En cours au Siège de l'ONU

Développement durable: à l’instar des PMA, les petits États insulaires en développement demandent à être regroupés dans une catégorie spéciale

ENV/DEV/1130

Développement durable: à l’instar des PMA, les petits États insulaires en développement demandent à être regroupés dans une catégorie spéciale

10/05/2010
Conseil économique et socialENV/DEV/1130
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement durable

Dix-huitième session

12e  et 13e séances – matin & après-midi


DÉVELOPPEMENT DURABLE: À L’INSTAR DES PMA, LES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT DEMANDENT À ÊTRE REGROUPÉS DANS UNE CATÉGORIE SPÉCIALE


Les petits États insulaires en développement (PEID) ont demandé aujourd’hui à être regroupés dans une catégorie spéciale, à l’instar des pays les moins avancés (PMA), au cours de la journée que la Commission du développement durable leur a consacrée, en même temps qu’elle a lancé les travaux préparatoires de l’examen quinquennal de haut niveau sur la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice, prévu les 24 et 25 septembre prochains.


Arguant des problèmes liés à l’extraction minière, aux produits chimiques, à la gestion des déchets, aux transports et aux modes de consommation et de production durables, les PEID, « prisonniers de la mer », ont haussé le ton pour que le monde prenne plus au sérieux leurs préoccupations. 


« Nous devons être reconnus officiellement comme catégorie spéciale », a déclaré la représentante de Grenade et comme nombre de ses collègues, elle a argué que les PEID méritent un traitement préférentiel compte tenu de leurs vulnérabilités spécifiques.


Changement climatique, élévation du niveau de la mer, disparition des récifs de corail et des sources d’eau potable, acidification des océans, limitation des ressources naturelles, coût élevé des importations de nourriture et pollution, les PEID n’ont pas manqué d’arguments pour décrire leurs défis.


Le Secrétaire général note par exemple, dans son rapport pertinent, que si les revenus des PEID sont en moyenne plus élevés que ceux des PMA, ils souffrent tous d’une « très grande vulnérabilité intrinsèque » liée à leur petite taille et à leur éloignement géographique. 


Les PEID du Pacifique ont enregistré une croissance de 5% en 2008, mais avec les crises financière, alimentaire, énergétique et climatique de 2009, ce chiffre a oscillé entre zéro et 3%, alors que le PIB des PEID des Caraïbes chutait de 2%.


Il faut éviter que les PEID ne s’effondrent complètement et ne contribuent à l’insécurité dans le monde, par exemple par l’immigration climatique, a plaidé le représentant du Cap-Vert.  « La demande des PEID est une demande pour le salut du monde », s’est-il avancé.


« Profondément déçus » par l’Accord de Copenhague, les PEID ont dit attendre avec impatience la Conférence de Cancun sur les changements climatiques, prévue du 29 novembre au 10 décembre.


Adoptée en 2005, la Stratégie de Maurice, qui est un outil de matérialisation du Programme d’action de la Barbade de 1994, souligne la vulnérabilité particulière des PEID.


Dans un autre rapport, le Secrétaire général indique que la réduction de l’aide publique au développement (APD) et le manque de compétences techniques comptent parmi les principales contraintes auxquelles se heurte l’application de la Stratégie.  Il encourage le renforcement des partenariats public-public et public-privé et souligne la nécessité d’améliorer les systèmes de collecte de données afin d’affiner les processus de prise de décisions.


Agissant par ailleurs en sa qualité de « Comité préparatoire » de l’examen quinquennal de la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice, la Commission du développement durable a adopté sans vote un projet de décision recommandant à l’Assemblée générale de prier son Président de poursuivre ses consultations avec les États Membres pour déterminer les modalités de l’examen quinquennal.


La Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 11 mai, à partir de 10 heures.


Journée des petits États insulaires en développement –– Comité préparatoire de la réunion de haut niveau chargée d’examiner les progrès de l’action menée pour réduire la vulnérabilité des petits États insulaires en développement dans le cadre de l’application de la Stratégie de mise en oeuvre de Maurice, à la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale


Déclarations liminaires


M. LUIS ALBERTO FERRATÉ FELICE, Président de la dix-huitième session de la CDD, a estimé que l’examen quinquennal de la Stratégie de Maurice devrait permettre à la communauté internationale de trouver les moyens de combler les lacunes importantes dans la mise en œuvre du document et d’aider les PEID à relever leurs défis économiques et écologiques.  La nécessité de leur apporter un appui financier est « une responsabilité éthique », a dit le Président en s’adressant aux bailleurs de fonds.


M. CHEICK SIDI DIARRA, Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID), a tout d’abord passé en revue les antécédents historiques qui avaient permis de déboucher sur l’adoption de la Stratégie de Maurice.  Il s’est félicité de ce que la vulnérabilité des PEID était reconnue à l’ONU.  « L’heure est venue de transformer cette bonne volonté en actions concrètes », a-t-il plaidé.  Si la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice et du Programme d’action de Barbade doit être conduite par les PEID eux-mêmes, l’appui de la communauté internationale est néanmoins essentiel, a-t-il rappelé.


M. Diarra a aussi rappelé que le changement climatique représentait le plus grand défi auquel étaient confrontés les PEID.  L’apport de ressources supplémentaires est essentiel, a-t-il estimé, en réclamant, entre autres, la création d’un centre marin pour le renforcement des capacités des PEID, y compris la gestion des catastrophes naturelles.  M. Diarra a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités scientifiques et technique des PEID. 


M. THOMAS SELTZER, Secrétaire général adjoint pour la coordination politiques et les affaires interagences des Nations Unies, a fait l’historique des programmes d’action en faveur des petits États insulaires en développement, parmi lesquels celui de la Barbade a constitué un tournant significatif.  Il s’agit d’un programme multisectoriel pour aider à relever les défis que connaissent les petits États insulaires en développement.  Ultérieurement, la réunion internationale de Maurice a mis un accent particulier sur les problèmes spécifiques auxquels ces pays sont confrontés.  Les PEID sont vulnérables en particulier aux chocs exogènes et aux effets des crises, comme la flambée des prix ou la chute du tourisme. 


L’examen de la Stratégie de Maurice offre l’occasion de se pencher sur les progrès réels à la lumière des crises multiples qui ont frappées la planète.  Il convient d’examiner les efforts consentis par ces pays et ce qu’il reste à faire avec l’appui efficace des organisations internationales.  Il a parlé de la nécessité d’un nouvel engagement » en se concentrant sur des domaines concrets.  L’application de la Stratégie doit aller au-delà du niveau des politiques nationales mais avec une participation efficace dans le cadre du programme interagences, une utilisation judicieuse des ressources et dans l’objectif de résultats tangibles sur le terrain.  Il s’est fait l’écho de l’appel des PEID lancé à l’ouverture de la dix-huitième session de la Commission la semaine dernière.  Il a encouragé à octroyer plus de valeur à des collaborations

bénéfiques et à faire bon usage de la base de données sur ces pays.  La perspective des PEID doit être intégrée dans les prises de décisions des grandes conférences mondiales, notamment de Rio + 20. 


Débat général


Mme DESSIMA WILLIAMS (Grenade) a souligné que le cadre du développement des PEID se fonde sur Action 21, tel que le confirme le Programme d’application de Johannesburg qui met en relief les conditions uniques et particulières de ces pays.  Les PEID sont les gardiens de la riche biodiversité du monde.  En matière de développement durable, les progrès ont été tout à fait insuffisants compte tenu de leur isolement, d’une grande vulnérabilité aux chocs naturels et financiers.  Les PEID sont dans une situation « alarmante » qui exige des mesures urgentes, a plaidé la représentante.  Il leur faut un « soutien novateur » de la part de la communauté internationale pour lutter contre les risques endogènes et exogènes.  La survie même de ces îles est en jeu, a-t-elle souligné.  « Les PEID doivent être reconnus officiellement en tant que catégorie spéciale de pays. 


Concrètement, elle a décrit les divers impacts du changement climatique sur ces pays comme l’élévation du niveau des mers, la dégradation des sols, la disparition des récifs de corail et la modification de la flore et de la faune aquatique, qui créent des déséquilibres dans la biodiversité.  Elle a lancé un appel aux organes de l’ONU pour qu’ils traitent de ces questions de toute urgence, dans le cadre d’une nouvelle ère de coopération.  Saluant l’amélioration de la coopération Sud-Sud et des mécanismes mis en place par les bailleurs de fonds, elle a tout de même regretté que les PEID n’aient pas accès à des financements préférentiels car s’ils sont reconnus comme pays en développement, ils ne le sont pas comme pays particulièrement vulnérables. 


Donnant l’exemple de la dette extérieure, elle a rappelé que la catégorisation actuelle des PEID les exclut des programmes préférentiels, ce qui constitue un fardeau supplémentaire en cette période de crises économique et financière mondiales.  La représentante a recommandé une augmentation immédiate des ressources, des résultats ambitieux juridiquement contraignants à la prochaine Conférence de Cancun sur le changement climatique, la recherche de solutions aux questions sécuritaires et humaines dû à ce changement climatique et la reconnaissance des PEID comme catégorie spéciale pour leur ouvrir l’accès à des fonds spéciaux. 


Mme JANICE MILLER (Jamaïque), qui intervenait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que malgré le caractère unique de la vulnérabilité et des défis que connaissent les PEID, les mesures prises jusqu’à présent laissaient à désirer, notamment au vu de la confluence de nombreux défis multidimensionnels qui se sont développés à l’extérieur de leurs frontières.  Malgré les efforts déployés tant sur le plan national et régional, a-t-elle ajouté, la vulnérabilité des PEID n’a fait que s’accroitre.  Pour le G-77, a expliqué la représentante, cet examen quinquennal doit produire des résultats tangibles et orientés vers l’action et renforcer notre détermination collective à répondre aux besoins des membres les plus vulnérables de la communauté internationale. 


M. JUAN ANTONIO YÀÑEZ-BARNUEVO (Union européenne), a indiqué que sa délégation était fermement engagée à promouvoir et à mettre en œuvre les priorités délimitées dans la Stratégie de Maurice.  Il a passé en revue les mesures lancées par l’Union européenne pour appuyer les PEID, notamment dans les domaines de l’adaptation aux effets du changement climatique, de l’accès à l’énergie propre et de la promotion des énergies renouvelables.  Il a également évoqué la promotion de l’agriculture durable, la protection des écosystèmes et l’amélioration de l’accès aux marchés.  « L’Union européenne », a-t-il ajouté « mettra l’accent sur les pays qui sont le plus à la traine ».


Passant aux changements climatiques, M. Yáñez-Barnuevo a évoqué la nécessité d’adopter un accord juridique contraignant.  Il a rappelé que les pays développés s’étaient engagé, lors de la conférence de Copenhague, à fournir 30 milliards de dollars en ressources aux pays les plus vulnérables en la matière, pour ensuite préciser que le Conseil de l’Europe avait engagé les États membres de l’Union Européenne à fournir 2,4 milliards de dollars par an pour la période 2010-2012.  Le représentant a également indiqué que l’Union Européenne jouait un « rôle clef » en ce qui concerne l’octroi d’une assistance financière et technique destinée à développer les infrastructures en transport, en télécommunications, en énergie et en eau des pays en développement, y compris les PEID.  Il a par ailleurs insisté sur le rôle « essentiel » du secteur privé pour financer ces initiatives ainsi que sur la promotion de partenariats entre les secteurs publics et privés.  Il a également estimé que les PEID  devaient jouer un rôle « crucial » pour développer la coopération technique afin d’assurer la pleine mise en œuvre de la Stratégie de Maurice.


M. LOTOALA METIA, Ministre des finances, de la planification économique et des industries de Tuvalu, a déclaré, au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, que l’un des défis majeurs était la collecte de données suffisantes et de bonne qualité.  Tant que nous n’aurons pas de données comparables aux données internationales reconnues par le système des Nations Unies, nous ne pourrons évaluer les progrès de façon adéquate ni identifier correctement les projets et les résultats à attendre, a-t-elle dit.  Venant à son tour à la question de la vulnérabilité aux chocs extérieurs, le Ministre a souligné que la crise économique mondiale a eu un impact « dramatique » sur tous les États de la région qui ont toujours besoin de l’appui de la communauté internationale. 


Insistant sur le fait que la région a joué un rôle de chef de file dans la protection de la biodiversité marine, il a attiré l’attention sur la création en 2008 par Kiribati de la plus grande ère marine protégée au monde.  La Micronésie, Palaos et les îles Marshall participent à ce « défi micronésien » consistant à préserver 30% des ressources marines situés près des côtes et 20% des ressources terrestres d’ici à 2020.  M. Metia a sollicité des « efforts concertés » de la communauté internationale qui devrait envisager des options novatrices pour réduire ou restructurer leurs flottes et permettre ainsi aux PEID de développer leurs propres pêcheries.  Il a voulu que cette question soit reflétée dans la déclaration politique qui émanera de l’examen de  haut niveau.         


M. GARY QUINLAN (Australie) a expliqué que son pays avait fourni 350 000 dollars pour appuyer l’examen quinquennal de la Stratégie de Maurice.  Il a reconnu que les PEID faisaient face à de nombreux défis pour assurer leur développement durable, des défis liés notamment au réchauffement climatique, à l’élévation du niveau de la mer, à la diminution des stocks de poissons et des sources d’eau potable et au coût élevé des importations de produits alimentaires.  Ces défis sont différents de ceux que doivent relever les autres pays en développement, a-t-il insisté.  Consciente de la nécessité impérative de répondre aux défis du changement climatique, a ajouté M. Quinlan, l’Australie a investi 150 millions de dollars pour appuyer les efforts d’adaptation des pays du Pacifique et des Caraïbes.  L’Australie a l’intention de forger des liens encore plus forts, mais pour ce faire, elle doit savoir comment les PEID envisagent eux-mêmes leur développement durable, a conclu le représentant.


M. RICK BARTON (États-Unis) a estimé qu’afin d’assurer le succès de l’examen de haut niveau, les délégations devaient travailler à un document concis et concret, notamment, sur les défis du changement climatique.  Il a appelé au respect des engagements financiers pris en vertu de la Déclaration de Copenhague, avant de s’attarder sur les initiatives lancées par son Gouvernement Obama.


M. LIU YUYIN (Chine) a estimé que le fait que l’économie mondiale soit loin de sortir de sa crise, la fragilité écologique, les capacités limitées et autres caractéristiques spécifiques des PEID sont autant de raisons qui font que sans l’aide de la communauté internationale, ces pays ne sauraient réaliser les OMD et autres objectifs fixés internationalement.  La Stratégie et la Déclaration de Maurice sont très importantes dans ce contexte, a dit le représentant en promettant que son pays  continuera à fournir une assistance aux PEID dans les limites de ses capacités et pour faire avancer la cause du développement durable dans le monde. 


M. PAOLO SOPRANO (Italie) a passé en revue les initiatives lancées par son pays pour aider les PEID à faire face aux défis qu’ils connaissent, en matière de changement climatique, entre autres.  Il a évoqué le financement d’un centre pour le développement d’un mécanisme de réponse au changement climatique dans les Caraïbes.  Il a aussi rappelé que le système de coopération, lancé il y a trois ans, dans le domaine des énergies renouvelables a donné lieu à une trentaine de projets.


M. SELWIN CHARLES HART (Barbade) a rappelé que la Conférence que son pays a accueillie représentait une tentative de traduire Action 21 dans une catégorie spéciale d’États, chose qui a été malaisée en raison de la réticence de certains pays à reconnaître le caractère spécifique des PEID.  Cette approche s’est néanmoins avérée utile et l’heure est venue de reconnaître les progrès importants ainsi que la disponibilité, la persévérance et l’engagement des États insulaires, a-t-il dit.  Il s’est dit inquiet au manque de reconnaissance des besoins réels et pressants des PEID. 


« Vos paroles ne servent à rien si nous restons à la périphérie de vos décisions.  Elles resteront creuses vous n’accordez pas à nos produits un accès préférentiel à vos marchés », s’est exclamé le représentant.  « Arrêtez de traiter notre situation comme un cas d’étude.  Vous l’avez fait pendant seize ans», a-t-il ajouté, en soulignant que son pays s’attend à un programme d’action complet qui prenne en compte les objectifs et les progrès accomplis dans le cadre de la Stratégie de Maurice. 


M. ABDUL GHAFOOR MOHAMED (Maldives) a indiqué que la vulnérabilité des PEID avait été exacerbée par le changement climatique et la crise financière internationale.  Il jugé important d’établir un lien entre la Stratégie de Maurice et les OMD, auxquels l’appui de l’ONU aux PEID demeure insuffisant.  « Cet appui n’est ni ciblé, ni transparent, ni efficace», a notamment affirmé le représentant des Maldives.  « Les PEID doivent être traités comme une catégorie spéciale et bénéficiant d’un soutien financier ciblé, a dit, à son tour, le représentant.


M. CONROD HUNTE (Antigua-et-Barbuda) a souligné, à son tour, que la vulnérabilité des PEID a augmenté depuis cinq ans en raison des crises financière, alimentaire et énergétique.  Bon nombre de facteurs économiques actuels et de contraintes ne sont imputables ni aux pays en développement ni aux PEID, a-t-il souligné en voulant que la communauté internationale tiennent compte de ce fait dans sa recherche de solutions.  Il a énuméré une série de mesures particulières pour que les PEID puissent gérer au mieux les crises financières et les flux migratoires provoqués par le changement climatique.  Il a stigmatisé la tendance « inquiétante » de certains pays à ne pas faire de concessions, avant d’insister sur la validité du principe pollueur-payeur. 


M. COLLIN BECK (Îles Salomon) a estimé qu’au sein de l’ONU la question des PEID étaient toujours examinée, de manière ad hoc.  Nous avons simplement créé une nouvelle couche de bureaucratie au sein du système, a-t-il affirmé, en regrettant le manque de coordination et de transparence.  Aucun des PEID ne sera en mesure de réaliser les OMD d’ici 2015, a-t-il prévenu, avant de mettre l’accent sur l’importance du transfert des technologies, l’agriculture durable et les énergies renouvelables.  Il faut, a-t-il dit, de meilleurs partenariats pour assurer la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice.


MmeANA CRISTINA RODRÍGUEZ-PINEDA (Guatemala) a réaffirmé l’appui de son pays de l’Alliance des petits États insulaires en développement. 


M. ANTONIO PEDRO MONTEIRO LIMA (Cap-Vert) a estimé que cette Journée offre l’occasion d’examiner la situation des PEID à la lumière de la crise économique et financière mondiale.  Dénonçant les risques d’instabilité dans le monde, il a mentionné la situation actuelle de l’Europe, qui est aussi prise en otage par la cupidité des spécialistes des marchés boursiers et par un système fondé sur le « profit à tout prix ».  Périodiquement, les PEID sont forcés d’affronter des crises exogènes qui aggravent les risques de déstabilisation dans le monde comme la migration forcée, la contamination des eaux et autres périls.  La solidarité doit revenir comme instrument essentiel de la volonté politique.  Les PEID veulent tout simplement survivre, a souligné l’intervenant, en mettant en garde contre une « catastrophe mondiale annoncée » et en réclamant des mesures urgentes, efficaces et durables. 


M. SHIGEKI SUMI (Japon) a indiqué qu’à l’occasion de la cinquième réunion au sommet du Forum du Japon et des îles du Pacifique, le Premier ministre japonais avait annoncé une contribution de 50 milliards de yen, au cours des trois prochaines années.  Le Japon appuie également la Communauté des Caraïbes (CARICOM) dans la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice.  Le représentant a jugé urgent de faire avancer les négociations sur le changement climatique.  Il a ajouté que dans le cadre de l’Initiative de Hatoyama, son Gouvernement débourserait, d’ici 2012, 15 milliards de dollars pour appuyer les efforts d’adaptation des États en développement.


M. MODEST JONATHAN MERO (Tanzanie) a estimé que les efforts en faveur des PEID n’ont pas été suffisants et a informé que son pays avait perdu une petite île en raison de l’élévation du niveau de la mer. 


M. ALI’IOAIGA FETURI ELISAIA (Samoa) s’est attardé sur l’isolement des PEID, en particulier les îles du Pacifique.  Il a souligné que cet isolement est accentué par la fracture numérique.  Il faut combler ce fossé maintenant et non pas attendre que les pays soient en crise pour adopter des palliatifs comme les mesures d’urgence. 


M. PIO TIKODUADUA (Fidji) a rappelé, à son tour, que son pays faisait face à de nombreux défis liés au changement climatique.  Il a évoqué le passage du cyclone qui a coûté 100 millions de dollars à l’économie fidjienne et une détérioration des relations commerciales entre l’île et les autres pays de la région.  Le représentant a réclamé des mesures concrètes car « le temps joue contre nous ».


Mme MARIA TERESA ROSAS JASSO (Mexique) a appuyé les mesures vers une application effective de la Stratégie de Maurice à tous les niveaux, assorties de financements appropriés.  Elle a rappelé qu’en novembre 2009, son pays a présenté un rapport qui souligne les efforts réalisés dans la cadre de l’appui aux PEID.  Elle a dit attendre avec intérêt la Conférence de Cancun et le Comité préparatoire de la réunion de haut niveau sur la Stratégie de Maurice. 


Mme DJAHEEZAH SUBRATTY (Maurice) a demandé un soutien spécifique pour accélérer la diversification de l’´economie des PEID et leur permettre de se remettre de la crise économique actuelle.


M. IAN EDDINGTON, Groupe des travailleurs et des syndicats, a suggéré l’inscription à l’ordre du jour de la Conférence de Cancun de nouvelles questions à savoir, la vulnérabilité des pays face à la criminalité internationale et au réchauffement de la planète.  Il a aussi dénoncé la pollution occasionnée par l’industrie très lucrative du tourisme et des mines.  Il a plaidé pour l’élaboration d’un programme d’éducation qui présenterait aux gouvernements et à l’industrie les exigences d’une société civile voulant vivre dans la sécurité. 


M. VIJAY SHARMA (Inde) a estimé, à l’instar des observations formulées par le Secrétaire général dans son rapport, qu’il importait de développer des critères plus objectifs pour évaluer la vulnérabilité des États.  Il a expliqué que l’Inde avait développé des moyens novateurs pour garantir la sécurité et le bien-être des habitants des zones côtières, grâce notamment à l’appui technique et à des normes plus strictes en matière de protection de l’environnement.  Comme l’Inde met son expérience en matière de développement et de technologie au service des PEID, des projets ont notamment été lancés dans les domaines de l’adaptation aux effets du changement climatique, de gestion des déchets, de télémédecine ou encore de transport public et d’irrigation.


MmeLEONG CHIA JANG, Grand groupe « Jeunesse et enfance », a considéré que le changement climatique, la viabilité des économies et le renforcement des capacités constituent les défis majeurs actuels des PEID.  Elle a mis l’accent sur l’appui financier et à une attention plus soutenue aux besoins des jeunes.  Appuyant l’écotourisme pour une croissance durable, elle a invité les pays industrialisés à coopérer avec les petits États insulaires, en leur reconnaissant une catégorie spéciale et des besoins particuliers.  Elle a également plaidé pour le développement des populations autochtones de ces petits États.  


M. HOFFMEISTER, Grand groupe des ONG, a estimé que les PEID devaient développer des secteurs économiques qui ne sont pas vulnérables aux effets du changement climatique.  Il a estimé qu’au lieu de financer les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’accord de Copenhague aurait dû se fonder sur la dette écologique de certains pays.  C’est à eux de financer la réparation des dégâts causés, a-t-il affirmé.


Mme GRACE BALAWAG (Grand groupe peuples autochtones) a appelé à une action urgente pour les peuples autochtones des PEID, premiers à souffrir des déchets toxiques non réglementés.  La manière d’atténuer les conséquences de l’industrialisation qui affecte toutes les populations est, a-t-elle estimé, la question qui doit être au cœur de l’évaluation de la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice.  Elle a demandé des mesures spécifiques sur la gestion des risques et la réduction de la vulnérabilité.   


Mme WILLIAMS (Grenade), au nom de l’Alliance des petits États insulaires en développement, a souligné la solidarité des partenaires, en particulier l’Union européenne et son mécanisme Fast Start sur le changement climatique.  Elle a salué la coopération sans faille de l’Australie et les mesures concrètes et encourageantes prises par les États-Unis.  Elle a dit attendre avec intérêt la réunion de juillet sur l’Initiative SIDSdoc.  La représentante a aussi salué le Japon et Inde qui ont également une coopération dynamique avec les pays de l’Alliance.  Elle a conclu en rappelant que le projet de déclaration politique de la réunion de haut niveau est en cours de négociations. 


M. MATTIA PORETTI (Suisse) a rappelé que son pays a été l’un des premiers à avoir pleinement reconnu, lors de la préparation du Sommet de la terre en 1992, la spécificité des petits États insulaires en développement. La communauté internationale se doit de les appuyer, a dit le délégué, qui a estimé qu’il était essentiel de stabiliser les émissions de gaz à effet de serre et que la période conduisant à 2012 était cruciale, à cet égard.


M. DANA KARTAKUSUMA (Indonésie) a déclaré qu’en tant que nation-archipel, son pays comprenait et partageait les préoccupations particulières des petits États insulaires en développement, notamment en ce qui concerne la réalisation du développement durable et des OMD.  Concernant les modules thématiques, il a rejeté toute solution à l’emporte pièce et l’ancien paradigme du « produire d’abord et nettoyer ensuite ».  Il a recommandé la recherche de solutions viables et demandé, aux partenaires des pays développés, un engagement accru en matière d’aide publique au développement (APD) et de sources novatrices de financement. 


Rapport du Secrétaire général sur l’« Examen de l’application de la Stratégie de Maurice » (E/CN.17/2010/9)


Dans ce rapport, le Secrétaire général fait une première synthèse des examens nationaux et régionaux de l’application de la Stratégie de Maurice.  Sur la base des recommandations formulées par les États Membres, un rapport plus élaboré sera présenté à la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, consacrée entre autres, à l’examen des progrès dans la lutte contre la vulnérabilité des petits États insulaires en développement dans le cadre de l’application, conformément à la Stratégie de Maurice.


Le Secrétaire général rappelle les principales vulnérabilités des PEID et cite d’abord la vulnérabilité « intrinsèque » qu’est leur petite taille, limitant la possibilité d’une économie d’échelle, grossissant les dépenses administratives et d’infrastructures et encourageant l’émigration.  En deuxième lieu, il cite l’isolement de ces pays, avec les coûts d’importation et de communication que cela suppose.  Il cite ensuite la vulnérabilité aux chocs externes comme les catastrophes naturelles et l’impact des crises macroéconomiques internationales sur leur économie.  En effet, la combinaison de leur petite taille et de leur isolement donnent lieu à des coûts de production très élevés et à une grande vulnérabilité à la volatilité des prix des produits de base. 


Le Secrétaire général parle ensuite de leurs ressources naturelles limitées.  Enfin, il s’arrête sur leur l’exposition aux défis écologiques comme le changement climatique et ses corolaires, l’élévation du niveau de la mer, la destruction des récifs de corail, la perte de la biodiversité, la pollution ou encore l’acidification des océans.


Le Secrétaire général note que les trois réunions régionales tenues en prévision de l’examen quinquennal sont parvenues à la conclusion que des progrès ont été faits par les petits États insulaires en développement dans la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice et des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Toutefois, des efforts renouvelés sont nécessaires car ces pays continuent d’être très vulnérables aux chocs externes. 


Plusieurs acquis durement gagnés sont dorénavant menacés par l’impact du changement climatique et les catastrophes naturelles ainsi que par les conséquences des crises alimentaire, énergétique et financière mondiales.  D’autres données montrent que ces impacts ont tellement usé les capacités déjà limitées que ces États ont pour faire face à ces phénomènes qu’ils connaissent un véritable recul.


Les petits États insulaires en développement ont reconnu eux-mêmes la nécessité d’améliorer les systèmes de collecte de données et d’informations pour affiner les processus de prise de décisions et les profils de vulnérabilité.  Ils ont plaidé pour l’institutionnalisation des indicateurs et des bases de données en matière de développement durable pour suivre et évaluer les politiques. 


Ces pays ont aussi reconnu la nécessité de réduire leur dépendance au pétrole par le développement de sources d’énergie alternatives et des investissements dans les technologies modernes.  Comme leurs moyens de subsistance sont étroitement liés à leurs ressources naturelles et à l’écosystème que leur offre leur biodiversité, ils réclament un appui financier à leurs réseaux d’ères protégées, à leurs politiques de croissance verte et aux efforts d’adaptation et d’atténuation.


Toutes les réunions régionales ont souligné l’importance de la coopération et des partenariats et recommandé le recours aux mécanismes existants, en donnant des rôles renforcés et coordonnées aux organisations régionales et aux Nations Unies.  Dans ce cadre, le renforcement des partenariats public-public and public-privé est encouragé, sous la forme d’une coopération sud-sud ou d’alliances avec les communautés des donateurs. 


Quant aux mécanismes existants, les petits États insulaires en développement estiment que l’examen quinquennal pourrait améliorer le mécanisme de partenariats de la Commission, mis en place lors du Sommet de Johannesburg, en relançant une nouvelle série d’initiatives pour traiter de leur vulnérabilité, en partant de l’expérience acquise depuis 2002.


