L’Assemblée générale clôt sa soixante-troisième session en appuyant la création d’une entité composite chargée d’examiner la question des femmes
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Assemblée générale
Soixante-troisième session
105e et 106e séances plénières – matin et après-midi
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE CLÔT SA SOIXANTE-TROISIÈME SESSION EN APPUYANT LA CRÉATION D’UNE ENTITÉ COMPOSITE CHARGÉE D’EXAMINER LA QUESTION DES FEMMES
Elle décide également de convoquer, les 23 et 24 novembre, un Dialogue de haut niveau sur le financement du développement
L’Assemblée générale a conclu aujourd’hui les travaux de sa soixante-troisième session en appuyant la création d’une entité composite qui regroupe les quatre instances principales chargées de la promotion de la femme*. Dans une autre résolution adoptée par consensus, elle a également décidé de tenir, les 23 et 24 novembre 2009, au Siège de l’ONU à New York, le quatrième Dialogue de haut niveau sur le financement du développement**.
Les États Membres se sont également prononcés sur un éventail d’autres sujets, dont la réforme du Conseil de sécurité, la revitalisation de l’Assemblée générale, la question de la responsabilité de protéger, le principe de compétence universelle ou encore la coopération entre l’ONU et l’Union africaine.
Dans son intervention de clôture, le Président de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, M. Miguel d’Escoto Brockmann, a plaidé en faveur de l’adoption d’une « déclaration universelle de la terre et de l’humanité » pour compléter la Déclaration universelle des droits de l’homme. « Le temps de la réforme de l’ONU est dépassé et il faut maintenant réinventer l’Organisation », a notamment déclaré M. Brockmann.
La soixante-quatrième session de l’Assemblée générale s’ouvrira demain, mardi 15 septembre, à 15 heures, sous la présidence de M. Ali Abdussalam Treki, de la Jamahiriya arabe libyenne.
Par une résolution sur la cohérence du système de l’ONU, l’Assemblée générale a exprimé un soutien fort, malgré un processus de consultations contesté par certaines délégations, à la création d’une « entité composite » qui serait formée pour réunir les compétences du Bureau de la Conseillère spéciale pour la parité des sexes et la promotion de la femme, de la Division de la promotion de la femme, du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et de l’Institut de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW).
Cette structure serait dirigée par un secrétaire général adjoint. Son mandat, ses modalités d’organisation, son organigramme et ses sources de financement seront fixés par le Secrétaire général.
Cette initiative a été saluée par plusieurs délégations, comme celles de l’Égypte, au nom du comité de coordination conjoint du Mouvement des non-alignés et du Groupe des 77 et de la Chine; de la Suède, au nom de l’Union européenne; de l’Islande, de l’Australie, au nom également du Canada et de la Nouvelle-Zélande; du Japon; des États-Unis; du Mexique; du Royaume-Uni; de l’Irlande; de la République de Corée; du Chili; du Rwanda; de la Suisse; de la Barbade et de la République-Unie de Tanzanie.
Celles-ci ont demandé que l’entité composite soit opérationnelle le plus rapidement possible et que le Secrétaire général nomme sans attendre le secrétaire général adjoint qui sera à sa tête. Certaines délégations ont noté la contribution essentielle de la société civile dans le processus qui a conduit à la création de cette entité. Le Royaume-Uni souhaite doubler le financement des activités de promotion de la femme dans le cadre de cette nouvelle entité, a annoncé sa représentante.
De leur côté, le Japon et la Fédération de Russie, tout en soutenant les efforts de réforme architecturale en vue d’une cohérence du système en matière de promotion de la femme, ont considéré que le processus de consultations sur cette question n’avait pas été suffisamment transparent, relevant qu’il n’avait pas fait l’objet de consultations ouvertes au niveau gouvernemental. La Fédération de Russie a en outre estimé qu’il n’était pas utile de « centrer la réforme uniquement sur des organes intergouvernementaux ». Le Japon a souhaité, pour sa part, que la nouvelle entité reste de dimension gérable pour être assurément efficace.
