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Le Conseil de sécurité proroge le mandat du Bureau des Nations Unies au Burundi jusqu’au 15 février 2013

CS/10496

Le Conseil de sécurité proroge le mandat du Bureau des Nations Unies au Burundi jusqu’au 15 février 2013

20/12/2011
Conseil de sécuritéCS/10496
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6691e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DU BUREAU DES NATIONS UNIES AU BURUNDI JUSQU’AU 15 FÉVRIER 2013


Le représentant du Burundi assure que les recommandations du Conseil seront intégrées dans la feuille de route de son gouvernement


Soulignant que les Nations Unies et la communauté internationale devraient continuer d’appuyer la consolidation de la paix et le développement à long terme du Burundi, le Conseil de sécurité, par la résolution 2027 (2011), présentée par la France et adoptée ce matin à l’unanimité de ses 15 membres, a décidé de proroger le mandat du Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB) jusqu’au 15 février 2013.


Dans son rapport*, que sa Représentante spéciale pour le Burundi, Mme Karin Landgren, était venue présenter devant le Conseil au cours d’une séance publique le 7 décembre dernier**, le Secrétaire général avait recommandé de reconduire le mandat du BNUB pour un an à compter du 1er janvier 2012.


Par la présente résolution, le Conseil de sécurité, considérant que le Gouvernement burundais est responsable au premier chef de la consolidation de la paix, l’encourage à poursuivre ses efforts, en particulier dans les domaines de la gouvernance démocratique, de la lutte contre la corruption, de la réforme du secteur de la sécurité, de la protection des civils, de la justice et de la promotion et la protection des droits de l’homme.


Notant avec une profonde inquiétude la poursuite des violations des droits de l’homme, en particulier des exécutions politiques extrajudiciaires et des cas de torture, ainsi que les restrictions imposées aux libertés civiles, le Conseil de sécurité priele Gouvernement burundaisde prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir de nouvelles violations des droits de l’homme et faire en sorte que les auteurs de ces violations soient traduits en justice sans délai.  Il souligne la nécessité de mener des enquêtes approfondies, crédibles, impartiales et transparentes sur ces crimes graves, en particulier les exécutions extrajudiciaires et demandeaux autorités burundaises de mettre fin à ces actes criminels et de veiller à ce que leurs auteurs soient traduits en justice.  En outre, le Gouvernement du Burundi est encouragé à continuer de combattre l’impunité et à prendre les mesures requises pour que ses citoyens jouissent pleinement de leurs droits civils, politiques, sociaux, économiques et culturels.


En préambule de la présente résolution, le Conseil note aussi avec une grande inquiétude que des attaques ont été lancées contre des civils et les forces de sécurité et de défense en divers points du pays et demande à tous ceux qui sont impliqués de mettre fin à ces actes.


Le Représentant permanent du Burundi auprès des Nations Unies, M. Herménégilde Niyonzima, qui a pris la parole à l’issue du vote des membres du Conseil, a rappelé que son gouvernement s’était imposé des gardes fous politiques solides en mettant en place la Commission nationale indépendante des droits de l’homme, l’institution de l’ombudsman et les mécanismes de justice transitionnelle.  Il a affirmé que la liberté d’expression et d’association était une réalité nationale, « même si la résolution met en index le Gouvernement ».  « Ce dernier se voit de temps en temps obligé de rappeler à l’ordre quelques journalistes, ou quelques responsables de médias privés, qui en mal de professionnalisme, se permettent de faire l’apologie de la haine, de la désobéissance civile et parfois de la désinformation », a-t-il précisé.


Relevant que la résolution mettait en évidence l’absence de dialogue politique avec l’opposition extra-parlementaire, M. Niyonzima a souligné que « le Président de la République burundaise avait lancé plusieurs appels à l’opposition extra-parlementaire pour un dialogue franc.  Ces appels ont été ignorés par l’opposition, a-t-il dit.


Le délégué du Burundi a ensuite remercié le Conseil pour avoir signalé dans le préambule de la résolution « l’existence de groupes de malfaiteurs non identifiés, qui tirent sur la police et l’armée, ainsi que sur les populations civiles ».  Il a cependant fait remarquer que le paragraphe de la résolution ayant trait aux exécutions extrajudiciaires, « prétendument orchestrées par le pouvoir », contrastait avec les mesures draconiennes prises par son gouvernement à l’encontre des éléments des forces de l’ordre.


En conclusion de son intervention, M. Niyonzima a déclaré que son gouvernement intégrerait « incessamment » les recommandations du Conseil, contenues dans la présente résolution, dans la feuille de route qui guide son action.


*     S/2011/751

**    CS/10473


LA SITUATION AU BURUNDI


Texte de la résolution S/RES/2027 (2011)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions et les déclarations de son président sur le Burundi,


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité du Burundi,


Se félicitant des progrès réalisés par le Burundi en faveur de la paix, de la stabilité et du développement et soulignant que le système des Nations Unies et la communauté internationale, y compris les institutions financières internationales et les partenaires de développement du Burundi, doivent continuer d’appuyer la consolidation de la paix et le développement à long terme du Burundi,


Prenant acte de la transition sans heurt entre le Bureau intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB) et le Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB) et saluant la contribution soutenue que les Nations Unies ont apportée à la paix, à la sécurité et au développement du pays,


Encourageant les efforts que le Gouvernement burundais déploie pour faire une place à tous les partis politiques et continuer d’améliorer le dialogue entre tous les acteurs, y compris la société civile,


Appuyant l’engagement renouvelé du Burundi en faveur de la « tolérance zéro » en matière de corruption,


Se félicitant de l’intérêt que la Commission de consolidation de la paix ne cesse de porter au Burundi et de la récente visite du Président de la formation Burundi de la Commission, prenant note des conclusions du cinquième examen de l’état d’avancement du Cadre stratégique pour la consolidation de la paix au Burundi publiées en avril 2011 et de l’exposé du Président de la formation Burundi de la Commission en date du 7 décembre 2011 et reconnaissant la contribution du Fonds pour la consolidation de la paix à la consolidation de la paix au Burundi,


Soutenant l’engagement du Burundi en faveur de l’intégration régionale, notamment dans le cadre de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL), de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs,


Conscient de l’importance de la justice transitionnelle pour la réconciliation durable de l’ensemble de la population du Burundi et prenant note avec satisfaction de l’achèvement des travaux du Comité technique et de l’engagement pris par le Gouvernement burundais de mettre en place des mécanismes de justice transitionnelle, conformément aux résultats des consultations nationales de 2009, à sa résolution 1606 (2005) et aux Accords d’Arusha de 2000,


Se félicitant de la création du Bureau du Médiateur et de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme,



Notant avec une profonde inquiétude la poursuite des violations des droits de l’homme, en particulier des exécutions politiques extrajudiciaires et des cas de torture, et les restrictions imposées aux libertés civiles, y compris des actes de harcèlement et d’intimidation, et à la liberté d’expression, d’association et de rassemblement des opposants politiques et des représentants des médias et des organisations de la société civile,


Notant avec une grande inquiétude que des attaques ont été lancées contre des civils et les forces de sécurité et de défense en divers points du pays, et qu’il est fait état d’activités paramilitaires dans certains pays voisins, et demandant à tous ceux qui sont impliqués de mettre fin à ces actes,


Invitant le Gouvernement burundais à protéger les libertés civiles et à combattre l’impunité, en particulier en faisant en sorte que les responsables des actes de torture, exécutions extrajudiciaires et mauvais traitements infligés aux détenus soient traduits en justice,


Rappelant ses résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009) et 1889 (2009) sur les femmes et la paix et la sécurité, ses résolutions 1674 (2006) et 1894 (2009) sur la protection des civils en période de conflit armé et ses résolutions 1612 (2005), 1882 (2009) et 1998 (2011) sur les enfants et les conflits armés,


Ayant examiné le premier rapport du Secrétaire général sur le Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB) (S/2011/751),


1.    Décide de proroger jusqu’au 15 février 2013 le mandat du BNUB, tel qu’énoncé aux alinéas a) à d) du paragraphe 3 de la résolution 1959 (2010);


2.    Décide qu’outre ce qui est mentionné au paragraphe 1 ci-dessus, le BNUB continuera aussi de prêter son concours au Gouvernement burundais dans les domaines suivants:


a)    Fourniture d’un appui au Gouvernement et à la communauté internationale dans l’action qu’ils mènent pour axer les efforts sur le développement socioéconomique des femmes et des jeunes et la réintégration socioéconomique des populations touchées par le conflit en particulier, et activités de plaidoyer visant à mobiliser des ressources en faveur du Burundi;


b)    Fourniture d’un appui à l’approfondissement de l’intégration régionale du Burundi, comme il a été prié de le faire;


3.    Considère que le Gouvernement burundais est responsable au premier chef de la consolidation de la paix, de la sécurité et du développement à long terme dans le pays, et l’encourage à poursuivre ses efforts face aux défis de la consolidation de la paix, en particulier la gouvernance démocratique, la lutte contre la corruption, la réforme du secteur de la sécurité, la protection des civils, la justice, et la promotion et la protection des droits de l’homme, en mettant particulièrement l’accent sur les droits des femmes et des enfants et les minorités marginalisées et vulnérables;


4.    Encourage le Gouvernement burundais à redoubler d’efforts pour mener des réformes structurelles, avec l’appui du BNUB et d’autres partenaires internationaux, en vue d’améliorer la gouvernance politique, économique et administrative, et à lutter contre la corruption, en vue de mettre en place les moteurs puissants d’une croissance économique et sociale soutenue et équitable;


5.    Invite le Gouvernement burundais à poursuivre ses efforts de consolidation de la paix et de reconstruction dans une perspective régionale, en particulier en mettant en œuvre des projets visant à promouvoir la paix, la réconciliation et les échanges dans le cadre de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL) et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs;


6.    Souligne l’importance de la réforme du secteur de la sécurité et demande instamment à tous les partenaires internationaux de continuer, de concert avec le BNUB, à appuyer les efforts que fait le Gouvernement burundais pour professionnaliser les services nationaux de sécurité et de police et renforcer leurs capacités, en particulier dans le domaine de la formation en matière de droits de l’homme et de lutte contre les violences sexuelles et sexistes, et en vue de consolider la gouvernance du secteur de la sécurité;


7.    Invite le Gouvernement burundais à mettre au point, avec l’aide du BNUB et de ses partenaires nationaux et internationaux, le nouveau Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté, assorti de priorités claires en matière de consolidation de la paix et d’un plan d’exécution;


8.    Encourage le Gouvernement burundais, la Commission de consolidation de la paix et ses partenaires nationaux et internationaux à honorer les engagements découlant des conclusions du cinquième examen de l’état d’avancement du Cadre stratégique pour la consolidation de la paix au Burundi et à les examiner lorsque le deuxième Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté sera mis au point afin de déterminer comment la Commission de consolidation de la paix peut contribuer au mieux à la réalisation des priorités définies par le Burundi en matière de consolidation de la paix;


9.    Prie le Gouvernementde prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir de nouvelles violations des droits de l’homme et faire en sorte que les auteurs de ces violations soient traduits en justice sans délai;


10.   Souligne la nécessité de mener des enquêtes approfondies, crédibles, impartiales et transparentes sur ces crimes graves, en particulier les exécutions extrajudiciaires, et demande aux autorités burundaises de mettre fin à ces actes criminels et de veiller à ce que leurs auteurs soient traduits en justice;


11.   Demande au Gouvernement burundais de poursuivre ses efforts pour assurer la promotion et la protection des droits de l’homme et, de concert avec ses partenaires internationaux, d’appuyer la Commission nationale indépendante des droits de l’homme et le Bureau du Médiateur récemment créés, l’encourage à continuer de combattre l’impunité et à prendre les mesures requises pour que ses citoyens jouissent pleinement de leurs droits civils, politiques, sociaux, économiques et culturels, tels que consacrés dans la Constitution du Burundi et énoncés dans les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme;


12.   Invite le Gouvernement burundais à mettre en place, avec l’aide de ses partenaires internationaux et du BNUB, selon qu’il conviendra, des mécanismes de justice transitionnelle, notamment une commission vérité et réconciliation, conformément aux résultats des travaux du Comité technique, aux consultations nationales de 2009, à sa résolution 1606 (2005) et aux Accords d’Arusha de 2000;


13.   Prend note des progrès indiqués par le Secrétaire général concernant l’élaboration de critères en vue de la transformation future du BNUB en une équipe de pays des Nations Unies et demande qu’il lui en soit rendu compte d’ici au 31 mai 2012;


14.   Prie le Secrétaire général de le tenir informé de la mise en œuvre du mandat du BNUB et de la présente résolution, et de lui présenter un exposé avant la fin de juillet 2012 et un rapport d’ici au 18 janvier 2013;


15.   Décide de rester activement saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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L’Assemblée générale élit les 25 juges du Mécanisme sur les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda

AG/11199

L’Assemblée générale élit les 25 juges du Mécanisme sur les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda

20/12/2011
Assemblée généraleAG/11199
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-sixième session

87e (reprise) & 90e séances plénières

Matin et après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ÉLIT LES 25 JUGES DU MÉCANISME SUR LES FONCTIONS RÉSIDUELLES DES TRIBUNAUX PÉNAUX INTERNATIONAUX POUR L’EX-YOUGOSLAVIE ET LE RWANDA


Avant d’examiner le rapport du Processus de Kimberley, l’Assemblée générale a élu, ce matin, après un tour de scrutin, les 25 juges du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles après la fermeture des Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda (TPIR) et pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).


L’Assemblée générale avait commencé ses élections vendredi dernier, en donnant la majorité absolue à 26 candidats sur 35.  Or, la procédure stipule que seuls 25 candidats, et pas un de plus, doivent obtenir cette majorité, soit 98 voix compte tenu de la participation au vote du Saint-Siège.


Le même scénario des 26 candidats s’est répété aujourd’hui mais, sur recommandation du représentant de Fidji, appuyé par le Japon, la procédure électorale a été modifiée de manière à ce que les 25 premiers soient considérés comme élus.  Avec ses 103 voix, Lombe P. Chibesakunda de la Zambie a dû renoncer à siéger au Mécanisme.


Le Mécanisme, chargé d’assurer les fonctions dites résiduelles après la fermeture du TPIR et du TPIY, a été créé le 22 décembre 2010 par la résolution 1966 du Conseil de sécurité.  Il est composé de deux divisions dont les dates d’entrée en fonctions, pour une période initiale de 4 ans, seront le 1er  juillet 2012 pour le TPIR et le 1er  juillet 2013 pour le TPIY.


Voué, selon son statut, à succéder aux Tribunaux « dans leur compétence matérielle, territoriale, temporelle et personnelle », le Mécanisme est une petite entité à vocation temporaire car les fonctions résiduelles sont sensiblement limitées.


Selon cette même résolution 1966 (2010), le TPIY et TPIR sont tous deux exhortés à achever leurs travaux le 31 décembre 2014 au plus tard.


Après le vote, l’Assemblée s’est penchée sur le rapport du Processus de Kimberley, présenté par son Président en 2011, la République démocratique du Congo (RDC) qui a fait un compte rendu de la plénière de Kinshasa. 


Créé en 2000 et lancé officiellement en 2002, le Processus de Kimberley est une initiative conjointe de gouvernements, de l’industrie du diamant et de la société civile, destinée à empêcher que des diamants du sang trouvent leur chemin dans les circuits du commerce international licite.


Le représentant congolais a notamment fait savoir que le Venezuela était actuellement en droit de réintégrer le Processus, après son autosuspension.  Il a également indiqué qu’au cours de l’année, les dossiers relatifs aux diamants de la région de Marange, au Zimbabwe, et à la vice-présidence du Processus avaient été marqués par des divergences d’approche.


La représentante du Canada a déploré le boycott, par la Coalition de la société civile, de la dernière plénière du Processus, avertissant que sans cette participation, le Processus en tant qu’institution cessait d’exister.


Son homologue de la RDC a rappelé que la plénière de Kinshasa a décidé d’autoriser la reprise des exportations de la région de Marange.  Les progrès significatifs du Zimbabwe ont été salués aujourd’hui par l’Union européenne qui a appelé le pays à continuer à dialoguer, de manière constructive, avec le Processus.


Pour le représentant du Canada, le débat « difficile » sur le Zimbabwe a fait ressortir « l’incapacité fondamentale » du Processus à remédier rapidement et efficacement aux cas de non-respect. 


« Si nous reconnaissons que l’extraction des diamants des mines de Marange pourrait s’avérer bénéfique pour le peuple du Zimbabwe, nous sommes fermement convaincus de l’importance de la transparence et de la nécessité que la redistribution des revenus tirés des diamants se fasse par l’intermédiaire de mécanismes publics », a-t-il dit.


« Ce Processus est trop important pour échouer », a lancé le représentant d’Israël qui s’est félicité de ce qu’alors que les diamants, facteur de conflit, représentaient 15% du marché mondial dans les années 90, ils ne représentaient plus qu’1% voire moins. 


Renchérissant, le représentant de l’Union européenne, qui assure la présidence du Groupe de travail sur la surveillance du Processus de Kimberley, a estimé que le nombre de faux certificats détectés, d’envois illégaux bloqués et d’arrestations effectuées en 2011 montrait que le Processus faisait une différence sur le terrain. 


Il a par ailleurs commenté les récentes activités rebelles en République centrafricaine et la situation en Côte d’Ivoire qui rappellent, selon lui, la menace persistante que font peser les diamants, facteur de conflit, sur la stabilité et la sécurité régionales. 


À son tour le représentant de la Fédération de Russie a appelé à la consolidation du cadre juridique du Processus, la redynamisation du Système de certification et à l’élaboration d’un cadre normatif pour veiller au bon fonctionnement du Processus.


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux jeudi 22 décembre, à partir de 15 heures, avec l’examen des rapports de sa Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières.


MÉCANISME INTERNATIONAL APPELÉ À EXERCER LES FONCTIONS RÉSIDUELLES DES TRIBUNAUX SPÉCIAUX


Ont été élus au Mécanisme pour un mandat initial de 4 ans: Liu Daqun (Chine) avec 170 voix; Gberdao Gustave Kam (Burkina Faso) 166 voix; Aydin Sefa Akay (Turquie) 165 voix; Carmel A. Agius (Malte) 164 voix; Lee G. Muthoga (Kenya) 162 voix; Mparany Mamy Richard Rajohnson (Madagascar) 162 voix; Patrick Lipton Robinson (Jamaïque) 162 voix; Florence Arrey (Cameroun) 161 voix; Burton Hall (Bahamas) 161 voix; Seon Ki Park (République de Corée) 161 voix et Solomy Balungi Bossa (Ouganda) 160 voix.


Ont aussi été élus: Christoph Flügge (Allemagne) 158 voix; Bakone Justice Moloto (Afrique du Sud) 157 voix; Ivo Nelson de Caires Batista Rosa (Portugal) 154 voix; Theodor Meron (États-Unis) 153 voix; Vagn Prüsse Joensen (Danemark) 146 voix; Alphons Orie (Pays-Bas) 146 voix; José Ricardo de Prada Solaesa (Espagne) 143 voix; Ben Emmerson (Royaume-Uni) 142 voix; Prisca Matimbe Nyambe (Zambie) 142 voix; Graciela Susana Gatti Santana (Uruguay) 136 voix; Jean-Claude Antonetti (France) 135 voix; Joseph E. Chiondo Masanche (République-Unie de Tanzanie) 131 voix; William Hussein Sekule (République-Unie de Tanzanie) 130 voix et enfin Aminatta Lois Runeni N’gum (Zimbabwe/Gambie) 126 voix.


Avec ses 103 voix, Lombe P. Chibesakunda de la Zambie a dû renoncer à siéger au Mécanisme résiduel, compte tenu de la procédure des 25 premiers.


Juan Bautista Delgado Cánovas (Espagne) et Alfredo Gómez Tedeschi (Uruguay) ont été battus avec respectivement 88 et 73 voix.


En début de séance, Carlos Sánchez Escobar et Juan Antonio Durán Ramirez, tous d’eux d’El Salvador, avaient retiré leur candidature, de même que Michèle Picard, de la France. 


Vendredi dernier, les candidatures suivantes avaient déjà été retirées: Olivera Andjelkovic (Serbie); Daniel David Ntanda Nsereko (Ouganda); Wolfgang Schomburg (Allemagne); Shiranee Tilakawardene (Sri Lanka) et Tatjana Vukovic (Serbie).


LES DIAMANTS, FACTEUR DE CONFLIT


Rapport sur le Système de certification du Processus de Kimberley pour 2011 (A/66/593)


Le rapport est soumis par la République démocratique du Congo, Président du Processus de Kimberley pour 2011.  Il fait état de la plénière du Processus qui s’est tenu du 31 octobre au 3 novembre à Kinshasa.


Sept décisions administratives y ont été adoptées, dont une qui autorise la reprise des exportations des diamants en provenance de la région de Marange au Zimbabwe.  Parmi les autres décisions, l’une donne mandat au Comité ad hoc pour la réforme d’approcher des institutions internationales afin de voir si et comment l’une d’elles pourrait loger un mécanisme de soutien administratif du Processus, et l’autre décision définit les termes de référence permettant de lancer l’examen périodique du Processus de Kimberley, sur deux ans et proposer des suggestions pour l’améliorer.


Une autre priorité de la présidence du Processus de Kimberley a été le renforcement du Système de certification, et en particulier au niveau des contrôles internes.  Une décision a été adoptée qui définit des directives relatives aux confirmations d’importation.  Dans le même esprit, la présidence du Processus a accordé une grande importance à la coopération avec l’Organisation mondiale des douanes (OMD). 


La plénière de Kinshasa a aussi adopté une décision qui met fin aux mesures de précaution prises par le Ghana, en raison des actions positives visant à renforcer les contrôles internes et empêcher l’infiltration dans sa production de diamants illicites.


Le Système de certification du Processus de Kimberley est ouvert, sans discrimination, à tous les pays du monde et toutes les organisations régionales d’intégration économique.  Au 3 novembre 2011, le Système comptait 50 participants représentant 76 pays  -27 États de l’Union européenne-.  Le Mali, le Mozambique, le Cameroun, le Panama, le Burkina Faso et le Kazakhstan ont exprimé un intérêt à rejoindre le Système. 


En revanche, le rapport rappelle qu’en 2008, le Venezuela avait décidé de suspendre sa participation au Système, interrompant ses exportations et importations de diamants bruts.  À la lumière de la non-conformité continue de ce pays vis-à-vis des exigences minimales du Système et de sa non-soumission des rapports annuels pour 2009 et 2010, la plénière a décidé que, si le Venezuela ne soumettait pas les rapports attendus pour le 20 décembre 2011, il serait retiré de la liste des participants au Processus.


Les États-Unis succéderont à la République démocratique du Congo comme président en 2012 et la République d’Afrique du Sud assumera les fonctions de vice-président en 2012.


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Le Conseil de sécurité débat des perspectives de paix et de reconstruction en Afghanistan après 2014, une fois que ce pays aura recouvré sa pleine souveraineté

CS/10494

Le Conseil de sécurité débat des perspectives de paix et de reconstruction en Afghanistan après 2014, une fois que ce pays aura recouvré sa pleine souveraineté

19/12/2011
Conseil de sécuritéCS/10494
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6690e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DÉBAT DES PERSPECTIVES DE PAIX ET DE RECONSTRUCTION EN AFGHANISTAN

APRÈS 2014, UNE FOIS QUE CE PAYS AURA RECOUVRÉ SA PLEINE SOUVERAINETÉ


Le Conseil de sécurité a tenu ce matin son premier débat sur l’Afghanistan depuis la Conférence de Bonn du 5 décembre 2011, dont les participants ont conclu que la transition en Afghanistan, qui doit être menée à son terme d’ici à la fin de 2014, devrait être suivie d’une « décennie de la transformation » (2015-2024). 


Par une déclaration lue aujourd’hui par son Président au cours de ce mois de décembre, M. Vitaly Churkin de la Fédération de Russie, le Conseil de sécurité s’est ainsi réjoui « que la République islamique d’Afghanistan et la communauté internationale soient parvenues à un consensus stratégique en faveur d’un partenariat renouvelé et durable fait d’engagements réciproques fermes dans la perspective de cette décennie ».


Venu présenter aux membres du Conseil le rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan, M. Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint aux opérations de la paix, s’est félicité des progrès enregistrés en Afghanistan.  Il a, à ce titre, mentionné « la reprise par la chambre basse du Parlement afghan de son travail législatif et l’approbation du collectif budgétaire recapitalisant la Banque de Kaboul, ce qui a permis au Fonds monétaire international (FMI) de reprendre son programme pays en Afghanistan ».


Concernant la transition, au terme de laquelle, en 2014, les forces afghanes devraient être capables d’assumer les tâches relatives au maintien de la sécurité publique, M. Ladsous a rappelé que le Président Karzai avait approuvé fin novembre une seconde tranche des zones qui seront placées sous responsabilité afghane.  La  moitié de la population afghane sera ainsi placée sous la protection des forces afghanes, s’est félicité le Secrétaire général adjoint au maintien de la paix.  « Nous ne devons cependant pas baisser la garde », a prévenu M. Ladsous, mentionnant les attaques de grande ampleur recensées dans le pays ces dernières semaines, et ajoutant qu’il « y avait encore un long chemin à parcourir s’agissant de la protection des civils ».


Intervenant par moyens de vidéoconférence depuis l’Italie, M. Staffan de Mistura, l’ancien Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, –qui sera remplacé à partir du 16 janvier 2012 par M. Jan Kubis- a également indiqué que « le processus de transition avançait bien dans le pays et allait dans le bon sens ».  Outre les progrès mentionnés par M. Ladsous, M. de Mistura s’est réjoui du lancement du Processus d’Istanbul lors de la Conférence qui s’est tenue à Istanbul le 2 novembre 2011.  Par cet accord, l’Afghanistan et les États voisins ont annoncé leur volonté de travailler à des mesures de confiance pour assurer la paix et la sécurité de l’Afghanistan et de la région qui l’entoure.


M. Jawed Luden, Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan, a souligné que les avancées faites par l’Afghanistan l’avaient été au prix de sacrifices énormes.  « Aucune menace ne doit nous détourner de notre vision pour un Afghanistan pacifique, prospère et démocratique », a-t-il plaidé, avant de réaffirmer l’engagement du Gouvernement afghan en faveur de la réconciliation avec l’opposition armée, sur la base d’un renoncement à la violence et de la rupture de tous liens avec les organisations terroristes.


Les menaces auxquelles l’Afghanistan est confronté sont d’ampleur régionale, a poursuivi M. Luden qui a indiqué que son gouvernement avait mis la coopération régionale au cœur de la vision qu’il a de l’avenir du pays.  Reprenant la parole à l’issue du débat, le Vice-Ministre afghan a indiqué que la question posée par les sanctuaires que trouvent les Taliban et leurs sympathisants armés à l’extérieur de l’Afghanistan était « un problème énorme qu’il fallait régler ». 


À l’instar de M. Luden, plusieurs intervenants ont profité de ce débat pour faire état des préoccupations de leurs délégations.  « Il est paradoxal que le climat régional se soit détérioré de façon préoccupante alors que des progrès ont été réalisés en Afghanistan », a ainsi déclaré le représentant de la France.


En sa qualité de représentant de la Fédération de Russie, le Président du Conseil de sécurité, M. Vitaly Churkin, a indiqué, pour sa part, que la dynamique en cours en Afghanistan n’incitait pas à l’optimisme.  Il a notamment attiré l’attention du Conseil sur le niveau élevé des pertes subies par les forces de la coalition.  « Il faut prendre des mesures plus décisives pour éliminer les menaces représentées par Al-Qaida et les Taliban », a-t-il préconisé.


Les décès de civils ont augmenté de 5% par rapport à 2010, a pour sa part fait remarquer le représentant de la Bosnie-Herzégovine, tandis que le représentant de l’Inde a notamment suggéré des actions concertées pour isoler et détruire « le syndicat du terrorisme qui inclut les éléments d’Al-Qaida, les Taliban, Laskar-e-Taiba, et d’autres groupes terroristes et extrémistes qui opèrent surtout hors des frontières afghanes ».


Intervenant dans le débat, le représentant du Pakistan a souligné que « le Pakistan ne peut être tenu responsable des problèmes et des défis qui sont ceux de l’Afghanistan ».  L’Afghanistan, la communauté internationale et le Pakistan devaient mener leur coopération dans un esprit constructif, « en évitant de porter des jugements hâtifs sur les uns et les autres », a-t-il recommandé.  En raison de l’attaque subie sur la frontière du Pakistan le 26 novembre dernier, et qui a causé la mort de 25 soldats pakistanais, il a ajouté que son pays n’avait eu d’autre choix que de ne pas participer à la Conférence de Bonn.


La délégation iranienne a quant à elle émis des doutes sur les visées et intentions réelles des forces étrangères présentes en Afghanistan.  « Je souhaite ici faire référence au drone qui a décollé depuis une base américaine située à Kandahar, et a violé l’espace aérien iranien », a déclaré le représentant de l’Iran en dénonçant « l’acte d’agression militaire non provoqué perpétré contre l’Iran ». Il a aussi dénoncé l’incursion en Iran d’un espion, venu de la base de Bagram, « ce qui représente un nouvel exemple de l’utilisation par les États-Unis des bases qu’ils emploient en Afghanistan, à des fins de surveillance et d’espionnage ».


La représentante des États-Unis a indiqué que son pays « resterait engagé au delà de 2014 en Afghanistan », ceci, dans le cadre d’un partenariat stratégique entre les deux pays.  Elle a déclaré que les États-Unis ne cherchaient pas à établir de bases stratégiques en Afghanistan.


LA SITUATION EN AFGHANISTAN


Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et leurs incidences sur la paix et la sécurité internationales (A/66/604-S/2011/772)


Soumis en application de la résolution 65/8 de l’Assemblée générale et de la résolution 1974 (2011) du Conseil de sécurité, le présent rapport fait le point sur les activités menées par les Nations Unies en Afghanistan et présente une synthèse des faits importants survenus au niveau politique et sur le plan de la sécurité, ainsi que des informations sur les événements régionaux et internationaux en rapport avec l’Afghanistan. 


Le Secrétaire général rappelle tout d’abord que la Loya Jirga traditionnelle, qui s’était tenue à Kaboul du 16 au 19 novembre, s’était déclarée favorable au projet du Gouvernement de conclure un accord de partenariat stratégique avec les États-Unis, étant entendu que la souveraineté de l’Afghanistan serait pleinement respectée.  « Ses recommandations ont également fait écho aux réserves émises par le Président Karzai dans son discours d’ouverture, s’agissant des raids nocturnes et des perquisitions dans les maisons par des troupes étrangères ainsi que des centres de détention non placés sous contrôle du Gouvernement », relève M. Ban.


À l’instar du Président, l’Assemblée a donné aux pays voisins l’assurance que toute présence militaire étrangère en Afghanistan ne serait autorisée à mener des opérations que sur le territoire afghan, indique le Secrétaire général.  M. Ban note également qu’à la fin du mois d’août et à la fin du mois de novembre, la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan a constaté 795 morts et 1 083 blessés au sein de la population civile.  « Si le nombre de civils blessés a diminué de 19% par rapport au même trimestre en 2010, le nombre total des décès de civils a augmenté de 5% durant la période à l’examen », poursuit M. Ban, qui ajoute que les activités des éléments antigouvernementaux ont fait 77% de tous les décès de civils durant la période à l’examen. 


Le meurtre du Président du Haut Conseil pour la paix, M. Burhanuddin Rabbani, le 20 septembre, a constitué un revers, a regretté le Secrétaire général, tout en estimant qu’il ne devrait pas entraver les efforts de réconciliation nationale.  « Il est essentiel que toutes les parties, y compris l’insurrection, s’engagent à s’impliquer pacifiquement dans le processus de dialogue et à prendre des mesures préventives contre toute action susceptible de compromettre ce processus », écrit M. Ban, qui a ajouté qu’une enquête en bonne et due forme sur l’assassinat devrait contribuer à rétablir la confiance. 


