Lors d’une réunion « historique », le Conseil de sécurité salue la « success story » de la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire, à quelques jours de sa clôture
À moins d’un mois de la clôture de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), les membres du Conseil de sécurité ont unanimement salué, cet après-midi, le succès de cette « mission exemplaire », au cours d’une séance qualifiée par de nombreuses délégations d’« historique », s’agissant de la dernière du Conseil sur la situation dans le pays. Face, cependant, aux mutineries d’ex-combattants qui ont troublé la Côte d’Ivoire depuis janvier 2017, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour ce pays, Mme Aïchatou Mindaoudou, a appelé le Gouvernement ivoirien à rester vigilant afin de pérenniser la paix.
« C’est un jour historique pour les relations entre la Côte d’Ivoire et le Conseil de Sécurité », s’est réjoui Mme Mindaoudou à l’entame de la réunion, qui s’était ouverte sur une minute de silence à la mémoire des victimes de l’attentat terroriste survenu à Kaboul, en Afghanistan, le 31 mai dernier.
La Représentante spéciale a en effet souligné que ce vendredi 2 juin 2017 marquait non seulement le retrait de la Côte d’Ivoire de l’agenda du Conseil, mais également l’élection du pays en tant membre non permanent du Conseil pour les deux prochaines années (2018-2019). Cette élection avait eu lieu dans la matinée à l’Assemblée générale de l’ONU.
Reprenant à son compte la double portée « symbolique de ce moment », le Ministre des affaires étrangères de la Côte d’Ivoire, M. Marcel Amon-Tanoh, a rendu hommage aux Secrétaires généraux des Nations Unies, MM. Kofi Annan et Ban Ki-moon, « qui ont largement contribué à la résolution de la crise en Côte d’Ivoire ». Fort de l’expérience acquise par son pays au cours des 13 années de présence de l’ONUCI, M. Amon-Tanoh s’est dit prêt à œuvrer, en sa prochaine qualité de membre du Conseil, pour trouver des réponses collectives cohérentes face aux défis globaux.
L’ONUCI, a poursuivi le Ministre, laisse derrière elle « un pays stable et en paix, doté d’institutions fortes et modernes », comme en témoigne selon lui le dynamisme économique de la Côte d’Ivoire, malgré le contexte actuel difficile du marché du cacao.
Revenant sur les raisons du succès de l’ONUCI, dont elle est la Chef, Mme Mindaoudou a déclaré que cette mission avait bénéficié des trois conditions nécessaires à la réussite de toute opération de maintien de la paix: l’engagement sans faille du Gouvernement ivoirien en faveur des objectifs de la mission; « la détermination et le soutien » du Conseil de sécurité; et la coopération entre les différents acteurs internationaux impliqués, dans ce cas précis, l’Union africaine (UA), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la société civile et les force armées françaises.
Toutefois, Mme Mindaoudou a rappelé que des violences avaient éclaté les 12 et 14 mai, lorsqu’une faction de l’armée basée à Bouaké, composée majoritairement d’ex-membres des Forces nouvelles, avait réclamé des paiements pour sa participation à la résolution de la crise postélectorale de 2010-2011. Les 22 et 23 mai, a-t-elle ajouté, d’autres ex-combattants démobilisés des Forces nouvelles ont érigé des barricades et manifesté à Bouaké et dans d’autres régions du pays.
Si ces évènements ne menacent pas, selon elle, la stabilité du pays, ils sont toutefois représentatifs des défis qui attendent le pays. La Représentante spéciale a donc appelé le Gouvernement ivoirien à renforcer la discipline au sein des forces armées et à assurer une pleine intégration des ex-combattants dans la société.
Le Ministre des affaires étrangères ivoirien a pour sa part assuré que la question des « mouvements d’humeur » de soldats ex-combattants avait été définitivement réglée.
Outre la réintégration des anciens combattants, le représentant de la France a appelé le Gouvernement ivoirien à faire de la lutte contre l’impunité une priorité, en particulier pour les violations des droits de l’homme commises lors de la crise postélectorale par les deux parties en conflit. Seule une justice équitable permettra de pérenniser la paix, a-t-il estimé.
