En cours au Siège de l'ONU

ENV/DEV/1130

Développement durable: à l’instar des PMA, les petits États insulaires en développement demandent à être regroupés dans une catégorie spéciale

10/05/2010
Conseil économique et socialENV/DEV/1130
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement durable

Dix-huitième session

12e  et 13e séances – matin & après-midi


DÉVELOPPEMENT DURABLE: À L’INSTAR DES PMA, LES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT DEMANDENT À ÊTRE REGROUPÉS DANS UNE CATÉGORIE SPÉCIALE


Les petits États insulaires en développement (PEID) ont demandé aujourd’hui à être regroupés dans une catégorie spéciale, à l’instar des pays les moins avancés (PMA), au cours de la journée que la Commission du développement durable leur a consacrée, en même temps qu’elle a lancé les travaux préparatoires de l’examen quinquennal de haut niveau sur la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice, prévu les 24 et 25 septembre prochains.


Arguant des problèmes liés à l’extraction minière, aux produits chimiques, à la gestion des déchets, aux transports et aux modes de consommation et de production durables, les PEID, « prisonniers de la mer », ont haussé le ton pour que le monde prenne plus au sérieux leurs préoccupations. 


« Nous devons être reconnus officiellement comme catégorie spéciale », a déclaré la représentante de Grenade et comme nombre de ses collègues, elle a argué que les PEID méritent un traitement préférentiel compte tenu de leurs vulnérabilités spécifiques.


Changement climatique, élévation du niveau de la mer, disparition des récifs de corail et des sources d’eau potable, acidification des océans, limitation des ressources naturelles, coût élevé des importations de nourriture et pollution, les PEID n’ont pas manqué d’arguments pour décrire leurs défis.


Le Secrétaire général note par exemple, dans son rapport pertinent, que si les revenus des PEID sont en moyenne plus élevés que ceux des PMA, ils souffrent tous d’une « très grande vulnérabilité intrinsèque » liée à leur petite taille et à leur éloignement géographique. 


Les PEID du Pacifique ont enregistré une croissance de 5% en 2008, mais avec les crises financière, alimentaire, énergétique et climatique de 2009, ce chiffre a oscillé entre zéro et 3%, alors que le PIB des PEID des Caraïbes chutait de 2%.


Il faut éviter que les PEID ne s’effondrent complètement et ne contribuent à l’insécurité dans le monde, par exemple par l’immigration climatique, a plaidé le représentant du Cap-Vert.  « La demande des PEID est une demande pour le salut du monde », s’est-il avancé.


« Profondément déçus » par l’Accord de Copenhague, les PEID ont dit attendre avec impatience la Conférence de Cancun sur les changements climatiques, prévue du 29 novembre au 10 décembre.


Adoptée en 2005, la Stratégie de Maurice, qui est un outil de matérialisation du Programme d’action de la Barbade de 1994, souligne la vulnérabilité particulière des PEID.


Dans un autre rapport, le Secrétaire général indique que la réduction de l’aide publique au développement (APD) et le manque de compétences techniques comptent parmi les principales contraintes auxquelles se heurte l’application de la Stratégie.  Il encourage le renforcement des partenariats public-public et public-privé et souligne la nécessité d’améliorer les systèmes de collecte de données afin d’affiner les processus de prise de décisions.


Agissant par ailleurs en sa qualité de « Comité préparatoire » de l’examen quinquennal de la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice, la Commission du développement durable a adopté sans vote un projet de décision recommandant à l’Assemblée générale de prier son Président de poursuivre ses consultations avec les États Membres pour déterminer les modalités de l’examen quinquennal.


La Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 11 mai, à partir de 10 heures.


Journée des petits États insulaires en développement –– Comité préparatoire de la réunion de haut niveau chargée d’examiner les progrès de l’action menée pour réduire la vulnérabilité des petits États insulaires en développement dans le cadre de l’application de la Stratégie de mise en oeuvre de Maurice, à la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale


Déclarations liminaires


M. LUIS ALBERTO FERRATÉ FELICE, Président de la dix-huitième session de la CDD, a estimé que l’examen quinquennal de la Stratégie de Maurice devrait permettre à la communauté internationale de trouver les moyens de combler les lacunes importantes dans la mise en œuvre du document et d’aider les PEID à relever leurs défis économiques et écologiques.  La nécessité de leur apporter un appui financier est « une responsabilité éthique », a dit le Président en s’adressant aux bailleurs de fonds.


