En cours au Siège de l'ONU

Militants et ONG témoignent des mesures prises pour manifester contre la construction du mur de séparation dans le Territoire palestinien occupé

AG/PAL/1160

Militants et ONG témoignent des mesures prises pour manifester contre la construction du mur de séparation dans le Territoire palestinien occupé

26/03/2010
Assemblée généraleAG/PAL/1160
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

MILITANTS ET ONG TÉMOIGNENT DES MESURES PRISES POUR MANIFESTER CONTRE LA CONSTRUCTION

DU MUR DE SÉPARATION DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ


La réunion de la société civile à l’appui du peuple palestinien demande le respect

de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur la construction du mur de séparation


(Adapté de l’anglais)


À l’occasion de la réunion de la société civile à l’appui du peuple palestinien, organisée sous l’égide des Nations Unies, et qui s’est déroulée à Vienne le 26 mars dernier, des représentants d’organisations non gouvernementales et autres militants et activistes ont évoqué les mesures prises par leurs associations et ONG pour protester contre la construction, par Israël, du mur de séparation dans les territoires palestiniens occupés, notamment à Jérusalem-Est et aux alentours du village de Bil’in.  Ils ont également souligné l’importance que revêt l’avis consultatif émis en juillet 2004 par la Cour internationale de Justice au sujet du mur en question.


Dans son discours liminaire, M. Zahir Tanin, Vice-Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a indiqué que plus de 1 000 Palestiniens, Israéliens et militants venus du monde entier s’étaient rassemblés, au mois de février dernier, dans le village palestinien de Bil’in, pour marquer le cinquième anniversaire de la lutte contre la construction du mur, et ce malgré une prise de risques évidente.


« Ce que les membres de la société civile sacrifient sur le plan personnel afin de lutter contre une grande injustice nous remplit d’humilité », a-t-il déclaré.


« Je suis honoré et plein d’humilité, face à ces « combattants » de terrain qui luttent chaque jour contre le mur et l’occupation », a déclaré dans ses remarques de clôture M. Riyad Mansour, Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies.


Engageant les participants à « se concentrer sur ce qui nous unit et non pas sur ce qui nous divise », M. Mansour a noté que les activités de la société civile et celles de l’Autorité palestinienne se complétaient mutuellement, et que toute action, qu’elle soit petite ou de grande envergure, contribuait à la lutte que mène le peuple palestinien pour mettre un terme à l’occupation de ses terres et pour établir un État indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale.


Cette réunion a aussi été l’occasion pour les participants de prendre part à deux tables rondes qui avaient pour thème: « L’action menée par la société civile à l’encontre du mur de séparation dans les territoires occupés de Cisjordanie », et: « L’importance de respecter le droit international, notamment l’avis consultatif émis par la Cour internationale de Justice au sujet du mur ».


Les participants ont également assisté à la projection de deux films: Walled Horizon, qui est un documentaire produit par les Nations Unies à Jérusalem avec la participation de Roger Waters, du groupe de rock Pink Floyd, et Refuse to Die in Silence, qui est un film qui documente la créativité des manifestations pacifiques qui se déroulent à Bil’in.


La réunion de la société civile à l’appui du peuple palestinien, tenue sous l’égide des Nations Unies, a été organisée à l’issue du Séminaire des Nations Unies sur l’assistance au peuple palestinien, qui s’est tenu les 24 et 25 mars à Vienne.  Ces deux événements se sont tenus sous les auspices du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.  La réunion du 26 mars a notamment été l’occasion pour le Comité de poursuivre son programme de coopération avec la société civile, par l’intermédiaire duquel il fournit aux ONG et aux particuliers des plateformes à partir desquelles ils peuvent procéder à un échange de points de vue et élargir les réseaux internationaux d’appui au peuple palestinien.


L’intégralité du communiqué, publié en anglais, peut être consultée en cliquant sur ce lien GA/PAL/1160.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Comité des droits de l’homme adopte le rapport sur la suite donnée aux communications individuelles

DH/CT/725

Le Comité des droits de l’homme adopte le rapport sur la suite donnée aux communications individuelles

25/03/2010
Assemblée généraleDH/CT/725
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Pacte international relatif

aux droits civils et politiques

Comité des droits de l’homme

Quatre-vingt-dix-huitième session

2711e & 2712e séances – matin & après-midi


LE COMITÉ DES DROITS DE L’HOMME ADOPTE LE RAPPORT SUR LA SUITE DONNÉE AUX COMMUNICATIONS INDIVIDUELLES


Il poursuit l’examen du projet d’observation générale sur le droit à la liberté d’expression


Le Comité des droits de l’homme a repris, ce matin au Siège de l’ONU à New York, l’examen en première lecture d’un projet d’observation générale portant sur l’article 19* du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui traite du droit à la liberté d’opinion et d’expression.


Les experts ont poursuivi la première lecture du texte concernant les paragraphes 20 et 21, entamée à Genève en octobre dernier.  Le paragraphe 21 s’inscrit plus spécifiquement dans la partie réservée aux restrictions prévues par le Pacte à la liberté d’expression (article 19.3).


Le paragraphe 21 stipule que « l’exercice du droit à la liberté d’expression comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales et, pour cette raison, il peut être soumis à certaines restrictions en rapport avec les intérêts d’autres personnes ou d’autres groupes ou de la communauté dans son ensemble.  Toutefois, les restrictions qu’un État partie impose à l’exercice de la liberté d’expression ne peuvent pas compromettre le droit lui-même ».


L’expert de la Tunisie, M. Abdelfattah Amor, a demandé que la notion de « devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales » soit approfondie, tandis que d’autres étaient d’avis que les dispositions du Pacte clarifiaient amplement cette notion.


L’intitulé de la nouvelle section du projet d’observation générale « Limitations de la liberté d’expression » a également fait l’objet d’un débat, certains préférant la notion de limitations « autorisées » ou de « portée de la liberté d’expression », pour éviter toute interprétation ambiguë.


Le Comité était également saisi d’une proposition de paragraphe additionnel au projet d’observation générale nº 34, présentée par l’expert de la Tunisie.  Ce paragraphe porte sur « les indications des opinions politiques, religieuses ou autres dans les dossiers d’agents du secteur public ou du secteur privé et sur les documents d’identité ».  Tout en souhaitant des précisions sur la teneur de cette proposition, les experts se sont également interrogés sur la place qu’occupera le nouveau paragraphe dans ce projet d’observation générale qui porte exclusivement sur l’article 19 du Pacte.  Tandis que certains experts ont estimé que ce paragraphe relevait davantage de l’article 17 du Pacte qui a trait au droit à la vie privée, d’autres considèrent qu’il complèterait les dispositions du premier paragraphe de l’article 19 selon lequel « nul ne peut être inquiété pour ses opinions ».  Le Président du Comité et expert du Japon, M. Yuji Iwasawa, a décidé de reporter à la session de juillet l’examen et l’adoption de cette proposition.


Le Comité a également adopté, cet après-midi, le rapport présenté par la Rapporteure spéciale du Comité sur la suite donnée aux communications individuelles** et experte des États-Unis, Mme Ruth Wedgewood.


Conformément au Protocole facultatif, le Comité examine les communications émanant de particuliers qui prétendent être victimes d'une violation d'un des droits énoncés dans le Pacte et qui ont épuisé tous les recours internes disponibles.


Mme Wedgewood a récapitulé, affaire par affaire, les informations reçues par le Comité de la part des plaignants et des États parties depuis la 92ème session, qui s’était tenue du 12 au 30 octobre 2009 à Genève.  Elle a également proposé les recommandations et décisions sur la suite que le Comité donnera à ces affaires.


Ces affaires individuelles concernent les États parties suivants: Algérie, Allemagne, Bélarus, Cameroun, Canada, Colombie, Croatie, Espagne, Fédération de Russie, Kirghizistan, Nouvelle-Zélande, Norvège, Ouzbékistan, Paraguay, Pérou, Philippines, Tadjikistan et Zambie.


Le Comité se réunira à nouveau demain, vendredi 26 mars, à 10 heures, pour clôturer les travaux de la présente session.


*     CCPR/C/98/3

*     CCPR/C/GC/34/CRP.2


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Le Séminaire de l’ONU sur l’aide au peuple palestinien se penche sur la situation économique dans le territoire occupé et sur le rôle de la société civile

AG/PAL/1158

Le Séminaire de l’ONU sur l’aide au peuple palestinien se penche sur la situation économique dans le territoire occupé et sur le rôle de la société civile

25/03/2010
Assemblée généraleAG/PAL/1158
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LE SÉMINAIRE DE L’ONU SUR L’AIDE AU PEUPLE PALESTINIEN SE PENCHE SUR LA SITUATION

ÉCONOMIQUE DANS LE TERRITOIRE OCCUPÉ ET SUR LE RÔLE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE


(Adapté de l’anglais)


Le Séminaire des Nations Unies sur l’assistance au peuple palestinien s’est tenu les 24 et 25 mars derniers, à Vienne, sur le thème « Mettre en place les institutions et aller de l’avant dans la création d’un État palestinien ».  L’objectif du Séminaire était notamment de mobiliser l’appui au programme de l’Autorité palestinienne: « Mettre fin à l’occupation, créer l’État »,


Organisé par le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, le Séminaire a été marqué, entre autres, par un message d’ouverture du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, lu par le Coordonnateur spécial adjoint pour le processus de paix au Moyen Orient, M. Maxwell Gaylard. 


Dans ce message, Ban Ki-moon, qui était de retour d’une tournée en Israël et le Territoire palestinien occupé, a estimé que le blocus de Gaza était « inacceptable et contreproductif».  Il a appelé à la réouverture des points de passage afin que les biens humanitaires et de consommation courante puissent entrer dans la zone, et ce tout en s’assurant que les mesures de lutte contre la contrebande d’armes sont maintenues. 


Dans une autre déclaration liminaire, le Ministre du plan et du développement de l’administration de l’Autorité palestinienne, M. Ali Al-Jarbawi, a souligné que le programme de l’Autorité réaffirmait l’engagement des Palestiniens en faveur de la solution à deux États.  Tout en indiquant que l’Autorité palestinienne reste prête à reprendre les négociations sur les statuts finaux, M. Al-Jarbawi a insisté sur le fait que les Palestiniens « ne peuvent être contraints à vivre dans un cadre étatique fragmenté, un État isolé, et séparé en murs et points de passage gardés par des soldats d’un autre État ». 


M. Al-Jarbawi a expliqué que le programme « Mettre fin à l’occupation, créer l’État », qui s’étalera sur deux ans, prévoit la réalisation d’objectifs nationaux relatifs à la justice sociale, à l’égalité de droits, à l’essor économique, et à la lutte contre les discriminations.  M. Al-Jarbawi a aussi souligné que si Israël est déterminée à poursuivre l’occupation du Territoire palestinien et de ses ressources, « la communauté internationale doit savoir qu’il existe une volonté palestinienne de parvenir à la paix ».


Les autres réunions plénières du Séminaire ont été l’occasion pour les délégations d’États Membres d’entendre des experts évoquer la situation socioéconomique dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.  L’accent a été mis sur la nécessité de passer d’une économie organisée en fonction des donations et des envois de fonds à une économie productive.  Des experts ont plaidé pour que l’Autorité palestinienne devienne membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en vue d’adapter l’économie palestinienne aux besoins d’un véritable État souverain.


L’économie palestinienne gagnerait à être davantage intégrée à l’économie israélienne et aux marchés régionaux, a-t-il été dit.  Les experts ont convenu qu’à cette fin, le blocus de Gaza et les entraves à la circulation en Cisjordanie doivent être levés et que les activités de peuplement israéliennes doivent cesser, particulièrement dans Jérusalem-Est. 


Une autre plénière a eu lieu sur le thème « Regarder vers l’avenir: faire avancer le programme d’édification de l’État palestinien ».  Les experts qui y participaient ont abordé les questions de la condition des femmes palestiniennes et de leur participation dans le processus de décisions concernant la création de l’État palestinien, ainsi que, notamment, celle du rôle de la société civile dans le renforcement des institutions.  Sur ce dernier point, les participants ont par exemple salué le fait que les médias, dans le cadre du concept « Mettre fin à l’occupation, créer l’État », étaient invités à renforcer les capacités de résiliences des populations civiles face aux pratiques israéliennes. 


Outre une vingtaine d’États Membres, le Séminaire a vu la participation active d’observateurs de la Ligue des États arabes, de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), de l’Union africaine (UA), de représentants de la Banque mondiale, du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et du monde universitaire. 


Le Séminaire a été suivi, le vendredi 26 mars, par la Réunion de la société civile en appui au peuple palestinien, qui s’est également tenue à l’Office des Nations Unies à Vienne.  Cette Réunion a réfléchi à l’action contre le mur de séparation construit par Israël dans le Territoire palestinien occupé et souligné l’importance qu’il y à respecter le droit international, y compris l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur l’illégalité du mur de séparation construit par Israël. 


Un résumé plus exhaustif du déroulement des travaux du séminaire est disponible, en anglais, en cliquant sur les liens suivants GA/PAL/1155, GA/PAL/1157 et GA/PAL/1158 et GA/PAL/1159.


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L’Assemblée rend hommage aux victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique et salue Haïti, « berceau du mouvement de lutte pour la liberté »

AG/10930

L’Assemblée rend hommage aux victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique et salue Haïti, « berceau du mouvement de lutte pour la liberté »

25/03/2010
Assemblée généraleAG/10930
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

80e séance plénière

Matin & après-midi


L’ASSEMBLÉE REND HOMMAGE AUX VICTIMES DE L’ESCLAVAGE ET DE LA TRAITE TRANSATLANTIQUE ET SALUE HAÏTI, « BERCEAU DU MOUVEMENT DE LUTTE POUR LA LIBERTÉ »


L’Assemblée générale a tenu cet après-midi une réunion spéciale à l’occasion de la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves qui a pour thème, cette année, « Exprimer notre liberté par notre culture ».  La réunion a été l’occasion d’entendre l’exposé du Professeur Anthony Bogues de la « Brown University » retracer l’histoire d’Haïti, « berceau du mouvement des luttes pour la liberté».


Le fait que la double révolution haïtienne – émancipation et abolition de l’esclavage - ait posé la question de la liberté, a conféré à ce mouvement une portée mondiale, a expliqué le Professeur.  Aucune autre révolution de cette période, ni l’américaine ni la française n’a posé cette question.  Il faut donc cesser de voir Haïti comme une nation marginalisée de l’Occident et commencer à réaliser la contribution « historique » qu’il a apportée à la liberté humaine, élément central de l’édification du monde moderne.


Les déclarations des délégations ont été entrecoupées de performances musicales données par Kaaisa Doumbé Moulongo, Anthony Cedras et Lawri Lala Moore, Présidente de la Société de Jazz des Nations Unies.  Elsie Chounoune a donné lecture d’un extrait de l’autobiographie d’Olaudah Equiano, ancien esclave et écrivain britannique d’origine nigériane mort à Londres le 31 mars 1797.


La réunion de l’Assemblée a été aussi l’occasion pour son Président en exercice, Christopher Hackett, d’appeler les États Membres à appuyer l’établissement, au Siège de l’ONU, d’un mémorial permanent en hommage aux victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique.


« La traite des esclaves et l’esclavage reste l’un des chapitres les plus horribles, brutaux et douloureux, non seulement de l’histoire de l’Afrique, mais de l’ensemble de l’humanité » a notamment déclaré le représentant du Groupe des États d’Afrique.  Pour Anatolio Ngong Mba de la Guinée équatoriale, les séquelles de cette tragédie sont au cœur des « iniquités profondes » dont souffrent actuellement les personnes d’ascendance africaine.


Se faisant l’écho de ces paroles, le représentant du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, Pablo Antonio Thalassinos du Panama, a engagé les États Membres à réaffirmer leur engagement à promouvoir l’égalité sociale des populations d’ascendance africaine et à lutter contre la discrimination raciale.


« Nous devons rendre hommage au legs incroyable que les populations d’ascendance africaine ont laissé à nos sociétés », a-t-il déclaré.


Son homologue de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), Camillo Gonsalves de Saint-Vincent-et les Grenadines, a dénoncé le profit généré par les esclavagistes, « perte tragique, aussi bien pour le continent africain que pour sa diaspora ». « Cette perte est une dette qui demeure impayée dans le cahier des charges de l’humanité », a-t-il ajouté.


S’exprimant au nom du Secrétaire général Ban Ki-moon, le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, Kiyo Akasaka, a rappelé le caractère « honteux » de l’esclavage avant de dénoncer sa persistance dans de nombreuses régions du monde sous des formes pernicieuses, notamment la servitude pour dette, la vente d’enfants ou encore la traite des femmes et des filles. 


Le représentant du pays hôte, Fredrick Barton des États-Unis, a en effet déploré l’enrôlement de force, chaque année, de 200 000 enfants dans des conflits armés. « Même de nos jours, la pratique horrible qui consiste à transformer des êtres humains en marchandises destinées à être vendues à profit continue » a indiqué le représentant du Groupe des États d'Europe occidentale et autres États, Peter Wittig de l’Allemagne. 


« Nous devons tirer les leçons du passé et nous engager à créer un avenir où l’esclavage sous toutes ses formes sera éliminé et où la dignité humaine de chaque personne sera respectée dans toutes les parties du monde »


Si le représentant du Groupe des États d’Asie, Mohammad Erfani Ayoob de l’Afghanistan, a appelé l’ONU à « guider le monde en commémorant non seulement les souffrances, mais également le courage de ceux qui ont mis leur vie au service du rétablissement de la dignité humaine et de l’égalité entre tous ».


À l’instar de toutes les délégations, le Président par intérim de l'Assemblée générale a rendu hommage aux acteurs de la révolution haïtienne qui a précipité l’émancipation de tous les esclaves. 


En tirant les leçons du passé, a renchéri le représentant du Groupe d’États d’Europe orientale, les jeunes générations peuvent mieux comprendre le présent et se préparer à un avenir meilleur.  Yuriy Sergeyev de l’Ukraine a parlé d’un avenir sans esclavage, sans injustice, sans discrimination ni préjugé.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal.


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Le Comité des droits de l’homme adopte son rapport sur le suivi des observations finales

DH/CT/724

Le Comité des droits de l’homme adopte son rapport sur le suivi des observations finales

24/03/2010
Assemblée généraleDH/CT/724
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Pacte international relatif

aux droits civils et politiques

Comité des droits de l’homme

Quatre-vingt-dix-huitième session

2709e séance – matin


LE COMITÉ DES DROITS DE L’HOMME ADOPTE SON RAPPORT SUR LE SUIVI DES OBSERVATIONS FINALES


Il entend un exposé sur les travaux de la réunion intercomités (ICM)


Le Comité des droits de l’homme a adopté, ce matin, le rapport du Rapporteur spécial chargé du suivi des observations finales adoptées à la suite de l’examen des rapports périodiques soumis par les États parties*.  Ce rapport fait le point sur les réponses reçues par les États parties et les mesures prises par le Rapporteur spécial et expert de la Tunisie, M. Abdelfattah Amor.  Ce dernier a présenté ses recommandations pays par pays.    


S’agissant de Hong Kong (Chine), des États-Unis, de l’Ukraine, de l’Irlande, du Royaume-Uni, dela Barbade, dela Ex-République yougoslave de Macédoine, dela France, du Danemark et de la Zambie, M. Amor a indiqué que le Comité avait reçu leurs réponses et leur a signalé par courrier ses demandes de renseignements complémentaires, ainsi que les éventuelles recommandations qui n’auraient pas été complètement mises en œuvre.  Tout en respectant la date de la soumission de leurs prochains rapports périodiques, les États parties devront soit intégrer ces informations dans leurs rapports, soit les fournir séparément avant cette date.


Pour ce qui est des pays qui n’ont pas donné suite aux observations finales du Comité et pour lesquels les réponses sont toujours attendues en dépit des rappels qui leur ont été adressés par le Rapporteur spécial, M. Amor prévoit d’adresser un nouveau rappel à Saint-Marin, à Monaco, à l’Espagne et au Nicaragua.  Dans les cas du Chili;dela République centrafricaine, du Panama, du Honduras, de Madagascar et de la République tchèque, le Rapporteur spécial a souhaité rencontrer leurs représentants auprès des Nations Unies pour des consultations.  Quant au Brésil, qui devait soumettre son prochain rapport périodique en octobre 2009, M. Amor a estimé qu’à ce stade, le Comité ne pouvait pas faire de recommandations.


Le Comité a reçu les réponses de la Géorgie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Tunisie, du Japon et du Costa Rica, a indiqué le Rapporteur spécial, qui a précisé que leur traduction n’est toujours pas disponible.  Par conséquent, elles seront examinées au cours d’une prochaine session.  Le Rapporteur spécial a également indiqué qu’il avait accordé la prorogation de délai que le Botswana avait sollicitée.  Si les informations complémentaires sont reçues à temps, elles seront présentées lors de la prochaine session.  Pour ce qui est du rapport de la MINUK sur la situation des droits de l’homme au Kosovo, M. Amor a rappelé que les renseignements complémentaires soumis par la MINUK en novembre 2009 sont en cours d’analyse et seront examinés lors de la prochaine session.


S’agissant du Soudan, qui a soumis une réponse portant sur l’ensemble des recommandations avec un renvoi à des annexes qui n’ont jamais été reçues, M. Amor a indiqué que le Secrétariat avait, par une note verbale, demandé ces annexes.  Si elles ne parviennent pas à temps, il y aura une analyse en absence d’annexes.


Le Rapporteur spécial a également expliqué que les réponses partielles reçues par la Jamahiriya arabe libyenne étaient fondées sur une certaine perception du rôle du législateur en Libye.  Ces réponses, a-t-il dit, sont incomplètes à certains égards.  Après avoir demandé des renseignements supplémentaires le 4 janvier 2010, il envisage maintenant de tenir des consultations avec le représentant de l’État partie.  Rappelant également que l’Algérie s’en tient à sa position initiale exprimée dans un mémorandum adressé au Rapporteur spécial en novembre 2007, M. Amor a demandé à rencontrer un représentant de l’État partie.  Ces consultations n’ayant pas pu avoir lieu à New York lors de cette session, sa demande de consultations sera présentée à nouveau à la Mission permanente de l’Algérie auprès de l’ONU à Genève.


Le Comité a estimé que les réponses soumises par l’Autriche étaient, dans l’ensemble, satisfaisantes et, par conséquent, il ne recommande pas d’autres mesures.


Pour régler les problèmes de traduction des réponses fournies par les États parties, l’expert de l’Irlande, Michael O’Flaherty, a demandé si le Comité pouvait revenir aux « rapporteurs linguistiques » (un pour chaque langue de travail du Comité).  Mme Zonke Zanele Majodina, experte de l’Afrique du Sud, qui a présidé la séance d’aujourd’hui, a estimé que cette suggestion devait être examinée dans le cadre des méthodes de travail du Comité.  Le Rapporteur spécial a précisé que le problème de traduction concernait bien l’ensemble du Comité. 


Certains experts ont également proposé qu’à l’avenir, le Comité fasse des recommandations plus précises et ciblées de manière à permettre aux États de mieux suivre ces recommandations et faciliter le travail du Rapporteur spécial.  De l’avis de M. Amor, il s’agit là d’un point fondamental car parfois, « le manque de coopération des États parties » est imputable au manque de précisions sur les questions prioritaires que lui adresse le Comité.  Il a proposé aux autres membres du Comité de remercier la Suède pour avoir soumis les renseignements demandés avant la date butoir.


Le Comité a également entendu, ce matin, un exposé sur les travaux de la dernière réunion intercomités (ICM), qui a eu lieu à Genève du 30 novembre au 2 décembre 2009.  Cette réunion avait porté sur l’harmonisation des procédures et les problèmes de suivi du travail des différents comités.  MM. Nigel Rodley et Amor, les deux experts qui représentaient le Comité des droits de l’homme à l’ICM ont noté que des progrès substantiels avaient été accomplis pendant cette session.  La réunion a recommandé la création d’un groupe de travail chargé du suivi.  Ce groupe de travail sera subdivisé en deux sous-groupes chargés respectivement du suivi des observations finales et/ou enquêtes et du suivi des communications individuelles.  À titre expérimental, ce groupe fonctionnera pendant les deux prochaines années et fera l’objet d’un examen d’évaluation de sa fonctionnalité à la fin de cette période.  Revenant sur la question de l’évaluation des méthodes de suivi, M. Amor a estimé que ce point mérite d’être approfondi de manière à les rendre plus pertinentes et a proposé que cette question fasse l’objet d’un examen au cours d’une des prochaines sessions du Comité des droits de l’homme, si possible en juillet 2010.


Avec la création de ce groupe de travail, la réunion intercomités ne se réunirait qu’une fois par an et chacun des comités ne serait représenté que par son président et un autre membre.  À sa prochaine session, elle discutera de la question des rapports ciblés des organes des traités.


S’agissant d’une autre recommandation de l’ICM relative à la possibilité de mettre fin aux travaux du Groupe de travail sur les réserves aux traités, M. Amor, à l’instar d’autres experts comme Mme Christine Chanet et Mme Iulia Antoanella Motoc, a souhaité que ce Groupe de travail soit maintenu pour poursuivre le travail entamé. 