L’ensemble des délégations ont souligné les « progrès remarquables » réalisés par le pays depuis le déploiement de l’ONUCI, une mission qualifiée de « success story » par le représentant du Sénégal et d’« exemplaire » par son homologue du Royaume-Uni. Ce dernier a précisé qu’un tel succès n’avait pas été possible sans pertes, sachant que 150 personnels militaires et civils ont perdu la vie au cours de la mission.
Face au succès de l’ONUCI, l’ensemble des membres du Conseil ont appelé à tirer les leçons de la mission dans le cadre d’opérations de maintien de la paix futures. Les représentants de l’Égypte, de l’Ukraine et du Sénégal ont également invité la communauté internationale à rester vigilante pour s’assurer que la Côte d’Ivoire reste sur la voie de la paix.
Mme Mindaoudou a enfin affirmé que tout était en ordre pour assurer la clôture de l’ONUCI, le 30 juin 2017, sachant qu’il reste seulement une équipe réduite de huit civils et que tout le personnel en uniforme de la mission a été rapatrié.
LA SITUATION EN CÔTE D’IVOIRE
Déclarations
« C’est un jour historique pour les relations entre la Côte d’Ivoire et le Conseil de sécurité », a déclaré Mme AÏCHATOU MINDAOUDOU, Représentante spéciale du Secrétaire général pour ce pays, d’abord, a-t-elle précisé, parce qu’il marque le retrait de la Côte d’Ivoire de l’agenda du Conseil de sécurité et ensuite, parce qu’il consacre l’élection du pays en tant que membre non permanent du Conseil, pour un mandat de deux ans qui débutera le 1er janvier 2018.
Depuis son dernier rapport au Conseil, Mme Mindaoudou a indiqué qu’un nouveau Gouvernement avait été mis en place en Côte d’Ivoire, suite aux élections législatives de décembre 2016. Elle a précisé que la mise en place du Sénat était en cours et que, pour la première fois dans l’histoire du pays, les trois principaux partis politiques de Côte d’Ivoire, à savoir le Rassemblement des républicains (RDR), le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Front populaire ivoirien (FPI), avaient présenté des candidats.
Mme Mindaoudou a rappelé que, dans son dernier rapport, elle avait jugé la situation sécuritaire du pays stable, malgré les mouvements d’une catégorie de soldats survenus en janvier et février 2017. Elle a indiqué que, depuis lors, des mouvements similaires s’étaient produits, les 12 et 14 mai, lorsqu’une faction de l’armée basée à Bouaké, composée majoritairement d’ex-membres des Forces nouvelles, avait réclamé des paiements pour sa participation à la résolution de la crise postélectorale de 2010-2011. La Représentante spéciale a souligné que ces perturbations s’étaient étendues à plusieurs régions du pays, entraînant notamment la mort d’une personne et faisant plus de 20 blessés. Les 22 et 23 mai, a-t-elle ajouté, des ex-combattants démobilisés des Forces nouvelles, considérés auparavant comme « associés » dans l’armée, ont érigé des barricades et manifesté à Bouaké et dans d’autres régions du pays. Elle a précisé que trois ex-combattants avaient été tués à cette occasion lors de confrontations avec la police.
Ces mouvements ont paralysé les activités économiques du pays, a regretté Mme Mindaoudou, estimant que, s’ils ne menaçaient pas la stabilité du pays, ces évènements représentaient malgré tout une menace pour la population civile. Elle a estimé que ces évolutions étaient représentatives des défis qui attendaient le pays, à moins d’un mois du retrait de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), dont elle le Chef, prévu le 30 juin 2017.
La Représentante spéciale a appelé le Gouvernement ivoirien à renforcer la discipline au sein des forces armées et à mettre en œuvre les réformes prévues par la loi de programmation militaire 2016-2020. De même, a-t-elle ajouté, il est impératif d’assurer une pleine intégration des ex-combattants dans la société. Ces incidents, a ajouté Mme Mindaoudou, mettent en exergue, d’une part, les risques qu’entraînent l’impunité au sein des forces armées et, d’autre part, « l’impérieuse nécessité » de mettre un terme à l’impunité quant aux violations des droits de l’homme commises lors de la crise postélectorale par les deux parties en conflit et le besoin d’une « justice impartiale ».
Toutefois, ces évènements ne doivent pas faire perdre de vue les progrès réalisés par le pays depuis avril 2004, date du démarrage de l’ONUCI, a estimé la Représentante spéciale, ajoutant que des avancées notables avaient été enregistrées « dans tous les chapitres », y compris celui des droits de l’homme. Elle a malgré tout déclaré que de nombreux progrès restaient encore à faire au niveau de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale.
