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La Troisième Commission adopte le dernier rapport du Conseil des droits de l'homme

AG/SHC/3969

La Troisième Commission adopte le dernier rapport du Conseil des droits de l'homme

23/11/2009
Assemblée généraleAG/SHC/3969
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

46e séance – matin


LA TROISIÈME COMMISSION ADOPTE LE DERNIER RAPPORT DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME


Elle transmet à l’Assemblée générale, pour approbation, le Document final de la Conférence d’examen de Durban sur le racisme


La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a adopté, ce matin, le dernier rapport du Conseil des droits de l’homme1.  Elle a également transmis à l’Assemblée générale le Document final de la Conférence d’examen de Durban sur le racisme2.


Au total, six projets de décision et de résolution ont été approuvés aujourd’hui par la Troisième Commission, dont, à l’issue d’un vote à la demande d’Israël, celui relatif à la Conférence d’examen.


Tenue à Genève du 20 au 24 avril 2009 sous la houlette de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, la Conférence d’examen de Durban a évalué les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs fixés en 2001 par la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.


La Commission, qui avait consacré ses cinq semaines de travaux à l’examen détaillé de tous les aspects des droits de l’homme et des libertés fondamentales, y compris celle de religion ou de conviction, et avait dialogué avec une trentaine de titulaires de mandats spéciaux, a donc approuvé, sans le mettre au vote, le rapport du Conseil des droits de l’homme. 


Ce rapport avait aussi été présenté à l’Assemblée générale par le Président du Conseil des droits de l’homme, M. Alex Van Meeuwen (Belgique).


Le Document final de la Conférence d’examen de Durban avait été adopté ad referendum à Genève et, le Rapporteur général devait établir sa version définitive afin de le soumettre à l’Assemblée générale lors de la présente session.


Certains des pays qui avaient décidé de ne pas participer à la Conférence de Durban, tels que le Canada et les Pays-Bas, ont fait des déclarations pour expliquer leur position.  Le Royaume-Uni, pour sa part, a réaffirmé la déclaration interprétative faite par son pays à la dernière séance de la Conférence et figurant en annexe du Document final. 


Par ailleurs, la Commission a adopté un projet de décision par lequel l’Assemblée générale prendrait acte de la recommandation du Conseil des droits de l’homme tendant à mettre en place un Bureau du Président du Conseil des droits de l’homme3.  Elle prierait le Conseil des droits de l’homme de se pencher sur la question de la mise en place et des modalités de fonctionnement de ce bureau, lorsqu’il réexaminera ses activités et son fonctionnement cinq ans après sa création, conformément à la résolution 60/251.


Sur l’aide aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés en Afrique, la Commission a particulièrement mis en exergue la récente adoption par l’Union africaine, d’un nouvel instrument à caractère contraignant visant à une protection accrue des déplacés à l’intérieur de ce continent.  La Commission a ainsi entériné un projet de résolution4 par le truchement duquel l’Assemblée générale engagerait les États Membres africains qui n’ont pas encore signé ou ratifié la Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance à apporter aux personnes déplacées en Afrique, à envisager de le faire le plus rapidement possible en vue de promouvoir son entrée en vigueur et son application rapide.  Par ce même texte, elle demanderait à la communauté internationale des donateurs d’apporter son aide financière et matérielle à l’exécution des programmes visant à remettre en état l’environnement et les infrastructures qui ont pâti de la présence des réfugiés dans les pays d’asile, ainsi que des personnes déplacées.


L’« affermissement du rôle de l’Organisation des Nations Unies aux fins du renforcement de l’efficacité du principe d’élections périodiques et honnêtes et de l’action en faveur de la démocratisation »5 a également été au centre des discussions et la Commission, après avoir incorporé un amendement à la suite d’un vote, a approuvé l’ensemble du texte par consensus.


L’Assemblée générale y demanderaitque l’ONU continue de s’assurer, avant d’apporter une assistance électorale à un État qui en fait la demande, qu’elle aura le temps d’organiser et de mener à bien une mission efficace à cette fin.  Elle se féliciterait de l’adoption de la Déclaration de principes applicables à l’observation internationale des élections et du Code de conduite des observateurs électoraux nationaux, qui définissent des principes directeurs pour l’observation internationale des élections.


Par un dernier projet de résolution intitulé « Élimination de toutes les formes d’intolérance de discrimination fondées sur la religion ou la conviction »6, l’Assemblée générale demanderait aux États Membres de redoubler d’efforts en vue de protéger et de promouvoir la liberté de pensée, de conscience, de religion et de conviction. 


Dans ce contexte, la Malaisie, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) a fait valoir que les membres de cette organisation s’étaient joints au consensus mais que cela ne signifiait pas qu’ils renonçaient aux questions importantes à leurs yeux.


La Troisième Commission poursuivra ses travaux le mardi 24 novembre à 10 heures.


1   A/C.3/64/L.61* (A/64/53)

2   A/C.3/64/L.55 (A/CONF.211/8)

3   A/C.3/64/L.63       

4   A/C.3/64/L.59/Rev.1

5   A/C.3/64/L.26/Rev.1

6   A/C.3/64/L.39/Rev.1



DÉCISION SUR DES PROJETS DE RÉSOLUTION ET DE PROPOSITION


Rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, questions relatives aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés et questions humanitaires.


L’Assemblée générale, par un projet de résolution intitulée « Aide aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés en Afrique » (A/C.3/64/L.59/Rev.1), adopté par consensus, engagerait les États Membres africains qui n’ont pas encore signé ou ratifié la Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance à apporter aux personnes déplacées en Afrique à envisager de le faire le plus diligemment possible en vue de promouvoir son entrée en vigueur et son application rapide.    


Elle demanderait à la communauté internationale des donateurs d’apporter son aide financière et matérielle à l’exécution des programmes visant à remettre en état l’environnement et les infrastructures qui ont pâti de la présence des réfugiés dans les pays d’asile, ainsi que des personnes déplacées.


Elle demanderait au Haut-Commissariat, à l’Union africaine, aux organisations sous-régionales et à tous les États d’Afrique, agissant en collaboration avec les organismes des Nations Unies, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales ainsi que la communauté internationale, de renforcer et revitaliser les partenariats existants et d’en nouer de nouveaux pour soutenir le régime de protection des réfugiés, des demandeurs d’asile et des déplacés.


Elle demanderait au Haut-Commissariat, à la communauté internationale et aux autres entités compétentes d’intensifier leur appui aux gouvernements des pays d’Afrique, en particulier ceux qui ont accueilli un grand nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile, par le biais d’activités de renforcement de leurs capacités.


La déléguée de la Sierra Leone a déclaré que le texte du projet de résolution, dont son pays est le principal auteur, était proche de celui adopté l’an dernier.  Il y a, toutefois, des ajouts aux alinéas 4 et 6 et dans les paragraphes concernant le dispositif.  Ces points ont fait l’objet de négociations et de consultations.


Rapport du Conseil des droits de l’homme


Aux termes du projet de décision portant le titre « Rapport du Conseil des droits de l’homme » (A/C.3/64/L.61*), adopté par consensus, l’Assemblée générale, ayant examiné les recommandations figurant dans le rapport du Conseil des droits de l’homme, prendrait acte du rapport du Conseil des droits de l’homme et prendrait note des recommandations qui y figurent.


Présentant le projet de résolution, la représentante de la Zambie, au nom du Groupe africain, a estimé que la création du Conseil des droits de l’homme avait constitué un jalon important dans la promotion et la protection des droits de l’homme.  L’évolution de ses mécanismes a permis de surmonter des obstacles grâce à une approche sans politisation ni sélectivité, qui avait terni la réputation de son prédécesseur.


Explications de position


Intervenant à l’issue de l’adoption du projet de décision, le représentant de l’Égypte a relevé que ce texte prenait note du rapport du Conseil des droits de l’homme sur ses dixième et onzième sessions ainsi que ses sessions extraordinaires et faisaient siennes les recommandations faites à l’Assemblée générale.  En revanche, le rapport de la douzième session du Conseil n’a pas encore été publié et n’a pu être examiné à la présente session pourtant.  Celui-ci contient des questions importantes aux yeux de l’Égypte comme le droit au développement ou l’adoption, par le Conseil, d’une résolution à ce propos.  Il a fait état d’une autre question d’importance qu’il contient, à savoir celle de la liberté d’opinion et d’expression, sur laquelle son pays et les États-Unis ont travaillé.  Il a noté que le rapport de la neuvième session était paru dans les délais impartis et qu’il avait été examiné par la Commission à sa soixante-troisième session en dépit du fait que le Conseil n’avait achevé ladite session que quelques jours avant le début des travaux de la Troisième Commission.  Il a exprimé l’espoir que les difficultés qui ont retardé, cette année, l’examen du rapport soient dûment abordées à l’avenir afin de veiller à ce que les rapports du Conseil des droits de l’homme ne soient pas examinés une année après.  


Le délégué de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a rejeté la partie du rapport concernant son pays, puisque, a-t-il dit, il utilise la politique de deux poids deux mesures.  Cette situation ne peut, selon lui, que saper les travaux du Conseil des droits de l’homme qui devrait traiter tous les pays sur un même pied d’égalité.  Montrer du doigt la RPDC est inacceptable, a-t-il affirmé.


La déléguée d’Israël s’est dite de plus en plus préoccupée par les méthodes utilisées par le Conseil de droits de l’homme mais a décidé de se joindre au consensus dans l’espoir que cet organe pourra changer sa manière de fonctionner.  Selon elle, le rapport adopte une démarche contradictoire sur le suivi de certaines situations, notamment au Moyen-Orient.  La représentante a dénoncé un système de deux poids deux mesures politisé et a ajouté qu’Israël réservait son jugement sur les méthodes de travail du Conseil.


La déléguée de la Suède, au nom de l’Union européenne (UE), a indiqué que l’Assemblée générale était le lieu où ce rapport devait être examiné.  Elle a cité une résolution de l’Assemblée générale sur la procédure de présentation du rapport du Conseil des droits de l’homme. 


Aux termes d’un projet de résolution intitulé « Bureau du Président du Conseil des droits de l’homme » (A/C.3/64/L.63), approuvé par consensus, l’Assemblée générale prendrait acte de la recommandation du Conseil des droits de l’homme tendant à mettre en place un Bureau du Président du Conseil des droits de l’homme, et prierait le Conseil des droits de l’homme de se pencher sur la question de la mise en place et des modalités de fonctionnement de ce bureau, lorsqu’il réexaminera ses activités et son fonctionnement cinq ans après sa création, conformément à la résolution 60/251.


Présentant le projet de résolution intitulé Bureau du Président du Conseil des droits de l’homme, la déléguée de la Nouvelle-Zélande a déclaré qu’il s’agissait d’un texte de compromis et qu’il visait à répondre à la requête du Conseil de créer un Bureau du président du Conseil des droits de l’homme.


Élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée: Mise en œuvre intégrale et suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Durban


Par un projet de résolution intitulé «  Adoption du document final de la Conférence d’examen de Durban » (A/C.3/64/L.55), sans incidence budgétaire et adopté tel qu’oralement révisé par 163 voix en faveur, 5 contre (Australie, Canada, États-Unis, Israël et Pays-Bas), l’Assemblée générale déciderait de faire siennes les dispositions contenues dans le Document final de la Conférence.


Elle déciderait d’appliquer les dispositions contenues dans le Document final de la Conférence d’examen dans le cadre élargi de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action issus de la Conférence mondiale de Durban contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.


Présentant le projet de résolution, la déléguée du Soudan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a proposé un amendement convertissant l’alinéa B en paragraphe 1 du dispositif « décide de faire siennes les dispositions contenues dans le document final de la Conférence ».


Déclaration


La déléguée d’Israël a rappelé qu’en 2001, la Conférence sur le racisme s’était livrée à l’un des pires exemples d’antisémitisme de l’histoire contemporaine.  Nous avions décidé de donner au processus la possibilité de redresser les torts mais, à mesure que le processus préparatoire avançait, la Conférence d’examen n’est pas arrivée à rectifier le tir de la Déclaration de 2001, a-t-elle affirmé.  La déléguée a réitéré que son pays était disposé à lutter contre le racisme mais ne pouvait accepter ce processus.  Elle a demandé que le projet de décision soit mis aux voix.


Explications de vote


Le représentant du Royaume-Uni a affirmé que sa délégation avait voté en faveur et a souligné les remarques faites par son pays à la fin de l’examen de Durban, en particulier concernant la liberté d’expression.


La déléguée du Canada a souligné que son pays s’était engagé à lutter contre le racisme à tous les niveaux et, a appuyé la Conférence de Durban.  Le Canada, a-t-elle insisté, continue de rejeter les dispositions politisées que le Document final contient.  Le Canada et d’autres pays n’ont pas participé à la Conférence d’examen pour des raisons de principes, a-t-elle rappelé.  Elle a précisé que son pays déplorait certains aspects du libellé confirmant la Déclaration et le Programme d’action et, qu’en conséquence, n’avait pu approuver ce document et avait voté contre.


La déléguée des Pays-Bas a rappelé que son pays n’avait pas participé à la Conférence et n’était toujours pas prêt à s’y associer.  Dans de nombreuses régions du monde, beaucoup de groupes continuent à souffrir de différentes formes de racisme et de discrimination, notamment les bisexuels, les homosexuels et les transsexuels.  Elle a réaffirmé que son pays avait pris des mesures et des mécanismes de lutte contre la discrimination et l’intolérance.


La représentante de la Nouvelle-Zélande a affirmé que la lutte contre le racisme était une cause vitale, très importante pour son pays qui est multiculturel.  Pourtant, celui-ci n’a pas participé à cette conférence puisqu’elle se concentrait sur des initiatives qui ne correspondent pas à son esprit.  Elle a toutefois indiqué qu’elle ne s’opposait pas à l’ensemble du document mais seulement à certains aspects.  Elle a indiqué que son pays examinerait toutes les résolutions afin de décider si elles répondent à ses attentes. 


Promotion et protection des droits de l’homme: Questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales .


Par un projet de résolution intitulé « Élimination de toutes les formes d’intolérance de discrimination fondées sur la religion ou la conviction » (A/C.3/64/L.39/Rev.1), adopté par consensus tel qu’oralement révisé par la Suède,au nom de l’Union européenne, l’Assemblée générale demanderait instamment aux États Membres de redoubler d’efforts pour protéger et promouvoir la liberté de pensée, de conscience, de religion et de conviction.


Ainsi, les États Membres veilleraient à ce que leurs systèmes constitutionnel et législatif instituent des garanties adéquates et effectives pour assurer à tous, sans distinction, la liberté de pensée, de conscience, de religion et de conviction et, notamment, offrent des recours effectifs en cas de violation de ces droits, y compris la liberté de changer de religion ou de conviction.


Les États Membres veilleraient à garantir, en particulier, le droit de toute personne de pratiquer un culte ou de tenir des réunions soit de dispenser un enseignement se rapportant à une religion ou à une conviction ainsi que d’établir et d’entretenir des lieux à ces fins.  De plus, ils garantiraient de même le droit de toute personne d’écrire, de publier et de diffuser des publications dans ces domaines.


Présentant le projet de résolution, la déléguée de la Suède, au nom de l’Union européenne (UE) et d’autres coauteurs, a affirmé que ces parrains représentaient une large palette de toutes les régions du monde.  Elle a proposé un amendement consistant à ajouter entre les alinéas 3 et 4 un alinéa qui serait le même que celui de la résolution de l’Assemblée générale l’année dernière 63/181.  La représentante a réaffirmé la détermination de la communauté internationale à protéger la liberté de religion et de croyance.


Le délégué de la Malaisie, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a affirmé que l’OCI était contre toute forme de d’intolérance religieuse et tous les actes de violence perpétrés au nom de la religion.  L’OCI a participé de façon ouverte et transparente aux consultations et, a reconnu les efforts des auteurs principaux mais, d’autres questions importantes n’ont pu être résolues.  Les efforts entrepris dans le passé pour se mettre d’accord sur certaines formulations ne doivent pas être écartés, a-t-il affirmé.  Il faudrait insister davantage sur l’importance du dialogue interreligieux et sur la prévention des actes de violence avant qu’il ne soit trop tard.  La liberté d’expression et d’opinion est également importante et, dans ce cadre, il a préconisé d’agir de manière équilibrée.  Pour cette raison, l’OCI n’a pas voulu bloquer le projet de résolution.  Le fait de s’être joint au consensus ne signifie pas que l’OCI n’interviendra pas à nouveau pour faire entendre ses préoccupations, a-t-il également dit.


L’examen des projets de résolution L.43/Rev.1 et L.49 a été reporté à mardi matin, à la demande du Mexique et de Cuba.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Troisième Commission fait siennes les directives des Nations Unies sur les modes non traditionnels de prise en charge des enfants

AG/SHC/3968

La Troisième Commission fait siennes les directives des Nations Unies sur les modes non traditionnels de prise en charge des enfants

20/11/2009
Assemblée généraleAG/SHC/3968
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

45e séance – matin


LA TROISIÈME COMMISSION FAIT SIENNES LES DIRECTIVES DES NATIONS UNIES SUR LES MODES NON TRADITIONNELS DE PRISE EN CHARGE DES ENFANTS


Elle recommande à l’Assemblée générale de proclamer l’année commençant le 12 août 2010 Année internationale de la jeunesse


Signe fort de la célébration, aujourd’hui, du vingtième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, la Troisième Commission a fait siennes les Directives des Nations Unies sur les modes non traditionnels de prise en charge des enfants(1).  De même, par consensus, une première saluée par des applaudissements, elle a adopté un texte omnibus relatif aux droits de l’enfant qui lui garantit sa liberté d’exprimer son opinion(2): le « droit d’être entendu » de l’enfant.


La Troisième Commission a, en outre, recommandé à l’Assemblée générale de proclamer l’année commençant le 12 août 2010 Année internationale de la jeunesse: dialogue et compréhension mutuelle(3).  L’Assemblée est ainsi invitée à décider d’organiser, sous les auspices des Nations Unies, une conférence mondiale de la jeunesse.


Au total, la Troisième Commission, qui est chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a approuvé aujourd’hui six projets de résolution, dont un sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran(4), à l’issue d’un vote demandé par ce pays.


Dans ce texte, l’Assemblée générale se déclarerait « profondément préoccupée par des violations graves et répétées des droits de l’homme » en Iran, notamment « le recours à la torture et à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », comme la flagellation ou l’amputation.  Elle y dénoncerait l’exécution par lapidation, la répression violente de femmes et la campagne d’intimidation contre les défenseurs des droits humains des femmes ainsi que la discrimination persistante à l’égard de celles-ci et des filles.  


L’Assemblée demanderait au Gouvernement de « mettre fin aux actes de harcèlement, d’intimidation et de persécution visant les opposants politiques et les défenseurs des droits de l’homme, les étudiants, universitaires, journalistes et autres représentants de médias, les bloggeurs, les religieux et les avocats ».


Les Directives des Nations Unies concernant les modes non traditionnels de prise en charge des enfants seraient adoptées par l’Assemblée générale en tant qu’ensemble d’orientations en matière de politique et de pratique, en particulier pour les organes législatifs, exécutifs et judiciaires compétents de l’État, des défenseurs des droits de l’homme et des avocats, des médias et du grand public.


Ces lignes directrices, qui figurent en annexe du projet de résolution, et qui avaient été adoptées cette année par le Conseil des droits de l’homme, sont destinées « à renforcer la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant et à être largement diffusées dans les secteurs directement ou indirectement concernés par les questions relatives à la protection de remplacement ». 


En outre, l’Assemblée générale prierait instamment les États parties de retirer les réserves qui sont incompatibles avec l’objet et le but de la Convention relative aux droits de l’enfant ou de ses protocoles facultatifs.


Elle considérerait que l’enfant capable de discernement devrait se voir garantir le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant.


Par ailleurs, dans un projet de résolution sur la Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, le Secrétaire général serait invité à présenter à la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale une « étude complète de l’incidence des crises mondiales convergentes sur le développement social et, en particulier, la réalisation des objectifs de l’élimination de la pauvreté, du plein emploi productif et d’un travail décent pour tous, ainsi que de l’intégration sociale »(5).


Dans ce même texte, la Commission est invitée à se pencher sur les effets que la crise financière et économique de même que les crises alimentaire et énergétique pourraient avoir sur la réalisation des objectifs de développement social.


La Troisième Commission a, de même, recommandé à l’Assemblée générale d’engager tous les États Membres à « prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection des défenseurs des droits de l’homme aux niveaux local et national, notamment en période de conflit armé ou de consolidation de la paix »(6).


La Commission a aussi été informée par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) de l’intention du Gouvernement fédéral de transition de la Somalie d’adhérer à la Convention relative aux droits de l’enfant.


Enfin, un projet de résolution intitulé « Bureau du Président du Conseil des droits de l’homme »(7) a été présenté par la Suisse.


Le Président a encouragé les membres de la Commission à achever leurs travaux le lundi 23 novembre.


(1) A/C.3/64/L.50

(2) A/C.3/64/L.21/Rev.1

(3) A/C.3/64/L.8/Rev.1

(4) A/C.3/64/L.37

(5) A/C.3/64/L.9/Rev.1

(6) A/C.3/64/L.38/Rev.1

(7) A/C.3/64/L.63


Décision sur le projet de résolution A/C.3/64/L.37


Développement social


Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale


L’Assemblée générale, aux termes du projet de résolution sur la« situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran » (A/C.3/64/L.37), adopté par 74 voix pour, 48 contre et 59 abstentions, demanderaitau Gouvernement de la République islamique d’Iran de répondre aux graves préoccupations qui sont exprimées dans le rapport du Secrétaire général ainsi qu’aux demandes expresses qu’elle a formulées dans ses précédentes résolutions.  Elle lui demanderait également de s’acquitter pleinement de ses obligations en matière de droits de l’homme, tant en droit que dans la pratique, en améliorant notamment son bilan insuffisant en matière de coopération avec les mécanismes internationaux des droits de l’homme.


Elle se déclarerait particulièrement préoccupée par la réaction du Gouvernement de la République islamique d’Iran à la suite de l’élection présidentielle du 12 juin 2009 et par la multiplication concomitante des atteintes aux droits de l’homme.


Elle inviteraitles titulaires de mandat au titre des procédures spéciales thématiques à porter une attention particulière à la situation des droits de l’homme en Iran, notamment le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires; le Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants; le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression; la Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme; le Groupe de travail sur la détention arbitraire; et le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires, en vue d’enquêter et d’établir des rapports sur les diverses violations des droits de l’homme qui se sont produites depuis le 12 juin 2009.


Le représentant du Canada a déclaré que son pays attendait avec impatience le jour où la République islamique d’Iran respecterait ses obligations en vertu des instruments internationaux des droits de l’homme, de sorte que ce genre de projet de résolution ne soit plus nécessaire.  Entre temps, les coauteurs du projet de résolution nourrissent l’espoir sincère que les États Membres ne perdent pas de vue les violations des droits de l’homme commises de façon routinière dans ce pays.  Il a mis l’accent sur l’incapacité de l’Iran de respecter les droits fondamentaux de l’homme, mise en lumière récemment à l’issue des élections de juin dernier lorsque les libertés des citoyens avaient été sérieusement entravées.


Le représentant a rappelé que l’Assemblé générale avait d’ailleurs adopté une résolution sur l’Iran suite aux élections présidentielles, manifestant ainsi sa préoccupation face aux violations systématiques et courantes des droits de l’homme, y compris les flagellations et le recours à des traitements cruels ou dégradants comme le fouet ou les amputations, ainsi que les problèmes relatifs aux droits de la femme.  La coopération internationale avec l’Iran en vue de la protection des droits de l’homme a été soutenue mais l’Iran, depuis plus de quatre ans maintenant, n’a pas soumis de rapports aux mécanismes de suivi des doits de l’homme.  Il a estimé que la Troisième Commission était le seul organe des Nations Unies responsable des droits de l’homme habilité à se pencher sur ces question et, qu’à ce titre, il lui incombait d’appuyer des changements positifs en Iran et notamment de donner une voix au peuple iranien, qui n’en a pas eu jusqu’ici.


Le représentant de la République islamique d’Iran a déclaré que la Commission était sur le point de se prononcer sur un projet de résolution politique.  Selon lui, le Canada a révélé sa mauvaise intention envers son pays pour la septième année consécutive.  Les droits de l’homme reflètent les aspirations les plus hautes de l’humanité et ne devraient donc pas être le monopole de certains États.  L’universalité des droits de l’homme demande une application non sélective.  Pour lui, abuser des mécanismes des Nations Unies des droits de l’homme réduit ces derniers à un outil de politique étrangère pour certains pays.  Le projet de résolution est un exemple de cette tendance malsaine et dangereuse, a-t-il dit, ajoutant que la sélectivité se basant sur des considérations politiques était devenue une règle du jeu.


En outre, il a rappelé qu’il y a deux semaines, la résolution de l’Assemblée générale sur le conflit de Gaza, résolution qui, a-t-il expliqué, a dénoncé des violations graves des Israéliens, avait fait l’objet de votes négatifs, notamment du Canada, pays qui est l’auteur principal du projet de résolution d’aujourd’hui.  Il faut commencer par balayer devant sa porte, a-t-il déclaré, précisant que les auteurs du texte n’avaient pas un bilan impeccable en matière des droits de l’homme.  Il a rappelé les cas de non-respect des droits de l’homme par le Canada.  Il a cité les traitements discriminatoires vis-à-vis d’aborigènes et de migrants, la brutalité de la police, les disparitions forcées, les extraditions extrajudiciaires.  En outre, les autres coauteurs du projet de résolution ont un bilan désastreux, a-t-il poursuivi.  Selon lui, le régime israélien figure parmi les coauteurs, alors que son existence est liée aux pires formes de violations des droits de l’homme.


De plus, outre sa nature purement politique, le projet est imparfait et défectueux dans la mesure où il contient de mauvaises informations qui ne sont pas conformes à la réalité.  Il a relevé que le paragraphe 2 livrait des informations fausses, des allégations obtenues de sources non fiables.  Concernant les élections présidentielles du 12 juin dernier, le projet de résolution donne une version différente de l’histoire et va à l’encontre du rapport du Secrétaire général.  Le paragraphe 5 ne parle pas de la coopération sincère de la République islamique d’Iran avec le Conseil des droits de l’homme.  Son pays a déjà rempli ses obligations concernant les organes des traités et il a soumis ses rapports périodiques au Pacte civil et politique ainsi qu’au Pacte social, culturel et économique, a expliqué le représentant.  L’Iran, a-t-il ajouté, a élaboré un plan global pour présenter son rapport pour l’Examen périodique universel (EPU).  Le rapport a été présenté au Conseil et va être examiné en février 2010.  Selon lui, aucun gouvernement ne peut se dire parfait quant aux droits de l’homme et cette politique qui consiste à présenter des résolutions sur l’Iran rend un mauvais service à la coopération entre l’Iran et les mécanismes des Nations Unies.  Il a demandé l’indulgence des membres de la Commission, espérant que ceux-ci ne croiraient pas ces allégations qui ont été créées de manière artificielle.  Il a demandé un vote enregistré.


Le délégué de la République arabe syrienne, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), s’est déclaré contre la pratique consistant à présenter des projets de résolution spécifiques de pays, projets de résolution ciblant les pays musulmans pour des raisons politiques.  Selon lui, cette pratique est devenue un instrument politique.  Il a manifesté son opposition à toute initiative qui vise à utiliser les droits de l’homme comme pression politique.  La situation des droits de l’homme en Iran ne justifie pas une résolution puisque ce pays, a-t-il dit, s’est montré ouvert à la coopération.  Malgré des évolutions positives en Iran, un projet de résolution a été présenté de manière sélective, a-t-il estimé.


Le délégué du Soudan a déclaré que son pays adoptait une attitude de principe contre ce projet de résolution étant donné qu’il s’agit d’un projet sélectif dans un contexte non justifié.  Selon lui, les droits de l’homme ne peuvent pas être renforcés à moins que tout le monde ne s’éloigne de la tentation de toute politisation.  Il s’est dit solidaire avec la nécessité pour le Conseil des droits de l’homme d’assurer son rôle en toute impartialité pour créer une situation en vue de promouvoir les droits de l’homme.  Pour lui, la politisation aggravera les tensions de toutes les parties.


La déléguée de Cuba a dit que ce projet de résolution était présenté pour des raisons politiques visant les pays du Sud.  Elle a rappelé que cette pratique du deux poids deux mesures concernant les droits de l’homme avait entraîné la disparition de l’ancienne Commission des droits de l’homme.  Selon elle, le mécanisme périodique universel offre la possibilité d’examiner les droits de l’homme dans tous les pays d’une manière impartiale.  Par le projet de résolution présenté ici, il s’agit de faire pression sur l’Iran, a-t-elle commenté.


Le délégué des Îles Salomon a dit que son pays respectait le principe de 2006 contenu dans les documents 60/251 et L.29.  Il a affirmé que le Conseil des droits de l’homme était une institution idoine pour ces questions.  Selon lui, les résolutions à l’extérieur de Genève sont un facteur de discorde.  Il ne faut pas jeter dans l’opprobre certains pays, a-t-il dit.  De même, il ne faut pas exploiter les questions des droits de l’homme car elles constituent un pilier important de la coopération mondiale.  Il a précisé que son pays s’abstiendrait lors du vote.


Le délégué de la République arabe syrienne a dit que son pays adoptait une position de principe basé sur le refus de l’intervention de n’importe quel État dans les affaires intérieures d’un autre État sous le prétexte des droits de l’homme.  La Charte des Nations Unies stipule la souveraineté égale de tous les États Membres.  Les objectifs politiques de ce projet de résolution ne sont méconnus de personne.  Selon lui, il faut assurer la jouissance des droits et libertés fondamentales tout en accordant une attention à la spécificité régionale et culturelle.  La question des droits de l’homme devrait être traitée au sein de l’instance appropriée.  Soumettre de manière insistante des projets de résolution sur la situation des droits de l’homme dans des pays pour des raisons politiques menace la crédibilité des organes juridiques dans les relations internationales et ébranle les accords internationaux.  En outre, il a rappelé la présence d’Israël parmi les coauteurs alors que ce dernier a commis des violations graves des droits de l’homme palestiniens au cours de son agression contre Gaza.  La question des droits de l’homme est importante, et il convient donc de ne pas diffamer certains États pour des raisons politiques.  Il a précisé que son pays voterait contre le texte.


Le délégué de la Jamahiriya arabe libyenne a exprimé son regret face à l’insistance de certains États à présenter des projets de résolution de nature sélective.  Il a manifesté son inquiétude grandissante face aux pays qui présentent ces projets de résolution au sein de la Troisième Commission pour réaliser des objectifs politiques qui touchent la souveraineté nationale.  Il a précisé que son pays voterait contre le texte.


La déléguée du Venezuela a dit rejeter cette pratique visant à condamner de façon sélective certains États sur le chapitre des droits de l’homme.  Il s’agit, a-t-elle dit, d’un instrument visant à défendre des intérêts politiques particuliers.  Elle a souligné que les pays auteurs avaient aussi violé les droits de l’homme et n’avaient pas fait l’objet de résolutions semblables.  Le Conseil des droits de l’homme a été créé pour appliquer les droits de l’homme de manière sélective, sans viser particulièrement les pays en développement.  Elle a indiqué que son pays voterait contre le texte et a exhorté les autres délégations à agir de même. 


Le délégué du Brésil a dit que son pays s’était abstenu.  Le Conseil doit créer une ambiance propice pour les droits de l’homme.  Il a relevé les problèmes en Iran notamment concernant la protection des minorités alors que des progrès en matière sociale ont été faits.  D’autres progrès restent à faire, notamment vis-à-vis des femmes, des journalistes et du personnel des ambassades.  Il a précisé que son pays souhaitait avoir un dialogue avec l’Iran.


Le délégué de l’Algérie a voté contre car ce genre de résolution consacre la sélectivité et la politisation des droits de l’homme.  Seul l’EPU est approprié pour examiner la situation des droits de l’homme dans tous les pays.


La déléguée du Guatemala s’est dite vivement préoccupée par le rapport du Secrétaire général.  Elle a pris note de la déclaration du représentant de l’Iran et que ce pays serait soumis à l’Examen périodique universel l’an prochain.  Elle a dit attendre les résultats de cet examen.


La représentante du Bélarus s’est exprimée sur les trois projets de résolution et a indiqué que son pays avait toujours voté contre ce type de texte puisqu’il met en péril les principes d’impartialité et de non-sélectivité.  L’ONU, en effet, est désormais dotée d’un mécanisme efficace d’examen des situations des droits de l’homme sur la base d’un dialogue transparent et respectueux, encourageant les États Membres à avancer dans ce domaine.  Ce type de projet de résolution crée une confrontation et un rejet de la part des pays visés. 


Le représentant du Bangladesh s’est déclaré préoccupé par la situation des droits de l’homme en Iran.  Toutefois, l’adoption de projet de résolution de ce genre n’est pas, selon lui, la meilleure approche.


Le délégué du Japon a informé qu’il avait voté en faveur du projet de résolution et s’est dit préoccupé par les restrictions imposées à la presse et les mesures prises pour les ambassades, notamment à l’issue des élections présidentielles.  Il a cité plusieurs initiatives de dialogue et de coopération avec le Gouvernement iranien et s’est réjoui de la ratification, par ce pays, de la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées (CRDH).


Le représentant des Philippines a fait part de la conviction de son pays que la promotion et la protection des droits de l’homme seraient beaucoup plus efficaces que la condamnation d’un gouvernement.  Cela permettra au gouvernement de mieux s’acquitter de son devoir en ce sens.  Il a rappelé la décision du Mouvement des non alignés lors du sommet de Charm el-Cheikh et, a fait part de son scepticisme quant à l’obtention de résultats satisfaisants en adoptant des projets de résolution de ce genre.  Le travail et l’innovation ne sauraient se limiter à cela et il serait plus opportun de recourir au dialogue.  Pour toutes ces raisons, les Philippines ont toujours voté contre ces projets de résolution.


Le délégué de la République islamique d’Iran a estimé que le grand nombre de votes contre le projet de résolution et celui des abstentions démontraient clairement que la majorité des États Membres refusaient de s’aligner sur la position du Canada, qui a soumis le document, et d’autres pays.  Le Canada abuse du système de l’ONU et le Secrétaire général devrait en tenir compte, a-t-il dit.  Il a exprimé sa gratitude aux 178 pays qui ont rejeté le projet de résolution ou, se sont abstenus.


Décision sur le projet de résolution A/C.3/64/L.9/Rev.1


Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapés et à la famille


Par le projet de résolution intitulé « Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale » (A/C.3/64/L.9/Rev.1), adopté par consensus, celle-ci demanderait instamment aux pays développés qui ne l’ont pas encore faitde prendre, comme ils s’y sont engagés, des mesures concrètes en vue d’atteindre les objectifs fixés, à savoir porter à 0,7% de leur produit national brut et leur aide publique au développement en faveur des pays en développement, dont 0,15 à 0,2% pour les pays les moins avancés, et engagerait les pays en développement à s’appuyer sur les progrès accomplis dans le sens d’une utilisation efficace de cette aide pour qu’elle contribue à la réalisation des buts et objectifs fixés en matière de développement.


Elle demanderait instamment aussi aux États Membres ainsi qu’à la communauté internationale de s’acquitter de tous leurs engagements, de répondre à la demande de développement social, y compris les services sociaux et l’assistance sociale, créée par la crise économique et financière mondiale, qui touche particulièrement les plus pauvres et les plus vulnérables.  L’Assemblée inviterait égalementle Secrétaire général à lui présenter, à sa soixante-cinquième session, une étude complète de l’incidence des crises mondiales convergentes sur le développement social, et en particulier la réalisation des objectifs de l’élimination de la pauvreté, du plein emploi productif et d’un travail décent pour tous, ainsi que de l’intégration sociale.


Le délégué du Soudan, principal auteur, a fait des commentaires sur le projet de résolution, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.


Explications de position


Le délégué des États-Unis a regretté qu’il n’y ait pas une meilleure analyse de l’impact du développement durable.  Il a rappelé que la responsabilité première du développement économique relevait des États Membres.  Les facteurs extérieurs, comme les crises ou les chocs pétroliers, ont un impact sur le développement des pays mais, à long terme, ce sont les politiques nationales qui sont importantes.  Il a espéré que la résolution de l’an prochain traiterait de ces questions complexes de manière plus équilibrée.


Décision sur le projet de résolution A/C.3/64/L.8/Rev.1


Aux termes d’un projet de résolution intitulé « Proclamation de l’année 2010 Année internationale de la jeunesse: dialogue et compréhension mutuelle » (A/C.3/64/L.8/Rev.1), adopté par consensus, l’Assemblée générale déciderait de proclamer l’année commençant le 12 août 2010 « Année internationale de la jeunesse: dialogue et compréhension mutuelle ».


Elle inviterait tous les États Membres, les institutions spécialisées ainsi que les fonds et programmes du système des Nations Unies et les organisations de jeunes à tirer parti de la célébration de l’Année pour faire fond sur les synergies entre les activités devant être menées à bien à l’échelle nationale, régionale et internationale durant l’Année et promouvoir, à tous les niveaux, des initiatives propres à diffuser parmi les jeunes les idéaux de paix, de liberté, de progrès et de solidarité de même que l’attachement aux objectifs visés en matière de progrès et de développement, notamment les Objectifs du Millénaire pour le développement.


Elle déciderait aussi d’organiser sous les auspices des Nations Unies une Conférence mondiale de la jeunesse et inviterait le Président de l’Assemblée générale à tenir des consultations informelles ouvertes à tous États Membres en vue de déterminer les modalités de la conférence, qui sera financée par des contributions volontaires.


Présentant le projet de résolution, le délégué du Soudan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a réaffirmé l’engagement du Groupe envers les jeunes de la planète et a formulé le vœu d’établir un dialogue positif sur et avec les jeunes, très important pour l’avenir du monde.  Le représentant a salué l’esprit des consultations officieuses et a invité les États Membres à adopter le texte par consensus. 


La représentante de la République de Corée a demandé au Secrétariat quelles étaient les directives de l’Assemblée générale relatives à la proclamation d’une année internationale tout comme leurs éléments essentiels et, quelles étaient les directives pour élaborer une résolution sur une année internationale.


Le Secrétariat a répondu que des directives existaient et qu’elles étaient adoptées par le Conseil économique et social (ECOSOC) et confirmées par l’Assemblée générale.  Elles ont été réaffirmées en 1999 par la Décision 35/424 de l’Assemblée générale.  Les éléments principaux sont aussi détaillés dans les directives, qui sont longues, donc difficiles à résumer.  Il a lu certains éléments particuliers.  Le Secrétariat a souligné qu’en adoptant un projet de résolution, la Commission ne s’opposerait pas aux directives, à condition que l’adoption d’un projet de résolution n’aille pas à l’encontre de leur esprit.


Le représentant de la Tunisie, principal auteur, a cité le paragraphe 7 des directives, selon lequel tout doit être fait pour permettre un intervalle raisonnable pour les années internationales.  Il a cité également le paragraphe 16 qui stipule qu’en règle générale, une période de deux ans devrait s’écouler entre la date de la proclamation et celle du début d’une année internationale.  Il a cité plusieurs exemples de situations répondant aux questions soulevées par la République de Corée.


La représentante de la République de Corée a exprimé l’engagement de son pays en faveur de la promotion de la jeunesse et de la diffusion des idéaux de la paix et du développement.  Son gouvernement appuie pleinement les efforts des Nations Unies pour relever les défis de la jeunesse.  Dans ce sens, il soutient le projet de résolution et se félicite de cette initiative.  Des progrès sensibles doivent être réalisés durant cette année internationale et, à cet égard, son pays avait proposé l’année 2012 au lieu de 2010 afin de permettre une préparation appropriée et pour pouvoir entendre la voix et les aspirations légitimes des jeunes.  Il serait aussi nécessaire d’avoir des discussions de fond avec le Secrétariat et les organisations concernées de l’ONU.  Les directives prévoient une période de deux ans.  Malgré la déception et le regret de sa délégation, elle a réaffirmé son engagement aux côtés des jeunes et fera tout son possible pour obtenir des résultats tangibles.  Elle a souhaité que la Conférence mondiale de la jeunesse prévue dans le projet de résolution fera l’objet de consultations ouvertes et transparentes.


Le représentant de la Norvège a affirmé que ce texte a été présenté il y a un mois et que l’Année internationale de la jeunesse commencerait en août, ce qui laisse peu de temps pour les préparatifs.  Ces décisions imposées ne vont aider en rien la mise en œuvre de cette Année, a-t-il affirmé, en espérant que les jeunes seraient consultés et leurs propositions prises en compte.


Le délégué de la Tunisie a regretté que certaines délégations aient décidé de soulever des questions relatives aux critères.  Il a estimé que le Groupe des 77 et la Chine avait fait preuve de souplesse dans le processus.  Il a insisté sur l’engagement en faveur de la jeunesse et du dialogue et de la compréhension mutuelle avec les jeunes pour ancrer les valeurs partagées de tolérance et de paix.  Il a exhorté tous les États Membres à rejoindre cet effort international et à replacer les jeunes au centre des priorités de la communauté internationale.  Il a, en particulier, souligné la nécessité de la participation des jeunes au succès de cette Année internationale.


Rapport du Conseil des droits de l’homme


Décision sur le projet de résolution A/C.3/64/L.50


Par le projet de résolution intitulé « Directives des Nations Unies concernant les modes non traditionnels de prise en charge des enfants (A/C.3/64/L.50), sans incidence budgétaire, adopté par consensus tel que révisé oralement, l’Assemblée générale, célébrant le vingtième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant en 2009, accueillerait avec satisfaction les Directives des Nations Unies concernant les modes non traditionnels de prise en charge des enfants, figurant en annexe à ce projet de résolution, en tant qu’ensemble d’orientations en matière de politique et de pratique.


Elle encouragerait les États Membres à tenir compte de ces Directives et de les porter à l’attention des organes législatifs, exécutifs et judiciaires compétents de l’État, des défenseurs des droits de l’homme et des avocats, des médias et du grand public.


L’Assemblée générale prierait le Secrétaire général, dans les limites des ressources existantes, de prendre des mesures visant à diffuser les Directives des Nations Unies concernant les modes non traditionnels de prise en charge des enfants dans toutes les langues officielles de l’Organisation et, notamment, de les communiquer aux États Membres, aux commissions régionales ainsi qu’aux organisations intergouvernementales et non gouvernementales compétentes.


Le délégué du Brésil, principal auteur du texte, l’a révisé oralement.  Il a rappelé les principes directeurs donnés en annexe qui visent à accorder une protection aux enfants.  Il a manifesté son espoir de voir ce texte adopté par consensus.


La déléguée de la Suède, au nom de l’Union européenne(UE), a déclaré que l’UE commémorait le vingt et unième anniversaire de la Convention sur les droits des enfants.  Il y a donc là un effet catalyseur pour cette résolution, a-t-elle dit.  L’Union européenne est engagée à une réalisation complète des droits de l’enfant.  Elle a dit espérer des résultats concrets ainsi qu’une amélioration du sort des enfants qui sont dans ces établissements.


Le délégué du Royaume-Uni a déclaré appuyer l’objet visé par ces directives de manière à améliorer le sort des enfants, surtout ceux privés de soins parentaux.  Cette directive est un outil non contraignant pour orienter les États Membres vers des modes non traditionnels de prise en charge.  Il a manifesté ses réserves sur quelques points du texte, notamment les paragraphes 35, 36 et 39.  Il ressort de ces réserves que ce n’est pas une bonne pratique de protection des enfants de créer des droits quasi parentaux pour ceux qui s’occupent des enfants.  En effet, la responsabilité parentale ne peut être acquise que via un tribunal.


Le délégué des États-Unis a déclaré que son pays était engagé en faveur du bien-être des enfants.  Son pays se félicite de l’esprit de ces directives qui offrent de bonnes orientations.  Toutefois, selon lui, les orientations données sont souhaitables mais pas contraignantes.  Ce sont des recommandations utiles que les États Membres pourront utiliser afin de mettre en place des politiques.


La déléguée de l’Australie a approuvé l’objet et les principes de cette directive mais, a déclaré que ces principes ne s’auraient être exécutoires.


