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Le Comité des ONG recommande l’octroi d’un statut consultatif spécial à quinze ONG et prend note du retrait d’« Act of Life »

ECOSOC/6494-ONG/744

Le Comité des ONG recommande l’octroi d’un statut consultatif spécial à quinze ONG et prend note du retrait d’« Act of Life »

01/02/2012
Conseil économique et socialECOSOC/6494
ONG/744
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité chargé des organisations non gouvernementales       

Session ordinaire de 2012                                  

5e & 6e séances – matin & après-midi                        


LE COMITÉ DES ONG RECOMMANDE L’OCTROI D’UN STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL

À QUINZE ONG ET PREND NOTE DU RETRAIT D’« ACT OF LIFE »


Le Comité des ONG a poursuivi ses travaux, entamés hier, en recommandant au Conseil économique et social (ECOSOC) l’octroi d’un statut consultatif spécial à 15 autres ONG.  Il a aussi pris note du retrait de la demande de statut présentée par « Act of Life, Inc » etcomplété son Bureau en nommant M. Ish-Hurwitz d’Israël, à une de ses vice-présidences.


Au cours de cette deuxième journée, le Comité a reporté l’examen des demandes de 15 ONG dont les réponses sont toujours attendues depuis la précédente session et de 30 nouvelles demandes dans l’attente de précisions*.  Le Comité a ensuite dialogué avec « La Coalition mondiale contre la peine de mort », « Tomorrow’s peacekeeper Today », « Women Deliver, Inc » et « Chamber of Computer Logistics People Worldwide ».     


Le Comité peut recommander l’octroi du statut consultatif général, du statut consultatif spécial ou l’inscription sur la Liste.


Le statut consultatif général concerne les ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines d’action du Conseil économique et social.  Ces ONG sont autorisées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour du Conseil et de ses organes subsidiaires.


Le statut consultatif spécial concerne, quant à lui, des ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil.  Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.  L’inscription sur la Liste concerne les ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.


Le Comité des ONG poursuivra ses travaux demain jeudi 2 février à partir de 10 heures.   


*E/C.2/2012/R.2, E/C.2/2012/R.2/Add.1 à 18 et E/C.2/2012/R.3; E/C.2/2012/CRP.1 et E/C.2/2012/CRP.3


NOUVELLES DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF OU DE RECLASSEMENT (E/C.2/2012/R.2, E/C.2/2012/R.2/Add.1 à 18 et E/C.2/2012/R.3)


OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPECIAL OU RECLASSEMENT


- Pesticide Action Nexus Association (Éthiopie);

- Amizade Ltd (États-Unis);

- International Longevity Center Global Alliance, Ltd;

- International POPs Elimination Network (IPEN) (États-Unis);

- IRESC International Radio Emergency Support Coalition;

- Korean Assembly for reunion of Ten-million Separated Families;

- Kuwait Association for The Basic Evaluators for Human Rights;

- The Salamander Trust;

- Vojensky a spitalni Rad svateho Lazara Jeruzalemskeho – Bohemia;

- World Barua Organization (WBO);

- Yakutia? Our Opinion

- Agence pour le développement intégré au Congo

- Solidarité agissante pour le développement familial

- Voice of Change International

- Tomorrow’s peacekeeper Today 


Cette dernière ONG a obtenu sa recommandation après un dialogue avec les membres du Comité.   


DEMANDES DONT L’EXAMEN A ÉTÉ REPORTÉ DANS L’ATTENTE D’INFORMATIONS


Sur proposition de sa Présidente, le Comité des ONG a décidé de reporter l’examen des demandes des 15 ONG suivantes dans l’attente de renseignements sollicités lors de sessions antérieures:


-        Singapore Institute of International Affairs;

-        World Welfare Association;

-        Al-Mahdi Institute;

-        Catholic Fund for Overseas Development;

-        Forest Stewardship Council AC;

-        ICT for Peace Foundation;

-        International Public Organization "Sovereign Knightly Order of Christ the Savior;

-        Management Sciences for Health, Inc;

-        Mines Action Canada;

-        National Forum "Alternatives Practice Initiatives";

-        Network for North Korean Democracy and Human Rights;

-        Somali Women Civil War Survivors;

-        Stichting Spanda;

-        The Royal Society of Chemistry;

-        United Planet Corporation.


Le Comité des ONG a aussi décidé de reporter l’examen de la demande de TrustAfrica, après que le représentant du Maroc eut demandé des précisions sur cette ONG canadienne de promotion de la démocratie et du développement en Afrique.


Le Comité a également décidé de reporter l’examen de la demande de Global Network for Rights and Development (GNRD) et d’International Coalition against War Criminals (ICAWC) - NORWAY, a la requête de la représentante d’Israël qui s’est étonnée qu’une même personne ait signé les demandes de ces deux organisations.  De son côté, le représentant du Soudana demandé des précisions sur les activités et le financement de International Coalition against War Criminals (ICAWC) – NORWAY. Il a voulu savoir par quels mécanismes cette ONG réalise ses travaux et quel type de documentation elle utilise pour appuyer les activités de la Cour pénale internationale (CPI). La représentante des Etats-Unis a demandé comment cette ONG conciliait le fait qu’un de ces donateurs participait à un réseau d de financement du Hamas.


Également reporté à la demande de la représentante d’Israël, l’examen de la demande de Living Bread International Church Inc, dans l’attente d’une copie des certificats d’enregistrement en Israël et auprès de l’Autorité palestinienne. 


