctionnement à l’approche du cinquième anniversaire de sa création, a-t-il ajouté.


La question de Palestine et la situation au Moyen-Orient exigent un règlement global et durable, a poursuivi M. Treki.  En dépit des énormes défis qui se posent, a-t-il dit, de nouvelles opportunités pourraient se présenter et l’Assemblée générale pourrait contribuer de manière constructive à réaliser l’objectif d’une paix durable dans la région. 


Par ailleurs, renforcer l’état de droit au niveau international exige une vision commune.  L’Assemblée générale constitue depuis toujours le forum universel au sein duquel s’élabore le droit international.  Face aux violations nombreuses que l’état de droit subit partout dans le monde, il doit exister des moyens de recours, a dit le Président. 


Alors que la communauté internationale est constamment en train de renforcer les mécanismes de responsabilité, il lui reste beaucoup à faire en ce domaine.  Être comptable de ses actes devant la loi est insuffisant pour un état de droit international en harmonie avec toutes nos valeurs fondamentales communes, a-t-il déclaré.  La loi elle-même, même au niveau international, doit renforcer notre foi partagée dans la dignité fondamentale de tous les êtres humains. 


Notre vision doit engager un système international responsable devant la loi, qui corresponde pleinement à la quête de justice et de respect universel des droits de l’homme.


M. LUIS INÁCIO LULA DA SILVA, Président du Brésil, a déclaré que trois périls liés entre eux menacent notre planète à savoir, la crise économique et financière actuelle, l’absence d’une gouvernance mondiale stable et représentative et la menace que font peser les changements climatiques sur nos vies.  M. Lula a rappelé que, l’an dernier à cette même tribune, il avait déclaré que l’Histoire ne nous pardonnerait jamais de ne traiter que des conséquences de la crise qui venait de commencer et non de ses causes.  Plus qu’une crise des grandes banques, cette crise est la crise des grands dogmes, a-t-il affirmé. 


Le Président a dénoncé la « doctrine absurde » selon laquelle les marchés pourraient s’autoréguler sans intervention prétendument « intrusive » des États et celle de la liberté absolue du capital financier, « libre de toute transparence financière et échappant au contrôle des populations et des institutions ».  Il a dénoncé les tenants de la doctrine d’un État faible, minimal, incapable de promouvoir le développement et de combattre la pauvreté et les inégalités, diabolisant les politiques sociales, obsédé par des conditions de travail précaires et une marchandisation des services publics. 


La cause réelle de la crise a été la confiscation de la souveraineté des peuples et des nations au profit des réseaux de pouvoir et des richesses, a affirmé M. Lula, pour qui il appartient aux dirigeants, et non à d’arrogants technocrates de mettre fin à ce désordre.  Le contrôle de la crise ne peut être laissé à la petite minorité habituelle, a poursuivi le Président du Brésil, qui a rappelé que les pays développés s’étaient révélés incapables de prévoir la catastrophe et plus encore de l’empêcher.  Il est injuste que le prix de la spéculation soit payé par les travailleurs et les pauvres des pays en développement qui n’ont rien à y voir, a-t-il ajouté.


M. Lula a qualifié d’« irresponsable » « la connivence » dans certains secteurs du fait que le système économique ne s’est pas totalement effondré.  Il a constaté une « énorme résistance » contre l’adoption de mécanisme de régulation des marchés financiers.  Les pays riches, a-t-il accusé, renoncent aux réformes du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.  Le Président a dit ne pas non plus comprendre la paralysie du Cycle de Doha, dont les résultats, selon lui, bénéficieraient surtout aux pays pauvres.  Il a aussi dénoncé les signes troublants d’un retour au protectionnisme. 


M. Lula s’est félicité que son pays, qui a été l’un des derniers à être frappé par la crise, soit l’un des premiers à en sortir.  Il n’y a là rien de magique, a-t-il affirmé, avant d’expliquer que son pays avait simplement veillé à ce que son système financier ne soit pas contaminé par le virus de la spéculation.  Bien avant la crise, le pays avait pris soin de prendre des mesures anticycliques en renforçant par exemple ses politiques sociales, en augmentant les salaires au-delà des taux d’inflation et en stimulant la demande.  Le Brésil a, comme d’autres, ainsi démontré qu’en temps de crise, nous pouvons poursuivre à la fois des politiques sociales et de développement.


Toutefois, a ajouté M. Lula, nous ne résoudrons pas tous nos problèmes seuls dans une économie mondialisée.  Il a rappelé que, dans de nombreuses réunions y compris celles du G-20, il avait insisté sur la nécessité de fournir au monde du crédit.  Il a plaidé pour que les pays pauvres accroissent leur participation et leur contrôle sur le FMI.


Nous ne pouvons plus, 60 ans après leur création, être gouvernés par les mêmes règles et valeurs qui prévalaient à Bretton Woods, a affirmé M. Lula, qui a également plaidé en faveur d’un changement de structure aux Nations Unies et au Conseil de sécurité.  Estimant que nous nous dirigeons vers un monde multipolaire, il a affirmé que ce dernier n’entrerait pas en conflit avec les Nations Unies mais pourrait au contraire les revitaliser, afin qu’elles aient l’autorité de résoudre les problèmes du Moyen-Orient, de faire face au terrorisme sans tomber dans le choc des civilisations, de promouvoir les droits de l’homme et de prendre des initiatives pour protéger l’environnement et pour favoriser le renouveau de l’Afrique en cours.


Ce ne sont pas là des propos de rêveur, a affirmé M. Lula, qui a toutefois affirmé qu’il faudra de la volonté politique pour surmonter les situations qui conspirent contre la paix, le développement et la démocratie, pour mettre fin à l’embargo contre Cuba ou pour empêcher des coups d’État tels que celui qui a renversé le Président du Honduras.  À ce propos, M. Lula a dit que la communauté internationale « exige le retour immédiat de M. Zelaya comme Président de son pays ».


M. Lula a enfin rappelé que tous les pays doivent agir contre les changements climatiques, et s’est dit affligé par les réticences des pays développés à porter leur part du fardeau.  Nous ne pouvons pas imposer aux pays en développement des charges qui ne sont pas uniquement les leurs, a-t-il ajouté, avant d’affirmer que le Brésil jouera son rôle et arrivera à Copenhague avec des engagements précis et chiffrés pour limiter la déforestation et réduire les émissions de gaz carbonique.


Il a ensuite défendu la production d’éthanol par son pays, affirmant que les biocarburants choisis, contrairement à d’autres, ne portent pas atteinte à la sécurité alimentaire.  Il a également affirmé que les récentes découvertes de pétrole qui vont faire du Brésil un producteur majeur d’hydrocarbure, ne feront pas abandonner au pays son programme environnemental, bien au contraire.


La crise économique et financière, les changements climatiques et la gouvernance mondiale ont pour dénominateur commun la nécessité de construire un nouvel ordre international durable, multilatéral et moins asymétrique, débarrassé des hégémonies et dirigé démocratiquement, a résumé M. Lula, qui a qualifié l’édification de ce nouveau monde « d’impératif à la fois politique et moral ».  Le Président a conclu que le monde ne peut se contenter de balayer les débris de ses échecs; il doit être « la sage-femme » de l’avenir.


M. BARACK OBAMA, Président des États-Unis, s’est déclaré conscient des importants défis qu’affronte le monde et des attentes qui accompagnent sa présidence.  Ces attentes trouvent leurs origines dans un mécontentement par rapport au statu quo, mais aussi dans l’espoir qu’un véritable changement est possible et que les États-Unis pourront opérer ce changement, a-t-il dit.  Il a ensuite évoqué les « malentendus et la désinformation » dont les États-Unis ont été l’objet.  Cet antiaméricanisme « réflexif » a souvent servi de prétexte à l’inaction collective, a-t-il constaté.


« Pour ceux qui contestent le caractère de ma nation, je vous demande d’examiner les politiques adoptées par mon administration », a-t-il enchaîné, évoquant notamment l’interdiction de la torture, la fermeture du centre de détention de Guantanamo et l’élaboration d’un cadre de lutte contre les extrémismes.


Après avoir affirmé que les États-Unis dirigeront par l’exemple, M. Obama a souligné l’importance qu’il y a à lutter contre Al-Qaida et à mettre un terme de manière « responsable » à la guerre en Iraq.  Nous allons aider les Iraquiens à assurer leur transition et procéderons au départ de tous les soldats américains du sol iraquien, a-t-il précisé.


Nous sommes, a dit le Président, à la recherche d’une ère nouvelle dans notre engagement avec la communauté internationale.  L’heure est venue d’assumer nos responsabilités partagées, a-t-il prévenu.  « La structure de la paix mondiale ne peut être le travail d’un seul homme, d’un seul parti ou d’une seule nation.  Elle doit être une paix fondée sur la coopération du monde entier », a–t-il déclaré, en jugeant que l’ONU ressemblait parfois à une instance née pour semer la discorde. 


« Le leadership du XXIe siècle exige davantage », a-t-il affirmé, ajoutant ensuite que les divisions entre le Nord et le Sud ne sont plus logiques dans un monde interdépendant.  Le Président américain a mis en avant les quatre piliers fondamentaux qui permettront d’assurer l’avenir des prochaines générations, à savoir la non-prolifération et le désarmement, la promotion de la paix et de la sécurité, la préservation de la planète et la création d’une économie mondiale capable d’offrir des chances à tous les peuples.


S’agissant du désarmement, le Président Obama a estimé que toutes les nations dotées d’armes nucléaires doivent s’orienter vers la non-prolifération et que les États non nucléaires doivent renoncer à les acquérir.  Il a annoncé la signature prochaine d’un nouvel accord avec la Fédération de Russie visant à réduire le nombre d’ogives et de lanceurs.  Il a aussi annoncé le lancement, au mois de janvier prochain, de nouvelles négociations destinées à arrêter la production des matières fissiles. 


Nous allons travailler avec d’autres pour assurer l’interdiction complète des armes nucléaires et œuvrer pour renforcer les initiatives et les institutions destinées à enrayer le vol d’armes nucléaires, a-t-il ajouté, avant d’annoncer qu’il présidera, au mois d’avril prochain, un sommet sur la sécurisation des matériaux nucléaires.  « Un monde dans lequel les inspections de l’AIEA sont évitées et les exigences de l’ONU ignorées nous laissera tous dans l’insécurité », a-t-il ajouté.


La République populaire démocratique de Corée et l’Iran menacent de nous engager « dans un terrain glissant », a dit le Président.  « S’ils choisissent d’ignorer les normes internationales et s’ils placent les armes nucléaires au-dessus de la stabilité régionale et méconnaissent les risques de la prolifération nucléaire, ils devront être tenus responsables de leurs actes. »  « Le monde doit parler d’une seule voix et dire que le droit international n’est pas un vain mot. »


Le Président américain a ensuite dénoncé le terrorisme.  Il n’y aura pas de sanctuaires pour Al-Qaida, a-t-il affirmé, indiquant que les États-Unis allaient continuer à appuyer le Pakistan.  M. Obama a ensuite fait part des efforts que son pays déploiera pour rétablir la paix au Soudan, en particulier au Darfour.  Les mêmes efforts seront déployés, en coopération avec les Nations Unies et les autres partenaires, pour des pays comme Haïti, la République démocratique du Congo et le Timor-Leste, a-t-il assuré. 


Après avoir annoncé qu’il a eu une réunion « constructive » hier avec Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas, M. Obama a estimé que les États-Unis ne rendent pas service à Israël lorsqu’ils insistent sur leur attachement à la sécurité de ce pays sans insister dans le même temps sur le respect par Israël des revendications et des droits légitimes du peuple palestinien.  


Les nations rassemblées ici, a-t-il dit, ne rendent pas non plus service aux Palestiniens lorsqu’ils privilégient les attaques au vitriol au détriment d’une volonté constructive de reconnaître la légitimité d’Israël et son droit à vivre dans la paix et la sécurité.


Abordant ensuite le problème des changements climatiques, M. Obama a annoncé que son pays n’allait pas plus « trainer les pieds ».  Nous allons défendre, a-t-il promis, des coupes claires dans les émissions de gaz à effet de serre pour réaliser les objectifs fixés pour 2020 et 2050.  Tout effort en ce sens, a-t-il prévenu, doit impliquer les économies émergentes, grandes pollueuses, qui peuvent faire plus pour réduire leurs émissions sans compromettre leur croissance. 


Évoquant ensuite les défis que pose la récession, le Président américain a annoncé que la réunion du G-20, qui se tiendra à la fin de la semaine à Pittsburgh, allait mettre le cap sur une croissance « équilibrée et soutenue », par la mise en place de nouvelles règles et le renforcement de la régulation dans toutes les places financières pour mettre un terme à la cupidité et prévenir d’autres crises.


La croissance ne pourra être durable si tous les pays n’assument pas leurs responsabilités, a-t-il prévenu.  Les pays riches doivent ouvrir leurs marchés et réformer les institutions financières pour donner leur voix à davantage de nations.  Les pays en développement doivent extirper la corruption.


La démocratie, a-t-il reconnu, ne peut être imposée de l’extérieur.  Chaque pays doit choisir son modèle et aucun modèle n’est parfait.  Mais, a-t-il prévenu, certains principes sont universels et les États-Unis n’hésiteront jamais à défendre partout le droit des peuples à choisir leur destin. 


Les États-Unis sont prêts à ouvrir un nouveau chapitre de la coopération internationale, une coopération qui reconnaisse les droits et les responsabilités de chaque nation.  Avec foi en notre cause et attachement à nos valeurs, nous appelons toutes les nations à nous rejoindre pour édifier l’avenir que les peuples du monde méritent, a conclu le Président américain, au nom de son pays. 


M. MUAMMAR AL-QADHAFI, Président de la Jamahiriya arabe libyenne, a rappelé que les trois pays à l’origine de la création des Nations Unies, qui ont créé cette Organisation après la défaite de l’Allemagne, se sont arrogés le droit de veto au Conseil de sécurité et ont imposé au reste du monde « un habit qui n’était pas coupé pour lui ».  Le préambule de la Charte rappelle pourtant que toutes les nations sont égales, s’est étonné le Colonel.  Mais comment peut-on dire, à la lumière de la composition du Conseil, que les nations sont égales?  Le veto, privilège de quelques-uns, est contre tous les principes de la Charte, a-t-il affirmé. 


Son préambule stipule également que le recours à la force ne peut être invoqué que dans des situations d’intérêt commun.  Il y a eu pourtant 65 guerres après l’établissement du Conseil de sécurité, et personne ne peut dire qu’elles ont été menées dans l’intérêt de la communauté internationale, a poursuivi M. Al-Qadhafi.  Si une agression est perpétrée par un pays contre un autre, l’ONU doit y mettre un terme.  « Si la Libye veut agresser la France, il faut que l’ONU l’en dissuade ».  Mais comme l’histoire l’a montré, de nombreuses guerres ont été lancées par les pays qui se sont pourtant engagés à défendre l’indépendance et la souveraineté des peuples, les mêmes qui occupent un siège permanent au Conseil de sécurité.


