Le Conseil de sécurité salue les avancées réalisées à la Conférence de Londres sur la Somalie
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Conseil de sécurité
6729e séance – matin & après-midi
LE CONSEIL DE SÉCURITÉ SALUE LES AVANCÉES RÉALISÉES À LA CONFÉRENCE DE LONDRES SUR LA SOMALIE
Le Conseil a salué, aujourd’hui, les avancées réalisées à la Conférence internationale de Londres sur la Somalie, le 23 février dernier, lors de laquelle les participants se sont engagés à « assurer un appui international, des progrès dans le processus politique, la sécurité, une stabilité croissante, le développement économique et des mesures de lutte contre le terrorisme, la piraterie et la prise d’otages ».
Le Conseil, dans une déclaration présidentielle lue par le Sous-Secrétaire d’État aux affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume-Uni, M. Henry Bellingham, a approuvé pleinement le Communiqué de la Conférence de Londres, soulignant qu’à cette occasion la communauté internationale avait « fait montre de sa volonté politique ainsi que de sa détermination à soutenir le peuple somalien dans l’instauration de la paix et de la stabilité dans son pays ».
Le Conseil, qui a consacré à la situation en Somalie un débat public auquel ont participé une trentaine de délégations, ainsi que le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, s’est en outre félicité du « consensus trouvé à Londres sur le fait que le mandat des Institutions fédérales de transition s’achèvera en août 2012 et que la période de transition ne sera plus prorogée ».
Le Conseil, qui a souligné l’importance d’une gouvernance efficace en Somalie et de la fourniture de services de base à la population, a exhorté la communauté internationale, en coordination avec l’ONU et la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), à « fournir un appui accru aux secteurs de la sécurité et de la justice somaliens ».
Enfin, le Conseil de sécurité, qui a constaté qu’il n’y avait plus de famine dans le pays, a néanmoins exigé de toutes les parties qu’elles fassent en sorte que l’aide humanitaire puisse « être acheminée sans entrave, sans retard et intégralement à toutes les personnes qui en ont besoin en Somalie, conformément au droit international humanitaire et aux droits de l’homme ».
Pour le Secrétaire général, la deuxième Conférence nationale consultative de Garowe sur la Constitution, l’adoption de la résolution 2036 (2012) du Conseil de sécurité sur la prorogation du mandat de l’AMISOM et la Conférence internationale de Londres, trois « événements majeurs » récents qui ont donné un « élan nouveau au processus de paix », sont « une occasion unique pour le peuple somalien et la communauté internationale de faire avancer le processus de paix et de réintégrer la Somalie dans le concert des nations ».
« Une fenêtre s’est ouverte pour la paix et le développement, mais c’est une fenêtre étroite », a déclaré M. Ban, qui a invité toutes les parties prenantes à « agir dans l’urgence et en synergie », car, a-t-il ajouté: « Nous ne pouvons laisser passer cette occasion ».
Le 22 février, le Conseil de sécurité avait prié l’Union africaine de porter l’effectif de l’AMISOM de 12 000 à un maximum de 17 731 hommes, afin de lui permettre de s’acquitter de son mandat conformément au nouveau concept stratégique.
Le Conseil avait ainsi suivi les recommandations formulées par le Secrétaire général dans son rapport spécial* sur la situation en Somalie.
S’exprimant par vidéoconférence, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, M. Augustine Mahiga, a indiqué que les principaux défis consistaient aujourd’hui à mettre en œuvre les Principes de Garowe « dans des délais très courts », notamment à achever la rédaction du projet de constitution d’ici à la fin du mois, et à sortir de l’impasse le Parlement fédéral de transition
Le représentant de la Somalie a affirmé que son pays se trouvait « à un carrefour », ses dirigeants s’étant, notamment, engagés à respecter les Principes de Garowe I et II et à mettre fin à la période de transition en août 2012. Le délégué a également mis l’accent sur la nécessité d’un « partenariat basé sur un consensus honnête entre le Gouvernement fédéral de transition, les différentes parties prenantes, la population, l’ONU et l’ensemble de la communauté internationale ».
« Nous devons transformer les promesses de la Conférence de Londres en réalités sur le terrain, si nous échouons, la Somalie va continuer d’être ravagée par la piraterie et l’insécurité », a prévenu le Ministre britannique Bellingham.
Le représentant turc a rappelé que son pays organiserait, le 1er juin prochain, la deuxième Conférence d’Istanbul sur la Somalie, laquelle se penchera sur les progrès réalisés depuis la Conférence de Londres et sur la stratégie post-transition.
LA SITUATION EN SOMALIE
Rapport spécial du Secrétaire général sur la Somalie (S/2012/74)
Déclaration du Président
Le Conseil de sécurité se félicite de la tenue le 23 février 2012 de la Conférence internationale de Londres sur la Somalie et approuve pleinement le communiqué qui en est issu. À cette conférence, la communauté internationale a fait montre de sa volonté politique ainsi que de sa détermination à soutenir le peuple somalien dans l’instauration de la paix et de la stabilité dans son pays.
Le Conseil salue les avancées réalisées à la Conférence de Londres sur la Somalie, où les participants se sont engagés à assurer un appui international, des progrès dans le processus politique, la sécurité, une stabilité croissante, le développement économique et des mesures de lutte contre le terrorisme, la piraterie et la prise d’otages. Il a souligné la nécessité de faire fond sur l’accord trouvé à Londres et de continuer à mener une stratégie globale visant à établir la paix et la stabilité en Somalie grâce aux efforts collectifs de toutes les parties prenantes. Il se félicite également de la tenue avant la Conférence de Londres d’une réunion sur la situation humanitaire qui dure depuis longtemps en Somalie.
Le Conseil se félicite en outre du consensus trouvé à Londres sur le fait que le mandat des Institutions fédérales de transition s’achèvera en août 2012 et que la période de transition ne sera plus prorogée. Il salue les engagements à œuvrer en faveur de la mise en place d’un gouvernement plus représentatif en Somalie, conformément à la Charte fédérale de transition, à l’Accord de Djibouti, à l’Accord de Kampala, à la feuille de route pour l’achèvement de la transition et aux Principes de Garowe. Il réaffirme respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique et l’unité de la Somalie.
Le Conseil réaffirme son plein appui à l’action menée par le Représentant spécial du Secrétaire général, Augustine P. Mahiga, et le Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie (UNPOS) aux fins de faciliter les progrès vers la paix et la stabilité en Somalie, ainsi qu’au rôle joué par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et l’Union africaine. Il se félicite du transfert de l’UNPOS à Mogadiscio et engage l’ONU à effectuer un transfert complet et plus permanent en Somalie lorsque les conditions de sécurité le permettront.
