La Cinquième Commission achève ses travaux en adoptant des projets de textes sur la gestion des ressources humaines, le régime commun et l’administration de la justice interne

AG/AB/3980

La Cinquième Commission achève ses travaux en adoptant des projets de textes sur la gestion des ressources humaines, le régime commun et l’administration de la justice interne

23/12/2010
Assemblée généraleAG/AB/3980
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

27e séance – soir                                          


LA CINQUIÈME COMMISSION ACHÈVE SES TRAVAUX EN ADOPTANT DES PROJETS DE TEXTES SUR LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES, LE RÉGIME COMMUN ET L’ADMINISTRATION DE LA JUSTICE INTERNE


Elle estime à 5,4 milliards de dollars le projet de budget biennal 2012-2013 et à 644 millions le budget 2011 de 29 missions politiques spéciales


La Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) a achevé, dans la  nuit du jeudi 23 au vendredi 24 décembre 2010, les travaux de la partie principale de sa soixante-cinquième session après d’intenses négociations. Plusieurs délégations se sont félicitées de l’adoption de textes importants sur la gestion des ressources humaines, le régime commun des Nations Unies et d’autres questions liées aux conditions de service du personnel de l’ONU. 


Par un projet de résolution sur la question1  adopté sans vote, la Cinquième Commission a recommandé à l’Assemblée générale d’approuver l’attribution de contrats continus à compter du 1er janvier 2011 aux membres éligibles du personnel en tenant compte des besoins de l’Organisation.  Ces contrats devraient être déterminés sur la base des postes établis ou temporaires de plus de cinq ans.


La Cinquième Commission a également adopté sans vote des projets de résolution sur d’autres points importants de l’ordre du jour de la Commission, le régime commun des Nations Unies et l’administration de la justice. Par le premier de ces textes2, l’Assemblée générale est invitée à demander aux organisations du régime commun d’harmoniser le critère d’attribution de l’allocation éducation.  Elle demanderait à la Commission de la fonction publique internationale (CFPI) de publier des directives à suivre par l’Organisation sur la fin d’un contrat d’un membre du personnel suite à un accord entre les deux parties.  Par ce texte, l’Assemblée générale prendrait aussi des décisions sur les conditions de services du personnel des catégories de professionnels et au-dessus, ainsi que sur les conditions de service du personnel servant dans les lieux d’affectation non autorisés aux familles, afin de les harmoniser. 


Par le second3, la Cinquième Commission recommande notamment à l’Assemblée générale de souligner l’importance d’assurer l’accès à ce nouveau système d’administration de la justice à tous les membres du personnel, quel que soit leur lieu d’affectation et de se féliciter du lancement du site Internet du Bureau de l’administration de la justice et de la création du Fonds d’affectation spéciale pour le Bureau de l’aide judiciaire du personnel.


À l’issue d’un vote, un long projet de résolution portant sur des estimations révisées pour le budget biennal 2010-20114 a été adopté par 144 voix pour, une voix contre (République islamique d’Iran) et 3 abstentions (République populaire démocratique de Corée, Myanmar et République arabe syrienne).  Les dispositions de ce texte concernent notamment le projet Umoja de gestion intégrée, les Normes comptables internationales (IPSAS) et l’assurance médicale après service.  Ce projet concerne aussi le Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, pour lequel l’Assemblée est invitée à créer un poste de secrétaire général adjoint, un poste de D-1, un poste de P-5, un poste de P-4, deux postes de P-3, ainsi que trois postes de services généraux, à compter du 1er janvier 2011.


Le représentant de la République islamique d’Iran a précisé que sa délégation s’opposait à ce projet de résolution parce que sa section XIII comportait une proposition de financement du Groupe d’experts sur l’Iran.  Il a qualifié cette mesure d’« illégale » car elle résulte d’une résolution « illégale » du Conseil de sécurité.  Par ailleurs, les délégations de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua se sont inquiétées du mandat confié, en vertu de ce projet de résolution, au Bureau du Conseiller spécial sur la prévention du génocide, faisant remarquer que l’application de la notion de responsabilité de protéger, qui n’avait pas encore été définie clairement par les États Membres, ne faisait l’objet d’aucun consensus.       


Enfin, la Cinquième Commission a recommandé un budget biennal (2010-2011) de 257 804 100 dollars pour le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR)5 et de 320 511 800 dollars pour le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY)6.  S’agissant des budgets révisés d’opérations de maintien de la paix, elle a recommandé l’adoption d’un budget annuel –pour la période allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011- de 239 millions 096 600 dollars pour la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT)7 dont le mandat prendra fin le 30 avril 2011 et de 1 milliard 365 millions de dollars pour la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO)8.  Elle a également recommandé un budget annuel de 853 millions 827 400 dollars pour la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH)9 et de 970 millions pour la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS)10.


La Cinquième Commission a également adopté, sans vote, un projet de résolution qui recommande l’adoption par l'Assemblée générale d’une estimation préliminaire de 5 milliards 396 697 200 dollars du projet de budget biennal 2010-2012 et d’un niveau de 40 millions 475 200 dollars pour le fonds de réserve de ce même budget11.


Par un projet de décision intitulé « Plan-cadre d’équipement» (12), l’Assemblée générale autoriserait le report pour 2011 des soldes inutilisés de 2010, afin de permettre au Secrétaire général de poursuivre les activités et projets différés sans interruption ou toute autre incidence fâcheuse.


La première reprise de session de la Cinquième Commission aura lieu en mars 2011 et la deuxième, qui sera consacrée au financement des opérations de maintien de la paix, se tiendra en mai 2011.


1 A/C.5/65/L.15; 2 A/C.5/65/L.16; 3 A/C.5/65/L.17; 4 A/C.5/65/L.22; 5 A/C.5/65/L.18; 6 A/C.5/65/L.19; 7 A/C.5/65/L.11;8 A/C.5/65/L.12; 9 A/C.5/65/L.13; 10 A/C.5/65/L.14; 11 A/C.5/65/L.25; 12 A/C.5/65/L.10


Gestion des ressources humaines


Intervenant avant l’adoption du projet de résolutionA/C.5/65/L.15, le représentant de la France a regretté que la Commission n’ait pas respecté la pratique établie et que les documents examinés n’aient pu être obtenus dans les six langues officielles.  Tout en comprenant la  nécessite de faire preuve de flexibilité pour faire progresser les travaux, le représentant de la France a souhaité rappeler l’obligation du Secrétariat de fournir à temps aux délégations les documents examinés dans les six langues officielles de l’ONU. 


Aux termes de ce projet de résolution, adopté sans vote, l'Assemblée générale est invitée à souligner souligne l’importance fondamentale de la gestion des ressources humaines au sein des Nations Unies en tant que contribution au renforcement du service civil international.  Par ce texte, la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale de regretter que le Secrétaire général soit d’avis qu’une planification globale des effectifs est d’un intérêt limité et qu’il n’ait pas présenté un plan stratégique pour organiser le personnel à l’échelle de l’Organisation.


Par ce texte, l’Assemblée générale exigerait du Secrétaire général de continuer à assurer, lors du processus de recrutement, un traitement égal de tous les candidats ayant des compétences équivalentes.  Elle se déclarerait préoccupée par la persistance du taux élevé de vacances de postes au sein de l’Organisation, en particulier au sein des missions, et par la rotation élevée des membres du personnel, en particulier dans les lieux d’affectation difficiles, ce qui a un effet nuisible sur la mise en œuvre des mandats de l’Organisation.


L’Assemblée générale demanderait au Secrétaire général, à titre de mesure exceptionnelle jusqu’au 31 décembre 2012, de déployer des efforts pour attribuer des postes aux candidats ayant réussi les concours nationaux de recrutement et qui figuraient sur la liste au 31 décembre 2009, manifestent un intérêt et sont qualifiés pour de tels postes.  Ces candidats ne se verraient pas attribuer des contrats continus.  Elle approuverait l’attribution de contrats continus à compter du 1er janvier 2011 aux membres éligibles du personnel sur la base des besoins de l’Organisation.  Elle déciderait également que ces besoins devraient être déterminés sur la base des postes établis ou temporaires de plus de cinq ans, ainsi que pour le personnel temporaire dans les missions politiques spéciales, d’une part pour le personnel international dans les catégories de professionnels et au-dessus et l’autre pour les services généraux.


Enfin, l’Assemblée générale déciderait que les membres du personnel doivent, notamment, remplir les critères suivants pour être éligibles à l’attribution de contrats continus : un minimum de cinq ans de service continu au sein des Nations Unies; ne pas être un membre du personnel local recruté pour des missions sur le terrain; et une évaluation dans les quatre catégories existantes qui établit que le candidat est « à la hauteur des attentes » placées en lui.  Elle déciderait enfin que ces candidats se verraient attribuer des points si les performances excèdent les attentes, s’ils sont déployés dans un lieu d’affectation difficile, ou encore s’il y a mobilité géographique ou fonctionnelle.  Des points sont également prévus en cas de réussite à l’examen d’aptitudes linguistiques et pour chaque année au-delà des cinq premières années de service.


Régime commun des Nations Unies


Aux termes du projet de résolution sur le Système commun des Nations Unies (A/C.5/65/l.16), adopté sans vote, l’Assemblée générale prendrait note avec satisfaction des travaux de la Cinquième Commission de la fonction publique internationale.  Elle inviterait les organisations du système commun à harmoniser le critère d’attribution de l’allocation éducation.  Elle demanderait à la Cinquième Commission de publier des directives à suivre par l’Organisation au moment où le contrat d’un membre du personnel prend fin sur la base d’un accord entre les deux parties.  Par ce texte, l’Assemblée générale prendrait aussi des décisions sur les conditions de services du personnel de la catégorie « Professionnels et au-dessus », ainsi que sur les conditions de service du personnel servant dans les lieux d’affectation non autorisés aux familles, afin d’harmoniser ces conditions de services.  L’Assemblée noterait les mesures qui pourraient améliorer la sélection et les conditions de service des cadres exécutifs servant dans les organisations du système commun des Nations Unies.


Rapport d’activité du Bureau des services de contrôle interne


Par le projet de résolution intitulé « Rapport d’activité du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) » (A/C.5/65/L.9),adopté sans vote, l’Assemblée générale rappellerait que le BSCI jouit d’une indépendance opérationnelle, sous l’autorité du Secrétaire général, pour l’exercice de ses fonctions de contrôle interne, conformément aux résolutions pertinentes.  Elle engagerait également le BSCI à inclure dorénavant, dans son rapport annuel, une analyse plus poussée des tendances générales et des défis stratégiques concernant le contrôle interne à l’ONU.  Elle est aussi invitée à engager les organes de contrôle interne et externe de l’ONU à coopérer davantage entre eux, à tenir des séances communes de planification des travaux, sans préjudice de l’indépendance de chacun.  


L’Assemblée générale engagerait en outre le BSCI à poursuivre les efforts déployés pour renforcer ses fonctions d’audit, d’investigation, d’inspection et d’évaluation et de prendre note avec préoccupation de l’état d’application des recommandations figurant dans le rapport d’activité du BSCI (1er juillet 2009- 30 juin 2010).  Elle prierait le Secrétaire général de veiller à ce que les recommandations du BSCI, qui ont été acceptées, y compris celles portant sur l’élimination de certaines dépenses, le recouvrement des sommes indûment versées, les gains d’efficacité et autres améliorations, soient intégralement appliquées dans les meilleurs délais.  L’Assemblée demanderait une fois de plus au Secrétaire général de redoubler d’efforts pour pourvoir à titre prioritaire les postes vacants au BSCI et de le prier de faire en sorte qu’à l’avenir, les modalités de nomination du Secrétaire général adjoint aux services de contrôle interne soient rigoureusement conformes aux dispositions de la résolution 48/218 B. 


Administration de la justice à l’Organisation des Nations Unies


Aux termes d’un projet de résolution relatif à l’administration de la justice à l’Organisation des Nations Unies (A/C.5/65/L.17), adopté sans vote, la Commission recommande à l’Assemblée générale de reconnaître sa nature évolutive et la nécessité de surveiller avec soin sa mise en œuvre.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée soulignerait l’importance d’assurer l’accès à ce nouveau système à tous les membres du personnel, quel que soit leur lieu d’affectation.  Pour le système informel, elle déciderait de fixer la durée du mandat de l’Ombudsman des Nations Unies à cinq ans, renouvelable une fois.  L’Assemblée reconnaîtrait que le Bureau de l’Ombudsman des Nations Unies a une capacité limitée à répondre aux crises et demanderait au Secrétaire général de se pencher sur cette limitation dans les futures propositions budgétaires.  Elle prierait le Secrétaire général de tenir pleinement compte, dans ses futures propositions budgétaires, de l’équilibre entre la charge de travail des ombudsmans régionaux et les ressources qui leur sont allouées.


Pour ce qui est du système formel, l’Assemblée se féliciterait du lancement du site Internet du Bureau de l’administration de la justice, ainsi que de la création du Fonds d’affectation spéciale pour le Bureau d’aide juridique au personnel.  Elle demanderait au Secrétaire général de faire une large publicité pour les annonces de postes au Tribunal du contentieux administratif des Nations Unies dans des journaux appropriés en anglais et en français.  En outre, elle déciderait de reporter à sa soixante-sixième session, l’examen des statuts des tribunaux.  L’Assemblée soulignerait aussi que le Conseil de justice interne peut contribuer à assurer l’indépendance, le professionnalisme et la responsabilisation du système d’administration de la justice.  Elle demanderait au Secrétaire général de lui fournir des informations plus concrètes à sa prochaine session.


Par ce texte, l’Assemblée noterait avec préoccupation le retard pris dans la finalisation d’un accord avec les fonds et programmes pour un partage des coûts et, à cet égard, exhorterait le Secrétaire général à achever rapidement les négociations.  Elle inviterait la Sixième Commission à examiner les aspects juridiques des rapports soumis par le Secrétaire général, sans préjudice du rôle de la Cinquième Commission en tant que principale commission chargée des responsabilités pour les questions administratives et budgétaires.


Financement du Tribunal international chargé de juger les personnes accusées d’actes de génocide ou d’autres violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais accusés de tels actes ou violations commis sur le territoire d’États voisins entre le 1er  janvier et le 31 décembre 1994 (TPIR)


Aux termes du projet de résolution A/C.5/65/L.18, adopté sans vote, l’Assemblée générale déciderait d’inscrire au Compte spécial du Tribunal, pour l’exercice biennal 2010-2011, un crédit révisé d’un montant brut total de 257 804 100 dollars des États-Unis.  Elle déciderait en outre de répartir entre les États Membres pour 2011, conformément aux taux applicables en 2011 pour la répartition des dépenses des opérations de maintien de la paix de l’Organisation, un montant brut de 67 578 100 dollars comprenant le montant brut de 6 254 150 dollars qui correspond à l’augmentation du montant à mettre en recouvrement.


Financement du Tribunal international chargé de juger les personnes accusées de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie depuis 1991 (TPIY)


Aux termes du projet de résolution A/C.5/65/L.19, adopté sans vote, l’Assemblée générale déciderait d’inscrire au Compte spécial du Tribunal, pour l’exercice biennal 2010-2011, un crédit révisé d’un montant brut total de 320 511 800 dollars des États-Unis.  Elle déciderait en outre de répartir entre les États Membres les dépenses des opérations de maintien de la paix de l’Organisation, d’un montant brut de 87 615 150 dollars comprenant le montant brut de 15 113 150 dollars qui correspond à l’augmentation du montant à mettre en recouvrement.


Financement de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT)


En adoptant, sans vote, un projet de résolution intitulé « Financement de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) » (A/C.5/65/L.11), la Cinquième Commission a également proposé à l’Assemblée générale d’allouer au Compte spécial de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) le montant de 239 millions 096 600 dollars pour la période allant du 1er  juillet 2010 au 30 juin 2011, en tenant compte du montant de 215 millions de dollars autorisés précédemment pour le fonctionnement de la Mission pour la période allant du 1er  juillet au 31 décembre 2010.  Ce montant comprend la somme de 205 748 500 dollars pour la période allant du 1er  juillet au 31 décembre 2010 et 33 348 100 dollars pour la période 1er  janvier au 30 avril 2011, date de clôture de la Mission.


Financement de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) et financement de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO)


Aux termes du projet de résolution relatif au budget révisé de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) ( A/C.5/65/L.12), adopté sans vote, la Cinquième Commission invite l’Assemblée générale à décider que le budget de la MONUSCO pour l’exercice annuel allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, sera de 1 milliard 365 000 000 dollars.  Sur cette somme, 682,5 millions de dollars ont déjà été mis en recouvrement par l’Assemblée pour la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2010.  Ce budget couvre le déploiement de 760 observateurs militaires, 19 815 militaires, 391 fonctionnaires de la Police des Nations Unies (UNPOL), 1 050 membres d’unités de police constituées, 1 234 fonctionnaires recrutés sur le plan international, 2 960 fonctionnaires recrutés sur le plan national, 609 Volontaires des Nations Unies (VNU) et 64 membres du personnel fourni par des gouvernements, dont des temporaires. 


Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale est également invitée à approuver la création de 39 postes temporaires internationaux, dont 23 VNU, pour appuyer le processus d’enregistrement des électeurs dans le cadre des prochaines élections. 


Financement de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH)


Aux termes du projet de résolution intitulé « Financement de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) » (A/C.5/65/L.13), adopté sans vote,la Cinquième Commissioninvite l’Assemblée générale à approuver pourl’exercice annuel allant du 1er  juillet 2010 au 30 juin 2011, un budget de 853 827 400 dollars qui comprend un montant de 380 000 millions précédemment autorisés pour la période allant du 1er  juillet au 31 décembre 2010 et qui vient s’ajouter à un montant de 23 041 700 dollars déjà approuvé par la résolution 64/270 de l’Assemblée générale. 


Le budget proposé pour la MINUSTAH, dont le mandat a été prorogé jusqu’au 15 octobre 2011, couvre le déploiement de 8 940 membres de contingents, 1 451 membres de la Police des Nations Unies (dont 100 agents fournis par des gouvernements), 2 940 membres d’unités de police constituées, 731 fonctionnaires recrutés sur le plan national, 1 478 agents recrutés sur le plan national et 277 Volontaires des Nations Unies, ainsi que le déploiement de personnel temporaire.


Financement de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS)


Aux termes de ce projet de résolution intitulé « Financement de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) » (A/C.5/65/L.14), adopté sans vote, la Cinquième Commission invite l’Assemblée générale à approuver pourl’exercice annuel allant du 1er  juillet 2010 au 30 juin 2011, un montant additionnel de 70 026 300 dollars qui vient s’ajouter au montant de 938 millions de dollars déjà approuvés par la résolution 64/270 de l’Assemblée générale. 


Budget-programme de l’exercice biennal 2010-2011


Fonds de réserve: état récapitulatif des incidences sur le budget-programme et des prévisions révisées (A/C.5/65/14)


La Cinquième Commission a aussi examiné un rapport du Secrétaire général précisant qu’elle peut recommander à l’Assemblée générale d’autoriser divers montants correspondant à plusieurs sections du budget-programme 2010-2011.  Dans ce cas, l’Assemblée générale devrait prendre note du solde de 22 408 100 dollars du Fonds de réserve.


Décisions sur les projets de résolution A/C.5/65/L.21, A/C.5/65/L.22 et sur les projets de décision A/C.5/65/L.20 et A/C.5/65/L.10


Conditions d’emploi et rémunération des personnes qui n’ont pas la qualité de fonctionnaires et juges ad litem


Aux termes d’un projet de résolution ( A/C.5/65/L.21) sur les conditions de service des membres de la Cour internationale de justice (CIJ) et des juges ad litem des tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et le Rwanda (TPIR), adopté sans vote, l’Assemblée déciderait notamment que l’indemnité spéciale des présidents et vice-présidents qui agissent en qualité de Président de la Cour et des tribunaux sera augmentée, respectivement, de 15 000 à 25 000 dollars et de 156 dollars par jour.  Elle déciderait aussi de verser un paiement ex gratia en une fois, après l’accomplissement de leur service, aux juges ad litem qui ont servi pour une période continue de plus de trois ans.


À l’issue d’un vote, un long projet de résolution (A/C.5/65/L.22) portant sur des estimations révisées pour le budget biennal 2010-2011 a été adopté par 144 voix pour, une voix contre (République islamique d’Iran) et 3 abstentions (République populaire démocratique de Corée, Myanmar et République arabe syrienne).  Les dispositions de ce texte concernent notamment le projet Umoja, les normes IPSAS et l’assurance médicale après service.  Ce projet concerne aussi le Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, pour lequel l’Assemblée déciderait de créer un poste de Secrétaire général adjoint, un poste de D-1, un poste de P-5, un poste de P-4, deux postes de P-3, ainsi que trois postes de services généraux, effectifs à compter du 1er janvier.  Elle déciderait à cet effet d’affecter 1 724 900 dollars prélevés sur le budget biennal 2010-2011.


Par ce même texte, l’Assemblée déciderait de créer trois nouveaux postes pour la nouvelle entité ONU-Femmes (un poste de Secrétaire général adjoint, un poste de D-2 et un poste de services généraux) et d’approuver un montant supplémentaire de 430 100 dollars pour la période biennale 2010-2011 aux sections 37 (ONU-Femmes) et 36 (contributions du personnel) du budget, qui sera compensé par un même montant prélevé de la section 1 du budget.  L’Assemblée soulignerait l’importance d’un financement adéquat et transparent d’ONU-Femmes pour l’accomplissement effectif de son mandat.  Elle approuverait l’utilisation du versement d’une somme forfaitaire en ce qui concerne la portion du budget ordinaire consacrée à ONU-Femmes, comme le propose le Secrétaire général dans son rapport A/65/531.


La section 13 de ce même projet, sur les estimations révisées relatives aux missions politiques spéciales, a été adoptée par 130 voix pour, 9 contre (Cuba, Bolivie, République islamique d’Iran, République populaire démocratique de Corée, Équateur, Myanmar, Nicaragua, Venezuela et Zimbabwe) et 4 abstentions (Soudan, Syrie, Îles Salomon et Yémen).  Il a auparavant fait l’objet d’une proposition d’amendement de la part de la République islamique d’Iran.  À l’issue d’un vote enregistré, cet amendement a été rejeté par 79 voix contre, 11 pour et 36 abstentions, puis le paragraphe 13.


Le représentant de la République islamique d’Iran, appuyé par celui de Cuba, a proposé l’amendement au paragraphe 13 du texte adopté comme suit: « Décide de ne pas approuver les postes et moyens demandés pour le Groupe d’experts sur la République islamique d’Iran ».  Il a estimé que toutes les résolutions appelant à des sanctions contre l’Iran étaient des résolutions illégales.  De même, il a estimé que la tentative de créer des postes et dégager des ressourcesfinancières pour la mise en œuvre de ces résolutions est également illégale. Il a expliqué que son pays ne pouvait accepter de décision qui a un impact négatif sur la sécurité nationale de l’Iran. 


Les représentants du Royaume-Uni et de la France ont appelé à un vote enregistré sur la question en exhortant les délégations à voter contre le projet d’amendement présenté par la délégation iranienne.


Après le rejet de l’amendement présenté par l’Iran, le vote, le représentant de la Belgique, au nom de l’Union européenne a indiqué que le débat de la Cinquième Commission devrait se limiter à aborder des questions administratives et budgétaires.  Il a expliqué que l’Union européenne s’était opposée à un projet d’amendement qui aurait empêché le Groupe d’experts sur l’Iran de s’acquitter de son mandat conformément à la résolution 1929 du Conseil de sécurité, adopté le 9 juin 2010


La représentante du Venezuela a aussi proposé un amendement au projet de résolution relatif au cadre logique du Bureau du conseiller spécial sur la prévention du génocide par lequel il exprime les préoccupations du Venezuela concernant le contenu des paragraphes 43 à 63 du rapport du Secrétaire général relatifs à la mise en œuvre par ce Bureau du concept de la responsabilité de protéger.  Faisant remarquer que la notion de responsabilité de protéger (R2P) n’avait pas fait l’objet d’une définition claire, elle a estimé que l’Assemblée générale n’avait pas donné mandat pour la mettre en œuvre.  Les institutions des Nations Unies doivent plutôt s’attaquer aux causes structurelles qui sont source de conflits. 


Les représentants du Canada et des Pays-Bas ont demandé un vote enregistré en exhortant toutes les délégations à s’opposer à l’amendement proposé par le Venezuela, en estimant que cet amendement allait au-delà des attributions de la Cinquième Commission qui doit se limiter à l’examen des questions administratives et budgétaires.  L’amendement du Venezuela a été rejeté par 68 voix contre, 17 pour et 51 abstentions.


Le représentant de Cuba, appuyé par celui du Nicaragua a indiqué que son pays ne pouvait appuyer le projet de résolution A/C.5/65/L.22 car sa section 13 contenait des propositions de ressources pour des missions politiques spéciales.  Il a regretté que de nombreuses délégations de pays en développement aient été l’objet de pressions diverses de la part de délégations d’Europe et d’Amérique du Nord pour s’opposer à l’amendement cubain.  Il a souhaité l’avènement d’un ordre international fondé sur la solidarité, la justice sociale, l’équité et le respect de tous les peuples et chaque individu en rappelant l’importance du respect de la souveraineté nationale.  Cuba continuera de s’opposer à toute action de la force en contradiction avec le contenu de la Charte des Nations Unies.  Il a indiqué que Cuba s’opposait à toute tentative de mettre en œuvre la notion de la responsabilité pour protéger avant que cette notion n’ait été définie clairement et adoptée par l’Assemblée. 


Intervenant au nom de l’Union européenne, le représentant de la Belgique, a souhaité que le Bureau du Conseiller spécial du Secrétaire général sur la prévention du génocide obtienne les moyens financiers qui lui permettent de s’acquitter de sa mission.  C’est pourquoi, a-t-il dit, les délégations européennes voteront contre la proposition d’amendement du Venezuela


Après le rejet de cet amendement, le représentant de Cuba a indiqué que sa délégation demandait un vote enregistré sur la section 13 du projet de résolution L.22.  La représentante du Brésil a estimé que le cadre logique du Bureau du Conseiller spécial sur la prévention du génocide ne préjuge pas de discussions sur la responsabilité de protéger.  Elle a dit partager les préoccupations exprimées par certaines délégations sur la mise en œuvre de ce principe.  « Nous devons formuler les cadres stratégiques afin de mettre en œuvre les objectifs fixés », a-t-elle insisté.


Les représentants du Nicaragua et du Venezuela ont indiqué qu’ils voteraient contre la section 13, car ils rejetaient le cadre logique proposé pour le Bureau du Conseiller spécial sur la prévention du génocide sans préjuger des autres demandes de ressources au titre du projet de résolution L.22.  Après l’adoption de la section 13, c’est le représentant de l’Iran qui a demandé un vote sur l’ensemble du projet de résolution.


Intervenant après le vote, le représentant d’Israël a indiqué que son pays se dissociait du consensus sur le paragraphe 9 du projet de résolution. 


Pour sa part, le représentant de Cuba a souhaité que le procès-verbal tienne compte du fait que l’adoption de ce projet de résolution par son pays ne signifiait pas que Cuba acceptait le cadre logique du Bureau du conseiller spécial du Secrétaire général sur la prévention de génocides.  Il s’est dit très préoccupé par la façon dont les budgets des missions politiques spéciales ont été adoptés.  Il est urgent, a-t-il ajouté, que les procédures de la Cinquième Commission changent.


La Cinquième Commission a adopté un projet de décision ( A/C.5/65/L.20)sur les incidences budgétaires de quatre projets de résolution, à l’issue d’un vote enregistré sur le troisième paragraphe de ce projet de décision.  Ce paragraphe concerne le troisième projet de résolution relatif aux efforts pour l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée et la mise en œuvre et le suivi de la Déclaration du Programme d’action de Durban.


Le premier projet de résolution concerne un texte proposé par la Troisième Commission sur la situation au Myanmar (A/C.3/65/L.48/Rev.1) et le deuxième porte sur le Mémorial permanent pour la commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique (A/65/L.36).  Le quatrième projet de résolution concerne, quant à lui, la portée, les modalités, le format et l’organisation de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles (A/65/L.50).


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Yémen, faisant référence à la troisième résolution concernant le suivi du programme d’action de Durban (2001) sur la lutte contre le racisme et l’intolérance, a réitéré la pertinence des cérémonies du dixième anniversaire du Programme et plan d’action de Durban et soutenu les incidences budgétaires associées découlant de l’adoption par la Troisième Commission de la résolution A/C.3/L.60/Rev.1.  Il a regretté que le Secrétariat ait été placé sous une pression inacceptable afin de repousser ces incidences budgétaires et a regretté qu’un vote ait été demandé pour s’opposer aux incidences budgétaires d’un événement visant à encourager l’harmonie, la tolérance et la compréhension dans le monde.


Le projet de résolution A/C.5/65/L.20 a ensuite été adopté par 102 voix pour, 17 contre et 33 abstentions.


Intervenant après le vote, le représentant des États-Unis a expliqué son vote négatif en raison de préoccupations budgétaires.  Il a estimé que ces coûts auraient pu être absorbés sans causer des difficultés à l’Organisation.


S’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), le représentant de la Belgique a indiqué qu’il a fait part des préoccupations de sa délégation en Troisième Commission.  L’article 153 du Règlement intérieur de l’Assemblée générale stipule qu’aucune résolution impliquant des dépenses ne doit être recommandée à l’Assemblée, à moins qu’elle ne soit accompagnée d’une prévision de dépenses.  Il a estimé que l’absorption de ces incidences budgétaires d’un montant de 206 400 dollars aurait dû être possible, tout en regrettant que la Cinquième Commission n’ait pas été en mesure de parvenir à un consensus.  


Projet de décision sur le Plan-cadre d’équipement


Par ce projet de décision intitulé « Plan-cadre d’équipement (A/C.5/65/L.10) », adopté sans vote, l’Assemblée générale autoriserait le report pour 2011 des soldes inutilisés des fonds alloués en 2010 au financement des dépenses associées au Plan-cadre d’équipement, afin de permettre au Secrétaire général de poursuivre en 2011 les activités et projets différés et d’éviter que l’exécution du Plan-cadre ne subisse une interruption ou toute autre incidence fâcheuse.  Elle déciderait également d’examiner à la première partie de la reprise de sa soixante-cinquième session le rapport du Secrétaire général contenant des propositions pour le financement dans les limites du budget approuvé pour le Plan-cadre d’équipement de ces dépenses connexes à engager en 2011.


Examen de l’efficacité du fonctionnement administratif et financier de l’Organisation des Nations Unies


Décisions sur les projets de résolution A/C.5/65/L.24 et A/C.5/65/L.25


Aux termes du projet de résolution consacré aux « Achats » (A/C.5/65/L.24), adopté sans vote, la Cinquième Commission invite l’Assemblée générale à poursuivre l’examen de cette question lors de la première partie de la reprise de la soixante-cinquième session


En adoptant le projet de résolution (A/C.5/65/L.25), la Cinquième Commission invite l’Assemblée générale à approuver une estimation préliminaire de 5 milliards 396 697 200 dollars tels que révisés aux taux de 2010-2012, pour le budget biennal 2012-2013.  Elle déciderait aussi des priorités pour cette période et demanderait au Secrétaire général de les refléter dans sa proposition budgétaire.  Par le même texte, l’Assemblée générale est invitée à approuver un montant de 40 millions 475 200 dollars pour le Fonds de réserve.