Le même sort a été réservé à Hands of Love Group System Inc sur recommandation des représentantes de la Belgique et de Cuba.  Si la première s’est étonnée de ne pouvoir trouver le site internet de l’ONG, la seconde a exigé une liste des thèmes sur lesquels cette ONG offre des informations sur internet.  Le Comité a également reporté l’examen du dossier de IDP Foundation, Inc; le représentant du Pakistan souhaitant une description plus précise de ses projets.


Également reporté, l’examen de la demande d’International Association for Advancement of Space Safety su recommandation des représentants de la Chine et du Venezuela.  Le représentant chinois s’est étonné que 70% des revenus de cette ONG proviennent de « contrats » alors qu’elle est présentée comme une organisation à but non lucratif.  La représentante du Venezuela a jugé insuffisantes les explications sur la capacité de l’ONU de contribuer aux travaux de l’ECOSOC.  Quel est le statut actuel de cette ONG auprès du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique?   


Malgré l’appui de la délégation belge, qui a vanté la contribution importante de l’Organisation Technique européenne du Pneumatique et de la Jante ADF en matière de sureté et sécurité routières, le Comité a décidé de reporter l’examen du dossier.  Le représentant du Pakistan s’est en effet demandé comment les aspects techniques de cette ONG pouvaient contribuer aux activités de l’ECOSOC. 


L’examen de la demande de Peace Operation Training Institute Inc a été reporté à la demande du représentant russe qui a aussi eu des doutes sur la pertinence de cette ONG pour le travail de l’ECOSOC. 


Par ailleurs, l’examen des demandes des ONG Child Rights Information Network; Public Health Institute; Rural Women Empowerment and Life Improvement Association (Japon); et Scalabrini International Migration Network, Inc  a été reporté à la demande de la Chine qui exigent d’elles le respect la  terminologie « province chinoise de Taiwan ». 


Également reporté à la demande de la Chine, l’examen des demandes de World Future Council Foundation; Center for International Policy  et Dialogue Interreligieux Monastique.  La délégation chinoise a voulu des précisions sur les activités principales de la première, le futur plan de travail de la deuxième et l’avis de la troisième sur la position du Dalaï Lama par rapport à la souveraineté et à  l’intégrité territoriales de la Chine.


En outre, l’examen de la demande de Virtual Activism Incorporated a été reporté dans l’attente de précisions sollicitées par les représentants de la Chine, de Cuba et du Nicaragua.  Si le premier a demandé comment les représentants de cette ONG sont nommés et élus, les suivants ont souhaité des précisions sur la nuance entre « membres » et « partenaires » utilisée par cette ONG.       


Le Comité a aussi reporté l’examen de la demande de The Peacemaker Corps Foundation, après que le représentant du Pakistan eut voulu en savoir un plus sur les sources de financement privé de cette ONG.  Son homologue du Kirghizistan s’est interrogé sur la capacité de l’ONG de contribuer aux travaux de l’ECOSOC.   


Malgré l’appui des délégations des États-Unis et de la Belgique, le Comité a décidé de reporter l’examen de la demande de Women Deliver, Inc.   Les représentants du Pakistan et de la Chine ont souhaité des garanties sur l’indépendance de cette ONG.  Comment les membres du Conseil d’administration sont-ils nommés? 


Le Comité a aussi reporté l’examen de Young Men’s Hebrew Association of the City of New York, The, dans l’attente de précisions sollicitées par la représentant de Cuba.  Elle a demandé comment cette ONG choisissait les artistes qu’elle sollicite.  Prévoit-elle des manifestations dans les pays d’origine de ces artistes. 


Également reporté dans l’attente de renseignements complémentaires, l’examen des demandes de Arab Penal reform Organization; Asian-Eurasian Human Rights Forum; Association for Social and Environmental Development; Association togolaise pour les Nations Unies; Business and Professional Women Voluntary Organization.


Entamant en début d’après midi, l’examen des demandes de reclassement, le Comité a décidé de reporter les demandes soumises par Geriatrics Care Foundation of Pakistan; International Federation of Translators; World council for curriculum and instruction; World Heart federation, dans l’attente de renseignements complémentaires.  Les représentants de l’Inde, du Maroc et de l’Israël ont jugé opportun que les ONG justifient leur demande de reclassement du statut consultatif spécial au statut consultatif général. 


Dialogue avec les ONG


Dans le cadre de ce dialogue, la représentante de la Belgique a demandé des précisions sur les activités menées aux États-Unis par l’ONG Coalition mondiale contre la peine de mort.  L’ONG a expliqué que les États-Unis avait fait l’objet d’une campagne spéciale en 2010 dont le point culminant avait été l’organisation d’une conférence spéciale à Washington qui a influé sur l’abolition de la peine de mort dans l’État de l’Illinois en 2011.


À une question du représentant de la Chine qui a voulu savoir si l’ONG tenait compte de la situation particulière de chaque pays lorsqu’elle menait une campagne, l’ONG a indiqué qu’outre ses activités abolitionnistes, elle œuvrait avec les États pour améliorer les conditions de détention des condamnés à mort.  Les États qui maintiennent la peine de mort doivent au moins garantir la protection des droits des personnes condamnées, a-t-elle observé.


Le représentant de l’Inde a cru comprendre que les principales sources de financement de l’ONG sont l’Union européenne et les Ministères des affaires étrangères français et néerlandais.  Êtes-vous vraiment indépendants?


