En cours au Siège de l'ONU

Avec la fin des opérations de libération en vue, les jours de Daech en Iraq sont comptés, déclare le Représentant spécial

7875e séance – matin
CS/12703

Avec la fin des opérations de libération en vue, les jours de Daech en Iraq sont comptés, déclare le Représentant spécial

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Iraq, M. Ján Kubiš, a indiqué, ce matin, devant le Conseil de sécurité, qu’avec la fin, « dans un avenir relativement court et prévisible », des opérations de libération en Iraq, les jours de Daech étaient « comptés ».  L’Iraq aura besoin d’un appui « continu, substantiel et durable » de la communauté internationale dans la période post-Daech, a-t-il dit.  S’exprimant après les délégués de l’Uruguay et de la Bolivie, le représentant iraquien a, lui, « regretté » le récent décret pris par le Président des États-Unis contre les ressortissants de sept pays, dont le sien.

« Trois mois après le début de l’opération militaire à Mossoul, les combats dans la partie orientale de la ville ont pris fin », a déclaré, à l’entame de son intervention, le Représentant spécial, qui présentait deux rapports du Secrétaire général*.  « Les progrès réguliers engrangés ne doivent pas cacher que les combats ont été et représenteront un défi massif, en particulier dans la vieille ville à l’ouest de Mossoul », a-t-il prévenu.

M. Kubiš, qui est également le Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), a assuré que les forces iraquiennes, « avec le soutien important de ses partenaires internationaux, en particulier les États-Unis », resteront engagées dans des opérations urbaines complexes.  Il a mis en garde contre toute « réduction abrupte » de l’engagement international après la défaite de Daech, afin de ne pas répéter les erreurs du passé qui ont eu de graves conséquences bien au-delà des frontières de l’Iraq.

Le Représentant spécial a souligné que le concept d’opérations humanitaires adopté par le Gouvernement iraquien donnait, d’une façon inédite, la priorité à la protection des civils, tant dans la planification que dans la conduite des opérations militaires, tirant, ce faisant, les leçons des erreurs précédemment commises.  La conduite des forces de sécurité au cours des opérations de libération a apaisé une grande partie -mais pas la totalité- de la population, a-t-il constaté.

Il a noté que la MANUI n’avait reçu aucune preuve de violations systématiques ou généralisées du droit international humanitaire et des droits de l’homme par les forces de sécurité.  « Toutefois, des actes criminels contre des civils et des prisonniers de guerre sont encore malheureusement commis », a-t-il dit tout en précisant que des enquêtes rapides étaient menées.

 

M. Kubiš a également indiqué que le contrôle des civils quittant les zones contrôlées par Daech semblait être mené « de manière transparente et dans le respect général des normes internationales ».  Il s’est dit, toutefois, inquiet face aux informations alarmantes faisant état du pillage de biens civils et de l’aide humanitaire par des groupes armés qui soutiennent les forces de sécurité iraquiennes, en particulier certains groupes de résistance locaux.

« La protection des civils, l’élimination des mesures susceptibles d’inciter les tensions sectaires et la prévention des actes de pillage et de vengeance à Mossoul, et également dans les autres régions libérées du pays, sont d’une importance capitale pour gagner les cœurs et les esprits de la population », a-t-il déclaré.  Il a estimé que ces mesures constituaient les premiers pas « d’un processus de réconciliation nationale et communautaire » et « dans la construction d’un Iraq renouvelé et véritablement unifié ».

« Le monde n’oubliera pas les crimes terribles commis par Daech », a affirmé M. Kubiš.  Il a souligné la nécessité d’établir un système judiciaire efficace, de rassembler les preuves des violations commises et de mettre en place des programmes spécifiques pour les femmes, ainsi que des programmes de déradicalisation pour les enfants qui ont été endoctrinés.  Il a aussi prôné le renforcement des dialogues intra et intercommunautaires sur la justice et les droits de l’homme.

Le Représentant spécial a demandé de porter une attention particulière aux besoins des minorités ethniques et religieuses qui ont été affectées de manière disproportionnée par le conflit.  Depuis 2003, l’Iraq a en effet perdu plus de la moitié de sa population issue de ces minorités, a-t-il remarqué, estimant que, sans une réponse adéquate, cette évolution risquait de se poursuivre même après la défaite de Daech.  Il a, en conséquence, souhaité que des « arrangements » soient pris pour répondre aux préoccupations sécuritaires des minorités.

« Au cours des derniers mois, j’ai montré à la direction de l’Alliance nationale iraquienne -le bloc parlementaire le plus important- la voie à suivre pour la période après Daech », a-t-il poursuivi.  Le Chef de la MANUI a salué l’Initiative de règlement national, adoptée le 30 octobre par l’Alliance nationale, qui est à son avis « un bon point de départ » dans le processus national de réconciliation facilité par l’ONU, et qui, en outre, a déjà suscité une vague d’intérêt au sein de tous les composantes et segments de la société iraquienne.

M. Kubiš a également donné des précisions sur le calendrier électoral: après des mois d’incertitude concernant les élections provinciales, le Premier Ministre a annoncé, le 17 janvier, que les élections pour les gouvernorats et les conseils de district devraient avoir lieu le 16 septembre.  Le Représentant spécial a appelé le Conseil des représentants à mettre en place « de toute urgence » le cadre juridique et institutionnel nécessaire pour la tenue de ces élections, qui est essentiel aux préparatifs de la Haute Commission électorale indépendante.

Passant à la question de la crise humanitaire, M. Kubiš a averti que celle-ci devrait se poursuivre « pendant des mois, voire des années », et ce, « bien que la campagne militaire visant à vaincre Daech en Iraq soit en passe d’être gagnée ».  Il a estimé à 985 millions de dollars la somme nécessaire, en 2017, pour répondre aux besoins des 5,8 millions d’Iraquiens les plus vulnérables, dont 331 millions de dollars pour la réponse humanitaire à Mossoul.

À cet égard, le Représentant spécial a rappelé, que lors de la précédente phase des opérations, environ 885 000 civils étaient restés chez eux, pour ceux qui se trouvaient dans les zones reprises par les forces de sécurité iraquiennes.  Il y a eu près de 190 000 personnes déplacées depuis la mi-octobre, bien moins que ce que les agents humanitaires craignaient, a-t-il dit, sachant en outre que près de 30 000 de ces personnes sont déjà retournées chez elles.

Enfin, M. Kubiš a abordé la question des nationaux du Koweït et d’États tiers disparus, ainsi que celle des biens koweïtiens disparus comme les archives nationales.  Il s’est félicité que le Gouvernement iraquien se montre déterminé à poursuivre le travail de localisation des personnes disparues.  Il a ajouté que plus de 6 000 livres koweïtiens devraient bientôt être remis officiellement au Koweït.  Il a conseillé de continuer à apporter un soutien à l’Iraq pour que le pays puisse honorer ses obligations internationales sur ce dossier.

S’exprimant à son tour, le représentant de l’Iraq a exprimé le regret de son gouvernement vis-à-vis du décret présidentiel signé le 27 janvier par le Président américain, M. Donald Trump, qui prévoit des restrictions s’appliquant aux ressortissants de sept pays, « dont un pays ami des États-Unis, qui lui est lié par des intérêts stratégiques ».  Il a jugé cette décision particulièrement « inopportune » au moment même où les forces iraquiennes réalisent des avancées importantes à Mossoul.

Il a indiqué, à cet égard, que 87 quartiers de la ville de Mossoul avaient été libérés à la suite de l’opération militaire lancée par les forces nationales iraquiennes, ouvrant ainsi la voie au retour des personnes déplacées.  Plus de 2 000 familles iraquiennes sont déjà rentrées dans la partie dite de la « rive gauche » reprise aux « criminels », a-t-il annoncé.

Le représentant iraquien s’est, par ailleurs, félicité du communiqué conjoint signé avec la Turquie « relatif au respect de l’intégrité et de la souveraineté territoriale de l’Iraq », en appelant de ses vœux à sa mise en œuvre pour renforcer la lutte contre le terrorisme et garantir la sécurité à la frontière entre les deux pays.  Enfin, il a fait part des appels à témoins diffusés par son gouvernement pour obtenir des informations sur les personnes disparues.   Des travaux d’excavation ont permis de mettre au jour 158 fosses dans la province de Karbala, même si, à cette date, aucune dépouille n’a été découverte.

De son côté, le représentant de la Bolivie a reconnu la lutte du Gouvernement contre Daech, avant de condamner fermement la violence et le terrorisme, en particulier à Mossoul.  Il a salué les efforts du Gouvernement iraquien en vue d’instaurer une paix durable en Iraq, avant d’appeler la communauté internationale à appuyer ces efforts ainsi que ceux du peuple iraquien dans leur lutte contre le terrorisme.

Enfin, le représentant de l’Uruguay s’est déclaré préoccupé par la situation humanitaire à Mossoul et par la découverte récente de plusieurs fosses communes dans la ville, ce qui démontre « l’absolu mépris » de Daech pour la vie humaine.  Il a réitéré l’urgente nécessité de mener la lutte contre le terrorisme dans le respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme.  La réconciliation nationale doit être une priorité, a-t-il dit, en soulignant que l’opération militaire ne pouvait pas être une fin en soi.

* S/2017/73 et S/2017/75

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée proclame le 12 décembre « Journée de la neutralité » et salue les progrès de la République centrafricaine vers une réintégration au Processus de Kimberley

Soixante et onzième session,
69e séance plénière – matin
AG/11887

L’Assemblée proclame le 12 décembre « Journée de la neutralité » et salue les progrès de la République centrafricaine vers une réintégration au Processus de Kimberley

L’Assemblée générale a proclamé aujourd’hui le 12 décembre « Journée internationale de la neutralité », et salué les progrès réalisés par la République centrafricaine pour un retour dans le Processus de Kimberley sur la certification des diamants bruts.

Le 12 décembre est donc devenu la « Journée internationale de la neutralité », parce que, dit l’Assemblée générale dans sa résolution, les politiques nationales de neutralité visent à promouvoir la diplomatie préventive, une des fonctions essentielles de l’ONU qui est au cœur des attributions du Secrétaire général*.

Dans sa résolution sur « les diamants, facteurs de conflits »**, l’Assemblée réaffirme « son appui ferme et constant » au Système de certification du Processus de Kimberley et à l’ensemble du Processus.  Elle prend note qu’en 2016, la réunion plénière du Processus a pris acte des progrès accomplis par la République centrafricaine vers la reprise des exportations de diamants bruts, l’équipe de surveillance ayant décidé de déclarer « zones conformes » les sous-préfectures de Berbérati, Boda, Carnot et Nola. 

La République centrafricaine pourra bénéficier de la décision des États-Unis de reprendre leur aide à la mise en œuvre de la décision administrative et du cadre opérationnel pour la reprise des exportations des diamants bruts.  Avec le Cameroun, le Congo et la République démocratique du Congo, elle a en outre pris l’initiative de coopérer sur les questions relatives au respect des dispositions du Système de certification qui ont une dimension régionale.

L’Assemblée se félicite aussi, dans sa résolution, que le Venezuela participe de nouveau au Processus et que le Gabon ait été encouragé à inviter une mission d’experts pour pouvoir entamer sa procédure d’admission.  Elle note que pour que les diamants bruts soient correctement évalués, il serait utile d’adopter une méthode cohérente qui reprendrait plusieurs des procédures devant être suivies par les participants au Processus, notamment la mise en place de protocoles normalisés de préparation et de tri, la prise en compte des prix pratiqués à la même période et si cela n’est pas possible, la mise au point d’un procédé consistant à évaluer les diamants bruts sur la base des transactions effectuées à la même période, de façon transparente et objective, et en tenant compte des lois sur la concurrence et des lois antitrust, a rappelé le Conseil mondial du diamant.

L’une des caractéristiques « uniques » du Processus est justement qu’il met à égalité les États, le Conseil mondial du diamant et la Coalition de la société civile, a fait observer le représentant de l’Union européenne qui a promis de continuer de travailler pour améliorer l’efficacité et la crédibilité du Processus de Kimberley afin qu’il reste un outil efficace de consolidation de la paix et de prévention des conflits, pour surveiller son efficacité au sein des communautés minières dans le monde et pour faire toujours plus et toujours mieux.  Avant que l’Union européenne ne prenne la présidence du Processus en 2018, elle verra d’abord le tour de l’Australie dont le représentant a énuméré les priorités pour 2017.

Le pays compte renforcer la mise en œuvre du Processus, y compris les moyens d’améliorer la sécurité des certifications et le transport des diamants bruts et procéder à un examen global dudit Processus pour élaborer des options visant à renforcer sa portée, son intégrité et sa mise en œuvre afin « de consolider sa place centrale ».  L’Australie poursuivra aussi la pratique des forums spéciaux pour examiner des questions plus générales relatives au commerce des diamants, les thèmes pouvant inclure l’exploitation minière artisanale, les diamants synthétiques ou l’évaluation.  L’Australie organisera aussi une réunion spéciale pour partager les enseignements tirés de la coopération entre les communautés autochtones et le secteur minier australien.

Si le Processus de Kimberly avait existé à l’époque, l’Angola aurait peut-être pu éviter une guerre douloureuse de trois décennies, a commenté le représentant angolais qui a ajouté: « quand les gouvernements travaillent avec le secteur privé et la société civile, ils peuvent accomplir de grandes choses ».  La société civile, qui a choisi de ne pas participer aux réunions en 2016, doit être reconnue comme une partie intégrante du Processus, a insisté le représentant du Botswana, pays dans lequel « le diamant est source de vie: il met de la nourriture sur la table, il participe aux investissements dans l’éducation, il crée du capital humain, il promeut un développement inclusif et il construit des infrastructures ».  C’est la raison pour laquelle le Botswana fera tout pour raconter une meilleure histoire du diamant, en accordant la priorité à l’intégrité et à l’éthique du développement durable. 

L’Assemblée générale a par ailleurs décidé d’accréditer la Commission pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est (Commission OSPAR) et la Commission interaméricaine du thon tropical à la Conférence des Nations Unies visant à appuyer la réalisation de l’objectif de développement durable no 14: « conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable, et à sa réunion préparatoire, en tant qu’organisations intergouvernementales ayant statut d’observateur »***.

L’Assemblée a également a pris acte de la fin des travaux du Groupe de travail intergouvernemental d’experts à composition non limitée chargé des indicateurs et de la terminologie de la prévention des risques de catastrophe****.

Elle a pris note de la nomination de Guyana au Comité des conférences pour un mandat allant jusqu’au 31 décembre 2018***** et nommé Mme Sukai Prom-Jackson, de la Gambie, M. Jean Wesley Cazeau, d’Haïti, M. Gopinathan Achamkulangare, de l’Inde, et M. Nikolay Lozinskyi, de la Fédération de Russie, au Corps commun d’inspection pour un mandat allant du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2022******.

 

* A/71/L.56
** A/71/L.55
*** A/71/L.57
**** A/71/L.54
***** A/71/107
****** A/71/752

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif général pour la Suisse « Institute of International Law » et le consultatif spécial pour 49 autres organisations

Session de 2017,
5e & 6e séances – matin & après-midi
ECOSOC/6810-ONG/843

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif général pour la Suisse « Institute of International Law » et le consultatif spécial pour 49 autres organisations

Le Comité chargé des ONG a recommandé aujourd’hui au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif général à l’organisation suisse « Institute of International Law » et le statut consultatif spécial à 49 ONG. Il a reporté sa décision sur 50 autres organisations.  

La Suisse « Institute of International Law », qui se consacre à la promotion du droit international, a donc quitté le statut consultatif spécial pour le statut consultatif général, réservé aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.

Créée en 1973, l’ONG suisse est une association exclusivement scientifique qui contribue, dans les limites de ses compétences, au maintien de la paix et au respect du droit la guerre.  Elle examine les difficultés qui pourraient surgir de l’interprétation ou l’application du droit et émet, au besoin, des avis juridiques.  L’ONG s’efforce en définitive de faire triompher les principes de justice et d’humanité qui doivent régir les relations entre peuples.

Parmi les 49 autres organisations qui ont reçu leur statut consultatif spécial, on peut citer l’américaine « Death Penalty Focus » et la néerlandaise « Stichting War Child » lesquelles, après un dialogue avec les 19 membres du Comité, ont obtenu gain de cause.  Créditée de 35 000 membres aux États-Unis, la première s’est donné pour objectif de sensibiliser l’opinion publique à l’abolition de la peine de mort grâce à la mobilisation des communautés, la recherche, la diffusion d’informations et la défense de solutions alternatives.  La deuxième ONG s’efforce d’apporter trois types d’appui aux enfants dans les conflits armés: psychologique, pédagogique et social.

Une autre ONG américaine « Ilankai Thamil Sangam, Inc » a cru arracher son statut consultatif spécial, avant que la Chine n’obtienne du Comité qu’il attende que l’organisation explique d’abord ses relations avec le Dalaï Lama et qu’elle démontre le respect dû à la terminologie officielle de la province chinoise du Tibet.  L’ONG a donc été priée de patienter avec 49 autres organisations.

Le statut consultatif spécial est octroyé aux ONG travaillant dans un domaine spécifique et qui ne sont concernées que par certaines activités de l’ECOSOC.  Ces ONG ont tendance à être un peu plus petites et plus jeunes.  Le dernier statut est la Liste, réservée aux ONG qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte. 

Le Comité des ONG poursuivra ses travaux demain, jeudi 2 février, à partir de 10 heures. 

Octroi du statut consultatif général

  1. Institute of International Law (Suisse)

Octroi du statut consultatif spécial

  1. Fairways Accommodation Support Trust (Royaume-Uni)
  2. First Ladies Initiative (États-Unis)
  3. Friendasia (République de Corée)
  4. Fédération internationale des Coalitions pour la diversité culturelle (Canada)
  5. Holt children's Services. INC. (République de Corée)
  6. Human Rights Consortium (Royaume-Uni)
  7. Initiative: Eau (États-Unis)
  8. International Emergency and Development Aid (États-Unis)
  9. International Institute of Space Law (France)
  10. International Network of Women Engineers and Scientists (Canada)
  11. International Port Community Systems Association EEIG (Royaume-Uni)
  12. International Society for the Study of Trauma and Dissociation (États-Unis) 
  13. Kuwait Society for Autism (Koweït)
  14. Kirmizi Biber Dernegi (Turquie)
  15. Le Pont (France)
  16. Les Amis du projet Imagine (France)
  17. Les Amis des enfants (France)
  18. Maawandoon Inc (Canada)
  19. Onhappy Corporation (République de Corée)  
  20. Partnership Network International (Suisse)
  21. Peacebuilders International (Australie)
  22. Quintessential Business Women Association (États-Unis)
  23. SEALOEarth Corporation (États-Unis)
  24. SOS Rassismus und Diskriminierung Schweiz (Suisse)
  25. Safe campaign L.L.C. (États-Unis)
  26. Seventh Generation Fund for Indigenous Peoples. Inc. (États-Unis)
  27. Sivil Yasam Dernegi (Turquie)
  28. South Caucasus Office on Drugs and Crime (Géorgie)
  29. Stichting Kidsrights (Pays-Bas)
  30. Tamil Uzhagam (France)
  31. Thalassaemia International Federation Limited (Chypre)
  32. The Global Health Review, Inc. (États-Unis)
  33. The Hip-Hop Dance Conservatory Foundation (États-Unis)
  34. Türkiye İş Kadınları Derneği (Turquie)
  35. US Climate Plan (États-Unis)
  36. World Share (République de Corée)
  37. Unchained At Last Inc. (États-Unis)
  38. Apostolic Ministerial International Network (AMIN) (Ghana)
  39. Asocio Esperanto Radikala (Italie)
  40. Books To Africa International (Royaume-Uni)
  41. Cornerstone Mount Group « CMG », Inc. (États-Unis)
  42. Foundation of International Servant leadership Exchange Association (République de Corée)
  43. Fundacja Instytut na rzecz Kultury Prawnej Ordo Iuris (Pologne)
  44. Lightup Foundation (Royaume-Uni)
  45. Death Penalty Focus (États-Unis)
  46. Stichting War Child (Pays-Bas)
  47. Shirazi Foundation (États-Unis)
  48. Society of Research Administrators International, Inc. (États-Unis)
  49. The Green Light Project, Inc. (États-Unis)

Report de la décision dans l’attente des réponses aux questions posées par le Comité

Le délégué de Cuba a demandé à GenderCC - Women for Climate Justice e.V. (Allemagne) des informations sur ses projets en Amérique latine et exigé de Honeypot Village (Royaume-Uni) qu’elle lui indique la part de son budget consacré aux projets.  La déléguée du Nicaragua a demandé dans quels pays Holt International Children’s Services, Inc. (États-Unis) travaille.   

INA (Māori, Indigenous & South Pacific) HIV/AIDS Foundation (Nouvelle-Zélande) a été priée par la déléguée du Nicaragua d’expliquer ses liens avec d’autres ONG.  International Centre for Development Initiatives (ICDI) (Royaume-Uni) doit préciser à la délégation de Cuba le budget consacré aux projets en Afrique, en particulier en Afrique de l’Est et de l’Ouest, a ajouté la représentante de l’Afrique du SudJerusalem Institute of Justice (Israël) doit expliquer au représentant de l’Iran pourquoi aucun Palestinien ne siège au Conseil d’administration d’une ONG qui prétend intervenir en faveur des droits des Palestiniens.  Il a aussi demandé si l’ONG collaborait avec l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).  

Également reportée, la décision sur Jeunesse étudiante tamoule (France) dans l’attente des renseignements sollicités par la délégation de la Turquie sur l’activité et le rôle du bureau de cette ONG à Bruxelles.v Keeping Children Safe (Royaume-Uni) a été priée par la délégation de la Fédération de Russie d’expliquer ses activités en faveur des enfants dits « LGBT ».  Les Cercles nationaux de réflexion sur la jeunesse (France) doit présenter à la représentante du Nicaragua des exemples de ses activités en cours ou à venir et à celui de l’Inde son nom d’enregistrement en Inde.   

Le Comité a aussi reporté sa décision sur Man Up Campaign Us, Inc. (États-Unis) et National Council of Catholic Women (États-Unis) dans l’attente de  précisions sollicitées par la délégation de Cuba sur les pays et la nature des activités menées.  Également reporté, la décision sur Malteser International e.V. (Allemagne), la délégation de la Fédération de Russie demandant pourquoi l’ONG ne dit rien dans son rapport sur la situation en Ukraine et le « coup d’État » de 2014. 

National Organization for Global Education Inc. (États-Unis) doit encore expliquer à la représentante de l’Afrique du Sud les raisons de son déficit.  Le représentant de Cuba a quant à lui demandé la liste des 23 pays dans lesquels Reprieve (Royaume-Uni) intervient et des précisions sur le nature des projets menés.  Celui de la Fédération de Russie a voulu la liste des 67 pays dans lesquels opère Right Livelihood Award Foundation (Suède) et les critères à remplir pour obtenir un prix de cette ONG.

Également reporté, la décision sur Roads of Success (États-Unis) qui a été priée de donner la liste de ses donateurs.  Le représentant de la Chine a dit attendre de SAE International (États-Unis) qu’il respecte sur son site Internet la terminologie officielle de la province chinoise de Taiwan, martelant que « Taiwan n’est pas un pays ».  Son homologue du Burundi a souhaité des précisions sur les activités menées par Solidarity for Peace and Reunification of Korea (République de Corée) en 2015 et 2016.  Stichting Pro Papua (Pays-Bas) a été inondée de questions de la part des délégations de l’Iran, de la Chine et de l’Inde.  Celle de l’Iran a voulu savoir comment l’ONG concilie ses objectifs en Papouasie avec les principes de l’ONU que sont le respect de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale.  L’ONG a-t-elle établi des relations avec les pays dans lesquels elle travaille pour tenir dûment compte de leur sentiment?  Comment cette ONG, a ajouté le représentant de la Chine, peut-elle tirer ses conclusions sur la situation politique en Papouasie?   Il faut qu’elle nous explique, a poursuivi le représentant de l’Inde, en quoi ses interventions contribueraient au travail du Conseil économique et social (ECOSOC).  Le représentant a aussi demandé des précisions sur le financement des opérations menées par Takshila Education Inc. (États-Unis) en Inde.  Celui de la Chine a voulu savoir si The 5 Gyres Institute (États-Unis) respecte bien la terminologie officielle de la province chinoise de Taiwan.  « Taiwan n’est pas un pays », a-t-il martelé une nouvelle fois. 

Le Comité des ONG a également reporté sa décision sur The Nigerian Council Inc. (États-Unis) dans l’attente de précisions sollicitées par la représentante de l’Afrique du Sud sur les liens de cette ONG avec son gouvernement eu égard à son ambition de promouvoir la paix et la sécurité au Nigéria.  La décision sur Translators Without Borders - US, Inc. (États-Unis) a été reportée à la demande du représentant de Cuba qui s’est interrogé sur les sources de financement de l’ONG.  De son côté le représentant de la Fédération de Russie a demandé des précisions sur les activités de Viešoji įstaiga « Trust in Development » (Lituanie) dans la région du Caucase du nord et en Ukraine.

Par ailleurs, White Ribbon Alliance for Safe Motherhood, Inc. (États-Unis) et Youth RISE (Resource, Information, Support, Education) Limited (Royaume-Uni) ont été priées par la représentante du Nicaragua de s’expliquer sur le déficit « énorme » pour la première ONG intervenant dans 13 pays et pour la seconde, sur les activités dans des domaines autres que les stupéfiants.  Si le représentant de Cuba a demandé la liste des pays d’Amérique latine dans lesquels « Youth Rise «est présente, celle de l’Afrique du Sud a souhaité des précisions sur les stratégies d’éducation évoquées par l’ONU.  Le représentant de Cuba a aussi demandé des détails sur les projets en cours ou prévus en Amérique latine par Youth for a Better World, Inc. (États-Unis). 

Par ailleurs, la représentante de la Turquie a indiqué que son gouvernement avait, par le décret 667, dissout İstanbul Fikir Araştırmaları Derneği – İSFAM (Turquie) et qu’en conséquence, le Comité n’a pas à examiner sa demande de statut consultatif auprès de l’ECOSOC.  L’avis de cette ONG, a argué son homologue des États-Unis, peut tout de même être entendu avant la fermeture de son dossier.  Respectons, a suggéré le représentant de l’Inde, la souveraineté du pays hôte de cette ONG.  Tout en s’inquiétant de « la répression qui s’abat dans sur la société civile en Turquie », le représentant des États-Unis a reconnu la souveraineté turque en la matière.  L’ONG, dont le nom veut dire « Centre des sciences sociales pour les jeunes », a été créée par des étudiants de l’Université du Bosphore pour promouvoir la contribution des étudiants aux débats sur l’amélioration de l’éducation et de la consolidation de la paix.  Cette ONG, qui qui a été dissoute pour ses liens supposés avec les organisateurs de la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016, se définissait comme apolitique.

Africa Youth Growth Foundation (Nigéria) et Initiative pour le développement de l’Afrique – I.D.A. (Sénégal) sont priées de répondre à la représentante de l’Afrique du Sud sur le déficit et les actions, pour la première, et sur la faiblesse du budget, pour la seconde.  La décision sur International Human Rights Council (Inde) a été reportée en attendant la réponse à la question du représentant de l’Inde sur les sources de financement de cette ONG.

Le Comité a aussi reporté sa décision sur Pak Special Persons Welfare Society (Pakistan), Pakistan International Human Rights Organization (Pakistan) et Youth in Action Balochistar JFD (Pakistan) à la demande du représentant du Pakistan qui a souhaité des précisions sur les actions de la première, les écoles de la seconde et les sources des financements internationaux de la troisième.  Également reportée, la décision sur Albert Kunstadter Family Foundation (États-Unis) dans l’attente des précisions sollicitées par la représentant de l’Afrique du Sud sur les activités menées en Afrique en général et en Afrique du Sud en particulier et par le représentant de la Chine qui a exigé le respect de la terminologie de la province chinoise du Tibet. 

