En cours au Siège de l'ONU

Cinquième Commission: la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale a une incidence budgétaire de 370 000 dollars

Soixante et onzième session, Deuxième partie de la reprise de session -
38e séance – après-midi
AG/AB/4238

Cinquième Commission: la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale a une incidence budgétaire de 370 000 dollars

La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a informé, cet après-midi, l’Assemblée générale que l’adoption du  projet de résolution* sur l’amélioration de l’aide qu’apporte le système des Nations Unies à la mise en œuvre par les États de la Stratégie antiterroriste mondiale implique une nouvelle enveloppe de 373 200 dollars en 2017.

L’Assemblée générale autoriserait en effet le Secrétaire général à créer le « Bureau de lutte contre le terrorisme » qui naîtrait de la fusion de l’actuel Bureau de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme et du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme.  Le nouveau Bureau serait dirigé par un secrétaire général adjoint, secondé par un assistant spécial à la classe P-3, ce qui impliquerait un montant supplémentaire exact de 373 200 dollars couvert par le budget 2016-2017.

*A/71/L.66

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

RPDC: le Conseil de sécurité condamne le développement d’armes nucléaires et de missiles balistiques, en sanctionnant d’autres individus et entités

7958e séance – après-midi
CS/12853

RPDC: le Conseil de sécurité condamne le développement d’armes nucléaires et de missiles balistiques, en sanctionnant d’autres individus et entités

Très profondément préoccupé de constater que les activités relatives aux programmes d’armes nucléaires ou de missiles balistiques de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) ont aggravé les tensions dans la région et au-delà, le Conseil de sécurité a lancé, cet après-midi, un nouvel avertissement à ce pays en décidant d’ajouter plusieurs individus et entités sur la liste des sanctions prévues par sa résolution 1718 (2006).

En adoptant à l’unanimité de ses 15 membres la résolution 2356 (2017), présentée par les États-Unis, le Conseil de sécurité condamne dans les termes les plus énergiques les activités de développement d’armes nucléaires et de missiles balistiques, y compris la série de lancements de missiles balistiques et d’autres activités, menées par la RPDC depuis le 9 septembre 2016, au mépris flagrant de ses résolutions.

Le Conseil décide que le gel des avoirs décidé par sa résolution 1718 (2006) s’applique à 14 individus et quatre entités supplémentaires dont la liste figure dans les annexes I et II de la résolution adoptée aujourd’hui, ainsi qu’à toute personne ou entité agissant pour leur compte ou sur leurs instructions.  Il décide également que l’interdiction de voyager s’applique aux personnes visées dans l’annexe I.

De plus, le Conseil réaffirme qu’il importe de maintenir la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne et dans l’ensemble de l’Asie du Nord-Est.

« Le Conseil de sécurité envoie un message clair à la Corée du Nord », a résumé la représentante des États-Unis.  « Arrêtez vos tirs de missiles balistiques ou vous aurez à en tirer les conséquences », a-t-elle mis en garde.  Selon elle, les provocations de la RPDC constituent une menace directe pour de nombreux pays, dont les États-Unis, le Japon et la République de Corée.

« Cette résolution n’est pas un but en soi », a expliqué son homologue du Japon, en disant que son pays était prêt à relancer le dialogue, « à condition que la Corée du Nord soit prête à prendre des mesures concrètes pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne ».  À défaut, le Japon n’aurait pas d’autre choix que d’augmenter la pression.

La Chine, en tant que voisine de la RPDC, a toujours été en faveur de la dénucléarisation de la péninsule coréenne, de la suspension d’activités de tirs balistiques de la RPDC et de la fin des exercices militaires des États-Unis dans la péninsule coréenne, a déclaré le représentant chinois.

Le représentant de la Fédération de Russie a apporté une précision en faisant remarquer que, « s’il est évident que Pyongyang viole des résolutions du Conseil de sécurité, la RPDC ne fournit pas d’armes de destruction massive à des acteurs non étatiques ».  « Le Conseil de sécurité n’a pas le droit à l’erreur », a-t-il prévenu, en lui enjoignant d’utiliser des données factuelles et des preuves.  Le représentant russe n’a en outre pas caché sa perplexité face à l’adoption de sanctions supplémentaires par les États-Unis qui visent des ressortissants et trois entreprises russes. 

« Devant la gravité et l’urgence de la menace, l’une des menaces les plus aiguës à la paix et à la sécurité internationales, il était urgent que le Conseil marque sa préoccupation et réaffirme son autorité », a pourtant estimé le représentant de la France.

« De telles provocations de la part de la RPDC, en violation flagrante des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, ne peuvent être excusées et exigent une réponse déterminée », a renchéri le représentant de la République de Corée.  Il a rappelé que la RPDC avait effectué des tirs de missiles balistiques sur une base quasi hebdomadaire depuis l’investiture du nouveau Gouvernement à Séoul le 10 mai 2017. 

NON-PROLIFÉRATION/RÉPUBLIQUE POPULAIRE DÉMOCRATIQUE DE CORÉE

Texte du projet de résolution (S/2017/472)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant ses résolutions antérieures sur la question, y compris les résolution 825 (1993), 1540 (2004), 1695 (2006), 1718 (2006), 1874 (2009), 1887 (2009), 2087 (2013), 2094 (2013), 2270 (2016) et 2321 (2016), ainsi que les déclarations de son Président en date du 6 octobre 2006 (S/PRST/2006/41), 13 avril 2009 (S/PRST/2009/7) et 16 avril 2012 (S/PRST/2012/13),

Réaffirmant que la prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques et de leurs vecteurs constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales,

Se déclarant vivement préoccupé de constater que la République populaire démocratique de Corée a continué de violer ses résolutions pertinentes en effectuant des essais et des tirs répétés de missiles balistiques et constatant que toutes ces activités liées aux missiles balistiques concourent à la mise au point par la République populaire démocratique de Corée de vecteurs d’armes nucléaires et exacerbent la tension dans la région et au-delà,

Se déclarant très préoccupé de constater que les ventes d’armes effectuées par la République populaire démocratique de Corée ont généré des revenus qui sont détournés au profit des programmes d’armes nucléaires et de missiles balistiques alors que les besoins des citoyens de ce pays sont très loin d’être satisfaits,

Se déclarant très profondément préoccupé de constater que les activités relatives aux programmes d’armes nucléaires ou de missiles balistiques de la République populaire démocratique de Corée ont aggravé les tensions dans la région et au-delà, et considérant que la paix et la sécurité internationales continuent d’être manifestement menacées,

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, et prenant des mesures prévues à son Article 41,

1.    Condamne dans les termes les plus énergiques les activités de développement d’armes nucléaires et de missiles balistiques, y compris la série de lancements de missiles balistiques et d’autres activités, menées par la République populaire démocratique de Corée depuis le 9 septembre 2016, au mépris flagrant de ses résolutions;

2.    Réaffirme ses décisions, selon lesquelles la République populaire démocratique de Corée: doit abandonner toutes armes nucléaires et tous programmes nucléaires existants de façon complète, vérifiable et irréversible, et cesser immédiatement toutes les activités qui y sont liées; ne procédera à aucun nouveau tir recourant à la technologie des missiles balistiques ou essai nucléaire et s’abstiendra de toute autre provocation; doit suspendre toutes activités liées à son programme de missiles balistiques et rétablir dans ce contexte les engagements qu’elle a précédemment souscrits en faveur d’un moratoire sur les tirs de missiles; doit abandonner tous autres programmes existants d’armes de destruction massive et de missiles balistiques, de façon complète, vérifiable et irréversible;

3.    Rappelle les mesures prévues au paragraphe 8 de la résolution 1718 (2006), telle que modifiée par les résolutions ultérieures, et décide que les mesures énoncées à l’alinéa d) du paragraphe 8 de la résolution 1718 (2006) s’appliquent aux personnes et entités dont la liste figure dans les annexes I et II à la présente résolution, ainsi qu’à toute personne ou entité agissant pour leur compte ou sur leurs instructions, et aux entités qu’ils possèdent ou contrôlent, y compris par des moyens illicites, et que les mesures énoncées à l’alinéa e) du paragraphe 8 de la résolution 1718 (2006) s’appliquent aux personnes dont la liste figure dans l’annexe I à la présente résolution, ainsi qu’aux personnes agissant pour leur compte ou sur leurs instructions;

4.    Réaffirme qu’il importe de maintenir la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne et dans l’ensemble de l’Asie du Nord-Est, exprime son attachement à un règlement pacifique, diplomatique et politique de la situation, se félicite des efforts que font les membres du Conseil ainsi que d’autres États pour faciliter un règlement pacifique et global par le dialogue et souligne qu’il importe de s’employer à réduire les tensions dans la péninsule coréenne et au-delà;

5.    Décide de rester saisi de la question.

Annexe I

Interdiction de voyager ou le gel des avoirs (individus)

1.    U CHO IL

a.    Désignation: Directeur du cinquième Bureau du Bureau général de reconnaissance. Cho serait chargé des opérations d’espionnage et du recueil de renseignement à l’étranger pour le compte de la République populaire démocratique de Corée.

b.    Autres noms connus: Cho Il Woo

c.    Éléments d’identification: date de naissance: 8 mai 1945; lieu de naissance: Musan, Province de Hamgyo’ng du Nord, République populaire démocratique de Corée; nationalité: nord-coréenne; passeport no 736410010;

2.    CHO YON CHUN

a.    Désignation: Vice-Directeur du Département de l’organisation et de l’orientation, qui supervise les nominations aux postes clefs du Parti du travail et de l’armée de la République populaire démocratique de Corée.

b.    Autres noms connus: Jo Yon Jun

c.    Éléments d’identification: date de naissance: 28 septembre 1937; nationalité: nord-coréenne

3.    CHOE HWI

a.    Désignation: Premier Vice-Directeur du Département de la propagande et de l’agitation du Parti du travail de Corée, qui contrôle tous les médias de la République populaire démocratique de Corée et que le Gouvernement utilise pour contrôler le public.

b.    Autres noms connus: s.o.

c.    Éléments d’identification: année de naissance: 1954 ou 1955; nationalité: nord-coréenne sexe: masculin; adresse: République populaire démocratique de Corée

4.    JO YONG-WON

a.    Désignation: Vice-Directeur du Département de l’organisation et de l’orientation, qui supervise les nominations aux postes clés du Parti du travail et de l’armée de la République populaire démocratique de Corée.

b.    Autres noms connus: Cho Yongwon

c.    Éléments d’identification: date de naissance: 24 octobre 1957; nationalité: nord-coréenne; sexe: masculin; adresse: République populaire démocratique de Corée

5.    KIM CHOL NAM

a.    Désignation: Président de la Kumsan Trading Corporation, entreprise coréenne chargée d’acquérir du matériel pour le Bureau général de l’énergie atomique et qui sert de moyen de faire rentrer de l’argent en République populaire démocratique de Corée.

b.    Autres noms connus: s.o.

c.    Éléments d’identification: date de naissance: 19 février 1970; nationalité: nord-coréenne; passeport no 563120238; adresse: République populaire démocratique de Corée

6.    KIM KYONG OK

a.    Désignation: Vice-Directeur du Département de l’organisation et de l’orientation, qui supervise les nominations aux postes clés du Parti du travail et de l’armée de la République populaire démocratique de Corée.

b.    Autres noms connus: Kim Kyong Ok

c.    Éléments d’identification: année de naissance: 1937 ou 1938; nationalité: nord-coréenne; adresse: Pyongyang (République populaire démocratique de Corée)

7.    KIM TONG-HO

a.    Désignation: Représentant au Vietnam de la Tanchon Commercial Bank, principale entité financière de la République démocratique de Corée pour les ventes d’armes et de missiles.

b.    Autres noms connus: s.o.

c.    Éléments d’identification: date de naissance: 18 août 1969; nationalité: nord-coréenne; passeport no 745310111; sexe: masculin; adresse: Vietnam

8.    MIN BYONG CHOL

a.    Désignation: Fonctionnaire du Département de l’organisation et de l’orientation, qui supervise les nominations aux postes clefs du Parti du travail et de l’armée de la République populaire démocratique de Corée.

b.    Autres noms connus: Min Pyo’ng-ch’o’l, Min Byong-chol, Min Byong Chun

c.    Éléments d’identification: date de naissance: 10 août 1948; nationalité: nord-coréenne; sexe: masculin; adresse: République populaire démocratique de Corée

9.    PAEK SE BONG

a.    Désignation: Paek Se Bong est ancien Président du deuxième Comité économique, ancien membre de la Commission de défense nationale, et ancien Vice-Directeur du Département de l’industrie des munitions

b.    Autres noms connus: s.o.

c.    Éléments d’identification: date de naissance: 21 mars 1938; nationalité: nord-coréenne

10.   PAK HAN SE

a.    Désignation: Vice-Président du deuxième Comité économique, qui supervise la production des missiles balistiques de la République populaire démocratique de Corée et dirige les activités de la Korea Mining Development Corporation, premier marchand d’armes du pays et principal exportateur d’articles et de matériels destinés à la fabrication de missiles balistiques et d’armes classiques.

b.    Autres noms connus: Kang Myong Chol

c.    Éléments d’identification: nationalité: nord-coréenne passeport no 290410121; adresse: République populaire démocratique de Corée

11.   PAK TO CHUN

a.    Désignation: Pak à Chun est ancien Secrétaire du Département de l’industrie des munitions et actuellement conseiller aux affaires relatives aux programmes nucléaires et de missiles. Il est ancien membre de la Commission des affaires publiques et membre du Bureau politique du Parti du travail de Corée.

b.    Autres noms connus: Pak Do Chun

c.    Éléments d’identification: date de naissance: 9 mars 1944; nationalité: nord-coréenne

12.   RI JAE IL

a.    Désignation: Vice-Directeur du Département de la propagande et de l’agitation du Parti du travail de Corée, qui contrôle tous les médias de la République populaire démocratique de Corée et que le Gouvernement utilise pour contrôler le public.

b.    Autres noms connus: RI, Chae-Il

c.    Éléments d’identification: année de naissance: 1964; nationalité: nord-coréenne

13.   RI SU YONG

a.    Désignation: Fonctionnaire de la Korea Ryonbong General Corporation, entreprise spécialisée dans l’approvisionnement du secteur de la défense de la République populaire démocratique de Corée et l’appui aux ventes militaires de Pyongyang. Les achats qu’il fait viennent aussi probablement en appui au programme d’armes chimiques de la République populaire démocratique de Corée.

b.    Autres noms connus: s.o.

c.    Éléments d’identification: date de naissance: 25 juin 1968; nationalité: nord-coréenne; passeport no 654310175; sexe: masculin; adresse: Cuba

14.   RI YONG MU

a.    Désignation: Ri Yong Mu est Vice-Président de la Commission des affaires publique, qui dirige et oriente toutes les affaires militaires, de défense et de sécurité de la République populaire démocratique de Corée, y compris les achats et la passation de marchés.

b.    Autres noms connus: s.o.

c.    Éléments d’identification: date de naissance: 25 janvier 1925; nationalité: nord-coréenne

Annexe II

Entités visées par le gel des avoirs

1.    KANGBONG TRADING CORPORATION

a.    Désignation: La Kangbong Trading Corporation a vendu, fourni, transféré ou acheté, directement ou indirectement, à destination ou en provenance de la République populaire démocratique de Corée, du métal, du graphite, du charbon ou des logiciels, chaque fois que le produit ou les marchandises reçues pouvaient représenter un profit pour le Gouvernement de la République populaire démocratique de Corée ou le Parti du travail de Corée. La Kangbong Trading Corporation est placée sous la tutelle du Ministère des forces armées populaires.

b.    Autres noms connus: s.o.

c.    Adresse: République populaire démocratique de Corée

2.    KOREA KUMSAN TRADING CORPORATION

a.    Désignation: La Korea Kumsan Trading Corporation appartient au Bureau général de l’énergie atomique qui supervise le programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée; elle opère sous son contrôle, agit ou prétend agir, directement ou indirectement, pour le compte du Bureau ou en son nom.

b.    Autres noms connus: s.o.

c.    Adresse: Pyongyang (République populaire démocratique de Corée)

3.    KORYO BANK

a.    Description: La Koryo Bank opère dans le secteur des services financiers de l’économie de la République populaire démocratique de Corée et est associé aux bureaux 38 et 39 du programme d’armement coréen.

b.    Autres noms connus: s.o.

c.    Adresse: Pyongyang (République populaire démocratique de Corée)

4.    Forces balistiques stratégiques de l’Armée populaire coréenne

a.    Désignation: Les Forces balistiques stratégiques de l’Armée populaire coréenne sont chargés de tous les programmes de missiles balistiques de la République populaire démocratique de Corée et est des lancements de SCUD et de NODONG.

b.    Autres noms connus: Forces balistiques stratégiques Commandement des forces balistiques stratégiques de l’Armée populaire coréenne Forces stratégiques Forces stratégiques

c.    Adresse: Pyongyang (République populaire démocratique de Corée)

Déclarations

« Le Conseil de sécurité envoie un message clair à la Corée du Nord », a déclaré Mme NIKKI R. HALEY (États-Unis).  « Arrêtez vos tirs de missiles balistiques ou vous aurez à en tirer les conséquences », a-t-elle mis en garde.  Selon elle, les provocations de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) constituent une menace directe pour de nombreux pays, dont les États-Unis, le Japon et la République de Corée.  « Chaque missile pourrait frapper un navire ou un avion et causer des pertes civiles », a-t-elle noté en regrettant que la RPDC choisisse toujours et encore la voie de l’escalade.

Le Conseil de sécurité a demandé à la Corée du Nord d’arrêter ses essais, a rappelé la représentante.  Les États-Unis travaillent d’arrache-pied pour que la communauté internationale n’accepte jamais les violations et la mise au point d’armes de destruction massive par la Corée du Nord, a-t-elle assuré.  « Nous continuerons de mettre la pression car il s’agit d’une menace mondiale qui exige une riposte mondiale. »

La représentante a conseillé de couper toute ligne diplomatique, de cesser tout commerce illicite, de s’attaquer aux réseaux de contrebande et d’assécher les sources de financement.  Si les États-Unis continuent de chercher des solutions pacifiques, il appartient avant tout à la Corée du Nord de respecter ses obligations, a-t-elle souligné.  

« Notre objectif, ce n’est pas un changement de régime », a-t-elle assuré.  « Nous n’avons jamais fermé la porte au dialogue », a-t-elle rappelé en expliquant que toutes les options étaient sur la table.  Réaffirmant l’engagement des États-Unis envers la sécurité de son pays et de ses alliés, elle a estimé que c’était à la Corée du Nord de prendre cette décision.

M. LIU JIEYI (Chine) a indiqué que son pays est opposé aux tirs de missiles balistiques par la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  Il a appelé toutes les parties à mettre pleinement en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité relatives à ce pays et à promouvoir la paix par les voies politiques.  « Il y a des possibilités qui s’offrent à nous pour essayer de trouver une solution », a-t-il expliqué en soulignant l’obligation de toutes les parties concernées de faire preuve de retenue afin de rétablir la confiance.  La Chine, en tant que voisine de la RPDC, a toujours été en faveur de la dénucléarisation de la péninsule coréenne, de la suspension d’activités de tirs balistiques de la RPDC et de la fin des exercices militaires des États-Unis dans la péninsule coréenne. 

M. KORO BESSHO (Japon) a salué le rôle joué par les États-Unis pour cette résolution.  Déplorant que la Corée du Nord ait effectué des tirs de missiles en violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité pendant trois semaines consécutives, il a jugé ce comportement « inacceptable ».  Il y a eu huit tirs au total cette année, a-t-il noté en regrettant que la Corée du Nord fasse fi de la volonté de la communauté internationale.

D’après le représentant japonais, ces provocations à répétition entravent les efforts internationaux visant à régler les problèmes liés au programme nucléaire et balistique nord-coréen et représentent une menace directe pour le Japon et la région, et même au-delà.  La résolution adoptée aujourd’hui envoie un message clair selon lequel « ces tirs ont des conséquences ».

Cette résolution n’est pas un but en soi, a assuré le représentant en disant que son pays était prêt à relancer le dialogue, « à condition que la Corée du Nord soit prête à prendre des mesures concrètes pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne ».  Sinon, a-t-il mis en garde, « cela ne nous laisse pas d’autre choix que d’augmenter la pression ».

M. SEBASTIANO CARDI (Italie) a condamné les tirs de missiles de la RPDC en invitant ce pays à cesser de telles activités.  L’Italie, en tant que membre du Comité de sanctions sur la RPDC, souligne l’importance du régime de sanctions pour que les dirigeants mesurent la détermination de la communauté internationale.  Cependant, a précisé le représentant, ces sanctions doivent être un outil de pression et ne pas être considérées comme une fin en soi.  Les conséquences négatives sur les populations doivent en effet être évitées.  Le représentant a expliqué que l’objectif des sanctions devait rester de provoquer un changement de mentalité des autorités afin d’arriver à une solution durable pour la péninsule coréenne.

« Les tirs de missiles balistiques de la RPDC sont inadmissibles », a lancé M. VLADIMIR K. SAFRONKOV (Fédération de Russie) en les qualifiant de menace à la sécurité des transports et des vies humaines dans la région.  Toutefois, a-t-il ajouté, s’il est évident que Pyongyang viole des résolutions du Conseil de sécurité, elle ne fournit pas des armes de destruction massive à des acteurs non étatiques.  Il a estimé à cet égard que la résolution 1540 (2004) devait permettre avant tout une coopération entre États, dans le but d’éviter que les armes de destruction massive ne se retrouvent entre les mains d’acteurs non étatiques.  Or, a-t-il remarqué, « des pays sont réticents à certains arguments présents dans cette résolution ».  

« Le Conseil de sécurité n’a pas le droit à l’erreur », a prévenu le représentant russe en lui enjoignant d’utiliser des données factuelles et des preuves.  Aujourd’hui, a-t-il argumenté, il n’existe aucune preuve que Pyongyang mette au point des armes biologiques ou chimiques.  La RPDC est membre de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) qui n’a pas remis en cause la démarche de la RPDC, a-t-il ajouté.  Il a aussi rappelé que la RPDC avait appelé la Malaisie à mener une enquête sur l’assassinat de Kim Jong-nam, et que les résultats définitifs de l’investigation n’avaient pas encore été publiés.

Le représentant n’a pas caché sa perplexité face à l’adoption de sanctions supplémentaires par les États-Unis qui visent des ressortissants et trois entreprises russes.  Il a dénoncé « la politique du bâton » et estimé que cette dernière décision ne contribuerait en rien à régler la situation dans la péninsule coréenne.

Le représentant a critiqué ces « mesures controversées qui ne font que rendre plus difficile la normalisation du dialogue ».  Il a averti que « la logique de la confrontation aurait des répercussions négatives ».  Par contre, il a jugé « raisonnable » la proposition chinoise sur un double gel des essais nucléaires et balistiques de la RPDC, d’une part, et du déploiement des systèmes de défense américains et sud-coréens, d’autre part.

Les sanctions contre la RPDC ne devraient pas avoir d’effet sur sa population, a-t-il en outre estimé.  Il a encore dénoncé l’activité militaire accrue de certains États d’Asie du Nord-Est, ainsi que le déploiement d’éléments de défense antimissile américains qui va déséquilibrer la région.  Il a appelé les États-Unis et la République de Corée à réfléchir aux effets à long terme d’un tel déploiement.  Aujourd’hui, a-t-il conclu, « il est plus important que jamais de trouver une solution politique à cette crise ».

