En cours au Siège de l'ONU

La Commission du développement social à l’écoute des ONG sur la mise en œuvre des programmes mondiaux sur les handicapés, les jeunes et les personnes âgées

Cinquante-cinquième session, 10e séance – matin
SOC/4847

La Commission du développement social à l’écoute des ONG sur la mise en œuvre des programmes mondiaux sur les handicapés, les jeunes et les personnes âgées

La Commission du développement social a poursuivi, ce matin, son débat en entendant les attentes d’une vingtaine de représentants d’organisations non gouvernementales (ONG) sur la mise en œuvre des programmes d’action mondiaux concernant les personnes handicapées et les jeunes, ainsi que celle du Plan d’action international de Madrid de 2002 sur le vieillissement. 

« La dignité humaine doit être au cœur de la mise en œuvre des objectifs de développement durable », a de son côté conclu le Président de la Commission, avant de rappeler que « nous ne menaçons personne ni aucun groupe en défendant les droits humains de certains groupes vulnérables ».  

Le représentant de l’Association internationale de gérontologie et gériatrie a dit l’importance de favoriser l’activité des personnes âgées en précisant que la couverture retraite représentait un outil inestimable de lutte contre la pauvreté en renforçant la stabilité de la famille. 

De son côté, le représentant de l’Association des étudiants de relations internationales de l’Université McGill, à Montréal, au Canada, a dit l’anxiété de la jeunesse face à la menace des changements climatiques et surtout face à l’indifférence d’une partie de l’opinion par rapport à cette menace. 

Celui de l’Association Miraisme International a regretté que 60% des personnes handicapées dans le monde ne recevaient aucune aide financière, avant d’appeler les États membres à se concentrer sur les compétences et capacités des personnes handicapées et leur donner accès à l’information et à la formation. 

Point commun de tous ces groupes vulnérables, la famille a été présentée comme le centre de l’attention et de l’action en matière de développement social.  Pour cette séance, les délégations étaient notamment saisies d’un rapport* exposant les initiatives et activités menées par les États Membres et d’autres parties intéressées au titre de la commémoration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille à tous les niveaux et les faits nouveaux récents dans le domaine des politiques familiales.

Dans sa résolution 68/136, l’Assemblée générale a engagé les États Membres à élaborer des politiques et des programmes qui permettent de lutter contre la pauvreté des familles et l’exclusion sociale, de concilier vie professionnelle et vie familiale, et de s’attaquer aux questions d’ordre intergénérationnel; ce sont là les trois thèmes autour desquels sont axés les préparatifs pour le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille.

Dans cette résolution, les États Membres sont en outre engagés à promouvoir des politiques de prévention de la violence au sein de la famille, dont la violence conjugale et la maltraitance des personnes âgées.

En dépit de ces efforts, la protection sociale demeure un droit non réalisé pour la plupart des enfants et des familles.  Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), dans 108 pays, la législation prévoit des programmes spécifiques de prestations à l’enfance et aux familles, mais ils ne couvrent le plus souvent qu’un faible pourcentage de la population.

Dans 75 pays, ce type de programme ou de mesure est totalement inexistant.  Les pays ne consacrent en moyenne que 0,4% de leur produit intérieur brut (PIB) aux prestations à l’enfance et aux familles –ce pourcentage s’échelonnant entre 0,2% (en Afrique et en Asie et dans le Pacifique) et 2,2% (en Europe occidentale).  En Amérique latine et dans les Caraïbes, même avec l’élargissement des programmes de transferts monétaires, ces dépenses ne représentent que 0,7% dans cette région, ce chiffre étant du même ordre pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ainsi que pour l’Europe centrale et orientale.

Dans les pays à revenu élevé, la consolidation et les ajustements budgétaires ont eu des effets négatifs sur les enfants et les familles, le taux de pauvreté des enfants s’étant ainsi accru dans 19 pays de l’Union européenne entre 2007 et 2012.

* A/70/61–E/2015/3

 

SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2017/2)

Thème prioritaire: stratégies d’élimination de la pauvreté visant à parvenir à un développement durable pour tous (E/CN.5/2017/3)

Suite et fin du débat général

Mme ANA MARIA MARTINEZ DE LUCO, Partnership for Global Justice, a déclaré que 50 personnes allaient mourir de faim pendant les trois minutes de son discours.  Notant que 50 millions de personnes sont mortes de faim en 2016 alors que le monde a produit 13% d’excédents alimentaires en moyenne par habitant, la représentante de cette organisation non gouvernementale a appelé à une réelle volonté politique pour faire évoluer une modèle économique et social qui, actuellement, tue des gens.  Elle a appelé à une émergence d’un pouvoir du peuple basé sur la terre.

M. VALERIU PASCALU, EcoGreen Modern Technologies Center, a cité les initiatives de son organisation non gouvernementale moldave pour aider les jeunes à échapper et à faire face à la pauvreté.  Seuls 27% des jeunes ont des emplois en République de Moldova, a-t-il dit.  « Cela représente une perte de capital humain et social », a-t-il précisé.  Il a cité la création d’un environnement propice sur un site de 5 hectares qui sera un modèle en matière d’accès aux ressources et de communication.       

M. SYMEON SIDIROPOULOS, Hellenic Association of Political Scientists, a expliqué que son organisation non gouvernementale se concentrait sur les crises actuelles liées à l’instabilité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.  Il a mis l’accent sur la nécessité de lutter contre le développement de la xénophobie liée au mouvement croissant des réfugiés.

Mme VERONICA BRAND, de Religious of the Sacred Heart of Mary, a précisé que son organisation non gouvernementale venait en aide aux enfants handicapés dans le monde.  Le manque de données fiables empêche d’apporter une réponse appropriée à leurs besoins spécifiques, a-t-elle poursuivi.  Elle a souligné l’importance d’un accès à l’éducation de ces enfants et du droit à une vie décente.  La pleine participation des personnes handicapées est un élément clef de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-elle conclu.

M. STEFANO GENNARINI, de Catholic Family and Human Rights Institute, a dit que la protection de la famille était une obligation du droit international.  Seule la « famille naturelle » jouit de cette protection internationale, a-t-il fait remarquer.  Le délégué a estimé que l’autonomisation des familles était un élément clef de l’éradication de la pauvreté.  Enfin, M. Gennarini a souligné l’importance pour un enfant de grandir « dans l’amour et dans un environnement naturel », avant de souhaiter une sortie de l’impasse qui existe au sein de l’ONU au sujet de la famille.

Mme KINNARI MURTHY, de Brahma Kumaris World Spiritual University, a estimé que l’état troublé du monde reflétait l’état intérieur troublé de l’humanité.  Elle a insisté sur l’importance, trop souvent oubliée, des dimensions non matérielles de l’existence, avant de souhaiter une sensibilisation des esprits s’agissant des efforts visant à éradiquer la pauvreté.  Enfin, la déléguée a déploré la cupidité excessive de l’humanité et mis en exergue les bénéfices d’un certain type de méditation.

Mme NEREA LOPETEGUI, de la FEMM Foundation, a dit l’importance de programmes de santé qui répondent vraiment aux besoins des femmes en matière de recherche et d’éducation.  Les femmes qui comprennent leur corps peuvent faire des choix plus éclairés en matière d’éducation ou de procréation, a-t-elle dit en mettant l’accent sur la nécessité de programmes s’attaquant aux déséquilibres hormonaux.

M. JACOB MOHAN THAZHATU, de HelpMeSee, a souligné les efforts de son organisation non gouvernementale pour éliminer les souffrances liées à la malvoyance notamment celle liée à la cataracte.  Il a appelé à former dans les pays en développement les soignants aux technologies modernes d’opération de la cataracte en notant que des millions de personnes sont malvoyantes dans les pays en développement en raison de problèmes de cataracte.

Mme ALEJANDRA PEÑA POUS, de Mayama Asociación civil, a appelé à promouvoir les droits humains des enfants, notamment ceux vivant dans la pauvreté.  Elle a exhorté les États Membres à faire preuve de volonté politique pour faire respecter le droit à l’identité, à l’éducation et à la famille.  Il faut édifier un monde plus juste et plus équitable pour les enfants, a-t-elle insisté en mettant l’accent sur la nécessité de protéger les enfants de la violence.   

M. CHARLES COURTNEY, de Triglav Circle, a indiqué que les politiques de lutte contre la pauvreté devaient intégrer les aspects non matériels de l’existence des individus.  Il a souligné l’importance de lutter contre les inégalités, avant de mettre en exergue le principe cardinal du respect de la nature.  Il faut entendre l’appel de la terre et l’appel des pauvres, a-t-il déclaré.  Il s’est interrogé sur le rôle « incertain » joué par cette Commission, « même si j’espère me tromper ».

Mme KINZ FRANCIS, de World Youth Alliance, a dit que la pauvreté contrariait le « désir ardent » éprouvé par les jeunes de disposer des mêmes chances pour réaliser tout leur potentiel.  Les politiques de promotion de la dignité des personnes permettent de saisir les individus dans leur globalité, a-t-elle dit.  Elle a souligné l’importance d’édifier des collectivités au sein desquelles les individus peuvent vivre dans la dignité.  Les jeunes ne sont pas le problème, mais bien la solution, a-t-elle dit.

Mme ADA OKIKA, de Tabernacle Worship and Prayer Ministry Inc and UNESCO Center, a rappelé que la pauvreté touchait tous les aspects du développement humain et souhaité le développement de nouvelles approches pour y remédier.  La paix est indispensable pour éliminer la pauvreté, a-t-elle dit.  Elle a insisté sur l’importance de la culture de la paix, en particulier sa promotion dans les écoles.  Enfin, la déléguée a encouragé la Commission à défendre l’idée de la paix auprès de tous les groupes par le biais de campagnes de communication.

Mme KAJA WOLD, de World Education Foundation, a dit que la technologie et l’accès au marché pouvaient aider à créer une société plus ouverte.  Elle a dit la nécessité d’aider les jeunes à trouver eux-mêmes des solutions à leurs problèmes.  « Nous offrons aux communautés des moyens et compétences techniques de maîtriser leur destin. »  Elle a appelé à de nouveaux partenariats dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’énergie et du développement des collectivités.   

Examen des plans et programmes d’action concernant la situation de certains groupes sociaux élaborés par des organismes des Nations Unies (A/70/61–E/2015/3)

i) Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées

ii) Règles pour l’égalisation des chances des personnes handicapées

iii) Programme d’action mondial pour la jeunesse

iv) Plan d’action international de Madrid de 2002 sur le vieillissement

v) Questions, politiques et programmes relatifs à la famille

Suite et fin du débat général

Mme GARCIA (Colombie) a jugé indispensable de garantir une vieillesse active et un bon service de santé tout au long de la vie.  Elle s’est inquiétée de la fragmentation normative en ce qui concerne les droits et la dignité des personnes âgées.  Dans ce contexte, la représentante de la Colombie a appelé à un instrument juridiquement contraignant qui aborde de manière intégrée la question des droits humains des personnes âgées. 

Elle a estimé que la Commission du développement social devait tirer parti de toutes les opportunités de son mandat pour traiter les questions relatives aux personnes handicapées, sans négliger les autres groupes vulnérables.   Elle a jugé indispensable de favoriser la participation des jeunes à la formulation des politiques publiques. 

M. CASTILLO (Cuba) a appelé à placer l’être humain au centre des efforts d’intégration sociale.  Il a cité la qualité des stratégies de Cuba visant à favoriser l’intégration sociale des personnes handicapées.  Il a appelé à continuer d’encourager des mesures permettant de jouer un rôle plus actif dans leur avenir au centre de la dynamique de transformation.  « Cuba accorde une grande importance au Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement », a-t-il dit. 

Notant que 26% de la population mondiale aurait 60 ans ou plus en 2025, il a dit la nécessité d’améliorer la prise en charge des personnes âgées.  Il a aussi appelé à promouvoir des liens plus forts entre les générations et a cité la contribution des 173 centres d’orientation cubains pour la femme et la famille.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a indiqué que les personnes handicapées représentaient 1,4% de la population de son pays.  Le Bangladesh joue un rôle de chef de file dans la promotion des droits des personnes autistes, a-t-il déclaré.  Le délégué a détaillé l’action de son gouvernement face à la transition démographique que vit son pays, la part des seniors dans la population devant atteindre les 20% en 2050.  Des programmes de protection sociale ont notamment été mis en place pour répondre aux besoins des personnes âgées.

L’égalité entre les genres étant l’une des priorités de son pays, M. Bin Momen a indiqué que 100% des filles quasiment étaient scolarisées dans les écoles élémentaires.  En conclusion, le délégué a exhorté tous les États Membres à garantir les droits de tous les travailleurs migrants, lesquels contribuent aux économies des pays d’origine comme de destination.

M. HABIB MIKAYILLI (Azerbaïdjan) a rappelé que son pays avait accueilli, en octobre 2014, le tout premier Forum mondial sur les politiques de jeunesse.  L’Engagement de Bakou sur les politiques de jeunesse, adopté à l’issue de ce forum, souligne l’importance de politiques inclusives, axées sur l’égalité entre les sexes et la défense des droits humains et dotées de ressources suffisantes, a-t-il dit. 

Il a précisé que son pays allait, cette année, accueillir la quarante et unième Conférence mondiale du mouvement scout.  La politique de jeunesse dans mon pays vise à offrir aux jeunes une éducation et des emplois de qualité, a-t-il affirmé.  En conclusion, le délégué a indiqué que son pays avait, en 2016, appuyé 1 008 projets pour la jeunesse.

M. HANS STOHRER, de l’Association internationale de gérontologie et de gériatrie, a souligné la nécessité du maintien dans l’emploi des personnes âgées, en luttant notamment contre les discriminations qui les frappent.  Il a rappelé que de nombreux pays ne prévoyaient pas de retraite pour les personnes âgées, alors que les retraites sont un élément essentiel pour une vie digne.  Enfin, M. Stohrer a déploré le manque de personnel qualifié dans le domaine de la gérontologie et de la gériatrie.

M. ALI RIFAT CAGLAYAN, de la Société Darussafaka, a expliqué que cette organisation non gouvernementale turque aidait les personnes défavorisées, notamment les orphelins, à accéder à une éducation de qualité pour accéder au marché de l’emploi mais aussi créer des entreprises.  « Tous les enfants doivent avoir les mêmes chances de réussir », a-t-il insisté, en jugeant essentiel que la Commission du développement social exploite la puissance que représentent les jeunes dans les pays en développement.  Il a rappelé que la moitié des réfugiés enregistrés dans le mode étaient des enfants.

M. CARLOS ALBERTO BAENA LÓPEZ, de l’Association Miraisme International, a rappelé que 60% des personnes handicapées ne recevaient aucun type d’aide financière pour subsister dans le monde.  Il appelé à se concentrer sur les compétences et capacités des personnes handicapées plutôt que sur leur handicap.  Il a jugé indispensable que les personnes handicapées aient accès à l’information et à la formation. 

M. STEVAN TEMPESTA, de l’Association des étudiants de relations internationales de l’Université McGill, a dit l’anxiété de la jeunesse face à la menace des changements climatiques et les inquiétudes face à l’indifférence d’une partie de la population face à cette menace.  Il a jugé effrayant que les milliers de pages écrites depuis le Protocole de Kyoto et jusqu’à l’Accord de Paris ne semblent pas être en mesure d’altérer l’augmentation des températures.

Deux représentants de SustainUS ont souligné l’importance capitale de défendre l’environnement.  Les jeunes doivent être des agents du changement dans la protection de l’environnement, ont-ils dit.  Ils ont ensuite appelé à des efforts accrus pour lutter contre les inégalités, qu’ils ont jugées inacceptables.  Les jeunes entrepreneurs doivent jouer un rôle de chef de file dans l’élimination de la pauvreté, ont-ils conclu.

 

 

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial à 30 ONG et le retire à la libérienne « Ellen Johnson Sirleaf Market Women’s Fund »

Session de 2017, 13e & 14e séances – matin & après-midi 
ECOSOC/6814-ONG/847

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial à 30 ONG et le retire à la libérienne « Ellen Johnson Sirleaf Market Women’s Fund »

Le Comité des ONG a recommandé aujourd’hui au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif spécial à 30 organisations et de le retirer à la libérienne « Ellen Johnson Sirleaf Market Women’s Fund ».  Soixante autres ONG ont été priées de patienter.

L’ONG du Libéria « Ellen Johnson Sirleaf Market Women’s Fund » a été créée en 2007 afin d’améliorer la vie des vendeuses des marchés locaux par des programmes d’alphabétisation et de renforcement de leurs capacités entrepreneuriales.  Elle tire son nom de la Présidente du Libéria dont la grand-mère était elle-même vendeuse aux marchés.  L’ONG ayant été dissoute le 31 décembre dernier, le Comité a été contraint de lui retirer son statut consultatif spécial.  C’est « Sustainable Market Women’s Fund » qui a pris le relais.

Le Comité peut recommander ou retirer trois statuts: le statut consultatif général est réservé aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Le statut consultatif spécial est octroyé aux ONG travaillant dans un domaine spécifique et qui ne sont concernées que par certaines activités de l’ECOSOC.  La Liste regroupe les ONG qui ne rentrent dans aucune de ces deux catégories et qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.

Aujourd’hui, le Comité a aussi reporté sa décision sur 61 autres ONG dont l’iranienne « Imam Khomeini Relief Foundation » et l’israélienne « The Jerusalem Institute of Justice ».  Cette dernière devra patienter et apporter des détails sur ses finances en 2016 comme l’a exigé le représentant du Venezuela.  S’agissant de la première ONG, elle essuie un deuxième report, après que la déléguée des États-Unis eut demandé si parmi ses cibles on comptait « des veuves et des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) ».  Le 31 janvier dernier, elle avait déjà été invitée à répondre au Soudan sur l’origine d’un budget de 5 millions de dollars.  

Le Comité a poursuivi l’examen des rapports quadriennaux que sont tenues de soumettre les ONG dotées d’un statut et entériné les changements de nom de six ONG, à l’exception de « Catholic Family and Human Rights Institute, Inc » (États-Unis) sommée par la représentante de la Turquie de préciser la nature des activités qu’elle entend organiser dans le cadre de la promotion des droits de la femme.

Le Comité des ONG, qui terminera sa session demain, mercredi 8 février, a prévu une séance à partir de 10 heures.

Report de la décision sur les rapports quadriennaux

La représentante de la Turquie a demandé plus de détails sur les activités de « World Council of Arameans (Syriacs) » (États-Unis) pour la période 2007–2010.  Le délégué de l’Iran a souhaité que « World Jewish Congress » (États-Unis) précise la nature des activités menées entre 2011 et 2014 en collaboration avec ONU-Femmes, et leur impact sur la condition de l’autonomisation de la femme.  « World Safety Organization » (États-Unis) a été priée par le représentant de la Chine de préciser que Taiwan est bien une province de la Chine.

Changement de nom

Le Comité a entériné les changements de nom de six ONG et a reporté sa décision sur celui de la « Catholic Family and Human Rights Institute, Inc » (États-Unis).  Elle a été priée par la représentante de la Turquie de préciser la nature des activités qu’elle entend organiser dans le cadre de la promotion des droits de la femme si sa demande de changement de nom était approuvée.

  • Bakhtar Development Network Switzerland « BDN Swiss » (Suisse) devient Action for Development (AfD Suisse)
  • International Federation of Family Associations of Missing Persons from Armed Conflicts (États-Unis) devient Families of the Missing
  • NeuroCare Ethiopia (Éthiopie) devient Global NeuroCare
  • Stichting Rutgers WPF (Pays-bas) devient Rutgers
  • Women’s Division of the General Board of Global Ministries of the United Methodist Church (États-Unis) devient United Methodist Women
  • World of Hope International (États-Unis) devient World Organization of Governance & Competitiveness Inc.  

Retrait de statut

Ellen Johnson Sirleaf Market Women’s Fund (Libéria) perd son statut auprès de l’ECOSOC du fait de sa dissolution.

Octroi du statut consultatif spécial

  1. Association Nationale des Échanges Entre Jeunes (Algérie)
  2. Association de lutte contre la pauvreté (Mauritanie)
  3. Association pour l’Éducation et la Santé de la Femme et de l’Enfant (AESFE) (Mauritanie)
  4. DHRUVH-Social Awareness Forum (Inde)
  5. DIYNGO Community Based Organization (Kenya)
  6. Dynamic Youth Development Organization (Nigéria)
  7. Foundation for Disabled Women (Nigéria)
  8. Heal The Planet Global Organisation – HTP (Ouganda)
  9. Health of Mother Earth Foundation (Nigéria)
  10. Organisation Mauritanienne pour la lutte contre l’extrémisme et pour l’appui à l’unité Nationale (Mauritanie)
  11. SWASTI (Inde)
  12. shOObh Group Welfare Society (Inde)
  13. Congregation of the Mission (Italie)
  14. Drug Policy Australia Limited (Australie)
  15. Guinée Humanitaire (France)
  16. Holt International Children’s Services, Inc. (États-Unis)
  17. Honeypot Village (Royaume-Uni)
  18. L’Organisation Non Gouvernementale des Cercles Nationaux de Réflexion sur la Jeunesse - ONG CNRJ (France)
  19. Man Up Campaign US, Inc. (États-Unis)
  20. National Council of Catholic Women (États-Unis)
  21. National Organization for Global Education Inc. (États-Unis)
  22. Takshila Education Inc (États-Unis)
  23. The 5 Gyres Institute (États-Unis)
  24. Translators Without Borders - US, Inc. (États-Unis)
  25. EUROGEO (Belgique)
  26. Marin Experimental Teaching, Training and Advising Center (États-Unis)
  27. Observatoire du Crime Organisé (Suisse)
  28. Centre for Peace, Culture and Environmental Studies (Nigéria)
  29. Women & Community Livelihood Foundation (Nigéria)
  30. Fondazione Proclade Internazionale – Onlus (Italie)

Report de la décision dans l’attente des réponses aux questions posées

Quelles sont les activités prévues en 2017 par l’« Association M’zab prévention routière et développement » (Maroc)? a demandé le délégué de l’Iran.  Quel est le statut de « Center for Assistance to Justice and Animation for Development » (Cameroun): national ou international?  Dans quels pays se trouvent ses membres? a voulu savoir la déléguée de Nicaragua.  Peut-on obtenir la liste des acteurs locaux qui travaillent avec « Community Empowerment and Development Initiative, Warri » (Nigéria)? a demandé la déléguée de l’Afrique du Sud.

Qu’en est-il des programmes de « Drishti Foundation Trust » (Inde): dans quelles régions ont-ils été menés? s’est informé le délégué indien.  Se consacre-t-elle exclusivement à la santé dentaire?  Qui sont les ONG qui financent « Family Policy Institute » (Afrique du Sud)?  Quels sont les projets internationaux?  Quels sont les projets en 2017?  Comment cette ONG influence-t-elle le débat politique national? a questionné la déléguée de l’Afrique du Sud.  Avec quelles autorités travaille « Formation Awareness and Community Empowerment Society (FACES) » (Pakistan)? a voulu savoir le délégué du Pakistan.

Quel est le statut des personnes aidées par « Imam Khomeini Relief Foundation » (Iran): des veuves? des LGBT? a demandé la déléguée des États-Unis.  Peut-on obtenir la liste des projets prévus et les sources de financement d’« Initiative for Youth Awareness on Climate Change » (Nigéria)? a voulu savoir la déléguée de l’Afrique du Sud.  Elle a aussi demandé à « International Centre for Leadership Development » (Nigéria) de lui fournir la liste des pays dans lesquels elle est active.

Quels sont les projets à Cuba de « J.P. Foundation Inc. » (République dominicaine)? a dit la déléguée de Cuba.  Qui sont les partenaires dans ce pays?  Le délégué du Burundi a exhorté « Legal Advice Centre » (Kenya) de mettre à jour ses états financiers.  Il a exigé de « Mkokoteni Aid Development Organization » (Kenya) de lui donner la liste de ses projets en 2016. 

Dans quel autre pays « Navjivan Foundation » (Inde) a-t-elle des liens?  Dans quel pays a-t-elle des activités? a interrogé le délégué de l’Inde.  À quoi est consacré le reliquat du budget de « Niger Delta Budget Monitoring Group » (Nigéria)? a demandé la déléguée de l’Afrique du Sud.  Que fait « Orji Uzor Kalu Foundation » (Nigéria) pour gérer son déficit de 160 000 dollars? a dit la déléguée de l’Afrique du Sud.

Que fait « Pak Women » (Pakistan) dans les régions sous administration spéciale du Pakistan? a demandé le délégué du Pakistan.  « Rwenzori Center for Research and Advocacy (RCPA) » (Nigéria) travaille-t-elle avec le Ministère de la santé? a voulu savoir la déléguée de l’Afrique du Sud.  Qu’a fait « Slum Child Foundation » (Kenya) en 2016? s’est informé le délégué du Burundi.

Quels sont les projets de « The Arab Council for Supporting Fair Trial » (Égypte) en Syrie?  Qui sont ses partenaires dans ce pays? a demandé le délégué de la Fédération de Russie.  Son homologue de l’Inde a voulu les détails de toutes les activités de cette ONG dans tous les pays dans lesquels elle est présente.  Avec quels partenaires « The Red Elephant Foundation » (Inde) réalise-t-elle le Building Peace Project?  Qui sont les partenaires de « Al-Hasaniya Moroccan Women’s Project » (Royaume-Uni)? a demandé le délégué du Pakistan.

Pourquoi les projets de « Alliance internationale pour la défense des droits et des libertés » (France) ne génèrent-ils pas de dépenses administratives? s’est interrogé le délégué de Cuba.  Il a voulu savoir si « American Human Rights Council » (États-Unis) s’est rendue dans d’autres pays que le Liban.  Quels sont les critères retenus par le « Comité des observateurs des droits de l’homme » (France) pour effectuer des visites en Amérique latine? a demandé la déléguée du Nicaragua.

Quelle place occupe les réfugiés de Corée du Nord dans les projets de « Dream Touch for All » (République de Corée)? a demandé le délégué de la Fédération de Russie.  Quel est le résultat de la visite de « European Centre for Democracy and Human Rights Limited » (Belgique) au Conseil de l’Europe? a voulu savoir le délégué de la Mauritanie.  Comment « GenderCC - Women for Climate Justice e.V. » (Allemagne) garantit-elle son indépendance quand plus de 40% de son budget est financé par le Gouvernement allemand? a demandé le délégué de Cuba.

L’ONG doit actualiser l’état financier de 2016, a estimé le délégué du Venezuela a à propos de « Jerusalem Institute of Justice » (Israël).  L’ONG peut-elle expliquer ses campagnes d’information? a demandé la déléguée de la Turquie à « Jeunesse Étudiante Tamoule » (France).  Quels sont les programmes humanitaires de « Malteser International e.V. » (Allemagne) à Donetsk, dans l’est de l’Ukraine? a voulu savoir le délégué de la Fédération de Russie.

Pourquoi « Right Livelihood Award Foundation » (Suède) a-t-elle un programme pour protéger les récipiendaires des prix qu’elle organise? a demandé le délégué de la Fédération de Russie.  Son travail ne serait-il pas trop politisé?  Peut-on obtenir la liste des différentes organisations dans lesquelles « Rights and Resources Institute, Inc. » (États-Unis) travaille? a voulu la déléguée du Nicaragua.  Son homologue du Cuba a souhaité avoir la liste des entités ou autres ONG qui donnent des fonds à « Roads of Success » (États-Unis).

« SAE International » (États-Unis) a été priée par le délégué de la Chine d’utiliser la terminologie officielle de Taïwan.  « Stichting Pro Papua » (Pays-Bas) devra répondre au délégué de l’Iran sur l’application du principe d’intégrité territoriale et l’utilité de son travail pour le Conseil économique et social (ECOSOC).  Est-ce que « White Ribbon Alliance for Safe Motherhood, Inc » (États-Unis) compte s’établir dans d’autres régions du monde? s’est informée la déléguée du Nicaragua.

« Youth RISE (Resource, Information, Support, Education) Limited » (Royaume-Uni) entretient-elle des relations avec les gouvernements des pays dans lesquels elle se trouve? a demandé la déléguée de l’Afrique du Sud.  Celui du Pakistan a demandé à « Pak Special Persons Welfare Society » (Pakistan) si elle a commencé ses activités communautaires.  Peut-on avoir des renseignements sur les progrès?  La déléguée du Nicaragua a prié « Albert Kunstadter Family Foundation » (États-Unis) de donner la liste des partenaires et projets dans son pays.  Son homologue de la Chine a réclamé tous les détails du travail de l’ONG au Tibet: lieu d’implantation, financements, bénéficiaires.

« Deutsche Welthungerhilfe e.V. » (Allemagne) a été priée par le délégué de la Chine de respecter la terminologie officielle de Taïwan.  La même remarque a été faite à « Diakonia »  (Suède).  En outre, l’ONG devra dire au délégué cubain si elle a des activités à Cuba.  Combien de membres compte « Embajada Mundial de Activistas por la Paz (Global Embassy of Activists for Peace) Corp. » (États-Unis)? a demandé le délégué chinois.

Les projets de « Global Peace Foundation » (États-Unis) sont flous, a constaté la déléguée du Nicaragua qui a réclamé davantage d’informations.  Peut-on avoir des détails sur le projet « Child Online Safety »? a prié le délégué de Cuba.  « NDLH International Network of International Diplomacy, International Law and Human Rights » (Norvège) a été priée de donner au délégué de la Fédération de Russie la liste des pays dans lesquels elle travaille. 

Le Tibet est une région autonome de la Chine, a rappelé le délégué de la Chine à « Settlement Services International Incorporated » (Australie) pour qu’elle corrige l’erreur sur son site Web.  Avec quelles universités du Nicaragua « World Learning Inc. » (États-Unis) fait-elle des échanges d’étudiants? a demandé la déléguée du Nicaragua.  Quelle est la nature de la collaboration de « Akhil Bharatiya Human Rights Organisation » (Inde) avec les autres ONG de la région? a interrogé le délégué du Pakistan.

« Coordination Waï (Eveil) relative à l’unité nationale et la lutte contre l’esclavage » (Mauritanie) a été priée par le délégué de la Mauritanie de donner le nom des capitales étrangères dans lesquelles elle compte organiser des conférences sur l’esclavage en Mauritanie.  Qui est l’organe de prise de décisions au sein de « Creators Union of Arab » (Égypte)?  Peut-on obtenir un dossier écrit dans une autre langue en plus de celui en langue arabe? a demandé le délégué de Cuba.  Peut-on avoir le détail des activités régionales de « Danjuma Atta Eye Foundation » (Nigéria), a dit le délégué de l’Azerbaïdjan.

« Eaglesworth Human Empowerment Foundation » (Nigéria) peut-elle dire si elle travaille avec le Ministère de la santé? a voulu savoir la déléguée de l’Afrique du Sud.  « Gestos Soropositividade Comunicação e Gênero » (Brésil) a été priée par le délégué de la Fédération de Russie de lui expliquer l’expression « citoyenneté sexuelle » dans sa demande.  Quels sont les projets de « Pan African Institute for Entrepreneurship and Community Development (Ltd/Gte) » (Nigéria) dans les autres pays? a interrogé la déléguée de l’Afrique du Sud

Elle a aussi demandé à « Society for the Widows and Orphans » (Nigéria) si elle avait des relations avec les gouvernements des pays dans lesquelles elle est implantée en particulier avec les ministères de la santé.  Peut-on avoir des précisions sur les financements publics? a exigé la déléguée de la Turquie à « Assyrian Aid Society of America Inc. » (États-Unis).  Quelle est la contribution de « Euro-Mediterranean Human Rights Network » (Danemark) au Conseil des droits de l’homme? a demandé la même déléguée turque.  Qui y participe?