Rapport du Secrétaire général intitulé « Examen intégré du module thématique portant sur l’extraction minière, les produits chimiques, la gestion des déchets, les transports et les modes de consommation et la production durables dans les petits États insulaires en développement » (E/CN.17/2010/14)


Le rapport offre un bilan des progrès accomplis dans les petits États insulaires en développement dans l’application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable de ces pays. 


Le Secrétaire général y décrit les tendances, politiques et programmes, enseignements tirés pour chaque secteur ainsi que les obstacles qu’il reste à surmonter.  Il dit ainsi que la fourniture de services de transport aériens et maritimes qui soient fiables et efficaces pose toujours des difficultés, notamment dans la région du Pacifique Le régionalisme et la régionalisation des transports pourraient leur permettre de faire face efficacement aux défis que posent la petite taille, les faibles volumes transportés et l’éloignement géographique. 


En matière de gestion des déchets, l’application sans modifications de technologies et pratiques utilisées dans les pays développés n’a pas fait ses preuves, car elle exige des transports efficaces, des ressources financières importantes et de l’espace pour les décharges sanitaires et les stations d’épuration.  Parmi les approches devant permettre d’améliorer la situation, le Secrétaire général mentionne le compostage des déchets organiques pour obtenir des produits de remplacement des engrais chimiques ainsi que la conversion des déchets en produits énergétiques et eau d’irrigation.  Il reconnaît que les mouvements transfrontières de déchets dangereux et de produits chimiques sont de nouvelles difficultés qui vont se poser avec acuité.


Dans le secteur minier, du fait des vulnérabilités de ces États et de leur dépendance à l’égard des ressources marines, des approches intégrées de la gouvernance pourront être nécessaires en ce qui concerne l’extraction minière, les pêches, la biodiversité, l’énergie et les transports.  Des évaluations quantitatives et qualitatives pourront elles aussi s’avérer indispensables à la prise en compte des liens réciproques qui sont généralement plus importants pour ces États que pour d’autres pays en développement. 


En outre, les activités minières artisanales et à petite échelle doivent faire partie des stratégies de développement encore que des distinctions nettes doivent être établies entre celles qui concernent les moyens de subsistance et celles qui sont le fait de petites entreprises commerciales.  À la lumière de l’expérience, une étroite coopération régionale entre gouvernements des États de la région du Pacifique et de la région des Caraïbes notamment, doit être considérée comme ayant un impact élevé pour un coût faible. 


En ce qui concerne la consommation et la production durables, l’approche de la croissance écologique semblent s’imposer comme la voie à suivre et remplacer l’ancien paradigme « croissance d’abord, nettoyage ensuite ».


Table ronde thématique sur les PEID


« Prisonniers de la mer », les PEID ont consenti des efforts considérables pour répondre à des défis exceptionnels, ont argué ces pays qui ont haussé le ton aujourd’hui, pour que le monde prenne plus au sérieux leurs préoccupations qu’ils ne sauraient régler seuls.


Certaines propositions ont été faites pour leur développement durable à l’occasion de cette table ronde sur l’extraction minière, les produits chimiques, la gestion des déchets, les transports et les modes de consommation et de production durables.  


Le Grand groupe des travailleurs et des syndicats a ainsi suggéré l’élaboration d’un « pacte mondial des PEID » qui prendrait la forme d’un document sur les politiques et les relations industrielles, visant à ce que les entreprises respectent leur environnement et sa viabilité. Le même groupe a proposé d’étudier la possibilité de dépêcher un navire incinérateur itinérant qui ferait aussi la promotion d’activités écotouristiques. 


Il serait difficile d’introduire subitement l’éco-tourisme en Papouasie-Nouvelle-Guinée car les peuples autochtones ne l’accepteraient pas, a prévenu Mme Immaculate Javia, de l’Autorité chargée des ressources minières de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.  Même verte, cette industrie engendre des coûts, a-t-elle rappelé. 


Le Président en exercice de l’Union européenne a préconisé une réglementation plus stricte des contaminants, tandis que la Jamaïque, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a encouragé la communauté internationale à laisser ces petits États jouer un rôle plus important dans le processus de prise de décisions sur ces sujets.


Sur le plan économique, le représentant de Cuba a constaté que malgré la collecte de données sur l’économie verte, on ignore encore comment les facteurs macroéconomiques vont jouer.  Il est donc difficile de savoir d’ores et déjà quels seraient les moyens efficaces et concrets de lutte contre la pauvreté dans les pays en développement.


M. GORDON BISPHAM, Président de la Commission du développement urbain et Expert des PEID pour les Caraïbes, a renchéri en mettant l’accent sur le fossé entre riches et pauvres dans les Caraïbes.  La coordination et la coopération entre les acteurs impliqués aux niveaux environnemental, économique et social doivent être améliorées par une approche plus intégrée.  Les pays des Caraïbes sont dans une sorte de transition vers une forme durable de consommation mais ils doivent s’attaquer à un mode de production durable et à la création d’emplois décents.


Le représentant de l’Union internationale des télécommunications a vu une possibilité de croissance dans les télécommunications, question qui figure dans la Stratégie de Maurice.  L’OMD 8 stipule aussi qu’il faut réduire le fossé numérique, a-t-il ajouté, en soulignant que la téléphonie mobile est déjà un exemple positif de la coopération Sud-Sud entre les Caraïbes et le Pacifique.


« Les télécommunications représentent un secteur transversal incontournable si l’on aspire à une véritable ouverture de ces pays vers l’extérieur », a-t-il rappelé, en estimant que les communications entre les petits États insulaires en développement étaient une question fondamentale.


Un autre conférencier, M. AMJAD ABDULLAH, Directeur général au Ministère du logement, des transports et de l’environnement des Maldives, a qualifié le secteur des transports de « câble vital reliant les PEID entre eux et également aux autres pays ».


Partageant l’expérience des Maldives dans la mise en place d’un réseau dans les sept principales îles de l’archipel, il a expliqué que ce réseau est le plus vaste au monde, ce qui aide le développement du tourisme.  Le problème du coût des transports a amené le Gouvernement à offrir des subventions aux transporteurs pour qu’ils élargissent leur réseau.  Aujourd’hui, les Maldives sont prêtes à investir dans des moyens de transport verts.


Dans sa synthèse en fin de journée, le Président de la Commission du développement durable a reconnu qu’en matière de transport, les PEID étaient  « prisonniers de la mer ».  Le secteur des transports ne doit plus être marginalisé et il serait opportun d’étudier soigneusement la question des émissions de carbone, a-t-il suggéré. 


Il a ajouté que l’installation d’une industrie minière durable est limitée par le coût et le manque de capacités humaines.  Le cyanure, le mercure et autres produits toxiques ne sont pas encore dûment gérés et il est urgent de trouver les mécanismes adéquats.


Le débat interactif, modéré par le Président de la Commission, M. Luis Ferraté Felice (Guatemala), avait été précédé par de brèves interventions de M. Bruce Graham, Consultant pour la gestion des déchets auprès du Gouvernement de la Nouvelle-Zélande, et Mme Immaculate Javia, de l’Autorité chargée des ressources minières de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.


M. Graham a jugé essentiel d’établir un fonds de financement du développement durable pour diminuer la dépendance des PEID à l’égard de l’APD.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: le Représentant exécutif du Secrétaire général au Burundi affiche un « optimisme prudent » avant le début du marathon électoral

CS/9921

Conseil de sécurité: le Représentant exécutif du Secrétaire général au Burundi affiche un « optimisme prudent » avant le début du marathon électoral

10/05/2010
Conseil de sécuritéCS/9921
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6309e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LE REPRÉSENTANT EXÉCUTIF DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL AU BURUNDI AFFICHE UN « OPTIMISME PRUDENT » AVANT LE DÉBUT DU MARATHON ÉLECTORAL


Le représentant du Burundi assure que les élections communales, présidentielles, législatives, sénatoriales et « collinaires » seront un succès


Le Représentant exécutif du Secrétaire général et Chef du Bureau intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB), M. Charles Petrie, a affiché, ce matin devant le Conseil de sécurité, son « optimisme prudent » 11 jours avant le début d’un marathon électoral qui se déroulera jusqu’au mois de septembre prochain, et a invité la communauté internationale à ne pas relâcher son engagement « afin que les gains réalisés soient irréversibles ».


Le Burundi, a déclaré M. Petrie, s’apprête à donner « un exemple extraordinaire de maturité politique ».  « Un pays qui était jusqu’à une date récente en proie à la violence interne est, nous l’espérons, sur le point de prouver comment un gouvernement démocratiquement élu peut remplacer un autre », a-t-il affirmé.


Le Représentant exécutif du Secrétaire Général a rappelé les dates du calendrier électoral qui débutera le 21 mai avec les élections communales.  Celles-ci seront suivies par les élections présidentielles, législatives, sénatoriales et « collinaires », qui auront lieu respectivement le 28 juin, le 23 juillet, le 28 juillet et le 7 septembre.


La préparation de ces élections autorise un « optimisme prudent », a déclaré M. Petrie.  L’un des défis du calendrier, a-t-il relevé, est la période très serrée pendant laquelle doivent se dérouler les élections, ainsi que la « gestion de tensions » qui pourraient survenir le jour des scrutins, à l’annonce des résultats ou pendant le règlement de contentieux électoraux ultérieurs.


Une équipe spéciale a été mise en place pour suivre de près la situation et répondre à tout besoin, en termes logistiques ou autres, de la Commission électorale nationale indépendante, a-t-il expliqué.  De même, cette dernière a dispensé des formations aux partis politiques afin de les sensibiliser à la gestion pacifique des résultats électoraux.  Enfin, le BINUB travaille en étroite collaboration avec ses partenaires pour appuyer un processus visant à assurer une « gestion ordonnée, prudente et non partisane des différends ».


Ces élections « représenteront le point culminant de presque deux décennies de travail acharné pour la cause de la paix » réalisé par le peuple burundais, ses responsables politiques, les dirigeants de la région et du continent africain, ainsi que les amis et partenaires du Burundi au niveau international, a fait observer M. Petrie.


Elles sont « importantes non seulement pour le pays, mais aussi pour l’ensemble de la sous-région ».  « Des élections réussies et pacifiques au Burundi permettraient d’élever la barre et d’établir de véritables normes pour des progrès remarquables dans le reste de la région », a-t-il expliqué.


Après les élections, le Burundi continuera d’être confronté à des défis socioéconomique, politique et sécuritaire qui nécessiteront, a-t-il dit, que la communauté internationale demeure engagée « afin que les gains réalisés soient irréversibles » et que le pays se maintienne « sur la voie du redressement économique et du développement durable ».  Il a ainsi indiqué que le Gouvernement burundais avait déjà commencé à discuter, dans ses grandes lignes, de la question de la forme d’engagement que les Nations Unies devront envisager après l’installation du nouveau gouvernement.


De son côté, Mme Heidi Grau, représentante de la Suisse, qui s’exprimait au nom du Président de la formation Burundi de la Commission de consolidation de la paix (CCP), M. Peter Maurer, a jugé que la réussite des élections était essentielle « à la fois pour solidifier les fondations politiques du Burundi et avancer sur la voie de la consolidation de la paix, mais aussi pour envoyer un message d’espoir aux autres pays d’une région qui demeure troublée ». 


Elle a assuré qu’au cours des trois dernières visites de la Commission de la consolidation de la paix sur place, des progrès réels avaient pu être constatés dans la préparation des différents scrutins.  Elle a cependant noté que la Commission restait préoccupée par les difficultés rencontrées par les parties pour créer un environnement propice à la conduite d’élections pacifiques, libres et équitables. 


Mme Grau a notamment insisté sur les problèmes d’identification auxquels se heurtent les citoyens burundais désireux de voter ou encore les agissements des jeunes groupes politiques, « qui sèment la peur et intimident des individus de diverses sensibilités ».  Elle a indiqué que la présidence de la Formation Burundi de la CCP avait reçu l’assurance des ministères burundais concernés que ces problèmes seraient bientôt réglés. 


Concernant le financement des élections, la représentante a fait savoir que la Commission de consolidation de la paix et le Gouvernement du Burundi avaient réussi à mobiliser pratiquement toutes les ressources prévues à cette fin.  Elle a toutefois appelé les donateurs potentiels à fournir un effort pour combler les derniers déficits.  Mme Grau a par ailleurs considéré qu’après les élections, les investisseurs privés et les institutions financières internationales devraient continuer d’aider le Burundi à réintégrer des centaines de milliers de personnes déplacées et de combattants démobilisés, à développer son agriculture et, de manière générale, à lutter contre la pauvreté dont souffrent encore des millions de Burundais.


Le représentant du Burundi a estimé, quant à lui, que les élections de 2010 se dérouleraient « à la satisfaction des Burundais et de la communauté internationale ».  Plusieurs « signes avant-coureurs » et les étapes significatives déjà franchies « présagent déjà un bon déroulement de ces élections », a-t-il dit, citant notamment « la mise en place de la Commission nationale indépendante, la promulgation du Code électoral et la finalisation d’un calendrier électoral de consensus ».


Le représentant burundais s’est également félicité de la « réussite incontestée » du recensement électoral et d’un « climat politico-militaire calme et apaisé ».  « Le plan de sécurisation des élections a été bien élaboré et sa mise en exécution se fait avec professionnalisme afin d’éviter toute bavure susceptible de compromettre le bon déroulement des scrutins », a-t-il précisé.  La présence de nombreux observateurs régionaux et internationaux constitue de même un « gage » pour la tenue d’élections « libres et indépendantes », tandis que la liberté de la presse au Burundi connaît une « grande éclosion ».


Le représentant a mis l’accent sur le déficit budgétaire du cycle électoral, dont le montant est de 1,8 million de dollars, lançant un appel aux partenaires du pays pour qu’ils apportent un « supplément de financement ».


Ces différents scrutins constituent « le plus long marathon électoral de l’histoire récente du Burundi », a-t-il souligné.  Entre-temps, a-t-il ajouté, le « moteur économique et social doit continuer à tourner » et bénéficier de « l’aide destinée aux projets de développement pour le long terme » et d’investissements étrangers.


En outre, la stratégie nationale de réintégration économique et sociale des personnes affectées par le conflit et les priorités identifiées lors de la première Conférence du Groupe consultatif pour le Burundi « devraient bénéficier de l’attention permanente de la communauté internationale », a-t-il affirmé.


En début de séance, les membres du Conseil de sécurité ont observé une minute de silence à la mémoire du Président du Nigéria, Alhaji Umaru Musa Yar’Adua, décédé le 5 mai dernier.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Cinquième Commission: des délégations souhaitent l’adoption d’une résolution sur les questions intersectorielles communes aux opérations de maintien de la paix

AG/AB/3948

Cinquième Commission: des délégations souhaitent l’adoption d’une résolution sur les questions intersectorielles communes aux opérations de maintien de la paix

10/5/2010
Assemblée généraleAG/AB/3948
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

31eséance – matin


CINQUIÈME COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS SOUHAITENT L’ADOPTION D’UNE RÉSOLUTION SUR LES QUESTIONS INTERSECTORIELLES COMMUNES AUX OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX


Elles demandent également des garanties sur l’efficacité des mesures proposées par la nouvelle stratégie mondiale d’appui aux missions


« La stratégie mondiale d’appui aux missions est la première grande proposition politique du Secrétariat de l’ONU visant à améliorer l’efficacité et la gestion des opérations de maintien de la paix (OMP) et un véritable tournant par rapport à la manière dont les fonctions de soutien actuelles sont menées », a déclaré ce matin le représentant de l’Ouganda, en Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires).


La Cinquième Commission, qui concluait ce matin le débat entamé vendredi sur le point intitulé « Aspects administratifs et budgétaires du financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies: questions intersectorielles », a entendu dans ce cadre, les délégations du Japon et de la Chine.  Les deux délégations ont appelé à l’adoption d’une résolution sur les questions intersectorielles qui souligne la nécessité de parvenir à une gestion plus efficace, efficiente et responsable des opérations de maintien de la paix (OMP) à l’heure où les effectifs et budgets des OMP n’ont cessé de croître et où les États sont confrontés à des difficultés financières sévères. 


Les trois délégations, qui se sont exprimées ce matin, ont souhaité que l’on examine la véritable efficacité des différentes mesures envisagées par la stratégie mondiale d’appui aux missions.  De nombreux États Membres, ont-elles rappelé, attendent une description plus précise avant sa mise en œuvre.   


Le niveau du budget annuel des OMP va atteindre pour la première fois 8 milliards de dollars pour l’exercice 2010-2011, tandis que le budget ordinaire annuel de l’ONU pour 2010 ne s’élève qu’à 2,5 milliards de dollars en 2010, a fait remarquer le représentant du Japon.  Celui de la Chine a relevé quant à lui que les effectifs de ces opérations de maintien de la paix étaient passés en quelques années de 80 000 à 140 000.  Les deux délégations se sont dites particulièrement préoccupées par le taux des vacances au sein des OMP, celui du Japon estimant que les postes vacants depuis plus d’un an avaient ainsi démontré qu’ils étaient inutiles et qu’ils méritaient d’être supprimés. 


Tout en s’associant aux déclarations faites, vendredi, par le représentant du Yémen, au nom du Groupe des 77 et de la Chine et du représentant de la Côte d’Ivoire, au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant de l’Ouganda a souhaité faire quelques commentaires sur la mise en œuvre de la future stratégie globale en ce qui concerne la place accordée à la base logistique d’Entebbe (Ouganda).  Il a estimé contradictoire l’avis du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) selon lequel cette base logistique d’Entebbe ne devrait servir qu’à l’appui de la MONUC, alors que la stratégie mondiale d’appui aux missions prévoit de faire de cette base le premier Centre de services régional servant d’appui à l’ensemble des missions de la région.   

Par ailleurs, le représentant du Japon a fait sien l’avis du CCQAB soulignant la nécessité d’examiner l’impact des récentes initiatives de réforme touchant les OMP.  Il a cité notamment la mise en œuvre du Progiciel de gestion intégré – approuvée par la résolution 64/243 - avec des incidences plus importantes pour le budget de l’OMP que celles du budget ordinaire, mais aussi la mise en œuvre de la résolution 63/250 de l’Assemblée générale (24 décembre 2008) visant la modernisation de la gestion du personnel autour de trois objectifs: la simplification de l’administration des contrats, l’harmonisation des conditions de service et l’amélioration des procédures de recrutement.  Sa délégation, a-t-il dit, souhaite connaître, au cours de la présente reprise de sessions, les incidences de la mise en œuvre de la résolution 63/250 sur le budget des OMP que la Cinquième Commission vient d’examiner. 


Pour sa part, le représentant de la Chine a insisté sur la nécessité d’encourager les achats auprès de fournisseurs de pays en développement et d’améliorer les procédures de recrutement. 


Intervenant en fin de séance, la Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions, Mme Susana Malcorra, a assuré que son équipe était à la disposition des délégations pour répondre à toute question sur le projet de stratégie globale d’appui aux opérations de maintien de la paix.


Pour l’examen de cette question, la Cinquième Commission était saisie des rapports A/64/643, A/C.5/64/17, A/64/633, A/64/669, A/64/660 et A/64/326 (Partie II), présentés dans le communiqué AB/AG/3947. 


La prochaine séance plénière de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.     


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité de l’information réaffirme le rôle du DPI pour faire entendre la voix de l’ONU « de façon claire et efficace »

PI/1937

Le Comité de l’information réaffirme le rôle du DPI pour faire entendre la voix de l’ONU « de façon claire et efficace »

07/05/2010
Assemblée généralePI/1937
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité de l’information

Trente-deuxième session

6e séance – après-midi


LE COMITÉ DE L’INFORMATION RÉAFFIRME LE RÔLE DU DPI POUR FAIRE ENTENDRE

LA VOIX DE L’ONU « DE FAÇON CLAIRE ET EFFICACE »


Le Comité de l’information a achevé, cet après-midi, les travaux de sa trentième-deuxième session qu’il avait entamés le 26 avril dernier, en demandant notamment au Département de l’information (DPI) de continuer à tirer profit du multilinguisme et de son infrastructure technologique pour faire entendre la voix des Nations Unies « de façon claire et efficace ».


Le Comité, qui est chargé d’évaluer les progrès des Nations Unies dans le domaine de l’information, a adopté son rapport final*, présenté par le Rapporteur de cette session, Mme Sheree Chambers (Jamaïque), et dans lequel figurent deux projets de résolution, intitulés respectivement « L’information au service de l’humanité » et « Politique et activités de l’ONU en matière d’information ».


Ce texte doit ensuite être soumis à l’Assemblée générale, par le biais de sa Quatrième Commission (chargée des questions des politiques spéciales et de la décolonisation), lors de sa soixante-cinquième session.


Dans ce projet de résolution, l’Assemblée générale réaffirmerait que l’ONU demeure le fondement indispensable d’un monde juste et pacifique et que sa voix doit être entendue de façon claire et concrète, et soulignerait le rôle essentiel que doit jouer, à cet égard, le Département de l’information.


À cette fin, le Comité a recommandé que l’Assemblée générale, réaffirme l’importance de continuer à renforcer les capacités du DPI en matière de sensibilisation, de communications stratégiques et de services d’information.


Se félicitant des initiatives nouvelles prises pour améliorer l’infrastructure technologique du DPI dans tous ces domaines, l’Assemblée réaffirmerait la nécessité de renforcer ces infrastructures, en particulier les services Internet de manière continue, et de façon à compléter et à élargir la portée des médias traditionnels tels que la radio, la télévision et la presse écrite.


Par ce texte, l’Assemblée saluerait également les efforts du DPI pour améliorer le multilinguisme et éliminer la disparité entre l’utilisation de l’anglais et les autres langues officielles de l’Organisation, en demandant que des ressources appropriées soient affectées à cet effet et que tous les documents soient accessibles sans délai sur le site Web dans les langues officielles.


Elle réitèrerait sa demande au DPI de continuer à améliorer le processus de production des communiqués de presse, tout en gardant à l’esprit les vues exprimées par des États Membres, y compris celles portant sur leur élargissement aux autres langues officielles, entre autres, grâce à des arrangements de coopération pro bono avec des institutions universitaires.


L’Assemblée soulignerait également l’importance du réseau des centres d’information des Nations Unies, en particulier dans les pays en développement.  L’Assemblée réitèrerait la nécessité de mettre en place rapidement le nouveau Centre d’information à Luanda, en Angola, et demanderait le renforcement d’autres centres, notamment en Afrique.


Le Comité de l’information lui recommande de demander au Département d’accorder une attention particulière à la paix, à la sécurité, au développement et aux droits de l’homme et aux grandes questions que sont l’élimination de la pauvreté -y compris la crise alimentaire mondiale-, la prévention des conflits, le développement durable, les droits de l’homme, l’épidémie du VIH/sida, la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations et les besoins du continent africain.


Une attention particulière devrait également être accordée à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et à l’impact des changements climatiques et de la crise économique mondiale sur le développement durable.


L’Assemblée générale prierait le DPI de poursuivre sa coopération avec le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de l’appui aux missions en vue de faire mieux prendre conscience des nouvelles réalités dans les opérations de maintien de la paix.


Elle demanderait instamment que tous les pays, le système des Nations Unies dans son ensemble et tous les autres intéressés coopèrent et agissent de manière concertée afin d’atténuer les disparités dans la façon dont l’information circule à tous les niveaux, en fournissant une assistance accrue pour développer les infrastructures et les capacités de communication dans les pays en développement. 


Le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, M. Kiyo Akasaka, dans son discours de clôture, a affirmé qu’il s’attacherait à organiser des réunions intersessions avec les membres du Comité afin de discuter avec eux « des défis qui nous attendent, des difficultés et des propositions » qu’ils pourront faire.  Une réunion devrait ainsi avoir lieu au mois de septembre, avant l’ouverture du débat général de l’Assemblée générale.


M. Akasaka a également fait état de sondages récents effectués aux États-Unis et en Europe montrant un « appui croissant de l’opinion publique à l’égard des Nations Unies ».  « Espérons qu’il s’agit là d’une indication de ce que nos efforts de communication et d’information en direction du public en général ont donné des résultats », a-t-il dit.


Le Secrétaire général adjoint a ainsi rappelé que le Département de l’information se situait « aux avant-postes de ces efforts de communication pour mieux informer l’opinion publique mondiale ». 


« Sur plusieurs plans, les deux dernières semaines ont été significatives », a déclaré le Président du Comité, M. Antonio Monteiro Lima (Cap-Vert).  « Conscientes des défis auxquels les Nations Unies sont confrontées », les délégations « ont réclamé une organisation mondiale plus forte, plus efficace et plus unie ».


« Nous avons unanimement réitéré que l’ONU constitue le fondement indispensable pour parvenir à un monde pacifique et juste, que sa voix doit impérativement être entendue d’une façon claire et efficace », a-t-il ajouté.  Dans ce contexte, a été souligné le « rôle essentiel joué par le Département de l’information », ce qui représente, selon lui, « une nette réitération de notre grande confiance envers le leadership de M. Kiyo Akasaka ».


Le texte adopté « constitue le résultat d’intenses négociations entre les délégations », a-t-il dit.


Le Président du Comité a également proposé aux délégués qu’ils lui adressent par courrier électronique la traduction exacte, dans leur langue, de la phrase suivante: « La liberté de la presse est fondamentale pour le développement des sociétés humaines du monde ».


En vue « d’optimiser les travaux » du Comité de l’information, le représentant de la Fédération de Russie a souhaité la création d’un « groupe ad hoc » qui se réunirait avant la trente-troisième session du Comité pour tenter de trouver un accord sur le texte du projet de résolution.  « Cela éviterait de consacrer plusieurs jours à mettre au point un seul paragraphe du texte et permettrait de rationnaliser le travail du Comité », a-t-il estimé. 


Les représentants de la Suisse et de l’Espagne, qui intervenait au nom de l’Union européenne, ont appuyé cette suggestion.  Le représentant du Yémen, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a affirmé de son côté que cette proposition avait déjà fait l’objet d’un accord et qu’elle serait inscrite dans le prochain rapport du Comité. 


Par ailleurs, le Ministre zambien de l’information, M. Ronnie Shikapwasha, a mis l’accent sur l’importance du travail fourni par le Comité de l’information et le Département de l’information pour faciliter la communication entre les Nations Unies et l’opinion publique.  Il a également souhaité que l’Organisation renforce ses centres d’information locaux et régionaux.


*     Le Rapport, publié sous les cotes A/AC.198/2010/L.1, A/AC.198/2010/L.2 et A/AC.198/2010/L.3, sera disponible prochainement en français.  Le dernier document contient les projets de résolution A et B qui ont fait l’objet d’une adoption séparée. 


*   ***   ***

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Commission du développement durable impute les crises actuelles à un modèle de développement fondé sur des modes de consommation et de production non viables

ENV/DEV/1129

La Commission du développement durable impute les crises actuelles à un modèle de développement fondé sur des modes de consommation et de production non viables

07/05/2010
Conseil économique et socialENV/DEV/1129
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement durable

Dix-huitième session

10e  et 11e séances – matin & après-midi


LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE IMPUTE LES CRISES ACTUELLES À UN MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT FONDÉ SUR DES MODES DE CONSOMMATION ET DE PRODUCTION NON VIABLES


La Commission du développement durable a achevé, aujourd’hui, sa série de débats thématiques, en rappelant que les crises financière, économique, alimentaire, énergétique et climatique actuelles ne sont que les symptômes d’un modèle de développement fondé sur des modes de consommation et de production non viables.


Des propositions ont été faites au premier rang desquelles le lancement d’une nouvelle réflexion sur la notion de croissance économique, tout en sachant que développement durable et économie de marché ne s’excluent pas, ont souligné les participants aux débats.  Le problème, ont-ils convenu, n’est pas de consommer moins mais bien de consommer mieux.  Il faut non seulement changer le comportement du consommateur mais aussi promouvoir l’entreprise citoyenne.


Un souffle d’optimisme est venu d’un des experts qui a dit voir, compte tenu d’une demande croissante, une tendance à une universalisation de l’accès aux produits dont le cycle de vie répond aux exigences de la protection de l’environnement.  Les chaînes de distribution étant mondiales, une entreprise ne peut prospérer que si elle en fait partie.


Le professeur Wolfgang Sachs, de l’Institut Wuppertal pour le climat, l’environnement et l’énergie, a développé une théorie appuyée sur trois piliers: la dématérialisation qui privilégie la main-d’œuvre au détriment à la machine; la régénération, qui créée la biomasse, la géothermie ou l’énergie solaire; et la modération qui combat la surconsommation et la surexploitation.


Mais, ont souligné les participants aux débats, cette transition à l’« économie verte », terme rejeté par le Brésil au profit de « développement durable », exige un flux adéquat et prévisible de ressources financières et le transfert des technologies nécessaires, conformément au principe de responsabilité partagée mais différenciée.


Il faut stopper les tendances actuelles et faire preuve de volonté politique pour répondre « avec sérieux » aux problèmes environnementaux et économiques actuels, a plaidé le Groupe de la jeunesse et des enfants, « peuple sans voix ni pouvoir ».


Lundi 10 mai à 10 heures, la Commission du développement durable a prévu de célébrer la Journée des petits Etats insulaires en développement.


MODULE THÉATIQUE DU CYCLE D’APPLICATION 2010-2011


Débat thématique sur les modes de consommation et de production durables


La conclusion, ce matin, de ce débat thématique a été l’occasion pour les délégations de procéder à un échange de points de vue sur les stratégies capables d’assurer la transition vers des modes de consommation et de production durables.