Council for a Parliament of World Religions (États-Unis) devra aussi corriger, à la demande de la Chine, la mention « très grave » du Dalaï Lama en tant que Chef d’État du Tibet.  Également reportée, la décision sur Deutsche Welthungerhilfe e.V. (Allemagne) dans l’attente des précisions attendues par le représentant de Cuba sur les activités menées à Cuba et sur les partenaires locaux de cette ONG.  Le représentant de l’Inde a voulu savoir pourquoi l’ONG n’a pas été en mesure de présenter son dernier rapport quadriennal, ce qui lui a valu le retrait du statut consultatif en 2012.  Le représentant de Cuba a demandé des explications sur le déficit d’un million de dollars de Diakonia (Suède) ainsi que la liste des ambassades qui la soutiennent.

Embajada Mundial de Activistas por la Paz (Global Embassy of Activists for Peace) Corp (États-Unis) a été priée de donner à la représentante du Venezuela les détails de sa structure et de son organisation régionale ainsi que la liste des projets menés en Amérique du Sud et des universités partenaires.  Le représentant de la Chine a sommé l’ONG d’utiliser la terminologie exacte pour la province chinoise du Tibet et la République populaire de Chine.  Également reportée, la décision sur Global Peace Foundation (États-Unis) dans l’attente de précisions demandées par le représentant du Cuba sur les projets menées en Amérique latine. 

L’examen de la demande Ilankai Thamil Sangam, Inc. (États-Unis) a fait l’objet d’un débat de plus d’heure après que le représentant de la Chine eut fait remarquer que le Président a frappé un peu trop vite son coup de marteau pour officialiser l’octroi du statut consultatif à l’ONG.  Nous n’avons pas eu le temps, s’est plaint le représentant, de poser notre question.  Les délégations de la Grèce et des États-Unis ont souligné qu’une fois le coup de marteau frappé, la décision est irrévocable.  Leurs homologues de Cuba, de l’Inde et de la Fédération de Russie ont contré, en invoquant la légitimité de la demande de la Chine.  C’est finalement par un vote de 12 voix contre, 4 voix pour -États-Unis, Grèce, Israël et Uruguay- et 2 abstentions -Afrique du Sud et Turquie- que le Comité a décidé de revenir sur sa décision et de laisser le représentant de la Chine poser sa question sur les relations de l’ONG avec le Dalaï Lama et d’insister pour le respect de la terminologie officielle de la province chinoise du Tibet, reportant ainsi la décision du Comité. 

Le Comité a aussi décidé de reporté sa décision sur Institut international de recherches pour la paix à Genève (GIPRI) (Suisse), le représentant de Cuba demandant comment cette ONG peut préserver son indépendance alors que 100% de ses fonds proviennent d’un organisme gouvernemental.  Son homologue de l’Iran a quant à lui demandé si Marin Experimental Teaching, Training and Advising Center (États-Unis) travaille sur la question des minorités ethniques, s’interrogeant sur le caractère apolitique de l’ONG.  Également reportée, la décision sur Saviour USA - One World Charity (États-Unis) est tributaire de la réponse à apporter au représentant du Pakistan sur les activités menées dans différentes régions du monde.  L’Observatoire du crime organisé (Suisse) doit également fournir à la représentante du Nicaragua des précisions sur ses activités en Amérique latine.

Le délégué de la Chine a demandé à Settlement Services International Incorporated (Australie) comment elle peut préserver son indépendance alors que 82% de son budget vient du Gouvernement.  Il n’a pas manqué d’exiger de l’ONG qu’elle utilise la terminologie officielle de Tibet.  Quel système d’éducation World Learning Inc. (États-Unis) implante-t-elle? a demandé la déléguée du Venezuela?  Le modèle traditionnel ou moderne?  La déléguée de la Turquie a voulu savoir de International Campaign to Ban Landmine (Suisse) la nature des fusions qu’elle a effectuées avec d’autres organisations par le passé.  Son homologue de la Chine a ici aussi exigé d’Universal Peace Federation (États-Unis) qu’elle utilise la terminologie officielle de Taiwan.  Et d’ailleurs quelles activités y menez-vous?  Avez-vous des bureaux à Taiwan?  Êtes-vous une secte religieuse? s’est inquiété le délégué de la Fédération de Russie

Dialogue avec les ONG

International Association for Hospice and Pelliative Care, Inc. (États-Unis) a rappelé que sa demande a été refusée par deux fois par le Comité, alors qu’elle a répondu à toutes les questions qui lui ont été posées et que son site Internet a été mis à jour, comme demandé, son dossier, actualisé.  Cela n’a pas empêché Cuba de vouloir en savoir plus sur les activités de l’ONG à Cuba, sur ses partenaires locaux et sur l’impact de son travail dans le pays.  L’ONG a répondu qu’elle accueille tous ceux qui veulent se joindre à elle et qu’elle compte en ce moment trois membres.  Nous n’avons pas, a-t-elle ajouté, assez d’informations officielles pour lancer des projets à Cuba où les soins palliatifs sont d’ailleurs très avancés. 

Death Penalty Focus (États-Unis) a précisé que son objectif est de sensibiliser l’État de Californie sur la peine de mort.  Nous sommes actifs dans d’autres villes des États-Unis mais nous ne sommes pas présents à l’étranger, même si nous sommes membre de la Coalition mondiale contre la peine de mort, a précisé l’ONG.  Quels sont vos progrès en Californie? a demandé le délégué de l’Inde.  À ce jour, a répondu l’ONG, 13 millions de Californiens ont voté contre la peine de mort qui n’est pas encore abolie.  Nous avons tout de même contribué à une prise de conscience, s’est enorgueillie l’ONG.  Quelle est la nature de votre relation avec la Coalition mondiale contre la peine de mort? a demandé le délégué indien.  Nous siégeons à son conseil d’administration et contribuons à la préparation du rapport soumis au Secrétaire général de l’ONU chaque année, a répondu l’ONG qui a finalement obtenu son statut consultatif spécial de même que Stichting War Child (Pays-Bas), après qu’elle eut expliqué qu’elle a dit trois types d’appui aux enfants victimes de conflits: psychologique, pédagogique et social.   

Mangfold Huset (Norvège) a dit travailler pour les minorités norvégiennes avec pour objectif de rapprocher les Norvégiens de souche, les minorités et les migrants pour un meilleur partage des cultures et une meilleure intégration dans la société.  Le délégué de l’Azerbaïdjan a demandé les titres, les objectifs et les résultats des séminaires auxquels l’ONG a participé ces deux dernières années.

Arab-European Center of Human Rights and International Law (Norvège) s’est dite « apolitique et laïque ».  Elle a dit mener principalement ses activités en Iraq.  Quelles sont vos activités dans le Kurdistan iraquien? s’est demandé le représentant de l’Iran.  Nous y avons un bureau officiel, dûment autorisé, qui coordonne le travail avec les organisations locales associées.  Peut-on avoir une réponse écrite sur la nature exacte de vos activités? a demandé la représentante du Venezuela.   

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Commission du développement social: l’inclusion et le soutien mutuel sont les clefs de la réussite du Programme 2030

Cinquante-cinquième session,
2e & 3e séances – matin & après-midi 
SOC/4842

Commission du développement social: l’inclusion et le soutien mutuel sont les clefs de la réussite du Programme 2030

La cinquante-cinquième session de la Commission du développement social a entamé ses travaux, ce matin, pour examiner, jusqu’au 10 février, les « stratégies d’élimination de la pauvreté visant à parvenir à un développement durable pour tous ».  Dans un contexte où encore 786 millions de personnes vivent dans la pauvreté, les intervenants, dont de nombreux ministres, ont exprimé leurs priorités pour que la mise en œuvre des objectifs de développement durable bénéficie véritablement à tous.

« Le mandat de la Commission du développement social est d’autant plus pertinent maintenant que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 a été adopté », a fait remarquer M. Philipp Charwath, de l’Autriche, élu ce matin à la présidence de la Commission. 

Le travail de cet organe technique, qui dépend du Conseil économique et social (ECOSOC), va en effet guider celui des autres commissions dans ce processus de mise en œuvre, a précisé le Président de l’ECOSOC, M. Frederick Musiiwa Makamure Shava, en faisant remarquer que ces travaux avaient, au bout du compte, un impact sur la vie de milliards de personnes.

Créée en 1946, et chargée, depuis, de suivre la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Copenhague de 1995, la Commission du développement social est composée de 46 membres.

Ceux qui se sont exprimés aujourd’hui ont insisté sur le caractère inclusif des objectifs de développement durable, sachant qu’il faut absolument « ne laisser personne de côté », selon le vœu du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Cela veut dire que les mesures prises à cet effet doivent viser les plus vulnérables, comme les jeunes, les femmes, les migrants, les chômeurs, les personnes handicapées et les autochtones. 

« Les politiques que nous élaborons doivent profiter à tous », a résumé le Président du Comité des organisations non gouvernementales, M. Daniel Perell, en voyant l’interdépendance et le soutien mutuel de tous les acteurs comme « la source de notre force ».  Le Sous-Secrétaire général chargé du développement économique, M. Lenni Montiel, n’a pas dit autre chose en invitant à associer les acteurs privés et publics dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.

Le Groupe des 77 et la Chine, parlant par la voix de la délégation de l’Équateur, a souhaité que la Commission envoie un message fort au Forum politique de haut niveau pour le développement durable.  Le Président de la soixante et onzième session de l’Assemblée générale, M. Peter Thomson, a d’ailleurs salué la décision de la Commission d’aligner ses thématiques sur celles du Forum en vue de garantir la cohérence des efforts des Nations Unies.

Les représentants des autres groupes de pays ont énuméré leurs priorités et les mesures prises pour arriver à leurs fins.  Ainsi, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) vise en particulier le développement des infrastructures dans les zones rurales, la mise en place de filets de protection sociale et le renforcement de la résilience des groupes vulnérables. 

De son côté, l’Union européenne dispose d’un programme « Garantie pour la jeunesse » qui vient de recevoir un montant additionnel de 2 milliards d’euros.

Parmi les autres initiatives nationales, la Vice-Présidente du Costa Rica, Mme Ana Helena Chacón Echeverría, a présenté le « Pont du développement » qui constitue une stratégie nationale de réduction de la pauvreté.

Le célèbre programme brésilien « Bolsa Familia » a été mis en évidence par le Vice-Ministre du développement social et agraire du Brésil, M. Alberto Beltrame, en expliquant que les fonds transférés par le biais de ce programme atteignent 13,6 millions de familles démunies (soit près de 50 millions de Brésiliens), avec un budget de 9 milliards de dollars par an.

La Ministre de la famille et de la jeunesse de l’Autriche, Mme Sophie Karmasin, a mentionné un nouveau programme intitulé « Future Learning Lab » qui doit donner aux jeunes des compétences adaptées au marché de l’emploi.  Les jeunes sont également au cœur des préoccupations de la Mongolie dont le Ministre du travail et de la protection sociale, M. Nomtoibayar Nyamtaishir, a fait valoir la création de 16 centres pour le développement et la santé des jeunes.

Les personnes handicapées, qui ont été intégrées explicitement au Programme de développement durable à l’horizon 2030, comme l’a fait remarquer le Président de la Commission, bénéficient de mesures spécifiques dans des pays comme la Fédération de Russie ou le Portugal. 

Le Vice-Ministre russe du travail et de la protection sociale, M. Alexey Cherkasov s’est prévalu d’actions en faveur de l’emploi de ces personnes, tandis que la Secrétaire d’État pour l’inclusion des personnes handicapées du Portugal, Mme Ana Sofia Antunes, a souligné l’aide apportée par son pays à plus de 60% des citoyens vivant avec un handicap afin de leur garantir une vie digne.

À l’ouverture de la séance, M. Lot Dzonzi, du Malawi, et Mme Alanoud Al-Temimi, du Qatar, ont été élus vice-présidents pour compléter le Bureau de la Commission pour sa cinquante-cinquième session.  Les autres vice-présidents du Bureau, élus le 12 février 2016, sont Mme Elisabeta David, de la Roumanie, et Mme Ana Sandoval Espínola, du Paraguay.  La Commission a aussi adopté l’ordre du jour provisoire* de la session.

La Directrice de la Division des politiques sociales et du développement au Département des affaires économiques et sociales (DESA), Mme Daniela Bas, a présenté les documents dont est saisie la Commission.  

La Commission du développement social reprendra ses travaux demain, jeudi 2 février, à partir de 10 heures.

* E/CN.5/2017/Rev.1

 

SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2017/2)

Thème prioritaire: stratégies d’élimination de la pauvreté visant à parvenir à un développement durable pour tous (E/CN.5/2017/3)

Examen des plans et programmes d’action concernant la situation de certains groupes sociaux élaborés par des organismes des Nations Unies (E/CN.5/2017/4)

i) Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées

ii) Règles pour l’égalisation des chances des handicapées

iii) Programme d’action mondial pour la jeunesse (E/CN.5/2017/5)

iv) Plan d’action international de Madrid de 2002 sur le vieillissement (E/CN.5/2017/6)

v) Questions, politiques et programmes relatifs à la famille

Questions nouvelles: promotion de politiques intégrées pour l’élimination de la pauvreté: l’épanouissement de la jeunesse dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 (E/CN.5/2017/7)

Déclarations liminaires

M. PHILIPP CHARWATH, de l’Autriche, élu ce matin Président de la Commission du développement social, a relevé le caractère inclusif des objectifs de développement durable.  Il s’est réjoui que 22 pays aient déjà, dans le cadre de la mise en œuvre de ces objectifs, présenté leur examen volontaire au Forum politique de haut niveau sur le développement durable. 

Le mandat de la Commission est d’autant plus pertinent maintenant que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 a été adopté, a-t-il d’ailleurs fait remarquer.  Sachant que 786 millions de personnes vivent toujours dans la pauvreté, il a souligné les progrès importants qu’il reste à faire.

Il a invité à miser sur les politiques visant les jeunes, une catégorie de la population particulièrement touchée par le chômage, ainsi que les plus vulnérables, comme les jeunes femmes, les migrants, les handicapés et les autochtones.  La question des handicapés a été intégrée dans le Programme 2030, s’est-il félicité tout en relevant les barrières qui existent encore à leur égard. 

Il a également plaidé en faveur de l’aide aux familles vulnérables.  M. Charwath a prôné une approche qui intègre plusieurs acteurs, une méthode qui est plus importante dans les travaux de la Commission que dans d’autres à son avis.  Cela permet d’utiliser au mieux le potentiel existant pour traiter les questions liées au développement social.

M. FREDERICK MUSIIWA MAKAMURE SHAVA (Zimbabwe), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a dit que le travail de la Commission du développement social allait guider celui des autres commissions.  Les commissions fonctionnelles de l’ECOSOC se concentrent sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et cherchent à soutenir la réalisation des 17 objectifs de développement durable au niveau national, a-t-il souligné.  

Il a expliqué que l’ECOSOC permet de discuter de ces questions avec des acteurs divers, en soulignant le rôle particulièrement important de la Commission du développement social en ce que son travail a un impact sur la vie de milliards de personnes.

Le Président de l’ECOSOC a appelé à trouver les moyens de relever les défis pour mettre en œuvre le Programme 2030, en prônant en particulier le développement des infrastructures pour soutenir l’industrialisation.  La génération d’aujourd’hui est peut-être celle qui éradiquera la pauvreté, a-t-il reconnu en prévenant qu’il faudrait mobiliser les synergies entre les différentes politiques.  

Enfin, il a annoncé que le travail de la Commission serait renforcé par le débat sur l’intégration, à l’ECOSOC, qui se tiendra du 8 au 10 mai sur le thème « faire de l’éradication de la pauvreté un objectif intégral de toutes les politiques ».

M. LENNI MONTIEL, Sous-Secrétaire général chargé du développement économique, a souligné les contradictions et les difficultés de l’époque.  Les mouvements de marchandises sont libres alors que les mouvements de personnes sont entravés, a-t-il dit.  « Ne nous trompons pas, nous vivons une époque très difficile. »  Il a indiqué que le nombre de chômeurs devrait dépasser les 200 millions cette année et souligné, en conséquence, la nécessité d’élaborer les stratégies pour remédier au chômage et à la pauvreté.

Contrairement aux objectifs du Millénaire pour le développement, les objectifs de développement durable nécessitent, pour leur mise en œuvre, des approches holistiques associant acteurs privés et publics, a-t-il fait remarquer.  M. Montiel a affirmé que le développement durable était « une fin en soi ». 

Les sociétés sont fortes lorsqu’elles comprennent que la diversité est un atout et non pas une source de peur, a conclu le Sous-Secrétaire général chargé du développement économique.

M. DANIEL PERELL, Président du Comité des organisations non gouvernementales, a rappelé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 était un appel à prendre soin des pauvres.  Les progrès matériels sont visibles, a-t-il remarqué, ainsi que les progrès sur les plans moral et idéologique. 

M. Perell a ensuite cité la Déclaration de la société civile adoptée lors du Comité des ONG qui a envoyé le message que la protection sociale est devenue un instrument essentiel.  De nombreuses organisations de la société civile sont prêtes à appuyer une protection sociale renforcée, a-t-il dit.

Si on consacre beaucoup de temps à l’élaboration de politiques, ces efforts doivent être assortis de la volonté de les mettre en œuvre, a-t-il prévenu.  Les politiques que nous élaborons doivent profiter à tous, a-t-il insisté en voulant intégrer les volets humains et techniques.  Appelant aussi les citoyens à assumer leurs responsabilités, il a invité à lancer une réflexion sur les liens existants entre le particulier et l’universel, le Programme 2030 et l’Accord de Paris sur les changements climatiques par exemple. 

L’interdépendance et le soutien mutuel sont de plus en plus perçus comme la source de notre force, selon lui, car « cela permet de s’attaquer aux symptômes de notre société malade ».  M. Perell a souhaité aller plus loin en reconnaissant l’interdépendance de toutes les nations de la communauté internationale.

Mme ROZEMARIJN TER HORST, représentante des jeunes, a indiqué que le sixième Forum de la jeunesse du Conseil économique et social (ECOSOC) a réuni 500 jeunes et 25 ministres.  C’est le Forum le plus divers que l’on ait eu jusqu’à présent, a-t-elle dit.  Elle a souligné l’importance de ce forum qui a permis aux jeunes de s’exprimer, avant de saluer la pertinence du thème retenu cette année, à savoir le rôle des jeunes dans l’éradication de la pauvreté et de la promotion de la prospérité dans un monde en mutation. 

Mme Ter Horst a mentionné les principales conclusions des travaux menés lors de ce forum, citant d’abord les appels lancés pour l’inclusion des jeunes dans la réalisation de l’objectif de développement durable 1 relatif à l’élimination de l’extrême pauvreté et de la faim.  Dans le cadre de l’objectif de développement durable 3, relatif à la promotion de la santé et du bien-être, des appels ont été lancés pour l’élaboration de plans sanitaires accessibles aux jeunes, alors que l’importance de l’hygiène menstruelle pour les femmes a été soulignée, a-t-elle dit.

Insistant sur la nature transversale de la question de la jeunesse, la représentante a, enfin, appelé à l’élaboration de stratégies pour une meilleure inclusion des jeunes et à la préservation des espaces institutionnels qui leur sont dédiés.

Débat général

M. HORACIO SEVILLA BORJA (Équateur), parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a considéré que l’année 2015 était à marquer d’une pierre blanche, avec l’adoption d’un train de programmes pour fixer les objectifs universels des prochaines années: le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement durable, le Programme de développement durable à l’horizon 2030, et l’Accord de Paris sur les changements climatiques. 

Un an plus tard, le nouveau programme urbain a été adopté.  Il a jugé important que la communauté internationale renforce les engagements pris pour mettre en œuvre le programme de développement social en vue d’un développement intégré où personne n’est laissé pour compte.  Il a souhaité que la Commission du développement social envoie un message fort au Forum politique de haut niveau pour le développement durable. 

Le Sommet mondial pour le développement social de Copenhague, tenu en 1995, reste le point de référence, a-t-il dit, avant d’exprimer ses préoccupations en ce qui concerne les progrès inégaux en ce qui concerne son application.  Estimant que l’éradication de la pauvreté est une « nécessité impérieuse pour la planète », il a appelé à une mobilisation des ressources suffisantes. 

Le représentant a également voulu renforcer les efforts pour combattre l’exclusion sociale, grâce à la coopération internationale et un financement approprié.  Le G-77 se félicite de l’intérêt porté par la Commission du développement social au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique.  Le représentant a aussi attiré l’attention sur les obstacles à l’exercice des droits des peuples qui vivent sous occupation étrangère.

Enfin, il a insisté sur la nécessité de s’attaquer à la pauvreté dans toutes ses dimensions, de sorte que personne ne soit laissé pour compte, en examinant la pauvreté de manière plus cohérente, holistique, intégrale et systématique.  Il faut, a-t-il ajouté, tirer les enseignements de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.

M. DAVID IAN MANSFIELD (Malte), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a indiqué que dans le territoire de l’Union européenne, 119 millions de gens courent le risque de tomber dans la pauvreté ou dans l’exclusion sociale, et les enfants et les jeunes en sont les plus affectés.  Consciente que plus d’emplois et la croissance sont les meilleurs catalyseurs pour sortir de la pauvreté et de l’exclusion sociale, l’Union européenne a lancé un plan d’investissement en plaçant un aspect plus social au cœur de son programme politique.  Les efforts ont porté des fruits, a-t-il argué en expliquant que neuf millions de jeunes ont bénéficié du programme « Garantie pour la jeunesse » qui vient de recevoir un montant additionnel de 2 milliards d’euros afin d’aider deux millions de jeunes gens en plus.  En outre, par le biais du Fonds social européen, l’Union européenne alloue pas moins de 20% de ses fonds dans des mesures de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. 

Dans l’Union européenne, a-t-il encore noté, les systèmes de pension se sont améliorés, alors que des efforts sont faits afin d’assurer que les politiques de santé soutiennent et renforcent les filets de sécurité sociale et les stratégies actives d’inclusion.  Des efforts sont également faits afin d’établir un « pilier européen des droits sociaux ».  Cette initiative, qui sera adoptée au cours de cette année, devrait devenir un cadre de référence pour juger des politiques d’emploi et les performances sociales des membres de l’Union européenne.  Il a enfin expliqué que le plan européen d’investissement extérieur qui est envisagé devra permettre d’utiliser l’aide publique au développement (APD) afin de mobiliser les fonds pour créer des emplois décents et générer une croissance inclusive et durable pour le bien des plus démunis.

Mme NGUYEN PHUONG NGA (Viet Nam), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a souligné la complémentarité du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des efforts de l’ASEAN, qui est pleinement engagée en faveur de la réduction de la pauvreté.  En près de trois décennies, le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté dans la région est passée d’une sur deux à une sur huit, a-t-elle dit.

La déléguée a indiqué que l’éradication de la pauvreté et le développement rural étaient inextricablement liés en Asie du Sud-Est, puisque près de 70% des pauvres vivent dans des zones rurales.  Elle a mentionné les priorités de l’ASEAN dans ce domaine pour les années 2016-2020, citant notamment le développement des infrastructures dans les zones rurales, la mise en place de filets de protection sociale et le renforcement de la résilience des groupes vulnérables.

La déléguée a rappelé les domaines d’intervention retenus par le Plan de travail de l’ASEAN pour les jeunes pour les années 2016-2020, tels que l’entrepreneuriat, la formation qualifiante ou bien encore la participation de ceux-ci.  « Nous travaillons à un indice du développement des jeunes de l’ASEAN qui permettra d’assurer un suivi des politiques de la jeunesse », a-t-elle avancé.

Soulignant l’importance des partenariats s’agissant des efforts d’élimination de la pauvreté et de développement durable, elle a indiqué que les partenariats public-privé étaient des instruments précieux de mobilisation de ressources additionnelles.  Le Plan d’action ASEAN-ONU pour les années 2016 à 2020 met l’accent sur la réalisation du Programme 2030 et de la Vision 2020 de l’ASEAN, a conclu la représentante.

Mme ANA HELENA CHACÓN ECHEVERRÍA, Vice-Présidente du Costa Rica, s’est exprimée au nom du Groupe des amis des droits économiques, sociaux et culturels (Argentine, Belgique, Bolivie, Bosnie-Herzégovine, Cabo Verde, Costa Rica, El Salvador, Équateur, Espagne, Finlande, France, Italie, Mongolie, Monténégro, Portugal, Uruguay).  Elle a rappelé que la Conférence mondiale sur les droits de l’homme à Vienne en 1993 avait souligné que tous les droits de l’homme sont universels, indivisibles, interdépendants et interconnectés et, de ce fait, ils devraient être traités au même pied d’égalité. 

Elle a regretté que malgré cet engagement, de nombreuses disparités subsistent à travers le monde.  « La dignité de la personne humaine doit être au centre de tout processus de développement durable », a-t-elle relevé.  Elle a, de ce fait, souligné que pour être durable, le développement devrait tenir compte du fait que chaque être humain ne doit pas être considéré comme le bénéficiaire passif de l’action publique, mais plutôt comme un véritable agent de changement.

Selon la représentante, la réalisation des cibles et objectifs de développement durable est étroitement liée au respect des droits économiques, sociaux et culturels.  Même si ces droits apparaissent toujours comme un mirage pour des millions de personnes, a-t-elle tempéré.

Très souvent, a-t-elle poursuivi, les gens vivant dans l’extrême pauvreté et dans le sous-développement n’ont ni le pouvoir politique ni les opportunités d’éducation nécessaires pour prendre en main leur destinée.  Dans ce sens, le plein respect des droits de l’homme est une étape fondamentale vers le changement, l’autonomisation, le développement et la dignité humaine. 

Le défi en ce qui concerne les droits économiques, sociaux et culturels est de garantir le respect, par les pays, d’obligations émanant d’engagements internationaux, et notamment le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

La Vice-Présidente du Costa Rica, au nom de son pays, a présenté le « Pont du développement » adopté en tant que stratégie nationale de réduction de la pauvreté.  C’est un instrument, a-t-elle précisé, qui donne des orientations en faveur des familles en situation de vulnérabilité.  Affirmant que cette stratégie fait écho au mandat du Programme de développement durable à l’horizon 2030, elle a assuré vouloir suivre de près sa mise en œuvre, notamment en rédigeant des rapports trimestriels. 

Mme SOPHIE KARMASIN, Ministre de la famille et de la jeunesse de l’Autriche, a recommandé de placer les familles au cœur des politiques économiques, en donnant l’exemple du réseau autrichien appelé « les entreprises pour les familles » qui promeut l’idée qu’un environnement des affaires respectueux des familles est important.  Créer un tel environnement permet aussi de combattre les inégalités de genre, a-t-elle ajouté, en faisant référence aux femmes qui quittent leur emploi après la naissance de leurs enfants. 

Elle a souligné que les femmes perdent ainsi leur indépendance financière, sachant qu’elles souffrent aussi de difficultés financières lors de leur départ à la retraite ou lorsqu’elles divorcent.  Le Ministère autrichien de la famille et de la jeunesse alloue donc une grosse part de son budget à la création de places en crèches et à financer une prime pour les pères qui prennent un congé de paternité.

L’éradication de la pauvreté dépend aussi de la possibilité de trouver un emploi décent, a-t-elle poursuivi en vantant les mérites du programme européen qui garantit une éducation aux jeunes de moins de 25 ans. 

Soulignant l’importance des compétences dans le domaine numérique, elle a mentionné le nouveau programme autrichien intitulé « Future Learning Lab », qui sera lancé cette année, par lequel les enseignants vont essayer de nouvelles technologies et créer des programmes d’enseignement basés sur les technologies de l’information et des communications (TIC).  Cela permettra aux jeunes d’acquérir des compétences conformes aux exigences du marché de l’emploi.

Mme Karmasin a également soutenu l’inclusion des groupes marginalisés en recommandant de leur fournir la protection sociale nécessaire.  Elle a, par ailleurs, assuré que son pays apporte son soutien à d’autres États Membres par le biais de sa coopération au développement.