L’ONG a assuré de la transparence de budget, en précisant que les fonds alloués par l’Union européenne étaient utilisés pour des projets particuliers.  La majorité des dépenses régulières est financée par des cotisations et des dons, a-t-elle précisé.  Nous ne dépendons pas des fonds de l’Union européenne et nos travaux ne sont pas non plus influencés par cette dernière, a affirmé l’ONG.


Quel degré de véracité accorder à votre étude sur la peine de mort dans la région des Grands Lacs? s’est interrogé le représentant du Burundi.  Tous les pays n’y appliquent pas la peine de mort, a-t-il fait observer.  L’ONG a reconnu que l’étude en question datait un peu et que depuis plusieurs pays, dont le Burundi et le Rwanda, avaient aboli la peine de mort.


Le représentant du Maroc a voulu savoir comment étaient établis les rapports soumis par l’ONG au Conseil des droits de l’homme.  Quelle est la nature du travail sur le terrain?  Avez-vous un tableau général des principales tendances en matière d’application de la peine de mort?


L’ONG a expliqué qu’elle travaille avec des représentants de la société civile et des ONG locales pour dresser l’état des lieux de l’application de la peine de mort sur le terrain.  Différentes stratégies sont organisées en fonction de la position de chaque gouvernement et de la relation que l’ONG entretient ou non avec lui.  Le travail consiste aussi à éduquer l’opinion publique, a-t-elle souligné.  Elle a ensuite indiqué qu’à l’heure actuelle, près de deux tiers des pays de la planète ont aboli la peine de mort ou établi un moratoire de fait ou juridique.


De son côté, le représentant de la Russie a voulu savoir pourquoi l’ONG Tomorrow’s Peacekeepers Today, Ltd. souhaitait obtenir un statut consultatif auprès de l’ECOSOC.


À la demande du représentant du Kirghizistan, l’ONG Women Deliver, Inc. a expliqué qu’elle travaille avec différents groupes de la société civile pour attirer l’attention sur le problème des femmes qui meurent en couche et trouver des moyens de résoudre ce problème, par le biais, entre autres, d’une conférence mondiale organisée tous les trois ans.  Nous collaborons également avec le secteur privé et différents organes de l’ONU, en donnant une attention particulière à la collaboration avec les jeunes


L’ONG a aussi expliqué qu’elle cherche à avoir une portée mondiale.  Elle a fourni au Comité des précisions biographiques sur les membres de son Comité directeur et précisé qu’elle ne fait pas partie de « Family Care International », bien qu’elles aient toutes deux été fondées par la même personne.


Toujours à la demande du représentant du Kirghizistan, l’ONG Chamber of Computer Logistics People Worldwide a fait le point sur ses activités dont l’objectif est de promouvoir l’éducation et l’alphabétisation, en s’appuyant sur différents documents de l’ONU.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG recommande l’octroi du plus haut statut consultatif à des ONG allemande et turque

ECOSOC/6493-ONG/743

Le Comité des ONG recommande l’octroi du plus haut statut consultatif à des ONG allemande et turque

31/01/2012
Conseil économique et socialECOSOC/6493
ONG/743
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité chargé des organisations non gouvernementales

Session ordinaire de 2012

3e & 4e séances – matin & après-midi


LE COMITÉ DES ONG RECOMMANDE L’OCTROI DU PLUS HAUT STATUT CONSULTATIF

À DES ONG ALLEMANDE ET TURQUE


Au deuxième jour d’une session très chargée, le Comité des ONG a recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) l’octroi du statut consultatif général à « Biovision Stiftung fur okologische Entwicklung » et à « Gazeteciler ve Yazarlar Vakfi ».  Le Comité a en outre recommandé l’octroi du statut consultatif spécial à 35 autres organisations non gouvernementales (ONG) et a en revanche reporté l’examen des demandes de 43 ONG, en attendant des précisions.    


Le Comité peut recommander l’octroi du statut consultatif général, du statut consultatif spécial ou l’inscription sur la Liste.


Le statut consultatif général concerne les ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines d’action du Conseil économique et social.  Ces ONG sont autorisées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour du Conseil et de ses organes subsidiaires.


Le statut consultatif spécial concerne, quant à lui, des ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil.  Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.  L’inscription sur la Liste concerne les ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.


En fin de journée, conformément à sa pratique, les membres du Comité ont dialogué avec les représentants de Afrikaanse Forum vir Burgerregte (Afrique du Sud), East and Horn of Africa Human Rights Defenders Projects (Ouganda) et ICW Global Comunidad Internacional de Mujeres viviendo con VIH - SIDA., Asociacion Civil (Argentine).  Cette dernière a été recommandée pour le statut consultatif spécial.


Le Comité, qui terminera la première partie de sa session annuelle le 8 février prochain, poursuivra ses travaux demain à partir de 10 heures.


NOUVELLES DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF OU DE RECLASSEMENT(E/C.2/2012/R.2, E/C.2/2012/R.2/Add.1 à 18 et E/C.2/2012/R.3)


Recommandations pour l’octroi du statut consultatif général


Le Comité a recommandé l’octroi du statut consultatif général à l’organisation Biovision Stiftung fur okologische Entwicklung, pour laquelle l’observatrice de la Suisse a exprimé son soutien.


Il s’est également dit favorable à l’octroi du statut consultatif général à l’organisation turque Gazeteciler ve Yazarlar Vakfi, dont la requête était appuyée par les délégations de la Turquie et de l’Inde.