La déléguée du Canada a dit que ces directives seraient des outils pratiques pour les États mais qu’elles resteraient facultatives et volontaires.  Elles renforceront les actions de la Convention sur les droits de l’enfant, a-t-elle dit.


Promotion et protection des droits de l’enfant


Décision sur le projet de résolution A/C.3/64/L.21/Rev.1


Par le projet de résolution sur les « droits de l’enfant » (A/C.3/64/L.21/Rev.1), adopté pour la première fois par consensus, l’Assemblée générale célèbrerait le vingtième anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant et le cinquantième anniversaire de l’adoption de la Déclaration des droits de l’enfant.  Elle saisirait cette occasion pour inviter tous les États parties à assurer la mise en œuvre effective de la Convention, afin que tous les enfants puissent jouir pleinement de tous leurs droits individuels et libertés fondamentales.


Elle demanderait aux États parties de retirer les réserves qui sont incompatibles avec l’objet et le but de la Convention ou de ses Protocoles facultatifs et d’envisager de reconsidérer périodiquement leurs autres réserves en vue de les retirer, conformément à la Déclaration et au Programme d’action de Vienne.


Elle demanderait instamment à tous les États parties de redoubler d’efforts afin de s’acquitter de l’obligation que leur impose la Convention relative aux droits de l’enfant de protéger les enfants dans les situations concernant la déclaration de naissances, les relations familiales, l’adoption ou d’autres formes de prise en charge, et, dans les affaires d’enlèvement international par un parent ou un proche, les encouragerait à faciliter, notamment, le retour de l’enfant dans le pays où il résidait immédiatement avant son enlèvement ou sa rétention.


L’Assemblée générale condamnerait énergiquement toutes les atteintes aux droits des enfants touchés par les conflits armés et les sévices commis contre eux.  Elle exhorterait toutes les parties qui, en violation du droit international applicable, participent à l’enrôlement ou à l’utilisation d’enfants, à des pratiques entraînant la mort et la mutilation d’enfants ou au viol d’enfants ainsi qu’à d’autres sévices sexuels sur des enfants, à prendre des mesures concrètes assorties d’échéances pour y mettre fin.


Elle applaudirait à la nomination de la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question de la violence à l’encontre des enfants et presserait les États Membres, les organismes des Nations Unies mais aussi les organisations régionales et la société civile de lui prêter leur concours, notamment financier afin qu’elle s’acquitte efficacement et en toute indépendance de son mandat.


L’Assemblée demanderait à tous les États Membres d’adopter et d’appliquer les mesures législatives ou autres, nécessaires en vue d’empêcher la diffusion sur l’Internet de pédopornographie, y compris la représentation de sévices sexuels infligés à des enfants.  Elle prierait le Rapporteur spécial sur la vente d’enfants, la prostitution infantile et la pornographie impliquant des enfants, de lui présenter, ainsi qu’au Conseil des droits de l’homme, des rapports sur les activités menées dans le cadre de son mandat.


Elle déciderait de prier le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante-cinquième session, un rapport exhaustif sur les droits de l’enfant contenant des renseignements sur l’état de la Convention relative aux droits de l’enfant et les questions évoquées dans la présente résolution.


La représentante de la Suède, au nom de l’Union européenne (UE), de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et d’autres coauteurs, s’est félicitée du fait que ce projet de résolution soit présenté en cette journée qui coïncide avec le vingtième anniversaire de la Convention des Nations relative aux droits de l’enfant.  Ce projet de résolution sur les droits de l’enfant a toujours bénéficié d’un large appui, a-t-elle indiqué.  Cette résolution-cadre est clairement appuyée par les délégations, surtout quant au droit des enfants à être entendus, contenu dans le chapitre 3 et qui reprend l’un des grands principes de la Convention.  Cette nouvelle mouture a permis de faire des recommandations sur certaines mesures précises, compte tenu de la nomination, cette année, d’un Représentant spécial du Secrétaire général sur la violence à l’égard des enfants, et du souci tendant à éviter toutes incidences de la crise mondiale actuelle sur les enfants.


Explications de position


Le délégué des États-Unis, a mis l’accent sur les nobles idéaux de ce projet, en particulier pour ce qui du combat contre la traite des enfants et les cas graves de pornographie et de travail des enfants.  Aux États-Unis, l’accès au traitement et d’autres questions relatives à la santé ont désormais un caractère prioritaire pour l’Administration du Président Obama, qui a lancé une série de mesures sur la santé visant à garantir une assurance médicale à ceux qui n’en avaient pas auparavant.  Le représentant a salué le travail de l’UNICEF dans les situations d’urgence, en particulier pour la lutte contre les maladies comme la polio.  Il a rappelé que son pays était partie au Protocole facultatif de cette

Convention mais qu’il n’avait pas encore ratifié la Convention.  Cependant, les États-Unis ont bien prouvé leur engagement à l’esprit sous-jacent à la Convention et attendent les vingt prochaines années, convaincus qu’en travaillant ensemble, les États Membres pourront renforcer les acquis afin d’améliorer le sort des enfants dans le monde entier.


La représentante de la République arabe syrienne s’est réjouie de l’adoption, pour la première fois par consensus, de ce projet de résolution sur les droits de l’enfant mais, a réaffirmé l’approche de son pays relative à la situation des enfants dans les conflits armés qui consiste à y inclure les enfants vivant dans une situation d’occupation étrangère.  Elle s’est réservé le droit d’interpréter ce texte conformément à sa législation nationale.


Promotion et protection des droits de l’homme: Questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales


Décisions sur le projet de résolution A/C.3/64/L.38/Rev.1


L’Assemblée générale, par un projet de résolution intitulé « Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus » (A/C.3/64/L.38/Rev.1), sans incidence budgétaire, et adopté par consensus tel qu’oralement amendé, engagerait tous les États Membres à prendre toutes les mesures nécessaires afin d’assurer la protection des défenseurs des droits de l’homme aux niveaux local et national, notamment en période de conflit armé ou de consolidation de la paix.


Elle engagerait également les États Membres à protéger et à garantir les droits à la liberté d’expression et d’association des défenseurs des droits de l’homme et à veiller, à cet égard, à ce queles éventuelles procédures d’enregistrement des organisations de la société civile soient claires, non discriminatoires, rapides et peu coûteuses, prévoient la possibilité d’un recours et évitent d’exiger un nouvel enregistrement, eu égard à la législation nationale, et soient conformes au droit international des droits de l’homme.


Elle prierait le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, ainsi que les autres organes, bureaux et départements de l’ONU et les institutions spécialisées des Nations Unies d’examiner, chacun selon son mandat, la manière dont ils pourraient aider les États Membres à renforcer le rôle et la sécurité des défenseurs des droits de l’homme, y compris en période de conflit armé ou de consolidation de la paix.


La déléguée de la Norvège a amendé le texte oralement.


Le délégué de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a demandé un vote enregistré avant de revenir sur sa position, soulignant que s’il y avait eu un vote, sa délégation se serait abstenue.


Explications de position


La déléguée de la République arabe syrienne a regretté que le facilitateur de ce projet et les autres pays n’aient pas inclus les préoccupations des défenseurs des droits de l’homme dans les territoires occupés, qui, a-t-elle dit, sont visés et exposés à des dangers incompatibles avec le droit international.  Dans la mesure où cela n’a pas été inclus dans le projet de résolution, sa conception serait que tous les paragraphes du texte s’appliquent aux défenseurs des droits de l’homme dans les territoires occupés.


La déléguée de la Fédération de Russie a exprimé sa réticence face à la position de principe des coauteurs à inclure une référence au Code de conduite du Conseil des droits de l’homme.  Cela entraîne une incompréhension et des regrets, a-t-elle dit.  Selon elle, le projet de résolution s’applique directement aux individus et aux membres de la société civile qui s’occupent de droits de l’homme.


La déléguée du Venezuela a dit qu’elle n’était pas d’accord avec l’approche sélective de la résolution dans la mesure où cette dernière ne tenait pas compte des violations des droits des défenseurs des droits de l’homme dans les territoires occupés.  Tous les défenseurs des droits de l’homme devraient être protégés, quelque soit les circonstances.  En outre, le projet de résolution devrait tenir plus compte des organisations non gouvernementales travaillant dans le domaine des droits de l’homme.  Elle a affirmé que le contenu du projet résolution s’appliquerait conformément à la législation de son pays.


La déléguée de Cuba a regretté la réticence des coauteurs à inclure une référence au Code de conduite pour les procédures spéciales.  Elle a espéré qu’à l’avenir, cet appel d’un grand nombre de pays serait pris en compte.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

À la veille de la réunion d’examen de 2010, l’Assemblée générale réfléchit aux moyens de renforcer la Commission de consolidation de la paix

AG/10893

À la veille de la réunion d’examen de 2010, l’Assemblée générale réfléchit aux moyens de renforcer la Commission de consolidation de la paix

20/11/2009
Assemblée généraleAG/10893
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

49e et 50e séances plénières – matin et après-midi


À LA VEILLE DE LA RÉUNION D’EXAMEN DE 2010, L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE RÉFLÉCHIT AUX MOYENS DE RENFORCER LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX


L’Assemblée générale a réfléchi, aujourd’hui, aux thèmes principaux qui mériteront d’être mis en exergue à l’examen prévu en 2010 des activités de la Commission de consolidation de la paix (CCP).


Elle a également achevé son débat sur la revitalisation de ses travaux, après avoir adopté, par consensus, un projet de décision* dans lequel elle décide de reporter son quatrième Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, qui était initialement prévu les 23 et 24 novembre 2009.


Commentant cette décision, le représentant de la Suède a, au nom de l’Union européenne (UE), déclaré qu’il était regrettable de devoir reporter un évènement aussi important dans un délai aussi court.  « Cela est préjudiciable à l’image de l’ONU », a-t-il dit, en réclamant une explication écrite sur les raisons de ce report.


« La Commission de consolidation de la paix a un rôle essentiel à jouer et l’examen de ses activités en 2010 permettra de tirer les enseignements de l’expérience, de mieux définir son rôle et d’améliorer l’appui qu’elle accorde aux pays postconflit », a déclaré M. Heraldo Muñoz, Représentant permanent du Chili et Président de la CCP, qui était venu présenter le rapport annuel de cet organe.


Le Président a affirmé que la CCP était sous-utilisée et qu’elle était capable de promouvoir la transition de l’assistance humanitaire aux efforts de redressement et de renforcer la synergie des mandats de consolidation et de maintien de la paix, ainsi que les capacités nationales de développement. 


Dans son rapport, examiné aujourd’hui par la quarantaine de délégations réunies, le Secrétaire général rappelle que la consolidation de la paix vise à améliorer l’état de la sécurité, à engranger les dividendes de la paix, à renforcer la confiance dans le processus politique et à étayer les efforts des pays visant à raffermir la paix, c’est-à-dire commencer à jeter les fondations du développement durable. 


Au cours du débat, les délégations ont commenté ses recommandations et mis l’accent sur l’importance de l’appropriation nationale.  Elles ont réclamé des financements prévisibles, souples et bien coordonnés, en se félicitant, à cet égard, de l’application des termes de référence révisés du Fonds pour la consolidation de la paix. 


« Les pratiques des donateurs et les mécanismes doivent être améliorés », a estimé le représentant de la Suède, qui, comme d’autres délégations, a réclamé une relation plus structurée entre la Commission et le Conseil de sécurité.


Des appels ont aussi été lancés pour améliorer et diversifier les méthodes de travail de la Commission afin qu’elle puisse répondre également aux demandes des pays qui ne sont pas inscrits à son ordre du jour.


De nombreuses délégations comme celle de la Chine ont jugé nécessaire d’adopter une approche intégrée qui allierait non seulement la sécurité, les droits de l’homme et l’état de droit mais aussi le développement socioéconomique dont les lacunes sont souvent à la source des conflits.  


Il importe, dans ce cadre, de s’assurer, a dit le représentant de la Norvège, que les efforts de consolidation de la paix reflètent le rôle clef des femmes.  « La situation des femmes et des fillettes est souvent le reflet de la portée des efforts de consolidation de la paix », a notamment expliqué la représentante de ce pays. 


Le représentant de la Jamaïque, qui intervenait au nom du Mouvement des pays non alignés, a souhaité, que dans son interaction avec la société civile, la Commission aille au-delà du monde universitaire et vise « le citoyen ordinaire ».  Enfin, le représentant de la Suisse a appelé le Secrétaire général à présenter, d’ici à la fin avril 2010, des recommandations concrètes qui constitueraient la base du processus de réexamen.


En attendant, le Président de l’Assemblée générale a annoncé son intention de nommer deux facilitateurs à l’examen de 2010 afin de s’assurer que la priorité sera effectivement accordée aux pays sortant d’un conflit.


L’Assemblée générale a décidé de prolonger la session de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) jusqu’au 4 décembre 2009.


Elle poursuivra ses travaux, lundi 30 novembre, avec l’examen de la situation en Palestine et au Moyen-Orient.


* A/64/419



COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX


Outre le rapport de la Commission de consolidation de la paix (A/64/341–S/2009/444), qui a été présenté par son Président, M. Heraldo Muñoz du Chili, l’Assemblée générale était saisie du rapport du Secrétaire général sur le Fonds pour la consolidation de la paix (A/64/217–S/2009/419).


Dans ce dernier rapport, qui couvre les activités du Fonds pour la période allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009, le Secrétaire général indique qu’au 30 juin 2009, le portefeuille du Fonds s’établissait à 312,9 millions de dollars.  Le montant des dépôts atteignait 309,6 millions de dollars, provenant d’une large base de 45 donateurs; les 10 plus gros contributeurs étant la Suède, le Royaume-Uni, la Norvège, les Pays-Bas, le Japon, le Canada, l’Irlande, l’Espagne, l’Allemagne et le Danemark.


Le Fonds intervient actuellement dans 12 pays.  Entre juillet 2008 et juin 2009, trois nouveaux plans des priorités et 40 nouveaux projets ont été approuvés, ce qui porte à 89 le nombre de projets financés par le Fonds au Burundi, aux Comores, en Côte d’Ivoire, en Guinée, en Guinée-Bissau, en Haïti, au Kenya, au Libéria, au Népal, en Sierra Leone, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo (RDC) et au Timor-Leste.


Le Secrétaire général explique que les évaluations récentes et les rapports d’exécution soumis par les organismes allocataires confirment que le Fonds a obtenu assez rapidement des résultats substantiels durant ses deux premières années d’existence.  Il signale tout de même que les évaluations font par ailleurs apparaître des problèmes d’ordre organisationnel et opérationnel que la révision du mandat du Fonds résoudra partiellement, de même que les modalités de gestion améliorées établies par le Bureau d’appui à la consolidation de la paix.


Le Secrétaire général note que la phase de démarrage des activités financées par le Fonds dans un pays est l’une des plus critiques et des plus lourdes à assumer pour l’équipe de pays des Nations Unies et ses partenaires nationaux en raison d’un manque de capacités disponibles.  Ban Ki-moon estime donc qu’il est absolument essentiel de privilégier davantage l’appui à la phase de démarrage afin de remédier aux sous-capacités en matière de planification, de programmation et d’exécution.


Il appelle par ailleurs à une meilleure calibration de l’engagement entre le Fonds et la Commission et réclame qu’une attention plus soutenue soit portée au rôle capital des comités directeurs mixtes. 


Dans ses conclusions, le Secrétaire général recommande l’établissement d’une pleine capacité de gestion de fonds au Bureau d’appui à la consolidation de la paix de manière à améliorer le soutien fourni dans le monde et au niveau des pays, en particulier durant la phase critique du démarrage des activités du Fonds dans chaque pays.  Il prône également la mise en place d’un cadre de responsabilités solide répondant aux exigences des donateurs en matière d’information et de contrôle.


Il plaide aussi pour le renforcement de la synergie pour améliorer la coopération et la collaboration dans le système des Nations Unies en matière de consolidation de la paix.  Il importe également, dit-il, d’étendre les opérations du Fonds afin d’apporter une assistance stratégique à d’autres pays ayant besoin d’un appui urgent pour la consolidation de la paix.


Rapport du Secrétaire général sur la consolidation de la paix au lendemain d’un conflit (A/63/881–S/2009/304)


Dans ce rapport, le Secrétaire général met l’accent sur les difficultés auxquelles les pays touchés et la communauté internationale font face au lendemain d’un conflit, c’est-à-dire durant les deux premières années après la fin des hostilités principales.  Dans la section II, il montre que, suivant l’expérience acquise en matière de consolidation de la paix, il est impératif que les pays prennent eux-mêmes en main la situation. 


Dans la section III, Ban Ki-moon recense plusieurs priorités récurrentes qui se rapportent directement aux objectifs fondamentaux de consolidation de la paix et pour lesquelles une aide internationale est fréquemment sollicitée au lendemain d’un conflit.  Pour que cette occasion puisse être saisie, il faut que les acteurs internationaux soient au minimum capables d’agir de façon cohérente, rapide et efficace, estime-t-il.


Dans la section IV, il décrit les efforts entrepris jusqu’ici par l’ONU afin de renforcer la viabilité, sur le plan concret et financier, de son action et recense les difficultés systémiques portant sur les mandats, les structures de gouvernance et les dispositifs de financement qui varient suivant les entités des Nations Unies et empêchent l’Organisation de procéder à des réformes plus profondes.


La section V définit un ensemble de mesures visant à renforcer l’action de l’ONU ainsi qu’à faciliter l’intervention plus rapide et plus cohérente de la communauté internationale toute entière.  Ces mesures consistent principalement, d’une part, à dépêcher sur le terrain des équipes de direction de l’ONU qui soient plus fortes, plus efficaces et dotées d’un appui plus solide, et de l’autre à arrêter dès le début un ordre de priorités pour lequel des ressources sont disponibles. 


Le Secrétaire général évoque également la nécessité de renforcer l’appui de l’ONU pour que les pays, dès le départ, prennent en charge les activités et développent leurs capacités; et de rationaliser et de renforcer la capacité du système de l’ONU de fournir des connaissances, des compétences et du personnel déployable afin de répondre aux besoins les plus urgents, de concert avec les partenaires qui bénéficient d’un avantage relatif dans divers domaines. 


Le Secrétaire général se penche enfin sur l’importance de collaborer avec les États Membres, en particulier avec les donateurs, afin que les mécanismes de financement fonctionnent avec plus de rapidité et de souplesse et soient mieux harmonisés et moins vulnérables aux risques.


La section VI examine le rôle critique de la Commission de consolidation de la paix et propose à l’intention des États Membres plusieurs suggestions quant aux moyens par lesquels la Commission pourrait renforcer son rôle consultatif.


Débat


M. ANDERS LIDÉN (Suède) a, au nom de l’Union européenne (UE), estimé que la révision en 2010 du mandat de la Commission sera une bonne occasion de redynamiser la vision qui a sous-tendu sa création et de s’entendre sur la marche à suivre.  L’Union européenne, a-t-il dit, aimerait voir une relation plus structurée entre la Commission et le Conseil de sécurité.  Cela faciliterait le rôle consultatif de la CCP et promouvrait l’inclusion rapide des perspectives de consolidation de la paix dans les décisions du Conseil.


Soulignant l’importance de l’appropriation nationale, le représentant a encouragé la Commission à se montrer plus souple dans son engagement et à se concentrer sur une série limitée de priorités tout en exploitant les capacités et les stratégies existantes dans un pays donné.  Le succès de la communauté internationale dépend en effet de sa capacité de soutenir les efforts nationaux, a insisté le représentant.  Les financements doivent être prévisibles, souples et bien coordonnées, a-t-il poursuivi.  Les pratiques des donateurs et les mécanismes doivent être améliorés pour mieux gérer les risques liés à un contexte postconflit.  Le Fonds pour la consolidation de la paix devrait compléter les mécanismes de financement actuels, a-t-il plaidé.  En tant que contributeur au Fonds, l’Union européenne attend avec impatience qu’il réalise son plein potentiel.


M. RAYMOND O. WOLFE (Jamaïque), au nom du Mouvement des non-alignés, a estimé que la Commission doit accorder une attention sérieuse à l’application de nouvelles stratégies et de nouvelles approches visant à renforcer sa capacité à répondre aux réalités changeantes dans les pays inscrits à son ordre du jour.  Il a insisté sur le maintien de l’interaction entre le Président de la Commission et les Présidents de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité, du Conseil économique et social (ECOSOC) et tous les membres de la Commission.  Il a aussi souhaité que dans son interaction avec la société civile, la Commission aille au-delà du monde universitaire et vise « le citoyen ordinaire ».  Le maintien et la consolidation de la paix sont « l’affaire de tous », a-t-il insisté, se félicitant de la nomination d’ambassadeurs de bonne volonté pour toucher les opinions publiques.


Le Mouvement des non-alignés, a-t-il poursuivi, appelle la Commission à développer son propre règlement intérieur et ses méthodes de travail.  Il a voulu que les conclusions du Groupe de travail sur les enseignements tirés soient incorporées dans la stratégie générale du travail de la Commission.  Le Mouvement déplore en outre le manque d’attention donnée à la « dimension développement » de la consolidation de la paix.  Il faut mettre davantage l’accent sur l’éducation et la formation, le développement agricole et celui des infrastructures, la réforme du secteur privé et la création d’emplois, a prôné M. Wolfe.


Déclarant attendre avec impatience les négociations sur la révision du mandat de la Commission, prévue en 2010, le représentant a souhaité que les préparations de ce processus d’examen commencent le plus tôt possible pour faciliter les contributions des parties concernées, a-t-il rappelé.  Le représentant a conclu en appelant à la mise en œuvre immédiate des termes de référence révisés du Fonds pour la consolidation de la paix.


Mme MONA JUUL (Norvège), qui intervenait au nom des pays nordiques, a estimé à son tour que l’examen de 2010 permettra de mesurer les progrès et de s’entendre sur les prochaines étapes pour renforcer la capacité de la Commission d’être à la hauteur de la vision qui a présidé à sa création.  Soulignant d’abord l’importance de l’appropriation nationale, la représentante a déclaré qu’il était critique pour la CCP de fonder son engagement sur les priorités nationales et de rester réceptive aux avis des autorités nationales, et des organisations locales et internationales sur le terrain.  Appuyer les capacités civiles des États fragiles est tout aussi essentiel pour promouvoir l’appropriation nationale, a-t-elle affirmé.  Elle a donc voulu que les enseignements tirés de l’expérience sur le terrain soient inclus dans l’examen de 2010.


Soulignant ensuite l’importance de la coordination et de la cohérence, la représentante a appelé la CCP à éviter les doubles emplois avec le travail des organisations, agences et autres acteurs déjà sur le terrain.  Les cadres stratégiques de la CCP ne devraient pas établir de nouvelles priorités mais contribuer à ce que les cadres existants et les priorités agréées reçoivent l’appui nécessaire de la communauté internationale et soient acceptés par les acteurs nationaux et internationaux.  La CCP doit s’assurer de la cohérence entre le mandat politique du Conseil de sécurité et les nombreux mandats de développement et humanitaires des agences de l’ONU.


La représentante a aussi engagé les États Membres à se montrer logiques dans l’action bilatérale et multilatérale.  La CCP ne pourra promouvoir la coordination si nous ne sommes pas capables nous-mêmes d’être cohérents et de développer une approche coordonnée, a-t-elle dit.  Mme Juul a ensuite voulu que les efforts de consolidation de la paix reflètent le rôle clef des femmes.  La situation des femmes et des fillettes est souvent le reflet de la portée des efforts de consolidation de la paix, a-t-elle signalé. 


M. JAKKRIT SRIVALI(Thaïlande) a estimé que la sécurité et le développement sont étroitement liés entre eux, avant d’engager la Commission à avancer dans ces deux domaines parallèlement.  Des questions comme l’emploi, les services sociaux de base et l’éducation devraient bénéficier de la même attention que le désarmement, la démobilisation et la réintégration (DDR) et la réforme du secteur de la sécurité (RSS).  À cet égard, le représentant a rappelé le rôle important des jeunes et des femmes dans la consolidation de la paix, soulignant qu’une jeunesse exploitée ou négligée pouvait être un facteur de déstabilisation de la société et que les femmes, particulièrement vulnérables dans les conflits, avaient le potentiel de redynamiser l’économie et de reconstruire le lien social.


M. Srivali a insisté sur la complémentarité entre le maintien de la paix et la consolidation de la paix, en arguant qu’avec un mandat et les ressources adéquates, les soldats de la paix pourraient devenir les premiers « consolidateurs de paix ».  Il est naturel, en situation de postconflit, d’avoir de grandes espérances et un grand optimisme pour l’avenir, a-t-il dit, en jugeant essentiel le renforcement du partenariat entre le Fonds pour la consolidation de la paix et les autres mécanismes de financement.  La synergie doit aussi être cultivée entre tous les efforts de consolidation de la paix, qu’ils soient déployés par des acteurs régionaux ou individuels.  Attendant également avec intérêt la révision de 2010, le représentant a jugé que des améliorations sont apportées dans la coordination entre tous les partenaires, le développement de stratégies intégrées, la mise à disposition des ressources et la sensibilisation de l’opinion publique au rôle de la Commission.


M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ (Égypte) a estimé que la question de l’harmonisation des opérations de maintien et de consolidation de la paix méritait un examen approfondi.  Présentant ses propositions, le représentant a souhaité que la CCP poursuive son rôle consultatif pour des activités de consolidation de la paix qui ouvrent la voie au développement durable.  Il a aussi appelé au développement de mécanismes d’interaction avec les pays inscrits à son ordre du jour et à celui des relations institutionnelles avec l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et l’ECOSOC.


Le représentant a également proposé de réévaluer les règles de procédures de la Commission à la lumière de l’expérience accumulée durant les trois premières années.  Appelant la CCP à respecter le principe d’appropriation nationale, il l’a aussi appelée à mieux exploiter les capacités que l’ONU pourrait mettre à son service.  La Commission, a-t-il ajouté, doit éviter de diluer son rôle dans une sorte de rôle de tutelle ou de devenir l’organe chargé de rassembler donateurs et pays à l’ONU.  Il a conclu en appelant à un appui renouvelé en faveur du Bureau d’appui de la Commission qui doit avoir les ressources humaines et financières nécessaires à son fonctionnement.  Il a aussi voulu une clarification des relations entre la CCP et le Fonds pour la consolidation de la paix.  À cet égard, il a dit attendre avec intérêt l’examen de 2010.  


M. HOANG CHI TRUNG (Viet Nam) a estimé que maintenant que l’architecture de la consolidation de la paix de l’ONU est en place, le défi est de consolider les résultats obtenus jusqu’ici et de générer de la valeur ajoutée à l’avenir.  La Commission, a-t-il suggéré d’emblée, doit redoubler d’efforts pour améliorer ses méthodes de travail et son règlement intérieur, rationaliser sa relation institutionnelle avec d’autres organes des Nations Unies ou d’ailleurs, et fonder ses travaux sur les intérêts des pays bénéficiaires.


Il a aussi appelé le Fonds pour la consolidation de la paix à recentrer son attention sur ses quatre domaines prioritaires, à savoir le soutien aux accords de paix; la promotion de la coexistence et du règlement pacifique des conflits; la relance économique et les projets à impact rapide; et l’établissement des services administratifs essentiels et le développement des capacités nationales.  Pour que la consolidation de la paix donne des résultats concrets et durables, les populations locales doivent être émancipées pour pouvoir pleinement participer aux étapes et activités dans ce domaine.  À son tour, le représentant a dit attendre avec intérêt l’examen de 2010.


Mme DEWI SAVITRI WAHAB (Indonésie) a, à son tour, mis l’accent sur les liens inextricables entre la sécurité et le développement en matière de consolidation de la paix.  Se concentrer sur un seul aspect ne peut apporter une paix durable, a-t-elle prévenu.  Elle a ainsi souligné l’importance des domaines prioritaires de la relance économique et des projets à impact rapide.  En la matière, quelles que soient les bonnes intentions des initiatives internationales, les besoins identifiés par les gouvernements nationaux, a dit le représentant, doivent servir de base à tous les acteurs. 


Abordant les défis à relever par la CCP, notamment le déploiement rapide des capacités civiles, la représentante a estimé qu’il fallait élaborer une politique sur les modalités de recrutement de ces capacités et de leurs aspects opérationnels et financiers, dans le cadre d’un processus intergouvernemental.  Le rôle de la CCP serait très important en ce sens et il devrait être clarifié, a déclaré Mme Wahab.  L’ONU doit appuyer les efforts nationaux et régionaux pour améliorer leurs capacités de consolidation de la paix.  Se félicitant de l’examen de 2010, la représentante a indiqué que l’année prochaine et en coopération avec la Slovaquie, son pays organisera un atelier régional sur la nature multidimensionnelle du maintien et de la consolidation de la paix.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a estimé que le rôle du secteur privé dans la consolidation de la paix doit être rehaussé, compte tenu en particulier du mandat de la CCP dans la mobilisation des ressources.  Commentant les recommandations du Secrétaire général, elle a appuyé la création de mécanismes de coordination de haut niveau, la définition de mandats clairs pour les différents acteurs et la mise en place de mécanismes de financement innovants et souples.  À cet égard, elle a appelé à la mise en œuvre rapide des termes de référence révisés du Fonds. 


La représentante a aussi appuyé l’idée d’un déploiement rapide de personnel civil pour autant, a-t-elle mis en garde, que l’on tienne compte des capacités locales et de la nécessité de les renforcer.  Recourir aux capacités des pays voisins et d’autres de l’hémisphère Sud serait tout aussi essentiel.  Dans le cas de la Guinée-Bissau, dont la « Formation » est présidée par le Brésil, a rappelé la représentante, la CCP a été en mesure de répondre aux priorités définies dans le Cadre stratégique adopté l’an dernier.  Nous sommes désormais engagés dans un processus d’examen de la stratégie, a-t-elle indiqué, pour évaluer les progrès et définir les prochaines étapes. 


La représentante a estimé que le processus d’examen en 2010 serait l’occasion d’évaluer les performances de la CCP et de déterminer les domaines qui doivent être améliorés.  Elle a d’emblée suggéré que la définition des cadres stratégiques s’enrichisse d’une interaction plus régulière avec les institutions financières internationales et une analyse plus approfondie des stratégies existantes pour permettre à la CCP de se concentrer sur sa valeur ajoutée.  L’engagement des acteurs régionaux est essentiel à cet égard ainsi qu’une meilleure coordination entre la CCP et les Départements et les agences de l’ONU.  Renforcer les capacités de l’ONU sur le terrain est également indispensable au travail de la CCP, a-t-elle enfin souligné.  Dans le cas de la Guinée-Bissau, elle s’est félicitée de la transformation du Bureau de l’ONU en une mission intégrée de consolidation de la paix.  


M. PETER ALEXANDER LE ROUX (Afrique du Sud) s’est félicité que pendant ces trois dernières années, la CCP ait consolidé son rôle consultatif et élargi ses activités.  Il a reconnu que la CCP n’est toujours pas bien comprise par l’opinion publique.  Soulignant l’importance d’une plus grande visibilité de ses travaux, il s’est félicité de l’examen de 2010 qui, selon lui, doit tirer parti de l’expérience de ces trois dernières années, en se concentrant sur les priorités, les lacunes et les progrès.


M. GONZALO GUTIÉRREZ REINEL (Pérou) s’est félicité de la participation concrète du Fonds dans les opérations de consolidation de la paix qui doivent viser la reconstruction de la structure sociale et le rétablissement des valeurs démocratiques de tolérance et de participation.  Il a plaidé pour une coordination constante entre la Commission, le Fonds et les institutions nationales et internationales.  Dans la transition entre maintien de la paix et consolidation de la paix, a-t-il dit, il est indispensable de combler efficacement le fossé stratégique entre la faiblesse des institutions et les retards dans le financement des projets.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a estimé que le parcours de la CCP n’est pas, loin s’en faut, exempt de critiques.  Il a regretté la prééminence de l’approche « sécuritaire » sur la dimension de développement, alors qu’elles vont de pair.  Il a jugé par conséquent nécessaire d’engager un débat de fond en vue de développer une approche intégrée qui allierait les impératifs sécuritaires représentés par l’obligation de désarmer et de démobiliser les anciens combattants avec la dimension socioéconomique de leur réintégration.  Le représentant a aussi regretté la lourdeur de la CCP « qui a besoin de moins de réunions, mais de réunions mieux préparées ».  La question de l’ajout de nouveaux pays à l’ordre du jour de la Commission est indissociable de sa capacité à prendre sérieusement et efficacement en charge les situations déjà inscrites à son ordre du jour, a-t-il poursuivi.


Dans la perspective de la révision d’ensemble de 2010, le représentant a appelé à une meilleure visibilité de la Commission, suggérant des efforts de communication comme des réunions hors de New York.  Il a aussi appelé à renforcer la capacité du Bureau d’appui à l’intégration du travail de la Commission dans les stratégies des autres acteurs, notamment le Conseil de sécurité, l’élargissement des opérations du Fonds, le décloisonnement des approches de maintien de la paix, de consolidation de la paix et de développement, et enfin, au soutien aux infrastructures de base, à la rémunération des forces armées et de police et aux investissements dans des projets générateurs d’emplois.  Il a suggéré le transfert des ressources d’une opération de maintien de la paix arrêtée à la CCP.


M. PETER MAURER (Suisse) a déclaré que le réexamen de la CCP en 2010 sera l’occasion de voir comment les instruments développés lors du Sommet du Millénaire pourraient mieux être à même de répondre aux situations plus complexes et de décider des prochaines étapes qu’il faudra franchir.  La consolidation de la paix, a-t-il affirmé, doit être placée parmi nos plus hautes priorités et il faut éviter qu’elle ne soit réduite à une simple alternative moins coûteuse au maintien de la paix.


Il s’est dit convaincu qu’il faut renforcer le leadership de l’ONU, en particulier l’autorité des coordinateurs résidents en tant que leaders incontestés des équipes de pays.  Il s’est aussi dit convaincu que le potentiel de la CCP mérite d’être exploité.  La reddition de comptes mutuelle est un principe clef pour réussir et les améliorations devront être mesurées à l’aune de leur impact sur le terrain.


Revenant sur le réexamen de la CCP en 2010, M. Maurer a cité les mérites d’un dialogue plus structuré et inclusif entre toutes les parties prenantes.  Il a appelé le Secrétaire général à présenter d’ici à la fin avril 2010 des recommandations concrètes qui constitueraient la base du processus de réexamen.  Ce rapport devra notamment mettre en exergue les défis et la complémentarité des efforts en matière de médiation, de prévention de conflit, de consolidation et de maintien de la paix, ainsi que des activités opérationnelles du développement.  Ce document pourrait également proposer une réflexion sur les processus de réforme dans ces domaines afin de les articuler de manière plus stratégique en vue d’une contribution plus efficace du système de l’ONU à une paix durable.  Le rapport pourrait, enfin, proposer des recommandations concrètes sur la base d’un examen complet de la Commission, y compris ses réunions spécifiques par pays.


M. MARTIN NEY (Allemagne) a estimé, à son tour, que le processus d’examen de 2010 sera une excellente occasion d’identifier les moyens de renforcer l’efficacité de la Commission.  À ce propos, la CCP doit remplir son rôle de plate-forme pour la coordination des politiques stratégiques de la communauté internationale et jouer un rôle central dans la cohésion des acteurs des domaines politique, de sécurité, du développement et humanitaire.  Elle doit devenir un cadre pour la reddition de comptes mutuelle entre les gouvernements et les donateurs. 


La Commission doit aussi avoir des relations plus structurées avec le Conseil de sécurité, en faisant un meilleur usage de la synergie entre maintien et consolidation de la paix.  L’analyse par la Commission d’une situation spécifique doit permettre d’identifier clairement un nombre limité de priorités et des ressources nécessaires, a-t-il aussi rappelé.  Enfin, les enseignements tirés et les bonnes pratiques accumulées par la CCP et le système des Nations Unies doivent se nourrir mutuellement.  Renforcer le concept « Unis dans l’action » serait un pas vers une meilleure cohérence de l’ONU sur le terrain.


Mme SOCORRO ROVIROSA (Mexique) a appelé la CCP à inclure dans ses efforts pour mobiliser des ressources, le secteur privé et la société civile, non seulement d’un point de vue financier mais aussi d’un point de vue humain.  Au cours de l’examen du mandat de la Commission, l’année prochaine, a-t-elle estimé, il sera nécessaire de procéder à des consultations souples, transparentes et intégrées.  Elle a jugé essentiel que l’élaboration des différentes stratégies prenne en compte les facteurs extérieurs qui peuvent menacer le processus de consolidation, comme le crime organisé, le trafic de drogues et le commerce illicite d’armes et de munitions qui relève de la responsabilité partagée de tous les acteurs, nationaux, régionaux et internationaux.


La représentante a ensuite espéré que les termes de référence révisés du Fonds pour la consolidation de la paix en feront une structure plus souple et plus efficace.  Dans ce contexte, elle a souhaité que la Commission produise un document sur l’orientation stratégique et l’affectation des ressources du Fonds auquel le Mexique fera une troisième contribution pour l’exercice 2009/2010, a-t-elle enfin indiqué.


En prévision de l’examen de 2010, M. FAZLI ÇORMAN (Turquie) a estimé que la priorité devrait être accordée au renforcement des institutions nationales.  En l’occurrence, un mécanisme doit être trouvé pour pouvoir déployer des « costumes bleus » et pas seulement « des Casques bleus ».  M. Çorman a ensuite affirmé que la transition du maintien à la consolidation de la paix méritait davantage d’attention; les deux années suivant la fin d’un conflit étant les plus critiques pour « semer les graines d’une paix durable ».  Le représentant a également estimé que la dimension « égalité des sexes » devrait être un élément inséparable du travail de la CCP.  Il faut également harmoniser les politiques et les procédures et renforcer le concept d’« Unis dans l’action ».  M. Çorman a notamment appelé au renforcement du Bureau d’appui à la consolidation de la paix, pour réclamer ensuite un mécanisme de financement plus prévisible, durable, transparent, responsable et souple.  Il a notamment engagé les États Membres à trouver des moyens inédits pour assurer l’appui budgétaire dans les situations postconflit et pour optimiser l’impact du Fonds pour la consolidation de la paix.


M. MASUD HUSAIN (Canada) a souhaité à son tour que le processus d’examen de 2010 soit inclusif, transparent et axé sur les besoins concrets des pays.  Il a proposé trois points essentiels, et d’abord que la CCP élargisse son rôle en s’engageant à une étape plus précoce du rétablissement après-conflit.  Elle doit déterminer de quelle façon elle peut aider un éventail plus large de pays tout en poursuivant ses interventions dans ceux qui sont inscrits dans son ordre du jour.  Le représentant a ensuite plaidé pour que la CCP adopte un programme par étape, ce qui permettrait d’établir les différents niveaux d’intervention selon l’étape à laquelle est arrivé le processus de consolidation de la paix.  Enfin, la Commission doit améliorer la façon dont elle traite les enjeux thématiques et intègre les connaissances acquises.  Elle devra ainsi coopérer de façon plus étroite avec le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale et l’ECOSOC de même qu’avec la Banque mondiale, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et d’autres parties en dehors de l’ONU.  Il faudra un Bureau d’appui plus solide servant à la fois de centre d’excellence et de centre de diffusion des connaissances, a-t-il aussi proposé.


Au cours de l’examen de 2010, a conclu le représentant, le Canada espère que les rôles et les responsabilités seront précisés, que des mesures de responsabilisation seront établies pour les équipes de l’ONU et que les interventions de l’Organisation sur le terrain seront mieux harmonisées.  Il a dit attendre avec intérêt le rapport sur la capacité civile.


En tant que Président de la Formation République centrafricaine de la CCP, M. JAN GRAULS (Belgique) a prévenu que « nous ne ferons de la CCP un instrument incontournable d’engagement international que si nous sommes prêts, nous aussi, à intensifier nos efforts de coordination et de mobilisation ».  Nous devons, a poursuivi le représentant, agir sans dogme, en adoptant une approche flexible et en faisant du « sur mesure »; la réalité des pays à l’ordre du jour de la CCP étant fort diversifiée.  Il faut rapprocher la consolidation et le maintien de la paix, deux mondes jusqu’à présent trop éloignés, et améliorer la cohérence et l’unité d’action des Nations Unies, ainsi que la collaboration avec les organisations régionales et sous-régionales.


Il faut aussi se pencher sur les procédures formelles et informelles par lesquelles la CCP interagit avec le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale et l’ECOSOC, a estimé le représentant.  Il faudra également se pencher sur les développements, au-delà du système de l’ONU, visant à améliorer le dialogue entre les États fragiles et la communauté internationale, entre autres à travers la coopération Sud-Sud et la mise en œuvre des Principes de Paris.  Le représentant a conclu en estimant que les révisions et les adaptations qu’a connues le Fonds cette dernière année ouvrent une voie prometteuse. 


M. THEO-BEN GURIRAB, Union interparlementaire (UIP) a indiqué que malgré les progrès indéniables accomplis ces dernières décennies, de nombreux parlements des pays en développement et postconflit, affrontaient encore des défis majeurs, liés notamment à un manque de ressources et de capacités.  Il a expliqué que l’Union interparlementaire apporte un appui à ces parlements et travaille étroitement avec l’ONU au règlement des conflits.  Il s’est félicité de ce que la CCP accordait une attention particulière à ces institutions, en saluant le resserrement de ses liens avec l’UIP.


Au Burundi, l’Union aide le Parlement à créer un cadre de dialogue, de consensus et d’inclusion dans le processus de prise de décisions.  En Sierra Leone, il contribue à l’élaboration d’un code de règlement pour l’opposition et au Kenya, l’Union a contribué à la finalisation par le Parlement d’un plan d’action pour la mise en œuvre de l’Accord politique.  L’Union est en pourparlers avec la CCP et le Parlement de la République centrafricaine. 


M. PARK IN-KOOK (République de Corée) a estimé que les soldats de la paix étant les premiers « consolidateurs de la paix », davantage d’éléments de consolidation de la paix devraient être intégrés dans les activités de maintien de la paix.  Il a cité pour illustrer ses propos, le succès des projets à impact rapide en Côte d’Ivoire.  Il a aussi souligné le fait que les efforts de maintien de la paix, de sa consolidation et de développement durable devaient être menés parallèlement, en critiquant le fait que le processus de consolidation commence souvent après celui du maintien de la paix, faisant ainsi manquer une occasion unique d’être efficace.


Le représentant a jugé que le moment était venu de discuter des stratégies d’entrée et de sortie de la CCP.  Avec les progrès dans un pays, il faut penser aux moyens de l’aider à passer à l’étape supérieure qui est le développement économique durable, s’est-il expliqué.  Reconnaissant la nécessité de répondre favorablement aux demandes d’admission des pays dans l’ordre du jour de la CCP, le représentant a prôné de nouvelles méthodes de travail comme « l’implication légère » suggérée par certains.  Soulignant, une nouvelle fois, l’importance des projets à impact rapide, le représentant a conclu en s’attardant sur les liens nécessaires entre la CCP, les agences de l’ONU, les organisations régionales et les institutions financières internationales.  Il a également dit attendre avec impatience les discussions sur la manière de renforcer le rôle catalyseur du Fonds.  


Se félicitant du travail de la CCP, M. HERMAN SCHAPER (Pays-Bas) a reconnu que la Commission est maîtresse de ses propres procédures et méthodes de travail.  Toutefois, a-t-il estimé, elle pourrait envisager des approches encore plus différenciées que ses « réunions spécifiques » pour lui permettre d’ajouter de la valeur à une question spécifique et ce, de manière plus rapide.  En définitive, la CCP ne pourra contribuer à la consolidation de la paix que si tous ses membres, y compris l’ensemble du système des Nations Unies, sont pleinement engagés, a-t-il averti.  De même, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) doivent être pleinement engagés, a-t-il insisté, soulignant que les cadres de coopération mis en place pour les pays inscrits à l’ordre du jour de la CCP peuvent servir d’étalon-mesure pour évaluer ces engagements et leur impact réel sur le terrain.


M. SHIGEKI SUMI (Japon) a voulu que l’examen 2010 de la CCP ne tourne pas au débat philosophique mais soit axé sur un réglage minutieux et pragmatique de la CCP.  Il faut donc faire en sorte que l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité tirent mieux parti du rôle consultatif de la CCP.  Il faut aussi se pencher sur les moyens de renforcer l’influence politique, l’appui financier et le pouvoir de coordination de l’ONU dans les activités de consolidation de la paix, en examinant les fonctions de la CCP, du Fonds pour la consolidation de la paix et du Bureau d’appui.  Il faudra réfléchir aux moyens d’étendre l’appui de la CCP à d’autres pays, ce qui permettra d’augmenter sa crédibilité et qui exigera peut-être d’explorer l’interaction entre les opérations de maintien de la paix et la CCP sur le terrain.  