Personne n’a le droit d’intervenir dans une situation intérieure, quel que soit le régime en vigueur dans le pays concerné, même s’il s’agit d’une dictature.  Si on nous avait parlé du droit de veto, nous n’aurions jamais rejoint cette Organisation, a assuré M. Al-Qadhafi.  « Nous récusons aujourd’hui l’augmentation du nombre des sièges permanents au Conseil de sécurité », a-t-il annoncé, soulignant que cette expansion ne ferait que renforcer l’injustice, l’iniquité et les rivalités entre tous les pays qui aspirent à rejoindre le Conseil. 


Nous n’avons pas besoin d’une Assemblée générale bis, mais d’une Assemblée qui serait l’instrument législatif universel des Nations Unies et d’un transfert des prérogatives aux groupes régionaux, a estimé le Président.  L’organe suprême des Nations Unies est l’Assemblée générale, a insisté le Président de la Libye, qui a annoncé qu’il allait soumettre ses propositions de réforme du Conseil au cours de la soixante-quatrième session.  Il faut laisser le Conseil de sécurité en l’état et transférer les pouvoirs à l’Assemblée générale. 


« Nous sommes des pays indépendants et nous voulons assurer l’égalité et l’équité de tous », a-t-il insisté.  Le terrorisme n’est pas seulement celui d’Al-Qaida mais aussi celui des décisions imposées par certains États.  « Celui qui dit: moi, je suis au-dessus de l’Assemblée générale, qu’il aille voir ailleurs », s’est exclamé le Président.   Si tel n’est pas le cas, on doit appeler ce Conseil, le « Conseil de la terreur ». 


Parce quand cela les arrange, ils invoquent le Chapitre VII de la Charte ou le chapitre « je-sais-pas-quoi ».  Quand ils n’en ont pas besoin, ils la mettent de côté, a dénoncé le Président, en soupçonnant que les grands pays veuillent utiliser le Conseil pour terroriser le tiers monde. 


La Cour internationale de justice impose aussi des décisions aux petits pays alors que d’autres, plus puissants, refusent de les appliquer, a poursuivi le Président.  L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a-t-il encore dit, se garde bien de vérifier les grandes puissances nucléaires.  « J’ai appelé un jour ElBaradei et je lui ai dit: en ce qui concerne les arsenaux des grands pays, avez-vous les moyens de vérifier? ».  Il m’a dit non, a-t-il révélé. 


Le Président libyen s’est félicité de voir un « noir » d’origine kenyane à la tête d’un pays comme les États-Unis, considérant Barack Obama « en quelque sorte comme une lueur dans le noir ».  Si M. Obama reste toujours au pouvoir, alors nous sommes tranquilles, a-t-il dit sous les applaudissements.  Le discours prononcé aujourd’hui par le Président Obama est vraiment différent de celui de ses prédécesseurs, a salué le Colonel.


Voulant alléger le fardeau de l’Amérique, il a proposé de transférer le siège des Nations Unies vers un autre pays pour 50 ans et ainsi de suite.  Le Président a également évoqué la question du Moyen-Orient, en se prononçant pour un État israélo-palestinien qu’il nommerait « Isratine ».


M. YOWERI KATUGA MUSEVENI, Président de l’Ouganda, a déclaré que son pays approuve le projet de réforme du Conseil de sécurité présenté par le Président de la Jamahiriya arabe libyenne et le principe d’un siège permanent pour l’Afrique.  Il a déclaré que son pays, comme de nombreux autres États d’Afrique, devait faire face à un double défi, à savoir, transformer son économie du stade préindustriel en celui d’économie moderne et, en même temps, affronter des problèmes causés par d’autres, comme l’actuelle crise économique et financière et la détérioration de l’environnement.


M. Museveni s’est demandé pourquoi, contrairement aux pays d’Asie, l’Afrique avait mis tant de temps pour sortir du « désert du sous-développement ».  « Avons-nous délaissé des choses que nous aurions dû faire et fait des choses que nous n’aurions pas dû faire?  Est-ce que la vérité n’était pas en nous? », s’est-il demandé, citant la Bible, avant de se réjouir que, depuis 15 ou 20 ans, les Africains aient trouvé la boussole du développement et que la « vérité commence à être vue en nous ». 


Le Président a ensuite rappelé que la croissance moyenne de son pays avait atteint 6,3% par an pendant 23 ans, et a été l’an passé de 7%, malgré la crise économique et financière, et sera encore plus élevée cette année.  Il a expliqué que ces résultats ont été obtenus malgré la faiblesse de trois types d’infrastructures stratégiques: l’électricité, les routes et le chemin de fer.  Les retards dans ces domaines étaient dus, a-t-il expliqué, à une dépendance envers des financements étrangers qu’il a qualifiés de « frivoles et erratiques ». 


En revanche, a ajouté M. Museveni, l’Ouganda est parvenu à la paix, à la stabilité macroéconomique et à une certaine forme de santé pour tous.  Il a mis l’accent sur l’éducation, l’intégration économique régionale, la démocratisation, l’accès aux marchés et la recherche scientifique.  De ce fait, les revenus de l’impôt qui étaient faibles à l’origine ont augmenté, et l’Ouganda est désormais en mesure de financer par lui-même ses routes, son électrification et ses voies ferrées, a affirmé le Président.  « Ce sont les Ougandais et les autres Africains de notre région qui ont longtemps été des sous-consommateurs, qui ont permis à notre économie de rester à flot malgré la récession mondiale » du fait de leur pouvoir d’achat accru, a-t-il affirmé.  Certes, a-t-il ajouté, nous accueillons volontiers les investissements étrangers, mais nous ne voulons pas être dépendants de ces derniers pour nos infrastructures vitales.


Le Président a toutefois reconnu que la résistance de son pays face à la crise aurait été encore meilleure s’il avait disposé des infrastructures en question.  Leur insuffisance en Afrique représente un goulet d’étranglement, a-t-il ajouté, avant d’en citer deux autres: l’exportation des matières premières plutôt que la transformation sur place, et le maintien d’une agriculture trop traditionnelle.  Estimant que l’Afrique disposait d’un grand potentiel, il a toutefois conclu en se demandant si l’abondance dont jouissent certains pays développés serait durable si le monde entier rejoignait leur mode de vie, ou si un tel mode de vie n’était possible que parce qu’il était réservé à une petite minorité. 


CHEIKH HAMAD BIN KHALIFA AL-THANI, Émir du Qatar, a estimé que la conjoncture actuelle était semblable à celle qui prévalait à la veille de la Conférence de Vienne de 1918, entre autres.  Cette situation offre la possibilité d’un renouveau car elle survient en une période de bouleversement international, a-t-il déclaré, citant notamment le « renouveau » des États-Unis.  Les tempêtes occasionnées par l’hégémonie et la bipolarité ont démontré qu’il importait de réévaluer ce dont le monde avait besoin, a-t-il estimé, affirmant ensuite que « rien ne peut remplacer le système des Nations Unies ».  Il a cependant dénoncé la manière dont avait été traitée la question des armes nucléaires ainsi que l’absence des petits États au processus de prise de décisions.


L’ONU doit être en mesure de fournir un cadre capable d’accommoder chaque État et de tenir compte des capacités de chaque partie.  L’Émir a également estimé qu’il importait de redonner l’autorité aux Nations Unies afin de leur permettre de gérer au mieux la question du Moyen-Orient et d’obtenir, par ailleurs, un consensus international légitime dans un cadre convenu. 


Il a ensuite déclaré que les pays producteurs de pétrole tenaient à s’assurer de la prospérité du monde, sans laquelle il ne saurait y avoir de paix.  Après avoir mentionné l’importance de la non-prolifération, le Cheikh Al-Thani s’est félicité de la tenue, hier au Siège de l’ONU, du Sommet sur les changements climatiques.


Évoquant ensuite les gisements de gaz dont dispose son pays, l’Émir a annoncé que le Qatar s’attachait à exporter ses ressources parce que leur consommation était moins préjudiciable pour l’environnement.  Le Qatar encourage également les industries à développer des nouvelles technologies d’énergie renouvelable et attache une importance particulière au partage des informations et des compétences en la matière, a-t-il dit.


M. GURBANGULY BERDIMUHAMEDOV, Président du Turkménistan, a plaidé en faveur d’une coordination et d’une interaction plus soutenues entre les États et les grandes organisations internationales en vue de réaliser les objectifs communs de la paix et de la sécurité mondiales, conditions préalables au développement et à la sauvegarde des valeurs morales et juridiques. 


À ce titre, les Nations Unies restent, pour M. Berdimuhamedov, le pôle d’attraction des espoirs et attentes des peuples du monde, et le pilier des discussions constructives entre États.  Par conséquent, le Turkménistan est en faveur des réformes rationnelles de l’ONU en vue de la rendre plus efficace.


Le Président a rappelé le principe de neutralité qui guide la politique étrangère de son pays.  Il a dit pleinement soutenir le travail du Centre régional de la diplomatie préventive pour l’Asie centrale qui a été créé en 2007 par les Nations Unies et dont le siège est à Ashgabat.  Parmi les facteurs qui menacent la paix et la sécurité régionales, M. Berdimuhamedov a cité la sécurité énergétique.  Il a préconisé, par conséquent, la mise en place d’un nouveau modèle universel des relations dans l’« espace énergétique » qui soit basé sur un équilibre entre les intérêts multilatéraux. 


Dans cet esprit et à l’initiative du Turkménistan, a rappelé le Président, l’Assemblée générale a adopté en 2008 une résolution sur le passage en transit des ressources énergétiques et son rôle dans la promotion d’une croissance stable et de la coopération internationale.  À la suite de cette adoption, le Turkménistan a proposé la tenue d’une Conférence internationale de haut niveau sur ce thème, qui a eu lieu en avril 2009 à Ashgabat. 


L’un des résultats de cette Conférence a été une proposition visant à demander aux Nations Unies de créer un instrument juridique international sur le transit des ressources énergétiques tenant compte de la position des pays concernés et des organisations internationales.  Comme première étape, le Turkménistan propose la création d’un groupe de travail sur la question.


Sur la question du désarmement, le Président a suggéré l’organisation, dans son pays en 2010, d’une conférence internationale sur la question du désarmement en Asie centrale et dans le bassin de la mer Caspienne.  À ce titre, le Turkménistan attache un intérêt particulier à l’établissement d’une paix durable en Afghanistan.  


Il a estimé qu’avec sa large expérience dans le domaine de la paix et son autorité morale, l’ONU est tout à fait capable de suggérer de nouvelles formes d’efforts diplomatiques pour résoudre les problèmes.  Un tel travail pourrait être fait par le Centre régional de la diplomatie préventive en Asie centrale, a encore estimé le Président.  


Mme MICHELLE BACHELET JERIA, Présidente du Chili, a rappelé que les Nations Unies ont, malgré bien des difficultés, contribué à des progrès dans les domaines de la paix, des droits de l’homme, du droit international, du développement, même si elles n’ont pas été en mesure d’éradiquer l’injustice.  « Nous ne pouvons décevoir les espoirs de l’humanité », a affirmé la Présidente.


« Pourtant, a fait remarquer Mme Bachelet, il semble parfois que ce soit ce que nous faisons. »  Elle a dénoncé le fait que plus d’un milliard de personnes dans le monde souffrent de la faim.  Il ne s’agit pas seulement d’une statistique, s’est indignée la Présidente, « c’est un enfant, c’est une mère qui meurt dans un pays pauvre, malgré l’opulence dans laquelle les pays développés vivent ».  Elle a mis en parallèle les trois mille milliards de dollars dépensés en quelques mois pour venir au secours du système financier mondial et la réduction annoncée de plus de moitié du budget du Programme alimentaire mondial (PAM) cette année.  Elle a jugé « impossible qu’au prétexte de la crise économique et financière, des pays réduisent leur contribution en faveur de la lutte contre la faim, de la protection de l’environnement et de la promotion du développement ».


Mme Bachelet a aussi estimé qu’il était « éthiquement intenable » que les dirigeants des banques d’investissement qui ont été au centre de la crise « reprennent aujourd’hui les affaires comme si de rien n’était et se reversent d’énormes bonus qui récompensent seulement une prise excessive de risques ».  « Nous ne pouvons tout simplement pas fonctionner ainsi », a-t-elle ajouté.


La Présidente du Chili s’est prononcée en faveur de modèles « plus justes, plus réalistes, soutenables et pratiques » pour garantir le progrès de tous les peuples.  Dénonçant « la crise d’un paradigme, d’une certaine forme de mondialisation », d’une « forme extrême de dogmatisme néolibéral » dans lequel « l’État est considéré comme un problème et non comme la solution », Mme »Bachelet a déclaré qu’au contraire, l’action du secteur public s’est révélée essentielle en cette période de crise.  Elle a cité son propre pays en exemple pour la manière dont il a agi pour limiter les effets de la crise et venir en aide aux plus vulnérables, affirmant qu’il avait su, contrairement à d’autres, tirer les leçons de crises passées et affronter l’actuelle avec de solides fondations économiques. 


Mme Bachelet a souhaité que la prochaine réunion du G-20 aboutisse à des progrès car, a-t-elle insisté, « la résignation n’est pas une option ».  Affirmant que « ni la rhétorique ni le populisme n’apporteront d’aide », elle a souhaité que chacun reste ouvert aux opportunités offertes par une mondialisation bien menée et s’est prononcée pour des mécanismes efficaces de sauvegarde de l’intérêt public.  Mais « ni le monde ni les États ne sont gouvernés par un pilote automatique qui serait à la traîne du marché, de la mondialisation et des changements sociaux », a-t-elle affirmé.


Prônant un retour au dialogue multilatéral et l’abandon de l’unilatéralisme, Mme Bachelet a dit soutenir la réforme et le renforcement des Nations Unies, ainsi qu’un élargissement du Conseil de sécurité.  Elle a salué le travail de la Commission de consolidation de la paix, a souhaité que l’Organisation forge « un pacte social mondial », et que les Objectifs du Millénaire pour le développement soient atteints en 2015.


La Présidente a souhaité et que des engagements contraignants soient pris pour lutter contre les changements climatiques et a demandé que les pays développés adoptent des mesures chiffrées plus ambitieuses que celles qui existent actuellement pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.  Elle leur a demandé d’assumer leur responsabilité historique dans les faits et non pas seulement en paroles.  S’ils apportent le soutien financier et technologique nécessaire, alors le monde en développement pourra faire des efforts encore plus importants, a-t-elle affirmé.


Mme Bachelet a rappelé que l’Amérique latine avait été en mesure de bâtir progressivement une vision commune qui permet notamment de venir rapidement en aide à une démocratie en péril.  À ce titre, elle a affirmé que le Honduras a droit à des élections libres et démocratiques sous la direction du Président constitutionnellement élu.  


M. TABARÉ VÁSQUEZ, Président de l’Uruguay, a réaffirmé l’importance pour son pays de respecter le droit international, en garantissant notamment la souveraineté des peuples et leur coexistence pacifique.  Il a dénoncé le coup d’État survenu au Honduras et a souhaité le retour au pouvoir du Président démocratiquement élu.  M. Vásquez a souligné l’importance de préserver les efforts d’intégration du continent américain sans exclusion, sans exception et sans embargo, tel que celui imposé à Cuba. 