M. PETER WILSON (Royaume-Uni) a expliqué que face aux comportements empreints de belligérance des autorités nord-coréennes, la communauté internationale était obligée d’agir avec fermeté.  Avec chaque tir de missile, la RPDC méprise la sécurité internationale, a-t-il affirmé.  À son avis, l’action et le discours du régime montrent bien qu’il entend poursuivre son programme de tirs.  La communauté internationale doit donc lui montrer qu’il y aura des conséquences à ses actes. 

Reconnaissant que les sanctions sont sévères, le représentant britannique a précisé qu’elles sont censées exercer une pression sur un régime qui mène des activités illégales.  Il a invité tous les États Membres à jouer leur rôle en mettant en œuvre les sanctions relatives à la RPDC.

M. VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine) a déclaré que, face aux tirs de missiles quasi hebdomadaires de la RPDC, le régime de sanctions devait être renforcé.  Nous ne devons pas laisser Pyongyang continuer sur cette lancée, a-t-il déclaré tout en appelant le Conseil de sécurité à maintenir son unité sur ce dossier, pour arriver à ce que la RPDC respecte les résolutions.  Il a regretté que cette ambition d’unité du Conseil de sécurité semble un vœu pieux au vu des déclarations précédentes de son homologue de la Fédération de Russie.

M. KAIRAT UMAROV (Kazakhstan) a dénoncé les violations flagrantes de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité par la RPDC.  « Il faut absolument préserver la paix et la stabilité dans l’ensemble de l’Asie », a-t-il plaidé, « et prévenir toute course aux armements ».

Le représentant a ainsi encouragé la RPDC à ne pas prendre des mesures qui menacent la paix et la stabilité dans la région et lui a demandé de faire le même choix que son pays, à savoir ne pas se doter de l’arme nucléaire.  Il a voulu que tous les États Membres prennent « des mesures énergiques pour éviter une escalade et ne pas arriver à une situation irréversible ».

M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a rappelé que la RPDC poursuit depuis des années à marche forcée le développement de ses programmes nucléaire et balistique.  Cette situation alimente aujourd’hui une grave montée des tensions dans la péninsule coréenne, a-t-il estimé, ajoutant que chaque pays court le risque de se trouver un jour à la portée des missiles nord-coréens.  « Devant la gravité et l’urgence de la menace, l’une des menaces les plus aiguës à la paix et à la sécurité internationales, il était urgent que ce Conseil marque sa préoccupation et réaffirme son autorité. »

Le représentant a déclaré que la résolution permettait de réaffirmer un triple message, dénué d’ambiguïté, qui exprime l’unité, la fermeté et l’engagement du Conseil de sécurité.  Cette résolution constitue non seulement une réponse déterminée, mais également un nouvel avertissement, a poursuivi M. Delattre, en appelant à mettre fin à la « dangereuse et irresponsable fuite en avant » de la RPDC.

Le délégué a tenu à rappeler que les sanctions n’étaient pas une fin en soi.  « Mais face à l’entêtement irresponsable et injustifiable du régime nord-coréen, il n’y a aujourd’hui pas d’autre solution que la fermeté pour le convaincre de revenir à la table des négociations », a conclu M. Delattre.  

Après avoir salué la décision unanime des membres du Conseil de sécurité, M. OLOF SKOOG (Suède) a condamné dans les termes les plus forts la persistance de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à accélérer son programme d’armes nucléaires y compris les lancements répétés de missiles balistiques.  Ce sont, a-t-il dit, des violations flagrantes des résolutions du Conseil de sécurité.  « Nous sommes aux côtés des pays voisins et de leurs peuples qui vivent sous l’ombre constante du comportement menaçant de la RPDC », a ajouté le représentant.

Relevant que ce pays continuait de montrer un dédain flagrant pour ses obligations internationales, il a jugé crucial de mettre en œuvre toutes les résolutions du Conseil de sécurité, y compris celle qui vient d’être adoptée.  « Nous appelons tous les États Membres des Nations Unies à respecter leurs obligations à cet égard », a lancé le délégué suédois pour qui les sanctions seules ne résoudront pas la situation dans la péninsule coréenne.  Des efforts diplomatiques créatifs et intensifiés sont nécessaires pour éviter que l’escalade ne se poursuive et pour commencer à préparer une solution diplomatique, pacifique et totale pour la péninsule et toute la région.  Il a également appelé la RPDC à participer à un dialogue crédible et significatif avec la communauté internationale.  

M. LUIS BERMÚDEZ (Uruguay) a expliqué que les sanctions contre la RPDC constituaient un outil pour atteindre un résultat ultime qui est la dénucléarisation de la péninsule coréenne.  Après avoir insisté sur la nécessité d’apaiser les tensions dans la péninsule coréenne, il a plaidé pour le respect des sanctions du Conseil de sécurité sur cette question.  Il a aussi appelé la communauté internationale à suivre la voie d’une résolution pacifique de ce dossier, afin d’éloigner le risque d’un conflit majeur dont les proportions seraient imprévisibles.

M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte) a souligné que la résolution adoptée aujourd’hui par le Conseil de sécurité envoyait un message clair aux autorités de la RPDC.  Il a demandé à ce pays de prendre des mesures pour préserver le régime de non-prolifération nucléaire en œuvrant à la dénucléarisation de la péninsule coréenne.  Il est crucial, a-t-il ajouté, d’éviter que la situation humanitaire en RPDC ne s’aggrave.  Enfin, il a invité la communauté internationale à poursuivre sa collaboration avec le Comité 1718 chargé de suivre les sanctions.

M. GORGUI CISS (Sénégal) a réaffirmé sa position en faveur d’une dénucléarisation de la péninsule coréenne.  Il a condamné les agissements de la RPDC qui constituent des violations flagrantes des résolutions du Conseil de sécurité et vont à l’encontre des demandes répétées de celui-ci.  Ces actes portent en outre gravement atteinte au régime de non-prolifération.  Il a espéré une reprise imminente du dialogue pour trouver une solution pacifique à la crise.   

M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a fait remarquer que cette nouvelle résolution envoyait à la RPDC un message clair sur l’unité du Conseil de sécurité concernant ce dossier.  « Il y a une possibilité qui s’offre à nous pour la paix et nous devons œuvrer à une résolution pacifique de cette question », a-t-il suggéré.  Le délégué a invité la RPDC à respecter ses engagements internationaux en matière de dénucléarisation et à contribuer à la désescalade des tensions.  Il a souligné que la présente résolution, ainsi que celles qui ont précédé, avaient pour ambition de parvenir à une solution diplomatique de cette question.

M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) a condamné énergiquement les tirs de missiles de la RPDC.  Il a expliqué que les sanctions prises contre ce pays constituaient un moyen et non pas une fin en soi.  Il a invité toutes les parties à éviter l’escalade qui met en péril la paix et la sécurité internationales, et à s’appuyer sur des outils diplomatiques pour éviter une solution militaire.    

M. CHO TAE-YUL (République de Corée) a rappelé que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) avait effectué des tirs de missiles balistiques sur une base quasi hebdomadaire depuis l’investiture du nouveau Gouvernement à Séoul le 10 mai 2017.  « De telles provocations de la part de la RPDC, en violation flagrante des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, ne peuvent être excusées et exigent une réponse déterminée », a-t-il déclaré.  C’est pourquoi sa délégation soutient l’adoption de la résolution 2356 (2017), qui adresse un message clair, à savoir que le Conseil ne tolèrera plus de tirs répétés de missiles balistiques par le régime nord-coréen, quels que soient leur portée, leur type ou leur cible.  « Grâce à cette résolution, qui d’une certaine façon rompt avec le schéma habituel de sa réponse aux tirs de missiles balistiques par la RPDC, le Conseil a démontré sa résolution unanime » face aux provocations de ce pays, a résumé le représentant.

Se félicitant de l’expansion du régime de sanctions à de hauts responsables gouvernementaux et de l’état-major nord-coréen notamment, M. Cho a exhorté les États Membres à mettre en œuvre « intégralement » les mesures prévues par toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU.  Après tout, a-t-il ajouté, la finalité de ce régime est de contraindre la RPDC à revenir à la table des négociations pour dénucléariser la péninsule.  Selon lui, il faut « parler d’une seule voix » et agir de manière solidaire en mettant rigoureusement en œuvre le régime de sanctions.  La République de Corée espère donc « sincèrement » que la RPDC entendra les demandes de la communauté internationale et saisira l’occasion d’entamer un nouveau chapitre dans les relations intercoréennes, mais aussi dans ses relations avec le reste de la communauté internationale. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Lors d’une réunion « historique », le Conseil de sécurité salue la « success story » de la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire, à quelques jours de sa clôture

7957e séance – après-midi
CS/12852

Lors d’une réunion « historique », le Conseil de sécurité salue la « success story » de la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire, à quelques jours de sa clôture

À moins d’un mois de la clôture de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), les membres du Conseil de sécurité ont unanimement salué, cet après-midi, le succès de cette « mission exemplaire », au cours d’une séance qualifiée par de nombreuses délégations d’« historique », s’agissant de la dernière du Conseil sur la situation dans le pays.  Face, cependant, aux mutineries d’ex-combattants qui ont troublé la Côte d’Ivoire depuis janvier 2017, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour ce pays, Mme Aïchatou Mindaoudou, a appelé le Gouvernement ivoirien à rester vigilant afin de pérenniser la paix.

« C’est un jour historique pour les relations entre la Côte d’Ivoire et le Conseil de Sécurité », s’est réjoui Mme Mindaoudou à l’entame de la réunion, qui s’était ouverte sur une minute de silence à la mémoire des victimes de l’attentat terroriste survenu à Kaboul, en Afghanistan, le 31 mai dernier.

La Représentante spéciale a en effet souligné que ce vendredi 2 juin 2017 marquait non seulement le retrait de la Côte d’Ivoire de l’agenda du Conseil, mais également l’élection du pays en tant membre non permanent du Conseil pour les deux prochaines années (2018-2019).  Cette élection avait eu lieu dans la matinée à l’Assemblée générale de l’ONU.

Reprenant à son compte la double portée « symbolique de ce moment », le Ministre des affaires étrangères de la Côte d’Ivoire, M. Marcel Amon-Tanoh, a rendu hommage aux Secrétaires généraux des Nations Unies, MM. Kofi Annan et Ban Ki-moon, « qui ont largement contribué à la résolution de la crise en Côte d’Ivoire ».  Fort de l’expérience acquise par son pays au cours des 13 années de présence de l’ONUCI, M. Amon-Tanoh s’est dit prêt à œuvrer, en sa prochaine qualité de membre du Conseil, pour trouver des réponses collectives cohérentes face aux défis globaux.

L’ONUCI, a poursuivi le Ministre, laisse derrière elle « un pays stable et en paix, doté d’institutions fortes et modernes », comme en témoigne selon lui le dynamisme économique de la Côte d’Ivoire, malgré le contexte actuel difficile du marché du cacao.

Revenant sur les raisons du succès de l’ONUCI, dont elle est la Chef, Mme Mindaoudou a déclaré que cette mission avait bénéficié des trois conditions nécessaires à la réussite de toute opération de maintien de la paix: l’engagement sans faille du Gouvernement ivoirien en faveur des objectifs de la mission; « la détermination et le soutien » du Conseil de sécurité; et la coopération entre les différents acteurs internationaux impliqués, dans ce cas précis, l’Union africaine (UA), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la société civile et les force armées françaises.

Toutefois, Mme Mindaoudou a rappelé que des violences avaient éclaté les 12 et 14 mai, lorsqu’une faction de l’armée basée à Bouaké, composée majoritairement d’ex-membres des Forces nouvelles, avait réclamé des paiements pour sa participation à la résolution de la crise postélectorale de 2010-2011.  Les 22 et 23 mai, a-t-elle ajouté, d’autres ex-combattants démobilisés des Forces nouvelles ont érigé des barricades et manifesté à Bouaké et dans d’autres régions du pays. 

Si ces évènements ne menacent pas, selon elle, la stabilité du pays, ils sont toutefois représentatifs des défis qui attendent le pays.  La Représentante spéciale a donc appelé le Gouvernement ivoirien à renforcer la discipline au sein des forces armées et à assurer une pleine intégration des ex-combattants dans la société. 

Le Ministre des affaires étrangères ivoirien a pour sa part assuré que la question des « mouvements d’humeur » de soldats ex-combattants avait été définitivement réglée. 

Outre la réintégration des anciens combattants, le représentant de la France a appelé le Gouvernement ivoirien à faire de la lutte contre l’impunité une priorité, en particulier pour les violations des droits de l’homme commises lors de la crise postélectorale par les deux parties en conflit.  Seule une justice équitable permettra de pérenniser la paix, a-t-il estimé.

L’ensemble des délégations ont souligné les « progrès remarquables » réalisés par le pays depuis le déploiement de l’ONUCI, une mission qualifiée de « success story » par le représentant du Sénégal et d’« exemplaire » par son homologue du Royaume-Uni.  Ce dernier a précisé qu’un tel succès n’avait pas été possible sans pertes, sachant que 150 personnels militaires et civils ont perdu la vie au cours de la mission. 

Face au succès de l’ONUCI, l’ensemble des membres du Conseil ont appelé à tirer les leçons de la mission dans le cadre d’opérations de maintien de la paix futures.  Les représentants de l’Égypte, de l’Ukraine et du Sénégal ont également invité la communauté internationale à rester vigilante pour s’assurer que la Côte d’Ivoire reste sur la voie de la paix. 

Mme Mindaoudou a enfin affirmé que tout était en ordre pour assurer la clôture de l’ONUCI, le 30 juin 2017, sachant qu’il reste seulement une équipe réduite de huit civils et que tout le personnel en uniforme de la mission a été rapatrié.

LA SITUATION EN CÔTE D’IVOIRE

Déclarations

« C’est un jour historique pour les relations entre la Côte d’Ivoire et le Conseil de sécurité », a déclaré Mme AÏCHATOU MINDAOUDOU, Représentante spéciale du Secrétaire général pour ce pays, d’abord, a-t-elle précisé, parce qu’il marque le retrait de la Côte d’Ivoire de l’agenda du Conseil de sécurité et ensuite, parce qu’il consacre l’élection du pays en tant que membre non permanent du Conseil, pour un mandat de deux ans qui débutera le 1er janvier 2018.

Depuis son dernier rapport au Conseil, Mme Mindaoudou a indiqué qu’un nouveau Gouvernement avait été mis en place en Côte d’Ivoire, suite aux élections législatives de décembre 2016.  Elle a précisé que la mise en place du Sénat était en cours et que, pour la première fois dans l’histoire du pays, les trois principaux partis politiques de Côte d’Ivoire, à savoir le Rassemblement des républicains (RDR), le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Front populaire ivoirien (FPI), avaient présenté des candidats. 

Mme Mindaoudou a rappelé que, dans son dernier rapport, elle avait jugé la situation sécuritaire du pays stable, malgré les mouvements d’une catégorie de soldats survenus en janvier et février 2017.  Elle a indiqué que, depuis lors, des mouvements similaires s’étaient produits, les 12 et 14 mai, lorsqu’une faction de l’armée basée à Bouaké, composée majoritairement d’ex-membres des Forces nouvelles, avait réclamé des paiements pour sa participation à la résolution de la crise postélectorale de 2010-2011.  La Représentante spéciale a souligné que ces perturbations s’étaient étendues à plusieurs régions du pays, entraînant notamment la mort d’une personne et faisant plus de 20 blessés.   Les 22 et 23 mai, a-t-elle ajouté, des ex-combattants démobilisés des Forces nouvelles, considérés auparavant comme « associés » dans l’armée, ont érigé des barricades et manifesté à Bouaké et dans d’autres régions du pays.  Elle a précisé que trois ex-combattants avaient été tués à cette occasion lors de confrontations avec la police.

Ces mouvements ont paralysé les activités économiques du pays, a regretté Mme Mindaoudou, estimant que, s’ils ne menaçaient pas la stabilité du pays, ces évènements représentaient malgré tout une menace pour la population civile.  Elle a estimé que ces évolutions étaient représentatives des défis qui attendaient le pays, à moins d’un mois du retrait de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), dont elle le Chef, prévu le 30 juin 2017.

La Représentante spéciale a appelé le Gouvernement ivoirien à renforcer la discipline au sein des forces armées et à mettre en œuvre les réformes prévues par la loi de programmation militaire 2016-2020.  De même, a-t-elle ajouté, il est impératif d’assurer une pleine intégration des ex-combattants dans la société.  Ces incidents, a ajouté Mme Mindaoudou, mettent en exergue, d’une part, les risques qu’entraînent l’impunité au sein des forces armées et, d’autre part, « l’impérieuse nécessité » de mettre un terme à l’impunité quant aux violations des droits de l’homme commises lors de la crise postélectorale par les deux parties en conflit et le besoin d’une « justice impartiale ». 

Toutefois, ces évènements ne doivent pas faire perdre de vue les progrès réalisés par le pays depuis avril 2004, date du démarrage de l’ONUCI, a estimé la Représentante spéciale, ajoutant que des avancées notables avaient été enregistrées « dans tous les chapitres », y compris celui des droits de l’homme.  Elle a malgré tout déclaré que de nombreux progrès restaient encore à faire au niveau de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale.

La croissance économique se poursuit, a par ailleurs noté la Représentante spéciale, tout en ajoutant que des mesures devaient être prises pour mieux distribuer les ressources.  Et si la situation sécuritaire s’est améliorée, des efforts doivent, selon elle, être faits pour mettre en place des forces de sécurité responsables bénéficiant de la confiance des populations.

Mme Mindaoudou a par ailleurs affirmé que tout était en ordre pour assurer la clôture de l’ONUCI, le 30 juin 2017, sachant qu’il reste seulement une équipe réduite de huit civils et que tout le personnel en uniforme de la mission a été rapatrié.

Tirant les leçons de l’ONUCI, la Représentante spéciale a déclaré qu’une opération de maintien de la paix ne peut atteindre ses objectifs que lorsque le gouvernement d’accueil est engagé à s’assurer du succès de la mission, comme cela a été le cas avec la Côte d’Ivoire.  La mission ne peut en effet se substituer aux processus politiques nationaux pour résoudre les conflits, a-t-elle précisé. 

Par ailleurs, Mme Mindaoudou a déclaré que la détermination et le soutien du Conseil avaient été l’une des clefs du succès de l’ONUCI, notamment via l’instauration d’une force d’intervention rapide avec un mandat pour intervenir au Libéria.

De l’avis de la Représentante spéciale, une mission de paix a plus de chance de réussir dans un contexte où les différents acteurs internationaux coopèrent, comme cela a été le cas pour l’ONUCI, qui a bénéficié de la participation de l’Union africaine (UA), de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la société civile, ainsi que du déploiement des forces françaises.

M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a déclaré que le départ prochain de l’ONUCI constituait un pivot pour la Côte d’Ivoire comme pour le maintien de la paix.  Il doit être l’occasion de regarder vers le passé, d’évaluer le présent et de préparer l’avenir.  Tout d’abord, nous ne devons pas sous-estimer l’ampleur du chemin parcouru en Côte d’Ivoire, et nous devons en tirer des leçons utiles.  Après avoir rendu hommage à tous les personnels de l’ONUCI, et raconté l’histoire de la mission, M. Delattre a dit que la Côte d’Ivoire était désormais pleinement maîtresse de son destin.  Le peuple et les autorités ivoiriennes ont fait la preuve de leur détermination à poursuivre cette dynamique positive.  Par cette transition, ils en ont désormais pleinement la responsabilité.  La Côte d’Ivoire est en position de continuer d’aller de l’avant, a estimé le représentant.

Rappelant la résolution 2284 (2016) du Conseil de sécurité, le représentant de la France a recommandé de continuer de s’attaquer aux importants défis qui persistent, notamment en menant à son terme la réforme du secteur de la sécurité et en réintégrant les anciens combattants.  Il s’agit d’un impératif pour la stabilité durable du pays.  La lutte contre l’impunité est un autre impératif, en particulier pour les crimes commis pendant la crise postélectorale.  Seule une justice équitable, qui juge ces violations quels qu’en soient les auteurs, permettra de consolider et de pérenniser la stabilisation du pays.  Les progrès dans ce domaine, au niveau national comme en coopération avec la Cour pénale internationale, seront décisifs pour une réconciliation durable. 

La fermeture de l’ONUCI ne signifie cependant pas que le pays est seul pour faire face aux défis qui persistent, a assuré le représentant français pour qui la Côte d’Ivoire continuera de bénéficier du soutien des Nations Unies à travers plusieurs canaux comme le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel.  La Côte d’Ivoire doit également pouvoir compter sur l’engagement constant de ses partenaires bilatéraux et multilatéraux.  « Riche des liens forts qui unissent nos deux pays dans tous les domaines, la France s’y engage », a promis M. Delattre. 

M. FODÉ SECK (Sénégal) a qualifié l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) de « success story ».  Il a indiqué que l’opérationnalisation de la loi de programmation militaire en Côte d’Ivoire serait un pas décisif pour faire face aux défis sécuritaires du pays, tout en permettant de renforcer la formation et la discipline au sein de l’armée.

Il est essentiel de s’assurer de la consolidation et de la pérennisation des acquis dans la stabilisation de la Côte d’Ivoire, a-t-il plaidé, en invitant la communauté internationale à continuer d’accompagner le pays dans ses efforts en ce sens après le retrait de l’ONUCI.  Il a également rendu hommage à la Représentante spéciale pour son leadership et sa détermination tout au long du processus de retrait de l’ONUCI, avant de saluer le personnel militaire et civil de la mission pour leur contribution remarquable au retour de la paix et au renforcement de la démocratie en Côte d’Ivoire.

M. YASUHISA KAWAMURA (Japon) a déclaré que la côte d’Ivoire avait fait de grands progrès dans la consolidation de ses acquis sur les plans économique et sécuritaire.  L’élection du pays comme membre du Conseil de sécurité, ce matin, symbolise et confirme ses réalisations, a-t-il remarqué.  Il a noté que les 13 années d’activité de l’ONUCI permettent de tirer de nombreuses leçons dans le domaine du maintien de la paix.  Même si l’ampleur et la complexité des problèmes peuvent différer d’une situation à l’autre, le Conseil devrait continuer de mettre en pratique les leçons tirées de la Côte d’Ivoire dans ses travaux de maintien de la paix en cours, en particulier en Afrique. 

L’ONUCI est la preuve qu’une réforme du secteur de la sécurité et un programme de désarmement, démobilisation et réintégration complets et nationalement appropriés sont les clefs du succès des processus de paix, ainsi que de la prévention de la rechute dans les conflits.  « Nous sommes confiants que la Côte d’Ivoire continuera d’améliorer le professionnalisme et la responsabilité du secteur de la sécurité sous la coordination du Conseil national de sécurité », a indiqué le représentant du Japon qui, avant de terminer, a tenu à exprimer le soutien de son pays aux efforts de la Côte d’Ivoire pour une paix durable, avec les partenaires internationaux et l’équipe de pays des Nations Unies. 

M. PETR V. ILIICHEV (Fédération de Russie) a salué le processus de réconciliation nationale et les progrès politiques enregistrés en Côte d’Ivoire.  Il a souligné en particulier que le référendum sur la nouvelle Constitution et les élections législatives de l’année dernière avaient réaffirmé « la maturité politique du pays ».  La situation se stabilise dans le pays, a-t-il constaté en soulignant aussi la contribution du Gouvernement qui a pris des mesures sans précédent pour engager un dialogue avec l’opposition.