À l’instar du Kenya, la représentante de la Finlande a estimé qu’il importe avant tout de repenser la notion de croissance économique et de considérer le commerce, a renchéri son homologue du Mexique, comme un élément à part entière de la transition vers un mode de consommation et de production durables.  « L’action des gouvernements, la conception des produits et le comportement des consommateurs sont essentiels à la réussite du Processus de Marrakech », a-t-il dit.


« Durabilité et économie de marché ne s’excluent pas », a estimé la représentante du Grand groupe des entreprises, pour qui « il ne faut pas consommer moins, mais consommer mieux ».  L’économie verte peut favoriser l’ouverture, a argué le représentant de l’Argentine, même s’il a vu des risques de « protectionnisme vert ».


Les politiques de durabilité ne devraient pas nuire au développement des petites et moyennes entreprises, a mis en garde le représentant de l’Inde, tandis que celui de la Jamahiriya arabe libyenne a réclamé une simplification des procédures afin de faciliter les investissements étrangers, pourquoi pas par le renforcement des partenariats publics-privés, s’est demandé la représentante du Sénégal, en particulier pour le transfert des technologies, a ajouté son homologue de Cuba.


Mais, a rappelé, le représentant de l’Italie, c’est le rôle de l’individu-consommateur qui est particulièrement essentiel.  « Il faut le sensibiliser et l’inciter à changer de comportement ».  Il faut encore que la sensibilisation ne se limite pas aux citadins, a averti le représentant du Grand groupe des peuples autochtones.


S’agissant de la commercialisation des produits verts, le représentant du Grand groupe des scientifiques a estimé judicieux d’incorporer le coût du recyclage au prix du produit.  Une autre proposition est venue de la Finlande et de la Norvège consistant à refléter dans le prix d’un produit son impact sur l’environnement.  Le représentant de la France a vanté les mérites des écolabels qui sont actuellement promus sur le territoire français.


Le futur « Cadre décennal des programmes sur les modes de consommation et de production durables » a fait l’objet de plusieurs commentaires.  La représentante du Grand groupe des travailleurs a estimé qu’il devrait promouvoir la responsabilité sociale des entreprises et être doté, a ajouté le représentant de la Barbade, d’un mécanisme d’évaluation.  Le manque de données sur les modes de consommation et de production des femmes a été souligné par la représentante du Grand groupe des femmes.  « Principales productrices et consommatrices de denrées alimentaires de base, elles ont un rôle essentiel à jouer », a-t-elle observé.


Avant la reprise du débat, les délégations ont écouté les interventions de deux panélistes qui portaient, notamment, sur l’analyse du cycle de vie.


M. GREG NORRIS, École de santé publique de l’Université d’Harvard et Président de Sylvatica, une entreprise de consultation et un groupe de recherche spécialisé dans l’analyse du cycle de vie, a constaté qu’étant donné la demande croissante de produits dont le cycle de vie répond aux exigences de protection de l’environnement, l’universalisation de l’accès à ces produits s’opérait.  Les chaînes de distribution étant mondiales, les entreprises ne peuvent prospérer que si elles en font partie, a-t-il observé.


Il a expliqué que jusqu’à présent l’analyse du cycle de vie laissait à désirer.  Il a préconisé le passage du « silo de données » actuel à un modèle où chaque effort et analyse pourront contribuer à un ensemble de données accessibles à tous.  Il a notamment cité l’exemple du site OpenStreetMap qui, alliant les fonctions de GoogleMaps et de Wikipedia, avait permis d’actualiser pratiquement en temps réel la carte de Port-au-Prince après le tremblement de terre, et de localiser ainsi les camps de réfugiés, au grand bénéfice des humanitaires.


Le panéliste a passé en revue d’autres outils informatiques et Internet capables d’aider les entreprises et les pays en développement à évaluer différents facteurs, comme la rentabilité des investissements, par exemple.  Ces nouveaux systèmes d’information peuvent également créer des nouveaux marchés, donc des emplois.  Pour M. Norris, les technologies « OpenSource » permettront de faire des progrès et d’obtenir la confiance des consommateurs.


Mme ANNA JONES-CRABTREE, Directrice exécutive de la Collectivité occidentale de six sites de recherche de l’Unité des services forestiers du Département de l’agriculture des États-Unis, a indiqué que les États-Unis avaient mis en place diverses mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais que les systèmes de contrôle laissaient à désirer, du fait notamment de leur dispersion.  La panéliste a donc insisté sur l’importance de créer un système intégré et de reconnaître, par ailleurs, l’interconnexion entre la consommation et la gestion des ressources.


Mme Jones-Crabtree a ensuite passé en revue les activités des « équipes vertes » créées par l’Unité des services forestiers.  Elle a notamment indiqué qu’une initiative permettait dorénavant de coordonner les activités de réduction des émissions dans le parc de Yellowstone, dans l’État du Wyoming.  Les services forestiers ont également facilité la création d’un système de recyclage du plastique dans une petite communauté du Montana où le recyclage était pratiquement inexistant.


« Ne sous-estimez jamais le pouvoir d’un individu au plan local », a déclaré en substance la panéliste, pour qui il importe avant tout de changer les comportements et pas simplement les chiffres.


Ce débat a été animé par M. ULF JAECKEL, de l’Allemagne, Vice-Président de la Commission du développement durable.  Dans ses remarques de conclusion, il a préconisé la création d’une plate-forme qui permettrait de présenter les différentes initiatives adoptées en matière de production et de consommation durables.  Il a également insisté sur le rôle déterminant que peuvent jouer les procédures publiques d’achat et la sensibilisation des enfants.


Débat thématique sur les corrélations, les questions intersectorielles et les moyens de mise en œuvre


« Les crises financière, économique et climatique ont montré les limites du mode de développement actuel », a déclaré le Ministre de l’environnement et des ressources naturelles du Guatemala, Luis Ferraté Felice, qui animait aujourd’hui le débat thématique.


Un changement planétaire est impératif, a-t-il exhorté, en estimant que les débats thématiques tenus cette semaine ont confirmé les défis communs et transversaux posés par la transition à une croissance économique verte.  Récusant le terme d’« économie verte », sans définition précise, le Brésil a jugé qu’il faudrait s’en tenir au concept de « développement durable ».


Un tel développement, a dit le Ministre guatémaltèque, souligne la nécessité d’un « flux adéquat et prévisible de ressources financières ».  Lui emboîtant le pas, le Yémen s’est, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, demandé comment garantir la prévisibilité de l’aide publique au développement (APD) et faire en sorte que les fonds atteignent directement les communautés les plus vulnérables.


En attendant, la Fédération de Russie a fustigé la croissance « incroyable » d’un capital fictif qui a gonflé les chiffres des PIB.  Elle a appelé la Commission à travailler sur des données « rationnelles et vérifiables, en gardant à l’esprit les principes d’équité et de responsabilité partagée mais différenciée, a rappelé l’Argentine.


Il appartient aux pays développés, a insisté son représentant, de transférer les ressources et les technologies nécessaires.  Il a souligné la « responsabilité historique » des pays développés.


Le débat de l’après-midi a été précédé par un documentaire intitulé « Sustainable development-15 challenges », présentant les enjeux du développement durable à la lumière des crises économique, climatique, alimentaire et énergétique actuelles.


Le Professeur Wolfgang Sachs, de l’Institut Wuppertal pour le climat, l’environnement et l’énergie en Allemagne, a eu recours à une série de métaphores qui selon lui permettent de mieux comprendre les problèmes et les enjeux complexes.


Utilisant la métaphore du voilier et ses relations avec le vent, il a centré son exposé sur les trois perspectives que sont la « dématérialisation, la régénération et la modération ».


La dématérialisation atténue la pression sur les pauvres et les vulnérables.  Elle laisse entendre qu’il est plus sage d’utiliser l’énergie humaine –la main d’œuvre et le cerveau– plutôt que des machines.


La régénération, qui fait que « l’imagination humaine continue à améliorer la performance du voilier », génère la biomasse, la géothermie, l’énergie solaire, autant d’exemples de sciences qui vont dans le sens du respect de la planète et de ses ressources.


Enfin, la modération se traduit par le fait que le voilier est élégant, léger mais, au bout du compte, il ne peut pas aller aussi loin et porter une cargaison aussi volumineuse que celle du bateau fonctionnant au carburant.


« Le plus n’est pas toujours le meilleur », a dit le Professeur, en appelant à une modération antisurconsommation dans le cadre duquel les riches laisseraient plus d’espace aux pauvres, en renonçant à la surexploitation des ressources.  Une consommation modérée en faveur du grand nombre exigerait, par exemple, a dit l’expert, le recours au vélo au détriment des 4x4.


Il faut donner aux gens les moyens de comprendre et de changer leur comportement, a renchéri l’Union européenne, en insistant sur la nécessité d’analyser toutes les questions transversales sous l’angle du « cycle de vie ».  Quatre principaux enjeux transversaux ont été identifiés par le Canada à savoir les droits de la personne et l’égalité des sexes; la primauté du droit; la responsabilisation et le renforcement de la transparence et du caractère inclusif des institutions publiques et la liberté et la démocratie.


Ce n’est qu’avec une approche globale de l’environnement qu’on pourra assurer la pérennité d’un système dont nous sommes dépendants, a ajouté la   Suisse, en s’attardant sur les principes de précaution et de pollueur-payeur.


Aux enjeux cités par la Suisse, la Norvège a mis en exergue la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption.  « Des lois bien appliquées et de bons systèmes de gouvernance sont la seule façon de mettre un terme à la culture du secret dans l’exploitation minière, par exemple ».


En guise d’exemples concrets d’investissements, voulus par l’Italie, dans les ressources humaines, le Maroc a brièvement présenté l’Initiative nationale du développement humain, qui vise à la fois le soutien aux personnes vulnérables notamment, et l’intégration des projets d’atténuation des effets du changement.


Mettant l’accent sur les connaissances traditionnelles, le Venezuela a dénoncé les modèles économiques imposés aux pays en développement et en contradiction avec les besoins réels.


Dans ce contexte, le Grand groupe des peuples autochtones a ajouté que la Déclaration des Nations Unies sur les droits de ces peuples a été un jalon historique dont les dispositions gagneraient à être incluses dans le futur « cadre décennal des programmes sur les modes de consommation et de production durables ».


Parlant de ce cadre, le Groupe des travailleurs et des syndicats a prévenu que le transfert de technologies ne suffira pas car il faut aussi modifier les priorités économiques et réglementer les marchés.  Les changements doivent se fonder sur les principes de l’équité, a-t-il insisté.


Il faut changer les tendances actuelles et apporter volonté une politique et des ressources financières pour répondre « avec sérieux » aux problèmes environnementaux et économiques actuels, a dit le Groupe de la jeunesse et des enfants, « peuple sans voix ni pouvoir ».


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conférence d’examen du TNP: les ONG et la société civile plaident pour l’abandon des doctrines de dissuasion nucléaire

CD/3236

Conférence d’examen du TNP: les ONG et la société civile plaident pour l’abandon des doctrines de dissuasion nucléaire

07/05/2010
Couverture des réunionsCD/3236
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conférence de l’examen du TNP

9e séance- après-midi


CONFÉRENCE D’EXAMEN DU TNP: LES ONG ET LA SOCIÉTÉ CIVILE PLAIDENT POUR

L’ABANDON DES DOCTRINES DE DISSUASION NUCLÉAIRE


Elles appellent de leurs vœux l’établissement d’une convention interdisant les armes nucléaires


La Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération a entendu cet après-midi les présentations des organisations non gouvernementales (ONG) accréditées pour cet évènement. 


Répondant au vœu du Président de la Conférence, M. Libran Cabactulan, des Philippines, les représentants des ONG ont fait entendre leurs positions, qui, dans leur vaste majorité, ont souligné la nécessité que les États dotés de l’arme nucléaire abandonnent leur doctrine de dissuasion et que les États Membres de l’ONU mettent au point une convention interdisant les armes nucléaires.


M. Cabactulan n’a pas manqué de saluer les efforts inlassables déployés par les ONG pour renforcer le régime de non-prolifération et accélérer le processus du désarmement nucléaire.  Leur expertise et leur dévouement sont précieux sur la voie de l’élaboration d’un monde exempt d’armes nucléaires, a-t-il dit, avant de leur donner la parole. 


La discussion a été marquée par les interventions liminaires de Mme Jody Williams, la lauréate du prix Nobel de la paix en 1997, qui a mené la campagne inlassable qui a amené les États à négocier, signer et ratifier le Traité sur l’interdiction de la production, du transfert et de l’utilisation des mines antipersonnel; et par celle de M. Taniguchi Sumiteru, survivant de la bombe atomique qui détruisit Nagasaki. 


« Comment justifier les armes nucléaires en tant qu’arsenaux de dissuasion quand on sait ce qu’a causé leur utilisation? », a demandé Mme Williams.  Selon elle, le seul moyen d’éviter la prolifération des armes les plus destructrices, c’est de les éliminer « jusqu’à la dernière ».  « Les armes nucléaires pourraient être interdites dès demain », a-t-elle dit, « les fondements d’une telle interdiction existent en germe dans le TNP ». 


Mais les puissances nucléaires ne veulent pas s’en dessaisir car elles ne veulent pas renoncer au sentiment de puissance que leur donnent ces armes, a-t-elle déploré, avant d’exhorter les participants à la Conférence d’examen de saisir l’occasion qui leur est offerte de donner un coup d’accélérateur au désarmement nucléaire, « avant que ne s’enclenche une course folle aux armements qui pourrait découler du développement accrue de l’énergie nucléaire ».


Jody Williams a estimé qu’il est « intolérable pour la conscience humaine qu’une poignée de pays se soient arrogés le droit de disposer éventuellement, en quelques minutes, de la vie de centaines de millions de personnes à travers le monde ».  « Comme moi, la plupart des gens ne veulent pas être défendus par ces armes horribles », a-t-elle lancé. 


« Plus d’un demi-siècle a passé depuis ce matin du 9 août où une pluie de feu s’est abattue sur nous », a raconté M. Sumiteru, qui représentait la « Japan Confederation of A and H-Bomb Sufferers Organization ». 


Ce survivant du bombardement de la ville japonaise de Nagasaki, qui eu lieu le 9 août 1945, a fait le récit de ses souffrances, « physiques à l’époque et morales aujourd’hui » qui le poussent à continuer de plaider pour la paix dans le monde entier. 


Nous étions 380 000 survivants.  Nous ne sommes plus aujourd’hui que 230 000 à vous dire, à travers moi, que pour aucune raison les armes nucléaires ne devraient de nouveau être utilisées.  La possession d’armes de ce type, de même que l’intention affichée d’en acquérir, sont contre l’humanité elle-même, a poursuivi l’intervenant.


Représentant un groupement d’ONG, M. Rob Green, du Centre de sécurité et de désarmement, s’est attardé sur la caducité des doctrines de dissuasion nucléaire, « une réalité qui a été admise dès 1996 dans un avis consultatif de la Cour internationale de Justice ».


Nous avons atteint un stade dans la réflexion sécuritaire où des experts en arrivent à tenter de nous faire croire que même dans un monde entièrement dénucléarisé, il faudrait conserver la capacité technologique de construire des armes nucléaires en tant qu’élément de dissuasion virtuelle, a-t-il indiqué.  De telles justifications sont rejetées par la majorité des ONG et des meilleurs analystes, qui qualifient ces vues d’illogiques et de non crédibles, a-t-il ajouté. 


On sait que la conservation et le développement d’armes nucléaires au nom de la dissuasion provoque la prolifération, et il convient de rappeler que même l’Administration Bush a reconnu publiquement que les doctrines de dissuasion nucléaire sont totalement inefficaces pour contrer les groupes terroristes, a encore expliqué Rob Green.  Pour l’intervenant, il est temps que les États dotés de l’arme nucléaire, « désormais conscients des risques environnementaux que font peser d’éventuels accidents nucléaires, et des conséquences d’une course aux armements, referment ce parapluie nucléaire qui n’est plus d’aucune utilité dans le monde actuel ». 


M. Christophe Ford, de l’Hudson Institute, a répondu à M. Green en avançant que la dissuasion nucléaire « n’est ni stupide ni folle, mais fait pleinement partie des programmes de sécurité de nombreux États ».  « Comme les agents de police ou les alarmes de nos voitures, la dissuasion nucléaire est là pour empêcher le pire », a-t-il estimé, ajoutant que tant que la possibilité de fabriquer des armes nucléaires existera par le biais des technologies à double usage, la dissuasion se justifiera.  M. Ford a préféré plaider pour une réflexion de fond sur l’avenir de l’environnement sécuritaire qui puisse mener à des solutions où l’arme atomique ne sera plus au centre des doctrines de dissuasion. 


Barbara Streibl, de « Ban All Nukes Generation », a dit qu’il était temps pour les armes nucléaires, « âgées de 65 ans, de prendre leur retraite ».  Elle a exhorté les États Membres à réaliser la vision du Président des États-Unis, M. Barack Obama, d’un monde sans armes nucléaires.  Des négociations sérieuses doivent commencer ici même à New York pour rendre illégales les armes nucléaires, a-t-elle déclaré, estimant que le seul moyen pour atteindre cet objectif est l’élaboration d’une convention internationale.


Il est revenu à Mme Rebecca Johnson, de « Acronym Institute for Disarmament Diplomacy » d’évoquer ce que pourrait être une telle convention du point de vue des ONG. 


Il faut prolonger l’ébauche de convention soumise par la société civile à la Conférence en 2007 et que le Secrétaire général de l’ONU a qualifiée de « bon point de départ », a-t-elle dit.  Selon elle, l’engagement et la confiance mutuelle seront indispensables sur la voie de la création d’une telle convention, « dont les défis politiques, techniques, et en matière de vérification et de mise en œuvre paraissent à première vue insurmontables ».  Elle a souhaité que la Conférence d’examen recommande dans son document final de commencer un travail préparatoire devant conduire à des négociations de fond sur le cadre de la convention.  Un tel instrument contraindrait les États à ne pas développer, tester, produire, stocker, transférer et utiliser des armes nucléaires, les États dotés d’arsenaux nucléaires ayant l’obligation de détruire leurs arsenaux en plusieurs phases à définir, a indiqué Rebecca Johnson.


Par ailleurs, deux interventions ont porté sur l’importance des zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN) en tant qu’instruments de promotion de la paix et de la sécurité régionale et comme outils efficaces du régime de non-prolifération. 


Ainsi Mme Jae Won Lee, parlant au nom de « Solidarity for Peace and Reunification of Korea », a plaidé en faveur de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la péninsule coréenne et en Asie du Nord-Est, qui comprendrait au minimum la République populaire démocratique de Corée (RPDC), la République de Corée et le Japon, et bénéficierait de garanties négatives de sécurité de la part de la Chine, de la Fédération de Russie et des États-Unis.  L’émergence de cette ZEAN permettrait à la RPDC de renoncer à son arsenal et à ses installations nucléaires si, en échange, elle recevait des garanties de sécurité qui porteraient non seulement sur les armes nucléaires, mais aussi sur les armes conventionnelles.  Cette ZEAN permettrait aussi à la République de Corée et au Japon de ne plus dépendre de la posture de dissuasion nucléaire des États–Unis. 


La ZEAN du Moyen-Orient, a fait l’objet de l’intervention de Mme Holly Lindamood de l’ONG « Daisy Alliance », qui a souligné l’intérêt de cette zone pour la paix et la stabilité régionales.  Pour elle, les positions arabe et israélienne ne sont pas mutuellement exclusives; il ne peut y avoir de paix sans sécurité, et il ne peut y avoir de sécurité sans la paix!  C’est pourquoi Israël devrait progressivement, même de manière non officielle, s’engager vers le respect des dispositions du TNP et renforcer sa coopération avec les agences internationales compétentes, de manière à envoyer un signal clair aux pays de la région sur sa volonté de se conformer aux régimes internationaux de désarmement et de non-prolifération. 


Tous les États de la région du Moyen-Orient doivent également faire preuve de la volonté politique de s’engager dans des pourparlers de paix constructifs qui s’accompagnent de mesures concrètes de démantèlement de leurs arsenaux respectifs. 


L’implication des puissances nucléaires dans ce processus ne saurait être sous-estimée, dans la mesure où elles doivent donner les garanties de sécurité requises aux parties régionales, en vertu de la résolution qu’elles ont adoptée en 1995, a dit Mme Lindamood.  Reprenant la proposition faite par l’Union européenne d’organiser un séminaire sur la sécurité, le désarmement et la non-prolifération au Moyen-Orient, auquel participeraient toutes les parties concernées, elle a recommandé aux États-Unis et à la Fédération de Russie de s’associer à cette initiative de manière à donner toutes les chances de réussite à la reprise des négociations et au rétablissement d’un climat de confiance mutuelle. 


Les deux interventions ont mis en exergue le fait que l’existence des deux ZEAN évoquées dépend aussi de la ratification, par tous les États des deux régions, du TICE et des autres Traités internationaux portant sur les armes de destruction massive.


Les maires de Hiroshima et de Nagasaki sont ensuite venus transmettre le message de leurs concitoyens à cette huitième Conférence d’examen du TNP.  « Jamais plus! Personne d’autre ne doit connaitre les souffrances que nous avons vécues! », était le message commun des habitants des deux agglomérations dévastées en 1945.  Pour les deux maires, commémorer le passé signifie s’engager vers le futur et honorer la mémoire des hibakushas –les victimes des bombardements atomiques- en faisant d’un monde sans armes nucléaires une réalité avant qu’il ne soit trop tard. 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission propose d’autoriser des dépenses supplémentaires de 120 millions de dollars pour le fonctionnement de la MINUSTAH en 2009-2010

AG/AB/3947

La Cinquième Commission propose d’autoriser des dépenses supplémentaires de 120 millions de dollars pour le fonctionnement de la MINUSTAH en 2009-2010

7/5/2010
Assemblée généraleAG/AB/3947
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

30eséance – matin


LA CINQUIÈME COMMISSION PROPOSE D’AUTORISER DES DÉPENSES SUPPLÉMENTAIRES DE 120 MILLIONS

DE DOLLARS POUR LE FONCTIONNEMENT DE LA MINUSTAH EN 2009-2010


La Secrétaire générale adjointe à la gestion, Mme Angela Kane,

rappelle que la situation financière de l’ONU au 30 avril 2010 continue d’être paralysée par les impayés


La Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) a adopté, ce matin, un projet de résolution concernant le financement de la Mission de l’ONU en Haïti et débattu de questions intersectorielles relatives à toutes les opérations de maintien de la paix (OMP), après avoir entendu une présentation de la situation financière de l’ONU au 30 avril 2010, par la Secrétaire générale adjointe à la gestion, Mme Angela Kane, et une autre sur le projet de stratégie globale d’appui pour les OMP par la Secrétaire générale adjointe à l’appui aux missions, Mme Susana Malcorra.


Pour permettre à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) de faire face sur le terrain aux conséquences du séisme du 12 janvier dernier, la Cinquième Commission invite, par le projet de résolution qu’elle vient d’adopter, l’Assemblée générale à autoriser un engagement de dépenses d’un montant total maximum de 120 641 800 dollars pour l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, qui viendrait s’ajouter au budget déjà approuvé pour cet exercice.  Ce projet de résolution approuve le financement de l’augmentation de l’effectif global de la force de la MINUSTAH aux fins de l’appui aux efforts immédiats de relèvement, de reconstruction et de stabilisation, qui avait été décidée par le Conseil de sécurité, le 19 janvier 2010.


Présentant la situation financière de l’ONU au 30 avril 2010, Mme Angela Kane, a rendu hommage aux 22 États Membres qui ont payé intégralement leurs contributions à tous les budgets de l’ONU.  Elle a noté les améliorations de trésorerie à la fin de 2009 par rapport à la fin de 2008, tout en regrettant qu’un petit nombre de pays, dont le montant total des contributions impayées représente plus de 80%, paralysent en raison de ce retard le financement des activités de l’ONU.  La santé financière de l’Organisation dépend des États Membres qui doivent honorer leurs obligations à cet égard, a-t-elle déclaré.


Le Président de la Cinquième Commission, M. Peter Maurer, de la Suisse, a invité les délégations à présenter leurs observations sur l’amélioration de la situation financière de l’ONU lors de la séance du 13 mai.  La présentation orale de Mme Kane sera publiée sous forme de rapport et paraîtra sous la cote A/64/497/Add.1.


Afin de faciliter le travail des délégations, Mme Kane a annoncé le lancement d’un site Internet (https://soc.un.org et www.un.int) donnant accès à l’état des contributions versées et dues par les États Membres au budget ordinaire, qui contient des informations actualisées quotidiennement.


Les délégations étaient également saisies de rapports faisant le point de questions qui sont communes à toutes les opérations de maintien de la paix, qui sont devenues au fil des ans plus nombreuses et plus complexes.  Ils ont notamment débattu du projet de stratégie globale d’appui, destiné à accélérer le démarrage des missions de maintien de la paix et à renforcer l’efficacité et la gestion de l’appui tout au long de la durée des missions.


Dans l’ensemble, les délégations, qui sont intervenues, ce matin ont appuyé les principaux éléments de la proposition, tels que l’amélioration de la sécurité et des conditions de vie du personnel, le renforcement de la responsabilisation dans la gestion des ressources, l’amélioration de l’efficacité et la réalisation d’économies d’échelle.  À l’instar de plusieurs délégations, le représentant de l’Espagne, qui intervenait au nom de l’Union européenne, a demandé des précisions sur plusieurs aspects de la proposition, notamment le transfert des fonctions à un centre régional de services qui desservirait plusieurs OMP d’une même région.  Le représentant de la Suisse, qui s’exprimait également au nom du Liechtenstein, a souhaité connaître les critères établis pour la mise en place de ces centres.


De son côté, le représentant de la Fédération de Russie a émis la crainte que l’adoption de cette stratégie ait à la fois des incidences financières et des incidences sur l’efficacité des mesures proposées.  Celui du Pakistan a estimé que les pays fournisseurs de contingents militaires et de police, qui sont les principaux utilisateurs des services d’appui, devraient être consultés de manière prioritaire pour ce qui est de la redéfinition de la base logistique de Brindisi (BLNU)  en tant que centre mondial avec Entebbe comme étant le premier centre de services régional.


La Cinquième Commission était saisie d’autres questions intersectorielles relatives au maintien de la paix, qui avaient été examinées après la présentation des rapports du Secrétaire général par M. Jun Yamazaki, Sous-Secrétaire général et Contrôleur de l’ONU.  En ce qui concerne les opérations aériennes, le délégué des États-Unis a estimé qu’il était temps, sachant qu’elles vont dépasser 1 milliard de dollars pour la période 2010-2011, de prendre des mesures plus générales pour réaliser des économies tout en assurant la sécurité du personnel.  Comme plusieurs autres délégations, il a déploré que la violence sexuelle ait encore lieu dans les missions, malgré les mesures prises par l’Organisation.  Il a cependant souligné les progrès réalisés par les « Équipes Déontologie et discipline ».  Mme Catherine Pollard, Sous-Secrétaire générale à la gestion des ressources humaines, a présenté le rapport sur les dispositions spéciales visant à prévenir l’exploitation et les abus sexuels.


M. Colleen Kelapile, Vice-Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires a, quant à lui, présenté le rapport de ce Comité.


La prochaine séance plénière de la Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


AMÉLIORATION DE LA SITUATION FINANCIÈRE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES


Exposé


Présentant la situation financière de l’ONU au 30 avril 2010, Mme ANGELA KANE, Secrétaire générale adjointe à la gestion, a annoncé que les contributions mises en recouvrement pour le budget ordinaire étaient plus élevées en 2009 (2 millions 499 000 dollars) qu’en 2008 (1 million 880 000 dollars).  Au 31 décembre 2009, seulement 136 États Membres s’étaient acquittés de la totalité de leurs contributions au budget ordinaire, soit 10 de moins qu’en 2008.  Au nom du Secrétaire général, elle a remercié ces États Membres et exhorté ceux qui ne l’ont pas encore fait de s’acquitter des leurs contributions au budget ordinaire sans délai.  Parmi ceux-là, a-t-elle précisé, un État devait à lui seul 294 millions de dollars, à la fin de 2009.


La situation financière de l’Organisation au 30 avril 2010 par rapport à la même date l’année dernière indique les résultats nets des contributions et versement effectués.  Les contributions non acquittées, qui s’élèvent à 1,061 milliard de dollars, sont supérieures de 395 millions de dollars par rapport au 30 avril 2009, a fait observer Mme Kane.  Elle a indiqué que neuf pays doivent 94% du montant total dû –à savoir un milliard de dollars- au 30 avril 2010.  Les résultats de 2010 dépendront très fortement des mesures que prendront ces États, a-t-elle prévenu.


En ce qui concerne les liquidités disponibles au titre du budget ordinaire, Mme Kane les a chiffrées à 1,143 milliard au 30 avril 2010, contre 520 millions fin 2009. Elle a aussi donné les montants des liquidités disponibles pour le Fonds de roulement (150 millions) et le Compte spécial (250 millions).  Ceci montre une augmentation nette des versements au premier trimestre de l’année, a-t-elle fait remarquer.  La situation définitive de la trésorerie dépendra des actions prises par les neuf pays mentionnés ci-dessus.