Clôture des travaux de la Cinquième Commission pour la partie principale de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale


Le représentant de la Côte d’Ivoire, au nom du Groupe des États d’Afrique et celui du Pakistan se sont félicités de l’adoption de textes importants sur la gestion des ressources humaines, le régime commun des Nations Unies et de nombreuses questions relatives au bien-être du personnel de l’ONU.  À leur tour, le représentant du Yémen, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de la Belgique, au nom de l’Union européenne, ainsi que celui de l’Érythrée, se sont félicités des efforts entrepris qui ont permis à la Cinquième Commission de parvenir à la conclusion de ses travaux


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée: adoption des recommandations de la Cinquième Commission et admission de la délégation ivoirienne nommée par le « Président élu », Alassane Ouattara

AG/11043

Assemblée: adoption des recommandations de la Cinquième Commission et admission de la délégation ivoirienne nommée par le « Président élu », Alassane Ouattara

23/12/2010
Assemblée généraleAG/11043
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

73e séance plénière – soir


ASSEMBLÉE: ADOPTION DES RECOMMANDATIONS DE LA CINQUIÈME COMMISSION ET ADMISSION

DE LA DÉLÉGATION IVOIRIENNE NOMMÉE PAR LE « PRÉSIDENT ÉLU », ALASSANE OUATTARA


L’Assemblée générale a conclu, à l’aube du 24 décembre, la première partie des travaux de sa soixante-cinquième session avec l’adoption des recommandations de sa Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, dont une sur la réforme de la gestion des ressources humaines.


L’Assemblée a aussi adopté le rapport de la Commission de vérification des pouvoirs1 et, ce faisant, reconnu la délégation ivoirienne nommée par le « Président élu », Alassane Ouattara.  La Commission a en effet tenu une réunion le 22 décembre 2010 au cours de laquelle elle a accepté la version actualisée des pouvoirs des représentants de la Côte d’Ivoire soumise par le Secrétaire général de l’ONU. 


Le représentant de l’Iran a émis des réserves sur les parties du rapport qui peuvent être interprétées comme une reconnaissance du régime israélien.  Les représentants du Nigéria et de la Namibie ont regretté de ne pas avoir eu le temps d’étudier le rapport avant son adoption.


S’agissant de la Cinquième Commission, l’Assemblée a, entre autres, adopté une résolution sur la gestion des ressources humaines2 aux termes de laquelle, elle approuve l’attribution de contrats continus à compter du 1er janvier 2011, aux membres du personnel occupant des postes établis ou temporaires depuis plus de cinq ans.


Elle a aussi adopté par 142 voix pour, l’opposition de l’Iran et les abstentions du Myanmar, de la République populaire démocratique de Corée et de la République arabe syrienne, une résolution sur les questions relatives au budget-programme pour l’exercice biennal 2010-20113.  


Le représentant de la Syrie s’est dit préoccupé par le budget de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la mise en œuvre de la résolution 1559 du Conseil de sécurité.  Il a accusé cet Envoyé d’outrepasser son mandat en s’impliquant dans les relations bilatérales entre deux États souverains, à savoir la Syrie et le Liban.  Il lui a aussi reproché de se fonder sur des informations relayées par Israël. 


Son homologue du Liban a nié toute preuve de contrebande d’armes dans la zone sous surveillance de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). Il a aussi rappelé à Israël son obligation de se retirer des territoires occupés libanais.


Avant l’adoption de la résolution, sa Section XII sur le financement des missions politiques spéciales, des missions de bons offices et autres initiatives politiques a été adoptée, dans un vote séparé, par 119 voix pour, 9 voix contre (Bolivie, Cuba, Équateur, Iran, Myanmar, Nicaragua, République populaire démocratique de Corée, Venezuela et Zimbabwe) et 7 abstentions (Botswana, Gabon, Îles Salomon, Japon, Sénégal, Soudan et Syrie). 


Le représentant de l’Iran a estimé que le texte parle d’un panel d’experts chargé de surveiller le respect des sanctions illégales imposées à son pays sur la base de fausses informations relayées par des individus au service de leurs propres ambitions politiques.  Son homologue de Cuba s’est opposé à l’idée de consacrer des ressources au Représentant spécial pour la prévention du génocide dont le mandat fait référence à la responsabilité de protéger, un concept qui ne fait même pas l’objet d’un consensus parmi les États Membres de l’ONU.  La représentante du Venezuela a avancé les mêmes arguments. 


Avant de se prononcer sur les recommandations de la Cinquième Commission, l’Assemblée générale a adopté sans vote une résolution recommandée par sa Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.  Aux termes de ce texte4, elle décide de tenir, le 21 septembre 2011, une réunion de haut niveau célébrant le dixième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban.  Cette réunion d’une journée aura pour thème: « Victimes du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée: reconnaissance, justice et développement ». 


L’Assemblée générale a également décidé de tenir, toujours sans mise aux voix, une Réunion de haut niveau sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles, les 19 et 20 septembre 2011, à New York5.  La représentante de Trinité-et-Tobago s’est félicitée de cette adoption.


Toujours sur recommandation de sa Troisième Commission, l’Assemblée générale a adopté une résolution sur la situation des droits de l’homme au Myanmar6.  Dans ce texte, adopté par 85 voix pour, 26 contre et 46 abstentions, l’Assemblée générale condamne énergiquement les violations systématiques des droits de l’homme et des libertés fondamentales de la population du Myanmar.  Elle se félicite de la libération d’Aung San Suu Kyi et demande au Gouvernement d’amorcer une période postélectorale ouverte à tous en engageant un véritable dialogue et en y associant les représentants de tous les groupes qui participent à la vie politique du pays.


Le représentant du Myanmar a félicité les pays qui ont voté contre ce texte ou qui se sont abstenus.  Il a rappelé que les élections se sont déroulées dans la paix et que ceux qui se sont rendus dans le pays ont trouvé la situation calme.  Il a assuré que sa délégation continuerait de travailler de concert avec la mission de bons offices du Secrétaire général.


L’Assemblée a également adopté sans vote, telle qu’oralement amendée, une résolution intitulée « Mémorial permanent en souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves »7.  Elle y prie le Secrétaire général d’organiser chaque année une série d’activités pour célébrer la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.


Enfin, l’Assemblée générale a adopté, sans mise aux voix, une résolution sur la coopération entre l’ONU et la Communauté des Caraïbes8.  Elle souligne, entre autres, qu’il est urgent de rouvrir le Bureau régional de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC).  Elle souligne aussi qu’il importe d’appliquer les décisions de la Réunion de haut niveau chargée d’examiner l’application de la Stratégie de Maurice sur la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement (PEID), tenue à New York les 24 et 25 septembre 2010.


Dans ses remarques de conclusion, le Président de l’Assemblée générale, M. Joseph Deiss s’est félicité de l’écho donné par les États Membres au thème qu’il a donné à cette soixante-cinquième session, « Réaffirmer le rôle central des Nations Unies dans la gouvernance mondiale ».  Il a salué l’engagement dont ils ont fait preuve lors de la Réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ainsi que l’adoption de la résolution sur l’examen de la Commission de consolidation de la paix (CCP).


M. Deiss a rappelé que la Réunion de haut niveau sur le VIH/sida se tiendrait du 8 au 10 juin 2011, avant d’annoncer son intention de convoquer plusieurs réunions informelles au cours des prochains mois.  Il a notamment rappelé la tenue, au début du mois de mars, d’un débat thématique sur les contributions de l’Assemblée générale aux préparatifs de la Conférence d’Istanbul sur les pays les moins avancés (PMA), suivi, au mois de mai, d’un débat thématique sur la migration internationale et le développement et d’une autre manifestation, prévue au mois de juin 2011, sur la gouvernance mondiale.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


(1)         A/65/583/Rev.1

(2)         A/65/647

(3)         A/65/646/Add.1

(4)         A/65/454

(5)         A/65/L.50

(6)         A/65/456/Add.3

(7)         A/65/L.36

(8)         A/65/L.54


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Afghanistan: le Conseil de sécurité salue les progrès réalisés en 2010 vers l’autonomie et la stabilité du pays

CS/10142

Afghanistan: le Conseil de sécurité salue les progrès réalisés en 2010 vers l’autonomie et la stabilité du pays

22/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10142
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6464e séance - matin


A FGHANISTAN: LE CONSEIL DE SÉCURITÉ SALUE LES PROGRÈS RÉALISÉS EN 2010 VERS L’AUTONOMIE ET LA STABILITÉ DU PAYS


« La réforme du cadre électoral est inévitable pour donner aux Afghans les moyens de régler politiquement les questions en suspens », estime le Chef de la MANUA


Le Conseil de sécurité a fait, ce matin, le point sur la situation en Afghanistan, en soulignant les progrès réalisés en 2010 dans le cadre du Processus de Kaboul qui devrait permettre à terme aux Afghans « d’assumer la pleine responsabilité de leur gouvernement, de leur sécurité et de leur développement économique ».


Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), qui présentait le rapport trimestriel de M. Ban Ki-moon, a ainsi salué la tenue, le 18 septembre dernier et « en dépit des menaces », d’élections parlementaires « marquées par une forte participation de femmes ».


Pour M. Staffan de Mistura, après ces élections qui constituent une étape supplémentaire sur la voie de la démocratisation du pays, « la réforme du cadre électoral est maintenant inévitable pour prévenir les problèmes rencontrés dans l’organisation et la tenue des derniers scrutins et pour donner aux Afghans les moyens de régler politiquement les questions en suspens ».  Il a annoncé, à ce propos, que le Président Hamid Karzai inaugurera le nouveau Parlement afghan à la fin du mois de janvier 2011.


Il a par ailleurs reconnu que l’amélioration de la situation en matière de droits de l’homme et la réconciliation interafghane doivent passer par un dialogue plus actif, le Haut Conseil pour la paix récemment établi par le Président Karzai devant oeuvrer « pour restaurer la confiance entre toutes les composantes ethniques et politiques du pays ».  « Le dialogue national ne pourra résister dans le temps que si les acteurs régionaux sont impliqués », a-t-il également estimé.


Les membres du Conseil de sécurité, réagissant à l’exposé fait par M. de Mistura, ont insisté sur le rôle d’appui de la MANUA concernant le volet civil du processus de transition démocratique et, par conséquent, sur la nécessité de lui fournir des ressources adaptées à son mandat.


Soulignant également les résultats du Sommet de l’OTAN qui s’était tenu à Lisbonne le 20 novembre, les membres du Conseil, et en particulier le représentant de la France, ont reconnu que l’effort de la communauté internationale s’inscrivait désormais « dans une stratégie de transfert de l’ensemble des responsabilités en matière de sécurité aux Afghans d’ici à 2014 ».

Le représentant de la France, M. Martin Briens, a demandé que ce processus soit mené sur la base de critères de sécurité et de gouvernance et qu’il tienne compte des conditions sur le terrain.


La Représentante permanente adjointe des États-Unis a tenu à préciser que la stratégie adoptée à Lisbonne était une « stratégie d’amélioration et non pas une stratégie de sortie ».  Mme Rosemary DiCarlo a assuré également que « les États-Unis appuieraient les efforts de réintégration de ceux qui manifestent la volonté de faire à nouveau partie de la société afghane ».  Considérant que les forces afghanes et internationales sont en train de « retirer aux Taliban le contrôle de plus en plus de régions », Mme DiCarlo a déclaré que « 2011 serait une année critique pour affermir les progrès en matière de développement économique mais aussi en ce qui concerne le sort des femmes afghanes ».


Concernant la lutte contre la drogue, le représentant de la Fédération de Russie, M. Vitaly Churkin, s’est félicité de ce que le rapport du Secrétaire général, qui note qu’en 2010 la culture du pavot en Afghanistan est restée au même niveau qu’en 2009, « s’attarde sur ce problème ».  Insistant sur la nécessité de renforcer la lutte contre le trafic de stupéfiants à travers « tout le pays », il a prôné la destruction des récoltes et des laboratoires et demandé l’inscription des « barons de la drogue » sur la liste des sanctions imposées par le Conseil de sécurité.


Le représentant de l’Allemagne a, de son côté, confirmé que Bonn accueillerait à la fin de 2011 une conférence internationale sur l’Afghanistan.  « Cet évènement devrait être l’occasion d’évaluer les progrès réalisés d’ici là dans la mise en œuvre du Processus de Kaboul », a estimé M. Miguel Berger, avant de recommander au Conseil de sécurité d’entamer des discussions sur le rôle futur de la MANUA « dès le début de 2011 ».  « L’Allemagne, qui deviendra membre du Conseil le mois prochain, entend participer pleinement à cet examen », a-t-il assuré.


Le représentant de l’Inde, dont le pays siègera également au sein du Conseil à partir du 1er janvier 2011, a estimé que l’Afghanistan pourrait servir d’axe régional pour le commerce et la communication entre l’Asie centrale, l’Asie de l’Ouest et l’Asie du Sud.  M. Hardeep Singh Puri a ensuite fait état d’un programme de renforcement des infrastructures de 1,3 milliard de dollars ainsi que le lancement conjoint d’initiatives visant à créer des emplois.


Les délégations, à commencer par celle de l’Afghanistan, ont rendu un hommage unanime aux efforts « inlassables » de Richard Holbrooke –l’Envoyé spécial des États-Unis pour l’Afghanistan et le Pakistan et ancien Représentant permanent auprès de l’ONU, décédé le 13 décembre– en faveur de la paix et de la stabilité en Afghanistan.


LA SITUATION EN AFGHANISTAN


Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales (S/2010/630)


Ce rapport du Secrétaire général fait le point sur les activités menées par l’ONU dans le pays, y compris celles de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), ainsi que de la situation sur place depuis le 14 septembre 2010. 


S’agissant des élections législatives -qui ont eu lieu comme prévu le 18 septembre 2010- le Secrétaire général note qu’en dépit de menaces et d’actes de violence de la part des Taliban et d’autres groupes armés illégaux, environ 4,3 millions d’Afghans ont pu y participer, sur les quelque 12 millions habilités à voter.  Il indique que l’annonce des résultats finaux certifiés, initialement prévue pour le 30 octobre, n’a eu lieu que le 24 novembre et que ceux-ci ont entraîné un changement majeur de la représentation ethnique dans la Wolesi Jirga (Chambre des représentants), où les Pashtounes ont perdu plus de 20 sièges.


« La MANUA, l’Union européenne, les États-Unis, le Canada, la Turquie et la Fédération de Russie ont accueilli avec satisfaction la certification des résultats finaux et exprimé leur soutien aux activités des organes électoraux indépendants », souligne M. Ban Ki-moon, qui assure que, de l’avis général, « ces élections, conduites par les Afghans, constituent une nette amélioration sur le plan technique par rapport aux scrutins précédents ».


Concernant la situation sur le plan de la sécurité, le Chef de l’ONU relève qu’au cours de la période considérée, le nombre d’incidents de sécurité a augmenté de 66% par rapport à la même période en 2009.  « On a compté en moyenne trois attentats-suicides par semaine, dirigés principalement contre les soldats des forces internationales, la police et des responsables gouvernementaux », précise-t-il, déplorant le fait que parmi les objectifs civils, le complexe de l’ONU regroupant plusieurs organismes à Hérat ait été la cible, le 23 octobre, du troisième attentat-suicide dirigé contre l’ONU au cours des trois dernières années.


Pour ce qui est de la transition vers l’exercice par le Gouvernement afghan des responsabilités en matière de sécurité,le Secrétaire général note qu’à la réunion des chefs d’État et de gouvernement de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS), tenue le 20 novembre 2010 en marge du Sommet del’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à Lisbonne, le cadre de transition a été entériné.  « Ce processus définit clairement la voie à suivre pour la transition, en se fondant sur la preuve, province par province, que les institutions afghanes sont en mesure d’assurer la responsabilité de la sécurité et de la gouvernance, parallèlement au retrait des forces de combat internationales », précise M. Ban.


Au plan de la réintégration, le Secrétaire général indique que le Haut Conseil pour la paix a été officiellement inauguré par le Président Karzai, le 7 octobre.  « Le 20 octobre, le Haut Conseil a demandé à toutes les parties au conflit de renoncer à la violence et d’engager des entretiens, et à l’ONU de jouer un rôle dans le processus en faisant davantage pour renforcer l’appui fourni et les engagements pris au niveau mondial en faveur du processus de paix et de stabilité en Afghanistan », précise-t-il.


Pour ce qui est de la coopération régionale, M. Ban salue la ratification, le 6 octobre, de l’Accord sur le commerce de transit entre l’Afghanistan et le Pakistan, « qui régularisera les échanges commerciaux d’une valeur d’environ 2 milliards de dollars entre les deux pays et permettra aux marchandises afghanes de transiter par le Pakistan en vue de leur vente sur les marchés régionaux et mondiaux ».


Dans ses observations, le Secrétaire général rappelle que le Processus de Kaboul est la feuille de route dont le Gouvernement afghan et ses partenaires internationaux sont convenus pour mettre en place les conditions qui permettront aux Afghans d’assumer la pleine responsabilité de leur Gouvernement, de leur sécurité et de leur développement économique.  Cette transition, qui vise à confier aux Afghans l’ensemble des responsabilités, et le renforcement des moyens permettant de répondre concrètement aux besoins de la population afghane, nécessiteront un partenariat solide entre le Gouvernement et la communauté internationale », note-t-il également.  Le Secrétaire général insiste sur le fait que le partenariat entre la communauté internationale et le Gouvernement doit être souple et s’adapter aux besoins et aux conditions sur le terrain


Sur la lutte contre la drogue, le Secrétaire général fait état d’une étude de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), publiée en septembre et qui révèle que la culture du pavot en Afghanistan est restée au même niveau qu’en 2009, mais que la production d’opium a diminué de moitié en 2010.  « Selon les conclusions préliminaires de l’étude, le pavot continue d’être cultivé principalement dans les provinces peu sûres du sud et de l’ouest du pays », précise-t-il. 


Concernant les droits de l’homme, le Secrétaire général note que les civils ont continué à être les premières victimes de l’intensification du conflit armé, le nombre de tués ou blessés ayant augmenté de 20% au cours des 10 premiers mois de 2010 par rapport à la même période en 2009.  « La sécurité de notre personnel demeure une préoccupation majeure pour l’Organisation et l’attaque du mois d’octobre contre le complexe de l’ONU à Hérat a servi à rappeler les dangers auxquels ce personnel doit faire face », confie enfin M. Ban.  À cet égard, il remercie le Gouvernement koweïtien d’avoir mis à disposition sur son territoire un bureau d’appui qui a permis à la MANUA de redéployer une partie du personnel d’appui, et le Gouvernement néerlandais d’avoir mis à disposition le complexe qu’il a construit dans le centre de Kaboul.


Déclarations


M. STAFFAN DE MISTURA, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), après avoir rendu hommage à l’Envoyé spécial des États-Unis pour l’Afghanistan et le Pakistan, Richard Holbrooke, décédé le 13 décembre, a présenté brièvement le rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan.  Concernant la situation en matière de sécurité, il a assuré que les activités des forces afghanes et de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) continuaient de s’intensifier dans le bon sens.  « Nous aurons besoin de leur vigilance dans les prochains mois, car nous nous attendons à un environnement sécuritaire tendu ».  Évoquant ensuite la tenue du Sommet de l’OTAN à Lisbonne en novembre dernier, il a estimé que cette réunion avait permis de clarifier la situation et de réaffirmer que tous les participants étaient attachés à ce que le transfert des responsabilités au Gouvernement afghan en matière de sécurité soit couronné de succès.  « Selon la formule utilisée à Lisbonne, la communauté internationale accompagnera les autorités afghanes pour qu’elles puissent être droites dans leurs bottes mais pas seules », a ajouté M. de Mistura.  Il a indiqué que la communauté internationale devrait également continuer à aider le Gouvernement afghan à renforcer ses capacités de contrôle sur l’ensemble du territoire.  L’un des principaux objectifs de la MANUA en 2011 est d’assurer une meilleure cohérence de l’aide internationale, en la réalignant sur les priorités budgétaires fixées par le Gouvernement, a-t-il précisé.


Pour ce qui est de droits de l’homme, le Chef de la MANUA a indiqué que la Mission continuerait d’établir des rapports objectifs « pour aider tout le monde à comprendre que la protection de ces droits est d’abord importante pour les Afghans eux-mêmes, qui sont les premières victimes des violences ».  M. de Mistura a abordé les élections parlementaires, « qui se sont tenues comme prévu le 18 septembre dernier et qui ont été marquées, de manière positive, par une forte participation des femmes ».  « Il n’existe pas de solution militaire durable en Afghanistan », a également insisté le Représentant spécial, appelant le Haut Conseil pour la paix, récemment établi, à « accroître la promotion du dialogue en vue de restaurer la confiance entre toutes les composantes ethniques et politiques du pays ».  Soulignant que le dialogue national ne pourra résister dans le temps que si les acteurs régionaux sont impliqués, il a annoncé la tenue d’une nouvelle Conférence de l’ONU sur l’Afghanistan à Bonn, l’année prochaine.  « Le Président Karzai inaugurera le nouveau Parlement afghan à la fin du mois de janvier 2011  », a-t-il ajouté.  « Une réforme électorale est inévitable pour éviter les problèmes rencontrés dans l’organisation et la tenue des derniers scrutins », a souligné M. de Mistura, rappelant qu’il faut donner aux Afghans les moyens de régler politiquement les problèmes qui subsistent.


      M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a déclaré que l’année écoulée avait été historique pour son pays, marquée par la Conférence de Londres, la Jirga de paix, la Conférence de Kaboul, les élections parlementaires de l’automne et le Sommet de l’OTAN à Lisbonne.  Ces événements ont permis de réaffirmer les engagements de leurs partenaires de l’Afghanistan tout en réengageant le peuple afghan dans l’ensemble des efforts de paix et de sécurité, en accroissant la collaboration régionale et en tendant la main à l’opposition armée, a-t-il estimé.  Le représentant a déclaré que le Sommet de Lisbonne avait permis de lancer trois messages clefs: au peuple afghan, que la communauté internationale ne les abandonnera pas et restera engagée à long terme; aux terroristes et extrémistes, qu’ils échoueront dans leurs tentatives de renvoyer le paix aux jours de la tyrannie et de l’oppression; et, enfin, aux pays de la région, que la coopération régionale est essentielle et que les voisins de l’Afghanistan ont un rôle à jouer en ce sens et ont un intérêt à la sécurité et à la stabilité de l’Afghanistan.


M. Tanin a estimé que, « malgré des attaques suicides et des incidents isolés », la sécurité s’était globalement améliorée dans le pays, ajoutant que, pour la première fois depuis deux ans, les forces afghanes et celles de la FIAS avaient commencé à reprendre l’initiative.  Il a estimé que ces succès avaient des effets directs sur la perception de la population et que, dans des villages du sud du pays, la population reconnaît les progrès réalisés et commence à discuter avec les autorités locales et les forces de sécurité afghanes.  Dans ce contexte, il faut continuer de mettre l’accent sur la fourniture de services de base à la population, et aussi d’éviter les pertes civiles lors des opérations militaires, a insisté le représentant.  M. Tanin a en outre mis l’accent sur la nécessité de mettre fin aux sanctuaires dont disposent les terroristes « dans la région », sans quoi, a-t-il averti, les efforts réalisés en Afghanistan même resteront vains.


Les élections de l’automne dernier ont montré une nouvelle fois l’engagement du peuple afghan en faveur du processus démocratique, a déclaré le représentant.  Personne n’espérait des élections parfaite, a-t-il ajouté, en expliquant que les circonstances dans lesquelles le scrutin a pris place avait « ouvert la voie à des irrégularités, y compris la fermeture de bureaux de vote, ainsi qu’à l’annulation de nombreux votes par les organes électoraux ».  Comme cela avait été annoncé, le Parlement nouvellement élu se réunira en janvier 2011, a assuré M. Tanin.  Le représentant a ensuite mis l’accent sur l’importance de la coopération régionale, rappelant que son pays se trouvait dans une position unique, et pouvait servir de centre économique pour toute la région.  Après avoir souligné l’importance des relations de haut niveau que l’Afghanistan maintenait avec le Pakistan à la fois en matière de lutte contre le terrorisme, de sécurité et de développement économique, M. Tanin a qualifié d’événement historique le sommet, qui s’était tenu le 11 décembre à Ashqabat, entre l’Afghanistan, le Turkménistan, le Pakistan et l’Inde.


Alors que le pays s’engage dans un processus de transition, de réintégration et de réconciliation nationale, les Taliban doivent être prêts à s’engager sincèrement dans les pourparlers de paix, a déclaré M. Tanin.  Mais pour cela, a-t-il ajouté, ils doivent déposer les armes, renoncer à la violence et choisir le chemin de la paix.  Le représentant a fait remarquer que les progrès réalisés par son pays en matière de sécurité, de développement et de gouvernance étaient reconnus.  Il a mis l’accent sur les mesures prises en matière de bonne gouvernance, de transparence et de redevabilité.  L’évaluation la plus importante de la situation en Afghanistan est celle qui est faite par le peuple afghan lui-même, a affirmé M. Tanin, qui a fait observer que des études récentes montraient que la majorité des Afghans continuent d’évaluer positivement les efforts de leur Gouvernement, soutiennent sa politique de réconciliation et considèrent que le pays s’engage dans la bonne direction.  Alors que la transition commence, les rôles de la communauté internationale et de l’Afghanistan sont clairs, a poursuivi M. Tanin.  Le succès des quatre années à venir, a-t-il souligné, dépendra de la force de ce partenariat, qui ne doit pas se limiter à la sécurité, mais doit aussi porter sur le développement et la gouvernance.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a condamné l’attaque perpétrée le mois dernier contre les installations de la MANUA et salué le courage de son personnel, « qui a tout le soutien de l’ONU ».  La situation en Afghanistan reste très préoccupante, mais la communauté internationale et les autorités sont sur la bonne voie, a-t-il ajouté, soulignant l’importance des conférences et réunions qui se sont tenues en 2010 et qui ont donné lieu au lancement d’un processus de transition vers l’autonomie du pays.  Le représentant s’est également félicité de ce que le Gouvernement reste déterminé à faire avancer le Processus de Kaboul, « lequel doit être progressif et évoluer en fonction des besoins, priorités et conditions fixées par lui ».  « La MANUA a un rôle important à jouer pour contribuer au volet civil de la transition », a-t-il estimé, demandant que le Représentant spécial et la MANUA puissent s’appuyer sur des ressources adaptées à cette tâche.  « La Turquie joue un rôle actif pour faciliter la coopération régionale », a-t-il également rappelé, notant que son pays avait accueilli à ce jour quatre conférences sur la coopération économique pour l’Afghanistan.  « Le 24 décembre, nous tiendrons un nouveau sommet sur ce thème pour continuer de diversifier la coopération régionale en faveur du développement du pays », a-t-il annoncé.


Mme MIRSADA ČOLAKOVIĆ (Bosnie-Herzégovine), réaffirmant l’appui de sa délégation à la mise en œuvre du Processus de Kaboul, s’est dite encouragée par la présentation par le Gouvernement afghan d’un cadre d’évaluation des progrès de chacun de ses 22 programmes prioritaires.  Elle s’est félicitée de l’inauguration, le 7 octobre dernier, par le Président Karzai d’un Haut Conseil pour la paix et de la décision de la MANUA de créer une capacité d’appui technique à ce Haut Conseil.  Elle s’est dite encouragée par le fait que le Gouvernement afghan ait atteint ses objectifs concernant les effectifs de l’armée et de la police nationales.  Elle a salué également les progrès considérables permettant d’assurer l’accès à la justice, notant notamment la création de bureaux d’aide juridique dans plusieurs provinces.  Elle a fait sien l’avis du Secrétaire général selon lequel l’alignement des conseils provinciaux de développement présidés par les gouverneurs, des donateurs et des autres partenaires d’exécution sur ces mécanismes dirigés par le Gouvernement sera primordial pour le développement futur.


Par ailleurs, la représentante a salué l’amélioration de la coopération régionale entre l’Afghanistan et les pays voisins, citant notamment la ratification, le 6 octobre, par le Pakistan de l’Accord sur le commerce de transit entre l’Afghanistan et le Pakistan, qui représente une étape importante pour le développement économique de l’Afghanistan.  Elle a remercié la Turquie pour son rôle de facilitateur au niveau régional, en espérant que la quatrième Conférence régionale de coopération économique concernant l’Afghanistan, qui s’était tenue à Istanbul du 2 au 4 novembre,  produira des résultats concrets sur le terrain.  Sa délégation est toutefois préoccupée par la détérioration de la situation en matière de droits de l’homme en Afghanistan et, en particulier, par la recrudescence des attaques ciblant la population civile, a-t-elle dit avant de conclure.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a déclaré que le processus de Kaboul se trouvait à un tournant avec une situation politique et militaire qui reste tendue dans tout le pays.  Il a estimé que la menace principale était représentée par les Taliban et Al-Qaida.  Il a pris note des succès enregistrés par la présence militaire internationale dans le sud du pays, tout en faisant observer que les violences s’intensifiaient dans l’Est et le Nord.  Les gains obtenus, a-t-il ajouté, n’étaient pas assurés à long terme.  Le retrait de la FIAS ne pourra avoir lieu que lorsque son mandat, fixé par le Conseil de sécurité, sera rempli, a indiqué le représentant.  Cela suppose la formation des Forces armées afghanes et un retour à la sécurité, a-t-il dit.  M. Churkin a assuré que sa délégation appuyait le processus afghan de réconciliation nationale, tout en rappelant que cela supposait le renoncement des groupes insurgés à la violence.


Le représentant a estimé que la tenue des élections parlementaires avait constitué un pas important vers la stabilisation du pays.  Il a ensuite insisté sur la nécessité de renforcer la lutte contre le trafic de stupéfiants en Afghanistan et il s’est félicité de ce que le rapport du Secrétaire général y consacre une attention accrue.  Il a constaté une baisse de la récolte de pavot à opium mais pas du trafic des opiacés.  Il a dit craindre qu’il soit de plus en plus attrayant pour les trafiquants d’investir dans ces cultures.  C’est pourquoi il faut détruire les récoltes et les laboratoires, a déclaré M. Churkin, qui a aussi demandé l’inscription sur la liste des personnes soumises à des sanctions des « barons de la drogue ».  La Fédération de Russie apporte un soutien considérable à la présence militaire internationale en Afghanistan par le biais des conditions de transit offertes à l’OTAN, a déclaré M. Churkin, qui a aussi fait état des efforts de formation de son pays en faveur des forces de sécurité afghanes, y compris en armes légères et en hélicoptères.  La Fédération de Russie est en outre prête à réhabiliter certaines d’infrastructures mises en place à l’époque soviétique, a-t-il ajouté.


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a reconnu les progrès réalisés actuellement au plan politique et dit attendre avec impatience l’inauguration du nouveau Parlement afghan, en janvier 2011.  Après avoir condamné, à son tour, l’attentat du mois d’octobre contre des installations de l’ONU, il a exhorté les autorités à axer leurs efforts sur la réforme électorale à long terme.  « Cette réforme doit être menée par les autorités afghanes elles-mêmes, qui pourront cependant compter sur l’appui des nouvelles équipes spécialisées de la MANUA dont l’arrivée dans le pays aura lieu prochainement. »  Le transfert des responsabilités au Gouvernement afghan en matière de sécurité, qui doit être achevé en 2014, devrait être fondé sur la preuve, province par province, que les institutions sont en mesure d’assurer la responsabilité de la sécurité et de la gouvernance, « parallèlement au retrait des forces de combat internationales », a insisté le représentant.    M. Parham a salué l’approche adoptée par la MANUA pour appuyer le volet civil de la transition, avant de demander que les Forces nationales de sécurité et la FIAS fassent plus pour réduire les attaques des insurgés ciblant les civils.


