Par acclamation, l’Assemblée générale reconduit Ban Ki-moon au poste de Secrétaire général des Nations Unies pour un nouveau mandat de cinq ans

AG/11102

Par acclamation, l’Assemblée générale reconduit Ban Ki-moon au poste de Secrétaire général des Nations Unies pour un nouveau mandat de cinq ans

21/06/2011
Assemblée généraleAG/11102
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

101e séance plénière - après-midi


PAR ACCLAMATION, L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE RECONDUIT BAN KI-MOON AU POSTE DE SECRÉTAIRE

GÉNÉRAL DES NATIONS UNIES POUR UN NOUVEAU MANDAT DE CINQ ANS


Ban Ki-moon, dont le deuxième mandat ira du 1er janvier 2012

au31 décembre 2016, engage les États Membres à trouver « l’unité dans l’action »


L’Assemblée générale a décidé, cet après-midi, par acclamation, de nommer M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, pour un second mandat de cinq ans à ce poste, commençant le 1er janvier 2012 et se terminant le 31 décembre 2016.


« Par la décision que vous venez de prendre cet après-midi, vous me faites un très grand honneur qui va au-delà des mots.  Votre confiance m’inspire un sentiment de profonde humilité », a déclaré M. Ban Ki-moon après avoir prêté serment sur la copie originale de la Charte des Nations Unies, qui a été prêtée pour l’occasion par le Service des archives nationales des États-Unis d’Amérique.


« En agissant de manière décisive pour renouveler mon mandat, vous m’avez fait le don du temps, du temps qui est nécessaire pour poursuivre le travail important que nous avons commencé ensemble », a déclaré Ban Ki-moon.


Évoquant l’esprit du nouveau multilatéralisme, conçu comme « un nouvel esprit pour l’action collective », sous lequel il avait placé son premier mandat, M. Ban est revenu sur certaines des actions les plus décisives lancées par l’ONU au cours de quatre dernières années et demie.  Il a notamment évoqué les changements climatiques, se félicitant que cette question figure aujourd’hui au cœur des préoccupations de la communauté internationale, comme le sont les progrès réalisés en matière de désarmement nucléaire et dans le domaine de la santé.  Le Secrétaire général a aussi commenté l’action de l’ONU en Haïti, au Pakistan et au Myanmar.


« Plus que jamais auparavant, l’ONU est présente en première ligne, protégeant ceux qui en ont besoin et soutenant l’instauration de la paix.  Nous nous sommes battus pour la démocratie, la justice et les droits de l’homme», a ajouté le Secrétaire général.


« En Côte d’Ivoire, en Afrique du Nord et ailleurs », a-t-il poursuivi, nous avons taillé une place au principe de la responsabilité de protéger », a-t-il souligné. 


M. Ban est aussi revenu sur la création d’ONU-Femmes, « pour que partout, les femmes aient davantage de moyens d’action, y compris dans le système des Nations Unies ».


Le Secrétaire général a évoqué en outre l’approche de la date butoir de 2015 pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et il a parlé de la tenue, l’an prochain, de la Conférence Rio+20, ainsi que la Réunion de haut niveau sur la sureté nucléaire qui doit avoir lieu en septembre, ajoutant qu’il présenterait la vision à long terme de l’ONU au cours de la prochaine Assemblée générale.


« Ensemble, à force de bonne volonté et de confiance mutuelle, nous avons jeté des bases solides pour l’avenir », s’est félicité le Secrétaire général, intervenant en français.  « De la compétition des idées, nous devons trouver l’unité dans l’action.  Quand nous sommes ensemble, aucun défi n’est trop grand à relever.  Ensemble, rien n’est « impossible », a-t-il dit en langue française.


Le Président de l’Assemblée générale, M. Joseph Deiss, a rendu hommage à la loyauté, à la discrétion et à la conscience de Ban Ki-moon en lui déclarant que ce sont « des valeurs, qui, au jour le jour, depuis cinq ans, ont véritablement guidé votre action ».  Dressant le bilan du premier mandat du Secrétaire général à la tête de l’Organisation des Nations Unies, M. Deiss a notamment salué, dans le domaine de la sécurité et du maintien de la paix, la création du Département de l’appui aux missions de maintien de la paix, et, en matière de désarmement et de réduction des arsenaux nucléaires mondiaux, l’organisation d’une réunion sur la question en marge de l’Assemblée générale en septembre dernier.


« Vous resterez, Monsieur le Secrétaire général, comme l’homme qui a œuvré à la création de l’entité « ONU-femmes », a ajouté M. Deiss, avant de mettre également en avant la création, par le Secrétaire général, de la Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants. 


Après avoir souligné l’engagement de M. Ban en faveur de la lutte contre les changements climatiques, du développement durable, et de la sécurité dans l’utilisation du nucléaire civil, M. Deiss a déclaré, concernant « le printemps arabe », que le monde avait besoin d’une ONU « solide et crédible ».  Le Président de l’Assemblée générale a jugé que ce second mandat permettra à M. Ban d’intensifier encore son action en faveur des valeurs fondamentales de la Charte. 


Les représentants des cinq grands groupes régionaux auxquels appartiennent les États Membres de l’ONU sont également intervenus au cours de cette réunion pour faire part de leur « sentiment de satisfaction générale » et pour saluer la manière « énergétique et efficace » avec laquelle le Secrétaire général Ban Ki-moon a su faire face aux « problèmes contemporains les plus pressants ».


« Le bilan de M. Ban Ki-moon au cours de son premier mandat est empreint de succès qui nous font espérer que cette réélection lui permettra de parachever ses nombreuses réalisations », a notamment affirmé le représentant du Sénégal, au nom du Groupe des États d’Afrique.


Intervenant en sa capacité de représentante du pays hôte, la représentante des États-Unis a salué l’« altruisme » de M. Ban, un dirigeant qui, a-t-elle affirmé, est a l’écoute de ceux qui sont dans l’incapacité de s’exprimer, les sans-voix; que ce soit des réfugiés, des enfants en attente d’un vaccin, et tous ceux à qui à travers le monde l’ONU vient en aide.


« Nous avons la chance d’avoir un Secrétaire général qui est un bâtisseur de passerelles », s’est félicitée la représentante des États-Unis, qui a par ailleurs salué l’engagement de M. Ban en faveur du développement durable, de la défense des droits des homosexuels et des personnes transgenres, et d’une plus grande transparence et discipline budgétaire au sein de l’ONU, entre autres. 


Elle a également évoqué le sacrifice qu’a bien voulu faire la famille de Ban Ki-moon pour le bien commun des peuples du monde.


Également présent, le Ministre des affaires étrangères et du commerce de la République de Corée, M. Hwan Kim-Sung a fait part de « l’intégrité, de la diligence et des efforts inlassables » du Secrétaire général, ajoutant que M. Ban est une figure de légende dans son pays d’origine, la République de Corée.


M. Hwan a notamment commenté le travail entrepris par le Secrétaire général en Côte d’Ivoire, ainsi que son engagement en faveur du multilatéralisme qui, a-t-il observé, « a permis d’inscrire les changements climatiques à la tête de l’agenda international ».


« Secrétaire général des Nations Unies, c’est sans doute l’emploi le plus difficile et la mission la plus impossible à remplir de la planète Terre », a-t-il par ailleurs commenté, non sans humour.


En adoptant la résolution intitulée « Nomination du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies »*, qui était présentée par le Représentant permanent du Gabon auprès des Nations Unies et Président du Conseil de sécurité pour le mois de juin 2011, les membres de l’Assemblée générale ont suivi la recommandation contenue dans la résolution 1987 (2011) du Conseil de sécurité, qui a été adoptée par acclamation le 17 juin dernier au cours d’une séance à huis clos du Conseil.


Selon l’Article 97 de la Charte de l’ONU, le Secrétaire général, le plus haut fonctionnaire de l’Organisation, est en effet nommé par l’Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité.


L’actuel mandat de Ban Ki-moon, qui avait pris effet le 1er janvier 2007, prendra fin le 31 décembre 2011


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


*     A/65/L.80


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: le Président du Groupe de haut niveau de l’Union africaine sur le Soudan annonce la signature d’un accord de démilitarisation d’Abyei

CS/10286

Conseil de sécurité: le Président du Groupe de haut niveau de l’Union africaine sur le Soudan annonce la signature d’un accord de démilitarisation d’Abyei

20/06/2011
Conseil de sécuritéCS/10286
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6559e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LE PRÉSIDENT DU GROUPE DE HAUT NIVEAU DE L’UNION AFRICAINE

SUR LE SOUDAN ANNONCE LA SIGNATURE D’UN ACCORD DE DÉMILITARISATION D’ABYEI


Les membres du Conseil de sécurité exigent un cessez-le-feu

au Kordofan méridional et demandent que la MINUS puisse y protéger les civils


Le Conseil de sécurité a salué, ce matin, l’accord de démilitarisation d’Abyei, signé aujourd’hui par le Gouvernement du Soudan et les autorités du Sud-Soudan.  Les États membres du Conseil ont également appelé les parties au conflit du Kordofan méridional à mettre immédiatement fin aux hostilités.


L’annonce de la signature de cet accord, intervenue ce matin à Addis-Abeba, a été faite, en direct de la capitale éthiopienne, par M. Thabo Mbeki, Président du Groupe de haut niveau de l’Union africaine sur le Soudan.  L’ancien Président de l’Afrique du Sud, qui participait aux échanges de la réunion du Conseil par vidéoconférence, n’a pas dévoilé les détails de l’accord, se contentant d’indiquer que le Conseil de sécurité pourrait en examiner le texte dans les plus brefs délais, « en particulier les dispositions relatives à la démilitarisation et celles ayant trait au remplacement à Abyei des forces soudanaises par des Casques bleus de l’ONU » provenant des contingents éthiopiens.


Réagissant à ces propos, la représentante des États-Unis, Mme Susan Rice, a fait savoir que son pays présenterait bientôt un projet de résolution sur la création d’une « force intérimaire à déployer à Abyei », et à laquelle l’Éthiopie, qu’elle a remerciée, s’est engagée à participer.  « Il nous reste trois semaines avant l’indépendance du Sud, et la situation au Sud-Soudan représente une grave menace à la paix et à la sécurité internationales ainsi qu’une urgence », a souligné Mme Rice. 


Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan, qui intervenait, aux côtés de M. Mbeki, depuis Addis-Abeba, a noté qu’une fois que le Conseil de sécurité aura approuvé l’accord sur Abyei, l’ONU déploiera rapidement dans la région des troupes éthiopiennes, cela « en assurant le retrait des autres forces et le retour dans leurs foyers des personnes déplacées ».  « Le Conseil de sécurité devrait donner des instructions en ce sens le plus tôt possible, avant que la saison des pluies n’empêche les déplacements », a-t-il en outre préconisé.


Les membres du Conseil ont appuyé la déclaration de la représentante des États-Unis, dont le fond portait également sur la détérioration de la situation en matière de sécurité dans le Kordofan méridional, ainsi que celle de M. Ezekiel Lol Gatkuoth, représentant du Sud-Soudan.  Concernant la situation au Kordofan, M. Lol Gatkuoth a déclaré que le Gouvernement du Sud-Soudan dénonçait les attaques violentes commises par les Forces armées soudanaises contre les populations du Kordofan méridional.  Ces attaques, a-t-il dit, « ont provoqué une crise humanitaire » dans la zone concernée. 


M. Lol Gatkuoth a ajouté que le Gouvernement de Khartoum « doit garantir l’accès de la région affectée par les combats aux agences humanitaires afin d’aider les personnes déplacées », dont le nombre s’élève à 60 000, selon les rapports de l’ONU.  « Sans action immédiate et ferme de la part du Conseil de sécurité, la situation au Kordofan méridional risque de dégénérer en nettoyage ethnique et éventuellement en génocide », a-t-il également prévenu. 


Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur profonde préoccupation face à la situation qui règne sur le terrain, marquée, comme l’a rappelé l’Ambassadeur de la France, par des combats opposant, depuis le 5 juin, les Forces armées soudanaises aux forces de l’Armée populaire de libération du Soudan, et par le fait que les organisations et travailleurs humanitaires n’ont aucun accès aux populations en raison des restrictions qui leur sont imposées.


« La France appelle les parties à conclure un cessez-le-feu, à permettre la fourniture de l’aide humanitaire et à reprendre la voie du dialogue », a déclaré son représentant, M. Gérard Araud, tout en jugeant « impératif » que la MINUS puisse mettre en œuvre son mandat de protection des civils, dont plusieurs milliers cherchent actuellement refuge auprès des Nations Unies, notamment à Kadugli.


Concernant les modalités de la présence onusienne après l’accession à l’indépendance du Sud-Soudan, les membres du Conseil de sécurité ont exhorté les parties à s’engager dans un dialogue sur les mécanismes envisageables à cet égard, ceci au-delà de la date de la proclamation formelle de l’indépendance du Sud-Soudan, fixée au 9 juillet.  Cette présence onusienne s’avère indispensable pour garantir un appui, qui est nécessaire, au maintien de la paix et faciliter ainsi la stabilité et la prospérité dans toute la région.


Par ailleurs, commentant l’annonce faite par M. Mbeki, le représentant du Soudan a estimé que la démilitarisation d’Abyei ouvre la voie au règlement de toutes les questions en suspens relevant de l’Accord de paix global de 1995, en particulier celles relatives au partage des ressources.  « Le Gouvernement soudanais apprécie le rôle que joue le Conseil de sécurité, tout en lui demandant de temporiser et de retarder un peu certaines de ses actions afin que les efforts en cours pour régler toutes les questions en suspens aboutissent », a demandé le représentant, M. Daffa-Alla Elhag Ali Osman.



RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN


Déclarations


M. THABO MBEKI, Président du Groupe de haut niveau de l’Union africaine sur le Soudan, qui intervenait par vidéoconférence depuis Addis-Abeba, a indiqué qu’au cours des dernières heures, les deux parties avaient signé un accord sur Abyei, les représentant du Nord et du Sud-Soudan ayant demandé au Conseil de sécurité d’examiner cet accord « car il prévoit l’intervention de l’ONU en vue de sa pleine application ».  « Le Conseil de sécurité pourra examiner cet accord dans les plus brefs délais, en particulier les dispositions relatives à la démilitarisation et celles ayant trait au remplacement des forces soudanaises par des Casques bleus de l’ONU provenant des contingents éthiopiens », a-t-il ajouté.  L’ancien Président de l’Afrique du Sud a insisté sur le fait que l’accord conclu devra entrer en vigueur dans les meilleurs délais, afin de permettre aux réfugiés de la zone de rentrer rapidement dans leurs foyers, de permettre aux organisations de secours humanitaires d’intervenir efficacement sur le plan humanitaire et de faire baisser le niveau de violence. 


S’agissant de la situation dans le Kordofan méridional, M. Mbeki a annoncé que, dès demain, des représentants de cet État soudanais viendraient à Addis-Abeba pour discuter, sous les auspices du Représentant spécial et de l’Union africaine, « d’un processus pour régler le conflit en cours par des moyens pacifiques ».  « La participation de représentants du Kordofan méridional aux travaux d’Addis-Abeba nous permettra d’aborder de manière approfondie les questions de fond à traiter d’urgence, ainsi que celles relatives à la sécurité et à la situation politique », a expliqué M. Mbeki. 


L’ancien Président de l’Afrique du Sud a ensuite noté qu’outre les questions portant sur Abyei et le Kordofan méridional, l’Union africaine continuait d’aider les parties à avancer sur celles encore en suspens et relatives à l’Accord de paix global.  Il a indiqué que des mesures économiques étaient sur la table et devaient être examinées en vue d’établir les conditions d’une coopération entre le Nord et le Sud, « une fois que le Sud-Soudan aura accédé à l’indépendance le 9 juillet ».  « En matière d’échanges commerciaux, de monnaie et d’exploitation pétrolière, des accords sont sur le point d’être conclus, le point d’achoppement restant la sécurité le long de la frontière », a indiqué M. Mbeki.  « Mais sur ce point également, nous sommes proches d’un règlement », a-t-il assuré, en rappelant qu’il reviendra au Conseil de sécurité de trancher sur ce que doivent être la taille et la composition d’une force internationale qui aidera les deux États à assurer la sécurité dans cette zone.  « D’ici à la fin de juin, nous aurons avancé et nous disposerons d’un tableau clair le 9 juillet », a-t-il promis. 


M. HAILE MENKERIOS, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan, a fait part de l’évolution de la situation au Soudan depuis la visite que le Conseil y a effectuée le mois dernier.  En ce qui concerne la sécurité, il a rappelé ce qu’a indiqué le Président Mbeki sur la question d’Abyei, et souligné que la situation n’avait guère évolué depuis l’accord conclu aujourd’hui, tout en émettant l’espoir que cet accord entrainerait la fin des affrontements.  S’agissant du Kordofan méridional, où des combats se sont poursuivis, M. Menkerios a expliqué que les deux parties étaient convenues que les hostilités pourraient prendre fin.  « Nous espérons que cet accord sera suivi d’un cessez-le feu, après la conclusion d’un accord politique », a-t-il dit.


M. Menkerios a ensuite parlé de la situation dans le sud du Soudan, où il y a encore des combats sporadiques.  Il a espéré que ces combats allaient diminuer du fait du début de la saison des pluies.  Dans le sud, a-t-il poursuivi, les affrontements ont entrainé une situation humanitaire très difficile, et rendant l’accès à cette région extrêmement compliqué pour les humanitaires.  Il s’est toutefois montré optimiste après l’accord conclu aujourd’hui.  Le Ministre d’État soudanais pour les affaires humanitaires a en effet assuré qu’un accès serait autorisé pour les régions où les besoins sont les plus critiques, a indiqué M. Menkerios.  Nous n’avons pas non plus un accès facile à certains membres de notre personnel se trouvant dans ces régions, a ajouté M. Menkerios.  Il a indiqué qu’il allait essayer de mettre en œuvre les accords conclus, notamment en matière d’accès humanitaire. 


En ce qui concerne les préparatifs d’une mission éventuelle des Nations Unies au Sud-Soudan, Hailé Menkerios a expliqué que la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) était en train d’acheminer du matériel vers cette zone.  S’agissant d’Abyei, les parties ont convenu que les forces éthiopiennes, en lesquelles ils ont confiance, pourraient intervenir, a-t-il indiqué.  Lorsque le Conseil de sécurité aura réagi à l’accord conclu aujourd’hui et l’aura approuvé, nous serons prêts à déployer rapidement des troupes éthiopiennes à Abyei, tout en assurant le retrait des autres forces et le retour des personnes déplacées, a indiqué M. Menkerios.  Le Conseil de sécurité devrait donner des instructions en ce sens le plus rapidement possible, avant que la saison des pluies n’empêche les déplacements, a demandé le Représentant spécial du Secrétaire général.


Pour ce qui est du contrôle des frontières, les deux parties au conflit ont accepté l’intervention d’une partie tierce, a-t-il souligné.  Il a précisé que cette mission devrait être menée par l’ONU, et qu’il devait avoir une filière hiérarchique unique.  Nous allons pouvoir utiliser une partie des avoirs et du matériel que nous avons déjà pour conduire une mission à Abyei, ainsi que pour l’appui à apporter à une éventuelle mission de surveillance de la frontière, a indiqué M. Menkerios.  Du fait des tensions qui subsistent, la MINUS sera pleinement opérationnelle jusqu’au 9 juillet, a-t-il ajouté.  La liquidation de la Mission devrait donc commencer après cette date.  Ensuite, il faudra maintenir l’aide au Groupe de haut niveau de l’Union africaine et aux autres partenaires qui continuent de nous prêter main forte pour l’établissement de la paix au Soudan, comme l’Union africaine, a préconisé M. Menkerios.


M. DAFFA-ALLA ELHAG ALI OSMAN (Soudan) est intervenu brièvement pour saluer « les bonnes nouvelles apportées par M. Thabo Mbeki ».  Il s’est ainsi félicité de la conclusion d’un « accord temporaire en ce qui concerne la direction qui doit être prise pour Abyei et la sécurité dans la région ».  « Après cette annonce, nous sommes convaincus que les questions en suspens seront résolues, en particulier celles relatives au partage des ressources, car le Gouvernement du Soudan a la volonté d’avancer », a-t-il affirmé.  S’agissant de la situation en matière de sécurité le long de la frontière, le représentant a confirmé que « des solutions seront annoncées très bientôt ».  « Le Gouvernement soudanais apprécie le rôle que joue le Conseil de sécurité, tout en lui demandant de temporiser et de retarder un peu certaines de ses actions afin que les efforts en cours pour régler toutes les questions en suspens aboutissent », a ensuite indiqué le représentant du Soudan.  Se référant aux annonces faites par M. Mbeki, il a rappelé que demain ou après-demain, « des contacts directs auront lieu entre les parties concernées pour parvenir à un règlement des problèmes qui se posent au Kordofan méridional ».  « Pour parvenir à une solution, nous aurons donc besoin de temps », a souligné le représentant. 


M. EZEKIEL LOL GATKUOTH, du Sud-Soudan, a affirmé que le Gouvernement du Sud-Soudan demeurait pleinement engagé en faveur de l’application définitive et totale de l’Accord de paix global.  Il a mis l’accent sur la nécessité de renouveler les efforts collectifs déployés en vue de mettre en œuvre l’Accord dans sa totalité.  Il s’est dit préoccupé par les violations récentes de l’Accord de paix global par le Gouvernement du Soudan, qui se sont manifestées par des attaques armées et une tentative de déstabilisation lancées contre le Sud.  Les menaces ont été posées au travail de borne qui est mené, et qui vise à achever la mise en œuvre des accords existants sur le statut final d’Abyei; à assurer la démarcation de la frontière; à conduire les consultations populaires dans le Kordofan méridional et dans le Nil Bleu.  Ces menaces mettent en danger la coexistence pacifique de deux États, le Soudan et le Sud-Soudan, après le 9 juillet 2011, a ajouté M. Lol Gatkuoth.


En dépit de certaines suggestions exprimées tendant à soutenir le contraire, il est de plus en plus clair, a-t-il estimé, que l’attaque lancée par les Forces armées soudanaises, au vu de la rapidité et de l’étendue des opérations militaires qu’elles ont menées, fait partie d’un plan délibéré conçu avant le 19 mai.  Le Gouvernement du Sud-Soudan regrette les échanges de tirs survenus le 19 mai entre l’Armée populaire de libération du Soudan et les Forces armées soudanaises dans la région d’Abyei, a déclaré M. Lol Gatkuoth, ajoutant que le recours à la force par Khartoum était injustifiable et totalement disproportionné.  Les mesures prises par Khartoum constituent une tentative du Gouvernement du Soudan d’échapper à la mise en œuvre totale et définitive de l’Accord de paix global, a accusé le représentant du Sud-Soudan.  M. Lol Gatkuoth a expliqué que les conséquences humanitaires de la violence à Abyei étaient catastrophiques et que les actions de Khartoum avaient causé des préjudices énormes aux populations civiles innocentes.  Ceci est une violation grave des droits de l’homme et du droit international humanitaire, a souligné le représentant.


Il a néanmoins annoncé que les parties venaient de signer un accord à Addis-Abeba visant à assurer le retrait immédiat des Forces armées soudanaises d’Abyei et à permettre l’intervention d’une brigade militaire éthiopienne de protection des civils.  Le Gouvernement du Sud-Soudan, a-t-il précisé, se félicite de l’offre faite aux parties par le Gouvernement de l’Éthiopie concernant le déploiement de Casques bleus éthiopiens à Abyei qui agiraient selon les termes d’un mandat du Conseil de sécurité octroyé sous le régime du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.  Le représentant a vivement encouragé le Conseil à concrétiser cette proposition et à fournir à ces forces les ressources nécessaires afin que leur déploiement soit effectif dans les deux semaines à venir, tel que le prévoit l’accord conclu.


M. Lol Gatkuoth a rappelé qu’Abyei appartenait à la fois au Nord et au Sud, et qu’il devait en être ainsi tant que la population de la zone ne se sera pas prononcée autrement.  Il a également affirmé que son gouvernement dénonçait les attaques violentes commises par les Forces armées soudanaises contre les populations du Kordofan méridional, attaques qui, a-t-il dit, ont provoqué une deuxième crise humanitaire.  Le représentant a exhorté le Conseil de sécurité à insister pour permettre la signature immédiate d’un accord visant à mettre un terme aux hostilités.  Les autorités à Khartoum, a-t-il ajouté, doivent garantir l’accès de la région aux agences humanitaires afin d’aider les personnes déplacées.  Sans action immédiate et ferme de la part du Conseil de sécurité, la situation dans le Kordofan méridional risque de dégénérer en nettoyage ethnique et éventuellement en  génocide, a-t-il prévenu.


Seul le cadre de l’Accord de paix global peut garantir la paix au Soudan, a estimé M. Lol Gatkuoth.  Le règlement des questions en suspens est la clef de voûte du maintien de la paix entre le Nord et le Sud, a-t-il déclaré, mettant l’accent sur la nécessité d’assurer la viabilité et la sécurité mutuelles des deux pays après le 9 juillet.  M. Lol Gatkuoth a souligné que la présence des Nations Unies dans les trois régions d’Abyei, du Kordofan méridional, et du Nil Bleu, ainsi qu’à la frontière entre le Nord et le Sud-Soudan, devait être prolongée en attendant le règlement des questions en suspens selon les termes de l’Accord de paix global.  Le représentant du Sud-Soudan a appuyé l’option consistant à assurer l’existence d’une zone tampon démilitarisée entre le Nord et le Sud, laquelle a récemment fait l’objet de discussions entre les parties à Addis-Abeba.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a salué les informations données ce matin au Conseil selon lesquelles les parties ont signé un accord sur Abyei et sur le retrait des Forces armées du Soudan.  Elle a souligné l’urgence du déploiement des troupes éthiopiennes à Abyei en tant que force opérant sous les auspices des Nations Unies.  Après avoir remercié tous ceux qui sont intervenus pour parvenir à cet accord, Mme Rice a annoncé que les États-Unis allaient bientôt distribuer un projet de résolution prévoyant la création d’une force intérimaire pour la zone d’Abyei.  Il nous reste trois semaines avant l’indépendance du Sud, et la situation au Sud-Soudan représente une grave menace à la paix et à la sécurité internationales et une urgence, a-t-elle aussi souligné.


En ce qui concerne les terribles affrontements qui ont eu lieu au Kordofan méridional, Mme Rice a déploré les violations des droits de l’homme qui y sont pratiquées et leur caractère ethnique.  Les forces armées ont pris le contrôle de l’aéroport et interdit les vols des aéronefs des Nations Unies, a-t-elle aussi regretté, notant aussi avec préoccupation que les ONG sont en train d’évacuer leur personnel et qu’une crise de grande ampleur se déroule actuellement dans cette région.  Elle a invité les deux parties à autoriser l’accès de la région aux humanitaires.  Mme Rice a par ailleurs noté que l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS) s’était déployée à la frontière, en violation de l’Accord de paix global.  De plus, les forces armées arment les populations locales, a-t-elle aussi déploré.  Les États-Unis condamnent toute violation des agréments précédents, en particulier lorsqu’elle est basée sur des motifs ethniques.


Mme Rice a demandé un rapport du Secrétaire général d’ici la fin du mois de juin, présentant toutes les violations des droits de l’homme survenues au Kordofan méridional et à Abyei.  Elle a aussi invité le Gouvernement du Soudan à empêcher une escalade de la crise en mettant fin à ses opérations militaires au Kordofan méridional et en se concentrant sur les efforts diplomatiques visant la résolution du conflit.  Elle lui a demandé, ainsi qu’à l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS), de mettre fin aux hostilités et de lever les restrictions imposées aux déplacements des personnels humanitaires.  Enfin, a-t-elle conclu, il faut que le Secrétariat des Nations Unies procède à une évaluation de la situation afin de permettre au Conseil de mener à bien sa mission.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) s’est félicité des informations rapportées au Conseil sur l’accord signé ce matin.  Il a pris note des engagements du Gouvernement soudanais en faveur d’un règlement pacifique des situations à Abyei et au Kordofan méridional.  La signature d’un accord intérimaire sur Abyei est une mesure nécessaire, mais pas suffisante, pour parvenir à une paix générale au Soudan, a-t-il relevé.  L’escalade de la violence au Kordofan méridional a, par exemple, entrainé des déplacements de nombreux groupes de personnes, s’est inquiété

M. Grant.  Le représentant britannique a condamné les attaques lancées par les Forces armées soudanaises de Khartoum et les exactions commises par les deux parties.  Il a demandé un cessez-le-feu immédiat et exigé que les auteurs des crimes commis soient traduits en justice.


M. Grant a aussi jugé la situation humanitaire dans le Kordofan méridional vivement préoccupante et a demandé un accès humanitaire sans restriction aux populations dans le besoin, notamment par voie aérienne, pour l’ONU et les agences humanitaires.  Le représentant s’est ensuite félicité de la poursuite des négociations à Addis-Abeba et a émis l’espoir que la sécurité de la population civile serait assurée.  Il faut aussi préserver la situation sécuritaire dans l’État du Nil Bleu, a-t-il dit.  Relevant les violations de l’Accord de paix global par le Gouvernement soudanais de Khartoum, ainsi que la gravité de la situation humanitaire, M. Grant a souhaité que les parties s’engagent à trouver une solution en ce qui concerne le statut futur d’Abyei.  La sécurité du Soudan et du Sud-Soudan serait grandement renforcée par une présence des Nations Unies, a-t-il aussi estimé.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a salué à son tour les informations encourageantes transmises par M. Mbeki, soulignant en particulier la conclusion de l’accord temporaire sur Abyei survenue à Addis-Abeba sous les auspices de l’Union africaine.  « Il faut se concentrer dès à présent sur la mise en œuvre de cet accord.  Ce sera une mise à l’épreuve de la sincérité des parties qu’examinera de près le Conseil de sécurité, qui, en ce sens, va se pencher sur le déploiement rapide d’une force intérimaire dans la zone », a dit M. Wittig.  « Nous condamnons la poursuite des combats au Soudan, notamment toutes les attaques lancées contre les populations civiles et les actes d’intimidation contre le personnel de l’ONU », a poursuivi le représentant.  M. Wittig a ensuite demandé que l’accès humanitaire soit rétabli, notamment au Kordofan méridional, « où la MINUS doit pouvoir exercer son mandat en matière de protection des civils ».  Il a conclu son intervention en insistant sur le fait que l’accord sur Abyei devra être suivi, avant le 9 juillet, d’arrangements sur le Kordofan méridional et l’État du Nil bleu. 