Passant au financement des opérations de maintien de la paix (OMP), Mme Kane a rappelé que la période budgétaire (1er juillet-30 juin) est différente de celle du budget ordinaire et que les contributions sont mises en recouvrement à des périodes différentes de l’année.  À la fin de 2009, le montant restant à payer au titre de ces budgets était de 1,853 milliard de dollars, ce qui est inférieur aux sommes dues à la fin de 2008 (2,884 milliards).  Deux tiers de ces sommes étaient dues par deux États Membres, a précisé la Secrétaire générale adjointe, les États-Unis et le Japon.  Mme Kane a remercié les 38 États Membres qui se sont acquittés en totalité de leurs contributions au titre des opérations de maintien de la paix et a tenu à les citer. 


Bien que les liquidités disponibles au 31 décembre 2009 étaient de 2,327 milliards de dollars, elles ont été divisées entre des comptes distincts, a poursuivi Mme Kane.  L’Assemblée générale, a-t-elle rappelé, avait précisé qu’aucune mission ne devait être financée par des emprunts auprès d’autres OMP, sauf exceptions.  La situation financière des OMP au 30 avril 2010 montre une amélioration par rapport à fin de 2009.  Mme Kane a remercié les 24 États Membres qui se sont acquittés en totalité des sommes dues à ce titre et les a énumérés.  Elle a aussi présenté les prévisions de liquidités pour la fin de l’année, évaluées à 2,951 milliards de dollars pour l’ensemble des budgets des OMP (missions actives, missions clôturées et fonds de réserve).  Sur les 412 millions de dollars qui devraient disponibles à la fin de l’année sur les budgets des missions achevées, 218 millions sont dus au titre des dettes et il resterait donc 194 millions pouvant être utilisés pour des emprunts transversaux, en faveur de la MINURSO ou de la MINUT par exemple.  Ces emprunts ne seraient pas nécessaires si les États Membres payaient à temps et si les dettes des missions étaient réglées, a fait remarquer Mme Kane.


Mme Kane a aussi indiqué que les obligations financières au titre des OMP devraient augmenter en 2010 par rapport à 2009, à cause notamment de l’élargissement des effectifs de la MINUSTAH et de la MINUAD, même si ces dépenses pourront être compensées par la réduction dans certaines autres missions comme la FINUL et la MINUL.


Au 30 avril 2010, l’Organisation devait encore 750 millions de dollars aux pays contributeurs de troupes et de police dans les OMP, a ajouté Mme Kane.  Les paiements des dépenses de contingents militaires et de police sont à jour, à l’exception de la MINURSO à cause des liquidités insuffisantes dans cette Mission, a-t-elle précisé.  À la fin d’avril 2010, a-t-elle aussi mentionné, 380 protocoles d’entente des OMP n’avaient pas été achevés. 


La situation financière des Tribunaux pénaux internationaux s’est détériorée, a indiqué Mme Kane, rappelant que 37 millions de dollars des contributions dues par les États Membres n’avaient pas été versés à la fin de 2010.   Ce montant était de 26 millions à la fin de 2009.  Deux États Membres doivent, à eux seuls, 81% de ce montant, a-t-elle signalé, avant de remercier les 105 États Membres qui ont acquitté de leurs contributions en totalité au titre des budgets de ces Tribunaux.


La situation des liquidités des Tribunaux pénaux internationaux s’est toutefois améliorée en 2010, a poursuivi Mme Kane, grâce à 12 États Membres qui se sont acquittés de leurs contributions au 30 avril 2010.  À la fin de 2010, le Secrétariat devrait obtenir un solde positif de la trésorerie, a-t-elle dit.


En ce qui concerne le Plan-cadre d’équipement, qui couvre la rénovation du Siège de l’ONU à New York et dont le budget de 1,9 milliard de dollars a été approuvé en 2006 par l’Assemblée générale, Mme Kane a indiqué que 12 États Membres ont choisi de régler leurs contributions par un versement unique, tandis que les autres optent pour des versements pluriannuels.  Au 30 avril 2010, 117 millions restaient dus dans le cadre de ce budget.


Avant de conclure, Mme Kane a félicité les 22 États Membres qui ont payé intégralement leurs contributions à la fois au titre du budget ordinaire et au titre des budgets des opérations de maintien de la paix et des budgets des Tribunaux pénaux internationaux.   


Elle a par ailleurs annoncé le lancement d’un nouveau site Internet donnant accès à l’état des contributions versées et dues au titre du budget ordinaire, signalant que ces informations sont actualisées chaque jour.  C’est un progrès par rapport aux 2 400 pages de rapports publiés chaque année et mis à la disposition de chaque État Membre.  Seront également postés sur le site le rapport sur la situation financière générale de l’ONU, les rapports sur chaque État Membre et le rapport pour chaque fonds.  Tous ces rapports peuvent être téléchargés, a-t-elle précisé.


ASPECTS ADMINISTRATIFS ET BUDGÉTAIRES DU FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES: QUESTIONS INTERSECTORIELLES


Documentation


Questions transversales


Rapport du Secrétaire général sur l’Aperçu général du financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies (OMP): exécution des budgets de l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009 et budgets pour l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011 (A/64/643)


Pour l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009, le montant total des dépenses des OMP s’est chiffré à 7 098 100 000 dollars, alors que le montant approuvé s’établissait à 7 302 200 000 dollars, hors contributions volontaires en nature budgétisées, comme indiqué dans le tableau ci-dessous.


Exécution du budget

(En millions de dollars des États-Unis)


1er juillet 2008 –

30 juin 2009


Variation

Composante maintien de la paix

Montant
alloué

Dépenses


Montant

Pourcentage

Missions

6 974,0

6 781,8

192,2

2,8

Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisia

45,8

44,3

1,5

3,1

Compte d’appui aux opérations

de maintien de la paixa

282,4

272,0

10,4

3,7

Total partiel

7 302,2

7 098,1

204,1

2,8

Contributions volontaires

en nature (budgétisées)

7,8

8,8

(1,0)

(12,6)

Total

7 310,0

7 106,9

203,1

2,8


Les prévisions de dépenses pour les OMP pour l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011 sont estimées à 8 361 900 000 dollars, contre un montant approuvé de 7 859 700 000 dollars pour l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, hors contributions volontaires en nature budgétisées.


Le rapport met également à jour les informations communiquées en application de la résolution 61/276 de l’Assemblée ainsi que les mesures en matière de gestion que le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de l’appui aux missions se proposent d’appliquer pour 2010/11.  Le rapport comporte en outre des chapitres sur l’état du Fonds de réserve pour le maintien de la paix, la gestion du matériel appartenant aux contingents, les sommes dues aux pays qui fournissent des contingents et des unités de police constituées, ainsi que l’indemnisation en cas de décès ou d’invalidité.



Note du Secrétaire général sur les montants prévus aux projets de budget des opérations de maintien de la paix pour l’exercice allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011 (A/C.5/64/17)


Cette note répond à la demande de l’Assemblée générale qui a prié le Secrétaire général de lui présenter deux fois par an, à titre d’information, un tableau récapitulatif des budgets des différentes opérations de maintien de la paix pour l’exercice allant du 1er juillet au 30 juin, faisant apparaître pour chacune les dépenses prévues par catégorie et le total des crédits nécessaires.


Stratégie globale d’appui aux missions


Dans ce rapport (A/64/633), le Secrétaire général propose aux États Membres de prendre des mesures administratives ainsi que des mesures de fonds pour mettre en œuvre la Stratégie globale d’appui destinée à accélérer le démarrage des missions et à renforcer l’efficacité et la gestion de l’appui tout au long de la durée des missions.  Comme mesure administrative, il recommande notamment d’approuver le concept de centre de services pour l’appui et la création du centre mondial à Brindisi et du premier centre régional à Entebbe.  Il demande aussi à l’Assemblée générale d’examiner, à sa soixante-cinquième session, des propositions en vue de l’élaboration d’un modèle de financement préapprouvé pour le lancement des opérations de maintien de la paix.


En outre, le Secrétaire général suggère de décider que, si une décision du Conseil de sécurité concernant la phase de démarrage ou d’élargissement des opérations de maintien de la paix avait une incidence financière, le Secrétaire général soit autorisé, sous réserve de l’assentiment préalable du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, à engager des dépenses jusqu’à concurrence du solde disponible du Fonds de réserve pour le maintien de la paix chaque fois que le montant cumulatif total des dépenses autorisées au titre de la phase de démarrage ou d’élargissement des opérations de maintien de la paix ne dépasse à aucun moment le montant total du Fonds de réserve pour le maintien de la paix.  La même mesure est proposée en ce qui concerne l’engagement de dépenses jusqu’à concurrence du solde disponible des stocks stratégiques pour déploiement rapide de l’Organisation et à utiliser ces stocks, qui ne seraient reconstitués que lorsque des crédits suffisants auront été dégagés.


Dispositions spéciales visant à prévenir l’exploitation et les abus sexuels


Le présent rapport du Secrétaire général (A/64/669)fait le point des allégations relatives aux actes d’exploitation sexuelle ou des infractions connexes formulées entre janvier et décembre 2009 et rend également compte des progrès accomplis dans l’application des normes de conduite.  Des renseignements ont été communiqués par les 43 entités des Nations Unies qui avaient été interrogées en 2009.  Le nombre total d’allégations ainsi signalées s’élève à 154 contre 111 en 2008.  Huit entités ont indiqué avoir reçu des plaintes et 35 ont déclaré le contraire.


La majorité des allégations (112 sur 154) mettent en cause des membres du personnel de maintien de la paix.  On constate une augmentation de 36% par rapport aux 83 allégations rapportées en 2008, ce qui infirme la tendance à la baisse amorcée en décembre 2006.  L’augmentation la plus nette a été constatée à la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (MONUC) où le Bureau des services de contrôle interne a été saisi de 59 allégations en 2009 contre 40 en

2008.  Le rapport relève cependant plusieurs raisons pouvant expliquer cette augmentation à la MONUC, comme la sensibilisation de la société civile par l’Équipe Déontologie et discipline qui a ouvert trois bureaux auxiliaires dans l’est du pays, ou l’augmentation des effectifs des contingents.


Ce qui continue de susciter une vive inquiétude, c’est l’accroissement de 5% en 2009 du nombre d’allégations portant sur les pires formes d’exploitation et d’abus sexuels, à savoir celles ayant pour victimes des mineurs, et notamment des viols.


Le rapport signale aussi les activités du Groupe de travail pour la protection contre l’exploitation et la violence sexuelles, créé en 2005, qui œuvre depuis 2008 en faveur du dialogue avec les populations locales, de la prévention; des systèmes d’intervention, dont l’aide aux victimes, et de la gestion et la coordination.  En outre, au cours de la période à l’examen, des équipes Déontologie et discipline étaient en service dans 16 opérations de maintien de la paix et missions politiques spéciales.


Il en résulte quel’Organisation a poursuivi son action et sa collaboration avec ses partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux en vue de lutter contre ce grave problème et de le faire mieux connaître.  La mise en service du site Web sur la protection contre l’exploitation et les abus sexuels représente un grand pas en avant dans la sensibilisation et l’éducation des populations locales comme des fonctionnaires des Nations Unies et des membres du personnel apparenté.  L’ONU est consciente des difficultés que posent les mécanismes de signalement, les procédures d’investigation, le dialogue avec les populations locales, la formation et la sensibilisation.  Le Secrétaire général reste pleinement déterminé à relever ces défis sans délai et entend poursuivre sa politique de tolérance zéro.  Il salue l’adoption par l’Assemblée générale de la résolution 64/110 sur la responsabilité pénale des fonctionnaires et des experts en mission des Nations Unies, qui devrait contribuer à prévenir les actes d’exploitation et les abus sexuels commis par le personnel des Nations Unies.


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (A/64/660/Add)


Le CCQAB déplore que le rapport d’ensemble du Secrétaire général sur le financement des opérations de maintien de la paix (A/64/643) ne soit pas davantage un rapport analytique.  Ce rapport, estime-t-il, devrait porter surtout sur les principaux enjeux et les nouvelles tendances et formuler des recommandations claires sur les mesures que l’Assemblée générale devra approuver.  Le CCQAB demande que le prochain rapport d’ensemble comporte un bilan des réformes, initiatives et projets pluriannuels ayant trait au maintien de la paix.


Le CCQAB a noté que le Département des opérations de maintien de la paix élabore actuellement une stratégie permettant d’identifier les premières activités clefs de consolidation de la paix qui seront menées par les Casques bleus et que le Secrétaire général a prévu des crédits dans le budget 2010/2011 du compte d’appui pour s’assurer les services de consultants pendant 6 mois.  Ces consultants seront chargés de coordonner les consultations et de réaliser l’analyse requise pour définir la stratégie.  Le CCQAB compte que tous les acteurs concernés seront associés à ces délibérations et que le Secrétaire général communiquera les conclusions issues de ces consultations à l’Assemblée générale.  Le CCQAB recommande aussi qu’une analyse sur la réorganisation des ressources découlant du passage du maintien à la consolidation de la paix figure dans les prochains projets de budgets.


Le Comité recommande aussi de veiller à ce que les missions de consolidation de la paix ne soient pas dotées d’une structure excessivement complexe.  Il prie le Secrétaire général de préciser, dans son prochain rapport d’ensemble, l’incidence que le nouveau concept axé sur la mobilité des contingents aura pour l’appui aux missions.


En ce qui concerne la stratégie globale d’appui aux missions, le CCQAB se félicite des efforts visant à améliorer l’efficacité des services fournis aux missions et l’utilisation des ressources.  Il attire l’attention sur le fait que les propositions du Secrétaire général représentent une entreprise majeure qui aura des incidences considérables sur les structures organisationnelles, les filières hiérarchiques, les méthodes de travail et les procédures.  Il estime que certaines propositions manquent de précision.


Si l’Assemblée générale approuve les propositions du Secrétaire général, il importe de prier ce dernier de soumettre un rapport annuel sur l’état d’avancement des différentes initiatives de la stratégie globale d’appui aux missions.  Ce rapport comporterait notamment un calendrier sur les principales activités et des repères permettant de mesurer les progrès accomplis.


Rapport du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) (A/64/326 Part.II)


Ce rapport rend compte des activités de contrôle des opérations de paix menées par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) entre le 1er janvier et le 31 décembre 2009.  Le Bureau a publié sur ce sujet 214 rapports, contenant 46% de l’ensemble des recommandations formulées au cours de cette période.  Il est ressorti de ses missions que l’Organisation devait se doter d’un cadre de contrôle interne formel de manière que les risques fassent l’objet d’un contrôle cohérent et systématique dans tous les secteurs.


Le rapport récapitule, dans sa Section III, certaines des constatations effectuées pendant la période considérée, classées en sept catégories de risque: stratégie, gouvernance, conformité, finances, opérations, ressources humaines et informatiques.  Le risque relatif à la gouvernance résulte par exemple de défaillances de l’équipe dirigeante, ou du manque de sens de la déontologie.


Présentation et débat général


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. WALEED ALSHAHARI (Yémen) a déclaré qu’il attachait une grande importance à l’examen des questions de politiques qui sont à la fois intersectorielles et liées aux aspects administratifs et budgétaires du financement des OMP.  Tout en reconnaissant que chaque OMP a son propre mandat, ses propres défis et qu’elle fonctionne dans un environnement unique, il a estimé que les résolutions intersectorielles peuvent être un outil d’orientation politique important établissant des directives clefs pour les Départements des opérations de maintien de la paix et d’appui aux missions sur des questions communes aux OMP.  Il a rappelé que toutes les OMP devraient être munies de ressources suffisantes pour pouvoir s’acquitter efficacement de leur mandat.  Le Groupe des 77, a-t-il poursuivi, est préoccupé par les retards de l’octroi de ressources suffisantes à certaines OMP, en particulier en Afrique.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité d’améliorer la qualité et de livrer à temps les équipements et services aux OMP, de renforcer la sécurité et les conditions de vie du personnel et d’encourager le recours à des fournisseurs de biens et services des pays de la région.  Notant les contributions importantes des pays contributeurs de troupes, il a souhaité que le Secrétariat leur règle rapidement les montants dus.  Le représentant a également souligné la nécessité d’entretenir un dialogue soutenu entre le Siège, les OMP et les principales parties prenantes –dont les pays fournisseurs de contingents militaires et de police- sur les moyens de renforcer l’efficacité des OMP.  Il a souligné la nécessité d’utiliser de manière efficace toutes les ressources et de veiller à ce qu’il n’y ait aucun gaspillage.  Il a réaffirmé le soutien du Groupe des 77 à la promotion  d’une politique de tolérance zéro à l’égard des abus et de l’exploitation sexuels.  


M. JUAN ANTONIO YÁÑEZ-BARNUEVO (Espagne), au nom de l’Union européenne, a assuré de son soutien aux opérations de maintien de la paix (OMP), qui est un des mandats centraux de l’ONU.  Notant que l’ampleur et la portée de ces opérations ont atteint cette année un niveau sans précédent, avec des budgets proposés pour un total de 8,4 milliards de dollars, il a aussi constaté que certaines vastes missions sont en train de réduire ou sont en transition vers une mission de consolidation de la paix.  Cette situation pèse lourd sur les épaules des États Membres et sur le Secrétariat des Nations Unies, a-t-il fait remarquer, avant de remercier Mme Malcorra d’avoir présenté une proposition de stratégie globale d’appui aux missions visant à mieux répondre à ce problème.  L’Union européenne est prête à poursuivre les discussions avant la mise en œuvre de cette stratégie.  Il a reconnu qu’il était utile de déployer une nouvelle mission plus rapidement et d’améliorer la qualité des services offerts aux missions sur le terrain.  Le représentant a toutefois demandé plus de précisions concernant certaines propositions, par exemple celle qui consiste à transférer des fonctions au centre régional de services.  Il a également souhaité que le Secrétariat établisse une analyse coût-avantages plus détaillée.  L’Union européenne estime que la seule façon d’aborder cette stratégie est de suivre une perspective globale et non une approche partielle.  En ce qui concerne les autres questions transversales au maintien de la paix, il a invité l’Assemblée générale à adopter une résolution qui encouragerait une collaboration entre les missions en vue d’une meilleure efficacité.  L’Union européenne, a-t-il assuré, est déterminée à trouver un accord sur un projet de résolution en ce sens.


Intervenant au nom du Groupe de Rio, Mme MANAHI PAKARATI (Chili) a rappelé que plusieurs membres du Groupe de Rio fournissaient des contingents militaires et de police aux OMP.  Le remboursement des pays contributeurs de troupes, les conditions de vie des troupes et le versement d’indemnisations à la suite du décès ou de l’incapacité de membres de ce personnel étaient des questions prioritaires pour le Groupe de Rio, a-t-elle dit.  Il incombe au Secrétariat de gérer sans tarder toutes les demandes d’indemnisation pour décès ou incapacité de membres du personnel des OMP en conformité avec la résolution 61/276, a-t-elle insisté.  La représentante s’est félicitée de la présentation de données mises à jour concernant le remboursement des pays et les montants dus, notamment pour le versement d’indemnisation à la suite d’un décès ou d’une incapacité dans le cadre d’une opération de maintien de la paix.  Elle a souligné l’importance de mettre en place une stratégie globale d’appui aux missions dans le souci de gagner en efficacité sur le terrain.  Elle a estimé nécessaire d’améliorer l’efficacité des services, de donner des opportunités à de nouveaux fournisseurs de pays en développement, d’assurer la sécurité et les conditions de vie du personnel et de faire face au problème des taux de vacance.  La représentante a réaffirmé la nécessité d’imposer une politique de tolérance zéro pour mettre fin aux abus et exploitation sexuels.  Elle a cependant mis en garde contre les accusations non fondées à l’encontre du personnel de l’ONU qui ternit, selon elle, l’image des opérations de maintien de la paix.  C’est pourquoi, elle a suggéré que l’on examine la possibilité d’une indemnité morale pour les victimes de telles allégations.  


M. BRUZ RALPH COFFI (Côte d’Ivoire), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a indiqué que sa délégation accordait beaucoup d’importance aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies et, par conséquent, aux questions transversales dans ce domaine.  Il a réitéré la position de sa délégation selon laquelle chaque opération de maintien de la paix est unique dans son mandat et son environnement opérationnel.  La Cinquième Commission doit donc établir une distinction entre les questions transversales et les questions spécifiques à certaines missions.  Toutes les opérations de maintien de la paix devraient être munies de ressources financières suffisantes leur permettant d’accomplir leur mandat, a souligné le représentant.  Il a reconnu par ailleurs l’utilisation efficace du Centre logistique d’Entebbe, en Ouganda.


Intervenant au nom du Groupe de CANZ, M. PHILIPPE LAFORTUNE (Canada) a déclaré que les opérations de maintien de la paix sont devenues plus nombreuses et plus complexes et, par conséquent, leur budget respectif devenait plus lourd et rendait le paiement des contributions par les États Membres plus difficile.  Il a rappelé que la résolution sur les questions intersectorielles était un outil utile des Nations Unies pour promouvoir l’efficacité des OMP, pour faire progresser les réformes et analyser les questions principales. Par ailleurs, il s’est dit préoccupé par le fait que la proportion des cas d’abus sexuels impliquant des mineurs soit passée de 41 à 46% entre 2008 et 2009.  Le rôle des Équipes de Déontologie et discipline est crucial, a-t-il dit, pour que des mesures soient prises à l’encontre des auteurs de tels actes.  Il a indiqué que le Groupe de CANZ appuyait les principaux objectifs de la proposition de stratégie globale de soutien sur le terrain, tels que l’amélioration de la sécurité et des conditions de vie du personnel, le renforcement de la responsabilisation pour la gestion des ressources, l’amélioration de l’efficacité et la réalisation d’économie d’échelle.  Le Groupe de CANZ reconnaît l’importance de l’approche du Centre de service en tant que moyen de fournir des services communs rentables pour les OMP déployées dans la région desservie et de résoudre, dans la mesure du raisonnable, les problèmes de sécurité, a-t-il ajouté.  Il a toutefois souhaité des éclaircissements de façon à s’assurer que ce Centre permettra effectivement des économies d’échelle, en évitant les chevauchements. 


En outre, le représentant du Groupe de CANZ a estimé que le concept de modularisation lié aux principales installations requises pour le démarrage d’une mission, l’adéquation des services et des biens, devrait permettre de mettre en place plus rapidement l’infrastructure requise pour soutenir les contingents déployés.  Il a fait sien l’avis du CCQAB, qui estime nécessaire d’analyser la rentabilité des services fournis dans le cadre des programmes par module, incluant les frais généraux pour les arrangements prévisionnels.  Le représentant a invité le Secrétaire général à prendre des actions concrètes afin de lier les différents éléments de biens et services.  Tout en saluant la création d’une équipe d’évaluation ayant pour mission de fournir l’information stratégique sur la situation dans le cadre des éventuelles OMP, il a souhaité d’autres avis sur les priorités concernant les améliorations décrites dans le rapport, surtout sur ce qui a trait à l’augmentation du soutien administratif et à la conversion de postes de militaires existants en postes d’agents civils.  Lors de l’attribution des ressources, le Groupe de CANZ prendra en considération le contexte du maintien de la paix des Nations Unies qui, a-t-il dit, semble suggérer une réduction du nombre  et de la taille des missions.


S’exprimant également au nom du Liechtenstein, M. THOMAS GRÜBER (Suisse) a déclaré que les activités de maintien de la paix avaient connu de profonds bouleversements ces dernières années et, par conséquent, leur budget total a doublé depuis 2004.  Malgré la création du Département d’appui aux missions (DAM) en 2007, a-t-il noté, les processus et les structures des organisations mises en place n’ont connu que des changements mineurs.  C’est pourquoi, il a fait sien l’avis du Secrétaire général selon lequel il était urgent de procéder à des ajustements stratégiques de l’appui aux missions.  Il a salué la finalisation de la stratégie globale d’appui aux missions sur les cinq prochaines années, visant à améliorer la qualité et à accélérer l’appui au rétablissement et au maintien de la paix, tout en réduisant les coûts et en renforçant la sécurité et les conditions de vie du personnel.  Le représentant a cependant souhaité des précisions sur l’organisation des centres de services régionaux proposés, les critères de leur mise en place et leur capacité d’adaptation aux évolutions futures.  Il a également demandé pourquoi le Secrétariat avait besoin d’une plus grande flexibilité du Fonds de réserve pour le maintien de la paix.  Outre les questions spécifiques, a-t-il dit, sa délégation souhaite discuter des liens et interdépendances entre les différents éléments de la stratégie globale d’appui aux OMP, ainsi que des rôles et responsabilités des différents acteurs impliqués dans son élaboration.  Le représentant a indiqué que sa délégation voudrait s’assurer que la création de nouveaux intermédiaires entre le Siège et les missions ne donnera pas lieu à des chevauchements dans les compétences.  Malgré les questions en suspens, a-t-il indiqué, nous sommes favorables aux objectifs et à l’orientation générale proposés pour ce processus.    


M. ALEXANDER A. PANKIN (Fédération de Russie) a apprécié les conclusions du rapport sur l’exécution du budget des OMP pour 2008-2009 qui, selon lui, témoignent d’une bonne planification budgétaire.  Il a cependant noté que, malgré la clôture d’une mission et la réduction des effectifs dans une autre, l’enveloppe budgétaire par rapport à l’année dernière a sensiblement augmenté.  Il a estimé qu’il faudrait identifier les moyens de réduire les crédits demandés sans réduire les ressources disponibles pour l’exécution des mandats.  En ce qui concerne la stratégie globale d’appui aux missions, il a souhaité que des discussions constructives soient engagées sur ce point.  À cet égard, sa délégation demeure cependant préoccupée par l’efficacité et le coût des mesures proposées.


M. PARK IN-KOOK (République de Corée) a noté que le budget des OMP a presque doublé depuis l’exercice 2004-2005, atteignant un montant prévisionnel de 8,4 milliards de dollars pour l’exercice 2010-2011.  Notant un taux d’utilisation de 97,2% du budget de l’exercice 2008-2009, soit une non-utilisation de 200 millions de dollars, il a invité le Secrétaire général à garantir une discipline financière plus stricte, avec une allocation plus stratégique des moyens, et à limiter le recours à une surbudgétisation.  Par ailleurs, il s’est inquiété que pour 2011, l’ONU utilise le taux de change prévisionnel de la Banque mondiale, pour convertir en dollars les budgets exprimés en monnaies locales.  Il a estimé que cette pratique sans précédent était inappropriée en raison des impacts économiques tels que l’inflation, les taux de change ou d’autres facteurs.  À l’instar du CCQAB, il s’est dit préoccupé à la fois par le taux de vacances de 29% et le taux de renouvellement de 24% du personnel international des OMP.  M. Park a donc invité le Secrétaire général à prendre des mesures immédiates pour faire face à ce phénomène récurrent, en suggérant notamment la mise en place d’une période minimale de contrat.  S’agissant de la stratégie globale d’appui aux missions, il a appuyé une démarche qui vise une meilleure qualité de services plus d’efficacité et plus de transparence.  En ce qui concerne le déploiement urgent de nouvelles missions, il a fait sienne l’inquiétude du BSCI (rapports A/61/743 et A/60/717) selon laquelle le niveau d’autorisation d’engagement de 50 millions de dollars, arrêtés il y a 15 ans, n’était plus suffisant.  Tout en saluant la stratégie globale d’appui aux missions, il a estimé que certains aspects devraient être clarifiés, en particulier les impacts possibles de cette stratégie sur les ressources financières et humaines et la structure de gouvernance du Département des opérations de maintien de la paix.              


M. AMJAD HUSSAIN B. SIAL (Pakistan) a rappelé que son pays fournissait actuellement 11 000 Casques bleus à 13 OMP et que 113 Casques bleus pakistanais avaient payé le sacrifice ultime en mission.  Il a appuyé l’idée d’établir un rapport d’ensemble fournissant des informations globales sur tous les aspects opérationnels pour fournir des directives générales pour le bon fonctionnement des OMP.  Il a souligné qu’il était important d’adopter une résolution sur les questions transversales comme directive permettant d’améliorer les processus de gestion.  Il a souhaité que la Cinquième Commission examine les rapports d’ensemble sur une base biennale.  S’agissant de la question de l’indemnisation pour décès ou invalidité, il a fait sienne la proposition du Secrétaire général  d’utiliser l’édition la plus récente du Guide de l’association médicale américaine sur les invalidités permanentes (AMA) comme référence pour traiter de la question des cas d’invalidité subie par des membres du personnel militaire.  Le représentant a regretté que les rapports du Secrétaire général n’aient pas abordé de manière complète les questions soulevées par la résolution 61/276 de l'Assemblée générale, en regrettant notamment que le niveau d’indemnisation en cas de décès soit resté le même depuis 1990.  Il a également regretté que les taux de remboursement des pays contributeurs de troupes et pays fournisseurs de matériel soient restés inchangés.  Le Groupe de travail sur les pays fournisseurs de matériel devrait examiner, au cours de sa prochaine session cette question du taux de remboursement, a-t-il souhaité.  


