En cours au Siège de l'ONU

La Deuxième Commission recommande à l’Assemblée de demander à Israël de dédommager le Liban et la Syrie pour les dégâts de la marée noire provoquée en 2006

AG/EF/3269

La Deuxième Commission recommande à l’Assemblée de demander à Israël de dédommager le Liban et la Syrie pour les dégâts de la marée noire provoquée en 2006

17/11/2009
Assemblée généraleAG/EF/3269
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

35e séance – après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION RECOMMANDE À L’ASSEMBLÉE DE DEMANDER À ISRAËL DE DÉDOMMAGER LE LIBAN ET LA SYRIE POUR LES DÉGÂTS DE LA M ARÉE NOIRE PROVOQUÉE EN 2006


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) s’est réunie, cet après-midi, pour adopter trois résolutions, dont une relative à la marée noire sur les côtes libanaises1.  Aux termes de ce texte, la Commission recommande à l’Assemblée générale de demander au Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité de dédommager le Liban et les autres pays directement touchés par cette catastrophe, tels que la République arabe syrienne.


Adopté par 154 voix en sa faveur, 8 contre (Australie, Canada, États-Unis, Fidji, Israël, Îles Marshall, Nauru et Palaos) et 3 abstentions (Cameroun, Colombie et Panama), ce projet de résolution -présenté par le Soudan, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine- recommande en effet à l’Assemblée de considérer que la marée noire provoquée en août 2006 par la destruction des réservoirs de carburant situés aux abords de la centrale électrique de Jiyeh, au Liban, a pollué gravement les côtes libanaises et en partie les côtes syriennes.


Aux termes de ce texte, il est en outre recommandé à l’Assemblée de réaffirmer sa décision de créer un Fonds de financement de la réparation des dégâts causés par la marée noire en Méditerranée orientale, sur la base de contributions volontaires.


Remerciant la majorité d’États Membres ayant soutenu cette résolution, le représentant du Liban a évalué à plus de 150 millions de dollars le coût de la marée noire rien que pour son pays.  Il a expliqué que le Gouvernement du Liban ne disposait à l’heure actuelle que de 15 millions pour dépolluer ses côtes et qu’il restait plusieurs centaines de kilomètres de littoral à nettoyer.


S’élevant pour sa part contre le contenu de ce texte, son homologue d’Israël a estimé que la résolution ne fait aucune référence au contexte dans lequel s’est produit le conflit avec le Liban, contexte marqué en particulier par des attaques armées perpétrées par le Hezbollah contre Israël le long d’une frontière internationalement reconnue et par des dégâts environnementaux causés par ces mêmes attaques sur le sol israélien.


La Deuxième Commission a, d’autre part, adopté cet après-midi une résolution2 dans laquelle elle recommande à l’Assemblée générale de décider que le secrétariat du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) continuera d’être dirigé par un Directeur exécutif ayant rang de Secrétaire général adjoint, et que le Directeur exécutif du FNUAP serait nommé pour un mandat de quatre ans par le Secrétaire général.  Ce texte a été présenté par le Soudan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.


Par une troisième résolution3adoptée parconsensus par la Deuxième Commission, il est recommandé à l’Assemblée de demander au Secrétaire général de reporter à la soixante-septième session des travaux de la Commission la présentation de l’analyse globale de l’application de la résolution 62/208, relative à l’examen triennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.


La Commission s’est également penchée aujourd’hui sur cinq autres projets de résolution, tous présentés par la délégation du Soudan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, pour adoption ultérieure.


L’un de ces textes4 porte sur l’application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique.  Si elle adoptait ce projet de résolution, la Commission recommanderait à l’Assemblée d’appeler de nouveau à la cohérence entre les entités des Nations Unies s’occupant du problème de la désertification et de la sécheresse et des questions foncières sous l’égide du secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.


Aux termes d’un autre projet de résolution5, la Deuxième Commission recommanderait à l’Assemblée générale de souligner l’urgence de lever les obstacles entravant, à tous les niveaux, la promotion et l’utilisation des énergies renouvelables.  Elle insisterait, en outre, sur la nécessité d’améliorer l’accès à des services et ressources énergétiques sûrs, abordables, économiquement viables, socialement acceptables et respectueux de l’environnement aux fins du développement durable.


En outre, si la Deuxième Commission adoptait un autre projet de résolution6  examiné cet après-midi, il serait recommandé à l'Assemblée d’exhorter les États à combattre et réprimer la corruption sous toutes ses formes ainsi que le blanchiment du produit de la corruption, à prévenir le transfert d’avoirs acquis illicitement et à travailler à la prompte restitution desdits avoirs.


La Commission économique et financière s’est, d’autre part, penchée sur un projet de texte7 traitant de la Deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017).  S’il était ultérieurement adopté par la Commission et par l’Assemblée générale, ce texte demanderait, entre autres, que tous les engagements pris dans le domaine de l’aide publique au développement soient tenus, notamment l’objectif que se sont fixés de nombreux pays développés de consacrer à l’aide publique au développement 0,7% de leur produit national brut d’ici à 2015.


Enfin, aux termes d’un dernier projet de résolution8 qui lui a été présenté et qui est relatif à la mise en valeur des ressources humaines, la Commission économique et financière recommanderait à l’Assemblée générale de demander que soient prises aux niveaux national, régional et international des mesures privilégiant l’amélioration et le développement de l’instruction et l’acquisition de compétences scientifiques.


La Deuxième Commission examinera une autre série de résolutions dont elle est saisie vendredi, le 20 novembre, à partir de 15 heures.


1         A/C.2/64/L.20,    2         A/C.2/64/L.6,     3         A/C.2/64/L.35

4         A/C.2/64/L.36     5         A/C.2/64/L.33     6         A/C.2/64/L.37

7         A/C.2/64/L.38     8         A/C.2/64/L.34


DÉCISIONS SUR DES PROJETS DE RÉSOLUTION


La résolution intitulée « Marée noire sur les côtes libanaises » (A/C.2/64/L.20), a été adoptée par154 voix pour, 8 (Australie, Canada, États-Unis, Fidji, Israël, îles Marshall, Nauru et Palaos) contre et 3 abstentions (Cameroun, Colombie et Panama).  Si elle venait à suivre les recommandations de la Deuxième Commission, l’Assemblée générale considèrerait que la marée noire provoquée en 2006 par la destruction des réservoirs de carburant situés aux abords de la centrale électrique de Jiyeh, au Liban, a pollué gravement les côtes libanaises et en partie les côtes syriennes.  Aux termes de cette résolution, elle se déclarerait gravement préoccupée par les conséquences défavorables qu’a eues pour la réalisation du développement durable au Liban la destruction, par l’aviation israélienne, de ces réservoirs.


L’Assemblée demanderait au Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité de dédommager rapidement et convenablement le Gouvernement libanais et les autres pays directement touchés par la marée noire, tels que la République arabe syrienne dont les côtes ont été en partie polluées, des dépenses engagées pour remédier aux conséquences écologiques de la destruction des réservoirs, notamment pour restaurer le milieu marin.  Elle réaffirme sa décision de créer un Fonds de financement de la réparation des dégâts causés par la marée noire en Méditerranée orientale, sur la base de contributions volontaires, en vue d’assister et d’appuyer les pays directement touchés qui s’efforcent de gérer de façon intégrée et écologiquement rationnelle cette catastrophe écologique.  Elle inviterait enfin les États, les organismes intergouvernementaux, les organisations non gouvernementales et le secteur privé à verser des contributions volontaires à ce Fonds et, dans cette perspective, prie le Secrétaire général de mobiliser une assistance technique et financière internationale afin d’achever la mise au point des modalités de fonctionnement du Fonds.


Explications de position


Expliquant la raison pour laquelle il voterait contre cette résolution, le représentant d’Israël s’est déclaré déçu par le fait que l’on se penche sur un autre projet de résolution aux objectifs politisés.  Dans le cadre des efforts déployés pour institutionnaliser un discours anti-Israël au sein des Nations Unies, cette résolution, a-t-il dit, n’est ni honnête ni équitable dans le choix de ses informations et de son langage.  La résolution ignore notamment toute référence au contexte dans lequel s’est produit le conflit de 2006 avec le Liban, en particulier des attaques armées perpétrées par le Hezbollah le long d’une frontière internationalement reconnue.  En outre, le texte échoue à reconnaître que si l’État Libanais exerçait un contrôle sur l’ensemble de son territoire, le Hezbollah n’agirait pas en tant qu’entité terroriste contre Israël, a poursuivi le représentant.  En outre, alors que la résolution prétend être préoccupée par les dégâts causés à l’environnement par cette guerre, elle ne fait aucune mention du demi-million d’arbres et des 52 000 dunams de forêts israéliennes brûlés par les tirs de roquettes du Hezbollah.  Elle passe également sous silence la coopération intensive d’Israël avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement, ainsi qu’avec d’autres agences des Nations Unies et des ONG, pour évaluer et répondre à la situation environnementale des côtes libanaises.


Prenant la parole après le vote, le représentant du Liban a remercié les pays qui ont voté en faveur de la résolution et a rappelé les dégâts causés par la marée noire sur les côtes de son pays, évaluant que leur coût équivaut à plus de 150 millions de dollars.  Pour le moment, a-t-il poursuivi, nous disposons de 15 millions de dollars pour effectuer le nettoyage et tout en précisant qu’une partie de cette tâche avait été entamée, le représentant a relevé que plus de 3 000 kilomètres de côtes restent à nettoyer.  Il a, enfin, ajouté que l’État d’Israël avait une « tendance naturelle à l’agression » et que ce pays n’avait pas besoin de justification pour agresser ses voisins, avant de citer, en guise d’illustration le bouclage de Gaza et la destruction de milliers d’infrastructures dont Israël s’est rendu coupable.


Émanant du Conseil économique et social (ECOSOC), la résolution intitulée « Nomination du Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population » a été adoptée par consensus.  Si elle venait à suivre les recommandations de la Deuxième Commission, l’Assemblée déciderait que le secrétariat du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) continuera d’être dirigé par un directeur exécutif ayant rang de secrétaire général adjoint.  Elle déciderait en outre que le Directeur exécutif du FNUAP serait nommé pour un mandat de quatre ans par le Secrétaire général, en consultation avec le Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement et du FNUAP.


La résolution intitulée « Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies » a été adoptée par consensus.  Si elle venait à suivre les recommandations de la Deuxième Commission, l’Assemblée prendrait note du rapport du Secrétaire général concernant l’analyse statistique globale du financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies pour 2007, du rapport sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme et du rapport du Corps commun d’inspection sur l’exécution nationale des projets de coopération technique.


Elle prendrait également note de la décision du Conseil économique et social, en date du 22 juillet 2009, sur les activités opérationnelles de développement et de la résolution 2009/1 du Conseil, également en date du 22 juillet 2009, sur les progrès accomplis dans l’application de la résolution 62/208.  L’Assemblée demanderait par ailleurs au Secrétaire général de reporter à sa soixante-septième session la présentation de l’analyse globale de l’application de la résolution 62/208, qui devra être élaborée conformément aux directives énoncées au paragraphe 143 de ladite résolution.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission examine les propositions du Secrétaire général sur l’application de l’« engagement continu » en vertu du nouveau régime des contrats à l’ONU

AG/AB/3931

La Cinquième Commission examine les propositions du Secrétaire général sur l’application de l’« engagement continu » en vertu du nouveau régime des contrats à l’ONU

17/11/2009
Assemblée généraleAG/AB/3931
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

15eséance – matin


L A CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE LES PROPOSITIONS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR L’APPLICATION

DE L’« ENGAGEMENT CONTINU » EN VERTU DU NOUVEAU RÉGIME DES CONTRATS À L’ONU


La Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) a examiné, ce matin, les questions relatives à la gestion des ressources humaines dont la réforme doit être finalisée avant le 1er janvier 2010.  Elle était également saisie du projet de budget-programme 2010-2011 de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies (ONU), et de la question du financement de la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG).


Toutes les délégations ont souligné qu’il était important pour l’ONU de disposer d’un personnel qualifié, hautement compétent et intègre, afin qu’elle puisse s’acquitter efficacement de ses mandats.  La réforme de la gestion des ressources humaines en cours vise à réaliser cet objectif, ainsi que celui de la rationalisation des conditions de service à l’ONU.  L’Assemblée générale a en effet approuvé, il y a un an, le nouveau régime des contrats (engagements temporaires, engagements de durée déterminée et engagements continus), établi par un règlement unique qui est entré en vigueur le 1er juillet 2009.


L’Assemblée générale* avait cependant repoussé au 1er janvier 2010 l’application des mesures concernant les engagements continus, en attendant un complément d’information.  Présentée aujourd’hui, la proposition des critères d’application a suscité des critiques de la part de plusieurs délégations qui ont partagé les préoccupations du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).  Celui-ci estime que cette proposition ne répond pas pleinement à la demande de l’Assemblée générale qui souhaitait un « dosage judicieux » d’engagements de carrière et d’engagements de durée déterminée.  À l’instar du Comité consultatif, certaines délégations ont prévenu qu’à l’issue de la procédure de conversion, l’Organisation risque de se trouver devant un nombre trop élevé d’engagements continus.


Le Japon et les États-Unis ont clairement demandé qu’une limite du nombre de conversions soit préalablement fixée.  Le représentant de la Nouvelle-Zélande qui s’exprimait également au nom de l’Australie et du Canada (CANZ) et celui de la République de Corée ont souhaité que la conversion ne se fasse pas de manière automatique.  Se ralliant à la position de la Suède qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, ils ont appelé à convertir les contrats sur la base du mérite et des besoins réels de l’Organisation.


Les critères proposés actuellement pour l’éligibilité d’un fonctionnaire à une conversion de son engagement à durée déterminée en un engagement continu sont les suivants: cinq années de travail ininterrompu quel que soit le type d’engagement; les services du fonctionnaire doivent répondre à un besoin constant; le fonctionnaire doit posséder les plus hautes qualités de travail et de compétence; et ce fonctionnaire ne doit avoir fait l’objet d’aucune mesure disciplinaire dans les cinq années précédant la date d’examen de son dossier.


Malgré ces difficultés, le représentant du Soudan qui intervenait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s’est dit préoccupé par les conséquences que pourrait avoir un échec de cette réforme des ressources humaines sur le bon fonctionnement de l’ONU.  Il a donc espéré que l’Assemblée générale serait en mesure de prendre les décisions qui s’imposent.  Partageant la position du CCQAB qui recommande d’éviter un plafonnement des engagements, il a cependant regretté que ce Comité mette davantage l’accent sur le nombre des engagements continus que sur les critères applicables. 


De nombreuses délégations ont aussi souligné la nécessité de mettre en place un système crédible d’évaluation du personnel.  Elles se sont notamment interrogées sur la pertinence d’un système qui, durant la période 2006-2007, a permis à 99,4% du personnel d’obtenir une excellente notation.


À l’instar du Groupe des 77 et de la Chine, le Mozambique et d’autres délégations ont appelé le Secrétariat à redoubler d’efforts pour assurer une meilleure répartition géographique et la parité entre les sexes en matière de recrutement.  Le nombre de pays sous-représentés est passé de 9 à 30 entre 2005 et 2009, ont-elles relevé.  Plusieurs États Membres ont estimé que le concours national de recrutement devrait être maintenu, soulignant qu’il constitue le meilleur moyen d’assurer le respect de la répartition géographique équitable du personnel.  Ce concours devrait être assuré dès 2010, ont-elles souhaité.


L’idée d’octroyer des engagements continus au personnel local des missions de maintien de la paix a également été critiquée par quelques délégations qui, comme le Mexique, ont souligné le caractère temporaire de ces missions.


La Cinquième Commission a entendu la Sous-Secrétaire générale à la gestion des ressources humaines, Mme Catherine Pollard, qui a présenté les rapports du Secrétaire général sur la composition du Secrétariat, sur le Règlement provisoire du personnel, sur l’application de l’engagement continu et sur la pratique du Secrétaire général en matière disciplinaire dans les cas de comportement délictueux.  Elle a également entendu le Directeur du Bureau de la déontologie, M. Robert Benson, qui a présenté le rapport sur les activités de ce Bureau. 


Le Président du Comité mixte de la Caisse commune des pensions du personnel de l’ONU, M. Pierre Sayour, et la Directrice de la Division de la planification des programmes et du budget, Mme Sharon Van Buerle, ont présenté les rapports relatifs aux prévisions budgétaires concernant ce Comité.  Le représentant du Soudan s’est exprimé sur cette question, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.


Pour sa part, le Sous-Secrétaire général et Contrôleur de l’ONU, M. Jun Yamazaki, a présenté les rapports du Secrétaire général sur l’exécution du budget de la MONUG pour l’exercice 2008-2009.  Mme Susan McLurg a, quant à elle, présenté le rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires relatif aux trois sujets examinés aujourd’hui.


La prochaine séance plénière de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


* résolution 63/250



GESTION DES RESSOURCES HUMAINES (A/64/352, A/64/230, A/64/267, A/64/269, A/64/316 ET A/64/518)


Rapport du Secrétaire général sur la composition du Secrétariat ( A/64/352 )


L’analyse de l’effectif total du Secrétariat rend compte des tendances actuelles pour la période allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009.  Le rapport porte sur l’ensemble du personnel du Secrétariat (39 978 fonctionnaires), quels que soient le type et la durée du contrat.  Les caractéristiques démographiques des 13 270 fonctionnaires relevant de la série 100 du Règlement du personnel nommés pour un an ou plus et des 2 809 fonctionnaires relevant du système des fourchettes optimales qui régit la répartition géographique du personnel font l’objet d’une analyse distincte.


Parmi les 39 978 fonctionnaires du Secrétariat, il y a 11 554 administrateurs et fonctionnaires de rang supérieur et 28 424 agents des services généraux.  Les missions administrées par le Département de l’appui aux missions comptent 21 746 fonctionnaires, soit 54,4% de l’effectif total du Secrétariat.


Actuellement, les 192 États Membres sont représentés parmi les fonctionnaires du Secrétariat.  Neuf États Membres -l’Afghanistan, les États-Unis, la France, Haïti, le Kenya, le Liban, le Libéria, la République démocratique du Congo et le Soudan- comptent chacun plus de 1 000 fonctionnaires.  Le personnel du Secrétariat compte 26 538 hommes (66,46%) et 13 440 femmes (33,6%).


Un total de 34 268 fonctionnaires (dont 1 879 fonctionnaires des tribunaux internationaux), soit 94,5% du personnel du Secrétariat sont titulaires d’un engagement d’un an ou plus.


Les trois plus grandes entités, du point de vue des effectifs, sont l’Office des Nations Unies à Genève (9,5%), le Département de la gestion (8,4%) et le Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences (8,3%).  Les effectifs du Siège de l’ONU (fonctionnaires en poste à New York ou directement administrés par des départements du Siège) représentent 43,3% de l’ensemble du personnel du Secrétariat.  Les bureaux extérieurs (Addis-Abeba, Bangkok, Beyrouth, Genève, Nairobi, Santiago et Vienne) et leurs antennes emploient 56,7% des fonctionnaires, l’Office des Nations Unies à Genève ayant l’effectif le plus important des lieux d’affectation hors Siège (16,7%).


En ce qui concerne le système actuel des fourchettes optimales, le chiffre de base retenu a été fixé à 2 700 postes en 1988.  Ce chiffre est lié au nombre de postes soumis à la répartition géographique.  Au total, 2 809 fonctionnaires occupent actuellement des postes soumis à répartition géographique.  Au 30 juin 2009, 15 États Membres n’étaient pas représentés, soit un de moins qu’en juin 2008.


Le rapport rappelle aussi que le Secrétaire général a particulièrement à cœur d’assurer l’équilibre entre les hommes et les femmes et l’équilibre géographique aux échelons supérieurs de la hiérarchie au Secrétariat (postes D-2 et au-delà) et que cette directive est en cours d’application.  En outre, les jurys d’entretien composés d’un nombre équilibré d’hommes et de femmes et respectant la représentation géographique sont désormais la norme.



Rapport du Secrétaire général sur le Règlement provisoire du personnel ( A/64/230 )


Le présent rapport donne des clarifications sur le nouveau règlement du personnel que le Secrétaire général a rendu public à titre provisoire le 1er juillet 2009 (ST/SGB/2009/7) aux fins de la mise en application du nouveau régime des engagements que l’Assemblée générale a approuvé en vertu de sa résolution 63/250.  Ce règlement provisoire entrera pleinement en vigueur le 1er janvier 2010, compte tenu de toute modification ou suppression éventuellement décidée par l’Assemblée au cours de la partie principale de sa soixante-quatrième session.


Le rapport donne des renseignements sur les bases juridiques du Règlement du personnel et les directives qui en sont à l’origine, ainsi que sur l’établissement et l’approbation du nouveau texte.  Il précise que la série 100 du Règlement existant a été utilisée comme référence, en prenant soin de tenir compte des impératifs opérationnels des séries 200 et 300.


S’agissant des engagements temporaires, le texte prévoit qu’ils peuvent être prolongés, jusqu’à une durée d’un an au maximum, uniquement lorsque cela est justifié par une période de pointe et par des besoins opérationnels concernant une opération hors Siège ou un projet spécial à mandat limité, dans les circonstances et conditions fixées par le Secrétaire général.  Il est également prévu de réduire le nombre de jours de congé annuel et de congé de maladie accordés aux personnes engagées à titre temporaire.


Le Secrétaire général précise que l’Assemblée générale sera saisie d’un rapport séparé, entièrement consacré aux engagements à titre continu.  Les chapitres X et XI du Règlement provisoire portent respectivement sur les mesures disciplinaires et sur les recours.


Le rapport aborde enfin une question en suspens, celle du statut de résident permanent.  Le Secrétaire général a présenté à l’Assemblée générale, à sa soixante et unième session, un rapport sur le sort des fonctionnaires des Nations Unies contraints de renoncer au statut de résident permanent dans un pays dont ils n’ont pas la nationalité, selon une règle fixée en 1953.  Or, depuis cette date, le pays d’origine des fonctionnaires reste certes un élément important, mais les familles sont devenues moins homogènes sur le plan des nationalités et plus multiculturelles.  De plus, la mobilité entre lieux d’affectation est devenue un élément essentiel des conditions d’emploi à l’ONU et l’obligation de renoncer au statut de résident permanent crée de nombreux obstacles à cette mobilité.


Le Secrétaire général déclare à nouveau qu’il conviendrait de réexaminer cette règle, car le recours croissant à des engagements pour une durée déterminée conduit à se demander s’il est juste d’exiger d’un candidat qu’il renonce à son statut de résident permanent, avec les conséquences à long terme que cela comporte, comme condition préalable à l’octroi d’un engagement pour une durée déterminée.


Rapport du Secrétaire général sur l’application de l’engagement continu ( A/64/267 )


Le Secrétaire général fournit des précisions concernant l’application du contrat continu à partir du 1er janvier 2010, pour faciliter l’examen de la question par l’Assemblée générale.  Il traite de questions concernant les procédures à suivre en cas d’octroi ou d’annulation d’un engagement continu, y compris les conditions requises et la place tenue par le système d’évaluation et de notation des fonctionnaires, et les incidences financières et conséquences sur le plan de la gestion de l’engagement continu.

Selon la proposition du Secrétaire général, un engagement continu pourrait être proposé à un fonctionnaire qui a au moins cinq années de présence ininterrompue au service de l’Organisation, à condition que ses services répondent à un besoin constant, qu’il ait montré qu’il possède les plus hautes qualités de travail et de compétence, sanctionnées par une note supérieure ou égale à 3 dans ses quatre plus récents rapports d’évaluation, et qu’il n’ait fait l’objet d’aucune mesure disciplinaire dans les cinq ans précédant le moment de l’examen du dossier.  Le Secrétaire général a réfléchi sur l’examen exceptionnel et définitif du cas des fonctionnaires remplissant au 30 juin 2009 ces conditions, et à la façon dont il apporterait une réponse à la demande de l’Assemblée générale qui souhaite parvenir à 70% de nominations à titre permanent parmi les postes soumis à la répartition géographique.


Compte tenu du nombre de fonctionnaires rattachés au système de la répartition géographique nommés pour une durée déterminée et relevant de la série 100 qui avaient cinq années de présence ininterrompue au 30 juin 2009 et qui avaient moins de 53 ans lorsqu’ils ont passé cette barre, du nombre de ceux, nommés à titre permanent et rattachés au système de la répartition géographique qui ont pris leur retraite le 30 juin 2009 et du nombre de stagiaires rattachés au système de la répartition géographique qui ont achevé leurs deux années de stage à la même date, on peut estimer que le nombre maximum de fonctionnaires rattachés au système de la répartition géographique qui aurait pu bénéficier d’une nomination à titre permanent, compte tenu de la manière dont ils remplissaient les conditions au 30 juin 2009, s’élevait à 2 161, soit au maximum de 65%.


Le Secrétaire général estime que l’examen exceptionnel et définitif sera sans effet sur la gestion des effectifs.  L’augmentation provisoire du nombre de fonctionnaires nommés à titre permanent qui en résultera sera compensée, en pratique, par la montée du nombre de titulaires de nominations à titre permanent qui quittent l’Organisation chaque année (départs volontaires, départs en retraite, ou autre motif).  On estime que le nombre maximum de fonctionnaires qui pourraient être nommés à titre permanent, quelle que soit leur situation au regard du système de répartition géographique, s’élèverait à 10 634, soit moins de 28% de la totalité de l’effectif au 30 juin 2009.  Ce chiffre tendra progressivement et sans cesse vers zéro, puisque la nomination à titre permanent ne sera plus accordée dans le cadre du nouveau régime des engagements.


Rapport du Secrétaire général sur la pratique suivie en matière disciplinaire et dans les cas de comportement délictueux: période du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009 ( A/64/269 )


Les chapitres I du Statut et du Règlement du personnel énoncent les valeurs fondamentales auxquelles doivent adhérer les fonctionnaires internationaux du fait de leur statut.  En son article 10.2, le chapitre X de l’ancien Statut du personnel, disposait que « le/la Secrétaire général(e) peut appliquer des mesures disciplinaires aux fonctionnaires dont la conduite ne donne pas satisfaction ».  Il donnait une définition de la faute, garantissait une procédure régulière et fixait les huit mesures disciplinaires possibles et les autres mesures.


Le rapport dresse la liste des cas qui ont donné lieu à l’application d’une ou plusieurs sanctions disciplinaires, avec indication de la nature de la faute et de la mesure disciplinaire prononcée.  Les cas sont classés par catégorie de faute (abus de pouvoir et harcèlement; fraude et fausses déclarations; vols et détournements; exploitation sexuelle et abus sexuels; fautes liées à l’informatique; et autres fautes).


On note par exemple qu’une fonctionnaire ayant insulté son supérieur hiérarchique a fait l’objet d’un blâme écrit.  Un autre fonctionnaire a abusivement utilisé des codes d’accès téléphoniques des Nations Unies attribués à d’autres fonctionnaires, ce qui a entraîné un blâme et la perte d’un échelon de classe.  Dans un autre cas, un fonctionnaire a, en toute connaissance de cause, reçu, téléchargé et stocké des images pornographiques sur le système informatique de l’ONU.  Il a été sanctionné par un blâme écrit et une amende d’un montant égal à trois mois de traitement de base net.


En cas de « faute […] délictueuse avérée », le Secrétaire général doit informer les États Membres des mesures prises et c’est aux autorités compétentes de l’État où les faits ont eu lieu qu’il appartient de déterminer si ces actes ont bien un caractère délictueux.  Durant la période considérée, il a été signalé quatre affaires dans lesquelles les autorités compétentes d’un État Membre avaient engagé des poursuites pénales à l’encontre de fonctionnaires de l’ONU.


Rapport du Secrétaire général sur les Activités du Bureau de la déontologie ( A/64/316 )


Le présent rapport, le quatrième depuis la création, en janvier 2006, du Bureau de la déontologie, porte sur la période du 1er août 2008 au 31 juillet 2009, pendant laquelle il a reçu 434 demandes.  Ces demandes portaient sur des questions de déontologie très variées, depuis l’exercice d’activités extérieures et l’acceptation de cadeaux jusqu’à la transparence financière et à la protection des dénonciateurs de manquements contre les représailles.


Les demandes provenaient aussi de sources géographiques et institutionnelles très diverses, en majorité du personnel en poste à New York (55%).  Par comparaison avec la période précédente, on constate une légère augmentation provenant des organismes des Nations Unies (passée de 9 à 11%) et de fonctionnaires en poste aux Bureaux des Nations Unies de Genève, Vienne et Nairobi (de 11 à 14%).  Les demandes émanant d’administrateurs représentent 63% du total, soit une hausse de 3% par rapport à la période d’examen précédente.  Plus de la moitié (54%) des demandes émanaient de membres du personnel masculin.


Le Secrétaire général présente en outre à l’Assemblée générale, pour examen et approbation, le Code de déontologie applicable à tout le personnel des Nations Unies qui a été élaboré pour donner suite à sa résolution 60/1.


Le Bureau de la déontologie a fourni des contributions et un appui substantiels à la Commission de la fonction publique internationale (CFPI).  Le Bureau a aussi entrepris de mettre à jour les règles qui régissent actuellement l’acceptation de cadeaux.  Il est également membre du groupe de travail interdépartements chargé de préparer le deuxième rapport du Secrétaire général sur le dispositif de responsabilisation, le cadre de référence de la gestion globale des risques et du contrôle interne et le cadre de gestion axée sur les résultats.


En outre, depuis la création du Comité de déontologie des Nations Unies, en janvier 2008, le Directeur du Bureau de la déontologie en assure la direction fonctionnelle et lui fournit un appui.


Le Bureau de la déontologie a notamment pour mission de développer les activités de formation et de perfectionnement en matière déontologique et de faire en sorte que tous les fonctionnaires suivent annuellement une formation propre à les sensibiliser aux principes.  Le rapport donne ainsi des détails sur les ateliers organisés à cet effet.


Outre les conseils qu’il est amené à donner aux fonctionnaires, à l’administration et aux départements ou bureaux qui le sollicitent sur des points de déontologie, le Bureau est chargé d’administrer le dispositif de transparence financière, outil de gestion des risques institutionnels qui sert aussi à préserver et renforcer la confiance du public en l’intégrité de l’Organisation.


Dans son rapport ( A/64/518 ) sur les rapports du Secrétaire général présentés ci-dessus, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires rappelle que l’Assemblée générale a approuvé les nouveaux régimes contractuels consistant en trois types d’engagement (temporaires, de durée déterminée et continus) régis par un règlement unique, qui sont entrés en vigueur le 1er juillet 2009.


L’Assemblée a prié le Secrétaire général de ne pas nommer de fonctionnaire à un engagement continu avant le 1er janvier 2010, en attendant qu’elle examine le complément d’information intéressant la mise en œuvre de ce type de contrat.  À ce sujet, le Comité consultatif estime que les propositions présentées par le Secrétaire général ne répondent pas pleinement à cette demande de l’Assemblée générale.  Il relève donc les domaines qui, à son avis, exigent un complément d’éclaircissements ou d’explications.


Les critères proposés pour prétendre à la conversion de l’engagement d’un fonctionnaire en engagement continu sont les suivants: cinq années de travail ininterrompu au service d’une entité appliquant le régime commun, quel que soit son type d’engagement; les services du fonctionnaire répondent à un besoin constant; il possède les plus hautes qualités de travail et de compétence; et il n’a fait l’objet d’aucune mesure disciplinaire dans les cinq années précédant le moment de l’examen du dossier.


Après examen des chiffres actuels, le CCQAB en a déduit que, à l’échéance de 2013 et après l’examen exceptionnel et définitif, le nombre de titulaires potentiels d’engagements permanents pourrait atteindre le chiffre de 10 997.  Le Comité note que ce chiffre représente environ 80% de l’effectif total des fonctionnaires titulaires d’engagements relevant de la série 100 au Siège, dans les commissions régionales et dans les bureaux extérieurs.


Le nombre de fonctionnaires des missions recrutés sur le plan international et susceptibles de remplir les conditions requises pour obtenir un engagement continu est incertain, dans la mesure où il subsiste une ambiguïté à cet égard dans le rapport du Secrétaire général.  De l’avis du Comité, il conviendrait de communiquer à l’Assemblée générale des éclaircissements sur la chronologie du processus centralisé d’examen et de l’examen des conditions à remplir pour pouvoir prétendre à un engagement continu.


Sur l’effectif maximum de 18 959 fonctionnaires en poste dans les opérations de maintien de la paix et dans d’autres lieux d’affectation hors siège qui pourraient prétendre à un engagement continu au cours de la période de cinq ans comprise entre 2009 et 2013, 13 751 sont recrutés sur le plan local.  Mais le Comité consultatif n’est pas convaincu que le personnel de mission recruté sur le plan local puisse être admis à prétendre à un engagement continu.  Si le maintien de la paix est devenu une activité essentielle de l’Organisation, les différentes opérations de maintien de la paix sont, de par leur nature même, temporaires.  En revanche, le Comité consultatif recommande de prendre des mesures pour améliorer la sécurité de l’emploi du personnel des missions, par exemple en lui proposant des engagements dont la durée correspond aux besoins opérationnels des missions.


Enfin, en l’absence de données à caractère définitif sur le nombre de fonctionnaires qui pourraient se voir octroyer un engagement continu, le Comité consultatif voit difficilement comment le Secrétaire général donnera suite aux dispositions du paragraphe 16 de la section II de la résolution 63/250, qui font état de la nécessité d’opérer un dosage judicieux d’engagements de carrière et d’engagements de durée déterminée.


En ce qui concerne le critère de la persistance du besoin, le Comité consultatif considère qu’en l’absence de données relatives aux types de fonctions dont l’Organisation a un besoin persistant et aux effectifs requis dans les principaux groupes professionnels, l’octroi des engagements continus ne reposera sur aucune base véritable.  Il recommande donc d’utiliser les techniques de planification stratégique des effectifs qui devraient déjà avoir été adoptées, en vue de donner une image plus précise des fonctions permanentes et de déterminer les effectifs dont les principaux groupes professionnels auront besoin de façon continue pour assurer la mise en œuvre effective des mandats de l’Organisation.  Le Comité consultatif souligne la nécessité d’élaborer des critères clairs et transparents de manière à garantir un processus objectif et à éviter les recours au système d’administration de la justice.


Sur le critère de la qualité des prestations, le Comité rappelle avoir déjà souligné la nécessité de procéder à une réforme du système actuel d’évaluation et de notation des fonctionnaires.  Ilprend acte des efforts déployés pour renforcer le système de gestion de la performance et attend le rapport du Secrétaire général sur les résultats des travaux du groupe de travail intersessions de l’Administration et du personnel, créé en 2007, qui est chargé d’élaborer des moyens de renforcer le système de suivi des résultats.  Le groupe devrait terminer ses travaux avant la fin de 2009.


Compte tenu du grand nombre de fonctionnaires qui pourraient se voir octroyer un engagement permanent, le Comité suggère de réglementer le nombre total de fonctionnaires admis à prétendre à un engagement de long terme.  Il rappelle cependant qu’il est contre le plafonnement du nombre des conversions d’engagement et qu’il préfère que l’Assemblée générale, dans un premier temps, envisage de réaménager les critères à remplir pour prétendre à l’engagement continu, de manière à limiter l’effectif des fonctionnaires admis à prétendre à cet engagement.


Le Comité consultatif convient, avec le Secrétaire général, que le processus de conversion devrait être géré par le Bureau de la gestion des ressources humaines, tout en notant que le processus proposé est excessivement lourd à administrer dans la mesure où il faudrait examiner le cas de quelque 9 600 fonctionnaires, soit une moyenne annuelle de 1 900 fonctionnaires. 


Le Comité consultatif recommande par ailleurs à l’Assemblée générale de prendre note du règlement provisoire du personnel publié sous la cote ST/SGB/2009/7 en tenant compte de ses observations et recommandations.


En ce qui concerne les activités du Bureau de la déontologie et la proposition de prolonger les attributions confiées au Directeur du Bureau de la déontologie en tant que Président du Comité au-delà de la période expérimentale de 12 mois, il réitère l’observation qu’il avait formulée antérieurement selon laquelle il serait plutôt hostile à l’idée que ce haut fonctionnaire puisse avoir un rôle opérationnel.


S’agissant de la composition du Secrétariat, le Comité prie instamment le Secrétaire général de redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs fixés par l’Assemblée générale en ce qui concerne la répartition géographique du personnel et l’équilibre entre les sexes.


Présentation et débat général


Mme PAULINA ANALENA, Vice-Présidente du Comité de coordination de la gestion du personnel, a mis l’accent sur trois préoccupations relatives à la réforme des ressources humaines à l’ONU.  Pour mieux comprendre les engagements continus, a-t-elle dit, elle avait demandé un rapport au Centre de la recherche sur le travail, qui se trouve au Royaume-Uni.  Ce Centre a examiné les droits contractuels des fonctionnaires de 11 États Membres et a conclu que les engagements permanents constituent la norme dans ces pays et concernent 90% de leurs fonctionnaires.  Elle a noté que « la stabilité d’emploi à l’ONU n’est qu’un rêve ».  Les États Membres sont préoccupés de la répartition géographique et de la gestion axée sur les résultats, mais cela n’est pas propre aux Nations Unies, a-t-elle fait remarquer.  Elle a souhaité que les directeurs soient tenus responsables de leurs recommandations de conversion de contrats actuels en engagements continus, ces recommandations devant se baser sur les critères fixés, à savoir les plus hautes qualités de compétence et d’intégrité et la persistance des besoins des services des fonctionnaires concernés.  La majorité des membres du personnel des Nations Unies sont très compétents et dévoués, a-t-elle assuré.  Elle a aussi demandé des informations substantielles sur les mauvais résultats de certains fonctionnaires de l’ONU et a expliqué en quoi le manque de stabilité du personnel décourage la mobilité.  Mme Analena a enfin rappelé le manque de sécurité dont souffre le personnel de l’ONU, citant notamment les événements tragiques de Kaboul le mois dernier.


M. STEPHEN KISAMBIRA, Président du syndicat du personnel, a souhaité que les mesures d’application de la réforme de la gestion des ressources humaines n’affectent pas l’engagement permanent qui, a-t-il dit, est le dernier bastion de la fonction publique internationale.  Il a indiqué que le statut du personnel actuel présentait des exceptions et, par conséquent, des discriminations.  Les chapitres V, VI et VII du projet de Règlement du personnel contiennent des mesures discriminatoires, a-t-il estimé, en insistant sur la nécessité d’assurer les mêmes avantages au personnel temporaire qu’au personnel permanent.  Il a regretté que l’article 4.15 du Règlement du personnel n’élargisse pas les fonctions des organes de contrôle interne qui devraient pouvoir peser de tout leur poids dans le recrutement du personnel afin de garantir l’équité et la justice.  Le règlement du personnel élimine la période probatoire, ce qui signifie que le Secrétariat aura du personnel qui, à terme, ne répondra pas aux attentes.  C’est pourquoi, il a demandé le maintien de la période probatoire.  M. Kisambira a rejeté les dispositions des articles 11.2 c) et 11.2 d) qui entraînent un retard dans l’administration de la justice.  Par ailleurs, il a rejeté la disposition 11.3 en précisant que la suspension d’un membre du personnel ne devrait pas dépendre de la seule décision de la direction.  Par ailleurs, M. Kisambira a estimé que le processus de conversion des contrats en cours était confus et laborieux.  Il a rappelé que le CCQAB n’est pas convaincu que le personnel des missions de maintien de la paix recruté au niveau local devrait bénéficier d’un engagement continu.  En outre, il a recommandé l’octroi d’une prime de départ au personnel qui est au service de l’Organisation depuis au moins cinq ans.


M. MAGID YOUSIF (Soudan), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que sa délégation avait toujours défendu la réforme de la gestion des ressources humaines et avait contribué activement aux efforts visant l’adoption du nouveau régime contractuel.  Il a invité les États Membres à mettre la dernière main à cette réforme en autorisant les engagements continus à partir de janvier 2010, comme l’avait approuvé l’Assemblée générale.  La bonne exécution des mandats de l’Organisation dépend de la qualité de son personnel, a souligné le représentant.  « Notre objectif est de disposer d’un personnel dynamique et qualifié », a-t-il ajouté.  Le représentant s’est dit préoccupé par les conséquences que pourrait avoir un échec de cette réforme des ressources humaines sur le bon fonctionnement de l’ONU.  Il a donc espéré que l’Assemblée générale serait en mesure de prendre les décisions qui s’imposent.  « Chacun d’entre nous doit s’engager à mener la réforme jusqu’au bout », a-t-il demandé.  M. Yousif a appuyé les propositions du Secrétaire général concernant les engagements continus et a pris note de la demande du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) pour des informations supplémentaires, partageant sa position qui recommande d’éviter un plafonnement des engagements.  Il a cependant regretté que le CCQAB mette tant l’accent sur le nombre des engagements continus plutôt que de se concentrer sur les critères applicables.  Cette approche est trompeuse, a-t-il estimé.  Le Groupe des 77 et la Chine souhaite que les prochains concours nationaux aient lieu en février 2010 comme ce qui avait été fait au cours des années précédentes.  Il a aussi souhaité que la mobilité reste volontaire.  Avant de conclure, le représentant a appelé le Secrétariat à redoubler d’efforts pour assurer une meilleure répartition géographique et la parité entre les sexes en matière de recrutement.


M. HENRIC RASBRANT (Suède), s’exprimant au nom de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés, a rappelé le pas qui avait été franchi en décembre 2008 avec l’adoption de la résolution 63/250 approuvant le nouveau régime de contrats et la rationalisation des conditions de service aux Nations Unies.  Ce nouveau régime est entré en vigueur le 1er juillet 2009, a-t-il ajouté.  L’Union européenne a toujours soutenu cette réforme qui vise à rendre les travaux de l’ONU plus efficaces et à lui permettre de mettre en œuvre un système de ressources humaines moderne, ce qui permet aussi à l’Organisation de bénéficier de tout le potentiel de son personnel à tous les niveaux.  Se référant au rapport du Secrétaire général sur l’application des engagements continus, le représentant a souligné qu’il était important que les nouvelles mesures permettent aux candidats qui sont recrutés de mener une carrière au sein de l’ONU et à l’Organisation elle-même de procéder à des ajustements en fonction des besoins en personnel.  Il a assuré que sa délégation examinera de manière approfondie la proposition du Secrétaire général à cet égard et les conclusions du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).   


Intervenant également au nom de l’Australie et du Canada (CANZ) M. JIM McLAY (Nouvelle-Zélande) a rappelé que le Groupe du CANZ défendait depuis longtemps une réelle réforme des ressources humaines.  Il a jugé très important la référence à la mobilité du personnel.  Il a espéré que ce nouveau régime permettra de répondre aux besoins d’une Organisation de plus en plus présente sur le terrain.


Le plus urgent, a-t-il dit, est de nous mettre d’accord sur les critères de conversion des contrats à durée déterminée en contrats continus.  « Notre objectif clef est de créer une ONU plus harmonisée et qui fera du maintien de la paix une fonction continue », a-t-il ajouté.  Les États Membres doivent s’assurer que les propositions faites par le Secrétariat permettront d’avoir un bon équilibre entre contrat à durée continue et contrat à durée déterminée.  Le représentant a fait siennes les inquiétudes du CCQAB qui souhaite que l’on évite tout processus administratif excessif en ce qui concerne la mise en œuvre de la conversion des contrats à durée déterminée en contrats continus.  Il a souhaité des assurances pour que cette conversion ne se fasse pas de manière automatique, mais en fonction du mérite et des réels besoins de l’Organisation.    


Mme MARIA GUSTAVA (Mozambique) a appuyé la nécessité d’une réforme de la gestion des ressources humaines qui permette d’obtenir un personnel représentatif, proactif et dynamique.  Elle a salué les efforts visant à parvenir à une représentation équitable des États Membres.  La représentante s’est toutefois inquiétée du fait que le nombre de pays sous-représentés soit passé de 9 à 30 entre 2005 et 2009 alors que le nombre de pays surreprésentés est passé de 20 à 22 au cours de la même période.  Tout en se félicitant que la proportion du nombre de femmes ait augmenté aux postes soumis à distribution géographique équitable, elle a regretté que les femmes ne représentent que 33,6% de l’ensemble des effectifs du Secrétariat.  Elle a souligné l’importance du « Plan d’action Ressources humaines » et des initiatives visant à identifier et attirer le personnel le plus compétent, en établissant des contacts avec les partenaires au niveau national.  Elle a encouragé le Secrétariat à persévérer par le biais de mesures proactives dans le recrutement de personnel, afin de s’assurer que les programmes et activités de l’Organisation soient réalisés de la meilleure manière.  Par ailleurs, elle a salué la qualité des rapports sur Règlement provisoire du personnel (A/64/230) et sur l’Application de l’engagement continu (A/64/267) en mettant l’accent sur l’importance de la mise en application du nouveau régime des engagements que l’Assemblée générale a approuvé dans sa résolution 63/250.  Elle a jugé essentiel que les États Membres adhèrent au Règlement du personnel tel qu’approuvé par l’Assemblée générale.  


M. PARK IN-KOOK (République de Corée) a souligné l’importance de mettre en application, le 1er janvier 2010, la réforme en ce qui concerne les engagements continus.  Il a partagé l’avis du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) selon lequel ces engagements ne doivent pas être accordés automatiquement, mais seulement aux membres du personnel qui répondent aux critères établis, à savoir une très haute qualité du travail et un besoin constant de leurs services.  Il faut aussi créer un système central de gestion qui serait chargé de cette conversion de contrats, afin d’assurer que ce processus se déroule de façon transparente et juste, a-t-il dit.  Le délégué a aussi partagé les vues du CCQAB qui s’est prononcé contre le plafonnement des conversions.  Ceci risque d’avoir des effets contraires aux objectifs de la réforme qui, a-t-il rappelé, vise à renforcer la capacité et la mobilité des effectifs de l’Organisation des Nations Unies.  Le représentant a aussi fait observer que la mise en place d’un système d’évaluation crédible du personnel est une condition fondamentale du nouveau système de recrutement.  Il a enfin attiré l’attention sur le problème de sous-représentation de certains États Membres parmi le personnel de l’ONU depuis 2006.  C’est pourquoi, il a demandé au Secrétaire général de réduire de 30% d’ici à 2010 la part d’États sous-représentés ou non représentés au sein du Secrétariat de l’ONU en encourageant le recrutement de candidats de ces États.  Avant de conclure, il s’est félicité de la proposition visant à accorder des engagements continus à des lauréats de concours nationaux de recrutement à l’issue de leurs deux années de service.


M. TAKASHI KANAMORI (Japon) a fait siennes les remarques du CCQAB qui regrette l’absence dans le rapport sur l’application de l’engagement continu (A/64/267) de données précisant les compétences ou les fonctions dont l’Organisation des Nations Unies aurait besoin de façon continue.  Il a estimé qu’il était temps de changer de système d’évaluation et de notation des fonctionnaires en s’interrogeant sur la pertinence d’un système qui, durant la période 2006-2007, a permis à 99,4% du personnel d’obtenir une excellente notation, soit une note supérieure ou égale à 3.  Il a appuyé la proposition du CCQAB d’établir une limite du nombre de fonctionnaires éligibles à une conversion de leur engagement de durée déterminée en un engagement continu.  Le représentant a indiqué que sa délégation était préoccupée par les incidences financières d’une augmentation illimitée du nombre des contrats continus.  S’agissant des besoins en ce qui concerne les prestations que l’on peut attendre d’un fonctionnaire, compte tenu de ses qualifications, de son expérience et de sa formation, critères visés au paragraphe 12(b) du rapport A/64/267, le représentant du Japon s’est dit très étonné que la mobilité ne soit pas présentée comme une exigence pour permettre au personnel de prétendre à un engagement continu. 


En ce qui concerne la composition du Secrétariat, le représentant s’est étonné que le nombre de pays sous-représentés soit passé de 40 à 45 depuis l’année dernière alors que le nombre des pays sur-représentés est passé de 21 à 22.  Il s’est dit préoccupé par les écarts de représentation entre les différents États Membres.  Il a demandé que toute nomination au niveau D-2 ou au-dessus se fasse sur la base d’au moins trois personnes qualifiées dont des femmes, et au moins une personne originaire d’un pays sous-représenté.  Il a souhaité que la question de la fourchette optimale qui sera examinée lors de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, conformément au chapitre IX, paragraphe 17 de la résolution 63/250, sera l’occasion de s’assurer que tous les postes permanents, continus ou à durée déterminée soient soumis à la règle de la répartition géographique équitable quelles que soient les sources de financement ou la localisation des postes. 


En outre, le représentant a estimé que le concours national de recrutement devrait être maintenu comme le meilleur moyen d’assurer le respect de la répartition géographique équitable du personnel.  Il a souhaité que ce concours soit reconduit dès 2010.  Il a indiqué que le Japon proposait de mettre sur pied un groupe de la refonte pour examiner à nouveau la question de la réforme de la gestion des ressources humaines, en application des dispositions de la résolution 63/250. 


M. WONG KANG JET (Singapour) a appuyé les efforts du Secrétaire général pour la mise en œuvre de la réforme de la gestion des ressources humaines, tout en rappelant qu’il faudrait examiner cette question de façon holistique et complète.  L’ONU doit disposer d’un solide système de gestion des performances qui permette de reconnaître et de récompenser le personnel le plus performant, de former ceux qui ne donnent pas satisfaction et de prendre des sanctions contre d’autres, a-t-il indiqué.  Il a proposé d’envisager des mesures incitatives et des mesures fondées sur le mérite.  Le représentant s’est réjoui de l’initiative visant à établir un mécanisme de formation des cadres supérieurs.  Il a cependant estimé qu’il faudrait aller plus loin en revoyant notamment le système de notation.  Il a relevé à cet égard qu’un système où 99% du personnel est noté comme remplissant ou excédant les attentes ne permet pas de distinguer clairement les performances.  M. Kang Jet a aussi appelé à renforcer la planification et le contrôle des ressources humaines, afin de mieux déterminer les besoins de l’Organisation à long terme.  Il faudrait par exemple avoir un plan pour gérer le départ à la retraite prochaine de 30 à 40% du personnel actuel.  Il a aussi mis l’accent sur la répartition géographique équitable, relevant la sous-représentation de plusieurs États Membres.  La diversité permet à l’ONU d’agir sur le plan local tout en gardant à l’esprit les problèmes mondiaux.  Concernant les engagements continus, il a indiqué que sa délégation est impatiente de discuter de cette question afin de finaliser la réforme.


M. CARLOS RUIZ MASSIEU (Mexique) a rappelé que la résolution 63/250 de l’Assemblée générale avait demandé au Secrétaire général de ne pas accorder d’engagement continu avant qu’elle n’ait examiné la question au cours de la partie principale de sa soixante-quatrième session.  Il a regretté que les États Membres ne disposent pas d’informations sur le nombre de personnes qui peuvent bénéficier de ce type d’engagement.  Il a jugé contradictoire d’octroyer des contrats continus au personnel local des missions de maintien de la paix en raison du caractère temporaire de ces missions.  Il a estimé que la détermination des critères d’éligibilité pour obtenir un contrat continu compliquera la mise en œuvre de la résolution 63/250 qui vise à atteindre un bon équilibre entre contrats à durée déterminée et contrats continus.  Il a estimé que le critère d’une durée minimale de cinq ans de service au cours de laquelle le fonctionnaire n’aurait connu aucun problème disciplinaire était un critère insuffisant pour déterminer l’éligibilité à un contrat continu.  Par ailleurs, il a estimé que le Bureau de la déontologie ne devrait pas s’acquitter de fonctions opérationnelles.   