Recommandations pour l’octroi du statut consultatif spécial


-          Pragya (Inde)

-          Smile Foundation (Inde)

-          The Bread of Life Development Foundation (Nigéria)

-          The Diabetic Association of Sri Lanka (Sri Lanka)

-          The Federation of Women Groups (Kenya)

-          The Sant Nirankari Mandal (Inde)

-          Tour Opération et Initiatives (République démocratique du Congo)

-          Uganda Management Assistance Programme (Ouganda)

-          African Centre for Community and Development (Allemagne)

-          Albert B. Sabin Vaccine Institute, Inc. (États-Unis)

-          Association pour le développement de la société civile angolaise (Angola)

-          Centre d’information et de conseil des nouvelles spiritualités (France)

-          Chicago T.A.S.C. Inc. (États-Unis)

-          Confédération européenne des cadres CEC (France)

-          Corps de réflexion et de planification pour l’utilité sociale CORPUS (Suisse)

-          Disarm Education Fund Inc. (États-Unis)

-          Fundacion Proacceso ECO, Associacion Civil (Mexique)

-          Global Deaf Connection (États-Unis)

-          Institut Jules-Destrée (Belgique)

-          Interchurch Medical Assistance, Inc. (États-Unis)

-          LICHT FUR DIE WELT – Christoffel Entwicklungszusammenarbeit (Autriche)

-          National Advocates for Pregnant Women Inc. (États-Unis)

-          NGO Coordination post Beijing Switzerland (Suisse)

-          Observatorio mexicano de la crisis, Associacion civil (Mexique)

-          Painted Children UK Limited (Royaume-Uni)

-          Public Union of the Citizens « International Centre of Education of Georgian and German Women » (Georgie)

-          The Institute for Conscious Global Change, Inc. (États-Unis)

-          Tlachinollan: Grupo de Apoyo a los Pueblos Indios de la Montaña (Mexico)

-          US Women Connect (États-Unis)

-          USA Mali Charitable Association of NYC (États-Unis)

-          Young Professionals Forum (États-Unis)

-          African Development Association (Cameroun)

-          Centre for Environment and Development (Sri Lanka)

-          Colectiva Mujer y Salud (République dominicaine)

-          ICW Global Comunidad Internacional de Mujeres viviendo con VIH - SIDA., Asociacion Civil (Argentine)


Le statut consultatif spécial a été recommandé à cette dernière organisation après que les membres du Comité eurent posé des questions à sa représentante.  L’ONG, basée en Argentine, concentre ses activités sur les femmes souffrant du VIH/sida dans toute l’Amérique latine, a-t-elle répondu à la déléguée du Nicaragua.  Ce pays est d’ailleurs l’un de ceux qui ont le plus bénéficié des travaux de l’ONG, a-t-elle précisé.


Demandes nouvelles dont l’examen a été reporté


L’examen des demandes des organisations indiennes Shikhar Chetna Sangathan et SKG Sangha a été reporté, à la suite de questions posées par le représentant du Pakistan.


Il en a été de même pour South Asia Partnership Pakistan, dans l’attente de réponses à des questions déjà posées à l’organisation, ainsi que pour Tabitha Cumi Foundation pour laquelle la représentante de la Belgique a demandé quelques précisions.


A également été reporté l’examen de la demande de l’organisation indienne The Kuki Organization For Human Rights Trust, à cause des questions posées par le représentant de l’Inde.  L’ONG bangladeshi Unnayan Onneshan et l’ONG indienne World Shelter Organisation ont connu le même sort du fait des questions de la délégation du Pakistan.


Pour une autre ONG indienne, Zeitgeist – the Spirit of the Times, ainsi que pour l’organisation congolaise Solidarité Agissante pour le développement familial (SADF), l’examen des requêtes a été reporté dans l’attente de réponse à des questions déjà posées.


En ce qui concerne les ONG du Nord, le Comité a décidé de reporter l’examen des demandes de l’organisation américaine Artfully AWARE, Inc., de l’ONG suisse Le Conseil des jeunes congolais de l’étranger CJCE et de l’ONG britannique Maria and Liberdade Foundation, après des questions de la représentante du Venezuela.


Il en a été de même pour les organisations sud-coréennes Asia Journalist Association et Institute of Asian Culture & Development, sur demande de la Chine.


Les demandes des organisations américaines Canterio International for Sustainable Development et Earth Child Institute, Inc, ainsi que celle de l’organisation sud-coréenne Kyung Hee University seront également réexaminées ultérieurement, à cause des questions de la délégation du Pakistan.


En ce qui concerne l’organisation américaine Population Connection, l’examen de sa requête a été reporté sur demande des représentants du Pakistan et du Maroc, ce dernier ayant posé des questions relatives au financement de l’organisation.  Le représentant d’Israël a posé des questions du même ordre à l’organisation nigériane Abiodun Adebayo Welfare Foundation, cequi, ajouté à une question de la délégation de la Belgique a entrainé le report de son examen.


L’examen de la requête de l’organisation Addameer Prisoners Support and Human Rights Association a également été reporté, après des questions posées par les délégations d’Israël et des États-Unis.