L’Uruguay, a-t-il dit, encourage la coopération entre les États dans le combat contre le terrorisme, tout en soulignant son attachement aux droits de l’homme et au droit international.  Le pays est également engagé en faveur de l’environnement et du développement durable, a souligné son Président.  Il a précisé que l’Uruguay avait pris des engagements significatifs dans le cadre d’une politique de contrôle du tabac et est devenu en 2006 le premier pays sans tabac.  C’est une épidémie qui, chaque année, coûte la vie à quelque 5 millions de personnes dans le monde, a expliqué son Président.  À cette occasion, il a invité les Nations Unies à devenir, à leur tour, une zone sans tabac. 


Par ailleurs, en mai 2007, l’Uruguay s’est engagé à offrir à tous un accès aux technologies de l’information, avec comme objectif un ordinateur par enfant.  Enfin, le Président Vásquez a réaffirmé le soutien de son pays au processus de réforme des Nations Unies, et notamment la création des deux nouvelles structures que sont le Conseil des droits de l’homme et la Commission de consolidation de la paix.  


M. ABDELAZIZ BOUTEFLIKA, Président de l’Algérie, a débuté son propos en exprimant ses inquiétudes concernant la crise économique mondiale qui a montré les failles d’un système régi par les règles de la mondialisation et de la globalisation.  Il a estimé que toute solution sérieuse et durable passe par des décisions courageuses et concertées destinées à promouvoir la mise en place d’une gouvernance économique mondiale fondée sur les valeurs de responsabilité, d’équité, de solidarité et de progrès.  M. Bouteflika a déploré que les pays de l’hémisphère Sud portent aujourd’hui le fardeau de la crise alors que ces derniers ne sont pas responsables de la crise.


Concernant les changements climatiques, le Président de l’Algérie a souhaité que les négociations sur la conclusion d’un traité, qui remplacerait le Protocole de Kyoto, aboutissent dans l’intérêt de tous les pays.  Par ailleurs, les questions primordiales de désarmement et de non-prolifération sont restées otages de la politique de deux poids deux mesures, de pratiques discriminatoires et de non-respect des engagements pris par certaines puissances nucléaires, a souligné M. Bouteflika.  L’Algérie, a-t-il ajouté, adhère à la Stratégie antiterroriste mondiale et souhaite qu’un important arsenal juridique soit complété par l’adoption du projet de convention globale tant attendu. 


Le Président a plaidé en faveur d’un renforcement plus avant du dispositif concernant la lutte contre le financement du terrorisme, notamment l’interdiction absolue du paiement de rançon qui a atteint, au cours des dernières années, des proportions inquiétantes, d’autant que le produit de ces rançons s’est révélé être la principale source du financement du terrorisme.


M. Bouteflika a indiqué que son pays restait engagé dans le processus de réforme de l’Organisation des Nations Unies.  Il a souhaité une Assemblée générale revitalisée et confortée dans son mandat et un Conseil de sécurité renforcé qui intègre légitimement les pays en développement, et l’Afrique en général.  Le Président algérien a mis en avant l’attachement de son pays à respecter une politique de bon voisinage.  Cet attachement se manifeste à travers de nombreuses initiatives et notamment un Maghreb arabe apaisé, uni, prospère, totalement intègre, et qui laisse la place aux droits des peuples à disposer d’eux-mêmes. 


L’Algérie a, à cet effet, déployé des efforts afin d’aboutir à une solution juste et durable dans conflit du Sahara occidental.  Nous apportons également un soutien au peuple palestinien, a poursuivi le Président.  Le Moyen-Orient ne peut retrouver la paix et la stabilité sans la résolution juste et durable de la question palestinienne, question au cœur du conflit arabo-palestinien, a-t-il dit.  M. Bouteflika a estimé qu’une solution satisfaisante ne sera possible que si des pressions sont exercées contre la force d’occupation israélienne afin d’amener cette dernière à cesser sa politique de provocation et d’agression contre le peuple palestinien.


M. Bouteflika a conclu son propos en indiquant que son pays participait activement à tous les efforts des pays africains pour consolider leur unité et mettre un terme aux conflits qui entravent leurs efforts de développement.  L’Union africaine est désormais un partenaire fiable et respecté, et sa collaboration avec les Nations Unies a permis des avancées visibles, notamment avec la réduction significative des tensions sur le continent.


M. LEE MYUNG-BAK, Président de la République de Corée, a promis qu’au Sommet du G-20, son pays jouera son rôle de représentant des pays en développement.  La République de Corée, a-t-il aussi promis, triplera d’ici à 2015, son aide au développent par rapport à l’année 2008.  En 2011, elle accueillera le quatrième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide.  S’agissant des changements climatiques, le Président a rappelé que son pays a proposé la création d’un registre des meilleures pratiques d’atténuation (NAMAs) dans les pays en développement pour inciter ces pays à s’impliquer davantage dans ce type d’efforts.


Bien que non concerné par l’annexe I de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la République de Corée, a dit le Président, fera une annonce en matière de réduction de gaz à effet de serre d’ici à 2020 qui devrait contribuer au succès de la Conférence de Copenhague.  Au niveau national, le pays compte investir 2% de son PNB dans la croissance verte au cours des cinq prochaines années, soit le double de ce qui est préconisé par l’ONU.  Le Président a rappelé que son pays a été désigné par le G-8, leader dans la technologie de transformation.


Si l’énergie fossile est remplaçable, l’eau ne l’est pas, a souligné le Président.  Il est temps pour la communauté d’établir un système de gouvernance qui s’occuperait efficacement des questions liées à l’eau, a-t-il insisté, en proposant une initiative de coopération pour une gestion unifiée de l’eau.


Venant aux questions de non-prolifération nucléaire, le Président a estimé que la dénucléarisation de la péninsule nucléaire est une condition préalable à une réconciliation véritable et à l’unification de la région.  Il a indiqué que son pays s’impliquerait dans l’effort de démantèlement des programmes nucléaires de la République populaire démocratique de Corée.


Il a lancé un appel urgent à cette dernière pour qu’elle reprenne sans délai et sans conditions les Pourparlers à Six.  La République de Corée, a conclu le Président, multipliera les échanges avec la République populaire démocratique de Corée et veillera à son développement, avec la communauté internationale. 


« Je veux dire clairement qu’il est temps pour la République populaire démocratique de Corée de se décider et de rétablir la paix dans la péninsule.  Il y va aussi de son intérêt », a insisté le Président.


M. NICOLAS SARKOZY, Président de la France, a souligné le caractère extraordinaire de cette soixante-quatrième Assemblée générale qui se déroule au milieu d’une crise financière, économique et sociale sans précédent.  « Nous avons le devoir d’inventer un monde nouveau où les folies d’hier ne seront plus possibles », a déclaré M. Sarkozy, ajoutant que « maintenant nous savons tous vers quelles catastrophes peut nous conduire notre obstination à essayer de régler les problèmes du XXIe siècle avec les instruments et les idées du XXe siècle ».


Le Président de la France a estimé qu’après ce que le monde a vécu depuis un an, après être passé si près de l’effondrement de l’économie mondiale, après un tel démenti apporté aux habitudes de penser, aux certitudes, aux préjugés, la tâche qui incombe aux leaders d’aujourd’hui est de la même importance que celle qu’ont accomplie, au lendemain de la guerre, des hommes de bonne volonté qui voulaient asseoir la paix sur un nouvel ordre politique, économique et monétaire mondial.  « Le monde va changer.  Il ne peut en être autrement.  Nous avons trop attendu pour corriger les excès de la finance et pour réguler la mondialisation ».  « Nous avons également trop attendu pour faire obstacle à la prolifération nucléaire », a-t-il dit, en rappelant aux dirigeants iraniens qu’en misant sur la passivité de la communauté internationale pour poursuivre leur programme nucléaire militaire, ils commettraient une tragique erreur.  « Nous avons aussi trop attendu pour nous attaquer aux injustices et pour rétablir la paix au Moyen-Orient en donnant au peuple palestinien cet État qui lui est dû au nom du droit et de la justice, et en garantissant au peuple d’Israël ce droit de vivre en sécurité que les tragédies de l’Histoire lui ont rendu nécessaire. 


« La conscience universelle appelle ce changement », a poursuivi M. Sarkozy, ajoutant que cette crise oblige à faire preuve d’imagination et d’audace.  Pour la France, la nécessité d’une nouvelle gouvernance mondiale s’impose dans la politique, l’économie et dans l’environnement.  « Les pays les plus développés ne peuvent prétendre gouverner seuls l’humanité ».  Face à la crise, le G-8, a-t-il dit, n’aurait pas eu la force, l’autorité, la légitimité dont le G-20 a fait preuve.  C’est pourquoi, il faudrait élargir le cercle des membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité, a-t-il souligné.  Il en va de la légitimité de l’ONU et de sa capacité à agir dans un moment où le monde a tant besoin que la communauté internationale tout entière se mobilise pour relever des défis sans précédent, a-t-il insisté.  M. Sarkozy a souhaité que les États Membres parviennent à un accord sur une réforme provisoire du Conseil de sécurité avant la fin de cette année. 


Pour la France, a-t-il déclaré, les réformes de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) sont également nécessaires, de manière à ce que les droits de vote y soient plus équitablement répartis.  M. Sarkozy a souhaité en outre que la mission de ces institutions soit redéfinie.  Il a estimé que leur rôle doit être de veiller aux grands équilibres économiques, monétaires et sociaux de la planète; et c’est pourquoi, il faut leur en donner les moyens. 


La France, a-t-il poursuivi, souhaite une refonte du système monétaire international pour qu’il n’y ait plus un « système unimonétaire » dans un monde devenu politiquement et économiquement multipolaire.  Elle souhaite en outre aller au bout de la refondation du capitalisme financier entreprise par le G-20; en finir avec les paradis fiscaux et limiter les fluctuations des cours des matières premières soumis à une spéculation excessive. 


Le Président Sarkozy a souligné que des engagements sur les objectifs chiffrés en matière d’émissions de gaz à effet de serre soient fixés cette année à Copenhague.  Il a préconisé la création d’une organisation mondiale de l’environnement unique qui viendrait remplacer les structures multiples actuelles.  Dans ce contexte, il a mis l’accent sur la nécessité de reconnaître la légitimité du principe de la taxe carbone aux frontières, car, a-t-il dit, c’est la seule condition pour que nul ne puisse tirer profit d’un dumping environnemental.


Abordant la question du commerce international, M. Sarkozy a estimé que l’on ne peut pas demander aux pays en développement qui ont du retard, et aux plus pauvres qui doivent faire face à tant de difficultés de respecter les normes fondamentales édictées par les organisations spécialisées des Nations Unies, sans les aider dans leurs efforts.  « Nous devons être capables de partager nos technologies et de trouver de nouvelles ressources pour l’aide au développement, pour relever ensemble le défi écologique, s’il le faut en taxant les gains excessifs de la spéculation et les rentes », a-t-il souligné.  Face à cette tâche immense, a estimé M. Sarkozy, il faudrait aller vite et le plus loin possible, car, a-t-il dit, il n’y aurait rien de pire qu’un compromis médiocre à Pittsburgh et à Copenhague. 


M. FREDERIK REINFELDT, Premier Ministre de la Suède, a, au nom de l’Union européenne, apporté un « message de coopération et de partenariat » aux Nations Unies, en disant que l’Union européenne « est ouverte sur le monde extérieur ».  Affirmant que la mondialisation a permis à des centaines de millions de personnes de sortir de la pauvreté mais est en même temps porteuse de risques, il a estimé que le monde a besoin de la légitimité des Nations Unies pour fixer le cadre et les mesures à prendre.  Les Nations Unies, pour leur part, doivent s’efforcer de rester crédibles et de traiter des problèmes à venir, a-t-il ajouté, avant de déclarer que l’Union européenne souhaite apporter sa contribution.  Il s’est en outre félicité de l’intention affichée par les États-Unis de travailler avec d’autres au sein d’organisations internationales.


Les pays développés doivent devenir chefs dans la lutte contre les changements climatiques, dont les conséquences s’annoncent alarmantes, a déclaré le Premier Ministre, qui a rappelé que ces pays devaient d’ici à 2020 réduire de 25% à 40% leurs émissions de gaz carbonique par rapport à leur niveau de 1990 et qu’ils feront tout pour parvenir à un accord lors de la Conférence de Copenhague.  Mais au-delà, pour que les émissions atteignent leur pic en 2020 puisqu’elles baissent de 50% d’ici à 2050, les efforts des pays développés ne suffiront pas, a ajouté M. Reinfeldt.  Nous avons besoin d’un engagement croissant de tous et d’engagements concrets à moyen terme de la part des pays en développement, a-t-il affirmé, tout en précisant que ces pays « ont besoin de notre aide pour payer l’addition que nous, pays développés, avons provoquée par nos émissions ».


L’Union européenne continuera de promouvoir la stabilité financière et une reprise mondiale durable, a déclaré M. Reinfeldt, qui a affirmé la volonté de l’Union de parvenir à un accord dans le cadre du Cycle de Doha, de contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de respecter ses engagements en matière d’aide publique au développement (APD).


Rappelant que les droits de l’homme sont universels et indivisibles, M. Reinfeldt a affirmé que l’Union européenne continuera d’appeler à l’abolition totale et en toutes circonstances de la peine de mort dans le monde, et qu’elle s’efforcera de promouvoir la cause des femmes et de l’égalité des sexes.  L’Union européenne soutient pleinement le travail de la Cour pénale internationale (CPI). Elle travaille avec les Nations Unies en faveur du maintien et de la consolidation de la paix, et conduit ses propres opérations de maintien de la paix en coopération étroite avec l’ONU, a rappelé M. Reinfeldt, qui a lancé un appel pressant à la République populaire démocratique de Corée pour qu’elle renonce à l’arme nucléaire.  Il s’est félicité du Sommet sur la sécurité nucléaire qui aura lieu l’an prochain.


L’Union européenne a un partenariat fort avec l’Afrique et le soutient quand cela est nécessaire, a déclaré le Premier Ministre, qui a rappelé notamment la coopération de l’Union européenne avec les Nations Unies en République démocratique du Congo et l’opération navale Atalante au large de la Somalie, ainsi que son soutien à la Mission de l’Union africaine dans ce pays (AMISOM).


M. Reinfeldt a aussi rappelé que l’Europe est une union des cultures et qu’elle souhaite renforcer son interaction avec le monde musulman, via l’Alliance des civilisations ou encore la coopération pour l’éducation et le développement.  Il a rappelé le rôle de l’Union européenne en faveur de la stabilisation et du développement de l’Afghanistan et a souligné que l’éducation des fillettes et des femmes y est indispensable.  L’Union européenne, a-t-il ajouté, soutiendra les efforts de démocratisation du Pakistan.  Elle soutient aussi les efforts des États-Unis pour reprendre les négociations de paix au Moyen-Orient et est disposée à contribuer activement à leur succès, a encore affirmé M. Reinfeldt qui a, par ailleurs, demandé à l’Iran de respecter les résolutions du Conseil de sécurité et de contribuer à la paix dans la région.