M. BRUCE C. RASHKOW (États-Unis) a assuré que sa délégation attachait une grande importance à la question de la gestion des ressources humaines.  Il a rappelé que l’Assemblée générale avait décidé, l’année dernière, de remplacer une série de contrats « opaques et complexes » par un nouveau régime comprenant trois types d’engagements.  Deux types d’engagements sont entrés en application dès le 1er  juillet 2009 tandis que l’Assemblée générale doit maintenant examiner les conditions d’attribution des engagements continus, a-t-il poursuivi.  À ce sujet, le rapport du Secrétaire général constitue un point de départ pour les discussions, a-t-il estimé, avant de déclarer que sa délégation partageait beaucoup les préoccupations du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).  Il a notamment relevé que le système actuel d’évaluation des performances des fonctionnaires n’est pas suffisamment crédible pour constituer la base du processus de conversion.  Il a aussi considéré que la méthode proposée pour déterminer la persistance des besoins des services des fonctionnaires n’est pas liée à la planification stratégique des ressources humaines.  Le représentant des États-Unis a donc proposé de suivre des approches complémentaires visant, par exemple, à établir une limite du nombre de conversions.  En outre, tout en souhaitant que le cas des titulaires d’engagements de durée déterminée qui remplissent les critères minimum de conversion puisse être examiné pour une éventuelle conversion en engagement continu, il a tenu à préciser que cela ne doit pas être considéré comme un droit.


Mme HEYI (Chine) a regretté que les pays en développement restent faiblement représentés dans le système des Nations Unies.  Elle a appelé le Secrétariat à étudier des mesures réalistes et concrètes pour répondre aux préoccupations des pays en développement en matière de représentation géographique équitable.  S’agissant de l’engagement continu, il a estimé que ce type de contrat était la base d’un développement viable de l’Organisation.  Elle a estimé que cette question devrait être traitée avec la plus grande prudence.  En ce qui concerne le règlement provisoire du personnel, elle a souhaité qu’il reflète les modifications introduites par le nouveau statut du personnel et qu’il s’accorde avec le nouveau système de l’administration de la justice.  S’agissant des activités du Bureau de la déontologie, il a salué sa contribution et apprécie son rôle visant à promouvoir l’éthique, l’intégrité et la responsabilisation.  Elle a souhaité que davantage d’organismes des Nations Unies prennent part aux activités de ce Bureau. 


M. VLADIMIR PROKHOROV (Fédération de Russie) a déclaré que sa délégation avait examiné les propositions du Secrétaire général pour s’assurer qu’elles sont conformes avec la politique de gestion des ressources humaines de l’ONU et qu’elles répondent notamment aux critères d’efficacité.  Il a ajouté que ces propositions doivent être examinées dans le contexte de toutes les décisions prises par les États Membres à ce sujet.  Le délégué a partagé les préoccupations du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) concernant le manque d’information sur les fonctionnaires qui seraient éligibles à une conversion de leur contrat en un engagement continu.  Il a aussi parlé des fonctionnaires déployés sur le terrain dont les conditions de travail se sont améliorées, et s’est interrogé sur la nécessité d’offrir à ces membres du personnel un engagement continu alors que, compte tenu de la durée des missions sur le terrain, la nature de leur engagement est provisoire.  Il a noté que l’idée de créer un corps d’agents de la paix semble de nouveau évoquée, ce que sa délégation ne peut appuyer.  Le représentant a émis des doutes sur le bien-fondé de cette approche par souci d’efficacité.  Cela va aussi à l’encontre d’une gestion efficace des besoins changeants de l’Organisation, a-t-il estimé.  En outre, les engagements continus n’encouragent pas la formation continue des fonctionnaires ni l’amélioration de leur performance.  Il a rappelé que depuis longtemps, les États Membres avaient appelé à améliorer le système d’évaluation des performances du personnel et a souhaité des précisions à ce sujet.  Il a en outre souhaité connaître les indicateurs examinés par le CCQAB concernant la question de la répartition géographique.  


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a souligné que le personnel des Nations Unies devrait chercher à faire toujours mieux en suivant des programmes de formation et a rappelé que le personnel était la ressource la plus précieuse et l’épine dorsale de l’ONU.  Il faut que le Secrétariat parvienne à une véritable révolution des cultures au sein des Nations Unies pour qu’il soit plus réactif et plus rapide, a-t-il dit.  Il s’est dit encouragé par les résultats en matière de parité entre les hommes et les femmes, notamment pour les postes P-1 à P-3, tout en regrettant qu’il n’y ait que 17% et 20% de femmes occupant respectivement des postes de Secrétaire général adjoint et de Sous-Secrétaire général.  Il a noté que les pays en développement ne représentent que 40% du personnel des postes de P-1 à D-1 bien que ces pays représentent une majorité écrasante des États Membres.  Par ailleurs, il a salué l’adoption d’un « Code de déontologie du personnel des Nations Unies » applicable à l’ensemble du système dans le respect des principes de la Charte des Nations Unies et des normes de conduite de la fonction publique internationale.  Il a souhaité que ce Code de conduite soit appliqué de manière cohérente à l’ensemble du système des Nations Unies et renforce ainsi sa synergie. 


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. MAGID YOUSIF (Soudan) a noté que le nombre de personnes participant à la Caisse de commune des pensions du personnel des Nations Unies avait augmenté de 53% en 10 ans.  Il s’est félicité que le taux de rendement, au cours de la période de 20 ans qui s’est terminée le 31 mars 2009, était égal à 7,2% alors que l’objectif à long terme était de 3,5%.  Il s’est cependant inquiété d’une chute des actifs de 25% entre le 31 décembre 2007 et le 31 décembre 2008 ainsi que d’une nouvelle diminution de 28% observée à la date du 31 mars 2009.  Compte tenu des risques liés à la crise financière, il a rappelé l’importance des quatre grands critères d’investissement fixés par l’Assemblée générale dans sa résolution 32/73, à savoir la sécurité, la rentabilité, la liquidité et la convertibilité.  Le représentant du Groupe des 77 et de la Chine a exhorté la Caisse commune des pensions à diversifier ses investissements et à augmenter sa part d’investissements dans les régions en développement.  Il a indiqué que la mise en œuvre d’un Système intégré d’administration des pensions sera la plus grande réalisation opérationnelle du Fonds de pension lors des deux prochains exercices biennaux.  Il a noté qu’au cours des deux exercices biennaux, il y avait une augmentation importante des effectifs et un investissement significatif dans les systèmes de technologie de l’information.  Il a, par ailleurs, relevé que la création de 23 postes permanents et de 18 postes temporaires nécessiterait 14 millions 188 000 dollars financés au moyen du budget ordinaire, soit une augmentation significative de 34,7% comprenant les coûts administratifs, les coûts d’investissements, les coûts d’audit et les dépenses de la Caisse commune des pensions.  Il a souhaité que tout investissement en matière de ressources humaines soit justifié par des gains d’efficacité concrets.  Il a demandé des précisions sur l’impact des nouvelles créations d’emploi sur les coûts prévisionnels liés à l’assurance-maladie après la cessation de service et le progiciel de gestion intégrée. 


BUDGET-PROGRAMME POUR L’EXERCICE BIENNAL 2008-2009


Projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2010-2011


-     Dépenses d’administration de la Caisse commune des pensions du personnel des

Nations Unies (A/64/291, A/C.5/64/2 et A/64/7/Add.6


Rapport du Comité mixte de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies sur le Budget de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies (A/64/291)


Le présent rapport contient le budget révisé de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies pour l’exercice biennal 2008-2009, qui fait apparaître une diminution de dépenses de 21 709 300 dollars, soit 3 763 600 dollars au titre des frais d’administration, 17 855 000 dollars au titre des frais de gestion du portefeuille et 118 000 dollars au titre des frais d’audit, compensée en partie par une augmentation de 27 300 dollars au titre des dépenses afférentes au Comité mixte.


Le montant révisé des dépenses prévues pour l’exercice biennal 2008-2009 s’établirait donc à 131 489 800 dollars et se répartit comme suit : frais d’administration (72 135 600 dollars), frais de gestion du portefeuille (56 782 500 dollars), frais d’audit (2 471 700 dollars) et dépenses afférentes au Comité mixte (100 000 dollars). Sur ce total, le montant financé par l’ONU en vertu de l’accord de partage des coûts est de 18 712 000 dollars.


Il contient également les prévisions de dépenses pour l’exercice allant du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2011, qui se montent à 179 131 200 dollars (avant actualisation des coûts) et comprennent les frais d’administration (94 468 300 dollars), les frais de gestion du portefeuille (81 855 200 dollars), les frais d’audit (2 707 700 dollars) et les dépenses afférentes au Comité mixte (100 000 dollars).  S’agissant du tableau d’effectifs, il est prévu de maintenir 214 postes existants et de créer 23 postes reconductibles et 18 postes temporaires.  Le rapport comprend aussi un état récapitulatif de la suite donnée aux recommandations formulées par le Comité des commissaires aux comptes et par le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires.


La Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies a été créée par l’Assemblée générale en 1949 pour assurer au personnel de l’ONU et des autres organisations qui pourraient s’affilier à la Caisse des prestations de retraite, de décès et d’invalidité et d’autres prestations connexes.  Elle compte actuellement 23 organisations affiliées et  le nombre total de participants actifs et de bénéficiaires au 31 décembre 2008 était de 172 749.  La Caisse est administrée par le Comité mixte de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies, les comités des pensions du personnel des organisations affiliées (un par organisation), le secrétariat du Comité mixte et ceux des autres comités susmentionnés.


Les recettes de la Caisse proviennent de trois sources : les cotisations des employeurs;  les cotisations des fonctionnaires; et  le revenu des investissements.  En 2008, le montant total des cotisations correspondait à 97,1 % du total des prestations servies.  Une évaluation actuarielle de la Caisse est effectuée tous les deux ans, selon diverses séries d’hypothèses économiques et démographiques, pour déterminer si les actifs de la Caisse sont et resteront suffisants au regard de ses obligations actuelles et futures.   L’objectif de la Caisse est d’obtenir sur le long terme un rendement optimal de ses investissements tout en évitant les risques inconsidérés. Le taux annualisé de rendement pour la période de 20 ans allant jusqu’au 31 mars 2009 était de 7,2 %, soit un taux de rendement réel (corrigé du mouvement de l’indice des prix à la consommation aux États-Unis) de 4,3%.


Rapport du Secrétaire général sur les Incidences administratives et financières des recommandations figurant dans le rapport du Comité mixte de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies (A/C.5/64/2)


Le Comité mixte de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies présente l’ensemble des dépenses administratives prévues pour la Caisse pour l’exercice biennal 2010-2011.


Si l’Assemblée générale approuve les propositions et recommandations du Comité mixte de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies, le montant total que l’ONU devra verser pour l’exercice biennal 2010-2011 sera de 22 238 300 dollars (aux taux de 2010-2011), dont 14 188 000 dollars financés au moyen du budget ordinaire et 8 050 300 dollars qui seront remboursés à l’Organisation par le PNUD, le FNUAP et l’UNICEF.


Dans ce cas, il faudra inscrire au chapitre 1 (Politique, direction et coordination d’ensemble) du projet de budget-programme pour l’exercice 2010-2011 un crédit supplémentaire de 1 865 500 dollars, après actualisation des coûts, qui sera financé par prélèvement sur le fonds de réserve.


Dans son rapport (A/64/7/Add.6) sur cette question, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires prend acte du progrès que marque le projet de budget pour l’exercice biennal 2010-2011 sur le plan du respect des règles de présentation propres à la budgétisation axée sur les résultats. Il considère néanmoins qu’il reste encore beaucoup à faire. Il faudrait, par exemple, établir un lien plus fort entre d’une part, la charte du management de la Caisse et, de l’autre, des indicateurs de succès limpides et les produits prévus dans le budget, au niveau de la Caisse dans son ensemble. De l’avis du Comité, la présentation des ressources budgétaires demandées dans certains chapitres du budget n’est pas claire (par exemple en ce qui concerne les besoins de financement du Bureau de Genève), et on ne voit pas facilement le lien entre les ressources nécessaires pour les dépenses autres que les postes et les activités décrites dans le programme de travail de la Caisse.


Le Comité consultatif estime aussi qu’il faut harmoniser encore davantage la terminologie.  Il explique par exemple que les dépenses inférieures aux prévisions résultant de la sous-utilisation des ressources sont souvent qualifiées d’économies, alors que ce terme devrait être réservé aux cas où les ressources n’ont pas été utilisées grâce à des gains de productivité ou d’efficacité.


Au cours des deux derniers exercices biennaux, l’effectif du secrétariat de la Caisse a beaucoup augmenté, en même temps qu’un investissement considérable dans les systèmes informatiques était consenti.  Le Comité consultatif ne voit pas d’objection aux recommandations du Comité mixte concernant le niveau des effectifs proposé pour l’exercice biennal 2010-2011, mais il compte bien qu’il sera fait preuve de modération dans les budgets à venir, lorsqu’il s’agira de proposer le niveau des effectifs nécessaires.


Sachant l’importance de ce qui est investi dans les systèmes informatiques, y compris le Système intégré d’administration des pensions et le projet de progiciel de gestion intégrée, le Comité consultatif compte qu’il pourra constater que ces investissements auront produit des gains d’efficacité bien réels.


Il note que le Secrétaire général continue de s’efforcer de diversifier les investissements en les répartissant entre marchés développés et marchés en essor. Il continue d’insister sur le fait que les décisions d’investissement doivent être fondées sur les quatre grands critères fixés par l’Assemblée générale dans sa résolution 32/73 et confirmés, le plus récemment, dans sa résolution 63/252, que sont la sécurité, la rentabilité, la liquidité et la convertibilité.


FINANCEMENT DE LA MISSION D’OBSERVATION DES NATIONS UNIES EN GÉORGIE (A/64/463, A/64/464 ET A/64/529)


Rapport du Secrétaire général sur l’exécution du budget de la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie pour l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009 (A/64/463)


Le présent rapport rend compte de l’exécution du budget de la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG) pour l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009 qui s’élève à 34 740 700 dollars.  Ce montant couvre le déploiement de 136 observateurs militaires, 20 membres de la Police des Nations Unies, 115 agents internationaux, 211 agents nationaux et d’un Volontaire des Nations Unies (VNU).


La corrélation entre les dépenses et l’objectif de la Mission est mise en évidence dans des tableaux axés sur les résultats et organisés par composante (composante civile opérationnelle, composante militaire, composante Police des Nations Unies et composante appui).


Sur la base des recommandations contenues dans ce rapport, l'Assemblée générale serait invitée à faire passer de 36 084 000 à 35 582 015 dollars le montant des crédits ouverts par l’Assemblée générale au titre de la Mission pour l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009 dans sa résolution 62/260, en diminuant ce montant de 501 985 dollars.  Elle est également invitée à mettre en recouvrement un montant de 934 857 dollars, représentant la différence entre le montant de 33 047 358 dollars mis en recouvrement pour financer le fonctionnement de la Mission et les dépenses effectives, soit un montant de 33 982 215 dollars, exécutées au cours de l’exercice allant du 1er  juillet 2008 au 30 juin 2009.  Elle devrait en outre mettre en recouvrement un montant total de 66 658 dollars, dont 58 108 dollars pour le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et 8 550 dollars pour la Base de soutien logistique des Nations Unies, au titre de l’exercice allant du 16 au 30 juin 2009.


L’Assemblée générale déciderait par ailleurs des mesures d’ajustement des recettes à adopter pour l’exercice clos le 30 juin 2009, concernant le montant de 821 900 dollars produit par des intérêts créditeurs (413 200 dollars), d’autres recettes diverses (137 300 dollars) et l’annulation d’engagements sur des exercices antérieurs (288 200 dollars), contrebalancé par des ajustements sur des exercices antérieurs (16 800 dollars).


Le Conseil de sécurité a établi le mandat de la MONUG dans sa résolution 858 (1993), puis l’a renforcé dans sa résolution 937 (1994). Elle a comme objectif d’aider le Conseil de sécurité à faire appliquer l’Accord de cessez-le-feu et de séparation des forces conclu le 14 mai 1994 à Moscou et de progresser sur la voie d’un règlement politique global du conflit entre la Géorgie et l’Abkhazie. 


Rapport du Secrétaire général sur le budget révisé de la MONUG pour l’exercice allant du 1er  juillet 2009 au 30 juin 2010 (A/64/464)


Le mandat de la Mission n’ayant pas été prorogé au-delà du 15 juin 2009, le présent rapport porte sur le budget révisé pour la période allant du 1er  juillet au 31 octobre 2009, dont le montant s’élève à 10 946 000 dollars.


Ce budget couvre le rapatriement de 103 observateurs militaires et de 13 membres de la Police des Nations Unies présents dans la zone de la Mission au 1er  juillet 2009, ainsi que le retrait prévu de 98 fonctionnaires internationaux et la cessation de service de 203 agents nationaux et, enfin, la liquidation administrative de la Mission au cours de la période de quatre mois allant du 1er  juillet au 31 octobre 2009.


Le montant brut du budget initial de la Mission pour l’exercice allant du 1er  juillet 2009 au 30 juin 2010, qui figure dans le rapport correspondant du Secrétaire général, en date du 15 janvier 2009 (A/63/684), s’élève à 38 838 500 dollars (montant net: 36 295 700 dollars).


Dans sa résolution 63/293, l’Assemblée générale avait décidé d’ouvrir, aux fins de la liquidation administrative de la Mission, un crédit de 15 millions de dollars pour la période allant du 1er  juillet au 31 décembre 2009 et de répartir un montant de 10 millions de dollars entre les États Membres pour cette période.  Dans cette même résolution, elle avait prié le Secrétaire général de lui présenter le budget de liquidation administrative de la Mission pour examen à la partie principale de sa soixante-quatrième session.


Sur la base des recommandations contenues dans ce rapport, l’Assemblée générale est appelée à ramener à 10 millions 946 000 dollars pour la période courant du 1er juillet au 31 octobre 2009 le montant du crédit de 15 millions de dollars qu’elle a ouvert dans sa résolution 63/293 pour financer la liquidation de la Mission pendant la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2009.  Elle serait invitée également à mettre en recouvrement un montant additionnel de 946 000 dollars pour financer la Mission pendant la phase de liquidation administrative, du 1er juillet au 31 octobre 2009, compte tenu du montant de 10 millions de dollars déjà mis en recouvrement auprès des États Membres, conformément à sa résolution 63/293.


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur l’exécution du budget de la MONUG pour l’exercice annuel 1er juillet 2008-30 juin 2009 et projet de budget révisé pour l’exercice 1er juillet 2009-30 juin 2010 (A/64/529)


Le CCQAB recommande d’approuver les propositions du Secrétaire général en ce qui concerne le financement de la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG) pour l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009 et en ce qui concerne les prévisions budgétaires de la MONUG pour l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010. 


Le CCQAB a été informé que 80 membres du personnel civil recrutés sur le plan international ont été réaffectés à d’autres opérations de maintien de la paix, 15 ont été rapatriés et 3 ont été transférés à l’opération de suivi de la Géorgie.  Au total, il a été mis fin à l’engagement de 203 membres du personnel recrutés sur le plan national, dont 202 ont touché une indemnité de licenciement.  Du fait des conditions d’emploi attachées à la catégorie du personnel temporaire (autre que pour les réunions), un agent recruté sur le plan national n’a pas eu droit au versement d’une indemnité de licenciement.


S’agissant des observations et commentaires relatifs à la liquidation, le CCQAB a été informé que le Département de l’appui aux missions assurait la direction de la liquidation et qu’un groupe de travail avait été établi au Siège, à New York, pour dispenser des conseils coordonnés et fournir des services d’appui intégrés.  Le Comité a également été informé que l’équipe opérationnelleintégrée en place jouait un rôle central et assurait la coordination des aspects politiques, financiers et logistiques durant la phase de liquidation.  Le Comité communiquera ses observations sur la liquidation de la MONUG dans le rapport sur la liquidation définitive des actifs de la Mission.


*  ***  *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité se félicite de l’Accord du 8 novembre sur la loi électorale en Iraq et réaffirme son plein appui à la MANUI

CS/9789

Le Conseil de sécurité se félicite de l’Accord du 8 novembre sur la loi électorale en Iraq et réaffirme son plein appui à la MANUI

16/11/2009
Conseil de sécuritéCS/9789
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6218e & 6219e séances – matin & après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ SE FÉLICITE DE L’ACCORD DU 8 NOVEMBRE SUR LA LOI

ÉLECTORALE EN IRAQ ET RÉAFFIRME SON PLEIN APPUI À LA MANUI


La MANUI doit s’adapter pour aider l’Iraq à affronter ses défis

et contractions au-delà de l’échéance électorale de janvier 2010, affirme M. Ad Melkert


À l’issue de deux réunions consacrées à la situation concernant l’Iraq, le Conseil de sécurité s’est félicité aujourd’hui, dans une déclaration lue par son Président pour le mois de novembre, M. Thomas Mayr-Harting (Autriche), « de l’accord intervenu le 8 novembre au Conseil des représentants concernant les modifications à la loi électorale.  Cet accord permettra de tenir les élections législatives en janvier 2010, ainsi qu’en a décidé la Cour constitutionnelle iraquienne ».


Le Conseil qui « souligne les efforts que fait la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) pour aider le Gouvernement iraquien et la Haute Commission électorale indépendante à arrêter les procédures d’organisation des élections », ajoute qu’il « appuie fermement l’assistance que la Mission continue d’apporter au peuple et au Gouvernement iraquiens dans la perspective des élections législatives nationales de janvier 2010 ».  Plus généralement, le Conseil « réaffirme son plein appui au Représentant spécial du Secrétaire général, Ad Melkert, et à la MANUI ».


Auparavant, les membres du Conseil de sécurité avaient entendu M. Ad Melkert qui avait déclaré que les élections nationales prévues en janvier 2010 représentaient l’événement dominant des prochains mois en Iraq ainsi qu’une étape essentielle pour l’avenir de l’État et de la société nationale mais le pays continuera, dans un proche avenir, à faire face à de grands défis et de grandes contradictions.  Présentant le rapport du Secrétaire général sur la situation dans ce pays et sur l’état d’avancement des tâches assignées à la MANUI depuis le 30 juillet, le Représentant spécial du Secrétaire général avait aussi estimé que la MANUI allait devoir « changer de stratégie » et réorienter ses priorités après le scrutin.


Pour sa part, le Représentant permanent de l’Iraq auprès de l’ONU, M. Hamid Al Bayati, a défendu la loi électorale adoptée le 8 novembre, avant de mettre en avant les progrès réalisés dans son pays tant en matière de développement économique que de respect des droits de l’homme ou encore dans les relations qu’il entretient avec ses voisins.  Il a ensuite demandé au Conseil de prendre ses responsabilités en « autorisant l’Iraq à réintégrer le rang international qui était le sien avant l’adoption de la résolution 661 ».


LA SITUATION CONCERNANT L’IRAQ


Rapport du Secrétaire général présenté en application du paragraphe 6 de la résolution 1883 (S/2009/585)


Ce rapport trimestriel est le premier à être présenté au titre de la résolution 1883 (2009), adoptée le 7 août 2009, pour rendre compte des progrès accomplis par la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) dans l’exécution de l’ensemble de ses tâches.  Le rapport fait également le point des activités de l’ONU en Iraq et des évènements survenus depuis le 30 juillet 2009, conformément à la résolution 1830 (2008).


Le Secrétaire général estime qu’après avoir accompli des « progrès considérables » ces dernières années, l’Iraq « entre maintenant dans une période cruciale, où la difficulté consistera à consolider les réalisations durement acquises ».  Il constate que, depuis l’accord bilatéral sur la sécurité conclu avec les États-Unis, les forces de sécurité iraquiennes ont « assumé davantage de responsabilités et réalisé des avancées louables » en matière de sécurité.  Il note toutefois que les sanglants attentats des 19 août et 25 octobre « nous rappellent la menace que représentent ceux qui cherchent à saper le processus de démocratisation », mais ajoute que ces attaques « n’ont pas découragé les Iraquiens » qui ont « montré à quel point ils étaient déterminés à ne pas laisser de telles attaques obstruer la voie vers la démocratie ».


M. Ban salue l’accord sur la modification de la loi électorale iraquienne, conclu le 8 novembre, au Conseil des représentants et se dit « heureux que la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) ait pu dispenser une assistance technique aux parlementaires et les aider à se rapprocher sur la question de la loi électorale ».  Le Secrétaire général demande à tous les blocs politiques et à leurs dirigeants de « faire preuve d’un véritable esprit critique » durant la campagne électorale et de participer au scrutin dans un esprit d’unité nationale et encourage les Iraquiens à voter lors des élections parlementaires prévues en janvier 2010.  Il se dit « fermement convaincu » que ce scrutin représente une « occasion historique pour l’Iraq, et une étape cruciale vers la réconciliation nationale » et réaffirme que l’ONU est « résolue à continuer de soutenir et aider » l’Iraq pendant le processus électoral.


M. Ban juge essentiel que, pour ramener la stabilité politique et une paix durable, le Gouvernement fédéral à Bagdad et les dirigeants du Kurdistan iraquien s’efforcent de régler leurs différends grâce à un dialogue constructif, car les désaccords, notamment en ce qui concerne les frontières internes et le partage des ressources naturelles, « feront obstacle aux progrès politiques au niveau national ».  Dans ce domaine également, il propose l’aide de la MANUI.


Le Secrétaire général plaide en faveur d’une normalisation des relations entre l’Iraq et les pays voisins.  Il note la visite historique du Premier Ministre iraquien en Syrie le 17 août, ainsi que les discussions avec ce pays, la Turquie et l’Iran sur le partage de l’eau dans cette région affectée par la sécheresse.  Il « exhorte tous les États Membres, en particulier les pays voisins de l’Iraq, à respecter la souveraineté de l’Iraq et le principe de non-ingérence ».  En même temps, il « invite l’Iraq à s’acquitter des obligations qui lui incombent et, notamment, à « réaffirmer ses frontières terrestre et maritime avec le Koweït en application des résolutions 833 (1993) et 773 (1992) du Conseil de sécurité ».  Il estime que de telles mesures « pourraient contribuer de manière considérable à rétablir la confiance et à améliorer encore les relations avec le Koweït et l’ensemble de la région ».  La MANUI, ajoute M. Ban, « est déterminée à soutenir les efforts en la matière ».


Exposé


Les élections nationales prévues en janvier 2010 marqueront la fin du mandat du premier Parlement librement élu de l’histoire de ce pays, période qui aura été marquée par de grands progrès mais aussi de grands défis, a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Iraq, M. AD MELKERT.  Il s’est dit impressionné par l’énergie et l’optimisme manifestés par d’innombrables Iraquiens pour construire un avenir meilleur, tout en ajoutant que le succès n’était pas garanti car de « nombreuses forces, intérieures et extérieures », cherchent tous à imposer la division et la destruction.  Il a prévenu que les élections prévues en janvier prochain risquent de se dérouler sous la menace d’attaques meurtrières similaires à celles du 19 août et du 25 octobre derniers.  « En même temps, notre rejet de ces attaques atroces et notre volonté de soutenir fermement le Gouvernement iraquien dans l’épreuve ont représenté des signaux bienvenus, a ajouté le Représentant spécial, qui a estimé qu’il est « de la plus haute importance de pouvoir continuer de compter sur le Conseil de sécurité pour permettre à la MANUI de répondre aux attentes à son égard ».


Ceci supposera un engagement à long terme, a ajouté M. Melkert.  Le changement est en cours dans de nombreux domaines mais ce changement doit être solidement engagé, a-t-il fait remarquer, précisant qu’il n’en est encore qu’à ses « premiers balbutiements ».  La réconciliation et le retour des réfugiés ou des personnes déplacées restent un objectif à atteindre, a-t-il ajouté, tout en estimant qu’il restait aussi beaucoup à faire pour améliorer les relations avec les pays voisins.  De même, il faut renforcer les structures de l’État fédéral et réduire les tensions et différends actuels, sans oublier l’économie et le développement social.  Tout ceci représente de nombreux et grands « si » et une grande responsabilité pour un nouveau gouvernement, a-t-il fait observer.  C’est pourquoi la période à venir suppose que la MANUI change de direction et ajuste son orientation conformément aux demandes du Gouvernement de l’Iraq, ainsi que des mandats que lui donne le Conseil de sécurité, a poursuivi M. Melkert.


L’événement dominant des prochains mois en Iraq est constitué par les élections au Conseil des représentants (Parlement) prévues en janvier 2010, a rappelé M. Melkert, qui a cité, à cet égard, l’adoption le 8 novembre par le Parlement actuel de la loi électorale après des discussions « complexes » dans lesquelles le Représentant spécial a vu « un exemple clair de la capacité de la direction politique à reconnaître la souveraineté et à définir le processus de représentation par le peuple ».  Il a rappelé que cette loi serait considérée comme automatiquement adoptée si le Conseil présidentiel ne la rejetait pas avant le 19 novembre.  M. Melkert a rappelé que la MANUI dispose d’une équipe d’assistance électorale de 20 conseillers techniques internationaux qui assistent la Haute Commission électorale indépendante dans sa tâche.  Il a cependant rappelé que, si l’objectif du scrutin est de parvenir à un résultat acceptable pour la population iraquienne qui serve de base pour la politique des quatre prochaines années, la MANUI ne peut pas garantir un tel résultat.  Elle ne peut que soutenir au maximum l’effort national, a-t-il ajouté.  La MANUI, a-t-il fait observer, avait exprimé de sérieuses inquiétudes sur la date tardive de l’adoption de la loi, en considérant le fait d’assurer le respect des normes électorales minimales comme une « tâche herculéenne ».


Très rapidement après les élections, il faudra s’engager sérieusement à traiter la question des frontières internes de l’État fédéral ainsi que celle des compétences et responsabilités des différentes entités, a affirmé le Représentant spécial.  Si l’Iraq ne peut résoudre les questions clefs en suspens entre le Gouvernement central de Bagdad et le Gouvernement régional d’Erbil, il risque d’être à tout moment rejeté en arrière ou pris dans un conflit fondamentalement déstabilisateur, a averti M. Melkert.  Le Représentant spécial a ensuite cité différents éléments susceptibles de créer un climat propice à des progrès, notamment le fait que des représentants de haut niveau du Premier Ministre iraquien et du Président de la région kurde se réunissent régulièrement sous les auspices de la MANUI et semblent proches d’accords dans différents domaines.  De même, il a jugé très importants les efforts conjoints de l’armée iraquienne et des « peshmerghas » kurdes pour parvenir à des accords dans différentes zones de conflits.  M. Melkert a également rappelé qu’il faudrait résoudre de manière transparente la base juridique et les conséquences financières des accords sur l’extraction pétrolière.  M. Melkert a estimé qu’il serait difficile d’imaginer un accord sur la formation d’un nouveau gouvernement à l’issue du scrutin prévu en janvier sans une référence forte à un accord sur les différents aspects de la délimitation des frontières internes.  « En conséquence, nous devons considérer la période qui suivra immédiatement les élections comme une fenêtre d’opportunité pour inviter les dirigeants à s’engager sur la voie d’un accord ».


M. Melkert a également fait référence au Plan national de développement, rappelant que son adoption avait été soutenue par toutes les Nations Unies.  Il a également mentionné l’importance d’une amélioration des relations de l’Iraq avec les pays voisins, en particulier le Koweït.  Il a considéré que la MANUI devrait avoir pour priorité de faciliter le rapprochement entre les deux pays sur les questions encore en suspens, alors même que la question des relations entre les deux pays est toujours à l’examen au sein du Conseil de sécurité dans le cadre de sa résolution 1859, et qu’un rapport du Secrétaire général vient d’être présenté sur cette question.  M. Melkert a aussi estimé que, dans la mesure où les attentats du 19 août et du 25 octobre mis à part, on observe une baisse du nombre d’attaques, l’amélioration de la sécurité devrait s’accompagner d’un renforcement de l’état de droit et d’une plus grande lutte contre l’impunité.  Il s’est notamment inquiété du sort des femmes, de même que de celui des candidats, hommes ou femmes, à des fonctions dans la police ou dans les administrations, ou encore de celui des prisonniers.


Avec l’accession de l’Iraq à un nouveau stade, la MANUI doit également s’adapter, a estimé le Représentant spécial.  Pour M. Melkert, l’activité de la Mission, jusqu’alors orientée essentiellement vers l’activité humanitaire et de reconstruction, va se trouver réorientée davantage vers le développement.  « Il est donc temps de réorganiser nos efforts, a ajouté M. Melkert, qui s’est félicité de l’arrivée, le 1er novembre, d’une nouvelle Représentante spéciale adjointe chargée de l’aide humanitaire, de la reconstruction et du développement, Mme Christine McNab, également Coordonnatrice résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en attendant la nomination d’un autre représentant spécial adjoint, chargé des questions politiques.


Déclaration


Prenant ensuite la parole, le Représentant permanent de l’Iraq auprès des Nations Unies, M. HAMID AL BAYATI, a souligné que l’accord sur la loi électorale auquel sont parvenus les membres du Parlement démontrait la capacité du peuple iraquien et de ses représentants d’avancer sur la voie de la démocratisation du pays.  Il a indiqué que cette loi marquait une nouvelle étape pour permettre aux autorités nationales de répondre aux aspirations de tous les Iraquiens et de renforcer l’unité du pays.  Il a en effet précisé que la sélection des représentants politiques s’effectuerait désormais en se basant uniquement sur les qualifications des candidats et que la nouvelle division de l’Iraq en districts électoraux, adaptée à la division administrative des provinces du pays, donnerait aux électeurs la possibilité de choisir des représentants appartenant à la même circonscription qu’eux.  Cela permettra de resserrer le lien entre le citoyen et son représentant au Parlement, a-t-il dit. 


Le représentant iraquien a ensuite évoqué les attentats du 19 août et du 25 octobre derniers contre les institutions de l’État, notamment le Ministère des affaires étrangères et le Ministère des finances, et qui ont provoqué la mort de centaines de personnes, « employés du Gouvernement, diplomates ou simples civils innocents ».  Il a salué la décision du Secrétaire général de l’ONU d’envoyer à Bagdad, il y a quelques jours, une équipe conduite par son Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, M. Oscar Fernandez-Taranco, pour discuter avec le Gouvernement iraquien des questions cruciales de sécurité et de souveraineté.  Il a estimé que cette initiative est une première étape qui devra être suivie d’autres mesures devant permettre aux autorités iraquiennes d’appréhender et de poursuivre en justice les auteurs de ces attentats contre les institutions nationales.  Il a ajouté que l’amélioration de la situation en matière de sécurité passait d’abord par le retour des personnes déplacées dans leur foyer, le Gouvernement s’étant ainsi employé au cours des trois derniers mois à faciliter le retour chez elles de près de 400 familles de Bagdad et de près de 1 200 familles originaires de Diyala. 


Après avoir signalé les initiatives prises en matière de droits de l’homme et de désarmement, en particulier la signature de la Convention sur l’interdiction des armes à sous-munitions, le représentant de l’Iraq a indiqué qu’au plan économique, son gouvernement poursuivait ses efforts de reconstruction.  Le Conseil des ministres a approuvé un plan pour remettre en marche le secteur des services et les infrastructures, doté d’un budget de 65 milliards de dollars, a-t-il signalé, en précisant que près de 40% de ce budget serait consacré au logement.  M. Al Bayati a aussi mentionné les nombreuses rencontres de haut niveau organisées dans le cadre de la normalisation des relations de l’Iraq avec les partenaires internationaux, y compris les pays voisins.  Lors du débat général de l’Assemblée générale en septembre dernier, le Premier Ministre et le Ministre des affaires étrangères iraquiens avaient assuré au Secrétaire général que l’Iraq, qui a rempli la plupart de ses obligations internationales, notamment celles à l’égard du Koweït, ne constituait plus une menace à la paix et à la sécurité internationales, a tenu a rappeler le représentant.  Il a conclu en souhaitant, qu’à cette aune, le Conseil de sécurité s’acquitte de ses responsabilités en autorisant l’Iraq à réintégrer la place qu’il occupait sur la scène internationale avant l’adoption de la résolution 661 de 1990.  Adoptée le 6 août 1990 dans les jours suivant l’invasion du Koweït par l’Iraq, cette résolution a été la première à imposer des sanctions contre l’Iraq, sous la forme d’un embargo.


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité réaffirme son attachement à l’indépendance, à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale de l’Iraq, et souligne l’importance de la stabilité et de la sécurité de ce pays pour le peuple iraquien, la région et la communauté internationale.


Le Conseil réaffirme son plein appui au Représentant spécial du Secrétaire général Ad Melkert et à la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), qui conseillent et soutiennent le peuple et le Gouvernement iraquiens et les aident à renforcer les institutions démocratiques, à faire avancer le dialogue politique sans exclusive et la réconciliation nationale, à faciliter le dialogue régional, à aider les groupes vulnérables, à renforcer l’égalité des sexes, à promouvoir la défense des droits de l’homme, notamment grâce à l’action de la Haute Commission indépendante des droits de l’homme, à promouvoir la protection des enfants et à promouvoir la réforme de la magistrature et du système juridique.


Le Conseil encourage la MANUI à continuer, en coordination avec le Gouvernement iraquien, de concourir à créer des conditions propices au retour librement consenti et définitif, en toute sécurité et dans la dignité des réfugiés et personnes déplacées et se félicite de l’attention que toutes les parties concernées continuent de porter à la question.


Le Conseil souligne l’importance du rôle joué par la MANUI, qui aide le peuple et le Gouvernement iraquiens à promouvoir le dialogue, à apaiser les tensions et à trouver une solution juste et équitable à la question des frontières intérieures contestées, et appelle toutes les parties concernées à participer à un dialogue sans exclusive à cette fin.


Le Conseil se félicite de l’accord intervenu le 8 novembre au Conseil des représentants concernant les modifications à la loi électorale, accord qui permettra de tenir les élections législatives en janvier 2010, ainsi qu’en a décidé la Cour constitutionnelle.  Il souligne les efforts que fait la MANUI pour aider le Gouvernement iraquien et la Haute Commission électorale indépendante à arrêter les procédures d’organisation des élections.  Il appuie fermement l’assistance que la Mission continue d’apporter au peuple et au Gouvernement iraquiens dans la perspective des élections législatives nationales de janvier 2010.  Il s’associe à l’appel lancé par le Secrétaire général à toutes les formations politiques et à leurs dirigeants pour qu’ils fassent preuve de sagesse politique durant la campagne électorale et participent au scrutin dans un esprit d’unité nationale.


Le Conseil tient à souligner qu’il condamne dans les termes les plus énergiques la série d’attentats terroristes perpétrés à Bagdad les 19 août et 25 octobre 2009, qui ont fait de nombreux morts et blessés et ont causé d’importants dégâts, notamment aux édifices publics.  Il présente de nouveau ses sincères condoléances aux familles des victimes et réaffirme son soutien au peuple et au Gouvernement iraquiens ainsi que son attachement à la sécurité de l’Iraq.  Le Conseil réaffirme en outre la nécessité de combattre par tous les moyens, dans le respect de la Charte des Nations Unies, les menaces que les actes de terrorisme font peser sur la paix et la sécurité internationales, en s’assurant que les mesures prises pour lutter contre le terrorisme respectent pleinement toutes les obligations imposées par le droit international, en particulier le droit international des droits de l’homme, le droit des réfugiés et le droit international humanitaire.


Le Conseil se félicite de ce que de hauts responsables de l’ONU se sont récemment rendus en Iraq pour des consultations préliminaires sur la sécurité et la souveraineté de l’Iraq.  Il encourage les initiatives du Secrétaire général à cet égard, notamment l’idée de proposer une assistance technique par l’intermédiaire de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée appelle à un accord « ambitieux, complet et contraignant » à Copenhague et crée un Fonds pour le Mémorial en souvenir des victimes de l’esclavage

AG/10888

L’Assemblée appelle à un accord « ambitieux, complet et contraignant » à Copenhague et crée un Fonds pour le Mémorial en souvenir des victimes de l’esclavage

16/11/2009
Assemblée généraleAG/10888
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

47e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE APPELLE À UN ACCORD « AMBITIEUX, COMPLET ET CONTRAIGNANT » À COPENHAGUE ET CRÉE UN FONDS POUR LE MÉMORIAL EN SOUVENIR DES VICTIMES DE L’ESCLAVAGE


Trois semaines avant la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques*, un rapport inédit du Secrétaire général est venu conforter aujourd’hui les délégations dans leur attente d’un « accord ambitieux, complet et contraignant ».


Aujourd’hui, l’Assemblée générale a également approuvéla création du « Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour les partenariats – Mémorial permanent », qui sera administré par le Bureau des Nations Unies pour les partenariats**.  Le Mémorial sera érigé en souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.


Dans son rapport inédit intitulé« Changements climatiques et leurs répercussions éventuelles sur la sécurité », le Secrétaire général cite cinq groupes de facteurs possibles d’insécurité: les pénuries alimentaires, la dégradation de la santé; l’exposition aux phénomènes extrêmes; le recul du développement; la migration, la concurrence pour les ressources naturelles et autres mécanismes d’adaptation; la disparition des États; et la pression sur le partage des ressources internationales ou non délimitées.


Le Secrétaire général décrit des « limiteurs de menaces », en arguant, en l’occurrence, que la signature d’un accord global, juste et efficace à Copenhague contribuera à la stabilisation du climat, à la pérennisation des progrès du développement, à l’adaptation des nations vulnérables aux changements climatiques et à l’édification d’une société plus sûre, plus viable et plus équitable.


L’élévation du niveau de la mer, les inondations en zones côtières, les changements pluviométriques et la sécheresse pourraient déplacer quelque 200 millions de personnes en Afrique en 2050, a acquiescé le représentant de la Suède, au nom de l’Union européenne, avant de réclamer lui aussi un document audacieux.


Il a plaidé pour une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre; la limitation de la hausse de la température mondiale à 2ºC; le financement de la recherche sur les moyens d’atténuer les impacts des changements climatiques; une politique préventive de sécurité; la promotion des « limiteurs de risques » comme la bonne gouvernance et le progrès socioéconomique; et le renforcement de l’action multilatérale.   


La réalité des répercussions des changements climatiques sur la sécurité rend essentiel que tous les organes des Nations Unies, y compris le Conseil de sécurité, s’attaquent à la question, a souligné le représentant de Palaos, au nom des petits États insulaires en développement (PEID).   


Pour nous, a-t-il dit, la question aujourd’hui est de fournir aux populations du Pacifique des ressources nécessaires pour pouvoir rester chez elles.  Laisser derrière soi des terres ancestrales est une perspective « dévastatrice et inacceptable », a souligné le représentant, en insistant sur les conséquences sur le droit international du nouveau concept de « disparition des nations ».


Il a dit attendre de Copenhague un accord qui utilise la protection des PEID comme un point de référence pour apprécier sa justesse et sa conformité avec les principes de précaution et de prévention. 


Nous voulons un accord, a-t-il précisé, qui contienne un train de mesures pour l’atténuation au-delà de 2012, stabilisant les concentrations de gaz à effet de serre bien en dessous de 350 ppm de CO2, limitant la hausse de la température à moins de 1,5ºC par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle et conduisant à une chute des émissions de gaz à effet de serre après le pic de 2015.  La représentante des États-Unis a affirmé que son pays était « déterminé » à jouer un rôle de leadership pour répondre aux défis posés par les changements climatiques.  Son homologue des Îles Salomon s’est dit particulièrement préoccupé par les déclarations publiques de certains pays qui demandent déjà de ne pas s’attendre à un accord juridiquement contraignant à Copenhague.


Dans sa résolution sur le Mémorial permanent, présentée par la Jamaïque, l’Assemblée générale invite également l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) à lancer un concours international pour la conception dudit Mémorial.


L’Assemblée a, par ailleurs, tenu des débats sur la promotion du développement par le biais de la réduction et la prévention de la violence armée; la mise en œuvre de la Stratégie globale d’aide et de soutien aux victimes d’actes d’exploitation et d’abus sexuels commis par des membres du personnel des Nations Unies ou de personnel apparenté; et la restitution des biens culturels dans leur pays d’origine au cours duquel le représentant de la Grèce a présenté un projet de résolution***.


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux jeudi 19 novembre, à partir de 10 heures, par un débat sur la revitalisation de ses travaux.


* Conférence chargée de négocier le successeur du Protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre

  ** A/64/L.10

   ***A/64/L.17



APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES; SUIVI DES TEXTES ISSUS DU SOMMET DU MILLÉNAIRE: RENFORCEMENT DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES; RÉFORME DES NATIONS UNIES: MESURES ET PROPOSITIONS


Rapport du Secrétaire général sur les changements climatiques et leurs répercussions éventuelles sur la sécurité (A/64/350)


Dans ce rapport, le Secrétaire général indique que les gouvernements et les travaux de recherche pertinents abordent la question des répercussions éventuelles des changements climatiques sur la sécurité dans l’optique de l’interaction entre vulnérabilité humaine et sécurité nationale.  Cinq facteurs susceptibles de faire en sorte que les changements climatiques rejaillissent sur la sécurité ont été cités; d’abord la vulnérabilitépuisque les changements climatiques menacent la sécurité alimentaire et la santé humaine en même temps qu’ils accroissent l’exposition des hommes aux phénomènes extrêmes.


En deuxième lieu, on cite le développementcar si les changements climatiques entraînent un ralentissement, voire le recul du développement, cela exacerbera la vulnérabilité des populations et pourrait entamer la capacité des États de maintenir la stabilité.  En troisième lieu vient l’impact de l’adaptation sur la sécurité.  En effet, la migration, la concurrence pour les ressources naturelles et les autres mécanismes d’adaptation des ménages et des collectivités qui font face à des menaces liées au climat sont susceptibles d’accroître les risques de conflit intérieur et d’avoir des répercussions internationales.


Quatrièmement, l’apatridie qui veut que lorsque le territoire d’un État disparaît, celui-ci perd son statut d’État, ce qui peut avoir des implications pour les droits, la sécurité et la souveraineté.  En cinquième lieu on cite la crainte d’un conflit international.  L’incidence des changements climatiques sur les ressources internationales partagées ou sur celles qui ne font l’objet d’aucune délimitation peut avoir des implications sur le plan de la coopération internationale, explique-t-on.


On considère souvent que les changements climatiques exacerbent les menaces que constituent la pauvreté persistante, la faiblesse des institutions en matière de gestion des ressources et de règlement des conflits, les lignes de fracture et les antécédents de méfiance entre collectivités et nations, ou encore un accès inadéquat à l’information ou aux ressources.


Dans ce rapport, le Secrétaire général décrit également plusieurs facteurs qui limitent ces menaces, notamment l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à ces changements, le développement économique, la gouvernance démocratique, la coopération internationale, les diplomatie et médiation préventives, la disponibilité de l’information en temps opportun et l’appui accru à la recherche et à l’analyse.  Pour donner davantage de force à ces « limiteurs de menaces », il faut accélérer la prise de mesures appropriées à tous les niveaux.


Dans l’immédiat, la signature d’un accord global, juste et efficace contribuera à la stabilisation du climat, à la pérennisation des progrès enregistrés grâce au développement, à l’adaptation des nations vulnérables aux changements climatiques et à l’édification d’une société plus sûre, plus viable et plus équitable.


Le Secrétaire général décrit par ailleurs un ensemble de menaces nouvelles liées au climat, qui méritent que la communauté internationale y accorde toute son attention et soit de mieux en mieux armée pour y faire face, car il semble hautement probable qu’elles se concrétiseront.  Il s’agit de la perte de territoire, entraînant des cas d’apatridie et le déplacement d’un nombre croissant d’individus; de la pression exercée sur les ressources en eau internationales partagées, par exemple en raison de la fonte des glaciers; ou encore des conflits que risque de susciter l’ouverture de l’Arctique à l’exploitation et au commerce des ressources.


Rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la Stratégie globale d’aide et de soutien aux victimes d’actes d’exploitation et d’abus sexuels commis par des membres du personnel des Nations Unies ou de personnel apparenté (A/64/176)


Dans ce rapport, le Secrétaire général rappelle que la Stratégie a pour objet de faire en sorte que les victimes de ces actes d’exploitation et d’abus sexuels reçoivent en temps utile une aide et un soutien adaptés, sous la forme de soins médicaux, d’aide juridique, de soutien face aux conséquences psychologiques et sociales de l’acte et d’une aide matérielle immédiate, telle que de la nourriture, des vêtements ou encore un hébergement d’urgence en centre d’accueil.


Le Secrétaire général présente des informations sur les modalités de mise en œuvre de la Stratégie, une analyse des activités menées aux niveaux des pays et des organismes, un exposé des difficultés rencontrées et des enseignements ainsi que des recommandations sur la voie à suivre pour atteindre tous les objectifs de la Stratégie.


Rapport du Secrétaire général sur la promotion du développement par le biais de la réduction et la prévention de la violence armée ( A/64/228)


Dans ce rapport, le Secrétaire général indique que la violence armée, qui se retrouve dans toute une série de contextes, revêt de nombreuses formes allant de la violence politique à la violence criminelle en passant par la violence interpersonnelle.  La violence armée détruit non seulement des vies mais elle provoque des dégâts à l’infrastructure et à la propriété, restreint la fourniture de services publics, mine les investissements en capital humain, social et économique et contribue à des dépenses non productives pour les systèmes de sécurité.  La violence armée mine le développement et entrave la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, résume le Secrétaire général.


Il analyse différents aspects de la relation entre la violence armée et le développement et souligne que dans divers contextes, les facteurs de risque et les effets de la violence armée sont souvent similaires.  Des facteurs comme des institutions faibles, des inégalités économiques et horizontales systémiques, l’exclusion de groupes minoritaires, des rapports d’inégalité entre les sexes, des opportunités d’éducation restreintes, un taux de chômage persistant et un accès aisé aux armes à feu, à l’alcool et aux drogues jouent un rôle important dans la perpétration, la durée et la gravité de la violence armée.


La prévention de la violence armée et les efforts déployés pour la réduire doivent être soigneusement conçus, ciblés et suivis, souligne le Secrétaire générale.  Il insiste tout particulièrement sur les mesures correctives à apporter aux risques et aux effets de la violence armée et du sous-développement.  Cela comprend l’application de conventions et d’accords existants relatifs à la violence armée et au développement, l’amélioration de l’efficacité des politiques de prévention et de réduction de la violence armée dans la production, l’examen et l’utilisation de preuves.


Le Secrétaire général cite aussi le renforcement des capacités à diagnostiquer, concevoir des stratégies et mettre en œuvre des programmes; le développement d’objectifs, de cibles et d’indicateurs mesurables pour la prévention et la réduction de la violence armée; la création de partenariats au sein du système des Nations Unies et avec des organisations régionales, des autorités nationales et la société civile pour assurer une politique et une programmation cohérentes.  Il cite enfin l’augmentation des ressources destinées à la prévention et à la réduction de la violence armée et la promotion d’une action accrue à l’échelle internationale.


Débat commun


Les impacts des changements climatiques sont universels, a commenté M. ANDERS LIDÉN (Suède), qui intervenait au nom de l’Union européenne (UE).  Toute réponse apportée à ce phénomène doit être mondiale, a-t-il dit, en estimant qu’un élément clef sera l’adoption d’un document audacieux à la Conférence de Copenhague.  Il a, entre autres, engagé les États Membres à créer des capacités de préparation aux catastrophes; et a estimé que le Cadre d’action de Hyogo est une plate-forme importante sur la base de laquelle il faut renforcer la résistance des nations et communautés.


Le représentant a par exemple averti que d’ici à 2020, entre 75 et 250 millions d’Africains seront confrontés à la raréfaction de l’eau.  L’élévation du niveau de la mer, les inondations en zones côtières, les changements dans la pluviométrie et la sécheresse pourraient déplacer quelque 200 millions de personnes en Afrique en 2050.  Pour les petits États insulaires en développement (PEID), le lien entre changements climatiques, développement et sécurité n’est pas seulement une question de stabilité régionale mais aussi de survie nationale, a aussi prévenu le représentant.


Des stratégies de relocalisation sont déjà en cours, qui montrent que la communauté internationale devra s’attaquer aux implications juridiques et politiques de la migration provoquée par les changements climatiques, a-t-il ajouté.


Devant ces problèmes, l’Union européenne, a indiqué le représentant, estime qu’il faut s’attacher à cinq domaines d’action.  Il faut d’abord transformer les économies et réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre.  Limiter la hausse de la température mondiale à 2ºC est une nécessité, a tranché le représentant.  Les pays développés doivent faire preuve de leadership en adoptant des accords contraignants et les pays en développement, en particulier les économies émergentes, devront y contribuer par des mesures immédiates. 


En deuxième lieu, le représentant a souligné l’importance de la recherche pour mieux cerner les moteurs des changements climatiques et les moyens les plus aptes à réduire leurs impacts.  Comme troisième domaine d’action, il a évoqué la nécessité d’identifier et de renforcer les liens entre les changements climatiques et la sécurité, entre les changements climatiques et le développement et entre l’adaptation et l’atténuation.  L’action en la matière devrait être vue comme une politique préventive de sécurité. 


