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Conseil: 2012 étant « l’une des années les plus importantes dans l’histoire de la Libye », M. Ian Martin plaide pour une approche adaptée aux besoins et aux particularités du pays

CS/10570

Conseil: 2012 étant « l’une des années les plus importantes dans l’histoire de la Libye », M. Ian Martin plaide pour une approche adaptée aux besoins et aux particularités du pays

07/03/2012
Conseil de sécuritéCS/10570
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6731e séance – après-midi


CONSEIL: 2012 ÉTANT « L’UNE DES ANNÉES LES PLUS IMPORTANTES DANS L’HISTOIRE DE LA LIBYE »,

M. IAN MARTIN PLAIDE POUR UNE APPROCHE ADAPTÉE AUX BESOINS ET AUX PARTICULARITÉS DU PAYS


Le Premier Ministre libyen renouvelle l’engagement

de son pays à respecter ses obligations internationales


Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, M. Ian Martin, a, cet après-midi, demandé au Conseil de sécurité d’accepter la demande du Gouvernement libyen et la recommandation du Secrétaire général, dans son rapport*, de proroger de 12 mois le mandat de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL).


« L’année qui vient est l’une des plus importantes dans l’histoire de la Libye », a déclaré M. Martin, qui dirige également la MANUL, plaidant pour une approche « adaptée aux besoins de la Libye et respectant les particularités du pays ».


Le Premier Ministre de la Libye, M. Aburrahim El-Keib, a, lui, renouvelé l’engagement de son pays à respecter ses obligations internationales.  « Je suis fier de dire devant le Conseil que nous allons organiser les premières élections libres dans les temps impartis », a-t-il annoncé.  La Déclaration constitutionnelle fait en effet du système politique démocratique et multipartite une assurance contre la tyrannie, l’exclusion et la marginalisation, a-t-il dit. 


Le Conseil national de transition (CNT) a adopté le Code électoral après consultations avec la société civile, les dirigeants locaux et les membres du Conseil national de transition.  Un Code, a précisé le Premier Ministre, qui prévoit des mesures spéciales pour assurer la représentation des femmes.


Le Gouvernement libyen est actuellement engagé à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer un environnement sûr et sécurisé, favorable à la tenue des élections et pour faire en sorte que la Commission électorale soit dotée des moyens nécessaires tout en maintenant son indépendance.  « Nous avons besoin de l’appui des Nations Unies et de la communauté internationale et nous attendons de l’ONU qu’elle continue de coordonner, avec les autorités libyennes, l’appui de la communauté internationale », a dit le Premier Ministre.


Le 22 février, la ville de Misrata a organisé avec succès les élections aux Conseils locaux et dans quelques temps, ce sera au tour de la ville de Benghazi, a fait savoir M. El-Keib.


Le Premier Ministre a rappelé qu’il avait promis au Conseil des droits de l’homme de l’ONU d’enquêter sur tous les cas d’abus.  Il a donné le détail des mesures juridiques et judiciaires qui ont déjà été prises.  Il a aussi parlé de la réconciliation nationale et de la réinsertion des anciens combattants. 


Toujours en matière de sécurité, le Premier Ministre a annoncé qu’il avait convié les voisins immédiats de la Libye ainsi que le Mali, la Mauritanie et le Maroc à une Conférence régionale de haut niveau pour, entre autres, renforcer le contrôle des frontières. 


M. El-Keib a poursuivi en parlant de la loi d’amnistie qui exclut néanmoins les crimes et détournements de fond public.  Il a d’ailleurs demandé aux pays concernés la restitution à la Libye des avoirs de la famille Qadhafi.  « Comme certains États ne protègent pas ces avoirs », le Premier Ministre a proposé qu’en attendant leur restitution, une commission de gestion de ces avoirs soit créée.   


« Nous souhaitons, a conclu M. El-Keib, des relations basées sur les normes internationales et les principes de non-ingérence et de respect de la souveraineté nationale. » 


Dans son exposé, au cours duquel il a présenté le rapport du Secrétaire général, M. Martin a rappelé que depuis que le Conseil avait, le 2 décembre dernier, prorogé de trois mois son mandat, la MANUL s’est engagée dans un processus de planification globale, selon les directives de la préparation des missions intégrées, qui inclut des consultations à travers le système des Nations Unies, et avec les autorités libyennes, les organisations de la société civile et les partenaires internationaux.


Ce processus et ces consultations avec les interlocuteurs libyens ont réaffirmé la pertinence du mandat de la MANUL, tel que défini dans les résolutions 2009 (2011) et 2022 (2011) du Conseil de sécurité, mais ont également contribué à définir les secteurs dans lesquels il convient de s’engager plus activement au cours des 12 mois à venir.


« Si la Libye est un pays riche en ressources, qui n’a nul besoin d’un soutien de la part des donateurs « traditionnels », qui bénéficie d’un personnel qualifié, prêt à diriger la nation dans de nombreux domaines, il n’en demeure pas moins que 42 années de dictature et de longues périodes d’isolement l’ont privée des institutions propres à un État moderne et démocratique », a expliqué M. Martin.


« Les Libyens, a-t-il dit, attendent désormais des élections libres, une constitution démocratique, de la transparence et de la responsabilité, l’état de droit, y compris des forces de sécurité relevant du contrôle et de la protection du peuple et non d’un régime. »  Ils sont, a-t-il ajouté, « déterminés à s’approprier leur avenir, mais sont impatients de bénéficier de l’expérience et des meilleures pratiques internationales ». 


Le rôle des Nations Unies doit être, selon lui, « de soutenir leurs efforts, là où et quand ils sont nécessaires, d’une manière souple qui n’exige pas une présence internationale lourde ».


Le Représentant spécial a souligné que la MANUL devait, ainsi que l’écrit le Secrétaire général dans son rapport, se concentrer, au cours des 12 prochains mois, sur les cinq domaines suivants: la transition démocratique et le processus électoral; la sécurité publique; la prolifération des armes et la sécurité des frontières; les droits de l’homme; la justice transitionnelle et l’état de droit; et la coordination de l’assistance internationale. 


Ces propositions, a-t-il dit, répondent parfaitement à la demande formulée par le Gouvernement de transition, dans une lettre adressée par le Premier Ministre libyen au Secrétaire général.


Le Chef de la MANUL, qui a détaillé le rôle que la Mission devra jouer en Libye à l’avenir, a expliqué que l’appui à la transition démocratique libyenne porterait essentiellement sur l’organisation, au mois de juin, des élections au Congrès national, le processus constitutionnel qui suivra, lequel culminera par un référendum. 


M. Martin a aussi mis l’accent sur le rôle des femmes, estimant que leur implication dans la révolution devait se traduire par une participation plus importante dans la transition démocratique.  « La MANUL a déployé des efforts pour soutenir l’autonomisation des femmes dans tous les domaines de son mandat », a-t-il dit. 


À l’issue des deux interventions, le représentant de la Fédération de Russie, M. Vitaly Churkin, a pris la parole pour évoquer les victimes civiles des frappes de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord(OTAN) dans le cadre, a-t-il précisé, d’« opérations supposées protéger la population ».  « L’OTAN continue de jouer un drôle de jeu et refuse d’assumer sa responsabilité », a-t-il assuré, exigeant de l’Alliance qu’elle reconnaisse que ses bombardements ont fait des victimes civiles, qu’elle les indemnise et présente des excuses.


De même, M. Churkin a appelé le Secrétaire général à faire une déclaration dans laquelle il mettrait « les point sur les « i » en ce qui concerne les victimes des frappes de l’OTAN ».


Le délégué russe s’est dit par ailleurs préoccupé par la question de la prolifération des armes.  Il a souligné l’existence d’un « centre de préparation de révolutionnaires syriens », une menace, a-t-il estimé, susceptible de « saper la stabilité dans toute la région ».  « Ne s’agit-il pas là d’une exportation de révolution qui se transforme en exportation de terrorisme? »


Selon le représentant, cette période de transition « est pleine de risques ».  Il a ainsi fait état de « signes de séparatisme dangereux dans l’est du pays » avec « menace de recours à la force ».  « Toutes les questions doivent être réglées par le dialogue et la voie politique », a-t-il déclaré, jugeant qu’« un nouveau bain de sang serait une tragédie ».


Cette intervention de M. Churkin a suscité les réactions de ses collègues américain, français, allemand et chinois, ainsi que du Chef du Gouvernement libyen. 


Les trois premiers ont rappelé les conclusions de la Commission d’enquête internationale du Conseil des droits de l’homme selon lesquelles l’OTAN « a mené une campagne très précise avec une détermination notable pour éviter les pertes civiles ».


La représentante des États-Unis, Mme Susan Rice, a mis l’accent sur la coopération de l’OTAN avec la Commission d’enquête.  « Le mandat de la Commission était d’examiner toutes les violations supposées du droit international.  Elle a estimé qu’il n’y avait pas eu de telles violations de la part de l’OTAN », a-t-elle expliqué, notant que l’Alliance avait également examiné la question de l’indemnisation des victimes civiles.  « Aucune cible n’a été attaquée ni approuvée si, au préalable, l’on avait pensé que des gens puissent encourir des risques », a insisté Mme Rice.


« Face à un adversaire qui s’en prenait à sa propre population, l’OTAN a fait un usage discriminé et retenu de sa force », a observé le représentant de la France, M. Martin Briens.  Pour son homologue allemand, M. Peter Wittig, l’Alliance « a pleinement collaboré avec la Commission d’enquête internationale » et « a conduit ses opérations conformément à son mandat de protection des civils ».


Le délégué de la Chine, M. Wang Min, a, de son côté, jugé que le Conseil de sécurité devait « tirer les enseignements de cette situation », qui, a-t-il ajouté, a une « incidence sur la mise en œuvre, l’impact et la crédibilité de ses résolutions ».  Il a exprimé sa « vive préoccupation » et s’est prononcé en faveur d’« enquêtes complémentaires ».   


Enfin, Le Premier Ministre El-Keib a considéré que « cette question, qui concerne le sang des Libyens, ne doit pas faire l’objet d’une propagande politique d’un pays contre un autre ».  « Le Gouvernement a effectué une enquête concernant les victimes et a bénéficié de la collaboration de l’OTAN sur certains faits », a-t-il affirmé.  Il a dit « espérer que cette question n’a pas été soulevée pour empêcher la communauté internationale d’intervenir dans d’autres pays où les peuples sont massacrés par leurs dirigeants ».


* S/2012/129


LA SITUATION EN LIBYE


Rapport du Secrétaire général sur la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) (S/2012/129)


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, dans ce rapport, décrit les principaux faits nouveaux survenus depuis trois mois, et les activités menées par la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), dont le mandat s’achève le 16 mars. 


Il dresse également le bilan des difficultés que rencontre la Libye dans la transition historique qu’elle opère, et formule des recommandations sur le rôle que la Mission devrait jouer en Libye à l’avenir.


Le Secrétaire général recommande au Conseil de sécurité de proroger de 12 mois le mandat de la MANUL, en tant que mission politique spéciale intégrée habilitée à agir dans les domaines définis par les résolutions 2009 (2011) et 2022 (2011) du Conseil.


L’accent est mis en particulier sur la nécessité d’un appui renforcé pour les actions menées par la Libye en matière de transition démocratique, y compris le processus électoral; de sécurité publique, y compris la démobilisation, l’intégration ou la réintégration des ex-combattants; de droits de l’homme, justice transitionnelle et état de droit; de prolifération des armes et sécurité des frontières; et de coordination de l’appui international.


Cette prorogation, écrit M. Ban, permettra à l’ONU, grâce aux relations fructueuses qu’elle entretient avec la Libye, de fournir l’appui qu’elle a sollicité dans des domaines vitaux pour la réussite de la transition.


Le Secrétaire général constate, dans son rapport, que, quatre mois après la fin des combats, le Conseil national de transition (CNT) et le Gouvernement intérimaire de la Libye doivent affronter de nombreux défis alors que la population a de grandes attentes vis-à-vis des autorités pour la réalisation des promesses et des revendications très fortes en faveur d’un renforcement de la responsabilisation et de la transparence.


La mise en œuvre d’un processus politique faisant appel à une large participation de toutes les principales parties prenantes, y compris les groupes de la société civile, est donc une tâche extrêmement ardue, estime-t-il, encourageant les dirigeants libyens à ne pas se départir de l’esprit d’ouverture et de réconciliation qui permettra d’assurer une transition sans heurt.


Il souligne que les élections libres et démocratiques prévues en juin, les premières depuis plus de 40 ans, constituent l’étape la plus emblématique et probablement la plus importante de la transition.  Elles offriront au peuple libyen une occasion unique d’exercer son droit de conférer une légitimité aux institutions qui gouvernent le pays et au processus d’élaboration de la constitution.


Le Secrétaire général se félicite également de la priorité accordée à l’intégration ou à la réintégration des ex-combattants, à la lutte contre la prolifération des armes et à la sécurisation des frontières.  Il se félicite aussi de ce que le Gouvernement poursuit un dialogue avec les pays voisins de la Libye.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Commission de la condition de la femme réfléchit au rôle et à l’éducation des jeunes en matière de promotion de la parité entre les sexes

FEM/1898

La Commission de la condition de la femme réfléchit au rôle et à l’éducation des jeunes en matière de promotion de la parité entre les sexes

6/03/2012
Conseil économique et socialFEM/1898
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme                     

Cinquante-sixième session                                  

14e séance – matin


LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME RÉFLÉCHIT AU RÔLE ET À L’ÉDUCATION DES JEUNES

EN MATIÈRE DE PROMOTION DE LA PARITÉ ENTRE LES SEXES


La Commission de la condition de la femme a réfléchi, ce matin, à la participation des jeunes à la recherche de l’égalité des sexes, ce qui a donné l’occasion aux délégations de mettre l’accent sur l’importance d’éduquer les jeunes à la parité dès le plus jeune âge.  Au cours de cet échange interactif, certains intervenants, représentant notamment des groupes de jeunes, ont déploré que très peu d’opportunités leur soient offertes de participer aux travaux de l’Organisation des Nations Unies.


L’utilisation des médias sociaux a été vivement encouragée pour inclure les jeunes dans le débat et leur ouvrir la porte aux prises de décisions concernant la promotion de l’égalité homme-femme.  À cet égard, l’idée d’imposer un quota pour la représentation des jeunes au sein des organes de délibération, comme les parlements, a été évoquée à plusieurs reprises au cours de cette table ronde consacrée à la « participation des jeunes femmes et des jeunes hommes, des filles et des garçons à la recherche de l’égalité des sexes ».


La Commission de la condition de la femme poursuivra ses travaux demain, mercredi 7 mars, à partir de 10 heures.  Elle tiendra une séance spéciale consacrée à la célébration de la Journée internationale de la femme.


SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIE SIÈCLE »


Table ronde 5: « Participation des jeunes femmes et des jeunes hommes, des filles et des garçons à la recherche de l’égalité des sexes »


Suite du débat


Mme Edna Akullq, fondatrice de la Fondation Self Help en Ouganda, a fait observer que les jeunes gens avaient aujourd’hui plus de possibilités d’être formés et éduqués, notamment avec un accès facilité aux nouvelles technologies et grâce à l’importante circulation de l’information.  Mais, malgré ces techniques, ils ne comprennent pas encore l’urgence de l’égalité hommes/femmes, a-t-elle déploré.  « Si nous ne faisons pas participer les jeunes à tous les niveaux de promotion de la parité, nous raterons une occasion », a-t-elle poursuivi.  Elle a ensuite expliqué le travail de sa fondation, qui a déployé de nombreux efforts pour organiser des campagnes de sensibilisation avec la contribution de 25 jeunes en Ouganda.  « J’ai vu une opportunité et je l’ai saisie », a-t-elle expliqué.  Elle a noté qu’une attitude positive était aussi indispensable dans ce travail de sensibilisation.  « Le problème avec les entreprises sociales, c’est que les jeunes gens pensent qu’ils ne peuvent pas faire la différence, et que les vieux pensent quant à eux que rien ne peut changer », a-t-elle souligné, notant qu’il existe de nombreux jeunes qui ont des idées novatrices pour améliorer les choses et qui peuvent donc être des entrepreneurs sociaux.  Elle a ensuite appelé ONU-Femmes, les différentes délégations et le secteur privé à inclure davantage de jeunes gens et de jeunes filles dans leurs rangs, ainsi qu’à investir dans les jeunes entrepreneurs qui veulent œuvrer en faveur de l’égalité des sexes.


M. ROBERTO CÁRCAMO TAPIA, Collectif des jeunes pour l’égalité entre les sexes du Chili, a indiqué que la violence sexiste pouvait se manifester dans les relations de couple de manière très nuancée.  Il a précisé qu’au Chili, 20% des femmes entre 15 et 30 ans ont indiqué avoir été victimes d’un acte de violence au sein de leur couple; 20% des meurtres de femmes sont perpétrés par des fiancés ou anciens conjoints des victimes, et qu’un quart des victimes avaient moins de 30 ans.  Le Chili, a-t-il affirmé, dispose d’une politique de protection des femmes victimes de violences au sein de foyers, mais ne cherche pas à s’acquitter de ses responsabilités.  M. Tapia a ensuite évoqué les stéréotypes véhiculés dans les médias chiliens et la faible participation des femmes aux élections.  Il a notamment précisé que 87% des parlementaires et 73% des conseillers politiques chiliens sont des hommes.  Il a expliqué que dans le passé, les jeunes participaient peu à la politique, mais que cette situation devrait changer à l’avenir.  Il a notamment parlé du nombre croissant de jeunes femmes qui adhérent à un parti politique, y voyant là l’occasion de faire avancer les choses sur le plan politique.


Le panéliste a ensuite déploré l’absence d’un programme de sensibilisation à l’importance de l’égalité entre les sexes dans les établissements scolaires du Chili.  Il a expliqué que le Collectif avait mis sur pied diverses initiatives pour remédier à cette situation, ainsi qu’un atelier de prévention de la violence domestique dans le centre pénitencier de Santiago. 


M. Shishir Chandra, Membre du Groupe d’action des hommes qui luttent contre la violence à l’égard des femmes en Inde (MASVAW), a expliqué que l’objectif de son organisation était de réduire le nombre d’incidents à l’égard des femmes, à travers des campagnes de sensibilisation, une présence dans plus de 500 villages et une collaboration avec 11 universités.  Il a souligné les problèmes principaux auxquels l’ONG doit faire face pour faire changer les mentalités.  La plupart, a-t-il expliqué, sont liés à la religion.  Elle présente en effet des rôles pour les hommes et pour les femmes et, très souvent, la société pense que si on remet en question ces rôles, on se détourne de Dieu.  Il a aussi cité la hiérarchie stricte qui existe au sein des familles indiennes qui fait que, lorsque quelqu’un se détourne de la famille, il fait objet de réactions réprobatrices.  Par ailleurs, lorsque les hommes parlent de leurs angoisses, cela est considéré comme une menace à leur masculinité, a-t-il souligné.  « Dans notre société, les hommes doivent être forts et parfois violents », a-t-il regretté.  Dans ce contexte, il a expliqué que MASVAW est une tribune où les jeunes hommes peuvent trouver des réponses à leurs angoisses ou à leurs questions et qui organise également des forums et des rencontres au sein des universités, ainsi que des expositions ou la publication de brochures sur l’égalité entre les sexes.  Sur la base de son expérience, M. Chandra a expliqué aux délégations et participants à quel point l’accent devait être mis sur l’éducation et la sensibilisation des jeunes hommes dans la lutte contre les violences et pour l’égalité.


Mme ROZAINA ADAM, Parlementaire des Maldives et Directrice du Comité d’évaluation de la loi sur l’interdiction de la violence domestique, a indiqué que 51% de la population des Maldives avaient moins de 25 ans et 69,9% moins de 35 ans.  Elle a déploré le fait que seules cinq femmes siègent actuellement au Parlement des Maldives, pour préciser ensuite que 16 parlementaires avaient moins de 35 ans lors de leur élection.  Mme Adam a insisté sur l’importance de faire participer les jeunes, ajoutant que le manque de ressources était un obstacle notable à la participation politique des femmes et des jeunes.  Elle a précisé qu’avant l’introduction d’un système multipartite, le chef d’État choisissait lui-même les fonctionnaires du Gouvernement.  De nombreuses personnes sont encore convaincues que seuls certains individus issus de certaines familles peuvent occuper des positions de prise de décisions, a-t-elle déploré.


La panéliste a ensuite indiqué qu’un projet de loi entend garantir l’implication des jeunes dans l’élaboration de législations qui auront un impact sur eux.  Ce texte promouvra également l’égalité entre les sexes en veillant à ce que les femmes représentent 30% des membres des comités de jeunes.  Cependant, a-t-elle ajouté, des obstacles demeurent quant à la participation des jeunes femmes, à commencer par le fait que l’âge moyen du mariage chez les femmes est de 19 ans, tandis que l’âge moyen de la première grossesse est de 20 ans.  La panéliste a insisté sur l’importance de sensibiliser les parlementaires à l’importance de la parité et a par ailleurs appelé les partis politiques à impliquer les jeunes et les femmes à leurs activités.  La création d’un programme de sensibilisation à la parité dans les écoles est également de rigueur, a-t-elle ajouté.


Débat interactif


Le débat interactif qui a suivi les présentations des panélistes sur la question de la « participation des jeunes femmes et des jeunes hommes, des filles et des garçons à la recherche de l’égalité des sexes », a notamment été l’occasion pour les délégations participant aux échanges de mettre l’accent sur l’importance d’éduquer les jeunes à la parité dès le plus jeune âge, mais également de déplorer le manque d’occasions qui leur sont données de participer aux travaux de l’ONU en la matière.  L’utilisation des médias sociaux a également été évoquée à plusieurs reprises.


La représentante du Pakistan a été une des nombreuses intervenantes à insister sur l’importance primordiale de l’éducation.  Elle a également évoqué la nécessité de « transversaliser » la problématique homme-femme dans les programmes et politiques conçus et appliqués par la communauté internationale et les États.  La sensibilisation à l’importance de la parité doit commencer dès le plus jeune âge dans les foyers, a-t-elle souligné. 


La déléguée pour les jeunes de la Suisse a estimé essentiel de sensibiliser à la fois les garçons et les filles à l’importance de l’égalité entre les sexes, tandis que le représentant de World Youth Alliance réclamait, quant à lui, plus d’opportunités pour les hommes de participer à la création d’une société respectant réellement la parité entre les sexes et où la famille serait la source du respect de l’égalité entre les hommes et les femmes.  La famille, a-t-il souligné, c’est l’école du respect.  C’est là où tout commence, a souligné la représentante du Cameroun.


La représentante d’Israël a estimé pour sa part que la construction de crèche était importante non seulement pour permettre aux mères d’occuper un emploi, mais également pour commencer l’éducation des jeunes dès le plus jeune âge.  Elle a également cité les mérites des projets conjoints entre garçons et filles qui leur permettent d’apprendre, ensemble, à devenir des leaders.


Il faut constamment dialoguer avec les jeunes et disposer à cet égard de tribunes permanentes, et non pas se limiter à organiser des journées de sensibilisation isolées, a souligné la représentante de l’ONG Virginia Gildersleeve International Fund.


La représentante de la Malaisie a estimé que les politiques, hommes et femmes, devaient apprendre à parler le langage des jeunes en entrant notamment en contact avec eux par l’intermédiaire des réseaux sociaux, tandis que son homologue de la Gambie a estimé qu’afin de changer les comportements, il ne fallait pas pour autant négliger les aspects et points de vue des traditions et de la religion.


La représentante de la Thaïlande a observé pour sa part que les comités de jeunes reproduisent souvent les structures sociales déjà existantes et sont donc souvent dominés par des jeunes hommes.  Son homologue de l’Union européenne a constaté de son côté que les systèmes éducatifs sont gérés par les hommes, même si les femmes y enseignent en majorité. 


Après avoir réclamé une définition universelle de la jeunesse, la représentante de l’Association mondiale des Filles guides et Filles Scoutes a déploré, quant à elle, le manque d’opportunité dont souffrent les jeunes au sein même de l’ONU, estimant qu’ils avaient peu de possibilités de participer aux processus de prise de décisions de l’ONU.


Sur cette lancée, la représentante des Filles scoutes des États-Unis qui parlait aussi au nom du Groupe de travail sur les filles, a constaté une diminution de la participation des jeunes aux travaux de l’ONU depuis 2007 et a observé que la plupart du temps, les jeunes étaient appelés à intervenir lors des travaux de la Commission de la condition de la femme, mais rarement dans d’autres enceintes.  Elle a également déploré le fait que les jeunes âgés de moins de 16 ans ne pouvaient pas obtenir de documents d’entrée au Siège de l’ONU et ne pouvaient donc pas participer aux délibérations.


Réagissant à ces commentaires, Mme Adam, la panéliste originaire des Maldives a estimé que la définition de la jeunesse pouvait changer selon les différentes situations socioéconomique et culturelle des pays.  Elle a également suggéré que les lois qui concernent directement les jeunes soient débattues au sein des parlements des jeunes, avant d’affirmer que le moment était venu d’examiner l’idée d’instaurer un quota de représentation pour les jeunes.


M. Chandra, le panéliste de l’Inde, a estimé qu’en faisant usage des réseaux sociaux, il serait possible de faire participer les jeunes au processus de changement.  De plus, les clubs et les organisations sportives doivent également travailler à la promotion de l’égalité entre les sexes et la question de la parité doit figurer au sein de tous les programmes scolaires, même au niveau le plus précoce.  M. Cárcamo Tapia, le panéliste du Chili, a avancé que le projet de création d’un cursus d’éducation civique dans son pays avait échoué à cause de la méfiance des partis politiques.  Il a également parlé de l’importance d’avoir des mesures de prévention et de traitement des violences domestiques adaptées aux jeunes.  Enfin, tout en convenant de l’importance de l’éducation précoce, Mme Akullq, la panéliste de l’Ouganda a affirmé qu’on ne pouvait pas minimiser l’importance du rôle que jouent les familles, d’où l’importance d’investir en elles.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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L’autonomisation économique de la femme est une affaire rentable, estiment les participants à la quatrième réunion annuelle du programme « l’égalité est une bonne affaire »

ECO/204-FEM/1899

L’autonomisation économique de la femme est une affaire rentable, estiment les participants à la quatrième réunion annuelle du programme « l’égalité est une bonne affaire »

06/03/2012
Couverture des réunionsECO/204
FEM/1899
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Pacte mondial - ONU-Femmes                                 

Manifestations sur l’autonomisation de la femme            

Matin & après-midi                                         


L’AUTONOMISATION ÉCONOMIQUE DE LA FEMME EST UNE AFFAIRE RENTABLE, ESTIMENT LES PARTICIPANTS

À LA 4ÈME RÉUNION ANNUELLE DU PROGRAMME « L’ÉGALITÉ EST UNE BONNE AFFAIRE »


L’autonomisation économique de la femme est une affaire rentable.  C’est le credo confirmé aujourd’hui par les 200 et quelque hommes et femmes chefs d’entreprise et représentants de la société civile, des gouvernements et du système des Nations Unies au cours de la quatrième réunion annuelle sur l’initiative « L’égalité est une bonne affaire »* lancée conjointement par ONU-Femmes et le Pacte mondial des Nations Unies. 


La manifestation, qui s’est déroulée tout au long de la journée au « Suny Global Center » de New York, était également l’occasion de célébrer le deuxième anniversaire du lancement, par le Secrétaire général des Nations Unies, des sept Principes d’autonomisation de la femme sur la manière de consolider la place des femmes sur le lieu de travail, sur les marchés et dans la société dans son ensemble.  


Aujourd’hui, M. Ban Ki-moon a souligné que 400 chefs d’entreprises ont désormais adhéré à ces Principes contre 160, il y a un an.  À une centaine de jours de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable -Rio+20-, il faut souligner la contribution attendue du secteur privé, a insisté le Secrétaire général, en parlant ainsi d’un des neuf « grands Groupes » identifiés dans « Action 21 », le document final de la première Conférence de Rio, il y a 20 ans. 


« Le développement durable n’est pas possible si le milieu des affaires ne se l’approprie pas », a dit le Secrétaire général, en ajoutant: « de même que la durabilité ne pourrait être effective au niveau des entreprises et à l’échelle mondiale, sans l’apport des femmes ».  Les entreprises qui ont intégré les sept Principes se sont rendues compte qu’investir dans les femmes augmentent les profits.


« Il ne fait aucun doute que les pays et les entreprises, qui respectent le plus strictement l’égalité des sexes, ont un niveau de croissance et de développement parmi les plus élevés », a renchéri Mme Michele Bachelet, Directrice exécutive d’ONU-Femmes.  Son homologue du Pacte mondial, M. Georg Kell a affirmé que de plus en plus d’entreprises reconnaissent que le monde des affaires pourrait réellement contribuer au développement durable s’il intégrait l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans les calculs de viabilité de l’entreprise.


Présidente et Directrice générale de « Sabanci Holding », Mme Güler Sabanci s’est vantée de ce que son groupe a toujours été aux premiers plans de l’égalité des sexes et qu’il n’hésite pas à mener des campagnes en Turquie.  En tant que chef d’entreprise, a-t-elle confié, « cette implication m’impose un niveau de responsabilité plus important ».


À la suite de ces orateurs qui se sont exprimés au cours de la cérémonie d’ouverture, les travaux, placés sous le thème de « L’égalité des sexes pour des affaires durables », ont donné lieu à des exposés et des discussions sur les sous-thèmes suivant: Faire bouger le niveau d’égalité des genres: les principes d’autonomisation des femmes en mouvement; Démystifier les mesures: surmonter les obstacles afin d’accroître la transparence; Intégrer l’aspect genre dans la durabilité des entreprises; et Transformer l’élan de leadership pour faire progresser l’égalité des sexes et la durabilité.


Les débats, qui étaient dirigés par Mme Linda Tarr-Whelan, ancienne diplomate américaine et experte de renommée internationale sur les questions de leadership féminin, ont permis de faire des constats et de dégager des suggestions.


Premier constat: le monde des affaires reste assez fermé aux femmes, ont dit plusieurs oratrices.  Même si des avancées sont visibles, la représentativité des femmes en nombre et surtout aux postes les plus élevés reste une gageure.  La situation est encore plus difficile dans les pays en développement où les femmes représentent la majorité des analphabètes. 


Un exposé sur le classement des 500 entreprises les plus riches des États-Unis a démontré que 3,6% seulement des patrons sont des femmes.  De même, les cours de Master en administration des affaires (MBA) ne prévoient rien sur l’aspect « genre ou autonomisation de la femme », a regretté une participante.  Il n’est donc pas surprenant que les chefs d’entreprise ne tiennent pas compte de l’égalité des sexes lorsqu’ils nomment des gens.


La solution? L’augmentation du nombre de femmes dans les conseils d’administration, par exemple, ont plaidé de nombreux orateurs.  La représentante de la Banque mondiale a expliqué les programmes de renforcement des capacités en gestion d’entreprise que son institution met en œuvre dans le monde.  La croissance économique et l’égalité des sexes sont liées, a-t-elle insisté.  Elle a également dit avoir constaté que les programmes de protection de l’environnement ont plus de succès quand les femmes y sont engagées.


À la cérémonie de clôture, Mme Elisabeth Thompson, Coordonnatrice exécutive de la Conférence de Rio+20, a insisté sur le lien entre la Conférence et l’avenir des femmes.  Elle a invité les femmes à prendre le leadership sur les questions environnementales et économiques pour faire en sorte que le terme « durabilité » rime avec « profits » et non plus avec « austérité ».  Elle a également dit son inquiétude de voir les femmes exclues des emplois dits verts, alors que Rio+20 devrait marquer le passage à l’économie verte.


Créé en 2010 par l’Assemblée générale, ONU-Femmes est l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.  Elle est le résultat de la fusion de la Division de la promotion de la femme (DAW); de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW); du Bureau de la Conseillère spéciale pour la problématique hommes-femmes (OSAGI); et du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM).


Lancé en 2000 par l’ancien Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, le Pacte mondial est une initiative stratégique signé par des entreprises qui s’engagent à aligner leurs activités sur 10 principes universellement acceptés en matière de droits de l’homme, de droit du travail, de protection de l’environnement et de lutte contre la corruption.  Il compte aujourd’hui 8 700 « entreprises citoyennes » et autres parties prenantes de 130 pays différents. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Préoccupé par les violences transfrontières entre le Soudan et le Soudan du Sud, le Conseil estime qu’un arrangement pétrolier serait un élément essentiel de la stabilité

CS/10568

Préoccupé par les violences transfrontières entre le Soudan et le Soudan du Sud, le Conseil estime qu’un arrangement pétrolier serait un élément essentiel de la stabilité

06/03/2012
Conseil de sécuritéCS/10568
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6730e séance – matin


PRÉOCCUPÉ PAR LES VIOLENCES TRANSFRONTIÈRES ENTRE LE SOUDAN ET LE SOUDAN DU SUD, LE CONSEIL ESTIME

QU’UN ARRANGEMENT PÉTROLIER SERAIT UN ÉLÉMENT ESSENTIEL DE LA STABILITÉ


Le Soudan et le Soudan du Sud réaffirment leur volonté

de parvenir à une solution négociée de toutes les questions en suspens


Le Conseil de sécurité s’est déclaré « profondément préoccupé », ce matin, par les « violences transfrontières répétées entre le Soudan et le Soudan du Sud », estimant que « cette situation constitue une grave menace pour la paix et la sécurité internationales ».