Le représentant russe a espéré que les causes profondes du conflit seraient définitivement éliminées.  À cette fin, a-t-il insisté, il faut poursuivre le processus de réconciliation.  Il faut éliminer les divisions qui existent au sein de la société et éviter « la justice des vainqueurs ».  La Côte d’Ivoire est aujourd’hui la cible de nombreuses attaques, a-t-il toutefois averti.  Il a donc encouragé le Gouvernement à accorder une attention prioritaire à la sécurité et à la lutte contre le trafic d’armes.

M. PETER WILSON (Royaume-Uni) a salué le succès de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), estimant que la Côte d’Ivoire était désormais un pays qui offrait des perspectives et des opportunités à sa population.  Il a estimé que l’ONUCI avait été une mission exemplaire, même si un tel succès n’avait pas été possible sans pertes puisque 150 personnels militaires et civils ont perdu la vie dans le cadre de la mission.

Le représentant a salué le Gouvernement ivoirien pour ses efforts visant à consolider les progrès réalisés.  Il a notamment indiqué que le pays bénéficie d’une des économies les plus dynamiques au monde.  Le délégué a également souligné les progrès réalisés en termes de lutte contre les violences sexuelles.  En effet, a-t-il dit, le pays peut désormais participer en tant que pays contributeur de troupes aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, car il a été radié de la liste des pays où des violences sexuelles sont régulièrement commises par les forces armées.

Mentionnant les troubles récents qu’a connus le pays, le délégué a appelé le Gouvernement à tout faire pour régler ses problèmes, en restant vigilant pour que la paix soit maintenue.  Enfin, il a estimé que la Côte d’Ivoire était un modèle de transition politique dont le reste du monde devait s’inspirer.

M. LUIS BERMÚDEZ (Uruguay) a espéré que le Conseil de sécurité saurait tirer les leçons de la volonté politique et de l’engagement de la Côte d’Ivoire vis-à-vis de la paix et de la sécurité, ainsi que du succès de l’opération de l’ONU sur le terrain.  Grâce aux progrès enregistrés sur la voie de la stabilité, le Conseil avait déjà pu, il y a un peu plus d’un an, mettre fin aux sanctions contre la Côte d’Ivoire, s’est-il souvenu.

Évoquant les défis qu’il reste à relever dans ce pays, comme la réconciliation nationale, la réintégration des ex-combattants et la situation économique, le représentant uruguayen a averti que le rôle des partenaires internationaux serait clef pour s’attaquer à leurs causes profondes.

M. LIU JIEYI (Chine) s’est félicité de la levée des sanctions, du retrait progressif de l’ONUCI et de la stabilité socioéconomique retrouvée en Côte d’Ivoire.  Il a espéré que la communauté internationale continuerait à renforcer sa coopération avec le pays. 

L’ONUCI, a considéré le représentant, est « un exemple de réussite dont nous pouvons beaucoup apprendre ».  Selon lui, les opérations de maintien de la paix devraient toujours s’adapter à la situation sur le terrain, être flexibles et travailler en lien avec les organisations régionales.  La Chine, a-t-il relevé, a toujours souhaité que les problèmes en Afrique soient résolus par les Africains eux-mêmes.  

M. SEBASTIANO CARDI (Italie) a salué l’avancée des opérations en cours pour procéder à la clôture de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) dans le délai prévu, le 30 juin 2017.  Il a également salué l’élection de la Côte d’Ivoire en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, qui démontre selon lui l’étendue des progrès accomplis par le pays. 

La clôture de l’ONUCI, a estimé le représentant, ne doit pas signifier la fin de la coopération fructueuse entre ce pays et l’ONU.  Il a assuré que l’Italie continuerait à entretenir des relations avec le pays dans des cadres bilatéraux et multilatéraux.

Le représentant italien a par ailleurs appelé la Côte d’Ivoire à jouer un « rôle actif » dans la lutte contre les menaces mondiales et régionales à la paix et à la sécurité, en luttant notamment contre le terrorisme, les trafics illégaux, la piraterie et les violations des droits de l’homme.

Le succès de l’ONUCI, à son avis, démontre que « le leadership et l’unité » du Conseil de sécurité, « au prix d’efforts considérables », sont des conditions essentielles à la réussite des opérations de maintien de la paix.

M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte) a félicité la Côte d’Ivoire pour son élection, aujourd’hui même, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité.  La Côte d’Ivoire, a-t-il estimé, va désormais pouvoir jouer le rôle qui lui revient au sein de l’Organisation et sur la scène internationale en général.

Le représentant a affirmé l’intention de son pays de poursuivre ses relations avec la Côte d’Ivoire, dans un cadre bilatéral comme multilatéral.  Selon lui, l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) n’aurait pas été un tel succès sans un environnement propice de coopération au niveau international et sans la détermination des autorités du pays à surmonter les obstacles à la paix.  Toutefois, le représentant a appelé la communauté internationale à rester vigilante face aux difficultés qui persistent dans le pays. 

Le délégué égyptien a enfin appelé à tirer les enseignements du succès de l’ONUCI.  Pour ce faire, le délégué a demandé au Secrétariat de procéder à une analyse complète du rôle des Nations Unies et de la communauté internationale dans le règlement de la crise ivoirienne.

M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) s’est réjoui d’avance de sa future coopération avec la Côte d’Ivoire au sein du Conseil de sécurité.  Il a salué le travail accompli par l’ONUCI qui a contribué au rétablissement de la paix et de la sécurité dans ce pays et qui devrait constituer « un modèle pour d’autres missions ».

Le représentant a également salué le rôle de chef de file du Gouvernement ivoirien et sa détermination à mener des réformes.  Le pays, a-t-il plaidé, doit encore pouvoir bénéficier de l’appui de la communauté internationale pour consolider les acquis.

« Aujourd’hui est un jour de transition en Côte d’Ivoire », s’est réjoui M. CARL SKAU (Suède) en soulignant que ce jour coïncide avec l’entrée de la Côte d’Ivoire au Conseil de sécurité.  La fermeture de l’ONUCI, a-t-il dit, représente une étape importante et un nouveau chapitre de l’histoire du pays.  Il a tout de même appelé les membres du Conseil à garder un œil sur les derniers développements dans le pays.  La seconde mutinerie montre combien il est urgent pour le Gouvernement d’entreprendre de profondes réformes du secteur de la sécurité, a-t-il observé, en recommandant la restructuration des forces et l’amélioration de la cohésion, la discipline et la redevabilité.  Le représentant a aussi appelé l’équipe de pays de l’ONU à contribuer à la participation des femmes et des jeunes dans le processus de transition. 

À ce stade, a-t-il poursuivi, il est important que les partenaires de la Côte d’Ivoire continuent d’appuyer les efforts du Gouvernement pour consolider la paix et protéger les investissements réalisés jusqu’ici.  Les acteurs régionaux ont un rôle important à jouer, a souligné le représentant.  Au vu de la baisse des ressources qui découlera de la fin de l’ONUCI, il a souligné la responsabilité commune de doter l’équipe de pays des capacités suffisantes.  Tirant les leçons de cette mission, il a recommandé d’envisager, dès le début d’une mission de la paix, une démarche plus systématique d’intégration de tous les aspects du travail de l’ONU dans un pays. 

Alors que le mandat de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) s’apprête à prendre fin le 30 juin prochain, M. VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine) a estimé que la mission s’achevait sur un franc succès.  De nombreux efforts et ressources ont été investis dans la stabilisation du pays, a déclaré le représentant, tout en ajoutant que ces investissements avaient porté leurs fruits, tant sur le plan politique que sur le plan économique.

« La Côte d’Ivoire va rester au Conseil, non pas en tant que pays à l’ordre du jour, mais en tant que membre élu », a-t-il salué.  Estimant que la Côte d’Ivoire était un pays désormais en paix, il a toutefois appelé la communauté internationale à rester vigilante face aux mutineries récentes qu’a connues le pays.

M. STEPHEN GEE (États-Unis) a salué le travail « remarquable » de l’ONUCI en Côte d’Ivoire, qui a apporté un soutien crucial à l’accord de paix.  L’Opération a permis de protéger les civils et les droits de l’homme, de renforcer la gouvernance et la sécurité.  « C’est un modèle », a-t-il insisté.  Il a dit attendre avec impatience de voir le Gouvernement ivoirien maintenir cet élan.

Des difficultés demeurent, a cependant averti le représentant.  La mutinerie des forces armées pour des questions de primes a créé des problèmes et fait des blessés.  Il a donc demandé au Gouvernement de travailler avec toutes les parties concernées pour accélérer les réformes dans le secteur de la sécurité et de tenir compte des menaces qui pèsent sur le pays.  Il a également souligné l’importance de la transition et du transfert des responsabilités, avant d’encourager les Nations Unies à « institutionnaliser » cette expérience, au Libéria ou en Haïti par exemple. 

M. KAIRAT UMAROV (Kazakhstan) s’est félicité de la clôture de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), qui a contribué selon lui à rétablir la paix dans le pays, grâce à une coopération sans précédent entre le Gouvernement ivoirien, le Conseil de sécurité et les organisations régionales. 

Soulignant les « progrès remarquables » accomplis par le pays au cours des dernières années, le représentant a appelé à prendre exemple sur la transition de la Côte d’Ivoire et l’ONUCI pour assurer le maintien de la paix dans le monde.

Le délégué du Kazakhstan a par ailleurs appelé le pays à renforcer les mesures de lutte contre les menaces à la paix, y compris sur le plan de la réconciliation nationale, des droit de l’homme et de la lutte contre le terrorisme.  Enfin, le représentant a appelé la communauté internationale à maintenir son soutien au pays, notamment en accordant les ressources nécessaires à l’équipe pays des Nations Unies en Côte d’Ivoire.

M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) s’est réjoui que la paix soit restaurée en Côte d’Ivoire.  L’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) aura été « un chapitre réussi dans l’histoire des opérations de maintien de la paix de l’ONU », a-t-il estimé, en entrevoyant les leçons tirées de cette expérience. 

« Combien aura coûté cette mission? » a demandé le représentant en donnant le chiffre de 153 millions de dollars pour son fonctionnement de juin 2016 à juillet 2017.  « Combien de réfugiés et de personnes déplacées ont été enregistrés? » a-t-il aussi relevé en citant l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui en a dénombré 82 000 en 2010.  « Combien d’années a-t-il fallu attendre le retour de la paix; combien de morts sont à déplorer et combien auraient pu être évités? »  D’après lui, il faut se poser toutes ces questions importantes.

M. Llorentty Solíz a rappelé le rôle essentiel du multilatéralisme et des organisations régionales, telles que l’Union africaine, dans la résolution des conflits.  Il a également salué les efforts entrepris en faveur du dialogue national, de la consolidation de la paix, de la réconciliation politique, et du désarmement et de la réintégration des anciens combattants.  Au moment où le peuple ivoirien « prend les rênes de son destin », il a réitéré l’importance du respect de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de tous les États.  Enfin, le retrait de l’ONUCI ne signifie pas que l’ONU doit se retirer de la Côte d’Ivoire, a-t-il estimé en appelant la coopération internationale à se poursuivre pour contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable.

En cette « séance historique » pour son pays comme pour l’ONU, M. MARCEL AMON-TANOH, Ministre des affaires étrangères de la Côte d’Ivoire, a rendu hommage aux Secrétaires généraux des Nations Unies, MM. Kofi Annan et Ban Ki-moon, « qui ont largement contribué à la résolution de la crise en Côte d’Ivoire ».  Il a associé à ce succès le Secrétaire général actuel en soulignant le soutien qu’il avait apporté à son pays dans le cadre de ses fonctions précédentes et pour toute l’attention qu’il continue de porter à la Côte d’Ivoire depuis son élection.

Il a fait remarquer que cette « célébration » coïncide avec l’élection, ce matin, de la Côte d’Ivoire en qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité, pour la période 2018-2019.   Il a souligné « la symbolique de ce moment », faisant référence aux attentes que suscitent les leçons apprises de 13 années de présence de l’ONUCI dans son pays.  Fort de cette expérience, la Côte d’Ivoire entend œuvrer au sein du Conseil de sécurité à des réponses collectives cohérentes face aux défis globaux, « dans la concertation et le respect mutuel ».

De l’avis du Ministre, la réussite de l’ONUCI résulte de la convergence de plusieurs facteurs, notamment la volonté politique et le sens élevé des responsabilités du Président, qui ont permis de mettre l’État et ses ressources au service de la paix.  Il a également salué l’exceptionnelle synergie entre l’ONUCI et le Gouvernement, ainsi que l’unité et la fermeté du Conseil de sécurité et de la communauté internationale pour mettre en œuvre les résolutions du Conseil.  Il a aussi mentionné les relations humaines fortes entre le Président ivoirien et les différents secrétaires généraux de l’ONU, les bonnes relations entre le Département des opérations de maintien de la paix et le Gouvernement, ainsi que la qualité des représentants spéciaux nommés en Côte d’Ivoire.

L’ONUCI, a poursuivi le Ministre, laisse derrière elle un pays stable et en paix, doté d’institutions fortes et modernes.  Le dynamisme du pays, malgré le contexte difficile du marché du cacao, permet au Gouvernement d’engranger d’importants succès dans la lutte contre la pauvreté et de créer des opportunités pour les jeunes.  Il a en même temps reconnu les défis à affronter, notamment pour parachever la construction d’une véritable armée nationale homogène et républicaine, un processus qui « a été quelque peu chahuté ces derniers temps, par des mouvements d’humeur de soldats ex-combattants réclamant leurs primes ».  Après le règlement définitif de cette question, a-t-il assuré, les ex-combattants n’ont plus de raison objective de perturber la quiétude des Ivoiriens.

Le Ministre a expliqué que ce problème récent avait mis en évidence la nécessité d’accélérer la réforme du secteur de la sécurité et la professionnalisation de l’armée nationale, des tâches auxquelles son gouvernement s’attèle avec la mise en œuvre de la loi de programmation militaire.  Il a assuré que le succès de l’ONUCI et sa fermeture ne ralentiraient pas le rythme des réformes entreprises par le Gouvernement.  Celui-ci consolide l’état de droit et le cadre de lutte contre l’impunité, tout en accélérant l’appropriation de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale par les Ivoiriens.  Le Président poursuit en outre sa « politique de la main tendue et d’écoute de l’opposition ».

Voulant poursuivre la coopération de son pays avec l’ONU, le Ministre a demandé que davantage de ressources soient octroyées à l’équipe de pays, tout en demandant à ses partenaires bilatéraux et multilatéraux de poursuivre leur engagement dans le pays.  Avant de conclure, le Ministre a rappelé que des milliers d’Ivoiriens étaient morts au cours d’une séquence douloureuse de l’histoire du pays, en assurant de la détermination du peuple ivoirien à défendre et à préserver la paix si chèrement acquise, avec le soutien des Amis de la Côte d’Ivoire.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Côte d’Ivoire, la Guinée équatoriale, le Koweït, la Pologne et le Pérou élus au Conseil de sécurité

Soixante et onzième session,
86e séance plénière – matin
AG/11920

La Côte d’Ivoire, la Guinée équatoriale, le Koweït, la Pologne et le Pérou élus au Conseil de sécurité

Les Pays-Bas prendront la succession de l’Italie à compter du 1er janvier 2018

 

L’Assemblée générale a élu, aujourd’hui, la Côte d’Ivoire, la Guinée équatoriale, le Koweït, la Pologne et le Pérou comme membres non permanents du Conseil de sécurité pour un mandat de deux ans qui débutera le 1er janvier 2018.

Elle a également élu, pour un an, les Pays-Bas qui occuperont, également à partir du 1er janvier 2018, le siège actuellement pourvu par l’Italie.  Ces deux pays avaient convenu, l’an dernier, de partager ce mandat.

Les cinq autres nouveaux membres non permanents du Conseil de sécurité ont chacun été élus à l’issue d’un scrutin unique.

La Côte d’Ivoire, le Koweït et la Guinée équatoriale ont recueilli respectivement 189, 188 et 185 voix.  Élus au nom du Groupe des États d’Afrique et d’Asie-Pacifique, ces trois pays succéderont à l’Égypte, au Japon et au Sénégal.

Bien qu’ils n’étaient pas candidats, la Guinée et le Maroc ont tout de même obtenu une voix chacun. 

Pour le compte du Groupe des États d’Europe orientale, la Pologne, seule candidate, a été élue avec 190 voix et siégera à la place de l’Ukraine.

Enfin, le Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes sera représenté au Conseil de sécurité par le Pérou qui a obtenu 186 voix.  L’Argentine qui n’était pas candidate, a obtenu une voix. 

Les Pays-Bas ont été élus en début de séance avec 184 voix pour prendre la succession de l’Italie qui renoncera à son siège le 31 décembre 2017, à minuit.

L’an dernier, l’Assemblée générale n’était pas parvenue à départager ces deux candidats du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États.  À l’issue de cinq tours de scrutin extrêmement serrés, les Ministres italien et néerlandais des affaires étrangères avaient donc proposé de se partager le siège disputé.

C’est la première fois depuis l’élargissement du Conseil de sécurité de 11 à 15 membres en 1965, et l’augmentation du nombre des sièges non permanents de 6 à 10, qu’un siège est ainsi « coupé » entre deux États Membres.

Aujourd’hui, avant la mise aux voix, le représentant de l’Égypte a toutefois averti que cette « entente spéciale » entre l’Italie et les Pays-Bas ne doit pas constituer un précédent pour l’élection des membres non permanents du Conseil de sécurité.

Les 10 sièges non permanents du Conseil de sécurité sont renouvelés par moitié tous les ans et sont répartis comme suit: cinq sièges pour le Groupe des États d’Afrique et d’Asie-Pacifique, deux pour le Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, deux pour le Groupe des États d’Europe occidentale et autres États, et un pour le Groupe des États d’Europe orientale.

En dehors des cinq membres permanents du Conseil que sont la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni, et des six pays qui viennent d’être élus ce matin, le Conseil de sécurité sera également composé, en 2018, de la Bolivie, de l’Éthiopie, du Kazakhstan et de la Suède.

La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale appelle à redoubler d’efforts pour faciliter le retour des déplacés et des réfugiés d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud

Soixante et onzième session,
85e séance plénière – après-midi
AG/11919

L’Assemblée générale appelle à redoubler d’efforts pour faciliter le retour des déplacés et des réfugiés d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud

L’Assemblée générale a adopté, aujourd’hui, par 80 voix pour, 14 contre et 61 abstentions, une résolution* sur la « situation des déplacés et des réfugiés d’Abkhazie (Géorgie) et de la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud (Géorgie) » par laquelle elle invite les participants aux pourparlers de Genève à redoubler d’efforts en vue d’instaurer des conditions de sécurité propices au retour volontaire de ces personnes.

« Préoccupée par les changements démographiques forcés résultant des conflits en Géorgie », ainsi que par « la situation humanitaire causée par le conflit armé d’août 2008 », l’Assemblée reconnaît notamment le droit qu’ont tous les déplacés et réfugiés, et leurs descendants, indépendamment de leur origine ethnique, de rentrer chez eux, partout en Géorgie, y compris en Abkhazie et dans la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud.

Elle souligne aussi qu’il faut préserver les droits patrimoniaux de tous les déplacés et réfugiés touchés par les conflits en Géorgie et s’abstenir d’acquérir des biens au mépris de ces droits.

Par ce texte, l’Assemblée générale souligne en outre qu’il faut d’urgence assurer le libre accès de tous les déplacés, réfugiés et autres habitants de toutes les zones touchées par le conflit partout en Géorgie aux activités humanitaires.

Avant le vote, le représentant de la Géorgie, qui a présenté la résolution, a dénoncé « la discrimination » que subissent les Georgiens dans ces régions, y voyant « le prolongement d’une politique d’occupation et de nettoyage ethnique » ainsi qu’« une stratégie dangereuse d’annexion de facto ». 

« Nous devrions parler de crime de masse, et non pas seulement de crise humanitaire, lorsque des centaines de milliers de personnes sont déplacées de force », s’est exclamé le représentant géorgien qui a souligné que le droit au retour est un droit de l’homme.  

Ce dernier s’est également inquiété de la poursuite du processus de transformation des lignes de démarcation en frontières et de la clôture de plusieurs points d’entrée.

Au nom de l’Organisation pour la démocratie et le développement économique-GUAM (ODED-GUAM), le représentant de l’Ukraine a aussi estimé que le droit au retour ne devait pas être entravé par des considérations d’ordre politique, signalant en outre que des millions de personnes dans les pays du Groupe GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldova) étaient affectées par les conflits armés. 

Ce dernier a également regretté que depuis l’adoption de la dernière résolution sur cette question, durant la soixante-dixième session de l’Assemblée générale, aucune des clauses du texte n’a été mise en œuvre. 

La représentante de la Lituanie, qui intervenait au nom des pays nordiques et baltes, a, quant à elle, insisté sur la nature humanitaire de cette résolution qui fait « obligation à tous » de veiller à ce que les déplacés et réfugiés d’Abkhazie et de la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud (Géorgie) puissent exercer leurs droits fondamentaux.  Au cours de son intervention, elle a également contesté la légitimité du référendum local organisé par les autorités russes, le 9 avril, pour changer le nom de la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud (Géorgie).

Expliquant son vote, la représentante du Canada a appuyé l’importance d’une résolution qui rappelle que des centaines de milliers de personnes d’Abkhazie et de la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud sont déplacées pour des raisons indépendantes de leur volonté.  Le Canada, a-t-elle affirmé, continue d’appuyer sans réserve l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Géorgie, à l’intérieur de ses frontières reconnues internationalement. 

Le représentant de la Fédération de Russie a toutefois vu dans la résolution une « initiative politisée » qui ne permettra, selon lui, en aucun cas d’améliorer la situation sur place.

Ce texte, a-t-il dénoncé, vise seulement à utiliser la tribune de l’Assemblée générale pour promouvoir une vision partiale et la rhétorique antirusse traditionnelle. 

Selon le délégué russe le déplacement de population trouve notamment son origine dans « l’agression géorgienne » contre la région de Tskhinvali en août 2008.

Notant que plus de 200 000 déplacés sont concernés, le représentant du Royaume-Uni a, quant à lui, jugé indispensable que l’Assemblée générale envoie à ces réfugiés le message qu’ils ne sont pas oubliés.  Il s’est inquiété de la réduction récente, de six à deux, du nombre de points de passage sur la ligne de partition et de la tentative russe de modifier le nom historique de la région

Après le vote, les représentants du Chili et du Brésil ont expliqué leur abstention en arguant que le texte pourrait avoir des incidences contreproductives sur les discussions internationales de Genève.  Ils ont appelé à garantir l’impartialité de ce processus et à s’abstenir de politiser une situation humanitaire. 

En fin de séance, le représentant de la Géorgie a remercié l’ensemble des délégations qui ont voté « en faveur des principes et de l’humanité ».

Dans son dernier rapport, qui couvre la période allant du 1er avril 2015 au 31 mars 2016**, le Secrétaire général rappelle que c’est suite aux hostilités d’août 2008 dans la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud et l’Accord de cessez-le-feu en six points conclu le 12 août 2008, que des discussions internationales ont été engagées à Genève le 15 octobre 2008, sous la coprésidence de l’Union européenne, de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et de l’ONU.

Ce document contient également des données du Ministère géorgien des personnes déplacées originaires de territoires occupés, du logement et des réfugiés, qui indiquent que 273 765 déplacés étaient recensés en Géorgie au 1er janvier 2017, la plupart à Tbilissi et Zougdidi, et que 11 061 déplacés supplémentaires (principalement des nouveau-nés) ont été recensés entre 2014 et 2017. 