En quatrième lieu, M. Lidén a reconnu que l’adaptation aux changements climatiques constitue un défi pour tous les pays, en citant parmi les « réducteurs de risques » la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme et l’égalité entre les sexes ainsi que la coopération régionale et multinationale en matière d’adaptation. 


Enfin, le représentant s’est attardé sur l’action multilatérale.  Soulignant qu’aucune autre organisation que l’ONU ne peut traiter des changements climatiques dans tous ses aspects et prendre la tête des efforts communs, il a indiqué qu’il aurait voulu voir davantage de recommandations dans ce premier rapport du Secrétaire général.  Le rôle de l’ONU en matière de responsabilité, de capacités et de ressources devrait être plus explicite, a-t-il estimé.  Il a dit son espoir de voir le Secrétaire général recourir aux propositions de l’Union européenne sur la manière dont le système de l’ONU pourrait relever les défis émergents.


L’Union européenne a déjà renforcé son système de prévention des conflits et de gestions de crise même si elle doit encore améliorer ses capacités d’analyse et d’alerte rapide.  Elle ne peut le faire, a reconnu le représentant, en indiquant que l’Union sollicite le dialogue et la coopération avec d’autres pays et organisations régionales et internationales ainsi qu’avec des instituts de recherche et la société civile.  Nous devons maintenant consolider le travail, en particulier avec les Nations Unies, a souligné le représentant. 


La première et la plus urgente des mesures à prendre pour assurer la sécurité face aux changements climatiques, a-t-il insisté, consiste en un accord « mondial, ambitieux et global » à Copenhague.  Un accord ambitieux et contraignant est de l’intérêt de tous et relève de la responsabilité de toutes les nations, a-t-il souligné.


M. STUART BECK (Palaos), s’exprimant au nom des petits États insulaires en développement (PEID), a estimé que la réalité des impacts des changements climatiques sur la sécurité rendait essentiel que tous les organes des Nations Unies, y compris le Conseil de sécurité, s’attaquent à la question.  Il s’est félicité que la communauté internationale aborde désormais le problème des changements climatiques de manière holistique.  Nous ne débattons pas sur la primauté du développement sur la sécurité ou l’inverse mais, a salué le représentant, nous sommes désormais d’accord sur le fait que ces deux aspects sont liés et que le développement n’est pas possible sans la sécurité.


Le représentant a souligné que dans les PEID, les changements climatiques ont déjà fait augmenter le taux des déplacements et des relocations.  Les déplacements vers un pays voisin et un pays tiers peuvent être la seule option si les changements climatiques continuent à ce rythme, a averti le représentant.  Pourtant, a-t-il dit, le droit international n’est toujours pas clair puisque certaines personnes peuvent être protégées par la Convention de 1951 sur les réfugiés alors que d’autres ne le peuvent pas.  Les discussions pour combler ce vide juridique sont déjà en cours, a rappelé le représentant, en souhaitant qu’elles soient bien limitées dans le temps.


Mais en aucun cas, a-t-il prévenu, elles ne devraient servir d’excuse pour l’inaction en matière d’adaptation et d’atténuation.  Nous devrions, a-t-il dit, nous concentrer sur la prévention de ces migrations forcées et fournir aux populations du Pacifique des ressources nécessaires pour protéger l’intégrité de leur île, leur unique identité culturelle et leur capacité à créer des moyens de subsistance.  Laisser derrière soi des terres ancestrales, d’après un des scenarii les plus tragiques, est une perspective « dévastatrice et inacceptable » pour nos peuples, a souligné le représentant.


Le droit international n’a jamais eu à porter sur la « disparition des nations », a poursuivi le représentant.  Les implications en termes de droits de l’homme et de pertes économiques et de souveraineté sont des questions d’importance internationale, a-t-il insisté.  Nous attendons de Copenhague, a-t-il conclu, un accord qui utilise la protection des PEID contre les changements climatiques comme un point de référence pour apprécier sa justesse et sa conformité avec les principes de précaution et de prévention.  Nous voulons un accord, a-t-il poursuivi, qui contienne un train de mesures pour l’atténuation au-delà de 2012, stabilisant les concentrations de gaz à effet de serre bien en dessous de 350 ppm de CO2, limitant la hausse de la température à moins de 1,5ºC par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle et une chute des émissions de gaz à effet de serre après le pic de 2015.


Maintenant que le lien entre changements climatiques et sécurité est établi, il est temps que le Conseil de sécurité se saisisse de la question, a tenu à ajouter le représentant.


Mme ZOYA KOLONTAI (Bélarus) a estimé que la baisse de l’aide publique au développement (APD), l’absence de mécanismes souples de financement, au niveau international, et l’imprévisibilité des ressources octroyées aux pays bénéficiaires ont réduit l’efficacité des mesures de développement prises par les pays à revenu intermédiaire.  Après avoir souligné que ces pays sont pourtant le « moteur » du progrès économique et social, la représentante a aussi estimé que la mise en place d’un mécanisme facilitant l’accès aux technologies et aux sources d’énergie nouvelles et renouvelables serait un élan supplémentaire au développement.  Elle a également estimé que les Nations Unies devraient adopter un plan d’action mondial contre la traite des êtres humains.  Elle a attiré l’attention sur le fait que la Troisième Commission vient d’adopter une résolution qui demande que les négociations sur un tel plan soient ouvertes, transparentes et inclusives. 


La représentante a conclu en citant trois éléments fondamentaux pour assurer le succès du processus de revitalisation de l’Assemblée générale à savoir, maintenir les débats thématiques, leur mécanisme de suivi et leurs résolutions; renforcer la visibilité de l’Assemblée en ayant recours aux médias; et mettre en œuvre les résolutions précédentes sur la revitalisation de l’Assemblée.  Enfin, la représentante s’est félicitée de ce que l’Assemblée générale se penche sur l’élargissement de la composition du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants, compte tenu de l’importance qu’il y a à s’assurer que les futurs membres sont à la hauteur du travail du Comité.   


M. RODOLFO ELISEO BENITEZ VERSÓN(Cuba) s’est félicité de la tenue, l’an prochain, d’une réunion sur le suivi des engagements relatifs aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a engagé les États Membres à se pencher sur la cause et la persistance de la pauvreté, à proposer des mesures concrètes pour y remédier et à redoubler d’efforts pour assurer l’égalité entre les sexes ainsi que l’émancipation des femmes.  Il a notamment salué le prochain l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing et des conclusions de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale.


Le représentant s’est ensuite dit préoccupé par le fait que le processus de négociation en prévision de la Conférence de Copenhague n’avait pas progressé comme il se devait.  Il a dénoncé le manque de volonté politique des pays développés, notamment au regard de leur « responsabilité historique » en matière d’émissions de gaz à effet de serre.  Jusqu’à quand allons-nous attendre? a-t-il lancé, avant d’estimer qu’un accord juste et équilibré est encore possible, à condition de mener le processus politique « avec détermination ».  La lutte contre les changements climatiques peut et doit être gagnée, a-t-il affirmé.


M. GONZALO GUTIÉRREZ REINEL (Pérou) a assuré que dès leur lancement, son pays avait incorporé les OMD dans sa politique sociale de lutte contre la pauvreté, et que les premiers résultats de cette politique se faisaient sentir, avec une réduction de la pauvreté au niveau national de 54,4% en 1991 à 36% en 2008, et de la pauvreté extrême de 23% à 12,6% sur la même période.  Dans le domaine de l’éducation, l’universalisation de l’accès à l’école est aussi un objectif pratiquement atteint, a-t-il dit, parallèlement à une baisse de la malnutrition dans le pays et de la mortalité des enfants de moins de 5 ans.  Il existe encore une grande prévalence de nombreuses maladies qui n’ont pas été incluses dans les OMD, comme les maladies non transmissibles, les cardiopathies ou le diabète par exemple, et les morts par accident de la route.  Il est par conséquent nécessaire et urgent d’évaluer la possibilité d’inclure les moyens de lutte contre ce type de maladies et d’accidents dans les OMD, a déclaré le représentant. 


Il a également souligné qu’il fallait lutter contre les conséquences du sous-développement mais aussi contre leurs causes complexes.  À cet égard, il a estimé que les sommes consacrées à l’armement, qui augmentent d’année en année malgré un contexte de crise, avaient des conséquences directes sur la lutte des pays en développement contre la faim et la pauvreté.  La crise économique et financière pose aussi des difficultés pour le financement des mesures d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques, a-t-il poursuivi, appelant la Conférence de Copenhague à faire face à ces défis.  Sur cette question, il a rappelé que la production illicite de la feuille de coca était l’un des grands facteurs qui provoque l’érosion des sols et la déforestation au Pérou, et était la raison principale de la contribution du pays au réchauffement de la planète.  La lutte contre les trafics de drogues doit par conséquent retrouver sa place centrale dans l’agenda mondial, a-t-il dit.  Dans ce contexte de crises, il est urgent de renforcer le système des Nations Unies pour le développement et de mettre au point les réponses appropriées aux nouveaux défis, a-t-il conclu.


M. PETER MAURER (Suisse) s’est d’abord exprimé au nom du Groupe sur la mise en œuvre de la Déclaration de Genève sur la violence armée et le développement.  Il a indiqué que le Groupe, conformément à la recommandation contenue dans le rapport qui invite les États Membres à renforcer la prise de conscience sur les conséquences négatives de la violence armée sur le développement, souhaitait initier un processus ouvert et transparent pour un débat inclusif sur le sujet, afin de stimuler l’action internationale.  Le premier évènement dans le cadre de ce processus a lieu dès aujourd’hui au Siège des Nations Unies, a-t-il indiqué.  Le Groupe a la conviction que renforcer les efforts de développement est l’un des facteurs essentiels de la prévention et de la réduction de la violence armée, a-t-il déclaré, encourageant enfin les États Membres qui ne l’ont pas encore fait, à souscrire à la Déclaration de Genève et à ses principes.


Prenant ensuite la parole en sa capacité nationale, le représentant a rappelé que la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, en septembre 2010, aurait lieu 10 ans après la Déclaration du Millénaire et cinq ans après le Sommet de 2005, et que de nombreux changements avaient marqué le contexte international depuis ces deux évènements historiques, confrontant la communauté internationale à de nouveaux défis et ouvrant des perspectives d’avenir.  La crise alimentaire, économique et financière, et les changements climatiques ont mis en exergue de nouvelles vulnérabilités et mis en lumière l’interdépendance caractéristique du contexte actuel.  La question du développement ne fait pas exception à la règle, a-t-il ajouté, appelant les décideurs à prendre en compte les multiples corrélations entre le développement et les changements climatiques, la paix et la sécurité, et l’économie mondiale.


Depuis l’an 2000, les OMD se sont révélés être un influent vecteur de l’action politique, a poursuivi M. Maurer, estimant que l’authenticité et l’efficacité du Partenariat mondial pour le développement requis par la Déclaration du Millénaire passaient par le renforcement des institutions internationales.  À cet égard, on ne mettre jamais assez en lumière le rôle prépondérant des Nations Unies, ni la nécessité de réformes indispensables à l’efficacité et à la cohérence de la plate-forme que représente cette institution pour conduire l’effort international en faveur de la paix, de la sécurité et du développement, a-t-il dit, soulignant que le Sommet 2010 serait l’occasion de démontrer que l’ONU est en mesure de débattre de ces questions complexes.


Mme LAURA G. ROSS (États-Unis) s’est félicitée du fait que l’ONU entendait assurer l’institutionnalisation de la mise en œuvre de la Stratégie globale d’aide et de soutien aux victimes d’actes d’exploitation et d’abus sexuels commis par des membres du personnel des Nations Unies ou de personnel apparenté.  Elle a salué la franchise avec laquelle la Stratégie est mise en œuvre par les missions humanitaires et de maintien de la paix qui opèrent souvent dans des circonstances difficiles.  Relevant que de tels actes pouvaient être commis par toutes les catégories de personnel de l’ONU, elle a estimé que toutes mesures capables d’y remédier devaient donc être prises par l’ensemble du système onusien et inclure des normes de conduite claires pour tous les partenaires de l’ONU sur le terrain. 


En matière de coordination, elle s’est félicitée de ce que le Groupe de l’ONU pour le développement exigeait dorénavant des directeurs de programmes qu’ils assurent la coordination de la mise en œuvre de la Stratégie.  C’est exactement, a-t-elle souligné, le genre de mesures qui feront de cette question une priorité, tout comme celle visant à inclure des clauses dans les contrats avec les partenaires externes à l’ONU.


La représentante a ensuite évoqué les conséquences sécuritaires des changements climatiques et a affirmé l’importance de la Conférence de Copenhague.  Si nous continuons dans cette voie, tous les États Membres verront des changements irréversibles à l’intérieur de leurs frontières et les générations à venir se demanderont pourquoi nous n’avons pas agi, a-t-elle lancé, avant d’affirmer que son pays avait fait des changements climatiques une grande priorité.  Ce phénomène exige une réaction urgente et les États-Unis réaffirment leur détermination à jouer un rôle de leadership en la matière.


M. HENRI-PAUL NORMANDIN (Canada) s’exprimant au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (CANZ) a déploré la lenteur des progrès dans la mise en œuvre de la Stratégie globale des Nations Unies.  Avec une question aussi sensible et personnelle, il est compréhensible que les victimes trouvent difficile de raconter ce qu’elles ont subi, a dit le représentant du Canada, en jugeant crucial que le système des Nations Unies travaille sur la Stratégie afin que les victimes bénéficient de l’assistance dont elles ont besoin.


Intervenant cette fois en sa capacité nationale, le représentant a affirmé que son pays s’est fixé un objectif ambitieux pour Copenhague.  Le rapport du Secrétaire général sur les changements climatiques et la sécurité facilitera l’échange de vues et contribuera à mettre en contexte les efforts en ce sens, a conclu le représentant.


M. JORGE URBINA (Costa Rica) s’est félicité des mesures adoptées et des progrès réalisés pour venir en aide aux victimes d’exploitation et d’abus sexuels de la part du personnel de l’ONU et du personnel apparenté.  L’accord dans ce domaine a été possible grâce à l’engagement de tous les États Membres de l’ONU, a-t-il dit.  Toutefois, malgré les progrès déjà réalisés, il reste encore beaucoup à faire en la matière, a-t-il tempéré, appelant à consolider une approche intégrée à l’assistance aux victimes.  Il a salué le travail réalisé mais a appelé, une fois de plus, les personnels concernés à respecter les normes déontologiques les plus élevées dans leurs fonctions. 


M. MESFIN MIDEKSSA (Éthiopie) a estimé qu’afin d’atténuer l’impact des changements climatiques sur le bien-être des populations, la communauté internationale doit prendre des mesures « sérieuses » pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.  C’est pour cela que nous sommes en attente d’un accord à Copenhague, a-t-il lancé.  Pour la première fois dans son histoire, a rappelé le représentant, l’Afrique n’enverra qu’une seule équipe de négociation.  En effet, le Premier Ministre éthiopien a été investi du pouvoir de négocier au nom de tous les États de l’Union africaine (UA), a-t-il souligné.  Aussi, plus d’un quart des Membres de l’ONU parleront d’une seule voix.  Les intérêts et la position de l’Afrique ne seront pas muselés comme d’habitude, a-t-il prévenu.  Les problèmes dont nous discutons aujourd’hui seront soulevés au plus haut niveau à Copenhague, a-t-il aussi averti.


Il a aussi appelé la communauté internationale à fournir un plus grand soutien aux efforts d’adaptation dans les pays en développement, y compris par des investissements dans le renforcement des capacités à tous les niveaux.  Il est en fait impératif, a-t-il conclu, que la communauté internationale respecte ses engagements en matière de développement durable.


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) a dit attendre de Copenhague un résultat « fondé sur les données scientifiques, équilibré, équitable et juste ».  Le but est, pour la Nouvelle-Zélande, de voir une réelle réduction des émissions de gaz à effet de serre et la mise en œuvre de mesures d’adaptation efficaces.  Il s’est donc dit particulièrement intéressé par les recommandations du rapport du Secrétaire général, en jugeant nécessaire que les mesures d’adaptation soient d’abord dirigées vers les pays les plus vulnérables dont les PEID, avec lesquels la Nouvelle-Zélande est déterminée à travailler. 


M. COLLIN BECK (Îles Salomon) a, en plus des revendications bien connues des PEID, jugé qu’en termes de « réducteurs de risques », il faut renforcer les efforts pour améliorer les conditions commerciales et économiques de ces pays et mettre en œuvre tous les engagements du Programme d’action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice.


À la veille de Copenhague, le représentant s’est dit particulièrement préoccupé par les déclarations publiques de certains pays qui demandent déjà de ne pas s’attendre à un accord juridiquement contraignant à Copenhague.  En effet, l’ambition des objectifs et l’accès aux financements et technologies requises pour stabiliser le climat exigent de la volonté politique, a souligné le représentant, en rappelant que les victimes de ce manque d’action seront les pays les plus vulnérables dans la catégorie des PEID et des PMA.  


M. ANDREW GOLEDZINOWSKI (Australie) a souligné que renforcer la résistance des pays aux impacts des changements climatiques est essentiel pour préserver les moyens de subsistance et donner aux gens la possibilité de rester chez eux quand c’est possible.  C’est la raison pour laquelle, a-t-il dit, l’Australie a contribué à hauteur de 150 millions de dollars à l’Initiative de recherche internationale sur l’adaptation aux changements climatiques (IRIACC) et soutient également le Fonds pour les PMA de la Convention-cadre des Nations Unies.  Ici à l’Assemblée générale, nous devons nous souvenir que nous sommes la véritable voix de la communauté internationale, et en adoptant cette résolution et en recevant ce rapport, nous honorons cette obligation, a-t-il enfin dit.


Mme ANDA FILIP, Union interparlementaire (UIP), a indiqué que l’Union interparlementaire, comme de nombreux États Membres, est convaincue que les Nations Unies auraient beaucoup à gagner en s’assurant que les parlements comprennent bien et précisément ce qu’elles font.  C’est la raison pour laquelle l’UIP organise annuellement des auditions parlementaires aux Nations Unies qui seront consacrées cette année à la réponse internationale à la crise économique mondiale, a indiqué la représentante.  Elle s’est ensuite attardée sur la collaboration de l’UIP avec la Commission de consolidation de la paix, notamment au Burundi et en Sierra Leone, avec le Forum pour la coopération en matière de développement du Conseil économique et social (ECOSOC), et le Conseil des droits de l’homme. 


RETOUR OU RESTITUTION DE BIENS CULTURELS À LEUR PAYS D’ORIGINE


Rapport du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) sur les mesures prises par l’Organisation concernant le retour et la restitution de biens culturels à leur pays d’origine (A/64/303)


Le présent rapport, qui couvre une période de trois ans, décrit les activités entreprises par l’UNESCO pour lutter contre le trafic illicite de biens culturels et faciliter leur retour ou leur restitution à leur pays d’origine en cas d’exportation illicite ou de vol.


Outre une action visant à encourager et à aider les États Membres à appliquer dans leur pays les instruments normatifs internationaux pertinents, l’UNESCO a pris des mesures pour mettre en œuvre les recommandations adoptées par le Comité intergouvernemental pour la promotion du retour de biens culturels à leur pays d’origine ou de leur restitution en cas d’appropriation illégale à ses quatorzième et quinzième sessions, respectivement en 2007 et 2009.


Les conclusions et les recommandations figurent au paragraphe 13 ainsi qu’aux annexes II et III du rapport.  Le rapport passe également en revue l’examen des cas pendants devant le Comité intergouvernemental, la Conférence internationale d’Athènes sur le retour des biens culturels (17 et 18 mars 2008) et la session extraordinaire du Comité intergouvernemental.  Il consacre des sections au projet de règlement intérieur sur la médiation et la conciliation; à la Déclaration de principes concernant les objets culturels déplacés en relation avec la Seconde Guerre mondiale; au Fonds du Comité intergouvernemental et aux propositions de stratégie pour les travaux futurs du Comité intergouvernemental.


Il évoque en outre les principes éthiques et règles juridiques applicables au retour des biens culturels et les modes alternatifs de résolution non judiciaire des conflits, ainsi que le Projet de dispositions juridiques modèle garantissant la propriété de l’État, ainsi que la coopération avec l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL), l’Institut international pour l’unification du droit privé (UNIDROIT) et le Conseil international des musées (ICOM) et les relations avec le marché de l’art, entre autres.


Débat


M. ANASTASSIS MITSIALIS (Grèce), qui présentait le projet de résolution A/64/L.17, a déclaré que la culture était l’âme d’une nation.  Le retrait illicite ou la destruction de biens culturels prive les peuples de leur histoire et de leur tradition, a signalé le représentant pour qui la restitution est le seul moyen de réparer les griefs et de rétablir un sentiment de dignité.  Il a engagé les États Membres à continuer de coopérer sur le plan bilatéral et international en faisant preuve d’un esprit de compréhension mutuel afin de résoudre toute question non résolue.  Une telle coopération, a-t-il ajouté, représente le moyen le plus approprié de répondre aux effets adverses de bouleversements politiques et autres, les conflits armés notamment, qui provoquent souvent la perte, la destruction ou encore le retrait illicite de biens culturels.


L’appropriation illicite et le trafic de propriétés culturelles sont un sacrilège à l’histoire et à la civilisation, a déclaré M. LIU ZHENMIN (Chine), avant d’estimer que la protection de l’héritage culturel et la promotion de la restitution des biens culturels au pays d’origine sont des droits fondamentaux inaliénables des pays d’origine.  Nous voulons réitérer la nécessité pour la communauté internationale de prévenir et combattre tous les aspects du trafic des biens culturels, y compris a-t-il précisé, les ventes aux enchères.


Poursuivant, le représentant a estimé que le renforcement de la coopération internationale était un moyen efficace de prévenir et de combattre le trafic de biens culturels.  Les États devraient se conformer de bonne foi au cadre légal international, en coopération avec les organes pertinents des Nations Unies, a plaidé le représentant.  La Chine attache une grande importance à la protection de l’héritage culturel, a-t-il lancé.  Se référant à l’histoire, le représentant a rappelé que les puissances occidentales avaient dépouillé un nombre important de reliques culturels chinois.  Ces reliques doivent revenir à la Chine, a exigé M. Zhemin.  La Chine s’oppose, a rappelé le représentant, à toute vente aux enchères de biens illégalement pris, y compris a-t-il précisé, les trésors du Palais d’été de Yuan Ming Yuan.  Nous croyons, a-t-il conclu, que de telles ventes sont contraires aux traités internationaux et aux résolutions des Nations Unies et constituent des violations graves aux intérêts et droits culturels chinois.


M. LUIS ENRIQUE CHÁVEZ (Pérou) a déclaré que tous les États avaient le droit et l’obligation de protéger leur patrimoine culturel, et nécessitaient, pour ce faire, le concours d’autres acteurs, comme les musées et les marchands d’art.  Selon lui, il importe de mettre au point des mécanismes pour favoriser la coopération entre les différentes parties.  Le représentant a passé en revue les conventions auxquelles le Pérou est partie, avant d’appeler les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager de ratifier les principaux textes en la matière.  Il a évoqué l’importance de la coopération financière, juridique et policière, ainsi que le rôle des particuliers, en arguant qu’il faut encourager la restitution volontaire.  M. Chávez s’est félicité de la base de données de l’UNESCO qui recense les différentes législations nationales en matière de restitution et a engagé les États à fournir ou à réactualiser leurs informations en la matière.


Le représentant a également insisté sur l’importance de la lutte contre l’impunité, en jugeant que les organisations régionales avaient un rôle important à jouer en la matière.  Il a encouragé les États Membres à coopérer, à l’instar du Pérou, avec INTERPOL pour organiser des ateliers de formation.  La restitution des biens culturels est un impératif éthique et moral, a-t-il souligné, en réclamant la restitution immédiate des biens envoyés à l’étranger pour une exposition itinérante et pour restauration.  Il a notamment exigé la restitution des œuvres venant du site du Machu Picchu qui sont actuellement exposés au Musée Peabody de l’Université de Yale.  Il a regretté l’impasse dans le dialogue entre son pays et cette institution et le fait que le Pérou ait été obligé d’entamer une procédure judicaire.


M. KENEA KUMA (Éthiopie) a estimé que la question du retour et de la restitution des biens culturels était une question test pour les relations internationales.  Compte tenu de sa précieuse portée esthétique et le rôle pivot qu’elle joue dans la préservation et la mémoire des talents et de l’endurance de l’humanité, cette question est d’une importance capitale pour l’Éthiopie, a dit le représentant.  Ni les musées dans le monde, ni leur multiplication ne pourront se substituer aux liens qui existent entre un objet culturel et sa société d’hier, d’aujourd’hui et de demain, a-t-il ajouté, rappelant que l’Éthiopie a été victime de multiples pillages et du trafic de ses biens culturels depuis les guerres de religions du XVIe siècle. 


Après de nombreuses années de négociations, l’Italie a rendu l’obélisque d’Axoum, s’est félicité le représentant, y voyant là un nouveau chapitre des relations entre les deux pays, saluant la magnanimité du Gouvernement et du peuple italiens, et appelant d’autres pays à suivre cet exemple.  Dans cette ère de mondialisation, il est important pour les nations d’être en mesure de préserver leur identité historique et culturelle, tout en coopérant pour relever les défis mondiaux, a-t-il souligné.  L’Éthiopie a la ferme conviction que la coopération pour le retour des biens culturels est une question d’éthique et de moral, a-t-il conclu.


M. MOHAMAD HERY SARIPUDIN (Indonésie) a indiqué que son pays avait pris plusieurs mesures pour préserver son héritage national, notamment la loi nº5 de 1992 sur la conservation des objets culturels, et a salué les efforts de l’UNESCO pour promouvoir des normes internationales en la matière.  Il a tout de même souligné que dans certains cas, ni la Convention de l’UNESCO de 1975 ni la Convention UNIDROIT de 1995 ne s’appliquent.  Il a donc appelé les États à coopérer pour aplanir ces difficultés juridiques, notamment par une assistance juridique dans le domaine pénal et de l’extradition.  Il est également important que la communauté internationale continue de coopérer dans le cadre des Nations Unies et de l’UNESCO pour intensifier la mobilisation et l’action visant à promouvoir l’héritage culturel et à assurer un retour des biens culturels dans leur pays d’origine.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Lutte contre le terrorisme: les délégations appellent les trois Comités du conseil de sécurité à appliquer leurs sanctions de manière équitable et transparente

CS/9788

Lutte contre le terrorisme: les délégations appellent les trois Comités du conseil de sécurité à appliquer leurs sanctions de manière équitable et transparente

13/11/2009
Conseil de sécuritéCS/9788
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6217e séance – matin & après-midi


LUTTE CONTRE LE TERRORISME: LES DÉLÉGATIONS APPELLENT LES TROIS COMITÉS DU CONSEIL DE SÉCURITÉ

À APPLIQUER LEURS SANCTIONS DE MANIÈRE ÉQUITABLE ET TRANSPARENTE


Les trois Comités doivent améliorer leur rôle en matière d’assistance

technique afin d’accélérer la mise en œuvre des résolutions 1267, 1373 et 1540


Le Conseil de sécurité a entendu aujourd’hui la présentation semestrielle des exposés des Présidents de ses trois Comités sur le terrorisme chargés, respectivement, de la prévention de la prolifération des armes de destruction massive à des acteurs non étatiques; de la lutte contre le terrorisme; et des sanctions contre Al-Qaida, les Taliban et les personnes et entités qui leur sont associées.  Ces trois Comités du Conseil, qui forment le dispositif de lutte contre le terrorisme des Nations Unies, ont été identifiés par la trentaine d’orateurs qui ont pris la parole comme un instrument indispensable pour contrer la menace permanente à la paix et à la sécurité internationales que posent les actes terroristes, y compris ceux, de plus en plus nombreux, visant délibérément le personnel de l’ONU. 


Les délégations ont notamment appelé les trois Comités à mieux coordonner leurs efforts et à coopérer avec l’Équipe spéciale de la lutte contre le terrorisme, afin de renforcer la complémentarité des travaux conduits dans ce domaine par le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale.  Des délégations ont insisté sur la nécessité d’améliorer la transparence et l’équité des régimes de sanctions prévus par les Comités.  Sur ce dernier point, l’accent a été mis sur l’exécution problématique du mandat du Comité créé par la résolution 1267 (1999) concernant Al-Qaida, les Taliban et les personnes et entités qui leur sont associées.  Le Représentant permanent de l’Autriche auprès des Nations Unies et Président du Conseil de sécurité pour le mois de novembre, M. Thomas Mayr-Harting, a reconnu la nécessité d’améliorer, dans le cadre de l’examen en cours de la résolution 1822 sur le fonctionnement du Comité, les modalités d’inscription et de radiation sur la Liste récapitulative des individus et des entités visés par les mesures de sanctions. 


« À ce jour, la Liste récapitulative se divise en un groupe de 397 individus, 255 étant associés à Al-Qaida et 142 avec les Taliban, et un groupe de 107 entités, toutes associées avec les Taliban », a-t-il d’abord rappelé.  Le Président du Comité, qui a tenu à rappeler que les personnes et entités figurant sur la Liste avaient toujours la possibilité de se tourner vers un point focal pour faire valoir une demande de radiation, a ensuite admis que l’application des sanctions de l’ONU pouvait être contestée par des États ou des individus, « ceux-ci se plaignant des lacunes de la procédure en matière de respect des droits de l’homme ou de l’impossibilité de faire appel des décisions du Comité ». 


M. Mayr-Harting a insisté sur le fait que le Comité était conscient de ce défi et qu’il demeurait attaché à poursuivre l’amélioration de ses procédures en vue d’y introduire plus de transparence et d’équité, « que ce soit pour ajouter un nom sur la Liste récapitulative ou pour le radier ».


Le représentant du Liechtenstein a recommandé en ce sens que le futur mécanisme de radiation permette aux personnes et entités incriminées de répondre par les voies judiciaires de leur pays aux allégations dont elles sont l’objet.  « La procédure doit comprendre l’échange d’informations détaillées, y compris confidentielles de la part de l’État ayant demandé d’ajouter un ou plusieurs noms à la Liste récapitulative », a-t-il préconisé.  La représentante de la Suisse s’est ainsi dite convaincue qu’un groupe d’experts chargé de ce mandat « n’affaiblirait pas l’autorité du Conseil » .


Concernant l’exécution du mandat du Comité créé par la résolution 1540 sur la non-prolifération des armes de destruction massive, le Président de cet organe, l’Ambassadeur Jorge Urbina du Costa Rica, a souligné les efforts entrepris pour améliorer l’assistance technique aux pays qui en font la demande pour mettre en œuvre ladite résolution.  Il a évoqué les nombreux ateliers de sensibilisation organisés depuis le mois de mai 2009 ainsi que le succès de la session extraordinaire de trois jours que le Comité avait tenue, le mois dernier, sur la mise en œuvre de la résolution.  « À cette occasion, les nombreux participants se sont penchés de manière approfondie sur les questions liées aux menaces en matière de prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques et de leurs vecteurs », a-t-il dit, annonçant que le Comité, qui s’était réjoui d’une large participation des États Membres et organisations intergouvernementales à ses débats, avait décidé de réaliser un document final contenant des recommandations pour renforcer la mise en œuvre de la résolution 1540.


« L’accent doit être mis sur l’amélioration du fonctionnement du Comité pour coordonner les demandes d’assistance technique », a de son côté déclaré le représentant de la France.  Il a indiqué que la France, qui préside le Groupe de travail du Comité 1540, s’attachait à accélérer les délais pour examiner ces demandes et recommandait, en outre, l’organisation de visites spécifiques dans certains pays.  Il a également estimé que l’Équipe spéciale de la lutte contre le terrorisme de l’ONU, qui est devenu un « outil indispensable du dispositif des Nations Unies de lutte antiterroriste », devrait être, à présent, institutionnalisée. 


Pour ce qui est des activités du Comité créé par la résolution 1373 (2001) concernant la lutte contre le terrorisme, le Président de ce Comité, l’Ambassadeur Ranko Vilović de la Croatie, a fait savoir que la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme avait préparé une version actualisée de son Étude sur l’application de la résolution 1373 par les États Membres.  Cette Étude d’ensemble, a-t-il précisé, contient des recommandations sur les priorités futures du Comité en fonction de chaque région.  « Actuellement à la disposition du Comité 1373, l’Étude de la Direction exécutive devrait être présentée au Conseil de sécurité avant la fin de l’année », a-t-il précisé. 


Le représentant de la Chine a estimé que l’absence de ressources était le principal obstacle à la mise en œuvre de la résolution 1373, adoptée à la suite des attentats terroristes du 11 septembre 2001.  « Les pays doivent tenir davantage compte des difficultés matérielles des pays en développement pour traduire dans les faits les mesures contre le terrorisme prises au niveau international », a-t-il préconisé.   


EXPOSÉS DES PRÉSIDENTS DES ORGANES SUBSIDIAIRES DU CONSEIL DE SÉCURITÉ


M. RANKO VILOVIĆ, Président du Comité créé par la résolution 1373 (2001) concernant la lutte contre le terrorisme, a d’abord présenté, au nom des trois Comités du Conseil de sécurité, un bilan de la coopération et des actions conjointes des trois Comités durant les six derniers mois.  Cette coopération s’est accrue, comme le Conseil de sécurité le leur avait demandé, a affirmé M. Vilović, qui a fait état des relations entre l’Équipe spéciale de la lutte contre le terrorisme du Comité 1267, la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme et le Groupe d’experts du Comité 1540.  Il a rappelé que la coopération et la coordination entre le Groupe d’experts et l’Équipe spéciale seraient facilitées par une localisation plus rapprochée dans le cadre du Plan-cadre d’équipement.


M. Vilović a énuméré les différents ateliers ou téléconférences organisés par les groupes d’experts, qui fournissent une « excellente occasion d’aider à faire comprendre le fonctionnement des trois Comités par les États Membres », a-t-il affirmé.  Il a ensuite expliqué comment travaillent les différents groupes d’experts.  Il a conclu son exposé comme Président des trois comités, déclarant que les comités s’attendaient à recevoir des directives nouvelles de la part du Conseil de sécurité.


Intervenant ensuite uniquement en sa qualité de Président du « Comité 1373 », M. Vilović a expliqué que ce Comité avait finalisé l’analyse et l’adoption des évaluations préliminaires de mise en œuvre de tous les États Membres des Nations Unies, « à l’exception d’un seul, dont l’évaluation préliminaire devrait être adoptée dans un proche avenir ».  Il a rappelé que le bilan était dressé par étapes, d’abord au niveau des trois sous-comités présidés respectivement par la France, la Fédération de Russie et le Viet Nam, puis au niveau du Comité, dont il a expliqué le mode de fonctionnement, sur la base de la Direction exécutive du Comité (CTED).  M. Vilović a ajouté que la Direction exécutive avait préparé une version actualisée de son Étude sur l’application de la résolution 1373 par les États Membres.  Cette Étude d’ensemble contient en outre des recommandations sur les priorités futures du Comité en fonction de chaque région.  Actuellement à la disposition du Comité 1373, l’étude de la Direction exécutive devrait être présentée au Conseil de sécurité avant la fin de l’année, a précisé M. Vilović. 


M. Vilović a ensuite déclaré que le Comité 1373 avait organisé de nombreuses visites dans des États Membres, avec leur autorisation.  Ces visites, a-t-il rappelé, représentent une activité fondamentale du Comité.  Il a expliqué que, dans le cadre d’une approche plus souple récemment introduite, la Direction exécutive effectue elle aussi, au nom du Comité, des visites complètes ou plus courtes et plus ciblées.  Le rythme des visites a considérablement augmenté grâce à cette démarche plus souple, a affirmé M. Vilović, avant de citer la liste des pays ayant fait l’objet de visites complètes ou partielles durant ces six derniers mois.


M. Vilović a précisé que la Direction exécutive avait aussi renforcé son dialogue avec les États Membres et notamment le « Groupe d’action contre le terrorisme du Groupe des Huit (G-8) ».  Il a mentionné plusieurs ateliers organisés récemment par la Direction exécutive, citant notamment un atelier organisé conjointement avec la Banque mondiale au Pakistan consacré à l’importance d’une législation destinée à lutter contre le financement du terrorisme.  Dans le cadre de tous ces ateliers, le Comité contre le terrorisme rappelle aux participants que les mesures prises pour lutter contre le terrorisme doivent respecter leurs obligations internationales, notamment en matière de droits de l’homme, droit international humanitaire ou droit des réfugiés, a précisé M. Vilović.  Rappelant la menace que représentante le fléau du terrorisme, le Président du Comité 1373 a répété que l’engagement constructif des États Membres dont bénéficie son Comité lui est essentiel dans son travail.


M. JORGE URBINA (Costa Rica), Président du Comité créé en vertu de la résolution 1540 (2004), a rappelé qu’au cours de la session extraordinaire de trois jours que le Comité avait tenu le mois dernier, en marge de l’Assemblée générale, sur la mise en œuvre de la résolution, les participants se sont penchés de manière approfondie sur les questions liées aux menaces en matière de prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques et de leurs vecteurs.  M. Urbina a souligné que, fort de la large participation des États Membres et organisations intergouvernementales aux discussions, le Comité  avait décidé de réaliser un document final contenant des recommandations pour renforcer la mise en œuvre de la résolution 1540.  Il a ensuite mis en avant les activités du Comité pour promouvoir la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, une vingtaine d’ateliers ayant été organisés à cette fin depuis le mois de mai 2009 en Afrique et au Moyen-Orient, en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes ainsi qu’en Europe. 


Le Président du Comité 1540 a précisé que ces ateliers avaient porté pour l’essentiel sur les moyens à privilégier pour consolider les capacités nationales des pays en matière de contrôle des frontières, sur la nécessité de rapprocher les stratégies de lutte contre le terrorisme et contre la drogue menées par les institutions spécialisées des Nations Unies, ou encore sur la sécurisation des matériels connexes sensibles.  Concernant la question de l’assistance, M. Urbina a fait savoir que le Comité 1540 continuait d’intensifier ses efforts en vue d’établir une stratégie pour aller plus loin dans ce domaine, en s’appuyant sur les différentes requêtes transmises par les États Membres.  Dans ce cadre, le Comité invite les pays à soumettre des demandes plus détaillées et spécifiques sur leurs besoins précis en matière d’assistance technique pour mettre en œuvre la résolution 1540, a-t-il dit.  M. Urbina a conclu en insistant sur la nécessité de renforcer davantage la coopération déjà étroite qui existe entre les Comités 1540, 1267 et 1373.  Il a notamment souhaité que davantage d’efforts soient consacrés pour accroître la coopération des comités avec les organisations intergouvernementales pertinentes, pour améliorer l’échange d’informations et l’assistance technique. 


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche), Président du Comité 1267 et Président du Conseil de sécurité pour le mois de novembre, a déclaré que le régime de sanctions établi par le Comité contre les membres d’Al-Qaida et les Taliban restait un instrument pertinent dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.  L’examen en cours de la résolution 1822 (2008) est utile pour assurer que la Liste récapitulative du Comité où figurent les individus et entités associés avec Al-Qaida et les Taliban continue de correspondre à l’évolution de la menace qu’ils posent à la sécurité internationale, a-t-il ajouté.  Il a poursuivi en rappelant que 488 noms figuraient actuellement sur la Liste récapitulative, le Comité ayant examiné à ce stade 422 noms, les 66 individus et entités restants devant être examinés dans les prochains jours par les États Membres compétents.  Le représentant a souligné que l’expérience de son pays au cours de ces derniers mois l’avait convaincu du sérieux avec lequel le Comité conduit ses activités, « tous les membres du Comité 1267 partageant un engagement et un dévouement sans faille ».  Il a indiqué que, dans un souci de transparence, il comptait tenir informés régulièrement tous les États Membres et le public de l’évolution des examens des cas dont le Comité est saisi, cela « par le bais d’exposés périodiques, de communiqués et de conférences de presse ».


M. Mayr-Harting s’est ensuite attardé sur la Liste récapitulative, en indiquant qu’à ce jour elle se divisait en un groupe de 397 individus, 255 étant associés à Al-Qaida et 142 avec les Taliban, et un groupe de 107 entités, toutes associées avec les Taliban.  « Depuis mon dernier exposé, le Comité a ajouté à la Liste cinq nouveaux noms d’individus associés avec Al-Qaida et, pendant cette même période, il a approuvé la radiation de cinq individus et quatre entités.  Le représentant a tenu à rappeler que, conformément à la résolution 1822, les personnes et entités figurant sur la Liste récapitulative ont toujours la possibilité de se tourner vers un point focal national ou régional pour faire valoir une demande de radiation.  Il a ajouté que le Comité pouvait également approuver des amendements concernant les noms figurant sur la Liste récapitulative.  Considérant que la Liste est l’un des instruments les plus importants dont dispose l’ONU pour lutter contre le fléau du terrorisme, M. Mayr-Harting a par ailleurs encouragé vivement les États Membres à y contribuer pour renforcer son efficacité.  Notre objectif commun est de disposer d’une Liste efficace qui suit l’évolution de la menace posée par Al-Qaida et les Taliban, a-t-il répété.  Il a indiqué que, de son côté, le Comité continuait d’informer les États Membres sur sa procédure, par exemple en indiquant à ceux qui en font la demande les procédures à suivre pour geler les avoirs des personnes et entités visées. 


M. Mayr-Harting a évoqué les défis concernant la Liste récapitulative.  Il a notamment signalé le manque d’information fournie par les États Membres sur les personnes et entités visées, « des sanctions ne pouvant en toute logique pas être appliquées contre des personnes et des entités dont on ne connaît ni le nom, ni la date de naissance ».  Il a aussi cité des cas où les noms figurant sur la Liste récapitulative renvoient à des individus décédés.  Le problème est alors d’assurer que les avoirs de telle ou telle personne décédée ne tomberont pas entre les mains de groupes mal intentionnés, a-t-il dit.  Le Président du Comité 1267 a en outre mis l’accent sur le fait que le régime des sanctions de l’ONU et l’application de ces sanctions pouvaient être contestés par des États ou des individus, ceux-ci se plaignant des lacunes de la procédure en matière de respect des droits de l’homme ou encore de l’impossibilité de faire appel à des décisions du Comité.  Avant de conclure, il a indiqué que le Comité était conscient de ces défis et, conformément à la résolution 1822, qu’il demeure engagé à poursuivre l’amélioration de ses procédures en vue d’y introduire plus de transparence et d’équité, que ce soit pour ajouter un nom sur la Liste récapitulative ou pour le radier. 


Déclarations


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a relevé les progrès significatifs accomplis par les trois Comités 1267, 1373 et 1540, et notamment leurs groupes d’experts, en matière de coordination et de coopération.  Toutefois, il a considéré qu’il restait encore beaucoup à faire dans le domaine de la coopération entre les trois Comités, notamment pour renforcer la coordination de leurs travaux, tout en respectant leur mandat respectif.


Concernant le Comité 1373 contre le terrorisme, le représentant a salué le travail conjoint de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme et des membres du Comité dans l’évaluation préliminaire de la mise en œuvre.  Il s’est particulièrement félicité des débats thématiques et a estimé que le dialogue entre les membres du Comité 1373 et les experts de la Direction exécutive était nécessaire en vue d’assurer une meilleure compréhension des divers aspects inhérents à l’application de la résolution 1373.  Faisant remarquer que le terrorisme international revêt des facettes multiples, il a affirmé qu’il importe de mener la lutte contre ce fléau par le biais d’une approche globale, à laquelle les débats thématiques pourraient grandement contribuer.  Il a indiqué par ailleurs que les efforts visant à transformer la Liste consolidée du Comité 1267 sur Al-Qaida et les Taliban en un instrument dynamique ont commencé à porter fruit.  Il s’est prononcé en faveur d’un régime plus transparent et dans le plein respect des principes fondamentaux du droit, notamment des règles de procédure.  À cet égard, a-t-il dit, la prochaine révision de la résolution 1822 fournira une occasion à ne pas manquer.


Le Mexique a accueilli avec satisfaction le débat ouvert du Comité 1540 dans le cadre de l’examen élargi de la mise en œuvre de la résolution, qui a eu lieu du 30 septembre au 2 octobre et a favorisé une interaction accrue entre les membres du Comité et le reste des membres.  Le Comité 1540 devrait désormais s’atteler à l’examen des propositions faites lors de ce débat en vue de présenter au Conseil de sécurité une série de recommandations concrètes susceptibles d’améliorer la mise en œuvre de la résolution 1540.  Plus particulièrement, le Mexique estime que le Comité peut améliorer davantage son travail en matière d’assistance pour aider les États à renforcer leurs capacités nationales dans la mise en œuvre de la résolution.  Il a salué l’excellent travail conjointement mené par le Comité 1540 et le Département du désarmement, en particulier à travers l’organisation d’ateliers.  De tels ateliers favorisent une compréhension accrue des obligations relatives à la résolution 1540, a-t-il affirmé.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a estimé que le terrorisme dans toutes ses formes et ses manifestations, ainsi que la prolifération des armes de destruction massive, continuaient de poser de graves problèmes à la paix et à la sécurité internationales.  Il s’est dit convaincu que le Comité 1267 avait été déterminant dans la prévention des attaques terroristes en appliquant des sanctions à plus de 500 entités ou personnes figurant sur sa Liste récapitulative.  Estimant que les efforts devaient maintenant porter sur le renforcement des sanctions, la Turquie a toutefois estimé qu’il faudrait faire preuve de souplesse en prenant en considération le principe de garantie de procédure régulière, comme le demandent certaines décisions de justice, et sans préjuger des décisions finales du Comité.  S’agissant du Comité contre le terrorisme, le représentant s’est réjoui d’apprendre les progrès accomplis dans la mise en œuvre des résolutions 1373 et 1624.  Cependant, des lacunes persistent, en raison notamment de l’absence de volonté politique ou de capacités insuffisantes de certains États, a fait observer M. Apakan.  De l’avis de sa délégation, l’un des plus grands défis auxquels fait face le Comité 1373, c’est de s’assurer que les États Membres comprennent pleinement leurs obligations en vertu de ces deux résolutions et prennent les mesures nécessaires pour les mettre en œuvre.  Avant de conclure, le représentant s’est dit satisfait par le niveau atteint dans la mise en œuvre de la résolution 1540 et a assuré que sa délégation continuera de soutenir les travaux du Comité chargé d’en surveiller l’application.


M. JORGE URBINA (Costa Rica) a d’abord évoqué le Comité 1267 concernant Al-Qaida et les Taliban, en soulignant que le recours à des sanctions sélectives constituait un outil utile dont disposait le Conseil de sécurité pour faire face à la menace terroriste.  Il a souligné que l’an passé, l’adoption de la résolution 1822 avait permis d’avancer en matière de transparence des procédures.  Le nombre croissant d’affaires judiciaires au niveau international « semble confirmer la nécessité de doter le régime des sanctions d’un mécanisme de révision indépendant et apolitique établi au sein même de ce Conseil et non pas d’organes judiciaires, régionaux ou internationaux, qui lui seraient étrangers ».  Le Costa Rica a travaillé avec d’autres États Membres « pour produire un document de travail avec une série d’options visant à améliorer les règles de procédure au sein du régime de sanctions ».  Il a appelé le Conseil de sécurité et les États Membres en général, à considérer ces réflexions dans la perspective du projet de résolution qui devra être négocié le mois prochain pour actualiser le régime de sanctions.


S’agissant du Comité 1373 ou Comité contre le terrorisme, « toutes les mesures adoptées par les États Membres pour combattre le terrorisme doivent être en conformité avec les droits de l'homme, le droit international humanitaire et le droit des réfugiés », a souligné le représentant du Costa Rica.  Celui-ci souhaite notamment que toutes les visites se fassent en présence d’un expert en droits de l'homme.  Enfin, concernant le Comité 1540 sur la non-prolifération que préside le Costa Rica, M. Urbina a indiqué que six réunions ouvertes avaient été organisées dont trois sous forme de dialogue interactif.  Ces réunions ont permis, a-t-il dit, un changement de perception face au Comité: « Ce qui auparavant était perçu comme un « diktat » du Conseil excédant les pouvoirs que lui confère la Charte de l’ONU, est perçu aujourd’hui comme un processus large de concertation internationale au profit d’un objectif commun à tous ».  Pour le Costa Rica, la tenue de cet examen élargi, grâce en particulier aux réunions ouvertes, « illustre l’importance d’une plus grande transparence et participation plus représentative dans les méthodes de travail de ce Conseil et de ses organes subsidiaires ».


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a fait remarquer que les attentats du 28 octobre à Kaboul rappellent la menace qui pèse quotidiennement sur le personnel de l’ONU déployé dans différentes régions du monde.  Se félicitant des progrès accomplis par le Comité contre le terrorisme, il a souhaité que la réunion d’aujourd’hui permette un dialogue avec les États qui n’appliquent pas de façon appropriée la résolution 1373, en évitant que cela se limite à un exercice bureaucratique.  La discussion doit se concentrer sur les défis identifiés par le Comité, a-t-il précisé.  Le représentant a également apprécié les visites ciblées du Comité dans les États Membres qui, a-t-il dit, permettent d’examiner sur place  des questions spécifiques.  M. Grant s’est ensuite félicité des travaux du Comité 1540 sur l’examen complet de l’application de la résolution 1540.  Il faudrait mettre l’accent sur l’application de ce texte par les États qui ont montré le plus de déficiences à cet égard, a-t-il demandé.  Le représentant a aussi salué les travaux du Groupe d’experts du Comité 1540 sur l’amélioration de l’assistance aux États, qui permettent d’envisager une stratégie plus efficace pour appliquer la résolution 1540.  Le représentant a indiqué que son gouvernement a mis en œuvre un programme d’un montant de 750 millions de dollars visant à empêcher que les armes de destruction massive ne tombent entre les mains d’acteurs non étatiques, soutenant ainsi les objectifs de la résolution 1540.  S’agissant du Comité 1267 concernant Al-Qaida, les Taliban et les entités ou individus qui leur sont associés, il a salué le travail accompli par l’Équipe de surveillance.  Il a souhaité que le Comité 1267 en fasse davantage pour préserver les droits des personnes désignées et améliorer la crédibilité de la Liste récapitulative.  Les règles de procédure concernant cette Liste doivent être plus transparentes, a-t-il insisté.


M. RUHAKANDA RUGUNDA (Ouganda) s’est félicité du renforcement de la coopération entre les trois Comités 1267, 1373 et 1540, qu’il a jugée nécessaire pour améliorer la performance de l’ensemble du dispositif et la mise en place de stratégies communes dans la lutte contre le terrorisme.  Il s’est félicité des progrès accomplis, notamment l’adoption et l’analyse des évaluations préliminaires de mise en œuvre de la résolution 1373.  Il a salué en particulier les efforts de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme.  Le représentant a salué le dialogue en cours sur la facilitation de l’assistance technique entre les États Membres, les donateurs et les bénéficiaires.


Après avoir rappelé le soutien de l’Ouganda à la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, le représentant a salué le rapport présenté par le Président du Comité 1540 au nom des trois comités.  Cela montre, a-t-il dit, que l’approche globale demandée par le Conseil de sécurité est en cours.  Il a souhaité que le réexamen d’ensemble évalue l’évolution des risques et menaces, identifie des approches pratiques pour la mise en œuvre de la résolution 1540 mais aussi les obstacles à sa mise en œuvre sur le terrain.  Il a jugé extrêmement profitables les débats thématiques et a remercié en ce sens le Bureau des affaires de désarmement et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. 


M. Rugunda a estimé que la Liste récapitulative des Nations Unies établie par le Comité 1267 est utile pour lutter contre le terrorisme.  Il a cependant estimé que sa crédibilité serait menacée si on ne remédiait pas efficacement et en temps utile à ses déficiences actuelles.  En ce sens, il s’est dit encouragé par l’engagement affirmé du Comité 1267 d’améliorer ses procédures et d’y introduire des éléments de transparence et de justice.  Il a conclu en assurant les trois comités de la coopération continue de son pays.