Le Conseil de sécurité, dans une déclaration présidentielle, lue par le représentant du Royaume-Uni, « exige de toutes les parties qu’elles cessent les opérations militaires dans les zones frontalières et mettent fin au cycle de violence ».


Il exige en outre que les Gouvernements des deux pays « s’abstiennent de prendre toute mesure susceptible de nuire à la sécurité et à la stabilité de l’autre pays » et condamne toute action prise par des groupes armés en vue de renverser par la force ces Gouvernements.


Par ailleurs, le Conseil de sécurité demande aux Gouvernements soudanais et sud-soudanais de parvenir à un accord sur le statut des zones contestées le long de la frontière entre les deux pays, et « d’arrêter puis mettre en œuvre sans délai un mécanisme et un calendrier pour la délimitation de la frontière sous l’égide du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine en tant que facilitateur ».


Le Conseil estime que la mise au point des arrangements pétroliers et financiers entre les Gouvernements soudanais et sud-soudanais représente un élément essentiel de la sécurité, de la stabilité et de la prospérité des deux pays en tant qu’États viables.  Il affirme que toute mesure unilatérale liée au secteur pétrolier nuit à la sécurité, à la stabilité et à la prospérité des deux États.


Le représentant du Soudan a assuré que son pays avait la « ferme intention d’aboutir à une solution négociée de toutes les questions en suspens entre les deux Gouvernements ».  « Nous n’avons pas commencé de guerre; cependant, nous avons été poussés dans la situation actuelle », a-t-il déclaré, ajoutant que Khartoum avait coopéré avec le Conseil et le Groupe de haut niveau de l’Union africaine pour trouver des solutions. 


Le Soudan, a-t-il poursuivi, est disposé à continuer d’entendre toutes les propositions et recommandations formulées par le Groupe de haut niveau.  Il a en outre assuré que son gouvernement participait aux efforts humanitaires, mais a dit qu’« il n’y a pas de crise humanitaire au Kordofan du Sud ».


Le représentant du Soudan du Sud a, pour sa part, affirmé que son pays s’était engagé à faire en sorte que deux États viables puissent « vivre côte à côte en paix ».  « Nous suivons une politique de non-ingérence dans les affaires d’un autre État souverain », a-t-il déclaré, en précisant que le Soudan du Sud avait été « injustement accusé d’avoir à plusieurs reprises appuyé des mouvements d’opposition au Soudan ».  « Nous n’avons appuyé aucun mouvement d’opposition qui lutte au Soudan », a-t-il assuré.  « Ce n’est pas notre politique de soutenir des groupes d’opposition dans un autre État. » 


Le délégué a également affirmé que trois jours après la signature d’un pacte de non-agression entre les deux pays, le Soudan avait bombardé plusieurs villes.  « Nous condamnons cet acte », a-t-il dit, estimant qu’il s’agit d’une violation de l’accord signé. 


Le représentant sud-soudanais a, lui aussi, plaidé en faveur d’une résolution globale de toutes les questions en suspens, « car toutes sont liées entre elles ».  Il est important, selon lui, que le Conseil exhorte à ce que cette frontière soit clairement définie. 


Sur la question de la citoyenneté, « les citoyens des deux États doivent pouvoir choisir où ils doivent vivre », a-t-il souligné.  Enfin, sur le plan humanitaire, il s’est dit « préoccupé » par l’arrivée de réfugiés qui fuient le Kordofan du Sud et le Nil Bleu.


Déclaration du Président


Le Conseil de sécurité se déclare profondément préoccupé par les violences transfrontières répétées signalées entre le Soudan et le Soudan du Sud, notamment les mouvements de troupes, le soutien à des forces supplétives et les bombardements aériens, et estime que cette situation constitue une grave menace pour la paix et la sécurité internationales.  Il engage instamment les deux pays à se conformer à la lettre et à l’esprit des dispositions du mémorandum d’accord sur la non-agression et la coopération adopté le 10 février sous les auspices du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine.


Le Conseil exige de toutes les parties qu’elles cessent les opérations militaires dans les zones frontalières et mettent fin au cycle de violence.  Il exige en outre que les Gouvernements soudanais et sud-soudanais s’abstiennent de prendre toute mesure susceptible de nuire à la sécurité et à la stabilité de l’autre pays, et notamment d’apporter un soutien direct ou indirect sous quelque forme que ce soit à des groupes armés opérant sur le territoire de l’autre partie.  Il condamne toute action prise par des groupes armés en vue de renverser par la force les Gouvernements du Soudan ou du Soudan du Sud et affirme son ferme attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de chacun des deux pays.


Le Conseil rappelle que les objectifs premiers de la communauté internationale et de toutes les parties concernées au Soudan et au Soudan du Sud sont d’assurer la coexistence pacifique de deux États entièrement viables et de promouvoir la gouvernance démocratique, l’état de droit, le principe de responsabilité, l’égalité, le respect des droits de l’homme, la justice et le développement économique, et en particulier de créer des conditions permettant aux populations touchées par le conflit d’avoir accès à des moyens de subsistance stables et durables.


Le Conseil rappelle l’Accord-cadre conclu le 28 juin entre le Gouvernement du Soudan et le Mouvement populaire de libération du Soudan (Nord) sur le partenariat politique et les arrangements de sécurité dans les États du Nil Bleu et du Kordofan méridional et invite instamment les parties concernées à rouvrir un dialogue direct en vue de résoudre tout différend politique ou de sécurité conformément aux dispositions de l’Accord de paix global et aux principes arrêtés dans l’Accord-cadre.  Il engage les parties à régler tous les problèmes de fond qui ont provoqué le conflit dont le Nil Bleu et le Kordofan méridional sont actuellement le théâtre, à mettre fin à toutes les violences et à convenir d’une cessation immédiate des hostilités, et soutient fermement les efforts déployés en ce sens par le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine et l’ONU.  S’agissant de la situation humanitaire, il insiste sur la nécessité impérieuse d’apporter une aide dans les États du Nil Bleu et du Kordofan méridional afin d’éviter que la situation ne s’y aggrave encore davantage et exige du Gouvernement soudanais et du Mouvement populaire de libération du Soudan (Nord) qu’ils coopèrent pleinement avec l’ONU et avec d’autres organismes et organisations humanitaires et permettent à leur personnel de s’acquitter de son mandat efficacement et en toute sécurité, en lui garantissant un accès immédiat et sans entrave aux populations touchées par le conflit dans ces États afin qu’il puisse leur venir en aide et en autorisant l’acheminement de fournitures et de matériel, en application du droit international, y compris les dispositions applicables du droit humanitaire, et dans le respect des principes régissant l’assistance humanitaire d’urgence.  Il accueille avec satisfaction la proposition présentée à cet égard par l’ONU, l’Union africaine et la Ligue des États arabes, se félicite que le Mouvement populaire de libération du Soudan (Nord) l’ait approuvée et engage le Gouvernement soudanais à faire de même.


Le Conseil déplore que les forces de sécurité soudanaises et sud-soudanaises n’aient toujours pas redéployé leurs forces à l’extérieur de la zone d’Abyei comme prévu par les dispositions de l’Accord concernant les arrangements provisoires pour l’administration et la sécurité de la zone d’Abyei (S/2011/384) et la décision du Comité mixte de contrôle d’Abyei en date du 8 septembre (S/2011/593).  Il salue la décision du Mécanisme conjoint pour les questions politiques et la sécurité de créer le Mécanisme conjoint de vérification et de surveillance de la frontière, aux termes de l’Accord conclu entre le Gouvernement Soudanais et le Gouvernement sud-soudanais le 29 juin 2011 sur la sécurité des frontières et le mécanisme conjoint pour les questions politiques et la sécurité. Il invite instamment les parties à s’entendre sur une carte délimitant le tracé de la zone frontalière démilitarisée de sécurité et de la zone d’opération des observateurs aux frontières.  Il exige que le Soudan et le Soudan du Sud accélèrent la mise en œuvre de l’accord du 20 juin 2011, donnent immédiatement à l’Administration de la zone d’Abyei les moyens de fonctionner et s’emploient activement à trouver une solution politique à long terme pour régler le statut final de la zone.  Il exige que les Gouvernements soudanais et sud-soudanais facilitent le retour chez eux des déplacés d’Abyei en toute sécurité et dans la dignité et garantissent au personnel humanitaire un accès complet, sûr et sans entrave à la zone d’Abyei, en insistant sur la nécessité de coopérer pour assurer la sécurité pendant la saison des migrations.


Le Conseil estime que la mise au point des arrangements pétroliers et financiers entre les Gouvernements soudanais et sud-soudanais représente un élément essentiel de la sécurité, de la stabilité et de la prospérité des deux pays en tant qu’États viables.  Il affirme que toute mesure unilatérale liée au secteur pétrolier nuit à la sécurité, à la stabilité et à la prospérité des deux États.  Il demande instamment aux deux États de s’employer, dans le cadre de la proposition globale présentée en janvier 2012 par le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine, à parvenir sans tarder à des accords sur les dispositions financières de transition et sur l’exploitation commerciale du pétrole.


Le Conseil demande aux Gouvernements soudanais et sud-soudanais de veiller à ce qu’il y ait des procédures claires concernant l’acquisition de la nationalité dans leur État, accompagnées de la documentation pertinente sur le droit de séjour ou le droit à l’emploi.  Si de telles dispositions n’étaient pas en place avant la fin de la période de transition fixée au 8 avril, le Conseil demande aux deux États de convenir d’un délai supplémentaire.


Le Conseil demande vivement aux Gouvernements soudanais et sud-soudanais de parvenir à un accord sur le statut des zones contestées le long de la frontière entre Soudan et Soudan du Sud, et d’arrêter puis mettre en œuvre sans délai un mécanisme et un calendrier pour la délimitation de la frontière sous l’égide du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine en tant que facilitateur.


Le Conseil réaffirme son appui sans faille aux missions de maintien de la paix au Soudan et au Soudan du Sud.  Il demande aux deux États de coopérer pleinement avec les missions des Nations Unies, de leur permettre d’accéder librement à l’ensemble de leurs zones d’opérations et de permettre un déplacement sans entrave et rapide de leur personnel, y compris en leur octroyant avec célérité les visas et autorisation de déplacement nécessaires, ainsi que du matériel, des provisions, des fournitures et d’autres biens, dont des véhicules, aéronefs et pièces détachées, destinés exclusivement aux missions pour l’exécution de leurs fonctions officielles.


Le Conseil demande instamment au Soudan et au Soudan du Sud de poursuivre les négociations dans le cadre facilité par le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine, afin de parvenir le plus rapidement possible à un accord sur toutes les questions en suspens, et engage le Groupe, l’ONU et les autres grands acteurs internationaux concernés à poursuivre leurs efforts et à les unir à l’appui de ces négociations.


Le Conseil réaffirme son engagement en faveur d’un avenir pacifique et prospère pour les peuples soudanais et sud-soudanais.  Le Conseil exprime sa gratitude au Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine et à son Président, M. Thabo Mbeki, ainsi qu’au Représentant spécial du Secrétaire général, Haile Menkerios, pour leur action, manifeste son appui sans réserve à la poursuite de leurs travaux et souligne l’importance du partenariat fait de collaboration entre l’ONU et l’Union africaine dans ce domaine.  Il invite les Gouvernements du Soudan et du Soudan du Sud à accorder leur pleine coopération au Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Cinquième Commission examine le régime de pensions des membres de la Cour internationale de Justice et des Tribunaux pénaux internationaux

AG/AB/4023

Cinquième Commission examine le régime de pensions des membres de la Cour internationale de Justice et des Tribunaux pénaux internationaux

06/03/2012
Assemblée généraleAG/AB/4023
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

Première partie de la reprise de session

27e séance – matin                                         


LA CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE LE RÉGIME DE PENSIONS DES MEMBRES DE LA COUR

INTERNATIONALE DE JUSTICE ET DES TRIBUNAUX PÉNAUX INTERNATIONAUX


Elle se penche aussi sur les risques

acceptables dans la gestion de la sécurité à l’ONU


La Cinquième Commission a examiné, ce matin, les propositions du Secrétaire général relatives au régime de pensions des membres de la Cour internationale de Justice, des juges du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et de ceux du Tribunal pénal international pour le Rwanda.  Elle a également examiné les travaux menés par le Groupe de travail sur les Directives relatives au risque acceptable dans la gestion de la sécurité des organismes de l’ONU.


Il y a actuellement 35 juges en service dans les trois juridictions et 61 qui ont pris leur retraite et touchent leur pension, a indiqué Mme Martha Helena Lopez, Directrice de la Division de la planification stratégique, du recrutement et des affectations du Bureau de la gestion des ressources humaines.  Elle a précisé que l’examen des régimes des pensions ne s’applique pas aux juges ad litem.


Le rapport du Secrétaire général sur cette question analyse le régime actuel de pensions des membres des trois juridictions et propose quatre options pour le versement des prestations de retraite.  En vertu du régime à prestations définies en vigueur, les bénéficiaires ayant atteint l’âge de 60 ans ont droit à 50% de leur traitement de base annuel net, au prorata de la période de service si celle-ci est inférieure à neuf ans, plus 0,154% de leur traitement de base net par mois de service au-delà de 108 mois (9 années).


La première option proposée par le Secrétaire général est un régime à prestations définies, qui se différencie du système actuel dans la mesure où il ne serait plus fondé sur deux taux d’accumulation, mais deviendrait un système d’accumulation linéaire de 3,7% par an pendant 18 ans seulement.  La deuxième option propose un régime à cotisations définies.  La troisième consiste à payer une somme forfaitaire à un juge partant à la retraite, en lieu et place d’une pension, tandis que la quatrième option consiste à maintenir le statu quo, c’est-à-dire à conserver le régime actuel des pensions de retraite.


C’est la première option qui a recueilli l’avis favorable du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), comme l’a expliqué son Président, M. Collen Kelapile.  Si l’Assemblée générale décidait d’adopter ce système d’accumulation linéaire, le montant des engagements au titre des prestations prévues pour les futurs juges qui prendront leurs fonctions au cours des 30 prochaines années serait réduit de 9 964 925 dollars, tombant de 29 835 105 dollars à 19 870 180 dollars, a-t-il noté.  Cela permettrait également de réduire le coût actuariel de financement de la pension sur une période de 10 ans.


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de l’Algérie a rappelé que, conformément aux statuts de la CIJ et des deux Tribunaux, les salaires et prestations versés aux juges ne doivent pas être diminués au cours de leur mandat.  Il a apprécié que le Secrétaire général ait tiré parti des compétences disponibles aux Nations Unies pour réaliser l’examen du système des pensions, en constituant un groupe de travail formé de représentants de la Caisse de pensions, du Bureau de la gestion des ressources humaines et de membres de la Cour et des tribunaux.


« Nous pensons que le régime de pension doit offrir des prestations de retraite suffisantes aux juges qui remplissent les conditions d’âge et d’années de service, en se basant sur le principe que la pension doit leur permettre de remplacer leur rémunération et de maintenir un certain niveau de vie », a indiqué le représentant.  Le Groupe des 77 est prêt à discuter des différentes options, en respectant les statuts de ces juridictions et sur la base d’un régime de pension non participatif, déterminé en fonction des années de service et respectant les normes d’impartialité et d’indépendance exigées des juges, a-t-il dit.


Les membres de la Cinquième Commission ont aussi examiné, ce matin, une question relative au système de gestion de la sécurité des organismes de l’ONU.  Après l’adoption, en avril 2009, des « Directives relatives au risque acceptable » par le Conseil des chefs de secrétariat (CCS), leur expérimentation a fait apparaître qu’il faudrait définir avec plus de précision la notion d’« importance relative des programmes ».


C’est ainsi qu’en juin 2010, le Comité de haut niveau sur la gestion a mis en place un Groupe de travail de haut niveau, présidé par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), qui est chargé de définir quatre niveaux d’importance et d’élaborer un cadre décisionnel commun conforme aux Directives relatives au risque acceptable.


Ce Groupe de travail a mis au point des outils permettant de mieux équilibrer les risques en matière de sécurité et les garanties pour que le personnel de l’ONU ne prenne pas de risques inutiles, a expliqué M. Gregory Starr, Secrétaire général adjoint à la sûreté et à la sécurité.  Il a indiqué que ces outils sont le fruit de longues consultations au Siège des Nations Unies et sur le terrain.


De son côté, le Président du CCQAB a relevé que les travaux relatifs au cadre d’évaluation de l’importance relative des programmes en sont encore à un stade préliminaire, ce qui explique pourquoi le CCQAB ne voit pas d’objection à l’emploi de ressources extrabudgétaires pour financer le lancement initial dans les 12 pays.  Le montant du budget indicatif pour la phase 1 du lancement s’élève à 595 500 dollars.


Mettant l’accent sur l’importance accordée à la sûreté et à la sécurité du personnel et de ses locaux au Siège et sur le terrain, le représentant de l’Algérie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a appuyé toute mesure visant à parvenir à une réaction cohérente, effective et opportune face aux menaces de toutes sortes.  Il a dit qu’aucune disposition ne devrait être mise en œuvre sans consultation avec les États Membres et a jugé fondamental de déterminer des critères clairs pour évaluer la perception des menaces et l’évaluation des risques.


La prochaine séance plénière de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


PROJET DE BUDGET-PROGRAMME POUR L’EXERCICE BIENNAL 2012-2013


Conditions d’emploi: juges


Examen d’ensemble des régimes des pensions des membres de la Cour internationale de Justice, des juges du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et de ceux du Tribunal pénal international pour le Rwanda


Rapport du Secrétaire général (A/66/617)


Le rapport analyse les régimes de pension des membres des trois juridictions et propose plusieurs options pour le versement des prestations de retraite.


Selon l’Option A (régime à prestations définies), le participant qui prend sa retraite se verrait garanti le versement à vie de prestations périodiques définies dont le montant est déterminé à l’avance au moyen d’une formule fondée sur ses revenus en cours de carrière, ses années de service et son âge au lieu de dépendre du rendement de placements.  La plupart des cours suprêmes et des autres juridictions internationales qui existent dans le monde utilisent ce type de régime.  La formule la plus couramment utilisée se base sur les revenus de fin de carrière: le taux de remplacement du revenu.


L’option B (régime à cotisations définies) prévoit la création d’un compte sur lequel les intérêts s’accumulent avant et après le départ à la retraite en fonction des revenus des placements effectués.  Des comptes sont ouverts pour chaque participant et les prestations sont basées sur les sommes créditées sur ces comptes par les cotisations des employeurs et, le cas échéant, des employés et les revenus des placements faits avec cet argent.  Seules les cotisations versées par l’employeur sur le compte sont garanties, non les prestations futures.  Dans ce régime, le montant des prestations qui seront versées dépend directement du montant des cotisations, mais aussi de la durée pendant laquelle l’argent est placé.  Les intérêts composés ne produiront une croissance importante qu’après une longue période.  Dans la mesure où les juges ne sont censés occuper leurs fonctions que pendant un temps relativement court, les effets des intérêts composés devraient être minimes.


Selon l’option C, une somme forfaitaire en espèces serait versée dans le cadre de régimes hybrides combinant prestations et cotisations définies.  Le service de la paie verserait aune somme forfaitaire à un juge partant à la retraite au lieu de lui verser une pension de retraite.  Cette somme correspondrait en substance à ce qui serait considéré juste pour que le juge renonce à son droit à pension.  Cette option pourrait être avantageuse pour les membres de la Cour et les juges des deux Tribunaux, en particulier ceux qui auront déjà accumulé des droits à prestations suffisants avant de prendre leurs fonctions à la Cour ou dans les deux Tribunaux.


L’option D consiste à conserver tel quel le régime de pension des membres de la Cour et des juges des deux Tribunaux.  Actuellement, le régime de pension est un système d’accumulation à deux vitesses avec un taux d’accumulation annuel de 5,56% les neuf premières années de service, puis un taux de 1,85% pour les années suivantes à concurrence d’un taux de remplacement maximum de 66,67%.  Les pensions ne sont pas préfinancées et les retraités et bénéficiaires sont payés sur les budgets de la Cour ou du Tribunal concerné au moyen d’un système par répartition.


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires ( A/66/709)


Le Comité consultatif recommande à l’Assemblée générale d’approuver la recommandation du Secrétaire général tendant à mettre en place un régime de pensions à prestations définies (option A) assorti d’un système d’accumulation linéaire de 3,7% par an pendant 18 ans seulement.  Il estime qu’une modification du statu quo est justifiée car l’option A tient compte, dans une certaine mesure, des droits à pension acquis antérieurement.  Le Comité préconise également l’option A parce que celle-ci préserve un principe établi de longue date, à savoir la nature non contributive du régime de retraite.


Étant donné que, conformément au paragraphe 5 de l’article 32 du Statut de la Cour et aux articles 13 bis et 12 des statuts du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et du Tribunal pénal international pour le Rwanda, respectivement, les traitements, allocations et indemnités des membres de la Cour et des juges des Tribunaux ne peuvent être diminués pendant la durée de leurs fonctions, le Comité estime, comme le Secrétaire général, que les nouvelles dispositions ne devraient s’appliquer qu’aux nouveaux membres de la Cour et aux éventuels nouveaux juges des Tribunaux.


Le régime de pensions recommandé par le Secrétaire général tient compte dans une certaine mesure, aux fins du calcul du montant des prestations de retraite, des droits à pension accumulés avant l’entrée en fonctions à la Cour ou aux Tribunaux.  Le Comité consultatif considère que cette solution n’est pas déraisonnable, notamment car les antécédents professionnels des personnes concernées contribuent largement à déterminer si elles ont qualité pour siéger à la Cour ou aux tribunaux.  Le Comité estime que cette question aurait dû être examinée plus en détail dans le rapport du Secrétaire général.  En conséquence, il suggère à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général d’examiner plus avant cette question.


Sûreté et sécurité: importance relative des programmes


Rapport du Secrétaire général sur les conclusions du Groupe de travail de haut niveau sur l’importance relative des programmes (A/66/680)


Pour répondre aux critiques reprochant à l’ONU, qui portent soit sur le manque de souplesse dans l’application des dispositifs de sécurité, soit sur les risques inutiles qu’elle fait prendre à son personnel, toute une série d’outils ont été mis en place à l’échelle du système pour mieux mettre en balance les risques de sécurité et l’opportunité d’agir.


En avril 2009, le Conseil des chefs de secrétariat (CCS) a approuvé les Directives relatives au risque acceptable du système de gestion de la sécurité des organismes de l’ONU (modèle d’évaluation des risques acceptables).  L’adoption de Directives a permis de définir avec plus de précision la notion d’importance relative des programmes.  En juin 2010, le Comité de haut niveau sur la gestion a mis en place -sous la présidence de l’UNICEF- le Groupe de travail sur l’importance relative des programmes pour définir quatre niveaux d’importance et élaborer un cadre décisionnel commun conforme aux Directives relatives au risque acceptable.


Ce rapport décrit l’évolution du Groupe de travail et les travaux entrepris jusqu’à ce jour pour élaborer un cadre permettant de déterminer le degré d’importance des programmes.


Au terme de la première phase du projet, une évaluation de l’importance relative des programmes au moyen du cadre approuvé, devrait être réalisée dans 12 pays, un outil en ligne pour mesurer l’importance relative des programmes devrait avoir été créé, et une capacité régionale devrait avoir été mise en place pour apporter un appui aux activités d’évaluation et diffuser les connaissances plus efficacement au sein du système de l’ONU. 


Au début de 2013, une évaluation des activités de formation et autres menées au cours de la première phase du projet sera menée pour faire le bilan des progrès réalisés, des enseignements tirés et des informations en retour concernant la méthode de formation et les résultats, y compris les éventuels perfectionnements à apporter au module en ligne qui permettra une formation accélérée pendant la deuxième phase du projet.  Au cours de la prochaine phase, il est prévu d’étendre l’utilisation du cadre d’évaluation de l’importance relative des programmes à tous les autres pays en recourant à la formation en ligne, un appui étant assuré par des mentors régionaux.


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (A/66/720)


Pour ce qui est de la participation des États Membres à la définition du niveau d’importance à accorder à telle ou telle activité, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a été informé que le cadre permettant de déterminer l’importance relative des programmes ne remplaçait ni ne modifiait les priorités stratégiques de l’ONU ou de ses organismes, fonds et programmes, lesquelles étaient décidées et approuvées par les organes délibérants conformément aux procédures établies avec le gouvernement des pays hôtes.


Les examens visant à déterminer le degré d’importance des programmes seraient réalisés au niveau du pays par le coordonnateur résident et coordonnateur de l’action humanitaire, en tandem avec l’équipe de pays, qui serait chargée de veiller à ce que le gouvernement du pays hôte et les États Membres soient informés des mesures prises.  Le CCQAB souligne que la décision de l’organe délibérant et les accords en vigueur relatifs au contrôle et à la responsabilité effective envers cet organe ne devraient pas être remis en cause par l’utilisation d’une méthode et d’un outil permettant de déterminer l’importance relative des programmes.


Sachant que les travaux relatifs au cadre d’évaluation de l’importance relative des programmes en sont encore à un stade préliminaire, le CCQAB ne voit pas d’objection à l’emploi de ressources extrabudgétaires pour financer le lancement initial dans les 12 pays.  Le CCQAB considère que, lorsque des vies humaines peuvent être en jeu, et sous réserve de l’approbation des organes directeurs compétents, l’ONU a l’obligation d’assurer un financement prévisible pour assurer la pérennité des initiatives de protection de son personnel.  Par conséquent, le CCQAB recommande qu’une fois le cadre d’évaluation de l’importance relative des programmes mis au point, une réflexion soit engagée sur les accords relatifs à la participation aux coûts nécessaires pour sa mise en œuvre complète, accords qui devront traduire le fait que l’initiative intéresse l’ensemble du système et être analogues à ceux adoptés pour d’autres activités financées conjointement par les organismes du système des Nations Unies.  Il recommande également que, dans un souci d’efficacité et de rentabilité, tout soit mis en œuvre pour intégrer la formation à l’importance relative des programmes aux programmes de formation existants destinés au personnel de l’ONU.


Le CCQAB note que le montant du budget indicatif pour la phase 1 du lancement s’élève à 595 500 dollars.  Il doit financer l’élaboration et l’expérimentation du module en ligne sur l’importance relative des programmes, l’appui nécessaire aux activités de pilotage et de coordination à l’échelle mondiale (qui doivent être menées par l’UNICEF) et une évaluation de la phase 1.  Un coût de recouvrement équivalent au taux de recouvrement normal de 7% pour les fonds gérés par l’UNICEF est par ailleurs prévu.  Le CCQAB a été informé que les coûts de participation aux réunions du Groupe de travail au Siège –les organisations hors Siège participant par téléconférence– ont été négligeables et supportés par l’UNICEF.  Dans l’attente de contributions volontaires de donateurs, les organismes humanitaires et le Département de la sûreté et de la sécurité (DSS) ont accepté de verser une contribution d’un montant de 10 000 dollars pour permettre le lancement du projet. La contribution du DSS sera financée au moyen de ses ressources extrabudgétaires.


Le CCQAB engage le Secrétaire général à tout faire pour assurer la cohésion et la cohérence entre le cadre d’évaluation de l’importance relative des programmes et les autres initiatives connexes.  Il recommande que l’Assemblée prenne note du rapport du Secrétaire général  en gardant à l’esprit qu’un autre rapport, sur les conclusions finales du Groupe de travail, sera présenté une fois que ce Groupe aura rendu compte de ses travaux au Comité de haut niveau sur la gestion en 2013.  Il espère que la réflexion engagée sur la question de l’importance relative des programmes débouchera sur un modèle commun de prise de décisions indiquant qui sont les décideurs (A/65/575, par. 16).


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Commission de la condition de la femme: le débat général s’achève par un appel à la participation des femmes aux prises de décisions politiques et socioéconomiques

FEM/1897

Commission de la condition de la femme: le débat général s’achève par un appel à la participation des femmes aux prises de décisions politiques et socioéconomiques

5/03/2012
Conseil économique et socialFEM/1897
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme                     

Cinquante-sixième session                                  

12e et 13e séances – matin et après-midi


COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME: LE DÉBAT GÉNÉRAL S’ACHÈVE PAR UN APPEL À LA PARTICIPATION

DES FEMMES AUX PRISES DE DÉCISIONS POLITIQUES ET SOCIOÉCONOMIQUES


La Commission de la condition de la femme a conclu, cet après-midi, son débat général en appelant à la pleine participation des femmes, en particulier des femmes rurales, aux processus de prise de décisions politiques, économiques et environnementales.


Cette dernière séance du débat général a été ainsi l’occasion pour plusieurs représentantes de pays et d’entités de l’espace arabe de souligner le rôle joué par leurs consœurs, au cours de l’année écoulée qui a vu des changements importants se produire dans un certain nombre d’États arabes.  Elles ont invité les femmes, actrices de ces changements majeurs, à revendiquer leur pleine participation aux décisions politiques qui décideront de l’avenir de ces pays qui ont connu de véritables révolutions. 


« La femme arabe a participé de façon fondamentale et efficace aux transformations du monde arabe », s’est félicitée la représentante de la Ligue des États arabes, tandis que sa collègue de la Libye a dit espérer que les femmes de son pays rejetteraient toute loi qui chercherait à marginaliser leur rôle au sein de la nouvelle société libyenne.


De son côté, la représentante de l’Union interparlementaire (UIP) a mis l’accent sur la participation des femmes aux gouvernements locaux et a invité les partis politiques à inclure des femmes sur les listes électorales dans les districts ruraux. 


Plusieurs délégations ont ensuite mis l’accent sur les défis qui se posent à chaque pays et à la communauté internationale en général pour parvenir à l’autonomisation économique des femmes rurales, notamment en ce qui concerne leur accès équitable à la propriété, aux crédits, à l’éducation et aux soins de santé.


Face à de telles contraintes, la migration vers la ville est souvent la seule option pour ces zones, ont alors fait remarquer plusieurs observateurs, dont la Conseillère du Saint-Siège, ainsi que les représentants d’ONU-Habitat et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et des ONG.  Mais migrer est une décision qui peut rendre les femmes rurales soit plus autonomes, soit au contraire, plus vulnérables, car elles peuvent devenir victimes d’escroquerie à la migration ou devenir les cibles de trafics humains, ont averti les intervenants.


Constatant les effets néfastes des changements climatiques, dont la multiplication des catastrophes naturelles, des délégations ont estimé que la communauté internationale doit s’assurer que les femmes, en particulier les femmes rurales, participent au processus de prise de décisions dans la gestion des effets de ces catastrophes.  Ceci a notamment été souligné par les délégations de petits États insulaires en développement (PEID), dont celles des Bahamas et des Comores.  « Les femmes et les enfants courent 14 fois plus que les hommes le risque de mourir à la suite d’une telle catastrophe », a rappelé la représentante de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.  « C’est pourquoi, elles doivent être impliquées dans la préparation de la réponse non seulement en tant que bénéficiaires des éventuels secours, mais aussi en tant que participantes à part entière à ces efforts », a-t-elle conclu.


La Commission de la condition de la femme poursuivra ses travaux demain, mardi 6 mars, à partir de 10 heures.


SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIE SIÈCLE »


Suite et fin du débat général


Mme PARIKHAN SHAWKY (Iraq) a déclaré que, conformément à la Constitution iraquienne de 2005 et aux principes d’égalité, les efforts de son gouvernement avaient visé l’égalité et l’autonomisation des femmes.  Le Gouvernement iraquien a notamment fait de sa priorité l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard des femmes rurales et le déploiement d’efforts en vue d’accroître leurs compétences, a-t-elle expliqué.  Elle a souligné qu’une Division des femmes rurales avait été créée au sein du Ministère de l’agriculture et que des programmes de sensibilisation avaient été mis sur pied.  Divers ateliers ont ainsi abordé des questions environnementales, la production agricole, les soins de santé, les nouvelles technologies et l’environnement, ainsi que les maladies transmissibles des animaux à l’homme.  Mme Shawky a ajouté que le plan de développement national, en vigueur jusqu’en 2014, accordait aussi une attention particulière à l’accès à l’eau, en particulier pour les femmes rurales. 


Mme TRAN BICH LOAN (Viet Nam) a indiqué que dans son pays, les femmes rurales représentent 50,5% de la force de travail rurale, dont 68% dans le domaine de l’agriculture.  Le Viet Nam s’est doté d’une Stratégie nationale pour l’égalité entre les sexes pour la période 2011-2015, ainsi que d’un projet pour la formation professionnelle des travailleurs ruraux.  L’accès des femmes rurales aux crédits a été amélioré, notamment pour les femmes vivant dans des zones reculées.  Mme Loan a précisé que plus de 83% des ménages pauvres ayant obtenu un crédit auprès de la Banque de politique sociale du Viet Nam étaient dirigés par des femmes.  De plus, entre 2006 et 2010, plus de 800 000 ménages ont réussi à échapper à la pauvreté, et l’éducation des femmes et des fillettes bénéficie d’une attention accrue.  La représentante a cependant indiqué que les femmes rurales continuent de confronter d’importants défis, notamment en ce qui concerne leur participation aux affaires communales et au processus de prise de décisions.


