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Le Comité des droits de l’homme a ouvert sa quatre-vingt-dix-huitième session à new York par l’examen du cinquième rapport périodique du Mexique

DH/CT/714

Le Comité des droits de l’homme a ouvert sa quatre-vingt-dix-huitième session à new York par l’examen du cinquième rapport périodique du Mexique

08/03/2010
Assemblée généraleDH/CT/714
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Pacte international relatif

aux droits civils et politiques

Comité des droits de l’homme

Quatre-vingt-dix-huitième session                          

2685e & 2686e séances – matin & après-midi


LE COMITÉ DES DROITS DE L’HOMME A OUVERT SA QUATRE-VINGT-DIX-HUITIÈME SESSION

À NEW YORK PAR L’EXAMEN DU CINQUIÈME RAPPORT PÉRIODIQUE DU MEXIQUE


Le Comité des droits de l’homme, organe chargé de surveiller l’application du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, a ouvert, aujourd’hui à New York, les travaux de sa quatre-vingt-dix-huitième session en examinant le cinquième rapport périodique du Mexique*.


Jusqu’au 26 mars, le Comité doit également examiner les rapports soumis par l’Argentine, la Nouvelle-Zélande et l’Ouzbékistan sur les mesures de mise en œuvre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.


En présentant son rapport périodique, qui couvre une période de 10 ans, entre 1999 et 2009, la délégation mexicaine a fait état de la vaste réforme politique dans laquelle le pays est engagé pour devenir un État démocratique où les droits de l’homme trouveront naturellement leur place. 


La Commissaire au développement électoral du Mexique, qui présentait le rapport, a notamment réaffirmé que son pays était engagé à poursuivre ses efforts dans la défense et la promotion des droits de l’homme dans un contexte difficile, marqué par l’impact de la criminalité organisée.


En l’absence de traduction du document fourni par la délégation mexicaine, celui-ci n’étant disponible qu’en espagnol, l’exercice des réponses aux questions écrites des experts, qui a suivi, a rendu la tâche des experts plus difficile.  Certains d’entre eux ont, à cet égard, demandé des explications au Secrétariat.  Ainsi, de l’avis de l’experte de la France, les réponses à ces questions écrites ont été survolées par le Mexique, non par la faute de la délégation elle-même, mais par l’absence de traduction.


En outre, plusieurs experts se sont interrogés sur la façon dont le Mexique pouvait faire respecter les droits consacrés par le Pacte dans les États fédérés lorsque l’état d’urgence est instauré dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée.


Dans ses réponses aux questions écrites, la délégation du Mexique s’était en particulier attardée sur ce point.  Les forces armées viennent en aide à la demande des autorités civiles, a-t-elle expliqué, notant que leur participation est strictement limitée dans le temps.  Nulle part sur le territoire du Mexique, il n’y a eu de dérogation aux droits reconnus par le Pacte, a-t-elle assuré.  La délégation a en outre indiqué qu’un programme de formation des droits de l’homme très ambitieux avait été mis en œuvre au sein de l’armée mexicaine, a indiqué la délégation, tout en soulignant la volonté de transparence affichée par le Gouvernement en la matière.


De nombreuses préoccupations ont par ailleurs été exprimées face à l’existence, au Mexique, de prisons mixtes où les femmes détenues dans des cellules communes subissent les violences des hommes, ce qui constitue, de l’avis de l’experte de la Suisse, une violation flagrante du Pacte.  « Combien de femmes trouve-t-on dans les prisons mixtes », a ainsi demandé cette dernière, souhaitant également connaître les mesures prises par le Mexique pour résoudre ce problème et protéger ces femmes.


À l’ouverture de la session, la Directrice du Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à New York, Mme Jessica Neuwirth, avait indiqué que le 8 février dernier, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, avait lancé un Plan de gestion stratégique pour l’exercice 2010-2011, qui mettra l’accent sur six thèmes prioritaires: la discrimination, en particulier sur la base de facteurs raciaux, sexuels et religieux, et à l’égard des personnes marginalisées; l’impunité, la responsabilité, l’état de droit et les sociétés démocratiques; les droits économiques, sociaux et culturels; les migrations; les conflits armés et l’insécurité; et les mécanismes internationaux des droits de l’homme. 


Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2010, le Service des instruments relatifs aux droits de l’homme a été transformé en une Division, dotée de ressources supplémentaires et d’une structure reflétant l’expansion du système des organes de traités, a poursuivi Mme Neuwirth.  Elle a affirmé que la dixième Réunion inter-comités des organes créés en vertu de traités avait eu lieu en novembre dernier, annonçant que la prochaine se tiendrait du 28 au 30 juin prochain.


La treizième session du Conseil des droits de l’homme a débuté le 1er mars et s’achèvera le 26, a également souligné la Directrice.  Elle a rappelé la session extraordinaire du Conseil consacrée à Haïti, le 27 janvier dernier, à l’occasion de laquelle l’importance de rétablir l’état de droit dans l’île avait été soulignée.  Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, conjointement avec le Haut-Commissariat pour les réfugiés, a ainsi dépêché sur place une mission en Haïti pour appuyer les efforts déployés par la section des droits de l’homme de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) en vue de coordonner les efforts de protection des acteurs nationaux et internationaux, a précisé Mme Neuwirth.


Présidé par M. Yuji Iwasawa, du Japon, le Comité est composé de 18 experts siégeant à titre individuel.  Ce matin, peu après l’ouverture de la session, M. Mahjoub El-Haiba, expert du Maroc, a prêté serment.


Le Comité des droits de l’homme poursuivra demain, mardi 9 mars à 10 heures, l’examen du cinquième rapport périodique du Mexique.


* CCPR/C/MEX/5


EXAMEN DES RAPPORTS SOUMIS PAR LES ÉTATS PARTIES CONFORMÉMENT À L’ARTICLE 40 DU PACTE


Examen du cinquième rapport périodique du Mexique ( CCPR/C/MEX/5 )


Présentation orale


Mme BLANCA HEREDIA RUBIO, Commissaire au développement électoral du Mexique, a fait état de la vaste réforme politique dans laquelle son pays est engagé pour devenir un État démocratique où les droits de l’homme trouveront naturellement leur place.  Elle a commencé par évoquer les institutions électorales indépendantes qui ont été mises en place à cette fin et la réforme électorale qui a reconnu à différentes catégories de Mexicains la possibilité d’exercer leur droit de vote, en particulier les 30 000 électeurs qui résident à l’étranger.  Un nouveau modèle électoral a été mis sur pied, caractérisé par la prévalence du financement public sur le financement privé et la reconnaissance de la compétence du Tribunal électoral pour rendre des décisions en la matière, a ajouté la représentante.  Pour ce qui est de l’accès des citoyens au Gouvernement public, le Mexique a également fait des progrès importants, a-t-elle affirmé, soulignant les efforts déployés pour veiller à la confidentialité des données personnelles et les lois d’accès fédéral aux informations adoptés par les 32 États fédérés du Mexique. S’agissant du droit d’association, le Gouvernement du Mexique procède actuellement à l’adoption de mesures encourageant une participation plus active et a promulgué une loi qui reconnaît le droit des organisations civiles à faire entendre leur voix dans les affaires publiques.


Afin de renforcer les mesures de promotion des droits de l’homme, le Mexique a également mis au point le Programme national pour les droits de l’homme 2008-2012 et a encouragé l’élaboration de textes sur les droits de l’homme dans les États fédérés.  Des référendums ont été organisés à l’intention des peuples autochtones, a poursuivi le représentant.  Parmi les autres réformes entreprises par le Mexique, Mme Heredia Rubio a cité celle du Code de justice militaire et du Code pénal pour une période de mise en œuvre de huit ans.  Elle a ainsi expliqué que les traités internationaux font partie intégrante de la législation nationale, précisant que le Mexique est partie à presque tous les instruments de droits de l’homme, dont le deuxième Protocole facultatif au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale, la Convention des Nations Unies contre la disparition forcée des personnes et leProtocole facultatif à la Convention des Nations Unies contre la torture.  Dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la Convention des Nations Unies contre la torture, a indiqué Mme Heredia Rubio, le Mexique a réalisé des progrès, en promulguant une loi et mis en place un mécanisme fédéral de prévention de la torture.  Par ailleurs, une commission interministérielle a été établie pour sanctionner la traite des personnes, a précisé le représentant.  Avant de conclure, la Commissaire au développement électoral du Mexique a réaffirmé que son pays était engagé à poursuivre ses efforts dans la défense et la promotion des droits de l’homme dans un contexte difficile, marqué par l’impact de la criminalité organisée, et s’est dite convaincue que le Comité serait en mesure d’établir un dialogue constructif avec sa délégation en ce sens.



Réponses aux questions écrites (CCPR/C/MEX/Q/5/Add.1)


Cadre constitutionnel de l’application du Pacte (article 2)


Sur le contenu et l’état d’avancement du projet de réforme constitutionnelle approuvée par la Chambre des députés du Congrès de l’Union en avril 2009, la délégation mexicaine a jugé important d’introduire dans la législation les normes des traités internationaux ratifiés par le pays.  La Constitution du Mexique a toujours constitué un texte d’avant-garde dans la défense des droits individuels, a-t-elle dit.  Le projet de réforme constitutionnelle élargit le catalogue des droits fondamentaux, consacre constitutionnellement certains devoirs de l’État et renforce les organes nationaux de défense des droits de l’homme.  La délégation a, en particulier, souligné l’engagement du pouvoir exécutif à faire progresser cette réforme.


Égalité entre hommes et femmes, violence à l’égard des femmes et principe de non-discrimination (articles 3 et 26)


La délégation a notamment fourni des renseignements détaillés sur les activités du parquet spécial chargé des délits liés aux actes de violence contre les femmes et à la traite des personnes, et plus particulièrement sur ses attributions et les délits dont il s’occupe, le nombre de plaintes reçues, y compris des statistiques ventilées par type d’infraction et par État fédéré, les condamnations prononcées et les recours ouverts aux victimes.  De même, elle a présenté les mesures prises par le parquet pour renforcer les institutions chargées d’instruire les fémicides et de sanctionner les auteurs à Ciudad Juárez, État de Chihuaha, ainsi que les résultats de ces mesures.


D’une manière générale, des progrès institutionnels, législatifs, budgétaires et de politique publique ont été réalisés au cours des dernières décennies, a-t-elle dit.  La lutte contre la violence faite aux femmes représente une des principales priorités du Gouvernement du Mexique. 


La délégation a par ailleurs fourni des renseignements détaillés et actualisés sur les enquêtes menées concernant les allégations de violation des droits de l’homme dont des femmes auraient été victimes dans des zones franches industrielles (« maquiladoras ») situées à la frontière. 


Elle a également présenté les progrès réalisés par les entités fédérées dans l’harmonisation de leur législation avec tous les aspects de la loi générale relative à l’accès des femmes à une vie sans violence et les mesures adoptées pour faciliter cette harmonisation.


État d’exception (article 4)


La délégation s’est en outre attardée sur la lutte contre la criminalité organisée.  Les forces armées viennent en aide à la demande des autorités civiles, a-t-elle dit, notant que leur participation est strictement limitée dans le temps.  Nulle part sur le territoire du Mexique, il n’y a eu de dérogation aux droits reconnus par le Pacte, a-t-elle assuré.  Aucune violation des droits de l’homme par quelque autorité de l’État que ce soit ne sera tolérée, a-t-elle ajouté. 


Un programme de formation des droits de l’homme très ambitieux a été mis en œuvre dans l’armée du Mexique, a indiqué la délégation, soulignant la véritable volonté de transparence affichée par le Gouvernement en la matière.



Interdiction de la torture (article 7)


La délégation a indiqué que désormais, le Mexique dispose d’une loi fédérale visant à prévenir et sanctionner la torture, précisant qu’en application de cette loi, six personnes avaient été jugées pour des allégations de torture.  En outre, la loi du système général et de sécurité publique interdit au personnel des institutions de sécurité d’infliger des actes de torture.  La délégation a cependant reconnu que le Mexique avait des défis à relever dans ce domaine, notamment dans l’harmonisation de tous les instruments pertinents à l’échelle du pays.  Elle a ajouté qu’il était prévu d’évaluer l’impact de la formation reçue par les fonctionnaires mexicains pour pleinement comprendre et mettre en œuvre le Protocole d’Istanbul.


À l’issue de ces réponses préliminaires, M. NIGEL RODLEY, expert du Royaume-Uni, a posé une nouvelle série de questions.  Il a notamment dit qu’il avait des difficultés à comprendre pourquoi les militaires étaient jugés par des juridictions spéciales pour des allégations de crimes commis sur le territoire mexicain.  Évoquant la question de la torture, il a estimé que six affaires jugées constituaient un nombre infime au niveau fédéral.  « Six personnes au niveau fédéral et une ou deux affaires par an, ce n’est pas très convaincant », a souligné l’expert.  De tels chiffres ou statistiques ne font pas ressortir clairement un message de refus de la torture de la part de l’État mexicain, a-t-il fait remarquer.


M. FABIAN OMAR SALVIOLI, l’expert de l’Argentine, a noté qu’en 1999, la délégation du Mexique avait indiqué, dans son exposé, que la violence contre les femmes dans le pays n’était pas différente des mêmes violences ailleurs dans le monde.  Aujourd’hui, la délégation a montré que cette évaluation avait été erronée, s’est-il félicité.  L’expert a, par ailleurs, exprimé sa préoccupation face à la mise en œuvre de la législation pour lutter contre les discriminations.  Il a ainsi fait état d’une décision récente de la Cour suprême qui réduit les compétences de la Commission nationale des droits de l’homme.  Les commissions ne peuvent pas appliquer les traités internationaux de droits de l’homme et de ce fait, la portée des instruments juridiques internationaux en matière de droits de l’homme, notamment le Pacte relatif aux droits civils et politiques, est très faible, a-t-il fait observer.  L’expert a souhaité des informations sur la situation des femmes dans les centres détention, soulignant que des femmes se trouvaient parfois détenues dans les mêmes cellules que les hommes.


M. RAFAEL RIVAS POSADA, l’expert de la Colombie, est revenu sur la mise en œuvre de l’article 4 du Pacte.  Il s’est dit frappé par le fait que le Mexique ne fasse pas allusion aux dangers qui peuvent limiter l’exercice des droits énoncés dans le Pacte, alors qu’un grave problème de criminalité organisée sévit sur son territoire.  Le projet de réforme sur l’état d’exception évoqué par la délégation, et qui n’a pas encore été adopté, devra donc en tenir compte, a-t-il rappelé.  Il a également demandé à la délégation de préciser si cette réforme sera limitée dans le temps.  Concernant l’article 9, il a souhaité des précisions sur la suspension des droits dans le cadre de l’état d’urgence.  Rappelant que le Mexique étant un État fédéral, tous les États fédérés doivent assurer des garanties minimum pour faire respecter les droits des citoyens.  Il a également voulu savoir si ces États fédérés peuvent suspendre l’exercice de certains droits dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée.


L’experte de la France, Mme Christine Chanet, a jugé que les réponses aux questions écrites avaient été survolées, non pas par la faute de la délégation, a-t-elle dit, mais en raison de l’absence de traduction.  Sur la réforme constitutionnelle, les réserves et les déclarations interprétatives sont toutes fondées sur un même article de la Constitution, a-t-elle fait remarquer.  Aussi, la réforme constitutionnelle en cours ne constitue-t-elle pas une occasion de retirer certaines de ces déclarations interprétatives ou réserves, a-t-elle demandé.  Mme Chanet a par ailleurs souligné que la délégation n’avait pas répondu à la question écrite portant sur les raisons pour lesquelles le parquet spécialisé dans les mouvements sociaux et politiques du passé avait été démantelé en 2006.  Pourquoi a-t-on supprimé ce parquet spécialisé? a-t-elle demandé à nouveau.


M. RAJSOOMER LALLAH, l’expert de Maurice, a critiqué le fait que le dernier rapport remonte à 10 ans, ce qui a une incidence sur les travaux du Comité.  En outre, il ne ressort pas du cinquième rapport périodique que les observations finales formulées par la Comité ont été prises en compte, a-t-il relevé.  Alors que le Mexique est partie au Protocole facultatif depuis 2002, aucune communication n’a été présentée au Comité au titre de cet instrument, a-t-il fait remarquer.  L’expert a regretté que la délégation présente avec du retard son cinquième rapport périodique et le fait que les réponses écrites de l’État partie n’ont pas été traduites, comme l’a fait observer son homologue, M. ABDELFATTAH AMOR, l’expert de la Tunisie.  Ce dernier a souhaité des précisions sur l’invocation du Pacte devant les tribunaux et sur la réaction des tribunaux concernant l’application du Pacte.  La Cour suprême du Mexique avait reconnu au Pacte « une valeur infra-institutionnelle mais supra-législative », a-t-il noté.  Rappelant cependant que, selon un arrêt rendu récemment, cela ne semble pas être nécessairement le cas.  L’expert de la Tunisie a demandé à la délégation d’expliquer plus en détail cette question.


D’autre part, on a le sentiment que les États fédérés ne suivent pas toujours à la lettre la mise en œuvre des dispositions du Pacte, a relevé l’expert, qui a demandé des éclaircissements à ce sujet.  S’agissant du statut, de la condition et des droits des femmes, la société mexicaine ne semble pas toujours suivre les réformes entreprises par l’État, qui, a-t-il rappelé, porte la responsabilité première à cet égard.  Ainsi, l’image de la femme dans les manuels scolaires ou dans les médias laisse penser qu’il reste beaucoup à faire.  Il faudrait faire changer les mentalités pour amener la société mexicaine à évoluer, a suggéré l’expert de la Tunisie avant de conclure.


M. JOSÉ LUIS PEREZ SANCHEZ-CERRO, l’expert du Pérou, a observé des carences persistantes en matière normative, notamment sur la question de l’égalité entre les sexes.  L’expert a souligné également la nécessité pour l’État fédéral de protéger l’exercice de la liberté d’expression.  Par ailleurs, a-t-il estimé, la torture est utilisée et des condamnations sont prononcées contre des personnes dont la culpabilité n’a pas été prouvée.  L’expert a de même fait état de la persécution dont fait l’objet des défenseurs des droits de l’homme.  La législation mexicaine, a-t-il dit, ne reconnaît pas à sa juste mesure le phénomène de la violence contre les femmes.  Il a ainsi demandé au Gouvernement du Mexique de réviser l’intégralité du système pénitentiaire dans le pays pour intégrer cette question.


Sur ce même sujet, Mme HELEN KELLER, l’experte de la Suisse, a estimé que les prisons mixtes constituaient une violation flagrante des dispositions du Pacte.  Elle a demandé à la délégation de préciser le nombre de femmes qui se trouvent dans les prisons mixtes.  Elle lui a également demandé de préciser les mesures prises par le Mexique pour résoudre ce problème et protéger ces femmes.


Mme JULIA ANTONELLA MOTOC, l’experte de la Roumanie, a déclaré qu’en dépit du fait qu’elle lit l’espagnol, les réponses données quant à la réforme constitutionnelle n’étaient pas toujours très claires.  Elle a également demandé des éléments d’information supplémentaires sur la participation politique des femmes, les droits autochtones et aux droits des enfants.  M. MICHAEL O’FLAHERTY, l’expert de l’Irlande, a demandé de préciser la place qu’occupe la lutte contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, sur laquelle des écarts préoccupants entre la théorie et la pratique persistent.  Quels sont les efforts déployés par le Mexique pour changer les perceptions des minorités sexuelles?  Il a souhaité en outre en savoir davantage sur le statut de la Commission nationale des droits de l’homme.


Répondant à certaines des questions posées, la délégation du Mexiquea indiqué à M. Salvioli que l’étude la plus complète sur les droits des femmes avait été réalisée au début des années 2000.  En dépit des changements que nous avons essayé d’introduire, il semble que nous n’ayons pas réussi à réduire les violences faites aux femmes. « Nous en avons conclu qu’il existait un décalage considérable entre les dispositions juridiques existantes et les comportements socioculturels, qui participent de la reproduction de schémas violents ».  La violence commise à Ciudad Juarez diffère de celle qui sévit à Tijuana, en raison de comportements sociaux variables d’une région à l’autre, selon que l’on se trouve dans une zone franche industrielle (maquidora) ou dans une zone rurale isolée.  Le Gouvernement du Mexique a l’intention d’atténuer ces violences, où qu’elles se produisent, notamment en lançant un programme d’action préventif à moyen terme, a expliqué la délégation.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Commission de la condition de la femme: inquiétude face à la sous-représentation persistante des femmes dans la vie politique

FEM/1784

Commission de la condition de la femme: inquiétude face à la sous-représentation persistante des femmes dans la vie politique

05/03/2010
Conseil économique et socialFEM/1784
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme

Cinquante-quatrième session

11e et 12e séances – matin et après-midi


COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME: INQUIÉTUDE FACE À LA SOUS-REPRÉSENTATION PERSISTANTE DES FEMMES DANS LA VIE POLITIQUE


À son cinquième jour, le débat de haut niveau de la Commission de la condition de la femme a été l’occasion pour de très nombreuses délégations, parmi la trentaine qui a pris la parole, d’exprimer leur inquiétude face à la persistance d’écarts importants dans la représentation des hommes et des femmes en politique, sphère pourtant essentielle pour mettre les stratégies publiques au service de l’égalité entre les sexes.


La Commission a également organisé une table ronde consacrée à la « Commémoration du trentième anniversaire de la CEDAW* » au cours de laquelle les délégations ont reconnu l’impact positif de la Convention sur la lutte pour la parité hommes-femmes.


Si certains pays, notamment l’Algérie, le Lesotho et le Suriname ont pu se vanter d’une meilleure représentation des femmes en politique, la majorité des délégations a été forcée de constater que les progrès restent lents dans ce domaine.


« Il n’existe aucun obstacle réel à l’entrée des femmes en politique au Sri Lanka et pourtant elles ne représentent que 5% des parlementaires et 3% des autorités locales », a notamment déploré le représentant de ce pays.


Même des pays développés comme l’Irlande ont signalé qu’alors que leurs citoyennes occupaient de nombreux postes à responsabilités, elles étaient encore largement sous-représentées en politique.


Dans le rapport qu’il a soumis à la Commission**, le Secrétaire général parle d’une « sous-représentation manifeste » des femmes au niveau des processus de décisions les plus élevés.  Il dénonce le manque de volonté des partis politiques et des hommes dirigeants ainsi que les stéréotypes sexistes et les attitudes discriminatoires, en particulier la prétendue incapacité des femmes à diriger.


Il relève, par exemple, que de nombreux électeurs, y compris les femmes, continuent de préférer des candidats masculins.  Tout en convenant que la politique a permis de réaliser une « avancée importante », le Secrétaire général signale que leur application reste inégale.


Il a pointé aussi le doigt sur la difficulté à concilier vie professionnelle et vie familiale, obstacle important à la pleine participation des femmes à la vie politique et publique.  De nombreuses délégations ont d’ailleurs aujourd’hui mis en avant les mesures prises par leur pays pour améliorer le système des crèches et des garderies.


Lors d’une séance précédente,  la représentante de l’Union interparlementaire (UIP) avait signalé que plus d’un quart des Parlements dans le monde comptent moins de 10% de femmes.  Elle avait attribué la marginalisation des femmes en politique au financement des campagnes, à la violence des campagnes électorales et à la discrimination.  Elle avait notamment accusé les partis politiques d`être de véritables « goulets d’étranglement » pour la progression des femmes en politique.


Au cours de la table ronde sur les 30 ans de la CEDAW, « un jalon qui est venu combler les lacunes des législations nationales », une des 23 experts du Comité chargé de suivre l’application du texte dans les États parties a insisté sur l’objectif commun de la CEDAW et du Programme d’action de Beijing.


Elle a avoué que ce dernier texte était « plus explicite » sur les mesures à prendre.  Le Comité, a-t-elle confié, se base sur le Programme d’action pour formuler ses recommandations aux États parties à la Convention.


La Commission de la promotion de la femme poursuivra son débat lundi 8 mars à partir de 10 heures.


La Commission de la condition de la femme poursuivra son débat lundi 8 mars à partir de 10 heures.


*  Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard

   des femmes

** E/CN.6/2010/2



SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIe SIÈCLE »


Suite du d ébat général


Mme VABAH KAZAKU GAYFLOR, Ministre du genre et du développement de Libéria, a expliqué que son gouvernement avait lancé en 2009 un programme ambitieux pour accélérer la mise en œuvre du troisìème Objectif du Millénaire pour le développement (OMD 3) relatif à l’égalité entre les sexes et renforcer la participation des femmes à la vie économique.  Ce programme s’adresse à des dizaines de milliers de femmes, en particulier celles vivant dans les zones rurales.  Elles bénéficient ainsi d’une formation dans les domaines agricoles et d’un accès élargi au microcrédit et aux marchés, a dit la responsable libérienne.  Elle a ajouté que ce programme était complété par des initiatives appuyées par la Banque mondiale ou encore la « Nike Fondation ».


Notre objectif est de faire des femmes des moteurs du développement, a résumé Mme Gayflor.  S’agissant de la lutte contre la violence à l’égard des femmes au Libéria, elle a souligné que son Gouvernement avait mis en place une cour de justice chargée de traduire en justice les auteurs de crimes sexuels.  De plus, grâce à des fonds externes, le Gouvernement a pu construire dans la capitale les premiers logements pour abriter les survivantes de la violence sexuelle.


M. JOHN MOLONEY, Ministre d’État chargé de l’égalité, des personnes handicapées et de la santé mentale de l’Irlande, a indiqué que la croissance économique de son pays était imputable au fait que le nombre de femmes présentes sur le marché du travail avait augmenté de 60% depuis les années 90, conséquence des différentes mesures incitatives prises par le Gouvernement.  Il a notamment évoqué l’introduction d’un revenu minimum, l’amélioration du système des crèches  et la prolongation du congé de maternité.  Il a précisé que les femmes occupaient un plus grand nombre de postes à responsabilités mais qu’elles étaient encore sous-représentées en politique.


Le Ministre a ensuite expliqué que l’Irlande avait adopté une stratégie de lutte contre la traite et contre la violence faite aux femmes.  Il a affirmé que la sexospécificité était une des priorités des programmes d’aide au développement de son pays, lequel accorde une attention particulière à la crise alimentaire et à la pauvreté extrême.  M. Moloney a également fait part de l’attachement de son pays à la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité.


Mme MATHABISO LEPONO, Ministre de la parité et de la jeunesse, des sports et des loisirs du Lesotho, a en particulier souligné les progrès réalisés par son pays en matière de parité et d’émancipation des femmes.  Afin d’accroître la représentation des femmes dans les structures gouvernementales locales, une loi a été adoptée en 2005 qui garantit un quota de 30% aux élections locales.  Au sein des cabinets ministériels, les femmes occupent 32,2% des postes, tandis qu’il y a 45,5% de femmes juges, 60% de vice-ministres et 27% de femmes parlementaires.  Conscient de l’importance de l’éducation comme moyen d’émanciper les femmes et les filles, le Gouvernement du Lesotho rend progressivement l’éducation gratuite, accessible et obligatoire.  Le Lesotho a même dépassé la parité en matière d’accès à l’éducation primaire, dont bénéficient 82% de filles et 75% de garçons.  La Ministre a également affirmé que la violence contre les femmes et les filles, la mortalité maternelle, le VIH/sida et le trafic des êtres humains constituaient des défis tenaces pour le Gouvernement, et a énuméré les différents plans, lois et actions mis en oeuvre pour les combattre.


Mme CHINAMI NISHIMURA, Vice-Ministre des affaires étrangères du Japon, a indiqué que la nouvelle administration de son pays accordait une attention particulière à la promotion de l’égalité entre les sexes.  Une société véritablement équitable, a-t-elle estimé, exige une bonne coopération et une bonne collaboration avec les organisations internationales et les ONG.  Après avoir évoqué la création, en 2005, de l’Initiative pour le genre et le développement, Mme Nishimura a convenu qu’il était difficile de passer au-delà du plafond de verre et que malgré les progrès réalisés, il restait encore beaucoup à faire.  Le Japon, a-t-elle ajouté, lancera cette année son troisième plan de base pour l’égalité entre les sexes et compte notamment améliorer sons système de crèches, a-t-elle dit, avant d’indiquer que la loi contre la violence domestique avait été amendée afin d’élargir son champ d’application et établir de meilleurs systèmes de protection.  La Vice-Ministre a aussi attiré l’attention sur le plan de lutte contre la traite.


Mme HOU SAMITH, Secrétaire générale du Conseil national pour les femmes du Cambodge, a notamment affirmé que son pays avait établi des cadres légaux, politiques et institutionnels pour régler les problèmes de la violence contre les femmes et du trafic des femmes et des filles.  De même, la participation des femmes dans la prise de décisions à tous les niveaux a été accrue.  Il y a, a-t-elle dit, des femmes vice-gouverneurs dans tous les districts et provinces.  Le pourcentage des femmes élues comme conseillères communales a doublé, tandis qu’au moins une femme siège parmi les trois responsables de villages.  Bien que des progrès importants aient été réalisés, le Ministère de la condition de la femme reste confronté à des obstacles dans le domaine de la promotion de l’égalité entre les sexes et de l’émancipation des femmes, a-t-elle souligné.  Elle a ainsi mis l’accent sur la nécessité de sensibiliser davantage à l’importance de la parité dans le développement et la réduction de la pauvreté.