Le Secrétaire général s’est ensuite félicité que la Conférence d’Istanbul qui s’était tenue le 2 novembre ait permis de se faire une idée claire de la situation et que les participants se soient engagés à enclencher un processus axé sur les résultats afin d’améliorer la stabilité et la prospérité en Afghanistan et dans toute la région.  « Le Processus d’Istanbul fournit aux acteurs régionaux une base à partir de laquelle avancer de manière structurée, avec des outils bien définis et des principes clairs, en vue de renforcer la coopération régionale dans toute une série de domaines, y compris la sécurité », a-t-il poursuivi.  Le Secrétaire général juge également « capital » que l’Afghanistan et le Pakistan renforcent leurs relations bilatérales, afin de renforcer la paix et la stabilité et promouvoir la réconciliation.  « La réunion trilatérale qu’ont tenue l’Afghanistan, le Pakistan et la Turquie a été la dernière en date des événements positifs à cet égard », a-t-il estimé, en ajoutant que la Commission mixte Afghanistan-Pakistan pour la réconciliation et la paix était un mécanisme utile pour poursuivre un dialogue structuré sur les questions d’intérêt mutuel.  


L’équilibrage à long terme des dimensions économiques de la transition en matière de sécurité dans le cadre du Processus de Kaboul devrait s’accompagner d’améliorations réelles et tangibles dans la vie de tous les Afghans, souligne le Secrétaire général.  La Conférence internationale sur l’Afghanistan, qui s’était tenue à Bonn en 2011, a réaffirmé l’engagement à long terme de la communauté internationale à l’appui de l’Afghanistan au-delà de 2014.  « Passant d’une stratégie de stabilisation à une stratégie de coopération à long terme en faveur du développement, les participants se sont de nouveau engagés à aligner l’assistance sur les priorités du Gouvernement et à améliorer l’efficacité de l’aide, notamment en acheminant une part croissante de celle-ci dans le cadre du budget de l’État », relève-t-il.  Après avoir exprimé sa gratitude à M. Staffan de Mistura pour les services rendus pendant son mandat en Afghanistan, le Secrétaire général indique que son nouveau Représentant spécial, M. Jan Kubis, prendra ses fonctions le 16 janvier 2012.


Déclarations


M. HERVÉ LADSOUS, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a rappelé que le succès du Processus de Kaboul dépendait de l’affirmation et de la prise de responsabilité croissante des institutions afghanes.  Il a indiqué que des représentants de la société civile afghane et de la communauté internationale en Afghanistan s’étaient exprimés en faveur d’une présence continue –sinon renforcée– des Nations Unies.


« La Conférence de Bonn a permis à la communauté internationale et à l’Afghanistan de faire le point sur leur partenariat », a-t-il a déclaré, ajoutant que l’engagement durable pris à Bonn en faveur de l’Afghanistan au cours des périodes de transition et de transformation que le pays est appelé à traverser était crucial.  M. Ladsous a ensuite rappelé que le 2 novembre dernier, a été lancé le Processus d’Istanbul par lequel 13 pays participants ont réaffirmé leurs engagements antérieurs –y compris ceux relatifs à l’intégrité territoriale de l’Afghanistan– et ont également énoncé des principes communs qui guideront leur soutien en faveur « d’un Afghanistan sûr, stable et pacifique ».


Le Secrétaire général adjoint a ensuite relevé les développements positifs que constituent la reprise par la chambre basse du Parlement afghan de son travail législatif ainsi que l’approbation du collectif budgétaire recapitalisant la Banque de Kaboul, ce qui a ouvert la voie à la conclusion de négociations entre le Gouvernement afghan et le Fonds monétaire international (FMI) concernant un nouveau programme de développement.  « Grâce à la revitalisation du Processus de Kaboul et au renforcement des mécanismes garantissant l’efficacité de l’aide, le Gouvernement afghan se trouve en mesure de remplir ses engagements s’agissant de l’amélioration de la règle du droit, de la transparence fiscale et d’une meilleure exécution des tâches incombant aux services publics », a déclaré M. Ladsous.


Concernant la transition, au terme de laquelle les forces afghanes assumeront les tâches de sécurité publique, il a rappelé que le Président Karzai avait approuvé fin novembre une seconde tranche des zones qui seront placées sous responsabilité afghane.  Puis M. Ladsous a ajouté que pour que cette transition soit fructueuse, la résolution des enjeux sécuritaires devait être liée au développement et au Processus de Kaboul.  « Les Afghans doivent voir des améliorations sensibles dans leur quotidien », a-t-il indiqué.  Il s’est ensuite félicité que le nombre d’incidents de sécurité, après avoir enregistré une hausse en début d’année, ait connu une diminution ces trois derniers mois. « Mais nous ne devons pas baisser la garde », a-t-il affirmé, mentionnant les attaques de grande ampleur recensées dans le pays ces dernières semaines.  M. Ladsous a ajouté qu’il « y avait encore un long chemin à parcourir s’agissant de la protection des civils », et il a relevé qu’il y avait eu près de 800 décès de civils ces trois derniers mois.


M. Ladsous a indiqué que le temps était venu d’ajuster la présence des Nations Unies dans le pays, ajoutant qu’un examen, sous l’égide du Département des opérations de maintien de la paix, du mandat de la MANUA, ainsi que du soutien apporté par les Nations Unies à l’Afghanistan, était en cours.  Il s’est félicité de la transition sans heurts que représente le remplacement par M. Jan Kubis de M. Staffan de Mistura  à la tête de la MANUA.


M. JAWED LUDEN, Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan, a souligné que les avancées faites par l’Afghanistan l’avaient été au prix de sacrifices énormes.  Aucune menace ne doit nous détourner de notre vision pour un Afghanistan pacifique, prospère et démocratique, a-t-il plaidé, notant que le début du processus de transition, notamment le transfert de responsabilité en matière de sécurité, était la manifestation de la détermination de la communauté internationale à triompher.  La transition n’est pas simplement une question de sécurité mais aussi une question civile, en ce qui concerne l’amélioration de la gouvernance, de la lutte contre la corruption et le renforcement des capacités institutionnelles locales, a-t-il dit.


Le Vice-Ministre afghan a réaffirmé l’engagement du Gouvernement de l’Afghanistan dans un effort de paix, dirigé par les Afghans eux-mêmes, en faveur de la réconciliation avec l’opposition armée, sur la base d’un renoncement à la violence et de la rupture des liens avec les organisations terroristes.  Le processus de paix bénéficierait de la création d’un bureau, à l’intérieur ou hors de l’Afghanistan, chargé des négociations formelles entre les autorités afghanes et des représentants de l’opposition armée, y compris les Taliban, a-t-il estimé.


Les menaces auxquelles l’Afghanistan est confronté sont d’ampleur régionale, a poursuivi M. Luden.  C’est pourquoi le Gouvernement a mis la coopération régionale au cœur de la vision qu’il a de l’avenir du pays, a-t-il expliqué, indiquant qu’une Conférence au niveau ministériel serait organisée au mois de juin 2012 à Kaboul pour effectuer le suivi de la mise en œuvre des recommandations de la Conférence d’Istanbul.  Dans ses efforts, l’Afghanistan a besoin du soutien continu de ses amis dans la région et au-delà, a souligné le Vice-Ministre des affaires étrangères, saluant aussi le fait que la Conférence de Bonn ait témoigné du consensus international existant sur cette perspective.  Si cette Conférence a été l’occasion de réaffirmer l’attachement international en faveur de l’Afghanistan, son pendant local a été la Loya Jirga organisée du 16 au 19 novembre de cette année à Kaboul, où plus de 2 000 représentants de la société afghane ont réitéré avec force leur engagement et leur volonté démocratique, a tenu à rappeler M. Luden.


Le partenariat noué avec l’Inde sera complété par des processus similaires avec d’autres partenaires de la région, a aussi expliqué l’officiel afghan.  Les Nations Unies continuent quant à elles d’avoir un rôle crucial dans le redressement de l’Afghanistan, a-t-il rappelé, souhaitant que le réexamen du mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan soit l’occasion de lui donner un rôle plus cohérent et plus réactif.  Aujourd’hui, alors que l’Afghanistan avance, passant de la décennie de la transition vers celle de la transformation, les efforts du Conseil et l’engagement de la communauté internationale restent plus cruciaux que jamais pour notre avenir, a conclu M. Luden.


M. STAFFAN DE MISTURA, ancien Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, a indiqué que M. Jan Kubis, qui le remplace à la tête de la MANUA, continuera d’œuvrer afin d’accomplir les objectifs des Nations Unies dans le pays, pour que les Afghans vivent dans la dignité et bénéficient des fruits du travail d’un partenariat international renforcé.  Il a ensuite relevé les développements positifs que constituent sur le plan du renforcement de la démocratie et de l’État afghan la reprise des travaux législatifs au sein de la chambre basse du Parlement afghan, le lancement du Processus d’Istanbul, les progrès enregistrés dans la protection des droits de l’homme, sur laquelle les Nations Unies ont particulièrement veillé. 


« La transition avance bien dans le pays et va dans le bon sens », a-t-il ensuite estimé, avant d’apporter son appui au processus de redéfinition du mandat de la MANUA, qui est en cours.  M. de Mistura s’est ensuite félicité des progrès accomplis lors des différentes conférences qui se sont tenues sur l’Afghanistan, avec dernièrement les Conférences de Bonn et d’Istanbul.  Il a affirmé avoir ressenti des moments de profonde satisfaction en tant que Représentant spécial pour l’Afghanistan, mais a également fait part de grands moments de tristesse, comme notamment à la suite de l’attaque perpétrée à Mazar-e-Sharif contre un bâtiment des Nations Unies.  « Cependant, jamais nous ne nous sommes sentis isolés en Afghanistan », a-t-il affirmé en conclusion.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a souligné que l’Afghanistan était sur la voie du recouvrement de sa souveraineté, à travers le processus de transition qui commence à porter ses premiers fruits.  D’ici à 2014, les Forces de sécurité afghanes assureront l’intégralité de la sécurité de l’Afghanistan, a-t-il dit, soulignant que la Conférence de Bonn, tenue au début de ce mois, avait permis de définir des lignes claires, sur la base de l’engagement pris par le Gouvernement afghan envers ses partenaires.  La communauté internationale est aux côtés de l’Afghanistan pour que les acquis de cette dernière décennie ne soient pas réduits à néant, et pour que le renforcement des capacités profite à tous les Afghans, a-t-il déclaré. 


Le représentant de l’Allemagne a souligné la nécessité que le terrorisme ne trouve pas à nouveau refuge dans le pays, appelant à renforcer les compétences locales en la matière, ainsi que dans les différents domaines de la gouvernance.  Il a rappelé que la réconciliation exigeait un processus dirigé par les Afghans eux-mêmes, y compris avec la participation des Taliban qui ont renoncé à la violence.  La paix ne peut pas être obtenue à n’importe quel prix, a-t-il souligné, rappelant la nécessité d’un appui à l’Afghanistan par tous les pays de la région, en commençant en particulier par le Pakistan voisin.


Le rôle central qu’est appelé à jouer l’ONU en Afghanistan a trouvé beaucoup d’appui à Bonn, a indiqué le représentant, soulignant que l’Organisation était nécessaire en Afghanistan et le serait encore longtemps après 2014.  « À cet égard, il est de notre responsabilité collective de garantir la sécurité du personnel de l’ONU », a-t-il rappelé en exhortant tous les acteurs à respecter les interventions humanitaires, qui se font au bénéfice de ceux qui comptent parmi les plus vulnérables.  Il a dit que sa délégation était préoccupée par les attaques odieuses lancées contre des personnes innocentes, et a souligné la nécessité de maintenir un engagement international constant en Afghanistan, qui s’adapte au fur et à mesure de l’évolution de la situation. 


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) s’est félicité de la résolution du désaccord électoral qui a permis à la Chambre basse du Parlement afghan de siéger.  Il a ensuite rappelé que les nombreux assassinats recensés dernièrement dans le pays y menaçaient le processus de paix.  Les décès de civils ont augmenté de 5% par rapport à 2010, a-t-il ensuite déploré, avant de souligner que la moitié de la population afghane était désormais placée sous la protection des forces afghanes.


Le représentant s’est ensuite félicité des récents efforts de coopération entre le Pakistan et l’Afghanistan, menés afin de diligenter une enquête sur l’assassinat le 20 septembre dernier de M. Burhanuddin Rabbani, Président du Haut Conseil pour la paix en Afghanistan.  En conclusion, le représentant de la Bosnie-Herzégovine a apporté le soutien de sa délégation au Processus d’Istanbul, aux résultats enregistrés à la Conférence de Bonn, ainsi qu’à la conclusion de négociations entre l’Afghanistan et le FMI concernant l’élaboration d’un programme pour l’Afghanistan. 


M. NAWAF SALAM (Liban) a déclaré que sa délégation continuait d’être profondément préoccupée par les difficultés qui subsistent en Afghanistan et a condamné les attaques qui ciblent en particulier le personnel humanitaire.  Le représentant s’est dit convaincu que le succès de l’Afghanistan passera par deux éléments clefs, d’abord la réconciliation nationale, sur la base de l’unité nationale et de l’instauration de la confiance et du dialogue, et ensuite, les relations renforcées entre l’Afghanistan et les pays voisins pour éradiquer le fléau de la drogue et du terrorisme.  Dans cette perspective, le représentant s’est félicité de ce que la Conférence d’Istanbul ait clairement plaidé pour une intégration régionale de l’Afghanistan, et que la Conférence de Bonn ait réaffirmé l’appui central de la communauté internationale à l’Afghanistan, même après le transfert de responsabilité aux forces de sécurité nationales en 2014.


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a souligné l’optimisme de son pays en faveur du processus de transition de responsabilité aux dirigeants afghans en matière de sécurité.  Il est essentiel de créer les conditions qui permettent de faciliter cette transition, a-t-il précisé, en rappelant que les contributions de la FIAS et de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) sont importantes pour développer les capacités et le professionnalisme de la police afghane.  Il a également salué le rôle de la MANUA dans le processus de stabilisation et de démocratisation de l’Afghanistan, l’appelant à poursuivre dans la coordination des efforts internationaux et des priorités identifiées par le Gouvernement en matière de gouvernance, de développement économique et de coopération régionale.  Les avancées réalisées en matière de sécurité risquent d’être anéantis par l’absence de résultats dans les domaines économique et social ou par des lacunes dans les domaines de la gouvernance et de l’état de droit, a-t-il averti.


La violence continue d’être l’une des principales menaces sur le peuple afghan, a rappelé M. Osorio, en s’inquiétant de l’augmentation des victimes civiles et des besoins humanitaires du pays, et en condamnant fermement les assassinats ciblés et l’utilisation de bombes artisanales.  Il a réaffirmé que le processus de paix et de réconciliation devrait être basé sur les principes d’appropriation par les dirigeants afghans, dans le respect de la souveraineté et de l’unité du pays, et de sa Constitution.  À cet égard, il a souligné que la coopération régionale était centrale pour régler les problèmes humanitaires et de sécurité dans le pays, afin de préserver les progrès enregistrés.  Le consensus sur le renforcement des relations entre l’Afghanistan et la communauté internationale qui avait été réaffirmé à la Conférence de Bonn doit permettre de consolider l’État afghan et lui donner les moyens de répondre aux aspirations et aux besoins de sa population.


Mme ROSEMARY DICARLO (États-Unis) s’est félicitée de la prise en main par les Afghans du Processus d’Istanbul et de la réitération à Bonn, par la communauté internationale, de sa volonté de consolider les acquis et d’appuyer l’Afghanistan après 2014.  Elle a ensuite jugé crucial que la communauté internationale apporte un soutien résolu au dialogue en cours concernant la réconciliation intra-afghane.  La Conférence de Tokyo, prévue l’année prochaine, sera l’occasion de faire le point sur les avancées effectuées par le Gouvernement afghan, a-t-elle indiqué.


La représentante des États-Unis a ensuite mentionné le partenariat stratégique entre les États-Unis et l’Afghanistan, ajoutant que les modalités de la présence américaine dans le pays au delà de 2014 seront définies en concertation étroite avec le Gouvernement afghan.  « Une chose doit être très claire », a-t-elle poursuivi, « les États-Unis ne cherchent pas à établir de bases stratégiques en Afghanistan ».


Elle s’est ensuite félicitée des progrès enregistrés dans le pays en termes de santé publique.  « De plus en en plus d’enfants vivent au delà de l’âge de 5 ans alors que les femmes afghanes sont de plus en plus nombreuses à recevoir des soins périnataux », a-t-elle affirmé.  Apportant le soutien de sa délégation à un examen du mandat de la MANUA, elle a souligné que son rôle évoluerait avec la reprise, par les Forces afghanes, des tâches de sécurité publique.  « Les États-Unis resteront engagés au delà de 2014 en Afghanistan, ceci, au sein d’un partenariat stratégique entre les deux pays », a-t-elle indiqué en conclusion.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a déclaré que les conclusions de la Conférence internationale de Bonn sur l’Afghanistan traduisent la détermination de la communauté internationale à assurer un appui durable à l’Afghanistan.  Il a fait remarquer que l’Afghanistan était confronté aujourd’hui à des difficultés dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance, du développement et des investissements.  C’est pourquoi, l’Afghanistan a besoin d’une assistance importante, pendant longtemps pour réaliser des progrès dans ces quatre domaines.  Le représentant a souligné que le retrait des forces militaires internationales en Afghanistan pourrait conduire à une transition dans la « récession », au moment où les besoins du Gouvernement afghan en matière de sécurité augmentent.  Il a indiqué que la communauté internationale devrait tirer les leçons des erreurs passées, et ne pas laisser l’Afghanistan retomber dans la spirale de la violence.  Le représentant a souhaité que le processus de transition soit mené par le Gouvernement afghan, en tenant compte des réalités sur le terrain, et dans le cadre du respect des droits de l’homme et du renforcement des institutions nationales.


M. Singh Puri a ensuite souligné que l’Afghanistan avait besoin d’assistance pour combattre le terrorisme.  Il a notamment suggéré des actions concertées pour isoler et détruire « le syndicat du terrorisme qui inclut les éléments d’Al-Qaida, les Taliban, Laskar-e-Taiba, et d’autres groupes terroristes et extrémistes qui opèrent surtout hors des frontières afghanes ».  Il a par ailleurs appelé au renforcement des capacités des Forces de sécurité afghanes, notamment leur formation, leur équipement et leur assistance au-delà de la période de transition.  Le représentant a indiqué qu’outre l’aspect sécuritaire, le développement du pays mérite également d’être considéré.  Il a de ce fait prôné l’accès aux marchés pour les produits afghans, les investissements étrangers dans le pays, et une stratégie économique internationale cohérente en faveur de l’Afghanistan.  L’Inde a promis de verser la somme de 2 milliards de dollars pour financer les activités de développement et d’assistance humanitaire en Afghanistan.  Les entreprises indiennes, a-t-il ajouté, devraient investir près de 10 milliards de dollars en Afghanistan, notamment dans les secteurs des mines et des infrastructures.  Le représentant a estimé que le plus grand besoin pour le peuple afghan aujourd’hui est de vivre dans un climat de paix et de stabilité.  « Le peuple afghan mérite de vivre en paix et de décider lui-même de son avenir, sans ingérence étrangère », a-t-il précisé.


Mme JOY OGWU (Nigéria) a souligné que la situation sécuritaire de l’Afghanistan demeurait préoccupante, ce qui risquait de menacer la paix et la stabilité fragile du pays.  C’est dans ce contexte que la Banque mondiale a établi un lien direct entre la fin du processus de transition en 2014 et un potentiel effondrement de l’économie afghane, a rappelé la représentante.  Il nous faut donc trouver un compromis entre le retrait des troupes étrangères et la demande du Président Karzai qui veut que l’on continue à soutenir les Forces de sécurité afghanes.  La communauté internationale doit soutenir le Gouvernement afghan pour remporter la lutte cruciale contre le terrorisme, a-t-elle insisté.


Dans le domaine politique, la représentante a salué les avancées accomplies  dans la réconciliation entre les parties au conflit, malgré des explosions de violence et quelques attaques ciblées.  Le processus de paix doit continuer d’être dirigé par l’Afghanistan et les Afghans eux-mêmes, a-t-elle souligné, tout en saluant une consolidation de la démocratie afghane et plaidant pour une relance des pourparlers avec les Taliban modérés.


Enfin, sur la question du développement économique et régional, la représentante a appelé à accroître la contribution financière de la communauté internationale à l’Afghanistan pour éviter son effondrement, en mettant l’accent sur le renforcement des capacités nationales, sur le développement d’activités créatrices d’emploi, notamment dans le secteur privé, et sur la garantie de d’assurer des prestations de services de base à la population.  Elle a aussi salué le dialogue et la coopération renforcée de l’Afghanistan avec ses voisins en matière de développement socioéconomique et de lutte contre les trafics illicites. 


M. GÉRARD ARAUD (France) a fait remarquer qu’il était paradoxal de constater que le climat régional s’est détérioré de façon préoccupante alors que des progrès ont été réalisés en Afghanistan.  Au nombre de ces progrès, il a mentionné la tenue d’une Jirga de paix, organisée dans le calme, la reprise des travaux du Parlement après plusieurs mois d’impasse, la poursuite de la transition et la recapitalisation de la Kabul Bank, qui a permis au Fonds monétaire international (FMI) de reprendre son programme pays.  En dépit de ces efforts, a-t-il reconnu, le climat régional s’est détérioré.  Lors de la Conférence d’Istanbul sur la sécurité et la coopération régionale, l’Afghanistan et les États voisins avaient annoncé leur volonté de travailler à des mesures de confiance pour assurer la paix et la sécurité de l’Afghanistan et de la région, a noté M. Araud, en rappelant que « des engagements concrets et contraignants devraient être pris par les pays de la région, en vue de la réunion qui est prévue à Kaboul en juin 2012 ».


M. Araud a estimé que la transition était déjà une réalité pour la moitié de la population du pays.  La présence étrangère en Afghanistan, a-t-il dit, évoluera pour accompagner la montée en puissance des Forces de sécurité afghanes.  « Le traité de coopération entre la France et l’Afghanistan, qui sur le point d’être finalisé, encadrera la montée en puissance de la composante civile de notre action », a-t-il indiqué.  Le représentant de la France s’est ensuite félicité des engagements mutuels exprimés à Bonn le 5 décembre, pour la « Décennie de la transformation », de 2015 à 2024, qui prendra le relais du processus de transition dans le respect des engagements pris à Kaboul en 2010.  Le représentant a souligné qu’une place existait pour ceux qui souhaitent déposer les armes et rejoindre le cadre constitutionnel afghan.  « Pour permettre une paix durable et équitable, la réconciliation interafghane doit être inclusive, faire une place équitable aux différentes composantes de la société afghane et respecter les droits de l’homme », a poursuivi M. Araud.  Se déclarant convaincu que les Nations Unies, en général, et la MANUA, en particulier, ont un rôle majeur à jouer en Afghanistan dans les années à venir.  « Le succès de la transformation dépend largement de la réussite de la MANUA », a-t-il rappelé avant de conclure.


M. NELSON MESSONE (Gabon) a estimé que l’Afghanistan devrait « démentir l’inquiétude qui est exprimée dans d’autres cadres » sur sa capacité à relever les défis auxquels il fera face après le départ des États-Unis et des forces de la FIAS.  Il a noté que l’année 2011 avait été particulièrement difficile, tout en reconnaissant les progrès réalisés par le Gouvernement afghan sur le plan politique.  « Le dialogue que nous avons exhorté est une réalité à travers le Parlement qui est actif et prépare déjà la mise en œuvre du Processus de Kaboul », a-t-il dit.  Le représentant a ensuite condamné les attaques terroristes perpétrées le 6 décembre dernier à Kaboul et à Mazar-e-Sharif. 


« Nous encourageons encore et toujours le dialogue à travers des instruments déjà existants, notamment le Haut Conseil pour la paix », a affirmé M. Messone.  L’état de droit doit être respecté et les auteurs d’actes terroristes traduits en justice, a-t-il ajouté.  Le représentant a ensuite appelé au renforcement de la bonne gouvernance, afin de rétablir la confiance entre le peuple et l’État.  Il s’est félicité, par ailleurs, des bonnes relations que l’Afghanistan entretient avec les États voisins, et a salué la coopération qui existe avec ces pays dans les secteurs du commerce, de l’industrie, ainsi que de l’énergie.  Il a également soutenu le rôle de la MANUA.  Le Gabon, a indiqué son représentant, salue les progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs du Millénaire en matière de santé, à travers la finalisation du plan stratégique de la santé reproductive ou la campagne réussie de la vaccination contre la poliomyélite dans le sud du pays.


M. LI BAODONG (Chine) a souligné que la Conférence de Bonn avait pris des décisions importantes pour la Décennie de la transformation qui doit être mise en œuvre en Afghanistan avec l’appui de la communauté internationale.  Les efforts sans relâche du peuple et du Gouvernement afghans, tout comme cet appui, seront nécessaires sur le long terme afin de construire un Afghanistan stable, a-t-il dit, tout en appelant à renforcer les capacités nationales afghanes en matière de sécurité, ce qui doit être fait en même temps que sont menées les tâches relatives à la réconciliation et à la paix.  La Chine appuie en outre le Processus de Kaboul afin d’améliorer les conditions de vie dans le pays, a assuré le représentant.  Il a aussi plaidé pour un renforcement des relations entre l’Afghanistan et les pays de la région, dans le plein respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale afghanes.  Saluant les efforts de l’ONU pour promouvoir la réconciliation dans le pays, il a espéré que la révision du mandat de la MANUA permettrait de renforcer la coordination entre cette dernière et l’Afghanistan, dans le respect des priorités nationales de ce pays.  La Chine poursuivra de son côté son soutien, notamment sous forme de dons, pour contribuer à la paix, à la stabilité et au développement de l’Afghanistan, a-t-il assuré.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a indiqué que lors de la Conférence de Bonn, la communauté internationale avait donné un signal fort quant à son engagement à continuer de soutenir l’Afghanistan au-delà de 2014, fin de la période de transition.  Rappelant que la Conférence d’Istanbul avait prévu également une interaction accrue de l’Afghanistan avec ses voisins, il a invité la communauté internationale à remplir ses engagements vis-à-vis de ce pays, afin que la décennie venant après 2014 soit bien celle de la transformation.


« Les Afghans sont bien partis pour être en mesure d’assurer les tâches de maintien de la sécurité d’ici à 2014 », a-t-il affirmé.  Il a ajouté que la Force internationale d’assistance à l’Afghanistan faisait tout pour minimiser les pertes parmi les civils, soulignant que 77% de ces pertes étaient causées par les actions des insurgés.  Il a ensuite plaidé pour l’adoption de grandes reformes afin d’assurer l’autonomie économique de l’Afghanistan, se félicitant à ce titre de l’élaboration d’un programme pays par le FMI après la conclusion des négociations que cet organisme a eues avec l’Afghanistan.  En conclusion, il a jugé que la MANUA devait continuer de jouer un rôle essentiel en Afghanistan, notamment pour y appuyer le processus électoral et y encourager la coopération régionale.


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a souligné que l’Afghanistan continuait à être confronté à de grandes difficultés.  La Conférence de Bonn a réaffirmé l’engagement de la communauté internationale aux côtés du Gouvernement afghan pour instaurer une paix durable dans le pays, s’est-il félicité.  Le représentant s’est dit toutefois préoccupé par l’augmentation des incidents de sécurité, en appelant les Afghans à continuer de refuser toutes les provocations visant à faire dérailler le processus de paix.  Ceux qui ont commis les atrocités récentes contre les civils et le personnel humanitaire doivent être traduits en justice, a-t-il déclaré, en mettant l’accent sur les conséquences graves de la situation sécuritaire sur les franges les plus vulnérables de la société afghane, les femmes et les enfants.


Le représentant a insisté sur les liens étroits entre sécurité et développement.  Il est donc nécessaire que parallèlement aux efforts en matière de sécurité, le Gouvernement travaille au développement socioéconomique de l’Afghanistan, en particulier en développement des alternatives viables à la culture du pavot à opium.  L’amélioration des relations entre l’Afghanistan et ses voisins immédiats permettra de stabiliser la région et d’asseoir les progrès dans l’application du Processus de Kaboul, a-t-il enfin souligné, en appelant la communauté internationale à jouer pleinement son rôle d’appui aux efforts nationaux.


M. JOÃO MARIA CABRAL(Portugal) a indiqué que la coopération régionale était l’un des piliers à développer par le nouvel Afghanistan, et a ajouté que le lancement du Processus d’Istanbul représentait à ce titre un jalon essentiel.  La Conférence de Bonn a permis d’envoyer un signal fort quant à l’engagement de la communauté internationale pour soutenir l’Afghanistan au-delà de 2014, en l’articulant notamment autour du Processus de Kaboul, a-t-il poursuivi.


Le représentant s’est ensuite félicité des avancées effectuées dans la reprise des tâches de sécurité par les Forces afghanes, ajoutant que cette reprise ne s’était pas accompagnée d’une recrudescence des incidents de sécurité.  « La grande majorité des incidents de sécurité est causée par les insurgés », a-t-il affirmé.  En conclusion, il a indiqué que son pays suivait de près la situation des femmes afghanes et notamment l’application de la loi de 2009 sur l’élimination des violences faites aux femmes.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a salué l’évolution du processus de transition dans le domaine de la sécurité en Afghanistan, notamment une relative stabilité dans des zones déjà placées sous le contrôle des Forces de sécurité afghanes.  Le Brésil espère que la communauté internationale continuera de pleinement appuyer l’Afghanistan au-delà de 2014 pour aider ce pays à parvenir à davantage de stabilité et de développement socioéconomique, a-t-elle indiqué, plaidant pour le respect des engagements pris lors de la récente Conférence de Bonn.  Une approche plus intégrée entre la sécurité et le développement profiterait sans nul doute à la stabilisation de l’Afghanistan, a-t-elle ajouté.  Elle a préconisé que des investissements soient faits dans les domaines de l’agriculture, de l’emploi, de l’éducation et de l’administration, conformément aux priorités fixées par les Afghans eux-mêmes. 


En outre une solution politique est nécessaire pour l’établissement d’une paix durable, a expliqué la représentante, soulignant qu’un Afghanistan uni pourrait relever le défi du terrorisme.  Les Nations Unies ont de leur côté un rôle clef à jouer dans le pays, pendant la période de transition et au-delà, notamment dans l’aide civile dont l’Afghanistan a besoin.  Enfin, la représentante a rappelé la nécessité cruciale de continuer de développer les liens économiques de l’Afghanistan avec ses voisins, en conservant l’élan donné par la Conférence d’Istanbul en la matière.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a indiqué que la dynamique en cours en Afghanistan n’incitait pas à l’optimisme, en pointant notamment l’augmentation du nombre d’assassinats et le niveau élevé des pertes parmi les forces de la coalition.  « Il faut des mesures plus décisives pour éliminer les menaces représentées par Al-Qaida et les Taliban », a-t-il poursuivi, avant de plaider pour une intensification des efforts visant à minimiser les pertes parmi les civils.  Le représentant a également appelé de ses vœux une amélioration « du niveau de préparation des forces afghanes afin de lutter contre le terrorisme et le trafic de drogues ».


Il a affirmé que le terrorisme était intimement lié au trafic de drogues, phénomène qui doit être combattu sur tous les fronts, notamment par l’inscription sur les listes de sanctions des barons locaux de la drogue et par la destruction des cultures de pavot.  Il a ensuite rappelé que les conditions nécessaires devaient être réunies pour qu’un insurgé soit radié de la liste du Comité des sanctions du Conseil de sécurité, citant ainsi le dépôt des armes, la reconnaissance de la Constitution afghane et l’abandon de toute activité liée à Al-Qaida.  M. Churkin a ensuite plaidé pour le renforcement de la coopération régionale, dans le droit fil du Processus d’Istanbul.  En conclusion, il a insisté sur l’importance de tenir compte des souhaits des Afghans afin qu’ils déterminent eux-mêmes les modalités de la présence étrangère après 2014. 


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité accueille avec satisfaction la tenue à Bonn, le 5 décembre 2011, de la Conférence internationale sur l’Afghanistan sur le thème « L’Afghanistan et la communauté internationale: après la transition, la décennie de la transformation » et se félicite de ses conclusions (S/2011/762).


Le Conseil accueille également avec satisfaction la déclaration de Bonn selon laquelle la transition, qui doit être menée à terme d’ici à la fin 2014, devrait être suivie d’une décennie de transformation (2015-2024) au cours de laquelle l’Afghanistan assiérait sa souveraineté en assurant le bon fonctionnement et la viabilité d’un État au service du peuple.