La croissance économique se poursuit, a par ailleurs noté la Représentante spéciale, tout en ajoutant que des mesures devaient être prises pour mieux distribuer les ressources. Et si la situation sécuritaire s’est améliorée, des efforts doivent, selon elle, être faits pour mettre en place des forces de sécurité responsables bénéficiant de la confiance des populations.
Mme Mindaoudou a par ailleurs affirmé que tout était en ordre pour assurer la clôture de l’ONUCI, le 30 juin 2017, sachant qu’il reste seulement une équipe réduite de huit civils et que tout le personnel en uniforme de la mission a été rapatrié.
Tirant les leçons de l’ONUCI, la Représentante spéciale a déclaré qu’une opération de maintien de la paix ne peut atteindre ses objectifs que lorsque le gouvernement d’accueil est engagé à s’assurer du succès de la mission, comme cela a été le cas avec la Côte d’Ivoire. La mission ne peut en effet se substituer aux processus politiques nationaux pour résoudre les conflits, a-t-elle précisé.
Par ailleurs, Mme Mindaoudou a déclaré que la détermination et le soutien du Conseil avaient été l’une des clefs du succès de l’ONUCI, notamment via l’instauration d’une force d’intervention rapide avec un mandat pour intervenir au Libéria.
De l’avis de la Représentante spéciale, une mission de paix a plus de chance de réussir dans un contexte où les différents acteurs internationaux coopèrent, comme cela a été le cas pour l’ONUCI, qui a bénéficié de la participation de l’Union africaine (UA), de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la société civile, ainsi que du déploiement des forces françaises.
M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a déclaré que le départ prochain de l’ONUCI constituait un pivot pour la Côte d’Ivoire comme pour le maintien de la paix. Il doit être l’occasion de regarder vers le passé, d’évaluer le présent et de préparer l’avenir. Tout d’abord, nous ne devons pas sous-estimer l’ampleur du chemin parcouru en Côte d’Ivoire, et nous devons en tirer des leçons utiles. Après avoir rendu hommage à tous les personnels de l’ONUCI, et raconté l’histoire de la mission, M. Delattre a dit que la Côte d’Ivoire était désormais pleinement maîtresse de son destin. Le peuple et les autorités ivoiriennes ont fait la preuve de leur détermination à poursuivre cette dynamique positive. Par cette transition, ils en ont désormais pleinement la responsabilité. La Côte d’Ivoire est en position de continuer d’aller de l’avant, a estimé le représentant.
Rappelant la résolution 2284 (2016) du Conseil de sécurité, le représentant de la France a recommandé de continuer de s’attaquer aux importants défis qui persistent, notamment en menant à son terme la réforme du secteur de la sécurité et en réintégrant les anciens combattants. Il s’agit d’un impératif pour la stabilité durable du pays. La lutte contre l’impunité est un autre impératif, en particulier pour les crimes commis pendant la crise postélectorale. Seule une justice équitable, qui juge ces violations quels qu’en soient les auteurs, permettra de consolider et de pérenniser la stabilisation du pays. Les progrès dans ce domaine, au niveau national comme en coopération avec la Cour pénale internationale, seront décisifs pour une réconciliation durable.
La fermeture de l’ONUCI ne signifie cependant pas que le pays est seul pour faire face aux défis qui persistent, a assuré le représentant français pour qui la Côte d’Ivoire continuera de bénéficier du soutien des Nations Unies à travers plusieurs canaux comme le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel. La Côte d’Ivoire doit également pouvoir compter sur l’engagement constant de ses partenaires bilatéraux et multilatéraux. « Riche des liens forts qui unissent nos deux pays dans tous les domaines, la France s’y engage », a promis M. Delattre.
M. FODÉ SECK (Sénégal) a qualifié l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) de « success story ». Il a indiqué que l’opérationnalisation de la loi de programmation militaire en Côte d’Ivoire serait un pas décisif pour faire face aux défis sécuritaires du pays, tout en permettant de renforcer la formation et la discipline au sein de l’armée.