M. CHEICK SIDI DIARRA, Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID), a tout d’abord passé en revue les antécédents historiques qui avaient permis de déboucher sur l’adoption de la Stratégie de Maurice.  Il s’est félicité de ce que la vulnérabilité des PEID était reconnue à l’ONU.  « L’heure est venue de transformer cette bonne volonté en actions concrètes », a-t-il plaidé.  Si la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice et du Programme d’action de Barbade doit être conduite par les PEID eux-mêmes, l’appui de la communauté internationale est néanmoins essentiel, a-t-il rappelé.


M. Diarra a aussi rappelé que le changement climatique représentait le plus grand défi auquel étaient confrontés les PEID.  L’apport de ressources supplémentaires est essentiel, a-t-il estimé, en réclamant, entre autres, la création d’un centre marin pour le renforcement des capacités des PEID, y compris la gestion des catastrophes naturelles.  M. Diarra a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités scientifiques et technique des PEID. 


M. THOMAS SELTZER, Secrétaire général adjoint pour la coordination politiques et les affaires interagences des Nations Unies, a fait l’historique des programmes d’action en faveur des petits États insulaires en développement, parmi lesquels celui de la Barbade a constitué un tournant significatif.  Il s’agit d’un programme multisectoriel pour aider à relever les défis que connaissent les petits États insulaires en développement.  Ultérieurement, la réunion internationale de Maurice a mis un accent particulier sur les problèmes spécifiques auxquels ces pays sont confrontés.  Les PEID sont vulnérables en particulier aux chocs exogènes et aux effets des crises, comme la flambée des prix ou la chute du tourisme. 


L’examen de la Stratégie de Maurice offre l’occasion de se pencher sur les progrès réels à la lumière des crises multiples qui ont frappées la planète.  Il convient d’examiner les efforts consentis par ces pays et ce qu’il reste à faire avec l’appui efficace des organisations internationales.  Il a parlé de la nécessité d’un nouvel engagement » en se concentrant sur des domaines concrets.  L’application de la Stratégie doit aller au-delà du niveau des politiques nationales mais avec une participation efficace dans le cadre du programme interagences, une utilisation judicieuse des ressources et dans l’objectif de résultats tangibles sur le terrain.  Il s’est fait l’écho de l’appel des PEID lancé à l’ouverture de la dix-huitième session de la Commission la semaine dernière.  Il a encouragé à octroyer plus de valeur à des collaborations

bénéfiques et à faire bon usage de la base de données sur ces pays.  La perspective des PEID doit être intégrée dans les prises de décisions des grandes conférences mondiales, notamment de Rio + 20. 


Débat général


Mme DESSIMA WILLIAMS (Grenade) a souligné que le cadre du développement des PEID se fonde sur Action 21, tel que le confirme le Programme d’application de Johannesburg qui met en relief les conditions uniques et particulières de ces pays.  Les PEID sont les gardiens de la riche biodiversité du monde.  En matière de développement durable, les progrès ont été tout à fait insuffisants compte tenu de leur isolement, d’une grande vulnérabilité aux chocs naturels et financiers.  Les PEID sont dans une situation « alarmante » qui exige des mesures urgentes, a plaidé la représentante.  Il leur faut un « soutien novateur » de la part de la communauté internationale pour lutter contre les risques endogènes et exogènes.  La survie même de ces îles est en jeu, a-t-elle souligné.  « Les PEID doivent être reconnus officiellement en tant que catégorie spéciale de pays. 


Concrètement, elle a décrit les divers impacts du changement climatique sur ces pays comme l’élévation du niveau des mers, la dégradation des sols, la disparition des récifs de corail et la modification de la flore et de la faune aquatique, qui créent des déséquilibres dans la biodiversité.  Elle a lancé un appel aux organes de l’ONU pour qu’ils traitent de ces questions de toute urgence, dans le cadre d’une nouvelle ère de coopération.  Saluant l’amélioration de la coopération Sud-Sud et des mécanismes mis en place par les bailleurs de fonds, elle a tout de même regretté que les PEID n’aient pas accès à des financements préférentiels car s’ils sont reconnus comme pays en développement, ils ne le sont pas comme pays particulièrement vulnérables. 


Donnant l’exemple de la dette extérieure, elle a rappelé que la catégorisation actuelle des PEID les exclut des programmes préférentiels, ce qui constitue un fardeau supplémentaire en cette période de crises économique et financière mondiales.  La représentante a recommandé une augmentation immédiate des ressources, des résultats ambitieux juridiquement contraignants à la prochaine Conférence de Cancun sur le changement climatique, la recherche de solutions aux questions sécuritaires et humaines dû à ce changement climatique et la reconnaissance des PEID comme catégorie spéciale pour leur ouvrir l’accès à des fonds spéciaux. 