Pourquoi un plus grand nombre de pays n’a-t-il pas sollicité la CCP? s’est interrogé M. PHILIP JOHN PARHAM(Royaume-Uni).  Quelle efficacité ont eu les avis de la CCP pour le travail des autres organes comme le Conseil de sécurité?  Le pont que la CCP jette entre les acteurs politiques, de la sécurité, du développement et de l’humanitaire est-il assez solide?  En quoi la CCP est-elle différente des autres fora similaires comme les Groupes des Amis ou les Groupes de contact?  En quoi ses pratiques lui permettent-elles de réagir avec plus de souplesse aux besoins urgents?  L’examen 2010 offre l’occasion de répondre à ces questions « difficiles », a estimé le représentant.


L’examen de 2010 devra aussi se pencher sur la mise en œuvre des recommandations du Secrétaire général, sur leur impact sur le terrain et la clarification des rôles et des responsabilités entre les secteurs clefs de la consolidation de la paix.  S’agissant du Fonds, le représentant a, compte tenu des retards dans la mise en œuvre des projets financés, jugé qu’il conviendrait de réserver les ressources aux agences qui sont réellement en mesure d’entreprendre les projets.


Mme ANNE ANDERSON (Irlande) a affirmé que son pays avait expérimenté au plus près les difficultés d’élaborer une paix durable.  Son engagement en Irlande du Nord lui a enseigné l’étendue et la profondeur des défis de la consolidation de la paix.  La représentante a de même rappelé qu’au mois de mai, l’Irlande avait coprésidé avec l’Égypte une conférence au Caire sur la consolidation de la paix postconflit.  Les résultats de cette Conférence, parmi lesquels une série de recommandations spécifiques, ont été présentés au Comité d’organisation de la Commission de consolidation de la paix, a-t-elle dit.  Selon Mme Anderson, l’appropriation nationale est essentielle.  La communauté internationale a ici un rôle d’appui.  Sa tâche, a-t-elle précisé, est de renforcer les efforts nationaux et non de s’y substituer.  En outre, l’intervention doit être opportune et souple.  Les donateurs doivent parfois se préparer à assumer un risque plus important, l’argent devant être disponible pour financer des projets novateurs et à impact rapide.  Enfin, une réponse rapide doit être associée à une vision à long terme.


La représentante a également expliqué que la cohérence était essentielle pour une consolidation de la paix efficace.  Elle a ainsi souligné la nécessité d’établir des liens solides avec d’autres processus pertinents.  Ainsi, il n’est pas logique d’avoir une compartimentation entre le maintien et la consolidation de la paix, a a-t-elle relevé.  L’expérience et les priorités de la consolidation de la paix doivent nourrir entièrement l’exercice de consultation autour du Nouvel Horizon pour les opérations de maintien de la paix des Nations Unies. 


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a estimé que le rôle consultatif de la CCP auprès du Conseil de sécurité devrait être renforcé à l’avenir, avant tout au stade de la formulation des mandats d’opérations de maintien de la paix.  Le maintien d’une approche strictement séquentielle en matière de maintien et de consolidation de la paix semble de plus en plus artificiel voire contre-productif, a-t-elle affirmé.  Elle a aussi plaidé pour le renforcement des liens entre la CCP et l’ECOSOC, en soulignant qu’en tant que Présidente de cet organe, elle avait œuvré dans ce sens.


Évoquant ensuite la mobilisation de ressources, elle a appelé la CCP à continuer à renforcer ses activités de sensibilisation auprès des donateurs traditionnels et des partenaires non traditionnels tels que les diasporas, les fondations privées ou encore le secteur privé, « surtout en ces temps de crise ».  La CCP devrait, en outre, encourager les donateurs dans les pays postconflit à mieux coordonner et aligner leur aide sur les priorités établies dans les stratégies nationales de développement, et ce, en coordination avec les pays concernés qui doivent assumer leur part de responsabilité dans la consolidation de la paix.  Après avoir apporté son appui, Mme Lucas a conclu en souhaitant que la CCP soit pertinente pour un plus grand nombre d’États.  Le maintien de la paix et de la sécurité suppose un engagement permanent tant dans la prévention des conflits que dans celui du rétablissement de la paix et de la reconstruction.  


M. AMJAD HUSSAIN B. SIAL (Pakistan) a proposé de renforcer la structure et le fonctionnement de la CCP en établissant des partenariats solides avec le système de l’ONU, les institutions financières internationales et les donateurs individuels.  Il a également évoqué la création de cadres d’opération pragmatiques au sein des pays qui figurent à l’ordre du jour de la CCP afin de cibler les domaines prioritaires tout en favorisant l’appropriation nationale.  M. Sial a ensuite estimé qu’il fallait améliorer la visibilité de la CCP et de son travail en déployant un plan « robuste » de sensibilisation.  Le représentant s’est par ailleurs félicité de l’augmentation des contributions au Fonds, en jugeant essentiel de prendre en compte les intérêts des pays pendant l’élaboration des projets financés par le Fonds. 


M. ZHANG YESUI (Chine) a estimé que les Nations Unies doivent adopter une approche intégrée du rétablissement, du maintien et de la consolidation de la paix, en consacrant plus d’énergie à la diplomatie préventive.  Pour assurer une transition sans heurt du maintien à la consolidation de la paix, le Conseil de sécurité, a aussi estimé le représentant, doit prendre en compte la consolidation de la paix lorsqu’il crée des mandats d’opérations de maintien de la paix.  Soulignant l’importance en la matière d’une division claire du travail, il a appelé la CCP à renforcer son partenariat avec les pays bénéficiaires car ces derniers ont la responsabilité première en matière de consolidation de la paix.  Le représentant a donc souhaité que la CCP se concentre plus sur le renforcement des capacités, en utilisant davantage les ressources humaines et l’expertise des pays bénéficiaires.


Le représentant a souligné que l’examen prévu en 2010 était une occasion pour améliorer le développement institutionnel de la CCP, espérant que le nombre de réunions serait réduit et leur efficacité renforcée.  Il faut aussi espérer, a-t-il poursuivi, que la CCP ne se concentrera plus seulement sur le secteur de la sécurité, la protection des droits de l’homme et l’état de droit mais aussi sur les problèmes de développement socioéconomiques qui nourrissent les conflits.  Le représentant a conclu en souhaitant le renforcement de l’effet catalyseur du Fonds non seulement pour mobiliser l’assistance financière mais aussi pour attirer l’assistance au développement à long terme.


Mme ISABELLE DUMONT (France) a estimé que la CCP était à une étape primordiale de son histoire et a souhaité que l’examen prévu en 2010 lui permettra de renforcer son domaine de coordination avec les Nations Unies dans leur ensemble, les institutions financières internationales et les bailleurs de fonds bilatéraux.  Le Fonds pour la consolidation de la paix doit constituer un levier d’action pour la Commission, a-t-elle ajouté, appelant à assurer un meilleur suivi financier de ses opérations.  Nous souhaitons que la gestion administrative du Fonds soit améliorée, a-t-elle insisté, ce que les nouveaux termes de référence permettent.  Ces derniers doivent donc être mis en œuvre rapidement, a-t-elle dit.  En outre, la représentante a estimé indispensable de prendre en compte les perspectives de consolidation de la paix dès les premières étapes de la sortie de conflits et de préparation des opérations de maintien de la paix.  À cet égard, il faut intensifier les relations entre la CCP et le Conseil de sécurité, a-t-elle enfin déclaré, soulignant la nécessité de poursuivre le processus de rénovation de la Commission.


M. ANDREW GOLEDZINOWSKI (Australie) a estimé que, dans les années à venir, il faudra attendre de la CCP qu’elle donne des résultats tangibles sur le terrain.  Elle doit être encouragée à évaluer ses contributions et à promouvoir ses activités auprès de l’opinion publique.  Elle doit aussi améliorer et diversifier ses méthodes de travail afin de répondre aux besoins des pays inscrits à son ordre du jour et peut-être d’autres pays.  Commentant le rapport du Secrétaire général, le représentant a rappelé que son pays a déjà créé une capacité civile déployable et se tient prêt à travailler avec l’ONU et la CCP pour assurer la conformité de cette capacité avec les autres et renforcer le pool d’expertise civile. 


L’examen de 2010, a-t-il conclu, aura pour principal défi de traiter des liens entre le maintien de la paix et la consolidation de la paix, et de reconnaître la nécessité d’intégrer étroitement ces deux activités.  Cela exige que la CCP et le Conseil de sécurité continuent d’améliorer leur interaction.  La consolidation de la paix ne doit pas être vue comme un concours entre ces deux organes intergouvernementaux mais plutôt comme un partenariat visant à améliorer la situation sur le terrain, a-t-il insisté.


Mme CARMEN MARÍA GALLARDO HERNÁNDEZ(Salvador) a souhaité une meilleure interaction de la Commission avec les autres organes des Nations Unies.  Elle doit tirer parti de l’expertise de l’ECOSOC et travailler, en particulier avec les groupes des pays africains sortant de conflit et Haïti.  Les stratégies nationales doivent servir de base aux efforts de la CCP qui doit d’ailleurs se doter d’une meilleure synergie avec les organismes régionaux, notamment avec l’Union africaine.  La représentante du Salvador a ensuite présenté les travaux du Groupe de travail sur les enseignements tirés de l’expérience que son pays préside.  C’est une tribune ouverte à tous, États et société civile, pour réfléchir aux différents aspects stratégiques et pratiques optimales qui ont été pris pour dépasser les situations postconflit par l’intégration des expériences passées, a-t-elle expliqué.  S’agissant du Fonds pour la consolidation de la paix, la représentante a déclaré qu’il y avait encore beaucoup à faire pour renforcer son effet catalyseur et tenir compte de la répartition géographique des postes parmi son personnel.


M. ABDULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a estimé que la CCP devait avoir un rôle central dans la consolidation de la paix et la réconciliation, et a souligné le principe selon lequel les sociétés postconflit doivent prendre en main leur propre destinée.  Il s’est aussi prononcé en faveur d’un mécanisme de financement plus rapide et plus souple et s’agissant de la relance économique, il a estimé que les efforts doivent se concentrer sur un dialogue politique de réconciliation qui doit inclure la participation de toutes les parties, aux niveaux local, régional et international, réserver une place essentielle aux femmes.  Leur autonomisation et leur implication dans les activités de développement peuvent contribuer significativement à un développement économique durable, a-t-il souligné, proposant de partager l’expérience de son pays, notamment en matière d’intégration des organisations non gouvernementales (ONG) aux politiques publiques, en matière de microcrédit et dans le domaine des cartes d’identité.  En concluant, le représentant a promis la pleine participation de son pays à l’examen en 2010.


M. MOHAMMED LOULICHKI(Maroc) a déclaré que nul ne pouvait nier que la CCP avait permis de jeter des jalons au redressement économique des pays sortant d’un conflit.  La CCP, a-t-il affirmé, a démontré sa valeur ajoutée dans la stabilisation des situations postconflit.  Il a estimé que le partenariat établi entre le Président et les principaux organes onusiens devait être élargi à un plus grand nombre de membres du Comité d’organisation et que la CCP devait développer ses propres règles et méthodes de travail.  S’agissant des formations de pays, le représentant a souhaité qu’une plus grande attention soit accordée à l’éducation et à la réforme du secteur privé, entre autres.  Un nombre plus important de membres de la communauté internationale doit pouvoir accompagner la Commission, a-t-il ajouté.


Au-delà de la rhétorique, la CCP a offert graduellement une valeur ajoutée aux efforts de paix, a déclaré M. JOSÉ LUIS CANCELA(Uruguay).  Elle a sensibilisé les États Membres non seulement à la consolidation de la paix mais aussi aux activités de développement, a-t-il poursuivi.  Le représentant a ensuite estimé que la CCP n’était pas le seul organe et le plus pertinent des Nations Unies pour les questions de consolidation de la paix mais, a-t-il dit, il est le seul à unir tous les pays et dispose, en ce sens, de plus de légitimité qu’aucun autre organe.  Il comble les lacunes en matière de coordination et de cohérence en matière de consolidation de la paix, a-t-il dit, avant d’espérer que les États Membres se saisissent de l’occasion offert par l’examen de 2010 pour donner une plus grande place à cet organe et améliorer la coordination.


Nous savons qu’il y a beaucoup à faire dans les relations entre la Commission et le Fonds, a reconnu le représentant.  Mais le personnel de la Commission est un élément essentiel, qui intervient dans des domaines clefs comme la sécurité, la formation, les projets à effets rapide.  Il faut, a-t-il conclu, réexaminer les modalités d’intervention de la CCP dont les travaux doivent s’étendre à plus de régions et plus de pays.  Il y a aussi lieu d’élargir son spectre à la coopération triangulaire et à la coopération Sud-Sud.


M. ANDRZEJ TOWPIK (Pologne) a dit attendre de l’examen de 2010 qu’il renforce « l’instrument d’engagement » de la Commission avec un pays donné.  Un tel engagement pourrait reposer principalement sur les stratégies et les programmes nationaux et être limité à certains domaines de la consolidation de la paix qui requièrent un soutien international.  Il pourrait également tirer parti de la capacité civile locale.  Il a aussi jugé utile de garder une trace des projets financés par le Fonds pour continuer à exploiter les capacités construites sur le terrain.  Une autre question est celle de l’appui aux Présidents des « Réunions spécifiques ».  Il faudrait suffisamment de mémoire institutionnelle pour assurer la continuité du travail en cas de changement de présidence. 


M. GERALD SCOTT (États-Unis) a estimé qu’à l’avenir, la CCP devra apprendre à réagir avec rapidité et souplesse; à être une valeur ajoutée et non pas une charge pour les États; à établir des priorités et à innover; et à pousser les États Membres à renforcer leurs efforts.  Les questions qui relèvent du mandat de la CCP sont des priorités dans l’ordre du jour de l’ONU et nous savons qu’il faut travailler ensemble pour assurer le succès, a reconnu le représentant.  S’agissant de l’examen de 2010, il a estimé que la première mesure doit être de collecter les informations, de tenir des discussions informelles et de dégager un consensus sur l’ampleur et les éléments essentiels de l’examen.  L’examen doit être ambitieux, fondé sur des informations fiables et ouvert.  Il doit aussi tenir compte des vues et de l’expérience des pays sortant des conflits qu’ils soient dans l’ordre du jour de la CCP ou pas. L’examen peut contribuer à réduire le fossé la réponse internationale et les besoins des pays post-conflits si tous les Etats membres se concentrent sur l’objectif consistant à aider ces pays à jeter les bases du développement et de la paix durables. 


M. MESFIN MIDEKSSA (Éthiopie) a affirmé que la communauté internationale, à travers la Commission de consolidation de la paix, était censée fournir l’assistance nécessaire à tous les pays sortant de crises en établissant un partenariat avec d’autres parties prenantes.  La conviction partagée selon laquelle la Commission de consolidation de la paix devrait travailler en partenariat avec d’autres acteurs internationaux et permettre l’appropriation des pays concernés devrait être sérieusement soulignée.  Afin que ces efforts soient couronnés de succès, les parties concernées doivent participer au processus, a-t-il dit.  Alors que la majorité des conflits en Afrique compte pour 60% des questions à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, la CCP devrait travailler en coopération étroite avec l’Union africaine et prendre sérieusement en considération la situation qui prévaut sur le continent, a plaidé le représentant.  Un nombre croisant de conflits nécessite une intervention de la communauté internationale, a-t-il poursuivi.  La CCP doit coordonner son action avec celle des autres organes des Nations Unies, a-t-il ajouté.  Il a estimé que le Fonds pour la consolidation de la paix continuerait d’être d’une grande importance pour le lancement de programmes de consolidation de la paix pertinents.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a estimé qu’il faut s’assurer d’un dialogue continu entre les pays inscrits à l’ordre du jour de la CCP et la Commission.  Ce dialogue doit contribuer à l’apport de l’assistance requise en temps voulu et doit être flexible pour permettre des ajustements à mi-parcours.  Le dialogue serait également le moyen de s’assurer que les informations pertinentes soient bien relayées et absorbées dans l’architecture de consolidation de la paix pour de meilleurs résultats.  Le représentant a également évoqué la nécessité de continuellement améliorer les structures de gouvernance de cette architecture pour s’assurer que les ressources nécessaires sont mobilisées dans les plus brefs délais.


REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Suite et fin du débat


M. AMJAD HUSSAIN B. SIAL (Pakistan) a estimé qu’une première étape pour avancer dans le processus de revitalisation de l’Assemblée serait de se pencher sur la question de la mise en œuvre de ses résolutions.  Une évaluation de leur état d’application et l’identification des causes de leur non-application ­devraient être la priorité du Groupe de travail au cours de cette soixante-quatrième session, a-t-il dit, ajoutant qu’un mécanisme de suivi efficace pourrait être utile en la matière et pourquoi pas sous la forme d’un groupe spécial dans le Bureau du Président de l’Assemblée.  La rationalisation du programme de travail de l’Assemblée générale est un exercice essentiellement politique, a poursuivi le représentant, appelant à rester ouvert à l’ajout de nouvelles questions.


Le Groupe de travail ad hoc devrait aussi concentrer ses efforts au renforcement du Bureau du Président de l’Assemblée générale pour lui permettre de jouer efficacement son rôle dirigeant et de prendre des initiatives et des décisions, a-t-il dit.  Des réunions officieuses et officielles, des débats thématiques et des séances d’information avec le Secrétariat ont été développés, s’est-il félicité, mais comme toute institution, le Bureau a besoin des ressources humaines et financières adéquates.  Son budget est resté inchangé depuis 1998, a-t-il déploré, appelant à en renforcer la souplesse financière nécessaire à ses travaux et à améliorer les transitions d’un Président à un autre, peut-être en mettant en place une troïka des Présidents passés et futurs.


Nous ne pouvons pas parler de réforme des Nations Unies sans évoquer la revitalisation de l’Assemblée générale, a lancé M. DIEGO MOREJÓN(Équateur).  Cela permettra à l’Assemblée générale de retrouver son rôle central.  Les questions propres à l’Assemblée générale ne sauraient être déférées au Conseil de sécurité, a-t-il souligné en invoquant la Charte.  Le représentant a ensuite estimé que l’Assemblée devait avoir un rôle actif dans le choix du Secrétaire général et renforcer ses capacités de répondre aux questions de sécurité et de paix internationales.  Se félicitant de la réaction rapide de l’Assemblée générale face au coup d’État au Honduras, il a conclu en estimant que la question de la réforme des méthodes de travail concerne également les commissions et notamment celles qui sont chargées des questions prioritaires et qui n’ont pas beaucoup avancé.  


M. JULIO ESCALONA (Venezuela) a déclaré que l’ONU ne répondait pas aux attentes des populations du monde en matière de démocratisation et continue de se baser sur la configuration politique de l’après-guerre, entraînant l’absorption par le Conseil de sécurité des prérogatives de l’Assemblée dans les domaines de la paix et de la sécurité internationales.  La revitalisation de l’Assemblée devient le défi fondamental de démocratiser les relations internationales.  Il a estimé que le monopole du Conseil de sécurité sur la nomination du Secrétaire général est antidémocratique car cette responsabilité doit revenir à l’ensemble des États Membres et se faire de manière transparente et inclusive.  M. Escalona a de plus engagé le Secrétaire général conformément à la Charte et au Règlement intérieur de l’Assemblée générale.  Dépasser ces paramètres saperait la crédibilité de l’ONU, a-t-il dit.  M. Escalona a ensuite affirmé qu’outre l’amélioration des méthodes de travail et la modernisation du processus de vote, la revitalisation de l’Assemblée générale portait surtout sur des questions de fond. 


M. PABLO SOLÓN-ROMERO(Bolivie) a jugé essentiel de rétablir l’équilibre entre les organes principaux des Nations Unies et d’assurer que les mandats soient respectés conformément à la Charte, s’inquiétant de l’empiètement du Conseil de sécurité sur les prérogatives de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social.  Pour revitaliser l’Assemblée générale, il est aussi fondamental de renforcer l’application de ses résolutions, grâce à un suivi intensif et une évaluation régulière, ce qui passe par un renforcement des moyens de l’Assemblée générale et de son Président, et une amélioration de la mémoire institutionnelle de cet organe, a-t-il dit.  Le rôle de l’Assemblée devrait également avoir plus de visibilité dans les médias de tous les pays, a-t-il aussi souhaité. 


Le représentant s’est ensuite prononcé pour la recherche du consensus, au sein de l’Assemblée générale, pour sélectionner et désigner un Secrétaire général, élu par 192 pays, « plutôt que de se limiter à l’opinion de 15 États ».  Toutefois, les changements de procédure ne sont pas suffisants, a-t-il dit, ce que nous souhaitons, ce sont des changements dans la conception même de l’Assemblée, de la conduite des négociations au choix des questions portées à son attention.  Il faut être en outre très prudent avec les systèmes de vote électronique qui menacent la confidentialité des scrutins, a-t-il enfin averti, estimant que des éléments plus simples pourraient être préférés.


M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a estimé que garantir la vitalité, l’efficacité et le sens du travail de l’Assemblée est fondamental pour la protection du multilatéralisme.  S’agissant de l’équilibre entre tous les organes, le représentant a dit qu’alors que le Conseil cède à la tendance d’élargir sa compétence dans de nouvelles directions, on voit l’Assemblée être dépassée par une prolifération de résolutions et de points à l’ordre du jour, pas toujours nécessaires.  La même chose pourrait être dite de l’ECOSOC, a-t-elle dit, en jugeant que les empiètements du Conseil pourraient être corrigés par un élargissement de sa composition.  L’interaction entre l’Assemblée et le Secrétariat des Nations Unies doit également être revitalisée, a poursuivi le représentant, rappelant la nécessité de soutenir la rénovation du processus de sélection et de nomination du Secrétaire général.  Il a fait part de son souhait d’un examen plus large du mécanisme de nomination à la tête de tous les fonds, programmes et agences des Nations Unies.  Le rôle du Président de l’Assemblée générale doit aussi être renforcé, car il n’y a qu’au sein de cette Assemblée que les pays « sans voix » dans les structures des instances financières de gouvernance pouvaient se faire entendre, a-t-il enfin déclaré.   


M. ALFREDO LOPES CABRAL (Guinée-Bissau) a déclaré que la revitalisation de l’Assemblée générale n’était pas un slogan, mais la reconnaissance des problèmes existants.  Qui en est responsable et comment se fait-il que depuis la création de l’ONU nous assistons à la diminution du rôle de l’Assemblée, s’est-il interrogé.  Il a engagé les États Membres à se montrer disposés à l’introspection et à l’autocritique.  Il a reproché la redondance, la duplication et le caractère superfétatoire des résolutions adoptées à l’Assemblée générale.  Pour redonner vitalité à l’Assemblée générale, il suffit de décider de le faire et de changer d’attitude, a-t-il dit.  S’agissant de l’empiètement que reprochent nombre d’États membres au Conseil de sécurité, le représentant a affirmé que la Charte ne stipulait pas que l’exclusivité de la question de la paix et de la sécurité internationales revenait à cet organe.  Il faut être résolu à prendre des dispositions adéquates, a affirmé le représentant, qui a par ailleurs estimé que moins de résolutions devaient être adoptées et critiqué le nombre excessif de documents produits par l’Assemblée générale.  Les États Membres devraient les consulter davantage sur Internet, a-t-il estimé.


Venant à la nomination du Secrétaire général, le représentant de la Guinée-Bissau a engagé les groupes régionaux à proposer les noms de plusieurs candidats.  Rappelant que l’Assemblée générale est chargée de nommer le Secrétaire général, il a invité les États Membres à réfléchir à la nuance entre nomination et élection.  Ma délégation estime que ce n’est pas à l’Assemblée générale de présenter des noms au Conseil, mais au Conseil de soumettre des noms à l’Assemblée générale.  Pour ce qui est du système de vote, M. Cabral a déclaré qu’il ne fallait pas avoir peur de la technologie.  Plutôt que d’œuvrer dans un esprit de confrontation avec le Conseil, il faut chercher où sont les possibilités de complémentarité en nous appuyant sur la Charte de l’ONU, a-t-il dit en conclusion.


M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin) a souligné que son pays, comme de nombreux petits États, était engagé en faveur d’une Assemblée générale dynamique et efficace.  Il s’est notamment félicité de la tenue de débats thématiques, lors de la soixante-troisième session, sur les crises économique et alimentaire, et a salué l’ouverture plus large dont ont fait preuve les membres du Conseil de sécurité.  Une réforme équitable du Conseil renforcera aussi le rôle de l’Assemblée générale, a-t-il assuré, appelant également l’Assemblée à travailler encore plus étroitement avec le Secrétariat, y compris sur des projets actuels comme le Plan-cadre d’équipement. 


Mme CARMEN MARIA GALLARDO HERNANDEZ (El Salvador) a estimé qu’en dépit de progrès, le Groupe de travail devait encore poursuivre ses délibérations sur certaines questions de fond, notamment dans le processus de sélection du Secrétaire général des Nations Unies, dans lequel l’Assemblée générale doit jouer un rôle plus pertinent.  En outre, elle a jugé utile de disposer d’un cadre actualisé sur l’application des résolutions.  Revitaliser l’Assemblée générale va permettre de renforcer le multilatéralisme, a-t-elle souligné, rappelant que les fonctions de l’Assemblée générale ne devaient pas être déférées à d’autres organes des Nations Unies.  La représentante a salué la tenue de débats thématiques qui concernent la communauté internationale dans son ensemble, et a fait part de son appui à l’augmentation des ressources du Bureau du Président.  Le système de vote doit être modernisé, tout en étant fiable et confidentiel, a-t-elle enfin déclaré, soulignant la nécessité de rendre disponibles, à temps, les documents nécessaires aux délégations dans les six langues de l’Organisation.


Droit de réponse


Le représentant de la République démocratique du Congo, qui réagissait en sa qualité de Président de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) à l’intervention faite hier par le représentant de Madagascar, a estimé qu’il ne fallait pas voir les mesures prises par la SADC comme une ingérence dans les affaires intérieures du pays, mais plutôt comme un effort de médiation plus large visant à l’aider à retrouver son statut de membre à part entière au sein de l’organisation régionale à laquelle il appartient.


Le représentant a affirmé que la décision prise par la SADC de contester l’autorisation accordée hier à la délégation malgache par le Président de l’Assemblée générale pour qu’elle s’exprime devant l’Assemblée générale ne visait pas à saper le Bureau ou la personne du Président, ainsi que l’avait assuré son homologue malgache.  Cette décision, difficile à prendre pour la SADC, était nécessaire pour sauver le processus de médiation, a-t-il souligné.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Quatrième Commission adopte neuf projets de résolution sur l’UNRWA et les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme des palestiniens et autres Arabes des territoires occupés

CPSD/445

La Quatrième Commission adopte neuf projets de résolution sur l’UNRWA et les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme des palestiniens et autres Arabes des territoires occupés

19/11/2009
Assemblée généraleCPSD/445
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

Soixante-quatrième session

25eséance – matin


LA QUATRIÈME COMMISSION ADOPTE NEUF PROJETS DE RÉSOLUTION SUR L’UNRWA ET LES PRATIQUES ISRAÉLIENNES AFFECTANT LES DROITS DE L’HOMME DES PALESTINIENS ET AUTRES ARABES DES TERRITOIRES OCCUPÉS


Elle adopte aussi un projet de résolution sur la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace


La Quatrième Commission (Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation) a adopté, ce matin, à l’issue d’un vote enregistré, neuf projets de résolution relatifs au Moyen-Orient, dont quatre sur la situation des réfugiés palestiniens et cinq sur les pratiques israéliennes affectant les droits fondamentaux de ces réfugiés et des autres Arabes des territoires occupés.  La Commission a également adopté un projet de résolution relatif à l’utilisation pacifique de l’espace.  Elle a ainsi achevé les travaux de la soixante-quatrième session.  L’Assemblée générale devrait se prononcer, à une date ultérieure, sur les recommandations contenues dans les 25 projets de résolution et trois projets de décision adoptés par la Quatrième Commission depuis le 1er octobre dernier.


Quatre des textes adoptés ce matin ont trait aux activités de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).  Aux termes du projet de résolution relatif à l’aide aux réfugiés de Palestine, l’Assemblée générale demanderait aux donateurs de continuer à faire preuve de la plus grande générosité possible pour répondre aux besoins de l’UNRWA.  En vertu du projet de résolution sur les personnes déplacées du fait des hostilités de juin 1967 et des hostilités postérieures, elle réaffirmerait le droit de toutes les personnes déplacées du fait des hostilités de juin 1967 et des hostilités postérieures, de regagner leurs foyers dans les territoires occupés par Israël.  Par le projet de résolution relatif aux opérations de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, l’Assemblée générale appellerait pour sa part Israël, en tant que puissance occupante, à se conformer pleinement aux dispositions de la Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre. 


L’Assemblée générale, par le projet de résolution portant sur les travaux du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, condamnerait les activités israéliennes de colonisation et la construction du mur de séparation, ainsi que l’usage excessif et systématique de la force contre la population civile.  Par ailleurs, en vertu du projet de texte relatif aux colonies de peuplement israéliennes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé, elle exigerait l’arrêt immédiat et complet de toutes les activités de peuplement israéliennes. 


Plusieurs délégations se sont exprimées après les votes, dont celle de la République arabe syrienne qui a condamné le fait que certains projets de résolution semblaient mettre sur le même plan la puissance occupante et le peuple occupé.  L’observatrice de la Palestine a estimé que c’était le respect du droit international qui permettrait de parvenir à un changement authentique sur le terrain.  Ceux qui soutiennent la cause de la paix doivent persévérer dans leurs exigences envers Israël, a-t-elle affirmé.  Pour sa part, le représentant d’Israël a déploré que les projets de résolution visent avant tout à accuser Israël, raison pour laquelle elle a systématiquement voté contre.  Il a noté que le Hamas qui agit à proximité de zones civiles, n’était jamais mentionné dans les projets de résolution.


Certaines délégations comme celle de l’Australie ont choisi de voter contre deux des projets de résolution qui appuient les recommandations de la Mission d’établissement des faits de l’Organisation des Nations Unies sur le conflit de Gaza de décembre-janvier derniers (« rapport Goldstone »).  D’autres se sont interrogées sur la pertinence de l’emploi de l’expression « punition collective » pour qualifier la politique israélienne envers Gaza.  L’observatrice de la Palestine a rétorqué en citant plusieurs exemples qui confirment, selon elle, que les Palestiniens font bien face à des représailles s’apparentant à une « peine collective ».


Par le projet de résolution intitulé « Coopération internationale touchant les utilisations pacifique de l’espace », adopté sans vote, l’Assemblée générale demanderait aux États qui ne sont pas encore parties aux traités internationaux pertinents d’envisager de les ratifier ou d’y adhérer.  En vertu de ce projet de texte, l’Assemblée générale jugerait indispensable, par ailleurs, que les États Membres prêtent davantage attention au problème des collisions d’objets spatiaux, à l’origine des débris de plus en plus nombreux qui polluent la proche banlieue de la Terre et qui constituent autant de périls pour la poursuite des activités spatiales.  Par ailleurs, l’Assemblée engagerait tous les États, surtout ceux qui sont particulièrement avancés dans le domaine spatial, à s’employer activement à empêcher une course aux armements dans l’espace. 


Enfin, la Quatrième Commission a adopté sans vote un projet de décision fixant son programme de travail, au cours de la prochaine session de l’Assemblée générale, du 30 septembre au 10 novembre 2010.


Le Président de la Commission, M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser (Qatar), a conclu cette dernière séance plénière en indiquant que 25 projets de résolution et trois projets de décision avaient été adoptés en un mois et demi de travaux.  Il a rappelé que les travaux de la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation étaient essentiellement « de nature politique ».  Comme en conviennent ses membres, ce caractère doit être « préservé et renforcé », a-t-il souligné.


Outre la Colombie, l’Indonésie et Cuba, qui ont présenté les projets de résolution au nom de leurs coauteurs, la Quatrième Commission a également entendu les explications de position ou commentaires sur ces projets de résolution formulés par les représentants du Liban, d’Israël, de l’Australie, de la Norvège, de la République arabe syrienne, de la République islamique d’Iran, de la Suède (au nom de l’Union européenne), de la Nouvelle-Zélande, du Canada et de l’observatrice de la Palestine.


DÉCISION SUR DES PROJETS DE RÉSOLUTION


COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE EXTRA-ATMOSPHERIQUE (A/64/20)


Aux termes du projet de résolution relatif à la « coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace » (A/C.4/64/L.2/Rev.1), adopté sans vote, profondément convaincue qu’il est de l’intérêt de l’humanité d’encourager et de développer à des fins pacifiques l’exploration et l’utilisation de l’espace, patrimoine de l’humanité tout entière, L’Assemblée générale demanderait aux États qui ne sont pas encore parties aux traités internationaux pertinents d’envisager de les ratifier ou d’y adhérer, conformément à leur droit interne, et d’en incorporer les dispositions dans leur législation. 


Elle inviterait les autres États Membres à appliquer, grâce à des mécanismes nationaux pertinents, les lignes directrices du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique relatives à la réduction des débris spatiaux.  Elle jugerait indispensable que les États Membres prêtent davantage attention au problème des collisions d’objets spatiaux. 


Par ailleurs, l’Assemblée générale engagerait tous les États, surtout ceux qui sont particulièrement avancés dans le domaine spatial, à s’employer activement à empêcher une course aux armements dans l’espace.  Elle demanderait instamment aux organismes des Nations Unies de continuer à examiner, en coopération avec le Comité, comment les sciences et techniques spatiales et leurs applications pourraient contribuer à la réalisation des objectifs de développement découlant de la Déclaration du Millénaire, notamment dans les domaines liés à la sécurité alimentaire et au développement des possibilités d’éducation. 


Explication de position


Le représentant de la Colombie qui avait présenté le projet de résolution, au nom de ses coauteurs, a indiqué que des modifications mineures visant à remplacer un mot par un synonyme et à ajouter des guillemets ont été apportées à la version espagnole du projet de résolution A/C.4/64/L.2/Rev.1.


OFFICE DE SECOURS ET DE TRAVAUX DES NATIONS UNIES POUR LES RÉFUGIES DE PALESTINE DANS LE PROCHE-ORIENT (A/64/13, A/64/13/ADD.1, A/64/115, A/64/519, A/64/323, A/64/324 ET A/64/174)


Aux termes du projet de résolution intitulé « Aide aux réfugiés en Palestine » (A/C.4/64/L.11), adopté par 169 voix pour, 1 contre (Israël) et 7 abstentions (Cameroun, États-Unis, Fidji, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru et Palaos), l’Assemblée générale affirmerait la nécessité de poursuivre l’œuvre de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA); elle affirmerait aussi l’importance de ses opérations qui doivent être menées sans entrave.  Elle rappellerait également l’importance de ses services pour le bien-être et le développement humain des réfugiés de Palestine et la stabilité de la région, en attendant le règlement équitable de la question.


L’Assemblée générale demanderait à tous les donateurs de continuer à faire preuve de la plus grande générosité possible pour répondre aux besoins de l’Office, notamment ceux résultant de l’accroissement des dépenses dû à la détérioration continue de la situation socioéconomique et humanitaire dans la région.


Enfin, l’Assemblée générale rendrait hommage à l’UNRWA pour l’aide vitale qu’il fournit et le rôle qu’il joue comme facteur de stabilisation dans la région.  Elle rendrait aussi hommage au personnel de l’Office pour les efforts inlassables qu’il déploie en vue de l’exécution de son mandat.  Elle se féliciterait enfin de la tenue, le 24 septembre 2009, de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale marquant le soixantième anniversaire de l’Office.


Aux termes du projet de résolution intitulé« Personnes déplacées du fait des hostilités de juin 1967 et des hostilités postérieures  » (A/C.4/64/L.12), adopté par 167 voix pour, 7 contre (Israël, Îles Marshall, Nauru, États-Unis, États fédérés de Micronésie Palaos et Panama), 3 abstentions (Cameroun, Canada et Fidji), l’Assemblée générale réaffirmerait le droit de toutes les personnes déplacées du fait des hostilités de juin 1967 et des hostilités postérieures de regagner leurs foyers ou anciens lieux de résidence dans les territoires occupés par Israël depuis 1967.


Elle constaterait avec une profonde inquiétude que le mécanisme convenu par les parties dans la Déclaration de principes sur des arrangements intérimaires d’autonomie du 13 septembre 1993 concernant le retour des personnes déplacées n’avait pas été respecté.  Elle soulignerait la nécessité d’un retour accéléré des personnes déplacées.


Par ce texte, l’Assemblée générale approuverait les efforts déployés par la Commissaire générale de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) pour continuer à fournir toute l’aide humanitaire possible, en tant que mesure d’urgence et provisoire.  Elle adresserait un appel pressant à tous les gouvernements, ainsi qu’aux organisations et aux particuliers, pour qu’ils versent de généreuses contributions à l’Office et aux autres organisations intéressées.


Aux termes du projet de résolution intitulé« Opérations de l’Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient  » (A/C.4/64/L.13), adopté par 167 voix pour, 6 contre (Israël, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, États-Unis et Palaos) et 3 abstentions (Cameroun, Canada et Fidji), l’Assemblée générale se dirait profondément préoccupée par la situation financière désastreuse de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et par l’accroissement de ses dépenses résultant de la détérioration des conditions socioéconomiques et humanitaires dans la région.  Elle soulignerait aussi combien il est urgent que les travaux de reconstruction commencent dans la bande de Gaza.


Par ce texte, l’Assemblée générale réaffirmerait qu’il est essentiel que l’Office poursuive effectivement ses activités dans toutes les zones d’opérations, lui rendant spécialement hommage à l’occasion du soixantième anniversaire de sa création. 


Par ailleurs, elle demanderait à Israël, puissance occupante, de se conformer pleinement aux dispositions de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre.  Elle demanderait également à Israël de se conformer aux Articles 100, 104 et 105 de la Charte des Nations Unies et à la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies afin d’assurer la sécurité du personnel de l’Office, la protection de ses institutions et la sûreté de ses installations dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est. 


Elle demanderait instamment au Gouvernement israélien de dédommager rapidement l’Office des dégâts et des destructions causés à ses biens et à ses installations par des actes imputables à la partie israélienne, notamment du fait des opérations militaires menées dans la bande de Gaza de décembre 2008 à janvier 2009, et de lui rembourser rapidement tous les frais de transit supportés par l’Office, ainsi que les autres pertes financières qu’il a subies en raison des retards et des restrictions à la liberté de circulation et à la liberté d’accès imposés par Israël.  Elle demanderait, en particulier, à Israël de cesser d’entraver la circulation et l’accès du personnel, des véhicules et des fournitures de l’UNRWA.  Elle demanderait également à Israël de cesser d’entraver l’importation des matériaux de construction et fournitures nécessaires pour la reconstruction et la réparation des installations endommagées ou détruites de l’Office et pour l’exécution des projets d’équipement civils suspendus dans les camps de réfugiés dans la bande de Gaza.


Enfin, l’Assemblée générale demanderait instamment à tous les États et à toutes les institutions spécialisées et organisations non gouvernementales de continuer à verser des contributions à l’Office, et d’en augmenter le montant, afin d’atténuer ses difficultés financières, s’agissant en particulier du déficit de son budget ordinaire.


Aux termes du projet de résolution intitulé « Biens appartenant à des réfugiés de Palestine et produit de ces biens » (A/C.4/64/L.14), adopté par 169 voix pour, 6 contre (Israël, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, États-Unis et Palaos), et 2 abstentions (Cameroun et Fidji), l’Assemblée générale réaffirmerait que les réfugiés de Palestine ont droit à la jouissance de leurs biens et du produit de ces biens, conformément aux principes d’équité et de justice.  Elle prierait le Secrétaire général de prendre, en consultation avec la Commission de conciliation des Nations Unies pour la Palestine, toutes les mesures nécessaires afin de protéger les biens, les avoirs et les droits de propriété arabes en Israël.  Elle demanderait, une fois de plus, à Israël de fournir au Secrétaire général toutes facilités et formes d’assistance pour l’application de la présente résolution. 


Par ce texte, l’Assemblée demanderait à toutes les parties concernées de communiquer au Secrétaire général tous les renseignements pertinents dont elles disposent au sujet des biens, des avoirs et des droits de propriété arabes en Israël, ce qui aiderait le Secrétaire général à appliquer la présente résolution.  Elle engagerait enfin, instamment, les parties palestinienne et israélienne à examiner, ainsi qu’elles en ont convenu, l’importante question des biens des réfugiés de Palestine et du produit de ces biens, dans le cadre des négociations du processus de paix au Moyen-Orient liées au statut final.


Ces projets de résolution ont été présentés par l’Indonésie au nom de ses coauteurs.


Explications de position


Le représentant du Liban a souligné que ce qui se passait à Gaza était un véritable blocus, exprimant les réserves de sa délégation quant aux précautions terminologiques prises pour qualifier cet état de fait dans les textes examinés.


Le représentant d’Israël a rappelé que son pays, tout en soutenant les activités de l’UNRWA, se devait de continuer à assurer sa sécurité nationale.  Il a rendu hommage à Mme Karen Koening AbuZayd.  Il a déploré que les résolutions que vient d’adopter la Quatrième Commission comportent des lacunes importantes.  Ces textes visent avant tout à accuser Israël et c’est pourquoi sa délégation a exprimé un vote négatif lors de l’adoption, a-t-il expliqué.  Il a fait remarquer que le Hamas qui agit à proximité de zones civiles, n’est jamais mentionné dans les projets de résolution, ce qui préoccupe gravement Israël.


Le représentant de l’Australie aexpliqué que son pays avait voté en faveur du projet de résolution A/C.4/64/L.13 sur l’UNRWA car il soutient l’action de cette institution en raison des services essentiels et de l’aide humanitaire qu’elle apporte aux réfugiés.  L’Australie a été profondément attristée par la tragédie du conflit dans la bande de Gaza « qui nous rappelle à tous qu’une solution durable au conflit israélo-palestinien ne peut être trouvée que par le biais de moyens pacifiques », a-t-il ajouté.  Regrettant le manque d’équilibre du projet de résolution, il a demandé pourquoi toutes les actions du Hamas, et en particulier les tirs de roquettes qui visent délibérément des civils, ne sont pas condamnées.  Le représentant a réaffirmé que l’Australie appuyait fermement le droit d’Israël à la légitime défense.  Il a exprimé, par ailleurs, sa préoccupation au sujet du rapport Goldstone qui, de l’avis de sa délégation, n’a pas sa place dans les textes adoptés par la Quatrième Commission.  Le représentant a conclu son propos en saluant l’UNRWA, et son personnel pour le courage dont il a fait preuve tout au long du conflit dans la bande de Gaza.


RAPPORT DU COMITÉ SPÉCIAL CHARGÉ D’EXAMINER LES PRATIQUES ISRAELIENNES AFFECTANT LES DROITS DE L’HOMME DU PEUPLE PALESTINIEN ET DES AUTRES ARABES DES TERRITOIRES OCCUPÉS (A/64/339, A/64/340, A/64/332, A/64/516, A/64/517 AND A/64/354)


Aux termes du projet de résolution intitulé «  Travaux du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés » (A/C.4/64/L.15), adopté par 92 voix pour, 9 contre (Australie, Canada, Israël, États-Unis, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palaos et Panama) et 72 abstentions par la Commission, l’Assemblée générale se dirait gravement préoccupée par la persistance des suites néfastes des événements survenus depuis le 28 septembre 2000, notamment l’emploi d’une force excessive par les forces d’occupation israéliennes contre des civils palestiniens.  Elle se dirait gravement préoccupée en particulier par les informations faisant état de violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commis pendant les opérations militaires menées dans la bande de Gaza de décembre 2008 à janvier 2009, notamment comme il ressort des conclusions du résumé du rapport de la Commission d’enquête, établi par le Secrétaire général, et du rapport de la Mission d’établissement des faits de l’Organisation des Nations Unies sur le conflit de Gaza.  Elle soulignerait la nécessité pour toutes les parties de donner comme il se doit suite aux recommandations formulées à leur intention en vue d’assurer l’obligation de rendre des comptes et la justice.