Le Conseil salue le concours que la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et les forces de sécurité nationales somaliennes apportent à la réalisation d’une paix et d’une stabilité durables en Somalie, et dit sa reconnaissance aux pays qui fournissent des contingents à l’AMISOM, sachant que des sacrifices considérables ont été consentis aussi bien par l’AMISOM que par les forces somaliennes. À cet égard, il rappelle sa résolution 2036 (2012), par laquelle il a autorisé un accroissement des effectifs de l’AMISOM, augmenté l’ampleur et la portée du dispositif d’appui à l’AMISOM pour rendre le financement de la Mission plus prévisible, plus viable et plus souple, et interdit au plan international l’importation de charbon de bois somalien. Il se félicite du précieux soutien financier que les partenaires de l’Union africaine apportent à l’AMISOM, notamment dans le cadre des programmes bilatéraux des États-Unis d’Amérique et de la facilité de soutien à la paix pour l’Afrique mise en place par l’Union européenne. Il souligne la nécessité de maintenir le soutien à l’AMISOM, et demande à tous les partenaires, actuels et nouveaux, de prêter leur concours à la Mission en lui fournissant du matériel et des fonds destinés à rémunérer les soldats, et en versant des contributions non préaffectées au Fonds d’affectation spéciale pour l’AMISOM.
Le Conseil rappelle ses résolutions 1674 (2006), 1738 (2006) et 1894 (2009) sur la protection des civils en période de conflit armé, se félicite des progrès accomplis par l’AMISOM dans la réduction du nombre de victimes civiles lors de ses opérations et engage la Mission à continuer d’accroître ses efforts dans ce domaine.
Le Conseil souligne l’importance d’une gouvernance efficace en Somalie et de la fourniture de services de base à la population somalienne dans tout le pays. Il met l’accent sur la nécessité de poursuivre la lutte contre la corruption et de promouvoir la transparence en Somalie, et se félicite des initiatives visant à assurer davantage de transparence et une meilleure application du principe de responsabilité dans la collecte des fonds publics somaliens et dans leur utilisation efficace.
Le Conseil de sécurité souligne que le renforcement des forces de sécurité et des institutions somaliennes est indispensable pour assurer la sécurité et la stabilité à long terme de la Somalie et exhorte la communauté internationale, en coordination avec l’ONU et l’AMISOM, à fournir un appui accru aux secteurs de la sécurité et de la justice somaliens. Le Conseil souscrit pleinement à la formation des forces de sécurité somaliennes par le biais de programmes d’appui bilatéraux des États Membres et de la Mission de formation de l’Union européenne pour la Somalie (EUTM).
Le Conseil de sécurité soutient les efforts visant à élargir à de nouveaux secteurs les plans de stabilisation existants en Somalie, accueille avec satisfaction l’appui international accru apporté dans les zones de stabilité, notamment par le biais d’un nouveau fonds de stabilité, et engage la communauté internationale à consentir de nouveaux efforts pour aider à la reconstruction et au développement économique à long terme de la Somalie.
Le Conseil de sécurité constate que s’il n’y a plus de famine en Somalie, les besoins d’aide humanitaire continuent d’être importants. Le Conseil souligne qu’un grand nombre de déplacés en Somalie ont un besoin pressant d’aide et que nombreux sont ceux qui ont besoin de secours d’urgence. Le Conseil insiste sur le fait que la communauté internationale doit apporter une aide humanitaire bien coordonnée, durable et en temps voulu au peuple somalien et aider celui-ci à pouvoir résister aux chocs futurs, et rappelle qu’il importe dans ce contexte d’observer et de défendre les principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance. Le Conseil exige de toutes les parties qu’elles fassent en sorte que l’aide humanitaire puisse être acheminée sans entrave, sans retard et intégralement à toutes les personnes qui en ont besoin en Somalie, conformément au droit international humanitaire et des droits de l’homme.
Le Conseil de sécurité se félicite que des mesures efficaces de lutte contre la piraterie aient permis de réduire sensiblement le nombre d’attaques menées à bien par des pirates, tout en notant avec inquiétude l’incidence accrue des tentatives d’attaques. Le Conseil reste gravement préoccupé par la menace que continuent de poser les actes de piraterie et les attaques à main armée au large des côtes somaliennes, notamment les prises d’otages et le recours accru à la violence contre les otages, ainsi que par l’élargissement du rayon d’action des pirates dans l’océan Indien occidental et dans les zones marines adjacentes. Le Conseil convient que l’instabilité qui règne en Somalie contribue au problème de la piraterie et des vols à main armée en mer, et souligne qu’il faut que la communauté internationale mène une action sur tous les fronts pour réprimer la piraterie et s’attaquer à ses causes profondes. Le Conseil accueille avec satisfaction les engagements pris à la Conférence de Londres concernant de nouveaux efforts en vue de combattre la piraterie, notamment ceux annoncés par des donateurs bilatéraux et des organisations régionales en vue de renforcer les moyens dont disposent la Somalie et les États concernés de la région de poursuivre en justice les personnes responsables d’actes de piraterie ou de vols à main armée au large des côtes somaliennes, et d’incarcérer ceux qui sont reconnus coupables.
Le Conseil de sécurité demeure gravement préoccupé par la menace que posent, pour la Somalie et la communauté internationale, les attentats terroristes de groupes d’opposition armés somaliens, en particulier Al-Chabab, et accueille avec satisfaction les engagements pris à la Conférence de Londres de relancer l’action internationale de lutte contre cette menace, dans le plein respect de l’état de droit, des droits de l’homme et du droit international humanitaire. Le Conseil souligne également qu’il importe de s’attaquer aux conditions qui favorisent la propagation du terrorisme.
Le Conseil de sécurité accueille avec satisfaction l’intention du Gouvernement turc de tenir une conférence sur la Somalie à Istanbul.
Les membres du Conseil de sécurité continueront de suivre de près la situation en Somalie.
Déclarations
M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a relevé que depuis son dernier rapport au Conseil de sécurité, trois évènements majeurs ont donné un élan nouveau au processus de paix en Somalie: la Conférence de Garowe II qui s’est tenue le mois dernier, l’adoption, par le Conseil, de la résolution 2036 sur la prorogation du mandat de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), et la Conférence de Londres sur la Somalie qui a eu lieu le 23 février dernier.
Ces évènements, qui se sont déroulés en un mois, représentent, selon le Secrétaire général, une occasion unique pour le peuple somalien et la communauté internationale de faire avancer le processus de paix et de réintégrer la Somalie dans le concert des nations.
Les Principes de Garowe, souligne M. Ban, offrent des étapes claires pour mettre fin à la transition d’ici août 2012 et lancer une nouvelle ère politique. Il s’est particulièrement réjoui du fait que les femmes occuperont au moins 30% des sièges de la Commission électorale indépendante, de l’Assemblée constituante et du nouveau Parlement fédéral. En outre, la décision du Conseil de sécurité de soutenir l’expansion de l’AMISOM, a noté M. Ban, est une initiative cruciale, qui devrait permettre au Gouvernement fédéral de transition d’étendre son autorité sur une plus large partie du sud et du centre du pays, et, dans le même temps, diminuer les capacités militaires des insurgés à travers le pays. Ces avancées militaires devraient être consolidées par des progrès constants dans la mise en place de la feuille de route sur la fin à la transition.
La Conférence de Londres, a indiqué M. Ban, m’a permis de tenir de nombreuses réunions au cours desquelles mes interlocuteurs ont remercié les Nations Unies et a souhaité voir le Conseil de sécurité continuer de soutenir l’AMISOM. Mais, M. Ban a dit attendre le jour où les forces somaliennes prendront elles-mêmes en charge les questions de sécurité. Le Secrétaire général a également souligné que l’installation de son Représentant spécial à Mogadiscio met l’accent sur les activités de base du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie. D’autres membres du personnel seront déployés dès que les conditions le permettront.