La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

* Projet de résolution (A/71/L.71)
** Rapport du Secrétaire général (A/71/899)

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: appels à mobiliser les sept milliards de dollars manquants pour inverser la progression du sida

Soixante et onzième session,
84e séance plénière - matin
AG/11917

Assemblée générale: appels à mobiliser les sept milliards de dollars manquants pour inverser la progression du sida

Un an après l’adoption de la Déclaration politique sur le VIH/sida, les appels se sont multipliés, aujourd’hui, à l’Assemblée générale, pour mobiliser les sept milliards de dollars manquant pour inverser la progression du sida d’ici à 2020.

Notant que la cible 90-90-90 a provoqué un « essor spectaculaire » des traitements antirétroviraux et une « baisse considérable » du nombre de décès liés au sida, tout en contribuant à la réduction du nombre de nouvelles infections, le Président de l’Assemblée générale, M. Peter Thomson, a appelé les États Membres à redoubler d’efforts pour mettre fin à l’épidémie d’ici à 2030.

« Nous devons fournir les financements requis pour atteindre les objectifs de lutte contre le VIH/sida en inversant la tendance à la baisse de l’aide internationale », a-t-il déclaré, un appel appuyé par de nombreuses délégations.

Définie par l’ONU, la stratégie 90-90-90 vise à ce que d’ici à 2020, 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 90% des personnes infectées par le VIH reçoivent un traitement antirétroviral durable, et 90% des personnes recevant un traitement aient une charge virale durablement supprimée.

Mais dans son premier rapport* sur la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida, adoptée par les États Membres en 2016, le Secrétaire général de l’ONU note qu’à moins de quatre années de l’échéance fixée, les engagements mondiaux ne se concrétisent pas toujours par de nouveaux investissements et initiatives sur le terrain, s’inquiétant notamment du fait que le financement de la riposte enregistre une stagnation, et que les progrès en matière de réduction des nouvelles infections à VIH chez les adultes sont au point mort.

Dans la Déclaration, les États Membres s’étaient notamment engagés à consacrer 26 milliards de dollars aux pays en développement d’ici à 2020.  Or le rapport constate qu’en 2015,  le montant total des investissements annuels s’élevait à 19 milliards de dollars, soit un déficit de sept milliard par rapport aux 26 milliards prévus.

Outre les ressources manquantes, la Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Mme Amina J. Mohammed, a également déploré la persistance de carences en termes de services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH pour les jeunes femmes.  Elle a par conséquent appelé à définir une approche plus intégrée en matière de traitement, notamment en ayant davantage recours à la planification familiale. 

Lui emboitant le pas, le représentant du Groupe des États d’Afrique a d’ailleurs signalé que les jeunes filles étaient touchées de manière disproportionnée par le VIH/sida en Afrique subsaharienne, insistant sur la nécessité de réaliser des progrès en matière d’autonomisation des femmes et des filles pour réduire ces risques.

De son côté, le représentant du Liechtenstein s’est dit alarmé par la persistance de  discriminations juridiques et dans les faits contre les homosexuels, dénonçant notamment le fait que l’homosexualité soit encore officiellement condamnée dans 80 pays. 

« Les discriminations à l’encontre des populations les plus exposées, telles que les travailleurs du sexe, les usagers de drogues injectables, les personnes transgenres, les détenus, les homosexuels et les autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, empêchent de faire des progrès réels », a-t-il notamment également déploré.

Le représentant du Canada a d’ailleurs estimé que pour atteindre les cibles de 2020, les campagnes de dépistage et de prévention doivent davantage cibler les « populations vulnérables et marginalisées » à haut risque, de même que les adolescents, tandis que le représentant de l’Union européenne (UE) a appelé à ne pas perdre de vue l’importance de lutter contre la discrimination à l’encontre des personnes infectées, plaidant pour que les programmes de lutte contre le VIH/sida s’emploient à réduire ces discriminations au niveau communautaire. 

En la matière, le représentant du Kenya a parlé du lancement récent, dans son pays, de la campagne « Kick out HIV stigma », qui utilise le pouvoir du football pour combattre la discrimination liée au VIH/sida.

Plusieurs délégations, dont la France, ont enfin insisté sur la nécessité pour les États d’intégrer la prophylaxie préexposition à leur stratégie nationale, afin de garantir un accès systématique des malades au traitement antirétroviral.

Par ailleurs, le délégué de la Fédération de Russie a rejeté certaines dispositions contenues dans le rapport du Secrétaire général, relatives notamment à la distribution de seringues et à d’autres « pratiques controversées ».  Entre autres critiques, son homologue de l’Indonésie a regretté l’absence de recommandations liées à l’abstinence, la fidélité et toute autre « pratique sexuelle responsable ».

En début de séance, l’Assemblée générale a par ailleurs nommé** par acclamation, sur recommandation de sa Cinquième Commission, M. Steve Townley, du Royaume-Uni, en tant que membre du Comité des contributions, pour un mandat prenant effet le 1er juin et venant à expiration le 31 décembre 2017. 

La prochaine réunion de l’Assemblée, prévue, aujourd’hui, jeudi 1er juin, à partir de 15 heures, portera sur les conflits prolongés dans la région du Groupe GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldova).

* A/71/864
** A/71/590/Add.3

MISE EN ŒUVRE DE LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA ET DES DÉCLARATIONS POLITIQUES SUR LE VIH/SIDA: RAPPORT DU SÉCRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/71/864)

M. PETER THOMSON, Président de l’Assemblée générale, a appelé à redoubler d’efforts pour atteindre l’objectif ambitieux de mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030.  Il a noté que la cible 90-90-90 a provoqué un essor spectaculaire des traitements antirétroviraux et une baisse considérable du nombre de décès liés au sida, tout en contribuant à la réduction du nombre de nouvelles infections à VIH.  Mettant l’accent sur la nécessité d’adopter une approche globale, le Président de l’Assemblée générale a dit la nécessité de fournir aux pays des appuis en matière d’éducation et d’information dispensées aux personnes vivant avec le VIH.  « Nous devons protéger les droits humains de toutes les personnes et combattre la stigmatisation et la discrimination des victimes et des populations les plus exposées, comme les travailleurs du sexe, les usagers de drogues injectables, les personnes transgenres, les détenus et les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes », a-t-il notamment souligné.  M. Thomson a aussi appelé à mobiliser les efforts de toutes les parties prenantes en renforçant les partenariats stratégiques entre tous les acteurs pertinents dont la société civile, le secteur privé et les philanthropes.  

Le Président de l’Assemblée générale a ensuite indiqué que le Programme commun ONUSIDA est un exemple crucial de partenariat capable de galvaniser les actions.  « Nous devons fournir les financements requis pour atteindre les objectifs de lutte contre le VIH/sida en inversant la tendance à la baisse de l’aide internationale », a insisté M. Thomson.  Il a appelé à une mobilisation concertée pour combler le déficit d’investissement de 7 milliards de dollars par an, et cela, au nom de la solidarité mondiale et du partage des responsabilités.

Mme AMINA J. MOHAMMED, Vice-Secrétaire générale de l’ONU, a déclaré que le monde était encore loin d’être débarrassé du VIH/sida.  Elle a toutefois constaté que de nombreux progrès avaient été réalisés au cours des dernières années pour vaincre la pandémie, se félicitant notamment du fait que les personnes bénéficiant d’un traitement peuvent désormais s’attendre à une espérance de vie égale à celles qui ne sont pas infectées par le virus.  Elle a également mentionné les avancées réalisées pour réduire la transmission du virus de la mère à l’enfant.

Toutefois, des inégalités persistent dans l’accès aux soins, a-t-elle déploré, en particulier pour les jeunes femmes.  Elle a par conséquent appelé à définir une approche plus intégrée en matière de traitement, notamment en ayant davantage recours à la planification familiale.

La Vice-Secrétaire générale a en outre constaté que les usagers de drogues injectables et les travailleurs du sexe demeuraient particulièrement exposés au VIH/sida.  Elle a appelé à redoubler d’efforts pour protéger les catégories de personnes les plus à risque.

Mme Mohammed a ainsi invité les États Membres à former une « coalition d’action » au titre des cinq piliers de la prévention du VIH/sida, dans le but de mobiliser les 7 milliards de dollars nécessaires pour venir à bout de la maladie d’ici à 2030.

Dans ce cadre, la Vice-Secrétaire générale a salué l’action du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, l’ONUSIDA, qui tente de trouver des approches nouvelles pour vaincre la maladie.  Elle a espéré que ces initiatives se traduisent par des avancées tangibles.

Enfin, Mme Mohammed a souligné l’importance de mettre en œuvre des ripostes contre le VIH/sida au niveau des communautés pour venir à bout de l’épidémie d’ici à 2030.

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. MAMADOU TANGARA (Gambie) a dit l’engagement de son groupe à combattre le VIH/sida qui menace le développement du continent.  Il a indiqué que la feuille de route de l’Union africaine de 2012 et le Sommet spécial qui s’est tenu à Abuja en 2013 témoignent de l’engagement du continent africain à faire face à ce fléau.  Il a notamment cité l’engagement des États africains de consacrer 15% de leur budget à la santé.  « Éliminer le VIH/sida doit passer par l’élaboration de plans régionaux assortis de cibles pour ceux qui en ont le plus besoin », a aussi estimé le représentant.

M. Tangara a ensuite insisté sur la nécessité de réaliser des progrès en matière d’autonomisation des femmes et des filles pour réduire les risques auxquels sont exposées ces dernières.  Il a rappelé que les jeunes filles étaient touchées de manière disproportionnée par le VIH/sida en Afrique subsaharienne.  Il a également fustigé les pratiques discriminatoires qui sapent les efforts visant à fournir un traitement à ceux qui en ont besoin.  Il a ensuite remercié les pays qui ont annulé les restrictions de voyage aux personnes victimes du VIH/sida.  

Le représentant a par ailleurs appelé à une mobilisation concertée pour combler le déficit d’investissement de 7 milliards de dollars, afin de sortir un peu plus la question du sida de son isolement. 

S’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. TEODORO LOPEZ LOCSIN, JR. (Philippines) a déclaré qu’en 2015, environ 1,7 million de personnes dans sa région étaient touchées par le VIH/sida.  Les populations touchées, a-t-il précisé, diffèrent dans chaque État, mais sont principalement des travailleurs du sexe et leurs clients, des usagers de drogue injectables, des hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et des membres de la population transgenre. 

Le représentant a indiqué que les pays de l’ASEAN mettaient principalement l’accent sur des activités ciblant les populations exposées, y compris l’élargissement et le renforcement des services de prévention, de dépistage, de traitement, de soins et de soutien social, afin d’atteindre l’objectif de traitement 90-90-90 d’ici 2020.  Les pays de l’ASEAN, a-t-il ajouté, ont également augmenté les ripostes nationales et locales contre l’épidémie par un renforcement des capacités et un plus grand investissement dans la participation des communautés à la riposte.

Intervenant ensuite en sa capacité nationale, M Locsin a indiqué que chaque jour, 28 Philippins reçoivent un diagnostic d’infection à VIH, précisant qu’alors que la détection du tout premier cas remonte à 1984, 80% des 41 000 cas que connaît le pays ont été détectés au cours des cinq dernières années.  Le représentant a indiqué que son pays à mis sur pied un plan de développement pour la période 2017-2022 visant à inverser cette tendance croissante d’ici à 2022.  Il a précisé que les efforts sont notamment focalisés sur les jeunes, ceux-ci étant moins vigilants face au virus.  Une attention particulière est également accordée aux migrants.  Alors que plus de neuf millions de Philippins vivent et travaillent à l’étranger, la politique migratoire cherche à renforcer la capacité de ces derniers à accéder aux services de santé où qu’ils se trouvent. 

Le Gouvernement, a poursuivi le représentant, assure également l’accès à des services de traitement et de prévention de qualité, notamment à des médicaments antirétroviraux abordables et de qualité.  Les Philippines ont également doublé le budget du Programme national VIH.  M. Locsin a par ailleurs souligné qu’en attendant la création d’un vaccin contre le VIH, un aide notable doit être accordée aux pays en développement pour leur permettre d’atteindre la cible 90-90-90, moyennant l’accès aux médicaments antirétroviraux les moins chers, à des centres de soins et à des protocoles simplifiés de surveillance pour les traitements. 

M. ANTONIO PARENTI, de l’Union européenne, a appelé à agir pour étoffer davantage la prévention du VIH/sida, afin de mieux atteindre les personnes les plus à risque, à savoir les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes, les usagers de drogues injectables, les travailleurs du sexe, les personnes transgenres et les prisonniers.

Le représentant a aussi appelé à ne pas perdre de vue la nécessité de lutter contre la discrimination à l’encontre des personnes infectées par le VIH/sida, un phénomène qui a des conséquences négatives importantes sur la prévention et le dépistage.  Les programmes de lutte contre le VIH/sida doivent par conséquent s’employer à réduire ces discriminations au niveau communautaire, a-t-il notamment affirmé.

Les actions financées par l’Union européenne (UE) accordent la priorité au développement de nouveaux outils de lutte contre la maladie, en particulier s’agissant des diagnostics, des vaccins et des médicaments, a par ailleurs indiqué le représentant, précisant que 201 millions d’euros avaient été investis par l’UE, dont 115 millions pour le VIH/sida, 9 millions pour l’hépatite virale et les maladies du foie qui y sont associées, et 77 millions pour la tuberculose.  Il a aussi indiqué que 60 millions avaient été investis pour le développement d’un vaccin thérapeutique et/ou préventif.

Le représentant a enfin appelé à faire en sorte que le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, l’ONUSIDA, dispose des fonds nécessaires pour lutter contre la maladie.

M. GEORGI VELIKOV PANAYOTOV (Bulgarie) a souhaité que des efforts soient déployés dans tous les secteurs pour permettre aux personnes les plus affectées par le VIH/sida d’en bénéficier.  Il s’est en effet inquiété de voir autant d’inégalités d’accès aux services de prévention, de dépistage et de traitement parmi les populations qui en ont le plus besoin.  Il a appelé à redoubler d’efforts pour améliorer la prévention, surtout pour les personnes victimes de stigmatisation et de crimes de haine en raison de leur identité sexuelle et de leur genre.  Il faut aussi renforcer la prévention parmi les jeunes et leur donner notamment un accès complet aux services d’éducation sexuelle, a-t-il estimé.  Le représentant a aussi approuvé la recommandation contenue dans le rapport qui souligne qu’on ne pourra mettre fin au VIH/sida que si on fait des progrès dans tous les aspects des droits de l’homme. 

M. Panayotov a ensuite salué le leadership d’ONUSIDA et l’aide que ce programme apporte aux États Membres en leur fournissant des conseils stratégiques.  Son pays, la Bulgarie, est engagé à mettre pleinement en œuvre la Stratégie 2016-2021 d’ONUSIDA et soutient son initiative pour une « coalition de grande prévention ».  Il a indiqué que la Bulgarie offre des traitements antirétroviraux à tous les nouveaux cas de VIH/sida, avec notamment le soutien de 50 ONG, 35 centres de santé préventive, et 19 cabinets pour des dépistages gratuits et anonymes.  Enfin, il a fait part de l’adoption, en mars 2017, de la Stratégie nationale 2017-2020 sur le VIH/sida et les maladies sexuellement transmissibles, dont l’objectif principal est d’arriver à moins de 1% de prévalence du VIH/sida dans toute la population.

Mme MARÍA EMMA MEJÍA VÉLEZ (Colombie) a jugé qu’un an après l’adoption de la Déclaration politique sur le VIH et le sida, les progrès réalisés demeurent fragiles.  Elle a dit l’engagement de la Colombie d’atteindre la cible 90-90-90 d’ici à 2020, insistant notamment sur l’importance du droit à une éducation sexuelle intégrale et de la mise au point d’un traitement.  Elle a appelé à lutter contre la stigmatisation et la discrimination dans les établissements de santé, précisant que la Colombie a pris des mesures dans ce domaine.   La représentante a aussi constaté que la lutte contre le VIH/sida nous met face à des défis importants notamment en matière de ressources qui sont en concurrence avec d’autres priorités.  

M. MAYANK JOSHI (Inde) a mis l’accent sur l’objectif de développement durable 3 qui appelle à garantir la santé et le bien-être de tous à tout âge.  Il a aussi dit son attachement à l’objectif 17 consacré aux partenariats.  Le représentant a ensuite rappelé que l’Inde est le plus grand producteur de médicaments antirétroviraux génériques.  Il a indiqué que l’Inde avait réussi à inverser la courbe des décès liés au VIH/sida, précisant que ceux-ci avaient diminué de 54% entre 2007 et 2015.  Le représentant de l’Inde a parlé de la volonté de son pays d’affiner son approche nationale pour toucher un maximum de personnes, et atteindre l’objectif « triple zéro », à savoir zéro nouvelle infection, zéro décès lié au VIH/sida et zéro discrimination.  Il a ensuite annoncé la promulgation à venir d’une loi historique qui vise à lutter contre les discriminations liées au VIH/sida, notamment en matière d’éducation et d’emploi, grâce à la création d’un mécanisme formel de plaintes.  

Au nom de la Suisse et de la Zambie, les deux cofacilitateurs de la Déclaration politique sur le VIH et le sida, M. JÜRG LAUBER (Suisse) a appelé à adopter une approche équilibrée entre la prévention et le traitement tout en accordant une attention continue à la prévention primaire.  Il a également jugé nécessaire de veiller à ce que les droits de l’homme et l’égalité des genres figurent au centre de toute action.  Le représentant a aussi souligné qu’une approche fondée sur des données factuelles est nécessaire pour mettre l’accent sur les populations dont les besoins sont les plus importants.

« Il faut sortir le sida de l’isolement », a poursuivi le représentant pour qui la lutte contre l’épidémie doit contribuer au renforcement des systèmes de santé, ce qui implique, selon lui, de lier stratégiquement et efficacement le financement du VIH/sida aux problèmes plus vastes que rencontrent les systèmes de santé.  Il a aussi souligné la nécessité de prendre en compte les déterminants du VIH/sida au sein et en dehors du secteur de la santé.  Il importe en outre d’adopter une approche multipartite incluant les Nations Unies, la société civile, les universités, le secteur privé et d’autres partenaires importants.

M. CHARLES THEMBANI NTWAAGAE (Botswana) a indiqué que la lutte contre le VIH/sida reste l’une des priorités clefs du onzième Plan national de développement et de la Vision 2036, deux plans pour la planification et la mise en œuvre du développement national, qui sont alignés sur le Programme 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine.  Après avoir énuméré les stratégies et les programmes nationaux de lutte contre le VIH, le représentant a indiqué que plus de 95% des séropositifs ont accès aux médicaments antirétroviraux.  Ces programmes ont aussi réduit significativement le taux de transmission de la mère à l’enfant qui est passé à 0,9% en 2016.  Le Botswana, s’est-il félicité, est en voie de supprimer le sida avant 2030.  Pour assurer le contrôle de l’épidémie et pour que personne ne soit laissé sur le côté, a ajouté le représentant, le Botswana mettra en œuvre le programme « population à risque » en 2017 et 2018.

Saluant la décision de l’Assemblée générale, en 2015, d’accélérer la riposte contre l’épidémie, M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a regretté la persistance d’obstacles nationaux qui entravent la lutte contre le VIH/sida.  Seule une stratégie globale nous permettra de tenir ces promesses, en prenant en compte la dimension sanitaire et des droits de l’homme.  Dans cette perspective, il a salué les efforts déployés pour lutter contre les discriminations.

Le représentant s’est toutefois dit alarmé par la persistance de discriminations juridiques et dans les faits contre les homosexuels, condamnant le fait que l’homosexualité soit encore officiellement condamnée dans 80 pays.  Les discriminations à l’encontre des populations les plus exposées, telles que les travailleurs du sexe, les usagers de drogues injectables, les personnes transgenres, les détenus, les homosexuels et les autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, empêchent de faire des progrès réels, a-t-il également déploré.

De plus, le représentant a regretté les carences des services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH pour les filles et les femmes.  Il a appelé à accorder à ces dernières un meilleur accès aux soins de santé reproductive et aux services de planification familiale.

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a indiqué qu’à l’heure actuelle, les jeunes femmes et les adolescentes étaient les personnes les plus touchées par le VIH/sida dans son pays.  Il a rappelé que la Namibie a lancé, dès 2002, un programme national de traitement antirétroviral, précisant que le nombre de dispensaires distribuant des médicaments antirétroviraux était passé de 10 à 271 entre 2002 et 2016.  Le représentant a aussi insisté sur l’importance de disposer de données et de statistiques pour mesurer la qualité de la riposte dans les 14 régions de la Namibie, dont la superficie est égale à celles de la France et de l’Allemagne combinées.  Il a signalé qu’en raison de la répartition de la densité démographique, certaines populations sont plus difficiles à atteindre que d’autres.  La Namibie déploie toutefois de nombreux efforts pour que toutes les femmes enceintes vivant avec le VIH reçoivent des médicaments antirétroviraux (prophylaxie ou traitement à vie), son objectif étant de devenir le premier pays africain à mettre fin à la transmission de la maladie de la mère à l’enfant.  

M. JOSÉ LUIS FERNANDEZ VALONI (Argentine) a indiqué avoir participé activement à la négociation de la Déclaration politique sur le VIH et le sida en promouvant un libellé progressif pour parler notamment des populations clefs, des droits sexuels et reproductifs et de l’éducation sexuelle complète.  Saluant les énormes avancées réalisées par la communauté internationale dans la lutte contre le VIH/sida au cours des 16 dernières années, il a noté que ces progrès sont le résultat d’actions coordonnées, financées et menées avec une ferme volonté politique.  Il a jugé fondamental d’étoffer les engagements et les progrès réalisés jusqu’à ce jour en réaffirmant les engagements, la volonté politique et les ressources pour mettre enfin un terme à l’épidémie.

Dans l’optique de la mise en œuvre de la Déclaration politique de 2016, il a dit appuyer la mise en œuvre de la Stratégie 2016-2021 d’ONUSIDA, ainsi que celle des objectifs de traitement 90-90-90 pour l’an 2020.  Il a plaidé en faveur d’une riposte mondiale exceptionnelle, reposant notamment sur la protection des droits à la santé sexuelle et reproductive des jeunes et des adolescents.  Il a prôné un accès universel à des systèmes de santé et de protection sociale, en fournissant suffisamment tôt des traitements antirétroviraux.  Il faut aussi promouvoir un accès à des médicaments abordables, car c’est là une condition sine qua non pour mettre fin à l’épidémie, a-t-il insisté.  De son côté l’Argentine a mis au point une riposte dans le cadre d’une politique d’État, financée uniquement au moyen du budget national.  Le représentant a ensuite recommandé de solidifier les acquis pour les 15 prochaines années.

M. MAURO VIEIRA (Brésil) a appelé à redoubler d’efforts pour atteindre la cible 90-90-90, estimant que la riposte doit reposer sur trois piliers: la promotion des droits de l’homme des personnes infectées, l’universalisation de l’accès à la prévention et au traitement, et la disponibilité des ressources nécessaires aux plans national et international.

Le représentant a appelé les gouvernements des pays à forte prévalence de la maladie à mieux cibler les besoins des populations exposées, indiquant qu’au Brésil, il s’agit notamment des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et des usagers de drogues injectables.

Il a expliqué que le Brésil avait intégré la prophylaxie préexposition à sa stratégie nationale de lutte contre la maladie et assurait un accès systématique au traitement antirétroviral.