Le délégué du Pakistan a demandé à « Fondation Alkarama » (Suisse) comment elle fait pour mettre en œuvre ses projets alors que tout le budget est dépensé pour l’administration.  Celui de Cuba a voulu que « Fundación Acción Pro Derechos Humanos » (Espagne) s’explique sur les lacunes dans la mise en œuvre du Pacte sur les droits économiques, sociaux et culturels.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: il faut trouver les moyens de contrer les stratégies d’« adaptation » de Daech, prévient un haut fonctionnaire de l’ONU

7877e séance – matin
CS/12706

Conseil de sécurité: il faut trouver les moyens de contrer les stratégies d’« adaptation » de Daech, prévient un haut fonctionnaire de l’ONU

En position défensive dans plusieurs régions, notamment en Syrie et en Iraq, où il a essuyé des revers, Daech n’en dispose pas moins de ressources toujours suffisantes pour poursuivre ses opérations militaires, a prévenu, ce matin, le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques devant le Conseil de sécurité.  M. Jeffrey Feltman a voulu mobilisé les États contre les stratégies d’adaptation de l’organisation terroriste.

« Daech s’appuie principalement sur les revenus issus de l’extorsion et de l’exploitation des hydrocarbures, même s’ils sont en baisse.  Mais les États sont préoccupés de ses efforts pour diversifier ses sources de revenu, notamment en recourant à l’enlèvement contre rançon et en sollicitant des dons », a expliqué le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques.

Venu présenter le quatrième rapport* du Secrétaire général sur la menace que représente Daech pour la paix et la sécurité internationales et sur l’action menée par l’ONU pour aider les États à la contrer, le haut fonctionnaire a fait part des stratégies d’adaptation déployées par l’organisation terroriste pour résister à la « pression militaire », en s’appuyant, en particulier, sur des méthodes de communication interne et de recrutement « de plus en plus clandestines », comme le Web profond, le cryptage et l’utilisation de messagers.  Le représentant de l’Uruguay s’est dit préoccupé par ces « nouveaux modus operandi » qui obligent à reconsidérer la notion d’attaques commises par de « prétendus loups solitaires ».

« Daech étend en outre ses opérations aux pays limitrophes de l’Iraq et de la Syrie, tout en continuant à encourager ses partisans plus éloignés à perpétrer des attaques.  Simultanément, les combattants terroristes étrangers quittant l’Iraq et la Syrie font croître la menace du terrorisme dans leurs pays d’origine », s’est alarmé le Secrétaire général adjoint.

Depuis sa déclaration en date de 2014 clamant son intention d’attaquer l’Europe, Daech a mené une série d’opérations sur ce continent; certaines dirigées et facilitées par ses membres, d’autres légitimées par lui ou inspirées par sa propagande, a rappelé M. Feltman.

Si l’offensive militaire en Libye a délogé l’organisation terroriste de Syrte, la menace que cette dernière fait planer sur le pays et sur les voisins persiste, a-t-il prévenu, en faisant également part de l’implantation de Daech, pour le moment limitée, en Afrique de l’Ouest.  Mais son affidé Boko Haram œuvre à la diffusion de son influence néfaste au Nigéria et au-delà, grâce à plusieurs milliers de combattants opérationnels.  M. Feltman a toutefois précisé que Boko Haram est affaibli par des difficultés financières et sa scission en deux factions rivales.

Le Secrétaire général adjoint a ensuite fait un bilan des mesures prises au cours des quatre derniers mois par les États, priés par le Conseil de sécurité de se doter de lois et mécanismes facilitant une coopération internationale aussi large que possible dans les domaines judiciaire et policier.  « INTERPOL confirme que l’échange d’informations entre les États s’est accru depuis la publication du précédent rapport », s’est félicité M. Feltman, en notant également les efforts de certains États pour se prémunir d’attaques terroristes et limiter les déplacements de combattants étrangers.

« Bien qu’il reste du travail à faire, notamment en ce qui concerne l’utilisation des systèmes de renseignements pour filtrer les voyageurs, des progrès substantiels ont été réalisés contre le financement du terrorisme, malgré des difficultés persistantes.  Des efforts ont également été déployés par l’Union européenne et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OCDE) pour prévenir et combattre l’extrémisme violent, y compris dans le cadre de projets visant à sensibiliser l’opinion publique aux phénomènes de la radicalisation et de l’extrémisme violent », a constaté le haut fonctionnaire.

Parmi les entités des Nations Unies qui ont pris des mesures pour appuyer ces efforts nationaux, il a cité l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme et la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, qui examinent actuellement « un plan de mise en œuvre du renforcement des capacités », établi par le Conseil de sécurité, pour atténuer le flot des combattants terroristes étrangers.  Les 37 propositions contenues dans ce projet de texte traitent de l’ensemble du « cycle de vie » du phénomène de ces combattants: radicalisation, voyages, financement, retour, réadaptation et réinsertion.

Le délégué de l’Uruguay s’est déclaré favorable à l’idée d’aider les pays qui n’ont pas les moyens de faire face à la menace terroriste, « notamment ceux qui sont les plus durement touchés ».  Il a attiré l’attention des membres du Conseil sur le fait que Daech recourt à la traite et à la violence sexuelle « comme arme de terreur et source de revenus », rappelant néanmoins l’importance qu’il y a à lutter contre le terrorisme dans le strict respect du droit international.

Au niveau mondial, des progrès ont aussi été accomplis, comme par exemple dans le cadre de l’Initiative sur la sécurité des frontières, du développement du programme de sécurité et de gestion des frontières et du système de renseignements préalables concernant les voyageurs.  Et aux niveaux régional et national, a poursuivi M. Feltman, la « Promotion de l’application intégrée de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’Organisation des Nations Unies (I-ACT) » vise à élaborer un programme cohérent et coordonné de renforcement des capacités pour lutter contre le terrorisme et prévenir l’extrémisme violent.  Le Secrétaire général adjoint s’est félicité de pouvoir annoncer qu’au Mali, par exemple, des avancées considérables avaient été accomplies dans la mise en œuvre de l’I-ACT.

En dépit de l’existence de 19 conventions et protocoles universels contre le terrorisme et d’instruments régionaux pertinents, des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, la communauté internationale doit en faire davantage alors que Daech reconfigure sa zone d’influence, a encouragé M. Feltman, en exhortant les États Membres à redoubler d’efforts pour résoudre les conflits, en particulier ceux qui sont responsables de « l’aggravation spectaculaire du terrorisme mondial ».

S’agissant du règlement des conflits, le représentant de la Bolivie a attribué à l’« interventionnisme militaire » et aux tentatives de « provoquer des changements de régime » les guerres qui alimentent le terrorisme, se disant préoccupé par l’expansion de Daech dans les pays du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne et du retour en Europe de combattants étrangers.  Il a vivement plaidé pour un changement d’approche, « sous peine de voir l’Histoire se répéter ».

« En définitive, c’est la propagation et la consolidation de la paix, de la sécurité, du développement et des droits de l’homme qui priveront le terrorisme de l’oxygène dont il a besoin pour survivre », a tranché le Secrétaire général adjoint.

* S/2017/97

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Commission du développement social vivement critiquée pour son manque de pertinence et sa « vision du monde anachronique »

Cinquante-cinquième session,
8e & 9e séances – matin & après-midi
SOC/4846

La Commission du développement social vivement critiquée pour son manque de pertinence et sa « vision du monde anachronique »

La quatrième journée de la session 2017 de la Commission du développement social a été marquée par les vives critiques de certaines délégations contre cet organe, accusé d’avoir perdu de sa pertinence et de suivre « une vision du monde anachronique », selon l’expression du délégué des États-Unis, lequel, lors du débat général sur les stratégies d’élimination de la pauvreté visant à parvenir à un développement durable pour tous, a exhorté la Commission à évoluer, sous peine de devenir « un vestige du Conseil économique et social (ECOSOC) ».

« Quelle est la cohérence des travaux de la Commission sur la jeunesse et le handicap avec ceux d’autres enceintes onusiennes qui traitent largement de ces sujets », a demandé le représentant américain, en pointant la faible participation à la séance de ce jour.  À la différence de ses homologues, qui ont présenté les axes et les résultats de leurs stratégies de lutte contre la pauvreté, le délégué a consacré son intervention exclusivement à la manière dont l’ONU pourrait mieux promouvoir le développement social.

Les efforts de la Commission ne s’appuient pas sur les efforts consentis ailleurs dans le système onusien pour parvenir à une compréhension cumulative du développement social, a-t-il déploré.  Le représentant a, en conséquence, demandé une meilleure coordination de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires et un « examen approfondi » du prochain programme de travail de la Commission.  Il a reçu l’appui du délégué du Mexique qui a jugé « inacceptable » que la Commission duplique le travail réalisé au sein de l’ECOSOC et du Forum de haut niveau.  « Nous devons réfléchir à l’avenir de la Commission, qui a perdu de sa pertinence », a-t-il déclaré.

Certains intervenants ont, au contraire, tenu à souligner l’importance de la Commission, à l’instar du représentant de la Colombie qui a insisté sur son rôle clef pour élaborer les stratégies d’élimination de la pauvreté et « rendre visibles les populations les plus marginalisées ».  Les résultats engrangés dans cette lutte ont été au cœur des autres interventions, à commencer par celle du délégué de la Bolivie, pays dans lequel le taux de pauvreté est passé de 38% en 2006 à 16,8% en 2016.  Les vertus du « modèle bolivien » découlent de la décision du Président bolivien de nationaliser l’exploitation des ressources naturelles, a-t-il expliqué.

De son côté, le délégué de l’Indonésie a indiqué que le taux de pauvreté était passé de 24,23% en 1998 à 11,13% en 2016, grâce à un appui financier octroyé à chaque village, tandis que les représentants du Népal, de la Namibie ou bien encore du Bangladesh ont fait état d’une baisse substantielle du taux de pauvreté.  « La Thaïlande met l’accent sur le développement urbain et l’aide au logement dans l’objectif de garantir un logement décent pour tous dans les 20 prochaines années », a, de son côté, affirmé le Ministre du développement social et de la sécurité humaine de ce pays, M. Maitri Inthusut.

Parmi les autres pistes explorées pour éliminer la pauvreté, les délégations ont cité le transfert de technologies au profit des pays en développement et le respect des promesses en matière d’aide publique au développement.  La déléguée de la Pologne a indiqué, à ce propos, que son pays ferait tout pour honorer sa promesse de consacrer, d’ici à 2030, 0,3% de son revenu national brut à cette aide.  De son côté, le délégué des Maldives a rappelé que les changements climatiques menaçaient l’existence même de son pays et réclamé une réponse internationale robuste pour y remédier. 

Il a également souligné les acquis considérables de la lutte contre la pauvreté au niveau mondial, puisqu’en 15 ans, un milliard de personnes sont sorties de la pauvreté.  Un point de vue tempéré par le délégué de l’Algérie qui a pointé les « incohérences » de la communauté internationale dans la lutte contre la faim.  « Au rythme actuel, il faudra plus de 110 ans pour éliminer la faim », a-t-il dit. 

Enfin, le délégué de l’Allemagne a dénoncé la montée en puissance du nationalisme et du populisme à travers le monde, qui dresse « des frontières dans les esprits », 27 ans après l’effondrement du mur de Berlin.

Après avoir entendu le Directeur de l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social présenter le rapport de son conseil d’administration*, la Commission a décidé de désigner un seul nouveau membre, au lieu de deux, au sein de ce conseil, en raison de la situation financière actuelle de l’Institut et de la réduction des effectifs.

Mme Sylvie Durrer, de la Suisse, qui est Directrice du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes, a été nommée pour un mandat de quatre ans expirant le 30 juin 2021.  La Commission a également reconduit pour une période de deux ans le mandat de cinq membres actuels.

La Commission du développement social reprendra ses travaux mardi 7 février, à partir de 10 heures.

* E/CN.5/2017/8

SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2017/2)

Thème prioritaire: stratégies d’élimination de la pauvreté visant à parvenir à un développement durable pour tous (E/CN.5/2017/3)

Suite du débat général

Déclarations

M. MAITRI INTHUSUT, Ministre du développement social et de la sécurité humaine de la Thaïlande, a déclaré que la philosophie de l’autosuffisance économique était au cœur des objectifs de développement social de son pays.  Il a dit que 190 000 nouveau-nés de la Thaïlande en 2016 avaient bénéficié de l’aide à l’enfance mise en place par la Royaume avec une bourse totale de 11 millions de dollars. 

Pour lutter contre la pauvreté, la Thaïlande met l’accent sur le développement urbain et l’aide au logement dans l’objectif de garantir un logement décent pour tous dans les 20 prochaines années.  Il a indiqué que le plan stratégique d’aide au logement 2016-2025 avait été créé pour répondre aux besoins des familles à faible revenu.  

Mme PRISCAH MUPFUMIRA, Ministre du service public, du travail et de la protection sociale du Zimbabwe, a déclaré que différentes mesures avaient été prises par son gouvernement pour mener une politique favorable au développement pour l’ensemble de ses citoyens.  « Notre population, a-t-elle estimé, a très largement bénéficié de la redistribution des terres, du renforcement des infrastructures et de la mise en place de services publics. »  Elle a également fait état de la création de foyers communautaires, placés sous la supervision des autorités locales, et qui permettent aux plus pauvres de faire face aux risques. 

Son ministère s’est également occupé de délivrer à ses citoyens « un portefeuille biométrique de protection sociale ».  Par ailleurs, a poursuivi Mme Mupfumira, un programme d’appui aux petits agriculteurs et à la remise en état des systèmes d’irrigation dans le pays a été lancé sous son leadership.  Son gouvernement a également adopté une « législation d’autonomisation économique », s’est félicitée la Ministre, en citant aussi le système ayant permis de réaliser la parité dans les écoles primaires zimbabwéennes, « à l’exception de quelques disparités géographiques ». 

Toutefois, la mobilisation des ressources financières reste un véritable défi, aussi a-t-elle demandé aux bailleurs de fonds de se mobiliser en faveur des pays en développement.

M. ANDREJ LOGAR (Slovénie) a dit que la priorité de son pays était de lutter contre le chômage.  « Même si le chômage baisse, ceux qui y restent y restent de plus en plus longtemps », s’est-il inquiété.  Il a appelé à accorder une attention particulière à la jeunesse en expliquant que le programme national slovène pour la jeunesse avait pour objectif de favoriser l’inclusion des jeunes qui ont peu d’opportunités.  

Parmi les mesures, il a cité la mise en place de bourses et d’autres appuis aux études.  Le représentant de la Slovénie a aussi fait état de la mise en place d’aide au logement des jeunes afin de leur permettre de quitter le domicile des parents et de réaliser ainsi leurs aspirations à une vie indépendante.  

Mme ILMI SALMINEN (Finlande) a rappelé qu’alors que plus de la moitié de la population mondiale était âgée de moins de 30 ans, les jeunes n’étaient que 6% à siéger dans les parlements.  La résolution de l’Assemblée générale sur les jeunes, la paix et la sécurité encourage pourtant les États Membres à reconnaître la contribution de ce segment de la population, ce que s’est efforcée de faire la Finlande en amendant leur législation. 

Mais, a observé la représentante, les perspectives sur le marché du travail sont toujours moins favorables aux femmes qu’aux hommes.  La représentante a souligné que femmes et filles doivent participer pleinement aux processus décisionnaires.  Elle a ensuite expliqué que son gouvernement dispensait une « éducation aux technologies » pour relever les défis inhérents à un environnement en pleine mutation. 

« Nous devons nous attaquer à ces nouvelles dynamiques du monde du travail si nous voulons parvenir à offrir des emplois décents et réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030. »

Prenant la parole à tour de rôle, Mmes ALEXANDRA MIRCHEVA et IVA TSOLOVA (Bulgarie) ont déclaré que la seconde consultation nationale de la jeunesse bulgare avait permis d’identifier la « qualité de l’éducation » et « l’inclusion économique et sociale » comme les deux priorités des objectifs de développement social.  Elles ont particulièrement mis l’accent sur les difficultés des jeunes dotés d’un handicap. 

Elles ont estimé que l’entrepreneuriat social était un des outils pour s’attaquer à des défis de manière durable.  Comme exemple de l’entrepreneuriat social, elles ont indiqué que la Bulgarie développait actuellement une plateforme pour la formation et l’emploi des jeunes handicapés en les mettant en relations avec des employeurs potentiels. 

Elles ont exhorté la communauté internationale à activement promouvoir l’entrepreneuriat social dans le souci de promouvoir le développement professionnel, l’inclusion sociale et la pleine réalisation du potentiel des jeunes.  

Mme KARIMA BARDAOUI (Tunisie) a indiqué que la pauvreté n’était pas naturelle.  Elle est le fait des hommes et ce sont eux qui la vaincront, a-t-elle dit.  Parmi les défis que la Tunisie doit relever, elle a mentionné un taux de chômage élevé, en particulier chez les jeunes diplômés.  Elle a déclaré que la réduction de la pauvreté et une meilleure répartition des fruits de la croissance étaient au cœur des efforts de son gouvernement. 

Elle a détaillé deux programmes, le premier étant le programme régional de développement qui vise à consolider le développement rural dans les gouvernorats.  Le second est le programme spécifique exceptionnel de développement pour les zones frontalières de la Tunisie, qui vise à lutter contre le terrorisme, a-t-elle dit.

Enfin, la déléguée tunisienne a souligné le rôle essentiel de la société civile pour le développement social.  La pauvreté n’est pas une fatalité, a-t-elle conclu.

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a souligné la persistance des inégalités en Namibie, en raison notamment des discriminations mises en place par l’ancienne administration coloniale.  La Namibie est l’un des pays où la répartition des richesses est la plus inéquitable, a-t-il convenu.  Il a insisté sur l’engagement de l’État dans la lutte contre la pauvreté depuis la fin de l’apartheid et l’indépendance du pays en 1990. 

Le Président namibien a déclaré la guerre à la pauvreté, a-t-il dit.  Il a indiqué, qu’entre 2001 et 2011, le taux de pauvreté extrême était passé de 23% à 15%, tandis que le coefficient de Gini, qui mesure les inégalités dans une société, s’est amélioré.  La volonté politique du Gouvernement va de pair avec le lancement de banques alimentaires pour aider les plus pauvres, a conclu le délégué.  

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a expliqué que la protection sociale était basée, dans son pays, sur les politiques publiques qui assurent la couverture sociale des personnes à tous les stades de la vie.  Il a d’abord mentionné le Plan national de la petite enfance, le Plan national de la jeunesse datant de 2016, et le programme « Maisons du futur » qui offre un espace d’assistance aux jeunes en leur proposant des formations professionnelles. 

Pour atteindre les familles en situation d’extrême vulnérabilité, l’Argentine a un Plan national de protection sociale qui vise à briser le cycle intergénérationnel de la pauvreté.  Autre politique sociale, le Plan pour l’économie populaire cherche à donner un accès plus facile aux financements pour la production et pour promouvoir la commercialisation des produits issus de l’économie populaire.

Le représentant a également cité le Programme de revenu social par le travail qui permet de se faire embaucher plus facilement, de gérer de façon autonome les coopératives et de développer des projets productifs.  En conséquence de ces efforts, les familles les plus vulnérables voient une amélioration de leur qualité de vie, a-t-il constaté. 

En outre, il existe un Plan national d’économie sociale appelé « Croire et créer » qui promeut le développement local et régional grâce à des projets socioproductifs visant l’inclusion sociale.  L’Argentine œuvre aussi en faveur de l’intégration dans le secteur formel des entrepreneurs qui en ont toujours été exclus. 

Le représentant a enfin parlé du Plan national de sécurité alimentaire et du programme de promotion des vergers, avant de citer la loi de pension universelle pour les personnes âgées qui garantit des revenus aux plus de 65 ans.

M. HASAN (Pakistan) a indiqué que l’élimination de la pauvreté figurait au cœur de la stratégie de développement de son gouvernement, qui envisage de réduire d’ici à 2025 la pauvreté de moitié au niveau national.  Le Pakistan a rivalisé d’initiatives dans le cadre du « programme de développement des compétences », a relevé le représentant. 

Selon lui, les politiques économiques du Gouvernement permettent de garantir une stabilité macroéconomique et de créer ainsi les conditions propices aux initiatives en cours, comme le « processus multipartite pour la protection sociale ».  La pauvreté est une question transversale qui exige des solutions transversales, a toutefois rappelé la délégation, en plaidant pour un soutien renforcé de la communauté internationale.

Mme ABDULLAH (Iraq) a souligné l’organisation récente d’ateliers de travail pour déterminer les idées principales qui figureront au cours de la deuxième Stratégie de développement, qui couvre le quinquennat 2017-2021, en mettant l’accent sur la lutte contre la pauvreté. 

Elle repose sur cinq piliers: revenu, éducation, santé, protection sociale, habitat et inégalité entre femmes et hommes.  Si elle s’est félicitée de pouvoir annoncer que le taux de pauvreté est passé de 23% à 15%, elle s’est toutefois dite préoccupée de constater que les opérations terroristes de Daech et la chute du prix du pétrole avaient contribué à une hausse de la pauvreté.  

M. CARLOS ARTURO MORALES LOPÉZ (Colombie) a souligné la nature multidimensionnelle de la pauvreté.  « Nous devons passer de la parole aux actes pour y remédier », a-t-il dit.  Il a insisté sur le rôle clef de cette commission dans l’élaboration des stratégies à cette fin.  « Nous devons rendre visibles les populations les plus marginalisées pour que personne ne soit laissé de côté », a-t-il poursuivi.  Il a souligné la nécessité de disposer d’informations plus détaillées sur le phénomène de la pauvreté, avant de plaider pour une alliance internationale pour vaincre la pauvreté qui viendrait en appui des efforts nationaux.

Il faut éviter une solution universelle et prendre en compte les spécificités de chaque pays, a-t-il dit.  Le délégué a insisté sur les besoins spécifiques des pays à revenu intermédiaire émergeant d’un conflit, comme la Colombie.  L’aide internationale est un complément indispensable pour le financement du développement, a-t-il déclaré.  Enfin, le délégué a estimé que les transferts de technologies, à des conditions préférentielles pour les pays en développement, devaient être au cœur des efforts visant à combler les inégalités de développement entre les pays.

M. KANG SANGWOOK (République de Corée) a expliqué que son gouvernement avait adopté de nombreuses lois et politiques pour faire face aux attentes des personne âgées, des personnes handicapées, des jeunes sans emploi et pour s’attaquer à l’inégalité entre les sexes.  Il a notamment cité la mise en place d’un programme de pensions pour les personnes âgées et d’une législation garantissant l’accès gratuit aux soins pour les personnes handicapées et l’appui à la participation économique des femmes. 

Il a expliqué que la République de Corée avait identifié les femmes, les filles et les personnes handicapées comme les groupes sociaux méritant une attention prioritaire.  

Mme PUZ (Pologne) a détaillé la politique d’aide au développement de son pays.  La Pologne contribue au Fonds pour la consolidation de la paix et s’efforcera de parvenir à l’objectif de consacrer 0,3% de son revenu national brut à l’aide publique au développement (APD) d’ici à 2030, a-t-elle indiqué.  Elle a précisé que son pays était le deuxième pays donateur de bourses au sein de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). 

Pas moins de 90 pays en développement ont un accès préférentiel au marché polonais, tandis que 50 pays les moins avancés bénéficient de l’Initiative Tout sauf les armes, a-t-elle déclaré.  Enfin, elle a détaillé la stratégie de son pays pour remédier au défi démographique de taille qui attend la Pologne, puisque celle-ci devrait perdre quatre ou cinq millions d’habitants d’ici à 2030.  Une bonne intégration de la main d’œuvre étrangère est l’une des pistes exploitées, a-t-elle conclu.

Mme NORLANDER (Suède) a dit l’importance du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement en appelant à tout mettre en œuvre pour que les personnes âgées puissent mener une vie active et exercer leur influence sur la société. 

Par ailleurs, la représentante de la Suède a salué la qualité du récent rapport de la Rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées, Mme Catalina Devandas Aguilar.  Elle a expliqué que ce rapport mettait en exergue des politiques d’ouverture en phase avec la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  

M. YAO SHAOJUN (Chine) a estimé que la communauté internationale devait vigoureusement promouvoir la croissance économique en accélérant la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et en saisissant l’opportunité historique que constitue la révolution scientifique et technologique dans laquelle le monde d’aujourd’hui est engagé. 

Ensuite, le développement se doit d’être inclusif et bénéficier à tous, a poursuivi le représentant, qui a plaidé pour des stratégies holistiques, intégrées et coordonnées d’éradication de la pauvreté, de redistribution des revenus et de création d’emplois.  Pour la Chine, les efforts de lutte contre la pauvreté doivent être plus efficaces et ciblés, en tenant compte de la spécificité des situations nationales. 

Enfin, le représentant a souligné la nécessité de renforcer la coopération internationale en matière de réduction de la pauvreté, appelant les pays développés à prêter une assistance financière et à faciliter le transfert de technologies aux pays en développement.

Mme YUMI OMIYA (Japon) a indiqué que le Gouvernement appuyait fermement l’objectif de sécurité humaine qui figure au cœur du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le Japon, a-t-il dit, a signé une charte qui renforce son engagement à protéger les droits de ses concitoyens, en consacrant 1,1 milliard de dollars de plus au renforcement de la protection sociale.

Après avoir fait part des initiatives prises pour élargir l’accès des femmes au marché de l’emploi, le représentant a indiqué que son gouvernement s’était doté d’un principe directeur de mise en œuvre des objectifs de développement durable. 

Rappelant que la pauvreté a différentes causes, elle a estimé qu’il fallait adopter une approche holistique, notamment en se dotant d’une législation qui permette aux générations futures d’échapper à la pauvreté.

M. AHMED SAREER (Maldives) a insisté sur les investissements consentis par son pays dans une éducation universelle et gratuite, dans la création de mécanismes de protection sociale et dans la fourniture de formations qualifiantes pour les jeunes.  Cette stratégie a été couronnée de succès, a-t-il dit.  Au titre de l’égalité hommes-femmes, priorité des Maldives, il a précisé que les femmes étaient désormais payées de la même manière que les hommes, selon une loi récemment adoptée.

Le délégué a insisté sur les spécificités des Maldives, pays à revenu intermédiaire mais aussi petit État insulaire en développement.  Les changements climatiques sont une menace pour notre survie, a-t-il affirmé.

Enfin, il a souligné les acquis considérables de la lutte contre la pauvreté au niveau mondial, puisqu’un milliard de personnes sont sorties de la pauvreté en 15 ans.  Beaucoup reste encore à faire, a-t-il conclu.

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a indiqué que le taux de pauvreté était passé de 24,23% en 1998 à 11,13% en 2016, grâce à l’action résolue des autorités.  « Notre objectif est de parvenir à un taux de pauvreté de 4% en 2019 », a-t-il dit.  Afin que la croissance économique contribue à la réduction de la pauvreté, le délégué a insisté sur les politiques visant à une meilleure répartition des ressources économiques.

« Mon gouvernement alloue des fonds à chaque village pour qu’il devienne le moteur de la réduction de la pauvreté », a-t-il noté.  Il a précisé que la dotation globale pour ce programme d’appui aux villages était passée de 1,5 milliard de dollars en 2015 à 3,6 milliards en 2016.

Enfin, le délégué a indiqué que son gouvernement comptait, dans les années à venir, améliorer l’efficacité de ses dépenses, synchroniser ses efforts contre la pauvreté avec ceux visant à stabiliser les cours des produits alimentaires de base et renforcer le système de protection sociale.

M. ILARIO SCHETTINO (Italie) a rappelé l’attachement de sa délégation à la question de la réalisation des droits des personnes handicapées.  Convaincue qu’il faut investir dans le lien social et le développement humain, en commençant par l’éducation, l’Italie a ensuite indiqué que la Chambre des députés de son pays examine actuellement une loi destinée à proclamer une journée nationale d’éradication de la pauvreté en vue de sensibiliser l’opinion publique à l’importance de ce combat. 

En outre, l’article 1 de la loi de réforme de la coopération au développement inscrit l’éradication de la pauvreté au cœur des objectifs du Document politique triennal 2015-2017. 

Par ailleurs, l’Italie s’efforce de promouvoir un développement durable dans un certain nombre de pays partenaires, comme le Burkina Faso et le Sénégal, pays dans lesquels des programmes ont été mis en place pour répondre aux causes profondes des « migrations irrégulières » et de la pauvreté extrême.

Prenant la parole à tour de rôle, M. KLAUS et Mme BUCH (Allemagne) ont déclaré que la montée en puissance du nationalisme et du populisme à travers le monde limitait les jeunes physiquement et, de façon plus importante encore, « en dressant des frontières dans les esprits », 27 ans après l’effondrement du mur de Berlin. 

Ils ont souligné la nécessité de s’appuyer sur une mise en œuvre holistique du Programme de développement durable à l’horizon 2030, en donnant un rôle de premier plan aux jeunes. 

Reconnaissant l’importance de la résolution 2250 (2015) du Conseil de sécurité relative aux jeunes, à la paix et à la sécurité, les intervenants ont plaidé pour que soit prise en compte la contribution de leur génération à la lutte contre l’extrémisme violent et l’exclusion sociale. 

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a déclaré que son pays avait intégré la plupart des objectifs de développement social dans ses plans nationaux de développement.  Il s’est félicité du fait que le Bangladesh ait pu diminuer le taux de pauvreté de 57% à 22% entre 1991 et 2016 et soit passé en même temps de la catégorie de pays à faible revenu à celui de la tranche inférieure des pays à revenu intermédiaire. 

« Malgré la crise mondiale, les produits de nos exportations et les transferts de fonds ont été multipliés par 3 et nos réserves de devises étrangères multipliées par 8,5 », s’est-il félicité.  Fort de ce succès, il a dit les efforts de son pays visant à investir dans les ressources humaines et l’éducation. 

Il a mis l’accent sur la nécessité de promouvoir l’autonomisation économique des femmes en précisant que les femmes représentaient 50% du potentiel de développement social.  Il a aussi souhaité que les migrants, en tant que groupe social vulnérable, reçoivent une meilleure attention de la part de la communauté internationale. 

M. MATTHEW DOLBOW (États-Unis) a déploré la faible participation aux travaux de la Commission, alors que les sujets traités en son sein sont de la première importance.  Il a centré son intervention sur les moyens à la disposition de l’ONU en vue d’une meilleure promotion du développement social.  « Nous devons adapter notre travail et le programme de la Commission à la réalité du monde moderne », a-t-il dit. 