Par ailleurs, le représentant a estimé qu’il y avait beaucoup de possibilités d’amélioration dans la représentation des pays fournisseurs de troupes aux postes de décisions.  La résolution 63/287 demande plus d’efforts pour assurer une meilleure représentation des pays contributeurs de troupes au DOMP et au DAM, a-t-il rappelé.  Le représentant a regretté par ailleurs que la stratégie globale d’appui aux missions soit trop générale, souhaitant des précisions sur tous les problèmes identifiés par le Secrétaire général.  Il a indiqué que le Pakistan n’était pas en mesure d’appuyer les initiatives relatives au contrôle et les directives stratégiques, en estimant qu’il n’y avait aucun intérêt à déplacer les centres de contrôle stratégique du Siège vers le terrain.  Il a estimé que les pays fournisseurs de contingents militaires et de police, qui sont les principaux utilisateurs des services d’appui, devraient être consultés de manière prioritaire pour ce qui est de la mise en œuvre du concept de modularisation et de redéfinition de la base logistique de Brindisi (BLNU) en tant que centre mondial avec Entebbe comme étant le premier centre de services régional. 


M. JOSEPH MELROSE (États-Unis) a déploré qu’il n’ait pas été possible d’adopter une résolution sur les questions intersectorielles au cours des deux précédentes sessions de la Cinquième Commission, tout en émettant l’espoir qu’elle pourra le faire cette année.  Il a dit attendre avec intérêt l’examen de ces questions, notamment les technologies de l’information, la formation, la discipline, la rationalisation des opérations aériennes, ainsi que la stratégie globale d’appui aux missions, reconnaissant les défis qui se posent sur le terrain et les changements nécessaires.  Il a appuyé les objectifs clefs de cette stratégie, qui vise à accélérer le démarrage des missions de maintien de la paix et à renforcer l’efficacité et la gestion de l’appui tout au long de la durée des missions.  Le représentant a noté que presque toutes les questions thématiques sont inclues dans la stratégie.  En ce qui concerne les opérations aériennes, le représentant a estimé que, sachant qu’elles vont dépasser 1 milliard de dollars pour la période 2010-2011, il est temps de prendre des mesures plus générales pour réaliser des économies tout en assurant la sécurité du personnel.  Il a regretté qu’en dépit des mesures prises par l’Organisation, il n’a toujours pas été mis fin au problème de la violence sexuelle.  Il a cependant souligné les progrès réalisés par les Équipes Déontologie et discipline.  Il a souligné la nécessité de continuer à renforcer les contrôles internes et à prendre des mesures correctives rapidement.  Avant de conclure, le représentant s’est félicité, en ce qui concerne les technologies de l’information, de l’initiative visant à créer une structure régionale unifiée pour quatre missions proches géographiquement.


FINANCEMENT DE LA MISSION DES NATIONS UNIES POUR LA STABILISATION EN HAÏTI


Aux termes du projet de résolution A/C.5/64/L.36, l’Assemblée générale, rappelant la résolution 1908 (2010), du 19 janvier 2010, par laquelle le Conseil de sécurité a approuvé l’augmentation de l’effectif global de la force de la MINUSTAH aux fins de l’appui aux efforts immédiats de relèvement, de reconstruction et de stabilisation, autoriserait le Secrétaire général à engager des dépenses d’un montant total maximum de 120 641 800 dollars pour assurer le fonctionnement de la Mission pendant l’exercice allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010.


Dans ce texte, l’Assemblée générale soulignerait qu’aucune mission de maintien de la paix ne doit être financée au moyen d’avances prélevées sur les fonds d’autres missions de maintien de la paix en cours.  Elle demanderait que soient versées à la Mission des contributions volontaires en espèces ou sous forme de services ou fournitures pouvant être acceptées par le Secrétaire général, qui seront gérées selon la procédure et les pratiques qu’elle a établies.


Le projet de résolution souligne aussi que toutes les missions de maintien de la paix, en cours et futures, doivent être traitées de la même manière, sans discrimination, pour ce qui est des arrangements financiers et administratifs; et que toutes les missions de maintien de la paix doivent être dotées de ressources suffisantes pour pouvoir s’acquitter effectivement et efficacement de leur mandat.


Déclaration après l’adoption


Intervenant au nom du Groupe de Rio, Mme MANAHI PAKARATI (Chili) a salué l’esprit constructif qui a présidé à l’adoption du projet de résolution sur le financement de la MINUSTAH pour l’exercice annuel  2010-2011.  Elle a déclaré que ces ressources supplémentaires arrivaient à point nommé dans le cadre des efforts de reconstruction et de relèvement d’Haïti.  Elle a rappelé que cette augmentation de budget n’aura pas d’incidence sur les délais d’examen des rapports d’exécution. 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les États Membres rendent un hommage solennel aux victimes de la Deuxième Guerre mondiale

Soixante-quatrième session
85e séance plénière - matin
AG/10938

Les États Membres rendent un hommage solennel aux victimes de la Deuxième Guerre mondiale

Ils rappellent l’engagement souscrit dans la Charte des Nations Unies de « préserver les générations futures du fléau de la guerre »

« Stalingrad et Koursk. Auschwitz et Dachau. Jour J et bataille finale de Berlin. »  En égrenant ces noms et ces lieux qui « résonnent encore, malgré les nombreuses années qui se sont écoulées depuis », le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, s’est joint ce matin, lors d’une « réunion extraordinaire solennelle » de l’Assemblée générale, à l’hommage rendu par les États Membres aux victimes de la Deuxième Guerre mondiale.

À l’initiative de la Fédération de Russie, l’Assemblée générale, le 2 mars dernier, rappelant que 2010 marquait le soixante-cinquième anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale, « qui a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances », avait invité son Président à tenir une « réunion extraordinaire solennelle en hommage à toutes les victimes »*.

Pour le Secrétaire général, qui a souligné que le conflit avait fait 40 millions de victimes parmi les civils et 20 millions parmi les soldats, et dont près de la moitié dans la seule Union soviétique, la Deuxième Guerre mondiale fut « l’une des plus grandes épopées de l’histoire pour la liberté et la libération ».  « À la fin, l'idéalisme a triomphé », a-t-il ajouté, rappelant que ce soixante-cinquième anniversaire marque également le début de l’élaboration, à San Francisco, de la Charte des Nations Unies qui engage les États « à préserver les générations futures du fléau de la guerre ».

M. Ban a estimé qu’il était opportun que cette commémoration ait lieu à un moment où les pays sont réunis « pour faire avancer la cause de la paix ».  Le Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP) « est aussi un document d’espoir », qui permet d’envisager « un monde exempt d’armes nucléaires », a-t-il affirmé. 

Le représentant du Soudan, M. Abdalmahmood Abdalhaleem Mohamad, qui présidait cette réunion de l’Assemblée générale, a souligné que le maintien de la paix et de la sécurité internationales demeurait l’objectif principal des Nations Unies.  Il a ainsi mis l’accent sur la nécessité de poursuivre « la voie menant à un monde qui vivra dans la paix, la sécurité et la prospérité pour tous », la réunion d’aujourd’hui s’inscrivant « dans cet objectif ».

Une trentaine de représentants d’États Membres sont ensuite montés à la tribune de l’Assemblée générale pour commémorer cet événement, officiellement célébré le 8 mai et, dans les pays de l'ancienne Union soviétique, le 9 mai, deux dates proclamées en 2004 par l’Assemblée générale « Journées du souvenir et de la réconciliation ».

 

« Les leçons tirées de la Deuxième Guerre mondiale nous invitent à serrer les rangs pour résister aux menaces actuelles, comme le terrorisme, la criminalité transnationale organisée, la prolifération des armes de destruction massive, le trafic de stupéfiants et toute forme de discrimination », a ainsi déclaré le représentant de la Fédération de Russie, qui lisait un message du Président Dmitry Medvedev.  « Il incombe à tous de défendre la vérité au sujet de la guerre et de garder la mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie. »

 

Dans un message lu par son représentant, le Président du Bélarus, M. Valentin Ribakov, s’est dit fier du fait que son pays et les autres peuples de l’Union soviétique aient apporté une « contribution décisive à la grande victoire contre le fascisme », donnant ainsi au continent européen « la chance d’être aujourd’hui prospère ».  Il a néanmoins noté que l’Europe unifiée ne se hâtait pas d’inviter en son sein ceux qui n’avaient pas ménagé les vies humaines pour permettre sa libération.

      Au nom de l’Union européenne, le délégué de l’Espagne a souhaité, comme beaucoup d’autres, que cette célébration mette en évidence les « valeurs fondamentales qui sont à l’origine de la création des Nations Unies ».  Notant combien l’Europe avait été ruinée après cette Guerre, il a assuré que les États membres de l’Union européenne étaient aujourd’hui « plus unis, en vertu du Traité de Lisbonne qui est entré en vigueur le 1er décembre dernier ».  « Les États membres de l’Union européennes réaffirment ainsi leur adhésion aux principes de liberté, de démocratie et de l’état de droit », a-t-il dit.

      Son homologue des États-Unis a rappelé les terribles sacrifices des forces alliées et les souffrances indicibles des pays sous occupation.  Le monde, lors de la Deuxième Guerre mondiale, était confronté, a-t-il estimé, « à beaucoup plus qu’à une puissance rivale; il était confronté à une idéologie qui s’opposait à l’humanité et qui visait à éliminer une partie de la famille humaine ».

Le représentant de l’Allemagne a affirmé que le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale demeurait lié au nom de son pays.  « C’est l’Allemagne qui a provoqué des souffrances indicibles à ses voisins et, par voie de conséquence, à ses citoyens », a-t-il déclaré.  Son pays, a-t-il ajouté, a « accepté sa responsabilité pour les crimes commis par l’Allemagne nazie » et qu’il ne réfutera jamais.

* A/RES/64/257

SOIXANTIÈME ANNIVERSAIRE DE LA FIN DE LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE: RÉUNION EXTRAORDINAIRE SOLENNELLE EN HOMMAGE À TOUTES LES VICTIMES DE LA GUERRE

Déclarations

M. ABDALMAHMOOD ABDALHALEEM MOHAMAD (Soudan), qui présidait la réunion extraordinaire solennelle de l’Assemblée générale en hommage à toutes les victimes de la Deuxième Guerre mondiale, a salué tous ceux qui ont lutté pour rétablir la paix et la liberté.  Les dirigeants ont décidé de ne plus permettre que ce genre d’atrocités se produise.  Le maintien de la paix et de la sécurité internationales demeure l’objectif principal des Nations Unies, a-t-il dit.  Il a mis l’accent sur la nécessité de poursuivre la voie menant à un monde qui vivra dans la paix, la sécurité et la prospérité pour tous.  La réunion d’aujourd’hui s’inscrit dans cet objectif, a-t-il conclu.

 Stalingrad et Kursk. Auschwitz et Dachau. Jour J et la bataille finale pour Berlin.  Autant de noms et de lieux qui résonnent, malgré les nombreuses années qui se sont écoulées depuis, a déclaré M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies.  Le coût de la Deuxième Guerre mondiale dépasse tous les calculs, l’entendement, a-t-il souligné, citant les chiffres de 40 millions de civils et de 20 millions de soldats morts, dont près de la moitié dans la seule Union soviétique.  La Deuxième Guerre mondiale a été l’une des plus grandes épopées de l’histoire de la lutte pour la liberté et la libération, a déclaré M. Ban.  Au bout du compte, a-t-il ajouté, l’idéalisme a aussi triomphé.  Le Secrétaire général a estimé qu’il était opportun que cette commémoration ait lieu à un moment où les pays sont réunis pour faire avancer la cause de la paix.  Le Traité sur la non-prolifération (TNP) est aussi un document d’espoir, une vision d’un monde débarrassé des armes nucléaires, a ainsi affirmé le Secrétaire général. 

M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a prononcé le message du Président de la Fédération de Russie, M. Dmitry Medvedev, qui a salué la victoire sur le fascisme il y a 65 ans.  En Union soviétique, pratiquement chaque famille avait perdu un de ses membres au cours de la Deuxième Guerre mondiale, a-t-il rappelé.  « Nous n’oublierons jamais l’assistance et la compassion qui ont été manifestées lorsque tous les peuples et tous les pays ont pris conscience de la menace qui pesait sur le monde.  « Lors de la commémoration du 9 mai, nous allons rendre hommage à l’héroïsme des anciens combattants », a-t-il indiqué.  En Russie, cette fête a une signification particulière, a-t-il précisé, car elle permet de ne pas oublier la violence et l’intolérance religieuse et raciale.  Les Nations Unies ont à construire un ordre mondial basé sur l’humanisme, le maintien de la paix et de la sécurité internationales, et le développement.  Les leçons tirées de la Deuxième Guerre mondiale nous invitent à serrer les rangs pour résister aux menaces actuelles, comme le terrorisme, la criminalité transnationale organisée, la prolifération des armes de destruction massive, le trafic de stupéfiants et toute forme de discrimination.  Il incombe à tous de défendre la vérité au sujet de la guerre et de garder la mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie. 

Saluant personnellement la présence d’anciens combattants à cette réunion de l'Assemblée générale, le représentant a déclaré qu’il se souvient encore des exploits de l’Union soviétique sur le front allemand.  Les batailles de Moscou, de Stalingrad et de Koursk, notamment, sont les pages d’or de l’histoire militaire mondiale, a-t-il estimé.  La coalition antihitlérienne a été un événement majeur dans l’histoire de la diplomatie, a-t-il également estimé.  Saluant enfin tous ceux qui ont combattu le fascisme, il a rappelé en particulier les souffrances que le peuple soviétique a subies à cause de cet ennemi commun.

M. VALENTIN RIBAKOV (Bélarus), qui a lu un message du Président du Bélarus, M. Alyaksandr Lukashenko, a indiqué que son pays n’avait jamais été une source d’agression ou de conflit international.  Le Bélarus a perdu près d’un tiers de ses habitants, a-t-il dit, en faisant remarquer qu’aucun État européen n’avait subi de telles pertes.  Sans vouloir sous-estimer la contribution de chacun des États de la coalition contre le nazisme, il ne faut pas oublier que l’agression fasciste a été dirigée contre l’Union soviétique, et c’est précisément l’Union soviétique qui a rejeté cette attaque, a-t-il déclaré.  Le Président du Bélarus s’est dit fier du fait que son pays et les autres peuples de l’Union soviétique aient apporté une contribution décisive à la grande victoire contre le fascisme.  « Nous avons libéré non seulement notre territoire, mais aussi toute l’Europe  pour donner au continent la chance d’être aujourd’hui prospère », a-t-il affirmé.  Le représentant a néanmoins noté que l’Europe unifiée ne se hâtait pas d’inviter en son sein ceux qui n’avaient pas ménagé les vies humaines pour permettre sa libération.  Toute confrontation entre les États joue un rôle éminent dangereux et peut susciter une confrontation mondiale, a ajouté M. Lukashenka, mettant l’accent sur l’unité entre les peuples sur la base des valeurs humanistes universelles.  Il a assuré que le Bélarus est et restera un facteur important de sécurité et de stabilité sur le continent européen et dans le monde.

M. JUAN ANTONIO YANEZ-BARNUEVO (Espagne), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a exprimé son rejet de toute nouvelle forme d’exclusion, que ce soit pour des raisons économiques, religieuses ou basées sur le sexe, qui pourraient menacer les citoyens d’aujourd’hui.  Il a souhaité que la célébration à l'Assemblée générale mette en évidence les valeurs fondamentales qui sont à l’origine de la création des Nations Unies, appelant à garder en mémoire le préambule de la Charte de l’ONU qui se base notamment sur les droits de l’homme et le respect du droit international.  Le représentant a ensuite rendu hommage aux millions de personnes qui ont sacrifié leur vie et rappelé combien l’Europe avait été ruinée après cette guerre.  La place de l’Europe dans le monde en a été affectée, a-t-il rappelé.  Mais en même temps, a-t-il ajouté, l’Europe s’est attachée à mettre fin aux entraves à la démocratie.  La Journée de l’Europe, qui est célébrée le 9 mai, est une journée de paix et de solidarité, a-t-il dit.  Les États membres de l’Union européenne sont maintenant encore plus unis, en vertu du Traité de Lisbonne qui est entré en vigueur le 1er décembre dernier, a-t-il affirmé.  Les États membres de l’Union européenne réaffirment ainsi leur adhésion aux principes de liberté, de démocratie et de l’état de droit, a-t-il précisé.  Aujourd’hui, les États membres de l’Union européenne disposent de ressources et de technologies pour favoriser le développement et les droits de l’homme dans le monde entier, a-t-il fait valoir.  Avant de conclure, M. Yanez-Barnuevo a déclaré qu’il plaçait ses espoirs dans l’avenir commun et le progrès que, « tous ensemble à l’l'Assemblée générale, nous avons décidé de réaliser ».

 Mme AKSOLTAN ATAYEVA (Turkménistan) a souligné que la Deuxième Guerre mondiale avait constitué le plus grand des fléaux du XXe siècle, tout en faisant remarquer que son pays, bien qu’éloigné de la zone de conflit, n’avait pas été épargné.  Plus de 32 000 femmes, enfants et personnes âgées ont trouvé refuge dans la République du Turkménistan et 38 hôpitaux y avaient été installés.  Les travailleurs turkmènes ont participé à l’effort de guerre, construisant des tanks et des escadrilles d’avions.  De même, a-t-elle ajouté, les femmes turkmènes ont donné 7 392 kilogrammes d’or et d’argent, soit près de 80% des métaux précieux recueillis dans tout le pays pour participer à cet effort.  Le monde serait différent si l’Union soviétique n’avait pas résisté de façon si pénible à la guerre.  L’une des leçons positives de ce conflit est l’espoir qui en est né d’édifier un monde sans guerre, a-t-elle dit.  « Notre tâche commune est de faire en sorte que cela soit possible », a conclu la représentante.   

M. SIRODJIDIN M. ASLOV (Tadjikistan) a rappelé que le peuple tadjik avait contribué également aux efforts de lutte contre le fascisme.  Près d’un cinquième de la population a participé aux combats et 90 000 Tadjiks sont tombés sur le champ de bataille, a-t-il précisé.  « Nous avons constitué plusieurs brigades d’artilleurs et de cavalerie, et déployé une escadrille d’avions de combat et des tanks », a-t-il ajouté.  Les industries du pays avaient produit des fibres pour les parachutes et autres matériaux et produits nécessaires aux combattants, a-t-il ajouté.  Se félicitant de la commémoration d’aujourd’hui, il a appelé les États Membres de l’ONU à faire tout ce qui est possible pour régler tous les problèmes auxquels la communauté internationale est confrontée afin d’éviter de mettre en danger la paix dans le monde.

      Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a rappelé que la Seconde Guerre mondiale avait touché chaque famille de l’Union soviétique.  La victoire a été acquise non seulement par la force des armes mais aussi grâce à l’héroïsme de tous les membres de la coalition antihitlérienne, a-t-elle souligné.  La représentante a souligné ce qu’avait représenté la grande guerre patriotique pour chacun des citoyens de l’ex-Union soviétique.  En défendant la terre soviétique, les citoyens soviétiques ont fait montre de courage et d’héroïsme, a-t-elle déclaré.  La représentante a affirmé qu’en rappelant les conséquences destructrices de la Seconde Guerre mondiale pour le Kazakhstan, son pays avait renoncé à son potentiel nucléaire et avait contribué à l’adoption d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale. 

M. YURIY SERGEYEV (Ukraine) a déclaré qu’aujourd’hui, son pays et les autres acteurs de la coalition ayant lutté contre le nazisme célèbrent un grand jour de leur histoire.  « Nous célébrons une victoire commune qui marque la fin de la Deuxième Guerre mondiale, a-t-il dit, avant d’ajouter que la célébration de ce soixante-cinquième anniversaire est aussi empreinte de tristesse car le monde fait le deuil des millions de vies perdues dans des terribles batailles d’une cruauté sans précédent.

L’Ukraine a payé le prix fort de la victoire contre le nazisme, en perdant plus de 10 millions de ses meilleurs fils et filles, et en subissant d’énormes destructions, a-t-il rappelé.  En Ukraine, moins d’un tiers de ceux qui ont participé et vécu la guerre sont encore vivants, a-t-il indiqué.  « Nous n’oublierons jamais leurs exploits héroïques », a-t-il souligné avant de conclure.

M. AGSHIN MEHDIYEV (Azerbaïdjan) a rappelé la contribution de son pays et de ses concitoyens aux efforts ayant conduit à la victoire lors de la Deuxième Guerre mondiale.  Bien que l’Azerbaïdjan n’ait pas été une zone de combats, il a connu beaucoup de pertes en vies humaines, qui sont évaluées à un demi-million.  À cette époque, la production de pétrole à Bakou a permis de fournir à l’Union soviétique 70% des besoins de son armée, a-t-il ajouté.  L’Azerbaïdjan a aussi produit 130 types d’armes et de composants et soigné les soldats blessés dans ses hôpitaux.  De l’avis du représentant, les leçons de la grande victoire sur le fascisme sont d’une importance particulière dans la lutte contre les défis actuels qui menacent l’unité nationale et la stabilité des États.  Il a regretté qu’en raison de la défaillance de certains États et des lacunes des organisations internationales, ces efforts n’aient pas toujours réussi, évoquant notamment les guerres d’occupation et les nettoyages ethniques.  « Nous devons unir nos efforts pour lutter contre le nationalisme agressif, le terrorisme international, l’extrémisme, la discrimination raciale, l’intolérance et les aspirations d’annexion », a-t-il souligné.  Pour lutter contre les crimes internationaux, il faut faire davantage pour mettre fin à l’impunité, a-t-il dit.  Les défis multiples et les menaces auxquels est confronté le monde aujourd’hui peuvent être gérés par les Nations Unies, a-t-il estimé, à condition de renforcer l’efficacité de l’Organisation et de la rendre plus transparente.

 M. NURBEK JEENBAEV (Kirghizistan) a rappelé le travail que les populations ont fourni inlassablement pour aider ceux qui étaient au front.  Toute l’industrie du  Kirghizistan a été reconfigurée pour sa participation à l’effort de guerre, a-t-il dit, ajoutant que des milliers de combattants de son pays avaient reçu des médailles.  Le représentant a exprimé toute sa reconnaissance à l’égard de la résolution de l’Assemblée générale qui a permis de désigner les 8 et 9 mai comme Journées de la mémoire et de la réconciliation.  Le représentant a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de prendre des mesures pour que les activités des Nations Unies bénéficient d’un nouveau souffle, celles-ci devant être habilitées à réagir de manière adéquate aux situations qui surgissent. 

M. MURAD ASKAROV (Ouzbékistan) a rendu hommage à tous ses concitoyens qui ont combattu pendant la Deuxième Guerre mondiale.  Sur six millions d’habitants, l’Ouzbékistan a envoyé 1,6 million de combattants, dont un quart d’entre eux sont tombés au front.  L’Ouzbékistan a participé à toutes les grandes batailles, a-t-il rappelé.  La partie européenne de la Russie avait envoyé plus de 2 millions de citoyens trouver refuge en Ouzbékistan, qui ont notamment accueilli plus de 200 000 orphelins.  Il a ensuite évoqué la commémoration célébrée chaque année, le 9 mai, en Ouzbékistan.  Cette année, a-t-il précisé, 11 000 anciens combattants et invalides de la Deuxième Guerre mondiale participeront à cette fête nationale. 

M. GAREN NAZARIAN (Arménie) a déclaré que les grands héros de la victoire qui a marqué la fin de la Deuxième Guerre mondiale resteront les anciens combattants à l’égard desquels la communauté internationale sera toujours reconnaissante, car ils ont été les principaux acteurs de cette victoire commune.  Évoquant les millions de soldats et de civils morts au cours de cette Deuxième Guerre mondiale, il a rappelé que la communauté internationale devait une gratitude profonde aux pays qui ont combattu pour la liberté et la paix.

La commémoration de ce jour serait incomplète si l’on ne rendait pas hommage à toutes les femmes qui ont servi dans l’armée et à toutes celles qui sont restées seules, travaillant sans relâche, dans les usines, les fermes, les hôpitaux, les écoles et à la mobilisation des ressources, afin de défendre les principes communs et les valeurs familiales, a-t-il dit.  M. Nazarien a par ailleurs appelé à accorder une plus grande attention aux anciens combattants, mettant à cet effet, en exergue la nouvelle législation arménienne qui accroît les prestations financières et les services médicaux dont bénéficie cette catégories de personnes.

M. ALEXANDRU CUJBA (Moldova) a rendu hommage aux millions d’hommes et de femmes, de soldats et de civils de plusieurs pays ayant fait partie de la coalition contre Hitler, qui sont morts, sur les champs de bataille et dans les camps de la mort, pour combattre le fascisme, afin d’instaurer la paix dans le monde.  « Nous sommes éternellement reconnaissants à ceux qui ont péri dans le juste combat pour la liberté et la dignité humaine, pour la vie et l’indépendance de nos peuples, pour un futur meilleur et un monde libéré des souffrances », a-t-il insisté.

La fin de la Deuxième Guerre mondiale, qui a été une victoire commune contre un ennemi commun, a permis, de façon tragique, à la communauté internationale de réaliser qu’il était nécessaire de mettre en place un système de sécurité collective pour assurer la paix et la sécurité internationales. Aujourd’hui, il est de l’intérêt de l’humanité tout entière de renforcer l’efficacité de l’ONU, en tant qu’élément central de cette sécurité collective. Cela permettra à la famille des nations d’affronter l’avenir avec confiance et de réaliser le but fixé par la Charte des Nations Unies qui est de prévenir les générations à venir du fléau de la guerre, a-t-il souligné.

M. WITOLD SOBKÓW (Pologne) a rappelé que son pays avait été le premier à subir une attaque militaire par les forces nazies et qu’il a ainsi perdu plus de 6 millions de citoyens au cours de la Deuxième Guerre mondiale, dont 3 millions de Juifs polonais.  « Nous nous inclinons devant ceux qui ont contribué à la défaite du Troisième Reich afin que nous puissions vivre dans la paix, la sécurité, la démocratie et l’état de droit », a-t-il dit.  Le représentant a salué  les soldats de Russie, du Bélarus, de l’Ukraine et d’autres pays qui ont combattu dans les rangs de l’armée rouge, tout en rappelant que la victoire fut aussi celle de la Pologne, premier pays à s’opposer activement aux nazis.  Deux millions de Polonais sont allés au front et ont pris part à des batailles célèbres, a indiqué le représentant.  « Sans oublier les horreurs de cette guerre, nous devons également nous souvenir que l’Organisation des Nations Unies a été créée pour prévenir qu’elles ne se produisent à l’avenir », a-t-il souligné avant de conclure.

      M. ALEJANDRO WOLFF (États-Unis) a réaffirmé l’attachement de son pays à la vision partagée d’un monde à l’abri du besoin et de la crainte.  Il n’y aurait pas d’ONU sans la Deuxième Guerre mondiale, a-t-il déclaré.  Le représentant a rappelé les terribles sacrifices  des forces alliées et les souffrances indicibles des pays sous occupation.  Le monde, lors de la Deuxième Guerre mondiale, était confronté, a-t-il estimé, à beaucoup plus qu’à une puissance rivale; il était confronté à une idéologie qui s’opposait à l’humanité et qui visait à éliminer une partie de la famille humaine.  Tant que Hitler régnait et causait des ravages, personne ne pouvait vraiment être libre, a-t-il déclaré.  Les États-Unis, a-t-il souligné, saluent la victoire de la grande alliance et remercient ceux qui, hier, étaient des ennemis, et qui, aujourd’hui, sont devenus des amis sincères.  M. Wolff a insisté sur la nécessité de tirer les enseignements du passé pour bâtir un avenir dans lequel tous les peuples pourraient exercer leurs droits. « Nous devons résister ensemble face à la guerre, à la famine, aux maladies, au terrorisme, à la pauvreté et au désespoir », a-t-il dit.  « Nous devons être tous unis face à ces grands défis », a-t-il ajouté.  « Nous devons travailler à faire en sorte que le monde soit un véritable temple de la paix où les boucliers seront abandonnés pour toujours, a-t-il déclaré, reprenant les propos de Winston Churchill.  Le représentant a souligné la nécessité de renforcer l’engagement pour la cause de laquelle les anciens combattants ont lutté.  Le représentant a, avant de conclure, remercié au nom de son pays tous ceux qui chérissent les valeurs des droits de l’homme, de la dignité humaine et de la liberté. 

M. LI BAODONG (Chine) a rappelé que la Deuxième Guerre mondiale avait impliqué 80 pays et environ deux milliards de personnes en Asie, en Europe, en Afrique et dans la région du Pacifique.  La Chine était un des principaux combattants du monde contre le fascisme, ce qui lui a coûté plus de 35 millions de vies parmi les soldats et les civils, a-t-il précisé.  Le front antifasciste était constitué de 50 pays qui ont combattu héroïquement et gagné la guerre de la justice.  La Chine n’oubliera jamais le soutien de tous les pays oeuvrant pour la paix, ni les soldats de l’Armée rouge, les Tigres volants des États-Unis et le personnel médical du Canada, de l’Inde et d’autres pays.  « Nous devons chérir la paix et la réconciliation et prendre des mesures concrètes pour maintenir la paix et la sécurité internationales ».  La victoire a été suivie de la fondation des Nations Unies, de l’adoption de la Charte de l’ONU et d’autres instruments juridiques qui régissent les relations internationales.  Au cours de ces 65 ans dernières années, la nature des menaces a changé, a-t-il fait remarquer, avant d’inviter les Nations Unies à continuer de jouer leur rôle dans le monde pour maintenir la paix et la sécurité.

Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a rappelé les efforts et les sacrifices de son pays pendant la Deuxième Guerre mondiale.  Elle a également souligné que les Nations Unies avaient été créées principalement pour sauver les générations successives du fléau de la guerre.  Les Nations Unies, a-t-elle dit, constituent l’instrument le plus puissant à la disposition de la communauté internationale pour promouvoir des valeurs, des principes, des normes, des institutions au service de la paix, du développement durable et des droits de l’homme.  Avant de conclure, la représentante a mis l’accent sur la nécessité de poursuivre les efforts pour renforcer les Nations Unies.

Mme GABRIELA SHALEV (Israël) a souligné l’importance de la célébration d’aujourd’hui qui rappelle que l’humanité a pris le pas sur la folie.  Elle a rendu hommage aux hommes et aux femmes qui ont donné leur vie pour sauver l’humanité à ses heures les plus sombres et salué la mémoire de toutes les victimes de la Deuxième Guerre mondiale.  Elle a ensuite cité Etty Hillesum, une Néerlandaise juive morte dans le camp d’Auschwitz en 1943, et qui avait écrit qu’elle voulait « vivre en restant bonne et croyante jusqu’à son dernier souffle ».  Cela nous rappelle que nous devons honorer les victimes de cette tragédie et faire en sorte qu’elles ne soient pas mortes en vain, a commenté Mme Shalev.  Cela nous rappelle aussi que nous devons agir immédiatement pour éviter qu’il y ait d’autres victimes.  Etty Hillesum a aussi laissé deux prophéties selon lesquelles, après la guerre, deux torrents allaient se déverser sur le monde, un torrent d’amour et un torrent de haine, a-t-elle ajouté.  La représentante a souhaité que le sacrifice des victimes donne au monde la sagesse et la détermination pour se protéger de tout ce qui menace les valeurs de la paix et de la tolérance.

      M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a affirmé que la réunion extraordinaire solennelle d’aujourd’hui représentait la volonté commune de lutter contre les idéologies basées sur la haine, l’intolérance, le racisme et l’antisémitisme et plus généralement contre toutes les formes d’exclusion.  L’Europe a montré et montre encore un exemple remarquable de coopération entre des peuples qui étaient jadis adversaires.  Les Européens ont pris la résolution de ne plus être en guerre les uns contre les autres, a-t-il dit.  « Il ne faut pas se reposer sur l’illusion que la stabilité mondiale est assurée », a prévenu le représentant.  De nouvelles menaces se sont faites jour, a—t-il affirmé, citant le terrorisme, la prolifération, la multiplication des catastrophes naturelles, la pauvreté, de nouvelles pandémies, la criminalité transnationale organisée, autant de sujets de préoccupation majeure, a-t-il précisé.  « Nous devons mettre à présent toute notre énergie à la réalisation des idéaux de la Charte des Nations Unies », a conclu le représentant français.

M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a déclaré que plusieurs générations de Britanniques se souviennent du rôle important qu’ont joué leurs aînés pour empêcher la tyrannie de s’étendre.  Un acte de souvenir est un acte d’honneur envers ceux qui ont subi les souffrances de la guerre et ceux qui ont eu la sagesse d’édifier la paix.  « Nous devons continuer à travailler pour corriger les injustices », a fait remarquer le représentant, en faisant référence aux problèmes mondiaux auxquels le monde est actuellement confronté, comme la pauvreté, la prolifération des armes nucléaires, les changements climatiques, le terrorisme, les pandémies, le nettoyage ethnique et le génocide.  « Nous ne pouvons pas maintenir la sécurité sans encourager le développement et nous ne pouvons nous attendre à ce que des sociétés demeurent sûres et prospères sans respecter les droits de l’homme et l’état de droit », a rappelé le représentant.  En rendant hommage aux millions de personnes tuées pendant la Deuxième Guerre mondiale, nous devons réaffirmer que nous restons engagés pour que l’ONU continue d’œuvrer en faveur de la paix et la sécurité internationales, du développement économique et social et des droits de l’homme et de la justice.

M. PETER WITTIG (Allemagne) a affirmé que le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale demeurait lié au nom de son pays.  C’est l’Allemagne qui a provoqué des souffrances indicibles à ses voisins et, par voie de conséquence, à ses citoyens.  Le représentant a réaffirmé que son pays avait accepté sa responsabilité pour les crimes commis par l’Allemagne nazie.  C’est une responsabilité que l’Allemagne ne réfutera jamais, a—t-il déclaré.  Le représentant a souligné qu’à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la partie occidentale de l’Allemagne s’est vue offrir une occasion unique pour s’engager sur une nouvelle voie, culturellement et politiquement, basée sur les principes fondamentaux de la démocratie, de la dignité humaine et des droits de l’homme.  En 1989, a-t-il rappelé, les citoyens de l’Allemagne de l’Est et de l’Europe orientale ont mené leur révolution pacifique pour partager ces mêmes valeurs.  M. Wittig a assuré que son pays était engagé à approfondir l’intégration européenne.  Il a évoqué l’obligation ressentie par son pays de soutenir l’intégration des pays baltes au sein de la communauté euro-atlantique, ainsi que l’obligation particulière de l’Allemagne envers l’État d’Israël, en raison de sa responsabilité morale pour l’Holocauste. 

M. FEODOR STARCEVIC (Serbie) a souligné les bouleversements tragiques qu’a entraîné la Deuxième Guerre mondiale, qui a éclaté à cause du fascisme.  Le monde a eu la force d’affronter et de détruire avec beaucoup de sacrifice ce mal qui menaçait l’humanité, a-t-il noté.  Aujourd’hui, nous commémorons la fin de la Deuxième Guerre mondiale et rendons hommage aux victimes innocentes de cette tragédie.  Mais la guerre a eu pour conséquence de fonder l’Europe et un monde où l’on donne la priorité au développement social, économique et culturel de la civilisation contemporaine.  La Serbie a combattu et souffert dans les deux Guerres mondiales et participé également à la lutte contre le fascisme depuis le début, a rappelé le représentant.  Il a rappelé le génocide du peuple serbe par les occupants.  Aujourd’hui, en tant que pays démocratique, la Serbie s’oppose à toute violence et à toute discrimination, a assuré le représentant.  L’ONU est le résultat de la victoire commune qui a mis fin à la Deuxième Guerre mondiale.  Aujourd’hui, a-t-il fait remarquer, les circonstances sont très différentes et c’est pourquoi, nous devons continuer à œuvrer pour  le respect du droit international, a-t-il insisté.

M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a rappelé que la nation, qui a sacrifié des millions de personnes, avait part à la bataille des peuples du monde pour la libération.  Il a déclaré que le Viet Nam, qui a bénéficié de cette victoire pour gagner son indépendance et sa liberté, après plus d’un siècle de domination, se joint aujourd’hui aux autres États Membres pour rendre hommage aux millions de personnes qui ont sacrifié leur vie pour mettre fin à la terrible Deuxième Guerre mondiale.

Il a également rendu un vibrant hommage aux soldats de l’ancienne Union soviétique qui, grâce à leur bataille finale décisive, ont contribué à éliminer le fascisme. « Il est de notre devoir aujourd’hui de travailler à l’amélioration de l’efficacité de l’ONU afin qu’elle assure véritablement le maintien de la paix et de la sécurité internationales, et la promotion des relations amicales entre les pays pour le développement et le progrès », a-t-il souligné.

M. IVAN BARBALIC (Bosnie-Herzégovine) a estimé que la victoire contre le nazisme et le fascisme devrait être vue comme la victoire de tous les pays et de tous les peuples contre des idéologies qui ont soutenu et encouragé l’intolérance entre les êtres humains et les communautés en utilisant leur nationalité, leur ethnicité, leur religion et la couleur de peau.  Le représentant a également rappelé que quelques-unes des plus grandes batailles de la région des Balkans avaient eu lieu sur le territoire de son pays.  Il a estimé que, malheureusement, 65 ans après la victoire, il y avait encore des forces qui combattaient les valeurs de démocratie, des droits de l’homme et des libertés fondamentales défendues par les Nations Unies.  Il faut être conscient, a-t-il dit, qu’après la Deuxième Guerre mondiale, de nombreux pays ont continué de souffrir de conflits, de génocides, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, qui se sont produits sur une large échelle dans le monde.

M. PEDRO NUÑEZ MOSQUERA (Cuba) a rappelé combien de vies humaines avaient péri pendant la Deuxième Guerre mondiale.  Parmi les actes héroïques qui ont permis de gagner la Guerre, il a cité la résistance du blocus de Stalingrad et la bataille de Moscou, ainsi que la libération du camp d’Auschwitz.  Il a ensuite rendu hommage à tous les soldats qui ont combattu contre le régime nazi.  Le représentant a ensuite lancé un appel en faveur de la paix internationale, rappelant que le recours à la force ne sera jamais la solution.  Les Nations Unies ont été créées précisément pour éviter qu’une telle guerre se renouvelle et c’est le meilleur hommage qu’on peut rendre à ceux qui sont tombés, a-t-il estimé. 

M. DALIUS ČEKUOLIS (Lituanie) a rappelé qu’après la Deuxième Guerre mondiale, son pays avait été déchiré par la violence et l’oppression d’un autre régime totalitaire: le communisme soviétique.  La commémoration de la fin de la Deuxième Guerre mondiale doit être liée, a-t-il estimé, à une réflexion sur son passé tragique et sur l’importance du processus de réconciliation.  La meilleure façon de progresser est de tirer les enseignements de cette page sanglante de l’histoire, a-t-il dit, lançant un appel pour ouvrir toutes les archives et examiner les crimes commis par les régimes totalitaires nazi et soviétique.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité de redoubler d’efforts pour assurer la liberté, la démocratie, la paix et la sécurité pour tous.  

M. RANKO VILOVIC (Croatie) a indiqué que son pays avait été très touché par la Deuxième Guerre mondiale dans la mesure où il était à la fois un terrain d’opérations militaires et un pays occupé par le régime nazi.  Le mouvement de partisans s’était toutefois rapidement développé et avait permis de constituer 500 000 soldats, qui avaient contribué aux efforts des alliés en faveur de la paix, a-t-il rappelé, précisant que la Croatie est très fière d’avoir été un membre de la coalition antifasciste.  « Nous avons maintenant une Europe unifiée et la Croatie deviendra bientôt membre de l’Union européenne », s’est il réjoui, avant d’appeler tous les pays à poursuivre la lutte contre toute forme de racisme et de xénophobie. 

M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana) a souligné que la fin de la Deuxième Guerre mondiale avait ouvert la voie à un nouvel espoir, qui s’est concrétisé par la création de l’Organisation des Nations Unies avec la détermination, inscrite dans sa Charte, de préserver les générations futures du fléau de la guerre.  Malheureusement, 65 ans après, cet engagement n’a toujours pas été rempli, a-t-il regretté, précisant que les Agendas pour la paix et pour le développement n’étaient toujours pas achevés et que les abus des droits de l’homme étaient trop fréquents.  Il a appelé tous les États à œuvrer ensemble pour traduire de manière concrète les espoirs de paix, de développement et de droits de l’homme.   

Mme DRAGANA ŠCEPANOVIC (Monténégro) a rendu hommage aux victimes de la grande tragédie qu’ont subie les peuples du monde pendant la Deuxième Guerre mondiale, tout en saluant la lutte pour la liberté qui a permis d’y mettre fin.  Elle a rappelé que son pays avait, lui aussi, souffert de la Guerre et qu’il s’était engagé en faveur de la paix et de la démocratie, conformément aux principes consacrés par la Charte des Nations Unies. 

M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a rappelé combien la Deuxième Guerre mondiale avait été dévastatrice pour de nombreux pays dans le monde, tout en rendant hommage à toutes ses victimes. Il a salué tous ceux qui ont lutté pour libérer le monde du fascisme et souhaité saisir cette occasion pour appeler à renforcer les principes régissant le maintien de la paix et la sécurité internationales.  L’armée indienne avait participé aux sacrifices de la guerre, avec 2,5 millions de combattants dont  35 000 ont été tués au front.  L’Inde est fermement engagée en faveur des principes énoncés par la Charte des Nations Unies et déterminée à œuvrer pour préserver les générations à venir du fléau de la guerre, a assuré le représentant.

Mgr CELESTINO MIGLIORE, Observateur permanent du Saint-Siège, a soutenu que les marques du souvenir et du refus de la guerre sont innombrables, tout comme les signes d’appels en faveur de la paix et de la coexistence pacifique entre les nations.  Ces signes doivent être basés sur les mêmes valeurs devant guider les relations entre les individus, à savoir la vérité, la justice, le pardon, la solidarité et la liberté.  À ces valeurs doivent s’ajouter, a-t-il souligné, les facteurs indispensables pour construire un nouvel ordre international, que sont la liberté et l’intégrité territoriale, la défense des droits des minorités, le partage équitable des ressources terrestres, des plans de désarmement effectif, le respect des accords conclus et la fin des persécutions et discriminations fondées sur la religion.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Face à l’urgence, l’heure est venue de donner la priorité au pilier « protection de l’environnement » du développement durable

ENV/DEV/1127

Face à l’urgence, l’heure est venue de donner la priorité au pilier « protection de l’environnement » du développement durable

06/05/2010
Conseil économique et socialENV/DEV/1127
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement durable

Dix-huitième session

8e  et 9e séances – matin & après-midi


F ACE À L’URGENCE, L’HEURE EST VENUE DE DONNER LA PRIORITÉ AU PILIER « PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT » DU DÉVELOPPEMENT DURABLE


La Commission du développement durable (CDD), qui a achevé ses débats thématiques sur la gestion des déchets et de l’extraction minière, est passée à un autre sur le Cadre décennal à mettre en place sur les modes de consommation et de production durables.  Une conférence internationale est prévue à cette fin en 2012.


Les délégations ont profité du débat pour insister sur l’urgence qu’il y a à donner la priorité au pilier « protection de l’environnement » du développement durable, en le dissociant des deux autres piliers que sont la croissance économique et le bien-être social.


« Nous consommons 35% plus d’eau, de terre et d’air que la planète n’en a, alors même que 75% de la population consomment moins que ses besoins », a alerté le Président de l’Institut Akatu pour la consommation consciencieuse, un des panélistes invité au débat.  « Si tous les habitants de la planète consommaient autant que les habitants des pays riches, il nous faudrait 5 planètes terres pour subvenir à nos besoins ».


Le Directeur de la Division du développement durable, qui était venu présenter le rapport pertinent du Secrétaire général*, a insisté sur l’importance d’assurer une convergence entre l’amélioration de la qualité de vie et la baisse de l’indice d’« empreinte humaine ».


La modification des modes de production et de consommation est l’occasion d’intensifier le développement des pays en développement, a estimé le représentant de Singapour, en s’inquiétant tout de même devant la perspective que cette modification ne devienne « un goulet d’étranglement de la croissance, notamment du commerce ».


Dans son rapport, le Secrétaire général indique que malgré une amélioration de l’efficacité écologique, la consommation des ressources de la planète a continué d’augmenter en raison, notamment, de la croissance démographique et économique des pays émergents.


Le Secrétaire général réclame des efforts plus concertés pour rompre le lien entre croissance économique, d’une part, et exploitation des ressources naturelles et dégradation de l’environnement, de l’autre.


Ce matin, en concluant le débat sur la gestion des déchets, les délégations ont mis l’accent sur l’importance des nouvelles technologies et des dispositions juridiques.  Elles ont mis en exergue le caractère essentiel de la préservation de l’environnement, lors du débat sur l’extraction minière.


La Commission du développement durable poursuivra ses travaux demain, vendredi 7 mai, à partir de 10 heures.


*E/CN.17/2010/8


MODULE THÉMATIQUE DU CYCLE D’APPLICATION 2010-2011


Débat thématique sur la gestion des déchets


La croissance économique et l’urbanisation rapide dans les pays en développement ont conduit à une augmentation considérable de la production de déchets solides, ainsi qu’à une utilisation accrue de substances chimiques dangereuses, dont la gestion a fait l’objet aujourd’hui du débat thématique.


« Parmi ces déchets, les déchets électroniques ont connu une augmentation de 8%, à cause des filières illégales d’importation d’ordinateurs qui fleurissent surtout dans les bidonvilles », a indiqué l’un des conférenciers, M. PRASAD MODAK, Président exécutif du Centre de gestion de l’environnement de l’Inde.


Selon les estimations de 2001, il y aurait entre 1 milliard et 1,5 milliard de tonnes de déchets dangereux dans les pays en développement, qu’il faudrait traiter par des technologies de pointe, en fonction des « 3 R » à savoir « réduire, recycler, réutiliser », a préconisé le panéliste.


« Les déchets iront dans les pays où il n’existe pas de réglementation pour leur gestion ou si cette réglementation n’est pas appliquée », a noté M. Modak, en soulignant que les conséquences économiques de l’enfouissement de ces déchets dans les pays en développement ne sont pas encore suffisamment étudiées ni connues.


L’industrie informatique, a dit le Brésil, prend les consommateurs en otage avec les ordinateurs, les téléphones portables et autres produits électroniques. Il a jugé qu’il faut réveiller la Convention de Bâle de 1989 sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination, « trop longtemps endormie ».


M. Modak a encouragé, à cet égard, l’établissement « d’inventaires sévères », l’application du principe pollueur-payeur et l’imposition d’amendes tant aux consommateurs qu’aux producteurs contrevenants.


Il a proposé, d’autre part, l’établissement de « projets pilotes mondiaux » sur les déchets dangereux et la création des mécanismes d’apprentissage, à l’échelle planétaire.


Durant le débat, les représentants du Nigéria, du Japon, de l’Afrique du Sud, de la Zambie, du Sénégal, du Sri Lanka entre autres, ont abondé dans le sens des propositions de M. Modak visant au renforcement d’un cadre et des capacités institutionnelles nécessaires pour évaluer les risques.


Le Maroc a fourni des informations détaillées sur les décisions prises récemment aux fins de créer un tel cadre aux niveaux national et local, en particulier par l’adoption en novembre 2006 d’une loi sur la gestion des déchets et une réforme de la fiscalité locale, entrée en vigueur en janvier 2008, pour accorder un budget plus substantiel aux municipalités.


L’impact de l’occupation étrangère sur le secteur de la gestion des déchets a été abordé par l’Observateur de la Palestine, qui l’a qualifié de « problème aigu » car la collecte a été « systématiquement entravée par le bouclage des territoires ou le refus de laisser passer les équipements nécessaires.


« Gaza est en proie à une grave situation qui contraint des milliers d’habitants à boire de l’eau polluée », a-t-il ajouté, en précisant que les colonies israéliennes illégales génèrent des déchets organiques et chimiques qui constituent aussi un sérieux problème.


Israël, qui a exercé son droit de réponse en fin de séance, a regretté que cette thématique professionnelle soit utilisée à des fins politiques.  Sa représentante a stipulé que la législation israélienne comprend une réglementation spécifique sur le transfert des déchets dangereux, dans le respect des dispositions de la Convention de Bâle.


Un exemple concret de transformation positive des déchets a été présenté par le deuxième conférencier, M. ERMANNO SANTILLI, Vice-Président exécutif pour les relations internationales de Magnegas Corporation de la Floride, qui a expliqué le procédé de transformation fondée sur une utilisation versatile du produit final.


Le Gabon a traité du problème des déchets biomédicaux et pharmaceutiques  ou chimiques que l’on retrouve dans des décharges publiques ou sauvages.  Il a pointé du doigt des phénomènes communs aux pays en développement tels la gestion anarchique et à ciel ouvert de déchets hautement dangereux ou le recours au feu comme seul moyen de traitement et d’élimination ou encore le mauvais fonctionnement des incinérateurs.


Une évaluation effectuée en 2002 par l’Organisation mondiale de la santé dans 22 pays en développement a montré que 18 à 64% des infrastructures de soins de santé n’utilisaient pas de méthode adéquate d’élimination des déchets.  Ainsi, à l’échelle mondiale, 8 à 6 millions de cas d’hépatite B; 2,3 à 4,7 millions de cas d’hépatite C et 80 000 à 160 000 de cas d’infection par le VIH sont dus, chaque année, à la réutilisation de seringues et d’aiguilles non stérilisées.


Le Grand groupe des industries a déclaré que la réduction des déchets et le fait de mettre des « lunettes vertes » permettra de réduire les coûts, tout en préservant au mieux les ressources naturelles.  Sa déléguée a aussi prôné une approche multisectorielle, une responsabilisation généralisée, le renforcement des capacités par le partenariat et la mise en commun des ressources.


La haute technologie et le renforcement des cadres juridiques figurent aussi parmi les grandes priorités du secteur des industries, a-t-elle conclu.


« Le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas » est le slogan, a expliqué la France, d’un pays qui a produit 868 millions de tonnes de déchets en 2006 et dont la production d’ordures ménagères a doublé en 40 ans.  Le plan d’action 2009-2012 vise à réduire de 7% la production des déchets ménagers par habitant, et à atteindre un taux de 35% de recyclage en 2012 et de 45% en 2015.  Ce taux est fixé à 75% dès 2012 pour les déchets des entreprises et pour les emballages ménagers.


Débat thématique sur l’extraction minière


La poursuite du débat sur l’extraction minière a été l’occasion pour les délégations d’insister sur le caractère essentiel de la préservation de l’environnement et sur la situation des pays en développement.


« L’extraction minière est essentielle, à condition qu’elle tienne compte du respect de l’environnement et de la nécessité de recycler », a déclaré en substance le représentant du Japon, en résumant le sentiment général.


Un appel est venu de la représentante du Grand groupe des femmes pour que la société civile, notamment les travailleurs, les peuples autochtones et les femmes, prenne une part plus active aux processus de prise de décisions.  Elle a réclamé des accords contraignants et un cadre de reddition des comptes prévoyant des sanctions et des dédommagements.  L’importance des partenariats nationaux et internationaux a été soulignée par les représentants de la Suède et des États-Unis.


Il importe surtout, a dit le représentant de l’Autriche, de garantir une bonne coopération entre les parties impliquées et les autorités locales.  Son homologue de la Namibie a fait part des initiatives lancées par son gouvernement en la matière car, a renchéri le représentant du Grand groupe des enfants et de la jeunesse, le manque de participation des populations locales aux prises de décisions contribue directement à l’instabilité et aux conflits dans les zones d’exploitation.  Il a dénoncé le fait que près d’un million d’enfants, dans le monde, continuent de travailler dans les mines.


L’industrie minière est une des plus meurtrières au monde, a rappelé la représentante du Grand groupe des travailleurs, en ajoutant que cette industrie ne contribue que très peu à la lutte contre la pauvreté.  Son homologue du Grand groupe des peuples autochtones a, par exemple, proposé la création d’un fonds communautaire pour aider les populations autochtones à survivre après la fermeture d’une mine.


La représentante de l’Afrique du Sud a en effet réclamé de meilleurs programmes de remise en état et de réhabilitation des sites miniers, relevant que de nombreux terrains réhabilités pouvaient être mis au service de la lutte contre la pauvreté.


La situation des pays en développement a été évoquée à plusieurs reprises.  Au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), la représentante de la Jamaïque a souligné que ces pays éprouvent des difficultés à équilibrer les avantages et les désavantages de l’extraction minière.  L’appui de la communauté internationale nous est essentiel à cet égard, a-t-elle dit, à l’instar de son homologue de l’Argentine.


La réforme du secteur minier dans les pays en développement doit aller de pair avec la création d’un environnement favorable aux investissements, a préconisé le représentant du Kenya, avant que celui de l’Égypte n’insiste sur le développement des infrastructures et le transfert de technologie.


Alors que le représentant de la Palestine a dénoncé le fait que le développement du « secteur vital » des mines était directement entravé par l’occupation étrangère, d’autres délégations ont insisté sur l’importance de la transparence et de la responsabilisation du secteur minier, et d’autres encore ont passé en revue leurs initiatives nationales.


Ce débat a été précédé de l’intervention de deux panélistes qui se sont penchés plus particulièrement sur l’extraction minière artisanale et de petite échelle, d’une part, et sur l’impact du secteur minier sur les populations autochtones, d’autre part.


M. GAVIN HILSON, Conférencier sur l’environnement et le développement à l’Université de Reading, au Royaume-Uni, s’est penché sur l’extraction minière artisanale et de petite échelle.  Il a indiqué que des millions de personnes étaient employées dans ce secteur, allant des mineurs eux-mêmes aux employés des hôtels construits à proximité des sites.  Il a dénoncé la nocivité des nombreux produits toxiques utilisés et les conséquences de l’implantation des sites miniers comme la drogue, la prostitution et la mauvaise hygiène, sans compter le travail illégal; 95% des mineurs n’ayant pas de permis d’exploitation.


Et pourtant, a poursuivi cet expert, ce secteur continue de fleurir car son moteur principal est bien souvent la pauvreté et l’appât du gain.  L’expert a regretté que la question des mines artisanales semblait avoir été délaissée par les spécialistes en développement.


Il a plaidé pour une simplification des procédures d’octroi des permis d’exploitation, une répartition plus juste des terres qui sont souvent réservées aux plus grands opérateurs et le respect des normes sociales et écologiques.


« Il semblerait qu’il nous est dorénavant impossible de vivre sans les produits miniers », s’est exclamé Mme VICTORIA LUCIA TAULI-CORPUZ, Fondatrice et Directrice exécutive de la Fondation Tebtebba, autre panéliste invitée à ce débat.  Elle a notamment déploré le fait que l’achat d’une bague en or semblait souvent être plus important dans notre société que la protection des peuples autochtones. Elle a également relevé que de nombreux produits miniers avaient un usage très limité qui ne profitait pas aux communautés qui les exploitent.  Elle a notamment évoqué l’extraction de l’uranium qui est principalement utilisé pour les armes nucléaires.  Près de 70% des mines d’uranium, minerais hautement radioactifs, se trouvent sur des terres autochtones, a-t-elle expliqué.


« L’extraction de ce minerai devrait être assorti de l’obligation faite aux exploitants, de nettoyer les sites et d’appuyer les communautés locales », a-t-elle estimé, en déplorant, une nouvelle fois, le non-respect de la Déclaration des Nations Unies sur les droits de peuples autochtones et de la Convention 169 de l’OIT.


L’experte s’est, par ailleurs, inquiétée des quantités d’eau utilisées par le secteur minier, une ressource vitale et limitée dans de nombreuses régions du monde.  Aux États-Unis, l’industrie du charbon avait utilisé des millions de litres d’eau de sources dont dépendaient les Navajos.  À ce jour, a-t-elle ajouté, 30% des activités minières se trouvent dans des régions qui connaissent une pénurie en eau.


Pour cette experte, les menaces au développement durable exigent une position plus ferme.  Outre le respect de la Déclaration des Nations Unies, elle a appelé à celui du principe de responsabilité partagée mais différenciée.  Elle a engagé la Commission à inviter le Représentant spécial chargé de la question des droits de l’homme et des sociétés transnationales et autres entreprises à participer à ses travaux.


Ce débat thématique était animé par M. MOHAMED AL-MABROK ALAHRAF, de la Jamahiriya arabe libyenne, Vice-Président de la Commission.


Débat thématique sur le « Cadre décennal de programmes sur les modes de consommation et de production durables »


Le premier tour de discussions autour du « Cadre décennal de programmes sur les modes de consommation et de production durables », a fait entrevoir des possibilités et des initiatives prometteuses dans le domaine des énergies propres mais a également montré des approches différenciées face à des problèmes devenus structurels et aggravés par la convergence des crises alimentaire, énergétique, économique et financière de ces dernières années.


En lançant le débat, M. STEPHEN SPRATT, Directeur du Groupe des marchés durables de l’Institut international pour l'environnement et le développement (IIED), a affirmé qu’il était absolument essentiel d’avoir une bonne idée de l’ampleur des défis qui doivent être relevés en matière de consommation et de production durables.  « Certains pensent qu’il faut produire et consommer davantage pour relancer l’économie, mais on ne peut se permettre de maintenir ce statu quo », a-t-il dit.


« Nous avons atteint les limites de la capacité de la planète », a poursuivi le paneliste, en ajoutant « si nous n’opérons pas un changement radical, nous courrons droit à la catastrophe ».


M. Spratt a estimé que la base environnementale sur laquelle repose la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) n’était pas viable.  Il a réclamé des progrès dans le découplage entre le bien-être social et la croissance économique, d’une part, la protection de l’environnement, d’autre part.  « Nous devons apprendre à être plus équitable et cesser de nous limiter à une utilisation plus durable des ressources », a-t-il dit.


Le panéliste a estimé que le point de vue des communautés locales devait être inclus dans les discussions sur la mise en place d’une économie verte, « synonyme d’une économie équitable ».


Pour M. CLEO MIGIRO, Président de la Table ronde africaine sur la consommation et la production durables, l’Afrique a réalisé d’importants progrès pour assurer la mise en œuvre du Processus de Marrakech, lequel appui le Cadre décennal de programmes sur les modes de consommation et de production durables.  Il a expliqué que le Programme-cadre décennal en Afrique avait identifié quatre domaines prioritaires, à savoir l’énergie, l’eau et l’assainissement, l’habitat et un développement urbain viable et, enfin, l’accès aux marchés.