Le représentant a ensuite appelé à poursuivre les efforts mondiaux de lutte contre la tuberculose, qui demeure l’une des principales causes de décès des personnes vivant avec le VIH/sida.

Mme MARIANNE LOE (Norvège) a appelé à veiller à ce que la discrimination et la pénalisation ne deviennent pas un frein à la lutte contre le VIH/sida.  Elle a indiqué que l’expérience démontre que le renforcement de la dimension des droits de l’homme permet d’obtenir des résultats plus durables en matière de lutte contre le VIH/sida.  La représentante a estimé que l’éducation était le meilleur moyen de sensibiliser les filles et de les protéger contre tout risque de contamination au VIH/sida.  Elle a ensuite parlé des initiatives de la Norvège qui a favorisé l’adoption d’une résolution visant à prévenir la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant dans le milieu carcéral.  Elle a exhorté le Programme commun ONUSIDA de mettre en œuvre cette résolution et les bailleurs de fonds à financer de tels programmes en milieu carcéral. 

Environ 1,5 million de personnes vivent avec le VIH/sida au Kenya, a indiqué Mme SUSAN WANGECI MWANGI (Kenya).  En 2015, 77 647 nouveaux cas d’infection ont été enregistrés, dont 55% parmi des adolescents et des jeunes âgés de 15 à 24 ans.  Pour gérer cette épidémie, le Kenya a adopté une réponse multisectorielle en vue de renforcer l’accès des jeunes et des plus vulnérables à des services adéquats.  Avec l’assistance de ses partenaires, le Kenya a établi un profil statistique du statut de l’épidémie dans ses 47 comtés.

En septembre 2015, a expliqué la représentante, le Gouvernement a élaboré un plan de mise en œuvre accélérée pour mettre fin aux nouvelles infections à VIH et aux décès liés au sida chez les adolescents et les jeunes.  Le Cadre stratégique du Kenya sur le VIH/sida pour 2014/15-2018/19 est aligné sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030, l’Agenda 2063 de l’Union africaine et ses objectifs sur le contrôle du VIH, ainsi que sur son propre plan de développement Vision 2030.  Il s’agit notamment de trouver une nouvelle approche en matière de financement pour accroître les ressources et l’accès à une couverture sanitaire universelle pour ceux qui vivent avec le VIH.

Le Président Kenyan, M. Uhuru Kenyatta, a également lancé en 2015 l’initiative « The ALL IN to end Adolescent Aids » afin de mobiliser et autonomiser les jeunes et encourager leur participation au processus de prise de décisions à ce sujet.  L’année dernière, a ajouté Mme Mwangi, le pays a réaffirmé son engagement à enrayer la stigmatisation à travers une nouvelle campagne nationale intitulée « Kick out HIV stigma » qui utilise le pouvoir du football pour combattre la discrimination liée au VIH/sida.  Enfin, le Kenya a développé un deuxième cadre pour éliminer la transmission mère-enfant sur la période 2016-2021.

M. MICHAEL DOUGLAS GRANT (Canada) a regretté l’absence de progrès pour faire baisser le taux de prévalence et de mortalité liées au VIH/sida ces dernières années.  Pour inverser cette tendance, le représentant a appelé à mieux atteindre les populations vulnérables et marginalisées, y compris les adolescents.  Il faut également améliorer l’émancipation des femmes et des filles, a-t-il dit, appelant à mieux les prendre en compte dans la riposte contre la maladie.

Le représentant a par ailleurs appelé à faire davantage de progrès pour fournir des traitements contre la tuberculose et augmenter les fonds alloués à la recherche contre cette maladie.  Enfin, le représentant a salué les efforts déployés par l’ONUSIDA.

M. PETR V. ILIICHEV (Fédération de Russie) a estimé que la lutte contre le VIH/sida doit tenir compte des particularités culturelles et religieuses des pays.  Il a indiqué que son pays ne pouvait accepter certaines dispositions relatives à la distribution de seringues et autres pratiques controversées définies dans le rapport du Secrétaire général comme des moyens efficaces de lutte contre le VIH/sida.  « Lutter contre la dépendance à l’opium en remplaçant une drogue par une autre n’est pas acceptable », a jugé le représentant russe qui a précisé que la méthadone est interdite en Russie.  Le représentant russe s’est dit très perplexe quant au contenu du rapport du Secrétaire général qui indique que « la pénalisation de la possession de drogue et de la toxicomanie représente un frein à la lutte contre le VIH/sida ».   

Mme KATALIN ANNAMÁRIA BOGYAY (Hongrie) a dit les efforts de son pays en matière de prévention, citant notamment des programmes de sensibilisation à l’intention des populations scolaires, des mesures d’accompagnement pour les populations à risque, et des études sur les taux de prévalence des femmes enceintes.  Elle a expliqué que la Hongrie avait fait de réels progrès en direction de la cible 90-90-90, précisant que deux de ces cibles avaient été atteintes.  Elle a expliqué que 90% des personnes diagnostiquées avec le VIH/sida en Hongrie recevait un traitement antirétroviral.   

M. MIRGUL MOLDOISAEVA (Kirghizistan) a indiqué que le programme national de lutte contre les infections à VIH pour la période 2017-2021 sera bientôt adopté.  Pour réaliser les objectifs du programme, le Gouvernement est en train de recenser le nombre de personnes vivant avec le VIH.  À cette fin, des tests rapides sont administrés et des cliniques mobiles ont été établies dans les zones rurales isolées.  L’augmentation de l’accès de la population aux tests de dépistage a permis d’améliorer le taux de détection qui est passée de 588 cas, en 2015, à plus de 714 en 2016. 

Le représentant a également indiqué qu’un débat sur la politique nationale relative au VIH/sida est en cours préparation dans le cadre de la Conférence nationale de haut niveau sur la propagation et le traitement du VIH/sida qui doit se dérouler pendant la visite, au mois de septembre prochain, de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le VIH/sida en Europe de l’Est et en Asie centrale. 

Avant de terminer, le représentant a indiqué que les difficultés économiques que connaissent les pays en développement restreignent leur aptitude à financer les programmes de VIH/sida par le budget de l’État.  Il a averti que sans un financement adéquat, des avancées seront perdues et les programmes fermés.

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a indiqué que son pays avait intensifié sa riposte contre l’épidémie depuis l’adoption, en 2016, de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida de l’Assemblée générale, notamment en menant des programmes de sensibilisation dans les communautés et les groupes les plus vulnérables afin de dépister les personnes qui ignorent être infectées.

L’Indonésie a aussi renforcé les soins de santé à tous les niveaux, en améliorant les services de prévention de transmission de la mère à l’enfant et en fournissant des traitements antirétroviraux à toutes les personnes atteintes.  Des programmes de prévention ciblent également les groupes à haut risque, notamment via des campagnes de distribution de préservatifs.

Le délégué a toutefois regretté l’absence dans la Déclaration d’engagement de 2016 de recommandations liées à l’abstinence, la fidélité et toute autre « pratique sexuelle responsable ».

M. CHRISTIAN BRAUN (Luxembourg) a rappelé que son pays soutenait financièrement et politiquement l’initiative 90-90-90 depuis le début, précisant que le parlementaire luxembourgeois Marc Engel a été nommé « défenseur d’ONUSIDA » pour sa contribution à cette initiative.  Il s’est félicité du succès du Plan mondial pour l’élimination de la transmission de la mère à l’enfant.  Le représentant s’est toutefois inquiété des difficultés rencontrées pour atteindre le premier objectif visant à ce que 90% des personnes touchées connaissent leur statut, estimant que le taux actuel est plus proche de 60%.  Il a ensuite fait part de la détermination du Luxembourg à contribuer à combler le déficit d’investissement de sept milliards de dollars pour éradiquer le sida d’ici à 2030 et atteindre l’objectif 90-90-90 d’ici à 2020, précisant que la contribution actuelle de son pays à la lutte contre le VIH/sida  s’élevait à 2,7 millions de dollars par an.  

Tout en saluant les progrès réalisés dans la riposte contre le VIH/sida, Mme STEFANIE AMADEO (États-Unis) a appelé à redoubler d’efforts pour mettre fin à l’épidémie d’ici à 2030.  La représentante a salué les travaux effectués à cette fin par l’ONUSIDA, qui fournit notamment des données épidémiologiques fiables et de qualité.

Elle a ensuite appelé à accorder la priorité à des actions de prévention chez les jeunes femmes et adolescentes à l’échelle mondiale.  « Il ne faut pas nous reposer sur nos lauriers », a déclaré la représentante, tout en appelant l’ensemble des partenaires à s’unir de façon concertée pour atteindre les objectifs définis en 2016.

Mme JUDITH ARRIETA MUNGIA (Mexique) a jugé indispensable de revitaliser la lutte contre le VIH/sida au niveau mondial.  Pour sa part le Mexique a mis au point un programme national qui a donné des résultats car, aujourd’hui, le pays enregistre le taux le plus bas de personnes vivant avec le VIH/sida dans la région des Amériques.  Toutefois, il reste encore des objectifs à atteindre, en mettant l’accent sur le respect des droits de l’homme de certains groupes clefs comme les homosexuels et les travailleurs du sexe.  Entre 2013 et 2016, le Gouvernement a réparti cinq millions de dollars entre des organisations de la société civile pour améliorer les actions de prévention, de détection et de traitement.

Il ne fait aucun doute, a assuré la représentante, que la prévention doit constituer l’axe de la réponse internationale.  En tant que membre du Conseil de coordination du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), le Mexique réaffirme son appui au Programme en vue de mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030. Le Programme, a-t-elle conclu, doit pouvoir opérer, y compris financièrement, comme une agence du système des Nations Unies.

M. RUBÉN IGNACIO ZAMORA RIVAS (El Salvador) a indiqué que son pays mettait l’accent sur la lutte contre les inégalités de traitement et de droits des personnes vivant avec le VIH/sida.   Il a expliqué qu’El Salvador lançait une réforme intégrale de son système de santé en mettant l’accent sur la participation sociale et les droits de l’homme afin de garantir une santé sans discrimination.   Il a cité la création d’un plan 2016-2020 consacré à la lutte contre le VIH/sida.  « Nous disposons en outre d’un nouveau système d’information qui nous permet désormais de mieux maîtriser l’épidémie et mieux orienter notre riposte » a-t-il indiqué. 

M. MANABU SUMI (Japon) a indiqué que le meilleur moyen de garantir un traitement antirétroviral à toutes les personnes contaminées est d’assurer une couverture médicale universelle.  Il a aussi souligné la nécessité de créer un monde exempt de stigmatisation et de discrimination.  Il a par ailleurs signalé que son pays s’est engagé, l’année dernière, à consacrer 1,1 milliard de dollars aux institutions internationales de santé.  

Mme FABIENNE BARTOLI (France) s’est réjouie des progrès considérables réalisés dans la lutte contre le VIH/sida, grâce à une mobilisation sans précédent des États, des organisations internationales et régionales et de la société civile.

La représentante a toutefois estimé que les défis pour parvenir aux cibles de 2020 restaient « immenses ».  Pour y parvenir, elle a prôné une « approche inclusive » en termes d’accès à la prévention, aux traitements et au dépistage, en accordant notamment la priorité aux femmes et aux filles.

Mme Bartoli a ensuite annoncé que la prophylaxie de préexposition avait été rendue accessible aux personnes les plus exposées en France pour porter un coup d’arrêt à la progression de la maladie.

Elle a par ailleurs appelé à lutter contre la stagnation des investissements dans la riposte contre la maladie.  « L’effet levier de l’innovation et de la recherche est indispensable », a-t-elle souligné, ajoutant que la France jouait un rôle de premier plan dans l’investissement dans la recherche.

La représentante a également appelé à mettre en place une « gouvernance coopérative et innovante » sous l’égide de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, l’ONUSIDA.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

ECOSOC: Une réunion spéciale appelle à combler le fossé dans les domaines des infrastructures, de l’industrialisation et de l’innovation

Innovations pour le développement des infrastructures,
29e & 30e séances – matin & après-midi
ECOSOC/6845

ECOSOC: Une réunion spéciale appelle à combler le fossé dans les domaines des infrastructures, de l’industrialisation et de l’innovation

Le Conseil économique et social (ECOSOC) a organisé, aujourd’hui, une réunion spéciale sur les innovations pour le développement des infrastructures et la promotion d’une industrialisation durable, au cours de laquelle les appels se sont multipliés pour combler les lacunes dans l’infrastructure, l’industrialisation et l’innovation des pays en développement.

À cette occasion, le Président de l’ECOSOC, M. Frederick Musiiwa Makamure, a souligné que les infrastructures, l’industrialisation et l’innovation sont des facilitateurs de la croissance et du développement durable, à commencer par la réalisation de l’objectif 9 qui invite la communauté internationale à « bâtir une infrastructure résiliente, à promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et à encourager l’innovation ».

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo, a d’ailleurs rappelé la portée « catalytique et transversale » que revêt cet objectif. 

Il a également a appelé à développer des technologies capables de renforcer l’accès aux infrastructures et à une industrialisation durable dans les zones rurales qui concentrent 75% des personnes vivant dans l’extrême pauvreté dans le monde.

« Au cours des 20 dernières années, les pays qui ont réussi à faire décoller leur secteur manufacturier ont également pu faire baisser leur taux de pauvreté, a justement fait observer le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), M. Li Yong, pour qui le développement des infrastructures serait le chaînon manquant pour le développement durable des pays en développement.  D’où des projets tels que le Programme de partenariat entre pays (PCP) et l’Initiative pour le développement de l’agribusiness et des agro-industries en Afrique (ID3A), que l’ONUDI promeut en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

C’est dans cette mouvance de partenariat que le représentant de l’Équateur, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a appelé à établir un mécanisme de transfert des technologies et à rendre opérationnelle la Banque de technologies pour les pays les moins avancés (PMA), invitant les pays industrialisés « à ne pas faire tomber l’échelle » qu’ils ont eux-mêmes utilisée pour atteindre leur niveau de développement industriel actuel.

Le Directeur général du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), M. Ibrahim Mayaki, a toutefois estimé que ce continent est « parfaitement capable » de financer sa propre industrialisation, arguant que des fonds peuvent être mobilisés en venant à bout des flux financiers illicites. 

Outre les déclarations liminaires, cette journée de travaux a également été ponctuée par la tenue de trois sessions interactives portant sur le lien industrialisation-infrastructure dans les pays en développement, le potentiel des systèmes agro-industriels et agricoles aux fins du développement durable et, enfin, le renforcement des capacités et mobilisation des ressources pour l’infrastructure, l’industrialisation et l’innovation

La Haute-Représentante pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID), Mme Fekitamoeloa Katoa Utookamanu, a notamment indiqué que l’innovation dans l’énergie durable permettrait d’améliorer la situation des pays en développement sans littoral et les PEID qui font face à un « désavantage géographique » qui les contraint à dépenser davantage pour assurer le transport de leurs produits, ce qui augmente le prix des importations et des exportations. 

La nécessité de moderniser les systèmes agricoles, en Afrique notamment a été soulignée par M. Anrez Bvumbe, du Groupe de la Banque mondiale, qui a relevé que le secteur agricole représente le quart du produit intérieur brut (PIB) du continent, alors que celui-ci importe plus de 2 milliards de dollars de vivres par an.  Malgré la place de l’agriculture dans l’économie des pays africains, a-t-il déploré, seulement 5% des prêts bancaires sont dirigés vers ce secteur.

On ne peut parler d’agro-industrie dans ce contexte d’agriculture de subsistance, a par ailleurs souligné M. Bvumbe, déplorant notamment l’utilisation de technologies agricoles désuètes, les problèmes de stockage des récoltes ou encore la question de la propriété foncière, « véritable catalyseur des prêts bancaires mais qui souffre de législations peu claires ».

De nombreuses préoccupations ont également été soulevées au sujet du manque d’investissements dans les infrastructures qui, selon le Représentant spécial de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) auprès de l’ONU, M. Marcos Bonturi, ont atteint un niveau historiquement faible à l’échelle mondiale.

Ce dernier a signalé que l’aide publique au développement (APD) est actuellement la principale source de soutien aux infrastructures des pays en développement, et a argué que le meilleur moyen d’attirer davantage d’investissements privés serait de mettre fin aux restrictions réglementaires et au manque de transparence qui pèsent sur les marchés publics.  Les technologies vertes, a-t-il précisé, sont particulièrement affectées par ces obstacles réglementaires.

Les résultats de la Réunion spéciale serviront de contribution à la session de fond de l’ECOSOC de 2017 et au Forum politique de haut niveau de 2017, organisé sous les auspices de l’ECOSOC.  Cette Réunion spéciale avait été précédée de deux sessions préparatoires à Dakar, au Sénégal, en mars dernier, et à Victoria Falls, au Zimbabwe en avril de cette année.

La prochaine réunion du Conseil économique et social sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

RÉUNION SPÉCIALE SUR LES INNOVATIONS POUR LE DÉVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES ET LA PROMOTION D’UNE INDUSTRIALISATION DURABLE

Observations d’ouverture: L’approche intégrée pour atteindre l’objectif du développement durable 9

Déclarations

M. FREDERICK MUSIIWA MAKAMURE SHAVA, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a rappelé qu’au début de son mandat, il avait identifié les questions des infrastructures, de l’industrialisation et de l’innovation comme une priorité du travail de l’ECOSOC en 2017.  Il a également rappelé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment les 17 objectifs de développement durable reconnaissent l’importance de ces trois domaines pour l’éradication de la pauvreté et l’expansion des opportunités pour les populations, surtout les plus pauvres, comme l’indique l’objectif de développement durable 9.

Les infrastructures, l’industrialisation et l’innovation sont des facilitateurs de la croissance et du développement durable, a-t-il poursuivi, soulignant que les progrès réalisés sur l’objectif 9 auront des répercussions positives sur les autres objectifs de développement durable.  De ce fait, cet objectif de développement durable doit donc être une priorité politique aux niveaux national, régional et mondial, a-t-il insisté.  M. Shava a invité les participants à proposer des étapes pratiques que l’ECOSOC pourrait adopter.  Il a noté que cette réunion a été précédée par deux rencontres préparatoires, dont une organisée à Dakar, au Sénégal en mars sur le thème les « Innovations pour le développement des infrastructures et la promotion de l’industrialisation durable  ».  À cette occasion, la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (ECA) avait indiqué qu’au moins de 93 milliards de dollars seront nécessaires pour moderniser les infrastructures africaines d’ici à 2020.  La seconde réunion préparatoire a eu lieu à Victoria Falls, au Zimbabwe, en avril dernier sur le thème du développement de l’agriculture et de l’agro-industrie.  Cette réunion a aussi permis de relever que l’amélioration des chaînes de valeurs agricoles, et leur connexion aux marchés locaux, régionaux et mondiaux aura un grand impact sur le bien-être des populations.

M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires économiques et sociales, a rappelé la portée « catalytique et transversale » que revêt, au sein du Programme de développement durable à l’horizon 2030, l’objectif de développement durable 9, intitulé « Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation ».

Si les investissements sont suffisants et mis en œuvre de façon « innovante et efficace », a déclaré le Secrétaire général adjoint, les infrastructures et l’industrialisation durable engendreront des « bénéfices multidimensionnels énormes » pour les pays en développement, concernant notamment la croissance économique, la réduction de la pauvreté et des inégalités, ainsi que la promotion de l’environnement durable.  L’accès aux infrastructures et la promotion de l’industrialisation durable, a poursuivi M. Wu, sont également essentiels pour établir des sociétés ouvertes.

À cette fin, le Secrétaire général adjoint a appelé à combler le fossé entre pays développés et pays en développements en matière d’infrastructures.  Précisant que le déficit de financement des infrastructures dans le monde est actuellement estimé entre 1 000 milliards et 1 000 milliards et demi de dollars par an, il a rappelé que le Programme d’action d’Addis-Abeba prévoyait la création d’une instance mondiale dédiée aux infrastructures précisément dans le but de combler ce fossé.  Selon M. Wu, pour répondre à ces besoins de financement, il est impératif de mobiliser des ressources nationales, de mieux cibler l’aide publique au développement (APD) et de garantir la participation du secteur privé.

Sachant que le nombre de personnes habitant dans des villes est supposé doubler d’ici à 2030, ce qui ajouterait deux milliards de citadins supplémentaires dans le monde, le Secrétaire général adjoint a par ailleurs estimé que les investissements dans les infrastructures urbaines étaient essentiels pour garantir une urbanisation durable.

M. Wu a en outre appelé à développer des technologies capables de renforcer l’accès aux infrastructures et à une industrialisation durable dans les zones rurales, qui concentrent 75% des personnes vivant dans l’extrême pauvreté dans le monde.

« Le moment est venu d’agir », a lancé le Secrétaire général adjoint, tout en insistant sur la définition de politiques intégrées, le renforcement des capacités, la création de partenariats et la mise à disposition de données et d’informations sur les infrastructures afin de réaliser un suivi.

M. Wu a enfin prôné une approche multipartite, basée sur un fort engagement des banques de développement et du secteur privé.  Il a aussi appelé à utiliser des données factuelles pour évaluer les politiques mises en œuvre au moyen d’indicateurs fiables.

M. LI YONG, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a rappelé qu’au cours des 20 dernières années, les pays qui ont réussi à faire décoller leur secteur manufacturier ont également pu faire baisser leur taux de pauvreté.  Entre 1990 et 2013, a-t-il notamment indiqué, les pays d’Asie et du Pacifique qui ont mis l’accent sur l’industrialisation ont vu diminuer leur taux de pauvreté.  L’Afrique, quant à elle, a vu son taux de pauvreté croître, le continent n’ayant pas connu de progrès notable en matière d’industrialisation.  Il a néanmoins cité en exemple les cas de l’Éthiopie qui a investi dans l’industrie vestimentaire, et du Rwanda qui a su attirer des investissements étrangers, promouvant ainsi l’industrialisation et la création d’emplois. 

L’industrialisation peut créer des emplois et améliorer les conditions de vie des populations, mais pour les pays les moins avancés, le chemin est encore long, a concédé le Directeur de l’ONUDI.  Il a expliqué que ces pays n’ont pas encore les capacités requises pour être compétitifs et attirer les investissements.  En outre, le développement des infrastructures apparaît comme le chaînon manquant pour leur développement durable.  En effet, le développement des infrastructures doit leur permettre de faire baisser le coût de l’énergie, entre autres.

M. Li a estimé que la communauté internationale, y compris les Nations Unies, peut jouer un rôle crucial en appuyant les investissements dans ces pays et en facilitant le transfert des technologies.  Il a aussi expliqué que l’ONUDI dispose de connaissances et d’un savoir-faire avérés pour assister les pays sur la voie de l’industrialisation, en insistant sur le principe d’appropriation nationale.  C’est ce qui se passe dans le cadre du Programme de partenariat entre pays (PCP) qui permet aux pays d’identifier des sous-secteurs prometteurs et à l’ONUDI de les accompagner dans la recherche et la mobilisation de partenaires et d’investisseurs étrangers.  Il s’est félicité du succès rencontré par ce programme au Sénégal et en Éthiopie où l’ONUDI vient de participer au lancement d’un « parc industriel », une sorte de zone franche qui devrait favoriser, à terme, la création de plus de 130 000 emplois dans le pays, notamment en faveur des jeunes et des femmes. 