Il est essentiel de s’assurer de la consolidation et de la pérennisation des acquis dans la stabilisation de la Côte d’Ivoire, a-t-il plaidé, en invitant la communauté internationale à continuer d’accompagner le pays dans ses efforts en ce sens après le retrait de l’ONUCI. Il a également rendu hommage à la Représentante spéciale pour son leadership et sa détermination tout au long du processus de retrait de l’ONUCI, avant de saluer le personnel militaire et civil de la mission pour leur contribution remarquable au retour de la paix et au renforcement de la démocratie en Côte d’Ivoire.
M. YASUHISA KAWAMURA (Japon) a déclaré que la côte d’Ivoire avait fait de grands progrès dans la consolidation de ses acquis sur les plans économique et sécuritaire. L’élection du pays comme membre du Conseil de sécurité, ce matin, symbolise et confirme ses réalisations, a-t-il remarqué. Il a noté que les 13 années d’activité de l’ONUCI permettent de tirer de nombreuses leçons dans le domaine du maintien de la paix. Même si l’ampleur et la complexité des problèmes peuvent différer d’une situation à l’autre, le Conseil devrait continuer de mettre en pratique les leçons tirées de la Côte d’Ivoire dans ses travaux de maintien de la paix en cours, en particulier en Afrique.
L’ONUCI est la preuve qu’une réforme du secteur de la sécurité et un programme de désarmement, démobilisation et réintégration complets et nationalement appropriés sont les clefs du succès des processus de paix, ainsi que de la prévention de la rechute dans les conflits. « Nous sommes confiants que la Côte d’Ivoire continuera d’améliorer le professionnalisme et la responsabilité du secteur de la sécurité sous la coordination du Conseil national de sécurité », a indiqué le représentant du Japon qui, avant de terminer, a tenu à exprimer le soutien de son pays aux efforts de la Côte d’Ivoire pour une paix durable, avec les partenaires internationaux et l’équipe de pays des Nations Unies.
M. PETR V. ILIICHEV (Fédération de Russie) a salué le processus de réconciliation nationale et les progrès politiques enregistrés en Côte d’Ivoire. Il a souligné en particulier que le référendum sur la nouvelle Constitution et les élections législatives de l’année dernière avaient réaffirmé « la maturité politique du pays ». La situation se stabilise dans le pays, a-t-il constaté en soulignant aussi la contribution du Gouvernement qui a pris des mesures sans précédent pour engager un dialogue avec l’opposition.
Le représentant russe a espéré que les causes profondes du conflit seraient définitivement éliminées. À cette fin, a-t-il insisté, il faut poursuivre le processus de réconciliation. Il faut éliminer les divisions qui existent au sein de la société et éviter « la justice des vainqueurs ». La Côte d’Ivoire est aujourd’hui la cible de nombreuses attaques, a-t-il toutefois averti. Il a donc encouragé le Gouvernement à accorder une attention prioritaire à la sécurité et à la lutte contre le trafic d’armes.
M. PETER WILSON (Royaume-Uni) a salué le succès de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), estimant que la Côte d’Ivoire était désormais un pays qui offrait des perspectives et des opportunités à sa population. Il a estimé que l’ONUCI avait été une mission exemplaire, même si un tel succès n’avait pas été possible sans pertes puisque 150 personnels militaires et civils ont perdu la vie dans le cadre de la mission.
Le représentant a salué le Gouvernement ivoirien pour ses efforts visant à consolider les progrès réalisés. Il a notamment indiqué que le pays bénéficie d’une des économies les plus dynamiques au monde. Le délégué a également souligné les progrès réalisés en termes de lutte contre les violences sexuelles. En effet, a-t-il dit, le pays peut désormais participer en tant que pays contributeur de troupes aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, car il a été radié de la liste des pays où des violences sexuelles sont régulièrement commises par les forces armées.
Mentionnant les troubles récents qu’a connus le pays, le délégué a appelé le Gouvernement à tout faire pour régler ses problèmes, en restant vigilant pour que la paix soit maintenue. Enfin, il a estimé que la Côte d’Ivoire était un modèle de transition politique dont le reste du monde devait s’inspirer.
M. LUIS BERMÚDEZ (Uruguay) a espéré que le Conseil de sécurité saurait tirer les leçons de la volonté politique et de l’engagement de la Côte d’Ivoire vis-à-vis de la paix et de la sécurité, ainsi que du succès de l’opération de l’ONU sur le terrain. Grâce aux progrès enregistrés sur la voie de la stabilité, le Conseil avait déjà pu, il y a un peu plus d’un an, mettre fin aux sanctions contre la Côte d’Ivoire, s’est-il souvenu.