Par ce texte, l’Assemblée générale exigerait de nouveau qu’Israël, puissance occupante, collabore avec le Comité spécial dans l’exécution de son mandat conformément aux obligations que lui impose sa qualité d’État Membre de l’Organisation des Nations Unies.  Elle se déclarerait gravement préoccupée par la situation de crise créée dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, en particulier dans la bande de Gaza, par les pratiques et mesures israéliennes illégales, et condamne en particulier toutes les activités israéliennes de colonisation et la construction du mur.  Elle demanderait leur cessation immédiate, ainsi que la cessation de l’usage excessif et systématique de la force contre la population civile, y compris les exécutions extrajudiciaires, la destruction et la confiscation de biens, les mesures de châtiment collectif et la détention et l’emprisonnement de milliers de civils.


En attendant que l’occupation israélienne ait entièrement pris fin, l’Assemblée générale prierait le Comité spécial de continuer à enquêter sur les politiques et les pratiques israéliennes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans les autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967.


Aux termes du projet de résolution intitulé«  Applicabilité de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, en Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés » (A/C.4/64/L.16), adopté par 166 voix pour, 6 contre (Israël, États-Unis, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru et Palaos) et 3 abstentions (Cameroun, Côte d’Ivoire et Fidji) par la Commission, l’Assemblée générale, rappelant ses résolutions sur la question, notamment sa résolution 62/107 du 17 décembre 2007, et ayant notamment à l’esprit les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, réaffirmerait que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, est applicable au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967.


Par ailleurs, l’Assemblée générale enjoindrait Israël à reconnaître l’applicabilité de jure de la Convention au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés par lui depuis 1967, et d’en respecter scrupuleusement les dispositions.  L’Assemblée générale soulignerait par ce texte la nécessité d’une mise en œuvre rapide des recommandations pertinentes figurant dans les résolutions qu’elle a adoptées à sa dixième session extraordinaire d’urgence, notamment la résolution ES-10/15, le but étant de faire respecter les dispositions de la Convention par Israël, puissance occupante. 


Aux termes du projet de résolution intitulé «  Les colonies de peuplement israéliennes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé» (A/C.4/64/L.17), adopté par 166 voix pour, 7 contre (Israël, États-Unis, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palaos et Panama) et 2 abstentions (Cameroun et Côte d’Ivoire) par la Commission, l’Assemblée générale réaffirmerait que les colonies de peuplement israéliennes implantées dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé sont illégales et constituent un obstacle à la paix et au développement économique et social.  Elle demanderait à Israël de reconnaître l’applicabilité de jure de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, et d’en respecter scrupuleusement les dispositions, en particulier l’article 49.


Par ce texte, l’Assemblée générale demanderait à Israël, puissance occupante, de s’acquitter rigoureusement des obligations lui incombant en vertu du droit international, y compris le droit international humanitaire, pour ce qui est de la modification du caractère, du statut et de la composition démographique du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.  L’Assemblée exigerait, une fois de plus, l’arrêt immédiat et complet de toutes les activités de peuplement israéliennes dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.  Elle exigerait qu’Israël s’acquitte de ses obligations juridiques, telles qu’elles sont énoncées dans l’avis consultatif rendu le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice.  Elle réitèrerait enfin l’appel qu’elle a lancé pour que soient évités tous les actes de violence et de harcèlement de la part des colons israéliens, en particulier contre des civils palestiniens et contre leurs biens et leurs terres agricoles.


Aux termes du projet de résolution intitulé «  Pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est» (A/C.4/64/L.18), adopté par 160 voix pour, 9 contre (Australie, Canada, Israël, États-Unis, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palaos et Panama) et 5 abstentions (Cameroun, Côte d’Ivoire, Fidji, Libéria et République de Corée) par la Commission, l’Assemblée générale affirmerait de nouveau que toutes les mesures et décisions prises par Israël, puissance occupante, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, en violation des dispositions applicables de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité sont illégales et n’ont aucune validité. 


Elle condamnerait tous les actes de violence, y compris les actes de terreur, et toutes provocations, incitations et destructions, notamment le recours excessif à la force par les forces d’occupation israéliennes contre les civils palestiniens, en particulier récemment dans la bande de Gaza.  Elle se déclarerait aussi gravement préoccupée par les tirs de roquettes contre des zones civiles israéliennes.


En outre, l’Assemblée générale exigerait qu’Israël, puissance occupante, respecte les obligations juridiques que lui impose le droit international.  Elle engagerait instamment les États Membres à continuer de fournir une aide d’urgence au peuple palestinien pour remédier à la crise financière et à la situation socioéconomique et humanitaire catastrophique, notamment dans la bande de Gaza. 


Aux termes du projet de résolution intitulé « Le Golan syrien occupé » (A/C.4/64/L.19), adopté par 165 voix pour, 1 contre (Israël) et 10 abstentions (Cameroun, Côte d’Ivoire, Fidji, États-Unis, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palaos, Panama et Tonga) par la Commission, l’Assemblée générale demanderait à Israël, puissance occupante, de se conformer aux résolutions concernant le Golan syrien occupé, en particulier la résolution 497 (1981) dans laquelle le Conseil de sécurité a décidé que la décision prise par Israël d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration au Golan syrien occupé était nulle et non avenue et sans effet juridique sur le plan international.  La résolution 497 a exigé, par ailleurs, qu’Israël, puissance occupante, rapporte sans délai cette décision. 


L’Assemblée demanderait également à Israël de renoncer à modifier le caractère physique, la composition démographique, la structure institutionnelle et le statut juridique du Golan syrien occupé et, en particulier, de renoncer à y établir des colonies de peuplement.  Elle considèrerait que toutes les mesures et décisions législatives et administratives qui ont été prises, ou seront prises, par Israël, pour modifier le caractère et le statut juridique du Golan syrien occupé, constituent une violation flagrante du droit international et de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, et n’ont aucun effet juridique. 


Par ce texte, l’Assemblée demanderait en outre à Israël de renoncer à imposer aux citoyens syriens du Golan syrien occupé la nationalité israélienne et des cartes d’identité israéliennes, et de renoncer à ses mesures de répression à l’égard de la population de ce territoire. 


Ces projets de résolution ont été présentés par Cuba au nom de ses coauteurs.


Explications de position


Le représentant de la Norvège, expliquant son vote concernant le projet de résolution A/C.4/64/L.18, a estimé que la perspective d’une relation pacifique entre les peuples israélien et palestinien est liée à la création de deux États viables et indépendants.  La Norvège, a-t-il poursuivi, estime que les parties doivent engager des enquêtes indépendantes et équitables concernant le conflit survenu à Gaza.  La responsabilité incombe aux deux parties, a-t-il dit, c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de voter « pour » ce projet de résolution. 


Le représentant de la République arabe syrienne a indiqué que sa délégation avait voté en faveur des projets de résolution en soulignant qu’elle était convaincue de la cause juste du peuple palestinien.  Il a toutefois déploré que certains paragraphes du dispositif ne correspondent pas aux attentes de sa délégation, faisant notamment référence au paragraphe 8 du projet de résolution A/C.4/64/L.15, et au paragraphe 19 du projet de résolution A/C.4/64/L.18 qui « semblent mettre sur le même pied la victime et l’agresseur ».  Israël est la puissance occupante sur le Territoire palestinien qui utilise des armes interdites par le droit international, a-t-il rappelé.  Déformer la réalité c’est violer le droit à la résistance du peuple occupé.  La Syrie n’acceptera jamais que la vérité soit transformée en mensonges, a-t-il dit.  Elle rejettera toujours toute équivalence établie entre la puissance occupante et le peuple occupé, a-t-il ajouté.


Le représentant de la République islamique d’Iran a indiqué que sa délégation gardait sa position concernant le conflit qui affecte le Proche-Orient.  La République islamique d’Iran, a-t-il dit, a toujours appuyé le peuple palestinien et, en particulier, son droit à exercer son autodétermination et à disposer d’un gouvernement légal et démocratique.  « Mon pays estime que le règlement du conflit est possible si les droits inaliénables du peuple palestinien et de la Palestine occupée sont reconnus », a-t-il ajouté.  Ce conflit, a rappelé le représentant, reste sans solution depuis six décennies, notamment en raison des violations constantes des droits inaliénables du peuple palestinien et de son droit légitime à retourner sur ses terres.  L’Iran appelle à la fin de l’occupation par la « puissance occupante » et le retour des réfugiés palestiniens sur leur terre, a conclu le représentant.


La représentante de la Suède, au nom de l’Union européenne, a souligné que les 27 États membres de l’Union européenne étaient préoccupés par la situation humanitaire à Gaza et le blocus de fait qui est maintenu sur le territoire.  Si des points de passage ont été ouverts, cela ne suffit pas pour faire face aux besoins et c’est pourquoi, l’Union européenne estime que les points de passage doivent être ouverts de manière permanente.  La représentante a attiré l’attention sur l’expression « punition collective » utilisée dans les projets de résolution, rappelant qu’il s’agissait d’un terme juridique précis.  Elle a indiqué que l’Union européenne partageait l’avis selon lequel il faudrait donner une suite aux conclusions et recommandations contenues dans le rapport Goldstone.


Le représentant de la Nouvelle-Zélande a exprimé la préoccupation de son pays concernant la crise humanitaire de Gaza et les restrictions imposées à Gaza et à la Cisjordanie.  Le représentant a appelé à ce que ces restrictions soient levées.  Sa délégation, a-t-il dit, réaffirme qu’Israël est en droit d’assurer sa propre sécurité et a condamné les attaques à la roquette contre la population israélienne.  La Nouvelle-Zélande réaffirme également qu’elle appuie la création d’un État palestinien viable vivant aux côtés de l’État d’Israël.  


Le représentant du Canada s’est dit préoccupé par le nombre de projets de résolution qui montrent du doigt une seule partie du conflit israélien-palestinien, à savoir Israël.  Les débats devraient chercher à contribuer de manière constructive à l’émergence de la solution de deux États, a-t-il ajouté.  Par ailleurs, le Canada estime qu’Israël est toujours tenu par la Quatrième Convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre.  Sa délégation déplore cependant le caractère « tout à fait déséquilibré » des projets de résolution qui viennent d’être adoptés par la Quatrième Commission.  Il a déploré notamment des amendements apportés à ce qui avait été approuvé l’an dernier, sans tenir compte du fait que le Hamas était à l’origine du dernier conflit en date.  L’Assemblée générale n’est pas un tribunal, a-t-il fait remarquer.


L’observatrice de la Palestine a exprimé sa gratitude aux délégations ayant apporté leur voix aux projets de résolution dont était saisie la Quatrième Commission.  Elle s’est dite encouragée par la réaffirmation dans ces textes du droit international et du droit international humanitaire.  Elle s’est félicitée aussi de l’appui réaffirmé en faveur de l’UNRWA en attendant qu’une solution soit trouvée.  La puissance occupante doit s’acquitter de ses obligations en vertu du droit international et, en particulier, de la Quatrième Convention de Genève, a-t-elle dit.  L’observatrice de la Palestine a estimé que c’est en respectant le droit international qu’un changement authentique sera possible sur le terrain.  Ceux qui soutiennent la cause de la paix doivent persévérer dans leurs exigences, a-t-elle ajouté. 


S’agissant du terme « punition collective » contenu dans les projets de résolution, l’observatrice de la Palestine a rappelé que l’article 33 de la Quatrième Convention de Genève interdisait de telles peines collectives.  Toutes les mesures d’intimidation, le pillage, les représailles contre les personnes protégées sont interdites, a-t-elle rappelé.  La volonté de punir, de traumatiser la population palestinienne représente une peine collective et une grave violation du droit à la vie, a-t-elle affirmé.  Elle a fait remarquer que l’imposition d’un blocus contre 1,5 million de personnes représente une peine collective.  La violation du droit à la santé constitue aussi une peine collective, a-t-elle ajouté, critiquant aussi les frustrations subies par les Palestiniens lors des contrôles aux points de passage.  L’interdiction de se rendre à Jérusalem pour la majorité des fidèles musulmans palestiniens est une peine collective, a-t-elle également fait observer. 


Évoquant le rapport Goldstone, elle a mentionné les crimes de guerre commis par l’armée israélienne.  Comme l’a fait remarquer la délégation de la Syrie, ceci ne permet pas de placer au même niveau la puissance occupante et un peuple qui subit l’occupation, a-t-elle souligné.


Le représentant de la République arabe syrienne a remercié les délégations qui ont voté en faveur des projets de résolution dont était saisie la Quatrième Commission.  La communauté internationale s’est manifestée et a réaffirmé qu’elle rejetait l’occupation des terres d’autrui par la force et a envoyé un message clair et sans ambigüité concernant ses violations, a estimé le représentant.  Israël doit mettre un terme à son occupation, cesser ses violations des Conventions de Genève de 1949 et s’engager dans le processus de paix en tant que partenaire de bonne foi, a-t-il indiqué. 


Le représentant s’est félicité que la majorité des délégations vote en faveur du droit à la justice, en faveur de la résolution A/C.4/64/L.19 concernant le Golan syrien occupé.  Ce projet de résolution, a-t-il rappelé, réaffirme que la tentative d’Israël d’annexer le Golan syrien occupé, d’y imposer ses lois et d’y étendre ses colonies de peuplement est nulle et non avenue.  Israël ne se contente pas d’occuper le Golan syrien occupé, il agit en violation constante du droit international, a rappelé le représentant qui estime que ces actions constituent des provocations très graves.  Il a poursuivi en expliquant que la Quatrième Commission, en adoptant la série de projets de résolution pertinents, a réaffirmé l’importance du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes dans les territoires occupés. 


Par ailleurs, le représentant a réaffirmé la volonté de son pays d’œuvrer en faveur d’une paix juste et durable.  « Nous avons tendu la main » pour que les négociations reprennent, a-t-il dit.  Pourtant, Israël a persisté dans ses pratiques d’occupation, en refusant notamment la liberté de mouvement à des milliers de Palestiniens, a-t-il fait remarquer.  Il a, à cet égard, cité le blocus contre Gaza, la poursuite des activités liées à l’implantation des colonies de peuplement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupé.  De l’avis de sa délégation, il ne saurait y avoir processus de paix, avec une seule partie, alors que l’autre fait tout ce qui est en son pouvoir pour saper ce processus.  Ce qu’il manque au processus de paix, c’est un partenaire israélien qui participe aux négociations, a tenu à rappeler le représentant. 


S’adressant aux 10 délégations qui se sont abstenues sur le projet de résolution relatif au Golan syrien occupé, le représentant a souhaité qu’elles revoient leur décision et votent en faveur de ce projet de résolution prochainement, devant l’Assemblée générale.  Il a estimé que par leur abstention, elles envoyaient un message erroné selon lequel « la loi de la jungle peut l’emporter sur le droit de la communauté internationale ». 


REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Aux termes du projet de décision relatif au « projet de programme de travail et de calendrier de la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) pour la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale » (A/C.4/64/L.10), adopté sans vote,la Commission prévoit de tenir 25 séances, du 30 septembre au 10 novembre 2010.


Remarques de clôture


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER, Président de la Quatrième Commission, dans ses remarques de clôture, a indiqué qu’avec l’adoption de ces derniers projets de résolution dont elle était saisie, la Quatrième Commission achevait ses travaux au cours de la partie principale de cette soixante-quatrième session de l’Assemblée générale.  Certaines questions restées en suspens seront examinées l’année prochaine, a-t-il ajouté.  La Commission se réunira à nouveau pour examiner le rapport du Comité spécial sur les opérations de maintien de la paix, celui du Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et pour élire les membres de son Bureau au cours de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, en 2010. 


Au cours de la présente session, la Quatrième Commission a tenu 25 réunions publiques et a adopté au total 25 projets de résolution et trois projets de décision, a indiqué M. Al-Nasser.


Le Président a rappelé que les travaux de la Commission spéciale des questions politiques spéciales et de la décolonisation étaient essentiellement de nature politique.  Comme en conviennent ses membres, ce caractère doit être « préservé et renforcé », a-t-il souligné.  Par ailleurs, il a rappelé que la Commission avait aussi à traiter d’autres sujets importants liés directement à l’action du Secrétariat, telles que l’information, l’espace, les radiations et l’Université pour la paix.  C’est l’occasion pour les États Membres d’analyser ces sujets en profondeur dans le cadre de dialogues interactifs qui se sont révélés « utiles, productifs et informatifs », a-t-il souligné.


S’agissant des questions de décolonisation, M. Al-Nasser a rappelé que la Commission avait entendu 45 orateurs lors du débat général et 77 organisations sur les 96 demandes de parole prévues pour les « pétitionnaires » intéressés par Gibraltar, Guam, la Nouvelle-Calédonie et le Sahara occidental.  Parmi les représentants des territoires présents se sont exprimés le « Premier Ministre de Gibraltar » et le « Président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie ».  Il a rappelé que 10 projets de résolution et un projet de décision avaient été adoptés sur ce thème.


Le Président a aussi rappelé, par ailleurs, le bilan positif dressé au sujet de l’Université pour la paix s’agissant de l’information, en soulignant l’intérêt porté par les États Membres sur cette question lors du dialogue interactif avec le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, M. Kiyo Akasaka.


Concernant l’UNSCEAR, le Président de la Quatrième Commission a remercié le Canada pour son action pendant sa présidence du Comité scientifique.  Il a aussi exprimé son appréciation pour la contribution de la délégation colombienne lors de l’examen du point consacré à l’utilisation pacifique de l’espace.


S’agissant des opérations de maintien de la paix, le Président a souligné que les délégations auraient de nombreuses occasions pour faire le point avec le Département des opérations de maintien de la paix avant la prochaine session du Comité des 34 chargé de cette question et dont les futures recommandations sont très attendues.


Pour ce qui concerne la lutte antimines, il a noté que le projet de résolution assure la poursuite de la coopération entre les Nations Unies et les États Membres.  Il a enfin rappelé que neuf projets de résolution venaient d’être adoptés sur les questions relatives à la situation des réfugiés palestiniens et aux pratiques israéliennes en matière de droits de l’homme.  Il a indiqué que la Commission spéciale de l’Assemblée générale pour les annonces de contributions volontaires à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient se réunira le mercredi 2 décembre, à 11 heures, dans la salle du Conseil de tutelle.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Troisième Commission recommande la tenue d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la drogue

AG/SHC/3967

La Troisième Commission recommande la tenue d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la drogue

19/11/2009
Assemblée généraleAG/SHC/3967
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

43e & 44e séances – matin et après-midi


LA TROISIÈME COMMISSION RECOMMANDE LA TENUE D’UNE SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE CONSACRÉE À LA DROGUE


Elle plaide en faveur du droit à l’alimentation dans le contexte des négociations en cours dans différents domaines


La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a recommandé(1) aujourd’hui la tenue d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale et d’un débat de haut niveau du Conseil économique et social (ECOSOC) consacrés tous deux au problème de la drogue dans le monde. 


L’Assemblée générale, si elle approuvait ce texte, soulignerait la « nécessité d’intensifier les stratégies de lutte contre ces défis mondiaux, en se fondant sur le principe de la responsabilité commune et partagée ».


De même, par l’un(2) des 14 projets de résolution adoptés aujourd’hui par la Troisième Commission, l’Assemblée générale prieraittous les États et les acteurs privés, ainsi que les organisations internationales, « de s’employer à promouvoir la réalisation effective du droit à l’alimentation pour tous, notamment dans le contexte des négociations en cours dans différents domaines ».


Outre ces deux textes, la Commission s’est également prononcée sur des projets de résolution relatifs au renforcement du Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale(3);à la violence à l’égard des travailleuses migrantes(4); au suivi de la quatrième Conférence des Nations Unies sur la femme(5); au caractère inacceptable de certaines pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée(6); à l’utilisation des mercenaires(7), à la promotion d’un ordre international démocratique et équitable(8); au renforcement de l’action de l’ONU dans le domaine des droits de l’homme par la promotion de la coopération internationale et l’importance de la non-sélectivité, de l’impartialité et de l’objectivité(9); au Centre sous-régional des droits de l’homme et de la démocratie en Afrique centrale(10); à la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées(11); et au droit au développement(12).


Elle a aussi adopté, à l’issue de votes et de nombreuses déclarations de position, des projets de résolution relatifs à la situation des droits de l’homme au Myanmar(14) et en République populaire démocratique de Corée(15)


La Commission, en se penchant sur les divers aspects liés au renforcement du Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, a donc fait sienne, par consensus, un texte(3) par lequel l’Assemblée recommanderait à la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée d’organiser, dans le cadre du dixième anniversaire de l’adoption de la Convention, un débat de haut niveau au cours de sa cinquième session pour « examiner les formes nouvelles ou naissantes de criminalité et rechercher les moyens de promouvoir la mise en œuvre de la Convention et des protocoles y afférents ».


Par ailleurs, aux termes du texte(7) sur « l’utilisation des mercenaires comme moyen de violer les droits de l’homme et d’empêcher l’exercice du droit des peuples à l’autodétermination », l’Assemblée générale condamnerait les récentes activités de mercenaires dans des pays en développement de différentes régions du monde, en particulier dans des zones de conflit.  L’Assemblée prierait le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme d’aider à l’organisation de consultations gouvernementales régionales débouchant sur une table ronde de haut niveau pour examiner la question fondamentale du rôle de l’État en tant que détenteur du monopole de l’usage de la force.  Cet exercice aurait pour objectif de faciliter, dans le contexte actuel, un examen critique des responsabilités étatiques et de celles des sociétés privées de sécurité ou militaires.


Les principes de la non-sélectivité, de l’impartialité et de l’objectivité, systématiquement mis en exergue dans les discussions de la Troisième Commission sur divers thèmes relatifs aux droits de l’homme, sont également affirmés dans un autre projet de résolution(9)  adopté par consensus.  L’Assemblée y prierait le Secrétaire général d’« inviter les États Membres et d’autres parties prenantes à présenter de nouvelles propositions et des idées concrètes propres à contribuer au renforcement de l’action de l’ONU dans le domaine des droits de l’homme par l’instauration d’une coopération internationale fondée sur les principes de la non-sélectivité, de l’impartialité et de l’objectivité ».


Dans le même esprit, l’Assemblée générale demanderait(8) à tous les États Membres d’honorer l’engagement pris à Durban (Afrique du Sud), lors de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, de tirer parti au maximum des bienfaits de la mondialisation, notamment par l’égalité des possibilités d’échanges commerciaux, de croissance économique et de développement durable.


Les représentants du Royaume-Uni, du Japon et de la République populaire démocratique de Corée ont exercé leur droit de réponse.


La Troisième Commission, qui doit achever ses travaux le 25 novembre, se réunira à nouveau demain, à 10 heures.


(1)   A/C.3/64/L.15/Rev.1

(2)   A/C.3/64/L.30/Rev.1

(3)   A/C.3/64/L.12/Rev.1

(4)   A/C.3/64/L.18/Rev.1

(5)   A/C.3/64/L.60

(6)   A/C.3/64/L.53

(7)   A/C.3/64/L.57

(8)   A/C.3/64/L.28

(9)   A/C.3/64/L.29

(10) A/C.3/64/L.40

(11) A/C.3/64/L.42/Rev.1

(12) A/C.3/64/L.47

(13) A/C.3/64/L.36*

(14) A/C.3/64/L.35


Prévention du crime et justice pénale


Déclarations après adoption du projet de résolution


Aux termes d’un projet de résolution intitulé « Amélioration de la coordination de l’action contre la traite des personnes » (A/C.3/64/L.11/Rev.1), l’Assemblée générale exhorteraitles États Membres qui ne l’ont pas encore fait à envisager de prendre des mesures pour ratifier la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et son Protocole additionnel visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, ou pour y adhérer, et à appliquer pleinement ces instruments sous tous leurs aspects.


Elle exhorterait égalementles États Membres qui ne l’ont pas encore fait à envisager de prendre des mesures pour ratifier le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution infantile et la pornographie mettant en scène des enfants, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Convention supplémentaire relative à l’abolition de l’esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et pratiques analogues à l’esclavage, ou pour y adhérer, et à mettre ces instruments pleinement en œuvre sous tous leurs aspects.


Le représentant de la Fédération de Russie a indiqué que la traite des personnes constituait un problème très grave qui nécessite des efforts coordonnés et soutenus de la communauté internationale.  Ce projet de résolution devrait se baser davantage sur des résultats tangibles, surtout pour ce qui est du suivi de la Convention internationale sur la criminalité transnationale organisée et de son Protocole relatif à la traite des personnes.  Il s’est félicité du fait qu’il soit adopté, comme les dernières années, sans vote.


La représentante de la Zambie, au nom du Groupe des États africains, a considéré que ce projet de résolution devrait véritablement faire une différence dans la vie de toutes les personnes victimes de la traite des êtres humaines.  Les consultations officieuses ont été très difficiles mais ont néanmoins abouti à un consensus car ce problème mondial touche tous les pays et toutes les régions du monde ainsi que les dirigeants africains, par exemple, se sont rendus compte de la nécessité d’une résolution mondiale pour mettre fin à ce crime et ont adopté un plan à Charm el-Cheikh.  Il faudrait arriver à un mécanisme dans ce contexte avec les organisations internationales et autres parties prenantes, et prendre en compte tous les instruments juridiques en vigueur, notamment la Convention internationale contre la criminalité transnationale organisée.  Toutes les régions ont eu des réunions et pris des décisions importantes à ce propos.  Des dialogues de fond ont été conduits sur cette question.  Le Plan mondial de l’ONU sur cette lutte doit constituer l’aboutissement de ces efforts.  Elle a appelé à s’unir pour combattre ensemble le pire crime du monde.


Le délégué de l’Équateur a déclaré que dans son pays la lutte contre la traite des personnes était considérée comme prioritaire depuis 2004, avec un volet prévention très important.  Il y a 60 ans, les États de l’ONU s’étaient engagés à ce que personne ne soit réduit à l’esclavage et il faut donner suite à cet engagement puisqu’il existe de nouvelles formes d’esclavage qui affectent de nombreuses personnes, en particulier des enfants.  Cette vulnérabilité est visible dans les pays de la région à cause du double effet de vulnérabilité des filles par exemple.  Il a salué la démarche de l’ONU visant à lutter contre tous les aspects de ce problème et a exhorté à l’adoption et à la mise en œuvre du Plan d’action mondial.

Le représentant de la Suède, au nom de l’Union européenne (UE), a rappelé l’engagement de l’UE dans le combat contre la traite des personnes et a estimé qu’il fallait également un engagement fort de la communauté internationale en vue d’établir des structures de suivi plus fortes pour la pleine mise en œuvre de la Convention contre la criminalité et du Protocole contre la traite des personnes.  L’UE reconnaît qu’il faut faire davantage afin d’examiner toutes les formes de traite, y compris celle de l’exploitation des enfants dans le travail.  Il s’agit, notamment, de former des juristes de sorte à protéger les personnes de la traite.  La Conférence de l’UE pour une action mondiale, qui a eu lieu à Bruxelles cette année, a souligné que ce phénomène constituait une atteinte à la dignité des personnes.


La déléguée du Nicaragua a salué les négociations transparentes qui ont abouti à un projet de résolution adopté par consensus.  Néanmoins, elle a regretté la position de certains délégués qui ne veulent pas souscrire à la nécessité d’élaboration d’un plan d’action mondial contre la traite qui faciliterait la prévention, la lutte et les poursuites contre les trafiquants, et permettrait de combler les lacunes dans ce domaine.  Le plan doit être basé sur un large consensus international.  Il a invité tous les pays qui rejettent la traite de se joindre à ce plan.


Le délégué de la Norvège a appuyé fermement la Convention internationale contre la criminalité transnationale organisée ainsi que son Protocole sur la traite qui représente l’unique instrument mondial pour lutter contre la traite, en particulier l’exploitation des enfants.  La Conférence des États Membres parties à cette convention a été établie pour le suivi de la mise en œuvre de cet instrument, qui doit être appuyé par un examen détaillé de son application ainsi que des protocoles s’y rapportant.


Le délégué du Japon s’est déclaré pleinement engagé à participer à des mesures concertées pour s’attaquer à ce problème.  Les États Membres vont d’abord examiner les moyens de lutter contre ce phénomène en tenant compte de la possibilité d’adopter un plan d’action mondial.  Il a invité à tenir des consultations transparentes et ouvertes autour de ce plan.


Le délégué du Salvador a indiqué que cette question était extrêmement importante pour son pays et qu’il aurait fallu en dire plus dans le texte de résolution.


Le représentant des États-Unis a affirmé que son pays partageait le désir de lutter résolument contre la traite des être humains.  Il a reconnu que l’esclavage continuait d’exister au XXIème siècle et s’est déclaré fermement convaincu que l’attention internationale devrait se concentrer, en priorité, sur la mise en œuvre concrète du Protocole relatif à la Convention.  Il a fait état d’une baisse récente de 35% réduction dans les poursuites contre les trafiquants, et, selon lui, l’exécution de cet instrument comblerait cette lacune.  Il a considéré que l’adoption d’un plan mondial d’action n’était pas appropriée et qu’il serait plus important de s’employer à une coopération et une coordination internationale accrue, notamment de la part des donateurs et des pays concernés qui disposent de ressources limitées. 


Décision sur le projet de résolution


Par un projet de résolution intitulé « Renforcement du Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et de la justice pénale, surtout en ce qui concerne ses capacités de coopération technique » (A/C.3/64/L.12/Rev.1), adopté par consensus, l’Assemblée générale exhorteraitles États Membres à renforcer leur coopération aux échelons bilatéral, sous-régional, régional ou international, selon qu’il conviendra, en vue de lutter efficacement contre la criminalité transnationale organisée.


Elle engagerait vivement l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) à continuer de fournir une assistance technique aux États Membres pour la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme dans le cadre du Programme mondial contre le blanchiment d’argent.


Elle demanderait instamment aux États Membres ainsi qu’aux organisations internationales compétentes d’élaborer des stratégies, nationales ou régionales, selon le cas, et de prendre les autres mesures qui s’imposent, en coopération avec le Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, afin de combattre efficacement la criminalité transnationale organisée, et notamment la traite d’êtres humains, le trafic de migrants de même que la fabrication illicite et le trafic transnational d’armes à feu, ainsi que la corruption et le terrorisme.


L’Assemblée recommanderaità la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée de tenir, dans le cadre du dixième anniversaire de l’adoption de la Convention, un débat de haut niveau au cours de sa cinquième session pour examiner les formes nouvelles ou naissantes de criminalité et rechercher les moyens de promouvoir la mise en œuvre de la Convention et des Protocoles y afférents.


Explications de position


Le délégué de l’Italie, principal auteur, a expliqué que le projet de résolution soulignait l’importance de la lutte contre la criminalité transnationale organisée dans un cadre plus large des politiques de l’ONU et montrait que l’engagement en vue de combattre ce fléau était plus fort. 


La déléguée du Liechtenstein a affirmé que le texte visait à permettre aux États de renforcer les capacités, ce qui, a-t-elle dit, est très important en particulier à l’issue d’un conflit.  Il ne fait aucun doute, selon elle, que l’UNODC est habilité à aider les États à construire un système pénal équitable, quel que soit le crime.  Elle a espéré que ce projet de résolution aura plus d’appui à la prochaine session.  


La déléguée du Venezuela a affirmé que son pays avait fait part de ses réserves sur certains paragraphes selon lui imprécis et qui ne sont fondés sur des bases juridiques.  Le Venezuela est engagé par rapport aux instruments auxquels il a adhérés, a-t-elle précisé.  Toutefois, le contenu du quatrième alinéa du projet, qui affirme que les États ont une responsabilité commune et partagée dans la lutte contre le terrorisme, n’est pas opportun dans ce cadre, a-t-elle souligné.  Elle a signalé qu’il n’existait pas de définition agréée du terrorisme au niveau international.  La déléguée a rappelé l’incident du vol d’un avion cubain et a considéré qu’Luis Posada Carriles était un terroriste dangereux.  Elle a considéré que le contenu du texte devrait se limiter uniquement au titre du projet de résolution.  En outre, le paragraphe 12 du préambule fait un lien entre le trafic d’armes et différents types de crimes, notamment le terrorisme.  Le Venezuela ne reconnaît pas le lien entre les différents crimes, a réaffirmé la déléguée.  Le lien entre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée n’est pas systématique et il faut analyser les situations au cas par cas, a-t-elle préconisé, en offrant de discuter sur les paragraphes sur lesquels son pays a émis des réserves afin de parvenir à un texte plus satisfaisant reflétant la position de tous les États Membres.


Contrôle international des drogues


Aux termes d’un projet de résolution intitulé « Coopération internationale face au problème mondial de la drogue » (A/C.3/64/L.15/Rev.1), adopté par consensus, sans incidence budgétaire, l’Assemblée générale demanderait à l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) de jouer un rôle important dans le renforcement des capacités locales de lutte contre la criminalité transnationale organisée et le trafic de drogues.


Elle demanderait à l’UNODC de continuer à procurer une assistance technique aux États Membres qui en font la demande afin de renforcer les capacités de lutte contre le problème mondial de la drogue.  Elle engagerait vivement les gouvernements à fournir à l’UNODC tout l’appui financier et politique possible, en élargissant sa base de donateurs et en augmentant leurs contributions volontaires.  Elle recommanderait qu’une part suffisante du budget ordinaire de l’Organisation des Nations Unies soit affectée à l’Office afin de lui permettre de mener à bien les tâches qui lui ont été confiées et s’employer à obtenir des financements sûrs et prévisibles.


Elle encouragerait la Commission des stupéfiants, en tant que principal organe de décision de l’ONU pour le contrôle international de drogues et organe directeur du Programme contre la drogue de l’UNODC, ainsi que l’Organe international de contrôle des stupéfiants à poursuivre leurs utiles travaux sur le contrôle des précurseurs et autres produits chimiques utilisés pour la fabrication illicite de stupéfiants et de substances psychotropes.


L’Assemblée demanderait, en outre, aux institutions et entités des Nations Unies aussi bien qu’aux autres organisations internationales compétentes d’intégrer les questions de contrôle de drogues dans leurs programmes, et inviterait les institutions financières internationales, y compris les banques régionales de développement, à faire de même.


Explications de position


Le délégué du Mexique, qui présentait le projet de résolution, a déclaré que le nombre élevé de coauteurs confirmait l’engagement international sur la nécessité de faire face au fléau de la drogue et d’une stratégie informée face à ce problème.  Il a relevé que les consultations officieuses avaient été constructives et que la question de la drogue relevait d’une responsabilité partagée.  Le projet de résolution exprime la volonté politique de toutes les délégations pour refléter leurs préoccupations face au problème de la drogue.


Le délégué de la Fédération de Russie a estimé que le texte ne reflétait pas le renforcement de la coopération internationale face à la menace du trafic venu d’Afghanistan.  Il s’est dit convaincu que la résolution omnibus de l’Assemblée générale, qui sera adoptée à ce sujet, doit refléter clairement les domaines exigeant des efforts particuliers de la communauté internationale.  Il a constaté que ces dernières années, on s’éloignait de l’esprit de la résolution.  En effet, auparavant, la lutte contre la culture du pavot et de l’opium, ainsi que contre le trafic en tant que principales solutions au problème des drogues, ressortaient de la résolution.  Selon lui, il ne s’agit pas de juger un pays, mais la menace, que représente les drogues émanant de ce pays, reste mondiale et, la sous-estimer serait une erreur.  Selon lui, rien ne justifie d’éliminer l’appel au renforcement d’une coopération régionale et internationale, notamment pour ce qui est de l’Afghanistan.


Le délégué de la Bolivie a souligné le point c du paragraphe 7, lequel traite notamment des cultures licites de la drogue.  Pour lui, la stratégie de lutte contre la drogue devrait tenir compte de l’utilisation licite des cultures quand elles sont attestées par l’histoire et la préservation de l’environnement.  Il est fondamental qu’un projet de résolution adopté par consensus signale que ces usages devraient être pris en considération.


Le délégué de la Suède, au nom de l’Union européenne, a déclaré que le projet de résolution était, cette année, plus harmonisé.  Le texte est plus détaillé et plus long, mais il aurait pu être plus complet sur la demande de drogues et la prévention du VIH/sida.  Pour cette raison, toutes les délégations n’ont pas pu se porter coauteurs, a-t-il dit.


La déléguée du Venezuela a dit que son pays aurait pu se porter coauteur mais qu’il avait des réserves sur le paragraphe 9, paragraphe qui souligne le lien entre trafic de drogues et d’autres formes de criminalité.  Selon elle, par ce paragraphe, on méconnait les règles de présomption d’innocence qui sont reconnues internationalement.  Les liens entre trafic de drogues et terrorisme doivent être examinés au cas par cas.


Toutefois, son pays confirme son appui au projet de résolution.


Promotion de la femme


Aux termes du projet de résolution intitulé « Violence à l’égard des travailleuses migrantes » (A/C.3/64/L.18/Rev.1), révisé oralement, et adopté par consensus, l’Assemblée généraleexhorterait les gouvernements à renforcer la coopération bilatérale, régionale, interrégionale et internationale visant à combattre la violence contre les travailleuses migrantes, ainsi qu’à redoubler d’efforts pour rendre les travailleuses migrantes moins vulnérables, notamment en cultivant, dans les pays d’origine, des solutions de rechange aux migrations qui aillent dans le sens d’un développement durable.


L’Assemblée demanderaitaux gouvernements d’adopter des mesures en vue de protéger les droits fondamentaux des travailleuses migrantes, quel que soit leur statut aux yeux des services d’immigration, ou à renforcer celles qui existent en particulier, dans le cadre de politiques qui réglementent l’embauche et l’emploi de travailleuses migrantes, ainsi que d’envisager d’élargir le dialogue entre États au sujet de l’élaboration de méthodes novatrices visant à promouvoir les migrations par les voies légales, notamment pour décourager les migrations clandestines.


L’Assemblée générale demanderait aux gouvernements des pays d’origine et de destination en particulier, d’instituer des sanctions pénales pour punir les auteurs d’actes de violence à l’encontre de travailleuses migrantes, et ceux qui leur servent d’intermédiaires, ainsi que des voies de recours et des mécanismes de justice auxquels les victimes puissent avoir utilement accès.


Explications de position


La déléguée des Philippines, l’un des auteurs principaux du projet de résolution, a déclaré que celui-ci soulignait le travail des femmes y compris dans la sphère domestique et informelle, tout en mettant en valeur le fait que les femmes devraient avoir accès aux soins de santé et que les mesures prises en cas d’abus devraient être renforcées.


Le délégué de Singapour a déclaré qu’il soutenait le projet de résolution en comprenant que des éléments de ce texte seront mis en œuvre en vertu des législations nationales de chaque pays.


L’Assemblée générale, par le projet de résolution intitulé « Suite donnée à la quatrième conférence mondiale sur les femmes et application intégrale de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et des textes issue de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale » (A/C.3/64/L.60), adopté par consensus, encouragerait la participation, à un niveau politique élevé, à la cinquante-quatrième session de la Commission de la condition de la femme et à l’examen ministériel annuel 2010 de la Commission économique et sociale.  Elle inviterait les États Membres et le système des Nations Unies à faire connaître la tenue des prochaines sessions de la Commission de la condition de la femme et du Conseil économique et social (ECOSOC), notamment dans le cadre de consultations avec la société civile.


Élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée


Par un projet de résolution intitulé « Caractère inacceptable de certaines pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée  » (A/C.3/64/L.53), adopté par 124 voix pour, 1 contre (États-Unis) et 55 abstentions, lors d’un vote enregistré à la demande des États-Unis, l’Assemblée générale demanderait aux États parties à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale de condamner toute propagande et toutes organisations qui s’inspirent d’idées fondées sur la notion de supériorité raciale.  Les États s’engageraient à adopter immédiatement des mesures positives destinées à éliminer toute incitation à une telle discrimination ou tous actes de discrimination.


En outre, l’Assemblée générale affirmerait que toute apologie de la haine raciale, nationale ou religieuse incitant à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence doit être interdite par la loi et que cette interdiction est compatible avec la liberté d’expression.


Explications de position


Le représentant de la Fédération de Russie, rappelant les événements tragiques de la Seconde Guerre mondiale, a estimé que ce texte était toujours d’actualité compte tenu de l’existence et des agissements graves et intolérables des néonazis et des skinheads, en particulier, qui défendent la notion de supériorité raciale et érigent des monuments à la gloire des nazis ainsi que des SS, ceux, notamment, ayant été jugés par le Tribunal de Nuremberg.  Il a souligné aussi que cela constituait une atteinte à la mémoire de tous ceux et celles qui ont sacrifié leur vie pendant la guerre pour lutter contre le nazisme.


La représentante du Bélarus a appuyé les efforts déployés pour maintenir à la Troisième Commission la problématique des idéologies néonazies et racistes.  Ce projet de résolution serait un exemple éclairé et moral pour la jeunesse actuelle.  Elle relève également le caractère historique tragique de la Seconde Guerre mondiale qui a coûté la vie à des dizaines de millions de personnes, et à un tiers de la population du Bélarus.  Toute tentative de justifier le nazisme et de réécrire l’histoire est inadmissible et un projet de résolution de ce genre peut servir de leçon pour les générations futures.


Le délégué de la Fédération de Russie a repris la parole pour corriger un autre terme dans le texte et a fait un amendement supplémentaire au paragraphe 8 du dispositif d’ordre grammatical dans la version anglaise.


La déléguée des États-Unis a estimé qu’elle pourrait être d’accord avec l’essentiel du projet de résolution et qu’elle rejetait toute apologie du nazisme.  Cependant, le texte, selon elle, ne fait pas de distinction entre les déclarations et la liberté d’expression.  La meilleure façon de lutter contre ce phénomène ne consiste pas à interdire ce genre de discours mais d’éduquer et d’assurer la liberté d’expression.  Comme il est en contradiction avec les textes fondamentaux de son pays, celui-ci ne peut accepter le projet de résolution tel qu’il est.


La déléguée de la Suède, au nom de l’Union européenne (UE), a rappelé l’attachement de l’UE à la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.  Le néonazisme existe en Europe mais aussi dans les pays qui se portent auteurs de ce projet de résolution.  Il serait nécessaire de lutter contre ce phénomène en mettant en œuvre la Déclaration et le Programme d’action de Durban.  La lutte contre le néonazisme devrait constituer une priorité pour tous.  Elle a manifesté la disponibilité de l’UE à prendre part à des consultations sur la lutte contre le racisme, la discrimination raciale et d’autres manifestations d’intolérance et de xénophobie.  Le nouveau texte améliore la question, a-t-elle concédé, tout en regrettant l’absence d’un examen approfondi de toutes les propositions soumises.  Comme par le passé, le projet de résolution, au lieu d’aborder d’une manière complète la question du racisme, y compris la violence raciale, continue d’ignorer ces aspects.  Il aurait fallu, entre autres, une citation précise du Tribunal de Nuremberg.  Elle a avoué avoir des difficultés à comprendre la raison du refus des auteurs de citer explicitement le jugement de Nuremberg.  Il faut prendre des mesures pour lutter contre ces phénomènes.  Le Rapporteur spécial sur la question a déjà été prié par le Conseil des droits de l’homme de les examiner de manière complète.  Par ailleurs, cette question est bien traitée dans les mandats existants et dans le rapport du Rapporteur spécial.  Toutes ces questions ont été évoquées par le passé mais les auteurs continuent de refuser de les inclure dans le texte.  Pour toutes ces raisons, l’Union européenne s’abstiendra sur ce projet de résolution sur le caractère inacceptable de certaines pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée.


Le délégué de la Suisse a remercié la Fédération de Russie qui a pris en considération les propositions de pays n’ayant pas parrainé le projet de résolution, y compris la Suisse.  Il a expliqué que la raison principale de l’abstention de son pays était que le projet de résolution ne portait pas sur toutes les formes modernes de racisme.