Le Secrétaire général a ensuite remercié la Turquie qui a accepté d’abriter la Conférence d’Istanbul II à laquelle il participera. Il a également invité le Conseil de sécurité à encourager les participants à la Conférence de Londres et la communauté internationale à mettre en œuvre le « Communiqué de Londres ». Une fenêtre s’est ouverte pour la paix et le développement, mais c’est une fenêtre étroite. Toutes les parties prenantes doivent agir dans l’urgence et en synergie car nous ne pouvons laisser passer cette occasion, a conclu le Secrétaire général.
M. AUGUSTINE MAHIGA, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, qui s’exprimait par vidéoconférence, a affirmé que lors de la première Conférence nationale consultative sur la Constitution qui s’est tenue à Garowe, des Principes ont été adoptés sur la réforme du Parlement, les élections, une Assemblée constituante, la Commission électorale indépendante, ainsi que sur le calendrier de la fin de la période de transition, en août 2012. La deuxième Conférence de Garowe a porté, a-t-il dit, sur l’opérationnalisation des Principes de Garowe I.
Le défi qui se présente, a souligné le Représentant spécial, consiste à mettre en œuvre les Principes de Garowe dans des délais très courts. La rédaction du projet de constitution doit être achevée d’ici à la fin du mois, a-t-il notamment ajouté. M. Mahiga a en outre mis l’accent sur l’autre difficulté que représente l’impasse politique dans le cadre du Parlement fédéral de transition. Les efforts en cours de l’ONU et de l’Union africaine en vue de résoudre la crise doivent porter leurs fruits, a-t-il déclaré. Il a engagé les acteurs concernés à rechercher les moyens de débloquer la situation et à restaurer l’unité et le fonctionnement du Parlement.
La Conférence de Londres a bénéficié d’un élan majeur, grâce, a-t-il dit, à la décision du Conseil de sécurité de prier l’Union africaine de porter l’effectif de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) de 12 000 à un maximum de 17 731 hommes. Il a précisé que la Commission de l’Union africaine oeuvrait déjà à mettre en place la résolution 2036 (2012).
M. Mahiga a également expliqué qu’à la veille du cinquième anniversaire de sa présence à Mogadiscio, l’AMISOM et les forces du Gouvernement fédéral de transition s’étaient emparées d’un bastion d’Al-Chabab et de la base terroriste de Maslah, dans les faubourgs de la capitale somalienne. De même, les forces du Gouvernement fédéral de transition, ainsi que les troupes éthiopiennes, ont, la semaine dernière, saisi la ville de Baidoa, dans le centre du pays. Dans le sud, les forces du Gouvernement fédéral de transition et les Forces armées kenyanes ont lancé une offensive terrestre, appuyée par l’aviation et la marine.
Le Représentant spécial a affirmé, de même, que les conditions de famine grave enregistrées de juin à décembre dernier avaient disparu. Les organisations humanitaires ont été en mesure d’améliorer l’accès de la population à la nourriture, à contenir les maladies et à alléger les souffrances de centaines de milliers d’enfants atteints par la malnutrition. Toutefois, les taux élevés de mortalité infantile, les maladies et la malnutrition persistent, a-t-il dit, notant en particulier que plus de 320 000 enfants souffraient actuellement de malnutrition en Somalie.
En outre, le Représentant spécial a affirmé que la relocalisation de son bureau à Mogadiscio lui avait permis de s’engager plus facilement aux côtés des dirigeants des Institutions fédérales de transition et des autres interlocuteurs clefs du pays. Il a assuré que le Gouvernement fédéral de transition demeurait le principal interlocuteur de la communauté internationale en Somalie. Le renforcement de ses capacités est essentiel pour transformer le pays en un État qui fonctionne, a-t-il poursuivi. Il a appelé enfin le Conseil à apporter au pays un appui politique et financier fort.
M. DOCTOR MASHABANE(Afrique du Sud) a jugé crucial que la stratégie militaire en Somalie soit appuyée par un objectif politique stratégique plus large. Les investissements dans l’opération militaire ne doivent pas être perçus comme une fin en soi mais bien comme un moyen de créer un environnement favorable à l’engagement et au dialogue politiques. À cet égard, la Gouvernement de transition doit poursuivre son travail important de sensibilisation et de réconciliation à travers tout le pays. Cette main tendue doit aussi se diriger vers les miliciens prêts à déposer les armes pour rejoindre le processus de paix.
Maintenant que la fin de la transition approche, le représentant a encouragé le Gouvernement à saisir toutes les occasions pour engranger des résultats quantifiables dans les domaines prioritaires identifiées dans la feuille de route et dont la mise en œuvre nécessite d’ailleurs, a-t-il rappelé, l’appui technique et financier de la communauté internationale. Réitérant son attachement à l’appropriation nationale de tous les efforts déployés en Somalie, le représentant s’est réjoui de la future Conférence d’Istanbul. Quant à la piraterie, il a rappelé que la solution se trouve « à terre » et non en mer et a conclu en assurant que son pays entend maintenir l’aide qu’elle apporte déjà en Somalie.
M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a souligné que la conjoncture politique et militaire actuelle en Somalie n’était pas sans représenter des risques, la situation demeurant encore fragile. Alors que le Gouvernement fédéral de transition a la responsabilité majeure du rétablissement de la sécurité, de la stabilité politique, de l’état de droit et du développement économique, il est fondamental que la communauté internationale lui prête main forte pour renforcer les institutions de l’État. Le délégué colombien a notamment mis l’accent sur le rôle essentiel de l’AMISOM et a salué l’adoption de la résolution 2036 (2012) du Conseil de sécurité. De même, le représentant a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la surveillance et la détection de violations de l’embargo sur les armes et d’imposer des sanctions ciblées.
M. MARTIN BRIENS (France) a noté que les développements politiques et la situation sur le terrain font que l’espoir renaît en Somalie. Il a souligné que sur le plan sécuritaire, la voie est désormais ouverte à une reprise de contrôle de l’ensemble du pays par le Gouvernement somalien. Il a précisé que l’adoption de la résolution 2036 donne à l’Union africaine des moyens inédits de renforcer l’AMISOM afin de lui permettre de mieux sécuriser la capitale, mais aussi de combattre les rebelles Al-Chabab dans les territoires du sud de la Somalie. Il a, à cet effet, invité les pays contributeurs de troupes à mobiliser les effectifs supplémentaires autorisés par le Conseil de sécurité.
Il a invité l’Union africaine à mettre en place des structures de commandement adéquates pour permettre une coordination efficace entre les pays contributeurs de troupes. Il a rappelé que l’Union européenne paie l’intégralité des soldes des soldats de l’AMISOM, et a indiqué que l’Union examine les moyens d’augmenter sa contribution, au vu de l’augmentation probable des troupes de l’AMISOM. Il a par ailleurs invité d’autres donateurs à partager cet effort financier que consent l’Union européenne.