Le Conseil se réjouit, dans ce contexte, que la République islamique d’Afghanistan et la communauté internationale soient parvenues à un consensus stratégique en faveur d’un partenariat renouvelé et durable fait d’engagements réciproques fermes dans la perspective de cette décennie.


Le Conseil note que la transition postule que c’est au Gouvernement afghan qu’il appartient d’en assumer la direction.


Le Conseil se félicite des résultats de la Conférence d’Istanbul pour l’Afghanistan sur le thème « Sécurité et coopération au cœur de l’Asie », qui s’est tenue le 2 novembre 2011.


Le Conseil souligne l’importance du rôle de l’Organisation des Nations Unies en Afghanistan, exprime sa gratitude à Staffan de Mistura pour sa contribution exceptionnelle aux travaux de la MANUA et se réjouit à la perspective de travailler avec le nouveau Représentant spécial du Secrétaire général, Jan Kubis.


Le Conseil remercie le Gouvernement japonais d’avoir offert d’accueillir une conférence ministérielle à Tokyo, en juillet 2012.


Suite des déclarations


M. GILLES RIVARD (Canada) a souligné que la Conférence de Bonn avait montré clairement que 2014 ne marquerait pas la fin de l’engagement commun en Afghanistan mais plutôt un tournant dans l’action constante pour faire de ce pays une démocratie sûre et viable.  Même si le Gouvernement doit inévitablement assumer une plus grande part des responsabilités, les Nations Unies, pour leur part, doivent également continuer à jouer un rôle à long terme, pour aider à promouvoir et protéger les droits de l’homme, et renforcer les acquis.  Le Canada investira pour sa part 360 millions de dollars en Afghanistan, dans le secteur de l’éducation et de la santé, et en faveur de la Mission de formation de l’OTAN dans le pays.  En tout temps, le Canada accordera une attention particulière aux femmes et aux filles afghanes, a souligné le représentant.


Des efforts considérables doivent être déployés pour assurer le succès de la transition, a-t-il précisé, en rappelant que seul un environnement sûr permettra de progresser sur la voie du développement économique, de la stabilité et de la paix.  Les efforts dans le domaine de la sécurité ne suffiront pas, a-t-il fait remarquer, en plaidant pour une gouvernance transparente, la primauté du droit et le lancement de réformes nécessaires au développement de l’activité économique, notamment dans le secteur privé.  À cet égard, il s’est dit encouragé par les avancées réalisées par le Gouvernement afghan et ses partenaires dans la poursuite de la Stratégie de développement national et des programmes sur les priorités nationales.


M. Rivard a souligné que la société civile afghane avait un rôle central à jouer dans le processus de transformation du pays, en insistant en particulier sur la participation des femmes à ces efforts.  Sur cette question, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, a-t-il fait observer, tout comme dans le respect du droit de chacun de pratiquer sa religion en paix.  Le Canada, a-t-il dit, demeure préoccupé par la situation humanitaire en Afghanistan, qui est aggravée par le conflit actuel et exacerbée par une sécheresse qui perdure.  Le représentant a condamné les attaques contre des civils et les travailleurs humanitaires.  Malgré les obstacles actuels à la paix et à la sécurité dans le pays et dans la région, la Conférence de Bonn a donné l’occasion de mieux définir les principes qui doivent présider au processus de réconciliation, a-t-il estimé.  Sa délégation souhaite la réconciliation globale et une intégration régionale de l’Afghanistan, dans le domaine de la sécurité et du développement économique, notamment dans le cadre du Processus de coopération entre l’Afghanistan et le Pakistan.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) s’est félicité de l’annonce d’une seconde tranche dans le transfert aux Forces de sécurité afghanes des tâches concernant le maintien de la sécurité publique en Afghanistan, ce qui place ainsi, d’ici à février 2012, la moitié de la population afghane sous la responsabilité des Forces afghanes.  « Il est temps de déployer le même genre d’efforts pour le développement du pays et le renforcement de ses institutions », a-t-il déclaré, mentionnant comme domaines prioritaires l’autonomisation des femmes et l’accroissement des capacités afghanes dans la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogues.


M. Apakan a ensuite rappelé que lors de la Conférence d’Istanbul, les parties avaient réaffirmé leur engagement pour un « Afghanistan sûr, stable et prospère dans une région sûre, stable et prospère ».  En lançant le Processus d’Istanbul, les pays du cœur de l’Asie ont exposé une nouvelle vision et fait part de leur détermination à mener à bien les tâches nécessaires et faire leurs les efforts nécessaires pour mettre en place une coopération renforcée, a-t-il poursuivi.   Jugeant essentiel que le soutien de la communauté internationale à l’Afghanistan soit renouvelé afin que le pays ne replonge dans une grande instabilité, le représentant de la Turquie s’est félicité de la conclusion fructueuse de la Conférence de Bonn.  « La nouvelle décennie en Afghanistan, dont les contours ont été esquissés et arrêtés à Bonn, au cours de laquelle les Afghans seront pleinement maîtres de leur destin, est l’occasion de concentrer nos efforts sur le développement du pays sur le long terme », a-t-il déclaré en conclusion.


M. GARY QUINLAN (Australie) a estimé que 2011 avait été une année difficile pour l’Afghanistan, le pays ayant été confronté à des attaques ciblées venant des insurgés, et par de nombreuses préoccupations concernant ses capacités économiques et financières.  Des doutes ont été exprimés par certains Afghans en ce qui concerne la présence continue de la communauté internationale dans le pays, a relevé M. Quinlan.  Il est par conséquent important que l’année finisse sur un certain nombre de progrès significatifs, parmi lesquels la reprise de l’activité de l’Assemblée nationale, exprimée par la tenue de la Loya Jirga en novembre; et la tenue de la Conférence de Bonn, le 5 décembre.  Cette dernière a consolidé la base de l’engagement à long terme de la communauté internationale en Afghanistan, bien au-delà de 2014, et a pavé la voie à certaines questions en suspens, comme la durabilité des Forces de sécurité afghanes ou la coordination entre donateurs.  En outre, le rôle crucial des Nations Unies a été réaffirmé à Bonn, notamment en vue d’un soutien à une transformation économique du pays, s’est félicité M. Quinlan.


Concernant le processus de dialogue national en faveur de la paix, le représentant a salué le lancement d’efforts concertés au niveau provincial et de district pour forger un consensus national.  En outre, une coopération efficace avec les voisins de l’Afghanistan est une partie indispensable des efforts de la communauté internationale pour renforcer les institutions afghanes et promouvoir la stabilité régionale, a-t-il rappelé.  Plus largement, il a souligné que la coopération serait essentielle pour relever les défis qui se posent à l’Afghanistan en matière économique et de promotion d’une croissance à long terme.  M. Quinlan a assuré le Conseil de la détermination de l’Australie à tenir ses engagements, que ce soit en matière de sécurité ou de développement, avec une aide s’élevant au total à 165 millions de dollars cette année.


M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne, a fait part de la tristesse ressentie par les pays de l’Union européenne concernant les pertes en vies humaines survenues au cours des attaques récemment lancées contres les fidèles chiites à Kaboul et dans d’autres localités de l’Afghanistan.  Il a relevé que l’Union européenne est satisfaite des conclusions de la Conférence internationale sur l’Afghanistan qui s’est déroulée en début de mois à Bonn, en Allemagne.  Il a notamment rappelé que cette Conférence a ouvert une nouvelle perspective pour l’engagement continu de la communauté internationale auprès de l’Afghanistan au-delà de la fin de la transition, jusqu’à la décennie de transformation, qui ira de 2015 à 2024.  Il a souligné qu’il est encourageant que le Gouvernement afghan ait mis l’accent sur l’importance de la réforme de la gouvernance et ait reconnu que les institutions démocratiques aux niveaux central et provincial ont besoin d’un renforcement crucial, y compris en ce qui concerne l’indépendance et le fonctionnement effectif des organismes de surveillance, notamment ceux qui auditent les finances publiques.


M. Mayr-Harting a déclaré que le travail que mène la communauté internationale dans les domaines de la sécurité, notamment dans le secteur de la police, doit être complété par une justice effective et indépendante.  « Cela doit être essentiel, a-t-il précisé, afin que le pays puisse s’appuyer sur les progrès menés au cours de la précédente décennie dans le renforcement des droits civils et des droits de l’homme, y compris les droits des femmes. »  Le représentant a rappelé que les conclusions de la Conférence de Bonn ont réaffirmé le principe selon lequel le processus de paix et de réconciliation doit être inclusif, en faisant fi du genre et du statut social, tout en respectant la constitution afghane, y compris les paragraphes relatifs aux droits de l’homme, y compris les droits des femmes.  Il a en outre relevé que les conclussions de la Conférence de Bonn mettent également l’accent sur le renforcement et l’amélioration du processus électoral afghan, « une étape cruciale pour la démocratisation du pays », a-t-il jugé.  À ce propos, le représentant a indiqué qu’il est souhaitable que la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MINUA) continue de s’impliquer dans le processus de réforme électorale du pays.   Il a ensuite affirmé que l’Union européenne allait continuer de soutenir le Gouvernement afghan dans la lutte contre les narcotiques, et il a invité la MINUA à faire pareil.  Il a par ailleurs indiqué que l’Union européenne a prolongé le mandat de sa police, EUPOL Afghanistan, jusqu’à la fin de l’année 2014. 


M. Mayr-Harting a par la suite rappelé les conclusions de la Conférence d’Istanbul consacrée à la « coopération au cœur de l’Asie ».  Il a notamment relevé que cette Conférence a posé les bases pour la conduite de la coopération politique dans le voisinage de l’Afghanistan, et il a noté qu’il serait important que la Conférence ministérielle de Kaboul, en 2012, puisse renforcer les engagements pris au cours de la Conférence d’Istanbul, notamment en ce qui concerne la mise en place d’une Afghanistan stable et prospère.  Il a indiqué que les Nations Unies, les institutions de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ainsi que l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et l’Union européenne pourraient jouer un rôle concret dans la mise en œuvre du programme « Au cœur de l’Asie ».  Il a précisé que le rôle des Nations Unies demeure crucial pour la transformation de l’Afghanistan, et pour la coordination des actions de la communauté internationale dans le pays, ainsi que pour la responsabilisation du Gouvernement afghan quant à ses engagements ayant un rapport avec le processus de Kaboul et les conclusions de la Conférence de Bonn.  Il a en outre précisé que la présence de la MINUA au-delà de 2014 était importante dans ce contexte.


M. MORTEN WETLAND (Norvège) a souligné qu’après 10 ans de présence militaire en Afghanistan, la communauté internationale avançait vers une nouvelle phase dans le pays.  Les troupes de combat norvégiennes seront retirées d’ici à 2013, a-t-il indiqué, tout en assurant du soutien de la Norvège bien au-delà de 2014, comme elle l’avait réaffirmé à la Conférence de Bonn, sur la base d’engagements mutuels fermes.  Dans cette perspective, le représentant a plaidé pour un dialogue constructif avec l’Afghanistan sur les questions liées au soutien civil à l’horizon 2014, et au-delà de cette date.


Seul un processus politique peut résoudre le conflit, a estimé le représentant, en soulignant la nécessité d’y inclure toutes les parties, tous les groupes ethniques et politiques, la société civile et les femmes.  À cet égard, il a noté que le Gouvernement afghan était confronté à des défis énormes et avait besoin d’un soutien ferme de la communauté internationale.  Il a souligné que les forces de sécurité afghanes étaient l’une des clefs d’une société stable.  La gouvernance doit être améliorée sur l’ensemble du territoire, a-t-il estimé.  Il a souligné qu’il était impératif que la Constitution afghane soit respectée, tout comme les droits des femmes et toutes les obligations internationales de l’Afghanistan.  La Norvège continuera de soutenir les efforts du Gouvernement afghan en la matière, a-t-il enfin déclaré, en indiquant qu’elle s’était engagée à verser, avant 2013, 125 millions de dollars pour appuyer le financement de projets civils.


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) s’est dit satisfait du dernier rapport du Secrétaire général sur l’Afghanistan qui met l’accent sur les progrès enregistrés dans le pays, notamment en ce qui concerne le « Processus de Kaboul », ainsi que sur les efforts du Gouvernement en vue de résoudre la situation de la Banque de Kaboul et parvenir à une issue heureuse dans le cadre de ses négociations avec le Fonds monétaire international (FMI).


Le représentant néo-zélandais a également dressé un bilan encourageant des activités de l’Équipe de reconstruction provinciale (ERP) opérant dans la province de Bâmiyân, où, a-t-il dit, les autorités locales ont saisi l’opportunité offerte par la transition pour assumer la responsabilité de leurs propres affaires.  Par conséquent, M. McLay a lancé un appel au pouvoir central de Kaboul pour qu’il aide les autorités de la province de Bâmiyân en leur fournissant notamment les ressources adéquates, en y délégant un certain niveau d’autorité.  Il faut surtout montrer de la détermination à remplacer les fonctionnaires corrompus ou incompétents par ceux qui sont les plus méritants, a plaidé le représentant.  Notant la fragilité du processus de transition, il a affirmé qu’il était primordial de ne pas sous-estimer la capacité des institutions et des autorités afghanes à répondre aux besoins de leurs communautés.  Tout en saluant le rapport de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) sur la mise en œuvre de la loi de 2009 sur l’élimination des violence faite aux femmes, il a dit que la Nouvelle-Zélande a relevé des manquements graves aux droits des femmes, qui méritent des réponses adéquates de la part des autorités afghanes.


M. KAZUO KODAMA (Japon) a dit que sa délégation se félicitait du renouvellement de l’engagement mutuel de la communauté internationale et des autorités afghanes en vue d’assurer un avenir stable, démocratique et prospère à l’Afghanistan.  M. Kodama a souligné que 10 ans après que l’Afghanistan se soit engagé dans le processus de reconstruction de la nation, des progrès considérables ont été enregistrés.  Il a néanmoins ajouté que plusieurs défis se posaient toujours et nécessitaient une réponse appropriée.    


Estimant qu’il est crucial d’assurer la stabilisation et un progrès irréversibles dans le domaine de la transition sécuritaire à travers un processus politique, le représentant du Japon a, d’une part, souligné l’importance d’accélérer la réintégration des ex-combattants dans le processus de réconciliation, en vue de permettre la consolidation des progrès réalisés notamment en la matière.  D’autre part, M. Kodama a jugé impérative la réalisation d’une croissance économique durable en Afghanistan.  C’est un objectif qui, a-t-il dit, devrait être atteint grâce à un partenariat renforcé entre les autorités afghanes et la communauté internationale, notamment par le biais des actions à mener dans le cadre de la décennie de transformation de l’Afghanistan.  Par ailleurs, a-t-il indiqué, le Japon a prôné une véritable coopération régionale afin de garantir une stabilité durable dans le pays.  Dans ce contexte, M. Kodama a annoncé la tenue en juillet prochain à Tokyo, d’une conférence ministérielle visant à contribuer à la stratégie de l’Afghanistan pour un développement durable, y compris grâce à la coopération économique régionale.     


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) s’est félicité du dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la situation en Afghanistan, ainsi que son incidence sur la paix et la sécurité internationales.  Dans la foulée, il a salué la tenue de la Conférence de Bonn, laquelle a réaffirmé l’appui à long terme de la communauté internationale aux Afghans pendant et après le processus de transition.


S’attardant sur la transition, dont le point d’achèvement est prévu en 2014, M. Wenaweser a reconnu les efforts encourageants de l’Afghanistan, qui, a-t-il dit, devraient se traduire par la pleine appropriation par le pays de ce processus et par le retour de la souveraineté du peuple afghan.  M. Wenaweser a estimé que cela favoriserait l’émergence d’un système politique basé sur l’état de droit et prenant en compte les obligations existant en matière de droit humanitaire international.  Le Représentant permanent du Liechtenstein a également souligné l’importance du respect des droits des femmes, ainsi que la participation effective de celles-ci au processus politique.  En prélude donc au renouvellement du mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), en mars 2012, M. Wenaweser  a estimé qu’il était impératif de se pencher sur la dimension « Femmes, paix et sécurité en Afghanistan ».  Il a affirmé que son pays avait une expertise reconnue en la matière et se proposait d’organiser un atelier sur la mise en œuvre de l’agenda « Femmes, paix et sécurité en Afghanistan », du 28 au 30 janvier au Liechtenstein.


M. SADIK KETHERGANY (Malaisie) a rappelé qu’il y a une dizaine d’années, le Conseil de sécurité avait autorisé la création de la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan (FIAS), afin d’assister l’autorité afghane intérimaire dirigée par M. Hamid Karzai.  Il a relevé que 10 ans plus tard, un autre moment historique est en cours, avec le transfert des pouvoirs sécuritaires de la FIAS aux forces de sécurité nationales afghanes.  Il a ensuite condamné les attaques qui ont eu lieu le 6 décembre dernier à Kaboul et à Mazar-e-Sharif, et il a fait part de la préoccupation de la Malaisie face aux assassinats ciblés qui continuent de toucher de hauts responsables gouvernementaux, des membres des services de sécurité et des dirigeants politiques et religieux locaux.  Il a également évoqué le fait que de nombreux civils ont été victimes des forces pro-gouvernementales et des forces de la FIAS opérant sous la direction de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).  Il a, dans ce contexte, appelé au respect, par toutes les parties, du droit international humanitaire, afin, a-t-il expliqué, de gagner le cœur et l’âme des populations afghanes. 


Le représentant a poursuivi en relevant que 40 membres d’un contingent médical des Forces armées malaisiennes sont sur le terrain en Afghanistan, dans la province de Bamyan.  Il a relevé que le processus de réconciliation en Afghanistan doit être mené par les Afghans eux-mêmes.  « Nous devons maintenant nous concentrer sur les options non militaires », a-t-il noté, tout en estimant que la voie de sortie de crise passe par la communication avec les dirigeants qui ne sont pas toujours favorables aux options du gouvernement.  M. Kethergany a ensuite souligné que le renforcement des capacités humaines est une composante majeure de la construction d’une nation, et dans le cas de l’Afghanistan, cela permettait de reconstruire le pays, et de pouvoir promouvoir une croissance et un développement durables.  Il a mentionné le fait qu’en octobre dernier, 399 Afghans avaient pu bénéficier de la coopération technique malaisienne dans des domaines tels que la diplomatie, l’administration publique, la justice, le secteur bancaire, l’ingénierie et l’administration douanière.  Il a indiqué que la Malaisie continuera de jouer un rôle majeur pour le développement de l’Afghanistan.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a rappelé l’engagement de son pays en faveur de la paix, de la stabilité et du développement en Afghanistan.  Faisant fond sur le rapport du Secrétaire général, qui indique que la relation bilatérale entre le Pakistan et l’Afghanistan est cruciale, il a rappelé la bonne volonté de son pays à cet égard, pourvu que le cadre de discussion soit exempt de ressentiment et basé sur la confiance mutuelle.


« Le Pakistan ne peut être tenu responsable des problèmes et des défis qui sont ceux de l’Afghanistan », a souligné M. Bashir Tarar, ajoutant que l’Afghanistan, la communauté internationale et le Pakistan devaient mener leur coopération dans un esprit constructif, « en évitant de porter des jugements hâtifs sur les uns et les autres ».  « Le Pakistan n’a jamais pointé du doigt quiconque, et ce même lorsque des militants venus d’Afghanistan traversaient la frontière pour attaquer nos troupes », a-t-il poursuivi.  M. Bashir Tarar est ensuite revenu sur l’attaque subie sur la frontière du Pakistan le 26 novembre dernier, et qui a causé la mort de 25 soldats pakistanais.  «  Ce grave incident a constitué une violation manifeste de la Charte des Nations et de l’intégrité territoriale du Pakistan », a-t-il rappelé.  Il a ajouté que le Pakistan n’avait pas eu d’autre choix que de ne pas participer à la Conférence de Bonn, même si son pays, a poursuivi le délégué pakistanais, avait souhaité que cette Conférence soit couronnée de succès.  « Nous voulons le succès de la communauté internationale en Afghanistan parce que ce succès est aussi dans l’intérêt du Pakistan », a-t-il souligné.


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran) a rappelé que son pays avait constamment alerté la communauté internationale sur les conséquences négatives de la présence de forces étrangères en Afghanistan, et avait fait part des doutes ressentis dans les pays voisins de l’Afghanistan en ce qui concerne les réelles intentions des forces étrangères présentes en Afghanistan.  « Je souhaite ici faire référence au drone qui a décollé depuis une base américaine à Kandahar, et a violé l’espace aérien iranien », a-t-il déclaré, dénonçant un acte d’agression militaire non provoqué, qui est en totale violation de toutes les normes universellement acceptées en matière de souveraineté et d’inviolabilité de l’espace aérien d’un pays souverain.  Il a jugé évident que cette violation était en outre en contradiction avec les objectifs de base des Nations Unies, à savoir le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Il a enfin rappelé qu’une lettre sur cet incident avait été envoyée au Secrétaire général, au Président du Conseil de sécurité et aux membres du Conseil. 


Le représentant a aussi dénoncé l’incursion en Iran d’un espion depuis la base de Bagram, ce qui représente un nouvel exemple de l’utilisation par les États-Unis des bases qu’ils emploient en Afghanistan, à des fins de surveillance et d’espionnage.  La même préoccupation est partagée par le Pakistan après une opération qui a fait de nombreuses victimes civiles dans ce pays, a-t-il assuré.  Il a donc réaffirmé l’opposition de l’Iran à ce que des bases d’une présence militaire permanente américaine ou des pays de la FIAS soient établies en Afghanistan, estimant qu’elles ne feraient que fournir un terreau aux terroristes et aux groupes extrémistes.


Un autre problème est celui de la poursuite et de l’augmentation de la culture de drogues, qui entrave le développement de l’Afghanistan et finance le terrorisme, a expliqué M. Khazaee, rappelant les efforts de coopération faits par l’Iran sur le sujet, avec l’organisation d’opérations de contrôle antidrogues coordonnées.  Il a en outre insisté sur le problème persistant des réfugiés afghans, qui sont toujours plus d’un million en Iran, et a souhaité que la Conférence prévue au printemps 2012 permette de mettre au point une stratégie à long terme pour résoudre la question.  Concernant la coopération régionale, il a souligné que les discussions avec les autorités afghanes s’étaient poursuivies dans différents domaines, dont la lutte contre les stupéfiants, la sécurité, l’immigration illégale ou le lancement de projets de développement, comme la constitution d’un réseau ferroviaire avec les autres pays d’Asie centrale.  Toute initiative élaborée dans le cadre de la Conférence de Bonn doit permettre de renforcer la confiance entre l’Afghanistan et ses voisins, a-t-il dit, plaidant pour un soutien à tous les projets de développement et de renforcement des infrastructures dont le pays a besoin.


Reprenant la parole, le Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan a reconnu que la question des sanctuaires à l’extérieur de l’Afghanistan était « un problème énorme que son pays doit régler ».  Concernant les allégations de mauvais traitements dans les centres de détention afghans, il a indiqué qu’une enquête avait été diligentée dès la publication du rapport de la MANUA.  Il a cependant rejeté les allégations selon lesquelles ces mauvais traitements étaient systématiques.  Il est important, a-t-il dit, que la MANUA réponde davantage aux souhaits des Afghans, dans le respect des directives du Conseil de sécurité.  Le Gouvernement de l’Afghanistan a assuré ses partenaires qu’il ne permettrait pas que le territoire afghan soit utilisé comme base contre aucun pays, y compris l’Iran, a tenu à préciser le Vice-Ministre.  Il a souhaité que l’Iran et les États-Unis parviennent à un point d’équilibre sur le récent incident mentionné par le délégué iranien, dans sa déclaration.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission examine les montants révisés du projet de budget biennal 2012-2013 et des projets de budgets du TPIY, TPIR et de l’ONUCI

AG/AB/4020

La Cinquième Commission examine les montants révisés du projet de budget biennal 2012-2013 et des projets de budgets du TPIY, TPIR et de l’ONUCI

19/12/2011
Assemblée généraleAG/AB/4020
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission    

24e séance – après-midi                                    


LA CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE LES MONTANTS RÉVISÉS DU PROJET DE BUDGET BIENNAL 2012-2013

ET DES PROJETS DE BUDGETS DU TPIY, TPIR ET DE L’ONUCI


Le CCQAB note que le fonds de réserve 2012-2013

serait entamé de 85% alors que le budget 2012-2013 n’est pas encore adopté


La Cinquième Commission (questions administratives et budgétaires) a examiné, cet après-midi, les incidences du processus d’actualisation des coûts (inflation, taux de change, barèmes de rémunération et de cotisation du personnel) sur le projet de budget biennal 2012-20131 -qui atteindrait 5 milliards 387 millions 300 000 dollars- ainsi que sur les projets de budget biennal 2012-2013 des Tribunaux pénaux internationaux2 pour le Rwanda (TPIR) et pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) qui atteindraient respectivement 181 millions 777 100 dollars et à 287 millions 594 000 dollars pour le TPIY.  En ce qui concerne le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux3, son budget s’élèverait à 53 millions 793 300 dollars, en tenant compte des actualisations liées aux taux de change et à l’inflation.


La Commission a aussi débattu de crédits additionnels de 165 millions 700 000 dollars demandés par le Secrétaire général en supplément des 486 millions 700 000 dollars déjà accordés au financement de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI)4 pour l’exercice allant du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012, après avoir examiné la situation du fonds de réserve fixé à 40 millions 750 400 dollars soit 0,75% du projet de budget initial 2012-2013.  Dans ce cadre, la Commission a entendu le Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), qui a fait observer que si l’Assemblée approuvait l’ouverture des crédits recommandés par le Secrétaire général, il ne resterait dans le fonds de réserve qu’un solde de 5 millions 876 500 dollars (soit 14,5%) pour répondre aux besoins futurs et coûts supplémentaires de l’exercice biennal 2012-2013.  C’est pourquoi, il a souhaité que l’on redouble d’efforts à l’avenir pour inscrire les dépenses supplémentaires dans les projets de budget initiaux.


S’agissant des crédits additionnels de 165 735 000 dollars demandés par le Secrétaire général pour le financement de l’ONUCI pour l’exercice annuel 2011-2012 (du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012), ils concernent le déploiement de 2 335 membres des contingents militaires, 145 policiers des Nations Unies, 20 membres d’unités de police constituées, 60 personnels internationaux, 28 personnels nationaux, 177 Volontaires des Nations Unies (VNU) et 26 membres du personnel fourni par des gouvernements.  Le Président du CCQAB, M. Collen V. Kelapile, qui a présenté le rapport du Comité sur la question, a recommandé de réduire de 381 500 dollars les crédits demandés, en estimant que le rapport du Secrétaire général ne justifiait pas, de façon adéquate, les crédits demandés dans certains domaines.


Le représentant de la Côte d’Ivoire, ainsi que celui de la République-Unie de Tanzanie, qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, ont appuyé la proposition du Secrétaire général visant à allouer des ressources additionnelles de 165 millions 700 000 dollars à l’ONUCI.  Si le représentant de la Côte d’Ivoire a noté que de nombreux programmes, notamment le programme sur la réconciliation nationale et le programme sur le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants ne sont toujours pas achevés, celui de la République-Unie de Tanzanie a rappelé que le Groupe des États d’Afrique attachait une grande importance à l’attribution « des moyens nécessaires pour restaurer l’état de droit et l’ordre, améliorer la stabilité politique dans le pays et faciliter une paix durable pour le peuple de la Côte d’Ivoire et la région dans son ensemble ».  Établi par le Conseil de sécurité en vertu de sa résolution 1528 (2004), le mandat de l’ONUCI a été prorogé jusqu’au 31 juillet 2012 par la résolution 2000 en date du 27 juillet dernier.


Pour l’examen de ces questions, la Contrôleure des Nations Unies, Mme Maria Eugenia Casar, a présenté les rapports du Secrétaire général et le Président du CCQAB, M. Collen V Kelapile, ceux du Comité.  


La Cinquième Commission devrait achever les travaux de la partie principale de cette session, jeudi 22 décembre 2011 à partir de 15 heures.  


1A/66/614et A/66/7/Add.22

2A/66/605et A/66/7/Add.22

3A/C.5/66/13et A/66/7/add.23

4A/66/529et A/66/612


PROJET DE BUDGET BIENNAL 2012-2013: ACTUALISATION DES COÛTS


Rapport du Secrétaire général sur les prévisions budgétaires révisées: incidences du mouvement des taux de change et d’inflation (A/66/614)


La pratique établie veut que le projet de budget-programme soit actualisé avant d’être soumis à l’approbation de l’Assemblée générale.  Les résultats d’une opération préliminaire d’actualisation des coûts figurent déjà dans le projet de budget-programme présenté au premier semestre de 2011 par le Secrétaire général, ainsi que dans ses additifs et les rapports sur les prévisions budgétaires révisées pour l’exercice.


Ce rapport tient compte de projections d’inflation mises à jour et expose les incidences du mouvement des taux de change opérationnels de l’ONU constaté en 2011 sur les prévisions figurant dans le projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2012-2013.  Les prévisions actualisées qui y figurent prennent pour point de départ les chiffres indiqués dans le projet de budget-programme pour 2012-2013 (A/66/6) et tiennent compte des prévisions budgétaires révisées et des chiffres figurant dans les états d’incidence sur le budget-programme.


Le tableau 1 du rapport présente les résultats globaux de l’actualisation des coûts opérée selon les paramètres exposés dans les paragraphes qui suivent.  La dernière étape de l’actualisation du projet de budget biennal 2012-2013 comprend les incidences du mouvement des taux de change (116 millions 239 000 dollars), les incidences du mouvement des taux d’inflation (66 millions 977 400 dollars), les incidences de la révision des barèmes de rémunération (-74  millions 727 000), les incidences de la modification des taux de cotisation du personnel (-80 millions 839 300 dollars) soit une augmentation totale de 27 millions 650 100 dollars.  Cette dernière actualisation a fait passer le projet de budget de 5 milliards 359 millions 671 000 à 5,387 milliards de dollars.    


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) (A/66/7/Add.22)


L’actualisation des coûts proposée concernant le projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2012-2013 se traduit par une augmentation de 27 millions 650 100 dollars aux chapitres des dépenses, le montant total passant de 5 milliards 359 millions 671 000 dollars (si les recommandations du Comité consultatif sont appliquées) à 5 milliards 387 321 100 dollars, et par une diminution aux chapitres 1 à 3 des recettes, le montant total passant de 612 millions 487 100 dollars (si les recommandations du Comité sont appliquées) à 542 millions 607 900 dollars.


Concernant le second rapport sur l’exécution du budget-programme de l’exercice 2010-2011, le CCQAB a estimé que le Secrétaire général, qui propose un dispositif de couverture contre les fluctuations de change, n’avait pas pleinement donné suite à cette demande.  C’est pourquoi, le CCQAB recommande dans son rapport que l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de lui faire un rapport complet sur les solutions méthodologiques applicables à la réévaluation et de lui présenter l’analyse des risques et des besoins en ressources propres à chacune (voir A/66/611, par. 34).


MÉCANISME INTERNATIONAL APPELÉ À EXERCER LES FONCTIONS RÉSIDUELLES DES TRIBUNAUX PÉNAUX


Rapport du Secrétaire général sur les prévisions révisées pour le TPIR, le TPIY et le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux: effet de l’évolution des taux de change et des taux d’inflation (A/66/605


Sur la base de paramètres d’établissement des coûts actualisés, les projets de budget sont actualisés avant leur adoption par l’Assemblée générale.  Ce rapport contient les projections actualisées pour l’inflation et l’incidence des variations des taux de change utilisés pour les opérations de l’ONU en 2011 sur les projets de budget des deux Tribunaux et du Mécanisme international pour l’exercice biennal 2012-2013.


Après actualisation des coûts, les ressources demandées par le Secrétaire général pour l’exercice biennal 2012-2013 se chiffreraient, en montants bruts, à 181 millions 777 100 dollars pour le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), à 287 millions 594 000 dollars pour le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et à 53 millions 793 300 dollars en ce qui concerne le Mécanisme international.


Les taux de change concernent les différentes monnaies utilisées, l’euro à La Haye, le franc rwandais à Kigali, le shilling tanzanien à Arusha et le dollar à New York.