M. HAMIDOU GARBA MAMADOU, Secrétaire général du Ministère de la promotion de la femme et de la protection de l’enfance du Niger, a indiqué que son Gouvernement avait mis en place une initiative genre, appuyée par le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et le projet de renforcement de l’équité en matière de genre financé par la Banque africaine de développement (BAD).  Ces deux projets, a-t-il dit, sont assortis de stratégies de sensibilisation et de formation à l’appui d’une véritable politique en faveur de l’émancipation des femmes nigériennes.  Quelque 22 cellules genres ont été créées au sein des ministères et de certaines institutions de l’État, afin notamment de faciliter la conduite de politiques sectorielles ciblées, a encore précisé M. Mamadou.  Pour le responsable nigérien, le rapprochement récent entre les chefs coutumiers et le Gouvernement ont permis de faire évoluer les mentalités dans le sens d’une plus grande tolérance et d’une meilleure compréhension quant à la nécessité de promouvoir les droits de la femme.  La mise en œuvre d’un document de consensus nous permettra de faire reculer les violences dont sont victimes les femmes et les jeunes filles et garantir un plein épanouissement de la femme nigérienne, a souhaité M. Mamadou.


Mme OURO-AISSAH AKANTI, Directrice de la coopération et de la promotion des activités économiques de la femme du Ministère de la promotion de la femme du Togo, a noté que le processus d’intégration de la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) a permis de connaître un début de réduction des disparités de genre dans certains secteurs sensibles tels que la sécurité, les médias et le rôle de la femme.  Au Togo, l’éducation pour tous comme base de l’égalité des chances et de la lutte contre la pauvreté sur le long terme, est un des points clefs de la stratégie de développement du Gouvernement, a-t-elle dit.  Concernant la santé, elle a mis en avant le plan national 2009-2013 dans le cadre duquel des actions précises ont été engagées à court, moyen et long termes.  Sur le plan économique, une stratégie nationale pour la microfinance couvrant la période 2008-2012 met un accent particulier sur le renforcement de certaines filières agricoles où excèlent les femmes.


Mme FAITH WEBSTER, Directrice exécutive du Bureau de la condition de la femme de la Jamaïque, a indiqué que son Gouvernement était particulièrement préoccupé par le problème de la violence faite aux femmes et avait déployé de nombreuses mesures pour lutter contre ce fléau.  Elle a notamment évoqué l’adoption d’une loi contre la violence domestique et la pornographie infantile.  Elle a également indiqué qu’un Comité avait été établi pour élaborer une politique nationale sur le genre et que le Gouvernement avait fait de nombreux efforts dans les domaines de la réduction de la pauvreté, de la santé sexuelle et reproductive et de l’éducation.  Mme Webster a ensuite signalé que la participation des femmes au processus de prise de décisions demeurait faible.  Elle a notamment indiqué que malgré le fait que 50% des syndiqués étaient des femmes, 39% seulement des postes à responsabilités leur étaient offerts.  Leur absence est notable dans les conseils d’administration des banques, a-t-elle ajouté.


Mme MARIE-JOSEE BONNE, Conseillère spéciale au Ministère de la santé et du développement social des Seychelles, a fait savoir que la principale activité de son Gouvernement en 2010 serait de finaliser le rapport qu’il présentera à la CEDAW à sa session d’octobre.  Elle a ajouté que son pays comptait réaliser un audit national sur la question de la violence domestique en vue de modifier le Code pénal et de fournir ainsi une protection renforcée aux victimes de la violence fondée sur le genre.


M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a indiqué que son pays avait créé un plan d’action national pour les femmes et un ministère pour le développement des enfants et l’émancipation de la femme, et qu’il centrait notamment ses efforts sur l’émancipation économique des femmes.  Il a indiqué que 32% des femmes sri-lankaises étaient employées dans le secteur informel et 40% dans le secteur formel et que le nombre de femmes inscrites à l’université avait augmenté de plus de 50%, un bon présage pour l’avenir, a-t-il dit.  Il a par ailleurs précisé que 48% des travailleurs migrants originaires du Sri Lanka était des femmes.


Après avoir passé en revue les acquis dans le secteur de la santé, M. Kohona a indiqué qu’alors qu’il n’existe aucun obstacle à l’entrée des femmes en politique, 5% seulement des parlementaires et 3% des autorités locales étaient des femmes.  Il a invoqué des défis socioculturels pour expliquer cette situation qui a poussé le Gouvernement à lancer plusieurs programmes pour promouvoir la représentation des femmes.  Il a aussi parlé de la loi contre la violence domestique et de l’aggravation du harcèlement sexuel dans le pays.


M. SIRODJIDIN ASLOV (Tadjikistan) a souligné que son pays avait intégré des cellules gouvernementales spécialisées sur les questions de genre à tous les niveaux.  Un conseil de coordination s’assure qu’un appui politique et financier est maintenu pour permettre l’intégration durable de ces questions dans les législations nationales, a-t-il ajouté, en mettant l’accent sur les efforts menés actuellement pour renforcer le droit à la propriété des femmes.  L’amélioration de l’éducation des filles dans les zones rurales est également une priorité du Gouvernement, de même que la promotion de l’entreprenariat pour réduire le chômage des femmes, particulièrement touchées en ces temps de crise, a encore dit le représentant.


M. CARSTEN STAUR (Danemark) a déclaré que l’égalité entre les sexes était nécessaire pour réduire la pauvreté et promouvoir la croissance économique.  Malgré la situation favorable des femmes danoises, il reste encore beaucoup à faire, a reconnu le représentant, en parlant de l’écart des salaires, de la faible présence des femmes aux plus hauts postes et du problème de la violence et de la traite.  Il a indiqué que le Gouvernement venait de lancer une charte qui engage les entreprises à assurer l’égalité entre les sexes aux postes de direction. Plusieurs plans d’action contre la violence domestique ont été lancés ainsi que des mesures pour faciliter l’émancipation des femmes migrantes.  Le représentant a expliqué que le marché du travail pouvait être discriminatoire mais que des initiatives avaient été lancées pour corriger la situation et combler, par exemple, l’écart des salaires.


M. AHMAD AL JARMAN (Émirats arabes unis) a indiqué que son pays continuait de consentir des efforts importants pour établir une culture de l’équité et de la justice, notamment dans les secteurs de l’éducation et dans les médias.  Nous nous efforçons de lever les obstacles sociaux et psychologiques dans la sphère du travail et nous encourageons par des mesures concrètes la participation active des femmes dans les processus de prise de décisions politiques.  Le représentant a par ailleurs parlé du sort des femmes palestiniennes en exhortant notamment la communauté internationale à intensifier son appui et son assistance aux habitantes des territoires occupés et des camps de réfugiés.


M. HERMAN SCHAPER (Pays-Bas) a estimé que les résultats accomplis jusqu’à présent étaient insuffisants et qu’il fallait mettre en œuvre le Programme d’action de Beijing avec plus de vigueur.  Il s’est réjoui que la présence des femmes sur le marché du travail se soit renforcée dans son pays.  Il a engagé les gouvernements à renforcer leurs politiques en matière de santé en accordant une attention particulière aux problèmes de la violence et du VIH/sida ainsi qu’aux droits sexuels et reproductifs.  Il a estimé que les jeunes devaient être sensibilisés à l’importance de l’égalité entre les sexes et participer aux processus de prise de décisions.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a plaidé pour un effort synergique visant à atténuer les efforts de la crise économique mondiale sur les femmes, à les préserver de la discrimination et des abus de toutes sortes et à mobiliser les fonds et ressources nécessaires à la réalisation des objectifs internationaux de développement.  Pour le représentant, l’adoption de la résolution A/63/311 de l’Assemblée générale a marqué une étape importante en faveur de l’émancipation des femmes à travers le monde.  En établissant une entité de l’ONU chargée de l’égalité des sexes et de l’émancipation de la femme, les Nations Unies pourront unifier leur action.  Le représentant a souligné que le nombre de femmes algériennes élues à l’Assemblée nationale était passé de 13 en 2000 à 38 en 2007.


Mme CELIA CHRISTOPHER (Saint-Kitts-et-Nevis) a indiqué que les femmes de son pays avaient accès à l’éducation et que la violence domestique avait été criminalisée en 2000.  Elle a reconnu que la représentation des femmes à tous les niveaux des processus de prise de décisions demeurait un défi important.  Des progrès ont été réalisés à l’exception du domaine politique où l’on est encore loin d’avoir atteint la masse critique de 30%, a-t-elle indiqué.  Elle a néanmoins signalé qu’une femme occupait actuellement le poste de Ministre du genre.


Après avoir passé en revue les diverses conventions signées par son pays, la représentante a estimé que la protection des droits des fillettes résidait au cœur du Programme d’action de Beijing, car une enfance heureuse est, selon elle, nécessaire à l’épanouissement des femmes adultes.  Elle a ensuite indiqué que son gouvernement avait renforcé ses politiques de protection des filles et avait lancé des programmes éducatifs à l’intention des parents afin de protéger les filles des « prédateurs mâles ».  Les mères adolescentes peuvent dorénavant poursuivre leur éducation, a-t-elle ajouté.


Mme CARMEN MARIA GALLARDO HERNANDEZ (El Salvador) a assuré que son gouvernement accordait la plus haute importance à la promotion des droits des migrantes.  Nous nous livrons périodiquement, dans le cadre du Conseil des Ministres de la promotion de la femme d’Amérique centrale, à un examen de la situation de ces femmes vulnérables tant dans leur pays d’origine que dans le pays d’accueil, a-t-elle signalé.  C’est également à cette échelle que les pays de la région se sont engagés dans un dialogue direct et ouvert sur les mesures de protection sociale à privilégier pour atténuer l’impact négatif de la crise économique et financière internationale sur les femmes et les jeunes filles, qui, au Salvador, représentent 53% de la population totale, a encore indiqué la représentante.


M. GÉRARD ARAUD (France) a engagé les États Membres à réaffirmer leur condamnation de la violence faite aux femmes et de l’excuse qu’est le « relativisme culturel ».  Il a évoqué la tenue, au mois de novembre dernier, de la réunion des Ministres de la promotion de la femme de l’Union de la Méditerranée, avant de se dire convaincu que l’égalité entre les sexes est une condition essentielle du développement économique.  Il a de plus indiqué que la France participerait à la création, avec le Liban, la Jordanie et le Maroc, de la Fondation des femmes pour la Méditerranée.  La cause de la violence faite aux femmes est celle de l’humanité tout entière, a-t-il ajouté, évoquant notamment les violences subies par les femmes de la région des Kivus en République démocratique du Congo (RDC).  Le représentant a poursuivi en affirmant que les stéréotypes du genre sont un des obstacles les plus difficiles à surmonter, mais que la France s’était engagée à lutter contre ce phénomène.  Il a signalé l’existence d’une proposition de loi qui permettrait de renforcer la législation actuellement en vigueur en France.


M. GEORGE TALBOT (Guyana) a souligné que son Gouvernement a initié des programmes volontaires pour, par exemple, aider les mères célibataires à lancer leur propre entreprise.  L’accent est mis sur la formation et le renforcement des compétences, a-t-il ajouté.  Il a ensuite dit un mot sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes dans son pays, qui s’appuie sur une loi adoptée en 1996 pour aider les victimes au travers d’un réseau d’établissements spécialisés déployé sur l’ensemble du territoire.  Nous participons également de manière très active à la campagne lancée en 2008 par Ban Ki-moon, « Tous unis pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes! », une initiative que nous avons relayée au plan national, en menant notre propre campagne complémentaire, « Stamp It Out », a-t-il fait savoir.  Il a précisé que cette dernière campagne avait pour but de mettre fin aux stéréotypes sexistes sur lesquels reposent des croyances patriarcales qui bloquent tout progrès en matière d’égalité entre les sexes.


Mme BELEN SAPAG (Chili) a indiqué que son pays était dirigé par une femme et que son Gouvernement avait réussi à mettre en œuvre plusieurs politiques paritaires à l’échelle nationale.  Elle s’est félicitée de la création prochaine, au sein de l’ONU, de la nouvelle « entité composite » et a voulu qu’elle ait des ressources suffisantes.  Elle a ensuite indiqué que des programmes de protection sociale pour les femmes enceintes et les enfants avaient été mis sur pied dans son pays, et qu’une loi sur la planification familiale avait également été adoptée.  La représentante a aussi évoqué les programmes lancés pour enrayer la violence faite aux femmes.  Un plan d’action sur la résolution 1325 du Conseil de sécurité a également été adopté en 2008, a-t-elle ajouté, avant de se féliciter de la nomination de Mme Margot Wallström au poste de Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit.


M. MORACHI SINHASENI (Thaïlande) a indiqué que son Gouvernement se faisait fort de promouvoir l’émancipation de la femme thaïlandaise par le biais des médias, qui représentent selon lui une arme de choix pour mettre fin aux stéréotypes sexistes.  La Thaïlande s’efforce également d’appliquer les recommandations des experts de la CEDAW, en ce qui concerne notamment le mariage et les relations familiales, a-t-il ajouté.  Le représentant a de plus signalé que la situation climatique et les dernières catastrophes naturelles d’ampleur régionale ont incité son Gouvernement à accroître la participation des femmes aux activités de protection de l’environnement.  Chaque année, nous remettons des prix pour récompenser la contribution de femmes à la promotion de l’égalité entre les sexes et à la préservation de notre patrimoine naturel, a encore fait savoir le représentant.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a indiqué que l’émancipation de la femme syrienne était consacrée par la Constitution et les lois du pays, ainsi que par le climat socioculturel qui a été édifié en Syrie au cours des dernières années.  Le représentant s’est dit étonné que le rapport du Secrétaire général passe sous silence la situation des femmes vivant sous occupation étrangère, notamment celle des femmes du Golan syrien occupé, alors que sa délégation avait présenté un rapport détaillé sur ce point.  « Cette lacune est inexcusable et porte atteinte aux efforts déployés par l’ONU en matière d’émancipation de la femme », a-t-t-il estimé.


M. AK ABDUL MOMEN (Bangladesh) a notamment souligné qu’en plus des 62 femmes siégeant au Parlement, son pays pouvait se targuer d’une participation importante des femmes aux plus hauts niveaux politiques.  Notre Premier Ministre et le leader de l’opposition sont des femmes, a-t-il indiqué.  Il a ajouté que dans le domaine du maintien de la paix, où le Bangladesh est très présent, de nombreuses Casques bleus bangladaises ont été déployées dans des zones sensibles.  La mise en œuvre de la résolution 1325 sur les femmes et les conflits armés doit aller de pair avec l’augmentation de la participation des femmes aux processus de paix, de gestion des crises régionales et de relèvement postconflit, a-t-il estimé.


M. JOSE LUIS CANCELA (Uruguay) a indiqué que son pays avait connu une transformation profonde ces dernières années grâce à l’avènement de la démocratie et à l’adoption d’un plan national sur la parité.  Le Gouvernement a également adopté des lois pour enrayer la violence domestique, a dit le représentant en reconnaissant qu’il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine.  Il a aussi évoqué la loi sur la réglementation du travail domestique, tout en soulignant que la discrimination sur le marché du travail et les écarts salariaux persistent.  Il s’est félicité des progrès réalisés dans le domaine de la santé et a engagé la communauté internationale à renforcer son aide aux pays en développement.


      M. SAVIOUR F. BORG (Malte) a souligné que son pays plaçait l’appui à la famille au centre de ses politiques nationales.  La femme est la clef de voûte de la famille et Malte est attachée, sous ce principe, à la défense du droit à la vie, a ajouté le représentant.  En renforçant l’autonomie des femmes, le rôle de la famille est lui-même revalorisé, a-t-il encore affirmé, précisant que Malte mettait en œuvre des politiques et des mesures propices à l’accès au marché du travail des mères de famille.  Un effort particulier est fourni dans les domaines de la formation afin, entre autres, de favoriser le retour au travail des mères dans les mois ou les années suivant l’accouchement, a également expliqué M. Borg.  Il a aussi souligné que Malte s’efforçait, dans le cadre d’un dialogue avec toutes les parties concernées, d’améliorer l’équilibre entre vie familiale et vie professionnelle de ses citoyens.


Mme TSEGGA GAIM MISGUN, Directrice du Département des services sociaux et de la réintégration de l’Union nationale des femmes d’Érythrée, a indiqué que son pays avait enregistré d’énormes progrès en matière d’éducation des filles.  Des mesures de discrimination positive ont été introduites et le taux d’inscription à l’université est passé de 12 à 34%, a-t-elle notamment expliqué.  Elle a indiqué que le taux de mortalité maternelle avait chuté et que des lois pénalisant les mutilations génitales féminines avaient été adoptées.  Elle a signalé que 34% des personnes qui profitaient des réformes agraires étaient des femmes.  La représentante a cependant ajouté que les efforts consacrés à la réduction de la pauvreté extrême connaissaient d’importants défis du fait de la récurrence de la sécheresse.  Elle a ensuite estimé que l’absence de paix dans la corne de l’Afrique avait laissé de graves séquelles sur la population civile, en particulier les femmes et les enfants.  Elle a engagé la communauté internationale à demander le retrait des troupes éthiopiennes d’Érythrée.


M. HENRY M. MAC DONALD (Suriname) a assuré qu’en dépit des disparités persistantes entre hommes et femmes, des progrès ont été accomplis dans son pays en matière de participation des femmes à la vie politique.  Dans les cabinets ministériels, nous sommes passés d’une représentation de 6% en 1987 à 18% en 2005, a-t-il dit.  Il a ajouté qu’au Parlement, la représentation féminine était passée de près de 8% en 1987 à 25% en 2005.  Le représentant a également fait savoir que des études approfondies étaient actuellement en cours pour évaluer au plus près la question de l’égalité entre les sexes et la position de la femme dans la société.  Ce sera sur la base des résultats que nous identifierons les disparités les plus graves et tenterons d’y remédier par des politiques volontaristes engageant toutes les forces sociales du Suriname, a-t-il affirmé.


M. ABDALMAHMOOD ABDALHALEEM MOHAMAD (Soudan) a indiqué que les femmes soudanaises occupaient 18,6% des sièges au Parlement et qu’elles bénéficiaient du droit de vote depuis les années 60.  Les Soudanaises peuvent former des partis politiques dont plusieurs comptent aujourd’hui des femmes aux plus hauts postes, a-t-il expliqué.  M. Mohamad a aussi signalé que des politiques avaient été lancées pour améliorer la maternité et la santé des femmes.  Il s’est réjoui des progrès importants du programme « L’éducation pour tous » et du fait que les inégalités dans l’éducation secondaire avaient pu être corrigées.  Le représentant a également fait part des programmes de microcrédit et de la Stratégie nationale contre la violence faite aux femmes.  Il a ensuite estimé que la communauté internationale devait accorder une attention particulière à la situation des femmes vivant sous occupation étrangère et annuler la dette des pays les moins avancés.


M. BERTIN BABADOUDOU (Bénin) a évoqué les progrès réalisés dans son pays ces dernières années grâce aux investissements du Gouvernement et de la société civile.  Depuis 2001, des documents de base visent à faire de l’égalité le fondement d’une participation égale à la prise de décisions nationale et locale et à améliorer l’accès des femmes aux ressources productives et à leur contrôle, a ajouté le représentant.  Il a expliqué que l’exécution des plans nationaux en matière de genre avait pour objectif d’améliorer l’environnement juridique en vue de valoriser durablement le statut social et consolider les mesures de protection de la femme et de la fille béninoises.  Des lois contre le harcèlement et la mutilation ont été adoptées à cette fin, et le Gouvernement s’emploie à encourager activement la scolarisation égale des garçons et des filles ainsi que la participation accrue des béninoises à l’activité économique du pays.  Le représentant a conclu en appuyant la création de la nouvelle « entité composite » de l’ONU sur le genre, qui constituera selon lui un cadre déterminant pour synchroniser la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a estimé que l’émancipation des femmes était une condition sine qua non pour la réalisation des OMD, et que la communauté internationale devait être à la hauteur de ses engagements en matière d’aide au développement.  Il a rappelé que l’émancipation des femmes était une réalité en Inde depuis près de trois millénaires, et que l’égalité de statut entre hommes et femmes avait joué un rôle important lors de l’indépendance du pays.  En 2001, l’Inde a mis sur pied une Politique nationale pour l’émancipation des femmes qui vise notamment, le renforcement de leur participation à la vie politique et économique, leur accès à l’éducation et aux soins de santé et l’élimination de la violence à leur égard.  M. Puri a également évoqué l’adoption du onzième plan quinquennal pour le développement couvrant la période 2007-2012 et qui met l’accent sur le rôle des femmes dans l’économie.  Il a aussi attiré l’attention sur le lancement de la campagne « L’éducation pour tous ».


      M. PETKO DRAGANOV, Secrétaire général adjoint de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a plaidé pour que le commerce devienne un instrument d’émancipation des femmes et de réalisation de la parité entre les sexes.  La crise a démontré le besoin d’un changement complet de nos approches pour rendre la mondialisation plus équitable, a-t-il ajouté.  Nous devons nous baser sur ce que nous savons, et par exemple, le fait qu’il existe une très forte corrélation entre l’égalité de genre et la compétitivité nationale, a souligné M. Draganov.  Il a fait savoir que la CNUCED, par le biais de son nouveau programme sur le commerce, le genre et le développement, jouerait son rôle pour promouvoir, dans les pays les plus durement frappés par la crise la participation des femmes à l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies de développement socioéconomique et humain.


Mme PAM RAJPUT, Caucus des femmes de la région Asie-Pacifique, a souligné qu’en dépit des résolutions du Conseil de sécurité sur les femmes et les conflits armés et l’appel personnel du Secrétaire général en faveur de la lutte contre la violence à l’égard des femmes, ces dernières étaient toujours confrontées à des problèmes majeurs, dans la région.  La montée du péril climatique et du fondamentalisme religieux ou encore la conjonction des crises économique, énergétique et alimentaire nourrissent la violence fondée sur le sexe, a-t-elle estimé.  Elle a appelé les gouvernements à réaffirmer plus que jamais leur engagement à lutter efficacement contre l’impunité, et leur a demandé d’associer les femmes aux efforts de protection de l’environnement.


Table ronde sur le thème « Commémoration de l’adoption, il y a 30 ans, de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) »


Mme DUBRAVKA SIMONOVIC, Experte du Comité CEDAW et Directrice de la Division des droits de l’homme du Ministère des affaires étrangères de la Croatie, a indiqué que la CEDAW et le Programme d’action de Beijing étaient essentiels à l’émancipation des femmes et qu’il importait de se concentrer sur les voix convergentes qui existent entre ces deux initiatives.  Elle a rappelé qu’en 1999 la CEDAW avait été améliorée par l’ajout de son Protocole facultatif, avant d’annoncer qu’au cours de cette session la Commission allait adopter une résolution « très importante » qui réaffirme l’importance de la parité homme-femme.  La ratification universelle de la CEDAW n’a pas encore été atteinte mais des progrès importants ont été réalisés, dont la levée des réserves à certains articles.


Mme Simonovic a aussi annoncé qu’à partir de 2010, le Comité CEDAW tiendra trois séances annuelles, ce qui lui permettra d’examiner davantage de rapports de pays.  Elle a rappelé que 127 États n’avaient pas présenté les rapports dus.


Insistant sur l’objectif commun de la CEDAW et du Programme d’action de Beijing, Mme Simonovic, a toutefois estimé que le Programme d’action de Beijing était plus explicite en ce qui concerne les actions à prendre.  Le Comité CEDAW, a-t-elle avoué, se base sur ce texte pour formuler ses recommandations aux États Membres.  Les lois antidiscriminatoires sont un autre exemple des liens très forts qui existent entre la CEDAW et le Programme d’action, a ajouté l’experte, avant d’appeler les États à utiliser ces deux instruments d’une manière intégrée.


Mme SAPANA PRADHAN-MALLA, Avocate népalaise et spécialiste de la défense des droits de la femme, a déclaré que dans de trop nombreux cas, les normes et dispositions juridiques des pays peuvent constituer une discrimination car ces règles dépendent de pratiques coutumières archaïques, comme par exemple certaines formes de mariage.  Le problème auquel nous nous heurtons c’est en quelque sorte que le désavantage des femmes est institué de droit, a-t-elle dit.  Il faut ainsi des années pour faire bouger les choses car les modifications de législations prennent du temps à cause des oppositions dans les parlements qui peuvent bloquer toute avancée.  Une fois que les législations sont enfin alignées sur le droit international, c’est au tour des mentalités d’évoluer.


La spécialiste a assuré que l’adoption de la CEDAW a posé un véritable jalon.  La CEDAW a pu, comme en Inde, combler des lacunes pour lutter par exemple contre le harcèlement sexuel au travail.  Elle a pu parfois être utilisée comme une référence par des autorités nationales dans des cas de jurisprudence.  « En résumé, la CEDAW intervient quand il ne reste plus que des règles coutumières, parfois aussi graves que le viol conjugal, qui s’opposent de manière flagrante au droit international, fondé sur un consensus quasi universel ».


La CEDAW est un instrument de sensibilisation pour faire évoluer les mentalités autant que les législations.  En concernant autant les juristes que les acteurs de la société civile et les organisations des droits de l’homme, la Convention aide sans nul doute à faire comprendre que les droits de la femme ne vont pas à l’encontre des droits de l’homme, a déclaré la panéliste.


M. ANDREW BYRNES, Professeur australien de droit international et auteur de plusieurs publications sur la CEDAW, a estimé que les recommandations de la CEDAW portant sur la lutte contre la violence, la participation à la vie politique et publique, les mesures temporaires spéciales, la santé et le statut des femmes migrantes ont fini par former de véritables recommandations d’une politique générale sur les femmes.  Ces notions aussi ont fait leur chemin.  Par exemple, la notion de diligence nécessaire, qui vise à empêcher que les femmes ne soient victimes de discriminations commises par des acteurs non étatiques, relève authentiquement du principe de « responsabilité de protéger », a encore signalé M. Byrnes.


Il a ajouté que d’autres notions, comme celle d’égalité de fond qui sous-tend la Convention, sont acceptées en principe par les pays.  À eux maintenant d’instaurer une telle égalité dans les faits.  Pour aider les États, nous pouvons imaginer des mécanismes régionaux, a poursuivi le panéliste.  Il a prévenu que le chemin est encore loin car les États ont du mal à concevoir le lien entre le respect de la CEDAW et l’obligation de protéger, qui est un concept contraignant à leurs yeux.  Il a indiqué que le Comité CEDAW, par ses activités de plaidoyer et son efficacité interpellatrice, était un outil précieux.  Ses membres devraient être invités plus régulièrement par les commissions nationales des droits de l’homme et par les parlements, qui veillent au respect de ses principes, a-t-il préconisé.


Échange de vues


Le représentant de la Belgique a parlé de la nature des réserves émises contre certaines dispositions de la CEDAW, notamment les articles relatifs aux capacités juridiques des femmes et à la citoyenneté.  Il les a trouvées soit trop floues, soit contraires aux objectifs de la Convention, avant de prévenir que l’accumulation des réserves risque à terme de saper l’efficacité de la CEDAW, voire son fonctionnement même.  Il s’est interrogé sur la manière d’en limiter le nombre.


 La CEDAW reste une source d’inspiration et son système d’indicateurs ventilés par sexe permet de mesurer très efficacement les progrès réalisés dans sa mise en œuvre mais aussi dans celle du Programme d’action de Beijing, a commenté la représentante du Mexique qui a rappelé que son pays fût l’un des premiers à intégrer la CEDAW à ses législations.


La Convention, a renchéri son homologue du Japon, a notamment permis de placer la question de la discrimination à l’égard des femmes au cœur du dialogue entre États.  Il s’agit là d’un acquis fondamental, a-t-elle estimé, en souhaitant que la notion de lutte contre la discrimination soit élargie et interprétée « non plus sous le seul angle juridique mais aussi en termes de paix et de développement ».


Dans ce contexte, la représentante de l’Indonésie s’est inquiétée de la montée du fondamentalisme, qui « menace » les acquis de la Convention.  Elle a dénoncé un fondamentalisme qui agit comme une atteinte à la lettre et à l’esprit de la Convention », a-t-elle dit, avant de s’interroger sur les moyens dont dispose la communauté internationale pour contrer cette tendance.


Elle a également préconisé que le Comité CEDAW émette une recommandation générale sur la nécessité d’appliquer les dispositions de la Convention dans les conflits armés, « où les droits de la femme sont dramatiquement bafoués ».


Des délégations ont en outre appelé à l’augmentation de la fréquence des sessions du Comité CEDAW pour renforcer la portée du texte et assurer des progrès suffisants et rapides dans sa mise en œuvre.  La nécessité de promouvoir plus avant le rôle de partenaire des parlements a aussi été mise en avant.


Les parlements jouent un rôle essentiel pour présenter des projets de lois reflétant directement les objectifs de la CEDAW, a souligné l’Avocate népalaise.  La société civile, a-t-elle poursuivi, peut relayer les activités de plaidoyer du Comité CEDAW auprès des tribunaux, en utilisant directement les recommandations des expertes.  Pour faire vivre la Convention, « il est crucial que la jurisprudence des pays puisse l’invoquer, a-t-elle insisté, avant de laisser l’Universitaire australien répondre sur la question du fondamentalisme.  Il a appelé à une lutte quotidienne pour « gagner les cœurs et les esprits ».  Il doit s’agir d’un combat dans tous les domaines de la vie politique, juridique et culturelle.