M. Dolbow a en effet déploré la « vision du monde anachronique » de la Commission dans ses efforts de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  « Les priorités de l’ONU ont évolué ces dernières années et la Commission doit également évoluer, sous peine, j’en ai bien peur, de devenir un vestige du Conseil économique et social (ECOSOC). »

Le délégué a déploré que, trop souvent, lorsque les mécanismes onusiens ne s’acquittent pas de leur mandat, des structures alternatives sont créées pour répondre aux attentes qui entouraient les premiers.  « Nous voyons cela dans tout le système onusien », a-t-il déclaré.  « Nous devons faire montre d’un plus grand sens pratique dans l’alignement des mandats créés par la Commission avec le Programme à l’horizon 2030. » 

Il a demandé une révision du programme de travail de la Commission pour éviter tout double emploi avec d’autres entités onusiennes.  « Par exemple, quelle est la cohérence des travaux de la Commission sur la jeunesse et le handicap avec ceux d’autres enceintes onusiennes qui traitent largement de ces sujets? » a demandé le délégué. 

« Dans un monde où l’Union africaine a son propre Agenda 2063 et l’ONU son Programme à l’horizon 2030, apportons-nous le meilleur appui aux efforts de développement en Afrique avec nos résolutions annuelles sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD)?  Le faisons-nous pour parvenir à un objectif ou par pure habitude? »

Le délégué a appelé à une meilleure coordination du travail de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Les efforts de cette commission ne sont pas coordonnés et ne s’appuient pas sur les efforts consentis dans le système onusien pour parvenir à une compréhension cumulative du développement social, a-t-il déploré. 

M. Dolbow a indiqué que ces efforts étaient un gaspillage de ressources qui pourraient bénéficier à des initiatives visant à appuyer la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  « Alors que nous préparons la cinquante-sixième session de la Commission, nous exhortons à un examen approfondi de son programme de travail », a-t-il conclu.

M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) a vanté les vertus du « modèle bolivien » qui a permis une réduction du taux de pauvreté, passé en 10 ans de 38% à 16,8%.  « En 2006, nous étions le quatrième pays d’Amérique latine avec le plus fort taux de croissance », a-t-il dit.  Il a également noté l’augmentation de 600% des investissements pour la santé en 10 ans et le fait que la Bolivie a été déclarée comme un pays sans analphabétisme par l’UNESCO.

Pas moins de 56% de la population bénéficie aujourd’hui d’un système d’assainissement, a-t-il ajouté.  Le délégué a indiqué que les vertus de ce modèle découlaient de la décision du Président Morales de nationaliser l’exploitation des ressources naturelles.  Dix-huit pour cent des recettes issues de l’exploitation de ces ressources allaient à la Bolivie avant cette décision, alors que cette proportion est aujourd’hui de 82%, a-t-il dit.  « C’est la clef de notre succès. »

Plaidant pour une « bonne compréhension du fonctionnement du monde moderne », il a rappelé que huit personnes, seulement, avaient aujourd’hui entre leurs mains plus de 50% de la richesse mondiale.  Les États doivent œuvrer pour y remédier, a-t-il conclu.

M. IBRAHIM K. M. ALMABRUK (Libye) a rappelé que la persistance de la pauvreté en Afrique subsaharienne expliquait les migrations importantes en provenance des pays de cette région, qu’il était donc nécessaire d’aider à développer des programmes de création d’emplois.  Plaidant pour une solidarité nationale de premier plan, la délégation a déclaré que le développement social était la pierre angulaire de la croissance inclusive à long terme. 

Selon elle, éliminer la pauvreté de manière durable exige de mettre en place des stratégies qui se renforcent mutuellement, en les dotant des ressources suffisantes.  « Face à la vulnérabilité de certaines économies, nous devons encourager des politiques de diversification de revenus et de développement des infrastructures », a ajouté le représentant.

M. JOSÉ LUIS FIALHO ROCHA (Cabo Verde) a déclaré que la communauté internationale se devait plus que jamais de relever le défi du développement durable, en s’efforçant de changer les normes sociales, culturelles et politiques qui continuent de prévaloir aujourd’hui.  Il a également encouragé à réfléchir aux meilleurs moyens, méthodes, politiques et programmes en vue de hâter le développement social, parallèlement au développement économique. 

Pour sa part, le Gouvernement de son pays a mis en place un programme de promotion de l’emploi des jeunes, par le biais du soutien à l’entrepreneuriat et à la formation.  Rappelant que Cabo Verde était un petit État insulaire en développement (PEID) passé de la catégorie des pays les moins avancés (PMA) à celle des pays à revenu intermédiaire, le représentant a souhaité qu’à l’avenir, une meilleure stratégie soit mise en place pour la transition d’une catégorie à l’autre, afin de mieux accompagner les pays dans le renforcement de leur résilience économique.

Mme EI EI KHIN AYE (Myanmar) a expliqué que son pays mettait en place le Plan de la Communauté socioculturelle de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) pour 2025 par le biais de plans nationaux sur l’éducation, la santé, le bien-être, le développement rural, le développement des infrastructures et l’éradication de la pauvreté. 

La représentante du Myanmar a estimé que l’éducation était au cœur de tous les objectifs, puisqu’elle était la clef et le catalyseur de l’amélioration de tous les autres domaines tels que la santé, la nutrition, l’autonomisation des femmes, la création d’entreprise et d’emplois.  Elle a expliqué le plan national de santé (2017-2021) visant à garantir la « couverture santé » à toute la population. 

Elle a aussi dit la volonté du Myanmar de parvenir à une protection des droits des travailleurs en accord avec les normes internationales.  Elle a assuré que la protection des groupes les plus vulnérables, tels que les enfants, les femmes, les personnes âgées et les personnes handicapées était au cœur des objectifs de développement social du Myanmar.  La loi sur la protection et le bien-être des personnes âgées vient d’être adoptée et la nouvelle Stratégie nationale pour les personnes handicapées 2016-2025 a été lancée, s’est-elle félicitée. 

M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a cité les priorités de son pays dans le domaine du développement social, telles que la prévention de la délinquance, le développement des peuples autochtones et l’égalité entre les sexes.  Il a détaillé le programme PROSPERA qui vise à renforcer les capacités productives des communautés les plus vulnérables.  Pas moins de 9,7 millions de personnes qui n’avaient pas accès aux soins de santé y ont désormais accès, a-t-il dit.

Il a indiqué que le Mexique allait créer un organe national pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Enfin, le délégué a souligné la nécessité de réfléchir à l’avenir de la Commission, « dont le travail a perdu de la pertinence ».  Il est inacceptable de dupliquer le travail réalisé au sein du Conseil économique et social (ECOSOC) et du Forum de haut niveau, a-t-il conclu.

Mme SONIA GUARAGNA, de la Confédération générale italienne du travail, a jugé que la création d’emplois décents devait être au fondement des efforts visant à l’élimination de la pauvreté.  Elle a également souligné l’importance d’une augmentation des salaires réels et de l’égalité entre les genres. 

La pauvreté ne peut être éradiquée si les droits des travailleurs ne sont pas respectés, a-t-elle dit.  Elle a en conséquence plaidé pour une « nouvelle charte universelle pour les droits des travailleurs ».  Enfin, elle a souhaité que la Commission de statistique de l’ONU intègre dans son travail des indicateurs du travail décent.

Mme CÄCILIE SCHILDBERG, de la Coalition mondiale pour les socles de protection sociale, a insisté sur le rôle crucial des socles de protection sociale pour éviter l’exclusion.  Elle a demandé que le Conseil économique et social (ECOSOC) envisage l’adoption d’une résolution pour renforcer ces socles, dont l’existence facilitera la mise en œuvre de certains objectifs clefs du développement durable. 

« La protection sociale est un devoir, et pas une option », a-t-elle ajouté, en relevant toutefois que son financement reste un obstacle considérable à l’universalisation de ces socles.

Mme JUANA SANDOVAL (Nicaragua) a déclaré que l’élimination de la pauvreté avait été un « objectif suprême du sandinisme », et que les efforts déployés dans ce cadre avaient contribué à la justice sociale et à une croissance économique forte dans le pays.  Cela a permis d’augmenter les exportations et de sortir de l’ornière de la monoculture, s’est enorgueillie la représentante. 

En outre, a-t-elle dit, nous avons mis en place un processus permettant de renforcer les capacités, de sorte que les citoyens puissent subvenir à leurs besoins, et le Gouvernement a procédé à une redistribution équitable des richesses dans l’ensemble des secteurs économiques.  Le Nicaragua, a-t-elle poursuivi, a également défini des priorités en matière d’infrastructures ayant permis de garantir la mise en place de conditions propices à la mise en œuvre de nos programmes. 

Cela a permis d’appuyer des projets politiques d’élimination de la pauvreté incluant les femmes.  La délégation a également cité en exemple la participation de celles-ci et des jeunes au processus de prise de décisions dans son pays.

M. NIRMAL RAJ KAFLE (Népal) a fait remarquer que, dans la mise en œuvre de la dimension sociale du développement durable, l’approche centrée sur les personnes donnait de meilleurs résultats que les approches classiques.  Cela veut dire qu’il faut des projets durables et efficaces, d’un côté, et une inclusion, une équité et une appropriation, de l’autre.  Le Népal a fait de grands progrès dans ce processus, a-t-il indiqué en commençant par rappeler qu’une nouvelle Constitution avait été promulguée en 2015 après un processus démocratique.  Le Parlement doit maintenant comprendre 33% de femmes.

Le représentant a expliqué que l’éradication de la pauvreté était au cœur du programme de développement du Népal, ce qui a permis de faire passer le taux de pauvreté de 42% en 1995 à 21,6% en 2015, avec pour but d’arriver à 17% en 2018.  Le Népal, en outre, se prépare à sortir de la catégorie des pays les moins avancés (PMA) d’ici à 2022.  Il s’est prévalu d’un taux d’alphabétisation de 88,6% pour les personnes âgées de 15 à 24 ans. 

Il a cependant signalé les difficultés rencontrées sur la voie du développement, comme les inondations et les tremblements de terre.  C’est pourquoi il a demandé un soutien international, en tenant compte des besoins particuliers de son pays.

M. KAIRAT UMAROV (Kazakhstan) a jugé crucial de combler les fossés existants entre les engagements juridiques pris au niveau international et leur mise en œuvre concrète au niveau national.  Soucieux d’appropriation, le Parlement a adopté une déclaration par laquelle il s’est engagé à intégrer les objectifs de développement durable dans le cadre juridique national sur les principes de protection des droits humains, de la bonne gouvernance et de l’accès aux services de base. 

Parallèlement, depuis 2012, le Kazakhstan a adopté des « principes de politique sociale » conformes à la Stratégie présidentielle « Kazakhstan-2050 », qui promeut notamment des programmes de formation professionnelle adaptés au marché de l’emploi. 

M. EBRAHIM ALIKHANI (République islamique d’Iran) a estimé que la lutte contre la pauvreté extrême représentait le plus grand défi pour atteindre les objectifs de développement durable.  Il a appelé à des solutions novatrices pour éliminer la pauvreté.  Il a jugé pertinent pour la communauté internationale de favoriser les échanges d’expériences en matière de lutte contre la pauvreté. 

Il a appelé à repenser le développement social afin que la mise en œuvre de ces objectifs tiennent le plus grand compte des spécificités nationales.  « Sans soutien international accru, y compris par le biais d’un meilleur transfert de technologies et d’un appui au commerce international, le développement social de nombreux pays restera illusoire », a prévenu le représentant de l’Iran.

M. HABIB MIKAYILLI (Azerbaïdjan) a estimé que la croissance économique n’était pas suffisante pour une réduction significative de la pauvreté si ces dividendes ne sont pas partagés entre tous les segments de la société.  Il a mis l’accent sur l’importance de la promotion de l’agriculture et des activités rurales, la création d’emplois, l’entrepreneuriat et l’innovation, la protection sociale et les investissements dans les services de base comme la santé et l’éducation.

L’économie de son pays a triplé au cours de la dernière décennie, a-t-il dit, en soulignant les améliorations qui en ont résulté pour les citoyens en termes sociaux et économiques.  Le taux de pauvreté et de chômage s’est réduit à 5%, a-t-il indiqué, en précisant que le Gouvernement fournissait une assistance sociale à 100 000 familles et que 3 000 écoles, 600 hôpitaux et centres de santé avaient été construits ou rénovés pendant la même période.  En outre, plus de 250 000 personnes déplacées ont reçu de nouveaux logements dans de nouveaux établissements.

Mme SAMANTHA O’BRIEN, déléguée de la jeunesse de l’Irlande, a jugé indispensable d’honorer « nos engagements vis-à-vis de l’Accord de Paris sur les changements climatiques ».  Elle a dit que la justice et l’état de droit étaient indispensables pour parvenir aux objectifs de développement durable.  « Car sans justice, l’élimination de la pauvreté restera une aspiration non exaucée », a-t-elle prévenu.  Parce que beaucoup de pauvres travaillent, elle a rappelé que travailler ne suffit pas toujours pour sortir de la pauvreté. 

C’est pourquoi, elle a appelé à la mise en place de salaires décents et à mettre fin à des pratiques commerciales discriminatoires.  Elle a aussi appelé à promouvoir les droits fonciers des femmes qui représentent 50% du potentiel de développement social. 

Toujours au nom de la jeunesse de l’Irlande, M. COLM O’ROURKE a jugé urgent de tout mettre en œuvre afin que les médias soient utilisés de matière éthique alors que nous sommes face à un développement sans précédent de la désinformation et de la fausse information.  Dans ce contexte, il a exhorté les États Membres à veiller à ce que les médias soient considérés comme une partie intégrante de la planification de la mise en œuvre des objectifs de développement durable. 

Il a estimé que le groupe le plus apte à freiner la diffusion de fausse information était le groupe des jeunes.  Il a estimé que la capacité à mettre en œuvre les objectifs de développement durable d’ici à 2030 résidait dans la volonté de financer le développement de technologies innovantes pour combattre la désinformation. 

M. ADNAN ALTAY ALTINÖRS (Turquie) a expliqué que la stratégie de développement de son pays intégrait la croissance économique rapide et la stabilité macroéconomique, de même que la protection sociale et l’inclusion.  Le dixième plan de développement turc, intitulé « L’avenir que nous voulons », et qui couvre la période 2014-2018, privilégie ainsi une approche multidimensionnelle, a expliqué le représentant, en citant la protection sociale comme instrument de réduction de la pauvreté et des inégalités. 

Ainsi, a-t-il relevé, l’an dernier, plus de trois millions d’habitants ont reçu une assistance sous la forme de vivres, de transports et de services de base de la part de notre gouvernement.  En outre, des programmes de dons en espèces pour les veuves et les personnes atteintes de handicap sont mis en œuvre avec succès par son gouvernement, a indiqué la délégation. 

M. ROBERT ALEXANDER POVEDA BRITO (Venezuela) a rappelé que 1% de la population mondiale détenait 40% des richesses mondiales.  Conscient du creusement des inégalités sociales à travers le monde, son pays, a-t-il dit, a fait du développement social l’axe principal de sa politique, 71,4% du budget national étant consacré à l’éradication de la pauvreté. 

Désireux d’offrir à tous un logement décent, le Venezuela a proposé en 2016 333 000 logements de plus, qui viennent s’ajouter aux 1,3 million créés au cours des six dernières années.  Après avoir assuré que son pays a réalisé le droit à l’éducation à hauteur de 97% pour les adolescents garçons et filles, le délégué a évoqué les mesures prises pour venir en aide aux personnes âgées, à travers la sécurité sociale et le droit à un fonds de pension.

M. JORGE SKINNER-KLÉE (Guatemala) a indiqué que son pays avait adopté un plan national de développement pour 2032 qui tend vers une transformation structurelle du pays.  Il a expliqué que ce plan s’attaquait aux causes structurelles qui freinent le développement, en plaçant la personne humaine au cœur de l’attention, afin de suivre un modèle de développement humain durable.

Le représentant a souligné la nécessité de promouvoir les droits des personnes handicapées, mais s’est plaint du manque de services publics et de ressources économiques.  En outre, au vu de la croissance rapide de la population jeune dans son pays, il s’est inquiété des menaces posées à leur développement et de la vulnérabilité de ceux qui se trouvent dans les zones rurales.

M. LOT THAUZENI PANSIPADANA DZONZI (Malawi) a indiqué que son pays, qui fait partie des pays les moins avancés (PMA), avait mis en place un programme national d’appui social qui avait identifié les stratégies les plus efficaces pour éliminer l’extrême pauvreté.  Parmi les projets engagés dans le cadre de ce programme, il a cité des travaux publics, des transferts en espèces, des programmes de nutrition à l’école, le microcrédit, et un dispositif de prêts pour les villages. 

Il a dit les efforts de son pays pour collaborer avec des organisations internationales et autres partenaires afin de maximiser les synergies avec d’autres pratiques sectorielles notamment en matière de parité entre les sexes.  Notant que l’agriculture, principale composante économique du pays, était constituée majoritairement de petits exploitants, le représentant du Malawi a mis l’accent sur les efforts de son pays pour rendre cette agriculture plus compétitive et plus rentable.

Mme MYRIAM AMAN SOULAMA (Burkina Faso) s’est particulièrement inquiétée des liens entre pauvreté et santé dans son pays qui compte aujourd’hui 19,6 millions d’habitants.  Dans ce contexte, elle a expliqué que le Programme national de développement économique et social (PNDES) répondait à un besoin de planification axé sur l’amélioration de la gouvernance et la réduction des inégalités sociales.  Elle a dit la priorité du Burkina Faso de rendre son économie plus performante avec un taux annuel de croissance de 7,7% et la création d’au moins 50 000 emplois productifs par an. 

Elle a également souligné l’objectif de ramener l’indice de pauvreté de 40% à 35% entre 2014 et 2020 et le taux de croissance démographique de 3,1% à 2,7% entre 2006 et 2020.  Parmi les autres objectifs, la représentante du Burkina Faso a cité l’accès pour tous à une éducation de qualité, le développement de la formation professionnelle des jeunes, le renforcement de la protection sociale des travailleurs et la promotion de la femme comme acteur dynamique du développement.

Elle a mis l’accent sur la nécessité de répondre aux besoins en eau potable, d’habitat et de logements décents, et de promotion d’un environnement sain.  Elle a expliqué que le Burkina Faso, dans le processus de mise en œuvre de son PNDES, entendait mettre à contribution les acteurs du secteur privé, de la société civile, les Burkinabé de l’extérieur et les partenaires techniques et financiers.

Mme ANAYANSI RODRÍGUEZ CAMEJO (Cuba) a jugé nécessaire de promouvoir l’investissement dans le développement social.  Cela passe par l’investissement dans l’être humain et son autonomisation, a insisté la représentante.  Elle a estimé que nous étions encore loin de disposer d’un environnement de coopération internationale propice au développement économique et social.  

Elle a rappelé que les dépenses militaires atteignaient 2 000 milliards de dollars par an et que ces moyens gagneraient à être consacrés au développement économique et social.  Notant qu’il n’existe pas un modèle de développement unique, la représentante de Cuba a jugé indispensable de tenir compte des spécificités nationales des pays en matière de développement. 

Elle a indiqué que le blocus économique dont était victime son pays demeurait le principal obstacle au développement économique et social de Cuba.  « Il n’y a pas d’analphabète à Cuba et la quasi-totalité de la population dispose d’une couverture médicale et sécurité sociale gratuite », s’est-elle félicitée.  Elle a précisé que 325 000 médecins cubains étaient intervenus dans un total de 158 pays en développement et que trois millions de personnes dans le monde avaient retrouvé la vue grâce à un programme médical cubain en coopération avec le Venezuela.  

Mme GERTRUDE K. MWAPE (Zambie) a déclaré que l’élimination de la pauvreté continuait d’être un défi de taille pour les pays en développement, dont le sien, où les femmes et les personnes handicapées sont les plus touchées, en particulier dans les zones rurales.  Le Gouvernement a donc mis en place différents programmes de protection sociale à leur intention, programmes formés de transferts en espèces, de dispositifs de sécurité sociale, d’aides alimentaires et de programmes éducatifs. 

Simultanément, le Gouvernement continue de promouvoir les programmes d’autonomisation des femmes et de créer des emplois en priorité pour les jeunes, conformément à son programme pour le travail décent.  La Zambie a également une politique nationale qui s’efforce de réduire la pauvreté et le chômage des personnes qui sont atteintes d’un handicap.

M. MOHAMMED BESSEDIK (Algérie), faisant l’historique des conférences et sommets mondiaux des dernières décennies, a expliqué qu’on n’éliminait pas la faim par des slogans.  En comparant les objectifs des plans d’action avec la réalité, il a constaté qu’on ne pouvait pas prétendre éliminer la pauvreté à ce rythme. 

Avec les objectifs du Millénaire pour le développement, il aurait fallu 110 ans pour éliminer la faim, a-t-il fait remarquer en se basant sur une population mondiale stabilisée à neuf milliards d’âmes.  Alors qu’on vise aujourd’hui l’horizon 2030, il a fait le constat que l’on espère éradiquer la pauvreté et la faim 36 ans plus tard que ce que prévoyait la Conférence mondiale de l’alimentation de 1974.

En mettant en exergue ces incohérences, sa délégation a voulu lancer un appel pour souligner que le monde se trouve à un tournant complexe de son histoire.  Il a invité à trouver ensemble des solutions rapides et efficaces.  Les défis de la crise, a-t-il insisté, résident dans notre capacité à trouver ensemble des alternatives aux théories et pratiques du passé. 

Il a plaidé en faveur d’une bonne coordination entre les Nations Unies et les institutions multilatérales de la sphère économique et financière.  Il a assuré que son pays assumait sa part de responsabilité en gérant de façon rigoureuse ses dépenses, ce qui permet de financer la promotion sociale et la formation, en maintenant la cadence des investissements dans la croissance économique au titre de ses différents plans nationaux de développement. 

M. TOMASZ KRZYSZTOF GRYSA, du Saint-Siège, a déclaré que, tout en reconnaissant que la lutte contre la pauvreté est une condition sine qua non à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, elle ne constitue pas le seul aspect du développement durable.  Il a regretté de constater que la paix est un droit acquis auquel on réfléchit insuffisamment, alors qu’elle représente un rêve lointain pour de nombreuses populations. 

Le représentant a estimé que la priorité est à fournir un développement aux jeunes et aux plus marginalisés, ce qui les détournera de la radicalisation.  Selon sa délégation, la migration est un droit qu’il faut transformer en réalité, en œuvrant de concert à l’intégration des nouveaux arrivants dans les pays d’accueil. 

Mme PATRICIA HERDT, de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a expliqué que celle-ci plaçait la jeunesse au cœur de l’action en matière de développement social et que le quinzième Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la francophonie, tenu à Dakar en novembre 2014, avait consacré cette vision en adoptant sa Stratégie jeunesse.  Elle a cité la mise en place d’un fonds francophone de l’innovation qui soutient les projets de création numérique des jeunes francophones. 

Elle a précisé que l’OIF organisait tous les quatre ans les Jeux de la francophonie qui invitent la jeunesse francophone à se rencontrer au travers d’épreuves sportives et de concours culturels avant d’indiquer que les prochains jeux se tiendraient à Abidjan, du 21 au 30 juillet 2017. 

Elle a annoncé le lancement prochain par l’OIF d’une grande enquête sur les bonnes pratiques dans les politiques nationales de jeunesse afin d’intensifier le partage des expériences et des expertises.  

M. BERTRAND DE LOOZ KARAGEORGIADES (Ordre souverain militaire et hospitalier de Malte) a attiré l’attention sur les souffrances des handicapés mentaux qui sont souvent peu visibles et qu’on a tendance à oublier.  L’Ordre de Malte est au service des malades, des pauvres et des exclus de plus de 120 pays, a-t-il rappelé. 

M. de Looz Karageorgiades a cité des exemples récents de ce qu’accomplit Malteser International, la branche internationale de l’Ordre, au Soudan du Sud où elle forme les familles aux méthodes agricoles efficaces, en Turquie où elle a mis en place un hôpital et deux écoles pour les réfugiés syriens, ainsi qu’en Ouganda où elle fournit une aide aux mères d’enfants handicapés. 

Des associations nationales ont aussi ouvert une maison pour adultes autistes ou souffrant de handicap mental, en France, et pour handicapés, en Allemagne, a ajouté M. de Looz Karageorgiades.

Mme Amber Barth, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a dit que l’un des piliers de la lutte pour le développement social était la création d’emplois.  Notant que nous avons plus de 200 millions de chômeurs dans le monde, elle a prévenu qu’aucun progrès ne sera réalisé en matière d’élimination de la pauvreté si nous ne faisons pas face à la fragilité du marché du travail. 

Elle s’est inquiétée du fait que la croissance des salaires dans le monde est à son niveau le plus bas depuis quatre ans.  Dans ce contexte, elle a appelé à réexaminer les engagements de la communauté internationale en faveur de l’insertion sociale et de l’emploi comme vecteurs de réduction de la pauvreté, ainsi que le respect des droits et principes fondamentaux au travail. 

Elle a estimé que la recommandation no 202 de l’OIT sur les socles de protection sociale était un cadre efficace pour permettre aux pays d’améliorer la protection sociale; une réalité d’autant plus urgente que 73% de la population n’a pas de protection sociale, a-t-elle ajouté 

Mme Carla Mucavi, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a déclaré que le fait que 78% des pauvres vivaient dans des zones rurales montrait que ceux qui produisaient les aliments faisaient, plus que les autres, face à la pauvreté.  C’est pourquoi, elle a jugé indispensable d’investir dans l’agriculture et les zones rurales pour appuyer les petits exploitants, les femmes et autres groupes vulnérables afin d’améliorer les moyens de subsistance.  Elle a dit l’importance des partenariats avec le secteur privé, la société civile et les autres acteurs pertinents pour éliminer la pauvreté et la faim.

Mme FRANCESCA DE FERRARI, d’ONU-Habitat, a relevé que 85% des jeunes vivaient dans les pays en développement, un nombre toujours plus important dans les zones urbaines, et que la jeunesse fournit 25% de la population active, mais aussi 43,7% des chômeurs.  « Ceci signifie que presque une personne sur deux au monde est âgée de 15 à 24 ans », a-t-elle déclaré.

C’est la raison pour laquelle l’organisation au nom de laquelle elle s’est exprimée a conclu à la nécessité d’élargir l’accès aux opportunités en matière d’éducation, d’emploi et de gouvernance et d’espace public.  Selon elle, la mise en œuvre du Nouveau Programme des Nations Unies pour les villes, adoptée à Quito, en Équateur, en octobre 2016, jouerait un rôle déterminant dans l’éradication de la pauvreté.

Mme TAKYIWAA MANUH, de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, a adopté des programmes stratégiques afin d’aider les États africains à relever le défi du développement durable, en s’efforçant de promouvoir les politiques macroéconomiques stables.  En outre, la Commission coopère avec les organisations africaines pertinentes afin de mettre en œuvre des migrations harmonieuses à l’échelle du continent.

M. CHRIS RICHTER, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a expliqué que les migrations pouvaient constituer un outil important pour la promotion du développement et la lutte contre la pauvreté.  Il a dit que la migration représentait une stratégie de lutte contre la pauvreté en tant que moteur de la croissance.  Outre l’impact de l’envoi des fonds par les migrants à leurs familles, le représentant de l’OIM a expliqué que de multiples études montraient que les migrants créaient une nouvelle demande pour les biens et les services là où ils arrivent et élargissent le marché du travail. 

Il a jugé indispensable que les États adoptent des politiques pour éviter l’exclusion de groupes marginalisés.  Il a insisté sur le fait que l’exclusion des migrants avait un coût humain et social.  « Il faut investir dans les gens et promouvoir l’autonomisation, pour créer la résistance », a insisté le représentant de l’OIM.

M. NAGESH KUMAR, de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a indiqué que l’Asie était la région du monde qui connaissait la plus forte croissance économique.  Afin de mieux servir les intérêts, la Division du développement social de la CESAP fait en sorte que son travail s’appuie sur les objectifs de développement durable en mettant l’accent sur la lutte contre la pauvreté. 

« Nous mettons l’accent sur la protection sociale et l’autonomisation des femmes et des jeunes », a-t-il dit, avant de citer aussi des programmes de renforcement des capacités des décideurs politiques pour mettre en œuvre des politiques axées sur l’équité.

Mme GARZON, de CORPROGRESO, a expliqué que le programme Familles en action avait été mis en place par cette organisation non gouvernementale colombienne à destination des plus vulnérables dans le pays.  Elle s’est félicitée du fait que 2,5 millions de personnes soient sorties de la pauvreté ces dernières années en Colombie, soulignant que le Gouvernement avait coopéré avec la société civile et les organisations régionales et internationales dans le cadre de plusieurs initiatives.

Mme MONICA JAHANGIR, d’International Movement ATD Fourth World, a déclaré que cette organisation avait élaboré un manuel sur la meilleure manière de mettre en œuvre les principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits humains.

Au nom d’une alliance de 200 organisations non gouvernementales et 57 gouvernements, Mme BUSHHINI, de Mountain Institute, a regretté une prise en compte insuffisante des écosystèmes montagneux extrêmement fragilisés par les changements climatiques.  Elle a rappelé que la moitié de l’humanité utilise de l’eau provenant des montagnes.  « Si nous continuons à dégrader les écosystèmes des montagnes cela va avoir des conséquences en amont et en aval », a-t-elle prévenu.  C’est pourquoi, elle a appelé à des politiques d’aide aux communautés des montagnes et la création d’une entité de l’ONU spécifique aux montagnes et leurs habitants.  

La représentante de Youth Alliance for Leadership and Development in Africa a estimé que les solutions les plus intéressantes pour lutter contre la pauvreté étaient en Afrique.  D’ici à 2050, il y aura un milliard d’Africains de moins de 30 ans et ils constitueront la principale ressource de ce continent, a-t-elle dit.   

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG reclasse l’américaine « World Council for Curriculum and Instruction » et scrute les rapports d’« Amnesty International » et de « Human Rights Watch »

Session de 2017,
11e & 12e séances – matin & après-midi
ECOSOC/6813-ONG/846

Le Comité des ONG reclasse l’américaine « World Council for Curriculum and Instruction » et scrute les rapports d’« Amnesty International » et de « Human Rights Watch »

Le Comité chargé des ONG a recommandé aujourd’hui au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif spécial à l’américaine « World Council for Curriculum and Instruction » qui obtient ainsi « une promotion ».  Le Comité a en revanche reporté sa décision sur six autres ONG, pris note des rapports quadriennaux de 336 organisations et réservé sa réponse sur ceux de 40 autres organisations dont « Amnesty International » et « Human Rights Watch ». 

Le Comité a « promu » l’américaine « World Council for Curriculum and Instruction » qui, avec son statut consultatif spécial, est désormais reconnue comme une ONG ayant une compétence particulière dans certains domaines d’activités de l’ECOSOC et habilitée à soumettre des communications écrites et des pétitions.  La « Liste » sur laquelle était inscrite l’ONG ne lui permettait que de soumettre des communications écrites, étant qualifiée d’ONG « qui ne contribue que de temps à autre au travail du Conseil ».

Le statut le plus élevé, le statut consultatif général, n’est quant à lui octroyé qu’aux ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines de l’ECOSOC et qui peuvent, en conséquence, soumettre des communications écrites et des pétitions et proposer l’inscription de points à l’ordre du jour de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.