M. SILVIO BERLUSCONI, Premier Ministre de l’Italie, est d’abord revenu sur les décisions prises par le Sommet du G-8 à L’Aquila concernant la régulation des milieux bancaires et des marchés financiers, les négociations commerciales du Cycle de Doha, la lutte contre les changements climatiques, le développement agricole, et le combat contre la spéculation dans les marchés de l’énergie, des matières premières et des produits alimentaires.  La crise de laquelle le monde émerge, a-t-il dit, exige de s’interroger sur les questions de gouvernance.  Avec le G-20, a-t-il estimé, il faut s’attaquer à la gouvernance de l’économie mondiale et ouvrir la porte à tous ceux qui veulent contribuer à ces efforts.


Ces efforts doivent tenir compte du rôle de l’ONU, en particulier de son organe le plus universel, l’Assemblée générale, a insisté le Premier Ministre.  Il faut aussi réformer le Conseil de sécurité, a-t-il convenu, tout en appelant à la prudence.  L’ajout de nouveaux membres permanents ne fera que renforcer le sentiment d’exclusion des pays qui contribuent activement à la paix et à la sécurité internationales et de ceux qui pourraient assumer plus de responsabilités dans le futur. 


M. GORDON BROWN, Premier Ministre du Royaume-Uni, a affirmé que, face à la crise qui menaçait rien moins que de provoquer l’effondrement de nations entières, les Gouvernements du G-20 avaient agi de concert en reconnaissant que les intérêts nationaux ne pourraient être préservés qu’en préservant l’intérêt commun.  Ils ont aussi réalisé, que dans un monde globalisé, l’économie est indivisible; que la croissance, pour être durable, doit être partagée; et enfin que les défis mondiaux ne peuvent être relevés que par des solutions mondiales. Aujourd’hui, a-t-il ajouté, nous pouvons tirer une force de cette unité sans précédent.


Toutefois, a averti M. Brown, nous ne pouvons pas nous montrer complaisants.  Le Premier Ministre a estimé que les six mois à venir pourraient même s’avérer encore plus éprouvants pour la coopération internationale.  Il a cité cinq « défis urgents » qui exigent des réponses susceptibles de marquer notre temps: les changements climatiques, le terrorisme, la prolifération nucléaire, la pauvreté et une prospérité inéquitable.  Sur ces questions, nous avons atteint le point de non-retour, a ajouté M. Brown.


Si nous ne parvenons pas à un accord à Copenhague, et si nous laissons passer cette occasion de protéger la planète, nous n’aurons pas de seconde chance, a averti le Premier Ministre britannique, en prévenant: « il n’y aura pas d’accord mondial rétrospectif pour revenir sur les dégâts que nous aurons causés ».  Malgré toutes les assurances reçues, le succès de Copenhague n’est pas garanti, a poursuivi M. Brown.  En effet, a-t-il expliqué, un accord solide et à long terme exige de l’argent.  Pour aider les pays pauvres à s’adapter, pour que les pays émergents s’engagent sur la voie des limitations d’émissions et pour mettre fin à la déforestation, il faudra que les pays riches contribuent, a-t-il affirmé.  Il a rappelé qu’il avait présenté une nouvelle approche pour le financement des mesures contre les changements climatiques.  Il a répété qu’il se rendrait personnellement à Copenhague pour conclure un accord; et a invité ses pairs à faire de même, jugeant l’enjeu trop important pour être laissé aux négociateurs officiels.


Si en Afghanistan nous cédons aux rebelles et autres groupes terroristes, Al-Qaida reviendra et, depuis ses sanctuaires, lancera de nouvelles attaques, a poursuivi M. Brown, pour qui « un Afghanistan plus sûr signifie un monde plus sûr ».  Le Premier Ministre a averti qu’on n’obtiendra pas cette sécurité en se retirant du pays et en renonçant à tous les efforts.  Après avoir souhaité l’adoption d’une nouvelle stratégie qui donne aux autorités et au peuple afghans une plus grande responsabilité dans leur propre sécurité, M. Brown a plaidé pour une union contre toutes les sources d’injustice et de terreur dans le monde.  Il a cité en ce sens la Somalie, la situation au Moyen-Orient et la Birmanie.  Nous pouvons et devons faire davantage et adopter une approche stratégique plus cohérente du maintien et du rétablissement de la paix, a affirmé le Premier Ministre.


M. Brown a mis en garde contre le risque croissant de la prolifération nucléaire et a proposé un « grand deal mondial » qui tienne compte des droits et des devoirs des États non nucléaires et des États nucléaires.  Il a averti l’Iran et la République populaire démocratique de Corée que le monde allait durcir sa position sur la non-prolifération et s’est dit prêt à étudier de nouvelles sanctions.  Aux États disposés à renoncer à toute forme d’arme nucléaire, il a proposé de les aider à acquérir la technologie nucléaire civile, en faisant référence au projet « atome pour la paix » du Président Eisenhower.  Il s’est ainsi dit prêt à parrainer une banque de l’uranium et a annoncé que son pays était disposé à créer un centre d’excellence pour mettre au point un combustible nucléaire « antiprolifération » et à faible émission de carbone.  Enfin, déclarant que les États dotés de l’arme nucléaire devaient prendre leur part en réduisant leur propre arsenal, il a annoncé avoir demandé au Comité national de sécurité britannique d’étudier la possibilité de ramener le nombre des sous-marins lanceurs d’engins de quatre à trois.


M. Brown a souhaité que le G-20 de Pittsburgh parvienne à un accord global ambitieux en faveur de l’emploi et de la croissance, et a plaidé en faveur d’une forte coordination économique.  Un tel accord doit s’appuyer sur une réforme globale du secteur financier, y compris ses principes internationaux et ses octrois de bonus, a ajouté le Premier Ministre.


Nous devons nous souvenir des promesses faites il y a 10 ans et que nous risquons maintenant de trahir, a déclaré M. Brown, en faisant référence aux Objectifs du Millénaire pour le développement.  Au rythme actuel, ce ne sont pas cinq ans, mais au moins 50 voire 100 ans, qui seront nécessaires pour atteindre certains de ces objectifs, a-t-il averti.  Face aux plus grandes injustices, il a réclamé les actions les plus fermes.  M. Brown a promis l’appui de son pays aux dirigeants de plusieurs États.  Il a cité, en particulier le Libéria, la Sierra Leone, le Ghana, le Malawi, le Népal et le Burundi qui devraient annoncer, au cours de cette session, des mesures pour étendre la gratuité de leur système de santé.  Il a invité les autres dirigeants à faire de même.


Mme CRISTINA FERNÁNDEZ DE KIRCHNER, Présidente de l’Argentine, a déclaré que si l’on n’applique pas de stratégie multilatérale forte au Honduras pour veiller à l’organisation d’élections démocratiques, dans le respect de la Constitution nationale, une crise politique très grave se profilerait à l’horizon.  Le vrai multilatéralisme exige de tous des actions concrètes, comme par exemple dans le domaine des changements climatiques, a-t-elle en effet estimé, regrettant que le Protocole de Kyoto n’ait pas été pleinement mis en œuvre. 


La Présidente a ensuite fustigé l’occupation des îles Falkland (Malvinas), qui continue de vivre sous la férule coloniale.  Elle a, par ailleurs, déclaré, en parlant du Président de l’Iran: « nul doute qu’il niera les tragédies historiques dont l’Occident a souffert au XXe siècle ».  Ce que j’aimerais lui dire, a-t-elle poursuivi, c’est que l’Argentine n’est pas un pays impérialiste mais a, au contraire, souffert du colonialisme et de la dictature.  « Comme M. Ahmadinejad, je crois en Dieu; et comme lui, je ne crois pas que Dieu parraine l’injustice », a souligné la Présidente.


Je ne peux pas conclure sans évoquer trois faits, a-t-elle ajouté.  Le premier s’est produit au début de ce mois, lorsque l’Argentine a reçu la visite de la Commission interaméricaine des droits de l’homme.  Cela faisait 30 ans qu’elle n’avait pas fait le déplacement, depuis qu’elle était venue évaluer les crimes et sévices commis sous la dictature.  Cette Commission est arrivée au moment où nous avons fait passer une loi punissant les entraves à la liberté d’expression, tandis qu’un projet de loi est à l’étude pour récupérer les enfants nés en captivité pendant la dictature. 


Par ailleurs, a poursuivi Mme de Kirchner, j’ai écouté ce matin M. Obama et j’ai été très ému de l’entendre dire que le peuple palestinien a le droit de vivre en paix et en sécurité aux côtés du peuple israélien.  Enfin, en tant que membre du G-20, nous avons demandé la présence demain au Sommet de Pittsburgh de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a indiqué la Présidente, estimant que la question de la crise économique et financière, et surtout de ses conséquences sur les populations, était d’une importance capitale. 


Enfin, a-t-elle réitéré, il est nécessaire de bâtir un nouveau multilatéralisme, dans le cadre duquel les droits et les obligations seront les mêmes pour les pays riches comme pour les pays pauvres.  Si nous n’y parvenons pas, nous allons nous perdre dans des exercices rhétoriques inutiles, a conclu la Présidente.


M. EMOMALI RAHMON, Président du Tadjikistan, a noté qu’au cours des dernières décennies, en dépit des progrès rendus possibles par la mondialisation, celle-ci avait aussi entraîné la propagation de fléaux qui constituent de sérieux défis pour la communauté internationale.  Parmi ces défis, le Président du Tadjikistan a cité le terrorisme, l’extrémisme, le crime organisé, les pandémies et divers défis écologiques nouveaux.


Les Nations Unies, a-t-il souligné, jouent un rôle central dans la mobilisation en vue de relever les défis de notre temps et d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a souligné le rôle majeur que jouent les opérations de maintien de la paix des Nations Unies auxquelles, pour la première fois en 2008, son pays s’est joint en y déployant des officiers de police.  M. Rahmon a en outre annoncé que son pays élaborait en ce moment une stratégie nationale de développement des compétences en matière de maintien de la paix.


Évoquant la question du désarmement, sujet auquel son pays accorde une grande importance, le Président tadjik a dit espérer que la Conférence des parties chargées d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), prévue en 2010, permettra des échanges constructifs et des actions pratiques sur ces enjeux urgents.  Il a, par ailleurs, apporté son soutien aux efforts des Nations Unies pour combattre le commerce illégal des armes légères. 


De même, il a exprimé son soutien aux efforts en vue d’aboutir à l’interdiction complète des mines antipersonnel.  « Il est essentiel d’accélérer l’adoption d’une convention internationale contre le terrorisme », a-t-il encore précisé.  Le Président a également estimé que les efforts de lutte contre le trafic illégal de drogues font partie des efforts de lutte contre le terrorisme.  À ce sujet, son pays, a-t-il expliqué, a mis en place des institutions avec le soutien des Nations Unies, ce qui vaut au Tadjikistan d’être classé en première position des pays de l’ex-Union soviétique en matière de lutte contre le trafic de drogues. 


Le Président a estimé que ce programme qui a permis de sauver plus de 36 millions de personnes de la dépendance à la drogue, pouvait être mis en œuvre en Afghanistan.  « Nous sommes profondément favorables au renforcement de la paix et de la stabilité en Afghanistan dans la mesure où la paix et la sécurité en Asie centrale dépendent de la situation en Afghanistan », a-t-il déclaré.


Sur la question de la crise énergétique, le Président a noté que les efforts s’étant avérés infructueux jusqu’à présent, l’accès à l’énergie et les Objectifs du Millénaire pour le développement, devaient être la priorité de l’heure.  « Chaque année, a-t-il rappelé, les catastrophes naturelles se multiplient et causent de sévères conséquences à l’agriculture, à l’environnement et à l’économie de pays comme le Tadjikistan dont 93% du territoire est recouvert de montagnes ». 


Le Président a noté que seule une approche intégrée mutuellement avantageuse pour les pays de sa région pour l’utilisation de l’eau et des autres ressources naturelles permettra de résoudre les problèmes de l’énergie, de l’alimentation et de l’environnement qui sont tous liés les uns aux autres ».  M. Rahmon a rappelé que son pays avait formulé des propositions, notamment sur la question liée à la crise de l’eau.  Il a notamment proposé que 2012 soit déclarée l’année internationale de la diplomatie de l’eau.


M. HU JINTAO, Président de la République populaire de Chine, a estimé qu’il faut envisager la sécurité avec une vue plus large pour préserver la paix et la stabilité mondiales.  Le dirigeant chinois a engagé les États Membres à ancrer dans leur esprit « le nouveau concept de sécurité » caractérisé par la confiance mutuelle, les bénéfices réciproques, l’égalité et la collaboration pour assurer la sécurité afin de défendre la sécurité nationale, tout en se souciant des préoccupations sécuritaires des autres.  Pour M. Hu, il importe d’assurer le rôle essentiel des Nations Unies en matière de sécurité internationale et de faire valoir l’esprit « d’égalité, de bénéfices mutuels et de coopération » pour garantir la stabilité économique et financière.  Il faut aussi combattre toute forme de terrorisme, de séparatisme et d’extrémisme pour approfondir sans cesse la coopération internationale en matière de sécurité.


Le Président a, en deuxième lieu, préconisé de « voir le développement avec une vision plus globale pour promouvoir une prospérité commune ».  Il faut, a-t-il préconisé, donner la priorité à la promotion d’un développement partagé et faire en sorte que les Nations Unies consentent davantage d’efforts pour orienter la mondialisation économique vers l’équilibre, le bénéfice pour tous et le gagnant-gagnant.


Les institutions financières devraient consacrer leurs nouvelles ressources aux pays en développement et leur octroyer des conditions de crédit plus souples, plus pratiques et plus efficaces.  La réforme du système financier international devrait permettre « surtout » de renforcer la représentation et la voix des pays en développement, a encore dit le Président.  Il faut, a-t-il poursuivi, « combattre fermement » le protectionnisme et faire aboutir rapidement les négociations du Cycle de Doha. 


En troisième lieu, le Président a appelé au développement de la coopération « avec un esprit plus ouvert pour réaliser les avantages mutuels ».  Une coopération internationale renforcée est le seul choix possible pour relever les défis et garantir l’harmonie et la paix, a-t-il notamment estimé.  La coopération est la clef pour faire face aux changements climatiques, a-t-il affirmé. 


Il faut aussi, a-t-il poursuivi, accroitre les investissements dans l’agriculture, juguler la spéculation sur les marchés, augmenter les aides alimentaires et renforcer la coopération agricole et alimentaire.  En quatrième lieu, le Président a appelé « à faire preuve de tolérance mutuelle grâce à une grande ouverture d’esprit pour une coexistence dans l’harmonie ». 


Le Prince ALBERT II de Monaco a estimé que l’échéance de 2015 prévue pour l’évaluation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui semblait déjà compromise, exige face aux souffrances causées par la récente crise la définition d’une vision globale pour l’avenir de l’humanité.  Soulignant l’importance de l’aide au développement, il a indiqué que son pays allait y consacrer 0,7% de son produit intérieur brut (PIB) d’ici à 2015.  Cette aide ne doit pas être sacrifiée en raison de la situation économique et financière, a-t-il dit.  L’aide, a-t-il dit, doit s’accompagner d’investissements à long terme visant à renforcer les capacités des pays en développement, notamment par des transferts de technologies appropriées en vue de respecter les impératifs du développement durable.


