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ONG/677-PI/1905

À l'ouverture de la Conférence annuelle DPI/ONG à Mexico, le Secrétaire Général exhorte le monde à se débarrasser de l’arme nucléaire

11/09/2009
Communiqué de presseONG/677
PI/1905
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

À L’OUVERTURE DE LA CONFÉRENCE ANNUELLE DPI/ONG À MEXICO, LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EXHORTE LE MONDE À SE DÉBARRASSER DE L’ARME NUCLÉAIRE


(Adapté de l’anglais)


MEXICO, 9 septembre -- Ouvrant mercredi 9 septembre à Mexico la soixante-deuxième Conférence annuelle du Département de l’information (DPI) pour les organisations non gouvernementales (ONG) (Conférence DPI/ONG), qui s’y déroule jusqu’au 11 septembre, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a appelé les États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de 1968 à négocier de bonne foi une convention qui permetrait de débarrasser le monde de l’arsenal nucléaire et des armes classiques.


« Le monde est armé à outrance, tandis que les efforts de paix ne sont pas suffisamment financés », a dit M. Ban Ki-moon.  Il a exhorté la société civile et les ONG à continuer de défendre auprès des dirigeants le caractère immoral des armes nucléaires.


Devant environ 1 200 représentants d’ONG et de la société civile provenant de 70 pays, le Secrétaire général a invité les dirigeants à reconnaître que la doctrine de la dissuasion nucléaire s’était avérée inutile en ce qu’elle ne garantit pas la sécurité nationale des pays détenteurs d’armes de ce type.


Organisé par le DPI en partenariat avec les ONG, l’évènement qui a lieu à Mexico a pour thème cette année: « Pour la paix et le développement: désarmons maintenant! ».  L’ordre du jour porte en priorité sur les stratégies nationales, régionales et mondiales mises en place pour combattre le militarisme, en vue de la prochaine Conférence d’examen du TNP qui se tiendra en mai 2010.


Le Secrétaire général a salué les efforts des Présidents de la Fédération de Russie et des États-Unis en vue de créer un monde exempt d’armes nucléaires.  Il a aussi rappelé que le Conseil de sécurité se réunirait le 24 septembre prochain, sous la présidence du Président Barack Obama, des États-Unis, pour examiner les questions de la non-prolifération et du désarment nucléaires.  En outre, a signalé Ban Ki-moon, le Président Obama convoquera à Washington, en mars prochain, une réunion sur le thème de la sécurité nucléaire.


Rappelant son « plan pour se débarrasser de l’arme atomique », qui s’articule autour de cinq points, le Secrétaire général a souligné la nécessité de renforcer la sécurité dans le processus de désarmement et de rassurer les États sans armes atomiques contre des menaces nucléaires.  Il a insisté sur l’utilité des vérifications à effectuer, invitant les pays dotés de l’arme nucléaire à fournir davantage d’informations sur ce qu’ils font pour respecter leurs engagements.


En ce mois de septembre, les pays qui ont signé le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) se réuniront aussi à l’ONU pour examiner les voies permettant une entrée en vigueur rapide de ce traité, a rappelé le Secrétaire général.  Il a salué à cet égard les efforts du Président Barack Obama en faveur d’une ratification du Traité par les États-Unis.  Ce texte n’exige plus que quelques signatures pour entrer en vigueur, a signalé M. Ban.


Actuellement, 110 pays sont protégés en vertu de l’application de traités établissant des zones exemptes d’armes nucléaires, le dernier instrument à être entré en vigueur étant celui qui s’applique à l’Asie centrale.  Un traité a été négocié pour interdire toutes les explosions nucléaires, mais il n’est pas encore entré en vigueur.  Le Secrétaire général a encore parlé d’un accord visant à interdire les mines antipersonnel et les bombes à sous-munitions, signé par de nombreux pays, et d’un programme d’action qui vise à contenir le commerce illicite des petites armes.  Il n’y a cependant aucun instrument qui régit l’utilisation des missiles, a-t-il relevé.


Faisant du désarmement une cause très personnelle, le Secrétaire général a aussi exprimé sa préoccupation quant aux questions que posent la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et la République islamique d’Iran dans le domaine du nucléaire.  Ces pays devraient respecter pleinement les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, a-t-il demandé.