Mme JANICE MILLER (Jamaïque), qui intervenait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que malgré le caractère unique de la vulnérabilité et des défis que connaissent les PEID, les mesures prises jusqu’à présent laissaient à désirer, notamment au vu de la confluence de nombreux défis multidimensionnels qui se sont développés à l’extérieur de leurs frontières.  Malgré les efforts déployés tant sur le plan national et régional, a-t-elle ajouté, la vulnérabilité des PEID n’a fait que s’accroitre.  Pour le G-77, a expliqué la représentante, cet examen quinquennal doit produire des résultats tangibles et orientés vers l’action et renforcer notre détermination collective à répondre aux besoins des membres les plus vulnérables de la communauté internationale. 


M. JUAN ANTONIO YÀÑEZ-BARNUEVO (Union européenne), a indiqué que sa délégation était fermement engagée à promouvoir et à mettre en œuvre les priorités délimitées dans la Stratégie de Maurice.  Il a passé en revue les mesures lancées par l’Union européenne pour appuyer les PEID, notamment dans les domaines de l’adaptation aux effets du changement climatique, de l’accès à l’énergie propre et de la promotion des énergies renouvelables.  Il a également évoqué la promotion de l’agriculture durable, la protection des écosystèmes et l’amélioration de l’accès aux marchés.  « L’Union européenne », a-t-il ajouté « mettra l’accent sur les pays qui sont le plus à la traine ».


Passant aux changements climatiques, M. Yáñez-Barnuevo a évoqué la nécessité d’adopter un accord juridique contraignant.  Il a rappelé que les pays développés s’étaient engagé, lors de la conférence de Copenhague, à fournir 30 milliards de dollars en ressources aux pays les plus vulnérables en la matière, pour ensuite préciser que le Conseil de l’Europe avait engagé les États membres de l’Union Européenne à fournir 2,4 milliards de dollars par an pour la période 2010-2012.  Le représentant a également indiqué que l’Union Européenne jouait un « rôle clef » en ce qui concerne l’octroi d’une assistance financière et technique destinée à développer les infrastructures en transport, en télécommunications, en énergie et en eau des pays en développement, y compris les PEID.  Il a par ailleurs insisté sur le rôle « essentiel » du secteur privé pour financer ces initiatives ainsi que sur la promotion de partenariats entre les secteurs publics et privés.  Il a également estimé que les PEID  devaient jouer un rôle « crucial » pour développer la coopération technique afin d’assurer la pleine mise en œuvre de la Stratégie de Maurice.


M. LOTOALA METIA, Ministre des finances, de la planification économique et des industries de Tuvalu, a déclaré, au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, que l’un des défis majeurs était la collecte de données suffisantes et de bonne qualité.  Tant que nous n’aurons pas de données comparables aux données internationales reconnues par le système des Nations Unies, nous ne pourrons évaluer les progrès de façon adéquate ni identifier correctement les projets et les résultats à attendre, a-t-elle dit.  Venant à son tour à la question de la vulnérabilité aux chocs extérieurs, le Ministre a souligné que la crise économique mondiale a eu un impact « dramatique » sur tous les États de la région qui ont toujours besoin de l’appui de la communauté internationale. 


Insistant sur le fait que la région a joué un rôle de chef de file dans la protection de la biodiversité marine, il a attiré l’attention sur la création en 2008 par Kiribati de la plus grande ère marine protégée au monde.  La Micronésie, Palaos et les îles Marshall participent à ce « défi micronésien » consistant à préserver 30% des ressources marines situés près des côtes et 20% des ressources terrestres d’ici à 2020.  M. Metia a sollicité des « efforts concertés » de la communauté internationale qui devrait envisager des options novatrices pour réduire ou restructurer leurs flottes et permettre ainsi aux PEID de développer leurs propres pêcheries.  Il a voulu que cette question soit reflétée dans la déclaration politique qui émanera de l’examen de  haut niveau.         


M. GARY QUINLAN (Australie) a expliqué que son pays avait fourni 350 000 dollars pour appuyer l’examen quinquennal de la Stratégie de Maurice.  Il a reconnu que les PEID faisaient face à de nombreux défis pour assurer leur développement durable, des défis liés notamment au réchauffement climatique, à l’élévation du niveau de la mer, à la diminution des stocks de poissons et des sources d’eau potable et au coût élevé des importations de produits alimentaires.  Ces défis sont différents de ceux que doivent relever les autres pays en développement, a-t-il insisté.  Consciente de la nécessité impérative de répondre aux défis du changement climatique, a ajouté M. Quinlan, l’Australie a investi 150 millions de dollars pour appuyer les efforts d’adaptation des pays du Pacifique et des Caraïbes.  L’Australie a l’intention de forger des liens encore plus forts, mais pour ce faire, elle doit savoir comment les PEID envisagent eux-mêmes leur développement durable, a conclu le représentant.