Cette dernière a également posé une question à l’ONG soudanaise Islamic African Relief Agency (IARA), dont l’examen de la demande a donc été différé.  La délégation américaine a rappelé que le statut consultatif avait été retiré à cette organisation en 2006 en raison de ses liens avec Al-Qaida et le Hamas, entre autres.  Le représentant du Soudan a cependant soutenu cette ONG qui a des activités nouvelles très utiles dans la région, selon lui.  Son homologue du Maroc a, pour sa part, observé que l’ONG présentait aujourd’hui une « nouvelle demande » et qu’il fallait examiner avec un regard neuf le dossier d’une organisation qui est enregistrée au Ministère des affaires humanitaires du Soudan.


L’examen des requêtes a aussi été différé en ce qui concerne les ONG Al-Maqdese for Society Development, Hokok Coalicion Internacional Contra la impunidad et Iranian Vegetable Oil Industries Association, après des questions de la représentante d’Israël.


La délégation de la Belgique a ensuite posé des questions aux organisations nigérianes Asabe Shehu Yar’Adua Foundation et Okogun Odigie Safewomb International Foundation, ainsi qu’à l’ONG iranienne Association for Defending Victims of Terrorism, ce qui a entraîné le report de l’examen de leurs requêtes.


Cette délégation ainsi que celle du Pakistan ont aussi demandé des éclaircissements aux ONG nigérianes Kejibaus et Movement for the Protection of African Child (MOPOTAC).


Pour l’ONG colombienne Corporacion para la Investigation, el Desarrollo Sostenible y la Promocion Social CORPROGRESO, c’est sur une question de la délégation du Venezuela que son examen a été reporté.


Le Comité a aussi reporté l’examen de plusieurs nouvelles requêtes dans l’attente de réponses à des questions qui ont été posées lors des séances informelles.  Le Comité a ainsi reporté l’examen des demandes de l’organisation espagnole Comisino para la investigacion de malos tratos a las mujeres, des organisations britanniques Eagle Eyes Association for Afghan Displaced Youth et Fahamu Trust, et de l’ONG russe Regional Public Foundation Assistance for the Elderly « Dobroe Delo ».


Il en a été de même pour les organisations suivantes: Cambodian League for the Promotion and Defense of Human Rights; Al-Marsad, The Arab Centre for Human Rights in the Golan Heights (R.A.); Egyptian Association for Dissemination and Development of Legal Awareness; Ilitha Labantu; Initiative for Environment, Health and Social Development; Jerusalem Legal Aid and Human Rights Center; et Kazakhstan Criminological Association.


Dialogue avec les ONG dont les demandes de statut sont en suspens


Dans le cadre de ce dialogue, l’organisation sud-africaine Afrikaanse Forum vir Burgerregte a répondu aux questions des représentants du Burundi et du Soudan sur le financement de ses activités.  L’ONG a expliqué qu’elle vit de dons ou de contributions mensuelles de ses membres, sans aucune contribution du Gouvernement sud-africain ou d’entreprises privées.  Elle a aussi reconnu avoir contracté un prêt, remboursé à ce jour, auprès d’un syndicat indépendant qui lui est proche.  Pour certains grands projets, a encore expliqué l’ONG, certaines grandes organisations versent ponctuellement des fonds.


À une question de la délégation chinoise sur la composition de l’organisation, qui serait passée de 22 000 à 32 000 membres « en quelques jours », l’ONG a précisé qu’en 5 ans d’existence, elle a beaucoup accru sa visibilité, ce qui a entrainé une augmentation de 1 000 membres par mois en moyenne.  Il semblerait cependant que le chiffre de 3 000 soit erroné, même si au début de 2010, le nombre de membres oscillait entre 15 000 et 20 000 membres, a avoué l’ONG.   Elle n’a, par ailleurs, pas pu fournir de réponse à la délégation de la Chine sur la composition ethnique de ses membres et de ses cadres.


La représentante de Cuba a, quant à elle, demandé des détails sur les objectifs de l’ONG, notamment sur les programmes qu’elle développe en faveur des jeunes et du développement.  L’ONG a invoqué un rapport qu’elle a élaboré sur les droits de l’homme en Afrique du Sud et les campagnes qu’elle mène, notamment sur les droits des minorités.  Nos activités à cet égard concernent tous les groupes minoritaires, a-t-elle précisé.  Nous organisons aussi des camps pour les élèves des écoles secondaires, a-t-elle ajouté.


Pour sa part, le représentant du Maroc a voulu savoir s’il s’agit bien d’une association à but non lucratif et non imposable.  Si nous sommes enregistrés en vertu du droit des sociétés, c’est parce que la loi sur les ONG le prévoit ainsi, a expliqué l’ONG.  Elle a aussi expliqué en quoi ses investissements sont licites en vertu du droit sud-africain.  Répondant à une autre question du représentant de l’Inde, elle a indiqué qu’elle consacre beaucoup de ses ressources aux frais de justice dans les procès engagés pour la protection des droits civils.


Passant à l’organisation ougandaise East and Horn of Africa Human Rights Defenders Projects, le représentant de la Belgique a demandé des précisions sur les séminaires que l’ONG organise pour le personnel de l’Union européenne.  L’ONG a expliqué que ces séminaires s’inscrivent dans le cadre d’une campagne de sensibilisation sur les droits de l’homme.


De son côté, la délégation soudanaise a demandé des réponses écrites à ses questions sur le rayon d’activités de l’organisation dans la région.  L’ONG a tenu à donner quelques explications orales sur son engagement avec les institutions soudanaises, comme le Conseil consultatif des droits de l’homme et le Conseil contre la torture.  Mais nous ne sommes pas enregistrés auprès du Conseil consultatif soudanais, a-t-elle précisé.  La représentante du Venezuela a, quant à elle, posé des questions sur le financement des activités de l’ONG.