 « World Council for Curriculum and Instruction » a pour objectif d’offrir aux éducateurs du monde entier l’occasion de travailler ensemble et, ce faisant, de tirer parti des expériences des uns et des autres, de rester ouverts à l’innovation, d’apporter des nouvelles perspectives à l’évaluation des solutions aux problèmes existants et de développer des stratégies pour assurer l’équilibre entre technologies et esprit humain.

Le Comité, qui a entamé la deuxième semaine de sa session annuelle, a commencé l’examen des rapports quadriennaux des ONG dotées d’un statut auprès de l’ECOSOC.  S’il a pris note des rapports de 336 organisations, il a réservé sa réponse sur ceux de 40 autres ONG dont la britannique « Amnesty International » à laquelle le représentant du Soudan a demandé la source de ses informations.  De même l’américaine « Human Rights Watch » doit encore expliquer au représentant de la Chine la forme de sa participation au Conseil des droits de l’homme.

Le Comité a consacré une heure à un débat de procédure.  Alors que l’américaine « National Organization for Global Education Inc. » s’apprêtait à dialoguer avec les membres du Comité, le représentant de la Chine a demandé que l’on éteigne les écrans géants.  Ses homologues d’Israël et des États-Unis ont dit ne pas comprendre pourquoi et, face à l’impasse, le délégué du Soudan a proposé un vote, avant que son homologue de Cuba n’argue de la tradition du consensus sur les questions liées aux méthodes de travail.

« Quelle image donnons-nous au public?» s’est emporté le Président du Comité.  Le délégué du Soudan a finalement retiré sa proposition, non sans déplorer qu’une « discussion inutile sur une question négligeable » ait fait perdre autant de temps au Comité.  Le Comité, qui a décidé de revenir sur la question demain, mardi 7 février, se réunira à partir de 10 heures.

Octroi du statut consultatif spécial

  1. World Council for Curriculum and Instruction (États-Unis)

Report de la décision dans l’attente des réponses aux questions posées

Le Comité a reporté sa décision sur « Vang Pao Peace Institute » (États-Unis), en attendant les réponses aux questions du représentant de la Chine: l’ONG a-t-elle un site Web?  Est-elle présente en dehors de la Thaïlande?  Peut-on obtenir les rapports d’activités de ces dernières années? a ajouté le délégué de l’Inde.  Pourquoi le général Vang Pao est-il si important pour cette ONG? a voulu savoir le représentant de la Fédération de Russie, celui du Burundi souhaitant plus d’information sur les donateurs privés de l’ONG, avant une objection du représentant des États-Unis: le Comité n’a pas le droit de demander les noms des donateurs privés des ONG lesquelles ne sont pas non plus tenues d’avoir un site Web.  De quels rapports parlez-vous? a demandé la représentante de l’Uruguay qui avait d’abord acquiescé à la remarque de son homologue américain.  

Qui sont les membres du Conseil d’administration de « We Care for Humanity » (États-Unis)? a demandé le délégué de l’Inde. Que fait exactement Women's Freedom Forum, Inc. (États-Unis)? a voulu savoir celui de l’Iran.  Peut-on obtenir la liste des pays où l’ONG est présente?  Pourquoi n’est-elle qu’au Moyen-Orient?  Qu’en est-il de ses états financiers de 2015 et 2016?

Quels sont les critères utilisés par « Womens Voices Now Inc. » (États-Unis) pour choisir les films qu’elle produit? a interrogé le délégué de l’Iran.  Comment s’assure-t-elle que ces films ne sont pas faits par des organisations terroristes?  Le représentant du Nicaragua a quant à lui demandé une liste détaillée des activités de « World Association for Sexual Health » (Royaume-Uni).  Compte-t-elle étendre ses activités à d’autres pays? a dit la déléguée du Nicaragua.

Le Comité a reporté sa décision sur « Widows for Peace through Democracy » (Royaume-Uni) qui a fait une demande de reclassement, de la Liste au statut consultatif spécial.  L’ONG doit d’abord doit répondre à la question de la déléguée de la Turquie qui a voulu en savoir plus sur les réunions régionales auxquelles elle entend participer cette année. 

Report de la décision sur les rapports quadriennaux

« Iraqi Development Organization » (Royaume-Uni) a reçu une question du délégué du Soudan qui a voulu savoir si elle a déjà soumis des rapports au Conseil des droits de l’homme.  « Mahila Dakshata Samiti » (Inde) doit apporter au délégué de l’Inde des informations sur une activité qu’elle avait organisée lors d’une manifestation parallèle à la session annuelle de la Commission de la condition de la femme.  « The World Habitat Foundation » (États-Unis) a-t-elle été mandatée par l’ONU dans ses missions au Guatemala, en Inde, en Ouganda et en Iraq? a demandé le même délégué.

Le délégué de la Chine a demandé à « Lawyers Without Borders » (États-Unis) et « People’s Solidarity for Participatory Democracy » (République de Corée), d’utiliser la terminologie officielle de Taiwan.  « World Hunger Year, Inc. » (États-Unis) doit utiliser son nouveau nom « www.whyhunger.com », a exigé le délégué de l’Inde.

Celui de la Chine a demandé à « Advocates for Human Rights » (États-Unis) de fournir la liste des pays pour lesquels il a fait des rapports.  Quelles sont les sources utilisées par « Amnesty International » (Royaume-Uni) lorsqu’elle établit des rapports sur les droits de l’homme? a demandé le délégué du Soudan.  Recoupe-t-elle ses informations?  Le délégué de la Chine a prié « Asian Forum for Human Rights and Development » (Philippines) d’utiliser la terminologie officielle de Taiwan.   

Quels sont les 14 pays dans lesquels « CIVICUS - World Alliance for Citizen Participation » (Afrique du Sud) a mené ses activités » s’est informé le délégué de Cuba.  Son homologue de la Mauritanie s’est inquiété de la source des informations relatives aux violations des droits de l’homme.  La même question a été posée par le délégué du Venezuela à « Centre for Human Rights » (Afrique du Sud).  Que faisait « East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project » (Ouganda) avant 2015? a demandé le délégué de la Chine.  Peut-on avoir les rapports d’activités d’avant 2015.   

Quelles sont les organisations interconfessionnelles qui sont partenaires de « Christian Conference of Asia » (Thaïlande)? a demandé la déléguée de la Turquie qui a aussi demandé que l’examen des rapports de « The Journalists and Writers Foundation » (Turquie) soit reporté en attendant la décision du Conseil économique et social sur le statut de cette ONG.  Le délégué de la Chine a demandé à « The Foundation for Human Rights and Freedoms and Humanitarian Relief » (États-Unis) la nature de ses rapports avec les ONG syriennes.

Le délégué chinois a aussi voulu que «  Front Line, The International Foundation for the Protection of Human Rights Defenders » (Irlande), lui livre les détails de ses activités de défense des droits de l’homme.  « Human Rights Now » (Japon) a-t-elle donné de l’aide aux victimes de la catastrophe nucléaire de Fukushima? a-t-il également demandé.   

Se tournant vers « International Centre for Missing and Exploited Children » (États-Unis), et « International Council on Social Welfare » (États-Unis), il les a sommées d’utiliser la terminologie officielle de Taiwan et de Hong Kong.  À « International Federation for Human Rights Leagues » (France), il a demandé des précisions sur la coopération avec le Conseil des droits de l’homme.  Dans quels pays exactement travaille cette ONG? 

Le représentant de Cuba a prié « International Association for Media and Communication Research » (États-Unis) de donner des exemples concrets de son appui à la réalisation des objectifs de développement durable.  International Humanist and Ethical Union » (Royaume-Uni) devra aussi utiliser la terminologie officielle de Taiwan à la demande du délégué de la Chine.

Quelle a été la méthodologie utilisée par « Minority Rights Group » (Royaume-Uni) pour établir le classement des pays publié sur son site Internet? a demandé le délégué de l’Iran qui a aussi voulu savoir pourquoi tous les pays n’y figuraient pas.  Le représentant de la Chine a reproché à « Restless Development » (Royaume-Uni) d’avoir cité Taiwan dans sa liste de pays, appelant à tenir compte de l’appellation officielle agréée par les Nations Unies.  Il a aussi demandé que « AARP » (États-Unis) explique de manière « claire et directe » sa position sur le statut de la région autonome du Tibet.

Le représentant de Cuba a demandé quel était le type de consultations qu’« Amnesty International » (Royaume-Uni) aurait mené pour le compte du Conseil de sécurité entre 2008 et 2011.  Son homologue de la Turquie a demandé des précisions sur les conférences qu’« Egyptian Organization for Human Rights » (Égypte) aurait organisées entre 2010 et 2013.  Le délégué de la Chine a voulu davantage de détails sur les manifestations parallèles évoquées dans le rapport 2007-2010 de « Freedom House » (États-Unis).  Celui de l’Iran a réclamé le détail des activités liées aux droits économiques, sociaux et culturels.

Quelles sont les sources qu’a utilisées « The Heritage Foundation » (États-Unis) pour établir son indice dans le rapport 2011-2014? a demandé le délégué de Cuba.  En réexaminant le rapport 2009-2012 d’« Human Rights Watch » (États-Unis), le délégué de la Chine a voulu savoir de quelle manière concrète cette ONG a pris part aux sessions du Conseil des droits de l’homme.  Son homologue de Cuba a voulu connaître l’impact de l’atelier organisé à Santiago du Chili, sur la lutte contre la corruption, par l’« International Bar Association » (États-Unis).

Comment « International Commission of Jurists » (Suisse) choisit-elle les pays qui font l’objet de ses rapports? a demandé le délégué de la Chine.  Il a aussi rappelé qu’« International Press Institute » (Suisse) n’a pas corrigé l’erreur sur le Tibet figurant dans ses rapports.  Il a ensuite demandé à « Medical Women’s International Association » (Suisse) de rectifier l’information relative au statut de Taiwan sur son site Internet.  Le délégué a aussi voulu savoir qu’elles étaient les activités menées par « Nonviolent Peaceforce » (Suisse) entre 2011 et 2014.  Il a également noté que « Pax Christi International, International Catholic Peace Movement » (Suisse) a fait une comparaison entre la Chine et Taiwan dans son rapport 2011–2014.  Il a par ailleurs demandé des détails sur les documents que l’ONG a publiés à la cinquante-huitième session de la Commission de la condition de la femme. 

Le délégué de la Chine a en outre invité « Physicians for Human Rights » (États-Unis) à fournir plus de détails sur les dons reçus des gouvernements et sur la manière dont ils ont été utilisés.  Il a par ailleurs noté que « Reporters Sans Frontières International » (France) cite Taiwan et Hong Kong comme des pays.  Nous attendons que l’ONG corrige ces erreurs, a-t-il dit. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La pauvreté accentuée des personnes handicapées et des autres groupes vulnérables au cœur des débats de la Commission du développement social

Cinquante-cinquième session,
6e & 7e séances – matin & après-midi
SOC/4845

La pauvreté accentuée des personnes handicapées et des autres groupes vulnérables au cœur des débats de la Commission du développement social

La réunion-débat organisée, ce matin, dans le cadre de la cinquante-cinquième session de la Commission du développement social, a attiré l’attention sur le fait que les personnes handicapées couraient un risque plus élevé que les autres de vivre dans la pauvreté.  Des pistes et des solutions ont été proposées pour sortir 125 millions de personnes handicapées de l’extrême pauvreté. 

La séance de l’après-midi a été consacrée à un débat général sur la « suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale », en particulier en ce qui concerne les personnes handicapées, les jeunes, les personnes âgées et les familles.

Au cours du débat, traduit en langue des signes, les délégations ont fait remarquer que les personnes handicapées ont du mal à s’intégrer dans la vie active.  En Amérique latine, 80 à 90% des personnes handicapées n’ont pas d’emploi, a témoigné la Vice-Présidente du Costa Rica, Mme Ana Helena Chacón.  Si elles ont la chance d’avoir un emploi, elles sont plus susceptibles de faire partie de l’économie informelle et de percevoir des revenus largement inférieurs à la moyenne nationale.

De plus, la Rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées du Conseil des droits de l’homme, Mme Catalina Devandas Aguilar, a souligné les frais supplémentaires que doivent engager les personnes handicapées du fait de leur handicap, des coûts évalués à 30% en plus par rapport au salaire moyen dans un pays.

Face à ces difficultés et à bien d’autres obstacles, les intervenants ont lancé des appels à fournir l’assistance nécessaire à ces personnes, notamment en matière de transport, de soins de santé et de formation professionnelle.  Cela exige un partenariat entre les gouvernements et la société civile, les organisations non gouvernementales en particulier, pour sensibiliser sur cette question et agir de manière efficace.

En amont, la collecte de données est apparue comme l’outil essentiel pour formuler des politiques bien adaptées aux besoins.  À cet égard, on a mentionné un partenariat entre la Banque mondiale et l’UNICEF pour la collecte de données sur le terrain, notamment en Afrique subsaharienne.

Certains intervenants étaient venus avec un équipement particulier –chaise roulante ou terminal braille– signifiant ainsi combien cette catégorie de la population veut prendre sa place dans les débats les concernant.  La participation des personnes handicapées, non seulement aux politiques et aux mesures prises pour leur inclusion, mais aussi à tous les domaines de la vie publique et privée, a d’ailleurs été largement encouragée, notamment par l’expert d’ADD International, M. Mosharraf Hossain, et celui du Groupe de la Banque mondiale, M. Steen Lau Jorgensen.

Au cours du débat de l’après-midi, les États Membres ont présenté les mesures prises dans leurs pays ou régions en faveur des groupes vulnérables.  Dans l’Union européenne, par exemple, la Garantie pour la jeunesse oblige ses États membres à veiller à ce que tous les jeunes de moins de 25 ans se voient proposer une offre d’emploi décent, une éducation continue, un apprentissage ou une formation dans les quatre mois suivant le début du chômage ou après la fin de leurs études.

De son côté, le Ministre de la jeunesse et des sports de Madagascar, M. Jean Anicet Andriamosarisoa, s’est félicité du nouveau document de politique nationale de la jeunesse qui prend en compte les préoccupations de cette frange sociale représentant 65% de sa population. 

La Commission du développement social reprendra ses travaux lundi 6 février, à partir de 10 heures.

SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2017/2)

Examen des plans et programmes d’action concernant la situation de certains groupes sociaux élaborés par des organismes des Nations Unies

i) Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées (E/CN.5/2017/4)

ii) Règles pour l’égalisation des chances des personnes handicapées

iii) Programme d’action mondial pour la jeunesse (E/CN.5/2017/5)

iv) Plan d’action international de Madrid de 2002 sur le vieillissement (E/CN.5/2017/6)

v) Questions, politiques et programmes relatifs à la famille

Table ronde: « Ne laissez personne de côté: pauvreté et invalidité »

Partant du constat que les personnes handicapées courent un risque plus élevé de vivre dans la pauvreté, dans les pays développés comme dans les pays en développement, les experts et les délégations ont souligné l’importance de leur fournir un accès équitable aux ressources et aux soutiens, ce qui exige en amont une bonne collecte de données.

« C’est la première fois qu’on cherche à inclure le handicap dans toutes les questions transversales », a relevé la modératrice de la réunion, Mme NORA GROCE, professeur et Directrice du Centre Leonard Cheshire pour le handicap et le développement inclusif, de l’Université du Collège de Londres, en expliquant qu’on dispose aujourd’hui de davantage de données et d’expertise sur ces questions, tandis que les ministères ont de plus en plus souvent une personne spécialisée.  « On ne peut pas dire qu’il n’y pas a d’engagement et de compétences », a-t-elle relevé.

Mme ANA HELENA CHACÓN, Vice-Présidente du Costa Rica, a demandé de comprendre que les personnes handicapées sont des sujets de droits, qui ne doivent pas obtenir des « miettes de droits ».  Insistant sur la dignité de chacun, elle a estimé que « le handicap est une circonstance dynamique », qui dépend du milieu ambiant.  Mme Chacón a noté les « barrières psychologiques » qui empêchent souvent les enfants handicapés d’être scolarisés.  En Amérique latine, 80% à 90% des personnes handicapées n’ont pas d’emploi ou, si elles en ont un, elles ne sont pas rémunérées.

La Vice-Présidente s’est félicitée d’une loi costaricienne sur l’autonomie des personnes handicapées.  Elle a assuré que son pays faisait son possible pour mettre en œuvre les objectifs de développement qui tendent à améliorer la vie des personnes handicapées, notamment en matière d’accessibilité et de partage d’informations sur les résultats des mesures prises.

« Comment en finir avec le cercle vicieux qui maintient les personnes handicapées dans la pauvreté? » s’est interrogée Mme CATALINA DEVANDAS AGUILAR, Rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées du Conseil des droits de l’homme, en faisant le constat qu’il y a encore 125 millions de personnes handicapées dans le monde qui vivent dans l’extrême pauvreté.  Elle a ajouté que 25% des foyers comptent un membre handicapé.  Si le handicap n’empêche pas d’avoir un emploi, c’est le marché du travail qui empêche les personnes handicapées d’accéder à un emploi rémunérateur, a-t-elle noté.  À cela s’ajoutent les frais supplémentaires auxquels les personnes handicapées doivent faire face à cause de leur handicap, des coûts évalués à 30% en plus par rapport au salaire moyen dans un pays.

Elle a remarqué que les responsables politiques ont toujours un regard assez fataliste par rapport au handicap.  À titre d’exemple, seuls 2% des projets de la Banque mondiale incluent les personnes handicapées, a-t-elle noté, en se désolant que certaines personnes de cette institution mettent même en doute le lien qui existe entre handicap et pauvreté.

Elle a plaidé pour des politiques qui incluent les besoins des personnes handicapées –dans leur formulation et dans leur mise en œuvre-, ainsi que pour la création de systèmes de protection sociale qui tiennent compte des personnes handicapées et promeuvent leur indépendance et leur inclusion.  La Rapporteuse spéciale a également demandé de collecter des données ventilées, notamment lors des recensements.

M. STEEN LAU JORGENSEN, Directeur chargé de la protection sociale et du travail au Groupe de la Banque mondiale, a reconnu que les besoins des personnes handicapées ne sont pas toujours satisfaits, en expliquant cette situation par les problèmes d’accessibilité, de participation, de financement et par le manque de données.  En amont, il a conseillé d’éviter les problèmes médicaux, en prévenant les maladies non transmissibles qui peuvent entraîner des handicaps, ainsi qu’en réduisant les accidents de la route et les conflits, par exemple.  Il faut, a-t-il ajouté, améliorer l’environnement dans lequel vivent les personnes handicapées pour ne pas accentuer les désagréments qu’entraîne le handicap.

S’il a confirmé que la majorité des projets de la Banque mondiale ne tiennent pas compte du handicap, il a toutefois cité une étude relative à l’Afrique du Nord et au Moyen-Orient sur les personnes handicapées travaillant dans le secteur informel.  L’expert a également mis l’accent sur la nécessité d’améliorer la participation des personnes handicapées, ainsi que la collecte des données en citant à cet égard un partenariat de la Banque mondiale avec l’UNICEF sur la collecte de données sur le terrain et notamment en Afrique subsaharienne. 

Il a aussi mentionné un partenariat de la Banque mondiale avec l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur la protection sociale universelle.  « Il ne faut pas oublier qu’il y a de vraies personnes derrière ces chiffres », a-t-il dit.

M. MOSHARRAF HOSSAIN, Directeur des politiques globales, de l’influence et de la recherché d’ADD International, a indiqué que, selon une étude récente d’OXFAM, huit personnes dans le monde, à elles seules, détiennent autant de richesse que 3 milliards de personnes, soit la moitié de la population.  Il a rappelé que 80% des personnes handicapées vivaient dans la pauvreté.  Si les marchés à eux seuls ne peuvent pas résoudre les inégalités, des marchés qui fonctionnent mieux doivent permettre d’atteindre les personnes les plus marginalisées.  Le système doit devenir inclusif, a-t-il réclamé en prônant la participation des personnes handicapées à la vie active et la mise en place de structures inclusives.

Il a conseillé aux personnes handicapées de s’organiser pour pouvoir participer, avant de demander aux employeurs de mieux les intégrer.  Au Bangladesh, ADD International a influencé les décideurs et l’industrie, ce qui a conduit à la création d’emplois dans l’industrie textile.

Il a voulu, en outre, que les dirigeants politiques veillent à la sécurité des personnes handicapées et s’attachent à rendre accessibles les transports et les écoles.  Pour y arriver, il a demandé aux ONG de s’engager aux côtés des gouvernements.  Au niveau mondial, il a suggéré d’organiser une réunion de haut niveau sur les marchés comme solution à la pauvreté extrême, ainsi qu’un plan du XXIsiècle pour les personnes handicapées.

Pour lancer le débat interactif, Mme MARIA APARECIDA BORGHETTI, Vice-Gouverneur de l’État de Paraná au Brésil, a fait part de l’engagement de cet État en faveur de la mobilité et de l’accès des personnes handicapées.  Un « programme famille » a été créé pour compléter le programme national Bolsa Familia, a-t-elle indiqué, avec l’objectif d’atteindre 250 000 familles.  Ce programme a permis une réduction de la pauvreté de 57%.  Un autre programme, intitulé « Enfance heureuse », organise des visites à domicile deux fois par semaine pour renforcer les capacités des familles en matière de soins et d’éducation.

La délégation du Maroc, qui a attiré l’attention sur les personnes handicapées chez les populations déplacées, a indiqué avoir institué une journée nationale du handicap.  C’est également le cas au Malawi, a dit la représentante de ce pays. 

La question de la sensibilisation a intéressé de nombreux autres participants, comme le représentant de l’ONG Disability Alliance, lui-même vivant avec un handicap, qui a conseillé de bien communiquer sur les besoins des personnes handicapées et de veiller à leur inclusion dans les sociétés.  « Nous voulons être assis à la table des négociations », a-t-il dit en précisant: « rien sur nous sans nous ».

Une secrétaire d’État du Portugal, qui lisait sa déclaration en braille, a illustré les efforts menés par son pays pour faire participer des personnes handicapées aux politiques.  Elle a indiqué que le Portugal avait depuis peu un premier député handicapé et que son pays s’attache à changer les mentalités au sujet du handicap.

Pour la délégation de l’Union européenne, l’assistance financière aux personnes handicapées est importante pour ceux qui ne peuvent pas travailler.  En Chine, par exemple, un système de subventions publiques a bénéficié en 2015 à 15 millions de personnes handicapées, a souligné la délégation qui veille en même temps à la formation professionnelle de ces personnes quand cela est possible.

Pour répondre à une question de la délégation de la Nouvelle-Zélande sur le rôle des Nations Unies dans ces problématiques, l’expert d’ADD International a souhaité que l’ONU facilite la participation des personnes handicapées à tous les domaines de la politique, et pas uniquement aux questions qui les concernent directement.

La Vice-Présidente du Costa Rica a rappelé que la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées avait été traduite dans le droit national de chaque État Membre.  La Rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées du Conseil des droits de l’homme a insisté, pour sa part, sur l’obligation qu’a l’ONU de fournir son assistance aux pays pour ces questions.  « C’est une question transversale », a tenu à rappeler l’animatrice.

Le représentant de l’Association d’entraide somalienne a indiqué qu’un quart de la population de la Somalie vit avec un handicap.  Au Ghana, la plupart des personnes handicapées n’ont pas d’emploi et vivent de l’aumône, a indiqué une ministre de ce pays.  Elle a souhaité que l’ONU adopte une approche holistique pour fournir un accès aux matériels tels que des béquilles, des chiens guides et des chaises roulantes.

Le représentant du Sénégal, pays qui s’est doté d’une loi sur le handicap en 2010, a mis l’accent sur l’importance des données.  Pour le cas du Botswana, un bureau du handicap a été mis en place en 2015, qui est rattaché au Bureau du Président afin que les questions du handicap soient examinées au cœur du pouvoir. 

Le délégué du Kenya a mentionné, pour sa part, l’existence du Conseil national kényan pour les personnes handicapées, ainsi que de 12 institutions qui renforcent les capacités de ces personnes.

Suite du débat général

M. MICHAEL FARRUGIA, Union européenne (UE), a déclaré que l’Union européenne avait l’ambition de faire avancer le progrès économique « main dans la main » avec l’amélioration de la vie des gens.  Pour y parvenir, les investissements et les réformes seront d’une importance déterminante, avec notamment un accent sur les jeunes. 

C’est dans ce contexte, a-t-il dit, que la Commission européenne a proposé un train de mesures pour les jeunes, dont la Garantie pour la jeunesse, un engagement pris par les États membres pour veiller à ce que tous les jeunes de moins de 25 ans se voient proposer une offre d’emploi décent, une éducation continue, un apprentissage ou une formation dans les quatre mois suivant le début du chômage ou après la fin de leurs études.

L’Union, a poursuivi le représentant, prête également attention au sort des personnes atteintes d’un handicap, qui continuent d’être surreprésentées parmi la population inactive.  En outre, l’UE s’efforce de promouvoir l’égalité entre les sexes dans toutes ses politiques et activités, non seulement pour permettre aux femmes de bénéficier des mêmes chances d’accès à l’emploi, mais aussi pour combler le fossé entre les salaires, a expliqué M. Farrugia. 

Enfin, il a souligné que l’Union européenne accordait beaucoup d’importance aux questions familiales, en cherchant à réconcilier l’équilibre entre famille et temps de travail. 

S’exprimant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), M. RUBÉN IGNACIO ZAMORA RIVAS (El Salvador) a déclaré que l’organisation régionale à laquelle son pays appartenait avait constamment promu les droits et la dignité de toutes les personnes et de tous les groupes qui sont vulnérables ou marginalisés.  Alarmée par le pourcentage de jeunes sans emploi sur le continent, la CELAC s’est engagée à créer des opportunités plus nombreuses à leur intention et à faciliter leur participation pleine et entière aux processus de prise de décisions qui détermineront le développement durable de nos sociétés.  

 

Parallèlement, le représentant a indiqué que la Communauté était préoccupée par le fait que le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans est supposé croître de 56% d’ici à 2050, tout particulièrement dans le monde en développement.  Autant un défi qu’une opportunité selon lui, cette tendance démographique exige de concevoir et de mettre en œuvre des politiques qui promeuvent l’inclusion sociale, la solidarité intergénérationnelle, et la jouissance et la protection de tous les droits humains des personnes âgées. 

M. JEAN ANICET ANDRIAMOSARISOA, Ministre de la jeunesse et des sports de Madagascar, a relevé que le Gouvernement malgache ne ménageait aucun effort pour la mise en œuvre effective des plans d’action mondiaux, qu’il s’agisse de ceux ciblant les personnes handicapées, les personnes âgées, de la famille ou de la jeunesse.  Il a indiqué qu’un nouveau document de politique nationale de la jeunesse avait été adopté en février dernier dans le pays afin de prendre en compte les préoccupations de cette frange sociale représentant 65% de sa population. 

Ainsi, 13 espaces jeunes et 54 maisons des jeunes sont opérationnels dans le pays.  Des efforts sont nécessaires pour remédier à certaines réalités négatives concernant les jeunes.  Par exemple, 48% des jeunes filles de moins de 18 ans ont au moins un enfant ou sont enceintes et seulement 12% des jeunes de 15 à 19 ans et 33,5% des jeunes de 20 à 24 ans utilisent une méthode contraceptive. 

Sur le plan de l’emploi, un programme sur l’entrepreneuriat avec octroi des fonds d’insertion des jeunes a été également mis en œuvre par le Ministère de la jeunesse et des sports.   

M. HÉCTOR CÁRDENAS MOLINAS (Paraguay) a indiqué que son gouvernement avait mis en place le Secrétariat national de la jeunesse pour tabler sur les problèmes propres à ce groupe représentant 70% de la population du pays.  De même, le plan national de protection des personnes âgées envisage d’assurer la pleine inclusion des membres de ce groupe social qui compte pour 10% de la population.  Des pensions alimentaires sont ainsi garanties aux personnes âgées démunies. 

Le représentant a aussi argué que son pays avait progressé dans la prise en charge des personnes handicapées.  Une loi a été adoptée afin d’offrir des facilités fiscales aux entreprises qui emploient les personnes handicapées, et plus de 10% des handicapés du pays bénéficient déjà d’une protection sociale totale. 

Mme ALELI B. BAWAGAN (Philippines) a indiqué que la stratégie de son pays pour l’éradication de la pauvreté prenait dûment en compte les besoins des personnes handicapées.  Elle a précisé que la question du handicap était considérée aux différents échelons d’administration du pays, ajoutant qu’une loi votée l’an dernier octroyait aux personnes handicapées un rabais de 20% lors de l’achat de certains biens.  Selon la législation nationale, 1% des emplois administratifs doit revenir à des personnes handicapées, a-t-elle dit.

La représentante a déclaré que son pays fournissait une aide financière mensuelle aux personnes âgées n’ayant pas un revenu régulier, une pension de retraite ou une aide des proches.  Les Philippines luttent également contre les discriminations frappant les personnes âgées et apportent à ces dernières des soins de santé, a-t-elle conclu, en rappelant que son pays comptait sept millions de personnes âgées.

Mme CHANTAL GATIGNOL (France) s’est félicitée des développements du plan international d’action sur le vieillissement, dont son pays vient d’établir le bilan national, à l’occasion du troisième cycle de revue et d’évaluation 2012-2017.  Elle a souligné la nécessité d’efforts accrus pour que « les standards existants et les normes en vigueur aux niveaux international, régional et national, soient pleinement mis en œuvre ».

Les récentes réformes intervenues en France s’inscrivent dans le droit fil du Plan d’action de Madrid, a-t-elle dit.  La déléguée a mentionné la loi du 28 décembre 2015 pour l’adaptation de la société au vieillissement, qui est un texte novateur et appelle à « un changement de regard sur la vieillesse ».  L’une de nos priorités est de lutter contre la maltraitance des personnes âgées, en particulier la maltraitance financière, a-t-elle conclu.

Mme KARLA VANESSA LEMUS DE VASQUEZ (El Salvador) a indiqué que le Gouvernement de son pays entendait ne laisser personne dans la pauvreté.  La législation a été modifiée afin de protéger les groupes les plus défavorisés.  Désormais, les gouvernements locaux, la famille et les communautés auront un rôle prépondérant dans la prise en charge des plus démunis et des groupes vulnérables. 

Pour ce qui est des jeunes, le renforcement de leurs compétences et aptitudes vise à faciliter leur insertion au monde de l’emploi, a dit le délégué salvadorien.   

M. MAGINO CORPORÁN (République dominicaine) a jugé que cette commission avait un rôle clef à jouer dans le suivi des actions visant à réaliser les objectifs de développement durable.  Il a indiqué deux axes de la politique de la jeunesse suivie par son pays, l’un qui accorde des bourses d’études nationales et internationales à 300 jeunes par an, le second qui vise à remédier au défi des grossesses adolescentes.

Six mille jeunes ont été aidés en 2015, avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population (FNUAP), a-t-il avancé.  Le délégué s’est dit favorable à une participation accrue des jeunes aux processus de prise de décisions, « pas uniquement pour les décisions qui les concernent ».  