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a lui aussi félicité les parties ayant signé l’accord temporaire sur Abyei, annoncé au Conseil par M. Thabo Mbeki.  « La situation dans la zone menace la mise en œuvre complète de l’Accord de paix global et les acquis obtenus ces derniers mois en matière de paix et de stabilité », a-t-il prévenu.  Après avoir appelé au retrait des Forces armées soudanaises et de l’Armée populaire de libération du Soudan de la zone d’Abyei, il a rappelé que l’accord trouvé ces derniers jours ne réglait pas la question du statut définitif de la région.  Concernant les tensions dans le Kordofan méridional, le représentant a estimé qu’elles constituent « une incertitude supplémentaire, à trois semaines de la déclaration d’indépendance du Sud-Soudan ».  « L’impact de l’insécurité dans cette région a déjà conduit à une crise humanitaire marquée par le déplacement de milliers de réfugiés et l’affaiblissement de la présence onusienne déployée dans la zone », a-t-il constaté, avant d’exhorter les parties à surmonter les difficultés actuelles, afin que « le 9 juillet soit la date historique que nous souhaitons tous célébrer ». 


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) s’est dit préoccupé par la détérioration de la situation au Kordofan méridional et à Abyei, qui a causé des déplacements de populations.  Il a demandé aux parties d’éviter toute escalade de la violence dans ces régions, et les a appelées à respecter de bonne foi leurs engagements.  Nous condamnons fermement toute mesure unilatérale qui porterait préjudice aux négociations, a-t-il dit.  L’échec ou le succès de chacun des États engagés dans ce conflit dépendent de l’échec ou du succès de l’autre, a-t-il dit, soulignant la grande interaction entre le Nord et le Sud.  M. Moraes Cabral a invité les parties à poursuivre les négociations dans un esprit de coopération et à continuer de travailler avec le Groupe de haut niveau de l’Union africaine, afin de trouver une solution pacifique au problème d’Abyei, ainsi que pour résoudre toutes les autres questions en suspens.


M. Moraes Cabral s’est réjoui de l’accord trouvé sur la frontière démilitarisée entre le Nord et le Sud et a invité les parties à tirer partie de l’assistance de l’ONU dans ce domaine.  Nous demandons aux parties de faire preuve de retenue dans le Kordofan méridional et à Abyei, a-t-il poursuivi.  En ce qui concerne la situation humanitaire, il a regretté l’escalade de la violence visant la population civile et a demandé qu’il y soit mis fin.  Il a aussi souligné la nécessité d’assurer la sécurité des agents humanitaires.  Le représentant a enfin exprimé son appui à la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) et l’a félicitée pour le travail accompli dans des conditions difficiles.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a félicité MM. Mbeki et Menkerios pour les bons résultats enregistrés au Soudan.  Il a aussi salué la volonté de compromis dont font preuve Khartoum et Djouba, espérant que cela témoignerait d’une volonté politique naissante qui permettra de résoudre pacifiquement notamment le projet d’indépendance du Sud-Soudan.  Le représentant a également appelé les parties à s’abstenir de l’usage de la violence.  Il a enfin appuyé la présence des Nations Unies au Soudan et les travaux que mènent MM. Mbeki et Menkerios.


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a exprimé sa préoccupation quant à la détérioration de la sécurité au Soudan.  Il a souhaité que soient condamnés fermement les meurtres et les violations des droits de l’homme commis contre la population du Kordofan méridional et celle de la région d’Abyei.  Il a souligné les efforts menés par le Groupe de haut niveau de l’Union africaine chargé de l’application des recommandations pour le Soudan, qui visent à rapprocher les parties et à leur faire reprendre la voie des négociations.  M. Osorio a exhorté les parties à ne pas utiliser la violence et à éviter tout acte de provocation.  « Il faut que les parties réitèrent les engagements pris au cours des négociations sur toutes les questions en suspens », a-t-il ajouté.


M. Osorio a également appelé les parties à respecter la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) et toutes les autres institutions du système des Nations Unies, afin qu’elles puissent accomplir leurs mandats respectifs sans craindre pour la sécurité de leurs personnels.  Le représentant a aussi invité les parties en présence à respecter les engagements figurant à l’Accord de paix global, précisant qu’il était essentiel que toutes les forces armées se retirent d’Abyei.  M. Osorio a aussi plaidé en faveur du retour de la population déplacée.  Alors qu’il reste plusieurs questions à régler avant la création de l’État du Sud-Soudan, il a invité la communauté internationale à rester unie pour aider les parties à trouver des solutions aux questions qui se posent encore et à favoriser la création de relations harmonieuses entre deux États voisins et indépendants. 


M. GÉRARD ARAUD (France) a salué la conclusion de l’accord temporaire sur Abyei, qui constitue un grand pas en avant pour mettre un terme à la crise déclenchée le 21 mai dernier.  Concernant l’application de l’accord, qui devrait prévoir le déploiement de soldats éthiopiens, il a assuré que le Conseil de sécurité allait examiner la résolution que présenteront les États-Unis à cet effet.  Après avoir condamné les intimidations contre le personnel de l’ONU et les entraves à la liberté de circulation visant la MINUS, M. Araud a abordé le conflit dans le Kordofan méridional. 


Notant que les combats entre les Forces armées soudanaises et l’Armée populaire de libération du Soudan ont entrainé le déplacement de 60 000 personnes, il a exhorté les parties à conclure sans délai un cessez-le-feu; à permettre la fourniture de l’aide humanitaire et à reprendre la voie du dialogue.  La MINUS doit mettre en œuvre son mandat de protection des civils, en particulier à Kadugli, a insisté M. Araud.  Le représentant a estimé qu’à la lumière des derniers événements, il apparaît que « la paix obtenue grâce à l’Accord de paix global est précieuse, mais qu’elle reste aussi fragile ».  « La présence de l’ONU est justifiée tant que toutes les dispositions de l’Accord n’ont pas été mises en œuvre », a-t-il poursuivi.  La France estime qu’un dialogue sur des mécanismes envisageables au-delà du 9 juillet doit avoir lieu en vue de faciliter la paix et la prospérité dans la région, a conclu le représentant. 


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) s’est félicité du message positif délivré par vidéoconférence par M. Mbeki aux membres du Conseil de sécurité.  À son tour, il a appelé au retrait de toute présence militaire à Abyei, ceci dans l’attente du déploiement d’une force intérimaire.  Pour ce qui est du Kordofan méridional, il a invité les parties à poursuivre les négociations pour trouver une solution politique à la situation à laquelle fait face cette zone, où l’accès humanitaire est vital pour aider populations touchées par les combats.  Enfin, M. Barbalić a estimé crucial de mettre au point un mécanisme destiné à prévenir la reprise de conflits transfrontaliers après le 9 juillet.  Après la déclaration d’indépendance du Sud-Soudan, l’ONU devra être présente sur le terrain pour aider les parties à maintenir la sécurité le long de la frontière entre le Nord et le Sud, a-t-il dit. 


      M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a constaté la détérioration sérieuse de la situation humanitaire à Abyei et dans le Kordofan méridional, ainsi que dans d’autres zones du Soudan.  Il s’est inquiété en particulier des déplacements de populations et du manque d’accès humanitaire dont souffrent des populations civiles dans le besoin.  « Il faut rapidement sortir de l’impasse », a-t-il dit, saluant les efforts déployés en ce sens par le Groupe de haut niveau de l’Union africaine et par le Représentant spécial du Secrétaire général.  Les négociations entamées la semaine dernière ont entrainé un accord sur Abyei, a-t-il noté, avant d’inviter les parties à faire preuve de volonté politique pour parvenir à un accord complet.  Nous devons avoir de la patience et adopter une approche permettant d’assurer, sur le long terme, la sécurité de toute la population, a-t-il dit.  Le représentant a exhorté toutes les parties concernées à encourager les parties à renoncer à la violence.  Les actions unilatérales, notamment de type militaire, ne sont pas dans l’intérêt des parties, a-t-il averti.  Il a souhaité que les parties travaillent à des relations de collaboration sur le long terme.  La communauté internationale doit les aider à appliquer les accords trouvés, a-t-il préconisé.


M. WANG MIN (Chine) a salué l’accord signé entre le Nord et le Sud-Soudan sur Abyei, qui témoigne de la volonté des deux parties de maintenir la stabilité.  Il a invité les parties à mettre en œuvre les dispositions de cet accord, notamment en ce qui concerne le déploiement rapide des contingents de maintien de la paix venant d’Éthiopie.  Les parties doivent aussi mettre fin aux violences dans le Kordofan méridional et dans l’État du Nil Bleu, a souligné le représentant de la Chine.  Il a espéré que le Nord et le Sud arriveraient à trouver une solution pour résoudre les problèmes qui se posent dans ces deux grandes régions.  Le représentant a enfin soutenu les efforts déployés par MM. Mbeki et Menkerios pour encourager l’application du nouvel accord et parvenir aussi à un agrément sur les questions encore en suspens.


M. NAWAF SALAM (Liban) a appelé la MINUS à continuer de consulter les différentes parties soudanaises pour que son mandat soit prorogé de trois mois, cela afin que l’ONU puisse aider au règlement des questions encore en suspens relevant de l’Accord de paix global. 


M. RAFF BUKUB-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a souligné la nécessité d’éviter toute reprise des affrontements au Soudan.  Il a demandé qu’à cette fin soit trouvée rapidement une solution définitive au statut de la région d’Abyei.  « Ni le Soudan, ni la communauté internationale ne peuvent se permettre un nouveau conflit qui saperait tous les résultats obtenus depuis la signature de l’Accord de paix global en 1995 », a-t-il déclaré.  Après avoir assuré que le Nigéria appuie la prochaine démilitarisation de la zone d’Abyei et le déploiement d’une force intérimaire pour pacifier durablement la région, il a exhorté l’Armée populaire de libération du Soudan à mettre en œuvre toutes les dispositions de l’Accord de paix global en vue de normaliser durablement les relations entre le Nord et le Sud au-delà du 9 juillet. 


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) s’est félicitée de l’accord provisoire conclu sur Abyei et a remercié l’Éthiopie de mettre à la disposition de l’ONU des contingents de ses forces de sécurité pour l’application de l’accord.  Elle s’est déclarée préoccupée par les affrontements qui ont lieu dans le Kordofan méridional et par l’insuffisance de l’aide humanitaire dans cette région.  Elle a aussi déploré les attaques menées contre la population et contre le personnel civil de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS).  Le Brésil exhorte les parties à appliquer pleinement l’Accord de paix global, a-t-elle indiqué.  Elle a invité les dirigeants à faire preuve de la plus grande retenue pour parvenir à la conclusion d’accords basés sur des mesures pacifiques sur les questions encore en suspens.  Elle a estimé que la seule façon de faire émerger une nouvelle situation pour le Nord et le Sud, c’est-à-dire deux États vivant côte à côte dans la paix, était de traiter les questions internes et bilatérales de façon pacifique.  De nombreux Soudanais ont pu coexister et coopérer pacifiquement depuis des siècles, ils peuvent donc le faire dans un proche avenir, a-t-elle estimé.


M. NELSON MESSONE  (Gabon), dont le pays préside le Conseil de sécurité en ce mois de juin 2011, a déploré les violences qui ont entrainé notamment des déplacements massifs de populations.  Il a félicité MM. Mbeki et Menkerios pour l’accord intervenu aujourd’hui entre les parties au conflit au Soudan, ainsi que l’Éthiopie qui a offert de fournir des forces militaires pour assurer la protection des populations civiles.  Le représentant a aussi remercié la délégation américaine de s’être proposée pour travailler sur un projet de résolution.  Appelant les parties à la retenue, il les a appelées à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire vers les personnes déplacées.  Nous restons persuadés que l’envoi d’un bataillon éthiopien à la frontière entre le Nord et le Sud permettra de juguler les tensions, a-t-il dit.  Il a aussi estimé que l’Accord de paix global devait être appliqué jusqu’à son terme, avec le soutien essentiel des Nations Unies et du Groupe de haut niveau de l’Union africaine.  Il a enfin appelé les parties à faire preuve d’une ferme volonté politique pour le règlement de leurs contentieux


Reprenant la parole en fin de séance, le représentant du Soudan a d’abord répété que l’accord sur Abyei « représente un pas en avant ».  Il a ensuite indiqué que l’intervention des Forces armées soudanaises à Abyei avait été décidée « après une longue période de patience et de retenue face au non-respect des accords par le Sud ».  « Un grand nombre d’éléments de nos forces armées ont été tuées à Abyei, où en outre la MINUS elle-même a été prise pour cible; dès lors nous n’avions pas d’autre choix que d’intervenir pour mettre fin aux exactions de l’Armée populaire de libération du Soudan », a-t-il indiqué pour justifier l’action du Gouvernement de Khartoum.  Le représentant a ensuite souligné que, « comme nous l’avions annoncé, nous nous sommes retirés, dans le respect de l’Accord d’Addis-Abeba, après avoir rétabli l’ordre ».  Le représentant soudanais a par ailleurs demandé au Conseil de sécurité de condamner clairement les agissements de l’Armée populaire de libération du Soudan au Kordofan méridional, « où la situation est désormais sous contrôle ». 


Reprenant la parole, M. LOL GATKUOTH, du Sud-Soudan, a rappelé l’attachement de son gouvernement à la paix.  « C’est pour cela que nous avons demandé l’application intégrale de l’Accord de paix global », a-t-il expliqué.  Pour ce qui est de la question de l’Abyei, il a rappelé que cette région avait été mise sous la protection du Royaume-Uni en 1905, pour lutter contre l’esclavage qui sévissait au Soudan.  Au Kordofan méridional, il a déclaré que « les élections y ont été truquées », et a appelé à travailler ensemble pour trouver un accord à la situation actuelle.  Nous sommes prêts à discuter et trouver un accord sur le partage des ressources entre nos deux pays, a-t-il dit.  M. Lol Gatkuoth a en outre encouragé le Parti du Congrès national, qui domine la scène politique dans le Nord, à accepter une transition démocratique.  Le Nord doit opérer des changements dans ses politiques, au lieu de continuer à s’appuyer sur une totale islamisation du nord du Soudan, a-t-il suggéré, tout en invitant le Nord à accepter la diversité du pays et le droit de ses multiples composantes humaines à la différence.  Si le Nord n’est pas stable, le Sud en paiera les conséquences, a averti M. Lol Gatkuoth.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Comité pour les droits des palestiniens approuve le programme de la Réunion internationale à l’appui au processus de paix, qui aura lieu du 28 au 30 juin à Bruxelles

AG/PAL/1202

Le Comité pour les droits des palestiniens approuve le programme de la Réunion internationale à l’appui au processus de paix, qui aura lieu du 28 au 30 juin à Bruxelles

20/06/2011
Assemblée généraleAG/PAL/1202
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité pour l’exercice des droits inaliénables             

du peuple palestinien                                      

333e séance – matin


LE COMITÉ POUR LES DROITS DES PALESTINIENS APPROUVE LE PROGRAMME DE LA RÉUNION INTERNATIONALE À L’APPUI AU PROCESSUS DE PAIX, QUI AURA LIEU DU 28 AU 30 JUIN À BRUXELLES


Le Comité pour l’exercice inaliénable du peuple palestinien a approuvé, ce matin, le programme provisoire de la Réunion internationale de l’ONU à l’appui au processus de paix israélo-palestinien, qui se tiendra à Bruxelles, du 28 au 30 juin prochain.  Cette Réunion est organisée autour du thème « Le rôle de l’Europe dans la réalisation de l’État palestinien et de la paix entre Israéliens et Palestiniens ».


Les membres du Comité avaient au préalable écouté le compte rendu de deux rapports dressés par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), ainsi qu’un rapport établi par l’Association des agences internationales de développement.  « Cinq ans après le bouclage de Gaza, la situation économique des Palestiniens reste difficile », a notamment indiqué M. Richard Cooke, Directeur exécutif de l’UNRWA.  Il a précisé que le chômage avait atteint 45,2% à Gaza, ce qui représente « un des taux les plus élevés au monde », tandis que les salaires avaient connu une baisse drastique de 34,5%.


« La pauvreté est devenue endémique, et 65% de la population vivent dans l’insécurité alimentaire », a-t-il ajouté.  M. Cooke a notamment averti du risque, qui existe déjà, de voir la bande de Gaza dépendre totalement de l’aide extérieure.  « Cette situation ne favorisera en rien le développement », a-t-il observé.


Le Directeur de l’UNRWA a également indiqué que depuis le début de l’année, 258 structures palestiniennes avaient été détruites en Cisjordanie par les forces israéliennes, y compris 117 unités résidentielles, ce qui y a provoqué le déplacement de centaines de personnes.  Il a également commenté la vulnérabilité et la situation « particulièrement préoccupante » des Bédouins, dont les maisons sont également détruites. 


« La question des démolitions des habitations va au-delà de la simple problématique des maisons », a commenté à son tour Mme Hiba Qaraman, de « Save the Children-United Kingdom », venue présenter au Comité les grandes lignes de l’étude de l’Association des agences internationales de développement.  Elle a en effet indiqué qu’un grand nombre d’écoles avaient été détruites, de même que des infrastructures de base, dont par exemple les systèmes d’irrigation.  Mme Qaraman a expliqué que l’obtention d’un permis de construire, de la part des autorités israéliennes, pour construire dans les territoires occupés est « quasiment impossible », et que de nombreuses personnes construisaient des habitations sans disposer de ce document, ce qui est une raison ensuite invoquée par Israël pour justifier ses actes de démolition.


La représentante de « Save the Children-United Kingdom » a, par ailleurs, fait savoir que les restrictions d’accès à la bande de Gaza étaient extrêmement coûteuses pour les ONG, que ce soit en termes de temps, de ressources humaines et de finances, et que cette situation sapait de plus l’efficacité de leurs programmes.  « Les communautés les plus vulnérables ne peuvent être atteintes, ce qui provoque une aggravation de l’appauvrissement de la population », a-t-elle observé.


Mme Qaraman a notamment accusé le processus d’obtention d’un permis de déplacement par les ONG auprès des autorités israéliennes d’être « très lent, très bureaucratique, et de manquer de transparence ».  « La communauté internationale doit engager Israël à assurer un accès rapide et sans entrave des ONG à toutes les populations nécessiteuses », a-t-elle préconisé.


Le Directeur exécutif de l’UNRWA a par ailleurs indiqué que l’UNRWA connaissait actuellement un déficit de 65 millions de dollars, et qu’il faudra de plus que l’Office augmente prochainement les salaires de 30 000 personnes, ce qui pourrait entraîner un déficit de 80 millions de dollars supplémentaires dans son budget.  « Pour une agence qui doit fournir directement des prestations aux populations, cette situation est un handicap notable », a indiqué M. Cook qui a ensuite plaidé pour que des fonds soient fournis dans un avenir proche à l’UNRWA afin de lui permettre de poursuivre ses activités.


La réunion tenue ce matin par le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a également été l’occasion pour ses membres d’écouter un compte rendu des préparatifs du Séminaire de 2011 à l’intention des médias sur la paix au Moyen-Orient, qui se tiendra à la mi-juillet à Budapest, en Hongrie.  Ils ont également pris note du rapport du Comité sur le Séminaire des Nations Unies sur l’assistance au peuple palestinien, qui s’est tenu les 28 et 29 avril à Helsinki, en Finlande, et qui été présenté par le Président du Comité, M. Abdou Salam Diallo.


M. Diallo a ensuite indiqué que le Représentant permanent du Mali auprès des Nations Unies représenterait le Comité à l’occasion du Conseil des ministres des affaires étrangères de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), qui se tiendra à Astana, au Kazakhstan, du 28 au 30 juin.


Enfin, les membres du Comité ont présenté leurs remerciements à M. Yuri Gourov, Directeur de la Division des droits des Palestiniens, et Mme Cheryl Simon, Assistante hors classe pour le Service des réunions, qui prendront leur retraite à la fin du mois de juin.


La prochaine réunion du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien sera annoncée dans le Journal de l’ONU.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Une semaine après la visite historique de Barack Obama à Porto Rico, le Comité des Vingt-Quatre réaffirme le droit de cette île à l’autodétermiantion et à l’indépendance

AG/COL/3224

Une semaine après la visite historique de Barack Obama à Porto Rico, le Comité des Vingt-Quatre réaffirme le droit de cette île à l’autodétermiantion et à l’indépendance

20/06/2011
Assemblée généraleAG/COL/3224
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial chargé d’étudier la situation

en ce qui concerne l’application de la Déclaration

sur l’octroi de l’indépendance aux pays

et aux peuples coloniaux

Reprise de session

4e & 5e séances – matin & après-midi


UNE SEMAINE APRÈS LA VISITE HISTORIQUE DE BARACK OBAMA À PORTO RICO, LE COMITÉ DES VINGT-QUATRE RÉAFFIRME LE DROIT DE CETTE ÎLE À L’AUTODÉTERMIANTION ET À L’INDÉPENDANCE


Une semaine après la visite historique de Barack Obama à Porto Rico -la première en 50 ans d’un Chef d’État américain en exercice-, le Comité spécial chargé de la décolonisation –Comité des Vingt-Quatre- a adopté, aujourd’hui, une décision* dans laquelle il réaffirme le droit à l’autodétermination et à l’indépendance de cette « nation d’Amérique latine et des Caraïbes dotée manifestement de sa propre identité nationale ».


Dans ce texte adopté sans vote, le Comité demande à nouveau au Gouvernement américain d’assumer la responsabilité qui lui incombe d’engager un processus permettant au peuple portoricain d’exercer pleinement son droit inaliénable à l’autodétermination.


Le Comité se déclare « gravement préoccupé » par les actes commis contre des indépendantistes et demande au Président des États-Unis de mettre en liberté Oscar López Rivera, « emprisonné depuis plus de 30 ans », de même qu’Avelino González Claudio et Norberto González Claudio, « arrêtés récemment ».


Le Comité prie instamment les États-Unis de mener, à son terme, la restitution de l’ensemble des terrains et des installations des îles de Vieques et Ceiba, et d’accélérer l’exécution et la prise en charge du nettoyage ainsi que de la dépollution des zones touchées par les manœuvres militaires de la marine américaine basée sur place.


L’adoption de la décision a été précédée par l’audition d’une vingtaine de pétitionnaires, qui l’ont en majorité approuvée, en rejetant les conclusions du rapport du Groupe de travail établi par le Président des États-Unis pour statuer sur l’avenir de Porto Rico, doté à ce jour d’un statut d’« État libre associé ».


Rendu public le 16 mars 2011, le rapport** recommande, entre autres, d’accélérer le processus de décision pour que les Portoricains puissent se prononcer sur les différentes options d’ici à la fin de 2012.  Les seules options possibles doivent être celles prévues par la Constitution des États-Unis, souligne le Groupe: le statut d’État fédéral, le statut d’État libre associé et l’indépendance.


Le rapport fait état d’une « légère préférence » pour un processus de deux plébiscites: dans un premier temps, les Portoricains choisiraient entre l’intégration aux États-Unis, comme État fédéré, et l’indépendance.  S’ils choisissaient l’indépendance, un deuxième plébiscite consisterait à se prononcer entre indépendance totale et libre association.


Ces conclusions, défendues en personne le 14 juin dernier, par le Président Barack Obama à San Juan, ont été assimilées à une « feuille de route unilatérale » par le Président du Barreau de Porto Rico.


Renchérissant, le représentant du Mouvement indépendantiste national Hotosiano (MINH) a estimé que ce projet de plébiscite faisait partie d’une « stratégie impérialiste » visant à perpétuer le colonialisme américain, tandis que pour la représentante de l’Association américaine des juristes, le Groupe de travail reconnaît clairement que Porto Rico reste assujetti à l’autorité du Congrès des États-Unis.


Le problème posé par ce rapport, c’est que les options offertes aux électeurs portoricains ne sont pas conformes aux dispositions de la résolution 1541 de l’Assemblée générale, a souligné le représentant de l’Association Alianza pro Libre Asociación Soberana (ALAS), qui a jugé inacceptable l’exclusion de la diaspora portoricaine du futur plébiscite. 


C’est la raison pour laquelle, il a suggéré de placer le déroulement du processus sous la supervision des Nations Unies.  Or depuis 1953, les États-Unis arguent que Porto Rico ne relève pas de la compétence de l’ONU au motif qu’il a déjà exercé son droit à l’autodétermination, est pleinement autonome et s’est prononcé librement et démocratiquement en faveur du statut d’État libre associé.


Ce faisant, les États-Unis s’appuient sur une résolution de 1953*** dans laquelle l’Assemblée générale les a déchargés des obligations qui leur incombaient en vertu du Chapitre XI de la Charte des Nations Unies, relatif aux territoires non autonomes.  En effet, Porto Rico ne figure pas sur la liste des 16 territoires non autonomes dressée par l’Assemblée générale.


Pourtant dans la décision adoptée aujourd’hui, le Comité prie une nouvelle fois l’Assemblée générale de se saisir de la question de Porto Rico « de manière approfondie et sous tous ses aspects ». 


La prochaine séance plénière du Comité des Vingt-Quatre aura lieu demain, mardi 21 juin, à partir de 10 heures.  Il se penchera sur la question des îles Falkland (Malvinas).


*           A/AC.109/2011/L.6

**          A/AC.109/2011/L.13

***       Résolution 748 (VIII)


QUESTION DE PORTO RICO


Déclarations


M. OSVALDO TOLEDO MARTÍNEZ, Président du Barreau de Porto Rico (CAPR), a rappelé le combat de son association contre toutes les formes de colonialisme, celui de l’Espagne dans un premier temps et celui que continuent d’exercer aujourd’hui les États-Unis.  Ce pays, a-t-il dénoncé, persiste d’ignorer le droit de Porto Rico à l’autodétermination, alors que le Comité des Vingt-Quatre n’a pas manqué de souligner à plusieurs reprises le « caractère profondément sud-américain et caribéen » de ce dernier.  Or, les États-Unis s’efforcent d’annexer Porto Rico comme ils l’ont déjà fait avec Hawaï et l’Alaska. 


Il y a six jours, a indiqué M. Martínez, le Président Obama s’est rendu personnellement à San Juan pour chercher à légitimer l’emprise coloniale de Porto Rico, marqué par une pauvreté, un chômage et une corruption préoccupants.  Les États-Unis se sont empressés de dire qu’il fallait tenir compte des recommandations du Groupe de travail sur le statut de Porto Rico lequel n’a pourtant rien d’autre à proposer qu’une « feuille de route unilatérale ».  Nous avons vu la peine de mort imposée à certains ressortissants de Porto Rico, en violation de la Constitution « nationale » et de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale, a-t-il encore dénoncé.


M. IVAN ANTONIO RIVERA REYES, PROELA, a fait un bilan préoccupant de la situation sociale et économique de Porto Rico, qu’il a qualifié de « paradigme du droit international contemporain ».  Il a lui aussi dénoncé les décisions arbitraires des États-Unis qui ne sauraient s’appliquer à un État libre associé.  En outre, a-t-il poursuivi, certains partis politiques inscrits sur les listes électorales ne respectent pas la volonté du peuple, ce qui est parfaitement illégal au regard du droit international. 


M. Reyes a également souhaité que la Quatrième Commission saisisse la Cour internationale de Justice (CIJ) pour que celle-ci rende un avis consultatif sur ce cas « complexe » qu’est la question de Porto Rico.


M. HÉCTOR PESQUERA SEVILLANO, Mouvement indépendantiste national Hotosiano (MINH), a déclaré que les ravages causés par les États-Unis à Porto Rico pendant plus de 113 ans de régime colonial étaient incalculables.  Il a ajouté qu’avant l’invasion de 1898, Porto Rico était une nation productive, travailleuse et solidaire, qui allait se libérer du joug espagnol grâce à la Charte de l’autonomie.  Il a dénoncé la pollution due aux installations militaires de Vieques et le recrutement de nombreux jeunes portoricains pour participer à des guerres impérialistes.  Il a précisé que la dette publique de Porto Rico est passée de 2,7 à 60 milliards de dollars entre 1972 et aujourd’hui.


Le colonialisme américain a fait perdurer la pauvreté, en encourageant une dépendance qui a causé l’exode de 4,6 millions de personnes vers des villes américaines.  Il a estimé que le projet de plébiscite formulé par le Groupe de travail sur le statut de Porto Rico fait partie d’une stratégie impérialiste visant à perpétuer le colonialisme.  C’est pour cette raison qu’il a invité, une nouvelle fois, le Comité spécial à se venir à Porto Rico afin de mesurer directement l’étendue de la situation coloniale. 


M. MANUEL RIVERA, Portoricains unis dans l’action (PUA), s’est particulièrement inquiété d’un exode qui a vu 4,6 millions de Portoricains s’établir aux États-Unis, alors que Porto Rico ne compte plus que 3,7 millions d’habitants.  Il a jugé essentiel que l’on autorise la diaspora à participer à toute décision concernant l’avenir politique de Porto Rico.  Il a proposé au Gouvernement américain de présenter, au Comité, sa position officielle concernant le projet de décolonisation de Porto Rico.


Il a précisé que 800 000 Portoricains ont émigré vers les États-Unis ou d’autres pays au cours de ces 10 dernières années.  Ce mouvement d’émigration s’est amplifié en 2006, quand l’île a subi une récession.  Il a dénoncé l’arrestation aux États-Unis de trois militants indépendantistes et a appelé au respect de la souveraineté d’une nation cinq fois centenaire qui a une histoire, une langue et une culture distinctes.  