Sur le plan politique, le représentant a souhaité que la feuille de route soit appliquée intégralement et a préconisé la mise en place d’une administration provisoire dans les zones libérées, afin, a-t-il expliqué, d’empêcher un morcellement du pays et l’émergence de nouveaux chefs de guerre. Il a, de ce fait, salué la mise en place, à la Conférence de Londres, d’un Fonds de stabilité pour les zones libérées. Il a poursuivi en notant que l’appui des Nations Unies est central pour accompagner les institutions somaliennes dans la mise en œuvre de la feuille de route, et il a salué la relocalisation du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie à Mogadiscio.
Abordant la question de la piraterie sur les côtes somaliennes, le représentant a souhaité saluer l’action de l’Union européenne et a émis le vœu que les pays de la région, la Somalie en premier, puissent mettre sur pied des dispositifs judiciaires permettant de gérer cette question cruciale.
M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a affirmé que malgré la fin de la famine en Somalie, il convenait de redoubler d’efforts pour répondre aux besoins du pays. Il a encouragé toutes les parties à faciliter l’accès humanitaire. Plaidant pour que l’on traite les causes sous-jacentes de l’instabilité, il a appuyé, entre autres, les différents efforts entrepris avec la contribution de l’Union européenne. Le succès des efforts très poussés de la communauté internationale dépendra de l’engagement du peuple somalien et de ses dirigeants politiques, a-t-il prévenu. Il a mis l’accent sur l’importance qu’il y a à ce que les femmes participent au processus en cours et jugé incontournable le plein respect des droits de l’homme.
M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) s’est félicité du succès des forces de l’AMISOM et les a encouragées à mettre fin à tous les actes de terreur dans les zones contrôlées par Al-Chabab. Il est inacceptable, a-t-il estimé, de vouloir pactiser avec ces milices qui ont pour unique objectif de contrôler le pays par des actions à caractère terroriste. Le représentant a attiré l’attention sur le problème des armes qui entrent en Somalie en provenance de la Libye, et a invité la communauté internationale à lutter contre ce trafic. Il l’a également invitée à s’engager résolument dans la mise en œuvre de la feuille de route sur la fin de la transition politique.
Le représentant a rappelé que son pays porte une assistance humanitaire aux refugiés somaliens installés dans les pays environnants et s’agissant de la piraterie, il a invité la communauté internationale à mettre en place une stratégie globale de lutte contre ce fléau, dont un cadre judiciaire.
M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a souligné que des progrès significatifs avaient été réalisés par l’AMISOM et les forces kenyanes et éthiopiennes. De même, a-t-il dit, l’engagement efficace de la communauté internationale a permis au pays de sortir de la pire phase de la crise humanitaire. Selon le représentant, les Institutions fédérales de transition peuvent consolider les gains obtenus par l’AMISOM et le Gouvernement fédéral de transition en s’attaquant de façon urgente aux questions de la gouvernance et des services sociaux de base dans les zones contrôlées auparavant par Al-Chabab. Il a estimé que la rédaction et l’adoption d’une nouvelle constitution demeuraient une tâche prioritaire. Ce processus, a-t-il dit, devrait être aussi large que possible, et prendre en compte la structure sociale traditionnelle du pays et la situation sécuritaire sur le terrain. Pour assurer une paix et une sécurité durables, le développement économique doit être une partie intégrale des efforts entrepris, a-t-il aussi averti.
M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a déclaré que l’intérêt croissant de la communauté internationale pour la paix et la stabilité en Somalie était bien réel. Cet intérêt, a-t-il précisé, s’est décliné à travers l’adoption, le 22 février dernier, de la résolution 2036 du Conseil de sécurité renforçant les effectifs, le financement et le mandat de l’AMISOM et la tenue de la Conférence de Londres. Il se poursuivra avec la tenue de la Conférence d’Istanbul, en juin prochain. Le représentant a assuré que le Maroc appuyait la nouvelle approche prônée lors de la Conférence de Londres en faveur d’un traitement intégré et cohérent de tous les problèmes de la Somalie que ce soit sur le plan politique, de sécurité, humanitaire ou de la lutte contre le terrorisme et la piraterie sur la base d’une action internationale concertée.
De l’avis de sa délégation, un processus politique complètement assumé par les Somaliens et engageant toutes les parties somaliennes, qui renoncent à la violence et favorisent le dialogue, est la seule garantie pour établir un ordre politique et constitutionnel qui s’inscrit dans la durabilité et assure le développement de la société somalienne. Il est primordial, a souligné M. Loulichki, que les tâches prioritaires arrêtées dans la feuille de route de la fin de la transition soient mises en œuvre dans les délais impartis. Le représentant a également appelé à une action internationale conséquente, rigoureuse et coordonnée contre le groupe Al-Chabab, qui a annoncé son ralliement au mouvement d’Al-Qaida. Cette action contre Al-Chabab doit cibler, a-t-il ajouté, ses sources de financement, notamment celles provenant du commerce du charbon de bois. Les acquis obtenus en matière militaire et de sécurité ne peuvent être durables sans la mise en place d’une gouvernance et d’une administration locale efficace dans les territoires libérés d’Al-Chabab. Le représentant a appelé par ailleurs la communauté internationale à faire preuve de plus de solidarité avec le peuple somalien en continuant à lui fournir une aide humanitaire. Si l’on peut se réjouir de la fin de la famine dans le pays, a-t-il fait remarquer, la situation humanitaire y est encore fragile.
M. AGSHIN MEHDIYEV (Azerbaïdjan) a noté que comme la Somalie avance vers la fin de la transition, il était encore important de prendre d’autres étapes pour protéger les acquis politiques et en matière de sécurité. Il faut continuer à appuyer le Gouvernement fédéral pour qu’il soit pleinement opérationnel dans tous les territoires sous son contrôle. Le représentant a salué l’engagement de la communauté internationale à continuer de contribuer à la lutte contre la menace terroriste des groupes armés de l’opposition. Il a également salué l’initiative du Gouvernement de la Turquie d’organiser une conférence à Istanbul sur le développement économique de la Somalie. Il a aussi attiré l’attention sur la situation humanitaire, en disant qu’il faut redoubler d’effort pour trouver une solution durable au problème des personnes déplacées.
M. JEFFREY DELAURENTIS (États-Unis) a estimé que la Conférence de Garowe II a pavé la voie vers la stabilité du pays mais il a précisé que des efforts restent à faire. Il a renouvelé l’opposition de son pays à la prorogation du mandat du Gouvernement fédéral de transition au-delà d’août 2012. Il s’est réjoui de la décision du Conseil d’interdire l’achat du charbon de bois en provenance de la Somalie, un commerce dont les rentes servent à financer les rebelles d’Al-Chabab. Le Conseil de sécurité devrait continuer de renforcer la coopération internationale afin de parvenir à des résultats plus probants dans le domaine de la sécurité en Somalie, a-t-il noté. Il a, dans cette perspective, appelé la communauté internationale à continuer de prendre en charge la solde des Forces de sécurité somaliennes.
S’il a appuyé une nouvelle fois l’augmentation des effectifs de l’AMISOM, il a souhaité que d’autres pays participent à la Mission. Au sujet de la situation humanitaire, le représentant a relevé que l’afflux de refugiés vers Mogadiscio pose un problème logistique important et s’est dit préoccupé par les problèmes d’assainissement et la situation particulière des femmes et des enfants, vulnérables aux agressions sexuelles. Il a annoncé que les États-Unis débloqueraient une somme de 64 millions de dollars de plus pour le soutien de l’AMISOM et les questions humanitaires.