M. ALEJANDRO WOLFF (États-Unis) a demandé aux trois Comités 1267, 1373 et 1540 de continuer de travailler sans relâche avec tous les États Membres à lutter contre Al-Qaida et ses alliés extrémistes, « qui sont allés jusqu’à menacer de faire exploser ce bâtiment ».  Le représentant a estimé que s’opposer à la menace terroriste était l’un des plus grands défis du Conseil de sécurité, l’ensemble des États Membres devant, « sans arrière-pensées, faire preuve de volonté et d’esprit de coopération ».  Il a appelé ces derniers à promouvoir énergiquement la mise en œuvre du régime de sanctions prévu par la résolution 1267, en proposant de nouveaux noms et en s’assurant que la Liste récapitulative soit précise et mise régulièrement à jour.  Le Conseil adoptera bientôt une nouvelle résolution pour compléter les mesures prévues par la résolution 1822, a ajouté le représentant, qui a souhaité que le futur texte rende la procédure d’inscription et de radiation « plus juste » et adaptée aux législations nationale et régionale.  Il a ensuite salué la transparence et le mandat ferme du Comité 1540, une composante du régime de non-prolifération qui, de l’avis de sa délégation, est essentielle.  L’appui technique qu’il se propose de fournir en matière de capacités aux États Membres désireux d’appliquer pleinement et promptement la résolution 1540 sur les armes de destruction massive doit être renforcé et amélioré, a-t-il estimé.  Le représentant des États-Unis a ainsi demandé au Comité 1540 de rationaliser son processus de demande d’assistance en faisant en sorte que les réponses des pays soient plus complètes et permettent ainsi une action plus rapide et efficace.  Il a conclu en notant que les États-Unis avaient mis en place un fonds d’aide à la mise en œuvre de la résolution 1540 à ceux qui en font la demande.  Dans ce cadre, les États-Unis fournissent aussi une expertise technique, a-t-il assuré.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a déclaré que son pays appuyait la coordination accrue et efficace entre les trois Comités 1267, 1373 et 1540, telle qu’elle a été mise en avant dans l’exposé de M. Vilovic.  Il a ajouté que la multiplication des contacts entre les trois Comités était indispensable pour accroître les efforts du Conseil de sécurité visant à lutter contre la menace du terrorisme international.  S’agissant des actions menées par la Direction exécutive du Comité 1373, le représentant a salué l’utilité des visites effectuées au niveau régional et l’efficacité des échanges entre la Direction exécutive et le Groupe d’action contre le terrorisme du G-8.  Le Comité est d’abord utile pour lutter contre le financement du terrorisme et assurer le respect des droits de l’homme au cours des diverses procédures engagées contre des individus et entités faisant l’objet de sanctions, a-t-il affirmé.


Concernant le Comité 1267, M. Churkin a déclaré que la progression des Taliban en Afghanistan et dans les pays voisins démontrait que les liens de ces derniers avec Al-Qaida sont toujours très étroits.  Le Comité et l’Équipe de surveillance continuent d’œuvrer à l’amélioration et la mise à jour de la Liste récapitulative afin qu’elle reflète les réalités des menaces posées par les individus et entités visés, a poursuivi le représentant.  La procédure doit être certes plus transparente mais les mesures prises à cette fin ne doivent pas avoir pour effet contraire d’affaiblir le régime des sanctions du Comité, a ensuite mis en garde le représentant russe.  Pour ce qui est du Comité 1540, il a estimé qu’il était central de renforcer le régime de non-prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs par le biais des ateliers qu’organise le Comité dans toutes les régions du monde.  C’est grâce à ce type de rencontres et d’échanges que l’appui technique et l’information seront mieux partagés, a conclu M. Churkin.


M. ABDELRAZAG E. GOUIDER (Jamahiriya arabe libyenne) a estimé que les trois Comités 1267, 1373 et 1540 avaient pris ces derniers mois des « initiatives positives », que leurs méthodes de travail et leur coopération s’étaient améliorées, et que des efforts particuliers ont été déployés pour promouvoir la transparence et les droits de l’homme.  Il s’est notamment félicité de l’examen des évaluations préliminaires de mise en œuvre par le Comité contre le terrorisme.  Ces efforts doivent se poursuivre, a-t-il ajouté.  Toutefois, ces mesures resteront insuffisantes si elles ne s’inscrivent pas dans le cadre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Il a estimé qu’il faudrait désormais aborder un autre aspect de cette Stratégie, à savoir les causes profondes du terrorisme, avant de dénoncer l’occupation étrangère.


Le représentant a ensuite fait observer que les noms de personnes décédées continuent de figurer sur la Liste récapitulative des individus et des entités établie par le Comité 1267.  Il a souhaité que la révision de cette Liste soit achevée rapidement.  Il a insisté sur la nécessité de procédures régulières, a plaidé en faveur de plus nombreuses exemptions et a mis en garde contre le risque d’aboutir à des punitions collectives.  Concernant le Comité 1540, le représentant libyen a regretté que les mécanismes actuels restent insuffisants.  Rappelant que son pays avait renoncé aux armes de destruction massive, il a affirmé que la destruction totale de telles armes restait le meilleur moyen d’éviter que des acteurs non étatiques y accèdent.


M. EMMANUEL BONNE (France) a souligné que le terrorisme représentait une menace intolérable contre laquelle « nous devons nous unir et agir ensemble ».  Il a ajouté que, de plus en plus, les Nations Unies étaient directement visées par des organisations terroristes.  Après avoir rendu hommage aux victimes des attentats contre des membres du personnel de l’ONU à Kaboul, le 28 octobre, le représentant a salué la détermination de l’ONU de ne pas céder au chantage des terroristes et à poursuivre son action en Afghanistan. 


Il est essentiel que les Comités 1267, 1373 et 1540 puissent, avec l’appui de leur groupe d’experts, mettre en œuvre les résolutions correspondantes grâce au soutien des États Membres, a-t-il poursuivi.  S’agissant du Comité 1267, le représentant a estimé que pour que la Liste donne une idée exacte de l état de la menace représentée par Al-Qaida et les Taliban, il faudrait améliorer la résolution 1822 sur la procédure de fonctionnement du Comité.  Le Comité 1373 effectue un travail indispensable, notamment pour rappeler le caractère contraignant de la résolution concernée, à laquelle tous les États doivent se soumettre, a-t-il souligné.  En cas de manque de moyens pour appliquer la résolution 1373, les États peuvent bénéficier de l’appui technique de l’ONU par le biais de la Direction exécutive du Comité, a-t-il indiqué, en appelant ce dernier à se concentrer d’abord sur les questions les plus stratégiques. 


Concernant le Comité 1540, le représentant de la France a demandé qu’il continue de travailler d’arrache-pied en vue d’acquérir une plus grande visibilité et efficacité.  Dans les semaines à venir, le travail du Comité devra être guidé par le document final à paraître et dans lequel figureront les recommandations inspirées du récent débat tenu au Siège de l’ONU, en marge de l’Assemblée générale sur la mise en œuvre de la résolution 1540.  De l’avis de sa délégation, l’accent doit être mis sur l’amélioration du fonctionnement du Comité pour coordonner les demandes d’assistance technique.  Il a indiqué à ce propos que la France, qui préside le Groupe de travail du Comité 1540, s’attache à accélérer les délais de traitement des demandes et recommande en outre l’organisation de visites spécifiques dans certains pays.  Enfin, le représentant a estimé que l’Équipe spéciale de la lutte contre le terrorisme de l’ONU, qui est devenu un « outil indispensable du dispositif des Nations Unies de lutte antiterroriste », devrait être à présent institutionnalisée. 


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a estimé que le processus d’examen complet de la mise en œuvre de la résolution 1540, engagé le 30 septembre dernier, représente une étape importante de ses activités et a souhaité que les recommandations importantes auxquelles le Comité 1540 est parvenu soient rapidement traduites en actions concrètes et efficaces au service des objectifs de la résolution pertinente.  Il a rappelé que sa délégation adhérait à l’idée selon laquelle le Comité 1540 et son Groupe d’experts peuvent effectuer des visites de terrain.


Le représentant a estimé que l’efficacité des sanctions prises contre Al-Qaida n’est plus à démontrer et a ajouté que les initiatives prises par le Comité 1267 à la suite de l’adoption de la résolution 1822 ne font que l’améliorer encore.  Il a estimé que le souci d’assurer une procédure fiable et transparente concernant l’inscription sur la Liste récapitulative ou la radiation de cette Liste ainsi que la recherche d’une plus grande rationalité dans les exceptions humanitaires contribuent à renforcer la lutte contre le terrorisme dans le respect des droits de l’homme.  La révision en cours de la Liste récapitulative est cruciale pour aboutir avant le 30 juin 2010 à une liste fiable et contestable, comme l’exige la résolution 1822, a ajouté M. Kafando. « Si nous voulons par dessus tout un régime des sanctions durables et efficaces, nous devons veiller à accorder une assistance technique aux pays à faible capacité pour éviter que ces derniers ne servent de refuges faciles aux individus traqués par les sanctions, a également fait observer le représentant.


M. Kafando a estimé que la « dynamique de dialogue direct » que le Comité 1373 a engagé avec les missions de certains pays à New York, les visites de pays ou encore les ateliers de formation et séminaires de sensibilisation, ont « contribué à dresser un tableau plus lisible de la manière dont les États s’acquittent de leurs obligations » au titre de la résolution et de faire des propositions.  Il s’est dit convaincu que, si elles étaient fidèlement mises en œuvre, les recommandations faites à l’issue de ces différents exercices permettraient de réduire les écarts dans la mise en œuvre de la résolution.  Le représentant s’est enfin félicité de la coopération entre les trois Comités, ainsi qu’entre ces deniers et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.


M. NORIHIRO OKUDA (Japon) a estimé que les sanctions appliquées contre les individus et entités associés à Al-Qaida ou aux Taliban  continuent de jouer un rôle essentiel dans la lutte contre le terrorisme.  Pour rendre pleinement efficace le régime instauré par la résolution 1267, des efforts permanents doivent être faits pour assurer la crédibilité de la Liste récapitulative, a-t-il ajouté, avant de saluer le travail mené en ce sens par le Comité 1267, conformément à la résolution 1822.  Ces progrès permettent d’améliorer la transparence et l’efficacité du régime des sanctions, a-t-il ajouté.


Le représentant a dit accorder une grande importance au rôle joué par le Comité contre le terrorisme et sa Direction exécutive pour identifier les besoins dans le domaine de l’assistance à la lutte contre le terrorisme.  Il a appuyé la procédure d’examen de la mise en œuvre de la résolution 1373 par les États Membres.  Faisant observer que certains États ne présentent pas à temps leur évaluation préliminaire de mise en œuvre de la résolution, il a rappelé que tous les États Membres doivent faire un effort pour présenter ce document à la date prévue.  Il a également insisté sur l’importance des visites sur place du Comité 1373 ou de sa Direction exécutive.  Il a rappelé que le Japon soutient le mécanisme de coordination entre la Direction exécutive et le Groupe d’action contre le terrorisme.  M. Okuda a rendu hommage aux travaux du Comité 1540 et a salué l’adoption par le Conseil de sécurité, le 24 septembre dernier, de la résolution 1887 concernant la non-prolifération nucléaire et le désarmement, ainsi que le  débat public qui s’est déroulé au Siège de l’ONU du 30 septembre au 2 octobre sur la mise en œuvre de la résolution 1540.  Le Japon continuera à contribuer à la promotion de la mise en œuvre de la résolution 1540, a ajouté le représentant, avant de se féliciter de la coopération entre les trois Comités.


M. HOANG CHI TRUNG (Viet Nam) a encouragé les pays membres à renforcer leur coopération et assistance pour s’assurer de la réussite du processus de révision générale des listes consolidées engagé par le Comité 1267 en vertu des instructions du Conseil de sécurité contenues dans le paragraphe 25 de la résolution 1822 (2008).  Sa délégation, a-t-il dit, partage les préoccupations du Comité 1267 sur le régime des sanctions. 


Afin de favoriser la coopération entre les États Membres et les comités des sanctions, les autorités vietnamiennes ont facilité, en septembre dernier, une visite de travail de l’Équipe de surveillance du Comité 1267 au Viet Nam.  « Cette visite a permis aux experts de l’Équipe de surveillance d’échanger leurs vues avec les agences vietnamiennes compétentes, en lien avec la mise en place du régime de sanctions du Comité 1267 dans la région », a déclaré le délégué du Viet Nam. Dans cette perspective, le Viet Nam soutient les efforts des groupes d’experts pour coordonner leur travail dans le cadre de l’Équipe spéciale de la lutte contre le terrorisme, qui a été établie pour assurer la coordination d’ensemble et la cohérence dans les efforts de l’ONU pour lutter contre le terrorisme.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a déclaré, en ce qui concerne le Comité 1267, que l’examen de la Liste récapitulative devait permettre de renforcer la justesse et l’efficacité du régime de sanctions du Comité.  Il a encouragé les États Membres à fournir des informations détaillées à cette fin, a-t-il dit, notamment celles portant sur les modalités d’inscription et de radiation.  Les noms figurant sur la Liste récapitulative doivent refléter au plus près l’évolution de la menace que posent Al-Qaida et les Taliban, a-t-il dit.  Il a ensuite évoqué l’action de la Direction exécutive du Comité 1373 qui, grâce à des visites dans toutes les régions du monde pour promouvoir la pleine mise en œuvre de la résolution, contribue activement à la lutte contre le terrorisme international.  Le représentant a estimé que l’absence de ressources et de capacités était le principal obstacle à la mise en œuvre de la résolution 1373.  Il a ainsi appelé à l’intensification du dialogue interétatique, en tenant compte des difficultés matérielles des pays en développement pour traduire dans les faits les mesures contre le terrorisme prises au niveau international. 


Pour ce qui est du Comité 1540, le représentant chinois a noté les progrès réalisés dans l’examen de la mise en œuvre de la résolution pertinente.  Le Comité doit poursuivre ses efforts pour réaliser son programme de travail de manière complète et équilibrée, a-t-il précisé, en jugeant que la communauté internationale avait besoin d’un nouveau consensus sur la non-prolifération de tous les types d’armes de destruction massive.  Le représentant a par ailleurs déclaré que, face à la multiplication des actes terroristes à travers le monde, l’ONU avait le devoir de continuer d’insister sur la mise en œuvre de ses résolutions pertinentes, « tout en s’efforçant de renforcer les capacités de lutte antiterroriste des pays en développement », a-t-il répété.  Avant de conclure, il a plaidé pour un rapprochement entre les trois Comités et l’Équipe spéciale du Secrétaire général afin que les efforts du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale soient davantage complémentaires. 


Mme HEIDI GRAU (Suisse), se félicitant de la tenue régulière de telles réunions qui permettent aux États non membres du Conseil de sécurité d’exprimer leurs points de vue et préoccupations, s’est jointe à la déclaration faite par les Pays-Bas au nom des États dits « Like-minded » (plaidant pour le respect des droits de l’homme), au sujet des défis posés par la mise en œuvre du régime des sanctions créé par la résolution 1267.  En ce sens, elle a rappelé que son pays avait déjà eu l’occasion de féliciter le Conseil de sécurité et le Comité 1267 de leurs efforts pour améliorer les procédures d’inscription sur la Liste récapitulative des individus et des entités et des procédures de radiation, mais qu’il avait aussi attiré son attention sur de « graves lacunes concernant les garanties minimales de procédure et l’absence de respect des droits fondamentaux » des personnes et entités figurant sur la Liste récapitulative.


Mme Grau a rappelé que plusieurs États, européens et autres, sont  « confrontés à des défis considérables d’ordre politique et juridique » dans la mise en œuvre du régime de sanctions 1267.  Elle a indiqué que le Conseil des États, une des deux chambres du Parlement suisse, avait adopté en septembre 2009 une motion demandant au Gouvernement suisse de mettre un terme à l’application des sanctions prises contre des individus inscrits sur la Liste du Comité 1267 « si les intéressés y ont figuré pendant plus de trois ans sans avoir encore été déférés devant un tribunal, sans avoir eu la possibilité de présenter un recours auprès d’une autorité indépendante, si aucune autorité judiciaire n’a engagé de poursuite contre eux et si aucun nouvel élément à charge n’a été avancé depuis l’inscription de leur nom sur cette Liste.  La représentante a précisé que la seconde chambre du Parlement suisse examinerait probablement cette motion au printemps prochain, ajoutant qu’elle examinerait sans doute aussi à cette occasion la résolution que le Conseil de sécurité doit adopter à la fin de l’année, afin d’évaluer les nouvelles améliorations apportées au système.


Les parlements ne sont pas les seuls à se montrer préoccupés par la conformité des sanctions ciblées des Nations Unies aux principes des droits de l’homme, a ajouté Mme Grau, qui a rappelé l’arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes de 2008 dans l’affaire Kadi et Al Barakkat.  La Suisse elle-même fait l’objet d’une plainte devant la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg, a-t-elle ajouté, en précisant que cette plainte « vise en réalité l’intégralité du système de sanctions onusien ».  Quand un parlement ou une cour de justice conteste la légalité des mesures qu’ils ont prises pour appliquer la résolution 1267, les gouvernements se trouvent face à un « grave dilemme », a constaté la représentante de la Suisse.  Ils risquent de « devoir choisir aujourd’hui entre l’option de satisfaire aux obligations imposées par la Charte de l’ONU et celle d’agir en conformité avec une décision de leur parlement ou de leurs tribunaux soutenant les droits de l’homme », a-t-elle fait observer.


« Cette situation aurait pu être évitée », a dit la représentante, qui a estimé que le Conseil de sécurité « pouvait encore y remédier ».  Elle a rappelé la proposition présentée en mai 2008 par la Suisse et d’autres membres du groupe « like-minded » tendant à la création d’un groupe d’experts indépendants, en matière de radiation, dont les membres seraient sélectionnés par le Conseil de sécurité et dont les compétences seraient également définies par le Conseil.  Il ne s’agit pas de mettre en place un système judiciaire qualifié comparable aux tribunaux nationaux de défense des droits de l’homme, mais d’offrir une protection équivalente au niveau onusien, a-t-elle expliqué.  La représentante s’est dite convaincue qu’un tel groupe d’experts « n’affaiblirait pas l’autorité du Conseil » et a rappelé que cet avis était partagé par l’Équipe d’appui. « Plus le groupe d’experts sera indépendant et efficace, plus il y aura de chances de voir les sanctions ciblées obtenir l’assentiment nécessaire auprès des parlements et de résister aux appels auprès des cours de justice nationales et sous-régionales, a encore affirmé Mme Grau.  C’est parce que la Suisse cherche à sauvegarder et à améliorer davantage l’efficacité et la légitimité du système de sanctions, « élément précieux de la lutte antiterroriste », qu’elle demande au Conseil de sécurité de prendre en compte ses préoccupations lors de l’adoption à la fin de l’année de sa nouvelle résolution, a conclu la représentante.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, M. ANDERS LIDÉN (Suède) a estimé que l’adoption de la résolution 1822 (2008) avait constitué une étape importante vers un renforcement du régime de sanctions prévu par la résolution 1267.  Par ailleurs, conformément à la résolution 1822, et sur demande de la Cour de justice des Communautés européennes, l’Union européenne est en train de réviser ses procédures afin de faciliter la mise en œuvre des dispositions de la résolution 1267, a souligné le représentant.  En outre, a-t-il poursuivi, les États Membres de l’Union européenne sont parmi les principaux à prendre des mesures de renforcement des capacités dans les domaines de l’état de droit et de la lutte contre le terrorisme en vertu de la résolution 1373.  M. Lidén a réaffirmé le soutien de l’Union européenne aux travaux du Comité contre le terrorisme et sa Direction exécutive et continuera de faire des contributions significatives à ses activités ainsi qu’au Service de la prévention du terrorisme de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).


Le représentant a ensuite salué les résultats du bilan de mi-parcours des travaux de la Direction exécutive, assurant que l’Union européenne appuyait les efforts de la Direction exécutive à l’égard des pays qui n’ont pas régulièrement fait rapport au Comité et pour renforcer sa coopération avec les organisations régionales spécialisées.  M. Lidén a ensuite jugé que la résolution 1540 proposait un cadre juridique solide pour les efforts visant à prévenir l’acquisition, par des acteurs non étatiques, et notamment des terroristes, d’armes nucléaires, bactériologiques et chimiques.  La stratégie de l’Union européenne contre la prolifération des armes de destruction massive souligne son engagement en faveur de normes rigoureuses de vérification à l’exportation, a relevé le représentant, qui a également rappelé que l’Union européenne prévoyait de dépenser, pour la période 2007-2013, 300 millions d’euros de plus pour renforcer le régime de non-prolifération de ce type d’armes et des matériaux qui leur sont associés.  Avant de conclure, il a souligné que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies devrait être pleinement mise en œuvre.


M. PEDRO NÚÑEZ MOSQUERA (Cuba) a reproché aux États-Unis d’avoir, le 21 octobre dernier, libéré le « terroriste notoire Santiago Alvarez Fernandez-Magrina » après seulement 11 mois d’emprisonnement, alors qu’il avait été condamné à quatre ans dans le cadre d’une affaire de cache d’armes.  Cet individu, a affirmé le représentant, avait permis l’entrée aux États-Unis du « plus célèbre terroriste de l’hémisphère occidental », Luis Posada Carriles, début 2005.  Après avoir accusé Santiago Alvarez Fernandez-Magrina d’avoir un passé terroriste à Cuba, le représentant a réclamé une nouvelle fois aux États-Unis l’extradition de Posada Carriles vers le Venezuela, comme les autorités de ce pays le leur ont demandé, il y a cinq ans.


M. Mosquera a ensuite rejeté le maintien, « pour la 28ème année consécutive », de son pays sur la liste américaine des pays qui parrainent le terrorisme international.  Qualifiant cette liste de « fallacieuse, unilatérale et politiquement motivée », il a affirmé la « politique impeccable de la révolution cubaine face au terrorisme ».  Cuba, a-t-il assuré, continuera de respecter pleinement les résolutions 1267, 1373 et 1540 du Conseil de sécurité.  Le représentant a fait observer que son pays avait proposé en 2001 aux États-Unis  un accord de coopération bilatéral pour combattre le terrorisme, sans condition préalable et dans le cadre de la résolution 1373.  Rappelant que l’Administration Bush avait rejeté cette proposition, il a déclaré que, si la nouvelle Administration américaine voulait réellement démontrer son engagement dans la lutte antiterroriste, elle avait désormais l’occasion d’agir sans appliquer de politique de « deux poids deux mesures », en luttant contre « diverses  organisations qui, depuis le territoire des États-Unis, ont attaqué Cuba depuis des années ».  Il a également réclamé la libération de cinq « combattants antiterroristes cubains » détenus depuis plus de 10 ans aux États-Unis.  Le Président des États-Unis dispose des prérogatives constitutionnelles de les faire libérer, « dans un geste de justice et de lutte contre le terrorisme », a-t-il dit avant de conclure.


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a axé son propos sur le renouvellement en cours du régime de sanctions contre Al-Qaida et les Taliban.  Il a appuyé tous les efforts destinés à améliorer l’efficacité et la légitimité du Comité 1267.  « C’est dans cet esprit, a-t-il dit, que nous continuons de croire fermement à la nécessité de mettre sur pied un groupe d’experts chargé de réfléchir spécifiquement aux procédures de radiation des noms des personnes et entités figurant sur la Liste récapitulative du Comité ».  Le représentant a fait part des préoccupations de sa délégation quant au manque d’équité du régime de sanctions du Comité 1267, en dépit des améliorations apportées à la résolution 1822 en ce qui concerne les procédures d’examen des cas dont il est saisi.  Le représentant a ainsi recommandé que le futur mécanisme de radiation permette aux personnes et entités incriminées de répondre par les voies judiciaires de leur pays aux allégations dont elles sont l’objet.  La procédure doit comprendre l’échange d’informations détaillées, y compris confidentielles de la part de l’État ayant demandé l’ajout d’un ou plusieurs noms à la Liste récapitulative, a-t-il préconisé.  Le représentant a également estimé que lorsqu’un État revenait sur une demande d’inscription, l’entrée correspondante perdait automatiquement sa justification, « sauf si le Comité est saisi de la demande informée d’un autre État que le nom en question soit maintenu sur la Liste récapitulative ».


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) a déclaré que pour la mise en œuvre des mesures contre le terrorisme international, son pays appuyait fermement l’idée d’imposer des sanctions ciblées, qui offrent à la communauté internationale les moyens d’atteindre ses objectifs en matière de politique et de sécurité, tout en réduisant leur impact sur la population civile et en respectant les droits de l’homme.  La Nouvelle-Zélande s’est dite satisfaite des efforts récents du Conseil de sécurité pour renforcer la transparence et l’efficacité des régimes de sanctions existants, en particulier par le biais des modifications apportées par la résolution 1822 du Conseil de sécurité.


Le représentant a indiqué que la Nouvelle-Zélande a mis en exergue « les difficultés des petits États insulaires en développement à assumer leurs obligations dans le domaine de la lutte contre le terrorisme », y compris certains pays de la région du Pacifique.  Le représentant de la Nouvelle-Zélande a appelé le Conseil de sécurité à assister les petits États insulaires en développement dans cette lutte.  Il a assuré que son pays était déterminé à prendre toutes les mesures pour « s’assurer que la Nouvelle-Zélande ne soit ni une cible ni une source de terrorisme ».  En octobre 2009, le Gouvernement néo-zélandais a adopté de nouvelles lois contre le blanchiment d’argent et contre le financement du terrorisme.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a considéré que les travaux du Comité 1267, en dépit des difficultés, continuaient de donner des résultats probants et progressaient dans l’examen du processus d’inscription et de radiation sur la Liste récapitulative.  À son tour, elle a appelé à un renforcement de la transparence et de l’État de droit dans l’exécution du régime de sanctions prévu par la résolution 1267.  Concernant le Comité 1373, la représentante a salué les progrès enregistrés dans la fourniture de l’assistance technique, grâce notamment aux visites menées dans des pays de toutes les régions du monde par la Direction exécutive du Comité.  Elle a également souligné l’importance des actions menées sous l’égide du Comité 1540, soulignant que la session extraordinaire du Comité 1540 qui s’était tenue du 30 septembre au 2 octobre avait constitué une étape importante en permettant aux États Membres d’exprimer leurs vues sur un problème, la prolifération des armes de destruction massive, qui les affecte directement.  La représentante brésilienne a conclu en demandant une coordination accrue entre les différents organes des Nations Unies œuvrant pour la lutte contre le terrorisme.  Les Comités 1267, 1373 et 1540, a-t-elle dit, et leurs organes subsidiaires respectifs, devraient réfléchir à de nouveaux moyens pour enrichir le dialogue et la coopération, non seulement entre eux mais aussi avec les organisations de défense des droits et des libertés fondamentales.  


M. ROMÁN OYARZUN (Espagne) s’est aligné sur la déclaration de la Suède, au nom de l’Union européenne, et a affirmé que le terrorisme exigeait une  réponse collective, systémique et coordonnée, avec l’Organisation des Nations Unies comme chef de file. Dans ce but, il faudrait œuvrer ensemble dans l’exécution effective et équilibrée de la Stratégie antiterroriste mondiale et son plan d’action, adoptés par consensus en 2006 par l’Assemblée générale.  L’Espagne, en tant que pays durement éprouvé par le terrorisme dans ses manifestations diverses, œuvre de manière inlassable, à la fois au niveau national et au niveau international, pour prévenir et lutter contre le terrorisme.  Les enseignements tirés de l’expérience accumulée en la matière montrent que cette tâche difficile ne peut réussir que dans un cadre multilatéral et, toujours dans le strict respect du droit international et des droits de l’homme. Le représentant de l’Espagne a par ailleurs souhaité une coopération plus étroite entre le Comité 1267, le Comité contre le terrorisme et le Comité 1540, ce qui permettra une meilleure utilisation des ressources disponibles et évitera le double emploi en vue d’obtenir des résultats plus efficaces.  Il a estimé que la visite effectuée la semaine dernière en Espagne par l’Équipe d’évaluation du Comité 1267 avait été très utile et d’un grand intérêt pour les deux parties.


Le représentant a salué le travail du Comité contre le terrorisme et sa Direction exécutive, centré actuellement sur le suivi de l’application par les États Membres des politiques de lutte contre le terrorisme et la diffusion de meilleures pratiques.  Il s’est félicité des instruments utilisés par la Direction exécutive dans l’analyse de la mise en œuvre de la résolution 1373 aux niveaux national et international, et a mis l’accent sur le renforcement de l’assistance technique et sur le dialogue permanent entre les États donateurs et récipiendaires en vue d’une efficacité accrue dans ce domaine.  La communauté internationale doit aussi relever le défi de la prévention et de l’interdiction de l’accès d’agents non étatiques aux armes de destruction massive, à leurs systèmes et matériel connexes.  Le représentant a mis en exergue les efforts du Comité 1540 pour concevoir des mécanismes de contrôle orientés vers l’application effective de cette résolution.  Il a souligné qu’il était nécessaire pour les États  de respecter les obligations contenues dans ladite résolution et de progresser dans des domaines tels que l’interdiction juridique des activités de prolifération des armes de destruction massive sur leurs territoires respectifs, la protection du matériel sensible et le contrôle effectif des exportations.  Face à la barbarie du terrorisme, qui a encore frappé au cours de ces dernières semaines, il a considéré qu’il serait très utile d’organiser des débats ouverts sur cette question afin de permettre aux États Membres d’exprimer leurs points de vues, leurs idées et leurs suggestions concernant la tâche complexe de ces trois Comités chargés de la lutte contre le terrorisme, l’objectif ultime étant de parvenir à l’éliminer.


M. JORGE VALERO (Venezuela) a affirmé que son pays condamnait sans équivoque le terrorisme, qu’il soit le fait d’individus, d’organisations ou d’États, et a rappelé que la résolution 1373 du Conseil de sécurité interdit aux États de fournir un refuge aux individus qui commettent des actes de terrorisme comme elle interdit de refuser l’extradition de terroristes pour des motifs politiques.  Il a ensuite accusé les États-Unis d’avoir protégé et abrité Luis Posada Carriles, un des responsables de l’attentat commis en 1976 contre un avion cubain, causant la mort de 73 personnes.  Il a rappelé que Posada Carriles, qui n’était pas un ressortissant des États-Unis, avait vécu « en complète liberté » à Miami pendant longtemps et que les autorités américaines, qui étaient informées de sa présence, ne l’avaient pas arrêté.  Il a ensuite rappelé les multiples démarches de son pays auprès du Gouvernement des États-Unis, qui sont restées sans réponse.  En laissant Posada Carriles vivre et se déplacer librement sur leur territoire et en refusant de l’extrader au Venezuela, les États-Unis agissent en violation de la résolution 1373, a affirmé le représentant, qui a demandé, « une fois encore », aux États-Unis, de respecter le traité d’extradition conclu avec le Venezuela et de remettre Luis Posada Carriles aux autorités de son pays.


M. HERMAN SCHAPER (Pays-Bas) a indiqué que pour les pays « like-minded » (animés par le même esprit), la résolution 1822 représentait une étape importante dans l’amélioration des activités du Comité 1267.  Ce texte a ajouté de la transparence et de l’équité aux procédures à caractère contraignant en introduisant d’importantes innovations, en particulier la procédure d’examen de tous les noms de la Liste récapitulative d’ici au 30 juin 2010 et la mise en ligne de résumés des affaires en cours d’examen sur le site Web du Comité 1267, a indiqué le représentant.  Toutefois, a poursuivi M. Schaper, la résolution en question ne résout pas le problème posé par l’absence d’un mécanisme d’examen garant de l’impartialité et de l’indépendance du Comité.  Il a estimé que des mesures devraient être prises pour garantir aux accusés le respect de leurs droits en matière de défense.  Les personnes et entités visées doivent au moins être pleinement informées des sanctions qui pèsent contre elles, a-t-il déclaré, et elles doivent pouvoir se tourner vers un organe indépendant pour contester toute décision prise contre elles.  Le représentant a, en outre, jugé que les mesures destinées à améliorer les conditions d’exécution du régime de sanctions prévu par le Comité 1267 devraient s’appliquer aux autres régimes de sanctions contre le terrorisme des Nations Unies. 


M. ANDREW GOLEDZINOWSKI (Australie) a réaffirmé l’appui de son pays au travail des Comités établis par les résolutions 1267, 1373 et 1540 du Conseil de sécurité avec l’aide de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme.  Il a estimé qu’un effort global était nécessaire pour contrer de manière efficace le terrorisme et qu’une action multilatérale par le biais du système des Nations Unies était un élément vital de toute stratégie internationale visant le terrorisme et l’extrémisme.  L’Australie encourage les trois Comités, et leurs organes subsidiaires respectifs, à continuer à coordonner leurs travaux et coopérer avec l’ensemble du système des Nations Unies, y compris l’Équipe spéciale chargée de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.


Le représentant a encouragé le Comité du Conseil de sécurité créé en vertu de la résolution 1540, qui met l’accent sur les besoins d’assistance technique pour faciliter la mise en œuvre de la résolution, à travailler avec la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme afin d’identifier des approches efficaces.


Le représentant a souligné que les relations des organes subsidiaires avec les autres organisations internationales sont également importantes.  Ainsi, sa délégation souhaite attirer l’attention sur un récent document sur les meilleures pratiques, adopté par l’Équipe spéciale de l’action financière sur la mise en place d’un actif terroriste qui gèlerait les obligations résultant des résolutions 1267 et 1373 du Conseil de sécurité.  L’Australie, qui copréside l’Équipe spéciale ayant élaboré ce document, reconnaît la contribution significative du Comité du Conseil de sécurité créé en vertu de la résolution 1267 et de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme à ce travail.  Des relations efficaces avec les États Membres, en particulier les pays donateurs et bénéficiaires, sont également essentielles pour le succès du travail des trois Comités 1267, 1373 et 1540.


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran) a déclaré que les Nations Unies avaient fait des progrès considérables pour fixer des normes et faire appliquer des mesures de lutte contre le terrorisme.  « Pourtant, malgré tous ces efforts, nous assistons à une escalade des actes terroristes dans différentes parties du monde », a-t-il regretté.  La véritable lutte contre le terrorisme dépend beaucoup de la manière dont on en identifie les causes, a ajouté le représentant, qui a cité comme facteurs générateurs de terrorisme l’occupation étrangère, l’exclusion, la sélectivité et les politiques d’expansion politique et économique.  En outre, la politique de « deux poids deux mesures » appliquée par certains États qui luttent contre certains groupes terroristes mais en ignorent d’autres constitue sans doute une des raisons de l’extension du terrorisme, a-t-il ajouté.


M. Khazaeea salué l’examen global de la mise en œuvre de la résolution 1540 mené, en octobre dernier, au Siège de l’ONU à New  York.  Il a estimé que la mise en œuvre de la résolution ne devrait pas avoir de conséquences  sur les droits des États tels qu’inscrits  dans des traités internationaux librement négociés, comme le Traité de non-prolifération, la Convention sur les armes  chimiques, la Convention sur les armes biologiques  ou encore le statut de l’Agence internationale de l’énergie atomique.  L’accent mis sur la notion de prévention de l’accès d’acteurs non étatiques à des armes de destruction massive ne devrait pas détourner l’attention de la communauté internationale de sa principale priorité, qui consiste à veiller au désarmement nucléaire, a ajouté le représentant.  Il a ajouté que son pays avait présenté deux rapports sur les mesures prises pour appliquer la résolution 1540.  La République islamique d’Iran a, de même, pris des mesures pour appliquer la résolution 1373 et présenté en ce sens six rapports nationaux au Conseil de sécurité, a affirmé M. Khazaee.  « En outre, a-t-il assuré, nous avons intensifié notre lutte contre le trafic de drogues en provenance d’Afghanistan, contribuant ainsi fondamentalement à la lutte contre le terrorisme international et, le plus souvent, seuls. »


La République islamique d’Iran est l’une des principales victimes du terrorisme dans la région, a affirmé le représentant, qui a de nouveau dénoncé l’application sélective des normes.  Depuis 30 ans, la République islamique d’Iran a été victime de différents groupes terroristes, dont l’un, le MKO, a perpétré au moins 612 attentats dans le pays, faisant de nombreux morts et blessés, a-t-il précisé.  Des membres de ce groupe « pourtant désigné comme groupe terroriste par les États-Unis et d’autres pays » continuent de bénéficier d’un soutien et de sanctuaire aux États-Unis et dans divers pays européens, y compris des pays membres de l’Union européenne », a affirmé le représentant.  Il a dénoncé l’ironie de la décision du Conseil des Ministres de l’Union européenne qui, tout en insistant sur la nature terroriste du MKO, l’a retiré, le 26 janvier dernier, de la liste des groupes terroristes de l’Union européenne en invoquant un arrêt rendu par la Cour de justice européenne.  Ce genre de sélectivité nuit à la lutte contre le terrorisme en sapant le consensus international, et encourage les terroristes dans leurs activités haineuses, a commenté M. Khazaee.  Il a également accusé « certains pays occidentaux » d’apporter un « soutien tacite » à d’autres groupes terroristes, comme le groupe Jundullah, responsable de l’attaque du 18 octobre à Pishin, en Iran, qui a fait au moins 57 morts.


Enfin, le représentant a dénoncé le « terrorisme d’État perpétré par le régime israélien » dans les territoires palestiniens occupés et ses « crimes innommables »  commis « en l’absence de toute action significative du Conseil de sécurité ».  Il a vu dans ces crimes  « une des violations les plus flagrantes et les plus graves des résolutions des Nations Unies et spécialement du Conseil de sécurité », ajoutant que le Conseil et ses organes subsidiaires de lutte contre le terrorisme devraient y faire face « de la manière la plus résolue ». 


M. BASHAR JA’AFARI(République arabe syrienne) a déclaré que son pays avait fait partie des premiers États, dans les années 80, à souligner la nécessité de renforcer les efforts pour éliminer le terrorisme international autour d’une définition acceptable par tous.  Il a estimé nécessaire d’agir à tous les niveaux pour lutter contre le terrorisme, dans le respect des normes du droit international.  Le représentant a ensuite stigmatisé le « terrorisme d’État » pratiqué par Israël, qui peut se permettre d’agir en violation du droit international sans être jamais inquiété par notre Conseil.  Il a ensuite souligné que son pays coopérait pleinement avec les trois Comités 1267, 1373 et 1540 « pour garantir une meilleure coordination et pour faire appliquer les résolutions pertinentes, et prendre les mesures nécessaires pour mettre fin au terrorisme d’État dont nous avons été si souvent les victimes ».  Le représentant s’est par ailleurs dit convaincu que l’ONU devrait jouer un rôle clef dans la lutte contre le terrorisme, en facilitant l’atteinte d’un consensus sur la manière la plus efficace et transparente d’exécuter les mandats des organes et organisations compétentes.  Il a ensuite demandé aux trois Comités de ne pas se concentrer sur « certains groupes d’États en en omettant d’autres ».  Premier signataire du Traité de non-prolifération (TNP), et signataire également des accords de garantie de l’AIEA, la Syrie exhorte Israël, seul État de la région qui refuse d’adhérer à ces mécanismes et à posséder un arsenal atomique et d’autres armes de destruction massive, d’y souscrire rapidement en vue d’établir une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, a conclu le représentant.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde), rappelant que l’on était à deux semaines de l’anniversaire des attaques terroristes de Mumbaï, a ajouté que son pays était partie aux 13 conventions sectorielles de lutte contre le terrorisme adoptées sous les auspices des Nations Unies, et qu’il avait activement contribué à l’adoption par l’Assemblée générale en septembre 2006 de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Il a rappelé que l’on discute, depuis près de 10 ans, d’un projet de convention-cadre sur le terrorisme et a estimé que presque tous les éléments proposés pour en faire partie ont reçu l’assentiment des États Membres.  C’est pourquoi, le temps est venu pour chaque État de faire preuve de la volonté politique nécessaire pour adopter le texte.


L’Inde soutient les travaux des trois Comités 1267, 1373 et 1540, ainsi que les différentes résolutions adoptées ensuite, a déclaré le représentant.  Il a rappelé que l’Inde s’est vue accorder un statut d’observateur auprès du Groupe d’action financière pour le blanchiment d’argent de l’OCDE, souhaite en devenir membre à part entière et réexamine son cadre institutionnel et réglementaire pour se mettre en conformité avec les recommandations de ce Groupe, afin de combattre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.  Il a cité plusieurs mesures prises dans le cadre des régimes de sanctions mis en place par les trois Comités, précisant notamment que l’Inde avait pour la première fois reçu la visite du Comité 1267 du 1er au 3 septembre dernier, visite qu’il a jugée « utile ».  M. Singh Puri a également souligné l’importance des lois promulguées par son pays pour lutter contre les activités illégales en relation avec les armes de destruction massive, leurs vecteurs et systèmes associés.  Tout en disant soutenir la mise au point de lignes directrices pour permettre à divers pays de satisfaire aux exigences de la résolution 1540, il a jugé important que de telles activités soient menées seulement à la demande des États et de garder à l’esprit la variété des capacités nationales.  L’Inde est disposée à fournir une assistance bilatérale à des pays, sur leur demande, pour les aider en ce sens, a ajouté le représentant.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a déclaré que son pays, qui a souffert durement du terrorisme, ne pouvait que confirmer que les motivations des groupes terroristes n’ont rien d’idéologique.  Le crime et l’argent qu’il rapporte, voilà ce qui motive l’activité de groupes tels que les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et l’Armée de libération nationale (ELN) qui opèrent en Colombie, a-t-elle lancé.  Ces groupes ne sont pas seulement rejetés par le peuple colombien, ils sont aussi désignés comme terroristes par de nombreux États Membres qui siègent au sein du Conseil de sécurité, a poursuivi la représentante.  De l’avis de sa délégation, la coopération est la clef pour avancer au plan régional dans la lutte contre le terrorisme.  « Nous avons fait la triste expérience du manque de coopération à ce niveau et de l’ingérence dans nos affaires intérieures par un pays voisin », a souligné Mme Blum.  Elle a ainsi déploré le manque de volonté du Gouvernement du Venezuela, qu’elle a accusé d’avoir laissé des groupes reconnus comme terroristes, notamment les FARC, s’emparer de stocks d’armes se trouvant sur son territoire.  La représentante a également indiqué que le Venezuela avait rompu des accords de coopération concernant la lutte contre la drogue.  « Le peuple de Colombie ne comprend pas cette attitude et notre délégation partage la préoccupation du Conseil de sécurité quant au lien entre le terrorisme, le criminalité transnationale organisée et les trafics illicites d’armes et de stupéfiants, a conclu la représentante colombienne. 


Droits de réponse


Le représentant du Venezuela a affirmé que l’action du Président Hugo Chavez avait permis d’obtenir la libération de personnes détenues par des groupes colombiens et avait toujours œuvré pour la paix en Colombie, pays qui connaît une terrible guerre interne depuis 60 ans.  Affirmant que ce conflit a des conséquences importantes sur les pays voisins, il a rappelé que quatre millions de Colombiens avaient bénéficié de l’accueil au Venezuela.  C’est pourquoi, nous avons intérêt à ce que cesse le conflit en Colombie, a-t-il affirmé, avant d’accuser le Gouvernement colombien de rechercher à étendre la guerre à d’autres pays du continent, citant à cet égard « l’invasion » de la République d’Équateur.  Il a  également accusé la Colombie d’avoir signé avec les États-Unis un accord en vue d’établir des bases militaires, faisant de la Colombie un élément de la politique d’expansion des États-Unis en Amérique du Sud.  Il a aussi reproché à la représentante de la Colombie d’avoir fait des déclarations erronées, ajoutant que le trafic de drogues est « endémique » dans ce pays.  Ceci montre, a-t-il dit, que l’installation de bases américaines dans ce pays n’est pas destinée à lutter contre le trafic de drogues.  Il a réaffirmé la volonté de paix de son pays et exigé de la Colombie qu’elle cesse de servir la politique expansionniste des États-Unis.  La paix en Colombie est synonyme de paix au Venezuela, a-t-il souligné.


Le représentant des États-Unis a exercé son droit de réponse pour rappeler que l’accord de coopération en matière de défense conclu avec la Colombie avait, pour unique objectif, d’appuyer des activités mutuellement approuvées en vue d’éliminer le trafic de stupéfiants et fournir une assistance humanitaire en cas de catastrophes naturelles.  Cet accord respecte la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de la Colombie et des pays voisins, a-t-il assuré.  Les États-Unis et le Venezuela ont rétabli des mécanismes de dialogue en juillet dernier afin de pouvoir renforcer la coopération dans ces domaines. « À ce jour, le Gouvernement vénézuélien n’a pas répondu à cette main tendue, nous espérons que son attitude changera dans un avenir proche », a conclu le représentant. 


La représentante de la Colombie, exerçant à son tour son droit de réponse, a « pris note » des commentaires formulés par le Venezuela et a précisé que la déclaration qu’elle a prononcée aujourd’hui était basée sur des faits concrets et avérés et non sur une simple rhétorique.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: la question du droit de veto reste le principal obstacle au consensus sur la réforme du Conseil de sécurité

AG/10887

Assemblée générale: la question du droit de veto reste le principal obstacle au consensus sur la réforme du Conseil de sécurité

13/11/2009
Assemblée généraleAG/10887
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

45e et 46e séances plénières – matin et après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LA QUESTION DU DROIT DE VETO RESTE LE PRINCIPAL OBSTACLE AU CONSENSUS SUR LA RÉFORME DU CONSEIL DE SÉCURITÉ


Privilège anachronique et discriminatoire, péché originel de la Charte et même violation de la démocratie que les Nations Unies s’efforcent de promouvoir au niveau international, le droit de veto a été massivement attaqué aujourd’hui par les délégations de l’Assemblée générale, qui ont souligné, lors de la conclusion du débat sur la représentation équitable au sein du Conseil de sécurité et l’examen du rapport de cet organe, que cette question demeurait le principal point d’achoppement empêchant la réforme du Conseil de sécurité depuis 15 ans.


Pour que le processus de réforme ne soit pas assujetti à la question du veto, cette question ne devrait être traitée que lors d’une conférence d’examen de la Charte dans 10 ans, a suggéré le représentant de la République dominicaine, rejoint par le représentant de l’Uruguay qui a jugé inutile d’insister sur des thèmes sur lesquels le consensus, ou un large appui sont hors de portée.  Pas question de séparer artificiellement les différents aspects de la réforme, a tranché le représentant de la Bolivie, estimant que l’abolition du droit de veto était une question centrale de la réforme du Conseil, qui touchait à la fois à la problématique de son élargissement et à celle de ses méthodes de travail.


Si, comme l’ont reconnu les délégations, l’abolition du droit de veto ne semble pas être un objectif réaliste dans l’état actuel des négociations, plusieurs d’entre elles ont au moins souhaité que son utilisation, réservée actuellement aux seuls cinq membres permanents du Conseil, soit limitée au Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, relatif à l’action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression.  Le représentant des Îles Salomon, tout comme l’observateur du Saint-Siège, a demandé que ce droit soit suspendu dans les situations de génocide, de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité.


La question de l’attribution du droit de veto dans le cadre de l’élargissement de la composition du Conseil a également divisé les délégations puisque contrairement à celles qui sont opposées par principe à toute prérogative particulière, le représentant du Venezuela, entre autres, a estimé que tant que ce droit ne serait pas éliminé, il devait être attribué à tout membre du Conseil, permanent ou non.  L’Afrique réclame au moins deux sièges permanents, avec tous les droits et privilèges correspondants, ont aussi rappelé les représentants de Maurice, du Kenya et du Nigéria.


Le représentant des États-Unis a clairement indiqué que son pays n’était pas disposé à soutenir un amendement de la Charte qui modifierait les modalités actuelles d’utilisation du droit de veto, alors que son homologue de la Chine s’est contenté d’appeler à la souplesse et au pragmatisme pour arriver à une solution qui aplanisse les différences entre toutes les parties.


Plusieurs délégations ont par ailleurs fait entendre leurs différences sur l’augmentation du nombre de sièges dans la catégorie des membres permanents, qui ne ferait que perpétuer des privilèges et entacher le système démocratique, selon le représentant de l’Argentine, rejoint par celui du Canada qui a appelé à limiter l’élargissement à la catégorie des sièges non permanents, plaidant pour leur attribution à des régions sous-représentées, comme l’Afrique.  Toute réforme qui choisirait de s’ancrer dans la logique archaïque du concept de superpuissances serait démodée dès son adoption, a averti le représentant de l’Italie.


Quelle que soit la taille du Conseil de sécurité après la réforme, il faudra de toute façon que ce dernier continue d’améliorer ses méthodes de travail vers plus de transparence et de communication avec les États Membres, a estimé la représentante de la Slovénie, en particulier si le Conseil souhaite que ces derniers partagent avec lui le poids financier des résolutions qu’il adopte.  


Les États Membres doivent entamer « dès que possible » la quatrième phase des négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil, sous la Présidence du Représentant permanent de l’Afghanistan, Zahir Tanin.  Lancées au mois de février dernier, ces négociations tournent autour de cinq points: les différentes catégories de membres, le droit de veto, la représentation régionale, la taille du Conseil et ses méthodes de travail, et sa relation avec l’Assemblée générale. 


Une grande partie des délégations a souhaité la préparation d’un document reprenant les principales propositions de réforme dont la position africaine pour un élargissement dans les deux catégories de membres dans un Conseil d’au moins 25 sièges; celle d’« Unis pour le consensus » pour un élargissement limité aux membres non-permanents; et la réforme dite « intérimaire » pour l’augmentation du nombre de sièges non permanents avec des mandats plus longs, pouvant éventuellement devenir permanents après examen.  Les négociateurs sont aussi saisis d’une proposition de réforme pour les méthodes de travail du Conseil présentée par les « Small Five » (S-5).


L’Assemblée générale reprendra ses travaux lundi 16 novembre, à 10 heures, avec un débat sur la restitution des biens culturels.



RAPPORT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ ( A/64/2 )


Question de la représentation équitable au Conseil de sécurité et de l’augmentation du nombre de ses membres et questions connexes


Suite du débat commun


Pour assurer la transparence du travail du Conseil de sécurité, a dit Mme CLAUDIA BLUM (Colombie), tous les États Membres devraient être en mesure de suivre le travail de cet organe.  Elle a donc estimé que le Conseil devait continuer de convoquer des réunions d’informations et de présenter des rapports spéciaux plus fréquemment.  Elle a ajouté que le rapport du Conseil devrait comprendre des informations plus qualitatives, en particulier les critères dans le processus de prise de décisions. 


Parlant des négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité, elle a retenu le consensus sur la nécessité d’améliorer les méthodes de travail du Conseil pour en faire un organe plus transparent et plus inclusif.  Après avoir réitéré son opposition au droit de veto, la représentante a aussi retenu le large appui des États Membres à l’idée de limiter son exercice.  Pour la Colombie, on devrait songer à le limiter aux situations qui tombent sous le coup du Chapitre VII de la Charte ou encore créer des mécanismes pour « neutraliser » son application. 


La Colombie, a-t-elle souligné, souhaite une réforme qui fasse du Conseil un organe plus représentatif et plus équitable auquel tous les États, grands, moyens ou petits pourront participer.  La situation des groupes et régions historiquement sous-représentés, notamment l’Afrique, devrait être corrigée, a-t-elle ajouté.  Mme Blum s’est opposée à l’élargissement de la catégorie des membres permanents car il se ferait au détriment de la participation des petits et moyens États.


On ne peut parler de démocratisation ou d’égalité souveraine en offrant à certains des privilèges arbitraires.  La solution intérimaire, a-t-elle plaidé, peut être une manière viable d’assurer la participation de certains États sans pour autant compromettre les principes directeurs de la réforme du Conseil.  Une augmentation du nombre de sièges non permanents, avec la possibilité d’être réélu, ou la création d’une nouvelle catégorie de sièges avec des mandats plus longs constituent des formules sur lesquelles pourrait se dégager un consensus, a-t-elle estimé. 


M. GUSTAVO ÁLVAREZ (Uruguay) a déploré la publication très tardive de la version définitive du rapport du Conseil de sécurité, ce qui rend difficile l’analyse du document.  En outre, la référence à des rapports passés auxquels les non-membres du Conseil n’ont pas accès rend la lecture du rapport aride, a-t-il critiqué.  Il a rappelé que l’Uruguay soutenait l’attribution d’un siège permanent à l’Allemagne, au Brésil, à l’Inde et au Japon, tout en s’opposant fermement à ce que le droit de veto soit offert aux nouveaux membres permanents.  Déjà à la Conférence de San Francisco qui a présidé à la création de l’ONU, l’Uruguay, a rappelé le représentant, s’était déjà opposé à toute différence dans les prérogatives ou droits octroyés aux pays. 