Répondant à son tour aux délégations, l’Experte de la CEDAW a indiqué que pour réduire le nombre des réserves, le Comité CEDAW avait adopté une recommandation.  « Des progrès ont été accomplis puisque des États parties envisagent de les retirer en cas d’incompatibilité flagrante à la bonne marche de la Convention ».  Elle a appelé les États parties à se familiariser davantage avec les mesures temporaires spéciales et a demandé aux pays en conflit ou postconflit de mentionner dans leur rapport au Comité CEDAW ce qu’il en est des mesures sexospécifiques qu’ils ont prises, au titre de l’obligation de protéger.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La réforme du secteur de la sécurité demeure au centre des objectifs de stabilisation prioritaires en Guinée-Bissau, souligne le Représentant spécial devant le Conseil de sécurité

CS/9874

La réforme du secteur de la sécurité demeure au centre des objectifs de stabilisation prioritaires en Guinée-Bissau, souligne le Représentant spécial devant le Conseil de sécurité

05/03/2010
Conseil de sécuritéCS/9874
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6281e séance – matin


LA RÉFORME DU SECTEUR DE LA SÉCURITÉ DEMEURE AU CENTRE DES OBJECTIFS DE STABILISATION PRIORITAIRES

EN GUINÉE-BISSAU, SOULIGNE LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ


« L’année 2010 pourrait marquer un tournant pour la Guinée-Bissau », a estimé ce matin devant le Conseil de sécurité le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Guinée-Bissau, qui a déclaré que ce pays avait connu ces derniers mois une période de relative stabilité politique, marquée par les efforts d’un gouvernement qui devra cependant poursuivre la réforme du secteur de la défense et de la sécurité et le rétablissement de l’état de droit sur son territoire.


Venu présenter le tout premier rapport* en date du Secrétaire général sur les activités du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS), qui a succédé le 1er janvier 2010 au Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BANUGBIS), M. Joseph Mutaboba a tout d’abord rappelé que le 11 février dernier, le Président de la Guinée-Bissau, M. Malam Bacai Sanha, avait nommé au Conseil d’État l’ex-Président Mohamed Yalà et leader de l’opposition du parti du renouveau social (PRS), un geste « positif » de nature à contribuer, selon lui, au rapprochement des principaux partis politiques.


En outre, a-t-il poursuivi, à la demande de ce même parti, deux commissions parlementaires ont été établies par l’Assemblée nationale afin d’entamer la révision de la Constitution et de la législation du gouvernement local, ainsi qu’une commission technique chargée de préparer le processus de dialogue national.


Dans le domaine de la coopération régionale, les Ministres de la défense de la Guinée-Bissau et du Sénégal se sont entretenus le 12 février à Dakar et ont conclu un accord pour réviser et mettre à jour l’Accord bilatéral de coopération en matière de sécurité et de défense que ces deux pays avaient signé en 1975.


Concernant la Commission d’enquête, la police judiciaire a présenté en février au Bureau du Procureur général deux rapports sur les assassinats du Président Vieira et du Chef d’état-major des forces armées, le général Tagmé Na Waié, en vue d’un examen approfondi, a noté le Représentant spécial.  Au début du mois de février, le système des Nations Unies a finalisé un Cadre conjoint pour la paix et le développement en Guinée-Bissau, assorti de marqueurs spécifiques destinés à évaluer les progrès accomplis par le pays dans la consolidation de la paix.


La situation économique et sociale a été récemment marquée par une vague de grèves lancées, fin février, à l’initiative des deux principaux syndicats d’enseignants en réaction à l’échec supposé du Gouvernement à tenir les engagements qui lui incombaient en vertu d’un accord sur les salaires et les conditions de travail.  M. Mutaboba a toutefois salué le Gouvernement pour la rigueur de ses réformes fiscales et administratives et pour la mise à jour, « pour la première fois depuis 2004 », du versement des traitements aux fonctionnaires.


La Présidente de la formation Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix (CCP) et Représentante permanente du Brésil, Mme Maria Luiza Ribeiro Viotti, a de son côté jugé très encourageant le fait que le budget 2010 a été adopté en temps opportun, pour la première fois depuis des années.


À la lumière de ces développements encourageants, M. Mutaboba a jugé, comme Mme Ribeiro Viotti, que la Guinée-Bissau devrait saisir sans hésiter la « chance sans précédent » qui se présente à elle, en mettant l’accent sur la réforme du secteur de la défense et de la sécurité.  À cet égard, il a informé les membres du Conseil de sécurité que l’équipe des Nations Unies spécialisée dans la réforme du secteur de la sécurité serait entièrement déployée d’ici à la fin mars.


Le renforcement de l’état de droit et de la sécurité en Guinée-Bissau est d’autant plus important dans la mesure où l’Afrique de l’Ouest est caractérisée par une volatilité, qu’illustrent tentatives de coups d’état et conflits interethniques et confessionnels, mais aussi trafic des stupéfiants, exploitation illégale de ressources naturelles et pêche illégale en Afrique de l’Ouest, a prévenu le Représentant spécial.  L’amélioration de l’application des lois par les agences gouvernementales, en particulier en ce qui concerne la lutte contre le trafic des stupéfiants, demeure une priorité, a insisté la Présidente de la formation Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix.


Mme Ribeiro Viotti, qui a rappelé que le Comité directeur national de Guinée-Bissau avait achevé le premier examen du Cadre stratégique pour la consolidation de la paix dans le pays, a déclaré que l’une des tâches les plus importantes qui attendent la Guinée-Bissau est « le lancement d’un fonds de pension destiné à financer le programme de réforme du secteur de la sécurité », que la Commission de consolidation de la paix devrait être en mesure de soutenir.


Mme Ribeiro Viotti a également jugé important de combiner ces efforts en faveur du renforcement de la sécurité avec des mesures visant à créer des emplois, en particulier pour les jeunes, et à relancer la croissance économique.  « Il faut intensifier l’appui aux efforts concertés en matière de renforcement de la stabilité et de promotion du développement », a-t-elle ajouté, avant d’inviter l’ensemble des parties concernées, y compris la Commission de consolidation de la paix, à réaffirmer leur engagement en faveur de ce processus en Guinée-Bissau.


Intervenant à l’issue de ces deux exposés, le représentant de la Guinée-Bissau a indiqué que son pays « revenait de loin ».  Saluant lui aussi les progrès « substantiels » accomplis jusqu’à présent, M. Alfredo Lopes Cabral a noté qu’il ressortait du rapport du Secrétaire général la détermination de son gouvernement à pratiquer « une gestion rigoureuse des deniers publics et des recettes fiscales », qui a notamment permis de régler les arriérés des traitements des fonctionnaires publics.


Il a tout particulièrement souligné les efforts déployés par le Président et son gouvernement pour tendre la main aux autres formations politiques et privilégier l’inclusion, comme en témoigne la nomination de l’ex-Président, M. Mohamed Yalà , au Conseil d’État.  M. Lopes Cabral a annoncé que « toutes les parties prenantes œuvraient à l’organisation d’une conférence nationale sur la réconciliation qui doit refléter les préoccupations de la population et permettre à toutes les composantes de la société de prendre part au dialogue ».


Des efforts sont entrepris pour la réforme du secteur de la défense et de la sécurité, a-t-il assuré, remerciant la communauté internationale, et en particulier l’Union européenne, de son concours précieux et souhaitant que l’élan en faveur de son pays soit maintenu.  Conscient que la lutte contre le trafic des stupéfiants passe, avant tout, par la mise en place d’une réforme du secteur de justice et de la police judiciaire, le représentant de la Guinée-Bissau s’est félicité de la coopération des autres pays de l’Afrique de l’Ouest à cet égard.


* S/2010/106


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission examine l’élaboration d’un système d’application du principe de responsabilité à l’ONU

AG/AB/3942

La Cinquième Commission examine l’élaboration d’un système d’application du principe de responsabilité à l’ONU

05/03/2010
Assemblée généraleAG/AB/3942
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

25eséance – matin


LA CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE L’ÉLABORATION D’UN SYSTÈME D’APPLICATION DU PRINCIPE DE RESPONSABILITÉ À L’ONU


      « La mise en place d’un dispositif d’application du principe de responsabilité ne peut pas, à elle seule, faire naître un esprit de responsabilité », a déclaré, ce matin, Mme Susan McLurg, Présidente du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires*, devant la Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires), qui examinait l’élaboration d’un système d’application du principe de responsabilité pour le Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies (ONU).  Appuyée dans ce sens par plusieurs délégations, elle a estimé que l’état d’esprit du personnel devrait être modifié, sous l’impulsion d’une direction déterminée à y parvenir et qui ne fléchirait pas.


Si le représentant du Japon a estimé que des progrès en matière de responsabilisation exigeaient des efforts sincères de la part du Secrétariat, ceux des États-Unis et de la Nouvelle-Zélande, au nom du Groupe de CANZ, ont souhaité des informations non biaisées sur l’efficacité des activités de l’ONU en insistant que les décisions budgétaires soient prises en relation avec l’efficacité des programmes.  De même, le représentant de l’Espagne, au nom de l’Union européenne, a souhaité que l’ONU prenne les mesures pour que son personnel de direction et les autres membres du personnel soient responsables de leurs décisions.   


La représentante du Mexique a particulièrement regretté que le rapport du Secrétaire général ne tire pas au clair les conséquences de comportements inappropriés du personnel en cas de fraudes, de malversations ou d’irrégularités de gestion et ne donne aucune information sur les moyens utilisés pour récupérer les fonds détournés.  Toujours dans ledomaine de la responsabilisation, le représentant du Yémen, intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a fait observer que le scandale du programme « Pétrole contre nourriture » a été imputé à un manque de ressources des organes de contrôle et d’audit et que la question de la responsabilité personnelle des fonctionnaires de l’ONU a été passée sous silence.  Enfin, le représentant de la République de Corée a suggéré que le système d’évaluation des performances soit réformé de manière à pouvoir justifier le renvoi du personnel dont les performances sont insuffisantes et définir une rémunération qui reflète les véritables performances des fonctionnaires. 


S’agissant du projet de définition de la responsabilisation proposé par le Secrétaire général, plusieurs délégations ont estimé que cette proposition était insuffisante et qu’il serait utile de s’inspirer des définitions adoptées par d’autres organismes comme le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) ou le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).


Néanmoins, malgré les critiques, plusieurs délégations ont reconnu que le rapport du Secrétaire général constituait une bonne base pour faire avancer les travaux sur cette notion de responsabilisation au sein de l’ONU.


Présentant lerapport du Secrétaire général sur la question**, ses trois sections et quatre annexes, la Secrétaire générale adjointe à la gestion, Mme Angela Kane, a cité les huit recommandations pour le renforcement des mécanismes existants de responsabilisation.  Elle a indiqué que la définition de « responsabilisation » proposée par le Secrétaire général a été élaborée au terme d’une quinzaine de consultations en s’appuyant sur celles adoptées par d’autres organismes.  Elle a souligné l’importance des trois annexes du rapport intitulés « Composantes du système d’application du principe de responsabilité en vigueur au Secrétariat »; « Dispositif intégré de gestion des risques et de contrôle interne et Déficiences constatées dans l’exécution du programme Pétrole contre nourriture » et « Renforcement du dispositif d’application du principe de responsabilité au Secrétariat ».  Parmi les actions immédiates à prendre, elle a notamment cité le renforcement du Comité de gestion pour assurer la mise en œuvre des recommandations et la nécessité de préciser les responsabilités de tous les fonctionnaires en rationalisant les mécanismes pour les délégations de pouvoir dans tous les domaines.  En outre, elle a précisé que la réforme du système électronique d'évaluation et de notation des fonctionnaires (e-PAS) fera l’objet d’un rapport à part et mis l’accent sur l’importance de la mise en œuvre du système de progiciel intégré. 


Présentant le rapport du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) sur l’examen de la pratique du Secrétariat consistant à diffuser les informations contenues dans les rapports de consultants portant sur des questions de gestion (A/64/587), la Secrétaire générale adjointe aux services de contrôle interne, Mme Inga-Britt Ahlenius, a suggéré d’établir une comparaison des rapports des consultants en vue de faire une compilation et de les utiliser en cas de besoin.  Elle a également invité le Département de la gestion à créer une structure chargée de centraliser ces rapports au sein du Secrétariat.


Dans ses remarques de clôture, Mme Angela Kane a insisté sur les efforts de consultation avec les organes de contrôle comme le BSCI, le Corps commun d’inspection (CCI), le Comité des commissaires aux comptes (CCC) et le Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit (CCIQA).


La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal


* rapport A/64/683 du CCQAB

** rapport A/64/640 du Secrétaire général

*** rapport A/64/587 du BSCI


EXAMEN DE L’EFFICACITÉ DU FONCTIONNEMENT ADMINISTRATIF ET FINANCIER DE L’ORGANISATION


Rapport du Secrétaire général sur l’élaboration d’un système d’application du principe de responsabilité pour le Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies (A/64/640)


Dans le présent rapport, le Secrétaire général donne une définition du principe de responsabilité et propose des moyens de le combler. Ses huit recommandations concernent le renforcement de l’application de ce principe au Secrétariat de l’ONU.


Parmi ses recommandations, le Secrétaire général propose d’ajouter au rapport complet sur l’exécution du programme un rapport intermédiaire établi à la fin de la première année de chaque exercice biennal et exposant le chemin parcouru par le Secrétariat vers l’obtention des résultats attendus.  Il demande aux États Membres de continuer à appuyer l’exécution du projet Umoja (progiciel de gestion intégrée), qui prévoit notamment la mise au point des outils interopérables de gestion de l’information nécessaires pour rendre possible la budgétisation axée sur les résultats et, à terme, la gestion axée sur les résultats.


Le Secrétaire général engage les États Membres à continuer d’apporter leur appui aux activités des organes de contrôle interne de l’ONU et au Comité de gestion, pour faire en sorte que lesdites recommandations soient appliquées et fassent l’objet d’un suivi en temps opportun.  Il propose la création d’un Groupe de suivi des résultats au sein du Bureau de la planification des programmes, du budget et de la comptabilité du Département de la gestion, afin d’assurer un appui pour l’application effective de la méthode de gestion axée sur les résultats dans l’ensemble du Secrétariat. Les prévisions de dépenses relatives à cette unité administrative seront présentées en temps utile, s’il y a lieu.


Il recommande également que, conformément à la feuille de route proposée, soit établi au Secrétariat de l’ONU un dispositif intégré de gestion des risques et de contrôle interne en vue de sa pleine intégration aux principaux processus de gestion, tels que la planification stratégique et opérationnelle, la gestion opérationnelle et financière, et la mesure et la gestion des résultats.  À cette fin, il recommande également que soit créée au Bureau du Secrétaire général adjoint à la gestion une fonction spécifique, la Section de la gestion des risques et du contrôle interne intégrés.  Le montant des ressources nécessaires au financement de cette nouvelle section sera présenté en temps voulu.


 L’annexe I est une description du système d’application du principe de responsabilité actuellement en vigueur au Secrétariat. L’annexe II comporte un projet de plan détaillé définissant les étapes à parcourir pour mettre en place le système de gestion des risques de l’Organisation et le dispositif de contrôle interne. L’annexe III indique les mesures que les responsables à l’ONU ont prises pour corriger les défaillances constatées dans la gestion du programme « pétrole contre nourriture » sur les plans de la surveillance interne, des inspections et de l’application du principe de responsabilité.


Dans l’introduction, le Secrétaire général prévient que « la tâche qui nous attend est impressionnante : le renforcement du système d’application du principe de responsabilité dans une organisation aussi complexe que l’ONU est un travail redoutable et sans relâche.»  Avant d’élaborer ce rapport, le Secrétariat a tenu de larges consultations en vue de permettre à l’Organisation d’accepter la définition de la responsabilité comme point de départ de l’action qui sera menée.


Les responsabilités qui incombent à l’ONU découlent du pacte établi entre les États Membres et le Secrétariat par l’intermédiaire du cadre stratégique, du budget-programme et des budgets des opérations de maintien de la paix, note le Secrétaire général. Pour donner vie à ce pacte, toutes les parties prenantes doivent faire leur part. Les États Membres doivent établir des mandats clairs et concis, fournir des ressources suffisantes et reconnaître l’autorité du Secrétariat pour faciliter l’exécution desdits mandats. Le Secrétaire général doit par ailleurs donner suite aux directives des États Membres et diriger le Secrétariat dans l’exécution des mandats qui lui sont confiés.


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur l’élaboration d’un système d’application du principe de responsabilité pour le Secrétariat de l’ONU (A/64/683)


Le CCQAB note que si le rapport du Secrétaire général sur son projet de dispositif d’application du principe de responsabilité comporte des lacunes, on n’y trouve pas moins des idées intéressantes sur les moyens d’avancer. Il estime qu’une solide structure sous-jacente est indispensable pour garantir que toutes les différentes composantes du dispositif présenté à l’annexe I du rapport du Secrétaire général auront une influence positive les unes sur les autres, permettant aux États Membres d’être sûrs que le sens de la responsabilité individuelle et institutionnelle s’est profondément ancré dans la culture de l’Organisation.


Aux paragraphes 85 à 92 de son rapport, le Secrétaire général fait une série de recommandations sur les décisions que l’Assemblée générale est appelée à prendre.  Les observations et recommandations du Comité consultatif concernant les recommandations des paragraphes 85 à 91 sont formulées plus haut, à la section II.


S’agissant des composantes du système d’application du principe de responsabilité, le CCQAB n’est pas en mesure de recommander à l’Assemblée de les approuver, car ils sont encore trop schématiques. Il estime qu’il faut que les mécanismes actuels et prévus soient mis en place et utilisés avant la prochaine évaluation générale de l’application du principe de responsabilité au Secrétariat.


Le CCQAB regrette que les organes de contrôle compétents n’aient pas été associés plus activement à l’élaboration de ce rapport en estimant que le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) aurait dû être considéré comme un partenaire actif à cet égard.  Le CCQAB note que le rapport du Secrétaire général contient une liste des instruments juridiques, mécanismes et outils qui font partie du système de responsabilisation, mais qu’il n’explique pas pourquoi les composantes actuelles ne sont pas pleinement fonctionnelles, n’examine pas les lacunes existantes et ne contient aucune proposition pour améliorer la situation. Il estime que ce rapport ne répond pas pleinement à toutes les demandes faites par l’Assemblée générale dans sa résolution 63/276 de décembre 2008.


Il souhaite que le rôle des organes intergouvernementaux soit reconnu clairement en ce qui concerne la structure du dispositif d’application du principe de responsabilité, et que les décisions pertinentes de ces organes soient mentionnées.  Le CCQAB rappelle, comme il l’avait fait observer auparavant, que le manque de clarté de la définition de la responsabilité est l’une des faiblesses fondamentales de l’architecture de responsabilisation du Secrétaire général (A/63/457, par. 9).  Il estime que les définitions de la CFPI et du FNUAP constituent une bonne base pour une définition de la responsabilité à l’ONU et estime souhaitable de chercher une définition commune aux entités relevant de l’autorité du Secrétaire général.


Le CCQAB est conscient des lacunes des rapports sur l’exécution des programmes, notamment le fait qu’ils ne montrent pas comment les ressources sont utilisées pour atteindre les résultats attendus. Compte tenu de ce problème et d’autres préoccupations qui ont été exprimées à maintes reprises par l’Assemblée générale et le Comité consultatif au sujet du moment où le rapport sur l’exécution des programmes est établi et de son utilité sous sa forme actuelle, le Comité est déçu que le Secrétaire général n’ait pas proposé d’améliorations précises à y apporter, ou présenté une autre proposition.  Au lieu de produire un rapport annuel dont l’impact pratique est limité, le CCQAB recommande à l’Assemblée de prier le Secrétaire général de mettre au point un rapport amélioré sur l’exécution des programmes davantage axé sur l’utilisation effective des ressources pour atteindre les résultats attendus.


Le CCQAB reste préoccupé par le fait que, d’année en année, il y a des observations et des recommandations qui mettent en lumière un phénomène récurrent d’exposition au risque.  Il estime que la responsabilité d’appliquer sans retard les recommandations des organes de contrôle reste celle des responsables opérationnels.  Il estime également que compte tenu de la persistance des lacunes recensées, elles devraient provoquer un examen des causes sous-jacentes.


Dans sa conclusion, le Comité consultatif (CCQAB) souligne que la mise en place d’un dispositif d’application du principe de responsabilité ne peut pas, à elle toute seule, faire naître un esprit de responsabilité. Il faut pour cela que l’état d’esprit du personnel soit modifié, sous l’impulsion d’une direction qui est décidée à y parvenir et qui ne fléchit pas.


L’annexe du rapport du CCQAB présente les définitions de la responsabilisation du PNUD (empruntée à l’OCDE), du FNUAP, de l’UNICEF, de la Banque mondiale, et de l’Union européenne.   


Rapport du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) sur l’examen de la pratique du Secrétariat consistant à diffuser les informations contenues dans les rapports de consultants portant sur des questions de gestion (A/64/587)


L’étude du BSCI a pour objectif de déterminer dans quelle mesure les informations relatives aux questions de gestion contenues dans les rapports des consultants étaient communiquées aux départements et bureaux du Secrétariat et entre ceux-ci.   L’enquête menée auprès de 12 départements et bureaux du Secrétariat indique que les rapports des consultants n’étaient pas largement diffusés au sein des départements. Cinquante deux pour cent des personnes interrogées ont dit ne pas les conserver à un emplacement central où les fonctionnaires pourraient les consulter. Soixante dix-huit pour cent ont déclaré qu’elles les communiquaient aux départements et bureaux susceptibles de les utiliser. Le BSCI a cependant estimé que ce choix ne reposait sur aucun critère établi.


Si certains départements et bureaux sont disposés à communiquer les rapports des consultants aux organes délibérants ou aux États Membres, d’autres le sont moins, surtout ceux qui n’avaient pas accepté les recommandations des consultants; considéraient que la méthode adoptée n’était pas suffisamment rigoureuse; estimaient que le sujet du rapport ne concernait pas les organes en question; ou pensaient que les décisions d’orientation générale dépendaient également d’autres considérations. Ces départements ont dit préférer que les organes délibérants et les États Membres s’appuient sur le rapport connexe établi par le Secrétaire général. Certains ont dit craindre que les avis ou évaluations fournis perdent en objectivité si les consultants apprenaient que leurs rapports étaient largement diffusés, ce qui diminuerait leur valeur pour l’administration.


Le BSCI a estimé que les préoccupations exprimées par les bureaux interrogés étaient valables.  Les rapports des consultants ont une valeur purement consultative, et les mettre à la disposition d’organes délibérants et d’États Membres pourrait leur conférer à tort le statut de directive largement admise ou de norme que le Secrétariat est tenu de respecter. Toutefois, lorsque leur contenu est repris dans des rapports adressés aux organes délibérants, le rapport correspondant du Secrétaire général devrait clairement indiquer que tel est le cas et expliquer la raison pour laquelle il a été fait appel à des consultants et l’utilisation qui a été faite de leur travail. Le BSCI recommande que les modalités arrêtées par le Secrétaire général sur la diffusion des informations contenues dans les rapports des consultants reflètent cette exigence.


Les quatre recommandations


Lors de l’élaboration des modalités de diffusion des informations contenues dans les rapports des consultants portant sur les questions de gestion, le Secrétaire général devrait envisager d’exiger de faire figurer dans tous les rapports élaborés par le Secrétariat et présentés aux organes délibérants, qui contiennent des informations tirées des rapports des consultants, une note explicative sur le contexte relatif à l’établissement de ces rapports de consultants et la manière dont les informations qu’ils contiennent ont été utilisées.


Lors de l’élaboration de la pochette sur la sécurité des informations qui fournira des conseils pratiques sur les modalités d’application de la circulaire ST/SGB/2007/6 du Secrétaire général sur le classement des informations confidentielles, le Département de la gestion devrait demander aux chefs des départements et bureaux d’élaborer des critères spécifiques à leurs opérations en vue d’organiser la classification des informations selon leur degré de sensibilité.


Dans le cadre des activités du Groupe de travail sur la gestion des connaissances, le Département de la gestion devrait élaborer une taxinomie des rapports des consultants aux fins d’organiser leur stockage et de faciliter leur consultation.


Le Département de la gestion devrait définir les normes relatives à l’élaboration d’une plateforme qui servirait de dépositaire central pour le stockage des rapports des consultants au sein du Secrétariat.


Débat général


M. WALEED ALSHAHARI (Yémen), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné l’importance du renforcement de la responsabilité à l’ONU.  Il a exprimé sa préoccupation quant à la publication tardive des rapports du Secrétaire général, qui empêche les États Membres de recevoir les rapports du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) dans un délai raisonnable pour les examiner de manière approfondie.  Il a également estimé que le rapport du Secrétaire général ne répond pas aux attentes dans la mesure où il ne présente pas un système complet de responsabilité au Secrétariat des Nations Unies.  Il s’est également dit préoccupé par l’absence de corrélation entre le rôle directeur et les décisions pertinentes des organes intergouvernementaux et l’engagement de l’Organisation et de son personnel de mener à bien ces mandats. 

Le rapport indique, au contraire, que cet engagement dépend seulement des ressources disponibles.  Il a fait observer par exemple que le scandale du programme « pétrole contre nourriture » n’a été imputé qu’à un manque de ressources des organes de contrôle et d’audit, alors que la question de la responsabilité personnelle de membres du personnel de l’ONU a été passée sous silence.


M. JORGE PERALTA-MOMPARLER (Espagne), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a réitéré son entier soutien en faveur d’une Organisation efficace, responsable et transparente, souhaitant à cet égard voir avancer la réforme de la gestion à l’ONU.  Il faut que l’Organisation soit orientée vers les résultats, qu’elle tienne compte des risques et qu’elle prennent les mesures pour que son personnel de direction et les autres membres du personnel soient responsables de leurs décisions, a-t-il ajouté.  Le rapport du Secrétaire général donne un aperçu et une analyse des structures et pratiques actuelles de l’Organisation en ce qui concerne la responsabilité, la gestion des risques et les contrôles internes, ainsi que des recommandations, a-t-il noté.  Sa délégation est prête à discuter de ces questions en vue de renforcer et de mettre en œuvre ce système, en se basant sur les recommandations du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), a-t-il assuré.


M. PAUL BALLANTYNE (Nouvelle-Zélande), intervenant également au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande, a estimé que le Secrétaire général a un rôle important à jouer dans le renforcement du cadre de responsabilité de l’ONU, afin de s’assurer que les ressources limitées de l’Organisation sont utilisées de la façon la plus efficace.  Il a jugé que, dans son rapport, le Secrétaire général ne prend pas assez en compte la nécessité d’un leadership durable pour améliorer efficacement les résultats du Secrétariat.  Comme le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), il a estimé que les solutions présentées à cet égard auraient dû être développées davantage.  Commentant la proposition du Secrétaire général de présenter un rapport d’exécution intermédiaire, il s’est inquiété de la manière dont les rapports d’exécution, qui ont déjà été présentés, ne donnent pas d’informations suffisantes pour expliquer l’utilisation des ressources en vue d’atteindre les résultats.  En ce qui concerne la définition de la responsabilité proposée par le Secrétaire général, il a regretté qu’elle ne fasse pas référence à l’efficacité ou au rôle des organes de contrôle.  Il a jugé utile la proposition du CCQAB de prendre comme exemple les définitions données par le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) ou la Commission de la fonction publique internationale (CFPI).


Intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, M. BROUZ RALPH COFFI (Côte d’Ivoire) a déclaré que le principe de responsabilisation est une priorité absolue du Secrétariat en estimant que tout le monde a à gagner à un cadre de responsabilité globale capable de promouvoir une gestion axée sur les résultats.  Il a regretté que les précédents rapports n’aient pas répondu aux espoirs des États Membres en estimant que ce nouveau rapport du Secrétaire général ne répondait pas aux demandes formulées par l’Assemblée générale dans son rapport A/63/276.  Il s’est dit préoccupé par la définition proposée pour la notion de responsabilisation, ainsi que par les propositions du Secrétaire général concernant, notamment, la mise en œuvre et les recommandations relatives aux organes de contrôle, la responsabilisation institutionnelle et du personnel, la nomination de hauts fonctionnaires.      


M. SHIN BOO-NAM (République de Corée) a souligné que le facteur de responsabilité est un principe essentiel pour renforcer l’efficacité du Secrétariat et lui permettre de répondre aux exigences de ses mandats.  Tout en se félicitant des progrès réalisés par le Secrétariat dans certains domaines, notamment la création du bureau de la déontologie ou l’introduction d’un nouveau système de justice interne efficace, il a regretté que les délégations ne reçoivent toujours pas la documentation nécessaire à leurs réunions dans des délais raisonnables et que le contenu des rapports présentés demeure insuffisant.  Le Secrétariat doit mettre l’accent pour rendre le personnel plus responsable en respectant, notamment, le calendrier de publication des rapports.


En ce qui concerne le cadre de responsabilité, le représentant a insisté sur l’importance d’une bonne gestion du personnel et des ressources financières.  Pour renforcer notre responsabilisation, il a suggéré que le système d’évaluation des performances soit réformé en introduisant une évaluation des performances qui pourrait conduire à demander à certains membres du personnel, à tous les niveaux, de quitter l’Organisation si leurs performances sont insuffisantes.  Les salaires devraient également refléter les différences en matière de performance, a-t-il ajouté.  En ce qui concerne la gestion des ressources, il a émis la crainte que le budget-programme actuel ne reflète pas complètement les objectifs des Nations Unies tels qu’ils apparaissent dans le cadre stratégique. Avant de conclure, le représentant a demandé au Secrétaire général de faire preuve d’une plus grande souplesse afin de mieux responsabiliser le personnel.