Le Prince Albert qui a voulu que l’agriculture occupe la place qui lui revient dans le contexte de la sécurité alimentaire, pour laquelle « une gestion intégrée des ressources en eau s’impose ».  S’inquiétant des effets des changements climatiques, il a prévenu qu’« un échec des négociations à Copenhague ne saurait être envisagé ».  Le Prince Albert a réitéré l’ambition de sa Principauté de devenir « carbone neutre » et de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d’ici à 2020 et de 60% d’ici à 2050. 


S’agissant de la transparence et de l’échange des renseignements bancaires et fiscaux, le Prince a affirmé que son pays s’emploie, depuis des mois, à remplir les obligations qu’il a souscrites de se conformer aux normes exigées par l’Organisation de coopération et le développement économiques (OCDE).  Dans les prochains jours, a-t-il annoncé, Monaco verra ses efforts reconnus par l’OCDE en figurant désormais sur sa « liste blanche ». 


Mais, a-t-il prévenu, la crise de confiance engendrée par la débâcle financière rend plus que jamais nécessaire que les mesures prises au sein du G-20 rassemblent sans discrimination l’ensemble des États Membres.  Une structure de consultation permettrait d’assurer ainsi la légitimité des décisions prises, a-t-il dit. 


M. ÁLVARO URIBE VÉLEZ, Président de la Colombie, a déclaré que son pays cherchait à obtenir la confiance de la communauté nationale et internationale en agissant sur trois axes: la sécurité dans le respect des valeurs démocratiques; la promotion des investissements et de l’esprit d’entreprise; et la cohésion sociale dans la liberté.  M. Uribe Vélez a longuement insisté sur les progrès réalisés par son pays dans le domaine de la sécurité, en affirmant que l’État avait reconquis un double monopole qu’il n’aurait jamais dû perdre: celui des forces institutionnelles destinées à lutter contre la criminalité et celui de la justice.  Il a affirmé que les structures paramilitaires ont été démantelées.


Le terrorisme ne peut être ignoré au nom des bonnes relations internationales, a déclaré M. Uribe Vélez, pour qui le multilatéralisme et la diplomatie doivent au contraire mener à la collaboration dans la lutte contre ce fléau et ceux qui lui sont associés, comme le trafic de drogues, d’armes ou de drogues illégales, ainsi que les sanctuaires des terroristes ou le blanchiment d’argent.  En Colombie, la seule motivation du terrorisme est le trafic de drogues, a affirmé le Président.  Il a en outre estimé que la distinction entre pays producteurs et pays consommateurs de drogues avait disparu.  La Colombie, a-t-il ajouté, a commencé comme un espace de trafic de drogues avant de devenir un centre de production puis un pays consommateur.  Plutôt que de préconiser la légalisation des drogues, nous devrions insister sur le caractère illégal de leur consommation, a-t-il ajouté.


La crise actuelle est une crise de la spéculation, pas une crise de la créativité née de la liberté d’entreprendre, a ensuite affirmé le Président de la Colombie.  Il a cependant dit craindre une phase de protectionnisme dans les économies des pays développés, qui nuirait à la reprise durable de la croissance.  La responsabilité sociale est inséparable de la lutte contre les changements climatiques, a-t-il poursuivi, en rappelant que la Colombie est un producteur net d’oxygène et un petit contributeur en émission de gaz carbonique.  Notre plus grande contribution à la lutte contre les changements climatiques est la préservation des 578 000 km2 de la forêt tropicale, soit 51% du territoire national, a-t-il ajouté.


M. Uribe Vélez a également rappelé que son pays est le second producteur en Amérique latine d’éthanol fabriqué à partir de la canne à sucre, et le premier de biodiesel à partir d’huile de palme.  Les conditions de culture de ces deux productions en permettent la croissance sans détruire la forêt pluviale ni menacer la sécurité alimentaire.  Nous ne gagnerions rien de la sécurité, des investissements, de la santé, de l’éducation ni de l’ensemble de nos politiques de cohésion sociale si nous n’attachions pas une importance égale à notre environnement, a conclu M. Uribe Vélez, qui a rappelé que son pays détient 14% de la diversité mondiale, occupant le deuxième rang derrière le Brésil. 


M. DMITRI MEDVEDEV, Président de la Fédération de Russie, a déclaré que cette session de l’Assemblée générale se déroulait à un moment crucial, alors que sévit une crise économique aggravée par les menaces que rencontre le monde en développement, à savoir les conflits locaux et régionaux, le terrorisme et la criminalité transfrontalière, l’insécurité alimentaire et les changements climatiques. 


Un besoin de leadership collectif se fait plus que jamais ressentir, a-t-il estimé, comme en témoigne, selon lui, le rôle prépondérant du G-8 et du G-20, ainsi que par d’autres fora de médiation et de négociations.  La Fédération de Russie, pour sa part, continuera de renforcer les mécanismes d’interaction régionaux avec ses partenaires de la Communauté des États indépendants, de l’Organisation de Shanghai pour la coopération et du BRIC (composé du Brésil, de la Fédération de Russie, de l’Inde et de la Chine).


Le Président russe a ensuite affirmé que certains problèmes ne pouvaient être résolus sans les Nations Unies ou en dehors de cette Organisation.  Le premier est le déséquilibre qui prévaut au sein des mécanismes de gouvernance économique mondiale et l’inégalité des « règles du jeu ».  Nous devons unir nos efforts pour établir un modèle financier et économique capable de permettre à chacun de se prémunir des crises qui éclatent aujourd’hui. 


En outre, l’assistance des donateurs aux pays en développement ne peut être remise à plus tard, a poursuivi M. Medvedev, qui a également encouragé la recherche de solutions aux problèmes posés par la crise énergétique.  La Fédération de Russie considère aussi comme important que les Nations Unies s’adaptent aux nouvelles réalités mondiales tout en préservant leur nature multilatérale.


Évoquant le processus de désarmement, le Président a affirmé qu’il fallait l’accélérer sous les auspices des Nations Unies, se félicitant des récentes tendances positives observées en ce domaine.  Il a signalé l’initiative sino-russe concernant un traité contre le lancement d’armes dans l’espace extra-atmosphérique, ainsi que la proposition d’universaliser le Traité russo-américain sur l’élimination des missiles à portée intermédiaire et à plus courte portée. 


La Fédération de Russie, a assuré M. Medvedev, continuera de s’engager sur la voie d’une réduction vérifiable et irréversible de son armement nucléaire, un élément essentiel du nouveau départ de ses relations avec les États-Unis.  Le Président Obama et moi-même, a-t-il dit, avons signé un document à Moscou au mois de juin dernier et un mandat pour des négociations supplémentaires a été convenu en vue d’élaborer un traité juridiquement contraignant pour remplacer celui concernant la limitation des armes stratégiques offensives, qui expire en décembre.


Soulignant la relation objective entre les armes stratégiques offensives et défensives, le Président russe a estimé que les ajustements récemment annoncés par les États-Unis dans leur système de défense antimissiles constituaient un pas significatif dans la bonne direction et méritaient une réponse positive de la part de la communauté internationale. 


M. Medvedev a déclaré que son pays était prêt à s’engager dans une discussion approfondie des propositions américaines et des initiatives russes concernant la coopération en ce domaine en vue de conclure des arrangements acceptables.  Il a également espéré que les efforts pour élaborer un nouveau traité sur le désarmement nucléaire seraient pleinement cohérents avec les dispositions pertinentes du document conjoint approuvé par le Président des États-Unis et lui-même au cours de leur entrevue à Moscou. 


« Nous sommes convaincus que d’autres puissances nucléaires devraient se joindre aux efforts de désarmement de nos deux pays », a assuré le Président Medvedev, qui a estimé qu’il n’était pas nécessaire pour cela d’attendre des progrès supplémentaires de la part de la Fédération de Russie et des États-Unis.  Abordant ensuite la situation au Moyen-Orient à la lumière du désarmement, il a rappelé que son pays, en tant que membre du Quatuor, soutenait de longue date les efforts visant à renforcer le régime de non-prolifération dans cette région du monde. 


La Fédération de Russie, a rappelé M. Medvedev, a fait des propositions spécifiques dans le cadre du processus d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) pour rechercher des moyens acceptables de mettre en œuvre les décisions pertinentes de ce Traité.  Tous les pays de la région doivent maintenant s’impliquer dans ce processus afin de parvenir un jour à l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires.


Évoquant enfin les conflits régionaux, le Président a condamné l’intervention armée de la Géorgie pour résoudre ses problèmes avec l’Ossétie du Sud.  Pour éviter que de telles situations ne se reproduisent, nous devons disposer de mécanismes efficaces pour appliquer « le principe de l’indivisibilité de la sécurité », qui devrait devenir partie intégrante du droit international, a-t-il jugé.


M. JACOB ZUMA, Président de l’Afrique du Sud, a rappelé le rôle important joué par les membres de la communauté internationale et l’Assemblée générale pour mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud.  C’était il y a 20 ans et l’Afrique du Sud restera à jamais reconnaissante à l’égard de la solidarité internationale, a souligné le Président.  L’Afrique du Sud s’est, à cet égard, engagé à son tour auprès de la communauté internationale dans son combat contre la pauvreté et dans sa réponse à la crise économique mondiale, a-t-il poursuivi. 


M. Zuma a estimé que l’ONU était l’organe essentiel qui devait jouer un rôle significatif pour mettre fin à cette crise.  Elle ne doit pas, selon lui, être une excuse aux retards pris dans la réalisation des OMD.  Par ailleurs, le Président a estimé que la crise avait mis en lumière la nécessité de réformer les institutions telles que celles de Bretton Woods.  Ces institutions ne reflètent toujours pas le paysage international, depuis leur formation il y a un siècle, a-t-il poursuivi. 


Le Président de l’Afrique du Sud a estimé qu’au cours des 20 dernières années, l’Afrique avait fait des progrès considérables pour mettre fin aux conflits et promouvoir les pratiques et les institutions démocratiques.  Toutefois, plusieurs conflits persistent, a déploré M. Zuma.  Il a rappelé la nécessité de réaffirmer constamment les droits inaliénables de tous les peuples à disposer d’eux-mêmes.  Alors que la première décennie du XXIe siècle s’achève, il a regretté que certaines nations soient toujours sous le joug de l’occupation et que les peuples soient oppressés. 


M. Zuma a souhaité que la question du Sahara occidental soit résolue, qu’Israël et la Palestine coexistent pacifiquement et qu’un terme soit mis à l’embargo économique, commercial et financier sur Cuba.  Il a aussi mis en garde contre les conséquences dramatiques des changements climatiques en Afrique qui mettent en péril les efforts pour éradiquer la pauvreté. 


Nous devons prendre des décisions dès à présent pour s’assurer qu’un accord mondial et juste soit trouvé pour relever ces défis.  La solution au problème climatique ne peut être séparée d’une bataille pour éradiquer la pauvreté, a dit M. Zuma en appuyant la réforme de l’ONU.


Rappelant que cette année marquait le vingtième anniversaire de la chute du communisme, M. VÁCLAV KLAUS, Président de la République tchèque, a indiqué que son pays, comme nombre d’autres pays d’Europe centrale et orientale, avait réussi à édifier une démocratie politique stable et une économie de marché libre.  Il s’est félicité de ce que grâce aux mesures mises en œuvre jusqu’à présent pour enrayer le crise financière, une « réaction protectionniste massive » ait pu être évitée. 


Le protectionnisme, sous toutes ses formes, doit être résolument condamné, a-t-il affirmé, avant de prévenir que « nous nous trouvons au début d’une période postcrise difficile et très compliquée ».  Il a averti que de nombreux États Membres font face au « piège de la dette », tandis que les flux de capitaux privés se font plus rares.  Les déficits fiscaux « énormes » compromettent la croissance économique aussi bien des pays développés que des pays en développement, a-t-il également indiqué.


Pour le Président tchèque, ce serait une « erreur tragique » que d’affaiblir la liberté économique au profit de régulations « étatiques ou supra-étatiques ».  Lorsque nous cherchons une réaction appropriée aux problèmes liées à la crise actuelle, a poursuivi M. Klaus, nous devons réaliser que la crise était l’échec des gouvernements et non des marchés. 


Ne nous laissons pas leurrer en croyant que le cycle économique et ses conséquences pourraient être évités par plus de régulations ou une gouvernance mondiale de l’économie mondiale, a-t-il notamment dit.  La croissance économique dépendra de la suppression des barrières commerciales et de l’érection d’autres qui compliqueraient l’accès des pays pauvres aux marchés et leur capacité à se développer par leurs propres moyens.  . 


Abordant la question des changements climatiques, le Président tchèque a estimé que les mesures proposées jusqu’à présent pour y remédier représentaient un « lourd fardeau », aussi bien pour les pays développés que pour les pays en développement.  Les pays riches, qui défendent souvent ces questions dans les forums internationaux, perdent pourtant leur capacité à aider les pays plus pauvres à assumer ces coûts supplémentaires, a prévenu le Président. 


M. CARLOS MAURICIO FUNES CARTAGENA, Président d’El Salvador, a affirmé que son pays avait, voici trois mois, lancé un processus d’approfondissement et de renforcement de la démocratie, après un changement de gouvernement mettant fin à deux décennies de la même direction politique.  Il a présenté les grandes lignes de la nouvelle politique de son gouvernement d’unité nationale placé sous le triple signe « unir, croître et intégrer », et a affirmé qu’en moins de 100 jours, d’importantes mesures sociales avaient été prises, notamment en faveur des plus pauvres.


M. Funes Cartagena a ensuite insisté sur deux « blessures ouvertes » dont souffre El Salvador: la violence urbaine et l’émigration, qui affectent trois millions de Salvadoriens.  Face à la première, il a affirmé la nécessité de politiques fermes, permanentes et intelligentes, tout en ajoutant que l’État et le Gouvernement ne pouvaient pas tout résoudre seuls et qu’ils avaient besoin du soutien et de la participation de l’ensemble de la société.  Il a proposé d’accueillir une conférence internationale sur cette question et a demandé à cette fin l’appui logistique et financier des Nations Unies et de l’Organisation des États américains. 


Quant aux émigrés dont il a renforcé les droits politiques, le Président s’est dit inquiet non seulement de l’instabilité et de la crainte dans laquelle vivent les émigrés illégaux, mais aussi des conséquences de la crise économique et financière mondiale sur eux.  Il s’est engagé à agir pour renforcer les droits des migrants et a dit attendre avec intérêt le dialogue de haut niveau sur les migrations internationales.  Il a garanti la participation de son pays au troisième Forum mondial sur les migrations et le développement qui aura lieu à Athènes.


El Salvador mène une politique extérieure fondée sur l’amitié, la coopération, la solidarité et le respect mutuel, la bonne foi et l’absence d’idéologie, a affirmé M. Funes Cartagena, qui a mentionné le rétablissement récent des relations diplomatiques entre son pays et Cuba.  Il a appelé ses homologues d’Amérique centrale à réfléchir à leur intégration, en faisant appel à l’esprit de liberté et d’indépendance dans lequel avait été fondé, au XIXe siècle, la République fédérale d’Amérique centrale.  Un des objectifs d’une telle intégration serait le renforcement des institutions démocratiques régionales pour éviter des épisodes tels que le coup d’État militaire au Honduras, a poursuivi M. Funes Cartagena, qui a exigé le retour immédiat à la constitutionnalité, le retour du Président Zelaya et la création d’un gouvernement d’union nationale dans l’esprit de l’Accord de San José.