Droits des peuples à l’autodétermination


Par le projet de résolution intitulé « Utilisation de mercenaires comme moyen de violer les droits de l’homme et d’empêcher l’exercice du droit des peuples à l’autodétermination » (A/C.3/64/L.57), sans incidence budgétaire, adopté, lors d’un vote enregistré demandé par les États-Unis, par 122 voix pour, 53 voix contre et 5 abstentions (Saint-Kitts-et-Nevis, Suisse, Timor-Leste, Fidji, Tonga), l’Assemblée générale demanderait à tous les États de faire preuve de plus de vigilance pour empêcher toute forme de recrutement, d’instruction, d’engagement ou de financement de mercenaires, y compris leurs nationaux, par des sociétés privées qui offrent, au niveau international, des services de conseils et de sécurité en matière militaire, et d’interdire expressément à ces sociétés d’intervenir dans des conflits armés ou dans des opérations visant à déstabiliser des régimes constitutionnels.


L’Assemblée inviterait, en outre, les États à enquêter sur l’implication éventuelle de mercenaires dans des actes criminels de nature terroriste, quel que soit le moment ou le lieu où ils sont commis, et à traduire leurs auteurs en justice ou à envisager de les extrader, si la demande leur en est faite, conformément aux dispositions de leur droit interne et des traités bilatéraux ou internationaux applicables.


Enfin, elle condamnerait toute forme d’impunité accordée aux auteurs d’activités mercenaires et à ceux qui ont utilisé, recruté, financé, et entraîné des mercenaires, et prierait instamment tous les États, agissant conformément aux obligations que leur impose le droit international, de les traduire en justice sans aucune distinction.


Explications de position


La déléguée de Cuba, principal auteur de la résolution, s’est dite préoccupée par le lien entre mercenaires et terrorisme, et est revenu sur les modifications apportées au texte.


Le délégué de la Suède, au nom de l’Union européenne, a déclaré partager l’avis reflété dans le projet de résolution sur les dangers des mercenaires et l’impact négatif des formes actuelles de mercenariat.  Mais, selon lui, ni la Troisième Commission ni le Conseil des droits de l’homme ne sont les instances adéquates pour traiter de ces questions.  Il a souligné que la définition des mercenaires relevait de la compétence de la Sixième Commission.  Dans ces conditions, l’Union européenne se prononcera contre le projet de résolution, a-t-il dit.


La déléguée du Chili a déclaré que les nouvelles formes de mercenariat n’étaient pas précisées dans les aspects juridiques du projet de résolution.


Le délégué de l’Argentine a appuyé la libre détermination des peuples et a estimé que le projet de résolution devrait être appliqué conformément aux résolutions des Nations Unies et du Comité spécial de la décolonisation au sujet des Îles Malouines.  Il a plus particulièrement évoqué la résolution 1065 de l’Assemblée générale.  Les résolutions reconnaissent que l’Argentine et le Royaume-Uni sont les seules parties au différend et la solution réside dans la reprise des négociations bilatérales.  La libre détermination suppose qu’un peuple soumis a été exploité et si ce sujet n’existe pas, la question de l’autodétermination ne se pose pas.  Il a rappelé que, dans la mesure où les Îles Malouines sont occupées illégalement par le Royaume-Uni, qui y a installé son peuple, la question de la libre détermination était, sur ce point, dénaturée.


Promotion et protection des droits de l’homme


Questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de     mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales


L’Assemblée générale, par le projet de résolution intitulé « Promotion d’un ordre international démocratique et équitable » (A/C.3/64/L.28), sans incidence budgétaire, lors d’un vote enregistré demandé par les États-Unis, par 121 voix pour, 54 voix contre et 5 abstentions (Mexique, Argentine, Arménie, Chili, Pérou), demanderaità tous les États Membres d’honorer l’engagement pris à Durban, lors de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, de tirer parti au maximum des bienfaits de la mondialisation, notamment en renforçant et en dynamisant la coopération internationale en vue d’accroître l’égalité des possibilités d’échanges commerciaux, de croissance économique et de développement durable, de communication à l’échelle mondiale grâce à l’utilisation de nouvelles technologies et d’échanges interculturels accrus par la préservation et la promotion de la diversité culturelle. 


Elle réitèrerait que la mondialisation ne sera pleinement équitable et profitable à tous que si un effort important et soutenu est consenti pour bâtir un avenir commun fondé sur la condition que nous partageons en tant qu’êtres humains, dans toute sa diversité.


Explications de position


La déléguée de Cuba, principal auteur du texte, a déclaré que  les crises économique et financière avaient des conséquences sur les pays en développement et qu’il était donc indispensable de promouvoir un nouvel ordre fondé sur l’équité souveraine des États quelque soit leur régime politique.


Le délégué de la Suède au nom de l’Union européenne, a souligné la nécessité de travailler à un ordre équitable.  Il a déclaré que les questions soulevées dans le projet de résolution étaient importantes, mais que des éléments allaient au-delà de la prérogative de la Troisième Commission.  En outre, certains éléments sont cités de manière sélective et aléatoire sans être remis dans le contexte adéquat.  Dans ces conditions, a-t-il précisé, l’Union européenne votera contre le projet de résolution.


L’Assemblée générale, par le projet de résolution portant le titre« Renforcement de l’action de l’Organisation des Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme par la promotion de la coopération internationale et importance de la non-sélectivité, de l’impartialité et de l’objectivité » (A/C.3/64/L.29), adopté par consensus, réaffirmerait quela promotion, la protection et la pleine réalisation de tous les droits de l’homme et libertés fondamentales pour tous, qui sont une préoccupation légitime de la communauté internationale, devraient obéir aux principes de non-sélectivité, d’impartialité et d’objectivité et ne pas être utilisées à des fins politiques.  


Elle prierait tous les organes qui s’occupent des questions relatives aux droits de l’homme au sein du système des Nations Unies, ainsi que les rapporteurs et représentants spéciaux, les experts indépendants et les groupes de travail, de tenir dûment compte de la teneur de la présente résolution en s’acquittant de leurs fonctions.


Elle prierait le Conseil des droits de l’homme de continuer de prendre dûment en considération la présente résolution et d’examiner de nouvelles propositions tendant à renforcer l’action de l’ONU dans le domaine des droits de l’homme en favorisant la coopération internationale, les principes de non-sélectivité, d’impartialité et d’objectivité étant respectés, notamment dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU).


La représentante de Cuba a présenté le projet de résolution.


Présentation du projet de décision intitulé « Rapport du Conseil des droits de l’homme » (A/C.3/64/L.61)


Aux termes de ce projet de décision, l’Assemblée générale prendrait acte du rapport du Conseil des droits de l’homme et prendrait note des recommandations qui y figurent.


Promotion et protection des droits de l’homme


Questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de     mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales


Par un projet de résolution sur le « droit à l’alimentation » (A/C.3/64/L.30/Rev.1), adopté par acclamation, sans incidence sur le budget programme, l’Assemblée générale insisterait sur le fait que tous les États Membres doivent tout mettre en œuvre pour que leurs engagements internationaux d’ordre politique et économique, notamment sous forme d’accords commerciaux internationaux, n’aient pas d’incidence négative sur le droit à l’alimentation dans d’autres pays.


L’Assemblée engageraitvivement les États qui ne l’ont pas encore fait à devenir parties à la Convention sur la diversité biologique et à envisager de devenir parties au Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture à titre prioritaire (ITPGRFA).


Elle demanderaitaux États Membres, aux organismes des Nations Unies et aux autres partenaires concernés d’appuyer les efforts nationaux consentis pour faire face rapidement aux crises alimentaires qui sévissent actuellement à travers toute l’Afrique.


Elle inviterait tous les gouvernements à coopérer avec le Rapporteur spécial et à l’aider dans sa tâche, à lui fournir toutes les informations nécessaires et à envisager sérieusement de répondre favorablement à ses demandes d’autorisation de séjour pour lui permettre de s’acquitter plus efficacement de son mandat.


La déléguée de Cuba a affirmé que le droit humain à l’alimentation avait revêtu une place de choix dans les instruments internationaux.  Avant la crise, le nombre de personnes souffrant de la faim avait atteint 800 millions de personnes.  Aujourd’hui, il est supérieur à 1 milliard 20 millions de personnes.  Il s’agit, a-t-elle dit, d’une atteinte intolérable à la dignité humaine et le texte insiste sur l’inclusion de la protection du droit à l’alimentation à travers tous les accords internationaux, notamment commerciaux.  Elle a apporté un amendement au texte, au paragraphe 13 du dispositif, demandant que ces modifications soient disponibles dès aujourd’hui dans les différentes langues et reçoivent le ferme appui de la communauté internationale.


Explications de position


La représentante de l’Argentine a considéré comme prioritaire la promotion et la protection des droits de l’homme, y compris les droits économiques et sociaux.  Elle a rappelé que son pays était vivement préoccupé par la situation actuelle d’insécurité alimentaire et accordait une grande importance au plan national et multilatéral.  Elle a participé à des discussions et à des initiatives en faveur de cet objectif urgent d’éliminer l’insécurité alimentaire.  Le concept de sécurité alimentaire ne saurait cependant être remplacé par celui de la souveraineté alimentaire.  Elle a ainsi vivement dénoncé les subventions agricoles.


La représentante du Canada a appuyé la promotion du droit à l’alimentation pour permettre à chacun une vie digne.  Elle a noté que dans le paragraphe 25 du texte, il n’y avait pas de lien entre l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et le droit à l’alimentation.  Ce paragraphe ne doit pas faire une interprétation de fond sur ces accords.


Le délégué de la Colombie a considéré que ce droit était un élément essentiel car il se situait au même niveau que celui du droit à la vie notamment.  Le paragraphe 14 du dispositif aborde une question qui n’est pas claire quant au fond du concept et sans référence au niveau international.  Pour ce qui est de la nouvelle formulation sur la biodiversité, il a fait mention de la Convention sur la diversité biologique qui est contraignante.


Le représentant des États-Unis s’est félicité de pouvoir, pour la première fois se joindre au consensus sur ce projet de résolution, fruit de la décision de l’administration du Président Obama.  Lors du sommet sur la sécurité alimentaire, en Italie, le Chef de l’État américain s’est engagé à fournir 25 milliards de dollars pour ce secteur.  Les États-Unis se sont aussi engagés à la réalisation de l’Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) visant à réduire de moitié la pauvreté et le nombre des personnes souffrant de la faim d’ici à 2015.  Les États-Unis n’étant pas partie au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, le représentant a néanmoins fait référence à la réalisation progressive de ces droits et a insisté sur le fait que son pays avait été le plus grand donateur d’aide alimentaire.  Il s’est aussi déclaré préoccupé par le paragraphe 19 du dispositif relatif aux négociations commerciales multilatérales du Cycle de Doha en cours dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Il a évoqué les conclusions et recommandations du Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation qui figurent dans son rapport de 2009 en considérant que ce dernier aurait pu utiliser une approche plus équilibrée.


Le délégué de la Suède, au nom de l’Union européenne, a affirmé qu’une approche axée sur les droits de l’homme était la bonne pour lutter contre la pauvreté et satisfaire aux besoins vitaux des populations.  Une bonne gouvernance et la jouissance des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels est cruciale.  Il a encouragé les principaux auteurs à accroître la portée de ce texte, en particulier par des références précises aux droits des femmes.  Il a noté qu’il n’y avait pas de définition internationalement acceptée de la souveraineté alimentaire.  Il ne faut pas oublier les règles agréées au niveau international et il faudrait placer l’accent sur le renforcement des allocations et pas seulement sur l’augmentation de la production. 


La déléguée de la Finlande a fortement appuyé les droits économiques, sociaux et culturels.  Elle a insisté sur les droits des peuples autochtones.  Ces dernières années, son pays n’avait pas pu se joindre au consensus en raison du peu de référence à ces peuples.  Elle a estimé qu’il y avait eu des progrès cette année à cet égard. 


Par un projet de résolution intitulé « Centre sous-régional des droits de l’homme et de la démocratie en Afrique centrale » (A/C.3/64/L.40), adopté par consensus,l’Assemblée générale demanderait au Secrétaire général ainsi qu’à la Haut-Commissaire de continuer à fournir au Centre des moyens financiers et humains supplémentaires, dans la limite des ressources dont dispose le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.

Ceci permettrait au Centre de répondre favorablement et efficacement aux besoins croissants de promotion et de protection des droits de l’homme et de développement d’une culture de la démocratie et de l’État de droit dans la sous-région de l’Afrique centrale.


La déléguée du Cameroun, en tant que principal auteur, a indiqué que la région d’Afrique centrale restait confrontée à de multiples défis liés en particulier à des conflits.  Le centre sous-régional revêt un caractère vital pour ces pays.  Son but est de s’assurer du soutien de la communauté internationale et des États Membres et de rendre compte de ses activités à ces derniers.  Les besoins en la matière sont devenus encore plus évidents à la lumière des rapports et conclusions des rapporteurs sur le droit à l’éducation notamment.  Elle a invité toutes les délégations à se joindre à la liste de parrains et à adopter ce texte par consensus pour exprimer sa solidarité et pour encourager le Centre à poursuivre ses activités pour prévenir toutes sortes de préjugés et de discrimination.


Explication de position


La déléguée de Cuba a reconnu le rôle important du principal auteur.  Pour le dernier paragraphe du préambule, elle a rappelé que plusieurs délégations avaient émis des réserves pour ce qui est du Document final du Sommet mondial de 2005.


Par un projet de résolution intitulé « Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées (A/C.3/64/L.42/Rev.1), adopté par consensus, l’Assemblée générale engagerait le Secrétaire général et la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme à continuer de redoubler d’efforts pour aider les États à devenir parties à la Convention en vue de parvenir à une adhésion universelle.


Elle demanderait aux organismes et institutions des Nations Unies de continuer à s’employer à diffuser des informations sur la Convention, à veiller à ce qu’elle soit bien comprise et à préparer son entrée en vigueur.  Elle demanderait également aux États parties à s’acquitter de leurs obligations au titre de cet instrument et elle inviterait les organisations intergouvernementales et non gouvernementales ainsi que le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires à faire de même.


La déléguée de la France, principal auteur, a déclaré que ce projet de résolution avait pour but d’encourager les États Membres à adhérer à la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.  Il s’agit d’atteindre les 20 ratifications afin que la Convention puisse être mise en œuvre.  Ce projet de résolution appartient à un processus engagé depuis plus de 30 ans par la France et l’Argentine afin de combattre les disparitions forcées.


Par un projet de résolution sur le « droit au développement » (A/C.3/64/L.47), adopté lors d’un vote enregistré à la demande des États-Unis, par 130 voix pour, 22 contre et 30 abstentions, l’Assemblée générale engagerait les pays développés qui n’ont pas encore affecté 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement en faveur des pays en développement, dont 0,15 à 0,2% pour les pays les moins avancés, de faire des efforts concrets en vue d’atteindre ces objectifs.


En outre, elle demanderait qu’une libéralisation appréciable du commerce soit mise en œuvre au rythme voulu et que les dispositions établissant un traitement spécial et différencié soient réexaminées dans le souci de les renforcer et de les rendre plus précises, efficaces et opérationnelles.  Elle ferait aussi en sorte que soient évitées les formes neuves de protectionnisme et que les pays en développement bénéficient du renforcement de leurs capacités et reçoivent une assistance technique.


Compte tenu du lien existant entre les sphères économique, commerciale et financière internationales et la réalisation du droit au développement, l’Assemblée générale demanderait que soit élargie la base du processus décisionnel international sur les questions intéressant le développement et que soit renforcée la participation des pays en développement et des pays en transition à la prise de décisions ainsi qu’à la fixation des normes économiques internationales.


Explications de position


La déléguée de Cuba a déclaré que le droit au développement constituait une aspiration légitime et qu’il incombait à tous d’œuvrer en vue de sa réalisation.  Pour cela, il suffit qu’il y ait un engagement clair et une volonté politique.  Elle a espéré que les États Membres et l’ONU appuieraient cet engagement. 


Le délégué de la Suède au nom de l’Union européenne a déclaré que le droit au développement était fondamental et que l’absence de développement ne pouvait pas être invoquée pour justifier une violation des droits de l’homme.  L’UE a souligné que la responsabilité première des États Membres était de créer les conditions propices au développement telles que dans le Consensus de Monterrey.  La définition du droit au développement change, a-t-il souligné.  Il a estimé que le travail de l’équipe spéciale de haut niveau n’impliquait pas une norme juridique contraignante.  En outre, selon lui, le mandat de l’équipe spéciale devrait être prolongé.  Toutefois, il a exprimé sa préoccupation dans la mesure où les remarques de l’Union européenne n’avaient pas été intégrées au projet de résolution et que des résolutions antérieures n’ayant pas fait objet d’un consensus avaient été incorporées au projet, ce qui est inacceptable selon lui.


Le délégué des États-Unis a rappelé les positions du Président américain Barack Obama qui a insisté sur l’élimination de la pauvreté extrême.  Toutefois, les États-Unis doivent demander un vote car ce texte ne reflète pas un consensus véritable pour atteindre ces objectifs.  Ce texte n’est pas approprié pour des critères de droits au développement qui évoluerait en une base pour des critères juridiquement contraignants.  Il s’est réjoui des activités de l’équipe spéciale qui permettra d’aboutir à un consensus sur ces questions.


Le délégué du Canada a appuyé la notion de droit au développement.  Il a estimé que ce groupe de travail et son équipe spéciale avaient été utiles mais que ce projet de résolution affaiblissait le consensus acquis.  Il tire ses conclusions du quinzième Sommet des non alignés, qui s’est tenu à Charm el-Cheikh, sommet où le monde n’était pas représenté.  Il a ainsi affirmé que son pays voterait contre le texte.


La déléguée de la Nouvelle Zélande, parlant également au nom de la Suisse, a rappelé que les deux pays avaient voté pour la résolution l’an dernier.  Cette année, ils émettent des réserves quant au processus qui a abouti au projet de résolution.  En effet, une démarche plus inclusive tenant compte des États de toutes les régions aurait donné un meilleur texte.  La représentante a évoqué les paragraphes 6 7 et 8.  En effet, selon elle, en l’absence d’un consensus international authentique, des normes juridiquement contraignantes sont prématurées. 


Le délégué de l’Égypte, s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, a souligné l’interdépendance des droits.  Selon lui, il faut traiter les droits civils, économiques et politiques de manière égale.  Le droit au développement est universel et inaliénable comme cela a été défini lors du quinzième Sommet des non alignés de Charm el-Cheikh.  Il est nécessaire qu’il y ait un nouvel ordre mondial pour mettre fin aux disparités entre riches et pauvres.  Les crises économiques ont un impact grave sur le développement, ce qui ne fait qu’aggraver le chômage donc il faut traiter de la crise par le biais d’actions permettant une croissance durable.  Il a exhorté les États à adopter au niveau national des mesures pour assurer le droit au développement.  Il a exhorté les entités des Nations Unies à traiter cette question de manière prioritaire via une Convention sur le droit au développement et à intégrer ce droit dans ces différentes politiques et dans les stratégies de commerce multilatérales.  Il a regretté que certaines délégations aient mis ce texte aux voix.


La déléguée de la Chine a appuyé les efforts internationaux visant à promouvoir le droit au développement et s’est exprimée en faveur du projet de résolution.  Elle s’est félicitée du groupe de travail et de l’appui de l’équipe spéciale de haut niveau.  Elle a appelé la communauté internationale à une plus grande acceptation en vue d’une plus grande coopération afin de l’intégrer dans le système des Nations Unies et dans le système financier international.


Avant de se pencher sur l’examen des projets de résolution suivants, la déléguée de l’Égypte a indiqué que les pays du Mouvement des non alignés avaient adopté une déclaration à Charm el-Cheick pour dire leur préoccupation sur le traitement égal de tous les droits de l’homme.  Ils ont réitéré le caractère fondamental du Conseil des droits de l’homme et de l’Examen périodique universel en tant que mécanisme impartial, non sélectif et sans considération d’ordre politique.  Les membres du Mouvement ont été invités à se plier aux décisions du Mouvement pour ce qui est de la considération des rapports spécifiques sur la situation des droits de l’homme dans leurs États.


Promotion et protection des droits de l’homme


Situations relatives aux droits de l’homme et rapports des rapporteurs et      représentants spéciaux


Par le projet de résolution intitulé « Situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée » (A/C.3/64/L.35), adopté par 97 voix pour, 19 contre et 65 abstentions, l’Assemblée générale se déclareraittrès gravement préoccupée par la persistance des informations faisant état de violations graves, systématiques et généralisées des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels en République populaire démocratique de Corée (RPDC) et notamment par le fait que le Gouvernement persiste à refuser de reconnaître le mandat du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans ce pays et de coopérer avec lui.


Elle se déclarerait de nouveau très gravement préoccupéepar les questions non élucidées qui inquiètent la communauté internationale concernant l’enlèvement d’étrangers sous la forme de disparitions forcées.  Elle engagerait vivement le Gouvernement de la RPDC à résoudre rapidement ces questions de façon transparente, notamment en passant par les voies existantes, et à assurer en particulier le retour immédiat des personnes enlevées.


L’Assemblée générale engagerait vivementle Gouvernement de la RPDC à respecter strictement tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales, par une série de mesures précises détaillées dans le projet de résolution.  Le Gouvernement est notamment appelé à s’attaquer aux causes profondes des départs de réfugiés, à poursuivre, en s’abstenant de pénaliser les victimes, ceux qui exploitent les réfugiés par leurs activités de passage clandestin des frontières, de traite d’êtres humains et d’extorsion, et à veiller à ce que les citoyens de la RPDC refoulés ou renvoyés dans leur pays puissent revenir chez eux en toute sécurité et dans la dignité, soient traités humainement et ne soient soumis à aucune sanction.


Elle engagerait le Gouvernement à garantir l’accès de l’aide humanitaire sans restriction ni entrave et, dans des conditions de sécurité aussi bien qu’à prendre des mesures, comme il s’y est engagé, afin de permettre aux organismes humanitaires d’en assurer impartialement l’acheminement dans tout le pays en fonction des besoins et conformément aux principes humanitaires, à assurer l’accès à une alimentation suffisante et à mettre en œuvre des mesures de sécurité alimentaire, grâce notamment à la pratique d’une agriculture durable.


La représentante de la Suède, au nom de l’Union européenne(UE) et du Japon, les principaux auteurs, a affirmé que l’Assemblée générale avait adopté plusieurs résolutions sur la situation des droits de l’homme en RPDC et le Gouvernement de ce pays n’a déployé aucun effort pour répondre aux demandes de la communauté internationale.  Elle aurait souhaité avoir des discussions avec la RPDC qui continue, cette année encore, de rejeter toute discussion ainsi que cette résolution.  Elle a invité le Gouvernement à respecter les droits de l’homme en soulignant que l’Assemblée générale ne pouvait fermer les yeux sur la situation préoccupante dans ce pays.  En cas de vote, sa délégation se prononcerait en faveur du texte.


Le délégué de la République populaire démocratique de Corée a catégoriquement rejeté le projet de résolution mis sur la table par l’UE et par le Japon qui, a-t-il dit, ont fait fi de la position de nombreuses délégations et sur la base de considérations politiques.  Cette résolution existe depuis 2003 au moment où les États-Unis avaient lancé une opération nucléaire contre la RPDC.  L’Union européenne devrait cesser de lancer ce type de résolution avec le Japon qui affirme vouloir protéger les droits de l’homme mais dont le but ultime est d’isoler et d’étouffer le régime de la RDPC.  Il faudrait soulever, avant toutes autres questions, le problème des enlèvements et d’autres graves violations des droits de l’homme.  Pourtant, le système politique de la RPDC est inébranlable et, son socialisme axé sur le peuple sera consolidé et développé.  Il a appelé à un vote sur le projet de résolution L.35 et a espéré que tous les États se prononceraient contre une politisation de ce processus et sur le principe de la souveraineté, de non ingérence dans les affaires intérieures d’un pays.


Le représentant du Japon a estimé que les droits de l’homme devraient être traités dans un cadre inclusif.  Pourtant, a-t-il dit, il existe un problème avec la RPDC puisque la situation des droits de l’homme dans ce pays doit être considérée comme un cas exceptionnel pour plusieurs raisons.  Le Gouvernement de ce pays ne coopère pas avec le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en RPDC.  Les disparitions forcées et les enlèvements violent les droits de l’homme de ressortissants de pays tiers.  Ce projet de résolution est proposé car il faut améliorer la situation des droits de l’homme en RPDC et garantir le retour des ressortissants étrangers dans leur pays.


Explications de position


La déléguée des Bahamas a mis l’accent sur le fait qu’aucune violation des droits de l’homme n’était acceptable et que tous les États Membres devaient accorder l’attention voulue à cela.  Elle a appelé tous les États à lutter contre ces violations.  Les Bahamas, a-t-elle dit, ne sont pas pleinement convaincues que les résolutions sur des pays spécifiques règleront les problèmes, si elles font avancer les choses ou si elles exacerbent l’esprit de confrontation lors de leur examen au sein de cette commission.  Néanmoins, étant donné que les pays peuvent participer librement à l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme, il faut référer ces questions aux organismes appropriés, ce qui donne au Conseil l’opportunité de remplir son mandat.  En conséquence, a-t-elle ajouté, les Bahamas vont s’abstenir.


La déléguée de la République arabe syrienne a regretté que certains États persistent à déposer des projets de résolution spécifiquement centrés sur un pays.  Elle a réaffirmé sa position de principe fondée sur le refus de la Syrie d’accepter l’utilisation de la Commission sur un principe de sélectivité.  La compréhension et le dialogue objectif fondé sur la non-sélectivité et la transparence sont les moyens les plus sûrs de réaliser la promotion et la protection des droits de l’homme.  Elle a dénoncé la politique de deux poids deux mesures et a estimé que le mécanisme approprié pour l’examen de cette question était bien le Conseil des droits de l’homme ce qui justifie que sa délégation vote contre le projet de résolution.


La représentante de la Jamahiriya arabe libyenne a regretté le fait que certains États persistent à soumettre des projets de résolution à caractère politique spécifique traitant de la situation des droits de l’homme dans certains pays.  Elle a exprimé sa profonde préoccupation du fait que certains États, qui présentent ces projets de résolution sélectifs devant la Troisième Commission, le font pour atteindre des objectifs politiques.  Ceci crée une situation de double emploi entre la Commission et le Conseil des droits de l’homme.  L’EPU et la participation importante qu’il prévoit de la part des États qui s’y soumettent volontairement, sont un gage de la bonne volonté des pays à se soumettre à l’évaluation de la situation dans leur pays en matière des droits de l’homme.  Son pays votera contre le projet de résolution ce qui ne signifie pas que la Libye appuie les violations des droits de l’homme dans quelque pays que ce soit.


Le délégué de la Malaisie a lancé un appel pour une approche évitant la confrontation autour de cette question.  Il a invité à une démarche constructive, à l’impartialité, à la non-sélectivité et à la transparence entre autres en tenant compte des caractéristiques religieuses, culturelles et autres des pays, sans ciblage d’États particuliers.  Il a demandé aux pays de profiter de l’Examen périodique universel afin d’avancer dans la protection des droits de l’homme et a demandé au Gouvernement de la RPDC de faire de même.


Le représentant du Costa Rica a maintenu sa position de principe de voter contre toutes mesures empêchant la Commission de se prononcer sur un projet de résolution mais a estimé que l’EPU était l’instrument le plus approprié dans ce domaine.  C’est grâce au renforcement de cet organe que l’on pourra dépasser certaines des lacunes que connaissait l’ancienne Commission des droits de l’homme.  Il a estimé qu’il faudrait donner au Conseil des droits de l’homme l’opportunité d’assumer les responsabilités pour lesquelles il a été créé.


La déléguée du Zimbabwe a insisté sur le principe d’opposition aux projets de résolution ciblant un pays en particulier.  Elle préfère un engagement constructif plutôt qu’une confrontation que l’on observe autour des résolutions de ce type.  Elle s’est enfin opposée à la résolution.


La représentante du Swaziland a indiqué que son pays affirmait son attachement aux droits de l’homme et aux principes de non ingérence, ce qui explique qu’il s’abstiendra.  Il ne faut pas interpréter cette position comme un refus de dénoncer les violations des droits de l’homme dans le monde.


La déléguée de Cuba a réitéré sa position traditionnelle de principe contre les résolutions à caractère politique contre des pays, lesquelles n’ont rien à voir avec la promotion des droits de l’homme.  Ce sont des situations de ce genre qui ont présidé à la dissolution de la Commission des droits de l’homme.  Le mécanisme de l’EPU du Conseil des droits de l’homme offre l’opportunité d’examen de la situation des droits de l’homme dans tous les pays et pour cette raison, Cuba votera contre.


La déléguée de la Chine a indiqué que son pays voterait contre par souci de constance et de principe.  Ces dernières années, on a constaté qu’au lieu d’avoir des effets positifs, ces résolutions ne faisaient que créer des tensions.  Avec les crises financière et alimentaire, la RPDC a renforcé sa coopération avec certaines organisations internationales et il s’agira de l’encourager dans cette voie.


Le délégué du Népal a demandé au gouvernement de la RPDC de résoudre les questions figurant au paragraphe 2 au plus tôt.  Il s’abstiendra pour une question de principe.


Le représentant de la Barbade a indiqué que son pays avait connu une ère de colonialisme et d’esclavage qui remonte à 300 ans.  Il s’est dit préoccupé par la nature de ce débat.  Il s’est déclaré déçu par le ciblage particulier de certains pays qui n’est ni positif ni utile.  Il votera contre et a demandé à ce que cela ne soit pas interprété comme un manque d’intérêt pour les droits de l’homme.  Il faudrait résoudre cette question par le dialogue.


La déléguée du Venezuela a annoncé qu’elle voterait contre à cause du caractère politique du projet de résolution qui devient un instrument pour promouvoir des intérêts politiques mesquins, sans véritablement rendre justice aux victimes des violations.


Le représentant du Soudan a fustigé le choix sélectif de soumettre des projets de résolution sur des pays particuliers.  Le défi réel pour assurer la protection des droits de l’homme est l’instauration d’un dialogue ouvert.  Il a demandé de corriger cette situation et de renvoyer cette question au Conseil des droits de l’homme.


La représentante du Viet Nam a partagé la préoccupation de tous les pays qui font l’objet d’enlèvements.  La présentation de ce projet ne servira pas au bien être des peuples concernés donc elle votera contre.


Le délégué de la Colombie a déclaré que son pays, qui avait connu ce phénomène, condamnait les enlèvements et a réclamé qu’on relâche toutes les personnes enlevées afin de mettre fin à ce délit grave.


Le représentant de l’Inde a partagé l’angoisse des pays touchés et a espéré qu’il y aurait une résolution rapide de cette question.


Le délégué de l’Indonésie a insisté sur le dialogue et le respect mutuel en rappelant que l’une des principales raisons qui a conduit à la création du Conseil des droits de l’homme était précisément de réagir contre la politisation de la promotion et de la protection des droits de l’homme.  Il s’agit de voir si tout a été fait de manière équitable et juste pour tous.  Ce projet de résolution reflète encore un certain niveau de politisation mais il faut aussi reconnaître que la RPDC a fait des efforts quant à sa coopération avec la communauté internationale et il faut lui donner la possibilité de poursuivre.


Le délégué du Brésil s’est abstenu en notant avec préoccupation les questions figurant dans le rapport du Secrétaire général et du Rapporteur spécial.  Il a considéré toutefois que le Conseil des droits de l’homme était l’organe approprié pour examiner ces problèmes et a encouragé la RPDC de soumettre son rapport à l’EPU, ce qui témoignerait de sa volonté de coopération.


Le représentant du Bangladesh s’est déclaré préoccupé par la question des enlèvements en suspens depuis longtemps.  Il a préféré s’abstenir en espérant qu’il y aurait un dialogue à ce sujet.


La déléguée de la Jordanie a incité à la transparence et au dialogue en matière de promotion et de protection des droits de l’homme.


Le représentant de Singapour a indiqué que, par principe, il s’opposait aux résolutions sélectives qui font l’objet de discorde et doivent être soumises au Conseil des droits de l’homme, créé à cet effet.  L’abstention de sa délégation ne signifie pas qu’elle ne prend pas position sur la situation des droits de l’homme dans les États concernés, a-t-il conclu.  


Par le projet de résolution intitulé « Situation des droits de l’homme au Myanmar » (A/C.3/64/L.36*), adopté par 92 voix pour, 26 contre et 65 abstentions, l’Assemblée généralecondamneraiténergiquement les violations systématiques des droits de l’homme et des libertés fondamentales de la population du Myanmar et se déclarerait gravement préoccupéepar le fait que Daw Aung San Suu Kyi a été récemment jugée, reconnue coupable et condamnée, ce qui a entraîné la reconduction de son assignation à domicile, et demanderait sa libération immédiate et sans condition.


L’Assemblée demanderait instammentau Gouvernement du Myanmar de libérer sans délai et sans condition tous les prisonniers de conscience, dont le nombre est actuellement estimé à plus de 2 000, et de rétablir tous leurs droits politiques, notant que plus de 100 prisonniers de conscience ont été récemment libérés.  Elle l’exhorterait vivement à révéler où se trouvent les personnes détenues ou victimes d’une disparition forcée et à renoncer aux arrestations à motivation politique.


Elle exhorterait vivementle Gouvernement du Myanmar à faire en sorte que les mesures nécessaires pour assurer un processus électoral libre, équitable, transparent et ouvert à tous soient élaborées et demande au Gouvernement de prendre ces mesures sans délai, notamment en adoptant les lois électorales requises et en permettant la participation de tous les électeurs, de tous les partis politiques et de toutes les autres parties prenantes au processus électoral.


L’Assemblée lui demanderait, entre autres, de veiller à ce que l’Organisation des Nations Unies, les organismes humanitaires internationaux et leurs partenaires aient pleinement accès, rapidement, dans des conditions de sécurité et sans entrave, à toutes les régions du Myanmar, y compris les zones de conflit et les zones frontalières, et de coopérer pleinement avec ces organisations de manière à ce que l’assistance humanitaire parvienne à tous ceux qui en ont besoin dans l’ensemble du pays, y compris les personnes déplacées.


Elle prierait, en outre, le Secrétaire général de continuer à fournir ses bons offices et de poursuivre ses entretiens sur la situation des droits de l’homme, la transition vers la démocratie et le processus de réconciliation nationale avec le Gouvernement et la population du Myanmar, y compris les groupes qui militent pour la démocratie et les droits de l’homme ainsi que toutes les parties concernées, et de fournir une assistance technique au Gouvernement à cet égard.


La déléguée de la Suède, au nom de l’Union européenne, principal auteur du texte, a déclaré que pendant plusieurs années, l’Assemblée générale avait adopté des résolutions sur ce pays.  Grâce à ce texte, le Secrétaire général peut suivre la situation au Myanmar de près.


Ce projet de résolution appelle le Gouvernement du Myanmar à veiller à ce que des mesures soient prises afin que le processus électoral soit transparent et libre.  Le pays compte plus de 2 000 prisonniers de conscience dont Daw Aung Saun Suu Kyi qui est assignée à résidence.  De nombreuses violations des droits de l’homme ont cours, en toute impunité.  Or, la transition démocratique n’est pas possible sans progrès dans le domaine des droits de l’homme.  Elle a dit préférer une approche consensuelle mais pense que ce sera difficile et la résolution sera sûrement soumise au vote. 


Le Secrétariat a déclaré que l’adoption du projet de résolution entraînerait des dépenses supplémentaires d’un montant net de 1 159 100 dollars (montant brut: 1 281 600 dollars) pour la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2010, pour permettre la poursuite de la mission de bons offices du Secrétaire général concernant la situation au Myanmar.  Ces dépenses seraient imputées sur le montant de 828 928 400 dollars prévu pour les missions politiques spéciales au chapitre 3 (affaires politiques) du projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2010-2011.  L’approbation de ces dépenses sera demandée lors de l’examen du rapport du Secrétaire général sur les prévisions de dépenses relatives aux missions politiques spéciales, missions de bons offices et autres initiatives politiques autorisées par l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité (A/64/349/Add.1) dont l’Assemblée est actuellement saisie pour examen à la partie principale de sa soixante-quatrième session.


Le délégué du Myanmar a regretté ce projet de résolution spécifique à son pays.  Le projet de résolution est, selon lui, anachronique et déséquilibré à de nombreux égards.  Selon lui, si l’Union européenne avait de graves préoccupations à ce sujet, elle devrait adopter une approche coopérative.  En effet, l’expérience montre que même les problèmes les plus  difficiles peuvent être vaincus s’il existe une tolérance et une compréhension mutuelle.  Il y a aujourd’hui un consensus selon lequel les efforts, afin de promouvoir et de protéger les droits de l’homme, devraient être basés sur le principe de la coopération et du dialogue et que la communauté internationale doit travailler de concert afin de renforcer la capacité des États à respecter leurs obligations concernant les droits de l’homme. 


En deuxième lieu, le projet de résolution ne prend pas en compte la raison d’être du Conseil des droits de l’homme.  Le Conseil des droits de l’homme a été établi par la résolution 60/251 de l’Assemblée générale afin de traiter, de manière constructive, un grand éventail de questions liées aux droits de l’homme.  Le mécanisme qu’est l’examen périodique universel est une innovation qui est destinée à s’assurer que les situations des droits de l’homme de tous les États Membres des Nations Unies doivent êtres revues d’une manière juste et transparente, sans adopter des doubles normes.  Ces droits sont indivisibles et comprennent les droits économiques, sociaux et culturels, aussi bien que civils et politiques.  Le bilan montre que le dialogue et la coopération apportent des résultats positifs.  Les États ont préparé leur rapport par le biais de consultations avec les parties prenantes au niveau national.  Tous les pays qui ont été examinés se sont engagés à améliorer la mise en œuvre des normes concernant les droits de l’homme.


Enfin, le représentant du Myanmar a souligné que le projet de résolution était fortement déficient.  Le texte est subjectif et répète des allégations qui émanent invariablement d’exilés et d’insurgés mais échoue à noter les formidables défis auxquels font face le Gouvernement et le peuple du Myanmar eu égard aux changements ainsi qu’aux transformations à l’œuvre dans le pays aujourd’hui.  Des progrès on, en effet, été réalisés dans de nombreux domaines.  Une nouvelle constitution a été approuvée par une majorité d’électeurs.  Elle prévoit une législation à deux chambres et un système présidentiel de gouvernance.  Les citoyens ont le droit de former des partis politiques et de contester les élections.


Les préoccupations de l’UE sont déplacées et sont un moyen de maintenir la pression sur le pays.  Le déni de l’aide au développement, de la part de certains États comme des institutions financières internationales, est injuste et immoral.  Le ciblage des droits de l’homme pour des motifs politiques est contraire à la Charte des Nations Unies.


La déléguée de la Chine a regretté l’existence d’un projet de résolution spécifique au Myanmar.  Elle considère que le dialogue et la coopération sont la meilleure manière de promouvoir les droits de l’homme.  Le Conseil des droits de l’homme avec le mécanisme de l’EPU sont une plate-forme adaptée à ces questions.  Selon elle, soumettre ce type de résolution rend la question politisée et ne permet pas un bon règlement des problèmes et ne reflète pas les progrès du Myanmar.


La déléguée de la Jamahiriya arabe libyenne a affirmé qu’elle allait voter contre le texte.  Elle a exprimé ses regrets face à l’insistance de certains pays qui présentent des projets de résolution basés sur la politique et qui visent certains pays au prétexte qu’ils pratiquent une politique non conforme aux normes internationales des droits de l’homme.  Ce type de projet de résolution touche à la souveraineté des États.  Elle a relevé des doublons entre le travail de la Commission et le Conseil des droits de l’homme.  Cet organisme et l’Examen périodique universel (EPU) évitent la politisation et la sélectivité de ces résolutions.  Elle a rappelé les engagements des quatorzième et quinzième sommets du Mouvement des pays non alignés sur ce point.


Le délégué de la Malaisie a prôné une approche plus constructive car selon lui, ces résolutions sont sélectives et sèment la discorde.  En effet, le consensus recherché est difficile à obtenir quand il s’agit de mettre la pression sur un État isolé.  Les résolutions ne doivent pas servir d’objectifs politiques car cela est contraire à la Charte.  Pour ces raisons, son pays votera contre ce projet de résolution.  Il a rappelé le rôle de l’Examen périodique universel et a encouragé le Myanmar à coopérer avec les bons offices du Secrétaire général et de tenir des élections libres en 2010.


Le délégué de la Fédération de Russie a déclaré que ce genre de projet de résolution visant un pays était inefficace et ne créait que la confrontation entre États.  Il a rappelé que c’est justement l’absence de dialogue et la politisation qui ont empêché l’ancienne Commission des droits de l’homme de fonctionner correctement.  Il a rappelé que l’EPU offrait la possibilité d’un dialogue ouvert et respectueux.  Ainsi son pays voterait contre, a-t-il ajouté, appelant les autres États à adopter une position similaire.


Le délégué du Soudan a déclaré que par ce projet de résolution, on revenait à la sélectivité.  Il s’est dit préoccupé par un tel texte, face à l’intention de certains États, intention qui, a-t-il dit, vise à la politisation.  Selon lui, il faut respecter la souveraineté des États et la promotion des droits de l’homme doit se faire à travers un dialogue objectif.


La déléguée de la République arabe syrienne a exprimé son refus total de l’exploitation de la question des droits de l’homme pour des motifs d’intervention dans les affaires intérieures car cela est contraire à la Charte des Nations Unies.  Cette dernière stipule le droit à la souveraineté et l’égalité de tous les États Membres.  Selon elle, la non-pratique de l’hégémonie est la voie pour promouvoir la coopération en vue de réaliser les droits de l’homme.  Elle a indiqué que sa délégation voterait contre le projet de résolution.


La déléguée du Viet Nam a réitéré son appui aux bons offices du Secrétaire général, lesquels sont propices à la situation au Myanmar.  Selon elle, le projet de résolution ne reflète pas les tendances positives ainsi que l’approche détaillée que les voisins du Myanmar ont cherché à adopter afin d’éradiquer les tensions sociales du pays.


La déléguée de Cuba a déclaré que son pays maintenait sa position de principe contre les résolutions spécifiques aux pays.  Elle a rappelé que la coopération était la voie adéquate pour la protection de tous les droits humains.  L’EPU offre la possibilité d’examiner les droits humains dans tous les pays.  Ainsi Cuba votera contre le projet de résolution.


La déléguée du Venezuela a déclaré que son pays voterait contre le projet de résolution puisqu’ il reflétait la politisation, le deux poids deux mesures et la non-sélectivité.  Le Conseil des droits de l’homme est l’organe via lequel il convient d’examiner les violations aux droits de l’homme.  Selon elle, il n’est pas normal que des pays utilisent les droits de l’homme pour stigmatiser certains pays.


Le délégué de l’Inde a dit que la promotion des droits de l’homme devait se faire grâce au dialogue.  Seule une telle approche peut créer le respect des droits hommes dans tous les pays.  Il a souligné les mesures positives prises par le Myanmar dans certains domaines des droits de l’homme notamment, les réformes politiques en vue d’assurer la transition démocratique.  Il a rappelé que plusieurs prisonniers politiques avaient été libérés.  L’Inde a tout mis en œuvre pour appuyer cela et selon lui, des sanctions seraient contre-productives.  Il a regretté que le texte ne soit pas en conformité avec cette approche.


Le délégué du Japon a dit que son pays avait voté pour le projet de résolution car il est important que la communauté internationale envoie un message pour des élections transparentes l’an prochain au Myanmar.  Selon lui, il est important que la Commission sanctionne ce qui doit être sanctionné et salue ce qui mérite de l’être.  Son pays avait proposé des amendements à cet égard, lesquels n’ont pas été adoptés par les coauteurs.  Les élections de l’an prochain se rapprochent et seront un moment clef de la démocratisation.  Le Japon réfléchit à accroître son aide au Myanmar.


      Le délégué de l’Indonésie a appuyé les bons offices du Secrétaire général.  Il a prié le Gouvernement du Myanmar de veiller à organiser des élections libres et transparentes et de continuer ses efforts dans le sens de la démocratisation.  Un consensus aurait envoyé un message fort au Gouvernement du Myanmar qui aurait reconnu l’immense travail de ce pays vers la démocratisation.  Le Secrétaire général devrait poursuivre ses efforts de bons offices mais en raison de la polémique sur ce genre de projet de résolution, l’Indonésie s’est abstenue.