L’expert de la Suède, M. Krister Thelin, a demandé dans quelle mesure la question des retards de soumission des rapports des États parties a été abordée par la réunion intercomités.  Les changements résultant des manquements des États à leurs obligations en vertu des traités devraient émaner des organes de traités eux-mêmes, a-t-il estimé.  Il a proposé d’examiner la question des retards liés aux communications, ainsi que le cas des 21 États parties qui n’ont toujours pas soumis de rapport initial.


Certains experts, comme M. Fabian Salvioli et Mme Majodina, ont noté que les travaux des différents organes de traités étaient liés et qu’il serait judicieux de les harmoniser dans la mesure où ils se renforcent mutuellement.  Fort de ce constat, M. Amor a fait remarquer que si ces comités servent le même but, à savoir celui de faire avancer la cause des droits de l’homme dans le monde, ils n’ont cependant pas forcément le même objet.  Dans la réalité, il y a des résistances à cette idée de coopération entre les comités qui en font parfois une affaire plutôt académique, a-t-il souligné.


Le Comité poursuivra ses travaux en séance publique, demain jeudi 25 mars à 10 heures.


*     CCPR/C/98/2/CRP.1


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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De retour du Moyen-Orient, Ban Ki-moon présente au Conseil de sécurité un état des lieux de la situation sur le terrain

CS/9891

De retour du Moyen-Orient, Ban Ki-moon présente au Conseil de sécurité un état des lieux de la situation sur le terrain

24/03/2010
Conseil de sécuritéCS/9891
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6292e séance – matin


DE RETOUR DU MOYEN-ORIENT, BAN KI-MOON PRÉSENTE AU CONSEIL DE SÉCURITÉ UN ÉTAT DES LIEUX DE LA SITUATION SUR LE TERRAIN


De retour d’Israël et des territoires palestiniens occupés, le Secrétaire général des Nations Unies est venu, ce matin, présenter au Conseil de sécurité les conclusions de son déplacement dans la région, ainsi que de la réunion du Quatuor qui s’est tenue à Moscou, vendredi dernier.


M. Ban Ki-moon a également annoncé son départ pour Syrte, en Libye, où il devrait participer au Sommet de la Ligue des États arabes.  Ces missions, a-t-il précisé, s’inscrivent dans le cadre des efforts visant à initier des pourparlers indirects entre les parties israélienne et palestinienne, au moment où une « crise de confiance » a été provoquée par l’annonce faite par le Gouvernement d’Israël de construire 1 600 nouveaux logements à Jérusalem-Est.


La déclaration du Quatuor, adoptée vendredi, reflète l’accord de ses membres sur plusieurs points essentiels, a assuré le Secrétaire général. Le Quatuor – composé des États-Unis, de la Fédération de Russie, de l’ONU et de l’Union européenne - a notamment souligné la nécessité de lancer des pourparlers indirects, en vue d’aboutir à des négociations directes le plus rapidement possible, et ce, afin de régler toutes les questions en suspens concernant le statut final dans les 24 prochains mois.


Par ailleurs, le Quatuor a rappelé aux parties concernées l’importance de respecter les conditions préalables à la tenue de pourparlers indirects et d’agir conformément au droit international et à la Feuille de route.  Ces conditions prévoient le gel de toutes les activités liées à l’implantation de colonies de peuplement et le respect par la partie palestinienne de ses obligations en matière de sécurité.


Le Quatuor a condamné l’annonce faite récemment par le Gouvernement israélien de procéder à de nouvelles implantations de colonies de peuplement et réaffirmé la position de la communauté internationale sur Jérusalem.  Il a également indiqué qu’il suivrait de près l’évolution de la situation sur le terrain.  Dans sa déclaration, le Quatuor a exhorté les deux parties à s’abstenir de toute action provocatrice et de rhétorique susceptible d’envenimer la situation actuelle.


Le Quatuor a exprimé son ferme appui au projet de création d’un État, lancé en août 2009 par l’Autorité palestinienne, avec pour objectif de finaliser les préparatifs en ce sens dans les prochains 24 mois.  Il a souligné la nécessité de lever immédiatement les restrictions d’accès à la bande de Gaza et a réaffirmé son engagement en faveur d’une solution durable sur les questions de sécurité, d’unité et de points de passage, conformément à la résolution 1860 du Conseil de sécurité.


Le Secrétaire général a indiqué qu’il avait transmis ces messages importants du Quatuor aux dirigeants israéliens et palestiniens, ainsi qu’à leur peuple respectif.  À Ramallah, a-t-il souligné, il s’est notamment entretenu avec le Premier Ministre Salam Fayyad, et rencontrera à Syrte le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, qui se remet en ce moment même d’une chute.


M. Ban a été assuré à cette occasion de la volonté du Président Abbas de parvenir à des pourparlers indirects et à un règlement durable de toutes les questions en suspens, même si celui-ci a également exprimé ses préoccupations devant des actions susceptibles de remettre en question les négociations et de saper la confiance.


Le Secrétaire général a pris note des difficultés faites aux Palestiniens pour avoir accès à leurs terres et assurer leur propre développement économique et social.  Le Secrétaire général a indiqué aux membres du Conseil qu’il avait vivement encouragé les Israéliens à trouver le moyen de garantir leur sécurité tout en levant les restrictions de mouvement imposées aux Palestiniens, au risque de remettre en question la viabilité d’un éventuel État palestinien.


M. Ban s’est cependant déclaré impressionné par les efforts déployés par l’Autorité palestinienne pour assurer une plus grande transparence et assumer sa responsabilité, ainsi que par sa détermination à appuyer le processus politique.


Condamnant les incidents au cours desquels quatre Palestiniens ont été tués par les forces de sécurité israéliennes, le Secrétaire général a affirmé avoir obtenu du Ministre israélien de la défense, M. Ehud Barak, l’ouverture d’une enquête à ce sujet.


Concernant la bande de Gaza, M. Ban a indiqué que la situation qui prévaut actuellement dans le territoire est marquée par « la pauvreté et les ruines des logements détruits, les zones industrielles et agricoles abandonnées, ainsi qu’une présence sécuritaire évidente des autorités de facto. »


Qualifiant cette situation de « moralement inacceptable et contre-productive », un Palestinien lui a confié: « Nous ne vivons pas, nous survivons ».  Le Secrétaire général s’est dit particulièrement frappé par la détresse des jeunes Gazaouites, dont les moins de 18 ans représentent plus de la moitié de la population locale.


M. Ban a rappelé que le seul ciment disponible pour la reconstruction, acheminé illégalement par les tunnels reliant Gaza à l’Égypte, ne peut être utilisé par les Nations Unies.  Il a cependant noté la décision israélienne de rouvrir le point de passage de Khan Younis, fermé pendant trois ans, afin de permettre le transport de matériaux nécessaires, notamment à la construction de 151 logements dans cette localité.  Relevant que ce chiffre équivaut à seulement 1% des besoins en matière de logements, le Secrétaire général a demandé à Israël d’envisager de faire davantage.


Côté israélien, les dirigeants - dont le Président, M. Shimon Peres, le Premier Ministre, M. Benyamin Netanyahu, et le Ministre de la défense, M. Ehud Barak, ont insisté sur le fait que le seul moyen de parvenir à de pourparlers directs était de résoudre toutes les questions en suspens.


Le Premier Ministre israélien, tout en rappelant au Secrétaire général les mesures positives prises par Israël, dont un appel aux négociations directes, un engagement en faveur de la solution à deux États et la promesse de modérer les activités de peuplement, a réitéré qu’il n’y aurait pas de gel des colonies de peuplement à Jérusalem-Est.


Tout en reconnaissant les progrès accomplis en Cisjordanie par l’Autorité palestinienne, les dirigeants israéliens se sont dits préoccupés par le risque que des manifestations pacifiques cèdent le pas à la violence, et l’importance de faire preuve de retenue des deux côtés.  « Mes interlocuteurs ont également exprimé leur frustration vis-à-vis de la situation dans le Sud-Liban où, selon eux, le Hezbollah assure son réarmement à un rythme alarmant », a fait observer le Secrétaire général.  La question du nucléaire iranien, a-t-il ajouté, préoccupe également les Israéliens.


Au Sommet de la Ligue des États arabes, M. Ban a l’intention d’informer les dirigeants présents des conclusions de la réunion du Quatuor pour le Moyen-Orient et de son déplacement dans la région.  Il saisira l’occasion pour exhorter les pays arabes à appuyer l’idée de pourparlers indirects.


Au terme de son exposé, le Secrétaire général a souligné à nouveau les quatre messages fondamentaux qui ressortent de sa visite en Israël et dans les territoires palestiniens occupés: l’absence d’alternative aux négociations, qui doivent démarrer dans les meilleurs délais; le rejet de toute provocation susceptible de compromettre ce processus; la nécessité d’une amélioration de la situation à Gaza et en Cisjordanie; le soutien de la communauté internationale aux parties, même si ce sont elles qui détiennent les clefs de la paix.  Les Nations Unies ne ménageront pas leur peine à cet égard, a assuré le Secrétaire général.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Devant la CCP, le Gouvernement burundais appelle la communauté internationale à mobiliser d’urgence les ressources nécessaires à la tenue des élections prévues pour mai 2010

CCP/66

Devant la CCP, le Gouvernement burundais appelle la communauté internationale à mobiliser d’urgence les ressources nécessaires à la tenue des élections prévues pour mai 2010

24/03/2010
Assemblée généraleCCP/66
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de consolidation de la paix

Formation Burundi

Quatrième session                                          

1ère séance – après-midi


DEVANT LA CCP, LE GOUVERNEMENT BURUNDAIS APPELLE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE À MOBILISER D’URGENCE LES RESSOURCES NÉCESSAIRES À LA TENUE DES ÉLECTIONS PRÉVUES POUR MAI 2010


La formation Burundi de la Commission de consolidation de la paix (CCP) a adopté, cet après-midi, les conclusions du quatrième examen semestriel de l’application du Cadre stratégique pour la consolidation de la paix dans ce pays*, mis en place il y a trois ans.


Dans ce document(PBC/4/BDI/L.1), la CCP salue les progrès accomplis concernant les préparatifs des élections qui se tiendront en 2010, en particulier la mise en place d’un cadre juridique et opérationnel par la Commission électorale nationale indépendante.  Elle rappelle qu’il importe de tenir des élections libres et régulières, en toute transparence, afin de continuer à consolider la paix dans le pays.


Le Ministre burundais des relations extérieures et de la coopération internationale, M. Augustin Nsanze, qui présentait le quatrième rapport sur la mise en œuvre du Cadre stratégique, a lancé un appel à la CCP afin qu’elle redouble d’efforts pour la mobilisation des ressources nécessaires à l’organisation des élections, dont il a fixé le budget à plus de 50 millions de dollars.  Répondant à son appel, la Sous-Secrétairegénérale à l'appui à la consolidation de la paix, Mme Judy Cheng-Hopkins, a annoncé qu’une contribution « importante » au processus électoral au Burundi serait décaissée « très prochainement. »  


M. Zachary D. Muburi-Muita, du Kenya, qui présidait la réunion en l’absence du Président de la Formation Burundi de la CCP, M. Peter Maurer, de la Suisse, a relayé la demande de M. Nsanze en déclarant que le budget électoral devait être bouclé « sans retard. »  Il en a appelé à la générosité des membres de la Formation Burundi et de « tous les autres partenaires régionaux et internationaux qui soutiennent ces élections. »


Le reste des débats a porté sur la lutte anticorruption, le secteur de la sécurité et la promotion des droits de l’homme. 


Dans les conclusions du quatrième examen semestriel de l’application du Cadre stratégique, la Commission recommande donc au Gouvernement du Burundi de préparer les élections en respectant les droits civils et politiques et en prenant toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du processus électoral et promouvoir une politique de tolérance zéro concernant le recours à la violence et à l’intimidation. 


Elle recommande aussi aux autorités burundaises d’inciter les partis politiques, les médias et les mouvements de jeunes à respecter les codes de bonne conduite qu’ils ont signés et de doter la Commission électorale nationale indépendante des ressources nécessaires à l’exécution de son mandat et au maintien de son indépendance.


La Commission demande également au Gouvernement du Burundi de permettre le déploiement d’observateurs électoraux nationaux et internationaux dès le lancement de la première campagne électorale, et ce, jusqu’à l’annonce des résultats du dernier scrutin.


M. Nsanze a souligné que son Gouvernement prenait toutes les mesures nécessaires pour créer un environnement propice à la tenue d’élections « libres et transparentes ».  « Le Code électoral a été promulgué et les 17 commissions électorales provinciales et les 129 commissions électorales communales ont été mises en place avec la mission de diffuser les fichiers électoraux et de veiller au bon déroulement des futurs scrutins », a-t-il indiqué.  Le Ministre a noté que son Gouvernement et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) avaient signé le Projet d’appui à ce processus électoral, qui consiste en la mobilisation de ressources nécessaires pour organiser les élections, dont le budget s’élève à environ 52,5 millions de dollars. 


« À deux mois du premier scrutin électoral, prévu le 21 mai 2010, ce budget accuse un déficit de près de 21 millions, la situation est donc très alarmante », a déclaré M. Nsanze.  Il a appelé l’ONU, en particulier la CCP, le Département des affaires politiques et le BINUB, pour qu’elle redouble d’efforts dans le plaidoyer en faveur de la mobilisation rapide des fonds nécessaires à la tenue des élections.  « Nous souhaitons tous que les élections de 2010 soient le couronnement de la consolidation de la paix au Burundi », a déclaré le Ministre burundais des relations extérieures.  


Concernant la lutte contre la corruption, la CCP recommande au Gouvernement du Burundi d’achever rapidement l’élaboration de la Stratégie nationale de gouvernance et de lutte contre la corruption, de mettre au point un plan d’action réaliste visant à renforcer les mécanismes et les institutions de lutte contre la corruption et de doter le système judiciaire des moyens nécessaires pour réprimer les infractions qui y sont liées.


M. Nsanze a fait savoir que le cadre institutionnel en matière de lutte contre la corruption était « complètement en place », constitué de la Brigade et de la Cour chargée de la lutte contre la corruption, de Brigades régionales, de l’Inspection générale de l’État, de la Cour des comptes, de l’Office des recettes et d’un ombudsman.  Il a ajouté que la campagne de sensibilisation anticorruption avait été menée jusqu’au niveau communal, à travers 34 ateliers organisés dans le pays.  « Ces progrès ont été réalisés grâce à l’appui de la Belgique, du Royaume-Uni, de la Suède, de la Suisse, de la Banque mondiale, du système des Nations Unies et de la Commission européenne », a-t-il indiqué. 


Pour ce qui est de la mise en œuvre de l’Accord global de cessez-le-feu entre le Gouvernement du Burundi et le Front national de libération (FNL), M. Nsanze a assuré que l’intégration des responsables civils du FNL dans l’administration se poursuivait.  La CCP recommande en outre dans ses conclusions d’accélérer l’insertion des enfants ex-combattants dans les établissements scolaires et sur le marché de l’emploi.  Elle lui recommande aussi de commencer à appliquer le plan d’action national de réforme du système de défense et de sécurité au Burundi et de continuer de former les forces de défense et de sécurité dans tout le pays. 


Sur ce dernier point, le Ministre des relations extérieures a signalé que les corps concernés avaient poursuivi leur professionnalisation en se dotant de plans stratégiques à moyen terme, « des plans qui tiennent compte de la dimension genre au sein des forces de défense et de sécurité. »  « Le désarmement de la population civile a connu de très bons résultats, mais la campagne doit se poursuivre », a-t-il encore signalé. 


Au chapitre de la justice, de la promotion des droits de l’homme et de la lutte contre l’impunité, la CCP recommande au Gouvernement du Burundi d’achever d’élaborer le projet de loi portant création de la commission nationale indépendante des droits de l’homme, conformément aux Principes de Paris, afin que cette commission soit opérationnelle le plus tôt possible.  


M. Nsanze a déclaré que « l’illusion de certains partenaires de voir la future commission disposer de pouvoirs supérieurs à ceux de l’État, a fait traîner le consensus autour du projet de loi pertinent. »  Il a ensuite assuré que « ce malentendu ayant été levé », le texte de loi était inscrit à l’ordre du jour de la session parlementaire en cours et que le budget d’édification de la future Commission s’élevait à 150 millions de francs burundais.


Le Ministre burundais des relations extérieures a indiqué que pour le reste des recommandations, relatives notamment à la loi sur les successions et les régimes matrimoniaux, son Gouvernement avait pris des dispositions pour y répondre, dont « certaines prendront du temps à cause des moyens qu’elles exigent et du processus de consultation qu’elles nécessitent. »  


Prenant ensuite la parole, la Représentante exécutive adjointe du Secrétaire général au Burundi, Mme Bintou Keita, a prévenu que les élections n’étaient pas une fin en soi ou un point d’achèvement du processus de consolidation.  « Le Gouvernement doit s’engager dès maintenant dans la relance du développement du pays à moyen et long termes, a-t-elle dit », soulignant que la priorité doit être accordée à la réintégration économique et sociale.  Elle a aussi jugé que le succès de la campagne de désarmement dans les populations civiles aurait un impact déterminant sur la restauration de la confiance entre Burundais.  


Le représentant de la Belgique, l’un des principaux contributeurs au budget électoral, a quant à lui exhorté le Gouvernement à établir des priorités en limitant les frais non essentiels. 


Intervenant en visioconférence depuis la capitale du Burundi, Bujumbura, le représentant de l’Union européenne dans le pays, M. Alain Dartenuqc, s’est félicité de l’enregistrement de quelque 3 550 665 d’électeurs sur les listes électorales, dont plus de 50% de femmes.  


« L’Union européenne est cependant très préoccupée par le comportement des groupes de jeunes véhiculant des slogans vindicatifs.  C’est pourquoi, l’Union européenne lance un appel à l’apaisement à l’approche des élections », a-t-il dit.  Concernant le financement du processus électoral, il a rappelé que l’Union européenne, qui contribue à hauteur de près de 5 millions d’euros, partageait l’inquiétude du Gouvernement burundais. 


« La communauté internationale doit se mobiliser, a-t-il ainsi estimé avant d’inviter les autorités burundaises à préciser le budget dans le sens préconisé par la Belgique.  Avant de conclure, M. Dartenuqc a annoncé qu’une mission d’observateurs sera déployée dans les 17 provinces du pays à partir de la fin avril.


M. Yaya Samake, représentant de l’Union africaine au Burundi, s’est dit préoccupé par l’insécurité qui règne dans le pays, à deux mois des élections.  « Le maintien de l’ordre relève de la responsabilité des parties prenantes burundaises impliquées dans le processus électoral », a-t-il rappelé.  M. Samake a ensuite assuré que l’Union africaine se mobilisait pour apporter sa contribution à ce processus, « que nous souhaitons exemplaire pour l’ensemble du continent. »  À son tour, il a annoncé l’envoi prochain de nouvelles missions d’évaluation de l’Union africaine chargées d’examiner comment elle pourrait renforcer son appui aux préparatifs des élections. 


Les délégations suivantes ont pris la parole: Ouganda, Allemagne, Royaume-Uni, République-Unie de Tanzanie, États-Unis, Suède, Pays-Bas, Kenya, Suisse, Afrique du Sud, République tchèque, Canada, Chili et Mexique. 


La prochaine réunion plénière de la Commission de consolidation de la paix sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


* PBC/4/BDI/L.1


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Fin du dialogue de haut niveau sur le financement du développement: le lien est fermement établi entre la disponibilité des ressources et la réalisation des OMD

AG/10929

Fin du dialogue de haut niveau sur le financement du développement: le lien est fermement établi entre la disponibilité des ressources et la réalisation des OMD

24/03/2010
Assemblée généraleAG/10929
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

78e séance plénière

Matin & après-midi


FIN DU DIALOGUE DE HAUT NIVEAU SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT: LE LIEN EST FERMEMENT ÉTABLI ENTRE LA DISPONIBILITÉ DES RESSOURCES ET LA RÉALISATION DES OMD


L’Assemblée générale a conclu aujourd’hui son Dialogue de haut niveau sur le financement du développement après avoir tenu une série de tables rondes portant sur les aspects fondamentaux de la question, également abordés en parallèle par les États Membres, ce matin, au cours du débat plénier entamé hier.


L’une des tables rondes a été l’occasion de discuter en détail des sources novatrices de financement du développement « afin de dépasser la logique traditionnelle de l’aide publique au développement annuelle », mais aussi les clivages entre pays du Nord et pays du Sud, respectivement considérés comme donateurs et récipiendaires.


Perçue comme « hérétique » à ses débuts, l’approche consistant à financer en partie le développement en créant de nouvelles formes de mobilisation de ressources a connu un premier succès en 2005 avec la mise en place de la contribution de solidarité sur les billets d’avion, a rappelé M. Philippe Douste-Blazy, Conseiller spécial du Secrétaire général pour un financement novateur du développement.


M. Douste-Blazy est revenu sur l’idée de lancer une « taxe sur les transactions financières » (TTF) à l’appui de la promotion du développement durable.  Expliquant qu’une équipe spéciale intergouvernementale sur la mise en œuvre de cette taxe était en place, M. Douste-Blazy a estimé que la conjoncture actuelle y était favorable, car l’opinion publique internationale attend de ceux qui sont responsables de la crise financière et économique mondiale actuelle qu’ils « réparent les dégâts causés ».  Le Conseiller spécial s’est félicité à cet égard de l’annonce faite par la Belgique d’inscrire la question de la taxe sur les transactions financières (TTF) à l’ordre du jour de sa présidence de l’Union européenne, au cours du second semestre 2010.


Si le représentant du Brésil a suggéré l’organisation d’une réunion informelle sur la question des financements innovants avant le Sommet sur les OMD prévu au Siège de l’ONU au mois de septembre, M. Douste-Blazy a suggéré de son côté la création formelle d’un « groupe intergouvernemental sur les financements innovants ».


Plusieurs délégations ont insisté sur le caractère « additionnel » des ressources issues des mécanismes innovants du financement du développement, souhaitant qu’elles ne détournent pas l’attention des pays industrialisés, qui devraient en premier honorer leurs engagements en matière d’APD.  L’un des panélistes, M. Simon Scott, de l’Organisation de coopération et de développement économique, a souligné que, dans un contexte où la mobilisation de fonds en faveur de la lutte contre les changements climatiques devrait permettre de collecter 100 milliards de dollars par an à partir de 2020, il était probable que certains pays industrialisés se contenteraient peut-être de transférer les ressources de leur APD vers le fonds spécial prévu à cet effet.


La réforme du système monétaire et financier international et ses incidences sur le développement ont été au cœur d’une autre table ronde, au cours de laquelle a été réaffirmée la nécessité de placer la conduite de ce processus sous le leadership de l’ONU.  M. José Antonio Ocampo, de l’Université Columbia, a déclaré que le Fonds monétaire international (FMI) notamment, devait procéder à une réforme qui lui permettrait de renouer avec sa fonction première de coordonnateur des politiques macroéconomiques, une fonction qui au cours des années a été progressivement assumée par le G-7, puis les Accords du Louvre conclus par ce Groupe sans la présence de l’Italie, et enfin par le G-8.


« Même le G-20, qui s’est engagé à établir un système de coopération, ne pourra pas se substituer à un organisme de la taille du FMI, car il se heurtera à la question de sa légitimité », a prévenu M. Ocampo.  Pour sa part, M. Ranjit Teja, du FMI, s’est demandé si le mandat du Fonds était adapté à la tâche qui l’attend.  Le FMI veut répondre à des questions comme celles des restrictions commerciales et celles touchant les paiements, qui sont des problèmes qui datent des années 1940.  Mais qu’il n’aborde pas les problèmes qui sont de plus grande actualité, en particulier celui des transferts de capitaux. »


Une troisième table ronde portait sur les incidences de la crise financière et économique actuelle sur les investissements étrangers directs et les autres flux financiers privés, la dette extérieure et le commerce international.  Les experts, qui ont évoqué les différentes stratégies de sortie de crise, ont insisté sur la nécessité de réglementer les investissements spéculatifs, avec pour mot d’ordre: « éviter les erreurs du passé ».  Certains États Membres ont mis en garde contre les dangers de céder au protectionnisme.  La délégation du Japon s’est interrogée sur les actions à entreprendre pour établir des systèmes d’alerte précoce visant à prévenir le genre de crise qui s’est déclenchée en 2008.


D’autre part, cet après-midi, MM. Zia Qureshi, Conseiller principal du Bureau du Chef économiste de la Banque mondiale, et Jomo Kwame Sundaram, Sous-Secrétaire général chargé du développement économique au Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies sont intervenus dans le cadre d’un débat informel pour parler de la voie menant à la manifestation de haut niveau de 2010 sur la réalisation des OMD et du financement des politiques et des programmes qui la permettraient.  L’accent a été mis sur la bonne gouvernance, l’allègement de la dette, et la promotion de flux de capitaux durables, ces questions devant être débattues en septembre prochain.