M. NOMTOIBAYAR NYAMTAISHIR, Ministre du travail et de la protection sociale de la Mongolie, a formé le vœu que la Mongolie devienne d’ici à 2030 un pays au revenu intermédiaire ayant éradiqué la pauvreté, dans le respect de l’environnement.  Les priorités du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ont été déclinées dans les politiques nationales, en vue de l’éradication de la pauvreté qui est à l’origine de bien des maux, y compris la pollution de l’air, a-t-il déclaré. 

Rappelant que 65% des Mongols avaient moins de 40 ans, le Ministre a souligné la nécessité d’investir dans les jeunes afin qu’ils puissent réaliser leur potentiel.  Il a précisé que 16 centres pour le développement et la santé des jeunes ont été récemment créés dans son pays. 

Le Ministre a rappelé que son pays avait été classé parmi les pays à fort développement humain dans l’indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  Néanmoins, la pauvreté et le chômage restent des défis de taille, a-t-il convenu, en rappelant que les jeunes représentaient 60% des personnes sans emploi dans le pays.

En conclusion, le Ministre a souligné la nécessité de ressources accrues pour le financement des stratégies de développement.

M. ALBERTO BELTRAME, Vice-Ministre du développement social et agraire du Brésil, a rappelé que depuis la Constitution de 1988, le Brésil avait consenti des efforts notables dans le cadre de l’inclusion sociale et de la réduction des inégalités par le biais d’une approche basée sur les droits.  Ainsi, le Brésil a vaincu l’extrême pauvreté, réduit la mortalité infantile et est officiellement sorti de la liste des pays où sévit la famine. 

Il a rappelé que le Brésil avait commencé à mettre en place son « système unifié d’assistance sociale » il y a environ 20 ans.  Ce système, présent sur toute l’étendue du territoire, est le socle de diverses politiques sociales du Gouvernement. 

Dans ce cadre, il a présenté le programme dénommé « Bolsa Familia » par lequel des fonds sont transférés à des familles démunies, au nombre de 13,6 millions.  Ce programme permet ainsi de soutenir près de 50 millions de Brésiliens, a—t-il noté, ajoutant que 9 milliards de dollars étaient déboursés chaque année par le Gouvernement fédéral à cet effet. 

Le « système unifié d’assistance sociale » permet également d’assurer le payement du salaire minimum à 4,4 millions de personnes âgées et handicapées.  Ce projet est évalué à 16 milliards de dollars. 

Par ailleurs, le Gouvernement brésilien entend lancer, au cours de cette année, une stratégie nationale dont le but, a-t-il expliqué, est de renforcer les capacités des Brésiliens dans les domaines professionnels.

M. ALEXEY CHERKASOV, Vice-Ministre du travail et de la protection sociale de la Fédération de Russie, a estimé que la Commission du développement social allait coordonner les actions des Nations Unies sur toute une palette de questions, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a noté, à cet égard, l’importance de l’intégration des objectifs sociaux. 

Dans son pays, la pauvreté extrême a été éradiquée en 2013, a-t-il dit en parlant des groupes les plus vulnérables, à savoir les familles, les personnes âgées, les chômeurs et les handicapés.  Il a assuré que son gouvernement accordait une attention particulière à ces groupes.  Il a mentionné, par exemple, l’instauration en 2010 d’un supplément aux retraites.

Le taux de chômage en Russie est de 5,6%, une moyenne faible par rapport au taux moyen mondial, a indiqué le Vice-Ministre en se prévalant des diverses mesures prises pour stimuler l’emploi, telles que l’offre de formation professionnelle ou de stages, ou encore les actions en faveur de l’emploi des personnes handicapées. 

Il a reconnu en même temps que son pays avait un autre problème, avec 21 millions de personnes employées dans un emploi informel.  Cette « économie de l’ombre », a-t-il expliqué, a un impact négatif sur le budget du pays.  C’est pourquoi le Gouvernement a commencé à définir un statut juridique pour les travailleurs indépendants. 

En outre, le Gouvernement a augmenté le salaire minimum de 21% l’an dernier, ainsi que le salaire des fonctionnaires.  Le renforcement de l’aide sociale aux citoyens, notamment ceux qui n’ont pas de domicile fixe ou qui sont au chômage, est un autre cheval de bataille. 

Enfin, le Vice-Ministre a soutenu les recommandations du rapport du Secrétaire général sur le thème prioritaire de la session.

M. HÉCTOR RAMÓN CÁRDENAS MOLINAS, Secrétaire exécutif du Secrétariat pour l’action sociale du Paraguay, a souligné les résultats obtenus par les politiques de son pays pour éliminer la pauvreté.  De 2011 à 2015, le taux de pauvreté est passé de 32% à 22%, tandis que le taux d’extrême pauvreté est passé de 18% à 9%, a-t-il dit, en se réjouissant que des milliers de familles aient pu sortir de la pauvreté. 

Il a souligné l’engagement du Paraguay en vue de répondre aux communautés les plus vulnérables, en particulier les peuples autochtones.  Il a ensuite détaillé le programme de transfert monétaire mis en place dans toutes les provinces de son pays, en faveur des plus pauvres, et dont 70% des subsides sont touchés par des femmes.  Beaucoup reste néanmoins à faire, a-t-il convenu.

En conclusion, il a souligné la nécessité de créer des mécanismes de sortie durable de la pauvreté, assortis d’un suivi rigoureux.  La Commission joue un rôle clef dans la formulation de propositions réalistes en vue de l’élimination de la pauvreté, a-t-il dit.

M. MUHAMMETSEYIT SYLAPOV, Vice-Ministre du travail et de la protection sociale de la population du Turkménistan, a indiqué avoir élaboré des indicateurs pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui ont été adoptés en septembre 2016.  Il s’est félicité de la révision constitutionnelle, menée après l’adhésion de son pays à diverses conventions internationales, qui a permis d’inclure les priorités découlant des principes du droit international. 

Parmi les progrès réalisés en ce sens, il a mentionné la création d’un institut des droits de l’homme et l’adoption d’une loi sur les ombudsmans qui vise à atteindre les objectifs de protection des droits et libertés de tous les citoyens.

« Nous avons renforcé la protection sociale de la population », a-t-il assuré, en citant le projet de plan national en cours de préparation à ce sujet.  L’une des priorités de son gouvernement est de collaborer avec les organisations internationales pour être mieux en mesure de relever les défis.  Il a parlé à cet égard de la signature, en 2016, d’un plan-cadre entre l’ONU et le Turkménistan pour la réalisation des objectifs de développement sur la période 2016-2020.

Mme ANA SOFIA ANTUNES, Secrétaire d’État pour l’inclusion des personnes handicapées du Portugal, a rappelé que la pauvreté empêchait les personnes concernées d’exprimer leur potentiel.  Elle a souligné l’aide apportée par son pays aux personnes handicapées à plus de 60% afin qu’elles puissent mener une vie digne.  Les personnes sans emploi de plus de 50 ans sont également au cœur de nos efforts, a-t-elle affirmé.

Rappelant que l’emploi n’était pas forcément synonyme d’une protection sociale, avec la généralisation des emplois précaires, Mme Antunes a défendu la pertinence de garantir un revenu minimum.  Nous espérons garantir un revenu minimum de 600 euros dès 2019, a-t-elle dit.  Mme Antunes a souligné les efforts de son pays afin de lutter contre le phénomène des sans-abris.

Enfin, elle a attiré l’attention sur le bien-être des personnes âgées et rappelé que son pays doit accueillir en septembre la prochaine session de la Commission économique pour l’Europe des Nations Unies consacrée au vieillissement de la population.

Mme MARIE-CHRISTINE BAUDURET, du Ministère des affaires sociales de La France, a expliqué l’approche intégrée adoptée par le Gouvernement français pour l’éradication de la pauvreté, qui est aussi une « approche par la personne », afin d’entendre les populations exposées et de concevoir des dispositifs liés à l’individu. 

La France maintient son coefficient de Gini, une mesure statistique de la dispersion d’une distribution dans une population donnée, entre 0,29 et 0,30 malgré la récession depuis 2008, et ce, grâce à une politique sociale volontariste.  Elle a cité le Plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, qui suit la logique de l’investissement social permettant de donner la priorité à l’accès à l’éducation des plus jeunes, aux politiques d’accompagnement et de formation des plus précaires, ainsi qu’au renforcement des politiques de prévention des difficultés sociales.  

Mme Bauduret a cité la prime d’activité lancée en janvier 2016 pour renforcer les ressources des travailleurs modestes, qui bénéficie à plus de quatre millions de personnes.  Elle a dit que la France avait lancé un vaste chantier pour simplifier l’accès aux prestations sociales, en cherchant aussi à faire participer les personnes en situation de pauvreté à l’élaboration et au suivi des politiques publiques.  Il s’agit aussi d’anticiper les évolutions qui peuvent conduire à l’exclusion sociale, puis à la pauvreté. 

Elle a parlé d’un mécanisme innovant que la France vient de lancer, le compte personnel d’activité, qui est attaché à la personne et non à l’emploi, pour accompagner les personnes dans leurs projets professionnels quels que soient leur statut et leur formation initiale.  C’est un véritable droit à la deuxième chance pour les jeunes peu qualifiés, a-t-elle estimé, en précisant que ceux-ci bénéficiaient aussi de la garantie jeunes qui accompagne les jeunes vers l’emploi et l’immersion.

M. PETER THOMSON, Président de la soixante et onzième session de l’Assemblée générale, a estimé que les travaux de la Commission avaient jeté les fondations du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Elle a désormais un rôle clef à jouer pour sa bonne mise en œuvre, a-t-il affirmé.  Il a salué la décision de la Commission d’aligner ses thématiques sur celles du Forum de haut niveau en vue de garantir la cohérence des efforts des Nations Unis dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable. 

Le thème choisi cette année ne pouvait pas être plus pertinent, a-t-il dit.  Rappelant que l’élimination de l’extrême pauvreté était la condition sine qua non du développement, le Président a indiqué que cela était possible de parvenir à cet objectif.  

Pas moins de 702 millions de personnes en 2015 vivaient dans l’extrême pauvreté, a-t-il noté.  Pour y remédier, M. Thomson a appelé à la promotion d’une croissance inclusive et à des investissements importants dans le secteur clef de l’éducation.  Il nous faut également pérenniser la paix, a-t-il poursuivi.  « Sans pérennisation de la paix, le développement durable est illusoire. »

Le Président a aussi souligné l’importance de la prévention des conflits et des efforts visant à remédier à leurs causes profondes.  Enfin, M. Thomson a plaidé pour une mobilisation optimale des ressources, privées comme publiques, pour mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Table ronde: « Stratégies d’élimination de la pauvreté visant à parvenir à un développement durable pour tous »

Les participants à la première table ronde de la cinquante-cinquième session de la Commission du développement social, qui portait sur les « stratégies d’élimination de la pauvreté visant à parvenir à un développement durable pour tous », ont en particulier rappelé que la lutte contre les inégalités nécessitait une volonté politique au plus haut niveau afin de ne laisser personne de côté.

À l’échelle de la planète, plus de 800 millions de personnes vivent encore avec moins de 1,25 dollar par jour.  L’élimination de la pauvreté d’ici à 2030 est le premier des 17 objectifs de développement durable contenus dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui passe par une protection sociale pour les pauvres et les vulnérables.

Auteur de l’exposé principal, M. MARTIN RAVALLION, professeur d’économie à l’Université de Georgetown, a déclaré qu’il y avait eu des progrès dans la lutte contre la pauvreté au cours des dernières années à travers le monde.  Néanmoins, a-t-il relevé, les pays les plus pauvres n’ont pas beaucoup bénéficié de ces progrès, parce que le fléau de la pauvreté s’y manifeste différemment que dans les pays développés. 

Il a également noté que les couches parmi les plus pauvres semblaient hors de portée du fait que les programmes ciblaient les gens se trouvant dans la catégorie du seuil de pauvreté et non de celle de l’extrême pauvreté. 

Faisant état du scénario optimiste des trajectoires actuelles de croissance économique dans les pays en développement susceptibles d’enrayer les inégalités, il a préconisé d’adopter des politiques efficaces et d’élaborer des processus de suivi et d’évaluation.   

Mme ANA HELENA CHACÓN ECHEVERRÍA, VicePrésidente du Costa Rica, a jugé que le développement ne sera pas possible si tant de millions de personnes sont laissées de côté.  Soulignant que l’objectif premier du Programme de développement durable à l’horizon 2030 était d’éradiquer la pauvreté, elle a appelé à la solidarité afin de combler les fossés.  Elle a parlé des programmes mis en place par le Costa Rica, misant sur le fait que la pauvreté pourrait y être éradiquée d’ici 10 ans.

Mme AISHA JUMAI ALHASSAN, Ministre de la condition féminine et du développement social du Nigéria, a présenté des projets initiés par le Gouvernement de son pays afin de soutenir les couches les plus vulnérables, y compris les agriculteurs, les femmes et les jeunes.  Elle a plaidé pour une sensibilisation de la société civile autour de l’ambition d’éradication de la pauvreté.  Pour que les projets sur le terrain soient couronnés de succès, elle a souhaité que toutes les initiatives impliquent les populations cibles.  

Mme MICHELLE MUSCHETT, Vice-Ministre du développement social du Panama, a expliqué que la lutte contre la pauvreté devait tenir compte des différences entre les régions d’un même pays afin de mieux y réduire les inégalités.  Une volonté politique au plus haut niveau est indispensable afin de ne pas tomber dans des discours politiques creux et dénués de résultats concrets.  Au Panama, un salaire minimum a été mis en place.  Les autorités ont adopté une nouvelle politique intitulée « Panama, notre pays à tous, sans pauvreté », afin de parvenir à un Panama sans pauvreté d’ici à 2030.

M. MICHEL SERVOZ, Directeur de la Direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion de la Commission européenne, a affirmé que l’Union européenne invitait à une approche globale et intégrée dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.  Il a déclaré que les réformes structurelles étaient importantes dans ce contexte, ainsi que l’augmentation des investissements sociaux.  Il a souligné que la Direction fournissait des orientations annuelles aux États membres dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.  Il a aussi relevé que le marché unique européen créait les conditions favorables à la création d’emplois, favorisant ainsi la protection sociale des populations.  S’il faut s’atteler à ne laisser personne de côté, il est important de s’attaquer au chômage des jeunes, a—t-il prescrit.

Mme IFEYINWA OFONG, consultante sur les questions de développement et Coordonnatrice de l’ONG Women in Development and Environment in Nigeria, a noté que les initiatives de lutte contre la pauvreté, notamment dans son pays, avaient été pour la plupart vouées à l’échec.  Elle a expliqué qu’avant de concevoir les programmes et projets, il faudrait collecter des données fiables sur les populations cibles, ceux que l’on qualifie de « laissés-pour-compte » dans les objectifs de développement durable.  Elle a ainsi plaidé pour des renforcements de capacités en faveur des pauvres, ajoutant qu’un système financier efficace dans les pays en développement pourrait aussi faciliter l’éradication de la pauvreté.

M. ALBERTO BELTRAME, ViceMinistre du développement social et agraire du Brésil, a salué le fait que des millions de Brésiliens sont sortis de la pauvreté au cours des dernières années.  Il a fait état d’un programme de transfert de fonds vers des familles démunies, permettant ainsi de répondre à leurs besoins de base.  En retour, ces familles doivent scolariser leurs enfants, respecter un programme de vaccination, entre autres. 

Le Brésil entend aussi lancer une stratégie qui vise à renforcer les capacités professionnelles et générer les revenus dans les contextes rural et urbain.  La dernière initiative, dénommée « Enfance heureuse », s’appuie sur le fait scientifique, a-t-il dit, selon laquelle les 1 000 premiers jours de la vie d’un enfant sont cruciaux pour la suite de son épanouissement.  Ce programme va ainsi offrir une assistance régulière aux enfants.  Pas moins de 530 000 d’entre eux recevront des visites à domicile des fonctionnaires au cours de la première année.

Au cours des échanges ayant suivi ces exposés, M. Michel Servoz, de la Commission européenne, a souligné l’importance des partenariats en mettant l’accent sur la nécessité de mobiliser les acteurs sur le terrain pour assurer une mise en œuvre efficace des objectifs de développement durable.

M. Martin Ravallion, de l’Université de Georgetown, a réagi à l’interpellation d’une organisation non gouvernementale qui a déploré la trop grande focalisation des efforts sur les pauvres.  Il a affirmé, qu’effectivement, il serait de bon aloi de ne pas miser exclusivement sur les pauvres, mais d’établir des programmes qui impliquent également les couches moyennes.

Il a ensuite relevé, face aux inquiétudes de la société civile quant à la formule gagnante d’implication des populations, qu’une solution miracle n’existait pas.  Il a néanmoins invité à s’inspirer des mesures qui ont réussi en les adaptant au contexte local.

Le représentant de la Roumanie a estimé pour sa part que la seule solution miracle pour éradiquer la pauvreté était de créer des emplois.

Mme Aisha Jumai Alhassan, Ministre de la condition féminine et du développement social du Nigéria, a insisté sur l’aspect législatif, expliquant que de bonnes lois étaient utiles pour assurer la protection sociale. 

Un membre de la communauté autochtone d’Hawaï a regretté que les autochtones ne soient pas impliqués dans ce débat sur l’éradication de la pauvreté extrême, pourtant ils en sont victimes.  Il a aussi déploré le fait que les autochtones du peuple Dakota en soient aujourd’hui réduits à lutter pour protéger leurs biens contre le projet de passage d’un oléoduc sur leur territoire.

La table ronde était animée par Mme Elizabeth Thompson, Directrice exécutive du Centre pour le leadership et le développement durable, une initiative de l’Université des Indes occidentales et l’Université d’État de New York.

 

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le sixième Forum de la jeunesse s’achève sur des appels pour réaliser la vision du Programme à l’horizon 2030 au profit des jeunes

Session de 2017, Forum de la jeunesse,
Matin & après-midi
ECOSOC/6808

Le sixième Forum de la jeunesse s’achève sur des appels pour réaliser la vision du Programme à l’horizon 2030 au profit des jeunes

Le sixième Forum de la jeunesse du Conseil économique et social (ECOSOC), réuni pendant deux jours pour débattre du « rôle des jeunes dans l’éradication de la pauvreté et de la promotion de la prospérité dans un monde en mutation », s’est achevé, aujourd’hui, par des appels lancés pour mettre en œuvre, « par des politiques robustes », le Programme de développement durable à l’horizon 2030 au profit des jeunes.

Dans une ambiance « passionnée », les intervenants ont également souligné l’importance de la participation des jeunes -ils seront 1,3 milliard en 2030– pour remédier aux « temps troublés » que le monde traverse.  Le Sous-Secrétaire général chargé du développement économique, M. Lenni Montiel, a ainsi reconnu que le Programme à l’horizon 2030 était une affaire « personnelle » pour les jeunes.  « Pour qu’il devienne réalité, nous avons besoin de partenariats forts », a-t-il affirmé.

Les objectifs de développement durable ne pourront être réalisés sans la participation pleine et entière des jeunes, qui multiplient les initiatives aux quatre coins du monde, a appuyé la Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement, Mme Helen Clark.  « Mais le défi est celui d’aller toujours plus loin, en veillant à autonomiser tous les jeunes », a fait observer Mme Clark.

De son côté, Mme Ivana Ilic, Secrétaire générale de la YMCA Europe, a réclamé la mise en place d’une structure permanente au sein de l’ONU qui permettrait aux jeunes d’avoir leur mot à dire dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Un vœu partagé par M. Ahmad Alhendawi, qui, pour sa dernière intervention en tant qu’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, a demandé que des ressources adéquates soient consacrées à la défense des jeunes.  

Il a, en outre, encouragé les jeunes à se réapproprier le Programme d’action mondial pour la jeunesse, adopté il y a 22 ans par l’Assemblée générale. Enfin, le Président du Conseil économique et social, M. Frederick Musiiwa Makamure Shava, a salué le dynamisme et l’ambiance passionnée qui ont caractérisé les deux jours de travaux du Forum.  « Il n’y a rien de négatif à exceller et à être ambitieux dans votre pays », a-t-il dit, à l’adresse des nombreux jeunes présents dans la salle.

Deux tables rondes se sont également tenues aujourd’hui, l’une sur « L’engagement de la jeunesse dans l’élimination de la pauvreté et la promotion de la prospérité: l’avis du terrain », tandis que l’autre concernait « les moyens de mise en œuvre et de financement de l’épanouissement de la jeunesse ».

Les participants ont pu se rendre compte du chemin encore à parcourir lorsque la modératrice de cette dernière table ronde a livré les résultats d’un sondage sur les actions prises depuis le Programme d’action adopté à Addis Abeba en juillet 2015 pour promouvoir la participation des jeunes.  Cinquante-quatre pour cent des sondés ont ainsi confié qu’il y avait eu trop de « belles paroles » et pas assez d’action, a-t-elle dit.

FORUM DE LA JEUNESSE

Table ronde: « L’engagement de la jeunesse dans l’élimination de la pauvreté et la promotion de la prospérité: l’avis du terrain »

Les initiatives prises par les jeunes entraînent souvent un changement social et constituent une source d’inspiration pour tous les membres de la société.  C’est pourquoi les participants à la table ronde ont donné leurs témoignages en présentant des activités menées par des jeunes qui soutiennent la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  L’idée était également d’inciter à reproduire ces expériences dans d’autres contextes, pour contribuer à la dynamique mondiale en faveur de l’éradication de la pauvreté.

Mme NOELLA RICHARD, Directrice de Programme mondial des jeunes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), modératrice de la séance, a voulu que la discussion fasse ressortir des principes directeurs pour guider l’engagement de la jeunesse.  Il faudra aussi s’interroger sur les moyens de tirer mieux profit des mécanismes peu utilisés, a-t-elle souhaité.

Mme HORNE SOLVEIG, Ministre de l’enfance, de l’égalité et de l’inclusion sociale de la Norvège, a expliqué que, dans son pays, on admet que les jeunes et les enfants soient des experts en ce qui concerne leur propre vie, ce qui conduit à les laisser s’engager et à prendre des décisions à tous les niveaux.  Les indices de l’ONU montrent que la Norvège est déjà très bien placée dans la réalisation des objectifs de développement durable, notamment pour la fourniture de services de santé aux jeunes et aux femmes. 

« Nous appuyons en priorité les femmes vulnérables, par exemple celles qui ont des problèmes d’alcoolisme ou de santé mentale ».  Elle a aussi parlé de ce que fait son pays pour améliorer la qualité de l’éducation et pour faire participer les organisations de jeunes aux processus législatifs. 

Mme Solveig a indiqué vouloir améliorer encore les conditions de vie des enfants pour qu’ils aient des chances égales, grâce à un accès égal à l’éducation dès le jardin d’enfants.  Elle a mentionné les politiques norvégiennes visant à rendre le marché du travail plus inclusif et à offrir des formations pour les jeunes migrants.

M. CHRISTOPHER EIGELAND, jeune délégué de l’Australie, a expliqué avoir créé cinq organisations, dont trois ont réussi, pour engager les jeunes du monde entier sur la voie de l’entreprenariat.  Entrepreneur dès l’âge de 8 ans- il confectionnait des posters de Pokémons mais n’avait réussi à en vendre qu’un– ,il a témoigné de l’expérience acquise depuis lors dans ce domaine, une expertise qu’il a partagée avec de nombreux autres jeunes Australiens. 

S’il s’est félicité du nombre d’idées qui lui ont été soumises par des pairs engagés dans l’entreprenariat, il a en même temps souligné les obstacles auxquels ils font face comme le manque de capital et de soutien institutionnel.  Reconnaissant que les méthodes peuvent être améliorées, il a invité cependant à conserver les objectifs des jeunes entrepreneurs, en conseillant de mettre en place des mécanismes d’appui de ces jeunes au sein des ministères, comme cela existe dans certains pays.  Son message aux jeunes a été d’oser prendre des risques.

Avant de prendre des risques, les jeunes doivent pouvoir faire entendre leurs griefs, a fait remarquer le délégué des jeunes de la République de Corée en demandant comment utiliser les technologies pour recueillir les informations sur le terrain. 

Le jeune délégué de l’Australie a donné l’exemple de ce qui se fait dans son pays: une plateforme permet aux jeunes de poser des questions aux membres du Parlement australien et de collecter les réponses reçues.  En Norvège, « nous faisons toujours intervenir les jeunes avant les audiences parlementaires », a indiqué pour sa part la Ministre de la Norvège.

M. MA-UMBA MABIALA, Directeur de l’éducation et de la jeunesse à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a indiqué que l’axe majeur de la Stratégie jeunesse de la francophonie est le développement durable.  Il a conseillé de renforcer les capacités des jeunes sur les plans des connaissances et de la technique/technologie.  L’éducation, la formation et un emploi décent, telles sont les préoccupations principales des jeunes, a-t-il remarqué en se basant sur des consultations menées par l’OIF.  Il a parlé des programmes de la francophonie qui accompagnent les jeunes dans leur engagement, ainsi que du Forum international francophone jeunesse et emploi vert, qui se tient annuellement pour inciter les jeunes à créer de tels emplois.

Un autre programme phare de l’OIF permet à des jeunes de travailler dans un autre pays de la francophonie pendant un an.  En ce qui concerne la technologie, il a mentionné l’existence du Fonds francophone de l’innovation.  Il s’est également félicité de la création de l’Institut de la francophonie pour la formation, qui sera basé à Dakar. 

L’OIF travaille avec les acteurs intergouvernementaux et les États membres, pour veiller à l’adoption de politiques inclusives.  Nous menons une grande enquête sur l’espace francophone pour identifier les bonnes pratiques.  Il a, par ailleurs, noté une inadéquation entre la formation reçue par les jeunes et les exigences du marché de l’emploi. 

À ce propos, une représentante du Kosovo a parlé d’une initiative de son pays qui accorde aux jeunes les compétences nécessaires pour une bonne transition entre l’école et le marché du travail, et d’une autre initiative qui défend les droits des communautés.

Un jeune chanteur et acteur de la Chine, pays qui compte 270 millions de jeunes, a demandé de laisser les jeunes exprimer leurs vues et mettre en commun leurs sources d’inspiration.  Il a parlé d’une campagne visant à faire comprendre les objectifs de développement durable, lancée en octobre 2016, qui a été vue en ligne 500 millions de fois. 

Les jeunes Albanais œuvrent aussi pour faire connaître ces objectifs, a indiqué la représentante de l’Albanie après avoir mis en avant le plan d’action national de son pays en faveur de la participation démocratique, qui doit bénéficier aux jeunes. 

Abordant la question de la participation des jeunes aux processus de paix, M. JUAN CARLOS REYES, Directeur de la jeunesse en Colombie, a indiqué qu’une réunion avait été organisée en 2015 par le Président de la Colombie avec 100 jeunes colombiens de toutes les composantes de la société, en vue de recueillir leurs vues sur ce processus.  Il y avait un forum par point de discussion de l’ordre du jour de La Havane, a-t-il précisé en expliquant que les modalités de participation étaient facilitées pour les jeunes. 

Cette stratégie a permis de reconnaitre l’autonomie des jeunes et leur capacité à participer aux décisions importantes, en voyant les jeunes comme des bâtisseurs de la paix.  Sur les deux années de sa mise en œuvre, cette initiative a eu un impact sur 10 000 jeunes.  Le délégué a ensuite mis l’accent sur l’importance du jeu et du sport dans les processus de résolution de conflit.  Il s’est félicité de la création d’une commission pour les jeunes au sein du Congrès de la Colombie.

La séance s’est poursuivie en anglais, sans interprétation, avec l’intervention de Mme AMIRA KHALLOUF, fondatrice de Syrian Social Innovators UN MGCY, qui a témoigné de ce que vivent les jeunes de Syrie à cause de l’insécurité, en soulignant à la fois leurs besoins particuliers et leur volonté de trouver des solutions.  Les jeunes sont en prise avec les réalités du terrain, a-t-elle fait valoir en expliquant l’importance de les entendre et de les faire participer.  Cela exige notamment de créer l’espace nécessaire pour leur participation et de défendre leurs droits à tous les niveaux.