Pour en savoir plus sur le Comité, veuillez consulter le site Internet http://WWW.un.org/esa/coordination/ngo.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Ligue des États arabes demande au Conseil de sécurité de prendre ses responsabilités pour l’aider à sortir la Syrie de la crise

CS/10534

La Ligue des États arabes demande au Conseil de sécurité de prendre ses responsabilités pour l’aider à sortir la Syrie de la crise

31/01/2012
Conseil de sécuritéCS/10534
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6710e séance – après-midi


LA LIGUE DES ÉTATS ARABES DEMANDE AU CONSEIL DE SÉCURITÉ DE PRENDRE

SES RESPONSABILITÉS POUR L’AIDER À SORTIR LA SYRIE DE LA CRISE


Le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, M. Nabil Elaraby, et le Premier Ministre du Qatar, M. Hamad Bin Jassim Bin Jaber Al Thani, ont demandé au Conseil de sécurité, réuni cet après-midi au niveau ministériel, d’adopter un projet de résolution, présenté par le Maroc, qui reprend les grandes lignes de la feuille de route de la Ligue visant le règlement de la crise syrienne.


« Ne laissez pas tomber le peuple syrien », a supplié M. Elaraby, après avoir présenté l’initiative arabe et le rapport de la mission effectuée par des observateurs de la Ligue en Syrie.  « La violence et les assassinats doivent cesser.  Nous avons besoin d’une résolution claire qui soutient les efforts de la Ligue. »


Ce plan d’action, a expliqué M. Al Thani, est une feuille de route qui « respecte les principes énoncés par la Charte de l’ONU » et dont le but est de trouver une solution politique et démocratique à la crise et de réaliser une transition pacifique du pouvoir. 


Il a indiqué que ce texte, avalisé par la Ligue le 22 janvier dernier, prévoyait la formation d’un gouvernement d’unité nationale dans les 15 jours et devait préparer la voie pour la tenue d’élections parlementaires et présidentielle « libres et pluralistes ».


Les deux hommes ont assuré que ce plan d’action n’appelait pas à une intervention militaire en Syrie.


De son côté, le représentant de la Syrie a regretté que la Ligue des États arabes se soit tournée vers le Conseil de sécurité pour lui demander de faire pression sur son pays et non sur Israël.  Les tentatives d’ingérence dans les affaires syriennes ne « datent pas d’hier », a-t-il déclaré, en soulignant que son gouvernement était seul responsable pour assurer la liberté et la sécurité du peuple syrien, en particulier contre toute intervention étrangère. 


Lors du débat, en présence de la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Asha-Rose Migiro, plusieurs délégations, conduites par des ministres des affaires étrangères, ont exhorté le Conseil de sécurité à se prononcer en faveur du projet de résolution, lequel exige l’arrêt de la violence, un libre accès aux observateurs, aux travailleurs humanitaires et aux journalistes, et définit un processus de transition politique.


Le Ministre délégué aux affaires étrangères et de la coopération du Maroc, M. Youssef Amrani, a indiqué que l’objectif du projet de résolution présenté par son pays était d’assurer l’appui du Conseil de sécurité à la feuille de route, adoptée par la Ligue des États arabes, en vue de trouver une solution politique à la crise syrienne.


Selon la Secrétaire d’État américaine, Mme Hillary Clinton, « il n’y a qu’un choix à faire: se placer aux côtés du peuple syrien ou être les complices de la violence ».  « Il est temps pour la communauté internationale de mettre de côté ses propres divergences pour envoyer un message clair au peuple syrien », a-t-elle ajouté.


Pour son homologue français, M. Alain Juppé, « le silence du Conseil depuis des mois est scandaleux ».  « La France, a-t-il dit, appelle solennellement le Conseil à être à la hauteur de la mission que lui confie la Charte des Nations Unies, en se portant au secours d’un peuple et d’une région qui ne veulent que la paix et le respect de leur dignité. »


La Secrétaire d’État américaine et le Ministre français des affaires étrangères ont également assuré que la Syrie n’était pas la Libye.  Aucune disposition du projet de résolution ne peut être interprétée comme une autorisation au recours à la force, ont-ils estimé.  « Toute action militaire serait inappropriée, compte tenu de la complexité de la situation en Syrie », a considéré, comme eux, le chef de la diplomatie britannique, M. William Hague.


Le représentant du Pakistan a jugé que toute initiative internationale devrait se faire dans le cadre du Chapitre VI de la Charte des Nations Unies.  « Nous ne demandons pas une intervention militaire, ni ne prônons un changement de régime car il revient au peuple syrien d’en décider », a-t-il dit.


Soulignant le travail diplomatique intense déployé par la Fédération de Russie avec les autorités syriennes à Damas, l’opposition syrienne et la Ligue des États arabes, son représentant, M. Vitaly Churkin, a rappelé l’invitation à des contacts informels entre les représentants du Gouvernement et l’opposition syrienne à Moscou, sans conditions préalables.  « Aujourd’hui, il est important de lancer ce dialogue pour aboutir à des accords plus précis », a-t-il fait observer.  « Le Conseil de sécurité ne peut imposer les paramètres d’un règlement politique ».  « Il n’a pas le mandat pour le faire », a-t-il ajouté.