M. JOSEPH MELROSE (États-Unis) a jugé impératif que l’ONU mette en place des mécanismes de contrôle très forts pour veiller à ce que les activités prescrites soient effectuées de manière efficace. Tout en faisant observer que l’ONU a des possibilités exceptionnelles et qu’elle est en même temps confrontée à des défis énormes, il s’est dit très heureux que l'Assemblée générale ait adopté les principes de gestion axée sur les résultats et de la gestion des risques de l’Organisation.  Il a déclaré que les décisions en matière de ressources doivent être liées à l’efficacité du programme. Il a estimé qu’il était indispensable de fournir aux États Membres des informations non biaisées sur l’efficacité des activités des Nations Unies.  Il faut, a-t-il insisté, que les décisions budgétaires soient prises en relation avec l’efficacité des programmes.  Le représentant a noté que le rapport du Secrétaire général estimait que le cadre de gestion axée sur les résultats comprenait quatre éléments clefs qui étaient déficients.  Ces éléments doivent être renforcés pour faire progresser l’application de ce mode de gestion au Secrétariat, a-t-il souligné.  Il s’agit, a-t-il précisé, des grands objectifs à long terme mal définis; de l’absence d’un lien évident entre les grands objectifs et les priorités qui sont fixés au sommet de l’Organisation; l’absence de lien entre les résultats et l’affectation des ressources; et de l’absence de capacité du Secrétariat à procéder à des auto-évaluations et à tenir compte des enseignements tirés de l’expérience dans le processus de programmation et de planification de l’Organisation.


M. CRAIG LIM (Singapour) a regretté que le rapport du Secrétaire général n’aille pas assez loin et estimé que la définition de la responsabilité est trop limitée.  Tout en reconnaissant que l’obligation de produire certains résultats en particulier est un élément de cette responsabilité, il s’est dit surpris que le rapport ne juge pas nécessaire d’inclure la responsabilité personnelle pour les décisions et mesures prises dans cette définition.  Il est nécessaire, a-t-il poursuivi, d’encourager une culture de responsabilité et d’intégrité, principe qui définit l’Organisation.  Le représentant a aussi estimé que les consultations menées avec les organes de contrôle pour élaborer ce rapport auraient pu être beaucoup plus poussées.  De l’avis de sa délégation, un cadre de responsabilité global et crédible implique, par exemple, que les directeurs de programmes rendent compte de l’utilisation des ressources et du comportement du personnel et qu’ils fassent la preuve de leur compétence pour atteindre les résultats, quel que soit le niveau de risque.  Le représentant a indiqué que les explications sur les déficiences du programme « pétrole contre nourriture » sont en-deçà des attentes de sa délégation.  Singapour réitère l’appel pour que l’Assemblée générale discute de cette question en séance publique, a-t-il dit.  Il y a des lacunes dans le rapport, qui doivent être comblées, et la délégation de Singapour est engagée à en débattre pour arriver à un système crédible de responsabilité de l’ONU, a assuré le représentant avant de conclure.


M. AKIRA SUGIYAMA (Japon) a déclaré que la réalisation de progrès en matière de responsabilisation exigeait des efforts sincères de la part du Secrétariat pour atteindre ses objectifs. Il faut un changement culturel en vertu duquel les fonctionnaires seront tenus responsables de leurs actes et de la gestion efficace de leurs subordonnés pour atteindre les objectifs.  À l’instar d’autres délégations, le représentant du Japon s’est dit très préoccupé des retards dans la publication des rapports et de l’absence de clarté sur les ressources utilisées concernant cette question.  Il a noté que peu de consultations avaient eu lieu avec les organes de contrôle lors de l’élaboration de ce rapport.  Il a demandé au Secrétariat de reprendre rapidement les concours nationaux et d’améliorer la gestion de la liste des candidats ayant réussi ces concours.     


Mme RITA GRÜNENFELDER (Suisse) a déclaré que, tout en adhérant à de nombreux aspects de l’analyse faite par le Secrétaire général dans son rapport sur le système d’application du principe de responsabilité pour le Secrétariat, sa délégation estime que ce rapport ne répond pas à ses attentes à plusieurs égards.  Elle a estimé que la responsabilité commence par la volonté d’assumer la responsabilité de ses actes et de respecter les règles et normes déontologiques.  Les hauts fonctionnaires de l’ONU devraient constamment manifester leur volonté de renforcer le système de responsabilité, a-t-elle dit.  La représentante a déclaré qu’elle n’était pas convaincue par la tentative du Secrétaire général de définir les six composantes du cadre de responsabilité.  Au lieu de concevoir une structure complexe du système de responsabilité, il serait préférable d’envisager un système simplifié, a-t-elle suggéré.  La Suisse, a-t-elle poursuivi, souhaite connaître les mesures concrètes qu’a prises le Secrétaire général ces derniers mois pour renforcer et promouvoir les systèmes de gestion des risques opérationnels et de gestion axée sur les résultats.  Avant de conclure, la représentante a regretté que le rapport du Secrétaire général ne reflète pas l’importance des organes de contrôle dans le système de responsabilisation.


Mme INGRIDBERLANGA (Mexique) a déclaré que l’interaction entre tous les organes de contrôle était essentielle pour parvenir à une réelle responsabilisation dans un cadre permettant de garantir la transparence et la clarté.  Elle a regretté l’insuffisance de la définition du principe de responsabilité qui continue d’être l’une des principales lacunes dans les efforts de promotion de la responsabilisation.  Elle a mentionné l’importance d’établir un lien entre l’utilisation des ressources et les résultats obtenus.  Les délégations de pouvoir constituent un élément essentiel pour examiner les dépenses du Secrétariat.  Elle a souhaité que la règle 6.1 du règlement sur la planification des programmes soit examinée soigneusement.  La représentante a estimé que le système d’évaluation des performances de l’ONU ne constituait pas à ce jour un mécanisme efficace.  Elle a fait observer que le rapport du Secrétaire général n’indiquait pas clairement les conséquences de comportements inappropriés dé certains membres du personnel de l’ONU, notamment en cas de fraude, de malversation ou d’irrégularités de gestion, et ne donnait aucune information sur les moyens utilisés pour récupérer les fonds détournés ou perdus.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Commission de la condition de la femme: appels renouvelés à une nouvelle théorie du développement plus sensible au programme d’action de Beijing

FEM/1783

Commission de la condition de la femme: appels renouvelés à une nouvelle théorie du développement plus sensible au programme d’action de Beijing

04/03/2010
Conseil économique et socialFEM/1783
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme

Cinquante-quatrième session

9e et 10e séances – matin et après-midi


C OMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME: APPELS RENOUVELÉS À UNE NOUVELLE THÉORIE DU DÉVELOPPEMENT PLUS SENSIBLE AU PROGRAMME D’ACTION DE BEIJING


La Commission de la condition de la femme a organisé aujourd’hui deux tables rondes sur les perspectives régionales de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing et sur le lien entre cette mise en œuvre et celle des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Ces tables rondes ont permis aux délégations de renouveler leurs appels à une nouvelle théorie du développement plus sensible au Programme d’action de Beijing, texte fondateur des politiques actuelles de promotion de la femme.


Le verdict d’une Universitaire d’Ottawa a été clair: « les efforts visant la réalisation des OMD ne s’inspirent en aucune façon du Programme d’action de Beijing ».  L’émancipation de la femme, a renchéri la représentante du groupe « Development Alternatives with Women for a New Era » (DAWN), appelle à un cadre de « développement alternatif », étant donné que les crises actuelles ont montré les défauts du système en vigueur.


Adoptés en 2000 par les États Membres de l’ONU, les OMD se déclinent en huit objectifs à atteindre d’ici à 2015.  Quatre d’entre eux ciblent directement ou indirectement les femmes, à savoir les Objectifs 3 et 5 relatifs à la promotion de l'égalité des femmes et à la santé maternelle, et les Objectifs 4 et 6 sur la mortalité infantile et le VIH/sida, qui dans les pays en développement, frappent les femmes de manière disproportionnée.


Les perspectives régionales de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing ont été expliquées par les représentants des cinq Commissions pertinentes de l’ONU.  En Afrique, la plupart des nations se sont engagées à mettre pleinement en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité sur les femmes et les conflits armés.


Selon la Secrétaire exécutive adjointe de la Commission, c’est une avancée « décisive » car ces textes sont orientés vers le renforcement des droits de l’homme, la protection des civils et la formation des personnels médicaux, policiers et juridiques à la problématique du genre.


« Dans 30% des zones urbaines, 30% des femmes n’ont toujours pas de revenus propres. »  C’est le constat posé pour la région d’Amérique latine et des Caraïbes où « le bien-être des femmes et de leur famille dépend de l’accès aux marchés du travail et à un emploi décent ».


En Asie occidentale, les pays arabes partent du principe que pour mettre fin aux discriminations quotidiennes, « c’est d’abord au sein des instances dirigeantes que l’égalité de genre doit être réalisée », alors qu’il s’agit en Europe, d’opérer une réforme culturelle pour « apprendre aux hommes à remplir les responsabilités familiales qui leur incombent en tant que maris de femmes actives ».


L’accès au microcrédit, le soutien aux entrepreneures et l’investissement accru dans l’agriculture -nécessaire pour relever le niveau de vie des familles dans les zones rurales- sont autant d’efforts indispensables pour que les femmes de la région d’Asie-Pacifique, qui forment 60% de la population totale de la région, puissent apporter leur contribution à la réalisation transversale des OMD et du Programme d’action de Beijing.


La Commission de la condition de la femme poursuivra son débat de haut niveau demain, vendredi 5 mars, à partir de 10 heures.



SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIe SIÈCLE »


Table ronde 1


La table ronde sur les « Liens entre la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) » a commencé par une intervention de Mme EVA RATHGEBER, Professeur à l’Université d’Ottawa/Université Carleton, qui a présenté les conclusions de la réunion d’experts, organisée au mois de novembre 2009, en prévision des travaux de la Commission.


Sa déclaration liminaire a été suivie par celles de la Coordonnatrice résidente de l’ONU en Albanie et de la Coordonnatrice des programmes de formation du Groupe « Development Alternatives with Women for a New Era » (DAWN).


Dans leurs conclusions, a expliqué l’Universitaire d’Ottawa, les experts ont estimé que, dans les efforts visant la réalisation des OMD, l’on n’avait pas toujours tiré parti du Programme d’action de Beijing.  Nombreux sont les efforts qui ne sont pas suffisamment sexospécifiques, en particulier en matière de lutte contre la pauvreté, de création d’emplois ou d’accès à l’éducation primaire.


De plus, les conditions macroéconomiques essentielles à la réalisation des OMD ne sont pas réunies dans beaucoup de pays.  Bien souvent les autorités publiques n’ont établi aucune priorité, comme en témoigne la négligence du secteur agricole.


Les experts ont mis l’accent sur l’importance de la bonne gouvernance et de la sensibilisation de l’opinion publique.  La création d’emplois décents doit être la priorité, ainsi que le renforcement de la présence des femmes en politique, la budgétisation sensible à l’égalité entre les sexes et la garantie des droits fondamentaux dans le secteur informel.


Comme priorités, les experts ont aussi cité l’accès universel à une nourriture de bonne qualité, à l’éducation, à la santé, y compris sexuelle et reproductive, et l’adaptation aux changements climatiques.


S’appuyant sur le partenariat établi entre l’ONU et l’Albanie pour la réalisation des OMD, Mme GÜLDÜN TÜRKÜZ COSSLETT, Représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et Coordonnatrice résidente de l’ONU en Albanie, a souligné l’importance d’une coordination plus efficace de l’ONU, notamment en matière de programmation.  Elle a expliqué que les programmes élaborés conjointement par l’ONU et le Gouvernement albanais intégraient une dimension sexospécifique et s’axaient sur le développement des capacités du Gouvernement pour appuyer la réponse du secteur public aux besoins, tout en renforçant la présence des femmes dans les processus de prise de décisions.


En l’occurrence, l’amélioration de la coordination entre l’ONU et le Gouvernement albanais a débouché sur une meilleure collecte des données et une plus grande intégration de la dimension sexospécifique dans les politiques et programmes.  Le nombre de femmes élues au Parlement albanais est actuellement de 16%, ce qui est un progrès.


La Coordonnatrice des programmes de formation du Groupe DAWN, Mme ZO RANDRIAMARO, a estimé que « l’émancipation de la femme appelle à la mise en œuvre d’un cadre de développement alternatif ».  Dénonçant le taux « inacceptable » de mortalité maternelle en Afrique subsaharienne, elle l’a expliqué, entre autres, par le fait que les services sociaux de base étaient sapés par la déréglementation et les principes du libre marché mais aussi par manque de volonté des gouvernements.


Elle a appelé à l’imposition d’un cadre de responsabilisation de la société civile et de « sanctions » pour non-application des OMD et du Programme d’action de Beijing.  Le respect des droits de la femme est un impératif moral mais aussi une nécessité pour le développement, a-t-elle souligné.  Elle a donc appelé à un « changement de paradigme » pour établir un cadre macroéconomique plus centré sur les femmes et capable de combler le fossé entre les nantis et les démunis.


Après ces déclarations liminaires, les délégations ont partagé leur vision du lien entre les OMD et le Programme d’action de Beijing.


Les représentantes de l’Espagne, qui intervenait au nom de l’Union européenne, et de la Suisse ont aussi préconisé une démarche capable d’inclure la sexospécificité dans les politiques de réalisation des OMD, tandis que la représentante d’Israël a réclamé des instruments plus efficaces capables de tenir compte de la vulnérabilité des femmes.  « Souvent sans voix, elles ne bénéficient pas toutes des retombées des programmes de développement », a-t-elle plaidé.


La crise mondiale actuelle doit être considérée comme l’échec des politiques de développement appliquées jusqu’ici, a renchéri la représentante de DAWN qui a affirmé: « il faut repenser le modèle du développement lui-même car il n’est pas propice à l’égalité entre les sexes ».


Mais, a argué la représentante de l’Iran, il faut créer des systèmes institutionnels adéquats qui prennent en compte les situations politique, économique et culturelle de chaque pays.  Le dialogue social a été vu, dans ce contexte, comme la voie à privilégier.  La représentante de la Confédération syndicale internationale s’est expliquée: « Tout doit se faire dans un cadre de concertation afin de permettre à chacun de contribuer efficacement à la mise en œuvre des OMD et du Programme d’action de Beijing ».


Pour cela, a rappelé le représentant de la Colombie, il faut renforcer les capacités des femmes par leur accès à l’éducation et à l’emploi.  Il faut insister, a poursuivi son homologue de la Jordanie, sur la valeur ajoutée qu’apporterait la pleine émancipation des femmes dans la réalisation des OMD.


L’importance de la volonté politique a été soulevée à maintes reprises par les délégations.  La représentante du Canada s’est demandée, compte tenu de la nature même des politiciens, « Comment soutenir la volonté politique sur une période de 15 à 20 ans? ».


Outre les gouvernements et les décideurs, le principe de responsabilisation doit également s’appliquer à la population, a répondu le représentant du Bénin, avant que la représentante de DAWN ne rétorque que « c’est aux gouvernements de savoir comment impliquer les populations, les femmes notamment, et les inciter à s’approprier les initiatives lancées en matière de sexospécificité ».


La création prochaine au sein de l’ONU d’une nouvelle « entité composite » chargée de la promotion de la femme a également été commentée à plusieurs reprises.  Cet organe devra être chargé d’intégrer le genre dans toutes les politiques de l’ONU, et se concentrer sur la réalisation des OMD 3 et 5 relatifs à l’égalité des sexes et à la santé maternelle, a notamment estimé le représentant de la Belgique qui a réclamé, à l’instar de son homologue de la République de Corée, la création de l’entité « le plus vite possible ».


Ce nouvel organe devra insister sur l’appui aux différents États en tenant compte de leurs spécificités, a précisé la représentante de la Côte d’Ivoire, avant que la représentante de DAWN n’insiste sur un budget qui devrait être d’au moins un milliard de dollars.  « Ça ne sert à rien de créer une telle entité si elle n’a pas les moyens de son action ».


En conclusion, la représentante du Groupe d’experts est revenue sur le fait que les rapports intérimaires sur la réalisation des OMD ne mettaient pas tous l’accent sur la dimension genre.  Elle a aussi reconnu qu’une approche unique ne pouvait être imposée à tous les pays et que chacun devait élaborer un système qui lui est propre.  Elle a insisté sur l’importance des statistiques ventilées par sexe.  Pour impliquer les hommes et surtout les jeunes gens dans la promotion de la femme, elle a encouragé les États à recourir aux technologies de mise en réseaux comme « Facebook » pour les sensibiliser.  Adhérant à ces propos, la représentante du PNUD a souligné le rôle que peuvent jouer les parlements de jeunes.


Table ronde 2


« Les perspectives régionales s’agissant des progrès réalisés et des lacunes qui subsistent sur le plan de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing », a été le thème de la deuxième table ronde à laquelle ont participé les Secrétaires exécutifs des cinq commissions régionales des Nations Unies.


Dans sa déclaration, Mme NOELEEN HEYZER, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a affirmé que près de 30 pays de la région avaient adopté des lois et des politiques axées spécifiquement sur la promotion des droits de la femme; la quasi-totalité des gouvernements ayant au moins mis en place des mécanismes du type « Département de la promotion de la femme ».  En dépit de ses initiatives importantes, les obstacles et les défis demeurent, 15 après l’adoption du Programme d’action de Beijing, a reconnu la Secrétaire exécutive.  La région est responsable de la moitié du taux mondial de mortalité maternelle avec près de 250 000 morts par an dues à l’accouchement ou à des complications postnatales.


Mme Heyzer a attiré l’attention sur la situation particulière des femmes des petits États insulaires en développement, « des pays isolés, vulnérables, aux faibles capacités et condensant tous les problèmes auxquels nous faisons face en matière d’émancipation de la femme à l’échelle régionale ».  Elle a déploré la très faible représentation des femmes dans les parlements, de l’ordre de 3% dans certaines îles.


Cette question a été soulevée en novembre dernier lors de l’examen régional à Bangkok de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing, a-t-elle indiqué.  La réunion a donné lieu à l’adoption d’une déclaration qui réaffirme l’engagement des États membres de la CESAP de réaliser les objectifs du Programme par des mesures concrètes.  Pour les participants, la nouvelle « entité composite » de l’ONU permettrait de donner un nouvel élan aux efforts régionaux, en renforçant la coordination entre les 25 organisations onusiennes regroupées dans le Mécanisme de coordination Asie-Pacifique.


Mme Heyzer a souhaité que les réponses à la crise économique et financière internationale tiennent compte des besoins des femmes et incitent à leur émancipation.  L’accès au microcrédit, le soutien aux entrepreneurs et l’investissement accru dans l’agriculture -nécessaire pour relever la productivité et le niveau des familles dans les zones rurales- sont autant d’efforts indispensables pour que les femmes de la région, qui forment 60% de la population totale de la région Asie-Pacifique, puissent apporter leur contribution à la réalisation transversale des OMD et du Programme d’action de Beijing, a estimé Mme Heyzer.


M. BADER OMAR AL DAFA, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO), qui a axé sa déclaration sur les pays arabes, a souligné que grâce aux initiatives sexospécifiques lancées depuis 15 ans dans la région, l’espérance de vie des femmes n’a cessé d’augmenter, comme en témoignent la baisse du taux de mortalité maternelle et l’amélioration du degré d’éducation à tous les niveaux.  La parité garçon-fille à l’école primaire a été atteinte dans la majorité des pays arabes, a-t-il précisé.  Concernant le traitement des femmes, il a affirmé que « les choses changent dans la région » grâce à l’adoption de lois pour la protection des femmes tout en encourageant leur participation active à la vie publique.


Des mesures temporaires spéciales ont été prises dans plusieurs pays pour accélérer la représentation des femmes dans les parlements et les gouvernements, a noté M. Al Dafa, qui a précisé que l’Iraq et les Émirats arabes unis étaient les deux meilleurs élèves de la région.  Il a affirmé que l’évolution de la situation dans les pays arabes depuis l’adoption du Programme d’action de Beijing était le signe d’une volonté politique commune d’inverser la tendance.  Ces pays partent du principe que pour mettre fin aux discriminations quotidiennes, c’est d’abord au sein des instances dirigeantes que l’égalité de genre doit être réalisée, a-t-il relevé.


M. JAN KUBIS, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Europe (CEE), a d’abord souligné le caractère très divers de la situation économique et sociale dans la région.  Toutefois, des traits communs ressortent, qui résultent des politiques menées depuis 15 ans, a-t-il ajouté.  Il a ainsi indiqué que la criminalisation de la violence à l’égard des femmes ou encore la fourniture d’une assistance et d’une protection aux femmes et enfants victimes de violence étaient des éléments partagés à l’échelle régionale.  En particulier, la violence domestique a fait l’objet de législations spécifiques que certains pays adoptaient pour la première fois de leur histoire, s’est-il ensuite félicité.  L’une des priorités actuelles des pays est l’amélioration de la situation économique des femmes, un changement qui requiert des efforts constants de la part des gouvernements pour contrer la féminisation de la pauvreté en temps de crise, a ajouté M. Kubis.


Il a estimé qu’à tous les niveaux de l’action politique, rien de significatif ne peut être accompli sans une volonté commune, car « sans volonté politique, les ressources financières et humaines ne suivent pas », a-t-il souligné.  Il a ainsi estimé que l’égalité salariale, la budgétisation sensible au genre, la protection sociale et l’amélioration de la situation des migrantes demeurent tributaires des avancées législatives auxquelles sont prêts à consentir les États.  Il a conclu en plaidant pour une amélioration des collectes de données afin de constituer des corpus statistiques fiables sur lesquels baser les politiques.  Sur un plan plus culturel, il faut sensibiliser les sociétés au fait que les hommes doivent remplir les responsabilités familiales qui leur incombent en tant que pères mais aussi maris de femmes actives, a-t-il enfin dit.


Mme LALLA BEN BARKA, Secrétaire exécutive adjointe de la Commission économique et sociale pour l’Afrique, a mis l’accent sur les progrès accomplis dans les pays du continent au plan législatif pour combattre plus efficacement le fléau de la violence sexuelle.  Près de 50% des pays de la région ont adopté des lois pour mettre fin aux mutilations génitales, a-t-elle par exemple expliqué.  Elle a aussi noté que la plupart des nations africaines ont pris l’engagement solennel de mettre pleinement en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité sur les femmes et les conflits armés.  Il s’agit d’une avancée décisive car ces résolutions sont largement orientées dans le sens du renforcement des droits de l’homme, de la protection des civils et appellent à l’intensification des programmes de formation des personnels médicaux, policiers et juridiques à la problématique du genre.  Soixante et onze pour cent des pays du continent indiquent avoir pris des mesures spéciales pour intégrer cette problématique dans leurs politiques environnementales, y compris agricoles, a encore signalé Mme Ben Barka.


Elle a conclu en disant que la réaffirmation des engagements politiques en matière de genre dans les déclarations adoptées par les commissions régionales, était inutile si la fourniture de ressources adéquates n’est pas assurée.


Mme SONIA MONTANO VIRREIRA, Représentante de la Commission économique et sociale pour l’Amérique du Sud et les Caraïbes (CEPALC), a rappelé qu’avant la crise économique et financière internationale, la région avait enregistré des résultats économiques importants, la croissance soutenue ayant permis de réduire les principaux indices de pauvreté.  Toutefois, la féminisation de la pauvreté n’a jamais été durablement jugulée dans la région, a-t-elle ajouté.  Les pays reconnaissent la nécessité d’accroître la part des femmes dans les rouages de l’économie et de la vie publique pour sortir les femmes de la marginalité qui les cantonne trop souvent dans les économies informelles, a encore estimé Mme Virreira.  Dans 30% des zones urbaines de la région, 30% des femmes n’ont toujours pas de revenus propres, ce qui brise toute possibilité d’émancipation et, ce faisant, rend ces individus encore plus vulnérables à la violence et à tous les effets néfastes de l’exclusion.  Pour Mme Virreira, le bien-être des femmes et de leur famille dépend dans ce contexte de crise de l’accès des femmes aux marchés du travail et à un emploi décent.  Parallèlement, les États doivent construire une culture de la paix favorable à la contribution, sur un pied d’égalité, des femmes à l’essor des sociétés, a-t-elle dit.


Après ces interventions, la représentante de l’Indonésie à réagit à la déclaration de la Secrétaire exécutive de la CESAP en arguant de la nécessité pour les décideurs de renforcer les stratégies de réduction des risques de catastrophes naturelles, car « la problématique environnementale dans la région est aujourd’hui la clef ».  Des banques de données fiables et exhaustives pour permettre une identification des besoins en termes de capacités nécessaires à la mise en œuvre des objectifs internationaux de développement doivent être créées, a dit à son tour la représentante de la République de Corée.


Des données ventilées par sexe, des mécanismes de suivi qui s’appuient sur des indicateurs décrivant les gains et les acquis en matière de genre, voilà ce qu’il faut pour passer plus rapidement des paroles aux actes, a-t-elle insisté.


Pour la déléguée du Cap-Vert, parlant de l’Afrique, la clef de l’émancipation des femmes passent « effectivement par la participation active et en nombre des femmes aux processus de décisions en matière de santé maternelle et d’éducation ».  Chez nous, a-t-elle affirmé, l’amélioration de l’accès gratuit aux soins avant, pendant et après l’accouchement ou encore le renforcement des mesures de lutte contre la violence sexuelle sont des chantiers supervisés par des femmes.


Elle a également reconnu la nécessité de mener régulièrement des campagnes de sensibilisation auprès des hommes pour leur inculquer l’importance des enjeux de l’égalité entre les sexes.  Son homologue du Mexique a plaidé pour une utilisation sexospécifique des technologies de l’information.  L’Internet et la radio sont les meilleurs alliés des femmes pour combattre le sexisme.


La représentante du Mexique a été rejointe en celui par celui du Niger.  Revenant à la vision régionale, la représentante du Danemark a indiqué que le Conseil des ministres des pays nordiques organise régulièrement des réunions régulières sur l’établissement de plans d’action prenant dûment en compte la dimension sexospécifique des problèmes contemporains.


Nos objectifs sont communs même si nos méthodes diffèrent, a-t-elle continué, en précisant que le partage des meilleures pratiques et la tenue d’un dialogue ouvert et souple étaient indispensables pour avancer sur des thèmes aussi « cruciaux » que la parité et le pouvoir.  Plusieurs délégations, dont celle d’Israël, ont plaidé la politique des quotas.  « Il faut parfois forcer la main à ceux qui ne conçoivent pas qu’il faut des femmes dans les parlements et à la tête des entreprises et des unités de recherche », a estimé la représentante israélienne.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Président du Comité du Conseil de sécurité sur la mise en œuvre des sanctions contre l’Iran présente son rapport trimestriel

CS/9873

Le Président du Comité du Conseil de sécurité sur la mise en œuvre des sanctions contre l’Iran présente son rapport trimestriel

04/03/2010
Conseil de sécuritéCS/9873
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Conseil de sécurité

6280e séance – matin


LE PRÉSIDENT DU COMITÉ DU CONSEIL DE SÉCURITÉ SUR LA MISE EN ŒUVRE DES SANCTIONS CONTRE L’IRAN PRÉSENTE SON RAPPORT TRIMESTRIEL


Le Représentant permanent du Japon, M. Yukio Takasu, a présenté ce matin au Conseil de sécurité le treizième rapport trimestriel du Comité du Conseil créé par la résolution 1737 (2006) sur les sanctions contre l’Iran, qu’il préside. 


L’Iran doit restaurer la confiance de la communauté internationale et s’acquitter de ses obligations internationales, ont affirmé les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, se déclarant favorables à de « nouvelles mesures ».  La Fédération de Russie et la Chine ont, quant à elles, réaffirmé leur engagement en faveur de la recherche d’une solution négociée.  


Le rapport, présenté tous les 90 jours, couvre la période du 11 décembre 2009 au 4 mars 2010, a indiqué M. Takasu, précisant qu’au cours de cette période, le Comité n’avait tenu aucune réunion mais avait poursuivi ses activités selon la procédure d’approbation tacite.


Le Comité, a souligné son Président, a reçu à ce jour 91 rapports en application de la résolution 1737 (2006), 78 en application de la résolution 1747 (2007) et 67 en application de la résolution 1803 (2008).


Au cours de la période examinée, le Comité a par ailleurs reçu trois notifications d’un État Membre en référence au paragraphe 5 de la résolution 1737, concernant la fourniture d’articles destinés à l’utilisation de l’installation nucléaire de Bushehr, en Iran.  M. Takasu a signalé, en outre, que le Comité avait reçu une notification de la part d’un État Membre relative au paragraphe 15 au sujet du déblocage de fonds pour le paiement de contrats conclus avant qu’il n’inscrive une nouvelle entité sur sa liste.


Lors de la discussion qui a suivi l’exposé du Président du Comité 1737, les représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité ont pris la parole.