M. BENJAMIN RAMOS ROSADO, The ProLibertard Freedom Campaign (PLFC), a dénoncé la détention de ressortissants de Porto Rico dans les prisons américaines, en violation des droits de l’homme.  Il a tout particulièrement attiré l’attention sur le cas d’Oscar López Rivera, en prison depuis trente ans après avoir été condamné pour des faits qui n’ont jamais été démontrés.  M. Rosado a également abordé ceux d’Avelino González-Claudio et de Norberto González Claudio.  Ce dernier, qui a été arrêté le 10 mai 2011, a vu son procès fixé au 24 juin.  Or, comme l’ont souligné plusieurs associations, ce délai est insuffisant pour donner à ses avocats les moyens de préparer sa défense, a relevé M. Rosado. 


En outre, González Claudio est interdit de visites, alors que les prisonniers politiques portoricains sont connus pour être particulièrement « coopératifs ».  Le pétitionnaire a demandé la libération de ces prisonniers, qui ne sont pas des terroristes, mais des militants de la cause portoricaine.


Mme NORMITA APONTE, Movimientode Afirmación Viequense (MAVI), a dénoncé les violations constantes des droits de l’homme perpétrées par la marine de guerre américaine sur l’île de Vieques.  Elle a, en particulier, évoqué les effets néfastes sur la santé des manœuvres militaires, à l’origine d’une importante pollution des eaux qui compromet la viabilité des pêches et de l’agriculture locales.  Tout au long des 60 dernières années, l’île de Vieque a été utilisée comme véritable « laboratoire militaire à ciel ouvert », a lancé la pétitionnaire, qui a donc demandé à l’Assemblée générale de se saisir de la question de Porto Rico.


Mme ALEIDA CENTENO, Association américaine des juristes (AAJ), a dénoncé les violations commises contre les droits de l’homme à Porto Rico.  Elle a accusé le Gouvernement américain de vouloir affaiblir le Collège des avocats de Porto Rico, en particulier ses activités d’aide juridique.  Elle s’est particulièrement inquiétée de l’exécution sommaire de Filiberto Ojeda.  Elle a fustigé la volonté de l’Assemblée législative d’empêcher la presse et la société civile d’avoir des informations sur les coupes budgétaires effectuées dans les universités et programmes sociaux.


Après s’être dite préoccupée par la situation à Vieques, elle a estimé que le colonialisme est un problème international qui relève des États Membres de l’ONU.  Depuis 1977, des armes nucléaires ont été installées clandestinement à Porto Rico, a encore dénoncé Mme Aleida Centeno, avant d’affirmer que le troisième rapport publié en mars 2011 par le Groupe de travail sur le statut de Porto Rico aggrave la situation coloniale puisqu’il affirme que Porto Rico est un territoire soumis à l’autorité du Congrès des États-Unis.  Elle a, à son tour, demandé la libération des prisonniers politiques portoricains.  


M. FRANCISCO TORRES, Parti nationaliste de Porto Rico, Mouvement de libération (NPPR), a dénoncé les assassinats et les détentions arbitraires dont sont victimes les partisans de l’indépendance de Porto Rico.  Il a estimé que le concept d’État libre associé était une manipulation totalement antidémocratique, en rappelant que seule une minorité de Portoricains ont approuvé ce statut lors du plébiscite de 1951.  Il a qualifié d’inacceptable la Loi 600 du Congrès américain qui mentionne que Porto Rico est une possession des États-Unis.   


Il a, à son tour, fustigé le rapport du Groupe de travail sur le statut de Porto Rico qui précise que les États-Unis choisiront le type de statut qui pourrait être accordé à Porto Rico.  Il a rappelé que la patrie devait être représentée par ceux qui la défendent, en appelant notamment à la libération d’Oscar Lopez « emprisonné parce qu’il a voulu combattre la pauvreté ».  


M. FERNANDO JAY MARTIN, PuertoRican Independance Party (PRIP) exhorté le Gouvernement américain à s’acquitter de ses obligations en matière de décolonisation.  Il s’est cependant félicité de constater que dans son rapport, le Groupe de travail sur le statut de Porto Rico reconnaît l’existence d’une forme de colonialisme à Porto Rico.  Face à ce qui semble être une volonté des États-Unis de maintenir une emprise coloniale, les Portoricains devraient plus que jamais s’engager dans une dynamique de décolonisation, a dit M. Martin.


Il a exhorté le Comité à coordonner ses efforts pour que sa position serve de base de discussions sur la question de Porto Rico.  Le pétitionnaire a enfin exigé la libération des prisonniers politiques qui purgent des peines « inacceptables » dans les prisons américaines, notamment Oscar López Rivera.


Mme JAN SUSLER, NacionalLawyer’s Guild (NLG), s’est félicitée de ce que la semaine dernière, le Président Barack Obama se soit rendu à Porto Rico, la première visite d’un chef d’État américain depuis 50 ans.  Mais, elle a regretté le manque d’avancée vers l’autodétermination du peuple portoricain.  Elle a ensuite demandé au Comité de veiller à ce que les prisonniers politiques soient enfin libérés.  M. Rivera, qui a 68 ans et qui devrait être libéré en 2023, s’est vu ainsi refuser tout récemment sa demande de mise en liberté conditionnelle, ce qui revient à ignorer la voix de certains membres du Congrès et des associations d’avocats américaines et portoricaines, a regretté Mme Susler.


M. LUIS A. DELGADO RODRIGUEZ, Alianzapro Libre Asociación Soberana (ALAS), a estimé que la situation politique, économique et sociale de Porto Rico restait alarmante malgré 20 résolutions adoptées par le Comité.  Il a dit que les États-Unis avaient réussi à isoler Porto Rico de l’interaction politique, économique et culturelle du monde.  Il a particulièrement dénoncé les activités du FBI à Porto Rico en précisant qu’une opération s’est traduite par l’assassinat du militant indépendantiste Filiberto Ojeda. 


Il a aussi dénoncé les insuffisances du dernier rapport du Groupe de travail sur le statut de Porto Rico.  Les options offertes aux électeurs portoricains dans ce rapport ne sont pas adaptées à la résolution 1541 de l’ONU, a-t-il estimé.  Il a également jugé inacceptable que l’on exclue la diaspora portoricaine du futur plébiscite, en souhaitant que ce dernier soit supervisé par l’ONU.


M. JESUS MANGUAL CRUZ, Fondation Andres Figueroa Cordero (FAFC), a dénoncé le service militaire obligatoire qui a obligé de nombreux jeunes portoricains à participer à des guerres impérialistes.  Il a estimé que les États-Unis violaient tous les principes du droit international à Porto Rico et a ajouté que toute tentative visant à saper l’unité nationale, l’intégrité ou la souveraineté d’un pays est contraire à la Charte des Nations Unies. 


Il a dénoncé les chantages, pressions et menaces pour empêcher le Comité spécial de mener une enquête sur la situation coloniale à Porto Rico.  Imposer un plébiscite sur le statut futur de Porto Rico n’est qu’une nouvelle tentative de porter atteinte à la dignité de la patrie, a-t-il estimé.  


M. EDUARDO VILLANUEVA MUÑOZ, Pro Derechos Humanos de Puerto Rico (PRCHR), a dénoncé à son tour la position des États-Unis sur Porto Rico, où le FBI, par exemple, fait pression sur les associations plaidant contre la peine de mort.  En outre, des politiques répressives ont été mises en place pour faire taire la dissidence, a-t-il assuré, déclarant que le Président Obama avait l’obligation morale de s’engager en faveur de la décolonisation de l’île.  Il a, à son tour, défendu la nécessité de libérer les prisonniers politiques portoricains, rappelant que son organisation militait pour la libération d’Oscar López Rivera et Carlos Alberto Torres.


Mme NILDA LUZ REXACH, National Advancement for Puerto Rican Culture (NAPRC), a dénoncé le sort fait à Porto Rico, dont les habitants ont la citoyenneté américaine sans disposer de représentation adéquate au Congrès.  Elle a rappelé que les Portoricains ne votent pas aux élections présidentielles depuis plus d’un siècle.  Pendant 107 ans, nous avons fait partie de ce pays que sont les États-Unis, et nous avons donné notre vie pour défendre cette grande nation comme tous les autres citoyens de la fédération américaine, a-t-elle rappelé.  Nous voulons aujourd’hui participer aux élections présidentielles et bénéficier des mêmes droits que tous les autres citoyens américains, a plaidé la pétitionnaire.  Les compatriotes doivent profiter des opportunités que leur offre le sol américain, a lancé la pétitionnaire, qui a demandé que Porto Rico devienne le cinquante et unième État américain.


Mme ELDA SANTIAGO PEREZ, Comité Apoyo Hermanos Gonzales Claudio (CAHGC), a rappelé que des centaines de Portoricains ont été emprisonnés depuis 1898 simplement parce qu’ils luttaient pour l’indépendance et la souveraineté nationale de Porto Rico.  Elle a rappelé, à ce tour, que trois prisonniers politiques portoricains étaient actuellement détenus aux États-Unis.  Elle a cité le cas de M. Oscar López incarcéré depuis 30 ans pour « conspiration », un terme très vague utilisé par les autorités américaines.  Elle a également cité l’arrestation de M. Claudio Gonzáles arrêté en 2008 et de Norberto Gonzáles arrêté le 10 mai 2011 et maintenus isolés depuis.  Elle a estimé que les sanctions contre ces indépendantistes étaient démesurées par rapport aux faits reprochés.


M. ARTURO GONZALES HERNANDEZ, Comité de Porto Rico aux Nations Unies (COPRONU), a regretté que l’affaire de Porto Rico n’ait guère avancée depuis 1953.  Il a estimé que la Constitution actuelle de Porto Rico, avalisée par les États-Unis, est utilisée par les Américains pour maintenir leur domination au mépris de la souveraineté de Porto Rico.  Il a jugé indispensable que la question de Porto Rico soit inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée générale.  Il a jugé indispensable que Porto Rico soit réinscrite à la liste des territoires non autonomes et qu’elle y reste jusqu’à ce que le droit inaliénable du peuple portoricain à l’autodétermination et à l’indépendance soit reconnu. 


Mme LAURA GARAZ, SocialistWorkers Party (SWP), a dénoncé l’utilisation des Portoricains comme « chair à canon » en Iraq, en Afghanistan ou ailleurs, alors qu’ils ne jouissent pas des mêmes droits que les autres citoyens américains.  Selon elle, seule une prise de conscience des travailleurs portoricains, aux États-Unis et à Porto Rico, peut parvenir à faire avancer l’agenda de l’autodétermination.  Une lutte efficace pour l’indépendance aura un impact positif sur tous les peuples d’Amérique latine et sur l’Amérique dans son ensemble, a-t-elle argué.  Après avoir rappelé que les Portoricains qui vivent aux États-Unis étaient victimes de discrimination, la pétitionnaire a demandé la libération des prisonniers politiques, et notamment d’Oscar López Rivera, emprisonné depuis 30 ans.


M. RICARDO GABRIEL, Réseau de Solidarité avec Porto Rico (PRSN), a présenté les activités du réseau qui lutte contre la privatisation des services publics ainsi que le démantèlement de l’éducation publique à Porto Rico et à New York.  Il a estimé que le projet de mise en place d’un gazoduc à Porto Rico était contraire à l’intérêt du peuple et significatif du rapport de domination avec les États-Unis.  Il a jugé indispensable que l’on appuie la lutte du peuple portoricain pour l’autodétermination et l’indépendance, conformément à la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale.


M. FRANCK VELGARA, Frentesocialista de Porto Rico (FSPR), a défendu le droit du peuple portoricain d’exercer pleinement son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.  Il a exhorté le Comité à rappeler aux États-Unis ce droit et affirmé que des milliers de personnes ont manifesté lors du passage de Barack Obama à Porto Rico, le 14 juin dernier.  Il a appelé à la libération d’Oscar López Rivera emprisonné depuis 30 ans parce qu’il lutte pour l’indépendance de Porto Rico.  Il a fustigé la création d’une nouvelle dénomination de « Terroristes nationaux » qui permet au Gouvernement américain de poursuivre les militants indépendantistes portoricains, comme s’ils étaient des terroristes. 


Il a dénoncé la volonté du Gouvernement américain d’imposer la peine de mort à Porto Rico où elle est interdite, « un exemple de plus de la violation des droits démocratiques de Porto Rico ».  Il a exigé le retrait de tout l’appareil militaire américain à Porto Rico, la restitution de tous les pouvoirs au peuple portoricain et la libération de tous les prisonniers politiques.


M. JOSE ADAMES, LiteracyCenter Anacaona (LCA), a estimé, en tant que citoyen dominicain résidant à Porto Rico, que ce territoire souffrait de discriminations depuis 100 ans.  Il a jugé indispensable la libération de tous les prisonniers politiques et a regretté que les citoyens de Porto Rico n’aient pas les mêmes droits que les autres citoyens des États-Unis, alors que les jeunes portoricains ont le « droit » de donner leur vie à l’armée américaine.  Il a en effet précisé que le Pentagone a reconnu que Porto Rico était le principal centre de recrutement de l’armée américaine. 


Il est trop tard pour faire marche arrière, a estimé le pétitionnaire en défendant le point de vue selon lequel Porto Rico est un État des États-Unis comme tout autre État, même si l’histoire montre que Porto Rico a été et reste l’objet de beaucoup plus de discrimination que n’importe quel autre État.  L’armée de Porto Rico fait partie de l’armée américaine et il semble impensable de changer cela, a-t-il estimé avant de suggérer l’adoption d’une déclaration portant création de l’État fédéral de Porto Rico. 


M. EDWIN MOLINA, MovimientoAlternativo del Pueblo 12 de Septiembre (MAP-12-S), a rappelé que, dans sa lutte contre le colonialisme, aucun peuple ne pouvait pleinement exercer son droit à l’autodétermination tant que son gouvernement était dominé comme l’est, aujourd’hui, celui de Porto Rico.  Il a dénoncé le Gouvernement américain qu’il a accusé d’invasion et de colonisation; de pillage des ressources naturelles et humaines; d’assassinats de dirigeants depuis 1898; de détention « de héros et d’héroïnes » de la libération de Porto Rico; et de pollution des îles de Vieques et Ceiba.


Mme LEONOR DATIL, Soho Art Fest, LLC,(SAF) a dénoncé le sort fait aux îles de Vieques et Ceiba, où la marine américaine multiplie les opérations sans considération aucune pour les populations locales, lesquelles sont touchées par la pollution et la destruction des terres arables.  Elle a également pointé du doigt la fiscalité qui pousse de nombreux habitants à émigrer vers d’autres États de l’Union.


M. EDGARDO M. ROMAN ESPADA, Coalition portoricaine contre la peine de mort (CPCPM), a déclaré que son organisation demandait, pour la quatrième année consécutive, au Comité d’examiner la question de Porto Rico dans la perspective de l’autodétermination.  Il a dit que la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance et larésolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale insistent sur le fait que la soumission d’un peuple à une autorité étrangère est contraire à la Charte et aux principes de la coopération internationale.  Il a demandé au Comité de discuter de ce grave conflit entre droit à l’autodétermination et imposition par les États-Unis de la peine de mort à Porto Rico.  Il s’est prononcé en faveur d’un moratoire sur l’application de la peine de mort à Porto Rico.


Adoption de la Décision du 17 juin 2010 concernant Porto Rico (A/AC.109/2011/L.6)


Intervenant au nom du Mouvement des pays non alignés, M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a dit que l’élimination du colonialisme était essentielle pour protéger les droits fondamentaux de tous les peuples.  Il a jugé essentiel de respecter les principes de la Décennie internationale de l’élimination du colonialisme et a rappelé que le Document final de la quinzième Conférence au Sommet du Mouvement des pays non alignés, qui s’est tenue à Charm el-Cheikh en 2009, stipule le droit du peuple portoricain à l’autodétermination et à l’indépendance conformément à la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale. 


Il a lancé un appel au Gouvernement des États-Unis pour qu’il assume la responsabilité qui lui incombe d’accélérer le processus qui permettra au peuple portoricain d’exercer pleinement son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.


Le représentant du Venezuela a réitéré l’appel déjà lancé par sa délégation au Gouvernement américain pour qu’il assume ses responsabilités face au droit à l’indépendance et à l’autodétermination de Porto Rico.  C’est dans cet esprit que le Venezuela soutient et se porte coauteur de la décision adoptée aujourd’hui par le Comité spécial, a déclaré le représentant.


Le représentant du Nicaragua a voulu que l’Assemblée générale se saisisse de la question de Porto Rico sous tous ses aspects.  Il a appuyé la décision comme un texte qui reflète le « consensus anticolonial » qui prévaut non seulement au sein du Comité mais aussi au sein de la communauté internationale dans son ensemble.  Il a enfin exigé la libération de tous les prisonniers politiques portoricains.


Le représentant de l’Équateur a rappelé que la situation de Porto Rico, une nation d’Amérique latine et des Caraïbes, est examinée par le Comité depuis plus de 30 ans.  Soulignant que le droit à l’autodétermination est un droit de l’homme, il a regretté qu’aucune des nombreuses résolutions adoptées sur la question n’ait permis de faire évoluer cette situation coloniale.  Il a jugé indispensable que la question de Porto Rico soit examinée sous tous ses aspects par l’Assemblée générale, particulièrement dans le cadre de la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme (2011-2020).


Le représentant de l’État plurinational de Bolivie a rappelé, à son tour, que le Comité a adopté 29 résolutions depuis 1972 sur la question de Porto Rico, réaffirmant le droit inaliénable du peuple portoricain à l’autodétermination et à l’indépendance.  Il a précisé que le texte adopté aujourd’hui insiste sur la responsabilité des États-Unis d’accélérer le processus qui permettra au peuple portoricain d’exercer pleinement son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.  Il a dit que son gouvernement, conformément à la lutte anticoloniale qu’il mène, notamment en faveur de ses peuples autochtones, réaffirme son appui au peuple portoricain et à son droit de décider de son avenir.


Le représentant de la République arabe syrienne a rappelé, à l’instar de son homologue de l’Égypte, que le Document final de la quinzième Conférence au sommet du Mouvement des pays non alignés avait réaffirmé le droit du peuple portoricain à l’autodétermination et à l’indépendance.  Cette position a été réitérée dans le Document ministériel du Mouvement des non-alignés, adopté en mai 2011, et aujourd’hui par cette décision, s’est félicité le représentant.


Le représentant de la République islamique d’Iran a déclaré que l’adoption, par consensus, de cette décision enverrait un message clair au peuple de Porto Rico, celui d’un changement en cours.  Il a exprimé l’appui sans réserve de son gouvernement à l’élimination du colonialisme sous toutes ses formes.


Le représentant de Sainte-Lucie a expliqué qu’il s’est joint au consensus parce que son pays, en tant que pays indépendant et libre, souhaitait que tous les peuples puissent devenir indépendants s’ils le souhaitent et quand ils le souhaitent.  Il a souligné l’importance du paragraphe du dispositif 1 de la décision qui réaffirme le droit inaliénable du peuple portoricain à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément à la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale, et l’applicabilité à Porto Rico des principes fondamentaux énoncés dans la résolution.


Le représentant de Cuba s’est félicité de l’adoption, par les 120 États du Mouvement des non alignés (NAM), d’une Déclaration appuyant le droit inaliénable du peuple portoricain à l’autodétermination et à l’indépendance.  Il a rappelé que les luttes pour l’indépendance de Cuba et de Porto Rico ont commencé presque simultanément dans les années 1950.  En 1982, en fondant le parti révolutionnaire cubain, JoséMartí a déclaré que ce parti avait été constitué pour obtenir l’indépendance absolue de Cuba, mais aussi d’encourager celle de Porto Rico.  Le représentant a rappelé que dans les rangs de l’Armée de libération de Cuba, figuraient de nombreux Portoricains, dont 2 000 ont fait le sacrifice ultime pour l’indépendance de Cuba.  Le peuple de Porto Rico pourra compter sur la solidarité de Cuba jusqu’à la victoire finale, a promis le représentant.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La vingt et unième Réunion des États parties à la Convention sur le droit de la mer conclut ses travaux de l’année 2011

MER/1957

La vingt et unième Réunion des États parties à la Convention sur le droit de la mer conclut ses travaux de l’année 2011

17/06/2011
Assemblée généraleMER/1957
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Convention des Nations Unies

sur le droit de la mer

Réunion des États parties

148e séance – matin


LA VINGT ET UNIÈME RÉUNION DES ÉTATS PARTIES À LA CONVENTION SUR LE DROIT

DE LA MER CONCLUT SES TRAVAUX DE L’ANNÉE 2011


Elle décide d’ajuster la rémunération des juges du Tribunal

international du droit de la mer sur celle de la Cour internationale de Justice


La vingt et unième Réunion des États parties à la Convention sur le droit de la mer « la Réunion » a conclu aujourd’hui sa session de 2011, dont les travaux auront duré du 13 au 17 juin, en prenant note de plusieurs rapports et documents soumis aux délégations pour examen.  En prenant note du « rapport du Greffier du Tribunal international du droit de la mer sur les questions budgétaires pour les exercices 2009-2010 et 2011-2012 »1, la Réunion a décidé que le traitement de base annuel des membres du Tribunal international du droit de la mer sera ajusté du même pourcentage que celui des membres de la Cour internationale de Justice (CIJ) et au même moment. 


Ce projet de décision a été adopté après un long débat au cours duquel la représentante du Guatemala s’est opposée à un ajustement automatique de la rémunération des juges du Tribunal sur la base des émoluments des membres d’autres organismes.  Elle a argué que l’article 18, paragraphe 5, du Statut du Tribunal du droit de la mer précise que ces traitements doivent être fixés par la Réunion des États parties. 


Par ailleurs, la Réunion a aussi pris note des informations communiquées par le Président par intérim de la Commission des limites du plateau continental (CLPC), du rapport2 du Commissaire aux comptes pour l’exercice 2009-2010 et des états financiers du Tribunal international du droit de la mer au 31 décembre 2010.


En outre, en application de l’article 319, destiné à informer les États parties des questions de caractère général les intéressant qui ont surgi à propos de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, la Réunion a pris note de deux rapports3 du Secrétaire général sur le droit de la mer.


L’examen des rapports du Secrétaire général sur les océans et le droit de la mer, des questions qui se posent et qui relèvent des termes de la Convention, a été l’occasion pour leVice-Ministre des affaires étrangères du Viet Nam de déclarer que des incidents « sérieux » portant atteinte aux droits souverains de son pays ont eu lieu récemment.  Il a indiqué, à cet égard, que le 26 mai et le 9 juin 2011 des navires de la marine de la République populaire de Chine ont entravé les activités d’exploration de navires de la compagnie nationale vietnamienne de pétrole et de gaz (PVN).  Préoccupés par l’escalade des tensions en mer de Chine méridionale, les représentants de la République démocratique populaire lao, de Singapour, de la Thaïlande, de la Malaisie, de la République de Corée et du Japon ont exhorté les parties concernées par ce différend à respecter la Déclaration de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) sur la conduite des États dans la mer de Chine méridionale, en rappelant que la Convention sur le droit de la mer demeure un cadre unique pour la gestion de tous les aspects de l’exploitation pacifique des ressources marines. 


Estimant que la Réunion n’avait pas vocation à discuter de questions spécifiques, les représentants du Japon, de l’Islande, de la Norvège, du Pakistan et de la Fédération de Russie, mais aussi de la Chine ont estimé que les différends et contentieux survenus en mer de Chine méridionale devaient être examinés par l’Assemblée générale.  La délégation de la Chine a par ailleurs regretté que les accusations lancées contre son pays ne reflètent pas les faits.


Après avoir élu son Bureau et adopté son ordre du jour, la Réunion avait, dès lundi, pris note 4du rapport annuel 2010 du Tribunal international du droit de la mer et des informations communiquées par le Secrétaire général de l’Autorité internationale des fonds marins.  Mercredi et jeudi, elle a procédé à la nomination de sept juges du Tribunal international du droit de la mer pour un mandat de neuf ans débutant le 1er  octobre 2011.  Toujours dans la journée de jeudi, elle a adopté5 un projet de décision visant à permettre à la Commission des limites du plateau continental de faire face à une charge de travail exponentielle, alors que selon des informations préliminaires, quatre nouvelles demandes doivent s’ajouter aux 56 demandes de délimitation de plateau continental déjà adressées à la CLPC.


1 SPLOS/224

 2 SPLOS/223

  3A/65/69/ADD.2 et A/66/70

   4 voir communiqué de presse (MER/1953) du 13 juin 2011

    5 voir communiqué de presse (MER/1956) du 16 juin 2011


EXAMEN DES QUESTIONS BUDGÉTAIRES CONCERNANT LE TRIBUNAL INTERNATIONAL DU DROIT DE LA MER


Rapport du Commissaire aux comptes pour l’exercice 2009-2010 (SPLOS/223)


Rapport sur les questions budgétaires pour les exercices 2009-2010 et 2011-2012 (SPLOS/224)


Ce matin en début de séance, les représentants de l’Allemagne, du Japon, de Trinité-et-Tobago, de l’Argentine, et du Sénégal ont tous appelé à la prompte adoption du projet de décision concernant le mécanisme d’ajustement de la rémunération des membres du Tribunal international du droit de la mer.  « Bien que le Tribunal ne soit pas une entité onusienne, il est tout à fait approprié d’accorder la rémunération de ses juges avec celle des juges de la Cour internationale de Justice », a notamment commenté la représentante du Japon qui a par ailleurs argué que les émoluments qui seraient accordés aux juges du Tribunal du droit de la mer à travers le mécanisme d’ajustement ne provoqueraient pas de frais supplémentaires.


« Ma délégation veut que les États parties , qui sont également des États Membres de l’ONU, gardent un pouvoir de prise de décisions en ce qui concerne la rémunération des juges », a rétorqué la représentante du Guatemala.  Elle a souhaité que le texte du projet de décision soumis à la Réunion des États parties soit amendé de manière à faire référence à l’article 18, paragraphe 5 du Statut du Tribunal.  Celui-ci stipule que « ces traitements, allocations et indemnités sont fixés de temps à autre lors de réunions des États parties compte tenu du volume de travail du Tribunal.  Ils ne peuvent être diminués pendant la durée des fonctions ».


Le représentant de la Fédération de Russie a, pour sa part, estimé qu’un amendement au projet de décision risquerait de provoquer des pressions sur la rémunération des juges, tandis que son homologue du Chili a souhaité que soit conduite une analyse « approfondie » des répercussions qu’aurait la prise en compte de la proposition avancée par la délégation guatémaltèque.


À son tour, le représentant de l’Argentine a regretté que la proposition d’amendement ait été présentée au dernier jour des travaux de la Réunion, et non pas au début de la session.  Il a estimé qu’un tel précédent en matière de procédure et de méthodologie de la conduite des travaux serait extrêmement préjudiciable au déroulement de l’examen de l’agenda de la Réunion. 


Reprenant la parole, la représentante de l’Union européenne a proposé que l’amendement fasse référence à l’ensemble de l’article 18, proposition qui a été favorablement accueillie par la représentante du Guatemala.  En revanche, la délégation de la Fédération de Russie a estimé qu’il n’était pas nécessaire de lier la question de l’ajustement du niveau de rémunération de base des juges du Tribunal au paragraphe 5 de l’article 18.  Il a proposé d’insérer un paragraphe dans le préambule du texte du projet de décision qui se lirait comme suit: « agissant conformément au Statut du Tribunal ».  Cette proposition a été appuyée par l’Union européenne, l’Australie, l’Ouganda, la Chine, le Japon, et l’Islande.


Le projet de décision a ensuite été adopté par les États parties, tel qu’oralement amendé.


Les délégations de Trinité-et-Tobago et de la Tunisie se sont également exprimées au cours de ce débat.


COMMISSION DES LIMITES DU PLATEAU CONTINENTAL: INFORMATIONS COMMUNIQUÉES PAR LE PRÉSIDENT DE LA COMMISSION


Dans une déclaration liminaire le représentant de l’Argentine a souligné que, conformément aux dispositions de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, la Commission des limites de plateau continental (CLPC) ne pouvait se prononcer sur une délimitation tant que subsistait le moindre différend entre États parties sur cette délimitation.   


Dans des remarques complémentaires, avant que la Réunion ne prenne note des informations communiquées, le Président par intérim de la Commission des limites du plateau continental (CLPC), M. HARALD BREKKE, a assuré que les graphiques et informations de la présentation « Power point » contenant des éléments contestés par l’Argentine » ne seront pas inclus dans le document SPLOS/225 intitulé « Lettre datée du 21 avril 2011, adressée au Président de la vingtième et unième Réunion des États parties par le Président de la Commission des limites du plateau continental ».


RAPPORTS PRÉSENTÉS PAR LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL AUX ÉTATS PARTIES EN APPLICATION DE L’ARTICLE 319, DESTINÉ À LES INFORMER DES QUESTIONS DE CARACTÈRE GÉNÉRAL LES INTÉRESSANT QUI ONT SURGI À PROPOS DE LA CONVENTION DES NATIONS UNIES SUR LE DROIT DE LA MER (A/65/69/ADD.2 ET A/66/70)


Dans son rapport A/65/69/Add.2, le Secrétaire général retrace les grandes lignes de l’évolution des affaires maritimes et du droit de la mer.  Le document est destiné à aider l’Assemblée générale à mener son évaluation et son examen annuels de l’application de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (la « Convention ») et sur les autres faits nouveaux relatifs aux affaires maritimes et au droit de la mer.  Le rapport donne un aperçu des obstacles considérables auxquels se heurte encore la communauté internationale pour assurer le développement durable des océans et de leurs ressources.


Les écosystèmes marins vulnérables comme les massifs de coraux, de même que d’importants secteurs de la pêche, sont menacés par la surexploitation des ressources; par la pêche illégale, non déclarée et non réglementée; par des pratiques de méthode de pêche destructrices; par des espèces allogènes envahissantes; et par la pollution marine.  Les conséquences catastrophiques de l’échouage d’un vraquier sur la Grande barrière de corail, et du naufrage d’une plate-forme de forage dans le golfe du Mexique en avril 2010 ont montré que le milieu marin restait très exposé à la pollution liée à des activités maritimes, constate le Secrétaire général.  Ces incidents conduisent à se demander s’il ne faudrait pas introduire une réglementation plus stricte aux niveaux national et international, note-t-il.