Le Directeur général de l’ONUDI a aussi parlé de l’Initiative pour le développement de l’agribusiness et des agro-industries en Afrique (ID3A), qui permet d’appuyer les programmes d’investissements afin de faire de l’agriculture un secteur porteur pour les pays en développement.  Par ailleurs, dans le cadre de la troisième Décennie du développement industriel de l’Afrique (2016-2025), l’ONUDI envisage de renforcer le Programme de partenariat entre pays à d’autres pays du continent.

S’exprimant par visioconférence, M. JOSÉ GRAZIANO DA SILVA, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a insisté sur le rôle fondamental du développement de l’agro-industrie, non seulement pour la réalisation de l’objectif de développement durable 9, consacré à l’investissement dans des infrastructures résilientes et la promotion d’une industrialisation durable, mais également pour la réalisation d’autres objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment l’éradication de l’extrême pauvreté.

Le développement de l’agro-industrie, a en effet estimé le Directeur général de la FAO, doit permettre de réduire les pertes agroalimentaires, ainsi que l’insécurité alimentaire des populations dans les pays en développement.  Pour cela, il a appelé à venir à bout des obstacles faisant entrave au développement de l’agro-industrie, y compris le déficit d’infrastructures, le manque de compétences adaptées et les difficultés à l’exportation.

À cette fin, M. da Silva a indiqué que la FAO continuerait d’appuyer les différentes initiatives visant à développer l’agro-industrie, y compris l’Initiative pour le développement accéléré de l’agribusiness et des agro-industries en Afrique (3ADI).  Le Directeur général a également annoncé son intention de renforcer la coopération de la FAO avec l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) et le Fonds international de développement agricole (FIDA).

Débat général

M. JONATHAN VIERA (Équateur), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et la Chine, a relevé que l’industrialisation et le développement des infrastructures sont interdépendants, et que les infrastructures sont un préalable à la compétitivité, au progrès économique et à la diversification.  Pour combler ce déficit d’investissement dans les infrastructures des pays en développement, qui représente entre 1 000 milliards et 1 000 milliards et demi de dollars par an, il a appelé à renforcer la mobilisation des fonds publics et des investissements privés tout en améliorant les partenariats public-privé.

Il y a urgence, a-t-il souligné, de canaliser l’assistance technique et le renforcement des capacités en tenant compte des besoins spécifiques et des contraintes des pays en développement.  En plus des infrastructures résilientes et durables, M. Viera a estimé que la diversification économique demande à ces pays d’améliorer leur secteur financier et d’investir dans le commerce et l’innovation.  Il a indiqué que les pays en développement ont besoin de transferts technologiques qui leur sont favorables, appelant par ailleurs au renforcement et à l’amélioration du régime de la propriété intellectuelle pour permettre aux pays en développement de rattraper leur retard technologique.  Il a également appelé à établir un mécanisme de transfert des technologies et à rendre opérationnelle la Banque de technologies pour les pays les moins avancés (PMA).  Il a expliqué que la promotion d’un développement industriel, ouvert et durable, permettrait aux pays en développement de faire face à leurs défis majeurs, notamment la croissance et l’emploi, la pollution et les changements climatiques, l’innovation et l’inclusion sociale.  À cette fin, il a invité les pays industrialisés à ne pas faire tomber l’échelle qu’ils ont eux-mêmes utilisée par le passé pour atteindre leur niveau de développement industriel actuel.

Au nom du Groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), M. LIU JIEYI (Chine) a rappelé l’importance de l’innovation en matière d’accès aux infrastructures et d’industrialisation.  Il a estimé que les infrastructures étaient essentielles pour assurer le développement des pays en développement, stimuler leur croissance économique et améliorer les conditions de vie de leurs habitants.  Pour y parvenir, le représentant a appelé la communauté internationale à aider les pays en développement à réaliser les objectifs de développement durable, notamment pour améliorer leur capacité de développement technologique, de recherche et d’innovation. 

La communauté internationale, a-t-il estimé, doit également prendre en compte les besoins spécifiques de chaque pays pour mettre en place des infrastructures durables, en construisant non seulement des ponts et des routes, mais également en améliorant l’accès à l’électricité et aux technologies de l’information et des communications.

Le délégué chinois a également appelé à aider les pays en développement à « effectuer une transformation industrielle de façon durable, ouverte et transparente » pour créer des emplois décents, notamment en investissant en priorité dans les petites et moyennes entreprises et l’agriculture.

Étant donné la mobilité des capitaux, des biens et des services dans l’économie mondiale actuelle, le représentant a en outre appelé à faciliter davantage la mobilité des travailleurs dans le monde.  Il a enfin insisté sur l’importance des banques de développement pour le financement de projets, ainsi que sur la nécessité de promouvoir l’intégration régionale, notamment en Afrique.

M. TAREQ ARIFUL ISLAM (Bangladesh), s’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), a indiqué que l’un des principaux obstacles du développement des PMA est l’absence d’infrastructures résilientes, une réalité qui sape la diversification économique et leur développement social.  Il a relevé qu’au cours de la dernière décennie, les produits fabriqués dans les PMA représentaient seulement 10% ou moins du produit intérieur brut (PIB) mondial.  Il a constaté qu’alors que les membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) consacrent 2,4% de leur PIB à la recherche, ce pourcentage est de presque zéro dans les PMA.  Il a, de ce fait, appelé la communauté internationale à fournir un appui solide à ces pays, rappelant que la Banque des technologies est censée faciliter leurs capacités d’innovation.  Il a déploré le fait que les fonds d’investissements, qui pourraient largement contribuer à la mise en place d’infrastructures, sont davantage intéressés par des investissements immédiatement rentables.  D’où la nécessité pour les PMA de rendre les infrastructures bancables, a-t-il préconisé. 

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. REMONGAR T. DENNIS (Libéria) a déclaré que l’industrie constituait un moteur important de la transformation économique et de la croissance, ainsi que de la création d’emplois et du développement humain.  Dans l’ensemble, a-t-il dit, les activités manufacturières et industrielles représentent les catalyseurs les plus solides d’un développement « autopropulsé », à l’heure où l’Afrique s’efforce d’atteindre le développement durable.  Le représentant a toutefois déploré l’absence de moyens de financements et d’investissements destinés à l’industrie, les insuffisances technologiques, l’entreprenariat inadapté et le faible pouvoir d’achat qui caractérisent certaines économies africaines.

Pour surmonter ces difficultés, a-t-il poursuivi, de nombreux pays africains ont entrepris des réformes économiques globales.  Ces politiques, a estimé le représentant, ne suffisent cependant pas pour assurer le développement durable.  À ses yeux, la transformation industrielle requière une mobilisation intelligente des ressources, financières comme non financières. 

Aussi, le représentant a appelé à aller au-delà des déclarations d’intention pour l’industrialisation de l’Afrique, qui ne se sont jusqu’ici jamais traduites, selon lui, par des mesures concrètes et une mobilisation de ressources tangibles pour y parvenir.  Il a estimé que la troisième Décennie du développement industriel de l’Afrique devrait établir des mécanismes inter-institutions pour la coordination et la mise en œuvre de la stratégie et mettre en œuvre un mécanisme substantiel de mobilisation des ressources et d’identification de projets concrets.

Le représentant a par ailleurs appelé à aider les États Membres à élaborer des stratégies d’industrialisation durable efficaces.  Cela ne sera possible, a-t-il dit, qu’en augmentant le volume et la qualité des investissements publics et privés vers les secteurs prioritaires et stratégiques en Afrique, en particulier les infrastructures.

La promotion des capacités nationales manufacturières devrait également constituer une priorité des gouvernements africains, a poursuivi le représentant, appelant ces derniers à promouvoir les petites et moyennes entreprises.  Le délégué a enfin appelé à intensifier la coopération internationale pour prévenir l’évasion fiscale et les transferts illicites de capitaux.

Session 1: Le lien industrialisation-infrastructure dans les pays en développement

La première table ronde de cette Réunion spéciale de l’ECOSOC avait trait à l’interdépendance du lien entre industrialisation et infrastructure dans les pays en développement.  Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 reconnaît en effet que l’investissement dans les infrastructures est une condition nécessaire à l’industrialisation durable, qui est elle-même une condition nécessaire à la transformation structurelle et à la diversification économique des pays en développement. 

Appelant à tirer parti de ce lien synergique, le modérateur de la table ronde, M. Macharia Kamau, Représentant permanent du Kenya, a invité les délégations à définir des politiques et programmes visant à surmonter les obstacles à l’investissement dans les infrastructures et à l’industrialisation durable dans les pays en développement.

Dans une intervention liminaire, Mme Fekitamoeloa Katoa Utoikamanu, Haute-Représentante pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, a souligné que ces obstacles sont particulièrement importants dans les trois groupes de pays qu’elle représente. 

Ces derniers, a-t-elle indiqué, souffrent en effet d’une capacité de production limitée, notamment dans le domaine agricole, ainsi que d’un accès souvent insuffisant aux infrastructures, y compris à l’électricité et aux technologies de l’information et des communications.  Renforcer le lien entre infrastructures et industrialisation dans ces pays permettrait, selon elle, de les rendre plus compétitifs, notamment dans le secteur agricole, mais également d’améliorer leur gouvernance et leurs systèmes éducatifs et de santé.

La Haute-Représentante a particulièrement insisté sur les obstacles auxquels font face les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement qui, en raison de leur « désavantage géographique », dépensent plus de ressources pour assurer le transport et l’acheminement de leurs produits, ce qui augmente le prix des importations comme des exportations.  À ses yeux, l’innovation dans l’énergie durable permettrait d’améliorer cette situation.

La composition géographique particulière des archipels, a ajouté la Haute-Représentante, augmente en outre la dépendance des îles les plus éloignées envers les systèmes de transport et de communication, ce qui contribue à pérenniser les disparités entre ces îles reculées et les îles principales.

Appelant à pallier l’insuffisance « d’infrastructures physiques et virtuelles » dans les trois groupes de pays qu’elle représente, Mme Utoikamanu a en outre mentionné les principales entraves aux politiques visant à surmonter les obstacles à l’investissement dans les infrastructures et à l’industrialisation durable. 

Ces entraves, a-t-elle affirmé, ont trait au manque d’investissements locaux, aux difficultés d’accès au crédit, à la sous-utilisation du secteur privé et au manque de compétences pour attirer des financements multipartites. 

Pour remédier à ces lacunes, elle a insisté sur le rôle que doivent jouer les partenariats public-privé et les banques de développement dans l’apport d’une aide technique à ces pays.  L’intégration régionale, a-t-elle ajouté, doit aussi aider à renforcer le lien entre industrialisation et infrastructures dans ces pays.

De son côté, M. IBRAHIM MAYAKI, Directeur général du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) a appelé à venir à bout des flux financiers illicites (FFI) afin de libérer le fort potentiel de mobilisation de ressources de l’Afrique, un continent parfaitement capable, selon lui, de financer sa propre industrialisation. 

À ses yeux, il n’est en effet pas normal que l’Afrique ne contribue qu’à hauteur de 0,1% aux 3,5% de prévision de croissance mondiale annoncée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour 2018.

« Le continent ne crée pas suffisamment de valeur dans ces processus de production, ce qui tient à son manque d’industrialisation », a insisté le Directeur général du NEPAD, citant l’exemple de la Chine, qui contribue à hauteur de 15% à l’économie mondiale, en raison notamment de son choix d’investir dans l’industrialisation. 

Pour inverser cette tendance, il a notamment appelé à impliquer davantage le secteur privé dans les investissements en infrastructures.

La meilleure façon d’accroître la participation du secteur privé, a estimé M. Abdou Maman, Ministre de l’industrie du Niger, est de réaliser des réformes pour favoriser l’investissement dans les infrastructures et l’industrialisation. C’est cet esprit que le Niger a pris des mesures pour assouplir un certain nombre de lois, et appuyé de nombreux projets et initiatives visant à créer des infrastructures.  Le Ministre a notamment cité la création du port sec de Dosso qui doit servir de plateforme logistique entre le port de Cotonou, au Bénin, et l’intérieur du pays. Une ligne de chemin de fer est en cours de construction pour relier Cotonou à Ouagadougou via Niamey, de même qu’un réseau routier transsaharien. Le Ministre a aussi parlé de la création par son gouvernement d’un programme pour le développement de l’agribusiness et des agro-industries qui tient compte de l’initiative 3ADI.

En tant que représentant d’un pays en développement sans littoral, M. Brian Mushimba, Ministre des transports et de la communication de la République de Zambie, a insisté, de son côté, sur les obstacles supplémentaires que rencontrent ces pays en raison du non-accès aux ports maritimes et, par conséquent, aux difficultés rencontrées pour écouler leurs marchandises sur différents marchés.  Cette situation, ajoutée au coût des transports élevé pour exporter ou importer des marchandises, pèse structurellement sur les capacités de production des pays en développement sans littoral.

Outre ces éléments liés à la géographie, M. Mushimba s’est également inquiété de la trop grande dépendance de la Zambie à la production de cuivre.  « Chaque fois que les cours du cuivre baissent, cela ébranle notre économie », a-t-il déploré.

Le Ministre a par conséquent appelé les pays en développement à créer davantage de valeur en produisant des produits transformés plutôt que des matières premières.  Il les a également appelés à diversifier leur économie en l’élargissant à l’agriculture, au tourisme et à l’industrialisation. 

Pour cela, le Ministre de la Zambie a engagé les gouvernements à investir davantage dans la construction d’infrastructures, y compris la construction de routes, mais également à entreprendre des réformes fiscales, bancaires et législatives pour changer la vision que les investisseurs ont des pays en développement.

Il convient en outre d’investir là où les infrastructures bénéficieront le plus à l’économie du pays, a ajouté Mme Maria Kiwanuka, Conseillère présidentielle spéciale du Président de l’Ouganda.  Elle a expliqué que les pays voisins de l’Ouganda importent beaucoup de nourriture en provenance de son pays et qu’en tant que pays sans littoral, l’Ouganda doit profiter de cet atout économique pour construire des routes.

Tout en reconnaissant que le développement d’infrastructures dans les secteurs de production comme l’agriculture et le secteur minier relevait de la responsabilité des gouvernements –y compris la construction de réseaux de transports, d’énergie, d’irrigation et Internet– la Conseillère présidentielle a aussi insisté sur le rôle du secteur privé, qui est capable, selon elle, « d’agir plus vite » que le secteur public.

Les partenariats public-privé peuvent parfois avoir mauvaise réputation, a-t-elle nuancé, mais ils doivent se faire au service du plus grand nombre et ne pas consommer plus de ressources qu’ils n’en mettent à disposition des populations.

Tout en reconnaissant que l’innovation doit jouer un rôle dans l’industrialisation des pays en développement, Mme Kiwanuka a par ailleurs mis en garde contre les conséquences parfois néfastes des innovations sur les marchés du travail. Elle a notamment parlé des risques que fait peser l’autonomisation sur les emplois, appelant les pays à trouver de nouveaux débouchés pour les personnes dont les emplois sont supprimés.

Débat interactif

À l’issue de ces interventions, la représentante du Kirghizistan a parlé du programme de transformation numérique lancé par son gouvernement dans le but de donner un coup d’élan à son développement économique.

Son homologue des Émirats arabes unis est de son côté revenu sur le Sommet mondial sur l’Industrie manufacturière et l’industrialisation, qui s’est tenu à Abou Dhabi au mois de mars, et qui visait à promouvoir une stratégie pour aligner le développement industriel aux évolutions du commerce international et des meilleures pratiques.

Session 2: Le potentiel des systèmes agro-industriels et agricoles aux fins du développement durable

La présente session a permis de mettre en évidence les enseignements tirés et les innovations réussies pour améliorer les contributions apportées par l’agriculture et les agro-industries au développement durable, en particulier dans les pays en développement.  Des systèmes alimentaires durables et résilients sont en effet importants pour assurer la sécurité alimentaire, créer des opportunités d’emploi, soutenir le développement de la chaîne de valeur et renforcer les efforts d’éradication de la pauvreté. 

D’entrée de jeu, l’animateur de la session, M. GERARDO PATACCONI, Directeur par intérim du Département du développement de l’agro-industrie de lOrganisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a souligné que le potentiel industriel de l’agriculture n’est pas encore véritablement exploité, notamment dans les pays les moins avancés (PMA).  Il a par exemple regretté que 40% de la production agricole mondiale soit perdue pour diverses raisons et n’arrive pas sur la table du consommateur.  L’innovation et les partenariats font partie des solutions, a-t-il argué. 

Mme LISA DREIER, Chef des initiatives de sécurité alimentaire et d’agriculture au Forum économique mondial, a appelé à organiser l’agriculture en un vaste système mondial ouvert qui rassemblerait toutes les parties prenantes.  Cette approche a été mise en pratique par son organisation en Afrique, par le biais du projet « Grow Africa », et en Asie avec « Grow Asia », ainsi qu’au sein de certains pays individuels comme le Nigéria ou le Mexique.  Elle a expliqué que ces partenariats ont permis de mobiliser plus de 10 milliards de dollars provenant du secteur privé.   

Au Viet Nam, a-t-elle enchaîné, un groupe de travail public–privé a, par exemple, été mobilisé pour organiser les petits agriculteurs et améliorer la productivité agricole.  Elle a relevé que ces partenariats multipartites sont une solution efficace, mais que le coût de leur mise en œuvre s’avère très élevé car il faut rassembler des parties prenantes de divers horizons.  

M. MAGNUS ARILDSSON, Chef de la gestion des produits de l’Internet des objets à Ericsson, a expliqué qu’Ericsson a adopté des mesures pour soutenir les objectifs de développement durable.  La société a pu, par exemple, installer des capteurs dans des mangroves indonésiennes afin d’en recueillir des données importantes pour leur préservation.   

Il a insisté sur l’importance d’établir des partenariats public-privé efficaces pour promouvoir les technologies et l’innovation.  Dans le domaine agricole, a-t-il indiqué, les petits exploitants pourraient envoyer des informations de terrain aux autorités pour qu’elles soient centralisées et traitées dans des bases de données, tandis que les décideurs pourraient renvoyer des informations utiles sur le terrain pour informer les agriculteurs des périodes propices aux semis par exemple.

Il a ensuite parlé qu’une innovation qui permet de placer des capteurs dans l’estomac des vaches afin de mesurer les mouvements de l’animal, sa température, son taux d’hormone, et ainsi de suite.  Ces informations, a-t-il indiqué, permettraient de mieux s’occuper des vaches et d’en tirer le maximum de lait.  Par ailleurs, les images satellites permettent aussi de surveiller la qualité des plants et savoir à quel moment irriguer ou arroser les champs.  Autant d’innovations technologiques qui peuvent aider au développement de l’agro-industrie, a-t-il relevé.  

M. BILL POLIDORO, Président d’ACDI/VOCA, une organisation créée il y a 55 ans pour aider les communautés agricoles du monde, a, pour sa part, détaillé le fonctionnement d’un système de services financiers destiné aux agriculteurs qui repose sur l’entreposage des récoltes.  Ce système permet aux petits exploitants agricoles ayant besoin de prêts bancaires de déposer une partie de leur récolte dans un entrepôt agréé qui leur délivre un reçu indiquant la valeur numéraire du dépôt.  Ce reçu peut ensuite servir de garanti pour l’octroi d’un prêt équivalent ou inférieur à la valeur marchande du produit entreposé.  Il a toutefois signalé qu’un tel système nécessite parfois entre 10 à 15 ans avant de fonctionner pleinement.

À son tour, M. ANDREZ BVUMBE, du Groupe de la Banque mondiale, a relevé que le secteur agricole représente le quart du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique, alors que le continent importe plus de 2 milliards de dollars de vivres par an.  Malgré la place de l’agriculture dans l’économie des pays africains, seulement 5% des prêts bancaires sont dirigés vers ce secteur, soit 7 milliards investis par an, alors que le secteur connaît un déficit de 33%.  On ne peut parler d’agro-industrie dans ce contexte d’agriculture de subsistance, a—t-il tempéré, déplorant notamment l’utilisation de technologies agricoles désuètes, les problèmes de stockage des récoltes ou encore la question de la propriété foncière, véritable catalyseur des prêts bancaires mais qui souffre de législations peu claires.

M. Bvumbe a également souligné qu’une agriculture adaptée aux changements climatiques est cruciale, d’où la nécessité d’améliorer les méthodes d’irrigation, notamment dans des zones arides et coutumières des sécheresses.  Les processus agricoles sont naturellement à risque, a-t-il expliqué, et réussir dans l’agro-industrie nécessite de réduire ces risques au maximum en Afrique.

Débat interactif

Au cours des discussions qui ont suivi les présentations, la représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a souligné que l’appui au secteur agricole est particulièrement important si on  espère réduire la pauvreté, car c’est dans des zones rurales agricoles que vivent 75% des pauvres du monde.  

La déléguée de la Thaïlande a expliqué comment son pays a mis sur pied des infrastructures de rétention d’eau afin d’irriguer les plantations en période de sécheresse et assurer ainsi la production de riz « qui fait la réputation de son pays ».  Une stratégie également adoptée par l’Éthiopie dont le représentant a par ailleurs voulu savoir comment inciter le secteur privé à s’engager dans des initiatives agricoles de long terme.

La panéliste du Forum économique mondial lui a conseillé de constituer une plateforme de dialogue avec le secteur privé au niveau gouvernemental afin de déterminer les moyens de renforcer les investissements.

Le délégué du Fonds international de développement agricole (FIDA) a pour sa part voulu savoir s’il n’était pas judicieux de regrouper les petits exploitants agricoles.  Cette idée a été favorablement accueillie par le représentant de la Banque mondiale qui a cité l’expérience de l’Inde et des coopératives agricoles.

Session 3: Le renforcement des capacités et mobilisation des ressources pour l’infrastructure, l’industrialisation et l’innovation

Partant du constat que le montant global investi chaque année dans les infrastructures n’est pas suffisant pour répondre aux besoins existants, notamment dans les pays qui accusent un retard en la matière, la troisième et dernière table ronde de cette journée avait pour but de réfléchir à la façon de renforcer les capacités et mieux mobiliser les ressources au profit des infrastructures, de l’industrialisation et de l’innovation. 

Dans la mesure où le développement des infrastructures et l’industrialisation durable s’appuient sur des ressources humaines et institutionnelles qui font parfois défaut dans certains pays, la modératrice de cette table ronde, Mme Lisa Dreier, Chef de la sécurité alimentaire et des initiatives agricoles du Forum économique mondial, a appelé les pays en développement à prendre exemple sur les initiatives novatrices en cours, susceptibles d’indiquer la voie à suivre pour la réalisation de l’objectif de développement durable 9. 

Parmi ces initiatives innovantes, les participants à la table ronde étaient invités à se pencher sur le cas de la ville de Godoy Cruz, en Argentine.  M. Tadeo Garcia Zalazar, maire de Godoy Cruz, a rapporté que, suite au séisme dévastateur qui a frappé sa ville en 1985, Godoy Cruz avait fait appel à l’innovation pour surmonter les conséquences de la catastrophe et, plus récemment, pour se mettre sur la voie du développement durable.

Le maire de Godoy Cruz a notamment mentionné la création d’un réseau argentin de villes pour lutter contre les changements climatiques, comprenant plus d’une centaine de municipalités, dont la sienne.  Ce réseau, a-t-il expliqué, développe des initiatives concrètes pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, comme la mise en place de plans d’action communs. 

M. Zalazar a par ailleurs indiqué que sa ville travaillait actuellement sur un projet visant à développer l’énergie durable dans sa municipalité.  Dans le cadre de ce projet, a-t-il dit, Godoy Cruz a adopté un nouveau texte réglementaire pour faire en sorte que tous les logements familiaux investissant dans des panneaux solaires reçoivent des subventions municipales, une mesure qui entrera en vigueur dès le mois de juillet 2017.