M. TSUNEO NISHIDA (Japon) s’est félicité de la certification définitive des élections afghanes, dans la cadre d’un processus dirigé par les Afghans eux-mêmes.  Certes, il y a eu des irrégularités et de la fraude, a reconnu le représentant.  Il a cependant tenu à rendre hommage au peuple afghan pour sa participation, ainsi qu’aux deux commissions électorales nationales.  Il a souhaité que le Gouvernement afghan engage une réforme électorale à plus long terme, pour se doter à l’avenir d’élections plus libres et transparentes.  Le représentant s’est félicité des résultats du Sommet de l’OTAN à Lisbonne, estimant qu’il avait offert les conditions pour la sécurité en Afghanistan au-delà de 2014.  Il a rappelé que le Parlement japonais avait adopté un budget supplémentaire afin de mobiliser 540 millions de dollars de plus pour l’assistance en Afghanistan.  Il a assuré que son pays souhaitait contribuer au renforcement des capacités du Gouvernement afghan.  En ce sens, le Japon envisage d’envoyer du personnel médical sur le terrain pour former les médecins militaires afghans.  M. Nishida a estimé que la Conférence de Kaboul avait permis de lancer un processus essentiel pour le développement futur du pays.  Il a appelé le Gouvernement afghan à lutter sérieusement contre la corruption.  Le processus de réintégration et de réconciliation, a-t-il estimé, devrait être mené par le Gouvernement afghan avec l’appui de la communauté internationale.  M. Nishida a apporté son plein soutien à la MANUA et a affirmé que, même après la fin du mandat de son pays au sein du Conseil de sécurité à la fin de l’année, le Japon continuera à contribuer aux efforts entrepris en faveur de l’Afghanistan.


M. WANG MIN (Chine) a estimé que la tenue des élections parlementaires représentait un pas supplémentaire vers l’appropriation par les Afghans de leur gouvernement et des institutions politiques.  Il est dans l’intérêt de la communauté internationale de parvenir à instaurer une paix durable et à reconstruire le pays, a-t-il ajouté, en assurant que la Chine continuerait à appuyer les capacités nationales pour permettre au Gouvernement afghan d’exercer son autorité sur tout le territoire.  S’agissant du Processus de Kaboul, le représentant a estimé que le transfert des responsabilités au Gouvernement afghan en matière de sécurité et de développement économique doit se faire de manière progressive et s’appuyer sur un dialogue constructif avec toutes les composantes politiques et ethniques.  La communauté internationale doit, dans ce cadre, respecter les priorités fixées par le Gouvernement afghan et accompagner activement les activités de la MANUA, en particulier celles concernant la coordination de l’aide internationale au développement, a conclu le représentant.


M. WANGMIN ONEMOLA (Nigéria) s’est félicité de la tenue des élections parlementaires en Afghanistan, malgré de nombreuses difficultés.  La certification des résultats définitifs, a-t-il estimé, a renforcé la crédibilité des institutions électorales pour l’avenir.  Il a encouragé la Commission électorale indépendante et la Commission nationale des plaintes à profiter des débats qui se déroulent actuellement au sein des Nations Unies pour renforcer davantage leurs capacités.  Il s’est félicité de ce que le nouveau Parlement afghan, issu des élections, soit inauguré en janvier 2011.  Le représentant s’est félicité également de la mise en place par le Président Karzai du Conseil pour la paix.  Par ailleurs, le représentant a condamné les violences contre les civils et contre le personnel des Nations Unies.  Il a souligné qu’il était vital de renforcer les capacités des forces nationales de sécurité afghanes dans la perspective du départ des forces combattantes internationales en 2014.  Les attaques récentes ne doivent pas mettre à mal les efforts en cours pour établir la paix dans le pays et dans toute la région, a poursuivi M. Onemola, qui s’est félicité du renforcement des relations entre l’Afghanistan et les pays voisins.  Il a souhaité également un renforcement de la lutte contre la corruption, ainsi qu’une augmentation de l’aide humanitaire internationale.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a estimé, lui aussi, que la tenue des élections parlementaires représentait un pas en avant vers la voie de la démocratisation et la stabilité de l’Afghanistan.  « Le Gouvernement afghan doit maintenant établir le cadre idoine pour garantir, d’ici à 2014, le transfert des responsabilités en matière de sécurité », a-t-il dit.  « La MANUA sera un auxiliaire de choix durant cette période déterminante et délicate de transition », a-t-il souligné, avant de se féliciter des progrès réalisés par le peuple et le Gouvernement afghans, « qui assurent, de manière de plus en plus autonome, le développement économique du pays ».  « L’Afghanistan continuera d’avoir besoin de l’aide internationale, qui soit coordonnée et alignée sur les besoins et priorités fixés par le Gouvernement dans le cadre du Processus de Kaboul afin que tous les Afghans permettent à leur Gouvernement d’assumer sa pleine responsabilité en matière de sécurité et de développement économique », a-t-il indiqué.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a déclaré que, durant les deux années de son mandat au Conseil de sécurité, le Mexique avait deux préoccupations principales: la situation humanitaire et le nombre élevé des victimes civiles en Afghanistan.  Il a réaffirmé que sa délégation était préoccupée par l’augmentation, cette année, du nombre de victimes civiles et par le recrutement des enfants par les groupes armés dirigés par les Taliban.  La FIAS et les forces afghanes doivent, a-t-il souligné, prendre des mesures pour limiter le nombre de victimes civiles au cours de leurs opérations.  M. Heller a rappelé que la stabilité du pays ne dépendait pas seulement des initiatives militaires ou de sécurité, mais aussi d’un processus de réconciliation véritable et de la recherche des causes profondes de la violence.  L’Afghanistan doit donner la priorité à l’instauration de l’état de droit, au respect des droits de l’homme et à son développement économique.  Il n’existe pas de solution purement militaire en Afghanistan, a-t-il affirmé, avant d’exprimer sa préoccupation face aux insuffisances et aux irrégularités enregistrées lors des élections parlementaires d’octobre.  Il a insisté sur la nécessité d’une réforme électorale à long terme, avec l’appui de la MANUA.  Il a également mis l’accent sur la lutte contre la corruption et contre la criminalité transnationale organisée.  Il s’est, à cet égard, félicité de la collaboration en cours avec le Pakistan pour lutter contre le trafic de drogues.  La stratégie qui sera établie doit s’inspirer des progrès réalisés sur le terrain sans imposer un calendrier trop strict, a suggéré M. Heller.  Pour le représentant, une vision sans exclusive, comprenant également les femmes, permettra de renforcer les chances de succès du Processus de Kaboul. 


M. MARTIN BRIENS (France) a estimé qu’en dépit des problèmes rencontrés en matière de sécurité, les élections parlementaires de novembre ont permis aux Afghans de s’exprimer et aux institutions de montrer qu’elles sont capables de mener par elles-mêmes le suivi du scrutin.  Le représentant a ensuite attiré l’attention sur la nécessité d’accélérer la réforme du cadre électorale afghan, conformément à la résolution 1917.  Il n’y aura pas de réintégration réussie sans véritable réconciliation interafghane, a-t-il ajouté, saluant en ce sens la création du Haut Conseil pour la paix par le Président Karzai.  Le représentant de la France a tenu à rappeler que les efforts de paix et de réconciliation devraient être conduits dans le respect des engagements pris lors de la Conférence de Kaboul.  Seule la réintégration des ex-combattants, qui ont renoncé à la violence, qui  respectent la Constitution et sont soucieux de la protection des droits de l’homme et des femmes, doit être autorisée, a-t-il précisé.  « Notre effort s’inscrit désormais dans une stratégie de transfert de l’ensemble des responsabilités en matière de sécurité aux Afghans d’ici à 2014 », a poursuivi M. Briens, qui a souligné que « ce processus de transition va dans le sens que nous prônons depuis le Sommet de Bucarest en 2008, celui de l’afghanisation ».  « Il doit être mené sur la base de critères sécuritaires et de gouvernance, afin que le transfert soit durable et irréversible, et tenir compte des conditions sur le terrain », a-t-il insisté, en assurant que ce processus allait redéfinir graduellement les contours de l’engagement civil et militaire en Afghanistan et qu’« il était important que la MANUA s’y prépare ».


M. IBRAHIM ASSAF(Liban) a déclaré que le simple fait d’avoir pu organiser des élections parlementaires le 18 septembre dans un environnement très complexe et difficile représentait un pas positif vers la démocratie.  Certes, il y a eu des irrégularités et, dans certaines régions, l’insécurité n’a pas permis à la population de s’exprimer, a reconnu le représentant, qui a ajouté que les auteurs de violences et de fraudes devaient être punis.  M. Assaf a par ailleurs condamné les actes terroristes, les attaques contre les civils et celles contre les membres des Nations Unies.  Il faut agir de manière à permettre la participation de toutes les parties en Afghanistan, a déclaré le représentant, qui a salué les initiatives de paix.  M. Assaf a également salué les mesures visant à mettre en œuvre le Processus de Kaboul, que ce soit en matière d’appropriation nationale ou de lutte contre l’impunité ou la corruption.  Il a salué la nomination d’un envoyé spécial pour l’Afghanistan par l’OCI, et l’offre du Koweït de créer un bureau pour la MANUA.  Le représentant a aussi appelé à lutter contre le trafic de drogues.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a estimé que les Afghans, dont un nombre élevé sont victimes des attaques perpétrées par les insurgés, méritent un appui international continu en vue de renforcer l’armée et la police nationales.  Elle a ajouté qu’il est en outre vital de poursuivre les efforts en faveur de la paix et la réconciliation nationale, « car il est évident que les seuls moyens militaires ne peuvent régler de manière durable la situation dans le pays ».  Mme Dunlop a ensuite salué la participation du Haut Conseil pour la paix et de responsables du Gouvernement afghan à la Conférence sur la justice et la réconciliation, organisée récemment par la société civile et la MANUA.  La représentante a estimé qu’une coopération plus étroite avec la société civile dans les efforts de paix, de réconciliation et de réintégration ne peut que contribuer à affermir la paix et préserver les gains obtenus ces dernières années en matière de droits de l’homme.  Avant de conclure, Mme Dunlop a préconisé la mise en place d’un mécanisme de surveillance et de communication qui serait chargé d’assurer le suivi de l’utilisation de l’aide internationale et de l’aligner sur le budget national afghan.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a salué les progrès accomplis par le Gouvernement afghan dans la mise en œuvre des engagements des Conférences de Kaboul et Londres, y compris l’élaboration d’un cadre d’évaluation des progrès des programmes prioritaires.  Il a indiqué que le renforcement du mécanisme du Conseil mixte de coordination et de suivi était une autre étape importante pour promouvoir la mise en œuvre du Processus de Kaboul.  Le succès de ce Processus dépend, cependant, de la capacité du Gouvernement afghan d’inclure tous les segments de la société afghane, afin d’assurer la stabilité à long terme.  Il s’est félicité de l’inauguration en octobre dernier du Haut Conseil pour la paix et l’établissement du Groupe de soutien de Saalam, au sein de la MANUA, pour soutenir les travaux de ce Conseil.  Il a exhorté le Gouvernement afghan à tenir compte des recommandations des groupes de la société civile concernant le processus de paix et la participation inclusive de tous groupes religieux et ethniques, sans oublier celle des femmes, afin de parvenir à la réconciliation nationale.


Par ailleurs, le représentant a salué les travaux de la MANUA dans le domaine des droits de l’homme, en citant le rapport de la Mission sur la mise en œuvre de la loi de 2009 concernant la lutte contre les violences à l’égard des femmes.  Le représentant s’est félicité du travail des institutions électorales afghanes et espéré que la Chambre basse de l’Assemblée nationale nouvellement élue pourra entamer bientôt ses travaux législatifs.  Il s’est dit préoccupé par la situation en matière de sécurité et l’augmentation significative du nombre de victimes civiles, notamment des femmes et des enfants.  À cet égard, il a fait référence à l’enquête annuelle sur le pavot à opium menée par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), tout en s’inquiétant des conséquences de cette culture dans les zones où les Taliban et Al-Qaida sont actifs.  Il a estimé que seule une approche complète, intégrant l’aspect sécuritaire, la gouvernance, la primauté du droit et des droits de l’homme, permettra de venir à bout du problème de la drogue en Afghanistan. 


M. ALFRED ALEXIS MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) a noté une évolution globalement positive de la situation en Afghanistan marquée par quelques avancées aux niveaux institutionnel et politique depuis les Conférences de Londres et de Kaboul.  Il s’est félicité, en particulier, de l’excellent travail effectué par les institutions électorales qui, a-t-il dit, a permis une organisation satisfaisante des élections à la Chambre basse de l’Assemblée nationale.  Il faut maintenant que le nouveau Parlement afghan se mette au travail afin de confirmer cette trajectoire démocratique, a-t-il souhaité.  M. Moungara Moussotsi a cependant rappelé l’ampleur des défis à relever, notamment en ce qui concerne la situation en matière de sécurité.  Il a rappelé, à cet égard, les nombreux attentats terroristes ainsi que la « corruption galopante » nourrie par le trafic de stupéfiants et l’impunité.  C’est pourquoi, M. Moungara Moussotsi a exhorté le Gouvernement afghan à tout mettre en œuvre pour lutter efficacement contre ces phénomènes qui constituent une réelle menace à la paix et à la stabilité du pays.  Avant de conclure, il a souligné l’importance de renforcer la coopération régionale dans le domaine de la lutte contre les stupéfiants, en améliorant les moyens de répression.


Mme ROSEMARY DICARLO (États-Unis) a rendu hommage au travail de la MANUA, avant de rappeler que le Sommet de l’OTAN à Lisbonne avait décidé de mettre en place en 2011 la transition en matière de sécurité, qui devra s’achever à la fin de 2014.  L’idée est de permettre à l’Afghanistan de devenir un État capable de se gouverner seul, avec l’aide de la communauté internationale, et de ne jamais redevenir un sanctuaire pour les Taliban, a déclaré la représentante.  Les États-Unis continueront d’accompagner le développement et la sécurité en Afghanistan en tant que partenaire stratégique, a ajouté Mme DiCarlo.  Elle a affirmé que les mesures décidées à Lisbonne en matière de sécurité représentaient la mise en place d’une « stratégie d’amélioration et non pas d’une stratégie de sortie », avant d’ajouter que les États-Unis appuieraient les efforts de réintégration de ceux qui manifestent la volonté de faire de nouveau partie de la société afghane.  Rappelant que les élections de l’automne dernier avaient été les premières élections parlementaires entièrement gérées par les institutions afghanes depuis la chute des Taliban, Mme DiCarlo a indiqué que sa délégation attendait avec intérêt l’entrée en fonctions du nouveau Parlement.


La représentante a insisté sur la nécessité de satisfaire aux besoins financiers de la MANUA et a engagé tous les États Membres à examiner avec le plus grand sérieux et à appuyer le budget de cette Mission.  Estimant que les forces afghanes et internationales avaient fait des progrès et étaient en train de « retirer aux Taliban le contrôle de plus en plus de régions », Mme DiCarlo a conclu en déclarant que 2011 serait une année critique pour préserver les gains acquis et assurer les progrès du pays, en matière de développement économique mais aussi en ce qui concerne le sort des femmes afghanes.


M. CESARE MARIA RAGAGLINI (Italie) a réaffirmé que sa délégation appuyait la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) qui assure la cohérence des efforts internationaux et aide l’Afghanistan au cours de son processus de transition.  Le Gouvernement afghan et la communauté internationale doivent maintenant déployer des efforts concertés pour surmonter les obstacles à cette transition, a-t-il dit, précisant que les progrès en matière de sécurité, de gouvernance et de développement devraient aller de pair, dans le cadre d’un dialogue constructif entre les partis politiques et ethniques en Afghanistan.  Ce sont les Afghans qui doivent mener le processus de réconciliation politique, avec le soutien des partenaires régionaux, a-t-il ajouté.  Le représentant s’est félicité, à cet égard, du Programme de paix et de réintégration de l’Afghanistan, approuvé par la Conférence de Kaboul, tout en invitant à le mener en lien avec le programme de sécurité.


M. Ragaglini a souligné la nécessité de maintenir l’élan créé par le Processus de Kaboul.  Il faudrait également encourager le Gouvernement afghan à appliquer les programmes axés sur les priorités nationales, a-t-il dit.  Alors que les conditions de sécurité en Afghanistan s’améliorent progressivement, l’Italie contribue davantage au renforcement des capacités et des institutions nationales, encourageant le dialogue entre les citoyens afghans, a-t-il précisé.  Il a aussi mis l’accent sur la nécessité de réformer en profondeur l’administration publique afghane et le secteur judiciaire, en mentionnant l’expertise que son pays pourrait fournir, ainsi que les efforts de l’Union européenne dans ce domaine.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a déclaré que les objectifs de la communauté internationale à l’égard de l’Afghanistan avaient, avant tout, été de créer un environnement qui permette au Gouvernement afghan d’assumer la pleine responsabilité et la charge de sa propre destinée.  La Conférence de Londres en janvier, la Conférence de Kaboul en juillet et les élections parlementaires de septembre ont constitué des jalons importants sur cette voie, a-t-il estimé.  M. Puri s’est notamment félicité que le Processus de Kaboul soit passé de la phase de programmation à celle de la mise en œuvre.  De même, il a estimé que, la tenue des élections parlementaires, malgré les menaces que les Taliban faisaient peser, avait représenté en soi un pas important vers la consolidation du cadre démocratique en Afghanistan.  Il a souhaité que les « incertitudes » concernant les résultats puissent être résolues, ajoutant que le plus tôt serait le mieux.  Le représentant a estimé qu’il faudrait renforcer l’efficacité et, plus encore, la coordination de la présence internationale en Afghanistan et s’est félicité que la MANUA joue un rôle de coordination de plus en plus important, notamment afin de faire correspondre l’assistance des donateurs avec les programmes de reconstruction.  Il a dit souscrire pleinement à l’avis du Secrétaire général selon lequel le Gouvernement afghan et la communauté internationale devraient être guidés dans leurs actions par les réalités plutôt que par des calendriers.


Il faut se garder de considérer le processus de paix comme un raccourci permettant de faciliter la transition, a averti M. Puri, qui a estimé que le non-respect des « lignes rouges » fixées lors de la Conférence de Londres, et confirmées lors de celle de Kaboul, risqueraient de ramener l’Afghanistan à sa situation de havre sûr pour les terroristes et groupes extrémistes.  La communauté internationale doit tirer les leçons des expériences passées de négociations avec des organisations fondamentalistes et extrémistes et veiller à ce que le processus de paix reste dirigé par les Afghans et soit transparent et inclusif, a ajouté le représentant.  M. Puri a rappelé que son pays soutenait les efforts de réintégration des individus qui renoncent à la violence et à la lutte armée, n’ont pas de liens avec des groupes terroristes et souhaitent respecter les valeurs de démocratie, de pluralisme et de droits de l’homme inscrites dans la Constitution afghane.


Alors que la FIAS prépare son retrait progressif d’Afghanistan, il est nécessaire de renforcer les capacités des Forces de sécurité afghanes avant la transition, a déclaré le représentant, qui s’est inquiété de l’insécurité croissante dans le Nord et l’Est du pays, tout en reconnaissant quelques progrès dans le Sud.  M. Puri a également insisté sur la nécessité de s’en prendre aux havres terroristes au-delà des frontières de l’Afghanistan.  Pour le représentant, la sécurité et la stabilisation de l’Afghanistan resteront hors de portée si on ne parvient pas à éliminer la nébuleuse terroriste formée par Al-Qaida, les Taliban, et d’autres groupes extrémistes opérant à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.  Le représentant a également estimé que la stabilité et le développement économique de l’Afghanistan dépendaient beaucoup de ses voisins et de la région dans son ensemble.  Le plus grand potentiel de l’Afghanistan réside dans un rôle de « centre » commercial, énergétique et de communication entre l’Asie centrale, l’Asie de l’Ouest et l’Asie du Sud.  M. Puri a ensuite rappelé que la politique d’assistance de l’Inde à l’Afghanistan portait sur l’assistance humanitaire et le développement.  « Nous aidons les Afghans dans la limite de nos moyens », a ajouté le représentant, qui a fait état d’un programme d’assistance de 1,3 milliard de dollars portant sur les travaux d’infrastructure, de renforcement des capacités dans les domaines de la gouvernance, de la santé, de l’éducation ou encore de l’agriculture, ainsi que dans des programmes visant à créer des emplois.  Il a conclu en réitérant le soutien de sa délégation à la MANUA.


M. ESHAGH ALEHABIB (République islamique d’Iran) s’est félicité des élections parlementaires récentes.  Rappelant que neuf ans s’étaient écoulés depuis que les forces de l’OTAN avaient pénétré en Afghanistan, il a jugé difficile d’évaluer les résultats obtenus à ce jour, tout comme les perspectives d’avenir, ajoutant que les perspectives militaires récemment présentées par le Gouvernement des États-Unis « semaient le doute » sur les objectifs réels de cette guerre.  Ce qui est clair en revanche, ce sont les souffrances de la population civile, a déclaré M. Alehabib, qui s’est interrogé sur les résultats obtenus par la coalition, avant de demander comment on pouvait présenter comme une opération antiterroriste une attaque de drone comme celle qui, le 18 décembre, a tué 50 personnes parmi la population civile.


Le représentant a estimé que, plutôt que de réduire le terrorisme, les opérations militaires étrangères en Afghanistan avaient en fait provoqué une extension du conflit dans des zones jusqu’à présent calmes, y compris celles qui sont limitrophes de la République islamique d’Iran.  Il a notamment présenté l’attentat terroriste commis à Chabahar, en Iran, le 15 décembre, comme « le résultat d’une mauvaise politique de déploiement des forces militaires étrangères », qui, a-t-il ajouté, a « exacerbé la tension et la violence dans les pays voisins avec de fréquentes extensions dans le nôtre ».  Il a estimé indispensable que les forces étrangères quittent l’Afghanistan, tout en appelant à un renforcement des capacités des Forces armées afghanes.  M. Alehabib a par ailleurs estimé que le trafic de drogues en Afghanistan contribuait à subventionner le terrorisme et à saper l’autorité du Gouvernement afghan.  Il a rappelé les efforts de son pays pour lutter contre le trafic de stupéfiants.  Les pays voisins partagent les préoccupations de l’Afghanistan en matière de sécurité et devraient donc jouer un rôle plus important dans le cadre de la coopération régionale, a-t-il dit.  De même, un soutien de la communauté internationale à la coopération régionale contre le trafic de drogues pourrait jouer un rôle et a jugé bienvenu celui de la MANUA, a-t-il estimé.


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a assuré que son pays « voulait une paix et une stabilité durables en Afghanistan ».  « La stabilité et le développement en Afghanistan sont une priorité nationale du Pakistan », a-t-il affirmé, en soulignant la nécessité impérieuse que plus d’un million et demi d’Afghans réfugiés au Pakistan regagnent dans la dignité leur foyer.  « La perspective de devoir accueillir indéfiniment ces réfugiés à cause de la persistance du conflit n’est pas tenable », a-t-il dit.  Le représentant a également estimé que l’Accord sur le commerce de transit entre l’Afghanistan et son pays, qui a été récemment conclu, « ne pourra porter ses fruits que si le pays redevient sûr et stable ».  « C’est également dans le contexte d’un Afghanistan sûr et stable que nos relations bilatérales et notre coopération dans le domaine de l’énergie pourront être renforcées ».  « Outre le développement économique, le Pakistan est engagé de manière résolue à construire des écoles et des établissements de santé à travers tout le pays », a également indiqué le représentant.  Avant de conclure, il a salué la contribution positive de la MANUA, demandant au Conseil de sécurité de fournir à celle-ci et à son responsable les ressources nécessaires à l’exécution de son mandat civil.


M. MIGUEL BERGER (Allemagne) a indiqué qu’en 2010, son pays s’était engagé en faveur de l’assistance civile en Afghanistan à hauteur de 580 millions de dollars.  Il a expliqué que l’Allemagne consacrait son action à l’appui des programmes de réintégration ainsi qu’à la formation des forces de police afghanes en vue de préparer ces dernières aux responsabilités qu’elles devront assumer après la période de transition.  Pour M. Berger, l’année 2011 sera déterminante parce qu’il sera temps, « comme cela a été souligné de manière claire lors du Sommet de l’OTAN à Lisbonne », d’envisager pour la période après 2014 un engagement international autre que militaire.  Confirmant que Bonn accueillerait à la fin de 2011 une conférence internationale sur l’Afghanistan, le représentant a indiqué que cet évènement devrait être l’occasion d’évaluer les progrès réalisés d’ici là dans la mise en œuvre du Processus de Kaboul.  En conclusion, M. Berger a recommandé au Conseil de sécurité d’entamer des discussions sur le rôle futur de la MANUA dès le début de 2011.  L’Allemagne, qui deviendra membre du Conseil le mois prochain, entend participer pleinement à ce processus d’examen, a-t-il assuré.


M. JOHN McNEE (Canada) a commencé par la partie négative du bilan de l’année en Afghanistan, dans laquelle il a placé l’augmentation du nombre de victimes civiles, d’environ 20% dans les 10 premiers mois de l’année par rapport à la même période de 2009.  Il a rappelé que « l’immense majorité » de victimes l’avaient été du fait des forces insurgées.  Il a aussi fait observer que la situation humanitaire continuait de se détériorer et s’est montré inquiet de la sécurité alimentaire de la population.  M. McNee a jugé essentiel que le Gouvernement afghan procure la sécurité et des services de base à sa population, tout en faisant observer que sa crédibilité et son efficacité sont obérées par une corruption persistante, en dépit des engagements pris le Gouvernement.  Il s’est en revanche montré satisfait du travail effectué par la Commission électorale indépendante et la Commission des plaintes électorales à l’occasion des élections parlementaires.  Toutes les parties doivent coopérer pour constituer un parlement qui exprimera la volonté du peuple afghan, a-t-il dit, en souhaitant que le Parlement tienne sa première réunion rapidement.


Le représentant s’est ensuite attaché aux succès obtenus dans l’année, citant en premier lieu le lancement du processus de Kaboul, qui doit guider l’Afghanistan dans sa transition vers le plein exercice de sa souveraineté.  Il a estimé que ce processus se déroulait jusqu’à présent de manière positive, tout en avertissant qu’il restait beaucoup à faire, en particulier pour finaliser les projets et programmes nationaux prioritaires.  M. McNee a en outre estimé que le Sommet de l’OTAN à Lisbonne avait permis à l’Afghanistan et à la communauté internationale d’affirmer leur volonté de transférer la responsabilité de la sécurité aux Forces de sécurité nationales afghanes en 2014, mais aussi affirmé l’attachement de l’OTAN à la sécurité à long terme du pays.  Dans cette optique, la MANUA continuera de jouer un rôle important de coordination de l’engagement international dans le pays, a estimé le représentant.  M. McNee a rappelé que son pays achèvera sa mission de combat en Afghanistan en 2011, tout en assurant qu’il continuera à contribuer dans d’autres domaines.  Il a défini les quatre priorités du Canada, à savoir investir dans l’avenir des enfants et adolescents afghans, particulièrement les filles, par des programmes d’éducation et de santé; promouvoir la sécurité, la primauté du droit et des droits de l’homme; promouvoir la diplomatie régionale; et enfin fournir de l’assistance humanitaire.  Il a rappelé que 950 membres des forces canadiennes resteraient sur place pour des missions de formation, et qu’il y aurait aussi une mission de formation de police civile.  Le Canada vise à bâtir un Afghanistan plus sûr et stable qui ne serve plus de refuge aux terroristes, a conclu M. McNee.


M. ANDREW GOLEDZINOWSKI (Australie) a indiqué qu’au cours des 18 derniers mois, son pays avait accru son engagement civil en Afghanistan de 50%.  « Notre effort est concentré dans la région d’Urugzan, où nous apportons une assistance au Gouvernement de la province en vue d’améliorer la fourniture des services de base », a-t-il précisé.  Le représentant a ajouté qu’au cours de la période 2010-2011, l’aide au développement de l’Australie s’élèverait à 106 millions de dollars, « la moitié de ce montant transitant par les systèmes gouvernementaux ».  Il a ensuite confié que son pays était conscient des difficultés auxquelles seront confrontées les parties sur la voie de la transition, prévue par le Processus de Kaboul pour permettre à tous les Afghans d’assurer à leur Gouvernement la pleine responsabilité en matière de sécurité et de développement économique.  « La transition ne signifie pas un retrait d’Afghanistan », a-t-il rappelé, car « après la reprise en main de l’autorité de l’État par le Gouvernement afghan, le pays aura besoin pendant une période indéterminée d’une aide à la formation et au développement ».  « Mon gouvernement sera présent aux côtés de l’Afghanistan, mais également de la MANUA, aussi longtemps qu’il sera nécessaire », a assuré le représentant de l’Australie. 


M. PETER SCHWAIGER, de l’Union européenne, a estimé que l’Afghanistan s’était engagé, en 2010, dans une période cruciale de transition.  Il a rendu hommage aux millions d’Afghans qui se sont rendus aux urnes pour les élections parlementaires de septembre.  Tout en saluant les efforts des commissions nationales électorales afghanes pour lutter contre la fraude et les autres irrégularités du scrutin, il a insisté sur la nécessité de lancer au plus vite une réforme électorale à long terme.  L’Union européenne est tout à fait disposée à apporter son assistance en ce sens, a précisé M. Schwaiger, qui a rappelé que l’Union européenne jugeait nécessaire d’avoir en Afghanistan un système institutionnel plus équilibré entre les différents pouvoirs. 


La détérioration continue de la situation en matière de sécurité est une préoccupation constante de l’Union européenne, a poursuivi M. Schwaiger, qui s’est alarmé des attaques contre la population civile, contre des représentants gouvernementaux et contre du personnel international.  Il a toutefois noté les progrès réalisés par les Forces armées afghanes et la police nationale.  Il a rappelé qu’il ne saurait y avoir de transition viable sans un cadre civil pour la stabilité qui assure un fonctionnement plus efficace du pays.  Après le lancement en 2010 du processus de Kaboul, a-t-il estimé, il faudrait désormais mettre l’accent sur sa mise en œuvre concrète.  L’Union européenne, pour sa part, respecte ses propres engagements et, notamment, celui de tenir mieux compte des priorités nationales définies par le Gouvernement afghan.  Il a incité le Gouvernement afghan à prendre ses responsabilités en matière de lutte contre la corruption.


L’Union européenne félicite le Gouvernement afghan pour ses efforts dans le domaine de la paix et de la réconciliation et considère comme une mesure importante la mise en place du Haut Conseil pour la paix, tout en estimant qu’on pourrait y améliorer la participation des femmes, des minorités et de la société civile, et intégrer la justice et les droits de l’homme dans le processus.  M. Schwaiger a également pris note des mesures de réconciliation prises au plan régional avec des conseils régionaux de réconciliation.  L’Union européenne continuera de soutenir un processus de paix et de réconciliation transparent et inclusif, a poursuivi le représentant, qui a également salué le rôle de la MANUA dans ce domaine, y compris par le biais du « groupe de soutien Salaam ».  M. Schwaiger a conclu en rappelant que l’engagement de l’Union européenne était très substantiel et à long terme.


Reprenant la parole, la représentante des États-Unis a déclaré que les allégations du représentant de la République islamique d’Iran selon lesquelles l’attentat-suicide du 15 décembre dernier à Chabahar résulterait d’une erreur stratégique du déploiement des forces militaires étrangères dans la région « étaient sans fondement ».  « Le Président Obama avait condamné cette attaque », a-t-elle dit.