L’élévation des températures marines, la montée du niveau des eaux et l’acidification de l’océan, qui sont liées aux changements climatiques, menacent elles aussi la vie marine, les zones côtières et insulaires, ainsi que les économies nationales, relève M. Ban Ki-moon.  Alors que 2010 a été déclarée « Année internationale de la biodiversité », nombreux sont ceux qui reconnaissent que l’objectif fixé lors du Sommet mondial pour le développement durable de 2002, à savoir infléchir notablement le rythme de l’appauvrissement de la diversité biologique, et notamment de la biodiversité marine, n’a pas été atteint, regrette le Secrétaire général.


Les actes de piraterie et de banditisme continuent de mettre en péril la vie des gens et la sécurité du transport maritime international, et causent des dommages économiques considérables en alourdissant les frais de fret maritime et autres transports par mer, déjà grevés par le coût des assurances.  La traite des êtres humains, qui emprunte les routes maritimes et les activités criminelles liées au trafic de drogues, continue, elle aussi, de mettre en danger des vies humaines et de menacer la paix et la sécurité en mer. 


Les différends non résolus concernant les frontières maritimes et la lenteur avec laquelle avance le processus de dépôt des cartes et des coordonnées géographiques y afférentes auprès du Secrétaire général, de même que l’absence de données uniformes et centralisées qui en découle, posent des problèmes considérables aux usagers de la mer, qui ont besoin de connaître le statut juridique des zones maritimes où ils mènent leurs activités et de savoir de quel État elles dépendent, remarque Ban Ki-moon.


La Commission des limites du plateau continental (CLPC), dont les recommandations sont cruciales pour la délimitation du plateau continental au-delà de la ligne de la limite des 200 milles marins et, par conséquent, pour la détermination des limites de la Zone, fait face à une charge de travail considérable.  Donner à la Commission la possibilité de travailler à plein temps semble être l’option la plus efficace pour lui permettre de s’acquitter de ses fonctions, relève le Secrétaire général dans ce rapport.  Il y souligne les efforts faits pour venir à bout des pressions et des difficultés auxquelles les océans sont soumis.  Au cœur de ces efforts, figure le nécessaire renforcement des capacités des États, afin de leur permettre d’adhérer aux instruments internationaux pertinents, de les mettre en œuvre et de les faire respecter, rappelle Ban Ki-moon.


Le rapport A/66/70 contient des renseignements concernant les études d’impact environnemental menées dans le cadre des activités prévues dans les zones situées au-delà des limites de la juridiction nationale, et il aborde les besoins qui se posent en termes de renforcement des capacités.


Dans ce rapport, le Secrétaire général donne des informations relatives aux activités menées par des organisations concernées, notamment celles liées à des aspects scientifiques, techniques, économiques, juridiques, environnementaux et socioéconomiques de la conservation et de l’exploitation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale.  Il donne également des informations sur les options et approches éventuelles visant à promouvoir la coopération et la coordination internationales, et identifie les principales questions dont l’examen, par les États parties, pourrait être éclairé par des études de fond plus détaillées.


Dans ses conclusions, le Secrétaire général constate que les écosystèmes marins vitaux continuent de payer un lourd tribut aux effets cumulatifs des utilisations par l’homme des ressources marines, et aux changements environnementaux dus à des activités humaines, comme les changements climatiques et l’acidification des océans.


Des mesures et mécanismes de coopération intersectoriels sont dès lors nécessaires pour comprendre et traiter les répercussions de divers secteurs d’activités sur la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des limites de la juridiction nationale, compte tenu de l’interdépendance entre les écosystèmes marins, ainsi que celle existant entre la mer, la terre et l’air.


Le Secrétaire général estime impératif de disposer d’orientations globales sur la manière d’adapter et de mettre en œuvre, de manière cohérente et pluridisciplinaire, les outils de gestion communément utilisés au sein de la juridiction nationale.  Il estime également essentiel de renforcer la capacité des États, ainsi que celles des divers protagonistes et parties prenantes, à contribuer à l’approfondissement des connaissances que la communauté internationale a sur les écosystèmes marins, leur fonctionnement et leur capacité de récupération.  Il donne les mêmes recommandations concernant le développement de la capacité de mise en œuvre d’instruments internationaux ainsi que celui concernant des outils et des méthodes de gestion plus pertinents.


Dans ce rapport, M. Ban Ki-moon affirme en outre que la Conférence Rio+20 offre à l’Assemblée générale une opportunité de proposer les orientations politiques nécessaires pour faciliter l’application cohérente et uniforme de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer en vue de la conservation et de l’exploitation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale, ceci, dans l’intérêt des générations présentes et à venir.


Le représentant du Brésil a regretté, à l’instar du Secrétaire général, qu’aucune évaluation n’ait été menée sur les besoins des États en matière de renforcement des capacités relatives au droit de la mer.  Il a estimé que le renforcement des capacités ne devait pas être envisagé du point de vue « exclusif » de la mise en œuvre des engagements pris au niveau international.  Il importe tout autant de développer et de renforcer des capacités afin d’assurer la participation économique effective des pays en développement, a-t-il estimé.  Le représentant a appelé le système de l’ONU à continuer d’appuyer le renforcement des capacités des pays en développement dans le cadre des affaires océaniques.


Le représentant du Brésil a, par ailleurs, relevé que dans sa résolution 65/37, l’Assemblée générale avait pris note de la discussion relative au régime juridique pertinent pour la gestion des ressources génétiques marines situées au-delà de la juridiction nationale.  Il a souhaité que des progrès soient réalisés dans ce domaine.


M. LE LUONG MINH, Vice-Ministre des affaires étrangères du Viet Nam, a porté à l’attention de la Réunion des États parties des informations sur « des incidents sérieux qui ont eu lieu le 26 mai et le 9 juin 2011 dans la zone économique exclusive et le plateau continental du Viet Nam, portant atteinte aux droits souverains du Viet Nam ».  Il a indiqué que le 26 mai des navires de la marine de la République populaire de Chine ont sectionné des câbles de surveillance du navire vietnamien d’exploration Binh Minh 02, de la compagnie nationale vietnamienne de pétrole et de gaz (PVN).  Le Vice-Ministre a précisé que le navire vietnamien procédait à des études d’activités de veille sismique dans une zone située à seulement 120 milles nautiques des côtes vietnamiennes et 340 milles nautiques des côtes de l’île chinoise de Hainan.  Il a également précisé qu’en date du 9 juin 2001, un bateau de pêche chinois et deux navires administratifs ont entravé les activités normales d’un navire océanographique sismique Viking II, en essayant de sectionner ses câbles de surveillance.


M. Le Luong Minh a précisé que cet incident a eu lieu à 170 milles nautiques du point le plus proche des lignes côtières de base du Viet Nam et à 700 milles nautiques de l’île chinoise d’Hainan.  Il a regretté que la Chine appuie ses actions sur des revendications territoriales et maritimes infondées pour faire croire que ces incidents ont eu lieu dans des zones maritimes disputées.  Il a dit que de telles actions menaçaient la paix et la sécurité dans la mer de Chine méridionale et étaient contraires à la Déclaration signée en 2002 entre la Chine et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) sur la conduite des parties signataires dans le sud de la mer de Chine méridionale.  C’est pourquoi, le Viet Nam appelle les États de la région de la mer de Chine méridionale à travailler ensemble, de manière plus étroite, pour assurer le respect de la Convention sur le droit de la mer et de ses principes dans la région. 


Le représentant de la République islamique d’Iran a pris la parole pour souligner qu’il faut que l’on respecte la terminologie exacte pour ce qui est du Golfe persique, notamment quand il s’agit de déterminer la zone maritime entre l’Iran et la péninsule arabique.  


Le représentant de la République démocratique populaire lao a jugé fondamental de maintenir la paix dans la région de la mer de Chine méridionale.  Il a regretté que les tensions y soient croissantes, tout en exhortant les parties à régler leurs différends, conformément au droit international, et notamment, grâce à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.  Il a estimé que la déclaration de l’ANASE sur la conduite des parties est un document important pour renforcer la coopération entre les États dans la zone. 


La représentante de Singapour s’est dite « préoccupée » par l’escalade des tensions en mer de Chine méridionale, en raison de revendications territoriales et maritimes contradictoires qui ne sont pas favorables au maintien de la stabilité régionale.  Elle a appelé les parties à respecter la Déclaration de l’ANASE sur la conduite des États parties dans la mer de Chine méridionale et la Convention de l’ONU sur le droit de la mer.  


Le représentant de l’Islande a estimé que le rôle et l’ordre du jour de la Réunion des États parties se limitent à l’examen de questions financières et administratives.  Il a estimé que la question de la charge de travail de la Commission des limites du plateau continental en était un bon exemple des tâches qui incombent à la Réunion.  La Réunion des États parties n’a pas pour mandat de débattre de questions de fond, a-t-il rappelé précisant que cela relevait du ressort de l’Assemblée générale.


Le représentant des Philippines a réclamé la création d’un cadre juridique fort afin d’établir les responsabilités incombant aux États parties.  Le respect du droit doit prévaloir, a souligné le représentant qui s’est, par ailleurs, félicité de l’adhésion de le Thaïlande et du Malawi à la Convention et de l’élection des nouveaux juges du Tribunal.


Le représentant a ensuite indiqué que le différend dans lequel se trouve impliqué son pays en mer de Chine méridionale concernant des îlots s’était propagé vers d’autres îles de la région « qui sont clairement sous l’autorité des Philippines ».  Il a fait savoir que sa délégation rejetait tout effort juridique de revendication territoriale qui ne respecte pas la Convention.  Il a ensuite souligné la nécessité d’assurer la stabilité dans la mer de Chine méridionale, et a engagé les parties concernées à faire preuve de retenue.


La représentante de l’Indonésie a indiqué que l’ANASE avait débattu à plusieurs reprises du différend dans la mer de Chine méridionale.  Elle a appelé au renforcement de la confiance dans la zone ainsi qu’au dialogue afin d’assurer la résolution pacifique du différend.  Elle a ensuite fait savoir que sa délégation allait organiser une réunion, en coopération avec le Centre de droit politique de l’Université de Virginie, dans le cadre de la trente-cinquième Conférence annuelle du droit des océans, dont le thème central des travaux sera celui de la diplomatie maritime.


La représentante de la Malaisie a dit que son pays était préoccupé par les incidents qui se sont produits dans la mer de Chine méridionale.  Elle a appelé les parties concernées à respecter les principes pertinents du droit international dans la conduite de leurs activités. 


La représentante de la République de Corée a déclaré que la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer demeurait un cadre unique pour la gestion de tous les aspects de l’exploitation pacifique des ressources marines.  Elle a souligné l’importance des débats de la Réunion comme moyen de faciliter la mise en œuvre de la Convention.  Elle a remercié le Gouvernement de l’Indonésie d’avoir organisé « un excellent séminaire de formation » à Bali, avec le soutien de la République de Corée.  


La représentante du Japon a souligné l’importance des débats de la Réunion des États parties pour l’interprétation des dispositions de la Convention.  Elle a exhorté les parties à résoudre leurs différends en mer de Chine méridionale. 


Le représentant de la Thaïlande a souligné l’importance des dispositions de la Convention concernant le règlement pacifique des différends.  


Le représentant de la Norvège a fait siennes les interventions du Japon et de l’Islande sur le rôle et la compétence de la Réunion des États parties pour la mise en œuvre de la Convention.


Le représentant du Kenya a mis l’accent sur le renforcement des capacités des pays en développement, notamment des petits États insulaires et des pays les moins avancés (PMA), pour qu’ils puissent pleinement mettre en œuvre les principes de la Convention.  Il a proposé la création d’une sous-commission et de nouveaux programmes visant à aider les pays en développement.  Par ailleurs, il s’est particulièrement inquiété des conséquences de la piraterie d’origine somalienne sur le commerce, la pêche et le tourisme au Kenya.     


Le représentant du Chili a espéré que la question des océans et des mers fera l’objet d’un examen approfondi lors de la Conférence Rio+20.  Elle a souhaité que la Réunion ne se limite pas à régler des questions administratives.  


Le représentant de l’Argentine a estimé que le rapport du Secrétaire général aurait dû être préparé pour examen au titre du point 14 de l’ordre du jour.  Le rapport général sur les océans et le droit de la mer doit être présenté suffisamment de temps à l’avance, a-t-il estimé.  Il a ensuite avoué être surpris par les positions exprimées par certaines délégations qui estiment que les questions d’ordre politique ne doivent être examinées que par l’Assemblée générale.


Le représentant de la Chine a dit que sa délégation espérait que davantage d’États accèderaient à la Convention sur le droit de la mer.  Il a également estimé que la question du renforcement des capacités devait bénéficier de plus d’attention.  Le représentant a ensuite argué que la Réunion des États parties n’était pas le lieu pour discuter de différends politiques.  Il a néanmoins affirmé qu’en mer de Chine méridionale, certains pays s’étaient livrés à des « actes de nature unilatérale qui avaient nui à la Chine ».  Les déclarations que les délégations de ces pays ont prononcées dans cette salle ne reflètent d’autre part pas les faits, a-t-il indiqué.


Le représentant du Pakistan a estimé, quant à lui, que la Réunion n’avait pas de rôle à jouer dans l’examen de différends précis entre États.  Ce rôle revient à l’Assemblée générale, a-t-il notamment souligné.  Cette position a été appuyée par les délégations de la Fédération de Russie et des États-Unis


Le représentant de la Fondation de recherche sur les politiques océaniques du Japon (ORF) a mis l’accent sur la contribution de cette Fondation, dont les travaux visent à assurer une bonne coexistence entre l’humanité et les océans.  Il a mentionné les efforts déployés par la Fondation pour promouvoir les questions relatives à l’exploitation des ressources maritimes et sur la sécurité et sûreté en mer.  Ces études sont menées sous un angle conforme au contenu de la Convention sur le droit de la mer, a-t-il indiqué.  Il a précisé que l’ORF avait accordé plus de 400 bourses à l’Universitémaritimemondiale de Malmö (Suède) créée sous l’égide de l’Organisation maritime internationale (OMI)


M. DOUGLAS B. STEVENSON, Directeur du « Center for Seafarers Rights », a indiqué qu’en 2010, 1 090 marins avaient été pris en otage par des pirates dans le golfe d’Aden et dans l’océan Indien.  Il a également fait savoir qu’à l’heure actuelle, 21 navires et environ 464 marins sont détenus par des pirates.  Ce qui est encore plus troublant, a-t-il ajouté, ce sont les informations selon lesquelles les pirates opérant le long des côtes somaliennes sont devenus beaucoup plus violents cette année.  Il a notamment évoqué des violences physiques et psychologiques, ainsi que l’utilisation de marins comme boucliers humains.  M. Stevenson a observé que ces informations avaient augmenté le stress et l’anxiété des marins et de leur famille.  Il a par ailleurs constaté que l’on connaissait mal l’étendue des traitements infligés par les pirates à leur victimes, de même que les répercussions de la piraterie sur les marins, avant, pendant et après une attaque.


M. Stevenson a ensuite expliqué que son organisation menait actuellement une étude clinique sur les victimes de la piraterie, conjointement avec l’école de médecine Mount Sinaï et la New York Psychoanalytic Society and Institute.  Il a précisé que celle-ci proposait des règles à suivre pour procéder à l’évaluation clinique des marins suite à un acte de piraterie, ainsi que pour l’appui à accorder aux familles et les traitements à prescrire à court et moyen termes en matière de santé mentale.  Il a précisé qu’un fascicule intitulé « Normes pour les soins postpiraterie à donner aux marins » recommandait également comment préparer les marins au transit dans les zones de piraterie.


M. Douglas Stevenson a ensuite abordé le problème des marins qui sont abandonnés par des armateurs dont certaines activités deviennent insolvables.  Il a parlé des connections multinationales qui caractérisent l’industrie maritime commerciale.  Il a rappelé ensuite qu’en vertu de l’article 94 de la Convention sur le droit de la mer, bien qu’il revienne à l’État du pavillon d’un bateau d’assurer le bien-être des marins sur le navire concerné, il incombe à tous les États de s’assurer que les marins ne sont pas victimes d’abus ou abandonnés.  Il a évoqué le cas de deux marins, « hautement spécialisés, et sur les activités desquels dépend notre économie et notre prospérité mondiales » qui avaient été « réduits au statut de mendiants » dans une terre étrangère, alors que sept pays ont un lien avec ces professionnels ou avec le navire sur lequel ils se trouvaient.


Dans des remarques de clôture, M. HARIHARAN RAJUN, Directeur adjoint de la Division des affaires maritimes et du droit de la mer, a indiqué qu’à la fin du mois de mai 2011, le solde du Fonds d’affection volontaire pour faciliter la préparation des soumissions des demandes de délimitations des plateaux continentaux venant de pays en développement, notamment de PMA et de petits États insulaires en développement (PEID), était de 690 000 dollars.  Le solde du deuxième fonds d’affectation consacré aux frais de participation de membres de pays en développement aux réunions sur ces délimitations s’élevait à cette date à 673 000 dollars, a-t-il précisé.  Il a également remercié les annonces de contributions faites par le Japon et l’Australie durant cette Réunion des États parties.  Les montants de ces annonces avoisinent respectivement 210 000 dollars américains et 500 000 dollars australiens.  Ces fonds sont destinés aux frais de participation de membres de pays en développement aux réunions de la CLPC, a indiqué M. Rajun.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité renforce l’efficacité du régime de sanctions établi en Afghanistan par la résolution 1267 (1999)

CS/10285

Le Conseil de sécurité renforce l’efficacité du régime de sanctions établi en Afghanistan par la résolution 1267 (1999)

17/06/2011
Conseil de sécuritéCS/10285
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6557e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ RENFORCE L’EFFICACITÉ DU RÉGIME DE SANCTIONS

ÉTABLI EN AFGHANISTAN PAR LA RÉSOLUTION 1267 (1999)


Il proroge également de 18 mois le mandat du Bureau du Médiateur du Comité 1267 (1999)

contre Al-Qaida, les Taliban et les individus et entités qui leur sont associés


Reconnaissant que « les conditions de sécurité ont évolué en Afghanistan », le Conseil de sécurité a, cet après-midi, en vue d’améliorer son efficacité, apporté des modifications au régime de sanctions contre les Taliban, Al-Qaida et les individus et entités qui leur sont associés, et a prorogé de 18 mois le mandat du Bureau du Médiateur du Comité des sanctions créé par la résolution 1267 (1999).


Le Conseil de sécurité a, en adoptant à l’unanimité la résolution 1988 (2011) sous Chapitre VII de la Charte, décidé que les personnes antérieurement connues sous le nom de Taliban et les autres personnes, groupes, autres entreprises et entités qui leur sont associés, dont les noms figuraient dans les sections A et B de la Liste récapitulative tenue par le Comité créé par la résolution 1267 (1999) concernant Al-Qaida et les Taliban, ne seront plus inscrits sur cette Liste récapitulative et qu’ils le seront dorénavant sur la Liste visée au paragraphe 1.


Par cette disposition, et reconnaissant que certains membres des Taliban ont rallié le Gouvernement afghan et rejeté l’idéologie terroriste d’Al-Qaida, et « soutiennent la recherche d’une solution pacifique du conflit, le Conseil de sécurité amende les termes du régime de sanctions imposé par sa résolution 1267 (1999). 


Les dispositions de cette résolution du Conseil de sécurité, agissant au titre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, concernent notamment certaines mesures à prendre par les États, les inscriptions sur la Liste récapitulative du Comité créé par les résolutions 1267 (1999) et 1333 (2000), ou les radiations de celle-ci, sa révision, sa tenue à jour et la coopération avec le Gouvernement afghan.


Le Conseil a également créé un Comité du Conseil de sécurité, composé de tous ses membres, chargé en particulier d’examiner les demandes d’inscription sur la Liste récapitulative ou de radiation de celle-ci.


Auparavant, par la résolution 1989 (2011), également adoptée à l’unanimité, le Conseil de sécurité a prorogé le mandat du Bureau du Médiateur du Comité 1267 (1999), établi par sa résolution 1904 (2009), d’une nouvelle période 18 mois à compter d’aujourd’hui. 


Le Conseil a décidé que le Médiateur devra continuer à recevoir les demandes des personnes, de groupes, des entreprises et entités qui souhaitent être radiés de la Liste récapitulative du Comité de manière « indépendante et impartiale ». 


Par ce texte, le Conseil de sécurité a en outre décidé que le Médiateur devra présenter au Comité des observations et une recommandation sur la radiation de ces personnes, groupes, entreprises et entités. 


À l’instar du représentant du Royaume-Uni, les délégations des États Membres qui se sont exprimées à l’issue des deux votes ont estimé que les résolutions 1988 (2011) et 1989 (2011) constituaient un « pas en avant important pour renforcer l’un de ses outils clefs en matière de lutte contre le terrorisme et s’adapter aux nouvelles réalités en Afghanistan ».


Ces textes vont, a déclaré le délégué des États-Unis, « dans le sens d’une réforme et d’une modernisation du régime de sanctions du Conseil relatif aux Taliban et à Al-Qaida » et assurent la promotion d’une « réconciliation nationale afghane », tout en ciblant tous ceux qui sont associés aux Taliban.


Le représentant de l’Allemagne a rappelé que ces résolutions avaient été adoptées par le Conseil de sécurité à la veille de la Conférence sur l’Afghanistan que son pays s’apprête à accueillir.  De même, a-t-il estimé, le rôle du Médiateur se trouve « renforcé dans le cadre d’un processus clair et juste ».


Les deux textes, a déclaré son homologue de l’Inde, transmettent un « message univoque » du Conseil de sécurité dans sa « détermination à lutter contre le terrorisme ».  Il a émis l’espoir que le nouveau régime de sanctions continuerait d’aller « dans le sens des objectifs de stabilité et de reconstruction de l’Afghanistan de façon crédible et transparente », afin de permettre au Gouvernement afghan de « peser davantage face à ceux qui menacent la stabilité du pays ».


« La communauté internationale ne doit pas faiblir dans la lutte contre les Taliban et Al-Qaida », a préconisé, quant à lui, le représentant de la Fédération de Russie, tout en mettant également l’accent sur la nécessité de garantir une « plus grande transparence » dans les sanctions contre Al-Qaida. 


Le délégué de la France a noté que « les liens entre Al-Qaida et les Taliban n’ont pas disparu, mais ne sont plus les mêmes qu’en 1999 ».  « Nous devions en tirer les conséquences », a-t-il ajouté.  Selon lui, « en incitant les Taliban à rejoindre le processus de réconciliation interafghane, le nouveau régime de sanctions contribuera aux efforts que le Gouvernement afghan, avec le soutien de la communauté internationale, déploie pour parvenir à une solution politique au conflit en Afghanistan ».


Le représentant du Portugal a appuyé les propos de son collègue français en qualifiant le nouveau mécanisme de « plus efficace pour pouvoir faire face à l’évolution de la menace terroriste en Afghanistan ».  « Le Médiateur est désormais mieux placé pour jouer le rôle crucial qui lui incombe », a-t-il constaté. 



MENACES CONTRE LA PAIX ET LA SECURITE INTERNATIONALES RESULTANT D’ACTES DE TERRORISME


Texte de la résolution S/RES/1988 (2011)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions antérieures sur le terrorisme international et la menace qu’il constitue pour l’Afghanistan, en particulier ses résolutions 1267 (1999), 1333 (2000), 1363 (2001), 1373 (2001), 1390 (2002), 1452 (2002), 1455 (2003), 1526 (2004), 1566 (2004), 1617 (2005), 1624 (2005), 1699 (2006), 1730 (2006), 1735 (2006), 1822 (2008), 1904 (2009), ainsi que les déclarations de son président sur la question,


Rappelant ses résolutions prorogeant au 22 mars 2012 le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan défini dans sa résolution 1974 (2011),


Réaffirmant que la situation en Afghanistan continue de menacer la paix et la sécurité internationales et se déclarant vivement préoccupé par l’état de sécurité dans le pays, en particulier les violences terroristes que commettent les Taliban, Al-Qaida, les groupes armés illégaux, les criminels et les trafiquants de stupéfiants, ainsi que par les liens étroits entre activités terroristes et drogues illégales, qui menacent la population locale, notamment les enfants, les forces de sécurité et le personnel militaire et civil international,


Se réaffirmant fermement attaché à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de l’Afghanistan,


Soulignant qu’il est important qu’un processus politique sans exclusive vienne soutenir en Afghanistan l’entreprise de réconciliation de tous les citoyens et reconnaissant qu’il n’y a pas de solution purement militaire susceptible de garantir la stabilité du pays,


Rappelant que le Gouvernement afghan est animé du désir ardent de réaliser la réconciliation nationale, envisagée par l’Accord de Bonn de 2001, la Conférence de Londres de 2010 et la Conférence de Kaboul de 2010,


Reconnaissant que l’état de sécurité a évolué en Afghanistan et que certains membres des Taliban ont rallié le Gouvernement afghan et rejeté l’idéologie terroriste d’Al-Qaida et de ses partisans et soutiennent la recherche d’une solution pacifique du conflit qui se poursuit en Afghanistan,


Reconnaissant que, malgré l’évolution de la situation et les progrès de la réconciliation, la situation en Afghanistan reste une menace contre la paix et la sécurité internationales, réaffirmant qu’il faut repousser cette menace par tous moyens dans le respect de la Charte des Nations Unies et du droit international, y compris les droits de l’homme, le droit des réfugiés et le droit humanitaire, et insistant sur l’importance du rôle que les Nations Unies jouent dans cette entreprise,


Rappelant que les conditions de la réconciliation offerte à tous les Afghans résultant du communiqué de Kaboul du 20 juillet 2010 et approuvées par le Gouvernement afghan et la communauté internationale sont la renonciation à la violence, l’absence de tout lien avec les organisations terroristes internationales et le respect de la Constitution afghane, dont le droit des femmes et des membres des minorités,


Soulignant qu’il est important que toutes les personnes, tous les groupes, toutes les entreprises et entités qui participent d’une manière ou d’une autre au financement ou au soutien d’actes ou d’activités de personnes antérieurement connues sous le nom de Taliban, et toutes les personnes, tous les groupes, toutes les entreprises et entités associés aux Taliban dans la menace qu’ils constituent pour la paix, la stabilité et la sécurité de l’Afghanistan, acceptent l’offre de réconciliation du Gouvernement afghan,


Notant que le Gouvernement afghan lui a demandé de soutenir la réconciliation nationale en radiant des listes des régimes de sanctions de l’Organisation des Nations Unies le nom de personnes qui respectent les conditions de réconciliation et ont donc cessé d’exécuter ou de soutenir des activités qui menacent la paix, la stabilité et la sécurité de l’Afghanistan,


Se félicitant des résultats de la Jirga consultative de paix du 6 juin 2010, à laquelle 1 600 délégués afghans représentant largement tous les groupes ethniques et religieux afghans, hauts fonctionnaires, religieux, chefs tribaux, représentants de la société civile et réfugiés afghans résidant en Iran et au Pakistan, ont débattu des moyens de mettre fin à l’insécurité et dressé un plan d’instauration d’une paix durable dans les pays,


Se félicitant aussi de la création du Haut Conseil pour la paix et des efforts de sensibilisation qu’il fait à l’intérieur et à l’extérieur de l’Afghanistan,


Insistant sur le rôle central que l’Organisation des Nations Unies continue de jouer en toute impartialité dans la promotion de la paix, de la stabilité et de la sécurité en Afghanistan et exprimant sa gratitude et son ferme soutien au Secrétaire général, à son Représentant spécial pour l’Afghanistan et au Groupe Salaam d’appui à la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan, en ce qu’ils font pour accompagner les efforts de paix et de réconciliation du Haut Conseil pour la paix,


Réaffirmant qu’il soutient la lutte contre la production illicite et le trafic de stupéfiants en provenance d’Afghanistan et de précurseurs chimiques à destination de ce pays dans les pays voisins, les pays situés sur les itinéraires de contrebande, les pays de destination et les pays qui fabriquent les précurseurs,


Exprimant son inquiétude devant la multiplication des enlèvements et des prises d’otages ayant pour but d’obtenir de l’argent ou des avantages politiques et affirmant la nécessité de régler le problème,


Réaffirmant la nécessité de faire en sorte que le régime de sanctions actuel concoure effectivement à la lutte contre l’insurrection et soutienne l’effort de promotion de la réconciliation que fait le Gouvernement afghan pour rétablir la paix, la stabilité et la sécurité dans le pays, et gardant à l’esprit la teneur des débats du Comité créé par la résolution 1267 (1999) sur la recommandation que lui présentait l’Équipe de surveillance compétente dans son onzième rapport, à savoir que les États Membres devaient traiter différemment les Taliban inscrits sur la Liste et les individus et les entités d’Al-Qaïda et de ses affiliés inscrits sur la Liste lorsqu’ils font la promotion de la paix et de la stabilité en Afghanistan,


Réaffirmant l’appui de la communauté internationale aux efforts de réconciliation menés par les Afghans et exprimant son intention d’envisager de lever comme il se doit les sanctions frappant ceux qui se rallient,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