Rapport du CCQAB (A/66/7/Add.22)


Le CCQAB ne voit pas d’objection aux prévisions révisées résultant de l’actualisation des coûts opérée pour tenir compte de l’effet de l’évolution des taux de change et des taux d’inflation, telles qu’elles figurent dans les rapports du Secrétaire général (A/66/614 et A/66/605).


Le CCQAB rappelle qu’aux termes du paragraphe 52 de sa résolution 64/243, l’Assemblée a prié le Secrétaire général de rendre compte des moyens possibles de protéger l’Organisation contre les fluctuations des taux de change et l’inflation, en s’inspirant de l’expérience d’autres organismes du système des Nations Unies.  Concernant le second rapport sur l’exécution du budget-programme de l’exercice 2010-2011, le CCQAB a estimé que le dispositif de couverture contre les fluctuations de change proposé par le Secrétaire général n’avait pas pleinement donné suite à cette demande.  C’est pourquoi, le CCQAB recommande à l’Assemblée de prier le Secrétaire général de lui faire un rapport complet sur les solutions méthodologiques applicables à la réévaluation et notamment de lui présenter l’analyse des risques et des besoins en ressources propres à chacune (voir A/66/611, par. 34).


FONDS DE RÉSERVE


Rapport du Secrétaire général sur le fonds de réserve: état récapitulatif des incidences sur le budget-programme et des prévisions révisées ( A/C.5/66/13)


Ce rapport indique que le montant des dépenses additionnelles s’élèverait à 34 millions 601 700 dollars, dont notamment 8,5 millions de dollars pour les affaires de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social et la gestion des conférences, 6,7 millions de dollars pour les droits de l’homme, 5,7 millions pour le Bureau de l’informatique et des communications, ou encore 4,2 millions pour la direction et la coordination d’ensemble de la politique.


Après avoir rappelé que les montants des dépenses à imputer éventuellement sur le fonds de réserve correspondent à ceux que le CCQAB a recommandés, le rapport du Secrétaire général précise que si la Cinquième Commission procède comme indiqué, le montant global des dépenses additionnelles (34 millions 601 700 dollars) restera dans les limites fixées pour le fonds de réserve (40 millions 475 200 dollars), dont le solde disponible pour les besoins futurs s’élèverait à 5 millions 876 500 dollars.


Rapport du CCQAB sur le fonds de réserve (A/66/7/add.23)


Le CCQAB rappelle que l’Assemblée générale a décidé, dans sa résolution 65/262, que le montant du fonds de réserve pour l’exercice biennal 2012-2013 destiné à couvrir des dépenses supplémentaires s’élèverait à 40 millions 475 200 dollars.  Il ajoute que la valeur totale des différents éléments sur lesquels la Cinquième Commission est appelée à se prononcer s’élève à 40 millions 513 400 dollars.


Rappelant ses recommandations en faveur d’une réduction générale de 5 millions 911 700 dollars, le CCQAB souligne que les éventuelles nouvelles dépenses à imputer sur le fonds de réserve à la demande du Secrétaire général s’élèveraient à 34 millions 601 700 dollars, laissant dans le fonds de réserve un solde de 5 millions 876 500 dollars pour répondre aux besoins futurs de l’exercice biennal 2012-2013.


Rappelant les dispositions sur l’utilisation du fonds de réserves, il indique que l’Assemblée générale avait décidé que le fonds servait à financer les dépenses supplémentaires effectuées au cours d’un exercice biennal donné ou à financer les montants révisés des ressources demandées dans le projet de budget-programme au titre d’activités inscrites dans le projet mais n’ayant pas fait l’objet d’une décision en première lecture.


Le CCQAB indique que les ressources supplémentaires de 34 millions 601 700 dollars demandées dans le rapport du Secrétaire général absorberaient, si elles étaient approuvées, environ 85% des ressources du fonds avant même le début de l’exercice biennal.


Tout en reconnaissant qu’il n’est pas toujours possible d’inscrire de nouvelles initiatives dans le cadre du cycle biennal du budget ordinaire, le CCQAB estime qu’une partie au moins des ressources supplémentaires nécessaires aurait pu être inscrite dans le projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2012-2013, afin d’éviter une présentation fragmentaire du budget.


Tout en reconnaissant que le fonds de réserve est un instrument budgétaire indispensable pour couvrir les dépenses supplémentaires, le CCQAB insiste sur la nécessité de se conformer aux dispositions relatives à son utilisation.  Il recommande, par conséquent, de demander au Secrétaire général d’examiner la manière dont le fonds de réserve est actuellement utilisé et de redoubler d’efforts à l’avenir pour inscrire les dépenses supplémentaires dans les projets de budget initiaux.


FINANCEMENT DE L’OPÉRATION DES NATIONS UNIES EN CÔTE D’IVOIRE


Rapport du Secrétaire général sur les crédits additionnels demandés au titre du Budget de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) pour l’exercice annuel 2011-2012 ( A/66/529 )


Les montants des crédits additionnels nécessaires à l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) s’élèvent, selon les estimations du Secrétaire général, à 165 millions 735 000 dollars, couvrant ainsi le déploiement de 2 335 membres des contingents militaires, 145 policiers des Nations Unies, 20 membres d’unités de police constituées, 34 personnels internationaux, 9 membres du personnel national, 26 membres du personnel temporaire recruté sur le plan international, 19 membres du personnel temporaire recruté sur le plan national, 177 Volontaires des Nations Unies (VNU) et 26 membres du personnel fourni par des gouvernements.


Le Secrétaire général détaille la corrélation entre l’objectif de l’ONUCI et le montant total des ressources supplémentaires demandées pour l’exercice 2011-2012, qui s’explique par l’augmentation des crédits demandés au titre du personnel civil, pour la création de 60 postes et emplois soumis à recrutement international, de 28 postes et emplois soumis à recrutement national et de 177 postes de VNU, ainsi que le reclassement d’un poste d’agent des services généraux recruté sur le plan national en poste d’administrateur recruté sur le plan national.


Dans ses conclusions, le Secrétaire général demande à l’Assemblée générale, d’une part d’ouvrir un crédit de 165 millions 735 000 dollars aux fins du fonctionnement de l’ONUCI pour l’exercice annuel 1er juillet 2011 au 30 juin 2012, en plus du crédit d’un montant de 486 millions 726 400 dollars déjà ouvert. 


Rapport du CCQAB sur la question ( A/66/612 )


Le CCQAB recommande de réduire de 381 500 dollars les crédits additionnels demandés pour l’ONUCI et d’ouvrir, par conséquent, un crédit de 165 millions 353 500 dollars pour l’exercice allant du 1er  juillet 2011 au 30 juin 2012.  Le CCQAB estime que le rapport du Secrétaire général ne fournit pas suffisamment d’explications et ne justifie pas de façon adéquate les crédits additionnels demandés dans certains domaines.


Il souligne que le montant des crédits demandés au titre du personnel civil s’explique par l’augmentation de 60 postes et emplois soumis à recrutement international, de 28 postes et emplois soumis à recrutement national et de 177 postes de VNU, ainsi que le reclassement d’1 poste d’agent des services généraux recruté sur le plan national en poste d’administrateur recruté sur le plan national.  Le Comité recommande ainsi que les ressources supplémentaires demandées soient approuvées, sous réserve des observations et recommandations formulées dans les paragraphes 15, 25 et 37 du rapport.


Dans les paragraphes 15 et 25 de son rapport, le CCQAB estime que la création d’un poste supplémentaire d’analyste de l’information (P-3) à la Cellule d’analyse conjointe de la Mission et de trois postes supplémentaires à la classe P-3 à la Section du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration et ne se justifie pas.  Dans le paragraphe 37, il reconnaît que l’ONUCI a des responsabilités supplémentaires découlant de l’appui à fournir à la Commission dialogue, Vérité et réconciliation, mais considère que tous les postes demandés pour le Groupe de la justice transitionnelle ne sont pas pleinement justifiés.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale condamne les violations graves des droits de l’homme en Syrie

AG/11198

L’Assemblée générale condamne les violations graves des droits de l’homme en Syrie

19/12/2011
Assemblée généraleAG/11198
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-sixième session                                   

89e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE CONDAMNE LES VIOLATIONS GRAVES DES DROITS DE L’HOMME EN SYRIE


Elle approuve également un Protocole facultatif

à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de plainte


L’Assemblée générale a approuvé, aujourd’hui, 63 résolutions et 9 décisions transmises par sa Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, dont une condamnant « vivement les violations graves et systématiques des droits de l’homme que continuent de commettre les autorités syriennes » dans leur pays.  L’Assemblée a demandé à ces dernières de mettre en œuvre « sans plus attendre l’intégralité du Plan d’action de la Ligue des États arabes » adopté le 2 novembre 2011.


Par deux autres résolutions, également adoptées par vote, l’Assemblée générale a invité de nouveau le Gouvernement de la République islamique d’Iran à ouvrir des « enquêtes crédibles, indépendantes et impartiales » sur les allégations de violations des droits de l’homme qui auraient été commises à la suite de l’élection présidentielle du 12 juin 2009 et à mettre fin à l’impunité dont bénéficient leurs auteurs, et a engagé«  vivement »le Gouvernement de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à « respecter strictement tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales ». 


L’Assemblée a par ailleurs approuvé, sans vote, un Protocole facultatif à la Convention de 1989 relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de présentation de communications au Comité des droits de l’enfant, qui est guidée par l’intérêt supérieur de l’enfant.  Il s’agit du troisième Protocole facultatif se rapportant à cette Convention.  Elle recommande que le Protocole facultatif soit ouvert à la signature lors d’une cérémonie qui se tiendra en 2012. 


Les communications peuvent être présentées par des particuliers ou des groupes de particuliers –ou au nom de ces derniers, avec leur consentement– relevant de la juridiction d’un État partie, qui affirment être victimes d’une violation par cet État de l’un quelconque des droits énoncés dans la Convention, le Protocole facultatif à cette Convention concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, de même le Protocole facultatif concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés.


Animée par la volonté de donner à la communauté internationale un signal fort en vue du renforcement de tous les efforts en faveur des droits de l’homme et des libertés fondamentales, l’Assemblée a également adopté la Déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme, transmise par le Conseil des droits de l’homme.


L’article 2 de la Déclaration stipule notamment que l’éducation sur les droits de l’homme consiste à « faire connaître et comprendre les normes et principes relatifs aux droits de l’homme, les valeurs qui les sous-tendent et les mécanismes qui les protègent », tandis que l’article 3 précise que l’éducation et la formation aux droits de l’homme « sont un processus qui dure toute la vie et concerne les personnes de tous âges ».


Par ailleurs, dans le prolongement de l’Année internationale des personnes d’ascendance africaine, célébrée en 2011, elle a proclamé, à partir de 2012, une Décennie pour les personnes d’ascendance africaine.


L’Assemblée a aussi proclamé le 21 mars Journée mondiale de la trisomie 21, qui sera célébrée chaque année à partir de 2012 et le 11 octobre Journée internationale des filles.


Se félicitant du fonctionnement de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes) aux niveaux de la structure décisionnelle, de l’administration, de la budgétisation et des ressources humaines, l’Assemblée a vivement engagé les États Membres à lui verser des contributions volontaires stables, selon un cycle pluriannuel et de manière prévisible et durable pour lui permettre de mettre en œuvre rapidement et efficacement son plan stratégique.


L’Assemblée généralea demandéà tous les États d’abolir les lois, réglementations et pratiques qui, de manière discriminatoire, empêchent ou limitent la participation des femmes à la vie politique.


En outre, l’Assemblée a pris note du rapport du Conseil des droits de l’homme sur les travaux de ses seizième (28 février-25 mars 2011) et dix-septième (30 mai-17 juin 2011) sessions ordinaires ainsi que de ses quatorzième (23 décembre 2010), quinzième (25 février 2011), seizième (29 avril 2011) et dix-septième sessions (22 et 23 août 2011) extraordinaires, son additif et des recommandations qui y figurent.


Enfin, l’Assemblée a décidé de reporter l’examen de la résolution sur la situation des droits de l’homme au Myanmar et d’une autre relative à la Convention relatives aux droits des personnes handicapées, dans l’attente des rapports de sa Cinquième Commission sur les incidences de ces deux textes sur le budget-programme.


ADOPTION DES RAPPORTS DE LA TROISIÈME COMMISSION


La Rapporteure de la Troisième Commission, Mme Kadra Ahmed Hassan, a présenté le rapport de cette Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.


Développement social A/66/454/ (Part II)


Par la résolution I sur les politiques et programmes mobilisant les jeunes, approuvée sans vote, l’Assemblée générale, saluantl’initiative du Gouvernement sri-lankais, qui a proposé d’accueillir en 2014 à Colombo une conférence mondiale sur la jeunesse, demande instammentaux États Membres de promouvoir la participation pleine et effective des jeunes et des mouvements de jeunesse aux décisions qui les concernent, notamment par des politiques, des programmes et des activités élaborés, mis en œuvre et contrôlés constamment, mais surtout en temps de crise.


Elle les exhorte, en outre, à prendre des mesures efficaces conformes au droit international pour protéger les jeunes touchés par le terrorisme, et l’incitation au terrorisme ou exploités à cette fin.


Par la résolution II intitulée « Promouvoir l’intégration sociale en luttant contre l’exclusion », également entérinée sans vote, l’Assemblée encourageles États à envisager, le cas échéant, la création d’institutions ou d’organismes nationaux chargés de promouvoir, de mettre en œuvre et d’évaluer les programmes et mécanismes de lutte contre l’exclusion sociale aux niveaux national et local.


Elle invite les États Membres et encourage les organisations régionales à soutenir, à la demande des pays concernés, les efforts déployés au niveau national pour édifier des sociétés ouvertes, en particulier dans les pays en développement, en prêtant notamment un concours financier et technique à la conception et à l’exécution de politiques rationnelles de lutte contre l’exclusion sociale.


Aux termes de la résolution III intitulée« Rôle des coopératives dans le développement social », égalementadoptée sans vote, l’Assemblée se félicitede la proclamation de l’année 2012 Année internationale des coopératives ainsi que de son lancement le 31 octobre 2011. 


Elle inviteles gouvernements à mettre au point, en collaboration avec le mouvement coopératif, des programmes destinés à renforcer les capacités des coopératives, en affermissant notamment les compétences de leurs membres en matière d’organisation, de gestion et de finance, dans le respect des principes de  l’égalisé des sexes et de l’autonomisation des femmes, et à instituer et financer des programmes visant à améliorer l’accès des coopératives aux nouvelles technologies.


Par la résolution IV intitulée « Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et autres objectifs de développement adoptés au niveau international pour les personnes handicapées », adoptée sans vote, l’Assemblée générale décide de convoquer une Réunion de haut niveau d’une journée, au niveau des chefs d’État et de gouvernement, qui se tiendrait le lundi 23 septembre 2013 avant le débat général de la soixante-huitième session, avec pour thème principal « La voie à suivre: un programme de développement qui tienne compte de la question du handicap pour 2015 et au-delà », et sera financée au moyen de ressources disponibles.


L’Assemblée décide, en outre, que la Réunion de haut niveau produise un document concis et pragmatique, et prie son Président d’établir un projet de texte, en consultation avec les États Membres, en tenant compte des contributions des organisations dirigées par des personnes handicapées, et d’organiser des consultations informelles à une date convenable de sorte que les États Membres aient le temps de l’examiner et de s’entendre à son sujet avant cette Réunion.


Par la résolution V sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, approuvée sans vote, l’Assemblée générale se déclare profondément préoccupée de constater que les effets négatifs de la crise financière et économique mondiale, des crises énergétique et alimentaire, de l’insécurité alimentaire et des difficultés dues aux changements climatiques qui perdurent ainsi que l’absence, jusqu’à présent, de résultats dans les négociations commerciales multilatérales ont des conséquences graves pour le développement social.


Elle appelle les institutions financières internationales et les donateurs à aider les pays en développement à parvenir au développement social, conformément à leurs priorités et stratégies nationales, notamment en allégeant leur dette.


Aux termes de la résolution VI intitulée « Préparation et célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille et au-delà », adoptée sans vote,l’Assemblée générale, ayant décidé de célébrer l’anniversaire de l’Année internationale de la famille tous les 10 ans,demande instammentaux États Membres de faire en sorte que 2014 soit marquée par l’adoption de politiques, de stratégies et de programmes nationaux efficaces, qui permettront d’améliorer concrètement le bien-être des familles.  Elle les encourage également à favoriser les politiques et programmes qui renforcent la solidarité intergénérationnelle au sein de la famille et de la collectivité et visent à réduire la vulnérabilité des plus jeunes et des plus âgés par diverses stratégies de protection sociale.


Par la résolution VII portant sur lasuite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement, l’Assemblée décidede proclamer le 15 juin Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées et invite tous les États Membres, les organismes des Nations Unies et les organisations internationales et régionales, ainsi que la société civile, y compris les organisations non gouvernementales et les particuliers, à la célébrer comme il convient.


Explication de position après adoption


L’observateur du Saint-Siège a souligné l’importance, pour les gouvernements, d’œuvrer ensemble pour appuyer la famille.  Alors que l’institution de la famille est de plus en plus souvent prise pour cible dans de nombreuses sociétés, a-t-il ajouté, il a réaffirmé le rôle « indispensable » de la famille, ayant à l’esprit les différentes réalités culturelles, politiques et sociales dans lesquelles elle existe.  L’observateur a également mis l’accent sur le rôle des parents à qui revient, selon lui, la responsabilité première d’élever leurs enfants.


Rapports examinés par l’Assemblée générale au titre de la question du développement social


L’Assemblée générale décide de prendre note des rapports du Secrétaire général sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale1 et sur la situation sociale dans le monde 2011: la crise sociale mondiale, présentés au titre du point intitulé « Développement social ».


Promotion de la femme (A/66/455) 


Aux termes de la résolution I sur la violence à l’égard des travailleuses migrantes, adoptée sans vote, l’Assemblée, se félicitant de l’adoption, par la Conférence internationale du Travail à sa centième session, le 16 juin 2011, de la Convention nº189 concernant le travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques, et de la recommandation nº201 sur le même sujet, demande notamment aux gouvernements d’adopter des mesures pour protéger les droits fondamentaux des travailleuses migrantes, quel que soit leur statut au regard de l’immigration, ou de renforcer les mesures en place, en particulier dans le cadre de politiques réglementant l’embauche et l’emploi.


Par la résolution II sur l’amélioration de la condition de la femme en milieu rural, également approuvée sans vote, l’Assemblée générale encourage les gouvernements et les organisations internationales à intégrer les perspectives des femmes rurales et des femmes autochtones dans les préparatifs et les documents qui seront issus de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, qui se tiendra à Rio de Janeiro (Brésil), du 20 au 22 juin 2012, dans le but d’accélérer la réalisation des progrès dans le domaine de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes vivant dans les zones rurales.


Aux termes de la résolution III sur la participation des femmes à la vie politique, adoptée sans vote, l’Assemblée général demande à tous les États d’abolir les lois, réglementations et pratiques qui, de manière discriminatoire, empêchent ou limitent la participation des femmes à la vie politique. 


Elle demande également à tous les États, y compris à ceux qui sont en période de transition politique, de promouvoir et protéger le droit fondamental des femmes, notamment d’avoir une activité politique; de participer à la conduite des affaires publiques; de s’associer librement; de se réunir pacifiquement; d’exprimer librement leurs opinions, et de pouvoir en toute liberté chercher, recevoir et répandre, par quelque moyen que ce soit, par écrit ou par oral, des informations et des idées de toute sorte sans considération de frontières.


L’Assemblée demande aux États en transition politique de prendre des mesures propres à garantir la participation des femmes, sur un pied d’égalité avec les hommes, à toutes les étapes de la transition, et notamment à les associer aux décisions relatives à l’opportunité de modifier les institutions existantes, à la formation d’un gouvernement de transition, à la formulation des politiques.


Aux termes de la résolution IV  sur la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, adoptée sans vote, l’Assemblée invite la Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes à prendre la parole devant elle et à dialoguer avec elle à ses soixante-septième et soixante-huitième sessions, au titre de la question relative à la promotion de la femme.


Par la résolution V, intitulée sur la suite donnée à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et application intégrale de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et des textes issus de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale, adoptée sans vote, l’Assemblée générale  se félicite  des progrès réalisés dans le fonctionnement d’ONU-Femmes, notamment aux niveaux de la structure décisionnelle, de l’administration, de la budgétisation et des ressources humaines.


Elle prie l’ONU-Femmes de continuer à appuyer la transversalisation de la problématique hommes-femmes dans le système des Nations Unies en tant que partie intégrante de son activité, et à accorder à cette question une attention plus grande et plus systématique.


L’Assemblée engage vivement  les États Membres à augmenter les fonds qu’ils consacrent au budget d’ONU-Femmes, quand les dispositions législatives et budgétaires le leur permettront, en versant des contributions volontaires stables, selon un cycle pluriannuel et de manière prévisible et durable, considérant qu’il importe qu’ONU-Femmes soit dotée des fonds qui permettront à cette Entité de mettre en œuvre rapidement et efficacement son plan stratégique.


Rapport de la Rapporteure spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences


Par une décision, l’Assemblée générale a pris acte de la note du Secrétaire général transmettant le rapport de la Rapporteure spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences1, présenté au titre de la question intitulée « Promotion de la femme ».


Rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, questions relatives aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés et questions humanitaires ( A/63/456)


Aux termes de la résolution I  relative au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, adoptée sans vote, l’Assemblée se félicite que le Haut-Commissaire ait décidé, pour marquer le soixantième anniversaire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et le cinquantième anniversaire de la Convention de 1961 sur la réduction des cas d’apatridie, d’organiser et d’animer une réunion ministérielle intergouvernementale qui sera l’occasion pour les États de dire combien il importe de respecter et de défendre les valeurs et principes consacrés par ces deux instruments.


Elle note que 68 États sont désormais parties à la Convention de 1954 relative au statut des apatrides, et que 40 sont parties à la Convention de 1961 sur la réduction des cas d’apatridie.


Elle prend note avec satisfaction des progrès de la réforme de structure et de gestion entreprise par le Haut-Commissariat, et l’incite à intégrer les divers aspects de cette réforme, notamment un cadre et une stratégie de gestion et de responsabilisation axés sur les résultats.


Aux termes de la résolution II portant sur l’élargissement de la composition du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, approuvée sans vote, l’Assemblée générale décide de porter de 85 à 87 États le nombre de membres du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. 


En outre, l’Assemblée prie le Conseil économique et social (ECOSOC) d’élire les membres qui occuperont les sièges supplémentaires à la reprise de sa session d’organisation de 2012. 


Par la  résolution III sur l’aide aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés d’Afrique, également adoptée sans vote, l’Assemblée engage les États Membres d’Afrique qui n’ont pas encore signé ou ratifié la Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique à envisager de le faire dès que possible pour qu’elle puisse rapidement entrer en vigueur et s’appliquer.


L’Assemblée rappelle, par ailleurs, que le Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a adopté, à sa soixante et unième session, tenue du 4 au 8 octobre 2010, des conclusions sur les réfugiés handicapés et les autres personnes handicapées bénéficiant de la protection et de l’assistance du Haut-Commissariat, et approuve son rapport sur les travaux de sa soixante-deuxième session, tenue du 3 au 7 octobre 2011.


Rapport du conseil des droits de l’homme (A/63/457)


Par la résolution I relative au rapport du Conseil des droits de l’homme sur les travaux de ses seizième et dix-septième sessions ordinaires ainsi que de ses quatorzième, quinzième, seizième et dix-septième sessions extraordinaires, adoptée par 122 voix pour, 3 contre (Bélarus, Syrie, et République populaire démocratique de Corée) et 59 abstentions, l’Assemblée générale prend acte de ce rapport, de son additif et des recommandations.


Aux termes de la résolution II relative à la Déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme, adoptée sans vote, l’Assemblée générale, saluant l’adoption par le Conseil des droits de l’homme, dans sa résolution 16/1 du 23 mars 2011, de la Déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme, adopterait ce document, dont le texte intégral figure en annexe de la résolution.


L’Assemblée invite en outre les gouvernements, les organes et organismes des Nations Unies ainsi que les organisations intergouvernementales et les organisations non gouvernementales à intensifier leurs efforts en vue de diffuser la Déclaration et d’en promouvoir le respect et la compréhension sur une base universelle.


Par la résolution III intitulée « Protocole facultatif se rapportant à la Convention des droits de l’enfant établissant une procédure de communication  », adoptée sans vote, l’Assemblée a fait sien ce nouveau Protocole dont le texte intégral figure en annexe de la résolution.


Explication de vote avant adoption


La représentante de la République-Unie de Tanzanie, intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, s’est inquiétée de la politisation et de la sélectivité croissantes des travaux du Conseil des droits de l’homme.  Elle s’est plus particulièrement alarmée de l’adoption, par le Conseil, d’une résolution sur une « notion indéfinie sans fondement juridique au yeux du droit international ».  Le Groupe, a-t-elle ajouté, est alarmé par les tentatives systématiques de politisation et par la mauvaise interprétation de la Déclaration universelle et les traités internationaux et regrette que le Conseil continue d’adopter une approche conflictuelle plutôt que coopérative.


La représentante a déploré qu’un nombre croissant de résolutions sont adoptées par mise aux voix, y compris des recommandations d’une importance des plus notables portant sur, notamment, la traite des personnes, l’accès aux médicaments, la lutte contre les formes contemporaines d’esclavage, le droit au développement et la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales.


L’observateur du Saint-Siège a estimé que la création d’une catégorie de non-discrimination fondée sur l’orientation sexuelle allait au-delà des capacités des organes de traités, et mettait à mal leur crédibilité.


L’Assemblée a ensuite approuvé, par une décision, le rapport du Secrétaire général sur la Journée internationale du droit à la vérité concernant les violations graves des droits de l’homme et pour la dignité des victimes.


Promotion et protection des droits de l’enfant (A/66/458)


Aux termes de la résolution I  intitulée « Renforcement de la collaboration en matière de protection de l’enfance au sein du système des Nations Unies », approuvée sans vote, l’Assemblée prie le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante-huitième session, un rapport sur l’état de la collaboration au sein du système des Nations Unies dans le domaine de la protection de l’enfance, en tenant compte des renseignements fournis par les États Membres et les acteurs concernés du système des Nations Unies.


Par la résolution II  intitulée « Les filles », adoptée sans vote, l’Assemblée générale exhorte les États à redoubler d’efforts pour éliminer d’urgence toutes les formes de discrimination contre les femmes et les filles.  Elle y souligne qu’il est urgent que soient intégralement réalisés les droits des filles inscrits dans les instruments relatifs aux droits de l’homme.


Elle exhorte notamment les États à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir aux filles handicapées la pleine jouissance de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales, sur la base de l’égalité avec les autres enfants, et à adopter, appliquer et renforcer les politiques et programmes qui permettent de satisfaire leurs besoins.


L’Assemblée souligne également qu’une approche coordonnée commune qui encourage un changement social positif aux niveaux local, national et international pourrait amener l’abandon des mutilations génitales féminines en une génération, certains des principaux résultats pouvant être obtenus d’ici à 2015, conformément aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Par la résolution III sur les droits de l’enfant, adoptée sans vote, l’Assemblée, encourage les États parties à prendre acte, dans la mise en œuvre des dispositions de la Convention et des Protocoles facultatifs s’y rapportant, des recommandations, commentaires et observations générales du Comité des droits de l’enfant, notamment, de l’observation générale nº9 (2006) sur les droits des enfants handicapés.


L’Assemblée prie instamment les États d’adopter des mesures législatives et d’autres mesures pour prévenir, interdire et éliminer efficacement dans tous les contextes toutes les formes de violence à l’encontre des enfants, ou de renforcer ces mesures, selon qu’il convient.


Elle prend note avec intérêt des résultats de la Conférence mondiale de La Haye sur le travail des enfants, y compris la feuille de route en vue de l’élimination des pires formes de travail des enfants d’ici à 2016.


Rapports examinés par l’Assemblée générale au titre de la promotion et de la protection des droits de l’enfant


Au titre de la question intitulée « Promotion et protection des droits de l’enfant », l’Assemblée générale a également décidé de prendre note des rapports suivants: Rapport de la Rapporteure spéciale sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant des enfants; et Rapport du Secrétaire général sur les filles.


Droits des peuples autochtones (A/66/459)


Aux termes de la  résolution I sur les droits des peuples autochtones, adoptée sans vote, l’Assemblée générale prie le Secrétaire général, en coordination avec l’Instance permanente sur les questions autochtones, d’organiser, à l’occasion de la onzième session de l’Instance, une réunion de haut niveau pour célébrer le cinquième anniversaire de l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones de façon à mieux faire prendre conscience de l’importance que revêt la réalisation de ses objectifs.


L’Assemblée souligne que le texte issu de cette réunion peux éclairer les préparatifs de la Réunion plénière de haut niveau, dite Conférence mondiale sur les peuples autochtones, qu’elle tiendra en 2014.


Elle engage les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager de ratifier la Convention de 1989 relative aux peuples indigènes et tribaux dans les pays indépendants (Convention nº169) de l’Organisation internationale du Travail (OIT), ou d’y adhérer, et à envisager d’appuyer la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.


Élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée (A/66/460)


Par la résolution I intitulée « Caractère inacceptable de certaines pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée », adoptée par134 voix pour, 24 contre et 32 abstentions,  l’Assemblée générale se déclare préoccupée par l’utilisation d’Internet pour propager le racisme, la haine raciale, la xénophobie, la discrimination raciale et l’intolérance qui y est associée. 


Elle souligne dans le même temps le rôle positif que l’exercice du droit à la liberté d’opinion et d’expression ainsi que le plein respect du droit de rechercher, de recevoir et de répandre des informations, y compris par le biais d’Internet, peuvent jouer dans la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.


Aux termes de larésolution II sur les efforts déployés au niveau mondial pour éliminer totalement le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée et pour assurer la mise en œuvre intégrale et le suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, adoptée par 138 voix pour, 6 contre et 46 abstentions, l’Assemblée demande notamment aux États Membres de faire tout leur possible pour que les mesures qu’ils prennent face à la crise financière et économique actuelle n’entraînent pas une aggravation de la pauvreté et du sous-développement et une montée éventuelle du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée à l’encontre des étrangers, des immigrants et des personnes appartenant à des minorités nationales, ethniques, religieuses et linguistiques partout dans le monde.


Elle se félicite de la déclaration politique adoptée à l’issue de la Réunion de haut niveau qu’elle a tenue à l’occasion du dixième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, dont l’objectif est de mobiliser la volonté politique aux niveaux national, régional et international.


L’Assemblée prie le Secrétaire général de mettre en place un programme de communication, avec la participation des États Membres et des fonds et programmes des Nations Unies ainsi que de la société civile, y compris les organisations non gouvernementales, pour célébrer comme il sied le dixième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban.


L’Assemblée fait sienne la recommandation formulée par le Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine à sa dixième session, tendant à la proclamation d’une décennie pour les personnes d’ascendance africaine, et décide que cette décennie commencera en 2012.


Rapports examinés par l’Assemblée générale au titre de l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée


Par une autre décision, l’Assemblée a également pris acte du rapport du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale sur les travaux de ses soixante-dix-huitième et soixante-dix-neuvième sessions et du rapport du Secrétaire général sur les efforts déployés au niveau mondial pour éliminer totalement le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée et pour assurer la mise en œuvre intégrale et le suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Durban.


Droit des peuples à l’autodétermination (A/66/461)


Par la résolution I intitulée « Réalisation universelle du droit des peuples à l’autodétermination », adoptée sans vote, l’Assemblée généralese déclare fermement opposée à tous actes d’intervention, d’agression ou d’occupation militaires étrangères et demande aux États responsables de tels actes de mettre fin immédiatement à leur intervention et à leur occupation militaires dans des pays et territoires étrangers.


L’Assemblée déplore les souffrances de millions de réfugiés et de déplacés qui ont été déracinés du fait des actes susmentionnés et réaffirme leur droit de retourner de plein gré dans leurs foyers, dans de bonnes conditions de sécurité et dans l’honneur.


Elle prie le Conseil des droits de l’homme de continuer à prêter une attention particulière aux violations des droits de l’homme, notamment du droit à l’autodétermination, qui résultent de l’intervention, de l’agression ou de l’occupation militaires étrangères.