M. WANG MIN (Chine) a affirmé que le processus de paix en Somalie demeurait une entreprise difficile, certaines des tâches clefs du processus de transition n’ayant pas été réalisées. Le succès de la réconciliation nationale est le moyen de restaurer la paix et la sécurité, a-t-il dit en espérant que les Institutions fédérales de transition réussiront à renforcer leurs capacités pour restaurer l’autorité de l’État dans l’ensemble du pays. Le délégué a prié la communauté internationale de poursuivre ses efforts pour renforcer le processus politique et les efforts de médiation de l’ONU et de l’Union africaine. Il a aussi insisté sur l’appui logistique en vue d’améliorer la gouvernance du Gouvernement fédéral de transition, d’accélérer la mise en œuvre de la résolution 2036 (2012) du Conseil de sécurité et d’augmenter l’aide humanitaire.
M. PETER WITTIG (Allemagne) a invité les dirigeants somaliens à progresser dans la mise en œuvre de la feuille de route. Il a reconnu l’importance des réunions tenues dans le Puntland et a salué notamment les résultats des Conférences de Garowe. Le représentant a néanmoins souligné les progrès qu’il reste à faire sur le plan politique, notamment la tenue des élections législatives et l’adoption d’une nouvelle constitution. La Somalie ne peut pas perdre de temps, a-t-il dit, regrettant à cet égard l’impasse dans laquelle se trouve le Parlement fédéral de transition et les conflits internes qui se poursuivent au sein des Institutions fédérales de transition.
Le Conseil de sécurité a déjà dit qu’il était prêt à prendre des mesures contre ceux qui ralentissent les progrès, a-t-il rappelé, invitant à discuter maintenant des mesures à prendre. Il a aussi demandé de renforcer la poursuite des auteurs d’actes de piraterie et a salué les efforts des pays de la région à cet égard, indiquant que son pays s’est joint à ces efforts en fournissant un appui financier. Le délégué a ensuite félicité l’AMISOM qui a permis d’améliorer la sécurité au cours des derniers mois, ce qui a facilité l’accès humanitaire. Il a espéré que le nouveau concept stratégique pour l’AMISOM serait mis en œuvre rapidement.
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a dit que la Conférence de Londres a rehaussé l’image de la Somalie au sein de la communauté internationale et a généré de meilleures perspectives pour respecter les délais de la période de transition. Il a noté que la Somalie a déjà un défi de taille, celui de rédiger une nouvelle constitution. À cela s’ajoutent la mise en place du Parlement fédéral et l’organisation des élections. La Conférence de Londres et la dernière résolution montrent l’engagement de la communauté internationale à appuyer le processus en Somalie, a-t-il poursuivi. Il faut que l’appui financier à l’AMISOM soit adéquat, a-t-il insisté.
Le Conseil de sécurité doit rester vigilant car tout report dans la transition constituerait un retour en arrière, a ajouté le représentant. Il s’est dit confiant que le nouveau Gouvernement somalien sera représentatif et s’est félicité des 30% de sièges réservés aux femmes au sein du prochain Parlement fédéral. La Somalie est dotée de ressources naturelles importantes, dont l’une des plus longues côtes africaines. La gestion durable de ces ressources doit bénéficier à la population et nous sommes ravis que le développement économique de la Somalie figure à l’ordre du jour de la Conférence d’Istanbul, a conclu le représentant.
M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a relevé que le Communiqué de Londres reflète le désir de la communauté internationale de soutenir la Somalie et les aspirations du peuple somalien à un avenir meilleur. Il a souhaité que la fin de la période de transition en août prochain soit également marquée par la fin d’un conflit vieux de deux décennies. Un consensus des acteurs politiques somaliens est essentiel en ce moment important de l’histoire du pays, a-t-il dit, avant de saluer les engagements pris à la Conférence de Garowe II et à la Conférence de Londres.
Le représentant a prévenu que les progrès politiques de la Somalie resteront fragiles si des avancées similaires ne sont pas visibles dans le domaine de la sécurité. Il a de ce fait rappelé le rôle crucial de l’AMISOM et s’est félicité de la résolution 2036 du Conseil de sécurité. Le Pakistan, a-t-il rappelé, souhaite qu’un volet maritime soit ajouté au mandat de l’AMISOM, afin de lutter contre la piraterie et appuyer les forces internationales, y compris celles du Pakistan. Le représentant a en outre fait part de son inquiétude quant à la situation humanitaire en Somalie et a prévenu que les défis humanitaires persistants pourraient saper les efforts politiques et en matière de sécurité.
M. KODJO MENAN (Togo) a estimé que l’élan de solidarité des pays amis et autres partenaires bilatéraux et multilatéraux de la Somalie aurait sans doute un impact positif sur l’avenir d’un pays meurtri par de longues années de guerre. Il a estimé que, dans le processus de promotion de la paix et de la reconstruction en Somalie, l’accent devait être mis sur le renforcement des capacités des forces nationales afin qu’elles soient à même de garantir la sécurité et la stabilité à long terme, en coopération avec l’AMISOM et après celle-ci. Le Togo, a-t-il dit, encourage la poursuite des programmes spécifiques engagés, avec l’appui de certains partenaires publics institutionnels, et exhorte la communauté internationale à une meilleure coordination de l’assistance humanitaire afin que celle-ci parvienne, en temps utile, à toutes les personnes qui en ont le plus besoin et qu’elle puisse couvrir l’ensemble du territoire.
M. HENRY BELLINGHAM, Sous-Secrétaire d’État aux affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume-Uni, a estimé qu’il fallait partir des résultats de la Conférence de Londres pour arriver dans la voie de la stabilisation de la Somalie. Il a salué le processus de Garowe et a invité les dirigeants somaliens à travailler dans un cadre inclusif. Il a dit s’en tenir à la date d’août 2012 pour la fin de la transition. M. Bellingham s’est félicité, une nouvelle fois, de la résolution 2036 du Conseil de sécurité et a précisé: « Notre objectif final est de voir une Somalie qui pourra assurer la sécurité de sa population sans aide extérieure ». Pour ce faire, le Sous-Secrétaire d’État a préconisé le renforcement des capacités des forces de l’ordre et du système judiciaire. Il s’est aussi prononcé en faveur d’un centre spécial de lutte contre la piraterie, comme l’ont préconisé les participants à la Conférence de Londres.
Le Sous-Secrétaire d’État a estimé qu’il fallait dès maintenant entamer des efforts pour améliorer l’accès des Somaliens aux services sociaux de base et à l’emploi. Cela démontrerait, a expliqué M. Bellingham, les dividendes de la paix. « Nous devons transformer les promesses de la Conférence de Londres en réalités sur le terrain, si nous échouons, la Somalie va continuer d’être ravagée par la piraterie et l’insécurité », a-t-il prévenu.