La représentante des États-Unis, Mme Susan Rice, a affirmé que, depuis la dernière réunion du Conseil de sécurité sur la question à l’ordre du jour, les préoccupations concernant l’Iran ne s’étaient toujours pas dissipées.  À ce jour, l’Iran, a-t-elle rappelé, ne s’acquitte toujours pas de ses obligations à l’égard de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), puisqu’il a annoncé que son stock d’uranium enrichi avait augmenté et qu’il entendait construire 10 nouveaux centres d’enrichissement.  Des informations troublantes émergent régulièrement, qui ne laissent pas penser que le programme nucléaire iranien est destiné à des fins pacifiques, a-t-elle souligné.  En outre, en refusant la proposition de l’AIEA de fourniture de combustibles, qui avait été acceptée par toutes les autres parties, l’Iran affiche un mépris des préoccupations « graves et claires » de la communauté internationale, a poursuivi Mme Rice.  Ses dirigeants refusent également de donner suite aux demandes répétées du Comité 1737 d’enquêter sur les violations de la résolution imposant des sanctions sur le transfert de matériaux nucléaires. 


Le Comité a l’autorité d’imposer des mesures ciblées complémentaires en cas de violations, a rappelé Mme Rice, précisant que son pays l’encourageait en ce sens.  L’efficacité des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, a-t-elle fait observer, dépend avant tout du respect des mesures imposées par le Comité.  Les États-Unis demeurent attachés à un règlement pacifique de la question du programme nucléaire iranien et c’est la raison pour laquelle, au cours de l’année écoulée, ils ont tendu la main vers une telle solution.  L’Iran doit à présent prendre des mesures de confiance et s’acquitter de ses obligations internationales, quatre ans après l’adoption de la résolution imposant un premier régime de sanctions à ce pays, a insisté Mme Rice.  Le Conseil doit envisager des mesures supplémentaires pour que l’Iran assume ses responsabilités, a-t-elle déclaré.


Le représentant du Royaume-Uni, M. Mark Lyall Grant, a, pour sa part, affirmé que le rapport montrait que les sanctions avaient eu un effet, notamment en gênant les activités iraniennes de prolifération.  Néanmoins, a-t-il dit, elles n’ont pas réussi à convaincre l’Iran à changer de cap, ce qui, a-t-il ajouté, renforce nos craintes.  Il a mis l’accent sur le mépris de Téhéran à l’égard des résolutions du Conseil de sécurité en construisant un site clandestin d’enrichissement à Qom qui est incompatible, a-t-il dit, avec les obligations en vertu des accords de garanties.  De même, a-t-il poursuivi, l’Iran a mis en place 1 610 centrifugeuses dont la majorité est en opération.  Le représentant a souligné que le Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique avait expliqué clairement qu’il n’y avait pas eu de coopération de la part de l’Iran avec l’AIEA sur les questions en suspens.  Le rapport, a-t-il déclaré, signale qu’il y a des nouveaux domaines de non-coopération. 


Le délégué britannique a également estimé que les véritables intentions de l’Iran avaient été démontrées.  Les actions de l’Iran, a-t-il estimé, pourraient contribuer à une prolifération accrue dans la région.  Il est donc important de résoudre ce problème et d’envisager des mesures intelligentes et efficaces visant à démontrer au régime de Téhéran que le coût de ses programmes est bien supérieur à ses bénéfices potentiels.  Il faut engager l’Iran à poursuivre le dialogue, a-t-il assuré.


Pour la France, qui était représentée par M. Nicolas de Rivière, le rapport de M. Takasu est accablant.  L’Iran, a-t-il dit, poursuit à plein régime son programme d’enrichissement qu’il a l’obligation de suspendre et a déjà commencé à enrichir de l’uranium à 20%, sans en avoir notifié l’AIEA en temps utile.  En outre, l’Iran poursuit ses activités sur l’eau lourde à Arak et a construit une usine clandestine d’enrichissement à Qom, sans la déclarer, en violation de son accord de garanties. Par ailleurs, l’Iran a rejeté toutes les offres du groupe E3+3 (Allemagne, France, Royaume-Uni, Chine, États-Unis, Fédération de Russie) d’organiser une réunion sur le programme nucléaire.


Au bout du compte, l’Iran, a-t-il fait observer, fabrique du combustible nucléaire sans centrale nucléaire, développe en secret des sites d’enrichissement sans application civile crédible, se rapproche « en sous-main » du taux d’enrichissement nécessaire pour faire une bombe, a développé un programme de missiles balistiques et refuse absolument de répondre sur les travaux de militarisation de son programme, alors même que les informations sur ces travaux sont nombreuses et jugées crédibles par l’AIEA.  Le temps est désormais compté, a déclaré M. de Rivière, ajoutant que le Conseil de sécurité ne pouvait plus se laisser abuser par les ouvertures dilatoires que le régime propose à droite et à gauche.  Il n’y a d’autre choix, a-t-il estimé, que de rechercher l’adoption dans les prochaines semaines de nouvelles mesures par le Conseil, conformément à la double approche constamment promue par les Six.


Le représentant de la Fédération de Russie, M. Vitaly Churkin, a affirmé que le Comité devrait continuer à s’en tenir à l’esprit et à la lettre des résolutions du Conseil de sécurité.  La situation concernant le programme nucléaire iranien demeure complexe, a-t-il fait remarquer, précisant que les pourparlers avec le Groupe des Six n’avaient pas, pour l’instant, donné les résultats voulus.  Il a estimé qu’il était néanmoins possible d’aboutir à un accord sur le réacteur de recherche de Téhéran.  Son pays, a-t-il rappelé, privilégie la voie du dialogue pour régler les problèmes.  Il s’est dit convaincu qu’un règlement négocié répondrait aux intérêts fondamentaux à la fois de la communauté internationale et de l’Iran lui-même.


Pour sa part, son homologue de la Chine, M. Liu Zhenmin, s’est dit convaincu que les sanctions ne représentaient pas une fin en soi et que le dialogue et les autres moyens diplomatiques continuaient de rester les seuls viables pour régler le dossier nucléaire iranien. Il a estimé que toutes les solutions de recours n’étaient pas encore épuisées.  L’Iran, a-t-il souligné, doit continuer de renforcer sa coopération avec l’AIEA et lever les doutes qui pèsent sur la finalité de son programme nucléaire.  Le représentant a espéré qu’un consensus se dégage autour de la proposition faite par l’Agence afin de fournir à l’Iran, en toute transparence, le combustible nucléaire dont il a besoin.


Le Comité créé par la résolution 1737 est chargé notamment de demander aux États des informations concernant les mesures qu’ils ont prises pour appliquer efficacement les sanctions imposées à l’Iran afin de le contraindre à suspendre ses activités d’enrichissement de l’uranium, de demander à l’AIEA des renseignements sur la coopération technique qu’elle offre à ce pays et d’examiner des informations faisant état de violation des mesures imposées.


Les sanctions contre l’Iran comprennent, notamment, un embargo sur les activités nucléaires posant un risque de prolifération et sur les activités liées à la mise au point de vecteurs d’armes nucléaires et une interdiction d’exportation par ce pays d’armes et de matériel connexe.  Des mesures, comme le gel des avoirs et les conditions concernant les déplacements, visent également des personnes ou des entités impliquées dans les programmes nucléaire ou balistique iraniens.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Constat d’un « travail inachevé » lors d’une manifestation spéciale organisée en prévision de la Journée internationale de la femme, 15 ans après Beijing

OBV/855 - FEM/1780

Constat d’un « travail inachevé » lors d’une manifestation spéciale organisée en prévision de la Journée internationale de la femme, 15 ans après Beijing

03/03/2010
Couverture des réunionsOBV/855
FEM/1780
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Manifestation spéciale à l’occasion de la

Journée internationale de la femme 2010


CONSTAT D’UN « TRAVAIL INACHEVÉ » LORS D’UNE MANIFESTATION SPÉCIALE ORGANISÉE EN PRÉVISION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME, 15 ANS APRÈS BEIJING


Quinze ans après l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, le constat d’« un travail inachevé » a été établi par une manifestation spéciale sur les « Droits égaux, opportunités égales: Progrès pour tous » organisée aujourd’hui au Siège de l’ONU à New York, en prévision de la Journée internationale de la femme, le 8 mars prochain.


En conséquence, l’appel urgent que le Secrétaire général de l’ONU a lancé à l’Assemblée générale pour qu’elle créée sans délai « l’entité composite » chargée de la promotion de la femme a été accueilli par une salve d’applaudissements.  « L’ONU doit diriger en s’érigeant en exemple », a dit Ban Ki-moon, au cours d’une année exceptionnelle qui marque à la fois le centenaire de la Journée internationale de la femme et le trentième anniversaire de la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).


« L’émancipation des femmes, qui est un impératif social et économique, est essentielle à l’identité même de l’ONU », a dit Ban Ki-moon dans sa déclaration liminaire.  « Tant que les femmes ne seront pas libérées de la pauvreté et de l’injustice, la réalisation de nos objectifs en matière de paix, de sécurité et de développement durable sera menacée ».


Le Secrétaire général a averti que l’injustice et la discrimination à l’égard des femmes persistaient partout dans le monde.  « Sa manifestation la plus terrible est la violence.  Près de 70% des femmes du monde en seront victime pendant leur existence », a-t-il signalé.  M. Ban a dénoncé les mariages précoces et forcés, les crimes d’honneur, les abus sexuels et la traite des femmes.  Il a déploré le taux important de mortalité maternelle et la persistance des stéréotypes sexistes.


« L’entité composite » qu’il a appelée de ses vœux viendrait, selon la résolution* que l’Assemblée générale a adoptée l’année dernière, de la fusion du Bureau de la Conseillère spéciale pour la parité des sexes et la promotion de la femme, de la Division de la promotion de la femme, du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW).


L’entité serait dirigée par un Secrétaire général adjoint relevant directement du Secrétaire général de l’ONU qui a estimé aujourd’hui qu’une « entité dynamique au sein du système de l’ONU permettrait une programmation plus cohérente tout en amplifiant la voix des femmes ».


« L’émancipation des femmes sera sans doute la révolution la plus longue », a déclaré pour sa part Meng Xiasi, Ministre et Vice-Présidente du Comité national pour les femmes et les enfants de la Chine, qui participait également à la manifestation spéciale.  « Les nouveaux défis que nous devons affronter nous appellent à adopter une action plus vigoureuse et efficace ».


« Il est indéniable que la pensée masculine continue de dominer le monde », a-t-elle dit, avant de réclamer que l’on fasse du Programme d’action de Beijing, de la CEDAW et des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) « une force capable de transformer le monde ».


M. Audon Lysbakken, Ministre norvégien de l’égalité entre les sexes, s’est attardé sur la violence faite aux femmes qu’il a qualifiée de « disgrâce ».  « La violence, l’inceste, le viol, les mariages forcés, les mutilations génitales féminines, la traite, le harcèlement et les assassinats – voilà les fléaux contre lesquels nous devons lutter ».  « La violence n’est pas et ne sera jamais excusable », a-t-il martelé.


Après ces interventions, un groupe de panélistes s’est livré à une réflexion sur l’impact des textes de Beijing.  Gertrude Mongella, Secrétaire générale de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, qui a présidé à l’adoption de ces textes, a indiqué que depuis la Déclaration et le Programme d’action, le continent africain avait pu accepter qu’une femme soit présidente du Parlement panafricain, chef d’État ou encore vice-présidente.  « Le Programme d’action de Beijing a également offert aux femmes africaines une plate-forme sur laquelle elles peuvent négocier avec les gouvernements, les groupes religieux et autres entités », a-t-elle signalé.


Mme Tarcila Zea, du Foro Intercontinental de Mujeres Indígenas, un réseau de femmes autochtones d’Amérique latine, a souligné l’importance qu’il y a à s’attaquer aux obstacles culturels et traditionnels à l’émancipation de la femme.  En plus de la violence domestique, les femmes autochtones sont confrontées à la violence politique, a-t-elle estimé.


Melle Amy Tang, une jeune canadienne de 17 ans de l’initiative « Because I am a Girl », a dénoncé la représentation stéréotypée que font les médias des femmes et qui conduit, selon elle, de nombreuses jeunes filles modernes à limiter leurs choix professionnels.


Les panélistes ont en effet discuté de l’impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication sur l’image et l’émancipation de la femme.  La représentante de la République démocratique du Congo (RDC) a parlé de la violence infligée aux femmes dans les zones de conflit alors que son homologue de la Belgique s’est inquiétée de la participation éventuelle des Taliban à la coalition gouvernementale en Afghanistan.


Au cours de cette manifestation, qui était modérée par Mme Maria Hinojosa, journaliste pour la télévision et la radio publique des États-Unis (PBS), les délégations ont visionné une vidéo produite par l’UNICEF sur l’égalité entre les sexes.


*A/63/L.103


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Commission de la condition de la femme: « la lutte contre la violence à l’égard des femmes est une contribution à la modernisation et à la démocratisation des sociétés »

FEM/1782

Commission de la condition de la femme: « la lutte contre la violence à l’égard des femmes est une contribution à la modernisation et à la démocratisation des sociétés »

03/03/2010
Conseil économique et socialFEM/1782
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme

Cinquante-quatrième session

7e et 8e séances – matin et après-midi


COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME: « LA LUTTE CONTRE LA VIOLENCE À L’ÉGARD DES FEMMES EST UNE CONTRIBUTION À LA MODERNISATION ET À LA DÉMOCRATISATION DES SOCIÉTÉS »


Le débat général de la cinquante-quatrième session de la Commission de la condition de la femme s’est concentré, aujourd’hui, sur la violence à l’égard des femmes, une question qui figure, depuis l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing en 2005, parmi les premières priorités des instances internationales, régionales et nationales.  « En luttant efficacement contre la violence sexuelle, on contribue à la modernisation et à la démocratisation des sociétés », a, par exemple, déclaré la représentante de la Serbie, avant que l’actualité récente ne s’invite au débat.


En effet, la représentante de la Guinée a estimé que le 28 septembre dernier, son pays avait « enregistré la pire forme de violence faites aux femmes et aux filles lors de la sanglante répression menée par des éléments des forces armées au cours des manifestations pacifiques organisées par les forces politiques ».


Pour donner une impulsion à la lutte contre ce fléau, le Secrétaire général de l’ONU a lancé, en 2008, sa campagne mondiale intitulée « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes », qui est assortie d’objectifs à atteindre avant 2015.  Le but est de mettre fin à un phénomène dont M. Ban Ki-moon constate la persistance en dépit des efforts déployés par les pays pour combattre ce qu’il qualifie, dans le rapport qu’il a soumis à la Commission*, de « violation fondamentale » des droits des femmes.


Comme hier, les délégations ont noté que, sur la question de la violence sexuelle aussi, les États doivent pouvoir s’appuyer sur des données fiables pour élaborer et appliquer des lois, des politiques et des stratégies de prévention viables.  Pour remédier à la pénurie de ressources requises pour traduire en actes les mesures existantes, elles ont insisté sur la nécessité d’accroître la collecte de données par critères démographiques tels que le sexe, l’âge et l’appartenance ethnique, et de combattre plus énergiquement les stéréotypes sexistes.


Sur ce dernier point, les participants au débat ont reconnu la difficulté qu’ont encore les sociétés et leurs dirigeants à concevoir l’égalité de genre comme un moteur du développement et, dans son rapport, le Secrétaire général attribue précisément ce phénomène à la persistance des stéréotypes négatifs, aux inégalités entre les sexes et à la violence à l’égard des femmes.


Les délégations ont d’ailleurs rappelé que, cette année, le Conseil de sécurité célèbrera le dixième anniversaire de la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité.  La représentante de l’Argentine a fait savoir que par le biais de la Commission des Casques blancs de son Ministère des affaires étrangères, son pays fournit une formation à la perspective sexospécifique dans le secteur humanitaire.


Elle a aussi rappelé que, dans le contexte des opérations de maintien de la paix, « c’est d’abord la présence internationale féminine qui prend en charge les familles et intervient dans les écoles rurales et les communautés ».  La Rapporteuse spéciale sur la violence à l’égard des femmes s’est félicitée de la nomination de Margot Wallström au poste de Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence contre les femmes dans les conflits armés.


La Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 4 mars, à 10 heures.


* E/CN.6/2010/2



SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIe SIÈCLE »


Suite du débat général


M. STEFAN WALLIN, Ministre de la culture et des sports et de l’égalité de genre de la Finlande, a souligné que son pays est l’un des premiers au monde en matière de participation des femmes aux processus de décision politique.  Toutefois, la répartition équitable des hommes et des femmes au sein des instances dirigeantes ne suffit pas à résoudre tous les problèmes, a-t-il ajouté.  C’est ainsi qu’il a expliqué que son pays s’efforçait de renforcer la participation des femmes dans les étapes de préparation des politiques nationales en matière de santé, d’éducation et d’emploi notamment.  Sur ce dernier point, il a indiqué que pour parvenir à un équilibre entre vie familiale et vie professionnelle, la Finlande s’attachait à améliorer ses réseaux de crèches et de prise en charge des enfants non scolarisés.  Il a conclu en soulignant que son Gouvernement luttait contre la violence à l’égard des femmes en privilégiant une approche multisectorielle et en promouvant la diffusion de bonnes pratiques parmi les travailleurs sociaux et les autorités, « ceux qui sont en contact quotidien avec ce fléau ».


Mme SALAMATU HUSSAINI SULEIMAN, Ministre de la condition féminine et du développement social du Nigéria, a indiqué qu’une politique nationale pour le genre assortie d’un Plan et d’un cadre stratégique de mise en œuvre avait été adoptée en 2006 et 2007 afin d’assurer l’émancipation des femmes nigériennes aux niveaux national, régional et international.  Elle a indiqué que la pauvreté des femmes était passée de 70 à 54% dans le pays, pour ensuite signaler une amélioration du taux de scolarisation et d’alphabétisation.  La Ministre s’est également félicitée de la participation accrue des femmes dans la politique de son pays.


Mme CELINE M. YODA KONKOBO, Ministre de la promotion de la femme du Burkina Faso, a entre, autres souligné, que « dans le domaine critique de la lutte contre la violence à l’égard des femmes et filles », son pays avait pris des mesures volontaires pour aligner ses politiques sur les grandes conventions internationales auxquelles il est partie.  Elle a notamment cité la création du Comité national de lutte contre la pratique de l’excision, l’adoption d’une loi et d’un plan d’action correspondant de lutte contre les violences faites aux filles en milieu scolaire ainsi que l’adoption et la mise en œuvre du plan d’action « tolérance zéro ».  Elle a expliqué que le chef de l’État, aux côtés de son épouse, s’était engagé personnellement dans le combat contre la violence sexuelle, en s’impliquant en particulier dans la « croisade » contre la pratique transfrontalière de l’excision.


Mme ANA PAULA S. SACRAMENTO NETO, Vice-Ministre de la famille et de la promotion de la femme de l’Angola, a indiqué que l’octroi de microcrédits avait contribué à l’automatisation des femmes de son pays, notamment en milieu rural.  Elle a également signalé des progrès dans les domaines de l’éducation et de la santé, précisant que 400 nouvelles cliniques spécialisées dans les soins reproductifs avaient été construites.  Mme Neto a ensuite indiqué que le Gouvernement avait construit des centres de conseils familiaux pour aider les victimes de la violence.  Elle s’est également félicitée du fait que l’Angola comptait parmi les 30 pays au monde qui ont le plus grand nombre de femmes parlementaires.  Mme Neto a aussi indiqué que les femmes représentaient 26% des Ministres du Gouvernement.


Mme SNEZANA LAKICEVIC-STOJACIC, Ministre du travail et des politiques sociales de la Serbie, a axé sa déclaration sur la mise en œuvre de la Stratégie nationale pour l’amélioration de la situation des femmes et la promotion de l’égalité de genre, « un processus fort de l’implication non seulement de toutes les composantes du Gouvernement serbe mais aussi de 34 ONG et de dizaines d’experts ».  La Stratégie définit l’ensemble des mesures destinées à mettre fin aux discriminations contre les femmes, a-t-elle précisé, ajoutant qu’en luttant efficacement contre la violence sexuelle « on contribue à la modernisation et à la démocratisation des sociétés ».  Après avoir indiqué que la Serbie avait présenté son rapport initial devant le Comité de la CEDAW en 2007 et qu’elle présenterait ses deuxième et troisième rapports à la prochaine session du Comité, la responsable serbe a appelé à des efforts accrus pour lutter contre les stéréotypes sexistes.  « De tels efforts requièrent une éducation constante, dans les écoles comme dans les médias, là où se façonnent les mentalités et les opinions », a-t-elle affirmé.


Mme SALWA TERZI, Vice-Ministrepour les femmes, les enfants et les personnes âgées de la Tunisie, a indiqué que depuis 1997, nombre d’initiatives présidentielles avaient été lancées afin de promouvoir les droits de la femme. Elle a notamment signalé que les mères célibataires pouvaient bénéficier d’allocations et d’aides au logement, que les mères pouvaient transmettre leur citoyenneté à leurs enfants et que l’âge du mariage était dorénavant le même pour les deux sexes.  Elle a également signalé la création d’un centre de recherche et de documentation sur les femmes.  Après avoir indiqué que des progrès avaient été réalisés en matière d’espérance de vie, d’éducation et de participation à la vie politique, Mme Terzi a signalé la création de la Commission arabe sur le droit humanitaire international des femmes qui a pour but de protéger les femmes qui se trouvent en situation de conflit.


M. NYAMKHUU DAVAA, Vice-Ministredu bien-être social et du travail de la Mongolie, a déclaré que l’adoption prochaine de la loi sur l’égalité entre les sexes créerait un environnement juridique favorable aux efforts menés pour éliminer les discriminations fondées sur le sexe.  L’objectif est d’établir un cadre de relations familiales, professionnelles et culturelles harmonieux et favorable à l’essor socioéconomique de toute la société, a-t-il expliqué.  Il a ajouté que cette loi allait également contribuer à la réduction de la violence domestique et, ce faisant, à celle du nombre inquiétant de divorces et de mauvais traitements sur les enfants.  M. Davaa a ensuite concédé que l’atteinte des objectifs en matière de lutte contre les discriminations dans son pays était rendue difficile par la persistance des stéréotypes sexistes et par le manque de données fiables sur la question.  Pour être honnête, la femme mongolienne continue de faire face à des défis basés strictement sur la différence sexuelle, a-t-il dit.  Il a plaidé pour le renforcement de la coopération à l’échelle régionale.  « Nous devons avancer en tirant partie des leçons apprises et faire nôtre la perspective prônée par les Nations Unies, afin de mieux voir le monde sous l’angle du genre », a-t-il conclu.


Mme MELANNE VERVEER, Conseillère spéciale du Secrétaire d’État des États-Unis sur la question des femmes, a indiqué que le Président Obama avait créé un organe spécial chargé d’apporter une réponse coordonnée à toutes les questions touchant les femmes.  Elle s’est inquiétée du taux important de mortalité maternelle et infantile dans le monde et a réclamé davantage d’efforts dans ces domaines.  Les États-Unis s’engagent à réduire ces taux ainsi que la prévalence du VIH/sida, a-t-elle dit.  La violence contre les femmes est une épidémie mondiale, a poursuivi la représentante qui a réclamé la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Elle a également réclamé la mise sur pied de la nouvelle entité composite de l’ONU sur l’égalité des femmes.  Cet organe doit être dirigé par une personne qui a des compétences organisationnelles avérées, a-t-elle ajouté.  Aucun pays ne peut progresser si la moitié de sa population est laissée pour compte, a-t-elle souligné.


Mme MAGDALENA FAILLACE, Représentante spéciale pour les questions du genre du Ministère des affaires étrangères de l’Argentine, a expliqué que l’Argentine s’était engagée depuis 2008 à mettre pleinement en œuvre la résolution 1325 du Conseil de sécurité, adoptée il y a 10 ans.  Dans ce cadre, la Commission des Casques blancs du Ministère des affaires étrangères fournit une formation à la perspective sexospécifique dans le secteur humanitaire, a-t-elle fait savoir.  Le domaine des opérations de maintien de la paix est au cœur des initiatives de coopération internationale menées par l’Argentine, a encore signalé Mme Faillace.  Dans les contextes troublés, c’est d’abord la présence internationale féminine qui prend en charge les familles, et intervient dans les écoles rurales et les communautés, a-t-elle dit.  La responsable argentine a rendu hommage aux Casques blancs, femmes originaires de son pays qui ont contribué à l’effort d’assistance en Haïti.  Concernant la lutte contre les stéréotypes sexistes, elle a cité la création en 2006 d’un observatoire sur la discrimination dans l’audiovisuel.  Ce dispositif a pour but de lutter contre les représentations dévalorisantes des femmes dans les médias et d’encourager la présence dans les programmes de femmes autochtones ou issues des communautés traditionnelles, a-t-elle indiqué.


Mme WAN HASMAH WAN MOHD, Directrice générale du Département du développement des femmes de la Malaisie, a signalé que depuis Beijing, la question des femmes n’était plus marginalisée en politique.  Elle a attiré l’attention sur les progrès réalisés dans son pays dans les domaines de l’éducation et de la santé, indiquant notamment que l’espérance de vie avait augmenté.  Le Gouvernement a adopté une politique de tolérance zéro à l’égard de la violence faite aux femmes, a-t-elle dit, en ajoutant par ailleurs que des programmes de financement ont été mis en place pour faciliter l’entrée des femmes dans l’entreprenariat.  Elle a néanmoins signalé que de nombreux défis subsistaient, notamment les conséquences de la crise économique, le VIH/sida et la persistance des clichés et des stéréotypes.  Trop peu de femmes choisissent des filières scientifiques, a-t-elle dit, par exemple.


Mme PIA CAYETANO, Présidente du Comité de coordination des femmes parlementaires de l’Union interparlementaire (UIP), a donné un compte rendu de la sixième réunion parlementaire qui a été organisée hier par l’UIP et la Division de la promotion de la femme en marge des travaux de la Commission.  Elle a signalé que plus d’un quart des parlements du monde comptait moins de 10% de femmes.  Elle a estimé que l’imposition de quotas avait été un élément « crucial », relevant que pratiquement tous les parlements qui peuvent se vanter d’avoir plus de 30% de femmes imposaient des quotas.  Elle a cependant signalé que le financement des campagnes, la violence électorale et politique et la discrimination résidaient au cœur de la marginalisation des femmes en politique.  Mme Cayetano a de plus signalé que les partis politiques étaient des goulets d’étranglement pour la progression des femmes en politique.


Mme Cayetano a également relevé l’existence de nombreuses lois discriminatoires et a estimé que le rôle qu’occupent les parlements pour faire appliquer l’égalité entre les sexes devait être renforcé.  Elle a par ailleurs insisté sur l’importance des analyses sur l’impact des législations sur les deux sexes ainsi que de la nécessité de mettre en place des partenariats.


Mme JULIANA ASUMAH-MENSAH, Ministre de la condition féminine du Ghana, a indiqué que son pays avait mis en œuvre de nombreuse lois pour promouvoir les droits de la femme, notamment une loi contre la violence domestique et la traite des êtres humains, ainsi qu’un autre qui criminalise les pratiques coutumières néfastes, comme les rites de veuvage, les mutilations génitales féminines et l’esclavage rituel.  La Ministre a indiqué que les principaux Ministères du Ghana devaient désormais appliquer une budgétisation sensible au genre.  Une politique de protection sociale a également été introduite et fait que 50% des femmes profitent désormais du programme national d’assurance maladie, a–t-elle ajouté.


La Ministre a également indiqué que la scolarisation des filles avait progressé et que l’écart entre les sexes dans l’éducation devrait être entièrement comblé d’ici 2015.  Mme Asumah-Mansah a signalé une baisse de 5% du taux de mortalité maternelle, tout en jugeant « inacceptable » qu’il demeure si élevé.   Après s’être félicitée de la place des femmes dans les postes à responsabilité, la Ministre a néanmoins regretté le manque de progrès pour assurer la participation des femmes au Gouvernement, et donc le manque d’engagement en la matière dudit Gouvernement et de ses partenaires au développement.


M. SOCCOH KABIA, Ministre du bien-être social, de l’égalité entre les sexes et de l’enfance de la Sierra Leone, a rappelé qu’après onze ans de guerre civile, son pays était en phase de reconstruction et de consolidation des structures démocratiques pour pouvoir assurer la protection de ses citoyens, en particulier les femmes et les enfants qui ont été victimes d’une violence sans précédent pendant la guerre.  Parmi les mesures prises pour la promotion de la femme, le Ministre a cité le financement par le Gouvernement de l’éducation des filles.  La répartition filles-garçons dans le cycle primaire est quasiment égale.  Des lois sur les droits de l’enfant, la traite des êtres humains, la violence domestique et le droit des femmes à l’héritage ont également été adoptées.  Il existe aujourd’hui 40 centres de soutien familial vers lesquels les femmes victimes de violence domestique ou sexuelle peuvent se tourner.


Dans le domaine de la santé, un plan de santé reproductive a été lancé pour faire face aux taux « inacceptables » de mortalité maternelle et infantile.  En termes de gouvernance, un plan stratégique national sur l’égalité entre les sexes a été développé avec différents partenaires au développement.  En vue de promouvoir la situation économique des femmes, un Ministère chargé de la promotion de la femme et de l’égalité entre les sexes a été créé.  Beaucoup reste à faire dans la formation de la police au traitement de la violence sexuelle et domestique.  Le Ministre a aussi souhaité la création de plus de foyers d’accueil pour les victimes de la violence et a déploré le manque de moyens financiers et techniques empêchant d’offrir à la population un accès plus large aux soins.