Par la résolution II sur le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, adoptée par 182 voix en faveur, 7 contre (Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie, Nauru et Palaos), et 3 abstentions (Afrique du Sud, Soudan du Sud et Tonga), l’Assemblée générale réaffirme le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, y comprisson droit à un État indépendant de Palestine.


L’Assemblée prie instammenttous les États ainsi que les institutions spécialisées et les organismes des Nations Unies de continuer à apporter soutien et aide au peuple palestinien en vue de la réalisation rapide de son droit à l’autodétermination.


Aux termes de la résolution III sur l’utilisation de mercenaires comme moyen de violer les droits de l’homme et d’empêcher l’exercice du droit des peuples à l’autodétermination, adoptée par 130 voix pour, 53 voix contre et 6 abstentions (Chili, Colombie, Fidji, Mexique et Suisse et Tonga), l’Assemblée prend notedu rapport de synthèse sur la première session du Groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée du Conseil des droits de l’homme, chargé d’étudier la possibilité d’élaborer un cadre réglementaire international sur la réglementation, le contrôle et la surveillance des activités des sociétés militaires et de sécurité privées, se félicite de la participation d’experts, y compris les membres du Groupe de travail sur l’utilisation de mercenaires, aux travaux de ladite session, et demande au Groupe de travail et aux autres experts de poursuivre dans cette voie.


L’Assemblée invite les États Membres à continuer d’examiner le projet de convention portant réglementation des sociétés militaires et de sécurité privées établi par le Groupe de travail sur l’utilisation de mercenaires, et condamnetoute forme d’impunité accordée aux auteurs d’activités mercenaires et à ceux qui ont utilisé, recruté, financé et entraîné des mercenaires.


Rapport du Secrétaire général sur le droit des peuples à l’autodétermination


L’Assemblée générale décide de prendre note du rapport du Secrétaire général intitulé « Droit des peuples à l’autodétermination ».


Promotion et protection des droits de l’homme (A/66/462)


Par une décision, l’Assemblée a pris note d’une série de rapports et de notes du Secrétaire général au titre de la promotion et de la protection des droits de l’homme.


a)    Application des instruments relatifs aux droits de l’homme (A/66/462/Add.1)


Aux termes de la résolution I intitulée « Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme », adoptée par consensus, l’Assemblée généraleinviteles Présidents du Comité des droits de l’homme et du Comité sur les droits économiques, sociaux et culturels à prendre la parole devant elle et à dialoguer avec elle à ses soixante-septième et soixante-huitième sessions. 


Elle prie le Secrétaire général de la tenir informée de l’état des Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme et des Protocoles facultatifs s’y rapportant, y compris toutes les réserves et déclarations y afférentes, en utilisant les sites Web de l’Organisation.


Par la résolution II sur la Journée mondiale de la trisomie 21, adoptée sans vote, l’Assemblée générale décidede proclamer le 21 mars Journée mondiale de la trisomie 21, qui sera célébrée chaque année à partir de 2012.  Elle encourageles États Membres à prendre des mesures de sensibilisation au sort des trisomiques dans toute la société et notamment au niveau de la famille. 


Par la résolution III sur la « torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », adoptée sans vote, l’Assemblée générale condamne toutes les formes de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, y compris l’intimidation, et demande à tous les États de mettre pleinement en œuvre l’interdiction absolue et non susceptible de dérogation de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. 


Elle condamne également toute mesure prise par les États ou des responsables gouvernementaux pour légaliser, autoriser ou tolérer la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ou toute tentative de leur part à cette fin. 


L’Assemblée insiste sur le fait que les actes de torture commis à l’occasion d’un conflit armé constituent des violations graves du droit international humanitaire et sont à cet égard des crimes de guerre, que les actes de torture peuvent constituer des crimes contre l’humanité et que les auteurs de tous actes de torture doivent être poursuivis et punis. 


b)         Questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales (A/66/462/Add.2)


Aux termes de la résolution I intitulée « Les droits de l’homme et les libertés fondamentales: des droits universels, indissociables, interdépendants et intimement liés qui se renforcent mutuellement », adoptée sans vote, l’Assemblée générale exhorte le système des Nations Unies, lorsqu’il intègre les droits de l’homme à ses activités, à tenir compte du fait que tous les droits de l’homme sont universels, indissociables, interdépendants et intimement liés et qu’ils se renforcent mutuellement, de manière à en garantir l’égalité de traitement et la jouissance effective.


Elle engage tous les États à prendre en compte la promotion et la défense de tous les droits de l’homme dans leurs politiques nationales, y compris dans celles qui ont trait à la coopération internationale.


Aux termes de la résolution II sur le renforcement de la coopération internationale dans le domaine des droits de l’homme, adoptée sans vote, l’Assemblée générale demande instamment à tous les acteurs intervenant sur la scène internationale d’édifier un ordre international fondé sur l’ouverture, la justice, l’égalité et l’équité, la dignité humaine, la compréhension mutuelle ainsi que la promotion et le respect de la diversité culturelle et des droits universels de chacun, et de rejeter toutes les doctrines prônant l’exclusion qui sont fondées sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.


Elle prie le Secrétaire général, agissant en collaboration avec la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, de consulter les États et les organisations intergouvernementales et non gouvernementales sur les moyens de renforcer la coopération internationale et le dialogue au sein des instances des Nations Unies chargées des droits de l’homme, notamment le Conseil des droits de l’homme, y compris les mesures qui pourraient être prises pour surmonter les obstacles et les difficultés rencontrés.


Aux termes de la résolution III sur la promotion d’une répartition géographique équitable dans la composition des organes créés en vertu d’instruments relatifs aux droits de l’homme, adoptée par 135 pour, 54 contre et 1 abstention (Chili), l’Assemblée générale recommande d’adopter, lors de l’examen de l’établissement éventuel de quotas par région pour l’élection des membres de chaque organe créé en vertu desdits instruments, des procédures souples tenant compte de certains critères.


Ainsi, chacun des cinq groupes régionaux créés par l’Assemblée générale se voit assigner, pour chaque organe créé en vertu d’un instrument international, un quota de sièges correspondant à la proportion du nombre des États parties à l’instrument considéré que représente le groupe.  Des révisions périodiques doivent être prévues de manière à tenir compte de l’évolution de la répartition géographique des États parties, tandis que des révisions périodiques automatiques devraient être envisagées afin d’éviter de devoir modifier le texte de l’instrument en cas de révision des quotas.


L’Assemblée prie les présidents des organes créés en vertu d’instruments relatifs aux droits de l’homme d’examiner à leurs prochaines réunions la teneur de la présente résolution et de présenter, par l’intermédiaire de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, des recommandations précises en vue d’établir une répartition géographique équitable dans la composition des organes créés en vertu d’instruments relatifs aux droits de l’homme, ainsi qu’un bilan de l’application de la résolution dans leurs organes respectifs.


Aux termes de la résolution IV intitulée« Droits de l’homme et diversité culturelle  », adoptée par 136 voix pour, 53 contre et 2 abstentions (Arménie et Serbie), l’Assemblée générale se déclare déterminée à prévenir et à atténuer l’homogénéisation culturelle liée à la mondialisation, en développant les échanges interculturels dans le souci de promouvoir et protéger la diversité culturelle.


Elle prie instamment les États de faire en sorte que leurs systèmes politiques et juridiques reflètent la pluralité des cultures existant au sein de la société et, s’il y a lieu, de réformer les institutions démocratiques afin qu’elles soient plus largement participatives et évitent la marginalisation et l’exclusion de certains secteurs de la société ainsi que la discrimination à leur égard.  L’Assemblée demande aux organisations internationales compétentes d’étudier la manière dont le respect de la diversité culturelle contribue à promouvoir la solidarité internationale et la coopération entre toutes les nations.


Aux termes de la résolution V sur le droit au développement, adoptée par 154 voix pour, 6 contre (Canada, Israël, États-Unis, Palaos, Pays-Bas, Royaume-Uni) et 29 abstentions, l’Assemblée générale souscritaux conclusions et recommandations que le Groupe de travail du Conseil des droits de l’homme sur le droit au développement a adoptées par consensus à sa onzième session et demande leur mise en œuvre immédiate, intégrale et effective par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et les autres acteurs concernés.


Aux termes de la résolution VI intitulée « Droits de l’homme et mesures coercitives unilatérales », adoptée par 137 voix pour et 54 voix contre, l’Assemblée généraledemande instammentà tous les États de cesser d’adopter ou d’appliquer toute mesure unilatérale contraire au droit international, au droit international humanitaire, à la Charte des Nations Unies et aux normes et principes régissant les relations pacifiques entre États.  Elle condamnel’application et l’exécution de mesures coercitives unilatérales par certaines puissances et les dénonce, ainsi que toutes leurs incidences extraterritoriales, comme étant des moyens d’exercer des pressions politiques ou économiques sur des pays, en particulier les pays en développement, dans le dessein de les empêcher d’exercer leur droit de choisir, en toute liberté, leurs systèmes politiques, économiques et sociaux.


Par la résolution VII sur le renforcement de l’action de l’Organisation des Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme par la promotion de la coopération internationale et importance de la non-sélectivité, de l’impartialité et de l’objectivité, adoptée sans vote, l’Assemblée générale réaffirmeque, en vertu du principe de l’égalité des droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes consacrés par la Charte des Nations Unies, tous les peuples ont le droit de décider de leur statut politique et de conduire leur développement économique, social et culturel librement, sans ingérence extérieure.


Elle réaffirme aussi que chaque État est tenu de respecter ce droit, y compris le droit au respect de l’intégrité territoriale, en application des dispositions de la Charte.


Aux termes de la résolution VIII sur « le droit à l’alimentation », adoptée sans vote, l’Assemblée générale juge alarmant qu’en 2010-2011 la hausse des prix des denrées alimentaires ait fait basculer près de 70 millions de personnes dans l’extrême pauvreté.


Elle engage vivement les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager favorablement de devenir parties à la Convention sur la diversité biologique et au Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture, à titre prioritaire.


Elle demande que le Cycle de négociations de Doha mené par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) s’achève rapidement et aboutisse à un accord axé sur le développement, contribuant ainsi à créer sur le plan international des conditions propices à la pleine réalisation du droit à l’alimentation.


Aux termes de la résolution IX intitulée « Promotion d’un ordre international démocratique et équitable », adoptée par 130 voix pour, 54 voix contre et 6 abstentions (Argentine, Arménie, Chili, Costa Rica, Mexique et Pérou), l’Assemblée générale accueille avec satisfaction la décision du Conseil des droits de l’homme, prise dans sa résolution 18/6, d’établir un nouveau mandat au titre des procédures spéciales, confié à un expert indépendant sur la promotion d’un ordre international démocratique et équitable, ainsi que le mandat énoncé dans la résolution.


Elle invite tous les gouvernements à coopérer avec l’expert indépendant et à l’aider dans sa tâche, à lui fournir, à sa demande, toutes les informations nécessaires et à envisager sérieusement de répondre favorablement à ses demandes de visite pour lui permettre de s’acquitter plus efficacement de son mandat.


L’Assemblée généraledemande égalementà tous les États Membres d’honorer l’engagement qu’ils ont pris à Durban, en Afrique du Sud, lors de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, de tirer parti au maximum des bienfaits de la mondialisation, en renforçant et en dynamisant, entre autres, la coopération internationale.


Aux termes de la résolution X consacrée à la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, adoptée sans vote,l’Assemblée générale se félicitede l’entrée en vigueur de la Convention internationale pour laprotection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, le 23 décembre2010.


L’Assemblée se félicite égalementque 90 États aient signé la Convention et que 30 l’aient ratifiée ou y aient adhéré.  Elle invite les États qui ne l’ont pas encore fait à envisager de la signer et de la ratifier ou d’y adhérer à titre prioritaire ainsi qu’à envisager l’option prévue aux articles 31 et 32 de la Convention concernant le Comité des disparitions forcées.


Elle invite la Présidente du Comité des disparitions forcées et la Présidente du Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires à prendre la parole devant elle et à engager un dialogue avec elle à sa soixante-septième session, au titre de la question intitulée « Promotion et protection des droits de l’homme ».


Aux termes de la résolution XI sur la mondialisation et ses effets sur le plein exercice de tous les droits de l’homme, adoptée par 137 voix pour et 54 contre et zéro abstention, l’Assemblée générale demandeaux États Membres, aux organismes compétents des Nations Unies, aux organisations intergouvernementales et à la société civile de promouvoir une croissance économique sans exclusive, équitable et respectueuse de l’environnement qui permette de gérer la mondialisation de manière à réduire systématiquement la pauvreté et à atteindre les objectifs de développement arrêtés au niveau international.


Elle prend acte du rapport du Secrétaire général et prierait ce dernier de solliciter encore les vues des États Membres et des organismes compétents des Nations Unies et de lui présenter, à sa soixante-septième session, un rapport de fond sur la question qui tienne compte de ces vues et comprenne des recommandations quant aux mesures à prendre pour remédier aux effets de la mondialisation sur le plein exercice de tous les droits de l’homme.


Aux termes de la résolution XII sur le Centre sous-régional des droits de l’homme et de la démocratie en Afrique centrale, approuvée sans vote, l’Assemblée générale prie le Secrétaire général et la Haut-Commissaire aux droits de l’homme de continuer à fournir au Centre des moyens financiers et humains supplémentaires pour lui permettre de répondre favorablement et efficacement aux besoins croissants de promotion et de protection des droits de l’homme et de développement d’une culture de la démocratie et de l’état de droit dans la sous-région de l’Afrique centrale. 


L’Assemblée prend note des priorités thématiques stratégiques du Centre, sis à Yaoundé, pour la période 2012-2013, ainsi que du dixième anniversaire du Centre. 


Aux termes de la résolution XIII intitulée « Renforcement du rôle que joue l’Organisation des Nations Unies dans la promotion d’élections périodiques et honnêtes et de la démocratisation », adoptée sans vote, l’Assemblée générale demande que l’Organisation continue de s’assurer, avant de former l’assistance électorale qu’un État demande, qu’elle aura le temps nécessaire d’organiser et de mener à bien une mission pour cela, et que les conditions sont réunies pour procéder à des élections libres et honnêtes.


Elle demande au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) de poursuivre les programmes d’assistance en matière de gouvernance démocratique qu’il mène en coopération avec d’autres organisations compétentes, en particulier ceux qui contribuent au renforcement des institutions démocratiques et des liens entre la société civile et les pouvoirs publics.


Aux termes de la résolution XIV intitulée « Promotion de la Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus », adoptée sans vote, l’Assemblée générale salue la décision du Conseil des droits de l’homme d’organiser, à sa dix-neuvième session, une réunion-débat pour commémorer le vingtième anniversaire de l’adoption de la Déclaration, où l’accent sera particulièrement mis sur son application, les réalisations, les meilleures pratiques et les difficultés rencontrées dans ce domaine.


Par la résolution XV portant le titre « Aide et protection en faveur des déplacés », adoptée sans vote, l’Assemblée prend note avec satisfaction du rapport du Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des personnes déplacées dans leur propre pays ainsi que des conclusions et recommandations qui y figurent.  Elle demandeaux gouvernements d’assurer aide et protection aux déplacés, y compris une assistance pour la réinsertion et le développement, ainsi que de faciliter l’action menée en ce sens par les organismes compétents des Nations Unies et les organisations humanitaires, notamment en améliorant leur accès à ces personnes et en conservant le caractère civil et humanitaire des camps et des zones d’installation de déplacés, là où il en existe.


Aux termes de la résolution XVI sur la promotion effective de la Déclaration sur les droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques, adoptée dans vote, l’Assemblée générale  prie instammentles États de prendre toutes les mesures nécessaires, notamment en matière constitutionnelle, législative et administrative, pour promouvoir et appliquer la Déclaration.  Elle prend note avec satisfactiondu rapport de l’Experte indépendante sur les questions relatives aux minorités et de l’accent qu’il met tout particulièrement sur le rôle que joue la protection des droits des minorités dans la prévention des conflits.


Par la résolution XVII sur la lutte contre l’intolérance, les stéréotypes négatifs, la stigmatisation, la discrimination, l’incitation à la violence et la violence fondés sur la religion ou la conviction, adoptée sans vote, l’Assemblée généralecondamnetout appel à la haine religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence, par l’intermédiaire de la presse écrite, des médias audiovisuels ou électroniques ou de tout autre moyen.


Elle engage tous les États notamment à encourager la liberté religieuse et le pluralisme en donnant aux membres de toutes les communautés religieuses la possibilité de manifester leur religion et de contribuer ouvertement à la société, dans des conditions d’égalité.  Elle les engage également à s’efforcer énergiquement de lutter contre le profilage religieux, qui consiste en l’utilisation odieuse de la religion en tant que critère lors d’interrogatoires, de fouilles et d’autres procédures d’enquête de la police.


Aux termes de la résolution XVIII relative à l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction, adoptée sans vote, l’Assemblée généralecondamne énergiquementtoutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction, ainsi que les atteintes à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction.


L’Assemblée générale demande instammentà tous les gouvernements de coopérer pleinement avec le Rapporteur spécial du Conseil des droits de l’homme sur la liberté de religion ou de conviction.


Elle recommande que, dans le cadre des efforts qu’ils font pour promouvoir la liberté de religion ou de conviction, les États, l’Organisation des Nations Unies et d’autres acteurs, notamment les organisations non gouvernementales et les organismes ou groupes religieux ou fondés sur la conviction, assurent une diffusion aussi large que possible du texte de la Déclaration sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction dans le plus grand nombre de langues possible, ainsi que la promotion de son application.


Par la résolution XIX sur les Institutions nationales pour la promotion et la protection des droits de l’homme, adoptée sans vote, l’Assemblée encourageles États Membres à créer des institutions nationales efficaces, indépendantes et pluralistes pour la promotion et la protection de tous les droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, ou à les renforcer s’il en existe déjà, comme le prévoient la Déclaration et le Programme d’action de Vienne.


Aux termes de la résolution XX intitulée « Journée internationale de la fille », approuvée sans vote, l’Assemblée  décide de proclamer, à compter de l’année 2012, le 11 octobre Journée internationale de la fille, et invite tous les États Membres, les organismes compétents des Nations Unies et les autres organisations internationales, ainsi que la société civile, à célébrer la Journée internationale de la fille et à sensibiliser l’opinion à la situation des filles partout dans le monde.


      Par la résolution XXI sur la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, adoptée sans vote, l’Assemblée générale exhorte les États, dans la lutte qu’il mène contre le terrorisme, à prendre toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que les personnes privées de liberté, quel que soit le lieu de leur arrestation ou de leur détention, bénéficient des garanties que leur reconnaît le droit international, y compris le droit de faire examiner la légalité de leur détention et les autres garanties judiciaires fondamentales.  Elle les invite à prendre dûment en considération les recommandations émanant des titulaires de mandats relevant des procédures spéciales et des mécanismes du Conseil des droits de l’homme, ainsi que les observations et opinions pertinentes des organes des Nations Unies créées en vertu d’instruments relatifs aux droits de l’homme.


Aux termes de la résolution XXII relative à la protection des migrants, adoptée sans vote, l’Assemblée généraledemande aux États de promouvoir et de défendre efficacement les droitsde l’homme et les libertés fondamentales de tous les migrants, en particulier les femmes et les enfants, quel qu’en soit le statut migratoire.


Elle encourage les États à protéger les victimes de la criminalité nationale et transnationale organisée notamment des enlèvements, de la traite et dans certains cas, du trafic, en appliquant le cas échéant des programmes et des politiques qui garantissent la protection des migrants et leur donnent accès à une assistance médicale, psychosociale et juridique.


Aux termes de la résolution XXIII sur la suite donnée à l’Année internationale de l’apprentissage des droits de l’homme, adoptée sans vote, l’Assemblée générale inviteles États Membres à développer l’action menée au-delà de l’Annéeinternationale de l’apprentissage des droits de l’homme.


Elle se félicitede l’adoption, par le Conseil des droits de l’homme, de la Déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme et soulignerait la complémentarité qui existe entre ce texte et l’action menée en matière d’apprentissage des droits de l’homme.


c)         Situations relatives aux droits de l’homme et rapports des rapporteurs et représentants spéciaux (A/66/462/Add.3)


Aux termes de la résolution I sur la situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC), adoptée par 123 voix pour, 16 contre et 51 abstentions, l’Assemblée engagevivementle Gouvernement de la République populaire démocratique de Corée à respecter strictement tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales.  Elle l’engage notamment à garantir l’accès de l’aide humanitaire sans restriction ni entrave et dans des conditions de sécurité et à prendre des mesures, comme il s’y est engagé, pour permettre aux organismes humanitaires d’en assurer impartialement l’acheminement dans tout le pays en fonction des besoins et conformément aux principes humanitaires.


      Aux termes de larésolution III sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran, adoptée par 89 voix pour, 30 voix contre et 64 abstentions, l’Assemblée générale se déclare particulièrement préoccupéepar le fait que le Gouvernement de ce pays n’ait mené aucune enquête approfondie sur les violations qui auraient été commises à la suite de l’élection présidentielle du 12 juin 2009 ni entrepris d’en établir les responsabilités.  Elle invite de nouveau le Gouvernement à ouvrir des enquêtes crédibles, indépendantes et impartiales sur les allégations de violations des droits de l’homme et à mettre fin à l’impunité dont bénéficient les auteurs de pareilles violations.


      Elle demandeau Gouvernement de la République islamique d’Iran de libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes arbitrairement arrêtées et placées en détention au seul motif qu’elles ont exercé leur droit de réunion pacifique et participé à des manifestations pacifiques sur des thèmes politiques, économiques, environnementaux ou autres, y compris le déroulement et l’issue de l’élection présidentielle de 2009.


Avant l’adoption de cette résolution, la motion de non-décision demandée par l’Iran a été rejetée par 100 voix, 35 voix pour et 42 abstentions.


La représentante du Venezuela a rejeté la pratique visant à condamner de manière « individuelle et sélective » certains États en justifiant de la situation des droits de l’homme.  Aucun de ces États n’a l’autorité morale nécessaire pour s’ériger en tribunal du monde, s’est-elle indignée.  Le dialogue, le respect mutuel et l’observation stricte des principes consacrés dans la Charte doivent constituer le cadre de la promotion et de la protection des droits de l’homme, a-t-elle souligné.


De son côté, la représentante de Cuba a dénoncé les résolutions qui ciblent des pays précis.  Les pratiques nocives de la sélectivité pour examiner la situation des droits de l’homme doivent être éliminées, a-t-elle affirmé.


S’exprimant contre cette motion, le représentant du Canada a estimé que cette initiative mettait à mal l’autorité de l’Assemblée générale, affirmant que la situation des droits de l’homme en Iran était préoccupante et méritait d’être examinée par l’Assemblée générale.  Une motion de non–décision présentée après l’adoption d’une résolution par les États Membres, a-t-il dénoncé, discrédite l’intégrité des travaux de l’Assemblée générale.


La représentante de l’Islande, intervenant également au nom d’Andorre, du Liechtenstein, de Saint-Marin et de la Suisse, a estimé, quant à elle, que la motion empêcherait l’Assemblée générale d’honorer son mandat consistant à se prononcer sur les résolutions adoptées par la Troisième Commission.


Par la résolution IV sur la situation relative aux droits de l’homme en République arabe syrienne, adoptée par 133 voix pour, 11 contre et 43 abstentions, l’Assemblée générale demande aux autorités syriennes de mettre immédiatement fin à toutes les violations des droits de l’homme, de protéger leur population et de mettre fin sans délai à tous les actes de violence en République arabe syrienne.


Elle demande également aux autorités syriennes de mettre en œuvre sans plus attendre l’intégralité du Plan d’action de la Ligue des États arabes que cette dernière a adopté le 2 novembre 2011.


Elle invite le Secrétaire général à fournir, comme l’exigent ses fonctions, une aide à la mission d’observation de la Ligue des États arabes en République arabe syrienne, si elle en fait la demande, conformément aux décisions prises par la Ligue les 12 et 16 novembre 2011.


L’Assemblée demande également aux autorités syriennes de se conformer aux résolutions S-16/1 et S-17/1 du Conseil des droits de l’homme, notamment en coopérant pleinement et efficacement avec la Commission d’enquête internationale indépendante.


Elle condamne vivement les violations graves et systématiques des droits de l’homme, que continuent de commettre les autorités syriennes, notamment par les exécutions arbitraires, le recours excessif à la force, la persécution et l’exécution de manifestants et de défenseurs des droits de l’homme, la détention arbitraire, les disparitions forcées, la torture et la maltraitance des détenus, notamment des enfants.


Explications de vote avant le vote


Le représentant de la République islamique d’Iran a rappelé que, fort de l’expérience de l’ancienne Commission des droits de l’homme, la communauté internationale avait créé le Conseil des droits de l’homme avec la volonté de garantir l’objectivité et l’impartialité de cet organe.  Or, a-t-il dit, certains pays continuent de soumettre des projets de résolution concernant un pays déterminé, et ce, à des fins purement politiques.  L’Iran a toujours fait montre de son engagement fort, et sans faille, en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’homme.  L’Iran participe pleinement à tous les mécanismes des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme, a-t-il poursuivi, en citant notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le Pacte international relatif aux droits sociaux, économiques et culturels et le Comité sur les droits des enfants.


Il a réitéré la position de son gouvernement qui veut que si le Canada est véritablement préoccupé par la situation des droits de l’homme en Iran, il est sur la mauvaise voie.  Le délégué a dit s’abstenir d’évoquer les questions des minorités an Canada, le profilage racial systématiquement utilisé par les autorités de ce pays, de même qu’aux États-Unis, notamment sur la poursuite systématique de l’usage de la force dans les centres de détention, en particulier à Guantanamo et dans un certain nombre de centres de détention secrets de ce pays dans le monde.


Le représentant iranien a invité au respect de tous les droits de l’homme à tous les niveaux et dénoncé la technique consistant à nommer spécifiquement des pays et à les montrer du doigt.  Il a appuyé une motion de non-décision et a prié les États de rejeter tous les efforts visant à saper les mécanismes des droits de l’homme au sein de l’ONU.


Son homologue de la République arabe syrienne a exprimé la position de son pays quant au projet de résolution relatif à la situation des droits de l’homme en Syrie.  Le cadre juridique international se fonde sur le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, quelle que soit la raison.  Il s’est déclaré surpris par les intentions des auteurs du texte, lesquels, a-t-il dit, votent contre les droits des civils syriens qui ploient sous le joug des exactions de la puissance occupante dans le Golan syrien.  Ils exploitent les questions des droits de l’homme pour conspirer contre l’indépendance territoriale de certains États Membres, a-t-il insisté, en dénonçant une guerre diplomatique et politique contre son pays.


Pour l’Ambassadeur syrien, ces tentatives ont pour objectif ultime l’éclatement des pays de la région.  La preuve éclatante de cette duplicité politique flagrante et des manœuvres politiques des auteurs de la résolution est que ces États eux-mêmes ont imposé des sanctions économiques à un quotidien syrien et à des chaînes de télévision publiques et privées car ils diffusent de manière systématique des confessions faites par des groupes terroristes et armés, qui confirment des transferts d’armes à travers les frontières avec certains pays voisins de la Syrie.  Il a prié les auteurs de la résolution d’expliquer le rapport entre une résolution sur les droits de l’homme en Syrie et le sabotage d’oléoducs, la destruction de biens publics et privés et autres actes qui ne sauraient être qualifiés d’actes de défense et protection des droits de l’homme.


Comment prétendre se joindre à ce projet de résolution alors que les autorités de ces mêmes pays privent leur population du droit de vote, des droits des minorités, des droits de la femme, et en l’absence parfois d’une constitution garantissant la protection des droits de l’homme et libertés fondamentales de tous.  Il a rappelé que son pays avait adressé des informations documentées qui contiennent les confessions d’éléments de groupes armés reconnaissant l’existence d’un complot extérieur pour déstabiliser la Syrie.  Ces groupes armés confirment également le transfert illicite d’armes vers la Syrie.


Pourtant, a-t-il expliqué, rien dans le texte ne fait état de ces actes graves et de ces tentatives visant à détruire la Syrie et à intervenir militairement dans ce pays.  Il a rappelé que la Haut-Commissaire aux droits de l’homme avait également tenu des propos tout à fait subjectifs sur la Syrie alors qu’elle avait fermé les yeux sur les violations des droits de l’homme commises par des groupes terroristes et sur les millions de dollars qui leur sont fournis en espèces et en armes.  La seule solution à la crise actuelle consiste dans le dialogue national, les réformes et les réponses aux aspirations et revendications des peuples, a-t-il poursuivi.  Il a appelé les États Membres des Nations Unies à soutenir ces réformes nécessaires ainsi qu’un dialogue national syrien inclusif et à s’abstenir d’appuyer des rapports non objectifs qui sapent la crédibilité de l’ONU.


Le représentant a demandé un vote enregistré et a appelé à voter contre le projet de résolution afin de préserver la crédibilité des mécanismes des droits de l’homme.  Il a fustigé l’hégémonie des pays influents dans cette enceinte et la collusion avec les pays « pétrodollars ».


Le représentant de l’Allemagne a estimé que l’adoption, par la Troisième Commission, du projet de résolution sur la Syrie aurait dû inciter les autorités syriennes à mettre un terme à la répression infligée à l’encontre de la population civiles.  Le nombre de tués dépasse probablement les 5 000, dont de nombreux enfants, a-t-il déploré.  Il a vu dans cette résolution un texte spécifique pour répondre à la situation qui prévaut actuellement sur le terrain et s’est félicité du fait qu’elle bénéficie d’un appui considérable de la part des États membres de la Ligue des États arabes.  Alors que la situation se dégrade en Syrie, a-t-il ajouté, l’Assemblée générale doit appeler les autorités syriennes à mettre un terme aux violations des droits de l’homme et à coopérer pleinement avec l’ONU et la Ligue des États arabes.


Explication de vote après le vote


Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a rejeté la résolution concernant son pays, affirmant notamment que les violations évoquées dans celle-ci n’existaient pas.  Il a vu dans la résolution une mesure de sélectivité et une politique de deux poids, deux mesures.  Le représentant a par ailleurs estimé que les questions relatives aux droits de l’homme devaient être examinées par le Conseil des droits de l’homme et non pas par l’Assemblée générale. 


Application intégrale et suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne (A/63/462/Add.4)


L’Assemblée a pris note de cette partie du rapport de la Troisième Commission et n’a pas eu à se prononcer sur cette question subsidiaire.


Prévention du crime et justice pénale (A/63/463)


Au termes de la résolution I sur le renforcement de la coopération internationale en vue de lutter contre les effets néfastes des flux financiers illicites résultant d’activités criminelles, adoptée sans vote,l’Assemblée généraleprie instammentles États Membres d’exiger des institutions financières et autres entreprises ou membres de professions soumises à des obligations en rapport avec la lutte contre le blanchiment d’argent qu’ils signalent rapidement aux autorités compétentes tout mouvement de fonds à propos duquel ils ont des motifs raisonnables de soupçonner que les avoirs proviennent du crime et du blanchiment d’argent dans le cadre de la criminalité transnationale organisée, y compris, le cas échéant, du trafic de drogues et d’infractions connexes prévues dans la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée.


L’Assemblée prie également les États Membres d’envisager de prendre toutes les mesures nécessaires pour s’assurer qu’ils ne donnent pas refuge à des fugitifs recherchés qui ont accumulé ou détiennent en leur possession des produits de la criminalité transnationale organisée; et d’envisager des initiatives mondiales et régionales connexes pour faciliter le traçage du produit de cette criminalité.


Elle engage en outre l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) à renforcer le Programme mondial contre le blanchiment d’argent, le produit du crime et le financement du terrorisme, notamment, conformément aux recommandations faites lors de l’examen du Programme par le Groupe de l’évaluation indépendante.


Aux termes de la résolution II intitulée « Assistance technique en vue de l’application des conventions et protocoles internationaux relatifs à la lutte contre le terrorisme », adoptée sans vote, l’Assemblée générale demande instammentaux États Membres qui ne l’ont pas encore fait d’envisager de devenir parties aux conventions et protocoles internationaux existants relatifs au terrorisme.


Elle prie l’UNODC, dans le cadre de son mandat et en agissant en coordination étroite avec les entités compétentes de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, de continuer à fournir aux États Membres une assistance technique aux fins de la ratification de ces instruments juridiques internationaux et de leur incorporation dans la législation nationale.