M. RICK BARTON (États-Unis) a estimé qu’afin d’assurer le succès de l’examen de haut niveau, les délégations devaient travailler à un document concis et concret, notamment, sur les défis du changement climatique.  Il a appelé au respect des engagements financiers pris en vertu de la Déclaration de Copenhague, avant de s’attarder sur les initiatives lancées par son Gouvernement Obama.


M. LIU YUYIN (Chine) a estimé que le fait que l’économie mondiale soit loin de sortir de sa crise, la fragilité écologique, les capacités limitées et autres caractéristiques spécifiques des PEID sont autant de raisons qui font que sans l’aide de la communauté internationale, ces pays ne sauraient réaliser les OMD et autres objectifs fixés internationalement.  La Stratégie et la Déclaration de Maurice sont très importantes dans ce contexte, a dit le représentant en promettant que son pays  continuera à fournir une assistance aux PEID dans les limites de ses capacités et pour faire avancer la cause du développement durable dans le monde. 


M. PAOLO SOPRANO (Italie) a passé en revue les initiatives lancées par son pays pour aider les PEID à faire face aux défis qu’ils connaissent, en matière de changement climatique, entre autres.  Il a évoqué le financement d’un centre pour le développement d’un mécanisme de réponse au changement climatique dans les Caraïbes.  Il a aussi rappelé que le système de coopération, lancé il y a trois ans, dans le domaine des énergies renouvelables a donné lieu à une trentaine de projets.


M. SELWIN CHARLES HART (Barbade) a rappelé que la Conférence que son pays a accueillie représentait une tentative de traduire Action 21 dans une catégorie spéciale d’États, chose qui a été malaisée en raison de la réticence de certains pays à reconnaître le caractère spécifique des PEID.  Cette approche s’est néanmoins avérée utile et l’heure est venue de reconnaître les progrès importants ainsi que la disponibilité, la persévérance et l’engagement des États insulaires, a-t-il dit.  Il s’est dit inquiet au manque de reconnaissance des besoins réels et pressants des PEID. 


« Vos paroles ne servent à rien si nous restons à la périphérie de vos décisions.  Elles resteront creuses vous n’accordez pas à nos produits un accès préférentiel à vos marchés », s’est exclamé le représentant.  « Arrêtez de traiter notre situation comme un cas d’étude.  Vous l’avez fait pendant seize ans», a-t-il ajouté, en soulignant que son pays s’attend à un programme d’action complet qui prenne en compte les objectifs et les progrès accomplis dans le cadre de la Stratégie de Maurice. 


M. ABDUL GHAFOOR MOHAMED (Maldives) a indiqué que la vulnérabilité des PEID avait été exacerbée par le changement climatique et la crise financière internationale.  Il jugé important d’établir un lien entre la Stratégie de Maurice et les OMD, auxquels l’appui de l’ONU aux PEID demeure insuffisant.  « Cet appui n’est ni ciblé, ni transparent, ni efficace», a notamment affirmé le représentant des Maldives.  « Les PEID doivent être traités comme une catégorie spéciale et bénéficiant d’un soutien financier ciblé, a dit, à son tour, le représentant.


M. CONROD HUNTE (Antigua-et-Barbuda) a souligné, à son tour, que la vulnérabilité des PEID a augmenté depuis cinq ans en raison des crises financière, alimentaire et énergétique.  Bon nombre de facteurs économiques actuels et de contraintes ne sont imputables ni aux pays en développement ni aux PEID, a-t-il souligné en voulant que la communauté internationale tiennent compte de ce fait dans sa recherche de solutions.  Il a énuméré une série de mesures particulières pour que les PEID puissent gérer au mieux les crises financières et les flux migratoires provoqués par le changement climatique.  Il a stigmatisé la tendance « inquiétante » de certains pays à ne pas faire de concessions, avant d’insister sur la validité du principe pollueur-payeur. 


M. COLLIN BECK (Îles Salomon) a estimé qu’au sein de l’ONU la question des PEID étaient toujours examinée, de manière ad hoc.  Nous avons simplement créé une nouvelle couche de bureaucratie au sein du système, a-t-il affirmé, en regrettant le manque de coordination et de transparence.  Aucun des PEID ne sera en mesure de réaliser les OMD d’ici 2015, a-t-il prévenu, avant de mettre l’accent sur l’importance du transfert des technologies, l’agriculture durable et les énergies renouvelables.  Il faut, a-t-il dit, de meilleurs partenariats pour assurer la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice.


MmeANA CRISTINA RODRÍGUEZ-PINEDA (Guatemala) a réaffirmé l’appui de son pays de l’Alliance des petits États insulaires en développement. 