Mesures


1.    Décide que tous les Étatsprendront les mesures ci-après à l’encontre des personnes et entités connues avant la date de la présente résolution sous le nom de Taliban, et des personnes, groupes, entreprises et entités réputés associés aux Taliban selon la section A (« Individus associés aux Taliban ») et la section B (« entités et autres groupes et entreprises associés aux Taliban ») de la Liste récapitulative (ci-après « la Liste ») du Comité créé par les résolutions 1267 (1999) et 1333 (2000) à la date de l’adoption de la présente résolution, ainsi qu’à l’encontre des personnes, groupes, entreprises et entités associés aux Taliban dans la menace qu’ils constituent pour la paix, la stabilité et la sécurité de l’Afghanistan, que désignera le Comité visé au paragraphe 30 ci-après:


a)    Bloquer sans retard les fonds et autres avoirs financiers et ressources économiques des personnes, groupes, entreprises et entités en question, y compris les fonds provenant de biens leur appartenant ou contrôlés directement ou indirectement par eux ou par les personnes agissant pour leur compte ou sur leurs instructions, et veiller à ce que ni ces fonds, ni d’autres fonds, actifs ou ressources économiques ne soient mis à la disposition, directement ou indirectement, de ces personnes, groupes, entreprises et entités par leurs ressortissants ou par des personnes établies sur leur territoire;


b)    Empêcher l’entrée sur leur territoire ou le transit par leur territoire des personnes en question, étant entendu qu’aucune disposition du présent paragraphe n’oblige un État à refuser à son propre ressortissant l’entrée ou le séjour sur son territoire et que le présent paragraphe ne s’applique pas dans les cas où l’entrée ou le transit sont nécessaires à une procédure judiciaire ni lorsque le Comité détermine que l’entrée ou le transit se justifient dans tel ou tel cas, notamment quand il concourt directement aux efforts de réconciliation du Gouvernement afghan;


c)    Empêcher la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects aux personnes, groupes, entreprises et entités en question, à partir de leur territoire, du fait de leurs ressortissants établis hors de celui-ci, ou au moyen de navires ou d’aéronefs battant leur pavillon, d’armements et de matériels connexes de tout type, y compris les armes et les munitions, les véhicules et le matériel militaires, l’équipement paramilitaire et les pièces de rechange des armes et des matériels susmentionnés, ainsi que la fourniture de conseils techniques, d’aide ou de formation en matière d’arts militaires;


2.    Décide que les personnes antérieurement connues sous le nom de Taliban et les autres personnes, groupes, autres entreprises et entités qui leur sont associés, dont les noms figuraient à la date de la présente résolution dans les sections A (« Personnes associées aux Taliban ») et B (« Entités et autres groupes et entreprises associés aux Taliban ») de la Liste récapitulative tenue par le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1267 (1999) concernant Al-Qaida et les Taliban et les personnes et les entités associées, ne seront plus inscrits sur cette Liste récapitulative et qu’ils le seront dorénavant sur la Liste visée au paragraphe 1; décide aussi que tous les États continueront de prendre les mesures visées au paragraphe 1 à l’encontre des personnes, groupes, entreprises et entités inscrits sur les Listes;


3.    Décide que les actes et activités indiquant que telle personne, tel groupe, telle entreprise ou telle entité méritent d’être inscrits comme le prévoit le paragraphe 1 ci-dessus sont les suivants:


a)    Le fait de concourir à financer, organiser, faciliter, préparer ou exécuter des actes ou activités sous le nom, pour le compte et à l’appui de ceux qui étaient précédemment connus sous le nom de Taliban, ou de concert avec eux;


b)    Le fait de fournir, vendre ou transférer des armements ou matériels connexes à ces personnes;


c)    Le fait de recruter pour le compte de ces personnes;


d)    Le fait de soutenir de toute autre manière les actes ou les activités de ceux qui étaient précédemment connus sous le nom de Taliban et des personnes, groupes, entreprises et entités associés à ces personnes dans la menace qu’elles constituent pour la paix, la stabilité et la sécurité de l’Afghanistan;


4.    Affirme que toute entreprise ou entité qui est possédée ou contrôlée directement ou indirectement par toute personne, tout groupe, toute entreprise ou entité inscrits sur la Liste ou qui les soutiennent de quelque manière mérite d’être inscrite sur la Liste;


5.    Constate que les moyens de financement ou d’assistance dont il s’agit comprennent sans s’y limiter le produit de la culture, de la production et du trafic de stupéfiants et de leurs précurseurs en provenance d’Afghanistan ou en transit dans le pays;


6.    Confirme que les prescriptions de l’alinéa a) du paragraphe 1 ci-dessus visent tous les types de ressources économiques et financières – y compris mais sans s’y limiter celles qui servent à financer l’hébergement de sites Web et d’autres services connexes – utilisées pour soutenir les Taliban inscrits sur la Liste et les personnes, groupes, entreprises et sociétés qui leur sont associés, ainsi que les autres personnes, groupes, entreprises et entités associés aux Taliban dans la menace qu’ils constituent pour la paix, la stabilité et l’insécurité de l’Afghanistan et des autres personnes, groupes, entreprises et entités qui leur sont associés;


7.    Confirme également que les prescriptions de l’alinéa a) du paragraphe 1 ci-dessus visent aussi le paiement de rançons à des personnes, groupes, entreprises ou entités inscrits sur la Liste de sanctions de 1988;


8.    Décide que les États Membres autoriseront s’ils le souhaitent le versement sur un compte bloqué en vertu des dispositions du paragraphe 1 ci-dessus de tout paiement destiné à toute personne, tout groupe, toute entreprise ou entité inscrits sur la Liste pourvu que ce paiement reste assujetti aux dispositions du paragraphe 1 et soit à ce titre bloqué;


9.    Décide que tous les États Membres pourront se prévaloir des dispositions organisant des dérogations aux mesures visées à l’alinéa a) du paragraphe 1 ci-dessus, établies aux paragraphes 1 et 2 de la résolution 1452 (2002), tels que modifiés par la résolution 1735 (2006), et encourage les États à les invoquer;



Inscriptions sur la Liste


10.   Engage tous les États Membres à communiquer au comité visé au paragraphe 30 ci-dessous (« le Comité »), pour inscription sur la Liste, le nom des personnes, groupes, entreprises ou entités qui concourent d’une manière ou d’une autre à financer ou à soutenir des actes et des activités visés au paragraphe 3 ci-dessus;


11.   Décide que les États Membres qui proposent l’inscription de tout nom sur la Liste au Comité fourniront à celui-ci autant de renseignements que possible à son sujet, en particulier des informations permettant d’identifier précisément et formellement les personnes, groupes, entreprises et entités considérés et, dans la mesure du possible, les renseignements dont l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL) a besoin pour faire paraître une notice spéciale;


12.   Décide que les États Membres qui proposent l’inscription de tout nom sur la Liste au Comité présenteront à celui-ci un exposé détaillé de l’affaire, que cet exposé pourra être distribué sur demande, sauf les passages que l’État auteur qualifie de confidentiels, et qu’il pourra servir à rédiger l’exposé des motifs de l’inscription envisagé au paragraphe 13 ci-après;


13.   Charge le Comité, lorsqu’il ajoute un nom à la Liste, de rendre accessible sur son site Web, avec l’aide de l’Équipe de surveillance et en coordination avec l’État auteur de la demande, un exposé des motifs de l’inscription;


14.   Invite tous les membres du Comité et l’Équipe de surveillance à communiquer au Comité toutes les informations qu’ils détiendraient concernant toute demande d’inscription présentée par un État Membre, qui pourraient éclairer la décision du Comité sur la demande d’inscription et dont il pourrait tirer des éléments d’information supplémentaires aux fins de l’établissement de l’exposé des motifs envisagé au paragraphe 13 ci-dessus;


15.   Prie le Secrétariat d’afficher sur le site Web du Comité toutes informations utiles pouvant être rendues publiques, y compris l’exposé des motifs d’inscription, dès que tel ou tel nom est ajouté à la Liste, et insiste sur le fait que cet exposé des motifs doit être disponible en temps utile dans toutes les langues officielles de l’Organisation des Nations Unies;


16.   Demande aux États Membres qui envisagent de proposer l’inscription de tout nouveau nom sur la Liste de consulter s’il y a lieu le Gouvernement afghan avant de s’adresser au Comité et les invite à prendre au besoin l’avis de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan;


17.   Décide qu’après publication, et en tout état de cause dans les trois jours ouvrables suivant l’inscription de tout nom sur la Liste, le Comité en avisera le Gouvernement afghan, la Mission permanente de l’Afghanistan et la mission permanente de l’État ou des États où la personne ou l’entité est censée se trouver et, s’il s’agit d’une personne ou d’une entité non afghane, l’État ou les États dont elle est réputée avoir la nationalité;


Radiation de la Liste


18.   Charge le Comité de radier promptement de la Liste, en procédant au cas par cas, le nom des personnes et des entités qui ne remplissent plus les conditions d’inscription fixées au paragraphe 3 ci-dessus et lui demande de prendre dûment en considération les demandes de radiation de personnes répondant aux conditions de réconciliation convenues par le Gouvernement afghan et la communauté internationale – à savoir la renonciation à la violence, l’absence de tout lien avec les organisations terroristes internationales –, dont Al-Qaida et ses cellules, filiales, groupes dissidents et émanations, et le respect de la Constitution afghane, y compris les droits des femmes et des membres des minorités;


      19.   Demande aux États Membres de coordonner s’il y a lieu avec le Gouvernement afghan leurs demandes de radiation de la Liste, afin de les harmoniser avec l’effort de paix et de réconciliation qu’a entrepris celui-ci;


20.   Décide que les personnes et entités cherchant à se faire radier de la Liste sans être patronnées par un État Membre présenteront leurs demandes au point focal institué par la résolution 1730 (2006);


21.   Invite la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan à soutenir et faciliter la coopération entre le Gouvernement afghan et le Comité, afin que celui-ci dispose de renseignements suffisants pour se prononcer sur les demandes de radiation et charge le Comité visé au paragraphe 30 ci-après d’examiner les demandes de radiation au regard des principes suivants, quand ils sont pertinents:


a)    Les demandes de radiation concernant toute personne ralliée devraient si possible contenir une communication du Haut Conseil pour la paix transmise par l’intermédiaire du Gouvernement afghan, confirmant que l’intéressé a le statut de personne ralliée selon les directives applicables ou, s’il s’agit d’une personne ralliée dans le cadre du Programme de renforcement de la paix, des pièces justifiant son ralliement à ce titre, et indiquer son adresse actuelle et les moyens de la joindre;


b)    Les demandes de radiation concernant toute personne qui occupait avant 2002 certaines charges dans le régime Taliban et ne répond plus aux conditions d’inscription sur la Liste visée au paragraphe 3 ci-dessus devraient, dans la mesure possible, contenir une communication du Gouvernement afghan confirmant que l’intéressé n’apporte ni son soutien ni sa participation active à des actes qui menacent la paix, la stabilité et la sécurité du pays, et indiquer son adresse actuelle et les moyens de le joindre;


c)    Les demandes de radiation de la Liste de toute personne dont on a annoncé le décès doivent comprendre un certificat de décès officiel émanant de l’État de nationalité, de l’État de résidence ou de l’État compétent;


22.   Prie tous les États Membres, mais plus particulièrement le Gouvernement afghan, de communiquer au Comité toute information nouvelle dont ils auraient connaissance et selon laquelle le cas de telle personne, tel groupe, telle entreprise ou entité rayé de la Liste devrait être examiné aux fins d’inscription sur la Liste en vertu des dispositions du paragraphe 1 de la présente résolution et prie également le Gouvernement afghan de communiquer chaque année au Comité un rapport sur la situation des personnes qui se seraient ralliés, et qui ont été radiées de la Liste par le Comité au cours de l’année précédente;


23.   Charge le Comité d’examiner rapidement toute information selon laquelle telle personne radiée de la Liste aurait repris les activités visées au paragraphe 3, et notamment mené des actes incompatibles avec les conditions de réconciliation décrites au paragraphe 18 de la présente résolution, et prie le Gouvernement afghan ou d’autres États Membres, s’il y a lieu, de soumettre une demande d’inscription du nom de la personne considérée sur la Liste;


24.   Décide que le Secrétariat transmettra, dès que possible après que le Comité a pris la décision de radier tel ou tel nom de la Liste, ladite décision au Gouvernement afghan et à la Mission permanente d’Afghanistan pour information et qu’il devrait également notifier, dès que possible, la mission permanente de l’État ou des États dans lesquels on est fondé à croire que la personne ou l’entité se trouve et, dans le cas de toute personne ou entité non afghane, le ou les État(s) de nationalité, et décide en outre que les États ayant ainsi reçu notification prennent les mesures nécessaires, conformément à leur législation et à leurs pratiques internes, pour notifier promptement à la personne ou l’entité concernée le fait qu’elle a été radiée de la Liste, ou l’en informer;


Révision et tenue à jour de la Liste


25.   Est conscient du fait que le conflit actuel en Afghanistan, et l’urgence que le Gouvernement afghan et la communauté internationale attachent à une solution politique pacifique du conflit, supposent de procéder rapidement et en temps voulu à des modifications de la Liste, y compris l’ajout ou la radiation de noms de personnes et d’entités, exhorte le Comité à se prononcer rapidement sur les demandes de radiation, prie le Comité de revoir périodiquement chacune des entrées de la Liste, y compris, selon qu’il convient, d’étudier la situation des personnes considérées comme ralliées, des personnes pour lesquelles on manque d’identifiants, des personnes qui seraient décédées et des entités qui n’existeraient plus ou dont la disparition a été confirmée, charge le Comité de définir les directives applicables à ces révisions en conséquence, et prie l’Équipe de surveillance de communiquer au Comité, tous les six mois:


a)    La liste des personnes inscrites sur la Liste que le Gouvernement afghan considère ralliées, accompagnée des documents pertinents comme indiqué au paragraphe 21 a);


b)    La liste des personnes et entités figurant sur la Liste et pour lesquelles celle-ci ne comporte pas les identifiants nécessaires à l’application effective des mesures imposées à leur encontre;


c)    La liste des personnes figurant sur la Liste qui seraient décédées et des entités qui n’existeraient plus ou dont la disparition est confirmée, accompagnée des documents prévus, comme indiqué au paragraphe 21 c);


26.   Exhorte le Comité à veiller à appliquer des procédures équitables et transparentes, et charge le Comité d’élaborer dès que possible, des directives en conséquence, en particulier s’agissant des activités visées aux paragraphes 9, 10, 11, 12, 17, 20, 21, 24, 25 et 27;


27.   Engage les États Membres et les organisations internationales concernées à envoyer des représentants rencontrer les membres du Comité afin de partager avec eux des informations et de débattre de toute question pertinente, et se félicite de l’organisation périodique par le Gouvernement afghan de réunions d’information au sujet de l’impact des sanctions ciblées pour ce qui est de dissuader les menaces contre la paix, la stabilité et la sécurité de l’Afghanistan, ainsi que d’accompagner le processus de réconciliation mené sous la direction de l’Afghanistan;



Coopération avec le Gouvernement afghan


28.   Encourage la poursuite de la coopération entre le Comité, le Gouvernement afghan et la MANUA, notamment l’identification et la communication d’informations détaillées au sujet d’individus et d’entités qui concourent à financer des actes ou activités énoncés au paragraphe 3 de la présente résolution ou qui appuient de tels actes ou activités, et les invitations faites à des représentants de la MANUA de prendre la parole devant le Comité;


29.   Se félicite de la volonté du Gouvernement afghan d’aider le Comité à coordonner les demandes d’inscription sur la liste et de radiation de la liste ainsi que la communication de toutes informations utiles au Comité;


Nouveau Comité des sanctions


30.   Décide de créer, conformément à l’article 28 de son règlement intérieur provisoire, un Comité du Conseil de sécurité composé de tous les membres du Conseil (ci-après « le Comité »), chargé des tâches suivantes:


a)    Examiner les demandes d’inscription sur la Liste et les demandes de radiation de la Liste ainsi que les propositions de mises à jour des informations utiles pour la Liste visées au paragraphe 1;


b)    Examiner les demandes d’inscription sur la Liste et de radiation de la Liste ainsi que les mises à jour proposées des informations concernant la section A (« personnes associées aux Taliban ») et la section B (« entités, groupes et entreprises associés aux Taliban ») de la Liste récapitulative dont était saisi, à la date d’adoption de la présente résolution, le Comité créé par la résolution 1267 (1999) concernant Al-Qaida et les Taliban et les personnes et entités associées;


c)    Mettre régulièrement à jour la Liste visée au paragraphe 1;


d)    Afficher sur le site Web du Comité les résumés des motifs d’inscription pour toutes les entrées figurant sur la Liste;


e)    Examiner les noms figurant sur la Liste;


f)    Faire périodiquement rapport au Conseil au sujet des informations qui lui ont été communiquées concernant l’application de la résolution, y compris le non-respect des mesures imposées par celle-ci;


g)    Veiller à instituer des procédures équitables et transparentes d’inscription des personnes et entités sur la Liste ou de radiation de la Liste ainsi que d’octroi de dérogations pour raisons humanitaires;


h)    Examiner les rapports présentés par l’Équipe de surveillance;


i)    Suivre l’application des mesures visées au paragraphe 1;


j)    Examiner les demandes de dérogation au regard des paragraphes 1 et 9;


k)    Arrêter les directives nécessaires pour faciliter l’application des mesures susmentionnées;


l)    Encourager le dialogue avec les États Membres intéressés, notamment de la région, et notamment inviter des représentants de ces États à le rencontrer afin d’examiner l’application des mesures;


m)    Solliciter auprès de tous les États toutes informations qu’il jugerait utiles concernant les dispositions qu’ils ont prises pour appliquer efficacement les mesures susmentionnées;


n)    Examiner les informations concernant des violations présumées des mesures arrêtées dans la présente résolution ou le non-respect desdites mesures, et y donner la suite qu’il convient;


o)    Faciliter, par le biais de l’Équipe de surveillance et des institutions spécialisées des Nations Unies, la fourniture, sur demande des États Membres, d’une assistance au développement des capacités en vue de renforcer l’application des mesures;


p)    Coopérer avec d’autres comités des sanctions compétents créés par le Conseil de sécurité, notamment le Comité créé par la résolution 1267 (1999);


Équipe de surveillance


31.   Décide que pour aider le Comité à s’acquitter de son mandat, l’Équipe de surveillance de l’application de la résolution 1267 (1999), créée en application du paragraphe 7 de la résolution 1526 (2004), secondera le Comité pendant une période de 18 mois, conformément au mandat contenu à l’annexe A de la présente résolution, et prie le Secrétaire général de prendre toutes les dispositions nécessaires à cet effet;


Coordination et information


32.   Est conscient de la nécessité de maintenir le contact avec les comités du Conseil, les organisations internationales et les groupes d’experts compétents, y compris le Comité créé par la résolution 1267 (1999), le Comité contre le terrorisme (CCT), l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme et le Comité créé par la résolution 1540 (2004), en particulier compte tenu de la présence permanente dans la région d’Al-Qaida et de tout groupe affilié, cellule, groupe dissident ou groupe dérivé d’Al-Qaida et de l’influence négative qu’ils exercent sur le conflit afghan;


33.   Encourage la MANUA à fournir au Haut Conseil pour la paix, à sa demande, une assistance pour ce qui est d’encourager les individus inscrits sur la Liste à se rallier;


Examen de la question


34.   Décide d’examiner l’application des mesures édictées dans la présente résolution dans 18 mois et d’y apporter, si nécessaire, des ajustements afin d’appuyer la paix et la stabilité en Afghanistan;


35.   Décide de demeurer activement saisi de la question.


Annexe I - S/RES/1988 (2011)


Conformément au paragraphe 31 de la présente résolution, l’Équipe de surveillance est placée sous la direction du Comité, ses attributions étant les suivantes:


a)    Présenter au Comité, par écrit, deux rapports détaillés et indépendants, le premier d’ici au 31 mars 2012 et le second d’ici au 31 octobre 2012, sur la façon dont les États Membres auront mis en œuvre les mesures énoncées au paragraphe 1 de la présente résolution, ces rapports devant comporter des recommandations précises visant à améliorer la mise en œuvre des mesures et présenter d’autres mesures envisageables;


b)    Aider le Comité à passer régulièrement en revue les noms inscrits sur la Liste, notamment en se rendant dans les États Membres et en étant en contact avec eux en vue d’étoffer le dossier du Comité sur les faits et circonstances entourant l’inscription de tout nom sur ladite liste;


c)    Aider le Comité à assurer le suivi des demandes d’information adressées aux États Membres, y compris s’agissant de la mise en œuvre des mesures visées au paragraphe 1 de la présente résolution;


d)    Présenter au Comité pour examen et approbation, selon qu’il convient, un programme de travail détaillé dans lequel l’Équipe de surveillance décrira les activités qu’elle prévoit de mener pour s’acquitter de sa mission, y compris les déplacements qu’elle envisage d’effectuer;


e)    Aider le Comité à analyser les cas de non-respect des mesures visées au paragraphe 1 de la présente résolution en réunissant les informations obtenues auprès des États Membres et en présentant des études de cas, de sa propre initiative aussi bien qu’à la demande du Comité, en vue de leur examen par celui-ci;


f)    Présenter au Comité des recommandations de nature à aider les États Membres à mettre en œuvre les mesures visées au paragraphe 1 de la présente résolution et à préparer leurs propositions d’inscription sur la Liste;


g)    Aider le Comité à examiner les propositions d’inscription sur la Liste, notamment en compilant et en lui transmettant les informations relatives à l’inscription envisagée et en établissant le projet de résumé des motifs visé au paragraphe 13;


h)    Porter à l’attention du Comité tout fait nouveau ou digne d’intérêt de nature à justifier une radiation de la Liste, par exemple la publication d’informations sur telle ou telle personne décédée;


i)    Consulter les États Membres avant de se rendre dans certains d’entre eux dans le cadre de son programme de travail approuvé par le Comité;


j)    Encourager les États Membres à soumettre des noms et des renseignements complémentaires d’identification en vue de leur insertion dans la Liste, selon les instructions du Comité;


k)    Présenter au Comité des renseignements complémentaires d’identification et autres renseignements afin de l’aider à tenir une liste aussi actualisée et précise que possible;


l)    Réunir, évaluer et suivre l’information concernant la mise en œuvre des mesures, en rendre compte et formuler des recommandations sur ce sujet, effectuer des études de cas, s’il y a lieu, et étudier à fond toute autre question pertinente selon les instructions du Comité;


m)    Consulter les États Membres et d’autres organisations et organes compétents, y compris la MANUA, et mener un dialogue suivi avec leurs représentants à New York et dans les capitales, en tenant compte de leurs observations, notamment en ce qui concerne les questions qui pourraient être évoquées dans les rapports de l’Équipe de surveillance visés au paragraphe a) de la présente annexe;


n)    Se concerter avec les services de renseignement et de sécurité des États Membres, notamment à l’occasion de réunions régionales, afin de faciliter l’échange d’informations et de renforcer la mise en œuvre des mesures;


o)    Se concerter avec les représentants compétents du secteur privé, y compris les institutions financières, pour s’informer de la mise en œuvre pratique du gel des avoirs et élaborer des recommandations aux fins du renforcement de cette mesure;


p)    Collaborer avec les organisations internationales et régionales compétentes afin de faire mieux connaître et respecter les mesures;


q)    Collaborer avec INTERPOL et les États Membres en vue d’obtenir les photographies des personnes inscrites sur la Liste éventuellement pour insertion dans les Notices spéciales INTERPOL;


r)    Aider les autres organes subsidiaires du Conseil de sécurité et leurs groupes d’experts, à leur demande, à intensifier leur coopération avec INTERPOL, comme le prévoit la résolution 1699 (2006);


s)    Aider le Comité à fournir aux États Membres, sur leur demande, une assistance en matière de renforcement des capacités pour leur permettre de mieux mettre en œuvre les mesures;


t)    Faire rapport au Comité, à intervalles réguliers ou à sa demande, par des communications orales ou écrites sur ses travaux, y compris sur les visites qu’elle a effectuées auprès d’États Membres et sur ses activités;


u)    Présenter au Comité dans les 90 jours un rapport écrit et des recommandations sur les liens existant entre les personnes, groupes, entreprises et entités pouvant être inscrits sur la Liste en vertu du paragraphe 1 de la présente résolution et Al-Qaida, l’accent devant être spécialement mis sur les noms figurant tant sur la Liste des sanctions contre Al-Qaida que sur la Liste mentionnée au paragraphe 1 de la présente résolution, puis présenter régulièrement ce type de rapport et recommandations;


v)    S’acquitter de toute autre responsabilité que le Comité pourrait lui confier.


Texte de la résolution S/RES/1989 (2011)                   


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions 1267 (1999), 1333 (2000), 1363 (2001), 1373 (2001), 1390 (2002), 1452 (2002), 1455 (2003), 1526 (2004), 1566 (2004), 1617 (2005), 1624 (2005), 1699 (2006), 1730 (2006), 1735 (2006), 1822 (2008), 1904 (2009) et 1988 (2011), ainsi que les déclarations de son président sur la question,


Réaffirmant que le terrorisme, sous toutes ses formes et manifestations, constitue l’une des menaces les plus sérieuses contre la paix et la sécurité et que tous les actes de terrorisme, quels qu’ils soient, sont criminels et injustifiables, quels qu’en soient les motivations, l’époque et les auteurs, et condamnant une fois de plus catégoriquement le réseau Al-Qaida et autres personnes, groupes, entreprises et entités qui lui sont associés pour les multiples actes de terrorisme qu’ils ne cessent de perpétrer dans le but de provoquer la mort de civils innocents et d’autres victimes, de détruire des biens et de porter gravement atteinte à la stabilité,


Réaffirmant également que le terrorisme ne peut et ne saurait être associé à aucune religion, nationalité ou civilisation,


Rappelant la déclaration de son président (S/PRST/2011/9) en date du 2 mai 2011, indiquant qu’Oussama ben Laden ne pourra plus jamais perpétrer des attentats terroristes,


Réaffirmant qu’il faut combattre par tous les moyens, dans le respect de la Charte des Nations Unies et du droit international et notamment du droit international des droits de l’homme, du droit des réfugiés et du droit international humanitaire, les menaces que les actes de terrorisme font peser sur la paix et la sécurité internationales, et soulignant à cet égard le rôle important que l’Organisation des Nations Unies joue dans la conduite et la coordination de cette lutte,


Se déclarant préoccupé par la multiplication des enlèvements et des prises d’otages auxquels se livrent des groupes terroristes dans le but de lever des fonds ou d’obtenir des concessions politiques et disant la nécessité de régler ce problème,


Insistant sur le fait que le terrorisme ne peut être vaincu qu’à la faveur d’une démarche suivie et globale, fondée sur la participation et la collaboration actives de l’ensemble des États et organismes internationaux et régionaux, pour contrer, affaiblir, isoler et neutraliser la menace terroriste,


Soulignant que les sanctions sont un instrument important prévu par la Charte des Nations Unies pour le maintien et le rétablissement de la paix et de la sécurité internationales et soulignant également à ce propos la nécessité d’une mise en œuvre rigoureuse des mesures visées au paragraphe 1 de la présente résolution, comme outil majeur de lutte contre le terrorisme,


Priant instamment tous les États Membres de participer activement à la tenue et à la mise à jour de la liste établie en application des résolutions 1267 (1999) et 1333 (2000) (« la Liste récapitulative ») en fournissant les informations supplémentaires pertinentes concernant les inscriptions en cours, en présentant des demandes de radiation le cas échéant et en identifiant et en désignant pour inscription sur la Liste d’autres personnes, groupes, entreprises et entités justiciables des mesures envisagées au paragraphe 1 de la présente résolution,


Rappelant au Comité créé en application de la résolution 1267 (1999) (« le Comité ») de radier de la Liste récapitulative, en toute célérité et au cas par cas, le nom des personnes et entités qui ne rempliraient plus les critères établis dans la présente résolution,


Considérant les difficultés d’ordre juridique et autre auxquelles se heurte la mise en œuvre des mesures prises par les États Membres conformément aux dispositions du paragraphe 1 de la présente résolution, se félicitant des améliorations apportées aux procédures du Comité et de la qualité de la Liste récapitulative, et exprimant l’intention de continuer d’œuvrer à rendre ces procédures équitables et transparentes,


Saluant en particulier le fait qu’il a été procédé à la révision de tous les noms figurant sur la Liste récapitulative, demandée au paragraphe 25 de sa résolution 1822 (2008), et les importants progrès accomplis pour concourir à l’intégrité de la Liste,


Se félicitant de la création du Bureau du Médiateur en application de la résolution 1904 (2009) et de la tâche que celui-ci a accomplie depuis sa mise en place, prenant note du rôle important qui incombe au Médiateur pour ce qui est de veiller à l’équité et à la transparence des procédures, rappelant qu’il est fermement décidé à donner au Bureau du Médiateur les moyens de continuer à s’acquitter de ses fonctions en toute efficacité, conformément à son mandat, et rappelant également la déclaration de son président (S/PRST/2011/5) en date du 28 février 2011,


Réaffirmant que les mesures envisagées au paragraphe 1 de la présente résolution se veulent préventives et indépendantes des règles pénales de droit interne,


Se félicitant du deuxième examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies (A/60/288) adoptée le 8 septembre 2006, auquel l’Assemblée générale a procédé en septembre 2010, et de la création de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme ayant vocation à assurer la coordination et la cohérence d’ensemble de l’action antiterroriste menée par le système des Nations Unies,


Se félicitant de la poursuite de la coopération entre le Comité et INTERPOL, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, notamment en matière d’assistance technique et de renforcement des capacités, et tous les autres organismes des Nations Unies, et encourageant une collaboration plus étroite entre ceux-ci et l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme en vue d’assurer la coordination et la cohérence d’ensemble de l’action antiterroriste menée par le système des Nations Unies,


Considérant qu’il faut prendre des mesures pour prévenir et réprimer le financement du terrorisme et des organisations terroristes, y compris celui tiré du produit de la criminalité organisée, notamment, de la culture illégale, de la production et du trafic de stupéfiants et de leurs précurseurs, et qu’il importe de poursuivre la coopération internationale à cette fin,


Prenant note avec préoccupation de la menace persistante que représentent pour la paix et la sécurité internationales Al-Qaida et autres personnes, groupes, entreprises et entités qui lui sont associés et réaffirmant sa détermination à faire front à cette menace sous tous ses aspects, et gardant à l’esprit la teneur des débats que le Comité créé par la résolution 1267 a consacrés à la recommandation formulée par l’Équipe de surveillance dans son onzième rapport audit comité, tendant à ce qu’aux fins de la Liste récapitulative les États Membres traitent les Taliban différemment des membres du réseau Al-Qaida et des entités affiliées à celui-ci,


Relevant qu’il peut arriver que des personnes, groupes, entreprises et entités remplissant les critères résultant du paragraphe 4 de la présente résolution satisfassent également les critères de désignation visés au paragraphe 3 de la résolution 1988 (2011),