Dans ses remarques de clôture, le représentant permanent du Ghana auprès des Nations Unies, M. Leslie Kojo Christian, qui parlait au nom du Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, M. Ali Abdussalam Treki, de la Lybie, a fait un résumé de ce débat informel et des échanges qui ont été tenus au cours des deux journées qu’a duré le Dialogue de haut niveau.



SUIVI ET MISE EN OEUVRE DES TEXTES ISSUS DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE 2002 SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT ET DE LA CONFÉRENCE D’EXAMEN DE 2008: DIALOGUE DE HAUT NIVEAU SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT


Déclarations


M. AL HUNAIF (Koweït) a estimé que le suivi de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha revêtait une importance particulièrement importante pour le développement.  Il a relevé une diminution actuelle des flux de capitaux, une baisse des transferts financiers vers les pays les moins développés, des taux de chômage très élevés et une diminution du taux de revenu par habitant.  Tous ces facteurs risquent d’entraver la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, et la situation s’aggravera si les pays les plus pauvres ne reçoivent pas une aide pour les assister à faire face au ralentissement économique, à la crise alimentaire et aux effets des changements climatiques, a averti le représentant.  Il a réclamé la création de partenariats pour le développement et a engagé les États Membres à honorer leurs engagements.  La réalisation des objectifs de Monterrey et de Doha nécessitera plus de ressources, a-t-il ajouté.


Le représentant du Koweït a ensuite passé en revue les efforts déployés par son pays en matière d’aide au développement.  Des subventions et des dons directs sont versés aux pays en développement, et le Fonds koweitien essaie d’alléger le fardeau de la dette, a-t-il indiqué.  Il a notamment précisé que des pays à revenu intermédiaire et des PMA, pour la majorité en Afrique, avaient pu bénéficier des effets de la restructuration de leur dette.  De plus, a ajouté le chef de la délégation koweitienne, l’Émir du Koweït a créé une « fondation pour une vie digne » qui cible l’établissement de la sécurité alimentaire, entre autres. 300 millions de dollars seront ainsi alloués au développement de l’Afrique par l’intermédiaire du Fonds islamique pour le développement.


Mme CARMEN MARÍA GALLARDO HERNÁNDEZ (El Salvador) a indiqué que le plan de lutte contre la crise économique et financière lancé par son gouvernement se concentre sur les groupes les plus vulnérables.  Son pays, a-t-elle assuré, appuie les engagements réaffirmés dans la Déclaration de Doha en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes.  La crise économique et financière mondiale a eu des conséquences importantes sur le pays, notamment avec la réduction des transferts de fonds à partir de l’étranger, en particulier des États-Unis, qui a atteint 8,5%.  Cela a un impact sérieux sur les familles pauvres qui sont les principaux bénéficiaires de ces envois, a-t-elle fait remarquer.  Comme El Salvador avait adopté le dollar comme monnaie en 2001, il a subi de plein fouet la crise économique et financière mondiale.  La représentante a souligné l’importance d’établir un suivi et une règlementation appropriée du système financier international.  Les banques multilatérales, a-t-elle ajouté, doivent être dotées de capacités réelles pour aider les pays en développement.  Le Gouvernement d’El Salvador a proposé une réforme fiscale visant à imposer une taxe sur le tabac et les objets de luxe, ce qui devrait rapporter 170 millions de dollars pour les travaux publics et la santé, a expliqué Mme Gallardo Hernández.  Elle a aussi indiqué que les investissements étrangers directs ont diminué dans son pays.  Avant de conclure, elle s’est félicitée que les Institutions de Bretton Woods aient inclus dans leur ordre du jour les pays à revenu moyen.


M. RODOLFO BENÍTEZ VERSON (Cuba) a estimé que les résultats obtenus lors de la Conférence de Doha n’étaient pas suffisamment ambitieux et ne reflétaient pas les vrais besoins des pays en développement.  Il a affirmé que le système monétaire international était loin d’être ouvert, qu’il était discriminatoire et n’était pas équitable.  Ce système entrave la capacité que devraient avoir les pays en développement à réunir les fonds nécessaires pour financer leur développement.  Il manque 21 milliards de dollars, concernant les engagements pris par les pays développés en 2005, a ajouté le représentant.  Il a ensuite estimé qu’il était impératif pour les pays riches de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement, comme ils s’y étaient engagés, et que le versement et l’usage de cette aide ne soient pas assortis de conditions.  La réforme de l’architecture financière internationale devra se fonder sur un nouveau paradigme qui placera l’être humain au centre des mesures prises, a estimé M. Benítez Verson.  Il a estimé que l’ONU était l’organe la plus apte à s’acquitter de cette tâche.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a appelé à mener une réforme complète du système financier international, actuellement indispensable pour arriver à une plus grande cohérence des politiques macroéconomiques au niveau mondial.  Il faut que cette réforme soit débattue par tous les pays, a-t-elle ajouté, en s’assurant de la représentation des pays en développement et, en particulier, ceux ayant un revenu moyen ou faible.  Au cœur de la crise actuelle, la Colombie a été reconnue par la Banque mondiale comme le pays d’Amérique latine qui offre la meilleure protection aux investisseurs.  Bogotá est, pour la septième année, au rang des meilleures villes d’Amérique latine pour les affaires.  Cependant, a regretté Mme Blum, l’année 2009 a été marquée par une réduction sensible des investissements étrangers directs par rapport à 2008.  Elle a rappelé que les économies des pays en développement dépendent beaucoup de la normalisation des flux d’investissements et de l’ouverture des marchés des pays développés dans le secteur des biens et services.  Avant de conclure, Mme Blum a insisté sur la nécessité pour la communauté internationale d’accorder une attention particulière aux pays à revenu moyen.  Elle a également estimé qu’il faudrait diminuer les frais d’envoi de fonds effectués par les ressortissants de pays en développement vivant à l’étranger.


M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin) a déclaré que la crise financière mondiale de 2008 et la crise économique de 2009 avaient démontré la fragilité du système financier international ainsi que les conséquences négatives de la mondialisation.  « Ma délégation, a-t-il ajouté, estime qu’un système de contrôle financier international doit être mis sur pied dès que possible. »  M. Bodini a ensuite expliqué que la crise économique et financière s’était traduite dans son pays par une hausse rapide du chômage, signalant, notamment qu’il y aurait 60 millions de chômeurs supplémentaires en 2010 par rapport à 2008, et que les jeunes seraient particulièrement frappés par ce phénomène.  Si le problème de l’emploi n’est pas résolu rapidement, de nombreux pays risquent de devenir victimes d’une instabilité sociale, a-t-il prévenu.  Le représentant a appelé les États Membres à œuvrer collectivement pour mettre fin à ce « tsunami » qui menace le droit de chaque individu, les jeunes notamment, d’avoir d’un travail décent.


M. JAIRO HERNANDEZ-MILIAN (Costa Rica) a expliqué que, pour un pays en développement à revenu moyen comme le sien, la concrétisation des engagements pris dans le cadre du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha revêt une importance particulière.  Pour réglementer les flux de capitaux provenant des pays développés et réformer le système financier international, il faudrait  renforcer la coopération internationale, a souligné le représentant.  Il a aussi appelé à lutter contre toute forme d’injustice et d’inégalité, l’aide publique au développement (APD) étant essentielle pour les prévenir.  Il a cependant regretté que la distribution de cette aide ne se fasse pas de façon équitable.  Le Costa Rica a appuyé une proposition adressée au Secrétaire général pour que les délibérations du G-20 soient efficaces, inclusives et transparentes, et pour qu’elles permettent la participation des autres pays dans la réforme du système financier international.  Le représentant a ensuite prévenu que la crise économique risquait d’encourager les pays développés à prendre des mesures protectionnistes, pratique qu’il a jugée inacceptable.  Il a aussi appelé à trouver des financements innovants pour le développement.  Avant de conclure, le représentant a fait remarquer que les pays en développement n’ont pas toujours les moyens de développer des capacités d’atténuation pour faire face aux changements climatiques.  Le Costa Rica a l’intention de devenir un pays neutre en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, a-t-il annoncé.


M. AHMED AL-JARMAN (Émirats arabes unis) a insisté sur l’importance de franchir les barrières qui entravent la pleine réalisation des résultats obtenus à Monterrey.  La crise économique et financière mondiale ne doit pas servir de prétexte pour réduire ou annuler l’aide publique au développement, a–t-il ajouté.  Il a ensuite indiqué que son pays avait pu contenir les effets de la crise en adoptant une stratégie de financement qui lui avait permis de continuer à mobiliser les ressources du pays et à mettre en œuvre des politiques de développement.  Le représentant a également indiqué que le niveau des investissements étrangers directs dans son pays continuait d’être élevé.


Les Émirats arabes unis, a assuré le représentant, consacrent plus de 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement.  Le Fonds Abu Dhabi pour le développement est alimenté à hauteur de 6,32 milliards de dollars, ce qui lui permet de financer 260 projets de développement dans 52 pays en développement, a-t-il précisé.  Des partenariats novateurs sont également établis, a-t-il ajouté, citant notamment le « Partenariat pour le programme pacifique » qui fournit une aide aux États insulaires du Pacifique.  En outre, les Émirats arabes unis ont annulé la dette de l’Iraq, a-t-il dit avant de conclure.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a indiqué que l’un des effets de la crise économique et financière mondiale sera de réduire à un état d’extrême pauvreté les vies de 64 millions de personnes d’ici à la fin de 2010.  En outre les pays en développement ont été privés de leurs premières sources de financement de développement, avec la baisse de leurs exportations, des investissements étrangers directs, des recettes touristiques et des transferts de fonds des migrants, a-t-il fait remarquer.  Par ailleurs, a-t-il noté, les engagements pris au niveau international dans le domaine de l’aide au développement n’ont pas été honorés dans leur totalité, ce qui a ajouté aux difficultés auxquelles font face les pays en développement.  Le Maroc appelle à la mise en œuvre intégrale de ces engagements et appuie les initiatives visant à mettre en place des mécanismes innovants dans ce domaine, a souligné M. Loulichki.  Il a aussi appelé les États Membres et la communauté internationale à saisir l’occasion du Sommet sur les OMD de septembre prochain pour consolider la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha, afin de faciliter la réalisation de l’OMD 8.  Le représentant a aussi dénoncé les effets négatifs des mesures de redressement de leurs économies nationales prises par certains pays industrialisés sur les pays en développement.  Il a ensuite demandé que, pour que le commerce international puisse jouer son rôle de moteur de croissance et de développement, les conditions de l’accès aux marchés soient notamment améliorées.  Il a donc souhaité que les négociations commerciales actuelles, qui ont cours dans le cadre du Cycle de Doha, aboutissent à des résultats concrets.  Enfin, il a mentionné les efforts déployés par le Maroc dans le domaine des OMD, grâce notamment à une initiative de développement humain lancée en 2005.


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a affirmé que le modèle économique actuel n’avait pas été pensé pour le bien commun de l’humanité, mais conçu en faveur du bien-être d’une infime minorité.  Le PIB des 40 pays les plus pauvres du monde est inférieur à la richesse des sept personnes les plus riches de la planète, a-t-elle notamment signalé.  Selon Mme de Chamorro, les conditions imposées aux pays en développement sont injustifiées et menacent leur développement.  Il faut passer des bonnes paroles à des actes concrets, a-t-elle lancé.  La représentante a notamment dénoncé le manque de volonté politique de certains pays développés à l’égard du financement du développement, notamment au vu du fait qu’ils avaient consacré des milliards de dollars au renflouement de leurs institutions bancaires et économiques tout en prétendant, dans le même temps, être incapables d’honorer leurs engagements d’aide au développement.  Mme de Chamorro a notamment relevé que 18 trillions de dollars avaient été versés pour financer le renflouement des banques, compagnies d’assurances et bourses des pays riches, soit 225 fois le montant des contributions versées à l’aide publique au développement l’an passé.  Quelle ironie que de sauver les plus puissants alors qu’on ne formule que des promesses à l’égard des plus pauvres! a-t-elle regretté. Concluant son intervention, la représentante a réclamé la création d’un nouvel ordre économique international fondé sur la justice sociale, la solidarité, l’éthique et la stabilité.


M. PABLO SOLON-ROMERO (Bolivie) a déploré les « iniquités » existant en matière d’aide publique au développement (APD), dont le montant est chiffré à 121 milliards de dollars, ce qui représente 0,3% à peine du PIB des pays industrialisés, au lieu de 0,7% qu’ils avaient promis.  Cette APD représente 8,2% des fonds consacrés à la guerre et aux dépenses militaires menées par les pays développés.  Il a regretté le manque d’engagement de ces pays, et aussi les conditions qui accompagnent souvent leur aide.  Le Sud a « donné » au Nord 864 milliards de dollars en 2008, et nous avons reçu seulement 121 milliards de dollars au titre de l’APD, a-t-il ensuite remarqué.  Qui finance donc qui? a demandé le représentant.  Il a aussi mentionné les réserves monétaires des pays en développement qui sont placées dans les banques nationales des pays développés, ce qui est encore une façon de financer les économies de ces pays déjà riches.  Au total, les financements allant du Sud vers le Nord dépassent largement les 121 milliards d’APD que ce dernier a versés aux pays pauvres, s’est-il étonné.  En ce qui concerne le service de la dette et le remboursement de la dette extérieure, il dépasse souvent ce qui est reçu par les pays en développement, a rappelé le représentant.  Il a donc appelé à la convocation d’une conférence sur le développement pour examiner comment le Sud peut utiliser les ressources dont il dispose pour se financer lui-même et non pour continuer à financer les économies du Nord.


M. PHILIP JOHN PARHAM (Royaume-Uni) a déclaré que 2010 marquera un tournant dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Soit le Sommet de 2010 sur les OMD, prévu au Siège de l’ONU à New York, aboutira à l’adoption d’un plan d’action global, soit, dans le cas contraire, la crédibilité de la communauté internationale se verra gravement entamée et affaiblie.  Il a préconisé l’adoption d’une approche basée sur des faits concrets ainsi que l’adoption de systèmes de financements novateurs.  Il a notamment expliqué que son pays avait promis ou consacré des sommes importantes à la promotion d’industries pharmaceutiques ainsi qu’à la vaccination.  De son point de vue, le secteur privé a également un rôle important à jouer pour appuyer le développement des pays.  Le représentant du Royaume-Uni a préconisé l’adoption d’une démarche holistique, ajoutant que le respect des engagements préalablement pris était un des piliers centraux des efforts de la communauté internationale.  Il a notamment relevé que plus de 20 milliards de dollars manquaient, concernant les engagements financiers pris par les pays développés en 2005 en faveur de la réalisation des OMD.  Le représentant a également réclamé davantage de transparence dans la gestion de l’aide.


M. TOUFIC JABER (Liban) a estimé qu’il incombe en premier lieu aux pays en développement de mobiliser les ressources nécessaires pour assurer leur développement.  Il a cependant signalé que les progrès réalisés par ces derniers jusqu’à présent avaient été réduits à néant par une crise financière dont ils ne sont en rien responsables.  Il a engagé les pays développés à honorer leurs engagements en consacrant 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement et en allégeant la dette des pays pauvres les plus endettés.  Il a ensuite expliqué que le commerce était un moteur important du redressement économique et a appelé au rejet, par tous les pays, de toutes mesures protectionnistes.  Le représentant a de plus estimé que la crise actuelle avait démontré l’inadéquation d’un système monétaire international basé sur le dollar.  Pour rééquilibrer l’économie mondiale, a-t-il affirmé, il faudra tout d’abord réformer la gouvernance économique internationale et le système financier mondial, afin de rétablir la légitimité et l’efficacité des institutions économiques multilatérales, notamment celles de Bretton Woods.


M. JORGE ARGÜELLO (Argentine) a souligné que la stabilité de l’économie mondiale a une incidence directe sur les flux de l’aide au développement.  En effet, une réduction de 1% du PIB dans les pays donateurs entraîne une diminution de 8% du budget de l’aide cinq ans plus tard.  Il a donc appelé les pays donateurs à revitaliser les engagements pris à Monterrey, dans la Déclaration de Doha de 2008, et au Sommet du G-8 de Gleneagles.  Il les a aussi invités à ne pas prendre de mesures restrictives qui soient discriminatoires contre les travailleurs migrants et les résidents étrangers.  Le montant des envois de fonds effectués par ces travailleurs à partir de l’étranger est le triple de celui de l’aide publique au développement (APD), a rappelé M. Argüello.  L’Argentine a reçu des flux d’investissements fortement positifs pendant les années 1990, alors que pendant les quatre années qui ont suivi la crise à laquelle le pays a été confronté, il a dû faire face à des flux financiers négatifs, une situation due aux demandes et aux actions des institutions internationales.  Cette tendance pourrait être inversée par la participation plus importante des pays en développement à la gouvernance des organisations financières internationales, a indiqué le représentant.


M. SALEM MUBARAK SHAFI AL-SHAFI (Qatar) a relevé que de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, notamment ceux en proie à un conflit, étaient encore loin d’avoir réalisé les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a estimé que les pays en développement devraient adopter des stratégies nationales détaillées et préparer des plans d’investissements crédibles et axés sur des périodes à long terme.  M. Al-Shafi a également appelé les pays développés à accélérer leurs efforts et à établir des calendriers clairs pour faciliter le versement de leur aide publique au développement afin de permettre aux pays en développement de mettre sur pied des cadres macroéconomiques.  Il a également appelé les États ayant participé aux négociations commerciales de Doha à établir un système commercial ouvert, non discriminatoire et juste.


Le représentant a prévenu que les signes de redressement économique risquaient d’être trompeurs.  La croissance économique demeure faible et la structure économique de la plupart des pays en développement se trouve à un tournant critique du fait, notamment, de la baisse de leurs exportations et du gel des crédits, a-t-il fait remarquer.  M. Al-Shafi a par ailleurs indiqué que le Qatar consacrait 0,7% de son PIB à l’aide publique au développement et que son pays avait également créé, en février 2010, une Banque pour le développement du Darfour, financée à hauteur de deux milliards de dollars.


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a estimé que les crises actuelles, couplées aux effets du changement climatique, portaient le défi le plus important à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a expliqué qu’afin de mobiliser les ressources nécessaires au financement de son développement, le Nigéria avait mis sur pied un agenda pour le développement en sept points qui met l’accent sur le développement des infrastructures, ainsi que sur la promotion de la sécurité alimentaire et celle du renforcement des capacités.  Le Nigéria s’attache également à diversifier son économie afin de moins dépendre des revenus associés à l’exploitation des hydrocarbures, a-t-il indiqué.  Afin d’appuyer les efforts déployés par les pays en développement, M. Onemola a réclamé la conclusion des négociations de Doha, ainsi que l’élimination des subventions agricoles dans les pays développés et celle des mesures de protectionnisme.  Il a également estimé que l’élimination de la dette des pays les plus pauvres devait être considérée comme une priorité, et que les économies des pays en développement devaient bénéficier d’un influx massif d’investissements étrangers directs (IED), afin d’améliorer leur capacité de production domestique.  Il a aussi réclamé l’adoption d’un accord juridiquement contraignant sur les changements climatiques afin d’améliorer la mise en œuvre des mesures d’adaptation et d’atténuation.  Le Nigeria, a poursuivi M. Onemola, demande la réforme rapide du système financier international afin d’appuyer, entre autres, les activités lancées par les États d’Afrique subsaharienne pour assurer leur développement.  Il a de plus engagé l’ONU à jouer un rôle plus important pour assurer le fonctionnement efficace de systèmes de régulation des marchés financiers.


M. AMJAD HUSSAIN B. SIAL (Pakistan) a cité, parmi les conséquences des crises mondiales actuelles, le fait que 84 millions de personnes vont tomber dans l’extrême pauvreté et que le chômage gagne partout du terrain.  Il a estimé que le Document final de la Conférence des Nations Unies sur la crise économique et financière mondiale de juin 2009 offre un cadre et un champ d’action utiles pour lutter contre les incidences de la crise sur le développement.  Il a cependant regretté que, près d’un an plus tard, rien n’ait encore été fait pour assurer le suivi des décisions contenues dans le Document, y compris la mise en route du Groupe de travail spécial à composition non limitée.  Il a donc appelé la communauté internationale à réagir plus rapidement pour mettre en application les décisions et engagements pris à tous les sommets et conférences des Nations Unies.  « Il faut notamment explorer les différents mécanismes permettant de trouver des ressources pour les pays en développement et reconnaître leur droit à bénéficier d’annulations provisoires de dette », a estimé M. Sial.  Il a souhaité que les pays donateurs portent le niveau de l’aide publique au développement (APD) à hauteur de 0,7% de leur PIB.  Enfin, le représentant a demandé que la conduite de la réforme devant mener à la création d’une nouvelle architecture financière internationale soit menée par tous les États Membres des Nations Unies et qu’elle se base sur l’équité.  Il faut aussi centrer le nouveau pacte mondial de développement sur les personnes, grâce à des politiques destinées à assurer leur bien-être, a préconisé M. Sial.  Enfin, il a souhaité que soit trouvé un bon équilibre entre les rôles des gouvernements, des marchés et de la société civile.


M. MORTEN WETLAND (Norvège) a rappelé que la Norvège avait accru son aide au développement de 1% en 2008.  Il a noté que beaucoup de pays, qui cherchent désespérément des ressources, souffrent des conséquences de la fluctuation des flux financiers, et notamment des transferts illégaux, qui représentent plus de trois fois l’aide publique au développement annuelle.  De tels flux financiers illicites sont une entrave au développement car ils réduisent la base de l’impôt et les revenus des pays d’origine, a estimé M. Wetland.  Au niveau national, il faut lutter contre la corruption, a-t-il demandé.  Le représentant a aussi dénoncé la fixation erronée des cours de certains produits, qui équivaut à pratiquer de actes de vol au niveau international.  Il a expliqué comment son pays évite ce problème en ne taxant pas les compagnies pétrolières selon les termes des contrats commerciaux, mais en se basant sur un prix fixé officiellement.  Par ailleurs, M. Wetland a appelé à promouvoir une bonne gouvernance à tous les niveaux et s’est félicité des actions visant à combattre les pratiques liées aux paradis fiscaux.  Il faut aussi soutenir les politiques de santé et d’éducation, a-t-il ajouté.  Il a également lancé un appel en faveur de l’autonomisation des femmes.  Il faut investir dans leur éducation et leur donner accès aux flux financiers, a-t-il plaidé.


M. PHOLOGO GAUMAKWE (Botswana) a relevé la nécessité d’un engagement plus ferme de la part des pays donateurs alors que l’on se rapproche de l’échéance de 2015 pour la réalisation des Objectifs du Millénaire du développement (OMD).  Même si nous sommes conscients qu’il faut mobiliser aussi bien les ressources nationales que les ressources internationales pour financer le développement, le retard pris dans la réalisation des OMD est dû aux promesses non tenues, a-t-il estimé.  Il a apprécié l’attention qui est portée sur les pays les moins avancés (PMA) ou les moins développés, dont fait partie le Botswana, pour régler le problème de leur dette.  Il a invité les donateurs à adopter des critères plus souples pour le financement du développement, pour les États en développement sans littoral, les petits États insulaires en développement et ceux à revenu moyen.  Le Botswana, qui fait partie de cette dernière catégorie depuis 1994, a pu sortir de sa grande pauvreté grâce à une gestion prudente de ses ressources limitées et à des institutions politiques efficaces et stables.  Malgré ces progrès, le pays reste très vulnérable et a durement accusé les effets de la crise mondiale, a dit M. Gaumakwe.  Les importations du Botswana ont fortement chuté, et cela a créé un déficit commercial important en 2009.  Tout cela illustre que les institutions internationales n’ont pas assuré la stabilité financière et économique qu’elles étaient censées promouvoir, a-t-il conclu, appelant à donner la priorité aux activités de surveillance de toutes les économies, notamment en développant des systèmes d’alerte précoce.


Mme ZOYA KOLONTAI (Bélarus) a déclaré qu’il fallait renforcer la coordination des efforts déployés par les États Membres en matière de développement.  A l’instar du Secrétaire général, elle a estimé qu’imposer de nouvelles obligations pour réaliser les objectifs convenus sur le plan international en matière de développement n’améliorerait en rien la situation.  La perte de temps que cela occasionnerait risquerait de compromettre les acquis déjà réalisés, a-t-elle averti.  Pour la représentante, il importe de mobiliser suffisamment de volonté politique et de privilégier l’adoption de systèmes novateurs pour assurer la réalisation des objectifs de convenus au niveau international.  Elle s’est par ailleurs dite favorable à l’appui accordé aux pays à revenu intermédiaire, relevant que ceux-ci disposaient de réserves suffisantes pour contribuer à leur propre développement.  La représentante du Bélarus a également réclamé la réforme des institutions financières internationales.  Celles-ci doivent jouir d’une plus grande légitimité, a-t-elle estimé.  Elle a par ailleurs préconisé la création d’un système de contrôle des flux de capitaux en temps de crise, et a ensuite insisté sur le renforcement des fonds régionaux et des mécanismes régionaux d’aide au développement.