Enfin, au titre de la politique en faveur des personnes handicapées, il a évoqué le lancement en 2018 d’un centre d’interprétation en ligne pour les personnes sourdes.

M. STEPHAN CUENI (Suisse) a dit que l’éradication de la pauvreté était du ressort des politiques sociales des pays.  L’autonomisation des personnes handicapées est essentielle, a-t-il dit.  Pour ce faire, il a défendu le maintien dans l’emploi, par le biais, notamment, d’une accessibilité accrue des bâtiments.  Le manque d’accessibilité accroît le risque d’exclusion, a-t-il dit, en demandant des transports en commun « exempts de barrière ».  

Il a plaidé pour le renforcement des liens entre le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la Convention relative aux droits des personnes handicapées, jugeant nécessaire une mise en œuvre concomitante de ces deux instruments.  Enfin, le délégué s’est dit désireux de recueillir les bonnes pratiques suivies par les entreprises pour le maintien dans l’emploi des personnes handicapées.

M. MIRWAIS BAHEEJ (Afghanistan) a indiqué que la stratégie de son pays pour réduire la pauvreté combinait les investissements destinés à améliorer la croissance et la productivité et les programmes ciblés visant à renforcer la formation professionnelle.  Il a cité les trois piliers sur lesquels repose le cadre pour le développement et la paix de l’Afghanistan pour les cinq prochaines années: la protection sociale, l’autonomisation des femmes et la « Charte des citoyens ».  S’agissant du premier pilier, il a convenu que son pays n’avait pas encore les moyens d’un système de protection sociale à l’échelle nationale.  

Pour les 2,5 millions de personnes vivant avec un handicap dans le pays, le Gouvernement projette d’appuyer les initiatives des communautés visant à générer un revenu pour ces personnes, a-t-il dit.  En vue d’autonomiser les femmes, il a mentionné un programme destiné à apporter un appui technique et financier aux entrepreneuses.

Le délégué a indiqué que la « Charte » était l’engagement de fournir à chaque village afghan les services publics vitaux, tels que les soins de santé, les infrastructures ou bien encore l’éducation.  Enfin, M. Baheej a demandé un appui international pour aider son pays à relever le défi de la toxicomanie.  L’Afghanistan compte en effet près de trois millions de toxicomanes, a-t-il conclu. 

M. GHANIM AL-HUDAIFI AL-KUWARI (Qatar) a souligné l’accroissement des dépenses sociales dans son pays au bénéfice des jeunes, qui représentent aujourd’hui 25% de la population du pays.  La politique suivie au Qatar vise à doter les jeunes des qualifications adéquates et à renforcer leur participation aux processus de prise de décisions, a-t-il dit.

Il a indiqué que le Qatar œuvrait pour éliminer les obstacles s’opposant à une bonne inclusion sociale des personnes handicapées, par le biais, notamment, d’une meilleure accessibilité des espaces physiques.  Enfin, le représentant a souligné le rôle fondamental des familles pour le développement social et l’importance d’une résolution de l’Assemblée générale adoptée lors de sa soixante et onzième session visant à éliminer la pauvreté des familles.

Mme TATIA DOLIDZE (Géorgie) a déploré la précarité de l’emploi des jeunes dans son pays, notamment du fait des capacités limitées des jeunes.  Elle a souligné l’engagement de son pays en faveur du Programme d’action mondial pour la jeunesse.  Elle a salué la mise en place d’un centre de promotion de l’innovation et la création des jeunes en Géorgie, ainsi que de financements dont bénéficient les jeunes entrepreneurs. 

La représentante, elle-même jeune, a insisté sur l’éducation des jeunes, expliquant qu’une bonne éducation s’apparentait à offrir « une canne à pêche » à défaut du poisson.

Deux jeunes de la Roumanie, Mme DENISA BRATU et M. GABRIEL UIFALEAN, ont pris la parole en alternance pour passer leur message.  Ils ont déclaré que le modèle économique dominant dans le monde n’était pas durable et va probablement priver les générations futures de ressources.  Les jeunes d’aujourd’hui sont voués à l’échec si la solidarité intergénérationnelle n’est pas de mise, ont-ils averti en appelant à une éducation de qualité et à la formation professionnelle susceptibles de donner aux jeunes les compétences requises pour le marché de l’emploi.    

Prenant la parole à tour de rôle, Mme SHAMAR AFSAL et M. ELIAN YANYE (Pays-Bas) ont raconté qu’au cours de l’année écoulée, ils avaient mené à bien un projet relatif aux objectifs de développement durable, dans le cadre duquel ils sont entrés en contact avec des milliers de jeunes gens comme eux pour partager leurs idées.  « L’inclusion des jeunes dans la mise en œuvre du Programme 2030 devrait être une priorité, dans la mesure où ils ne sont pas seulement les habitants de la planète aujourd’hui, mais aussi de celle de demain », ont-ils souligné, avant de préciser que les jeunes devaient pouvoir s’exprimer en personne à ce sujet, et pas simplement n’être qu’au cœur des discussions. 

C’est la raison pour laquelle le Forum de la jeunesse du Conseil économique et social (ECOSOC) fournit l’opportunité idéale pour engager les jeunes gens dans ce combat, ont estimé les deux intervenants, en plaidant pour l’institutionnalisation de cette instance. 

Mme ZUZANA VUOVA, déléguée de la jeunesse de la République tchèque, a souligné l’importance de la résolution 2250 (2015) du Conseil de sécurité, qui reconnaît pour la première fois les jeunes comme étant des acteurs cruciaux dans les processus de paix.  Elle a demandé le renforcement de la participation des jeunes aux processus de prise de décisions.  Les objectifs de développement durable ont été créés au bénéfice de tous et ne pourront être réalisés que si nous nous tenons aux côtés des groupes marginalisés et vulnérables, a-t-elle insisté.

Elle a affiché sa solidarité avec les jeunes femmes issues des minorités, les personnes handicapées, les réfugiés et les personnes appartenant à la communauté lesbiennes, homosexuels, bisexuels, transsexuels et intersexués (LGBTI).  « En ferez-vous de même », a-t-elle lancé en conclusion.

M. MINORI ITO (Japon) a déclaré que mettre fin aux discriminations contre les personnes handicapées et soutenir leur participation sociale sont des défis d’importance à relever pout parvenir à une société inclusive.  Le partage de la connaissance et des expériences entre pays est important, a estimé le représentant, qui a expliqué que son gouvernement avait déployé des « entraîneurs » pour des projets professionnels, qui prêtent assistance aux personnes handicapées sur leur lieu de travail, y compris à l’étranger, comme en Malaisie. 

Par ailleurs, dans la mesure où le Japon est l’une des sociétés les plus âgées au monde, « nous reconnaissons l’importance d’autonomiser les personnes les plus âgées et leur donnant accès à des offres d’emploi », a dit le délégué.  C’est là le sens de la loi sur la stabilisation de l’emploi des personnes âgées, qui est entrée en vigueur en 2013, a-t-il expliqué.

Mme KARIMA BARDAOUI (Tunisie) a annoncé que son gouvernement venait de signer, le 26 janvier dernier, un accord avec le Fonds international de développement agricole (FIDA) en faveur d’un projet de promotion des filières pour le développement territorial du gouvernorat de Siliana, une région montagneuse et défavorisée du pays.

Un conseil national de la jeunesse est en train de prendre forme en Tunisie.  Par ailleurs, le pays connaît un vieillissement de sa population.  De ce fait, des équipes mobiles pluridisciplinaires, composées de cadres médicaux et paramédicaux, d’agents sociaux et d’auxiliaires de vie se déplacent périodiquement à domicile et dispensent aussi bien des services sanitaires que des aides en nature.

Pour l’État tunisien, « la lutte contre l’exclusion des personnes à besoins spécifiques est une responsabilité nationale », a rappelé l’oratrice qui a estimé que le handicap ne devait en aucun cas être un frein, citant ainsi les 19 médailles, dont 7 en or, gagnées par les athlètes tunisiens aux derniers Jeux paralympiques de Rio de Janeiro.

M. MOHAMMED BESSEDIK (Algérie) a assuré que le dispositif juridique et les programmes mis en place par le Gouvernement algérien mettaient l’accent sur la participation pleine et entière des personnes handicapées à la vie de la nation.  Il en a voulu pour preuve la loi relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées adoptée le 8 mai 2002, ainsi que le plan d’action destiné à mettre en place une structure de base pour une politique en faveur des personnes handicapées. 

En vue d’encourager les employeurs à recruter celles-ci, le législateur a prévu des incitations en leur faveur, notamment des subventions pour tous ceux qui procèdent à l’aménagement des postes de travail.  De plus, a poursuivi le représentant, les personnes handicapées bénéficient de différents dispositifs d’aide sociale, d’insertion ou d’emploi mis en place par l’État et gérés par le secteur de la solidarité nationale.  

En outre, le dispositif de microcrédit contribue à l’autonomie au développement personnel, familial et professionnel des personnes handicapées, a relevé M. Bessedik.  Au nombre des autres mesures prises par son gouvernement, il a cité l’octroi de subventions pour des projets associatifs d’insertion des femmes handicapées.

M. FONSECA (Brésil) a indiqué que son pays comptait 50 millions de jeunes qui représentaient 25% de la population.  La politique nationale de la jeunesse, adoptée en 2005, a été depuis modifiée en 2013.  Le Brésil entend également favoriser l’épanouissement des personnes handicapées.  Les familles ayant des enfants victimes de microcéphalies sont par exemple soutenues, et les fonctionnaires ayant un conjoint ou un enfant handicapé bénéficient d’aménagements de leurs horaires de travail.

Il a en outre noté que les plus pauvres se retrouvaient dans la frange des personnes âgées, et il a appelé à l’adoption d’une convention internationale en faveur de la protection de cette couche sociale.  Pour sa part, le Gouvernement assure le versement d’un salaire minimum aux citoyens âgés de plus de 60 ans.  Elle a aussi souligné l’importance, pour son pays, de la protection de la famille, quelle qu’en soit la forme.  

Mme LEE EUN JOO (République de Corée) a souligné que si les personnes handicapées, la jeunesse, les personnes âgées et les familles devaient faire l’objet de politiques ciblées, elles devaient aussi être des acteurs du changement sociétal.  Elle a dit que son pays adoptait régulièrement des plans quinquennaux pour le développement des personnes handicapées et qu’il avait contribué à la création, en 2013, du Centre d’accessibilité de l’ONU. 

Pour ce qui concerne les jeunes, son gouvernement encourage la participation des jeunes et renforce leur réseau de sécurité sociale.  Les jeunes coréens disposent d’une plateforme pour proposer des politiques et suivre leur mise en œuvre, a-t-elle ajouté.  Elle a également fait valoir les revenus qui sont garantis aux personnes âgées grâce à un système d’assistance sociale.  Quant aux familles, des conseillers professionnels leur font des visites à domicile et s’assurent de l’éducation des parents.

M. YAO SHAOJUN (Chine) a souligné la nécessité de répondre aux besoins spécifiques des personnes handicapées et a demandé l’accélération de la mise en œuvre des instruments internationaux les concernant.  La Chine compte 85 millions de personnes handicapées, a-t-il dit.  Il a précisé que 30 lois et décrets avaient été adoptés pour améliorer leurs conditions de vie.  Il a souligné la nécessité d’encourager les personnes âgées à jouer un rôle plus actif dans la société.

Le Chine œuvre en ce sens par le développement d’une culture de respect pour les personnes âgées, a-t-il affirmé.  Le délégué a détaillé la politique de la jeunesse de son pays en 2015, en mentionnant la fourniture d’une formation pour 100 000 jeunes résidant dans des zones rurales et l’apport d’une aide au démarrage d’une entreprise pour 200 000 jeunes.

En conclusion, le délégué chinois a souligné l’importance des familles pour le développement social.

M. VINICIUS PINHEIRO, Organisation internationale du Travail (OIT), a indiqué que le taux de chômage des jeunes au niveau mondial devrait être de 13% en 2017.  Plus de 40% des jeunes actifs dans le monde devraient être sans emploi ou vivre dans la pauvreté bien qu’ayant un emploi, a-t-il dit.  

Pour y remédier, il a demandé des politiques de création d’emplois, de développement de l’entreprenariat des jeunes et d’octroi de droits permettant de garantir un traitement égal des jeunes par rapport à d’autres catégories.  Enfin, le délégué a salué le lancement en 2016, lors du Forum de la jeunesse du Conseil économique et social (ECOSOC), d’une initiative globale en faveur d’emplois décents pour les jeunes, à laquelle 22 agences onusiennes participent.

La représentante de la Fédération internationale du vieillissement a indiqué que son organisation visait à améliorer la qualité de vie des personnes âgées, un grand nombre d’entre elles comptant parmi « les plus pauvres des pauvres ».  La pauvreté est vécue différemment en raison de « l’intersectionnalité » des discriminations telles que le jeunisme, le racisme, le sexisme, l’homophobie, la phobie du handicap et l’ethnocentrisme, a-t-elle insisté. 

Elle a plaidé pour le développement de politiques de réduction de la pauvreté basées sur une compréhension fine de cette « intersectionnalité » des discriminations vécues par les populations les plus marginalisées.

Enfin, elle a souhaité que les voix de ces populations soient prises en compte dans l’élaboration des politiques de réduction de la pauvreté.

Le représentant de l’Institut international de la famille de Doha, en anglais « Doha International Family Institute » (DIFI), a plaidé pour une place centrale de la famille dans la lutte contre la pauvreté.  Il a expliqué que la famille, en tant que cellule naturelle et fondamentale de la société, est incontournable pour le soutien des personnes vulnérables de la société.  Il a indiqué que l’effondrement de la famille peut être une cause ou une conséquence de la pauvreté. 

Le délégué a appelé au renforcement de la résilience des familles par des réseaux de sécurité sociale, afin qu’aucune famille ne soit laissée pour compte.

Le représentant de la Fédération internationale pour le développement de la famille (IFFD) a dit qu’il existait un lien entre les revenus de la famille et la pauvreté, car les enfants de familles pauvres ont plus de probabilité de devenir eux-mêmes pauvres.  Il a noté que les pays allaient mieux lorsque les familles étaient épanouies.  Il a ainsi appelé à soutenir les enfants des familles défavorisées.

Droit de réponse

Le représentant du Nigéria a fait usage de son droit de réponse pour des précisions au discours tenue, hier après-midi, par une représentante d’une organisation non gouvernementale défendant les peuples autochtones du Biafra.  Il a précisé que le Nigéria était « un et indivisible » et que la région du Biafra n’existait pas dans son pays.  Il a aussi expliqué que le Gouvernement fédéral avait mis en place des mesures pour garantir la protection sociale de tous les citoyens, et pour assurer la réalisation des objectifs de développement durable.   

 

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Comité des ONG: agacement face à la tendance de certains pays à multiplier les questions pour reporter les décisions sur l’octroi du statut consultatif

Session de 2017,
9e & 10e séances – matin & après-midi
ECOSOC/6812-ONG/845

Comité des ONG: agacement face à la tendance de certains pays à multiplier les questions pour reporter les décisions sur l’octroi du statut consultatif

Le Comité des ONG, qui n’a recommandé aujourd’hui au Conseil économique et social (ECOSOC) l’octroi du statut consultatif spécial qu’à six organisations, a vu chez plusieurs de ses 19 membres un agacement réel face à la tendance de certains de leurs collègues à multiplier les questions pour retarder la décision sur l’octroi d’un statut.  Aujourd’hui encore, quelque 76 ONG ont reçu l’ordre de patienter.

C’est la britannique « Christian Solidarity Worldwide » qui a provoqué les premiers signes d’agacement, après une ultime question qui s’est ajoutée aux 80 autres auxquelles l’ONG a répondu depuis 14 sessions, sans compter les trois dialogues qu’elle a eus avec le Comité.  La proposition de reporter, une nouvelle fois, la décision a été prise par 11 voix pour, 4 voix contre et une abstention.  En toute bonne foi, s’est emporté le Royaume-Uni, quelle question peut-on encore poser à une ONG qui a respecté tous les critères du Comité?  Nous ne comprenons pas, a-t-il avoué, ce qui se cache derrière tous ces questions.  Cette situation est contreproductive, a-t-il tranché, en demandant au Comité de poursuivre l’examen du dossier.   

L’américaine « Iran Human Rights Documentation Center » a connu le même sort.  Après que l’Iran eut voulu en savoir plus sur les fonds reçus du Département d’État et du Gouvernement du Canada, les États-Unis se sont écriés: « 60 questions à une même ONG, mais c’est du harcèlement ».  L’ONG, ont-ils rappelé, attend sa réponse depuis huit ans, sommée de répondre toujours à la même question: comment faites-vous pour préserver votre indépendance vis-à-vis des donateurs?  « C’est inacceptable », ont estimé les États-Unis, arguant qu’on ne peut pas continuer à poser les mêmes questions indéfiniment.  « Il faut que cette pratique cesse. »

La pratique n’a pas cessé aujourd’hui.  Une autre ONG britannique « Population Matters », spécialiste des questions démographiques et de la protection de l’environnement, a vécu une expérience similaire et face aux remarques des États-Unis et de la Grèce sur « la multiplication des questions répétitives », le Nicaragua a taclé: « Nous avons le droit de poser les questions que nous jugeons pertinentes ».   

Deux ONG estoniennes « Inimõiguste Instituut » et « Mittetulundusühing Fenno-Ugria Asutus » ont aussi été priées de répondre, en attendant leur statut, aux accusations de « terrorisme et de séparatisme » proférées par la Fédération de Russie.  La première s’occupe des questions des droits de l’homme et la seconde de la protection des communautés minoritaires, en particulier la culture et les langues des finno-ouïgoures.  L’Estonie s’est insurgée contre le report de la décision motivé par des « raisons vagues ».  L’Arménie a aussi déploré le mauvais traitement des ONG arméniennes.  Elle a accusé certains membres du Comité d’abuser de leur pouvoir pour faire obstacle à la contribution des ONG au travail de l’ECOSOC, « ce qui discrédite le Comité ».

Les 19 membres du Comité peuvent recommander à l’ECOSOC d’octroyer trois types de statut aux ONG.  Le statut consultatif général est réservé aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Le statut consultatif spécial est octroyé aux ONG travaillant dans un domaine spécifique et qui ne sont concernées que par certaines activités de l’ECOSOC.  Le statut de Liste va aux ONG qui ne rentrent dans aucune de ces deux catégories et qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte. 

Le Comité poursuivra ses travaux lundi, 6 février, à partir de 10 heures.  

Octroi du statut consultatif spécial

  1. Équilibres & populations (France)
  2. HACEY's Health Initiative (Nigéria)
  3. Light House (Bangladesh)
  4. People and Police for Egypt for Culture and Scientific Services (Égypte)
  5. The Leading Association Alryada for Development Studies and Human Rights (Égypte)
  6. The Lady Fatemah (A.S.) Charitable Trust (Royaume-Uni)

Report de la décision dans l’attente des réponses aux questions posées

Peut-on avoir les détails des dons reçus, des noms, du montant, des donateurs? a demandé le délégué de l’Inde à Egyptian Centre for Human Rights (Égypte).  Establishment of Sheikh Thani bin Abdullah Al Thani for Humanitarian Services (Qatar) a prié le Comité d’examiner sa demande à la session de juin, a rappelé le délégué de l’Iran.  Quels sont les nouveaux projets de Family Planning Association of Bangladesh (FPAB) (Bangladesh)? a voulu s’informer la déléguée du Nicaragua.

Quels sont les projets de Global Campaign for Education (Afrique du Sud) en Afrique du Sud où elle n’a pas de membre sud-africain?  Est-elle enregistrée auprès de l’administration? a demandé la déléguée de l’Afrique du Sud.  Qui sont les associés de Global Initiative for Positive Change (Afrique du Sud)?  Peut-on avoir la liste des projets récents et des activités en cours?  Pourquoi cette ONG n’a présenté ni des rapports nationaux ni des rapports quadriennaux? a encore demandé la même déléguée.  Dans quel pays exactement Gulshan-e-John (Pakistan) est présente?  Que fait-elle au Kenya? a voulu savoir le délégué du Pakistan.

Heal the Land Initiative in Nigeria (Nigéria) travaille-t-elle avec le Ministère de la santé du Nigéria? a demandé la déléguée de l’Afrique du SudHeavenly Shower of Peace Church of God (Nigéria) peut-elle donner les résultats de la Conférence sur le sida à laquelle elle aurait participé en Afrique du Sud? a encore demandé la même déléguée.  Helsinki Citizens' Assembly Vanadzor Office (Arménie) fait-elle de la politique ou non?  Quelle est sa motivation? a interrogé le délégué de l’Azerbaïdjan

Dans quels pays est enregistrée International Association for Religious Freedom, Co-ordinating Council for South Asia (Inde)? a voulu savoir le délégué indien.   Peut-on avoir une liste des projets menés par International Human Right Organization (Pakistan) avec le Gouvernement pakistanais? a demandé le délégué du Pakistan.  Quel est le nombre réel de membres d’International Non-Olympic Committee (Inde) et dans quels pays? a demandé le délégué indien.

Peut-on obtenir les détails des recherches scientifiques menées par International Non-Olympic University (Inde) ces deux dernières années? a exigé le délégué indien.  Medical Women's Association of Nigeria (Nigéria) travaille-t-elle avec le Ministère de la santé au Nigéria? a demandé la déléguée sud-africaineNational Development Youth Club, Jaran Wali Gali Poonch (Inde) doit énumérer les activités qu’elle a réalisé depuis 2014, a exigé le délégué indien.

Dans quelles villes indiennes Neighbourhood Community Network (Inde) a-t-elle des bureaux?  Peut-avoir des précisions sur les activités pour les deux prochaines années? a encore voulu savoir le représentant de l’Inde.  Comment Sheikh Eid Bin Mohammad Al Thani Charitable Association (Qatar) désigne-t-elle ses membres? a demandé le représentant de l’Iran.  Peut-on avoir le détail des programmes et des activités de Social Services Trust (Inde) ainsi que de ses financements? a exigé le délégué indien.

Quels sont les projets de Society Without Violence Non-Governmental Organization (Arménie) dans la région du Nagorno-Karabakh? a voulu s’informer le délégué de l’AzerbaïdjanSociety for Environment and Development (Inde) travaille-t-elle avec des ONG internationales?  Reçoit-elle de l’argent de ces ONG? a demandé le délégué indienSwadhikar (Inde) est-elle enregistrée en vertu de la loi de 2010 sur les ONG en Inde? a continué le même délégué.

Quelle est la dernière conférence organisée par The F W de Klerk Foundation Trust (Afrique du Sud)?  Qui sont les « personnes exclues » dont parle l’ONG dans sa demande?  Travaille-t-elle avec le Gouvernement dans le domaine des droits de l’homme? a demandé la déléguée sud-africaine.  Quels sont les projets de The Voice Society (Pakistan)? a demandé le délégué pakistanais.  Peut-on avoir une liste des ONG internationales qui travaillent avec Treatment & Rehabilitation Center for Victims of Torture (État de Palestine)? a demandé le délégué israélien.

VOICE (Vietnamese Overseas Initiative for Conscience Empowerment) (Philipines) a été priée de donner la liste de ses projets en 2017 et en 2018 et de citer ses partenaires au Viet Nam, après une question du représentant de Cuba.  Que fait VDay Karama (Égypte) en Somalie? s’est demandé le délégué pakistanaisWest Papua Interest Association (Indonésie) doit préciser si elle travaille avec le Gouvernement, a voulu le délégué de la Fédération de Russie.  Comment finance-t-elle ses activités? a ajouté son homologue de l’Iran.  Celui de la Chine a voulu en savoir plus sur les réalisations de l’ONG et leurs liens avec le travail du Conseil économique et social (ECOSOC).     

Yay Gender Harmony (Indonésie) reçoit-elle de l’argent d’autres ONG internationales ? s’est inquiété le délégué de l’Inde, avant que son homologue de la Chine ne somme Action Against Hunger USA (États-Unis) d’utiliser le nom exact de son pays.  Quelle aide a apporté Anti-Corruption Foundation (Fédération de Russie) à l’élaboration de lois? a voulu savoir le délégué russe.

Que compte faire Asia Center for Human Rights (République de Corée) en 2017? a demandé le représentant de l’Iran.  Quelle est la contribution de l’Association for Human Rights and Solidarity with Oppressed People (MAZLUMDER) (Turquie) à la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA)? a voulu savoir le représentant de la Chine.  Dans quelle région de l’Azerbaïdjan l’Association pour la défense des droits de l'homme et des revendications démocratiques/culturelles du peuple Azerbaidjanais-Iran – « ARC » (France) travaille-t-elle?, a demandé le délégué iranien qui a ajouté que cette ONG devra se défaire de ses tendances séparatistes et se conformer aux principes de la Charte de l’ONU.

Qui prend les décisions au sein de Bahrain Center for Human Rights (Danemark)? a demandé le représentant du Soudan.  Qui sont les ONG partenaires du Bureau international pour le respect des droits de l’homme au Sahara Occidental (Suisse)? a interrogé le délégué de l’Azerbaïdjan.  Quelle est la contribution de Center for Constitutional Rights Inc. (États-Unis) dans le travail de la Fédération internationale des droits de l’homme et de la Cour pénale internationale? a demandé le délégué chinois.

Avec son homologue de Cuba, il a demandé les états financiers de Center for Democracy and Technology (États-Unis).  Center for Media & Peace Initiative Inc. (États-Unis) devra dire à la représentante du Venezuela si elle publie toujours une revue sur les migrations en Afrique.  Sur quels critères l’ONG se base-t-elle pour définir « un pays non démocratique », a demandé la déléguée de l’Afrique du Sud.  Dans quels pays est présente Center of Political Analysis and Information Security (Fédération de Russie)? a voulu savoir le délégué russe.

Quelle est la position de Centre Zagros pour les droits de l’homme (Suisse) sur les principes d’intégrité et de souveraineté territoriale?  Comment fait-elle pour concilier ses tendances séparatistes avec les principes de l’ONU? a voulu savoir le représentant de l’Iran.  Comment fait Citizens’ Alliance for North Korean Human Rights (République de Corée) pour maintenir son indépendance alors qu’elle reçoit de l’argent du Gouvernement sud-coréen? a demandé le délégué de la Chine.  Est-ce qu’elle travaille avec le Ministère sud-coréen de l’éducation? a ajouté la représentante de l’Afrique du Sud.  Peut-on obtenir la liste des organisations de la société civile qui travaillent avec le Congrès National des Arméniens Occidentaux (CNAO) (France)? a prié la déléguée turque

Quelle forme a pris la participation de Christian Solidarity Worldwide (Royaume-Uni) à l’examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme, ces deux dernières années? a demandé le représentant de la Chine.  Son homologue de la Grèce a souligné l’importance de la liberté religieuse et expliqué que l’ONG promeut la liberté religieuse pour toutes les croyances.  Plus de 80 questions lui ont été posées et, malgré cela, sa demande est repoussée depuis 14 sessions. 

L’ONG, a encore plaidé le représentant, a participé à trois dialogues avec le Comité.  Le temps est venu de lui donner gain de cause et de recommander à l’ECOSOC de lui accorder le statut consultatif spécial, a estimé le représentant avant de demander un vote.  Le Comité a refusé de se prononcer aujourd’hui par 11 voix contre (Afrique du Sud, Burundi, Chine, Cuba, Inde, Iran, Nicaragua, Pakistan, Soudan, Turquie, Venezuela), 4 voix pour (États-Unis, Grèce, Israël, Uruguay) et l’abstention de la Fédération de Russie.  L’Azerbaïdjan, la Guinée et la Mauritanie étaient absents lors du vote 

Le délégué de Cuba s’est dit préoccupé que l’ONG n’ait pas respecté la résolution 1996/31 de l’ECOSOC, ce qui a rendu impossible l’octroi d’un statut puisque le Comité n’a pas toutes les informations dont il avait besoin.  Nous aurions plus de précisions, a renchéri le représentant de l’Inde sur les partenariats avec d’autres ONG.  Il est essentiel que les dossiers des ONG répondent en tout point aux règles de l’ECOSOC et aux principes de la Charte, a tranché le délégué de la Chine

Son homologue de l’Uruguay a apporté son appui à une ONG qui promeut la liberté religieuse partout dans le monde et déploré les obstructions au sein du Comité, une inquiétude partagée par le délégué de la Grèce qui a exhorté le Comité à soutenir le travail des ONG nécessaire à la réalisation des objectifs de l’ECOSOC et des Nations Unies.  Déçu du vote, le représentant du Royaume-Uni est revenu sur l’historique: Christian Solidarity Worldwide a déposé son dossier en 2009 et le Comité l’a examiné pour la première fois en 2010.  Depuis lors, l’ONG a répondu à toutes les 80 questions qui lui ont été posé. 

En toute bonne foi, s’est emporté le représentant, quelle question peut-on encore poser à une ONG qui a respecté tous les critères du Comité?  Nous ne comprenons pas, a-t-il avoué, ce qui se cache derrière tous ces questions.  Cette situation est contreproductive, a tranché le délégué qui a demandé au Comité de poursuivre l’examen du dossier.   

Quels sont les projets que Dansk Flygtningehjælp (Danemark) a réalisés dans le Caucase? a demandé le délégué de la Fédération de Russie.  Avez-vous trouvé des explosifs dans cette région?  Quelle peut être la contribution de Database Center for North Korean Human Rights (NKDB) (République de Corée) à la réunification des deux Corées? a voulu savoir le délégué de l’Iran.  Peut-on obtenir la liste des projets en Amérique latine? a exigé la déléguée du Nicaragua à ELIGE Red de Jóvenes por los Derechos Sexuales y Reproductivos, A.C. (Mexique). 

Le représentant de la Chine a prié Electronic Frontier Foundation, Inc. (États-Unis) d’expliquer le lien entre droit à la vie privée et sécurité publique.  European Muslims League (Suisse) devra expliquer à la déléguée d’Israël si elle épouse les propos antisémites de son Président.  Quels sont les projets de Fair Trials International (Royaume-Uni) au Burundi? a demandé le délégué burundais.

Le délégué de l’Azerbaïdjan a déploré que les activités de la Federal Lezghin National and Cultural Autonomy (Fédération de Russie) aient un impact sur d’autres populations d’autres pays.  Pourquoi? a-t-il insisté.  Quels sont les projets concrets en Amérique de Global Network of Sex Work Projects Limited (Royaume-Uni)? a demandé le délégué de Cuba.  Son homologue de la Fédération de Russie a voulu savoir si le travail de l’ONG est mené en accord avec le Gouvernement du Royaume-Uni.  Que fait Hokok Coalición Internacional Contra la Impunidad (Espagne) à Bahreïn? s’est renseignée la déléguée d’Israël.

Son homologue de la Fédération de Russie a accusé de « terrorisme » un partenaire ukrainien d’Inimõiguste Instituut (Estonie) qui aurait d’ailleurs fait exploser une ligne électrique en Crimée.  Qu’en pense le Comité?  Cette ONG, a répondu la représentante de l’Estonie est la première et la plus ancienne des ONG des droits de l’homme en Estonie.  Elle est très professionnelle et peut apporter un appui considérable au travail de l’ECOSOC et de l’ONU.  Il est donc déplorable que sa demande soit reportée à la prochaine session pour des raisons « vagues ». 