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


Mesures


1.    Décide que tous les États prendront les mesures résultant de l’alinéa c) du paragraphe 8 de la résolution 1333 (2000) et des paragraphes 1 et 2 de la résolution 1390 (2002) concernant le réseau Al-Qaida, et autres personnes, groupes, entreprises et entités qui lui sont associés, ainsi qu’il ressort de la section C (« Personnes associées à Al-Qaida ») et de la section D (« Entités et autres groupes et entreprises associés à Al-Qaida ») de la Liste récapitulative établie en application des résolutions 1267 (1999) et 1333 (2000), et qu’il ressortira à compter de la date d’adoption de la présente résolution de ce qui constituera désormais la Liste des sanctions contre Al-Qaida:


a)    Bloquer sans retard les fonds et autres avoirs financiers ou ressources économiques des personnes, groupes, entreprises et entités en question, y compris les fonds provenant de biens leur appartenant ou contrôlés, directement ou indirectement, par eux ou par des personnes agissant pour leur compte ou sur leurs instructions, et veiller à ce que ni ces fonds, ni d’autres fonds, actifs ou ressources économiques ne soient mis à la disposition, directement ou indirectement, de ces personnes, groupes, entreprises et entités par leurs ressortissants ou par des personnes établies sur leur territoire;


b)    Empêcher l’entrée sur leur territoire ou le transit par leur territoire des personnes en question, étant entendu qu’aucune disposition du présent paragraphe n’oblige un État à refuser à ses propres ressortissants l’entrée ou le séjour sur son territoire, et que le présent paragraphe ne s’applique pas dans les cas où l’entrée ou le transit sont nécessaires aux fins d’une procédure judiciaire ni lorsque le Comité détermine au cas par cas uniquement que l’entrée ou le transit se justifient;


c)    Empêcher la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects aux personnes, groupes, entreprises et entités en question, à partir de leur territoire ou par leurs ressortissants établis hors de leur territoire, ou au moyen de navires ou d’aéronefs battant leur pavillon, d’armements et de matériels connexes de tous types, y compris les armes et les munitions, les véhicules et l’équipement militaires, l’équipement paramilitaire et les pièces de rechange pour les armes et matériels susmentionnés, ainsi que de conseils techniques, d’une assistance ou d’une formation portant sur des activités militaires;


2.    Note que, conformément à la résolution 1988 (2011), les Taliban et autres personnes, groupes, entreprises et entités qui leur sont associés, précédemment désignés à la section A (« Personnes associées aux Taliban ») et à la section B (« Entités et autres groupes et entreprises associés aux Talibans ») de la Liste récapitulative établie en application des résolutions 1267 (1999) et 1333 (2000) ne tombent pas sous le coup de la présente résolution, et décide que désormais la Liste des sanctions contre Al-Qaida comprendra les seuls noms des personnes, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida;


3.    Charge le Comité de transmettre au Comité créé par la résolution 1988 (2011) toutes les demandes d’inscription, de radiation et de mise à jour des données ayant trait à la section A (« Personnes associées aux Taliban ») et à la section B (« Entités et autres groupes et entreprises associés aux Talibans ») de la Liste récapitulative dont il était saisi à la date de l’adoption de la présente résolution, de sorte que le Comité créé par la résolution 1988 (2011) puisse examiner ces questions conformément aux dispositions de ladite résolution;


4.    Réaffirme que les actes ou activités indiquant que telle personne, tel groupe, telle entreprise ou entité est « associé » à Al-Qaida sont les suivants:


a)    Le fait de concourir à financer, organiser, faciliter, préparer ou exécuter des actes ou activités du réseau Al-Qaida, en association avec celui-ci, sous son nom ou pour son compte, ou le fait de les soutenir;


b)    Le fait de fournir, vendre ou transférer des armements et matériels connexes à Al-Qaida;


c)    Le fait de recruter pour le compte d’Al-Qaida, ou de soutenir, de toute autre manière, des actes ou activités du réseau Al-Qaida ou de toute cellule, filiale ou émanation ou tout groupe dissident de celui-ci;


5.    Réaffirme également que toute entreprise ou entité, possédée ou contrôlée directement ou indirectement par de tels groupes, personnes, entreprises ou entités associés à Al-Qaida peut être inscrite sur la Liste;


6.    Confirme que les prescriptions de l’alinéa a) du paragraphe 1 ci-dessus visent tous les types de ressources économiques et financières – y compris, mais sans s’y limiter, celles qui servent à financer l’hébergement de sites Web et d’autres services connexes – utilisées pour soutenir le réseau Al-Qaida ainsi que les personnes, groupes, entreprises et entités qui lui sont associés;


7.    Note que ce financement ou soutien peut consister notamment, mais sans s’y limiter, à utiliser le produit de la criminalité, dont la culture, la production et le commerce illicites de stupéfiants et de leurs précurseurs;


8.    Confirme que les prescriptions de l’alinéa a) du paragraphe 1 visent également le paiement de rançons à des personnes, groupes, entreprises ou entités désignés sur la Liste de sanctions contre Al-Qaida;


9.    Décide que les États Membres pourront autoriser le versement aux comptes gelés en vertu des dispositions du paragraphe 1 ci-dessus de tout paiement destiné aux personnes, groupes, entreprises ou entités inscrits sur la Liste, étant entendu que tous paiements resteront assujettis aux dispositions du paragraphe 1 et resteront gelés;


10.   Encourage les États Membres à se prévaloir des dispositions organisant des dérogations aux mesures visées à l’alinéa a) du paragraphe 1 de la présente résolution, qui résultent des paragraphes 1 et 2 de la résolution 1452 (2002), modifiés par la résolution 1735 (2006), et charge le Comité de revoir les procédures de dérogation définies dans ses directives, afin de permettre aux États Membres de s’en prévaloir et de continuer à accorder en toute célérité et transparence des dérogations pour raisons humanitaires;


11.   Charge le Comité de coopérer avec les autres comités des sanctions qu’il a mis en place, en particulier celui créé en application de sa résolution 1988 (2011);


Inscription sur la Liste de sanctions contre Al-Qaida


      12.   Engage tous les États Membres à communiquer au Comité, aux fins d’inscription sur la Liste de sanctions contre Al-Qaida, les noms de personnes, groupes, entreprises et entités qui concourent, par tous moyens, à financer ou soutenir des actes ou activités du réseau Al-Qaida, et de personnes, groupes, entreprises et entités associés à ce dernier, selon la définition donnée au paragraphe 2 de la résolution 1617 (2005) et réaffirmée au paragraphe 4 ci-dessus;


13.   Réaffirme que les États Membres doivent, lorsqu’ils proposent au Comité d’inscrire des noms sur la Liste, se conformer au paragraphe 5 de la résolution 1735 (2006) et au paragraphe 12 de la résolution 1822 (2008) et fournir un exposé des motifs détaillé, et décide que l’exposé des motifs pourra être divulgué sur demande, sauf les éléments qu’un État Membre jugerait confidentiels, et pourra servir à l’établissement du résumé des motifs d’inscription sur la Liste décrit au paragraphe 16 ci-après;


      14.   Décide que les États Membres qui proposent l’inscription de tout nom, ainsi que ceux qui ont proposé des noms pour inscription sur la Liste avant l’adoption de la présente résolution, doivent préciser si le Comité, le Médiateur, le Secrétariat ou l’Équipe de surveillance en son nom, peut divulguer leur statut d’État auteur de demandes d’inscription, et engage vivement ces États Membres à donner une telle autorisation;


      15.   Décide que les États Membres, lorsqu’ils proposent au Comité tout nom pour inscription sur la Liste, doivent utiliser le nouveau formulaire type prévu à cet effet, et fournir au Comité autant de renseignements que possible à son sujet, en particulier des informations permettant d’identifier précisément et formellement les personnes, groupes, entreprises et entités considérés et, autant que possible, les informations dont INTERPOL a besoin pour publier une Notice spéciale, charge le Comité de mettre à jour, s’il y a lieu, ledit formulaire conformément aux dispositions de la présente résolution, et charge en outre l’Équipe de surveillance d’indiquer au Comité les mesures supplémentaires qui pourraient être prises pour améliorer ces informations;


16.   Se félicite des efforts déployés par le Comité, lorsqu’il ajoute un nom à la Liste, en vue d’approuver pour publication sur son site Web, avec l’aide de l’Équipe de surveillance et en coordination avec l’État auteur de la demande d’inscription correspondante, un résumé des motifs de l’inscription, et charge le Comité de continuer de s’efforcer d’afficher sur son site Web, avec l’aide de l’Équipe de surveillance et en coordination avec les États auteurs des demandes d’inscription correspondantes, des résumés des motifs ayant présidé aux inscriptions de tous les noms sur la Liste;


17.   Invite les États Membres, les organisations et organismes internationaux compétents à porter toute décision et procédure judiciaire pertinente à l’attention du Comité afin que celui-ci puisse en tenir compte lors de l’examen de la demande d’inscription correspondante ou de la mise à jour du résumé des motifs correspondant;


18.   Demande à tous les membres du Comité et à l’Équipe de surveillance de communiquer au Comité toutes les informations qu’ils détiendraient concernant telle demande d’inscription présentée par tel État Membre dont le Comité s’inspirerait pour se prononcer sur la demande d’inscription et dont il tirerait des éléments d’information supplémentaires aux fins de l’établissement du résumé des motifs décrit au paragraphe 16;


19.   Réaffirme qu’après publication, et en tout état de cause, dans les trois jours ouvrables suivant l’inscription de tout nom sur la Liste, le Secrétariat notifiera la Mission permanente du ou des pays dans le(s)quel(s) on est fondé à croire que la personne ou l’entité se trouve et, dans le cas d’une personne, le pays de nationalité de l’intéressé (pour autant qu’il soit connu) conformément aux dispositions du paragraphe 10 de la résolution 1735 (2006), prie le Secrétariat de publier sur le site Web du Comité tous les renseignements utiles pouvant être divulgués, notamment le résumé des motifs de l’inscription, dès qu’un nom est inscrit sur la Liste, et souligne qu’il importe que le résumé des motifs de l’inscription soit publié en temps voulu dans toutes les langues officielles de l’Organisation des Nations Unies;


20.   Réaffirme en outre les dispositions du paragraphe 17 de la résolution 1822 (2008) concernant l’exigence faite aux États Membres de prendre toutes les mesures possibles, conformes à leurs lois et pratiques internes, pour aviser ou informer en temps voulu la personne ou l’entité concernée de l’inscription de son nom sur la Liste, en joignant à cet avis le résumé des motifs de l’inscription, une description des effets de l’inscription tels qu’ils résultent des résolutions pertinentes, les modalités d’examen par le Comité des demandes de radiation de la Liste, y compris la possibilité de soumettre les demandes au Médiateur conformément aux dispositions du paragraphe 20 et de l’annexe II de la présente résolution, et les dispositions de la résolution 1452 (2002) organisant les dérogations;


Questions relatives à la radiation de la Liste et au Médiateur


21.   Décide de proroger le mandat du Bureau du Médiateur, créé par la résolution 1904 (2009), tel que ce mandat est défini dans les procédures énoncées à l’annexe II de la présente résolution, pour une période de 18 mois à compter de l’adoption de la présente résolution, décide également que le Médiateur continue de recevoir les demandes des personnes, groupes, entreprises ou entités souhaitant être radiés de la Liste de sanctions contre Al-Qaida, qu’il traite en toute indépendance et impartialité et sans solliciter ni recevoir d’instructions d’aucun gouvernement, et décide en outre que le Médiateur, agissant par l’intermédiaire de son Bureau, doit présenter au Comité des observations et une recommandation sur les radiations demandées, tendant soit à ce que le Comité maintienne l’inscription sur la Liste, soit à ce qu’il envisage de procéder à la radiation;


22.   Décide que l’obligation faite aux États de prendre les mesures énoncées au paragraphe 1 de la présente résolution continue de leur incomber en ce qui concerne les personnes, groupes, entreprises ou entités que le Médiateur a recommandé, dans son rapport d’ensemble sur une demande de radiation présenté en application de l’annexe II, de maintenir sur la Liste;


23.   Décide que l’obligation faite aux États de prendre les mesures énoncées au paragraphe 1 de la présente résolution cesse de leur incomber, en ce qui concerne les personnes, groupes, entreprises ou entités que le Médiateur a recommandé d’envisager de radier, 60 jours après que le Comité a achevé d’examiner un rapport d’ensemble du Médiateur, comme prévu à l’annexe II de la présente résolution, notamment à son paragraphe 6 h), à moins que le Comité ne décide par consensus, avant l’expiration de ce délai de 60 jours, que ladite obligation continue de s’imposer en ce qui concerne l’intéressé; étant entendu que, dans les cas où il ne se dégage pas de consensus, le Président, agissant à la demande d’un des membres du Comité, pose au Conseil la question de la radiation de la personne, du groupe, de l’entreprise ou de l’entité, afin qu’une décision soit prise dans les 60 jours; et étant également entendu que, dans l’éventualité d’une telle demande, l’obligation faite aux États de prendre les mesures énoncées au paragraphe 1 de la présente résolution continue de leur incomber, en ce qui concerne la personne, le groupe, l’entreprise ou l’entité concerné, jusqu’à ce que la question soit tranchée par le Conseil;


24.   Prie le Secrétaire général de renforcer les capacités du Bureau du Médiateur afin qu’il soit toujours à même de s’acquitter de son mandat de façon efficace et sans retards;


25.   Prie très instamment les États Membres de communiquer toute information utile au Médiateur, y compris, s’il y a lieu, toute information confidentielle pertinente, et confirme que le Médiateur doit respecter toute règle de confidentialité attachée à cette information par l’État Membre qui l’a fournie;


26.   Demande aux États Membres et aux organisations et organes internationaux concernés de pousser les personnes et entités qui envisagent de contester leur inscription sur la Liste en passant par des instances judiciaires nationales ou régionales, ou qui ont déjà entrepris de le faire, à chercher à être radiées de la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida en présentant une demande dans ce sens au Bureau du Médiateur;


27.   Décide que lorsque l’État qui est à l’origine d’une inscription présente une demande de radiation, l’obligation qui lui incombe de prendre les mesures visées au paragraphe 1 de la présente résolution prend fin, en ce qui concerne la personne, le groupe, l’entreprise ou l’entité concerné, lorsque 60 jours se sont écoulés, à moins que le Comité n’ait décidé par consensus, avant l’expiration de ce délai, de maintenir les mesures visant l’intéressé; étant entendu que, dans les cas où il n’y a pas consensus, le Président, agissant à la demande d’un des membres du Comité, soumet la question de la radiation au Conseil, pour décision à prendre dans les 60 jours; et étant également entendu que, si une telle demande est déposée, l’obligation faite aux États de prendre les mesures visées au paragraphe 1 de la présente résolution continue de leur incomber pendant l’écoulement de ce délai en ce qui concerne la personne, le groupe, l’entreprise ou l’entité, jusqu’à ce que la question ait été tranchée par le Conseil;


28.   Décide qu’aux fins de la présentation d’une demande de radiation dans les conditions prévues au paragraphe 27 ci-dessus, il doit y avoir consensus entre tous les États qui ont été à l’origine de l’inscription, lorsqu’il y en a plusieurs; décide également que les coauteurs d’une demande d’inscription ne sont pas considérés comme étant à l’origine de la demande aux fins de l’application dudit paragraphe 27;


29.   Engage très instamment les États qui ont été à l’origine d’une inscription à autoriser le Médiateur à le révéler aux personnes et entités inscrites sur la Liste qui lui ont présenté une demande de radiation;


30.   Charge le Comité de continuer d’examiner, conformément aux directives régissant la conduite de ses travaux, les demandes des États Membres qui souhaitent que soient radiés de la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida des individus, groupes, entreprises ou entités qui ne répondraient plus aux critères arrêtés dans les résolutions pertinentes et au paragraphe 4 de la présente résolution, lesquelles seront inscrites à l’ordre du jour du Comité si un membre en fait la demande, et engage les États Membres à indiquer les raisons qui motivent leurs demandes de radiation;


31.   Engage les États à soumettre des demandes de radiation pour les personnes dont le décès a été officiellement constaté, surtout dès lors qu’aucun avoir n’a été découvert, et pour les entités dont il a été rapporté ou confirmé qu’elles n’existent plus, et à prendre toutes les mesures voulues pour s’assurer que les avoirs ayant appartenu à ces personnes ou entités n’ont pas été et ne seront pas transférés ou distribués à d’autres individus, groupes, entreprises ou entités inscrits sur la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida;


32.   Engage les États Membres à garder à l’esprit, lorsqu’ils dégèlent pour raison de radiation les avoirs d’une personne décédée ou d’une entité dont il a été rapporté ou confirmé qu’elle a cessé d’exister, les obligations énoncées dans la résolution 1373 (2001) et, en particulier, à empêcher que les biens dégelés soient utilisés à des fins terroristes;


33.   Demande au Comité de tenir dûment compte, lorsqu’il examine les demandes de radiation, de l’avis des États à l’origine des inscriptions et des États de résidence, de nationalité, d’établissement ou de constitution, ainsi que des autres États qu’il jugerait concernés, prie les membres du Comité qui s’opposent à une radiation d’en indiquer les raisons au moment où ils expriment leur opposition et demande au Comité de faire connaître ses raisons aux États Membres et tribunaux et organes nationaux ou régionaux concernés, selon qu’il conviendra;


34.   Engage les États Membres, y compris les États à l’origine des inscriptions et les États de résidence et de nationalité, à communiquer au Comité tous les renseignements présentant un intérêt pour son examen des demandes de radiation, et de rencontrer le Comité, s’il en fait la demande, pour donner leur avis sur les demandes de radiation, et engage le Comité à rencontrer, selon qu’il conviendra, les représentants d’organisations et d’organes nationaux ou régionaux qui disposent d’informations pertinentes se rapportant aux demandes de radiation;


35.   Confirme que, dans les trois jours suivant la radiation d’un nom de la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida, le Secrétariat notifiera la Mission permanente des États de résidence, de nationalité, d’établissement ou de constitution (pour autant que l’information soit connue) et décide que les États qui reçoivent une telle notification prendront les mesures nécessaires, dans le respect de leurs lois et pratiques internes, pour notifier ou informer promptement la personne ou l’entité concernée que son nom a été radié;


Révision et tenue de la Liste de sanctions contre Al-Qaida


      36.   Engage tous les États Membres, en particulier les États qui sont à l’origine des inscriptions sur la Liste et les États de résidence ou de nationalité, à communiquer au Comité des éléments d’identification et d’autres renseignements supplémentaires, accompagnés des pièces justificatives correspondantes, sur les personnes, groupes, entreprises et entités inscrits sur la Liste, notamment des informations actualisées sur l’état opérationnel des entités, groupes et entreprises inscrits sur la Liste, sur les déplacements, l’incarcération ou le décès des personnes inscrites sur la Liste et sur tous autres faits nouveaux importants, dès que ces informations sont disponibles;


      37.   Prie l’Équipe de surveillance de communiquer tous les six mois au Comité une liste des personnes et entités inscrites sur la Liste au sujet desquelles on ne dispose pas d’éléments d’identification permettant de garantir que les mesures imposées à leur endroit sont effectivement appliquées, et charge le Comité d’examiner ces cas afin de déterminer si l’inscription demeure justifiée;


      38.   Réaffirme que l’Équipe de surveillance doit communiquer tous les six mois au Comité une liste des personnes et entités inscrites sur la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida qui seraient décédées, assortie d’une évaluation des renseignements pertinents tels que la certification du décès et, autant que possible, l’état des avoirs gelés et le lieu où ils pourraient se trouver ainsi que le nom des personnes ou entités qui seraient en mesure de recevoir des avoirs dégelés, charge le Comité d’examiner ces cas afin de déterminer si l’inscription demeure justifiée, et demande au Comité de retirer le nom des personnes décédées lorsqu’il dispose d’informations crédibles concernant leur décès;


39.   Réaffirme également que l’Équipe de surveillance doit communiquer tous les six mois au Comité une liste des entités inscrites sur la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida qui auraient cessé d’exister ou dont la disparition a été dûment constatée, assortie d’une évaluation des renseignements pertinents, charge le Comité d’examiner ces cas afin de déterminer si l’inscription demeure justifiée, et demande au Comité de retirer le nom desdites entités lorsqu’il dispose d’informations crédibles à cet égard;


      40.   Charge le Comité de passer en revue tous les ans, une fois achevée la révision prescrite au paragraphe 25 de la résolution 1822 (2008), tous les noms inscrits sur la Liste qui n’ont pas été examinés lors de l’examen triennal, c’est-à-dire depuis trois ans ou plus, ces noms étant communiqués aux États qui en ont demandé l’inscription et aux États de résidence, de nationalité, d’implantation ou de constitution, si ceux-ci sont connus, suivant la procédure décrite dans les directives du Comité, afin que la Liste soit aussi exacte et à jour que possible une fois que les inscriptions qui ne sont plus justifiées auront été identifiées et celles qui demeurent justifiées confirmées, et note que, si le Comité examine une demande de radiation après la date de l’adoption de la présente résolution et conformément aux procédures énoncées à l’annexe II de la résolution 1904 (2009), on considérera que cette demande aura été examinée conformément au paragraphe 26 de la résolution 1822 (2008);


Mise en œuvre des mesures


41.   Réaffirme combien il importe que tous les États définissent et au besoin adoptent des procédures adéquates pour assurer la pleine mise en œuvre, sous tous leurs aspects, des mesures décrites au paragraphe 1 ci-dessus, et rappelant le paragraphe 7 de la résolution 1617 (2005), engage vivement tous les États Membres à appliquer les normes internationales détaillées que constituent les quarante recommandations du Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI) et les neuf recommandations spéciales du GAFI sur le financement du terrorisme, et engage les États Membres à appliquer les directives énoncées dans la recommandation spéciale III pour mettre effectivement en œuvre des sanctions ciblées visant à lutter contre le terrorisme;


42.   Charge le Comité de continuer de veiller à ce que les procédures d’inscription des personnes et des entités sur la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida et de radiation de la Liste, ainsi que d’octroi de dérogations prévues dans la résolution 1452 (2002) soient équitables et transparentes, et de continuer à examiner activement ses directives afin qu’elles aillent dans le sens de ces objectifs;


43.   Charge le Comité de revoir ses directives dans les meilleurs délais pour tenir compte des dispositions de la présente résolution, en particulier des paragraphes 10, 12, 14, 15, 17, 21, 23, 27, 28, 30, 33, 37 et 40;


44.   Engage les États Membres, agissant notamment par l’intermédiaire de leur mission permanente, et les organisations internationales compétentes, à tenir des discussions approfondies avec les membres du Comité sur toutes les questions qui les intéressent;


45.   Prie le Comité de lui rendre compte des informations qu’il aura recueillies sur les activités de mise en œuvre menées par les États Membres et de définir et recommander des mesures propres à renforcer cette mise en œuvre;


46.   Charge le Comité de recenser tout cas de non-respect des mesures visées au paragraphe 1 ci-dessus et de décider pour chaque cas de la conduite à suivre, et prie le Président du Comité de lui rendre compte des activités menées par le Comité sur cette question dans les rapports périodiques qu’il lui présentera en application du paragraphe 55 ci-après;


47.   Demande instamment à tous les États Membres de veiller, lorsqu’ils mettront en œuvre les mesures énoncées au paragraphe 1 ci-dessus, à ce que les passeports et autres documents de voyage faux, falsifiés, volés ou perdus soient dès que possible annulés et retirés de la circulation conformément aux lois et pratiques internes, et de communiquer les informations qu’ils possèdent sur ces documents aux autres États Membres en passant par la base de données d’INTERPOL;


48.   Engage les États Membres à communiquer au secteur privé, dans le respect de leurs lois et pratiques internes, les informations enregistrées dans leurs bases de données nationales concernant les pièces d’identité ou documents de voyage faux, falsifiés, volés ou perdus qui relèvent de leur compétence nationale et, s’il s’avère qu’une partie inscrite sur la Liste utilise une fausse identité, notamment en vue d’obtenir des fonds ou de faux documents de voyage, à en informer le Comité;


49.   Confirme qu’aucune question dont le Comité est saisi ne doit rester en suspens pendant plus de six mois, sauf si le Comité détermine au cas par cas qu’en raison de circonstances extraordinaires, il lui faut davantage de temps pour examiner certaines questions, conformément à ses directives;


50.   Encourage les États demandant l’inscription d’une personne à faire savoir à l’Équipe de surveillance si un tribunal national ou toute autre instance compétente a été saisi de l’affaire et si une action en justice a été engagée, et à communiquer tous autres renseignements utiles lorsqu’ils soumettent le formulaire type de demande d’inscription sur la Liste;


51.   Prie le Comité, agissant par l’intermédiaire de l’Équipe de surveillance, ou d’institutions spécialisées des Nations Unies, d’apporter aux États qui en font la demande une assistance pour renforcer leurs capacités, le but étant d’assurer une application plus efficace des mesures;


Coordination et action de proximité


52.   Réaffirme que le Comité, le Comité contre le terrorisme et le Comité créé par la résolution 1540 (2004), ainsi que leurs groupes d’experts respectifs, doivent coopérer plus étroitement, notamment, s’il y a lieu, en échangeant davantage les informations et en coordonnant les voyages qu’ils effectuent dans les pays dans le cadre de leurs mandats respectifs, la facilitation et le suivi de l’assistance technique, les relations avec les organisations et organismes internationaux et régionaux et le traitement d’autres questions intéressant les trois comités, annonce qu’il compte donner des directives aux comités dans les domaines d’intérêt commun, afin de leur permettre de mieux coordonner leurs efforts et de faciliter cette coopération, et prie le Secrétaire général de prendre les dispositions voulues pour que les groupes puissent partager les mêmes locaux dès que possible;


53.   Engage l’Équipe de surveillance et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime à poursuivre les activités qu’ils mènent en commun, en coopération avec la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme et les experts du Comité créé par la résolution 1540 (2004), pour aider les États Membres à s’acquitter des obligations que leur imposent les résolutions pertinentes, y compris en organisant des ateliers régionaux et sous-régionaux;


54.   Prie le Comité d’envisager, le cas échéant, que son président ou certains de ses membres se rendent dans tel ou tel pays pour l’aider à mettre en œuvre effectivement et pleinement les mesures visées au paragraphe 1 ci-dessus, dans l’idée de pousser les États à se conformer pleinement aux dispositions de la présente résolution et des résolutions 1267 (1999), 1333 (2000), 1390 (2002), 1455 (2003), 1526 (2004), 1617 (2005), 1735 (2006), 1822 (2008) et 1904 (2009);


55.   Prie également le Comité de lui rendre compte oralement, par la voix de son président, de l’ensemble de ses activités et de celles de l’Équipe de surveillance, tous les 180 jours au moins et, le cas échéant, en même temps que les Présidents du CCT et du Comité créé par la résolution 1540 (2004) présentent leurs propres rapports, et prie en outre le Président de tenir périodiquement des réunions d’information à l’intention de tous les États Membres intéressés;


Équipe de surveillance


56.   Décide, pour aider le Comité à accomplir son mandat, et pour apporter un appui au Médiateur, de proroger pour une nouvelle période de 18 mois le mandat des membres de l’Équipe de surveillance créée en application du paragraphe 7 de la résolution 1526 (2004), établie à New York, qui sera placée sous la direction du Comité et aura les attributions définies à l’annexe I, et prie le Secrétaire général de prendre toutes les dispositions voulues à cette fin;


57.   Charge l’Équipe de surveillance d’examiner les procédures d’octroi de dérogations prévues dans la résolution 1452 (2002) et de formuler des recommandations sur la manière dont le Comité pourrait améliorer ces procédures;


58.   Charge l’Équipe de surveillance de tenir le Comité informé des cas de non-respect des mesures imposées dans la présente résolution et d’adresser au Comité des recommandations sur les mesures propres à faire face à cette situation;


Examen


59.   Décide d’examiner les mesures prescrites au paragraphe 1 ci-dessus dans 18 mois, ou plus tôt si nécessaire, en vue de les renforcer éventuellement.