M. PALITHA T.B. KOHONA (Sri Lanka) a estimé que la communauté internationale devait réaffirmer son engagement fort envers les femmes et les filles des zones rurales.  Il a rappelé les contraintes qui pèsent sur elles à travers le monde, y compris dans son pays.  Il a ensuite cité plusieurs réformes entreprises par le Gouvernement du Sri Lanka en vue d’améliorer leurs conditions de vie, des réformes qui se sont notamment attaquées de front à la mortalité infantile et maternelle, à l’alphabétisation et aux investissements dans les infrastructures et l’agriculture, a-t-il souligné.  Cela a permis notamment une baisse de la mortalité, ainsi que des hausses dans la proportion du nombre de femmes qui ont appris à lire et à écrire et jouissent d’une éducation, a-t-il poursuivi, ajoutant que le Sri Lanka se place, dans ces domaines, parmi les pays les plus avancés d’Asie. 


Mme SOFIA BORGES (Timor-Leste) a indiqué que 70% des femmes handicapées du Timor-Leste étaient originaires de zones rurales.  Elle a dit espérer que la Conférence Rio+20 sera l’occasion de mettre l’accent sur le rôle des femmes dans le développement durable.  La représentante a souligné l’importance de « transversaliser » toutes les politiques pertinentes et d’accorder une pleine participation aux femmes dans les secteurs politique et économique de la société.  Elle a ensuite fait savoir que son pays venait d’adopter une loi des quotas pour assurer une bonne représentation des femmes au Parlement.  Le Timor-Leste dispose également d’un plan d’action national pour combattre la violence domestique, et une résolution sur la budgétisation sexospécifique a été approuvée par le Parlement, a indiqué Mme Borges.


Mme MONIA ALSALEH (République arabe syrienne) a regretté que les différents rapports présentés par le Secrétaire général au cours de cette session de la Commission de la condition de la femme ne mentionnent jamais les défis auxquels font face les femmes rurales dans le Golan syrien occupé par Israël.  Elle a souligné que sa délégation avait, à plusieurs reprises, transmis des informations importantes à ce sujet au Secrétaire général.  Cette occupation impose un fardeau économique à ces femmes et en font une couche sociale des plus défavorisées de la population, a-t-elle ajouté.  Elle a ensuite cité plusieurs programmes lancés par le Gouvernement syrien afin d’encourager la présence des femmes dans les processus de prise de décisions, et notamment à leur donner la possibilité d’accéder aux fonctions supérieures du pouvoir. 


Mme MERIAM EL AMIN AHMAD (Libye) a indiqué que la promotion de l’éducation des femmes était essentielle pour aider les femmes à faire valoir leurs droits et les aider à intégrer le marché du travail.  Elle a indiqué que de nombreuses femmes libyennes n’étaient pas conscientes de leurs droits à cause de différentes coutumes traditionnelles qui ne reconnaissent pas le rôle complémentaire que jouent les femmes au sein des foyers.  Elle a évoqué les récents événements qu’a connus son pays et a dit espérer que les femmes libyennes revendiqueront leur pleine participation au processus de prise de décisions, en rejetant notamment toute loi qui chercherait à marginaliser leur rôle au sein de la société.  La représentante a ensuite déploré la marginalisation des femmes rurales, évoquant notamment la difficulté de leurs accès au crédit et à la propriété foncière.


M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal) a fait remarquer que les deux tiers de la population de son pays vivent dans des zones rurales et que la moitié de cette population est composée de femmes.  Il s’est félicité du fait que les femmes occupent à présent 33% des sièges de l’Assemblée constitutive du Népal.  Il a également exposé différents programmes initiés par son gouvernement en faveur de l’éducation, de la santé, du développement des compétences techniques et de l’accès à la propriété, avec pour cibles les femmes rurales et le renforcement de leur autonomie.  Il a fait remarquer que la coopération avec la société civile, ainsi que des programmes de microcrédit, avaient grandement permis de contribuer aux efforts d’autonomisation des communautés.  Il a ensuite cité plusieurs mesures prises par le Gouvernement népalais, qui sont centrées sur la lutte contre la violence domestique, ainsi que sur la lutte contre la traite des personnes.  M. Acharya a réaffirmé les engagements de sa délégation en faveur des engagements de Beijing, ainsi que le rôle des femmes dans la construction de la paix et d’un monde stable et démocratique.   


Mme PAULETTE A. BETHEL (Bahamas) a indiqué que 15% de la population des Bahamas vivaient dans des communautés rurales et a indiqué que suite à la migration des jeunes, les personnes âgées et les femmes jouaient un rôle important dans ces communautés.  Elle a évoqué les activités de la Corporation des Bahamas pour l’agriculture et l’industrie, qui a récemment appuyé deux jeunes femmes qui ont choisi de quitter la capitale pour s’établir dans la communauté de Family Island pour créer une entreprise dans le domaine de la culture des agrumes.  Mme Bethel a également indiqué que les femmes rurales avaient accès à des programmes de formation dans le domaine de la fabrication de souvenirs.  Plus de 3 000 femmes ont été formées à ce jour, a-t-elle précisé.  La représentante a ensuite parlé des défis structurels que connaissent les Bahamas à cause de leur géographie.  Le Gouvernement a donc lancé plusieurs projets de renforcement des infrastructures, notamment dans les domaines de l’éducation, des transports, de l’énergie et des services.  Cependant, a-t-elle déploré, des contraintes d’ordre budgétaire et les doubles emplois entravent souvent la bonne mise en œuvre des politiques gouvernementales.


M. EDUARDO ULIBARRI (Costa Rica) a fait observer que traiter de façon appropriée et approfondie de la situation des femmes rurales est une question liée aux droits de l’homme et à la justice.  Il a rappelé que les indicateurs sur la disparité entre hommes et femmes, ainsi que ceux sur la violence sexiste, la mortalité maternelle ou les mariages forcés étaient bien pires dans les zones rurales.  Or, les femmes rurales possèdent des connaissances importantes en matière de sécurité alimentaire, a-t-il précisé, appelant les États Membres à se faire l’écho de leur voix lors de la Conférence pour le développement durable de Rio+20.  Il a également plaidé pour une distribution équitable des ressources entre hommes et femmes et un accès équitable à l’éducation, ainsi qu’aux services de soins.  À cet égard, il a souligné que l’une des priorités de la Présidente du Costa Rica avait été de créer un réseau de structures de soins maternels et infantiles privés et publics. 


M. HERMÉNÉGILDE NIYONZIMA (Burundi) a indiqué que son gouvernement avait lancé un Plan sectoriel de développement de l’éducation et de la formation pour la période 2006-2015 et que 2 500 écoles ont été construites en zone rurale.  Il a précisé que 90% de la population du Burundi vivent de l’agriculture et que 5,2% de la population active féminine évoluent dans le secteur agricole.  Il a indiqué que le Gouvernement compte initier une politique de crédit au niveau de la microfinance et d’autres types de financement innovateurs.  Il a parlé de la vision « Burundi 2025 », qui est une politique volontariste de promotion de la femme.  Il a expliqué que pour opérationnaliser cette vision, le Burundi venait de se doter d’un document de deuxième génération de « Cadre stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté ».  Pour soutenir les femmes rurales, le représentant a dit que le Burundi a mis l’accent sur l’importance de la mise en place d’un dispositif efficace de services financiers, sur la formation des filles et des femmes dans des métiers non traditionnels et sur la promotion du partenariat chez les femmes rurales et entrepreneures.


M. RAFAEL ARCHONDO (Bolivie) a souligné que 62% de la population de son pays sont composés de peuples autochtones tandis que les femmes vivant en zones rurales représentent plus de 50% de cette population.  C’est pourquoi, a-t-il expliqué, le Gouvernement a garanti l’accès à la propriété et l’accès aux marchés de semences.  Une nouvelle loi sur l’éducation prévoit un accès à des bourses universitaires pour les jeunes femmes autochtones.  Il a précisé que des programmes de semences et de citoyenneté avaient aussi permis un accès à la terre et aux capitaux dans tout le pays.  Plus de 724 000 familles ont maintenant un titre de propriété foncier et, en cas de mariage, le nom de la femme apparaît sur ce titre de propriété afin de lui en garantir l’héritage, a-t-il ajouté.


M. MOSES RUGEMA (Rwanda) a indiqué que le Gouvernement rwandais s’était engagé à garantir l’égalité hommes-femmes, et que les instruments destinés à cet effet sont en train d’être mis en œuvre.  Il a expliqué que le secteur agricole du pays générait 37% du PIB du Rwanda et assurait un emploi à de nombreuses femmes.  Le Gouvernement entend veiller à l’accès égal à la terre et il existe des programmes pour faciliter l’accès aux crédits des foyers ruraux.  L’achat des semences et des engrais est subventionné par le Gouvernement et ce dernier accorde également une attention particulière à l’accès des femmes entrepreneures aux crédits, a-t-il fait savoir.  M. Rugema a cependant indiqué que des défis persistaient du fait du manque d’accès aux bonnes techniques d’exploitation agricole.


Mme FATIMA ALFEINE (Comores) a fait remarquer que les femmes contrôlent 48% des actifs du secteur agricole dans son pays mais demeurent handicapées par le manque d’éducation ou sont confinées dans des tâches secondaires.  Conscient de ces défis, le Gouvernement comorien a adopté plusieurs mesures favorisant leur autonomisation, comme par exemple, des projets permettant le financement des activités agricoles rurales à travers la création de mutuelles de crédits, a-t-elle précisé.  Des formations ont été organisées afin de réduire les écarts entre hommes et femmes, et ce, sous l’égide du Commissariat à l’appui du genre, a-t-elle précisé.  Elle a ensuite mis l’accent sur les difficultés d’accès à la propriété, notamment en raison de l’absence de cadastre, ce qui ne permet pas à ces femmes de disposer de la terre ou de l’utiliser en vue d’obtenir des crédits.


Mme DIANNE WILLMAN, Conseillère auprès de la Mission d’observation du Saint-Siège, a observé que la migration des campagnes vers les villes était souvent la seule option pour de nombreuses femmes rurales.  Cet exode rural peut ouvrir de véritables perspectives pour certaines ou au contraire en rendre d’autres victimes d’exploitation et d’abus du fait de leur statut de migrantes.  La représentante a de plus observé que ces défis entravaient la capacité de ces femmes à s’occuper de leurs enfants et de leur famille.  Cette négligence des enfants nés et « non nés » ainsi que des familles a des conséquences importantes, a-t-elle notamment averti.  Mme Willman a ensuite mis l’accent sur l’importance de l’éducation et de la formation, pour souligner ensuite que la coopération et l’implication des hommes étaient essentielles à toute approche visant l’amélioration de la condition féminine centrée sur la valorisation de l’être humain.


Mme KAMALA CHANDRAKIRANA, Groupe de travail sur la discrimination contre les femmes dans le droit et la pratique, a indiqué que depuis le 1er mai 2011, les membres du Groupe de travail s’étaient réunis à trois reprises et qu’ils avaient lancé une étude sur le moyen de coopérer avec les États pour éliminer la discrimination à l’égard des femmes.  Le Groupe se rendra sur le terrain deux à trois fois par an pour collecter des informations et examinera par ailleurs la situation des femmes en période de transition politique, a dit Mme Chandrakirana.  Elle a indiqué qu’une mission avait été récemment effectuée au Maroc au cours de laquelle les membres du Groupe de travail ont pu s’entretenir avec les dirigeantes rurales.  La représentante a ensuite fait savoir qu’en 2013, une attention particulière sera accordée aux efforts faits dans le contexte de la crise économique actuelle.


Mme ANNE CHRISTENSEN (Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge), a estimé qu’il fallait s’assurer que l’égalité des sexes demeure au centre des engagements de développement durable, à l’heure où la communauté internationale prépare Rio+20 et l’après-2015.  Elle a estimé que l’un des plus grands défis posés à la communauté internationale résidait dans le domaine de la santé, où une attention particulière doit être portée aux plus vulnérables, c’est-à-dire aux femmes et aux enfants.  Les femmes, les mères, les adolescentes et les filles sont encore trop souvent victimes de discriminations et stigmatisées dans l’accès aux soins de base, a-t-elle expliqué.  Elle a souligné que les 187 membres de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge travaillaient à la réduction de ces inégalités en matière de soins.  Elle a noté que le travail avec des volontaires, hommes et femmes, pouvait sensibiliser à cette question sur le terrain.  Elle a cité, à titre d’exemple de bonnes pratiques, un programme sanitaire public communautaire mené en ce moment par les Îles Salomon.  Mme Christensen s’est ensuite félicitée de l’initiative prise par le Japon, qui présentera cette année un projet de résolution centré sur les femmes et leur rôle dans la prévention et la gestion des catastrophes naturelles.  Elle a souligné que, statistiquement, les femmes et les enfants couraient 14 fois plus que les hommes le risque de mourir à la suite d’une catastrophe naturelle.  Dans ce contexte, elle a considéré que la communauté internationale devait s’assurer que les femmes participent au processus de prise de décisions dans la préparation et la réponse aux catastrophes naturelles, non seulement en tant que bénéficiaires, mais aussi en tant que participantes à ces processus, a-t-elle insisté.  Elle a ensuite invité les États à approfondir leur coopération avec les acteurs humanitaires et de développement.  


Mme MARIA DEL ROCIÓ GARCIA GAYTÁN, Présidente de la Commission interaméricaine pour les femmes de l’Organisation des États américains (OEA), a indiqué que la prochaine session de l’Assemblée générale de l’OEA, qui se déroulera au mois de juin à Cochabamba, en Bolivie, sera consacrée à « la sécurité alimentaire en souveraineté ».  À l’instar du rapport du Secrétaire général, elle a insisté sur la nécessité d’assurer la sexospécificité des politiques de développement agricole, d’améliorer les conditions de transport des femmes rurales, et d’aider ces dernières à obtenir des titres fonciers et à avoir accès aux ressources naturelles et à des services de financement.


Mme FIAMMA ARDITI MANZO (Ordre souverain de Malte) a dénoncé le fait que 99% des décès maternels se produisaient dans les pays en développement.  Elle a indiqué que l’Ordre souverain de Malte avait récemment ouvert une clinique néonatale et prénatale dans une zone rurale du Pakistan, et qu’il dirige également de nombreuses cliniques pour les mères et les enfants dans des régions appauvries d’Haïti, du Mexique, du Congo et du Soudan du Sud, entre autres.  Un projet de protection des mères et des enfants existe également à Bab Toumah et à Damas, en Syrie et les victimes de violence sexuelle en République démocratique du Congo ont accès aux services d’appui psychologique et médical de l’Ordre.  La représentante a ensuite passé en revue différents projets de formation professionnelle créés par l’Ordre de Malte au Viet Nam, en Namibie et au Soudan du Sud.


Mme MENSAH-WILLIAMS (Union interparlementaire (UIP) a présenté les conclusions de la réunion parlementaire annuelle de l’UIP, qui a eu lieu la semaine dernière.  Elle a souligné que celle-ci s’était concentrée sur deux questions: l’autonomisation des femmes rurales, d’une part, et d’autre part, leur participation à la vie parlementaire locale.  Cette réunion a réaffirmé que les femmes en zones rurales jouent un rôle charnière dans le développement et a noté que des lois et des pratiques discriminatoires limitent leur accès aux terres, aux crédits et aux autres actifs importants, a-t-elle rappelé.  Dans ce contexte, les membres de l’UIP ont considéré que les gouvernements devaient s’assurer que les lois nationales respectent les instruments internationaux, comme la CEDAW, en la matière.  Rappelant également que les femmes rurales ne constituent pas un groupe homogène, l’UIP a réaffirmé la nécessité de disposer des données précises et ventilées sur leurs diverses situations.  « Sans une idée précise de la réalité sur le terrain, nous risquons de mettre en place des stratégies et des politiques qui ne satisferont pas les femmes rurales », a déclaré la représentante de l’UIP.  Entre autres priorités, elle a encore noté que l’Union interparlementaire avait mis l’accent sur la participation des femmes rurales aux gouvernements locaux et que ses membres s’étaient dits favorables à l’adoption de quotas en la matière.  Elle a aussi mis l’accent sur le rôle des partis dans l’inclusion des femmes sur les listes électorales, en particulier dans les districts ruraux. 


M. RODNEY CHARLES (Trinité-et-Tobago) a indiqué que différentes initiatives avaient été mises en place pour appuyer les femmes rurales du pays, lesquelles mettent notamment l’accent sur la parité.  Trinité-et-Tobago va collecter des données ventilées par sexe sur la propriété foncière et le Gouvernement a pu réduire la vulnérabilité des femmes à la violence conjugale, en zone rurale notamment, s’est-il félicité.  Le représentant a également parlé des programmes de formation professionnelle et entrepreneuriale du pays, pour ensuite évoquer les défis considérables que connaissent les femmes rurales chefs de famille.  Des services de soins de santé mobiles sont disponibles, de même que des services d’éducation et de formation.  Un réseau d’ONG appuie, par ailleurs, les associations de femmes locales, a-t-il indiqué.


Mme MICHELE KLEIN SOLOMON (Organisation internationale pour les migrations - OIM), a indiqué que la migration pouvait rendre les femmes rurales soit plus autonomes, suite par exemple à la migration de leur conjoint ou au contraire plus vulnérables.  Elle a observé que les contributions financières des femmes migrantes étaient significatives.  Par ailleurs, dans les pays où la liberté de mouvement des femmes est limitée, le fait même de migrer est autonomisant.  La représentante a donc estimé qu’aucun effort ne devait être épargné pour optimiser les effets positifs de la migration volontaire des femmes.  La représentante a cependant observé que les femmes rurales devenaient souvent plus vulnérables en cas de migration de leur conjoint.  Leur charge de travail augmente et leurs perspectives économiques deviennent limitées du fait de l’absence des hommes, les rendant alors susceptibles de sombrer dans la pauvreté et fortement dépendantes à l’égard des renvois de fonds de leur époux. 


Le représentant a insisté sur l’importance pour les femmes rurales migrantes d’avoir accès à l’information, observant qu’elles pouvaient devenir victimes d’agences non réglementées ou plus susceptibles de se lancer dans des mariages transnationaux.  De nombreuses jeunes femmes épousent un conjoint étranger sans savoir grand-chose sur lui, et ce manque d’information peut avoir des conséquences dramatiques sur leur avenir, a-t-il notamment indiqué.  Il a par ailleurs observé que l’accès limité des femmes rurales aux ressources productives entravait leur capacité à épargner et à investir les envois de fonds qu’elles reçoivent.  Des conseils ciblés en matière de finances s’imposent, a-t-il notamment estimé.  Le représentant de l’OIM a aussi constaté que du fait des changements climatiques et des difficultés croissantes en matière d’approvisionnement en eau, la charge de travail des femmes travaillant dans l’agriculture de subsistance augmentera.


Mme WADOUDA BADRAN (Ligue des États arabes) a souligné le caractère spécial de cette session de la Commission, alors que « la femme arabe a participé de façon fondamentale et efficace aux transformations du monde arabe », a-t-elle dit.  Elle a expliqué que la Ligue arabe avait adopté un projet de rapport sur la situation des femmes dans les États qui ont connu des changements récents et que cet examen avait abouti à la création d’une organisation de la femme chargée de la coordination des efforts de promotion des femmes.  Cette organisation prévoit une stratégie régionale, qui comprend également une stratégie pour la jeunesse et une stratégie pour la femme, la sécurité et la paix conformément à la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, a-t-elle souligné.  Elle a noté que cette organisation coopérait avec plusieurs autres organisations régionales pour établir, entre autres, une stratégie de lutte contre l’analphabétisme et en faveur de la formation professionnelle.  Parmi ces institutions, elle a notamment cité l’Organisation arabe pour la culture, l’éducation et les sciences. 


Mme LITHA MUSYIMI-OGANA (Union africaine) a indiqué que les femmes rurales représentaient plus de 50% de la population rurale de l’Afrique.  Elle a ensuite déploré le peu de progrès réalisés pour leur permettre de vivre une vie sans pauvreté, sans faim et débarassée des maux du sous-développement.  Elle a indiqué que la célébration, le 15 octobre 2010, de la Journée internationale de la femme rurale avait été l’occasion de lancer la Décennie de la femme africaine 2010-2020, et a précisé qu’en 2012, la Décennie accorderait une attention particulière à l’agriculture et à la sécurité alimentaire.  Un dialogue ministériel sur ce thème a également eu lieu le 3 mars, auquel ont participé les ministres du genre, des affaires féminines et des femmes rurales.


Mme Musyimi-Ogana a ensuite fait savoir qu’en 2011, la Commission de l’Union africaine avait reçu 105 propositions de projets ruraux sur la santé maternelle et que la moitié d’entre eux avaient obtenu un financement.  Un appel semblable sera lancé sur le thème de l’agriculture et de la sécurité alimentaire en 2012, a-t-elle ajouté.


Mme AISA KIRABO KACYIRA (ONU-Habitat) a fait remarquer que le concept de développement rural ne pouvait plus être considéré comme distinct du développement urbain.  Elle a estimé qu’il était avant tout important de mettre en place une stratégie globale, qui tente de mieux comprendre comment les hommes et les femmes surviennent à leurs besoins, ainsi que l’influence des mouvements de populations dans ce domaine.  Elle a fait observer que le nombre d’habitants dans les zones urbaines devrait considérablement augmenter dans les pays en développement au cours des années à venir et, par exemple, tripler en Afrique d’ici à 2050.  Elle a souligné les privations et les exclusions multiples qui affectent les femmes et les filles dans les villes et a rappelé qu’ONU-Habitat agissait surtout dans les quartiers urbains défavorisés.  Elle a considéré que les gouvernements et les législateurs ne répondaient pas de manière adéquate aux besoins des femmes et des filles dans les villes, en particulier dans les grandes agglomérations.  Elle a ensuite demandé à la Commission, ainsi qu’aux États Membres et aux organisations de femmes, d’assurer la participation des femmes à la gouvernance et à la planification des villes et communes; d’améliorer leur participation à la planification des réponses aux catastrophes; et de les intégrer dans les programmes qui bénéficient à leurs communautés, notamment les programmes de santé, d’assainissement de l’eau, ou ceux portant sur les lois relatives à la propriété immobilière et foncière.


Mme CHERYL MORDEN (Fonds international de développement agricole (FIDA) a passé en revue différentes initiatives lancées par cette agence pour sensibiliser les communautés rurales à l’importance de la parité, notamment dans l’est du Soudan, en Ouganda et au Pérou.  Le FIDA vient par ailleurs de mettre sur pied une nouvelle politique du genre qui sera présentée à son Conseil d’administration en avril 2012.  La représentante a également fait savoir que pour le FIDA, la promotion de l’autonomisation économique des femmes rurales est un objectif stratégique clef.  Elle a ensuite estimé qu’à l’avenir, il conviendrait d’augmenter les investissements dans le développement rural, d’élargir l’accès des femmes rurales aux ressources productives, aux financements et à la propriété, et de maintenir l’attention sur l’autonomisation économique de ces dernières lors de la Conférence Rio+20 et après la date butoir de 2015.


Mme ELAWADI (Commissions régionales des Nations Unies) a rappelé que le mandat des Commissions régionales en faveur des femmes était guidé par la Déclaration et le Programme d’action de Beijing.  Elle a souligné que les Commissions continuaient de suivre les progrès de la mise en application au niveau régional de ces engagements et qu’elles offraient également leurs services et conseils aux États Membres pour la pleine application de la CEDAW.  Elle a ensuite cité plusieurs exemples de cette aide, notamment en Amérique latine et aux Caraïbes où la CEPALC aide à la collecte des données pour suivre la situation des femmes rurales, y compris celles qui n’ont pas de revenus par elles-mêmes.  En Asie et dans le Pacifique, la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) appuie la mise en place de la Déclaration de Bangkok dans le cadre de Beijing +15, tandis qu’en Afrique, la Communauté économique africaine (CEA) aide les États à faire face aux défis qui se posent dans le domaine foncier.  La représentante a, au nom des cinq Commissions régionales de l’ONU, réaffirmé leur engagement à coopérer avec toutes les organisations et entités du système onusien, en particulier l’ONU-Femmes. 


M. KEVIN CASSIDY (Organisation internationale du Travail – OIT) a parlé de l’agenda pour un travail décent lancé par l’OIT, qui met l’accent sur la création d’emplois et d’entreprises, ainsi que sur la croissance rurale durable, l’élargissement de la couverture sociale à toutes les catégories d’employés ruraux, le respect des droits des travailleurs et la promotion d’un dialogue social.  Les autorités pertinentes sont par ailleurs incitées à concevoir des programmes sur le rôle des femmes rurales, mais également à fournir des services de qualité et abordables.


M. BERTIL LINDBLAD (ONUSIDA) a indiqué que dans les pays en développement, seuls 33% des jeunes hommes et 20% des jeunes femmes étaient correctement informés au sujet du VIH/sida et que les jeunes femmes des zones rurales avaient encore moins accès aux informations et aux méthodes de prévention du VIH/sida.  Il a indiqué que le VIH/sida représentait un défi considérable pour le développement des zones rurales.  Dans certaines régions, a-t-il précisé, il est possible de faire le lien entre la vulnérabilité au VIH et la chute de la production agricole et l’insécurité alimentaire.  Le représentant a ensuite fait part de sa préoccupation au sujet de la chute de 10% qu’ont enregistrée les ressources mises à la disposition de la lutte contre le VIH/sida, lesquelles sont passées de 7,6 milliards de dollars en 2009 à 6,9 milliards de dollars en 2010.


M. MOHAMED ELKEIY (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement - CNUCED) a réaffirmé le rôle clef joué par les femmes dans l’économie, en particulier dans l’agriculture.  Il a expliqué que les petits producteurs dans les pays en développement, en particulier les femmes, faisaient face à un manque d’approvisionnement et d’information sur les prix et rencontrent aussi des difficultés à atteindre les standards de production imposés au niveau international pour pouvoir accéder aux marchés.  Dans le cas des femmes, ces contraintes sont exacerbées par les inégalités entre les sexes ou, parfois, par des mesures légales.  C’est pourquoi, a-t-il expliqué, la CNUCED a adopté une stratégie complète à travers trois composantes clefs: l’information sur les marchés, les renseignements du marché et les services aux marchés.  Il s’agit, par exemple, de rassembler et disséminer des informations sur les marchés, a-t-il expliqué, citant certains projets pilotes dans ce domaine menés au Cameroun et dans les Caraïbes.  Il a également cité la mise en place de partenariats privés-publics qui permettent aux petits producteurs, en particulier aux femmes, d’avoir accès au marché.  Il a aussi expliqué que la CNUCED avait également financé plusieurs initiatives telles que des entrepôts pour améliorer les capacités du secteur agricole.  Il a cité le cas du Bhoutan, où les producteurs font face à des exigences juridiques et techniques imposées par les pays importateurs et où la CNUCED a créé un système garantissant un acheteur.  Il a également rappelé que la CNUCED tiendrait sa treizième Conférence ministérielle à Doha, au Qatar, en avril prochain et que la date du 23 avril avait été dédiée à une réunion sur les femmes dans le développement.


Mme SYLVIE NDONGMO, Association des femmes africaines pour la recherche et le développement, a constaté qu’un nombre trop important de femmes ne jouissaient pas de la liberté de choix et s’est préoccupée de leur manque de représentation au sein des organes de prise de décisions.  Elle a indiqué que les femmes rurales étaient souvent dépossédées de leurs terres au profit des investisseurs étrangers.  Elle a engagé les partenaires au développement à appuyer les initiatives de création d’emplois pour les femmes rurales, entre autres.  Elle a rappelé le rôle clef que jouent les ONG et a appelé au renforcement des partenariats avec les femmes rurales.


Droit de réponse


Réagissant aux propos de la délégation de la Syrie, la représentante d’Israël a déclaré que « le régime syrien avait assassiné des milliers de personnes, en particulier des femmes, et que ces actes se poursuivaient à l’heure actuelle.  Ce régime cherche à distraire notre attention de ces massacres à l’heure où l’accès aux convois humanitaires est toujours bloqué », a-t-elle ajouté.  Elle a dit que les propos de la délégation de la Syrie n’avaient aucun intérêt dans ce débat, face à la charge de travail de cette Commission.


Suite du débat général


Mme MARIE CARMELLE LAFONTANT (Haïti) a expliqué qu’à travers son Plan global de développement conçu autour de cinq axes, le Gouvernement haïtien entendait accorder une place de choix à l’autonomisation financière des femmes pour parvenir à la réduction de la pauvreté, qui est le lot de 52% de la population haïtienne.  Elle a souligné que, du 6 au 8 mars prochain, le Ministère de la condition féminine organisait un « Forum national des femmes haïtiennes », qui réunira 625 délégués représentant les organisations féminines qui œuvrent dans les 10 départements du pays.  Elle a ensuite expliqué que son gouvernement avait adopté, en 2009, une loi sur la violence sexuelle à l’égard des femmes et des jeunes filles, qui est accompagnée de sanctions pénales.  Elle a ensuite cité les 36 microprojets mis en œuvre par le Gouvernement au cours de la seconde phase du projet d’appui aux initiatives productrices en milieu rural.  « À ce jour, la comptabilisation des bénéficiaires hommes/femmes donne respectivement 10,955 femmes pour 15,166 hommes », s’est–elle félicitée.


Mme CHANTAL KAMBIWA (Lobby des femmes africaines) a regretté la lenteur de la mise en application des engagements pris par les États envers la Décennie de la femme africaine.  Elle a réclamé l’application concrète de la résolution 62/136 de l’Assemblée générale ainsi que l’élaboration d’un nouveau contrat social qui place la couche laborieuse au cœur des politiques de développement.  Elle a également insisté sur l’importance de la disponibilité, au niveau des gouvernements, des données désagrégées par sexe dans le secteur rural.  Il faut aussi garantir aux femmes rurales un accès total aux services de santé et créer des mesures leur permettant de participer aux prises de décisions à tous les niveaux.  La représentante a également réclamé la mise en œuvre effective de la Déclaration de Maputo, pour ensuite engager ONU-Femmes à s’assurer de la présence de femmes rurales dans la composition des cellules de conseillers qui vont se mettre en place dans les semaines à venir.


Mme PANNA SOK, Forum de l’Asie et du Pacifique sur le droit, la paix et le développement, a rappelé combien l’accès à la propriété était un élément clef de l’autonomisation économique des femmes rurales et a appelé les gouvernements à appuyer les petites exploitations agricoles plutôt que l’agroalimentaire à large échelle, qui réduit l’accès à la terre pour les femmes rurales.  Elle a ensuite mis l’accent sur la violence dont sont encore victimes de nombreuses femmes dans le monde et a invité les États à prendre en compte les besoins des femmes rurales à cet égard, en particulier en prévision de la session de 2013 de la Commission qui aura cette question pour thème prioritaire.  Elle a ensuite rappelé que le droit à l’éducation, ainsi que le droit à la santé reproductive demeuraient deux domaines d’action qui avaient besoin de davantage de ressources financières, humaines et techniques de la part des gouvernements.  Enfin, elle s’est dite grandement préoccupée par le faible taux de représentation et de participation des femmes aux processus politiques locaux, ainsi qu’à la vie publique dans de nombreuses sociétés et a appelé à une meilleure représentation des femmes autochtones dans les processus de prise de décisions.


Mme CAROLE SHAW, Caucus régional Asie-pacifique, a estimé que le temps était venu de réévaluer les stratégies d’autonomisation des femmes de la région Asie-Pacifique.  Elle a dénoncé les inégalités et la discrimination dont sont victimes les femmes et les fillettes, notamment en matière d’accès à l’éducation, aux services de santé reproductive et sexuelle et aux ressources naturelles, entre autres.  Outre les problèmes posés par la pauvreté, qui est concentrée dans les zones rurales, la représentante a signalé que la situation des femmes âgées était souvent ignorée, malgré le fait qu’elles représentent la majorité des femmes rurales pauvres de la région.  Elle a ensuite fait part d’une augmentation des cas de mutilations génitales féminines dans la région Asie-Pacifique, ainsi que des meurtres liés aux accusations de sorcellerie, des cas de chasse à la sorcière, des crimes d’honneurs, des jets d’acide sur le visage de certaines femmes accusées d’avoir déshonoré leurs familles, des attaques homophobes, des mariages d’enfants, des viols en tant qu’instrument de guerre et de la traite.  Elle a ensuite engagé les États Membres à reconnaitre les contributions essentielles des femmes au développement rural.


Mme ELIZABETH NEWMAN, Conseil international des femmes, a exhorté la Commission à tenir compte des recommandations de cette session et a mis l’accent sur cinq priorités.  Tout d’abord, elle a cité la lutte contre la violence et la discrimination à l’égard des femmes dans les zones rurales.  Pour y mettre fin, elle a appelé à l’inclusion des hommes et des garçons dans les programmes de formation.  Ensuite, elle a parlé de l’accès à l’éducation, à la propriété, au crédit et aux technologiques de l’information pour ces femmes.  Enfin, rappelant qu’en raison des changements climatiques, les catastrophes naturelles et la montée des eaux allaient croissantes, elle a invité tous les Etats Membres à prévoir des possibilités de réinstallation pour les populations qui en seront les principales victimes, c’est-à-dire les femmes et les enfants vivant dans les zones rurales, a-t-elle conclu.  « Les familles rurales sont les plus touchées parce qu’elles perdent leurs terres », a-t-elle conclu. 