L’Assemblée encourage les États Membres à coopérer et à tenir compte, le cas échéant, y compris par la mise en commun effective d’informations et de données d’expérience, des liens entre le terrorisme et les activités criminelles connexes afin de renforcer les mesures de justice pénale contre le terrorisme.


Elle demande à l’UNODC d’appuyer à cet égard, dans le cadre de ses mandats pertinents, les efforts des États Membres qui en font la demande.


Elle prie le Secrétaire général d’assurer à l’UNODC des ressources suffisantes pour mener les activités prévues par son mandat afin d’aider les États Membres qui en font la demande à mettre en œuvre les éléments pertinents de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.


Par la résolution IIIsur la suite donnée au douzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale et préparatifs du treizième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, recommandée par le Conseil économique et social (ECOSOC), et approuvée sans vote, l’Assemblée générale invite les États Membres à présenter des suggestions concernant le thème général, les points de l’ordre du jour et les sujets des ateliers du treizième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale.


Elle prie le Secrétaire général de rendre compte à la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale, à sa vingt et unième session, des suggestions faites par les États Membres.


L’Assemblée recommande, pour que les futurs congrès aboutissent à des textes plus forts, que le nombre des points inscrits à leur ordre du jour et le nombre des ateliers soient limités, et encourage l’organisation de manifestations parallèles qui soient en rapport avec les points de l’ordre du jour et les sujets des ateliers et qui les complètent.


Aux termes de la résolution IV consacrée au renforcement des mesures de prévention du crime et de justice pénale visant à protéger les biens culturels, eu égard en particulier à leur trafic, adoptée par consensus, l’Assemblée générale prie instammentles États Membres parties aux conventionsmentionnées dans son préambule, dont la Convention des Nations Unies contre la criminalitétransnationale organisée et la Convention des Nations Unies contre lacorruption, de les appliquer pleinement.


Elle encourage les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à envisager de devenir parties à ces conventions.


Par la résolution V intitulée « Renforcement du programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, surtout en ce qui concerne ses capacités de coopération technique », adoptée sans vote, l’Assemblée recommandeque les États Membres, en fonction de leur situation nationale, adoptent une méthode globale et intégrée de prévention de la criminalité et de réforme de la justice pénale, en se fondant sur des analyses de référence et les données recueillies.  Elle prend note avec satisfactionde la création d’un groupe intergouvernemental d’experts à composition non limitée chargé de réaliser une étude approfondie sur le phénomène de la cybercriminalité.


Aux termes de la résolution VI relative à l’Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants, approuvée sans vote, l’Assemblée invite instammenttous les États Membres et les organisations non gouvernementales ainsi que la communauté internationale à continuer d’adopter des mesures pratiques concrètes pour aider l’Institut à se doter des capacités requises et à mettre en œuvre ses programmes et activités visant à renforcer les systèmes de prévention du crime et de justice pénale en Afrique.


Contrôle international des drogues (A/63/464)


Par une résolution sur la coopération internationale face au problème mondial de la drogue, adoptée sans vote, l’Assembléedemandeaux États Membres de coopérer efficacement entre eux et de prendre des mesures pratiques en vue de régler le problème mondial de la drogue, selon le principe de la responsabilité commune et partagée.  Elle recommandeque le Conseil économique et social consacre un de ses débats de haut niveau à un thème en rapport avec le problème mondial de la drogue, et recommande également qu’elle-même tienne une session extraordinaire consacrée à ce problème.


Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale (A/63/465)


Par une décision, l’Assemblée générale a approuvé le programme de travail de la Troisième Commission pour la soixante-septième session de l’Assemblée générale.


Planification des programmes (A/66/466)


Enfin, l’Assemblée générale a pris note du rapport de la Troisième Commission à sa soixante-sixième session.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission débat de la possibilité de ne plus financer les missions politiques spéciales à partir du budget ordinaire

AG/AB/4019

La Cinquième Commission débat de la possibilité de ne plus financer les missions politiques spéciales à partir du budget ordinaire

16/12/2011
Assemblée généraleAG/AB/4019
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission    

23e séance – matin                                         


LA CINQUIÈME COMMISSION DÉBAT DE LA POSSIBILITÉ DE NE PLUS FINANCER LES MISSIONS POLITIQUES SPÉCIALES

À PARTIR DU BUDGET ORDINAIRE


Elle examine également la question du pouvoir discrétionnaire du Secrétaire général

pour les dépenses et les incidences budgétaires de décisions du Conseil des droits de l’homme


Ce matin, Les délégations de la Cinquième Commission (questions administratives et budgétaires) ont exprimé des positions divergentes sur la possibilité ou non de continuer à financer les missions politiques spéciales1 à partir du budget ordinaire.  


Par ailleurs, elle a également examiné les incidences budgétaires de décisions du Conseil des droits de l’homme2 -estimées à 10 millions 573 700 dollars pour l’exercice biennal 2010-2011 et 13 millions 261 800 dollars pour l’exercice biennal 2012-2013- avant de débattre de la possibilité de porter de 20 à 30 millions de dollars par exercice biennal le pouvoir discrétionnaire du Secrétaire général3 en matière de dépenses.


Les délégations ont aussi examiné la possibilité d’accorder une subvention exceptionnelle de 9 millions 882 594 dollars au Tribunal spécial pour la Sierra Leone4, qui ne pourra achever ses travaux comme prévu, en fin février 2012, avant d’entendre la présentation d’un rapport du Secrétaire général, estimant à 5 milliards 415 millions de dollars le budget biennal révisé5 2010-2011.


La Cinquième Commission a aussi débattu des moyens de financer les dépenses imprévues découlant des résolutions du Conseil des droits de l’homme6 (A/66/578 et A/66/611) et les incidences sur le budget biennal 2012-2013 de trois projets de résolution portant respectivement sur les bons offices du Secrétaire général au Myanmar –dont les incidences financières s’élèvent à 1 millions 200 500 dollars-les activités liées à la Convention relative aux droits des personnes handicapées –dont les incidences financières sont de 2 millions 993 200 dollars- et les activités liées aux océans et droits de la mer, dont les incidences financières représentent 815 000 dollars.   


S’agissant tout particulièrement du financement des missions politiques spéciales, le Secrétaire général estime que le budget ordinaire n’est plus l’outil le mieux adapté pour faire face aux fluctuations des besoins et à l’évolution du rôle des missions politiques spéciales depuis une dizaine d’années dont le budget est passé de 86 millions de dollars lors de l’exercice biennal 2000-2001 à 1,2 milliard de dollars durant l’exercice biennal 2010-2011 pour 31 missions et 4 000 membres du personnel civil.  C’est pourquoi, le Secrétaire général propose plusieurs alternatives de financement dont la création d’un compte distinct pour ces missions.  On pourrait accroître le « volant budgétaire » dont dispose le Secrétaire général. 


Parce que la volatilité et la durée imprévisible de ces missions nuisent à la stabilité et à la prévisibilité du budget ordinaire, le représentant de la Suisse, qui s’exprimait également au nom du Liechtenstein, a souhaité qu’elles s’appuient sur le Fonds de réserve pour le maintien de la paix et les stocks stratégiques pour déploiement rapide.  Puisque qu’elles participent au maintien de la paix et à la stabilité comme les opérations de maintien de la paix, les missions politiques spéciales ne devraient plus être financées au titre du budget ordinaire, a estimé pour sa part le représentant du Mexique.    


De son côté, le représentant des États-Unis a estimé que les propositions du Secrétaire général risquaient d’entraîner des changements fondamentaux et d’affecter les dépenses de l’ONU.  Sur le même ton, le représentant de la Fédération de Russie a déclaré qu’il était impossible, à ce stade, de dégager une conclusion en faveur des propositions du Secrétaire général et du CCQAB.  Sa délégation, a-t-il ajouté, souhaite que les missions politiques spéciales continuent d’être financées par le budget ordinaire.  


Le représentant de la Chine, appuyé en ce sens par celui de Cuba, a fait observer que les analyses contenues dans le rapport du Secrétaire général étaient insuffisantes.  Le délégué de Cuba a regretté que l’on ne tienne pas compte du problème fondamental que constituent les plus grandes missions politiques spéciales, comme la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) et la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), qui devraient, a-t-il dit, être considérées comme des opérations de maintien de la paix.


S’agissant du pouvoir discrétionnaire accordé au Secrétaire général depuis l’exercice biennal 2006-2007, le représentant du CCQAB n’a pas jugé nécessaire de porter son montant à 30 millions de dollars, puisque rien ne semble indiquer que la limite actuelle de 20 millions soit insuffisante.


Par ailleurs, le débat sur le financement des dépenses imprévues a été l’occasion pour le Président du CCQAB de rappeler l’existence d’une procédure dans le rapport A/C.5/50/30, et qui a servi par cinq fois à financer des activités n’ayant pas trait à la paix ou à la sécurité, dont la création du Bureau des droits de l’homme au Cambodge et l’envoi d’une mission d’évaluation des besoins pour la Mission civile internationale en Haïti (MICIVIH).  Réagissant à ces propos, le représentant de Cuba a suggéré que le Secrétariat recoure à la moire institutionnelle pour éclairer les délégations sur les mécanismes utilisés par le passé.  Il ne peut y avoir de débat sérieux sur cette question, dans le cadre de consultations officieuses, en raison du manque de précisions et de la publication tardive des rapports.   


La Cinquième Commission reprendra ses travaux, en séance publique, lundi 19 décembre à 15 heures.  Elle examinera le financement de l’ONUCI, des tribunaux pénaux internationaux et du Fonds de réserve de l’exercice biennal 2012-2013. 


1A/66/340 et A/66/7/Add.21

2A/66/586 et A/66/7/Add.20

3A/66/570 et A/66/7/Add.18

4A/66/563 et A/66/7/Add.19

5A/66/578 et A/66/611

6A/66/558 et A/66/7/Add.16

A/C.3/66/L.55/Rev.1 (A/C.5/66/10 et A/66/7/Add.15);

A/C.3/66/L.29/Rev.1 (A/C.5/66/11 et A/66/7/Add.17);

A/66/L.21 (A/C.5/66/12 et A/66/7/Add.14).


PROJET DE BUDGET-PROGRAMME POUR L’EXERCICE BIENNAL 2012-2013


Budget-programme de l’exercice biennal 2010-2011


Rapport du Secrétaire général sur le second rapport sur l’exécution du budget-programme de l’exercice biennal 2010-2011 (A/66/578)


Ce rapport présente une estimation du montant définitif du budget biennal 2010-2011, compte tenu de l’écart entre les taux d’inflation, les taux de change et les ajustements au coût de la vie effectifs et les hypothèses qui avaient été retenues dans le premier rapport sur l’exécution du budget-programme (A/65/589).


Pour les chapitres des dépenses, le montant définitif des crédits demandés s’élève à 5 milliards et 416,4 millions de dollars, soit une augmentation de 49,2 millions de dollars par rapport aux crédits révisés qui tient essentiellement à des ajustements opérés dans 24 chapitres du budget (97,1 millions de dollars), notamment 6,3 millions de dollars au chapitre premier (Politique, direction et coordination d’ensemble), 16,4 millions au chapitre 2 (Affaires de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social et gestion des conférences), 10,8 millions au chapitre 12 (Commerce et développement), 4,5 millions au chapitre 13 (Centre du commerce international CNUCED/OMC), 3,7 millions au chapitre 16 (Contrôle international des drogues, prévention du crime et du terrorisme et justice pénale), 6,4 millions au chapitre 19 (Développement économique en Europe), 8 millions au chapitre 20 (Développement économique et social en Amérique latine et dans les Caraïbes), 8,1 millions au chapitre 23 (Droits de l’homme), 4,7 millions au chapitre 25 (Réfugiés de Palestine) et 15 millions au chapitre 28E [Administration (Genève)].  Cette augmentation est en partie compensée par une diminution nette de 47,9 millions de dollars à 18 autres chapitres du budget.  Pour les chapitres des recettes, le montant révisé est estimé à 601,3 millions de dollars, soit une augmentation de 8,3 millions. 


Le rapport note qu’au cours de la dernière décennie, le dollar des États-Unis n’a cessé de s’affaiblir par rapport au franc suisse et à l’euro, ce qui a entraîné pour le budget-programme des Nations Unies, qui est exprimé en dollars, approximativement 541,2 millions de dollars de dépenses supplémentaires aux taux approuvés dans les ouvertures de crédit initiales, révisées et définitives. 


L’Assemblée générale est invitée à prendre note du présent rapport, en particulier de la partie consacrée aux moyens possibles de protéger l’Organisation contre les fluctuations des taux de change et l’inflation. Elle est également invitée à approuver les prévisions de dépenses révisées pour l’exercice biennal 2010-2011, comme l’indique le paragraphe 5 du présent rapport, ainsi que les prévisions de recettes correspondantes, comme l’indique le paragraphe 76.


Second rapport du CCQAB sur l’exécution du budget-programme de l’exercice biennal 2010-2011 (A/66/611)


Le CCQAB recommande à l’Assemblée générale de prendre note du rapport du Secrétaire général, y compris les renseignements fournis sur les diverses solutions qui permettraient de protéger l’Organisation des fluctuations des taux de change et de l’inflation, sous réserve qu’il présente le rapport dont il est question au paragraphe 33 ci-dessus.  Il recommande également à l’Assemblée générale d’approuver les prévisions de dépenses révisées de l’exercice biennal 2010-2011 exposées au paragraphe 5 du rapport sur l’exécution du budget-programme, ainsi que le montant estimatif des recettes correspondantes, indiquées au paragraphe 76 du même document.


Budget-programme de l’exercice biennal 2012-2013


Modalités de financement et de soutien des missions politiques spéciales


Rapport du Secrétaire général sur l’examen des modalités de financement et de soutien des missions politiques spéciales ( A/66/340 ) et (A/66/583 )


Le Secrétaire général indique que, compte tenu de l’évolution du rôle de ces missions depuis une dizaine d’années, leurs modalités de financement et les ressources nécessaires à leur soutien présentent trois importants problèmes: Le budget-programme biennal n’est pas l’instrument le mieux adapté au financement des missions politiques spéciales; L’absence de mécanismes de financement clairement définis pour la période qui va de l’adoption d’un mandat à l’approbation du budget rend difficile le démarrage et l’expansion des nouvelles missions; La plupart des capacités de soutien dans lesquelles les missions politiques spéciales doivent puiser sont fournies par le Département des opérations de maintien de la paix, le Département de l’appui aux missions et le Centre de services mondial, qui ne sont pas financés par le budget-programme.


Le présent rapport propose des solutions, notant qu’aucune mesure ne peut résoudre tous les problèmes à la fois et que certains problèmes peuvent donner lieu à plusieurs solutions.  Les différentes options proposées dans le présent rapport visent toutes à créer un cadre de financement mieux adapté que le budget-programme aux fluctuations des besoins et au fonctionnement opérationnel des missions politiques spéciales, à faciliter la transition entre les différentes formes que peut revêtir la présence des Nations Unies sur le terrain au service de la paix (le passage d’une opération de maintien de la paix à une mission politique spéciale, par exemple), à combler les lacunes des mécanismes de financement du démarrage des missions et à gagner en efficacité en éliminant les obstacles qui empêchent ces missions d’avoir accès à un soutien du fait de leur mode de financement.


Les missions politiques spéciales sont actuellement au nombre de 31.  Leur coût a augmenté de façon exponentielle, comme les effectifs sur le terrain qui dépassent actuellement 4 000 civils, déployés pour la plupart dans des missions dotées de mandats multidimensionnels, souvent dans des conditions dangereuses. 

Les modalités de financement des activités de soutien du Siège présentent deux importantes lacunes.  La première tient au fait qu’une grande partie des capacités existantes requises pour soutenir les missions politiques spéciales est financée par le compte d’appui, dont l’usage est généralement réservé à l’appui des opérations de maintien de la paix.  La seconde réside dans le fait que le budget-programme biennal ne peut guère être adapté aux fluctuations des capacités de soutien requises résultant de l’évolution des activités des missions politiques spéciales.


Mission d’appui des Nations Unies en Libye


Rapport du Secrétaire général sur le financement de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (A/66/354/add.6)


Le montant net des prévisions de dépenses pour la Mission d’appui des Nations Unies en Libye pour une période d’un an se terminant au 31 décembre 2012 s’élève à 32 575 800 dollars (montant brut: 36 145 200 dollars).


L’équipe spéciale interinstitutions pour la Libye a été créée le 13 avril 2011 pour fournir au système des Nations Unies un cadre d’échange d’informations sur les activités en cours et préparer le futur engagement en Libye.  Sous la direction du Conseiller spécial pour la préparation de l’après-conflit en Libye, les départements et bureaux du Secrétariat et les organismes, fonds et programmes des Nations Unies, ainsi que la Banque mondiale et l’Organisation internationale pour les migrations, ont participé à un processus intégré d’évaluation préliminaire aux fins de la planification du relèvement en Libye après le conflit.


Le 16 septembre 2011, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2009 (2011) portant création de la MANUL, qui est mandatée pour épauler et soutenir les efforts faits par la Libye afin notamment de Rétablir l’ordre et la sécurité publics et promouvoir l’état de droit; Entamer une concertation politique sans exclusive, encourager la réconciliation nationale et lancer les processus constitutionnel et électoral.


Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS)


Rapport du Secrétaire général sur le budget de la Mission pour l’exercice allant du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012 (A/66/532)


Pour l’exercice allant du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012, le budget dont le montant s’élève à 738 266 500 dollars, couvre le déploiement de 166 observateurs militaires, 6 834 militaires, 900 membres de la Police des Nations Unies, 957 agents recrutés sur le plan international, 1 590 agents recrutés sur le plan national, 506 Volontaires des Nations Unies, 81 agents fournis par les gouvernements et 500 temporaires.


La corrélation entre le montant total des ressources demandées et l’objectif de la MINUSS pour l’exercice 2011-2012 est expliquée dans des tableaux du cadre de budgétisation axée sur les résultats, qui présentent une analyse par composante (consolidation de la paix et élargissement de l’autorité de l’État; atténuation des conflits et protection des civils; renforcement des capacités; droits de l’homme et appui


l’Assemblée générale est appelée à approuver la création d’un compte spécial pour la MINUSS, et d’ouvrir d’un crédit de 738 millions 266 500 dollars pour financer la Mission du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012; d’inscrire au compte spécial de la Mission un montant de277 millions 915 150 dollars prélevé sur les 482 millions 460 550 dollars mis précédemment en recouvrement à l’intention de la Mission des Nations Unies au Soudan, de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei et de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud.  Elle devrait décider aussi en sus de ces 277 millions 915 150 de mettre en recouvrement un montant de 460 millions 351 350 dollars pour la période allant du 9 juillet 2011 au 30 juin 2012. 


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur le financement de la MINUSS ( A/66/592 )


Le CCQAB recommande l’approbation des propositions du Secrétaire général, sous réserve des observations et recommandations ci-après.


Les nouvelles modalités de financement proposées visent à mettre en place un cadre budgétaire plus efficace pour les missions politiques spéciales et des mécanismes de soutien plus efficaces et transparents au Siège.  Il est également possible de conserver les modalités actuelles de financement des missions politiques spéciales et des capacités de soutien dont elles ont besoin.  Pour que l’accès aux services de soutien fournis par le Siège ne soit pas déterminé par le mode de financement, le compte d’appui pourrait être explicitement chargé de répondre aux besoins des missions politiques spéciales et être alimenté en proportion par le budget-programme.  On pourrait aussi créer un compte distinct pour les missions politiques spéciales.  De même, pour faciliter le démarrage des missions et les transitions entre elles, on pourrait accroître le volant budgétaire dont dispose le Secrétaire général ou bien autoriser les missions politiques spéciales à effectuer des prélèvements sur le Fonds de réserve pour le maintien de la paix ou sur les stocks stratégiques pour déploiement rapide.


Crédits ouverts au titre des opérations de maintien de la paix, 2010-2011

7 391 633

Budget des missions politiques spéciales, 2011

631 162

  Montant total pour les opérations de maintien de la paix et les missions politiques spéciales

8 022 795

Part des missions politiques spéciales


7,86%


Compte d’appui


363 811


Part des missions politiques spéciales dans le compte d’appui


28 595


Centre de services mondial


68 179


Part des missions politiques spéciales dans les dépenses du Centre de services mondial

5 359


Tribunal spécial pour la Sierra Leone


Rapport du Secrétaire général sur la Demande de subvention pour le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (A/66/563)


Ce rapport est soumis en application de la résolution 65/259 de l’Assemblée générale, par laquelle celle-ci a pris note du montant nécessaire pour financer les activités du Tribunal spécial pour la Sierra Leone jusqu’à sa fermeture, autorisé le Secrétaire général, à titre exceptionnel, à engager des dépenses d’un montant maximum de 9 millions 882 594 dollars afin de compléter les contributions volontaires au Tribunal pour la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2011, et a prié le Secrétaire général de lui faire rapport, à sa soixante-sixième session, sur l’application de ladite résolution.


Dans la lettre datée du 6 octobre 2010 qu’il a adressée au Président du Conseil de sécurité (S/2010/560), le Secrétaire général avait appelé l’attention du Conseil sur les difficultés de trésorerie rencontrées par le Tribunal, à savoir un déficit de 18,4 millions de dollars jusqu’à sa fermeture, et fait savoir que si le Conseil l’y invitait, il porterait la question à l’attention de l’Assemblée générale en vue de lui demander d’ouvrir des crédits pour le Tribunal. 


Ce rapport fait le point sur les activités du Tribunal et donne le montant estimatif des ressources nécessaires pour financer les activités du Tribunal, y compris une subvention pour la période allant de janvier à juillet 2012, à savoir 9 millions 66 400 dollars.  Cela représente une augmentation de 6 millions 709 650 dollars par rapport au montant de la subvention demandé pour les deux premiers mois de 2012, à savoir 2 millions 356 750 dollars.


L’Assemblée générale est invitée à approuver une subvention d’un montant pouvant aller jusqu’à 9 millions 66 400 dollars pour la période allant de janvier à juillet 2012, compte tenu du fait que, à la fin du mois d’octobre 2011, le solde des contributions volontaires était à zéro.  Le montant demandé dans le présent rapport serait ajusté si le Tribunal bénéficiait de nouvelles contributions volontaires.  Il est proposé d’imputer le montant demandé, soit 9 millions 66 400 dollars, sur les ressources prévues au titre des missions politiques spéciales pour l’exercice biennal 2012-2013.


Financement du Conseil des droits de l’homme


Rapport du Secrétaire général sur le financement des dépenses imprévues et extraordinaires découlant des résolutions et décisions adoptées par le Conseil des droits de l’homme (A/66/558)


Dans le cadre de l’examen des travaux et du fonctionnement du Conseil des droits de l’homme au terme de ses cinq premières années d’existence, l’Assemblée générale a jugé nécessaire de financer convenablement les dépenses imprévues et extraordinaires découlant des résolutions et décisions adoptées par le Conseil.  Comme il est impossible, en l’absence d’un mécanisme garantissant leur mise à disposition rapide dans le respect des règles et procédures pertinentes en vigueur à l’ONU, d’obtenir à brève échéance et selon un modus operandi viable, des ressources du budget ordinaire pour financer sans délai et de façon durable les dépenses imprévues et extraordinaires afférentes à des activités relatives aux droits de l’homme, l’Assemblée générale devrait déterminer l’option la plus appropriée, parmi celles qui sont proposées dans le présent rapport, pour parer à cette difficulté.


La première consiste à inclure dans le budget-programme des crédits destinés à financer la mise en place urgente de commissions d’enquête et de missions d’établissement des faits indépendantes rendue nécessaire par des résolutions et décisions du Conseil des droits de l’homme.  Cet arrangement nécessiterait l’ouverture de crédits supplémentaires d’un montant de 2 millions de dollars à inscrire au chapitre 24 (Droits de l’homme) du projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2012-2013 [A/66/6 (Sect. 24)].  Des directives claires devraient être formulées, qui définissent les critères applicables pour l’utilisation du montant en question, ainsi que des modalités et des conditions claires pour l’octroi de crédits additionnels.  La deuxième consiste en la constitution d’un fonds de réserve grâce au versement de quotes-parts additionnelles, un fonds de réserve d’un montant de 2 millions de dollars par exercice biennal.  La troisième consisterait à inclure, au premier paragraphe de la résolution de l’Assemblée générale sur les dépenses imprévues et extraordinaires, un alinéa distinct sur le financement des activités prescrites par le Conseil des droits de l’homme à concurrence de 2 millions de dollars par exercice biennal, soit porter à 9 millions de dollars par an le plafond de 8 millions de dollars mentionné au paragraphe 1 a) et ajouter les mots « et les engagements présentant un caractère d’urgence dans le domaine des droits de l’homme » après les mots « de la paix et de la sécurité ».


Incidences de décisions du Conseil des droits de l’homme


Rapport du Secrétaire général sur les incidences des résolutions et décisions adoptées par le Conseil des droits de l’homme ( A/66/586)


Les incidences financières des résolutions et décisions adoptées par le Conseil des droits de l’homme en 2010 et 2011 représentent un montant total de 23 millions 835 500 dollars, dont 10 millions 573 700 dollars se rapportent à l’exercice biennal 2010-2011 et 13 millions 261 800 dollars à l’exercice biennal 2012-2013.


Les dépenses supplémentaires d’un montant de 10 millions 573 700 dollars au titre de l’exercice biennal 2010-2011 viennent s’ajouter au montant de 12 millions 138 200 dollars correspondant aux incidences financières des activités de caractère durable pour lesquelles des ressources ont déjà été prévues dans le budget-programme de l’exercice biennal 2010-2011.


Comme le montant supplémentaire de 10 573 700 dollars, dont 3 millions 55 500 dollars au titre du chapitre 2 (Affaires de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social et gestion des conférences), 7 millions 498 100 dollars au titre du chapitre 23 (Droits de l’homme) et 20 100 dollars au titre du chapitre 28E [Administration (Genève)] du budget-programme de l’exercice 2010-2011, a déjà été financé au moyen, d’une part, d’une réaffectation des ressources existantes et, d’autre part d’un financement temporaire par des fonds extrabudgétaires.  C’est pourquoi, il faudrait l’imputer sur les crédits ouverts pour cet exercice, comme indiqué dans le deuxième rapport sur l’exécution du budget de l’exercice biennal 2010-2011.


En ce qui concerne l’exercice biennal 2012-2013, les dépenses supplémentaires d’un montant de 13 261 800 dollars prévues pour l’exercice biennal 2012-2013 au titre des nouvelles activités approuvées par le Conseil des droits de l’homme devraient être couvertes par des fonds de réserve.  Ce montant correspond au coût des six nouveaux postes qu’il est prévu de créer: un poste P-3 et un poste d’agent des services généraux (Autres classes) pour apporter un appui au Groupe consultatif, conformément à la résolution 16/21 (Réexamen des activités et du fonctionnement du Conseil des droits de l’homme); et 1 poste P-4, 1 poste P-3, 1 poste P-2/1 et 1 poste d’agent des services généraux (Autres classes), conformément à la résolution 17/4 (Les droits de l’homme et les sociétés transnationales et autres entreprises).


Rapport du CCQAB (A/66/7/add.20)


Pour l’exercice biennal 2012-2013, le CCQAB relève que, dans plusieurs cas, les dépenses additionnelles représentent des montants relativement modestes demandés au titre d’activités de courte durée, comme le montant de 70 400 dollars découlant de la résolution 18/3.  Le CCQAB est d’avis qu’il faut, avant de recourir au fonds de réserve, voir au préalable si ces dépenses peuvent être financées par le budget-programme pour 2012-2013.  S’agissant de la demande de deux postes additionnels sollicités au titre de la résolution 16/21 sur le réexamen des activités et du fonctionnement du Conseil des droits de l’homme pour aider le Groupe consultatif à sélectionner et à nommer les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales, le CCQAB est d’avis que les dépenses additionnelles concernent des fonctions qui sont de nature plus administrative que technique. Il recommande donc d’approuver la création d’un poste d’agent des services généraux et se prononce contre la demande d’un poste d’administrateur de la classe P-3.


S’agissant de la proposition de créer quatre postes (1 P-4, 1 P-3, 1 P-2 et 1 agent des services généraux) découlant de la résolution 17/4 pour aider le nouveau Groupe de travail sur la question des droits de l’homme et des sociétés transnationales et autres entreprises et le Forum sur les entreprises et les droits de l’homme placé sous la conduite du Groupe de travail, le CCQAB est d’avis que la charge de travail ne justifie pas tous les postes demandés.  C’est pourquoi, il recommande donc d’approuver la création d’un poste d’administrateur de la classe P-4, d’un de la classe P-2, d’un poste d’agent des services généraux et d’un emploi de temporaire pour un agent des services généraux, et se prononce contre la création d’un poste d’administrateur de la classe P-3 et d’un emploi de temporaire pour un administrateur de la classe P 3.


Dans le cadre de l’application de la résolution 18/6 relative à la promotion d’un ordre international démocratique et équitable, trois emplois de temporaire (autre que pour les réunions) sont demandés: un de la classe P-3 (24 mois), un de la classe P-3 (12 mois) et un de la catégorie des agents des services généraux (12 mois), le CCQAB estime que les fonctions envisagées devraient être confiées à un titulaire d’un poste P-3 (24 mois) et à un titulaire d’un poste d’agent des services généraux (12 mois).  Il recommande donc à l’Assemblée générale de ne pas ouvrir de crédit pour financer l’emploi de temporaire de la classe P-3 (12 mois).


MYANMAR


État présenté par le Secrétaire général sur les incidences budgétaires de la résolution A/C.3/66/L.55/Rev.1 ( A/C.5/66/10)


Le Secrétaire général est conscient de l’importance que revêt l’évolution récente de la situation au Myanmar depuis les élections de novembre 2010.  L’Organisation des Nations Unies est déterminée à poursuivre une politique de vaste concertation avec le Gouvernement et le peuple du Myanmar reposant sur les trois piliers que sont l’aide politique et humanitaire et l’aide au développement.  Au cours de l’année écoulée, le Conseiller spécial du Secrétaire général s’est rendu à trois reprises au Myanmar à l’invitation du Gouvernement: en novembre 2010, à la suite des élections et de la libération de Daw Aung San Suu Kyi; en mai 2011, à la suite de la création du nouveau Gouvernement civil et de l’annonce d’un programme de réformes par le Président Thein Sein; et en novembre 2011, à la suite des nouvelles mesures prises pour mettre en œuvre les réformes et favoriser le dialogue national et la réconciliation.


Malgré l’évolution positive récente de la situation, les défis que doit relever le Myanmar sur les plans politique et humanitaire et sur le plan des droits de l’homme demeurent.  Tout aussi préoccupante est la persistance de tensions et d’hostilités avec certains groupes armés ethniques.  Le maintien en détention des prisonniers politiques continue de préoccuper profondément l’ONU et la communauté internationale.  Les tensions et les attentes inhérentes aux situations de transition, si elles ne sont pas correctement gérées, risquent d’exacerber au lieu de résoudre les problèmes.


Il importe, par conséquent, que l’Assemblée générale continue d’appuyer la mission de bons offices du Secrétaire général afin d’aider le Gouvernement et les autres parties prenantes à faire fond sur les possibilités d’aboutir à plus de démocratisation et à une plus grande réconciliation nationale au moyen d’un processus politique sans exclusive.  Les États Membres ont tous intérêt à ce qu’aboutisse le processus en cours vers une véritable transition, qui puisse contribuer à la stabilité et au développement du pays.  Le programme de réforme et le processus de transition donnent au Myanmar et à la communauté internationale une chance de mieux se comprendre et offrent la possibilité de renforcer la coopération entre le Myanmar et l’ONU dans l’intérêt du peuple du Myanmar.


Rapport du CCQAB (A/66/7/Add.15)


Le CCQAB recommande à la Cinquième Commission d’informer l’Assemblée générale que, si elle adoptait le projet de résolution A/C.3/66/L.55/Rev.1, elle devrait autoriser un crédit d’un montant net de 1 millions 200 500 dollars (montant brut: 1 millions 358 100 dollars) pour permettre au Secrétaire général de poursuivre ses bons offices au Myanmar pendant la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2012.  Le CCQAB attire l’attention sur le fait que ces dépenses seraient imputées sur le crédit demandé pour les missions politiques spéciales au titre du chapitre 3 (Affaires politiques) du budget-programme de l’exercice 2012-2013, qui a déjà été soumis à l’Assemblée générale à sa présente session (voir A/66/354/Add.1 et Corr.1 et 2, ainsi que le rapport correspondant du Comité consultatif, A/66/7/Add. 12).