Dans ses remarques de clôture, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan a exprimé sa profonde appréciation pour le ferme appui que les membres du Conseil de sécurité ont témoigné aujourd’hui à la MANUA et aux efforts conjoints de la Mission et du Gouvernement afghan pour améliorer la situation en Afghanistan.  « 2011 sera une année riche en défis et c’est pourquoi, l’Afghanistan et l’ONU auront besoin d’un Conseil de sécurité uni », a-t-il déclaré.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité crée le Mécanisme chargé d’exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et pour le Rwanda

CS/10141

Le Conseil de sécurité crée le Mécanisme chargé d’exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et pour le Rwanda

22/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10141
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6463e séance - matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ CRÉE LE MÉCANISME CHARGÉ D’EXERCER LES FONCTIONS RÉSIDUELLES DES TRIBUNAUX PÉNAUX INTERNATIONAUX POUR L’EX-YOUGOSLAVIE ET POUR LE RWANDA


Le Conseil de sécurité a adopté, ce matin, une résolution portant création du Mécanisme international chargé d’exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et pour le Rwanda (TPIR). 


Le texte, préparé par l’Autriche, précise que le Mécanisme est composé de deux divisions dont les dates d’entrée en fonctions, pour une période initiale de quatre ans, seront le 1er juillet 2012 pour le TPIR, et le 1er juillet 2013 pour le TPIY.  Le Conseil de sécurité décide ainsi d’adopter le Statut du Mécanisme, qui est composé de 32 articles et qui figure à l’annexe 1 de la résolution 1966, par 14 voix pour et une abstention de la Fédération de Russie.


Aux termes de la résolution, le Conseil prie les deux Tribunaux de tout faire pour achever rapidement leurs travaux au plus tard le 31 décembre 2014, de préparer leur fermeture et d’assurer une transition sans heurt avec le Mécanisme, notamment en créant en leur sein une équipe préparatoire.


Le Conseil de sécurité décide qu’à compter des dates d’entrée en fonctions, les compétences du TPIY et du TPIR seront dévolues au Mécanisme.  Il prie instamment les États sur le territoire desquels des fugitifs sont soupçonnés d’être en liberté, de renforcer encore la coopération avec les Tribunaux et le Mécanisme et de leur fournir toute l’assistance dont ils auraient besoin pour appréhender tous les fugitifs restants.


À l’issue du vote, le représentant de la Fédération de Russie a estimé que la résolution équivalait à « une mesure contraignante fondée uniquement sur le retard enregistré dans les activités des deux Tribunaux ».  « Le TPIY et le TPIR avaient la possibilité de terminer leur mission dans les temps, a-t-il rappelé, en soulignant que la présente résolution doit être véritablement la dernière décision que le Conseil prend pour déterminer la date d’achèvement de leurs travaux. 


Le représentant du Royaume-Uni s’est félicité de la création du Mécanisme, « qui, a-t-il dit, permettra la poursuite des procès et appels et d’appréhender et poursuivre en justice les fugitifs restants ». 


À son tour, le représentant du Japon s’est félicité de la création du Mécanisme, soulignant que cette « décision démontre l’engagement de la communauté internationale à ne pas tolérer l’impunité ». 


La représentante des États-Unis a salué la création d’une « institution appropriée devant permettre aux deux Tribunaux pénaux internationaux de s’acquitter de leurs travaux dans des conditions normales ». 


Se félicitant également de la création du Mécanisme, le représentant de l’Autriche a estimé que la résolution du Conseil de sécurité envoyait un message fort contre l’impunité.  Les fugitifs de haut niveau n’échapperont pas à la justice et l’héritage des deux Tribunaux sera préservé, a-t-il déclaré.  En même temps, a ajouté le représentant, la résolution adresse aussi un message aux deux Tribunaux en fixant une date pour la fin de leurs travaux pour les encourager à s’acquitter de leur mandat respectif selon le calendrier établi.


TRIBUNAL INTERNATIONAL CHARGÉ DE JUGER LES PERSONNES ACCUSÉES DE VIOLATIONS GRAVES DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE COMMISES SUR LE TERRITOIRE DE L’EX-YOUGOSLAVIE DEPUIS 1991


TRIBUNAL PÉNAL INTERNATIONAL CHARGÉ DE JUGER LES PERSONNES ACCUSÉES D’ACTES DE GÉNOCIDE OU D’AUTRES VIOLATIONS GRAVES DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE COMMIS SUR LE TERRITOIRE DU RWANDA ET LES CITOYENS RWANDAIS ACCUSÉS DE TELS ACTES OU VIOLATIONS COMMIS SUR LE TERRITOIRE D’ÉTATS VOISINS ENTRE LE 1ER JANVIER ET LE 31 DECEMBRE 1994


Lettre datée du 1er novembre 2010, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Président du Tribunal international chargé de juger les personnes accusées de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie depuis 1991 (S/2010/588)


Lettre datée du 5 novembre 2010, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Président du Tribunal pénal international chargé de juger les personnes accusées d’actes de génocide ou d’autres violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais accusés de tels actes ou violations commis sur le territoire d’États voisins entre le 1er janvier et le 31 décembre 1994 (S/2010/574)


Texte du projet de résolution S/2010/651


Le Conseil de sécurité,


Rappelant sa résolution 827 (1993) du 25 mai 1993, portant création du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (« TPIY »), et sa résolution 955 (1994) du 8 novembre 1994, portant création du Tribunal pénal international pour le Rwanda (« TPIR »), et toutes ses résolutions ultérieures sur le sujet,


Rappelant en particulier ses résolutions 1503 (2003) du 28 août 2003 et 1534 (2004) du 26 mars 2004, qui demandaient aux Tribunaux de prendre toutes les mesures en leur pouvoir pour mener à bien les enquêtes d’ici à la fin de 2004, achever tous les procès de première instance d’ici à la fin de 2008 et terminer leurs travaux en 2010 (« stratégies d’achèvement des travaux »), et notant que ces échéances n’ont pas été tenues,


Reconnaissant la contribution considérable que les Tribunaux ont apportée à la justice pénale internationale et à l’établissement des responsabilités à raison des crimes internationaux graves, ainsi qu’au rétablissement de l’état de droit dans les pays de l’ex-Yougoslavie et au Rwanda,


Rappelant que la création des Tribunaux dans les circonstances propres à l’ex-Yougoslavie et au Rwanda se voulait une mesure tendant spécialement à concourir au rétablissement et au maintien de la paix,


Réaffirmant qu’il est déterminé à combattre l’impunité de tous les responsables de violations graves du droit international humanitaire et qu’il faut que toutes les personnes mises en accusation par le TPIY et le TPIR soient traduites en justice,


Rappelant la déclaration de son président datée du 19 décembre 2008 (S/PRST/2008/47) et réaffirmant qu’il faut créer un mécanisme spécial qui exercera certaines fonctions essentielles des Tribunaux après leur fermeture, notamment de juger les fugitifs faisant partie des plus hauts dirigeants soupçonnés de porter la responsabilité la plus lourde dans les crimes commis,


Soulignant que les fonctions résiduelles étant sensiblement limitées, le mécanisme international devrait être une petite entité efficace à vocation temporaire, dont les fonctions et la taille iront diminuant, et dont le personnel peu nombreux sera à la mesure de ses fonctions restreintes,


Accueillant avec satisfaction le rapport du Secrétaire général (S/2009/258) sur les aspects administratifs et budgétaires du dépôt des archives du TPIY et du TPIR, et sur le siège du ou des mécanismes appelés à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Décide de créer le Mécanisme international chargé d’exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux (« le Mécanisme »), composé de deux divisions dont les dates d’entrée en fonctions seront le 1er juillet 2012 pour la division chargée des fonctions résiduelles du TPIR, et le 1er juillet 2013 pour la division chargée des fonctions résiduelles du TPIY, et décide à cette fin d’adopter le Statut du Mécanisme figurant à l’annexe 1 de la présente résolution;


2.    Décide que les dispositions de la présente résolution, le Statut du Mécanisme et les Statuts du TPIY et du TPIR s’appliquent sans préjudice des dispositions transitoires prises à l’annexe 2 de la présente résolution;


3.    Prie les deux Tribunaux de tout faire pour achever rapidement leurs travaux comme le prévoit la présente résolution et au plus tard le 31 décembre 2014, de préparer leur fermeture et d’assurer une transition sans heurt avec le Mécanisme, notamment en créant en leur sein une équipe préparatoire;


4.    Décide qu’à compter des dates d’entrée en fonctions indiquées au paragraphe 1, les compétences, les fonctions essentielles, les droits et les obligations du TPIY et du TPIR seront dévolus au Mécanisme, sous réserve des dispositions de la présente résolution et du Statut du Mécanisme, et que tous les contrats et accords internationaux conclus par l’Organisation des Nations Unies en relation avec le TPIY et le TPIR encore en vigueur à la date d’entrée en fonctions de la division concernée demeureront en vigueur mutatis mutandis vis-à-vis du Mécanisme;


5.    Prie le Secrétaire général de soumettre dès que possible, mais au plus tard le 30 juin 2011, un projet de règlement de procédure et de preuve du Mécanisme qui s’inspirera des règlements de procédure et de preuve des Tribunaux et sera assujetti aux dispositions de la présente résolution et au Statut du Mécanisme, pour examen et adoption par les juges du Mécanisme;


6.    Décide que le Règlement de procédure et de preuve du Mécanisme et les modifications qui pourront y être apportées prendront effet dès leur adoption par les juges du Mécanisme, sauf décision contraire de sa part;


7.    Décide que la décision relative aux sièges des divisions du Mécanisme est subordonnée à la conclusion d’arrangements qu’il juge acceptables entre l’Organisation des Nations Unies et les pays qui les accueilleront;


8.    Rappelle que les États ont l’obligation de coopérer avec les Tribunaux, en particulier de satisfaire sans retard injustifié aux demandes d’assistance concernant la recherche, l’arrestation, la détention, le transfert des personnes accusées et leur traduction devant les Tribunaux;


9.    Décide que tous les États coopéreront sans réserve avec le Mécanisme conformément à la présente résolution et au Statut du Mécanisme, et légiféreront en conséquence selon leur droit interne pour donner effet aux dispositions de la présente résolution et au Statut du Mécanisme, y compris l’obligation à eux faite de satisfaire aux demandes d’assistance du Mécanisme et d’exécuter ses ordonnances en vertu de son statut;


10.   Prie instamment tous les États, en particulier les États sur le territoire desquels des fugitifs sont soupçonnés d’être en liberté, de renforcer encore la coopération avec les Tribunaux et le Mécanisme et de leur fournir toute l’assistance dont ils auraient besoin, notamment pour appréhender et remettre le plus rapidement possible tous les fugitifs restants;


11.   Prie instamment les Tribunaux et le Mécanisme de s’employer activement à renvoyer les affaires ne mettant pas en cause les plus hauts dirigeants soupçonnés de porter la responsabilité la plus lourde dans les crimes commis aux juridictions nationales compétentes conformément à leurs statuts et règlements de procédure et de preuve respectifs;


12.   Demande à tous les États de coopérer autant qu’ils le peuvent pour recevoir les affaires qui leur sont renvoyées par les Tribunaux et par le Mécanisme;


13.   Prie le Secrétaire général de donner effet à la présente résolution et de prendre des dispositions pratiques pour que le Mécanisme commence effectivement à fonctionner à la première des dates d’entrée en fonctions visées au paragraphe 1, en particulier de lancer au plus tard le 30 juin 2011 la procédure de sélection des juges à inscrire sur la liste de réserve du Mécanisme prévue dans le Statut de celui-ci;


14.   Prie le Secrétaire général de mettre au point, en consultation avec le Conseil et avant la première des dates d’entrée en fonctions indiquées au paragraphe 1, le régime de protection des informations et d’accès aux archives des Tribunaux et du Mécanisme;


15.   Prie les Tribunaux et le Mécanisme de coopérer avec les pays de l’ex-Yougoslavie et avec le Rwanda ainsi qu’avec les organismes concernés pour faciliter la création de centres d’information et de documentation, en donnant accès aux documents publics des archives des Tribunaux et du Mécanisme, y compris sur leurs sites Web;


16.   Prie le Président du Mécanisme de présenter un rapport annuel au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale, et le Président et le Procureur du Mécanisme de présenter au Conseil de sécurité des rapports semestriels sur l’avancement des travaux du Mécanisme;


17.   Décide que le Mécanisme restera en fonctions pendant une période initiale de quatre ans qui commencera à la première des dates d’entrée en fonctions indiquées au paragraphe 1, décide d’examiner l’avancement de ses travaux, y compris l’achèvement des tâches qui lui ont été confiées, avant la fin de cette période initiale puis tous les deux ans, et décide en outre qu’il restera en fonctions pendant de nouvelles périodes de deux ans commençant après chacun de ces examens, sauf décision contraire du Conseil;


18.   Souligne qu’il a l’intention de décider des modalités de l’exercice des éventuelles fonctions résiduelles du Mécanisme lorsque celui-ci aura achevé ses travaux;


19.            Décide de demeurer saisi de la question.



Annexe 1


Statut du Mécanisme international chargé d’exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux


Table des matières


Préambule    


Article premier: Compétence du Mécanisme                   


Article 2: Fonctions du Mécanisme                         


Article 3: Structure et sièges du Mécanisme               


Article 4: Organisation du Mécanisme                      


Article 5: Compétences concurrentes                       


Article 6: Renvoi d’affaires devant les juridictions nationales 


Article 7: Non bis in idem                                


Article 8: Liste des juges                                


Article 9: Qualification des juges                        


Article 10: Élection des juges                             


Article 11: Le Président                                   


Article 12: Affectation des juges et composition des Chambres    


Article 13: Règlement de procédure et de preuve            


Article 14: Le Procureur                                   


Article 15: Le Greffe                                      


Article 16: Information et établissement de l’acte d’accusation  


Article 17: Examen de l’acte d’accusation                  


Article 18: Ouverture et conduite du procès                


Article 19: Les droits de l’accusé                         


Article 20: Protection des victimes et des témoins         


Article 21: Sentence                                       


Article 22: Peines                                         


Article 23: Appel                                          


Article 24: Révision                                       


Article 25: Exécution des peines                           


Article 26: Grâce et commutation de peine                  


Article 27: Gestion des archives                           


Article 28: Coopération et entraide judiciaire             


Article 29: Statut, privilèges et immunités du Mécanisme   


Article 30: Dépenses du Mécanisme                          


Article 31: Langues de travail                             


Article 32: Rapports                                       



Statut du Mécanisme international chargé d’exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux


Préambule


Créé par le Conseil de sécurité agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies pour exercer les fonctions résiduelles du Tribunal international chargé de juger les personnes accusées de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie depuis 1991 (ci-après dénommé « le TPIY ») et du Tribunal international chargé de juger les personnes accusées d’actes de génocide ou d’autres violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais accusés de tels actes ou violations commis sur le territoire d’États voisins entre le 1er janvier et le 31 décembre 1994 (ci-après dénommé « le TPIR »), le Mécanisme international chargé d’exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux (ci-après dénommé « le Mécanisme ») est régi par les dispositions du présent Statut.


Article premier

Compétence du Mécanisme


1.                Le Mécanisme succède au TPIY et au TPIR dans leur compétence matérielle, territoriale, temporelle et personnelle, telle que définie aux articles 1 à 8 du Statut du TPIY et aux articles 1 à 7 du Statut du TPIR[1], et dans leurs droits et leurs obligations, sous réserve des dispositions du présent Statut.


2.                Le Mécanisme est habilité à juger, conformément aux dispositions du présent Statut, les personnes mises en accusation par le TPIY ou le TPIR qui font partie des plus hauts dirigeants soupçonnés de porter la responsabilité la plus lourde des crimes visés au paragraphe 1 du présent article, compte tenu de la gravité des crimes reprochés et de la position hiérarchique de l’accusé.


3.                Le Mécanisme est habilité à juger, conformément aux dispositions du présent Statut, les personnes mises en accusation par le TPIY ou le TPIR qui ne font pas partie des plus hauts dirigeants visés au paragraphe 2 du présent article, étant entendu qu’il ne les jugera, conformément aux dispositions du présent Statut, qu’après avoir épuisé toutes les solutions raisonnables pour renvoyer l’affaire comme l’envisage l’article 6 du présent Statut.


4.                Le Mécanisme est habilité à juger, conformément aux dispositions du présent Statut:


a)    Quiconque entrave ou a entravé sciemment et délibérément l’administration de la justice par le Mécanisme ou les Tribunaux, et à le déclarer coupable d’outrage; et


b)    Quiconque fait ou a fait sciemment et délibérément un faux témoignage devant le Mécanisme ou les Tribunaux.


Avant de juger ces personnes, le Mécanisme envisage de renvoyer l’affaire aux autorités d’un État conformément à l’article 6 du présent Statut, selon ce que commande l’intérêt de la justice et l’opportunité.


5.                Le Mécanisme n’est pas habilité à délivrer de nouveaux actes d’accusation contre des personnes autres que celles visées par le présent article.


Article 2

Fonctions du Mécanisme


Le Mécanisme succède au TPIY et au TPIR dans leurs fonctions, telles qu’elles sont définies dans le présent Statut (« fonctions résiduelles »), pendant sa période d’activité.


Article 3

Structure et sièges du Mécanisme


Le Mécanisme comprend deux divisions, l’une exerçant les fonctions du TPIY, l’autre celles du TPIR. La première a son siège à La Haye; la seconde à Arusha.


Article 4

Organisation du Mécanisme


Le Mécanisme comprend les organes suivants:


a)    Les Chambres, soit une Chambre de première instance pour chaque division du Mécanisme et une Chambre d’appel commune aux deux divisions;


b)    Le Procureur commun aux deux divisions;


c)    Le Greffe commun aux deux divisions, qui assure le service administratif du Mécanisme, y compris les Chambres et le Procureur.


Article 5

Compétences concurrentes


1.                Le Mécanisme et les juridictions nationales sont concurremment compétents pour juger les personnes visées à l’article premier du présent Statut.


2.                Le Mécanisme a la primauté sur les juridictions nationales. À tout stade de la procédure mettant en cause une personne visée au paragraphe 2 de l’article premier du présent Statut, le Mécanisme peut demander officiellement aux juridictions nationales de se dessaisir en sa faveur conformément au présent Statut et à son Règlement de procédure et de preuve.


Article 6

Renvoi d’affaires devant les juridictions nationales


1.                Le Mécanisme est habilité à renvoyer toutes affaires mettant en cause des personnes visées au paragraphe 3 de l’article premier du présent Statut devant les autorités d’un État et doit tout mettre en œuvre à cette fin, conformément aux paragraphes 2 et 3 du présent article. Il est également habilité à renvoyer toutes affaires mettant en cause des personnes visées au paragraphe 4 de l’article premier du présent Statut.


2.                Après confirmation de l’acte d’accusation et avant l’ouverture du procès, que l’accusé soit placé ou non sous la garde du Mécanisme, le Président peut désigner une Chambre de première instance qui détermine s’il y a lieu de renvoyer l’affaire aux autorités de l’État:


i)    Sur le territoire duquel le crime a été commis;

ii)   Dans lequel l’accusé a été arrêté; ou


iii)  Compétent, disposé et tout à fait prêt à accepter l’affaire, afin qu’elles en saisissent sans délai la juridiction compétente.


3.                Lorsqu’elle examine s’il y a lieu de renvoyer une affaire mettant en cause une personne visée au paragraphe 3 de l’article premier du présent Statut, conformément au paragraphe 2 ci-dessus, la Chambre de première instance tient compte, en conformité avec la résolution 1534 (2004) du Conseil de sécurité, de la gravité des crimes reprochés à l’accusé et de la position hiérarchique de celui-ci.


4.                La Chambre de première instance peut ordonner ce renvoi d’office ou à la requête du Procureur, après avoir donné la possibilité au Procureur, et le cas échéant à l’accusé, d’être entendu, et après s’être assurée que l’accusé bénéficiera d’un procès équitable et qu’il ne sera pas condamné à la peine capitale ni exécuté.


5.                Le Mécanisme suit les affaires renvoyées devant les juridictions nationales par le TPIY et le TPIR et celles renvoyées conformément au présent article avec l’aide d’organisations et d’organismes internationaux et régionaux.


6.                À tout moment après qu’une ordonnance de renvoi a été rendue par le TPIY, le TPIR ou le Mécanisme et avant que l’accusé soit déclaré coupable ou acquitté par une juridiction interne, la Chambre de première instance peut, d’office ou à la requête du Procureur et après avoir donné aux autorités de l’État concerné la possibilité d’être entendues, annuler l’ordonnance et demander officiellement le dessaisissement.


Article 7

Non bis in idem


1.                Nul ne peut être traduit devant une juridiction nationale pour des faits constitutifs de violations graves du droit international humanitaire au sens du présent Statut s’il a déjà été jugé par le TPIY, le TPIR ou le Mécanisme.


2.                Toute personne visée à l’article premier du présent Statut qui a été traduite devant une juridiction nationale pour des faits constitutifs de violations graves du droit international humanitaire ne peut par la suite être traduite devant le Mécanisme que si:


a)    Le fait pour lequel elle a été jugée était qualifié crime de droit commun; ou


b)    La juridiction nationale n’a pas statué en toute impartialité ou indépendance, la procédure engagée devant elle visait à soustraire l’accusé à sa responsabilité pénale internationale, ou la poursuite n’a pas été exercée en toute diligence.


3.                Pour décider de la peine à infliger à toute personne condamnée pour un crime visé par le présent Statut, le Mécanisme tient compte de la mesure dans laquelle cette personne a déjà accompli la peine qui lui a été éventuellement infligée par une juridiction nationale pour les mêmes faits.



Article 8

Liste des juges


1.                Le Mécanisme dispose d’une liste de 25 juges indépendants (« les juges du Mécanisme »), dont deux au plus peuvent être ressortissants du même État.


2.                Toute personne qui, aux fins de la composition de la liste, pourrait être considérée comme ressortissante de plus d’un État, est réputée ressortissante de l’État dans lequel elle exerce ordinairement ses droits civils et politiques.


3.                Les juges du Mécanisme ne se rendent au siège des divisions du Mécanisme qu’en cas de nécessité, à la demande du Président, pour exercer des fonctions exigeant leur présence. Dans la mesure du possible et sur décision du Président, ces fonctions peuvent être exercées à distance, à savoir ailleurs qu’au siège de la division concernée.


4.                Les juges du Mécanisme ne reçoivent aucune rémunération ni autre prestation du seul fait qu’ils sont inscrits sur la liste. Leurs conditions d’emploi sont, pour chaque jour où ils exercent leurs fonctions au service du Mécanisme, celles des juges ad hoc de la Cour internationale de Justice. Les conditions d’emploi du Président du Mécanisme sont celles des membres de la Cour internationale de Justice.


Article 9

Qualifications des juges


1.                Les juges doivent être des personnes de haute moralité, impartialité et intégrité possédant les qualifications requises dans leurs pays respectifs pour être nommés aux plus hautes fonctions judiciaires. Il est particulièrement tenu compte de l’expérience de juge au TPIY ou au TPIR.


2.                Il est dûment tenu compte dans la composition des Chambres de première instance et d’appel de l’expérience des juges en matière de droit pénal et de droit international, notamment de droit international humanitaire et des droits de l’homme.


Article 10

Élection des juges


1.                Les juges du Mécanisme sont élus par l’Assemblée générale sur la liste présentée par le Conseil de sécurité, selon les modalités ci-après:


a)    Le Secrétaire général invite les États Membres de l’Organisation des Nations Unies et les États non membres ayant une mission d’observation permanente au Siège de l’Organisation à présenter des candidats, choisis de préférence parmi les personnes qui ont déjà exercé les fonctions de juge au TPIY ou au TPIR;


b)    Dans les soixante jours suivant la date de cette invitation, chaque État peut présenter la candidature d’au plus deux personnes réunissant les conditions indiquées au paragraphe premier de l’article 9 du Statut;


c)    Le Secrétaire général transmet les candidatures au Conseil de sécurité. Sur la base de ces candidatures, le Conseil dresse une liste d’au moins 30 noms en tenant dûment compte des conditions indiquées au paragraphe 1 de l’article 9 et de la nécessité d’assurer une représentation adéquate des principaux systèmes juridiques du monde;

d)    Le Président du Conseil de sécurité transmet la liste de candidats au Président de l’Assemblée générale. L’Assemblée élit sur cette liste 25 juges du Mécanisme. Sont élus les candidats qui ont obtenu la majorité absolue des voix des États Membres de l’Organisation des Nations Unies et des États non membres ayant une mission d’observation permanente au Siège de l’Organisation. Si plus de deux candidats de la même nationalité obtiennent la majorité requise, sont élus les deux candidats ayant recueilli le plus grand nombre de voix.


2.                Si le siège de l’un des juges inscrits sur la liste devient vacant, le Secrétaire général, après avoir pris l’avis du Président du Conseil de sécurité et du Président de l’Assemblée générale, nomme une personne réunissant les conditions indiquées au paragraphe 1 de l’article 9 du Statut pour siéger jusqu’à l’expiration du mandat de son prédécesseur.


3.                Les juges du Mécanisme sont nommés pour un mandat de quatre ans et peuvent être reconduits dans leurs fonctions par le Secrétaire général sur avis du Président du Conseil de sécurité et du Président de l’Assemblée générale.


4.                S’il ne reste pas de juge sur la liste, si aucun juge figurant sur la liste n’est disponible ou s’il n’est pas possible de désigner un juge siégeant au Mécanisme, et si toutes les solutions pratiques ont été épuisées, le Secrétaire général peut, à la demande du Président du Mécanisme et après avoir pris l’avis du Président du Conseil de sécurité et du Président de l’Assemblée générale, nommer une personne réunissant les conditions énoncées au paragraphe 1 de l’article 9 du Statut pour siéger comme juge du Mécanisme.


Article 11

Le Président


1.                Après consultation du Président du Conseil de sécurité et des juges du Mécanisme, le Secrétaire général nomme un Président à temps plein parmi les juges du Mécanisme.


2.                Le Président est présent au siège de l’une ou l’autre des divisions du Mécanisme selon ce qu’exige l’exercice de ses fonctions.


Article 12

Affectation des juges et composition des Chambres


1.                Pour juger une affaire relevant des paragraphes 2 et 3 de l’article premier du présent Statut ou pour examiner l’opportunité de renvoyer telle affaire devant une juridiction nationale, le Président nomme trois juges inscrits sur la liste qui constitueront une Chambre de première instance et nomme parmi eux le président qui supervisera les travaux de la Chambre. Dans tous les autres cas, y compris les procès conduits conformément au paragraphe 4 de l’article premier du présent Statut, le Président saisit un juge unique qu’il désigne sur la liste.


2.                Le Président peut nommer pour chaque division du Mécanisme un juge de permanence appelé à statuer à tout moment comme juge unique sur les actes d’accusation, mandats ou autres actes non renvoyés à une Chambre de première instance.


3.                Le Président du Mécanisme est membre de la Chambre d’appel, en nomme les autres membres et en préside les débats. En cas d’appel formé contre toute décision rendue par un juge unique, la Chambre d’appel se compose de trois juges. En cas d’appel formé contre toute décision rendue par une Chambre de première instance, la Chambre d’appel se compose de cinq juges.

4.                S’il est formé en vertu de l’article 24 du présent Statut une demande en révision d’une sentence prononcée par un juge unique ou une Chambre de première instance, le Président en saisit une Chambre de première instance composée de trois juges. En cas de demande en révision d’un arrêt rendu par la Chambre d’appel, la Chambre d’appel saisie se compose de cinq juges.


5.                Le Président peut désigner parmi les juges du Mécanisme un juge de réserve appelé à assister à toutes les phases du procès auquel il aura été affecté et à remplacer tout juge dans l’incapacité de continuer à siéger.


Article 13

Règlement de procédure et de preuve


1.                Les juges du Mécanisme adoptent le règlement qui régit la phase préalable au procès, les débats et les recours, l’administration de la preuve, la protection des victimes et des témoins et toute autre question s’y prêtant.


2.                Les modifications du Règlement de procédure et de preuve peuvent être décidées à distance par les juges du Mécanisme par voie de procédure écrite.


3.                Sauf décision contraire du Conseil de sécurité, le Règlement de procédure et de preuve et toutes modifications y relatives prennent effet dès leur adoption par les juges du Mécanisme.


4.                Le Règlement de procédure et de preuve et toutes modifications y relatives doivent être compatibles avec le présent Statut.


Article 14

Le Procureur


1.                Le Procureur est responsable de l’instruction des dossiers et de l’exercice de la poursuite contre les personnes visées à l’article premier du présent Statut.


2.                Le Procureur, qui est un organe distinct du Mécanisme, agit en toute indépendance. Il ne sollicite ni ne reçoit d’instructions d’aucun gouvernement ni d’aucune autre source.


3.                Le Bureau du Procureur se compose du Procureur, d’un responsable désigné par lui au siège de chaque division du Mécanisme et du personnel qualifié qui peut être nécessaire, conformément aux dispositions du paragraphe 5 du présent article. Le Procureur est présent au siège de l’une ou l’autre des divisions du Mécanisme selon ce qu’exige l’exercice de ses fonctions.


4.                Le Procureur est nommé par le Conseil de sécurité sur proposition du Secrétaire général. Il doit être de haute moralité et de la compétence la plus élevée et avoir une solide expérience de l’instruction et de la poursuite dans les affaires criminelles. Son mandat est de quatre ans et renouvelable. Ses conditions d’emploi sont celles d’un secrétaire général adjoint de l’Organisation des Nations Unies.


5.                Le Bureau du Procureur emploie un personnel peu nombreux, à la mesure des fonctions restreintes du Mécanisme, au siège des divisions de celui-ci. Il tient une liste d’employés potentiels qualifiés, choisis de préférence parmi les fonctionnaires ou anciens fonctionnaires du TPIY ou du TPIR, qui lui permet de recruter du personnel de renfort si l’exercice de ses fonctions l’exige. Le personnel du Bureau du Procureur est nommé par le Secrétaire général sur recommandation du Procureur.


Article 15

Le Greffe


1.                Le Greffe est chargé d’assurer l’administration et les services du Mécanisme.


2.                Le Greffe se compose du Greffier, d’un responsable désigné par le Greffier au siège de chaque division du Mécanisme et du personnel qualifié qui peut être nécessaire, conformément aux dispositions du paragraphe 4 du présent article. Le Greffier est présent au siège de l’une ou l’autre des divisions du Mécanisme selon ce qu’exige l’exercice de ses fonctions.


3.                Le Greffier est désigné par le Secrétaire général pour un mandat de quatre ans renouvelable. Les conditions d’emploi du Greffier sont celles d’un sous-secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies.


4.                Le Greffe emploie un personnel peu nombreux, à la mesure des fonctions restreintes du Mécanisme, au siège des divisions de celui-ci. Il tient une liste d’employés potentiels qualifiés, choisis de préférence parmi les fonctionnaires ou anciens fonctionnaires du TPIY ou du TPIR, qui lui permet de recruter du personnel de renfort si l’exercice de ses fonctions l’exige. Le personnel du Greffe est nommé par le Secrétaire général sur recommandation du Greffier.


Article 16

Information et établissement de l’acte d’accusation


1.                Le Procureur a le pouvoir d’enquêter sur les personnes visées à l’article premier du présent Statut. Il n’a pas le pouvoir d’établir de nouveaux actes d’accusation contre des personnes autres que celles que vise l’article premier du présent Statut.


2.                Le Procureur a le pouvoir d’interroger les suspects, les victimes et les témoins, de réunir des preuves et de procéder sur place à des mesures d’instruction. Dans l’exécution de ces tâches, le Procureur peut solliciter au besoin le concours des autorités de l’État concerné.


3.                Tout suspect interrogé a le droit d’être assisté d’un conseil de son choix, y compris le droit de se voir commettre d’office un défenseur, sans frais s’il n’a pas les moyens de le rémunérer, et de bénéficier le cas échéant de services de traduction dans une langue qu’il parle et comprend et à partir de cette langue.