Un programme de gestion environnementale du Lac Victoria a été lancé, ainsi qu’une étude sur l’importation et l’exportation de métaux dangereux, alors que des cadres décennaux ont été développés sur le plan national à Maurice et en Tanzanie et sur le plan local au Caire et à Maputo, a-t-il indiqué.


Le panéliste a également expliqué que l’équipe spéciale du Programme-cadre décennal en Afrique centrait son attention sur le développement d’un éco-étiquetage, ainsi que sur l’appui à la création de plans d’action et de réseaux destinés à favoriser l’action sur le terrain.


Pour M. Migiro, une volonté politique accompagnée d’un appui institutionnel et d’un engagement national et international est essentiel pour assurer la pleine mise en œuvre du Cadre décennal.


M. HELIO MATTAR, Président et membre du Comité directeur de l’Institut Akatu pour la consommation consciencieuse, s’est penché sur l’évolution des modes de consommation dans le monde.  De nos jours, la consommation réside au cœur même de l’identité de nombreux pays développés, d’où l’importance de changer les modes de vie des personnes, a-t-il indiqué.  Il a notamment expliqué qu’entre 1960 et 2000, la consommation mondiale avait quadruplé.  Nous consommons 35% de plus de ce que la planète peut renouveler en matière d’eau, de terre et d’air, et ce, alors que 75% de la population est obligée de consommer en-deçà de ses besoins.  « Si tous les habitants de la planète consommaient autant que les habitants des pays riches, il nous faudrait cinq planètes terres pour subvenir à nos besoins », a-t-il dit.


« Les personnes consomment non pas pour subvenir à leurs besoins mais pour affirmer leur identité et pour éviter de « rester à la traine par rapport à leurs concitoyens », a-t-il dénoncé, en mettant en garde contre le fait que la consommation est devenu un facteur de violence dans de nombreux pays en voie de développement.


Il a souligné que la consommation pouvait devenir un instrument de transformation au service du développement durable.  « Une seule personne pourrait économiser 700 millions de litres d’eau si elle évitait de laisser couler le robinet pendant qu’elle se lave les dents », a-t-il affirmé.


Pour M. Mattar, il importe avant tout de sensibiliser davantage les citoyens afin qu’ils fassent davantage pour presser les gouvernements d’agir.  À moins d’un appui de l’ensemble de la communauté, les consommateurs auront tendance à succomber de nouveau à la pression de la société de consommation.


Au cours du débat, plusieurs groupes d’États ont rappelé certaines de leurs positions par rapport à l’objectif de la Commission qui consiste à identifier les défis et obstacles entravant encore, près de vingt ans après Rio, la progression vers des modes de consommation et de production durables.  La Commission devra se mettre d’accord à sa dix-neuvième session sur ce cadre décennal.


Or, de nombreux pays en développement, a déclaré Singapour, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, continuent à être pris en étau entre la pauvreté et l’absence de ressources et des capacités nécessaires pour se tourner vers des modes de consommation et de production durables.  Parmi les nombreux défis auxquels ils font face, il a cité le financement, les infrastructures de base, l’accessibilité des produits et des capacités techniques.  À ces défis s’ajoute celui des efforts en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


L’une des conditions préalables à tout cadre sur des modes de consommation et de production durables, de l’avis du Groupe des 77 et de la Chine, consiste à ce que de tels modes soient effectivement promus par tous les pays, les nations développées à leur tête.


Bien qu’ils reconnaissent la nécessité pour les gouvernements, les entreprises et les consommateurs de modifier leurs comportements, politiques, activités et choix, le Groupe des 77 et la Chine  soulignent néanmoins que les pays doivent continuer d’avoir le « droit de décider de leur propre modèle de croissance ».  Il faudra aussi résoudre le problème lié au manque de ressources et des capacités requises pour modifier les choses.  Le représentant de Singapour a estimé que les nouveaux modes constitueraient une occasion d’intensifier le développement des pays en développement mais qu’ils pourraient aussi devenir « un goulet d’étranglement de la croissance, comme dans le domaine du commerce ».


« Il convient en conséquence de garder à l’esprit les implications plus larges du développement à mesure que nous progressons dans les discussions sur les modes de consommation et de production durables », a estimé Singapour.


L’Union européenne et ses 27 États membres considèrent les changements des modes de consommation et de production comme partie intégrante du développement durable, a argué son représentant.  Un cadre décennal qui définirait des programmes spécifiques, avec calendriers et échéanciers précis correspondant aux besoins régionaux et internationaux permettrait de répondre aux besoins vitaux des être humains dans le respect de l’environnement.


Cela nécessite une stratégie commune pour inverser les tendances actuelles et contribuer à l’égalité entre les sexes, la lutte contre la pauvreté et le développement durable.  Il s’agira d’avoir cette vision à l’esprit lors des préparatifs de la conférence internationale sur ce sujet prévue en 2012 qui offre une excellente opportunité pour promouvoir davantage l’action globale sur les modes de consommation et de production durables.


L’Union européenne a pris des mesures pour l’« éco-conception ».  Des politiques et des modes viables ont été introduits dans les différents pays, et aussi à travers des programmes bilatéraux et d’autres programmes comme SWITCH en Asie.


Au nom du Groupe africain, la République-Unie de Tanzanie a indiqué que de nombreuses initiatives ont été prises également en Afrique, avec des résultats limités car la plupart des économies dépendent des exportations de matières premières.  Il conviendrait d’aider l’Afrique à se développer par l’échange d’informations et le transfert de technologies et pas seulement par l’assistance au développement.  Le continent est à l’avant-garde du Processus de Marrakech et bénéficie de la seule équipe spéciale consacrée à une région en particulier, a-t-il rappelé.


Les Iles Salomon, au nom de l’Alliance des petits États insulaires, a prôné des programmes spéciaux et différenciés, assortis d’un allègement des régimes de propriété intellectuelle.  Il a plaidé pour une « nouvelle ère de coopération efficace axée sur les résultats ».  La Chine a acquiescé.  Israël a fait valoir le savoir-faire qu’il a acquis dans la gestion durable de l’eau.  Parallèlement, le pays continue à étudier de nouveaux domaines dont les technologies, le bâtiment ou l’énergie.  Il faut œuvrer à court et à long termes par des mesures favorisant la collaboration à l’échelle mondiale, a dit le représentant des États-Unis.  Le pays, a-t-il dit, a axé sa vision sur les « bonnes sciences développées dans un processus transparent ».


L’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) s’est dite convaincue qu’il est possible d’intensifier les efforts en matière d’industrie propre.  Mais, s’est demandé le représentant du Guatemala, comment obtenir les soutiens financiers?  Pour, a poursuivi la représentante du Grand groupe des agriculteurs, assurer l’accès aux engrais ou aux technologies.  Le même problème a été soulevé par le représentant de l’Indonésie, avant que le Grand groupe des ONG n’insiste sur la passation des marchés écologiques, prévue par le Processus de Marrakech.


Ce Processus a également été souligné par la Suisse qui a invité les gouvernements à y souscrire, pour montrer la voie.  Cela est d’autant plus important pour l’industrie agroalimentaire par ces temps de crise alimentaire, a-t-il souligné.  Les centres de production propres ont bien montré qu’elles peuvent bénéficier tant aux industries qu’à l’ensemble de l’économie.


Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a résumé le concept de modes de vie et de production durables par le « faire plus avec moins » avec des nouveaux outils à créer et à utiliser à tous les niveaux de la production verte et propre.  Les stratégies élaborées dans de nombreux pays dans le cadre du Processus de Marrakech ont suscité un vif intérêt dans toutes les régions.  Basés sur des initiatives volontaristes, ces plans incorporent des exemples réussis de coopération Nord-Sud et Sud-Sud notamment.  Dix priorités et domaines ont été identifiés en vue de leur potentielle inclusion dans le Cadre décennal.


En dépit des progrès accomplis et des efforts considérables consentis par les pays du Sud, le Nigéria, pays le plus peuplé du continent africain, a jugé inadmissible les « situations non éthiques où des technologies non conformes aux normes, et des produits polluants et dangereux sont envoyés dans des pays en développement sous des formes déguisées ».


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

TNP: les États Parties non nucléaires exigent l’établissement d’un document international juridiquement contraignant sur les garanties négatives de sécurité

CD/3234

TNP: les États Parties non nucléaires exigent l’établissement d’un document international juridiquement contraignant sur les garanties négatives de sécurité

06/05/2010
Couverture des réunionsCD/3234
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conférence de l’examen du TNP

7e et 8e séances

Matin & après-midi                                         


TNP: LES ÉTATS PARTIES NON NUCLÉAIRES EXIGENT L’ÉTABLISSEMENT D’UN DOCUMENT INTERNATIONAL

JURIDIQUEMENT CONTRAIGNANT SUR LES GARANTIES NÉGATIVES DE SÉCURITÉ


L’utilisation du nucléaire civil au service du développement

doit se faire sous la supervision de l’AIEA, préconisent les délégations


Si toutes les délégations ayant participé au débat général de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP), qui s’est achevé aujourd’hui, ont reconnu qu’après plusieurs années de blocage, on assiste enfin à une série de développements sur l’ensemble des dossiers concernant les armes nucléaires, le désarmement et l’usage pacifique de l’énergie atomique, nombreuses ont été celles qui ont regretté que malgré tous les efforts déployés, les résultats obtenus demeurent modestes. 


En effet, avec plus de 23 000 ogives nucléaires présentes dans les arsenaux mondiaux, force est de constater que 40 ans après l’entrée en vigueur du TNP, les résultats demeurent modestes.  En attendant de parvenir à un « désarmement total », les pays non dotés de l’arme nucléaire et signataires et Parties au TNP ont exigé des mesures juridiques visant à garantir leur sécurité contre le recours ou la menace de recours aux armes nucléaires contre eux par les États qui en sont dotés.  Comme les garanties négatives de sécurité, qui consistent en un engagement de la part des puissances nucléaires vis-à-vis des pays non dotés de ne pas utiliser ces armes contre les États non nucléaires, ne font pas encore l’objet d’un document international juridiquement contraignant, de nombreuses délégations, dont celles de l’Équateur, du Mexique, du Ghana, de Singapour, du Sénégal et de la Thaïlande, ont émis l’espoir de voir cette Conférence se solder par l’adoption d’une déclaration sur la négociation d’un tel document.  


Ce point est d’autant plus important, qu’il ne peut y avoir de zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN) sans avoir de telles garanties négatives.  Or la dimension régionale de la non-prolifération et de sa contribution à la sécurité de chacun a été invoquée par de nombreux intervenants.  Se basant sur l’article 7 du Traité qui stipule qu’« aucune clause du présent Traité ne porte atteinte au droit d’un groupe quelconque d’États de conclure des traités régionaux de façon à assurer l’absence totale d’armes nucléaires sur leur territoire », les États membres de certaines ZEAN, comme celles instaurées par les Traités de Pelindaba, de Tlatelolco, de Semipalatinsk et de Bangkok, ont témoigné du succès obtenu par ces zones en tant qu’instruments de la non-prolifération, et en tant que vecteurs de confiance mutuelle et de transparence en matière d’armement.  Cependant, sans l’appui des puissances nucléaires à ces zones, qui, dans la pratique, se traduit par la signature de protocoles annexes aux traités créant les ZEAN, la viabilité et la possibilité de créer de nouvelles zones restent compromises. 


La question des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire était également au cœur des débats de la journée.  S’il s’agit d’une alternative intéressante pour le développement, la santé et la protection de l’environnement, elle suppose le transfert de matériaux et de technologies nucléaires, et, par conséquent, représente des risques potentiels de prolifération, de sécurité et de détournement à des fins militaires, ont prévenu certaines délégations.  Conscients de cette problématique, les États Parties au TNP attendent l’adoption par cette Conférence d’examen d’un langage clair qui réaffirme d’un coté le droit inaliénable de tous les États Parties à utiliser le nucléaire à des fins civiles, et définisse de l’autre les obligations en termes de garanties, de sécurité et de sûreté qui en découlent. 



Suite du débat général


M. ALFREDO LABBÉ, Directeur de la sécurité humaine et internationale, Ministère des affaires étrangères du Chili, a estimé que toutes les parties au TNP ont le devoir d’assumer leurs responsabilités pour faire de la huitième Conférence d’examen du TNP un succès.  À cette fin, il a préconisé de tenir compte des acquis des Conférences d’examen précédentes et d’avancer sur la voie de la création d’une convention sur l’interdiction des armes nucléaires, un projet cher au Secrétaire général des Nations Unies.  « Pour le Chili, l’abaissement du niveau d’alerte des arsenaux nucléaires est d’une importance cruciale », a-t-il ajouté, et « nous appuyons les recommandations faites par la Nouvelle-Zélande au nom de la « De-Alterting Coalition » dont nous faisons partie ». 


M. WITOLD SOBKÓW (Pologne) a estimé que le nouveau Traité START conclu entre les États-Unis et la Fédération de Russie relève le niveau du contrôle des armes nucléaires et contribue à la confiance ainsi qu’à la transparence dans ce domaine.  De son avis, le débat sur le futur traité de réduction des armes nucléaires devrait fixer des nouveaux plafonds en ce qui concerne non seulement les armes stratégiques mais aussi d’autres types d’armements nucléaires, notamment tactiques.  M. Sobków a précisé que la Pologne et la Norvège ont mené une initiative commune pour intégrer les arsenaux nucléaires tactiques dans les cadres du contrôle des armements.  Le risque de prolifération est aussi lié à la question de la sécurité du matériel nucléaire et radiologique sensible, a poursuivi le représentant, qui a averti de l’aggravation possible de ce type de risque avec le terrorisme international.  La Pologne est favorable à toute initiative visant à fournir à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) les instruments dont elle a besoin pour mener à bien son mandat, et elle appelle de ses vœux l’universalisation du Protocole additionnel de l’AIEA.  Enfin, le représentant a précisé que si la Pologne a choisi l’année dernière de développer un programme d’énergie nucléaire, elle entend être aussi transparente que possible et respecter les normes de non-prolifération.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a dénoncé le fait que 40 ans après l’entrée en vigueur du TNP, il existe toujours 23 000 ogives nucléaires déployées à travers le monde, dont des centaines peuvent être activées en moins de quatre minutes.  Ceci remet en cause l’application effective du Traité, a estimé M. Heller, soulignant que si le Traité a été prolongé indéfiniment en 1995, cela ne signifie pas que la communauté internationale doit accepter la réalité actuelle, car le but ultime est de parvenir au désarmement nucléaire total.  Il a toutefois reconnu que la dernière année a été marquée par des développements positifs dans le domaine du désarmement, et que des progrès ont été faits en termes de transparence.  M. Heller a ensuite estimé qu’il est temps de revoir les doctrines militaires de dissuasion qui justifient l’existence des arsenaux des puissances nucléaires actuelles.  Cette doctrine implique indirectement que la sécurité des pays dépend de la possession de ces armes, ce qui va à l’encontre du TNP et de l’intérêt de l’humanité tout entière, a estimé Claude Heller. 


Le représentant a montré du doigt les pays disposant de l’arme nucléaire, mais qui refusent d’adhérer au TNP, comme l’Inde, le Pakistan, ou encore la République populaire démocratique de Corée (RPDC), expliquant que leur attitude nuit à la crédibilité même du TNP et contribue à son érosion.  Par ailleurs, le Mexique est en faveur de la création de zones exemptes d’armes nucléaires, à l’instar de celles créées en vertu des Traités de Tlatelolco et de Pelindaba.  La création de ZEAN est cependant uniquement possible si les problèmes politiques régionaux sont réglés auparavant de manière à dissiper les sources de tension et établir un climat de confiance mutuelle.  Ainsi, une ZEAN au Moyen-Orient devra s’inscrire dans le cadre d’un règlement politique plus large des différentes questions qui empêchent la création d’une telle zone à ce stade.  Il n’en demeure pas moins qu’il ne faut ménager aucun effort pour y arriver, a affirmé M. Heller. 


M. FRANCISCO CARRION-MENA (Équateur) a affirmé que l’utilisation des armes nucléaires constitue un crime contre l’humanité.  En Équateur, aucune base militaire étrangère n’est autorisée, a précisé le représentant, ce qui confirme l’attachement du pays à la paix et au désarmement nucléaire total.  Le Traité de Tlatelolco a servi d’exemple à la mise en place d’autres zones dénucléarisées ailleurs dans le monde, a dit M. Carrion-Mena.  Soulignant que le pouvoir destructeur des armes nucléaires ne connait pas de frontière, il a soutenu que la seule garantie contre l’usage de ces engins reste le désarmement total, ce qui passe par l’universalisation du TNP et son application efficace dans la réalité.


La consolidation des mesures de confiance et de transparence s’impose, si on veut aller de l’avant, a poursuivi le représentant, en saluant à cet égard la signature de l’Accord START.  L’Équateur réaffirme le besoin d’accélérer la mise en œuvre des 13 mesures de désarmement adoptées en 2000, a-t-il dit.  Notre pays appuie en outre la proposition en cinq points du Secrétaire Général, et prie instamment les puissances nucléaires de respecter leurs obligations sous le Traité et de fournir des garanties contraignantes aux des pays non dotés d’armes nucléaires, a ajouté le représentant.  Pour ce qui est des applications civiles de l’énergie nucléaire, l’Équateur réaffirme le droit de chaque pays signataire du TNP à pouvoir en disposer à condition de respecter toutes les dispositions du Traité et de soumettre les installations nucléaires au contrôle du système de garanties de l’AIEA.  Saisissant cette opportunité, le délégué a exhorté Israël à se soumettre au régime de garanties de l’AIEA et à adhérer au TNP.  Il a également lancé un appel en ce sens à l’Inde et au Pakistan en tant que pays non nucléaires de manière à pouvoir établir une zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud.


M. LESLIE KOJO CHRISTIAN (Ghana) a indiqué que son pays était engagé dans l’effort mondial qui vise à établir un monde exempt d’armes nucléaires.  Il s’est félicité de l’entrée en vigueur du Traité créant une zone exempte d’armes nucléaires sur le territoire de l’Afrique, connu sous le nom de Traité de Pelindaba.  M. Kojo Christian a exhorté les États-Unis et la Fédération de Russie à signer et ratifier les Protocoles respectifs de ce Traité et à travailler avec les autres pays signataires afin de s’assurer que l’Afrique reste une zone exempte d’armes nucléaires.  Le Ghana accorde, par ailleurs, une grande importance aux trois piliers du Traité sur la non-prolifération nucléaire et à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, a-t-il poursuivi.  Grâce à l’assistance de l’AIEA, le Ghana s’est, depuis l’établissement de sa Commission de l’énergie atomique en 1963, engagé dans la promotion, le développement et l’utilisation pacifique du nucléaire, a-t-il ajouté.  M. Kojo Christian a indiqué que les recherches effectuées par son pays avaient permis l’installation du Réacteur-1 de recherche ghanéen, qui a été déployé pour l’analyse d’éléments industriels, géologiques et agricoles, et pour l’exploitation de l’énergie nucléaire.  Les recherches, a-t-il ajouté, ont également permis à la mise en place d’une installation pour la stérilisation médicale et alimentaire, ainsi que celle d’une installation pour la recherche médicale et le traitement des cancers.  Par ailleurs, M. Kojo Christian a salué les récents engagements pris par les États dotés d’armes nucléaires et a souhaité que cette Conférence d’examen du TNP soit l’occasion de traduite ces paroles en actions politiques concrètes.


M. MILORAD ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) a estimé que les récentes menaces de prolifération nécessitaient une coopération plus large entre les États Parties au TNP, mais également des efforts individuels pour prévenir la prolifération nucléaire dans tous ses aspects.  Le Monténégro s’engage, a-t-il ajouté, à renforcer son système de sécurité nationale, à contribuer aux mécanismes internationaux de non-prolifération, et à coopérer en vue de prévenir le trafic illicite des matériaux nucléaires et radioactifs.  M. Šćepanović a dit que son pays avait pris part à un certain nombre de projets, programmes et autres initiatives pour contrer le terrorisme et empêcher les groupes terroristes d’acquérir des armes de destruction massive.  Concernant l’AIEA et son rôle dans la non-prolifération, le représentant a appelé à l’extension et au renforcement de l’Agence.  Le Monténégro réitère son engagement envers les efforts diplomatiques entrepris afin de parvenir à la dénucléarisation de la péninsule de Corée et à l’apport d’une solution pacifique à la question du nucléaire iranien. 


M. MARIO NOBILO (Croatie) s’est dit particulièrement préoccupé par le fait que certains États demeurent en-dehors du TNP, ceux qui ne l’ont pas encore fait devant selon lui y adhérer en tant qu’États non dotés de l’arme atomique.  Il a ajouté qu’il faudrait que lors de la présente Conférence d’examen du TNP les participants discutent de manière approfondie des procédures et conséquences d’un retrait du Traité, qui reste un droit prévu par l’article 10 de cet instrument.  Le représentant croate a également appelé les pays à favoriser l’entrée en vigueur rapide du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  Les États doivent, en attendant, respecter les moratoires sur les essais afin de renforcer la confiance interétatique, notamment au niveau régional, a dit M. Nobilo.  Il a par ailleurs fait savoir que son pays organiserait en juin prochain l’atelier, pour la région de l’Europe de l’Est, sur la mise en œuvre de la résolution 1540 du Conseil de sécurité relative à la non-prolifération.  Il a précisé qu’à cette occasion l’accent serait mis sur le renforcement du contrôle et de la régulation des transferts de technologies sensibles. 


M. VANU GOPALA MENON (Singapour) a noté que le monde a changé depuis l’entrée en vigueur du TNP, et qu’il faut adapter, actualiser et renouveler ce Traité en adoptant des mesures audacieuses assorties d’un calendrier de mise en œuvre des obligations qui incombent aux pays sous son régime.  En effet, le fait que deux pays, l’Inde et le Pakistan, ont acquis des armes nucléaires et ne font pas partie du TNP, que deux autres sont soupçonnés d’en disposer, et qu’un troisième pays nucléaire ait décidé de se retirer du Traité, pose de sérieux défis et remet en cause la crédibilité même du Traité, a estimé M. Menon.


Pour ce qui est du désarmement, la volonté politique des puissances nucléaires à son égard semble « faible », a dit le représentant en expliquant que ces pays sont réticents à démanteler leurs arsenaux et continuent à invoquer les besoins que leur impose leur doctrine nationale de sécurité.  La guerre froide est finie, a-t-il rappelé, et on ne peut pas tolérer indéfiniment que les progrès qui doivent être accomplis au titre de l’article VI du TNP restent aussi limités.  Il faut réduire le rôle des armes nucléaires dans les doctrines stratégiques et accorder des garanties de sécurité négatives aux pays non dotés de ces armes, a dit M. Menon.  Il a également lancé un appel à tous les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le TICE.  Le représentant a dit que Singapour éprouvait un sentiment de déséquilibre dans la situation actuelle, car il existe toujours un nombre trop important d’ogives nucléaires à travers le monde, ce qui sape la crédibilité du TNP.  Les zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN) constituent  un instrument du désarmement et de la non-prolifération, a dit M. Menon, citant à titre d’exemple la ZEAN couvrant la zone des pays de l’ANASE.  Pour ce qui est des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire, il a expliqué qu’il s’agissait d’une alternative au problème posé par les émissions du CO2, mais a également insisté sur les risques associés à de telles technologies.  Face aux risques liés à la prolifération notamment, il faut que les États adoptent des normes de sécurité élevées, et que l’AIEA assume un rôle de contrôle dans ce domaine, ce qui suppose que l’on renforce les capacités de l’Agence.  Il faut trouver un mécanisme pour encourager les pays non Parties au TNP, nommément Israël, l’Inde et le Pakistan à appliquer ces mêmes normes. 


M. PAUL BADJI (Sénégal) a estimé que le renforcement de l’autorité du TNP commande que la Conférence d’examen se prononce sur les voies et moyens d’arriver à une convention générale sur les armes nucléaires.  Il a ajouté que son pays restait en outre convaincu que l’entrée en vigueur du TICE serait un pas décisif vers le désarmement général et complet, et il en serait de même en ce qui concerne la conclusion d’un instrument interdisant la production des matières fissiles à des fins militaires.  Pour M. Badji, la prise de mesures unilatérales accordant des garanties de sécurité négatives aux États non dotés de l’arme nucléaire est à saluer, mais le TNP se trouverait bien plus revigoré si de telles garanties étaient accordées à travers un instrument juridiquement contraignant.  Le représentant a aussi souligné que le renforcement du régime du Traité doit conforter la sécurité de tous les États sans faire obstacle à la pleine application de l’article 4 du TNP qui permet aux États Parties de bénéficier de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  M. Badji a de plus plaidé pour la mise en place d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, qui ajouterait une plus-value au régime mondial de non-prolifération et contribuerait, en même temps, à l’instauration d’une paix durable dans cette zone en y renforçant la confiance entre les États. 


M. FERIDUN SINIRLIOGLU, Sous-Secrétaire d’État au Ministère des affaires étrangères de la Turquie, a mis l’accent sur la nécessité, au cours de la Conférence d’examen, de réfléchir de manière approfondie aux procédures et aux conséquences qu’entraîne le retrait d’un État Partie du régime du TNP, ce retrait étant un droit dont l’exercice entraine cependant des situations extrêmement problématiques et difficiles à gérer.  Pour le représentant, afin de réduire les risques de terrorisme nucléaire, il faut d’abord réduire le rôle des armes nucléaires dans les doctrines de sécurité des pays qui en sont détenteurs.  Il a estimé que la communauté internationale doit redoubler d’efforts afin de parvenir à la pleine mise en œuvre des résolutions 1540 et 1887 du Conseil de sécurité ainsi qu’à celle de l’Initiative de sécurité contre la prolifération.  Le représentant a conclu son intervention en soulignant qu’il est indispensable de permettre un développement responsable du nucléaire civil, le rôle de l’AIEA dans ce domaine devant être d’assurer la gouvernance d’un nouveau cadre multilatéral qui garantisse notamment la fourniture sûre, stable et peu coûteuse du combustible nucléaire. 


M. COLLIN D. BECK (Î les Salomon) a notamment rappelé que son pays faisait partie d’une région dont les pays ont adopté un Traité qui y a établi en 1985 une zone exempte d’armes nucléaires.  Le Traité de Rarotonga portant création d’une zone de ce type dans la région du Pacifique est appuyé par 13 des 16 membres du Forum des Îles du Pacifique, a-t-il indiqué, avant d’exprimer un soutien à la mise en place effective d’autres zones exemptes d’armes nucléaires en Afrique, en Asie centrale et au Moyen-Orient.  Le représentant a aussi tenu à réaffirmer que l’élimination totale des armes nucléaires doit être l’objectif ultime des États, « au premier rang desquels les États dotés de ces armes dévastatrices dont l’usage a précipité la création de l’ONU ». 


M. GUNNAR PÁLSSON (Islande) a noté que si, grâce au TNP, la non-prolifération nucléaire est devenue la norme internationale de contrôle de l’expansion de l’arme atomique, il n’en demeure pas moins que des défis énormes persistent, notamment le fait qu’il existe toujours autant d’ogives nucléaires destinées à des vecteurs de longue portée.  Il faut dépasser l’impasse des dernières années, et cette Conférence doit déboucher sur une réaffirmation claire du régime du TNP et sur la prise de mesures audacieuses pour veiller à l’application des obligations qu’ont les États Parties, a dit M. Pálsson.  Partageant les préoccupations relatives à la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et à l’Iran, le délégué islandais leur a lancé un appel afin qu’ils respectent leurs obligations en vertu des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et des accords de garanties de l’AIEA.  Il a également noté les lacunes du Traité, qui permet aux pays signataires de se doter de capacités nucléaires dans le cadre des applications civiles, sans prévoir de mécanismes clairs qui permettraient d’éviter d’éventuels détournements à des fins militaires.  L’Islande attend de cette Conférence des réponses, notamment aux problèmes que pose le retrait possible de certains pays du régime du TNP.


Précisant que son pays était pleinement engagé dans l’application des règles régissant la non-prolifération nucléaire, M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a mis en avant le rôle joué par le TNP, « pierre angulaire » de la non-prolifération nucléaire et fondation essentielle pour la poursuite du désarmement nucléaire et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Il a appuyé les 13 étapes pratiques adoptées lors de la Conférence d’examen du TNP en 2000, et a encouragé la mise en place des mesures de chacune de ces étapes.  Le Sri Lanka, a-t-il ajouté, est également engagé dans le travail mené par l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et dans l’entrée en vigueur le plus tôt possible de cet instrument.  Par ailleurs, le représentant a indiqué que son pays reconnaissait également l’importance du Traité sur l’arrêt de la production de matières fissiles à des fins militaires.  Il a estimé que tous ces instruments permettaient d’assurer un meilleur contrôle de la prolifération des arsenaux nucléaires.  M. Kohona a reconnu le droit fondamental des États Parties au TNP de développer, de rechercher, de produire et d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, et ce, sans discrimination.  Il a par ailleurs indiqué que son pays soutenait l’AIEA et a souhaité son renforcement. 