M. ABDUL GHAFOOR MOHAMED (Maldives) a évoqué les progrès importants accomplis de son pays après la constitution d’un gouvernement démocratique en 2008.  Mais, a-t-il ajouté, les Maldives font face à des difficultés immenses, et la situation macroéconomique actuelle ne leur permet pas de réaliser les Objectifs du Millénaire du développement (OMD).  M. Mohamed a aussi évoqué les effets du tsunami et de la crise économique et financière internationale sur l’économie des Maldives.  Les impacts de ces phénomènes ont conduit le Gouvernement des Maldives à rechercher l’aide du Fonds monétaire international (FMI), a-t-il indiqué.  Le gouvernement doit, d’autre part, établir des priorités, en respectant des règles de justice démocratiques, a-t-il indiqué.  Il a aussi rappelé la vulnérabilité de son pays, en tant que petit État insulaire en développement, face aux changements climatiques.  Les Maldives se sont engagées à devenir un pays neutre sur le plan des émissions de gaz à effet de serre, a dit le représentant.  Enfin, il a demandé un engagement positif de la communauté internationale envers le renforcement des mesures garantissant la transition démocratique aux Maldives.


Mme ENKHTSETSEG OCHIR (Mongolie) a estimé que l’accélération de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement exige de déterminer les limites des politiques suivies jusqu’à ce jour et d’identifier les domaines dans lesquels les gouvernements et la communauté des donateurs pourraient mobiliser des ressources afin de s’assurer que ces objectifs sont pleinement atteints dans les délais impartis.  Durement touchée par la crise économique et financière mondiale, la Mongolie a-t-elle dit, a pris un certain nombre de mesures avec le soutien de ses partenaires pour le développement, qui ont abouti à des résultats positifs cette année.  À l’approche de 2015, la réduction de la pauvreté demeure un défi majeur pour le pays, a-t-elle ajouté.  Elle a par ailleurs qualifié d’essentielle la nécessité d’assurer l’accès des pays en développement aux marchés régionaux et mondiaux, comme l’a réaffirmé la Déclaration de Doha.  Mme Ochir a en outre souligné que la communauté internationale devrait accroître ses financements dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques dont son pays subit déjà les effets.  Avant de conclure, elle a estimé que la promotion de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes devraient être intégrées dans les efforts menés pour assurer le développement durable.


Évoquant l’actuelle crise économique et financière mondiale, M. RETA ALEMU NEGA (Éthiopie) s’est dit particulièrement inquiet de constater que les engagements pris en matière d’aide publique au développement ne s’étaient toujours par matérialisés.  Il a de plus rappelé que l’Afrique subissait de plein fouet les effets de la crise financière et économique, qui l’avait frappée avant même que le continent ne se soit remis de la crise alimentaire.  M. Alemu Nega a averti que les pays en développement continueraient à faire face à des crises économiques sévères si la communauté internationale continue de ne pas mettre en œuvre le Consensus de Monterrey et la Déclaration de Doha sur la réforme du système économique mondial.  Il a réclamé ensuite une réforme démocratique et inclusive de l’architecture financière internationale.  Le représentant de l’Éthiopie a par ailleurs engagé la communauté internationale à accorder aux pays les plus vulnérables suffisamment d’espace politique pour s’adapter aux changements de circonstances sur le plan international.  Le paradigme néolibéral n’a pas abouti aux résultats escomptés.  Les politiques économiques adoptées par les pays africains doivent désormais être respectées et ne plus être soumises à des conditionnalités, a souligné le représentant.


M. STEFAN BARRIGA (Liechtenstein) a indiqué que la crise économique et financière n’a pas affecté l’engagement de son pays de consacrer 0,7% de son PIB à l’aide publique au développement d’ici à 2015.  Abordant la question de la coopération en matière d’impôts, prévue par la Déclaration de Doha, il a rappelé l’engagement de son pays à mettre en œuvre les normes internationalement reconnues en matière de transparence et d’échange d’informations, citant notamment la conclusion d’accords relatifs à la double imposition.  Le représentant a également souligné le rôle actif du Liechtenstein dans la lutte contre les flux financiers illicites, singulièrement le blanchiment d’argent, mettant en exergue la ratification des conventions internationales les plus pertinentes.


Le Liechtenstein est également actif dans le domaine de la microfinance, a-t-il par ailleurs signalé, en évoquant aussi l’établissement d’un fonds en 2008 ayant pour objectif de renforcer les institutions de microfinancement.  « Nous pensons que le microfinancement peut jouer un rôle important dans ce contexte de raréfaction des crédits financiers », a-t-il affirmé, précisant à cet effet que son pays allouait depuis quelques années, la somme de 100 000 francs suisses auFonds d'équipement des Nations Unies (FENU), pour ses activités de microcrédit.  Il a ensuite souligné la nécessité de parvenir à un G-20 plus consultatif, inclusif et transparent, afin de s’assurer que ses délibérations soient traduites en actions effectives.


M. VANU GOPALA MENON (Singapour) a reconnu que la crise économique et financière mondiale restait encore un énorme défi à relever pour les États, tout en estimant que l’économie se relevait.  La difficulté est maintenant de s’assurer que le redressement constaté peut être maintenu, et que les États en développement disposent des outils et des finances nécessaires à la promotion du développement, a-t-il indiqué.  « Puisque le commerce international est l’un des éléments clefs du financement du développement », a-t-il poursuivi, « il est vital que des progrès soient accomplis dans la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha qui, comme le montrent diverse études, devrait apporter des bénéfices financiers et améliorer les perspectives de développement, à la fois pour les pays en développement et les autres ».  Le représentant a appelé à lutter contre les tentatives protectionnistes et les mesures pouvant ralentir le redressement économique mondial.  Il s’est félicité ainsi de la Déclaration de Londres, faite par le G-20, le 2 avril 2009, et dans laquelle le G-20 se prononçait contre l’élévation de nouvelles barrières douanières.  Se prononçant en faveur de la mise en place de mécanismes de gouvernance mondiale plus effectifs dans la coordination de la politique économique M. Menon, a estimé que les délibérations du G-20 devraient être dorénavant plus consultatives, inclusives et transparentes.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a déclaré qu’au centre du Consensus de Monterrey est la nécessité d’assurer un meilleur et prévisible flux de ressources financières aux États en développement, afin de les soutenir dans la réalisation de leur agenda de développement.  Les recommandations et engagements du Consensus de Monterrey sont plus que jamais pertinents, a souligné M. Singh Puri.  Il a rappelé que les multiples crises mondiales et leur conjonction ont eu de sévères conséquences sur les capacités financières des États, singulièrement les plus vulnérables, « qui n’étaient d’ailleurs pas à l’origine de ces crises ».  M. Puri a par ailleurs souligné l’évident impact de ses crises sur les efforts de développement, ainsi que sur les investissements dans le secteur social.


« Il est impératif que la communauté internationale renverse la situation actuelle, notamment en ce qui concerne les pertes de capitaux auxquelles font face les États ».  Hormis le respect des engagements pris en matière d’aide publique au développement (APD), il y a urgence à fournir des financements additionnels aux États afin de les aider à mettre en place les politiques contre-cycliques les plus appropriées.  L’Inde, a également dit son représentant, exhorte les banques de développement multilatérales à financer les investissements dans le domaine de l’infrastructure.  De même, l’Inde estime nécessaire d’améliorer l’accès des pays en développement aux marchés des pays industrialisés, a dit le représentant.  Il a conclu son intervention en soutenant l’idée d’une réforme globale de l’architecture financière internationale et des institutions de Bretton Woods, afin d’en accroître la légitimité et l’efficacité.


M. JOSHUA MWANGI MUGODO (Kenya) a noté que, même si certains pays ont fait des progrès significatifs vers les Objectifs du Millénaire du développement (OMD), d’autres n’ont fait que des avancées limitées, et certains pays africains n’arriveront pas à les réaliser d’ici 2015.  Il a regretté que les promesses faites au titre de l’aide publique au développement (APD) ne se soient pas concrétisées, à cause notamment de crises humanitaires et des effets des crises mondiales.  Il faudrait formuler un plan d’action accéléré pour identifier où des gains rapides pourraient être obtenus dans les OMD, a proposé le représentant.  Il faut aussi reconnaître les particularités de chaque pays.  Près de 70% des personnes visées par les OMD en Afrique subsaharienne vivent dans les zones rurales, d’où la nécessité de poursuivre le développement de ces zones géographiques.  M. Mugodo a aussi appelé les États Membres à favoriser l’autonomisation des populations, signalant que le Parlement kényen a approuvé la mobilisation de fonds pour les femmes et les jeunes dans l’entreprise.  Les services sociaux ont aussi été améliorés au Kenya.  Ces démarches novatrices devront être renforcées, a suggéré M. Mugodo.  Le délégué a ensuite constaté que l’OMD 8, qui vise l’établissement d’un partenariat mondial pour le développement, est le plus difficile à réaliser à cause notamment de l’interruption des négociations commerciales du Cycle de Doha.  Il a aussi dénoncé l’insuffisance de l’APD et la faiblesse des initiatives d’allègement de la dette.


Mme VALÉRIE S. BRUELL-MELCHIOR (Monaco) a déclaré qu’aujourd’hui, rester engagé auprès des plus vulnérables, c’était honorer les engagements pris à Monterrey et à Doha et prendre en compte les conséquences de la crise financière et économique mondiale.  Elle a expliqué que le Gouvernement princier de Monaco augmentait chaque année depuis 2003 de 25% les crédits alloués à l’aide publique au développement pour atteindre, au plus tard en 2015, l’objectif de verser 0,7% du PIB de Monaco à l’APD.  Elle a précisé qu’une centaine de projets seraient ainsi mis sur pied, principalement en Afrique subsaharienne.  Les domaines d’intervention, a-t-elle ajouté, concernent, entre autres, la santé, l’éducation, l’autonomisation des femmes, la préservation des ressources naturelles et l’amélioration de l’efficacité énergétique.  Elle a également évoqué le lancement, en 2008, de programmes d’appui au secteur de la microfinance.


M. R. KEEGEL (Sri Lanka) a affirmé qu’à l’heure actuelle, il est important  de mettre en œuvre les engagements pris à Monterrey et à Doha.  La pleine réalisation de l’engagement pris par les pays donateurs de contribuer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement est nécessaire pour améliorer les capacités des pays bénéficiaires.  Il a indiqué que la dépendance des pays en développement, notamment des pays à revenu moyen, à l’égard des institutions de Bretton Woods, était devenue inévitable.  Il a estimé que leur développement avait été freiné en raison de l’absence d’une architecture financière internationale « cohérente et transparente ».  Il a également déploré le manque de progrès pour réaliser l’OMD 8, relatif à la création d’un partenariat mondial pour le développement.  M. Keegel a ensuite indiqué que le Sri Lanka accordait une attention particulière à sa politique sociale et que les programmes de « Northern Spring and Reawakening of the East » visaient à assurer l’accélération du développement du pays, en facilitant, entre autres, l’autonomisation économique des personnes vivant en zones rurales.


M. SHABBIR AHMAD CHOWDHURY (Bangladesh) a rappelé l’engagement pris par les pays développés de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement et de 0,15% en faveur des pays les moins avancés.  La situation est très alarmante en Afrique subsaharienne où le taux de pauvreté serait de 38% en 2015 au lieu de 36% en l’absence de crise économique et financière.  La Déclaration de Doha, a-t-il rappelé, a réitéré la nécessité de renforcer la coopération en faveur du développement.  Il a énuméré les obstacles auxquels étaient confrontées les  populations pauvres pour atteindre les Objectifs du Millénaire du développement (OMD), citant entre autres l’expansion des marchés spéculatifs non réglementés, la volatilité des taux de change des principales monnaies, le manque de progrès dans les négociations commerciales multilatérales et la volatilité des prix du pétrole.  La communauté internationale doit parvenir à un accord sur un plan d’action ambitieux pour assurer la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre du Consensus de Monterrey et pour trouver des financements innovants pour le développement, a-t-il souligné avant de conclure.


Mme IRENE BWALYA MULOSHI TEMBO (Zambie) a expliqué que les recettes minières de son pays avaient chuté du fait, notamment, de la chute du prix du cuivre, principale richesse du pays.  Le gouvernement s’attache à renforcer les structures du pays et à mobiliser les flux d’investissements privés, a-t-elle indiqué, pour convenir par la suite que le pays n’avait pas réussi à rassembler les fonds nécessaires pour assurer son développement.  « Ma délégation, a-t-elle dit, engage donc les pays donateurs à honorer les engagements qu’ils ont pris à l’égard des pays en développement. »  La représentante a par ailleurs appelé à concrétiser l’initiative « Opération, aide au commerce ».


M. EUGENE McCARTHY, Observateur du Saint-Siège, a soulevé le besoin urgent de réformer, de renforcer et de moderniser l’ensemble du système de financement des pays en développement ainsi que des programmes des Nations Unies, y compris des institutions spécialisées et des organisations régionales, afin de les rendre plus efficaces, transparentes et mieux coordonnées, à la fois au niveau international et au niveau local.  De même, a-t-il dit, la crise a souligné le besoin urgent de procéder à la réforme du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, dont les structures et les procédures doivent refléter les réalités du monde d’aujourd’hui et non plus celles de la période de l’après-guerre.  L’observateur a ajouté que la répartition des droits de vote dans ces deux institutions financières devrait continuer d’être examinée afin que les économies émergentes et celles des pays en développement, y compris celles des pays les moins avancés, puissent être dûment représentées.


M. IGOR FINOGENOV, Banque eurasienne de développement, a indiqué que la Banque était devenue un organe « réel » pour le développement dans l’espace ex-soviétique.  Il a expliqué que la Banque accordait la priorité au renforcement de la coopération entre les États Membres.  « Nos projets d’investissements ont ainsi permis d’augmenter de 6% des échanges entre la Fédération de Russie et le Kazakhstan », a-t-il indiqué.  Le représentant a également expliqué que des programmes ciblaient par ailleurs les États sans littoral.  Il a ensuite reconnu le rôle important que jouent les institutions régionales pour le développement.  Il a également indiqué que la Banque privilégiait les projets visant à créer des emplois.  Avant de conclure, le représentant a estimé que la communauté internationale doit prendre des mesures concrètes pour coordonner les efforts des organes de développement régionaux.


Table ronde 1: La réforme du système monétaire et financier international et les incidences sur le développement


Déclarations liminaires


M. JOSÉ ANTONIO OCAMPO, Professeur de pratique professionnelle des affaires publiques et internationales à l’Université Columbia, a estimé qu’il faudrait revitaliser le rôle de l’ONU, car « c’est l’enceinte du dialogue par excellence, le lieu où sont menées les analyses des crises auxquelles devraient davantage faire appel les pays pour adapter leurs politiques ».  « La crise économique et financière mondiale a mis en lumière la nécessité de mettre en place une longue série de réformes, au lieu d’agir dans l’urgence et tenter désespérément de tout changer en un jour », a-t-il ajouté.


Pour M. Ocampo, il est essentiel de réglementer les flux de capitaux au-delà des frontières.  Se disant surpris que cette question ne soit pas à l’ordre du jour du G-20, il a ajouté que, dans les pays en développement, il était nécessaire que les transferts de capitaux soient prévisibles pour leur permettre de mieux répondre à leurs besoins réels.  Concernant la réforme du Fonds monétaire international (FMI), M. Ocampo a estimé qu’il devait procéder à une réforme qui lui permettrait de renouer avec sa fonction première de coordonnateur des politiques macroéconomiques.  Cette fonction a été progressivement assumée par des mécanismes extérieurs au Fonds comme les G-7 et G-8 puis les Accords du Louvre.  « Même le G-20, qui s’est engagé à établir un système de coopération, ne pourra pas se substituer à un organisme de la taille du FMI, car il se heurtera à la question de sa légitimité », a encore estimé M. Ocampo.  Il a ensuite plaidé pour l’intensification du recours aux droits de tirage spéciaux, car « la volatilité du dollar accroît l’instabilité financière. »  « Les droits de tirage spéciaux doivent devenir la devise mondiale en temps de crise et lorsque la demande baisse », a-t-il poursuivi.


M. Ocampo a ensuite mis l’accent sur l’importance pour les pays en développement de cesser d’accumuler des devises étrangères.  « Pour sortir de la crise et relancer leurs efforts de développement, ces pays doivent recourir massivement aux droits de tirage spéciaux et s’appuyer sur une amélioration drastique du système de prêts du FMI, celui-ci devant être plus automatique et moins conditionnel », a jugé M. Ocampo.  « Renforcer les facilités de tirage et de découvert pour tous les pays serait finalement un retour aux sources de la vocation du FMI », a-t-il ajouté.  M. Ocampo a également plaidé pour une mise en réseau du FMI, qui ne doit plus être une institution unique mais, à l’instar des banques centrales européennes, un tissu d’agences régionales réagissant rapidement et de manière souple aux besoins des pays.  Il a conclu en préconisant la création d’un tribunal des faillites pour régler les crises: « Il faut mettre sur pied cet organe en dehors du FMI, qui est un créditeur.  Il pourrait être une version multilatérale du Club de Paris. »


M. RANJIT TEJA, Directeur adjoint du Département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation du FMI, s’est demandé si le mandat du Fonds était adapté à la tâche qui l’attend.  « Le Fonds veut répondre à des questions comme celles des restrictions commerciales et des paiements, qui sont des problèmes des années 1940; il n’aborde pas les problèmes actuels, en particulier celui des transferts de capitaux évoqué par M. Ocampo », a ajouté M. Teja.  Il a mis l’accent sur la nécessité pour le FMI de répondre aux aspirations du grand nombre.  Il a estimé que le FMI devrait s’appuyer sur cet élan politique pour aller plus loin, par exemple, dans la réforme des quotas et la répartition des sièges au sein du Conseil d’administration.


« Tous les directeurs exécutifs devraient être élus par le Conseil, et c’est pourquoi, il faudrait changer le processus de sélection des gestionnaires en en renforçant la transparence », a déclaré le responsable du FMI.  Après avoir souligné l’efficacité du G-20 par rapport à la crise, il a appelé à une refonte des instruments de surveillance et de contrôle du Fonds qui, pour l’heure, ne s’occupe qu’isolément des pays.  Le G-20 a créé un processus d’évaluation mutuelle pour vérifier si les interactions économiques sont respectueuses des règles et des intérêts communs, a-t-il indiqué.  Mais une prévention réellement efficace des risques suppose un accès du FMI aux données nationales des instruments de réglementation et de contrôle dont disposent les pays, a fait remarquer M. Teja.  Concluant, il a assuré que le FMI poursuivait sa réforme des facilitations de paiements, qui a déjà permis depuis le début de la crise de tripler le nombre de ses prêts aux pays à faibles revenus.


M. MARTIN KHOR, Directeur exécutif du Centre du Sud, a appelé à tirer les enseignements de la crise.  Ce que nous avons appris, c’est que l’économie doit servir les besoins réels et que les financements excédentaires doivent être mis au service du développement durable, a-t-il dit.  Avec la mondialisation, les financements ont été détournés de leur destination et ont été pris dans le jeu absurde de la spéculation, a-t-il ajouté.  De l’avis de M. Khor, l’ONU doit rendre à la finance la place qui lui revient et la réaligner sur le soutien urgent à l’effort international de développement.  La Banque mondiale et le FMI doivent apprivoiser cette bête sauvage que sont par nature les capitaux, a-t-il ensuite lancé, appelant à la restauration impérieuse de la prévisibilité dans la gestion des taux de change afin de stabiliser les échanges commerciaux.  « On ne peut pas faire de commerce quand on ne sait pas combien coûteront demain les biens en monnaie locale », a-t-il affirmé.


« L’OMC et le FMI doivent harmoniser leur réponse à la déréglementation et la réforme des institutions doit s’effectuer sur le consensus suivant : les banques ne doivent pas fonctionner comme des casinos, leur fonction est de recevoir des dépôts pour pouvoir prêter aux consommateurs financiers afin que ces derniers puissent développer leurs activités », a poursuivi M. Khor.  Il a proposé la création d’un centre de transactions pour générer des fonds destinés aux prêts et décourager la circulation anarchique des capitaux.  « Si le G-20 c’est mieux que le G-7 et le G-8, il n’a pas pour autant de base dans le système multilatéral », a fait remarquer le conférencier.  Selon lui, l’ONU est l’enceinte où tout le monde se réunit et participe aux discussions.  « Les Nations Unies pourraient être, à travers l’Assemblée générale et l’ECOSOC, le lieu où siègerait un Conseil économique mondial au sein duquel les pays en développement seraient représentés sur une base régionale et auraient leur mot à dire sur les affaires économiques internationales », a considéré M. Khor.


Débat interactif


La représentante de Cuba a estimé que la réforme du système financier passait d’abord par sa démocratisation.  Le FMI doit ainsi réviser ses indices de vulnérabilité qui conditionnent en partie l’octroi de prêts, a-t-elle dit.  Elle a en outre proposé la création d’un impôt sur la spéculation pour refinancer l’économie réelle.  De son côté, le représentant du Botswana a déclaré que le monde avait besoin d’une approche intégrée et élargie pour répondre aux défis actuels, les institutions de Bretton Woods étant dépassées.  « Les Nations Unies sont universelles, elles représentent donc la seule et unique autorité morale pour coordonner les déséquilibres économiques et financiers internationaux », a-t-il également signalé.


D’autres délégations ont aussi évoqué le rôle des Nations Unies dans la gestion des affaires économiques, le représentant de l’Égypte considérant par exemple que le rôle du Groupe de travail à composition non limitée de l’Assemblée générale et de l’ECOSOC doit être clairement défini et renforcé.  « L’ONU, aux cotés des institutions de Bretton Woods, doit accompagner le renforcement des capacités contre-cycliques des pays en développement, sur la base de nouveaux accords négociés au sein de l’ECOSOC, qui doit être la locomotive de ces changements », a-t-il jugé.


Le représentant du Venezuela a, quant à lui, affirmé que le libéralisme économique était la source de tous les problèmes.  « Ce système a appauvri les peuples du Sud en créant un déficit permanent de la demande mondiale.  Cela empêche d’en finir avec la pauvreté et compromet de fait le développement durable », a-t-il expliqué.  Il a abondé dans le sens des observations des panélistes lorsqu’il a reconnu l’intérêt d’une régionalisation du FMI et d’une démocratisation du crédit par le biais du développement des droits de tirage spéciaux.  « La solution durable à la crise viendra d’un consensus politique entre États Membres, et non pas des institutions financières, même réformées », a-t-il par ailleurs conclu.


Réagissant aux déclarations des délégations, M. OCAMPO a répété que les Nations Unies sont appelées à jouer un rôle plus important dans les affaires économiques, car « ses documents sont plus complets et élargis que ceux du G-20.  Le problème, c’est que ses décisions ne donnent pas lieu à un suivi crédible, souvent parce que certains États Membres ne le permettent pas ».  En outre, les Institutions de Bretton Woods, a-t-il dit, ne sont pas vraiment parties prenantes aux efforts de l’ONU et c’est pourquoi, a-t-il ajouté, « les délégations ont raisons: il faut les démocratiser, transformer leur fonctionnement pour qu’il soit représentatif ».


M. TEJA a, pour sa part, réaffirmé la légitimité du G-20, dont l’efficacité pendant la crise a été cruciale. « Doit-il devenir partie intégrante du Fonds? Je doute que cela puisse se produire car je me demande à quoi cela pourrait servir. »  Le G-20 a apporté des réponses concrètes qui ont eu un effet immédiat, ce qui montre que l’absence d’un secrétariat n’empêche pas d’obtenir des résultats dont la majorité des pays peuvent tirer profit », a-t-il fait observer.


« Nous voyons que la Grèce répugne à s’adresser au FMI et cherche une solution en Europe où les conditionnalités sont peut-être mieux définies », a relevé M. KHOR.  « Cet exemple montre que les initiatives régionales ont un sens », a-t-il dit.  « La mondialisation de l’économie ne peut plus ignorer les besoins réels des pays en développement et les institutions financières internationales ne doivent plus fonctionner en vase clos et être une fin en soi », a également plaidé M. Khor.  « Comment les pays qui ont des excédents peuvent-ils harmoniser leurs politiques macroéconomiques et trouver une base commune d’où ils tireraient des solutions au service du développement », s’est-il interrogé, soulignant que l’ONU devrait servir de plate-forme pour les négociations économiques internationales.



Table ronde 2: « Les incidences de la crise financière et économique actuelle sur les investissements étrangers directs et les autres flux financiers privés, la dette extérieure et le commerce international »


Les experts, qui intervenaient dans le cadre de cette table ronde où ont été évoquées les différentes stratégies de sortie de la crise économique et financière actuelle, ont en particulier insisté sur la nécessité de réglementer les investissements spéculatifs, avec un mot d’ordre: éviter les erreurs du passé.  Certains États Membres ont mis en garde contre les dangers de céder au protectionnisme, tandis que le Japon s’est interrogé sur les actions à entreprendre à mettre en œuvre pour établir des systèmes d’alerte précoce visant à prévenir ce genre de crise.


La Secrétaire d’État au Ministère des affaires étrangères de la Slovaquie, Mme OLGA ALGAYEROVA, qui animait la discussion, a souligné que les crises multiples avaient affecté les pays tant développés qu’en développement, l’impact variant selon les régions et les situations.  Ces crises, a-t-elle dit, sont de nature à affecter gravement le développement et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Ces crises sont redoutables, a-t-elle ajouté.