4.                S’il décide qu’au vu des présomptions, il y a lieu d’engager des poursuites, le Procureur établit un acte d’accusation dans lequel il expose succinctement les faits et le crime ou les crimes qui sont reprochés à l’accusé en vertu du Statut. L’acte d’accusation est transmis au juge de permanence ou à un juge unique désigné par le Président.



Article 17

Examen de l’acte d’accusation


1.                L’acte d’accusation est examiné par le juge de permanence ou par un juge unique désigné par le Président. Si celui-ci estime que le Procureur a établi qu’au vu des présomptions, il y a lieu d’engager des poursuites, il confirme l’acte d’accusation. Dans le cas contraire, il le rejette.


2.                S’il confirme l’acte d’accusation, le juge saisi décerne, à la requête du Procureur, les ordonnances et mandats d’arrêt, de détention, d’amener ou de remise de personnes et toutes autres ordonnances nécessaires à la conduite du procès.


Article 18

Ouverture et conduite du procès


1.                Le juge unique ou la Chambre de première instance veille à ce que le procès soit équitable et rapide et à ce que l’instance se déroule conformément aux règles de procédure et de preuve, les droits de l’accusé étant pleinement respectés et la protection des victimes et des témoins dûment assurée.


2.                Toute personne contre laquelle un acte d’accusation a été confirmé est, sur ordonnance ou mandat d’arrêt décerné par le Mécanisme, placée en état d’arrestation, immédiatement informée des chefs d’accusation portés contre elle et déférée au Mécanisme.


3.                Le juge unique ou le juge de la Chambre de première instance désigné par le Président donne lecture de l’acte d’accusation, s’assure que les droits de l’accusé sont respectés, confirme que l’accusé a compris le contenu de l’acte d’accusation et lui ordonne de plaider coupable ou non coupable. Le juge unique ou la Chambre de première instance fixe alors la date du procès.


4.                L’audience est publique à moins que le juge unique ou la Chambre de première instance n’ordonne le huis clos conformément au Règlement de procédure et de preuve.


Article 19

Les droits de l’accusé


1.                Tous sont égaux devant le Mécanisme.


2.                Toute personne contre laquelle des accusations sont portées a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement, sous réserve des dispositions de l’article 20 du présent Statut.


3.                Tout accusé est présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité ait été établie conformément aux dispositions du présent Statut.


4.                Toute personne contre laquelle une accusation est portée en vertu du présent Statut a droit en toute égalité au moins aux garanties suivantes:


a)    Être informée dans le plus court délai dans une langue qu’elle comprend et de façon détaillée, de la nature et des motifs de l’accusation portée contre elle;


b)    Disposer du temps et des facilités nécessaires à la préparation de sa défense et communiquer avec le conseil de son choix;


c)    Être jugée sans retard excessif;


d)    Être présente au procès et se défendre elle-même ou avoir l’assistance d’un défenseur de son choix; si elle n’a pas de défenseur, être informée de son droit d’en avoir un, et, chaque fois que l’intérêt de la justice l’exige, se voir attribuer d’office un défenseur, sans frais si elle n’a pas les moyens de le rémunérer;


e)    Interroger ou faire interroger les témoins à charge et obtenir la comparution et l’interrogatoire des témoins à décharge dans les mêmes conditions que les témoins à charge;


f)    Se faire assister gratuitement d’un interprète si elle ne comprend pas ou ne parle pas la langue employée à l’audience;


g)    Ne pas être forcée de témoigner contre elle-même ou de s’avouer coupable.


Article 20

Protection des victimes et des témoins


Le Mécanisme prévoit dans son Règlement de procédure et de preuve des mesures de protection des victimes et des témoins devant le TPIY, le TPIR et le Mécanisme. Les mesures de protection comprennent sans s’y limiter, le huis clos et l’anonymat.


Article 21

Sentence


1.                Le juge unique ou la Chambre de première instance prononce des sentences et impose des peines et sanctions à l’encontre de toute personne visée à l’article premier du présent Statut qui est déclarée coupable par le Mécanisme.


2.                La sentence est rendue en audience publique et établie par écrit et motivée. Elle est rendue à la majorité des juges de la Chambre, des opinions individuelles ou dissidentes pouvant y être jointes.


Article 22

Peines


1.                La Chambre de première instance n’impose que des peines d’emprisonnement aux personnes visées aux paragraphes 2 et 3 de l’article premier du présent Statut. La peine encourue par toute personne visée au paragraphe 4 de l’article premier du présent Statut est un emprisonnement de sept ans au maximum ou une amende d’un montant fixé par le Règlement de procédure et de preuve, ou les deux.


2.                Pour fixer les conditions de l’emprisonnement, le juge unique ou la Chambre de première instance a recours à la grille générale des peines d’emprisonnement appliquée par les Tribunaux de l’ex-Yougoslavie et ceux du Rwanda.


3.                Lorsqu’ils infligent une peine, le juge unique et la Chambre de première instance tiennent compte de considérations telles que la gravité de l’infraction et la situation personnelle du condamné.


4.                Outre l’emprisonnement du condamné, le juge unique ou la Chambre de première instance peut ordonner la restitution à leurs propriétaires légitimes de tout bien et de toute ressource acquis par des moyens illicites, y compris la contrainte.


Article 23

Appel


1.                La Chambre d’appel connaît des recours introduits soit par les personnes condamnées, soit par le Procureur, pour les motifs suivants:


a)    Erreur sur un point de droit qui invalide la décision; ou


b)                Erreur de fait qui a entraîné un déni de justice.


2.                La Chambre d’appel peut confirmer, annuler ou réviser les décisions du juge unique ou de la Chambre de première instance.


Article 24

Révision


S’il est découvert un fait nouveau qui n’était pas connu au moment du procès devant le juge unique, la Chambre de première instance ou la Chambre d’appel du TPIY, du TPIR ou du Mécanisme, et qui aurait pu être un élément décisif de la décision, le condamné peut saisir le Mécanisme d’une demande en révision de la sentence. Le Procureur peut présenter une requête à cette fin dans l’année suivant le prononcé du jugement définitif. Si, après examen préliminaire, la majorité des juges de la Chambre conviennent que le fait nouveau, s’il avait été établi, aurait pu être un élément décisif de la décision, la Chambre révise le jugement.


Article 25

Exécution des peines


1.                La peine d’emprisonnement est accomplie dans un État désigné par le Mécanisme sur la liste des États ayant conclu à cet effet un accord avec l’Organisation des Nations Unies. La réclusion est soumise aux règles nationales de l’État concerné, sous le contrôle du Mécanisme.


2.                Le Mécanisme contrôle l’exécution des peines prononcées par lui-même, le TPIY ou le TPIR, y compris l’application des accords relatifs à l’exécution des peines conclus entre l’Organisation des Nations Unies et les États Membres et des autres accords conclus avec des organisations internationales et régionales et avec d’autres organismes.


Article 26

Grâce et commutation de peine


Si la personne condamnée par le TPIY, le TPIR ou le Mécanisme peut bénéficier d’une grâce ou d’une commutation de peine selon les lois de l’État dans lequel elle est emprisonnée, cet État en avise le Mécanisme. Il n’est accordé de grâce ou de commutation de peine que si le Président du Mécanisme en décide ainsi dans l’intérêt de la justice et sur la base des principes généraux du droit.



Article 27
Gestion des archives


1.                Sans préjudice des conditions préalables éventuellement posées par la source d’information ou de documents, ni des arrangements éventuellement pris avec celle-ci, les archives du TPIY, du TPIR et du Mécanisme restent la propriété de l’Organisation des Nations Unies. Ces archives sont inviolables, où qu’elles se trouvent, conformément à la section 4 de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies du 13 février 1946.


2.                Le Mécanisme est chargé de gérer les archives, sous l’angle notamment de leur conservation et de leur accessibilité. Les archives du TPIY et du TPIR sont conservées auprès de la division du Mécanisme concernée.


3.                Pour ce qui est de l’accessibilité des archives, le Mécanisme veille à préserver les informations confidentielles, y compris celles concernant les témoins protégés et celles communiquées à titre confidentiel. À cette fin, le Mécanisme met en place un système de sécurité et de contrôle d’accès, régissant notamment l’incommunicabilité des archives et, s’il y a lieu, leur mise en diffusion générale.


Article 28

Coopération et entraide judiciaire


1.                Les États collaborent avec le Mécanisme à la recherche et au jugement des personnes visées à l’article premier du présent Statut.


2.                Les États répondent sans retard à toute demande d’assistance ou à toute ordonnance émanant d’un juge unique ou d’une Chambre de première instance en rapport avec une affaire mettant en cause une personne visée à l’article premier du présent Statut, et concernant, sans s’y limiter:


a)    L’identification et la recherche des personnes;


b)    La réunion des témoignages et la production des preuves;


c)    L’expédition des documents;


d)    L’arrestation ou la détention des personnes;


e)                Le transfert ou la traduction des accusés devant le Mécanisme.


3.                Le Mécanisme continue de répondre aux demandes d’assistance des autorités nationales en relation avec la recherche, la poursuite et le jugement des personnes responsables de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie et celui du Rwanda, notamment, s’il y a lieu, en aidant à retrouver les fugitifs dont les affaires ont été renvoyées à des autorités nationales par le TPIY, le TPIR ou le Mécanisme.


Article 29

Statut, privilèges et immunités du Mécanisme


1.                La Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies en date du 13 février 1946 s’applique au Mécanisme, aux archives du TPIY, du TPIR et du Mécanisme, aux juges, au Procureur et au personnel du Bureau du Procureur, ainsi qu’au Greffier et au personnel du Greffe.


2.                Le Président, le Procureur et le Greffier jouissent des privilèges et des immunités, des exemptions et des facilités accordés aux agents diplomatiques, conformément au droit international. Les juges du Mécanisme jouissent, dans l’exercice de leurs fonctions, des mêmes privilèges et immunités, exemptions et facilités.


3.                Le personnel du Bureau du Procureur et du Greffe jouit des privilèges et des immunités accordés aux fonctionnaires des Nations Unies en vertu des articles V et VII de la Convention visée au paragraphe 1 du présent article.


4.                Les conseils de la défense qui justifient avoir été admis à exercer devant le Mécanisme jouissent dans l’exercice de leurs fonctions officielles, après notification préalable adressée à l’État accréditaire par le Mécanisme, des mêmes privilèges et immunités que ceux qui sont accordés aux experts en mission de l’Organisation des Nations Unies en vertu des paragraphes a) à c) de la section 22 de l’article VI de la Convention visée au paragraphe 1 du présent article.


5.                Les autres personnes, y compris les accusés, dont la présence est requise aux sièges du Mécanisme bénéficient du traitement qu’exige le bon fonctionnement du Mécanisme.


Article 30

Dépenses du Mécanisme


Les dépenses du Mécanisme sont imputées sur le budget ordinaire de l’Organisation des Nations Unies conformément à l’Article 17 de la Charte des Nations Unies.


Article 31

Langues de travail


Les langues de travail du Mécanisme sont l’anglais et le français.


Article 32

Rapports


1.        Le Président du Mécanisme présente chaque année le rapport du Mécanisme au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale.

2.        Le Président et le Procureur présentent tous les six mois au Conseil de sécurité un rapport sur l’état d’avancement des travaux du Mécanisme.


Annexe 2


Dispositions transitoires


Article premier

Première instance


1.    Le TPIY et le TPIR sont compétents pour mener tous les procès et toutes les procédures de renvoi dont ils seront saisis à la date de l’entrée en fonctions de la division du Mécanisme qui leur correspond.


2.    Si un fugitif mis en accusation par le TPIY ou le TPIR est arrêté plus de 12 moisavant la date d’entrée en fonctions de la division du Mécanisme concernée, ou si un nouveau procès est ordonné par la Chambre d’appel plus de 6 mois avant cette date, le TPIY ou le TPIR auront compétence, conformément à leur statut et règlement de procédure et de preuve respectif, pour mener et conclure le procès de l’intéressé ou renvoyer l’affaire s’il y a lieu devant les autorités d’un État.


3.    Si un fugitif mis en accusation par le TPIY ou le TPIR est arrêté moins de 12 mois avant la date d’entrée en fonctions de la division du Mécanisme concernée, ou si un nouveau procès est ordonné moins de 6 mois avant cette date, le TPIY ou le TPIR n’ont compétence, conformément à leur statut et règlement de procédure et de preuve respectif, que pour la mise en état de l’affaire ou son renvoi éventuel devant les autorités d’un État.À compter de la date d’entrée en fonctions de ses divisions, le Mécanisme et compétent à l’égard d’un tel accusé en vertu de l’article premier de son Statut, y compris pour le juger ou pour renvoyer l’affaire s’il y a lieu.


4.    Si un fugitif mis en accusation par le TPIY ou le TPIR est arrêté ou si un nouveau procès est ordonné à la date ou après la date d’entrée en fonctions de la division du Mécanisme concernée, le Mécanisme est compétent à l’égard de l’intéressé en vertu de l’article premier de son Statut.


Article 2

Appel


1.    Le TPIY et le TPIR sont compétents pour mener et conclure toutes procédures d’appel si l’appel attaquant le jugement ou la peine est interjeté avant la date d’entrée en fonctions de la division du Mécanisme concernée.


2.    Le Mécanisme est compétent pour mener et conclure toutes les procédures d’appel si l’appel attaquant le jugement ou la peine est interjeté à la date ou après la date d’entrée en fonctions des divisions du Mécanisme concernées.


Article 3

Révision


1.    Le TPIY et le TPIR sont compétents pour mener et conclure tous les procès en révision si la demande en révision est déposée avant la date d’entrée en fonctions de la division du Mécanisme concernée.


2.    Le Mécanisme est compétent pour mener et conclure tous les procès en révision si la demande en révision est déposée à la date ou après la date d’entrée en fonctions de la division du Mécanisme concernée.


Article 4

Outrage au tribunal et faux témoignage


1.    Le TPIY et le TPIR sont compétents pour mener et conclure toutes les procédures relatives aux outrages au tribunal et aux faux témoignages si la mise en accusation de ces chefs est confirmée avant la date d’entrée en fonctions de la division du Mécanisme concernée.


2.    Le Mécanisme est compétent pour mener et conclure toutes les procédures relatives aux outrages au tribunal et aux faux témoignages si la mise en accusation de ces chefs est confirmée à la date ou après la date d’entrée en fonctions de la division du Mécanisme concernée.


Article 5

Protection des victimes et des témoins


1.    Le TPIY et le TPIR pourvoient à la sûreté des victimes et des témoins et exercent l’ensemble des fonctions de poursuite et de jugement y afférentes dans toutes les affaires relevant de leur compétence en vertu des articles 1 à 4 de la présente annexe.


2.    Le Mécanisme pourvoit à la sûreté des victimes et des témoins et exerce l’ensemble des fonctions de poursuite et de jugement y afférentes dans toutes les affaires relevant de sa compétence en vertu des articles 1 à 4 de la présente annexe.


3.    Le Mécanisme pourvoit à la sûreté des victimes et des témoins et exerce l’ensemble des fonctions de poursuite et de jugement y afférentes dans le cas où une personne est victime ou témoin dans plusieurs affaires relevant à la fois de la compétence du Mécanisme et de celle du TPIY ou du TPIR en vertu des articles 1 à 4 de la présente annexe.


4.    Le TPIY et le TPIR prennent toutes les dispositions nécessaires pour que la fonction de protection des victimes et des témoins soit dévolue au Mécanisme dans les meilleurs délais et de façon coordonnée pour toutes les affaires achevées. Dès l’entrée en fonctions de ses divisions, le Mécanisme exerce l’ensemble des fonctions de poursuite et de jugement correspondant à ces affaires.


Article 6

Dévolution coordonnée des autres fonctions


Le TPIY et le TPIR prennent toutes les dispositions nécessaires pour que soient dévolues au Mécanisme dans les meilleurs délais et de façon coordonnée toutes leurs autres fonctions, à savoir le contrôle de l’exécution des peines, l’instruction des demandes d’assistance émanant des autorités nationales ainsi que la gestion des dossiers et des archives.Dès l’entrée en fonctions de ses divisions, le Mécanisme exerce l’ensemble des fonctions de poursuite et de jugement correspondantes.



Article 7

Dispositions transitoires concernant le Président,

le Procureur, le Greffier et le personnel


Nonobstant les dispositions des statuts du Mécanisme, du TPIY et du TPIR,


a)    Le Président, le Procureur et le Greffier du Mécanisme peuvent également exercer les fonctions de président, procureur et greffier du TPIY ou du TPIR;


b)    Les membres du personnel du Mécanisme peuvent également être membres du personnel du TPIY ou du TPIR.


*   ***   *



[1]  Voir art. 1 à 8 du Statut du TPIY [S/RES/827 (1993) et annexe au rapport S/25704 et Add.1 1993)] et art. 1 à 7 du Statut du TPIR [annexe à la résolution S/RES/955 (1994)].

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité renouvelle le mandat de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) jusqu’au 30 juin 2011

CS/10140

Le Conseil de sécurité renouvelle le mandat de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) jusqu’au 30 juin 2011

22/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10140
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6462e séance - matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ RENOUVELLE LE MANDAT DE LA FORCE DES NATIONS UNIES

CHARGÉE D’OBSERVER LE DÉSENGAGEMENT (FNUOD) JUSQU’AU 30 JUIN 2011


Le Conseil de sécurité a renouvelé, ce matin, jusqu’au 30 juin 2011, le mandat de la Force des Nations Unies chargée d’observer le dégagement (FNUOD), créée en mai 1974 pour superviser le cessez-le-feu prévu par la résolution 338 (1973) du Conseil de sécurité et l’accord de désengagement entre les forces syriennes et israéliennes du 31 mai 1974. 


Par sa résolution 1965(2010), adoptée à l’unanimité, le Conseil « demande aux parties intéressées d’appliquer immédiatement sa résolution 338 (1973) du 22 octobre 1973 ».


En renouvelant le mandat de la FNUOD pour une période de six mois, le Conseil a suivi la recommandation formulée par le Secrétaire général dans son rapport* sur les activités de la Force au cours des six derniers mois. 


En outre, dans une déclaration* lue au nom des membres du Conseil, la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de décembre, l’Ambassadeur Susan Rice, des États-Unis, a cité le paragraphe 13 du rapport du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, dans lequel il écrit que « la situation au Moyen-Orient est tendue et le restera probablement à moins que l’on ne parvienne à un règlement global portant sur tous les aspects du problème au Moyen-Orient ».  « Les membres du Conseil partagent ce constat », a déclaré Mme Rice. 


Au 10 novembre 2010, l’effectif militaire de la Force comportait 1 042 membres.


*     S/2010/607


LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT


Texte du projet de résolution S/2010/650


Le Conseil de sécurité,


Ayant examiné le rapport du Secrétaire général sur la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement en date du 1er décembre 2010 (S/2010/607), et réaffirmant sa résolution 1308 (2000) du 17 juillet 2000,


1.    Demande aux parties intéressées d’appliquer immédiatement sa résolution 338 (1973) du 22 octobre 1973;


2.    Se félicite des efforts entrepris par la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement pour appliquer la politique de tolérance zéro du Secrétaire général à l’égard de tous actes d’exploitation ou de violence sexuelle et pour faire en sorte que son personnel se conforme pleinement au code de conduite des Nations Unies, prie le Secrétaire général de continuer à prendre toutes mesures nécessaires à cet égard et à tenir le Conseil informé, et demande instamment aux pays qui fournissent des contingents de prendre des mesures préventives et disciplinaires pour que ces actes fassent l’objet d’enquêtes en bonne et due forme et soient dûment sanctionnés toutes les fois que leur personnel serait en cause;


3.    Décide de renouveler pour une période de six mois, soit jusqu’au 30 juin 2011, le mandat de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement;


4.    Prie le Secrétaire général de lui présenter, à la fin de cette période, un rapport sur l’évolution de la situation et sur les mesures prises pour appliquer la résolution 338 (1973).


Déclaration présidentielle


Venant d’adopter la résolution par laquelle il a reconduit le mandat de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement, le Conseil de sécurité m’a autorisé à faire en son nom la déclaration complémentaire suivante:


« Comme on le sait, au paragraphe 13 de son rapport sur la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (S/2010/607), le Secrétaire général constate que “la situation au Moyen-Orient est tendue et le restera probablement à moins que l’on ne parvienne à un règlement global portant sur tous les aspects du problème au Moyen-Orient”.  Les membres du Conseil partagent ce constat. »


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité autorise un accroissement des effectifs de la Mission de l’Union africaine en Somalie jusqu’à un maximum de 12 000 militaires

CS/10139

Le Conseil de sécurité autorise un accroissement des effectifs de la Mission de l’Union africaine en Somalie jusqu’à un maximum de 12 000 militaires

22/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10139
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6461e séance - matin                                       


L E CONSEIL DE SÉCURITÉ AUTORISE UN ACCROISSEMENT DES EFFECTIFS DE LA MISSION

DE L’UNION AFRICAINE EN SOMALIE JUSQU’À UN MAXIMUM DE 12 000 MILITAIRES


Il proroge son autorisation à l’AMISOM jusqu’au 30 septembre 2011


Le Conseil de sécurité a autorisé, ce matin, une augmentation des effectifs de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) jusqu’à un maximum de 12 000 militaires, contre 8 000 actuellement, « afin de lui donner des moyens accrus de s’acquitter pleinement de son mandat », et a prorogé son autorisation à la Mission jusqu’au 30 septembre 2011.  Après l’adoption à l’unanimité de la résolution 1964 (2010), les représentants de l’Ouganda et du Japon ont pris la parole.


Le Conseil « prie l’AMISOM de continuer à aider le Gouvernement fédéral de transition à mettre sur pied la Force de police somalienne et la Force de sécurité nationale et de faciliter l’intégration des unités somaliennes formées par d’autres États Membres ou des organisations à l’intérieur et à l’extérieur du territoire somalien ».


Il prie aussi le Secrétaire général de continuer à fournir, jusqu’au 30 septembre 2011 et pour un maximum de 12 000 soldats, un dispositif d’appui à l’AMISOM, comme celui prévu par la résolution 1863 (2009), « comprenant du matériel et des services, notamment un appui aux activités d’information, mais ne comportant pas de transfert de fonds, tel que décrit dans la lettre (S/2009/60) qu’il lui a adressée, de façon à garantir le respect des principes de responsabilité et de transparence des dépenses de l’Organisation évoqués au paragraphe 6 de la résolution 1910 (2010).


De nouveau, le Conseil « demande » aux États Membres et aux organisations régionales et internationales de « verser sans tarder et sans réserve des contributions généreuses au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’AMISOM ou de faire directement des dons bilatéraux à l’appui de l’AMISOM ».  Il engage les donateurs à coopérer étroitement avec l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine afin que les fonds et le matériel voulus deviennent disponibles rapidement, en particulier le matériel meurtrier.  Il les invite également à contribuer généreusement et sans tarder au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour les institutions de sécurité somaliennes, et à « offrir leur concours aux forces de sécurité somaliennes », notamment sous forme d’activités de formation et de matériel, en coordination avec l’AMISOM, afin de faciliter le développement des forces de sécurité somaliennes, qui sont nécessaires à la sécurité à long terme du pays.



Après le vote, le Représentant permanent de l’Ouganda, M. Ruhakana Rugunda, a pris la parole pour se féliciter de l’autorisation donnée par le Conseil au renforcement des effectifs de l’AMISOM.  Il a demandé que les groupes qui sont prêts à coopérer au processus de Djibouti soient inclus dans les négociations au titre de la réconciliation nationale.  En dernier ressort, il incombe au peuple somalien d’œuvrer à restaurer une paix durable dans le pays, a-t-il fait observer.  Le représentant a également demandé que la communauté internationale aide le Gouvernement fédéral de transition à construire sa propre réforme du secteur de la sécurité, directement et par le biais de l’AMISOM.


Le Représentant permanent du Japon, M. Tsuneo Nishida, a rappelé, quant à lui, qu’au paragraphe 3 de sa résolution, le Conseil prenait note des recommandations formulées par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS) le 15 octobre 2010 et qu’il manifestait son intention de suivre l’évolution de la situation sur le terrain et de tenir compte, dans ses futures décisions concernant l’AMISOM, des progrès accomplis dans la réalisation de plusieurs objectifs.  Il a salué les efforts de l’Ouganda et du Burundi en tant que pays fournisseurs de contingents à l’AMISOM et a souhaité que le Conseil de sécurité poursuive ses consultations sur les modalités d’une assistance plus prévisible à la Mission de l’Union africaine.  Le Japon reste prêt à être impliqué dans le processus futur, a déclaré le représentant, dont le pays quittera le Conseil de sécurité fin décembre.


L’AMISOM a été créée par l’Union africaine le 19 janvier 2007. L’autorisation du Conseil à l’AMISOM, donnée initialement, en application du Chapitre VII de la Charte, par sa résolution 1744 (2007) du 21 février 2007, a été prorogée pour la dernière fois par la résolution 1910 (2010) du 28 janvier dernier.  Cette autorisation était accordée jusqu’au 31 janvier 2011, mais pour l’effectif maximum de 8 000 militaires prévu depuis l’origine dans le mandat de la Mission.


L’effectif réellement déployé est longtemps resté très inférieur à l’effectif autorisé et, dans sa résolution 1910, le Conseil de sécurité priait l’Union africaine « de maintenir l’AMISOM en Somalie et de la renforcer pour atteindre l’objectif initial de 8 000 hommes prévu par son mandat » afin de lui donner les moyens accrus de s’acquitter de ce dernier.  Cet effectif a rapidement augmenté en 2010.  Au 1er décembre, il était de 7 100 hommes et il a, depuis cette date, atteint le maximum autorisé.


Le 21 octobre dernier, lors d’une réunion du Conseil de sécuritéconsacrée à la Somalie, le Commissaire pour la paix et la sécurité de l’Union africaine, M. Ramtane Lamamra, était venu présenter la décision prise le 15 octobre par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine et, en particulier, l’appel que ce dernier lançait au Conseil de sécurité pour qu’il prenne une série de décisions relatives à la situation en Somalie.  Le CPS demandait notamment au Conseil « d’

entériner le concept d’opérations et les effectifs » qu’il venait d’autoriser pour l’AMISOM, à savoir « 20 000 hommes pour la composante militaire, 1 680 éléments pour la police » et « une composante civile renforcée ». Il lui demandait aussi d’imposer un blocus naval et une zone d’exclusion aérienne et d’aborder la question de la piraterie au large des côtes somaliennes de manière globale.

De même, le CPS demandait au Conseil de sécurité d’autoriser « un module d’appui renforcé à l’AMISOM, financé à partir des contributions statutaires, tenant compte des nouveaux effectifs autorisés et prenant en charge le remboursement du matériel appartenant aux contingents, y compris le matériel lourd et le matériel léger, et le paiement, au taux des Nations Unies, des indemnités dues aux troupes, en vue d’assurer un soutien adéquat, prévisible et durable à la Mission ».  Enfin, le CPS demandait qu’un tel appui soit « mis à la disposition de la Mission, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Somalie, à chaque fois que de besoin ».