60.   Décide de rester activement saisi de la question.


Annexe I - S/RES/1989 (2011)


Conformément au paragraphe 56 de la présente résolution, l’Équipe de surveillance est placée sous la direction du Comité, ses attributions étant les suivantes:


a)    Présenter au Comité, par écrit, deux rapports détaillés et indépendants, le premier pour le 31 mars 2012 et le second pour le 31 octobre 2012, sur la façon dont les États auront mis en œuvre les mesures énoncées au paragraphe 1 de la présente résolution, ces rapports comportant des recommandations précises visant à améliorer la mise en œuvre des mesures et présentant d’autres mesures envisageables;


b)    Aider le Médiateur à s’acquitter de son mandat, qui est défini à l’annexe II à la présente résolution;


c)    Aider le Comité à passer régulièrement en revue les noms figurant sur la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida, notamment en se rendant dans les États Membres et en entretenant des contacts avec eux en vue d’étoffer le dossier du Comité sur les faits et circonstances entourant l’inscription d’un nom sur la Liste;


d)    Analyser les rapports présentés en application du paragraphe 6 de la résolution 1455 (2003), les listes de contrôle présentées en application du paragraphe 10 de la résolution 1617 (2005) et les autres informations communiquées au Comité par les États Membres, selon les instructions du Comité;


e)    Aider le Comité à assurer le suivi des demandes d’information adressées aux États Membres, y compris en ce qui concerne la mise en œuvre des mesures visées au paragraphe 1 de la présente résolution;


f)    Présenter au Comité pour examen et approbation, selon qu’il conviendra, un programme de travail détaillé, dans lequel elle décrira les activités qu’elle prévoit de mener pour s’acquitter de ses responsabilités, y compris les déplacements qu’elle envisage d’entreprendre, en se coordonnant de près avec la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme et le Groupe d’experts du Comité créé par la résolution 1540 (2004), afin d’éviter les chevauchements et d’accroître les synergies;


g)    Collaborer étroitement et échanger des informations avec la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme et le Groupe d’experts du Comité créé par la résolution 1540 (2004), en vue de recenser les domaines de convergence et de recoupement et de faciliter une coordination concrète entre les trois comités, y compris dans le domaine des rapports;


h)    Participer activement à toutes les activités menées dans le cadre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et soutenir ces activités, notamment au sein de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme créée pour assurer la coordination et la cohérence d’ensemble de l’action antiterroriste menée par le système des Nations Unies, en particulier par l’intermédiaire de ses groupes de travail compétents;


i)    Aider le Comité à analyser les cas de non-respect des mesures visées au paragraphe 1 de la présente résolution en réunissant les informations obtenues auprès des États Membres et en présentant des études de cas, de sa propre initiative aussi bien qu’à la demande du Comité, en vue de leur examen par celui-ci;


j)    Présenter au Comité des recommandations susceptibles d’aider les États Membres à mettre en œuvre les mesures visées au paragraphe 1 de la présente résolution et à préparer leurs propositions d’inscription sur la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida;


k)    Aider le Comité à examiner les propositions d’inscription sur la Liste, notamment en compilant et en lui transmettant des informations relatives à l’inscription proposée et en établissant le projet de résumé des motifs visé au paragraphe 16;


l)    Porter à l’attention du Comité tout fait nouveau ou digne d’intérêt qui puisse justifier une radiation de la Liste, par exemple la publication d’informations sur une personne décédée;


m)    Consulter les États Membres avant de se rendre dans certains d’entre eux dans le cadre de son programme de travail approuvé par le Comité;


n)    Coordonner ses activités et coopérer avec le mécanisme national chargé de la lutte antiterroriste ou tout organe de coordination de cette nature établi dans le pays visité, selon qu’il conviendra;


o)    Engager les États Membres à soumettre des noms et des renseignements d’identification complémentaires en vue de leur insertion dans la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida, selon les instructions du Comité;


p)    Présenter au Comité des renseignements d’identification complémentaires et d’autres éléments d’information pour l’aider à tenir la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida aussi à jour et à la rendre aussi précise que possible;


q)    Étudier la nature évolutive de la menace que présente Al-Qaida et les mesures optimales permettant d’y faire face, y compris en établissant un dialogue avec les chercheurs et les institutions universitaires concernés en consultation avec le Comité, et faire rapport au Comité à ce sujet;


r)    Réunir, évaluer et suivre l’information concernant la mise en œuvre des mesures, y compris de celle qui est visée à l’alinéa a) du paragraphe 1 de la présente résolution en ce qui concerne la prévention du détournement délictueux d’Internet par Al-Qaida et les personnes, groupes, entreprises et entités qui lui sont associés, en rendre compte et formuler des recommandations à ce sujet; effectuer des études de cas, s’il y a lieu; et étudier à fond toute autre question pertinente selon les instructions du Comité;


s)    Consulter les États Membres et les organisations compétentes, notamment dans le cadre d’un dialogue suivi avec leurs représentants à New York et dans les capitales, et tenir compte de leurs observations, notamment en ce qui concerne les questions qui pourraient figurer dans les rapports visés au paragraphe a) de la présente annexe;


t)    Se concerter avec les services de renseignement et de sécurité des États Membres, notamment à l’occasion de réunions régionales, afin de faciliter l’échange d’informations et de renforcer la mise en œuvre des mesures;


u)    Se concerter avec les représentants compétents du secteur privé, y compris les institutions financières, pour s’informer des modalités pratiques du gel des avoirs et élaborer des recommandations aux fins du renforcement de cette mesure;


v)    Collaborer avec les organisations internationales et régionales compétentes afin de faire mieux connaître et respecter les mesures;


w)    Aider le Comité à fournir aux États Membres, sur leur demande, une assistance en matière de renforcement des capacités leur permettant de mieux mettre en œuvre les mesures;


x)    Collaborer avec INTERPOL et les États Membres en vue d’obtenir les photographies des personnes inscrites sur la Liste afin qu’elles puissent éventuellement figurer sur les Notices spéciales INTERPOL;


y)    Aider les autres organes subsidiaires du Conseil de sécurité et leurs groupes d’experts, à leur demande, à intensifier leur coopération avec INTERPOL, comme le prévoit la résolution 1699 (2006);


z)    Faire rapport au Comité, à intervalles réguliers ou à sa demande, en présentant des communications orales ou écrites sur ses travaux, y compris sur les visites qu’elle a effectuées auprès d’États Membres et sur ses activités;


aa)   Présenter au Comité dans les 90 jours un rapport écrit et des recommandations sur les liens existant entre Al-Qaida et les personnes, groupes, entreprises et entités pouvant être inscrits sur la Liste en vertu du paragraphe 1 la résolution 1988 (2011), l’accent étant tout particulièrement mis sur les noms figurant tant sur la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida que sur la Liste 1988, puis présenter régulièrement ce type de rapports et recommandations;


bb)   S’acquitter de toute autre responsabilité que pourrait lui confier le Comité.


Annexe II - S/RES/1989 (2011)


Conformément au paragraphe 21 de la présente résolution, le Bureau du Médiateur est habilité à accomplir les tâches ci-après lorsqu’il reçoit une demande de radiation présentée par une personne, un groupe, une entreprise ou une entité inscrits sur la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida ou en leur nom ou par leur représentant ou leur successeur légal (le « requérant »). Le Conseil rappelle que les États Membres ne sont pas autorisés à présenter des demandes de radiation au Bureau du Médiateur au nom d’une personne, d’un groupe, d’une entreprise ou d’une entité.


Collecte d’informations (quatre mois)


1.                Lorsqu’il reçoit une demande de radiation, le Médiateur:


a)    Adresse au requérant un accusé de réception;


b)    Informe le requérant de la procédure générale régissant le traitement des demandes;


c)    Répond aux questions posées par le requérant concernant les procédures du Comité;


d)    Si la demande ne tient pas dûment compte des critères ayant présidé à la désignation initiale, tels qu’énoncés au paragraphe 4 de la présente résolution, en informe le requérant et lui retourne sa demande afin qu’il la réexamine;


e)    Vérifie s’il s’agit d’une nouvelle demande et, s’il s’agit du renouvellement d’une demande qui lui a déjà été présentée et n’apporte aucune information supplémentaire, la renvoie au requérant afin qu’il la réexamine.


2.                Le Médiateur transmet immédiatement les demandes de radiation qui ne sont pas renvoyées au requérant aux membres du Comité, aux États à l’origine de l’inscription, aux États de nationalité, de résidence ou de constitution, aux organismes des Nations Unies compétents et à tous les autres États qu’il juge concernés. Il demande à ces États ou organismes de fournir, dans un délai de quatre mois, tout complément d’information utile concernant la demande de radiation. Il peut engager le dialogue avec ces États afin de déterminer:


a)    S’ils estiment qu’il convient d’accéder à la demande de radiation;


b)    Quelles informations, questions ou demandes de précisions ils souhaiteraient voir communiquées au requérant concernant la demande de radiation, notamment tout renseignement que celui-ci pourrait communiquer ou toute mesure qu’il pourrait prendre pour éclaircir la demande de radiation.


3.                Le Médiateur transmet immédiatement la demande de radiation à l’Équipe de surveillance, qui lui communique, dans un délai de quatre mois:


a)    Toutes les informations dont elle dispose qui sont utiles aux fins de la demande de radiation, notamment les décisions et procédures de justice, les articles de presse et les renseignements que des États ou des organisations internationales concernées ont déjà communiqués au Comité ou à elle-même;


b)    Des évaluations factuelles des informations fournies par le requérant qui présentent un intérêt pour la demande de radiation;


c)    Les questions ou les demandes de précisions qu’elle souhaiterait voir adressées au requérant concernant la demande de radiation.


4.                À la fin de cette période de quatre mois, le Médiateur informe le Comité, par écrit, des progrès accomplis, notamment en précisant quels sont les États qui ont fourni des informations. Il peut demander que la période soit prolongée une fois, de deux mois maximum, s’il juge qu’il faut plus de temps pour recueillir les informations, compte dûment tenu des demandes présentées par les États Membres qui souhaitent disposer de plus de temps pour fournir des renseignements


Concertation (deux mois)


5.                À la fin de la période de collecte d’informations, le Médiateur ouvre une période de concertation de deux mois, au cours de laquelle le dialogue peut être engagé avec le requérant. Ayant dûment examiné les demandes de temps supplémentaire, il peut prolonger cette période une fois, de deux mois maximum, s’il juge qu’il faut plus de temps pour mener la concertation et pour élaborer le rapport d’ensemble décrit au paragraphe 7 ci-dessous. Inversement, il peut raccourcir cette période s’il estime qu’il faut moins de temps.


6.                Pendant la période de concertation, le Médiateur:


a)    Peut poser des questions au requérant ou lui demander de fournir des informations supplémentaires ou des précisions susceptibles d’aider le Comité à examiner la demande de radiation, et lui adresser toutes questions ou demandes d’informations reçues des États concernés, du Comité et de l’Équipe de surveillance;


b)    Demande au requérant de présenter une déclaration signée, dans laquelle il certifie ne pas entretenir de relations avec Al-Qaida ou toute cellule, filiale, émanation ou tout groupe dissident de cette organisation et s’engage à ne pas en avoir avec Al-Qaida à l’avenir;


c)    A un entretien avec le requérant, si possible;


d)    Transmet les réponses reçues du requérant aux États concernés, au Comité et à l’Équipe de surveillance et se met en rapport avec le requérant au sujet des réponses incomplètes que celui-ci a fournies;


e)    Assure la coordination avec les États concernés, le Comité et l’Équipe de surveillance pour tout complément d’information demandé au requérant ou toute réponse à lui adresser;


f)    Peut, durant la phase de collecte d’informations ou de concertation, communiquer aux États concernés les informations fournies par un État, y compris la position de ce dernier au sujet de la demande de radiation, si l’État en question donne son consentement;


g)    S’abstient, durant les phases de collecte d’informations et de concertation et lors de l’établissement du rapport, de divulguer des informations communiquées à titre confidentiel par un État sans le consentement exprès de celui-ci, donné par écrit;


h)    Prend sérieusement en considération, durant la phase de concertation, l’avis des États à l’origine des inscriptions et d’autres États Membres qui fournissent des informations pertinentes, en particulier les États qui sont le plus touchés par les actes ou les liens ayant motivé les inscriptions initiales.


7.                À la fin de la période de concertation visée ci-dessus, le Médiateur établit et communique au Comité, avec le concours de l’Équipe de surveillance, un rapport d’ensemble contenant exclusivement:


a)    Un résumé de toutes les informations dont il dispose au sujet de la demande de radiation, dans lequel il donne, le cas échéant, une indication des sources en respectant la confidentialité de certains des éléments qui lui ont été communiqués par les États Membres;


b)    Un exposé de ce qu’il a fait à propos de la demande de radiation, dans lequel il décrit notamment le dialogue engagé avec le requérant;


c)    Les principaux arguments relatifs à la demande de radiation formulés à l’intention du Comité, à partir de l’analyse de toutes les informations dont il dispose et de ses recommandations.


Examen de la demande par le Comité


8.                Lorsque le Comité a eu 15 jours pour examiner le rapport d’ensemble dans toutes les langues officielles de l’Organisation des Nations Unies, son président inscrit la demande de radiation à son ordre du jour.


9.                Lorsque le Comité examine la demande de radiation, le Médiateur présente lui-même le rapport, au besoin avec le concours de l’Équipe de surveillance, et répond aux questions posées par les membres du Comité au sujet de la demande.


10.            Le Comité achève l’examen du rapport d’ensemble dans un délai de 30 jours à compter de la date à laquelle il en est saisi.


11.            Lorsque le Médiateur recommande de maintenir l’inscription sur la Liste, l’obligation qu’ont les États de prendre les mesures énoncées au paragraphe 1 de la présente résolution continue de s’appliquer à l’égard de la personne, du groupe, de l’entreprise ou de l’entité concerné, à moins qu’un membre du Comité ne présente une demande de radiation que le Comité examinera conformément à ses procédures normales de décision par consensus.


12.            Lorsque le Médiateur recommande au Comité d’envisager une radiation, l’obligation qu’ont les États de prendre les mesures énoncées au paragraphe 1 de la présente résolution cesse de s’appliquer à l’égard de la personne, du groupe, de l’entreprise ou de l’entité concerné 60 jours après que le Comité a achevé l’examen d’un rapport d’ensemble présenté par le Médiateur, conformément aux dispositions de la présente annexe, notamment l’alinéa h) du paragraphe 6, à moins que le Comité ne décide par consensus avant la fin de cette période que l’obligation continue de s’appliquer à leur égard; il est entendu que, en l’absence de consensus, le Président soumet, à la demande d’un membre du Comité, la question de savoir s’il convient de radier la personne, le groupe, entreprise ou l’entité de la Liste au Conseil de sécurité pour qu’il se prononce dans un délai de 60 jours et que,


lorsqu’une telle demande est formulée, l’obligation qu’ont les États de prendre les mesures visées au paragraphe 1 de la présente résolution continue de s’appliquer durant cette période à l’égard de la personne, du groupe, de l’entreprise ou de l’entité concerné jusqu’à ce que la question soit tranchée par le Conseil de sécurité.


13.            Si le Comité décide de rejeter la demande de radiation, il en informe le Médiateur en exposant les raisons de cette décision et en communiquant toute autre information utile à son sujet, ainsi qu’un résumé actualisé des motifs ayant présidé à l’inscription de l’intéressé sur la Liste.


14.            Après que le Comité l’a informé de sa décision de rejeter la demande de radiation, le Médiateur adresse au requérant, dans un délai de 15 jours, une lettre dont il a déjà communiqué le texte au Comité, dans laquelle:


a)    Il l’informe que le Comité a décidé de maintenir son inscription sur la Liste;


b)    Il décrit, autant que possible et en s’inspirant du rapport d’ensemble, la procédure et les éléments d’information factuels qu’il a recueillis et qui peuvent être divulgués;


c)    Il communique toutes autres informations que le Comité lui a fournies au sujet de sa décision en application du paragraphe 13 ci-dessus.


15.            Dans toutes les communications avec le requérant, le Médiateur respecte le caractère confidentiel des délibérations du Comité et de ses propres communications avec les États Membres.


Autres fonctions du Bureau du Médiateur


16.            Outre les tâches définies ci-dessus, le Médiateur:


a)    Diffuse des informations qui peuvent être rendues publiques concernant les procédures du Comité, y compris les directives du Comité, les fiches d’information et les autres documents établis par le Comité;


b)    Informe les personnes ou entités de leur inscription sur la Liste lorsque leur adresse est connue après que le Secrétariat a officiellement informé la mission permanente de l’État ou des États, conformément au paragraphe 19 de la présente résolution;


c)    Présente au Conseil de sécurité des rapports semestriels sur ses activités.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale maintient le statut d’organe subsidiaire du Conseil des droits de l’homme et approuve le Programme d’action d’Istanbul sur les PMA

AG/11101

L’Assemblée générale maintient le statut d’organe subsidiaire du Conseil des droits de l’homme et approuve le Programme d’action d’Istanbul sur les PMA

17/06/2011
Assemblée généraleAG/11101
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

100e séance plénière - après-midi


L ’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE MAINTIENT LE STATUT D’ORGANE SUBSIDIAIRE DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME ET APPROUVE LE PROGRAMME D’ACTION  D’ISTANBUL SUR LES PMA


L’Assemblée générale a adopté, cet après-midi, par 154 voix pour, 4 voix contre (Canada, États-Unis, Israël et Palaos) et aucune abstention, une résolution* sur le Conseil des droits de l’homme qui décide de maintenir son statut d’organe subsidiaire de l’Assemblée générale et de réexaminer la question de ce statut à un moment opportun, au plus tôt dans 10 ans et au plus tard dans 15 ans.  


Par un autre texte, l’Assemblée générale a approuvé la Déclaration d’Istanbul et le Programme d’action en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour la décennie 2011-2020, qui visent à réduire de moitié le nombre de ces pays d’ici à 2020.


Si la résolution sur le Conseil des droits de l’homme, fruit de longues négociations entre New York et Genève, a été adopté par une majorité écrasante, 28 pays ont tenu à expliquer leur vote.  Arguant que le Conseil ne peut bénéficier d’un statut privilégié en tant qu’organe subsidiaire de l’Assemblée générale, beaucoup de ces pays ont salué le paragraphe 6 du dispositif.


Ce paragraphe stipule que l’Assemblée générale décidede maintenir sa pratique consistant à renvoyer le rapport du Conseil à sa plénière et à la Troisième Commission qui pourra engager un dialogue avec le Président du Conseil.


Lors de la création du Conseil**, l’Assemblée générale avait prévu l’examen de son fonctionnement, cinq ans plus tard.  En conséquence, en adoptant la résolution aujourd’hui, elle adopte aussi le « Résultat du réexamen des activités et du fonctionnement du Conseil des droits de l’homme ». 


Des délégations dont celle d’Israël et des États-Unis ont saisi cette occasion pour réitérer leur désaccord sur certaines pratiques du Conseil, comme l’inscription à son ordre du jour d’un point spécifiques sur les « violations des droits de l’homme dans les territoires arabes occupés, y compris la Palestine ».


Mais toutes les délégations ont soutenu la mission de cet organe, créé le 15 mars 2006, pour promouvoir et faire respecter les droits de l’homme dans le monde.  « Je suis conscient que certains auraient voulu un texte plus ambitieux tandis que d’autres souhaitaient un texte de procédure », a dit le Président de l’Assemblée générale, M. Joseph Deiss. 


Il a expliqué que ce texte contient des améliorations techniques sur la base de l’expérience pratique accumulée au cours des cinq années d’existence du Conseil.  C’est ainsi que l’Assemblée générale a décidé que le rapport annuel du Conseil portera sur la période allant du 1er octobre au 30 septembre.


Elle a aussi décidé d’examiner, par l’intermédiaire de sa Cinquième Commission, toutes les incidences financières des résolutions et décisions qui figurent dans le rapport annuel du Conseil des droits de l’homme.  Le texte reconnaît, en effet, le besoin d’assurer au Conseil un financement suffisant.


Une réforme majeure du Conseil « n’était ni nécessaire ni souhaitable à ce stade », a dit le Président de l’Assemblée générale en estimant que « ce texte reconnaît que le Conseil est un organe fort et qui fonctionne bien ». 


D’ailleurs, dans la résolution, l’Assemblée générale a décidé de réexaminer la question de savoir s’il y a lieu de conserver au Conseil le statut d’organe subsidiaire à un moment opportun, au plus tôt dans 10 ans et au plus tard dans 15 ans.


Cette résolution est le fruit de négociations intensives dans un processus coordonné entre Genève et New York, a expliqué le Président de l’Assemblée générale qui a remercié les représentants du Maroc et du Liechtenstein, cofacilitateurs du processus et salué le leadership de M. Sihasak Phuangketkeow, de la Thaïlande, actuel président du Conseil dont le mandat s’achève lundi prochain.


À l’instar de nombreuses délégations qui ont expliqué leur vote, le Président de l’Assemblée générale a regretté qu’un vote enregistré ait été demandé par Israël, a-t-il précisé après une question de la Syrie.


Dans la deuxième résolution*** adoptée aujourd’hui, sans vote, et présentée par l’Argentine, l’Assemblée générale approuve la Déclaration d’Istanbul et le Programme d’action en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour la décennie 2011-2020, adoptés au cours de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA, qui s’est tenue à un niveau élevé, à Istanbul, du 9 au 13 mai 2011. 


L’objectif général est de permettre à la moitié d’entre eux de sortir de cette catégorie en éradiquant la pauvreté et en atteignant une croissance accélérée, durable, inclusive et équitable et un développement durable.


Au nom du pays hôte de la Conférence, le représentant de la Turquie s’est félicité de la vision et du leadership des Nations Unies, avant de remercier les États Membres, la société civile et les organisations internationales pour leur engagement dans ce processus.  Il a annoncé que son pays allait allouer 5 millions de dollars à la surveillance de la mise en œuvre du Programme d’action.  Nous sommes aussi prêts à accueillir la conférence d’examen à mi-parcours de la décennie, a-t-il dit.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


*       A/65/L.78

**     A/RES/60/252

***   A/65/L.75



Explications de vote


Le représentant d’Israël a rappelé que le Conseil des droits de l’homme a remplacé la Commission des droits de l’homme parce que cette dernière avait été critiquée pour son manque de crédibilité.  Il a donc regretté que le Conseil présente encore de « graves défauts ».  Il a rappelé que la résolution 65/51de l’Assemblée générale précise, dans son paragraphe 4, que les travaux du Conseil doivent s’inspirer des principes d’universalité, d’impartialité, d’objectivité et de non-sélectivité. 


Or, a-t-il relevé, l’inscription d’un point de l’ordre du jour visant l’examen de la situation des droits de l’homme dans les pays du monde entier et d’un autre pour examiner spécifiquement la situation en Israël n’honore en rien la tâche de cet organe.  S’il est vrai qu’Israël peut faire l’objet de critiques justes et impartiales, le pays est néanmoins victime d’une marginalisation et d’une subjectivité « institutionnelle », a-t-il estimé, avant de regretter que les pays qui commettent les plus graves violations des droits de l’homme siègent au Conseil.


Le représentant de la République de Corée s’est dit préoccupé par le fait que certaines questions cruciales au cœur du travail du Conseil n’aient pas été prises en compte.  Il a cité, à cet égard, les dispositions du paragraphe 9 de la  résolution 60/251par lequel l’Assemblée générale a décidé que les membres élus du Conseil observeront les normes les plus strictes en matière de promotion et de défense des droits de l’homme, coopéreront pleinement avec le Conseil et seront soumis à la procédure de l’Examen périodique universel (EPU) au cours de leur mandat.  Il a salué les efforts et la patience des deux cofacilitateurs.


Le représentant de l’Égypte a déploré qu’un vote ait été demandé.  Certains États Membres, a-t-il dénoncé, continuent de critiquer le Conseil dans le seul but de défendre leurs intérêts politiques.  La résolution adoptée aujourd’hui sur le renforcement institutionnel et la précédente sur la création du Conseil des droits de l’homme sont les deux textes fondateurs, a-t-il estimé.  En tant qu’organe subsidiaire, le Conseil ne devrait pas jouir d’un traitement préférentiel et c’est la raison pour laquelle, son rapport doit être examiné par la Troisième Commission, a-t-il aussi estimé.


Le représentant du Pérou a dit qu’il aurait préféré que le projet contienne des éléments qui renforcent véritablement le Conseil des droits de l’homme.  Il a espéré que le paragraphe 9 du dispositif sur le financement des activités découlant des décisions et des résolutions du Conseil permettra de doter ce dernier de ressources adéquates.


Le représentant de la République arabe syrienne s’est, au nom du Groupe des États arabes, félicité de l’adoption de la résolution et a invité la communauté internationale à traiter toutes les situations des droits de l’homme sur un pied d’égalité et sans politisation aucune.  Le Groupe des États arabes, a-t-il insisté, a voté pour ce texte pour défendre le caractère essentiel du mandat du Conseil.  Le Groupe, a-t-il affirmé, a participé de façon constructive aux négociations et a regretté, par conséquent, que le consensus ait été brisé par les mêmes qui avaient voté contre la création du Conseil, il y a cinq ans. 


Nous avons adopté un texte minimaliste qui ne tient pas compte des nombreuses préoccupations du Groupe arabe, a-t-il précisé.  Par exemple, le paragraphe 10 sur l’adoption du « Résultat du réexamen des activités et du fonctionnement du Conseil des droits de l’homme » dit « adopte » et non « approuve ».  Ce n’est donc pas, a estimé le représentant, un libellé positif. 


En aucun cas, a-t-il poursuivi, ce texte n’affecte la structure constitutionnelle du Conseil qui est le fruit d’une réforme de la Commission des droits de l’homme.  Le Groupe des États arabes, a-t-il conclu, est convaincu par l’importance de ce texte, qui permettra, selon lui, d’assurer le bon fonctionnement du Conseil.


Le représentant de la République islamique d’Iran a, à son tour, souligné que la résolution ne tient pas compte de toutes ses préoccupations.  Il a regretté que certains pays aient brisé le consensus, renonçant au principe d’objectivité.


La représentante de la Chine a qualifié son pays de « champion de la coopération internationale en matière des droits de l’homme ».  Elle s’est, à ce titre, prononcée contre toute forme de politisation et de politique de deux poids deux mesures.  Elle a estimé que le Conseil avait bien joué son rôle de protecteur des droits de l’homme et que sa composition actuelle lui permettait parfaitement d’accomplir son mandat.  Elle a tout de même regretté que la résolution ne tienne pas compte des nombreuses préoccupations de sa délégation.


Le représentant de la Suisse, qui parlait aussi au nom de l’Islande, de la Nouvelle-Zélande et de la Norvège, a reconnu que le processus de réexamen à Genève et à New York avait pu aboutir à des améliorations du fonctionnement du Conseil.  Nous regrettons cependant que les ambitions initiales ne se soient pas traduites par des améliorations tangibles.  Nous nous sommes abstenus malgré notre soutien à cet organe, a-t-il expliqué. 


Nous sommes aussi déçus, a-t-il dit, que l’Assemblée générale n’ait pas pu prendre de décision sur le financement des activités découlant des décisions et des résolutions du Conseil.  Il a rappelé que ces activités sont financées actuellement par le Bureau de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. 


Le représentant du Chili a rappelé que depuis le début du processus de réexamen du Conseil des droits de l’homme, son pays a toujours souhaité parvenir à un compromis sur le statut de cet organe subsidiaire de l’Assemblée générale.  Il a estimé que le Conseil devrait devenir un organe principal chapeautant tous les organes de traités sur les droits de l’homme.  Pour ce qui est du paragraphe 9 concernant la nécessité d’assurer un financement approprié pour couvrir les dépenses imprévues et extraordinaires découlant des résolutions et décisions du Conseil des droits de l’homme, le représentant a espéré que les propositions du Secrétaire général permettront de trouver une solution.


Son collègue du Mexique a rappelé que son pays avait toujours soutenu les propositions permettant de rapprocher les différentes positions des États Membres.  S’il a regretté les formulations de certains passages de la résolution, notamment le paragraphe 6 sur le renvoi du rapport du Conseil à la plénière de l’Assemblée générale et à la Troisième Commission, le représentant a reconnu que le renforcement du Conseil était un processus dynamique.  Il a donc voté en faveur du texte.


Le représentant de l’Uruguay a lui aussi voté en faveur du projet de résolution, après quelques compromis, par souci de consensus.  Il aurait toutefois souhaité que le texte contienne des éléments plus nombreux susceptibles de renforcer encore le Conseil des droits de l’homme.  Comme son homologue du Mexique, il a regretté que la résolution change le destinataire du rapport du Conseil des droits de l’homme.


Le représentant de la Barbade, qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a déploré que le texte n’ait pas été adopté par consensus alors qu’il a fait l’objet d’intenses négociations.  Il s’est cependant félicité de l’institutionnalisation des arrangements ad hoc qui existaient depuis la création du Conseil des droits, s’agissant, en particulier, du renvoi du rapport du Conseil à l’Assemblée générale et à la Troisième Commission.


Le représentant du Costa Rica a voté en faveur d’un texte qui aide, selon lui, à faciliter les travaux du Conseil des droits de l’homme.  Il a tout de même regretté la faible teneur des changements apportés.  Il aurait aussi souhaité que le rapport du Conseil soit exclusivement examiné par de l’Assemblée générale. 


Son homologue de l’Argentine s’est attardé sur la question du financement, en espérant une solution rapide.


Le représentant des États-Unis a estimé que le processus de Genève n’avait pas abouti à des résultats significatifs.  Nous nous félicitons du travail accompli à New York, mais le texte adopté aujourd’hui ne répond pas aux problèmes du Conseil, ce qui explique notre opposition au texte, a-t-il dit.  Il a salué les travaux récents du Conseil, notamment la résolution « historique » sur la discrimination à l’égard des personnes homosexuelles et transgenre, ainsi que celle sur la situation en Libye. 


Mais la légitimité du Conseil sera compromise tant qu’un pays sera montré du doigt de manière injuste, a-t-il averti.  Se plaignant de la politisation qui a consisté à inscrire à l’ordre du jour un point spécifique sur Israël, il a relevé que personne n’a pu expliquer la raison d’une telle démarche.  L’examen quinquennal aurait dû conduire à la suppression de ce point, a-t-il estimé.  Les États-Unis continueront à lutter contre cette situation, a-t-il ajouté.  Pendant l’examen quinquennal à New York, a-t-il rappelé, les États Unis ont proposé qu’il y ait un véritable choix dans la sélection des membres du Conseil, mais cette proposition a été rejetée, a-t-il regretté.


Il a aussi regretté le rejet de la proposition de tenir un dialogue interactif sur le bilan de la situation des droits de l’homme entre les membres du Conseil et les groupes de la société civile.  Être membre du Conseil doit se mériter, a lancé le représentant, en insistant sur le fait que la résolution adoptée aujourd’hui est une occasion « ratée » de remédier aux problèmes historiques, a-t-il conclu, tout en se disant prêt à travailler pour réformer le Conseil.


Le représentant de la Fédération de Russie, au nom d’un groupe interrégional d’États, a appuyé le texte et s’est réjoui qu’il reprenne une partie des suggestions qu’il a faites.  Il a estimé que son Groupe avait fait preuve de souplesse, même si certaines des propositions n’ont pas été acceptées.  Nous avons, a-t-il assuré, décidé de ne pas insister même si ces propositions étaient basées sur la résolution 60/251.  Il a estimé que le texte adopté allait permettre de renforcer l’objectif du Conseil, qui est de maintenir un dialogue constructif, impartial et objectif.


Le représentant du Sénégal, au nom du Groupe des États d’Afrique, a expliqué son vote positif par la volonté de marquer l’engagement de son Groupe en faveur du Conseil.  Il a déploré l’absence de consensus.  Le rapport annuel du Conseil peut désormais être examiné par la Troisième Commission et les incidences financières par la Cinquième Commission, s’est-il réjoui.  La décision d’aligner les mandats des membres du Conseil sur l’année civile pourrait renforcer l’efficacité des décisions du Conseil, a-t-il aussi estimé, avant d’« approuver », le « Résultat du réexamen des activités et du fonctionnement du Conseil des droits de l’homme ».