M. ELMI AHMED DUALE (Somalie) a affirmé que le succès de la Conférence de Londres avait été salué par la majorité des Somaliens, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Il a fait remarquer que 20 conférences internationales avaient eu lieu depuis la chute du Gouvernement central en 1991. Il s’est réjoui de la très forte participation à la Conférence de Londres et de l’engagement profond qui s’y est manifesté. La Conférence s’est concentrée sur des questions cruciales, a-t-il dit, citant en particulier le processus politique, la sécurité, la stabilité, le développement économique et les mesures de lutte contre le terrorisme et la piraterie.
La Somalie, a-t-il expliqué, se trouve à un carrefour, les dirigeants s’étant engagés à respecter en particulier les Principes de Garowe I et II et à mettre fin à cette période de transition en août 2012. Le délégué somalien a dit attendre un changement tangible dans son pays, une attention internationale accrue dans les secteurs clefs et une amélioration de la présence des troupes africaines et de la mise en œuvre de la feuille de route. Il a mis l’accent sur la nécessité d’un partenariat basé sur un consensus honnête entre le Gouvernement fédéral de transition, les différentes parties prenantes, la population, l’ONU et l’ensemble de la communauté internationale.
M. ADONIA AYEBARE (Ouganda) a estimé que la paix durable en Somalie est possible, car des progrès importants ont été menés dans la voie de la stabilisation. Il a invité le Gouvernement de transition à continuer de mettre en œuvre les éléments de la feuille de route et a souhaité la mise en place d’un Gouvernement somalien représentatif de toutes les couches de la société, afin de renforcer l’unité nationale qui, a-t-il relevé, est primordiale pour la paix et la stabilité de la Somalie. Il a ensuite salué la collaboration fructueuse entre les Nations Unies et l’Union africaine et a invité la communauté internationale à soutenir la construction d’une armée somalienne forte qui puisse assurer la sécurité durable dans le pays.
Au sujet de la situation humanitaire en Somalie, le représentant a félicité les agents humanitaires qui continuent d’œuvrer dans le pays et a appelé la communauté internationale à soutenir davantage l’aide humanitaire en Somalie. Il a souhaité que la question de la piraterie sur les côtes somaliennes soit réglée, en soulignant que le développement économique est la base d’une paix durable en Somalie.
Mme JOSEPHINE OJIAMBO (Kenya) a noté que la résolution 2036 (2012) ne comporte pas de composante maritime alors que le coût élevé des opérations en mer pèse lourdement sur son pays. Il sera nécessaire de trouver une autre forme d’aide pour permettre au Kenya d’assurer ces opérations, a-t-elle dit en rendant hommage à l’Ouganda et au Burundi pour leurs contributions. Elle a aussi salué l’engagement de l’Éthiopie en Somalie et a réaffirmé la volonté de son pays de chasser Al-Chabab de la Somalie. Le Kenya, a-t-elle dit, poursuit sa stratégie militaire et politique en Somalie. Il est tout aussi essentiel, a-t-elle prévenu, de s’attarder sur la situation humanitaire. Elle a ainsi souligné que le Kenya accueille plus de 600 000 refugiés somaliens. Elle a estimé que les acteurs humanitaires devraient maintenant se servir des territoires repris aux rebelles Al-Chabab pour y réinstaller les réfugiés. C’est une urgence pour le Kenya qui ne peut supporter ce fardeau plus longtemps, a prévenu la représentante.
M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a estimé que la Somalie était près du but après tant d’années de turbulences. Il s’est dit convaincu que les Institutions fédérales de transition ne devraient ménager aucun effort pour la finalisation des objectifs avant la fin de la période de transition. La priorité de la communauté internationale doit aller à l’appui aux autorités somaliennes pour qu’elles s’acquittent de leurs responsabilités et notamment l’achèvement de la période de transition. M. Apakan a rappelé que son pays organiserait le 1er juin prochain la deuxième Conférence d’Istanbul sur la Somalie, laquelle se penchera sur les progrès réalisés depuis la Conférence de Londres et sur la stratégie post-transition.
Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a déclaré qu’à l’approche de la fin de la période de transition, en août prochain, les grandes lignes de la formation d’un nouveau gouvernement et d’un nouveau parlement commencent à se dessiner. « Nous sommes encouragés, a-t-elle dit, par les accords conclus à Garowe et par les progrès réalisés sur le plan politique et dans la voie de la réconciliation. » Les efforts déployés par l’AMISOM et les pays voisins affaiblissent le groupe de miliciens Al-Chabab. La représentante du Brésil a souhaité que les autorités somaliennes consolident leur présence et instaurent la stabilité dans les régions qu’elles ont récupérées, en assurant des services de base et la sécurité. Cela permettra à des centaines de milliers de réfugiés se trouvant au Kenya et en Éthiopie de regagner leur pays. Le Brésil se félicite de l’adoption de la résolution 2036, qui autorise l’expansion des contingents de l’AMISOM et le renforcement de l’appui à la Mission.
L’AMISOM devrait ainsi être en mesure de protéger la population civile des conséquences du conflit et prévenir l’aggravation de la situation humanitaire dans les régions touchées. La situation humanitaire en Somalie demeure une source de grave préoccupation même si la famine a pris fin, a souligné Mme Dunlop, qui a appelé à continuer d’assister la Somalie. Le succès de la période de transition dépendra du plein respect des engagements pris par les institutions somaliennes de transition, a fait remarquer la représentante du Brésil, en se déclarant également convaincue que la stabilité de la Somalie exigera l’adoption d’une stratégie globale qui couvrira à la fois la sécurité et le développement. Il est de la plus haute importance, a-t-elle poursuivi, que les Somaliens utilisent au mieux les revenus résultant de l’exploitation des ressources naturelles de leur pays pour promouvoir le développement, la stabilité et l’unité. Une gestion adéquate de ces ressources est la clef pour garantir la prospérité des générations présente et future, a-t-elle rappelé, avant de conclure.
M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne, a précisé que le soutien de l’Union européenne à la Somalie s’élève globalement à un milliard d’euros. Il a salué les progrès que constituent les Principes de Garowe et a assuré que l’Union européenne s’engage à continuer à jouer un rôle majeur, dans ce contexte. Mais, la résolution des conflits ne peut venir que de la volonté des communautés locales de vivre en paix et non de pressions extérieures, a souligné M. Mayr-Harting. Il a annoncé que l’Union européenne va apporter un soutien de 100 millions d’euros à l’AMISOM, une rallonge qui vient s’ajouter aux 325 millions d’euros déjà déboursés par l’Union européenne dans le cadre de l’« African Peace Facility », un programme consacré à la promotion de la paix et la sécurité en Afrique. Il a invité d’autres donateurs à soutenir l’AMISOM.
Le représentant a rappelé que l’Union européenne contribue à la formation des Forces de sécurité somaliennes, à travers son programme de formation en Ouganda. Avec le concours de partenaires, l’Union européenne a formé à ce jour près de 1 800 soldats et autres formateurs, ainsi que 7 000 policiers somaliens. Rappelant que l’Union européenne est le plus grand donateur en Somalie, M. Mayr-Harting a indiqué que l’Union, qui a déjà dépensé pas moins de 500 millions dans le pays, s’engage actuellement à soutenir la gouvernance, l’éducation et le développement économique.