LA SITUATION EN SOMALIE


Texte du projet de résolution S/2010/649


Le Conseil de sécurité,


Rappelant toutes ses résolutions antérieures ainsi que les déclarations de son président concernant la situation en Somalie,


Rappelant également toutes ses résolutions antérieures sur la protection des civils en période de conflit armé, sur les femmes et la paix et la sécurité, et sur les enfants et les conflits armés,


Réaffirmant qu’il respecte la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique et l’unité de la Somalie,


Réitérant son attachement à un règlement global et durable de la situation en Somalie,


Réaffirmant son soutien sans faille au Processus de paix de Djibouti, qui définit le cadre d’une solution politique durable en Somalie, exprimant son appui à la Charte fédérale de transition, considérant qu’il faut promouvoir la réconciliation et le dialogue entre Somaliens et soulignant l’importance d’institutions largement représentatives issues d’un processus politique qui soit à terme sans exclusive,


Réaffirmant son appui au Gouvernement fédéral de transition eu égard au rôle que celui-ci joue dans le cadre du Processus de paix de Djibouti et soulignant que la responsabilité première des Institutions fédérales de transition est d’œuvrer dans l’unité et la cohésion pour mener à bien les tâches restant à accomplir durant la période de transition, en particulier l’élaboration de la constitution et la prestation de services de base à la population, et encourageant les Institutions à redoubler d’efforts à cet égard,


Conscient que la paix et la stabilité en Somalie passent par la réconciliation et une gouvernance efficace dans l’ensemble du pays et encourageant toutes les parties somaliennes qui entendent renoncer à la violence à œuvrer de concert pour la paix et la stabilité,


Saluant le concours que la Mission d’observation militaire de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) apporte à la réalisation d’une paix et d’une stabilité durables en Somalie, disant sa reconnaissance aux Gouvernements ougandais et burundais, qui continuent à affecter des contingents à la Mission, et condamnant tout acte d’hostilité commis à l’encontre de celle-ci et du Gouvernement fédéral de transition,


Rendant hommage au Représentant spécial du Secrétaire général, M. Augustine Mahiga, et réaffirmant son ferme appui aux efforts entrepris par celui-ci,


Prenant note des décisions concernant la Somalie adoptées par l’Union africaine au sommet tenu à Kampala du 25 au 27 juillet 2010 et des recommandations sur ce pays formulées par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine à la réunion ministérielle tenue à Addis-Abeba le 15 octobre 2010 et se félicitant de la nomination de l’ancien Président Jerry Rawlings au poste de haut-représentant de l’Union africaine pour la Somalie,


Réaffirmant qu’il importe de reconstituer, de former, d’équiper et d’entretenir les forces de sécurité somaliennes pour contribuer à la stabilité à long terme du pays, exprimant son appui à la mission de formation que mène l’Union européenne en Ouganda et soulignant qu’il est nécessaire que la communauté internationale apporte son concours de façon coordonnée, opportune et durable,


Louant les États Membres et les organisations qui ont versé une contribution pour soutenir l’AMISOM et le Gouvernement fédéral de transition et encourageant la communauté internationale à mobiliser de nouvelles ressources afin de soutenir comme il conviendra l’AMISOM et le Gouvernement fédéral de transition et considérant qu’il importe que ceux-ci disposent d’un financement opportun et prévisible,


Encourageant la communauté internationale à soutenir tout effort de stabilisation supplémentaire à l’appui des régions de la Somalie qui connaissent une relative stabilité,


Se déclarant de nouveau profondément préoccupé par les combats qui se poursuivent en Somalie et par leurs effets sur la population civile, condamnant toutes les attaques, notamment les attentats terroristes perpétrés contre le Gouvernement fédéral de transition, l’AMISOM et la population civile par des groupes d’opposition armés et des combattants étrangers, en particulier Al Shabaab, et insistant sur la menace terroriste que les groupes d’opposition armés somaliens et les combattants étrangers, en particulier Al Shabaab, représentent pour la Somalie et pour la communauté internationale,


Soulignant qu’il importe de mener des campagnes d’information et de communication efficaces pour appuyer le Gouvernement fédéral de transition et l’AMISOM et consolider le processus politique et se déclarant profondément préoccupé par la poursuite des attaques contre des journalistes,


Se disant de nouveau gravement préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire en Somalie, condamnant avec force les attaques et les entraves qui font obstacle à l’acheminement de l’aide humanitaire dans certaines zones et qui sont le fait de groupes armés en Somalie et déplorant les attaques répétées contre le personnel humanitaire,


Condamnant avec la plus grande énergie tous actes de violence, exactions et violations des droits de l’homme commis contre des civils, dont les femmes et les enfants, et des travailleurs humanitaires en violation du droit international humanitaire et du droit des droits de l’homme, soulignant la responsabilité qu’ont toutes les parties en Somalie de respecter pleinement les obligations qui leur incombent dans ce domaine, et réaffirmant qu’il importe de lutter contre l’impunité,


Se déclarant préoccupé par la baisse sensible du financement de l’action humanitaire et appelant tous les États Membres à répondre aux appels humanitaires globaux en cours et futurs,


Rappelant sa résolution 1950 (2010), considérant que l’instabilité qui perdure en Somalie contribue au problème de la piraterie et des vols à main armée au large des côtes somaliennes, soulignant qu’il est nécessaire que la communauté internationale mène une action sur tous les fronts pour s’attaquer à la piraterie et à ses causes profondes, et se félicitant de ce que font le Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes, les États et les organisations internationales et régionales,


Accueillant avec satisfaction le rapport du Secrétaire général en date du 9 septembre 2010 (S/2010/447) et ses recommandations tendant à la poursuite de l’action menée par le Gouvernement fédéral de transition, avec l’appui de la communauté internationale, sur les volets politique, sécurité et relèvement,


Considérant que la situation en Somalie constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales dans la région,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Décide d’autoriser les États membres de l’Union africaine à maintenir l’AMISOM jusqu’au 30 septembre 2011 et à habiliter celle-ci à prendre toutes mesures voulues pour mener à bien le mandat défini au paragraphe 9 de la résolution 1772 (2007);


2.    Prie l’Union africaine de maintenir l’AMISOM en Somalie et de renforcer l’effectif de 8 000 hommes prévu par son mandat actuel en le portant à 12 000 hommes afin de lui donner des moyens accrus de s’acquitter de son mandat;


3.    Prend note des recommandations sur la Somalie formulées par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et le Conseil de sécurité le 15 octobre 2010 et souligne son intention de suivre l’évolution de la situation sur le terrain et de tenir compte, dans ses futures décisions concernant l’AMISOM, des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs suivants:


a)    Obtention d’avancées notables dans l’exécution des tâches de transition que le Gouvernement fédéral de transition doit encore mener à bien, notamment l’élaboration d’une constitution et la fourniture de services de base à la population;


b)    Adoption d’un plan national de sécurité et de stabilisation et mise en place effective, par le Gouvernement fédéral de transition, de la Force de police somalienne et de la Force de sécurité nationale, avec des chaînes de commandement renforcées, dans le cadre de l’Accord de Djibouti et conformément à ce plan;


c)    Poursuite et renforcement, dans le cadre de l’Accord de Djibouti, des efforts de réconciliation et d’ouverture politique menés par le Gouvernement fédéral de transition auprès de tous les groupes disposés à coopérer et à renoncer à la violence;


d)    Consolidation, avec l’appui de l’AMISOM, de la sécurité et de la stabilité en Somalie par le Gouvernement fédéral de transition sur la base d’objectifs militaires clairement définis et intégrés dans une stratégie politique;


4.    Prie le Secrétaire général de continuer à exercer ses bons offices par l’entremise de son Représentant spécial pour la Somalie, afin d’encourager la réconciliation entre tous les Somaliens et de faciliter le processus de paix en général avec le soutien de la communauté internationale;


5.    Prie le Secrétaire général de continuer de fournir à l’Union africaine, par l’intermédiaire du Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine, des conseils techniques et spécialisés aux fins de la planification et du déploiement de l’AMISOM, notamment en ce qui concerne le concept révisé des opérations pour les activités futures de la Mission;


6.    Prie l’AMISOM de continuer à aider le Gouvernement fédéral de transition à mettre sur pied la Force de police somalienne et la Force de sécurité nationale et de faciliter l’intégration des unités somaliennes formées par d’autres États membres ou des organisations à l’intérieur et à l’extérieur du territoire somalien;


7.    Prie le Secrétaire général de continuer à fournir à l’AMISOM jusqu’au 30 septembre 2011, conformément à la résolution 1863 (2009) et pour un maximum de 12 000 soldats, un dispositif d’appui logistique comprenant du matériel et des services, notamment un appui aux activités d’information, mais ne comportant pas de transfert de fonds, tel que décrit dans la lettre (S/2009/60) qu’il lui a adressée, de façon à garantir le respect des principes de responsabilité et de transparence des dépenses de l’Organisation évoqués au paragraphe 6 de la résolution 1910 (2010);


8.    Engage les États Membres à soutenir l’AMISOM et les institutions du secteur de la sécurité en Somalie en mettant à leur disposition le matériel et l’assistance technique voulus;


9.    Demande de nouveau aux États Membres et aux organisations régionales et internationales de verser sans tarder et sans réserve des contributions généreuses au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour l’AMISOM ou de faire directement des dons bilatéraux à l’appui de l’AMISOM, et engage les donateurs à coopérer étroitement avec l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine afin que les fonds et le matériel voulus deviennent disponibles rapidement, notamment en ce qui concerne la solde à verser aux membres des contingents de l’AMISOM, le soutien logistique autonome et les dépenses afférentes au matériel appartenant aux contingents, en particulier le matériel meurtrier;


10.   Rappelle sa déclaration d’intention concernant l’établissement d’une opération de maintien de la paix des Nations Unies, énoncée dans sa résolution 1863 (2009), note que toute décision concernant le déploiement d’une opération devra tenir compte, entre autres choses, des conditions définies par le Secrétaire général dans son rapport daté du 16 avril 2009 (S/2009/210), et prie le Secrétaire général de prendre les mesures décrites aux paragraphes 82 à 86 dudit rapport, en tenant compte des conditions qui y sont énoncées;


11.   Insiste sur le fait que la sécurité en Somalie dépend, à terme, de la mise en place des forces de sécurité nationales dans le cadre de l’Accord de Djibouti, et demande de nouveau aux États Membres et aux organisations régionales et internationales de verser sans tarder des contributions généreuses au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour les institutions de sécurité somaliennes et d’offrir leur concours aux forces de sécurité somaliennes, notamment sous forme d’activités de formation et de matériel, en coordination avec l’AMISOM et conformément aux paragraphes 11 b) et 12 de la résolution 1772 (2007);


12.   Prie le Secrétaire général de continuer à aider le Gouvernement fédéral de transition à mettre sur pied les institutions de sécurité transitoires, y compris la Force de police somalienne et la Force de sécurité nationale, et à élaborer une stratégie de sécurité nationale qui tienne compte des impératifs de respect de la légalité et de protection des droits de l’homme et qui comprenne des plans de désarmement, de démobilisation, de réintégration et de renforcement des capacités juridiques et pénitentiaires, ainsi que le cadre juridique et politique qui gouvernera le fonctionnement de ses forces de sécurité, y compris les mécanismes de gouvernance, de surveillance et de contrôle;


13.   Réaffirme que, comme prévu aux paragraphes 11 b) et 12 de sa résolution 1772 (2007), les mesures édictées au paragraphe 5 de sa résolution 733 (1992) et explicitées aux paragraphes 1 et 2 de sa résolution 1425 (2002) ne s’appliquent pas aux fournitures et à l’assistance technique fournis au Gouvernement fédéral de transition aux fins de la mise en place des institutions de sécurité, conformément au processus de paix de Djibouti et sous réserve de la procédure de notification décrite au paragraphe 12 de sa résolution 1772 (2007);


14.   Demande à nouveau à toutes les parties somaliennes de soutenir l’Accord de Djibouti et demande qu’il soit mis fin à tous les actes d’hostilité et de confrontation armée et à tous les efforts visant à porter atteinte au Gouvernement fédéral de transition;


15.   Exige la cessation immédiate de tous les actes de violence et des exactions commis à l’encontre de civils, y compris des femmes et des enfants, et du personnel humanitaire, en violation du droit international humanitaire et du droit des droits de l’homme, et souligne qu’il incombe à toutes les parties et à tous les groupes armés en Somalie de s’acquitter de leur obligation de protéger la population civile contre les effets des hostilités, en particulier en évitant tout emploi aveugle ou excessif de la force;


16.   Engage toutes les parties à mettre un terme aux violations graves commises à l’encontre des enfants en Somalie, se félicite que le Gouvernement fédéral de transition se soit engagé à nommer un coordonnateur chargé de la question du recrutement d’enfants soldats, et prie le Secrétaire général de suivre en permanence la situation des enfants en Somalie et de faire rapport sur cette situation, de poursuivre ses contacts avec le Gouvernement fédéral de transition pour qu’il prépare un plan d’action assorti d’échéances visant à mettre fin au recrutement et à l’emploi d’enfants soldats et à renforcer la composante protection de l’enfance du Bureau politique des Nations Unies en Somalie;


17.   Demande à toutes les parties et à tous les groupes armés de faire le nécessaire pour assurer la sûreté et la sécurité du personnel et des secours humanitaires, et exige de toutes les parties qu’elles veillent à ce que l’aide humanitaire parvienne à tous ceux qui en ont besoin dans le pays, sans entrave ni retard et en toute sécurité;


18.   Invite le Secrétaire général, agissant par l’entremise de son Représentant spécial pour la Somalie et du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie, à redoubler d’efforts pour coordonner efficacement toutes les activités du système des Nations Unies en Somalie dans une optique intégrée en tenant dûment compte des activités des organismes humanitaires, à prêter ses bons offices et un appui politique aux efforts visant à établir une paix et une stabilité durables en Somalie et à mobiliser les ressources et l’appui de la communauté internationale, à la fois pour le relèvement immédiat et pour le développement économique à long terme de la Somalie, compte tenu des recommandations figurant dans son rapport (S/2009/684);

19.   Se félicite des mesures prises par le Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie et d’autres bureaux et organismes des Nations Unies, notamment le Bureau d’appui de l’ONU pour la Mission de l’Union africaine en Somalie, pour renforcer la présence de l’Organisation en Somalie, et encourage le déploiement d’effectifs des Nations Unies supplémentaires en Somalie, en particulier à Mogadiscio, compte tenu des conditions de sécurité, conformément à ce qui est indiqué dans le rapport du Secrétaire général (S/2010/447);


20.   Prie le Secrétaire général de lui rendre compte de tous les aspects de la présente résolution tous les quatre mois à partir du 1er janvier, et entend suivre la situation dans le contexte de l’examen des rapports que le Secrétaire général doit lui présenter sur la situation, conformément à l’obligation qu’il lui a imposée par la déclaration de son président en date du 31 octobre 2001 (S/PRST/2001/30) et ses résolutions 1863 (2009), 1872 (2009) et 1910 (2010);


21.   Décide de rester activement saisi de la question.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale décide de proroger au-delà de 2014 le Programme d’action de la Conférence du Caire sur la population et le développement

AG/11042

L’Assemblée générale décide de proroger au-delà de 2014 le Programme d’action de la Conférence du Caire sur la population et le développement

22/12/2010
Assemblée généraleAG/11042
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

72e séance plénière - matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DÉCIDE DE PROROGER AU-DELÀ DE 2014 LE PROGRAMME D’ACTION

DE LA CONFÉRENCE DU CAIRE SUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT


L’Assemblée générale a décidé, ce matin, de proroger au-delà de 2014 le Programme d’action décennal de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), dite Conférence du Caire.  Elle a également adopté sans mise aux voix trois résolutions sur la coopération entre l’ONU et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).  L’Assemblée a aussi élu cinq membres du Comité d’organisation de la Commission de consolidation de la paix (CCP).


Qualifiée d’historique par la représentante du Kenya, la résolution intitulée « Suite donnée à la Conférence internationale sur la population et le développement au-delà de 2014 »*, qui a été présentée par le Yémen, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et adoptée sans vote telle qu’oralement amendée, prévoit également de convoquer en 2014 une session extraordinaire de l’Assemblée générale pour évaluer la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence du Caire.


Adopté au Caire en septembre 1994, le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement qui devait officiellement s’achever en 2014, traite des grandes questions relatives à la population, à la croissance économique soutenue et au développement durable.  Il traite aussi des progrès dans le domaine de l’éducation, de la situation économique et du renforcement du pouvoir des femmes.


Dans sa résolution, l’Assemblée générale note qu’en dépit des progrès réalisés, la mise en œuvre du Programme d’action présente toujours des insuffisances considérables dans différents domaines.


« Les États Membres doivent adhérer sans tarder à ses principes », a lancé la représentante du Kenya qui a souligné que la résolution les appelle à intégrer des stratégies de population et de développement dans leur plan national, à mettre en place des programmes d’éradication de la pauvreté, à autonomiser les femmes et à mettre fin à la morbidité infantile et maternelle.


Dans une autre résolution** présentée par le Viet Nam, l’Assemblée générale encourage l’ONU à appuyer les initiatives que prend l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est pour créer la communauté à trois piliers visée dans la Déclaration de Cha-am Hua Hin concernant le Plan de route pour la création d’une communauté de l’ANASE (2009-2015).


Dans un autre texte présenté par Trinité-et-Tobago et relatif à la « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Communauté des Caraïbes »***, l’Assemblée générale souligne, entre autres, qu’il est urgent de rouvrir le Bureau régional de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC).


Elle souligneaussi qu’il importe d’appliquer les décisions de la Réunion de haut niveau chargée d’examiner l’application de la Stratégie de Maurice sur la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement (PEID), tenue à New York les 24 et 25 septembre 2010.


Elleappelle l’ONU à apporter son concours aux préparatifs de la Réunion de haut niveau sur les maladies non contagieuses qui se tiendra à New York en septembre 2011.  Elle se félicite égalementque les représentants de la Communauté des Caraïbes et du système des Nations Unies aient prévu de tenir, en 2011, leur sixième Réunion générale.


Enfin, par le texte sur la coopération entre l’ONU et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques**** présenté par les Pays-Bas, l’Assemblée générale se félicitede la nomination de l’Ambassadeur Ahmet Üzümcü au poste de Directeur général du Secrétariat technique de l’Organisation.


L’Assemblée générale a par ailleurs élu le Bénin, le Brésil, l’Indonésie, la Tunisie et l’Uruguay au Comité d’organisation de la Commission de consolidation de la paix.  Ces États Membres, qui représenteront les Groupes des États d’Afrique, des États d’Asie et des États d’Amérique latine et des Caraïbes, siégeront au Comité à partir du 1er  janvier 2011 pour un mandat renouvelable de deux ans.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


* A/65/L.39/Rev.2

** A/65/L.55

*** A/65/L.54

**** A/65/L.56


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Treizième Réunion des États parties à la Convention relative aux droits de l’enfant élit neuf membres du Comité des droits de l’enfant

DH/5045

La Treizième Réunion des États parties à la Convention relative aux droits de l’enfant élit neuf membres du Comité des droits de l’enfant

21/12/2010
Assemblée généraleDH/5045
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Réunion des États parties

Convention relative aux

Droits de l’enfant

21e séance – matin


L A TREIZIÈME RÉUNION DES ÉTATS PARTIES À LA CONVENTION RELATIVE AUX DROITS

DE   L’ENFANT ÉLIT NEUF MEMBRES DU COMITÉ DES DROITS DE L’ENFANT


La Treizième Réunion des États parties à la Convention relative aux droits de l’enfant s’est tenue, aujourd’hui, au Siège des Nations Unies à New York, où elle a renouvelé neuf des 18 membres du Comité des droits de l’enfant pour un mandat de quatre ans qui entrera en vigueur à compter du 1er mars 2011.


Mmes Agnes Akosua Aidoo (Ghana) et Maria Herczog (Hongrie), ainsi que M. Hatem Kotrane (Tunisie)), membres sortants, ont été réélus; Mme Aseil Al-Shehail (Arabie saoudite), MM. Jorge Cardona Llorens (Espagne), Bernard Gastaud (Monaco) et Gehad Madi (Égypte), et Mmes Kirsten Sandberg (Norvège) et Hiranthi Wijemanne (Sri Lanka), ont été élus.  Un seul tour de scrutin a été nécessaire.


À l’ouverture de la Réunion, M. Ivan Šimonović, Directeur du Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme à New York,a rappelé que, depuis la précédente Réunion des États Parties à la Convention, le 16 décembre 2008, les deux Protocoles facultatifs à la Convention avaient célébré leur dixième anniversaire et que l’UNICEF avait lancé une campagne tendant à leur ratification universelle d’ici à 2012.


M. Šimonović a également fait observer que le nombre de rapports examiné par le Comité des droits de l’enfant était passé de 30 en 2009 à 53 en 2010. Il s’en est félicité, mais a fait remarquer que cela signifiait aussi que le Comité n’avait pu que constater des retards supplémentaires dans l’examen de ces rapports.


M. Šimonović a expliqué que le Comité des droits de l’enfant avait commencé à travailler avec le Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes afin de préparer un commentaire général commun sur les pratiques néfastes aux droits de l’homme.  Il a en outre rappelé que le Comité continuait à travailler en étroite collaboration avec la Représentante spéciale sur les enfants et les conflits armés, Mme Radhika Coomaraswamy, ainsi qu’avec la Représentante spéciale sur les violences contre les enfants, Mme Marta Santos Pais.


Enfin, M. Šimonović s’est félicité des « considérables progrès » réalisés, lors de sa session, tenue du 6 au 10 décembre, par le Groupe de travail à composition non limitée sur un protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant permettant de transmettre des « communications » (plaintes).  Il a émis l’espoir que le Groupe de travail puisse adopter le projet de protocole facultatif lors de sa seconde session, en février 2011.


La Réunion des États parties à la Convention relative aux droits de l’enfant a ensuite élu par acclamation à sa présidence M. Eduardo Ulibarri Bilbao, du Costa Rica, sous l’autorité duquel s’est déroulée l’élection des membres du Comité des droits de l’enfant par les représentants des 193 États parties à la Convention.


Un seul tour de scrutin a été nécessaire pour élire les neuf membres du Comité parmi les 20 candidats en lice.  Sur 183 bulletins distribués, 182 ont été déposés.  Le vote a vu le dépôt de deux bulletins nuls, et aucune abstention n’a été relevée.  Le nombre des membres présents et votants étant donc de 180, la majorité absolue nécessaire pour être élu au premier tour était de 81, sachant qu’au maximum neuf candidats pouvaient être élus.


Les neuf candidats élus, dont la liste suit, ont obtenu respectivement: M. Gehad Madi (Égypte), 118 voix; Mme Aseil Al-Shehail (Arabie saoudite), 111 voix; Mme Kirsten Sandberg (Norvège), 110 voix; Mme Agnes Akosua Aidoo (Ghana), 102 voix; M. Bernard Gastaud (Monaco), 100 voix; Mme Maria Herczog (Hongrie), 98 voix; Mme Hiranthi Wijemanne (Sri Lanka) et M. Hatem Kotrane (Tunisie), tous deux 97 voix; et M. Jorge Cardona Llorens (Espagne), 95 voix.


Les 11 autres candidats en lice, dont la liste suit, ont obtenu: M. Dainius Puras (Lituanie), 87 voix; Mme Norah Amilcar Jean-François (Haïti), 85 voix; M. Kamel Filali (Algérie), 83 voix; Mme Bakolalao Ramanandraibe (Madagascar), 71 voix; M. Adolphe Minkoa She (Cameroun), 66 voix; Mme Sharon Esther Geerlings-Headley (Suriname), 64 voix; M. Peter Onyekwere Ebigbo (Nigéria), 59 voix; M. Dragi Zmijanac (ex-République yougoslave de Macédoine), 33 voix; M. Ahmed Mohamed Omar El Mufti (Soudan), 32 voix; M. David Mangota (Zimbabwe), 31 voix; et Mme Josepha Pumbulu Mbimi (République démocratique du Congo), 28 voix.


Les neufs membres élus ou réélus ce jour prendront leur fonctions le 1er mars 2011 aux côtés de leurs neuf collègues élus en décembre 2008 lors de la Douzième Réunion des États parties à la Convention et entrés en fonctions le 1er mars 2009 pour un mandat de quatre ans, à savoir: Mme Hadeel Al-Asmar (République arabe syrienne), M. Peter Guran (Slovaquie), M. Sanphasit Koompraphant (Thaïlande), Mme Yanghee Lee (République de Corée), Mme Marta Mauras Pérez (Chili), M. Awich Pollar (Ouganda), Mme Kamla Devi Varmah (Maurice), Mme Susana Villarán de la Puente (Pérou) et M. Jean Zermatten (Suisse).


      Dans sa composition sortante, le Comité des droits de l’enfant doit encore se réunir pour sa cinquante-sixième session, qui se tiendra à Genève du 17 janvier au 4 février 2011, et à l’occasion de laquelle le Comité devra examiner 12 rapports de pays.  Lors de sa cinquante-cinquième session, tenue du 13 septembre au 1er octobre derniers, il en avait examiné 18.


Le Comité a été créé en 1991 en vertu des termes de la Convention relative aux droits de l’enfant afin d’examiner les progrès accomplis par les États parties dans l’application de ses dispositions.  Ses 18 experts, de haute moralité, et ayant une compétence reconnue dans le domaine des droits de l’homme, siègent à titre personnel, compte tenu de la nécessité d’assurer une répartition géographique équitable et eu égard aux principaux systèmes juridiques existant dans le monde.  La Présidente du Comité est actuellement Mme Yanghee Lee.  Mmes Aidoo et Ortiz, ainsi que MM. Filali et Zermatten en sont les Vice-Présidents, le Rapporteur étant M. Krappmann.


Adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale le 20 novembre 1989, la Convention relative aux droits de l’enfant définit les droits économiques, sociaux, culturels et politiques de toute personne âgée de moins de 18 ans, ainsi qu’un certain nombre de mesures de protection spécifique qui leur sont applicables.  Entrée en vigueur le 2 septembre 1990, elle compte aujourd’hui 193 États parties, ce qui en fait l’instrument international le plus ratifié à ce jour.  Au sein des Nations Unies, seuls les États-Unis et la Somalie n’y sont pas parties, bien que ces deux pays aient signé la Convention, respectivement en 1995 et 2002.  Le Saint-Siège, Observateur aux Nations Unies, ainsi que Nioué et les îles Cook, territoires non indépendants associés à la Nouvelle-Zélande, y sont également parties.


Le 25 mai 2000, ont été adoptés deux Protocoles facultatifs à la Convention.  Il s’agit du Protocole facultatif sur l’implication des enfants dans les conflits armés, entré en vigueur le 12 février 2002, et qui compte 139 États parties à ce jour; et du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, entré en vigueur le 18 février 2002, et qui compte 142 États parties.  Bien que non parties à la Convention elle-même, les États-Unis sont parties à ces deux Protocoles.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité « entend la voix des jeunes » dans le cadre d’une réunion informelle sur les défis du monde en matière de paix et de sécurité

CS/10136

Le Conseil de sécurité « entend la voix des jeunes » dans le cadre d’une réunion informelle sur les défis du monde en matière de paix et de sécurité

21/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10136
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

Séance informelle consacrée aux jeunes

matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ « ENTEND LA VOIX DES JEUNES » DANS LE CADRE D’UNE RÉUNION

INFORMELLE SUR LES DÉFIS DU MONDE EN MATIÈRE DE PAIX ET DE SÉCURITÉ


Le Conseil de sécurité a organisé, ce matin, une rencontre informelle (« Event for Voices of a New Generation ») entre ses membres et des jeunes du monde entier, conviés par la présidence des États-Unis « à faire entendre leur voix et leurs préoccupations ». 


L’Ambassadeur Susan Rice a ainsi invité des lycéens et étudiants représentés par des associations new-yorkaises et d’autres originaires de Chine, d’Allemagne, d’Autriche et du Japon, -autant de pays membres du Conseil- à poser directement leurs questions à ses homologues, qui se sont volontiers prêtés au jeu.  Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, était également présent. 


Qualifiant d’abord la réunion d’« historique et sans précédent », Mme Rice a rappelé qu’il était nécessaire de ne jamais perdre de vue que l’issue des délibérations du Conseil avait un impact sur la vie réelle des jeunes.  « Nous devons aux plus jeunes un monde pacifique et prospère », a-t-elle souligné.  S’adressant ensuite « aux futurs ambassadeurs présents dans la salle », la Représentante permanente des États-Unis leur a demandé de s’intéresser, dès aujourd’hui, aux débats en cours et à y participer par tous les moyens, y compris les médias sociaux.  Après avoir lu certains des mille messages envoyés par email, YouTube et FaceBook par des jeunes des cinq continents sur les défis mondiaux à la paix et à la sécurité, Mme Rice a présenté des courts métrages montrant trois jeunes gens. 


Fabiola Mercedes Estrada, Vénézuélienne de 17 ans, a ainsi interpellé les membres du Conseil de sécurité et le Secrétaire général « sur la pauvreté, sur la mort et l’absence d’avenir que je vois autour de moi ».  « Vous devez cesser de financer la guerre et financez plutôt notre avenir, échangez les armes contre un sourire! », a-t-elle demandé sous les applaudissements de l’auditoire.


Gloria Ramazani, une jeune Congolaise de 20 ans, a quant à elle estimé que « plus il y a de guerre, plus on se demande de quoi sera fait demain ».  Elle a invité les États Membres à instaurer une paix durable dans son pays, « où les jeunes filles sont soit violées, soit mariées jeunes et vouées à faire le ménage ».  « Faites en sorte que la paix revienne dans mon pays pour que nous puissions nous épanouir moralement, physiquement et intellectuellement », a-t-elle dit.


Pour Oussama Bessassi, Tunisien de 17 ans, le « terrorisme représente la menace la plus grave qui pèse sur la paix et la sécurité dans le monde ».  Convaincu que tout un chacun doit examiner de près ce phénomène, « conséquence de la pauvreté, de la faim, de la détresse, et de l’incapacité des hommes à communiquer », il a lancé un appel « contre la haine ».


Réagissant à ces messages, M. Ban Ki-moon a fait remarquer qu’il y a 50 ans, il aurait pu être l’un de ces jeunes.  « Mon pays, a-t-il dit, avait été détruit par la guerre et j’ai grandi pendant cette période de reconstruction extrêmement difficile ». 


« L’ONU représentait un espoir à cette époque et j’espère qu’il en est toujours de même aujourd’hui pour Fabiola, Gloria et Oussama », a-t-il ajouté.  M. Ban a déclaré que si le monde d’aujourd’hui est très complexe, il existe un dénominateur commun, qui est l’atteinte du développement durable pour assurer les ressources vitales de tous. 


« Savez-vous qu’avec une fraction des ressources consacrées aux dépenses militaires, nous pourrions garantir l’éducation de tous et accélérer le développement?  Savez-vous qu’une seule année des dépenses militaires suffirait à payer le budget de l’ONU pendant 732 ans? », a fait observer le Secrétaire général, qui a affirmé que l’ONU avait été créée pour traduire les paroles en actes. « Vos paroles », a-t-il insisté.  « Tournez-vous vers le monde, qui vous attend, car il y a beaucoup à faire! », s’est-il ensuite exclamé. 


Les membres du Conseil de sécurité ont pris la parole pour évoquer, à l’instar de l’Ambassadeur Philipp Parham, du Royaume-Uni, la stratégie des Nations Unies destinées à « faire triompher la sécurité et la justice », qui, a-t-il dit, « sont indispensables pour assurer la prospérité des peuples ».  « Comment empêcher les gens de devenir des terroristes?  En nous attaquant aux causes qui mènent à la violence et en nous montrant à la hauteur des valeurs humanistes que nous défendons dans nos discours », a répondu M. Parham.


Le représentant du Japon, M. HanayagiSumi, a salué le fait que les jeunes s’intéressent de plus en plus à « ce que j’appellerai la sécurité humaine, qui est très différente de la sécurité militaire ».  « Il faut renoncer à la puissance militaire pour imposer la sécurité, et axer nos efforts sur la sécurité humaine, qui suppose la satisfaction des besoins essentiels pour éviter l’éclatement des conflits », a-t-il préconisé.


L’Ambassadeur Thomas Mayr-Harting, de l’Autriche, a souhaité rappeler qu’à travers ses visites dans divers pays et régions, le « Conseil est en contact avec le terrain ».  « De retour de Goma, en République démocratique du Congo (RDC), où j’avais rencontré des jeunes filles victimes d’actes de violence sexuelle, je n’avais de cesse de me dire que notre Conseil doit faire plus pour traduire en justice les criminels », a-t-il confié, estimant que « la lutte contre l’impunité relève du mandat de protection des civils ».  « Pour mettre fin aux conflits, le Conseil de sécurité doit aussi jouer son rôle en matière de désarmement », a-t-il ajouté.


L’Ambassadeur Maria Luiza Ribeiro Viotti, du Brésil, a prolongé les propos du représentant de l’Autriche en considérant que si le Conseil doit s’occuper des conflits en cours, « vous nous avez opportunément rappelé aujourd’hui l’importance de faire plus en matière de prévention ».


M. Nawaf Salam et M. Kio Solomon Amieyeofori, respectivement Représentants permanents du Liban et du Nigéria, ont pour leur part souligné que l’un des objectifs de l’ONU est de promouvoir et de respecter la diversité culturelle du monde, et que tous les pays doivent s’unir pour renforcer la coopération et traiter ensemble les causes sous-jacentes au terrorisme et à la guerre, et ce, « en se gardant de marginaliser tel ou tel groupe social ». 


« Nous menons tous la même lutte », a affirmé l’Ambassadeur Ivan Barbalić, de la Bosnie-Herzégovine.  « L’avenir des jeunes filles congolaises est l’affaire de tous car voilà une question de portée mondiale qui interpelle la conscience universelle », a-t-il ainsi estimé, insistant à son tour sur l’importance de mettre fin à l’impunité.


Pour l’Ambassadeur Emmanuel Issoze-Ngondet, du Gabon, « les grandes affaires du monde sont de plus en plus discutées entre parents et enfants ».  « Les questions internationales intéressent la jeunesse, d’où l’utilité d’éduquer les jeunes au fonctionnement et au rôle de l’ONU, en particulier du Conseil de sécurité, garant de la paix et de la sécurité internationales ».  « Des résolutions et des sanctions, oui, mais il faut s’attaquer aux causes profondes des menaces à la paix et à la sécurité! », a-t-il insisté.


L’Ambassadeur Ruhakana Rugunda, de l’Ouganda et son homologue de la Chine, M. Wang Min, ont noté que les jeunes sont une catégorie particulière de victimes de la guerre, qui sont « déplacés ou enrôlés de force dans les rangs des armées gouvernementales et des groupes armés ».  Ils ont estimé que le Conseil de sécurité essaie par tous les moyens juridiques à sa disposition de convaincre les parties à un conflit de régler leur différend par la négociation, « de la même manière que les enfants d’une famille font tout pour que leurs parents cessent de se disputer parfois à leurs dépens ». 


De l’avis de M. Apakan Ertuğrul, le Représentant permanent de la Turquie, « les jeunes ont aussi un rôle à jouer dans la prévention de l’extrémisme qui mène au terrorisme, en exerçant une pression positive sur leur entourage ».  « Ne cessez pas de rêver à un monde plus sûr car vous êtes son avenir! », a-t-il dit, en s’adressant aux jeunes participants à « Event for Voices of a New Generation  ». 


Répondant aux questions de ces derniers, les membres du Conseil de sécurité ont précisé que leur rôle, dans le cas par exemple des tensions dans la péninsule coréenne, était de demander aux parties de faire preuve de sang froid.  Évoquant la situation en Somalie, ils ont expliqué que l’ONU y appuie un gouvernement transitoire, épaulé par une force de l’Union africaine chargée de protéger la population et de permettre aux autorités en place de diriger le pays.  « L’ONU et l’Union africaine s’efforcent de stabiliser la situation », ont-ils répété.  Pour ce qui est de la Côte d’ivoire, ils ont indiqué que le Conseil de sécurité était dans son rôle quand il exhorte les parties à respecter les résultats de l’élection présidentielle et, de ce fait, les aspirations de la majorité ivoirienne.