Mme ADWOA SAKYI, Confédération syndicale internationale – (CSI), a engagé les États Membres à s’assurer que les concepts d’emploi décent et de création d’emplois décents soient intégrés dans les stratégies de développement rural.  Elle les a également appelé à investir dans le renforcement des infrastructures sociales et à assurer la bonne mise en œuvre des éléments de législation nationale qui concernent les travailleurs agricoles de sexe féminin et à adopter une politique de budgétisation sexospécifique.  Mme Sakyi a également insisté sur l’importance d’une éducation gratuite et de qualité, et a recommandé aux États Membres de fournir des incitations aux femmes enseignantes et professionnelles du domaine de la santé pour qu’elles travaillent en zones rurales.  Elle a aussi appelé à la création de programmes de formation professionnelle dans les zones rurales et à l’établissement d’un processus consultatif pour permettre aux femmes rurales de participer au processus de prise de décisions.


Mme ENGUASE MWALE, Comité de coordination des ONG de la Zambie, a indiqué que dans son pays, les femmes ont du mal à obtenir des crédits et que malgré les initiatives destinées à inciter leur participation à différents programmes de développement, elles demeurent isolées.  La représentante a exhorté la cinquante-sixième session de la Commission de la condition de la femme à faire le lien entre les discussions et la situation des femmes sur le terrain.  Elle a ensuite appelé les gouvernements à concevoir des politiques et programmes destinés à autonomiser les femmes en accélérant notamment le respect du droit à la propriété et en appuyant les initiatives locales qui impliquent les femmes rurales comme, par exemple, l’accès aux microcrédits et aux marchés.  Les gouvernements doivent également créer de véritables partenariats pour favoriser l’accès des femmes aux services d’appui agricole et aux techniques de culture durable.  Ils doivent également élaborer des stratégies pour mettre un terme à la dépossession d’importantes parcelles de terres suite à des investissements commerciaux en appliquant des stratégies de gestion durables des terres, a recommandé la représentante.


Mme NADÈGE CHELL, ONG Réso-Femmes, a expliqué que cette ONG suisse, qui a débuté ses activités par un projet pilote au Mali en 2005, tentait d’améliorer la visibilité des femmes rurales et des groupes régionaux isolés de femmes afin qu’elles se structurent en mouvement civil et démocratique.  Huit projets spécifiques ont ainsi été intégrés dans le programme baptisé « Égalité des sexes, parité et autonomisation », qui vise à améliorer l’accès des femmes rurales aux ressources, a indiqué la représentante.  Elle a également souligné que, sur la base de cette expérience au Mali, l’ONG avait constaté que, d’une part, les organisations internationales ne comprennent pas souvent les processus de participation au niveau local et que, d’autres parts, les femmes rurales devaient être formées tandis que des outils innovants devaient être mis en place pour promouvoir l’égalité hommes/femmes dans les processus de prise de décisions.  Elle a ensuite exprimé le souhait de pouvoir bénéficier d’un appui accru des Nations Unies -en particulier d’ONU-Femmes- pour les membres du réseau de l’ONG, notamment ceux qui sont actifs en Afrique de l’Ouest.  


Mme BISI OLATERU-OLAGBEGI, Consortium des femmes du Nigéria, s’est préoccupée du fait que les engagements pris n’avaient pas encore eu un impact sur la vie des femmes rurales et a dénoncé le manque de financement des structures chargées de leur mise en œuvre.  Elle a réclamé une évaluation régulière de l’application, dans les faits, des programmes qui ciblent les femmes rurales.  Il faut s’assurer que ceux-ci bénéficient d’une allocation budgétaire suffisante et que les zones rurales disposent de surcroit des services et infrastructures de base, a-t-elle souligné.  Elle a estimé que les femmes rurales devaient participer à l’élaboration des stratégies de lutte contre la pauvreté.  Il revient également aux gouvernements de s’assurer que ces dernières ont accès aux technologies de l’information et de les protéger de la violence sexiste et de la discrimination,  a préconisé Mme Olateru-Olagbegi.


Mme MARNIE GROGAN, Caucus des jeunes femmes, a réaffirmé la nécessité pour les femmes et les filles d’accéder à une éducation de qualité.  Parmi les entraves à l’autonomisation des femmes, elle a cité les mariages forcés, qui sont une pratique qui peut être contrée à travers une bonne éducation, a-t-elle ajouté.  Elle a invité les Gouvernement à investir davantage dans les infrastructures scolaires, ainsi que dans des structures de soins de qualité.  Elle a ensuite mis l’accent sur l’amélioration de la participation des femmes à tous les processus de prise de décisionS.  Il faut qu’elles soient prises en compte en tant que dirigeantes et pas seulement en tant que récipiendaires d’aide, a-t-elle souligné.  Elle a d’autre part demandé à ce que des stratégies d’implication soient mises en place pour inclure les femmes et les jeunes filles dans les processus de prise de décisions.


Mme JOCELYNNE SCUTT, Caucus européen et nord américain, a estimé qu’il y avait urgence et que l’autonomisation des femmes ne pourrait être atteinte qu’avec la pleine réalisation de leurs droits sous l’angle du concept de droits de l’homme.  Elle a souligné que le statut civil des femmes et le veuvage avaient encore un effet sur les femmes et que cela pouvait mettre à mal la réalisation de leurs droits.  Elle a ensuite rappelé les défis qui attendaient les femmes en matière de changement climatique et a mis l’accent sur l’exploitation et les abus commis par des Etats, par des multinationales et des sociétés privées, notamment en s’appropriant les génomes de créatures animales ou de plantes à des fins purement commerciales.  Elle a ensuite appelé à des politiques de lutte contre le changement climatique en concertation avec la société civile et les différents organes des Nations Unies.


M. TOM OLIVA, Groupe de travail sur les fillettes, a aussi pris la parole au nom du grand Groupe des jeunes hommes de la cinquante-sixième session de la Commission de la condition de la femme, et a réclamé l’inclusion des jeunes hommes aux discussions concernant le respect des droits des femmes et des jeunes filles sur le plan international.  Il faut redéfinir la question de la situation des femmes en une question sur la situation de l’être humain où tous pourront participer au redressement de cette injustice évidente, s’est-il expliqué.  Nous voulons nous faire entendre et voulons être pris au sérieux et refusons d’être écartés du débat.  Si on ne se bat pas de manière proactive pour atteindre la justice et l’égalité entre les sexes, a-t-il ajouté, on devient complice d’un système de discrimination.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité salue les avancées réalisées à la Conférence de Londres sur la Somalie

CS/10566

Le Conseil de sécurité salue les avancées réalisées à la Conférence de Londres sur la Somalie

05/03/2012
Conseil de sécuritéCS/10566
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6729e séance – matin & après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ SALUE LES AVANCÉES RÉALISÉES À LA CONFÉRENCE DE LONDRES SUR LA SOMALIE


Le Conseil a salué, aujourd’hui, les avancées réalisées à la Conférence internationale de Londres sur la Somalie, le 23 février dernier, lors de laquelle les participants se sont engagés à « assurer un appui international, des progrès dans le processus politique, la sécurité, une stabilité croissante, le développement économique et des mesures de lutte contre le terrorisme, la piraterie et la prise d’otages ».


Le Conseil, dans une déclaration présidentielle lue par le Sous-Secrétaire d’État aux affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume-Uni, M. Henry Bellingham, a approuvé pleinement le Communiqué de la Conférence de Londres, soulignant qu’à cette occasion la communauté internationale avait « fait montre de sa volonté politique ainsi que de sa détermination à soutenir le peuple somalien dans l’instauration de la paix et de la stabilité dans son pays ».


Le Conseil, qui a consacré à la situation en Somalie un débat public auquel ont participé une trentaine de délégations, ainsi que le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, s’est en outre félicité du « consensus trouvé à Londres sur le fait que le mandat des Institutions fédérales de transition s’achèvera en août 2012 et que la période de transition ne sera plus prorogée ».


Le Conseil, qui a souligné l’importance d’une gouvernance efficace en Somalie et de la fourniture de services de base à la population, a exhorté la communauté internationale, en coordination avec l’ONU et la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), à « fournir un appui accru aux secteurs de la sécurité et de la justice somaliens ».


Enfin, le Conseil de sécurité, qui a constaté qu’il n’y avait plus de famine dans le pays, a néanmoins exigé de toutes les parties qu’elles fassent en sorte que l’aide humanitaire puisse « être acheminée sans entrave, sans retard et intégralement à toutes les personnes qui en ont besoin en Somalie, conformément au droit international humanitaire et aux droits de l’homme ».


Pour le Secrétaire général, la deuxième Conférence nationale consultative de Garowe sur la Constitution, l’adoption de la résolution 2036 (2012) du Conseil de sécurité sur la prorogation du mandat de l’AMISOM et la Conférence internationale de Londres, trois « événements majeurs » récents qui ont donné un « élan nouveau au processus de paix », sont « une occasion unique pour le peuple somalien et la communauté internationale de faire avancer le processus de paix et de réintégrer la Somalie dans le concert des nations ». 


« Une fenêtre s’est ouverte pour la paix et le développement, mais c’est une fenêtre étroite », a déclaré M. Ban, qui a invité toutes les parties prenantes à « agir dans l’urgence et en synergie », car, a-t-il ajouté: « Nous ne pouvons laisser passer cette occasion ».


Le 22 février, le Conseil de sécurité avait prié l’Union africaine de porter l’effectif de l’AMISOM de 12 000 à un maximum de 17 731 hommes, afin de lui permettre de s’acquitter de son mandat conformément au nouveau concept stratégique.


Le Conseil avait ainsi suivi les recommandations formulées par le Secrétaire général dans son rapport spécial* sur la situation en Somalie.


S’exprimant par vidéoconférence, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, M. Augustine Mahiga, a indiqué que les principaux défis consistaient aujourd’hui à mettre en œuvre les Principes de Garowe « dans des délais très courts », notamment à achever la rédaction du projet de constitution d’ici à la fin du mois, et à sortir de l’impasse le Parlement fédéral de transition


Le représentant de la Somalie a affirmé que son pays se trouvait « à un carrefour », ses dirigeants s’étant, notamment, engagés à respecter les Principes de Garowe I et II et à mettre fin à la période de transition en août 2012.  Le délégué a également mis l’accent sur la nécessité d’un « partenariat basé sur un consensus honnête entre le Gouvernement fédéral de transition, les différentes parties prenantes, la population, l’ONU et l’ensemble de la communauté internationale ».


« Nous devons transformer les promesses de la Conférence de Londres en réalités sur le terrain, si nous échouons, la Somalie va continuer d’être ravagée par la piraterie et l’insécurité », a prévenu le Ministre britannique Bellingham.


Le représentant turc a rappelé que son pays organiserait, le 1er juin prochain, la deuxième Conférence d’Istanbul sur la Somalie, laquelle se penchera sur les progrès réalisés depuis la Conférence de Londres et sur la stratégie post-transition.


*     S/2012/74



LA SITUATION EN SOMALIE


Rapport spécial du Secrétaire général sur la Somalie (S/2012/74)


Déclaration du Président


Le Conseil de sécurité se félicite de la tenue le 23 février 2012 de la Conférence internationale de Londres sur la Somalie et approuve pleinement le communiqué qui en est issu.  À cette conférence, la communauté internationale a fait montre de sa volonté politique ainsi que de sa détermination à soutenir le peuple somalien dans l’instauration de la paix et de la stabilité dans son pays.


Le Conseil salue les avancées réalisées à la Conférence de Londres sur la Somalie, où les participants se sont engagés à assurer un appui international, des progrès dans le processus politique, la sécurité, une stabilité croissante, le développement économique et des mesures de lutte contre le terrorisme, la piraterie et la prise d’otages.  Il a souligné la nécessité de faire fond sur l’accord trouvé à Londres et de continuer à mener une stratégie globale visant à établir la paix et la stabilité en Somalie grâce aux efforts collectifs de toutes les parties prenantes.  Il se félicite également de la tenue avant la Conférence de Londres d’une réunion sur la situation humanitaire qui dure depuis longtemps en Somalie.


Le Conseil se félicite en outre du consensus trouvé à Londres sur le fait que le mandat des Institutions fédérales de transition s’achèvera en août 2012 et que la période de transition ne sera plus prorogée.  Il salue les engagements à œuvrer en faveur de la mise en place d’un gouvernement plus représentatif en Somalie, conformément à la Charte fédérale de transition, à l’Accord de Djibouti, à l’Accord de Kampala, à la feuille de route pour l’achèvement de la transition et aux Principes de Garowe.  Il réaffirme respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique et l’unité de la Somalie.


Le Conseil réaffirme son plein appui à l’action menée par le Représentant spécial du Secrétaire général, Augustine P. Mahiga, et le Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie (UNPOS) aux fins de faciliter les progrès vers la paix et la stabilité en Somalie, ainsi qu’au rôle joué par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et l’Union africaine.  Il se félicite du transfert de l’UNPOS à Mogadiscio et engage l’ONU à effectuer un transfert complet et plus permanent en Somalie lorsque les conditions de sécurité le permettront.


Le Conseil salue le concours que la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et les forces de sécurité nationales somaliennes apportent à la réalisation d’une paix et d’une stabilité durables en Somalie, et dit sa reconnaissance aux pays qui fournissent des contingents à l’AMISOM, sachant que des sacrifices considérables ont été consentis aussi bien par l’AMISOM que par les forces somaliennes.  À cet égard, il rappelle sa résolution 2036 (2012), par laquelle il a autorisé un accroissement des effectifs de l’AMISOM, augmenté l’ampleur et la portée du dispositif d’appui à l’AMISOM pour rendre le financement de la Mission plus prévisible, plus viable et plus souple, et interdit au plan international l’importation de charbon de bois somalien.  Il se félicite du précieux soutien financier que les partenaires de l’Union africaine apportent à l’AMISOM, notamment dans le cadre des programmes bilatéraux des États-Unis d’Amérique et de la facilité de soutien à la paix pour l’Afrique mise en place par l’Union européenne.  Il souligne la nécessité de maintenir le soutien à l’AMISOM, et demande à tous les partenaires, actuels et nouveaux, de prêter leur concours à la Mission en lui fournissant du matériel et des fonds destinés à rémunérer les soldats, et en versant des contributions non préaffectées au Fonds d’affectation spéciale pour l’AMISOM.


Le Conseil rappelle ses résolutions 1674 (2006), 1738 (2006) et 1894 (2009) sur la protection des civils en période de conflit armé, se félicite des progrès accomplis par l’AMISOM dans la réduction du nombre de victimes civiles lors de ses opérations et engage la Mission à continuer d’accroître ses efforts dans ce domaine.


Le Conseil souligne l’importance d’une gouvernance efficace en Somalie et de la fourniture de services de base à la population somalienne dans tout le pays.  Il met l’accent sur la nécessité de poursuivre la lutte contre la corruption et de promouvoir la transparence en Somalie, et se félicite des initiatives visant à assurer davantage de transparence et une meilleure application du principe de responsabilité dans la collecte des fonds publics somaliens et dans leur utilisation efficace.


Le Conseil de sécurité souligne que le renforcement des forces de sécurité et des institutions somaliennes est indispensable pour assurer la sécurité et la stabilité à long terme de la Somalie et exhorte la communauté internationale, en coordination avec l’ONU et l’AMISOM, à fournir un appui accru aux secteurs de la sécurité et de la justice somaliens.  Le Conseil souscrit pleinement à la formation des forces de sécurité somaliennes par le biais de programmes d’appui bilatéraux des États Membres et de la Mission de formation de l’Union européenne pour la Somalie (EUTM).


Le Conseil de sécurité soutient les efforts visant à élargir à de nouveaux secteurs les plans de stabilisation existants en Somalie, accueille avec satisfaction l’appui international accru apporté dans les zones de stabilité, notamment par le biais d’un nouveau fonds de stabilité, et engage la communauté internationale à consentir de nouveaux efforts pour aider à la reconstruction et au développement économique à long terme de la Somalie.


Le Conseil de sécurité constate que s’il n’y a plus de famine en Somalie, les besoins d’aide humanitaire continuent d’être importants.  Le Conseil souligne qu’un grand nombre de déplacés en Somalie ont un besoin pressant d’aide et que nombreux sont ceux qui ont besoin de secours d’urgence.  Le Conseil insiste sur le fait que la communauté internationale doit apporter une aide humanitaire bien coordonnée, durable et en temps voulu au peuple somalien et aider celui-ci à pouvoir résister aux chocs futurs, et rappelle qu’il importe dans ce contexte d’observer et de défendre les principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance.  Le Conseil exige de toutes les parties qu’elles fassent en sorte que l’aide humanitaire puisse être acheminée sans entrave, sans retard et intégralement à toutes les personnes qui en ont besoin en Somalie, conformément au droit international humanitaire et des droits de l’homme.


Le Conseil de sécurité se félicite que des mesures efficaces de lutte contre la piraterie aient permis de réduire sensiblement le nombre d’attaques menées à bien par des pirates, tout en notant avec inquiétude l’incidence accrue des tentatives d’attaques.  Le Conseil reste gravement préoccupé par la menace que continuent de poser les actes de piraterie et les attaques à main armée au large des côtes somaliennes, notamment les prises d’otages et le recours accru à la violence contre les otages, ainsi que par l’élargissement du rayon d’action des pirates dans l’océan Indien occidental et dans les zones marines adjacentes.  Le Conseil convient que l’instabilité qui règne en Somalie contribue au problème de la piraterie et des vols à main armée en mer, et souligne qu’il faut que la communauté internationale mène une action sur tous les fronts pour réprimer la piraterie et s’attaquer à ses causes profondes.  Le Conseil accueille avec satisfaction les engagements pris à la Conférence de Londres concernant de nouveaux efforts en vue de combattre la piraterie, notamment ceux annoncés par des donateurs bilatéraux et des organisations régionales en vue de renforcer les moyens dont disposent la Somalie et les États concernés de la région de poursuivre en justice les personnes responsables d’actes de piraterie ou de vols à main armée au large des côtes somaliennes, et d’incarcérer ceux qui sont reconnus coupables.


Le Conseil de sécurité demeure gravement préoccupé par la menace que posent, pour la Somalie et la communauté internationale, les attentats terroristes de groupes d’opposition armés somaliens, en particulier Al-Chabab, et accueille avec satisfaction les engagements pris à la Conférence de Londres de relancer l’action internationale de lutte contre cette menace, dans le plein respect de l’état de droit, des droits de l’homme et du droit international humanitaire.  Le Conseil souligne également qu’il importe de s’attaquer aux conditions qui favorisent la propagation du terrorisme.


Le Conseil de sécurité accueille avec satisfaction l’intention du Gouvernement turc de tenir une conférence sur la Somalie à Istanbul.


Les membres du Conseil de sécurité continueront de suivre de près la situation en Somalie.


Déclarations


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a relevé que depuis son dernier rapport au Conseil de sécurité, trois évènements majeurs ont donné un élan nouveau au processus de paix en Somalie: la Conférence de Garowe II qui s’est tenue le mois dernier, l’adoption, par le Conseil, de la résolution 2036 sur la prorogation du mandat de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), et la Conférence de Londres sur la Somalie qui a eu lieu le 23 février dernier. 


Ces évènements, qui se sont déroulés en un mois, représentent, selon le Secrétaire général, une occasion unique pour le peuple somalien et la communauté internationale de faire avancer le processus de paix et de réintégrer la Somalie dans le concert des nations. 


Les Principes de Garowe, souligne M. Ban, offrent des étapes claires pour mettre fin à la transition d’ici août 2012 et lancer une nouvelle ère politique.  Il s’est particulièrement réjoui du fait que les femmes occuperont au moins 30% des sièges de la Commission électorale indépendante, de l’Assemblée constituante et du nouveau Parlement fédéral.  En outre, la décision du Conseil de sécurité de soutenir l’expansion de l’AMISOM, a noté M. Ban, est une initiative cruciale, qui devrait permettre au Gouvernement fédéral de transition d’étendre son autorité sur une plus large partie du sud et du centre du pays, et, dans le même temps, diminuer les capacités militaires des insurgés à travers le pays.  Ces avancées militaires devraient être consolidées par des progrès constants dans la mise en place de la feuille de route sur la fin à la transition.


La Conférence de Londres, a indiqué M. Ban, m’a permis de tenir de nombreuses réunions au cours desquelles mes interlocuteurs ont remercié les Nations Unies et a souhaité voir le Conseil de sécurité continuer de soutenir l’AMISOM.  Mais, M. Ban a dit attendre le jour où les forces somaliennes prendront elles-mêmes en charge les questions de sécurité.  Le Secrétaire général a également souligné que l’installation de son Représentant spécial à Mogadiscio met l’accent sur les activités de base du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie.  D’autres membres du personnel seront déployés dès que les conditions le permettront. 


Le Secrétaire général a ensuite remercié la Turquie qui a accepté d’abriter la Conférence d’Istanbul II à laquelle il participera.  Il a également invité le Conseil de sécurité à encourager les participants à la Conférence de Londres et la communauté internationale à mettre en œuvre le « Communiqué de Londres ».  Une fenêtre s’est ouverte pour la paix et le développement, mais c’est une fenêtre étroite.  Toutes les parties prenantes doivent agir dans l’urgence et en synergie car nous ne pouvons laisser passer cette occasion, a conclu le Secrétaire général.


M. AUGUSTINE MAHIGA, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, qui s’exprimait par vidéoconférence, a affirmé que lors de la première Conférence nationale consultative sur la Constitution qui s’est tenue à Garowe, des Principes ont été adoptés sur la réforme du Parlement, les élections, une Assemblée constituante, la Commission électorale indépendante, ainsi que sur le calendrier de la fin de la période de transition, en août 2012.  La deuxième Conférence de Garowe a porté, a-t-il dit, sur l’opérationnalisation des Principes de Garowe I.


Le défi qui se présente, a souligné le Représentant spécial, consiste à mettre en œuvre les Principes de Garowe dans des délais très courts.  La rédaction du projet de constitution doit être achevée d’ici à la fin du mois, a-t-il notamment ajouté.  M. Mahiga a en outre mis l’accent sur l’autre difficulté que représente l’impasse politique dans le cadre du Parlement fédéral de transition.  Les efforts en cours de l’ONU et de l’Union africaine en vue de résoudre la crise doivent porter leurs fruits, a-t-il déclaré.  Il a engagé les acteurs concernés à rechercher les moyens de débloquer la situation et à restaurer l’unité et le fonctionnement du Parlement.


La Conférence de Londres a bénéficié d’un élan majeur, grâce, a-t-il dit, à la décision du Conseil de sécurité de prier l’Union africaine de porter l’effectif de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) de 12 000 à un maximum de 17 731 hommes.  Il a précisé que la Commission de l’Union africaine oeuvrait déjà à mettre en place la résolution 2036 (2012).


M. Mahiga a également expliqué qu’à la veille du cinquième anniversaire de sa présence à Mogadiscio, l’AMISOM et les forces du Gouvernement fédéral de transition s’étaient emparées d’un bastion d’Al-Chabab et de la base terroriste de Maslah, dans les faubourgs de la capitale somalienne.  De même, les forces du Gouvernement fédéral de transition, ainsi que les troupes éthiopiennes, ont, la semaine dernière, saisi la ville de Baidoa, dans le centre du pays.  Dans le sud, les forces du Gouvernement fédéral de transition et les Forces armées kenyanes ont lancé une offensive terrestre, appuyée par l’aviation et la marine.


Le Représentant spécial a affirmé, de même, que les conditions de famine grave enregistrées de juin à décembre dernier avaient disparu.  Les organisations humanitaires ont été en mesure d’améliorer l’accès de la population à la nourriture, à contenir les maladies et à alléger les souffrances de centaines de milliers d’enfants atteints par la malnutrition.  Toutefois, les taux élevés de mortalité infantile, les maladies et la malnutrition persistent, a-t-il dit, notant en particulier que plus de 320 000 enfants souffraient actuellement de malnutrition en Somalie.


En outre, le Représentant spécial a affirmé que la relocalisation de son bureau à Mogadiscio lui avait permis de s’engager plus facilement aux côtés des dirigeants des Institutions fédérales de transition et des autres interlocuteurs clefs du pays.  Il a assuré que le Gouvernement fédéral de transition demeurait le principal interlocuteur de la communauté internationale en Somalie.  Le renforcement de ses capacités est essentiel pour transformer le pays en un État qui fonctionne, a-t-il poursuivi.  Il a appelé enfin le Conseil à apporter au pays un appui politique et financier fort.


M. DOCTOR MASHABANE(Afrique du Sud) a jugé crucial que la stratégie militaire en Somalie soit appuyée par un objectif politique stratégique plus large.  Les investissements dans l’opération militaire ne doivent pas être perçus comme une fin en soi mais bien comme un moyen de créer un environnement favorable à l’engagement et au dialogue politiques.  À cet égard, la Gouvernement de transition doit poursuivre son travail important de sensibilisation et de réconciliation à travers tout le pays.  Cette main tendue doit aussi se diriger vers les miliciens prêts à déposer les armes pour rejoindre le processus de paix.


Maintenant que la fin de la transition approche, le représentant a encouragé le Gouvernement à saisir toutes les occasions pour engranger des résultats quantifiables dans les domaines prioritaires identifiées dans la feuille de route et dont la mise en œuvre nécessite d’ailleurs, a-t-il rappelé, l’appui technique et financier de la communauté internationale.  Réitérant son attachement à l’appropriation nationale de tous les efforts déployés en Somalie, le représentant s’est réjoui de la future Conférence d’Istanbul.  Quant à la piraterie, il a rappelé que la solution se trouve « à terre » et non en mer et a conclu en assurant que son pays entend maintenir l’aide qu’elle apporte déjà en Somalie.


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a souligné que la conjoncture politique et militaire actuelle en Somalie n’était pas sans représenter des risques, la situation demeurant encore fragile.  Alors que le Gouvernement fédéral de transition a la responsabilité majeure du rétablissement de la sécurité, de la stabilité politique, de l’état de droit et du développement économique, il est fondamental que la communauté internationale lui prête main forte pour renforcer les institutions de l’État.  Le délégué colombien a notamment mis l’accent sur le rôle essentiel de l’AMISOM et a salué l’adoption de la résolution 2036 (2012) du Conseil de sécurité.  De même, le représentant a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la surveillance et la détection de violations de l’embargo sur les armes et d’imposer des sanctions ciblées.


M. MARTIN BRIENS (France) a noté que les développements politiques et la situation sur le terrain font que l’espoir renaît en Somalie.  Il a souligné que sur le plan sécuritaire, la voie est désormais ouverte à une reprise de contrôle de l’ensemble du pays par le Gouvernement somalien.  Il a précisé que l’adoption de la résolution 2036 donne à l’Union africaine des moyens inédits de renforcer l’AMISOM afin de lui permettre de mieux sécuriser la capitale, mais aussi de combattre les rebelles Al-Chabab dans les territoires du sud de la Somalie.  Il a, à cet effet, invité les pays contributeurs de troupes à mobiliser les effectifs supplémentaires autorisés par le Conseil de sécurité. 


Il a invité l’Union africaine à mettre en place des structures de commandement adéquates pour permettre une coordination efficace entre les pays contributeurs de troupes.  Il a rappelé que l’Union européenne paie l’intégralité des soldes des soldats de l’AMISOM, et a indiqué que l’Union examine les moyens d’augmenter sa contribution, au vu de l’augmentation probable des troupes de l’AMISOM.  Il a par ailleurs invité d’autres donateurs à partager cet effort financier que consent l’Union européenne.


Sur le plan politique, le représentant a souhaité que la feuille de route soit appliquée intégralement et a préconisé la mise en place d’une administration provisoire dans les zones libérées, afin, a-t-il expliqué, d’empêcher un morcellement du pays et l’émergence de nouveaux chefs de guerre.  Il a, de ce fait, salué la mise en place, à la Conférence de Londres, d’un Fonds de stabilité pour les zones libérées.  Il a poursuivi en notant que l’appui des Nations Unies est central pour accompagner les institutions somaliennes dans la mise en œuvre de la feuille de route, et il a salué la relocalisation du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie à Mogadiscio. 


Abordant la question de la piraterie sur les côtes somaliennes, le représentant a souhaité saluer l’action de l’Union européenne et a émis le vœu que les pays de la région, la Somalie en premier, puissent mettre sur pied des dispositifs judiciaires permettant de gérer cette question cruciale.


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a affirmé que malgré la fin de la  famine en Somalie, il convenait de redoubler d’efforts pour répondre aux besoins du pays.  Il a encouragé toutes les parties à faciliter l’accès humanitaire.  Plaidant pour que l’on traite les causes sous-jacentes de l’instabilité, il a appuyé, entre autres, les différents efforts entrepris avec la contribution de l’Union européenne.  Le succès des efforts très poussés de la communauté internationale dépendra de l’engagement du peuple somalien et de ses dirigeants politiques, a-t-il prévenu.  Il a mis l’accent sur l’importance qu’il y a à ce que les femmes participent au processus en cours et jugé incontournable le plein respect des droits de l’homme. 


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) s’est félicité du succès des forces de l’AMISOM et les a encouragées à mettre fin à tous les actes de terreur dans les zones contrôlées par Al-Chabab.  Il est inacceptable, a-t-il estimé, de vouloir pactiser avec ces milices qui ont pour unique objectif de contrôler le pays par des actions à caractère terroriste.  Le représentant a attiré l’attention sur le problème des armes qui entrent en Somalie en provenance de la Libye, et a invité la communauté internationale à lutter contre ce trafic.  Il l’a également invitée à s’engager résolument dans la mise en œuvre de la feuille de route sur la fin de la transition politique. 


Le représentant a rappelé que son pays porte une assistance humanitaire aux refugiés somaliens installés dans les pays environnants et s’agissant de la piraterie, il a invité la communauté internationale à mettre en place une stratégie globale de lutte contre ce fléau, dont un cadre judiciaire.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a souligné que des progrès significatifs avaient été réalisés par l’AMISOM et les forces kenyanes et éthiopiennes.  De même, a-t-il dit, l’engagement efficace de la communauté internationale a permis au pays de sortir de la pire phase de la crise humanitaire.  Selon le représentant, les Institutions fédérales de transition peuvent consolider les gains obtenus par l’AMISOM et le Gouvernement fédéral de transition en s’attaquant de façon urgente aux questions de la gouvernance et des services sociaux de base dans les zones contrôlées auparavant par Al-Chabab.  Il a estimé que la rédaction et l’adoption d’une nouvelle constitution demeuraient une tâche prioritaire.  Ce processus, a-t-il dit, devrait être aussi large que possible, et prendre en compte la structure sociale traditionnelle du pays et la situation sécuritaire sur le terrain.  Pour assurer une paix et une sécurité durables, le développement économique doit être une partie intégrale des efforts entrepris, a-t-il aussi averti.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a déclaré que l’intérêt croissant de la communauté internationale pour la paix et la stabilité en Somalie était bien réel.  Cet intérêt, a-t-il précisé, s’est décliné à travers l’adoption, le 22 février dernier, de la résolution 2036 du Conseil de sécurité renforçant les effectifs, le financement et le mandat de l’AMISOM et la tenue de la Conférence de Londres.  Il se poursuivra avec la tenue de la Conférence d’Istanbul, en juin prochain.  Le représentant a assuré que le Maroc appuyait la nouvelle approche prônée lors de la Conférence de Londres en faveur d’un traitement intégré et cohérent de tous les problèmes de la Somalie que ce soit sur le plan politique, de sécurité, humanitaire ou de la lutte contre le terrorisme et la piraterie sur la base d’une action internationale concertée.


De l’avis de sa délégation, un processus politique complètement assumé par les Somaliens et engageant toutes les parties somaliennes, qui renoncent à la violence et favorisent le dialogue, est la seule garantie pour établir un ordre politique et constitutionnel qui s’inscrit dans la durabilité et assure le développement de la société somalienne.  Il est primordial, a souligné M. Loulichki, que les tâches prioritaires arrêtées dans la feuille de route de la fin de la transition soient mises en œuvre dans les délais impartis.   Le représentant a également appelé à une action internationale conséquente, rigoureuse et coordonnée contre le groupe Al-Chabab, qui a annoncé son ralliement au mouvement d’Al-Qaida.  Cette action contre Al-Chabab doit cibler, a-t-il ajouté, ses sources de financement, notamment celles provenant du commerce du charbon de bois.  Les acquis obtenus en matière militaire et de sécurité ne peuvent être durables sans la mise en place d’une gouvernance et d’une administration locale efficace dans les territoires libérés d’Al-Chabab.  Le représentant a appelé par ailleurs la communauté internationale à faire preuve de plus de solidarité avec le peuple somalien en continuant à lui fournir une aide humanitaire.  Si l’on peut se réjouir de la fin de la famine dans le pays, a-t-il fait remarquer, la situation humanitaire y est encore fragile.


M. AGSHIN MEHDIYEV (Azerbaïdjan) a noté que comme la Somalie avance vers la fin de la transition, il était encore important de prendre d’autres étapes pour protéger les acquis politiques et en matière de sécurité.  Il faut continuer à appuyer le Gouvernement fédéral pour qu’il soit pleinement opérationnel dans tous les territoires sous son contrôle.  Le représentant a salué l’engagement de la communauté internationale à continuer de contribuer à la lutte contre la menace terroriste des groupes armés de l’opposition.  Il a également salué l’initiative du Gouvernement de la Turquie d’organiser une conférence à Istanbul sur le développement économique de la Somalie.  Il a aussi attiré l’attention sur la situation humanitaire, en disant qu’il faut redoubler d’effort pour trouver une solution durable au problème des personnes déplacées.