M. ANTONIO PEDRO MONTEIRO LIMA (Cap-Vert) a estimé que cette Journée offre l’occasion d’examiner la situation des PEID à la lumière de la crise économique et financière mondiale.  Dénonçant les risques d’instabilité dans le monde, il a mentionné la situation actuelle de l’Europe, qui est aussi prise en otage par la cupidité des spécialistes des marchés boursiers et par un système fondé sur le « profit à tout prix ».  Périodiquement, les PEID sont forcés d’affronter des crises exogènes qui aggravent les risques de déstabilisation dans le monde comme la migration forcée, la contamination des eaux et autres périls.  La solidarité doit revenir comme instrument essentiel de la volonté politique.  Les PEID veulent tout simplement survivre, a souligné l’intervenant, en mettant en garde contre une « catastrophe mondiale annoncée » et en réclamant des mesures urgentes, efficaces et durables. 


M. SHIGEKI SUMI (Japon) a indiqué qu’à l’occasion de la cinquième réunion au sommet du Forum du Japon et des îles du Pacifique, le Premier ministre japonais avait annoncé une contribution de 50 milliards de yen, au cours des trois prochaines années.  Le Japon appuie également la Communauté des Caraïbes (CARICOM) dans la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice.  Le représentant a jugé urgent de faire avancer les négociations sur le changement climatique.  Il a ajouté que dans le cadre de l’Initiative de Hatoyama, son Gouvernement débourserait, d’ici 2012, 15 milliards de dollars pour appuyer les efforts d’adaptation des États en développement.


M. MODEST JONATHAN MERO (Tanzanie) a estimé que les efforts en faveur des PEID n’ont pas été suffisants et a informé que son pays avait perdu une petite île en raison de l’élévation du niveau de la mer. 


M. ALI’IOAIGA FETURI ELISAIA (Samoa) s’est attardé sur l’isolement des PEID, en particulier les îles du Pacifique.  Il a souligné que cet isolement est accentué par la fracture numérique.  Il faut combler ce fossé maintenant et non pas attendre que les pays soient en crise pour adopter des palliatifs comme les mesures d’urgence. 


M. PIO TIKODUADUA (Fidji) a rappelé, à son tour, que son pays faisait face à de nombreux défis liés au changement climatique.  Il a évoqué le passage du cyclone qui a coûté 100 millions de dollars à l’économie fidjienne et une détérioration des relations commerciales entre l’île et les autres pays de la région.  Le représentant a réclamé des mesures concrètes car « le temps joue contre nous ».


Mme MARIA TERESA ROSAS JASSO (Mexique) a appuyé les mesures vers une application effective de la Stratégie de Maurice à tous les niveaux, assorties de financements appropriés.  Elle a rappelé qu’en novembre 2009, son pays a présenté un rapport qui souligne les efforts réalisés dans la cadre de l’appui aux PEID.  Elle a dit attendre avec intérêt la Conférence de Cancun et le Comité préparatoire de la réunion de haut niveau sur la Stratégie de Maurice. 


Mme DJAHEEZAH SUBRATTY (Maurice) a demandé un soutien spécifique pour accélérer la diversification de l’´economie des PEID et leur permettre de se remettre de la crise économique actuelle.


M. IAN EDDINGTON, Groupe des travailleurs et des syndicats, a suggéré l’inscription à l’ordre du jour de la Conférence de Cancun de nouvelles questions à savoir, la vulnérabilité des pays face à la criminalité internationale et au réchauffement de la planète.  Il a aussi dénoncé la pollution occasionnée par l’industrie très lucrative du tourisme et des mines.  Il a plaidé pour l’élaboration d’un programme d’éducation qui présenterait aux gouvernements et à l’industrie les exigences d’une société civile voulant vivre dans la sécurité. 


M. VIJAY SHARMA (Inde) a estimé, à l’instar des observations formulées par le Secrétaire général dans son rapport, qu’il importait de développer des critères plus objectifs pour évaluer la vulnérabilité des États.  Il a expliqué que l’Inde avait développé des moyens novateurs pour garantir la sécurité et le bien-être des habitants des zones côtières, grâce notamment à l’appui technique et à des normes plus strictes en matière de protection de l’environnement.  Comme l’Inde met son expérience en matière de développement et de technologie au service des PEID, des projets ont notamment été lancés dans les domaines de l’adaptation aux effets du changement climatique, de gestion des déchets, de télémédecine ou encore de transport public et d’irrigation.