Nous ne pouvons ignorer que de nombreux thèmes soulevés lors des négociations intergouvernementales sont débattus depuis plus de 12 ans sans que rien ne se passe, a-t-il poursuivi, estimant qu’il n’était donc utile d’insister sur des thèmes qui ne font l’objet ni d’un consensus ni d’un large appui.  Il a souligné que la question du veto faisait partie de ces thèmes et a annoncé que, compte tenu de l’évolution des discussions et de la nature des propositions qui se présentent, l’Uruguay présenterait des textes à mettre aux voix sur les questions qui permettent de développer des alternatives au droit de veto.   


M. MANUEL KORČEK (Slovaquie) a regretté que malgré les nombreuses demandes, le rapport ne fournisse toujours pas les détails et les analyses de l’action du Conseil, ni d’explications sur le processus de prise de décisions.  Le moment est venu, a-t-il estimé, de cibler les propositions de réforme et en conséquence, d’éliminer les propositions qui ne bénéficient pas d’un soutien suffisant et de développer les idées auxquelles se rallie la majorité des États Membres.  Pour faciliter ces négociations, a-t-il poursuivi, il nous faut un document de base.  Le représentant a plaidé pour que les pays capables d’assumer une responsabilité globale dans le maintien de la paix et la sécurité deviennent potentiellement éligibles aux sièges de membres permanents, à condition que le droit de veto ne leur soit pas offert, a-t-il précisé.  Le droit veto doit être soumis à une véritable réforme, a-t-il poursuivi, tant dans son champ d’application que dans la manière dont il est utilisé.


Concernant la question de l’élargissement de la composition du Conseil, le représentant a prévenu que la résistance à agir et à atteindre des résultats tangibles aura des conséquences sur toute la réputation de l’ONU et du Conseil.  Il s’est dit favorable à la solution intérimaire, seule garante a-t-il dit, d’un compromis.  Le représentant a plaidé pour que le Groupe des États de l’Europe orientale ait au moins un membre permanent dans un Conseil qui ne doit pas dépasser 25 membres pour garantir un fonctionnement efficace.


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a d’emblée estimé que la composition actuelle du Conseil était anachronique en ce qu’elle n’est ni régionalement équilibrée ni géographiquement ou géopolitiquement fidèle aux réalités actuelles.  Il convient en la matière de procéder à une étude indépendante et complète sur les nouveaux éléments éventuels qui permettraient au Conseil de mieux refléter ces réalités.  Il va sans dire, a ajouté le représentant, que la sous-représentation des pays en développement, y compris le monde musulman, devrait être examinée sérieusement et de manière satisfaisante. 


M. AL HABIB a ensuite déclaré que le droit de veto, qui est une « arme tacite » dans les mains d’un petit nombre d’États, est un instrument non constructif qui sape la capacité d’action du Conseil.  La question de la Palestine et l’invasion, l’an dernier, de Gaza par Israël sont des exemples flagrants de l’inaction et des retards intentionnels, a-t-il lancé.  Pour le représentant, l’élimination progressive du droit de veto est une solution idéale pour la plupart des États Membres. 


Il faut de plus, a-t-il ajouté, mettre un terme une fois pour toutes à l’empiètement du Conseil sur les prérogatives des principaux organes de l’ONU, notamment l’Assemblée générale, le Conseil économique et social (ECOSOC) ainsi que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Il a prôné une meilleure coopération et une meilleure définition des prérogatives de chaque organe.  


Le représentant de l’Iran a poursuivi en affirmant que l’établissement de normes juridiques par le Conseil allait à l’encontre de la Charte de l’ONU, laquelle confère cette tâche à l’Assemblée générale.  Il a ensuite estimé que tous les États Membres, et notamment les pays directement concernés, devaient être informés des négociations relatives aux résolutions ou aux déclarations les concernant directement.


M. Al Habib a réclamé l’application de l’Article 31 de la Charte qui permet aux États non membres de participer aux débats les concernant.  Le Conseil devrait aussi autoriser ces États à l’informer de leur position, notifier de manière non sélective la tenue de ses réunions, convoquer quotidiennement des réunions d’information et accorder un droit de réponse aux États Membres qui font l’objet de critiques pendant une réunion du Conseil. 


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a dénoncé les échecs du Conseil de sécurité concernant la situation au Moyen-Orient et la question palestinienne, et a estimé que ce dernier avait tourné le dos à ses obligations fondamentales lorsqu’un « génocide » a été commis à Gaza.  La réforme de l’ONU dans son ensemble, a-t-il dit, doit se traduire par un renforcement de l’Assemblée générale qui doit rester l’organe délibérant par excellence de l’Organisation.  Il faut inverser la tendance du Conseil de sécurité à s’ingérer dans des questions qui échappent à sa compétence, a-t-il insisté.


La réforme du Conseil, a-t-il poursuivi, doit être globale et porter sur les deux catégories de membres.  Le veto doit être éliminé et les méthodes de travail améliorées pour assurer une large participation des États Membres.  Le droit de veto, a insisté le représentant, est un anachronisme qui viole la souveraineté des États et entre en contradiction avec la démocratie que le Conseil s’efforce de promouvoir au niveau international.  Tant qu’il n’aura pas disparu, le droit de veto doit être attribué à tout nouveau membre permanent et non permanent, et n’être utilisé que dans le cadre du Chapitre VII de la Charte.  Le Venezuela plaide pour un Conseil à 25 ou 26 membres, a indiqué le représentant, en appelant le Conseil à travailler plus étroitement avec tous les États Membres de l’ONU.  La paix est l’affaire de tous et une paix basée sur des privilèges discriminatoires restera fragile, a-t-il averti, estimant que le Conseil devrait présenter à l’Assemblée générale des rapports périodiques et analytiques. 


M. KENNEDY JAWAN (Malaisie) a estimé que les États Membres devaient être informés des délibérations du Conseil, en particulier des consultations officieuses.  C’est ce que nous sommes en droit d’attendre du rapport du Conseil, a-t-il insisté.  Il a aussi plaidé pour que les États qui ont un intérêt direct dans une question participent aux discussions du Conseil plutôt que d’être informés après.  Abordant la question de la réforme du Conseil, le représentant s’est dit favorable à l’élargissement des deux catégories de membres, sans pour autant octroyer aux nouveaux membres permanents le droit de veto qui, à terme, devrait être supprimé.  Les sièges devraient être attribués sur la base de la représentation géographique équitable, et le Conseil doit être plus inclusif et plus transparent dans ses méthodes de travail.  Pour lui, le Président des négociations devrait être autorisé à rédiger un texte à négocier qui comprendrait toutes les options proposées pour les cinq questions essentielles, dont l’approche intérimaire.


M. SIN SON HO (République populaire démocratique de Corée) a accusé certains pays d’avoir utilisé le Conseil à des fins politiques, en s’occupant, de manière illégitime, de questions qui dépassent le mandat.  L’exemple type de ces abus s’est vu lors du lancement, par la RPDC, de son satellite en avril dernier, alors qu’aucun évènement comparable n’avait jamais fait l’objet d’un pareil traitement.  Ceci constitue un cas flagrant de sélectivité et de deux poids deux mesures des activités du Conseil et une violation des traités internationaux sur l’espace.  Cette situation, a insisté le représentant, montre que le Conseil est désormais réduit à un instrument de l’arbitraire qui exige de manière encore plus pressante une réforme.


Pour garantir la non-sélectivité et l’impartialité des activités du Conseil de sécurité, il est nécessaire, a estimé le représentant, de mettre en place un régime par lequel les résolutions n’entreraient en vigueur qu’après avoir été avalisées par l’Assemblée générale.  Les débats privés et les consultations informelles devraient être découragés et les principales parties, y compris celles directement concernées, devraient pouvoir participer à tous les niveaux de consultation, a-t-il ajouté, appelant à une représentation adéquate dans un Conseil réformé des pays non alignés et en développement, notamment africains.


S’agissant de l’élargissement de la catégorie des membres permanents, le représentant a dit que le Japon ne devrait jamais se voir attribuer un siège car ce pays ravive ses ambitions militaristes en persistant à nier l’histoire de ses agressions, au lieu de consentir à des indemnisations pour son passé entaché de crimes.  Toute discussion visant à attribuer un siège permanent au Japon en se fondant sur ses contributions aux activités des Nations Unies constitue en soi un mouvement dangereux et une honte pour la communauté internationale, a-t-il insisté.  Cela ne ferait qu’encourager le Japon, a-t-il prévenu, à reprendre son œuvre inachevée de la « sphère de prospérité commune de la grande Asie ».


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a estimé que le rapport du Conseil de sécurité devait être plus substantif et plus analytique et ne plus être cette liste de réunions et de décisions.  Elle s’est ensuite prononcée pour un Conseil de 25 membres par la création de six nouveaux sièges permanents et de quatre sièges non permanents, dont un au Groupe des États d’Europe orientale.  Mme Aitimova a poursuivi en affirmant que la solution intérimaire méritait d’être examinée parce qu’elle laisse la place à différentes options et initiatives, et prévoit une conférence d’examen.  Elle doit donc être étudiée dans un esprit de compromis et d’inclusion.  La représentante a de plus estimé que les nouveaux membres permanents du Conseil ne devraient pas pouvoir exercer le droit de veto tant qu’une décision ne sera pas prise à ce sujet par la conférence d’examen.  Afin de faire progresser le processus de négociation, elle a estimé que les États Membres devraient partir d’un texte compilant toutes les propositions, sans exception.


Mme SANJA ŠTIGLIC (Slovénie) a souligné que la question de l’élargissement de la composition du Conseil n’est pas seulement une question d’équité mais aussi une question d’efficacité, qui vise à rendre le Conseil plus légitime dans l’exécution de son mandat relatif au maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Quelle que soit la taille du nouveau Conseil, ses méthodes de travail doivent continuer d’être améliorées.  Si le Conseil veut que les États Membres partagent le fardeau, notamment financier, des décisions qu’il prend, alors que les implications financières des résolutions sont de plus en plus fréquentes, il faut que les pays soient davantage impliqués et que la transparence de ses travaux soit améliorée, s’est-elle expliquée.  La représentante s’est prononcée pour l’élargissement du Conseil dans les deux catégories, un élément de la réforme qui a reçu un large appui parmi les Membres des Nations Unies, a-t-elle dit.  En outre, la possibilité pour les petits et moyens États d’entrer au Conseil doit être facilitée, a-t-elle ajouté.  Elle a enfin appelé à préserver l’élan que l’on a pu observer, malgré la persistance de vues divergentes, et a estimé nécessaire de réduire les options de réforme vers des solutions qui pourront réunir la plus large majorité possible.  Un document de départ pour les négociations intergouvernementales permettrait d’avancer sur cette voie, a-t-elle déclaré.


M. VANU GOPALA MENON (Singapour) a appelé les rédacteurs du rapport annuel du Conseil à ne pas confondre quantité et qualité.  Ils doivent se montrer plus vigilants et faire en sorte que les informations ajoutées au document soient substantielles et que le rapport ne soit pas volumineux pour le seul plaisir d’être volumineux, a insisté le représentant.  Affirmant comprendre les problèmes liés à la rédaction d’un rapport analytique, le représentant a appelé les membres du Conseil à persévérer car « quelle que soit la lenteur de la marche, l’important c’est de ne pas s’arrêter ».  Mais, a-t-il poursuivi, si le Conseil est incapable de produire un document collectif d’analyse, ses 15 membres peuvent, peut-être, partager leur évaluation de l’année écoulée avec l’Assemblée générale, et ces évaluations individuelles pourraient être incluses dans le rapport annuel.


Abordant la question de la réforme, le représentant a dit qu’il faut faire beaucoup plus pour améliorer le niveau et la qualité du dialogue entre le Conseil et l’Assemblée générale.  Le Conseil n’est pas un organe autonome et comptable de ses actes devant personne.  Sa relation avec l’Assemblée se renforce quand ils ont un dialogue régulier, franc et honnête; elle s’effondre lorsque l’interaction est étouffée ou maintenue à distance.  Pire encore, le refus de l’un ou l’autre organe de se rapprocher de l’autre nourrit la suspicion et la méfiance, ce qui complique encore la tâche de maintenir la paix, s’est expliqué le représentant.  Il a rappelé que le Groupe S-5 (Small Five) avait présenté, en avril 2009 des « Éléments de réflexion » sur la réforme des méthodes de travail du Conseil qui fait partie de la réforme globale du Conseil, a-t-il insisté.  De meilleures méthodes de travail peuvent en effet améliorer l’efficacité du Conseil, le rendre plus transparent, accroître sa légitimité et renforcer son rôle en tant qu’organe chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales, a-t-il conclu.


M. FEDERICO ALBERTO CUELLO CAMILO (République dominicaine) a estimé qu’il était essentiel que le Conseil de sécurité s’adapte à la dynamique des réalités actuelles, ce que le coup d’État au Honduras a illustré, selon lui, lorsque le Conseil n’a pas œuvré à y restaurer l’ordre démocratique et constitutionnel de manière rapide et déterminée.  Le Président de la République dominicaine, Leonel Fernández Reyna, a d’ailleurs remis en question les mécanismes utilisés par l’Organisation des États américains (OEA) et l’ONU, estimant qu’il était de la compétence du Conseil d’agir en l’occurrence, a-t-il indiqué, afin d’éviter d’autres tentatives antidémocratiques similaires dans la région. 


Le Conseil doit en outre être réformé afin de renforcer sa légitimité et son efficacité, en élargissant le nombre de ses membres permanents et non permanents.  Toutefois, pour que ce processus de réforme ne soit pas assujetti à la question du veto, cette question ne devrait être traitée qu’à la Conférence d’examen de la Charte dans 10 ans, a-t-il ajouté, appelant aussi à améliorer la transparence du Conseil et à garantir une bonne relation entre cet organe et l’Assemblée générale qui ne soit pas limitée à des rapports périodiques.  L’Assemblée devrait avoir un dialogue plus substantiel et actif avec le Conseil pour assurer plus de transparence, de représentativité, d’efficacité et de légitimité, a-t-il insisté, estimant que rien ne justifiait la persistance de la marginalisation de l’Afrique, de l’Asie, de l’Amérique latine et des Caraïbes en son sein.  Il est en effet essentiel d’adapter la représentation et les fonctions du Conseil de sécurité aux nouvelles réalités du XXIe siècle pour qu’il puisse répondre plus efficacement aux nouveaux défis et situations de crises qui se présentent à lui, a-t-il enfin déclaré.  


M. RAYMOND O. WOLFE (Jamaïque) a maintenu l’exigence s’agissant du rapport annuel du Conseil, d’un contenu qualitatif et analytique de haut niveau, évaluant le travail du Conseil, y compris les cas où le Conseil a échoué, décrivant les vues exprimées par les États Membres sur les sujets en discussion.  L’absence systématique d’un diagnostique analytique reste symptomatique de méthodes de travail dépassées et discréditées que la majorité des États continuent de déplorer, a-t-il conclu sur ce point. 


Abordant les propositions, le représentant de la Jamaïque a estimé que comme il était clair qu’une vaste majorité d’États soutiennent l’élargissement des deux catégories de membres du Conseil, il n’est pas nécessaire de retarder le processus en cherchant des clarifications sur le modèle intérimaire.  L’élargissement des deux serait une manière plus démocratique et inclusive de résoudre la question de la représentation équitable.  Le représentant a, à son tour, appelé à un document qui compile les propositions de tous les États Membres comme base des futures négociations.


M. HERMAN SCHAPER (Pays-Bas) a déclaré que la composition du Conseil devait refléter les réalités internationales actuelles et que son élargissement devrait se fonder sur les deux principes de la contribution au maintien de la paix et de la sécurité internationales et de la répartition géographique équitable.  Sur la réforme du Conseil en général, il a souligné que la manière de procéder serait de disposer d’un texte sur la base duquel on pourrait faire avancer les négociations.  Il a cependant estimé que c’était aux États Membres et non pas à l’Ambassadeur Tanin d’assumer cette tâche « extrêmement sensible ».  Il s’est dit convaincu, à cet égard, que la solution intérimaire était le meilleur moyen de sortir de l’impasse.  Dans le texte de négociations, « cette solution n’a pas besoin d’avoir un statut spécial mais il mérite son statut », a insisté le représentant.  


M. ALEJANDRO D. WOLFF (États-Unis) a rappelé que l’obligation de faire en sorte que tous les États Membres participent de façon appropriée aux travaux du Conseil de sécurité, notamment dans le cadre de consultations officielles, était prise très au sérieux par sa délégation.  Malheureusement, seul un petit nombre d’États Membres participent pour l’instant à ces réunions, a-t-il dit.  Il a en outre assuré que les États-Unis appuieraient pleinement les négociations intergouvernementales et s’est dit favorable à l’augmentation du nombre de membres du Conseil, dans les deux catégories.  Il a néanmoins souligné la nécessité que cet élargissement ne se fasse pas au détriment de l’efficacité du travail du Conseil.  L’augmentation du nombre de membres permanents doit se faire dans le cadre d’un examen qui tienne compte de la capacité des candidats à contribuer au maintien de la paix et de la sécurité internationales, a-t-il ajouté.  En outre, il a indiqué que les États-Unis n’étaient pas disposés à soutenir un amendement de la Charte des Nations Unies qui modifierait les modalités actuelles d’utilisation du droit de veto.


M. JORGE ARGÜELO (Argentine) a estimé à son tour que le Conseil devait être plus représentatif, plus démocratique, plus transparent et plus efficace.  Cet organe doit être prêt à s’adapter aux changements de la scène internationale, a-t-il notamment affirmé.  Il a réclamé une meilleure représentation des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, d’Asie et d’Afrique ainsi que des petits et moyens États.  La réforme des méthodes de travail du Conseil est cruciale, a-t-il dit, en jugeant important d’améliorer les relations de ce dernier avec l’Assemblée générale.  Le représentant s’est dit convaincu que la crédibilité du Conseil dépend de l’augmentation du nombre de ses sièges non permanents.  La catégorie des sièges permanents, a-t-il insisté, ne reflètent pas la représentation démocratique mais bien un moment de l’histoire, a-t-il estimé.  M. Argüelo a ensuite proposé d’introduire un système d’élection périodique et de rotation de sièges afin de garantir une véritable représentation des États Membres.


M. JOHN MCNEE (Canada) a estimé que le processus d’élaboration des mandats était l’un des secteurs de consultation à améliorer car ces mandats présentent un intérêt pour tous les États Membres.  C’est pourquoi, a rappelé le représentant, le Canada est l’hôte d’une série de discussions stratégiques sur l’amélioration des opérations de maintien de la paix dont le troisième volet se tiendra le 4 décembre prochain, et portera sur les mandats et les modalités.  Le rapport du Conseil, a-t-il poursuivi, n’offre toujours pas d’analyse sur la manière dont les décisions sont prises et sur les raisons qui les ont motivées.  La production d’un tel rapport constituerait une étape tangible vers la transparence et la responsabilité accrues du Conseil envers l’ensemble de ses membres.  La refonte du rapport en ce sens pourrait faire partie du suivi au débat ouvert sur les méthodes de travail du Conseil qui s’est tenu en août dernier, a insisté le représentant, en regrettant que le Conseil n’ait toujours pas donné suite à ces délibérations.


Passant ensuite aux négociations intergouvernementales, M. McNee a appuyé l’ajout modéré de membres non permanents élus, ce qui permettrait une meilleure représentation des régions du monde, en particulier des régions sous-représentées comme l’Afrique.  Au vu des profondes divisions sur cette question, il a estimé que l’exploration plus en profondeur de l’option médiane représente pour l’instant notre meilleure chance de dénouer l’impasse actuelle, a-t-il affirmé.


Faire du Conseil de sécurité un organe plus représentatif et équilibré, rendre son travail plus efficace et transparent, et plus particulièrement s’agissant du processus de prise de décisions, sont vitaux pour adapter les Nations Unies aux réalités du XXI siècle, a déclaré M. YURIY VITRENKO (Ukraine).  L’élargissement de la composition du Conseil est non seulement une affaire de justice mais aussi une condition préalable à son efficacité du Conseil, a-t-il poursuivi.  Le représentant a proposé l’adoption à court terme d’une décision de compromis sur le modèle intérimaire.  Un tel arrangement serait assorti d’une obligation de convoquer une conférence d’examen du processus de réforme.  Le représentant a tout de même souligné que toute augmentation du nombre des membres non permanents au Conseil doit garantir une représentation renforcée du Groupe des pays d’Europe orientale, lequel réclame un siège non permanent supplémentaire.


Avec l’intensification des travaux du Conseil, le besoin se fait de plus en plus sentir d’une amélioration constante de ses méthodes de travail, avec pour objectif, la promotion d’une meilleure interaction du Conseil avec les autres organes et avec les États non membres du Conseil, a déclaré M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc).  À cet égard, a-t-il poursuivi, certaines propositions méritent l’attention du Conseil.  Ces améliorations demeurent un complément nécessaire et non un substitut à la réforme du Conseil, a-t-il dit.  Passant en revue les activités du Conseil, le représentant a souligné que, répondant à l’appel de ce dernier, le Maroc a présenté une initiative d’autonomie ouverte à la négociation et dont le texte une fois finalisé d’un commun accord sera présenté aux populations concernées pour approbation.  


M. CESARE MARIA RAGAGLINI (Italie) a souligné qu’à ce stade aucun groupe de négociations ne bénéficie de l’appui de la majorité des États Membres.  Il a rappelé que les appels à l’élaboration d’un texte de négociation excluant les options sans large appui avaient déjà été rejetés lors de la soixante-troisième session.  Ces appels, a-t-il dit, se fondent sur la logique d’une majorité face à une minorité difficile à identifier et véritablement contraire à la nature même de toute négociation.  Compter des votes est une chose, mais négocier et rechercher un compromis est une chose totalement différente, s’est énervé le représentant.  Notre but, a-t-il dit, est de trouver des solutions de compromis pour aller de l’avant.  Malgré les divergences, certains domaines de convergence se sont fait jour, a dit le représentant, en citant la taille d’un Conseil de 20 membres ou plus, la nécessité d’améliorer les méthodes travail de ce dernier, la mise à jour des mécanismes de prise de décisions, et le renforcement des relations entre le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale. 


Appelant à tirer parti de ces convergences, M. Ragaglini a ensuite réclamé  « l’abdication des positions extrêmes » et a rappelé, pour illustrer son propos, la nouvelle plate-forme que son pays a présentée avec la Colombie, au nom d’« Unis pour le consensus ».  Citant, en poursuivant, les mérites des solutions novatrices capables de rapprocher les parties, le représentant a appelé ses homologues à se concentrer sur deux domaines, à savoir l’approche intérimaire et la représentation régionale.  Sur ce dernier point, il a jugé que le renforcement de la dimension régionale au Conseil, plutôt que l’augmentation du nombre des sièges pour un petit groupe de pays, assurerait automatiquement une meilleure représentation de tous les Membres de l’ONU au Conseil de sécurité.  Une réforme qui ne prendrait pas en compte cet aspect et qui choisirait de s’ancrer dans la logique archaïque des superpuissances, serait démodée dès le premier jour, a-t-il averti.


M. PABLO SOLÓN-ROMERO (Bolivie) a appelé à reprendre immédiatement les négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité, sur la base des avancées réalisées lors de leurs trois premières phases.  Cette réforme, a-t-il dit, va au-delà de la simple augmentation du nombre des membres et des méthodes de travail du Conseil, et touche directement le problème de l’abolition du droit de veto.  La Bolivie ne croit pas qu’il soit pertinent de séparer artificiellement ces questions.  Le veto n’est pas démocratique, car il paralyse les décisions du Conseil de sécurité et porte atteinte à l’un des principes fondamentaux des Nations Unies, celui de l’égalité de souveraineté de tous les États Membres, a-t-il dénoncé.  C’est pourquoi il est inadmissible, a-t-il insisté.


Concernant l’élargissement du nombre des membres du Conseil, le représentant s’est prononcé pour un organe réunissant 25 pays, sans privilège, sans siège permanent, et avec les mêmes droits et les mêmes obligations, ceci afin de rétablir l’équilibre des pouvoirs entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, conformément à la Charte.  La réforme du Conseil ne doit pas être limitée à la question de l’élargissement mais aussi s’attaquer à ses méthodes de travail pour en améliorer la démocratie et la transparence.  C’est aussi le cas pour ses organismes, notamment ses comités de sanctions, a-t-il dit, estimant qu’il serait très utile de disposer d’un document qui rassemble toutes les propositions de réforme sur la table.


M. COLLIN D. BECK (Îles Salomon) a appuyé l’élargissement des deux catégories de membres sur la base de la représentation géographique équitable.  Le représentant a réclamé l’abolition du droit de veto mais s’il venait à être maintenu, a-t-il ajouté, les mêmes privilèges devraient être accordés aux nouveaux membres permanents.  Mais, a-t-il précisé, l’exercice de ce droit ne saurait être utilisé en cas de génocide, de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité.  S’agissant de la réforme des méthodes de travail du Conseil, il a estimé que les propositions du S-5 pourraient être une bonne base de négociations.  Le représentant a conclu en rappelant au Conseil de sécurité son obligation d’être comptable de ses actes devant l’Assemblée générale.  Il a insisté pour que toute réforme facilite l’accès et la participation des petits États insulaires en développement à un Conseil réformé.  


M. SAVIOUR F. BORG (Malte) a regretté les dernières tentatives de contester la nature « inextricable » du lien entre les cinq questions sur lesquelles se fondent les négociations sur la réforme du Conseil.  Il a ensuite estimé que l’augmentation des petits États comme Membres de l’ONU doit être dûment prise en compte dans toute discussion sur l’élargissement de la composition du Conseil.  Il s’est donc félicité de la proposition « réaliste et réalisable » de la Colombie et de l’Italie qui réserve un siège aux petits États.  Abordant les questions de transparence et d’efficacité, le représentant de Malte a appelé le Conseil à privilégier les réunions publiques et à faciliter l’accès des États membres à ses travaux.  Il a aussi appelé le Conseil à entendre l’appel de l’Assemblée sur la question du droit de veto et de la limitation de son exercice par les cinq membres permanents. 


M. ABDUL GHAFOOR MOHAMED (Maldives) a estimé que l’entrée de l’Inde et du Japon est un élément fondamental de la réforme du Conseil.  Il a aussi jugé important d’y assurer la représentation des petits États insulaires, des pays sans littoral et des autres États vulnérables.  Il a aussi plaidé pour la nécessité de conceptualiser une nouvelle fois l’institution du veto et de renforcer l’architecture actuelle des décisions.


Membre du S-5, M. JORGE URBINA ORTEGA (Costa Rica) a argué de la réticence du Conseil, en particulier de ses membres permanents, à informer l’Assemblée générale de ses actions, même s’il a reconnu une amélioration progressive de la qualité du rapport annuel du Conseil.  Le représentant s’est aussi félicité du processus désormais plus précoce de consultations avec les pays contributeurs de troupes.  Il a surtout dit, en passant en revue les activités du Conseil, que les divergences de points de vue entre ses membres devraient apparaître dans le rapport annuel.  Venant aux méthodes de travail du Conseil, le représentant a souligné l’innovation qui a consisté pour le Conseil à tenir une réunion informelle avec le Représentant permanent du Sri Lanka. 


M. Ortega a conclu en réitérant son opposition à l’octroi du droit de veto à d’autres membres et son appui à la limitation de l’exercice de ce droit.  Il a d’ailleurs rappelé son opposition à l’augmentation du nombre de membres permanents du Conseil.  Élargir cette catégorie réduirait encore plus l’influence des membres élus, barrerait l’entrée d’autres États et limiterait l’accès aux processus de prise de décisions par un « effet de cascade », a-t-il affirmé, en appuyant néanmoins fermement sur la représentation géographique équitable.  Il a jugé que la seule option réaliste était la solution intérimaire.


M. MOHAMMED F. AL-ALLAF (Jordanie) a aussi plaidé pour un rapport plus analytique et « une rédaction cohérente ».  Cependant, a-t-il dit, nous devons être réalistes.  Nous savons bien les raisons politiques qui font que ce rapport ne sera jamais un document analytique, a-t-il reconnu, avant de proposer que le rapport intègre des questions thématiques ou fasse le bilan des opérations de maintien de la paix.  Le Conseil, a-t-il insisté, gagnerait à apprendre de ses échecs.  Il ne s’agit pas pour le Conseil de se livrer à un exercice d’autocritique, mais d’adapter ses méthodes de travail et de les faire évoluer en fonction de la situation, a encore plaidé le représentant.  Il a estimé que la réforme des méthodes de travail ne devait pas dépendre des autres questions comme l’élargissement de la composition du Conseil ou la réforme du droit de veto.  Le Groupe S-5, a-t-il rappelé, a fait des propositions en la matière et nous espérons que le Conseil en tiendra compte, a conclu le représentant de la Jordanie.


M. ZHANG YESUI (Chine) a estimé que le Conseil de sécurité doit éviter de discuter de problèmes qui relèvent des affaires intérieures des États et ne font peser aucune menace sur la paix et la sécurité internationales.  Il doit aussi éviter de discuter de questions qui ne relèvent pas de sa compétence.  Il doit, a poursuivi le représentant, renforcer son dialogue et sa coopération avec les organes du système de l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales.  Le représentant a ensuite appuyé une réforme « nécessaire et raisonnable » du Conseil de sécurité, a-t-il assuré, estimant que sa priorité principale devait être d’améliorer la représentation des pays en développement, en particulier des pays d’Afrique.  Le Conseil doit refléter la tendance à la démocratisation dans les relations internationales et offrir aux petits et moyens États un accès plus large à son processus de prise de décisions.  Les cinq axes de réforme sont tous reliés et ne doivent par conséquent pas être traités par étapes ou séparément, a estimé le représentant, rappelant que la réforme est un projet compliqué et délicat qui touche aux intérêts des 192 Membres de l’ONU.  Seule une approche flexible et pragmatique permettra d’arriver à une solution qui aplanisse les différences entre toutes les parties, et à une réforme durable, a-t-il averti.   


M. SOMDUTH SOBORUN (Maurice) a voulu que le rapport du Conseil de sécurité soit plus analytique pour permettre aux États Membres d’évaluer les points forts et les lacunes de cet organe dans l’exécution de son mandat.  Après s’être inquiété de l’empiètement du Conseil sur le travail de l’Assemblée générale, le représentant a indiqué qu’il fallait améliorer la transparence et les méthodes de travail de ce dernier, en jugeant que le temps est venu d’imprimer un caractère permanent à son Règlement intérieur qui est provisoire depuis plus de 60 ans.  Ma délégation estime, a-t-il poursuivi, qu’on ne saurait assurer une réforme sérieuse du Conseil sans élargir ses deux catégories de membres.  Le statut de membre permanent et le droit de veto dont ils disposent ont rendu certains États plus égaux que d’autres à l’ONU.  La meilleure façon de remédier à cette situation serait d’élargir la catégorie de membres permanents, a estimé le représentant. 


Soixante quatre ans après la création de l’ONU, il est temps que les cinq membres permanents actuels partagent leur pouvoir avec les nouveaux venus, a-t-il déclaré.  Selon lui, l’élargissement de cette catégorie permettrait de déclencher un processus dynamique capable de répondre aux questions de la représentation régionale, de la répartition géographiquement équitable des sièges, de la participation des États de petite et de moyenne tailles et de l’octroi d’un siège de rotation aux petits États insulaires en développement, ainsi que de la question du droit de veto.


Le représentant a appelé le Président des négociations à produire un texte capable de mobiliser le plus large appui possible, et si ce dernier hésite à le faire, il a estimé que les États Membres pourraient prendre le relais.  Il a conclu en appuyant le Consensus d’Ezulwini, qui réclame deux sièges permanents pour l’Afrique, avec droit de veto, tant qu’il existera.  Il a souligné que le Consensus ne prévoit pas de rotation pour ces sièges. 


M. ZACHARY D. MUBURI-MUITA (Kenya) a noté quelques progrès dans les méthodes de travail du Conseil de sécurité, notamment en matière de transparence et d’ouverture, mais a estimé qu’il y avait encore beaucoup à faire pour les améliorer.  Il a rappelé que la question de la représentation équitable au sein du Conseil était à l’ordre du jour de l’Assemblée depuis plus de 10 ans.  Le Conseil doit être élargi pour devenir plus démocratique et plus représentatif et dans cet élargissement, les revendications de l’Afrique doivent être satisfaites, notamment dans la catégorie des membres permanents, avec tous les droits et privilèges y correspondant, a-t-il dit.


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a regretté que le rapport n’ait pas changé, avant de réclamer que les négociations en la matière avec les Etats non membres du Conseil commencent pendant le premier jet du rapport.  Il a aussi souhaité que le rapport reflète les questions qui ont été discutées mais sur lesquelles le Conseil n’a pris aucune décision.  Passant à la question de la réforme, le représentant a estimé à son tour que cette réforme ne serait pas complète sans une augmentation de la taille et de la composition du Conseil reflétant les tendances et réalités actuelles.  Le représentant a donc déploré l’attitude de certains membres qui ont pris l’habitude d’introduire « des variables inexplicables » pour distraire les gens des négociations en cours.  Sur les 26 sièges proposés pour un Conseil réformé, a dit le représentant, l’Afrique réclame au moins deux sièges permanents et cinq sièges non permanents.  D’autres régions comme l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Asie et les petits Etats insulaires devraient avoir leur dû.


Concluant sur la réforme des méthodes de travail du Conseil, il a appuyé les propositions du S-5, tout comme le renforcement des relations entre le Conseil et l’Assemblée; et la rédaction par le Président des négociations d’un document de synthèse avec le degré d’acceptabilité des différentes propositions.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a encouragé le Conseil à revoir ses méthodes de travail pour devenir plus transparent, plus comptable de ses actes et plus inclusif.  Il estimé que la réforme du Conseil était étroitement liée à la revitalisation de l’Assemblée générale et que ces deux processus devaient donc être menés conjointement.  Pour accélérer les négociations, le représentant a engagé les États à mettre de côté les questions controversées de l’élargissement des catégories de membres et du droit de veto, et à se pencher sur les idées susceptibles de mobiliser un large appui politique.  Le représentant a argué que tout État Membre susceptible de contribuer à la paix et à la stabilité de sa région, et au-delà, devait pouvoir rester plus longtemps au Conseil. 


Dans ce contexte, il a appuyé la solution intérimaire et invité les États Membres à réfléchir au meilleur moyen d’assurer une répartition géographique plus équitable au Conseil.  Une telle approche serait moins combattue que celle consistant à discuter de « si et comment le siège permanent d’un groupe particulier d’États membres pourrait renforcer la représentation régionale ».  La composition du Conseil doit être davantage fondée sur des valeurs et des principes, tels que la démocratie, le multilatéralisme, la reddition des comptes et la représentation régionale, s’est expliqué le représentant.


M. ABDURRAHMAN MOHAMED SHALGHAM (Jamahiriya arabe libyenne) a fait remarquer que la composition actuelle du Conseil reflétait l’équilibre des pouvoirs de 1945, lorsque la plupart des États Membres étaient des colonies, et, par conséquent, non Membres de l’ONU.  Il importe de corriger cette injustice et de permettre à ces États d’être représentés de façon équitable au sein du Conseil, a-t-il dit.  Il a réclamé deux sièges permanents et cinq sièges non permanents pour l’Afrique.  Le représentant a ensuite affirmé que les membres permanents exerçaient un véritable contrôle sur le Conseil et que certains avaient abusé de leur droit de veto.  Il faut en finir avec « l’égoïsme sacré » de certaines nations et faire de l’ONU la véritable enceinte du maintien de la paix et de la sécurité et des droits fondamentaux de tous, a-t-il lancé.


Le représentant de la Libye a réclamé une modification « radicale » de la composition du Conseil qui devrait assurer, notamment, une meilleure représentation géographique.  Le droit de veto devrait être accordé à tous les membres ou à aucun, a-t-il tranché.  Regrettant que des divergences d’opinion aient empêché le Conseil d’agir sur certaines questions, le représentant a souhaité qu’à l’avenir, le rapport du Conseil comporte des analyses sur son incapacité d’agir dans certaines situations et sur l’utilisation du droit de veto.


M. ANDREW GOLEDZINOWSKI (Australie) a estimé que le rapport du Conseil de sécurité n’avait qu’une utilité limitée étant donné l’absence d’analyse.  Bien que l’échange de vues sur la réforme du Conseil ait été intellectuellement intéressant et important sur le fond, nous avons des réserves quant à son utilité, a-t-il déclaré, compte tenu du manque de progrès.  L’Australie continue de soutenir un élargissement du Conseil dans ses deux catégories de membres, a-t-il indiqué, considérant que le Japon devrait être membre permanent, en hommage à ses importantes contributions financières aux opérations de maintien de la paix et à son rôle dans le développement des activités de consolidation de la paix.  Il a aussi plaidé pour une représentation permanente pour l’Afrique et l’Amérique latine.  Le représentant a dit craindre que la crédibilité et l’efficacité des Nations Unies ne soient diminuées par l’impasse actuelle.  Il a encouragé les délégations à faire preuve de souplesse à la prochaine phase de négociations.


M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin) a salué une amélioration substantielle dans le processus de négociation sur la réforme du Conseil de sécurité ces 12 derniers mois, rappelant qu’un Conseil élargi, avec une représentation géographique plus équilibrée et des méthodes de travail plus transparentes, était une question fondamentale et juste.  Nos difficultés pour arriver à un accord global sont liées à notre incapacité à laisser de côté les intérêts nationaux, a-t-il expliqué, appelant à un compromis qui ne satisferait aucun de nous, sur le plan national, mais qui renforcerait la confiance dans le Conseil de sécurité et dans le rôle essentiel des Nations Unies.  Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe d’échouer, encore et encore, a-t-il conclu.


M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a estimé qu’un il y avait un consensus « quasi universel » sur le droit de veto.  L’utilisation et l’abus de ce droit est un anachronisme auquel il faut mettre fin, a-t-il dit.  Mais en attendant, a-t-il nuancé, nous appuyons toutes les propositions en vue de le limiter.  L’Assemblée générale devrait avoir le privilège de révoquer le droit de veto, a plaidé le représentant, avant d’appuyer les propositions de l’Afrique concernant le droit de veto, et l’élargissement de la taille et de la composition du Conseil de sécurité.  Il a également proposé que le Secrétaire général soit élu et non plus désigné, et que le Conseil de sécurité n’intervienne plus dans les domaines de compétence de l’Assemblée générale.  En conclusion le représentant a souligné la nécessité d’un document de synthèse des propositions faites par les États Membres.


M. PAMPHILE GOUTONDJI (Bénin) a salué les efforts déployés par le Conseil pour promouvoir la transparence de ses décisions et a appelé ses membres à poursuivre la réflexion et à examiner les propositions faites.  Il ne peut s’y soustraire s’il veut continuer à mériter la confiance des États Membres, a insisté le représentant.  Passant aux autres questions de la réforme, le représentant a plaidé pour l’élargissement des deux catégories de membres.  L’heure n’est pas à l’expérimentation, a-t-il dit, à laquelle s’apparente la formule intermédiaire.  Nous voulons un Conseil représentatif qui soit investi de toute la légitimité pour l’action décisive et responsable, a-t-il lancé.  Il a estimé que le Conseil ne peut incarner une telle légitimité s’il continue à exclure l’Afrique de la catégorie des membres permanents.  Le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte sont sans équivoque, a dit le représentant; aux moins deux sièges permanents et cinq sièges non permanents pour l’Afrique.  Il a engagé le Facilitateur à présenter à l’ouverture du prochain cycle de négociations un document de synthèse qui permette d’engager le processus de décision dans les meilleurs délais.


M. ALFREDO LOPES CABRAL (Guinée-Bissau) a exprimé son optimisme quant à l’avenir de la réforme du Conseil de sécurité et ses remerciements pour le travail du Conseil. L’Assemblée générale doit reconnaître ce travail et reconnaître qu’il y a aussi beaucoup à faire en son sein.  Les pays africains sont  de plus en plus impliqués avec le Conseil de sécurité et le rapport, « très bien élaboré », montre bien que des progrès ont été réalisés, a-t-il dit.  Il ne faut pas être trop pressé, a-t-il ajouté, évoquant des progrès en matière de transparence et de participation des Etats membres. Il a estimé que « ce qui compte, c’est le résultat » et appelé par conséquent à encourager le Conseil de sécurité.


Le représentant a aussi appelé à la raison sur la question de la représentation au Conseil de sécurité.  Il ne faut pas venir avec des préjugés et des idées toutes faites.  Il ne peut y avoir position figée, a-t-il plaidé, rappelant que les négociations étaient un processus du « donner et du recevoir ».  Des changements doivent néanmoins être faits, nous ne sommes plus en 1945, a-t-il reconnu, en plaidant pour une place plus importante aux pays contributeurs de troupes et à ceux qui contribuent déjà massivement, notamment au niveau financier, aux opérations de maintien de la paix.  Il faut tenir compte de tout cela pour ouvrir le Conseil de façon démocratique, mais pas de façon brutale, a-t-il mis en garde.  Le Conseil sera mieux à même de remplir le rôle qui lui est dévolu si nous faisons preuve, ici dans cette Assemblée, d’un esprit constructif, a-t-il insisté.  Nous n’allons pas faire une révolution, les structures existantes doivent être maintenues car nous devons conserver l’attribut majeur du Conseil, qui est son efficacité et sa capacité à répondre promptement aux questions desquelles il est saisi, a-t-il enfin déclaré.


M. PETR KAISER (République tchèque) a jugé crucial de reprendre les négociations sans plus de délai.  Afin d’éviter de tomber dans l’impasse, il a recommandé aux États Membres de se concentrer sur les options susceptibles de mobiliser un large appui.  Il a estimé qu’un texte préparé par le Président des négociations pourrait servir de catalyseur à un tel processus.  Refusant de réitérer la position de son pays au sujet de la réforme du Conseil, M. Kaiser a estimé que l’élargissement des deux catégories de membres est la base d’une véritable réforme mais il ne doit pas se faire au détriment des États de petite et de moyenne tailles et doit également s’accompagner d’un siège non permanent pour le Groupe des États d’Europe orientale.   L’élargissement doit aussi s’accompagner de l’amélioration des méthodes de travail du Conseil. 


Mme NIMA OME (Bhoutan) a souligné qu’il faut maintenant tirer parti des avancées et resserrer les options, dont celles qui jouissent du plus large soutien comme l’élargissement des deux catégories de membres du Conseil et la représentation des pays en développement et des régions jusqu’ici sous-représentées.  Un document, préparé par le Président des négociations intergouvernementales ou les « États membres, serait utile pour servir de base à notre prochaine phase de négociations, a-t-elle estimé. 


Mgr CELESTINO MIGLIORE (Observateur permanent du Saint-Siège) a souhaité se concentrer sur la question du droit de veto, en estimant qu’à ce stade des négociations, son abolition ne semble pas faisable.  Sa réforme est une option plus réaliste, a-t-il dit, estimant que dans de nombreux cas, ce droit avait ralenti, et même fait obstruction au règlement de questions essentielles alors que trop souvent, c’est l’incapacité à intervenir qui cause les véritables dégâts.  La réforme du droit de veto est d’autant plus nécessaire qu’existe aujourd’hui un paradoxe évident dans le consensus multilatéral qui est menacé parce qu’il est toujours subordonné aux décisions d’un petit groupe, a-t-il poursuivi.


Le Saint-Siège rejoint donc plusieurs délégations qui souhaitent que les membres permanents du Conseil de sécurité s’engagent à ne pas recourir à ce droit dans les situations de génocide, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et de graves violations du droit international humanitaire, a indiqué l’observateur, estimant qu’au minimum, le vote positif de deux membres permanents du Conseil devrait être suffisant pour soutenir une décision.  Un membre permanent qui vote non pourrait aussi avoir la possibilité de le faire sans que son vote ne soit nécessairement un veto, et donc un vote de blocage. 


La transparence et la flexibilité sont aussi nécessaires afin d’éviter que des projets de résolution ne fassent l’objet d’une menace de veto, a dit Mgr Migliore, appelant à un dialogue plus ouvert et à une meilleure coopération entre les pays membres du Conseil et les non-membres.  La décision d’élargir, de limiter ou d’abolir le droit de veto est entre les mains des États Membres et dépendra de l’option qui pourra réunir le plus large consensus, a-t-il toutefois reconnu.     


Dans ses remarques de clôture, M. ALI ABDUSSALAM TREKI, Président de l’Assemblée générale, a estimé qu’au cours de ce débat sur la réforme du Conseil de sécurité, les États Membres avaient réitéré l’importance qu’ils attachent au travail de cet organe et leur souhait de le voir fonctionner de manière plus transparente et efficace afin de promouvoir la paix et la sécurité internationales.  Ce débat a également permis de réaffirmer l’engagement des États Membres à réaliser une réforme prompte et détaillée du Conseil sous toutes ses formes, a-t-il indiqué.  M. Treki a relevé le fort intérêt suscité par le processus de négociation intergouvernemental, ainsi que la confiance dont bénéficie le Représentant permanent de l’Afghanistan et Président des négociations, M. Zahir Tanin. 


Droit de réponse


Le représentant du Japon a indiqué que sa délégation ne pouvait accepter les allégations prononcées par la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  L’aptitude d’un pays à siéger de manière permanente au Conseil de sécurité doit se faire sur la base de ses contributions réelles à la paix et à la sécurité internationales.  Ma délégation ne peut par ailleurs accepter la référence faite par la RPDC au « passé regrettable », car le Japon affronte son passé avec sincérité depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale et n’a cessé de se mettre au service de la promotion de la paix et de la sécurité internationales.  Le Japon a l’intention de normaliser ses relations avec la RPDC selon les termes de la Déclaration de Pyongyang, a souligné le représentant.


Le représentant de la RPDC a déclaré que le Japon n’avait pas bien compris pourquoi il n’était pas encore mûr pour occuper un siège permanent au sein du Conseil de sécurité.  Le Japon, a-t-il dit, a commis des crimes massifs, tué plus d’un million de Coréens et condamné des centaines de milliers de femmes à l’esclavage sexuel.  Le Japon n’a jamais réfléchi sincèrement à ces questions, ni chercher à réparer ces crimes contre l’humanité, a-t-il lancé.  Le Japon continue de nier ses actes, ce qui laisse craindre qu’il soit prêt à commettre ce même type de crimes, a poursuivi le représentant.  Cette duplicité entrainera de graves conséquences pour l’ensemble de la communauté internationale, a-t-il averti.  Il a exhorté le Japon à présenter des excuses « sincères » afin de pouvoir être considéré comme membre à part entière de l’ONU.


Reprenant la parole, le représentant du Japon a réfuté les allégations de la RDPC, les qualifiant de « sans fondements ».  Il est regrettable, a-t-il dit, que le représentant de la RPDC utilise cette occasion pour exposer de telles allégations.  La RPDC ne peut pas invoquer le passé pour justifier l’accumulation d’armes et ce, en violation du droit international.  La RDPC doit résoudre ses problèmes avant d’évoquer ceux des autres.


Le représentant de la RPDC a affirmé que le Japon n’avait jamais présenté d’excuses ni proposé d’indemnisations pour les dommages causés.  Le Japon, a-t-il poursuivi, a abrogé en 2005 la loi sur la non-militarisation de l’espace et lancé quatre satellites espions pour surveiller ses voisins de manière « obsessionnelle », a-t-il lancé.  Le Japon veut se servir de la question des missiles pour lancer des attaques prétendument préventives.  Or, le lancement de missiles par la RDPC est conforme à toutes les règles internationales, s’est ensuite défendu le représentant.


Il a traité le Japon de « naïf » pour avoir voté pour des résolutions contre la RDPC.  Tant que le Japon ne sera pas tenu à l’écart de la réforme du Conseil, cette réforme ne sera pas possible, a-t-il averti.  Il devrait renoncer à un siège au Conseil de sécurité pour retrouver sa crédibilité sur la scène internationale, a conclu le représentant.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Troisième Commission adopte un texte sur la lutte contre le « dénigrement des religions »

AG/SHC/3966

La Troisième Commission adopte un texte sur la lutte contre le « dénigrement des religions »

12/11/2009
Assemblée généraleAG/SHC/3966
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

41e & 42e séances – matin et après-midi


LA TROISIÈME COMMISSION ADOPTE UN TEXTE SUR LA LUTTE CONTRE LE « DÉNIGREMENT DES RELIGIONS  » 


Elle adopte au total seize projets de résolution, dont six à l’issue d’un vote


La Troisième Commission a adopté aujourd’hui 16 projets de résolution, dont l’un sur la lutte « contre le dénigrement des religions » par lequel l’Assemblée générale se déclarerait « profondément préoccupée par les représentations stéréotypées négatives des religions » et les manifestations d’intolérance et de discrimination à leur égard.


L’Assemblée générale constaterait ainsi avec une « profonde inquiétude »que l’islam est, à tort, souvent associé aux violations des droits de l’homme et au terrorisme.  Elle se déclarerait également « profondément alarmée par l’inaction de certains États face à cette tendance de plus en plus marquée et par les pratiques discriminatoires qui en résultent à l’égard des adeptes de certaines religions ».


Par ce texte, adopté à l’issue d’un vote, l’Assemblée générale exhorterait les États à offrir une « protection adéquate contre les actes de haine, de discrimination, d’intimidation et de contrainte qui procèdent du dénigrement des religions et de l’incitation à la haine religieuse en général ».


Ce texte, qui a toujours divisé les États Membres, au cours des dernières années, en raison de l’ambiguïté de certains concepts qu’il contient, a fait l’objet de déclarations de la part de plusieurs délégations cette année encore, notamment de la Suède, au nom de l’Union européenne, des États-Unis, de l’Inde, du Brésil, de l’Albanie et de la Jamaïque.


La plupart de ces pays ont souligné que le concept de « dénigrement des religions » ne figurait pas dans les principaux instruments internationaux des droits de l’homme, et ont défendu la liberté d’expression et de pensée des individus, au même titre que leur liberté de confession ou de conviction, y compris celle de ne pas avoir de religion.   


Parmi les 16 projets de résolution adoptés aujourd’hui par la Troisième Commission, qui traite de questions sociales, humanitaires et culturelles, six l’ont été à l’issue d’un vote, comme celui relatif au droit du peuple palestinien à l’autodétermination.


La Commission a, par ailleurs, adopté à l’issue d’un vote, un texte par lequel l’Assemblée générale prendrait acte de l’ouverture à la signature, le 24 septembre 2009, lors de la cérémonie des traités de 2009, du Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, ainsi que des signatures qui ont été déposées à cette occasion, en vue de son entrée en vigueur.


D’autre part, l’Assemblée générale déciderait de porter de 78 à 79 le nombre des membres du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.  La Troisième Commission a, en effet, adopté par consensus un projet de résolution sur l’« augmentation du nombre des membres du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés ».


En outre, six nouveaux projets de résolution ont été présentés sur « l’aide aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés en Afrique »; « le caractère inacceptable de certaines pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associé »; « les efforts déployés au niveau mondial pour éliminer totalement le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée et pour assurer la mise en œuvre intégrale et le suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, sur Adoption du document final de la Conférence d’examen de Durban »; et « l’utilisation de mercenaires comme moyen de violer les droits de l’homme et d’empêcher l’exercice du droit des peuples à l’autodétermination ».   


Le Royaume-Uni a exercé son droit de réponse.


La Troisième Commission reprendra ses travaux jeudi 19 novembre, à 10 heures, afin de se prononcer sur d’autres projets de résolution.


Décisions sur les projets de résolution


Par le projet de résolution intitulé « Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés » (A/C.3/64/L.52*) adoptée par consensus, sans incidence budgétaire,l’Assemblée générale approuveraitle rapport du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés sur les travaux de sa soixantième session.  Elle condamnerait énergiquementles attaques commises contre les réfugiés, les demandeurs d’asile et les personnes déplacées ainsi que les actes qui font peser une menace sur leur sécurité personnelle et leur bien-être.  Elle appellerait tous les États concernés et, le cas échéant, les parties impliquées dans un conflit armé à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire. 