Par ce texte, l’Assemblée réaffirme aussi que le renforcement de la gouvernance des activités opérationnelles des Nations Unies en faveur du développement devrait privilégier les organes intergouvernementaux existants pour aider les pays en développement à réaliser les objectifs du développement convenus sur le plan international. Elle prie le Secrétaire général de lui soumettre des propositions concrètes en vue d’améliorer encore la gouvernance des activités opérationnelles dans ce sens.
S’agissant du système de financement des activités opérationnelles de développement, l’Assemblée exhorte en outre les pays donateurs et autres, qui sont en mesure de le faire à accroître sensiblement leurs contributions volontaires aux budgets de base ou ordinaires du système des Nations Unies pour le développement. Elle prie le Secrétaire général de créer une base centrale de données sur les activités opérationnelles de développement des Nations Unies.
En outre, l’Assemblée prie le Secrétaire général de faire réaliser d’urgence une évaluation indépendante des enseignements tirés des initiatives « Unis dans l’action ».
Par ailleurs, l’Assemblée demande au Secrétaire général de poursuivre les progrès faits dans la simplification et l’harmonisation des pratiques de fonctionnement du système des Nations Unies pour le développement.
Les délégations qui se sont exprimées ont aussi relevé l’importance du financement dans la question de la cohérence du système, ainsi que de l’amélioration de la gouvernance des activités opérationnelles. En sa qualité de pays pilote, la République-Unie de Tanzanie a souligné que la réforme de la cohérence du système lui avait permis de s’approprier le processus de développement en partenariat avec les Nations Unies.
Concernant la réforme du Conseil de sécurité, l’Assemblée générale a adopté par consensus un projet de décision*** dans lequel elle demande que les négociations intergouvernementales soient régies par « le respect de l’égalité souveraine des États Membres et le respect de la représentation géographique équitable ».
« Il faut rendre le Conseil plus démocratique et plus représentatif », et assurer « une meilleure représentativité du processus de réforme», en donnant notamment la place voulue aux États Membres « traditionnellement sous représentés », est-il précisé. L’Assemblée générale souligne également, dans ce texte, l’importance de « parvenir à une solution négociée susceptible de rencontrer l’adhésion politique bien au-delà de la majorité des deux-tiers ».
Les États Membres ont également décidé par consensus de créer, lors de la prochaine session, un groupe de travail spécial sur la revitalisation de l’Assemblée générale**** chargé d’étudier les moyens de renforcer « le rôle, l’autorité, l’efficacité et l’efficience de l’Assemblée ».
Le représentant du Bélarus a dit espérer que les cinq membres permanents du Conseil prennent conscience de leurs responsabilités pour garantir « la viabilité et la bonne santé » de l’ensemble du système des Nations Unies. Il a également souligné l’importance d’organiser des débats thématiques et d’augmenter la visibilité publique du travail de l’Assemblée générale.
De son côté, la représentante du Mexique, qui intervenait au nom du Groupe de Rio, a estimé que l’Assemblée générale devait jouer un rôle plus important au sein du processus de sélection du Secrétaire général.
L’Assemblée générale a également adopté par consensus, tel qu’amendé oralement, un projet de résolution présenté par le Guatemala et par lequel elle décide de « continuer d’examiner la question de la responsabilité de protéger »*****.
De nombreuses délégations ont souligné le caractère purement procédural de cette résolution. « Il n’y a pas de définition claire de la responsabilité de protéger, et la résolution qui vient d’être adoptée est uniquement procédurale et ne saurait être le reflet d’un accord au sein de l’Assemblée générale », a notamment déclaré le représentant de Cuba.
On ne saurait, selon lui, ignorer les nombreuses préoccupations légitimes des États Membres dont, notamment, « l’appréhension de voir le concept manipulé par des interventionnistes cachés ». La représentante du Nicaragua a notamment commenté le caractère « ambigu et facilement manipulable » de ce concept, tandis que son homologue du Venezuela a estimé qu’il s’agissait là d’un mécanisme d’intervention « nouveau et sophistiqué ».