Ces trois lettres « ONG » ne sont pas des mots magiques, a rétorqué le représentant de la Fédération de Russie.  Les ONG sont tenues de répondre aux critères du Comité et cette organisation ne saurait être acceptée si ses membres font exploser des réseaux électriques en plein hiver.  Les délégués de la Hongrie, de l’Union européenne, de la Finlande ont appuyé leur homologue de l’Estonie et les ONG estoniennes notamment à Mittetulundusühing Fenno-Ugria Asutus (Estonie). 

Le Comité a aussi reporté sa décision sur Peace Brigades international (Royaume-Uni) dans l’attente de précisions sollicitées par le représentant de la Chine sur ses activités et ses partenaires au Népal.  Son homologue de la Fédération de Russie a noté qu’Insamlingsstiftelsen Kvinna till Kvinna (Suède) dit ne pas travailler sur le territoire russe alors que des autorités signalent ses activités dans leurs régions.  Est-ce qu’elle travaille ou non en Russie?  Que fait-elle dans ces régions?  Avec qui? 

The International Association of Genocide Scholars, Inc. (Canada) devra donner à la déléguée de la Turquie la date de sa prochaine conférence.  Quel en sera le thème principal?  Quel type de recherche fait International Dalit Solidarity Network (Danemark)? a voulu savoir le délégué de l’Inde.  Quels ont été les résultats des cours de formation donnés par International Gulf Organization FZ-LLC (Suisse) ces deux dernières années? a demandé le délégué de l’Iran.  Son homologue russe a constaté qu’Interregional Non-governmental Organization « Committee against Torture » (Fédération de Russie) reçoit beaucoup d’argent de l’ambassade du Royaume-Uni à Moscou et de l’Open Society Institute de George Soros.  Quelles sont les conditions attachées à l’obtention de ces fonds?  Quels sont les projets concrets réalisés avec ces fonds? 

Le délégué de l’Iran a voulu savoir la part d’argent reçu du Département d’État et du Gouvernement du Canada par l’Iran Human Rights Documentation Center (États-Unis).  Que fait-elle de ces dons ?  Tous les membres de cette ONG viennent des États-Unis.  Comment comptent-ils appliquer la résolution 1996/31.  La déléguée des États-Unis a rappelé que cette ONG a répondu aux 60 questions que le Comité lui a posées depuis huit ans.  Les questions restent les mêmes : comment préserver son l’indépendance vis-à-vis des aux donateurs.  C’est inacceptable, s’est emportée la déléguée.  Son homologue de l’Iran a tranché, cette ONG n’en est pas une.  C’est  « une organisation politique au service du Département d’État ».  Elle n’a d’ailleurs pas réussi à prouver qu’elle respecte les dispositions de la résolution 1996/31 et ne mérite donc pas l’appui du Comité. 

« Soixante questions à une même ONG, mais c’est un harcèlement », s’est insurgée la délégué américaine en appelant la délégation iranienne à ne pas politiser les débats.  On ne peut pas continuer à poser les mêmes questions indéfiniment.  Il faut que cette pratique cesse, s’est impatientée la déléguée, avant que son homologue de l’Iran ne reformule sa question: peut-on obtenir l’état financier de 2016 et les projets pour 2017?

Quels sont les projets de James Madison University (États-Unis) en Amérique latine et dans quels pays? a demandé la déléguée de CubaMittetulundusühing Fenno-Ugria Asutus (Estonie) est présente en Carélie, a informé le délégué de la Fédération de Russie, l’accusant de « séparatisme ».  Peut-elle nous dire si elle a des informations sur les peuples finno-ougriens apatrides?  La déléguée des États-Unis a rappelé que l’Union européenne, l’Estonie, la Hongrie et la Finlande ont apporté leur appui à cette ONG.  La décision sur Partnership for Change (Norvège) a été reportée dans l’attente de précisions sollicitées par le représentant de la Chine.  Pourquoi mentionne-t-elle sur son site Internet le « séparatiste » Dalaï Lama.

Le Comité a aussi reporté sa décision sur Muslim Hands (Royaume-Uni) et NK Watch (République de Corée), le représentant d’Israël s’étant interrogé sur les relations de la première avec une fondation et celui de la Chine, sur le bilan financier de la seconde ventilé par activité entre 2014 et 2016.  La décision sur Parents and Friends of Ex-Gays and Gays, Inc. (P-FOX) (États-Unis) a également été reportée dans l’attente des précisions sollicitées par le représentant d’Israël sur l’opposition de l’ONG à ce qu’elle appelle « la législation sur les anciens homosexuels ». 

Peace Islands Institute (États-Unis) devra donner au représentant de l’Azerbaïdjan le nom de ses partenaires dans le domaine de la réduction des catastrophes et Population Matters (Royaume-Uni) expliquer à celui du Nicaragua ses derniers projets en Amérique latine.  Les représentants de la Grèce et des États-Unis ont dénoncé, une nouvelle fois, la multiplication de questions répétitives.  Nous avons le droit de poser les questions que nous jugeons pertinentes, s’est agacée la représentante du Nicaragua.  Également reportée a été la décision sur Presbyterian Women in the Presbyterian Church (U.S.A.), Inc. (États-Unis) dans l’attente de précisions sollicitées par le représentant Chine qui ici a reproché à l’ONG d’avoir cité sur son site Internet le « séparatiste » Dalaï Lama.

Son homologue représentante du Nicaragua s’est étonnée que Sex and Samfund (Danemark) se présente comme une ONG nationale alors qu’elle a des activités en Asie.  Le représentant de l’Iran a demandé comment Syrian American Medical Society Foundation (États-Unis) pouvait solliciter un statut consultatif alors qu’elle déclare ne pas vouloir collaborer avec le Gouvernement syrien, ce qui est « une forme d’atteinte à la souveraineté syrienne ».  Celui de la Fédération de Russie a demandé si The Andrey Rylkov Foundation for Health and Social Justice (Fédération de Russie) avait participé au grand Forum sur la lutte contre les stupéfiants qui s’est tenu à Moscou le 21 janvier 2017. 

Le Comité a, par ailleurs, reporté sa décision sur The National Democratic Institute for International Affairs (NDI) (États-Unis) dans l’attente de renseignements sollicités par le représentant de Cuba sur une activité menée au Mexique intitulée « vote électoral parallèle et vérification du processus électoral ».  Il a rappelé qu’une ONG au titre similaire s’était vu retirer son statut en 2009.  Non, a rectifié la représentante des États-Unis.  C’est l’ONG qui a retiré son dossier.  La décision sur The World Information Technology and Services Alliance (États-Unis) a été reportée à la demande du représentant de la Chine qui a dit attendre le respect de la terminologie et du statut exacts de la province chinoise de Taiwan et de la province chinoise de Hong Kong.  Taiwan et Hong Kong ne sont pas des pays indépendants mais des régions de la Chine, a martelé le représentant qui a aussi demandé à USA Refugees & Immigrants, Corp (États-Unis) de présenter des exemples concrets d’activités visant à aider les réfugiés dans différents pays, particulièrement dans les situations de conflits armés. 

Le représentant de l’Inde a demandé des précisions sur les groupes ethniques et les droits mentionnés dans le rapport de United Sikhs (États-Unis).  L’ONG organise-t-elle des conférences et des séminaires en Inde? A-t-elle participé à la Conférence internationale sikh tenue en Inde?  Enfin, le représentant de Cuba a demandé quels projets Universal Rights Group (Suisse) compte mettre en œuvre en Amérique latine en 2017 et 2018.  

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Commission du développement social: « sans les jeunes, point de succès pour les objectifs de développement durable », avertissent des délégations

Cinquante-cinquième session,
4e & 5e séances – matin & après-midi  
SOC/4844

Commission du développement social: « sans les jeunes, point de succès pour les objectifs de développement durable », avertissent des délégations

En cette deuxième journée de la session 2017 de la Commission du développement social, marquée par une table ronde et la poursuite du débat général, des voix ont appelé à l’élargissement d’espaces de participation des jeunes, avertissant que l’implication de ces derniers était cruciale pour la réalisation des objectifs de développement durable.

L’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, M. Ahmad Alhendawi, s’exprimant au cours d’une table ronde tenue en matinée, a ainsi estimé que l’on peut considérer que l’épanouissement de la jeunesse apparaît comme un « objectif invisible » parmi les 17 objectifs de développement durable. 

Il a expliqué que la soixantaine d’indicateurs qui font référence aux jeunes démontrent à souhait l’importance de ces derniers dans le Programme 2030.  Il a également appelé à la révision du Programme d’action mondial pour la jeunesse, adopté il y a plus de 20 ans par l’Assemblée générale des Nations Unies, et taxé désormais de « désuet ».

Cette table ronde, qui portait sur la promotion des politiques d’élimination de la pauvreté et l’épanouissement des jeunes dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, a permis à des experts, aux États Membres et à la société civile de souligner que le succès de la mise en œuvre des objectifs de développement durable passe par la mise en place de politiques et stratégies nationales en faveur des jeunes. 

Ils ont également insisté sur la nécessité pour ces politiques de se concentrer sur l’éducation, l’emploi, la participation, ainsi que la disponibilité de données fiables sur les jeunes.

« Une politique pour la jeunesse doit en outre prendre en compte l’approche genre », a rappelé l’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse.  La Sous-Directrice générale pour les sciences sociales et humaines à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Mme Nada Al-Nashif, a, pour sa part, mis l’accent sur la nécessité de faire en sorte que les jeunes aient les capacités de pouvoir participer à la bonne marche de leur société. 

La question de l’éducation a été de ce fait évoquée par plusieurs intervenants qui ont relevé qu’une bonne formation était une condition préalable à l’accès à un emploi décent.  C’est fort de ce constat que dans l’espace de l’Union européenne, le programme « Garantie pour la jeunesse » permet d’assurer une formation continue des jeunes de moins de 25 ans qui n’ont pas un emploi.  

Dans le cadre de la participation, concept plusieurs fois mentionné au cours des échanges, la Ministre de la famille et de la jeunesse de l’Autriche, Mme Sophie Karmasin, a relevé que dans son pays, les jeunes étaient consultés pour les politiques les concernant, et, s’est-elle félicitée, l’Autriche est l’unique pays d’Europe où les jeunes peuvent voter dès l’âge de 16 ans. 

Dans l’après-midi, la Commission a poursuivi son débat général portant sur son thème prioritaire intitulé « stratégies d’élimination de la pauvreté visant à parvenir à un développement durable pour tous ».

Les États Membres ont ainsi présenté les efforts nationaux consentis en vue d’éliminer la pauvreté, à travers des politiques, programmes et projets.  Certains de ces pays ont établi des filets de protection sociale et des initiatives en direction des groupes les plus vulnérables.  Certains pays en développement ont plaidé pour un soutien international afin de financer leurs efforts. 

La Commission du développement social reprendra ses travaux demain, vendredi 3 février, à partir de 10 heures.

SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2017/2)

Questions nouvelles: promotion de politiques intégrées pour l’élimination de la pauvreté: l’épanouissement de la jeunesse dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 (E/CN.5/2017/7)

Table ronde: « Promotion de politiques intégrées pour l’élimination de la pauvreté: l’épanouissement de la jeunesse dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 »

Le succès de la mise en œuvre des objectifs de développement durable passe par la mise en place de politiques et stratégies nationales en faveur des jeunes, ont observé, ce matin, les participants à une table ronde portant sur la « promotion de politiques intégrées pour l’élimination de la pauvreté: l’épanouissement de la jeunesse dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ». 

Lors de cette table ronde, qu’animait Mme Vivian Onano, de l’organisation non gouvernementale SEED, ils ont en outre insisté sur la nécessité pour ces politiques de se concentrer sur l’éducation, l’emploi, la participation, ainsi que la disponibilité de données fiables sur les jeunes.

En 2015, au moment de l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, il y avait 1,2 milliard de jeunes âgés de 15 à 24 ans dans le monde, soit un humain sur six.  Ce nombre devrait atteindre 1,3 milliard à la date butoir de 2030. 

Mme SOPHIE KARMASIN, Ministre de la famille et de la jeunesse de l’Autriche, a relevé que dans son pays, tous les ministères devaient vérifier l’impact des législations sur les jeunes.  Les jeunes y sont également consultés pour les politiques les concernant, et, s’est-elle félicitée, l’Autriche est l’unique pays d’Europe où les jeunes peuvent voter dès l’âge de 16 ans.  Avec un taux de chômage des jeunes de 11%, le pays s’attache à créer des emplois, a-t-elle dit, rappelant que 2016 fut l’« Année du travail décent en faveur des jeunes ». 

M. SANTIAGO SOTO, Directeur de l’Institut national de la jeunesse de l’Uruguay, a estimé que parier sur les jeunes était un engagement moral, car cela permettait de faire un pont entre le bien-être des générations actuelles et futures.  Il a déploré le fait qu’en Uruguay, les jeunes sont plus pauvres que les personnes âgées.  Des politiques ont été mises en place afin d’assurer une protection sociale en faveur des jeunes notamment.  Dans le cadre de l’éducation, une loi permet à tout jeune de 6 ans d’avoir accès à Internet.  

Mme GEMMA WOOD, statisticienne et consultante sur les questions de jeunesse, a parlé des cas de l’utilisation des données pour améliorer le bien-être social des jeunes.  Elle a expliqué qu’au début, les jeunes défavorisés étaient reçus par une équipe multidisciplinaire et que leurs besoins étaient évalués.  Elle a pris l’exemple d’une jeune dame aborigène qui, après quatre ans de prise en charge, est passée du statut de sans domicile fixe à chef d’une petite et moyenne entreprise (PME) dans le domaine de la vente d’objets d’art.

Mme NADA AL-NASHIF, Sous-Directrice générale pour les sciences sociales et humaines à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a mis l’accent sur la nécessité de faire en sorte que les jeunes aient les capacités de pouvoir participer à la bonne marche de leur société.  Elle a cité quelques exemples d’implication des jeunes dans certains pays du monde, précisant que pour s’engager, les jeunes devaient avoir des capacités et des compétences.

Pour M. AHMAD ALHENDAWI, Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, il faut offrir des opportunités aux jeunes pour faire changer les choses et leur ouvrir l’accès à des services de base.  Pour éradiquer la pauvreté, il faut des emplois, a-t-il argué, en se désolant du fait qu’en moyenne, 19 mois de transition sont nécessaires entre la fin des études et le premier emploi. 

L’Envoyé pour la jeunesse a ensuite estimé que 20 ans après son adoption, le Programme d’action mondial pour la jeunesse est désormais désuet et mériterait d’être modifié.  Il a aussi parlé de l’épanouissement de la jeunesse comme d’un objectif invisible parmi les 17 objectifs de développement durable.  Il a dit espérer que la soixantaine d’indicateurs qui impliquent la jeunesse permettraient d’évaluer les progrès en faveur des jeunes.

Mme NEVENA VUKAŠINOVIĆ, Secrétaire générale de l’organisation non gouvernementale ENGSO jeunesse de la Serbie, a parlé de l’utilisation des technologies de l’information et des communications (TIC) pour l’épanouissement des jeunes.  Elle a plaidé pour un bon usage des TIC, notamment en les vulgarisant dans les pays en développement notamment.

M. MARK KAMPERHOFF, Ministre de la famille de l’Allemagne, a indiqué que son pays venait de publier sa stratégie nationale de développement durable qui s’inspire des objectifs de développement durable.  Son gouvernement entend améliorer la qualité de l’éducation en réduisant le taux d’abandon scolaire.  Il a également dit que son gouvernement accordait du prix à la mise en œuvre de la « Garantie pour la jeunesse », un programme de l’Union européenne qui permet d’assurer que les jeunes de moins de 25 ans soient pris en charge, soit dans un cadre professionnel ou alors dans l’optique d’une formation.  Un programme mis en place permet aussi de soutenir les jeunes directement là où ils vivent.

Au cours des échanges ayant suivi ces exposés, les représentants de plusieurs pays, dont ceux de la Chine, du Portugal et de Madagascar, ont présenté des mesures prises par leurs gouvernements afin de favoriser l’essor des jeunes.

La Vice-Gouverneure de l’État de Parana, au Brésil, a insisté pour sa part sur la prévention des grossesses précoces, et, quand cela ne marche pas, la politique de « l’enfance heureuse » prend alors le relais afin d’assurer une bonne prise en charge des enfants à domicile.

Le représentant de l’Iraq a demandé pourquoi les jeunes étaient parfois enclins à céder aux sirènes de la violence.  Mme Gemma Wood, de l’Australie, a estimé qu’il serait judicieux que les jeunes aient des espaces de participation et ressentent qu’ils sont des membres utiles de la société.

Un jeune de l’Organisation de la jeunesse ibéro-américaine a également insisté sur le besoin d’élargir les espaces de participation des jeunes.

Dans l’espace de l’Union européenne, a dit son représentant, la jeunesse est assurée de s’épanouir grâce au programme « Garantie pour la jeunesse ».  Dans l’espace francophone, a expliqué le représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le projet finance entend soutenir l’entreprenariat jeune.

L’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse a pour sa part indiqué qu’une bonne politique de la jeunesse devait bénéficier de la volonté politique au plus haut niveau.  Elle doit également se matérialiser par un cadre juridique adéquat, et les jeunes doivent être impliqués, pas seulement ceux des milieux aisés, a-t-il insisté.  « Une politique pour la jeunesse doit en outre prendre en compte l’approche genre », a poursuivi M. Alhendawi, qui a déploré le fait que les jeunes femmes ont davantage de problèmes que les jeunes hommes. 

Il faut aussi que toutes ces politiques en faveur des jeunes s’appuient sur des données fiables et que les ressources pour leur mise en œuvre soient disponibles, a-t-il martelé.  Il s’est dit surpris de voir que très souvent, on ne fait pas confiance aux organisations de jeunes et aux jeunes en général sous le prétexte fallacieux qu’ils ne savent pas gérer des fonds.  Battant en brèche cette idée, il a fait observer que la plupart des nouveaux milliardaires du monde sont des jeunes de moins de 30 ans.

De toutes les façons, a averti un représentant de la jeunesse d’Europe, si les jeunes ne sont pas inclus dans les processus, alors le Programme de développement durable à l’horizon 2030 sera voué à l’échec.

Thème prioritaire: stratégies d’élimination de la pauvreté visant à parvenir à un développement durable pour tous (E/CN.5/2017/3)

Suite du débat général

Mme AISHA JUMMAI ALHASSAN, Ministre des affaires féminines et du développement social du Nigéria, au nom du Groupe des États d’Afrique, a fait remarquer que si les taux de croissance des États africains étaient élevés, les économies de ces pays restaient à la traîne.  Pour avancer, l’Union africaine a adopté l’Agenda 2063 ainsi que d’autres programmes d’action pour traiter des inégalités. 

Elle a également parlé de ce qui était fait en faveur de la jeunesse et assuré que les pays africains adoptaient des mesures pour parvenir à un développement durable qui leur soit profitable.  Les jeunes doivent, notamment, avoir accès à un système de santé de qualité, a-t-elle dit, avant de rappeler que l’Union africaine avait pris pour thème cette année l’investissement pour la jeunesse. 

La Ministre a insisté sur le caractère indispensable de l’institution de la famille.  Le renforcement des systèmes d’appui traditionnels aux personnes vulnérables est un autre axe des efforts des pays de l’Afrique, a-t-elle indiqué. 

Parlant ensuite en sa capacité nationale, la Ministre a indiqué que le Nigéria s’était engagé à éradiquer la pauvreté en agissant sur plusieurs fronts.  Elle a mentionné un programme d’investissement social lancé en 2016, ainsi qu’un programme intitulé « N-POWER » en faveur de l’emploi des jeunes.  Le Nigéria s’est aussi doté d’un Fonds national pour l’autonomisation des femmes.  Un programme de cantine scolaire permet de fournir des repas gratuits aux élèves, a-t-elle également indiqué. 

Un autre pilier d’éradication de la pauvreté du Nigéria est basé sur une initiative qui promeut l’entreprenariat, en accordant des prêts sans intérêt avec une enveloppe de 140 millions de dollars.  En outre, pour multiplier la production agricole, le Nigéria mène un programme qui fournit des engrais aux agriculteurs.  La Ministre a également mentionné le programme de logement national qui offre des abris abordables aux plus nécessiteux. 

En outre, a-t-elle poursuivi, le Nigéria œuvre en faveur des personnes handicapées avec un système de distribution d’appareils et d’équipement adaptés.  Enfin, la Ministre s’est félicitée de la libération de 21 jeunes filles enlevées par Boko Haram et assuré que son gouvernement s’employait à les réhabiliter en évitant la stigmatisation.

Mme CAYETANA ALJOVÍN GAZZANI, Ministre du développement et de l’inclusion sociale du Pérou, a présenté les mesures mises en place pour l’éradication de la pauvreté dans son pays, notamment grâce à la fourniture d’un accès à l’eau, à l’éducation, à la santé, et ce, pour tous les Péruviens.  Actuellement, le taux de pauvreté et celui de la pauvreté extrême sont respectivement de 20,4% et 3,4%.  « Nous œuvrons notamment pour réduire la vulnérabilité urbaine », a-t-elle expliqué, sachant que 77% des Péruviens vivent en zone urbaine et que 45% de cette population est pauvre.

Une autre priorité est de combler le fossé en ce qui concerne les services de base (eau, assainissement, électricité).  Le Pérou veut aussi réduire les cas d’anémie chez les enfants, a-t-elle ajouté avant de parler aussi des zones exclues, comme l’Amazonie, où les services de téléphonie mobile sont fournis.  Enfin, elle a souligné l’importance du rôle du secteur privé dont la participation est encouragée pour réduire la pauvreté.

Mme OTIKO AFISAH DJABA, du Ministère ghanéen du genre, de l’enfance et de la protection sociale, a indiqué que des programmes avaient été introduits ces dernières années afin de lutter contre la pauvreté par les autorités du Ghana.  Le pays a mis en œuvre un cadre de protection sociale intégré qui favorise la création d’emplois.  Elle a noté que les progrès de ce programme seront mesurés à l’aune des indicateurs des objectifs de développement durable. 

L’objectif global est d’établir un véritable système de sécurité sociale.  Cela passe, a-t-elle expliqué, par la promotion de l’autonomisation des femmes, notamment en favorisant leur implication dans la vie publique et politique.  Elle a également parlé de mesures en faveur d’enfants, de personnes âgées, des handicapés, et d’autres groupes vulnérables. 

Mme PAULINE IRÈNE NGUENE, Ministre des affaires sociales du Cameroun, a indiqué que le Gouvernement camerounais avait placé la lutte contre la pauvreté au cœur de ses investissements.  En 2009, le pays a établi un document de vision de développement du pays à l’horizon 2035, afin de faire du Cameroun un pays émergent.  Un cadre de développement économique a été également mis en place afin de favoriser certains secteurs clefs tels que ceux de l’industrie extractive et surtout de l’agriculture. 

Elle a cité un certain nombre de projets en rapport au secteur agricole, notamment en faveur des jeunes ruraux.  En matière d’emploi, le Gouvernement a initié, l’an dernier, un plan triennal « spécial jeunes » d’insertion professionnelle d’un million et demi de jeunes, financé à hauteur de 102 milliards de francs CFA.

Mme ALELI B. BAWAGAN (Philippines), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a assuré que son pays redoublait d’efforts pour renforcer son économie et donner des chances égales à tous, grâce à une bonne utilisation des ressources et une tolérance zéro pour la corruption.  Les Philippines ont mis en place un système de santé universel, qui permet de couvrir 9 citoyens sur 10, gratuitement pour une certaine catégorie de la population ainsi que pour les personnes handicapées. 

Par ailleurs, le Gouvernement a repris les pourparlers de paix avec le Front démocratique national, a-t-elle rappelé en s’appuyant sur l’Accord global sur le Bangsamoro signé en 2014.  Elle a aussi parlé des transferts de fonds en faveur des autochtones et de personnes handicapées, qui bénéficient à plus de 10 millions d’enfants.  L’an dernier, a-t-elle indiqué, une nouvelle loi a modifié la grande charte pour les personnes handicapées en accordant à celles-ci des avantages plus importants, grâce à des revenus fiscaux.

M. ADRIAN MARIUS DOBRE (Roumanie) a affirmé que son pays misait sur la lutte contre l’exclusion sociale, en vue de parvenir à la prospérité de la nation.  La façon la plus efficace est de créer des emplois, a-t-il relevé, en expliquant les mesures prises à cet effet, sans oublier de viser le développement personnel.  Le Gouvernement roumain assure un suivi de l’application de ces mesures, a-t-il précisé, avant de mentionner l’octroi de microcrédits et la création d’emplois verts.  Le représentant a expliqué que ces mesures étaient soutenues par des cadres fiscaux adéquats. 

Par ailleurs, afin d’encourager la mobilité des travailleurs, le Gouvernement subventionne partiellement le loyer de citoyens qui se déplacent à cause de leur emploi.  Il a donné des précisions sur le système de protection sociale qui complète ces politiques, parlant notamment du revenu minimum d’insertion qui sera appliqué à partir de 2018.

M. OSMANI (Afghanistan) a rappelé que son gouvernement avait présenté, lors d’une réunion du Groupe g7+ à Kaboul, l’an dernier, son New Deal d’évaluation des fragilités sur le « sentier de l’Afghanistan vers la résilience et la stabilité ».  Il a aussi indiqué avoir adopté le Cadre national pour la paix et le développement en Afghanistan, présenté à la Conférence de Bruxelles en octobre 2016.  Il a présenté l’infrastructure de développement de son pays, qui passe par la coopération régionale. 

Le représentant a souligné l’importance du secteur privé, se félicitant de l’augmentation du volume des exportations qui atteint aujourd’hui 570 millions de dollars, soit 150 millions de plus qu’en 2013.  En ce qui concerne le développement social, il a fait part des efforts menés pour faire participer les femmes à la vie politique, avec notamment cinq femmes et un grand nombre d’Afghanes diplomates. 

Le représentant a ensuite présenté les mesures prises pour garantir le bien-être des personnes handicapées et pour fournir les services de santé et l’éducation nécessaire à sa population.  Dans le cadre de la Décennie de la transformation 2015-2024, l’Afghanistan fait face au défi de la pauvreté et du terrorisme, avec l’aide de l’ONU, a-t-il assuré.

M. IURIE TABUNCIC (République de Moldova) a souligné que la lutte contre la pauvreté devait être au cœur des efforts internationaux de développement.  En 2016, le Gouvernement a engagé le processus de mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Il a estimé que des changements structurels étaient inévitables afin d’avoir un modèle qui favorise l’essor de l’industrialisation. 

Il a aussi appelé à œuvrer en faveur de l’épanouissement de la jeunesse, toutes les catégories de jeunes, a-t-il précisé.  Il a également indiqué que la participation des jeunes allait être promue dans son pays, notamment en ce qui concerne les processus de prise de décisions sur les sujets les concernant.

M. JAN ZLONICKY, Ministre du travail et des affaires sociales de la République tchèque, a déclaré que 14% de la population de son pays était exposée au risque de pauvreté et d’exclusion sociale.  C’est le troisième taux le plus bas parmi les pays de l’Union européenne, a-t-il dit.  Il a déclaré que la stratégie suivie par son pays visait à promouvoir l’accès au logement, à l’emploi, à l’éducation et aux soins de santé en vue de ramener le taux de pauvreté et d’exclusion à son niveau de 2008.

Le Ministre a détaillé la politique de son pays pour remédier au phénomène des sans-abri et permettre aux individus ayant perdu leur domicile ou en passe de le perdre d’avoir accès aux services et ressources nécessaires.  Les résultats de cette politique sont évalués annuellement, a-t-il noté.  M. Zlonicky a enfin mentionné les efforts de son pays visant à développer le logement social, avec, notamment, une loi sur le sujet qui est en cours d’examen et qui, a espéré le Ministre, permettra de contribuer à remporter la bataille contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

M. SIDY GUEYE, Secrétaire général du Ministère de la femme, de la famille et de l’enfance du Sénégal, a déclaré que son gouvernement avait mis en place des programmes ciblant notamment les jeunes et les femmes, identifiés comme les groupes sociaux les plus vulnérables.  Les projets visant ces groupes sont ainsi mis en œuvre dans tout le pays.  La lutte contre l’exode rural a aussi guidé la mise en place de projets pour les jeunes ruraux et dans le domaine agricole notamment. 

Le Projet de promotion des jeunes (PPJ) propose également des services de santé sexuelle et reproductive aux jeunes.  Une carte d’égalité des chances permet en outre d’offrir un certain nombre de facilités aux personnes handicapées, tandis que le Programme d’appui à la promotion des aînés a permis de réaliser, en 2016, un nombre total de 624 projets socioéconomiques individuels et collectifs en faveur des personnes âgées.

M. NICHOLAS N. BOTONGORE (Kenya) a présenté la feuille de route de son pays pour le développement, appelée « Vision 2030 », qui s’appuie sur trois piliers (économique, social et politique) et qui a pour but de transformer le pays en nation prospère et d’assurer aux citoyens une bonne qualité de vie.  L’objectif est de passer de statut de pays à revenu moyen à celui de pays industrialisé d’ici à 2030.  Il a énuméré les réformes adoptées dans plusieurs domaines, comme la gestion des risques de sécheresse, l’accès à l’emploi, l’agriculture et la productivité.  

Le Gouvernement promeut l’autonomisation de la population grâce à des programmes dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’assainissement.  Il a mentionné les politiques de promotion de l’égalité homme-femme, ainsi que celles en faveur de l’emploi des personnes handicapées qui se voient réserver 5% des emplois.  Le pays a adopté un programme de protection sociale en 2013, pour étendre la couverture sociale et améliorer sa qualité.  Le représentant a cité, en outre, les mécanismes d’inclusion des personnes âgées et de développement social des familles.

M. BERZACK MAPHAKWANE (Botswana) a indiqué que son pays assurait à la population l’accès aux services sociaux tels que l’éducation, l’eau propre, l’assainissement, la santé et la sécurité alimentaire.  De plus, les petites et moyennes entreprises bénéficient de mesures qui leur permettent de créer des revenus et, en conséquence, contribuer à la lutte contre la pauvreté.  Il a présenté le système de protection sociale du Botswana, axé sur l’humain, qui prévoit notamment des transferts de fonds aux personnes les plus touchées par la pauvreté. 

Notant que le manque d’opportunités d’emploi s’ajoutait à la faiblesse de la formation des jeunes, le Botswana a créé le Fonds de développement de la jeunesse qui alloue des fonds supplémentaires aux écoles.  Les jeunes qui bénéficient de bourses dans ce cadre doivent travailler à des projets visant la création d’emploi pour d’autres jeunes, a-t-il expliqué.  Les personnes handicapées bénéficient, elles, de programmes d’entreprenariat, d’accès à la terre et d’éducation.  Quant aux personnes âgées, le Gouvernement mène une sensibilisation sur leurs problèmes, au cours de la journée spéciale qui leur est consacrée chaque année.

M. ZHUGAIEVYCH (Ukraine) a déclaré que son pays entendait lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale.  Dans le document stratégique de lutte contre la pauvreté, les propositions des syndicats ont été prises en compte.  Le salaire minimum devrait être multiplié par deux pour sortir deux millions de travailleurs de la pauvreté, a-t-il plaidé.  Il a en outre relevé que le conflit dans l’est du pays avait augmenté la précarité de l’emploi en Ukraine.  .

