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AG/EF/3269

La Deuxième Commission recommande à l’Assemblée de demander à Israël de dédommager le Liban et la Syrie pour les dégâts de la marée noire provoquée en 2006

17/11/2009
Assemblée généraleAG/EF/3269
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

35e séance – après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION RECOMMANDE À L’ASSEMBLÉE DE DEMANDER À ISRAËL DE DÉDOMMAGER LE LIBAN ET LA SYRIE POUR LES DÉGÂTS DE LA M ARÉE NOIRE PROVOQUÉE EN 2006


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) s’est réunie, cet après-midi, pour adopter trois résolutions, dont une relative à la marée noire sur les côtes libanaises1.  Aux termes de ce texte, la Commission recommande à l’Assemblée générale de demander au Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité de dédommager le Liban et les autres pays directement touchés par cette catastrophe, tels que la République arabe syrienne.


Adopté par 154 voix en sa faveur, 8 contre (Australie, Canada, États-Unis, Fidji, Israël, Îles Marshall, Nauru et Palaos) et 3 abstentions (Cameroun, Colombie et Panama), ce projet de résolution -présenté par le Soudan, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine- recommande en effet à l’Assemblée de considérer que la marée noire provoquée en août 2006 par la destruction des réservoirs de carburant situés aux abords de la centrale électrique de Jiyeh, au Liban, a pollué gravement les côtes libanaises et en partie les côtes syriennes.


Aux termes de ce texte, il est en outre recommandé à l’Assemblée de réaffirmer sa décision de créer un Fonds de financement de la réparation des dégâts causés par la marée noire en Méditerranée orientale, sur la base de contributions volontaires.


Remerciant la majorité d’États Membres ayant soutenu cette résolution, le représentant du Liban a évalué à plus de 150 millions de dollars le coût de la marée noire rien que pour son pays.  Il a expliqué que le Gouvernement du Liban ne disposait à l’heure actuelle que de 15 millions pour dépolluer ses côtes et qu’il restait plusieurs centaines de kilomètres de littoral à nettoyer.


S’élevant pour sa part contre le contenu de ce texte, son homologue d’Israël a estimé que la résolution ne fait aucune référence au contexte dans lequel s’est produit le conflit avec le Liban, contexte marqué en particulier par des attaques armées perpétrées par le Hezbollah contre Israël le long d’une frontière internationalement reconnue et par des dégâts environnementaux causés par ces mêmes attaques sur le sol israélien.


La Deuxième Commission a, d’autre part, adopté cet après-midi une résolution2 dans laquelle elle recommande à l’Assemblée générale de décider que le secrétariat du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) continuera d’être dirigé par un Directeur exécutif ayant rang de Secrétaire général adjoint, et que le Directeur exécutif du FNUAP serait nommé pour un mandat de quatre ans par le Secrétaire général.  Ce texte a été présenté par le Soudan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.


Par une troisième résolution3adoptée parconsensus par la Deuxième Commission, il est recommandé à l’Assemblée de demander au Secrétaire général de reporter à la soixante-septième session des travaux de la Commission la présentation de l’analyse globale de l’application de la résolution 62/208, relative à l’examen triennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.


La Commission s’est également penchée aujourd’hui sur cinq autres projets de résolution, tous présentés par la délégation du Soudan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, pour adoption ultérieure.


L’un de ces textes4 porte sur l’application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique.  Si elle adoptait ce projet de résolution, la Commission recommanderait à l’Assemblée d’appeler de nouveau à la cohérence entre les entités des Nations Unies s’occupant du problème de la désertification et de la sécheresse et des questions foncières sous l’égide du secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.


Aux termes d’un autre projet de résolution5, la Deuxième Commission recommanderait à l’Assemblée générale de souligner l’urgence de lever les obstacles entravant, à tous les niveaux, la promotion et l’utilisation des énergies renouvelables.  Elle insisterait, en outre, sur la nécessité d’améliorer l’accès à des services et ressources énergétiques sûrs, abordables, économiquement viables, socialement acceptables et respectueux de l’environnement aux fins du développement durable.


En outre, si la Deuxième Commission adoptait un autre projet de résolution6  examiné cet après-midi, il serait recommandé à l'Assemblée d’exhorter les États à combattre et réprimer la corruption sous toutes ses formes ainsi que le blanchiment du produit de la corruption, à prévenir le transfert d’avoirs acquis illicitement et à travailler à la prompte restitution desdits avoirs.


La Commission économique et financière s’est, d’autre part, penchée sur un projet de texte7 traitant de la Deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017).  S’il était ultérieurement adopté par la Commission et par l’Assemblée générale, ce texte demanderait, entre autres, que tous les engagements pris dans le domaine de l’aide publique au développement soient tenus, notamment l’objectif que se sont fixés de nombreux pays développés de consacrer à l’aide publique au développement 0,7% de leur produit national brut d’ici à 2015.


Enfin, aux termes d’un dernier projet de résolution8 qui lui a été présenté et qui est relatif à la mise en valeur des ressources humaines, la Commission économique et financière recommanderait à l’Assemblée générale de demander que soient prises aux niveaux national, régional et international des mesures privilégiant l’amélioration et le développement de l’instruction et l’acquisition de compétences scientifiques.


La Deuxième Commission examinera une autre série de résolutions dont elle est saisie vendredi, le 20 novembre, à partir de 15 heures.