Mme NANFADIMA MAGASSOUBA, Ministre de la solidarité nationale, de la promotion de la femme et de l’enfance de la République de Guinée, a souligné que son pays venait « d’enregistrer la pire forme de violence faite aux femmes et aux filles lors de la sanglante répression menée par des éléments des forces armées au cours des manifestations pacifiques organisées par les forces politiques le 28 septembre 2009 ».  Elle a ajouté que les accords de Ouagadougou, signés sous les auspices de la communauté africaine et internationale, avaient été suivis de la mise en place d’un Gouvernement d’union nationale de transition, accepté par toutes les parties et chargé d’organiser des élections libres, transparentes et crédibles et de réformer en profondeur l’armée.  La Ministre guinéenne a ajouté que le Gouvernement de transition s’est engagé à opérer des changements pour marquer sa volonté de rompre avec les pratiques du passé et aller de l’avant dans les domaines cruciaux que sont la protection de la femme et la lutte contre la féminisation de la pauvreté, le VIH/sida et les inégalités entre les sexes.  Elle a lancé un appel à l’ensemble de la communauté internationale pour qu’elle accompagne les nouvelles autorités de son pays dans les efforts entrepris pour la réalisation des objectifs internationaux de développement.


Mme ALEJANDRINA GERMÁN, Ministre de la condition de la femme de la République dominicaine, a indiqué que la nouvelle Constitution du pays, adoptée le 26 janvier dernier, consacrait l’égalité entre hommes et femmes et affirmait notamment le droit des femmes de vivre à l’abri de la violence.  Elle a précisé que son Ministère avait créé de nombreux centres d’accueil et d’aide pour les victimes de la violence.  Elle a ajouté que les programmes scolaires reflétaient désormais l’égalité entre les sexes et que, par ailleurs, de nombreux progrès avaient été enregistrés dans le domaine juridique, notamment les programmes sur la lutte contre les grossesses précoces.  Venant à la réforme actuellement en cours à l’ONU, la représentante s’est inquiétée de ce que le remplaçant du Directeur de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW) n’avait toujours pas été nommé.


Mme EDIT RAUH, Ministre des affaires sociales et du travail de la Hongrie, a fait observer que son Gouvernement comptait accélérer la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing, grâce à la Stratégie nationale 2010-2021 adoptée en janvier dernier.  La Stratégie identifie des domaines prioritaires dont l’incitation à l’indépendance financière des femmes, la promotion de l’équilibre entre vie familiale et vie professionnelle ou encore le renforcement de la lutte contre les stéréotypes sexistes, a-t-elle précisé.  Elle a également souligné que les mesures prises par le Gouvernement étaient basées sur l’examen de la situation actuelle et les indicateurs pertinents.  Mme Rauh a indiqué que son pays appuyait l’établissement d’une nouvelle entité des Nations Unies sur le genre avant la fin de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale.  Nous appelons à la nomination rapide d’un secrétaire général adjoint aux questions du genre, a-t-elle conclu.


Mme GILA GAMLIEL, Vice-Ministre de la promotion des jeunes, des étudiants et de la femme d’Israël, a souligné avec fierté le rôle important que jouent les femmes dans son pays, dans des domaines allant de la science à la politique, en passant par les arts et les affaires.  Expliquant que la loi israélienne garantit la parité des sexes, elle a précisé que la Knesset, le Parlement israélien, est composée de 18% de femmes.  L’Autorité pour la promotion de la femme, créée en 1998, a lancé des initiatives visant à réduire les inégalités entre les hommes et les femmes, a-t-elle signalé, avant de citer aussi les efforts menés par la Commission pour l’égalité des chances dans le monde du travail, créée en 2008.  Mme Gamliel a aussi parlé de ce qui est fait par le Ministère de l’éducation, citant notamment les programmes d’éducation contre les stéréotypes.  La Vice-Ministre a également mentionné les efforts menés pour combattre la violence faite aux femmes, la prostitution, la traite des êtres humains et les autres formes d’abus contre les femmes.  Elle a souligné le rôle des organisations sociales qui travaillent avec le Gouvernement pour démanteler les réseaux de traite et en poursuivre les responsables, tout en réhabilitant les victimes.


Mme JEMMA BAGHDASARYAN, Vice-Ministredu travail et des affaires sociales de l’Arménie, a indiqué que le principe d’égalité entre les sexes avait été inscrit pour la première fois de l’histoire du pays dans le Programme gouvernemental pour la période 2008-2012.  Elle s’est attardée sur les programmes d’éducation, de réduction de la pauvreté et d’amélioration de la condition de la femme, notamment dans le domaine de la santé.  Elle a souligné le rôle important du Conseil pour la condition de la femme et rappelé qu’en Arménie, un quota de 15% de femmes sur les listes des candidats aux élections est imposé aux partis politiques.  Elle a conclu en rappelant que son pays avait signé, cette année, le Protocole facultatif de la Convention CEDAW.


Mme IDELTA RODRIGUES, Secrétaire d’État pour la promotion de la femme du Timor Leste, a indiqué que son Gouvernement mettait l’accent sur la participation des femmes à la vie économique et financière.  Elle a également souligné l’importance de renforcer les programmes éducatifs en vue, entre autres, de sensibiliser toutes les couches de la population à la nécessité de supprimer les stéréotypes qui alimentent la violence sexiste.  En fonctionnant de manière transparente et responsable, les autorités nationales doivent également montrer l’exemple, a encore estimé Mme Rodrigues.


Mme CORNÉLIE ADOU NGAPI, Directrice de l’intégration de la femme au développement de la République du Congo, a jugé, au nom de sa Ministre de tutelle, « affligeant » de constater que 30 ans après l’adoption de la Convention CEDAW, l’épanouissement de la femme restait encore un défi.  Elle a estimé que les résolutions adoptées pendant les travaux de la Commission devaient s’inscrire dans la perspective de la tenue, au mois de septembre prochain, de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les OMD.  La représentante a indiqué que le Congo s’était doté d’une loi fondamentale sur le respect du principe d’égalité entre l’homme et la femme.  Elle a aussi signalé l’adoption, en 2008, d’une politique nationale du genre assortie d’un plan d’application pour la période 2009-2013.  Elle s’est félicitée, en concluant, de la baisse du taux de mortalité maternelle dans son pays.


Mme ANIS HAROON, Présidente de la Commission de la condition de la femme du Pakistan, a déclaré que son Gouvernement axait son action sur la lutte contre la féminisation de la pauvreté, sur la promotion de l’égalité entre les sexes, sur le combat contre la violence sexuelle et sur l’alignement des législations nationales sur les grandes conventions internationales.  Elle a estimé, à son tour, que la mise en œuvre des objectifs de développement se heurtait à la montée des périls nouveaux induits par la conjonction des crises alimentaire, énergétique, climatique et financière.  C’est dans le cadre souple de nos discussions sur la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing que nous devons proposer de nouveaux paradigmes pour surmonter ces obstacles, a-t-elle plaidé.  Elle a conclu en appuyant pleinement l’établissement avant la fin de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale de la nouvelle entité des Nations Unies sur le genre, « un instrument qui permettrait de donner un nouvel élan à la réalisation des objectifs fixés, à l’échelle internationale ».


Mme PATRICIA SCHULZ, Directrice du Bureau fédéral pour l’égalité entre les sexes de la Suisse, a indiqué que le programme visant l’égalité des chances dans les universités suisses avait permis de doubler la proportion de femmes professeurs.  Elle a également signalé le lancement de projets novateurs en matière d’égalité salariale, notamment la création d’un logiciel informatique « LOGIB » qui permet aux entreprises de vérifier si leur système salarial est équitable.  La Suisse, a poursuivi Mme Schulz, a introduit la « punissabilité » d’office pour les actes de violence commis dans les couples.  La représentante a mis l’accent sur l’importance de la saisie statistique sur la violence pour mieux cibler la prévention.  Le grand défi demeure l’application, a-t-elle reconnu, en relevant que même si les forces de police étaient formées pour intervenir, cela n’était pas le cas pour les médecins, les juges et les services sociaux.  La Suisse, a poursuivi la représentante, procède à une intégration systématique de la dimension « genre » dans tous ses programmes d’aide au développement, de promotion de la paix et de sécurité humaine.  Le deuxième plan d’action du pays est en cours de rédaction, a-t-elle annoncé.


Mme MAYRA DIAZ-MENDEZ, Présidente de l’Institut nationale des femmes du Costa Rica, a qualifié d’importants les progrès réalisés par son pays dans le renforcement des droits de la femme au cours des dernières années.  Nous encourageons la participation de la femme costaricienne, sur un pied d’égalité, à tous les niveaux de la vie politique, économique et sociale, a-t-elle dit.  La participation des femmes aux processus de prise de décisions est essentielle à la démocratisation des sociétés et au développement humain, a insisté la représentante, en ajoutant: « l’autonomie économique, la participation politique et la prise en compte des singularités culturelles sont les piliers de notre lutte contre les inégalités qui entravent l’émancipation de la femme ».  Elle a conclu en appelant au renforcement de la coopération régionale, en vue, entre autres, de progresser ensemble dans la lutte contre le sexisme « qui fait le lit des inégalités ».


Mme FARKHONDA HASSAN, Secrétaire générale du Conseil national des femmes de l’Égypte, a signalé que des progrès avaient été réalisés dans la représentation des femmes dans l’éducation et dans le secteur public.  Elle a indiqué que la présence des femmes en politique était modeste, mais qu’un projet de loi était en train d’être étudié.  Elle a attiré l’attention sur le mouvement « Femmes pour la paix », ainsi que sur un programme destiné aux femmes rurales et aux femmes chefs de famille.  Mme Hassan a indiqué que plusieurs lois contre la discrimination avaient été renforcées, avant de passer en revue les différentes facettes du Conseil national des femmes.  Au titre des défis qui restent à relever, Mme Hassan a évoqué le taux important d’analphabétisme, l’écart entre les lois et leur mise en oeuvre ainsi que le chômage élevé chez les femmes, imputable, entre autres, à l’obligation de leur donner un congé maternité.


Mme SISAY LEUDEDMOUNSONE, Vice-Présidente de la Commission nationale de la République populaire démocratique lao pour l’avancement de la femme, a mis en avant les efforts menés par son pays depuis l’adoption du Programme d’action de Beijing il y a 15 ans dans les domaines de l’éducation et de la santé.  Citant les deux lois-cadres sur ces questions, elle a précisé que son Gouvernement suivait de près leur respect, en particulier dans les zones rurales.  C’est dans les zones enclavées, par définition les moins développées, que les taux d’illettrisme et de mortalité maternelle et infantile sont les plus élevés, a-t-elle rappelé.  Elle a indiqué que son Gouvernement réagissait en insistant sur la formation des personnels de l’enseignement et de santé à la problématique du genre, « un effort rendu possible par le niveau soutenu de la croissance économique du pays qui est de 7,5% par an depuis 2006 ».


Mme LEA JAVORNIK NOVAK, Ministère du travail, de la famille et des affaires sociales de la Slovénie, a indiqué que le Code de la famille interdisait dorénavant la discrimination des femmes sur la base de leur orientation sexuelle et qu’il autorisait les partenariats civils entre deux personnes du même sexe.  Mme Novak a reconnu que son pays devait encore réduire les obstacles structurels et lutter contre les stéréotypes et les préjudices qui contribuent à faire perdurer la sous-représentation des femmes en politique.  Elle a en revanche assuré que la lutte contre la violence était constamment renforcée.  La mise en œuvre des politiques et programmes liés à la promotion de la femme est encore loin des engagements pris à Beijing, a admis la représentante avant de convenir que la culture et la tradition ne pouvaient servir d’excuse pour maintenir les inégalités dans le travail et le pouvoir.  Elle a souligné le rôle important de l’éducation et des médias, avant de reconnaître toute la place des hommes dans lutte pour l’égalité entre les sexes.


Mme DHUHA SALEM AL SHAQQAT, Union des associations de femmes et du Comité pour la condition de la femme du Koweït, a déclaré que son pays s’était engagé à appliquer le Programme d’action de Beijing, tant que cela n’entravait pas les principes de la charia.  Elle a indiqué que, dans son pays, l’éducation primaire était obligatoire pour les deux sexes et gratuite à tous les niveaux.  Des examens médicaux sont obligatoires avant le mariage et une assistance financière est mise à la disposition des veuves et des femmes célibataires de plus de 35 ans qui n’ont jamais travaillé.  Mme Al Shaqqat a poursuivi en indiquant que d’importants progrès avaient été réalisés pour assurer la participation des femmes en politique.  Elle a précisé que quatre femmes siégeaient au Parlement et qu’une femme occupait le poste de Ministre de l’éducation.  Elle a également indiqué que la loi sur le service civil prévoyait l’égalité salariale.


Mme SONIA ESCOBEDO, Secrétaire à la Présidence du Guatemala chargée de la condition féminine, a indiqué que l’adoption du Programme d’action de Beijing, il y a 15 ans, avait joué un rôle catalyseur dans son pays.  Une prise de conscience a eu lieu dans notre pays, mais aussi au niveau régional quant à l’urgence d’avancer sur la voie de l’égalité entre les sexes et l’émancipation de la femme, a-t-elle dit.  Citant les mécanismes nationaux régulièrement mis à jour depuis plus d’une décennie, elle a précisé que le Costa Rica mettait l’accent sur la lutte contre la violence et l’exploitation sexuelle.  L’intensité du trafic de drogue et du crime organisé dans la région exige une action de tous les instants et à tous les niveaux de la prise de décision, a encore souligné Mme Escobedo.  Elle a salué l’importance de la campagne « Tous unis pour mettre fin à la violence faite aux femmes », lancée par le Secrétaire général.  Cette initiative constitue une occasion unique de réduire la violence dans nos pays grâce à des positions communes de défense des droits de la femme, a-t-elle estimé.


Mme KHANGEZIWE MABUZA, du Bureau du Vice-Premier Ministre du Swaziland, a affirmé que son Gouvernement reconnaissait les femmes comme des citoyens égaux et qu’il était engagé en faveur de la promotion et de la protection de leurs droits humains.  Elle a indiqué que plusieurs politiques avaient été approuvées pour créer un environnement favorable au développement et à la protection des droits de la femme.  Toutes les stratégies mises en place figureront dans la Politique nationale du genre qui doit être finalisée.  Mme Mabuza a par ailleurs expliqué qu’en dépit des progrès réalisés, le Swaziland demeurait confronté à une multitude de défis, y compris le VIH/sida lié à une augmentation rapide du nombre des orphelins et des enfants vulnérables, aux incidences élevées de pauvreté, à la violence fondée sur le genre et au chômage.  Elle a évoqué les conséquences sur les femmes de la crise économique et financière et des menaces relatives aux changements climatiques.


Mme MARTHA LUCIA VASQUEZ ZAWADSKY, Conseillère de la Présidence de la Colombie pour l’égalité des femmes, a indiqué qu’au cours de sept années du Gouvernement du Président José Uribe, la démobilisation des membres de la guérilla avait provoqué une chute importante du nombre des homicides et des enlèvements dans le pays.  Elle a réclamé la libération de toutes les femmes qui demeurent aux mains des guérillas.  Elle a indiqué que la Colombie avait plusieurs mécanismes de promotion de la femme et qu’elle avait lancé une stratégie nationale contre la traite des êtres humains et les mauvais traitements infligés aux enfants ainsi que pour assurer la protection des personnes déplacées.  Mme Vasquez Zawadsky a insisté sur les progrès dans la réduction de la pauvreté et la formation professionnelle des femmes.


Mme HELENA STIMAC RADIN, Chef du Bureau de l’égalité entre les sexes de la Croatie, a signalé que le Premier Ministre de son pays est une femme qui a pris l’engagement de promouvoir des politiques modernes en faveur de l’égalité entre les sexes.  Les femmes représentent la majorité des juges, 23% des parlementaires et 20% du Gouvernement, a ajouté Mme radin.  Elle a expliqué que cette féminisation de la vie politique et publique avait eu pour corolaire positif la mise en œuvre énergique des mesures visant l’élimination du langage sexiste dans les médias et dans les lieux de travail.  Les femmes entrepreneurs n’ont jamais été aussi nombreuses en Croatie, y compris dans les médias et à la tête des hôpitaux, ce qui facilite le développement d’approche sensible au genre dans ces secteurs clefs de la vie sociale, a déclaré Mme Radin.


Mme MADINA JARBUSSYNOVA, Ministère des affaires étrangères du Kazakhstan, a indiqué qu’après l’adoption de la Déclaration de Beijing, son Gouvernement avait établi une Commission nationale pour les politiques relatives aux femmes et la démographie familiale.  De plus, une loi a été adoptée en décembre dernier pour assurer un accès équitable des femmes à la fonction publique.  La représentante a indiqué que le Gouvernement kazakh accordait une attention particulière à la réduction de la pauvreté, et que la santé de la population s’était nettement améliorée, notamment en matière d’espérance de vie, de mortalité maternelle et de fertilité.  Mme Jarbussynova a également indiqué que les manuels scolaires avaient été purgés des références sexistes et que de nombreuses initiatives avaient été lancées pour les femmes entrepreneurs.  Elle a ajouté qu’une loi sur la prévention de la violence domestique avait été adoptée en décembre 2009, et que des unités spécialisées avaient été mises sur pied pour protéger les victimes.


Mme SOLVEIGA SILKALNA, Envoyée spéciale du Premier Ministre de la Lettonie, a indiqué que son pays avait intégré une composante « genre » dans toutes les politiques gouvernementales ainsi que dans la plupart des législations et dans les processus de prise de décisions.  En Lettonie, 30% des employeurs, 50% des juges de la Cour suprême, 34% des recteurs d’université, 45% du personnel de recherche et développement et 19% des Parlementaires sont des femmes, a-t-elle énuméré.  Elle a ajouté que c’est forte de cette expérience, que la Lettonie partage ses expériences avec d’autres nations.  Aux côtés d’ONG partenaires, elle est active dans des pays comme l’Afghanistan, l’Iraq et la Géorgie.  Là où c’est possible, nous encourageons les femmes à être plus actives économiquement et politiquement, a-t-elle dit avant de former le vœu qu’au moment où les pays renouent avec la croissance économique, l’élaboration de budgets nationaux et communautaires sensibles au genre ne soit pas négligée.


Mme SALLY MOYLE (Australie) a souligné l’importance de la nouvelle entité composite des Nations Unies pour la promotion de la femme.  Elle a souhaité qu’un secrétaire général adjoint compétent soit rapidement nommé à sa tête et que cette entité bénéficie du niveau de financement nécessaire.  Elle a ensuite proposé que les institutions nationales de défense des droits de l’homme puissent participer activement aux travaux de la Commission de la condition de la femme avec un statut indépendant, comme cela se fait déjà au Conseil des droits de l’homme.  Insistant sur le rôle des structures nationales, la représentante a expliqué qu’en Australie, il existait trois agences gouvernementales, ce qui n’empêche pas que des problèmes réels persistent en particulier pour ce qui est de la situation des femmes indigènes.


Elle a regretté que la violence contre les femmes reste d’actualité tant en Australie que dans le reste du monde.  L’Australie développe actuellement un plan national et a, d’ores et déjà, renforcé sa réponse à la traite des femmes.  La représentante a également évoqué le problème de la mortalité maternelle qui reste particulièrement élevée dans la région Asie-pacifique et qui nécessite une approche pluridimensionnelle.  Elle a annoncé que son pays s’apprêtait à introduire un système de congé parental même si le nouveau système australien du droit du travail prévoit plus de flexibilité et de protection pour tous les employés, et en particulier les femmes.


Mme MARKELDA MONTENEGRO DE HERRERA (Panama) a rappelé que son pays avait été le premier à signer la Convention CEDAW et a indiqué que le Conseil national de la femme était le principal organe consultatif.  Elle a reconnu que le VIH/sida était un « souci permanent » pour le Gouvernement qui s’est par ailleurs engagé à éliminer la violence sexuelle et le fémicide.  Elle a fait part de l’adoption de nombreuses législations, notamment des programmes de protection sociale et d’égalité des chances et d’une stratégie nationale pour l’émancipation de la femme.  La représentante a néanmoins reconnu la persistance d’importants défis qui entravent l’accès des femmes aux services de santé, à l’éducation et au système judiciaire du pays.


Mme SHEILA ROSEAU, Directrice exécutive des affaires du genre du Ministère de l’éducation, des sports, de la jeunesse et du genre d’Antigua-et-Barbuda, a déclaré qu’en dépit des effets néfastes de la crise économique et financière internationale, son pays restait déterminé à mettre en œuvre les OMD et le Programme d’action de Beijing.  C’est dans cet esprit que notre Gouvernement a récemment mis à jour les priorités de stratégie nationale contre la pauvreté, développant à cette occasion une série d’initiatives pour appuyer l’émancipation économique des femmes, a-t-elle expliqué.  Nous avons renforcé notre coopération avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) afin de combattre efficacement le problème persistant du trafic de femmes et de filles dans la région, a encore noté Mme Roseau.  Appuyant l’établissement de la nouvelle entité des Nations Unies sur le genre au cours de la session actuelle de l’Assemblée générale, elle a demandé que le mandat du futur instrument prévoit la mobilisation accru de ressources financières, techniques et humaines pour renforcer l’aide au développement humain dans les petits États insulaires.


Mme ANA LUCIA HERRERA, Présidente de la Commission nationale pour la transition du Conseil national pour les femmes et l’égalité des sexes de l’Équateur, a indiqué que les progrès réalisés dans le pays en matière de promotion des droits de la femme n’auraient jamais pu être réalisés sans l’engagement et les efforts déployés par les femmes autochtones et d’ascendance africaine.  Elle a signalé que toutes les formes de discrimination étaient interdites dans le pays et que les femmes pouvaient faire valoir leur droit à l’intégrité sexuelle, physique et psychologique.  Elle a indiqué qu’un plan du bien-être, destiné aux femmes et aux filles, avait été lancé et que les budgets du Gouvernement comportaient dorénavant une dimension sexospécifique.  Elle a cependant estimé que des efforts supplémentaires étaient nécessaires pour établir une démocratie réellement paritaire.  Mme Herrera  a également fait part de l’adoption d’une loi contre la violence sexiste qui a été assortie d’une campagne de sensibilisation organisée autour du thème « Équateur réagit!: Le machisme c’est la violence ».


M. SEGAKWEND TSIANE, Ministre du travail et des affaires intérieures du Botswana, a affirmé que son pays avait réalisé des progrès considérables dans la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing.  En adoptant des stratégies, des politiques et des programmes, au niveau national, alignés sur ce Programme, le Gouvernement botswanais a fait des questions de la promotion de la femme et des filles, de l’égalité entre les sexes et de l’amélioration de la qualité de ses citoyens, une priorité.  Ainsi, nous avons organisé une plus grande sensibilisation des femmes à la pandémie du VIH/sida et œuvré à l’accès universel aux antirétroviraux, a indiqué la Ministre.  Elle a cependant fait état des résultats mitigés s’agissant de la participation des femmes aux processus de prise de décision dans l’appareil d’État.  Les statistiques révèlent que les femmes occupent 45% des postes à responsabilité dans le service public mais il faut intensifier les efforts, a-t-elle souligné.  Pour Mme Tsiane, le défi le plus important en matière de violence à l’égard des femmes est d’éliminer les facteurs sous-jacents, comme l’abus d’alcool ou de drogues qui est un élément déclencheur.  Elle a demandé une expertise technique et financière pour permettre à son Gouvernement de mettre en œuvre les dispositions de la loi sur la violence domestique de 2006.


Mme BERNADETTE MLAKA MALIRO, Membre du Parlement du Malawi, a déclaré que, 15 ans après l’adoption du Programme d’action de Beijing, son pays demeurait pleinement engagé dans la mise en œuvre des objectifs internationaux en matière d’égalité entre les sexes et d’émancipation des femmes.  Faisant observer que 52% de la population du Malawi est composée de femmes, elle a souligné que cette situation incitait naturellement le Gouvernement de son pays à pratiquer la politique la plus égalitaire possible, en particulier dans les domaines cruciaux que sont l’éducation et la santé.  Sur ce dernier point, elle a mis l’accent sur les mesures prises sur le long terme pour réduire la mortalité maternelle et néonatale.  Nous sommes passés d’un taux de 897 pour 100 000 naissances en 2007 à un taux de 807 pour 100 000 en 2009, a-t-elle signalé, ajoutant que le Malawi s’efforçait de faire aussi bien sur le front de la lutte antisida.  Elle a conclu en attirant l’attention sur le fait que pour la première fois de l’histoire du pays, le Vice-Président est une femme, « ce qui symbolise la volonté de parvenir à un partage équitable au sommet de l’État ».


Mme RUTH MAETALA, Ministère de la condition féminine, de la jeunesse et de l’enfance des Îles Salomon, a signalé que la population de son pays était confrontée à un stress important du fait des effets des changements climatiques.  Elle a notamment indiqué que le droit des femmes à la terre avait été remis en question et que la violence sexiste avait augmenté.  Elle a affirmé que le Gouvernement avait mis en place un réseau permettant de signaler les incidents liés à la violence familiale et déclencher une réaction de la police.  Elle a annoncé la présentation d’un projet de loi qui prévoit une représentation de 10% de femmes dans les partis politiques.  Elle cependant signalé que la concurrence entre les différentes priorités du pays entravaient parfois les efforts d’émancipation de la femme.  Elle s’est par ailleurs dite préoccupée par l’absence d’ONG de Taiwan qui avaient participé aux précédentes sessions de la Commission.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Commission de la condition de la femme: appels à l’amélioration de la santé de la femme et à l’intégration de la problématique hommes-femmes dans la réalisation des OMD

FEM/1777

Commission de la condition de la femme: appels à l’amélioration de la santé de la femme et à l’intégration de la problématique hommes-femmes dans la réalisation des OMD

02/03/2010
Conseil économique et socialFEM/1777
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme

Cinquante-quatrième session

5e et 6e séances – matin et après-midi


COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME: APPELS À L’AMÉLIORATION DE LA SANTÉ DE LA FEMME ET À L’INTÉGRATION DE LA PROBLÉMATIQUE HOMMES-FEMMES DANS LA RÉALISATION DES OMD


Le deuxième jour du débat général de la Cinquante quatrième session de la Commission de la condition de la femme a été marqué par les appels d’une quarantaine de délégations à l’amélioration de la santé de la femme mais aussi par l’adoption d’une « Déclaration à l’occasion du quinzième anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes »*, qui a donné lieu à l’adoption de la Déclaration et du Programme de Beijing, textes fondateurs des politiques de promotion de la femme.


Dans la Déclaration, les « représentants des États » soulignent que l’application intégrale et effective des textes de Beijing est essentielle pour atteindre les objectifs de développement convenus au niveau international, y compris ceux énoncés dans la Déclaration du Millénaire.  Ils insistent sur la nécessité d’assurer l’intégration de la problématique hommes-femmes dans les efforts visant à accélérer les progrès vers la réalisation des huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015.  L’Assemblée générale a prévu de tenir, au mois de septembre prochain, une réunion de haut niveau sur ces Objectifs.


La santé de la femme est directement liée aux OMD 4, 5 et 6 relatifs à la mortalité des enfants de moins de 5 ans; à la santé maternelle et à la lutte contre le VIH et le paludisme.  Or, selon le rapport pertinent du Secrétaire général dont est saisie la Commission**, les réalisations en la matière ont été inégales.  Dans nombre de pays, les systèmes de santé demeurent source d’injustice et d’inégalité et renforcent la stratification sociale.


Les femmes meurent toujours des problèmes de santé procréative et leur accès aux traitements du VIH/sida demeure préoccupant.  En outre, relève le Secrétaire général, très peu de pays ont pris des mesures pour prévenir et traiter les maladies non contagieuses alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévient déjà que le nombre de fumeuses sera multiplié par 3 au cours de la prochaine génération où il faudra craindre que plus de 200 millions de femmes ne meurent prématurément de maladies liées au tabac.


L’absence ou l’insuffisance de données ventilées par sexe et d’indicateurs de santé tenant compte des besoins des femmes pose un frein à la mise en place de mesures efficaces, de ressources, de procédures, de suivi et d’évaluation spécifiquement destinées aux femmes, conclut le Secrétaire général de cette situation.


L’amélioration de la santé sexuelle et reproductive et la lutte contre la pandémie de VIH/sida ont été justement quelques-uns des thèmes saillants de la réunion d’aujourd’hui.  Pour de nombreuses délégations, assurer le droit à la santé des femmes fait partie du combat plus large contre toutes les formes de discrimination.


Si elles ont admis que la crise économique et financière internationale avait entraîné des coupes budgétaires pouvant pénaliser les actions en faveur des femmes, les délégations ont toutefois assuré que le contexte actuel ne remettait pas en cause la prise en compte systématique des besoins des femmes dans les politiques nationales de santé.


La Ministre de la femme du Paraguay a indiqué que grâce aux efforts budgétaires, le Gouvernement a pu proclamer la gratuité des soins de santé primaire et des accouchements dans « un pays qui découvre l’importance de la problématique du genre ».


Plusieurs intervenants ont en effet mis en relief la nature structurelle des obstacles rencontrés sur la voie de l’amélioration de la condition de la femme.  La Ministre suédoise de l’intégration et de l’égalité a fustigé les idéologies religieuses et les coutumes qui instaurent des inégalités de fait entre hommes et femmes.


« L’ONU, qui est le symbole du droit universel, doit amorcer un dialogue de fond qui soit d’abord culturel sur la question du genre », a-t-elle préconisé. C’est bien sur le terrain culturel que le débat s’est déplacé lorsque les participants ont plaidé pour un changement des mentalités.