Au sujet de la crise humanitaire qui sévit dans le pays, il a appelé à une approche sur le long terme qui mette en place des mesures de gestion de la sécheresse et de promotion de l’agriculture, du développement rural et de la sécurité alimentaire. Dans le cadre de la lutte contre la piraterie, le représentant a rappelé que l’Union européenne joue un rôle majeur à travers l’opération « NAVFOR ATALANTA ».
La poursuite des pirates demeure une préoccupation majeure qui devrait être réglée par les États de la région, a-t-il estimé. Il a ajouté qu’une mission civile de l’Union européenne, chargée de renforcer les capacités des pays du golfe d’Aden, sera bientôt à pied d’œuvre.
M. GARY QUINLAN (Australie) a dit que les progrès en Somalie dépendent en premier lieu des dirigeants politiques et du peuple somaliens. Développer des structures de gouvernance légitime est une première étape dans laquelle le peuple somalien doit avoir son mot à dire et son rôle à jouer. Le représentant a particulièrement salué les mesures visant l’inclusion des femmes dans le processus politique. La voie doit rester ouverte à tous les Somaliens qui rejettent les armes et qui veulent rejoindre le processus de paix, a-t-il ajouté. Rappelant que son pays abrite une forte communauté somalienne, il a salué les efforts visant à inclure la diaspora dans le processus politique.
Un message fort, a-t-il dit, a été envoyé aux saboteurs potentiels; les retards et les tentatives d’obstruction ne seront pas tolérés. Après avoir salué l’ordre du jour de la prochaine Conférence nationale consultative, dont le point relatif aux droits fondamentaux, le représentant a rappelé que son pays a contribué à hauteur de 2 millions de dollars à l’AMISOM et prévoit une contribution supplémentaire très prochainement. Il a aussi annoncé que cette année, l’Australie accueillera une conférence sur la piraterie dans l’océan Indien. La lutte contre l’impunité est un élément vital, a-t-il estimé, avant de rappeler que l’Australie contribue au Programme de lutte des Nations Unies contre la piraterie. Par ailleurs, depuis mars 2011, l’Australie a versé 60 millions de dollars pour l’aide humanitaire dans la corne de l’Afrique.
M. TSUNEO NISHIDA (Japon) a estimé qu’une vraie chance se présente enfin à la Somalie après 20 ans de destruction. Le représentant a rappelé que son pays à déjà contribué à hauteur de 38 millions de dollars pour financer la police de l’AMISOM et qu’il compte poursuivre cet appui ainsi que l’aide humanitaire. Comme il n’est jamais trop tôt pour parler de la reconstruction, le représentant a dit attendre avec intérêt la Conférence d’Istanbul. Mais, a-t-il rappelé, le Japon est déjà engagé dans ces efforts, comme en témoigne la réhabilitation du port de Mogadiscio ou la formation au contrôle des frontières.
Le Japon est tout aussi engagé dans la lutte contre la piraterie, a poursuivi le représentant qui a rappelé l’ouverture, en juin dernier, d’un bureau à Djibouti pour renforcer l’efficacité du personnel japonais. Il s’est tout de même dit inquiet de l’expansion de la piraterie dans la partie occidentale de l’océan Indien. Il a donc annoncé que son pays a l’intention de faire une contribution additionnelle de 2 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) et de continuer à soutenir les pays côtiers de la région.
Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a relevé que les six prochains mois seront déterminants pour la Somalie. Après la feuille de route et les Principes de Garowe, il appartient maintenant aux acteurs politiques somaliens de démontrer leur volonté de saisir cette opportunité pour clôturer la transition d’ici à août prochain. Mme Lucas s’est dite préoccupée par la situation humanitaire et estimé que la stabilisation de la Somalie nécessite une approche globale, combinant les volets sécuritaire, politique, humanitaire et de développement. Elle a souligné que le Luxembourg a déjà contribué à hauteur de 750 000 euros au Fonds des Nations Unies qui soutient les institutions de sécurité somaliennes. De même, a-t-elle ajouté, le Luxembourg participe à la mission maritime ATALANTA de l’Union européenne. En outre, le Luxembourg a déboursé plus de 11 millions d’euros ces dernières années pour la corne de l’Afrique, plus de la moitié de ces fonds ayant été affectée directement à la Somalie.
M. PEKKA HAAVISTO (Finlande) a rappelé que son pays est un membre actif du Groupe de contact international sur la Somalie et a participé la semaine dernière à la Conférence de Londres. Il a indiqué que la Finlande a activement soutenu le Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie et a participé aux efforts pour la formation du Gouvernement fédéral de transition, ainsi qu’à la lutte contre la piraterie, en déployant un navire. M. Haavisto s’est particulièrement félicité des conclusions de la Conférence de Londres et du Processus de Garowe. Il a espéré que les Principes seront adoptés par les Somaliens pour parvenir à une structure parlementaire post-transition. Tout en soulignant la nécessité de prendre en compte les contributions constructives des dirigeants traditionnels et religieux, le représentant de la Finlande a jugé tout aussi important que l’Assemblée constituante soit composée d’au moins 30% de femmes. Il est important, a-t-il insisté, que la nouvelle constitution et la réforme parlementaire soient assez claires pour être comprises par le Somalien ordinaire. Enfin, il a jugé indispensable de renforcer graduellement les forces de sécurité pour reconstruire une nation somalienne dont les structures publiques n’ont pas fonctionné depuis deux décennies.
M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte) a affirmé que la réinstallation à Mogadiscio du Bureau politique des Nations Unies avait démontré l’engagement de l’Organisation, en coopération avec les organisations régionales concernées, telles que l’Union africaine, la Ligue des États arabes et l’Organisation de la coopération islamique (OCI), à intensifier leur travail sur le terrain et à œuvrer étroitement avec tous les Somaliens. Il a également estimé que l’adoption de la résolution 2036 (2012), qui a prorogé le mandat de l’AMISOM et renforcé ses effectifs, contribuant ainsi à améliorer l’appui logistique fourni par les Nations Unies à la Mission et à soutenir les capacités des forces somaliennes, constituait une étape importante pour la consolidation des gains militaires à Mogadiscio et au-delà. Il a estimé que la communauté internationale devait, plus que jamais, redoubler d’efforts pour soutenir les efforts du Gouvernement fédéral de transition, appuyé par l’AMISOM, en vue d’élargir l’autorité de l’État au-delà de Mogadiscio, de renforcer la sécurité et d’assurer des services sociaux de base à tous les citoyens somaliens.
M. CESARE MARIA RAGAGLINI (Italie) a estimé que l’annonce du partenariat entre les Al-Chabab et Al-Qaida est une situation qui requiert une réponse urgente. L’Italie, a-t-il dit, abritera la prochaine réunion du Groupe international de contact à Rome et assure une présence diplomatique à Mogadiscio. Au plan sécuritaire, l’Italie continue d’assurer le paiement des salaires des 3 270 membres de la Force de sécurité somalienne. Une chance se présente désormais de construire un État stable et en paix avec ses voisins. L’Italie juge important d’inclure dans le processus les groupes somaliens qui renoncent clairement à la violence et au terrorisme et qui permettent un accès sans entrave à l’aide humanitaire.