1         A/C.2/64/L.20,    2         A/C.2/64/L.6,     3         A/C.2/64/L.35

4         A/C.2/64/L.36     5         A/C.2/64/L.33     6         A/C.2/64/L.37

7         A/C.2/64/L.38     8         A/C.2/64/L.34


DÉCISIONS SUR DES PROJETS DE RÉSOLUTION


La résolution intitulée « Marée noire sur les côtes libanaises » (A/C.2/64/L.20), a été adoptée par154 voix pour, 8 (Australie, Canada, États-Unis, Fidji, Israël, îles Marshall, Nauru et Palaos) contre et 3 abstentions (Cameroun, Colombie et Panama).  Si elle venait à suivre les recommandations de la Deuxième Commission, l’Assemblée générale considèrerait que la marée noire provoquée en 2006 par la destruction des réservoirs de carburant situés aux abords de la centrale électrique de Jiyeh, au Liban, a pollué gravement les côtes libanaises et en partie les côtes syriennes.  Aux termes de cette résolution, elle se déclarerait gravement préoccupée par les conséquences défavorables qu’a eues pour la réalisation du développement durable au Liban la destruction, par l’aviation israélienne, de ces réservoirs.


L’Assemblée demanderait au Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité de dédommager rapidement et convenablement le Gouvernement libanais et les autres pays directement touchés par la marée noire, tels que la République arabe syrienne dont les côtes ont été en partie polluées, des dépenses engagées pour remédier aux conséquences écologiques de la destruction des réservoirs, notamment pour restaurer le milieu marin.  Elle réaffirme sa décision de créer un Fonds de financement de la réparation des dégâts causés par la marée noire en Méditerranée orientale, sur la base de contributions volontaires, en vue d’assister et d’appuyer les pays directement touchés qui s’efforcent de gérer de façon intégrée et écologiquement rationnelle cette catastrophe écologique.  Elle inviterait enfin les États, les organismes intergouvernementaux, les organisations non gouvernementales et le secteur privé à verser des contributions volontaires à ce Fonds et, dans cette perspective, prie le Secrétaire général de mobiliser une assistance technique et financière internationale afin d’achever la mise au point des modalités de fonctionnement du Fonds.


Explications de position


Expliquant la raison pour laquelle il voterait contre cette résolution, le représentant d’Israël s’est déclaré déçu par le fait que l’on se penche sur un autre projet de résolution aux objectifs politisés.  Dans le cadre des efforts déployés pour institutionnaliser un discours anti-Israël au sein des Nations Unies, cette résolution, a-t-il dit, n’est ni honnête ni équitable dans le choix de ses informations et de son langage.  La résolution ignore notamment toute référence au contexte dans lequel s’est produit le conflit de 2006 avec le Liban, en particulier des attaques armées perpétrées par le Hezbollah le long d’une frontière internationalement reconnue.  En outre, le texte échoue à reconnaître que si l’État Libanais exerçait un contrôle sur l’ensemble de son territoire, le Hezbollah n’agirait pas en tant qu’entité terroriste contre Israël, a poursuivi le représentant.  En outre, alors que la résolution prétend être préoccupée par les dégâts causés à l’environnement par cette guerre, elle ne fait aucune mention du demi-million d’arbres et des 52 000 dunams de forêts israéliennes brûlés par les tirs de roquettes du Hezbollah.  Elle passe également sous silence la coopération intensive d’Israël avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement, ainsi qu’avec d’autres agences des Nations Unies et des ONG, pour évaluer et répondre à la situation environnementale des côtes libanaises.


Prenant la parole après le vote, le représentant du Liban a remercié les pays qui ont voté en faveur de la résolution et a rappelé les dégâts causés par la marée noire sur les côtes de son pays, évaluant que leur coût équivaut à plus de 150 millions de dollars.  Pour le moment, a-t-il poursuivi, nous disposons de 15 millions de dollars pour effectuer le nettoyage et tout en précisant qu’une partie de cette tâche avait été entamée, le représentant a relevé que plus de 3 000 kilomètres de côtes restent à nettoyer.  Il a, enfin, ajouté que l’État d’Israël avait une « tendance naturelle à l’agression » et que ce pays n’avait pas besoin de justification pour agresser ses voisins, avant de citer, en guise d’illustration le bouclage de Gaza et la destruction de milliers d’infrastructures dont Israël s’est rendu coupable.


Émanant du Conseil économique et social (ECOSOC), la résolution intitulée « Nomination du Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population » a été adoptée par consensus.  Si elle venait à suivre les recommandations de la Deuxième Commission, l’Assemblée déciderait que le secrétariat du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) continuera d’être dirigé par un directeur exécutif ayant rang de secrétaire général adjoint.  Elle déciderait en outre que le Directeur exécutif du FNUAP serait nommé pour un mandat de quatre ans par le Secrétaire général, en consultation avec le Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement et du FNUAP.


La résolution intitulée « Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies » a été adoptée par consensus.  Si elle venait à suivre les recommandations de la Deuxième Commission, l’Assemblée prendrait note du rapport du Secrétaire général concernant l’analyse statistique globale du financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies pour 2007, du rapport sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme et du rapport du Corps commun d’inspection sur l’exécution nationale des projets de coopération technique.


Elle prendrait également note de la décision du Conseil économique et social, en date du 22 juillet 2009, sur les activités opérationnelles de développement et de la résolution 2009/1 du Conseil, également en date du 22 juillet 2009, sur les progrès accomplis dans l’application de la résolution 62/208.  L’Assemblée demanderait par ailleurs au Secrétaire général de reporter à sa soixante-septième session la présentation de l’analyse globale de l’application de la résolution 62/208, qui devra être élaborée conformément aux directives énoncées au paragraphe 143 de ladite résolution.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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