En ce qui concerne la Sri Lanka, qui a connu un conflit pendant 30 ans, Mme SADHANI RAJAPAKSE, responsable des questions de santé mentale dans les urgences à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a présenté les avantages du Mécanisme de l’ONU pour les jeunes qui permet un échange d’expériences entre les jeunes, les experts et les différentes entités de l’ONU.  Cela permet à la fois une bonne coordination des efforts et un réel engagement de chacun, le tout permettant d’arriver à une mise en œuvre efficace.

Table ronde: « Moyens de mise en œuvre et de financement de l’épanouissement de la jeunesse »

Au cours de cette table ronde, animée par la Directrice de la jeunesse au Secrétariat du Commonwealth, Mme Katherine Ellis, les participants ont planché sur les moyens à mettre en œuvre pour concourir à l’épanouissement de la jeunesse.  Ils ont souligné qu’une bonne éducation, une bonne formation, l’accès aux soins de santé de qualité, un travail décent, l’accès à des fonds qui leur sont dédiés et des partenariats idoines sont autant de pistes pour un meilleur essor de la jeunesse à l’ère des objectifs de développement durable.

D’emblée, M. Werner Faymann, Envoyé spécial des Nations Unies pour l’emploi des jeunes, a relevé que 40% de jeunes du monde étaient soit au chômage, soit dans la catégorie des « travailleurs pauvres ».  Il a souligné que l’emploi des jeunes était étroitement lié à d’autres questions importantes telles que la croissance durable et l’équité.  Malgré le fait que de nombreuses initiatives en faveur de la formation professionnelle des jeunes sont mises en œuvre, il faut faire mieux, a—t-il prescrit.

Parmi les mesures prises par les gouvernements, figurent en bonne place les services de santé adéquats.  À Trinité-et-Tobago, a noté le Ministre de la jeunesse et des sports de ce pays, l’âge légal de mariage est passé à 18 ans afin de protéger les jeunes filles des mariages précoces. 

En Côte d’Ivoire, a dit la représentante du Ministère de la promotion de la jeunesse, un plan stratégique national sur la santé des jeunes a été établi, afin de s’assurer que les jeunes sont en bonne santé et à même de s’impliquer dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable. 

Une jeune déléguée de l’Égypte, membre de la Fédération internationale des associations d’étudiants en médecine (FIAEM), a en revanche fait part des difficultés d’introduire la question de la santé reproductive et sexuelle des jeunes dans l’offre de santé publique dans son pays.  

De nombreuses délégations ont également mentionné les avantages d’une bonne éducation pour favoriser l’épanouissement des jeunes.  Le Vice-Ministre de la jeunesse de la République dominicaine a annoncé la mise en place prochaine de maisons de la jeunesse par province avec des activités liées au sport, à l’environnement, à l’entrepreneuriat, à l’informatique, entre autres; une mesure qui vise à préparer l’insertion professionnelle des jeunes.

C’est dans ce contexte que le Directeur du bureau de l’Organisation internationale du Travail (OIT) auprès des Nations Unies a appelé à davantage d’actions concertées afin de procéder à des mutations nécessaires pour parvenir à des emplois décents pour les jeunes.

Le Ministre de la culture, de la jeunesse et des sports de la Barbade a indiqué que pour lutter contre le chômage, son gouvernement organisait des salons de création d’emplois et investissait également dans des domaines émergents comme le tourisme et le sport.  Il a souhaité que les entrepreneurs locaux puissent bénéficier d’opportunités de portée internationale, notamment par le biais de partenariats financiers à caractère multilatéral.

Le Secrétaire adjoint de la Fédération des associations des jeunes de la Chine a parlé des avancées dans l’éradication de la pauvreté en Chine, expliquant que par des mesures de soutien à l’innovation des jeunes, notamment en milieu rural, le Gouvernement avait permis l’épanouissement de jeunes entrepreneurs.  Des micros crédits leur sont octroyés et ils sont encouragés à participer au commerce électronique.  

Au Costa Rica, a expliqué le Vice-Ministre de la culture et de la jeunesse, 90% de la consommation nationale d’énergie est tirée de sources renouvelables.  Dans ce contexte, les jeunes ont été impliqués dans les travaux de l’Institut national de l’énergie, une manière de faire participer les générations futures à ces processus de changement.

Le nerf de l’épanouissement étant les fonds, un représentant de la Banque mondiale a souligné que de nombreux projets que finance la Banque concernent la jeunesse.  Il a noté que le plus grand employeur des jeunes étant le secteur privé, son organisation appuyait les efforts du secteur privé afin de freiner les migrations de jeunes de pays en développement.  Il a précisé que cela supposait un bon climat des affaires et le renforcement des capacités des jeunes.  Il a également rappelé que la Banque disposait de 75 milliards de dollars dédiés à des prêts chaque année, y compris pour des projets ciblant les jeunes.

Un représentant de la World Esperanto Youth Organisation a révélé, avec ironie, que l’Union européenne dépensait 10 fois moins dans les jeunes que dans les vaches.  Il a estimé que si l’on reconnaissait que les jeunes étaient importants, alors il faudrait leur consacrer les fonds adéquats.  Quand bien même des fonds seraient disponibles, a-t-il expliqué, très souvent leur accès est parsemé d’embuches. 

Le représentant du Koweït a parlé de la disposition de son pays à consacrer des fonds en faveur d’initiatives relatives aux jeunes, comme le démontre l’appui apporté au Bureau de l’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse.  Il a aussi rappelé que Koweït City serait la capitale mondiale des jeunes en 2018.

Le Directeur général de l’Institut mexicain pour la jeunesse a par ailleurs insisté sur l’importance de collecter et diffuser des données concernant les jeunes.  Lui emboîtant le pas, un représentant de Sri Lanka a indiqué que la question de la collecte de données relatives aux jeunes serait assurée par son gouvernement.  La fiabilité des données est cruciale, a-t-il noté, en rappelant l’importance des statistiques pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable. 

Un représentant de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a parlé des partenariats en faveur des jeunes.  Il a déclaré que son organisation avait assuré la formation de plus de 60 000 jeunes leaders à travers le monde.

Une représentante de la jeunesse du Mexique a demandé aux Nations Unies de renforcer les capacités des jeunes Mexicains.  Elle a, en outre, plaidé en faveur des partenariats, appelant à « établir des ponts et non pas des murs ».  Un jeune du Nigéria a dit que la volonté politique et les capacités de mise en œuvre de politiques en faveur des jeunes faisaient défaut dans son pays. 

Une conseillère de l’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse a ensuite expliqué que, parmi les moyens de mise en œuvre, il faudrait tenir compte des partenariats multipartites et d’une démarche intersectorielle.

Un sondage réalisé en ligne a permis, en fin du débat, de relever que pour 54% des jeunes, beaucoup est dit à leur sujet, mais peu d’actions sont menées en leur faveur.

Mme IVANA ILIC, Secrétaire générale de la YMCA Europe, a appelé à un partenariat entre les sociétés civiles et les gouvernements pour élaborer les politiques favorables aux générations futures. La qualité de l’éducation est capitale, a-t-elle dit, ajoutant que l’éducation donnait la possibilité aux jeunes de réaliser leur potentiel.  Elle a déploré que les jeunes soient bien souvent perçus comme étant passifs au sein de leur communauté.  Pourtant les jeunes ne restent pas les bras croisés, a-t-elle affirmé. 

La Secrétaire générale de la YMCA Europe a réclamé la mise en place d’une structure permanente au sein de l’ONU qui permettrait aux jeunes d’avoir leur mot à dire dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Les idées et les jeunes peuvent changer le monde, a-t-elle conclu.

Déclarations finales

Mme HELEN CLARK, Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement, a déclaré que les objectifs de développement durable ne pourront être réalisés sans la participation pleine et entière des jeunes, qui multiplient les initiatives aux quatre coins du monde.  « Mais le défi est celui d’aller toujours plus loin », en veillant à autonomiser tous les jeunes, a fait observer Mme Clark. 

Elle a rappelé que le Programme des Nations Unies sur le développement (PNUD) avait lancé la toute première Stratégie pour la jeunesse 2014-2017, qui compte quatre volets: engagement civique et participation politique; consolidation de la paix et résilience grâce à une plateforme en ligne; autonomisation économique; et gouvernance des jeunes.  Mme Clark a encouragé ces derniers à continuer à user les réseaux sociaux pour faire connaître leurs attentes.

M. AHMAD ALHENDAWI, l’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, a déclaré qu’au cours des dernières années, des progrès avaient été accomplis, mais qu’il fallait les consolider.  Pour obtenir de meilleurs résultats, il a tout d’abord encouragé les jeunes à se réapproprier le Programme d’action mondial pour la jeunesse, adopté il y a 22 ans par l’Assemblée générale, et à réfléchir à la manière de l’améliorer en tenant compte des attentes des jeunes aujourd’hui. 

Soulignant l’importance d’accomplir des progrès dans la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, il a relevé l’absence d’objectifs spécifiques, tout en identifiant 60 indicateurs transversaux liés de près aux intérêts de la jeunesse, sur lesquels, a-t-il dit, il faudra faire rapport. 

Enfin, revenant sur la proposition de créer un « Forum permanent sur la jeunesse », l’Envoyé a jugé qu’il est temps de veiller à ce que les ressources adéquates soient consacrées à la défense des jeunes.  

M. LENNI MONTIEL, Sous-Secrétaire général chargé du développement économique, a souligné le dynamisme de ce Forum.  « Nous avons rassemblé un nombre record de Ministres et de jeunes », s’est-il félicité.  Rappelant qu’il y aura 1,3 milliard de jeunes en 2030, il a reconnu que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 était une affaire « personnelle » pour les jeunes.  Pour qu’il devienne réalité, « nous avons besoin de partenariats forts », a-t-il poursuivi.

M. Montiel a ensuite mentionné les « temps troublés » que le monde traverse, marqués par les changements climatiques, le chômage ou les violences faites aux femmes.  Les jeunes sont en première ligne de ces défis, a estimé M. Montiel.  Il a appelé les gouvernements à élaborer des politiques de la jeunesse « robustes », afin que les jeunes puissent réaliser leur potentiel.  Les jeunes doivent participer à l’élaboration et au suivi des politiques qui les concernent, a conclu le Sous-Secrétaire général. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial à cent ONG et le refuse à une cinquantaine d’autres dont l’iranienne « Imam Khomeini Relief Foundation »

Session de 2017,
3e & 4e séances – Matin & après-midi   
ECOSOC/6809-ONG/842

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial à cent ONG et le refuse à une cinquantaine d’autres dont l’iranienne « Imam Khomeini Relief Foundation »

Le Comité chargé des ONG a décidé aujourd’hui de recommander au Conseil économique et social (ECOSOC) le statut consultatif spécial à 100 organisations non gouvernementales.  Une chance que n’ont pas eue une cinquantaine d’autres ONG qui doivent encore apporter des précisions sur leurs budgets et leurs projets.

Ce fut le cas de l’ONG iranienne « Imam Khomeini Relief Foundation » qui devra expliquer l’origine d’un budget de 5 millions de dollars.  S’agit-il d’un don du Gouvernement iranien ou d’autres gouvernements, a par exemple demandé le représentant du Soudan à une ONG qui offre pensions, crédits et dons aux plus démunis dans le monde.

« The New Woman Foundation », d’Égypte, qui milite contre la discrimination des catégories sociales les plus marginalisées, a été priée d’expliquer les raisons de l’écart entre des revenus de 349 000 dollars et des dépenses de plus de 400 000 dollars.  Le représentant de Cuba s’est étonné que « The Red Elephant Foudation » de l’Inde, qui se veut « la voix des sans voix » dans le monde, ait un budget de 10 dollars alors qu’elle prétend mener des projets dans 20 pays.  

D’autres ONG ont trébuché dont « Mkokoteni Aid Development Organization », du Kenya, qui a suscité des interrogations sur sa capacité à réaliser des projets « sans budget » alors qu’elle a pour objectif de renforcer les capacités agricoles des populations.  La nigériane « Initiative for Youth Awareness on Climate Change », qui a pour mission de valoriser le potentiel des jeunes, semble également ne pas avoir de budget. 

Les 19 membres du Comité ont eu un dialogue avec les ONG américaine et canadienne « Global Fund for Widows », et « Major Groups Partnership on Forests », la première se consacrant à l’émancipation économique des veuves et la deuxième à la coordination de la contribution des « grands groupes » au Forum des Nations Unies sur les forêts.  Les deux ONG ont finalement obtenu leur statut consultatif spécial.

Le Comité peut recommander à l’ECOSOC d’octroyer le statut consultatif général, le statut consultatif spécial ou l’inscription sur la Liste aux ONG.  Le statut consultatif général est réservé aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  

Le statut consultatif spécial est octroyé aux ONG travaillant dans un domaine spécifique et qui ne sont concernées que par certaines activités de l’ECOSOC.  Le statut de Liste va aux ONG qui ne rentrent dans aucune de ces deux catégories et qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte. 

Le Comité des ONG poursuivra ses travaux demain, mercredi 1er février, à partir de 10 heures. 

Octroi du statut consultatif spécial

  1. Bangladesh Jatiyo Mahila Ainjibi Samity (Bangladesh)
  2. Barrackpore Elderly Care Society (Inde)
  3. Ben Newman Hope Care Foundation (Ghana)
  4. Blood Donors Organisation for Social Service (BOSS) Pakala (Inde)
  5. Build Africa (Cameroun)
  6. Bureau d'informations formations échanges et recherches pour le développement « B.I.F.E.R.D. » (République démocratique du Congo)
  7. Centre africain d'échange culturel (République démocratique du Congo)
  8. Centre d'observation et de promotion de l’état de droit (C.O.P.E.D) (Togo)
  9. Centre d’action pour le développement rural (Togo)
  10. Centre d’éducation et de développement pour les enfants mauriciens (Maurice)
  11. Centre for Gerontological Studies (Inde)
  12. Centre for Women Studies and Intervention (Nigéria)
  13. Chikka Federation of India (Inde)
  14. Combite pour la paix et le développement (Haïti)
  15. Community Active in Development Association (CADA) (République-Unie de Tanzanie)
  16. Community Research and Development Organization (CRDO) (Pakistan)
  17. Coordination nationale des associations des consommateurs (Mauritanie)
  18. Cultural Meeting Foundation (Iraq)
  19. DESSI International (Pakistan)
  20. Diligent Care for Creative Intelligence Development (Nigeria)
  21. Distance Education For Africa (DE Africa) Enseignement à Distance pour l’Afrique (Kenya)
  22. East Africa Consortium International (Somalie)
  23. El Ghad Essihi pour le développement et la protection de l’environnement en Mauritanie (Mauritanie)
  24. Finance Center for South-South Cooperation Limited (Chine)
  25. Fondation Espoir et vie (République démocratique du Congo)
  26. Fondation Vivons ensemble (Congo)
  27. Fundacao Museu do Futuro (Brésil)
  28. Grameen Development & Poverty Alleviation Sangstha (GDPAS) (Bangladesh)
  29. Habitat Alliance (Inde)
  30. Healthy Caribbean Coalition Inc (Barbade)
  31. Holly Heart United (République démocratique du Congo)
  32. Human Development Society the Gambia (Gambie)
  33. Humanitarian Ambassadors NGO (Iran)
  34. Idara-i-Talim-o-Aaghai (Centre for Education and Consciousness) Public Trust (Pakistan)
  35. Institute for Youth Development (Kirghizistan)
  36. Kathak Academy (Bangladesh)
  37. Maher (Inde)
  38. Makhzoumi Foundation (Liban)
  39. Manav Seva Sansthan (SEVA) (Inde)
  40. Manusher Jonno Foundation (Bangladesh)
  41. Mayan Families (Guatemala)
  42. Newline Social Organization (Afghanistan)
  43. Organisation constellée pour le développement économique et social de la Commune des Gonaïves (Haïti)
  44. Orphélins, déplacés et incarcérés de Côte D'Ivoire (ORDIN-CI) (Côte d’Ivoire)
  45. Peace & Livelihood Support Organisation (Nigéria)
  46. Peace and Development Organization (Pakistan)
  47. People of Good Heart (Nigéria)
  48. Pleaders of Children and Elderly People at Risk "PEPAINGO" (République démocratique du Congo)
  49. Public Association Women’s Organization « ALGA » (Kirghizistan)
  50. RADION International Foundation (Thaïlande)
  51. Regional Institute of Health, Medicine and Research (Inde)
  52. Rural Planning and Developmental Organization (Bangladesh)
  53. Rural Relief Foundation (Nigéria)
  54. Rural Women’s Network Nepal (Népal)
  55. Rwanda Women Community Development Network (Rwanda)
  56. Réseau Guinéen des organisations des personnes handicapées pour la promotion de la Convention internationale sur les droits des personnes handicapées « ROPACIDPH » (Guinée)
  57. Réseau communautaire pour le Pauvre (République démocratique du Congo)
  58. Réseau des femmes africaines pour la gestion communautaires des forêts (Cameroun)
  59. SERAC-Bangladesh (Bangladesh)
  60. Social Economic and Governance Promotion Centre (SEGP) (République-Unie de Tanzanie)
  61. Special Talent Exchange Programme (Pakistan)
  62. Sukalyan Welfare Society (Inde)
  63. Sulabh International Centre for Action Sociology (Inde)
  64. Sustainable Development for Vulnerable Peoples in Bangladesh (Bangladesh)
  65. The Association of the Egyptian Female Lawyers (Égypte)
  66. The Center of Food Industries Association (Iran)
  67. The Council of Technical Education and Training (Inde)
  68. The Hashoo Foundation (Pakistan)
  69. The National Society for Human Rights (Arabie saoudite)
  70. Turnstone Global (Inde)
  71. U.P. Planning and Development Research Foundation Incorporated (Philippines)
  72. Ukrainian Charity Fund « Social Partnership » (Ukraine)
  73. Union C (Népal)
  74. Utpidit Samaj Sarokar Kendra, Pokhara (Népal)
  75. Virutcham Magalir Munnetra Kazangiam, Virudhunagar (Inde)
  76. World Peace Volunteers (Ghana)
  77. Young Heart Foundation (Ghana)
  78. « Enosh » - The Israeli Mental Health Association (Israël)
  79. A.D.E.L. - Association for Development, Education and Labour (Slovaquie)
  80. Asociatia Tehnopol Galati (Roumanie)
  81. Association A.M.OR (Suisse)
  82. Association MIMAN (France)
  83. Associazione per i Diritti Umani e la Tolleranza (Italie)
  84. Better World (République de Corée)
  85. Biedrība « Donum Animus » (Lettonie)
  86. Blessing for Romania World Ministry (États-Unis)
  87. Burleson Institute Inc (États-Unis)
  88. CDP Worldwide (Royaume-Uni)
  89. CIPINA (Centre d’information et de promotion de l’image d’une nouvelle Afrique) (Suisse)
  90. Canadian Centre on Disability Studies Inc. (Canada)
  91. Center for Global Studies of Social Enterprise a NJ Nonprofit Corporation (États-Unis);
  92. Center for Human Rights of Users  and Survivors of Pyschiatrie (États-Unis) 
  93. Consultation, Evaluation, Education (États-Unis)
  94. Disability Rights Fund, Inc (États-Unis)
  95. Congressional Black Caucus Political Education & Leadership Institute », (États-Unis)
  96. Department of political science and public administration of the University of Athens Alumni Association (Grèce)
  97. Equal Rights for Persons with Disabilities International, Inc (États-Unis)
  98. ERAN - Israel's Association for Emotional First Aid via the Telephone, in memory of Dr. A. Zaslany (Israël)
  99. Major Groups Partnership on Forests (Canada) 
  100. Global Fund for Widows (États-Unis)

Report de la décision dans l’attente des réponses aux questions posées par le Comité

La représentante de Cuba a noté que plus de 80% du budget de Caribbean Natural Resources Institute (Trinité-et-Tobago) viennent d’autres organisations.  L’ONG devra fournir des renseignements sur cette question.  La représentante de l’Afrique du Sud a demandé à Center for Assistance to Justice and Animation for Development (Cameroun) l’origine de ses ressources financières et souhaité avoir des précisions sur la mission jugée « trop vague » de Community Empowerment and Development Initiative, Warri (Nigéria).

Le représentant de l’Inde a regretté que DHRUVH-Social Awareness Forum (Inde) n’ait pas donné de détails sur ses projets et sur son financement.  Il a demandé à Drishti Foundation Trust (Inde) le nom de chacun de ses partenaires ces deux dernières années et les lieux d’implantation.  La représentante de l’Afrique du Sud a voulu de Dynamic Youth Development Organization (Nigéria) la liste de ses activités en 2016 et la nature de ses relations avec le Gouvernement nigérian.

Le représentant du Burundi a demandé la liste exhaustive des sources de financement d’Emmanuel Development Association (EDA) (Éthiopie).  Celui de la Fédération du Russie a demandé à Emperor Gaza International Foundation (Ghana) en quelle année elle a déposé sa demande de statut consultatif spécial.  La représentante du Nicaragua a dénoncé le déséquilibre budgétaire de Family Life Association of Swaziland (FLAS) (Swaziland).

Celle de l’Afrique du Sud a voulu de Family Policy Institute (Afrique du Sud) des détails sur ses sources financières.  Elle doit aussi respecter l’obligation d’informer le Comité des derniers changements qu’elle a opérés.  Le représentant du Pakistan a demandé des informations à Formation Awareness and Community Empowerment Society (FACES) Pakistan (Pakistan) sur les financements internationaux représentant 99% de ses revenus.  Quel est le dernier projet de Foundation for Disabled Women (Nigéria)? a demandé la déléguée de l’Afrique du Sud.

La même déléguée a exigé que Heal The Planet Global Organisation – HTP (Ouganda) livre le détail de ses programmes de travail.  Elle a aussi demandé à Health of Mother Earth Foundation (Nigéria) ce qu’elle entend par « promouvoir la démocratie ».  Le délégué du Soudan a noté qu’Imam Khomeini Relief Foundation (Iran) a reçu plus de 5 millions de dollars de différents gouvernements.  S’agit-il du Gouvernement iranien ou d’autres gouvernements?

Initiative for Youth Awareness on Climate Change (Nigéria) devra répondre à la question de la déléguée de l’Afrique du Sud sur le financement: « pourquoi 0% du budget est consacré aux projets? »  Elle a également voulu des informations détaillées sur la sécurité d’internet de la part d’International Centre for Leadership Development Nigeria (Nigéria).  Le représentant du Pakistan a demandé à International Mayor Communication Centre Limited (Chine) la forme de sa participation à la Conférence de Paris sur les changements climatiques et à d’autres conférences des Nations Unies. 

Quelles sont les sources de financement de J.P. Foundation Inc. (Dominique)? a demandé le délégué de Cuba.  Son homologue d’Afrique du Sud a voulu des exemples de projets mis en œuvre par l’ONG.  Legal Advice Centre (Kenya) devra répondre à la question du délégué du Burundi: « comment l’ONG réalise-t-elle ses projets sans aucune dépense administrative »?  Millennium Network for Community Development Initiative (Nigéria) peut-elle dire avec quelles « organisations affiliées » elle a participé à des conférences de l’ONU?

Mkokoteni Aid Development Organization (Kenya) devra expliquer comment elle réalise ses projets « sans fonds », d’après une question du délégué du Burundi.  Le délégué de l’Inde a demandé à National Centre for Promotion of Employment for Disabled People (Inde) de citer le pays où elle est enregistrée.  Est-elle enregistrée en Inde?  En quelle année?  Le même délégué a demandé à Navjivan Foundation (Inde) si elle a reçu des financements internationaux.  Si oui, quel en a été l’usage?

La déléguée de l’Afrique du Sud a demandé pourquoi Niger Delta Budget Monitoring Group (Nigeria) prétend être une organisation régionale?  Quels sont les projets régionaux?  Le délégué de la Mauritanie a demandé à l’Organisation Mauritanienne pour la lutte contre l’extrémisme et pour l'appui à l'unité Nationale (Mauritanie) la liste des membres de la société civile qui participent à ses ateliers de sensibilisation contre l’esclavage?  Quelles sont les activités de sensibilisation qu’elle a menées?  Le délégué de l’Inde a demandé à Orion Projects Private Limited (Inde) de lui fournir une adresse correcte en Inde.

Orji Uzor Kalu Foundation (Nigéria) devra répondre à une question de la déléguée de l’Afrique du Sud concernant son déficit budgétaire.  Donnez des informations financières actualisées.  Cette ONG souhaite-t-elle être accréditée auprès de l’Union Africaine?  Pak Women (Pakistan) doit donner les détails de son financement dont 99% sont assurés par des dons privés, a exigé le délégué du Pakistan.  Le délégué du Burundi a demandé à Pan African Climate Justice Alliance (Kenya) comment elle fait pour combler son déficit budgétaire.  Son homologue de l’Afrique du Sud a voulu savoir si cette ONG était déjà accréditée auprès d’autres organisations internationales.

Après avoir constaté le déficit budgétaire de Reviving Hope Uganda (Ouganda), la représentante du Nicaragua a questionné: comment l’ONG peut-elle réaliser ses projets dans ce cas?  

La déléguée de l’Afrique du Sud a voulu que Rwenzori Center for Research and Advocacy (RCPA) (Ouganda) donne des informations plus précises sur ses projets.  Le délégué du Pakistan a aussi demandé des détails sur les projets de SWASTI (Inde) « dans le monde entier ».  Le délégué du Burundi s’est interrogé sur la nature des relations entre Slum Child Foundation (Kenya) et l’ONG « Women Rights awareness program (WRAP) ». 

Le représentant de Cuba a constaté 0% de dépenses chez Somali Youth Development Foundation (SYDF) (Somalie).  Pourquoi et comment financez-vous vos projets?  Son homologue de l’Inde a demandé à Standards Charter (Inde) de fournir une liste complète de ses activités et l’état de ses dépenses pour ces deux dernières.  Le représentant du Soudan a demandé à The Arab Council for Supporting Fair Trial (Égypte) comment elle entend faire face à son déficit budgétaire.  Son homologue de la Fédération de Russie a voulu connaître les pays où est implantée l’ONG.  La représentante de l’Afrique du Sud a demandé des détails sur les projets de ces quatre dernières années.

Le délégué de la Chine a noté que The New Woman Foundation (Égypte) a un revenu de 349 000 dollars contre plus de 400 000 dollars de dépenses.  Comment fait-elle pour combler cet écart?  D’où  vient le financement?  Le délégué du Pakistan a demandé à The Red Elephant Foundation (Inde) les pays où elle est présente en dehors de l’Inde.  Donnez la liste des 20 pays où vous êtes implantée, a renchéri son homologue de l’Inde.  Le délégué de Cuba s’est étonné que le budget de l’ONG soit de 10 dollars alors qu’elle exécute de nombreux projets dans le monde.  La déléguée de l’Afrique du Sud a demandé à Women and Child Watch Initiatives (Nigéria) les agences gouvernementales avec lesquelles elle travaille.

La même déléguée a demandé à Women’s Rights and Health Project (Nigéria) le genre de projets de renforcement de capacités qu’elle mène.  Le représentant de l’Inde a voulu savoir la façon dont Shoobh Group Welfare Society (Inde) utilise les fonds reçus.  La déléguée de l’Afrique du Sud a demandé à Al-Hasaniya Moroccan Women’s Project (Royaume-Uni) dans quels pays africains elle travaille.  Comment entend-elle défendre l’état de droit au Maroc?  Est-ce en travaillant avec le Gouvernement marocain?

