L’autonomisation économique de la femme est une affaire rentable, estiment les participants à la quatrième réunion annuelle du programme « l’égalité est une bonne affaire »
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Pacte mondial - ONU-Femmes
Manifestations sur l’autonomisation de la femme
Matin & après-midi
L’AUTONOMISATION ÉCONOMIQUE DE LA FEMME EST UNE AFFAIRE RENTABLE, ESTIMENT LES PARTICIPANTS
À LA 4ÈME RÉUNION ANNUELLE DU PROGRAMME « L’ÉGALITÉ EST UNE BONNE AFFAIRE »
L’autonomisation économique de la femme est une affaire rentable. C’est le credo confirmé aujourd’hui par les 200 et quelque hommes et femmes chefs d’entreprise et représentants de la société civile, des gouvernements et du système des Nations Unies au cours de la quatrième réunion annuelle sur l’initiative « L’égalité est une bonne affaire »* lancée conjointement par ONU-Femmes et le Pacte mondial des Nations Unies.
La manifestation, qui s’est déroulée tout au long de la journée au « Suny Global Center » de New York, était également l’occasion de célébrer le deuxième anniversaire du lancement, par le Secrétaire général des Nations Unies, des sept Principes d’autonomisation de la femme sur la manière de consolider la place des femmes sur le lieu de travail, sur les marchés et dans la société dans son ensemble.
Aujourd’hui, M. Ban Ki-moon a souligné que 400 chefs d’entreprises ont désormais adhéré à ces Principes contre 160, il y a un an. À une centaine de jours de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable -Rio+20-, il faut souligner la contribution attendue du secteur privé, a insisté le Secrétaire général, en parlant ainsi d’un des neuf « grands Groupes » identifiés dans « Action 21 », le document final de la première Conférence de Rio, il y a 20 ans.
« Le développement durable n’est pas possible si le milieu des affaires ne se l’approprie pas », a dit le Secrétaire général, en ajoutant: « de même que la durabilité ne pourrait être effective au niveau des entreprises et à l’échelle mondiale, sans l’apport des femmes ». Les entreprises qui ont intégré les sept Principes se sont rendues compte qu’investir dans les femmes augmentent les profits.
« Il ne fait aucun doute que les pays et les entreprises, qui respectent le plus strictement l’égalité des sexes, ont un niveau de croissance et de développement parmi les plus élevés », a renchéri Mme Michele Bachelet, Directrice exécutive d’ONU-Femmes. Son homologue du Pacte mondial, M. Georg Kell a affirmé que de plus en plus d’entreprises reconnaissent que le monde des affaires pourrait réellement contribuer au développement durable s’il intégrait l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans les calculs de viabilité de l’entreprise.
Présidente et Directrice générale de « Sabanci Holding », Mme Güler Sabanci s’est vantée de ce que son groupe a toujours été aux premiers plans de l’égalité des sexes et qu’il n’hésite pas à mener des campagnes en Turquie. En tant que chef d’entreprise, a-t-elle confié, « cette implication m’impose un niveau de responsabilité plus important ».
À la suite de ces orateurs qui se sont exprimés au cours de la cérémonie d’ouverture, les travaux, placés sous le thème de « L’égalité des sexes pour des affaires durables », ont donné lieu à des exposés et des discussions sur les sous-thèmes suivant: Faire bouger le niveau d’égalité des genres: les principes d’autonomisation des femmes en mouvement; Démystifier les mesures: surmonter les obstacles afin d’accroître la transparence; Intégrer l’aspect genre dans la durabilité des entreprises; et Transformer l’élan de leadership pour faire progresser l’égalité des sexes et la durabilité.
Les débats, qui étaient dirigés par Mme Linda Tarr-Whelan, ancienne diplomate américaine et experte de renommée internationale sur les questions de leadership féminin, ont permis de faire des constats et de dégager des suggestions.
Premier constat: le monde des affaires reste assez fermé aux femmes, ont dit plusieurs oratrices. Même si des avancées sont visibles, la représentativité des femmes en nombre et surtout aux postes les plus élevés reste une gageure. La situation est encore plus difficile dans les pays en développement où les femmes représentent la majorité des analphabètes.
Un exposé sur le classement des 500 entreprises les plus riches des États-Unis a démontré que 3,6% seulement des patrons sont des femmes. De même, les cours de Master en administration des affaires (MBA) ne prévoient rien sur l’aspect « genre ou autonomisation de la femme », a regretté une participante. Il n’est donc pas surprenant que les chefs d’entreprise ne tiennent pas compte de l’égalité des sexes lorsqu’ils nomment des gens.
La solution? L’augmentation du nombre de femmes dans les conseils d’administration, par exemple, ont plaidé de nombreux orateurs. La représentante de la Banque mondiale a expliqué les programmes de renforcement des capacités en gestion d’entreprise que son institution met en œuvre dans le monde. La croissance économique et l’égalité des sexes sont liées, a-t-elle insisté. Elle a également dit avoir constaté que les programmes de protection de l’environnement ont plus de succès quand les femmes y sont engagées.
À la cérémonie de clôture, Mme Elisabeth Thompson, Coordonnatrice exécutive de la Conférence de Rio+20, a insisté sur le lien entre la Conférence et l’avenir des femmes. Elle a invité les femmes à prendre le leadership sur les questions environnementales et économiques pour faire en sorte que le terme « durabilité » rime avec « profits » et non plus avec « austérité ». Elle a également dit son inquiétude de voir les femmes exclues des emplois dits verts, alors que Rio+20 devrait marquer le passage à l’économie verte.
Créé en 2010 par l’Assemblée générale, ONU-Femmes est l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Elle est le résultat de la fusion de la Division de la promotion de la femme (DAW); de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW); du Bureau de la Conseillère spéciale pour la problématique hommes-femmes (OSAGI); et du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM).
Lancé en 2000 par l’ancien Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, le Pacte mondial est une initiative stratégique signé par des entreprises qui s’engagent à aligner leurs activités sur 10 principes universellement acceptés en matière de droits de l’homme, de droit du travail, de protection de l’environnement et de lutte contre la corruption. Il compte aujourd’hui 8 700 « entreprises citoyennes » et autres parties prenantes de 130 pays différents.
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