MmeLEONG CHIA JANG, Grand groupe « Jeunesse et enfance », a considéré que le changement climatique, la viabilité des économies et le renforcement des capacités constituent les défis majeurs actuels des PEID.  Elle a mis l’accent sur l’appui financier et à une attention plus soutenue aux besoins des jeunes.  Appuyant l’écotourisme pour une croissance durable, elle a invité les pays industrialisés à coopérer avec les petits États insulaires, en leur reconnaissant une catégorie spéciale et des besoins particuliers.  Elle a également plaidé pour le développement des populations autochtones de ces petits États.  


M. HOFFMEISTER, Grand groupe des ONG, a estimé que les PEID devaient développer des secteurs économiques qui ne sont pas vulnérables aux effets du changement climatique.  Il a estimé qu’au lieu de financer les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’accord de Copenhague aurait dû se fonder sur la dette écologique de certains pays.  C’est à eux de financer la réparation des dégâts causés, a-t-il affirmé.


Mme GRACE BALAWAG (Grand groupe peuples autochtones) a appelé à une action urgente pour les peuples autochtones des PEID, premiers à souffrir des déchets toxiques non réglementés.  La manière d’atténuer les conséquences de l’industrialisation qui affecte toutes les populations est, a-t-elle estimé, la question qui doit être au cœur de l’évaluation de la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice.  Elle a demandé des mesures spécifiques sur la gestion des risques et la réduction de la vulnérabilité.   


Mme WILLIAMS (Grenade), au nom de l’Alliance des petits États insulaires en développement, a souligné la solidarité des partenaires, en particulier l’Union européenne et son mécanisme Fast Start sur le changement climatique.  Elle a salué la coopération sans faille de l’Australie et les mesures concrètes et encourageantes prises par les États-Unis.  Elle a dit attendre avec intérêt la réunion de juillet sur l’Initiative SIDSdoc.  La représentante a aussi salué le Japon et Inde qui ont également une coopération dynamique avec les pays de l’Alliance.  Elle a conclu en rappelant que le projet de déclaration politique de la réunion de haut niveau est en cours de négociations. 


M. MATTIA PORETTI (Suisse) a rappelé que son pays a été l’un des premiers à avoir pleinement reconnu, lors de la préparation du Sommet de la terre en 1992, la spécificité des petits États insulaires en développement. La communauté internationale se doit de les appuyer, a dit le délégué, qui a estimé qu’il était essentiel de stabiliser les émissions de gaz à effet de serre et que la période conduisant à 2012 était cruciale, à cet égard.


M. DANA KARTAKUSUMA (Indonésie) a déclaré qu’en tant que nation-archipel, son pays comprenait et partageait les préoccupations particulières des petits États insulaires en développement, notamment en ce qui concerne la réalisation du développement durable et des OMD.  Concernant les modules thématiques, il a rejeté toute solution à l’emporte pièce et l’ancien paradigme du « produire d’abord et nettoyer ensuite ».  Il a recommandé la recherche de solutions viables et demandé, aux partenaires des pays développés, un engagement accru en matière d’aide publique au développement (APD) et de sources novatrices de financement. 


Rapport du Secrétaire général sur l’« Examen de l’application de la Stratégie de Maurice » (E/CN.17/2010/9)


Dans ce rapport, le Secrétaire général fait une première synthèse des examens nationaux et régionaux de l’application de la Stratégie de Maurice.  Sur la base des recommandations formulées par les États Membres, un rapport plus élaboré sera présenté à la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, consacrée entre autres, à l’examen des progrès dans la lutte contre la vulnérabilité des petits États insulaires en développement dans le cadre de l’application, conformément à la Stratégie de Maurice.


Le Secrétaire général rappelle les principales vulnérabilités des PEID et cite d’abord la vulnérabilité « intrinsèque » qu’est leur petite taille, limitant la possibilité d’une économie d’échelle, grossissant les dépenses administratives et d’infrastructures et encourageant l’émigration.  En deuxième lieu, il cite l’isolement de ces pays, avec les coûts d’importation et de communication que cela suppose.  Il cite ensuite la vulnérabilité aux chocs externes comme les catastrophes naturelles et l’impact des crises macroéconomiques internationales sur leur économie.  En effet, la combinaison de leur petite taille et de leur isolement donnent lieu à des coûts de production très élevés et à une grande vulnérabilité à la volatilité des prix des produits de base. 


Le Secrétaire général parle ensuite de leurs ressources naturelles limitées.  Enfin, il s’arrête sur leur l’exposition aux défis écologiques comme le changement climatique et ses corolaires, l’élévation du niveau de la mer, la destruction des récifs de corail, la perte de la biodiversité, la pollution ou encore l’acidification des océans.


Le Secrétaire général note que les trois réunions régionales tenues en prévision de l’examen quinquennal sont parvenues à la conclusion que des progrès ont été faits par les petits États insulaires en développement dans la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice et des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Toutefois, des efforts renouvelés sont nécessaires car ces pays continuent d’être très vulnérables aux chocs externes. 