Face à la crise économique et financière, qui affecte tous les pays mais en particulier les plus pauvres, la solidarité et la coopération internationales acquièrent une importance essentielle pour les pays en développement, a affirmé le Président.  Il a lancé un appel aux pays industrialisés et aux donateurs pour qu’ils s’unissent dans une initiative internationale et qu’ils surmontent les défis qui menacent les progrès réalisés par l’humanité.  Il leur a demandé de s’appuyer sur la capacité et l’expérience du système des Nations Unies et en particulier, de soutenir et de mettre en œuvre le Consensus de Monterrey et les recommandations de la Conférence sur la crise économique et financière et ses effets sur le développement.  Il a enfin souhaité que la Conférence de Copenhague permette de dégager un consensus qui place le bien-être commun de l’humanité devant les intérêts particuliers des États.  


M. TEODORO OBIANG NGUEMA MBASOGO, Président de la Guinée équatoriale, a relevé que, malgré l’idéal de solidarité et de responsabilité partagée à l’origine de la création des Nations Unies et malgré les nombreuses résolutions adoptées pour promouvoir une égalité de droits politiques, économiques et socioculturels, le fossé entre les pays développés et les pays en développement n’a cessé de se creuser, ces dernières années. 


Nous constatons malheureusement que l’égoïsme et le désir de domination continuent de dominer les relations internationales, a-t-il ajouté.  Pour le Président, cela revient à une nouvelle « guerre froide ou chaude » entre les pays pauvres et les pays riches, parlant aussi de « bipolarisation absurde ».  « Quelle est la moralité de ces États qui se vantent de leur abondance économique devant d’autres qui souffrent de misère, de marginalisation et d’abandon? », a demandé le Président. 


Il a plaidé en faveur de nouveaux plans au niveau mondial qui permettraient une cohabitation garantissant les intérêts politiques et économiques de tous les pays.  Le Président a aussi appelé à réfléchir pour déterminer comment on pourrait revenir à des attitudes positives qui reflètent vraiment la philosophie initiale des Nations Unies, incitant notamment au dialogue interculturel.


La Guinée équatoriale, qui voit son développement comme le fruit des efforts nationaux conjugués à la coopération internationale, n’admet aucune discrimination fondée sur des systèmes politiques, économiques ou culturels, a poursuivi le Président.  Le pays maintient d’excellentes relations de coopération, d’amitié et de voisinage avec tous les pays d’Afrique centrale, a-t-il dit.  Il accepte toute coopération économique avec des pays de toute tendance idéologique, de l’Est comme de l’Ouest, du Nord comme du Sud, dans la mesure où elle contribue à la paix mondiale. 


Ainsi, a précisé le Président, nous offrons sans discrimination nos ressources pétrolières à la communauté internationale, malgré les invasions de mercenaires et les attentats terroristes dont nous sommes victimes.  M. Nguema Mbasogo a enfin réitéré l’adhésion de son pays aux principes de la Charte de l’ONU et à ceux de l’Union africaine pour le maintien des relations pacifiques, estimant que la paix mondiale est « un droit universel de tous et une condition préalable à la survie de l’humanité ».


M. LEONEL FERNÁNDEZ REYNA, Président de la République dominicaine, a alerté la communauté internationale sur la crise économique et financière et ses conséquences sur la réalisation des OMD.  M. Fernández a rappelé qu’il y a un an, avant la crise économique mondiale, le monde se trouvait sous l’impact de deux autres crises qui avaient connu une incubation simultanée: la crise des prix du pétrole avec l’envolée des cours des matières premières et la pénurie des denrées alimentaires. 


La crise économique s’est abattue et a, selon lui, été responsable de la très grave crise alimentaire.  Le nombre de personnes qui meurent de faim dans le monde a augmenté de 150 millions, et pour la première fois le nombre total de personnes mourrant de faim a atteint un milliard d’êtres humains, a-t-il souligné.  M. Fernández Reyna a rappelé qu’avant la crise de la faim, la crise des matières premières et la crise économique, la Banque mondiale avait exprimé ses vives préoccupations concernant la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. 


Le Président de la République dominicaine s’est dit profondément préoccupé face à la faculté de réaliser ces Objectifs.  L’année dernière, il fallait avancer, a-t-il dit, et le déluge de la crise s’est abattu.  Il ne faut en aucun cas répéter l’expérience d’une augmentation des prix du pétrole et des produits alimentaires, a mis en garde M. Fernández. 


Concernant les paradis fiscaux, M. Fernández Reyna a souhaité la création d’un groupe de travail qui présenterait un rapport détaillé sur les capitaux déposés dans les paradis fiscaux.  Il a, par ailleurs, déploré le coup d’État au Honduras et a rappelé que le monde entier avait condamné cet attentat contre la démocratie.  Pourtant, le Gouvernement de facto est resté au pouvoir et en ce moment même, M. Zelaya attend que la communauté internationale agisse et s’engage pour la démocratie et la liberté, a conclu le Président de la République dominicaine.


M. MAHMOUD AHAMADINEJAD, Président de la République islamique d’Iran, a déclaré que les conditions actuelles d’iniquités que connait le monde vont à l’encontre de la nature même de l’humanité et « des objectifs qui entouraient la création du monde ».  Le moteur du capitalisme débridé a atteint la fin de la route et est incapable de bouger, a-t-il notamment affirmé.  Il a également estimé que le temps était révolu pour tous ceux qui définissent la démocratie et la liberté, tout en étant les premiers à en violer les principes fondamentaux. 


Il a dénoncé la poursuite de politiques « inhumaines » en Palestine, s’offusquant notamment du fait que les habitations détruites pendant les « 22 jours d’attaques barbares du régime sioniste » ne puissent toujours pas être reconstruites.  Il n’est plus admissible qu’une petite minorité domine la politique, l’économie et la culture de régions importantes du globe pour réaliser ses ambitions racistes, a-t-il ajouté. 


Après avoir dénoncé la situation en Iraq et en Afghanistan, le Président Iranien a estimé qu’on ne pouvait imposer une occupation militaire à un pays au prétexte de la lutte contre le terrorisme ou le trafic de drogues.  Il a également évoqué la construction de bases militaires en Amérique latine.  La logique de la coercition et de l’intimidation provoquera de graves conséquences, a-t-il averti.


« Il est inacceptable que les Nations Unies et le Conseil de sécurité soient dominés par une minorité de gouvernements qui servent leurs propres intérêts », a enchainé M. Ahmadinejad, avant de dénoncer le libéralisme et le capitalisme, qui ont « aliéné les êtres humains », ainsi que l’iniquité des structures économiques actuelles qui pillent les richesses des pays au profit d’un « groupe de géants corrompus du monde des affaires ».  Grâce à Dieu, le marxisme fait maintenant parti de l’histoire et le capitalisme expansionniste connaitra certainement le même destin, a-t-il affirmé.


Après avoir évoqué les enseignements des « messagers de Dieu », le Président iranien a souligné l’importance de restructurer l’ONU afin de la rendre « plus efficace et plus démocratique ».  Il a également lancé un appel à la réforme du Conseil de sécurité, en abolissant, notamment, le « privilège discriminatoire » qu’est, selon lui, le droit de véto. 


Le Président iranien a plaidé pour la création d’un nouvel ordre mondial qui serait basé sur des valeurs humaines et morales, ainsi que pour « l’élimination de toutes les armes nucléaires, chimiques et biologiques ».  « Notre pays vient de tenir des élections glorieuses et entièrement démocratiques », a-t-il enchaîné, avant de déclarer que la République islamique d’Iran était l’un des gouvernements les plus démocratiques et les plus progressifs au monde, prêt à engager un processus constructif pour répondre aux défis internationaux.  « Notre nation se tient prête à serrer chaleureusement les mains qui se tendent vers elle avec honnêteté » a-t-il dit.


M. EVO MORALES AYMA, Président de la Bolivie, a estimé que pour résoudre les problèmes économiques il fallait une complémentarité et une collaboration entre Etats.  Aussi, a-t-il noté que les débats sur les changements climatiques et la crise énergétique étaient abordés sous l’angle de leurs conséquences et jamais sous celle de leurs causes.  Souhaitant être sincère, il a pointé du doigt le capitalisme, le mercantilisme et l’accumulation des biens comme véritables origines de la crise actuelle.  Il faut dire la vérité a-t-il martelé.  Ne pas dire la vérité c’est nous tromper nous même et tromper le peuple.


La recherche de la paix dans le monde ne peut se faire sans la paix économique et sociale.  Avec l’implantation de bases militaires étrangères dans les pays d’Amérique latine ou d’Afrique où sont l’égalité et la justice sociale, s’est-il interrogé.  Les bases militaires américaines en Amérique du Sud ne garantissent pas la paix sociale, a-t-il dit, en prenant l’exemple du Honduras où la base américaine n’a pas garanti la démocratie dans le pays.  Il a appelé l’Assemblée générale à prendre une résolution en faveur du démantèlement des bases militaires étrangères.


Abordant la question des changements climatiques, le Président de la Bolivie a affirmé que bientôt, il sera plus difficile de défendre les droits de la Terre que de défendre les droits de l’homme.  Pour garantir les droits de la « Terre nourricière », le Président a fait trois propositions.  Il a d’abord proposé que les pays développés payent une « dette climatique ».  Il a ensuite suggéré la création d’un tribunal de justice afin de juger et de sanctionner les États ou les entreprises qui portent atteinte a notre Terre, et enfin l’élaboration d’une charte pour garantir les droits de la Terre.  .


Si nous voulons changer le monde, il faut changer les structures des Nations Unies, a déclaré le Président.  Faisant directement allusion au Conseil de sécurité, il a souhaité y voir plus de démocratie et la suppression du droit de veto.  Refusant toute ingérence américaine dans les affaires intérieures de son pays, il a défendu, une nouvelle fois, la culture de la feuille de coca.  Il a affirmé que cette production locale ne servirait pas la production de la cocaïne et que tout serait mis en œuvre pour empêcher son éventuelle écoulement.


M. VICTOR YUSHCHENKO, Président de l’Ukraine, a d’emblée appelé les États à faire preuve de tolérance plutôt que de sectarisme et d’arrogance.  L’objectif majeur de notre nation aujourd’hui est de vivre dans la liberté et la paix, de faire renaître notre vielle tradition millénaire, de renouer les liens interrompus et d’être de nouveau une partie active de la civilisation planétaire, a-t-il poursuivi.  « Notre choix pour la démocratie est irréversible », et en tant que nation, nous ne saurons accepter une quelconque forme d’ingérence dans les affaires intérieures d’États souverains, a-t-il martelé.


Rappelant la célébration prochaine du soixante-cinquième anniversaire de la victoire sur le fascisme, le Président ukrainien a expliqué que la mission de tous les pays, est d’éviter le retour à l’idéologie totalitaire et ses dérivés.  « Je soulève cette question parce que nous assistons à la résurgence de signes du passé », s’est-il justifié.


M. Yushchenko a par ailleurs fermement condamné la violation des principes internationaux fondamentaux, en particulier l’intégrité territoriale et l’inviolabilité des frontières des États souverains, en soutenant l’obligation imposée aux membres du Conseil de sécurité de respecter les principes de droit international.  Il a en outre confirmé la volonté de son pays de devenir membre non permanent du Conseil de sécurité, de 2016 à 2017, avant d’annoncer la consolidation de la contribution de l’Ukraine aux activités de maintien de la paix de l’ONU.


Le Chef de l’État, qui a rappelé l’abandon par l’Ukraine de son armement nucléaire, a salué l’engagement russo-américain à élaborer un nouvel accord pour réduire de façon significative les arsenaux nucléaires stratégiques, tout en plaidant pour la sécurité des États non nucléaires.  Il a également fait part de sa préoccupation face aux dangers de la piraterie en mer, avant d’apporter son soutien à l’élaboration de règles uniformes et claires pour combattre les pirates et protéger les marins.  Il a proposé, dans ce cadre, la création d’un centre spécialisé en Afrique.  Devant les conséquences de la crise financière internationale, M. Yushchenko a aussi suggéré la création d’un conseil de sécurité des Nations Unies à vocation économique. 


M. LECH KACZYŃSKI, Président de la Pologne, a débuté son propos en rappelant la création des Nations Unies, il y a 64 ans, Organisation destinée à prévenir des atrocités comme celle de la Seconde Guerre mondiale.  La liberté des années 90, liberté économique, liberté des capitaux sur les marchés, a été sapée avec la crise qui nous a touchés, l’an dernier, a-t-il dit.  Selon lui, le problème du sida, de la pauvreté et des endémies vient s’ajouter aux problèmes créés par cette crise. 


Le Président a aussi dénoncé les nombreuses causes de conflit dans le monde, dont la violation de l’intégrité territoriale des États.  Il a rappelé qu’il y a des différences d’opinion entre les États, comme en Géorgie où ces différences peuvent être source de grands conflits.  Revenant sur la crise économique, il a mis en avant la situation de son pays qui est l’un des seuls pays européens à avoir renoué avec la croissance, cette année. 


Il a donc estimé que l’économie peut être gérée sans l’adoption de nouvelles règles.  Mais, a-t-il dit, il est de notre intérêt de mettre certaines choses en lumière comme la question des institutions financières et leur lien avec les Nations Unies, a-t-il dit.  Dans ce cadre, M. Kaczyński a suggéré à l’Organisation internationale du Travail (OIT) de mettre en place des programmes alternatifs qui prendraient en compte les besoins des salariés, des employeurs, des pays riches ou des pays pauvres. 


M. KEVIN RUDD, Premier Ministre de l’Australie, a déclaré que près de 70 ans après leur rédaction, les principes de la Charte des Nations Unies étaient toujours d’actualité.  Évoquant ensuite l’effondrement, il y a un an, de la firme d’investissement Lehman Brothers, le Premier Ministre a estimé qu’il fallait limiter la cupidité qui avait provoqué le « carnage » des marchés financiers. 


Ce sont les travailleurs et leur famille qui ont payé le prix de cet échec, a-t-il constaté, indiquant, entre autres, que 100 millions de dollars d’épargne des Australiens avaient été effacés, et que le chômage avait augmenté dans de nombreuses communautés de son pays.  Grâce aux réunions du G-20, les gouvernements ont pu agir de concert pour stabiliser le système financier, s’est-il félicité, prévenant néanmoins que « notre relèvement économique est loin d’être certain ».


Le Premier Ministre a préconisé l’établissement d’un nouveau cadre économique capable de se départir du système non durable du passé.  La prochaine réunion du G-20 à Pittsburgh présente une occasion unique et historique de se mettre d’accord sur un cadre commun et parvenir à une croissance durable.  Selon lui, le Fonds monétaire international (FMI) doit analyser les plans économiques nationaux, pour s’assurer qu’ils pourront garantir une croissance économique durable.  Il a également recommandé la mise au point d’une charte pour une économie durable.


Passant ensuite aux changements climatiques, M. Rudd a estimé que les engagements pris jusqu’à présent n’étaient pas à la hauteur des défis.  Tous nos gouvernements doivent dépasser leurs intérêts nationaux et parvenir à un accord entre pays développés et en développement, fondé sur la science des changements climatiques et le transfert de technologie, a-t-il dit.