L’Assemblée se déclarerait profondément préoccupée par la multiplication des attaques commises contre les travailleurs humanitaires et contre les convois humanitaires, et en particulier, par la mort des agents humanitaires qui travaillent dans des conditions extrêmement difficiles pour venir en aide à ceux qui en ont besoin.


Elle souligneraitque les États doivent veiller à ce que les attaques commises sur leur territoire contre le personnel humanitaire, le personnel des Nations Unies et le personnel associé ne restent pas impunies, et à ce que les auteurs de ces actes soient traduits en justice sans délai, conformément aux règles de droit interne et aux obligations découlant du droit international.


Elle se déclarerait profondément préoccupéepar les difficultés que les crises économique et financière mondiale font peser et risquent de faire peser sur les activités du Haut-Commissariat.  Elle appelleraitle Haut-Commissariat à réfléchir à de nouveaux moyens d’élargir sa base de donateurs afin de mieux partager les charges en renforçant la coopération avec les donateurs gouvernementaux et non gouvernementaux et avec le secteur privé.


Par un projet de résolution portant le titre « Augmentation du nombre des membres du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés » (A/C.3/64/L.58), adopté par consensus, sans incidence budgétaire, l’Assemblée générale décideraitde porter de 78 à 79 le nombre des membres du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.


Aux termes d’un projet de résolution intitulé « Réalisation universelle du droit des peuples à l’autodétermination » (A/C.3/64/L.51), adopté par consensus, l’Assemblée générale réaffirmerait que la réalisation universelle du droit à l’autodétermination de tous les peuples, y compris ceux qui sont soumis à une domination coloniale, étrangère ou extérieure, est une condition essentielle pour la garantie et le respect effectifs des droits de l’homme et pour la préservation et la promotion de ces droits.


Elle se déclarerait fermement opposée à tous actes d’intervention, d’agression ou d’occupation, militaires étrangères qui ont réduit à néant le droit des peuples à l’autodétermination et d’autres droits fondamentaux dans certaines régions du monde.  Elle demanderait aux États auteurs de tels actes de mettre fin immédiatement à leur intervention et à leur occupation militaire dans des pays et territoires étrangers ainsi qu’à tous actes de répression, de discrimination et d’exploitation et à tous mauvais traitements infligés aux populations de ces pays et territoires.  Elle leur demanderait de renoncer en particulier aux méthodes cruelles et inhumaines qu’ils emploieraient à ces fins.


Le délégué du Pakistan, présentant le projet de résolution, a déclaré que le droit à l’autodétermination constituait la pierre angulaire des Nations Unies.  Le Sommet mondial de 2005 a réaffirmé son appui aux peuples sous domination coloniale, a-t-il dit.  Il a rappelé que ce projet de résolution était présenté depuis les années 80 et qu’il envoyait un message fort de l’opposition de la communauté internationale à l’occupation étrangère.


Explications de position


La déléguée de la Suède, au nom de l’Union européenne (UE), a déclaré que le droit à l’autodétermination était un principe fondamental du droit international.  Elle a souligné que ce droit était un pilier du système international et qu’il était lié au respect de tous les droits de l’homme.  Ce droit exige la tenue d’élections libres et régulières, le respect des droits civils, politiques et sociaux et des libertés fondamentales.


Elle a déclaré que la portée de cette résolution était trop faible et que le texte comportait des imprécisions.  Selon elle, il n’est pas correct de suggérer que l’autodétermination est une condition préalable aux autres droits de l’homme.  Elle a estimé que l’on aurait pu parvenir à un meilleur texte, ce dernier n’ayant pas évolué depuis un quart de siècle et ne reflétant pas la jurisprudence des organes.


Le représentant de l’Argentine a affirmé que la résolution devait être appliquée conformément aux résolutions de l’Assemblée générale et du Comité spécial de la décolonisation.  Il a cité les résolutions qui mettent l’accent sur la situation des îles Malouines.  Elles reconnaissent l’existence d’un litige de souveraineté entre l’Argentine et le Royaume-Uni et que la seule forme de règlement est une discussion bilatérale en tenant compte de la population des îles.  Selon lui, dans la mesure où il n’y a pas, aux Malouines, la situation d’un peuple soumis à la domination et à l’exploitation étrangère, il n’y a pas de droit à l’autodétermination des Îles Malouines.


Le délégué des États-Unis, a relevé les imprécisions du projet de résolution qui n’est pas tout à fait conforme à la pratique actuelle.


Aux termes du projet de résolution sur le « droit du peuple palestinien à l’autodétermination » (A/C.3/64/L.56), sans incidence budgétaire, adopté, lors d’un vote enregistré, à la demande d’Israël, par 171 voix pour, 6 voix contre (Israël, Îles Marshall, Palau, États-Unis, États fédérés de Micronésie, Nauru) et 5 abstentions (Botswana, Cameroun, Canada, Tonga, Vanuatu), l’Assemblée générale réaffirmerait le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, y compris son droit à un État palestinien indépendant.  Elle prierait instamment tous les États Membres ainsi que les institutions spécialisées et les organismes des Nations Unies de continuer à apporter soutien et aide au peuple palestinien en vue de la réalisation de son droit à l’autodétermination.


Explications de position


Le délégué de l’Égypte, qui avait présenté le projet de résolution, a déclaré qu’il espérait que les États enverraient un signal fort au peuple palestinien en adoptant cette résolution par consensus.  Il a réaffirmé sa position en faveur d’un État indépendant et viable avec comme capitale Jérusalem-Est.


Le représentant des États-Unis a déclaré que son pays était en faveur de deux États vivant dans la paix et la sécurité.  Les États-Unis sont l’un des plus grands donateurs pour appuyer le peuple palestinien, a-t-il dit, affirmant néanmoins que le texte était déséquilibré dans la mesure où il ne reconnaît pas que tous les États ont des obligations.  En outre, il préjuge des résultats tels que le droit au retour et le statut de Jérusalem-Est.  Le projet de résolution sape le rôle des Nations Unies, a-t-il ajouté.


La déléguée d’Israël a déclaré que le Premier Ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu, était à Washington D.C. cette semaine, et avait réitéré le désir d’Israël de reprendre les négociations.  Il a appelé le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmud Abbas, à reprendre les pourparlers.  En juin dernier, le Premier ministre israélien avait montré sa vision pour une paix véritable.  Selon la représentante, un tel projet de résolution, aussi unilatéral, ne peut être source de progrès réels.  Les progrès se font sur le terrain, grâce à des discussions bilatérales, a-t-elle ajouté.  Ce texte, qui est désormais un modèle annuel, n’aborde pas la question de manière objective, a-t-elle estimé.  Il ne mentionne pas, a-t-elle dit, la responsabilité des Palestiniens pour qu’ils respectent la sécurité d’Israël.  Elle a appelé à la reprise des négociations qui pourraient porter les fruits de la paix.


Le délégué de l’Australie a déclaré que son pays avait voté en faveur du projet de résolution car il appuyait le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, ainsi que la solution de deux États.  Il a invité les deux parties à reprendre les négociations.  Il a dit que son pays avait appuyé la résolution jusqu’en 2004, mais que son pays s’était ensuite abstenu car il y était mentionné une référence à l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur le mur de sécurité israélien.  Désormais, l’Australie part du principe que l’avis de la CIJ était consultatif, et donc non contraignant.


Le représentant de l’Argentine a déclaré que le droit à l’autodétermination devait être conforme aux résolutions pertinentes des Nations Unies.  Concernant la question des Îles Malouines, il a dit que la résolution 2065 de l’Assemblée générale de même que les résolutions, du Comité de décolonisation, devaient être prises en compte et que le règlement de ce différend devait passer par des discussions bilatérales entre les deux pays que sont l’Argentine et le Royaume-Uni.  Il a rappelé que les Îles Malouines et son espace maritime étaient occupés illégalement par le Royaume-Uni.


Le délégué de la République islamique d’Iran a mis l’accent sur les droits inaliénables du peuple palestinien et le retour des Palestiniens sur leur territoire.


Le délégué des États fédérés de Micronésie a dit être en faveur d’une solution de deux États et du droit du peuple palestinien à l’autodétermination.  Mais son pays ne peut pas accepter certains points du préambule car ils préjugent du résultat des négociations des deux parties.  La résolution met en péril l’impartialité des Nations Unies, a-t-il dit.  Il est aussi préoccupé par la mention de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice.


L’observatrice de la Palestine a exprimé sa gratitude aux États qui ont voté pour la résolution.  Elle a souligné qu’un tel appui serait essentiel quand le jour viendra où les droits des Palestiniens seront concrétisés.  Elle a dit que la déclaration d’Israël ne méritait pas de réponse.  Il faut parler du droit négatif d’Israël, a-t-elle déclaré, ajoutant que le Gouvernement israélien refusait l’autodétermination.  Cela est conforme à ses actes, a-t-elle dit, citant les colonies de peuplement ou le mur de séparation.  Elle a assuré que le droit à l’autodétermination du peuple palestinien n’était pas négociable.  Avec la poursuite de la campagne des colonies de peuplement, que restera t-il à négocier, s’est-elle interrogée.  Elle a demandé l’arrêt de ces colonies avant la reprise des négociations.  Elle a relevé la dichotomie de la position américaine.  D’un côté, a-t-elle dit, il y a leur vision d’un État indépendant, et, de l’autre, les États-Unis votent contre une résolution demandant le droit du peuple palestinien à l’autodétermination.  Elle a indiqué avoir espéré une évolution positive de la part de l’administration du Président américain Barack Obama.  Elle a appelé les États-Unis à revoir leur position.  Elle a également salué le vote positif de l’Australie.


Par le projet de résolution intitulé « Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme » (A/C.3/64/L.22), adopté par 111 voix pour et 66 abstentions, l’Assemblée générale adresserait un appel pressantà tous les États qui ne l’ont pas encore fait pour qu’ils deviennent parties au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de même qu’au Pacte international relatif aux droits civils et politiques et, envisagent d’adhérer aux Protocoles facultatifs s’y rapportant, de faire la déclaration prévue à l’article 41 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et aux articles 10 et 11 du Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.


Elle prendrait actede l’ouverture à la signature, le 24 septembre 2009 lors de la Cérémonie des traités de 2009, du Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, ainsi que des signatures qui ont été déposées, à cette occasion, en vue de son entrée en vigueur.


L’Assemblée générale accueillerait avec satisfaction les rapports annuels que le Comité des droits de l’homme a présentés à l’Assemblée générale à ses soixante-troisième et soixante-quatrième sessions, et prendrait note des observations générales adoptées par le Comité, y compris la plus récente, l’observation générale nº33 sur les obligations des États parties en vertu du Protocole facultatif.


La représentante de la Finlande, qui présentait le texte au nom des cinq pays nordiques et des coauteurs, a lu des amendements qu’il était nécessaire d’opérer à l’issue des consultations officieuses.  La déléguée a précisé que ce projet était soumis chaque année à l’Assemblée générale depuis 1967 et a souligné qu’il s’agissait de sensibiliser aux éléments nouveaux relatifs aux Pactes.


La représentante de la Zambie, au nom du Groupe africain qui a tenu des consultations sur le texte, a apprécié le fait que la Finlande ait supprimé la mention du Rapporteur spécial.  Elle ne voit pas, en effet, le lien entre le travail du Rapporteur spécial et ce texte.  Elle a déploré qu’il n’y ait pas eu de consultations supplémentaires concernant les paragraphes 9 et 10 du projet.  Elle a proposé des amendements oraux au projet de résolution, notamment la suppression d’une partie du paragraphe 9 sur les observations du Comité des droits de l’homme.  Elle a aussi recommandé de supprimer certaines parties du paragraphe 10 du dispositif.


Réagissant à ces propositions, la déléguée de la Finlande a repris la parole pour rappeler les concessions importantes réalisées par les auteurs pour atteindre un consensus.  Elle s’est déclarée non convaincue par les arguments avancés par le Groupe africain et, a demandé un vote séparé sur les deux amendements proposés en vertu de l’article 130 du règlement intérieur.  Elle a annoncé que les auteurs voteraient contre de tels amendements oraux.


La représentante de la Finlande a estimé que les amendements proposés, qui visent à supprimer la référence à des observations générales du Comité des droits de l’homme, envoient un message de méfiance par rapport aux experts et aux organes de suivi des traités.  Elle a insisté sur le fait que le projet mentionnait uniquement des références générales.  Ce projet de résolution vise à appuyer la mise en œuvre des pactes et à sensibiliser à leurs dispositions.  Ces observations générales peuvent être utiles aux États Membres pour l’application des droits inscrits dans ces pactes internationaux.  C’est pour cette raison, a-t-elle dit, que les auteurs s’opposent à cet amendement.  Elle a rappelé à la Zambie que les remarques spécifiques n’étaient incluses dans le rapport du Comité qu’à titre d’annexe.  Une observation générale n’est absolument pas contraignante d’un point de vue juridique, a-t-elle poursuivi, rappelant que la Conférence des États parties au Pacte international relatif aux droits civils et politiques s’était réunie cette semaine à New York et que cela lui semblait étrange qu’aucune délégation n’ait pris position sur cette question à cette occasion.


La déléguée du Canada a regretté que le libellé consensuel de ce paragraphe soit modifié.  Le travail des organes de suivi est fondamental et les États Membres peuvent avoir des avis différents sur les observations des membres du Comité.  Cependant, une référence à leurs observations générales n’implique rien, a-t-elle estimé.  Il est donc très regrettable qu’un compromis ne soit pas dégagé.  Cette question aurait pu faire l’objet d’un consensus, a-t-elle conclu.


La représentante du Chili s’est associée aux deux intervenantes précédentes.  Ce changement équivaudrait à un signe de méfiance par rapport au travail des experts qui siègent dans les organes de suivi.  Elle a lancé un appel pour préserver ce travail et a annoncé qu’elle votera contre l’amendement.


La déléguée du Royaume-Uni a indiqué que cette résolution servait à souligner l’importance des deux pactes internationaux et des comités qui surveillent leur mise en œuvre et qui ne doivent subir aucune influence politique.  Il faut réfléchir à notre position en prenant note des observations générales, a-t-elle dit.  En fait, la résolution ne fait qu’attirer l’attention sur ces observations.  Le Royaume-Uni ne souhaite pas menacer l’indépendance des experts ni témoigner de méfiance à leur égard, donc se prononcera contre, a indiqué la représentante.


Le premier amendement a été adopté par 70 voix pour, 69 contre et 25 abstentions.


Explications de position


Le délégué de la Suisse, pays coauteur, a voté contre l’amendement.  La moindre des choses que l’on puisse attendre de la communauté internationale serait qu’elle prenne note de l’existence des commentaires généraux des comités de suivi, a—t-il dit, ajoutant que ne pas le faire serait totalement inacceptable.


Le deuxième projet d’amendement concerne le paragraphe 10 du dispositif où il s’agirait de supprimer la partie de phrase « et prend note des observations générales adoptées par le Comité, y compris les plus récentes, à savoir l’observation générale nº19 sur le droit à la sécurité sociale et l’observation générale nº20 sur la non-discrimination dans l’exercice des droits économiques, sociaux et culturels ».


La déléguée de la Finlande, dans une déclaration générale, a rappelé son explication de vote sur le paragraphe 9 du dispositif.  Le Comité des droits de l’homme et le Comité des droits économiques, sociaux et culturels ne doivent pas faire l’objet de méfiance.  Elle a regretté que la suppression affecte l’observation nº19 sur la sécurité sociale, a demandé aux délégations d’évaluer cette observation et de ne pas se fonder sur des considérations spécifiques.  Ces observations générales sont très précises et soulignent que la discrimination sape les droits des personnes partout dans le monde à cause de raisons profondes, économiques, sociales, culturelles ou historiques.


L’amendement au paragraphe 10 du projet de résolution a été rejeté par 72 voix contre, 71 pour et 23 abstentions.


La déléguée de la Finlande a réitéré sa position du matin.  Le projet de résolution a été présenté depuis 40 ans à l’Assemblée générale et a fait l’objet d’un consensus pendant toute cette longue période.  Malgré les divergences survenues cette année, elle a émis le vœu que les délégations puissent arriver à une entente à ce propos.


La déléguée de l’Argentine a voulu savoir qui avait demandé un vote enregistré.


Le Secrétariat a fait référence à la règle 130 des règles de procédure qui exige un vote sur une résolution s’il y a eu vote sur des amendements.


La déléguée de la Zambie, au nom du Groupe africain, a annoncé que ce groupe s’abstiendrait compte tenu de la non adoption de son amendement sur le paragraphe 10.


Explications de position


Le délégué des États-Unis s’est dit heureux d’avoir appuyé cette résolution qui appelle instamment les États à respecter leurs obligations en vertu des instruments des droits de l’homme, étant bien entendu que les États doivent appliquer les dispositions des instruments auxquels ils ne sont pas parties.


Le délégué de l’Indonésie a regretté que la Commission ait été obligée de recourir au vote.  Son pays a voté en faveur des deux amendements et au projet.  Il a noté que sa décision reflétait la position des États sur la tâche des comités.


Le délégué de la République islamique d’Iran a évoqué l’engagement de son pays en faveur des instruments relatifs aux droits de l’homme.  Il a déclaré que son pays s’était abstenu car il avait des réserves philosophiques sur certaines observations du Comité des droits de l’homme.


Le représentant du Mexique a appuyé le travail des comités et a voté contre les amendements.  Il aurait préféré que la référence au Rapporteur spécial fût conservée, conformément aux accords obtenus avec les coauteurs du texte.


La déléguée de la Jamaïque a dit appuyer l’idée générale du projet de résolution mais dit avoir des difficultés quant aux mentions des observations générales du Comité des droits de l’homme dans les paragraphes 9 et 10.  Elle aurait espéré qu’ils soient supprimés.


La déléguée de la Nouvelle-Zélande, a affirmé que son pays était un défenseur chevronné des pactes internationaux et des organes conventionnels, lesquels doivent être indépendants.  Elle s’est félicitée d’avoir pu l’appuyer mais, aurait préféré que la mention de l’observation nº33 fût maintenue.  Elle a déploré que ce texte ait dû faire l’objet d’un vote.


Le délégué du Pakistan a estimé qu’avec un peu plus de temps, un consensus aurait pu être atteint.  Comme le deuxième amendement a été rejeté, sa délégation a été contrainte de s’abstenir, a-t-il dit.


Par le projet de résolution intitulé « Convention relative aux droits des personnes handicapées et Protocole facultatif s’y rapportant » (A/C.3/64/L.24), sans incidence budgétaire, et approuvé par consensus tel qu’oralement révisé par la Malaisie, l’Assemblée générale seféliciterait du fait que, depuis que la Convention et le Protocole facultatif s’y rapportant ont été ouverts, à la signature le 30 mars 2007, 143 États ont signé la Convention et 71 l’ont ratifiée, 87 États ont signé le Protocole facultatif et 45 l’ont ratifié, et une organisation d’intégration régionale a signé la Convention.  Elle demanderait aux États qui ne l’ont pas encore fait d’envisager de signer et de ratifier la Convention et le Protocole facultatif dans les meilleurs délais.


Elle prieraitle Secrétaire général de poursuivre l’application progressive des normes et des directives garantissant l’accessibilité des locaux et des services des organismes des Nations Unies en tenant compte des dispositions pertinentes de la Convention, en particulier lorsque des travaux de rénovation sont entrepris, y compris dans le cas d’arrangements provisoires.


Promotion et protection des droits de l’homme: questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales


      Par le projet de résolution intitulé « Lutter contre le dénigrement des religions  » (A/C.3/64/L.27), l’Assemblée générale condamnerait énergiquementtous les actes et manifestations de racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée à l’encontre de minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques et de migrants, ainsi que les stéréotypes qui leur sont souvent appliqués, notamment à cause de leur religion ou de leurs convictions.


Elle exhorterait les États à appliquer et, au besoin, à renforcer les lois existantes lorsque de tels actes, manifestations ou expressions de xénophobie ou d’intolérance surviennent, en vue de mettre fin à l’impunité dont jouissent les auteurs d’actes xénophobes et racistes.


Elle inviteraittous les États à mettre en pratique les dispositions de la Déclaration sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction. 


L’Assemblée leur demanderait également de n’épargner aucun effort, conformément à leur législation nationale, au droit international des droits de l’homme et au droit international humanitaire, pour assurer le strict respect et l’entière protection des lieux de culte, sanctuaires et symboles religieux, et de prendre des mesures supplémentaires dans les cas où ceux-ci risquent d’être profanés ou détruits.  


L’Assemblée prierait le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante-cinquième session, un rapport sur l’application de cette résolution y compris la corrélation possible entre le dénigrement des religions et la montée d’incitations, de l’intolérance et de la haine dans de nombreuses parties du monde.


Le représentant de la Malaisie a affirmé que le dénigrement des religions contribuait à empêcher les fidèles de les pratiquer.  Il ne s’agit pas de porter atteinte à la liberté d’expression, a-t-elle dit.  L’Organisation de la Conférence islamique (OCI) considère qu’il s’agit d’un processus continu qui doit mûrir et c’est la raison pour laquelle elle invite toutes les délégations à voter en faveur du texte, a-t-il ajouté.  


La déléguée de Cuba a demandé, alors que certaines délégations attendent des instructions pour coparrainer les résolutions, que les projets de résolution L.28, L.29 et L.30 soient examinés la semaine prochaine.


Le projet de résolution a été adopté par 81 pour, 55 contre et 43 abstentions.


En fin de séance, la Commission a repris l’examen du projet de résolution L.27 pour laquelle un vote enregistré a été demandé par la Suède.


La délégué de la Suède a expliqué que son pays a demandé un vote au nom de l’Union européenne sur le texte tel que révisé.  Elle a réitéré l’engagement des États de l’Union européenne en faveur de la liberté de religion et de conviction et partagé les inquiétudes de l’OCI du fait que des personnes du monde entier soient victimes à cause de leur religion ou conviction.  Toutefois, l’UE ne peut accepter une approche qui introduit le concept de « dénigrement de religion » puisque cela met en danger la liberté d’expression et la liberté de coexistence sans peur.  Le concept de dénigrement des religions ne correspond pas aux droits de l’homme.  Il s’agit de protéger la liberté de culte ici, et donc pas d’un dénigrement de religion.  Ce thème devrait être traité par le CCPR.  L’UE considère qu’on ne doit pas condamner qui que ce soit pour sa religion ou conviction.  Le problème de l’intolérance religieuse est mondial.  Des croyants et non croyants peuvent être victimes de cette intolérance.  Elle a réitéré que l’Union était disposée à coopérer avec l’OCI et d’autres groupes pour prendre en compte les avis de tous les États.  Pour toutes les raisons invoquées, elle votera contre.


Le représentant des États-Unis a indiqué que son pays était depuis longtemps préoccupé par le concept de « dénigrement des religions » et qu’il avait tenté de trouver une alternative l’année dernière aussi bien à New York qu’à Genève.  La délégation des États-Unis regrette que le vote sur cette résolution ait lieu si tôt cette année.  Elle regrette également que le problème ne soit pas abordé dans un esprit de consensus.  Le représentant a estimé que la liberté de religion était, entre autres, le fondement de la société civile et un élément clef de la sécurité internationale.  Il est du devoir de tous les gouvernements de respecter les droits de chaque individu à pratiquer sa foi, a-t-il dit.  La religion est un phénomène global, une source clef de l’identité et une force motrice partout dans le monde.  Il a jugé qu’il incombait aux États de faire respecter et apprécier la diversité de confession.  Les gouvernements disposent des outils nécessaires à cet égard, y compris les législations nationales contre les crimes haineux et les moyens de sensibiliser les communautés locales.


Il a affirmé que la liberté de religion était inscrite dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Un dialogue libre et ouvert fait également partie, selon lui, de la solution.  Les Nations Unies doivent rester fidèles à l’esprit de cette législation relative aux droits de l’homme qui stipule que les droits de l’homme appartiennent aux individus et non aux nations ou les religions.  Il ne faut pas non plus perdre de vue l’objectif global de la réalisation universelle des droits de l’homme des individus.  Il a indiqué que son pays voterait contre ce projet de résolution car il ne peut souscrire au fait que la prohibition de la liberté d’expression constitue un moyen de promouvoir la tolérance.  Il a déclaré que son pays été disposé à œuvrer avec d’autres États dans un esprit de consensus jusqu’à ce que l’on puisse atteindre une vision de consensus.  En attendant, il a exhorté d’autres délégations à voter contre le projet de résolution.


L’ambassadeur de l’Inde a évoqué la nécessité de traiter des stéréotypes négatifs à l’égard de toutes les religions, mais a constaté que ses préoccupations demeurent inchangées, même après les consultations car le texte parle surtout d’une religion.  Il a annoncé que son pays allait s’abstenir.


Explication de vote après le vote


Le délégué du Brésil s’est abstenu bien qu’il reconnaisse de nombreux points positifs dans le texte, telle la nécessité de promouvoir le dialogue entre les religions.  La notion de dénigrement n’est ni conforme aux principaux instruments relatifs aux droits de l’homme ni à la législation nationale brésilienne.  L’incitation à la haine religieuse ne doit pas être examinée d’une manière qui nuise à d’autres droits fondamentaux telle que la liberté d’expression.  Il faut trouver un libellé emportant le consensus et le paragraphe 12 du document de Durban en serait un bon exemple, a-t-il conclu.


La déléguée de Singapour a déclaré que sa délégation avait voté en faveur du texte étant bien entendu qu’il s’applique à toutes les religions.  L’exercice de la liberté de parole ne peut se faire au détriment d’autres libertés fondamentales.  Le dénigrement n’a sa place dans aucune société. Elle a réitéré son appui aux efforts contre le dénigrement des religions et a exhorté à tout faire pour lutter contre l’intolérance.


La représentante de la Colombie a confirmé l’appui de son pays à la liberté de confession.  Elle a appuyé le dialogue et la coopération entre les religions.  Elle a néanmoins noté que le dénigrement des religions n’existait dans aucun instrument international.  Son pays s’est abstenu car certains concepts ou termes qui y figurent sont ambigus.


La déléguée de la Jamaïque a toujours appuyé le principe de liberté et de tolérance religieuse.  Pour que cette résolution reste fidèle à son titre, elle doit être plus équilibrée et ne pas être centrée sur une seule religion.  Il faut rappeler qu’il existe de nombreuses religions et croyances.  C’est pour cette raison que son pays s’est abstenu.


Le délégué de l’Albanie s’est également abstenu à cause de son désaccord avec des expressions relatives au dénigrement des religions et à la discrimination raciale.  Le respect des religions est important pour l’édification de liens étroits au sein de la société, principe qui est à la base même de la société albanaise.  Les médias coopèrent à la coexistence pacifique, à l’absence de conflits entre les différentes communautés religieuses.  C’est là une position affirmée et irréversible de l’Albanie.  Il a déploré le fait de ne pas avoir pu trouver un terrain de consensus avec un texte qui convienne à tous.


Aux termes du projet de résolution sur la« mondialisation et ses effets sur le plein exercice de tous les droits de l’homme » (A/C.3/64/L.31), adopté, lors d’un vote enregistré demandé par la Suède, au nom de l’Union européenne, par 125 voix pour, 54 contre et trois abstentions (Brésil, Chili et Singapour), l’Assemblée généraledemanderaitaux États Membres, aux organismes compétents des Nations Unies, aux organisations intergouvernementales et à la société civile de promouvoir une croissance économique équitable et respectueuse de l’environnement qui permette de gérer la mondialisation de manière à réduire systématiquement la pauvreté et à atteindre les objectifs de développement convenus sur le plan international.


L’Assemblée affirmerait que la mondialisation est un processus complexe de transformation structurelle, comportant de nombreux aspects interdisciplinaires, et qu’elle a des effets sur l’exercice des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, y compris le droit au développement.


Explications de position


Le délégué de l’Égypte a déclaré qu’eu égard l’impact des différentes crises alimentaire, énergétique et financière, ce projet de résolution devait permettre d’examiner les moyens d’améliorer les droits de l’homme afin d’aider la communauté internationale à répondre de manière efficace aux opportunités croissantes.  Ce texte est l’occasion de limiter les problèmes qui se sont présentés ces dernières années, a-t-il dit.


La déléguée de la Suède, au nom de l’Union européenne (UE), a déclaré qu’elle ne pouvait pas appuyer le projet de résolution L.31.  Certes, la mondialisation peut avoir un impact sur la jouissance des droits de l’homme, mais le projet de résolution généralise en soulignant que la mondialisation a des effets négatifs sur tous les droits.  La mondialisation est un phénomène pluridimensionnel qui peut fournir les moyens pour améliorer les phénomènes actuels, y compris l’extrême pauvreté.  Certes, la mondialisation n’affecte pas tout le monde de manière équitable mais la relation doit être évaluée au cas par cas, a-t-elle ajouté.


Par le projet de résolution sous le titre « Institutions nationales pour la promotion et la protection des droits de l’homme » (A/C.3/64/L.32), adopté par consensus, sans incidence budgétaire, l’Assemblée générale prieraitinstamment le Secrétaire général de continuer d’accorder un rang de priorité élevé aux demandes d’assistance que lui adressent les États Membres souhaitant créer des institutions nationales chargées des droits de l’homme, ou renforcer celles qui existent déjà.


Elle soulignerait qu’il est essentiel que les institutions de médiation soient autonomes et indépendantes et engagerait les institutions nationales de défense des droits de l’homme tout comme les associations régionales et internationales de médiation à resserrer leurs liens de coopération.  Elle encouragerait les institutions de médiation à s’appuyer sur les normes énoncées dans les instruments internationaux et les Principes de Paris pour renforcer leur indépendance et augmenter leur capacité d’agir en tant que mécanismes de protection des droits de l’homme.


L’Assemblée générale encouragerait également tous les mécanismes des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme, ainsi que les institutions, fonds et programmes à travailler dans le cadre de leurs mandats respectifs, en coopération avec les États Membres et les institutions nationales, à la promotion et à la protection des droits de l’homme, notamment à des projets dans le domaine de la bonne gouvernance et de l’état de droit.


Le délégué de l’Allemagne a indiqué que ce projet de résolution était présenté tous les deux ans afin de laisser le temps au Secrétaire général de faire un rapport de mise en œuvre.


Aux termes d’un projet de résolution sur la« suite donnée à l’Année internationale de l’apprentissage des droits de l’homme » (A/C.3/64/L.33), adopté par consensus, sans incidence budgétaire, l’Assemblée générale prierait instammentle Conseil des droits de l’homme d’intégrer l’apprentissage des droits de l’homme à l’élaboration du projet de déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme, sachant que cette initiative vient en complément du Programme mondial d’éducation dans le domaine des droits de l’homme.


Elle engagerait vivementles États Membres à développer l’action menée pendant l’Année internationale de l’apprentissage des droits de l’homme, ainsi qu’à envisager de consacrer les ressources financières et humaines nécessaires à l’élaboration et à l’application de programmes d’action à long terme, destinés à assurer à tous les niveaux un apprentissage général et soutenu des droits de l’homme, en coordination avec la société civile, les médias, le secteur privé, les milieux universitaires, les parlementaires et les organisations régionales, et, dans la mesure du possible, à désigner des villes des droits de l’homme.


Le délégué du Bénin a présenté les différents éléments de révision du projet de résolution.  Considérant que l’année prochaine marquerait le soixante et unième anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme, il a demandé au Secrétariat d’accélérer la transmission du projet de résolution pour qu’il puisse être présenté à l’Assemblée générale lors de cette session.


Le Secrétariat général a proposé que la présentation du projet de résolution ait lieu le 10 décembre prochain, Journée des droits de l’homme.


Aux termes du projet de résolution intitulé « Aide et protection en faveur des personnes déplacées dans leur propre pays » (A/C.3/64/L.34/Rev.1), qui ne comporte pas d’incidence et adopté par consensus, l’Assemblée générale encourageraitle Représentant du Secrétaire général à l’ONU à continuer d’analyser les causes profondes des déplacements internes, d’examiner les besoins et les droits fondamentaux des personnes déplacées, d’élaborer des critères en vue de parvenir à des solutions durables et d’adopter des mesures préventives, dont un mécanisme d’alerte rapide, et de trouver moyen d’améliorer l’aide, la protection et les solutions durables qui leur sont offertes, et de promouvoir des stratégies complètes en prenant en considération la responsabilité première des États au sein de leur juridiction.


L’Assemblée générale se féliciteraitdes initiatives prises par des organisations régionales telles que l’Union africaine, la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs, l’Organisation des États américains et le Conseil de l’Europe pour répondre aux besoins d’aide et de protection des personnes déplacées et à leurs besoins en matière de développement et pour leur proposer des solutions durables.  Elle encouragerait ces organisations et d’autres organisations régionales à renforcer leurs activités ainsi que leur coopération avec le Représentant du Secrétaire général


L’Assemblée demanderaitaux États d’apporter des solutions durables et encouragerait le renforcement de la coopération internationale, notamment par la mise à disposition de ressources financières et techniques, pour aider les pays touchés, et en particulier les pays en développement, dans leurs efforts et politiques nationaux d’aide, de protection et de réadaptation destinés aux personnes déplacées dans leur propre pays.


Elle encouragerait les États à continuer d’élaborer et de mettre en œuvre une législation et des politiques internes traitant toutes les phases des déplacements d’une manière inclusive et non discriminatoire, notamment de désigner au sein du gouvernement un référent national pour les questions concernant les déplacements internes et d’y allouer des ressources budgétaires.


Elle encouragerait la communauté internationale ainsi que les acteurs nationaux à fournir un appui financier et à coopérer avec les gouvernements qui en font la demande, à cet égard.


L’Assemblée demanderait aux gouvernements d’assurer aide et protection aux personnes déplacées, y compris une assistance pour la réinsertion et le développement, ainsi que de faciliter l’action menée en ce sens par les organismes compétents des Nations Unies et les organisations humanitaires, notamment en améliorant leur accès à ces personnes et, lorsque des camps et des zones d’installation de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays sont nécessaires, de conserver leur caractère civil et humanitaire.


L’auteur principal du projet de résolution, la Norvège a fait une légère correction au paragraphe 7 du dispositif.


La déléguée du Venezuela a remercié la Norvège de la manière dont elle a géré les consultations.  Son pays s’est associé au consensus mais doit faire une référence au Statut de la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes de guerre.  Ordonner les déplacements de civils n’est pas un crime de guerre dans toutes les circonstances.  Le dixième alinéa du préambule donne l’impression que ce type de déplacement est un crime alors que ce n’est pas le cas.


Le délégué du Brésil s’est associé au consensus en raison de la grave situation des personnes déplacées partout dans le monde et de la nécessité de leur apporter une assistance.  Toutefois, il aurait souhaité une meilleure formulation de l’alinéa 4 du préambule et aurait aussi voulu remettre la problématique des changements climatiques dans son contexte.  Il a rejeté le lien direct entre ces changements et les déplacements, comme l’a indiqué le Secrétaire général dans le quatrième rapport du Groupe de travail qui concluait que ce lien relevait de la pure hypothèse.  La migration est surtout due à des causes directes comme la pauvreté et à d’autres facteurs. 


Le représentant du Soudan s’est joint au consensus, notamment du fait que son pays connaît de nombreuses personnes déplacées.  Les efforts consentis par le Gouvernement comprennent le retour volontaire de toutes les personnes déplacées.  Il aurait souhaité que cette résolution renvoie à des accords internationaux puisqu’elle est importante pour tous.  Le Soudan ne se sent pas lié par la terminologie d’un document auquel il n’a pas souscrit, tel le Statut de Rome.


Par un projet de résolution intitulé « Protection des migrants »(A/C.3/64/L.41), adopté par consensus, l’Assemblée générale demanderait aux gouvernements, compte tenu des effets de la crise économique et financière actuelle sur les migrations internationales et les migrants, de combattre la manière inéquitable et discriminatoire dont les migrants sont traités, notamment les travailleurs migrants et leur famille.


Elle demanderait aussi aux États Membres de mettre un terme aux arrestations et détentions arbitraires, et, le cas échéant, de réexaminer les durées de rétention des migrants en situation irrégulière afin d’éviter qu’elles ne soient excessives.


Elle demanderait enfin aux États d’adopter des mesures concrètes en vue d’empêcher que les droits de l’homme des migrants en transit ne soient violés, notamment dans les ports et aéroports, aux frontières et aux points de contrôle des migrations.


Le délégué du Mexique a salué la flexibilité et la coopération des délégations durant les consultations officieuses.  Ce phénomène de la protection des migrants pose des défis majeurs et le texte vise à reconnaître les défis nouveaux posés par les crises économique et financière actuelles.  Les migrants sont particulièrement vulnérables dans ce contexte, notamment les femmes et les enfants.  Il a aussi évoqué le Forum mondial sur les migrations et s’est félicité du consensus solide qui s’est dégagé autour de ce texte.


Explications de position


Le représentant des États-Unis a déclaré que son pays s’était joint au consensus après des négociations avec plusieurs délégations et s’est réjoui des discussions constructives.  Tous les États ont le droit souverain de contrôler l’entrée sur leur territoire.  En même temps, ils doivent aussi respecter et protéger les migrants.  Les États-Unis offrent une protection aux migrants, indépendamment de leur statut migratoire.  Les États doivent aussi obligatoirement accepter le retour des migrants, y compris après une période de détention.  Les États-Unis, a-t-il dit, sont un pays à longue tradition d’accueil des migrants et avec une politique ouverte.  Ils demandent à leurs citoyens de respecter les lois et coutumes locales lorsqu’ils se rendent dans un pays tiers et sont aussi engagés à protéger les droits des migrants dans le pays.


Le délégué de la Suède, au nom de l’Union européenne, a rappelé que l’Union était fermement engagée à protéger les migrants et que les politiques de ses États membres étaient basées sur le respect des droits de l’homme et la primauté des droits.  Le représentant s’est félicité de la référence explicite aux États d’origine, de transit, et d’accueil et a estimé que cette approche équilibrée devrait être reprise dans l’ensemble du texte.  L’Union européenne a organisé la quatrième réunion du Forum global sur la migration et le développement et en organisera une autre, a-t-il dit.  Il a espéré que ce projet fera œuvre pionnière l’année prochaine et qu’elle soit présentée de sorte que tous les États puissent l’appuyer.


Par un projet de résolution intitulé « Droits de l’homme et mesures de contrainte unilatérales » (A/C.3/64/L.45), adopté, lors d’un vote enregistré à la demande des États-Unis, par 128 voix pour et 52 voix contre, l’Assemblée générale demanderaità tous les États de cesser d’adopter ou d’appliquer des mesures unilatérales contraires au droit international, à la Charte des Nations Unies et aux normes et principes régissant les relations pacifiques entre les États, en particulier des mesures de contrainte ayant des effets extraterritoriaux, qui entravent les relations commerciales entre États.


Elle demanderait à tous les États de s’abstenir de prendre des mesures unilatérales contraires au droit international et à la Charte qui empêchent la population des pays concernés, en particulier les femmes et les enfants, de réaliser pleinement leur développement économique et social y compris le droit à l’alimentation, aux soins médicaux et aux services sociaux nécessaires.


La déléguée de Cuba, au nom du Mouvement des pays non alignés, a souligné la nécessité que les États s’abstiennent de prendre des mesures qui empêchent le développement économique et social de la population des pays affectés et qui empêchent aussi l’exercice des droits de l’homme.


Explication de position


Le délégué des États-Unis a affirmé que ce projet de résolution n’avait pas de base internationale et qu’il ne servait pas la cause des droits de l’homme.  Selon lui, il est de la responsabilité des États de protéger les droits de l’homme.  Cette résolution nie à la communauté internationale la possibilité de réagir, a-t-il estimé. 


Par le projet de résolution sur le « renforcement de la coopération internationale dans le domaine des droits de l’homme » (A/C.3/64/L.46), adopté par consensus, l’Assemblée générale demanderait instammentà tous les acteurs intervenant sur la scène internationale d’édifier un ordre international fondé sur l’ouverture, la justice, l’égalité et l’équité, la dignité humaine, la compréhension mutuelle ainsi que la promotion et le respect de la diversité culturelle et des droits universels de chacun, et de rejeter toutes les doctrines prônant l’exclusion et qui sont fondées sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.


Elle demanderait aux États Membres, aux institutions spécialisées et aux organisations intergouvernementales de continuer à mener un dialogue constructif et des consultations en vue de faire mieux connaître, promouvoir et protéger tous les droits de l’homme de même que toutes les libertés fondamentales.


Elle encouragerait les organisations non gouvernementales à participer activement à cette tâche.  L’Assemblée inviterait aussi les États Membres ainsi que les titulaires de mandats au titre des procédures spéciales et les mécanismes compétents des Nations Unies chargés des droits de l’homme à rester conscients de l’importance de la coopération, de la compréhension mutuelle et du dialogue comme moyens d’assurer la promotion et la protection de tous les droits de l’homme.


Elle prierait le Secrétaire général, agissant en collaboration avec la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, de consulter les États, les organisations intergouvernementales ainsi que les organisations non gouvernementales sur les moyens de renforcer la coopération internationale et le dialogue au sein des instances des Nations Unies chargées des droits de l’homme, notamment le Conseil des droits de l’homme, y compris sur les obstacles et les difficultés à cet égard et les mesures qui pourraient être prises pour les surmonter.


La déléguée de Cuba a déclaré que le renforcement de la coopération internationale dans les droits de l’homme était essentiel et, a espéré que la résolution serait adoptée par consensus.


L’Assemblée générale, par un projet de résolution intitulé « Promotion d’une répartition géographique équitable dans la composition des organes créés en vertu d’instruments relatifs aux droits de l’homme  » (A/C.3/64/L.48), adopté, lors d’un vote enregistré demandé par les États-Unis, par 125 voix pour, 51 voix contre et trois abstentions (Chili, Timor-Leste et Vanuatu), demanderait aux États parties aux instruments des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme d’envisager d’adopter des mesures concrètes, notamment d’envisager d’instituer des quotas de répartition par région géographique pour l’élection des membres des organes créés en vertu desdits instruments.


La déléguée de Cuba a déclaré que ce projet de résolution était présenté au nom du Mouvement des non alignés et qu’il serait présenté tous les deux ans dans le cadre de la commission.


Explications de position


La déléguée de la Suède, au nom de l’Union européenne (UE), a affirmé son opposition au projet de résolution.  Les traités relatifs aux droits de l’homme contiennent des dispositions relatives à ces questions.  Elle s’est opposée à un système de quotas.  Évoquant plus particulièrement le paragraphe 6, elle a estimé que ce n’était pas à l’Assemblée générale de présenter des demandes aux présidents des organes créés, et que les présidents de ces organes n’avaient pas à faire de recommandations sur les quotas.  Cela, a-t-elle dit, doit être examiné par les États parties.  Elle a regretté qu’il n’ait pas été possible de poursuivre les consultations pour aboutir à un texte plus acceptable.


Le délégué du Chili a déclaré que son pays s’était abstenu.  Il a évoqué le paragraphe 1, estimant que le principe directeur pour le choix des experts devait être leur indépendance vis-à-vis du gouvernement.  Une répartition géographique fixée en avance pourrait avoir une influence sur l’indépendance de ces comités.


Le délégué du Brésil a déclaré qu’il avait voté pour le texte, mais que tous les organes devraient faire respecter un équilibre géographique.  Il faut donc se pencher sur la sous-représentation des pays en développement.  Les quotas ne sont peut être pas une bonne manière de procéder.  Pourtant, selon lui, il est possible de concilier les deux en examinant les candidatures des pays en développement tout en respectant les dispositions des traités eux-mêmes.


Le délégué de l’Argentine a affirmé que son pays soutenait la répartition géographique équitable des membres des organes des traités.  Il indiqué avoir voté en faveur du projet de résolution, en considérant que celui-ci devait être interprété dans le contexte des législations nationales.  En outre, les dispositions spécifiques des traités pertinents devraient continuer de s’appliquer.


Aux termes d’un projet de résolution intitulé « Amélioration de la coordination de l’action contre la traite des personnes » (A/C.3/64/L.11), adopté par consensus, l’Assemblée générale exhorteraitles États Membres qui ne l’ont pas encore fait à envisager de prendre des mesures pour ratifier la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et son Protocole additionnel visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, ou pour y adhérer, et à appliquer pleinement ces instruments sous tous leurs aspects.


Elle exhorterait égalementles États Membres qui ne l’ont pas encore fait à envisager de prendre des mesures pour ratifier le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Convention supplémentaire relative à l’abolition de l’esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et pratiques analogues à l’esclavage, ou pour y adhérer, et à mettre ces instruments pleinement en œuvre sous tous leurs aspects.


Le délégué du Bélarus a déclaré qu’il avait apprécié la détermination des coauteurs.  Il a souligné que le texte de la version non révisée était nouveau par rapport à celui de l’année dernière.  Dans la version révisée, treize des paragraphes de la résolution de l’an passé ont été réintroduits, démontrant ainsi que la rédaction traditionnelle ne changera pas du jour au lendemain.  Si, pour certains, ces paragraphes sont importants, ils ne sont à ses yeux qu’un « écran de fumée ».  Selon lui, l’ONU peut faire mieux sur la question de la traite humaine.


Droit de réponse


Le Royaume-Uni a répondu à l’Argentine sur la question des Îles Malouines en répétant que la position de son pays était bien connue et qu’il n’avait aucun doute sur la souveraineté des Malouines.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Sixième Commission recommande à l’Assemblée générale de promouvoir l’application du guide pratique en matière d’insolvabilité internationale de la CNUDCI

AG/J/3381

La Sixième Commission recommande à l’Assemblée générale de promouvoir l’application du guide pratique en matière d’insolvabilité internationale de la CNUDCI

12/11/2009
Assemblée généraleAG/J/3381
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Sixième Commission

25e séance – matin


LA SIXIÈME COMMISSION RECOMMANDE À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE PROMOUVOIR L’APPLICATION DU Guide pratique en matière d’insolvabilité INTERNATIONALE DE LA CNUDCI


Elle recommande également à l’Assemblée générale une série de projets de résolution relatifs au terrorisme, aux travaux de la CDI ainsi que son programme de travail pour 2010


À l’issue de plusieurs semaines de débats, la Sixième Commission (chargée des questions juridiques) a clôturé aujourd’hui ses travaux en adoptant sans vote 10 projets de résolution et un projet de décision, ainsi que le programme de travail pour la prochaine session de l’Assemblée générale.  Ces projets de résolution ou de décision viennent ainsi s’ajouter aux six autres qui avaient été approuvés auparavant.


La Sixième Commission a recommandé à l’Assemblée générale de « remercier la CNUDCI d’avoir achevé et adopté son guide pratique sur la coopération en matière d’insolvabilité internationale ».  Elle lui a surtout demandé de promouvoir l’appropriation de ce nouveau Guide pratique par les juges, les praticiens de l’insolvabilité et les autres parties prenantes à une procédure d’insolvabilité internationale.  Plusieurs délégations avaient d’ailleurs souligné lors des débats sur ce point que les progrès accomplis dans ce domaine constituaient « une des plus importantes réalisations accomplies par la Commission cette année ».


À l’issue de l’adoption de ce texte, le représentant de la France a déclaré que sa délégation avait décidé, cette année, de ne pas se porter coauteur, précisant que le projet de résolution « ne reflétait pas les évolutions intervenues et reconnues qui exigeaient la nécessité de revoir les méthodes de travail de la CNUDCI ».  Contrairement aux autres paragraphes, « le paragraphe relatif aux méthodes de travail de la Commission n’a pas été ajusté », a-t-il regretté. 


Concernant les mesures visant à éliminer le terrorisme international, la Sixième Commission a recommandé à l’Assemblée générale de demander « une fois encore aux États de s’abstenir de financer, d’encourager ou de soutenir de toute autre manière les activités terroristes, ainsi que de dispenser une formation pour de telles activités ».  Elle a également recommandé à l’Assemblée d’autoriser le Comité spécial à poursuivre l’élaboration du projet de convention générale sur le terrorisme international.  Tout en se joignant au consensus, les délégations de l’Égypte, de la Syrie, de Cuba et de l’Iran ont exprimé des réserves sur la mention de l’OTAN dans le préambule du projet de résolution.  Celle-ci est une organisation militaire et non une organisation civile, et par conséquent, elle ne devrait pas figurer dans ce projet de résolution, ont-ils estimé.


S’agissant du projet de décision sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, la représentante du Venezuela a souhaité « plus de transparence et d’efficacité » dans les méthodes de travail de la Commission, tandis que le délégué des Émirats arabes unis a, quant à lui, rappelé l’importance cruciale de régler le problème des « empiètements systématiques » du Conseil de sécurité sur les prérogatives de l’Assemblée générale.


En début de séance, la Sixième Commission a examiné le rapport du Comité des relations avec le pays hôte et a adopté le projet de résolution correspondant.  Intervenant au cours du débat sur ce point, la Suède, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a soutenu la mise en place du programme de stationnement pour les véhicules diplomatiques ou consulaires, conformément au droit international, et a remercié le pays hôte de ses efforts pour la délivrance rapide des visas aux ressortissants des États Membres travaillant pour les Nations Unies.  Pour leur part, les délégations de Cuba et de la Fédération de Russie ont soulevé la question des restrictions à la liberté de mouvement au-delà d’un certain périmètre que subissent certains membres du personnel de leurs missions permanentes ou consulaires.  C’est une « situation inacceptable » et « douloureuse », a déclaré le délégué russe.


La Sixième Commission a en outre adopté son programme de travail provisoire de la soixante-cinquième session, qui sera soumis à l’Assemblée générale pour adoption, ainsi que les autres projets de résolution suivants: Responsabilité pénale des fonctionnaires et des experts en mission des Nations Unies; Rapport de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international sur les travaux de sa quarante-deuxième session; Rapport de la Commission du droit international sur les travaux de sa soixantième session; Rapport du Comité spécial de la Charte des Nations Unies et du raffermissement du rôle de l’Organisation; État de droit aux niveaux national et international; Portée et application du principe de compétence universelle et Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.


L’Assemblée générale se prononcera à une date ultérieure, qui sera annoncée dans le Journal des Nations Unies, sur les recommandations formulées par la Sixième Commission dans les projets de résolution adoptés depuis le début de ses travaux.


RAPPORT DU COMITÉ DES RELATIONS AVEC LE PAYS HÔTE (A/64/26)


Le présent rapport, établi en application de la résolution 63/130 du 11 décembre 2008, éclaire sur les discussions qui ont eu lieu au sein du Comité des relations avec le pays hôte.


Ainsi, le chapitre III, qui est le plus important de ce document, concerne les questions examinées par ce Comité.  Il y est évoqué d’abord la situation des « transports, et en particulier l’utilisation de véhicules automobiles, le stationnement et les sujets connexes ».  À l’instar de la Fédération de Russie, de Cuba, de la Bulgarie et du Mali, le représentant de la France s’est déclaré préoccupé par l’augmentation du nombre de contraventions de stationnement qui sont infligées à la Mission permanente de la France auprès de l’ONU.  Les représentants de la Bulgarie et de Chypre ont signalé qu’ils avaient eux aussi rencontré des situations similaires à celle décrite par le représentant de la France.


Face à cette situation, lereprésentant du pays hôte -les États-Unis- indique le rapport, a assuré au Comité que les autorités du pays hôte étudieraient les problèmes soulevés par les représentants des États en vue d’y apporter des solutions conformes à la réglementation relative au stationnement des véhicules diplomatiques et aux obligations internationales du pays hôte.


Le chapitre III touche ensuite à l’« accélération des formalités d’immigration et de douane », notamment, les préoccupations en matière de procédures de contrôle à l’aéroport international John F. Kennedy.  Sur ce point, le représentant du pays hôte a répondu que, lorsqu’un diplomate était confronté à un problème à l’aéroport, il devait s’adresser aux responsables aéroportuaires chargés de superviser les contrôles au terminal en question.


Au titre des questions diverses, le rapport indique que Cuba a déclaré que les nouvelles procédures que devraient suivre les membres de sa Mission permanente n’ayant pas le statut diplomatique pour obtenir un permis de conduire restaient une source de difficultés.  Le représentant du pays hôte a expliqué qu’en ce qui concerne la délivrance des permis de conduire, le Département d’État a décidé que les membres des missions permanentes n’ayant pas le statut diplomatique ne pourraient plus se voir délivrer des permis de conduire diplomatiques.