M. DANIEL TITELMAN, Directeur de la Division des études sur le développement de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a affirmé que la crise économique et financière avait eu un impact sans précédent sur les marchés financiers.  Ces effets ont été plus importants pour les pays développés que pour les pays en développement.  Les flux financiers mondiaux ont connu une chute de 8,2% par rapport à l’année 2008, a-t-il dit.  En 2009, a-t-il ajouté, la sortie de capitaux s’est faite en faveur des pays développés et au détriment des pays en développement.  La situation est très hétéroclite lorsque l’on évoque les pays en développement.  Les pays en développement n’ont pas tous été affectés de la même manière, a-t-il souligné.  Dans les pays de la région Asie-Pacifique, la contraction des exportations à la suite de la crise a été sensible et a constitué un des principaux relais de transmission de la crise dans la région.  En Amérique latine, la réduction des exportations a été également un élément important de développement de la crise.  La dette et les prêts ont été un des principaux facteurs de la crise des marchés financiers dans le monde, a-t-il en outre souligné.  Les prévisions pour la période 2010-2011 montrent que les pays en développement auront une croissance plus importante que les pays développés, a-t-il par ailleurs indiqué.  C’est ce que l’on appelle la « nouvelle donne de la crise », des économies en développement ou émergentes commençant à jouer un rôle moteur dans l’économie mondiale.


M. Titelman a néanmoins expliqué qu’en raison de la contraction du marché financier mondial dans son intégralité, les niveaux de financement du développement disponibles seront moins importants pour les pays en développement ou les pays émergents.  Il faut éviter les erreurs du passé des flux spéculatifs instables, a-t-il dit, estimant que les ressources devraient être concentrées sur un petit groupe de pays en développement.  La nature des fonds est également importante, a-t-il ajouté.  L’autre défi consiste à réformer l’architecture financière internationale.  Par ailleurs, la communauté internationale devra aider les pays émergents et en développement à atténuer les coûts sociaux de la crise.  Dans les années à venir, il conviendra également de renforcer les investissements directs étrangers en essayant de les acheminer vers les besoins réels des pays émergents et en développement en vue de les aider à réaliser leur ordre du jour du développement, a-t-il conclu.


M. HEINER FLASSBECK, Directeur de la Division de la mondialisation et des stratégies de développement de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a affirmé que l’essentiel des flux vers les pays émergents étaient des investissements de portefeuille et, par conséquent, contreproductifs.  Ces mouvements de capitaux ont contribué à accélérer la crise.  Comment éviter ce type de mouvements de capitaux à court terme qui ont des effets destructeurs sur les économies émergentes? s’est-il interrogé.  Après la remise des compteurs à zéro, on se retrouve malheureusement aujourd’hui dans une nouvelle ère où le prix des matières premières est influencé par la spéculation, a-t-il expliqué.  Le système financier international n’a pas été réformé de façon utile, a-t-il déploré.  Si la crise a eu quelques effets positifs, le seul effet durable pour le développement n’aurait pu être enregistré qu’avec la réalisation des réformes nécessaires.  Il faut également revoir la problématique des prix de produits de base, a-t-il dit, soulevant la question de l’instabilité financière.  La communauté internationale doit prendre du recul et examiner l’ensemble de la stratégie à adopter en se concentrant sur la cohérence du système financier, a-t-il conclu.


Lors du débat interactif, la représentante de la Jamaïque a souligné le fait que la sortie de crise n’était pas au rendez-vous de tous les pays.  Parmi les mesures à prendre, elle a notamment souhaité, comme plusieurs autres intervenants, la conclusion du Cycle de négociations de Doha.  Le représentant du Japon a souhaité des précisions sur la façon de réglementer les investissements spéculatifs.  Il a de même demandé s’il était possible de mettre en place un système d’alerte, des indicateurs susceptibles de prévoir une crise. 


La déléguée de l’Union européenne a mis l’accent sur la nécessité de remédier au chômage et au coût social de la crise.  Elle a précisé que l’Union européenne avait pris certaines mesures, faisant état notamment d’un mécanisme de flexibilité et de vulnérabilité en faveur des pays des Caraïbes et du Pacifique et d’un fonds d’affectation spéciale Union européenne-Afrique.  Par ailleurs, il convient, a-t-elle estimé, de résister au protectionnisme et d’éviter de prendre des mesures qui entravent le commerce et les flux financiers.


Le représentant du Canada a demandé de préciser les moyens devant être mis en œuvre pour assurer une transition qui maximise les chances de relance sans la compromettre.  Il a également insisté sur la nécessité de renforcer le libre-échange et éviter la tentation du protectionnisme qui, a-t-il dit, ne ferait qu’aggraver les choses.  Son homologue du Bénin a soulevé le problème des subventions agricoles et demandé d’indiquer le rôle que pouvait jouer l’État dans la promotion des investissements étrangers directs.


M. FLASSBECK a expliqué que les dirigeants politiques au niveau mondial n’avaient pas agi comme ils auraient dû le faire.  Il faut enrayer l’engrenage des transactions spéculatives, a—t-il insisté.  Doutant de l’efficacité d’une taxe sur les opérations financières internationales, il a mis l’accent sur la nécessité d’agir au cas par cas, et en fonction des marchés concernés.  Il convient en outre d’éviter les transactions bilatérales, en dehors des places boursières. Il faut revenir à un système où les monnaies doivent suivre les niveaux d’inflation entre pays.  Par ailleurs, M. Flassbeck n’a pas écarté le risque d’une nouvelle crise économique.  Des bulles financières sont apparues sur de nombreux marchés très liés entre eux, a-t-il en effet affirmé, soulignant le danger d’une nouvelle chute de l’économie mondiale.


M. TITELMAN a, quant à lui, jugé impossible d’arrêter la spéculation qui, en soi, n’est pas mauvaise si elle est faite de manière raisonnable.  En revanche, si les flux vont dans la même direction, les effets peuvent être dangereux et déstabilisateurs, a-t-il expliqué.  M. Titelman a mis l’accent sur le rôle des banques centrales qui, a-t-il dit, pourraient se doter de nouvelles règles et établir des indicateurs ou des mécanismes d’alerte précoce visant à détecter d’éventuelles bulles financières.


Table ronde 3 : « L’effet de levier de la coopération technique et financière, y compris les sources novatrices de financement du développement, dans la mobilisation de ressources financières nationales et internationales pour le développement »


Déclarations liminaires


Dans sa déclaration liminaire, M JOÃO GOMES CRAVINHO, Secrétaire d’État aux affaires étrangères et à la coopération du Portugal, a souhaité que ce débat se concentre sur la coopération et la nécessité, pour les pays, de s’approprier les stratégies de développement.  Outre les accords bilatéraux traditionnels, a-t-il dit, la multiplication d’accords triangulaires, le développement de la  coopération Sud-Sud et d’autres interventions novatrices ont rendu plus compliquée la nouvelle architecture de l’aide au développement.  Tout en notant que les pays donateurs se sont engagés à améliorer la « quantité » et la « qualité » de l’aide, il a mis l’accent sur la nécessité d’assurer la « durabilité » de cette aide pour permettre aux pays récipiendaires de s’approprier des stratégies de développement sur le long terme.  Il faut promouvoir l’inclusion économique et sociale et aider les populations à avoir accès aux décisions qui les concernent, a-t-il dit.  Nous devrions éviter de nous livrer à des critiques par amour de la critique et apprendre à partager nos expériences dans l’intérêt de ce dialogue, a-t-il conclu.


La Princesse MÀXIMA des Pays-Bas, Avocate spéciale du Secrétaire général pour le financement inclusif du développement, a mis l’accent sur l’importance de la promotion de l’accès bancaire et de la présence d’une gamme de services bancaires dans tous les pays, notamment en développement.  Elle a rappelé que la moitié de la population mondiale n’a pas accès aux services bancaires.  Elle a mis l’accent sur l’importance d’un accès universel, à un coût abordable, à la plus vaste gamme possible de services bancaires qui pourraient être offerts par des institutions financières saines et viables.  Elle a dit que le financement inclusif du développement était un concept crucial et sa mise en place était un programme plus ambitieux que celui du microcrédit.  Le financement inclusif du développement comprend la promotion de services d’épargne, de plans de pension, de meilleurs services d’envoi de fonds, et d’autres types de structures qui peuvent aider les petites entreprises à se protéger contre toute forme de menaces.  Elle a déclaré qu’il était démontré que le développement des services financiers contribuait à l’accroissement des revenus des pauvres.  L’absence de services bancaires favorise quant à elle l’établissement d’une économie souterraine et informelle qui affecte les ressources fiscales d’un pays ainsi que la qualité et la quantité de ses services publics, a-t-elle dit.  Elle a cité l’exemple de la banque hollandaise FMO, qui appuie les intermédiaires financiers locaux d’une cinquantaine de pays par le biais de créances à long terme libellées en monnaie local en assumant les risques de change.  La Princesse Máxima a estimé que le financement des petites et moyennes entreprises (PME) n’avait pas encore eu droit à la place qu’il mérite, alors que les PME représentent 70% des emplois dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).  Elle a jugé utile l’avènement d’une association mondiale des PME qui soit compétente pour intervenir sur les questions les touchant auprès des instances internationales.


M. PHILIPPE DOUSTE-BLAZY, Conseiller spécial du Secrétaire général pour un financement novateur du développement, a rappelé que le commerce international était au plus haut et que la croissance économique était robuste dans les pays de l’OCDE en 2000 lors de l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Avec l’accentuation des déséquilibres globaux, les cibles d’APD sont apparues difficiles à tenir dans la durée, a-t-il noté.  C’est alors qu’est né le nouveau concept de « financement innovant pour le développement », a indiqué M. Douste-Blazy, avant de préciser que ces financements étaient innovants parce qu’ils dépassent la logique traditionnelle de l’APD annuelle classique; parce qu’ils mobilisent une fraction des ressources mondiales, sans cependant entraver l’activité économique globale; et parce qu’ils dépassent les dichotomies classiques Nord-Sud ou « État contre société civile », pour créer une nouvelle force de  solidarité.  Si cette approche était perçue comme « hérétique » au début, elle s’est traduite par une première réalité, avec la mise en place du premier financement innovant en 2005, à savoir la contribution de solidarité sur les billets d’avion, a estimé Philippe Douste-Blazy.


Il a précisé que le Fonds UNITAID avait récolté 1,5 milliard de dollars depuis 2005 aux fins de la lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose.  Il a indiqué que ce fonds intervenait dans 93 pays, dont des pays se trouvant en situation de conflit ou postconflit; et que trois quarts des enfants soignés contre le VIH/sida l’étaient grâce à ce fonds et son partenariat avec la fondation Bill Clinton.  Il a mis l’accent sur la nécessité de tenir les promesses d’APD et de protéger les investissements contre les fluctuations mondiales. S’agissant du projet de « Taxe sur la transaction financière » (TTF), il a estimé qu’une telle taxe en faveur du développement est réalisable.  Il a cité la création d’une équipe spéciale intergouvernementale sur la mise en œuvre de cette taxe, qui représente une dynamique importante en matière d’innovation.  M. Douste-Blazy a estimé que la communauté internationale ne pouvait que progresser sur ce projet de TTF parce que l’opinion publique internationale attend que ceux qui sont responsables de la crise financière internationale réparent les dégâts dont ils sont les auteurs d’une manière exemplaire.  Nous pouvons contribuer au développement d’un monde plus juste où la famine et l’alphabétisme ne divisent plus l’humanité, a-t-il conclu, en souhaitant l’avènement prochaine de la TTF.


M. SIMON SCOTT, Chef de la Division des statistiques et du suivi de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a présenté un tableau portant sur l’augmentation des sources d’aide entre 1990 et 2008 en notant que cette augmentation d’ensemble ne s’est malheureusement pas traduite par une augmentation de l’APD destinée spécifiquement à l’Afrique.  Si les promesses faites en 2005 étaient tenues, nous devrions obtenir 124 milliards d’APD en 2010, a-t-il dit, tout en regrettant que dans la réalité, ce montant se limitera à 107 milliards de dollars d’APD cette année.  Il a indiqué que cela représente une baisse de 17 milliards de dollars par rapport aux promesses.  Une baisse d’APD de 13 milliards de dollars affectera le seul continent africain, a regretté l’intervenant.  Il a précisé que 15 membres de l’Union européenne visaient à atteindre un niveau d’APD équivalent à 0,7% de leur PIB en notant que six d’entre eux sont actuellement sous la barre des 0,5% et deux proches de 0,2% (Grèce et Italie).  Il a indiqué que l’APD des États-Unis avait doublé au cours des six ou sept dernières années, alors que le Japon quant à lui s’est engagé à doubler son aide à destination de l’Afrique d’ici à 2012.  Il a salué le rôle du financement innovant comme moyen de relancer l’aide au développement ces dernières années.  Il a suggéré d’examiner l’impact de ces financements innovants sur l’APD.  Il a mis l’accent sur la nécessité de respecter les engagements concernant l’aide à la lutte contre les changements climatiques, qui devrait atteindre 100 milliards de dollars par an à partir de 2020.  Il a regretté que cela risque d’avoir un impact sur l’APD, car certains pays industrialisés transféreront sans doute les ressources de leur APD vers le fonds pour la lutte contre les changements climatiques.


Débat interactif


Ouvert par les déclarations liminaires de la Princesse Máxima, des Pays-Bas, et de MM. Joao Gomes Cravinho, Philippe Douste-Blazy, et Simon Scott, le débat sur les sources novatrices de financement du développement a été l’occasion pour plusieurs délégations d’insister sur le  caractère « additionnel » des ressources qui en sont issues.  À cet égard, les représentants de la Belgique, des États-Unis et de l’Espagne, au nom de l’Union européenne, mais aussi la représentante de l’ONG CIVICUS, ont souhaité que les efforts en faveur de la promotion de sources innovantes de financement ne détournent pas l’attention des pays, qui devraient honorer leurs engagements, obligations et responsabilités en matière d’aide publique au développement (APD).  Les intervenants ont rappelé que l’APD restait la source de financement la plus stable qui puisse être mise au service de la satisfaction des besoins financiers des pays en développement.


Un certain nombre de délégations, comme celle de la Grenade, qui a mis l’accent sur les difficultés particulières auxquelles font face les petits États insulaires en développement, et celles de la Fédération de Russie et du Japon, se sont interrogées sur l’impact que pourraient avoir les nouvelles formes de taxations qui sont les principales sources novatrices de financement du développement, sur le potentiel touristique de nombreux pays et sur la viabilité des compagnies aériennes.


Certaines délégations ont salué la place croissante qu’occupent la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire comme leviers de la coopération technique et financière: La Fédération de Russie  a souhaité que soient conduites des analyses sur les interactions entre les pays en développement et que soient mis en place des systèmes de collectes de données à cet égard.  De son côté, les représentants de la République de Corée et celui des associations du monde catholique se sont interrogés sur l’impact que va avoir le nouveau « fonds pour la lutte contre sur les changements climatiques » sur les flux d’aide au développement.


Répondant à une intervention faisant le lien entre l’APD et l’évasion fiscale, M. SCOTT a estimé que l’évasion fiscale qui affecte les pays en développement n’était pas liée aux ressources de l’aide mais plutôt à un manque de confiance envers les institutions nationales de certains pays.


La représentante du secteur privé a insisté sur le renforcement de la coopération entre le secteur public et le secteur privé pour créer les conditions favorables à la promotion du développement, qui n’existent pas encore, en identifiant mieux les obstacles au développement, comme par exemple les risques liés au change.  Elle a préconisé la création d’un laboratoire d’innovation en matière de financement du développement.  De son côté, la représentante de la France a rappelé que la coopération technique et financière est essentielle, mais que l’APD n’est qu’un catalyseur qui ne suffira pas à financer l’ensemble des besoins de développement.


Le représentant du secteur commercial s’est opposé à l’imposition de réformes fiscales « régressives » qui réduiraient les taux d’emploi, diminueraient les salaires et augmenteraient les disparités déjà existantes.  Il a encouragé le processus d’élaboration d’une taxe sur les transactions financières partout où cela est possible.


M. DOUSTE-BLAZY, un des principaux panélistes, a salué la décision de la Belgique d’inscrire la question de la taxe sur les transactions financières (TTF) à l’ordre du jour de sa présidence de l’Union européenne, qui aura lieu au cours du deuxième semestre 2010, et il a félicité le Japon d’avoir créé une Commission parlementaire sur le financement innovant du développement.  Répondant à une question du représentant du Cameroun portant sur les difficultés qu’auraient des pays en développement à absorber l’aide extérieure, M. Douste-Blazy a indiqué que la priorité pour ces pays est de consacrer 15% de leur budget au financement de services de santé.


Répondant à ces interventions, M. SIMON SCOTT, l’un des panélistes, a assuré que la communauté internationale n’aurait pas assisté à une augmentation de 35% de l’APD s’il n’y avait pas eu la Conférence de Monterrey en 2002.  Il a estimé que tout pays qui prend un engagement en matière d’aide devrait avoir un plan très précis lui permettant de respecter cet engagement.  Par ailleurs, il a déclaré qu’il était difficile d’évaluer l’impact qu’aura le fonds sur le changement climatique sur les ressources et les flux d’aide au développement, tout en rappelant que l’essentiel des interventions relatives au changement climatique sera majoritairement d’origine privée en 2020.


Si le représentant du Brésil a suggéré l’organisation d’une réunion informelle sur la question des financements innovants avant le Sommet sur les OMD prévu au Siège au mois de septembre, M DOUSTE-BLAZY a suggéré la création d’un groupe intergouvernemental sur les financements innovants.  Il a expliqué que les principaux obstacles à la mise en œuvre des initiatives relatives à des sources innovantes de financement du développement étaient dus à un manque ou à une mauvaise information.  À cet égard, il a rappelé que la taxe sur les billets d’avion ne pouvait être considérée comme une difficulté imposée aux compagnies aériennes ou aux voyageurs, d’abord parce que cette taxe n’est pas payée par les compagnies aériennes, et ensuite, parce que deux dollars représentent un montant totalement dérisoire par rapport au prix total d’un billet d’avion.  En ce qui concerne l’efficacité des financements innovants, il a précisé que le fonds UNITAID ne faisait pas doublon avec le fonds des Nations Unies contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose, puisqu’il ne s’agissait que d’un système de collecte de contributions et de ressources appuyant des initiatives existantes sur le terrain.


Répondant aux questions des intervenants, la PRINCESSE MAXIMA des Pays-Bas a cité une étude qui montre que si la majorité des femmes avaient accès à un compte bancaire, et donc à un moyen d’épargner, elles augmenteraient de 37% leurs capacités de dépenses en six mois, et consacreraient 13% de plus aux dépenses alimentaires.  Il faut des réglementations sur les technologies, parce que se sont les technologies qui nous permettraient d’atteindre le maximum de clientes potentielles  en réduisant les coûts des services bancaires, a-t-elle encore insisté, avant de souligner combien il sera nécessaire de faire entrer le maximum de personnes dans le système financier pour pouvoir ainsi limiter l’impact du système informel.


Dans ses remarques de clôture, le Président de la table ronde a rappelé combien les engagements concernant l’APD devaient être honorés par les bailleurs de fonds.  Néanmoins, notant que l’APD ne sera pas suffisante en quantité et en qualité pour assurer le développement économique des pays récipiendaires, il a souligné combien ce débat mettait encore une fois en évidence la nécessité d’explorer la possibilité de mobiliser des moyens de manière innovante.  « Les commentaires de M. Douste-Blazy nous ont montré jusqu’où on pouvait encore avancer sur cette voie », a-t-il ajouté avant d’insister sur la qualité et le caractère inclusif de l’aide mobilisée.  « Nous n’aurons pas de développement inclusif sans financement inclusif », a-t-il ajouté, en estimant que le monde était dans une phase décisive en cette période.  Alors que la crise économique, dont nous commençons à sortir, soumet à une pression très lourde les budgets des pays développés et de ceux en développement, il faut garder le cap.  « La bonne nouvelle, c’est que nous avons beaucoup d’options à examiner », a-t-il dit, en saluant les présentations qui ont permis la tenue d’« une discussion très stimulante ».


Clôture du Dialogue de haut niveau sur le financement du développement


En procédant à la clôture des deux journées de débat et prenant la parole au nom du Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, M. ALI ABDUSSALAM TREKI, M. LESLIE KOJO CHRISTIAN (Ghana) a déclaré que le Dialogue de haut niveau avait été d’une importance particulière en prévision de la tenue du Sommet de septembre 2010 sur les Objectifs du Millénaire pour le développement.  La somme d’idées, d’initiatives et de recommandations brassées au cours de ces deux jours permettra d’envisager des résultats encore plus significatifs pour ce Sommet, a-t-il assuré.  Au cours du débat plénier, de nombreuses délégations ont souligné l’importance de mobiliser des ressources nationales à l’appui du développement, a rappelé M. Christian.  Ces efforts nationaux doivent cependant être soutenus par un environnement international favorable, grâce notamment à la conclusion réussie du Cycle de négociations de Doha, par le respect des engagements pris en matière d’aide publique au développement, et par une coopération internationale à tous les niveaux, a-t-il souligné.  En outre, il a été dit que des flux de capitaux privés devaient être dirigés vers les pays en développement pour être intégrés aux stratégies de développement, a rappelé le représentant du Ghana.  Par ailleurs, les besoins spécifiques des pays les moins développés, devenus plus urgents encore depuis le déclenchement de la crise, ont été évoqués à plusieurs reprises, a-t-il rappelé au nom du Président de l’Assemblée générale.  Il a plaidé en faveur de ces pays en déclarant à la communauté internationale combien il est important de leur prêter assistance.  Enfin, a-t-il ajouté, nombreuses ont été les délégations à dire qu’il fallait réformer le système économique et financier mondial et le placer sous le leadership des Nations Unies.


Résumé du débat informel sur la voie vers la manifestation de haut niveau de 2010 sur le financement du développement et la réalisation des OMD


Après avoir résumé les trois tables rondes thématiques de la journée, M. Kojo Christian a présenté les principaux axes du débat interactif informel qui s’est tenu cet après-midi sur le thème: « la relation entre le financement du développement et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement: la voie vers la manifestation de haut niveau de 2010 ».  Il a confirmé qu’il existait désormais un large consensus sur la nécessité pour les pays développés, comme pour les pays en développement, d’agir de concert pour réaliser le développement durable.  Il a été reconnu au cours de ce débat informel animé par le Conseiller principal du Bureau du Chef économiste de la Banque mondiale, Zia Qureshi, et par Jomo Kwame Sundaram, Sous-Secrétaire général de l’ONU chargé du développement économique, que l’Objectif 8 des OMD libellé: « Construire un partenariat mondial pour le développement », était crucial pour atténuer l’impact adverse de la confluence des récentes crises, en particulier dans les pays ayant des besoins de financement spécifiques.


La cohérence des politiques, l’allègement de la dette, l’aide au commerce, et une meilleure circulation des capitaux et des investissements ont été jugés essentiels par de nombreuses délégations, dont celle du Guatemala.  Le représentant de ce pays a souhaité que les mécanismes du Consensus de Monterrey soient mieux utilisés dans la poursuite des OMD.  Le Japon et le Brésil ont soutenu les points de M. Sundaram concernant l’amélioration de la gouvernance à tous les niveaux pour une bonne réalisation des OMD.  Ceci est valable aussi bien au niveau national qu’au niveau international, a-t-il été reconnu au cours du débat informel.  Comme le Secrétaire général l’a déclaré, les Nations Unies ont un rôle important à jouer dans un processus intergouvernemental afin de réaliser le financement du développement et à terme les Objectifs, a ajouté Leslie Kojo Christian en concluant le résumé des deux journées de travaux.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Financement du développement: il faut donner vie au consensus de Monterrey et mobiliser les ressources intérieures, souligne le dialogue de haut niveau

AG/10927

Financement du développement: il faut donner vie au consensus de Monterrey et mobiliser les ressources intérieures, souligne le dialogue de haut niveau

23/03/2010
Assemblée généraleAG/10927
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

76e & 77e séances plénières

Matin & après-midi


FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT: IL FAUT DONNER VIE AU CONSENSUS DE MONTERREY ET MOBILISER LES RESSOURCES INTÉRIEURES, SOULIGNE LE DIALOGUE DE HAUT NIVEAU


Les Nations Unies doivent jouer un rôle central dans le processus visant à honorer les engagements internationaux pris en matière de financement du développement et pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a déclaré ce matin le Secrétaire général de l’ONU, à l’ouverture du Dialogue de haut niveau sur le financement du développement qui se tient, pendant deux jours, à l’Assemblée générale des Nations Unies.


Examinant le suivi et la mise en œuvre des textes issus de la Conférence internationale de Monterrey sur le financement du développement, tenue en 2002, et de la Conférence d’examen de 2008, qui a eu lieu au Qatar, une quarantaine de délégations et des représentants d’institutions internationales ont plaidé, aujourd’hui, en faveur de l’acceptation d’une responsabilité mutuelle, les pays donateurs devant rendre prévisible le financement des politiques et des projets, et les pays en développement étant invités à déployer des stratégies de développement saines fondées sur l’application de règles de bonne gouvernance et la mobilisation des ressources intérieures.