Le représentant du Canada a estimé que la résolution ne répond pas aux questions essentielles permettant de résoudre les problèmes du Conseil.  Elle ne prend pas de mesures pour améliorer la composition du Conseil, par exemple.  Ceux qui siègent au Conseil doivent respecter les critères prévus dans la résolution qui a créé le Conseil, notamment la nécessité de respecter les droits de l’homme et de coopérer avec le Conseil.  Le Canada, a avoué le représentant, est préoccupé par l’accent disproportionné que place le Conseil sur la situation au Moyen-Orient.  Il est aussi préoccupé par le libellé « biaisé » du point sur la situation en Israël et par les résolutions adoptées, dans ce cadre, a ajouté le représentant.


Le représentant des Maldives, qui s’exprimait au nom d’un groupe interrégional de 15 pays, a regretté par l’absence de consensus sur la question de la sous-représentation des petits États en développement au sein du Conseil.


Celui de l’Australie a déclaré que la résolution ne répondait pas aux préoccupations suivantes: le renforcement des outils dont le Conseil dispose pour réagir aux situations d’urgence, une meilleure participation des institutions nationales des droits de l’homme et des ONG au travail du Conseil, et le respect par les États membres du Conseil des normes les plus élevées en matière de protection et de promotion des droits de l’homme.


Le représentant de la Colombie a noté que la résolution contient une contradiction entre le paragraphe 3 qui dit: « décide également de maintenir le statut d’organe subsidiaire de l’Assemblée générale conféré au Conseil des droits de l’homme et de réexaminer la question de savoir s’il y a lieu de conserver ce statut à un moment opportun, au plus tôt dans dix ans et au plus tard dans quinze ans » et le paragraphe 6 qui stipule: « décide également de maintenir sa pratique consistant à renvoyer le point de l’ordre du jour intitulé " Rapport du Conseil des droits de l’homme " à l’Assemblée générale et à la Troisième Commission ». 


Son homologue du Japon a rappelé que, depuis la création du Conseil en 2006, celui-ci avait pu améliorer ses méthodes de travail.  Mais il s’est déclaré déçu par le fait que le libellé de la résolution demeure « ambigu ».  Il a annoncé sa participation active aux débats de la Cinquième Commission pour veiller à ce que le Conseil reçoive les fonds dont il a besoin pour fonctionner efficacement.


Le représentant du Tadjikistan, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OIC), a voté pour la résolution tout en se disant déçu que le texte ne tienne pas compte des préoccupations de son Groupe.  Les États membres de l’OCI ont participé de façon constructive aux négociations, a-t-il dit, dénonçant le manque de souplesse de certains États.  La résolution adoptée ne mentionne pas les efforts du Conseil pour améliorer son fonctionnement, a-t-il regretté.  La résolution risque d’entraîner une sorte d’institutionnalisation du Conseil sans le doter d’un statut idoine. 


Le Conseil ne doit pas avoir un traitement privilégié par rapport aux autres organes subsidiaires de l’Assemblée générale.  Son rapport annuel doit donc être examiné par la Troisième Commission, a-t-il expliqué.  Il a cependant estimé que l’accord actuel sur la date de présentation du rapport ne résout pas les problèmes qui se posent.


Le représentant du Pakistan a salué l’adoption de la résolution, estimant que les travaux du Conseil se verront renforcés par l’adoption de ce texte qui est le reflet de la volonté collective de presque tous les membres de l’ONU.  Nous avons examiné des questions techniques, a-t-il noté, et adopté le « Résultat de l’examen ».  Nous espérons que la querelle politique autour du Conseil cessera, a-t-il dit.


Le représentant du Brésil a assuré que le texte qui venait d’être adopté représentait le meilleur compromis possible dans le cadre des négociations qui ont conduit à son élaboration.


Le représentant de la République démocratique populaire de Corée (RPDC) a indiqué que son vote en faveur de la résolution ne signifiait pas qu’il était satisfait de la manière dont travaille le Conseil, qu’il a accusé de sélectivité et de deux poids mesures, à l’instar de la Commission des droits de l’homme qui l’a précédé.


Le représentant du Liechtenstein a déclaré, pour sa part, que jusqu’au dernier moment, sa délégation était convaincue qu’il aurait été possible de parvenir à un consensus.  Il a donc regretté que la résolution ait dû être mise aux voix.  Il a espéré que le débat sur le Conseil des droits de l’homme pourra néanmoins se poursuivre dans un cadre plus général à l’avenir.


Le représentant du Maroc, l’un des deux cofacilitateurs des négociations, a salué les efforts de coordination entre New York et Genève qui ont permis d’aboutir à ce texte.  Il a remercié les délégations pour leur engagement, leur flexibilité et leur sens de responsabilité.  Il a aussi remercié la Haut-Commissaire ainsi que la Haut-Commissaire adjointe aux droits de l’homme pour leurs réponses aux questions qui se sont posées sur les aspects techniques du fonctionnement du Conseil. 


Le processus a été transparent, inclusif et équitable, a-t-il assuré.  Le résultat aurait pu être consensuel, a-t-il dit, soulignant combien ce consensus était nécessaire compte tenu du caractère essentiel du Conseil et de ses objectifs.  Il a donc exprimé sa frustration face à l’absence de consensus et a souligné que l’objectif n’est pas de réformer le Conseil mais, de passer en revue ses cinq années d’existence et de fonctionnement.  Cette amélioration demeure « un chantier ouvert » qui s’enrichit des bonnes pratiques, a-t-il précisé.


Le Chef par intérim de la délégation de l’Union européenne a déclaré qu’il était déçu par le « maigre » résultat du réexamen des activités du Conseil des droits de l’homme.  Il a déploré le manque d’efforts pour supprimer le point relatif à Israël de l’ordre du jour du Conseil.  Il aurait souhaité, a-t-il confié, que les groupes régionaux encouragent davantage de pays à présenter leur candidature à siéger au Conseil.  Nous sommes heureux, a dit le représentant de l’Union européenne, que le rapport du Conseil des droits de l’homme soit soumis à l’examen de l’Assemblée générale et nous nous félicitons des mesures prises pour répondre à certaines situations d’urgence, ce qui laisse augurer d’une tendance positive dans les méthodes de travail du Conseil.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Réunion des États parties à la Convention sur le droit de la mer élit un septième juge au Tribunal international du droit de la MER

MER/1956

La Réunion des États parties à la Convention sur le droit de la mer élit un septième juge au Tribunal international du droit de la MER

16/06/2011
Assemblée généraleMER/1956
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Convention des Nations Unies

sur le droit de la mer

Réunion des États parties

146e et 147e séances – matin & après-midi


LA RÉUNION DES ÉTATS PARTIES À LA CONVENTION SUR LE DROIT DE LA MER ÉLIT

UN SEPTIÈME JUGE AU TRIBUNAL INTERNATIONAL DU DROIT DE LA MER


Les délégations du Guatemala et du Mexique s’opposent

au projet de décision sur l’ajustement de la rémunération des juges du Tribunal


La Réunion des États parties à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer a achevé, aujourd’hui, le renouvellement d’un tiers de la composition du Tribunal international du droit de la mer en élisant un septième juge, M. David Joseph Attard, de Malte, à l’issue de deux tours de scrutins.


Six autres juges, choisis parmi les cinq grands groupes régionaux de l’ONU, avaient déjà été élus hier, mercredi 15 juin. 


M. Attard, qui a été élu avec 99 voix contre les 48 obtenues par l’autre candidate, Mme Kathleen Quartey Ayensu, du Ghana, siègera au Tribunal international du droit de la mer pour un mandat de neuf ans prenant effet à compter du 1er  octobre 2011.  Lors du premier tour de scrutin M. Attard avait obtenu 84 voix, Mme Ayensu, 48 voix, et un troisième candidat, M. Sayeman Bula-Bula, de la République démocratique du Congo, 16 voix.


La candidature de M. Francis Lokossa, du Bénin, a été retirée en début de séance.


Les États parties étaient par ailleurs saisis d’un projet de décision concernant le mécanisme d’ajustement de la rémunération des membres du Tribunal international du droit de la mer, texte qu’ils n’ont pas été en mesure d’adopter au cours de cette séance du fait d’objections soulevées par la délégation du Guatemala.


Celle-ci a en effet dénoncé le « manque de clarté de ce mécanisme », jugeant en outre qu’il n’était pas pertinent d’adopter de telles mesures « alors que nous venons de procéder à deux augmentations salariales successives au profit des membres du Tribunal en 2010 et 2011 ».  À l’instar du représentant du Mexique, elle a appelé à la mise en place d’un groupe de travail pour permettre aux délégations de se prononcer ultérieurement sur cette question.


Plusieurs délégations, notamment celles de l’Argentine et de la Fédération de Russie, ont vivement critiqué la position de la délégation guatémaltèque, tandis que la représentante du Brésil s’est étonnée des difficultés qui sont posées au fonctionnement d’un organisme « auquel tous les États parties tiennent pourtant beaucoup ».


Le projet de décision débattu est contenu dans le rapport* sur les questions budgétaires pour les exercices 2009-2010 et 2011-2012, dont les États parties ont pris note, tout comme ils ont pris note du rapport* * du Commissaire aux comptes pour l’exercice 2009-2010.


Les délégations des États parties ont également adopté, aujourd’hui, le rapport oral de la Commission de vérification des pouvoirs.


Abordant par ailleurs le problème de la charge de travail de la Commission des limites du plateau continental (CLPC), la Réunion des États parties a demandé à la CLPC et à ses sous-commissions de se réunir simultanément, et aussi souvent que possible, dans la limite des ressources disponibles, pour une durée totale de 26 semaines par an au maximum, ou de 21 semaines au minimum par an au cours des cinq prochaines années. 


La Réunion des États parties à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer tiendra la réunion de clôture de sa session de 2011 demain, vendredi 17 juin, à partir de 10 heures.


*SPLOS/224

  **SPLOS/223


EXAMEN DES QUESTIONS BUDGÉTAIRES CONCERNANT LE TRIBUNAL INTERNATIONAL DU DROIT DE LA MER


Adoption d’un projet de décision


Abordant la question relative aux moyens qui permettraient à la Commission des limites du plateau continental (CLPC) de faire face à sa charge de travail, la Réunion des États parties a demandé ce matin à la CLPC et à ses sous-commissions de se réunir simultanément, et aussi souvent que possible, dans la limite des ressources disponibles, pour une durée totale de 26 semaines par an au maximum ou de 21 semaines au minimum par an au cours des cinq prochaines années.  En adoptant sans vote le projet de décision dont elle était saisie sur la question de la charge de travail de la CLPC, la Réunion des États parties a rappelé la validité des mesures proposées aux dispositions a) et f) de l’article 1 du document portant la cote SPLOS/216.  Aux termes de cette décision, il est demandé à la CLPC de moduler la taille de ses sous-commissions, en tenant compte des dispositions pertinentes de l’annexe II de la Convention sur le droit de la mer, et du Règlement intérieur de la CLPC, et de permettre aux membres de la Commission des limites du plateau continental de travailler à distance, si l’État auteur de la demande soumise à la CPLC y consent. 


Aux termes de ce texte, la Réunion a également décidé d’examiner la mise en œuvre des mesures prises d’ici à la tenue de sa vingt-sixième session (2016), et d’examiner à nouveau la question de la charge de travail de la CPLC lors de sa prochaine session en 2012. 


Présentant ce projet de décision, avant son adoption, M. EDEN CHARLES (Trinité-et-Tobago), Coordonnateur du Groupe de travail informel du Bureau de la Réunion des États parties sur le volume de travail de la Commission des limites du plateau continental, a déclaré que le projet de texte soumis à adoption « était loin de ce que nous souhaitions obtenir il y a deux ans en matière de temps de travail à allouer à la CLPC ».  Il a également indiqué que ce texte rappelle que les droits de l’État côtier sur le plateau continental « sont indépendants de toute occupation effective ou fictive, ainsi que de toute proclamation expresse ».


Présentation de rapports et interventions des délégations


Venu présenter le rapport du Commissaire aux comptes pour l’exercice 2009-2010 (SPLOS/223), M. PHILIPPE GAUTIER, Greffier du Tribunal international du droit de la mer, a indiqué que le Commissaire aux comptes avait constaté que les états financiers et les opérations effectuées étaient conformes au Règlement financier et aux règles de gestion financière du Tribunal.


Présentant ensuite le rapport sur les questions budgétaires pour les exercices 2009-2010 et 2011-2012 (SPLOS/224), M. Gautier a fait savoir que ce document indique que le total des dépenses au titre de l’exercice 2009-2010 s’élève à 15 829 392 euros, soit 89,32% du montant total des crédits approuvés pour cette période.  Il a expliqué que cette sous-utilisation du budget était due au fait que le budget 2009-2010 prévoyait des crédits sur la base du traitement de quatre affaires urgentes alors que pendant cette période, le Tribunal n’a été saisi que d’une demande urgente en prescription conservatoire et d’une demande d’avis consultatif.  Il a également évoqué le fait que plusieurs postes étaient restés vacants pendant l’exercice budgétaire concerné, et qu’il avait été décidé d’opérer une réduction de l’indemnité journalière de subsistance des juges pour Hambourg, tandis que des économies ont aussi été réalisées dans les rubriques « frais de déplacement » et « dépenses communes » des juges.


S’agissant de la rémunération des juges du Tribunal, le Greffier a rappelé que le principe adopté était de maintenir l’équivalence entre le traitement financier des juges et la rémunération des membres de la Cour internationale de Justice (CPJ).  Le rapport contient un projet de décision qui propose que le Tribunal soit autorisé, lors des prochaines réévaluations des rémunérations des membres de la CIJ, à appliquer les mêmes mécanismes d’ajustement que ceux adoptés par l’Assemblée générale concernant la CIJ, a indiqué M. Gautier.


Le Greffier du Tribunal a ensuite indiqué que le rapport contenait une section consacrée aux coûts afférents à l’affaire no 16, intitulée « Différend relatif à la délimitation de la frontière maritime entre le Bangladesh et le Myanmar dans le golfe du Bengale ».  Il a notamment indiqué que les juges dont le mandat arrive à expiration le 30 septembre 2011 continueront de siéger en l’affaire no 16 jusqu’à sa conclusion.  Il a également précisé que le versement de l’allocation spéciale et de l’indemnité journalière de subsistance n’entraînera pas de dépenses supplémentaires, mais que toutefois, à compter du 1er  octobre 2011 et jusqu’à l’achèvement des procédures de l’affaire no 16, le Tribunal devra verser un traitement annuel aux juges dont le mandat sera arrivé à expiration et qui continueront de siéger en cette affaire.


Le Greffier a par ailleurs fait savoir qu’un montant de 38 593 euros sera reversé aux États parties et déduit de leurs contributions au budget du Tribunal pour 2012, cette somme représentant le solde d’un compte spécial qui a été créé afin d’assurer le remboursement aux fonctionnaires du Tribunal des impôts nationaux.


Il est également proposé que le solde non utilisé, de 176 704 euros, émanant du crédit supplémentaire provenant d’autres rubriques budgétaires du chapitre « Juges » soit reversé aux États parties en 2011 à titre anticipé et déduit de leurs contributions au budget 2012 du Tribunal, a ajouté M. Gautier.


Le représentant de la Chine a estimé que les membres du Tribunal du droit de la mer devaient jouir du même barème de rémunération que les juges de la Cour internationale de Justice (CIJ).  Il a pris note du mécanisme d’ajustement mis sur pied à leur intention.


Les délégations de l’Argentine, du Brésil, de la Fédération de Russie et de l’Uruguay, ainsi que celle du Japon ont souligné la nécessité d’assurer l’égalité de traitement entre les juges du Tribunal et ceux de la CIJ.  Les membres de la CIJ et du Tribunal doivent jouer un rôle important pour assurer le maintien de la paix et de la sécurité mondiales et devraient donc bénéficier des mêmes critères de rémunération, a notamment estimé la représentante du Brésil.


La représentante de l’Union européenne s’est, quant à elle, dite préoccupée par les dépenses excessives observées en ce qui concerne certains chapitres du budget.  Il faut utiliser les ressources de manière optimale et favoriser le principe de croissance budgétaire zéro, a-t-elle estimé.  Elle a par ailleurs exhorté les États parties à honorer leur engagement à verser l’intégralité de leurs contributions au budget.


La représentante du Guatemala a demandé la constitution d’un groupe de travail, afin de pouvoir examiner les deux rapports présentés dans plus de détails.  « Les rapports contiennent plusieurs informations d’ordre technique, et ma délégation aimerait pouvoir en discuter dans un groupe plus restreint », a renchéri le représentant du Mexique qui a appuyé cette proposition.


Les délégations de l’Argentine, du Brésil, de la Fédération de Russie et de l’Uruguay se sont opposées à cette proposition, estimant préférable de tenir les débats en plénière.  Le représentant de la Fédération de Russie a indiqué que la présentation du rapport contenant les informations sur les dépenses budgétaires du Tribunal avait été approuvée.  Alors pourquoi convoquer en session ce groupe de travail?  Son homologue de l’Argentine a estimé que les questions budgétaires devaient être traitées de manière transparente.


Tranchant sur cette question, le Président de la Réunion des États parties a stipulé que seul l’article 44 permettait la création d’un groupe de travail, mais qu’il n’était pas applicable dans le cas présent.  Il a donc proposé aux États Membres de se réunir de manière informelle.  C’est une solution politique face à l’absence de consensus, a-t-il indiqué.


Aux termes d’une heure de consultations informelles sur les questions en suspens relatives au Rapport du Commissaire aux comptes pour l’exercice 2009-2010, et aux états financiers du Tribunal international du droit de la mer au 31 décembre 2010 (SPLOS/223), les représentants du Guatemala et du Mexique ont souhaité des précisions relatives aux paragraphes 16 à 18 du rapport sur les questions budgétaires du Tribunal pour les exercices 2009-2010 et 2011-2012 (SPLOS/224). 


La représentante du Guatemala a regretté le manque de clarté du mécanisme d’ajustement de la rémunération des membres du Tribunal international du droit de la mer en jugeant qu’il n’est pas pertinent d’adopter un tel mécanisme alors que nous, les États parties, venons de procéder à deux augmentations salariales successives en 2010 et 2011.  À l’instar du représentant du Mexique, elle a souhaité la mise en place d’un groupe de travail sur la question, dont les travaux permettront aux délégations de se prononcer ultérieurement.  Il serait  aussi possible de créer un conseil consultatif d’experts apportant des précisions sur ces questions budgétaires, ont suggéré les deux délégations.


Les représentants de l’Union européenne et de la Fédération de Russie se sont dits prêts à adopter les rapports budgétaires présentés, dont l’adoption du mécanisme d’ajustement de la rémunération des membres du Tribunal international du droit de la mer.  Le représentant russe a suggéré à la représentante du Guatemala de solliciter les conseils de la Commission administrative et budgétaire, actuellement présidée par le Représentant permanent du Guatemala auprès des Nations Unies.  À l’instar de la représentante du Brésil, il s’est étonné des difficultés que rencontre le fonctionnement d’un organisme auquel les États parties tiennent beaucoup.


Répondant à une question portant sur les crédits nécessaires à l’examen de l’affaire no 16, le Greffier du Tribunal du droit de la mer, M. Philippe Gautier, a expliqué qu’ils seront proportionnels à la durée de l’examen de cette affaire.  Le Greffier a indiqué qu’il est proposé que le Tribunal soit autorisé à transférer des fonds du chapitre « Juges » à la rubrique « Dépenses afférentes aux affaires », ainsi que du chapitre « Juges » à la rubrique « Dépenses renouvelables », fonds qui seraient d’un montant suffisant pour couvrir les frais supplémentaires d’environ 103 100 euros.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Comité des ONG adopte son rapport 2011 et recommande à l’ECOSOC l’octroi du statut consultatif à sept autres ONG

ECOSOC/6485-ONG/727

Le Comité des ONG adopte son rapport 2011 et recommande à l’ECOSOC l’octroi du statut consultatif à sept autres ONG

16/06/2011
Conseil économique et socialECOSOC/6485
ONG/727
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité chargé des organisations non gouvernementales

Reprise de la session de 2011

32e séance – après-midi


LE COMITÉ DES ONG ADOPTE SON RAPPORT 2011 ET RECOMMANDE À L’ECOSOC L’OCTROI DU STATUT CONSULTATIF À SEPT AUTRES ONG


Au cours de la session qu’il a tenue du 16 mai au 16 juin, le Comité des ONG a recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer un statut consultatif à 146 organisations non gouvernementales et de noter qu’il a rejeté la demande d’octroi présentée par « International Lesbian and Gay Association » (ILGA).


C’est ce qui ressort du rapport final* que le Comité a adopté aujourd’hui, clôturant ainsi sa session.  Le Comité octroie trois types de statut: le statut consultatif général, le statut consultatif spécial et l’inscription sur la Liste.


Le statut consultatif général concerne les ONG dont les activités couvrent la plupart des domaines d’action du Conseil économique et social.  Ces ONG sont autorisées à soumettre à l’ECOSOC des communications écrites ainsi que des pétitions, et à proposer l’inscription de points à son ordre du jour.


Le statut consultatif spécial concerne, quant à lui, des ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activités du Conseil.  Ces dernières peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.


Enfin, le Comité inscrit sur la Liste, des ONG qui peuvent contribuer, de temps à autre, aux travaux de l’ECOSOC, et qui ne sont habilitées à soumettre à ce dernier que des communications écrites.


Aujourd’hui, le Comité a recommandé à l’ECOSOC d’entériner en tout sept décisions.  Outre l’octroi du statut consultatif à 146 ONG, le Comité recommande à l’ECOSOC, dont il est un organe subsidiaire, de prendre note de la décision de ne pas accorder ce statut à « International Lesbian and Gay Association » (ILGA).  S’il suit son Comité, l’ECOSOC devrait aussi retirer le statut consultatif à 61 ONG qui n’ont pas soumis leur rapport quadriennal pendant plusieurs années.


Il devrait, en outre, suspendre le statut consultatif de 103 organisations qui sont en retard de plus d’un an pour la soumission de leur rapport quadriennal mais en revanche, lever la suspension de 16 ONG qui ont finalement soumis leur rapport quadriennal.


Le Comité des ONG a aussi recommandé à l’ECOSOC de clôturer « sans préjudice » l’examen des requêtes de 32 ONG qui, malgré trois rappels, n’ont toujours pas répondu aux questions posées par les membres du Comité.


Le Rapporteur du Comité, M. Marghoob Saleem Butt, du Pakistan, a expliqué qu’il avait fallu tenir plusieurs séances de consultations pour la rédaction de certains paragraphes du rapport, afin de bien refléter les positions des membres lors des « votes par appel nominal ».  Le Secrétariat a dû vérifier toutes les informations contenues dans le rapport pour s’assurer de leur exactitude.


M. Butt a indiqué que le Comité allait en conséquence demander que l’ECOSOC lui accorde, pour l’avenir, deux séances de travail supplémentaires après chaque partie de session.


Le Président du Comité, M. Aydan Karamanoğlu, de la Turquie, a estimé que la session avait été couronnée de succès, à tel point qu’il avait été difficile de terminer la rédaction du rapport.  Il a rappelé que la tâche n’était pas aisée, du fait du nombre de requêtes à examiner, mais a souligné que le Comité avait su travailler efficacement. 


Il s’est félicité en particulier de l’esprit très positif qui avait régné au sein du Comité, malgré « quelques tensions » et notamment une procédure de vote ayant duré deux heures et demi.  « Nous avons su franchir les obstacles car vous avez fait preuve de souplesse », a-t-il dit aux membres du Comité.


Le représentant de la Belgique, à l’instar de son homologue américaine, a félicité le Président pour la façon dont il avait mené les débats.  Il a saisi cette occasion pour dire « adieu à l’ONU », puisque cette session est la dernière à laquelle il participe.


* E/2011/32 (Part II)


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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La Réunion des États parties à la Convention sur le droit de la mer élit six membres du Tribunal international du droit de la mer

MER/1955

La Réunion des États parties à la Convention sur le droit de la mer élit six membres du Tribunal international du droit de la mer

15/06/2011
Assemblée généraleMER/1955
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Convention des Nations Unies

sur le droit de la mer

Réunion des États parties

144e et 145e séances – matin & après-midi


LA RÉUNION DES ÉTATS PARTIES À LA CONVENTION SUR LE DROIT DE LA MER

ÉLIT SIX MEMBRES DU TRIBUNAL INTERNATIONAL DU DROIT DE LA MER


Elle procèdera demain matin à l’élection d’un septième juge

pour compléter le renouvellement d’un tiers de la composition du Tribunal


La Réunion des États parties à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer a consacré la troisième journée de sa session de 2011, dont les travaux dureront du 13 au 17 juin, à l’élection de six juges du Tribunal international du droit de la mer pour un mandat de neuf ans commençant le 1er  octobre 2011.  Un septième juge sera élu demain matin, pour compléter le renouvellement d’un tiers de la composition du Tribunal.


Aux termes de plusieurs tours de vote, la Réunion des États parties a ainsi élu aujourd’hui M. Zhiguo Gao (Chine), au nom du Groupe des États d’Asie; M. Markiyan Z. Kulyk (Ukraine), au nom du Groupe des États d’Europe orientale; M. Anthony Amos Lucky (Trinité-et-Tobago) et Mme Elsa Kelly (Argentine), au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes; M. Tafsir Malick Ndiaye (Sénégal), au nom du Groupe des États d’Afrique; et M. Jean-Pierre Cot (France), au nom du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États.   


La Réunion a pu élire dès le premier tour, M. Zhiguo Gao (Chine), avec 141 voix, M. Markiyan Z. Kulyk (Ukraine), avec 143 voix, M. Anthony Amos Lucky (Trinité-et-Tobago) avec 142 voix, et Mme Elsa Kelly (Argentine) avec 137 voix, le nombre de candidats par groupe régional correspondant au nombre de postes à pourvoir.  Les États parties ont par contre pris part à trois tours de scrutin pour élire M. Tafsir Malick Ndiaye (Sénégal), parmi quatre candidats du Groupe des États d’Afrique, et à quatre tours de scrutin pour élire M. Jean-Pierre Cot (France)parmi deux candidats du Groupe des États d’Europe occidental et autres États. 


Le septième juge sera élu demain matin parmi quatre candidats des États d’Afrique, des États d’Asie ou des États d’Europe occidentale et autres États, à savoir: M. David Joseph Attard (Malte); Mme Kathleen Quartey Ayensu (Ghana); M. Sayeman Bula-Bula (République démocratique du Congo), et M. Francis Lokossa (Bénin).


Lors du premier tour de scrutin pour la désignation d’un juge parmi les candidats du Groupe des États d’Afrique, M. Tafsir Malick Ndiaye (Sénégal) a obtenu 65 voix, contre 47 pour Mme Kathleen Quartey Ayensu (Ghana), 22 pour M. Sayeman Bula-Bula, (République démocratique du Congo) et 7 pour M. Francis Lokossa (Bénin).  À l’issue du deuxième tour, M. Tafsir Malick Ndiaye (Sénégal) a obtenu 84 voix contre 62 pour Mme Kathleen Quartey Ayensu (Ghana).  Après le retrait de la candidature de cette dernière au troisième tour, M. Malick Ndiaye (Sénégal) a obtenu 139 voix, dépassant ainsi la majorité des deux tiers requise. 


S’agissant de la désignation d’un juge au sein du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États, il a fallu recourir à quatre tours de scrutin pour élire M. Jean-Pierre Cot (France).  Au premier tour, M. Jean-Pierre Cot (France) a obtenu 86 voix contre 61 pour M. David Joseph Attard (Malte).  Au deuxième tour, M. Cot a encore obtenu 86 voix contre 60 pour le candidat de Malte, M. Attard.  Au troisième tour, M. Jean-Pierre Cot (France) a obtenu 96 voix contre 51 pour M. David Joseph Attard (Malte), ce nombre de voix restant toujours insuffisant pour atteindre la majorité des deux tiers, fixée à 98 voix sur la base de 147 bulletins exprimés.  Avant le quatrième tour, la représentante de Malte a annoncéle retrait de son candidat à la désignation d’un juge du Tribunal au sein du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États, tout en indiquant que le candidat de Malte resterait en lice pour l’élection du septième juge, prévue demain.  Au quatrième tour de scrutin, M. Cot a obtenu 142 voix.       


La liste par ordre alphabétique des 10 candidats, avec indication des États parties qui les ont présentés, a été dressée par le Greffier, conformément au paragraphe 2 de l’article 4 du Statut, et distribuée aux États parties dans un document publié sous la cote SPLOS/219.  Les curriculum vitæ de ces candidats figurent dans un document publié sous la cote SPLOS/221.


Les membres du Tribunal sont élus pour neuf ans et sont rééligibles.  Toutefois, concernant les membres élus à la première élection, le 1er août 1996, les fonctions de sept d’entre eux prennent fin au bout de trois ans et celles de sept autres au bout de six ans.  Le Tribunal est un corps de 21 membres indépendants, élus parmi les personnes possédant une compétence notoire dans le domaine du droit de la mer.  La représentation des principaux systèmes juridiques du monde et une répartition géographique équitable sont assurées dans la composition du Tribunal.


Le Tribunal est composé de la manière suivante: cinq membres à choisir parmi les États d’Afrique; cinq membres à choisir parmi les États d’Asie; trois membres à choisir parmi les États d’Europe orientale; quatre membres à choisir parmi les États d’Amérique latine et des Caraïbes; trois membres à choisir parmi les États d’Europe occidentale et autres États; tandis que le titulaire du dernier siège de membre du Tribunal revient à un candidat choisi parmi ceux présentés par les États d’Afrique, les États d’Asie ou les États d’Europe occidentale et autres États.


La vingt et unième Réunion des États parties à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer poursuivra ses travaux demain, jeudi 16 juin, à 10 heures. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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