M. JEFFREY DELAURENTIS  (États-Unis) a estimé que la Conférence de Garowe II a pavé la voie vers la stabilité du pays mais il a précisé que des efforts restent à faire.  Il a renouvelé l’opposition de son pays à la prorogation du mandat du Gouvernement fédéral de transition au-delà d’août 2012.  Il s’est réjoui de la décision du Conseil d’interdire l’achat du charbon de bois en provenance de la Somalie, un commerce dont les rentes servent à financer les rebelles d’Al-Chabab.  Le Conseil de sécurité devrait continuer de renforcer la coopération internationale afin de parvenir à des résultats plus probants dans le domaine de la sécurité en Somalie, a-t-il noté.  Il a, dans cette perspective, appelé la communauté internationale à continuer de prendre en charge la solde des Forces de sécurité somaliennes. 


S’il a appuyé une nouvelle fois l’augmentation des effectifs de l’AMISOM, il a souhaité que d’autres pays participent à la Mission.  Au sujet de la situation humanitaire, le représentant a relevé que l’afflux de refugiés vers Mogadiscio pose un problème logistique important et s’est dit préoccupé par les problèmes d’assainissement et la situation particulière des femmes et des enfants, vulnérables aux agressions sexuelles.  Il a annoncé que les États-Unis débloqueraient une somme de 64 millions de dollars de plus pour le soutien de l’AMISOM et les questions humanitaires. 


M. WANG MIN (Chine) a affirmé que le processus de paix en Somalie demeurait une entreprise difficile, certaines des tâches clefs du processus de transition n’ayant pas été réalisées.  Le succès de la réconciliation nationale est le moyen de restaurer la paix et la sécurité, a-t-il dit en espérant que les Institutions fédérales de transition réussiront à renforcer leurs capacités pour restaurer l’autorité de l’État dans l’ensemble du pays.  Le délégué a prié la communauté internationale de poursuivre ses efforts pour renforcer le processus politique et les efforts de médiation de l’ONU et de l’Union africaine.  Il a aussi insisté sur l’appui logistique en vue d’améliorer la gouvernance du Gouvernement fédéral de transition, d’accélérer la mise en œuvre de la résolution 2036 (2012) du Conseil de sécurité et d’augmenter l’aide humanitaire. 


M. PETER WITTIG (Allemagne) a invité les dirigeants somaliens à progresser dans la mise en œuvre de la feuille de route.  Il a reconnu l’importance des réunions tenues dans le Puntland et a salué notamment les résultats des Conférences de Garowe.  Le représentant a néanmoins souligné les progrès qu’il reste à faire sur le plan politique, notamment la tenue des élections législatives et l’adoption d’une nouvelle constitution.  La Somalie ne peut pas perdre de temps, a-t-il dit, regrettant à cet égard l’impasse dans laquelle se trouve le Parlement fédéral de transition et les conflits internes qui se poursuivent au sein des Institutions fédérales de transition. 


Le Conseil de sécurité a déjà dit qu’il était prêt à prendre des mesures contre ceux qui ralentissent les progrès, a-t-il rappelé, invitant à discuter maintenant des mesures à prendre.  Il a aussi demandé de renforcer la poursuite des auteurs d’actes de piraterie et a salué les efforts des pays de la région à cet égard, indiquant que son pays s’est joint à ces efforts en fournissant un appui financier.  Le délégué a ensuite félicité l’AMISOM qui a permis d’améliorer la sécurité au cours des derniers mois, ce qui a facilité l’accès humanitaire.  Il a espéré que le nouveau concept stratégique pour l’AMISOM serait mis en œuvre rapidement. 


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a dit que la Conférence de Londres a rehaussé l’image de la Somalie au sein de la communauté internationale et a généré de meilleures perspectives pour respecter les délais de la période de transition.  Il a noté que la Somalie a déjà un défi de taille, celui de rédiger une nouvelle constitution.  À cela s’ajoutent la mise en place du Parlement fédéral et l’organisation des élections.  La Conférence de Londres et la dernière résolution montrent l’engagement de la communauté internationale à appuyer le processus en Somalie, a-t-il poursuivi.  Il faut que l’appui financier à l’AMISOM soit adéquat, a-t-il insisté. 


Le Conseil de sécurité doit rester vigilant car tout report dans la transition constituerait un retour en arrière, a ajouté le représentant.  Il s’est dit confiant que le nouveau Gouvernement somalien sera représentatif et s’est félicité des 30% de sièges réservés aux femmes au sein du prochain Parlement fédéral.  La Somalie est dotée de ressources naturelles importantes, dont l’une des plus longues côtes africaines.  La gestion durable de ces ressources doit bénéficier à la population et nous sommes ravis que le développement économique de la Somalie figure à l’ordre du jour de la Conférence d’Istanbul, a conclu le représentant.


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a relevé que le Communiqué de Londres reflète le désir de la communauté internationale de soutenir la Somalie et les aspirations du peuple somalien à un avenir meilleur.  Il a souhaité que la fin de la période de transition en août prochain soit également marquée par la fin d’un conflit vieux de deux décennies.  Un consensus des acteurs politiques somaliens est essentiel en ce moment important de l’histoire du pays, a-t-il dit, avant de saluer les engagements pris à la Conférence de Garowe II et à la Conférence de Londres. 


Le représentant a prévenu que les progrès politiques de la Somalie resteront fragiles si des avancées similaires ne sont pas visibles dans le domaine de la sécurité.  Il a de ce fait rappelé le rôle crucial de l’AMISOM et s’est félicité de la résolution 2036 du Conseil de sécurité.  Le Pakistan, a-t-il rappelé, souhaite qu’un volet maritime soit ajouté au mandat de l’AMISOM, afin de lutter contre la piraterie et appuyer les forces internationales, y compris celles du Pakistan.  Le représentant a en outre fait part de son inquiétude quant à la situation humanitaire en Somalie et a prévenu que les défis humanitaires persistants pourraient saper les efforts politiques et en matière de sécurité.


M. KODJO MENAN (Togo) a estimé que l’élan de solidarité des pays amis et autres partenaires bilatéraux et multilatéraux de la Somalie aurait sans doute un impact positif sur l’avenir d’un pays meurtri par de longues années de guerre.  Il a estimé que, dans le processus de promotion de la paix et de la reconstruction en Somalie, l’accent devait être mis sur le renforcement des capacités des forces nationales afin qu’elles soient à même de garantir la sécurité et la stabilité à long terme, en coopération avec l’AMISOM et après celle-ci.  Le Togo, a-t-il dit, encourage la poursuite des programmes spécifiques engagés, avec l’appui de certains partenaires publics institutionnels, et exhorte la communauté internationale à une meilleure coordination de l’assistance humanitaire afin que celle-ci parvienne, en temps utile, à toutes les personnes qui en ont le plus besoin et qu’elle puisse couvrir l’ensemble du territoire.


M. HENRY BELLINGHAM, Sous-Secrétaire d’État aux affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume-Uni, a estimé qu’il fallait partir des résultats de la Conférence de Londres pour arriver dans la voie de la stabilisation de la Somalie.  Il a salué le processus de Garowe et a invité les dirigeants somaliens à travailler dans un cadre inclusif.  Il a dit s’en tenir à la date d’août 2012 pour la fin de la transition.  M. Bellingham s’est félicité, une nouvelle fois, de la résolution 2036 du Conseil de sécurité et a précisé: « Notre objectif final est de voir une Somalie qui pourra assurer la sécurité de sa population sans aide extérieure ».  Pour ce faire, le Sous-Secrétaire d’État a préconisé le renforcement des capacités des forces de l’ordre et du système judiciaire.  Il s’est aussi prononcé en faveur d’un centre spécial de lutte contre la piraterie, comme l’ont préconisé les participants à la Conférence de Londres.


Le Sous-Secrétaire d’État a estimé qu’il fallait dès maintenant entamer des efforts pour améliorer l’accès des Somaliens aux services sociaux de base et à l’emploi.  Cela démontrerait, a expliqué M. Bellingham, les dividendes de la paix.  « Nous devons transformer les promesses de la Conférence de Londres en réalités sur le terrain, si nous échouons, la Somalie va continuer d’être ravagée par la piraterie et l’insécurité », a-t-il prévenu.


M. ELMI AHMED DUALE (Somalie) a affirmé que le succès de la Conférence de Londres avait été salué par la majorité des Somaliens, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.  Il a fait remarquer que 20 conférences internationales avaient eu lieu depuis la chute du Gouvernement central en 1991.  Il s’est réjoui de la très forte participation à la Conférence de Londres et de l’engagement profond qui s’y est manifesté.  La Conférence s’est concentrée sur des questions cruciales, a-t-il dit, citant en particulier le processus politique, la sécurité, la stabilité, le développement économique et les mesures de lutte contre le terrorisme et la piraterie. 


La Somalie, a-t-il expliqué, se trouve à un carrefour, les dirigeants s’étant engagés à respecter en particulier les Principes de Garowe I et II et à mettre fin à cette période de transition en août 2012.  Le délégué somalien a dit attendre un changement tangible dans son pays, une attention internationale accrue dans les secteurs clefs et une amélioration de la présence des troupes africaines et de la mise en œuvre de la feuille de route.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’un partenariat basé sur un consensus honnête entre le Gouvernement fédéral de transition, les différentes parties prenantes, la population, l’ONU et l’ensemble de la communauté internationale.


M. ADONIA AYEBARE (Ouganda) a estimé que la paix durable en Somalie est possible, car des progrès importants ont été menés dans la voie de la stabilisation.  Il a invité le Gouvernement de transition à continuer de mettre en œuvre les éléments de la feuille de route et a souhaité la mise en place d’un Gouvernement somalien représentatif de toutes les couches de la société, afin de renforcer l’unité nationale qui, a-t-il relevé, est primordiale pour la paix et la stabilité de la Somalie.  Il a ensuite salué la collaboration fructueuse entre les Nations Unies et l’Union africaine et a invité la communauté internationale à soutenir la construction d’une armée somalienne forte qui puisse assurer la sécurité durable dans le pays. 


Au sujet de la situation humanitaire en Somalie, le représentant a félicité les agents humanitaires qui continuent d’œuvrer dans le pays et a appelé la communauté internationale à soutenir davantage l’aide humanitaire en Somalie.  Il a souhaité que la question de la piraterie sur les côtes somaliennes soit réglée, en soulignant que le développement économique est la base d’une paix durable en Somalie.


Mme JOSEPHINE OJIAMBO (Kenya) a noté que la résolution 2036 (2012) ne comporte pas de composante maritime alors que le coût élevé des opérations en mer pèse lourdement sur son pays.  Il sera nécessaire de trouver une autre forme d’aide pour permettre au Kenya d’assurer ces opérations, a-t-elle dit en rendant hommage à l’Ouganda et au Burundi pour leurs contributions.  Elle a aussi salué l’engagement de l’Éthiopie en Somalie et a réaffirmé la volonté de son pays de chasser Al-Chabab de la Somalie.  Le Kenya, a-t-elle dit, poursuit sa stratégie militaire et politique en Somalie.  Il est tout aussi essentiel, a-t-elle prévenu, de s’attarder sur la situation humanitaire.  Elle a ainsi souligné que le Kenya accueille plus de 600 000 refugiés somaliens.  Elle a estimé que les acteurs humanitaires devraient maintenant se servir des territoires repris aux rebelles Al-Chabab pour y réinstaller les réfugiés.  C’est une urgence pour le Kenya qui ne peut supporter ce fardeau plus longtemps, a prévenu la représentante. 


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a estimé que la Somalie était près du but après tant d’années de turbulences.  Il s’est dit convaincu que les Institutions fédérales de transition ne devraient ménager aucun effort pour la finalisation des objectifs avant la fin de la période de transition.  La priorité de la communauté internationale doit aller à l’appui aux autorités somaliennes pour qu’elles s’acquittent de leurs responsabilités et notamment l’achèvement de la période de transition.  M. Apakan a rappelé que son pays organiserait le 1er juin prochain la deuxième Conférence d’Istanbul sur la Somalie, laquelle se penchera sur les progrès réalisés depuis la Conférence de Londres et sur la stratégie post-transition.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a déclaré qu’à l’approche de la fin de la période de transition, en août prochain, les grandes lignes de la formation d’un nouveau gouvernement et d’un nouveau parlement commencent à se dessiner.  « Nous sommes encouragés, a-t-elle dit, par les accords conclus à Garowe et par les progrès réalisés sur le plan politique et dans la voie de la réconciliation. »  Les efforts déployés par l’AMISOM et les pays voisins affaiblissent le groupe de miliciens Al-Chabab.  La représentante du Brésil a souhaité que les autorités somaliennes consolident leur présence et instaurent la stabilité dans les régions qu’elles ont récupérées, en assurant des services de base et la sécurité.  Cela permettra à des centaines de milliers de réfugiés se trouvant au Kenya et en Éthiopie de regagner leur pays.  Le Brésil se félicite de l’adoption de la résolution 2036, qui autorise l’expansion des contingents de l’AMISOM et le renforcement de l’appui à la Mission. 


L’AMISOM devrait ainsi être en mesure de protéger la population civile des conséquences du conflit et prévenir l’aggravation de la situation humanitaire dans les régions touchées.  La situation humanitaire en Somalie demeure une source de grave préoccupation même si la famine a pris fin, a souligné Mme Dunlop, qui a appelé à continuer d’assister la Somalie.  Le succès de la période de transition dépendra du plein respect des engagements pris par les institutions somaliennes de transition, a fait remarquer la représentante du Brésil, en se déclarant également convaincue que la stabilité de la Somalie exigera l’adoption d’une stratégie globale qui couvrira à la fois la sécurité et le développement.  Il est de la plus haute importance, a-t-elle poursuivi, que les Somaliens utilisent au mieux les revenus résultant de l’exploitation des ressources naturelles de leur pays pour promouvoir le développement, la stabilité et l’unité.  Une gestion adéquate de ces ressources est la clef pour garantir la prospérité des générations présente et future, a-t-elle rappelé, avant de conclure.


M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne, a précisé que le soutien de l’Union européenne à la Somalie s’élève globalement à un milliard d’euros.  Il a salué les progrès que constituent les Principes de Garowe et a assuré que l’Union européenne s’engage à continuer à jouer un rôle majeur, dans ce contexte.  Mais, la résolution des conflits ne peut venir que de la volonté des communautés locales de vivre en paix et non de pressions extérieures, a souligné M. Mayr-Harting.  Il a annoncé que l’Union européenne va apporter un soutien de 100 millions d’euros à l’AMISOM, une rallonge qui vient s’ajouter aux 325 millions d’euros déjà déboursés par l’Union européenne dans le cadre de l’« African Peace Facility », un programme consacré à la promotion de la paix et la sécurité en Afrique.  Il a invité d’autres donateurs à soutenir l’AMISOM.


Le représentant a rappelé que l’Union européenne contribue à la formation des Forces de sécurité somaliennes, à travers son programme de formation en Ouganda.  Avec le concours de partenaires, l’Union européenne a formé à ce jour près de 1 800 soldats et autres formateurs, ainsi que 7 000 policiers somaliens.  Rappelant que l’Union européenne est le plus grand donateur en Somalie, M. Mayr-Harting a indiqué que l’Union, qui a déjà dépensé pas moins de 500 millions dans le pays, s’engage actuellement à soutenir la gouvernance, l’éducation et le développement économique. 


Au sujet de la crise humanitaire qui sévit dans le pays, il a appelé à une approche sur le long terme qui mette en place des mesures de gestion de la sécheresse et de promotion de l’agriculture, du développement rural et de la sécurité alimentaire.  Dans le cadre de la lutte contre la piraterie, le représentant a rappelé que l’Union européenne joue un rôle majeur à travers l’opération « NAVFOR ATALANTA ». 


La poursuite des pirates demeure une préoccupation majeure qui devrait être réglée par les États de la région, a-t-il estimé.  Il a ajouté qu’une mission civile de l’Union européenne, chargée de renforcer les capacités des pays du golfe d’Aden, sera bientôt à pied d’œuvre. 


M. GARY QUINLAN (Australie) a dit que les progrès en Somalie dépendent en premier lieu des dirigeants politiques et du peuple somaliens.  Développer des structures de gouvernance légitime est une première étape dans laquelle le peuple somalien doit avoir son mot à dire et son rôle à jouer.  Le représentant a particulièrement salué les mesures visant l’inclusion des femmes dans le processus politique.  La voie doit rester ouverte à tous les Somaliens qui rejettent les armes et qui veulent rejoindre le processus de paix, a-t-il ajouté.  Rappelant que son pays abrite une forte communauté somalienne, il a salué les efforts visant à inclure la diaspora dans le processus politique. 


Un message fort, a-t-il dit, a été envoyé aux saboteurs potentiels; les retards et les tentatives d’obstruction ne seront pas tolérés.  Après avoir salué l’ordre du jour de la prochaine Conférence nationale consultative, dont le point relatif aux droits fondamentaux, le représentant a rappelé que son pays a contribué à hauteur de 2 millions de dollars à l’AMISOM et prévoit une contribution supplémentaire très prochainement.  Il a aussi annoncé que cette année, l’Australie accueillera une conférence sur la piraterie dans l’océan Indien.  La lutte contre l’impunité est un élément vital, a-t-il estimé, avant de rappeler que l’Australie contribue au Programme de lutte des Nations Unies contre la piraterie.  Par ailleurs, depuis mars 2011, l’Australie a versé 60 millions de dollars pour l’aide humanitaire dans la corne de l’Afrique. 


M. TSUNEO NISHIDA (Japon) a estimé qu’une vraie chance se présente enfin à la Somalie après 20 ans de destruction.  Le représentant a rappelé que son pays à déjà contribué à hauteur de 38 millions de dollars pour financer la police de l’AMISOM et qu’il compte poursuivre cet appui ainsi que l’aide humanitaire.  Comme il n’est jamais trop tôt pour parler de la reconstruction, le représentant a dit attendre avec intérêt la Conférence d’Istanbul.  Mais, a-t-il rappelé, le Japon est déjà engagé dans ces efforts, comme en témoigne la réhabilitation du port de Mogadiscio ou la formation au contrôle des frontières. 


Le Japon est tout aussi engagé dans la lutte contre la piraterie, a poursuivi le représentant qui a rappelé l’ouverture, en juin dernier, d’un bureau à Djibouti pour renforcer l’efficacité du personnel japonais.  Il s’est tout de même dit inquiet de l’expansion de la piraterie dans la partie occidentale de l’océan Indien.  Il a donc annoncé que son pays a l’intention de faire une contribution additionnelle de 2 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) et de continuer à soutenir les pays côtiers de la région. 


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a relevé que les six prochains mois seront déterminants pour la Somalie.  Après la feuille de route et les Principes de Garowe, il appartient maintenant aux acteurs politiques somaliens de démontrer leur volonté de saisir cette opportunité pour clôturer la transition d’ici à août prochain.  Mme Lucas s’est dite préoccupée par la situation humanitaire et estimé que la stabilisation de la Somalie nécessite une approche globale, combinant les volets sécuritaire, politique, humanitaire et de développement.  Elle a souligné que le Luxembourg a déjà contribué à hauteur de 750 000 euros au Fonds des Nations Unies qui soutient les institutions de sécurité somaliennes.  De même, a-t-elle ajouté, le Luxembourg participe à la mission maritime ATALANTA de l’Union européenne.  En outre, le Luxembourg a déboursé plus de 11 millions d’euros ces dernières années pour la corne de l’Afrique, plus de la moitié de ces fonds ayant été affectée directement à la Somalie.


M. PEKKA HAAVISTO (Finlande) a rappelé que son pays est un membre actif du Groupe de contact international sur la Somalie et a participé la semaine dernière à la Conférence de Londres.  Il a indiqué que la Finlande a activement soutenu le Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie et a participé aux efforts pour la formation du Gouvernement fédéral de transition, ainsi qu’à la lutte contre la piraterie, en déployant un navire.  M. Haavisto s’est particulièrement félicité des conclusions de la Conférence de Londres et du Processus de Garowe.  Il a espéré que les Principes seront adoptés par les Somaliens pour parvenir à une structure parlementaire post-transition.  Tout en soulignant la nécessité de prendre en compte les contributions constructives des dirigeants traditionnels et religieux, le représentant de la Finlande a jugé tout aussi important que l’Assemblée constituante soit composée d’au moins 30% de femmes.  Il est important, a-t-il insisté, que la nouvelle constitution et la réforme parlementaire soient assez claires pour être comprises par le Somalien ordinaire.  Enfin, il a jugé indispensable de renforcer graduellement les forces de sécurité pour reconstruire une nation somalienne dont les structures publiques n’ont pas fonctionné depuis deux décennies.    


M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte) a affirmé que la réinstallation à Mogadiscio du Bureau politique des Nations Unies avait démontré l’engagement de l’Organisation, en coopération avec les organisations régionales concernées, telles que l’Union africaine, la Ligue des États arabes et l’Organisation de la coopération islamique (OCI), à intensifier leur travail sur le terrain et à œuvrer étroitement avec tous les Somaliens.  Il a également estimé que l’adoption de la résolution 2036 (2012), qui a prorogé le mandat de l’AMISOM et renforcé ses effectifs, contribuant ainsi à améliorer l’appui logistique fourni par les Nations Unies à la Mission et à soutenir les capacités des forces somaliennes, constituait une étape importante pour la consolidation des gains militaires à Mogadiscio et au-delà.  Il a estimé que la communauté internationale devait, plus que jamais, redoubler d’efforts pour soutenir les efforts du Gouvernement fédéral de transition, appuyé par l’AMISOM, en vue d’élargir l’autorité de l’État au-delà de Mogadiscio, de renforcer la sécurité et d’assurer des services sociaux de base à tous les citoyens somaliens.


M. CESARE MARIA RAGAGLINI (Italie) a estimé que l’annonce du partenariat entre les Al-Chabab et Al-Qaida est une situation qui requiert une réponse urgente.  L’Italie, a-t-il dit, abritera la prochaine réunion du Groupe international de contact à Rome et assure une présence diplomatique à Mogadiscio.  Au plan sécuritaire, l’Italie continue d’assurer le paiement des salaires des 3 270 membres de la Force de sécurité somalienne.  Une chance se présente désormais de construire un État stable et en paix avec ses voisins.  L’Italie juge important d’inclure dans le processus les groupes somaliens qui renoncent clairement à la violence et au terrorisme et qui permettent un accès sans entrave à l’aide humanitaire. 


À son tour, le représentant a plaidé pour que la stratégie politique soit menée en même temps que les initiatives militaires et civiles.  Il a souligné l’importance de renforcer les forces de sécurités somaliennes pour assurer une sécurité et une stabilité à long terme.  Pour combattre la piraterie et le terrorisme, l’Italie a toujours dit, a rappelé le représentant, que l’option militaire seule ne suffira pas.  Il faut une stratégie globale et coordonnée qui conjugue prévention, poursuites, renforcement des capacités et développement.


M. CARSTEN STAUR (Danemark) a estimé que la Somalie fait face à une nouvelle chance de progrès, « une chance que nous devons être capables de saisir », a-t-il prévenu.  Pays maritime, le Danemark est très préoccupé par la piraterie, a avoué le représentant, qui a appelé à une lutte sans merci contre l’impunité et jugé important que la Somalie se dote de la législation nécessaire.  Une solution durable en Somalie ne peut être que politique.  Il nous faut un leadership politique, a-t-il insisté.  Le message de la communauté internationale doit être: « vous devez prendre vos propres responsabilités.  Vous devez montrer de la détermination.  Vous devez saisir la chance que vous offre la communauté internationale.  Alors au travail ». 


Pour rendre l’aide internationale plus efficace, la coordination, a dit le représentant, doit se faire sur place, de préférence en Somalie et être menée par les Somaliens eux-mêmes en coopération étroite avec l’ONU, l’Union africaine et les États membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).  À ce propos, le représentant a appelé l’ONU à élargir sa présence partout dans le pays.  Nous devons faire plus pour inclure les femmes dans le processus politique, a-t-il poursuivi, avant d’appeler à un financement adéquat de l’AMISOM. 


Le Danemark, a-t-il annoncé, vient d’approuver une contribution de 5 millions de dollars au Fonds pour l’AMISOM et a l’intention de renforcer son appui aux Forces en attente de l’Afrique de l’Est pour qu’elles puissent mieux contribuer à l’AMISOM.  Le Danemark est également prêt à contribuer au nouveau Fonds de stabilité, a encore annoncé le représentant.  Nous allons continuer, a-t-il ajouté, à combattre le terrorisme et à empêcher tout déplacement, financement ou recrutement de terroristes.  Sur le front humanitaire, il a souligné la nécessité d’une réponse plus forte, plus coordonnée et plus soutenue pour améliorer la résistance des communautés somaliennes aux aléas du climat.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a affirmé que la Somalie se trouvait aujourd’hui à un carrefour critique.  Elle a salué les efforts entrepris par le Gouvernement fédéral de transition dans le domaine politique, faisant également état des succès enregistrés dans les domaines militaire et de la lutte contre la piraterie.  La représentante a mis l’accent sur la nécessité d’appuyer la participation politique des femmes, laquelle est une priorité centrale pour l’OCI.  Elle a également expliqué que l’OCI avait décidé de lancer une initiative de paix et de sécurité avec les parties prenantes concernées en vue d’offrir à certains modérés l’occasion de rejoindre le processus de paix.  Un véritable processus politique de réconciliation est essentiel pour compléter l’action militaire en Somalie, a-t-elle dit, précisant que les mesures militaires seules ne permettront pas d’assurer une paix durable.  La représentante a également assuré que l’OCI se tenait disposée à accroître sa coopération et son partenariat avec d’autres pour le bénéfice du peuple somalien.


M. MARTEN GRUNDITZ (Suède) a souhaité que les progrès politiques obtenus à la Conférence de Londres soient préservés.  Il a notamment émis le vœu que le processus de transition puisse permettre l’émergence de dirigeants politiques représentatifs et crédibles.  Il a également souhaité qu’à la fin de la période de transition, un cadre constitutionnel démocratique soit mis en place afin de promouvoir l’unité du pays et contribuer à la réconciliation nationale et la construction de la nation.  Le représentant a ensuite relevé que la sécurité est primordiale pour atteindre un environnement politique stable.  Il a salué les avancées sécuritaires obtenues grâce à l’action de l’AMISOM et autres forces de sécurité.  Il a appelé de ce fait à la participation d’autres donateurs en plus de l’Union européenne pour soutenir l’AMISOM. 


M. Grunditz a salué le rôle joué par l’ONU en Somalie en partenariat avec l’Union africaine et l’IGAD.  Il s’est félicité de la fin de la famine en Somalie et a souhaité que des mécanismes de prévention soient mis en place maintenant, car les secours et le développement sont liés.


M. DESRA PERCAYA (Indonésie) s’est félicité des progrès politiques intervenus dans le pays, ainsi que de l’achèvement prochain du processus de transition.  La réconciliation nationale est essentielle, a-t-il dit, souhaitant des efforts politiques soutenus à cette fin.  Il s’est en outre déclaré très préoccupé par le terrorisme et la violence dans le pays et a appuyé la décision du Conseil de sécurité de renforcer l’AMISOM.  La piraterie, a-t-il estimé, doit être traitée dans un contexte global et en accordant une attention plus grande à la revitalisation de l’économie locale et nationale.  Le représentant indonésien a ajouté que son pays soutenait la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Somalie.


M. MORTEN WETLAND (Norvège) a relevé que la communauté internationale a l’occasion aujourd’hui de sortir la Somalie de la misère et du chaos politique qu’elle connaît depuis bien longtemps.  Si nous y parvenons, a-t-il ajouté, ce serait le début d’une nouvelle vie d’espoir pour le peuple somalien et une étape importante pour la fin de la violence, du terrorisme et de la piraterie qui affectent la région et le monde.  Dans cette perspective, le représentant a annoncé que la Norvège, en plus de l’assistance humanitaire qu’elle apporte, devrait contribuer à hauteur de 2 millions de dollars au nouveau Fonds de stabilisation de la Somalie. 


La Norvège s’engage également à soutenir la mise en place d’une nouvelle constitution somalienne et d’un nouveau parlement, a souligné M. Wetland.  Il a salué les progrès sécuritaires obtenus, notamment l’expulsion d’Al-Chabab de Mogadiscio, grâce à l’action de l’AMISOM, et a souhaité que ces progrès militaires puissent être suivis par des mesures politiques visant à éviter un vide dans les régions reprises aux milices.


M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a indiqué que la Conférence de Londres a permis d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le besoin d’assister le peuple somalien qui vit une tragédie qui n’a que trop duré.  Il a relevé que la Somalie a connu de nombreux progrès ces derniers temps, notamment dans le domaine militaire.  Il a, à cet effet, rendu hommage au Burundi et à l’Ouganda, principaux contributeurs de l’AMISOM, ainsi qu’aux Forces armées kényanes et éthiopiennes qui sont engagées dans des opérations militaires contre Al-Chabab.  Il a évoqué l’exemple de la libération de la ville de Baidoa en février dernier, qui a démontré, explique-t-il, qu’Al-Chabab ne jouit pas d’une grande popularité au sein des populations. 


M. Alemu a souligné qu’étant donné que la crise somalienne est politique, une résolution politique du conflit est incontournable.  Il a salué, dans ce contexte, les actions du Gouvernement de transition allant dans le sens de la réconciliation nationale et a souhaité que le processus de transition prenne fin en août prochain, tel que prévu par les Principes de Garowe.  Le représentant a précisé que la communauté internationale doit s’engager plus qu’avant pour mettre hors d’état de nuire les Al-Chabab, et a réitéré le soutien de l’IGAD qui collabore avec l’Union africaine à cette fin.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Reprise de session de la Cinquième Commission: les délégations expriment leurs inquiétudes face au retard de la rénovation du Siège de l’ONU, à New York

AG/AB/4022

Reprise de session de la Cinquième Commission: les délégations expriment leurs inquiétudes face au retard de la rénovation du Siège de l’ONU, à New York

05/03/2012
Assemblée généraleAG/AB/4022
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

Première partie de la reprise de session

26e séance – matin                                         


REPRISE DE SESSION DE LA CINQUIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS EXPRIMENT LEURS INQUIÉTUDES FACE AU RETARD DE LA RÉNOVATION DU SIÈGE DE L’ONU, À NEW YORK


Elles examinent le rapport pour 2011 du Corps commun

d’inspection (CCI) et la proposition du BSCI de publier les rapports d’audit


La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a repris, ce matin, sa soixante-sixième session, en examinant le rapport pour 2011 du Corps commun d’inspection (CCI), seul organe de contrôle extérieur indépendant du système des Nations Unies à être mandaté pour conduire des évaluations et inspections à l’échelle du système.  Après avoir adopté son programme de travail pour cette reprise de session, elle a entendu les délégations qui ont exprimé des positions divergentes sur une proposition du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) de rendre publics les rapports d’audit. 


L’ensemble des délégations s’est inquiété du retard du Plan-cadre d’équipement et de la réhabilitation du Siège des Nations Unies à New York, en souhaitant que les coûts associés au retard soient absorbés par le budget déjà approuvé.  Mettant l’accent sur la question du barème des quotes-parts des contributions, réévalué tous les trois ans, et qui doit faire l’objet d’un accord d’ici à fin 2012, le représentant de la délégation de l’Union européenne a souhaité que la Commission s’entende sur la création d’un groupe de haut niveau chargé de préparer les débats de l’automne prochain sur cette question.  


Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de l’Algérie a souligné qu’il accordait une grande importance à la responsabilisation et aux différents rapports du Corps commun d’inspection et du Bureau des services de contrôle interne.


S’exprimant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CEALC), le représentant du Chili a souligné l’importance d’une reprise de session qui sera consacrée à l’examen des amendements au budget biennal 2012-2013, en citant des augmentations potentielles liées au Plan-cadre d’équipement, aux conditions d’emploi des juges, au financement de la sûreté et la sécurité et aux conditions de voyage par avion.  Il a indiqué que la CEALC examinerait avec une attention particulière les rapports relatifs aux dépenses imprévues découlant des résolutions et décisions du Conseil des droits de l’homme. 


S’agissant tout particulièrement de l’examen des activités du CCI pour 2011, les délégations ont souligné la qualité de ses 11 rapports et une note -pour un total de 86 recommandations– qui aideront à promouvoir une meilleure coordination des programmes à l’échelle du système.  Elles ont mis l’accent sur les progrès du CCI dans le domaine du suivi des recommandations en ligne.  Tout en saluant les efforts pour rattraper les retards et l’adoption d’un programme de travail pour 2012 portant sur 12 nouveaux projets, des délégations ont regretté que le CCI n’ait pas été en mesure d’atteindre la totalité des objectifs à moyen terme fixés dans son cadre stratégique pour 2010-2019, en raison du manque de ressources nécessaires, à l’exception du système de suivi en ligne.  Les délégations ont aussi salué la décision du CCI d’établir une liste préliminaire des sujets à traiter en 2013 afin de mieux planifier l’utilisation des ressources approuvées pour l’exercice biennal et d’améliorer encore les normes d’évaluation.


Présentant le rapport du BSCI contenant la proposition de rendre publics les rapports d’audit, la Secrétaire générale adjointe aux services de contrôle interne, Mme Carman Lapointe, a indiqué que les paramètres et les modalités de diffusion ou communication des rapports d’audit interne ont été adoptés en consultation avec les partenaires clefs, dont le Département de la gestion, le Bureau des affaires juridiques et le Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit (CCIQA).  Si la mise à disposition du public des rapports d’audit est une décision politique qui appartient à l’Assemblée générale, le BSCI estime que cette mesure serait de nature à améliorer la transparence et à encourager la prise, en temps opportun, de mesures visant à régler les problèmes critiques et importants une fois que ceux-ci ont été signalés.