Plusieurs acquis durement gagnés sont dorénavant menacés par l’impact du changement climatique et les catastrophes naturelles ainsi que par les conséquences des crises alimentaire, énergétique et financière mondiales.  D’autres données montrent que ces impacts ont tellement usé les capacités déjà limitées que ces États ont pour faire face à ces phénomènes qu’ils connaissent un véritable recul.


Les petits États insulaires en développement ont reconnu eux-mêmes la nécessité d’améliorer les systèmes de collecte de données et d’informations pour affiner les processus de prise de décisions et les profils de vulnérabilité.  Ils ont plaidé pour l’institutionnalisation des indicateurs et des bases de données en matière de développement durable pour suivre et évaluer les politiques. 


Ces pays ont aussi reconnu la nécessité de réduire leur dépendance au pétrole par le développement de sources d’énergie alternatives et des investissements dans les technologies modernes.  Comme leurs moyens de subsistance sont étroitement liés à leurs ressources naturelles et à l’écosystème que leur offre leur biodiversité, ils réclament un appui financier à leurs réseaux d’ères protégées, à leurs politiques de croissance verte et aux efforts d’adaptation et d’atténuation.


Toutes les réunions régionales ont souligné l’importance de la coopération et des partenariats et recommandé le recours aux mécanismes existants, en donnant des rôles renforcés et coordonnées aux organisations régionales et aux Nations Unies.  Dans ce cadre, le renforcement des partenariats public-public and public-privé est encouragé, sous la forme d’une coopération sud-sud ou d’alliances avec les communautés des donateurs. 


Quant aux mécanismes existants, les petits États insulaires en développement estiment que l’examen quinquennal pourrait améliorer le mécanisme de partenariats de la Commission, mis en place lors du Sommet de Johannesburg, en relançant une nouvelle série d’initiatives pour traiter de leur vulnérabilité, en partant de l’expérience acquise depuis 2002.


Rapport du Secrétaire général intitulé « Examen intégré du module thématique portant sur l’extraction minière, les produits chimiques, la gestion des déchets, les transports et les modes de consommation et la production durables dans les petits États insulaires en développement » (E/CN.17/2010/14)


Le rapport offre un bilan des progrès accomplis dans les petits États insulaires en développement dans l’application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable de ces pays. 


Le Secrétaire général y décrit les tendances, politiques et programmes, enseignements tirés pour chaque secteur ainsi que les obstacles qu’il reste à surmonter.  Il dit ainsi que la fourniture de services de transport aériens et maritimes qui soient fiables et efficaces pose toujours des difficultés, notamment dans la région du Pacifique Le régionalisme et la régionalisation des transports pourraient leur permettre de faire face efficacement aux défis que posent la petite taille, les faibles volumes transportés et l’éloignement géographique. 


En matière de gestion des déchets, l’application sans modifications de technologies et pratiques utilisées dans les pays développés n’a pas fait ses preuves, car elle exige des transports efficaces, des ressources financières importantes et de l’espace pour les décharges sanitaires et les stations d’épuration.  Parmi les approches devant permettre d’améliorer la situation, le Secrétaire général mentionne le compostage des déchets organiques pour obtenir des produits de remplacement des engrais chimiques ainsi que la conversion des déchets en produits énergétiques et eau d’irrigation.  Il reconnaît que les mouvements transfrontières de déchets dangereux et de produits chimiques sont de nouvelles difficultés qui vont se poser avec acuité.


Dans le secteur minier, du fait des vulnérabilités de ces États et de leur dépendance à l’égard des ressources marines, des approches intégrées de la gouvernance pourront être nécessaires en ce qui concerne l’extraction minière, les pêches, la biodiversité, l’énergie et les transports.  Des évaluations quantitatives et qualitatives pourront elles aussi s’avérer indispensables à la prise en compte des liens réciproques qui sont généralement plus importants pour ces États que pour d’autres pays en développement. 


En outre, les activités minières artisanales et à petite échelle doivent faire partie des stratégies de développement encore que des distinctions nettes doivent être établies entre celles qui concernent les moyens de subsistance et celles qui sont le fait de petites entreprises commerciales.  À la lumière de l’expérience, une étroite coopération régionale entre gouvernements des États de la région du Pacifique et de la région des Caraïbes notamment, doit être considérée comme ayant un impact élevé pour un coût faible. 


En ce qui concerne la consommation et la production durables, l’approche de la croissance écologique semblent s’imposer comme la voie à suivre et remplacer l’ancien paradigme « croissance d’abord, nettoyage ensuite ».