Le maire de Godoy Cruz a également fait part d’une autre initiative innovante dans sa ville, qui vise à développer un nouveau modèle pour améliorer l’accès au logement.  Selon ce nouveau modèle, a-t-il précisé, la construction de nouveaux logements s’effectuera de la façon suivante: l’État fournira les terrains; le secteur privé procèdera à la construction des logements; et les futures bénéficiaires des logements apporteront une contribution financière.  Selon lui, cette initiative permettra de pallier au déficit d’investissements dans les logements urbains.

S’agissant justement du manque d’investissements dans les infrastructures,  M. Marcos Bonturi, Représentant spécial de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) auprès de l’ONU, a déclaré que l’investissement était à un niveau historiquement faible à l’échelle mondiale, ce qui rend selon lui plus difficile la réalisation des objectifs de développement durable.

Le Représentant spécial a vanté les mérites des investissements dans les infrastructures, qui se soldent généralement par un excellent retour sur investissement et bénéficient à l’ensemble de la société.  « Alors pourquoi ces investissements sont-ils si faibles? » s’est-il demandé, avant d’ajouter que cette situation s’expliquait avant tout par une défaillance au niveau des marchés publics.

L’aide publique au développement (APD) est la principale source de soutien aux infrastructures à l’heure actuelle dans les pays en développement, a par ailleurs noté le Représentant spécial, « ce qui est largement insuffisant », a-t-il dit.  Il a constaté que les pays donateurs de l’APD multipliaient les financements mixtes, à savoir des projets utilisant des fonds à la fois publics et privés, afin de s’assurer que ces fonds soient bien utilisés dans des projets d’infrastructure concrets.  Mais ces financements mixtes restent complexes, a-t-il précisé, ajoutant qu’une minorité des fonds de l’APD bénéficiaient au final aux infrastructures des pays en développement.

Selon le Représentant spécial, le meilleur moyen d’attirer davantage les investissements privés serait de mettre fin aux restrictions réglementaires et au manque de transparence qui pèsent sur les marchés publics et font obstacle à l’implication du secteur privé.  Les technologies vertes, a-t-il précisé, sont particulièrement affectées par ces obstacles réglementaires.

Le Représentant spécial a indiqué que l’OCDE travaillait sur des projets visant à contourner ces restrictions.  Il a ajouté que la disponibilité des ressources ne garantissait pas le succès des projets, mais bien la bonne gouvernance, à savoir la capacité à identifier les besoins et les bonnes parties prenantes.  À ses yeux, une meilleure gouvernance permettrait non seulement d’améliorer les retours sur investissement, mais également d’attirer les investissements privés.

De même, le Représentant spécial a appelé à lutter contre la corruption et les pots-de-vin dans les partenariats public-privé, en particulier la manipulation des appels d’offres concernant les marchés publics.

Enfin, le Représentant spécial a invité tous les États à se joindre aux efforts de l’OCDE pour améliorer le niveau de l’investissement dans les pays en développement.

À cette fin, M. Paul Winters, Vice-président associé au Département stratégie et connaissances du Fonds international de développement agricole (FIDA), a appelé à considérer les agriculteurs comme des investisseurs privés.  « Les agriculteurs dépensent leur argent pour produire », a-t-il dit, ajoutant que leurs investissements bénéficiaient aux infrastructures et à l’ensemble de la société.

M. Winters a par conséquent appelé à investir directement auprès des agriculteurs, citant notamment le cas de l’Afrique subsaharienne, où moins de 5% des terres sont irriguées.  Pour éviter de dépendre uniquement de l’irrigation pluviale et combler le retard de cette région en matière d’irrigation, il a appelé à investir pour permettre aux agriculteurs de développer des systèmes d’irrigation à petite échelle.

Le panéliste a par ailleurs précisé que l’industrialisation ne passait pas forcément par l’urbanisation.  « Il faut trouver un équilibre entre l’industrialisation urbaine et rurale », a-t-il affirmé, ajoutant que de nombreux pays n’avaient pas assez investi dans les zones rurales et que les ministères de l’agriculture étaient souvent négligés.

Enfin, M. Winters a estimé que les institutions financières internationales ne s’adressaient pas assez directement aux personnes travaillant dans l’agro-industrie.

Débat interactif

Le représentant de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a indiqué que la coopération de la CEA avec le secteur privé sur le continent africain s’employait à remettre en cause les préjugés selon lesquels les partenariats public-privé en Afrique étaient risqués.

Une telle remise en cause passe en priorité par la lutte contre les flux financiers illicites, a renchéri le représentant du Zimbabwe.  « Des sommes colossales quittent l’Afrique chaque année », a-t-il déploré, précisant que son pays s’efforçait de rendre plus licite le secteur informel et de mobiliser davantage de ressources publiques à destination de projets d’infrastructure. 

Le Gouvernement fait par ailleurs appel à la diaspora zimbabwéenne pour soutenir financièrement des projets d’investissement dans les infrastructures, a indiqué le représentant, qui a ajouté que le Zimbabwe s’efforçait également d’améliorer les analyses coût-bénéfice des projets afin de mieux les sélectionner.

Certes, mais de nombreux pays en développement n’ont pas la capacité à développer des projets à grande échelle, a toutefois fait observer le représentant du Chili.

Conscient de cette difficulté, le panéliste du FIDA a appelé les banques de développement à financer des initiatives à moindre échelle, comme investir dans des petits producteurs locaux.

Le Maire de Godoy Cruz a, de son côté, vanté l’utilité de la création de réseaux de villes pour pallier à la lenteur des politiques nationales. 

Pour accélérer les processus nationaux, la modératrice a d’ailleurs indiqué que le Forum économique mondial coopérait avec des gouvernements nationaux pour mettre en relation l’offre et la demande concernant les projets d’infrastructure, en rassemblant les investisseurs publics et privés. 

La représentante de la République de Corée a enfin souligné la nécessité de prendre en compte la résilience face aux changements climatiques dans les projets d’infrastructure, notamment pour combler le fossé entre les besoins et les ressources disponibles.

Observations finales

Dans ces remarques de clôture, M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint pour les affaires économiques et sociales, a déclaré que la croissance économique et la création d’emplois dépendaient d’une augmentation de la productivité dans les pays en développement et de la modernisation de leurs secteurs industriels.  « Les infrastructures matérielles et immatérielles se renforcement mutuellement », a-t-il ajouté, soulignant l’importance de prendre des « mesures intégrées » pour mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. Wu a rappelé que le principal objectif était de mobiliser les ressources nécessaires pour tenir les promesses du Programme en matière d’infrastructures, d’industrialisation et d’innovation.

M. FREDERICK MUSIIWA MAKAMURE, Président de l’ECOSOC, a pour sa part appelé à construire des sociétés prospères en s’appuyant sur les infrastructures, l’industrialisation et l’innovation.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG suspend sa session après avoir recommandé le statut consultatif spécial pour plus de 190 organisations

Session de 2017,
29e séance – matin 
ECOSOC/6844-ONG/856

Le Comité des ONG suspend sa session après avoir recommandé le statut consultatif spécial pour plus de 190 organisations

Le Comité chargé des ONG a suspendu ce matin sa session 2017, après avoir recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif spécial à plus de 190 organisations, selon son Président, M. Jorge Dotta, de l’Uruguay.  Le Comité qui avait repris sa session le 22 mai, tiendra une toute dernière réunion le 12 juin, pour adopter son rapport final, a indiqué le Rapporteur, M. Farid Jabrayilov, de l’Azerbaïdjan. 

« Nos travaux ont été productifs comme en atteste le nombre élevé d’organisations dont l’octroi du statut consultatif a été recommandé, soit plus de 190 », s’est réjoui le Président.  Il a ajouté que « sur 164 nouvelles demandes, 124 ont reçu un avis favorable, soit 75%, un taux plus élevé que d’habitude ». 

« Pour la première fois, notre session a été diffusée sur Internet, ce qui a permis une plus grande transparence dans nos relations avec la société civile et une meilleure compréhension de ce que le Comité attend des ONG », a poursuivi M. Dotta pour qui « un autre témoignage de notre meilleure interaction avec les ONG est la séance plus dynamique de questions et réponses que nous avons eue tous les jours avec leurs représentants ».  « Il est important que le Comité reste sur cette voie, trouve les moyens de se connecter à la réalité de la société civile et comprenne mieux ses aspirations », a jugé le Président.

« Il est également de la plus haute importance que nous continuions à travailler dans un esprit constructif afin d’être aussi efficaces que possible et que nous évitions les longues discussions procédurales qui rognent sur le temps imparti à l’examen des dossiers », a exhorté le Président du Comité qui, à cette fin, a suggéré l’organisation d’une rencontre sur les méthodes de travail du Comité avant la session ordinaire de 2018, au cours de laquelle chaque membre pourrait exprimer son point de vue dans un cadre informel et ainsi mieux préparer la session. 

Le Comité tiendra sa prochaine session du 29 janvier au 6 février 2018, puis le 22 février.  Il la reprendra du 21 au 31 mai, et se réunira le 11 juin pour adopter son rapport final.  

Le Comité, a conclu le Président joue un rôle important pour mobiliser la société autour du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  L’ONU, sa machine intergouvernementale et ses États Membres, seront jugés à l’aune de leur faculté à rallier de grands pans de la société civile aux objectifs universels fixés en 2015.  C’est un défi énorme pour lequel le Comité chargé des ONG a une responsabilité particulière, a souligné le Président.

Aujourd’hui, le Comité a reporté sa décision sur les dossiers de 33 ONG, dans l’attente des précisions exigées par ses membres.  Il a retiré, sans préjudice, le statut consultatif spécial à 30 ONG qui n’avaient pas répondu à ses questions après les trois rappels d’usage concernant la soumission des rapports quadriennaux.

Composé de 19 États Membres, le Comité des ONG peut recommander trois statuts consultatifs auprès de l’ECOSOC.  Le statut consultatif général est réservé aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’ordre du jour de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Ces ONG sont autorisées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour.

Les ONG qui travaillent dans un domaine spécifique peuvent, elles, recevoir le statut consultatif spécial et soumettre des communications écrites et des pétitions.  La Liste est réservée aux ONG qui ne rentrent dans aucune de ces deux catégories et qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil économique et social que des communications écrites.

Le Comité adoptera son rapport final au cours d’une séance qu’il a prévu de tenir lundi, 12 juin, à partir de 15 heures.

REPORT DE LA DÉCISION SUR LE STATUT CONSULTATIF OU LE RECLASSEMENT DANS L’ATTENTE DES RÉPONSES AUX QUESTIONS POSÉES PAR LE COMITÉ

Peut-on avoir plus d’informations sur le concept des « organes continentaux » qu’International Non-Olympic Committee (Inde) compte établir? a demandé le représentant de l’Inde.  Il a aussi demandé à International Non-Olympic University (Inde) si elle est accréditée auprès du Conseil des universités indiennes.  International Human Right Organization (Pakistan) a-t-elle des projets en commun avec Amnesty International et Human Rights Watch? a voulu savoir le représentant du Pakistan

Le « numéro vert » créé pour les femmes victimes de violence est-il opérationnel? a demandé le même représentant à Pak Women (Pakistan).  Que fait RESDAL Red de Seguridad y Defensa de América Latina Asociación Civil (Argentine) dans le domaine du renforcement des capacités de la société civile dans la sécurité en Amérique latine? a demandé la représentante du Venezuela qui a aussi voulu avoir un état financier actualisé de l’ONG.  À quoi servira le fonds du partenaire thaïlandais de Social Services Trust (Inde)? a demandé le représentant de l’Inde.  Que font les quatre branches de l’ONG? Peut-on avoir leurs adresses et leurs activités?  L’ONG travaille-t-elle à l’étranger?

Quelles activités mène The Arab Council for Supporting Fair Trial (Égypte) avec le Gouvernement et le Conseil national de l’enfance et de la maternité, a voulu savoir le représentant de Cuba.  Son homologue de l’Afrique du Sud a prié l’ONG de lui expliquer les activités menées avec Freedom House.  Les financements étrangers reçus par The New Woman Foundation (Égypte) sont-ils connus et approuvés par le Gouvernement égyptien? s’est interrogé le représentant de l’Inde.   Quels sont les projets régionaux, pour autant qu’ils existent? a voulu savoir le représentant de l’Afrique du Sud.   Quelles sont les activités au Pakistan de The Voice Society (Pakistan), a demandé son homologue du Pakistan.

Quelle est l’origine du financement de l’Anti-Corruption Foundation (Fédération de Russie) ? a questionné le représentant de la Fédération de Russie.  Il a demandé à Bahrain Center for Human Rights (Danemark) la liste des personnes qui vont participer à son Conseil annuel, cette année.  Peut-avoir le bilan des activités de l’ONG?  Peut-on avoir des explications sur la relation entre le Forum des droits en Asie et les XXIIIe Jeux olympiques d’hiver de 2018? a demandé le représentant de la Chine à Asia Center for Human Rights (République de Corée). 

Où est la liste des organisations qui travaillent au Nicaragua avec Christian Solidarity International- CSI (Suisse)? a demandé le représentant de ce pays.  Les cours de droits de l’homme de Database Center for North Korean Human Rights- NKDB (République de Corée) sont-ils intégrés dans les enseignements universitaires? a demandé le représentant de Cuba.  Le rapport sur les travailleurs migrants a-t-il été publié ? a demandé le représentant du Pakistan à European Centre for Democracy and Human Rights Limited (Belgique).  Quel est le budget de cette ONG ? Combien coûte l’entretien du bureau à Bruxelles ? Pourquoi 100% du budget est consacré à l’administration? À quoi lui sert l’argent de National Endowment for Democracy? s’est interrogé le représentant de Cuba.

Le même représentant a demandé à Global Forum for Media Development (Belgique) si elle a toujours un siège ouvert en Jordanie.  Quels sont les projets de Global Network of Sex Work Projects Limited (Royaume-Uni) au Nicaragua a voulu savoir le représentant de ce pays.  Celui de l’Inde a voulu que Gulf Centre for Human Rights- GCHR, Limited (Irlande) donne des détails sur la mise en œuvre de ses projets avec les Nations Unies.

La représentante d’Israël a voulu savoir si Hokok Coalición Internacional Contra la Impunidad (Espagne) promeut les objectifs de développement durable.  Quel est son programme de travail ?  Le représentant de l’Inde a prié International Dalit Solidarity Network (Danemark) de dire si elle envisage des activités dans d’autres pays autres que le Népal? Quels sont ses partenaires?  Celui de l’Iran a voulu d’International Gulf Organization FZ-LLC (Suisse) des informations sur les projets d’éducation en matière de droits de l’homme en 2017.

La représentante de la Turquie a voulu des informations sur les publications de la Jeunesse Etudiante Tamoule (France).  Quels en sont les thèmes, la périodicité?  Ces publications sont-elles en ligne?  Le représentant de l’Inde a demandé si l’ONG est présente en Inde.  Celui d’Israël a voulu de Muslim Hands (Royaume-Uni) qu’elle précise la nature de ses activités au Moyen-Orient.  Est-elle présente en Inde a voulu savoir le représentant de ce pays.  Celui de la  Fédération de Russie a demandé à NDLH International Network of International Diplomacy, International Law and Human Rights (Norvège) des clarifications sur les publications parues sur son site Internet.  Le représentant de la Chine a prié l’ONG de lui dire qui sont ses partenaires.

Il a aussi voulu en savoir plus sur les ressources utilisées par Peace Brigades International (Royaume-Uni) pour ses travaux en Amérique latine.  Comment sont recrutés les volontaires de l’ONG ?  Il a ensuite demandé des informations sur les pays et les activités de Presbyterian Women in the Presbyterian Church- U.S.A., Inc. (États-Unis).  Le représentant de l’Iran  a voulu en savoir plus sur les collaborateurs de Stichting Pro Papua (Pays-Bas).  L’ONG travaille-t-elle localement ?

Celui de la Fédération de Russie a demandé à The Andrey Rylkov Foundation for Health and Social Justice (Fédération de Russie) des précisions sur ses autres partenaires en dehors de ceux qui sont mentionnés dans sa demande.  Il a aussi voulu que l’US Committee for Human Rights in North Korea (États-Unis) lui détaille les projets financés par « Open Society Foundation » et le « US Department for Democracy ».  Le représentant de l’Inde a demandé que l’United Sikhs (États-Unis) lui explique ses coalitions avec d’autres ONG ? Quels sont les projets qui entrent dans le cadre des objectifs de développement durable ? Quand a eu lieu la dernière Conférence des organisations civiles sikhes?

Le représentant de Cuba a prié We Care for Humanity (États-Unis) de détailler son dernier budget qui doit être « actualisé et consolidé ».  Celui de la Chine a encouragé Youth RISE- Resource, Information, Support, Education, Limited (Royaume-Uni) à le tenir au courant de la réalisation du manuel sur la consommation de drogue à l’intention des jeunes.  À Right Livelihood Award Foundation (Suède), le représentant de la Fédération de Russie a demandé « quelles sont les activités et l’histoire des Casques blancs en Syrie avec qui vous travaillez.  L’ONG peut-elle garantir qu’ils n’ont pas participé à des incidents ou n’ont pas utilisé des produits chimiques en Syrie » ? a-t-il poursuivi. 

Le Comité a retiré, sans préjudice, le statut consultatif spécial à 30 ONG qui n’ont pas répondu aux trois rappels d’usage s’agissant de la présentation de leurs rapports quadriennaux.

1. Muslim Aid
2. Population Matters
3. ELA-Equipo Latinoamericano de Justicia y Género
4. Treatment & Rehabilitation Center for Victims of Torture
5. Droits de l’Homme sans Frontières - Human Rights Without Frontiers

6. National Development Youth Club, Jaran Wali Gali Poonch
7. Association for Human Rights and Solidarity with Oppressed People-MAZLUMDER

8. Egyptian Centre for Human Rights
9. ELIGE Red de Jóvenes por los Derechos Sexuales y Reproductivos, A.C.
10. The Acton Institute for the Study of Religion and Liberty
11. The World Information Technology and Services Alliance
12. Femmes unies pour un avenir meilleur
13. Action Against Hunger USA
14. Strong Hearted Native Women’s Coalition, Inc.
15. Global Initiative for Positive Change
16. Africa Youth Growth Foundation
17. Caribbean Natural Resources Institute

18. African Women Chartered Accountants Forum NPC
19. Association d’assistance aux grands handicapés à domicile
20. Family Life Association of Swaziland- FLAS
21. Youth in Action Balochistar JFD
22. Standards Charter

23. Emmanuel Development Association-EDA
24. Ilankai Thamil Sangam, Inc.
25. Reviving Hope Uganda
26. Rights and Resources Institute, Inc.
27. Center for Assistance to Justice and Animation for Development
28. Pan African Climate Justice Alliance
29. Women’s Rights and Health Project
30. Council for a Parliament of World Religions

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

M. Miroslav Lajčák, Ministre des affaires étrangères de la Slovaquie, élu Président de la soixante-douzième session de l’Assemblée générale

Soixante et onzième session,
83e séance plénière - matin
AG/11915

M. Miroslav Lajčák, Ministre des affaires étrangères de la Slovaquie, élu Président de la soixante-douzième session de l’Assemblée générale

L’Assemblée générale a élu par acclamation, ce matin, M. Miroslav Lajčák, Ministre des affaires étrangères et des affaires européennes de la Slovaquie, à la présidence de sa soixante-douzième session qui démarrera le 12 septembre 2017.

L’Assemblée a aussi pourvu les 16 postes vacants à sa vice-présidence.  L’un des postes a été attribué à Israël malgré les contestations du Groupe des États arabes, de la Syrie et de l’Iran, basées sur le fait que ce pays commet des violations flagrantes du droit international.

D’autres élections ont eu lieu par la suite pour doter chacune des six grandes commissions de l’Assemblée générale d’un président et d’un bureau pour la durée de la soixante-douzième session.

À l’occasion de son élection, le Président élu de l’Assemblée générale a présenté les six priorités qu’il souhaite défendre pendant son mandat.  Voulant en premier lieu mettre un accent particulier sur les peuples, il a cité la prévention et la médiation en faveur d’une paix durable comme deuxième priorité, puis la migration et le processus en cours du pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières comme troisième domaine prioritaire.

Les autres grands axes de son mandat seront les objectifs de développement durable et le climat, en tenant particulièrement compte des besoins des pays les moins avancés (PMA) et des petits États insulaires en développement (PEID), ainsi que les droits de l’homme. 

M. Lajčák s’est aussi montré soucieux de la « qualité » du travail accompli par les Nations Unies en expliquant qu’il voudrait faire participer davantage les petits pays à tous les travaux qui seront mandatés sous sa présidence.  Il s’est à cet égard engagé à faire en sorte que chaque pays soit représenté de façon juste et ouverte.

S’il a exprimé son intention d’améliorer l’efficacité et le rôle de l’Assemblée générale, il a fait remarquer que la réforme la plus souvent évoquée est celle de la composition du Conseil de sécurité.

Un autre objectif de M. Lajčák est de favoriser une interaction constructive entre les États Membres et le Secrétaire général. 

Le Président sortant de l’Assemblée générale, M. Peter Thomson, des Fidji, s’est dit persuadé que les compétences de celui qui a été nommé à trois reprises ministre des affaires étrangères de la Slovaquie seraient déterminantes pour aider les Nations Unies à faire face à tous ces défis.

Cette élection s’est tenue juste après l’attaque terroriste qui a frappé Kaboul, ce matin, et celle perpétrée à Bagdad, hier.  Un contexte qui rappelle à la communauté internationale qu’elle doit tout faire pour lutter contre la violence et le terrorisme, a relevé M. Thomson.

Ce dernier a attiré l’attention sur le poids qui repose sur l’Assemblée générale au moment où le monde fait face à la plus grave crise des réfugiés depuis la Deuxième Guerre mondiale, aux effets terribles des changements climatiques et à un niveau d’attaques terroristes sans précédent.

Le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a aspiré à poursuivre son partenariat avec M. Thomson dans les mois à venir.  Il a félicité le Président élu dont il a souligné la « très bonne maîtrise de l’action des Nations Unies ».  Il s’est dit impatient de collaborer avec lui pour esquisser le cap à suivre pour bâtir un avenir meilleur.

Les présidents des cinq groupes régionaux, ainsi que la représentante du pays hôte, les États-Unis, ont salué le travail accompli par le Président Thomson, avant de souhaiter un plein succès au Président élu.

En outre, conformément à la pratique, un tirage au sort a été effectué par le Secrétaire général pour attribuer à la République tchèque le siège au premier rang de la salle de l’Assemblée générale à partir duquel seront disposés les autres États (par ordre alphabétique anglais). 

Les 21 postes de vice-président seront occupés par les États suivants: 5 sont attribués d’office aux membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France, Royaume-Uni) en vertu du règlement, les 16 autres étant le Gabon, le Ghana, le Libéria, Madagascar, le Maroc et le Zimbabwe (Groupe des États d’Afrique); l’Afghanistan, l’Indonésie, Sri Lanka, les Émirats arabes unis et les Vanuatu (Groupe des États d’Asie); la Bolivie, le Chili et le Guatemala (Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes); la Finlande et Israël (Groupe des États d’Europe occidentale et autres États). 

Commentant cette élection, le Président actuel de l’Assemblée générale a jugé déplorable de ne trouver que deux femmes parmi les 16 vice-présidents de l’Assemblée générale et aucune parmi les six présidents des grandes commissions.