M. ZANE DANGOR (Afrique du Sud) a dit appuyer la vision selon laquelle il faut cibler les plus vulnérables afin d’assurer la justice sociale.  Il a déploré que certaines tendances politiques et des « nationalismes économiques » semblent aujourd’hui attiser les pratiques discriminatoires.

Il a dit que cette session se tenait alors que les aspirations vers un ordre économique mondial plus équitable étaient menacées.  « Pointer du doigt les gens en les identifiant par leur statut migratoire ou leur religion n’est pas la solution pour la réduction des inégalités », a-t-il argué.  Il a expliqué que, de par son histoire, l’Afrique du Sud s’engageait à être le défenseur de tous les droits de l’homme.

M. CUENI (Suisse) a reconnu que s’il faut une bonne protection sociale au plan national, ce sont les autorités locales qui sont au front de la lutte contre la pauvreté.  En Suisse, un programme national encourage les différents acteurs de la lutte contre la pauvreté à s’engager dans leurs priorités respectives.  Il a indiqué que les personnes pauvres étaient consultées à propos des politiques et mesures qui les concernaient, en collaborant aussi avec les organisations nationales de personnes pauvres.  Sur le terrain, il a dit la nécessité de composer avec ces personnes en respectant leur projet de vie.

Pour éviter que les personnes sorties de la pauvreté n’y retombent, la Suisse a adopté des mesures dans les domaines de la santé et de l’éducation.  La protection sociale à l’échelle nationale est un outil important, a-t-il aussi reconnu, en attirant l’attention sur la Déclaration sur la justice sociale adoptée en 2008 par l’Organisation internationale du Travail (OIT), ainsi que sur la recommandation de cette organisation relative au socle de protection sociale.  La Suisse a d’ailleurs ratifié plusieurs conventions de l’OIT, dont la Convention n189 sur les travailleurs domestiques.

M. TANMAYA LAL (Inde) a estimé que les bénéfices de la mondialisation avaient été distribués de manière déséquilibrée, se plaignant aussi du fossé technologique entre les pays.  Notant qu’une personne sur 10, dans le monde, vit dans la pauvreté, il a jugé cette proportion trop importante tout en se félicitant des progrès accomplis dans la lutte contre la pauvreté.  L’Inde compte un sixième de la population mondiale, a-t-il souligné en présentant les mesures prises dans son pays pour contribuer à cette lutte.

Dans le secteur agricole, l’Inde a amélioré les systèmes d’irrigation, l’accès aux assurances et aux marchés, les techniques de recensement à distance, ainsi que les techniques numériques.  Comme autre progrès, il a indiqué que de nombreux Indiens avaient maintenant des comptes bancaires et des cartes d’identité numériques.  Il a estimé que les Nations Unies étaient une plateforme unique pour le partage des expériences et des compétences.  L’Inde, a-t-il ajouté, présentera son examen national volontaire en juillet prochain.

Mme LISE GREGOIRE-VAN HAAREN (Pays-Bas) a indiqué que son pays avait investi 7 milliards de dollars en 2015 dans des programmes d’assistance internationale.  Les niveaux de pauvreté sont assez bas aux Pays-Bas, mais les crises économiques récentes ont terni ce tableau.  Avoir un emploi permet de stimuler la participation à la société, a-t-elle noté, tout en soulignant que la pauvreté était mieux combattue au niveau local, par le biais des municipalités.  Elle a appelé à tenir compte de la nature multidimensionnelle du phénomène de pauvreté, invitant les pays qui en ont les moyens à aider ceux qui nécessitent un soutien pour lutter contre la pauvreté.

M. DIANGUINA DIT YAYA DOUCOURÉ (Mali) a présenté son cadre stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté 2012-2017 et son plan décennal de développement sanitaire et social 2014-2023.  Il a énuméré les orientations de son programme de développement, qui sont les suivants: renforcement de la solidarité et lutte contre l’exclusion; promotion de l’intégration socioéconomique des personnes âgées, des personnes handicapées, des femmes et des enfants en situation difficile; renforcement de l’action humanitaire et de l’aide sociale pour les indigents et les personnes victimes de catastrophes naturelles.

Le représentant a présenté les mesures favorisant l’accès à l’emploi et aux services de base.  Le Gouvernement a, par exemple, mis en place depuis 2007 des milliers de logements sociaux décents au bénéfice des Maliens à revenu faible et intermédiaire.  Il a aussi présenté la politique nationale de protection sociale, avec l’assurance maladie obligatoire et le régime d’assistance médicale qui bénéficient à plus d’un million de Maliens.  Enfin, il s’est félicité d’une loi instituant des mesures de promotion du genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives.

Mme NGUYEN PHUONG NGA (Viet Nam) s’est félicitée des succès de la lutte contre la pauvreté dans son pays.  Elle a noté la persistance de disparités entre zones rurales et urbaines dans le pays.  Le Gouvernement s’assure que ceux qui sont sortis de la pauvreté n’y retombent plus, notamment en leur donnant « du poisson et la canne à pêche » en même temps. 

Elle a plaidé pour davantage d’implication des femmes et des jeunes dans l’élaboration des politiques de lutte contre la pauvreté.  Elle a invité les partenaires du pays à continuer de soutenir les initiatives engagées par le Gouvernement.

M. JEAN-CLAUDE DO REGO (Bénin) a indiqué que son pays s’était résolument tourné vers la réalisation d’une croissance économique durable et inclusive, à travers l’adoption puis le lancement officiel, le 16 décembre 2016, du Programme d’action gouvernemental intitulé « Bénin révélé ». 

Ce programme, qui couvre la période 2016-2021, envisage la consolidation de la démocratie, de l’état de droit et la bonne gouvernance; la transformation structurelle de l’économie; et l’amélioration des conditions de vie des populations.  À l’horizon 2021, le Gouvernement entend créer pas moins de 500 000 emplois, en particulier au profit des jeunes et des femmes.  De nombreux filets sociaux déjà existants vont être renforcés, et quatre millions de Béninois vont bénéficier de l’assurance médicale universelle.

M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a expliqué que, depuis 10 ans, son pays faisait des progrès dans les processus sociaux, grâce aux mesures politiques comme aux actions menées par la société civile.  « Nous apprécions le réveil des citoyens qui participent activement aux débats sur le développement durable », a-t-il dit.  Pour le Chili, c’est à l’État de corriger les inégalités qui résultent du déséquilibre du marché. 

Depuis 1990, les différents gouvernements du Chili ont lutté contre ces inégalités, a-t-il expliqué, en regrettant que les problèmes locaux soient amplifiés par les relations de pouvoir au niveau international qui fixent les normes du commerce et de la production.  En matière d’environnement, il s’est plaint de la surexploitation des ressources naturelles et des conséquences du réchauffement climatique.

Dans un monde où 1% de la population détient la moitié de la richesse mondiale, le problème n’est pas la croissance mais la distribution de la richesse, a fait remarquer le représentant.  Le Chili mesure désormais la pauvreté non plus en fonction des revenus, mais de manière multidimensionnelle. 

L’analyse des inégalités dans le pays montre que les disparités dans la distribution des revenus augmentent quand c’est le marché qui régule seul l’équilibre, tandis que les inégalités diminuent quand l’État opère des transferts monétaires au bénéfice des familles.  Le représentant a enfin indiqué que son pays était en train de se coordonner pour rédiger son rapport national sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. KHALED KHIARI (Maroc) a indiqué que les politiques sociales de son pays avaient été modifiées au cours de ces dernières années.  Le Maroc a adopté une approche fondée sur les droits pour assurer le développement, en particulier les droits de l’homme, et cela a été inscrit dans la Constitution marocaine.  « Nous cherchons à lutter contre l’exclusion dans les territoires ruraux et les zones pauvres », a-t-il dit.  En outre, une politique vise les droits des femmes pour garantir leur inclusion dans les politiques publiques.  Il a aussi parlé d’un projet de loi sur la lutte contre la violence sexiste. 

S’agissant des enfants, une politique les protège contre toute forme de violence.  Dans le domaine de l’aide sociale, le représentant marocain s’est félicité de l’amélioration des services offerts aux citoyens pauvres, grâce notamment à un fonds de cohésion sociale et à une aide qui bénéficie à 800 000 étudiants. 

Faire avancer les droits des personnes handicapées est une autre priorité du Maroc qui a signé la Convention relative à ces personnes.  Le délégué a évoqué la loi-cadre qui a pour but d’appliquer les dispositions de cette convention, ainsi que l’existence d’un comité chargé d’examiner les avancées en la matière. 

Mme CHIDINMA ONYEJIUWA, de la Bilie Human Rigths Initiative, une organisation représentant des peuples autochtones de la région du Biafra au Nigéria, a indiqué que ceux-ci étaient pétris de talent mais manquaient de débouchés.  Elle a relevé que si des politiques conséquentes étaient mises en place, les jeunes ne seraient plus tentés par des actes illégaux.  Elle a aussi précisé que l’autonomisation de ces jeunes passait par l’éducation et l’existence de moyens de production.

Exerçant son droit de réponse, la représentante de la Fédération de Russie a rappelé que la Crimée faisait partie du territoire de son pays après le référendum de 2014.  La déclaration de l’Ukraine est une tentative de politiser la question, a-t-elle estimé, notant qu’elle n’avait pas de lien avec les points à l’ordre du jour de la Commission du développement social.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial à 58 ONG et reporte sa décision sur 52 autres dont la belge « Droits de l’homme sans frontières »

Session de 2017,
7e & 8e séances – matin & après-midi    
ECOSOC/6811-ONG/844

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial à 58 ONG et reporte sa décision sur 52 autres dont la belge « Droits de l’homme sans frontières »

Le Comité des ONG  a recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif spécial à 58 organisations mais a reporté sa décision sur 52 autres ONG dont la belge « Droits de l’homme sans frontières » qui a écarté d’un « stupide et sans pertinence » les questions supplémentaires du Comité. 

Parmi celles qui se sont vues recommander un statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC figurent une quinzaine d’ONG nigérianes dont les activités couvrent des domaines aussi variés que l’éducation des filles, la protection des personnes handicapées et des aveugles, la promotion de l’entrepreneuriat, l’autonomisation et l’aide au développement en général. 

Malheureusement, 52 autres ONG n’ont pas eu cette chance, contraintes de répondre à d’autres questions du Comité.  L’organisation belge « Droits de l’homme sans frontières » s’est impatientée: à une question « sans pertinence », elle a réaffirmé par écrit qu’elle n’a jamais participé aux travaux du Conseil des droits de l’homme, ajoutant, « compte tenu de votre question vague » et « notre réponse claire », vous n’aviez aucune raison de reporter votre décision mais vous l’avez fait.  À la réception d’une autre question, elle a tranché: « voilà encore une question stupide ». Le Comité voulait savoir si 67% des revenus de l’ONG, soit 75 000 euros venaient bien des fondations.  En conséquence, le représentant de la Fédération de Russie s’est demandé si l’ONG croit sincèrement que sa manière de communiquer est « appropriée ».

L’allemande « Social Service Agency of the Protestant Church in Germany » doit aussi attendre.  Déjà dotée d’un statut consultatif, elle a fusionné avec une autre ONG non dotée d’un statut.  C’est le premier cas de fusion que le Comité examine depuis 2008, a précisé le Secrétariat du Comité, soulignant que ce cas est examiné comme une nouvelle demande puisque l’une des deux ONG n’a pas de statut consultatif.  

Par ailleurs, le Comité a clos le dossier de la turque « Hazar Strateji Enstitüsü Derneği » à la demande de la représentante de la Turquie qui a expliqué que cette ONG a été dissoute par le décret 667 du 23 juillet 2016.  Tout en disant respecter la décision du Comité, la représentante des États-Unis s’est inquiétée de l’oppression qui s’abat sur la société civile turque.  « Nous aurions souhaité, a-t-elle avouée, que l’ONG ait eu la possibilité de s’expliquer. »  

Le Comité peut recommander à l’ECOSOC d’octroyer trois types de statut aux ONG.  Le statut consultatif général est réservé aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Le statut consultatif spécial est octroyé aux ONG travaillant dans un domaine spécifique et qui ne sont concernées que par certaines activités de l’ECOSOC.  Le statut de Liste va aux ONG qui ne rentrent dans aucune de ces deux catégories et qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte. 

Le Comité poursuivra ses travaux demain, vendredi 3 février, à partir de 10 heures.

Octroi du statut consultatif spécial

  1. « ECO-FAWN » (Environment Conservation Organization - Foundation for Afforestation Wild Animals and Nature) (Inde)
  2. Adaamasunle Foundation (Nigéria)
  3. Association of Youths with Vision (AOYWV) (Gambie)
  4. Association pour le développement durable la promotion des droits humains et la lutte contre la pauvreté (Mauritanie)
  5. Association tunisienne de la santé de la reproduction (Tunisie)
  6. Ballerina Management Institute (Inde)
  7. Campanha Latino-Americana pelo Direito à Educação - CLADE Brasil (Brésil)
  8. Caribbean Policy Development Centre Inc. (Barbade)
  9. Centre for Convention on Democratic Integrity Ltd/Gte (Nigéria)
  10. Centre for Corrections and Human Development (Nigéria)
  11. Change Managers International Network Limited by Guarantee (Nigéria)
  12. Disability Organisations Joint Front (Nigéria)
  13. Entrepreneurship Development and Support Initiative (Nigéria)
  14. Fondation Kalipa pour le développement (République démocratique du Congo)
  15. Girls Education Mission International (Nigéria)
  16. International Human Rights Protector’s Group (Inde)
  17. International Movement for Advancement of Education Culture Social and Economic Development (Inde)
  18. Kids & Teens Resource Centre (Nigéria)
  19. Leadership Initiative for Transformation & Empowerment (Nigéria)
  20. Legal Resources Centre (Afrique du Sud)
  21. Lotus Initiative for the Blind (Nigéria)
  22. New Era Educational and Charitable Support Initiative (Nigéria)
  23. Prajachaitanya Yuvajana Sangam (Inde)
  24. Réseau National des Organisations Féminines Pour la Démocratie, la Décentralisation, le Développement Durable et les Droits Humains du Mali ou Réseau Wassa (Mali)
  25. Save the Earth Cambodia (Cambodia)
  26. Society for Protection of Street & Working Children (Iran)
  27. Society to Heighten Awareness of Women and Children Abuse (Nigéria)
  28. Strategy for Mentoring Initiative and Leadership Empowerment (Nigéria)
  29. Ugonma Foundation (Nigéria)
  30. Women Educators Association of Nigeria (Nigéria)
  31. Action sécurité éthique républicaines (France)
  32. Asistencia Legal por los Derechos Humanos, Asociación Civil (Mexique)
  33. Child Soldiers International (Royaume-Uni)   
  34. Cities of Peace, Inc. (États-Unis)
  35. Europe Business Assembly Limited (Royaume-Uni)
  36. European Network on Independent living limited (Irlande)
  37. Forum Droghe Associazione Movimento per il Contenimento dei Danni (Italie)
  38. Global Initiative for Inclusive Information and Communication Technologies (États-Unis)
  39. Global Institute for Water, Environment and Health (Suisse)
  40. Human Appeal International [UK] (Royaume-Uni)
  41. International Association for Hospice and Palliative Care, Inc. (États-Unis)
  42. Jus Cogens (États-Unis)
  43. Kadın ve Demokrasi Derneği (Turquie)
  44. Karlen Communications (Canada)
  45. Landsrådet for Norges barne- og ungdomsorganisasjoner (Norvège)
  46. Le Monde des possibles (Belgique)
  47. Let’s Breakthrough, Inc. (États-Unis)
  48. Mouvement de la paix (France)
  49. Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies (États-Unis)
  50. Novant Health, Inc. (États-Unis)
  51. P3 Foundation (Nouvelle-Zélande)
  52. Results Educational Fund, Inc. (États-Unis)
  53. The Next Century Foundation (Royaume-Uni)
  54. The Zahra Trust (Royaume-Uni)
  55. Truth Foundation (République de Corée)
  56. Women With Disabilities Australia Inc. (Australie)
  57. Women of Africa (Royaume-Uni)
  58. World Forum for Ethics in Business (Belgique)

Report de la décision dans l’attente des réponses aux questions posées

Le Comité a reporté la décision sur Social Service Agency of the Protestant Church in Germany (Allemagne) dans l’attente des précisions sollicitées par le représentant de la Chine sur la position de cette ONG à l’égard du Tibet.  C’est le premier cas de fusion que le Comité examine depuis 2008, a précisé le Secrétariat du Comité, soulignant qu’il est examiné comme une nouvelle demande puisqu’il s’agit de deux ONG dont l’une n’a pas de statut consultatif.   

Le Comité a aussi reporté sa décision sur Akhil Bharatiya Human Rights Organisation (Inde) et Aleradah & Altageer National Society (Bahreïn), le représentant du Pakistan voulant savoir de la première la nature de ses travaux contre le trafic à la frontière indo-pakistanaise et celui du Soudan demandant à la seconde des explications sur un déficit budgétaire important. 

Également reportée, la décision sur Centre for Peace, Culture and Environmental Studies (Nigéria) dans l’attente des précisions demandées par la représentante de l’Afrique du Sud sur les pays dans lesquels l’ONG travaille.  Coordination Waï (Eveil) relative à l’unité nationale et la lutte contre l’esclavage (Mauritanie) devra donner au représentant de la Mauritanie le détail de ses activités dans les régions et territoires mauritaniens concernés par le phénomène de l’esclavage.  La décision sur Creators Union of Arab (Égypte) dépend de la réponse à la question de la représentante de l’Afrique du Sud sur le concept « développement de la société ».    

À Danjuma Atta Eye Foundation (Nigéria), le représentant de l’Azerbaïdjan a demandé combien de personnes bénéficient des bourses d’études que l’ONG distribue.  Eaglesworth Human Empowerment Foundation (Nigéria) a été priée de donner à la représentante de l’Afrique du Sud des précisions sur le matériel médical dont elle parle alors que ce type d’activités ne semble pas faire partie de ses objectifs.  Femmes unies pour un avenir meilleur (Togo) doit répondre à la question de la représentante du Nicaragua sur sa collaboration avec d’autres ONG dans les domaines d’activité du Conseil économique et social (ECOSOC).   

Le Comité a aussi reporté sa décision sur Gestos Soropositividade Comunicação e Gênero (Brésil) et Int’l Centre for Women Empowerment & Child Dev. (Nigéria) dans l’attente de précisions sollicitées par la représentante du Nicaragua s’agissant des réseaux avec lesquels travaille la première et des sources de financement de la seconde.  La représentante de l’Afrique du Sud a demandé si l’ONG nigériane a des relations de travail avec le Ministère de la santé de son pays.  Également reportée, la décision sur Islamic African Relief Agency (IARA) (Soudan) à laquelle une question a été posée par la représentante des États-Unis.

Pan African Institute for Entrepreneurship and Community Development (Ltd/Gte) (Nigéria), Society for the Widows and Orphans (Nigéria) et Women & Community Livelihood Foundation (Nigéria) n’auront gain de cause que lorsqu’elles auront répondu à la représentante de l’Afrique du Sud sur la portée des conférences et séminaires annuels organisés par la première, les interventions de la seconde dans « les autres » pays africains et les activités de la troisième avec le Ministère nigérian de la santé.   

Assyrian Aid Society of America Inc. (États-Unis) a été priée de présenter à la représentante de la Turquie ses états financiers 2011, alors que Coptic Solidarity (États-Unis) a été sommée par le représentant de la Chine de respecter la terminologie exacte de la province chinoise de Taiwan.  Notant que Droits de l’homme sans frontières - Human Rights Without Frontiers (Belgique) a jugé « stupides et inappropriées » deux questions posées par le Comité, le représentant de la Fédération de Russie a voulu savoir si cette ONG trouve ce genre de communication « approprié ».  

La représentante de la Turquie a dit attendre d’Euro-Mediterranean Human Rights Network (Danemark) des précisions sur « les huit interventions orales devant le Conseil des droits de l’Homme » que l’ONG aurait préparées pour ses partenaires.  Son homologue du Pakistan s’est étonné que l’essentiel des dépenses de Fondation Alkarama (Suisse) soit de nature administrative et celui de Cuba a demandé des précisions sur les activités de Fondazione Proclade Internazionale – Onlus (Italie) en Amérique du Sud. 

Le Comité a aussi reporté sa décision sur Fundación Acción Pro Derechos Humanos (Espagne) dans l’attente des précisions demandées par le représentant de Cuba sur ses partenaires et les fondations qui assument 91% de son budget.  Également reportée, la décision sur Gulf Centre for Human Rights (GCHR) Limited (Irlande) à cause d’une question du représentant du Soudan sur les activités de l’ONG au Yémen.  ISKCON Communications International (États-Unis) a été priée d’expliquer à la représentante du Venezuela ses activités en Amérique latine et plus précisément au Venezuela.

International Child Rights Center (République de Corée) doit encore apporter au représentant de Cuba des précisions sur les « recettes générées par contrat ».  La représentante des États-Unis a appuyé l’ONG, en se félicitant de la qualité de ses états financiers.  Son homologue de Cuba a aussi demandé des précisions budgétaires à Jubilee USA Network Inc. (États-Unis) qui a aussi été interpelée par la représentante de l’Afrique du Sud sur la nature de ses activités en Afrique.  En outre, la décision sur Korea Human Rights Foundation (République de Corée) a été reportée dans l’attente de renseignements sollicités par le représentant de Cuba sur les activités de l’ONG.  

« Est-ce que l’objectif de Muslim Aid (Royaume-Uni) a changé? » s’est interrogée la représentante des États-Unis.  Peut-on obtenir la liste des gouvernements avec qui Stichting Samenwerkingsverband IKV - Pax Christi (Pays-Bas) travaille dans le règlement de conflits? a demandé la déléguée de l’Afrique du Sud.  Le dossier de cette ONG, s’est impatienté le délégué des Pays-Bas a été repoussé cinq fois.  Il est temps que le Comité lui donne gain de cause. 

Quelle est la vraie situation financière de Strong Hearted Native Women's Coalition, Inc.? a demandé pour sa part la déléguée du Nicaragua.

Quels sont les projets de The Acton Institute for the Study of Religion and Liberty (États-Unis) en Amérique latine et à Cuba? a voulu savoir le représentant de Cuba.  Qui sont les associés de The RINJ Foundation (Canada) au Nicaragua? s’est inquiétée la représentante de ce pays.  Peut-on obtenir le détail des concours organisés par The Simons Foundation (Canada), a voulu savoir la déléguée de la Turquie.

Le représentant de la Chine a exigé de The World Academy of Art and Science (États-Unis) qu’elle respecte le nom officiel de la province chinoise de Taiwan.  Le Comité a aussi reporté sa décision sur US Committee for Human Rights in North Korea (États-Unis) dans l’attente de renseignements sollicités par le représentant de la Chine sur les projets financés par les gouvernements et autres donateurs entre 2013 et 2016.  Son homologue de la Fédération de Russie a demandé si cette ONG coopérait ou avait tenté de coopérer avec des organes de la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  Le représentant de Cuba a voulu savoir si United States Pharmacopeial Convention, Inc. (États-Unis) prévoyait des séminaires ailleurs qu’au Brésil, en Amérique latine.  

Également reportée, la décision sur Women Enabled (États-Unis) et sur Women Living under Muslim Laws - International Solidarity Network (WLUML) (Royaume Uni) tient aux réponses qu’elles apporteront à la représentante du Nicaragua sur les financements obtenus récemment pour la première et à son homologue de l’Iran sur les financements et activités 2016 pour la seconde.  De son côté, le représentant du Burundi a invité World Without Genocide (États-Unis) à mieux répondre à la question visant à savoir comment elle remplit sa mission de prévention des génocides.  Le Comité a également reporté sa décision sur urbaMonde - Suisse (Suisse) dans l’attente des informations sollicitées par la représentante du Nicaragua sur la liste des projets menés actuellement et celle de ses partenaires au Nicaragua.  Également reportée, la décision sur « SEG » Civil Society Support Center NGO (Arménie) dépend de la réponse à apporter au représentant de l’Azerbaïdjan sur ses projets récents de l’ONG.  De son côté, le représentant d’Israël a voulu savoir d’Al-Marsad, The Arab Centre for Human Rights in the Golan Heights (R.A.) (Golan syrien occupé) si elle coopère avec la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD).

Ambedkar Center for Justice and Peace (Inde) doit donner au représentant de l’Inde le nom de ses membres dans le pays.  Le délégué du Pakistan a voulu avoir des précisions sur les activités de Association Concerning Sexual Violence against Women (Chine).  Son homologue de la Chine a demandé des informations sur les résultats de la campagne de communication 2013-2015 lancée par Cameroon League for Development (CAMLEAD) (Cameroun).

Avez-vous des membres autres qu’indiens? a demandé le délégué de l’Inde à Conglomeration of Bengal's Hotel Owners (Inde).  Comment fait Dalit Welfare Organization (Népal) pour réaliser ses projets sans budget?  Pourquoi les états financiers ne mentionnent pas les dépenses administratives? a-t-il encore ajouté.  Le même délégué a demandé à Education, Communication and Development Trust (EDUCATR) (Inde) ses nouveaux domaines d’intervention.  Peut-on en savoir plus sur les donations privées reçues par Diplomatic Mission Peace And Prosperity (Albanie)? a exigé le délégué de la Grèce.

Clôture de dossiers

Le Comité a rejeté et clôturé le dossier de Hazar Strateji Enstitüsü Derneği (Turquie) à la demande de la représentante de la Turquie qui a expliqué que cette ONG a été dissoute par le décret 667 du 23 juillet 2016.  Tout en disant respecter cette décision, la représentante des États-Unis s’est inquiétée de l’oppression qui s’abat sur la société civile turque.  Nous aurions souhaité, a-t-elle avouée, que l’ONG ait eu la possibilité de s’expliquer.   

Dialogue avec les ONG

Coptic Solidarity (États-Unis) a dit défendre les droits de l’homme et l’égalité totale pour les coptes par tous les moyens pacifiques et civiques en Égypte et ailleurs.  Elle lutte contre la discrimination basée sur la religion, le sexe, la race ou les croyances personnelles dont ils sont victimes.  Elle travaille aux États-Unis et en Europe.  Comment faites-vous pour vous informer?  Comment faites-vous pour recouper vos informations? a demandé le délégué du Pakistan.  L’ONG a répondu qu’elle puise ses informations grâce aux interactions personnelles qu’elle a avec les coptes en Égypte, l’Église copte, la société civile.  Elle se fonde aussi sur les médias, a-t-elle ajouté, avant que le délégué indien ne lui demande si elle opère aussi dans les œuvres sociales.  Nous ne donnons pas d’aide humanitaire, a répondu l’ONG.  Quel rôle jouez-vous auprès du Gouvernement américain? a demandé la déléguée de l’Afrique du Sud.  Nous encourageons notamment l’adoption de lois qualifiant les Frères musulmans d’organisation terroriste comme c’est déjà le cas en Égypte, a répondu l’ONG.    

Stichting Samenwerkingsverband IKV - Pax Christi (Pays-Bas) a expliqué qu’elle soutient les efforts locaux de paix.  Travaillez-vous avec des gouvernements? a demandé la déléguée de l’Afrique du Sud.  Les situations sont différentes d’un pays à un autre, a répondu l’ONG qui s’enregistre auprès des autorités locales là où elle travaille.  Vous recevez 13 millions de dollars du Gouvernement des Pays-Bas.  Êtes-vous indépendante par rapport à votre gouvernement? a demandé le délégué de la Fédération de Russie.  Pourquoi vous ne parlez pas ni de l’Ukraine ni de l’Abkhazie?  Le délégué du Burundi a voulu des précisions par écrit sur tous les projets de l’ONG. 

Global Forum For Media Development- GFMD (Belgique) a dit qu’elle regroupe plus de 200 médias pour améliorer la qualité des informations, en relevant les normes, la réputation et l’impact des médias.  Elle fait du développement des médias une priorité, tentant d’améliorer la coordination et de renforcer la visibilité, l’influence et la capacité des médias locaux pour mieux répondre aux demandes du public.  Nous voulons ce statut car nous travaillons pour la réalisation des objectifs de développement durable notamment l’accès aux informations, a expliqué l’ONG.  Pourquoi 50% de votre budget est-il consacré au volet administratif? a demandé le délégué du Venezuela.  Parce que GFMD sert de conseil d’administration à ses 200 membres, a répondu l’ONG qui a précisé qu’elle demande aux sponsors de verser directement leur aide à ses membres.  Comment faites-vous pour faire la distinction entre les projets de renforcement des capacités des médias et ceux liés à la liberté d’expression? a demandé le délégué de l’Inde.  « Nous faisons beaucoup pour le développement des compétences des médias et le relèvement des normes professionnelles, a répondu l’ONG.  Que faites-vous pour le développement des compétences?  Donnez la liste des 89 pays où vous êtes présents? a demandé le délégué de Cuba.  Qui sont ces « membres anonymes »? a interrogé le délégué de la Chine alors que son homologue du Venezuela a voulu connaître les critères d’adhésion à l’ONG, en exigeant une réponse écrite.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Au Conseil de sécurité, Fédération de Russie et Ukraine se renvoient la responsabilité du regain de violences dans le Donbass

7876e séance – après-midi
CS/12704

Au Conseil de sécurité, Fédération de Russie et Ukraine se renvoient la responsabilité du regain de violences dans le Donbass

Saisi de la situation dans l’est de l’Ukraine, le Conseil de sécurité a été informé, cet après-midi, de la « dangereuse intensification » du conflit dans le Donbass depuis le 7 janvier, date à laquelle ont repris les hostilités entre forces gouvernementales et séparatistes.  Il s’agissait de la première séance plénière du Conseil de sécurité sur la question depuis le 28 avril 2016, alors que l’Ukraine, précisément, préside les travaux du Conseil ce mois-ci.

Venu présenter les derniers développements sur le terrain, le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Jeffrey Feltman, a expliqué que la journée d’hier avait été émaillée de plus de 10 000 explosions dans la région de Donetsk, un chiffre sans précédent, s’est alarmé de son côté le Chef de la mission spéciale d’observation de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) déployée en Ukraine, M. Ertuğrul Apakan, qui s’exprimait par visioconférence depuis Kiev.

« Bien que les affrontements les plus graves aient eu lieu dans les régions d’Avdiivka, de Yasynuvata et autour de l’aéroport de Donetsk, les combats se sont également répandus dans les régions de Svitlodarsk et de Debaltseve, à la fois dans des zones contrôlées et non contrôlées par le Gouvernement », a affirmé M. Feltman, préoccupé par la montée des affrontements le long de la ligne des contacts, où des centaines de milliers de civils risquent de perdre en plein hiver tout accès à l’eau, à l’électricité et au chauffage.

« L’utilisation fréquente d’armes lourdes, en violation des Accords de Minsk du 12 février 2015, a également été constatée », a confirmé M. Feltman.  Le conflit en Ukraine, a-t-il rappelé, entre dans sa quatrième année, avec un bilan de 10 000 morts, dont plus de 2 000 civils, et plus de 23 000 blessés. 