Les représentants des pays africains ont évoqué, entre autres, les difficultés rencontrées au quotidien pour former du personnel de santé à la problématique du genre, même si la représentante du Kenya a fait observer que la mise en œuvre résolue de la Stratégie nationale antisida 2005-2013 avait déjà permis d’assurer à plus de 50% des femmes contaminées l’accès aux antirétroviraux.


C’est dans le milieu rural qu’il faut concentrer les efforts, a conseillé le Ministre de l’Afrique du Sud avant que son homologue des Bahamas n’insiste sur l’importance qu’il y a à réduire les risques de transmission de la mère à l’enfant.  La Ministre brésilienne s’est félicitée de la contribution du FNUAP, de l’UNICEF et de l’UNIFEM à la lutte contre la féminisation du sida dans son pays, en estimant tout de même que la réduction progressive du taux de mortalité maternelle figure parmi « les accomplissements les plus remarquables de l’ère Lula ».


La Commission poursuivra son débat général demain, mercredi 3 mars, à partir de 10 heures.


*  E/CN.6/2010/L.1

** E/CN.6/2010/2



SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIe SIÈCLE »


Suite du débat général


M. ANATOLIO NDONG MBIA (Guinée Équatoriale) a déclaré, au nom du Groupe africain, que 15 ans après l’adoption du Programme d’action de Beijing, l’Afrique a réalisé des progrès considérables, en particulier dans les domaines de la participation des femmes aux processus de prise de décisions.  La parité de genre à l’école primaire a été également atteinte dans la plupart des États du continent, a-t-il ajouté.  L’accent doit être désormais mis sur la participation des Africaines à la vie économique et sur le renforcement de leurs droits.  Le représentant a ensuite appelé la famille des Nations Unies et la communauté internationale à œuvrer ensemble pour faire un succès de la Décennie des femmes  2010-2020, proclamée récemment par l’Union africaine (UA).  Cette initiative s’inscrit dans la lignée de plusieurs proclamations au niveau régional et sous-régional et des protocoles destinés à renforcer l’émancipation de la femme, a-t-il expliqué.


M. Mbia a rappelé les défis auxquels continuent de faire face les pays africains et qui compliquent la réalisation des objectifs internationaux en matière d’égalité des sexes.  La pauvreté, la déscolarisation des jeunes filles, les taux de mortalité maternelle trop élevés, la violence sexuelle et la faiblesse de la protection sociale des femmes les plus vulnérables continuent d’entraver les progrès au plan national, a-t-il constaté.  Ajoutant que la conjonction des crises mondiales complique également l’application du Programme d’action de Beijing et menace les acquis en matière de développement, il a conclu en plaidant pour l’adoption, à la prochaine session de l’Assemblée générale, d’un texte portant création de la nouvelle entité sur le genre.  Nous croyons fermement qu’une architecture solide en la matière permettra aux pays les plus fragiles et les plus démunis de recevoir l’aide technique et l’appui financier dont ils ont besoin pour mener à bien les efforts nationaux en faveur de l’émancipation des femmes, a-t-il dit.


M. AUDUN LYSBAKKEN, Ministre de l’enfance, de l’égalité et des affaires sociales de la Norvège, a déclaré qu’en dépit de tous les instruments dont les États Membres se sont dotés depuis l’adoption du Programme d’action de Beijing, les filles et les femmes continuent de souffrir d’une discrimination.  En ne promouvant pas assez les droits des femmes, les pays concernés ralentissent d’autant leur développement, a-t-il soutenu, avant de dire qu’il fallait créer un centre d’excellence au sein des Nations Unies, « une entité qui devrait être fonctionnelle » avant la réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) convoquée, par le Secrétaire général en septembre 2010.  M. Lysbakken a également appelé les Etats à promulguer les législations appropriées au niveau national, tout en plaidant pour une mise à disposition des financements adéquats permettant de créer les structures nécessaires à la réalisation de l’égalité entre les sexes.


Mme MARIA DEL ROCIO GARCIA GAYTAN, Présidente de l’Institut national des femmes de Mexico, est intervenue brièvement pour souligner que son pays a accompli des avancées considérables dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes, une « priorité nationale » des gouvernements successifs.  Grâce notamment à l’harmonisation des lois qui a permis de coordonner l’action de trente-deux entités fédérales en faveur de l’égalité entre les sexes, la lutte contre la violence et le combat pour l’émancipation de la femme enregistrent des succès réels, a-t-elle dit.  La représentante a ajouté que ces dernières années, le budget consacré à la prévention et à l’éradication de la violence sexuelle a augmenté de 200%.  Les fonds sont alloués pour l’essentiel à l’appui des entités fédérales spécialisées pour s’assurer que la problématique du genre est bien intégrée dans toutes les actions gouvernementales et accélérer la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing, a précisé Mme Gaytan.


Mme MARIA ROSARIA CARFAGNA, Ministre de l’égalité des chances de l’Italie, a déclaré que pour son pays, Beijing avait marqué un pas important et que la Déclaration était devenue la base des différentes politiques adoptées par son pays en matière de respect des droits de la femme.  Elle a notamment expliqué que les Italiennes participaient davantage aux processus de prise de décisions.  Mme Carfagna a également insisté sur la nécessité d’accroître l’émancipation et le pouvoir des femmes et d’améliorer leur position sociale, politique et économique, éléments fondamentaux, selon elle, pour l’édification d’une gouvernance et d’une administration responsable.


Après avoir passé en revue les diverses mesures lancées par le Gouvernement italien pour promouvoir la participation des femmes au marché du travail, la représentante a signalé qu’outre le fait d’être une violation de leurs droits, la violence faite aux femmes entravait leur épanouissement professionnel et économique.  Elle a indiqué qu’à l’occasion de sa présidence du G8, l’Italie avait organisé une conférence pour dénoncer toutes les formes de violence faites aux femmes.


Mme FRANCOISE HETTO-GAASCH, Ministre de l’égalité des chances du Luxembourg, a déclaré que, pour répondre aux engagements du Programme d’action de Beijing, son Gouvernement s’était doté en 2006 d’une structure institutionnelle et d’un plan d’action national.  Elle a attiré l’attention sur certaines des mesures définies dans les 12 domaines critiques qui constituent l’action concrète de la politique luxembourgeoise, dont la situation des personnes immigrées et des demandeuses d’asile, qui sera analysée afin de prévenir toute marginalisation.


En outre, Mme Hetto-Gaasch a cité les réformes dans l’enseignement traditionnel et professionnel, engagées au cours de la période législative antérieure, qui seront analysées sous l’angle de leur impact sur l’un et l’autre sexe et sur l’égalité des chances des immigrées.  La Ministre a également mentionné le fait que le personnel enseignant et les magistrats seront formés en matière d’égalité entre les sexes.  En outre, le Luxembourg s’est donné en 2008 des structures de protection pour les victimes de la traite des êtres humains. Enfin, concernant la prostitution, le Gouvernement dressera un état des lieux et installera un système d’aide aux personnes qui veulent quitter ce milieu, a précisé Mme Hetto-Gaasch.


Mme ESTHER MURUGI MATHENGE, Ministre du développement social, de l’enfance et du genre du Kenya, a indiqué que depuis le dernier examen de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing, le Kenya a mis en place un fonds pour faciliter l’accès des femmes à l’entreprenariat.  Nous avons également renforcé nos services sociaux et nos moyens de formation pour sortir durablement les femmes les plus démunies de la pauvreté et de l’illettrisme, a indiqué la Ministre kényane.  Concernant la santé, elle a expliqué que la mise en œuvre de la Stratégie nationale antisida 2005-2013 a permis d’assurer à plus de 50% des femmes contaminées l’accès aux antirétroviraux.


Mme Mathenge a également cité diverses initiatives de lutte contre la violence sexuelle et souligné que son Gouvernement a pris l’engagement d’appliquer pleinement les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en matière de protection des femmes, notamment la résolution 1325 sur les femmes et les conflits armés.  Après avoir signalé que le nombre de Kényanes ambassadeurs et Hauts Commissaires est passé de 3% en 2003 à 11% en 2009, elle a, à son tour, appelé à la création de la nouvelle entité de l’ONU sur le genre, à la prochaine Assemblée générale de l’ONU.


Mme NYAMKO SABUNI, Ministre de l’intégration et de l’égalité de la Suède, a noté que les droits des femmes étaient indiscutablement mieux respectés depuis l’adoption du Programme d’action de Beijing, il y a 15 ans.  Les écarts entre hommes et femmes diminuent et les réalisations que nous saluons dans nos débats nous disent que des changements profonds sont possibles et que les gens ont le désir d’agir, a ajouté Mme Sabuni.  Elle a néanmoins noté que « dans bien des endroits les femmes sont toujours des citoyens de seconde zone ».  Les femmes sont mutilées, tuées et leurs droits fondamentaux bafoués, y compris aux États-Unis et en Europe, a-t-elle encore dit.


La Ministre suédoise a fustigé les idéologies religieuses et les coutumes qui instaurent des inégalités de nature entre hommes et femmes.  C’est sur cette base que les Taliban décident de brûler les écoles pour filles, qu’en Afrique la mutilation est la norme ou encore qu’en Turquie, des jeunes filles accusées de fréquenter des garçons sont enterrées vivantes, a-t-elle déclaré.  Pour Mme Sabuni, le plus grand combat que l’ONU doit mener est la lutte contre cet état de fait qui établit l’infériorité des femmes et les confine à l’arrière-plan de la vie sociale, politique et économique.  Nous devons intensifier nos efforts pour mettre fin à ces pratiques, a-t-elle martelé.  L’ONU, qui est le symbole du droit universel, doit amorcer un dialogue de fond qui soit d’abord culturel sur la question du genre, a préconisé Mme Sabuni.


Mme JOUHAINA SULTAN SEIF El-ISSA, Vice-Présidente du Conseil suprême pour les affaires familiales du Qatar, a expliqué que sous la direction de son Emir, le Qatar avait accompli d’importants progrès en matière de promotion des droits des femmes.  Elle a notamment évoqué la création, en 1998, du Conseil suprême pour les affaires familiales et a expliqué que cet organe s’attachait à promouvoir l’émancipation de la femme, conformément aux différents traités auxquels le Qatar est partie, y compris la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).


Mme El-Issa a ensuite indiqué que son pays accordait une attention particulière à l’éducation, et que grâce à sa politique en la matière, le Qatar avait réussi à faire baisser les taux d’analphabétisme chez les femmes.  Elle a ensuite signalé la création du Conseil suprême pour la santé, en affirmant que le système de santé de son pays avait réalisé les objectifs énoncés dans le Programme d’action de Beijing.


Mme GLORIA RUBIN, Ministre de la femme du Paraguay, a indiqué que la lutte contre la pauvreté qui entrave l’essor des femmes était une priorité de son Gouvernement.  Nos plans et stratégies visent à améliorer d’ici à la fin de l’année les conditions de vie de 150 000 familles, y compris les plus isolées et démunies, a-t-elle précisé.  Nous passons par des hauts et des bas car les stéréotypes ont la vie dure, a-t-elle constaté, en ajoutant que les mentalités avaient du mal à changer dans un pays qui « découvre l’importance de la problématique du genre ».  Nous devons former nos travailleurs et fonctionnaires à cette problématique, pour renforcer les soins spécifiques aux femmes ou faciliter la planification familiale, a-t-elle dit.


Mme Rubin a indiqué que grâce aux efforts budgétaires de son Gouvernement, les soins de santé primaire et les accouchements sont désormais gratuits au Paraguay.  La mortalité maternelle a nettement diminué, même si ce problème structurel continue de causer la mort de 67 femmes pour 1 000 naissances, a-t-elle précisé.  Concernant la lutte contre la violence sexuelle, notamment domestique, Mme Rubin a fait observer que les campagnes de sensibilisation dans les zones rurales étaient difficiles à organiser.  Le Président du Paraguay lui-même a dû s’y employer pour faire prendre conscience aux communautés que le silence tue, a-t-elle martelé.  Concluant, elle a indiqué qu’au plan économique, le Paraguay s’efforçait de réduire les inégalités dans l’accès au travail salarié et aux ressources nécessaires à la création d’entreprises.


M. DONATAS JANKAUSKAS, Ministre de la sécurité sociale et du travail de la Lituanie, a estimé qu’il fallait travailler davantage pour combler le fossé entre les sexes.  Il a expliqué que son pays avait récemment célébré le centième anniversaire de la création du Congrès des femmes, et qu’une femme présidait actuellement le pays, et une autre le Parlement.  Le Ministre a ensuite évoqué la création récente, en Lituanie, d’une loi contre la violence familiale et l’ouverture, en décembre à Vilnius, de l’Institut européen de l’égalité entre les sexes, le premier de son genre.  Il s’est félicité de la création prochaine de l’entité de l’ONU sur l’égalité entre les sexes.


Mme LORETTA BUTLER-TURNER, Ministre du développement social des Bahamas, a mis en avant les progrès réalisés par son pays en matière de lutte contre la pauvreté, de santé maternelle et de prévention du VIH/sida.  Sur ce dernier point, elle a précisé que les Bahamas avaient fourni un effort particulier pour réduire les risques de transmission de la mère à l’enfant.  Au titre du Programme d’action de Beijing, nous poursuivons notre combat contre la violence sexuelle, a-t-elle également dit, précisant que la principale législation, adoptée en 1991, était amendée régulièrement pour mieux correspondre aux objectifs internationaux auxquels son pays a souscrits.  Le viol est puni dès le premier crime d’une longue peine de prison, et nous avons criminalisé le voyeurisme et la pornographie enfantine, a-t-elle encore dit.  De même, la lutte centre la violence domestique a pris un tour nouveau avec l’adoption d’une nouvelle loi en 2008 qui élargit les définitions pertinentes, y compris celles du harcèlement sexuel et de la prédation.  Concluant, elle a fait savoir que son pays avait soumis son rapport périodique à la CEDAW, un document qui sera examiné par le Comité à l’automne prochain.


Mme PAIK HEE YOUNG, Ministre pour l’égalité des genres de la République de Corée, a passé en revue les diverses mesures lancées par son Gouvernement pour renforcer les mécanismes institutionnels du pays.  Elle a notamment évoqué la création de son Ministère en 2001 suivi, l’année suivante, par la mise sur pied du Comité pour la coordination des politiques féminines, ainsi que par la création, en 2003, du Comité de l’Assemblée nationale pour l’égalité entre les sexes.  Mme Paik a indiqué que son Ministère accordait une attention particulière à l’élimination des pratiques discriminatoires.  Elle a également expliqué que le Gouvernement s’attaquait à la lutte contre la violence faite aux femmes, tout en travaillant au renforcement de la place des femmes sur le marché du travail.  La Ministre a de plus indiqué que la République de Corée comptait consacrer une partie de son aide publique au développement (APD) à l’éducation des femmes.


M. NOLUTHANDO MAYENDE SIBIYA, Ministre de la femme, des enfants et des personnes handicapées de l’Afrique du Sud, a noté que son pays venait « d’achever l’examen de ses propres 15 années postapartheid ».  « La création du Ministère que je dirige est la preuve que la situation a changé en Afrique du Sud », a-t-il affirmé.  Après avoir expliqué que sa mission était d’assurer que des mécanismes d’évaluation des conditions de vie des groupes vulnérables sont « pleinement installés au cœur du Gouvernement », il a indiqué que l’Afrique du Sud appuyait fermement l’établissement d’une nouvelle architecture onusienne du genre.  Grâce à une telle institution, ce sont toutes les initiatives visant l’égalité entre les sexes et l’émancipation de la femme qui se verront renforcées, a-t-il considéré.


M. Sibiya a souligné que son Gouvernement mettait l’accent sur l’amélioration de l’éducation des femmes, au premier rang desquelles les femmes rurales.  C’est d’abord dans ces zones vulnérables que nous devons intensifier nos actions en matière de santé, de lutte contre l’épidémie du VIH/sida et de réduction des taux de mortalité maternelle et infantile, a-t-il indiqué.  Le Ministre sud-africain a également attiré l’attention sur les mesures de lutte contre le crime et d’accès à la justice des femmes et des filles, prises par son pays afin, à terme, de faciliter l’investissement dans le développement humain et la création d’emplois parmi la population féminine. 


Mme HALA LATOUF, Ministre du développement social de la Jordanie, a signalé que son pays avait accompli d’importants progrès pour réaliser à la fois le Programme d’action de Beijing et les OMD.  Elle a notamment signalé que la Jordanie avait retiré sa réserve à l’article 15 de la CEDAW, pour ensuite indiquer que davantage de Jordaniennes sont parlementaires, ministres, soldats ou policières.  Elle a également évoqué l’élaboration d’un projet de loi qui imposera des quotas.  À ce stade, a-t-elle dit, 60% des postulants à la magistrature sont des femmes.


Mme Latouf a expliqué que la loi sur le statut personnel était continuellement révisée afin d’accorder une meilleure protection aux femmes.  Elle a notamment indiqué que les Jordaniennes pouvaient demander le divorce sans préjudice de leurs droits économiques et que l’âge du mariage était désormais hissé à 18 ans.  La Jordanie, a encore signalé la Ministre, a construit des centres d’accueil pour les femmes et filles victimes de violence.  Elle a ajouté que le personnel de maison était maintenant protégé par le Code du travail.  Avant de conclure, la Ministre a tenu à indiquer que l’Islam « véridique » reconnaissait aux femmes non seulement l’égalité avec les hommes mais également un statut préférentiel.


M. ARNI PALL ANDERSON, Ministre des affaires sociales et de la sécurité sociale de l’Islande, a souligné que l’un des principaux fossés à combler est celui des disparités salariales entre hommes et femmes.  Une étude a montré que cet écart en Islande est toujours de 16%, alors que le pays a depuis près de cinq décennies renforcé sa législation à ce niveau, a-t-il précisé.  Le Ministre islandais a indiqué que son pays se relevait toujours des conséquences de la crise financière, « qui a frappé très durement à la fois notre monnaie et nos systèmes bancaires ».  Il a expliqué que son Gouvernement pratiquait dans ce contexte une nécessaire prudence fiscale tout en s’efforçant de répondre de manière équitable à la demande sociale de tous les citoyens islandais.  Notre défi est d’assurer une égalité de traitement entre hommes et femmes et de faire en sorte que la perspective du genre ne souffre pas de la situation dans les différentes décisions gouvernementales, a-t-il renchéri.


M. Anderson a ensuite souligné que l’Islande poursuivait ses politiques de lutte contre la violence à l’égard des femmes; le Parlement ayant adopté l’an dernier une nouvelle loi pénalisant lourdement certaines formes de prostitution.  Nous renforçons aussi nos mesures de lutte contre le trafic d’êtres humains, qui frappe très souvent les filles et les jeunes femmes, a-t-il ajouté.  M. Anderson a également noté qu’alors que les Nations Unies s’apprêtent à célébrer le vingtième anniversaire de l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, peu de progrès ont été accomplis dans ce domaine.  Nous devons reconnaître et agir en conséquence du fait que la participation accrue des femmes est essentielle pour parvenir à une paix durable dans les pays et régions troublés, a-t-il estimé.


M. SIDÓNE O FONTES LIMA MONTEIRO, Ministre de la jeunesse et des sports du Cap-Vert, a indiqué que d’importants progrès avaient été accomplis pour améliorer la situation des femmes dans son pays, mais qu’il restait beaucoup à faire pour lutter contre les traditions et les préjugés.  Il a signalé l’adoption récente du deuxième Plan national pour l’égalité entre les sexes qui s’axe sur l’éducation, la santé génésique, les opportunités économiques, la participation paritaire, la lutte contre la violence sexuelle et l’intégration de la dimension sexospécifique dans les politiques.  Il s’est notamment félicité de ce que 98% des enfants du pays étaient désormais scolarisés dans l’enseignement primaire.  Il a également évoqué les retombées du programme de planification familiale, signalant qu’en dix ans seulement, le taux de fertilité était passé de 4 à 2 enfants par femme.  M. Monteiro a également signalé qu’un programme d’action avait été lancé pour enrayer la violence sexuelle dans le pays.


Mme ESTHER BYER SUCKOO, Ministre de la jeunesse, de la famille et des sports de la Barbade, a noté qu’en dépit de ressources limitées, son pays avait accompli des progrès importants en matière d’éducation, de soins, de santé génésique et de lutte contre la violence à l’égard des femmes.  C’est tout d’abord l’absence de conflit armé qui permet à la Barbade d’avancer sur la voie de la pleine mise en œuvre du Programme de Beijing, a-t-elle expliqué, en soulignant que son gouvernement s’efforçait de lier entre eux les Objectifs du Millénaire pour le développement et ceux de Beijing.  La clef de voûte de la réalisation de ces objectifs est la lutte contre la pauvreté, celle qui frappe les femmes en particulier, a ajouté Mme Byer-Suckoo.


Elle a expliqué que la Barbade s’appuyait sur des données produites par l’« Évaluation nationale des conditions de vie » pour mieux cibler les besoins de la population et définir les politiques socioéconomiques.  De même, c’est sur la base d’études précises et de grande ampleur que le Gouvernement s’efforce de lutter, aux côtés des ONG et de tous ses partenaires de la société civile, contre le phénomène persistant de la violence domestique, a-t-elle précisé.  L’UNIFEM est un allié de poids dans cette bataille, et son apport a été décisif pour définir des mesures de réhabilitation destinées à prévenir la récurrence des crimes sexuels, a-t-elle enfin dit.


Mme NOUZHA SKALLI, Ministre du développement social, de la famille et de la solidarité du Maroc, a souligné que les crises économique et financière portaient atteinte aux droits et à l’égalité des femmes, avant de réclamer l’édification d’une nouvelle forme de gouvernance internationale qui verrait une plus grande participation des femmes.  Mme Skalli a expliqué qu’en concert avec l’Union pour la Méditerranée, l’Europe et les Nations Unies, le Maroc déployait de nombreux efforts pour promouvoir les droits de la femme.  Elle a notamment rappelé que le Code de la famille avait été réformé afin de garantir le principe d’égalité entre époux.  Une femme marocaine mariée à un étranger peut désormais donner sa nationalité à son enfant, a-t-elle également indiqué.  Mme Skalli a par ailleurs signalé le lancement de la première enquête sur la prévalence de la violence conjugale dans le pays, laquelle sera assortie d’un plan d’action.  La Ministre a également indiqué que le Gouvernement accordait une attention particulière à la représentation paritaire.


M. HUSSUN BANU GHAZANFAR, Ministre par intérim de la condition de la femme de l’Afghanistan, a expliqué que son pays avait commencé à mettre en œuvre le Programme d’action de Beijing le 23 mars 2005, juste après la tenue de la réunion Beijing +10.  Nos résultats peuvent paraître modestes mais ils sont le fondement de notre approche en matière d’émancipation de la femme et d’égalité entre les sexes, a-t-elle dit.  M. Ghazanfar a notamment indiqué que le Gouvernement afghan avait rétabli les droits de la femme et déclaré leur égalité avec les hommes.  Elle a également évoqué la ratification de la CEDAW et l’adoption d’un plan d’action sur dix ans qui est le « moteur principal » de l’engagement gouvernemental en faveur des femmes.


Nous avons remis nos femmes et nos filles à l’école et nous répondons à leurs préoccupations en matière de santé, a poursuivi la représentante.  Elle a également attiré l’attention sur la loi contre la violence faite aux femmes et la nomination d’un nombre plus important de femmes à des postes de direction.  Après avoir affirmé que le Gouvernement travaillait d’arrache-pied pour assurer l’inclusion des femmes au processus de paix, M. Ghazanfar a réclamé l’appui de la communauté internationale à la promotion de l’égalité entre les sexes dans son pays.


Mme GABRIELA HEINISCH-HOSEK, Ministre fédérale des femmes et de la fonction publique de l’Autriche, a relevé les écarts très importants entre la situation des hommes et des femmes sur le marché du travail.  Les stéréotypes de l’homme chef de famille et de la femme au foyer perdurent, a-t-elle constaté.  Elle a également noté les inégalités dans la répartition des femmes dans les différentes filières d’études, ce qui les conduit souvent à postuler pour des postes à plus faible revenu.  Mme Heinisch-Hosek a indiqué que son Gouvernement s’attachait à réduire l’écart salarial entre les hommes et les femmes, en s’appuyant sur le modèle suédois.  Il s’efforce également de multiplier les possibilités d’emploi.  La Ministre a aussi évoqué la loi autrichienne contre la violence faite aux femmes qui permet à ces dernières de bénéficier de mesures de protection.  Elle a réclamé la fin de l’impunité pour les crimes graves dont sont victimes les femmes.


Mme NILCEA FREIRE, Secrétaire spéciale des politiques pour les femmes du Brésil, a mis en avant la Stratégie nationale contre la violence à l’égard des femmes de 2007, une initiative grâce à laquelle le pays a développé un réseau moderne et efficace de structures publiques spécialisées, comme les centres d’accueil, les tribunaux et les centres de référence.  De plus, le pays a donné un coup d’accélérateur à la formation des personnels sociaux et de santé à la problématique du genre, a-t-elle ajouté.  Ce programme recevra un appui financier supplémentaire de 500 000 dollars jusqu’à la fin 2011, a encore précisé Mme Freire.


Pour elle, la réduction progressive du taux de mortalité maternelle est l’un des résultats les plus remarquables de « l’ère Lula ».  C’est sur la base d’un Pacte national que nous nous sommes fixé comme objectif de ramener à 15% ce taux dans les deux ans, a indiqué Mme Freire.  Elle a également affirmé que la lutte contre la féminisation du sida, menée en partenariat avec le FNUAP, l’UNICEF et l’UNIFEM, avaient permis la mise en œuvre rapide et efficace de mesures de prévention ainsi que l’amélioration, sur toute l’étendue du territoire, de l’accès aux traitements.


Mme OLIVIA N. MUCHENA, Ministre de la condition féminine, du genre et du développement communautaire du Zimbabwe, a signalé que son Gouvernement avait mis en œuvre diverses mesures pour promouvoir l’égalité entre les sexes et que la discrimination sexuelle était interdite par la Constitution du pays.  Elle a expliqué que le Gouvernement avait également lancé un programme de centres d’appui pour les victimes de violence.  Elle a cependant relevé que l’absence de données ventilées par sexe posait problème, tandis que la sensibilisation des femmes à leurs droits laissait à désirer, faute de moyens.  La majorité des lois demeure inefficace faute de connaissances juridiques, a-t-elle ajouté.


Mme Muchena a ensuite fait observer que des progrès avaient été réalisés pour promouvoir la participation des femmes en politique.  Une femme occupe le poste de Vice-Président du pays alors qu’une autre préside la Haute Cour du pays.  Elle a cependant estimé que le nombre de femmes présentent au sein des organes du pouvoir, au Parlement notamment, demeurait trop faible.  Après avoir passé en revue les initiatives lancées en matière de réduction de la pauvreté, Mme Muchena a signalé que le Zimbabwe affrontait des défis notables en matière de santé maternelle, conséquence des faibles infrastructures du pays et de la fuite des cerveaux.


Mme FIAME NAOMI MATA’AFA, Ministre du développement social, des communautés et des femmes de Samoa, a souligné qu’un parlement spécial avait été établi dans son pays pour discuter des problèmes liés à la santé des femmes.  Nous recevons l’appui des experts du FNUAP et de l’OMS pour inclure cette question dans les programmes de développement économique et social de l’île, a-t-elle dit.  D’autres maladies continuent de peser sur les conditions de vie des Samoanes, a-t-elle ajouté, en expliquant que son Gouvernement privilégiait une approche préventive et s’efforçait, conformément à ses engagements internationaux, à améliorer l’accès de toutes ses citoyennes à des soins médicaux de qualité.


La Ministre a dit un mot sur le changement climatique, en soulignant notamment les efforts menés dans la région du Pacifique pour atténuer l’impact du phénomène sur le développement humain.  Concernant la lutte contre la violence sexuelle, elle a assuré que le Gouvernement et le Parlement s’attachaient à adapter le cadre législatif sur le genre à la Convention sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes et à celle sur les droits de l'enfant.


Mme MARJORY MICHEL, Ministre de la condition féminine et des droits de la femme d’Haïti, a tout d’abord manifesté sa sympathie au peuple chilien et engagé les délégations de tenir compte dans leur appui à la reconstruction d’Haïti des besoins et intérêts spécifiques des femmes et des filles.  Elle a indiqué que le Code pénal a été amendé pour garantir le respect des droits de la femme et l’égalité des sexes.  Un décret de 2005 fait que le viol n’est plus une « atteinte à l’honneur » mais bien « un crime contre la personne », a-t-elle notamment indiqué, tandis qu’un protocole a été signé pour lutter contre les stéréotypes en milieu scolaire et maintenir la scolarisation des filles.


La Ministre a indiqué qu’une direction de la famille et de la santé reproductive avait été créée, de même qu’un programme de réduction de la mortalité maternelle.  Mme Michel a indiqué que des efforts avaient été faits pour promouvoir la participation des femmes dans les organes du pouvoir mais que la masse critique de 30% de femmes était loin d’être atteinte.