Le délégué du Brésil s’est dit très préoccupé par la situation dans ce pays, par le manque de liberté d’association et d’expression ainsi que par la condamnation de Daw Aung San Suu Kyi ainsi que d’autres prisonniers de conscience dans une période si cruciale pour le pays.  Il a invité le Gouvernement à se soumettre à l’Examen périodique universel (EPU) en 2011 et a formulé le vœu que cela puisse contribuer à améliorer la situation des droits de l’homme au Myanmar.


Le représentant du Bangladesh s’est déclaré prêt à poursuivre ses efforts pour favoriser l’instauration de la démocratie au Myanmar et a salué la mission de bons offices du Secrétaire général et de son Conseiller spécial, M. Ibrahim Gambari, mais, a voté contre le projet pour les raisons déjà invoquées. 


La représentante de la Thaïlande a indiqué que l’EPU représentait le mécanisme approprié pour s’occuper de cette question.  Elle a souhaité que les élections au Myanmar en 2010 soient transparentes et ouvertes.  Elle s’est félicitée de la coopération actuelle entre son pays et le Myanmar.  L’avenir de ce pays repose dans les mains de son peuple et la Thaïlande va continuer à appuyer ses efforts, a-t-elle assuré.


La déléguée de l’Australie a déclaré qu’en qualité de coauteur, son pays tenait à mettre l’accent sur la mise en place des conditions nécessaires à la tenue d’élections libres, justes et transparentes au Myanmar.  L’Australie a toujours lancé un appel pour que toutes les composantes politiques de la société puissent prendre part à ce processus.  Elle a salué la décision du Gouvernement du Myanmar de ne pas avoir lancé un appel pour que la Commission n’examine pas ce projet cette année.


Droits de réponse


Le représentant du Royaume-Uni a exercé son droit de réponse en réaction à l’Argentine sur les Îles Malouines, lors de l’examen de la résolution sur l’utilisation des mercenaires.  Le Royaume-Uni n’a aucun doute quant à sa souveraineté sur les îles Malouines et il ne peut y avoir de négociation sur ces îles tant que celles-ci ne le souhaiteront pas elles-mêmes.


Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a répondu à toutes les délégations, y compris le Japon, ayant fait des remarques sur la question des enlèvements.  Il a indiqué que le Japon avait commis les pires crimes contre l’humanité en tuant des millions de personnes, en soumettant plus de 200 OOO femmes coréennes à l’esclavage sexuel et en recourant aux enlèvements, entre autres.  Il a expliqué le contexte et les circonstances de tels enlèvements ainsi que le détail des châtiments de leurs auteurs.  Il a dit avoir exprimé des regrets au niveau le plus élevé au Japon et a considéré que cette question des enlèvements était définitivement réglée.


Le représentant du Japon a considéré que les remarques de la RPDC sur ces enlèvements ne reflétaient pas les faits exacts.  Il y a eu 17 personnes enlevées, cinq sont rentrées au Japon et mais l’on est toujours sans nouvelles de  12 autres ce qui ne fait n’exclut pas la possibilité d’enlèvements.  Il a invité le Gouvernement de ce pays à établir une commission d’enquête à ce sujet.  Cependant, le Gouvernement de la RPDC n’a pris aucune mesure concrète, a-t-il constaté, en émettant le vœu qu’il finisse par établir une commission d’enquête.


Reprenant la parole, le représentant de la RPDC a déclaré n’avoir aucune idée du chiffre de 17 personnes enlevées.  Il a rappelé que certaines personnes présumées enlevées avaient, en fait, été retrouvées au Japon.  Il a signalé que son pays avait organisé la commission d’enquête comme condition préalable à la levée des sanctions imposées par le Japon.  Il a considéré que ce pays n’avait, en conséquence, pas honoré ses engagements.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Deuxième Commission reporte à plus tard la tenue du quatrième Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, initialement prévue les 23 et 24 novembre

AG/EF/3270

La Deuxième Commission reporte à plus tard la tenue du quatrième Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, initialement prévue les 23 et 24 novembre

19/11/2009
Assemblée généraleAG/EF/3270
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

36e séance – après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION REPORTE À PLUS TARD LA TENUE DU QUATRIÈME DIALOGUE DE HAUT NIVEAU

SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT, INITIALEMENT PRÉVUE LES 23 ET 24 NOVEMBRE


Initialement prévu les 23 et 24 novembre prochains, le Dialogue de haut niveau consacré au financement du développement se tiendra à une date qui reste à déterminer.  Ainsi en ont oralement décidé les délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission), réunies ce midi au Siège des Nations Unies.  Les délégations se sont, en outre, fixé une date-butoir (le 11 décembre 2009) au terme de laquelle elles devront décider de la date exacte de la tenue du Dialogue de haut niveau.


Réagissant à l’adoption de la décision orale par la Commission, la représentante de la Suède, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a regretté le report de la réunion de haut niveau sur le financement du développement, estimant qu’un tel acte porte atteinte à la réputation des Nations Unies.  Elle a souhaité que le secrétariat de la Commission fournisse une explication écrite concernant cette situation et a souhaité que cela ne se reproduise pas.  Nous devons, a-t-elle conclu, mieux préparer la tenue de cette réunion à laquelle l’Union européenne est prête à prendre part.


Par ailleurs, au cours de la réunion de ce matin, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a adopté une résolution relative à la Coopération Sud-Sud pour le développement et a examiné une série de projets de résolution qui seront ultérieurement soumis à une prise de décisions.


Aux termes de la résolution1 consacrée à la Coopération Sud-Sud pour le développement, qui a été adoptée par consensus telle qu’oralement amendée, la Deuxième Commission recommande à l’Assemblée générale d’organiser, à la date du 4 février 2010, la seizième session du Comité de haut niveau pour la coopération Sud-Sud.  Elle lui suggère également d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixante-sixième session le point subsidiaire intitulé « Coopération Sud-Sud pour le développement ».


D’autre part, la Deuxième Commission s’est penchée sur trois projets de résolution, tous présentés par la délégation du Soudan, prenant la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, qui feront l’objet d’une décision ultérieurement. 


Aux termes d’un premier projet de texte2, l’Assemblée générale, si elle venait à suivre la recommandation de sa Deuxième Commission, soulignerait qu’il est indispensable d’exploiter pleinement le potentiel du commerce international comme moteur du développement et insisterait sur l’importance d’un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, non discriminatoire et équitable qui contribue à la croissance, au développement durable et à l’emploi, notamment dans les pays en développement.


Aux termes d’un autre projet de résolution3, portant sur la sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures, la Commission économique et financière recommanderait à l’Assemblée d’inviter les États à coopérer à la réalisation de l’objectif ultime de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en donnant effet immédiatement à ses dispositions.  Elle exhorterait les pays développés à prendre des engagements ambitieux et élargis au titre du Protocole de Kyoto dans les futures périodes d’engagement.


Enfin, aux termes d’un troisième projet de texte4 relatif au rôle des Nations Unies s’agissant de promouvoir le développement dans le contexte de la mondialisation et de l’interdépendance, la Commission recommanderait notamment à l’Assemblée générale de prier les organismes des Nations Unies qui œuvrent en faveur du développement d’élaborer une réponse globale à la crise pour appuyer les stratégies nationales de développement.


Prenant la parole en fin de réunion, le Président de la Commission économique et financière, M. Park In-kook (République de Corée), a exhorté les délégations à accélérer le rythme actuel des travaux dont la fin est prévue à la date du mercredi 25 novembre prochain.  « À ce jour, nous n’avons adopté que six résolutions, alors que 35 autres sont encore à l’examen », a-t-il souligné, avant d’indiquer que le temps presse.


La prochaine séance publique de la Deuxième Commission se tiendra demain, vendredi, le 20 novembre, à partir de 15 heures.


1         A/C.2/64/L.42

2         A/C.2/64/L.40

3         A/C.2/64/L.39

4        A/C.2/64/L.41


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La conclusion d’un accord ambitieux à Copenhague est encore possible, assurent Ban Ki-moon et Yvo de Boer devant l’Assemblée générale

AG/10890

La conclusion d’un accord ambitieux à Copenhague est encore possible, assurent Ban Ki-moon et Yvo de Boer devant l’Assemblée générale

19/11/2009
Assemblée généraleAG/10890
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Assemblée générale

Soixante-quatrième session

Séance informelle de la plénière

sur les changements climatiques - après-midi


LA CONCLUSION D’UN ACCORD AMBITIEUX À COPENHAGUE EST ENCORE POSSIBLE, ASSURENT BAN KI-MOON ET YVO DE BOER DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


À 17 jours de l’ouverture de la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, l’Assemblée générale a convoqué cet après-midi une réunion informelle pour inciter les États Membres à conclure un accord effectif, réaliste et capable de refléter l’urgence de la situation actuelle.


« Si vous lisez la presse », a déclaré le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, « vous pourriez penser que la Conférence de Copenhague sera une déception.  C’est faux et nous réussirons à conclure un accord.  Il faut rester positif et engagé ». 


« La planète a besoin d’un nouvel accord sur les changements climatiques.  Les États Membres doivent convenir d’une solution juste, effective et ambitieuse, capable de refléter nos objectifs partagés ainsi que nos responsabilités communes mais différenciées », a renchéri le Président de l’Assemblée générale, M. Ali Abdussalam Treki.


M. Yvo de Boer, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a expliqué que l’accord de Copenhague doit garantir une assistance renforcée aux plus pauvres et aux plus vulnérables, un objectif ambitieux de réduction des émissions des pays industrialisés, des actions nationales d’atténuation de la part des pays en développement, ainsi que des ressources financières et technologiques nécessaires et une structure de gouvernance équitable de gestion des ressources.


« Copenhague doit aussi créer la base d’un cadre de travail juridique et politique qui permette la transition vers une économie mondiale verte et l’adaptation aux conséquences négatives des changements climatiques », a-t-il notamment indiqué. 


Conscient de l’importance que revêt la question du financement, le Secrétaire général a signalé que le monde développé devra fournir 10 milliards de dollars afin de lancer la croissance à basse émission dans les pays en développement.  « Nous devons renforcer cela substantiellement, à hauteur de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 », a-t-il indiqué.  « Faisons ensemble un pas de géant vers un avenir meilleur qui commence à Copenhague », a-t-il dit.


« Voulons-nous être la génération qui se sera détruite elle-même? », a lancé Mme Trudie Styler de la Rainforest Foundation à la centaine de délégations venues participer à cette réunion.


Aux cours du débat qui a suivi ces discours liminaires, les délégations ont insisté sur les principaux points d’achoppement qui restent à régler pour l’adoption d’un accord ambitieux et juridiquement contraignant, entre autres, la question du financement des efforts d’atténuation et d’adaptation.  Elles ont également évoqué l’importance de la volonté politique, de la coopération multilatérale et de la recherche.


SÉANCE INFORMELLE DE LA PLÉNIÈRE SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES


Déclarations


M. ALI ABDUSSALAM TREKI, Président de l’Assemblée générale, a déclaré que dans les efforts collectifs pour lutter contre les changements climatiques, l’importance de la Conférence de Copenhague avait résonné clairement et bruyamment lors de la manifestation de haut niveau convoquée par le Secrétaire général, le 22 septembre 2009.  Il ne nous reste que 17 jours, mais ils peuvent suffire pour préparer le terrain à un résultat agréé correspondant à la gravité et à l’urgence du défi, a-t-il estimé.  Les États Membres, a averti le Président, ne peuvent se soustraire à cette responsabilité ni se permettre de perdre l’élan, car le progrès n’est pas une option mais un impératif pour notre survie.  M. Treki a ensuite engagé tous les États Membres à agir de manière résolue et collective.


Il a poursuivi en affirmant que l’action requise devait être fermement ancrée dans la légitimité unique dont dispose l’Assemblée générale.  Il a expliqué que des délibérations étaient actuellement en cours au sein de la Deuxième Commission sur une résolution globale relative aux changements climatiques. 


La planète a besoin d’un nouvel accord international sur les changements climatiques et Copenhague nous offre cette occasion.  Les États Membres doivent convenir d’une solution juste, efficace et ambitieuse qui reflète nos objectifs partagés ainsi que nos responsabilités communes mais différenciées, a lancé le Président de l’Assemblée générale.  Regrettant l’absence remarquée d’un grand nombre de délégations à la dernière Conférence de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Président de l’Assemblée a espéré que cela ne se reproduira pas à la Conférence de Copenhague.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a rappelé qu’il ne pouvait y avoir de sécurité alimentaire sans sécurité climatique.  La science exige que nous agissions maintenant et chaque pays doit faire partie de la solution, a-t-il déclaré.  Si l’on lit les derniers articles de presse, on peut arriver à penser que Copenhague sera une déception.  C’est faux, a-t-il lancé, nous réussirons à trouver un accord, en tirant parti de l’élan politique qui se renforce chaque jour.  Il en a voulu pour preuve la promesse faite récemment des Présidents américain et chinois, Barack Obama et Hu Jintao, de travailler ensemble pour arriver à un accord à Copenhague; l’annonce par l’Indonésie qu’elle allait réduire ses émissions de 26%, ou encore celle de la Fédération de Russie sur sa volonté de réduire ses émissions de 25% d’ici à 2020, si les autres pays en font autant.  En outre, le Brésil veut aller au-delà de son objectif d’une réduction entre 38 et 42% d’ici à 2020, alors que la Norvège s’est engagée sur une réduction de 40%, a dit le Secrétaire général.  Tout cela nous amène à croire que nous pouvons être positifs. 


Les esquisses d’un accord se forgent sur des questions difficiles, comme le partage des technologies et le développement des capacités nationales, a-t-il poursuivi.  Saluant un véritable élan, Ban Ki-moon a appelé à rester engagés pour sceller un accord à Copenhague.  Il s’est réjoui que de nombreux dirigeants mondiaux aient déjà annoncé leur venue dans la capitale danoise.  Nous voulons des objectifs d’atténuation ambitieux de la part des pays industrialisés et des mesures d’adaptation ambitieuses de la part des pays en développement, a-t-il insisté.  Nous avons besoin de financements et de technologies, notamment pour mettre en place des mesures d’adaptation pour aider les plus vulnérables, a-t-il ajouté.  À court terme, le monde développé devra fournir 10 milliards de dollars afin de lancer la croissance à basse émission de carbone dans les pays en développement, et à moyen terme, nous devons renforcer cela substantiellement et parvenir à 100 milliards par an d’ici à 2020, a-t-il précisé.  Une structure équitable et transparente doit gérer ses ressources, et tous les pays doivent avoir voix au chapitre dans ce dossier, a-t-il souligné, estimant qu’un accord à Copenhague qui traite clairement de ces questions sera un succès.  En outre, nous pouvons et nous allons parvenir à un traité juridiquement contraignant sur les changements climatiques d’ici à 2010, a-t-il affirmé.


Le Secrétaire général a assuré que les Nations Unies continueraient à travailler sur les changements climatiques, notamment par des partenariats novateurs, l’assistance technologique et le développement des capacités nationales.  Les changements climatiques affectent tout, la santé de l’économie comme celle de nos enfants, la sécurité énergétique comme la paix et la sécurité internationales, a-t-il enfin insisté.  Faisons ensemble un pas de géant vers un avenir meilleur, en commençant à Copenhague, a-t-il insisté.


M. YVO DE BOER, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a rappelé que le Sommet mondial sur les changements climatiques s’était clos sur un appel des dirigeants mondiaux pour un accord global à Copenhague qui garantisse une action renforcée d’assistance aux plus pauvres et aux plus vulnérables, un objectif ambitieux de réduction des émissions des pays industrialisés, des actions nationales d’atténuation de la part des pays en développement, des ressources financières et technologiques nécessaires et une structure de gouvernance équitable de gestion des ressources.  Les décisions qui seront prises doivent inclure un calendrier précis vers un instrument juridiquement contraignant pour 2010, a-t-il précisé.


Il est clair qu’un accord international fort contre les changements climatiques doit être trouvé, alors que les changements climatiques touchent plus durement les plus pauvres et sapent les efforts engagés pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il ajouté, assurant que malgré les crises économique et financière, la prise de conscience internationale était de plus en plus forte.  Les pays réalisent que l’action contre les changements climatiques et la relance économique pouvaient être menées de concert, main dans la main, si les économies agissaient vers une transition verte.  L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a conclu que des investissements durables dans le secteur de l’énergie avaient été reportés par la crise économique, a rappelé M. De Boer, estimant que Copenhague doit aussi créer la base d’un cadre de travail juridique et politique qui permette la transition vers une économie mondiale verte et l’adaptation aux conséquences négatives des changements climatiques.


Malgré les avancées dans les négociations, des efforts sont encore nécessaires sur les questions très politiques de l’atténuation et du financement, a poursuivi le Secrétaire exécutif.  Pour que l’accord de Copenhague soit effectif, il faut que tous les pays développés se fixent des objectifs ambitieux à moyen terme.  Aujourd’hui, les engagements des pays développés sont toujours en deçà de ce que les scientifiques préconisent, à savoir un retour au niveau d’émissions d’avant 1992, a-t-il souligné.  Quant aux pays en développement, ils ont besoin du soutien technique et financier nécessaire, à long terme, et un renforcement de ce financement est la base pour un accord de Copenhague efficace et réaliste, en particulier un accord sur les financements publics. 


En dépit de lacunes encore à combler, je sens que l’on est vraiment désireux d’arriver à un accord, a-t-il poursuivi, rappelant qu’il était absolument essentiel d’agir contre les changements climatiques, compte tenu de leurs conséquences sur les femmes et les plus vulnérables, ainsi que sur leurs liens avec les conflits « qui doivent être reconnus ».  M. De Boer a, enfin, appelé à saisir l’occasion de Copenhague: vos négociateurs ont six jours avant l’arrivée des ministres; vos ministres auront deux jours avant l’arrivée des chefs d’État, vous aurez huit jours, en tout, pour y parvenir, a-t-il lancé.  


M. CARSTEN STAUR, Représentant permanent du Danemark, a indiqué que l’accord de Copenhague devait renforcer la voie menant à l’établissement d’un cadre juridique en matière de changements climatiques.  Réclamant une action vigoureuse de la part des États Membres, il a souhaité que l’accord de Copenhague parte des progrès déjà accomplis pendant les négociations et recommande des actions immédiates.  M. Staur a prôné la conclusion d’un accord au contenu solide qui prenne en compte toutes les facettes de l’Accord de Bali et qui fournisse des directives dans les domaines de l’atténuation, de l’adaptation et de l’accès aux technologies.  Cet accord doit se fonder sur le principe de la responsabilité partagée mais différenciée et assumée, a-t-il ajouté. 


L’accord de Copenhague sera contraignant, « même si nous ne pouvons en prévoir tous les détails », a-t-il insisté, en parlant d’un document qui « représentera une base solide pour les prochains accords en matière de changements climatiques ».  M. Staur a réclamé des engagements individuels de la part de chaque pays.  C’est la seule façon d’aller de l’avant, a-t-il affirmé. 


Mme TRUDIE STYLER, Cofondatrice de Rainforest Foundation et Ambassadrice de bonne volonté du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a estimé que les activités de sa Fondation ne seront jamais suffisantes face à l’implacable vague d’appropriation des terres, d’abattage et de dégradation par les multinationales.  Elle a jugé qu’il était temps que les gouvernements, les patrons d’industrie et les populations autochtones travaillent ensemble pour préserver la forêt tropicale.


Il est temps, pas en 2020 ni 2050, mais maintenant d’assumer notre responsabilité d’arrêter les émissions de carbone de manière décisive et urgente, a plaidé l’épouse du chanteur anglais, Sting.  Il suffirait tout simplement d’arrêter la déforestation, a-t-elle souligné.  Pourquoi ne le faisons nous pas, s’est-elle impatientée.


Concluant, Mme Styler a estimé que nous étions à un point de non-retour de l’histoire.  Nous ne devons pas faire le choix entre l’économie et l’environnement.  Une transition vers un système économique propre ouvrira d’énormes opportunités, a-t-elle déclaré.  À Copenhague, a-t-elle dit en s’adressant aux délégations, ne vous arrêtez pas aux salutations et aux belles paroles.  Rejetez les compromis car les signes ne sont pas bons.  Trop de gens puissants se comportent avec une irresponsabilité choquante, a-t-elle dit.  Au lieu d’affronter les défis des changements climatiques, ils privilégient des solutions à court terme, a-t-elle déploré en guise de conclusion.  Vous serez jugés par vos enfants, vos petits-enfants et les générations à venir.  Ils vous demanderont si vous avez vraiment tout fait pour arrêter les changements climatiques, a-t-elle prévenu.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les relations avec le Conseil de sécurité au cœur des travaux sur la revitalisation de l’Assemblée générale

AG/10889

Les relations avec le Conseil de sécurité au cœur des travaux sur la revitalisation de l’Assemblée générale

19/11/2009
Assemblée généraleAG/10889
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

48e séance plénière – matin


LES RELATIONS AVEC LE CONSEIL DE SÉCURITÉ AU CŒUR DES TRAVAUX SUR LA REVITALISATION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Après avoir pourvu les postes vacants dans cinq comités et commissions, l’Assemblée générale s’est penchée aujourd’hui sur la question de la revitalisation de ses travaux au cours d’un débat où une vingtaine de délégations ont insisté sur les prérogatives propres à cet organe, « le parlement du monde », et sur la nécessité de préserver les équilibres avec d’autres organes de l’ONU, en particulier le Conseil de sécurité, conformément aux mandats définis dans la Charte des Nations Unies. 


À l’étude depuis 18 ans, la revitalisation de l’Assemblée générale vise à « réaffirmer son rôle central en tant que principal organe délibérant et représentatif de l’ONU, et à lui permettre de s’en acquitter efficacement », comme le souligne la Déclaration du Millénaire de 2000.  Créé l’année dernière, le Groupe de travail chargé de la question a concentré ses débats sur trois principaux points à savoir, l’application des résolutions de l’Assemblée générale; le renforcement de la mémoire institutionnelle du Bureau du Président de l’Assemblée; les responsabilités de l’Assemblée dans le processus de sélection des secrétaires généraux et sa relation avec les principaux organes de l’ONU.


Aujourd’hui, le représentant de l’Algérie, au nom du Mouvement des non-alignés, a dénoncé les tentatives répétées du Conseil de sécurité d’empiéter sur les prérogatives de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social (ECOSOC), en entreprenant par exemple d’établir des normes et de codifier le droit international.  Notant « le grand pouvoir des membres permanents du Conseil de sécurité » dans la sélection et la nomination du Secrétaire général, le représentant algérien a demandé, comme de nombreuses autres délégations, plus de transparence dans ce processus et une implication plus active de l’Assemblée.  Dans les faits, l’Assemblée générale ne fait qu’entériner la décision du Conseil de sécurité, a notamment regretté la représentante du Mexique, au nom du Groupe de Rio. 


L’Afrique du Sud ne souhaite pas usurper le rôle du Conseil de sécurité mais elle plaide pour l’amélioration de l’équilibre des compétences, comme défini dans le Consensus d’Ezulwini de 2005, a déclaré son représentant.  Son homologue de l’Égypte a appelé l’Assemblée générale à pallier les déficiences du Conseil de sécurité lorsque celui-ci n’est pas en mesure de réagir à des situations de génocide, de crimes contre l’humanité ou de crimes de guerre. 


Pour de nombreuses délégations, la revitalisation de l’Assemblée exige d’abord et avant tout la pleine application des résolutions qu’elle a adoptées sur la question.  De nombreuses résolutions n’ont pas été mises en œuvre en raison du manque de volonté politique des États Membres ayant le pouvoir de le faire, a accusé le représentant de Cuba; son homologue de la République de Corée, estimant nécessaire d’analyser quelles résolutions ont été appliquées, lesquelles ne l’ont pas été, et surtout pourquoi.  La représentante du Kazakhstan est allée plus loin.  Elle a jugé que le temps est venu « d’envisager collectivement de rendre les résolutions de l’Assemblée générale contraignantes, même s’il faut amender la Charte ». 


À l’instar du représentant du Pérou, de nombreuses délégations ont plaidé pour un renforcement du Bureau du Président de l’Assemblée générale, du point de vue de ses ressources financières et humaines, et a appelé à développer sa mémoire institutionnelle, par la mise en place d’une équipe qui, contrairement au Président, ne changerait pas chaque année et assurerait la transition d’un mandat à l’autre.


Le Président de l’Assemblée générale, Ali Abdussalam Treki, a reconnu à l’ouverture de ce débat que le rôle central et l’autorité de l’Assemblée générale s’étaient érodés ces dernières années, et a souligné qu’il était donc essentiel qu’elle soit plus réactive.  Appelant les États Membres à engager un dialogue politique constructif, il a également promis, comme recommandé par le représentant du Bélarus, d’améliorer la visibilité des activités de l’Assemblée.


Par ailleurs, l’Assemblée générale a suivi les recommandations de la Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, en procédant à plusieurs nominations au Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, au Comité des contributions, au Comité des placements, au Comité des commissaires aux comptes et à la Commission de la fonction publique internationale.


En ce qui concerne le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), qui comprend 16 membres, l’Assemblée a nommé M. Mohammad Mustafa Tal de la Jordanie, Mme Nonye Udo du Nigéria, M. Collen Kelapile du Botswana, Mme Jasminka Dinić de la Croatie et M. Stafford Neil de la Jamaïque.  Ils prendront leurs fonctions le 1er janvier 2010 pour un mandat de trois ans.


Les postes vacants au Comité des contributions, qui est un comité technique composé de 18 membres, seront occupés par M. Andrzej Abraszewski de la Pologne, M. Elmi Ahmed Duale de la Somalie, M. Ihor Humenny de l’Ukraine, M. Meshal Al Mansour du Koweït, Mme Lisa Spratt des États-Unis et M. Shigeki Sumi du Japon, pour un mandat de trois ans, à compter du 1er  janvier 2010.


En ce qui concerne le Comité des placements, qui est constitué de neuf membres nommés pour un mandat de trois ans par le Secrétaire général, l’Assemblée générale a confirmé le renouvellement du mandat comme membre ordinaire de M. Emilio Cárdenas de l’Argentine et de Mme Linah Mohohlo du Botswana pour une durée de trois ans, et de M. Fernando Chico Pardo du Mexique pour une durée d’un an.  Ce dernier, qui siège au sein du Comité depuis 1996, atteindra la limite fixée à 15 ans au 31 décembre 2010.  M. Simon Jiang de la Chine, qui siège depuis 2009, et M. Ivan Pictet de la Suisse, qui siège depuis 2005, sont également renouvelés comme membres ad hoc du Comité des placements, pour une durée d’un an à compter du 1er janvier 2010. 


Concernant le Comité des commissaires aux comptes (CCC), l’Assemblée générale a nommé le Contrôleur et Vérificateur général des comptes du National Audit Office du Royaume-Uni, pour un mandat de six ans non renouvelable.  Il succèdera, le 30 juin 2010, au Premier Président de la Cour des comptes de la République française. 


S’agissant de la Commission de la fonction publique internationale (CFPI), qui a été créée par l’Assemblée générale en 1974 pour assurer la réglementation et la coordination des conditions d’emploi dans les organisations qui appliquent le régime commun des Nations Unies, ont été nommés: M. Minoru Endo du Japon, M. Gilberto Paranhos Velloso du Brésil, M. Gian Luigi Valenza de l’Italie, Mme Lucretia Myers des États-Unis, et M. Wolfgang Stöckl de l’Allemagne.  Le mandat de ces membres, d’une durée de quatre ans, commencera le 1er janvier 2010.  Par ailleurs, M. Wolfgang Stöckl a été élu Vice-Président de la CFPI. 


L’Assemblée poursuivra ses travaux demain vendredi 20 novembre, à 10 heures, avec un débat consacré à la Commission de consolidation de la paix (CCP). 



REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Débat


Le Président de l’Assemblée générale, M. ALI ABDUSSALAM TREKI, a estimé, dans une déclaration lue par le Vice-Président de l’Assemblée et Représentant permanent du Cameroun, M. TOMMO MONTHE, que l’engagement renouvelé en faveur du multilatéralisme, l’appel au dialogue et la volonté d’agir ensemble incitaient à redoubler d’efforts pour atteindre, « ce que nous souhaitons tous », une Assemblée revitalisée, déterminée et prête à répondre aux défis les plus importants de cette époque.  Une Assemblée, a-t-il poursuivi, qui est à la hauteur de son statut d’organe délibérant principal, d’organe d’élaboration des politiques et d’organe de prise de décisions. 


Il a souligné la nécessité pour l’Assemblée de faire un usage optimal des fonctions et pouvoirs qui lui sont conférés par la Charte des Nations Unies, qu’il s’agisse de la paix et de la sécurité internationales au développement des droits de l’homme ou encore de justice et de droit international.  L’Assemblée générale doit être plus réactive dans les domaines qui préoccupent la communauté internationale, a-t-il dit, appelant les États Membres à engager un dialogue politique constructif visant à faciliter des décisions efficaces et rapides.  Ceci est essentiel pour que l’Assemblée générale garde son rôle central et son autorité qui s’est érodée ces dernières années, a-t-il averti.  J’entends également, a-t-il ajouté, améliorer sa visibilité, notamment en tenant des débats thématiques qui offriront aux États Membres l’occasion de débattre des défis les plus pressants de manière ouverte, interactive, inclusive et efficace.


Dans sa déclaration, le Président a salué le travail du Groupe de travail spécial sur la revitalisation de l’Assemblée générale, créé l’année dernière, qui a donné le point de départ des discussions sur les questions les plus pertinentes auxquelles l’Assemblée doit répondre au cours de cette session pour renforcer la transparence et l’efficacité de ses travaux.  Le processus de négociations sur la réforme du Conseil de sécurité pourrait aussi bénéficier de ce travail, a-t-il estimé, rappelant qu’il avait des réunions régulières avec ses homologues du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social, afin de garantir une coopération et une coordination accrues entre les différents programmes de travail.   De nombreux États Membres, a-t-il aussi rappelé, ont insisté sur le rôle de l’Assemblée générale dans la sélection et la nomination du Secrétaire général et sur la nécessité d’un travail harmonieux avec le Conseil de sécurité pour que cette décision importante soit prise de manière plus transparente.  


Le Président a souligné que Mme Sanja Štiglic, Représentante permanente de la Slovénie, et M. Jorge Argüello, Représentant permanent de l’Argentine, seront désormais les deux Facilitateurs du Groupe de travail.


M. PER ÖRNÉUS (Suède), au nom de l’Union européenne (UE), a estimé que la revitalisation de l’Assemblée générale ne pouvait être garantie que si elle porte sur des questions d’intérêt général pour tous les États Membres et la communauté internationale, dans son ensemble.  À ce stade, a-t-il dit, nous croyons que des initiatives concrètes à un niveau pratique sont des conditions sine qua non pour une restructuration des performances de l’Assemblée générale.  Il a estimé que la meilleure marche à suivre est la mise en œuvre rapide des résolutions existantes sur la revitalisation de l’Assemblée, y compris les textes issus du Sommet mondial de 2005. 


Le représentant a souligné la nécessité d’introduire des mesures pour améliorer la qualité et la justesse des documents des Nations Unies dans les six langues officielles.  Il a demandé des précisions au Secrétariat sur les possibles économies qui pourraient être faites en éliminant la distribution des versions imprimées des documents des Nations Unies aux missions permanentes.  Les économies pourraient ainsi servir à améliorer la qualité de ces documents et leur mise à disposition auprès des États Membres.  Concluant sur la sélection du Secrétaire général, M. Örnéus a rappelé l’attachement de l’Union européenne aux dispositions de la Charte en la matière.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) au nom du Mouvement des pays non alignés, a estimé que la revitalisation de l’Assemblée générale était de nature politique et que par conséquent, elle devait être menée de manière inclusive, transparente et efficace.  Il a souligné la nécessité pour les États Membres de respecter strictement les fonctions et pouvoirs de chaque organe des Nations Unies pour maintenir l’équilibre entre eux.  Le Conseil de sécurité doit pleinement respecter toutes les dispositions de la Charte aussi bien que les résolutions de l’Assemblée générale qui précisent ses relations avec cette dernière et les autres organes des Nations Unies, a plaidé le représentant. 


L’Article 24 de la Charte ne donne pas au Conseil de sécurité la compétence sur les questions qui relèvent des fonctions et des pouvoirs de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social (ECOSOC), a tenu à rappeler le représentant.  Le Mouvement des non-alignés, a-t-il prévenu, s’opposera à toute approche qui viserait à saper ou à minimiser le travail de l’Assemblée générale, à diminuer son rôle et son fonctionnement ou à remettre en cause sa pertinence et sa crédibilité, a lancé le représentant.


Abordant la mise en place du Groupe de travail spécial sur la revitalisation de l’Assemblée générale, le représentant a appelé à une évaluation approfondie du statut de la mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée et à une identification claire des lacunes en la matière et de leurs raisons.  Le représentant a aussi souligné la nécessité d’assurer l’efficacité du Bureau du Président de l’Assemblée, en renforçant sa mémoire institutionnelle et, en conséquence, en lui assurant un personnel permanent.  Il a ensuite exprimé son inquiétude quant au manque de transparence et d’inclusion qui caractérise la nomination et l’élection du Secrétaire général. 


Il devient clair que le Conseil de sécurité et ses membres permanents, en particulier, ont, ces dernières années, assumé un rôle important en la matière, s’est insurgé le représentant.  Il a suggéré que le Président de l’Assemblée générale mène des consultations avec les États Membres pour identifier les candidats potentiels et après en avoir informé tous les États, transmette les résultats au Conseil de sécurité.  Une présentation formelle des candidatures devant l’Assemblée générale pourrait être envisagée et permettrait d’avoir une interaction entre les États et le Conseil de sécurité, a encore suggéré le représentant, ajoutant que le Président de l’Assemblée pourrait convoquer une réunion avec tous les candidats, comme cela se fait dans d’autres organisations internationales importantes.


Quant à la proposition sur un nouveau système de bulletin de vote, le représentant a réitéré ses appels à la prudence compte tenu de la confidentialité et de l’intégrité du processus de vote.  Les différentes propositions sur l’utilisation des scanners optiques n’ont pas convaincu le Mouvement des non-alignés, a-t-il souligné.  En outre, a-t-il encore plaidé, le Plan-cadre d’équipement ne devrait pas servir à justifier l’installation d’un nouveau système alors même que les États Membres ne sont pas encore parvenus à une conclusion sur cette question. 


Mme SOCORRO ROVIROSA (Mexique), au nom du Groupe de Rio, a appelé à redoubler d’efforts dans l’application des mandats de l’Assemblée générale dans cinq thèmes principaux et d’abord la sélection et la nomination du Secrétaire général.  Elle a appelé à un processus transparent et inclusif dans lequel le rôle de l’Assemblée générale serait plus conséquent.  Elle a jugé également essentiel que l’Assemblée assume un rôle plus proactif dans les domaines de la paix et de la sécurité internationales.  La représentante a aussi souligné l’importance d’un renforcement institutionnel du Bureau du Président de l’Assemblée générale, en permettant une utilisation maximale de ses ressources humaines et financières.  La représentante a de même appelé à l’amélioration des méthodes de travail de l’Assemblée, notamment par la rationalisation du programme de travail.  La bi-annualisation ou tri-annualisation des questions serait l’une des formules possibles, a-t-elle suggéré.  Elle a enfin souhaité que le système de vote manuel fonctionne avec davantage d’efficacité.


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a signalé que malgré l’importance du processus de revitalisation de l’Assemblée générale, aucun progrès concret n’avait été réalisé jusqu’à présent.  Cela est principalement dû à un manque de volonté politique de permettre à cet organe de jouer son rôle de leadership, conformément à l’équilibre « délicat » établi par la Charte entre tous les principaux organes de l’ONU, a-t-il affirmé.  Ma délégation est convaincue que les problèmes liés à la relation entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité sont dus, d’une part, au fait que le Conseil empiète sur le mandat de l’Assemblée en ne portant aucune question à son attention et en agissant d’une façon qui ignore la volonté et les vues des pays concernés.  D’autre part, a-t-il ajouté, l’Assemblée générale n’exerce pas ses responsabilités d’une manière satisfaisante, notamment en ce qui concerne ses relations avec le Conseil de sécurité. 


M. Abdelaziz a ensuite expliqué que le Document final du quinzième Sommet du Mouvement des pays non alignés, qui a été adopté en juillet 2009, engage l’Assemblée générale à prendre des mesures concrètes et appropriées lorsque le Conseil échoue à réagir à des situations de génocide, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et de violations de cessez-le-feu.  Le Document engage également l’Assemblée générale à remplir le mandat qui lui permet d’établir les priorités de l’ONU, en matière de budget, d’administration et de réformes, y compris s’agissant des opérations de maintien de la paix. 


L’Assemblée générale doit jouer activement son rôle dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, a insisté le représentant, qui s’est notamment félicité de l’adoption des résolutions 63/301 et 64/10 traitant, respectivement, de la situation au Honduras et du suivi du rapport de la mission d’établissement des faits sur le conflit de Gaza.  Cette tendance doit être renforcée, notamment pour les situations où le Conseil a manqué d’établir la paix et la sécurité, en République démocratique du Congo (RDC) ou en Somalie.  Il importe donc, a ajouté le représentant, d’assurer l’efficacité du Bureau du Président de l’Assemblée générale en renforçant notamment sa mémoire institutionnelle. 


Le Document encourage également l’Assemblée générale à interagir activement avec la Commission de consolidation de la paix (CCP).  Le représentant a ensuite proposé la création d’un système qui permette au Président de l’Assemblée de consulter les États Membres pour identifier les candidats au poste de secrétaire général et d’en informer par la suite tous les États Membres, puis le Conseil de sécurité.  Le représentant a également estimé que les États Membres devaient pouvoir assister à la présentation officielle des candidats. 


Ma délégation, a-t-il poursuivi, s’oppose aux propositions sur la création d’un nouveau système de scrutin, craignant qu’elle n’affecte la crédibilité, la fiabilité et la confidentialité du système actuel.  Le représentant a conclu en réclamant des mesures de suivi de la mise en œuvre des résolutions adoptées par l’Assemblée générale sur sa revitalisation.


M. YURI G. YAROSHEVICH (Bélarus) a affirmé que le Groupe de travail spécial sur la revitalisation de l’Assemblée générale était capable de rétablir la confiance entre le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale.  Selon lui, les mesures prises pour renforcer le rôle de cette dernière sont des preuves évidentes d’une interaction intensifiée entre les centres reconnus de l’économie mondiale et du pouvoir politique.  Le représentant a engagé les États Membres à ne pas perdre cet élan.


L’un des meilleurs moyens de revitaliser l’Assemblée générale, a-t-il poursuivi, serait de renforcer sa faculté d’examiner les questions les plus urgentes, comme les Accords de Kyoto et de Copenhague, l’accès aux nouvelles technologies et aux sources d’énergie renouvelable, la coordination des efforts de lutte contre la traite des êtres humains et les intérêts des pays à revenu intermédiaire. 


M. Yaroshevich a ensuite estimé que les débats thématiques de l’Assemblée générale devraient davantage s’orienter vers l’action, en débouchant par exemple sur l’adoption de résolutions ou la création de groupes de travail.  Il importe aussi d’améliorer la visibilité publique des travaux de l’Assemblée générale, en intensifiant la coopération avec les principaux médias, en utilisant les techniques modernes de communication et en augmentant l’interaction avec la société civile, a indiqué le représentant.


Passant ensuite à la nomination du Secrétaire général, M. Yaroshevich a estimé que ce processus ne devrait pas être une pierre d’achoppement mais au contraire, l’occasion de s’écouter les uns les autres et de réfléchir à des décisions acceptables par tous.  Évoquant par ailleurs la modernisation du système de vote et l’utilisation de scanners optiques, le représentant a affirmé que l’Assemblée générale ne pouvait se permettre d’ignorer les avantages de la technologie moderne.  Il a également engagé les États Membres à examiner les raisons de la non-mise en œuvre des précédentes résolutions sur la revitalisation de l’Assemblée générale.


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a souligné que la question de la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale était à son ordre du jour depuis 18 ans, et que ce thème était devenu l’un des plus importants aspects du processus de réforme des Nations Unies.  La pleine application des résolutions de l’Assemblée est essentielle au processus de revitalisation, a-t-il ajouté, tout comme le renforcement du Bureau de son Président, qui doit disposer des ressources financières et humaines nécessaires pour améliorer son travail.  Le représentant a appelé à étudier sérieusement la proposition de certaines délégations sur le renforcement de la mémoire institutionnelle du Bureau et sur la rédaction d’un document sur les bonnes pratiques par le Président de l’Assemblée pour faciliter la transition avec son successeur.  La question du rôle de l’Assemblée générale dans la sélection et la nomination du Secrétaire général est également centrale pour améliorer la coordination avec le Conseil de sécurité, a-t-il aussi souligné, appelant à améliorer l’interaction entre tous les différents organes de l’ONU.


M. HASAN KLEIB (Indonésie) a déploré la lente mise en œuvre des résolutions relatives à la revitalisation des travaux de l’Assemblée et a réclamé plus de volonté politique afin de faire avancer les efforts collectifs.  Ma délégation, a-t-il ajouté, appuie le renforcement de la mémoire institutionnelle du Bureau du Président de l’Assemblée générale.  Ce dernier doit pouvoir disposer de ressources, sans pour autant augmenter le budget général, a-t-il indiqué.  Le représentant a également estimé que le Bureau devait présenter un rapport analytique à la fin du mandat de chaque Président. 


L’Assemblée générale doit aussi renforcer sa participation à l’architecture de la paix, a-t-il dit.  M. Kleib a ensuite évoqué les liens « étroits et délicats » entre la question de la mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée générale sur sa revitalisation et la réforme du Conseil de sécurité.  Alors que certains points seront examinés par le Groupe de travail, il faut éviter que cet examen n’interfère avec le travail spécifique des autres organes de l’ONU.  Pour ce qui est de la nomination du Secrétaire général, le représentant de l’Indonésie a estimé qu’il fallait privilégier une interaction substantive entre les candidats et l’Assemblée générale.  M. Kleib a, par ailleurs, estimé que le Comité pour l’information et le Département de l’information avaient un rôle à jouer pour augmenter la visibilité des travaux de l’Assemblée générale.


M. PETER ALEXANDER LE ROUX (Afrique du Sud) a rappelé que l’Assemblée générale était le seul organe des Nations Unies au sein duquel les 192 Membres de l’Organisation étaient représentés et prenaient des décisions collectivement et sur un pied d’égalité.  Malheureusement, la réalité ne reflète pas toujours ce fait, et trop souvent, l’Assemblée générale est marginalisée par des empiètements de son mandat par d’autres organes de l’ONU, principalement le Conseil de sécurité, a-t-il dénoncé, réitérant le soutien de son pays à une Assemblée renforcée, « parlement du monde » qui doit être capable de répondre aux questions qui affectent le monde dans son ensemble. 


Tout en saluant la tenue de débats thématiques lors de sa précédente session, et certaines actions prises sur des questions de paix et de sécurité, comme sur la situation au Honduras, il a estimé que des mesures supplémentaires devaient être discutées et adoptées pour renforcer l’efficacité de l’Assemblée, notamment en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales.  L’Afrique du Sud ne souhaite pas usurper le rôle du Conseil de sécurité, mais nous plaidons pour l’amélioration de l’équilibre des compétences entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, comme défini dans le Consensus d’Ezulwini de 2005, a poursuivi le représentant, estimant que ceci est spécialement vrai en ce qui concerne l’élection du Secrétaire général, pour laquelle le processus « n’a pas les caractéristiques d’une organisation qui fonctionne de manière démocratique ».


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a estimé que la réforme de l’Assemblée générale est étroitement liée à la réforme des autres principaux organes des Nations Unies.  Nous avons besoin d’une volonté politique forte pour évaluer un équilibre entre ces organes, avec la possibilité de rendre le Conseil de sécurité plus comptable de ses actes devant l’Assemblée générale et d’aligner leurs deux programmes de travail, a-t-elle encore plaidé.  Poursuivant, elle a aussi plaidé pour un renforcement de la mémoire institutionnelle du Bureau du Président de l’Assemblée générale, en se prononçant en faveur d’un renforcement des ressources humaines et financières.  Nous pensons, a estimé la représentante, qu’il est temps d’envisager collectivement de rendre les résolutions de l’Assemblée générale contraignantes pour les États Membres, même s’il est nécessaire pour ce faire d’amender la Charte. 