Dans son discours d’investiture, le Président élu avait abordé la question de la parité en assurant qu’il garantirait l’équilibre homme-femme au sein de son cabinet, de même qu’une répartition géographique aussi équitable que possible.

Lors des élections des bureaux des grandes commissions qui ont eu lieu par la suite, seule la composition du Bureau de la Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, a fait l’objet de votes, notamment pour élire le représentant du Venezuela à sa présidence.

La délégation des États-Unis avait estimé que le Venezuela n’était pas, en raison des troubles que connaît ce pays, en position d’assumer de façon impartiale les fonctions de président d’une commission qui traite des questions relatives aux réfugiés, au maintien de la paix et aux missions politiques spéciales.  

ÉLECTION DES PRÉSIDENTS ET DES BUREAUX DES GRANDES COMMISSIONS POUR LA SOIXANTE DOUZIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Les bureaux des six grandes commissions de l’Assemblée générale ont été constitués par acclamation.  Néanmoins, la désignation du Président et d’un vice-président de la Quatrième Commission a fait l’objet d’un vote. 

Première Commission

La Première Commission, chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale, sera présidée par M. Mouayed Saleh, de l’Iraq, avec M. Terje Raadik, de l’Estonie, M. Alfredo Toro Carnevali, du Venezuela, et M. Georg Sparber, du Liechtenstein, comme Vice-Présidents.  Pour le poste de rapporteur, c’est M. Martin Ngundze, de l’Afrique du Sud, qui a été nommé.

Quatrième Commission

M. Rafael Darío Ramírez Carreño, du Venezuela, a été élu Président de la Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, au terme d’un vote au cours duquel il a obtenu 133 voix sur 181 bulletins valables. 

Avant ce vote, la représentante des États-Unis a exprimé ses réserves à propos de la candidature du Venezuela.  Elle a estimé que ce pays ne devait pas présider une grande commission de l’Assemblée générale tant que l’ordre démocratique n’était pas rétabli chez lui et tant que les droits du peuple vénézuélien n’étaient pas respectés.  Elle s’est interrogée sur la capacité du Venezuela, qui connaît des troubles et une réelle instabilité, à présider de manière impartiale une commission qui couvre des domaines importants comme la question des réfugiés, le maintien de la paix ou les missions politiques spéciales. 

Au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes (GRULAC), le représentant d’Haïti a estimé quant à lui que la situation politique du Venezuela ne devait en rien empêcher ce pays d’assumer une présidence de commission. 

Après son élection, le représentant du Venezuela a fustigé la longue histoire d’ingérence et la déstabilisation dont se sont rendus coupables les États-Unis qui, a-t-il affirmé, tentent sans cesse de s’approprier les pays d’Amérique latine et des Caraïbes.  

Par ailleurs, si Mme Ceren Hande Özgür, de la Turquie, et M. Ahmed AlMahmoud, des Émirats arabes unis, ont été élus Vice-Présidents de cette commission par acclamation, il a fallu recourir à un vote pour départager M. Yasser Halfaoui, du Maroc, et Mme Zaina Benhabouche, de l’Algérie, qui convoitaient un poste de vice-président au nom du Groupe des États d’Afrique.  Au terme de ce vote, c’est M. Yasser Halfaoui, du Maroc, qui a été élu Vice-Président, par 88 voix, contre 58 voix pour la représentante de l’Algérie.  

Par ailleurs, Mme Angel Angelov, de la Bulgarie, a été élue Rapporteure de la Quatrième Commission.

Deuxième Commission

La Deuxième Commission, chargée des questions économiques et financières, sera présidée par M. Sven Jürgenson, de l’Estonie, tandis que les Vice-Présidents seront M. Manelaos Menelaou, de Chypre; Mme Kimberly Louis, de Sainte-Lucie; et Mme Valérie Bruell-Melchior, de Monaco.  Le Rapporteur de la Commission sera Mme Theresah Chipulu Luswili Chanda, de la Zambie.

Troisième Commission

La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, sera présidée par M. Einar Gunnarsson, de l’Islande, avec comme Vice-Présidents M. Nebil Said Idris, de l’Érythrée; Mme Alanoud Qassim M.A. Al-Temimi, du Qatar; et Mme Dora Kaszàs, de la Hongrie.  Mme María José del Águila, du Guatemala, a été élue Rapporteure.

Cinquième Commission

La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a élu M. Michel Tommo Monthé, du Cameroun, comme Président, et M. Abbas Yazdani, de l’Iran; Mme Anda Grinberga, de la Lettonie; et Mme Julie O’Brien, de l’Irlande, comme Vice-Présidents.  Le poste de rapporteur qui revient au Groupe des États d’Europe de l’Est sera pourvu par M. Felipe García Landa, du Mexique.

Sixième Commission

Enfin, les travaux de la Sixième Commission, chargée des questions juridiques, seront présidés par M. Burhan Gafoor, de Singapour, avec comme Vice-Présidents M. Duncan Laki Muhumuza, de l’Ouganda; M. Angel Horna, du Pérou; et Mme Carrie McDougall, de l’Australie.  Le Rapporteur élu est M. Peter Nagy, de la Slovaquie. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Comité des ONG: les délégations s’accusent de politiser les travaux

Session de 2017,
27e et 28e séances – matin & après-midi
ECOSOC/6843-ONG/855

Comité des ONG: les délégations s’accusent de politiser les travaux

Le Comité chargé des ONG a recommandé aujourd’hui au Conseil économique et social (ECOSOC) l’octroi du statut consultatif spécial à 14 ONG et reporté sa décision pour 53 autres, alors que des délégations s’accusaient de politiser les travaux.

Après avoir reporté sa décision sur la demande de l’ONG américaine « Iran Human Rights Documentation Center » à cause d’une question de l’Iran qui voulait savoir si l’argent de l’ONG sert aussi à financer la traduction des instruments des droits de l’homme en langue persane, le Comité a entendu les États-Unis, la Fédération de Russie, l’Iran et Israël s’accuser mutuellement de politiser les travaux. 

« Cette ONG est dans la liste d’attente depuis 2010 et il faut bien l’avouer: le Comité soumet rarement les ONG à un tel traitement », a commenté la déléguée américaine.  Son homologue de l’Iran a rétorqué: « cette ONG a été créée par un gouvernement étranger pour déstabiliser l’Iran.  Elle ne mérite pas le statut d’ONG ». 

« The Arab Centre for Human Rights in the Golan Heights Al-Marsad », enregistrée dans le Golan syrien occupé, qui devra répondre à une question d’Israël sur l’impact de son adhésion à la Fédération internationale des droits de l’homme en 2016, a également provoqué des débats.  La Fédération de Russie a rappelé que la demande de statut de cette ONG date de décembre 2012.  Il serait temps que le Comité règle cette question, a-t-elle dit.  Le Comité doit faire preuve de cohérence et éviter de politiser les travaux, a renchéri l’Iran.  Israël n’a aucunement l’intention de faire de la politique, s’est défendu son représentant. 

L’ONG suédoise « Right Livelihood Award Foundation » s’est heurtée au même barrage.  Peut-elle nous dire ce qu’elle sait de l’histoire et des activités des Casques blancs en Syrie? a demandé la Fédération de Russie avant que les États-Unis ne rappellent que le Comité n’a pas le droit de poser des « questions politisées ».  Le Comité, ont-ils insisté, ne peut débattre de la crise syrienne.  Personne, a relevé, la Fédération de Russie, ne peut s’arroger le statut de juge et décider si une question est politisée ou pas.  « En posant cette question, nous pensons que le droit et la vérité sont de notre côté. »

Aujourd’hui, le Comité a également pris note du changement de nom de « Fondation Suisse Maroc pour le développement durable » qui devient « Fondation VIMANIS ».  La Néerlandaise « Stichting West European Confederation of Maritime Technology Societies » se nomme désormais « Stichting Confederation of European Maritime Technology Societies », tandis que la Britannique « The Worldwide Palliative Care Alliance » devient « The Worldwide Hospice Palliative Care Alliance ».  Enfin, l’Américaine « Catholic Family and Human Rights Institute, Inc » porte dorénavant le nom de « C-Fam, Inc. » 

En revanche, le Comité a reporté sa décision sur la demande de changement de nom de la néerlandaise « ZOA Vluchtelingenzorg » qui doit d’abord dire à la Turquie si elle reçoit une aide financière du Gouvernement des Pays-Bas.  Il a pris note de la demande de retrait de statut consultatif de la Française « Chambre internationale de commerce ». 

Le Comité des ONG peut recommander trois statuts consultatifs auprès de l’ECOSOC.  Le statut consultatif général est réservé aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’ordre du jour de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Ces ONG sont autorisées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour.

Les ONG qui travaillent dans un domaine spécifique peuvent, elles, recevoir le statut consultatif spécial et soumettre des communications écrites et des pétitions.  La Liste est réservée aux ONG qui ne rentrent dans aucune de ces deux catégories et qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil économique et social que des communications écrites.

Le Comité chargé des ONG poursuivra ses travaux demain, mercredi 31 mai, à partir de 10 heures. 

NOUVELLES DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF ET NOUVELLES DEMANDES DE RECLASSEMENT

Octroi du statut consultatif spécial

  1. Institute of Sustainable Development (Iran)
  2. Rebirth Charity Society (Iran)
  3. Sadakatasi Dernegi (Turquie)
  4. Saudi Green Building Forum (Arabie saoudite)
  5. Association M’zab prévention routière et développement (Maroc)
  6. Creators Union of Arab (Égypte)
  7. Family Planning Association of Bangladesh- FPAB (Bangladesh)
  8. Int'l Centre for Women Empowerment & Child Dev. (Nigeria)
  9. Alliance internationale pour la défense des droits et des libertés (France)
  10. Fondation Alkarama (Suisse)
  11. Fundación Acción Pro Derechos Humanos (Espagne)
  12. International Centre for Development Initiatives- ICDI (Royaume-Uni)
  13. Pirate Parties International Headquarters (Belgique)
  14. Womens Voices Now Inc. (États-Unis)

Report de la décision dans l’attente des réponses aux questions posées par le Comité

Donnez les plans d’activités et la liste des partenaires d’Engineering Association for Development and Environment (Iraq) qui prévoient de s’installer en Turquie, a prié la déléguée turque.  Le représentant de la Fédération de Russie a demandé des précisions sur les projets d’International Charitable Foundation « Alliance for Public Health » (Ukraine) dans la lutte contre le sida, l’hépatite et la tuberculose dans le territoire de l’Ukraine.

Comment rester une ONG nationale tout en ayant des activités internationales?  C’est à cette question de la Fédération de Russie qu’Iraqi Al-Amal Association (Iraq) devra répondre.  Quel est le lien de  People's Right to Information and Development Implementing Society of Mizoram- PRISM (Inde) avec Human Rights Watch?  Quels sont les organismes de l’ONU qui ont participé à la manifestation que cette ONG a organisée au Népal?, a demandé le délégué indien.  Peut-on avoir des informations sur les ateliers consacrés aux femmes que Public Aid Organization (Iraq) compte organiser a demandé la représentante de la Turquie.  Les dates, les lieux, les thèmes et les participants. 

Pourquoi Research Society of International Law (Pakistan) renouvelle chaque année son enregistrement? a demandé le représentant de l’Inde.  L’ONG veut-elle créer une république autonome sur l’île de Sakhaline?  Avec qui a-t-elle parlé de ce projet? a demandé le représentant de la Fédération de Russie à The Union of Non-governmental Associations « The International Non-governmental Organization "The World Union of Cossack Atamans » (Kazakhstan).  Il a aussi demandé à l’Alliance to Renew Co-operation among Humankind (Belgique) quelle autre ONG elle a rencontré en juillet 2015 et dans quel but?

Arab Center for the Promotion of Human Rights (États-Unis) mène-t-elle des projets avec Open Society Foundation? a voulu savoir le représentant de l’Inde.  Celle de l’Afrique du Sud a demandé à Commonwealth Medical Trust (Royaume-Uni) la liste des ONG sud-africaines auxquelles elle donne des informations.  Elle s’est aussi demandé comment le Congrès mondial Amazigh (France) réalise ses objectifs sans travailler avec les gouvernements des pays d’Afrique du nord.

Peut-on en savoir plus sur les recherches que mène Peace Research Institute Oslo (Norvège) en Amérique latine: sur quels sujets, dans quels pays? a demandé le représentant de Cuba.  Le Bahreïn est-il associé à Salam for Democracy and Human Rights (Royaume-Uni) dans la réalisaiton des projets ? a demandé le représentant du Pakistan.  Celle du Nicaragua a demandé à Soulforce, Inc. (États-Unis) d’expliquer son fonctionnement en dehors des États-Unis.  

Le représentant de la Grèce a voulu obtenir de Turkiye Diyanet Vakfi (Turquie) la liste des pays dans lesquels il alloue ses financements.   Peut-on en savoir plus sur les programmes pilotes de l’Associación Red de Mujeres Afrolatinoamericanas, Afrocaribeñas y de la Diáspora (Nicaragua) en Amérique latine? a demandé le Nicaragua.  Avec quels gouvernements cette ONG travaille-t-elle?, a voulu savoir le représentant du Venezuela.  Celui de Cuba a constaté des incohérences dans la demande de The International Center for Supporting Rights and Freedoms (Égypte) notamment dans son budget: 100% du budget est consacré aux projets.  Comme la totalité de ce budget vient de « National Endowment for Democracy » (États-Unis), cette dernière choisit-elle tous les projets ?  

Avec quelles autres ONG, American Jewish World Service, Inc. (États-Unis) travaille-t-elle sur le terrain ? a demandé le représentant du  Nicaragua.  Celui de la Chine a voulu des détails sur les programmes de travail de Fondation Cordoue de Genève (Suisse).  Quelles en sont les résultats ?  Il a signalé que le site internet d’International Women's Peace Group Corporation (République de Corée)  ne fonctionne pas.  Pourquoi les dépenses administratives dépassent 50% du budget?

Le même représentant de la Chine a exigé que Konrad-Adenauer-Stiftung e.V. (Allemagne) apporte les changements demandés au nom officiel de Taiwan.  La représentante de Cuba a demandé à Scholé Futuro (Italie) les projets menés à Cuba, avec quels interlocuteurs.  Celle du Nicaragua a voulu savoir comment Stichting CHOICE for Youth and Sexuality (Pays-Bas) mène ses projets notamment ceux financés avec l’argent du Gouvernement des Pays-Bas.  La représentante des États-Unis a indiqué que l’ONG a déjà répondu à cette question dans sa demande. 

Est-ce que AMPHTS (Syrie) a l’autorisation d’utiliser le logo des Nations Unies?  Quels sont ses liens avec le Brésil, l’OTAN et Amnesty International? a demandé la représentante des États-Unis.  Celui du Pakistan a voulu qu’Aleradah & Altageer National Society (Bahreïn) précise ses objectifs.  Danjuma Atta Eye Foundation (Nigéria) a été priée par le représentant de l’Azerbaïdjan de fournir des informations sur ses centres pédagogiques. 

Le représentant de l’Afrique du Sud a demandé à Emperor Gaza International Foundation (Ghana) comment elle compte obtenir un appui pour la création d’un centre de travail.  Quelle sont les sources de financement d’Imam Khomeini Relief Foundation (Iran)? Comment ses activités sont-elles financées? a demandé la représentante des États-UnisMkokoteni Aid Development Organization (Kenya) devra répondre à une question du représentant à l’Afrique du Sud: pourquoi se considère-t-elle comme une organisation régionale? Quels sont ses projets?

National Centre for Promotion of Employment for Disabled People (Inde) devra dire au représentant de l’Inde si elle a pu reprendre son enregistrement.  Celui du Pakistan a demandé à Pak Special Persons Welfare Society (Pakistan) les résultats de sa levée de fonds.  Celui de Cuba a voulu des précisions supplémentaires sur les 11 millions de dollars de revenus d’Yay Gender Harmony (Indonésie) et le déficit de 2 millions de dollars.

Arab-European Center of Human Rights and International Law- AECHRIL (Norvège) fait-elle campagne auprès des pays arabes sur les droits de l’homme a voulu savoir le représentant de l’Inde.  Celui de l’Iran a voulu que l’Association pour la défense des droits de l'homme et des revendications démocratiques/culturelles du peuple Azerbaidjanais-Iran - « ARC » (France) apporte ses réponses au Comité et non à un État Membre en particulier.  Pour quelle raison l’ONG utilise le terme « Azerbaïdjan Nord » et quels sont les médias qui utilisent ce terme?  La représentante de la Turquie a demandé à l’Assyrian Aid Society of America Inc. (États-Unis) si elle coordonne ses activités avec les autorités des pays hôtes.

Le représentant de Burundi a voulu savoir ce que fait le Bureau international pour le respect des droits de l'homme au Sahara Occidental (Suisse) dans les domaines socioculturels.  Celui de l’Iran a demandé la liste des formations en ligne et des rapports rédigés par le Centre Zagros pour les Droits de l'Homme (Suisse).  Le représentant de la Chine a noté qu’Embajada Mundial de Activistas por la Paz (Global Embassy of Activists for Peace) Corp. (États-Unis) est enregistré dans plusieurs pays.  Peut-on voir les certificats d’enregistrement?

La représentante de la Turquie a voulu connaître l’état de mise en œuvre des activités d’Euro-Mediterranean Human Rights Network (Norvège).  Quelles sont les ressources qu’Iran Human Rights Documentation Center (États-Unis) compte allouer à la traduction des instruments des droits de l’homme en langue persane? a demandé le représentant de l’Iran.  Cette ONG est dans la liste d’attente depuis 2010, soit sept ans, s’est impatientée la représentante des États-Unis.  Le travail du Comité est de voir si les activités des ONG sont conformes au mandat de l’ECOSOC et il faut bien avouer: le Comité soumet rarement les ONG a un tel traitement.  Je demande à l’Iran de revoir sa question, a insisté la représentante.  Son homologue de l’Iran a rétorqué: « cette ONG a été créée par un gouvernement étranger pour nuire à l’Iran.  Elle ne mérite donc pas le statut d’ONG car elle ne répond pas aux critères de la résolution 1996/31 de l’ECOSOC ».  Le représentant a vu dans l’ONG « un exemple clair de la politisation des droits de l’homme et des ONG ». 

Celui de Cuba a demandé à Jerusalem Institute of Justice (Israël) d’envoyer la liste complète et actualisée des membres de son Conseil d’administration.  Le représentant d’Israël a demandé à Parents and Friends of Ex-Gays and Gays, Inc.- P-FOX (États-Unis) si elle travaille avec d’autres confessions religieuses.  Celui de la Fédération de Russie s’est dit préoccupé par le fait que cette ONG est à l’examen depuis sept ans.  Il a demandé à Right Livelihood Award Foundation (Suède) si elle connaît l’histoire et les activités des Casques blancs en Syrie.  Pouvez-vous, a demandé la représentante des États-Unis, reformuler votre question parce que le Comité ne peut pas poser de « questions politisées ».  Le Comité peut toujours préciser à l’ONG que les États-Unis se sont dissociés de la question, a rétorqué le représentant russe.  Le Comité ne peut débattre de la crise syrienne et si la Fédération de Russie tient à sa question, elle n’a qu’à la poser en son nom, a argué la représentante des États-Unis.  Personne, a relevé, son homologue russe ne peut s’arroger le statut de juge et décider si une question est politisée ou pas.  « En posant cette question, je pense que le droit et la vérité sont de mon côté. » 

Le représentant du Burundi a demandé à la Solidarity for Peace and Reunification of Korea (République de Corée) plus de détails sur les activités qu’elle a menées en 2015.  Celui de l’Inde a voulu savoir d’Universal Rights Group (Suisse) si elle a prévu des activités dans le cadre du Processus d’Istanbul.  La déléguée du Nicaragua a demandé à White Ribbon Alliance for Safe Motherhood, Inc (États-Unis) la liste des pays d’Amérique latine dans lesquels elle travaille et celle des projets qu’elle veut lancer dans cette région. 

Le représentant de l’Azerbaïdjan a voulu plus d’informations sur le projet concernant le rôle des autorités locales de SEG Civil Society Support Center NGO (Arménie).  Celle de la Turquie s’est interrogée sur les activités en 2017 et 2018 de World Without Genocide (États-Unis).  Le représentant du Pakistan a demandé dans quels domaines Akhil Bharatiya Human Rights Organisation (Inde) souhaite faire des recherches.

Quels sont les liens entre la Fédération internationale des droits de l’homme et Al-Marsad, The Arab Centre for Human Rights in the Golan Heights- R.A. (Golan syrien occupé)?  Ces liens ont-ils un impact sur les projets de l’ONG?  a demandé le représentant d’Israël. Cette ONG, s’est impatienté, à son tour, le représentant de la Fédération de Russie, a introduit sa demande de statut en décembre 2012. Il serait temps que le Comité règle cette question et fasse preuve de cohérence, a renchéri le représentant de l’Iran.  Israël n’a pas l’intention de politiser le Comité, a dit son représentant.  Le représentant du Burundi a demandé à l’Association Concerning Sexual Violence against Women (Chine) le nombre de ses centres de crise et comment ils fonctionnent?  Celui de la Grèce a voulu la liste détaillée des activités menées dans les Balkans par  Diplomatic Mission Peace And Prosperity (Albanie).  Celui du Pakistan a voulu de Gulshan-e-John (Pakistan) des détails sur ses projets en faveur des personnes sans abri et victimes de violence sexiste. 

Dialogue avec les ONG

Le Centre universitaire de droit international humanitaire (Suisse), créé en juin 2002, est devenu Geneva Academy mais la raison sociale et les objectifs sont restés les mêmes.  L’ONG fait toujours des recherches indépendantes sur les droits de l’homme.  Mais, a demandé la représentante de la Turquie, qu’en est-il de votre coopération avec les ONG qui ont participé au Conseil des droits de l’homme en 2015-2016 et pourquoi percevez-vous de l’argent sur d’autres ONG pour certaines de vos prestations? 

Konrad-Adenauer-Stiftung e.V. (Allemagne) est une fondation politique allemande, associée au mouvement social-démocrate avec 80 bureaux dans le monde y compris à New York.  Elle contribue aux travaux des Nations Unies en apportant ses contributions aux objectifs de développement durable.  Quelles informations utilisez-vous, a voulu savoir le représentant de la Fédération de Russie, pour rédiger les produits publiés sur votre site?  Faites-vous une sorte de censure?  « Non », a répondu l’ONU.  « Nous respectons tous les points de vue ».  Le représentant de la Chine a noté que l’orthographe de Taïwan et du Tibet n’était pas correcte sur le site et a demandé que l’on apporte les corrections nécessaires.  Celle de Cuba a voulu savoir si l’ONG était affiliée à un parti politique.  « Nous faisons partie des six grandes formations politiques allemandes.  Nous recevons du financement public du Parlement et non du Gouvernement.  Nous sommes affiliés aux sociaux-démocrates et aux chrétiens-démocrates et la Chancelière, Mme Angela Merkel est membre de notre Conseil d’administration sans pour autant siéger au Comité exécutif. »

Global Peace Foundation (États-Unis) met l’accent sur le travail de terrain.  Apolitique et non confessionnelle, elle s’efforce de résoudre les conflits notamment par la création d’une culture de service dans les 24 pays où elle est présente.  Le représentant de la Chine a demandé à l’ONG d’utiliser le nom officiel de Taiwan sur son site Internet.  « Nous ne sommes présents ni en Chine ni à Taiwan », s’est étonnée l’ONG. 

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