Le délégué de Cuba a demandé à l’Alliance des Avocats pour les droits de l’Homme (France) les pays d’Amérique latine où elle travaille.  Le même délégué a voulu savoir le nombre exact de pays où travaille l’Alliance internationale pour la défense des droits et des libertés (France).  Quels sont ses partenaires locaux?  Comment fait l’Alliance pour la solidarité et le partage en Afrique-Jeunesse pour intégration culturelle et sociale (Suisse) pour réaliser ses objectifs alors qu’elle est déficitaire, a encore demandé le délégué cubain.  Détaillez l’origine des fonds reçus du secteur privé et d’autres sources de financement.

American Human Rights Council (États-Unis) organise-t-elle des projets en dehors des États-Unis? s’est demandé le représentant de Cuba.

Le Comité a aussi reporté sa décision sur « Canadian Council for refugees » (Canada) dans l’attente de précisions sollicitées par le représentant du Venezuela sur son déficit et sur « Comision Unidos Vs Trata » (Mexique) qui doit donner des précisions au représentant de l’Afrique du Sud sur ses activités.  « Dream Touch for All » (République de Corée) a été priée d’apporter des précisions sollicitées par le représentant du Venezuela sur les pays dans lesquels elle souhaite mener ses futures opérations.   

Le Comité a également reporté sa décision sur le « Comité des observateurs des droits de l’homme » (République démocratique du Congo), le représentant de Cuba s’interrogeant sur ses partenaires locaux.  Drug Policy Australia Limited (Australie) a été priée d’expliquer au représentant de l’Afrique du Sud pourquoi ses revenus se limitent à 3 dollars.  Également reportée, la décision sur « European Centre for Democracy and Human Rights Limited » (Belgique), le représentant du Soudan s’interrogeant sur le mode de nomination des membres de son Conseil d’administration.  

Dialogue avec les ONG

Le Comité a recommandé l’octroi d’un statut consultatif spécial à « Global Fund for Widows » (États-Unis) et à « Major Groups Partnership on Forests » (Canada) après un dialogue avec leurs représentants.  Le Comité a revanche sa décision sur « Holt International Children’s Services Inc. » à la demande de la Chine qui a voulu que l’ONG adopte d’abord la terminologie exacte de la province chinoise de Taiwan.   

Dans son dialogue avec les membres du Comité, « Global Fund for Widows » a présenté ses initiatives en faveur de l’autonomisation économique des veuves et des orphelins.  L’ONG a cité la création, en 2011, en République dominicaine de centres d’accueil pour les orphelins du tremblement de terre d’Haïti.  Répondant à une question de la représentante de Cuba, elle a indiqué qu’elle n’a pas de membres et qu’elle est dirigée par un Conseil d’administration de quatre personnes dont trois Égypto-américains et une Sino-américaine.  Réagissant à une question de l’Inde, l’ONG s’est félicitée des initiatives réalisées en Inde en matière d’autonomisation des veuves.  « Major Groups Partnership on Forests » a présenté son travail sur la protection des forêts.

« Holt International Children’s Services Inc. » a parlé de ses efforts pour aider les gouvernements africains en matière de santé de l’enfant et d’accueil des orphelins.  Elle a parlé de la construction d’un hôpital pour enfants en Éthiopie et dit avoir déjà répondu aux besoins de 115 000 enfants, l’objectif étant un nombre de 150 000.  Répondant à une question de l’Inde, l’ONG a cité un programme d’autonomisation des ONG locales pour répondre aux besoins des enfants et des familles.  Après une question de la Chine, l’ONG s’est attardée sur les activités permettant à des familles chinoises de mieux s’occuper de leurs enfants.  Pour ce qui est de la terminologie officielle de la province chinoise de Taiwan, il a assuré que la correction sera faite.      

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG ouvre sa session par le retrait du statut consultatif à trois ONG soupçonnées par la Turquie d’être liées à la tentative de coup de d’État de juillet 2016

Session de 2017,
1re & 2e séances – matin & après-midi   
ECOSOC/6805-ONG/841

Le Comité des ONG ouvre sa session par le retrait du statut consultatif à trois ONG soupçonnées par la Turquie d’être liées à la tentative de coup de d’État de juillet 2016

Les 19 membres du Comité chargé des ONG ont entamé aujourd’hui leur session 2017*, qui devrait s’achever le 8 février, avec un débat tendu, ponctué de deux suspensions de séance et plusieurs votes, sur le retrait du statut consultatif spécial à trois ONG soupçonnées par la Turquie d’être liées à la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016.  Le Comité a ensuite octroyé ce même statut à 21 ONG et reporté sa décision sur la demande de 13 autres organisations dans l’attente d’informations supplémentaires.

La sanction est tombée pour les ONG « Kisme Yok Mu Dayanisma ve Yardmalasma Dernegi », « Gazereciler ve Yazarlar Vakfi » et « Turkiye Isadamlari ve Sanayiyciler Konfederasyonu ».  Le Comité a recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) de leur retirer leur statut consultatif spécial, à la demande de la délégation turque qui a expliqué qu’en vertu d’une loi du 23 juillet 2016, des fondations, associations et entreprises commerciales ont été dissoutes en raison de leur appartenance à l’organisation terroriste « Fetullahist » qui avait essayé de renverser l’ordre constitutionnel, le 15 juillet 2016.

Le représentant des États-Unis a eu beau dénoncer « l’oppression de la société civile en Turquie », une des ONG étant la « Fédération des journalistes et des écrivains », et invoqué le droit de toute organisation de se défendre face aux accusations portées contre elle, le Comité en a décidé autrement, après plus de deux heures de débats et cinq votes.      

Au cours de cette première journée, le Comité a recommandé l’octroi du statut consultatif spécial à 21 ONG, principalement africaines.  Il a aussi décidé de reporter l’examen de 13 demandes d’ONG dont la syrienne « AMPHTS » priée d’en dire plus sur son financement.   

Une nouvelle fois, le Comité a, après un long débat de procédure, refusé qu’une ONG prenne la parole à l’ouverture de sa session.  « Notre rôle est d’examiner les demandes des ONG pas de les entendre parler », a par exemple tranché le représentant de la Chine, s’opposant aux arguments des États-Unis et de la Grèce.

Organe subsidiaire du Conseil économique et social (ECOSOC), le Comité chargé des ONG tient ses travaux dans un contexte marqué par une augmentation croissante des demandes de statut consultatif, stimulée par les enjeux de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté en septembre 2015.

Réélu par acclamation à la tête du Comité pour un troisième mandat consécutif, M. Jorge Dota, de l’Uruguay, a rappelé que le rôle du Comité est de faciliter la contribution des ONG au travail de l’ECOSOC.  Octroyer un statut consultatif à une ONG, c’est lui ouvrir la porte des Nations Unies, a dit le Président, avant de mettre l’accent sur les 289 nouvelles demandes et 360 rapports quadriennaux à l’examen sans oublier la question de l’ONG déjà dotée d’un statut consultatif qui a fusionné avec une ONG non dotée d’un statut.     

À ce jour, l’ECOSOC compte 4 500 ONG associées à ses travaux grâce au Comité qui peut lui recommander d’octroyer le statut consultatif général, le statut consultatif spécial ou l’inscription sur la Liste.  Le statut consultatif général est réservé aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Le statut consultatif spécial est octroyé aux ONG travaillant dans un domaine spécifique et qui ne sont concernées que par certaines activités de l’ECOSOC.  Le statut de Liste va aux ONG qui ne rentrent dans aucune de ces deux catégories et qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte. 

Notant que le nombre des demandes annuelles des ONG a augmenté de 422% entre 2009 et 2016, le Directeur du Bureau d’appui à l’ECOSOC, M. Navid Hanif, a expliqué que son Bureau a atteint les limites de ses capacités.  Il a exhorté les États Membres à lui donner plus de moyens car avec la suppression en 2016 des ressources temporaires approuvées en 2015, le travail s’est considérablement ralenti.  « Victime de son succès », le Comité a entendu le nouveau Chef de la branche ONG, M. Marc-André Dorel, l’assurer de sa disposition à tout mettre en œuvre pour l’aider.  L’observatrice du Royaume-Uni a d’ailleurs prévenu qu’elle accorderait une attention particulière au dossier d’une ONG britannique qui attend une réponse depuis 14 ans.

Le Comité a élu Mme Ceren Hande Özgür, de la Turquie, à une des vice-présidences, les deux autres et le rapporteur devant encore être élus. 

Le Comité des ONG poursuivra ses travaux demain, mardi 31 janvier, à partir de 10 heures. 

*E/C.2/2017/1

Retrait du statut consultatif spécial à trois ONG

Dans une lettre datée du 23 janvier 2017, la représentante de la Turquie a demandé au Président du Comité des ONG le retrait du statut consultatif à trois ONG turques: « Kisme Yok Mu Dayanisma ve Yardmalasma Dernegi », « Gazereciler ve Yazarlar Vakfi », et « Turkiye Isadamlari ve Sanayiyciler Konfederasyonu » accusées par son pays d’être liées à la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016.

La représentante turque a rappelé qu’en vertu du paragraphe 2, de l’article 2 de la loi 667 du Conseil des ministres du 23 juillet 2016, approuvé par l’Assemblée nationale, des fondations, associations et entreprises commerciales ont été fermées en raison de leur appartenance à l’organisation terroriste « Fetullahist » qui avait essayé de renverser l’ordre constitutionnel en Turquie, l’année dernière.

Les trois organisations ont été dissoutes, leur personnalité juridique et leurs activités, en conséquence, leur statut consultatif ayant cessé d’exister, a encore précisé la représentante.  Ses homologues de l’Azerbaïdjan, de l’Inde, du Pakistan, du Burundi, de la Chine, et du Soudan l’ont appuyée, le représentant soudanais exigeant du Comité le « retrait immédiat » du statut consultatif.

La délégué des États-Unis a invoqué la procédure du Comité qui stipule qu’une ONG ait l’occasion de s’expliquer, et en l’occurrence devant cette « grave accusation ».  Le Comité peut bien entendu suivre cette procédure « si telle est sa volonté », a commenté le secrétariat.  Pour qui travaillent ces ONG?  Dans l’intérêt de qui? a voulu savoir le représentant du Burundi.  Elles semblent, en tous les cas, avoir violé les principes du Conseil économique et social (ECOSOC), a tranché son homologue de la Chine, avant que les représentants des États-Unis et de l’Inde ne rappellent que l’ONG « Gazereciler ve Yazarlar Vakfi » est enregistrée aux États-Unis.  Comment la Turquie pourrait-elle dissoudre une ONG qui n’est pas enregistrée chez elle?   

Quelle est la voie à suivre? a demandé le représentant de Cuba au secrétariat « pour ne pas perdre de temps »  Une ONG doit-elle informer le Comité avant de changer de siège? s’est interrogée la représentante du Venezuela.  

La motion des États-Unis de ne pas se prononcer a été rejetée par 14 voix contre, 2 voix pour (États-Unis et Israël) et l’abstention de la Fédération de Russie.  Le représentant de Cuba a estimé que ce vote va à l’encontre des objectifs du Comité, avant que celle du Nicaragua ne se montre « préoccupée par le résultat », ce qui n’a empêché son homologue des États-Unis de demander un vote sur chacune des ONG même si son homologue du Soudan a vu là « une perte de temps ».

Par 16 voix pour, l’abstention des États-Unis et d’Israël et zéro voix contre, le Comité a recommandé à l’ECOSOC de retirer son statut consultatif spécial à « Kisme Yok Mu Dayanisma ve Yardmalasma Dernegi ».  La représentante des États-Unis s’est dite inquiète de la répression dont sont victimes les ONG et la société civile en Turquie mais aussi aux Nations Unies.   

S’agissant de « Gazereciler ve Yazarlar Vakfi », elle a estimé que la demande de la Turquie s’appuie une base technique.  Cette ONG, s’est-elle expliquée, existe aux États-Unis depuis 2014 et toutes ses activités sont menées sur le sol américain.  C’est une ONG américaine, a-t-elle insisté, remarquant au passage que le nom qui figure dans la lettre de la Turquie est différent de celui des documents du Comité.  Le rapport de cette ONG peut être consulté dans le document E/2012/32/1, a rétorqué la représentante de la Turquie.  L’ONG s’appelle « Gazereciler ve Yazarlar Vakfi », ce qui veut dire « Fédération des journalistes et des écrivains ».

Le Comité a décidé par 16 voix pour, les abstentions des États-Unis, d’Israël et de l’Uruguay, de recommander à l’ECOSOC le retrait du statut consultatif.

Quant à « Turkiye Isadamlari ve Sanayiyciler Konfederasyonu », comme elle n’est plus enregistrée dans aucun pays, la représentante des États-Unis a choisi de s’abstenir.  C’est donc par 16 voix pour, l’abstention des États-Unis et d’Israël et zéro voix contre, que la recommandation sur le retrait du statut consultatif a été faite à l’ECOSOC.      

La représentante des États-Unis a demandé au secrétariat d’informer les trois ONG de la décision du Comité, conformément à l’article 56 la résolution 1996/31 de l’ECOSOC sur les relations entre l’ONU et les ONG indiquant que « si le Comité chargé des organisations non gouvernementales recommande la suspension ou le retrait du statut consultatif général, du statut consultatif spécial ou l’inscription sur la Liste d’une organisation non gouvernementale, cette dernière doit être informée par écrit des raisons de cette recommandation et doit avoir la possibilité d’y répondre pour que le Comité étudie comme il convient cette réponse dans les meilleurs délais ».

Cette disposition ne saurait s’appliquer à des ONG dissoutes, ont argué les représentants de la Turquie, du Soudan, de l’Inde, du Pakistan, de l’Azerbaïdjan, de la Chine.  Mais, a tempéré le secrétariat, aux yeux de l’ONU, ces ONG existent jusqu’à ce que l’ECOSOC prenne sa décision.  Le représentant de Cuba a regretté le « vide juridique » de la résolution 1996/31 sur les ONG dissoutes ou qui n’existent plus.  Nous ne voyons « un vide juridique » nulle part, a répondu la représentante des États-Unis.  Il faut tout simplement suivre la procédure et informer les ONG et savoir que « le dernier mot revient à l’ECOSOC ».

La représentante de la Turquie a demandé un vote sur une motion stipulant que l’article 56 ne s’applique pas aux ONG dissoutes et que le Comité n’a pas à solliciter les trois ONG.  La motion a été adoptée par 13 voix pour, l’opposition des États-Unis et d’Israël, et les abstentions de l’Uruguay et de la Fédération de Russie, après le rejet par 14 voix contre, le vote positif des États-Unis et d’Israël et l’abstention de l’Uruguay de la motion américaine visant à nier au Comité le droit de se prononcer sur la motion turque.  Le représentant du Venezuela a estimé que cette dernière motion ne viole en rien la résolution 1996/31.

Octroi du statut consultatif spécial

Association des femmes pour la paix et encadrement des familles (AFPEFAM) (Cameroun)

African Development Assistance Consult (République démocratique du Congo (RDC))

African Green Foundation International (Nigéria)

African Woman and Child Feature Service (Kenya;

Agence de développement économique et social (Tchad) 

Agro Professional Care Foundation-Yola (Nigéria)  

Al Baraem Association for Charitable Work (Liban) 

Ashiana Collective Development Council (Pakistan)

Association gabonaise pour les Nations Unies (AGNU) (Gabon)

Association Respect Cameroun (Cameroun) 

Association solidarité pour les personnes vivant le veuvage (RDC) 

Association Un Monde Avenir (Cameroun)

Association de l’éducation environnementale pour les futures générations (Tunisie)

Association for Promotion Sustainable Development (Inde)

Association for Rural Area Social Modification, Improvement and Nestling (Inde)

Association nationale du civisme (RDC)

Association of Christian Counsellors of Nigeria (Nigéria)

Association pour le développement culturel (ADEC) (Tchad)

Avabe Initiative for Community Development (Nigéria)

Report de la décision dans l’attente des questions posées par le Comité

Le Comité a reporté sa décision sur la demande d’« AMPHTS » (Syrie) dans l’attente des informations financières sollicitées par les États-Unis et de l’ONG « Action pour la promotion du développement » (RDC) qui doit encore répondre aux questions par l’Afrique du Sud sur les sources de financement. 

Le Comité a reporté l’examen des demandes de « African Women Chartered Accountants Forum NPC » (Afrique du Sud), de l’« Association d’assistance aux grands handicapés à domicile » (Tunisie) et de l’« Association de la continuité des générations » (Tunisie), dans l’attente de précisions sollicitées par l’Afrique du Sud sur le financement.

L’« Association Marocaine de Planification Familiale » (Maroc) a été priée par le Nicaragua d’en dire davantage sur le financement qu’elle reçoit des organisations internationales, alors que sa compatriote l’« Association M’zab prévention routière et développement » doit donner à l’Iran des détails sur ses activités.  Le Nicaragua a aussi demandé une liste détaillée des organisations qui fournissent des fonds à l’« Association nationale des échanges entre jeunes » (Algérie).

La Mauritanie a dit attendre des précisions sur l’identité et la nationalité des membres du Conseil d’administration de l’« Association de lutte contre la pauvreté (Mauritanie).  L’ONG doit aussi en dire plus sur ses activités et son financement, de même que ses compatriotes l’« Association organisation populaire pour l’enseignement des droits humains » et l’« Association pour l’éducation et la santé de la femme et de l’enfant (AESFE) ».  

Dialogue avec les ONG

Le représentant de l’Inde a demandé à United Zo Organization (États-Unis) ce qu’elle fait dans son pays.  L’ONG a répondu qu’elle n’est pas présente en Inde mais bien au Myanmar, « sa terre natale », où elle apporte une aide financière aux membres de la communauté zo et distribue des manuels scolaires dans la langue maternelle.  L’ONG a obtenu son statut consultatif spécial.

La Mandala Transformation Foundation (États-Unis) mène des projets multiculturels et sociaux en Ouganda, notamment l’alimentation en eau pour les orphelins ougandais.  Elle prépare actuellement un projet sur la protection de la culture au Népal.  Que financez-vous en Ouganda? a demandé le représentant de l’Afrique du Sud.  Quelques dizaines de bénéficiaires, a répondu l’ONG qui n’« a pas beaucoup de moyens ».  Elle a, elle aussi, obtenu son statut consultatif spécial.  

La Congregation of the Mission (France), qui vise l’éradication de la pauvreté et l’élimination des inégalités, a dû expliquer au représentant du Pakistan l’écart de 321 000 dollars entre les revenus et les dépenses.  Notre budget est décentralisé, les antennes ayant leurs propres revenus.  Mettez à jour votre volet financier, a conseillé le représentant de Cuba.

EUROGEO (Belgique) dont l’objectif est de promouvoir le recours à la géographie pour la protection de la nature travaille pour la réalisation des objectifs de développement durable.  Supprimer le nom de Taiwan de votre site, a exigé le représentant de la Chine qui a reçu les assurances de l’ONU sur le fait que cela fait 30 ans qu’aucun Taiwanais ne travaille plus pour elle.  Vous financez sept projets, a relevé le représentant de Cuba, mais votre rubrique « dépenses » n’en fait pas mention.  

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Sixième Forum de la jeunesse de l’ECOSOC: le monde a besoin de la forte participation des jeunes pour la réalisation du développement durable

Session de 2017,
Forum de la jeunesse, Matin & après-midi
ECOSOC/6806

Sixième Forum de la jeunesse de l’ECOSOC: le monde a besoin de la forte participation des jeunes pour la réalisation du développement durable

Le sixième Forum de la jeunesse du Conseil économique et social (ECOSOC), qui se tient sur deux jours, s’est ouvert aujourd’hui pour débattre du « rôle des jeunes dans l’éradication de la pauvreté et la promotion de la prospérité dans un monde en mutation ».  Les participants n’ont pas hésité à affirmer le caractère incontournable de la participation des jeunes à la construction d’un monde prospère, sachant que plus de la moitié de la population mondiale est âgée de moins de 30 ans.

Le message clef de la journée est que les jeunes doivent façonner le monde dans lequel ils vont vivre en participant aux décisions à tous les niveaux.  Les jeunes ont répondu positivement à cet appel en présentant leur vision et leurs idées pour réaliser une paix durable et mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Dans son message vidéo, le Secrétaire général, M. António Guterres, a fait remarquer que la question de la jeunesse figurait au cœur du Programme.  C’est en effet le fruit d’une initiative qui a été menée « par et pour les jeunes », a expliqué le Président de l’ECOSOC, M. Frederick Musiiwa Makamure Shava.

Dans un contexte où 74 millions de jeunes dans le monde sont sans emploi et où 156 millions de jeunes vivent dans l’extrême pauvreté, l’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, M. Ahmad Alhendawi, dont le poste a été créé il y a quatre ans, s’est placé en témoin de la réactivité de l’ONU face aux vagues récentes qui ont secoué le monde et en particulier les jeunes.  Il a affirmé « plus que jamais » sa confiance dans le multilatéralisme.  S’adressant aux jeunes, il leur a demandé: « Quand vous voyez l’injustice, ne restez pas chez vous »!

Un vœu entendu par Mme Tisha Shetty, fondatrice et Directrice générale de l’organisation SheSays et membre des Jeunes dirigeants des Nations Unies, qui a affirmé que les jeunes ne voulaient pas être des spectateurs passifs.  « Nous ne serons pas patients, ni tempérés; nous nous dresserons et ferons entendre nos voix », a-t-elle lancé sous les applaudissements de la salle.

Mme Shetty, dont l’organisation éduque les femmes à agir directement contre l’agression sexuelle en Inde, elle-même survivante d’un viol quand elle était enfant, a recommandé de collecter davantage de données pour faire la lumière sur la situation actuelle, en vue de faire rendre des comptes aux gouvernements quand des droits sont bafoués.

D’autres voix se sont fait entendre pour demander une participation significative des jeunes, dont celle d’un représentant du Ministère de la jeunesse et des sports du Bahreïn qui a souhaité l’émergence de jeunes leaders dans tous les domaines, « des sciences aux sports, de la musique à la politique ».  Il a saisi cette occasion pour annoncer le lancement, par le Roi du Bahreïn, de récompenses pour l’autonomisation des jeunes grâce à un partenariat entre les Nations Unies et son pays.

Deux tables rondes et six séances de groupe portant sur les objectifs de développement durable ont rythmé cette première journée du Forum de la jeunesse.  Les jeunes étant à l’avant-garde du progrès et une source d’inspiration, comme l’a fait remarquer M. Guterres, l’une des deux tables rondes s’est concentrée sur « le rôle de la technologie dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable ».

Le Forum de la jeunesse se poursuivra demain, mardi 31 janvier, à 9 h 30 en séances de groupe, puis à 11 heures en séance plénière, et s’achèvera à 18 heures.

FORUM DE LA JEUNESSE

« Le rôle des jeunes dans l’éradication de la pauvreté et la promotion de la prospérité dans un monde en mutation »

Déclarations liminaires

M. FREDERICK MUSIIWA MAKAMURE SHAVA (Zimbabwe), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a souligné à quel point les jeunes étaient prêts à répondre à l’appel contenu dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  « Votre présence montre que vous reconnaissez les progrès tangibles réalisés grâce à des années de coopération, afin de se rapprocher du but de l’éradication de la pauvreté », a-t-il dit, avant de souligner toutefois que ces progrès avaient été inégaux.  L’idée même de la mondialisation et du commerce international suscite malaise et angoisse, a-t-il remarqué.

Constatant aussi que l’année 2016 avait été marquée par une vague de mécontentement à l’échelle mondiale, avec des conflits qui ont entraîné le déplacement de nombreux jeunes, il a attiré l’attention sur le sort des migrants qui ont pris des risques pour éviter de vivre dans la pauvreté.  « Nous avons aussi constaté une radicalisation de jeunes que l’on pensait bien intégrés », a-t-il ajouté après avoir parlé du problème du chômage qui touche particulièrement les jeunes. 

Pour le Président de l’ECOSOC, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 est une initiative ambitieuse qui a été menée « par et pour les jeunes »: ce programme a été élaboré avec leur collaboration et il vise un avenir durable pour les générations à venir, afin que tous profitent de la prospérité d’ici à 2030. 

Il a rappelé que nul ne doit être laissé pour compte, invitant dès lors à protéger les plus vulnérables.  Il faut aussi, a-t-il ajouté, élargir la protection sociale avec des filets de sécurité sociale, une sécurité alimentaire et un accès à l’éducation.  Il a plaidé notamment pour que les jeunes contraints d’abandonner l’école se voient offrir une deuxième chance.

En ce qui concerne les changements climatiques, il a appelé à promouvoir des modes de production et de consommation plus durables.  Chaque pays doit s’industrialiser pour se développer, c’est un fait, a-t-il affirmé, en invitant à adopter des mesures politiques ciblées afin de promouvoir l’innovation dans ce domaine. 

Soulignant que les jeunes doivent façonner le monde dans lequel ils vont vivre, il les a également encouragés à participer aux décisions à tous les niveaux.

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, s’exprimant dans un message vidéo, a souligné les défis que rencontrent les jeunes, en particulier économiques.  Soixante-quatorze millions de jeunes dans le monde ne trouvent pas d’emploi, a-t-il rappelé, en insistant sur les discriminations dont ils sont victimes.  Dans le même temps, les jeunes sont à l’avant-garde du progrès et une source d’inspiration, a poursuivi M. Guterres.

Il a indiqué que ce forum était l’occasion pour les jeunes d’exprimer leur vision pour le monde et leurs idées pour garantir la paix et réaliser le Programme de développement à l’horizon 2030.  Le Secrétaire général a enfin rappelé que la question de la jeunesse figurait au cœur dudit programme.

M. PETER THOMSON, Président de la soixante et onzième session de l’Assemblée générale, a rappelé que 156 millions de jeunes dans le monde vivaient dans l’extrême pauvreté.  Dans un monde qui change rapidement, caractérisé par une faible croissance économique et la destruction de l’environnement, ce chiffre risque d’augmenter, à moins qu’une mesure urgente ne soit prise, a-t-il dit.

Le Programme de développement à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris sur les changements climatiques, s’ils sont mis en œuvre, permettront de transformer le monde, en éliminant l’extrême pauvreté et en garantissant un meilleur partage des fruits de la croissance, a poursuivi le Président.  « La jeunesse sera aux avant-postes de cette transformation. »

« Concrètement », M. Thomson a souhaité que les jeunes soient des acteurs à part entière des nouveaux partenariats entre les acteurs clefs- les gouvernements, l’ONU, la société civile et le secteur privé- nécessaires pour mettre en œuvre le changement. 

Les jeunes doivent être associés à l’élaboration des nouveaux moyens de faire des affaires, de diriger les économies et de réguler le marché du travail, en vue d’une plus grande durabilité et d’une diminution des inégalités, a continué le Président.

Il a fait part de son engagement d’œuvrer pour « une poussée universelle » afin d’aboutir à des progrès dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Les jeunes doivent comprendre la nature « universelle, intégrée et transformatrice » de ces objectifs et être un acteur clef dans leur réalisation, a-t-il estimé.  « J’ai déjà écrit à tous les chefs de gouvernement afin que ces objectifs soient inclus dans les enseignements scolaires. » 

En conclusion, le Président a déclaré que les jeunes d’aujourd’hui seront les adultes de demain qui hériteront de l’échec ou du succès du Programme de développement à l’horizon 2030.

M. AHMAD ALHENDAWI, Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, a invité à bien faire comprendre l’urgence des questions qui concernent les jeunes.  Il s’est rappelé la crise économique, il y a 10 ans, qui avait aggravé en particulier le chômage des jeunes.  « La Banque mondiale avait alors semblé découvrir les jeunes et avait pris des mesures pour les soutenir », s’est-il souvenu, avant de prévenir que les jeunes d’aujourd’hui constitueraient la première génération dans l’histoire qui serait plus pauvre que leurs parents. 

L’Envoyé spécial a ensuite rappelé la deuxième vague qui a touché les jeunes, en 2011, avec les différentes protestations.  Il a dit être, en sa qualité d’Envoyé pour la jeunesse, le résultat de cette deuxième vague, car l’ONU a réagi à ce phénomène.  La troisième vague, a-t-il poursuivi, c’est la radicalisation et l’extrémisme violent qui se sont intensifiés, « une vague qui a été entendue, ici, à l’ONU », a-t-il apprécié tout en espérant qu’on n’attendrait pas une autre crise pour traiter des problèmes qui concernent les jeunes.