Attirant l’attention sur la question de la distribution des rapports d’audit interne du BSCI qui fait l’objet de discussions depuis 1993, le représentant de l’Algérie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a noté que la proposition de rendre publics ces rapports était en contradiction avec le paragraphe 12 de la résolution 64/263 qui stipule que les rapports du BSCI ne peuvent être mis à disposition qu’à la requête des États Membres.


« Il est préférable que des faits gênants soient rendus publics d’une façon qui montre que l’ONU est mature et compétente, plutôt que d’une façon qui laisse croire qu’elle a quelque chose à cacher », a de son côté jugé le représentant des États-Unis, en estimant que la publication de ces rapports d’audit renforcera la crédibilité de l’ONU et la confiance du grand public dans l’Organisation.


Le rapport d’activité de la CCI a été présenté par son Président, M. Mohammed Mounir-Zahran, qui a rappelé que la réforme du CCI, initiée en 2003, portait sur cinq domaines: la pertinence des rapports, le suivi des recommandations, les méthodes de travail, le professionnalisme du personnel et la composition du CCI.  La note du Secrétaire général sur le rapport pour 2011 du CCI, a été présentée par Mme Phyllis Lee, Secrétaire du Comité de haut niveau du Conseil des chefs de secrétariat (CCS). 


La Cinquième Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 6 mars à partir de 10 heures, pour examiner les conditions d’emploi des juges, les conditions de voyage en avion et les conclusions du Groupe de travail de haut niveau sur l’importance relative des programmes.


ORGANISATION DES TRAVAUX (A/C.5/66/L.28)


Débat général


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a espéré que le programme de travail contenu au document A/C.5/66/L.28 pourra être amendé, en tenant compte des progrès réalisés durant les négociations.  Il a souligné que son Groupe accordait une grande importance aux questions du Plan-cadre d’équipement, de la responsabilisation et des différents rapports du Corps commun d’inspection (CCI) et du Bureau des services de contrôle interne (BSCI).  Le représentant a souhaité que les rapports de la Cinquième Commission, conformément aux délais prescrits par l’Assemblée générale, soient disponibles six semaines avant les réunions dans l’intérêt, notamment, des travaux du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB). 


S’exprimant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CEALC), M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a souligné l’importance de cette reprise de session qui, a-t-il précisé, sera consacrée à l’examen des amendements au budget biennal 2012-2013, relatifs à la modification des coûts du Plan-cadre d’équipement, aux conditions d’emploi des juges, au financement de la sûreté et la sécurité et aux conditions de voyage par avion.  Il s’est dit très préoccupé par les retards du Plan-cadre d’équipement et du montant élevé associé aux retards de la réhabilitation du Siège des Nations Unies.  Il a exhorté le Secrétariat à tout mettre en œuvre afin de respecter les budgets et délais approuvés dans la résolution initiale afin d’éviter toute augmentation de coûts.  Par ailleurs, le représentant a souhaité que le patrimoine culturel et historique des États Membres soit pris en compte de manière équitable, lors de la gestion dans le cadre du Plan-cadre d’équipement.  Il a souhaité un espace clairement identifié pour les œuvres d’arts de la région de l’Amérique latine et des Caraïbes.  En ce qui concerne les conditions de voyage par avion, il a souhaité que l’on évite des dépenses inutiles.  Pour ce qui est des dépenses imprévues découlant des résolutions et décisions du Conseil des droits de l’homme, il a indiqué que la CEALC examinerait avec attention les rapports relatifs à ces questions.


M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne, a déclaré que sa délégation attendait une session constructive qui respecte le programme de travail de la Commission.  « Nous espérons que la Commission s’acquittera de sa tâche sans avoir à étendre ses heures de travail », a-t-il dit.  Revenant sur la session plénière de l’Assemblée générale, il a estimé que les efforts constructifs de la Commission avaient abouti à l’adoption d’un budget-programme 2012-2013, reflétant ainsi combien l’ONU est, plus que jamais, pertinente et nécessaire.  Le représentant a souligné l’austérité qui règne dans l’établissement des budgets nationaux et en a déduit qu’il faudrait consolider et restructurer le budget de l’ONU.  Il a aussi invité à suivre une discipline budgétaire plus stricte.


Les États membres de l’Union européenne continuent à soutenir le système de l’ONU, a-t-il assuré, tout en insistant sur la nécessité de veiller à l’efficacité au sein de l’Organisation.  La question du barème des quotes-parts doit faire l’objet d’un accord d’ici à la fin de l’année, ce qui permettra d’assurer une architecture financière durable du système de l’ONU, a-t-il rappelé.  C’est une des plus grandes priorités, a-t-il souligné.  M. Mayr-Harting a aussi rappelé que les États membres de l’Union européenne avaient proposé, au cours de la partie principale de la session, la création d’un groupe de haut niveau qui serait chargé d’examiner cette question.  C’est actuellement la seule solution raisonnable qui permettrait de préparer les débats pour l’automne prochain, a-t-il estimé, en invitant les délégations à donner leur accord sans tarder. 


En ce qui concerne le Plan-cadre d’équipement, le représentant a salué les progrès accomplis dans la réalisation du projet de rénovation du Siège de l’ONU.  Il s’est cependant dit préoccupé par les problèmes de délais, de budget et de gouvernance du Plan-cadre d’équipement.  « Nous ne pouvons pas accepter de nouvelles évaluations et nous espérons par conséquent que les dépenses connexes seront absorbées dans la limite du budget approuvé », a-t-il insisté.  Avant de conclure, le représentant a plaidé en faveur d’une « culture de responsabilité », qui concerne en particulier les activités quotidiennes de l’ensemble du personnel de l’ONU.


Intervenant au nom du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (Groupe CANZ), Mme PHILIPPA KING (Australie) a déclaré que son Groupe mettra l’accent sur l’amélioration de la transparence, de l’efficacité et de la responsabilisation des opérations et de la gestion de l’Organisation.  Elle a assuré que le Groupe CANZ accordait une importance particulière à la préservation de fonctions de contrôle interne indépendantes et efficaces au sein de l’ONU.  Par ailleurs, elle s’est dite préoccupée par les retards des travaux du Plan-cadre d’équipement, en souhaitant que tout soit mis en œuvre pour éviter des coûts supplémentaires.


M. AKIHIRO OKOCHI (Japon) a espéré que la Commission pourrait achever ses travaux dans le délai de trois semaines qui lui est imparti.  Étant donné le montant des ressources qui seraient nécessaires pour étendre la durée de la session, tous les délégués doivent s’engager dans les débats en ayant pour objectif de finir la session le 23 mars, a-t-il suggéré.  Le représentant a également souhaité promouvoir au sein de la Commission un esprit de confiance mutuelle.  La reprise de la session intervient au bon moment puisque son ordre du jour prévoit l’examen de questions systémiques, a-t-il dit.  Le représentant a proposé de modifier les emplacements des sièges des délégations dans la salle de conférence, en regroupant d’une part les États Membres qui font partie du Groupe des 77 et la Chine, et d’autre part le Japon avec les autres pays qui le souhaiteraient.  Plusieurs délégations des deux côtés se sont dites favorables à cette proposition, a-t-il dit, tout en précisant que la décision sur la question ne concernerait que les sessions à l’avenir.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) s’est dit convaincu que les efforts constructifs qui ont prévalu au sein de la Cinquième Commission, pendant la partie principale de la session se poursuivront, en espérant que les travaux de la présente reprise de session s’achèveront, comme prévu, dans trois semaines.  Plutôt qu’une microgestion, il faudrait privilégier un processus décisionnel plus efficace.  Il a aussi suggéré d’éviter de mener de longs débats lorsqu’ils ont déjà eu lieu au sein d’autres commissions de l’Assemblée générale.  Saluant les efforts du Secrétariat pour assurer la distribution des documents, il a toutefois demandé qu’il résolve le problème de retard dans ce domaine.  « Nous appuyons aussi les travaux du Groupe de gestion du changement », a-t-il ajouté.


Abordant le sujet du barème des quotes-parts, le représentant a demandé que tous les États Membres s’acquittent de leur contribution au budget de l’ONU.  La Turquie s’acquitte toujours pleinement et sans retard de ses obligations à cet égard, a-t-il fait valoir, en assurant qu’elle était prête à augmenter le niveau de son engagement en fonction de la dynamique économique du pays.  Il a rappelé qu’il n’existait pas actuellement de consensus sur le barème des quotes-parts et que sa délégation était peu convaincue de la nécessité de créer un groupe de travail sur cette question.  En ce qui concerne le Plan-cadre d’équipement, le représentant a salué les efforts mis en œuvre par le Département de la gestion avant de demander des prévisions plus précises pour l’avenir.


Tout en se félicitant de la distribution en temps opportun de la majorité des documents de la Cinquième commission, Mme MARITA PUERTAS (Pérou) a déclaré que la parution tardive de certains documents avait un impact négatif sur le fonctionnement de la Commission.  Elle a souligné l’importance du programme de travail que la Cinquième Commission vient d’adopter pour sa reprise de session, en indiquant que sa délégation accordait une attention particulière au Plan-cadre d’équipement, au barème des quotes-parts, au Corps commun d’inspection, à l’examen de l’efficacité du fonctionnement administratif et financier de l’ONU.  Par ailleurs, elle a souligné qu’il était impératif de dégager des ressources supplémentaires pour le financement des dépenses imprévues et extraordinaires découlant des résolutions et décisions du Conseil des droits de l’homme. 


M. JOSEPH TORSELLA (États-Unis) a souhaité que la Cinquième Commission conserve les acquis de ses travaux du mois de décembre 2011.  Au cours de la présente reprise de session, nous travaillerons pour renforcer l’ONU, a-t-il fait remarquer.  La Cinquième Commission pourra faire avancer les Nations Unies et contribuer à renforcer la confiance des parties prenantes à son égard, a-t-il ajouté.  Elle doit continuer de rappeler au Secrétariat la nécessité de réformer l’ONU en respectant le calendrier du Plan-cadre d’équipement.  La délégation des États-Unis, a poursuivi le représentant, attend avec intérêt la mise à jour de l’étude de faisabilité concernant l’hébergement à long terme du Siège de l’ONU.  Il a demandé que l’ONU fournisse davantage d’informations sur les différentes options envisagées et sur l’impact de la présence du Siège de l’ONU à New York.  Il a ainsi encouragé le Secrétariat à présenter une analyse intégrale des coûts et des avantages de toutes les options possibles.


Pour ce qui est du financement des dépenses imprévues résultant de résolutions et de décisions du Conseil des droits de l’homme, le représentant des États-Unis a rappelé que le Comité consultatif sur les questions administratives et budgétaires (CCQAB) avait formulé une recommandation avisée qui, a-t-il dit, devrait être mise en œuvre.  Concernant le régime de pension des juges de la Cour internationale de Justice et des Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et pour le Rwanda, il a estimé que leur modification devrait tenir compte des intérêts de l’ONU toute entière.  Le représentant s’est aussi dit préoccupé par l’absence de leadership à la tête du projet de progiciel de gestion intégré, tout en espérant que la nomination de M. Ernesto Baca comme Directeur par intérim permettrait d’avancer plus rapidement dans l’exécution de ce projet.  Il s’est aussi dit favorable au renforcement du Corps commun d’inspection, afin de le rendre plus efficace.  Enfin, il a rappelé l’importance du principe de consensus au sein de la Commission, afin que les décisions budgétaires ne soient pas imposées par un groupe de pays.


CORPS COMMUN D’INSPECTION (A/66/34 et A/66/684)


Présentation et débat général


Rapport du Corps commun d’inspection pour 2011 et programme de travail pour 2012 (A/66/34 et A/66/684)


Ce rapport couvre la période du 1er janvier au 31 décembre 2011 au cours de laquelle ont été établis 11 rapports et une note contenant 86 recommandations aux organisations participantes.  Le nombre de ses recommandations dont le CCI a suivi l’application a atteint 371 pendant la période à l’examen (2008-2010) (tableau 1).  Néanmoins, le CCI s’inquiète du fait que plusieurs organisations [Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Union internationale des télécommunications (UIT) et Organisation mondiale du tourisme (OMT)], auxquelles plus de 20 rapports ont été adressés au cours de la période 2008-2010, n’ont pas encore indiqué avoir examiné les rapports ou pris des mesures. 


Le CCI n’a pu atteindre la totalité des objectifs à moyen terme fixés dans son cadre stratégique pour 2010-2019, qui prévoyait une augmentation du nombre d’examens de la gestion et de l’administration pour chaque organisation participante en vue de renforcer la responsabilisation de leurs dirigeants.  Par conséquent, il a dû revoir ses buts, objectifs et produits stratégiques (voir Annexe I).


La première autoévaluation réalisée en 2008 a contribué à mieux comprendre comment les partenaires du CCI concevaient son mode de fonctionnement et la manière dont il s’acquittait de sa mission.  L’introduction d’un système de classement des thèmes proposés a contribué à aligner de plus en plus le programme de travail sur les priorités des organismes de l’ONU et des organes délibérants et directeurs.  Le CCI compte tirer parti des données d’évaluation et des informations se rapportant aux résultats ainsi recueillies pour améliorer son fonctionnement dans les domaines de la planification, de la responsabilisation, de l’apprentissage et de la prise de décisions.  Le site Web du CCI sera reconfiguré de façon à donner un plein accès aux rapports et à d’autres produits du CCI, qui pourront alors servir de base à des recherches.  Une autoévaluation sera réalisée en 2012.  Le renforcement des capacités du personnel au moyen de programmes de formation externes ou internes adéquats constitue un élément essentiel de la stratégie à moyen terme.


Pour son programme de travail pour 2012, le CCI a examiné 32 nouveaux sujets proposés par les organisations participantes et 3 par des organes de contrôle.  Cinq demandes provenaient d’autres sources.  En outre, 5 autres propositions internes et 7 propositions reprenant des questions déjà inscrites sur une liste ont été passées en revue, soit 52 propositions au total qui ont été examinées, dont 38 intéressant l’ensemble du système et 3 plusieurs organisations à la fois.


Sur les 52 projets examinés par le Corps commun, 12 ont été retenus, dont 7 intéressant l’ensemble du système, une concernant plusieurs organisations, 3 portant sur l’examen de la gestion et de l’administration de certaines organisations, et le dernier portant sur une question précise n’intéressant qu’une seule organisation.  Ils concernent, l’examen de la gestion et de l’administration de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’examen de la décentralisation de l’OMS; l’examen de la gestion et de l’administration de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA); la vérification des références dans les organismes des Nations Unies; l’examen de suivi de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT); les sommes forfaitaires en lieu et place des prestations dues; l’évaluation d’ONU-Océans; le réaménagement des modalités de travail dans les organismes des Nations Unies; la gestion des archives et des dossiers à l’ONU; l’évaluation des politiques et des pratiques concernant l’utilisation à l’ONU des accords à long terme relatifs aux achats; l’analyse comparée de l’utilisation à l’ONU des progiciels de gestion intégrés; l’examen des arrangements administratifs et de la programmation conjointe concernant les activités opérationnelles à l’échelle du système des Nations Unies.


Le principal objectif du CCI pour la période 2010-2019 est de fournir aux organismes de l’ONU des conseils pratiques afin qu’ils puissent prendre les mesures suivantes: mettre en place des principes et mécanismes de responsabilisation rigoureux couvrant le contrôle, l’administration de la justice et la déontologie; améliorer et harmoniser les pratiques administratives et de gestion du système de l’ONU dans les domaines suivants: gestion des ressources humaines, gestion axée sur les résultats, achats, gestion et planification stratégique, gestion des risques, sécurité et sûreté et informatique; renforcer la coordination et l’efficacité des politiques, des stratégies et de la collaboration en vue de la réalisation des objectifs convenus sur le plan international, notamment les Objectifs du Millénaire pour le développement; la collaboration Sud-Sud et Nord-Sud; l’assistance humanitaire, l’assistance fournie après les conflits et l’aide au développement; les questions d’environnement; l’initiative « Unis dans l’action »; améliorer et renforcer l’efficacité des accords de gouvernance.


S’agissant du plan à moyen terme de quatre ans (2012-2015), il repose sur les propositions de réforme que le CCI a formulées dans l’examen de ses statut et méthodes de travail (A/58/343).  Les objectifs à moyen terme suivants ont été définis: renforcer le système de suivi de la mise en œuvre des recommandations; élaborer des programmes de travail stratégiques annuels portant sur des questions intéressant l’ensemble du système des Nations Unies; entreprendre un examen systématique de toutes les organisations participantes; renforcer la pertinence et le rayonnement; et améliorer les qualifications et les outils des membres du secrétariat du Corps commun.


Note du Secrétaire général sur le Rapport du Corps commun d’inspection pour 2011 (A/66/684)


En sa qualité de Président du Conseil des chefs de secrétariat (CCS), le Secrétaire général apporte un appui important au CCI, d’abord en assurant la distribution de ses rapports.  Conformément au mandat du CCI, le secrétariat du CCS fait distribuer aux organismes des Nations Unies tous les rapports qui intéressent l’ensemble du système, et rassemble les observations reçues.  Dans ce cadre, il a pour pratique de prier les organismes de répondre dans les délais prévus, afin de permettre l’élaboration des rapports en temps voulu.


En 2011, le secrétariat du CCS a rédigé des observations pour huit rapports du CCI.  Chaque fois, les organisations ont été priées d’envoyer leurs observations sur la version finale de ces rapports, notamment sur la méthode utilisée et la teneur des recommandations.  Ces observations, qui sont publiées en tant que documents de l’ONU sous le couvert d’une note du Secrétaire général, reflètent le consensus général auquel sont parvenues les organisations, même si chacune d’entre elles peut choisir d’examiner certaines recommandations dans le cadre de ses organes directeurs.


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a indiqué que son Groupe accordait une grande attention aux travaux du Corps commun d’inspection (CCI), seul organe de contrôle extérieur indépendant du système des Nations Unies.  Il s’est dit encouragé de noter que sur les 11 rapports et une note présentés par le CCI, 8 rapports et une note portaient sur l’ensemble du système et aideront à promouvoir une meilleure coordination.  Il a salué les progrès du CCI dans le domaine du suivi des recommandations en ligne et a remercié les 90% des organisations participantes qui ont versé leur contribution au CCI en 2011.  Le représentant s’est félicité que, dans un souci de rattraper le retard pris avec les projets actuels, le programme de travail du Corps commun d’inspection pour 2012 porte sur 12 nouveaux projets.  Il a regretté que le CCI n’a pas été en mesure d’atteindre la totalité des objectifs à moyen terme fixés dans son cadre stratégique pour 2010-2019, faute d’avoir obtenu une augmentation des ressources nécessaires, si ce n’est pour le système de suivi en ligne.


M. Benmehidi a souhaité des clarifications au sujet du cadre stratégique adopté par l’Assemblée générale au sujet du renforcement de la responsabilisation des responsables des organisations participantes.  Il a salué la décision du Corps commun d’inspection d’établir une liste préliminaire des sujets à traiter en 2013 afin de mieux planifier l’utilisation des ressources approuvées pour l’exercice biennal et d’améliorer encore les normes d’évaluation.  Il a regretté que certains États Membres aient fait des difficultés dans la délivrance d’un visa à des inspecteurs ou les fonctionnaires du CCI dans le cadre de voyages officiels.  C’est pourquoi, M. Benmehidi a exhorté tous les États Membres à s’abstenir d’interférer dans les affaires du CCI et de tout mettre en œuvre pour que les inspecteurs et membres du CCI puissent mener leur mission dans les meilleures conditions.  Il a insisté sur l’importance du rôle du CCI en tant que seul organe de contrôle extérieur indépendant du système des Nations Unies.   


M. VLADIMIR N. PROKHOROV (Fédération de Russie) a accordé une grande importance aux activités menées en vue d’améliorer le Corps commun d’inspection, en notant avec satisfaction que le Corps commun avait pu établir un niveau stable en ce qui concerne la qualité des documents produits.  Il a aussi noté que le CCI avait amélioré son site Internet.  En outre, le représentant s’est félicité des contacts qu’a pu entretenir le CCI avec le Bureau de contrôle interne et d’autres organes de l’ONU, ce qui évite d’éventuels doubles emplois.  Sur le choix des inspecteurs du CCI, il a estimé que tout changement de composition de cet organe doit faire l’objet de l’accord des États Membres, en exigeant que ceux-ci ne soient pas limités dans la présentation de candidats.  Le représentant a enfin exprimé l’espoir que le CCI continuera d’être un organe de contrôle indépendant de l’ONU.


RAPPORT D’ACTIVITÉ DU BUREAU DES SERVICES DE CONTRÔLE INTERNE ET PROPOSITION CONCERNANT LA DIFFUSION OU LA COMMUNICATION DES RAPPORTS D’AUDIT (A/66/674)


Présentation et débat général


Ce rapport contient une proposition sur la diffusion ou la communication des rapports d’audit interne, qui en préciserait notamment les paramètres et les modalités, en étroite consultation avec les partenaires clefs, dont le Département de la gestion, le Bureau des affaires juridiques et le Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit (CCQAB).  Mettre les rapports d’audit à la disposition du public est une décision politique qui appartient à l’Assemblée générale, mais le BSCI estime que cette mesure serait de nature à améliorer la transparence et à encourager la prise, en temps opportun, de mesures visant à régler les problèmes critiques et importants une fois que ceux-ci ont été signalés.


Prenant la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a mis l’accent sur l’indépendance opérationnelle et l’autonomie du BSCI en soulignant son rôle d’aider le Secrétaire général à mettre en œuvre sa responsabilité en matière de contrôle et d’audit interne.  Il a réaffirmé les rôles séparés et distincts des différents mécanismes de contrôle internes et externes.  Il a encouragé la coordination régulière des BSCI avec les autres entités notamment le CCI et le Comité des commissaires aux comptes(CCC). 


Le représentant a indiqué que le Groupe des 77 et la Chine accordait une grande importance aux activités des organes de contrôle, interne comme externe, et aux questions de transparence et de responsabilisation au sein du système.  Soulignant que la question de la distribution des rapports d’audit interne du BSCI faisait l’objet de discussion depuis 1993, il a noté que la proposition de rendre publics ces rapports était en contradiction avec le paragraphe 12 de la résolution 64/263 qui stipule que les rapports du BSCI ne peuvent être mis à disposition qu’à la requête des États Membres. 


Le représentant a rappelé que le rapport examiné était soumis, conformément au paragraphe 21 de la résolution 66/236 de l’Assemblée générale, qui répondait aux recommandations du Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit (CCIQA) contenues aux rapports A/64/288 et A/66/299.  Il a noté que cette discussion relevait de l’examen du mandat plutôt que des activités du BSCI telles que contenues aux résolutions 48/218B, 54/244, 59/272 et 64/263. 


M. JOSEPH TORSELLA (États-Unis) a appuyé la proposition de Mme Carman Lapointe, Secrétaire générale adjointe aux services de contrôle interne, de rendre publics les rapports d’audit de l’ONU, en saluant le soutien du Secrétaire général à cette initiative qui, a-t-il dit, devrait renforcer la confiance du grand public à l’égard de l’Organisation.  L’ONU se trouve à un moment décisif où elle doit prouver sa transparence, a-t-il dit.  Quand tant de gouvernements défendent ce principe, l’ONU doit être à la tête de ces efforts et non pas à la traîne, a-t-il ajouté.  M. Torsella a rappelé que ce grand mouvement résulte du fait que l’on prend davantage conscience de la responsabilité des institutions publique, qui sont maintenant redevables aux personnes qu’elles servent.  La confiance du public serait ainsi renforcée à l’égard de ces institutions.


L’ONU est responsable non seulement envers les États Membres, mais aussi envers le public, a fait observer le représentant.  Il a averti que les rapports d’audit mettront parfois au jour des faits gênants, mais a reconnu que ces faits seront, quoiqu’il arrive, portés à la connaissance du public.  Il faudrait qu’ils soient rendus publics d’une façon qui montre que l’ONU est compétente, plutôt que d’une façon qui laisse croire qu’elle a quelque chose à cacher.  L’ONU doit prouver qu’elle est capable de rectifier ses propres lacunes.  En outre, a-t-il estimé, ce procédé permettra aussi d’améliorer la qualité des audits.


M. ISI YANOUKA (Israël) a appuyé le travail des services de contrôle interne, en se félicitant de l’initiative d’afficher sur le site Web du Bureau des services de contrôle interne(BSCI) les rapports finaux d’audit interne remis à l’administration.  Il a estimé que cette transparence permettra d’améliorer l’opinion du grand public à l’égard des Nations Unies, en rappelant que la bonne gouvernance était définie par l’existence de critiques.   


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Commission de la condition de la femme: l’impact de l’éducation, de l’exode rural et des nouvelles technologies sur la vie des femmes rurales au centre du débat général

FEM/1895

Commission de la condition de la femme: l’impact de l’éducation, de l’exode rural et des nouvelles technologies sur la vie des femmes rurales au centre du débat général

2/03/2012
Conseil économique et socialFEM/1895
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme                     

Cinquante-sixième session                                  

10e et 11e séances – matin et après-midi


COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME: L’IMPACT DE L’ÉDUCATION, DE L’EXODE RURAL ET DES NOUVELLES TECHNOLOGIES

SUR LA VIE DES FEMMES RURALES AU CENTRE DU DÉBAT GÉNÉRAL


La poursuite du débat général de la Commission de la condition de la femme a été l’occasion pour la quarantaine de délégations qui ont pris la parole de discuter de tout un éventail de thématiques, allant du problème de l’exode rural à l’importance de l’éducation en passant par les mérites de l’accès aux nouvelles technologies.


« Pour que les femmes rurales deviennent des agents du changement et du développement, elles doivent recevoir une éducation de qualité dès le plus jeune âge », a ainsi souligné le représentant de la Grèce.


Son homologue de la Suisse a insisté sur la nécessité d’éduquer les jeunes dès leur plus tendre enfance aux vertus de l’égalité entre garçons et filles et hommes et femmes.  Elle a fait observer que les jeunes suisses considèrent que l’égalité est déjà réalisée dans leur société, alors que le pays fait encore face à une forte ségrégation dont pâtissent les filles et les femmes dans le choix des formations et dans le parcours professionnel.  Faisant le point sur la situation dans les zones rurales, elle a en effet indiqué que le secteur agricole suisse était constitué « d’un bon tiers » de femmes, mais que du fait du système successoral, « mais surtout du fait des mentalités », les femmes sont rarement propriétaires et ne représentent que 5% des exploitantes, sans compter leur sous-représentation dans les organisations agricoles.


Le représentant de l’Espagne a expliqué de son côté que parmi les défis majeurs qu’ont rencontrés les femmes espagnoles dans l’histoire, celui de la migration vers les agglomérations urbaines était le plus récent.  Le Gouvernement espagnol a par conséquent déployé un Plan stratégique pour l’égalité des sexes dans le développement rural durable pour 2011-2014 qui vise à combattre la masculinisation et le vieillissement des zones rurales et à lutter contre la double discrimination dont souffrent les femmes vivant et travaillant dans les zones rurales.


Dans une même veine, la représentante de l’Estonie a indiqué que même si seulement 20% de la population estonienne vivent dans des villages, des programmes ont été créés pour souligner l’attrait de la vie rurale et ses bienfaits.


À son tour, le représentant de la Lituanie, à l’instar de son homologue du Kazakhstan, a noté que l’accès aux nouvelles technologies avait contribué à l’amélioration de la situation des femmes rurales en leur facilitant la recherche d’emploi et l’accès aux services bancaires, notamment, mais également en améliorant la vie culturelle de ces régions.


La représentante des Îles Salomon a observé de son côté que les phénomènes climatiques et la fréquence des catastrophes naturelles, dont souffrent énormément  les petits États insulaires, représentaient des défis supplémentaires pour les droits des femmes rurales. 


Abondant dans ce sens, la représentante du Japon a fait savoir que le séisme qui a secoué son pays, suivi d’un tsunami il y a bientôt un an, avait permis de repenser l’appréciation du rôle des femmes dans la réduction et la gestion des risques et des effets des catastrophes naturelles ou créées par l’homme.  Elle a annoncé que le Japon présentera un nouveau projet de résolution axé sur l’égalité des femmes et la promotion de leur rôle en cas de catastrophes naturelles. 


Le représentant de la Colombie a abordé de son côté la question des conflits armés en zone rurale, expliquant que ceux-ci avaient eu un impact considérable sur la vie des femmes à cause de l’éclatement des familles et des déplacements forcés qu’ils provoquent, entre autres.  Il a expliqué que son gouvernement s’était par conséquent doté d’une politique de restitution de terres après des périodes de violence, qui accorde une attention particulière aux femmes rurales, voyant en elles les chefs de fil du développement local et du processus de modernisation des zones rurales.


La Commission de la condition de la femme poursuivra ses travaux lundi, le 5 mars, à partir de 10 heures.


SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIE SIÈCLE »


Suite du débat général


M. JUAN PABLO DE LAIGLESIA (Espagne) a remarqué que le développement rural durable ne peut avoir lieu que s’il offre des opportunités égales et des droits égaux aux femmes et aux hommes et s’il reconnait le rôle stratégique des femmes dans sa réalisation.  Rappelant les défis majeurs qu’ont rencontrés les femmes espagnoles dans l’histoire, il a ajouté celui de la migration urbaine, qui est plus récent.  Dans ces circonstances, l’Espagne a lancé un Plan stratégique pour l’égalité des sexes dans le développement rural durable pour 2011-2014.  Les objectifs de ce Plan sont de lutter contre la double discrimination dont souffrent les femmes vivant et travaillant dans les zones rurales, de mettre fin à l’exode des femmes rurales vers les villes, de combattre la masculinisation et le vieillissement des zones rurales et d’encourager l’accès des femmes au marché du travail.  Le représentant a aussi mentionné une loi sur la propriété partagée des établissements agricoles, adoptée en octobre 2011.  Il a assuré que son pays s’attachait aussi à lutter contre la violence à l’égard des femmes, en particulier contre le « fémicide ».  L’Espagne se penche aussi sur les conditions des femmes handicapées vivant dans les zones rurales, a-t-il ajouté.


Mme BEATRIZ RAMÍREZ (Uruguay) a prôné une approche intégrale de l’autonomisation des femmes rurales pour leur garantir l’éducation, la santé, ainsi que l’accès à la propriété foncière, aux nouvelles technologies et au crédit.  L’Uruguay dispose d’un Institut national de la femme qui met en œuvre le Plan pour l’égalité des chances et des droits, a-t-elle indiqué.  Elle a expliqué que son pays a notamment intégré les perspectives socioéconomiques du genre dans les mesures visant les femmes rurales et mis en place un système national de soins de santé.  Ce système jouera un rôle crucial dans la formation de personnes assurant des services à domicile, a-t-elle notamment indiqué.  La représentante a ajouté que le Gouvernement uruguayen donne la priorité aux populations vulnérables sur le plan social et lancera en 2012 des expériences pilotes à leur égard.  Elle s’est enfin préoccupée du nombre de décès de femmes qui succombent aux violences domestiques et a mentionné l’existence en Uruguay de services itinérants qui sont proposés aux femmes victimes de cette violence, notamment celles qui vivent dans les régions les plus reculées.


Mme DIARRA KADIATOU SAMOURA, Secrétaire générale du Ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille du Mali, a rappelé que le Mali fait face à une situation difficile à cause d’un conflit fratricide qui vient d’éclater dans le nord du pays et qui continue d’endeuiller de nombreuses familles.  Le Mali adhère, a-t-elle dit, au rapport du Secrétaire général sur l’autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans l’élimination de la pauvreté et de la faim, et au règlement des problèmes actuels.  Le Mali dispose, a ajouté Mme Diarra, d’un programme de développement économique et social et de la volonté d’investir dans le secteur rural pour en faire le moteur de la croissance économique et ouvrir ainsi la voie à la modernisation de l’agriculture familiale.  Elle a révélé qu’au Mali 77% des femmes vivent en milieu rural et presque 75% interviennent dans les activités agricoles; elles sont très actives dans le maraîchage où elles représentent 37,66% des producteurs et plus de 55% du nombre des maraîchers.  À l’Office du Niger, qui est une exploitation agricole en Afrique de l’Ouest, environ 7% des chefs d’exploitation sont des femmes et 785 ha de superficies rizicoles sont exploitées par elles.  Par ailleurs, a dit la Secrétaire d’État, le Gouvernement du Mali a appuyé la mise en place de la Fédération nationale des femmes rurales (FENAFER) et a créé un Fonds d’autonomisation de la femme et de l’épanouissement de l’enfant (FAFE) alimenté par les ressources de l’État et de ses partenaires financiers.  Elle a réitéré que les obstacles à l’autonomisation de la femme rurale sont nombreux dont, le manque de qualification, la faible performance des organisations féminines rurales et le faible niveau de financement des activités des femmes rurales.  Enfin, pour réduire la pauvreté et parvenir à une croissance rurale, Mme Diarra a suggéré de renforcer les approches à prendre face aux effets néfastes du changement climatique et de la crise économique sur le monde rural. 