Dans ses remarques de clôture, la Présidente du Conseil a attiré l’attention sur le fait que « la pauvreté est la matrice des conflits ».  « Jeunes gens, sachez que dans les pays où l’on gagne 250 dollars par an et par personne, le risque d’un conflit civil est de 15% au cours d’une période de cinq ans.  Tandis que dans les pays où l’on gagne 5 000 dollars, ce risque est de moins de 1% au cours d’une période équivalente », a-t-elle déclaré.  Avant d’inviter les participants à un déjeuner organisé à la Mission américaine, Mme Rice a formé le souhait que cette réunion « ne soit pas la première et la dernière du genre »: « J’espère que le Conseil aura l’occasion d’entendre de nouveau la voix des jeunes et de travailler directement avec eux », a-t-elle conclu. 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale entérine les recommandations de la Troisième Commission

AG/11041

L’Assemblée générale entérine les recommandations de la Troisième Commission

21/12/2010
Assemblée généraleAG/11041
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

70e séance plénière – après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ENTÉRINE LES RECOMMANDATIONS DE LA TROISIÈME COMMISSION


Elle adopte les « Règles de Bangkok » concernant le traitement des femmes détenues


L’Assemblée générale, qui a approuvé aujourd’hui 52 résolutions et 6 décisions recommandées par la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a notamment adopté, sans vote,les Règles des Nations Unies concernant le traitement des femmes détenues et les mesures non privatives de liberté pour les femmes délinquantes. 


Désignées sous le nom de « Règles de Bangkok », celle-ci viennent compléter l’Ensemble des règles minima pour le traitement des détenus, adoptées il y a 50 ans, mais qui ne prêtaient pas suffisamment attention aux besoins particuliers des femmes. 


L’Assemblée a en outre fait sienne la Déclaration du douzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, à Salvador, Brésil, du 12 au 19 avril 2010.


De même, l’Assemblée, qui avait créé à l’unanimité, le 2 juillet 2010, l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme, a engagé vivement les États Membres à ce que celle-ci soit « dotée des fonds nécessaires » en versant à son budget de base des « contributions volontaires stables » et de « manière prévisible et durable ».  « ONU-Femmes », que dirige la Secrétaire générale adjointe Michelle Bachelet, deviendra opérationnelle le 1er  janvier 2011.


L’Assemblée générale a également décidé de tenir deux réunions de haut niveau, une à sa soixante-septième session, sur le « renforcement de l’action menée afin que les personnes handicapées soient prises en compte dans tous les aspects des efforts de développement », et, en 2014, une « Conférence mondiale sur les peuples autochtones ».


Auparavant, elle consacrera, à sa soixante-sixième session, une réunion plénière au lancement en 2012 de l’Année internationale des coopératives.  Elle a aussi désigné le 24 mars « Journée internationale pour le droit à la vérité », le 23 juin « Journée internationale des veuves » et le 30 août « Journée internationale des victimes de disparition forcée ».


De nombreuses résolutions importantes ont été adoptées par consensus par l’Assemblée générale, dont celles liées au développement social, à la promotion de la femme, aux réfugiés, aux questions autochtones, à la prévention du crime et justice pénale, au contrôle international des drogues.


L’Assemblée générale a ainsi invitéle Secrétaire général à lui présenter, à sa soixante-sixième session, une « étude complète de l’incidence des crises mondiales convergentes sur le développement social, et en particulier sur la réalisation des objectifs de l’élimination de la pauvreté, du plein emploi productif et d’un travail décent pour tous, ainsi que de l’intégration sociale ».


Pour la deuxième année consécutive, la résolution autrefois controversée sur les droits de l’enfant a été approuvée par consensus.  L’Assemblée générale y invite tous les États parties à assurer la mise en œuvre effective de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses Protocoles afin que tous les enfants puissent « jouir pleinement de tous leurs droits individuels et libertés fondamentales ». 


L’Assemblée a également créé un groupe de travail à composition non limitée, ouvert à tous les États Membres, « pour mieux protéger les droits fondamentaux des personnes âgées en examinant le cadre international qui régit ces droits ».  Il s’agira d’étudier, le cas échéant, la possibilité de « mettre en œuvre d’autres instruments et d’autres mesures ».


Sur un mode moins consensuel, l’Assemblée a exigé que tous les États fassent le nécessaire pour qu’il soit mis fin à la pratique des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.  L’amendement présenté par les États-Unis, puis adopté au terme d’un vote, qui ajoute aux motifs de condamnation à ce type d’exécutions une référence à l’orientation sexuelle, a donné lieu à un vif débat.


Une partie des délégations, comme celles de la Belgique, au nom de l’Union européenne, de la Finlande, au nom des pays nordiques, du Canada, ou de l’Argentine, au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), ont souligné la vulnérabilité de certains groupes dont les membres sont tués en raison de leur orientation sexuelle.


En revanche, les Émirats arabes unis, au nom du Groupe des États arabes, ont rejeté les efforts de certaines délégations visant à introduire des notions qui ne font pas l’objet d’un accord consensuel.  Le Bénin, au nom des Groupe des États d’Afrique, a affirmé que la discrimination sur la base de l’orientation sexuelle n’était pas définie dans les instruments internationaux de protection des droits de l’homme, avis partagé par le Tadjikistan, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI).


Toujours à l’issue d’un vote, l’Assemblée a également appelé tous les États à « instituer un moratoire sur les exécutions en vue d’abolir la peine de mort » et a engagé tous ceux qui l’ont abolie « à ne pas la réintroduire ».


Prenant acte du rapport du Conseil des droits de l’homme, elle a aussi, comme les années précédentes, adopté des résolutions critiquant la situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC) et en République islamique d’Iran.


Enfin, l’Assemblée générale a demandé aux États d’examiner avec soin le « projet d’instrument juridique international portant réglementation des sociétés privées prestataires de services à caractère militaire et de sécurité établi par le Groupe de travail ».  Elle leur a recommandé de « participer aux travaux du Groupe de travail à composition non limitée du Conseil des droits de l’homme chargé d’élaborer une telle convention, en tenant compte du travail déjà effectué par le Groupe de travail sur l’utilisation des mercenaires ». 


ADOPTION DES RAPPORTS DE LA TROISIÈME COMMISSION


Développement social (A/65/448)


Aux termes de la résolution I intitulée « Suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement »,adoptée sans vote, l’Assemblée générale décidede créer un groupe de travail à composition non limitée, ouvert à tous les États Membres des Nations Unies, pour mieux protéger les droits fondamentaux des personnes âgées en examinant le cadre international qui régit ces droits afin d’y déceler d’éventuelles lacunes et de trouver les moyens de les combler, notamment en étudiant, le cas échéant, la possibilité de mettre en œuvre d’autres instruments et d’autres mesures.


Elle prie le Secrétaire général d’y apporter tout le soutien nécessaire, dans les limites des ressources existantes et pour la durée de son mandat.  Elle recommandeque les efforts poursuivis en vue d’atteindre les objectifs de développement fixés au niveau international, y compris ceux énoncés dans la Déclaration du Millénaire, tiennent compte de la situation des personnes âgées.


La résolution II intitulée « Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation: l’éducation pour tous » a également été adoptée sans vote.  Aux termes de ce texte,l’Assemblée générale,craignantque la crise économique et financière mette à mal les budgets de l’éducation et leur financement international, appelle les États Membres à affermir encore leur volonté politique et à donner à l’alphabétisation un rang de priorité plus élevé dans la planification et la budgétisation de l’éducation. 


Elle priel’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) de renforcer son rôle de coordonnateur et de catalyseur dans la lutte contre l’analphabétisme.  En outre, elle fait une série de recommandations aux États Membres et leur demande, notamment, de prêter toute l’attention voulue, dans la mise en œuvre du Plan d’action international durant la phase finale de la Décennie, à la diversité culturelle qu’apportent les minorités et les peuples autochtones.


Par la résolution III intitulée « Rôle des coopératives dans le développement social », adoptée sans vote, l’Assemblée générale décide de consacrer, à sa soixante-sixième session, une séance plénière au lancement de l’Année internationale des coopératives 2012.  Elle décide également d’organiser, avant la séance plénière, une table ronde informelle et interactive entre États Membres, observateurs, organismes des Nations Unies, coopératives et organisations non gouvernementales dotées du statut consultatif auprès du Conseil économique et social.


L’Assemblée décide en outre que son Président arrêtera, en consultation avec les États Membres, le thème de la table ronde informelle et le choix de l’État Membre qui en assurera la présidence.  Elle invite également tous les États Membres à envisager de prendre des mesures destinées à mettre en place des mécanismes nationaux, tels que des comités nationaux, en vue de la préparation, de la célébration et du suivi de l’Année internationale des coopératives.


Aux termes de la résolution IV intitulée « Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale », adoptée sans vote, l’Assemblée générale exhorteles gouvernements, en coopération avec les entités compétentes, à mettre au point des régimes de protection sociale ou à en accroître l’efficacité ou à en étendre le champ d’application aux travailleurs du secteur informel.  Elle exhorte également les gouvernements à se concentrer, tout en tenant compte de la situation nationale, sur les besoins des personnes vivant dans la pauvreté et de celles qui y sont exposées et à s’attacher particulièrement à l’accès universel aux régimes de protection sociale de base.   


Par ce texte, l’Assemblée demande instammentaux États Membres et à la communauté internationale de s’acquitter des engagements qu’ils ont pris de répondre à la demande de développement social.  Elle invitele Secrétaire général à lui présenter, à sa soixante-sixième session, une étude complète de l’incidence des crises mondiales convergentes sur le développement social, et en particulier sur la réalisation des objectifs de l’élimination de la pauvreté, du plein emploi productif et d’un travail décent pour tous, ainsi que de l’intégration sociale.


La résolution V intitulée « Réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs aux personnes handicapées d’ici à 2015 et au-delà » a été adoptée sans vote.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de lui rendre compte de cette résolution en vue de convoquer, à sa soixante-septième session, une réunion de haut niveau sur le renforcement de l’action menée pour assurer l’accès et l’intégration des personnes handicapées à tous les aspects des efforts de développement.  Elle demande au Secrétaire général d’analyser, de publier, et de diffuser des données et des statistiques sur le handicap dans les rapports périodiques qu’il sera amené à présenter concernant la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs aux personnes handicapées.


L’Assemblée a par ailleurs pris une décision par laquelle elle décide de prendre note de l’étude générale de l’incidence des crises mondiales convergentes sur le développement social.


Promotion de la femme (A/65/449)


La résolution I intitulée « Intensification de l’action menée pour éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes » a été adoptée sans vote.  Par ce texte, l’Assemblée générale condamne énergiquement tous les actes de violence à l’égard des femmes et des filles, qu’ils soient le fait de l’État, de particuliers ou d’acteurs non étatiques, et appelle à l’élimination de la violence sexiste sous toutes ses formes dans la famille, dans la société en général et là où elle est perpétrée ou tolérée par l’État.  Elle exhorte les États à combattre et infléchir activement les attitudes, traditions et stéréotypes structurellement incrustés qui sont à l’origine des violences faites aux femmes.  Elle engage, en outre, les États et les entités des Nations Unies à enrôler pleinement les hommes et les garçons, ainsi que les familles et les communautés, comme agents du changement pour prévenir et condamner la violence à l’égard des femmes.


L’Assemblée souligne que dans le système des Nations Unies, il faut consacrer des ressources adéquates à ONU-Femmes, et aux autres organes, institutions spécialisées, fonds et programmes chargés de promouvoir l’égalité des sexes et les droits de la femme, ainsi qu’aux actions menées à travers tout le système pour prévenir et éliminer la violence à l’encontre des femmes et des filles.  Elle souligne la contribution qu’apportent les tribunaux pénaux internationaux spéciaux et la Cour pénale internationale (CPI) pour mettre fin à l’impunité en incriminant et punissant les auteurs de violence à l’égard des femmes, et demande instamment aux États d’envisager de ratifier d’urgence le Statut de Rome, qui est entré en vigueur le 1er juillet 2002, ou d’y adhérer.


Par la résolution II intitulée « Appuyer l’action engagée pour en finir avec la fistule obstétricale », adoptée sans vote, l’Assemblée générale demande à la communauté internationale de soutenir les activités du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et des autres partenaires de la Campagne mondiale pour éliminer les fistules, dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS), visant à créer et financer des centres régionaux et, si besoin est, des centres nationaux de soins et de formation pour le traitement de la fistule, en recensant les structures sanitaires aptes à devenir des centres de traitement, de formation et de convalescence et en leur apportant un appui.


L’Assemblée appelle les États et les fonds, programmes, institutions spécialisées et organes compétents des Nations Unies, agissant dans le cadre de leurs attributions, et invite les institutions financières internationales et tous les acteurs intéressés de la société civile, notamment les organisations non gouvernementales et le secteur privé, notamment à mobiliser des fonds pour assurer, gratuitement ou à un prix subventionné, la réparation chirurgicale des fistules, notamment en encourageant les prestataires à travailler davantage en réseau et à échanger les nouveaux protocoles et techniques de traitement.


Aux termes de la résolution III intitulée « Journée internationale des veuves », adoptée sans vote, l’Assemblée générale décide que, à partir de 2011, la Journée internationale des veuves sera célébrée chaque année le 23 juin.  Elle demande aux États Membres, aux organismes des Nations Unies et aux autres organisations internationales et régionales, d’accorder une attention particulière, dans le cadre de leurs mandats respectifs, à la situation des veuves et de leurs enfants.


La résolution IV intitulée « Traite des femmes et des filles » a été adoptée sans vote.  Par ce texte, l’Assemblée générale demandeaux gouvernements de décourager, en vue de la faire disparaître, la demande qui est à l’origine de la traite des femmes et des filles vouées à toutes les formes d’exploitation.  Elle leur demande, à cet effet, de multiplier les mesures préventives, législatives notamment, pour dissuader les exploiteurs des victimes de la traite et veiller à ce qu’ils soient tenus de rendre des comptes.


L’Assemblée générale demande également aux gouvernements, à la communauté internationale et à toutes les autres organisations et entités qui s’occupent de situations en période de conflit et après un conflit, de catastrophes et autres situations d’urgence de s’attaquer au problème de la vulnérabilité accrue des femmes et des filles à la traite et à l’exploitation ainsi qu’à la violence sexiste qui les accompagne.  Elle demande aux gouvernements concernés d’affecter des ressources à des programmes appropriés pour assurer le rétablissement physique, psychologique et social des victimes de la traite, notamment en leur donnant accès à une formation professionnelle, à une aide juridique, dans une langue qu’elles comprennent, ainsi qu’à des soins de santé, y compris contre le VIH/sida.


Aux termes de la résolution V intitulée « Suite donnée à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et application intégrale de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et des textes issus de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale », adoptée sans vote, l’Assemblée générale demande aux États parties de s’acquitter pleinement de toutes les obligations leur incombant en vertu de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et de son Protocole facultatif, et de tenir compte des observations finales et des recommandations générales du Comité. 


Elle les engage aussi à envisager de limiter la portée de leurs réserves éventuelles à la Convention, à formuler ces réserves de manière aussi précise et restreinte que possible, et à les revoir régulièrement en vue de les retirer, de façon à garantir qu’aucune réserve n’est incompatible avec l’objet et le but de la Convention.  L’Assemblée générale engage vivement les États Membres à faire en sorte qu’ONU-Femmes soit dotée des fonds nécessaires en versant à son budget de base, quand les dispositions législatives et budgétaires le permettent, des contributions volontaires stables, selon un cycle pluriannuel et de manière prévisible et durable, pour lui permettre de planifier rapidement et effectivement ses activités et de s’acquitter de son mandat.


En outre, l’Assemblée générale a adopté une décision par laquelle elle prend acte des rapports ci-après, présentés au titre de la question intitulée « Promotion de la femme »: a) Rapport du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes sur les travaux de ses quarante-quatrième et quarante-cinquième sessions; b) Note du Secrétaire général sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme au titre de la question de la promotion de la femme.


Rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, questions relatives aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés et questions humanitaires (A/65/450)


Aux termes de la résolution I intitulée « Augmentation du nombre des membres du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés », adoptée sans vote, l’Assemblée générale décide de porter de 79 à 85 le nombre des membres du Comité exécutif du Programme du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.  Elle prie le Conseil économique et social (ECOSOC) d’élire les membres supplémentaires à la reprise de sa session d’organisation de 2011.


La résolution II intitulée « Aide aux réfugiés, aux rapatriés et aux personnes déplacées en Afrique » a été adoptée sans vote.  Par ce texte, l’Assembléeprend actedes rapports du Secrétaire général et du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), et engage les États Membres africains qui n’ont pas encore signé ou ratifié la Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique à envisager de le faire le plus rapidement possible en vue de promouvoir son entrée en vigueur et son application dans les meilleurs délais.


Elle demande au Haut-Commissariat, à l’Union africaine, aux organisations sous-régionales et à tous les États d’Afrique, agissant en collaboration avec les organismes des Nations Unies, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales et la communauté internationale, de renforcer et revitaliser les partenariats existants et d’en nouer de nouveaux pour soutenir le régime de protection des réfugiés, des demandeurs d’asile et des personnes déplacées.  Elle demande notamment à la communauté internationale des donateurs d’apporter son aide financière et matérielle à l’exécution des programmes visant à remettre en état l’environnement et les infrastructures qui ont pâti de la présence de réfugiés dans les pays d’asile ou, le cas échéant, de personnes déplacées dans leur propre pays.


Par la résolution III intitulée « Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés », adoptée sans vote, l’Assemblée générale approuve le rapport du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés sur les travaux de sa soixante et unième session.  Elle se déclare profondément préoccupée par la multiplication des attaques commises contre les agents et les convois humanitaires et, en particulier, par la mort d’agents humanitaires, alors qu’ils travaillent dans des conditions extrêmement difficiles pour apporter l’aide dont d’autres ont besoin.


En outre, l’Assemblée se félicite de l’initiative prise par le Haut-Commissaire d’organiser à Genève, les 9 et 10 décembre 2019, le quatrième Dialogue sur les défis en matière de protection sur le thème « Les défauts de la protection et leurs remèdes ».  Elle se déclare profondément préoccupée par les épreuves réelles et potentielles que la crise économique et financière mondiale impose à l’action du Haut-Commissariat.  Elle l’appelle à rechercher de nouveaux  moyens d’élargir son corps de donateurs afin que les charges soient mieux réparties par une meilleure coopération avec les donateurs gouvernementaux et non gouvernementaux et avec le secteur privé.


Rapport du Conseil des droits de l’homme (A/65/451)


Avant que l’Assemblée générale ne se prononce sur l’adoption de ces résolutions, le représentant de la Turquie a annoncé que sa délégation voterait en faveur de la résolution I.  Il a notamment évoqué la résolution 15/1 qui traite de la Commission d’établissement des faits au sujet de l’incident du 30 mai 2010, au cours duquel une flottille se trouvant au large de Gaza a été prise pour cible par les Forces armées israéliennes.  Il a estimé que le rapport de la Commission était méticuleux et a rappelé que celui-ci avait conclu que les militaires israéliens avaient fait un usage disproportionné et inutile de la force et que leur conduite constituait une violation grave du droit international.  Il a déploré le fait qu’Israël n’ait pas présenté son rapport à la Commission et a dit attendre que ce pays présente des excuses à la Turquie et aux familles des victimes.


L’Assemblée générale, par la résolution I intitulée « Rapport du Conseil des droits de l’homme », adoptée par 123 voix, 55 abstentions et l’opposition d’Israël, prend acte du rapport du Conseil des droits de l’homme et de son additif.


La résolution II intitulée « Désignation du 24 mars comme Journée internationale pour le droit à la vérité en ce qui concerne les violations flagrantes des droits de l’homme et pour la dignité des victimes », a été adoptée sans vote.  Par ce texte, l’Assemblée générale désigne le 24 mars « Journée internationale pour le droit à la vérité », consciente des valeurs défendues par Mgr  Óscar Arnulfo Romero, d’El Salvador,de ses constants appels au dialogue et de son opposition à toutes les formes de violence afin d’éviter la confrontation armée, attitude qui a fini par entraîner sa mort le 24 mars 1980.


Promotion et protection des droits de l’enfant (A/65/452)


Par la résolution intitulée « Droits de l’enfant », adoptée sans vote, l’Assemblée générale célèbrele dixième anniversaire de l’adoption des Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants et concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés.  Elle saisit cette occasion pour inviter tous les États parties à assurer la mise en œuvre effective de la Convention et de ses Protocoles afin que tous les enfants puissent jouir pleinement de tous leurs droits individuels et libertés fondamentales.


L’Assemblée demandeaux États parties de retirer les réserves qui sont incompatibles avec l’objet et le but de la Convention ou de ses Protocoles facultatifs et d’envisager de reconsidérer périodiquement leurs autres réserves en vue de les retirer, conformément à la Déclaration et au Programme d’action de Vienne.  Elle prend notedu processus visant à élaborer un protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de communication destinée à compléter la procédure de présentation de rapports au titre de la Convention.


En outre, l’Assemblée se félicitede la tenue à Moscou, du 27 au 29 septembre 2010, de la première Conférence mondiale sur l’éducation et la protection de la petite enfance, organisée par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), et encourage les États Membres à en étudier les conclusions et recommandations.


Par ailleurs, l’Assemblée générale a adopté une décision par laquelle elle prend note des rapports ci-après, présentés au titre du point de l’ordre du jour intitulé « Promotion et protection des droits de l’enfant »: a) Rapport du Comité des droits de l’enfant; b) Rapport de la Rapporteure spéciale sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.


Questions autochtones (A/65/453)


Par la résolution intitulée « Questions autochtones », adoptée sans vote, l’Assemblée générale décided’organiser, sous les auspices des Nations Unies, une Conférence mondiale des peuples autochtones en 2014, afin d’adopter des mesures permettant de poursuivre les objectifs de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP).  Elle décide, en outre, d’approuver la prorogation du mandat du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les peuples autochtones afin de faciliter la participation des représentants d’organisations autochtones aux sessions du Conseil des droits de l’homme et des organes de suivi des traités relatifs aux droits de l’homme.


Élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée (A/65/454)


Par la résolution I intitulée « Caractère inacceptable de certaines pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée », adoptée par 129 voix pour, 3 contre (Îles Marshall, Palaos et États-Unis) et 52 abstentions, l’Assemblée générale se déclare profondément préoccupée par la glorification du mouvement nazi et des anciens membres de l’organisation de la Waffen-SS, en particulier par l’édification de monuments commémoratifs et par l’organisation de manifestations publiques à la gloire du passé nazi, du mouvement nazi et du néonazisme. 


Elle est également profondément préoccupée par le fait de déclarer ou de s’ingénier à déclarer que ces membres et ceux qui ont lutté contre la coalition antihitlérienne et collaboré avec le mouvement nazi ont participé à des mouvements de libération nationale.


L’Assemblée insiste sur la nécessité de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin aux pratiques évoquées et engagerait les États à adopter des mesures plus efficaces conformément au droit international des droits de l’homme pour combattre ces phénomènes et les mouvements extrémistes, qui font peser une réelle menace sur les valeurs démocratiques.


Aux termes de la résolution II intitulée « Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale », adoptée sans vote, l’Assemblée générale demandeaux États parties de s’acquitter de l’obligation qui leur incombe, en vertu du paragraphe 1 de l’article 9 de la Convention, de présenter en temps voulu leurs rapports périodiques sur les mesures qu’ils ont arrêtées pour donner effet aux dispositions de la Convention.  Elle décidede proroger, à titre de mesure temporaire, à partir de 2012, l’autorisation accordée au Comité de se réunir pendant quatre semaines à chacune de ses sessions.


Droit des peuples à l’autodétermination (A/65/455)


Par la résolution I intitulée « Réalisation universelle du droit des peuples à l’autodétermination », adoptée sans vote, l’Assemblée générale se déclare fermement opposéeà tous actes d’intervention, d’agression ou d’occupation militaires étrangères, qui ont réduit à néant le droit des peuples à l’autodétermination et d’autres droits fondamentaux dans certaines régions du monde.  Elle demandeaux États auteurs de tels actes de mettre fin immédiatement à leur intervention et à leur occupation militaires dans des pays et territoires étrangers ainsi qu’à tous actes de répression, de discrimination et d’exploitation et à tous mauvais traitements infligés aux populations de ces pays et territoires, et en particulier aux méthodes cruelles et inhumaines qu’ils emploieraient à ces fins. 


Aux termes de la résolution II intitulée « Le droit du peuple palestinien à l’autodétermination », adoptée par177 voix pour, 6 voix contre (Israël, Îles Marshall, Micronésie, Nauru, Palaos et États-Unis) et 4 abstentions (République démocratique du Congo, Canada, Cameroun et Tonga), l’Assemblée générale, réaffirme le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, y compris son droit à un État palestinien indépendant.  Elle prie instammenttous les États ainsi que les institutions spécialisées et les organismes des Nations Unies de continuer à apporter soutien et aide au peuple palestinien en vue de la réalisation rapide de son droit à l’autodétermination.


Par la résolution III intitulée « Utilisation de mercenaires comme moyen de violer les droits de l’homme et d’empêcher l’exercice du droit des peuples à l’autodétermination », adoptée par 127 voix pour, 52 contre et 5 abstentions (Colombie, Fidji, Mexique, Suisse et Tonga), l’Assemblée générale demande à tous les États de faire preuve d’une extrême vigilance pour empêcher toute forme de recrutement, d’instruction, d’engagement ou de financement de mercenaires par des sociétés privées qui offrent, au niveau international, des services de conseil et de sécurité en matière militaire.  Elle leur demande d’interdire expressément à ces sociétés d’intervenir dans des conflits armés ou dans des opérations visant à déstabiliser des régimes constitutionnels.


En outre, l’Assemblée invite les États Membres à examiner avec soin le projet d’instrument juridique international portant réglementation des sociétés privées prestataires de services à caractère militaire et de sécurité établi par le Groupe de travail.  Elle recommande à tous les États de participer aux travaux du Groupe de travail à composition non limitée du Conseil des droits de l’homme chargé d’élaborer une telle convention, en tenant compte du travail déjà effectué par le Groupe de travail sur l’utilisation des mercenaires. 


Promotion et protection des droits de (A/65/456)


Par une décision, adoptée sans vote, l’Assemblée générale prend note de 27 rapports et notes présentés au titre du point intitulé « Promotion et protection des droits de l’homme ».


a) Application des instruments relatifs aux droits de (A/65/456/Add.1)


Aux termes de la résolution I intitulée « Comité contre la torture », adoptée sans vote, l’Assemblée générale décided’autoriser le Comité à se réunir pendant une semaine supplémentaire à chacune de ses sessions à titre provisoire, à compter de mai 2011 jusqu’à fin novembre 2012.


Aux termes de la résolution II intitulée « Torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », adoptée sans vote, l’Assemblée générale condamnetoutes les formes de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, y compris l’intimidation, qui sont et resteront interdits à tout moment et en tout lieu et ne sauraient donc jamais être justifiés.  Elle demande à tous les États de mettre pleinement en œuvre l’interdiction absolue et non susceptible de dérogation de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.


b) Questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales (A/65/456/Add.2 (Partie II))


Explications de vote avant le vote


Le représentant des États-Unis a présenté un amendement oral à l’alinéa b du paragraphe 6 de la résolution L.53 relative aux exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires, souhaitant y réinsérer une référence à l’orientation sexuelle.


Le représentant de la Belgique, au nom de l’Union européenne, a estimé que l’amendement présenté par les États-Unis améliorait sensiblement le texte.  L’Union européenne s’oppose à toute forme de discrimination, y compris sur la base de l’orientation sexuelle, a-t-il fait savoir.


Le représentant de la Finlande, au nom des pays nordiques, s’est dit très déçu par le vote ayant abouti à la suppression la phrase relative à l’orientation sexuelle.  « Notre société civile engage vivement les Membres de l’ONU à prendre compte du fait que l’orientation sexuelle est un motif de discrimination dans le monde », a-t-il dit.  « Aucun groupe de personnes ne mérite plus ou moins de protection, et il importe de reconnaître la vulnérabilité de certains groupes dont les membres sont tués en raison de leur orientation sexuelle. ».


« L’orientation sexuelle ne doit jamais être la base de sentences pénales et il faut poursuivre les auteurs d’exécutions extrajudiciaires à l’encontre de ses personnes », a renchéri le représentant du Canada.


À son tour, le représentant de l’Argentine, au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), a appuyé l’amendement présenté, qualifiant de très important la réinsertion dans le texte sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires, de la référence à l’orientation sexuelle.  Aucun pays ne peut tolérer que ses citoyens soient l’objet de telles exécutions sur la base de leur orientation ou identité sexuelle, a-t-il affirmé.


Le représentant de la Colombie a réaffirmé la ferme volonté de son Gouvernement d’éliminer toutes les formes d’exécutions extrajudiciaires.  Il a préconisé la protection de toutes les personnes quelque soit leur orientation sexuelle.


La représentante du Timor-Leste a dit être vivement préoccupée par la violation du droit des personnes en fonction de leur orientation sexuelle.  Il est très préoccupant de constater que les meurtres justifiés sur la base de l’orientation sexuelle aient disparu du texte, a-t-elle dit.


Le représentant des Émirats arabes unis, au nom des Groupe des États arabes, a réaffirmé l’attachement inébranlable de sa délégation à la protection des droits de l’homme, ainsi qu’à la résolution.  Le Groupe arabe, a-t-il ajouté, rejette les efforts constants de certaines délégations qui cherchent à introduire des notions qui ne font pas l’objet d’un accord consensuel et à réinterpréter les instruments internationaux pour faire figurer parmi les groupes de personnes vulnérables les personnes ayant certaines préférences sexuelles.  Il a argué que la question de l’orientation sexuelle relevait de choix personnels et qu’elle ne devait pas être liée aux instruments de protection des droits de l’homme.  Il a critiqué le fait que « certains » politisaient continuellement les droits de l’homme afin de faire avancer leurs propres objectifs.  Cela amène l’Assemblée générale à examiner des questions litigieuses qui ne bénéficient pas de consensus.  Il a ensuite fait savoir que son Groupe voterait contre l’amendement.


Le représentant du Bénin, au nom du Groupe des États africains, a dit être préoccupé par la tentative de réintroduire la discrimination sur la base de l’orientation sexuelle, discrimination qui, a-t-il affirmé, n’est pas définie dans les instruments internationaux de protection des droits de l’homme.  Le Groupe est préoccupé par les tentatives constantes de créer de nouveaux groupes et de nouveaux droits en introduisant des notions qui ne font l’objet d’aucun accord parmi les États Membres, a affirmé le représentant pour qui ces actions compromettent l’ensemble des dispositions des droits de l’homme.  Le moment est critique, et le choix qui sera fait déterminera l’avenir de l’espèce humaine et la place qui sera accordée aux droits de l’homme, a-t-il affirmé.


Le représentant de l’Afrique du Sud a indiqué que la Constitution de son pays condamnait la discrimination sur la base de l’orientation sexuelle.  Aucune exécution ne peut être justifiée pour quelque raison que ce soit, a-t-il ajouté, précisant que sa délégation voterait en faveur de l’amendement.  Il a ensuite déploré le fait que la question de l’orientation sexuelle soit encore sujette à polémique.  L’introduire dans certains textes internationaux ne sert pas sa cause, a-t-il estimé.  Il a souhaité que les États Membres puissent discuter à l’avenir de la question de l’orientation sexuelle afin de s’entendre sur sa définition.


Le représentant du Tadjikistan, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a dit être très préoccupé par la tentative d’introduire une notion ne bénéficiant, selon lui, d’aucun fondement juridique.  Cette notion reflète uniquement des choix personnels et il ne faut pas l’attacher aux instruments existants de protection des droits de l’homme.  Il a ensuite fait savoir que l’OCI déplorait tout type de stigmatisation et de violence dirigé à l’encontre de peuples ou d’individus pour quelque motif que ce soit.  Selon lui, il faut s’abstenir de tenter de donner la priorité à certains individus au détriment d’autres et en violation du principe d’égalité. 