« Il ne faut pas laisser pour compte cette génération de jeunes », a-t-il lancé, en faisant référence au slogan du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  « Nous devons tous en faire plus pour vous, les jeunes, en partageant nos expériences avec vous. » 

M. Alhendawi, nommé il y a quatre ans, à l’âge de 27 ans, Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, a rappelé qu’il avait été le premier à occuper ce poste.  Alors qu’il est sur le point de quitter cette fonction, il s’est remémoré toutes les visites et tous les entretiens qu’il avait eus avec des jeunes, ayant aussi participé à différents processus pour faire avancer les questions des jeunes.  « Ce fût un voyage exceptionnel qui m’a permis de voir à quel point les jeunes sont au centre de toutes nos activités », a-t-il dit, en citant notamment les indicateurs qui concernent les jeunes dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, ainsi que leur participation à l’Agenda pour la paix.

L’Envoyé a également souligné que les jeunes œuvraient en faveur de l’équité et de la solidarité avec les réfugiés, ainsi que pour la cause des droits de l’homme, ceux des autochtones et des handicapés, par exemple.  Il a noté que les jeunes s’investissent dans ces différentes luttes quand l’État est défaillant.  Il a aussi attiré l’attention sur les jeunes ingénieurs qui ont modifié la façon dont on communique.  C’est en parlant à des jeunes qu’il a compris qu’on progresse quand on ne sous-estime pas son pouvoir. 

« Quand vous voyez l’injustice, ne restez pas chez vous », a-t-il lancé aux jeunes en les invitant notamment à créer des opportunités.  « Ne perdez pas espoir, mais soyez la source de l’espoir. »  En faisant référence au film « Retour vers le futur » qui parlait de 2015 comme l’avenir, il a clamé que « les jeunes, ce n’est pas l’avenir, c’est le présent ». 

Il les a encouragés à investir dans le système multilatéral, affirmant « plus que jamais » sa confiance en cette plateforme: « on agit de façon plus efficace quand on agit à l’unisson ». 

M. HISHAM BIN MOHAMMED AL-JOWDER, Ministre de la jeunesse et des sports du Bahreïn, a rappelé le rôle crucial des jeunes dans l’élaboration du Programme de développement à l’horizon 2030 afin qu’il soit axé sur la qualité des systèmes éducatifs, l’émancipation des femmes et des filles et la fourniture d’un emploi décent pour tous.  « Toutefois, nous devons en faire plus. »

« Nous pouvons œuvrer à l’autonomisation des jeunes en les encourageant à se considérer comme des leaders et à appuyer leurs efforts », a-t-il dit.  Il a souhaité l’émergence de jeunes leaders dans tous les domaines, « des sciences aux sports, de la musique à la politique ».  « Ce faisant, nous rappelons aux jeunes que leur contribution compte », a-t-il poursuivi.

Le délégué a jugé impératif l’avènement d’une compréhension commune, transfrontalière, selon laquelle le changement ne pourra pas être mis en œuvre sans la participation des jeunes. « Les différences locales existent, bien sûr, s’agissant de la manière dont les jeunes sont perçus au sein de leur communauté mais il y a un point commun: les jeunes, partout, sont enthousiastes », a-t-il estimé, en souhaitant que cet enthousiasme ne soit pas gaspillé.

À cette fin, le délégué a annoncé le lancement de récompenses pour l’autonomisation des jeunes du Roi du Bahreïn en vue de réaliser les objectifs de développement durable, « un partenariat entre les Nations Unies et le Royaume du Bahreïn ».  Ces récompenses reviendront aux entités gouvernementales, aux organisations non gouvernementales, aux membres du secteur privé et aux individus qui œuvrent à l’autonomisation des jeunes avec des méthodes nouvelles, créatives et efficaces. 

Travaillons de conserve pour transformer nos pays en « d’ardents foyers d’optimisme » et pour autonomiser les jeunes afin qu’ils expriment leur plein potentiel, a-t-il conclu.

Mme TRISHA SHETTY, fondatrice et Directrice générale de l’organisation SheSays et membre des Jeunes dirigeants des Nations Unies, a attiré l’attention sur les viols et les meurtres d’enfants commis à Bombay.  Elle a parlé d’un cas où, au lieu de procéder à des arrestations, c’est la famille de la victime qui a dû subir des interrogatoires, étant soupçonnée d’alcoolisme.  Elle a également cité le cas d’un enfant de 4 ans violé et celui d’un autre enfant de 3 ans tué, dont le corps démembré a été retrouvé dans la rue.

Les questions de pauvreté, de faim et des changements climatiques touchent particulièrement les jeunes, a-t-elle avancé en indiquant, par exemple, que 46% de jeunes âgés de 15 à 24 ans travaillent pour moins de 1 dollar par jour.  Elle a parlé des besoins des jeunes en termes de santé mentale, ainsi que de la violence dont ils sont victimes. 

Estimant que les 17 objectifs de développement durable ne sont pas isolés, elle a souligné qu’on ne peut pas parler d’égalité hommes-femmes sans parler des changements climatiques.  Elle a affirmé qu’il y a une véritable interdépendance qui exige une conscience collective mondiale. 

Mme Shetty a demandé en particulier de renforcer la résilience des plus vulnérables et de préserver l’environnement.  Pour y parvenir, elle a recommandé aux jeunes de ne pas se battre uniquement pour être à la table des négociations, mais aussi pour participer réellement aux prises de décisions politiques. 

Elle a également voulu davantage de données pour faire la lumière sur la situation actuelle, lançant un appel aux pays pour qu’ils transmettent suffisamment d’informations.  Elle a indiqué, à cet égard, venir d’un pays où les maris peuvent violer leur femme en toute impunité.  Se basant sur le fait que les 17 objectifs de développement durable sont axés sur les droits, elle a souhaité que les jeunes utilisent ces droits et que les gouvernements rendent des comptes à tous les niveaux.

Enfin, Mme Shetty a témoigné qu’elle avait survécu à un viol quand elle était enfant et qu’elle souffrait, en conséquence, de troubles de stress post-traumatique.  C’est cela qui l’a incitée à s’engager sur cette voie- son organisation éduque les femmes à agir directement contre l’agression sexuelle en Inde- et à le vivre comme un « acte de rébellion ».  Son objectif est de faire mesurer l’urgence qu’il y a à agir.

« Nous ne serons pas des spectateurs passifs », a-t-elle prévenu, en déclarant que les jeunes ne seront pas non plus patients, ni tempérés.  « Nous nous dresserons et ferons entendre nos voix », a-t-elle lancé sous les applaudissements de la salle.

Table ronde plénière: « Le rôle des jeunes dans l’éradication de la pauvreté et la promotion de la prospérité »

Plus de la moitié de la population mondiale est âgée de moins de 30 ans, ce qui rend incontournable la participation des jeunes à la mise en œuvre des objectifs de développement durable qu’ils ont contribué à façonner.  Dans un contexte de chômage généralisé des jeunes à travers le monde, les participants à cette première table ronde du Forum de la jeunesse ont relevé que les jeunes devaient constituer des acteurs clefs de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Pour cela, une éducation de qualité ouvrant les portes au monde du travail, une plus grande sensibilisation aux objectifs de développement durable et l’égalité des chances entre les sexes ont été parmi les idées phares évoquées par divers orateurs venant des milieux gouvernementaux et de la société civile notamment.

De nombreux orateurs ont souligné l’importance pour les jeunes d’être informés sur les objectifs de développement durable avant d’envisager leur contribution à leur mise en œuvre. 

Le Président de l’Association internationale des étudiants en sciences économiques et commerciales(AIESEC) a ainsi déclaré que nombre de ses amis ne savaient même pas ce que signifie objectifs de développement durable.  Il a, de ce fait, invité son auditoire à sensibiliser leurs amis et leurs proches aux objectifs de développement durable.  Son organisation a déjà pu informer 12 millions de jeunes mais cela ne suffit pas, a-t-il estimé.  Malgré les bonnes intentions, il faut davantage de financements pour la mobilisation des jeunes autour des objectifs de développement durable, a-t-il indiqué. 

Le Chef de l’Agence fédérale en charge de la jeunesse de la Fédération de Russie a promis que les 17 objectifs de développement durable seraient au centre des échanges entre jeunes, du 14 au 22 octobre prochain, à Sotchi, dans le cadre du festival international des jeunes et étudiants du monde. 

Les acteurs gouvernementaux ont présenté les mesures prises afin de favoriser une plus grande participation des jeunes à l’éradication de la pauvreté et la promotion de la prospérité. 

Le Ministre d’État de la jeunesse et des sports du Bangladesh a ainsi expliqué que son gouvernement avait mis en place divers programmes en faveur de la formation professionnelle des jeunes, tandis que le Ministre de la jeunesse et des sports du Népal a parlé de la Vision 2025 en faveur des jeunes qui entend mobiliser les jeunes népalais en faveur du développement. 

En Azerbaïdjan, a dit le Ministre de la jeunesse et des sports de ce pays, un partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a été engagé afin de promouvoir l’éducation des objectifs de développement durable et à leur rôle dans leur mise en œuvre.    

La Présidente de la Commission nationale de la jeunesse des Philippines a, pour sa part, déclaré que le plan de développement de la jeunesse 2017-2022, en cours d’élaboration, entendait garantir les différents droits des jeunes.  Ce plan, qui s’inspire des objectifs de développement durable, prévoit la création de neuf centres de participation des jeunes à la mise en œuvre des objectifs de développement durable. 

La Secrétaire adjointe à la jeunesse et à l’égalité des chances de la Hongrie s’est, de son côté, félicitée de la baisse du taux de chômage dans son pays.  Les autorités, a-t-elle expliqué, ont mis en place des mesures pour favoriser la protection des emplois en diminuant les charges sociales des entreprises qui décident d’embaucher les jeunes.  Le Gouvernement accorde également une aide financière à des jeunes couples afin de les soutenir alors qu’ils entament leur vie professionnelle. 

Un jeune délégué de la Hongrie a pris la parole pour appeler au dialogue intergénérationnel, gage de la durabilité, a-t-il estimé.

Le représentant du Kenya, répondant à un jeune délégué du Mouvement international des étudiants catholiques, a dit que le gouvernement avait mis sur pied un fonds de soutien à l’entrepreneuriat des jeunes kényans.  Près de 119 millions de dollars ont été déjà consacrés au soutien de plus de trois millions de jeunes entrepreneurs.  En outre, un appui leur est apporté dans le cadre du réseautage et pour la commercialisation de leurs produits. 

La participation économique des jeunes dans les sociétés passent par une bonne éducation, ont souligné plusieurs intervenants parmi lesquels le Ministre de l’éducation du Portugal.  Il a expliqué qu’une bonne éducation des jeunes leur permettrait de pouvoir s’insérer dans le monde de l’emploi, contribuant ainsi à la lutte contre la pauvreté

Le Conseiller spécial sur les questions de jeunesse au Département d’État des États-Unis a affirmé que l’éducation était le tremplin nécessaire pour un emploi digne et une vie meilleure.  Il a ainsi appelé à l’adaptation de la formation aux mutations technologiques du marché du travail, prônant également la prise en compte des questions de genres dans cette problématique.  Il a avoué qu’il était lui-même encore prisonnier de dettes consenties au cours de ses études.  Il a appelé à des mesures qui faciliteraient l’accès à l’éducation pour tous les jeunes.

Pour la Ministre de l’enfance et de l’égalité de la Norvège, il faut insister sur l’éducation, car « un jeune instruit équivaut à un citoyen pourvu de compétences ».  Son gouvernement a donc lancé des mesures afin de favoriser le plein emploi en faveur de jeunes.  Pour cela, des conseillers sociaux sillonnent les établissements secondaires afin de lutter contre la déperdition scolaire.  Les enfants d’immigrés et de réfugiés sont également pris en charge afin de ne pas faire de laissés-pour-compte, a-t-elle justifié.  

Justement, a affirmé le Ministre turc de la jeunesse et des sports, l’éducation des jeunes réfugiés est tout aussi importante.  Il a affirmé que son pays accueille plus de trois millions de réfugiés, venant pour la plupart de Syrie et d’Iraq.  « Il ne faut pas que ces jeunes constituent une génération perdue », a-t-il plaidé en notant que les jeunes réfugiés sont insérés dans le système scolaire turc.  Le sport constitue également un viatique pour l’intégration des jeunes réfugiés, a—t-il souligné en annonçant la tenue, du 11 au 18 février, d’une manifestation sportive consacrée aux réfugiés dans l’est de la Turquie.

Sur un plan institutionnel, le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la jeunesse des pays ibéro-américains a appelé à un plus grand rôle des agences des Nations Unies qui n’ont pas toujours été à la hauteur des attentes mises en elles par les jeunes.  Il faut que l’histoire s’écrive avec les jeunes, a—t-il martelé. 

Insistant sur la question de la participation des jeunes, une jeune déléguée de l’Irlande a demandé que les jeunes soient davantage consultés dans la mise en œuvre des politiques nationales relatives aux objectifs de développement durable.  Les jeunes participeront à la mise en œuvre des objectifs de développement durable seulement s’ils peuvent se les approprier, a-t-elle prévenu.  Il ne suffit pas de bâtir un monde meilleur pour tous, mais il faut également le bâtir avec tout le monde, a-t-elle dit.

Pour impliquer tous les jeunes, il faut tenir compte de l’égalité des genres, ont relevé des participants.  C’est pour cette raison que les citoyens ont les mêmes droits au Danemark, a lancé la Ministre danoise de l’égalité.  Elle a ajouté que l’égalité des chances entre sexes était cruciale dans le monde, y compris par l’accès aux soins de santé génésique pour toutes les femmes et filles du monde. 

Au Danemark, les femmes ont davantage de possibilités de faire carrière, s’est-elle réjouie, en indiquant qu’il ne peut y avoir de gagnant si la moitié de l’équipe reste sur le banc de touche.  Pour faire changer les politiques, a-t-elle préconisé, il faut faire participer les acteurs de la société civile.  Son pays aspire à un siège au Conseil économique et social (ECOSOC) et entend bâtir sa campagne sur l’égalité des sexes, a—t-elle annoncé.   

La Ministre des transformations sociales et du développement des ressources humaines d’Antigua-et-Barbuda a déclaré que son gouvernement avait pris des mesures afin de promouvoir la participation des jeunes à la prise de décision, notamment les jeunes femmes. 

Un jeune Colombien représentant la « cellule jeunesse » de la présidence de la République a parlé du rôle des jeunes colombiens qui ont fait entendre leur voix afin de remettre sur les rails l’Accord de paix entre le Gouvernement colombien et Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), qui avait été rejeté par un référendum.  « C’est grâce à la mobilisation des jeunes que des modifications ont été apportées au document original avant que l’Accord ne soit finalement entériné », a-t-il expliqué.  

À la fin de la table ronde, l’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, qui l’animait, a présenté les résultats d’un sondage en ligne dans lequel les jeunes étaient invités à dire comment ils jugent la mise en œuvre des objectifs de développement durable depuis leur adoption.  Quatre pour cent des jeunes ont jugé que la mise en œuvre était couronnée de succès, alors que 25% ont estimé que le succès était mitigé, et pour 71% des sondés, des efforts sont nécessaires.  « C’est tout dire », a conclu l’animateur en invitant les jeunes à partager leurs idées et expériences à travers l’identifiant Tweeter « #Youth2030 ».

Table ronde plénière: « Le rôle de la technologie dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable »

Quels sont les obstacles à l’amélioration du rôle des jeunes dans l’élaboration et l’utilisation de technologies innovantes pour surmonter les défis au développement durable?  Quelles contributions les jeunes font-ils aux technologies de l’information et des communications destinées à promouvoir l’engagement communautaire participatif?  Telles sont quelques-unes des questions soulevées dans le cadre de la table ronde interactive sur le thème « Le rôle de la technologie dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable », modérée par M. Erhard Graeff, chercheur au Centre pour les média civiques du MIT Media Lab.

M. JAMES POWELL, du Centre de l’innovation mondiale de l’UNICEF U-REPORT, a rappelé que les personnes qui n’ont pas été touchées par les processus de développement par le passé le seront désormais, grâce à la dissémination de technologies par les smartphones, par exemple.  Il faudrait, a-t-il dit, que les jeunes puissent utiliser de telles technologies sans surcoût, un objectif qui ne pourra être atteint qu’à condition que des partenariats soient noués et des investissements consentis en privilégiant l’option « open source ». 

De son côté, Mme ZOE CARLETIDE, de l’Association mondiale des guides et des éclaireuses, a indiqué que l’objectif de son organisation est de permettre aux jeunes filles de faire entendre leur voix, en particulier partout où on tente de les faire taire.  « Nous avons été en mesure de donner à celles-ci une plateforme pour faire relayer leurs messages aux décisionnaires et aux législateurs, en collectant des données précises, afin de réaliser l’objectif 5 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 », a indiqué la représentante, qui a appelé à la reconnaissance universelle des préoccupations des jeunes filles.

Mme NEVENA VUKASINOVIC, du Grand groupe des enfants et des jeunes, Science-Policy Interface Platform, a déclaré que les technologies sont si répandues qu’il devient difficile de mesurer leur impact dans nos vies quotidiennes.  Rappelant l’objectif 17 du Programme de développement à l’horizon 2030, elle a dit qu’il fallait promouvoir la mise au point, le transfert et la diffusion de technologies respectueuses de l’environnement en faveur des pays en développement.  « Les jeunes sont les catalyseurs de l’espoir dans le monde, et les technologies doivent relayer cet espoir », a-t-elle ajouté. 

Mme ZAIN HABBOO, Directeur principal de la Stratégie numérique et multimédia de la Fondation des Nations Unies, a encouragé les jeunes à penser à l’histoire qu’ils essaient de raconter, au public auquel ils veulent s’adresser et à la plateforme la plus adéquate à la diffusion de leur message. 

M. JAKE HOROWITZ, du site Mic, a rappelé qu’en tant que journaliste, il avait voulu créer l’équivalent de « CNN pour les jeunes ».  « Cinq ans plus tard, nous sommes lus par 100 millions de lecteurs chaque semaine à travers le monde, en grande partie sur les réseaux sociaux », s’est-il enorgueilli. 

Il y a deux jours, a raconté M. Horowitz, « j’étais à l’aéroport JFK de New York, où j’ai vu une manifestation de 20 personnes se transformer en une manifestation de 20 000 personnes contre le décret signé par le Président des États-Unis ».  Il a vivement encouragé l’auditoire à se servir des réseaux sociaux pour faire entendre leurs voix. 

Lors de la discussion interactive qui a suivi, interrogé par une représentante du Conseil des jeunes de Serbie sur les difficultés d’accès des jeunes aux technologies de l’information et des communications dans le monde entier, M. Powell a reconnu la persistance d’un fossé numérique. 

Il a toutefois fait observer que, dans certains pays d’Afrique, l’étendue des réseaux de téléphonie mobile permettait de le combler en partie.  Ainsi, au Myanmar, à une trentaine de bénévoles qui demandaient un accès élargi aux technologies de l’information et des communications (TIC), le Gouvernement leur a répondu que s’ils arrivaient à mobiliser 30 000 personnes, leur demande serait prise en considération, « ce qui a été le cas ».  

Mme Habboo a ensuite expliqué que la Fondation des Nations Unies (FNU) s’employait à nouer des partenariats avec le secteur privé, notamment avec MasterCard, qui travaille en étroite coopération sur le terrain avec le Programme alimentaire mondial (PAM). 

Interrogé par un représentant de la Fédération mondiale des associations pour les Nations Unies sur l’utilisation optimale à faire des réseaux sociaux, notamment pour empêcher la radicalisation des jeunes, M. Powell a répondu que l’implication des jeunes dans des processus inclusifs devait être une première étape du secteur privé et des gouvernements.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Optimisme au Conseil de sécurité sur l’évolution de la situation en Somalie, malgré les attaques des Chabab

7873 séance – matin
CS/12698

Optimisme au Conseil de sécurité sur l’évolution de la situation en Somalie, malgré les attaques des Chabab

Deux jours après l’attaque meurtrière qui a frappé Mogadiscio, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, M. Michael Keating, a dressé, ce matin, devant le Conseil de sécurité, un tableau encourageant de la situation en Somalie, après la conclusion des élections législatives, véritable « miroir » dans lequel les Somaliens ont pu voir ce qu’ils ont « de bon et de mauvais ».  « Tout est en train de se mettre en place pour que le pays entre dans une nouvelle phase de pérennisation de la paix », a-t-il dit.

Le Représentant spécial, qui présentait le dernier rapport* du Secrétaire général, n’a néanmoins pas fait mystère des graves défis que connaît le pays, tels que la menace posée par les Chabab et la sécheresse.  Ces défis ont été au cœur des interventions du Ministre des affaires étrangères de la Somalie, de la Présidente somalienne du Comité des ambassadeurs de bonne volonté, du Représentant spécial de l’Union africaine et des délégués de la Suède et de l’Uruguay qui se sont également voulus optimistes.

Les élections législatives marquent un jalon important dans l’évolution et la transformation de la Somalie postconflit, a affirmé le Représentant spécial, à l’entame de son intervention.  Le Parlement est le plus légitime depuis les élections de 1969, a-t-il fait remarquer.  Il s’est, en particulier, félicité de l’élection des 54 membres de la chambre haute par les assemblées régionales plutôt que sur une base clanique.  « Cette incarnation du caractère fédéral émergent en Somalie pourrait jouer un rôle central dans l’avancement d’un programme national authentique », a déclaré M. Keating.

Le Représentant spécial a salué comme une « avancée remarquable » le fait qu’un quart des membres du Parlement fédéral, inauguré le 27 décembre dernier, soient désormais des femmes, une proportion qui était de 14% en 2012, comme l’a rappelé le Ministre somalien, M. Abdusalam H. Omer.  La Présidente du Comité des ambassadeurs de bonne volonté, Mme Asha Gelle Dirie, a indiqué que cet accomplissement sans précédent ne rendait pas moins nécessaire « une transformation structurelle à grande échelle » de la société somalienne.

À l’instar du délégué uruguayen, le Représentant spécial a insisté sur la nécessité que l’élection présidentielle se tienne comme prévu le 8 février, notant que, dans l’intervalle, Mogadiscio restera une cible de choix pour les Chabab.  Il a reçu l’assurance du Ministre somalien, qui a indiqué que l’élection des présidents de la chambre haute et de la chambre basse ouvrait la voie à une élection présidentielle.  Quant au processus visant à parvenir au système « un vote, une personne » en 2020, il doit débuter immédiatement, a-t-il assuré.

Les Chabab, malgré leurs attaques odieuses, n’ont pas réussi à faire dérailler le processus électoral, s’est félicité le Représentant spécial.  Il a toutefois précisé qu’ils continuaient de poser une « réelle menace », d’autant qu’ils pourraient exploiter l’incapacité des autorités à répondre à la sécheresse qui touche quelque cinq millions de Somaliens.  Un son de cloche quelque peu différent de celui du Ministre somalien qui a vu dans les « tactiques désespérées » des Chabab, telles que l’attaque de civils, la meilleure preuve « de leurs capacités déclinantes et de leur faillite morale ».

Toujours sur le plan sécuritaire, M. Keating a souligné la nécessité de renforcer les Forces nationales de sécurité somaliennes, estimant que les perspectives de paix en dépendent.  « La Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et les troupes des pays contributeurs ne resteront pas indéfiniment », a-t-il averti.  Un point de vue partagé par le Représentant spécial de l’Union africaine pour la Somalie et Chef de l’AMISOM, M. Francisco Caetano José Madeira, qui a insisté sur la nécessité de s’adapter aux « nouvelles tactiques de l’ennemi ».  Les groupes terroristes ont toujours le contrôle de certaines poches de territoire et bénéficient de renforts venus du Yémen, a-t-il averti.

M. Madeira a lancé un appel à déployer des forces supplémentaires -4 000 soldats- et des capacités de combat et de stabilisation, tandis que le Représentant spécial, préoccupé par la diminution de 20% de l’appui de l’Union européenne à l’AMISOM, a, lui, appelé le Conseil à examiner à apporter un financement prévisible et pérenne à l’AMISOM.  L’Union africaine et la communauté internationale doivent trouver des moyens plus viables pour appuyer l’AMISOM, a, pour sa part, déclaré le délégué de la Suède.

*     S/2017/21

LA SITUATION EN SOMALIE

Rapport du Secrétaire général sur la Somalie (S/2017/21)

Déclarations

M. MICHAEL KEATING, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, a rappelé que la séance d’aujourd’hui se tenait à l’issue d’élections législatives prolongées et 12 jours avant l’élection du président.  « Les Chabab font tout ce qu’ils peuvent pour discréditer et faire dérailler ce processus électoral, comme nous l’avons vu à Mogadiscio et lors de l’attaque de Kulbiyo aujourd’hui », a-t-il dit.

Il a jugé que la priorité la plus immédiate était de respecter la date de l’élection présidentielle, qui a été arrêtée pour des raisons techniques.  Les pressions politiques pour modifier cette date ne doivent pas l’emporter, a tranché M. Keating.  « Il est également essentiel que la dernière étape du processus soit conduite de manière transparente, conformément aux règles agréées et élaborées en vue de garantir une élection libre et impartiale. »  Le Représentant spécial a appelé tous les candidats à respecter le Code de conduite qu’ils ont signé avant de poser leur candidature.  Cela est d’autant plus important que les élections législatives ont été entachées de corruption, d’achats de vote, de harcèlements, d’intimidations, de manipulations et de délais répétés, a déploré M. Keating.

Le processus électoral a été un miroir dans lequel les Somaliens ont vu du bon et du mauvais s’agissant de la manière dont le pouvoir est exercé et des relations entre les chefs de clan, les responsables politiques, le monde des affaires et les citoyens, a poursuivi le Représentant spécial.  Tirant les leçons de ce processus, il a souligné le travail remarquable accompli des organes électoraux ad hoc, mais aussi leurs difficultés à résister aux pressions politiques et aux menaces.  Le calendrier électoral a été soumis à des délais répétés, le processus électoral ayant souvent été utilisé pour régler de vieux contentieux entre clans, États et autres acteurs, a expliqué M. Keating.

Il a insisté sur la nature politique de ce processus, celui-ci ayant été utilisé pour la réconciliation et des négociations entre et au sein des clans.  Les dispositions électorales ont été essentielles pour ouvrir la voie au suffrage universel, a affirmé M. Keating, rappelant que des élections selon le principe « une personne, une voix » étaient prévues en 2020.  La Commission électorale nationale indépendante doit être renforcée, les listes électorales doivent être établies et un mécanisme robuste doit voir le jour afin de régler les différends et de sanctionner les abus.  Il a souhaité que ces efforts commencent dès la conclusion du processus électoral.

Malgré ces difficultés, M. Keating a estimé que ce processus avait accouché de « résultats très encourageants » et marquait un jalon important dans l’évolution et la transformation de la Somalie postconflit.  Une chambre haute a ainsi vu le jour, ses 54 représentants ayant été élus par les assemblées régionales plutôt que sur une base clanique.  Cette incarnation du caractère fédéral émergent en Somalie pourrait jouer un rôle central dans l’avancement d’un programme national authentique, a déclaré le Représentant spécial.  Il a indiqué que le corps électoral était passé de 135 responsables en 2012 à plus de 13 000 délégués, dont 30% de femmes.  Près d’un quart des membres du Parlement fédéral sont des femmes, a-t-il dit, saluant là « une avancée remarquable ».