Table ronde thématique sur les PEID


« Prisonniers de la mer », les PEID ont consenti des efforts considérables pour répondre à des défis exceptionnels, ont argué ces pays qui ont haussé le ton aujourd’hui, pour que le monde prenne plus au sérieux leurs préoccupations qu’ils ne sauraient régler seuls.


Certaines propositions ont été faites pour leur développement durable à l’occasion de cette table ronde sur l’extraction minière, les produits chimiques, la gestion des déchets, les transports et les modes de consommation et de production durables.  


Le Grand groupe des travailleurs et des syndicats a ainsi suggéré l’élaboration d’un « pacte mondial des PEID » qui prendrait la forme d’un document sur les politiques et les relations industrielles, visant à ce que les entreprises respectent leur environnement et sa viabilité. Le même groupe a proposé d’étudier la possibilité de dépêcher un navire incinérateur itinérant qui ferait aussi la promotion d’activités écotouristiques. 


Il serait difficile d’introduire subitement l’éco-tourisme en Papouasie-Nouvelle-Guinée car les peuples autochtones ne l’accepteraient pas, a prévenu Mme Immaculate Javia, de l’Autorité chargée des ressources minières de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.  Même verte, cette industrie engendre des coûts, a-t-elle rappelé. 


Le Président en exercice de l’Union européenne a préconisé une réglementation plus stricte des contaminants, tandis que la Jamaïque, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a encouragé la communauté internationale à laisser ces petits États jouer un rôle plus important dans le processus de prise de décisions sur ces sujets.


Sur le plan économique, le représentant de Cuba a constaté que malgré la collecte de données sur l’économie verte, on ignore encore comment les facteurs macroéconomiques vont jouer.  Il est donc difficile de savoir d’ores et déjà quels seraient les moyens efficaces et concrets de lutte contre la pauvreté dans les pays en développement.


M. GORDON BISPHAM, Président de la Commission du développement urbain et Expert des PEID pour les Caraïbes, a renchéri en mettant l’accent sur le fossé entre riches et pauvres dans les Caraïbes.  La coordination et la coopération entre les acteurs impliqués aux niveaux environnemental, économique et social doivent être améliorées par une approche plus intégrée.  Les pays des Caraïbes sont dans une sorte de transition vers une forme durable de consommation mais ils doivent s’attaquer à un mode de production durable et à la création d’emplois décents.


Le représentant de l’Union internationale des télécommunications a vu une possibilité de croissance dans les télécommunications, question qui figure dans la Stratégie de Maurice.  L’OMD 8 stipule aussi qu’il faut réduire le fossé numérique, a-t-il ajouté, en soulignant que la téléphonie mobile est déjà un exemple positif de la coopération Sud-Sud entre les Caraïbes et le Pacifique.


« Les télécommunications représentent un secteur transversal incontournable si l’on aspire à une véritable ouverture de ces pays vers l’extérieur », a-t-il rappelé, en estimant que les communications entre les petits États insulaires en développement étaient une question fondamentale.


Un autre conférencier, M. AMJAD ABDULLAH, Directeur général au Ministère du logement, des transports et de l’environnement des Maldives, a qualifié le secteur des transports de « câble vital reliant les PEID entre eux et également aux autres pays ».


Partageant l’expérience des Maldives dans la mise en place d’un réseau dans les sept principales îles de l’archipel, il a expliqué que ce réseau est le plus vaste au monde, ce qui aide le développement du tourisme.  Le problème du coût des transports a amené le Gouvernement à offrir des subventions aux transporteurs pour qu’ils élargissent leur réseau.  Aujourd’hui, les Maldives sont prêtes à investir dans des moyens de transport verts.


Dans sa synthèse en fin de journée, le Président de la Commission du développement durable a reconnu qu’en matière de transport, les PEID étaient  « prisonniers de la mer ».  Le secteur des transports ne doit plus être marginalisé et il serait opportun d’étudier soigneusement la question des émissions de carbone, a-t-il suggéré. 


Il a ajouté que l’installation d’une industrie minière durable est limitée par le coût et le manque de capacités humaines.  Le cyanure, le mercure et autres produits toxiques ne sont pas encore dûment gérés et il est urgent de trouver les mécanismes adéquats.


Le débat interactif, modéré par le Président de la Commission, M. Luis Ferraté Felice (Guatemala), avait été précédé par de brèves interventions de M. Bruce Graham, Consultant pour la gestion des déchets auprès du Gouvernement de la Nouvelle-Zélande, et Mme Immaculate Javia, de l’Autorité chargée des ressources minières de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.


M. Graham a jugé essentiel d’établir un fonds de financement du développement durable pour diminuer la dépendance des PEID à l’égard de l’APD.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.