M. PEDRO NÚÑEZ MOSQUERA (Cuba) a estimé que le problème principal de l’ONU vient précisément de la non-mise en œuvre des multiples résolutions adoptées par l’Assemblée générale, compte tenu du manque de volonté politique des États qui ont le pouvoir politique, militaire ou économique de le faire.  Ce manque de volonté politique affecte aussi la mise en œuvre des résolutions sur la revitalisation de l’ONU, a ajouté le représentant.  Il a appelé à un meilleur équilibre entre les différents organes de l’ONU, en arguant qu’il faut cesser de transférer des points de l’ordre du jour de l’Assemblée au Conseil de sécurité.  M. Mosquera s’est dit préoccupé du fait que le Conseil établit des normes et des définitions qui ne relèvent pas de sa compétence, négligeant le fait que la Charte confère à l’Assemblée la responsabilité de développer le droit international et de la codifier.  M. Mosquera a aussi souhaité une meilleure interaction entre le Secrétariat et l’Assemblée générale pour que le premier réponde de manière plus efficace aux mandats conférés par les États Membres. 


M. LUIS ENRIQUE CHÁVEZ (Pérou) a dénoncé une prolifération de points à l’ordre du jour de l’Assemblée générale qui ne reflète pas la réalité des problèmes auxquels le monde est confronté en priorité.  En outre, certains points se répètent automatiquement; il est donc nécessaire que l’Assemblée décide de hiérarchiser ses débats.  Le représentant a aussi appelé à une meilleure relation entre le Président de l’Assemblée générale et les Présidents des grandes commissions et du Conseil de sécurité.  Il est également nécessaire, a-t-il dit, que le Président ait une voix et un visage dans l’opinion publique, même si le fait que la présidence de l’Assemblée soit annuelle rend difficile les résultats en la matière, a-t-il reconnu. 


Il a appelé au renforcement du Bureau du Président et estimé qu’une équipe ad hoc, qui ne changerait pas chaque année, permettrait de garantir la mémoire institutionnelle de l’Assemblée générale et d’asseoir la place du Président au niveau du consensus et du dialogue et au-dessus des polémiques, ce qui aurait un impact positif sur l’Assemblée générale elle-même.  Il a suggéré que les résolutions de l’Assemblée qui ont déjà été mises en œuvre soient compilées dans une annexe spéciale afin de clarifier le tableau des résolutions, et a souhaité un rôle plus actif de l’Assemblée dans le processus de nomination du Secrétaire général.  Des rencontres entre les candidats et l’Assemblée en séance plénière pourraient être organisées, a-t-il enfin déclaré.  


M. NORIHIRO OKUDA (Japon) a plaidé pour des mécanismes qui lieraient les débats thématiques de l’Assemblée générale à ses activités concrètes.  Le choix des débats thématiques est aussi une question cruciale, a poursuivi le représentant, en proposant que cette sélection se fasse au cas par cas, compte tenu des ressources limitées.  Concluant sur la question du système de vote, le représentant a proposé que la mise en place d’un nouveau système soit conditionnée aux besoins des États Membres, à leurs impératifs de confidentialité et à l’utilisation rationnelle des ressources financières.


M. MUSA FAZAL (Singapour) a signalé que l’essor de structures alternatives de gouvernance mondiale, comme le G-20 notamment, et l’élargissement de son agenda aux questions commerciales et du travail, avait ravivé les doutes sur la pertinence de l’ONU et de l’Assemblée générale.  Pour des États « lilliputiens » comme Singapour, le multilatéralisme a toujours été une défense vitale contre les « Gullivers » de la scène internationale, a-t-il indiqué.  Singapour, a-t-il poursuivi, a toujours eu la conviction que la revitalisation de l’Assemblée doit se faire de manière pragmatique.  « Nous devons laver la maison, une pièce à la fois », a-t-il dit, en saluant le Groupe de travail qui veut rationaliser le travail de l’Assemblée.  


À part ces microréformes, M. Fazal a affirmé que cette année, les efforts des États Membres devaient aussi se concentrer sur les macroréformes.  Il faut donc, a-t-il estimé, renforcer le processus budgétaire de l’ONU en mettant fin à la microgestion excessive et à la politisation des questions, et en concentrant les efforts sur les raisons de la croissance de certains chapitres du budget.  Il a pris en exemple les missions politiques spéciales dont la part du budget a grossi donnant l’impression que le budget de l’ONU échappe désormais à tout contrôle.  Le représentant s’est aussi attardé sur la réforme de la gestion des ressources humaines qui n’accorde pas assez de place à l’évaluation des performances du personnel. 


De son avis, il importe également de réexaminer la hiérarchisation de l’ordre du jour de l’Assemblée générale, notamment les débats de haut niveau.  Le risque est de voir les activités de l’Assemblée générale prendre une place secondaire si elles ne sont plus synchronisées avec les questions d’actualité les plus urgentes, a-t-il averti.  Des forums alternatifs risquent de voir le jour si l’ONU venait à céder son leadership. 


M. ZINA ANDRIANARIVELO-RAZAFY (Madagascar) a affirmé que la réforme de l’Assemblée générale devait accroître l’efficacité et la crédibilité de l’ONU.  Ma délégation, a-t-il ajouté, voudrait relever ici, à titre national, l’injustice à laquelle elle a fait l’objet le 25 septembre 2009, lors du débat général de la soixante-quatrième session.  En effet, a-t-il rappelé, la question de la représentativité de Madagascar n’était pas du tout à l’ordre du jour du débat général et la Commission de vérification des pouvoirs ne présentera son rapport devant l’Assemblée générale que le jeudi, 15 décembre 2009.  Compte tenu de ces faits, le chef de la délégation de Madagascar avait donc les mêmes droits que les autres représentants. 


De surcroît, a-t-il ajouté, Madagascar n’est ni exclue, ni suspendue de ses droits et privilèges de Membre.  Le Règlement intérieur requiert d’ailleurs 2/3 des États Membres pour des questions aussi importantes que la mise en cause de la souveraineté d’un État Membre qui ne devrait pas, selon le représentant, être confiée entre les mains d’un petit nombre d’États.  Madagascar ne fait l’objet d’aucune sanction ni du Conseil ni de l’Assemblée pour qu’on lui dénie la prise de parole.  Ce genre de fait constitue une atteinte à la souveraineté de mon pays, une violation du droit inaliénable du peuple malgache que nous dénonçons de toutes nos forces, a-t-il déclaré.  Tout en espérant qu’un tel incident tout à fait regrettable ne se répète plus à l’avenir, M. Andrianarivelo-Razafy a indiqué que Madagascar appuyait toute initiative tendant à l’amélioration et à la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a estimé qu’une meilleure interaction entre les candidats possibles au poste de secrétaire général et l’Assemblée générale, avec des présentations devant les plénières et les groupes régionaux, sera bénéfique à une meilleure sélection.  Elle a ensuite estimé que la coordination entre l’Assemblée générale, l’ECOSOC et le Conseil de sécurité devait être élargie et réactualisée.  Cette coordination basée sur la répartition des responsabilités en vertu de la Charte peut être soutenue par un plus grand échange d’informations sur le travail de ces organes, a plaidé la représentante.


Mme Blum a aussi estimé que les questions de droit de vote, de l’usage de la documentation et de l’introduction des nouvelles technologies étaient des questions prioritaires.  Nous attendons que ces questions soient considérées d’un point de vue technologique et budgétaire par le Groupe de travail, a-t-elle lancé, tout en plaidant pour la mise en œuvre de la résolution existante sur la revitalisation de l’Assemblée générale.  Concluant sur l’agenda et les débats thématiques, la représentante a soutenu l’idée de développer une action spécifique pour chaque thème comme partie intégrante du travail du Groupe de travail.  Chaque action définirait les objectifs à atteindre, une analyse budgétaire et la viabilité légale, les activités spécifiques à développer et les délais aussi bien que les organes responsables de leur mise en œuvre, a-t-elle conclu.


M. KIM BONG HYUN (République de Corée) a estimé qu’une approche plus ciblée de la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale était nécessaire pour des résultats plus substantiels dans les délibérations futures sur le sujet.  Il faut déployer davantage d’efforts pour évaluer les résolutions existantes et analyser les raisons pour lesquelles certaines n’ont pas été mises en œuvre.  L’Assemblée doit revoir son ordre du jour et travailler sur les questions les plus prioritaires.  Il faut explorer en détail la possibilité d’éliminer, de regrouper ou de bi-annualiser certains points, a-t-il préconisé.  Il a en outre estimé important de renforcer la coopération et la coordination avec d’autres organes des Nations Unies.  Cette question doit être abordée dans une perspective de coordination et non de compétition, a-t-il précisé, soulignant que des réunions régulières entre le Président de l’Assemblée générale et ses homologues du Conseil de sécurité, du Conseil économique et social et des principales commissions faciliteraient la rationalisation du programme de travail et aideraient à réduire les doubles emplois.  


Le représentant s’est félicité de la poursuite de débats thématiques qui permettent d’intensifier la volonté et l’élan politiques sur certaines questions, les appelant à se tourner davantage vers l’action.  Leur date et sujet devraient être fixés de manière plus transparente, a estimé le représentant, qui a voulu un examen de ces débats afin d’en évaluer la valeur ajoutée.  Il a enfin souligné la nécessité d’une approche prudente de l’examen du processus d’élection du Secrétaire général des Nations Unies, souhaitant que cet examen reflète les rôles cruciaux du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale en la matière, dans un respect mutuel conformément à la Charte.  Il a appelé les deux Présidents à se consulter au moment des élections. 


La démocratisation des Nations Unies est une priorité, a lancé Mme MARÍA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua).  Il faut prendre des mesures pour que l’Assemblée générale retrouve toute sa dimension, son autorité et tous ses droits délibératifs, a-t-elle poursuivi.  Il nous faut sortir du mythe que certaines questions relèvent de la compétence exclusive de certains États, a aussi déclaré Mme Rubiales de Chamorro.  Les travaux de revitalisation doivent se faire sur la base de consultations ouvertes, transparentes et inclusives, a-t-elle dit.


Concernant l’élection du Secrétaire général, elle a estimé que l’Assemblée générale, qu’elle a baptisé « G-192 » devait exercer ses responsabilités. L’Assemblée générale doit organiser des consultations avec tous les États Membres et tous les candidats doivent lui présenter leurs points de vue avant que le « G-192 » ne puisse formuler ses recommandations.  Mme Rubiales de Chamorro a, à son tour, plaidé pour une augmentation des ressources financières du Bureau du Président de l’Assemblée.  Tous les États doivent pouvoir présider cette Assemblée sans qu’aucune considération financière n’entrave ce droit, a-t-elle dit, avant de demander qu’aucune décision ne soit prise sur le système de vote sans la consultation de tous les États Membres.


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a estimé que malgré les progrès accomplis, les États Membres étaient loin d’avoir accompli les tâches principales liées à la revitalisation de l’Assemblée générale, à savoir le renforcement de son rôle et de son autorité, la rationalisation de ses rapports avec les autres organes de l’ONU et la promotion de son rôle dans le processus de sélection et de nomination du Secrétaire général.  Le représentant a notamment indiqué que malgré les fonctions que leur confère la Charte de l’ONU, le Conseil de sécurité empiétait « constamment » sur les fonctions et le pouvoir de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social (ECOSOC).  Ma délégation est particulièrement préoccupée par l’établissement, par le Conseil de sécurité, de normes, de lois et de définitions qui dépassent son domaine de compétence. 


Selon l’Article 13 de la Charte, c’est à l’Assemblée générale que revient la responsabilité d’assurer le développement progressif du droit international et sa codification, a-t-il rappelé.  Passant ensuite à la nomination du Secrétaire général, M. Al Habib a estimé que l’Assemblée générale ne devait pas se borner à jouer le rôle de caisse de résonance, relevant dans un deuxième temps qu’une majorité d’États Membres cherchaient à améliorer le processus de sélection du Secrétaire général en accordant un rôle plus important à l’Assemblée générale.  Cette question revêt une importance particulière pour l’ensemble de la communauté internationale qui estime que le Secrétaire général est son plus important représentant et que la légitimité et la crédibilité de ce dernier doivent bénéficier d’un plus large appui de la part des États Membres.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a estimé que l’Assemblée générale devait jouer un rôle plus important lors du processus de nomination du Secrétaire général.  Soixante ans après l’adoption de la résolution 11 (1), s’est-il expliqué, nous vivons dans un monde différent, et l’Assemblée générale ne peut rester liée à des restrictions d’une autre époque.  Elle ne peut se borner à approuver les recommandations du Conseil de sécurité, a insisté le représentant.  Ce qu’il faut, c’est suffisamment de volonté politique pour apporter les changements requis, a-t-il dit.  Un processus de sélection plus inclusif et plus interactif renforcerait l’autorité et l’efficacité du Secrétaire général ainsi que la confiance des États Membres en lui.


M. Puri a également estimé que la revitalisation implique aussi que l’Assemblée générale joue un rôle central dans l’établissement de l’ordre du jour international.  Regrettant l’empiètement du Conseil de sécurité sur les travaux de l’Assemblée générale, le représentant a prôné un meilleur équilibre entre les principaux organes de l’ONU.  Il s’est dit particulièrement préoccupé par le fait que le Conseil établisse des normes et entreprenne de codifier le droit international.  Il lui a aussi nié le droit d’organiser des débats thématiques qui relèvent des prérogatives de l’Assemblée générale et de l’ECOSOC.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: les délégations prônent une action diversifiée pour lutter contre les actes de piraterie au large des côtes somaliennes

CS/9793

Conseil de sécurité: les délégations prônent une action diversifiée pour lutter contre les actes de piraterie au large des côtes somaliennes

18/11/2009
Conseil de sécuritéCS/9793
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6221e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LES DÉLÉGATIONS PRÔNENT UNE ACTION DIVERSIFIÉE POUR LUTTER

CONTRE LES ACTES DE PIRATERIE AU LARGE DES CÔTES SOMALIENNES


La communauté internationale doit aider le Gouvernement fédéral de transition à s’attaquer

aux causes sous-jacentes de la piraterie, estime le Représentant spécial pour la Somalie


Le Conseil de sécurité s’est félicité, ce matin, des succès enregistrés par la communauté internationale dans la lutte contre les actes de piraterie et de vols à main armée commis dans les eaux territoriales et en haute mer au large des côtes somaliennes. 


Les 15 membres du Conseil et les autres délégations qui ont pris la parole ont toutefois reconnu la nécessité de s’attaquer aux causes d’un phénomène qui, ont-ils souligné, continue de menacer gravement l’acheminement de l’aide humanitaire vers la Somalie et l’approvisionnement de la Mission d’observation militaire de l’Union africaine dans le pays (AMISOM). 


Le Représentant spécial pour la Somalie, M. Ahmedou Ould-Abdallah, qui présentait le rapport du Secrétaire général, a rappelé les grands axes de la stratégie internationale contre la piraterie dans la région. 


Il a salué l’efficacité du déploiement coordonné de navires militaires tant dans le cadre de l’opération « Atalante » de l’Union européenne que de l’OTAN et qui, au cours de ces derniers mois, a permis de réprimer efficacement la piraterie le long des côtes, « le nombre d’incidents ayant nettement baissé, en particulier dans le golfe d’Aden ».  Le Représentant spécial a considéré que cette présence militaire assurait une protection indispensable aux convois du Programme alimentaire mondial (PAM), au moment où la moitié de la population somalienne dépend directement de l’aide internationale pour subsister.


M. Ould-Abdallah a cependant fait observer que « la menace demeure », surtout en haute mer où opèrent les pirates qui recourent à présent à des moyens plus sophistiqués.  Il a estimé que, dans ce contexte, les efforts collectifs devraient s’intégrer dans un plan d’ensemble qui prévoit à la fois le renforcement des capacités nationales et régionales et l’appréhension des causes profondes à l’origine du phénomène de la piraterie.  Une solution militaire, a-t-il dit, ne suffit pas pour garantir une pacification durable de la région.  C’est ainsi qu’il a souligné le rôle de l’Organisation maritime internationale (OMI) dans la mise en œuvre du Code de conduite de Djibouti, un dispositif adopté en 2009 pour accroître les capacités opérationnelles et juridiques des acteurs régionaux. 


Le Représentant spécial a ensuite expliqué qu’il revenait au Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie (UNOPS) qu’il dirige, et à l’Équipe spéciale intégrée pour la Somalie d’assister le Gouvernement fédéral de transition somalien dans les domaines de la paix durable, de la gouvernance, de l’État de droit et de la consolidation des institutions.  « L’objectif est d’offrir aux Somaliens des alternatives à la piraterie et à la criminalité », a-t-il affirmé.


Les délégations ont appuyé ces propos, en insistant en outre sur la nécessité de contribuer au Fonds d’affectation spéciale du Groupe de contact sur la piraterie au large des côtes somaliennes, et grâce auquel pourraient être pris en charge les frais occasionnés par la poursuite des pirates présumés. 


Plusieurs délégations ont remercié à ce propos le Kenya qui, fort de l’appui fourni conformément à la résolution 1851 du Conseil de sécurité par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a conclu en 2008 un accord pour poursuivre dans des conditions justes et efficaces les auteurs d’actes de piraterie, l’absence d’état de droit dans le pays ne permettant pas à la Somalie de s’acquitter de cette responsabilité. 


Le représentant de la Libye a cependant insisté sur le fait qu’à terme, la Somalie, recouvrant sa souveraineté, sera en mesure de poursuivre et de traduire en justice, seule, les criminels, la communauté internationale devant simplement lui fournir une aide technique.  Le représentant libyen a également demandé que les États Membres, qui appuient les activités militaires dans la région, consacrent davantage d’efforts à la lutte contre la pêche illégale menée par les bateaux étrangers et qui, de l’avis de sa délégation, constitue l’une des principales causes de l’apparition du fléau de la piraterie au large des côtes somaliennes.


Le représentant de la France a, lui aussi, estimé que les partenaires internationaux du Gouvernement fédéral de transition devraient s’attaquer aux causes profondes de la piraterie en diversifiant au maximum son action. Il a cependant préconisé que, pour l’heure, l’opération « Atalante » soit maintenue jusqu’en 2010 par le biais d’une nouvelle résolution pour, a-t-il dit, « poursuivre la protection des convois du PAM et ceux qui approvisionnent l’AMISOM, dont 80 des convois ont été pris pour cible dans le passé ». 


De son côté, la représentante des États-Unis a estimé que le Conseil devrait redoubler d’efforts pour assurer la mise en œuvre de la résolution 1846 qui jette les bases des opérations militaires coordonnées.  Les États Membres, a-t-elle ajouté, devraient partager plus activement les informations et les meilleures pratiques afin de poursuivre les pirates, en s’assurant que les législations nationales considèrent la piraterie comme une infraction grave.


« La piraterie est un symptôme des grands problèmes auxquels est confrontée, depuis deux décennies, la Somalie », a estimé pour sa part le Représentant permanent de la Somalie auprès des Nations Unies, M. Elmi Ahmed Duale.  Après avoir annoncé que son gouvernement venait de créer une structure chargée d’assurer le contrôle de ses côtes dans le nord-est du pays pour renforcer la lutte contre la piraterie, la pêche illégale et la contrebande d’armes et de stupéfiants -« qui menacent toute la région »-, il a, à son tour, demandé le renouvellement des mandats prévus par les résolutions 1846 et 1851 du Conseil de sécurité.  M. Duale a aussi appelé au soutien de l’AMISOM, « sans laquelle le Gouvernement fédéral de transition somalien serait dans une situation encore plus délicate ». 


LA SITUATION EN SOMALIE


Rapport présenté par le Secrétaire général en application de la résolution 1846 (2008) du Conseil de sécurité (S/2009/590)


Dans ce rapport, le Secrétaire général procède à une évaluation de la situation concernant la piraterie et à un examen des activités politiques, juridiques et opérationnelles menées par les États Membres, les organisations régionales, l’ONU et ses partenaires pour lutter contre la piraterie et les vols à main armée au large des côtes somaliennes. 


Il indique d’abord que, selon l’Organisation maritime internationale (OMI), du 1er janvier au 30 septembre 2009, 300 cas d’actes de piraterie ont été signalés dans le monde, dont 160 dans la zone de l’Afrique de l’Est.  Au cours de la même période, 34 bateaux ont été capturés par des pirates et plus de 450 marins ont été pris en otage dans les eaux situées au large des côtes somaliennes. 


Le Secrétaire général souligne que durant la période considérée, la communauté internationale, par le biais en particulier du Groupe de contact sur la piraterie au large des côtes somaliennes, a redoublé d’efforts pour renforcer la lutte contre la piraterie.  Ainsi, le Groupe de contact a-t-il approuvé, en septembre dernier, le mandat d’un Fonds international d’affectation spéciale qui contribuera à prendre en charge les frais occasionnés par la poursuite des pirates présumés et les activités de mise en œuvre des autres objectifs du Groupe de contact.  Le Secrétaire général précise que le Secrétariat, l’OMI et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) prêtent leur concours au Groupe de contact pour dissuader et prévenir la piraterie et assurer l’acheminement de l’aide humanitaire dans la région et contribuer à la sécurité de la navigation pour tous les navires marchands. 


Le Secrétaire général évoque également les différentes coalitions maritimes multinationales ainsi que les efforts particuliers des États Membres et les autres mécanismes de coopération.  Il signale, à ce propos, que cette présence maritime croissante joue un rôle primordial en stabilisant la situation en mer.  Il remercie en particulier l’Union européenne (UE) et l’opération « Atalante » de sa force navale ainsi que les membres de l’OTAN « pour l’appui et la protection qu’ils n’ont cessé d’apporter en mer aux convois humanitaires du Programme alimentaire mondial (PAM) et aux navires de l’ONU qui apportent à l’AMISOM l’appui logistique dont elle a besoin ». 


Le rapport rappelle par ailleurs que le Code de conduite de Djibouti, adopté en janvier 2009 par l’OMI, constitue un instrument clef du renforcement des capacités de la région pour lutter contre la piraterie.  Son objectif, précise le rapport, est d’instaurer la plus importante coopération possible, dans le respect du droit international, en matière de lutte contre la piraterie; de mettre en commun les informations pertinentes; d’intercepter les navires suspects; de veiller à ce que les personnes qui commettent ou tentent de commettre des actes de piraterie soient arrêtées et poursuivies et de faciliter la prise en charge des victimes. 


Pour le Secrétaire général, la pleine application du Code de conduite permettrait aux États de la région d’assumer une grande partie des fonctions actuellement prises en charge par les forces navales internationales au large des côtes somaliennes, et de jouer ainsi un rôle de premier plan dans la zone.  M. Ban Ki-moon estime également qu’un des moyens d’assurer la sécurité à long terme de la navigation internationale au large des côtes somaliennes serait de mener une action concertée pour stabiliser la situation à terre, « étant donné que les pirates recourent dans leurs attaques à des méthodes et techniques de plus en plus sophistiquées.»  Il salue l’initiative prise dans ce contexte par INTERPOL et les États Membres d’examiner les mécanismes de financement des activités de piraterie, ajoutant qu’il importera, à cet égard, de retracer le cheminement des fonds utilisés par les pirates.


Dans ses observations, le Secrétaire général considère que toute mesure prise pour lutter contre la piraterie et les vols à main armée au large des côtes somaliennes exigera l’adoption d’une démarche intégrée consistant à développer les institutions chargées de l’état de droit et de la sécurité pour compléter le processus de paix; à renforcer les capacités à terre des institutions fédérales de transition et de l’AMISOM et les capacités locales et nationales des institutions juridiques et maritimes de la Somalie et de la région; à enquêter sur les personnes soupçonnées de piraterie et de vols à main armée en mer et les traîner en justice; à assurer le respect rigoureux de l’embargo sur les armes conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et à poursuivre les efforts de développement et de relèvement afin de donner aux communautés locales les moyens de leur autonomie.


Déclarations


M. AHMEDOU OULD-ABDALLAH, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie et Chef du Bureau politique des Nations Unies pour ce pays, a présenté le rapport du Secrétaire général en soulignant qu’à la suite de l’adoption de la résolution 1846, une stratégie avait été mise en place pour renforcer la lutte contre les actes de piraterie et les vols à main armée commis au large des côtes somaliennes.  Il a précisé que le déploiement coordonné de navires militaires, sous l’égide de plusieurs organisations, avait permis au cours des derniers mois de réprimer efficacement la piraterie le long des côtes, le nombre d’incidents continuant de baisser en particulier dans le golfe d’Aden.  Pour le Représentant spécial, la stabilisation de la zone ne dépend qu’en partie de cette présence militaire, « même si sans ces activités importantes les attaques augmenteraient, notamment contre les convois du Programme alimentaire mondial », a-t-il dit.  Mais, outre le fait que la menace demeure, en particulier en haute mer, où les pirates recourent à des moyens plus sophistiqués, les efforts de la communauté internationale doivent s’intégrer dans un plan d’ensemble qui passe à la fois par le renforcement des capacités nationales et régionales et par l’appréhension des causes profondes à l’origine du phénomène de la piraterie. 


Le Représentant spécial a poursuivi en soulignant le rôle essentiel de l’Organisation maritime internationale (OMI), qui assure la mise en œuvre du Code de conduite de Djibouti, adopté par cette Organisation en 2009 en vue d’accroître les capacités opérationnelles et juridiques des acteurs de la région pour lutter contre la piraterie.  Il a ajouté que, dans ce cadre, il revenait au Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie et à l’Équipe de pays de s’attaquer aux causes de la piraterie en aidant les autorités somaliennes dans les domaines de la paix durable, de la gouvernance, de l’État de droit et de la consolidation des institutions.  L’objectif est d’offrir aux Somaliens des alternatives à la piraterie et à la criminalité, a-t-il dit.  Il a expliqué que le Code de conduite de Djibouti reconnaît que la principale cause des actes de piraterie est l’absence de stabilité politique et de lois côtières.  C’est pourquoi, l’OMI œuvre de concert avec l’ONUDC et l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL) et d’autres organes compétents pour faire appliquer le droit de la mer dans la région, a-t-il dit, indiquant que, pour l’heure, il était impossible de traduire en justice les criminels somaliens dans leur propre pays qui ne dispose pas actuellement d’un système judiciaire équitable et efficace.  « Le Kenya et les Seychelles sont les deux principaux pays voisins de la Somalie où les pirates et voleurs à main armée pouvaient être actuellement jugés. »  Le Représentant spécial a également relevé que, sous l’égide d’INTERPOL, les États Membres engagés dans la lutte contre la piraterie le long des côtes somaliennes s’efforçaient d’intensifier le partage d’information et de bonnes pratiques par le biais du réseau de communication d’INTERPOL. 


M. Ould-Abdallah a mis l’accent sur la nécessité d’appuyer les efforts des Nations Unies et de l’AMISOM pour faire en sorte que l’amélioration de la situation politique, sécuritaire et en matière de développement de la Somalie comprenne un volet robuste consacré au renforcement de l’application du droit maritime.  Il a salué, à cet égard, l’intention du Groupe de contact sur la piraterie au large des côtes somaliennes de coordonner ses propres initiatives avec celles du Groupe de contact international sur la Somalie.  La piraterie est le symptôme de problèmes plus larges qui sapent la stabilité et le développement du pays, a-t-il affirmé, en estimant que la seule solution durable était la restauration de l’État de droit, l’amélioration de la gouvernance, le renforcement des institutions de sécurité et la création d’alternatives aux conditions de vie actuelle des Somaliennes et des Somaliens.  


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a salué les réalisations du Groupe de contact sur les actes de piraterie au large des côtes somaliennes ainsi que la « contribution constructive » du Gouvernement fédéral de transition et des autorités somaliennes.  Il a estimé que le degré de coordination atteint par les forces navales présentes dans la région « est sans pareil ».  Il a notamment souligné l’efficacité du couloir de transit mis en place, rappelant que la chaîne d’assistance humanitaire établie par le Programme alimentaire mondial (PAM) est essentielle pour la population somalienne.


En dépit de la diminution des attaques réussies, le nombre des tentatives augmente, a toutefois fait observer le représentant, qui a rappelé que les pirates allaient désormais plus loin pour trouver de nouvelles cibles.  « Nous avons besoin d’accroître nos capacités de renseignements », a affirmé M. Lyall Grant, qui a fait observer qu’un quart des navires marchands ne respectent pas les lignes directrices fixées pour la navigation dans la zone, ce qui les rend plus vulnérables aux attaques.


Le représentant a rendu hommage au « rôle de chef de file » que joue le Kenya pour détenir, juger et emprisonner les pirates et s’est félicité que les Seychelles aient décidé de faire de même.  M. Lyall Grant a également mis l’accent sur l’importance d’une lutte contre la piraterie par une action menée en Somalie même.  Rappelant que les actes de piraterie « ne sont que l’un des symptômes de l’instabilité en Somalie » et qu’il faut s’attaquer aux causes de cette instabilité, le représentant a souhaité qu’on renforce les autorités du Gouvernement fédéral de transition.  Il a rendu hommage aux efforts en ce sens du Bureau des Nations Unies pour la Somalie, ainsi qu’à la force de paix de l’Union africaine, l’AMISOM, et aux pays qui lui fournissent des contingents, à savoir le Burundi et l’Ouganda.  


Mme ROSEMARY A. DICARLO (États-Unis) a déclaré que les actes de piraterie en Afrique de l’Est constituaient une menace grave pour la sécurité et la stabilité de la région.  Ce fléau met en péril les voies de communication commerciales et ce problème ne semble pas se résoudre, comme l’indique le rapport du Secrétaire général, a ajouté la représentante.  Le danger se déplace vers l’océan Indien, les pirates ayant été dissuadés de commettre leurs méfaits dans le golfe d’Aden, où les forces internationales enregistrent de francs succès, a-t-elle poursuivi.  La représentante a ensuite souligné la qualité de la coopération entre les États pour protéger l’acheminement de l’aide humanitaire.  L’opération « Atalante », celles menées par l’OTAN et l’opération « SHADE » (Shared Awareness and Deconfliction), ainsi que les initiatives du Groupe de contact et de l’ONUDC ont un effet réel sur la stabilisation des eaux territoriales de la région et en matière de renforcement des capacités juridiques des pays de la région pour lutter plus efficacement contre la piraterie, a fait observer Mme DiCarlo.  Elle a salué le rôle de l’OMI qui, en coordonnant la mise en œuvre du Code de conduite de Djibouti, contribue à la rationalisant délicate de l’action de la communauté internationale aux plans juridique et opérationnel.  « Nous devons maintenant redoubler d’efforts pour assurer la mise en œuvre de la résolution 1846, qui jette les bases des opérations militaires coordonnées; pour partager dans ce contexte nos informations et meilleures pratiques; pour poursuivre les pirates en nous assurant que les législations nationales considèrent la piraterie comme une infraction grave, a recommandé la représentante américaine.  Sur ce dernier point, elle a appelé les États Membres à utiliser plus activement le Fonds d’affectation spéciale créé récemment par le Groupe de contact et s’impliquer plus avant dans l’appui au développement économique et à la stabilité politique de la Somalie. 


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) s’est félicité de la mobilisation de la communauté internationale face à la piraterie, ainsi que la mise en place d’un  Groupe de contact et de l’entrée en vigueur du Code de conduite de Djibouti sur la répression de la piraterie dans l’océan Indien et le golfe d’Aden.  Il a cependant rappelé que le régime de coopération juridique actuel est une exception qui ne saurait être considérée comme remplaçant ou modifiant les dispositions de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, qui contient le seul droit positif en vigueur en ce qui concerne la lutte contre la piraterie.  Dans ce contexte, a poursuivi M. Kafando, il serait souhaitable que la coopération civile et militaire s’élargisse afin d’offrir la possibilité d’aides bilatérales et multilatérales directes au Gouvernement fédéral de transition.  Grâce à cette assistance directe, que certains pays prêtent déjà, le Gouvernement somalien pourra renforcer ses services de police et de sécurité, contrôler au mieux son territoire et ses eaux maritimes, et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire, a fait observer le représentant.  Une telle assistance devrait également prendre en compte l’AMISOM, seule présence internationale sur le terrain, mais qui manque cruellement de moyens financiers et logistiques, pour exécuter son mandat et garantir la mise en œuvre de l’Accord de Djibouti, a estimé le représentant, avant d’appeler, comme l’a fait le Secrétaire général, à une assistance plus substantielle à cette Mission.


M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a estimé qu’il n’y avait pas eu de changement important dans le nombre des incidents de piraterie dans la région durant la période considérée et qu’on assistait, au contraire, depuis peu à une augmentation du nombre des attaques, utilisant des méthodes et techniques plus sophistiquées. Le représentant s’est néanmoins dit encouragé par les efforts de coordination entre parties prenantes, organisations régionales et le Gouvernement fédéral de transition somalien.  La coordination récente entre membres du Groupe de contact sur la piraterie au large des côtes somaliennes et le Groupe de contact sur la Somalie a produit des résultats tangibles, a-t-il ajouté.  Le représentant s’est en outre félicité de l’adoption au niveau régional du Code de conduite de Djibouti, se disant convaincu que sa pleine application permettrait aux pays de la région de développer des cadres législatif et réglementaire appropriés et améliorerait leurs capacités.  Il s’est félicité de la création du Fonds d’affectation spéciale pour aider à la mise en œuvre du Code de conduite de Djibouti.


Le représentant a demandé à la communauté internationale de fournir au Gouvernement fédéral de transition les moyens techniques et logistiques lui permettant de renforcer ses institutions de sécurité et ses capacités pour mieux répondre aux activités illégales menées en mer.  Il s’est félicité des efforts de l’Union européenne et des divers États qui coopèrent avec le Gouvernement fédéral de transition somalien pour mettre fin à la piraterie et protéger les navires vulnérables.  Il a également salué les efforts du Kenya pour traduire devant ses tribunaux les pirates capturés et a demandé à tous les États, en particulier ceux que la piraterie menace directement, de fournir au Gouvernement du Kenya l’assistance financière et logistique nécessaire à ces procès.


M. YUKIO TAKASU (Japon) a souligné que la fragilité de la situation en matière de sécurité en Somalie favorisait le développement du crime organisé, dont la piraterie est la plus flagrante manifestation.  Pour rétablir la stabilité du pays, l’accent doit être mis par la communauté internationale sur la pacification de la capitale Mogadiscio et la lutte coordonnée contre les actes de piraterie aux larges des côtes somaliennes, a-t-il estimé.  Le représentant a affirmé que le principal défi restait de renforcer la coordination et le partage d’informations, car les pirates modifient sans cesse leurs propres stratégies d’attaque.  Il a salué à ce propos l’efficacité de l’opération « Atalante » de l’Union européenne qui assure la sécurité, notamment, des activités liées à l’acheminement de l’aide humanitaire et du matériel logistique de l’AMISOM.  Il a également estimé qu’il était important de renforcer les capacités de défense des navires eux-mêmes contre les attaques des pirates; la Déclaration de New York, signée par le Japon, étant un bon moyen pour améliorer la gestion des bonnes pratiques sur la sécurité des navires.  Le représentant a aussi appelé les États Membres, en particulier ceux de la région, à mettre pleinement en œuvre le Code de conduite de Djibouti, le Japon contribuant à hauteur de plus de 13 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale mis en place par l’Organisation maritime internationale (OMI) pour appuyer le développement de centres d’informations techniques et de formation au Kenya, en Tanzanie, au Yémen et à Djibouti. 


M. LIU ZHENMIN (Chine) a déclaré que la Chine avait été victime des activités de piraterie et a dit appuyer les efforts de la communauté internationale, en souhaitant qu’elle adoptera rapidement une démarche intégrée.  La Chine prend une part active à cette coopération internationale contre la piraterie au large des côtes somaliennes, y compris par le biais d’une flotte qui escorte des navires chinois ainsi que ceux du Programme alimentaire mondial ou d’autres organisations internationales fournissant de l’aide humanitaire à la Somalie, a-t-il affirmé.  Il faudrait également renforcer la coordination des efforts internationaux, a souligné le représentant, qui a en outre estimé que la lutte contre la piraterie devrait respecter le droit international et, notamment, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et la Convention sur la répression des attaques illicites contre le trafic maritime, en coopération avec le Gouvernement fédéral de transition somalien.


Il faut en outre mettre fin à l’instabilité en Somalie et améliorer le niveau de vie des Somaliens, a ajouté M. Liu, qui a estimé que seuls les progrès politiques et économiques du pays permettront d’éradiquer la piraterie.  Or, a-t-il déploré, les progrès en Somalie sont très faibles.  Le représentant a, en outre, estimé qu’il faudrait renforcer la coopération régionale, ajoutant que la Chine appuie les efforts des pays de la mer Rouge, du golfe d’Aden et de l’ouest de l’océan Indien.  La communauté internationale devra aider les pays concernés à améliorer leurs capacités, a-t-il ajouté.  Malgré les efforts déployés depuis un an, les attaques se poursuivent, a fait remarquer le représentant, qui a estimé que la communauté internationale devrait encore renforcer sa présence navale dans la région.  Il a enfin présenté quelques mesures prises par la Chine pour améliorer la coopération entre les différentes marines.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) s’est félicité de l’interaction croissante entre le Groupe de contact sur la piraterie dans le golfe de Somalie et les Nations Unies dont la Turquie est membre, avant d’estimer que le nombre croissant d’actes de piraterie en 2009, malgré tous les efforts de la communauté internationale, indique que la dissuasion n’est pas un moyen efficace.  « Si nous voulons réussir durablement dans les opérations en cours, nous devons continuer d’explorer les options légales pour poursuivre et traduire en justice les auteurs de ces actes de piraterie », a plaidé le représentant.  Le représentant de la Turquie a estimé qu’il serait utile d’établir un mécanisme dans un des pays de la région, sous la supervision des Nations Unies pour poursuivre efficacement les auteurs d’actes de piraterie et de vols à main armée au large des côtes somaliennes et en haute mer.  À cette fin, a-t-il ajouté, un fonds d’affectation spéciale devrait être mis en place.


Compte tenu de l’étendue de la zone touchée par la piraterie, il est essentiel de développer et d’améliorer le soutien opérationnel et le renseignement, a souligné le représentant.  L’échange d’informations et de bonnes pratiques ne doit pas seulement être limité à la zone maritime, mais également étendu à l’espace aérien, a proposé le représentant, saluant ainsi les contributions d’INTERPOL en ce domaine.  Avant de conclure, le représentant a tenu à rappeler que son pays avait fourni quatre frégates pour la répression des actes de piraterie sous la supervision de l’OTAN.  La Turquie continuera à contribuer à la lutte internationale contre la piraterie, a-t-il assuré, en rappelant que depuis que la Turquie s’était engagée dans la région, 30 suspects avaient été appréhendés puis désarmés.


M. IBRAHIM O. DABBASHI (Jamahiriya arabe libyenne) a estimé que la piraterie était  en premier lieu le résultat de l’instabilité qui prévaut en Somalie et de l’absence de toute autorité.  Il a plaidé pour une approche intégrée, comme le recommande le Secrétaire général, précisant que les solutions durables au problème passaient nécessairement par une amélioration des conditions d’existence des Somaliens.  Le développement social et économique, la restauration de la primauté du droit et le renforcement des institutions de sécurité sont autant de domaines qui exigent un appui constant au Gouvernement fédéral de transition somalien et à l’AMISOM, a ajouté le représentant.  Il a ensuite souhaité que la lutte contre la piraterie ne se limite pas aux aspects militaires.  Les pays qui appuient les importantes activités militaires dans la zone devraient progressivement axer leur stratégie de lutte contre la piraterie sur la lutte contre la pêche illégale menée par les bateaux étrangers qui, de l’avis de sa délégation, constitue l’une des principales causes de l’appariation du fléau de la piraterie au large des côtes somaliennes.  Il a également souligné qu’il incombe en premier lieu au Gouvernement somalien de juger les auteurs des actes de piraterie, avec l’assistance technique de la communauté internationale.  Il a à cet égard appelé les États Membres à contribuer activement au Fonds d’affectation spéciale du Groupe de contact qui contribue à financer les coûts liés à la poursuite des suspects dans les pays de la région.  En conclusion, il a répété qu’il faudrait parvenir rapidement à un accord pour protéger les ressources maritimes somaliennes en empêchant qu’elles soient exploitées de manière arbitraire par des pays étrangers. 


M. GUILLERMO PUENTE (Mexique) a estimé que le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la résolution 1846 sur la situation en Somalie est très clair et que le Conseil de sécurité, en adoptant les résolutions 1846 et 1851, avait l’an dernier réagi de manière très appropriée.  Néanmoins, le nombre des actes de piraterie a augmenté en 2009, a-t-il rappelé.  Le représentant a dit reconnaître les efforts consentis par le Gouvernement fédéral de transition de la Somalie, y compris pour coordonner ses efforts avec les autorités du « Puntland » et du « Somaliland ».  Il a rendu hommage à l’opération « Atalante » et aux autres opérations navales visant à assurer la sécurité dans les eaux de la région.


Le représentant a rappelé que la lutte contre la piraterie et l’impunité devrait se faire dans le cadre du respect du droit international et qu’il faudrait traduire en justice les responsables d’actes de piraterie en vertu des normes internationalement acceptables.  Il a salué les efforts déployés dans le cadre de la coopération avec l’ONUDC pour renforcer les cadres législatifs des États de la région.  La piraterie au large des côtes somaliennes est liée à la situation sur le continent, a rappelé le représentant.  C’est pourquoi, il est essentiel de développer l’État de droit et les institutions de sécurité en Somalie, a-t-il estimé.  Le représentant a souligné l’impact négatif de la piraterie sur les sanctions en Somalie.  Rappelant que son pays assure la présidence du Comité des sanctions sur la Somalie, le représentant a réaffirmé la nécessité d’une collaboration entre le Groupe de contrôle sur la piraterie et le Groupe chargé de veiller au respect du régime des sanctions.


M. VICE SKRAČIĆ (Croatie) a déclaré que la persistance des actes de piraterie compliquait la fourniture d’une assistance dont « tout le monde a besoin dans la région ».  Il a préconisé de renforcer la souveraineté de la Somalie car « il n’y aura pas de sécurité au large des côtes somaliennes tant qu’il n’y aura pas de sécurité à terre ».  Le représentant a estimé que l’AMISOM avait un rôle important pour appuyer, dans ce contexte, la stratégie intégrée du Gouvernement fédéral de transition en matière de développement, de restauration de l’État de droit et de la bonne gouvernance.  « Nous devons en outre répondre aux demandes de la Somalie pour permettre la pleine mise en œuvre de la résolution 1846 », a-t-il souligné, en appelant à son tour les États Membres à s’acquitter de leurs responsabilités en contribuant activement au Fonds d’affection spéciale mis en place par le Groupe de contact pour donner à la communauté internationale les moyens d’atteindre ses objectifs. 


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie), estimant qu’il était grand temps de faire le point d’un an et demi d’efforts du Conseil de sécurité pour lutter contre la piraterie au large des côtes somaliennes.  Il a fait remarquer que la situation « était loin d’être revenue à la normale » mais, qu’il « y avait une bonne mobilisation » de la communauté internationale face au phénomène.  Le problème de la piraterie ne pourra être réglé que lorsque la situation sera stabilisée en Somalie même, a cependant ajouté M. Churkin, qui a noté le rôle important de l’Union africaine dans le cadre de l’AMISOM.  Il a souhaité que la communauté internationale fasse encore plus pour accroître le potentiel du Gouvernement fédéral de transition somalien à assumer ses responsabilités en matière de sécurité et de maintien de l’ordre.


M. Churkin a noté que le Groupe de contact sur la piraterie joue un « rôle  clef » en matière de coopération.  Il a également rendu hommage aux mesures prises par l’OMI, ajoutant que le monde maritime « apprend chaque jour à mieux connaître les méthodes » utilisées par les pirates et prend des mesures pour les contrer.  Le représentant s’est dit favorable à des poursuites contre les pirates arrêtés, tout en demandant qu’elles soient menées dans le respect des droits de l’homme.  Il a salué la création d’un Fonds d’affectation spéciale pour soutenir le Kenya dans les efforts qu’il déploie pour traduire devant ses tribunaux les pirates arrêtés.  Faisant observer qu’il n’est toutefois pas toujours possible de poursuivre les pirates devant les juridictions pénales au niveau national, M. Churkin a souhaité qu’on recherche « d’autres voies » qui viendraient « compléter » les efforts entrepris sur le plan national.   