Les pays en développement, en particulier en Afrique, ont été les plus durement frappés par une crise économique et financière dont ils ne sont pas responsables, a souligné ce matin le Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, M. Ali Abdussalam Treki, de la Lybie.  La réunion de haut niveau ouverte aujourd’hui vise à faire le point sur les mesures prises et pour celles à prendre pour inverser cette tendance, a-t-il expliqué.


La crise actuelle a remis en question les principes mêmes de la gestion économique mondiale, a quant à lui estimé le Premier Ministre du Tadjikistan, M. Akil Akilov.  À l’instar de nombreux intervenants, il a engagé les États Membres à assurer l’établissement d’une architecture économique mondiale plus juste, plus transparente et plus efficace, qui permette à tous les pays d’avoir accès aux ressources essentielles, aux technologies de pointe, ainsi qu’aux moyens nécessaires pour assurer leur développement.


Nombreux, également, ont été les intervenants qui ont lancé un appel en faveur de la réforme de l’architecture financière internationale et des institutions de Bretton Woods, afin d’en accroître la légitimité et l’efficacité.  Ces participants au Dialogue de haut niveau ont demandé une plus grande participation des pays en développement dans les processus de conception de politiques et de prise de décisions de ces institutions.  Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, s’est félicité des efforts déployés par le Fonds monétaire international (FMI) pour améliorer son cadre de prêts et a apprécié les efforts dont a fait preuve le G-20 en vue d’élargir et de renforcer la capacité de prêt du FMI.  Pour sa part, la Banque mondiale a lancé une série de réformes internes en vue de moderniser ses instruments financiers et non financiers, a dit son Vice-Président chargé de la réduction de la pauvreté, M. Otaviano Canuto.


À l’unisson, les intervenants ont invité les pays donateurs à maintenir le niveau de leur aide publique au développement (APD).  Si celle-ci a dépassé le cap des 125 milliards de dollars, a précisé le Directeur de la Division du développement de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), M. Shisir Priyadarshi, les contraintes budgétaires dont souffrent en ce moment les pays donateurs en raison de la crise ne leur permettent pas d’augmenter davantage cette aide.  Le succès du Cycle de négociations de Doha, renforcé par une aide publique au développement suffisante et prévisible, sera la clef d’un développement durable et inclusif, a ainsi estimé M. Priyadarshi.


Il est également évident que chaque pays doit prendre ses responsabilités, s’agissant de son propre développement, en mobilisant ses ressources nationales pour ne pas s’appuyer uniquement sur l’APD, ont reconnu aujourd’hui les intervenants au Dialogue de haut niveau.  M. Petko Draganov, Secrétaire général adjoint de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a aussi plaidé en faveur de l’augmentation des flux d’investissements étrangers directs (IED) tout en mettant en garde contre les investissements spéculatifs.


De son côté, l’Administratrice associée du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Mme Rebeca Grynspan, a invité les États Membres à utiliser les financements innovants, donnant l’exemple du mécanisme mis en place pour la lutte contre le paludisme, la tuberculose et le sida.  Le représentant du Japon a signalé que son pays sera le prochain président du Groupe pilote sur les financements innovants pour le développement.


Mme Grynspan a aussi souligné que le développement et la défense de l’environnement doivent aller de pair.  En vertu de l’Accord de Copenhague, il faut trouver des ressources supplémentaires dans ce domaine pour les 10 prochaines années, a indiqué M. Ban Ki-moon qui a rappelé qu’il avait mis en place un Groupe consultatif de haut niveau sur la question du financement de l’adaptation aux effets des changements climatiques.  Le Secrétaire général a, en outre, souhaité une plus grande adéquation entre les mesures à court terme prises dans le cadre de la réaction à la crise et la réalisation des objectifs de développement sur le long terme.  C’est le souci des neuf initiatives lancées par le Conseil des chefs de secrétariat pour la coordination, a précisé M. Ban Ki-moon.  En outre, en juin prochain, un prototype du système d’alerte sur l’impact et la vulnérabilité mondiale sera présenté, a-t-il indiqué.  Un rendez-vous important pour la communauté internationale sera le Sommet sur les OMD, prévu en septembre prochain au Siège des Nations Unies, et décidera d’un plan d’action permettant d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici 2015, a rappelé le Secrétaire général.


Le débat général du Dialogue de haut niveau sur le financement du développement se poursuivra demain, mercredi 24 mars, à 10 heures.  Trois tables rondes se dérouleront en parallèle.  Est également inscrit à l’ordre du jour un débat interactif informel sur le thème: « La relation entre le financement du développement et la réalisation des OMD: la voie vers la manifestation de haut niveau de 2010 ».



SUIVI ET MISE EN OEUVRE DES TEXTES ISSUS DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE 2002 SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT ET DE LA CONFÉRENCE D’EXAMEN DE 2008: DIALOGUE DE HAUT NIVEAU SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT


Déclarations


M. ALI ABDUSSALAM TREKI, Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, a rappelé que les pays en développement avaient été les plus durement frappés par une crise économique et financière dont ils ne sont pas responsables.  Cette réunion de haut niveau vise à faire le point sur les mesures prises et à prendre pour inverser cette tendance, a-t-il dit.  La priorité est à la revitalisation de l’économie mondiale de manière durable.  Or, jusqu’à présent malgré les efforts déployés de part et d’autre, les conditions requises n’ont toujours pas été remplies pour assurer un développement durable.  L’aide au développement risque de chuter, a prévenu le Président, qui a exhorté les pays développés à respecter les engagements qu’ils ont pris en faveur du renforcement de cette aide et de l’amélioration de sa coordination.  Soulignant aussi la gravité du problème de la dette, M. Treki a appelé à la réforme du système financier international dans lequel il faut renforcer la participation des pays en développement.  « Faisons de cette réunion une fenêtre pour éradiquer la pauvreté », a-t-il lancé en conclusion.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a noté les signes de redressement de l’économie mondiale tout en rappelant combien la croissance reste cependant fragile.  Les pertes d’emplois se poursuivent, a-t-il noté.  Malgré les nombreux défis qui se posent encore, il a appelé les pays donateurs à maintenir néanmoins le niveau de leur aide publique au développement (APD).  Les institutions internationales ont un rôle crucial à jouer, a-t-il ajouté, expliquant que l’accès au financement peut alléger les difficultés rencontrées dans les efforts de redressement économique.  Le Secrétaire général s’est d’ailleurs félicité des efforts du Fonds monétaire international (FMI) pour améliorer son cadre de prêts et a apprécié les efforts du G-20 en vue d’élargir et renforcer la capacité de prêt du FMI.


Au cours de la Conférence des Nations Unies sur la crise financière et économique mondiale, qui s’est tenue en juin 2009, on a mis l’accent sur l’importance de l’adéquation entre les mesures à court terme prises dans le cadre de la réaction à la crise et la réalisation des objectifs de développement sur le long terme.  C’est le souci des neuf initiatives lancées par le Conseil des chefs de secrétariat pour la coordination, a précisé le Secrétaire général.  En juin prochain, un prototype du système d’alerte sur l’impact et la vulnérabilité mondiale sera présenté, a-t-il indiqué, avant d’appeler les États Membres à soutenir ces efforts.  Il a aussi rappelé que le Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), prévu en septembre prochain, décidera d’un plan d’action permettant d’atteindre les Objectifs en 2015.  Le monde a enregistré des succès en matière de réalisation des OMD, y compris dans certains des pays les plus pauvres, mais nous savons ce que cela coûte en termes de politiques et d’investissements, a dit M. Ban.


La crise financière et économique a donné l’occasion à la communauté internationale de réfléchir à une réforme, a poursuivi le Secrétaire général, en vue d’une croissance plus stable, de la création d’emplois et du développement durable.  Il faut pour cela des politiques qui permettent aux pays en développement d’assumer la responsabilité qui leur incombe pour leur propre développement.  Le Consensus de Monterrey et la Déclaration de Doha sur le financement du développement sont cruciaux, a-t-il aussi fait remarquer, invitant


la communauté internationale à réaliser les objectifs de développement dont la concrétisation dépend de la conclusion effective du Cycle de négociations commerciales de Doha.


Appelant à réformer le système financier international, M. Ban a souhaité que soient trouvés de nouveaux mécanismes pour coordonner la politique économique avec une gouvernance responsable.  Il s’est félicité des réformes en cours en ce qui concerne les institutions de Bretton Woods.  Nous devons aussi continuer de faire pression pour obtenir un accord international sur les changements climatiques, a-t-il souligné.  « L’Accord de Copenhague a appelé à trouver des ressources supplémentaires dans ce domaine pour les 10 prochaines années, et j’ai créé un Groupe consultatif de haut niveau sur la question de financement de l’adaptation aux effets des changements climatiques, qui est chargé de formuler des recommandations à cet égard », a ajouté M. Ban.  Enfin, le Secrétaire général a rappelé le rôle clef que doit jouer l’ONU dans le processus intergouvernemental visant à honorer les engagements internationaux pris sur les questions du financement du développement et de la réalisation des OMD.


M. AKIL AKILOV, Premier Ministre du Tadjikistan, a expliqué que la crise économique et financière a gravement affecté l’économie de son pays et révélé ses problèmes, dont une orientation trop marquée vers les exportations, une dépendance excessive aux matières premières et une réelle faiblesse du marché financier.  Le développement d’un certain nombre d’institutions de marché et surtout, d’environnement compétitif est devenu encore plus urgent, a avoué le Premier Ministre.  La création d’un environnement favorable à l’expansion du secteur privé est l’une des conditions préalables à un développement dynamique, a-t-il reconnu, dans ce cadre, avant de donner la liste des mesures mises en œuvre.


Il a tout de même admis que l’aide publique au développement (APD) sera de la plus haute importance pour atteindre la série d’objectifs que le pays s’est fixée.  Il a aussi appelé à l’adoption d’une approche intégrée dans les discussions sur l’élargissement des programmes d’allègement de la dette.  La crise actuelle, a-t-il conclu, a remis en question les principes mêmes de la gestion économique mondiale.  Le Premier Ministre a engagé les États Membres à établir une architecture économique plus juste, plus transparente et plus efficace qui permette à tous les pays d’avoir accès aux ressources essentielles, aux technologies de pointe, ainsi qu’aux moyens nécessaires pour assurer leur développement.  Il faut aussi, a-t-il dit, mettre en place des systèmes de garantie pour minimiser les risques d’une autre crise.


M. OTAVIANO CANUTO, Vice-Président de la Banque mondiale et Chef du réseau de la gestion économique et de la réduction de la pauvreté, a déclaré que d’ici à 2015, le taux de pauvreté au niveau mondial devrait atteindre une moyenne de 15%, soit 1% de plus que celui qu’il était avant la crise financière mondiale, qui est une crise qui fera basculer 64 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté extrême d’ici la fin de l’année 2010.  « Le redressement progressif qui s’opère actuellement ne permettra pas de regagner tout le terrain perdu », a prévenu M. Canuto, ajoutant qu’en Afrique subsaharienne, le taux de la population frappée par la pauvreté extrême devrait atteindre 38% d’ici à 2015, soit 2% de plus de ce qu’il aurait été avant la crise.  Par ailleurs, une analyse de l’Organisation internationale du Travail (OIT) suggère que les conditions qui auraient permis aux gens de disposer d’un travail décent se sont gravement détériorées, et que le nombre de travailleurs pauvres est passé de 41 à 100 millions de personnes en 2008-2009, a indiqué le Vice-Président.


Face à ces perspectives inquiétantes, une coopération multilatérale est nécessaire pour réaliser les OMD et garantir une mondialisation à la fois plus durable et plus inclusive, a préconisé M. Canuto.  Il a préconisé aux pays en développement, en particulier à ceux qui possèdent des ressources naturelles, de réaffirmer leur engagement en faveur de l’utilisation de ces ressources en faveur de la promotion de leur développement durable.  La ratification de la Convention des Nations Unies contre la corruption peut également contribuer à faciliter le redressement économique de ces pays, a également indiqué M. Canuto.  De leur côté, les donateurs devraient soutenir ces efforts en mobilisant des ressources additionnelles et en recourant à des mécanismes de financement innovants pour garantir la prévisibilité de l’aide publique au développement (APD), a-t-il recommandé.  Le rôle des institutions financières internationales devrait également être réaffirmé, notamment pour répondre aux faiblesses du marché et prêter assistance aux pays en développement.


Pour sa part, la Banque mondiale a lancé une série de réformes internes en vue de moderniser ses instruments financiers et non financiers, et elle a déployé des efforts en vue d’améliorer la fourniture de ses services, a dit M. Canuto.  Tout en soulignant l’importance de tenir les engagements pris à Monterrey, le Vice-Président s’est dit convaincu que les pays en développement présentaient de nombreuses opportunités en termes d’investissements, car on y profite aisément de retours sur investissement élevés, notamment dans le secteur des infrastructures.  La promotion de pôles de croissance multiples dans ces pays contribuerait largement au rééquilibrage de la distribution des bénéfices et des fruits de la mondialisation.  Le soutien aux pays en développement ne devrait donc pas être perçu comme un acte d’aumône, mais plutôt comme un investissement dans la croissance mondiale durable, a conclu Otaviano Canuto.


Mme REBECA GRYNSPAN, Administratrice associée du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a indiqué que pour 2009, l’APD accuse un déficit de 635 milliards de dollars, ce qui menace la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La possibilité pour les pays bénéficiant de l’aide d’augmenter leurs dépenses sociales est ainsi compromise, a-t-elle notamment indiqué.  Malheureusement, on oublie souvent que le court terme et le long terme commencent au même moment, a-t-elle prévenu, en soulignant que les promesses n’ont pas été tenues.  Elle a aussi relevé que le financement de la réaction aux changements climatiques décidé à Copenhague n’a pas encore été atteint.


Mme Grynspan s’est toutefois félicitée des progrès accomplis dans la réalisation des OMD, citant la forte baisse de la mortalité infantile et la hausse du taux de scolarisation.  Elle a aussi noté l’accès élargi aux antirétroviraux dans les pays à faible revenu.  Mais dans le même temps, a-t-elle constaté, le nombre de personnes souffrant de la faim chronique est passé à 1 milliard.  Si on veut réaliser les OMD d’ici à 2015, il faut mettre les bouchées doubles et concentrer l’action internationale sur des mesures concrètes.  Elle s’est ainsi félicitée des mécanismes de financement innovants mis en place, par exemple, pour la lutte contre le paludisme, la tuberculose et le sida.  Elle a aussi souligné que le développement et la défense de l’environnement doivent aller de pair.  Elle a ajouté que si l’on augmente l’aide au développement, il ne faut pas en même temps pratiquer le protectionnisme commercial.  Plaidant pour le renforcement de l’efficacité de l’APD et de sa prévisibilité, elle a préconisé une utilisation de l’APD comme catalyseur pour les réformes structurelles.


M. PETKO DRAGANOV, Secrétaire général adjoint de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a estimé que la crise financière a remis à l’ordre du jour le rôle que doivent jouer les États dans la conduite des affaires concernant leurs économies.  Dans l’immédiat, il faut limiter les conséquences de la crise, tandis qu’à plus long terme, nous devons prévenir l’occurrence de nouvelles crises en révisant de fond en comble le fonctionnement des systèmes financiers, a-t-il préconisé.  Il est donc vital, a-t-il dit, de recentrer l’activité financière.  Dans les pays en développement, cette activité doit fournir l’impulsion nécessaire aux activités économiques humaines, et à la création d’emplois de bonne qualité.


De même, a poursuivi M. Draganov, le développement et la diversification des capacités de production sont essentiels.  « Il ne peut en outre exister de véritable concurrence internationale si les capacités productives des pays les moins avancées sont tuées dans l’œuf », a ajouté M. Dragonov, en soulignant la pertinence toujours réelle du traitement spécial et différencié.  Il a aussi demandé le respect des engagements pris en ce qui concerne l’APD et a plaidé en faveur de l’augmentation des flux d’investissements étrangers directs (IED).  Ceci nécessite la mise en place d’un cadre régulateur et macroéconomique capable de décourager la spéculation, a-t-il estimé.  Il a, à cet égard, souligné le rôle que peuvent jouer les gouvernements.


M. Dragonov a conclu en saluant les changements qui sont en cours dans la gouvernance financière globale, « bien qu’il faille faire plus pour décourager les mouvements spéculatifs et rééquilibrer les mécanismes de prise de décisions au sein des institutions de Bretton Woods ».


M. SHISIR PRIYADARSHI, Directeur de la Division du développement de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a estimé qu’un redressement de l’économie mondiale était en cours.  Les mesures protectionnistes excessives doivent être évitées, a-t-il souligné, faisant remarquer que les institutions financières internationales, en résistant à ces mesures, ont démontré leur pertinence.  L’accord conclu à Doha permet de limiter les restrictions aux échanges commerciaux et de donner plus de certitude à un système commercial inclusif, a poursuivi M. Priyadarshi.  Il a rappelé que le commerce et le développement sont étroitement liés.  Une aide efficace et ciblée pour faciliter le commerce contribuera à éliminer les obstacles auxquels sont confrontés les pays en développement et qui les privent de profiter pleinement des avantages de la mondialisation.  Selon les chiffres récemment publiés parl’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), l’APD a dépassé aujourd’hui le cap des 25 milliards de dollars.  Toutefois, les contraintes budgétaires imposées à de nombreux bailleurs de fonds en raison de la crise ne permettent pas d’augmenter davantage cette aide.  Le succès du Cycle de négociations de Doha, renforcé par une aide publique au développement suffisante et prévisible, sera la clef d’un développement durable et inclusif, a estimé M. Priyadarshi.


M. NICKEL LEE HANG, Ministre des finances de Samoa, a estimé que le Consensus de Monterrey et la Déclaration de Doha réaffirment l’importance des partenaires pour l’aide au développement.  Mais un développement économique et social durable ne sera une réalité que s’il est mené par le pays lui-même, a-t-il ajouté.  Il a rappelé que la crise économique et financière n’a épargné personne et a touché en particulier les petits États insulaires en développement (PEID).  Les changements climatiques s’ajoutent aux effets de la crise, a-t-il aussi noté, soulignant la perte de vies innocentes et la disparition de villages entiers dans ces pays.  Le Gouvernement de Samoa s’est engagé à maintenir la stabilité économique en améliorant notamment le cadre de réglementation en matière de dette et de développement.  Les partenaires de Samoa pour le développement ont un rôle important dans ce processus, a reconnu le Ministre.  « Au niveau sectoriel, nous avons développé des approches visant à renforcer la coordination des fournisseurs de l’aide.  Nous restons engagés à mettre en œuvre la stratégie de gestion de la dette qui nous permet notamment de fixer les plafonds de la dette publique et du déficit fiscal respectivement à 40% et 3,5% du PNB après le redressement qui a suivi le tsunami. »  Le Gouvernement de Samoa, a assuré le Ministre, continue à donner la priorité à la question de la vulnérabilité, notamment avec le plan d’allègement des frais de scolarité, et à développer les infrastructures du pays comme les routes.


M. JOAO GOMES CRAVINHO, Secrétaire d’État aux affaires étrangères et à la coopération du Portugal, a estimé que la question du développement devrait être intégrée de manière horizontale au sein des politiques et stratégies adoptées aux niveaux national, régional et international.  Il a indiqué que pour sa part, le Portugal entendait axer ses efforts sur la promotion d’« emplois verts » et sur les sources d’énergie renouvelable.  Il n’existe pas de solution unique aux problèmes auxquels sont actuellement confrontés les pays, a-t-il fait remarquer.  L’’administration fiscale et la bonne gouvernance sont d’une « importance vitale » pour le développement, a-t-il dit, relevant toutefois que la réforme fiscale dépendait d’un processus politique complexe et que chaque pays devrait s’y atteler à son rythme.  Pendant de nombreuses années encore, a admis M. Gomes Cravinho, la réforme fiscale de nombreux pays demeurera insuffisante pour assurer la collecte de fonds nécessaires au développement.  La communauté internationale doit continuer à accorder une attention particulière aux pays les moins avancés ainsi qu’aux petits États insulaires en développement.


Le Secrétaire d’État portugais aux affaires étrangères a rappelé que, dans de nombreux pays en développement, des conflits violents avaient anéanti les progrès réalisés dans le cadre du développement.  Il s’est dit convaincu qu´en demeurant engagée, même dans les situations les plus difficiles, la communauté internationale pourrait empêcher que les conflits ne s’aggravent ou ne s’étendent.  Il est également important de porter une attention accrue sur les défis auxquels est actuellement confronté le continent africain.  M. Gomes Cravinho a par ailleurs estimé que le succès des solutions adoptées par le G-20 dépendait, dans une large mesure, de l’inclusion des positions exprimées par les pays en développement et des groupes régionaux, notamment en ce qui concerne la réforme des institutions financières internationales, y compris la Banque mondiale.  Le Portugal, a-t-il ajouté, appuie fermement la création d’un siège supplémentaire pour l’Afrique subsaharienne au sein de cette institution.  Avant de conclure, le Secrétaire d’État portugais aux affaires étrangères a appelé à la création d’une ONU plus forte et où il existe une plus grande cohérence en matière de développement.


M. MOHAMED EL ORABY, Vice-Ministre des affaires étrangères pour les affaires économiques internationales et la coopération de l’Égypte, a affirmé que les pays en développement avaient enregistré des progrès tangibles et importants sur la voie de la réalisation de leurs engagements découlant de l’ordre du jour du financement du développement, en particulier en matière de bonne gouvernance et de mise en œuvre de politiques macroéconomiques saines.  L’Égypte, en particulier, a fourni de gros efforts, sa capacité à mobiliser ses ressources internes et à stimuler la demande ayant renforcé ses chances de succès, a indiqué le Vice-Ministre égyptien.  Tout ceci, a-t-il dit, a accru, dans une large mesure, la capacité de notre pays à résister à la crise financière mondiale et à ses différents impacts.


Néanmoins, a-t-il ajouté, tous ces efforts, déployés au niveau intérieur, doivent être complétés par une bonne gouvernance au niveau international, celle-ci devant commencer par l’établissement d’une architecture économique et financière saine.  M. El Oraby a mis l’accent sur le lien étroit qui existe entre la réalisation des objectifs de développement agréés au niveau international et l’établissement d’une architecture économique et financière saine.  Ce sont des objectifs complémentaires, se renforçant mutuellement, et qui sont une partie intégrante de l’ordre du jour du financement du développement, a-t-il estimé.  Par ailleurs, bien qu’appréciant les efforts entrepris par le G-20, l’Égypte souligne la nécessité d’élargir la composition de ce groupe afin que le continent africain y soit davantage représenté, a dit Mohamed El Oraby.


M. JOSE FERNANDEZ, Sous-Secrétaire d’État chargé des affaires économiques, de l’énergie et des entreprises des États-Unis, tout en réaffirmant que les principes de Monterrey continuaient de guider l’action de son pays, a mis l’accent sur l’importance de mobiliser des sources de financement innovantes ou alternatives pour compléter l’aide publique au développement.  C’est la raison pour laquelle l’Administration américaine estime qu’il est nécessaire de consacrer des fonds publics et privés à une croissance économique mondiale soutenue, et qu’elle souligne que la prospérité des autres pays est dans l’intérêt économique des États-Unis.  Le représentant a évoqué l’importance qu’il y a d’établir des partenariats avec des dirigeants d’entreprises responsables et a dit qu’il était recommandé de soutenir l’expansion des services financiers et de l’épargne dans les pays en développement.  Les milliards de dollars que représentent les envois de fonds effectués par les migrants peuvent également aider à lutter contre la pauvreté, a-t-il précisé.  Huit années se sont écoulées depuis Monterrey.  Il est temps d’élargir et de diversifier les sources de financement, a-t-il insisté, ajoutant que le dialogue d’aujourd’hui donnait aussi l’occasion de rappeler le rôle central que joue à cet égard un système commercial multilatéral ouvert et inclusif.


Mme OLGA ALGAYEROVÁ, Secrétaire d’État au Ministère des affaires étrangères de la Slovaquie, a souligné que cette réunion a lieu à un moment de grande instabilité et de redressement économique au niveau mondial.  Elle a souhaité que l’ONU saisisse cet élan en vue d’accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La Slovaquie est engagée à mettre en œuvre le Processus de Monterrey et la Déclaration de Doha, a-t-elle poursuivi.  Pour appliquer efficacement le Processus de Monterrey, il faut mobiliser les ressources financières destinées au financement du développement et veiller à la bonne gouvernance au niveau international.  Les flux de capitaux privés sont particulièrement importants, a estimé Mme Algayerová, qui a assuré que son pays facilitait la mobilisation de ressources nationales en améliorant la gestion publique et le système fiscal et en renforçant également la coopération fiscale internationale.  La Slovaquie déploie tous les efforts nécessaires pour respecter ses obligations à l’égard de l’aide publique au développement (APD), a-t-elle assuré.  Il faudrait annuler la dette des pays en développement très endettés, a-t-elle proposé.  Avant de conclure, Mme Algayerova a rappelé que son gouvernement avait appuyé la conclusion de l’Accord de Doha, qui a une vaste portée pour la croissance et le développement.