S’il s’est félicité de la déclaration adoptée par le Groupe de contact trilatéral, hier à Minsk, en présence de représentants de certaines zones de Donetsk et de Louhansk, le haut fonctionnaire a prévenu que « le « véritable défi » sera la mise en œuvre des mesures prévues par cette déclaration pour prévenir une « spirale incontrôlable » de la violence.  Face à la « relative stagnation » du processus diplomatique, la communauté internationale doit rester engagée, a enjoint le Secrétaire général adjoint.

L’Ukraine et la Fédération de Russie se sont renvoyés la responsabilité de ces violences, la première, par la voix de M. Volodymyr Yelchenko, accusant « les terroristes » appuyés par Moscou de détruire les infrastructures pour créer une catastrophe humanitaire et de multiplier les violations des Accords de Minsk.  Le 29 janvier « les positions ukrainiennes ont été pilonnées plus de 400 fois » à l’arme lourde, a-t-il assuré, faisant observer que ce type d’armes est pourtant proscrit par lesdits Accords.

Le représentant russe a rétorqué que des tirs intensifs avaient été observés « du nord-est vers le sud-ouest », donc depuis des positions militaires ukrainiennes.  Il a fustigé au passage la « rhétorique militaire » qu’il a prêtée au Ministre ukrainien de la défense, accusant les autorités de l’Ukraine de chercher une solution militaire tout en se présentant comme des « victimes » auprès des bailleurs de fonds.

Brandissant la résolution 2202 (2015), le délégué russe a fait lecture de deux dispositions « très simples » des Accords de Minsk.  Il a jugé préférable de s’employer à leur mise en œuvre au lieu de brandir des photos, comme l’a fait le représentant de l’Ukraine, pour sensibiliser les membres du Conseil au sort des civils ukrainiens. 

Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. Stephen O’Brien, a en effet indiqué que la récente escalade de la violence exacerbe les besoins d’environ 3,8 millions de civils « qui continuent de porter le fardeau de ce conflit prolongé ».  Selon lui, on compte environ 700 000 personnes vulnérables de plus par rapport au nombre identifié dans le Plan de réponse humanitaire de 2016.

Regrettant les obstacles bureaucratiques imposés par « les autorités de facto à Donetsk et Louhansk », il s’est également plaint de ceux imposés par le Gouvernement ukrainien, s’agissant notamment de l’interdiction frappant le commerce et l’importation de vivres et de médicaments de l’autre côté de la ligne des contacts.  Le Chef de la mission de l’OSCE a déploré le « mépris énorme » à l’égard des Accords de Minsk et réclamé un accès sans entraves.

Si la France, la Suède et le Royaume-Uni ont réitéré leur position selon laquelle la levée des sanctions européennes à l’encontre de la Fédération de Russie est conditionnée au respect des Accords de Minsk, les représentants français et russe ont tous deux estimé que les efforts devaient se poursuivre dans le cadre du format « Normandie », le seul à réunir autour d’une même table aux côtés de l’Allemagne et de la France, les deux protagonistes.  « Une responsabilité particulière incombe désormais à ce format », a tranché le représentant russe.  Son homologue des États-Unis a jugé regrettable d’avoir, à l’occasion de sa toute première apparition devant le Conseil de sécurité, à « condamner » la Russie et les séparatistes qu’elle appuie.  Elle a exigé le désengagement des forces et le retrait des armes lourdes de part et d’autre de la ligne des contacts et la fin de l’occupation de la Crimée.

En début de séance, le représentant de l’Ukraine a émis l’espoir qu’une déclaration présidentielle sur la situation dans l’est de son pays serait adoptée prochainement.

LETTRE DATÉE DU 28 FÉVRIER 2014, ADRESSÉE À LA PRÉSIDENTE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ PAR LE REPRÉSENTANT PERMANENT DE L’UKRAINE AUPRÈS DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (S/2014/136)

Déclarations

M. JEFFREY FELTMAN, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, a rappelé que le conflit en Ukraine allait entrer dans sa quatrième année et que près de 10 000 personnes, parmi lesquelles plus de 2 000 civils, ont été tuées et plus de 23 000, blessées.  Il a souligné la « dangereuse intensification » du conflit depuis le 7 janvier, avec, le 1er février, plus de 10 000 explosions recensées dans la région de Donetsk en 24 heures.  Bien que les affrontements les plus graves aient eu lieu dans les régions d’Avdiivka, de Yasynuvata et autour de l’aéroport de Donetsk, les combats se sont également répandus dans les régions de Svitlodarsk et de Debaltseve, à la fois dans des zones contrôlées et non contrôlées par le Gouvernement, a affirmé M. Feltman.  Il a mentionné la grave escalade des hostilités le long de la ligne des contacts et alerté du risque d’une détérioration accrue de la situation.  L’utilisation fréquente d’armes lourdes, contraire aux Accords de Minsk, a également été constatée, a-t-il dit, en indiquant que des centaines de milliers de civils vivant de part et d’autre de la ligne des contacts couraient le risque de perdre tout accès à l’eau, à l’électricité et au chauffage, alors que les températures sont glaciales.

Le Secrétaire général est très préoccupé par l’intensification des combats, qui ont des conséquences graves pour la population civile, a continué M. Feltman.  Il a appelé les parties à cesser les combats, à respecter le cessez-le-feu, à garantir l’accès humanitaire et à renouveler les efforts en vue d’un règlement pacifique du conflit.  Mettant en garde contre une détérioration soudaine de la situation sécuritaire, il a mentionné la déclaration adoptée à l’issue de la réunion du Groupe de contact trilatéral, hier à Minsk, en présence des représentants de certaines zones de Donetsk et de Louhansk.  Cette déclaration énumère les mesures urgentes qui doivent être prises pour empêcher d’autres violations du cessez-le-feu qui pourraient entraîner une spirale incontrôlable de la violence.

« Il s’agit d’un développement positif, mais le véritable défi sera la mise en œuvre de ces mesures », a prévenu M. Feltman.  Il a voulu que l’on sorte de cette série de violations des accords de cessez-le-feu successivement agréés, dont les premières victimes sont les civils.  « Chaque jour qui passe, le conflit s’enracine toujours davantage et devient plus difficile à résoudre ».  M. Feltman a déploré la période de « relative stagnation » du processus diplomatique visant à parvenir à une solution pacifique et à une pleine mise en œuvre des Accords de Minsk.  La communauté internationale doit rester engagée si « nous voulons empêcher que cette crise ne se transforme en catastrophe », a-t-il dit.

Il a appelé les parties à lever les restrictions aux mouvements des observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et à cesser leurs menaces contre ces derniers.  Le train de mesures pour la mise en œuvre des Accords de Minsk, adoptés il y a près de deux ans et entériné par le Conseil de sécurité, demeure la base de l’engagement de la communauté internationale pour une paix durable en Ukraine, a-t-il rappelé.  « Je vous exhorte à continuer ces efforts avec une énergie renouvelée. »  Enfin, M. Feltman a indiqué que l’ONU reste en faveur d’un règlement pacifique du conflit, d’une manière qui respecte pleinement la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de l’Ukraine.

M. ERTUĞRUL APAKAN, Chef de la mission spéciale d’observation de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) déployée en Ukraine, a fait état d’un regain significatif de la violence au cours des derniers jours au Donbass, des violations du cessez-le-feu ayant été constatées dans cinq localités différentes au moins.  Aujourd’hui, a-t-il dit, les combats en sont à leur cinquième journée, les niveaux de tension enregistrés n’ont cessé de croître et des milliers d’explosions ont été constatées à Donetsk, avec un pic de « plus de 100 000 » le 1er février, le nombre le plus important enregistré jusqu’à présent par la mission de l’OSCE, qui a également noté l’utilisation de « systèmes de lance-roquettes multiples » et de « recours à des chars ».

Les dégâts sont considérables, a déclaré M. Apakan, en expliquant que les équipes venues réparer les dégâts ont du mal à intervenir, en raison des problèmes sécuritaires.  « Tout ceci atteste d’un mépris énorme à l’égard des Accords de Minsk, les parties campant sur leurs positions au lieu de se désengager comme elles le doivent », a regretté le Chef de la mission.  En dépit de l’instabilité, nous avons réussi à accéder à des sites endommagés.  Le respect de certains cessez-le-feu locaux démontrent que les parties peuvent cesser les violences si elles font preuve de bonne volonté.

Le haut fonctionnaire s’est ensuite félicité de la Déclaration conjointe du  Groupe de contact trilatéral qui demande le respect des Accords de Minsk, un accès sans entraves de la mission de l’OSCE aux zones touchées et la facilitation des efforts visant à rétablir eau, chauffage et électricité pour les populations civiles.  M. Apakan a exigé le retrait des armes lourdes, expliquant que la vérification du retrait de ces armes est une mesure importante « que nous nous efforçons de mettre en place ».  Pour cela, il est toutefois impératif que la mission bénéficie d’un accès aux zones touchées, a-t-il souligné.

M. STEPHEN O’BRIEN, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, a constaté que la crise humanitaire prolongée dans l’est de l’Ukraine s’était récemment détériorée, avec une escalade le long de la « ligne des contacts » à Donetsk, qui a coûté la vie à quatre civils et causé d’importants dégâts à des infrastructures vitales qui, combinées à des températures hivernales, expliquent la détérioration de la crise humanitaire.  Dans ce contexte, abris, chauffage et accès à l’eau sont essentiels à la survie des populations, a poursuivi le haut fonctionnaire, qui a fait état de la situation dans la localité d’Avdiivka, des systèmes de fourniture d’eau et d’alimentation en électricité.  Si des réparations ne sont pas faites de toute urgence, des déplacements de grande ampleur pourraient être observés, a prévenu M. O’Brien.

Par ailleurs, environ un million de personnes vivant dans des quartiers de la ville de Donetsk qui ne sont pas sous le contrôle du Gouvernement sont privées d’eau et de chauffage depuis 24 heures après les tirs d’artillerie.  À Marioupol, environ 500 000 habitants dépendent désormais d’un réservoir de secours après que celui qui alimente la ville en eau a subi une fuite gigantesque, s’est alarmé le Secrétaire général adjoint.  Il a salué à son tour le Groupe de contact trilatéral pour la déclaration hier à Minsk, dans laquelle il a appelé au respect du cessez-le-feu et à la facilitation des efforts humanitaires.  Si les hostilités se poursuivent, a relevé le Coordonnateur des secours d’urgence, « nous pourrions être confrontés à une crise environnementale désastreuse ».  Selon lui, les dégâts infligés à l’usine de phénol près du village de Novgorodske signifient que les fuites de produits chimiques toxiques, y compris de l’acide sulfurique et du formaldéhyde, atteignent des seuils désormais critiques.

Cette dernière escalade de la violence exacerbe les besoins d’environ 3,8 millions de civils qui continuent de porter le fardeau de ce conflit prolongé.  Il y a environ 700 000 personnes vulnérables de plus, par rapport au nombre du Plan de réponse humanitaire.  Plus de 60% des personnes en détresse, soit environ 2,3 millions, se trouvent dans des zones qui échappent au contrôle du Gouvernement, et plus de 70% sont des femmes, des enfants et des personnes âgées.  Si les efforts humanitaires se poursuivent, depuis juillet 2015, les autorités de facto à Donetsk et Louhansk imposent des obstacles bureaucratiques qui restreignent considérablement l’accès aux populations civiles, en violation des Accords de Minsk.  Aussi M. O’Brien a-t-il lancé un appel aux parties pour qu’elles garantissent un accès sans entraves aux Nations Unies et à leurs partenaires humanitaires.  Selon lui également, les obstacles bureaucratiques imposés par le Gouvernement, s’agissant notamment de l’interdiction du commerce et de l’importation de vivres et de médicaments de l’autre côté de la ligne des contacts, sont un facteur aggravant de la crise. 

M. VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine) a dit l’attachement de son pays à la mise en œuvre des Accords de Minsk et estimé qu’il n’y avait pas de solution militaire au Donbass.  Les forces ukrainiennes ont reçu l’ordre strict de respecter le cessez-le-feu et de n’ouvrir le feu qu’en cas d’attaque des militants appuyés par la Fédération de Russie, a-t-il dit.  Cette dernière viole les Accords de Minsk, continue ses attaques et occupe plusieurs villes ukrainiennes.  Le représentant est revenu sur les attaques à l’arme lourde conduites par les forces russes et leurs alliés, le 29 janvier, à Avdiivka, alors que les armes lourdes sont interdites par les Accords de Minsk. « Les positions ukrainiennes ont été pilonnées plus de 400 fois », a-t-il affirmé, ajoutant que 2 000 enfants se retrouvaient sans chauffage.

Il a accusé « les terroristes » appuyés par la Fédération de Russie de détruire les infrastructures et de créer une catastrophe humanitaire, indiquant qu’il ne s’agit pas là d’une tactique nouvelle.  Les actions de la Fédération de Russie peuvent constituer des crimes de guerre et l’Ukraine apportera des nouvelles preuves, y compris devant la Cour internationale de Justice, a-t-il promis.   Le représentant a insisté sur les efforts de son pays pour assurer un minimum de chauffage à Avdiivka, avant de brandir la photographie d’un immeuble pilonné par les terroristes.  Les auteurs devront rendre des comptes, a-t-il martelé, dénonçant l’intention du Kremlin de créer une catastrophe à Avdiivka comme à Alep et appelant la Fédération de Russie à respecter le cessez-le-feu.

Dans le Donbass, la Fédération de Russie et ses alliés continuent de saper le processus politique par une utilisation aveugle de la force, a poursuivi le représentant, prévenant qu’il ne faut se faire aucune illusion sur le rôle de la Fédération de Russie dans la mise en œuvre des Accords.  Chaque progrès est détruit par les assauts des terroristes soutenus par les Russes, a-t-il dit.  Il a déploré que le Groupe de contact trilatéral se soit réuni trois jours après la reprise des hostilités et jugé que le Mécanisme de surveillance du cessez-le-feu était rendu inefficace par l’obstruction russe.  « Oui, l’armée ukrainienne a montré sa force en repoussant l’offensive russe. »  Montrant la photo d’un jeune soldat ukrainien tué, il a avoué que la perte de « chaque fils, chaque fille » ukrainien était une cicatrice sur l’âme de l’Ukraine.  « Regardez-le dans les yeux, Monsieur l’Ambassadeur.  Ce sont vos armes et vos compatriotes qui l’ont tué », a-t-il tonné, en s’adressant, en anglais puis en russe, au délégué russe.

Écartant toute solution militaire au conflit, le représentant a plaidé pour le renforcement de la présence internationale sur le terrain pour garantir les Accords de Minsk.  « Pour arrêter l’agression de la Fédération de Russie contre mon pays et pour éviter davantage de souffrances des civils, le remède est simple: la communauté internationale doit accentuer sa pression sur l’agresseur et obtenir qu’il quitte l’Ukraine. »

M. VITALY I. CHURKIN (Fédération de Russie) a accusé l’Ukraine d’instrumentaliser les hostilités qu’elle aurait elle-même provoquées pour obtenir la fin des Accords de Minsk.  Il a accusé le Ministre ukrainien de la défense d’avoir pris le 3 janvier dernier des mesures en ce sens et d’avoir confirmé le contrôle de positions dans la « zone grise », considérant que cela ne constitue pas une violation des Accords.  Pas plus tard qu’hier, a lancé le représentant russe, ce ministre s’est enorgueilli devant la presse que « nos hommes vont de l’avant ».

Cette « rhétorique militaire » n’a pas été sans conséquences, a prévenu le représentant qui a affirmé que des tirs intensifs ont été enregistrés par le « Mécanisme » « du nord-est vers le sud-ouest », donc depuis des positions militaires ukrainiennes.  En outre, a-t-il poursuivi, du matériel militaire ukrainien a été identifié dans des zones où l’Ukraine n’est pas supposée se trouver.  C’est donc ainsi qu’a débuté une nouvelle « spirale de tensions », a conclu M. Churkin, en faisant état de « 2 300 tirs d’obus en moins de 24 heures ».  En dépit des efforts visant à normaliser la situation dans le Donbass, les autorités ukrainiennes continuent d’essayer de trouver une solution militaire au conflit, a-t-il accusé.  Il a fustigé les dirigeants ukrainiens qui demandent de l’argent à l’Union européenne et aux États-Unis, en se présentant « comme des victimes ».

Accusant l’Ukraine d’avoir utilisé des armes lourdes contre des hôpitaux, le représentant a demandé à la communauté internationale de faire preuve de fermeté.  Il a rappelé qu’au début de la semaine, le Conseil de sécurité s’était prononcé en faveur d’une cessation des hostilités et du respect des Accords de Minsk.  Dans cette perspective, le Groupe de Minsk de l’OSCE a fait lui-même une déclaration en ce sens.  Une responsabilité particulière repose désormais sur le « format Normandie », qui comprend l’Allemagne, la Fédération de Russie, la France et l’Ukraine, a jugé M. Churkin.  À l’ouverture de la séance, a-t-il rappelé, le représentant de l’Ukraine a dit espérer l’adoption d’une déclaration présidentielle.  Il a trouvé cette attitude « odieuse » de la part d’un pays qui a choisi manifestement « l’option de la guerre ».

M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a condamné fermement la reprise des combats dans l’est de l’Ukraine, notamment à Avdiivka.  Il s’agit du plus grave regain de violences et du plus fort rythme de violations du cessez-le-feu constatés ces derniers mois, a-t-il dit.  Le délégué a appelé l’ensemble des parties à la retenue et apporté son soutien à l’appel du Groupe de contact trilatéral au rétablissement immédiat du cessez-le-feu selon les modalités définies par les Accords de Minsk.  Le travail de la mission spéciale d’observation de l’OSCE en soutien au maintien du cessez-le-feu et à la désescalade est essentiel, a-t-il dit, en appelant les parties à garantir la sécurité des observateurs de l’OSCE à Avdiivka.

M. Delattre a également exhorté ces dernières à agir le plus rapidement possible pour améliorer les conditions de vie des populations sur place.  Il a estimé que la mise en œuvre des Accords de Minsk demeurait la seule voie possible pour le règlement pacifique du conflit.  Les efforts de la France et de l’Allemagne dans le cadre du format « Normandie », le seul à réunir les deux pays autour d’une même table au niveau politique, sont utiles et se poursuivront, a-t-il promis.  Il a rappelé que ces efforts avaient notamment permis de limiter l’intensité des combats et le nombre des pertes en vies humaines.  « En dépit de la poursuite des combats, le nombre de victimes civiles reste six fois moins élevé depuis la signature du train de mesures de Minsk, selon les estimations de l’ONU ».

M. Delattre a précisé que les efforts se concentraient sur l’élaboration d’une feuille de route commune devant permettre « des avancées concomitantes sur les volets sécuritaire et politique des Accords de Minsk ».  « Pour autant, notre position reste claire: les sanctions européennes à l’encontre de la Fédération de Russie sont liées à la mise en œuvre des Accords de Minsk », a-t-il dit, en appelant chacune des parties à prendre ses responsabilités.  En conclusion, le délégué de la France a déclaré que le but des efforts de médiation était le rétablissement du contrôle de l’Ukraine sur l’ensemble de ses frontières internationalement reconnues, « ce qui passe également par le rétablissement de son autorité sur la Crimée ».

M. MATTHEW RYCROFT (Royaume-Uni) a insisté sur la gravité du regain de tension en Ukraine.  C’est ce qui arrive, a-t-il constaté, quand la Fédération de Russie s’en prend à l’intégrité de l’Ukraine.  C’est ce qui arrive quand l’armée russe se tient aux côtés des séparatistes, qu’elle a, au demeurant, armés, a-t-il ajouté, devant « une réalité que le Conseil ne saurait accepter ».  Il a appelé les parties à respecter le cessez-le-feu et à garantir l’accès humanitaire.  Pour que la trêve devienne un cessez-le-feu durable, les parties doivent renoncer aux armes lourdes, dont l’usage viole les Accords de Minsk, a-t-il rappelé.  Il a appuyé les efforts de la France et de l’Allemagne dans le cadre du format « Normandie » pour la mise en œuvre des Accords de Minsk.  Nous entendons souvent que la situation en Ukraine serait le fruit des actions de l’Ukraine, or, ce n’est pas vrai, a-t-il martelé, en dénonçant « cette inversion des responsabilités ».  Il a accusé la Fédération de Russie d’être à l’origine du conflit et l’a appelée à cesser d’appuyer les éléments séparatistes et à retirer ses forces de la Crimée, dont l’annexion illégale ne sera jamais reconnue.  Dans ce contexte, les sanctions contre la Fédération de Russie ne peuvent être levées, a tranché le délégué.

Mme NIKKI HALEY (États-Unis) a jugé « regrettable » d’avoir, à l’occasion de sa toute première apparition devant le Conseil de sécurité, à « condamner » la Fédération de Russie s’agissant de la situation dans l’est de l’Ukraine.  Elle a souhaité que la relation s’améliore à l’avenir, soulignant que l’escalade de la violence doit cesser.  Fustigeant l’action de « la Russie et des séparatistes qu’elle appuie », la représentante a demandé la fin de l’occupation de la Crimée.  Les principes premiers des Nations Unies veulent que les États coexistent en paix et en sécurité, a rappelé Mme Haley qui a en outre observé que les Accords de Minsk exigent le désengagement des forces et le retrait des armes lourdes de part et d’autre de la ligne des contacts.  Elle s’est dite convaincue du rôle que la présidence de l’OSCE peut jouer, avant de formuler l’espoir que les pays qui ont de l’influence sur les parties au conflit, notamment la Fédération de Russie, l’exerceraient. 

M. LIU JIEYI (Chine) s’est dit très préoccupé par le regain des hostilités en Ukraine et a plaidé pour une solution à long terme permettant d’instaurer une paix durable et de répondre aux préoccupations raisonnables de toutes les parties.  Il les a appelées à appliquer pleinement la résolution 2202 (2015) du Conseil de sécurité sur la mise en œuvre des Accords de Minsk et la cohabitation pacifique entre les pays de la région.  Les discussions du Conseil doivent alléger les tensions sur le terrain et ouvrir la voie à une solution, a conclu le délégué de la Chine.

M. PER THÖRESSON (Suède) a insisté sur la gravité de la situation en Ukraine et plaidé pour un accès humanitaire sans entraves, y compris dans les zones échappant au contrôle du Gouvernement.  Il a résolument appuyé les efforts de l’OSCE et demandé que ses observateurs puissent circuler librement.  Petit pays attaché à un système international fondé sur les règles du droit international, la Suède estime que toute violation est une menace à la sécurité, a-t-il affirmé.  Il a appelé au plein respect de la souveraineté de l’Ukraine.  « Ne perdons pas de vue qui est l’agresseur et qui est la victime », a-t-il souligné, mettant aussi l’accent sur la responsabilité de la Russie qui pourrait mettre fin à la violence si elle le souhaitait.  Revenant sur l’illégalité de l’annexion de la Crimée, le délégué s’est prononcé pour le maintien des sanctions contre la Fédération de Russie et pour les efforts de médiation de la France et de l’Allemagne.

M. INIGO LAMBERTINI (Italie) a exhorté les parties au conflit à se mettre d’accord pour empêcher que la situation humanitaire dans l’est de l’Ukraine ne se détériore davantage.  Pour sa délégation, la priorité est au désengagement des forces et au retrait des armes lourdes le long de la ligne des contacts.  Gravement préoccupée par la crise humanitaire, exacerbée par des températures glaciales, la délégation italienne a appelé toutes les parties à ménager un accès aux équipes censées effectuer des réparations cruciales.  Jugeant les violations « flagrantes » du cessez-le-feu inacceptables, M. Lambertini a estimé que le respect des Accords de Minsk est le seul moyen de rétablir la stabilité.  Il a souhaité la reprise des négociations entre les parties sous l’égide du Groupe de contact trilatéral pour l’Ukraine.

M. KORO BESSHO (Japon) a demandé « un retour immédiat » au régime de cessez-le-feu en Ukraine, tel que demandé par le Conseil dans sa déclaration à la presse en date du 31 janvier.  Il a pris note de l’appel du Groupe de contact trilatéral lancé hier en vue d’un cessez-le-feu immédiat, d’un retrait des armes lourdes de la ligne des contacts et d’un accès humanitaire sans entraves.  La mise en œuvre de ces mesures est cruciale pour alléger les souffrances de la population et prévenir une aggravation de la situation, a-t-il dit.  Le délégué du Japon a estimé que la situation en Ukraine ne pouvait être réglée que dans le plein respect du droit international, s’agissant en particulier du respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance de l’Ukraine.  La pleine mise en œuvre des Accords de Minsk est la seule manière d’aller de l’avant, a conclu M. Bessho.

M. KAIRAT UMAROV (Kazakhstan) a fait siennes les préoccupations des autres membres du Conseil au sujet de la crise humanitaire dans l’est de l’Ukraine.  Il s’est dit convaincu que seul le respect par les parties de la résolution 2202 (2015), qui contient les Accords de Minsk, serait en mesure de ramener la stabilité dans la région.  Il a appuyé le Groupe de contact trilatéral pour l’Ukraine et s’est félicité de la réunion qu’il vient d’organiser à Minsk.  Lançant un appel au retrait des armes lourdes, il a dit que son pays est prêt à appuyer les efforts internationaux de médiation pour trouver une solution rapide à la crise.  Il a également demandé des mesures de confiance économique et, à toutes les parties, de garantir le rétablissement immédiat du cessez-le-feu.

M. FODÉ SECK (Sénégal) a dressé un « tableau alarmant » de la situation en Ukraine, dont les premières victimes sont les civils, lesquels doivent désormais, avec l’hiver, endurer des températures glaciales.  Il a demandé le respect du cessez-le-feu et le retrait des armes lourdes du pays.  Il a appuyé l’appel lancé par le Groupe de contact trilatéral et souhaité une intensification des efforts diplomatiques.  Il a souligné l’importance de la médiation conduite par la France et l’Allemagne dans le cadre du format « Normandie » en vue de mettre en œuvre les Accords de Minsk, et ce, pour le bien de la population civile.

M. MAHLET HAILU GUADEY (Éthiopie) a déclaré que la situation humanitaire était préoccupante.  Il ne fait aucun doute, a-t-il dit, que le règlement de la situation dans l’est de l’Ukraine ne pourra se faire que par le respect des dispositions des Accords de Minsk.

M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) a dénoncé l’utilisation d’armes lourdes en Ukraine et appelé au respect du cessez-le-feu.  Les Accords de Minsk sont essentiels pour un règlement pacifique de la crise, a-t-il dit, avant d’appeler les parties à protéger les civils et à garantir l’accès humanitaire.  Les efforts du Conseil devraient pouvoir empêcher une escalade du conflit, a-t-il espéré, ajoutant que le règlement de ce conflit serait bénéfique pour la région et le monde.  Le délégué de la Bolivie a appelé les deux parties à éviter les échanges rhétoriques au vitriol, lesquels ne contribuent pas au règlement de la situation en Ukraine.

M. LUIS BERMÚDEZ (Uruguay) s’est dit très préoccupé par les violations du cessez-le-feu et a appelé au dialogue pour assurer la mise en œuvre des Accords de Minsk, lesquels dessinent la seule voie à suivre pour parvenir à une solution pacifique.  Les parties doivent protéger les droits de tous les habitants, en particulier à Donetsk et Louhansk, et respecter le droit international humanitaire, s’agissant en particulier des personnes déplacées, a-t-il affirmé.  Le délégué a souligné la nécessité d’un accès sans entraves des observateurs de l’OSCE et invité le Conseil à renouer avec l’esprit qui avait permis l’adoption de la résolution 2202 (2015).  En conclusion, M. Bermúdez a appelé les parties à s’acquitter de leurs obligations, en vertu de la ladite résolution.

M. IHAB MOUSTAFA AWAD MOUSTAFA (Égypte) a appelé les parties à œuvrer pour un arrêt immédiat des hostilités et à éviter les provocations.  Il a réclamé un accès humanitaire dans toutes les régions touchées.  Les Accords de Minsk campent le cadre de tout règlement du conflit, a-t-il affirmé, en saluant les efforts de médiation de l’Allemagne et de la France.  Les deux parties ont confiance en ces efforts, a-t-il relevé, avant de demander la pleine mise en œuvre de la résolution 2202 (2015) et le retrait des armes lourdes du pays.  Il faut éviter une escalade militaire, a conclu le délégué égyptien, en appelant à une solution politique en Ukraine.

En tant que « doyen » du Conseil de sécurité, M. CHURKIN (Fédération de Russie) a déclaré que le succès des travaux de cet organe dépendrait pour beaucoup des États-Unis.  S’agissant de la Crimée, il a tenu à rappeler que le peuple de Crimée s’était prononcé à 93% pour le rattachement à la Fédération de Russie.  Tout a commencé avec un « coup d’État extérieur », a-t-il estimé.  Se tournant vers son homologue britannique, il a demandé de « rendre les Malouines, Gibraltar et la partie de Chypre que vous avez annexée ».  Brandissant la résolution 2202 (2015) sur les Accords de Minsk, dont les dispositions sont « très simples », il a attiré l’attention sur le paragraphe 9 qui demande le rétablissement du contrôle total de la frontière d’État par le Gouvernement ukrainien dans l’ensemble de la zone du conflit, rétablissement qui devra commencer le premier jour suivant les élections locales et s’achever après un règlement politique global d’ici à la fin de 2015, sous réserve de la mise en œuvre du paragraphe 11.  Ce paragraphe, a-t-il ensuite noté, prévoit la mise en œuvre d’une réforme constitutionnelle en Ukraine et l’entrée en vigueur d’ici à la fin de 2015 d’une nouvelle constitution et l’adoption, avant la fin de 2015, d’une législation permanente relative au statut spécial de certaines zones des régions de Donetsk et de Louhansk.

Il est facile de brandir des photos pour émouvoir l’assistance, a dit M. Churkin, rappelant que des civils sont morts des deux côtés.  Selon lui, la priorité est à l’application des dispositions des Accords qu’il a lues, affirmant qu’il existe une alternative politique convenue au plus haut niveau il y a deux ans pour résoudre la crise.  « J’espère que ce débat sincère permettra à ceux qui veulent vraiment régler le conflit de prendre les mesures qui s’imposent », a-t-il ajouté.

En réponse à la déclaration russe, le représentant de l’Ukraine a dénoncé le « cocktail de démagogie » et les interprétations « frivoles et ridicules » des rapports de l’OSCE.  Ce sont les soldats russes et les mercenaires qu’ils appuient qui tuent des Ukrainiens, a-t-il martelé.  Il a informé les membres du Conseil que deux civils ont été tués lors des attaques qui ont repris, il y a à peine une heure, à Avdiivka.  Le pilonnage se poursuit en ce moment-même, a-t-il déploré.  Il a affirmé que la stratégie de la Fédération de Russie n’était pas sans rappeler celle de 2008 vis-à-vis de la Géorgie.  La Fédération de Russie vit une réalité parallèle servie par sa propagande, véhiculée en particulier par la chaine de télévision « Russia Today ».  Cette réalité est encore plus déformée lorsque le délégué russe prend la parole, a-t-il conclu.

 

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