Invoquant lui aussi le « danger du néocolonialisme », le représentant de la Bolivie a néanmoins estimé que si un État n’avait pas la volonté de garantir la protection de ses citoyens, il ne pouvait éviter une intervention internationale. Les représentants de la République islamique d’Iran, du Soudan, de la République arabe syrienne et du Rwanda ont également apporté leurs commentaires à ce débat.
Par l’intermédiaire d’un projet de résolution présenté par la République-Unie de Tanzanie, et adoptée par consensus, l’Assemblée générale a également décidé d’inscrire à l’ordre du jour de sa soixante-quatrième session la question intitulée « Portée et application du principe de compétence universelle »****** et de recommander d’en renvoyer l’examen à la Sixième Commission.
Les États Membres se sont également prononcés au sujet de la coopération entre l’ONU et l’Union africaine******* en adoptant par consensus un projet de décision présenté par l’Algérie, et dans lequel l’Assemblée générale souligne l’importance de poursuivre les efforts pour améliorer l’efficacité et l’utilité de la coopération entre les deux organisations, pour faire face, notamment, « aux problèmes que pose le trafic des armes légères et des mines antipersonnel ». Ce document évoque également l’importance de lutter contre « le terrorisme à l’échelle mondiale » et « l’exploitation illégale des ressources naturelles, en particulier dans les zones de conflit ».
L’Assemblée générale a également reporté à sa soixante-quatrième session plusieurs points inscrits à son ordre du jour, dont, notamment, l’examen de la situation dans les territoires occupés de l’Azerbaïdjan. Le représentant de l’Arménie a signalé que sa délégation se dissociait du consensus à ce sujet.
En outre, à la demande de la Serbie, l’Assemblée générale a décidé de rouvrir l’examen de la question de la demande d’un « avis consultatif à la Cour internationale de Justice (CIJ) sur la compatibilité de la déclaration d’indépendance du Kosovo avec le droit international », avant de l’ajouter à l’ordre du jour de sa soixante-quatrième session
Dressant le bilan de sa présidence, M. Miguel d’Escoto Brockmann a estimé que la session qu’il avait présidée était l’une des plus « turbulentes » de ces dernières années. Il a notamment rappelé la survenance de la crise financière et économique, l’agression israélienne contre Gaza et le coup d’État au Honduras.
M. Brockmann a par ailleurs regretté ne pas avoir disposé de plus de temps pour examiner en profondeur des questions importantes telles que le désarmement nucléaire, la situation en Palestine, la décolonisation ou encore le « concept dangereux » qu’est la guerre préventive. Le Président de l’Assemblée générale s’est notamment insurgé contre « la passivité » de certains membres « influents » du Conseil de sécurité face au blocus imposé à Gaza pendant deux ans.
M. Brockmann aurait également souhaité que l’Assemblée se penchât sur la « grave menace à la paix » que fait peser, selon lui, le projet de construction de sept nouvelles bases militaires américaines en Colombie, ainsi que sur la détention
Pendant la séance, le Président a du reste été considéré à maintes reprises par des délégations d’Amérique latine comme un « Président du Sud ». « Votre présidence a été la présidence du Sud, la démonstration la plus tangible qui soit d’une véritable revitalisation de l’Assemblée générale », a notamment déclaré la représentante du Nicaragua, tandis que son homologue du Venezuela saluait « le brio intellectuel, l’audace et le courage » du Président.
M. Brockmann a enfin remis le maillet de la présidence à son successeur, M. Treki, avant de faire observer par les États Membres une minute de silence consacrée à la prière et à la méditation.
** A/63/L.102
*** A/63/47, par. 17
**** A/63/959, par. 55
***** A/63/L.80/Rev.1
****** A/63/L.100
******* A/63/L.101
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