Par le biais d’une vidéoconférence, le Président de l’Assemblée générale, M. Miguel d’Escoto Brockmann, a exprimé son regret de voir le TNP, 40 ans après son adoption, souffrir encore d’un manque de crédibilité et de légitimité.  Il a appelé à adopter un calendrier réaliste pour arriver à l’objectif de désarmement poursuivi que le monde espère atteindre en 2020, soutenant en cela la proposition des Maires pour la paix. 


M. d’Escoto Brockmann a appelé les 192 États Membres de l’ONU à s’atteler à cette tâche immédiatement et proposé la création d’une commission internationale d’experts pour donner une base objective aux décisions politiques.  Il a aussi souhaité que le processus de désarmement soit mené au sein du système des Nations Unies, en coopération avec le secteur privé.


Parmi les autres intervenants à l’ouverture de la Conférence, Mme Patricia Espinosa Cantellano, Ministre des affaires étrangères du Mexique, a déploré que la fin de la Guerre froide n’ait pas conduit à l’abandon de l’arme nucléaire et qu’au contraire, davantage de pays en soient aujourd’hui dotés.  Assurant que le Mexique œuvrait pour faire cesser le commerce illicite d’armes, elle a appelé à impliquer davantage la société civile aux forums sur le désarmement, cette participation étant un élément essentiel des relations internationales à notre époque.


Jody Williams, prix Nobel de la paix et fondatrice de la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel, également Présidente de Nobel Women’s Initiative, a rappelé comment cette Campagne avait été importante pour arriver à la conclusion du Traité d’interdiction des mines en 1997.  Cela avait d’ailleurs inspiré d’autres organisations de la société civile à coopérer avec les gouvernements afin de s’attaquer aux problèmes des bombes à sous-munitions, a-t-elle indiqué, pour parvenir à la Convention de 2008 sur cette question.  Elle a aussi salué les efforts des ONG qui se battent pour mettre un terme à la prolifération des armes légères et de petit calibre (ALPC).


Mme Williams a cependant déploré le peu d’avancées en matière de désarmement depuis l’adoption de la Charte de l’ONU en 1945, dont l’Article 26 prévoyait la mise en place d’une réglementation sur les armes.  La Chine, l’Inde, Israël, la France, la RPDC, le Pakistan, la Fédération de Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni possèdent encore la bombe atomique, a-t-elle signalé, avant de parler de la République islamique d’Iran et du Myanmar qui souhaitent également s’en doter.


Le plan « Global Zero », lancé en 2008 par des experts militaires pour éliminer l’arme nucléaire, donne de l’espoir, a ensuite reconnu Jody Williams.  Elle a aussi mentionné le projet type de convention nucléaire élaboré par des experts d’ONG, sur la demande du Costa Rica et de la Malaisie, qui est selon elle un bon point de départ.


À son tour, le diplomate mexicain Miguel Marin Bosch, qui s’est illustré dans les négociations internationales sur le désarmement, a confirmé que les ONG méritaient leur place dans ces négociations.  Il s’est par ailleurs montré critique face aux États-Unis qui ont jusqu’à présent donné une place importante aux armes nucléaires dans leur arsenal militaire et a émis l’espoir que la nouvelle Administration américaine prendrait une autre direction.  Au lieu de s’appuyer sur les États-Unis qui dictent la conduite à suivre en matière de désarmement, le monde pourrait suivre une autre voie, a-t-il dit, proposant de négocier un traité en dehors du système des Nations Unies et de la Conférence de Genève.


M. Kiyo Akasaka, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information aux Nations Unies, a rappelé que Mexico était le lieu de signature du Traité de Tlatelolco, en 1969, qui est l’instrument juridique qui a fait de la région Amérique latine la première zone peuplée exempte d’armes nucléaires.  Il a estimé que la Conférence DPI/ONG pouvait donner à la société civile une chance de sensibiliser le public sur le véritable coût et les dangers de l’arme nucléaire, tout en promouvant le désarmement comme facteur de paix et de développement.


L’année dernière, les dépenses militaires ont atteint plus de 200 dollars par personne vivant dans le monde, alors que plus d’un milliard de personnes luttent pour survivre avec moins d’un dollar par jour, a déploré M. Akasaka.  Il a aussi exhorté les jeunes à s’informer et à se joindre aux efforts de campagne des organisations de la société civile.


M. Charles Hitchcock, de Peace Action International, qui préside la Conférence DPI/ONG, a enfin salué tous les représentants d’ONG qui assistaient à la Conférence, en particulier ceux d’Amérique latine et des Caraïbes.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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