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CS/10136

Le Conseil de sécurité « entend la voix des jeunes » dans le cadre d’une réunion informelle sur les défis du monde en matière de paix et de sécurité

21/12/2010
Conseil de sécuritéCS/10136
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

Séance informelle consacrée aux jeunes

matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ « ENTEND LA VOIX DES JEUNES » DANS LE CADRE D’UNE RÉUNION

INFORMELLE SUR LES DÉFIS DU MONDE EN MATIÈRE DE PAIX ET DE SÉCURITÉ


Le Conseil de sécurité a organisé, ce matin, une rencontre informelle (« Event for Voices of a New Generation ») entre ses membres et des jeunes du monde entier, conviés par la présidence des États-Unis « à faire entendre leur voix et leurs préoccupations ». 


L’Ambassadeur Susan Rice a ainsi invité des lycéens et étudiants représentés par des associations new-yorkaises et d’autres originaires de Chine, d’Allemagne, d’Autriche et du Japon, -autant de pays membres du Conseil- à poser directement leurs questions à ses homologues, qui se sont volontiers prêtés au jeu.  Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, était également présent. 


Qualifiant d’abord la réunion d’« historique et sans précédent », Mme Rice a rappelé qu’il était nécessaire de ne jamais perdre de vue que l’issue des délibérations du Conseil avait un impact sur la vie réelle des jeunes.  « Nous devons aux plus jeunes un monde pacifique et prospère », a-t-elle souligné.  S’adressant ensuite « aux futurs ambassadeurs présents dans la salle », la Représentante permanente des États-Unis leur a demandé de s’intéresser, dès aujourd’hui, aux débats en cours et à y participer par tous les moyens, y compris les médias sociaux.  Après avoir lu certains des mille messages envoyés par email, YouTube et FaceBook par des jeunes des cinq continents sur les défis mondiaux à la paix et à la sécurité, Mme Rice a présenté des courts métrages montrant trois jeunes gens. 


Fabiola Mercedes Estrada, Vénézuélienne de 17 ans, a ainsi interpellé les membres du Conseil de sécurité et le Secrétaire général « sur la pauvreté, sur la mort et l’absence d’avenir que je vois autour de moi ».  « Vous devez cesser de financer la guerre et financez plutôt notre avenir, échangez les armes contre un sourire! », a-t-elle demandé sous les applaudissements de l’auditoire.


Gloria Ramazani, une jeune Congolaise de 20 ans, a quant à elle estimé que « plus il y a de guerre, plus on se demande de quoi sera fait demain ».  Elle a invité les États Membres à instaurer une paix durable dans son pays, « où les jeunes filles sont soit violées, soit mariées jeunes et vouées à faire le ménage ».  « Faites en sorte que la paix revienne dans mon pays pour que nous puissions nous épanouir moralement, physiquement et intellectuellement », a-t-elle dit.


Pour Oussama Bessassi, Tunisien de 17 ans, le « terrorisme représente la menace la plus grave qui pèse sur la paix et la sécurité dans le monde ».  Convaincu que tout un chacun doit examiner de près ce phénomène, « conséquence de la pauvreté, de la faim, de la détresse, et de l’incapacité des hommes à communiquer », il a lancé un appel « contre la haine ».


Réagissant à ces messages, M. Ban Ki-moon a fait remarquer qu’il y a 50 ans, il aurait pu être l’un de ces jeunes.  « Mon pays, a-t-il dit, avait été détruit par la guerre et j’ai grandi pendant cette période de reconstruction extrêmement difficile ». 


« L’ONU représentait un espoir à cette époque et j’espère qu’il en est toujours de même aujourd’hui pour Fabiola, Gloria et Oussama », a-t-il ajouté.  M. Ban a déclaré que si le monde d’aujourd’hui est très complexe, il existe un dénominateur commun, qui est l’atteinte du développement durable pour assurer les ressources vitales de tous. 


« Savez-vous qu’avec une fraction des ressources consacrées aux dépenses militaires, nous pourrions garantir l’éducation de tous et accélérer le développement?  Savez-vous qu’une seule année des dépenses militaires suffirait à payer le budget de l’ONU pendant 732 ans? », a fait observer le Secrétaire général, qui a affirmé que l’ONU avait été créée pour traduire les paroles en actes. « Vos paroles », a-t-il insisté.  « Tournez-vous vers le monde, qui vous attend, car il y a beaucoup à faire! », s’est-il ensuite exclamé. 


Les membres du Conseil de sécurité ont pris la parole pour évoquer, à l’instar de l’Ambassadeur Philipp Parham, du Royaume-Uni, la stratégie des Nations Unies destinées à « faire triompher la sécurité et la justice », qui, a-t-il dit, « sont indispensables pour assurer la prospérité des peuples ».  « Comment empêcher les gens de devenir des terroristes?  En nous attaquant aux causes qui mènent à la violence et en nous montrant à la hauteur des valeurs humanistes que nous défendons dans nos discours », a répondu M. Parham.