Les actions du Conseil de sécurité doivent être conformes aux principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, a estimé son homologue de la Chine, qui a fait observer que l’imposition de sanctions complique souvent la situation.  Il a, lui aussi, exprimé la ferme opposition de son pays à toute intervention militaire ainsi qu’à l’imposition, depuis l’extérieur, de tout changement de régime. 



LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT


Lettre datée du 24 janvier 2012, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général (S/2012/71)


Déclarations


Cheick HAMAD BIN JASSIM BIN JABER BIN MUHAMMAD AL THANI, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Qatar, intervenant en sa qualité de Président du Comité arabe ministériel sur la Syrie, a souligné que l’objectif ultime de la Ligue des États arabes était de subvenir aux intérêts de la Syrie et d’assurer la protection de la souveraineté syrienne, de son indépendance politique et de son intégrité territoriale.  Il a ensuite affirmé que la réalisation des espoirs du peuple syrien était entre les mains du Conseil de sécurité.  M. Al Thani a rappelé que le 2 novembre 2011, le Conseil de la Ligue des États arabes avait adopté une résolution qui contenait en annexe un plan d’action en vertu duquel le Gouvernement syrien s’était engagé à mettre un terme à la violence, à libérer les personnes détenues suite aux évènements actuels et à retirer la présence des militaires des villes et des quartiers résidentiels.  Le Gouvernement syrien n’a malheureusement pas respecté ses engagements et c’est pourquoi la Ligue des États arabes avait décidé de déployer une mission d’observation dans le pays dont les travaux avaient débouché sur l’adoption d’une résolution contenant un plan intégré en vue d’un règlement pacifique de la crise syrienne.  Ce plan, a-t-il assuré, est une feuille de route qui respecte les principes énoncés par la Charte de l’ONU et dont le but est de trouver une solution politique et démocratique à la crise et de réaliser une transition pacifique du pouvoir.  Il a expliqué que ce texte prévoyait la formation d’un gouvernement d’unité nationale dans les 15 jours et qu’il préparerait la voie pour la tenue d’élections parlementaires et présidentielle « libres et pluralistes ».


La Ligue des États arabes cherche à préserver l’unité et la stabilité de la Syrie, a assuré M. Al Thani, tout en accusant le Gouvernement syrien de n’avoir pas engagé les efforts nécessaires pour coopérer avec elle.  Il a regretté qu’il ait eu pour seule solution le recours à la force contre son propre peuple.  Les effusions de sang n’ont pas cessé, la machine à tuer est toujours à l’œuvre et la violence continue à s’étendre.  Quelle est la solution pour un peuple qu’on mène à l’abattoir? s’est-il interrogé.  Le Premier Ministre a ensuite fait savoir que l’idée véhiculée par le régime syrien selon laquelle certains États avaient des motivations ultérieures était sans fondement.


Le Secrétaire général de l’ONU, a poursuivi M. Al Thani, a engagé le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités et à adopter une position unifiée vis-à-vis de cette crise.  Il a rappelé que le Conseil de sécurité avait appuyé les initiatives arabes pour trouver des solutions aux problèmes du Darfour, du Liban, du conflit entre l’Érythrée et Djibouti ainsi qu’à Gaza.  « Nous espérons que dans ce même esprit, le Conseil de sécurité adoptera une position positive en appuyant la position arabe sur la crise syrienne », a-t-il dit.  M. Al Thani a exhorté le Conseil de sécurité à adopter une résolution « claire » qui appuie l’initiative arabe manifestée par l’adoption, le 22 janvier au Caire, de la résolution du Conseil ministériel de la Ligue des États arabes.  « Nous ne lançons pas un appel pour une intervention militaire », a-t-il souligné.  « Nous sommes partisans de l’application de pressions économiques concrètes afin que le régime syrien se rende compte qu’il est impératif de répondre aux exigences de son peuple.  Il a ajouté que la Ligue des États arabes ne cherchait pas non plus à provoquer un changement de régime car « cette décision incombe au peuple syrien ».  « Mais comme le Gouvernement syrien continue d’adopter une approche qui ignore la logique actuelle, nous ne pouvons qu’appuyer la solution rationnelle à la crise prévue dans le plan présenté au Conseil de sécurité », a souligné M. Al Thani.  C’est la seule manière, a-t-il dit, de répondre aux aspirations du peuple syrien pour la liberté et d’établir une bonne gouvernance.


M. NABIL ELARABY, Secrétaire général de la Ligue des États arabes, a mis l’accent sur la nécessité affirmée de concerter les efforts internationaux avec ceux déployés par les pays arabes.  Il faut, a-t-il dit, exiger la fin immédiate de la violence et mettre en œuvre la feuille de route de la Ligue des États arabes qui prévoit une solution pacifique à la crise.  La situation en matière de sécurité est de plus en plus grave et de plus en plus urgente, a-t-il déclaré.  Le Conseil de sécurité doit adopter une résolution qui exige de toutes les parties de cesser immédiatement les tirs, de protéger les Syriens et de prévoir une solution permettant de sortir de la crise.


Le Secrétaire général a rappelé que l’initiative de la Ligue des États arabes du 22 janvier insistait sur le refus de toute intervention étrangère militaire.  Toutes les résolutions de la Ligue des États arabes ont toujours souligné le plein respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’unité du peuple syrien.  Le plan arabe, a-t-il expliqué, est le mécanisme essentiel qui permet de régler la crise syrienne avec le soutien de la communauté internationale.  Il préconise une action immédiate en vue de la cessation des actes de violence et les assassinats commis contre le peuple syrien, tout en permettant au peuple de s’exprimer de façon pacifique.  Il représente, a-t-il ajouté, une feuille de route devant mener au règlement pacifique de la crise. 