Mme GENOVEVA DA CONCEIÇAO, Ministre de la famille et de la promotion de la femme de l’Angola, a indiqué que l’égalité entre hommes et femmes était consacrée par la Constitution de l’Angola.  Des programmes ont été adoptés pour protéger le bien-être des femmes et, depuis l’instauration de la paix en 2002, les femmes sont de plus en plus visibles dans les structures gouvernementales.  Mme Da Conceiçao a précisé qu’entre 2002 et 2007, la représentation des femmes au Parlement était passée de 14% à 38%, et de 11% à 29% pour ce qui est des fonctionnaires au niveau du Gouvernement.  Une loi sur la violence domestique a été adoptée en juin 2011, et le Conseil des ministres étudie actuellement un projet de loi nationale sur le genre ainsi que la révision du Code de la famille et du Plan d’action pour les femmes rurales.  La loi sur la propriété foncière permet par ailleurs aux femmes d’acquérir ou d’hériter des terrains.  La Ministre a également évoqué les progrès réalisés dans le domaine de l’éducation.


Mme EMERINE KABANSHI, Vice-Ministrepour l’égalité des sexes et le développement de l’enfant de la Zambie, a mis l’accent sur la violence sexiste, qui constitue l’une des menaces à l’avancement de la femme dans son pays.  Elle a souligné que le Parlement zambien avait adopté, en 2011, une législation en la matière, qui fournit notamment protection et soutien aux victimes à travers des foyers d’accueil.  Bien que cette législation soit la pierre angulaire de la lutte contre les violences à l’égard des femmes, elle a rappelé la nécessité de disposer de ressources pour la mettre en œuvre et a demandé une assistance des Nations Unies et des partenaires de coopération pour mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre de cette loi.  S’agissant de l’autonomisation économique des femmes, Mme Kabanshi a expliqué que la Zambie avait créé un Fonds d’autonomisation économique des citoyens qui attribue 30% de ses ressources à des femmes entrepreneures.  En plus de ces fonds, son gouvernement a également alloué, lors de l’exercice budgétaire 2012, un total de 4,3 millions de dollars aux divisions et ministères en charge du développement des enfants, des communautés, de la santé maternelle et infantile en ciblant tout particulièrement les femmes rurales, a-t-elle conclu. 


M. TSELISO ‘MOKELA, Secrétaire principal du Ministère du genre, des sports et des loisirs du Lesotho, a indiqué qu’en 2006 son pays avait adopté une loi sur la capacité juridique des personnes mariées qui vise à protéger les femmes, notamment celles vivant en milieu rural.  De plus, une nouvelle loi sur la propriété foncière, adoptée en 2010, permet aux femmes mariées d’hériter de terres et d’être copropriétaires, avec leurs époux, de biens immuables.  Il a indiqué que les citoyennes du Lesotho avaient créé des réseaux de lutte contre la pauvreté qui mènent un plaidoyer pour la bonne gouvernance et une distribution équitable des services, entre autres actions.  Par ailleurs, afin de remédier aux pénuries en combustible que connaissent les femmes rurales, le Gouvernement du Lesotho a lancé un projet de fabrication de rouleaux de papier et de galettes de bouse dans certains districts.  Un projet d’électrification rurale est également en cours.  M. Tseliso‘Mokela a ensuite passé en revue plusieurs projets lancés par le Lesotho en collaboration avec ses partenaires de développement, notamment dans les domaines de l’alimentation, du textile, de l’élevage et de l’agriculture.


Mme KELEBOGILE P. KGABI, Secrétaire permanente adjointe du Ministère du travail et des affaires domestiques du Botswana, a indiqué que l’élimination de la pauvreté était une des priorités principales de son gouvernement, précisant que le taux de pauvreté était passé de 59% entre 1985 et 1986 à 20,6% entre 2009 et 2010.  Le Gouvernement botswanais a investi dans l’infrastructure rurale afin d’appuyer les secteurs de l’agriculture et de la production et de favoriser l’accès aux marchés.  De plus la politique de diversification économique, qui a été adoptée en 2010, met l’accent sur l’amélioration de la sécurité alimentaire des ménages, ceci dans les milieux ruraux notamment, tandis que le programme de gestion des cheptels et de développement de l’infrastructure ambitionne d’améliorer le statut économique des femmes rurales.


Mme Kgabi a ensuite indiqué que depuis l’adoption, en 2008, d’une loi sur la violence domestique, le Botswana était en train de créer un système de références en matière de violences sexistes et de mettre sur pied une série de règlements pour faciliter la bonne mise en œuvre de cette loi.  Il existe également un système de discrimination positive dans les communautés rurales les plus reculées, et les femmes rurales ont également accès à des programmes d’alphabétisation, a-t-elle indiqué.


Mme RARINTHIP SIRORAT, Ministre du développement social et de la sécurité humaine de la Thaïlande, a fait observer que l’éducation était le moyen le plus puissant d’atteindre l’autonomisation des femmes et des filles.  C’est pourquoi le système d’éducation nationale de son pays prévoit l’accès universel à l’école.  Elle a souligné qu’en 2010, 2,5 millions de femmes et de filles avaient par ailleurs bénéficié de programmes d’éducation informels.  Des centres de télé-éducation avaient été lancés, au cours de la même année, dans les communautés.  Ceux-ci mettent l’accent sur l’apprentissage de technologies et, en 2011, 65% des utilisateurs des 880 centres créés à travers le pays étaient des femmes, a-t-elle précisé.  Elle a souligné que la Thaïlande organisait, chaque année, des assemblées de femmes aux différents niveaux de pouvoir: provincial, régional et national, qui se penchent sur des thèmes correspondant aux 12 objectifs prioritaires ciblés par la Plateforme d’action de Beijing.  Au final, ces assemblées envoient vers le Gouvernement des suggestions et des recommandations qui seront incorporées dans les mesures nationales de développement, a-t-elle ajouté. 


La Thaïlande a également mis en place 95 301 organisations communautaires qui permettent aux femmes de bénéficier de formations, et de soutien à la création d’emplois et à la création de projets de bien-être locaux.  C’est un outil qui a déjà contribué à réduire la faim et la pauvreté, a-t-elle conclu.  Elle a ajouté que son pays menait un projet pilote dans le domaine de la budgétisation de l’égalité des sexes qui réunit pour l’instant 19 administrations publiques


Mme ZURAIDAH AMIRUDDIN, Sous-Secrétaire de la Division des politiques du Ministère de la femme, de la famille et du développement communautaire de la Malaisie, a indiqué que le secteur agricole avait permis à son pays de faire passer le taux de pauvreté de sa population de 49,3% en 1970 à 2,8% en 2010.  Elle a indiqué que la loi sur la propriété terrienne avait été amendée en 2002 afin de permettre aux épouses et aux ex-épouses de devenir copropriétaires avec leurs maris.  Elle a expliqué qu’un appui financier était accordé par des institutions financières telles que l’Agro Bank, SME Bank et Amanah Ikhtiar Malaysia, un modèle établi sur la base de la banque Grameen, du Bangladesh.  La Malaisie dispose également de programmes de formation entrepreneuriale destinés aux femmes, et 42 centres Internet ruraux ont été établis dans l’ensemble du pays à leur intention.  Mme Amiruddin a également indiqué que la loi sur la violence domestique avait été révisée en 2011 et pénalisait dorénavant les blessures émotionnelles et psychologiques.


M. ESHAGH AL-HABIB (République islamique d’Iran) a estimé que la famille était l’unité de base de la communauté humaine et que c’était sous cet angle de l’approche familiale que les organes des Nations Unies, en particulier la Commission de la condition de la femme, devraient aborder les stratégies en vue de l’avancement des femmes.  Il a souligné que son pays avait participé aux efforts à cet égard à travers l’organisation de la troisième Conférence des femmes ministres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), en décembre 2010 à Téhéran.  Il a ensuite cité plusieurs initiatives destinées à identifier les questions prioritaires à l’égard des femmes, notamment en matière de formation.  M. Al-Habib a affirmé que l’Iran s’était efforcé de respecter les perspectives sexospécifiques dans les politiques et les processus de son plan de développement national.  Il a aussi cité la création d’un comité national des femmes et de la famille en vue de mettre en œuvre le principe de la Constitution iranienne qui vise à renforcer l’union sacrée familiale et les relations familiales en vertu du droit islamique.  Il s’est également félicité du taux d’espérance de vie des femmes iraniennes, qui atteint 76 ans


M. PATRIKAS SKRUDUPIS (Lituanie) a indiqué que son pays avait proposé sa candidature à la Commission de la condition de la femme dans le souci de contribuer plus avant aux objectifs de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et parvenir à une égalité de fait entre hommes et femmes.  Mettant l’accent sur le rôle des femmes rurales, la Lituanie participe activement au Groupe de travail sur la famille et le développement rural de la FAO, a-t-il précisé.  Soulignant les développements ayant contribué à l’amélioration de la situation des femmes rurales en Lituanie, M. Skrudupis a cité la promotion de l’accès aux technologies de l’information et de la communication dans les zones rurales, dont l’accès à Internet et aux téléphones portables, qui a contribué à améliorer la vie culturelle et la qualité de vie en général.  Cela a aussi facilité l’accès à des services bancaires, postaux et sanitaires.  Si des progrès ont été réalisés, il reste encore beaucoup à faire en faveur des femmes rurales, a dit M. Skrudupis, en reconnaissant la persistance de disparités locales sur la situation des femmes en Lituanie.  


Mme BADRAA DOLGOR, Conseillère du Premier Ministre de la Mongolie, a considéré qu’une stratégie de développement ciblée élaborée avec la participation active des femmes rurales pouvait s’avérer efficace pour faire avancer le sort des femmes rurales partout dans le monde.  Elle a rappelé qu’au niveau international, son pays avait été l’un des principaux coauteurs de la résolution de l’Assemblée générale sur la situation des femmes rurales, tandis que sur le plan national, la Mongolie avait intégré les questions de genre, ainsi que la réalisation des Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) dans ses stratégies de développement.  Elle a expliqué que, ces dernières années, la Mongolie s’était concentrée sur l’autonomisation économique des femmes par le biais d’un appui aux ménages et à la production à moyenne échelle.  En 2011, 300 millions de dollars ont ainsi été alloués à des prêts aux petites et moyennes entreprises, dont 70% sont gérées par des femmes.  Les efforts du Gouvernement mongol à l’égard des femmes rurales ont aussi été axés sur l’éducation, la santé reproductive, l’accès aux services, ainsi que la lutte contre la violence sexiste, a-t-elle ajouté.  Elle a ensuite mis l’accent sur la nécessité de faire face aux catastrophes naturelles, qui constituent une menace grandissante pour les femmes rurales et méritent l’attention de tous. 


Mme MARIE-JOSÉE BONNE, Conseillère spéciale au Ministère du développement social et de la culture des Seychelles, a fait savoir que la pauvreté extrême n’existe pas aux Seychelles et que les indicateurs du développement sont positifs, comme dans les pays développés.  Elle a ajouté que son pays concentre ses efforts pour atteindre l’OMD 1 qui est de réduire les inégalités.  Elle a révélé ensuite que le concept d’émancipation des femmes rurales n’a jamais été entendu aux Seychelles et que les « femmes rurales » en tant que telles n’existent pas aux Seychelles.  Il n’y a pas de distinction officielle entre les concepts « urbain » et « rural » car « nous sommes une population urbaine », a indiqué Mme Bonne.  De même, la terminologie de sécurité alimentaire est nouvelle dans le pays et elle n’a pas été prise en compte dans la Constitution de 1993.  Mais elle va être prise en considération dans la politique nationale de genre actuellement en projet.  Aux Seychelles, a dit Mme Bonne, quand nous parlons d’émancipation des femmes, nous parlons d’émancipation de nos femmes, de nos hommes, de nos garçons et de nos filles dans leurs responsabilités individuelles contre la pauvreté.


Mme YANIRA ARGUETA, Directrice exécutive de l’Institut pour le développement des femmes d’El Salvador, a indiqué qu’en zone rurale, 6 femmes sur 10 étaient victimes de pauvreté, et que les femmes représentent plus de 15% des travailleurs agricoles.  Elle a expliqué que la loi sur l’égalité et l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes mettait l’accent sur la situation des femmes rurales en favorisant notamment le respect de la liberté syndicale, en appuyant le travail des coopératives agricoles et de pêche, et en encourageant la participation des femmes au processus de prise de décisions.  Elle a expliqué que le programme de solidarité des communautés rurales entendait améliorer la situation des ménages vivant dans l’extrême pauvreté.  Un programme d’appui est également destiné aux femmes chefs de famille vivant dans la pauvreté extrême.  La représentante a également fait savoir que des efforts considérables ont été déployés pour répondre à la situation des femmes rurales victimes de situation d’urgence ou de catastrophes naturelles suite, notamment, au passage de la dépression tropicale 12E.


Mme SYLVIE DURRER (Suisse) a indiqué que le secteur agricole suisse qui produit environ 60% des aliments consommés dans le pays, était caractérisé par des exploitations familiales de petite taille, et reste constitué « d’un bon tiers » de femmes.  Cependant, a-t-elle indiqué, du fait du système successoral, « mais surtout du fait des mentalités », les femmes sont rarement propriétaires et ne sont que 5% à être exploitantes.  Elle a indiqué que les femmes rurales suisses assument souvent une triple charge et que des progrès devaient être réalisés en matière de partage des tâches au sein du couple.  Elle a déploré le manque de reconnaissance du rôle des femmes dans l’agriculture, ainsi que leur sous-représentation dans les organisations agricoles.  Elle a encouragé ces organisations à une plus grande mixité.  Afin de répondre au fait que les femmes ont un accès souvent plus restreint que les hommes aux moyens financiers, la Suisse à mis en œuvre des formations et des documents spécifiquement adressés aux femmes, notamment l’initiative « Paysanne en toute conscience », a dit Mme Durrer.  La représentante a cependant reconnu que la Suisse devait intensifier ses efforts dans ce domaine.


Mme Durrer a ensuite affirmé que son gouvernement appliquait de façon systématique la budgétisation sensible au genre et privilégiait les actions qui engendrent une amélioration durable des conditions de vie des petites exploitations et qui comprennent des activités ciblées pour l’autonomisation économique, politique et sociale des femmes.  La Suisse s’est par ailleurs engagée à verser près de 9 millions de dollars à ONU-Femmes.  Enfin, la représentante a observé que les jeunes suisses considèrent que l’égalité est réalisée, alors que le pays fait encore face à une forte ségrégation dans le choix des formations et dans le parcours professionnel, et alors que la violence domestique est toujours présente.  C’est pourquoi, il importe de poursuivre l’éducation à l’égalité des jeunes, a-t-elle souligné.


Mme HIROKO HASHIMOTO (Japon) a expliqué que le séisme qui a secoué son pays, il y a bientôt un an, avait permis de repenser l’appréciation du rôle des femmes dans la réduction et la gestion des risques et des désastres.  Dans ce contexte, le Japon présentera, au cours de cette cinquante-sixième session de la Commission de la condition de la femme, un nouveau projet de résolution axé sur l’égalité des sexes et la promotion de leur rôle en cas de catastrophes naturelles, a-t-elle expliqué.  Elle a émis l’espoir que, par le biais des discussions autour de ce projet de texte, les délégations pourront approfondir leurs connaissances de cette question et mettre en place un système de gestion tenant compte de l’égalité des sexes.  « Alors que le Japon se remet de ce séisme, il construit aussi une société inclusive qui tient compte de tous ses acteurs, aussi bien les femmes, les enfants que les personnes âgées et les plus vulnérables », a-t-elle ajouté. 


Elle a noté que le troisième plan en faveur de l’égalité des sexes avait été adopté par son gouvernement en décembre 2010 et que la loi japonaise sur l’alimentation, l’agriculture et les zones rurales encourageait la promotion des femmes dans les activités de production et de gestion agricoles.  Pour atteindre cet objectif, elle a mis l’accent sur la participation des femmes aux processus de prise de décisions.  Elle a expliqué que des objectifs, quotas et proportions de femmes ont été établis au sein des conseils des organisations et comités agricoles.  Plusieurs quotas ont aussi été instaurés dans les comités formulant les plans agricoles locaux (avec 30% de sièges attribués aux femmes), ainsi que dans des systèmes de subventions aux activités agricoles (où un quota de 10% de femmes entrepreneures est appliqué), a-t-elle conclu. 


Mme DOROSDAY DHRESSEN KENNETH, Directrice du Département des affaires féminines de Vanuatu, a indiqué que la nouvelle version de l’Agenda d’action prioritaire 2012-2015, le plus important document de planification dont dispose le Gouvernement du Vanuatu, reflétait dorénavant l’engagement de ce dernier en matière de promotion de la parité et d’autonomisation de la femme.  La loi sur la protection de la famille est entrée en vigueur en 2009 après 15 ans de lobbying et la parité a par ailleurs été réalisée au niveau de l’éducation primaire, a dit Mme Kenneth.  La représentante a néanmoins indiqué que le taux d’analphabétisme demeurait élevé chez les femmes rurales.  Elle a ensuite expliqué que ces dernières avaient accès à un système de microcrédit, le Vanwods, qui leur permettait de créer des entreprises et de subvenir à des besoins de base, liés notamment à la scolarisation de leurs enfants et à l’équipement des ménages.  Mme Kenneth a cependant fait savoir que l’inégalité de l’accès aux services de sécurité alimentaire et aux perspectives d’emploi et de création d’entreprise demeurait un défi pour les femmes rurales, ajoutant que la complexité du problème exigeait une attention accrue en matière de planification des politiques.


Mme TANJA SALECL (Slovénie) a indiqué qu’avec 32% de femmes au Parlement, la Slovénie, sur les 144 pays membres de l’Union interparlementaire, se trouvait au vingt-troisième rang, ce qui souligne ainsi une participation active des femmes au processus de prise de décisions politiques.  Elle a précisé que les conclusions de la première étude sur la prévalence de la violence domestique, publiée en Slovénie en décembre 2011, contribueront à assurer une mise en œuvre plus effective de la loi sur la prévention de la violence domestique, adoptée en 2008, et du programme national de prévention de la violence domestique, établi en 2009.  Elle a précisé que la Slovénie procédait actuellement à la ratification de la Convention européenne de prévention et de lutte contre la violence à l’égard des femmes.


Le troisième plan d’action (2005-2013) de mise en œuvre du programme national pour l’égalité des opportunités entre hommes et femmes a été complété en 2011, en mettant l’accent sur l’amélioration de l’inclusion sociale, les conditions de vie et de travail des femmes rurales, a précisé la représentante.  Elle a ajouté que le Gouvernement slovène avait adopté, en 2006, un programme d’intégration du genre dans le développement de l’agriculture et des régions rurales avec comme principal objectif la promotion de la sécurité alimentaire et le développement durable de ces régions par une participation plus active des femmes rurales.  Tout en assurant que le principe d’égalité entre les sexes était au centre du programme de développement rural 2007-2013, la représentante de la Slovénie a fait observer que les résultats obtenus demeuraient faibles par rapport aux engagements ambitieux pris dans le cadre du Programme d’action de Beijing et en vertu des dispositions de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.


M. JULIO COLONIA, Directeur général du Ministère de la femme, de la famille et de la cohésion sociale de la Guinée-Bissau, a souligné que malgré la situation de conflit militaire qu’a connue son pays en 1998, plusieurs progrès ont pu être enregistrés en faveur de l’autonomisation des femmes.  Elle a cité, en termes de processus institutionnels, la création d’un Ministère de la femme et d’un Institut pour la femme et l’enfant, ainsi que l’adoption de lois interdisant les mutilations génitales féminines et d’autres textes portant sur la santé féminine.  Ces textes permettent une protection effective de la femme et le renforcement de leurs droits, a-t-elle souligné.  Elle a également mis l’accent sur le plan d’action politique national de l’égalité et de l’équité du genre qui, a-t-elle souligné, va permettre d’obtenir des résultats à moyen terme dans ce domaine, notamment en offrant aux femmes un accès aux services de base tels que l’eau, l’agriculture, la pêche et l’éducation.  Elle a aussi expliqué que des centres pilotes avaient été créés dans le pays afin de permettre aux femmes d’accéder à la justice.  Par ailleurs, dans le but d’augmenter la représentation des femmes dans tous les processus de prise de décisions, le Gouvernement de la Guinée-Bissau a mis en place une plateforme des femmes, a-t-elle conclu.


Mme LIINA KANTER, Directrice du Département pour l’égalité entre les sexes du Ministère des affaires sociales de l’Estonie, a indiqué qu’en 2011, le Parlement avait engagé le Gouvernement estonien à préparer un plan d’action pour réduire l’écart salarial hommes/femmes.  Un plan d’action a par ailleurs été mis sur pied pour combattre la violence domestique, lequel a permis d’adopter une approche mieux coordonnée en matière de prévention.  Mme Kanter a ensuite indiqué que même si seulement 20% de la population estonienne vit dans des villages, des programmes ont été créés pour souligner l’attrait de la vie rurale.  De plus, le Plan estonien pour le développement rural 2007-2013 dispose de marqueurs pour promouvoir l’égalité entre les sexes, ceci notamment dans le domaine de l’emploi.  Mme Kanter a ensuite passé en revue les activités internationales de l’Estonie qui ciblent la promotion du droit des femmes, en Afghanistan et en Géorgie notamment.


Mme LUCIA ZACHARIASOVA, Directrice de l’Unité pour l’égalité entre les sexes du Ministère du travail et des affaires sociales de la République tchèque, a indiqué que son gouvernement accordait une attention particulière à la formation professionnelle des femmes, notamment celles vivant en milieu rural ou qui ont connu une longue période d’inactivité sur le marché du travail.  Elle a souligné l’importance de réconcilier les vies professionnelles et familiales et a expliqué que la distribution d’allocations parentales avait été modifiée de manière à permettre aux parents d’enfants en bas âge de reprendre plus rapidement leur activité professionnelle.  Mme Zachariasova a ensuite indiqué que l’égalité de l’accès à l’éducation et à la formation permettait aux femmes rurales de pleinement participer à la marche de la société.  Elle s’est enorgueillie du fait que le nombre de femmes tchèques vivant dans la pauvreté était en deçà de la moyenne européenne, observant néanmoins que des défis persistaient et que les femmes étaient plus susceptibles d’être victimes de pauvreté que les hommes.  La représentante a ensuite fait savoir que le Gouvernement tchèque s’était engagé, en 2010, à présenter la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale aux représentants des différents villages et villes du pays.


Mme POLOTU FAKAFANUA-PAUNGA (Tonga) a précisé que son gouvernement, qui est en place depuis décembre 2010, était le premier à avoir été élu démocratiquement dans le pays.  Ce nouveau Gouvernement a désigné une femme ministre de l’éducation, des affaires féminines et de la culture et a mis en place un cadre de développement stratégique pour la période 2010-2014, avec neuf axes principaux dont l’émancipation de la femme et une nouvelle formulation de programmes de développement rural et des communautés locales.  Le Gouvernement de Tonga prévoit aussi, a indiqué sa représentante, la création d’un schéma de protection sociale en faveur des plus vulnérables.  Le 7 mars prochain, il lancera une étude nationale sur la violence conjugale.  Pour faire face aux conséquences dévastatrices des changements climatiques, Tonga a également établi le Plan national d’action sur les changements climatiques et la gestion des risques pour la période 2005-2015, en application du Plan d’action de gestion et de réduction des risques du Pacifique et des îles du Pacifique. 


Mme DEB MORAN, Directrice des politiques au Ministère de la femme de la Nouvelle-Zélande, s’est réjouie, en tant que membre du Conseil d’administration d’ONU-Femmes en 2012, de l’année de coopération à venir pour faire progresser le sort des femmes.  Elle a estimé qu’il fallait toutefois accroître les attentes et trouver des moyens pour avancer de manière plus efficace.  S’agissant des femmes rurales en Nouvelle-Zélande, elle a souligné les changements observés au cours des dernières années dans leur rôle.  Dans de nombreuses communautés rurales, les femmes sont à présent agricultrices, deviennent des entrepreneures indépendantes ou mettent en place des entreprises en vue d’exporter leurs produits.  Elle a toutefois noté que ces dernières effectuaient aussi de nombreuses tâches non rémunérées, davantage que leurs homologues vivant dans les villes.  Elle a noté que son gouvernement soutenait l’accès aux services de santé, à l’éducation, ainsi qu’aux technologies pour ces femmes, y compris pour les femmes maories sur lesquelles il a particulièrement mis l’accent.  Mme Moran a souligné qu’un long chemin restait à parcourir et que certaines problématiques spécifiques devaient être prises en compte pour ces femmes rurales, notamment leur isolement géographique et le besoin de respecter la confidentialité quant elles sont notamment victimes de violences.  Ceci peut être difficile à garantir dans des communautés closes et restreintes, a-t-elle reconnu.


Mme MAZAL RENFORD, Directrice du Centre de formation international du MASHAV d’Israël, s’est enorgueillie du fait qu’Israël avait été le troisième pays du monde à avoir une femme Premier Ministre, Golda Meir, qui a créé l’Agence israélienne pour le développement (MASHAV).  Elle a observé que les femmes agricultrices faisaient face à un grand nombre de discriminations et a plaidé pour qu’elles obtiennent un accès égal aux ressources.  Cela équivaudrait à mettre un terme à la faim et à la malnutrition, a-t-elle souligné.  Elle a ensuite évoqué les programmes israéliens venant en appui aux capacités de certains pays en développement.  Un projet lancé au Sénégal a par exemple permis à des familles d’agriculteurs d’augmenter le rendement de leurs récoltes, s’est félicitée Mme Renford.


Mme MONIKA KSIENIEWICZ (Pologne) a affirmé que son gouvernement avait pris un certain nombre d’initiatives pour réduire les disparités qui touchent les femmes rurales et accroître leurs opportunités.  En raison notamment du manque d’études complètes sur les femmes dans l’agriculture et en milieu rural, le Ministère de l’agriculture et du développement rural polonais a mis sur pied un projet de recherche au plan national intitulé: « La situation des femmes dans l’agriculture et les zones rurales: spécificités, normes, quotas et attentes ».  Ce projet, a-t-elle dit, vise à disposer de la connaissance suffisante concernant les niveaux de vie et les attentes des femmes rurales en Pologne, à identifier leurs besoins et les obstacles importants qu’elles rencontrent dans leur vie sociale et professionnelle.  Sur la base de cette étude, des propositions seront faites en vue de mettre en œuvre des mesures ciblées sur les besoins des femmes dans le cadre de la nouvelle perspective financière de la politique agricole commune européenne, a-t-elle expliqué.


Mme Ksieniewicz a souligné que le rôle des femmes en milieu rural était un sujet interdisciplinaire qui engageait plusieurs organes gouvernementaux, dont le Ministère du travail et des politiques sociales, lequel a élaboré un programme d’appui aux femmes rurales en Pologne dans le but de faire émerger des dirigeants locaux.  Les participants à ce programme comprenaient 90% de femmes.


Mme YANIRA KUPER, Membre du Comité national de la Fédération des femmes cubaines, s’est dite convaincue que les progrès réalisés par ONU-Femmes profiteraient à l’ensemble des femmes.  Notant que la communauté internationale vivait une époque critique où les guerres entravent les progrès de l’humanité, elle a rappelé que les femmes subissaient plus cruellement les effets des conflits, ainsi que la faim et la pauvreté, et ce, en particulier dans les zones rurales.  Elle a fait remarquer que, d’après le rapport 2011 sur la pauvreté rurale, 1 milliard 400 millions de personnes vivent toujours dans une situation de pauvreté extrême.  Elle a ensuite estimé que les engagements pris à Beijing ne sont pas pleinement appliqués et a mis l’accent sur la volonté politique et les ressources nécessaires à la réalisation des objectifs fixés.


S’agissant de la situation de Cuba, elle s’est félicitée de plusieurs progrès enregistrés en faveur des femmes, malgré le blocus financier et commercial imposé par le Gouvernement des États-Unis.  Elle a expliqué que son pays avait ainsi pu assurer l’égalité des salaires entre hommes et femmes, assurer la présence des femmes au Conseil d’État et faire en sorte que les femmes rurales jouissent des mêmes droits que celles vivant dans les villes en matière d’éducation, de formation et de maternité.  Elle a précisé que 10 000 femmes étaient à présent propriétaires terriennes, ce qui favorise la production d’aliments.  Elle a conclu en soulignant qu’il n’y avait plus, à Cuba, de discrimination à l’égard des femmes rurales, mais qu’il restait encore beaucoup de défis à relever pour atteindre une égalité complète entre hommes et femmes. 


M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a indiqué que le Gouvernement colombien était en train d’élaborer une politique publique nationale pour l’égalité entre les femmes et les hommes.  Il a également fait savoir qu’en 2010, une loi avait été adoptée qui reconnait la contribution du travail non rémunéré des femmes au développement social et économique, suivie, en 2011 de l’adoption d’une loi sur la restitution des terres aux femmes après un conflit armé.  M. Ruiz a ensuite passé en revue différentes avancées réalisées par le Gouvernement de la Colombie dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la représentation politique des femmes, entre autres.


Il a par ailleurs expliqué que les femmes représentaient 43% des habitants des zones rurales, et que 34% d’entre elles participent à des activités productrices.  Mais seules 23% d’entre elles sont rémunérées, soit en argent soit d’une autre manière.  Qui plus est, 61% des femmes rurales vivent dans la pauvreté, a-t-il déploré.  M. Ruiz a également indiqué que les conflits armés en zone rurale avaient eu un impact considérable sur la vie des femmes à cause de l’éclatement des familles, des déplacements forcés, de l’abandon de leur propriété, mais encore des actes de violence dirigés contre elles.  Il a précisé que la politique de restitution de terres après des périodes de violence considère les femmes rurales comme des chefs de file du développement local et du processus de modernisation des zones rurales.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a souligné l’importance du travail agricole pour ensuite évoquer nombre des défis que connaissent les femmes rurales, notamment les mariages précoces, le travail non rémunéré et le manque d’accès aux services, sans compter la pauvreté.  Il a indiqué que le Chili avait l’intention de renforcer sa réglementation en matière d’attribution des titres de propriété foncière rurale et qu’un projet de loi vise par ailleurs à créer des registres de travailleurs agricoles temporaires. 


M. RAYMOND LANDVELD (Suriname) a reconnu le rôle important que jouent les femmes dans la vie socioéconomique.  C’est la raison pour laquelle dans le Plan de développement 2012-2016, le Gouvernement du Suriname s’est engagé à accorder une grande attention aux questions de parité et reconnaît la nécessité d’améliorer la situation des femmes rurales, a-t-il souligné.  Dans ce contexte, il s’est félicité du fait que, pour la première fois, une femme rurale ait été élue à un poste de responsabilité au niveau d’un gouvernement local au Suriname.  Il a souligné que le Ministère de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage avait établi des centres de développement dans tout le pays, afin de former les ressortissants des communautés locales, en particulier les femmes, « car celles-ci sont les plus importantes productrices », a-t-il précisé.  Il a souligné que ces centres travaillaient notamment à faciliter l’accès au crédit et formaient les femmes à la création d’entreprises.  Des formations agricoles ont ainsi été dispensées dans les districts de Para, de Coronie et de Nickerie, a-t-il poursuivi.  Il a salué le rôle joué par les ONG dans la sensibilisation aux questions d’égalité des sexes dans son pays et a précisé que le plan national surinamien visait à renforcer les capacités de ces organisations.     


Mme JACQUELINE LOFULO WAYELA, Secrétaire générale au Ministère du genre, de la famille et de l’enfant de la République démocratique du Congo, a fait observer que, dans certaines régions de son pays, les femmes travaillent à 75% la terre mais ne peuvent pas la posséder ou y avoir droit de succession.  Elle a noté que le Gouvernement avait, dans sa politique nationale du genre, adopté plusieurs objectifs de réduction du temps et de la corvée des tâches domestiques, ainsi que des stratégies pour accroître les rendements, la productivité et la qualité des productions réalisées par les femmes.  D’autres objectifs concernent la lutte contre les violences basées sur le genre ainsi que la lutte contre la mortalité maternelle et infantile, a-t-elle poursuivi.  Elle a ensuite évoqué la création de plusieurs structures de mise en œuvre de cette politique, notamment l’Agence de lutte contre les violences faites à la femme, et le Fonds national pour la promotion de la femme et la protection de l’enfant. 


Mme Wayela a aussi précisé que les stratégies de son gouvernement à l’égard du monde rural visaient, entre autres, à mettre en place des caisses populaires, des mutuelles, des coopératives de microcrédit et des institutions de microfinance.  Les principales actions à développer en faveur des femmes rurales doivent viser le développement de technologies et le renforcement de leur accès aux ressources énergétiques, ainsi qu’au renforcement de leur participation à tous les secteurs d’activité, a dit la représentante.  Elle a conclu en disant que les femmes congolaises étaient en faveur de la paix et non de la guerre ou des violences basées sur le sexe.


M. ANASTASSIS MITSIALIS (Grèce) a estimé qu’afin que les femmes rurales deviennent des agents du changement et du développement, elles devaient recevoir une éducation de qualité dès le plus jeune âge.  Il a également mis l’accent sur la nécessité d’appuyer leur participation aux associations paysannes et leurs activités entrepreneuriales par l’intermédiaire de mécanismes de financement novateurs.  Le représentant a ensuite indiqué que le Gouvernement grec encourageait les activités entrepreneuriales des femmes rurales et favorisait leur accès au marché du travail.  Il a cependant indiqué que les efforts déployés étaient compromis par la crise qui traverse la zone euro, et notamment la Grèce.  L’autonomisation économique des femmes, a-t-il souligné, est un élément impératif pour réaliser une croissance économique durable.


M. Mitsialis a poursuivi son intervention en insistant sur l’importance d’impliquer les jeunes et de combattre les stéréotypes véhiculés par les médias.  Il a également parlé de la représentation des femmes en politique, y voyant un facteur déterminant pour répondre aux défis qu’elles rencontrent, notamment en ce qui concerne l’augmentation de la violence à leur encontre.