M. FERHAT DINOSHA, Ministre des droits de l’homme et des minorités du Monténégro, a déclaré que la mise en œuvre du Plan d’action national 2008-2012 sur l’égalité entre les sexes était aligné sur les thèmes prévus par le Programme d’action de Beijing.  En février 2010, le Gouvernement a adopté le rapport initial destiné au Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, a-t-il fait savoir.  Il a souligné que les premiers mécanismes nationaux en faveur de l’émancipation de la femme avaient été créés dès 2003.  Le Gouvernement concentre son action sur l’émancipation à l’échelle locale, « là où les femmes peuvent apporter une contribution concrète à l’amélioration des conditions de vie des communautés ».  Il a conclu en reconnaissant que dans son pays les femmes sont encore trop sous-représentées dans la sphère politique.  Des efforts sont également nécessaires pour mettre fin à la violence domestique et pour faciliter l’implication des femmes à l’essor économique et social du Monténégro, a-t-il reconnu, avant d’appuyer la création d’une nouvelle entité sur le genre au sein de l’ONU.  Il a appelé de ses vœux l’établissement d’un bureau d’appui de ce futur organe dans la région des Balkans.


Mme HELENA GUERGIS, Ministre d’État chargée de la condition féminine du Canada, s’est félicitée de la décision de l’Assemblée générale de regrouper quatre entités de l’ONU pour créer une entité chargée de la question de l’égalité entre les sexes.  Elle a proposé la mise sur pied d’un mécanisme permettant d’améliorer la communication entre le futur conseil d’administration de l’entité et la Commission afin de renforcer le rôle de cette dernière.


La Ministre a indiqué qu’afin d’atteindre la pleine égalité des sexes, le Canada attachait une importance particulière à la promotion de la sécurité économique des femmes, à l’élimination de la violence dont elles sont victimes et à leur participation à la vie démocratique et au pouvoir de décisions.  Elle a attiré l’attention sur l’augmentation des taux de scolarité, la réduction de la pauvreté et la participation accrue des femmes dans la vie économique que son pays connaît aujourd’hui.  Passant ensuite à la violence familiale, Mme Guergis a indiqué que son Gouvernement faisait tout pour porter assistance aux victimes de ce « crime atroce ».  Elle s’est également attardée sur les efforts déployés pour lutter contre l’exploitation sexuelle des femmes et des filles.


Mme JIKO LUVENI, Ministre de la femme de Fidji, a déclaré qu’en dépit de l’impact négatif de la crise financière et économique internationale sur son économie, Fidji s’efforçait de poursuivre ses politiques en faveur de l’émancipation de la femme.  Nous comptons parvenir à une représentation de 30% de femmes à tous les niveaux du pouvoir politique, a-t-elle dit, en soulignant qu’au niveau communautaire et rural plus de 300 femmes sont déjà pleinement impliquées dans le secteur de la santé.  Les Fidjiennes sont également bien représentées dans la fonction publique et même parmi les Casques bleus du pays déployés en Iraq, au Soudan ou encore en Afghanistan.


Mme Luveni a aussi fait observer qu’à Fidji, l’école est gratuite pour tous les enfants de 12 ans et moins.  Le Gouvernement prend en charge les transports des enfants dont les parents ont des revenus inférieurs à 15 000 dollars par an, a-t-elle ajouté.  Elle a conclu en expliquant que les autorités compétentes incitaient les jeunes filles à poursuivre leurs études à l’université, en proposant des formules attractives.


Mme NDEYE KHADY DIOP, Ministre de la famille, de la sécurité alimentaire, de l’entreprenariat féminin, de la microfinance et de la petite enfance du Sénégal, a indiqué que son Gouvernement avait lancé diverses politiques pour favoriser la scolarisation et l’éducation des femmes.  Dans le domaine de la santé, la Ministre a indiqué que les Sénégalaises pouvaient bénéficier de la gratuité des soins pour ce qui est des examens prénatals, de la césarienne, de la fistule et du dépistage du VIH/sida.  Le Gouvernement a également interdit toutes les formes de mutilations génitales féminines, a rappelé Mme Diop.  Elle a cependant indiqué que d’importants écarts persistaient entre les femmes rurales et urbaines et entre les hommes et les femmes.  Après s’être félicitée de la création prochaine de l’entité composite chargée de la question de la femme au sein de l’ONU, Mme Diop a rendu hommage à toutes les femmes victimes des tremblements de terre en Haïti et au Chili ainsi qu’aux femmes victimes de violence dans le monde entier.


M. SARV DEO PRASAD OJHA, Ministre de la femme, de l’enfance et de la protection sociale du Népal, a indiqué que son pays garantissait les droits des femmes dans sa Constitution adoptée en 2007.  Le Népal considère que l’égalité entre les sexes relève des droits de l’homme, a-t-il dit.  Il a ainsi expliqué que la législation népalaise prévoyait que la représentation politique des femmes soit d’au moins un tiers au Parlement.  De même, des lois visent à assurer une représentation accrue des femmes dans divers organes de l’État, qu’il s’agisse de l’administration, de l’armée ou encore de la police, a encore dit M. Ojha.  Le Ministre népalais a également souligné que son Gouvernement, après avoir proclamé 2010 Année contre la violence sexuelle, venait de mettre en place un plan d’action national pour renforcer la protection de ses citoyennes.


Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 65 lois comportant un volet relatif à l’égalité entre les sexes que le pays a adoptées, a-t-il fait savoir, en précisant que cet arsenal avait pour but de consolider les mesures en place contre le trafic des êtres humains ou encore le harcèlement sexuel.  Ce à quoi nous nous heurtons, a-t-il poursuivi, c’est à la persistance de coutumes et de systèmes sociaux qui sont défavorables à l’émancipation de la femme, a-t-il reconnu.  Il a ajouté qu’en dépit de ces obstacles, le Népal pouvait s’enorgueillir de progrès considérables dans la réalisation des OMD, en particulier l’OMD 5 visant à réduire la mortalité maternelle de trois-quarts entre 1990 et 2015.


Mme ABENA ONDOUA MARIE THERESE, Ministre des affaires de la femme du Cameroun, a indiqué qu’en 1999, une déclaration de pratique générale pour l’intégration des femmes avait été adoptée afin de favoriser, entre autres, leur participation aux organes de prise de décisions.  Elle a notamment indiqué que 28% des magistrats du pays étaient des femmes.  Elle a fait observer que des séminaires avaient été organisés dans le but de former les fonctionnaires aux dispositifs de la Convention CEDAW.  Elle a également signalé la création de programmes de formation professionnelle destinée aux femmes qui ont fini leur scolarité.  De plus, un fonds pour la formation informatique des femmes a également été mis sur pied.  Abordant ensuite le problème du VIH/sida, la Ministre a indiqué que les préservatifs féminins étaient distribués gratuitement.  Elle a néanmoins reconnu la persistance de nombreux stéréotypes qui entravent la pleine réalisation des droits de la femme.


M. HIJRAN HUSEYNOVA, Président du Comité d’État pour la femme et la famille de l’Azerbaïdjan, a expliqué que les femmes étaient largement présentes dans toutes les sphères de la vie politique mais aussi économique de son pays.  Il a ajouté que les dernières élections municipales témoignaient de la féminisation de la vie politique; plus de 302 femmes occupant à ce niveau des postes à responsabilités.  Concernant la lutte contre la violence sexuelle, il a expliqué que l’appui financier à l’application et au renforcement des lois pertinentes n’avait pas baissé depuis le développement de la crise économique et financière internationale.  Au contraire, a-t-il dit, nous avons répondu à la crise en axant nos priorités budgétaires sur la consolidation des mécanismes de protection sociale des enfants, des femmes et des familles, a-t-il affirmé.  Il a conclu en annonçant que son Gouvernement comptait dès cette année relancer les mesures incitatives pour renforcer la place des femmes dans l’entreprenariat et ce, en facilitant, par exemple, l’accès de ces dernières au crédit.


Mme ANA ISABEL MORALES, Ministre de l’intérieur du Nicaragua, a indiqué que son Gouvernement intégrait une dimension sexospécifique dans tous ses programmes.  Elle a notamment évoqué le lancement du modèle de « pouvoir citoyen ».  Après avoir indiqué que le Parlement du Nicaragua comptait à ce jour 19 femmes, elle a attiré l’attention sur le fait que le taux de rétention scolaire était de 94% et qu’un programme d’alphabétisation avait bénéficié plus de 235 000 femmes.  Mme Morales a rappelé que dans son pays, les soins de santé sont gratuits et que la mortalité infantile avait fortement chutée.  Pour lutter contre la violence faite aux femmes, des centres de lutte contre la violence familiale ont été mis sur pied de même qu’a été créé un plan de lutte contre la traite des êtres humains.  La Ministre a aussi affirmé que les politiques de sécurité alimentaire ciblaient en priorité les femmes.


Mme MARGARET S. SITTA, Ministre du genre de la République-Unie de Tanzanie, a notamment souligné que son Gouvernement était pleinement engagé dans la mise en œuvre des obligations internationales en matière d’égalité entre les sexes.  Nous croyons fermement que l’heure est venue de créer la nouvelle entité de l’ONU sur le genre, qui devra servir de vecteur à l’application des principaux traités, dont le Programme d’action de Beijing et autres documents de promotion des droits de la femme, a-t-elle dit.  Elle a insisté sur le fait qu’une place plus importante doit être accordée aux femmes dans les négociations de paix, notamment dans la région des Grands Lacs où la Tanzanie est traditionnellement très active.  Les femmes et les enfants sont les groupes les plus vulnérables en temps de guerre, ce sont eux qui souffrent le plus, a-t-elle souligné, ajoutant à cette aune, que les femmes devraient être au cœur des initiatives de règlement des crises et des conflits.  C’est pourquoi, nous appelons à la mise en œuvre des résolutions 1325, 1888 et 1889 du Conseil de sécurité relatives aux femmes, à la paix et à la sécurité, a conclu la Ministre.


Mme SARAH SAYIFWANDA, Ministre du genre et des femmes dans le développement de la Zambie, a signalé que le taux de violence sexiste continuait d’être élevé dans son pays et que son Gouvernement demeurait attaché à éliminer toutes les formes de violence et de discrimination.  Elle a expliqué que le Code pénal avait été amendé afin de pénaliser davantage les auteurs de ces violences et que des mesures avaient été mises sur pied pour renforcer la protection des femmes.  Elle a également signalé la création d’un Plan d’action national contre la violence sexiste, avant d’engager la communauté internationale à porter une attention particulière à l’élimination de ce fléau.  La Ministre a poursuivi en indiquant que son Gouvernement avait créé un Fonds pour l’émancipation économique des citoyens qui accorde une attention particulière à la situation des femmes.  Elle a également indiqué que les infrastructures de santé du pays avaient été renforcées et que le Gouvernement attachait une grande importance à la lutte contre la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant.


Mme MOULATY EL MOCTAR, Ministre des affaires sociales et de la famille de la Mauritanie, a indiqué que son pays mettait l’accent sur la lutte contre la marginalisation des femmes grâce à des lois destinées à renforcer les droits des femmes et à faciliter leur accès à l’éducation et à la santé.  Concernant la participation des femmes à la vie politique, elle a relevé que 20% des candidats aux dernières élections parlementaires étaient des Mauritaniennes.  Nous voulons cette présence dans les postes administratifs et diplomatiques en vue d’établir une véritable culture de la femme qui contribuera à la modernisation de la société mauritanienne, a ajouté Mme El Moctar.  Elle a ainsi estimé que le meilleur moyen de réduire les disparités entre hommes et femmes était précisément d’impliquer plus avant ces dernières dans tous les domaines de la vie politique, sociale et économique.  Avec six femmes au Gouvernement dont la Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, nous nous efforçons de donner l’exemple, a-t-elle déclaré, avant de conclure que, pour surmonter les défis restants, son pays devrait redoubler d’efforts et compter davantage sur l’appui de la société civile.


Mme LINDA AMALIA SARI GUMELAR, Ministre d’État chargée de l’émancipation de la femme et de la protection de l’enfant de l’Indonésie, a indiqué que son Gouvernement a lancé diverses initiatives pour protéger les groupes les plus vulnérables, les femmes notamment, des répercussions de la crise financière.  Elle a notamment évoqué la création d’un système d’appui pour les établissements scolaires et des programmes de microcrédits.  Mme Gumelar a également signalé l’existence de programmes destinés à réduire les taux d’analphabétisme et de mortalité maternelle.  Elle a notamment précisé que 5% du budget national était alloué au secteur de la santé.  Le Gouvernement s’attache de plus à éliminer la violence domestique et a lancé, pour ce faire, un programme de sensibilisation de la population.  La Ministre a aussi souligné que son Gouvernement compte actuellement cinq femmes.


Mme NAKADAMA RUKIA ISANGA, Ministre du genre et de la culture de l’Ouganda, a reconnu qu’en dépit des progrès réalisés, des défis considérables persistent; le taux de mortalité maternelle dans son pays menaçant la pleine réalisation des OMD d’ici à 2015.  Au cours des deux dernières décennies, ce taux n’a pas baissé même si, de 1988 à 2006, le nombre de morts à la naissance est passé de 505 pour 100 000 à 435 pour 100 000, a-t-elle ajouté.  Elle a expliqué que l’Ouganda s’efforçait d’inverser cette tendance en améliorant les conditions sanitaires d’accouchement et la formation des sages-femmes.  La mobilisation des communautés est essentielle pour mieux planifier les naissances et la fourniture de soins maternels, a-t-elle aussi souligné.  La Ministre a appuyé, à son tour, la création de la nouvelle entité de l’ONU sur le genre.  Une fois opérationnel, cet instrument dont le texte devrait être adopté à la prochaine Assemblée générale, donnera un nouvel élan à la promotion de l’égalité entre les sexes et de l’émancipation de la femme partout dans le monde, a-t-elle estimé.


Mme PENEHUPIFO POHAMBA, Première Dame de la Namibie, a indiqué que le Gouvernement de son pays avait octroyé d’importantes ressources à l’établissement d’un cadre juridique pour promouvoir l’avancement des femmes.  Elle a notamment évoqué les politiques lancées pour garantir les droits fonciers et le droit à l’héritage des femmes.  Elle a expliqué que la scolarisation était obligatoire et qu’un nombre plus important de filles étaient scolarisées au niveau primaire.  Elle a signalé que les filles-mères pouvaient désormais retourner à l’école après leur accouchement.  Elle a dit que les traitements rétroviraux étaient gratuits et que la majorité des patients y ayant accès étaient des femmes.  Mme Pohamba a expliqué que le nombre d’Unités pour la protection des femmes et des enfants était passé de 3 à 15, afin d’aider les victimes de violence sexiste.  Elle a ajouté qu’une campagne de tolérance zéro à l’égard de la violence sexiste avait été lancée en juillet 2009.


Mme EVA WELSKOP-DEFFAA (Allemagne) a noté que la crise économique et financière internationale n’avait pas eu d’impact négatif sur l’emploi des femmes.  Cela démontre aussi que les femmes ont acquis un poids de plus en plus important dans la vie économique  cette responsabilité venant s’ajouter aux responsabilités familiales, a-t-elle dit.  Elle a ajouté que dans ce contexte, son pays s’efforçait de corriger les disparités salariales entre hommes et femmes, pour notamment réduire la vulnérabilité des ménages qui dépendent des revenus des femmes.  La responsable allemande a également souligné la nécessité de mettre en place des politiques égalitaires s’appliquant tout au long du cycle de vie des femmes afin d’adapter les mesures d’assistance à l’évolution des groupes sociaux, « marquée par des hauts et des bas ».  Elle a en outre fait observer que l’Allemagne privilégiait également cette approche au travers des initiatives de protection des droits des femmes qu’elle mène en Afghanistan, en Colombie ou encore en Répubique démocratique du Congo (RDC).


M. MAXIM A. TOPILIN, Vice-Ministre de la santé et du développement social de la Fédération de Russie, a estimé que la réalisation des objectifs énoncés dans la Déclaration de Beijing était confrontée à une crise internationale.  Il a estimé que les femmes devaient faire encore plus pour équilibrer leur vie professionnelle et familiale.  En matière de représentation politique, M. Topilin a indiqué que trois ministères fédéraux clefs étaient dirigés par des femmes.  Il a indiqué que la mortalité maternelle avait baissé au cours des trois dernières années et que le montant des allocations-maternité avait été augmenté, notamment pour les mères au chômage.  Il a appuyé la refonte de la structure sexospécifique de l’ONU, avant d’annoncer que son pays présentera au mois de juillet prochain ses cinquième et sixième rapports périodiques au Comité CEDAW.


M. PASCAL SMET, Ministre du Gouvernement flamand de la Belgique en charge de l’enseignement, de la jeunesse et de l’égalité des chances, a indiqué qu’au cours des dernières années, les efforts de son pays s’étaient concentrés sur le renforcement des mécanismes institutionnels consacrés à la promotion de l’égalité entre hommes et femmes. La Commission femmes et développement et le Conseil pour l’égalité des chances entre hommes et femmes, notamment, illustrent cette priorité, a-t-il dit.  Il a également cité la réforme profonde des législations anti-discrimination entreprise en 2007 et 2008 et l’intégration de la dimension du genre dans toutes les politiques menées par son Gouvernement.  Sensibiliser tous les responsables politiques et les administrations à la nécessité de changer les pratiques existantes et améliorer la gouvernance reste cependant un défi, a-t-il admis.  M. Smet a ensuite indiqué dans le cadre de l’engagement ferme de la Belgique de consacrer en 2010, 0,7% de son PIB à la politique de coopération au développement, existait une volonté claire d’accroitre les investissements dans l’égalité entre les sexes et l’émancipation des femmes dans les pays pauvres.


M. CZESLAW WALEK, Vice-Ministre des droits de l’homme de la République tchèque, a signalé la création, en 2001, d’un Conseil chargé d’assurer l’égalité des chances entres les hommes et les femmes.  Il a expliqué que cet organe était notamment chargé de conseiller le Gouvernement sur l’intégration d’une dimension sexospécifique dans les programmes et politiques.  M. Walek a également indiqué qu’un Plan d’action national avait été mis sur pied dans le but de mettre en œuvre le Programme d’action de Beijing.  Il a précisé que ce Plan accordait une attention particulière à l’égalité des femmes au sein des systèmes du pouvoir ainsi qu’au problème de la violence sexiste et à l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale.


Il a par ailleurs signalé l’existence d’un projet de loi pour assurer une représentation féminine de 30% sur les listes électorales.  M. Walek s’est félicité de la future création, au sein de l’ONU, d’une nouvelle entité chargée du genre, estimant cependant que celle-ci devait disposer d’une capacité opérationnelle suffisante au niveau des pays, d’un financement adéquat et d’une bonne représentation de la société civile.  Une mise en œuvre réussie de l’égalité entre les sexes est le baromètre du développement d’une société, a conclu M. Walek, en arguant que « nous n’avons d’autre choix que d’aller de l’avant ».  Mon Gouvernement est convaincu, a-t-il ajouté, que l’égalité entre les sexes est la pierre angulaire de la démocratie.


Mme NORMA ANANOS, Vice-Ministre de la condition féminine du Pérou, a fait une brève déclaration pour indiquer que son pays avait réalisé des progrès considérables dans la mise en œuvre efficace des politiques publiques d’égalité entre les sexes, 15 ans après l’adoption du Programme d’action de Beijing.  Le Gouvernement du Pérou a établi des mécanismes de reddition des comptes qui, devant le Congrès de la République, évalue la mise en œuvre des mesures pertinentes et publie le cas échéant des rapports fixant la marche à suivre, a-t-elle dit.  Elle a également rendu hommage au rôle précieux de la société civile dans la réalisation des objectifs relatifs à l’émancipation de la femme, en particulier de la femme autochtone.  L’effort gouvernemental doit à présent porter sur l’amélioration des législations et la poursuite de la réforme du Code de la famille, a encore indiqué Mme Ananos.  Concluant, elle s’est félicitée de la baisse du taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans dans son pays, qui est passé de 57% en 1990 à 18% en 2006.


M. NGUYEN THANH HOA, Vice-Ministre du travail, des personnes handicapées et des affaires sociales du Viet Nam, a indiqué que son pays avait l’intention d’assurer d’ici 2020 la mise en œuvre d’un Plan d’action chargé de veiller à l’efficacité des gouvernements locaux dans l’émancipation de la femme.  Il a notamment évoqué l’importance de l’éducation et de la formation professionnelle pour répondre aux besoins d’industrialisation du pays.  M. Nguyen a indiqué qu’une Stratégie nationale pour l’égalité entre les sexes avait été lancée pour la période 2011-2020.  Il s’est félicité des progrès accomplis pour améliorer le rôle des femmes dans la vie sociale du pays.  Elles représentent aujourd’hui 49,4% de la population active du pays.


Le Vice-Ministre a estimé que les femmes devaient être au cœur des activités visant leur émancipation.  Il n’a pas nié les nombreux défis, notamment les stéréotypes qui relèguent les femmes aux tâches ménagères et font obstacles à leur éducation.  Il a aussi admis que la formation des fonctionnaires chargés de l’égalité entre les sexes laissait à désirer.  Il a relevé les nouveaux défis liés à la mondialisation, notamment la traite des femmes, le mariage avec des étrangers à des fins lucratives et la situation des femmes migrantes, autant de défis qui entravent la capacité du Viet Nam à mettre en œuvre de manière efficace le Programme d’action de Beijing.


Mme ELZA PAIS, Secrétaire d’État pour l’égalité des chances du Portugal, a expliqué que son pays avait pris de nombreuses mesures législatives et politiques au cours des dernières années, dont la loi sur la parité qui stipule que les listes de candidats aux élections doivent comprendre au moins 33% de femmes.  Le Portugal consacrera jusqu’en 2013 un montant de 83 millions d’euros à la promotion de l’égalité, en appuyant les activités des ONG et des autres organisations de la société civile, a-t-elle dit.  Après avoir cité les différents plans nationaux en vigueur, Mme Pais a souligné qu’une campagne nationale de sensibilisation à la lutte contre la violence était actuellement en cours auprès des adolescents et des jeunes adultes.  Cette campagne est centrée sur la prévention de la violence dans les relations intimes entre jeunes gens, a-t-elle précisé.  Elle a fait observer que le Portugal avait adhéré, le mois dernier, au Plan d’action pour la mise en œuvre des résolutions 1325 et 1820 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, lesquelles marquent selon elle une étape importante contre l’impunité.


Mme MYRNA YAO (Philippines) a indiqué que son Gouvernement avait adopté de nombreuses lois pour lutter contre la violence sexuelle et la traite des êtres humains.  Des programmes d’aide aux victimes ont également été mis sur pied, a-t-elle indiqué.  De plus, une dimension sexospécifique est intégrée à la réponse apportée par le Gouvernement au problème des changements climatiques.  La représentante a signalé qu’aux Philippines, des associations d’hommes étaient très actives pour appuyer la réalisation de l’égalité entre les sexes.  Elle a fait part de la détermination de sa délégation à lutter contre les défis qui persistent, notamment la mortalité maternelle, la faible participation des femmes aux processus décisionnels et leur victimisation dans la pornographie.  La représentante s’est félicitée de la création prochaine au sein de l’ONU d’une nouvelle entité chargée de la promotion de la femme.


Mme KADI VIIK (Estonie) a affirmé que son pays traversait une période importante de développement social depuis l’adoption du Programme d’action de Beijing.  La loi sur l’égalité de 2004 a été complétée depuis par des lois connexes et l’établissement d’une Commission chargée de traiter des plaintes déposées par les victimes de harcèlement et de violence sexuels.  Elle a ajouté que son Gouvernement avait amélioré les mécanismes de collecte de données ventilées par sexe, ce qui a permis l’élaboration de mesures législatives plus efficaces pour lutter, par exemple, contre le trafic des êtres humains.  L’appui des ONG est crucial pour faire avancer la cause des femmes, a-t-elle dit pour expliquer la raison pour laquelle son pays consacre 8 millions de couronnes estoniennes aux organisations spécialisées les plus performantes.


Mme FOTINI SIANOU, Représentante pour l’égalité des sexes de la Grèce, a affirmé que depuis l’adoption de la Déclaration de Beijing, des changements notables avaient été opérés dans son pays.  Elle a indiqué que 53% des femmes participaient aux organes du pouvoir, en particulier, que 25% du Cabinet ministériel est constitué de femmes.  Sur le plan mondial, elle a regretté la persistance des taux élevés de mortalité maternelle et des crimes d’honneurs.  Nous devons avoir pleinement conscience de notre unité en tant qu’humanité, a-t-elle dit, avant d’afficher la volonté de son nouveau Gouvernement de faire avancer l’égalité entre les hommes et les femmes, tout en s’attaquant à la grave crise économique que connaît actuellement le pays.


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission examine les demandes de ressources supplémentaires pour trois missions politiques spéciales

AG/AB/3941

La Cinquième Commission examine les demandes de ressources supplémentaires pour trois missions politiques spéciales

02/03/2010
Assemblée généraleAG/AB/3941
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

24e séance – matin                                         


LA CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE LES DEMANDES DE RESSOURCES SUPPLÉMENTAIRES POUR TROIS MISSIONS POLITIQUES SPÉCIALES


Ces ressources additionnelles nécessaires sont estimées à 1 044 000 dollars, soit une augmentation de près de 20% par rapport au budget initial


La Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) a examiné, ce matin, les demandes de ressources supplémentaires pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2010 concernant les trois missions politiques spéciales suivantes:  Représentant du Secrétaire général auprès du Conseil international consultatif et de contrôle du Fonds de développement pour l’Iraq; Équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions, créée par la résolution 1526 (2004) du Conseil de sécurité concernant Al-Qaïda, les Taliban et les personnes ou entités associées; et Groupe de contrôle sur la Somalie.


Le montant total des dépenses supplémentaires prévues au titre des trois missions politiques spéciales s’élève à 1 044 000 dollars, a indiqué le Sous-Secrétaire général et Contrôleur des Nations Unies, M. Jun Yamazaki, en présentant le rapport* du Secrétaire général sur ces prévisions de dépenses.  Ce montant s’ajouterait au montant déjà approuvé de 5 526 100 dollars au titre de ces missions dont 3 970 900 pour l’Équipe de surveillance des sanctions concernant Al-Qaida, les Taliban et les personnes ou entités associées et 1 555 200 dollars au titre du Groupe de contrôle sur la Somalie.   


Dans son rapport**, présenté par sa présidente, Mme Susan McLurg, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) recommande l’approbation des ressources supplémentaires demandées, dont 82 200 dollars pour le Représentant du Secrétaire général auprès du Conseil international consultatif et de contrôle du Fonds de développement pour l’Iraq.  Aucun crédit n’avait été inscrit pour le Conseil international consultatif et de contrôle dans la mesure où son mandat devait expirer le 31 décembre 2009.  Le Conseil de sécurité avait cependant décidé de le proroger jusqu’au 31 décembre 2010.  Le montant demandé devrait permettre de financer les voyages que le Représentant du Secrétaire général et les membres de son équipe effectueront pour participer aux réunions du Conseil international consultatif et de contrôle ainsi que l’organisation d’une réunion à New York. Alors qu’il n’en avait tenu que quatre en 2009, le Conseil envisage de tenir cinq réunions en 2010, à Amman, à Washington D.C., à Koweït City, à Paris et à New York.


S’agissant de l’Équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions concernant Al-Qaïda, les Taliban et les personnes ou entités associées, le CCQAB a aussi recommandé de faire droit à la demande de ressources supplémentaires, qui s’élève à 192 800 dollars.  Cette demande est justifiée par la création d’un bureau du Médiateur, qui avait été approuvée par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1904 (2009), pour assister le Comité des sanctions concernant Al-Qaida, les Taliban et les personnes ou entités associées.  Ce bureau du Médiateur sera créé pour une période initiale de 18 mois.


Le représentant du Japon, qui était le seul État Membre à s’exprimer ce matin, a appelé à faire preuve d’un maximum de rigueur budgétaire et salué, à cet égard, les efforts du Secrétaire général visant à utiliser les mécanismes et ressources existants du Département des affaires politiques pour ce qui est de la mise en place d’un nouveau bureau de Médiateur qui serait chargé d’assister le Comité des sanctions concernant Al-Qaida, les Taliban et les personnes ou entités associées.  Il a proposé que le Médiateur qui sera nommé soit responsable de toutes les questions de radiation de la Liste récapitulative, afin d’éviter des doublons.  Il a encouragé le Secrétaire général à présenter des budgets qui soient suffisants sans toutefois dépasser ce qui est nécessaire pour la mise en œuvre des missions politiques spéciales.


En ce qui concerne le Groupe de contrôle sur la Somalie, le Comité consultatif a aussi recommandé d’accorder des ressources supplémentaires à hauteur de 769 000 dollars, sous réserve des précisions sur la relocalisation du Groupe.


Le représentant du Département des affaires  politiques, qui s’exprimait au nom du Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. B. Lynn Pascoe, a expliqué que même si la situation en matière de sécurité avait conduit à envisager une relocalisation temporaire du Groupe de contrôle sur la Somalie, la situation sur le terrain est constamment réévaluée.  En 2010, le Groupe devrait être maintenu à Nairobi.  Si les conditions de sécurité l’exigent, les membres du Groupe de contrôle sur la Somalie pourraient travailler soit à New  York, soit par le biais du « telecommuting », c’est-à-dire à partir de leur résidence, a-t-il précisé.


La demande de crédits additionnels pour le Groupe de contrôle sur la Somalie, pour 2010, est basée sur la proposition du Secrétaire général d’élargir la composition du Groupe en lui adjoignant trois experts supplémentaires spécialisés dans les domaines de l’embargo sur les armes, du transport et des finances.  Le Groupe se composerait ainsi de deux équipes distinctes, l’une pour la Somalie, qui comprend actuellement cinq experts, et l’autre pour l’Érythrée, constituée des trois experts supplémentaires.


La prochaine séance publique de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


* A/64/349/Add.6

** A/64/7/Add.21


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