M. GÉRARD ARAUD (France) a estimé que les pirates constituaient toujours une menace pour la population somalienne, « qui dépend de l’aide internationale acheminée par mer ».  La piraterie dans la région met, en outre, en péril la circulation maritime internationale, l’une des plus denses au monde dans cette zone, a-t-il dit.  Le représentant a rappelé que la piraterie était le résultat de près de deux décennies d’insécurité et de vacance de l’État.  Si ce sont les groupes criminels qui ont créé les conditions de l’apparition du phénomène, c’est le développement qui en aura raison, a-t-il affirmé.  Le représentant a ensuite estimé que, pour l’heure, « tout relâchement de notre effort aurait des conséquences immédiates, puisque pendant les deux mois où la protection du PAM n’a pas été possible, 50% de ses livraisons ont été attaquées ».  M. Araud a salué l’efficacité de l’opération « Atalante » et d’autres actions menées par les États Membres.  Il a aussi noté l’importance du Groupe de contact pour faire progresser les volets juridique, politique et militaire des efforts entrepris au titre de la lutte contre la piraterie en Afrique de l’Est.  Le mécanisme « SHADE » permet, dans ce cadre, un échange d’informations pour optimiser l’efficacité des actions menées depuis 2007.  Ces efforts, a-t-il précisé, portent leurs fruits puisque, comme le signale le Secrétaire général dans son rapport, nombre d’attaques échouent grâce à la présence internationale. 


Le représentant de la France a par ailleurs indiqué que l’opération « Atalante » devait être maintenue jusqu’en 2010, pour poursuivre la protection des convois du PAM et d’autres bâtiments vulnérables, y compris ceux qui approvisionnent l’AMISOM, « dont 80 des convois ont été pris pour cible dans le passé ».  Le représentant a en outre préconisé, à son tour, de diversifier l’action au-delà de l’aspect militaire, en mettant notamment l’accent sur l’amélioration du traitement judiciaire des criminels présumés, en apportant une aide technique accrue aux pays de la région pour qu’ils puissent détenir et juger ces personnes.  M. Araud a appelé les États Membres à contribuer au Fonds d’affectation spéciale du Groupe de contact.  « Nous devons nous attaquer aux causes profondes, cet effort exigeant de la part de la communauté internationale de soutenir le Gouvernement fédéral de transition, par exemple dans sa lutte contre la pêche illégale », a souligné le représentant de la France, avant de conclure.


M. JORGE URBINA (Costa Rica) s’est félicité des efforts internationaux mis en place, qui ont réduit l’efficacité des attaques et la stabilisation d’une route économique importante et d’un canal pour l’aide humanitaire.  Il a toutefois exprimé quelques doutes sur la durabilité des opérations navales internationales face à un phénomène de piraterie commencé de manière artisanale mais qui fait aujourd’hui appel à des procédés plus sophistiqués, suggérant une implication de la criminalité internationale.  La lutte contre l’impunité doit jouer un rôle dissuasif contre la piraterie, a ajouté le représentant, qui a rendu hommage aux efforts du Kenya pour traduire devant ses juridictions nationales les pirates et a encouragé les autres pays de la région à prendre des mesures similaires.  Il a jugé positive l’adoption du Code de conduite de Djibouti.


La piraterie est aussi un symptôme de la crise profonde que traverse la Somalie, a rappelé le représentant, qui a prôné une stratégie à long terme en faveur du pays.  Il a souhaité que la communauté internationale appuie le Gouvernement fédéral de transition en vue d’instaurer un environnement sûr pour la Somalie.  Il s’est félicité des efforts du Gouvernement fédéral de transition en ce sens, et de l’appui que lui apporte l’AMISOM.  Il a appuyé les travaux du Groupe de contrôle pour la Somalie.  Il a rappelé qu’il est essentiel que l’approvisionnement humanitaire se fasse sans entrave, d’autant plus que 50% de la population somalienne en dépend.  Le financement des différentes initiatives pour aider la Somalie doit constituer une priorité de la communauté internationale, a ajouté M. Urbina, qui a lancé un appel aux États Membres pour qu’ils contribuent au Fonds d’affectation spéciale créé à cette fin.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a rappelé que l’une des nombreuses conséquences négatives du conflit en Somalie et de l’absence d’institutions solides dans le pays était la piraterie et a apporté son soutien aux efforts régionaux et internationaux contre ce phénomène qui alimente le trafic d’armes et permet le financement des mouvements insurrectionnels et terroristes.  Il a donc salué le déploiement de forces navales par l’Union européenne, l’OTAN, les États-Unis et d’autres États, ainsi que la création du Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes.  Il a cependant souligné que le succès de la lutte contre la piraterie exige de s’attaquer aux causes sous-jacentes de ce fléau.  La piraterie perdure et perdurera, malgré les milliards de dollars dépensés, tant que la Somalie restera instable et que ses institutions étatiques seront fragiles, a-t-il ajouté.


Comme l’indique le rapport du Secrétaire général, il existe une grande différence entre les mesures robustes et concrètes prises par les États, individuellement ou dans le cadre de la coopération avec d’autres États concernant le déploiement des moyens de lutte en mer d’une part et l’approche prudente et graduelle adoptée par la communauté internationale quand il s’agit de faire face aux causes mêmes de la piraterie sur terre.  Il a appelé à renforcer le soutien à l’AMISOM afin que cette dernière puisse efficacement s’acquitter de son mandat, et à lui fournir du personnel supplémentaire.  Dans le même temps, il est impératif que le Gouvernement de transition somalien bénéficie du soutien nécessaire pour qu’il puisse être en mesure de renforcer les institutions étatiques, en particulier dans le domaine de la sécurité, a-t-il dit, assurant qu’il s’agissait là du meilleur moyen de lutter durablement contre la piraterie.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a rappelé que la piraterie au large des côtes somaliennes était liée à la situation sur le continent mais pouvait aussi l’aggraver, saper les efforts du Gouvernement fédéral de transition et contribuer aux violations de l’embargo en vigueur sur les armes.  Il s’est dit profondément préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire dans le pays.  Il a rappelé le rôle de protection de l’opération « Atalante » de l’Union européenne et a remercié les autres États qui coopèrent dans la lutte contre la piraterie dans le cadre du Groupe de contact.


Le représentant a souhaité que les autorités qui assurent la détention des pirates respectent les normes applicables du droit international, et notamment les droits de l’homme, le droit à un procès équitable et le droit au non-refoulement. Il a salué les activités menées par l’ONUDC pour renforcer les capacités des pays de la région pour arrêter, poursuivre et juger les pirates présumés.  Rappelant que les mesures prises en ce sens par certains pays de la région représentaient pour eux un poids supplémentaire, M. Mayr-Harting s’est félicité de la mise en place d’un Fonds d’affectation spéciale géré par l’ONUDC pour les assister financièrement.


M. ELMI AHMED DUALE (Somalie) a appuyé les efforts de l’OMI dans l’application du Code de conduite de Djibouti et a repris les propos du Secrétaire général dans son rapport selon lesquels le problème de la piraterie est un symptôme des grands problèmes auxquels est confrontée, depuis deux décennies, la Somalie.  Cette situation exige un effort concerté à tous les niveaux, a-t-il ajouté, en annonçant que le Gouvernement fédéral de transition avait récemment créé une structure chargée d’assurer le contrôle de ses côtes.  Mille gardes côtes sur les 10 000 prévus ont été formés en vue d’un déploiement rapide dans les zones les plus menacées, c’est-à-dire le nord-est du pays, a-t-il dit.  Le représentant a ensuite indiqué que cette initiative avait à la fois pour but de lutter contre la piraterie, la pêche illégale ainsi que la contrebande d’armes et de stupéfiants « qui menacent toute la région ».  Le représentant, qui a demandé le renouvellement des mandats prévus par les résolutions 1846 et 1851 du Conseil de sécurité, a appelé au soutien de l’AMISOM, « sans laquelle le Gouvernement fédéral de transition somalien serait dans une situation encore plus délicate ».  Il a conclu en faisant observer que, de plus en plus, les pirates se posaient et étaient perçus comme des défenseurs de la nation. 


M. ANDERS LIDÉN (Suède), au nom de l’Union européenne, a estimé que les opérations navales en cours au large des côtes somaliennes avaient permis de sécuriser l’activité maritime et, notamment, la livraison de l’aide internationale à la Somalie.  Il a estimé qu’un mécanisme de coordination efficace « SHADE », avait pu être mis en place entre les forces navales internationales, régionales et nationales qui opèrent dans la région.  Le représentant a toutefois estimé qu’il faudrait faire plus que la coordination des efforts pour protéger les navires.  « Nous devons améliorer notre dialogue avec les communautés somaliennes sur les questions maritimes », a-t-il suggéré, avant de se prononcer pour un renforcement de la collaboration entre la Somalie et d’autres pays de la région ayant davantage d’expérience en matière de délivrance d’autorisations pour la pêche.  Les études antérieures des Nations Unies sur la pêche illégale ou encore sur les rejets illégaux en mer devraient être actualisées, a-t-il ajouté.  Estimant qu’il faudrait continuer d’étudier les options juridiques applicables aux présumés pirates appréhendés, M. Lidén a rendu hommage à la contribution apportée par le Kenya.  Ce pays, a-t-il rappelé, a accepté de détenir et de juger 75 pirates présumés arrêtés par l’Union européenne.  Rappelant que les Seychelles viennent de conclure un accord du même type, il a appuyé la décision du Groupe de contact sur la piraterie de créer un fonds d’affectation spéciale pour aider à la détention, au jugement et à l’emprisonnement des pirates.  « Au-delà des pirates, nous devons également prendre des mesures contre les réseaux criminels qui, en Somalie et ailleurs, financent et organisent la piraterie », a ajouté M. Lidén.


M. Lidén a rappelé que l’Union européenne contribuait à la sécurisation de la région par l’opération « Atalante » qu’elle avait décidé de proroger jusqu’à la fin de 2010, sous réserve que le Conseil de sécurité renouvelle l’autorisation accordée dans sa résolution 1846.  Il a ensuite présenté le bilan de l’opération « Atalante » depuis sa mise en place en décembre 2008, précisant que cette opération avait assuré la protection de 50 navires affrétés par le Programme alimentaire mondial (PAM), qui ont pu livrer 300 000 tonnes de nourriture ayant bénéficié à 1,6 million de Somaliens.  La piraterie au large de la Somalie ne pourra être éradiquée que si la situation sur le continent est stabilisée, a affirmé M. Lidén, qui a rappelé que la gouvernance en Somalie reste fragmentée, que le Gouvernement fédéral de transition est constamment l’objet d’attaques de groupes insurgés et qu’il n’est pas encore en mesure de protéger sa population et de faire respecter la loi et l’ordre public.  Le représentant a rappelé que l’Union européenne soutenait le Gouvernement fédéral de transition et le processus de Djibouti.  Il s’est félicité que ce dernier ait pris des mesures pour instaurer un système financier responsable.  M. Lidén a rappelé que l’Union européenne avait décidé, l’été dernier, de renforcer son assistance au Gouvernement fédéral de transition en matière de sécurité et envisageait désormais de contribuer à l’entraînement des Forces de sécurité somaliennes, tout en soutenant par ailleurs l’AMISOM.


M. YURIY SERGEYEV (Ukraine) a relevé que le rapport du Secrétaire général faisait état d’une recrudescence de la piraterie et des attaques à main armée contre les navires qui sont désormais perpétrées bien au-delà du golfe d’Aden.  Les Nations Unies, a-t-il souligné, doivent jouer un rôle accru dans la lutte contre ce phénomène.  Saluant l’adoption de la résolution 1846 (2008) et les activités du Groupe de contact, le représentant a dit qu’il attendait avec impatience le lancement du Fonds d’affectation spéciale multidonateurs à l’appui des initiatives contre la piraterie.  Il a aussi affirmé que son gouvernement prenait la question de la piraterie très au sérieux.  L’Ukraine, qui est le cinquième pays dont la marine marchande emploie une large proportion de sa population active, est victime d’actes de piraterie fréquents, a-t-il dit, rappelant que 24 Ukrainiens sont actuellement entre les mains des pirates somaliens.  Au cours des cinq dernières années, 15 navires transportant des Ukrainiens ont été pris en otage au large des eaux somaliennes et 67 de leurs passagers ont été capturés, a précisé M. Sergeyev.


M. MORTEN WETLAND (Norvège) a déclaré que la piraterie menaçait à la fois les intérêts de vies innocentes, l’assistance humanitaire à la Somalie ainsi que le commerce international et la navigation.  Rappelant que plus d’un millier de navires battant pavillon norvégien transitent chaque année par le golfe d’Aden, il a expliqué que son pays se sentait donc directement concerné et agissait en conséquence.  Les causes profondes de la piraterie résident dans l’instabilité et l’effondrement des institutions somaliennes, a déclaré M. Wetland.  Il est donc essentiel de rétablir la stabilité et des institutions gouvernementales efficaces dans le pays pour y mettre fin, a ajouté le représentant, qui a expliqué que la Norvège est consciente des besoins de la Somalie en matière d’assistance humanitaire, de développement et de sécurité, et qu’elle y prend sa part. Il a estimé que les opérations navales avaient évité de nouvelles captures de navires, même si elles ne les avaient pas empêchées toutes.  Il a ajouté que ces opérations étaient bien coordonnées et pourraient servir d’exemple de la manière dont des pays et organisations internationales peuvent coopérer pour résoudre un problème de sécurité internationale.


« Nous devons veiller à ce que les pirates soient traduits en justice », a déclaré M. Wetland.  Il a dit apprécier les efforts déployés en ce sens par le Kenya et les Seychelles.  Reconnaissant la nécessité de renforcer les capacités de certains des pays les plus affectés, il a annoncé que son pays allait verser 500 000 euros au Fonds d’affectation spéciale créé sous les auspices du Groupe de contact sur  la piraterie.  M. Wetland a également fait observer que la perception du public était importante.  « Nous savons que de nombreux Somaliens considèrent la piraterie comme une activité criminelle, mais nous ne savons pas, en revanche, comment ils perçoivent l’ensemble de l’opération internationale, a-t-il déclaré, avant de souhaiter que le Groupe de contact mette en œuvre une stratégie de communication et d’information pour la Somalie.  « Nous devons convaincre les Somaliens que cette opération sert également leurs intérêts et contrer toute idée que la piraterie pourrait représenter une cause honorable », a-t-il conclu. 


M. LESLIE B. GATAN (Philippines) a déclaré que sa délégation était gravement préoccupée par la résurgence de la piraterie au large de la Somalie.  Il a notamment expliqué que les Philippins représentaient un tiers de la main d’œuvre navale du monde et qu’au cours du premier trimestre de 2009, 120 des 300 otages pris par les pirates étaient des ressortissants de son pays.  Au cours de ce seul mois, a-t-il ajouté, 16 marins philippins ont été enlevés en l’espace d’une seule semaine.  M. Gatan a exhorté la communauté internationale à déployer des efforts « concrets » de manière à répondre à ce fléau ainsi que pour venir en aide aux marins de toutes les nationalités qui ont été victimes de ces actes.  « Ma délégation estime que les prochaines mesures que le Conseil de sécurité prendra en la matière devraient tenir compte de la sécurité et la sureté des otages », a-t-il ajouté.  Le représentant a assuré que les Philippines appuyaient les efforts déployés par l’ONU pour stabiliser la Somalie.  Il a notamment indiqué qu’à la suite d’un entretien entre la Présidente des Philippines et le Président de la Somalie, une délégation somalienne de haut niveau se rendrait à Manille à la fin du mois de novembre, pour étudier le meilleur moyen de former et de renforcer les capacités des gardes-côtes somaliens.  La Somalie a également été invitée à participer à l’atelier de renforcement de capacité de l’Accord de coopération régionale contre la piraterie et les vols à main armée à l’encontre des navires en Asie, qui s’est tenu à Manille, du 10 au 12 novembre.


M. RONALD JEAN JUMEAU (Seychelles) a décrit son pays comme le plus petit et le plus vulnérable des États qui souffrent directement des conséquences de l’instabilité en Somalie.  Il a cité nommément la piraterie dans l’océan Indien qui continue à s’étendre à l’est et au sud.  La piraterie constitue une grave menace à la sécurité nationale, l’intégrité territoriale, le développement économique et la stabilité des Seychelles, a-t-il averti.  La difficulté en matière de protection du territoire est liée à la grande étendue de l’archipel, a-t-il expliqué.  M. Jumeau a indiqué que, parmi les mesures de lutte contre la piraterie prises par les Seychelles, une nouvelle loi est en cours d’élaboration et on essaye de renforcer les institutions judiciaires et les moyens d’enquête à la hauteur des ressources disponibles.  Il a ensuite expliqué que la piraterie a fait baisser de plus de la moitié les revenus de la pêche, secteur qui est le deuxième pilier de l’économie du pays après le tourisme.  De moins en moins de navires demandent des autorisations de pêcher pour la zone économique exclusive des Seychelles, a-t-il aussi indiqué.  Le coût croissant de l’assurance maritime et le détour des paquebots de tourisme qui évitent les Seychelles sont d’autres conséquences de la piraterie, a-t-il ajouté.  Le représentant a remercié les États-Unis et l’Union européenne qui ont offert d’aider son pays dans sa lutte contre la piraterie.


M. JUAN ANTONIO YÁÑEZ-BARNUEVO (Espagne) a déclaré que les incidents au large des côtes somaliennes menacent gravement la navigation maritime internationale, exigeant de la part de la communauté internationale d’unir les efforts pour mettre définitivement fin au fléau de la piraterie.  Les pirates sont organisés, ils commettent de plus en plus de crimes en haute mer, compromettant toujours l’acheminement de l’aide humanitaire et la circulation des marchandises, a encore noté le représentant.  Se référant au rapport du Secrétaire général, il a ensuite estimé que la coordination entre la communauté internationale et les autorités somaliennes était indispensable pour assurer la stabilité d’une zone aux dimensions géographiques gigantesques.  L’Espagne a été l’un des pays à l’origine de l’opération « Atalante », a-t-il dit, avant de saluer le rôle de la coordination entre les opérations militaires qui avaient permis d’apporter une protection durable à l’acheminement des convois d’aide humanitaire du Programme alimentaire mondial (PAM) et des convois d’approvisionnement de l’AMISOM.  Le représentant a par ailleurs indiqué que son pays allait se porter coauteur du projet de résolution du Conseil de sécurité qui, dans les prochains jours, approuvera la prorogation des mandats prévus pas la résolution 1846 du Conseil de sécurité.  Il a aussi indiqué que l’Espagne qui présidera l’Union européenne pendant six mois à partir de janvier 2010, organisera une conférence internationale sur la Somalie, à l’occasion de laquelle elle proposera une stratégie politique de sortie de crise et de reconstruction.


Reprenant la parole en fin de séance, le Représentant spécial du Secrétaire général a déclaré que les bailleurs de fonds devraient allouer ressources et aide au Gouvernement fédéral de transition conformément aux engagements pris à Bruxelles, en avril dernier.  La différence entre les promesses et les décaissements réels pose problème, a-t-il ajouté.  Il a en outre rappelé que les policiers somaliens n’avaient pas été payés depuis 16 mois.  On ne peut former davantage de policiers s’ils ne sont pas payés et s’ils ne peuvent pas subvenir aux besoins de leur famille, a-t-il fait remarquer, estimant que ces personnes risquaient de devenir des délinquants d’autant plus violents et efficaces qu’elles auront été formées.


Les autorités somaliennes, le Burundi et l’Ouganda ne doivent pas être seuls à assurer la sécurité à Mogadiscio, a estimé M. Ould-Abdallah.  Il a remercié les pays qui ont mis en place un « mécanisme non pas chargé d’analyser la situation mais de verser de l’argent ».  Il a également lancé un appel à la diaspora somalienne à faire tout son possible pour aider à la reconstruction de la Somalie.  Il a rappelé par ailleurs que le Gouvernement légitime de la Somalie avait « survécu seul pendant deux mois à une agression étrangère ».  Il a également rendu hommage aux pays qui avaient apporté non seulement une aide humanitaire mais aussi une aide financière pour assurer le traitement mensuel des policiers.  Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie a lancé un nouvel appel en faveur du soutien au processus de Djibouti. Rappelant que beaucoup de personnes étaient opposées à la paix, il a souligné l’importance de la réconciliation nationale.  Il a estimé cependant que certaines conférences tenues à l’étranger font parfois plus de tort qu’elles ne contribuent à améliorer la situation des pays pour lesquels elles sont organisées.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil autorise la reconduction pour un an de la Force multinationale de stabilisation de l’Union européenne en Bosnie-Herzégovine (EUFOR)

CS/9792

Le Conseil autorise la reconduction pour un an de la Force multinationale de stabilisation de l’Union européenne en Bosnie-Herzégovine (EUFOR)

18/11/2009
Conseil de sécuritéCS/9792
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6220e séance – matin


LE CONSEIL AUTORISE LA RECONDUCTION POUR UN AN DE LA FORCE MULTINATIONALE

DE STABILISATION DE L’UNION EUROPÉENNE EN BOSNIE-HERZÉGOVINE (EUFOR)


Le Conseil de sécurité a reconduit, ce matin, pour une période d’un an, l’autorisation donnée à la Force multinationale de stabilisation de l’Union européenne (EUFOR) en Bosnie-Herzégovine.


Dans sa résolution 1895, adoptée à l’unanimité, le Conseil, qui se félicite de l’intention manifestée par l’Union européenne de poursuivre son opération militaire en Bosnie-Herzégovine après novembre 2009, « autorise les États Membres, agissant par l’intermédiaire de l’Union européenne ou en coopération avec elle, à créer, pour une nouvelle période de 12 mois à compter d’aujourd’hui, une Force multinationale de stabilisation (EUFOR) ».


Le Conseil rappelle que l’EUFOR est le successeur juridique de la SFOR et « remplira ses missions liées à la mise en œuvre des dispositions des annexes 1-A et 2 de l’Accord de paix » de Dayton en coopération avec le quartier général de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) sur place, conformément aux arrangements conclus entre l’OTAN et l’Union européenne.


Le Conseil, qui « réaffirme que l’Accord de paix et les dispositions de ses propres résolutions antérieures sur la question s’appliquent à l’EUFOR », ajoute qu’il « entend envisager de proroger » son autorisation « si l’application de l’Accord de paix et l’évolution de la situation en Bosnie-Herzégovine l’y engagent ». 


Il réaffirme que « c’est aux autorités de Bosnie-Herzégovine qu’il incombe au premier chef de continuer à assurer la mise en œuvre efficace » de l’Accord de paix.  Il ajoute que la communauté internationale et les principaux donateurs « seront d’autant plus disposés à assumer la charge politique, militaire et économique que représentent la mise en œuvre et la reconstruction que toutes les autorités de Bosnie-Herzégovine respecteront leurs engagements et participeront activement à l’application de l’Accord de paix » et au relèvement de la société civile, au renforcement des institutions conjointes et à l’adoption de mesures propres à faciliter le retour des réfugiés et des déplacés.


Le Conseil « rappelle une fois de plus » aux parties qu’elles se sont engagées « à coopérer pleinement avec toutes les entités participant à la mise en œuvre du règlement de paix, et avec celles qui sont par ailleurs autorisées par le Conseil de sécurité, y compris le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie.  Il souligne qu’une « coopération sans réserve » avec le Tribunal « suppose notamment que les États et les entités défèrent à celui-ci toutes les personnes qu’il a inculpées ou les arrêtent » et fournissent au Tribunal des informations utiles à ses enquêtes.


À l’occasion de sa réunion, le Conseil de sécurité était saisi d’une lettre du Secrétaire général contenant le trente-sixième rapport du Haut-Représentant pour la Bosnie-Herzégovine, M. Valentin Inzko, portant sur la période allant du 1er mai au 31 octobre 2009.


Dans ce rapport, le Haut-Représentant, affirmant que l’EUFOR « concourt à l’instauration d’un climat stable et sûr » et constitue « une présence rassurante primordiale dans un pays où la situation politique demeure fragile et tendue », estime que le mandat de la Force doit être prorogé «  dans sa configuration actuelle » et ajoute que son terme devrait être porté « à trois mois au moins après le remplacement du Bureau du Haut Représentant par le Bureau du Représentant spécial de l’Union européenne ».


Le Conseil de sécurité doit débattre de la situation en Bosnie-Herzégovine, lundi 23 novembre.


LA SITUATION EN BOSNIE-HERZÉGOVINE


Texte du projet résolution S/2009/591


Le Conseil de sécurité,


Rappelant toutes ses résolutions antérieures relatives aux conflits dans l’ex-Yougoslavie et les déclarations de sa présidence sur la question, y compris ses résolutions 1031 (1995) du 15 décembre 1995, 1088 (1996) du 12 décembre 1996, 1423 (2002) du 12 juillet 2002, 1491 (2003) du 11 juillet 2003, 1551 (2004) du 9 juillet 2004, 1575 (2004) du 22 novembre 2004, 1639 (2005) du 21 novembre 2005, 1722 (2006) du 21 novembre 2006, 1764 (2007) du 29 juin 2007, 1785 (2007) du 21 novembre 2007, 1845 (2008) du 20 novembre 2008 et 1869 (2009) du 25 mars 2009,


Réaffirmant son attachement à un règlement politique des conflits dans l’ex-Yougoslavie, qui sauvegarderait la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les États à l’intérieur de leurs frontières internationalement reconnues,


Soulignant qu’il appuie pleinement la poursuite de la mission du Haut-Représentant en Bosnie-Herzégovine,


Se déclarant résolu à appuyer l’application de l’Accord-cadre général pour la paix en Bosnie-Herzégovine et de ses annexes [appelés collectivement Accord de paix (S/1995/999, annexe)] ainsi que des décisions correspondantes du Conseil de mise en œuvre de la paix,


Rappelant tous les accords sur le statut des forces visés à l’appendice B de l’annexe 1-A de l’Accord de paix et rappelant aux parties l’obligation qui leur est faite de continuer d’en appliquer les dispositions,


Rappelant également les dispositions de sa résolution 1551 (2004) concernant l’application à titre provisoire des accords sur le statut des forces figurant à l’appendice B de l’annexe 1-A de l’Accord de paix,


Exprimant ses remerciements au Haut-Représentant, au commandant et au personnel de la Force multinationale de stabilisation (EUFOR), au Haut-Représentant militaire et au personnel du quartier général de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) de Sarajevo, à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à l’Union européenne ainsi qu’au personnel des autres organisations et organismes internationaux présents en Bosnie-Herzégovine pour le concours qu’ils apportent à la mise en œuvre de l’Accord de paix,


Soulignant que le retour général et coordonné des réfugiés et déplacés de toute la région reste d’une importance décisive pour l’instauration d’une paix durable,


Rappelant les déclarations issues des réunions ministérielles de la Conférence sur la mise en œuvre de la paix,


Conscient que l’Accord de paix n’est pas encore mis pleinement en application, tout en rendant hommage aux autorités de l’État et des entités de Bosnie-Herzégovine ainsi qu’à la communauté internationale pour les progrès accomplis au cours des quatorze années écoulées depuis la signature de l’Accord,



Soulignant qu’il est important que la Bosnie-Herzégovine progresse sur la voie de l’intégration euro-atlantique sur la base de l’Accord de paix, mais aussi qu’elle devienne, à la faveur de sa transition, un pays européen opérationnel, soucieux de réforme, moderne et démocratique,


Prenant note des rapports du Haut-Représentant, dont le plus récent est daté du 12 novembre 2009 (S/2009/588),


Résolu à promouvoir le règlement pacifique des conflits conformément aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies,


Rappelant les principes énoncés dans la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé, adoptée le 9 décembre 1994, ainsi que la déclaration de sa présidence en date du 10 février 2000 (S/PRST/2000/4),


Accueillant avec satisfaction et encourageant les efforts que l’Organisation des Nations Unies fait dans toutes ses opérations de maintien de la paix pour sensibiliser le personnel de ces opérations à la nécessité de prévenir et combattre le VIH/sida et les autres maladies contagieuses,


Prenant note des conclusions dégagées par les ministres des affaires étrangères et les ministres de la défense de l’Union européenne, lors de leur réunion conjointe tenue le 18 mai 2009, conclusions dans lesquelles les ministres se sont félicités du concours qu’apportait l’EUFOR à l’instauration d’un environnement sûr en Bosnie-Herzégovine et ont déclaré que l’EUFOR restait un élément rassurant, prêt à réagir à toute menace partout dans le pays, ainsi que des conclusions issues de leur réunion conjointe du 17 novembre 2009,


Rappelant les lettres échangées par l’Union européenne et l’OTAN, qui lui ont été communiquées le 19 novembre 2004, concernant la manière dont ces institutions agiront ensemble en Bosnie-Herzégovine et dans lesquelles les deux institutions reconnaissent que l’EUFOR jouera le rôle principal dans la stabilisation de la paix, s’agissant des aspects militaires de l’Accord de paix (S/2004/915 et 916),


Rappelant également que la présidence de Bosnie-Herzégovine, agissant au nom de la Bosnie-Herzégovine y compris ses entités constituantes, a confirmé les arrangements concernant l’EUFOR et le quartier général de l’OTAN (S/2004/917),


Se félicitant que l’OTAN reste engagée en Bosnie-Herzégovine et que l’Union européenne le soit de plus en plus,


Réitérant une nouvelle fois ses appelsaux autorités de Bosnie-Herzégovine afin qu’elles honorent pleinement leurs engagements, comme le Comité directeur du Conseil de mise en œuvre de la paix l’a aussi demandé dans sa déclaration du 30 juin 2009, et conscient en particulier qu’il faut trouver une solution à la question des biens publics et des biens militaires,


Se félicitant des progrès réalisés par la Bosnie-Herzégovine quant à certaines des priorités de son partenariat avec l’Union européenne, à l’exécution de l’Accord provisoire et à la réalisation du plan de marche devant conduire à la libéralisation du régime des visas, et demandant aux autorités de Bosnie-Herzégovine de redoubler d’efforts pour achever les réformes urgentes que la Commission européenne a indiquées dans son rapport d’étape du 14 octobre 2009 et qui doivent donner effet au partenariat européen, et pour se préparer à répondre aux obligations que comportent l’Accord provisoire et, quand il y aura lieu, l’Accord de stabilisation et d’association,


Constatant que la situation dans la région continue de menacer la paix et la sécurité internationales,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Réaffirme une fois encore son appui à l’Accord de paix ainsi qu’à l’Accord de Dayton sur la mise en place de la Fédération de Bosnie-Herzégovine en date du 10 novembre 1995 (S/1995/1021, annexe) et engage les parties à respecter scrupuleusement les obligations qu’elles ont souscrites en signant ces accords;


2.    Réaffirme que c’est aux autorités de Bosnie-Herzégovine qu’il incombe au premier chef de continuer à assurer la mise en œuvre efficace de l’Accord de paix et que la communauté internationale et les principaux donateurs seront d’autant plus disposés à assumer la charge politique, militaire et économique que représentent la mise en œuvre et la reconstruction que toutes les autorités de Bosnie-Herzégovine respecteront leurs engagements et participeront activement à l’application de l’Accord de paix et au relèvement de la société civile, notamment en étroite coopération avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, au renforcement des institutions conjointes qui favorisent la création d’un État pleinement autonome, apte à prendre place dans les structures européennes, et aux initiatives propres à faciliter le retour des réfugiés et des déplacés;


3.    Rappelle une fois de plus aux parties qu’elles se sont engagées, dans l’Accord de paix à coopérer pleinement avec toutes les entités participant à la mise en œuvre du règlement de paix, comme le prévoit l’Accord de paix, et celles qui sont par ailleurs autorisées par le Conseil de sécurité, y compris le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie agissant dans l’exercice de sa compétence pour rendre justice en toute impartialité, et souligne qu’une coopération sans réserve avec le Tribunal suppose notamment que les États et les entités lui défèrent toutes les personnes qu’il a inculpées ou les arrêtent, et lui fournissent des informations utiles à ses enquêtes;


4.    Souligne qu’il tient à ce que le Haut-Représentant continue de jouer son rôle dans le suivi de la mise en œuvre de l’Accord de paix, de fournir des orientations aux organisations et institutions civiles qui aident les parties à appliquer l’Accord de paix et de coordonner leurs activités, et réaffirme qu’en vertu de l’annexe 10 de l’Accord de paix, c’est en dernier ressort au Haut-Représentant qu’il appartient de statuer sur place sur l’interprétation à donner aux aspects civils de l’application de l’Accord de paix et qu’il peut, en cas de différend, donner l’interprétation, faire les recommandations et prendre les décisions ayant force obligatoire qu’il juge nécessaires touchant les questions dont le Conseil de mise en œuvre de la paix a traité à Bonn les 9 et 10 décembre 1997;


5.    Souscrit aux déclarations issues des réunions ministérielles de la Conférence sur la mise en œuvre de la paix;


6.    Réaffirme qu’il entend suivre de près la mise en œuvre de l’Accord de paix et la situation en Bosnie-Herzégovine au vu des rapports présentés en application des paragraphes 18 et 21 ci-après et des recommandations qui y figureront éventuellement, et qu’il est prêt à envisager de prendre des mesures contre toute partie qui faillirait de façon substantielle aux obligations mises à sa charge par l’Accord de paix;


7.    Rappelle que les autorités de Bosnie-Herzégovine soutiennent l’EUFOR, approuvent le maintien de la présence de l’OTAN et confirment que l’une et l’autre succèdent juridiquement à la SFOR dans l’accomplissement de leur mission aux fins de l’Accord de paix, de ses annexes et appendices et des résolutions du Conseil et peuvent prendre toutes décisions nécessaires, y compris celle de recourir à la force, pour faire appliquer les dispositions des annexes 1-A et 2 de l’Accord de paix et les résolutions du Conseil;


8.    Rend hommage aux États Membres qui ont participé à la Force multinationale de stabilisation (EUFOR) créée en application de sa résolution 1575 (2004) et prorogée par ses résolutions 1639 (2005), 1722 (2006), 1785 (2007) et 1845 (2008) ainsi qu’au maintien d’une présence de l’OTAN, et se félicite qu’ils soient disposés à aider les parties à l’Accord de paix en maintenant une Force multinationale de stabilisation et une présence de l’OTAN;


9.    Se félicite de l’intention manifestée par l’Union européenne de poursuivre son opération militaire en Bosnie-Herzégovine après novembre 2009;


10.   Autorise les États Membres, agissant par l’intermédiaire de l’Union européenne ou en coopération avec elle, à créer, pour une nouvelle période de 12 mois à compter de la date d’adoption de la présente résolution, une Force multinationale de stabilisation (EUFOR) succédant juridiquement à la SFOR avec une structure de commandement unifiée, qui remplira ses missions liées à la mise en œuvre des dispositions des annexes 1-A et 2 de l’Accord de paix en coopération avec le quartier général de l’OTAN sur place, conformément aux arrangements conclus entre l’OTAN et l’Union européenne, tels qu’ils ont été communiqués par ces deux institutions au Conseil de sécurité dans leurs lettres du 19 novembre 2004, dans lesquelles elles reconnaissent que l’EUFOR jouera le rôle principal dans la stabilisation de la paix s’agissant des aspects militaires de l’Accord de paix;


11.   Se félicite de la décision prise par l’OTAN de maintenir une présence en Bosnie-Herzégovine sous la forme d’un quartier général de l’OTAN afin de continuer à concourir à l’application de l’Accord de paix en conjonction avec l’EUFOR et autorise les États Membres, agissant par l’intermédiaire de l’OTAN ou en coopération avec elle, à maintenir un quartier général de l’OTAN succédant juridiquement à la SFOR sous une structure de commandement et de contrôle unifiée, qui remplira ses missions liées à l’application des dispositions des annexes 1-A et 2 de l’Accord de paix en coopération avec l’EUFOR, conformément aux arrangements conclus entre l’OTAN et l’Union européenne, tels qu’ils ont été communiqués par ces deux institutions au Conseil de sécurité dans leurs lettres du 19 novembre 2004, dans lesquelles elles reconnaissent que l’EUFOR jouera le rôle principal dans la stabilisation de la paix s’agissant des aspects militaires de l’Accord de paix;


12.   Réaffirme que l’Accord de paix et les dispositions de ses propres résolutions antérieures sur la question s’appliquent à l’EUFOR et à la présence de l’OTAN et à leur égard comme elles s’appliquaient à la SFOR et à son égard et, par suite, que les mentions de l’IFOR, de la SFOR, de l’OTAN et du Conseil de l’Atlantique Nord dans l’Accord de paix, notamment dans l’annexe 1-A et ses appendices, ainsi que dans ses propres résolutions renverront dorénavant et selon le cas à la présence de l’OTAN, à l’EUFOR, à l’Union européenne, au Comité politique et de sécurité de l’Union européenne et au Conseil de l’Union européenne;


13.   Entend envisager de proroger cette autorisation si l’application de l’Accord de paix et l’évolution de la situation en Bosnie-Herzégovine l’y engagent;


14.   Autorise les États Membres à prendre, en vertu des paragraphes 10 et 11 ci-dessus, toutes les mesures nécessaires pour faire appliquer et respecter les annexes 1-A et 2 de l’Accord de paix, souligne que les parties continueront d’être tenues responsables à égalité du respect des dispositions de ces annexes et qu’elles encourront à égalité les mesures coercitives que l’EUFOR et la présence de l’OTAN pourraient juger nécessaires pour assurer l’application des annexes en question et leur propre protection;


15.   Autorise les États Membres à prendre, à la demande de l’EUFOR ou du quartier général de l’OTAN, toute mesure nécessaire pour défendre l’EUFOR ou la présence de l’OTAN et pour aider ces deux institutions à remplir leurs missions, et reconnaît à l’EUFOR comme à la présence de l’OTAN le droit de prendre toute mesure justifiée par les nécessités de leur protection en cas d’attaque ou de menace;


16.   Autorise les États Membres, agissant en vertu des paragraphes 10 et 11 ci-dessus, conformément à l’annexe 1-A de l’Accord de paix, à prendre toute mesure nécessaire pour faire respecter les règles et procédures organisant la maîtrise de l’espace aérien de la Bosnie-Herzégovine pour l’aviation civile et militaire;


17.   Exige des parties qu’elles respectent la sécurité et la liberté de circulation de l’EUFOR, de la présence de l’OTAN et des autres personnels internationaux;


18.   Prie les États Membres agissant par l’intermédiaire de l’Union européenne ou en coopération avec elle et les États Membres agissant par l’intermédiaire de l’OTAN ou en coopération avec elle de lui faire rapport, par les voies appropriées et tous les trois mois au moins, sur l’activité de l’EUFOR et du quartier général de l’OTAN;


19.   Invite tous les États, en particulier ceux de la région, à continuer de fournir l’appui et les facilités, y compris des facilités de transit, dont ont besoin les États Membres agissant en vertu des paragraphes 10 et 11 ci-dessus;


20.   Se félicite à nouveau de la présence, depuis le 1er janvier 2003, de la mission de police de l’Union européenne en Bosnie-Herzégovine;


21.   Prie le Secrétaire général de continuer à lui transmettre les rapports établis par le Haut-Représentant, conformément à l’annexe 10 de l’Accord de paix et aux conclusions de la Conférence sur la mise en œuvre de la paix tenue à Londres les 4 et 5 décembre 1996 (S/1996/1012) et des conférences ultérieures, sur la mise en œuvre de l’Accord de paix et, en particulier, sur le respect par les parties des engagements qu’elles ont souscrits en signant celui-ci;


22.   Décide de demeurer saisi de la question.


Trente-sixième rapport du Haut-Représentant pour la Bosnie-Herzégovine (S/2009/588)


Dans ce rapport couvrant la période du 1er mai au 31 octobre 2009, le Haut-Représentant en Bosnie-Herzégovine, M. Valentin Inzko, écrit que le pays « n’a pas beaucoup avancé » dans les réformes qu’il doit entreprendre et fait état des « attaques dont continuent de faire l’objet les compétences, les lois et les institutions de l’État, lancées essentiellement par le Gouvernement de la Republika Srpska, ainsi que les mises au défi dont le Haut-Représentant et le Comité directeur du Conseil de mise en œuvre de la paix sont la cible ».


Le Haut-Représentant explique que le rapport exprime sa conception de l’accomplissement du mandat qui a lui été confié dans les domaines les plus importants, notamment celui de la transition du Bureau du Haut-Représentant à celui du Représentant spécial de l’Union européenne et des conditions que doivent remplir, à cette fin, les autorités de Bosnie-Herzégovine.  Il rappelle que sa responsabilité première « est de faire exécuter l’Accord de paix de Dayton » et « regrette » qu’une bonne partie de ses efforts ait été absorbée par des « incidents regrettables », en particulier les nombreuses attaques lancées contre les institutions de l’État dans un « contexte de propagande agressive ».


M. Inzko dénonce ainsi « un discours nationaliste, anti-Dayton, qui s’en prend à la souveraineté et à l’ordre constitutionnel de la Bosnie-Herzégovine ».  Il cite en particulier une décision prise le 14 mai par l’Assemblée nationale de la Republika Srpska qui remettait en cause le partage de nombreuses compétences avec l’État fédéral, et qu’il a dû annuler le 20 juin en utilisant ses pouvoirs, ainsi que la tentative de la Republika Srpska pour démanteler l’entreprise nationale Elekroprijenos.


Le Haut-Représentant constate, par ailleurs, que « les efforts des trois dirigeants politiques désireux d’entamer un processus de dialogue et d’accommodement –le « processus de Prud »-  sont en train de s’épuiser ».  Il indique qu’il « appuie totalement » le « Processus de Butmir », série d’entretiens politiques de haut niveau lancés début octobre par l’Union européenne et les États-Unis, tout en observant que ces pourparlers « n’avaient encore abouti à rien de concret à la fin de la période » considérée.  Il rappelle en outre que « c’est de façon générale que les progrès ont été limités », à quelques tardives exceptions près, comme la libéralisation du régime des visas.


M. Inzko ajoute qu’au regard des conditions et objectifs fixés par le Comité directeur du Conseil de mise en œuvre de la paix pour que le Bureau du Haut-Représentant devienne le Bureau du Représentant spécial de l’Union européenne, « les progrès ont été très restreints ».  C’est pour accélérer la réalisation d’un des objectifs encore non atteints, explique-t-il, qu’il a signé, le 11 septembre dernier, une décision par laquelle son Bureau s’engageait à procéder à l’inventaire des biens publics qui doivent être répartis entre l’État et les autres niveaux de gouvernement.  Mais il ajoute que le refus de la Republika Srpska de collaborer a porté un coup d’arrêt au processus.  « Plus grave », poursuit le Haut-Représentant, la Republika Srpska a menacé de passer outre une interdiction temporaire du Haut-Représentant de procéder à de tels transferts de biens datant de 2005 et qui visaient à maintenir le statu quo jusqu’à ce que les autorités parviennent à un accord durable.  « Pareille révocation unilatérale minerait l’autorité du Conseil de mise en œuvre de la paix et aviverait les tensions préélectorales », avertit M. Inzko.


Affirmant par ailleurs que la mission militaire de l’Union européenne en Bosnie-Herzégovine, l’EUFOR, « concourt à l’instauration d’un climat stable et sûr » et constitue « une présence rassurante primordiale dans un pays où la situation politique demeure fragile et tendue », le Haut-Représentant estime que son mandat doit être prorogé « dans sa configuration actuelle » et ajoute que son terme devrait être porté « à trois mois au moins après le remplacement du Bureau du Haut-Représentant par le Bureau du Représentant spécial de l’Union européenne ».


      Quant à l’avenir de son propre bureau, M. Inzko rappelle que le Comité directeur du Conseil de mise en œuvre de la paix, lors d’une réunion au niveau des directeurs politiques les 29 et 30 juin, avait « clairement indiqué que le Bureau du Haut-Représentant resterait en place aussi longtemps que les autorités nationales n’auront pas pleinement rempli les objectifs fixés » et « continuerait d’exercer le mandat qui lui a été conféré en vertu de l’Accord-cadre général pour la paix, en garantissant le strict respect de cet accord ».


M. Inzko fait par ailleurs observer que l’élection de la Bosnie-Herzégovine à un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2010-2011 est « un jalon dans l’histoire de la politique étrangère du pays et un signe fort de reconnaissance » des progrès qu’il a accomplis.  Cependant, avertit-il, « siéger au Conseil de sécurité ne sera pas chose facile pour les autorités concernées ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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