Le Comité consultatif espère que les voyages seront limités au strict nécessaire.  Il encourage le Bureau du Conseiller spécial à faire en sorte, dans toute la mesure possible, que les réunions soient organisées à New York dans l’objectif de réduire les frais de déplacement


Convention relative aux droits des personnes handicapées et Protocole facultatif s’y rapportant ( A/C.5/66/11)


Si l’Assemblée générale adopte le projet de résolution A/C.3/66/L.29/Rev.1, le Comité des droits des personnes handicapées se réunira à Genève pour une semaine supplémentaire en 2012 et en 2013, respectivement, afin d’examiner les rapports en retard.  Il en résultera un ajout au régime existant pour le Comité, qui tient actuellement deux sessions d’une semaine par an, et une augmentation de 50% de son temps de réunion.  Les frais supplémentaires liés à la prolongation d’une semaine du séjour à Genève des membres du Comité ainsi que ceux liés aux services de conférence, notamment l’interprétation dans les langues officielles et dans la langue des signes ainsi que la traduction et la publication de la documentation associée, y compris en braille, n’ont pas été prévus dans le programme de travail, et ne sont pas couverts par les demandes de crédits figurant dans le projet de budget-programme pour 2012-2013.


Rapport du CCQAB sur les incidences budgétaires du projet de résolution (A/C.3/66/L.29/Rev.1) ( A/66/7/Add.17)


Le CCQAB recommande que la Cinquième Commission informe l’Assemblée générale que, si elle adopte le projet de résolution A/C.3/66/L.29/Rev.1, des crédits additionnels d’un montant total de 2 millions 993 200 dollars devront être ouverts pour l’exercice biennal 2012-2013 au titre des chapitres 2 (Affaires de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social et gestion des conférences) (2 millions 770 800 dollars), chapitre 24 (Droits de l’homme) (213 600 dollars) et 29E [Administration (Genève)] (8 800 dollars).  Conformément aux procédures établies par l’Assemblée générale dans ses résolutions 41/213 et 42/211, ce montant serait à imputer sur le fonds de réserve.


OCÉANS


Rapport du Secrétaire général sur les incidences budgétaires de la résolution A/66/L.21 sur les océans et le droit de la mer ( A/C.5/66/12)


Pour l’exercice biennal 2012-2013, on prévoit que pour renforcer l’appui et l’assistance fournis à la Commission, la Division aura besoin de trois nouveaux postes pour étoffer ses capacités, à savoir : 1 spécialiste hors classe du Système d’information géographique (P-5), 1 juriste (P-4) et 1 assistant administratif et informatique [services généraux (Autres classes)].  On estime que les coûts liés au renforcement des effectifs de la Division, conformément aux paragraphes 63 et 64 du projet de résolution A/66/L.21, s’élèveront à 815 000 dollars au titre du chapitre 8 (Affaires juridiques) (537 000 dollars), du chapitre 29D (Bureau des services centraux d’appui) (192 100 dollars) et du chapitre 37 (Contributions du personnel) (86 700 dollars), qui seront compensés par l’inscription d’un montant identique au chapitre 1 des recettes (Recettes provenant des contributions du personnel) du projet de budget-programme pour l’exercice 2012-2013.


Ces ressources permettraient de couvrir les frais en personnel supplémentaires ainsi que les dépenses de fonctionnement connexes liées aux locaux, aux communications par réseaux commerciaux, aux fournitures, aux meubles et à l’équipement.  Une description des fonctions des postes est en annexe du projet de résolution.


Aucune ressource supplémentaire ne sera nécessaire pour les services de conférence des réunions prévues aux paragraphes 36, 66, 168, 208, 231 et 245 du projet de résolution dans la mesure où toutes ces réunions figurent déjà dans le calendrier des conférences et des réunions.


Rapport du CCQAB (A/66/7/Add.14)


Le Comité consultatif sur les questions administratives et budgétaires (CCQAB) ne voit pas d’objection à la création des trois nouveaux postes proposés.  Il espère que cette augmentation des effectifs permettra à la Division de renforcer l’appui qu’elle fournit aux États Membres et à la Commission et, ce faisant, contribuera à accélérer le traitement des demandes en attente d’examen.  Il recommande que la Cinquième Commission informe l’Assemblée générale que, si elle adopte le projet de résolution A/66/L.21, des ressources supplémentaires d’un montant brut de 815 800 dollars seraient requises, imputées sur le fonds de réserve et, de ce fait, nécessiteraient l’ouverture de nouveaux crédits pour l’exercice biennal.


Pouvoir discrétionnaire en matière de dépenses


Rapport du Secrétaire général sur le pouvoir discrétionnaire limité en matière de dépenses (A/66/570)


Dans sa résolution 60/283 de 2005, l’Assemblée générale avait autorisé le Secrétaire général, à titre expérimental, à disposer d’une certaine marge de manœuvre dans l’exécution des budgets pour les exercices biennaux 2006-2007 et 2008-2009, pour engager des dépenses jusqu’à concurrence de 20 millions de dollars par exercice biennal, au titre des postes et des objets de dépense autres que les postes, afin de faire face à l’évolution des besoins de l’ONU dans la réalisation des programmes et activités prescrits.  Cette latitude doit être exercée dans le respect d’un certain nombre de principes bien définis.  Par ce rapport, le Secrétaire général propose l’établissement d’un dispositif consacrant son pouvoir discrétionnaire limité en matière de dépenses, sous réserve de quelques modifications.


L’Assemblée générale est invitée à approuver la création d’un mécanisme instituant à titre permanent le pouvoir discrétionnaire limité en matière de dépenses et de porter l’autorisation de 20 à 30 millions de dollars, afin de faire face à l’évolution des besoins de l’Organisation dans la réalisation des programmes et activités prescrits ».  Il est aussi proposé que les dispositions du paragraphe 8 e) de la section III de la résolution 60/283 soient libellées comme suit: « Le pouvoir discrétionnaire ne pourra pas être exercé comme suite à des résolutions dans lesquelles elle a demandé l’application de décisions “dans les limites des ressources disponibles”, sauf dans les cas où les activités sont intersectorielles et ont une incidence sur de nombreux chapitres du budget ». Il est aussi proposé que les dispositions du paragraphe 8 g) de la section III de la résolution 60/283 soient libellées de la manière suivante: « L’autorisation sera appliquée avec l’assentiment préalable du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires lorsque le montant total utilisé dépassera 6 millions de dollars par an ».


Rapport du CCQAB (A/66/7/Add.18)


Le CCQAB souligne que ce pouvoir doit être exercé dans le respect des neuf principes énoncés par l’Assemblée générale dans sa résolution 60/283 (sect. III, par. 8).  Il estime que l’on gagnerait en cohérence si des critères plus précis étaient établis pour déterminer les activités qui devraient être financées par ce mécanisme afin de faire face aux nouveaux besoins qui peuvent apparaître pendant l’exercice biennal.


Par conséquent, le Comité est d’avis que l’exercice du pouvoir discrétionnaire limité doit être poursuivi à titre expérimental.  Il rappelle qu’il avait déjà fait valoir que le Secrétaire général n’offrait pas de justifications ou d’explications suffisantes à l’appui de sa demande de modification du dispositif pour le précédent exercice biennal (voir A/64/7/Add.18, par. 7).  Il estime que la demande à l’examen n’apporte pas d’éléments ou d’arguments nouveaux à l’appui des modifications proposées concernant le pouvoir discrétionnaire limité, notamment la demande de relever de 20 à 30 millions de dollars le montant des dépenses que le Secrétaire général peut engager en vertu de son pouvoir discrétionnaire et celle de porter à 6 millions de dollars par an et non plus par exercice biennal le plafond des dépenses qu’il peut engager sans l’assentiment préalable du Comité.


Le Comité fait remarquer que l’usage qui en a été fait au cours de l’exercice biennal ne semble pas indiquer que la limite actuelle de 20 millions de dollars soit insuffisante.  On ignore aussi pourquoi il est nécessaire de modifier le plafond des dépenses que le Secrétaire général est autorisé à engager en vertu de ce pouvoir discrétionnaire sans le consentement préalable du CCQAB, qui est actuellement de 6 millions de dollars par exercice biennal.


Compte tenu de ces observations, le Comité consultatif recommande que l’expérience relative à l’exercice par le Secrétaire général du pouvoir discrétionnaire limité selon les dispositions en vigueur, sans les modifications proposées, se poursuive pendant l’exercice biennal 2012-2013.  Il recommande également à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante-huitième session, un rapport sur les questions évoquées. 


Financement de l’opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI)


Rapport du Secrétaire général sur le Budget de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire pour l’exercice allant du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012: crédits additionnels (A/66/529)


L’Assemblée générale est appelée à ouvrir un crédit de 165 735 000 dollars aux fins du fonctionnement de l’ONUCI pour l’exercice annuel allant 1er juillet 2011 au 30 juin 2012, en plus du crédit d’un montant de 486 726 400 dollars déjà ouverts.  Ces crédits additionnels couvrent le déploiement de 2 335 membres des contingents militaires, 145 policiers des Nations Unies, 20 membres d’unités de police constituées, 34 membres du personnel recruté sur le plan international, 9 membres du personnel recruté sur le plan national, 26 membres du personnel temporaire recruté sur le plan international, 19 membres du personnel temporaire recruté sur le plan national, 177 Volontaires des Nations Unies et 26 membres du personnel fourni par des gouvernements.


Dans sa résolution 65/294, l’Assemblée générale a initialement ouvert, au titre de l’exercice allant du 1er juillet 2011 au 30 juin 2012, un crédit de 486 millions 726 400 dollars pour les activités de l’ONUCI.  Des crédits additionnels d’un montant brut de 165 735 000 dollars (montant net: 164 millions 913 300 dollars) sont demandés aux fins de l’exécution du mandat établi par le Conseil de sécurité dans sa résolution 2000 (2011).


Présentation et débat général


M. FRANCESCO PRESUTTI, membre de la délégation de l’Union européenne, a rappelé que l’Union européenne avait demandé à plusieurs reprises des prévisions budgétaires réalistes pour les missions politiques spéciales.  L’Union européenne, qui a pris note des différentes options proposées par le Secrétaire général, souhaite les examiner de manière approfondie au cours des séances informelles pour déterminer les incidences administratives, les coûts et les risques, ainsi que les avantages concernant chaque option.  Rappelant que les missions politiques spéciales font partie du budget ordinaire de l’ONU, le délégué a estimé qu’avant de prendre une décision importante sur cette question, la Cinquième Commission devrait mieux comprendre la portée des questions dont elle est saisie.  M. Presutti a réaffirmé qu’aucune proposition liée à la réforme du processus budgétaire ne devrait être examinée séparément.  Toute mesure visant à placer les missions politiques spéciales au titre des budgets annuels des opérations de maintien de la paix créerait des obligations financières inégales entre les États Membres, en raison de la capacité de payer que l’Union européenne considère comme inacceptable. 


L’intervention de M. PIERRE HAGMANN (Suisse), qui s’exprimait également au nom du Liechtenstein, a mis l’accent sur les solutions qui pourraient être apportées aux trois déficiences identifiées dans le rapport du Secrétaire général sur le financement des missions politiques spéciales.  M. Hagmann a réaffirmé que sa délégation était attachée à l’amélioration du système budgétaire en général et a souhaité que le financement des missions politiques spéciales soit assuré par le biais de mécanismes budgétaires alternatifs.  « Leur volatilité, leur durée imprévisible et les nombreuses demandes séparées qu’elles soumettent pour obtenir un supplément budgétaire nuisent à la stabilité et à la prévisibilité du budget ordinaire », a-t-il estimé, en ajoutant que le cadre biennal du budget n’était pas approprié car il n’offre pas la flexibilité suffisante.  À cet égard, il s’est félicité de la recommandation faite par le CCQAB.  S’agissant de l’absence de mécanismes de financement clairs pour le démarrage et l’élargissement des missions politiques spéciales, la Suisse et le Liechtenstein partagent l’analyse du Secrétaire général qui propose un accès pour ces missions au fonds de réserve pour le maintien de la paix ainsi qu’aux stocks stratégiques pour le déploiement rapide, a-t-il dit.  Par ailleurs, le représentant a estimé qu’on peut améliorer l’accès aux capacités de soutien pertinentes de l’ONU.  La situation actuelle encourage les doubles emplois avec ce qui est réalisé par les opérations de maintien de la paix alors qu’il serait souhaitable d’explorer les moyens de développer des synergies, a noté le délégué.  Sa délégation regrette qu’un sujet aussi important et complexe ne soit traité qu’en fin de session et demande à ce que la Cinquième Commission consacre davantage de temps à l’examen de cette question pour que l’Assemblée générale puisse comprendre les avantages et les inconvénients des différentes options proposées par le Secrétaire général et prendre une décision sur la base des informations et clarifications nécessaires.


M. LUIS-ALFONSO DE ALBA (Mexique) a souligné l’urgence de trouver d’autres solutions de financer les missions politiques spéciales pour faire face à l’augmentation de leur taille, de leurs capacités et de leursresponsabilités.  Il a rappelé que le budget de ces missions était passé d’un crédit initialde 86 millions de dollars dans le budget biennal 2000-2001 à un montantrévisé de 1,2 milliard de dollars dans le budget biennal 2010-2011.   Il a précisé qu’il n’yavait pas d’équivalent en matière d’augmentation budgétaire dans d’autres départements de l’ONU.  Ces missions ne devraient plus être financées par le budget ordinaire mais plutôt de la même manière que les missions de maintien de la paix en les dotant d’un budget annuel, qui couvrirait la période allant du 1er  juillet au 30 juin de l’année suivante.  Il a rappelé que ces missions politiques spéciales participaient au maintien de la paix et à la sécurité ainsi qu’à la stabilité au même titre que les opérations de maintien de la paix.  Il a précisé que sur les 31 missions politiques spéciales, uneseule avait été créée par l’Assemblée générale, alors que toutes les autres avaient étécréées par le Conseil de sécurité.  Dans la mesure où l’Assemblée générale n’intervient que sur les questions administratives liées à ces missions, elles ne devraient plus être financées au titre du budget ordinaire. 


M. STEPHEN L.LIEBERMAN (États-Unis) a estimé que des amendements techniques aux dispositions administratives et financières existantes pour le financement des missions politiques spéciales suffiraient pour remédier aux problèmes soulevés par le Secrétaire général dans son rapport.  Rappelant qu’aujourd’hui, les 30 missions politiques spéciales représentent environ 20% du budget ordinaire de l’ONU, le délégué a averti que les propositions du Secrétaire général risquaient d’entraîner des changements fondamentaux, et d’affecter ainsi une partie importante des dépenses de l’ONU.  De l’avis de sa délégation, une décision de cette importance exige qu’au préalable, les délégations examinent de manière approfondie les incidences et avantages des différentes options présentées par le Secrétaire général.


M. REN YISHENG(Chine) a regretté la parution tardive des rapports relatifs à une question aussi importante que le financement des missions politiques spéciales.  Il a souligné qu’il était nécessaire de renforcer la discipline budgétaire, le contrôle et l’efficacité des missions politiques spéciales.  Une seule mesure ne suffira pas à régler tous les problèmes et c’est la raison pour laquelle plusieurs options doivent être envisagées, a fait remarquer le représentant de la Chine.  La création d’un compte spécial pour le financement des missions politiques spéciales ne résoudra pas tous les problèmes liés à leur financement, a-t-il dit.  Le représentant a déclaré ne pas comprendre pourquoi le CCQAB propose la création de ce compte spécial avant qu’un certain nombre de problèmes ne soient réglés, en indiquant que son pays s’exprimera plus en détail sur ces problèmes au cours des consultations.


M. JORGE CUMBERBATCH (Cuba) a estimé que les propositions faites par le Secrétaire général pour répondre aux problèmes soulevés par les modalités actuelles de financement et d’appui aux missions politiques spéciales ne sont pas assez analytiques.  Le Secrétaire général propose des changements fondamentaux aux dispositions de financement actuelles sans tenir compte du problème de fond, a-t-il dit, en précisant que les plus grandes missions politiques spéciales, telles la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan(MANUA) et la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq(MANUI), devraient être considérées comme des opérations de maintien de la paix et être financées de la même manière.  Il a rappelé que le rapport du CCQAB formule des recommandations en ce sens.  Compte tenu de la complexité des propositions faites par le Secrétaire général et de la nécessité pour les délégations de les examiner de manière approfondie avant de se prononcer, le représentant a suggéré que la Cinquième Commission débatte de cette question lors de sa reprise de session.


M. VLADIMIR N. PROKHOROV (Fédération de Russie) a estimé que les options pour le financement des missions politiques spéciales présentées par le Secrétaire général dans son rapport présentaient des avantages et des inconvénients.  Il a estimé qu’à ce stade, il était impossible de dégager une conclusion en faveur d’une de ces propositions.  Il a regretté que le CCQAB ne présente pas de conclusions claires, ce qui rend plus difficile leur examen par les États Membres.  Il a souhaité que le financement des missions politiques spéciales continue d’être assuré par le budget ordinaire.  Sa délégation estime qu’il est inacceptable de changer le cycle de financement de ces missions politiques spéciales et s’oppose à toute proposition visant à les assimiler aux opérations de maintien de la paix, a-t-il dit.  Il n’est pas raisonnable d’examiner, simultanément, le financement des missions politiques spéciales et des opérations de maintien de la paix, a-t-il déclaré, en rappelant que la deuxième reprise de session de la Cinquième Commission sera consacrée au financement des opérations de maintien de la paix.  Le représentant s’est dit préoccupé par l’idée d’autoriser les missions politiques spéciales à accéder au Fonds de réserve pour le maintien de la paix alimenté par les États Membres pour garantir le financement, à temps, des besoins des opérations de maintien de la paix.  Sa délégation est prête à participer à un examen constructif sur la question inscrite à l’ordre du jour, a-t-il assuré, en souhaitant que l’on ne se retrouve plus dans la situation inacceptable de l’adoption du budget de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) où les États Membres ont été mis devant le fait accompli. 


Le représentant de l’Union européenne, M. Francesco Presutti, a reconnu l’importance de la question du financement de la mise en œuvre des décisions et des résolutions du Conseil des droits de l’homme.  Il a cependant regretté que cette question ait été présentée si tardivement dans la session plénière et que les États Membres n’aient pas eu le temps nécessaire pour étudier le rapport du CCQAB.  Rappelant que le Secrétaire général a fait trois propositions pour remédier aux problèmes soulevés par cette question, le représentant est également revenu sur le fait que le rapport du CCQAB fait état de l’existence d’un mécanisme à cet effet, lequel n’aurait pas été utilisé.  Il s’est dit préoccupé par le fait que ce mécanisme n’a, à aucun moment, été mentionné dans l’examen de cette question plus tôt cette année et que le rapport du Secrétaire général n’y fait pas allusion.  Il est reconnaissant au CCQAB de s’être penché sur ce mécanisme existant et appuie sa recommandation qui invite le Secrétaire général à faire rapport à l’Assemblée générale sur l’utilisation de cette procédure. 


M. PIERRE HAGMANN, (Suisse) qui s’exprimait également au nom du Liechtenstein, a estimé que la situation qui prévaut depuis la création du Conseil des droits de l’homme en termes de financement des dépenses imprévues et extraordinaires, n’est ni satisfaisante, ni durable.  « Jusque-là, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme n’a pas pu disposer de ressources qui étaient spécialement allouées pour le financement des commissions d’enquête et des missions d’établissement des faits indépendantes créées par le Conseil des droits de l’homme », a remarqué le délégué.  Le Haut-Commissariat est ainsi contraint de réagir dans l’urgence et de manière ad hoc pour réaffecter temporairement des ressources inscrites pour d’autres activités au budget ordinaire, voire même recourir à des ressources extrabudgétaires, a-t-il poursuivi.  Il incombe aux États Membres de mettre en place un mécanisme de financement rapide, efficace et transparent dans le cadre du budget ordinaire de l’Organisation pour que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme puisse financer l’exécution des tâches imprévues et extraordinaires, a-t-il souligné. 


Sa délégation, qui a examiné les trois propositions concrètes faites par le Secrétaire général, se prononce en faveur de celle qui prévoit d’inclure la possibilité d’engager des dépenses pour des activités urgentes en matière de droits de l’homme, sur la même base que pour les activités liées à la paix et la sécurité.  À cet égard, M. Hagmann a noté que le CCQAB donnait une interprétation contradictoire de celle donnée par le Secrétaire général et du CCQAB concernant ce mécanisme et, en particulier, le fait que le CCQAB plaide pour le maintien du statu quo en évoquant un mécanisme existant qui n’aurait pas été utilisé et dont le fonctionnement, a-t-il dit, semble incertain. 


S’agissant des prévisions révisées à la suite des résolutions et décisions adoptées par le Conseil des droits de l’homme, le représentant a rappelé l’importance d’apporter le soutien financier nécessaire à la réalisation de ces décisions.  La première est la création du Cabinet du Président du Conseil des droits de l’homme.  Cette structure permettra au Président de disposer du soutien nécessaire à la réalisation de son mandat, a estimé le délégué.  La deuxième décision est la création d’un poste de rapporteur spécial pour la promotion de la vérité, de la justice, des réparations et des garanties de non récurrence.  Cette nouvelle procédure contribuera à la lutte contre l’impunité et permettra aux États de mieux remplir leurs obligations et sera un vecteur pour faire entendre la voix des victimes, a précisé le représentant.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a jugé impératif que la question du financement des besoins imprévus et extraordinaires du Conseil des droits de l’homme soit réglée de manière urgente.  Il s’est étonné de la volonté du Secrétaire général de modifier les modalités de financement existantes de ces dépenses imprévues et extraordinaires.  Le représentant de la Malaisie a souhaité que le mécanisme de financement actuel des activités liées aux droits de l’homme soit pleinement appliqué avant d’examiner d’autres modalités.  Les exigences en matière de responsabilité et de transparence doivent être pleinement respectées, a-t-il dit, en souhaitant que toutes les activités de promotion des droits de l’homme soient menées dans le respect de l’intégrité et de la souveraineté des pays dans lesquels ces activités ont lieu.


Le représentant de Cuba, M. JORGE CUMBERBATCH MIGUEN, a noté que, depuis la création du Conseil des droits de l’homme, on constate une tendance qui consiste à lui accorder des prérogatives qui sont du ressort des organes principaux de l’ONU.  Il reconnaît qu’il a fallu parfois réorienter certaines priorités du Conseil des droits de l’homme en termes de financement de ses activités, cependant il est d’avis que rien ne justifie un nouveau mécanisme de financement pour les dépenses imprévues et extraordinaires du Conseil.  La nouvelle lecture des rapports du CCQAB retient l’attention de Cuba qui rejette cette interprétation qui « contredit ses recommandations précédentes notamment celles relatives à la transparence budgétaire ».  Cuba ne peut donc pas souscrire aux propositions du Secrétaire général sans qu’il y ait eu, au préalable, une discussion approfondie et propose le statu quo en attendant d’avoir étudié ces propositions de procédures et de mécanismes financiers. 


M. ALVARO GERIANI (Uruguay) a regretté qu’un rapport aussi important et aussi sensible ne soit présenté qu’une semaine avant la fin de la partie principale des travaux de la Cinquième Commission.  Il a estimé que les missions urgentes ne peuvent être financées sur la base de fonds destinés à d’autres activités.  C’est pourquoi, il a souhaité la mise en place d’un mécanisme qui permette au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme de disposer de fonds disponibles pour envoyer sur le terrain des missions d’établissement des faits ou missions urgentes. 


Mme JULIE MEINICH JACOBSEN TAKAHASHI (Norvège) a réaffirmé l’importance d’un financement adéquat pour la mise en œuvre des décisions et résolutions du Conseil des droits de l’homme.  L’application de ces décisions urgentes impose des contraintes très lourdes et exige une flexibilité d’un point de vue financier au Conseil des droits de l’homme, a-t-elle souligné.  La représentante s’est dite surprise de noter que selon l’analyse que fait le CCQAB des options proposées par le Secrétaire général, il existe déjà un mécanisme pour le financement des dépenses imprévues et extraordinaires du Conseil des droits de l’homme.  Ce mécanisme, a-t-elle insisté, doit fonctionner de manière rapide et efficace et répondre aux besoins du Conseil.  Sa délégation, a-t-elle poursuivi, propose que la Cinquième Commission examine cette question au cours de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale.


Mme MANUELA UREÑA (Costa Rica) a regretté qu’un rapport aussi important sur le financement des dépenses imprévues liées à des décisions du Conseil des droits de l’homme ait été publié de manière tardive.  Elle a rappelé que les questions de la paix et de la sécurité, du développement et des droits de l’homme constituaient les trois piliers des activités de l’ONU.  Ces trois domaines d’activités se renforcent mutuellement mais demeurent distincts, a-t-elle fait remarquer.  Les ressources affectées à la paix et à la sécurité ne cessent d’augmenter et celles destinées au développement, au contraire, continuent de baisser, a-t-elle noté.  C’est pourquoi, elle a souhaité la création d’un fonds spécial pour financer les nouveaux mandats découlant des décisions du Conseil des droits de l’homme, notamment les activités présentant un caractère d’urgence.


M. SEBASTIAN DI LUCA (Argentine), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a mis l’accent sur l’importance des procédures et de la méthodologie budgétaires établies par la résolution 41/213 de l’Assemblée générale qui, a-t-il souligné, doivent être strictement respectées.  Le Groupe des 77 refuse toute tentative visant à remettre en cause le compromis qui avait été trouvé il y a plus de 20 ans pour l’actualisation des coûts qui, a rappelé le représentant, fait intégralement partie des procédures budgétaires.  Les délégations ne peuvent réinterpréter à leur guise l’application de cette résolution, a-t-il déclaré.  Pour le Groupe des 77, toute modification arbitraire de l’actualisation des coûts en vue de réaliser des « économies » se ferait au détriment de la mise en œuvre des mandats définis par les différentes sections budgétaires et saperait les priorités établies par l’Assemblée générale.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée: échec dans l’élection des juges du Mécanisme sur les fonctions résiduelles des Tribunaux spéciaux et réflexion sur le rôle de l’ONU dans la gouvernance économique

AG/11197

Assemblée: échec dans l’élection des juges du Mécanisme sur les fonctions résiduelles des Tribunaux spéciaux et réflexion sur le rôle de l’ONU dans la gouvernance économique

16/12/2011
Assemblée généraleAG/11197
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-sixième session

87e & 88e séances plénières – matin & après-midi


ASSEMBLÉE: ÉCHEC DANS L’ÉLECTION DES JUGES DU MÉCANISME SUR LES FONCTIONS RÉSIDUELLES DES TRIBUNAUX SPÉCIAUX

ET RÉFLEXION SUR LE RÔLE DE L’ONU DANS LA GOUVERNANCE ÉCONOMIQUE


L’Assemblée n’a pas été en mesure aujourd’hui d’élire les 25 nouveaux juges du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux internationaux.  Elle a par ailleurs réaffirmé avec insistance le rôle central du système des Nations Unies dans la gouvernance économique mondiale.


Le Mécanisme chargé d’assurer les fonctions dites résiduelles après la fermeture des Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda (TPIR) et pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) a été créé par la résolution 1966 adoptée le 22 décembre 2010 par le Conseil de sécurité.  Le Mécanisme est composé de deux divisions dont les dates d’entrée en fonctions, pour une période initiale de 4 ans, seront le 1er  juillet 2012 pour le TPIR et le 1er  juillet 2013 pour le TPIY. 


Son statut qui comprend 32 articles stipule qu’il succède aux Tribunaux « dans leur compétence matérielle, territoriale, temporelle et personnelle ».  Étant donné que les fonctions résiduelles sont sensiblement limitées, le Mécanisme sera une petite entité efficace à vocation temporaire. 


Aussi 35 candidats, dont deux Serbes et aucun Rwandais, ont-ils prétendu à l’un des 25 postes de juge.  Pour être élus, ils doivent obtenir la majorité absolue, établi à 98, compte tenu de la participation au vote du Saint-Siège.


Aujourd’hui, 26 juges ont obtenu cette majorité deux fois de suite, soit un de plus que le nombre de postes vacants.  L’Assemblée votera jusqu’à ce que 25 candidats et pas un de plus, obtiennent la majorité absolue.  Ce vote est prévu pour mardi 20 décembre.


Aujourd’hui, l’Assemblée a aussi examiné le rapport du Secrétaire général sur la gouvernance économique mondiale et le développement qui s’entend comme le rôle des institutions et processus multilatéraux dans la formulation des politiques, règles et règlements économiques mondiaux.   


Le constat est que les mécanismes de gouvernance actuels ne tiennent pas suffisamment compte de l’augmentation du nombre d’États-nations et de l’évolution des réalités économiques résultant notamment de l’importance accrue des pays émergents à économie de marché.


Or, la récente crise financière a mis en évidence la nécessité de renforcer la coordination internationale des politiques macroéconomiques et de clarifier le partage des responsabilités, indique le rapport. 


Dans ce contexte, quel est le rôle de l’ONU?  Toutes les délégations se sont accordées pour dire que l’Organisation a toute sa place dans la gouvernance économique mondiale puisqu’elle est le seul forum universel et inclusif.  Le rapport du Secrétaire général énumère d’ailleurs les propositions des États pour consolider cette place.


Mais, a tempéré le représentant de l’Union européenne, d’autres institutions multilatérales comme le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’OMC et le G-20 sans compter la société civile et le secteur privé, jouent un rôle complémentaire qu’il faut reconnaître. 


Son homologue du Royaume-Uni a présenté le rapport de son Premier Ministre intitulé « la gouvernance pour la croissance » qui appelle à un engagement plus renforcé et plus systématique entre le G-20 et l’ONU, car la vraie question, a renchéri le représentant de l’Union européenne, est de trouver l’équilibre entre légitimité et efficacité. 


Ce qu’il faut pour renforcer l’efficacité de l’ONU dans la gouvernance économique mondiale, c’est plus de cohérence et de coopération et une meilleure exploitation des avantages comparatifs de chaque institution multilatérale, a-t-il estimé.  Le représentant mexicain dont le pays prend la présidence du G-20 n’a pas dit autre chose.


Pour beaucoup, la Conférence Rio+20 de juin 2012, dont les thèmes sont l’économie verte et le cadre institutionnel du développement durable sera l’occasion de donner l’élan qu’il faut à la réforme de la gouvernance mondiale.    


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux, lundi 19 décembre 2011, à partir de 10 heures pour examiner les recommandations de sa Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.


RÔLE CENTRAL DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES DANS LA GOUVERNANCE MONDIALE


Rapport du Secrétaire général sur la gouvernance économique mondiale et développement (A/66/506*)


Le rapport entend par « gouvernance économique mondiale », le rôle des institutions et processus multilatéraux dans la formulation des politiques, règles et règlements économiques mondiaux.  Il constate, après consultations des États Membres, que les mécanismes de gouvernance actuels ne tiennent pas suffisamment compte de l’augmentation du nombre d’États-nations et de l’évolution des réalités économiques résultant notamment de l’importance accrue des pays émergents à économie de marché.


Or, la récente crise financière a mis en évidence la nécessité de renforcer la coordination internationale des politiques macroéconomiques et de clarifier le partage des responsabilités.  L’efficacité de la gouvernance mondiale revêt une importance cruciale pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et la mise en œuvre du cadre de développement de l’après-2015.


Aujourd’hui, l’ONU tire sa légitimité du fait qu’elle est réellement universelle et sans exclusive mais cette caractéristique qui confère une voix à chaque pays est perçue par beaucoup comme un obstacle qui l’empêche de prendre des décisions en temps opportun face à des questions pressantes.


Ces dernières années, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont mis en œuvre d’importantes réformes visant à remédier aux déséquilibres de la répartition des voix et de la représentation mais la plupart des pays en développement estiment que ces mesures ne suffisent néanmoins pas à assurer une représentativité adéquate.


À l’Organisation mondiale du commerce (OMC), toutes les grandes décisions sont habituellement prises par l’ensemble des membres par consensus mais certaines délégations s’inquiètent de ce que les réunions informelles à huis clos (« Green Room » meetings) ne soient ni transparentes ni régies par des règles claires en matière de représentation.