Le représentant du Japon, M. HanayagiSumi, a salué le fait que les jeunes s’intéressent de plus en plus à « ce que j’appellerai la sécurité humaine, qui est très différente de la sécurité militaire ».  « Il faut renoncer à la puissance militaire pour imposer la sécurité, et axer nos efforts sur la sécurité humaine, qui suppose la satisfaction des besoins essentiels pour éviter l’éclatement des conflits », a-t-il préconisé.


L’Ambassadeur Thomas Mayr-Harting, de l’Autriche, a souhaité rappeler qu’à travers ses visites dans divers pays et régions, le « Conseil est en contact avec le terrain ».  « De retour de Goma, en République démocratique du Congo (RDC), où j’avais rencontré des jeunes filles victimes d’actes de violence sexuelle, je n’avais de cesse de me dire que notre Conseil doit faire plus pour traduire en justice les criminels », a-t-il confié, estimant que « la lutte contre l’impunité relève du mandat de protection des civils ».  « Pour mettre fin aux conflits, le Conseil de sécurité doit aussi jouer son rôle en matière de désarmement », a-t-il ajouté.


L’Ambassadeur Maria Luiza Ribeiro Viotti, du Brésil, a prolongé les propos du représentant de l’Autriche en considérant que si le Conseil doit s’occuper des conflits en cours, « vous nous avez opportunément rappelé aujourd’hui l’importance de faire plus en matière de prévention ».


M. Nawaf Salam et M. Kio Solomon Amieyeofori, respectivement Représentants permanents du Liban et du Nigéria, ont pour leur part souligné que l’un des objectifs de l’ONU est de promouvoir et de respecter la diversité culturelle du monde, et que tous les pays doivent s’unir pour renforcer la coopération et traiter ensemble les causes sous-jacentes au terrorisme et à la guerre, et ce, « en se gardant de marginaliser tel ou tel groupe social ». 


« Nous menons tous la même lutte », a affirmé l’Ambassadeur Ivan Barbalić, de la Bosnie-Herzégovine.  « L’avenir des jeunes filles congolaises est l’affaire de tous car voilà une question de portée mondiale qui interpelle la conscience universelle », a-t-il ainsi estimé, insistant à son tour sur l’importance de mettre fin à l’impunité.


Pour l’Ambassadeur Emmanuel Issoze-Ngondet, du Gabon, « les grandes affaires du monde sont de plus en plus discutées entre parents et enfants ».  « Les questions internationales intéressent la jeunesse, d’où l’utilité d’éduquer les jeunes au fonctionnement et au rôle de l’ONU, en particulier du Conseil de sécurité, garant de la paix et de la sécurité internationales ».  « Des résolutions et des sanctions, oui, mais il faut s’attaquer aux causes profondes des menaces à la paix et à la sécurité! », a-t-il insisté.


L’Ambassadeur Ruhakana Rugunda, de l’Ouganda et son homologue de la Chine, M. Wang Min, ont noté que les jeunes sont une catégorie particulière de victimes de la guerre, qui sont « déplacés ou enrôlés de force dans les rangs des armées gouvernementales et des groupes armés ».  Ils ont estimé que le Conseil de sécurité essaie par tous les moyens juridiques à sa disposition de convaincre les parties à un conflit de régler leur différend par la négociation, « de la même manière que les enfants d’une famille font tout pour que leurs parents cessent de se disputer parfois à leurs dépens ». 


De l’avis de M. Apakan Ertuğrul, le Représentant permanent de la Turquie, « les jeunes ont aussi un rôle à jouer dans la prévention de l’extrémisme qui mène au terrorisme, en exerçant une pression positive sur leur entourage ».  « Ne cessez pas de rêver à un monde plus sûr car vous êtes son avenir! », a-t-il dit, en s’adressant aux jeunes participants à « Event for Voices of a New Generation  ». 


Répondant aux questions de ces derniers, les membres du Conseil de sécurité ont précisé que leur rôle, dans le cas par exemple des tensions dans la péninsule coréenne, était de demander aux parties de faire preuve de sang froid.  Évoquant la situation en Somalie, ils ont expliqué que l’ONU y appuie un gouvernement transitoire, épaulé par une force de l’Union africaine chargée de protéger la population et de permettre aux autorités en place de diriger le pays.  « L’ONU et l’Union africaine s’efforcent de stabiliser la situation », ont-ils répété.  Pour ce qui est de la Côte d’ivoire, ils ont indiqué que le Conseil de sécurité était dans son rôle quand il exhorte les parties à respecter les résultats de l’élection présidentielle et, de ce fait, les aspirations de la majorité ivoirienne.


Dans ses remarques de clôture, la Présidente du Conseil a attiré l’attention sur le fait que « la pauvreté est la matrice des conflits ».  « Jeunes gens, sachez que dans les pays où l’on gagne 250 dollars par an et par personne, le risque d’un conflit civil est de 15% au cours d’une période de cinq ans.  Tandis que dans les pays où l’on gagne 5 000 dollars, ce risque est de moins de 1% au cours d’une période équivalente », a-t-elle déclaré.  Avant d’inviter les participants à un déjeuner organisé à la Mission américaine, Mme Rice a formé le souhait que cette réunion « ne soit pas la première et la dernière du genre »: « J’espère que le Conseil aura l’occasion d’entendre de nouveau la voix des jeunes et de travailler directement avec eux », a-t-elle conclu. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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