Rappelant ensuite que 50% de la population des petits États insulaires du Pacifique vit à moins de 1,5 kilomètre des côtes, M. Rudd a déclaré que le Pacifique Sud était le « visage humain » de cette crise écologique.


Le Premier Ministre australien a ensuite prôné l’élimination complète des arsenaux nucléaires et a demandé le renforcement du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  Nous devons faire preuve de volonté politique pour voir l’avènement d’un monde exempt d’armes nucléaires, a-t-il déclaré. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée ajoute huit points à son ordre du jour dont « le développement agricole et la sécurité alimentaire et la santé dans le monde et la politique étrangère »

AG/10859

L’Assemblée ajoute huit points à son ordre du jour dont « le développement agricole et la sécurité alimentaire et la santé dans le monde et la politique étrangère »

18/09/2009
Assemblée généraleAG/10859
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

2e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE AJOUTE HUIT POINTS À SON ORDRE DU JOUR DONT « LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET LA SANTÉ DANS LE MONDE ET LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE  »


L’Assemblée générale a adopté, ce matin, l’ordre du jour* de sa soixante-quatrième session et y a ajouté huit nouveaux points dont « le développement agricole et la sécurité alimentaire », et « la santé dans le monde et la politique étrangère » qu’elle examinera en plénière.


Suivant les recommandations de son Bureau, l’Assemblée se penchera sur plus de 160 points pendant la partie principale de ses travaux qui devraient se conclure le 15 décembre, après le débat général prévu, du 23 au 28 septembre.


Parmi les nouveaux points, l’Assemblée examinera également les questions liées à la coopération entre l’ONU et l’Organisation de Shanghai pour la coopération, ainsi qu’à l’Organisation du Traité de sécurité collective.


Elle se prononcera aussi sur l’octroi du statut d’observateur à la Commission internationale humanitaire d’établissement des faits, au Comité international olympique et à la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs. 


L’Assemblée reviendra sur l’octroi du statut d’observateur au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, dont elle avait reporté l’examen lors de la précédente session.  Le « soixante-cinquième anniversaire de la Seconde Guerre mondiale » a aussi été inscrit comme nouveau point à l’ordre du jour de cette soixante-quatrième session.


L’Assemblée a en revanche décidé de reporter à une date qu’elle n’a pas précisée, l’examen du point intitulé « Question de l’île comorienne de Mayotte ».  La « Question des îles malgaches Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India » se verra inscrite, quant à elle, à l’ordre du jour provisoire de la soixante-cinquième session.


L’Assemblée a également approuvé la répartition des points entre ses six Grandes Commissions.  Son Président, M. Ali Abdussalam Treki de la Libye, a notamment précisé que la Troisième Commission serait saisie du rapport du Conseil des droits de l’homme, fait dûment noté par le représentant de Cuba.


M. Treki a aussi indiqué que le Saint-Siège et la Palestine participeront aux travaux de la soixante-quatrième session en leur qualité d’observateurs.


Selon le programme de travail, la Commission des questions de désarmement et de sécurité internationale (Première Commission) devrait achever ses travaux le mardi 3 novembre; suivie de la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) et de la Commission juridique (Sixième Commission) qui devraient clore leurs travaux respectivement le mercredi 11 novembre et le jeudi 12 novembre.


Les travaux de la Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission) et de la Commission des questions économiques et financières (Deuxième Commission) devraient s’achever le mardi 24 novembre.  La Commission des questions administratives et budgétaires (Cinquième Commission) fermerait quant à elle ses portes le vendredi 11 décembre au plus tard.


L’Assemblée générale a prévu de clôturer les travaux de sa présente session le 13 septembre 2010.  Son débat général commencera mercredi 23 septembre, à partir de 9 heures.


* A/64/250  


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Conseil de sécurité: le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient souhaite que la réunion du Quatuor du 24 septembre contribue à une reprise rapide des négociations

CS/9743

Conseil de sécurité: le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient souhaite que la réunion du Quatuor du 24 septembre contribue à une reprise rapide des négociations

17/09/2009
Conseil de sécuritéCS/9743
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6190e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LE COORDONNATEUR SPÉCIAL POUR LE PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT SOUHAITE QUE LA RÉUNION DU QUATUOR DU 24 SEPTEMBRE CONTRIBUE À UNE REPRISE RAPIDE DES NÉGOCIATIONS


Le Conseil de sécurité a entendu, ce matin, un exposé du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Robert H. Serry.


M. Serry, qui s’adressait aux membres du Conseil dans le cadre de leur réunion mensuelle sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, a appuyé les efforts menés actuellement par l’Envoyé spécial des États-Unis, M. George Mitchell, qui, a-t-il dit, « sont à une étape critique ». 


Il a également souhaité que la réunion des membres du Quatuor, qui se tiendra le 24 septembre prochain en marge du débat général de l’Assemblée générale, permette de galvaniser la volonté politique commune, comme celles des parties concernées, nécessaire au règlement du conflit. 


Toute reprise des négociations dans ce sens, a estimé M. Serry, doit se faire sur la base de la résolution 1850.  « Il est essentiel que les parties s’engagent à remplir leurs obligations en vertu de la Feuille de route », a-t-il ainsi insisté, estimant que les activités de peuplement israéliennes, en particulier celles qui ont été récemment autorisées en Cisjordanie et dans Jérusalem-Est, constituent une source profonde de préoccupation. 


M. Serry a rappelé que, le 9 septembre dernier, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, avait souligné le caractère illégal des activités de peuplement et appelé Israël à appliquer la Feuille de route en gelant ces activités et en démantelant tous les avant-postes érigés depuis mars 2001, et ce, conformément aux demandes répétées du Quatuor. 


Le Coordonnateur spécial a ensuite évoqué la position de l’Autorité palestinienne, en indiquant que, le 25 août dernier, elle avait annoncé son intention de bâtir, dans les deux prochaines années, les institutions propices à l’établissement d’un État palestinien internationalement reconnu. 


Ce processus, a souligné M. Serry, doit être soutenu en tant que complément efficace à la relance du processus politique. 


« La réunion du Comité de liaison ad hoc du 22 septembre sera l’occasion de réaffirmer les engagements à l’égard de ce processus », a-t-il dit.  S’agissant de la réconciliation interpalestinienne, il a exhorté les parties à s’engager, sous les auspices de l’Égypte, en faveur de l’offre de dialogue pour parvenir à l’organisation, au début de 2010, d’élections législatives, et à terme, à la réunification de Gaza et de la Cisjordanie comme le souhaite le Quatuor. 


Concernant la sécurité dans la région, M. Serry a encouragé le Gouvernement israélien à poursuivre les mesures prises au cours des derniers mois pour faciliter la circulation des biens et des personnes, dont le personnel des Nations Unies, en Cisjordanie et dans la vallée du Jourdain, et pour améliorer l’activité économique dans ces zones. 


Sur ce dernier point, il a appelé Israël à autoriser les activités d’un opérateur de téléphonie mobile dans le Territoire palestinien occupé, l’utilisation de téléphones portables étant indispensable au fonctionnement normal de l’économie palestinienne. 


M. Serry a salué la poursuite des réformes fiscales menées par l’Autorité palestinienne et a noté que la croissance économique avait augmenté de 5,4% depuis mai 2009. 


« Cependant, les besoins budgétaires ne sont pas satisfaits », a-t-il dit, et l’appui financier des donateurs demeure vital pour éviter des pénuries de liquidités qui risqueraient de freiner la mise en œuvre du programme de réformes de l’Autorité palestinienne. 


« La situation à Gaza reste instable et cela n’est dans l’intérêt de personne », a poursuivi le Coordonnateur spécial.  Il a expliqué que si la situation sur place était relativement calme, de violents incidents étaient venus rappeler récemment la fragilité de la situation dans la zone.  Il a évoqué des tirs de roquettes et de mortiers depuis Gaza et des opérations menées par les Forces de défense israéliennes ayant causé la mort de six Palestiniens, dont deux enfants. 


Appelant à la fin des violences et au plein respect du droit international par les deux parties, M. Serry a signalé qu’en raison du blocus israélien, les équipements nécessaires à la reconstruction des infrastructures agricoles, d’eau, d’éducation et de logement, n’avaient pu entrer dans Gaza.  « L’entrée de ces équipements doit être autorisée d’urgence par Israël », a lancé M. Serry.  Le maintien du blocus, a-t-il prévenu, aura des conséquences graves sur l’état des services publics, sur l’environnement et sur les populations qui sont gagnées par le désespoir et la frustration. 


M. Serry a ensuite regretté qu’à ce jour, Israël n’ait toujours pas répondu à une proposition de l’ONU concernant un projet de reconstruction de logements, de cliniques et d’écoles dans Gaza, qui serait conduit par du personnel civil de l’Organisation. 


« Le Gouvernement israélien cite la détention de Gilad Shalit comme principal obstacle à l’autorisation d’activités de reconstruction par des civils », a-t-il fait savoir.  Il a considéré que les projets d’assainissement des eaux à Gaza entrepris par l’ONU et approuvés par Israël ne pouvaient être qu’un début, « compte tenu de l’ampleur des besoins en eau pour la consommation domestique et l’agriculture, dont dépendent 1,5 million de Palestiniens ».


Le Coordonnateur spécial est par ailleurs revenu brièvement sur le rapport de la mission d’établissement des faits conduite par M. Richard Goldstone, en disant qu’il serait « formellement » présenté devant le Conseil des droits de l’homme le 29 septembre prochain. 


Passant à la situation au Liban, M. Serry a indiqué que le Secrétaire général souhaitait que les autorités concernées continuent de travailler à la formation d’un gouvernement uni, l’impasse politique pouvant menacer à terme les progrès accomplis pour stabiliser le pays. 


Concernant le Sud-Liban, M. Serry a souligné que les tirs de roquettes lancés contre Israël le 11 septembre constituaient clairement une violation à la résolution 1701.  Il a aussi noté que les violations de l’espace libanais par l’aviation israélienne se poursuivaient quotidiennement. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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La situation à Gaza « source de préoccupation majeure » pour le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien

AG/PAL/1135

La situation à Gaza « source de préoccupation majeure » pour le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien

17/09/2009
Communiqué de presseAG/PAL/1135
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité pour l’exercice des droits inaliénables             

du peuple palestinien                                      

317e séance – matin


LA SITUATION À GAZA « SOURCE DE PRÉOCCUPATION MAJEURE » POUR LE COMITÉ POUR L’EXERCICE DES DROITS INALIÉNABLES DU PEUPLE PALESTINIEN


Le Comité élit à sa vice-présidence le représentant cubain Pedro Núñez Mosquera


La situation à Gaza demeure une « source de préoccupation majeure » pour le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a déclaré, ce matin, son Président, M. Paul Badji, du Sénégal.  L’Observateur permanent de la Palestine, M. Riyad Mansour, l’a, lui, qualifiée d’« extrêmement tragique ».  « Nous ne voyons aucun changement du côté israélien pour y mettre fin », a-t-il déclaré.


Par ailleurs, le Comité a élu à sa vice-présidence le représentant de Cuba, M. Pedro Núñez Mosquera.  Il succède à ce poste à son prédécesseur à la tête de la Mission cubaine, M. Abelardo Moreno Fernández. 


M. Mosquera a rappelé la position « claire et déterminée » du peuple cubain en faveur des droits inaliénables des Palestiniens.  « Le Comité peut compter sur moi en ce qui concerne la défense intransigeante des droits du peuple palestinien », a-t-il assuré. 


M. Badji, qui présentait devant le Comité un bref exposé des activités de celui-ci au cours des quatre derniers mois, a affirmé qu’Israël avait « ouvert de façon arbitraire les points de passage à Gaza permettant seulement l’entrée de fournitures essentielles afin d’éviter une crise humanitaire plus profonde ».  « Malgré les engagements financiers pris par les donateurs internationaux, la reconstruction après la guerre dévastatrice de décembre et janvier n’a pas commencé », a-t-il dit.


Le Président du Comité a également rappelé qu’il y a deux jours, la mission d’établissement des faits des Nations Unies, mise en place par le Conseil des droits de l’homme, et présidée par le juge Richard Goldstone, avait présenté son rapport sur le conflit à Gaza.  « Il s’agit d’un document très exhaustif qui mérite d’être étudié de manière approfondie », a-t-il souligné, avant de recommander au Comité de se pencher sur certaines questions soulevées dans le rapport.


Le 26 juin, a de même indiqué M. Badji, le Quatuor a demandé à Israël et aux Palestiniens de s’acquitter des obligations qui leur incombent au titre de la Feuille de route et a exhorté le Gouvernement israélien à geler toute activité d’implantation des colonies.


Auparavant, le 4 juin, au Caire, le Président américain Barack Obama avait prononcé un discours dans lequel il définissait les politiques que son pays entendait poursuivre à l’égard du monde musulman.  Dans ce discours, a expliqué M. Badji, M. Obama « a réaffirmé son engagement en faveur de la création d’un État palestinien et du règlement du conflit israélo-arabe ».


Pour M. Mansour, « Israël ne fait rien pour respecter ses obligations internationales » et « poursuit même ses activités d’expansion de ses colonies », ce qui, a-t-il estimé, représente un « défi lancé à la communauté internationale ».  « Les éléments extrémistes nous poussent à bout et risquent de provoquer une réaction précipitée du côté palestinien », a déclaré l’Observateur permanent de la Palestine. 


Sur le front politique, M. Mansour a souhaité que les dirigeants israéliens reviennent à la table des négociations « sur toutes les questions relatives au statut final ».  Il a néanmoins constaté que cela avait été impossible à ce jour en raison de la poursuite de ses activités de colonisation.  « Malgré les prises de position répétées du Quatuor, du Secrétaire général et des États-Unis, Israël ne respecte toujours pas ses obligations », a-t-il ainsi regretté.


Selon M. Mansour, il ne faut pas attendre, s’agissant de la situation humanitaire à Gaza, d’avoir réglé tous les problèmes avant de commencer le processus de reconstruction.  Il a ainsi encouragé à la mise en œuvre du projet de reconstruction approuvé par Israël qui prévoit des travaux à hauteur de 94 millions de dollars.  Il a cependant observé qu’Israël en empêchait la réalisation en bloquant l’accès à Gaza. 


M. Mansour a de même appelé à la responsabilisation, après l’enquête de la mission dirigée par le juge Goldstone.  Ce rapport, qui va être soumis au Conseil des droits de l’homme le 29 septembre, contient des recommandations pour le Conseil de sécurité, a-t-il indiqué.  « L’objectif est de traduire en justice ceux qui ont commis des crimes de guerre », a-t-il dit, avant d’émettre le souhait que les deux parties conduisent leurs enquêtes comme proposé par le rapport.  Dans le cas contraire, le Conseil de sécurité pourrait soumettre le dossier à la Cour pénale internationale (CPI), a-t-il expliqué.


Le Directeur du Bureau de liaison de New York de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), M. Andrew Whitley, a lui aussi déploré la situation de statu quo à Gaza. 