Évoquant les défis qu’il reste à relever dans ce pays, comme la réconciliation nationale, la réintégration des ex-combattants et la situation économique, le représentant uruguayen a averti que le rôle des partenaires internationaux serait clef pour s’attaquer à leurs causes profondes.
M. LIU JIEYI (Chine) s’est félicité de la levée des sanctions, du retrait progressif de l’ONUCI et de la stabilité socioéconomique retrouvée en Côte d’Ivoire. Il a espéré que la communauté internationale continuerait à renforcer sa coopération avec le pays.
L’ONUCI, a considéré le représentant, est « un exemple de réussite dont nous pouvons beaucoup apprendre ». Selon lui, les opérations de maintien de la paix devraient toujours s’adapter à la situation sur le terrain, être flexibles et travailler en lien avec les organisations régionales. La Chine, a-t-il relevé, a toujours souhaité que les problèmes en Afrique soient résolus par les Africains eux-mêmes.
M. SEBASTIANO CARDI (Italie) a salué l’avancée des opérations en cours pour procéder à la clôture de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) dans le délai prévu, le 30 juin 2017. Il a également salué l’élection de la Côte d’Ivoire en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, qui démontre selon lui l’étendue des progrès accomplis par le pays.
La clôture de l’ONUCI, a estimé le représentant, ne doit pas signifier la fin de la coopération fructueuse entre ce pays et l’ONU. Il a assuré que l’Italie continuerait à entretenir des relations avec le pays dans des cadres bilatéraux et multilatéraux.
Le représentant italien a par ailleurs appelé la Côte d’Ivoire à jouer un « rôle actif » dans la lutte contre les menaces mondiales et régionales à la paix et à la sécurité, en luttant notamment contre le terrorisme, les trafics illégaux, la piraterie et les violations des droits de l’homme.
Le succès de l’ONUCI, à son avis, démontre que « le leadership et l’unité » du Conseil de sécurité, « au prix d’efforts considérables », sont des conditions essentielles à la réussite des opérations de maintien de la paix.
M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte) a félicité la Côte d’Ivoire pour son élection, aujourd’hui même, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité. La Côte d’Ivoire, a-t-il estimé, va désormais pouvoir jouer le rôle qui lui revient au sein de l’Organisation et sur la scène internationale en général.
Le représentant a affirmé l’intention de son pays de poursuivre ses relations avec la Côte d’Ivoire, dans un cadre bilatéral comme multilatéral. Selon lui, l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) n’aurait pas été un tel succès sans un environnement propice de coopération au niveau international et sans la détermination des autorités du pays à surmonter les obstacles à la paix. Toutefois, le représentant a appelé la communauté internationale à rester vigilante face aux difficultés qui persistent dans le pays.
Le délégué égyptien a enfin appelé à tirer les enseignements du succès de l’ONUCI. Pour ce faire, le délégué a demandé au Secrétariat de procéder à une analyse complète du rôle des Nations Unies et de la communauté internationale dans le règlement de la crise ivoirienne.
M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) s’est réjoui d’avance de sa future coopération avec la Côte d’Ivoire au sein du Conseil de sécurité. Il a salué le travail accompli par l’ONUCI qui a contribué au rétablissement de la paix et de la sécurité dans ce pays et qui devrait constituer « un modèle pour d’autres missions ».
Le représentant a également salué le rôle de chef de file du Gouvernement ivoirien et sa détermination à mener des réformes. Le pays, a-t-il plaidé, doit encore pouvoir bénéficier de l’appui de la communauté internationale pour consolider les acquis.
« Aujourd’hui est un jour de transition en Côte d’Ivoire », s’est réjoui M. CARL SKAU (Suède) en soulignant que ce jour coïncide avec l’entrée de la Côte d’Ivoire au Conseil de sécurité. La fermeture de l’ONUCI, a-t-il dit, représente une étape importante et un nouveau chapitre de l’histoire du pays. Il a tout de même appelé les membres du Conseil à garder un œil sur les derniers développements dans le pays. La seconde mutinerie montre combien il est urgent pour le Gouvernement d’entreprendre de profondes réformes du secteur de la sécurité, a-t-il observé, en recommandant la restructuration des forces et l’amélioration de la cohésion, la discipline et la redevabilité. Le représentant a aussi appelé l’équipe de pays de l’ONU à contribuer à la participation des femmes et des jeunes dans le processus de transition.