Commentant ensuite la résolution relative à l’élimination de toutes les formes de discrimination ou d’intolérance sur la base de la religion, le représentant du Tadjikistan a indiqué que les membres de l’OCI étaient déçus par le fait que certaines questions qui lui tenaient à cœur ne bénéficiaient pas d’un consensus.  Il n’y aura plus aucune concession unilatérale de la part de notre groupe, a-t-il averti.


Le représentant du Rwanda a reconnu que l’orientation sexuelle était une question complexe, loin d’être tranchée sur le plan international.  Pour le Rwanda, l’orientation sexuelle est une affaire purement privée dans laquelle l’État ne peut intervenir.  Mais, a-t-il argué, l’Assemblée générale est appelée non pas à octroyer des droits familiaux à des personnes ayant une orientation sexuelle différente, mais à préserver leur droit à la vie.  Il s’agit de groupes à risques, souvent sujets de meurtres, a-t-il remarqué.  Que la notion d’orientation sexuelle soit définie ou non, le droit à la vie ne peut être bafoué, a-t-il insisté.  Il a appelé à éviter la politique de l’autruche dans ce domaine et a indiqué que sa délégation voterait en faveur de cette résolution.


Le représentant du Zimbabwe a estimé que l’orientation sexuelle n’avait pas sa place dans la résolution.  Ce n’est pas un droit fondamental de l’homme et cela peut déboucher sur « la pédophilie, la bestialité et d’autres pratiques odieuses », a-t-il ajouté.  « Cela ne veut pas dire que nous approuvons les exécutions sommaires ou arbitraires pour autant », a-t-il précisé.  Pour le représentant, « ce qui est fait dans le privé n’a pas besoin d’être l’objet d’un accord de la part du Gouvernement, sauf si ces pratiques sont contredites par la loi ».


Par la résolution I intitulée« Moratoire sur l’application de la peine de mort », adoptée par 109 voix pour, 41 voix contre et 35 abstentions, l’Assemblée générale se félicitequ’un nombre croissant d’États décident d’appliquer un moratoire sur les exécutions, et ensuite dans de nombreux cas, d’abolir la peine de mort.  Elle appelle tous les États qui maintiennent encore la peine de mort à observer les normes internationales garantissant la protection des droits des personnes passibles de la peine de mort, en particulier les normes minimales énoncées dans l’annexe à la résolution 1984/50 du Conseil économique et social (ECOSOC) en date du 25 mai 1984, à envisager de les incorporer dans leur législation nationale et à fournir des renseignements au Secrétaire général à ce sujet.


L’Assemblée appelle aussi ces États à divulguer publiquement des informations telles que le nombre de personnes condamnées à mort, qui peuvent contribuer à d’éventuels débats nationaux éclairés et transparents; limiter progressivement l’application de la peine de mort et réduire le nombre d’infractions qui emportent cette peine; et instituer un moratoire sur les exécutions en vue d’abolir la peine de mort.  D’autre part, l’Assemblée engage les États qui ont aboli la peine de mort à ne pas la réintroduire et invite les États Membres à partager leurs perspectives nationales sur la peine de mort dans le cadre de leur dialogue avec la Haut-Commissaire aux droits de l’homme lors d’une prochaine session de l’Assemblée générale.


Aux termes de la résolution II intitulée« Le rôle de l’ombudsman, du médiateur et des autres institutions nationales de défense des droits de l’homme dans la promotion et la protection des droits de l’homme », adoptée sans vote,l’Assemblée générale engage les États Membres à envisager de mettre en place des ombudsmans, médiateurs et autres institutions nationales de défense des droits de l’homme indépendants et autonomes ou de les renforcer là où ils existent.


Par la résolution III intitulée« Exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires », adoptée par 122 voix pour, 62 abstentions et l’opposition de l’Arabie saoudite, l’Assemblée générale exigeque tous les États fassent le nécessaire pour qu’il soit mis fin à la pratique des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires et prennent des mesures efficaces pour prévenir, combattre et éliminer ce phénomène sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.


L’Assemblée générale se déclare préoccupéepar les meurtres commis par des groupes d’autodéfense dans le monde et encourage les États à entreprendre des études systématiques sur la question ou à les faciliter afin de pouvoir prendre des mesures et inscrire leur action dans ce contexte particulier. 


L’amendement A/65/L.53, proposé par les États-Unis, a été adopté par 93 voix pour, 55 contre et 27 abstentions.  Il précise: « À l’alinéa b) du paragraphe 6, insérer l’expression « ou visées en raison de leur orientation sexuelle » après l’expression « appartenant à des minorités nationales, ethniques, religieuses ou linguistiques ».


Aux termes de la résolution IV intitulée« Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées », adoptée sans vote, l’Assemblée générale décidede proclamer le 30 août « Journée internationale des victimes de disparition forcée ».  Elle demande aux États Membres, aux organismes du système des Nations Unies et aux autres organisations internationales et régionales, ainsi qu’à la société civile, de célébrer cette Journée à partir de 2011.


L’Assemblée générale note avec satisfaction que 86 États ont signé la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et que 19 l’ont ratifiée ou y ont adhéré.  Elle invite les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager de la signer, de la ratifier ou d’y adhérer à titre prioritaire.  Elle demande au Secrétaire général et à la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme de poursuivre les efforts intenses qu’ils déploient pour aider les États à devenir parties à la Convention en vue de parvenir à une adhésion universelle.


Par la résolution V intitulée« Personnes disparues », adoptée sans vote, l’Assemblée généraleprie instammentles États de se conformer strictement aux règles du droit international humanitaire énoncées dans les Conventions de Genève du 12 août 1949 et, le cas échéant, dans les Protocoles additionnels de 1977 s’y rapportant, et de les faire respecter strictement.


Elle demande aux États qui sont parties à un conflit armé de prendre toutes les mesures voulues pour éviter que des personnes ne disparaissent à l’occasion de ce conflit, de faire la lumière sur le sort des personnes portées disparues du fait d’une telle situation et de s’assurer, conformément à leurs obligations internationales, que les infractions liées à la disparition de personnes donnent lieu à des enquêtes et à des poursuites effectives.


L’Assemblée invite, en outre, les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales et les organes de suivi des traités relatifs aux droits de l’homme à évoquer le problème des personnes portées disparues à l’occasion de conflits armés dans les prochains rapports qu’ils lui présenteront.


Aux termes de la résolution VI intitulée« Élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction », adoptée sans vote,l’Assemblée généraledemande instammentaux États de redoubler d’efforts pour protéger et promouvoir la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction.  À cette fin, elle fait une série de recommandations relatives à leurs systèmes constitutionnels, législatifs et administratifs à cet égard.


Elle recommandeque, dans leurs efforts pour promouvoir la liberté de religion ou de conviction, les États, les Nations Unies et d’autres acteurs, notamment les organisations non gouvernementales et les organismes ou groupes religieux ou fondés sur la conviction, assurent une diffusion aussi large que possible du texte de la Déclaration sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction, dans le plus grand nombre de langues possible, ainsi que la promotion de son application.


Par la résolution VII intitulée« Protection des migrants », adoptée sans vote, l’Assemblée générale s’inquiète des effets des crises économique et financière sur les migrations internationales et les migrants, et, à cet égard, demande instamment aux gouvernements de combattre la manière inéquitable et discriminatoire dont les migrants sont traités, notamment les travailleurs migrants et leur famille.  Elle demande notamment aux États de veiller à ce que leur législation et leurs politiques, relatives à la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, comme la traite des êtres humains et le trafic des migrants, respectent pleinement les droits de l’homme de ces derniers. 


Elle leur demande également de protéger les droits fondamentaux des enfants migrants, compte tenu de leur vulnérabilité, en particulier de ceux qui ne sont pas accompagnés, en veillant à ce que l’intérêt supérieur de ces enfants soit une considération primordiale dans leurs politiques d’intégration, de rapatriement et de regroupement familial.


Après une série de recommandations, l’Assemblée encourage les États à prendre les mesures nécessaires pour assurer la cohérence des politiques en matière de migration aux niveaux national, régional et international, notamment en se dotant de politiques et de systèmes transfrontières coordonnés de protection de l’enfant qui soient pleinement compatibles avec le droit international des droits de l’homme.  Elle les encourage également à resserrer davantage leur coopération dans le domaine de la protection des témoins dans les affaires de trafic de migrants et de traites d’êtres humains.



Par la résolution VIII intitulée« Les droits de l’homme dans l’administration de la justice », adoptée sans vote, l’Assemblée générale lanceun appelaux gouvernements pour qu’ils incluent l’administration de la justice dans leurs plans nationaux de développement en tant que partie intégrante du processus de développement et qu’ils allouent des ressources suffisantes pour la prestation de services d’aide juridique en vue de promouvoir et de protéger les droits de l’homme.  Elle invite la communauté internationale à répondre favorablement aux demandes d’assistance financière et technique pour l’amélioration et le renforcement de l’administration de la justice.


L’Assemblée affirme que les États doivent veiller à ce que toute mesure prise pour lutter contre le terrorisme, notamment dans le domaine de l’administration de la justice, soit conforme aux obligations qui leur incombent en vertu du droit international, en particulier le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire.


Aux termes de la résolution IX intitulée« Droits de l’homme et extrême pauvreté », adoptée sans vote, l’Assemblée générale souligne que l’extrême pauvreté est un problème fondamental auquel doivent s’attaquer les gouvernements, la société civile, les organisations communautaires à vocation sociale et le système des Nations Unies, y compris les institutions financières internationales, et dans ce contexte réaffirmerait que la volonté politique est le préalable indispensable à l’élimination de la pauvreté.


Elle engageles États, lorsqu’ils élaborent, appliquent, suivent et évaluent des programmes de protection sociale, à veiller, tout au long de ce processus, à l’égalité des sexes et à la promotion et la protection de tous les droits de l’homme, conformément aux obligations que le droit international des droits de l’homme met à leur charge.  Elle invite aussi la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme à continuer d’accorder un rang de priorité élevé à la question de la relation entre l’extrême pauvreté et les droits de l’homme.


Par la résolution X intitulée« Élimination de la discrimination à l’encontre des personnes touchées par la lèpre et des membres de leur famille », adoptée sans vote,l’Assemblée générale prend acte avec satisfaction des Principes et directives en vue de l’élimination de la discrimination à l’encontre des personnes touchées par la lèpre et des membres de leur famille.  Elle encourage tous les acteurs concernés de la société, notamment les hôpitaux, les écoles, les universités, les groupes et organisations religieux, les entreprises, la presse écrite et les chaînes de radio et de télévision ainsi que d’autres organisations non gouvernementales à tenir compte des Principes et directives dans le cadre de leurs activités.


Aux termes de la résolution XI intitulée« La mondialisation et ses effets sur le plein exercice de tous les droits de l’homme », adoptée par 132 voix pour et 54 voix contre, l’Assembléegénérale invite tous les États et la communauté internationale à atténuer, sans exclusive et de manière à favoriser le développement, toutes répercussions négatives de ces crises sur la réalisation et l’exercice effectif de tous les droits de l’homme.  Elle se félicitedu rapport de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme sur la mondialisation et ses effets sur la pleine jouissance de tous les droits de l’homme, qui porte en particulier sur la libéralisation du commerce des produits agricoles et son incidence sur la réalisation du droit au développement, y compris le droit à l’alimentation, et prend note des conclusions et recommandations qui y figurent.


Par la résolution XII intitulée« Droits de l’homme et mesures coercitives unilatérales », adoptée par 131 voix pour et 53 voix contre, l’Assemblée générale condamne l’utilisation et l’application persistante de mesures de contrainte unilatérales par certaines puissances.  Elle dénonce ces mesures ainsi que tous leurs effets extraterritoriaux comme étant des moyens d’exercer des pressions politiques ou économiques sur des pays, en particulier sur les pays en développement, en vue de les empêcher d’exercer leur droit de choisir, en toute liberté, leur système politique, économique et social, de même qu’en raison de leurs effets néfastes sur la réalisation de tous les droits de l’homme de groupes importants de leur population, en particulier les enfants, les femmes et les personnes âgées.


Aux termes de la résolution XIII intitulée« Renforcement de la coopération internationale dans le domaine des droits de l’homme », adoptée sans vote, l’Assemblée générale demande instammentà tous les acteurs intervenant sur la scène internationale d’édifier un ordre international fondé sur l’ouverture, la justice, l’égalité et l’équité, la dignité humaine, la compréhension mutuelle ainsi que la promotion et le respect de la diversité culturelle et des droits universels de chacun.  Elle leur demande également de rejeter toutes les doctrines prônant l’exclusion qui sont fondées sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.


L’Assemblée demande aux États Membres, aux institutions spécialisées et aux organisations intergouvernementales de continuer à mener un dialogue constructif et des consultations en vue de faire mieux connaître, promouvoir et protéger tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales, et encourage les organisations non gouvernementales à participer activement à cette tâche.


Par la résolution XIV intitulée« Le droit au développement », adoptée par 133 voix pour, 24 voix contre et 28 abstentions, l’Assemblée générale souscrit aux recommandations que le Groupe de travail du Conseil des droits de l’homme sur le droit au développement a adoptées par consensus à sa onzième session, et demande leur mise en œuvre immédiate, intégrale et effective par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et les autres acteurs concernés.  Elle demandeaux fonds, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies d’intégrer le droit au développement dans leurs programmes et objectifs opérationnels et souligne que le système financier international et le système commercial multilatéral doivent intégrer le droit au développement dans leurs politiques et objectifs.


Aux termes de la résolution XV intitulée« Le droit à l’alimentation », adoptée sans vote, l’Assemblée générale encourage tous les États à prendre des dispositions pour assurer progressivement la pleine réalisation du droit à l’alimentation, notamment créer les conditions qui permettront à chacun d’être à l’abri de la faim et, dès que possible, de jouir pleinement de ce droit, ainsi qu’à élaborer et adopter des plans nationaux de lutte contre la faim.  Elle demandeque les négociations commerciales du Cycle de Doha menées par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) s’achèvent rapidement et aboutissent à un accord axé sur le développement, contribuant ainsi à créer sur le plan international des conditions propices à la pleine réalisation du droit à l’alimentation.


L’Assemblée engage vivement les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager favorablement de devenir parties à la Convention sur la biodiversité biologique et à envisager de devenir parties au Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture.


Par la résolution XVI intitulée« Protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste », adoptée sans vote,l’Assemblée générale exhorte les États, dans la lutte qu’ils mènent contre le terrorisme, à tenir compte des résolutions et décisions des Nations Unies relatives aux droits de l’homme.  Elle les exhorte à prendre dûment en considération les recommandations émanant des procédures et mécanismes spéciaux du Conseil des droits de l’homme, ainsi que des observations et opinions pertinentes des organes des Nations Unies créés en vertu d’instruments relatifs aux droits de l’homme.


L’Assemblée demandeaux États et aux autres acteurs concernés de poursuivre la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies qui réaffirme, entre autres, que le respect des droits de l’homme de tous et de l’état de droit est la base fondamentale de la lutte antiterroriste.


Aux termes de la résolution XVII intitulée « Promotion de la paix en tant que condition essentielle du plein exercice par tous de tous les droits de l’homme », adoptée par 127 voix pour, 54 voix contre et 4 abstentions (Arménie, Chili, Samoa et Singapour), l’Assemblée générale soulignel’importance capitale de l’éducation pour la paix comme instrument propre à favoriser la réalisation du droit des peuples à la paix et encourage les États, les institutions spécialisées des Nations Unies et les organisations intergouvernementales et non gouvernementales à participer activement à cet effort.


Elle invite les États et les mécanismes et dispositifs pertinents mis en place par les Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme à continuer d’accorder l’attention voulue au rôle important que la coopération mutuelle, la compréhension et le dialogue jouent dans la promotion et la protection de tous les droits de l’homme.


Par la résolution XVIII intitulée« Promotion d’un ordre international démocratique et équitable », adoptée par 126 voix pour, 54 contre et 5 abstentions (Argentine, Arménie, Chili, Mexique et Pérou), l’Assemblée demande àtous les États Membres d’honorer l’engagement qu’ils ont pris à Durban, en Afrique du Sud, lors de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, de tirer parti au maximum des bienfaits de la mondialisation.


Les États sont ainsi invités notamment à renforcer et à dynamiser la coopération internationale en vue d’accroître l’égalité des chances en matière d’échanges commerciaux, de croissance économique et de développement durable, de communications à l’échelle mondiale grâce à l’utilisation des nouvelles technologies et d’échanges interculturels accrus par la préservation et la promotion de la diversité culturelle.  L’Assemblée engage le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à faire fond sur la question de la promotion d’un ordre international démocratique et équitable. 


Aux termes de la résolution XIX intitulée« Lutter contre la diffamation des religions », adoptée par 79 voix pour, 67 voix contre et 40 abstentions,l’Assemblée se déclareprofondément préoccupéepar les représentations stéréotypées négatives des religions et par les manifestations d’intolérance et de discrimination en matière de religion ou de convictions que l’on observe encore dans le monde.


L’Assemblée se déclare vivement préoccupéepar les programmes et orientations défendus par des organisations et groupes extrémistes qui visent à engendrer et à perpétuer des stéréotypes au sujet de certaines religions, surtout quand ils sont tolérés par les gouvernements.  Elle saluela dernière déclaration faite, le 30 septembre 2010, par le Président du Conseil des droits de l’homme au nom des membres du Conseil, condamnant les cas récents d’intolérance, de préjugés, de discrimination et de violence religieux qui continuent de se produire partout dans le monde.


Déclarations après les votes


Après les votes sur ce groupe de résolutions, la représentante de Cuba a expliqué son vote sur la résolution relative aux exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.  Elle a déclaré que les exécutions extrajudiciaires étaient une pratique contraire au droit à la vie et souligné l’importance des mesures de lutte contre ces pratiques.  Tout acte d’exécution sommaire ou arbitraire est illégal, a-t-elle insisté.  À Cuba, aucune disposition ne pénalise les personnes en raison de leur identité ou de leur orientation sexuelle, a-t-elle assuré.  Elle s’est étonnée des « manipulations politiques de la part des États-Unis » qui ont présenté l’amendement adopté aujourd’hui, soulignant que cette délégation s’était abstenue à nouveau sur le texte.


Le représentant des États-Unis, par une motion d’ordre, a expliqué que l’intervention de Cuba ne devrait pas consister à attaquer les États-Unis mais seulement à expliquer son vote. 


La représentante de la Jamahiriya arabe libyenne a, quant à elle, réaffirmé son appui aux déclarations des délégations des Émirats arabes unis, du Bénin, au nom du Groupe des États d’Afrique, et du Tadjikistan, au nom des membres de l’Organisation de la Conférence islamique.  La Libye, a-t-elle dit, appuie presque la totalité de la résolution, mais, si elle s’abstient, c’est pour ne pas appuyer le paragraphe 10 de la résolution qui engage les États à ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), « organe contrôlé par le Conseil de sécurité qui est sélectif », a-t-elle expliqué.  Cet organe a ignoré les crimes perpétrés par les Israéliens dans les territoires palestiniens occupés, a-t-elle ajouté.


Reprenant la parole, le représentant des États-Unis a expliqué qu’il avait été déçu par la décision de la Troisième Commission de supprimer toute référence aux personnes lesbiennes, gays et transsexuelles.  Aujourd’hui, en adoptant le texte amendé, les Nations Unies ont adressé à l’humanité un message clair que tous les êtres humains peuvent jouir de leurs droits quelle que soit leur orientation sexuelle.


Le représentant du Tadjikistan, au nom des États membres de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a déploré toute stigmatisation et intolérance contre des personnes, quels qu’en soient les motifs.  Il a réaffirmé l’article 29 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et réitéré qu’il n’y a pas de définition internationalement admise de la question de l’orientation sexuelle.  Toute personne doit jouir de ses droits sur la base de son individualité et non pas de son appartenance à un groupe, a-t-il estimé.


Le représentant du Soudan a expliqué son vote sur l’amendement à la résolution précitée, reprenant à son compte les explications du représentant de l’OCI.  Il a regretté que le texte comprenne maintenant une référence à l’orientation sexuelle, estimant qu’il était ainsi déséquilibré.  Il a aussi regretté le libellé sur le rôle de la CPI, jugeant qu’il était difficile de faire une évaluation de cette instance.  Alors qu’elle existe depuis une dizaine d’années, la CPI n’a toujours pas achevé son premier procès, a-t-il remarqué.  Il a cependant reconnu que les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires doivent être condamnées.


La représentante de la Géorgie est intervenue au sujet des droits des personnes déplacées.  Elle a indiqué que la version finale du rapport sur cette question contenait de nombreuses erreurs au sujet de la Géorgie et que son auteur avait lui-même réclamé des corrections.


S’agissant des exécutions extrajudiciaires, sommaires et judiciaires, le représentant du Saint-Siège a affirmé que le droit à la vie était fermement inscrit dans tous les instruments internationaux de protection des droits de l’homme.  Il a estimé que l’introduction d’une catégorie liée à l’orientation sexuelle créé des incertitudes et sapait la capacité des normes de protection des droit de l’homme.  De son avis, la résolution devrait se concentrer sur la protection des personnes et ne pas aborder des catégories non définies.


c) Situations relatives aux droits de l’homme et rapports des rapporteurs et représentants spéciaux(A/65/456/Add.3)


Aux termes de la résolution I intitulée « Situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée », adoptée par 106 voix pour, 20 contre et 57 abstentions,l’Assemblée générale se déclare très profondément préoccupéepar la persistance d’informations faisant état de violations graves, systématiques et généralisées des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels en République populaire démocratique de Corée (RPDC).  Elle se déclare de nouveau très gravement préoccupéepar les questions non élucidées qui inquiètent la communauté internationale concernant l’enlèvement d’étrangers sous la forme de disparitions forcées, qui constitue une violation des droits de l’homme des nationaux d’autres pays souverains.


L’Assemblée engage vivement le Gouvernement de la RPDC à résoudre rapidement ces questions de façon transparente, notamment en passant par les voies existantes, et à assurer en particulier le retour immédiat des personnes enlevées.  Elle engage vivement le Gouvernement de la RPDC à poursuivre et à renforcer sa coopération avec les organismes humanitaires des Nations Unies; à garantir l’accès de l’aide humanitaire sans restriction ni entrave et dans des conditions de sécurité et à prendre des mesures, comme il s’y est engagé, pour permettre aux organismes humanitaires d’en assurer impartialement l’acheminement dans tout le pays en fonction des besoins.


Elle l’engage aussi à coopérer pleinement avec le Rapporteur spécial, notamment en lui accordant un accès sans réserve, entrave ni contrainte à la RPDC, ainsi qu’avec les autres mécanismes des Nations Unies compétents en matière de droits de l’homme de manière qu’une évaluation correcte des lacunes existant en matière de droits de l’homme puisse être faite.  D’autre part, elle invite le Gouvernement à lancer avec la Haut-Commissaire et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme des activités de coopération technique dans le domaine des droits de l’homme, et à s’employer à appliquer les recommandations formulées par le Conseil des droits de l’homme à l’issue de l’Examen périodique universel (EPU).


La résolution III intitulée « Situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran » a été adoptée par 78 voix pour, 45 voix contre et 59 abstentions.  Par ce texte, l’Assemblée générale se déclare profondément préoccupée par des violations graves et répétées des droits de l’homme en République islamique d’Iran.  Elle se déclare particulièrement préoccupée par le fait que le Gouvernement de la République islamique d’Iran n’a mené aucune enquête approfondie et n’a pas entrepris d’établir les responsabilités en ce qui concerne les violations qui auraient eu lieu à la suite de l’élection présidentielle du 12 juin 2009.


L’Assemblée invite de nouveau le Gouvernement à ouvrir des enquêtes dignes de foi, indépendantes et impartiales sur les allégations de violation des droits de l’homme et à mettre fin à l’impunité.  En outre, elle constate avec une vive inquiétude que, bien qu’ayant adressé une invitation permanente à tous les titulaires de mandat des procédures spéciales thématiques, l’Iran n’a agréé à aucune des demandes de visite formulées depuis cinq ans au nom de ces procédures spéciales et n’a répondu à aucune des nombreuses communications en émanant.  Elle engage vivement le Gouvernement à coopérer sans réserve avec les titulaires de mandat.


d) Application intégrale et suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne (A/65/456/Add.4)


L’Assemblée générale a pris note du rapport de la Troisième Commission.


Prévention du crime et justice pénale (A/65/457)


Aux termes de la résolution I intitulée « Réorganisation des fonctions de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et modifications du cadre stratégique  », adoptée sans vote, l’Assemblée générale prend note du rapport du Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) sur les modifications à apporter au cadre stratégique et leurs conséquences pour l’Office et pour l’affectation des ressources aux différents sous-programmes du programme de travail, sur l’établissement du groupe de l’évaluation indépendante et sur la pérennité du Groupe de la planification stratégique de l’Office, et se félicite des mesures prises pour concevoir le programme de travail de l’Office suivant une démarche thématique et régionale.  Elle prend note aussi des gains d’efficience escomptés de la réorganisation proposée, qui répond, en particulier, aux recommandations formulées par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) du Secrétariat.


En outre, l’Assemblée prend note avec préoccupation de la situation financière de l’UNODC et prie instamment le Directeur exécutif de l’UNODC de faire en sorte que celui-ci soumette au Secrétaire général, pour l’exercice biennal 2012-2013, un projet de budget-programme qui tienne dûment compte de ses besoins financiers.


Par larésolution II intitulée« Renforcement des mesures en matière de prévention du crime et de justice pénale visant à combattre la violence à l’égard des femmes », adoptée sans vote, l’Assemblée générale adopte les lignes directrices figurant dans les Stratégies et mesures concrètes types actualisées relatives à l’élimination de la violence contre les femmes dans le domaine de la prévention du crime et de la justice pénale.  Elle prie instamment les États Membres de mettre fin à l’impunité des actes de violence à l’égard des femmes en instituant des enquêtes, des poursuites régulières et des sanctions à l’encontre de tous les auteurs de tels actes, en veillant à ce que les femmes bénéficient d’une protection égale devant la loi et de l’égalité d’accès à la justice, ainsi qu’en exposant au grand jour et en combattant les comportements qui encouragent, justifient ou tolèrent toute forme de violence à l’égard des femmes.


L’Assemblée générale engage les États Membres à définir des stratégies efficaces en matière de prévention du crime et de justice pénale qui peuvent lutter contre la violence à l’égard des femmes, notamment des stratégies destinées à éviter une nouvelle victimisation, en éliminant entre autres les obstacles qui empêchent les victimes de se mettre en sécurité, en particulier les obstacles qui ont trait à la garde des enfants, à l’accès à une solution d’hébergement et à la disponibilité d’une aide juridique.


La résolution III intitulée « Règles des Nations Unies concernant le traitement des détenues et l’imposition de mesures non privatives de liberté aux délinquantes (Règles de Bangkok) » a été adoptée sans vote.  Par ce texte, l’Assemblée générale prend note avec satisfactiondes travaux réalisés par le Groupe d’experts chargé d’élaborer des règles supplémentaires concernant spécifiquement le traitement des femmes placées en détention et dans un établissement pénitentiaire ou autre lors de la réunion qu’il a tenue à Bangkok du 23 au 26 novembre 2009 ainsi que des résultats de la réunion.


Elle adopteles Règles des Nations Unies concernant le traitement des femmes détenues et les mesures non privatives de liberté pour les femmes délinquantes, jointes en annexe à la présente résolution, et approuve la recommandation du douzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale tendant à ce qu’elles soient désignées sous le nom de « Règles de Bangkok ».  Le texte intégral des Règles figure en annexe de la résolution.


Par la résolution IV intitulée « Douzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale », adoptée sans vote, l’Assemblée générale fait sienne la Déclaration de Salvador adoptée par ce Congrès, telle qu’approuvée par la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale et jointe en annexe à la résolution.  Elle prend note avec satisfaction de l’offre du Gouvernement qatari d’accueillir en 2015 le treizième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale.


Le texte intégral de la « Déclaration de Salvador sur les stratégies globales pour faire face aux défis mondiaux: les systèmes de prévention du crime et justice pénale et leur évolution dans un monde en évolution », figure en annexe du projet de résolution.      


Aux termes de la résolution V intitulée « Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants », adoptée sans vote, l’Assemblée générale saluel’initiative prise par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) de renforcer ses relations de travail avec l’Institut en lui prêtant son appui et en l’associant à l’exécution d’un certain nombre d’activités, dont celles qui figurent dans le Plan d’action révisé de l’Union africaine pour le contrôle des drogues et la prévention de la criminalité (2007-2012), en vue de renforcer l’état de droit et les systèmes de justice pénale en Afrique.  Elle affirme de nouveau qu’il faut mettre l’Institut mieux à même de prêter son appui aux mécanismes nationaux de prévention du crime et de justice pénale des pays d’Afrique.


Par la résolution VI intitulée « Renforcement du Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, surtout en ce qui concerne ses capacités de coopération technique”, adoptée sans vote, l’Assemblée généraledemande instammentaux États Membres et aux organisations internationales compétentes d’élaborer des stratégies, nationales ou régionales.  Elle leur demande de prendre les autres mesures qui s’imposent, en coopération avec le Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, afin de combattre efficacement la criminalité transnationale organisée, y compris la traite d’êtres humains, le trafic de migrants et la fabrication illicite et le trafic transnational d’armes à feu, ainsi que la corruption et le terrorisme.


L’Assemblée se félicite de la tenue de sa Réunion de haut niveau sur la criminalité transnationale les 17 et 21 juin 2010 à New York, et prend acte du résumé des débats fait par le Président de la Réunion.  Elle salue la Déclaration de Salvador sur des stratégies globales pour faire face aux défis mondiaux: les systèmes de prévention du crime et de justice pénale et leur évolution dans un monde en mutation, adoptée par le douzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, qui a eu lieu du 12 au 19 avril 2010 à Salvador de Bahia (Brésil).


L’Assemblée a également adopté sans vote une décision par laquelle elle prend note des rapports ci-après présentés au titre de la question intitulée « Prévention du crime et justice pénale »: a) Rapport du Secrétaire général sur l’assistance en vue de l’application des conventions et protocoles internationaux relatifs au terrorisme; b) Rapport du Secrétaire général sur le douzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale; c) Rapport du Secrétaire général sur l’amélioration de la coordination des efforts déployés contre la traite des personnes.


Contrôle international des drogues (A/65/458)


Aux termes de la résolution II intitulée« Coopération internationale face au problème mondial de la drogue », adoptée sans vote, l’Assemblée générale demande aux États d’agir, selon qu’il convienne et en temps voulu, pour mettre en œuvre les mesures et atteindre les buts et objectifs énoncés dans la Déclaration politique et le Plan d’action sur la coopération internationale en vue d’une stratégie intégrée et équilibrée de lutte contre le problème mondial de la drogue que l’Assemblée générale a adoptés à sa soixante-quatrième session.


L’Assemblée s’engage égalementà promouvoir la coopération bilatérale, régionale et internationale, notamment la mise en commun du renseignement et l’entraide transfrontalière.  Elle encourage aussi les États Membres à assurer des disponibilités suffisantes de drogues licites placées sous contrôle international, à des fins scientifiques et médicales.


Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale (A/65/459)


Par une décision, l’Assemblée générale a approuvé le programme de travail provisoire de la Troisième Commission pour la soixante-sixième session de l’Assemblée générale.


Planification des programmes (A/65/460)


L’Assemblée générale a pris note du rapport de la Troisième Commission.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.