À son tour, le représentant a plaidé pour que la stratégie politique soit menée en même temps que les initiatives militaires et civiles. Il a souligné l’importance de renforcer les forces de sécurités somaliennes pour assurer une sécurité et une stabilité à long terme. Pour combattre la piraterie et le terrorisme, l’Italie a toujours dit, a rappelé le représentant, que l’option militaire seule ne suffira pas. Il faut une stratégie globale et coordonnée qui conjugue prévention, poursuites, renforcement des capacités et développement.
M. CARSTEN STAUR (Danemark) a estimé que la Somalie fait face à une nouvelle chance de progrès, « une chance que nous devons être capables de saisir », a-t-il prévenu. Pays maritime, le Danemark est très préoccupé par la piraterie, a avoué le représentant, qui a appelé à une lutte sans merci contre l’impunité et jugé important que la Somalie se dote de la législation nécessaire. Une solution durable en Somalie ne peut être que politique. Il nous faut un leadership politique, a-t-il insisté. Le message de la communauté internationale doit être: « vous devez prendre vos propres responsabilités. Vous devez montrer de la détermination. Vous devez saisir la chance que vous offre la communauté internationale. Alors au travail ».
Pour rendre l’aide internationale plus efficace, la coordination, a dit le représentant, doit se faire sur place, de préférence en Somalie et être menée par les Somaliens eux-mêmes en coopération étroite avec l’ONU, l’Union africaine et les États membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD). À ce propos, le représentant a appelé l’ONU à élargir sa présence partout dans le pays. Nous devons faire plus pour inclure les femmes dans le processus politique, a-t-il poursuivi, avant d’appeler à un financement adéquat de l’AMISOM.
Le Danemark, a-t-il annoncé, vient d’approuver une contribution de 5 millions de dollars au Fonds pour l’AMISOM et a l’intention de renforcer son appui aux Forces en attente de l’Afrique de l’Est pour qu’elles puissent mieux contribuer à l’AMISOM. Le Danemark est également prêt à contribuer au nouveau Fonds de stabilité, a encore annoncé le représentant. Nous allons continuer, a-t-il ajouté, à combattre le terrorisme et à empêcher tout déplacement, financement ou recrutement de terroristes. Sur le front humanitaire, il a souligné la nécessité d’une réponse plus forte, plus coordonnée et plus soutenue pour améliorer la résistance des communautés somaliennes aux aléas du climat.
Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a affirmé que la Somalie se trouvait aujourd’hui à un carrefour critique. Elle a salué les efforts entrepris par le Gouvernement fédéral de transition dans le domaine politique, faisant également état des succès enregistrés dans les domaines militaire et de la lutte contre la piraterie. La représentante a mis l’accent sur la nécessité d’appuyer la participation politique des femmes, laquelle est une priorité centrale pour l’OCI. Elle a également expliqué que l’OCI avait décidé de lancer une initiative de paix et de sécurité avec les parties prenantes concernées en vue d’offrir à certains modérés l’occasion de rejoindre le processus de paix. Un véritable processus politique de réconciliation est essentiel pour compléter l’action militaire en Somalie, a-t-elle dit, précisant que les mesures militaires seules ne permettront pas d’assurer une paix durable. La représentante a également assuré que l’OCI se tenait disposée à accroître sa coopération et son partenariat avec d’autres pour le bénéfice du peuple somalien.
M. MARTEN GRUNDITZ (Suède) a souhaité que les progrès politiques obtenus à la Conférence de Londres soient préservés. Il a notamment émis le vœu que le processus de transition puisse permettre l’émergence de dirigeants politiques représentatifs et crédibles. Il a également souhaité qu’à la fin de la période de transition, un cadre constitutionnel démocratique soit mis en place afin de promouvoir l’unité du pays et contribuer à la réconciliation nationale et la construction de la nation. Le représentant a ensuite relevé que la sécurité est primordiale pour atteindre un environnement politique stable. Il a salué les avancées sécuritaires obtenues grâce à l’action de l’AMISOM et autres forces de sécurité. Il a appelé de ce fait à la participation d’autres donateurs en plus de l’Union européenne pour soutenir l’AMISOM.
M. Grunditz a salué le rôle joué par l’ONU en Somalie en partenariat avec l’Union africaine et l’IGAD. Il s’est félicité de la fin de la famine en Somalie et a souhaité que des mécanismes de prévention soient mis en place maintenant, car les secours et le développement sont liés.
M. DESRA PERCAYA (Indonésie) s’est félicité des progrès politiques intervenus dans le pays, ainsi que de l’achèvement prochain du processus de transition. La réconciliation nationale est essentielle, a-t-il dit, souhaitant des efforts politiques soutenus à cette fin. Il s’est en outre déclaré très préoccupé par le terrorisme et la violence dans le pays et a appuyé la décision du Conseil de sécurité de renforcer l’AMISOM. La piraterie, a-t-il estimé, doit être traitée dans un contexte global et en accordant une attention plus grande à la revitalisation de l’économie locale et nationale. Le représentant indonésien a ajouté que son pays soutenait la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Somalie.
M. MORTEN WETLAND (Norvège) a relevé que la communauté internationale a l’occasion aujourd’hui de sortir la Somalie de la misère et du chaos politique qu’elle connaît depuis bien longtemps. Si nous y parvenons, a-t-il ajouté, ce serait le début d’une nouvelle vie d’espoir pour le peuple somalien et une étape importante pour la fin de la violence, du terrorisme et de la piraterie qui affectent la région et le monde. Dans cette perspective, le représentant a annoncé que la Norvège, en plus de l’assistance humanitaire qu’elle apporte, devrait contribuer à hauteur de 2 millions de dollars au nouveau Fonds de stabilisation de la Somalie.
La Norvège s’engage également à soutenir la mise en place d’une nouvelle constitution somalienne et d’un nouveau parlement, a souligné M. Wetland. Il a salué les progrès sécuritaires obtenus, notamment l’expulsion d’Al-Chabab de Mogadiscio, grâce à l’action de l’AMISOM, et a souhaité que ces progrès militaires puissent être suivis par des mesures politiques visant à éviter un vide dans les régions reprises aux milices.
M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a indiqué que la Conférence de Londres a permis d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le besoin d’assister le peuple somalien qui vit une tragédie qui n’a que trop duré. Il a relevé que la Somalie a connu de nombreux progrès ces derniers temps, notamment dans le domaine militaire. Il a, à cet effet, rendu hommage au Burundi et à l’Ouganda, principaux contributeurs de l’AMISOM, ainsi qu’aux Forces armées kényanes et éthiopiennes qui sont engagées dans des opérations militaires contre Al-Chabab. Il a évoqué l’exemple de la libération de la ville de Baidoa en février dernier, qui a démontré, explique-t-il, qu’Al-Chabab ne jouit pas d’une grande popularité au sein des populations.
M. Alemu a souligné qu’étant donné que la crise somalienne est politique, une résolution politique du conflit est incontournable. Il a salué, dans ce contexte, les actions du Gouvernement de transition allant dans le sens de la réconciliation nationale et a souhaité que le processus de transition prenne fin en août prochain, tel que prévu par les Principes de Garowe. Le représentant a précisé que la communauté internationale doit s’engager plus qu’avant pour mettre hors d’état de nuire les Al-Chabab, et a réitéré le soutien de l’IGAD qui collabore avec l’Union africaine à cette fin.
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