Le rapport du Comité s’achève sur un certain nombre de recommandations et, principalement, la suggestion de voir le pays hôte continuer de prendre les dispositions qui s’imposent, notamment de former les agents de la police, des services de sécurité, des douanes et de la surveillance des frontières, en vue d’assurer le respect des privilèges et immunités diplomatiques.  Il demande au pays hôte de veiller à ce que les cas de violation qui pourraient se produire fassent l’objet d’une investigation et d’un règlement appropriés, conformément à la législation applicable.


Le rapport comprend en outre deux annexes, la première concerne la liste des questions renvoyées au Comité pour examen et la seconde contient des références de documentation.


Déclarations


M. BRANIMIR ZAIMOV (Bulgarie), Vice-Président du Comité des relations avec le pays hôte, a rappelé que le Comité est une enceinte importante dans laquelle les États cherchent à résoudre certaines divergences qui les opposent avec le pays hôte.  Il a ensuite indiqué que le rapport présenté devant les délégations était établi conformément à la résolution 63/130 du 11 décembre 2008 de l’Assemblée générale.  Abordant le contenu du rapport, il a rappelé que le document comporte quatre chapitres.  Le chapitre III, qui constitue l’ossature du rapport, résume les débats qui ont lieu au sein du Comité pendant l’année écoulée.  Il traite notamment des transports, et spécifiquement de l’utilisation de véhicules automobiles, du stationnement et des questions connexes.  Le chapitre IV, quant à lui, contient les recommandations faites par le Comité.  Le rapport comporte deux annexes, a-t-il ajouté.


Mme HILDE GRÖNBLAD (Suède) a remercié, au nom de l’Union européenne, des États candidats et des États associés, le pays hôte d’avoir partiellement exempté tous les diplomates accrédités auprès des Nations Unies des procédures de vérification dans les aéroports et attend la mise en place effective de cette mesure.


L’Union européenne, a-telle dit, soutient également la mise en place du programme de stationnement pour les véhicules diplomatiques et consulaires, conformément au droit international.  La déléguée a également remercié le pays hôte pour les efforts qu’il déploie en vue d’accélérer la délivrance de visas pour les ressortissants des États Membres travaillant aux Nations Unies.


M. LESTER DELGADO (Cuba) a réaffirmé la volonté de son pays de participer activement aux travaux du Comité en travaillant en étroite coopération avec tous ses autres membres.  Il a appelé à ce que le pays hôte respecte pleinement les dispositions pertinentes de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961 et les autres instruments juridiques en vigueur.  « Il y a encore des retards dans la délivrance des visas par le pays hôte, qui doit redoubler d’efforts pour que ces visas soient obtenus rapidement afin de permettre aux représentants des États Membres de participer aux travaux de l’Assemblée générale », a souhaité le délégué cubain.  Ce dernier a exprimé sa « préoccupation particulière » par rapport aux membres du personnel diplomatique ou consulaire cubain qui ne peuvent sortir d’un rayon de 25 « miles » autour de « Columbus Circle », ce qui est une violation du principe d’immunité et de libre circulation des diplomates.  « De telles restrictions empêchent les diplomates cubains de participer à de nombreux événements multilatéraux et aux invitations d’autres délégations », a souligné le représentant de Cuba, qui a dénoncé une situation « politiquement motivée ».

Par ailleurs, le représentant de Cuba estime qu’il est nécessaire que le pays hôte continue à renforcer la formation du personnel des services de douane et de l’immigration afin de garantir le respect des privilèges liés aux immunités diplomatiques.  Le représentant cubain a également demandé le respect des places de stationnement réservées au personnel diplomatique ou consulaire.


M. ABDELRAZAG EL-MURTADI (Jamahiriya arabe libyenne) a mis l’accent sur la question des procédures de contrôle à l’aéroport international John F. Kennedy.  Il a, à ce sujet, rappelé au pays hôte de respecter les obligations qui lui sont imposées par le droit international ainsi que les privilèges et immunités reconnus aux diplomates.  Il a par ailleurs condamné le traitement sélectif qui est fait aux diplomates de certaines régions, ce qui est contraire aux obligations incombant au pays hôte.  Les autorités américaines doivent continuer à prendre les mesures qui s’imposent, notamment former les agents de la police, des services de sécurité, des douanes et de la surveillance des frontières, en vue d’assurer le respect des privilèges et immunités diplomatiques, a-t-il déclaré.


M. BHAGAT SINGH KOSHYARI (Inde) a souligné la nécessité et l’importance de ce Comité.  Il a ensuite noté avec satisfaction la notification récente par les autorités américaines de leur décision d’exempter des taxes foncières sur les biens que possèdent les missions permanentes auprès des Nations Unies.  Il a cependant attiré l’attention sur le fait que la ville de New York avait contesté en justice cette notification américaine.  Le délégué a en outre regretté la délivrance tardive des visas d’entrée aux membres des délégations d’États Membres sur le sol américain.


M. GENNADY KUZMIN(Fédération de Russie) a passé rapidement en revue les plaintes classiques auprès du Comité des relations avec le pays hôte liées aux difficultés du stationnement diplomatique, aux contrôles dans les aéroports et à l’octroi des visas, pour se concentrer sur les problèmes essentiels qui, aux yeux de la délégation russe, portent sur les restrictions de déplacement sur le territoire de l’État hôte pour les diplomates, les membres du personnel de la Mission permanente et les ressortissants de la Fédération de Russie travaillant à l’ONU.  Le représentant de la Fédération de Russie a souligné le « caractère discriminatoire » de ces restrictions, fondées sur la nationalité.  Cette situation « inacceptable » est une « question douloureuse », a-t-il dit.


Mme LAURA ROSS (États-Unis), représentante du pays hôte, a rappelé la fierté de son pays d’exercer le rôle de « pays hôte ».  Elle a ensuite soutenu la nécessité de continuer le dialogue au sein du Comité des relations avec le pays hôte, instance primordiale à cet effet.  La composition limite du Comité le rend efficace, a-t-elle soutenu.  Concernant la question des procédures d’immigration et de délivrance des visas, elle a annoncé que les États-Unis continueraient à fournir le plus d’efforts possibles pour améliorer la situation et répondre aux préoccupations des délégations.


PRÉSENTATION ET ADOPTION DES PROJETS DE RÉSOLUTION ET DE DÉCISION


RAPPORT DU COMITÉ DES RELATIONS AVEC LE PAYS HOTE ( A/C.6/64/L.13)


Aux termes du projet de résolution intitulé « Rapport du Comité des relations avec le pays hôte », présenté par le représentant de la Bulgarie au nom de ses coauteurs et adopté sans vote, l’Assemblée générale ferait siennes les recommandations et les conclusions qui figurent au paragraphe 25 du rapport du Comité des relations avec le pays hôte.


Elle considérerait que le maintien de conditions permettant aux délégations et aux missions accréditées auprès de l’Organisation des Nations Unies de travailler normalement et, considération d’une grande importance, le respect de leurs privilèges et de leurs immunités sont dans l’intérêt de l’Organisation et de tous les États Membres, prierait le pays hôte de continuer à résoudre par la négociation les problèmes qui pourraient se poser et à prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir toute entrave au fonctionnement des missions. Elle demanderait instamment au pays hôte de continuer de prendre les mesures voulues, telles que la formation des fonctionnaires de la police, des services de sécurité, des douanes et des services de contrôle aux frontières, pour que les privilèges et les immunités soient toujours respectés et que, en cas de violation, des enquêtes soient dûment menées et des réparations apportées conformément à la législation applicable.


L’Assemblée générale prendrait, par ailleurs, note des difficultés rencontrées par certaines missions permanentes en ce qui concerne la Réglementation du stationnement des véhicules diplomatiques et restera saisie de la question afin que ladite réglementation soit constamment appliquée de façon correcte, équitable, non discriminatoire, efficace et donc conforme au droit international. Elle prierait le pays hôte d’envisager de lever les restrictions qu’il continue d’imposer aux déplacements du personnel de certaines missions et des fonctionnaires du Secrétariat ayant la nationalité de certains pays.


Elle se féliciterait, en outre, des efforts qu’a faits le pays hôte, espèrerait que les problèmes évoqués aux réunions du Comité continueront de se résoudre dans un esprit de coopération et conformément au droit international, et prierait le Secrétaire général de continuer à s’occuper activement de tous les aspects des relations entre l’Organisation des Nations Unies et le pays hôte.


RESPONSABILITÉ PÉNALE DES FONCTIONNAIRES ET DES EXPERTS EN MISSION DES NATIONS UNIES (A/C.6/64/L.8)


En vertu du projet de résolution intitulé « Responsabilité pénale des fonctionnaires et des experts en mission des Nations Unies » (A/C.6/64/L.8), présenté par le Représentant de la Grèce et adopté sans vote, l’Assemblée générale, convaincue que l’Organisation des Nations Unies et ses États Membres doivent prendre d’urgence des mesures vigoureuses et efficaces pour amener les fonctionnaires ou les experts en mission des Nations Unies à répondre pénalement de leurs actes dans l’intérêt de la justice,engagerait vivement les États à prendre des mesures pour que les infractions pénales commises par un fonctionnaire ou un expert en mission des Nations Unies ne restent pas impunies et que, sans préjudice des privilèges et des immunités dont jouissent l’intéressé et l’Organisation des Nations Unies en droit international, l’auteur soit traduit en justice conformément aux normes internationales relatives aux droits de l’homme, y compris celles qui garantissent les droits de la défense.


Elle engagerait également ceux qui ne l’ont pas encore fait à envisager d’établir leur compétence, en particulier à l’égard des infractions graves réprimées par leur droit pénal interne positif commises par un de leurs ressortissants ayant qualité de fonctionnaire ou d’expert en mission des Nations Unies, au moins lorsque la conduite sanctionnée par leur droit est également une infraction au regard de la législation de l’État hôte.  Elle encouragerait tous les États à coopérer entre eux et avec l’Organisation des Nations Unies en échangeant des informations et en facilitant les enquêtes, et s’il y a lieu les poursuites, mettant en cause un fonctionnaire ou un expert en mission des Nations Unies qui aurait commis une infraction grave, conformément à leur droit interne et aux dispositions réglementaires applicables de l’Organisation, et dans le plein respect des droits de la défense, et les inviterait à envisager de donner à leurs autorités nationales plus de moyens pour enquêter sur ce type d’infraction et en poursuivre les auteurs.


L’Assemblée générale les encouragerait également à s’entraider à l’occasion des enquêtes et des poursuites pénales et des procédures d’extradition pour infraction grave concernant un fonctionnaire ou un expert en mission des Nations Unies; à réfléchir aux moyens de faciliter l’utilisation des éléments d’information et des autres pièces obtenus de l’ONU à cette fin; à protéger efficacement les victimes et témoins et à faciliter leur accès aux programmes d’aide les concernant; et à réfléchir aux moyens de donner la suite souhaitée à toute demande d’appui et d’assistance d’un État hôte en vue de renforcer sa capacité d’enquêter efficacement sur toute infraction grave reprochée à un fonctionnaire ou un expert en mission des Nations Unies.


L’Assemblée générale prierait instamment le Secrétaire général de continuer à prendre toute autre mesure concrète relevant de sa compétence propre à renforcer les programmes existants d’initiation et d’orientation des fonctionnaires et des experts en mission des Nations Unies avant et après leur mise en place.  Elle déciderait que l’examen du rapport du Groupe d’experts juridiques se poursuivra durant sa soixante-septième session dans le cadre d’un groupe de travail de la Sixième Commission, les vues des États Membres et les informations figurant dans la note du Secrétariat étant prises en compte.


Elle prierait le Secrétaire général de porter toute allégation sérieuse d’infraction commise par un fonctionnaire ou un expert en mission des Nations Unies à l’attention de l’État dont l’intéressé est ressortissant et d’interroger cet État sur les progrès de l’action entreprise pour enquêter sur les infractions graves et en poursuivre l’auteur, ainsi que sur la nature du concours qu’il souhaiterait recevoir du Secrétariat aux fins de ces enquêtes et poursuites.  Elle prierait l’Organisation des Nations Unies, lorsque ses recherches sur des allégations donnent à penser qu’une infraction grave a été commise par un fonctionnaire ou un expert en mission des Nations Unies, d’envisager de prendre toute mesure propre à faciliter l’utilisation d’éléments d’information et d’autres pièces utiles aux poursuites pénales engagées par les États, dans le respect des droits de la défense.  Elle l’encouragerait, lorsqu’elle établit à l’issue d’une enquête administrative que de telles allégations à l’encontre de tel fonctionnaire ou expert en mission des Nations Unies sont sans fondement, à prendre toute mesure que lui dicte l’intérêt de l’Organisation propre à rétablir le crédit et la réputation de l’intéressé.  En outre, elle la prierait instamment de continuer à coopérer avec les États exerçant leur compétence afin de leur fournir, dans le respect des règles du droit international applicable en la matière et des accords régissant les activités de l’Organisation, tout élément d’information et toute autre pièce utiles à l’exercice de poursuites pénales.


L’Assemblée soulignerait que, selon les dispositions applicables de ses propres règlements, l’Organisation des Nations Unies ne doit prendre aucune mesure de représailles ou d’intimidation contre le fonctionnaire ou l’expert en mission des Nations Unies qui fait état d’allégations d’infraction grave commise par un fonctionnaire ou un expert en mission des Nations Unies.  Elle prierait le Secrétaire général d’indiquer dans le rapport qu’il présentera, lors de sa prochaine session, le nombre et la nature des allégations sérieuses signalées et toutes les mesures prises par l’ONU et ses États Membres à l’égard des infractions graves commises par des fonctionnaires ou des experts en mission des Nations Unies.  Elle le prierait également d’indiquer dans son rapport comment l’ONU pourrait aider les États Membres, à leur demande, à développer leur droit pénal interne concernant les infractions graves commises par un de leurs ressortissants ayant qualité de fonctionnaire ou d’expert en mission des Nations Unies.


RAPPORT DE LA COMMISSION DES NATIONS UNIES POUR LE DROIT COMMERCIAL INTERNATIONAL SUR LES TRAVAUX DE SA QUARANTE-DEUXIÈME SESSION


Aux termes du projet de résolution intitulé « Rapport de la CNUDCI sur les travaux de sa quarante-deuxième session » (A/C.6/64/L.10), présenté par l’Autriche au nom de ses coauteurs et adopté sans vote, l’Assemblée générale prendrait note avec satisfaction du rapport de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international sur les travaux de sa quarante-deuxième session et se réjouira des progrès qu’a accomplis la Commission dans la révision de sa Loi type sur la passation des marchés publics de biens, de travaux et de services avec l’examen du chapitre I de la Loi type révisée et l’encouragera à achever ses travaux sur la Loi type dès que possible.


L’Assemblée générale prendrait également note de la décision de la Commission concernant la publication du Guide législatif sur les opérations garanties, d’un commentaire de la Convention des Nations Unies sur la cession des créances dans le commerce international ainsi que d’un document examinant les liens entre divers textes sur les sûretés établis par elle, par l’Institut international pour l’unification du droit privé et par la Conférence de La Haye de droit international privé.


L’Assemblée générale approuverait les efforts déployés et les initiatives prises par la Commission, principal organe juridique du système des Nations Unies dans le domaine du droit commercial international, pour mieux coordonner les activités juridiques des organisations internationales et régionales qui s’occupent de droit commercial international et renforcer la coopération entre elles, ainsi que pour promouvoir l’état de droit aux échelons national et international dans ce domaine.


L’Assemblée générale réaffirmerait l’importance pour les pays en développement, du travail de la Commission dans le domaine de l’assistance technique et de la coopération en matière de développement et de réforme du droit commercial international et, à cet égard, se féliciterait des initiatives qu’a prises la Commission pour développer, par l’entremise de son secrétariat, son programme d’assistance technique et de coopération.


Afin que tous les États Membres participent pleinement aux sessions de la Commission et de ses groupes de travail, elle déciderait de poursuivre, à sa soixante-quatrième session, dans le cadre de la grande commission compétente, l’examen de la question de l’octroi d’une aide au titre des frais de voyage aux pays les moins avancés qui sont membres de la Commission.  En outre,  l’Assemblée générale rappellerait la résolution par laquelle elle a approuvé la publication de l’Annuaire de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international, dans le but de faire connaître plus largement et de rendre plus aisément accessibles les travaux de la Commission, et elle se déclarerait préoccupée par le fait que l’Annuaire ne paraît pas régulièrement et demanderait au Secrétaire général d’explorer des solutions propres à faciliter la publication de l’Annuaire en temps voulu.


L’Assemblée générale se féliciterait enfin de l’élaboration de sommaires de jurisprudence concernant les textes de la Commission, dont un sommaire ayant trait à la Convention des Nations Unies sur les contrats de vente internationale de marchandises et un sommaire consacré à la Loi type de la Commission sur l’arbitrage commercial international, dans le but de contribuer à la diffusion d’informations sur ces textes et d’en promouvoir l’utilisation, l’intégration en droit interne et l’interprétation uniforme.

Explication de position


Après l’adoption, le délégué de la France a expliqué que cette année, sa délégation ne s’est pas portée coauteur du projet de résolution car le texte ne reflète pas les évolutions intervenues et reconnues au cours de l’année écoulée dans le besoin de revoir les méthodes de travail de la CNDUCI. Contrairement aux autres paragraphes qui ont été revus, le paragraphe relatif à ces méthodes de travail n’a pas été ajusté, a-t-il regretté. La France, a-t-il poursuivi, rappelle la nécessité de poursuivre la réflexion sur les méthodes de travail de la CNUDCI.


Guide pratique de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international sur la coopération en matière d’insolvabilité internationale


Aux termes du projet de résolution intitulé « Guide pratique de la CNUDCI sur la coopération en matière d’insolvabilité internationale » (A/C.6/64/L.11), adopté sans vote et présenté par le Représentant de l’Autriche, l’Assemblée générale, notant que, du fait de l’expansion du commerce et des investissements, les activités commerciales revêtent de plus en plus souvent un caractère mondial et les entreprises et particuliers ont de plus en plus fréquemment des actifs et des intérêts dans plusieurs États, remercierait la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international d’avoir achevé et adopté son guide pratique sur la coopération en matière d’insolvabilité internationale.


L’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de publier, y compris sous forme électronique, le texte du Guide pratique et de le transmettre aux gouvernements en les priant de le communiquer aux autorités compétentes, afin qu’il devienne largement connu et accessible.  Elle recommanderait que le Guide pratique soit dûment pris en considération, selon qu’il convient par les juges, les praticiens de l’insolvabilité et les autres parties prenantes à une procédure d’insolvabilité internationale. Elle recommanderait également à tous les États de continuer à envisager d’appliquer la loi type sur l’insolvabilité internationale de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international.


L’ÉTAT DE DROIT AUX NIVEAUX NATIONAL ET INTERNATIONAL (A/C.6/64/L.14)


Aux termes de ce projet de résolution intitulé « État de droit aux niveaux national et international » (A/C.6/64/L.14), présenté par le Liechtenstein et adopté sans vote,l’Assemblée générale, réaffirmerait la nécessité de voir l’état de droit universellement respecté et instauré aux niveaux national et international, et son engagement solennel en faveur d’un ordre international fondé sur l’état de droit et le droit international.


Elle se dirait convaincue que la promotion de l’état de droit aux niveaux national et international est essentielle pour une croissance économique soutenue, le développement durable, l’élimination de la pauvreté et de la faim et la protection de tous les droits de l’homme et libertés fondamentales, et sachant que la sécurité collective appelle une coopération efficace, dans le respect de la Charte et du droit international, contre les menaces transnationales.


L’Assemblée générale soulignerait qu’il importe de respecter l’état de droit au niveau national et qu’il faudrait aider davantage les États Membres qui en font la demande à appliquer, sur le plan national, les obligations internationales auxquelles ils ont souscrit.  Elle appellerait le système des Nations Unies à aborder systématiquement, selon qu’il conviendra, les aspects de ses activités relevant de l’état de droit.


Elle exprimerait son plein appui au rôle de coordination et d’harmonisation que joue au sein du système des Nations Unies, dans les limites de ses attributions actuelles, le Groupe de coordination et de conseil sur l’état de droit.  Elle prierait le Secrétaire général de lui présenter son rapport annuel sur l’action des Nations Unies dans le domaine de l’état de droit, conformément au paragraphe 5 de la résolution 63/128.


L’Assemblée générale engagerait le Secrétaire général et le système des Nations Unies à accorder un rang de priorité élevé aux activités relatives à l’état de droit.  Elle inviterait la Cour internationale de Justice, la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international et la Commission du droit international à continuer de lui rendre compte, dans les rapports qu’elles lui soumettent, de ce qu’elles font actuellement pour promouvoir l’état de droit.


Elle soulignerait enfin qu’il importe de mettre à la disposition du Groupe de l’état de droit le personnel et les ressources financières qui lui sont nécessaires pour s’acquitter efficacement et durablement de ses fonctions et déciderait d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixante-cinquième session la question intitulée « L’état de droit aux niveaux national et international », et inviterait les États Membres à axer les observations qu’ils formuleront dans le débat à venir de la Sixième Commission, sur le sous-thème intitulé « Les lois et les pratiques des États Membres en matière d’application du droit international ».


MESURES VISANT À ÉLIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL (A/C.6/64/L.12)


Aux termes du projet de résolution intitulé « Mesures visant à éliminer le terrorisme international » (A/C.6/64/L.12), présenté par le Canada au nom de ses coauteurs et adopté sans vote, l’Assemblée générale réaffirmerait la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies sous tous ses aspects, adoptée le 8 septembre 2006, et qui renforce le cadre général de l’action menée par la communauté internationale pour combattre efficacement le fléau du terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.


L’Assemblée générale se dirait convaincue qu’étant l’organe universel compétent pour le faire, elle devrait examiner les mesures visant à éliminer le terrorisme international.  Elle condamnerait énergiquement tous les actes terroristes et toutes les méthodes et pratiques du terrorisme et demanderait à tous les États Membres, à l’ONU et aux autres institutions internationales, régionales et sous-régionales compétentes de mettre en œuvre sans retard la Stratégie antiterroriste mondiale.  De même, elle demanderait, une fois de plus, aux États de prendre de nouvelles mesures conformes à la Charte des Nations Unies et aux dispositions du droit international pour prévenir le terrorisme et renforcer la coopération internationale dans la lutte contre celui-ci.


L’Assemblée générale demanderait également de nouveau aux États, pour mieux assurer l’application effective des instruments juridiques pertinents, d’intensifier l’échange de renseignements sur les faits liés au terrorisme, de s’abstenir de financer, d’encourager ou de soutenir de toute autre manière les activités terroristes et de faire en sorte que leurs ressortissants et les autres personnes ou entités se trouvant sur leur territoire qui fournissent ou réunissent délibérément des fonds dans l’intérêt de ceux qui commettent, tentent de commettre ou facilitent des terroristes, soient passibles de peines à la mesure de la gravité de ces actes.  Elle demanderait en outre aux États de coopérer pour prévenir et réprimer les actes terroristes et les prierait instamment ainsi que le Secrétaire général de s’appuyer au maximum sur les institutions existantes des Nations Unies.


L’Assemblée générale noterait que l’élaboration du projet de convention générale sur le terrorisme international a bien avancé pendant les réunions du Comité spécial et que ce dernier continuera, en toute diligence, d’élaborer le projet de convention générale sur le terrorisme international et à discuter de la convocation, sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies, d’une conférence de haut niveau.


Elle déciderait, enfin, que le Comité spécial continuera d’élaborer le projet de convention générale sur le terrorisme international et continuera à discuter la question de la convocation, sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies, d’une conférence de haut niveau.  L’Assemblée générale prierait également le Comité spécial, s’il achève le projet de convention générale sur le terrorisme international, de lui en faire part à sa soixante-quatrième session.


Explications de position


Avant l’adoption du projet de résolution, les délégations de l’Égypte, de la République arabe syrienne, de Cuba et de la République islamique d’Iran se sont jointes au consensus concernant le projet de résolution, mais ont exprimé des réserves sur la mention dans le préambule au paragraphe XXI de l’OTAN.  Celle–ci, ont-t-ils tous indiqué, est une organisation militaire et non une organisation civile, contrairement aux autres organisations mentionnées dans le document et qui luttent contre le terrorisme.


PROGRAMME D’ASSISTANCE DES NATIONS UNIES AUX FINS DE L’ENSEIGNEMENT, DE L’ÉTUDE, DE LA DIFFUSION ET D’UNE COMPRÉHENSION PLUS LARGE DU DROIT INTERNATIONAL (A/C.6/64/L.17)


Aux termes de ce projet de résolution intitulé « Programme d’assistance des Nations Unies aux fins de l’enseignement, de l’étude, de la diffusion et d’une compréhension plus large du droit international » (A/C.6/64/L.17), présenté par le Ghana au nom de ses coauteurs et adopté sans vote, l’Assemblée générale noterait avec satisfaction le rapport du Secrétaire général sur l’exécution du Programme d’assistance et des vues du Comité consultatif pour le Programme d’assistance qui figurent dans ce rapport.  Elle réaffirmerait qu’il serait souhaitable, pour exécuter le Programme d’assistance, d’utiliser dans toute la mesure possible, les ressources et les moyens fournis par les États Membres, les organisations internationales et régionales, les universités, les institutions et d’autres partenaires.


L’Assemblée générale prierait également le Secrétaire général de prévoir comme précédemment dans le budget-programme du prochain exercice biennal et des exercices suivants les ressources nécessaires pour maintenir l’efficacité du Programme d’assistance, et se féliciterait des efforts faits par le Bureau des affaires juridiques pour mettre à jour les publications juridiques de l’Organisation des Nations Unies.  De même, elle saluerait en particulier la Division de la codification qui, en lançant son initiative de publication assistée par ordinateur, a grandement amélioré le délai de parution de ses publications juridiques.


En outre, elle reconnaîtrait que la Médiathèque de droit international des Nations Unies contribue pour beaucoup à l’enseignement et à la diffusion du droit international dans le monde entier et demande instamment aux États de verser des contributions volontaires pour permettre à la Division de la codification de maintenir la Médiathèque en fonction et de l’enrichir davantage.  Elle féliciterait également la Division de la codification pour le prix 2009 du meilleur site Web décerné à la Médiathèque de droit international des Nations Unies par l’Association internationale des bibliothèques juridiques lors de sa réunion annuelle tenue en Turquie en octobre 2009.


Par ailleurs, l’Assemblée générale prierait de nouveau les États Membres et les institutions et les particuliers intéressés à verser des contributions volontaires, notamment pour financer le Programme de bourses de perfectionnement en droit international et la Médiathèque de droit international des Nations Unies.  Elle engagerait en particulier tous les gouvernements à verser des contributions volontaires pour permettre à la Division de la codification du Bureau des affaires juridiques d’organiser des cours régionaux de perfectionnement en droit international en complément du Programme de bourses de perfectionnement en droit international, ce qui allégerait d’autant la charge des pays qui envisagent d’accueillir ces cours et permettrait de recommencer à en organiser.


Explication de position


Le représentant du Ghana a souligné la nécessité de poursuivre ce programme d’assistance, en veillant à son élargissement conformément au vœu de l’Assemblée générale.  Il a également défendu le rôle de la diffusion du droit international pour contribuer à la promotion de la paix et de la sécurité internationales.


RAPPORT DE LA COMMISSION DU DROIT INTERNATIONAL SUR LES TRAVAUX DE SA SOIXANTE ET UNIÈME SESSION (A/C.6/64/L.15)


Aux termes du projet de résolution intitulé « Rapport de la CDI sur les travaux de sa soixante et unième session » (A/C.6/64/L.15), présenté par la République islamique d’Iran au nom de ses coauteurs et adopté sans vote, l’Assemblée générale prendrait note du rapport de la Commission du droit international sur les travaux de sa soixante et unième session, et recommanderait à la Commission de poursuivre ses travaux sur les sujets actuellement inscrits à son programme en tenant compte des commentaires et des observations présentés par écrit ou formulés oralement devant la Sixième Commission par les gouvernements.


L’Assemblée générale exprimerait également ses remerciements à la Commission du droit international pour le travail accompli à sa soixante et unième session, notamment pour l’achèvement de la première lecture des projets d’articles sur le sujet « responsabilité des organisations internationales ».  Elle appellerait, en outre, l’attention des gouvernements sur le fait qu’il importe qu’ils communiquent à la Commission du droit international leurs vues sur divers aspects des sujets inscrits à son programme de travail, en particulier les points énumérés au chapitre III de son rapport et relevant de la responsabilité des organisations internationales, de l’expulsions d’étrangers et des ressources naturelles partagées.


Elle prendrait aussi note du rapport du Secrétaire général sur l’assistance aux rapporteurs spéciaux de la Commission du droit international et des paragraphes 240 à 242 du rapport de la Commission du droit international, et prierait de nouveau le Secrétaire général de lui soumettre à sa soixante-cinquième session les options permettant d’appuyer davantage le travail des rapporteurs spéciaux.  Elle inviterait, par ailleurs, les délégations à suivre autant que possible le programme de travail structuré adopté par la Sixième Commission pour l’examen du rapport de la Commission du droit international et à faire des déclarations concises et centrées sur les sujets à l’examen.


Enfin, l’Assemblée générale réaffirmerait ses décisions précédentes concernant la fonction indispensable qu’assume la Division de la codification du Bureau des affaires juridiques du Secrétariat en secondant la Commission du droit international, et demanderait, aux États de continuer à verser au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour le Séminaire de droit international les contributions volontaires dont celui-ci a un besoin pressant.


RAPPORT DU COMITÉ SPÉCIAL DE LA CHARTE DES NATIONS UNIES ET DU RAFFERMISSEMENT DU RÔLE DE L’ORGANISATION (A/C.6/64/L.9)


En vertu de ce projet de résolution intitulé « Rapport du Comité spécial de la Charte des Nations Unies et du raffermissement du rôle de l’Organisation » (A/C.6/64/L.9), présenté par l’Égypte au nom de ses coauteurs et adopté sans vote, l’Assemblée générale prendrait note du rapport du Groupe de travail à composition non limitée chargé d’examiner la question de la représentation équitable au Conseil de sécurité et de l’augmentation du nombre de ses membres, ainsi que d’autres questions ayant trait au Conseil de sécurité.  Elle rappellerait que la Cour internationale de Justice est l’organe judiciaire principal de l’Organisation des Nations Unies, et réaffirmant l’autorité et l’indépendance de cet organe.


L’Assemblée générale prendrait également note de ce qu’a fait le Comité spécial pour rendre les États sensibles à la nécessité de prévenir et de régler pacifiquement les différends entre eux qui risquent de compromettre la paix et la sécurité internationales, ainsi que du rapport du Comité spécial de la Charte des Nations Unies et du raffermissement du rôle de l’Organisation.


Par ailleurs, elle inviterait le Comité spécial à continuer de rechercher, à sa session de 2010, les sujets nouveaux dont il pourrait entreprendre l’étude pour favoriser la revitalisation des travaux de l’Organisation des Nations Unies, et lui prierait de présenter un rapport sur ses travaux à sa soixante-cinquième session.


En outre, l’Assemblée générale prendrait note des contributions versées par les États Membres au fonds d’affectation spéciale pour l’actualisation du Répertoire de la pratique du Conseil de sécurité ainsi qu’au fonds d’affectation spéciale pour l’élimination du retard accumulé en ce qui concerne le Répertoire de la pratique suivie par les organes des Nations Unie.   Elleréitérerait son appel en faveur du versement de contributions volontaires au fonds d’affectation spéciale pour l’actualisation du Répertoire de la pratique du Conseil de sécurité ainsi qu’au fonds d’affectation spéciale pour aider davantage le Secrétariat à éliminer effectivement le retard accumulé en ce qui concerne le Répertoire de la pratique suivie par les organes des Nations Unies.


Elle prierait enfin le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante-cinquième session, au titre de la question intitulée « Rapport du Comité spécial de la Charte des Nations Unies et du raffermissement du rôle de l’Organisation », un rapport sur l’application des dispositions de la Charte des Nations Unies relatives à l’assistance aux États tiers touchés par l’application de sanctions.


Explication de position


Le représentant de laRépublique islamique d’Iran, s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, s’est dit surpris par la formulation du paragraphe 2 de l’annexe qui « ne représente pas l’opinion majoritaire des délégations ».  Le Mouvement des pays non alignés, a-t-il affirmé, regrette que la Sixième Commission n’ait pas adopté l’annexe produite en février 2009, alors que ce document donne des orientations au Conseil de sécurité sur l’application des sanctions.


PORTÉE ET APPLICATION DU PRINCIPE DE COMPÉTENCE UNIVERSELLE (A/C.6/64/L.18)


Aux termes du projet de résolution intitulé « Portée et application du principe de compétence universelle » (A/C.6/64/L.18), présenté par le Rwanda au nom de ses coauteurs et adopté sans vote, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général d’inviter les États Membres à présenter, avant le 30 avril 2010, des indications et des observations sur la portée et l’application du principe de compétence universelle, y compris des indications relatives aux traités internationaux applicables pertinents, à leurs règles de droit interne et à la pratique de leurs tribunaux, et à établir, à partir de ces indications et de ces observations, un rapport qu’il lui communiquera à sa soixante-cinquième session.


L’Assemblée générale déciderait que la Sixième Commission continuera d’examiner la portée et l’application du principe de compétence universelle.  Elle déciderait également d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixante-cinquième session la question intitulée « Portée et application du principe de compétence universelle ».


Explication de position


Le représentant du Soudan, intervenant sur une question de procédure avant l’adoption, il a rappelé que son pays avait souhaité l’insertion au paragraphe premier, l’expression « notamment » à la place de « y compris ».


Faisant référence à l’article 128 du règlement intérieur, le Secrétaire de la Sixième Commission a indiqué qu’il était impossible de revenir sur ce point et d’interrompre l’adoption du texte.


Reprenant la parole, le délégué du Soudan a souligné la nécessité de définir la notion de « compétence universelle ».  Il a estimé que les États Membres devraient être en mesure de présenter une définition de cette notion qui tienne compte des acceptions régionales.


REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (A/C.6/64/L.16)


Aux termes du projet de décision intitulé « Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale » (A/C.6/64/L.16), adopté sans vote, la Sixième Commission a approuvé le programme de travail provisoire tel que proposé par le Bureau, pour sa prochaine session, au titre de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale: Organisation des travaux de la Sixième Commission (4 octobre); Administration de la justice à l’Organisation des Nations Unies (4 octobre); Mesures visant à éliminer le terrorisme international (5 et 6 octobre); Responsabilité pénale des fonctionnaires de l’Organisation des Nations Unies et des experts en mission (8 octobre); Rapport de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international sur les travaux de sa quarante-troisième session (11 octobre); l’État de droit aux niveaux national et international (12 octobre); Portée et application du principe de compétence universelle (12 et 13 octobre); État des protocoles additionnels aux Conventions de Genève de 1949 relatifs à la protection des victimes des conflits armés (13 et 15 octobre); Examen de mesures efficaces visant à renforcer la protection et la sécurité des missions et des représentants diplomatiques et consulaires (13 et 15 octobre); Rapport du Comité spécial de la Charte des Nations Unies et du raffermissement du rôle de l’Organisation (18 octobre); Responsabilité de l’État pour fait internationalement illicite (19 octobre); Protection diplomatique et programme d’assistance (20 octobre); Examen des questions de la prévention des dommages transfrontières résultant d’activités dangereuses et de la répartition des pertes consécutives à de tels dommages (21 et 22 octobre); Rapport de la Commission du droit international sur les travaux de sa soixante-deuxième session (25 octobre-3 novembre); Rapport du Comité des relations avec le pays hôte, Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, Planification des programmes et Élection des bureaux des grandes commissions (11 novembre).  Les 7 et 14 octobre et 4 novembre seront des journées réservées.


Explication de position


Le représentant du Mexique, au nom du Groupe de Rio, a souligné que la Sixième Commission était parvenue à mener ses travaux sans qu’il y ait de chevauchement avec d’autres questions.  Le Groupe de Rio a également insisté sur l’importance de distribuer les projets de résolution dans les délais afin de permettre aux délégations de les examiner de manière approfondie.  Le Groupe de Rio estime que les discussions sur les projets de résolution devraient être plus constructives et efficaces.  Il a par ailleurs appelé à commencer plus tôt les consultations officieuses au sein de la Sixième Commission, tout en augmentant le nombre de consultations élargies.


La représentante du Venezuela a souhaité « plus de transparence et d’efficacité » dans les méthodes de travail de la Commission.  Elle a estimé que l’ensemble des membres de la Sixième Commission doivent être consultés pour lancer une invitation à des « personnes externes ».  La présentation officielle doit faire l’objet d’une autre procédure, a-t-elle dit, en suggérant d’expliquer les raisons de cette invitation ».  Enfin, elle s’est dite favorable à des présentations officieuses au cours des travaux de la Sixième Commission.


Le délégué des Émirats arabes unis a rappelé l’importance cruciale de la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.  Il a également souligné qu’il était nécessaire de respecter la séparation entre les fonctions des principaux organes de l’ONU selon les principes de la Charte de l’ONU en réglant le problème des « empiètements systématiques » du Conseil de sécurité sur les prérogatives de l’Assemblée générale.  Le délégué a réclamé une stratégie globale pour que l’Assemblée générale joue son rôle, ainsi qu’une modernisation de ses moyens technologiques, notamment pendant les votes.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Deuxième Commission recommande à l’Assemblée générale de réaffirmer le droit souverain des palestiniens sur les ressources de leur territoire occupé

AG/EF/3268

La Deuxième Commission recommande à l’Assemblée générale de réaffirmer le droit souverain des palestiniens sur les ressources de leur territoire occupé

12/11/2009
Assemblée généraleAG/EF/3268
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

34e séance – après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION RECOMMANDE À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE RÉAFFIRMER LE DROIT SOUVERAIN

DES PALESTINIENS SUR LES RESSOURCES DE LEUR TERRITOIRE OCCUPÉ


Un autre projet de résolution adopté cet après-midi par la Commission

appellerait au renforcement de la connectivité grâce à l’autoroute de l’information transeurasienne


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) s’est réunie cet après-midi pour adopter ses deux premières résolutions de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale.


À l’issue d’un vote, par 152 voix pour, 9 voix contre (Australie, Canada, Nauru, Palaos, Îles Marshall, États-Unis, Israël, États fédérés de Micronésie et Fidji) et 3abstentions (Cameroun, Panama, Côte d’Ivoire), la Commission a adopté, tel qu’oralement amendée, une résolution1, présentée par la délégation de l’Égypte, relative à la souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles.


Par ce texte, la Deuxième Commission recommande à l’Assemblée générale d’exiger qu’Israël, puissance occupante, cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser ou de mettre en péril les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée reconnaîtrait le droit du peuple palestinien de demander réparation si ses ressources naturelles sont exploitées, altérées, détruites, épuisées ou mises en péril par suite de mesures illégales prises par Israël.


Aux termes d’un autre projet de résolution2, adopté par consensus et tel qu’oralement amendé par la Commission, l’Assemblée, si elle venait à suivre la recommandation de la Deuxième Commission, soulignerait la nécessité de maintenir et resserrer la coopération dans la mise en place et la gestion des infostructures afin de réduire la fracture numérique dans la région transeurasienne.


D’autre part, la Deuxième Commission s’est penchée cet après-midi sur une série de projets de résolution qui feront l’objet d’une décision ultérieurement, dont un projet3 aux termes duquel elle recommanderait à l’Assemblée générale d’inviter les États Membres, les Nations Unies, et les organisations internationales, régionales et sous-régionales à communiquer au Secrétaire général leurs avis sur la portée et la teneur d’une éventuelle déclaration de principes et de valeurs éthiques en faveur d’une vie en harmonie avec la Terre nourricière.  Ce texte a été présenté par le représentant de la Bolivie qui a rappelé, en outre, que le 22 avril a été proclamé pour la première fois cette année « Journée internationale de la Terre nourricière ».  La résolution4portant proclamation de cette Journée s’appuyait sur le constat qu’afin de « parvenir à un juste équilibre entre les besoins économiques, sociaux et environnementaux des générations présentes et futures, il faut promouvoir l’harmonie avec la nature et la Terre », a-t-il précisé.


Dans un autre projet de résolution5, amendé oralement et présenté par la délégation du Soudan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la Commission économique et financière recommanderait à l’Assemblée de chargerle secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification de coordonner les activités relatives à la Décennie 2010-2020 des Nations Unies pour les déserts et la lutte contre la désertification, en concertation avec les organismes compétents des Nations Unies.


La délégation du Soudan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a également présenté à la Commission un projet de texte6 relatif à l’application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) et au renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat).  Aux termes de ce projet de résolution, la Deuxième Commission recommanderait notamment à l’Assemblée d’engager les gouvernements à promouvoir les principes et la pratique de l’urbanisation viable et à renforcer le rôle et la participation des autorités locales dans la mise en œuvre de ces principes et pratiques.


Enfin, aux termes d’un autre projet de résolution7, amendé oralement, et toujours présenté par le Soudan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la Deuxième Commission recommanderait à l’Assemblée d’engager les gouvernements et les autres parties prenantes à fournir les ressources et l’assistance technique nécessaires pour mettre en œuvre le Plan stratégique de Bali pour l’appui technologique et le renforcement des capacités du Programme des Nations Unies pour l’environnement pour la période 2010-2013.


La prochaine réunion plénière de la Deuxième Commission se tiendra mardi, le 17 novembre, à partir de 15 heures.


1    A/C.2/64/L.12

2    A/C.2/64/L.11

3    A/C.2/64/L.24

4   A/63/L.69

5    A/C.2/64/L.30

6    A/C.2/64/L.32

7    A/C.2/64/L.31


DÉCISIONS SUR DES PROJETS DE RÉSOLUTION


La résolution intitulée « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles » (A/C.2/64/L.12) a été adoptée telle qu’oralement amendée par 152 voix pour, 9 voix contre (Australie, Canada, Nauru, Palaos, Îles Marshall, États-Unis, Israël, États fédérés de Micronésie et Fidji) et 3 abstentions (Cameroun, Panama et Côte d’Ivoire).  En adoptant à son tour ce texte comme le lui recommande la Commission, l’Assemblée générale exigerait qu’Israël, puissance occupante, cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser ou de mettre en péril les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé.  Elle reconnaîtrait le droit du peuple palestinien de demander réparation si ses ressources naturelles sont exploitées, altérées, détruites, épuisées ou mises en péril par suite de mesures illégales prises par Israël, puissance occupante, dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et exprimerait l’espoir que cette question sera réglée dans le cadre des négociations entre les parties palestinienne et israélienne relatives au statut définitif.


Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée générale soulignerait que l’édification du mur à laquelle Israël procède dans le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et alentours, est contraire au droit international et dépossède le peuple palestinien de ses ressources naturelles, et elle demanderait à cet égard le respect intégral des obligations juridiques énoncées dans l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice.  L’Assemblée demanderait à Israël, puissance occupante, de s’acquitter scrupuleusement des obligations que lui impose le droit international, notamment le droit international humanitaire, en ce qui concerne la modification du caractère et du statut du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.


Par ce texte, l’Assemblée générale demanderait également à Israël, puissance occupante, de mettre fin, dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, à toute intervention portant atteinte à l’environnement, en particulier au déversement de déchets de toutes sortes, qui fait peser une grave menace sur les ressources naturelles de ces territoires, à savoir les ressources en eau et en terre, et qui risque de nuire à l’environnement, à l’assainissement et à la santé des populations civiles.  Enfin l’Assemblée générale demanderait à Israël de mettre fin à la destruction d’équipements essentiels, notamment de réseaux d’adduction d’eau et d’assainissement, qui a notamment pour conséquence une dégradation des ressources naturelles du peuple palestinien.


Explications de position


Avant le vote, le représentant de la Libye a demandé à savoir quelles délégations avaient demandé que cette résolution soit mise aux voix, ce à quoi la présidence a répondu qu’il s’agissait des délégations d’Israël et des États-Unis.


Expliquant sa position, la représentante d’Israël a regretté qu’alors que le monde fait face à des problèmes importants, tels que ceux des changements climatiques ou de la faim, la Deuxième Commission consacre son temps à une question si hautement politisée.  Ceci, a-t-elle estimé, ne tient pas compte des efforts de coopération entre Israël et les Palestiniens dans divers domaines.  Elle a jugé que ce projet de résolution, devenu selon elle « un phénomène annuel », n’est pas « productif » et ne tient pas compte de manière équitable des points de vue des deux parties.  Tout en entretenant un discours anti-israélien au sein des Nations Unies, il ne sert ni les intérêts du peuple palestinien, ni ceux de la paix au Moyen-Orient, a-t-elle conclu.


Après le vote, l’Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies a, de son côté, remercié tous les États Membres ayant voté en faveur de ce projet de résolution, qui aborde des questions cruciales pour la Deuxième Commission, contrairement aux affirmations d’Israël.  En adoptant ce texte, la communauté internationale réaffirme son engagement en faveur du droit international et adresse un message clair au peuple palestinien dont les terres et leurs ressources naturelles ont été spoliées par des colons illégaux, a-t-il souligné.


La Deuxième Commission a également adopté par consensus un projet de résolution intitulé « Renforcement de la connectivité grâce à l’autoroute de l’information transeurasienne » (A/C.2/64/L.11), aux termes duquel l’Assemblée générale insisterait sur la nécessité de réduire la fracture numérique et de faire en sorte que tous puissent bénéficier des avantages des nouvelles technologies, en particulier des technologies de l’information et des communications.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée soulignerait encore la nécessité pour toutes les parties prenantes de maintenir et resserrer leur coopération dans la mise en place et la gestion des infostructures afin de réduire la fracture numérique dans la région, et elle encouragerait les États Membres intéressés à aider à la recherche de solutions.  L’Assemblée estimerait, enfin, qu’il est nécessaire de renforcer la connectivité dans la région afin de combler le fossé numérique, et se féliciterait, à cet égard, de l’initiative relative à l’autoroute de l’information transeurasienne et de la volonté de l’Azerbaïdjan de coordonner l’action régionale visant à la faire aboutir.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale se dit impatiente de faire des avancées concrètes sur la réforme du Conseil de sécurité

AG/10886

L’Assemblée générale se dit impatiente de faire des avancées concrètes sur la réforme du Conseil de sécurité

12/11/2009
Assemblée généraleAG/10886
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

43e et 44e séances plénières – matin et après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SE DIT IMPATIENTE DE FAIRE DES AVANCÉES CONCRÈTES SUR LA RÉFORME DU CONSEIL DE SÉCURITÉ


Les États Membres sont non seulement prêts pour la réforme du Conseil de sécurité, mais ils attendent des progrès décisifs au cours de cette session, a assuré aujourd’hui le représentant de l’Allemagne devant l’Assemblée générale, qui examinait le rapport annuel du Conseil et la question de la représentativité de l’organe principal des Nations Unies pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales.


Après un séjour « embarrassant » de 20 ans dans le Groupe de travail pour répéter sans cesse les mêmes vieux arguments, les portes des négociations se sont enfin ouvertes, s’est félicité le représentant des Philippines qui, avec 35 autres délégations, a demandé au Président des négociations intergouvernementales, le Représentant permanent de l’Afghanistan, Zahir Tanin, de proposer le plus tôt possible un texte qui serve de base au quatrième cycle des négociations.


Son homologue de la République du Congo a estimé que le consensus était possible sur quatre des cinq facettes de la réforme à savoir les catégories de membres du Conseil, la représentation régionale équitable, la taille d’un Conseil élargi et ses méthodes de travail et la relation avec l’Assemblée générale.  Mais le débat sur la question du veto a révélé que la suppression de ce pouvoir « discriminatoire » était la clef de voûte de l’édifice, a-t-il reconnu.


Une feuille de route avec trop de croisements et de détours ne nous donnera pas de direction, a averti la représentante du Brésil, appelant, comme d’autres, à restreindre les options de réformes et à éliminer celles qui n’ont que peu de chances de rallier la majorité nécessaire pour amender la Charte des Nations Unies.


Après tant d’années de discussions, sans résultats visibles ou tangibles, la fatigue et les frustrations risquent de s’installer, a notamment prévenu le représentant des États fédérés de Micronésie.  Son homologue de la Sierra Leone, au nom du Groupe des États d’Afrique, a rappelé l’impatience de l’Afrique pour que soit mis fin à l’« injustice historique » qui fait que le continent ne dispose d’aucun siège permanent, alors que le Conseil y consacre la plupart de son temps et de ses ressources.


Alors qu’une importante majorité des délégations a appelé à l’élargissement des deux catégories de membres, permanents et non permanents, la France et le Royaume-Uni ont rappelé leur proposition conjointe de « réforme intérimaire », prévoyant la création d’une nouvelle catégorie de sièges disposant d’un mandat plus long que les deux ans actuels.  Après examen, ces nouveaux membres se verraient éventuellement octroyer un siège permanent, a expliqué le représentant britannique. 


La représentante du Brésil a souligné que cette option ne recueille la préférence d’aucune délégation.  Une réforme transitoire est inacceptable pour l’Afrique car elle ne ferait qu’élargir le nombre de sièges non permanents pour des durées plus ou moins longues, et manque de clarté quant à ses objectifs finaux, a expliqué le représentant égyptien.


Tout en apportant son soutien à l’accession à un siège de membre permanent de l’Allemagne, du Brésil, de l’Inde et du Japon, ainsi qu’à une présence plus importante des pays d’Afrique, notamment parmi les membres permanents, le représentant de la France a estimé qu’il importait que le Conseil garde une taille raisonnable, afin que son élargissement ne se fasse pas au détriment de l’efficacité de son action et de sa crédibilité.  Il a tout de même posé la question de la présence d’un pays arabe au rang des membres permanents.


Le représentant de la Fédération de Russie a lui aussi plaidé pour un Conseil de sécurité « compact ».  Son efficacité n’est pas liée à sa taille, a rétorqué le représentant de l’Égypte, plaidant pour un Conseil avec au moins 26 membres, et estimant que la pierre angulaire de la réforme était la question du veto, rejoint en cela par son homologue de la Barbade, au nom de la CARICOM, qui a dénoncé un outil « fondamentalement non démocratique et non représentatif qui sape gravement l’objectif des réformes ». 


Cette année, le veto n’a été utilisé qu’une seule fois, contre le projet de résolution sur la prorogation du mandat de la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG), a précisé le Président du Conseil de sécurité pour le mois de novembre et Représentant permanent de l’Autriche.


Modifier les prérogatives des membres actuels du Conseil et édulcorer le droit de veto ne seraient pas constructifs, a estimé le représentant de la Fédération de Russie, souhaitant que la réforme du Conseil s’appuie sur le consensus le plus large possible, bien au-delà de la majorité des deux tiers prévue dans la Charte des Nations Unies, et affirmant qu’un tel consensus n’avait pas été atteint pour l’instant.


L’Assemblée générale poursuivra son débat sur ce sujet demain, vendredi 13 novembre, à 10 heures.



RAPPORT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ ( A/64/2 )


Question de la représentation équitable au Conseil de sécurité et de l’augmentation du nombre de ses membres et questions connexes


Débat commun


M. ALI ABDUSSALAM TREKI, Président de l’Assemblée générale, a indiqué qu’une large partie des États Membres souhaitait un rapport du Conseil de sécurité qui soit substantiel en termes d’information et plus analytique pour mieux faire comprendre la dynamique des discussions et de la prise de décisions au Conseil.  Le Conseil devrait également élargir la pratique des débats publics et limiter le nombre de réunions privées, a-t-il dit, se félicitant de la nouvelle pratique qui consiste à consulter des États non membres du Conseil sur la préparation du rapport annuel.  Cette interaction doit être renforcée et élargie, a-t-il déclaré.  Dans de nombreuses situations, particulièrement en Afrique, le Conseil a déployé des efforts significatifs avec des résultats appréciables, a-t-il poursuivi, mais son action a été remise en question sur d’autres dossiers comme le Moyen-Orient et la question palestinienne. 