M. JORGE VALERO, Vice-Ministre des affaires étrangères pour l’Amérique du Nord et des affaires multilatérales du Venezuela, a rappelé que les pays en développement n’étaient nullement responsables de la crise économique et financière actuelle.  Réitérant la position exprimée par le Groupe des 77 et de la Chine, il a souligné la nécessité de renforcer les mécanismes de surveillance du financement du développement.  Les pays développés doivent porter à hauteur de 0,5% de leur produit intérieur brut, d’ici à 2010, et de 0,7% d’ici à 2015, le montant de l’APD.  Ils doivent aussi réduire la dette des pays en développement, ouvrir leurs marchés aux produits en provenance du monde en développement, et encourager les flux d’investissement directs étrangers vers le Sud, a indiqué le Vice-Ministre des affaires étrangères du Venezuela.  Il a également lancé un appel pour le lancement d’une réforme radicale du système financier international et pour le renforcement de l’architecture financière aux niveaux régionale et sous-régional.  Enfin, les pays en développement doivent bénéficier d’un appui à leurs politiques contre-cycliques visant à lutter contre l’inflation.  Dans ce contexte, il est essentiel de mettre fin aux conditions imposées par le FMI aux pays en développement qui veulent avoir accès à leurs droits de tirage spéciaux, a ajouté M. Valero.


M. JUAN LOPEZ DORIGA, Directeur général du plan et de l’évaluation des politiques de développement (MFAC), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a jugé très important de réaffirmer les engagements liés à l’APD et de réaliser des progrès dans le respect des principes relatifs à l’efficacité de l’aide.  Il a aussi demandé la conclusion rapide du Cycle de Doha, et un résultat ambitieux et équilibré pour les pays en développement.  Il a jugé essentiel d’analyser plus en détail les sources innovantes de financement, tout en arguant que la mobilisation des ressources internes demeure une des meilleures formules pour accroître les ressources du développement.  Il a estimé que la lutte contre l’évasion fiscale pourrait ainsi mobiliser entre 500 et 800 milliards de dollars en faveur du développement, avant d’assurer que l’UE s’attaque à la question.


Après avoir souligné la nécessité de multiplier les efforts pour augmenter les IED et les envois de fonds, le représentant a admis que le défi pour la communauté internationale est aussi d’assurer une architecture intelligente de règles pour le commerce international et d’accords bilatéraux et régionaux pour ouvrir des perspectives de développement aux pays en développement.  La prévisibilité et le renforcement d’ « Aide pour le commerce » est essentiel, à cet égard, a-t-il reconnu.  Le représentant a poursuivi en assurant que l’UE continuera à appuyer les programmes d’allègement de la dette tout en étudiant des mécanismes pour atténuer les conséquences des éventuelles crises de la dette.  Il a conclu en exprimant l’attachement de l’UE aux mécanismes de responsabilité citoyenne des entreprises, à une meilleure coordination entre l’ONU et les institutions de Bretton Woods et à la lutte contre les changements climatiques.


M. ABDULLAH MOHAMED ALSAIDI (Yémen), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que la Conférence de Monterrey sur le financement du développement est considérée comme un des grands succès des Nations Unies dans le domaine du développement.  Le Consensus de Monterrey, issu de cette rencontre, est une étape importante vers l’établissement d’un partenariat efficace entre l’ONU et les institutions financières multilatérales, mais l’espace gagné à Monterrey et réitéré à Doha s’est amenuisé, a-t-il noté.  Le Groupe des 77 et de la Chine a participé la semaine dernière à la Réunion spéciale de haut niveau du Conseil économique et social (ECOSOC) avec les institutions de Bretton Woods, la CNUCED et l’OMC, a-t-il signalé.  Nous avons convenu qu’il fallait un niveau de représentation plus soutenu des pays dans ces discussions.  Le quatrième Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, qui commence aujourd’hui, va mettre l’accent sur la nécessité de réformer le système monétaire et financier international et passera en revue les sources nouvelles et innovantes du financement du développement, a-t-il annoncé.


Le représentant du Yémen a ensuite expliqué que les pays en développement ont été obligés d’investir des ressources massives pour réduire leur dette, et qu’ils ont aussi dû protéger leur monnaie dans un environnement instable.  Le Groupe des 77 et de la Chine espère que les Nations Unies joueront un rôle fondamental dans le processus de réforme de la structure de gouvernance et de la cohérence des différents organismes financiers, commerciaux et économiques internationaux pour y faciliter la réforme politique et y donner une juste place aux pays en développement, a dit M. Alsaidi.  Le représentant a parlé de l’importance particulière qui doit être accordée au Groupe de travail à composition non limitée de l’Assemblée générale chargé de suivre les questions contenues dans le document de la Conférence sur la crise financière et économique et sur ses incidences sur le développement.  Le Groupe des 77 et de la Chine reste engagé dans la discussion du mécanisme de financement du développement, comme convenu dans la résolution adoptée à la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, a-t-il dit.  Le représentant a aussi souligné l’interaction entre le financement du développement et les Objectifs du Millénaire du développement (OMD), surtout l’Objectif numéro 8.  L’impact de la crise a aggravé les déséquilibres structurels, et il faut arriver à une stratégie à long terme, notamment pour l’accès aux marchés, a-t-il dit.  Il a aussi noté combien le commerce est un instrument vital pour promouvoir une croissance à long terme et a appelé à la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha.  L’engagement pris par les pays riches de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement (APD) doit être réalisé, a-t-il aussi souhaité.


S’exprimant au nom des pays du Groupe de Rio, M. EDUARDO GÁLVEZ (Chili) a estimé que du financement du développement dépend la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a réaffirmé que chaque pays est en premier responsable de son propre développement durable, et que c’est la raison pour laquelle la mobilisation des ressources internes reste primordiale, même si elle doit être complétée par des sources de financements extérieures.  Pour parvenir aux OMD, les pays ont également besoin d’un cadre économique propice au financement du développement, tel que défini dans le Consensus de Monterrey, et d’un maintien constant des flux d’aide publique au développement à un niveau acceptable.  « Les instruments sont là, mais la mise en œuvre fait encore défaut », a déclaré le représentant.  Rappelant le rôle central que joue la coordination à cet égard, il s’est dit convaincu que l’ONU, et en particulier l’Assemblée générale, de par sa dimension universelle, est l’enceinte idéale pour traiter de questions de cette portée.  Pour le Groupe de Rio, il est opportun que le Secrétariat examine actuellement les meilleures options possibles pour mettre en place une meilleure gouvernance économique mondiale, a dit le représentant du Chili.  Il a déclaré en conclusion que l’assistance financière et technique internationale devait s’aligner sur les priorités nationales des pays en développement.


M. ANATOLIO DONG MBA (Guinée équatoriale), s’exprimant au nom du Groupe des États africains, a regretté que les pays en développement, qui ne sont pas à l’origine de la crise financière et économique, en sont les plus affectés.  Les indicateurs montrent que le déficit des engagements pris à l’égard de l’Afrique est plus élevé que le déficit mondial, ce qui soulève des questions sur le sérieux de ces engagements, a relevé le représentant.  C’est pourquoi, il a appelé les pays développés, et en au particulier les membres du G-8, à s’acquitter de leurs engagements en faveur de l’aide publique au développement (APD) destinée à l’Afrique.  Le Groupe des États africains, a-t-il ajouté, souhaite qu’un mécanisme de suivi des engagements pris à l’égard de l’Afrique en matière de développement en septembre 2008 soit mis en place.


M. Dong Mba a ensuite souligné l’importance de la mobilisation des ressources non seulement au niveau national, mais également au niveau international.  La cohérence et la consistance de la gouvernance économique internationale constituent une part intégrante du processus de financement du développement, a-t-il estimé.  C’est pourquoi, il a réitéré qu’il était nécessaire pour les pays africains de participer activement au processus décisionnel concernant les grandes questions économiques internationales.  Il faut éviter, a-t-il dit, de marginaliser le continent africain.  Avant de conclure, le représentant a fait remarquer que des progrès avaient été accomplis par la plupart des pays africains qui ont amélioré leur gestion macroéconomique et fiscale.  Si les effets des crises mondiales ont beaucoup ralenti leur croissance, ces pays devraient cependant revenir aux niveaux antérieurs.


M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal), qui s’exprimait au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), a estimé que tous les engagements souscrits au titre de l’aide publique au développement (APD) devaient être honorés, en particulier ceux pris à l’égard des PMA, afin de les aider à surmonter les questions de développement ainsi que les défis nouveaux et émergeants.  En outre, les pays les moins avancés devraient être en mesure d’accéder aux marchés des pays développés sans qu’ils soient l’objet de pratiques douanières discriminatoires, a-t-il souligné.  Il a ainsi mis l’accent sur l’importance qu’il y a à conclure le Cycle de négociations commerciales de Doha.  Il convient également, a-t-il ajouté, que les institutions financières internationales, en particulier la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), fassent en sorte que les nouvelles structures créées dans le cadre des crises multiples actuelles soient inclusives et intègrent les PMA.  Le représentant a par ailleurs souligné la nécessité de trouver une solution pour alléger le fardeau de la dette dont souffrent les pays pauvres, grâce à une gestion durable et à un moratoire sur la dette.


M. JULIO ARRIOLA (Paraguay), qui s’exprimait au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, a souligné la nécessité de procéder à une réforme du système monétaire et financier international, afin que soit reflétée une représentation plus réelle des pays en développement et des pays émergents.  Les réformes doivent être structurées, a-t-il ajouté.  De même, a-t-il estimé, les Nations Unies doivent jouer un rôle central en vue d’assurer le succès des efforts entrepris.  Le représentant a par ailleurs souhaité que le Cycle de négociations commerciales de Doha s’achève avec succès et que les pays développés évitent de tomber dans le piège des politiques protectionnistes.  Il a en outre mis l’accent sur la nécessité d’aboutir à un consensus pour permettre un allègement de la dette des pays concernés.  Il a indiqué que les pays en développement sans littoral accordaient une attention particulière à la recherche de sources de financement innovantes en vue de leur permettre de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. CAMILLO GONSALVES (Saint-Vincent-et les Grenadines), au nom de la CARICOM, a constaté que huit ans après le Consensus de Monterrey, les engagements pris par les pays développés en faveur de l’aide publique au développement sont loin d’être respectés.  Pour leur part, les pays en développement ont depuis pris leur destin en mains en assurant leur croissance économique et leur développement par le biais d’une meilleure gouvernance, de la lutte contre la corruption et en créant des cadres institutionnels favorisant la croissance du secteur privé.  Les pays de la CARICOM illustrent bien cette démarche et sont même allés plus loin en créant un marché commun, a fait remarquer le représentant.  Tous les efforts qu’ils déploient pour leur assurer une meilleure intégration au marché mondial sont freinés par des mesures économiques mondiales qui ne tiennent pas suffisamment compte des besoins spécifiques des petits États à revenu moyen comme ceux qui forment la CARICOM, a-t-il regretté.  Les pays à revenu moyen qui sont très endettés doivent bénéficier d’une aide mieux ciblée, afin d’assurer un système monétaire et financier international plus cohérent, a estimé M. Gonsalves.


Toujours sous le coup de la crise économique et financière mondiale, les pays de la CARICOM ne sont pas sortis de la récession, a-t-il souligné, rappelant que les mesures palliatives ne sont ni nouvelles ni inconnues et qu’elles avaient été étayées lors de la Conférence internationale sur l’impact de la crise de juin 2009.  Il a particulièrement insisté sur la nécessité de faciliter l’accès des pays de la CARICOM aux prêts concessionnels, se félicitant à cet égard de la décision de la Banque mondiale d’encourager les autres institutions financières internationales à octroyer de tels prêts.  Il a également évoqué l’impact de la crise sur le secteur du tourisme, qui représente l’un des secteurs économiques les plus importants pour la CARICOM, et notamment l’effet inverse de la nouvelle obligation de payer une surcharge pour tout bagage enregistré sur les vols vers les Caraïbes.  En outre, la CARICOM est préoccupée par la tendance actuelle de groupes de pays limités qui se réservent le droit de prendre des décisions pour la communauté tout entière.  Illustrant son propos, M. Gonsalves a rappelé que les pays de la CARICOM ne participaient ni aux réunions du G-8 et du G-20, ni à celles de l’OCDE, alors même que les décisions prises par ces instances ont un impact sur les pays des Caraïbes.


M. ANDREW GOLEDZINOWSKI (Australie), qui s’exprimait également au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), a rappelé qu’à cause de la crise économique et financière, les pays en développement ont vu leur croissance économique stagner et chuter à 1,2% en 2009, après qu’elle ait en moyenne été de 8,1% en 2007.  Il en résulte un ralentissement dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il noté.  Malgré ces difficultés, les pays du groupe CANZ restent engagés à aider les pays en développement à atteindre ces Objectifs, a dit M. Goledzinowski.  Déclarant soutenir le Consensus de Monterrey et la Déclaration de Doha, le représentant a identifié quatre domaines principaux dans lesquels il faut édifier une capacité de résistance aux chocs sur le long terme.  Il faut ainsi honorer les engagements pris en faveur du versement de l’aide aux pays en développement; explorer les nouveaux mécanismes de financement et de partenariat; promouvoir un développement économique durable; et rendre l’aide plus efficace, a dit le représentant.  Il a signalé que les pays du groupe CANZ ont augmenté leur aide publique au développement (APD) de plus de 70% au cours des cinq dernières années.  Comme exemple de financement innovant, il a mentionné un troc de dette qui a été conclu entre l’Australie et l’Indonésie.


M. LESLIE K. CHRISTIAN (Ghana) a souligné le rôle central que jouent les produits de base dans les économies des pays en développement, dont ils constituent l’ossature des exportations.  Il faut limiter la fluctuation de leurs cours, a-t-il dit, car elle a un effet déstabilisateur sur le développement, la création d’emplois et la valeur des monnaies.  M. Christian a préconisé de s’attaquer durablement aux problèmes systémiques que sont le manque de diversité de la production et de la base économiques des pays en développement et l’absence d’équité dans le système commercial international.  Les marchés étant trop volatiles, les revenus d’exportation des gouvernements des pays en développement stagnent ou régressent, a-t-il noté.  Il a ainsi plaidé pour une intensification de l’aide au développement, qui doit cibler les besoins des pays en matière de produits de base, agricoles en particulier.  Dans la perspective de la réalisation des OMD, nous devons impliquer davantage les petits exploitants dans la chaîne de production et diversifier nos produits en vue de les rendre plus compétitifs, a-t-il recommandé.  En conclusion, il a expliqué que le Ghana s’efforçait de moderniser son économie en l’orientant vers les services en diversifiant son agriculture.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a rappelé que son pays avait augmenté son aide au financement du développement ces dernières années, comme en témoigne sa volonté de porter à hauteur de 0,7% de son PIB le montant de son aide publique au développement d’ici à 2015.  Mais le développement durable n’est pas seulement une question de ressources financières, a-t-il indiqué, en soulignant que sa promotion dépendait aussi de l’adoption de bonnes politiques nationales et internationales et d’une bonne efficacité de l’aide.  Comme les autres intervenants, il a appelé à une vaste réforme du système financier international, et en particulier à une réforme des droits de vote au sein de la Banque mondiale, afin d’y accroître la visibilité des pays en développement.  Les pays donateurs sont en outre invités à renforcer les efforts à l’appui du secteur privé, afin de promouvoir le Partenariat public-privé, ainsi que la Responsabilité entrepreneuriale (« Corporate Responsability »), a suggéré le représentant, pour qui le Pacte mondial représente un cadre d’action solide à cet égard.  Une bonne gouvernance fiscale serait également de nature à augmenter les ressources domestiques, a poursuivi M. Wittig.  Il a en conclusion souligné l’importance de tenir compte de la question de l’endettement et de réfléchir à de nouveaux mécanismes au niveau international pour éviter que ce phénomène ne s’aggrave.


M. NICOLAS de RIVIÈRE (France) a déclaré que son pays partageait depuis 2002 une vision commune du financement du développement articulée autour de la nécessité d’une approche globale, dans une logique de cohérence au sein du système financier international et de partenariat.  Le représentant a décrit le contexte actuel, marqué par une crise qui, a-t-il précisé, n’a épargné personne.  Il a mis l’accent sur la nécessité de jeter les bases d’une croissance inclusive, durable et plus équilibrée.  Il convient tout d’abord de mobiliser la première ressource de financement du développement, à savoir les ressources nationales des pays eux-mêmes, a préconisé M. de Rivière.  Il faut ensuite accroître la contribution des flux de financement privés à la promotion du développement.  En outre, il convient de poursuivre la recherche de financements additionnels stables et prévisibles prélevés sur les flux de la mondialisation, a-t-il ajouté.  Enfin, le représentant a souligné l’importance qu’il y a à jeter les bases d’une mondialisation coopérative favorisant le développement durable.  Les Nations Unies sont un acteur majeur à cet égard et doivent poursuivre toutes ces réformes au service de leurs États Membres, a-t-il conclu.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a reconnu qu’à la lumière des réformes en cours pour l’établissement d’une nouvelle architecture financière mondiale, les institutions de Bretton-Woods devaient jouer un rôle clef pour aider les pays à réaliser les OMD.  Parallèlement elle a invité les Nations Unies à adopter un mécanisme intergouvernemental plus efficace en vue de garantir un processus de suivi substantif, tout en veillant à promouvoir une approche inclusive.  Elle a également appelé tous les pays à respecter les engagements pris dans le cadre du Consensus de Monterrey.  L’un des OMD, à savoir l’éradication de la pauvreté, représente toujours un défi majeur à relever pour les pays à revenu moyen, a constaté la déléguée avant d’ajouter que les Nations Unies et les institutions financières internationales devaient aider ces pays, afin qu’ils puissent réaliser des progrès durables dans ce domaine.  Elle a également proposé que la communauté internationale recherche ensemble des sources novatrices de financement du développement, impliquant davantage le secteur privé et d’autres formes d’aide au développement.  Par ailleurs, pour Mme Aitimova, l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale dépend en large partie de l’instauration d’un système de commerce multilatéral opérationnel et juste.


Pour ce qui est de l’expérience du Kazakhstan, la représentante a affirmé que, depuis l’adoption de la Déclaration du Millénaire, son pays avait fait des progrès considérables sur la voie du développement durable.  Il s’agit maintenant de consolider les acquis et de trouver des solutions aux problèmes qui existent encore, a-t-elle poursuivi.  Soulignant également l’impact de la crise économique mondiale sur le taux de croissance économique du Kazakhstan, elle a cependant assuré que cette crise n’avait pas arrêté le développement de son pays, ceci grâce aux mesures efficaces et prises au bon moment par le Gouvernement.  Ces mesures ont notamment été prises pour favoriser une industrialisation rapide, et des investissements considérables ont été effectués dans les infrastructures du pays.


M. SHIGEKI SUMI (Japon) a appelé les pays donateurs à tenir leurs promesses en termes d’aide, tout en restant prêts à apporter cette aide à ceux qui en ont le plus besoin.  Le Japon va remplir les engagements pris dans ce domaine, en particulier en ce qui concerne son aide publique au développement (APD), a-t-il assuré.  Le Japon va aussi doubler le montant de ses investissements privés en Afrique d’ici 2012, a assuré M. Sumi.  Le représentant a aussi rappelé que, selon le Consensus de Monterrey, les pays développés et ceux en développement; ainsi que les secteurs publics et privés, partagent la responsabilité du développement.  Il a souligné en outre la nécessité de mobiliser un plus large éventail de ressources financières pour atteindre les objectifs de développement inscrits dans les OMD.  Le Japon est fier d’être le prochain président du Groupe pilote sur les financements innovants pour le développement, a-t-il ajouté.  Shigeki Sumi a aussi parlé de l’efficacité de la coopération triangulaire Sud-Sud dans les efforts de développement.  Chaque pays doit prendre ses responsabilités s’agissant de son propre développement et ne pas s’appuyer uniquement sur l’APD, a-t-il préconisé.  Il faut donc mobiliser les ressources nationales et les investissements directs étrangers, a-t-il ajouté.  Passant au domaine du commerce, le délégué japonais a rappelé que son pays était fermement engagé dans le Cycle de négociations commerciales de Doha, et était favorable à la libéralisation du commerce.  Enfin, M. Sumi s’est prononcé en faveur d’une réforme de la gouvernance des institutions financières internationales, afin d’accroître leur légitimité et leur efficacité.


M. LI BAODONG (Chine) a estimé que les Nations Unies devaient continuer à jouer un rôle de chef de file dans le financement du développement et dans la facilitation de la création de partenariats entre les gouvernements et tous les secteurs de la société.  La Chine propose donc de galvaniser la volonté politique, de mobiliser les ressources internationales, et de faire le maximum d’efforts pour la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha sur le financement du développement, a dit M. Li.  Il faut que les pays développés remplissent leur engagement d’allouer 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement (ADP), a ajouté le représentant, appelant aussi à annuler les dettes et à ouvrir les marchés aux pays en développement.  M. Li Baodong a aussi appelé les gouvernements à renforcer la coordination de leurs politiques macroéconomiques par des mesures dans les domaines fiscal, monétaire et règlementaire.  La communauté internationale doit rester sur ses gardes en ce qui concerne le protectionnisme, a-t-il aussi averti, avant d’appeler les pays développés à ouvrir leurs marchés et à réduire leurs tarifs douaniers.  Le représentant de la Chine a estimé que les pays en développement doivent être plus associés à la gouvernance mondiale.  Pour ce qui la concerne, la Chine a dû faire face à de grands défis liés à la crise mondiale mais a ajusté en conséquence sa politique macroéconomique et mis en œuvre son plan de réaction à la crise, a souligné M. Li.  Le pays va en outre continuer à faire tout son possible pour aider les autres pays en développement, a assuré le représentant.


M. TOMMO MONTHE (Cameroun) a estimé que les efforts supplémentaires de mobilisation des ressources en faveur du développement ne peuvent faire l’économie de la mise en place d’un système commercial multilatéral plus juste.  Il y a donc urgence à sortir le Cycle de négociations commerciales de Doha de l’impasse actuelle, en vue de bâtir une architecture commerciale multilatérale centrée sur le développement, a dit le représentant.  Conscient que chaque État a la responsabilité première du bien-être de sa population, le Cameroun a pris un train de mesures parmi lesquelles l’élaboration d’un Document de stratégie pour la croissance et l’emploi, qui met désormais l’accent sur le développement des secteurs productifs.  En outre, notre gouvernement, a indiqué M. Monthé, a adopté la Vision de développement à long terme du Cameroun à l’horizon 2035, dont la finalité est de faire de celui-ci un pays émergent.  Il a également mis en œuvre un Programme national de Gouvernance pour la période 2006-2011, orienté vers l’amélioration de l’action de l’État, le renforcement de la transparence dans la gestion des ressources publiques, et la lutte contre la corruption.  Ces mesures parmi d’autres, qui visent le renforcement de la croissance économique, et partant de la réduction de la pauvreté, requièrent d’importances ressources financières à rechercher bien au-delà de nos capacités nationales propres, a cependant souligné le représentant.  Ceci concerne notamment les grands chantiers industriels, énergétiques, portuaires, routiers et agricoles.  Ces projets s’intègrent dans des actions sous-régionales, si l’on tient compte du fait que le Cameroun est la porte d’entrée pour plusieurs pays d’Afrique centrale sans littoral, a précisé M. Tommo Monthé.


Mme HEIDI GRAU (Suisse) a regretté que la préparation du Dialogue de haut niveau de l'Assemblée générale ait rencontré des difficultés, dont des changements de programmes de  dernière minute.  Elle a déclaré que seules les Nations Unies avaient la capacité de rapprocher toutes les parties prenantes sur une base d’inclusion et qu’elles pouvaient jouer un rôle essentiel en surveillant le système financier international, en analysant son fonctionnement et en recommandant des solutions à l’échelle mondiale et nationale.  Un groupe d’experts indépendants travaillant avec pragmatisme sur les risques systémiques pourrait fournir un appui considérable à nos responsables, a-t-elle dit.  Elle a déclaré que la valeur ajoutée qu’offre l’ONU en tant que cadre universel justifiait aussi un engagement plus déterminé du G-20 avec les membres de l’ONU.


Mettant l’accent sur la notion de responsabilité mutuelle, la représentante a exhorté les pays donateurs à rendre le financement prévisible et transparent et les pays en développement à déployer des politiques de développement saines fondées sur la bonne gouvernance.  Elle a ajouté que cette responsabilité mutuelle concernait également les relations entre l’État et le secteur privé, en précisant que la bonne gouvernance et le respect de l’état de droit étaient indispensables pour promouvoir les investissements directs étrangers (IED) et l’émergence d’un secteur privé dynamique.  L’intégration des principes de la responsabilité sociale des entreprises dans les stratégies commerciales va de pair avec la mise en œuvre des normes les plus strictes de responsabilité et de transparence au niveau national, a-t-elle ajouté.  La représentante a souhaité que le Pacte mondial adopte une attitude plus proactive à l’égard du secteur privé, en mettant l’accent sur le développement durable.  En tant que promoteur du principe de subsidiarité, notamment en ce qui concerne la décentralisation fiscale et le développement économique local, a-t-elle ajouté, la Suisse fournit à ses pays partenaires une assistance technique qu’elle se propose de maintenir.  Mme Grau a estimé que le partenariat mondial -qui était au cœur du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha– était plus que jamais nécessaire pour réaliser les OMD.