M. Keating a souligné la nature véritablement compétitive du processus électoral, le vote s’étant déroulé en six endroits, reflétant l’émergence des structures fédérales.  Le nouveau Parlement, qui est plus jeune et plus diversifié, sera probablement plus réactif aux préoccupations du corps électoral que le précédent, a-t-il poursuivi.  « En résumé, ce Parlement est le plus légitime et le plus représentatif depuis les dernières élections de 1969. »  Le Représentant spécial a déclaré que les Chabab, malgré leurs attaques odieuses, n’avaient pas réussi à faire dérailler le processus électoral.  « Cela est en soi un message important. »  Il a jugé d’autant plus important que le processus s’achève dans les délais prévus que Mogadiscio restera une cible de choix jusqu’à l’élection présidentielle.

L’élection d’un président vu comme légitime par la population et la communauté internationale ouvrira la voie au règlement des graves défis qui attendent le pays, a noté M. Keating.  Il a aussitôt averti que le pays pourrait faire face à une période prolongée d’incertitudes si le vote présidentiel était entaché par la corruption, les intimidations et les ingérences extérieures.  « C’est la dernière chose dont le pays a besoin. »

Le Représentant spécial a énuméré les priorités les plus urgentes pour le prochain président: la réforme du secteur de la sécurité, l’accélération de la réforme constitutionnelle, la réconciliation et la résolution des conflits larvés et le renforcement de la gouvernance.  Il a pointé une autre priorité: remédier à la sécheresse actuelle qui touche cinq millions de personnes dans le pays.  La famine se profile dans le pays si la réponse n’est pas renforcée, a-t-il dit.

M. Keating a insisté sur les conséquences politiques et sécuritaires de la sécheresse, puisque celle-ci exacerbe les rivalités pour le contrôle des ressources et les conflits locaux et conduit à un accroissement des personnes déplacées.  La perception d’une incapacité des gouvernements fédéral et locaux à y remédier pourrait entamer la crédibilité de ces derniers et être exploitée par les Chabab, a-t-il mis en garde.  La sécheresse est citée par le Somaliland comme un facteur clef pour reporter les élections de mars à octobre.  « En un mot, un échec dans la réponse à la sécheresse pourrait stopper et même saper les objectifs d’édification de l’État et de consolidation de la paix. »

M. Keating a souligné la nécessité d’une réforme du secteur de la sécurité, jugeant que les perspectives de paix dépendaient de la capacité des Somaliens à assumer politiquement et financièrement leur propre sécurité.  La Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et les troupes des pays contributeurs ne resteront pas indéfiniment, a-t-il rappelé.  Il a néanmoins estimé qu’elles restaient indispensables pour sécuriser la Somalie, appuyer l’édification de l’État et protéger les élections.  « Elles ne resteront pas si un financement immédiat n’est pas trouvé et qu’un plan n’est pas élaboré pour garantir que les forces somaliennes soient capables de tenir les zones libérées de l’emprise des Chabab. »

Le Représentant spécial s’est dit vivement préoccupé par la diminution de 20% de l’appui de l’Union européenne et a appelé le Conseil à examiner les différentes options, y compris l’apport de contributions, pour apporter un financement prévisible et pérenne à l’AMISOM.  Il a souligné le besoin d’un appui immédiat pour les offensives prévues contre les Chabab.  En admettant que ce problème financier soit réglé, le défi plus large d’une sécurité durable en Somalie demeure, en particulier à la lumière de l’intention de plusieurs pays contributeurs de quitter le pays, a-t-il noté.

M. Keating a jugé que l’élément central, à cet égard, était le renforcement des Forces nationales de sécurité somaliennes, en adéquation avec l’émergence d’un État fédéral, soumises au pouvoir politique, ayant la confiance de tous les Somaliens et qui ne soient pas monopolisées par certains clans.

Des années d’investissement de la communauté internationale n’ont accouché que de résultats limités, a-t-il dit, ajoutant que les Chabab demeuraient une réelle menace pour le pays.  M. Keating a souligné l’importance pour le prochain président et le Gouvernement de parvenir à un consensus, entériné par les Somaliens, autour de l’architecture, de l’appropriation, du financement et des objectifs des forces sécuritaires, jetant ainsi la base d’un appui plus cohérent et plus coordonné de la communauté internationale.  Il a appelé l’ONU et l’Union africaine à œuvrer pour une stratégie sécuritaire globale pour la Somalie, qui tirerait profit des avantages comparatifs des principaux acteurs.

Sur le plan constitutionnel, le Représentant spécial a souhaité une clarification du partage des pouvoirs entre le président et le premier ministre, entre la chambre haute et la chambre basse et, enfin, entre le Gouvernement fédéral et les États membres de la Fédération s’agissant du partage des ressources, du système judiciaire et de la feuille de route vers les élections de 2020.

Le processus électoral a mis en lumière la demi-douzaine de conflits larvés dans le pays, en particulier entre le Somaliland et la Somalie, chacun d’entre eux étant lourd de conséquences, a-t-il poursuivi.  Mes interlocuteurs somaliens veulent que l’ONU, en partenariat avec l’Union africaine, l’Union européenne et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) se concentrent sur le renforcement des capacités somaliennes pour prévenir et régler les conflits et appuyer le processus de réconciliation, a déclaré M. Keating.

Enfin, le Représentant spécial a indiqué que l’examen en cours de la présence de l’ONU dans le pays ne serait pas achevé à la fin de cette année, en raison des retards dans le processus électoral.  « Tout est en train de se mettre en place en Somalie pour que le pays entre dans une nouvelle phase vers la pérennisation de la paix, la prévention et le règlement du conflit et l’édification d’un État fédéral fonctionnel », a conclu M. Keating.

M. FRANCISCO CAETANO JOSÉ MADEIRA, Représentant spécial de l’Union africaine (UA) pour la Somalie et Chef de la Mission de l’UA en Somalie (AMISOM), s’est félicité que, malgré des difficultés considérables, les Somaliens aient réussi à mener à bien les élections parlementaire.  Un nouveau Parlement fédéral bicaméral est donc en place, tandis que l’élection présidentielle est prévue pour le 8 février, a-t-il précisé.  Il a détaillé le soutien apporté au Gouvernement somalien pour la bonne tenue de ces élections et pour en assurer la crédibilité nécessaire, un soutien offert par l’UA et l’AMISOM, en partenariat avec l’IGAD, l’ONU et d’autres partenaires internationaux.  Il a fait part de l’espoir qui prévaut avec l’annonce par le nouveau président de la Chambre des priorités du programme politique national, à savoir la finalisation de l’examen constitutionnel, le dialogue avec le Somaliland, le renforcement des capacités de collecte d’impôts, la consolidation des institutions d’État et une meilleure fourniture de services de base à la population. 

Même si beaucoup de citoyens n’ont pas participé au scrutin, ce Parlement est la preuve de la confiance du peuple, a fait remarquer M. Madeira en comparant la situation avec celle de 2012 où seulement une poignée de sages avaient le pouvoir de décider qui seraient les représentants du peuple.  Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, 15% des nouveaux députés sont jeunes -entre 25 et 35 ans- et 24% sont des femmes.  Ces catégories sociales constituent la majorité et la face la plus vive de la population somalienne.

M. Madeira a également souligné que, malgré les efforts des Chabab d’entraver le processus électoral, le scrutin parlementaire avait eu lieu dans les six centres électoraux prévus à cet effet, sans incident qui puisse leur être imputé.  Il a attribué ce succès au professionnalisme et à la coopération des Forces nationales de sécurité somaliennes et de l’AMISOM, à l’efficacité du plan mis en place, ainsi qu’à l’échange de renseignements en temps réel.

Au cours des quatre derniers mois, les partenaires internationaux sont restés engagés à accompagner le processus politique négocié pour que le mandat de quatre ans du gouvernement fédéral s’achève en 2016.  Il a prévenu que les progrès accomplis avec le lancement des États régionaux pouvaient être compromis si on ne s’occupait pas rapidement du malaise politique actuel constaté dans plusieurs de ces États.

L’AMISOM, a-t-il indiqué, travaille main dans la main avec les Forces nationales de sécurité somaliennes pour maintenir un environnement sûr et permettre au processus politique de s’accomplir.  Il a signalé que les Chabab continuaient à commettre des assassinats ciblés, lancer des tirs et organiser des embuscades contre des convois de l’AMISOM avec des engins explosifs improvisés.  De son côté, l’AMISOM continue à soutenir les Forces nationales de sécurité somaliennes, et ce, malgré des difficultés logistiques, financières et opérationnelles.

M. Madeira a ensuite attiré l’attention sur l’évolution du théâtre des opérations, signalant les nouvelles tactiques et la nécessité de s’y adapter de toute urgence pour faire face à l’ennemi.  Les groupes terroristes ont toujours le contrôle de poches de territoire autour du corridor de la vallée de Djouba et le long de la côte nord-est, a-t-il précisé, en s’inquiétant aussi des renforts apportés par les combattants étrangers qui arrivent en majorité par le Yémen.  Il a lancé un appel à déployer des forces supplémentaires (4 000 soldats) et des capacités de combat et de stabilisation, en demandant à l’ONU et à d’autres membres de la communauté internationale de fournir ces troupes de toute urgence, ainsi que des rations, du carburant, des moyens de transport et des médicaments.  Il a aussi insisté sur la nécessité absolue d’avoir des Forces nationales de sécurité somaliennes pleinement opérationnelles et bien formées, ce qui exige un soutien constant et coordonnée de la part de tous les partenaires, ce à quoi l’UA s’engage avec l’ONU.  Il a salué au passage le partenariat avec le Royaume-Uni.

Enfin, il a rappelé que la dernière réunion du Comité de coordination des opérations militaires du 11 novembre 2016 avait recommandé un soutien non létal de la part de l’ONU et des autres partenaires internationaux aux 10 900 membres autorisés de l’Armée nationale somalienne.  Il a dit que le Comité avait aussi demandé d’envisager d’élever le niveau de ce soutien à 20 000 membres afin d’accélérer la stratégie de sortie de l’AMISOM.  Il a aussi indiqué que la Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine avait signé, le 19 janvier 2017, un mémorandum d’accord avec les Ministres burundais des finances et de la défense sur les modalités de paiement des troupes déployées en Somalie. 

Mme ASHA GELLE DIRIE, Présidente du Comité des ambassadeurs de bonne volonté, a indiqué que son comité avait été mis place par le Président fédéral somalien afin de faire en sorte que 30% des sièges au Parlement reviennent à des femmes, un objectif par ailleurs entériné par le Forum des dirigeants nationaux.  Elle a ensuite détaillé l’action de son comité, laquelle a permis l’élection de femmes à près de 25% des sièges du Parlement et de son comité.  « Il s’agit là d’un accomplissement remarquable et sans précédent pour les femmes somaliennes et la société somalienne dans son ensemble. »  Au titre des leçons tirées de ce processus, elle a indiqué qu’une disposition législative était nécessaire pour qu’une proportion de sièges au Parlement échoie à des femmes.  Sans celle-ci, nous n’aurions pu que très difficilement parvenir à cet objectif, a-t-elle convenu.

Elle a également indiqué que la réalisation de cet objectif dépendait dans une large mesure de la volonté des chefs de clan, traditionnellement opposés à la participation politique des femmes.  Une transformation structurelle à grande échelle est nécessaire, a-t-elle dit, avant d’estimer que le front uni présenté par les femmes lors de cette campagne avait été une « source de force ».  Enfin, elle a mentionné les défis rencontrés par les femmes, tels que l’absence d’un appui logistique et financier adéquat et le fait que les femmes aient été affectées de manière disproportionnée par les cas de corruption, fragilisant, ce faisant, ces dernières dans leurs relations avec les chefs de clans et les autorités.

M. ELBIO ROSSELLI (Uruguay) a condamné l’attentat-suicide lancé mercredi contre un hôtel à Mogadiscio, qui a fait des dizaines de morts.  Il s’est ensuite félicité de l’établissement du nouveau Parlement fédéral et de l’élection des présidents de ses deux chambres, souhaitant que ce processus connaisse son point d’orgue avec le scrutin présidentiel du 8 février.  Il a encouragé la Somalie à entamer son processus de révision constitutionnelle pour achever sa mue démocratique, soulignant que le soutien de la MANUSOM et de la communauté internationale serait indispensable à cette fin.  Si le seuil de 30% de femmes parlementaires n’a pas encore été atteint, a noté le délégué, la hausse témoigne en tout cas d’une transformation dans les modes de représentation et de participation démocratiques. 

Par ailleurs, M. Rosselli s’est dit préoccupé par la hausse des violations des droits de l’homme en Somalie, notamment s’agissant des enfants, en raison de leurs liens présumés avec les Chabab.  Il a rappelé que les enfants doivent être traités comme des victimes, et que leur intérêt supérieur doit être préservé.  Le représentant s’est déclaré également inquiet des informations dont fait état le rapport du Secrétaire général sur les enfants dans les conflits armés, selon lequel entre 2012 et 2016, 40 attaques auraient été commises contre des hôpitaux, ce qui s’apparente à des crimes de guerre.

M. OLOF SKOOG (Suède) a présenté ses condoléances aux victimes de l’attentat perpétré mercredi à Mogadiscio.  Il s’est toutefois félicité de l’amélioration générale des conditions de sécurité en Somalie et a rappelé à quel point il est important qu’il n’y ait plus de retard dans le calendrier électoral et que l’élection présidentielle ait lieu le 8 février comme prévu.  « Il faut que tous les Somaliens y participent, y compris les jeunes et les femmes », a insisté la délégué.  Préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire dans le pays, le représentant a également appelé tous les bailleurs de fonds à prêter assistance à la Somalie pour éviter une « catastrophe ».  Il a enfin appelé l’Union africaine et la communauté internationale à trouver des moyens plus viables pour appuyer l’AMISOM.

M. ABDUSALAM H. OMER, Ministre des affaires étrangères de la Somalie, a reconnu l’importance des défis qu’il reste à relever pour son pays, tout en soulignant les progrès « tangibles, durables et historiques » qu’il a accomplis.  En effet, a-t-il assuré, la Somalie a été une des premières démocraties d’Afrique et elle est en train, aujourd’hui, de finaliser ses premières élections nationales depuis des décennies.  « Jusqu’à présent, tous les représentants des chambres basse et haute ont été élus par des électeurs qu’ils représentent et ils ont en retour élu les présidents de ces deux institutions, ouvrant la voie à une élection présidentielle prévue le 8 février 2017 », s’est félicité le Chef de la diplomatie somalienne. 

Pour la première fois de son histoire, selon lui, la Somalie a vu une véritable mobilisation politique des femmes.  Nous sommes fiers, a-t-il dit, de pouvoir dire que nous avons presque 26% de femmes au Parlement contre 14% en 2012.  De plus, a encore relevé le Ministre, le processus actuel d’élections indirectes a permis à un total de 14 025 délégués, sélectionnés par les chefs de clan et représentant toutes les composantes de la société, de voter pour les candidats en lice.  Contrairement à 2012, le vote ne s’est pas concentré sur la seule Mogadiscio, mais s’est étendu à l’ensemble des régions fédérales, y compris le HirChébéli nouvellement formé.

Par ailleurs, le retard pris par l’élection présidentielle découle de la nécessité pour les régions et les candidats de comprendre et mettre en œuvre le système électoral adopté par le Gouvernement somalien, a justifié M. Omer.  Quant au processus visant à parvenir au système « un vote, une personne » en 2020, il doit débuter immédiatement, notamment par la révision de la Constitution et le renforcement de toutes les institutions nationales, a-t-il ajouté, comparant la démocratisation à une forme de « marathon ».  Réaffirmant que le Mouvement des Chabab avait été défait militairement, le Ministre a attribué l’attaque meurtrière de mercredi dernier à une tactique visant à s’en prendre à des cibles faciles et à des civils innocents.  « La plupart des dirigeants des Chabab ont été tués ou se sont rendus et leurs tactiques désespérées sont la meilleure preuve de leurs capacités déclinantes et de leur faillite morale », a tranché le Ministre, en soulignant la volonté de son gouvernement d’œuvrer avec ses partenaires à la « destruction des poches restantes de terreur sur le sol somalien ».

Dans ce contexte, la réforme du secteur de la sécurité se poursuit, a-t-il dit, avec la formation et l’équipement de l’Armée nationale et des forces de police somaliennes et la mise en place d’une stratégie nationale contre l’extrémisme violent.  En outre, a poursuivi M. Omer, la Somalie s’est dotée d’un Plan de développement national parachevé l’an dernier, conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a reconnu l’ampleur de la crise humanitaire, avec cinq millions de Somaliens touchés par l’insécurité alimentaire, dont 1,1 million en situation d’urgence.  Il a donc lancé un appel à la générosité des donateurs et des bailleurs de fonds pour répondre aux besoins des plus vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les femmes déplacées.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité proroge pour un an les sanctions imposées à la République centrafricaine, « un mal nécessaire »

7872e séance – matin  
CS/12697

Le Conseil de sécurité proroge pour un an les sanctions imposées à la République centrafricaine, « un mal nécessaire »

Le Conseil de sécurité a prorogé, aujourd’hui, jusqu’au 31 janvier 2018 l’embargo sur les armes imposé à la République centrafricaine ainsi que l’interdiction de voyager et le gel des avoirs infligés aux personnes ou entités désignées par son Comité des sanctions, lequel continuera d’être aidé par le Groupe d’experts* dont le mandat a été prorogé jusqu’au 28 février 2018.  Le représentant de la République centrafricaine a accueilli ces mesures comme « un mal nécessaire », compte tenu de la menace très présente de groupes « bien armés ».

Aux termes de la résolution 2339 (2017), adoptée à l’unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité, tous les États Membres devront continuer de prendre les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente ou les transferts directs ou indirects à la République centrafricaine, d’armements et de matériels connexes de tous types, ainsi que toute assistance technique ou formation, et toute aide financière ou autre en rapport avec les activités militaires.

Tous les États devront également continuer de prendre les mesures nécessaires pour interdire l’entrée ou le passage en transit sur leur territoire des personnes désignées par le Comité des sanctions.  Les fonds et les avoirs financiers de ces personnes et entités continueront d’être gelés.

Il s’agit, précise la résolution, des personnes et entités qui se livrent ou apportent un appui à des actes qui compromettent la paix, la stabilité et la sécurité en République centrafricaine, violent l’embargo sur les armes, recrutent des enfants, aident les groupes armés ou les réseaux criminels par l’exploitation ou le trafic illicites des ressources naturelles, font obstacle à l’acheminement de l’aide humanitaire ou attaquent la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), celle de l’Union européenne et les forces françaises qui les soutiennent.

Les représentants de la France et de la République centrafricaine se sont félicités de ce que, pour la première fois, les violences sexuelles sont reconnues comme critère de désignation, « un signal fort », selon le délégué français.  En effet, par la résolution, les dispositions relatives à l’interdiction de voyager et au gel des avoirs s’appliquent désormais aux individus et entités qui préparent, donnent l’ordre de commettre ou commettent des actes de violence sexuelle ou sexiste en République centrafricaine dont le représentant a jugé que le renouvellement des sanctions est « tout à fait justifié » par la menace persistante et très présente de groupes « bien armés » et de ceux qui tentent à tout prix de faire dérailler le processus de stabilisation et de réconciliation.

Évidemment, a poursuivi le représentant, il est difficile de faire comprendre aux gens que les sanctions ne sont pas une punition mais un « mal nécessaire ».  Les réactions réclamant la levée de l’embargo dénotent, selon lui, « de la méconnaissance » de la circulation « anarchique » des armes en République centrafricaine.  Ces « mesures restrictives » sont justifiées, a aussi estimé le représentant de la France, arguant que même si la République centrafricaine se stabilise progressivement, que la capitale Bangui est aujourd’hui largement pacifiée, et qu’un Président élu, appuyé par son gouvernement, est au travail, la situation générale y reste précaire, d’où l’importance d’un soutien réaffirmé et unanime de la communauté internationale, à travers le Conseil de sécurité, à ce pays et au processus politique en cours. 

Le représentant de la France s’est inquiété de ce que les groupes armés se combattent entre eux et entretiennent un niveau de violence élevé, profitant de la faiblesse de la justice pour poursuivre leurs activités criminelles.  Certains n’ont pas abandonné l’espoir de perturber le processus politique et de réconciliation pour tenter de faire replonger le pays dans la crise, s’est-il alarmé.

Les « mesures restrictives », a-t-il dit, doivent appuyer un processus politique et évoluer avec les progrès de la situation sur le terrain.  « C’est aussi un message adressé aux autorités de la République centrafricaine, que l’embargo sur les armes pourrait évoluer le moment venu, et notamment en fonction des progrès de la réforme des secteurs de sécurité. »  Le représentant a estimé que l’adoption à l’unanimité de la résolution montre l’engagement résolu, unanime du Conseil de sécurité en appui au processus politique et de réconciliation de ce pays, et en soutien aux progrès qui sont réalisés jour après jour grâce aux autorités et à la population de la République centrafricaine.  C’est « un signal très clair à l’égard de tous ceux qui veulent perturber le processus politique en cours qu’ils auront face à eux la communauté internationale unanime ».

*     S/2016/1032

LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Lettre datée du 5 décembre 2016, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur la République centrafricaine reconduit dans son mandat par la résolution 2262 (2016) (S/2016/1032)

Texte du projet de résolution (S/2017/77)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant ses précédentes résolutions et déclarations sur la République centrafricaine, en particulier ses résolutions 2121 (2013), 2127 (2013), 2134 (2014), 2149 (2014), 2181 (2014), 2196 (2015), 2212 (2015), 2217 (2015), 2262 (2016), 2264 (2016), 2281 (2016) et 2301 (2016), ainsi que sa résolution 2272 (2016) et les déclarations de son président en date des 18 décembre 2014 (S/PRST/2014/28), 20 octobre 2015 (S/PRST/2015/17) et 16 novembre 2016 (S/PRST/2016/17),

Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République centrafricaine, et rappelant l’importance des principes de non-ingérence, de bon voisinage et de coopération régionale,

Rappelant qu’il incombe au premier chef aux autorités de la République centrafricaine de protéger toutes les populations du pays contre le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique et les crimes contre l’humanité,

Constatant avec préoccupation que, si elle s’améliore, la sécurité en République centrafricaine n’en demeure pas moins précaire, en raison de la présence constante de groupes armés et autres fauteurs de troubles armés, ainsi que de la violence qui perdure, du manque de moyens des forces nationales de sécurité, de l’autorité limitée de l’État sur l’ensemble du territoire de la République centrafricaine, et de la persistance des causes profondes du conflit,

Insistant sur le fait que tout règlement durable de la crise en République centrafricaine, y compris le processus politique, doit être aux mains de la République centrafricaine et accorder la priorité à la réconciliation du peuple centrafricain, dans le cadre d’un processus sans exclusive associant les hommes et les femmes, y compris les personnes qui ont été déplacées du fait de la crise, quelle que soit leur origine sociale, économique, politique, religieuse et ethnique,

Demandant aux autorités de la République centrafricaine de prendre d’urgence des mesures transparentes et sans exclusive en vue de parvenir à la stabilisation et à la réconciliation dans le pays, y compris des initiatives concrètes pour rétablir l’autorité effective de l’État sur l’ensemble du territoire; à lutter contre l’impunité par le rétablissement de l’administration de la justice et du système de justice pénale, notamment le système pénitentiaire, dans tout le pays; à accélérer la réforme des Forces armées centrafricaines (FACA) et des forces de sécurité nationales afin de mettre en place des services de sécurité multiethniques, professionnels et républicains dans le cadre d’une réforme adaptée du secteur de la sécurité; à prendre des mesures effectives de désarmement, de démobilisation, de réintégration et de rapatriement (DDRR) s’appliquant à l’ensemble des groupes armés, y compris aux enfants qui leur étaient associés; et à instaurer une gestion efficace des finances publiques pour faire face aux dépenses de fonctionnement de l’État, mettre en œuvre des plans de relèvement rapide et relancer l’économie,

Encourageant les autorités de la République centrafricaine, en collaboration avec la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) et la Mission militaire de formation PSDC de l’Union européenne en République centrafricaine (EUTM-RCA), à assurer l’égalité des chances aux membres des groupes armés, qu’il s’agisse d’éléments « antibalaka » ou d’éléments de l’ex-Séléka, lors de la sélection des membres démobilisés qui remplissent les conditions requises pour intégrer les forces de défense et de sécurité nationales, et à assurer aux soldats des FACA de toutes les préfectures l’égalité d’accès à la procédure d’enregistrement et de vérification simplifiée,

Soulignant qu’il importe de refonder en République centrafricaine une armée nationale qui soit multiethnique, républicaine et professionnelle, reconnaissant à cet égard le travail réalisé par l’EUTM-RCA, et se félicitant que les États membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) aient l’intention de contribuer à la formation des forces de défense et sécurité nationales à l’appui des autorités nationales et en coordination avec l’EUTM,

Appelant les autorités de la République centrafricaine à veiller à ce que les auteurs de violations du droit international applicable, y compris celles commises contre des enfants et des femmes, soient exclus des services de sécurité et des forces armées nationales,

Accueillant avec satisfaction l’engagement pris par le Secrétaire général d’appliquer rigoureusement sa politique de tolérance zéro à l’égard de l’exploitation et des atteintes sexuelles, se déclarant gravement préoccupé par les nombreuses allégations d’exploitation et d’atteintes sexuelles imputées à des soldats de la paix en République centrafricaine, soulignant qu’il importe au plus haut point que les pays qui fournissent des contingents et du personnel de police, ainsi que la MINUSCA, enquêtent rapidement sur ces affaires de façon crédible et transparente et fassent en sorte que les auteurs d’infractions pénales ou d’écarts de conduite répondent de leurs actes, et soulignant également qu’il convient de prévenir l’exploitation et les atteintes sexuelles et d’améliorer les mesures prises pour donner suite aux allégations,

Accueillant également avec satisfaction le rapport du Secrétaire général daté du 29 septembre 2016 (S/2016/824), établi en application de la résolution 2301 (2016),

Saluant le bilan à mi-parcours et le rapport final du Groupe d’experts sur la République centrafricaine (S/2016/1032) créé en application de la résolution 2127 (2013) et reconduit successivement dans son mandat par les résolutions 2134 (2014) et 2262 (2016), et prenant note des recommandations du Groupe d’experts,

Condamnant fermement les actes de violence et l’instabilité en République centrafricaine, les menaces de violence, les violations des droits de l’homme et les atteintes à ces droits ainsi que les violations du droit international humanitaire, notamment à l’égard des femmes et des enfants; les attaques contre des soldats de la paix des Nations Unies, les forces internationales et le personnel humanitaire; le cycle continu de provocations et de représailles imputables à des groupes armés, tant à Bangui qu’à l’extérieur de la ville et le refus d’accès humanitaire, par des éléments armés, aggravant encore la situation humanitaire extrêmement difficile dans laquelle se trouve la population civile et entravant l’accès des acteurs humanitaires aux populations vulnérables,

Soulignant qu’il est urgent et impératif de mettre un terme à l’impunité dont jouissent tous les auteurs de ces actes en République centrafricaine – dont certains peuvent constituer des crimes au regard du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, auquel ce pays est partie – et de traduire ces auteurs en justice, notant à cet égard que le Procureur de la Cour a ouvert, le 24 septembre 2014, à la demande des autorités nationales, une enquête sur les crimes qui auraient été commis depuis 2012, et se félicitant de la coopération continue des autorités de la République centrafricaine dans ce domaine,

Soulignant également qu’il est primordial d’instaurer un système judiciaire national efficace, et qu’il faut renforcer à cette fin les mécanismes nationaux d’établissement des responsabilités, notamment en poursuivant la mise en œuvre du Mémorandum d’accord du 7 août 2014 sur les mesures temporaires d’urgence et de la loi promulguée en juin 2015 portant création d’une Cour pénale spéciale nationale chargée d’enquêter sur les crimes graves commis en République centrafricaine et d’en traduire les auteurs en justice; et rappelant qu’il importe que la communauté internationale continue d’appuyer le processus engagé par les autorités de la République centrafricaine,

Soulignant en outre que ceux qui se livrent à des actes qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité en République centrafricaine ou les appuient, mettent en péril ou entravent le processus politique de stabilisation et de réconciliation, et dirigent des attaques contre des civils ou des soldats de la paix, pourraient répondre aux critères de désignation aux fins de sanctions énoncés dans la présente résolution,