Nous avons besoin de Nations Unies renforcées, plus démocratiques, plus ouvertes et plus inclusives, a déclaré le Président, en saluant le large soutien à la nécessité de réformer le Conseil.  Il a annoncé que les négociations intergouvernementales seront désormais présidées par le Représentant permanent de l’Afghanistan, Zahir Tanin.  Nous devons, a dit le Président, trouver un modèle de réforme qui tienne compte des liens entre cinq questions essentielles.  Il a cité les différentes catégories de membres, la question du droit de veto, la représentation régionale, la taille et les méthodes de travail d’un Conseil élargi, et sa relation avec l’Assemblée générale.  Une réforme modèle qui prenne en compte les intérêts et les préoccupations de tous les États Membres et des régions sous-représentées, en particulier l’Afrique, dont la demande légitime pour corriger une injustice historique attend toujours une réponse. 


Présentant le rapport du Conseil de sécurité, le Représentant permanent de l’Autriche et Président du Conseil pour le mois de novembre, M. THOMAS MAYR-HARTING, a reconnu qu’il est toujours possible d’améliorer l’aspect analytique du rapport.  Mais, a-t-il néanmoins estimé, il ne faut pas pour autant sous-estimé le fait que le rapport annuel dans son ensemble constitue un document de référence important.  Il a affirmé que le Conseil accorde une attention particulière aux demandes des États Membres concernant ses méthodes de travail.  Pour la première fois, a-t-il rappelé, le Conseil a tenu un débat public sur la question.  Le Conseil, a-t-il aussi fait observer, a augmenté le nombre de ses débats publics et de ses réunions d’information.  Les décisions qu’il a prises l’ont été à l’unanimité, à l’exception de quelques cas, par exemple sur la question du Moyen-Orient et sur la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP).  Dans un autre cas, le Conseil n’a pu adopter qu’une résolution sur la prorogation du mandat de la Mission d’observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG) étant donné qu’un de ses membres a exercé son droit de veto.  Le rapport énumère aussi d’autres cas où, faute d’accord, le Conseil n’a pris aucune décision.  L’unité du Conseil a également été préservée sur les questions de procédure.


Poursuivant, le représentant a souligné que les missions du Conseil ont constitué un outil important permettant à ses membres d’évaluer de visu le travail de l’ONU sur le terrain et les défis qu’elle doit relever.  Les informations ainsi collectées, a-t-il insisté, ont enrichi le débat sur le travail de telle ou telle mission mais également les discussions sur les questions intersectorielles comme la protection des civils dans les conflits armés et la violence sexuelle contre les femmes.  Le Conseil a fait des efforts pour renforcer sa coopération avec les organisations régionales et sous-régionales, a ajouté le représentant, en attirant l’attention sur le débat de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique qui a permis d’étudier le rapport de Romano Prodi sur la coopération entre l’Union africaine (UA) et les Nations Unies. 


M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte), qui intervenait au nom du Mouvement des pays non alignés, a indiqué que le Sommet du Mouvement, qui s’est déroulé du 15 au 16 juillet à Sharm el-Sheik, s’était félicité du lancement des négociations intergouvernementales ayant trait à la représentation équitable au sein du Conseil de sécurité.  Le Mouvement estime que la réforme du Conseil doit se faire d’une manière détaillée, transparente et équilibrée, a-t-il indiqué, et son agenda doit refléter à la fois les intérêts des pays développés et en développement.  Il a notamment indiqué que le Document final du Sommet avait évoqué « l’injustice historique » faite à l’Afrique en matière de représentation. 


Selon ce Document, malgré leur amélioration, les méthodes de travail du Conseil ne satisfont pas les attentes les plus minimes des États Membres de l’ONU.  Le Règlement intérieur du Conseil, s’est expliqué le représentant, qui est provisoire depuis plus de 60 ans, devrait être formalisé pour améliorer sa transparence.  Le Document rejette également toute tentative d’utiliser le Conseil de sécurité pour servir des intérêts nationaux.  Le Document, a poursuivi le représentant, souligne aussi la nécessité de définir clairement les objectifs des régimes de sanction et de lier leur imposition à un calendrier précis et une base juridique convaincante.  Les sanctions doivent être levées dès que les objectifs sont atteints, et être imposées uniquement en cas de menace à la paix et à la sécurité internationales ou d’agression, et jamais comme « mesures préventives ».


M. Abdelaziz a ensuite regretté que le rapport du Conseil de sécurité continue d’être un compte rendu procédural des réunions, activités et décisions.  Il a estimé que le rapport pourrait mieux refléter le rôle important que joue cet organe dans divers domaines, et les défis auxquels il doit faire face.  Il doit mieux expliquer les positions sur les différents points, y compris ce qui se cache derrière l’incapacité du Conseil à prendre telle ou telle décision ou encore les raisons pour lesquelles il choisit de réagir soit par une résolution, une déclaration présidentielle ou encore un communiqué à la presse, a ajouté M. Abdelaziz.


Intervenant ensuite en tant que représentant de l’Égypte, M. Abdelaziz a évoqué le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte qui exigent que l’Afrique ait deux sièges permanents au Conseil, avec toutes les prérogatives et privilèges actuels, y compris le droit de veto, et deux autres sièges non permanents.  L’Afrique, a-t-il précisé, s’oppose par principe au droit de veto mais, au nom de la justice, ce droit, tant qu’il existera, être accordé à tous les membres permanents du Conseil.


Selon M. Abdelaziz, la décision 62/557 de l’Assemblée générale doit demeurer le guide principal des négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité.  L’Égypte, a-t-il ajouté, est convaincue que l’efficacité du Conseil n’est pas liée à la taille, et est favorable à un Conseil d’au moins 26 sièges. 


Passant ensuite à la réforme des méthodes de travail du Conseil, le représentant de l’Égypte a estimé qu’elle doit viser la transparence et la reddition des comptes.  Il a dénoncé le manque de volonté politique des membres permanents et non permanents du Conseil d’entreprendre une telle réforme.  De plus, il a affirmé que la question du veto ne devait pas être négociée dans le cadre des méthodes de travail mais devait rester un point distinct des négociations, et ce, conformément à la décision 62/557.  M. Abdelaziz a également réclamé des mesures concrètes pour renforcer la relation entre le Conseil et l’Assemblée et assurer la transparence, la légitimité, la représentation et la reddition des comptes du Conseil devant l’Assemblée générale. 


Le représentant a réitéré la position de l’Afrique selon laquelle toute approche transitionnelle et intermédiaire de la réforme du Conseil était « inacceptable ».  Cette approche ne ferait qu’élargir le nombre de sièges non permanents pour des durées plus ou moins longues et manque de clarté quant à ses objectifs finaux, a-t-il affirmé.  Cette proposition cherche à contourner les exigences de l’Afrique concernant le droit de veto tout en le maintenant aux mains des membres permanents actuels, a-t-il accusé.


M. SHEKOU M. TOURAY (Sierra Leone), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a estimé que la bonne connaissance, à ce stade, des convergences, des divergences voire des risques d’impasse, constituait un bon point de départ pour les négociations sur la réforme du Conseil.  Venant au rapport, il s’est déclaré entièrement déçu de l’« apparente résistance » à améliorer certains aspects des méthodes de travail du Conseil, comme la nécessité de respecter les dispositions pertinentes de la Charte et d’améliorer les relations avec l’Assemblée générale. 


Revenant aux réformes, le représentant a rappelé les dispositions du Consensus d’Ezulwini et de la Déclaration de Syrte, en soulignant que ce sera à l’Union africaine de sélectionner les candidats de l’Afrique.  À son tour, il a rejeté toute approche transitionnelle ou intermédiaire.  Le représentant a aussi insisté sur le fait que le Groupe des États d’Afrique était en faveur de la suppression du droit de veto.  Mais tant que ce droit sera là, a-t-il précisé, il doit être étendu à tous les nouveaux membres permanents.  Nous pensons que plus d’attention doit être accordée aux discussions sur le droit de veto pour déterminer le champ et la nature du type d’extension aux deux catégories d’États membres, qui jouiraient de l’appui de tous.


M. CHRISTOPHER FITZHERBERT HACKETT (Barbade), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a estimé que maintenant que les négociations intergouvernementales avaient débuté, le Groupe de travail chargé de la préparation de ces négociations n’avait plus lieu d’être.  Le représentant a appelé les États Membres à rallier l’idée d’augmenter le nombre d’États dans les deux catégories de membres du Conseil.  Il a averti que toute augmentation du nombre des États permanents doit d’abord et avant tout concerner les continents qui sont actuellement sous-représentés à savoir l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine et les Caraïbes.  Nous pensons, a-t-il poursuivi, que le nombre de membres non permanents doit augmenter pour permettre aux petits États, particulièrement les petits États insulaires en développement (PEID), d’avoir plus de chances d’entrer au Conseil.  Ralliant le point de vue du Groupe des États d’Afrique, il a estimé qu’un Conseil de 25 ou de 26 membres serait une option viable.  Il a même proposé la création d’un siège « PEID », petits États insulaires en développement, dans la catégorie des non-membres. 


Le représentant a ensuite estimé que le droit de veto devait être aboli.  Cependant si l’abolition n’est pas possible, a-t-il tempéré, il devrait y avoir un accord pour le restreindre et le limiter aux mesures prises en vertu du Chapitre VII de la Charte.  Il a, en outre, proposé que les pays expliquent la raison pour laquelle ils veulent exercer leur droit de veto, et qu’une disposition soit créée pour permettre à une « super majorité » de passer outre ce droit.  Aussi longtemps qu’il sera là, le droit de veto doit être accordé à tous les membres permanents, a dit le représentant. 


Abordant les relations entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, le représentant a estimé que le Conseil de sécurité devrait arrêter d’empiéter sur les questions relevant de la compétence de l’Assemblée générale et oublier qu’il est comptable de ses actes devant l'Assemblée générale.  Le représentant s’est dit déçu du rapport du Conseil qui n’est qu’une liste factuelle de réunions, de points et d’orateurs.  Il a souhaité que le Conseil de sécurité tienne compte des recommandations de l’Assemblée générale concernant les questions de paix et de sécurité.  


M. JEEM LIPPWE (États fédérés de Micronésie), au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, a estimé que le nombre des membres du Conseil de sécurité devait être augmenté dans les deux catégories, puisque l’augmentation des seuls membres non permanents dans les années 60 n’a entraîné aucun changement dans le processus de prise de décisions du Conseil.  La composition actuelle du Conseil ne représente pas suffisamment toutes les régions du monde et ne reflète plus les réalités géopolitiques du XXIe siècle, a-t-il déclaré, soulignant que l’Afrique et l’Amérique latine et les Caraïbes n’ont jamais été membres permanents du Conseil de sécurité et qu’avec un seul siège, l’Asie est largement sous-représentée. 


Il a donc appuyé l’attribution de deux sièges permanents à l’Afrique, un siège à l’Amérique latine et aux Caraïbes, deux autres à l’Asie et un au Groupe des États d’Europe occidentale et autres États.  Il a aussi défendu l’ajout de cinq sièges non permanents.  À cet égard, il a appelé à un système de sélection plus démocratique et plus juste et à une répartition géographique des sièges plus équitable entre les sous-régions des Groupes.  L’idée de consacrer un siège aux petits États insulaires en développement doit faire partie de tout processus de réforme « réaliste ». 


M. MANISH TEWARI (Inde) a estimé que les lacunes du rapport du Conseil sont une illustration claire des problèmes sous-jacents liés à la représentation et aux méthodes de travail de cet organe, lesquelles demeurent, selon lui, « opaques et non inclusives ».  Il n’est pas d’autres options, a-t-il dit, que de reconnaître que la seule solution non seulement pour un Conseil plus crédible, plus légitime et plus représentatif mais aussi pour un rapport plus approfondi, réside dans une réforme globale du Conseil.  Appelant à une accélération des négociations, le représentant a rappelé l’accord sur l’expansion des deux catégories du Conseil.


Il a estimé que la publication d’un texte du Président des négociations serait profitable à la suite des évènements.  « Nos institutions de gouvernance mondiale ne peuvent plus être enchaînées à l’équilibre des pouvoirs qui existaient en 1945 », a dit le représentant.  Il a voulu qu’une attention particulière soit accordée à la mise en œuvre des Articles 31 et 32 de la Charte, lesquels traitent de la participation des non-membres aux délibérations du Conseil, de la participation accrue des pays contributeurs de troupes aux processus de prise de décisions sur les mandats des missions de maintien de la paix et de l’amélioration de la transparence dans le travail du Conseil.  Il a enfin estimé que les propositions liées aux solutions intérimaires ou intermédiaires posaient plus de questions qu’elles n’apportaient de réponses. 


La France reste attachée à la poursuite de l’amélioration des méthodes de travail du Conseil de sécurité dans le sens d’une transparence renforcée et d’une meilleure interaction avec les non-membres du Conseil, sans bien sûr remettre en cause l’autonomie de ce dernier, a déclaré son représentant, M. GÉRARD ARAUD.  La réforme du Conseil est essentielle pour lui permettre de rester efficace, a-t-il ajouté, estimant que le statu quo ne peut pas être une option.  La réforme doit se faire dans les deux catégories de membres, permanents et non permanents, a-t-il dit, et tenir compte de l’émergence de nouvelles puissances qui ont la volonté d’assurer la responsabilité d’une présence permanente au Conseil et qui sont en mesure d’apporter une contribution importante à l’action du Conseil.  


À cet égard, la France soutient l’accession à un siège de membre permanent de l’Allemagne, du Brésil, de l’Inde et du Japon, et apporte son appui à une présence plus importante des pays africains, notamment parmi les membres permanents.  Il se pose aussi la question, a ajouté le représentant, de la présence d’un pays arabe au rang des membres permanents.  En même temps, a-t-il poursuivi, l’élargissement du Conseil de sécurité ne doit pas se faire au détriment de l’efficacité de son action et de sa crédibilité, a-t-il prévenu.  Il importe donc qu’il garde une taille « raisonnable ».


Le représentant a appelé à faire preuve de pragmatisme et de créativité, en exprimant son appui à la réforme intérimaire qui pourrait voir la création d’une nouvelle catégorie de sièges avec un mandat plus long que celui de deux ans.  À la fin de la phase intérimaire, il pourrait être décidé de transformer ces nouveaux sièges en sièges permanents, a-t-il détaillé, estimant qu’une telle solution permettrait d’expérimenter pendant une phase transitoire les paramètres d’une réforme du Conseil de sécurité.  Pour avancer concrètement dans les négociations intergouvernementales, il nous faut maintenant proposer un modèle de réforme, a-t-il enfin souligné, en appuyant aussi l’idée d’un document du Président.  


M. MARTIN NEY (Allemagne) a, à son tour, rappelé le large appui à l’expansion des deux catégories de membres.  Parlant de la marche à suivre, il a estimé que la prochaine étape logique serait d’arriver à un texte regroupant les différents points de vue et qui serve de base aux négociations.  Ce texte devrait émaner d’une source fiable, impartiale et équilibrée, a-t-il dit, en appuyant un texte du Président des négociations intergouvernementales.  Une fois qu’un premier projet sera sur la table, les délégations pourront en identifier les lacunes et proposer des amendements, a ajouté le représentant.  Toute solution intérimaire, a-t-il mis en garde, devrait être conçue de manière à ouvrir la voie à une augmentation du nombre des membres dans les deux catégories. 


« Laissez-moi être clair: toute autre variation du modèle intérimaire ne serait qu’une façon déguisée de militer pour l’expansion de la seule catégorie des non-permanents », a dit le représentant, en prévenant que l’Allemagne s’y opposerait.  Il a défendu comme « essentielle » une présence permanente de l’Afrique et d’autres pays du Sud comme le Brésil et l’Inde, au Conseil. Mais aussi, a-t-il ajouté, ceux qui contribuent de manière significative au maintien de la paix et de la sécurité internationales devraient pouvoir occuper leur « place légitime » parmi les membres permanents.


M. TAWFEEQ AHMED ALMANSOOR (Bahreïn) a regretté que le rapport du Conseil ne soit pas plus analytique et qu’il n’illustre pas les obstacles auxquels fait face le Conseil.  Notant que le Conseil n’a pas su trouver une solution à la question de la Palestine, le représentant a demandé plus de transparence au Conseil « qui doit lever toute ambigüité sur son travail ».  Il a également réclamé plus d’opportunités pour les États non membres de contribuer au travail du Conseil.


Venant à la réforme du Conseil, M. Almansoor a appuyé l’augmentation du nombre des membres permanents et non permanents sur la base d’une représentation géographique équitable, en plaidant pour l’attribution d’un siège aux pays arabes.  Il a aussi jugé utile que le Conseil ne saisisse que des questions qui ont trait à la menace à la paix et à la sécurité internationales.  Il a mis en garde les membres du Conseil contre la tentation d’abuser du Chapitre VII de la Charte.  Réclamant aussi la réduction du champ d’application du droit de veto, il a espéré voir bientôt un Conseil avec une image améliorée.


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a estimé que la tenue d’une réunion d’échange de vues avec tous les États Membres avant l’adoption officielle du rapport du Conseil serait très utile.  Il a ensuite prié le Conseil d’envisager de présenter des rapports annuels plus analytiques et des rapports spéciaux à l’Assemblée générale.  Il a également jugé utile de mettre, en annexe des rapports annuels, les évaluations des Présidents sortants sur le travail fait par le Conseil pendant leur présidence. 


Le représentant a rappelé que le Portugal appuyait la réforme des méthodes de travail du Conseil et l’élargissement des deux catégories de membres, notamment pour mieux représenter l’Afrique, l’Asie, l’Amérique latine et les Caraïbes.  Il a aussi plaidé pour les petits pays et ceux de taille moyenne dont la présence au Conseil, conjuguée à une réelle rotation dans la catégorie des non-permanents, éviterait la création d’une catégorie de facto, celle des « membres non permanents permanents ».  Il a plaidé pour le renforcement du rôle de ces pays dans le processus de prise de décisions du Conseil et d’un accès élargi des États Membres au travail du Conseil.


M. ANDREI DAPKIUNAS (Bélarus) a déclaré que sa délégation était opposée à la saisine, par le Conseil, de questions qui relèvent du mandat de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social (ECOSOC).  Il a estimé qu’il était crucial d’améliorer l’interaction entre le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale, notamment grâce à la tenue de consultations régulières et à des réunions d’information conjointes des Présidents des deux organes.  Il a regretté que le rapport du Conseil ne soit toujours pas suffisamment analytique, en estimant que l’on pouvait pallier cette situation en présentant des rapports mensuels préparés par chaque présidence tournante du Conseil. 


Il faut également continuer d’améliorer la transparence du Conseil, a-t-il poursuivi, en demandant aux Présidents du Conseil de tenir leurs réunions d’information, au début mais aussi à la fin de chaque présidence, ou chaque fois que cela s’avèrera nécessaire.  M. Dapkiunas a également engagé le Conseil à réfléchir aux moyens d’assurer une plus grande participation d’États non membres à ses activités.  Il a proposé un nouveau format de réunions qui seraient fermées à la presse et aux organisations non gouvernementales (ONG) mais ouvertes à tous les États membres et aux observateurs.  Le Bélarus propose également que le Conseil adopte des résolutions ou décisions sur les questions qui font l’objet de débats publics.  Cela permettrait de refléter dans les décisions du Conseil, les avis des États qui n’en sont pas membres. 


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a souligné la nécessité de consultations régulières entre le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale afin de tenir cette dernière informée de manière permanente, a-t-il précisé, de l’évolution de l’examen de certaines questions spécifiques au niveau du Conseil.  Le Conseil devrait également pouvoir, tout au long de la session, envoyer des rapports spécifiques à l’Assemblée.  Poursuivant, le représentant a ensuite regretté le caractère « factuel  et narratif» du rapport du Conseil au détriment d’une approche « analytique et critique ».  Il a dit, par exemple, que le rapport n’indique pas pourquoi le Conseil de sécurité n’a pas été en mesure de réagir promptement à l’invasion par Israël de la bande de Gaza. 


Le représentant a estimé que le Conseil de sécurité dont la composition et les règles de fonctionnement reflètent les réalités du monde datant de 1945, ne peut faire face de manière fiable et efficace à des problèmes et à des crises de plus en plus complexes.  La réforme doit aboutir à un organe plus représentatif, plus équilibré, plus transparent et finalement plus légitime, a lancé le représentant.  M. Benmehidi a réitéré les revendications du Groupe des États d’Afrique à savoir, l’attribution à l’Afrique de deux sièges permanents avec droit de veto et de cinq membres non permanents.


M. HASAN KLEIB (Indonésie) a félicité le Conseil pour ses efforts visant à produire un rapport plus analytique.  Il a néanmoins jugé utile que le Conseil décrive également le statut de mise en œuvre de ses propres décisions.  Les rapports ne devraient pas seulement énumérer les succès des discussions, mais aussi les échecs à agir sur telle ou telle question.  Le Conseil, a insisté le représentant, n’est pas un édifice qui échappe aux échecs.


Se félicitant ensuite du début des négociations intergouvernementales, le représentant de l’Indonésie a réitéré l’appui de son pays à l’expansion des deux catégories de membres du Conseil.  Mais, tout idéalisme doit être assorti d’une approche pragmatique, a-t-il dit, en se prononçant en faveur de l’approche intérimaire.  L’appui de ma délégation à cette approche, a-t-il ajouté, ne veut pas dire que l’élargissement des deux catégories ne soit pas envisageable, loin de là.  La question pourrait être dûment discutée par la conférence d’examen que proposent les initiateurs de cette approche. 


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a estimé que quel que soit le nombre de fois où le Conseil travaille avec d’autres acteurs, ses initiatives resteront insuffisantes tant qu’il ne reflètera pas les réalités du monde actuel.  La diversité doit être ancrée au cœur du Conseil pour le rendre plus légitime, plus représentatif et donc plus efficace, a-t-elle déclaré.  La représentante a donc jugé évident que le modèle intérimaire n’est le premier choix d’aucune délégation.  Compte tenu de son manque de clarté, il continue de susciter des questions.  À la fin de cette session, le Brésil, a-t-elle dit, s’attend à des résultats concrets.  Il faut donc rationaliser les options de réforme aussi tôt que possible, en éliminant celles qui n’ont que peu de chances de rallier la majorité nécessaire pour amender la Charte des Nations Unies.  Une feuille de route avec trop de croisements et de détours ne nous donnera aucune direction, a-t-elle averti, souhaitant que l’Ambassadeur Tanin propose un texte qui puisse servir de base aux négociations.  Un Conseil de 25 membres, avec six nouveaux sièges permanents et quatre nouveaux sièges non permanents, incluant des pays en développement dans les deux catégories, peut apporter le changement voulu, a-t-elle dit.


M. JUAN ANTONIO YÁÑEZ-BARNUEVO (Espagne) a estimé que le rapport du Conseil est plus analytique, cette année, mais qu’il aurait pu contenir des informations plus nombreuses de qualité.  Il a plaidé pour une meilleure interaction entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, par plus de transparence et de reddition des comptes.  Il serait intéressant, a-t-il dit, à son tour, que l’Assemblée reçoive du Conseil des rapports spéciaux sur les questions transversales, d’un intérêt particulier pour l’Assemblée.  Il a aussi plaidé pour une plus grande participation des États aux travaux du Conseil, en l’appelant à faire des réunions publiques, la norme de base.  Le fait que les réunions du Conseil avec les pays contributeurs de troupes aient lieu avant la prorogation des opérations de maintien de la paix est une avancée, a reconnu le représentant.


Abordant la question de la réforme, le représentant a rappelé que son pays fait partie du Groupe « Unis pour le consensus », qui a proposé un modèle intermédiaire incluant certains éléments du modèle intérimaire tels que des mandats plus longs pour les membres non permanents et le concept d’examen.  Il a donc réitéré son appui à l’augmentation du nombre des membres non permanents exclusivement.  Dévoilant ce qu’il voudrait voir dans le plan de travail du Président des négociations, le représentant s’est dit prêt à entamer les négociations au début de l’année prochaine.  Ces négociations doivent porter sur les cinq questions essentielles et continuer d’être ouvertes, transparentes et inclusives, a-t-il insisté, en y invitant le Président de l’Assemblée générale.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a dit appuyer tous les efforts visant à améliorer la transparence dans le travail du Conseil.  Venant à la réforme du Conseil, il a appuyé l’octroi d’un siège permanent au Brésil, à l’Allemagne, à l’Inde et au Japon, ainsi qu’à l’Afrique.  Il a réitéré que le modèle intérimaire impliquait la création d’une nouvelle catégorie de sièges dotés d’un mandat plus long.  Après la fin de la période intermédiaire, un examen pourrait avoir lieu pour transformer ces nouveaux sièges en siège permanents, a expliqué le représentant pour qui, ce modèle est le moyen de surmonter l’impasse et de se diriger vers un Conseil réformé de manière permanente.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) n’a pas souscrit aux critiques selon lesquelles le rapport du Conseil de sécurité ne serait pas assez analytique.  Les méthodes de travail ont évolué et la pratique des débats publics a été systématiquement intensifiée, a-t-il assuré, appelant à maintenir un équilibre rationnel entre transparence et efficacité.  Nous sommes en faveur d’une plus grande interaction entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, notamment dans les domaines des opérations de maintien de la paix et de la consolidation de la paix, ainsi que de la médiation, sur la base du respect des prérogatives existantes, a-t-il précisé.  Affirmant son soutien aux efforts pour améliorer la représentativité du Conseil de sécurité, le représentant a néanmoins souligné la nécessité de garder un Conseil « compact ».


L’idée de réduire les prérogatives de ses membres actuels et d’édulcorer le droit de veto ne serait pas constructive, a-t-il estimé, souhaitant que la réforme du Conseil s’appuie sur le consensus le plus large possible, bien au-delà de la majorité des deux tiers prévue dans la Charte des Nations Unies.  Mettre aux voix la réforme ne renforcerait pas le Conseil, a-t-il averti.  Nous sommes prêts à considérer toute option, y compris la réforme intérimaire, mais nous avons constaté que les États Membres n’ont pas atteint le très large consensus nécessaire en la matière, a-t-il dit, appelant à négocier dans une atmosphère calme et sans calendrier « artificiel ».  Toutes les options doivent être examinées, a-t-il enfin déclaré, estimant que sur cette question, tout dépendait de la volonté politique des États Membres de parvenir à un compromis « raisonnable ».


M. YUKIO TAKASU (Japon) s’est dit convaincu que la réforme doit viser l’expansion des deux catégories de membres du Conseil, comprenant des sièges permanents des pays, dont le Japon, qui ont démontré leurs disposition, capacité et ressources pour mettre en œuvre les décisions du Conseil.  Afin d’entamer avec efficacité une nouvelle série de négociations, il est essentiel, a dit le représentant, d’avoir de la part du Président de ces négociations un bref texte de départ qui résume les options les plus susceptibles de recueillir un large soutien. 


Le représentant a rappelé que quelle que soit l’ampleur de l’élargissement du Conseil de sécurité, ce dernier ne serait toujours formé que d’une petite partie d’États Membres.  Il est par conséquent fondamental que le Conseil continue de rendre ses processus de prise de décisions plus transparents et de se montrer plus comptable de ses actes.  Pour préserver sa légitimité, le Conseil doit, a poursuivi le représentant, convaincre tous les États que ses décisions reflètent pleinement leurs différentes positions, perspectives et préoccupations.  La communication entre l’Assemblée et le Conseil doit donc être constamment améliorée.  Le représentant a conclu en assurant que le Groupe de travail informel du Conseil sur la documentation et les autres questions de procédure qu’il préside prendra dûment compte des observations faites aujourd’hui par les États membres sur le rapport du Conseil.


Très impliqué avec le Conseil sur le format du rapport et les difficultés de son élaboration, M. CHRISTAN WENAWESER (Liechtenstein), membre du S-5 (Small Five), a dit ne se faire aucune illusion sur la faisabilité d’un rapport qui donne une analyse politique du travail du Conseil.  Ce n’est pas une demande réaliste, a-t-il poursuivi, reconnaissant toutefois qu’il y avait une marge de progression.  Il a regretté que le rapport ne fournisse aucune information sur l’évolution de ses méthodes de travail.  Le S-5, a-t-il dit, continue de travailler à cette question au sein de l’Assemblée générale et dans un dialogue direct avec le Conseil.  Cette question est différente de celle de l’élargissement des membres, compte tenu de la nature différente des deux procédures, a-t-il reconnu.  Mais, la recherche d’une solution globale qui comprend des mesures décisives dans ces deux domaines demeure l’objectif des S-5, a-t-il assuré.  À cet égard, le représentant a jugé que l’approche intermédiaire est une solution « acceptable, viable et flexible ». 


M. HILARIO G. DAVIDE (Philippines) a estimé que malgré les efforts déployés en juillet 2008 par le Viet Nam pour rendre le rapport du Conseil plus pertinent et plus analytique, ce document avait peu changé.  Il a demandé au Conseil de s’inspirer du « Répertoire de la pratique suivie par le Conseil de sécurité », voire de le fusionner avec son rapport.  Dans la longue histoire « décourageante, frustrante, exaspérante voire douloureuse » de la réforme du Conseil de sécurité, a-t-il poursuivi, la soixante-troisième session de l’Assemblée générale a marqué une transition encourageante.  Après un séjour « embarrassant » de 20 ans dans le Groupe de travail pour répéter sans cesse les mêmes vieux arguments, les portes des négociations se sont enfin ouvertes, s’est félicité le représentant.  Les Philippines constatent cependant qu’il est difficile de couper le cordon ombilical avec le Groupe de travail puisque l’Assemblée peut encore le convoquer.  Mais appelant « au courage et à la vitalité », il a appelé les États Membres à « franchir le Rubicon » et à se concentrer sur les négociations intergouvernementales.


Ce qu’il faut aujourd’hui c’est « l’action, l’action, l’action », a dit M. Davide, en refusant de revenir sur les propositions de réforme défendues par son pays au début de l’année.  Appelant à son tour à un document qui reprenne toutes les positions, le représentant a dit ne pouvoir adhérer à la position selon laquelle « rien n’est agréé si tout n’est pas agréé ».  Ce concept, a-t-il dit, est non démocratique, non consensuel, irrationnel et oppressif, a-t-il lancé.  Ma délégation exhorte le Conseil à procéder immédiatement à la réforme de ses méthodes de travail afin d’en faire un organe véritablement transparent, responsable et respectueux des règles de droit.  Qu’il ne se mette pas dans la position « embarrassante » consistant, une nouvelle fois, à se contenter de rayer le mot « provisoire » de son Règlement intérieur.


M. AMJAD HUSSAIN B. SIAL (Pakistan) a jugé qu’une certaine profondeur analytique aurait ajouté à la valeur du rapport du Conseil de sécurité, en particulier sur le processus de prise de décisions.  Tout le monde sait que ces décisions sont prises le plus souvent derrière une porte fermée voire dans les coulisses par une poignée d’États, a dénoncé le représentant, en regrettant le manque de transparence et d’inclusion.  Pour corriger cette tendance, le représentant a préconisé une interaction institutionnalisée avec l’Assemblée générale ou l’ECOSOC.


Abordant les questions de réforme, le représentant a affirmé que son pays était attaché à une réforme qui rend le Conseil de sécurité plus représentatif, plus démocratique, plus comptable de ses actes et plus efficace, donc plus légitime et plus crédible.  Mais la réponse, a-t-il prévenu, ne réside certainement pas dans l’élargissement de la « coterie » des quelques puissants mais bien dans le renforcement du rôle et de l’influence de tous les États Membres de l’ONU.  Qualifiant la position d’« Unis pour le consensus » de « souple et réaliste », le représentant a estimé que la proposition soumise par l’Italie et la Colombie en avril 2009 peut servir de plate-forme solide.


Nous pourrons ainsi travailler, s’est-il expliqué, à la création de sièges dotés de plus longs mandats sur la base d’une représentation géographique à rotation; à des approches réalistes s’agissant de la réforme du droit de veto; à des mesures concrètes pour améliorer non seulement les méthodes de travail du Conseil mais aussi l’interaction entre le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale, a-t-il promis, en soulignant que l’exigence acceptable de l’Afrique est très différente des autres propositions visant à accorder des sièges permanents non pas à des régions mais à tel ou tel pays. 


M. CLAUDE HELLER (Mexique) s’est dit particulièrement satisfait du débat organisé par « Unis pour le consensus » sur la réforme intérimaire.  Il a affirmé que les initiatives unilatérales cherchant à mettre en place une réforme partielle éloigneraient les États Membres de leur objectif commun.  Le représentant a ensuite estimé que cette année, le rapport du Conseil était plus analytique, ce qui contribuait à renforcer les relations avec l’Assemblée générale.  Il a cependant convenu que le Conseil n’avait pas encore atteint le niveau de transparence qu’attend de lui la communauté internationale, mais que des progrès avaient néanmoins été réalisés.  Il a rappelé que c’était sous la présidence du Mexique que le Conseil avait commencé à organiser un plus grand nombre de débats publics.  Le Mexique, a-t-il assuré, continuera à encourager la transparence dans les méthodes de travail du Conseil.  Il a proposé de convoquer de nouvelles réunions récapitulatives. 


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) s’est dit préoccupé par le fait que le Conseil continue de fonctionner sur la base d’un Règlement intérieur provisoire qui affecte sa prévisibilité.  Il s’est dit convaincu que la crédibilité du Conseil est surtout remise en cause par son incapacité à trouver une solution aux conflits prolongés du Moyen-Orient et du Sahara occidental.  En matière de réforme du Conseil de sécurité, M. Sangqu a appelé les États Membres à confier un mandat clair au Facilitateur pour rédiger un texte de négociations, sur la base des différentes positions.  


Ce texte devrait réduire le nombre d’options et se concentrer sur celles qui sont les plus à même de mobiliser un large appui.  Il a engagé le Président des négociations à annoncer, au cours des prochains jours, la reprise des travaux en assortissant cette annonce d’un calendrier de travail qui reflète le sentiment d’urgence.  Le représentant a conclu en marquant son attachement au Consensus d’Ezulwini et en rejetant, en conséquence, l’élargissement de la seule catégorie des membres non permanents et en émettant des doutes sur l’approche intérimaire qui semble, à l’heure actuelle, n’être rien de moins qu’une tentative d’éviter de corriger les injustices dans la configuration actuelle du Conseil.


M. RODOLFO ELISEO BENÍTEZ VERSÓN (Cuba) a reconnu que des efforts avaient été faits pour améliorer la qualité du rapport annuel du Conseil de sécurité mais il demeure un document descriptif très utile comme livre de référence, mais dénué de l’approche analytique nécessaire pour évaluer le travail du Conseil.  Plaidant aussi pour des rapports spécifiques, le représentant a souligné l’obligation du Conseil de rendre compte de ses décisions à l’Assemblée générale.  Venant à la réforme du Conseil, il s’est prononcé pour un élargissement immédiat du nombre de membres permanents et non permanents, pour corriger la sous-représentation « injustifiable » des pays en développement.  Se contenter d’augmenter le nombre de membres non permanents ne ferait qu’accentuer le fossé entre ces derniers et les membres permanents, a argué le représentant.


Les nouveaux membres doivent avoir les mêmes prérogatives que les membres historiques du Conseil, sans discrimination, a précisé le représentant, qualifiant le droit de veto de « privilège anachronique antidémocratique ».  Toutefois, tant que ce privilège ne disparaîtra pas, quelques pays en développement au moins devraient pouvoir en jouir, a-t-il dit, car entrer en tant que membre permanent sans droit de veto reviendrait à créer une nouvelle catégorie de membres, ce à quoi Cuba est opposé.  Le représentant s’est prononcé pour un Conseil d’au moins 26 membres.  Parallèlement, les méthodes de travail du Conseil doivent également être transformées en profondeur, a-t-il plaidé, dénonçant un organe ni transparent, ni démocratique, ni efficace.  Il a enfin souhaité que compte tenu de leur importance et de leur implication, le rapport du Conseil et la réforme de cet organe soit examinés séparément par l’Assemblée générale.


M. GONZALO GUTIÉRREZ REINEL (Pérou) a souligné que le rapport pouvait contenir plus d’informations sur les travaux réalisés par le Conseil de sécurité.  Il a jugé urgent d’améliorer les méthodes de travail du Conseil.  Il a estimé qu’après trois cycles de négociations dans le Groupe de travail, il est temps de venir à des propositions concrètes.  Il s’est prononcé pour l’augmentation du nombre des membres dans les deux catégories, afin de projeter une image plus représentative du Conseil.  Concernant le droit de veto, il a plaidé pour son élimination mais a appelé dans le même temps à un compromis afin d’évaluer les effets d’une telle décision.  Il a appuyé l’idée de limiter l’exercice du droit aux crimes les plus graves, avant d’appeler à son tour le Président des négociations à publier un texte qui récapitule les différentes propositions des États. 


M. HOANG CHI TRUNG (Viet Nam) a estimé que le rapport du Conseil s’est amélioré en termes de format et de contenu.  Mais, a-t-il dit, le rapport doit mieux refléter les vues des pays contributeurs de troupes et de police, la coordination avec les autres organes de l’ONU, l’intérêt légitime d’autres États pour certaines questions et le rôle des organisations régionales et sous-régionales dans les opérations de maintien de la paix.  Il a appuyé l’idée de mener des consultations élargies avec tous les États Membres sur la rédaction du rapport annuel.


Concernant la réforme du Conseil, le représentant a appelé à des négociations plus globales, plus transparentes et plus équilibrées.  La réforme doit aboutir à ce que l’agenda du Conseil reflète les besoins et intérêts de tous les pays de manière objective, rationnelle, non sélective et non arbitraire.  Il a plaidé pour la restriction de l’exercice du droit de veto et la promotion de la diplomatie préventive au détriment de sanctions.  Il a rappelé la position de son pays qui souhaite l’expansion des deux catégories des membres du Conseil.  


Mme ENKHTSETSEG OCHIR (Mongolie) a indiqué que sa délégation appuyait un élargissement des deux catégories de membres du Conseil de sécurité.  Elle a également partagé l’opinion sur le caractère anachronique du droit de veto dont l’exercice doit être limité avant son élimination totale.  De plus, tant que celui-ci existera, il devra être accordé aux nouveaux membres permanents du Conseil, a-t-elle estimé, en leur demandant tout de même de signer un moratoire volontaire jusqu’à la conférence d’examen qui est proposée.  Mme Ochir a également insisté sur l’importance d’une représentation géographique équitable, en se disant en conséquence favorable à un Conseil de 24 ou 25 sièges, dont six nouveaux permanents et 4 ou 5 membres non permanents supplémentaires.


M. BENNO LAGGNER (Suisse) a regretté que le rapport ne corresponde pas à ses attentes, en ce qui concerne à la fois l’aspect procédural et la substance.  Nous attendons toujours un rapport plus analytique, a lancé le représentant, avant de regretter entre autres, l’absence d’analyse des défis auxquels est confronté le Conseil, de son évaluation et de la logique qui a précédée à ses décisions.  Le représentant a proposé pour améliorer le rapport, l’ajout des résumés analytiques des 12 présidences ou l’introduction d’une approche « pratiques optimales » sur les questions spécifiques figurant à l’ordre de jour du Conseil.  En ce sens, le représentant a annoncé que son pays avait commandé un bref document d’analyse de la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE) en tant qu’étude de cas d’interaction entre le Conseil et une opération de maintien de la paix.  Il a aussi estimé qu’il faudrait impliquer l’ensemble des États Membres de façon plus interactive, et plus tôt dans le processus de rédaction du rapport annuel du Conseil.


Pourquoi avons-nous besoin de davantage d’analyse et de transparence?  De nombreux États Membres, a dit le représentant, font partie des principaux contributeurs financiers et fournisseurs de contingents.  Tous les États ont l’obligation d’appliquer des mesures de contrainte et leur application dans la participation au processus décisionnel requiert au moins l’accès à des informations transparentes.  Nous le devons à nos citoyens et à nos assemblées législatives puisque nous devons leur expliquer comment l’argent du contribuable est dépensé, s’est expliqué le représentant.  Abordant la question de la réforme du Conseil, M. Laggner a réaffirmé que le modèle intermédiaire était la seule option réaliste qui permettrait de sortir de l’impasse.  Il a attiré l’attention de l’Assemblée sur le papier de réflexion que le S-5 a fait circuler sur l’amélioration des méthodes de travail du Conseil.


Force est de constater que l’approche uniquement factuelle du rapport du Conseil de sécurité limite la portée de la compréhension des défis auxquels il a pu être confronté, a estimé M. RAYMOND SERGE BALÉ (République du Congo), appelant aussi le Conseil à renforcer sa capacité d’anticipation plutôt que de subir la pression des évènements.  Il a souligné que les célébrations commémoratives en Allemagne, il y a trois jours, rappelaient l’avènement d’un nouvel ordre en Europe, qui succédait à un autre mur de la honte brisé trois décennies plus tôt par les pays africains.  Ces repères historiques devraient nous rappeler que nous ne vivons pas dans un monde figé, a-t-il dit, déplorant que le Conseil de sécurité ne puisse échapper à la tare tragique qui le caractérise aujourd’hui, à savoir la persistance de clivages des intérêts nationaux.


Ma délégation est d’avis qu’il ne s’agit pas ici de s’investir dans la quête d’un pis aller, à l’instar des solutions intermédiaires ou transitoires, mais d’aller vers une véritable réforme de cet organe dans tous ses compartiments et tous ses contours, a déclaré le représentant, appelant les États Membres à faire preuve d’une volonté politique réelle.  Le débat sur la question du veto a révélé que la suppression de ce pouvoir « discriminatoire » était la clef de voûte de l’édifice, a-t-il dit, rappelant la demande africaine de se voir attribuer deux sièges permanents.  Les éléments de négociations sur les quatre autres facettes de la réforme, élargissement, représentation régionale équitable, relations avec l’Assemblée générale et amélioration des méthodes de travail, nous donnent les raisons de croire que le consensus est possible, a-t-il enfin déclaré.


M. GHAZI JOMAA (Tunisie) a estimé que le rapport du Conseil continuait d’être loin des recommandations suggérées par les États Membres en vue d’un rapport annuel analytique.  Il a également regretté qu’aucun rapport thématique périodique n’ait été présenté à l’Assemblée générale.  Le représentant a ensuite estimé utile de renforcer les mécanismes réguliers de consultations entre les différents organes de l’ONU afin d’éviter toute interférence dans leurs compétences respectives.  M. Jomaa a affirmé que le rapport du Conseil montrait que cet organe avait agi avec détermination pour traiter un grand nombre de conflits dans le monde.  Il a cependant signalé que les efforts du Conseil restaient en deçà des attentes espérées au Moyen-Orient.  La frustration devant l’incapacité répétée du Conseil à s’impliquer davantage dans le règlement de la question palestinienne fait peser une lourde menace sur la région et sur l’autorité du Conseil, a-t-il dit.


M. Jomaa a ensuite salué le lancement de négociations intergouvernementales sur la question de la représentation équitable au Conseil et de l’augmentation du nombre de ses membres.  Il a affirmé que le Conseil devait refléter les réalités politiques et économiques du monde d’aujourd’hui, et être doté de la légitimité nécessaire pour agir au nom de la communauté internationale.  Ma délégation, a-t-il ajouté, estime que la finalité de toute réforme du Conseil devrait être le renforcement de la représentation équitable, de sa crédibilité et de son efficacité.  M. Jomaa a notamment évoqué la représentation des pays en développement, pour ensuite signaler qu’il était temps de remédier à la situation qui a privé le continent africain d’une présence permanente au Conseil de sécurité.  Selon le représentant, le Conseil doit démontrer qu’il est en mesure de s’attaquer efficacement aux questions les plus difficiles et d’être plus représentatif de la communauté internationale et des réalités du monde.


M. JOSÉ ANTONIO DOS SANTOS (Paraguay) a rappelé que la réforme du Conseil de sécurité était un élément fondamental du renforcement de l’Organisation des Nations Unies, afin qu’il soit plus équitable, plus démocratique et plus en phase avec les réalités contemporaines internationales.  La concentration du pouvoir affaiblit les efforts collectifs auxquels consentent tous les États Membres, a-t-il estimé, et le maintien de la paix et de la sécurité internationales doit se fonder sur le bien-être collectif et non pas sur des intérêts particuliers ou conjoncturels.  Nous ne pouvons pas non plus concevoir que la sécurité internationale soit un élément indépendant du développement et du respect des droits de l’homme, a-t-il ajouté. 


Le représentant a estimé que la réforme du Conseil devait être menée en même temps que celle de ses méthodes de travail, dans le but de mettre en place un système permanent et non provisoire.  Les décisions du Conseil de sécurité seront légitimes à condition qu’il soit lui-même démocratique, représentatif et participatif, a-t-il déclaré, s’inquiétant de l’élargissement de ses compétences au-delà du maintien de la paix et de la sécurité qui pourraient, d’une manière ou d’une autre, amoindrir l’autorité de l’Assemblée générale ou d’autres organes des Nations Unies.  En outre, le droit de veto doit être progressivement éliminé et son application limitée, en attendant, au Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, a-t-il plaidé.  L’Assemblée générale étant l’organe le plus représentatif et le plus démocratique du système, il est par conséquent nécessaire que les réunions entre son Président et celui du Conseil de sécurité soient menées dûment à bien, a-t-il enfin estimé.


M. JOEL MUSA NHLEKO (Swaziland) a dénoncé l’absence de représentation de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité, notamment compte tenu du fait qu’une partie non négligeable de l’ordre du jour du Conseil était consacrée à ce continent.  Il a également critiqué la façon ad hoc dont l’Afrique était invitée à examiner ses propres problèmes.  On dirait que ce n’est plus le chien qui agite sa queue, mais l’inverse, a-t-il dit.  M. Nhleko a ensuite estimé que le droit de veto devait être restreint quel que soit l’élargissement du Conseil de sécurité.  Le représentant a regretté le manque de flexibilité dont faisaient preuve, selon lui, les États Membres au cours des négociations intergouvernementales.  Même s’il existe une possible convergence de points de vue au sujet des méthodes de travail et de la relation entre l’Assemblée générale et le Conseil, il n’existe aucune initiative ou méthodologie capable de synchroniser ces points de vue et de faire progresser les négociations.  La procrastination n’est pas dans l’intérêt de l’Afrique, a-t-il ajouté.


Le représentant a ensuite rejeté l’approche intérimaire, signalant qu’elle ne bénéficiait pas de l’appui de la majorité des États Membres et qu’elle était préjudiciable à la position de l’Afrique.  Cette approche nous détourne de la véritable réforme du Conseil, a-t-il ajouté.  Passant ensuite à la représentation régionale, M. Nhleko a signalé que l’Afrique ne voulait pas un siège régional.  Bien au contraire, elle veut pouvoir déterminer le pays qui occuperait un tel siège.  L’idée selon laquelle l’Afrique voudrait « gouverner en masse » au Conseil est fausse, a insisté le représentant, en s’étonnant que de ces mauvaises interprétations de la part de « partenaires » déterminants pour le progrès des négociations.  


Mme SUSAN WAFFA-OGOO (Gambie) s’est dite préoccupée par le fait que malgré toute l’attention qui lui est accordée depuis des années, le conflit au Moyen-Orient perdurait.  Elle a également évoqué l’échec du Conseil à faire respecter ses diverses résolutions sur la question.  S’agissant des méthodes de travail du Conseil, la représentante a estimé que celui-ci devait trouver des façons novatrices pour assurer une plus grande participation d’États Membres afin d’assurer à la fois la transparence et la légitimité de ses décisions.  Mme Waffa-Ogoo a ensuite estimé, à l’instar du Consensus d’Ezulwini et de la Déclaration de Syrte, qu’il fallait examiner périodiquement la structure et le fonctionnement du Conseil afin de s’assurer de sa capacité à réagir aux défis de la communauté internationale, notamment dans les domaines de la paix et de la sécurité.  Elle a également réclamé la reprise immédiate des négociations intergouvernementales. 


M. YAQOUB YOUSSEF ALSANAD (Koweït) a d’abord constaté que les négociations étaient dans l’impasse depuis 17 ans.  On ne peut ignorer les progrès faits dans les négociations du Groupe de travail, en particulier a-t-il dit, en ce qui concerne les méthodes de travail du Conseil.  Il a jugé nécessaire de trouver un accord sur la réforme du Conseil qui doit servir la paix et la sécurité et non pas des intérêts politiques ou accorder des privilèges à certains pays ou groupes géographiques.  Détaillant les propositions de son pays, M. Alsanad a plaidé pour une réforme de tous les organes des Nations Unies.  Tout changement dans la composition du Conseil de sécurité ne devrait pas affecter ses capacités à prendre des décisions, a-t-il développé.  Concernant les méthodes de travail, le représentant a dit soutenir les propositions ayant pour but de renforcer la transparence et le flux d’informations entre États Membres.  Il a souligné la nécessité de respecter les compétences des autres organes de l’ONU.  Concluant, le représentant du Koweït a estimé que l’on pouvait déjà codifier les mesures prises par le Conseil pour améliorer ses méthodes de travail, sans attendre un accord sur les autres aspects de sa réforme.  Il a enfin plaidé pour le maintien d’un mécanisme d’élection des membres non permanents qui permettent aux pays, comme le Koweït, de devenir membres du Conseil.


M. PARK IN KOOK (République de Corée) a estimé que pour parvenir à une réforme totale du Conseil il fallait d’abord régler question de la reddition des comptes.  C’est pour cela, a-t-il dit, que la République de Corée appuie le principe des élections périodiques.  Tous les organes des Nations Unies sont élus sur cette base, et le Conseil ne saurait faire exception, a lancé M. Park.  La souplesse et l’adaptabilité sont également des éléments cruciaux pour un Conseil de sécurité réformé.  En ce sens, a-t-il plaidé, ma délégation croit qu’une augmentation des sièges électifs nous permettra d’atteindre le but d’un accès équitable à tous les membres qualifiés du Conseil.  Le droit de maintenir la paix et la sécurité ne peut être le privilège de quelques « choisis », a-t-il déclaré.  Concluant, le représentant a plaidé pour une meilleure représentation des groupes régionaux.  Il a aussi encouragé tous les efforts visant l’amélioration des méthodes de travail du Conseil. 


Mme SIMONA MIRELA MICULESCU (Roumanie) a salué la tendance à l’ouverture et la transparence dont le Conseil de sécurité a fait preuve en multipliant le nombre de ses débats publics, ce qui bénéficie à tous les États Membres.  Même si le Conseil a su assumer ses mandats dans de nombreuses situations très exigeantes à travers le monde, il ne faut pas perdre de vue que dans d’autres cas, comme en Géorgie, il a eu des difficultés à réagir de manière appropriée pour dissiper les tensions, a-t-elle dit, estimant que le fait que la Mission d’observation des Nations Unies dans le pays (MONUG) n’ait pas été prolongée ne devait pas signifier que le Conseil cesse de porter attention à la situation.  Il est extrêmement important que le Conseil continue d’évaluer l’engagement des Nations Unies dans les discussions internationales sur ce sujet qui a des conséquences sur la paix et la sécurité dans la région et au niveau international, a-t-elle insisté, affirmant que le maintien de la paix était l’un des exemples clairs de ce qui peut être réalisé grâce au multilatéralisme.  Elle a en outre appelé le Conseil à continuer d’accorder une grande importance au problème du terrorisme, un fléau qui ne connaît pas de frontières et requiert une réponse mondiale, et a salué le renforcement de la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales.  En tant que document public, le rapport du Conseil est loin d’être suffisamment explicatif, a-t-elle néanmoins déploré, demandant un contenu plus analytique à l’avenir.


La représentante s’est félicitée que l’Ambassadeur de l’Afghanistan, M. Zahir Tanin, soit amené à faciliter les négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil, rapportant qu’il était parvenu l’année dernière à dissiper la fatigue et l’immobilisme qui flottaient dans l’air à l’ouverture des négociations.  Elle a rappelé le soutien de son pays à un Conseil de sécurité qui reflète mieux les réalités politiques de la scène internationale actuelle, appelant à améliorer ses méthodes de travail, ses mécanismes de décisions et sa transparence.  La réforme doit concerner les deux catégories de membres, a-t-elle aussi dit, se prononçant notamment pour l’attribution d’un siège non permanent supplémentaire au Groupe des États d’Europe orientale.  L’ampleur de l’élargissement ne doit cependant pas aller au-delà de 10 sièges supplémentaires, a-t-elle estimé, appelant à continuer d’explorer les mérites de la formule intérimaire.  Ma délégation est impatiente de recevoir un calendrier et le cas échéant, un document pour la prochaine phase de négociations, a-t-elle enfin déclaré.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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