M. JAMEL MOKTEFI (Algérie) a estimé que le bilan de la mise en oeuvre des engagements pris à Monterrey et à Doha était loin de traduire les engagements souscrits dans le domaine du financement du développement.  Les principaux progrès enregistrés dans certains domaines liés au financement du développement ont été réalisés, notamment à la faveur des efforts nationaux, alors qu’une lenteur marque la mise en œuvre d’une grande partie des engagements pris au niveau international.  La réforme de la gouvernance du système financier international demeure inachevée, ce qui, a-t-il dit, nécessite des efforts soutenus pour la réaménager en vue d’établir une stabilité du financement du développement.  Il importe, a souligné M. Moktefi, d’assurer une participation sur la base d’une représentation plus équitable au sein des institutions financières internationales.  En outre, a estimé le représentant, il incombe au premier chef aux pays en développement de mobiliser les ressources nationales pour les canaliser vers l’investissement productif.  Les pays développés doivent, pour leur part, honorer leurs engagements en faveur de l’aide publique au développement, laquelle reste vitale pour les pays les plus pauvres, notamment en Afrique.  Avant de conclure, le représentant a affirmé que les financements externes et les mesures d’allègement de la dette ne devraient pas être subordonnés à des conditions qui peuvent affecter la capacité de développement.


M. PARK IN-KOOK (République de Corée) a rappelé que son pays avait tiré les leçons du passé en réalisant que la mobilisation des ressources nationales jouait un rôle crucial dans le développement durable des pays.  Les efforts entrepris par les pays en développement devraient être renforcés par un soutien sans faille de la communauté internationale, a-t-il estimé.  Mettant ensuite l’accent sur les sources innovantes de financement, le représentant a indiqué que son pays avait réussi à mobiliser 14 millions de dollars par an depuis 2007 grâce à la taxe de solidarité prélevée sur les billets d’avion.  Il a déclaré qu’outre la recherche de nouveaux moyens de financement, il était nécessaire d’engager davantage d’acteurs dans ce processus, qu’il s’agisse du secteur privé, de la société civile ou d’organisations philanthropiques.  Le commerce international constitue aussi un moteur significatif pour la croissance, a-t-il ajouté, avant de dire que son gouvernement souhaitait que le prochain Sommet du G-20, qui se tiendra en novembre à Séoul, soit l’occasion de mettre davantage l’accent sur les actions en faveur du développement.


Mme DEWI SAVITRI WAHAB (Indonésie) a estimé, que la crise financière actuelle ayant eu pour origine les activités non réglementées des marchés financiers, le renforcement des réglementations et des méthodes de contrôle et de suivi devait maintenant être au centre des efforts à déployer.  Elle a réclamé davantage de transparence et d’intégrité dans le fonctionnement des marchés financiers, estimant dans un deuxième temps qu’il importe aussi de renforcer et d’actualiser l’architecture et le système financier international afin de mettre sur pied une véritable coopération économique mondiale.  Ce nouveau système opératoire devra accorder un plus grand rôle aux marchés émergents et aux centres financiers les plus dynamiques, ainsi qu’aux économies en développement, a-t-elle précisé.  Selon Mme Savitri Wahab, l’ONU doit occuper une place centrale dans le renforcement de l’architecture et du système financier international.  « Ma délégation », a-t-elle ajouté, « est particulièrement préoccupée par la lenteur des progrès accomplis par l’ONU en la matière ».


Mme Savitri Wahab a, par ailleurs, estimé qu’un premier pas important avait été accompli lorsque le G-20 a autorisé le Fonds monétaire international à débourser 750 milliards de dollars pour le financement du développement.  Elle a également cité les mérites des mécanismes de financement innovants, notamment les échanges « dette contre santé » et « dette/nature ».  De son point de vue, la crise actuelle doit également être l’occasion d’établir un modèle de développement fondé sur l’économie verte.


M. MOHAMED A. A. ALARHAF (Jamahiriya arabe libyenne) a estimé que la mobilisation des ressources intérieures semblait difficile, à la lumière de la crise actuelle, et de ses retombées sur les pays en développement.  Il a notamment cité les effets négatifs de la baisse des cours des matières premières et de la fuite des capitaux.  La fuite des capitaux et la corruption empêchent les investissements dans le développement, a-t-il dit.  Les investissements productifs devraient être renforcés dans le cadre d’une économie globale et de la régulation des institutions financières et de la diversification des sources de financement du développement, a estimé le représentant.  Il a également regretté les niveaux extrêmement bas et en déclin de l’aide publique au développement, ainsi que la faiblesse de l’allègement de la dette.  Le problème de l’endettement constitue un obstacle dans les efforts que font les pays en développement, a-t-il notamment observé.  Il a mis l’accent sur la nécessité de faire participer davantage les pays en développement à la prise de décisions dans les organes dirigeant des institutions de Bretton Woods.


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a déclaré, lui aussi, que la mobilisation de ressources nationales et internationales à l’appui du développement doit être placée en tête des priorités de la communauté internationale.  En outre, la promotion du commerce comme moteur du développement exige un meilleur environnement international, en particulier dans le contexte de la récente crise économique et financière.  Il est urgent, a-t-il dit, de lever les restrictions tarifaires qui entravent le commerce international des pays en développement.  M. Bui a assuré que son pays avait pris une série de mesures visant à augmenter ses investissements et à améliorer la qualité de ses infrastructures, ce qui lui a permis de maintenir un taux de croissance économique à hauteur de 5,32% et le taux de pauvreté à hauteur de 12,3%, alors qu’il était en 2008 de 13,4%.


M. GONZALO GUTIÉRREZ REINEL (Pérou) a indiqué que, malgré les incidences de la crise internationale, les activités économiques du Pérou ont augmenté de 1,1% en 2009 et devraient augmenter de 5% en 2010, grâce aux politiques fiscales et de développement adoptées par le gouvernement.  En outre, a-t-il dit, le pays a grandement progressé ces dernières années vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), avec un niveau de pauvreté, qui est passé de 54% de sa population en 1991 à 36% en 2008.  L’objectif de scolarisation primaire universelle est presque atteint, a encore précisé le représentant.  Quel que soit le niveau de la mobilisation des ressources internes, il a souligné qu’il serait utile de disposer d’un environnement économique international sain.  Il faut donc éviter les tendances protectionnistes et avancer vers la conclusion rapide du Cycle de négociations de Doha, qui est censée être le « cycle du développement », a rappelé le représentant.  Il a aussi appelé à une coopération technique et financière internationale pour mobiliser les ressources en faveur des petites entreprises.  Enfin, M. Gutiérrez Reinel a souligné les ressources importantes qu’un pays comme le sien doit investir pour s’adapter au changement climatique, ce qui les détourne d’autres nécessités de la population et de la recherche de la réalisation des OMD.


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a estimé qu’atteindre les objectifs de développement convenus au niveau international, en particulier ceux liés à la réduction de la pauvreté et à l’élimination de la faim serait un grand progrès pour l’humanité.  Les engagements de la communauté internationale doivent rester forts et consistants, a-t-il dit, soulignant la nécessité pour la communauté internationale et les États Membres de rester déterminés à réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement.  Si l’on s’engage à fournir les ressources adéquates et à entreprendre les efforts nécessaires, les OMD peuvent être atteints, a-t-il dit.  En l’absence d’un système économique mondial équitable et d’un renforcement de l’aide, l’objectif visant à réduire de moitié l’extrême pauvreté risque de ne pas être atteint, a-t-il cependant regretté.  L’État a un rôle important à jouer pour soutenir le développement et pour créer un environnement propice au développement durable, a déclaré le représentant.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’assurer aux pays en développement un financement adéquat, de leur fournir des technologies appropriées et de leur garantir un accès au marché international.


M. KHALID SHAWABKAH (Jordanie) a estimé que les objectifs de développement internationalement agréés et comprenant notamment les Objectifs du Millénaire pour le développement, la Déclaration de Doha, et les résultats de la Conférence sur la crise financière et économique mondiale, ont stimulé la mise en œuvre et la réalisation d’actions relatives au grand défi qu’est la promotion du développement humain au bénéfice des pauvres qui représentent la moitié de la population mondiale.  M. Shawabkah a par ailleurs soutenu que le multilatéralisme constituait la voie la plus appropriée pour discuter de la question du développement et pour s’assurer de l’effectivité de l’action qui y a trait.  Il a ensuite appelé la communauté internationale à s’attaquer aux racines des crises financières et économiques « qui ont sévèrement touché les États en développement ».


La Jordanie, a par ailleurs dit son représentant, souligne l’urgence de procéder à la reforme du système monétaire et financier international, au regard du fait que les crises récentes ont causé des dommages au flux du commerce international, à l’investissement direct étranger et à la dette extérieure.  Le développement durable repose sur l’accès au marché ouvert, à des ressources managériales efficaces, au transfert de technologies et à la diversification de l’économie, a-t-il aussi estimé.  Il a ajouté que les réformes économiques entreprises par la Jordanie contribuent à atteindre cet objectif et reflètent une approche pragmatique qui est nécessaire pour qu’un pays soit un partenaire actif au cœur de la mondialisation économique actuelle.  « Nous devons non seulement allouer des ressources internationales et internes au développement, mais aussi réfléchir à des financements innovants, veiller au transfert de technologies, ainsi qu’au financement des mesures de réduction et d’adaptation aux changements climatiques », a-t-il souligné.


M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a estimé qu’il existait des solutions techniques pour surmonter le fossé qui sépare la communauté internationale de la réalisation des OMD, arguant que ces solutions se trouvent le plus souvent dans les pays en développement eux-mêmes.  Mais le respect des engagements pris par les pays développés en matière d’APD demeure essentiel, a-t-il souligné, surtout à l’heure où l’OCDE indique que les pays donateurs ne pourront pas réunir les 21 milliards de dollars annoncés à Gleneagles.  Le commerce reste également une préoccupation majeure, a-t-il poursuivi, espérant une issue heureuse du Cycle de négociations de Doha.  M. Patriota a réaffirmé la nécessité de veiller à une plus grande transparence et à une plus grande prévisibilité des flux de capitaux internationaux vers les pays en développement.  Ces pays devraient également se voir mieux représentés au sein des structures de gouvernance internationale, a-t-il ajouté.


Mme ERENDIRA PAZ CAMPOS (Mexique) a constaté que les indices de redressement de l’économie internationale se multipliaient, certains pays en développement enregistrant même des taux de croissance supérieurs à ceux des pays développés.  Mais ce n’est pas le cas de tous les pays, a-t-elle reconnu.  Elle a mis l’accent sur la nécessité pour les donateurs habituels de s’acquitter des engagements qu’ils ont pris ces dernières années.  La coopération au développement doit également gagner en efficacité, a-t-elle dit, mettant l’accent sur la coopération triangulaire et la coopération Sud-Sud.  Elle a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle continue à offrir un appui aux efforts de développement des pays à revenu intermédiaire.  Elle a invité également tous les pays à résister au protectionnisme et à conclure le Cycle de Doha.  Pour relever les défis liés aux changements climatiques, la représentante mexicaine a souligné la nécessité de disposer de ressources supplémentaires.  L’Accord de Copenhague constitue à cet égard un pas en avant, a-t-elle affirmé.  Elle a rappelé que le Mexique accueillerait la prochaine Conférence de la Convention-cadre des Nations Unies, déclarant que son pays mettrait tout en oeuvre pour assurer son succès.


M. HILARIO G. DAVIDE (Philippines) a déclaré que l’Organisation des Nations Unies, en tant qu’organisation internationale de premier plan, devrait prendre la tête de la réforme du système financier international.  Il a ensuite appelé à une conclusion réussie du Cycle de négociations de Doha et à l’allégement de la dette de tous les pays en développement, y compris les pays à revenu intermédiaire.  Selon le représentant, la viabilité de la dette est un critère qui devrait être pris en compte dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Enfin, M. Davide a rappelé l’importance de renforcer la cohérence des politiques économiques, sociales et environnementales préconisées par les Nations Unies afin d’assurer le développement durable de tous les pays.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a estimé qu’il était impossible de surmonter les effets négatifs de la crise et d’assurer une croissance économique durable sans une large coopération internationale à tous les niveaux.  Il a souligné la nécessité d’accorder une importance à la coordination des programmes macroéconomiques nationaux.  Il convient de même, a-t-il ajouté, d’élaborer un consensus au sujet de l’établissement de règles transparences, efficaces et obligatoires de régulation et de mise en œuvre des politiques financières.  Un modèle de croissance émergeant postcrise doit garantir le développement équilibré, juste et durable de l’économie mondiale, a-t-il expliqué, notant l’importance à cet égard de la coordination des politiques sociales et financières, notamment en matière de sécurité sociale, d’accès à l’éducation, de qualité de celle-ci, et de mobilité dans le travail et l’emploi.  En poursuivant ces objectifs, il convient d’exploiter au maximum le potentiel des Nations Unies au sein des mécanismes existants, a estimé M. Churkin.  Ces mécanismes, a-t-il déclaré, devraient être utilisés en priorité pour développer une stratégie commune et des lignes directrices politiques.


M. ERTUGRUL APAKAN (Turquie) a déclaré qu’il fallait se concentrer sur la diversification des capacités de production des pays en développement pour leur permettre d’assurer leur propre décollage économique.  Il est indispensable, a-t-il ajouté, de veiller à augmenter les niveaux d’APD et de conclure avec succès le Cycle de Doha pour permettre aux pays en développement de pleinement s’intégrer dans l’économie mondiale.  Une assistance internationale supplémentaire est aussi nécessaire pour pouvoir réorienter vers l’investissement les envois de fonds.  L’appropriation nationale des programmes de développement est en outre essentielle, a souligné M. Apakan, avant d’ajouter que la coopération Sud-Sud représentait un cadre stratégique propice pour les économies vulnérables.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a affirmé que l’on ne tirait pas suffisamment partie des mécanismes de suivi qu’offre le Consensus de Monterrey dans son paragraphe 69.  Ce Consensus est un progrès sur le plan des principes, car, a-t-il dit, il tire au clair les liens entre les pays développés et les pays en développement et définit les responsabilités partagées des uns et des autres dans la réalisation des OMD.  Le représentant a en outre estimé que le niveau de représentation et la qualité des débats s’étaient dégradés peu à peu depuis 2002, les circonstances crées par la crise économique et financière de 2008 ne font qu’aggraver la situation, brouillant les cartes et sapant le rôle de l’ONU en matière de financement, a-t-il souligné.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le chômage des jeunes, la corruption et le trafic de la drogue constituent des obstacles au développement de la Sierra Leone, affirme le Représentant exécutif du BINUCSIL

CS/9890

Le chômage des jeunes, la corruption et le trafic de la drogue constituent des obstacles au développement de la Sierra Leone, affirme le Représentant exécutif du BINUCSIL

22/03/2010
Conseil de sécuritéCS/9890
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6291e séance – matin


LE CHÔMAGE DES JEUNES, LA CORRUPTION ET LE TRAFIC DE LA DROGUE CONSTITUENT DES OBSTACLES

AU DÉVELOPPEMENT DE LA SIERRA LEONE, AFFIRME LE REPRÉSENTANT EXÉCUTIF DU BINUCSIL


La Sierra Leone exige une attention et une assistance continues en vue des élections

 présidentielles, législatives et locales de 2012, souligne le Président de la Configuration Sierra Leone de la CCP


Le Représentant exécutif du Secrétaire général et Chef du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL) a indiqué ce matin, devant les membres du Conseil de sécurité, que, si des progrès notables ont été accomplis en matière de lutte contre la corruption, le problème du chômage chez les jeunes demeure préoccupant pour le pays, notamment à l’approche de la tenue de trois élections importantes en 2012.


« Malgré l’ampleur de ce problème social et de ses répercussions politiques, peu de progrès ont été réalisés », a d’emblée affirmé M. Michael von der Schulenburg, qui était venu présenter le quatrième rapport* en date du Secrétaire général sur le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL).  « Les programmes mis sur pied jusqu’à présent ont peu de chance d’avoir un impact réel sur la population, et cette situation est à la fois imputable au Gouvernement et à ses partenaires pour le développement. »


Il a cependant indiqué qu’à la suite de la récente visite d’une délégation de la Commission de consolidation de la paix, les ministères concernés et des partenaires en développement pertinents s’étaient réunis afin de mettre sur pied, sous la direction du Commissaire pour la jeunesse de la Sierra Leone, un programme national intégré visant à créer des emplois pour les jeunes.  « C’est seulement la deuxième fois que les partenaires pour le développement et le Gouvernement sierra-léonais se sont accordés sur la création d’un programme conjoint dans un domaine crucial de la consolidation de la paix.  La Commission de consolidation de la paix a joué un rôle important pour rassembler l’appui international en faveur d’une question critique en matière de développement », a-t-il souligné.


Le Représentant exécutif a par ailleurs fait état des « progrès tangibles » réalisés ces six derniers mois par le Gouvernement sierra-léonais dans la lutte contre le trafic illicite de la drogue.  Il a notamment évoqué le travail de l’Équipe conjointe pour l’interdiction de la drogue, relevant toutefois qu’il importait de renforcer de « toute urgence » la sécurité côtière du pays afin de combattre, d’une part, le trafic maritime de la drogue, et, de l’autre, la pêche illicite ainsi que les premiers cas de traite d’êtres humains et de piraterie.


Abordant ensuite le volet de la corruption, M. von der Schulenburg a signalé qu’au cours des derniers mois, la Sierra Leone avait pris des mesures « notables et sans précédent » pour combattre ce problème.  Il a précisé que plusieurs hauts fonctionnaires du Gouvernement avaient été arrêtés, y compris des proches du Président sierra-léonais, M. Ernest Bai Koroma.  Le Directeur de l’Autorité fiscale nationale a été démis de ses fonctions, le Ministre de la santé s’est vu imposé, le 11 mars dernier,  une peine de prison de cinq ans, tandis que le Secrétaire permanent et le Ministre de la pêche, accusés de corruption, ont été relevés de leurs fonctions.  « Ce dernier cas revêt une signification politique importante car ce Ministre bénéficiait d’un large soutien au sein du Gouvernement », a ajouté M. von der Schulenburg. 


Le Représentant exécutif a également relevé qu’une bonne gestion des ressources minérales et naturelles du pays était étroitement liée à la lutte contre la corruption, et a « fermement engagé » le Gouvernement à respecter les normes de l’Initiative de transparence des industries extractives.


M. von der Schulenburg a également expliqué que trois élections importantes auront lieu en 2012, à savoir les élections présidentielles, parlementaires et locales.  « Ces élections posent des défis très difficiles et complexes pour le pays et des efforts concertés seront nécessaires pour s’assurer qu’elles se dérouleront de manière libre, transparente et dans le calme », a-t-il dit.  Le Représentant exécutif a notamment déploré le fait que le milieu politique sierra-léonais était de plus en plus fréquemment défini par des affiliations ethniques et que le fossé entre le nord et le sud du pays se creusait davantage.  « Face à cette situation, le BINUCSIL et le Gouvernement sierra-léonais ont décidé de préparer les élections de 2012 le plus tôt possible », a-t-il assuré.


Le Représentant exécutif a également attiré l’attention des membres du Conseil sur le fait que le BINUCSIL n’avait pas réussi à réunir les fonds nécessaires pour financer sa stratégie de consolidation de la paix.  « Les fonds supplémentaires que nous cherchons à réunir, par le biais de notre nouveau Fonds d’affectation spéciale multidonateurs de l’ONU, seulement 200 millions de dollars, somme qui permettra de financer quatre ans de consolidation de la paix à l’heure actuelle, alors qu’elle n’aurait suffit qu’à quatre mois d’une opération de maintien de la paix en 2004 ».


Également présent à cette réunion, M. John McNee, Président de la formation Sierra Leone de la Commission de consolidation de la paix et Représentant permanent du Canada, a relevé que des mesures importantes avaient été prises après la signature, en mars 2009, du Communiqué conjoint par les principaux partis politiques du pays.  Il a néanmoins relevé que la confiance mutuelle et le dialogue entre ces partis politiques demeuraient limités et s’est dit préoccupé par la polarisation ethnique et régionale du pays.  En perspective de la tenue des élections de 2012, il a appelé toutes les parties concernées à assurer le suivi du Communiqué conjoint et à créer un climat politique plus tolérant et coopératif.


M. McNee, qui venait tout juste de rentrer d’un déplacement en Sierra Leone où il s’était rendu  en tant que membre d’une délégation de la Commission de consolidation de la paix, a cependant estimé que le Gouvernement de la Sierra Leone méritait d’être félicité pour les efforts qu’il déploie dans sa lutte contre la corruption.  « La suspension de trois ministres du Gouvernement sierra-léonais envoie un signal fort, et le changement de position de la Sierra Leone sur l’index de Transparency International illustre de manière concrète les accomplissements du Gouvernement », a-t-il dit.  Le représentant a néanmoins affirmé qu’on ne pouvait sous-estimer l’importance d’accorder suffisamment de capacités et de ressources à une force de police « digne de confiance » avant la tenue des élections de 2012.


Préoccupé lui aussi par le problème du chômage chez les jeunes, le Président de la formation Sierra Leone de la CCP a notamment relevé que de nombreux jeunes désœuvrés vivaient en zone urbaine et que leur marginalisation sociale risquait d’être une « source latente » d’instabilité politique dans le pays.  Il a annoncé que la configuration Sierra Leone de la Commission de consolidation de la paix se réunira, le 26 mars, afin d’étudier les moyens d’appuyer les efforts du Gouvernement pour faire face à ce problème.


« L’approche intégrée adoptée par la Sierra Leone pour lutter contre le trafic illicite de la drogue était un modèle pour l’ensemble de la région », s’est par ailleurs félicité M. McNee.  Il a précisé que la Sierra Leone procédait actuellement à la transformation de son Équipe conjointe pour l’interdiction des stupéfiants en une Unité de lutte contre la criminalité transnationale organisée, et a estimé que les efforts déployés par le pays méritaient un appui supplémentaire de la communauté internationale afin de doter la sous-région des capacités et moyens nécessaires pour lutter efficacement contre le trafic de la drogue et la criminalité transnationale organisée.


« La Sierra Leone est un succès multilatéral », a affirmé M. McNee, faisant remarquer que les dernières prérogatives en matière de consolidation de la paix constituent les seuls obstacles au développement à long terme du pays.  Il a engagé les donateurs à contribuer des navires de patrouilles et des véhicules de police pour aider la Sierra Leone à assurer la sécurité de ses frontières maritimes.  Il a également expliqué que les contributions financières destinées à appuyer l’Agenda pour le changement et la vision commune des Nations Unies pour la Sierra Leone contribueraient à la consolidation de la paix.  M. McNee s’est déclaré convaincu que l’approche intégrée, adoptée par les Nations Unies en Sierra Leone, mérite le plus ferme appui de la part de la communauté internationale.


Intervenant à son tour à l’issue de la présentation de ces deux exposés, le Représentant permanent de la Sierra Leone a affirmé qu’outre ses accomplissements en matière de respect des droits de l’homme, de transparence, de lutte contre la corruption et de lutte contre le trafic de la drogue, son pays était « déterminé » à établir une culture de tolérance politique.  « La nomination récente de l’ancien Ministre de l’information et de la communication et membre du parti populaire de la Sierra Leone (Sierra Leone People´s Party, SLPP) au poste de Président de la Société de radiodiffusion de la Sierra Leone est la preuve de l’engagement du Gouvernement en faveur de l’édification d’un système de communication démocratique », a-t-il assuré.


M. Rupert Davies s’est également félicité du fait que plusieurs ministres et fonctionnaires avaient été démis de leurs fonctions pour cause de corruption.  « Le Président Ernest Bai Koroma reste fidèle à l’engagement qu’il a pris lors de son accession au pouvoir en 2007 et s’assurera qu’il n’y aura aucune vache sacrée au sein de son gouvernement », a–t-il dit.


Au nombre des défis qui restent à relever, M. Davies a reconnu la nécessité de s’attaquer au problème du chômage chez les jeunes.  « On ne peut sous-estimer la nécessité urgente de mobiliser suffisamment de ressources afin de répondre de manière durable à ce problème », a-t-il dit.


Le représentant a fait remarquer que la stabilité de la Sierra Leone demeurait tributaire de l’instabilité économique et sociale de la sous-région.  Il a notamment fait remarquer que la crise politique que connaît actuellement la Guinée risquait de s’étendre au-delà de ses frontières.  En outre, pour lutter efficacement contre le trafic illicite de la drogue et la criminalité transnationale organisée, le pays aura besoin pendant de longues années de la présence du BINUCSIL, a-t-il souligné, avant de conclure.


*     S/2010/135


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