Se déclarant préoccupé par le fait que le trafic, le commerce et l’exploitation illicites ainsi que la contrebande de ressources naturelles, notamment l’or, les diamants et la faune et la flore sauvages, ont un impact négatif sur l’économie et le développement du pays et continuent de menacer la paix et la stabilité de la République centrafricaine,

Prenant note de la décision administrative du processus de Kimberley relative à la reprise des exportations de diamants bruts de la République centrafricaine, de son cadre opérationnel joint en annexe, et de la mise en place de l’Équipe de suivi du Processus de Kimberley pour la République centrafricaine, et reconnaissant les efforts extraordinaires déployés par les autorités de la République centrafricaine et le Processus de Kimberley pour réintégrer de façon responsable et progressive la République centrafricaine dans le commerce mondial des diamants, l’établissement préalable de « zones conformes »,

Prenant note avec inquiétude des conclusions du rapport final du Groupe d’experts, selon lesquelles l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) reste active en République centrafricaine, a établi des liens avec d’autres groupes armés et tire des revenus de l’exploitation et du commerce des ressources naturelles, telles que l’or, les diamants et les produits du braconnage,

Prenant également note avec inquiétude des activités liées à la criminalité transnationale qui se poursuivent dans la région, soulignant que la situation en République centrafricaine risque de créer un climat propice à une intensification de ces activités, notamment celles liées au trafic d’armes et à l’utilisation de mercenaires, et de constituer un terreau pour les réseaux extrémistes,

Reconnaissant, à cet égard, que l’embargo sur les armes par lui décrété peut jouer un rôle déterminant dans la lutte contre le transfert illicite d’armes et de matériels connexes en République centrafricaine et dans la région et concourir de façon non négligeable à la consolidation de la paix après les conflits, au désarmement, à la démobilisation, au rapatriement et à la réintégration (DDRR) ainsi qu’à la réforme du secteur de la sécurité, rappelant ses résolutions 2117 (2013), 2127 (2013), 2220 (2015) et 2262 (2016) et se déclarant vivement préoccupé par la menace que font peser sur la paix et la sécurité en République centrafricaine le transfert illicite, l’accumulation déstabilisatrice et le détournement d’armes légères et de petit calibre ainsi que l’emploi de ces armes contre les civils touchés par le conflit armé,

Réaffirmant qu’il importe que tous les États Membres appliquent intégralement les mesures énoncées dans ses résolutions 2127 (2013), 2134 (2014), 2196 (2015), 2262 (2016) ainsi que dans la présente résolution, y compris l’obligation de mettre en œuvre des sanctions ciblées contre les personnes et entités désignées par le Comité des sanctions créé en application de la résolution 2127 (2013),

Notant l’importance déterminante d’une bonne application du régime de sanctions, notamment le rôle clef que les États voisins, ainsi que les organisations régionales et sous-régionales, peuvent jouer à cet égard, et encourageant les efforts visant à renforcer encore la coopération et l’application du régime des sanctions sous tous ses aspects,

Prenant note avec inquiétude des informations selon lesquelles des personnes visées par les sanctions voyagent dans la région en violation de l’interdiction de voyager, et soulignant que les individus ou entités qui facilitent délibérément le voyage de personnes inscrites sur la Liste en violation de ladite interdiction, peuvent être considérées par le Comité comme remplissant les critères de désignation pour figurer sur la Liste,

Se félicitant des dispositions prises par son président et par le Président du Comité des sanctions pour appuyer et renforcer l’application des mesures imposées en application de la résolution 2262 (2016), notamment du dialogue établi avec les États Membres, en particulier les États de la région, et se félicitant, à cet égard, du voyage effectué en République centrafricaine par le Président et les membres du Comité en mai 2016,

Accueillant avec satisfaction le document final de la conférence internationale de soutien qui s’est tenue à Bruxelles en novembre 2016 et les contributions qui ont été annoncées durant cette conférence, en engageant les États Membres à les verser rapidement, et encourage une mobilisation encore plus poussée lors de la Conférence de solidarité de l’Union africaine pour la République centrafricaine qui se tiendra à Addis-Abeba en février 2017,

Constatant que la situation en République centrafricaine continue de menacer la paix et la sécurité internationales dans la région,

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,

Embargo sur les armes

1. Décide que, jusqu’au 31 janvier 2018, tous les États Membres devront continuer de prendre les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects à la République centrafricaine, à partir de leur territoire ou à travers leur territoire ou par leurs ressortissants, ou au moyen de navires battant leur pavillon ou d’aéronefs immatriculés chez eux, d’armements et de matériels connexes de tous types, y compris les armes et les munitions, les véhicules et les matériels militaires, les équipements paramilitaires et les pièces détachées correspondantes, ainsi que toute assistance technique ou formation et toute aide financière ou autre en rapport avec les activités militaires ou la fourniture, l’entretien ou l’utilisation de tous armements et matériels connexes, y compris la mise à disposition de mercenaires armés venant ou non de leur territoire, et décide également que cette mesure ne s’applique pas :

a) Aux fournitures destinées exclusivement à l’appui de la MINUSCA, de la Force régionale d’intervention (FRI) de l’Union africaine, des missions de l’Union européenne et des forces françaises déployées en République centrafricaine, ou à leur utilisation par celles-ci;

b) Aux livraisons de matériel non létal et à la fourniture d’une assistance, y compris les activités de formation opérationnelles et non opérationnelles dispensée aux forces de sécurité de la République centrafricaine, dont les services publics civils chargés du maintien de l’ordre, exclusivement destinés à soutenir le processus de réforme de la sécurité en République centrafricaine, ou à être utilisés dans le cadre de celui-ci, en coordination avec la MINUSCA, et sur notification préalable au Comité, et demande à la MINUSCA de lui faire rapport sur la contribution de cette exemption au processus de réforme du secteur de la sécurité, dans le cadre des rapports périodiques qu’il lui soumet;

c) Aux fournitures apportées en République centrafricaine par les forces soudanaises ou tchadiennes pour leur usage exclusif dans le cadre des patrouilles internationales de la force tripartite créée le 23 mai 2011 à Khartoum par la République centrafricaine, le Soudan et le Tchad, pour renforcer la sécurité dans leurs zones frontalières communes, en coopération avec la MINUSCA, telles qu’approuvées préalablement par le Comité;

d) Aux livraisons de matériel militaire non létal destiné exclusivement à un usage humanitaire ou de protection et à l’assistance technique ou à la formation connexes, qui auront été approuvées à l’avance par le Comité;

e) Aux vêtements de protection, dont les gilets pare-balles et les casques militaires, temporairement exportés en République centrafricaine, pour leur usage personnel uniquement, par le personnel des Nations Unies, les représentants des médias et les agents humanitaires et du développement ou le personnel connexe;

f) Aux livraisons d’armes légères et autre matériel connexe destinés exclusivement à être utilisés dans le cadre des patrouilles internationales qui assurent la sécurité dans l’aire protégée du Trinational de la Sangha afin de lutter contre le braconnage, la contrebande d’ivoire et d’armes, et d’autres activités contraires au droit interne de la République centrafricaine ou aux obligations que lui impose le droit international, dont le Comité aura préalablement reçu notification;

g) Aux livraisons d’armes et autre matériel létal connexe, destinés aux forces de sécurité centrafricaines, dont les services publics civils chargés du maintien de l’ordre, et devant être utilisés exclusivement aux fins de la réforme du secteur de la sécurité ou de l’appui à celle-ci, sous réserve de l’approbation préalable du Comité; ou

h) Aux autres ventes ou livraisons d’armes et de matériels connexes, ou à la fourniture d’une assistance ou de personnel, sous réserve de l’approbation préalable du Comité;

2. Décide d’autoriser tous les États Membres qui découvrent des articles dont la fourniture, la vente, le transfert ou l’exportation sont interdits par le paragraphe 1 de la présente résolution à les saisir, à les enregistrer et à les neutraliser (en les détruisant, en les mettant hors d’usage, en les entreposant ou en les transférant à un État autre que le pays d’origine ou de destination aux fins de leur élimination), et décide également que tous les États sont tenus de coopérer à cet effort;

3. Demande de nouveau aux autorités centrafricaines de s’attaquer, avec l’aide de la MINUSCA et des partenaires internationaux, au transfert illicite, à l’accumulation déstabilisatrice et au détournement d’armes légères et de petit calibre en République centrafricaine et d’assurer de façon sûre et efficace la collecte et la destruction des stocks excédentaires et des armes et munitions saisies, non marquées ou détenues illicitement, et souligne à quel point il importe d’intégrer ces éléments à la réforme du secteur de la sécurité et aux programmes de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement;

4. Engage vivement les autorités de la République centrafricaine à renforcer leurs capacités, avec l’appui de la MINUSCA, du Service de la lutte antimines, ainsi que des autres partenaires internationaux, pour ce qui est de stocker et gérer les armes et munitions qu’elles détiennent, y compris celles qui sont transférées des stocks de la MINUSCA, conformément aux pratiques internationales optimales et aux normes internationales, tout en veillant à ce que les forces armées centrafricaines et les forces nationales qui reçoivent de telles armes et munitions soient pleinement formées et contrôlées;

Interdiction de voyager

5. Décide que, jusqu’au 31 janvier 2018, tous les États Membres devront continuer de prendre les mesures nécessaires pour interdire l’entrée ou le passage en transit sur leur territoire des personnes désignées par le Comité, étant entendu que rien dans les dispositions du présent paragraphe n’oblige un État à refuser l’entrée sur son territoire à ses propres nationaux, et demande à cet égard au Gouvernement de la République centrafricaine de renforcer la coopération et les échanges d’informations avec les autres États;

6. Engage les États Membres à exiger des compagnies aériennes opérant sur leur territoire, s’il y a lieu et conformément à leur droit interne et aux instruments juridiques et documents cadres internationaux pertinents, qu’elles communiquent à l’avance aux autorités nationales compétentes des informations sur les passagers afin de détecter le départ de leur territoire, ou la tentative d’entrée sur leur territoire ou de transit par leur territoire, à bord d’appareils civils, de personnes désignées par le Comité;

7. Engage également les États Membres à signaler au Comité le départ de leur territoire, ou toute tentative d’entrée sur leur territoire ou de transit par leur territoire, de personnes désignées, ainsi que d’en informer l’État de résidence ou de nationalité s’il y a lieu et conformément à leur droit interne et à leurs obligations internationales;

8. Demande instamment aux autorités centrafricaines de veiller, lorsqu’elles mettront en œuvre les mesures énoncées au paragraphe 5 ci-dessus, à ce que les passeports et autres documents de voyage faux, falsifiés, volés ou perdus, ainsi que les passeports diplomatiques annulés, soient dès que possible retirés de la circulation conformément aux lois et pratiques nationales, et de communiquer les informations qu’elles possèdent sur ces documents aux autres États Membres en passant par la base de données d’INTERPOL;

9. Engage les États Membres à transmettre, lorsqu’ils en disposent et dans le respect de leur législation nationale, des photographies et les données biométriques des personnes désignées par le Comité afin qu’elles puissent figurer sur les notices spéciales INTERPOL-Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies;

10. Décide que les mesures imposées par le paragraphe 5 ci-dessus ne s’appliquent pas dans les cas suivants :

a) Lorsque le Comité établit que tel ou tel voyage se justifie par des raisons humanitaires, y compris un devoir religieux;

b) Lorsque l’entrée ou le passage en transit est nécessaire aux fins d’une procédure judiciaire;

c) Lorsque le Comité conclut que telle ou telle dérogation favoriserait la réalisation des objectifs de paix et de réconciliation nationale en République centrafricaine et la stabilité dans la région;

11. Souligne que les violations de l’interdiction de voyager peuvent mettre en péril la paix, la stabilité ou la sécurité en République centrafricaine et que les personnes ou entités qui facilitent délibérément le voyage d’une personne inscrite sur la liste en violation de l’interdiction de voyager peuvent être considérées par le Comité comme remplissant les critères de désignation prévus dans la présente résolution et engage toutes les parties et tous les États Membres à coopérer avec le Comité et avec le Groupe d’experts sur l’application de l’interdiction de voyager;

Gel des avoirs

12. Décide que, jusqu’au 31 janvier 2018, tous les États Membres resteront tenus de geler sans délai les fonds et autres avoirs financiers et ressources économiques se trouvant sur leur territoire en la possession ou sous le contrôle direct ou indirect des personnes ou entités désignées par le Comité ou de toute personne ou entité agissant pour le compte ou sur les ordres de celles-ci ou de toute entité en leur possession ou sous leur contrôle, et décide en outre que tous les États Membres doivent continuer d’empêcher leurs nationaux ou toute personne ou entité se trouvant sur leur territoire de mettre à la disposition de ces personnes ou entités des fonds, avoirs financiers ou ressources économiques ou d’en permettre l’utilisation à leur profit;

13. Décide que les mesures visées au paragraphe 12 ci-dessus ne s’appliquent pas aux fonds et autres avoirs financiers ou ressources économiques dont les États Membres concernés auront déterminé :

a) Qu’ils sont nécessaires pour régler des dépenses ordinaires – denrées alimentaires, loyers, mensualités de prêts hypothécaires, médicaments, soins médicaux, impôts, primes d’assurance, factures de services collectifs de distribution – ou pour régler ou rembourser des dépenses engagées dans le cadre de la prestation de services juridiques, notamment des honoraires, conformément à la législation nationale, ou des frais ou commissions liés au maintien en dépôt de fonds et autres avoirs financiers ou ressources économiques gelés, conformément à la législation nationale, après que l’État Membre concerné a informé le Comité de son intention d’autoriser, dans les cas où cela serait justifié, l’accès à ces fonds et autres avoirs financiers ou ressources économiques et en l’absence de décision contraire du Comité dans les cinq jours ouvrables suivant cette notification;

b) Qu’ils sont nécessaires pour régler des dépenses extraordinaires, à condition que le ou les États Membres concernés en aient avisé le Comité et que celui-ci ait donné son accord; ou

c) Qu’ils font l’objet d’un privilège ou d’une décision judiciaire, administrative ou arbitrale, auquel cas ils peuvent être utilisés à cette fin, à condition que le privilège ou la décision soient antérieurs à la date de la présente résolution, que le créancier privilégié ou le bénéficiaire de la décision judiciaire, administrative ou arbitrale ne soit pas une personne ou une entité désignée par le Comité et que le privilège ou la décision judiciaire, administrative ou arbitrale aient été portés à la connaissance du Comité par l’État ou les États Membres concernés;

14. Décide que les États Membres pourront autoriser le versement, aux comptes gelés en vertu des dispositions du paragraphe 12 ci-dessus, des intérêts et autres rémunérations revenant à ces comptes ou des paiements dus au titre de marchés, d’accords ou d’obligations souscrits avant la date à laquelle ces comptes ont été assujettis aux dispositions de la présente résolution, étant entendu que ces intérêts, rémunérations et paiements resteront assujettis auxdites dispositions et resteront gelés;

15. Décide que les mesures visées au paragraphe 12 ci-dessus n’interdisent à aucune personne ou entité désignée d’effectuer des paiements au titre d’un contrat passé avant son inscription sur la liste, dès lors que les États concernés se sont assurés que le paiement n’est pas reçu directement ou indirectement par une personne ou entité visée au paragraphe 12 ci-dessus et qu’ils ont signifié au Comité avec un préavis de 10 jours leur intention d’effectuer ou de recevoir de tels paiements ou d’autoriser, selon qu’il conviendrait, le déblocage à cette fin de fonds et autres avoirs financiers ou ressources économiques;

Critères de désignation

16. Décide que les mesures visées aux paragraphes 5 et 12 s’appliquent aux personnes et entités que le Comité aura désignées comme se livrant ou apportant un appui à des actes qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité en République centrafricaine, notamment des actes qui menacent ou entravent la stabilisation et la réconciliation ou alimentent les violences;

17. Décide également, à cet égard, que les mesures visées aux paragraphes 5 et 12 s’appliquent aussi aux individus et entités que le Comité aura désignés comme :

a) Agissant en violation de l’embargo sur les armes imposé au paragraphe 54 de la résolution 2127 (2013) et prorogé au paragraphe 1 de la présente résolution ou ayant directement ou indirectement fourni, vendu ou transféré à des groupes armés ou à des réseaux criminels opérant en République centrafricaine des armes ou du matériel connexe ou des conseils techniques, une formation ou une assistance, notamment financière, en rapport avec des activités violentes, ou en ayant été les destinataires;

b) Préparant, donnant l’ordre de commettre ou commettant, en République centrafricaine, des actes contraires au droit international des droits de l’homme ou au droit international humanitaire ou constituant des atteintes aux droits de l’homme ou des violations de ces droits, notamment des attaques dirigées contre des civils, attentats à motivation ethnique ou religieuse, attentats commis contre des écoles et des hôpitaux, enlèvements, déplacements forcés;

c) Préparant, donnant l’ordre de commettre ou commettant des actes de violence sexuelle ou sexiste en République centrafricaine;

d) Recrutant des enfants ou utilisant des enfants dans le conflit armé en République centrafricaine, en violation du droit international;

e) Apportant un appui à des groupes armés ou à des réseaux criminels par l’exploitation ou le trafic illicites de ressources naturelles de la République centrafricaine telles que les diamants, l’or, la faune et la flore sauvages ou les produits qui en sont tirés;

f) Faisant obstacle à l’acheminement de l’aide humanitaire destinée à la République centrafricaine, à l’accès à cette aide ou à sa distribution dans le pays;

g) Préparant, donnant l’ordre de commettre, finançant ou commettant des attaques contre les missions de l’ONU ou les forces internationales de sécurité, notamment la MINUSCA, les missions de l’Union européenne et les forces françaises qui les soutiennent;

h) Dirigeant une entité désignée par le Comité en application des paragraphes 36 et 37 de la résolution 2134 (2014), des paragraphes 11 et 12 de la résolution 2196 (2015), des paragraphes 12 et 13 de la résolution 2262 (2016) ou de la présente résolution, ou ayant apporté un soutien à une personne ou une entité désignée par le Comité en application des paragraphes 36 et 37 de la résolution 2134 (2014) des paragraphes 11 et 12 de la résolution 2196 (2015), des paragraphes 12 et 13 de la résolution 2262 (2016) ou de la présente résolution ou à une entité appartenant à une personne ou une entité désignée ou contrôlée par elle, ou ayant agi en son nom, pour son compte ou sur ses instructions;

18. Se félicite des mesures prises par les États membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs pour mettre en œuvre l’Initiative régionale contre l’exploitation illégale des ressources naturelles approuvée dans la Déclaration de Lusaka de 2010, notamment la promotion de l’utilisation par les acteurs économiques de directives en matière de diligence telles que le Guide OCDE sur le devoir de diligence pour des chaînes d’approvisionnement responsables en minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque, et encourage tous les États, en particulier ceux de la région, à continuer de faire connaître les directives de ce type;

Comité des sanctions

19. Décide que le mandat du Comité s’applique aux mesures prévues aux paragraphes 54 et 55 de la résolution 2127 (2013) et aux paragraphes 30 et 32 de la résolution 2134 (2014), reconduites par la présente résolution;

20. Souligne qu’il importe de tenir des consultations régulières avec les États Membres concernés, les organisations internationales, régionales et sous-régionales, selon que de besoin, en particulier les États voisins et les États de la région, afin d’assurer la mise en œuvre de toutes les mesures reconduites dans la présente résolution et, à cet égard, encourage le Comité à envisager, le cas échéant, que son président ou ses membres se rendent dans certains pays;

21. Engage tous les États Membres, en particulier les États voisins et ceux qui sont membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale et de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, à user des procédures de notification préalable et d’exemption énoncées au paragraphe 1 de la présente résolution pour restituer des armements et matériels connexes de tous types appartenant aux Forces armées centrafricaines, ou pour fournir toute assistance technique ou formation et toute autre aide en rapport avec les activités militaires menées par les forces de sécurité et de défense nationales centrafricaines, et demande à cet égard au Groupe d’experts d’apporter l’aide voulue en application du paragraphe 28 b) de la présente résolution; 

22. Demande au Comité de recenser tout cas de non-respect des mesures visées aux paragraphes 1, 2, 5 et 12 ci-dessus et de décider pour chaque cas de la conduite à suivre, et prie le Président du Comité de lui rendre compte des activités menées par le Comité sur cette question dans les rapports qu’il lui présentera en application du paragraphe 37 ci-après;

23. Constate que le Processus de Kimberley a décidé que la République centrafricaine pouvait reprendre le commerce de diamants bruts en provenance de « zones conformes » établies aux conditions fixées par le Processus, note que le Processus entend tenir le Conseil de sécurité, le Comité et son groupe d’experts, ainsi que la MINUSCA, informés de ses décisions, et prie la présidence du Groupe de travail chargé du suivi d’informer régulièrement le Comité des travaux de l’Équipe de suivi pour la République centrafricaine et notamment de toute décision concernant les zones désignées comme « zones conformes » et le commerce des stocks de diamants bruts détenus en République centrafricaine;

24. Demande aux centres diamantaires et aux États de la région de redoubler de vigilance pour appuyer l’action que mènent les autorités de la République centrafricaine afin de rétablir le commerce légitime et tirer parti de ses ressources naturelles; et se félicite de ce que la République centrafricaine prenne des mesures spéciales pour améliorer la traçabilité des diamants en provenance de zones conformes afin qu’ils ne soient pas utilisés au profit de groupes armés ni pour la déstabiliser;

25. Engage le Processus de Kimberley à régler la question des stocks de diamants en coopération avec les autorités de la République centrafricaine et en consultation avec le Comité d’experts;

Groupe d’experts

26. Exprime son appui sans réserve au Groupe d’experts sur la République centrafricaine créé par le paragraphe 59 de la résolution 2127 (2013);

27. Décide de proroger jusqu’au 28 février 2018 le mandat du Groupe d’experts, entend réexaminer le mandat et faire le nécessaire concernant sa reconduction le 31 janvier 2018 au plus tard, et prie le Secrétaire général de prendre dès que possible les dispositions administratives voulues pour soutenir son action;

28. Décide que le Groupe d’experts devra notamment exécuter les tâches suivantes :

a) Aider le Comité à s’acquitter du mandat défini dans la présente résolution;

b) Réunir, examiner et analyser les informations reçues des États, des organismes des Nations Unies compétents, des organisations régionales et d’autres parties intéressées, concernant l’application des mesures édictées dans la présente résolution, en particulier les violations de ses dispositions, notamment pour fournir aux États Membres, à leur demande, une assistance en matière de renforcement des capacités;

c) Remettre au Conseil de sécurité, après concertation avec le Comité, un bilan à mi-parcours le 30 juillet 2017 au plus tard et lui présenter d’ici au 31 décembre 2016 un rapport final sur la mise en œuvre des mesures visées aux paragraphes 54 et 55 de la résolution 2127 (2013) et aux paragraphes 30 et 32 de la résolution 2134 (2014), reconduites aux paragraphes 1, 2, 5 et 12 de la présente résolution;

d) Présenter des mises à jour au Comité, en particulier dans les situations d’urgence ou lorsque le Groupe d’experts le juge nécessaire;

e) Aider le Comité à préciser et à actualiser les informations concernant la liste des personnes et entités désignées par le Comité conformément aux critères réaffirmés aux paragraphes 16 et 17 ci-dessus, notamment en fournissant des données biométriques et d’autres renseignements pouvant servir à établir le résumé des motifs présidant à leur inscription sur la liste, qui est rendu public;

f) Aider le Comité en lui fournissant des renseignements sur les individus et entités susceptibles de remplir les critères de désignation énoncés aux paragraphes 16 et 17 ci-dessus, notamment en communiquant ces renseignements au Comité à mesure qu’ils deviennent disponibles, faire figurer dans ses rapports écrits les noms des individus et entités à inscrire, les informations permettant de les identifier et tous éléments tendant à montrer que ces critères de désignation sont réunis;

g) Coopérer avec l’Équipe de suivi du Processus de Kimberley pour la République centrafricaine pour appuyer la reprise des exportations de diamants bruts en provenance de la République centrafricaine et signaler au Comité si la reprise du commerce déstabilise le pays ou profite à des groupes armés;

29. Demande au Secrétariat de lui présenter, d’ici au 30 mai 2017, des options concernant la définition de critères, en coordination avec l’EUTM et d’autres partenaires s’occupant des questions de réforme du secteur de la sécurité et en consultation avec les autorités centrafricaines, qui permettent d’évaluer les mesures d’embargo sur les armes au regard des progrès accomplis dans la réforme du secteur de la sécurité, y compris en ce qui concerne les FACA et les forces de sécurité nationales et leurs besoins, ainsi que de lui fournir des renseignements supplémentaires sur le groupe de travail chargé de l’embargo sur les armes dont le Groupe d’experts lui a recommandé d’envisager la création à la MINUSCA, notamment sur sa composition, ses tâches, son fonctionnement, ses besoins en ressources et les conséquences qui en découleraient pour l’exécution du mandat de la MINUSCA, en se référant aux expériences analogues ayant eu lieu dans d’autres missions de maintien de la paix des Nations Unies;

30. Demande au Groupe d’experts de coopérer activement avec les autres groupes d’experts qu’il a créés, si cela est utile à l’exécution de leur mandat;

31. Se déclare préoccupé en particulier par les informations selon lesquelles des réseaux de trafiquants continuent de financer et d’approvisionner les groupes armés en République centrafricaine, et encourage le Groupe d’experts à prêter une attention particulière à l’analyse de ces réseaux dans le cadre de l’exécution de son mandat;

32. Prie instamment la République centrafricaine, les États voisins et les autres États membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs de coopérer au niveau régional en vue d’enquêter sur les réseaux criminels et les groupes armés impliqués dans l’exploitation illégale et la contrebande des ressources naturelles, notamment l’or et les diamants, et le braconnage et le trafic d’espèces sauvages;

33. Demande instamment à toutes les parties et à tous les États Membres, ainsi qu’aux organisations internationales, régionales et sous-régionales, de coopérer avec le Groupe d’experts et d’assurer la sécurité de ses membres;

34. Prie instamment tous les États Membres et tous les organismes compétents des Nations Unies de permettre au Groupe d’experts de consulter toutes personnes et d’accéder à tous documents et sites, afin qu’il puisse s’acquitter de son mandat;

35. Demande à la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé et à la Représentante spéciale chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit de continuer de communiquer au Comité des informations sur ces questions, conformément au paragraphe 7 de la résolution 1960 (2010) et au paragraphe 9 de la résolution 1998 (2011);

Notification des mesures prises et suivi de la situation

36. Demande à tous les États, en particulier ceux de la région et ceux dans lesquels se trouvent des personnes ou des entités désignées, de mettre en œuvre activement les mesures prévues par la présente résolution et de rendre régulièrement compte au Comité de ce qu’ils font pour appliquer les mesures prévues aux paragraphes 54 et 55 de la résolution 2127 (2013) et aux paragraphes 30 et 32 de la résolution 2134 (2014), reconduites aux paragraphes 1, 2, 5 et 12 de la présente résolution;

37. Prie le Comité de lui faire oralement au moins une fois par an, par la voix de son président, un bilan de ses travaux, le cas échéant avec le Représentant spécial du Secrétaire général pour la République centrafricaine, et de lui rendre compte en tant que de besoin de la situation en République centrafricaine, et invite le Président du Comité à tenir régulièrement des réunions d’information à l’intention de tous les États Membres intéressés;

38. Affirme qu’il continuera de suivre l’évolution de la situation en République centrafricaine et se tiendra prêt à examiner l’opportunité des mesures énoncées dans la présente résolution, et notamment à apprécier s’il convient de les renforcer par de nouvelles mesures, de les modifier, de les suspendre ou de les lever, en fonction des progrès accomplis dans la stabilisation du pays et le respect de la présente résolution;

39. Décide de rester activement saisi de la question.

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