M. MOHAMED ERFANI AYOOB (Afghanistan) a indiqué que 85% de la population afghane dépendaient de l’agriculture, secteur dans lequel travaillent en majorité les femmes rurales.  Il a évoqué les efforts déployés par le Gouvernement intérimaire afghan pour faire respecter les droits des femmes, notamment l’adoption de six objectifs clefs en matière de santé, d’éducation, d’emploi, de participation politique et d’accès à la justice.  Le pays s’est doté d’un plan d’action décennal pour la femme afghane, qui fournit un cadre commun pour le Gouvernement, la communauté internationale et le secteur privé, a-t-il ajouté.  M. Ayoob a ensuite indiqué que le Gouvernement avait lancé plusieurs initiatives pour autonomiser les femmes rurales par l’intermédiaire du Ministère pour la reconstruction et le développement rural.  Le Programme de solidarité nationale a par ailleurs permis une importante participation des femmes rurales au processus de prise de décisions, et il est estimé que plus de 30% de femmes profiteront du programme national d’accès rural qui entend faciliter l’accès aux services dans les zones rurales.  Le représentant a également fait savoir que l’Afghanistan disposait d’un système de microfinancement.


M. WILFRIED I. EMVULA (Namibie) a indiqué que son gouvernement avait lancé la Décennie de la femme africaine, laquelle accorde une attention particulière aux problèmes de la violence, des grossesses précoces, du chômage, de la mortalité maternelle et du VIH/sida, sans oublier la représentation politique des femmes.  Une association commerciale de femmes est en train d’être mise sur pied en Namibie et le Gouvernement appuie par ailleurs la participation des femmes rurales aux foires commerciales, tant aux niveaux national, sous-régional, qu’international, a dit M. Emvula.  Le représentant a également expliqué que le Gouvernement namibien gérait un programme d’octroi de crédit qui appuie les idées novatrices génératrices de revenus.  Un programme de réformes agraires a par ailleurs profité à 28% de femmes et ces dernières ont également accès à des activités génératrices de revenus dans les domaines du jardinage, de l’aquaculture, de l’extraction minière à petite échelle et de la gestion des ressources.  M. Emvula a ensuite signalé que les femmes assumaient une charge disproportionnée de la responsabilité d’aider les victimes du VIH/sida, ce qui diminuait leurs perspectives de participation à des programmes de développement socioéconomique.


Mme GRETA GUNNARSDOTTIR (Islande) a fait remarquer que son pays était, pour la troisième année consécutive, au sommet de l’indice sur l’égalité entre les sexes publié par le Forum économique mondial.  Le Gouvernement islandais, qui a pour la première fois à sa tête une femme Premier Ministre, a également incorporé dans ses politiques une budgétisation sexospécifique, a-t-elle souligné.  De nombreux progrès ont également été enregistrés dans le domaine de la lutte contre la violence sexuelle, notamment grâce à l’appui de l’ONG « Stigamot », qui a établit un centre d’accueil et d’aide aux victimes de ces violences, ainsi qu’aux victimes de la traite des êtres humains.  La représentante a cependant noté que des défis persistaient, ainsi que des inégalités en matière de parité dans le secteur privé et qu’à cette fin, le Parlement avait adopté une législation imposant au moins 40% de femmes dans les conseils d’administration d’ici à la fin 2013.  S’agissant des femmes rurales, elle a considéré qu’un accès équitable à l’éducation et aux ressources, ainsi que la capacité de contrôler leur reproduction, étaient des éléments fondamentaux de leur autonomisation.  


M. THOMASLAMBERT (Belgique) s’est félicité du thème prioritaire de cette cinquante-sixième session et s’est dit convaincu qu’une approche complète de l’autonomisation des femmes rurales était indispensable à la lutte contre la faim et la pauvreté.  Il a souligné qu’en 2011, l’autonomisation des femmes rurales avait été le quatrième pilier de la stratégie belge en matière de coopération au développement, qui a été centrée sur l’agriculture et la sécurité alimentaire.  Il a ajouté que la Belgique était, par ailleurs, en train d’augmenter la part de l’agriculture dans son aide publique au développement (APD) pour la porter à 15% de cette APD d’ici à 2015.  Il a réaffirmé que les femmes rurales demeureraient parmi les priorités des actions.  


S’agissant des progrès réalisés au niveau national, le représentant de la Belgique a rappelé que l’un des défis avait concerné la sous-représentation des femmes à des fonctions exécutives et de direction.  Il a expliqué que son pays avait enregistré d’énormes progrès à cet égard en adoptant notamment une loi qui introduit des quotas pour leur assurer une présence dans les conseils d’administration des sociétés: 1 siège sur 3, a-t-il précisé.  Comme dans plusieurs pays européens, l’un des enjeux concernait aussi les écarts de salaires entre hommes et femmes, a-t-il poursuivi, notant que cette question avait constitué la priorité du Centre pour l’égalité entre hommes et femmes.  Il a ensuite cité plusieurs autres avancées en matière d’égalité de sexes ou de lutte contre les discriminations basées sur le sexe.  Il a notamment cité l’exemple du Plan d’action 2010-2014 de lutte contre la violence entre partenaires et contre toute forme de violence domestique, dont la portée a été élargie afin d’inclure de nouvelles formes de violence, telles que le mariage forcé, le crime d’honneur ou les mutilations génitales. 


Mme MADINA JARBUSSYNOVA (Kazakhstan) a indiqué que le programme de développement des zones rurales de son pays ciblait la modernisation, la lutte contre la pauvreté et l’assistance sociale.  La participation politique des femmes rurales ainsi que leur accès aux soins de santé sont également privilégiés, a-t-elle ajouté.  Le Kazakhstan dispose de cliniques mobiles pour répondre à l’absence de services de santé de qualité dans les campagnes, et il est prévu d’acheter 16 hélicoptères pour intervenir dans les situations d’urgence.  Elle a observé que l’éducation en milieu rural laissait à désirer et a expliqué que le Gouvernement kazakh avait lancé différentes initiatives pour assurer la bonne qualité de la formation qui y est dispensée.  Il est également prévu d’élargir les perspectives d’emploi pour les femmes dans le secteur agricole.  La représentante a ensuite cité les mérites du microcrédit dont bénéficient les femmes et qui leur permet d’acquérir des terres et de se lancer dans la création de microentreprises.  L’accès à l’Internet en zone rurale devrait par ailleurs favoriser l’obtention d’un emploi en zone rurale, a-t-elle estimé.


M. JOSEPH GODDARD (Barbade) a indiqué que l’initiative « Femme entrepreneurs » de la Barbade avait été remise sur pied afin de fournir une formation et des perspectives aux femmes créatrices de microentreprises.  Une politique de tolérance zéro est maintenue à l’égard de la violence domestique, et une enquête nationale a été déployée pour mesurer l’ampleur du phénomène dans le pays et la législation en la matière sera révisée, a indiqué M. Goddard.  Le représentant a également indiqué que la traite des êtres humains était punie au pénal.  En matière de santé, un programme de sensibilisation met l’accent sur l’aspect genre de la pandémie de VIH/sida, ainsi que sur la corrélation entre la violence sexiste et cette maladie.


M. JOSÉ ANTONIO DOS SANTOS (Paraguay) a constaté que son pays avait atteint un changement de paradigme dans sa politique nationale en faveur de l’égalité et que de bons résultats avaient été réalisés grâce à des stratégies qui ont principalement ciblé des secteurs traditionnellement « invisibles », comme le travail domestique, l’emploi en zone rurale et l’artisanat.  Il a ajouté que les efforts du Gouvernement paraguayen s’étaient aussi concentrés sur la professionnalisation des femmes, ainsi que sur leur accès aux services de base.  Il a aussi fait part de l’initiative baptisée « SOS Femmes », à savoir une ligne téléphonique accessible 24 heures sur 24 aux victimes de violences sexuelles ou domestiques.  Rappelant la nécessité d’assurer le fonctionnement des mécanismes mis en place au niveau national en faveur de la lutte contre la faim et la pauvreté, il a appelé l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à fournir à son pays des conseils basés sur l’expérience acquise dans la région.


M. CHRISTOPHER GRIMA (Malte) a évoqué l’existence à Malte de la Commission nationale pour la promotion de l’égalité qui cible en premier lieu la parité dans le domaine de l’emploi en encourageant les employeurs à promouvoir l’égalité des chances et des traitements entre hommes et femmes.  Le plan de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale met l’accent sur l’inclusion sociale des enfants et des jeunes, l’emploi et l’égalité des chances, a dit M. Grima.  Il a également parlé des services de soins qu’octroie Malte, en précisant que son gouvernement était convaincu que les enfants « non-nés » auraient dû jouir également du droit à la vie et que ceux en conception devaient donc être protégés.


M. VLADIMIR TRUBIN (Fédération de Russie) a expliqué que les femmes rurales russes représentaient une tranche active de la société.  Une loi fédérale sur le développement de l’agriculture et le plan de développement à long terme de la Fédération de Russie les ciblent en particulier.  Il s’est félicité du fait que dans son pays, un chef d’entreprise sur trois était une femme et la qualité de vie s’est beaucoup améliorée dans les zones rurales.  Le secteur de la santé profite d’allocations gouvernementales, et le réseau d’associations des femmes rurales russes est actif, a-t-il par ailleurs fait savoir.  M. Trubin a ensuite estimé qu’ONU-Femmes devait être un mécanisme professionnel administratif complet capable de s’adapter en fonction des tâches qui lui sont assignées.


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a indiqué que pour accroître l’émancipation et l’indépendance économiques des femmes rurales, l’Agence de développement de son pays appuie plusieurs projets dont un centre pour les femmes rurales au Zimbabwe.  Le représentant a aussi parlé de la violence sexiste à laquelle, a-t-il estimé, les femmes rurales sont particulièrement vulnérables compte tenu de leur accès limité à la justice par rapport aux femmes urbaines.  Il s’est donc félicité des projets pionniers comme l’Unité des personnes vulnérables que la Police des Nations Unies a mise en place au Timor-Leste. 


Actives au niveau de leur communauté, les femmes rurales, a poursuivi le représentant, sont exclues des processus de rédaction des lois et des constitutions.  Les États doivent tout faire pour relayer la voix de ces femmes dans les capitales, a-t-il dit, avant de se féliciter de ce que ONU-Femmes ait fait de la participation politique des femmes, une de ses priorités de l’année 2012.  Pour appuyer les efforts du Conseil de sécurité visant à intégrer dans tous les efforts la thématique « femmes, paix et sécurité », le Liechtenstein, a rappelé le représentant, a organisé, du 28 au 30 janvier 2012, un atelier sur l’intégration de cette thématique en Afghanistan.  Il a annoncé que les résultats de cet atelier seront présentés le 29 mars prochain, ici même au Siège de l’ONU, à New York.


M. KANYA KHAMMOUNGKHOUN (République démocratique populaire lao) a indiqué que les femmes représentaient 25% des 115 parlementaires du pays.  Les Laotiennes peuvent faire figurer leur nom à côté de celui de leurs époux sur les titres de propriété, garder leur nom de jeune fille après le mariage et jouir de leur droit à l’héritage.  Le taux de filles scolarisées est passé de 81,2% en 2005 à 90,4% en 2009.  Le représentant a également indiqué qu’un projet pilote avait été lancé pour assurer la gratuité des accouchements dans les hôpitaux centraux et qu’il était prévu de l’étendre aux niveaux provincial et local.  M. Khammoungkhoun a ensuite fait savoir que la deuxième stratégie nationale pour l’avancement de la femme 2011-2015 avait été adoptée, mais que le Gouvernement devait disposer de suffisamment de ressources financières et matérielles pour assurer sa mise en œuvre effective.


Mme HELEN BECK (Iles Salomon) a expliqué que 80% de la population de l’archipel vivaient dans des zones rurales, dont une grande majorité de femmes.  Elle a regretté que celles-ci ne puissent pas encore prendre part aux processus de prise de décisions sur des questions qui les concernent directement.  Elle a souligné que la violence à l’égard des femmes était l’une des préoccupations nationales majeures et que des activités de sensibilisation étaient orientées, à cet égard, vers les communautés rurales.  Elle a ensuite fait remarquer que les phénomènes climatiques et la fréquence des catastrophes naturelles avaient augmenté et représentaient des défis supplémentaires pour les droits des femmes rurales.  Elle a appelé la communauté internationale à une réduction des émissions de gaz à effet de serre pour protéger l’autonomisation de ces femmes.


M. ARAYA DESTA (Érythrée) a fait remarquer que les femmes avaient représenté 30% des rangs de l’Armée de libération de l’Érythrée durant la lutte pour l’indépendance du pays et que, pour cette raison, la question des femmes occupait une place de premier plan dans la société.  Il a précisé que pour accroître l’autonomisation des femmes rurales en Érythrée, les politiques macroéconomiques avaient été axées sur l’amélioration des services sociaux et de la santé dans les communautés rurales.  Le Gouvernement est ainsi parvenu à réduire la mortalité maternelle dans les villages.  Rappelant que 80% des accouchements en milieu rural avaient lieu sans l’assistance d’un médecin ou d’une sage-femme, il a expliqué que le Gouvernement érythréen avait mis l’accent sur la formation des mères et des sages-femmes traditionnelles, afin de les préparer aux accouchements difficiles.  Ces initiatives ont été couronnées de succès et ont permis à l’Érythrée d’atteindre l’objectif 5 des OMD en faveur de la santé maternelle, s’est-il félicité.  En ce qui concerne l’éducation, il a rappelé que la majorité des communautés rurales étaient nomades et a cité un projet de construction d’écoles, ainsi qu’un projet de 100 écoles mobiles qui a augmenté la participation des jeunes filles aux activités scolaires. 


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: Ban Ki-moon appelle les États à parler « d’une seule voix claire et forte » face à la situation en Syrie et à appuyer « dans l’unité » l’Envoyé spécial, M. Kofi Annan

AG/11210

Assemblée générale: Ban Ki-moon appelle les États à parler « d’une seule voix claire et forte » face à la situation en Syrie et à appuyer « dans l’unité » l’Envoyé spécial, M. Kofi Annan

02/03/2012
Assemblée généraleAG/11210
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-sixième session

99e séance plénière – après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: BAN KI-MOON APPELLE LES ÉTATS À PARLER « D’UNE SEULE VOIX CLAIRE ET FORTE » FACE

À LA SITUATION EN SYRIE ET À APPUYER « DANS L’UNITÉ » L’ENVOYÉ SPÉCIAL, M. KOFI ANNAN


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a appelé aujourd’hui l’Assemblée générale à parler d’une « seule voix claire et forte » pour obtenir des autorités syriennes et de toutes les autres parties qu’elles mettent fin à la violence.  M. Ban Ki-moon, qui informait l’Assemblée générale de l’évolution de la crise, a tranché: « la voie vers une solution pacifique est difficile mais claire ».  Cette voie, a-t-il précisé, passe par l’arrêt immédiat des tueries et de la violence, l’accès des agents humanitaires et la tenue d’un dialogue politique entre tous les acteurs syriens.


Le Secrétaire général, qui a dit non à la militarisation de l’opposition syrienne, a prévenu que l’Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes, M. Kofi Annan, aura besoin de l’appui unifié de toute la communauté internationale.


M. Ban Ki-moon a annoncé que l’Envoyé spécial a quitté New York ce matin même après avoir consulté, pendant deux jours, les États Membres, dont ceux du Conseil de sécurité et de la Ligue arabe ainsi que les représentants de la Mission permanente de la Syrie auprès des Nations Unies et d’autres parties prenantes.  M. Annan doit se rendre, la semaine prochaine, au Caire pour des consultations avec le Secrétaire général de la Ligue des États arabes et dans d’autres capitales dont Damas. 


« Il est important que la communauté internationale ne garde qu’une seule voie de médiation », a averti le Secrétaire général qui s’entretiendra aussi, la semaine prochaine à Londres, avec son homologue de la Ligue arabe. 


La partialité du Secrétaire général est inquiétante pour le Gouvernement syrien, a commenté le représentant de la Syrie, M. Bashar Ja’afari, qui a vu une position de nature à favoriser la tension plutôt que l’apaisement.  Comment l’ONU peut-elle tenir un discours aussi violent à l’égard de la Syrie et dépêcher, dans le même temps, un Envoyé spécial en mission de bons offices? s’est étonné le représentant.


Il s’est également dit surpris que le Secrétaire général aujourd’hui et son adjoint aux affaires politiques, il y a deux jours, aient oublié de mentionner la mise en œuvre en Syrie d’un programme national de réformes et l’adoption d’une nouvelle Constitution qui proclame l’avènement d’un État démocratique. 


Pour le représentant de l’Arabie saoudite, rien n’a changé depuis le début de la crise.  La solution doit émaner d’une unité nationale qui inclue tous les segments du peuple syrien, en plus du déploiement de forces conjointes de l’ONU pour maintenir la sécurité et la paix en Syrie.  Pourquoi s’arrêter en si bon chemin, a ironisé le représentant de la Syrie dans son droit de réponse.  Pourquoi ne pas prôner un plan sur la démocratie pour l’ensemble des États Membres de l’Organisation de la coopération islamique? 


Le représentant de l’Égypte, M. Maged Abdelaziz, a espéré que la Syrie finira par réaliser la gravité de la situation car nous sommes devant un problème de souffrances d’une population civile et d’un État qui nie ce qui se passe.  Son homologue de l’Iran, M. Mohammed Khazaee, a exhorté tous les États à cesser les provocations comme les appels au changement de régime et les incitations à la révolte armée, et à appuyer plutôt le travail de M. Kofi Annan. 



PRÉVENTION DES CONFLITS ARMÉS


Déclarations


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a d’emblée promis à l’Assemblée générale de l’informer régulièrement compte tenu de la gravité des faits.  Nous avons, a-t-il dit, suivi la situation en Syrie, avec une inquiétude croissante.  Nous avons vu des tirs d’artillerie lourde, des tanks se diriger vers des quartiers très peuplés et, hier, une attaque foudroyante sur la ville de Homs. 


Les pertes en vies humaines sont lourdes et nous continuons à recevoir des informations sur des exécutions sommaires, des détentions arbitraires et des cas de torture.  À Homs et à Hama, entre autres, des combats brutaux ont piégé la population.  Ces attaques « atroces » sont d’autant plus horribles qu’elles sont menées systématiquement par le Gouvernement contre sa propre population. 


Se félicitant de la déclaration « claire et forte » que le Conseil de sécurité a rendue publique hier, et de la position du Conseil des droits de l’homme, le Secrétaire général s’est dit déçu que la Coordonnatrice des secours d’urgence, Mme Valerie Amos, n’ait pu se rendre en Syrie malgré les multiples promesses.  Aujourd’hui, des équipes du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de la Société syrienne du Croissant-Rouge ont été autorisées à pénétrer à Homs mais elles attendent toujours un accès à Bab Amr.


Le Secrétaire général a annoncé que l’Envoyé spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue des États arabes, M. Kofi Annan, quitte New York ce soir.  Pendant son séjour de deux jours, il a consulté les États Membres, dont ceux du Conseil de sécurité et de la Ligue des États arabes ainsi que les représentants de la Mission syrienne et d’autres parties prenantes.  Il doit se rendre, la semaine prochaine, au Caire pour des consultations avec le Secrétaire général de la Ligue des États arabes et dans d’autres capitales dont Damas. 


M. Ban a aussi annoncé que le Secrétariat de l’ONU a reçu hier la réponse de la Mission syrienne à la note verbale lui demandant des réponses aux exigences claires de la résolution 66/253 de l’Assemblée générale.  Quant aux informations sur ce que font exactement les pays de la Ligue arabe pour appuyer leur Initiative, le Secrétaire général a indiqué qu’il devrait s’entretenir, la semaine prochaine à Londres, avec le Secrétaire général de la Ligue à qui il a encore parlé hier. 


M. Ban s’est voulu clair: la puissance de feu de l’opposition syrienne est de loin inférieure aux armes lourdes de l’armée syrienne.  Il a reconnu que des groupes extrémistes ont abusé de la situation pour mener des attaques, en particulier à Damas et à Alep. 


Mais, a-t-il poursuivi, des sources crédibles laissent entendre que depuis le mois de mars, plus de 7 500 personnes auraient perdu la vie, dont des femmes et des enfants.  Dans de nombreux cas, le nombre de morts par jour a dépassé la centaine.  Celui des réfugiés s’établit désormais à 25 000 et celui des personnes déplacées entre 100 000 et 200 000.


Après s’être attardé sur les nombreuses violations des droits de l’homme, le Secrétaire général a dit: « nous devons faire ce qui est en notre pouvoir pour mettre fin à la crise.  Nous devons encourager une transition conduite par les Syriens eux-mêmes vers un système politique démocratique et pluraliste ». Malheureusement, a souligné le Secrétaire général, la communauté internationale a échoué jusqu’ici et son action ou plutôt son inaction semble avoir encouragé les autorités syriennes à réprimer brutalement son peuple. 


La militarisation de l’opposition n’est pas non plus la solution, a tranché le Secrétaire général.  La communauté internationale, a-t-il préconisé, doit recouvrer de toute urgence son unité pour presser les autorités syriennes et toutes les autres parties de mettre fin à la violence.  D’une même voix, a-t-il ajouté, elle doit insister pour que les autorités syriennes ouvrent l’accès aux agents humanitaires comme une première étape essentielle vers une solution pacifique. 


C’est dans cet esprit et dans ce but que l’Envoyé spécial a été nommé, pour travailler à la fin de la violence et des violations des droits de l’homme et promouvoir une issue pacifique à la crise, a précisé le Secrétaire général.  Il est important que la communauté internationale ne garde qu’une seule voie de médiation.  Dans ce contexte, il a cité la réunion des « Amis du peuple syrien » qui vient de se dérouler à Tunis où étaient représentés 65 pays et organisations. 


La voie vers une solution pacifique à la crise syrienne est « difficile mais claire »: l’arrêt immédiat des tueries et de la violence, l’accès des agents humanitaires et la tenue d’un dialogue politique entre tous acteurs syriens.  À cet égard, l’Envoyé spécial conjoint aura besoin de l’appui de toute la communauté internationale qui doit parler d’une seule voix « claire et forte ». 


La poursuite de la violence, a prévenu le Secrétaire général, risque de plonger la Syrie dans une véritable guerre civile et dans un conflit communautaire qui hantera le pays pendant longtemps.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a jugé que la partialité de la présentation du Secrétaire général était inquiétante pour le Gouvernement syrien car de nature à augmenter la tension plutôt que de trouver des solutions.  Le représentant a estimé que la violence de ce discours confinait à la diffamation puisqu’il se base sur des rapports d’opposants qui séjournent dans des pays ouvertement opposés à la Syrie.  Cette situation, a-t-il dit, nous rappelle la mentalité dominante des années 50 à l’égard de pays considérés comme des républiques bananières.  M. Ja’afari a fustigé ce qu’il a appelé « une duplicité inexplicable de l’ONU ».  Il s’est demandé comment l’ONU pouvait concilier à la fois un discours violent à l’égard de la Syrie et envoyer M. Kofi Annan en mission de bons offices?  Comment oser prétendre que la Syrie s’est opposée à la visite de la Coordonnatrice des secours d’urgence, Mme Valerie Amos, alors que j’ai moi-même prévenu le Secrétariat que le Gouvernement syrien avait accepté sa visite en lui demandant de prévoir une date de visite, compte tenu des procédures diplomatiques. 


Le représentant s’est étonné du contenu de la déclaration du Conseil de sécurité qui s’appuie aussi sur de fausses allégations.  Il s’est dit attristé par la façon dont se sont comportés certains membres du Secrétariat et s’est dit surpris que le Secrétaire général déclare que la Syrie n’est pas en mesure de faire face à ses responsabilités en matière de protection de ses civils.  Prétendre que le Gouvernement syrien a failli à sa responsabilité cache de façon impardonnable de nombreuses données, a-t-il dit.  On oublie, a-t-il voulu rappeler, que plusieurs pays ont indiqué ouvertement leur intention de fournir des armes aux groupes d’opposition, que la Libye a promis 100 millions de dollars à l’opposition et que des éléments d’Al-Qaida ont été tués à Homs où se trouvent d’ailleurs de nombreux combattants étrangers. 


Où est le respect du droit, lorsque l’on ne tient pas compte de ces éléments? s’est interrogé le représentant.  Il s’est aussi étonné que le Secrétaire général ait mentionné la « force de frappe des opposants », en se demandant si d’autres gouvernements trouveraient légitimes que leur opposition soit armée.  Il s’est dit surpris de la partialité du Secrétariat de l’ONU qui est allé participer à un événement à Tunis, contraire à la légalité internationale car ouvertement hostile à un État Membre. 


Le représentant a aussi relevé que l’adoption de la résolution 66/253 était contraire aux procédures habituelles puisqu’elle a été rédigée et adoptée sans consultation préalable du pays concerné, en l’occurrence la Syrie.  Il a dénoncé la partialité des auteurs de ce texte qui ont refusé les amendements de la Fédération de Russie et d’autres pays, pour imposer une vision unilatérale et subjective, en contradiction avec la réalité de terrain.  Il a regretté que cette résolution ne tienne pas compte des efforts et initiatives de réformes syriens et de la présence sur le territoire de combattants étrangers.  Il a fustigé des sanctions injustes qui auront des incidences sur le bien-être de la population syrienne.  Il a estimé que les nombreux vices de procédure témoignaient de la partialité avec laquelle la Syrie est traitée.  Il a dénoncé la surdité et le silence complices des uns qui se conjuguent à la partialité des autres. 


Tout cela démontre que la pression est politique et n’a d’autre dessein que de servir les intérêts des ennemis de la Syrie, a-t-il dit, en ajoutant qu’on utilisait l’ONU pour agresser les droits de la Syrie. 


M. Ja’afari s’est étonné que le Secrétaire général aujourd’hui et le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, il y a deux jours, aient oublié de mentionner la mise en œuvre par la Syrie d’un programme national de réformes pour répondre aux aspirations légitimes du peuple et conclu par l’adoption d’une nouvelle Constitution qui proclame l’avènement d’un État syrien démocratique.  Je ne prétends pas qu’il n’y a pas de problème en Syrie, qu’il n’y a pas d’opposition et qu’il ne faut pas réformer, a dit le représentant syrien, en regrettant l’attitude de certains pays arabes qui poussent l’opposition à ne pas négocier, à ne pas déposer les armes alors que les États-Unis accueillent sur leur territoire les représentants de l’opposition armée. 


Le représentant syrien a déclaré que la majorité des armes découvertes lors de la prise d’Homs étaient d’origine israélienne, en souhaitant que l’ingérence humanitaire ne soit pas utilisée comme alibi pour détruire la Syrie, où la majorité de la population et du territoire vit dans de bonnes conditions.  La dégradation des services sociaux est le fait des groupes armés, a-t-il dit, avant d’accuser les auteurs de ce complot contre la souveraineté et l’intégrité de la Syrie d’être responsables de l’augmentation des violences, des tensions et de l’instabilité. 


En conclusion, il a exhorté la communauté internationale à venir en aide au Gouvernement et au peuple de la Syrie s’agissant des problèmes humanitaires dans certaines régions.  « Aidez la Syrie en vertu de la Charte de l’ONU et des principes du droit international, a-t-il insisté, avant d’appeler les médias à cesser de manipuler, de vendre et d’acheter une opposition syrienne patriote et honnête. 


M. ABDALLAH YAHYA A. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a indiqué que le Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG) se félicite de la nomination de M. Kofi Annan en tant qu’Envoyé spécial conjoint.  Il a relevé que depuis l’échec du Conseil de sécurité à prendre une décision sur la situation en Syrie à cause de « la regrettable utilisation du veto par certains de ses membres », le régime syrien agit comme s’il avait reçu le feu vert pour écraser les citoyens syriens non armés et étouffer leur révolution.  Le régime syrien s’est en réalité engagé dans une course contre la montre pour accomplir sa tâche avant que la communauté internationale ne passe à l’action, a-t-il soupçonné.  Mais hier, a-t-il regretté, nous avons vu la communauté internationale échouer au test de conscience devant un nouveau Srebrenica, comme si elle n’avait rien appris du Rwanda, du Kosovo et de Gaza.


Le représentant a exhorté le Conseil de sécurité à assumer son rôle et ses responsabilités morales en appelant à faire cesser la violence et en prenant les moyens d’arrêter la machine à tuer syrienne et de sauver les civils pris au piège à Homs, Hama et dans toutes les villes syriennes.  Le Conseil doit aussi faire en sorte que la fourniture de l’aide médicale et humanitaire ne soit pas entravée, et doit assister M. Kofi Annan dans l’exécution de sa mission.  Le Conseil doit œuvrer en vue de parvenir à une solution politique qui garantisse aux Syriens une vie décente et la sécurité. 


La solution doit émaner d’une unité nationale qui inclue tous les segments du peuple syrien, en plus du déploiement de forces conjointes de l’ONU pour maintenir la sécurité et la paix en Syrie.  L’Arabie saoudite et le CCG sont prêts à appuyer les efforts visant à sauver le peuple syrien et à renforcer sa capacité à se protéger.  Nous tenons responsables la communauté internationale et le Conseil de sécurité, précisément ceux qui ont usé de leur droit de veto, de ce qui se passe actuellement dans les rues et dans les maisons de Bab Amr, a-t-il dit.


M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte) a déclaré que la situation en Syrie s’aggravait de jour en jour avec de graves conséquences politiques, économiques et sociales pour la Syrie et pour la région.  Il a appuyé la nomination de l’Envoyé spécial conjoint et a réaffirmé que la visite dans la région de M. Kofi Annan était en accord avec la résolution 66/253 de l’Assemblée générale et les décisions de la Ligue des États arabes.  Le représentant de l’Égypte a vivement contesté l’affirmation de son homologue syrien selon laquelle la Syrie n’était partie à aucune des négociations ayant abouti aux décisions de la Ligue des États arabes.  Il a rappelé que, l’année dernière, la Syrie ne s’était pas opposée à la décision de la Ligue arabe de suspendre la Libye.  La Syrie ne s’est pas non plus opposée à la résolution 1973 du Conseil de sécurité qui a imposé une zone d’exclusion aérienne en Libye.  La Syrie ne peut donc pas regretter aujourd’hui de n’avoir pu participer à des négociations.  Le représentant a appelé la Syrie à accueillir immédiatement la Coordonnatrice des secours d’urgence et des représentants d’organisations humanitaires, et a jugé indispensable d’établir un dialogue entre tous les Syriens, y compris ceux de l’opposition qu’ils soient en Syrie ou à l’extérieur.


Tout en reconnaissant que la militarisation de l’opposition ne pourra qu’aggraver la situation, M. Abdelaziz a exhorté le Gouvernement syrien à ne pas voir l’inaction de la communauté internationale comme une invitation à poursuivre les violences.  Le rapport oral du Secrétaire général, a-t-il estimé, constitue une description claire de la situation sur le terrain.  Le problème n’est pas de savoir qui tue mais de reconnaître que des civils innocents meurent chaque jour en Syrie.  Le seul malheur de ces civils est de vivre dans un pays qui ne respecte ni la vie ni les droits de sa population.  Il a espéré que la Syrie finira par réaliser la gravité de la situation car nous sommes devant un problème de souffrances d’une population civile et d’un État qui nie ce qui se passe.  Il a souhaité continuer d’être informé par le Secrétaire général de la mise en œuvre de la résolution 66/253 et de la mission de l’Envoyé spécial conjoint.    


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran) s’est félicité de la nomination de M. Kofi Annan en souhaitant que, compte tenu de son expérience, il saura mener sa mission dans le meilleur intérêt du peuple syrien.  Il a précisé que l’Iran appuyait toutes les initiatives et efforts conduisant à un processus intersyriens.  Il a regretté que depuis le début de la crise, certains États aient initié des actes de provocation qui ont poussé le pays dans la guerre civile.  Il a jugé urgent de mettre fin à toutes formes d’interventions étrangères, dont l’arrivée d’armes en Syrie.  Il a regretté les appels au changement de régime et les incitations à la révolte armée, en prévenant que l’instabilité de la Syrie aura de graves répercussions sur l’ensemble de la région.  Il a appelé au renforcement de l’unité et de la sécurité nationales en exhortant tous les États Membres à appuyer les travaux de M. Annan et de cesser toute provocation.  


Droit de réponse


Le Représentant de la République arabe syrienne a voulu répondre à son homologue d’Arabie saoudite qui « a prononcé des paroles dangereuses » lorsqu’il a qualifié le Gouvernement syrien « de régime de Damas ou de régime Assad ».  Je ne le ferai pas, a-t-il dit, pour le Gouvernement d’Arabie saoudite que je respecte en tant que pays arabe et frère.  Il a aussi répondu à l’appel sur l’envoi d’une force internationale en Syrie.  Dans ce cas, a-t-il dit, il fallait adopter un plan en faveur de la démocratie pour l’ensemble de la région et des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique.


La question la plus importante, a-t-il estimé, est le retrait des forces saoudiennes de Bahreïn.  Mais, a-t-il tempéré, je ne compte pas transformer cette Assemblée en une tribune pour régler les problèmes arabes et je demande aux États Membres de ne pas céder à la provocation.  On ne peut qualifier le Gouvernement de « régime Assad », comme on parle d’Arabie saoudite, car la Syrie n’est pas la « République d’Assad ».


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