À la veille des élections du 11 octobre au Libéria, le renforcement du secteur de la sécurité est crucial pour permettre un transfert sans heurt des responsabilités
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6610e séance – matin
À LA VEILLE DES ÉLECTIONS DU 11 OCTOBRE AU LIBÉRIA, LE RENFORCEMENT DU SECTEUR DE LA SÉCURITÉ EST CRUCIAL POUR PERMETTRE UN TRANSFERT SANS HEURT DES RESPONSABILITÉS
La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU au Libéria, Mme Ellen Margrethe Løj, a estimé, ce matin, devant le Conseil de sécurité que le Gouvernement du Libéria et la communauté internationale devront continuer de renforcer le secteur de la sécurité libérien pour consolider huit années de progrès et assurer un transfert sans heurt des responsabilités en la matière.
Le Ministre des affaires étrangères du Libéria, M. Toga Gayewea McIntosh, et le Président de la formation Libéria de la Commission de la consolidation de la paix (CCP), le Prince Zeid Ra’ad ZeidAl-Hussein de Jordanie, ont abondé dans ce sens.
Alors que le Libéria est sur le point de mener, le 11 octobre prochain, son deuxième scrutin démocratique depuis la fin du conflit en 2003, les trois intervenants ont estimé que le succès des élections sera d’une importance capitale pour la consolidation des progrès considérables que le pays a enregistrés depuis huit ans.
Mme Ellen Margrethe Løj, qui présentait le vingt-troisième rapport* du Secrétaire général sur la Mission des Nations au Libéria (MINUL) a félicité le peuple libérien pour ce qu’il a réalisé dans la consolidation de la paix et l’édification d’une société démocratique. Elle a rappelé qu’il s’agit là de la plus longue période de stabilité depuis 30 ans. La Chef de la MINUL a salué l’adoption en août dernier, de la loi sur la sécurité nationale visant un secteur mieux structuré. Elle a noté que le pays a continué de se redresser économiquement comme en témoigne l’augmentation considérable des investissements étrangers.
Mme Løj s’est félicitée du bon déroulement du référendum du 23 août dernier, sur quatre amendements à apporter à la Constitution, dont trois concernaient le processus électoral en cours. Bien que les quatre amendements aient été rejetés, la Chef de la MINUL a estimé que ce référendum a été une séance de répétition critique pour la Mission et la Commission électorale nationale, avant les élections du 11 octobre 2011.
Mettant l’accent sur l’impact de la crise ivoirienne, elle a précisé que le Libéria abrite toujours 170 000 réfugiés et que des Ivoiriens continuent de traverser la frontière par crainte de représailles. Elle a parlé du lancement le 30 août dernier, du Plan d’urgence humanitaire révisé estimé à 166 millions de dollars pour couvrir les besoins jusqu’à la fin de l’année. Elle a souligné la qualité de la collaboration entre les Missions des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et au Libéria (MINUL) qui travaillent à l’amélioration de la surveillance des 700 kilomètres de frontières entre les deux pays.
Maintenant que la MINUL hiérarchise ses priorités en prévision d’un retrait progressif, les Libériens ont l’occasion de prouver leur détermination à se comporter de façon pacifique aux élections du 11 octobre, a déclaré le Ministre des affaires étrangères du Libéria. Tout en remerciant la communauté internationale pour l’appui qu’elle a constamment accordé au Libéria au cours de ces années difficiles, M. Toga Gayewea McIntosh a jugé urgent de combler les lacunes critiques dans le domaine des infrastructures et des capacités institutionnelles.
Il a rappelé que le minisommet des Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui s’est tenu a Abuja le 10 septembre dernier, a été l’occasion de saluer le rôle joué par les missions des Nations Unies dans la normalisation des situations en Côte d’Ivoire et au Libéria. La mission d’évaluation de l’ONU qui devrait se rendre au Libéria prévue, au début de l’année prochaine, permettra de juger la capacité du Libéria à se prendre en charge, a dit le Ministre. Il a appuyé les recommandations du Secrétaire général qui se déclare favorable à une prorogation du mandat de la MINUL pour une nouvelle période d’un an, à compter du 30 septembre 2011.
« Le Libéria réussira et réussira très bien », a tranché le Président de la formation Libéria de la CCP. Le Prince Zeid de la Jordanie a étayé ses propos en invoquant le talent des Libériens et leur désir de sortir leur pays de la guerre « pas seulement provisoirement mais définitivement ». L’avenir du Libéria, a-t-il prévenu, dépend aussi des États Membres des Nations Unies et des autres partenaires qui doivent investir autant que le secteur privé international, lequel s’est engagé à hauteur de 16 milliards de dollars au Libéria dans les deux prochaines décennies. Deux tiers des entreprises concernées sont issues de huit pays actuellement membres du Conseil de sécurité.
Le Président de la formation Libéria s’est, en effet, étonné qu’il y ait assez d’argent pour payer les soldats de la paix, alors que lorsque ces derniers seront partis, on verra l’habituelle réticence à consacrer une infime partie de ce qui était le budget de la MINUL aux salaires des policiers libériens.
Dans son rapport, le Secrétaire général revient sur un nombre considérable de lacunes en matière de sécurité nationale qu’il faudra combler pour permettre un transfert sans accroc des responsabilités. Il se dit préoccupé par le rythme d’application des recommandations de la Commission Vérité et Réconciliation, compte tenu en particulier du rôle vital que la réconciliation aura à jouer dans l’instauration d’une paix durable.
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