À ce stade, a-t-il poursuivi, il est important que les partenaires de la Côte d’Ivoire continuent d’appuyer les efforts du Gouvernement pour consolider la paix et protéger les investissements réalisés jusqu’ici. Les acteurs régionaux ont un rôle important à jouer, a souligné le représentant. Au vu de la baisse des ressources qui découlera de la fin de l’ONUCI, il a souligné la responsabilité commune de doter l’équipe de pays des capacités suffisantes. Tirant les leçons de cette mission, il a recommandé d’envisager, dès le début d’une mission de la paix, une démarche plus systématique d’intégration de tous les aspects du travail de l’ONU dans un pays.
Alors que le mandat de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) s’apprête à prendre fin le 30 juin prochain, M. VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine) a estimé que la mission s’achevait sur un franc succès. De nombreux efforts et ressources ont été investis dans la stabilisation du pays, a déclaré le représentant, tout en ajoutant que ces investissements avaient porté leurs fruits, tant sur le plan politique que sur le plan économique.
« La Côte d’Ivoire va rester au Conseil, non pas en tant que pays à l’ordre du jour, mais en tant que membre élu », a-t-il salué. Estimant que la Côte d’Ivoire était un pays désormais en paix, il a toutefois appelé la communauté internationale à rester vigilante face aux mutineries récentes qu’a connues le pays.
M. STEPHEN GEE (États-Unis) a salué le travail « remarquable » de l’ONUCI en Côte d’Ivoire, qui a apporté un soutien crucial à l’accord de paix. L’Opération a permis de protéger les civils et les droits de l’homme, de renforcer la gouvernance et la sécurité. « C’est un modèle », a-t-il insisté. Il a dit attendre avec impatience de voir le Gouvernement ivoirien maintenir cet élan.
Des difficultés demeurent, a cependant averti le représentant. La mutinerie des forces armées pour des questions de primes a créé des problèmes et fait des blessés. Il a donc demandé au Gouvernement de travailler avec toutes les parties concernées pour accélérer les réformes dans le secteur de la sécurité et de tenir compte des menaces qui pèsent sur le pays. Il a également souligné l’importance de la transition et du transfert des responsabilités, avant d’encourager les Nations Unies à « institutionnaliser » cette expérience, au Libéria ou en Haïti par exemple.
M. KAIRAT UMAROV (Kazakhstan) s’est félicité de la clôture de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), qui a contribué selon lui à rétablir la paix dans le pays, grâce à une coopération sans précédent entre le Gouvernement ivoirien, le Conseil de sécurité et les organisations régionales.
Soulignant les « progrès remarquables » accomplis par le pays au cours des dernières années, le représentant a appelé à prendre exemple sur la transition de la Côte d’Ivoire et l’ONUCI pour assurer le maintien de la paix dans le monde.
Le délégué du Kazakhstan a par ailleurs appelé le pays à renforcer les mesures de lutte contre les menaces à la paix, y compris sur le plan de la réconciliation nationale, des droit de l’homme et de la lutte contre le terrorisme. Enfin, le représentant a appelé la communauté internationale à maintenir son soutien au pays, notamment en accordant les ressources nécessaires à l’équipe pays des Nations Unies en Côte d’Ivoire.
M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) s’est réjoui que la paix soit restaurée en Côte d’Ivoire. L’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) aura été « un chapitre réussi dans l’histoire des opérations de maintien de la paix de l’ONU », a-t-il estimé, en entrevoyant les leçons tirées de cette expérience.
« Combien aura coûté cette mission? » a demandé le représentant en donnant le chiffre de 153 millions de dollars pour son fonctionnement de juin 2016 à juillet 2017. « Combien de réfugiés et de personnes déplacées ont été enregistrés? » a-t-il aussi relevé en citant l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui en a dénombré 82 000 en 2010. « Combien d’années a-t-il fallu attendre le retour de la paix; combien de morts sont à déplorer et combien auraient pu être évités? » D’après lui, il faut se poser toutes ces questions importantes.