Mme SOPHIA NYAMUDEZA (Zimbabwe) a indiqué que son pays a appuyé pleinement l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN) dans toutes les régions du monde, et que la création de ZEAN représentait une étape importante dans la réalisation du désarmement nucléaire et de la non-prolifération.  À cet égard, le TNP, a-t-elle dit, reste un Traité essentiel.  Elle a salué les récents développements positifs survenus dans le domaine du désarmement et de la sécurité internationale, notamment avec la signature entre les États-Unis et la Fédération de Russie du Traité sur de nouvelles réductions et limitations des armements stratégiques offensifs (START).  Le rôle joué par le TNP, a-t-elle insisté, est crucial pour parvenir au désarmement et à la non-prolifération nucléaires.  Elle a déploré le fait que plusieurs États n’étaient toujours pas Parties prenantes au Traité, estimant que cela sapait la viabilité du TNP.  En revanche, le Zimbabwe, a-t-elle dit, se félicite de l’entrée en vigueur, en juillet 2009, du Traité sur une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique (Traité de Pelindaba).  Enfin, la représentante a estimé que l’utilisation pacifique des technologies nucléaires pouvait être d’un immense bénéfice pour les pays africains dans leurs efforts de développement. 


M. JOSE LUIS CANCELA (Uruguay) a souhaité que la Conférence d’examen soit l’occasion de renforcer, sur une base équilibrée, les trois piliers du TNP, le désarmement nucléaire, la non-prolifération et le droit à l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Nous pouvons accomplir des progrès tangibles et concrets au cours de la Conférence; nous aurons besoin pour cela d’un consensus fort et de négociations menées en toute bonne foi, a-t-il ajouté.  Pour M. Cancela, l’élimination totale des armes nucléaires demeure la seule voie à suivre en vue de réaliser la vision d’un monde plus sûr, et qui soit propice en outre à la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a également appelé à la mise en place d’un accord universel et inconditionnel de garantie négative de sécurité en faveur des États non dotés de l’arme nucléaire, ce qui, pour l’heure, contribuerait grandement à restaurer l’autorité du régime multilatéral de non-prolifération.  Le représentant a conclu en demandant que l’AIEA soit renforcée pour lui permettre de mieux superviser l’acquisition du nucléaire civil par un nombre plus important d’États.  Dans ce contexte de demande de plus en plus accrue d’énergie à base nucléaire de la part des pays en développement, la Conférence d’examen doit donner lieu à la prise de mesures destinées à améliorer les dispositifs et procédures de contrôle des transferts de technologies nucléaires, a-t-il dit. 


M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a apporté l’appui de sa délégation à l’objectif d’un monde sans armes nucléaires, et a préconisé à cet effet l’universalisation du TNP et l’application du plan en cinq points proposé par le Secrétaire général en octobre 2008.  La Conférence d’examen de 2010 doit réaffirmer les obligations qu’ont les États Parties au titre de l’article 6 du Traité.  Elle doit aussi donner un nouvel élan aux négociations relatives à l’établissement d’un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires, a dit le représentant.  En tant que membre de la zone exempte d’armes nucléaires du Sud-Est asiatique, la Thaïlande appuie la création de telles zones qui sont des instruments de la non-prolifération et renforcent la sécurité des États qui en sont membres et la confiance au sein de la région concernée.  À cet égard, elle souhaiterait que la coopération entre les différentes ZEAN puisse être renforcée.  La Thaïlande reconnait en outre l’importance des assurances négatives de sécurité que doivent donner les puissances nucléaires aux autres États Parties du TNP qui ne sont pas dotés d’armes atomiques.


M. ALEXANDRU CUJBA (République de Moldova) a estimé que le TNP était l’instrument multilatéral le plus important pour la promotion du désarmement nucléaire et la prévention de la prolifération.  La Conférence d’examen du Traité est l’occasion de prendre des décisions significatives dans le domaine du désarmement nucléaire et de la non-prolifération, a-t-il ajouté.  L’établissement, a-t-il dit, d’une zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN) facilite le maintien de la paix et de la sécurité aussi bien au niveau régional qu’au niveau mondial.  À cet égard, il s’est félicité de l’entrée en vigueur des deux traités qui instaurent une ZEAN en Asie central et une autre en Afrique.  Par ailleurs, le représentant a mis en lumière la situation qui prévaut dans son pays, indiquant que la République de Moldova travaillait depuis 15 ans en étroite collaboration avec l’AIEA sur l’utilisation pacifique des sciences nucléaires et des technologies de ce type.  La République de Moldova prend toutes les mesures nécessaires pour éviter les éventuels transferts sur son territoire de composants, matériaux et technologies qui seraient relatifs à la fabrication d’armes de destruction massive, a-t-il noté.  Par ailleurs, il a expliqué que son pays s’engageait dans les efforts visant à prévenir les acteurs non étatiques d’acquérir des armes nucléaires ou de destruction massive.  À cet égard, la République de Moldova a signé et ratifié en 2008 la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire, a indiqué M. Cujba.


M. FERIT HOXHA (Albanie) a salué l’effort commun lancé par les États Parties au TNP afin de parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires.  Le représentant a également mis en avant la signature récente de l’accord START entre les États-Unis et la Fédération de Russie, ainsi que l’engagement pris par l’Administration américaine de travailler en vue de la ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et la publication de la nouvelle posture nucléaire des États-Unis qui réitère l’engagement de ce pays de réduire le rôle des armes nucléaires dans sa stratégie de sécurité nationale.  M. Hoxha a indiqué que l’Albanie s’était engagée à combattre le trafic illégal de matériaux nucléaires et radioactifs.  À cet égard, l’Albanie a amélioré son cadre légal en renforçant notamment le contrôle des armes à ses frontières et leur exportation.


M. DANIEL ANTÓNIO (Mozambique) a souligné l’importance pour l’Afrique, du Traité de Pelindaba qui a permis la création de la zone africaine exempte d’armes nucléaires, qui est un outil essentiel de paix et de sécurité pour la région de l’Afrique.  Il a fait part du désir de son gouvernement de collaborer avec l’AIEA en vue de pouvoir tirer profit des applications civiles de l’énergie nucléaire.  Il est important que la question des usages pacifiques du nucléaire soit étudiée pendant la Conférence d’examen de 2010, a estimé le représentant.  Il a également mis l’accent sur l’importance de l’entrée en vigueur du TICE, car le Mozambique estime que l’interdiction des essais nucléaires fait partie intégrante du régime de non-prolifération.


M. PABLO SOLÓN-ROMERO (Bolivie) a déclaré que tant qu’il n’y aura ne serait-ce qu’un seul État qui dispose de l’arme nucléaire, il y en aura d’autres qui voudront aussi obtenir des armes de ce type.  Il existe encore au monde 23 000 ogives nucléaires, dont la majorité prête à servir dans les quatre minutes qui suivent, avec une capacité cumulée de destruction équivalente à 150 000 fois celle d’Hiroshima, a souligné le représentant.  Il a ainsi estimé à son tour que seule l’élimination complète de ces arsenaux permettra de bâtir collectivement un monde plus sûr.  À cette fin, on ne peut plus soutenir la pseudo-pertinence des doctrines de dissuasion nucléaires car les risques que fait courir la présence des armes atomiques représentent une menace permanente à la paix et à la sécurité internationales, a encore jugé M. Solón-Romero.  Le représentant bolivien a ensuite demandé aux États dotés de l’arme nucléaire d’emboiter le pas à la Fédération de Russie et aux États-Unis et de s’engager à réduire de moitié le nombre de leurs ogives d’ici à 2015, et ce, en vue de parvenir à l’horizon 2020 à un monde exempte d’armes nucléaires.


M. WERNER BAUWENS (Belgique) a rappelé que le Traité sur la non-prolifération nucléaire se trouvait à la « croisée des chemins » et que l’occasion était venue de choisir quelle direction prendre.  Il a estimé que le Traité offrait une plate-forme compréhensive et que ses engagements étaient clairs.  Le représentant a, par ailleurs, appelé l’Inde, le Pakistan et Israël à rejoindre le TNP, et les États Parties à poursuivre la mise en œuvre de leurs engagements.  La Belgique, a dit M. Bauwens, est fermement résolue à préserver la vitalité de ce Traité, à respecter ses engagements et à permettre à cette Conférence d’adopter un plan d’action.  Une approche multilatérale et effective est indispensable à la sécurité, a poursuivi le représentant.  Le désarmement et la non-prolifération nucléaires sont les meilleurs moyens de maintenir la paix et la stabilité internationale.  Le représentant a appelé l’Iran, et la République populaire démocratique de Corée à se conformer aux obligations du Traité.  M. Bauwens a estimé que la signature du Traité START entre la Fédération de Russie et les États-Unis et le Sommet sur la sécurité nucléaire de Washington représentaient un pas en avant vers un monde exempt d’armes nucléaires. 


M. JOSÉ ANTONIO DOS SANTOS (Paraguay) a estimé que le renforcement et le renouvellement du régime du TNP doivent se baser sur un programme d’action ambitieux dans lequel le désarmement nucléaire serait l’objectif ultime et qui comprenne des dispositions sur les modalités internationales d’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins civiles.  Il a demandé aux États qui ne l’ont pas encore fait de ratifier le TNP de manière à parvenir à son universalité.  Saluant les zones exemptes d’armes nucléaires qui ont été créées jusque-là, le délégué a affirmé qu’elles constituaient des jalons du désarmement nucléaire, avec aujourd’hui 110 États faisant partie des ZEAN.  Pleinement conscient des risques inhérents à la prolifération nucléaire et au terrorisme nucléaire, le Paraguay estime qu’il est nécessaire d’adhérer au cadre juridique international pour renforcer les normes de sécurité des installations et des matériels nucléaires.  M. Dos Santos a également revendiqué le rôle que joue l’AIEA dans ses efforts de coopération visant à permettre aux États Parties de bénéficier des avantages de l’énergie nucléaire pour des utilisations civiles.


Mgr CELESTINO MIGLIORE, Observateur permanent du Saint-Siège, a commencé son intervention par la lecture du message du pape Benoît XVI à l’intention de la Conférence d’examen du TNP.  Celui-ci a souligné que la paix repose sur la confiance et le respect des promesses.  Il a aussi exhorté tous les participants à la Conférence à surmonter le fardeau de l’histoire et à tisser patiemment un réseau politique et économique afin de favoriser le développement intégral de l’homme et de soutenir les aspirations authentiques des peuples.  Le nonce apostolique et Observateur permanent du Saint-Siège a ensuite souligné combien la menace du terrorisme nucléaire est réelle aujourd’hui, réitérant d’autant plus l’utilité du TNP.  Un des défis à relever au titre de ce Traité est l’obligation par les États dotés de l’arme nucléaire de poursuivre les négociations en vue de l’élimination totale de ces armes.  Tant que les armes nucléaires existent, on encourage leur prolifération et on risque de voir l’utilisation pacifique du nucléaire détournée de ses fins, a fait remarquer Mgr Migliore.  Le Saint-Siège, qui encourage la transparence et les vérifications en matière de désarmement nucléaire, est favorable au nouveau Traité de réduction des armes stratégiques conclu entre les États-Unis et la Fédération de Russie, a précisé le nonce.  Il s’est également prononcé en faveur d’une zone exempte d’arme nucléaire au Moyen-Orient.


M. RAYMOND SERGE BALÉ (République du Congo) a regretté que des États dotés d’armes nucléaires ne soient pas Parties prenantes au TNP.  Il a, à cet égard, réitéré l’appel de son pays à une adhésion universelle au Traité et a exhorté ces États à rejoindre le TNP, tout en plaçant leurs installations nucléaires sous les garanties de l’AIEA.  Par ailleurs, le représentant a exhorté les États dotés d’armes nucléaires à respecter les engagements pris, notamment les 13 mesures de désarmement contenues dans le Document final de la Conférence de 2000.  Il a souhaité que le démantèlement et la destruction des armes s’opèrent de manière transparente, graduelle et irréversible.  Il a invité les États dotés d’armes nucléaires à faire corps avec le processus de désarmement impulsé par la dynamique de ces derniers mois.  La recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, doivent être accessibles à tous, sans discrimination, ni restriction de la part de ceux qui en possèdent la technologie et qui ne devraient point s’en servir comme moyen de pression sur ceux qui en sont dépourvus, a estimé le représentant.  M. Balé s’est, par ailleurs, félicité de l’entrée en vigueur des zones exemptes d’armes nucléaires en Asie centrale et en Afrique, estimant que cela renforçait l’architecture internationale de paix et de sécurité. 


M. NURBEK JEENBAEV (Kirghizistan) a souligné que son pays attache la plus grande importance à la réduction des risques environnementaux liés à l’utilisation de l’uranium dans le cadre de la fabrication du combustible nucléaire.  Nous réitérons l’appel lancé lors des précédentes Conférences d’examen du TNP pour que tous les gouvernements et les organisations internationales possédant une expertise dans ce domaine partagent leur savoir-faire, a-t-il ajouté.  Le représentant a évoqué une réunion régionale tenue sur ces questions par son gouvernement en avril dernier, ceci, en coopération avec le Programme des Nations Unies pour le développement et la Communauté économique eurasienne.  Il a ensuite insisté sur la nécessité d’intensifier les activités éducatives menées sous l’égide de l’ONU dans le domaine de la sensibilisation aux enjeux du désarmement et de la non-prolifération. 


M. PHILLIP H. MULLER (Îles Marshall) a rappelé que 67 essais nucléaires ont été menés au large de son pays, lorsqu’il était encore un territoire placé sous tutelle de l’ONU.  À chaque fois que cela a été possible, les Îles Marshall ont toujours informé les Nations Unies des effets dévastateurs de ces essais, de l’utilisation délibérée des populations pour des expériences scientifiques, et des conséquences en matière de santé qui se transmettent de génération en génération.  Aux Conférences de 1995 et de 2000 sur le TNP, les États Membres ont reconnu qu’il existait une responsabilité spéciale envers les anciens territoires placés sous tutelle de l’ONU et affectés par les essais menés par des puissances atomiques, sous les auspices de l’Organisation.  Il a à ce propos, rappelé les autorisations explicites accordées à ces États par l’ONU, marquées par l’adoption, par les membres du Conseil de tutelle, des résolutions 1802, de 1954, et 1493, de 1956.  Les Îles Marshall, a-t-il déclaré, espèrent donc recevoir de tous les États Membres un soutien au respect de l’engagement spécial, reconnu par les Conférences de 1005 et 2000, et concernant la responsabilité qu’a la communauté internationale envers les territoires autrefois sous tutelle de l’ONU et dont les territoires ont servi à des essais atomiques.  Ayant récemment ratifié leTraitéd’interdiction complète des essais nucléaires,M. Mullera ajouté que son paysappelait les autres États Membres à œuvrer en faveur de l’entrée en vigueur de cet important instrument juridique.


M. ROBERT G. AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a déclaré qu’à l’instar d’autres petits États non dotés d’armes nucléaires, son pays demeure très préoccupé par la présence massive d’armes de ce type prêtes à servir.  Les États dotés de l’arme atomique doivent honorer leurs engagements au titre du TNP et éliminer complètement leurs arsenaux, faute de quoi la vision d’un monde sans armes nucléaires prônée par le Président des États-Unis, M. Barack Obama, ne deviendra jamais réalité, a-t-il ajouté.  Concernant le droit au nucléaire civil, le représentant a mis l’accent sur les applications qui en découlent dans les domaines cruciaux que sont pour les pays en développement la santé et la sécurité alimentaire.  À son tour, il a reconnu l’AIEA comme étant l’organe devant superviser et coordonner une fourniture du combustible nucléaire aux États, ainsi que les équipements destinés au nucléaire civil de manière sûre et ne risquant pas d’être détourné à des fins militaires ou de prolifération.


M. AUGUSTINE P. MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) a pris note des développement positifs récents en matière de désarmement et, en vue d’aller plus loin, a indiqué que son pays appuyait la proposition en cinq points du Secrétaire général pour le désarmement nucléaire, et réitérait la nécessité d’appliquer les 13 mesures pratiques adoptées à la Conférence d’examen de 2000.  Pour la République-Unie de Tanzanie, l’universalité du TNP est nécessaire pour parvenir à un monde sans armes nucléaires.  Pour ce qui est des utilisations civiles de l’énergie nucléaire, elle estime que le cadre juridique du TNP doit servir de référence pour définir de manière collective les garanties de sécurité, ainsi que la transparence requise en matière de production, de stockage et de transport de matériels fissiles.  Toute action unilatérale dans ce domaine ne saurait que provoquer le doute quant aux intentions véritables de son auteur.  Pour sa part, la République-Unie de Tanzanie, qui dispose de ressources en uranium, est déterminée à collaborer étroitement avec l’AIEA dans le domaine du nucléaire civil.  Pour ce qui est des approches régionales du régime de non-prolifération, le délégué a rappelé le Traité de Pelindaba qui a créé la ZEAN qui couvre le territoire de l’Afrique en 2009, et qui est en train de créer la Commission africaine pour les usages pacifiques de l’énergie nucléaire au service du développement. 


M. ABDULLAH FADHEL AL-SAADI (Yémen) a souligné l’attachement de son pays à la réalisation d’un monde exempt d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive.  Il a ainsi estimé que le maintien de doctrines de dissuasion nucléaire s’oppose de fait à ce projet, car « la présence d’armes nucléaires, même justifiée par le principe de légitime défense, accroit les menaces à la paix et à la sécurité et sape la confiance entre États ainsi que la crédibilité du TNP ».  Le représentant a ensuite exhorté à son tour Israël à adhérer au Traité afin de débarrasser la région du Moyen-Orient de toutes ses armes de destruction massive et « de redonner une chance à la paix ».  Il faut mettre en place une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen Orient afin de stabiliser durablement la région et permettre enfin le développement socioéconomique de tous les États de la région, y compris par le biais d’une utilisation responsable de l’énergie nucléaire à laquelle ils ont droit en tant que Parties au Traité, a-t-il dit. 


Pour M. MOHAMED BA OMAR (Oman), le TNP reste le pilier fondamental de la non-prolifération, et il est important de le renforcer.  La Conférence de 1995 a marqué un tournant important pour le TNP qui a été indéfiniment prorogé à ce moment-là.  Rappelant que la résolution de 1995 sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN) au Moyen-Orient faisait intégralement partie de cette prorogation du régime du Traité, le délégué a marqué sa déception devant l’inertie de la communauté internationale face au non-respect de cette résolution.  Affirmant que les États arabes sont toujours attachés au TNP, il a toutefois expliqué que l’attitude d’Israël menace la région et que des mesures concrètes s’imposaient pour l’amener à adhérer au TNP.  La Conférence de 2010 doit se solder par des mesures concrètes et immédiates pour l’application de cette résolution, a dit M. Ba Omar.  Tout manque à cet égard saperait les fondements juridiques, politiques et pratiques du TNP, et il faut également prévoir des mesures à suivre au cas où Israël maintiendrait sa position actuelle et refuserait toujours de soumettre ses installations au régime de vérification de l’AIEA.  Oman se félicite de l’appui manifesté par le Gouvernement Obama à cette résolution, et accueille favorablement la signature de l’Accord START.  Oman appuie en outre l’élan nouveau donné à une rapide entrée en vigueur du TICE.


Mme ANGELLA HAMILTON-BROWN (Jamaïque) a signalé qu’en tant que signataire de longue date du Traité de Tlatelolco son pays reconnaissait et soulignait le rôle positif des zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN) dans le renforcement de la sécurité régionale et internationale à travers des mesures de confiance.  Elle a ensuite estimé qu’il est crucial que des territoires vastes comme la Mer des Caraïbes et d’autres passages maritimes soient davantage protégés contre les risques de catastrophes écologiques posés par le déversement de déchets radioactifs et le transport de matières radioactives.  La représentante a également indiqué que l’accès des Parties au TNP au nucléaire civil doit s’effectuer de manière sécurisée et responsable, dans le respect des normes de sauvegarde de l’AIEA.  C’est pourquoi la représentante de la Jamaïque a demandé que les capacités de l’Agence soient renforcées dans le cadre de la présente Conférence d’examen. 


M. PHOLOGO J. GAUMAKWE (Botswana) a indiqué que son pays considère très sérieusement la question de l’utilisation pacifique des technologies nucléaires dans des domaines tels que l’agriculture, l’environnement, la gestion des déchets et la médicine.  Le représentant a indiqué que le Botswana participait par exemple à la Convention sur la protection physique des matériels nucléaires, au Code de conduite sur la sécurité des sources radioactives, et à d’autres protocoles additionnels.  Il a également indiqué que son pays avait signé le Traité de Pelindaba créant une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique.  Il a souligné que le Botswana participait également au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  À cet égard, il a exprimé l’inquiétude de sa délégation concernant la date d’entrée en vigueur et la ratification de ce Traité par certains États. 


M. JOSE ALBERTO BRIZ GUTIERREZ (Guatemala) a expliqué que son pays soutient l’universalité du TNP et le plein respect de chacune de ses obligations.  Le Guatemala, a-t-il ajouté, tient à souligner le caractère contraignant du TNP et la nécessité pour tous les États de faire la preuve de leur adhésion à l’esprit et à la lettre de cet instrument juridique international.  L’objectif de cette Conférence, a-t-il poursuivi, est d’accomplir des progrès dans la définition d’un mécanisme destiné à assurer le plein respect des obligations relatives aux trois piliers que sont le désarmement, la non-prolifération et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  La communauté internationale, a-t-il indiqué, doit maintenant trouver les voies et moyens pour renforcer les actions menées en vue du désarmement nucléaire, ce qui exige par-dessus tout une claire volonté politique des puissances nucléaires et la mise en place de mesures concrètes, vérifiables, et programmables.  Le représentant a enfin exhorté les États Membres à immédiatement entamer, au sein de la Commission du désarmement, les négociations sur un traité interdisant la production de matériaux fissiles à des fins militaires.


M. NAIF BIN BANDAR AL-SUDAIRY (Arabie saoudite) a déclaré que son pays ne ménagerait aucun effort pour parvenir à un consensus sur un plan d’action en vue de l’universalité du TNP.  Dans ce contexte, il a mis en exergue l’échec de la communauté internationale qui n’a pas exercé les pressions nécessaires sur Israël pour le faire adhérer au Traité et soumettre toutes ses installations nucléaires au régime de vérification de l’AIEA.  C’est une menace pour la paix et la stabilité du Moyen-Orient, et cela risque de provoquer la course aux armements dans cette région que le monde redoute tant, adit M. Al-Sudairy.  Rappelant que l’Arabie saoudite avait soumis un document de travail sur la création d’une ZEAN au Moyen-Orient dans le cadre des réunions préparatoires de la présente Conférence d’examen, le délégué a réaffirmé que le fait qu’Israël dispose de l’arme nucléaire est en contradiction flagrante avec les propos tenus par ses responsables qui prétendent vouloir la paix dans la région.  Parmi les résultats escomptés par l’Arabie saoudite de cette Conférence, figure le fait que le Directeur général de l’AIEA assure l’application de la résolution sur « la capacité nucléaire d’Israël », et qu’il présente des rapports sur les progrès réalisés au Conseil des gouverneurs de l’Agence.  De plus, l’AIEA doit sensiblement réduire sa coopération technique avec Israël.  Enfin, l’Arabie saoudite souhaite que les préoccupations des États non dotés de l’arme atomique soient prises en considération et qu’un document international juridiquement contraignant pour leur donner les garanties de sécurité négatives attendues, soit adopté.


M. PETER WOOLCOTT (Australie), qui parlait au nom du Groupe des dix de Vienne, a souligné que la mission principale du Groupe est d’apporter des contributions dans les domaines de la non-prolifération et des utilisations pacifiques de l’énergie atomique.  Il a ainsi fait savoir que le Groupe des dix avait préparé des documents de travail portant sur, entre autres, le combustible nucléaire, la vérification, le contrôle des exportations, la sûreté nucléaire et l’entrée en vigueur du TICE.  Chaque document propose un libellé spécifique, modéré, et qui tient compte des positions exprimées par les autres États Membres, et que le Groupe des dix voudrait faire figurer dans le document final de la Conférence d’examen, a-t-il expliqué. 


M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin) a notamment déclaré que l’usage de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques devait se faire de manière responsable et être destiné à intensifier la croissance économique et le bien-être social des populations.  Nous sommes convaincus que les avancées technologiques peuvent fournir les conditions d’un développement sûr et propre propice à l’établissement de centrales nucléaires soucieuses de l’environnement, a-t-il ajouté.  Le représentant a conclu en exhortant tous les États Membres à appuyer les efforts de l’AIEA en réaffirmant son autorité et en lui octroyant les ressources dont elle a besoin pour mener à bien sa mission en faveur de la fourniture responsable et sécurisée du combustible nucléaire aux États se lançant dans l’usage civil de cette énergie. 


M. TIBOR TOTH, Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), a rappelé que le Traité n’entrerait en vigueur que lorsque les États listés à son annexe 2 l’auront ratifié.  Cela signifie que pour que le TICE devienne réalité, les États en question doivent le considérer comme fondamental dans la défense de leurs intérêts, a-t-il affirmé.  Ces États doivent donc se demander: est-il préférable de laisser la porte à d’éventuels futurs essais? Ou alors, une limite doit-elle être fixée au développement d’armes nucléaires par ceux qui en possèdent déjà, mais aussi par ceux qui, à l’avenir, voudraient en posséder? a-t-il encore déclaré.  M. Toth s’est dit convaincu que le TICE « a un rôle clef à jouer dans l’environnement sécuritaire moderne ».  C’est une barrière juridique, robuste et vérifiable, au développement des capacités nucléaires militaires qui est d’une importance capitale pour appréhender dans un climat de confiance tous les défis internationaux en matière de sécurité.  M. Toth a ainsi jugé que la ratification par tous les pays du Moyen-Orient, par exemple, préparerait idéalement le terrain à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région.  La ratification du TICE n’entraîne aucun coût politique et génère des effets positifs immédiats, en renforçant notamment la confiance mutuelle et la stabilité qui en découle, a encore indiqué Tibor Toth.  Concluant son intervention, il a assuré que l’entrée en vigueur et la pleine mise en œuvre du TICE rapprocheraient les États Parties au TNP sur les questions sensibles relatives à ses trois piliers, le désarmement nucléaire, la non-prolifération et le nucléaire civil. 


Mme NICKY WAGNER, de l’Union interparlementaire, a rappelé qu’en avril dernier, 120 membres de l’UIP avaient signé par consensus une résolution sur « l’avancement de la non-prolifération et le désarmement nucléaires et comment permettre une entrée en vigueur rapide du TICE: le rôle des parlements ».  Ce texte préconise une série de mesures concrètes sur ce que les parlements peuvent et devraient faire pour assurer la ratification universelle du TICE et promouvoir les propositions en cinq points du Secrétaire général pour le désarmement nucléaire, ainsi que des recommandations visant le démantèlement progressif des arsenaux nucléaires dans le monde et la création de nouvelles ZEAN, ainsi que la relance des négociations sur un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires.  Un an plus tard, il a été demandé aux parlements de faire rapport des progrès réalisés dans l’application de cette résolution.  En outre, une déclaration parlementaire en faveur d’une Convention sur les armes nucléaires a obtenu le soutien de parlementaires du monde entier représentant tout les spectres politiques, y compris des parlementaires de puissances nucléaires et de leurs alliés.


M. WAEL AL ASSAD, Directeur des relations multilatérales de la Ligue des États arabes, s’est félicité, au nom de cette organisation, de toutes les initiatives appelant à l’élimination des armes nucléaires à travers le monde, et ceci par la mise en œuvre de l’article 6 du TNP.  La Ligue des États arabes, a-t-il souligné, estime que l’universalité du TNP est devenue une priorité urgente, et en vertu de cette nécessité, la présente conférence doit trouver les mesures nécessaires pour exhorter les États qui ne l’ont pas encore fait, à accéder à cet instrument juridique.  Mais le plus important à l’échelle régional est la mise en œuvre de la résolution sur le Moyen-Orient de 1995, a-t-il souligné.  Après 15 années de stagnation et de retard dans cette mise en œuvre, la Ligue des États arabes ne peut plus accepter les déclarations qui, en même temps qu’elles reconnaissent l’importance de cette résolution, renvoient aux calendes grecques sa mise en œuvre en usant de tous les prétextes imaginables.  La Ligue des États arabes, a-t-il en outre déclaré, réitère sa position selon laquelle l’adhésion d’Israël au TNP et l’ouverture de ses installations nucléaires à un système de contrôle global, constituerait le point de départ de l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires, et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient.


M. ODILON MARCUZZO DO CANTO, Secrétaire de l’Agence argentino-brésilienne de comptabilité et de contrôle des matières nucléaires (ABACC), a expliqué que, tout en reconnaissant le droit souverain de chaque pays aux usages civils de l’énergie nucléaire, l’Argentine et le Brésil ont créé cette instance.  Aujourd’hui, elle est le symbole du cadre paradigmatique de l’intégration de longue date des deux pays tant sur le plan économique que politique, technologique et culturel.  L’histoire a démontré que le meilleur moyen de garantir les usages pacifiques de l’énergie nucléaire est la coopération et le dialogue entre nations, a souligné le représentant.  Une telle relation caractérise la coopération quadripartite entre l’AIEA, l’ABACC, et le Brésil et l’Argentine qui ont tout deux décidé de réactiver leurs programmes nucléaires respectifs.  Cet exemple de mécanisme régional de contrôle, travaillant en étroite collaboration avec l’AIEA pourrait, selon M. Do Canto, être une solution pour l’avenir, compte tenu des défis multiples à relever par l’AIEA dans le monde.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.