En cours au Siège de l'ONU

OBV/875-PI/1934

Le Secrétaire général appelle les gouvernements, la société civile et les individus du monde entier à défendre la liberté d’expression

29/04/2010
Couverture des réunionsOBV/875
PI/1934
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commémoration de la Journée

mondiale de la liberté de la presse

Matin


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL APPELLE LES GOUVERNEMENTS, LA SOCIÉTÉ CIVILE ET LES INDIVIDUS DU MONDE ENTIER À DÉFENDRE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a demandé « aux gouvernements, à la société civile et aux individus du monde entier », ce matin lors d’une réunion d’information annuelle du Département de l’information (DPI) avec les organisations non gouvernementales, d’« apprécier à sa juste valeur l’important travail accompli par les médias » et de « défendre la liberté d’expression ».


« La liberté d’expression est un droit fondamental, consacré à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme », a déclaré le Secrétaire général, ajoutant néanmoins que « dans le monde entier, des gouvernements et d’autres détenteurs de pouvoir trouvent de nombreux moyens de l’entraver ».


M. Ban s’exprimait à l’ouverture d’une réunion d’information du DPI avec les organisations non gouvernementales sur le thème « La liberté d’information: le droit de savoir », à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, qui sera célébrée le 3 mai.


En début de séance, une minute de silence a été observée à la mémoire des journalistes tombés dans l’exercice de leurs fonctions.


Le Secrétaire général a rappelé que l’an dernier, l’UNESCO avait condamné l’assassinat de 77 journalistes, « tués parce qu’ils tentaient de révéler des activités criminelles ou des cas de corruption ».  Il a condamné ces meurtres et a demandé instamment que leurs auteurs soient traduits en justice.  « Tous les gouvernements, a-t-il dit, ont le devoir de protéger ceux qui travaillent dans les médias, y compris en enquêtant sur les crimes visant des journalistes et en traduisant leurs auteurs en justice. »


M. Ban s’est félicité « de la tendance, constatée au niveau mondial, d’adopter de nouvelles lois qui reconnaissent le droit universel d’accès à l’information détenue par des organismes publics ».  Il a cependant regretté que « ces nouvelles lois ne soient pas toujours suivies d’effets » et souligné la nécessité de s’« employer à faire évoluer les comportements et à sensibiliser le public ». 


Le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, M. Kiyo Akasaka, a insisté, de son côté, sur la nécessité de promouvoir et de défendre les libertés consacrées dans l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.


Cet article, a-t-il précisé, stipule que « tout individu a le droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».


Au nom du Président de l’Assemblée générale, M. Ali Abdussalam Treki, le représentant du Soudan, M. Abdalmahmood Abdalhaleem Mohamad, a estimé que la liberté de la presse devrait être célébrée « tous les jours dans notre vie quotidienne, et non pas une seule fois dans l’année ».  « La liberté vient parfois avec un prix », a-t-il poursuivi, notant que « la liberté de la presse ne fait pas exception à cette règle ».  Selon M. Mohamad, « la liberté de la presse est la clef d’un monde meilleur que nous devons bâtir ».


Le Président du Comité de l’information, M. Antonio Monteiro Lima, du Cap-Vert, a affirmé pour sa part que la liberté de l’information était « un droit fondamental » et « la pierre de touche de toutes les libertés à la défense desquelles se consacrent les Nations Unies ».  Il a souligné que la situation de la presse était « particulièrement troublante » en Afrique, précisant que, selon le dernier rapport annuel de l’Institut international de la presse, au moins 14 journalistes africains avaient, en 2009, perdu la vie dans le cadre de leur travail. 


M. Monteiro Lima a ajouté que le continent africain était confronté à un autre défi « non moins intimidant » concernant le « droit de savoir ».  « Le problème est lié à la pauvreté des infrastructures et des systèmes d’appui dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication », a-t-il expliqué.  « La vérité, a—t-il dit, c’est que la fracture numérique, qui continue de frapper le continent, demeure un obstacle à sa croissance économique, à sa gouvernance démocratique et au droit public à l’information. » 


Le Président de l’Association des journalistes accrédités auprès de l’ONU (UNCA), M. Gianpaolo Pioli, a assuré que les journalistes, qui travaillaient « dur, d’arrache-pied, et sans jamais renoncer », seraient « plus vigilants encore, sachant que les attaques contre la presse augmentent chaque jour, aussi bien dans les dictatures que dans les démocraties ».


Au nom de la Directrice générale de l’UNESCO, Mme Irina Bokova, la Directrice par intérim du Bureau de l’Organisation à New York, Mme Christine Alfsen, a annoncé que la journaliste chilienne, Mónica González Mujica, héroïne de la lutte contre la dictature dans son pays, avait été nommée lauréate du prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano 2010.  La cérémonie aura lieu le 3 mai, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, à Brisbane, en Australie, a-t-elle précisé.


Ces interventions ont été suivies d’une discussion, animée par M. Akasaka, portant particulièrement sur la liberté de la presse en Asie du Sud-Est, et à laquelle ont participé M. Timothy Carney, ancien Ambassadeur des États-Unis, Mme Clothilde Le Coz, Directrice de Reporters sans frontières à Washington D.C., Mme Patricia Nunan, correspondante de presse en Asie du Sud-Est et Mme Dini Djalal, correspondante de « Tempo Magazine », en Indonésie.


M. Akasaka a souligné que les vues exprimées lors de cette table ronde n’engageaient que les orateurs eux-mêmes et n’étaient pas nécessairement approuvées par le Département de l’information.


Le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information a conclu ce séminaire en soulignant la nécessité d’être « vigilant » et de « poursuivre nos efforts pour faire en sorte que la liberté d’expression et la liberté de la presse soient garanties et promues partout dans le monde ». 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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