M. Llorentty Solíz a rappelé le rôle essentiel du multilatéralisme et des organisations régionales, telles que l’Union africaine, dans la résolution des conflits. Il a également salué les efforts entrepris en faveur du dialogue national, de la consolidation de la paix, de la réconciliation politique, et du désarmement et de la réintégration des anciens combattants. Au moment où le peuple ivoirien « prend les rênes de son destin », il a réitéré l’importance du respect de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de tous les États. Enfin, le retrait de l’ONUCI ne signifie pas que l’ONU doit se retirer de la Côte d’Ivoire, a-t-il estimé en appelant la coopération internationale à se poursuivre pour contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable.
En cette « séance historique » pour son pays comme pour l’ONU, M. MARCEL AMON-TANOH, Ministre des affaires étrangères de la Côte d’Ivoire, a rendu hommage aux Secrétaires généraux des Nations Unies, MM. Kofi Annan et Ban Ki-moon, « qui ont largement contribué à la résolution de la crise en Côte d’Ivoire ». Il a associé à ce succès le Secrétaire général actuel en soulignant le soutien qu’il avait apporté à son pays dans le cadre de ses fonctions précédentes et pour toute l’attention qu’il continue de porter à la Côte d’Ivoire depuis son élection.
Il a fait remarquer que cette « célébration » coïncide avec l’élection, ce matin, de la Côte d’Ivoire en qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité, pour la période 2018-2019. Il a souligné « la symbolique de ce moment », faisant référence aux attentes que suscitent les leçons apprises de 13 années de présence de l’ONUCI dans son pays. Fort de cette expérience, la Côte d’Ivoire entend œuvrer au sein du Conseil de sécurité à des réponses collectives cohérentes face aux défis globaux, « dans la concertation et le respect mutuel ».
De l’avis du Ministre, la réussite de l’ONUCI résulte de la convergence de plusieurs facteurs, notamment la volonté politique et le sens élevé des responsabilités du Président, qui ont permis de mettre l’État et ses ressources au service de la paix. Il a également salué l’exceptionnelle synergie entre l’ONUCI et le Gouvernement, ainsi que l’unité et la fermeté du Conseil de sécurité et de la communauté internationale pour mettre en œuvre les résolutions du Conseil. Il a aussi mentionné les relations humaines fortes entre le Président ivoirien et les différents secrétaires généraux de l’ONU, les bonnes relations entre le Département des opérations de maintien de la paix et le Gouvernement, ainsi que la qualité des représentants spéciaux nommés en Côte d’Ivoire.
L’ONUCI, a poursuivi le Ministre, laisse derrière elle un pays stable et en paix, doté d’institutions fortes et modernes. Le dynamisme du pays, malgré le contexte difficile du marché du cacao, permet au Gouvernement d’engranger d’importants succès dans la lutte contre la pauvreté et de créer des opportunités pour les jeunes. Il a en même temps reconnu les défis à affronter, notamment pour parachever la construction d’une véritable armée nationale homogène et républicaine, un processus qui « a été quelque peu chahuté ces derniers temps, par des mouvements d’humeur de soldats ex-combattants réclamant leurs primes ». Après le règlement définitif de cette question, a-t-il assuré, les ex-combattants n’ont plus de raison objective de perturber la quiétude des Ivoiriens.
Le Ministre a expliqué que ce problème récent avait mis en évidence la nécessité d’accélérer la réforme du secteur de la sécurité et la professionnalisation de l’armée nationale, des tâches auxquelles son gouvernement s’attèle avec la mise en œuvre de la loi de programmation militaire. Il a assuré que le succès de l’ONUCI et sa fermeture ne ralentiraient pas le rythme des réformes entreprises par le Gouvernement. Celui-ci consolide l’état de droit et le cadre de lutte contre l’impunité, tout en accélérant l’appropriation de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale par les Ivoiriens. Le Président poursuit en outre sa « politique de la main tendue et d’écoute de l’opposition ».
Voulant poursuivre la coopération de son pays avec l’ONU, le Ministre a demandé que davantage de ressources soient octroyées à l’équipe de pays, tout en demandant à ses partenaires bilatéraux et multilatéraux de poursuivre leur engagement dans le pays. Avant de conclure, le Ministre a rappelé que des milliers d’Ivoiriens étaient morts au cours d’une séquence douloureuse de l’histoire du pays, en assurant de la détermination du peuple ivoirien à défendre et à préserver la paix si chèrement acquise, avec le soutien des Amis de la Côte d’Ivoire.