« Les projets prioritaires qui ont été conçus depuis 2005 n’ont pas été menés à bien », a-t-il souligné.  L´une des raisons expliquant cette situation, a-t-il dit, est le fait que le matériel de construction est interdit d’accès à Gaza.  « Il n’y a toujours pas de réparation des biens et des installations de l’URNWA qui ont été détruits durant le récent conflit », a-t-il également expliqué.


M. Whitley a ajouté que la situation humanitaire à Gaza risquait de s’assombrir plus encore et qu’elle dépendrait de plus en plus de l’aide internationale.  « Ceci est inacceptable », a-t-il déclaré, souhaitant en outre que les recommandations du rapport Goldstone soient rapidement appliquées. 


Le Comité a également pris note du rapport du Président de la Réunion Asie-Pacifique des Nations Unies sur la question de Palestine, tenue à Jakarta du 8 au 10 juin, et de celui de la Réunion internationale des Nations Unies sur la question de Palestine, tenue du 22 au 24 juillet à l’Office des Nations Unies à Genève.  Ces deux rapports seront prochainement disponibles en ligne sur le site de la Division des droits des Palestiniens, a indiqué M. Badji.


Par ailleurs, le Comité a accédé aux demandes d’accréditations de six organisations de la société civile, après avoir constaté qu’il s’agissait d’organisations nationales à but non lucratif reconnu, ayant déclaré qu’elles souscrivaient à la Charte des Nations Unies, aux principes du droit international et à l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, et qu’elles œuvraient en ce sens.


Le Président a également informé le Comité que le programme annuel de formation à l’intention du personnel de l’Autorité palestinienne, mis en place par la Division des droits des Palestiniens, avait commencé le 4 septembre avec l’arrivée de deux stagiaires venant du Territoire palestinien occupé, Mme Albeer Al Ramahi et M. Abdullah Abu Shawesh, respectivement Premier et Deuxième Secrétaires au Ministère des affaires étrangères de l’Autorité palestinienne à Ramallah.


MM. Badji et Whitley ont conclu la séance en appelant les délégués à participer à la manifestation de haut niveau prévue la semaine prochaine, jeudi 24 septembre 2009, pour commémorer l’œuvre accomplie par l’UNRWA à l’occasion du soixantième anniversaire de sa création.


La prochaine séance plénière du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien aura lieu le 6 octobre prochain, au cours de laquelle ses membres examineront son rapport annuel.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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La Deuxième Commission fixe au 5 octobre le début de son débat général et prévoit plusieurs manifestations spéciales

AG/EF/3237

La Deuxième Commission fixe au 5 octobre le début de son débat général et prévoit plusieurs manifestations spéciales

17/09/2009
Assemblée généraleAG/EF/3237
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                        

1ère séance – matin                                         


LA DEUXIÈME COMMISSION FIXE AU 5 OCTOBRE LE DÉBUT DE SON DÉBAT GÉNÉRAL ET PRÉVOIT PLUSIEURS MANIFESTATIONS SPÉCIALES


Sous la présidence de M. Park In-kook, de la République de Corée, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a fixé au lundi 5 octobre à 10 heures le début de son débat général qui se poursuivra jusqu’au 7.  M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, fera une allocution à cette occasion.


La Commission a ainsi approuvé, ce matin, tel qu’oralement amendé, son programme de travail* pour la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale.  Elle a prévu de terminer ses travaux le 24 novembre, un délai que son Président a demandé aux délégations de respecter.


Outre des discussions sur les 15 points de l’ordre du jour et leurs nombreux sous-points, la Commission s’est entendue sur l’organisation de manifestations parallèles relatives aux thèmes des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les 12 et 23 octobre, aux changements climatiques et au développement, les 13, 19 et 26 octobre, à la crise financière les 29 et 30 octobre, et à la sécurité alimentaire et l’eau, à des dates qui restent à confirmer.


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la représentante du Soudan a souhaité qu’une attention supplémentaire soit accordée à l’examen des questions sur les sources novatrices de financement et la coopération avec les pays à revenu intermédiaire.  Elle a également suggéré de prendre en considération, dans le cadre des manifestations spéciales, d’autres thèmes comme ceux des produits de base et du statut des négociations à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).


Tout en soulignant l’importance des questions liées à l’émancipation juridique des pauvres, également abordées par le Directeur de la Division de l’appui au Conseil économique et social et de la coordination du Département des affaires économiques et sociales (DESA), M. Nikhil Seth, le représentant de la Suède, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a prévenu des risques posés par le nombre excessif de manifestations spéciales.


Si elle a reconnu que la tenue d’événements parallèles pouvait avoir des conséquences sur le bon déroulement des travaux de la Commission, la représentante de Cuba a déclaré qu’il serait utile de disposer d’une liste actualisée de ces manifestations et de leurs orateurs, qui doit être équilibrée et représentative des pays du Sud.  Elle a appuyé l’inscription à l’ordre du jour des réunions sur la question de l’émancipation juridique des pauvres et du lien entre la santé et le développement.


L’année dernière, a rappelé le Président, la Deuxième Commission avait réussi à conclure ses travaux avant le début de la Conférence de Doha sur le financement du développement, qu’elle avait eu la responsabilité de préparer.  Cette année, a-t-il prévenu, elle doit atteindre le même objectif avant la Conférence de Copenhague sur le successeur du Protocole de Kyoto, prévue du 7 au 18 décembre 2009.


Le Président de la Commission a indiqué que cette dernière avait utilisé, l’année dernière, au cours de la partie principale de ses travaux, 82% des ressources qui lui avaient été affectées par le Service des conférences, ce qui constitue une amélioration de 7% par rapport à 2007.  Déterminé à continuer sur cette lancée, il a appelé les délégations à s’inscrire le plus tôt possible sur les listes des orateurs afin de faciliter le déroulement des travaux.


Pour que cette session soit couronnée de succès, il est nécessaire de faire preuve de discipline, a poursuivi le Président, qui a réitéré l’importance de respecter les délais fixés pour le dépôt des projets de résolution, afin d’éviter l’accumulation et la négociation des textes vers la fin de la session.


En début de séance, la Deuxième Commission a élu ses trois Vice-Présidents que sont MM. Mohamed Cherif Diallo de la Guinée; Carlos Enrique Garcia González d’El Salvador et Dargan Mićić de la Serbie.  Mme Denise McQuade de l’Irlande a été élue Rapporteure de la Commission.


La Commission entamera son débat général le lundi 5 octobre à 10 heures.


*     A/C.2/64/L.1-A/C.2/64/L.1/Add.1.


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Activités du Secrétaire général en Suisse du 2 au 4 septembre 2009

SG/T/2696

Activités du Secrétaire général en Suisse du 2 au 4 septembre 2009

16/09/2009
Secrétaire généralSG/T/2696
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

ACTIVITÉS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EN SUISSE DU 2 AU 4 SEPTEMBRE 2009


(Adapté de l’anglais)


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, est arrivé à Genève, en Suisse, dans la soirée de mercredi 2 septembre.


Le lendemain, il a eu un déjeuner de travail auquel a participé Michel Jarraud, Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).


Ban Ki-moon a ensuite fait une déclaration à l’ouverture du Segment de haut niveau de la Conférence mondiale sur le changement climatique. 


Avant de tenir sa conférence de presse, il a rencontré le Président du Tadjikistan, Emomali Rakhmanov, avec qui il a discuté des progrès enregistrés par le Tadjikistan dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD); des ressources en eau de l’Asie centrale; de la coopération régionale; de la paix et la sécurité; du changement climatique; du Sommet convoqué le 22 septembre à l’ONU et de la situation en Afghanistan.


Au cours de la conférence de presse, le Secrétaire général a souligné qu’il ne reste plus que 15 jours de négociations avant la Conférence de Copenhague sur le successeur du Protocole de Kyoto. 


Dans l’après-midi, le Secrétaire général a eu une série de réunions bilatérales et d’abord avec le Président de la Slovénie, Danilo Türk.  Leurs discussions ont porté sur les changements climatiques, le Sommet du 22 septembre et le rôle de l’Union européenne.  Ban Ki-moon s’est ensuite entretenu avec le Premier Ministre du Bangladesh, Cheikh Hasina, entre autres, de l’appui des Nations Unies et de la communauté internationale à la consolidation de la démocratie au Bangladesh.


Enfin, avec le Président de l’Éthiopie, Girma Wolde Giorgis, le Secrétaire général a discuté de la situation en Somalie, y compris les questions liées au Gouvernement fédéral de transition et à la lutte contre la piraterie.  Les deux hommes ont aussi parlé de la situation au Soudan et des prochaines élections en Éthiopie.


Plus tard dans l’après-midi, le Secrétaire général a rencontré la Ministre de la gestion des catastrophes naturelles et des droits de l’homme du Sri Lanka, Mahinda Samarasinghe.  Ils ont discuté des conditions de vie dans les camps de déplacés, compte tenu de l’arrivée imminente de la saison des moussons. 


Ils ont aussi évoqué le retour des personnes déplacées et la liberté de mouvement du personnel de l’ONU et des agents humanitaires.  Le Secrétaire général a en outre attiré l’attention de la Ministre sur l’importance de la réconciliation et de la bonne gouvernance, compte tenu des dernières accusations d’exécutions extrajudiciaires. 


Le vendredi 4 septembre, le Secrétaire général a rencontré Margaret Chan, Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), pour discuter de la réponse des Nations Unies à la grippe A(H1N1).


Avant de quitter Genève en début d’après-midi, le Secrétaire général s’est entretenu avec le Président du Mozambique, Armando Emilio Guebuza, puis avec le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Juan Somavia, et le Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), Mamadoun Touré. 


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La Conférence DPI/ONG appelle les gouvernements et les ONG à négocier un traité sur le commerce des armes pour débarrasser le monde des armes nucléaires

ONG/682-PI/1910

La Conférence DPI/ONG appelle les gouvernements et les ONG à négocier un traité sur le commerce des armes pour débarrasser le monde des armes nucléaires

15/09/2009
Communiqué de presseONG/682
PI/1910
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LA CONFÉRENCE DPI/ONG APPELLE LES GOUVERNEMENTS ET LES ONG À NÉGOCIER UN TRAITÉ SUR LE COMMERCE DES ARMES POUR DÉBARRASSER LE MONDE DES ARMES NUCLÉAIRES


(Adapté de l’anglais)


MEXICO, le 11 septembre -- Environ 1 300 organisations non gouvernementales ont achevé vendredi à Mexico, la soixante-deuxième Conférence annuelle DPI/ONG, en appelant les gouvernements et les organisations internationales à renforcer leur engagement dans le but d’arriver à un monde exempt d’armes nucléaires.  Ils leur ont demandé de commencer sans tarder à négocier une convention interdisant ces armes partout dans le monde et prévoyant pour cela un délai précis.


Dans la Déclaration « Désarmons pour la paix et le développement », les participants à la Conférence ont appelé les gouvernements à réglementer de façon stricte la vente, le commerce, la possession et l’utilisation des armes légères et de petit calibre et à soutenir l’idée d’un traité sur le commerce des armes pour tout type d’arme classique.


Par ailleurs, la Déclaration demande aux gouvernements d’accélérer le rythme de ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) afin de lui permettre d’entrer en vigueur sans délai ni conditions.  Ils les ont également exhortés à proposer des stratégies et des programmes de désarmement, comme prévu par la Charte des Nations Unies, lors du Sommet du Conseil de sécurité sur le désarmement qui aura lieu le 24 septembre.  Le Conseil de sécurité devrait être plus représentatif et davantage responsable devant les violations des obligations en matière de désarmement et de non-prolifération, ont-ils aussi demandé.


« L’objectif de cette Déclaration est de sauver des vies et de limiter les dommages », affirme la Déclaration.  En ce qui concerne les armes nucléaires, elle entend « prévenir la destruction de la civilisation », ont déclaré les participants dans le texte adopté.


Au cours de cette cérémonie de clôture, plusieurs intervenants ont soutenu la nécessité d’une réglementation plus stricte au niveau mondial pour débarrasser le monde des armes et agir ainsi en faveur de la paix et du développement.


Un militant pour la paix du Costa Rica a donné l’exemple de son pays qui a renoncé à maintenir une armée nationale pour investir davantage dans le développement humain.  « On ne peut pas accepter que, dans un pays comme l’Ouganda, il soit possible d’acquérir un fusil AK-47 au même prix qu’un poulet », a-t-il noté, avant d’appeler tous les États à négocier un traité sur le commerce des armes et à mettre en place des quotas de production d’armes, afin qu’elles soient plus coûteuses et donc moins accessibles aux civils.


M. Tadatoshi Akiba, maire de la ville d’Hiroshima et Président du réseau international « Maires pour la paix », a relevé l’engagement du Président américain, qui souhaite que le monde soit exempt d’arme nucléaire d’ici à 2020.  « Ce que nous essayons d’accomplir est ni plus ni moins une révolution », a-t-il dit.  Il a rappelé comment la ville d’Hiroshima avait pu renaître de ses cendres et retrouver la prospérité grâce à l’engagement des citoyens et des leaders de sa communauté.  Il a appelé les participants à la Conférence à se faire entendre auprès de leurs maires pour qu’ils rejoignent la campagne « Désarmons! ».


Le Haut Représentant des Nations Unies pour le désarmement, M. Sergio Duarte, a fait remarquer la tendance des gouvernements à traiter la question du désarmement comme un objectif ultime, au lieu de l’envisager comme une obligation exigeant une action immédiate.  Mais les temps changent, a-t-il noté, en se référant aux efforts des Présidents russe et américain visant à désarmer, conformément à leurs obligations découlant de l’article 6 du Traité de non-prolifération (TNP).  Les préparatifs de la Conférence d’examen du TNP, qui se tiendra en mai 2010, se sont achevés sur une note positive, a-t-il ajouté.


Outre les réunions à venir au Conseil de sécurité et des signataires du TICEN sur ces questions, M. Duarte a mentionné le plan en cinq points du Secrétaire général de l’ONU pour se débarrasser de l’arme atomique.  Il a aussi souligné le rôle de la société civile et des organisations non gouvernementales dans le processus de désarmement nucléaire.  Les groupes de femmes et de jeunes ont montré un grand intérêt pour ces questions, a-t-il noté.


Le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, M. Kiyo Akasaka, a demandé que les participants observent une minute de silence à la mémoire des morts du 11 septembre 2001.  Cette date nous rappelle l’urgence du désarmement, a-t-il dit.  «  Il résulte clairement des discussions menées tout au cours de la session que la communauté mondiale des ONG est prête à se débarrasser de l’arme atomique », a-t-il conclu.  « Le désarmement est aussi essentiel pour régler la question du commerce des armes illicites. »


Au cours de cette Conférence, a rappelé M. Akasaka, Mme Jody Williams, lauréat du prix Nobel de la paix et fondatrice de la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel, a invité les ONG à écrire au Président des États-Unis et au Premier Ministre du Royaume-Uni pour leur demander d’agir dans le cadre de l’Examen de la position nucléaire des États-Unis.


Le Président de la Conférence, M. Charles Hitchcock, a enfin appelé les participants à utiliser ce qu’ils avaient appris au cours de la session pour agir auprès de leurs gouvernements respectifs et éliminer les armes de destruction massive.  Il faut aussi réduire de façon significative le budget mondial de la défense pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il ajouté.


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