Parmi les propositions de réforme récentes, une préconise en lieu et place du Conseil économique et social (ECOSOC), la création d’un conseil mondial de coordination économique de statut équivalent à celui de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.  Une autre proposition suggère que l’ECOSOC conserve sa composition actuelle mais renforce son impact politique, en se réunissant chaque année au niveau des chefs d’État et de gouvernement.  Ces sommets pourraient être complétés par des réunions ministérielles qui rassembleraient surtout les ministres de l’économie, des finances et des autres secteurs concernés.


Une troisième proposition appelle à réduire la composition de l’ECOSOC et à constituer un forum mondial des dirigeants en son sein.  Et enfin, une quatrième proposition suggère de charger le Bureau de l’Assemblée générale de remplir les fonctions de comité de coordination pour la gouvernance économique mondiale et de se réunir à ce titre au sommet au moins une fois par an, au moment de l’ouverture du débat général annuel.


Les mesures ciblées proposées par le rapport peuvent être réparties entre trois types selon qu’elles visent à améliorer le fonctionnement des organes et organes subsidiaires compétents de l’ONU; à promouvoir l’efficacité et la coordination au niveau interinstitutionnel et au niveau opérationnel; et à renforcer la crédibilité et la notoriété de l’ONU.


Dans les recommandations, le rapport préconise que l’ONU et le G-20 s’emploient en permanence à garantir la complémentarité de leurs objectifs et que les institutions et arrangements régionaux soient mieux intégrés dans le cadre de gouvernance économique mondiale.


Déclarations


M. MOHAMMED LOULICHKI, Vice-Président de l’Assemblée générale, au nom du Président, a indiqué que ce débat intervenait à un moment où le monde économique est plus que jamais interconnecté et interdépendant.  Les institutions de la gouvernance économique mondiale ont été créées il y a plus de 60 ans et sont maintenant obsolètes, a-t-il estimé.  Si les institutions de Bretton Woods ont pris des mesures importantes pour répondre à leurs propres insuffisances et manquements, la dernière crise économique et financière a souligné la nécessité d’aller plus loin, a-t-il dit. 


La gouvernance économique mondiale souffre d’insuffisances graves concernant sa légitimité, son efficacité et sa cohésion.  La coordination des politiques économiques et financières nécessite d’être renforcée, et il faut des approches plus efficaces pour traiter de la volatilité des prix de l’énergie et des aliments ainsi que des risques posés par les changements climatiques. 


Nous devons trouver des solutions aux problèmes du commerce multilatéral, des migrations, de la dette souveraine et de la coopération fiscale, a dit le Vice-Président.  L’ONU demeure le seul forum véritablement universel et inclusif et pourtant, a-t-il dit, elle reste marginalisée dans les domaines clefs de la gouvernance économique et est accusée de ne pas être suffisamment comptable de ses actes par rapport aux engagements pris lors des sommets et conférences.  Le Vice-Président a demandé aux États de lire attentivement les propositions présentées dans le rapport du Secrétaire général. 


M. IOANNIS VRAILAS, Union européenne, a affirmé qu’une bonne gestion financière et une discipline budgétaire sont les éléments centraux d’un fonctionnement efficace du système de l’ONU et de sa viabilité.  L’Union européenne est fermement attachée à un multilatéralisme où les Nations Unies sont au centre.  Renforcer l’ONU par un financement efficace et prévisible, conforme à la capacité réelle des pays à payer, est la priorité des priorités.  Pour l’Union européenne, l’examen des activités opérationnelles de développement, l’année prochaine, sera l’occasion de les rendre plus pertinentes et plus efficaces.


Quant à Rio+20 dont les thèmes sont l’économie verte et le cadre institutionnel du développement durable, ce sera l’occasion de donner l’élan qu’il faut à la réforme de la gouvernance du développement durable.  S’agissant du pilier « environnement », l’Union européenne continue de défendre un renforcement du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et sa transformation en une agence spécialisée. 


L’Union européenne, a poursuivi le représentant, continuera à travailler pour renforcer la voix des économies émergentes et des pays en développement, y compris les pays les moins avancés, au FMI, à la Banque mondiale et dans les autres institutions internationales.  L’ONU est sans aucun doute le forum mondial le plus universel, a-t-il admis.  Mais, a-t-il tempéré, d’autres institutions multilatérales comme ces derniers et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’OMC et le G-20 sans compter la société civile et le secteur privé, jouent un rôle complémentaire qu’il faut reconnaître. 


Ce qu’il faut pour renforcer l’efficacité de l’ONU dans la gouvernance économique mondiale, c’est plus de cohérence et de coopération et une meilleure exploitation des avantages comparatifs de chaque institution multilatérale.  L’Union européenne se félicite donc des appels à un engagement renforcé entre l’ONU et le G-20 car la vraie question est de trouver l’équilibre entre la légitimité, l’efficacité et la cohérence. 


L’Union européenne se félicite du rôle du G-20 dans les domaines de la croissance et de l’emploi, la mise en place d’un système monétaire international plus résilient, la lutte contre le protectionnisme et la contribution à l’Agenda mondial du développement, a conclu le représentant.


M. PAUL SEGER (Suisse) a estimé qu’à la lumière de la crise récente, la communauté internationale se devait de renforcer la gouvernance économique mondiale.  Quand bien même le système des Nations Unies joue un rôle central dans la gouvernance économique mondiale, force est de constater qu’il n’a pas répondu à toutes nos attentes, a-t-il dit, appelant à éviter tout chevauchement des efforts au sein même de l’ONU, et à intensifier les réformes pour améliorer sa gestion et sa cohérence.  Le Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS) comble certes d’importantes lacunes, mais ne réalise pas encore pleinement son potentiel en matière de gouvernance économique mondiale, a-t-il estimé. 


Le représentant a aussi appelé les Nations Unies à renforcer leur coopération avec des organisations internationales et régionales, notamment avec d’importants acteurs informels comme le G-20.  Du fait, le G-20 influence plus que jamais les priorités et la définition des mandats des organisations internationales.  Il importe donc que ces mandats gagnent en transparence et soient explicitement approuvés par les organes directeurs correspondants, a-t-il déclaré.  Il a enfin souligné que la gouvernance mondiale n’était pas une notion abstraite mais un terme qui se référait à des problèmes spécifiques, qui affectent l’existence de tous. 


Mme KOK LI PENG (Singapour), intervenant au nom du Groupe pour la gouvernance mondiale, a estimé que les initiatives multilatérales qui établissent des normes ayant un impact direct sur les pays qui n’en sont pas membres devaient se faire dans un format inclusif et transparent.  Il s’est dit partisan d’une plus grande coopération entre le G-20 et le système de l’ONU et a défendu la pratique de la « géométrie variable » qui permet la participation des non-membres du G-20.  De son avis, nonobstant les importantes contributions du G-20 à la gouvernance économique mondiale, le système de l’ONU doit en demeurer la pierre angulaire et être complété et renforcé par le G-20.


Intervenant ensuite à titre national, Mme Kok a affirmé que le G-20 n’avait pas la légitimité dont jouit l’ONU et ne pouvait s’y substituer. Il a néanmoins estimé que le système onusien devait être renforcé afin de permettre à l’ONU de maintenir son rôle central dans la gouvernance mondiale.  Il a insisté sur l’importance d’améliorer les méthodes de travail de l’ONU, en introduisant, notamment une culture plus importante de reddition des comptes et d’innovation. 


Il faut abandonner la manière obsolète de gérer les choses, éliminer le gaspillage et revigorer le personnel, a précisé le représentant, pour qui une plus grande cohérence politique dans l’ensemble du système onusien s’impose.  Pour s’assurer que le rôle de prise de décisions et d’établissement des normes de cette institution universelle ne soit pas supplanté, a-t-il ajouté, les États Membres doivent s’atteler de manière sérieuse à la réforme du système.  Nous n’avons peut-être pas l’agilité du G-20 ou l’expertise d’un organe tel que l’OMC mais nous incarnons la volonté et la légitimité politiques, a-t-il affirmé.


M. LUIS ALFONSO DE ALBA (Mexique) a réaffirmé l’attachement de son pays au rôle central des Nations Unies dans la gouvernance économique mondiale, et a estimé à cet égard que le renforcement du Conseil économique et social était indispensable.  Le Mexique, qui prend également la présidence du G-20, a l’intention de pousser des réformes dans le système économique et financier international, prenant en compte les attentes des pays en développement.  La sortie de la crise de 2008-2009 a montré que la coordination entre pays développés et pays en développement devait être promue pour bâtir une économie mondiale durable, a-t-il souligné. 


Il a présenté les priorités de la présidence mexicaine du G-20, à savoir le rétablissement de la stabilité économique pour relancer la croissance, l’abandon du protectionnisme, le renforcement du rôle du FMI, la lutte contre la famine, particulièrement dans la corne de l’Afrique, et la promotion d’une croissance verte.  Le Mexique tentera également de contribuer à ces objectifs, a expliqué le représentant, en assurant le suivi et la cohérence des travaux du G-20 qui doivent s’orienter vers des résultats concrets.


M. DIMITRY I. MAKSIMYCHEV (Fédération de Russie) a souligné qu’afin d’assurer un rôle central à l’ONU dans la gouvernance économique mondiale, il lui faudrait sans aucun doute s’adapter, tout en conservant l’intégrité des principes « sacrosaints » de la Charte.  La Fédération de Russie estime que l’ECOSOC est l’organe fondamental pour évaluer et suivre les domaines économiques et financiers.  Une réforme pourrait éroder son efficacité et se révéler superflue, a-t-il expliqué, appelant plutôt à mieux exploiter son potentiel. 


Le représentant a en revanche appelé à poursuivre les réformes des institutions de Bretton Woods et jugé prioritaire d’élargir un dialogue constructif entre l’ONU et les nouvelles grandes alliances, notamment le G-20 et certains groupes régionaux, afin de parvenir à une meilleure coordination des efforts entrepris.  M. Maksimychev a d’ailleurs rappelé qu’au cours du Sommet de Cannes, les dirigeants du G-20 avaient décidé de développer des contacts plus réguliers avec leurs partenaires, notamment les Nations Unies et la société civile.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a estimé qu’il était essentiel de renforcer davantage le mécanisme de suivi intergouvernemental pour le financement du développement.  Même si le mécanisme adopté par l’ECOSOC en 2009 était une mesure positive, a-t-elle observé, il n’est pas à la hauteur de la tâche.  Elle a ensuite réclamé la création d’une commission sur le financement du développement afin de répondre aux préoccupations des pays en développement.  Elle a également appelé à la cohérence du cadre institutionnel pour le développement durable afin de faciliter la mise en œuvre et d’améliorer l’intégration des trois piliers du développement durable.  Le Brésil, a-t-elle ajouté, pense que la Conférence de Rio doit être le point de départ d’un processus de réforme substantielle de l’ECOSOC pour le transformer en une entité intergouvernementale centrale pour le développement durable.


Pour que l’ONU maintienne sa place au cœur de la gouvernance mondiale, a poursuivi Mme Dunlop, son rôle essentiel en matière de paix et de sécurité doit être reconnu, d’où l’importance de faire aboutir le processus de réforme du Conseil de sécurité.  La représentante a appuyé l’élargissement des deux catégories de membres du Conseil afin d’éliminer la discordance entre une structure « dépassée » et la complexité du monde actuel.


M. STEFAN BARRIGA (Liechtenstein) a souligné que la communauté internationale se trouvait au cœur d’une période de réarrangement de l’architecture de la gouvernance économique mondiale.  Avec la crise économique et financière mondiale, l’économie mondiale a un besoin urgent et constant de trouver des solutions à de nombreux problèmes qui sont à la fois structurels et systémiques, a-t-il expliqué, soulignant la nécessité de réponses politiques rapides, inclusives et transparentes.  Si les Nations Unies sont le seul forum authentiquement légitime de prise de décisions, des groupes informels, tels que le G-20, ont fait la preuve de leur capacité à prendre des actions décisives en matière de politique économique et financière mondiale, a-t-il estimé.  En tant que membre du Groupe pour la gouvernance mondiale (3G), le Liechtenstein considère que ces deux acteurs sont pleinement compatibles et complémentaires.


Le représentant a néanmoins appelé le G-20 à faire des efforts plus systématiques pour réorienter ses initiatives en matière de politique mondiale vers les Nations Unies, dans le but de les mettre en œuvre et d’en garantir la légitimité.  Il a d’ailleurs déploré que la relation entre les Nations Unies et le G-20 ne figure pas dans la version finale révisée du rapport du Secrétaire général.  Enfin, M. Barriga a estimé qu’une expertise financière économique plus indépendante pourrait être utile pour servir de base factuelle aux discussions internationales sur la gouvernance économique mondiale.


Bien que la gouvernance économique mondiale ait connu des changements récemment, elle est toujours mal adaptée au nouveau paysage économique, a estimé M. WANG MIN (Chine), souhaitant une meilleure compréhension mutuelle et une meilleure coordination entre pays développés et en développement.  Les pays développés doivent tenir leurs engagements et leurs obligations, en prenant des mesures plus concrètes pour le développement, a-t-il dit, tandis que les pays en développement doivent, sur la base de leurs conditions nationales, assumer leurs responsabilités internationales. 


Les Nations Unies jouent un rôle irremplaçable dans les affaires internationales, a-t-il rappelé, et dans les circonstances actuelles, elles ont une place importante dans la gouvernance économique mondiale, en particulier dans le domaine du développement.  À cet égard, M. Wang a plaidé pour un renforcement de la fonction de coordination de l’ECOSOC.  Les organismes des Nations Unies doivent fournir une garantie internationale solide de coopération internationale en faveur du développement, et les institutions internationales, telles que la Banque mondiale et le FMI, doivent augmenter les ressources disponibles pour soutenir le développement, en particulier celui des pays les moins avancés.  Enfin, le représentant a appelé le G-20 à accorder une attention prioritaire au développement et a souhaité une issue équilibrée du Cycle de négociations de Doha.


M. OSAMA ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a estimé que les efforts collectifs de réforme des cadres internationaux de prise de décisions devaient avoir pour but de bâtir une architecture de gouvernance mondiale plus apte à faire face aux défis actuels et émergents et capable d’améliorer la « véritable participation » des pays en développement au processus de prise de décisions, notamment en matière de réforme du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.  Il a insisté sur la nécessité de veiller à la réforme de l’ECOSOC et d’améliorer, entre autres, la coordination et la coopération interagences afin de combler les écarts de mise en œuvre des engagements et de promouvoir la redevabilité et la transparence.


Le représentant a ensuite dit appuyer la proposition formulée par le Groupe des 77 et la Chine d’établir, en tant qu’organe subsidiaire de l’ECOSOC; une commission pour le financement du développement et un conseil mondial de coordination économique tel que préconisé par la Commission des experts présidée par le professeur Joseph Stiglitz.  Il s’est félicité des interactions entre le

G-20 et l’ONU, estimant néanmoins que le renforcement du rôle du G-20 exigeait la véritable participation des pays en développement au processus de prise de décisions, ceux des États d’Afrique notamment.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a estimé que la gouvernance économique mondiale souffrait d’insuffisances en matière de gouvernance et qu’une attention trop limitée, voir inexistante, était accordée aux questions d’une importance notable pour la coopération internationale.  Il a notamment évoqué l’absence d’un mécanisme approprié relatif à la régulation des marchés financiers et à la coopération internationale en matière d’impôts.  Il a réclamé l’instauration d’une procédure ouverte et transparente impliquant toutes les parties prenantes afin de décider de manière consensuelle de la marche à suivre. 


Les délibérations à venir doivent s’inspirer des propositions contenues dans le rapport du Secrétaire général.  Le représentant du Chili a également appelé les États Membres à coordonner leurs efforts avec les autres processus en cours, y compris la Conférence Rio+20.  M. Errázuriz a engagé les États Membres à travailler à une résolution qui établirait les paramètres appropriés pour un examen plus substantiel de cette question à la prochaine session.


Au cours du Sommet du G-20 qui s’est tenu à Cannes, Mme BARBARA HENDRIE (Royaume-Uni) a indiqué que son Premier Ministre, M. David Cameron, avait présenté un rapport sur la gouvernance mondiale intitulée « la gouvernance pour la croissance ».  Ce rapport se concentre sur des propositions pratiques en vue d’améliorer le G-20, les institutions avec lesquelles il travaille, comme le Conseil de la stabilité financièreet l’OMC, et plus largement la gouvernance mondiale.


Le rapport appelle à un engagement plus renforcé et plus systématique entre le G-20 et l’ONU, y compris la proposition du Groupe des Trois de régulariser les séances d’information et de consultation avec les États Membres.  Le Communiqué final du Sommet de Cannes a salué le rapport et surtout la recommandation selon laquelle le G-20 doit demeurer un groupe informel.  La représentante a dit attendre avec intérêt le suivi qui sera donné au rapport de son Premier Ministre, en espérant qu’il sera une contribution utile aux discussions sur la gouvernance économique mondiale.


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Le Comité préparatoire de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) élit un coprésident et deux vice-présidents

ENV/DEV/1252

Le Comité préparatoire de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) élit un coprésident et deux vice-présidents

15/12/2011
Assemblée généraleENV/DEV/1252
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité préparatoire de la Conférence

des Nations Unies sur le développement durable

Réunion extraordinaire - matin


LE COMITÉ PRÉPARATOIRE DE LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE DÉVELOPPEMENT

DURABLE (RIO+20) ÉLIT UN COPRÉSIDENT ET DEUX VICE-PRÉSIDENTS


Il autorise les organisations intergouvernementales accréditées auprès

du Sommet de Johannesburg de participer au processus préparatoire de Rio+20


Le Comité préparatoire de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) a élu par acclamation, ce matin, M. Kim Sook, de la République de Corée, Coprésident du Bureau de la Conférence, et MM. Bedrich Moldan, de la République tchèque, et Keith Christie, du Canada, aux postes de vice-présidents. 


Au cours d’une brève réunion extraordinaire, le Comité préparatoire a également décidé d’inviter les organisations intergouvernementales accréditées auprès du Sommet mondial pour le développement durable de participer au processus préparatoire de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable.


Cette brève réunion a été suivie d’une réunion informelle intersessions ouverte à tous, qui a pour mission de produire d’ici au mois de janvier 2012 un projet de document final concis et ciblé pour Rio+20, une compilation de 6 000 pages et 672 contributions provenant des États Membres, des grands groupes et de la famille du système des Nations Unies.


À cette réunion, qui était présidée par l’Ambassadeur John Ashe, d’Antigua-et–Barbuda, participaient le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales de l’ONU et Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, M. Sha Zukang, et le Coordonnateur exécutif des Nations Unies pour la Conférence sur le développement durable (Rio+20), M. Brice Lalonde.


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« L’exécution des mandats d’arrêt délivrés par la Cour pénale internationale mettra un terme aux crimes commis au Darfour », affirme son Procureur devant le Conseil

CS/10489

« L’exécution des mandats d’arrêt délivrés par la Cour pénale internationale mettra un terme aux crimes commis au Darfour », affirme son Procureur devant le Conseil

15/12/2011
Conseil de sécuritéCS/10489
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6688e séance – matin


« L’EXÉCUTION DES MANDATS D’ARRÊT DÉLIVRÉS PAR LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE METTRA

UN TERME AUX CRIMES COMMIS AU DARFOUR », AFFIRME SON PROCUREUR DEVANT LE CONSEIL


Les accusations du Procureur Moreno-Ocampo

sont nulles et non avenues, estime pour sa part le représentant du Soudan


Pour l’une de ses dernières interventions devant le Conseil de sécurité, avant son remplacement en juin 2012 par Mme Fatou B. Bensouda, M. Luis Moreno-Ocampo, Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), a demandé que les trois mandats d’arrêt délivrés à l’encontre du Président du Soudan, M. Omar Hassan Al-Bashir, de M. Ahmad Harun et de M. Ali Kushayb, pour crimes contre l’humanité commis au Darfour, soient exécutés.


« L’exécution des mandats d’arrêt mettra un terme aux crimes au Darfour », a expliqué le Procureur de la CPI, venu présenter son rapport en application de la résolution 1593 (2005), par laquelle le Conseil a décidé de déférer au Procureur de la CPI la situation au Darfour depuis le 1er  juillet 2002.


Demandant à ce que cette résolution soit respectée, M. Moreno-Ocampo a prévenu que les personnes recherchées pourraient commettre de nouveau des crimes contre l’humanité au Darfour.  « Les populations civiles du Darfour continuent d’être la cible de bombardements aériens, malgré les injonctions du Conseil », a-t-il affirmé, en estimant « qu’elles avaient besoin du soutien du Conseil ».


« Le monde sait où les fugitifs recherchés par la Cour se trouvent », a-t-il insisté, en précisant qu’ils occupent des postes officiels au Soudan.  Le Procureur a ajouté que la Cour devrait se prononcer dans les mois à venir sur le mandat d’arrêt lancé contre le Ministre de la défense, M. Abdel Raheem Hussein, pour son rôle dans les crimes qui auraient été commis au cours de la première période du conflit au Darfour.  « Ce sera une nouvelle occasion pour le Conseil d’élaborer une stratégie pour la mise en œuvre de la résolution 1593 », a-t-il dit, en soulignant que l’Union africaine et la Ligue des États arabes devraient jouer un rôle essentiel pour parvenir à une solution qui respecte l’autorité du Conseil et les décisions des juges.


Malgré l’obligation du Soudan de coopérer avec la CPI, qui découle de la résolution 1593, le Procureur a rappelé qu’en 2007, après la délivrance des mandats d’arrêt à l’encontre de M. Harun et M. Kushayb, le Président soudanais avait refusé de les mettre en œuvre, agissant au défi de l’autorité du Conseil.  Si la liberté de circulation du Président soudanais a été considérablement restreinte par les mandats d’arrêt lancés contre lui, il a néanmoins pu se rendre à la mi-octobre au Malawi, a relevé le Procureur de la CPI, qui a expliqué que ce pays avait refusé d’arrêter M. Al-Bashir, en prenant pour base légale de cette décision l’article 98 du Statut de Rome.


Or, la Chambre préliminaire I a, dans une décision du 12 décembre, conclu que l’article 98 du Statut de Rome ne s’appliquait pas en l’espèce et que le Malawi avait en conséquence agi en violation de son obligation de coopérer en n’arrêtant pas et en ne remettant pas à la Cour M. Al-Bashir, a précisé M. Moreno-Ocampo.  Il a ajouté que la Chambre avait rendu une décision similaire s’agissant de la non-coopération du Gouvernement du Tchad relative à la visite au début du mois d’août de M. Al-Bashir dans ce pays.  Le Procureur a ensuite détaillé les motifs permettant de croire que les trois personnes visées par les mandats d’arrêt délivrés par la CPI sont pénalement responsables des crimes commis contre l’humanité qui leur sont reprochés.  Il a ainsi rappelé que, lors de l’enquête de son Bureau sur les attaques menées par le Gouvernement du Soudan entre 2003 et 2005 contre les populations du Darfour, les preuves rassemblées avaient permis de montrer les rôles qu’ont joué dans ces attaques M. Ahmad Harun, alors Ministre d’État de l’intérieur, et de M. Ali Kushayb, Chef des milices Janjaouites.


Le 27 avril 2007, la Chambre préliminaire a délivré des mandats d’arrêt contre ces deux personnes, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, qui ont résulté « d’efforts coordonnés, entrepris sous la supervision d’une chaîne de hiérarchie claire, sur laquelle M. Harun avait autorité », a-t-il poursuivi.  Le Procureur a ensuite relevé que son Bureau avait identifié la responsabilité du Président du Soudan M. Al-Bashir dans le lancement des attaques, en donnant pour instructions à ses forces de « ne pas faire de prisonniers ni de blessés » et de laisser derrière elles une « terre brûlée ».  « Les intentions génocidaires du Président Al-Bashir étaient évidentes lorsqu’il avait refusé que les populations forcées de fuir leurs maisons soient assistées, en les condamnant à une mort certaine dans le désert », a-t-il martelé.


M. Hussein avait également joué un rôle dans les crimes commis par son subordonné, M. Harun, a déclaré le Procureur de la CPI.  Entre 2003 et 2005, M. Hussein était Ministre de l’intérieur et représentant spécial du Président au Darfour, avec toutes les prérogatives qui s’attachent à cette fonction, a-t-il expliqué.  « Les preuves montrent que M. Hussein, de son propre chef ou par le biais de M. Harun, a joué un rôle central dans la coordination des crimes commis, en mobilisant et déployant les milices Janjaouites en tant que Forces armées soudanaises, et en sachant que ces Forces commettraient de tels crimes », a-t-il assuré.  Le Procureur a ensuite précisé aux membres du Conseil que son Bureau poursuivait deux commandants de groupes rebelles, Abdallah Banda Abakaer Nourain et Saleh Mohammed Jerbo Jamus, pour l’attaque en septembre 2007 à Haskanita de la base de la mission de la paix déployée par l’Union africaine, faisant 12 victimes parmi les soldats de la paix.  « Leur procès devrait commencer en 2012 », a-t-il relevé.


Enfin, M. Moreno-Ocampo a ajouté qu’il n’y avait pas d’autre mandat d’arrêt requis ou en suspens.  « Il n’y a plus d’autre affaire à ce stade », a-t-il indiqué.  Le représentant du Soudan, M.Daffa-Alla Elhag Osman, réagissant aux propos du Procureur de la CPI, a rappelé que son pays n’était pas partie au Statut de Rome de la CPI.  Dès lors, il n’est « absolument pas » concerné par les procédures en cours au sein de cette juridiction, a-t-il précisé.  « Les accusations qui figurent dans le rapport du Procureur Moreno-Ocampo sont nulles et non avenues », a-t-il insisté, en ajoutant que le dernier rapport en date du Secrétaire général sur le Darfour, que le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous, avait présenté le 25 octobre dernier devant ce Conseil, faisait mention du recul des violences sur le terrain. 


« De quelle justice parle-t-on ici? », s’est interrogé le représentant, qui s’est dit confiant que le Conseil de sécurité ne tiendra pas compte de ces accusations qui, a-t-il dit, vont à l’encontre de la rationalité et du professionnalisme.  Concernant l’affaire Procureur c. M. Hussein, M. Osman s’est demandé si le Procureur allait émettre un mandat d’arrêt à l’encontre du Ministre de la défense d’un pays dont les forces sont confrontées à des rebelles armés mettant en péril la sécurité nationale.  « M. Moreno-Ocampo a passé sous silence la signature du Document de Doha pour la paix pour une raison très simple, c’est parce qu’au chapitre 5, intitulé ˝ Paix et réconciliation ˝, il insiste sur des mécanismes de règlement internes qui vont à l’encontre de la CPI », a-t-il déclaré.  « Le Soudan n’a pas adhéré au Statut de Rome parce qu’en vertu des dispositions de l’acte constitutif de la Cour, le Procureur de la CPI ne rend compte devant aucune autorité.  Ainsi, il n’offre aucune garantie d’intégrité professionnelle et d’impartialité », a accusé à son tour le représentant du Soudan.  Il a repris à son compte l’argument présenté par l’ancienne Secrétaire d’État américaine, Condoleeza Rice, qui, dans ses mémoires, souligne l’opposition du Président Bush à la CPI précisément parce que le Procureur ne rend compte à aucun gouvernement.  Avant de conclure sa déclaration, M. Osman a invoqué plusieurs sources, notamment l’organisation non gouvernementale « crédible » Médecins sans Frontières ou la Mission de l’Union européenne, selon lesquelles l’utilisation du terme de génocide ne s’appliquerait pas à la situation qui prévaut au Darfour.


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« L’adhésion à l’ONU n’est pas une provocation mais l’exercice d’un droit naturel » déclare l’Observateur palestinien au Comité des droits de son peuple

AG/PAL/1215

« L’adhésion à l’ONU n’est pas une provocation mais l’exercice d’un droit naturel » déclare l’Observateur palestinien au Comité des droits de son peuple

15/12/2011
Assemblée généraleAG/PAL/1215
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité pour l’exercice des droits

inaliénables du peuple palestinien                         

338e séance – après-midi                                   


« L’ADHÉSION À L’ONU N’EST PAS UNE PROVOCATION MAIS L’EXERCICE D’UN DROIT NATUREL » DÉCLARE L’OBSERVATEUR PALESTINIEN

AU COMITÉ DES DROITS DE SON PEUPLE


L’Observateur de la Palestine a assuré aujourd’hui devant le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien que les efforts de son pays, pour une pleine adhésion aux Nations Unies et à ses agences, ne relevaient pas d’une provocation mais au contraire, de l’exercice d’un droit naturel. 


Voir pour la première fois, le 13 décembre 2011, le drapeau palestinien flotter devant un bâtiment des Nations Unies, l’UNESCO*, ouvre la voie à un État palestinien reconnu partout au sein des Nations Unies et de la communauté internationale, a souligné M. Riyad Mansour. 


C’est le 31 octobre dernier que la Palestine a été admise à l’UNESCO par 117 voix pour, 14 voix contre et 52 abstentions, provoquant le gel de la contribution financière des États-Unis à cette agence des Nations Unies. 


Commentant aujourd’hui la Déclaration que le Quatuor** a publié hier après une visite à Jérusalem et demandant aux deux parties de renoncer à tout acte de provocation, l’Observateur a fermement affirmé que la Palestine, dans sa volonté de rejoindre la communauté des Nations, poursuivait un processus politique, totalement légal.  Ce sont les pratiques israéliennes qui sont, elles, des actes illicites et une provocation, a-t-il dénoncé. 


Il a pourfendu les actions punitives prises par Israël, après l’admission de la Palestine à l’UNESCO et a rappelé qu’aucun consensus sur une adhésion à l’ONU n’avait été trouvé au Conseil de sécurité, bien qu’une majorité de ses membres y soit favorable.  Un seul État y étant ouvertement opposé, a souligné M. Riyad Mansour. 


L’Observateur de la Palestine a rappelé que le Président Abbas est actuellement en visite dans les capitales européennes pour poursuivre le processus de consultation et convenir des mesures à prendre à l’avenir.  Il a noté que les autorités israéliennes n’avaient pas encore réagi à la proposition du Quatuor visant à ce que les deux parties préparent des propositions dans un délai d’un mois sur les questions liées aux frontières et à la sécurité. 


En début de séance, le Président du Comité, M. Abdou Salam Diallo, a souligné que le 30 novembre dernier, le Gouvernement israélien avait finalement débloqué les 100 millions de dollars de recettes fiscales palestiniennes retenues illégalement depuis le mois d’octobre. 


En revanche, depuis la dernière réunion du Comité, les autorités israéliennes ont continué d’approuver de nouvelles colonies de peuplement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.  Le Président du Comité a déploré des cas de violence quasiment quotidiens de la part de colons israéliens et, les informations émanant d’une coalition de 20 organisations non gouvernementales qui indiquent que la destruction de logements à Jérusalem-Est avait entraîné le déplacement de 1 000 Palestiniens en 2011, soit le double de l’année dernière. 


Le Comité a accueilli aujourd’hui chaleureusement l’Arabie saoudite comme nouvelle observatrice.  « Votre présence à nos côtés nous aidera à mettre en œuvre plus efficacement notre mandat, compte tenu de votre poids diplomatique au Moyen-Orient et dans le monde », a dit le Président, rejoint par l’Observateur de la Palestine.


Le Comité a aussi été informé des activités organisées par le Département de l’information dans le cadre de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le 29 novembre dernier, à New York mais aussi à Djakarta, Dar-es-Salaam, Moscou, Pretoria, Bakou et Mexico. 


Son Président a indiqué que serait organisé, au Caire les 6 et 7 février 2012, le Séminaire des Nations Unies sur l’assistance au peuple palestinien.  Cette manifestation, qui s’articulera autour de la question du coût de l’occupation israélienne, entend attirer l’attention sur le fait que cette occupation est l’obstacle majeur au développement socioéconomique de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, a expliqué M. Diallo. 


Enfin, il a invité les délégations à participer, le 19 janvier à New York, à un exposé sur les questions juridiques liées au logement, à la terre et à la propriété dans les territoires palestiniens, à l’initiative du « Norwegian Refugee Council ».


* Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture

** Le Quatuor est composé des États-Unis, de la Fédération de Russie, des Nations Unies et de l’Union européenne


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