Le Secrétaire général a rappelé que le Gouvernement syrien s’était, dans un premier temps, engagé à accepter le plan arabe.  La Ligue des États arabes avait ainsi mis sur pied un protocole constituant un contexte juridique dans lequel a évolué la mission d’observation.  M. Elaraby a ensuite présenté brièvement le rapport de cette mission d’observation.  Le Gouvernement syrien aurait dû s’acquitter de tous ses engagements avant l’arrivée des observateurs dont le rôle était de vérifier la mise en œuvre du plan, a-t-il poursuivi.  M. Elaraby a reconnu que la tâche de la mission était difficile.  Jamais par le passé, a-t-il dit, une équipe d’observateurs civils arabes n’avait été envoyée dans un État où se déroulent des manifestations demandant le renversement du régime et lesquelles sont réprimées. 


Le Secrétaire général a indiqué que la résolution du Conseil ministériel de la Ligue des États arabes adoptée le 22 janvier demandait notamment une cessation immédiate des violences, la libération des détenus, le retrait de tous les éléments armés des centres urbains, et le respect du droit à des manifestations pacifiques.  Elle invite les partis d’opposition à entamer un dialogue en vue de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et de la tenue d’élections libres et pluralistes.  Cette feuille de route ne peut nullement être interprétée comme demandant au Président syrien de renoncer au pouvoir, a-t-il insisté.


Le soutien de la communauté internationale au plan arabe est un aspect fondamental en vue d’en assurer le succès, a-t-il fait observer.  La Ligue attend avec intérêt une résolution du Conseil de sécurité qui exige la cessation immédiate des violences, demande à toutes les parties de participer à un dialogue sérieux sous l’égide de la Ligue des États arabes.  Il a souligné l’importance d’une coopération rapide des Nations Unies avec des organisations pertinentes,

telle la Ligue des États arabes.  « Ne laissez pas tomber le peuple syrien », a-t-il supplié les membres du Conseil de sécurité.  « La violence et les assassinats doivent cesser.  Nous avons besoin d’une résolution claire qui soutient les efforts de la Ligue », a conclu M. Elaraby.


M. BASHAR JA’AFARI  (République arabe syrienne) a indiqué que son pays connaissait une période de transition difficile et a estimé que le peuple syrien devrait suivre la voie de la sagesse et se laisser guider par sa fibre patriotique.  Damas connaît l’odeur du jasmin et non pas celui du sang, a-t-il fait remarquer.  C’est pourquoi, la Syrie rejette toute intervention étrangère, en assurant que le patriotisme syrien unifierait le peuple syrien contre les attaques.  Il a par ailleurs affirmé que la Syrie était en mesure de tenir un dialogue national pour accélérer l’adoption des réformes de manière à répondre aux aspirations légitimes du peuple.  Le représentant syrien a regretté que la Ligue des États arabes se soit tournée vers le Conseil de sécurité pour l’exhorter à faire pression sur la Syrie et non pas sur Israël.  Il a par ailleurs affirmé que la Syrie ne voulait dépendre de personne et qu’elle cherchait à garantir sa souveraineté tout en répondant aux intérêts de son peuple.  Le représentant s’est également interrogé sur l’objectif visant à obliger des dirigeants qui jouissent du plein soutien de leur peuple à céder le pouvoir.  La Syrie, a-t-il assuré, est pleinement engagée en faveur de la mise en œuvre du protocole des observateurs arabes. 


Le représentant a poursuivi son intervention en affirmant que le journaliste français Gilles Jacquier avait été tué à la suite d’un tir de mortier lancé par l’« opposition », tout en se demandant pourquoi cela n’avait pas suscité l’indignation du Gouvernement français.  Il a avancé que certains États, tout en prétendant appuyer le plan de la Ligue des États arabes, visent à défendre leurs propres intérêts.  Il a par ailleurs avancé que plusieurs États s’étaient interrogés sur le véritable sens de cette mission.  Il a rappelé que Damas avait accepté de proroger d’un mois la mission des observateurs de la Ligue des États arabes.  Les tentatives d’ingérence dans les affaires syriennes ne « datent pas d’hier », a-t-il fait observer, en soulignant que le Gouvernement syrien était seul responsable pour assurer la liberté et la sécurité du peuple syrien, en particulier contre toute intervention étrangère. 


Certains pays semblent être « tombés amoureux » du peuple syrien après une période « d’hibernation émotionnelle » et cherchent à induire en erreur l’opinion de la communauté internationale, s’est-il étonné.  La Syrie tire sa force de son peuple et sera ferme face à ses ennemis, a-t-il tenu à souligner, avant d’assurer qu’une réforme constitutionnelle était actuellement en cours dans le pays et que des élections seraient organisées au cours du premier semestre de cette année.  Le Conseil de sécurité doit, pour sa part, encourager la tenue d’un dialogue pour résoudre la crise, a-t-il estimé, en se félicitant à cet égard de l’initiative russe de parrainer un dialogue entre Syriens à Moscou.


Mme HILLARY CLINTON, Secrétaire d’État des États-Unis, a affirmé que la Ligue des États arabes avait joué un rôle moteur dans cette crise.  Personne en Syrie n’est en sécurité, pas même les membres du Croissant-Rouge arabe, a-t-elle dit, tout en faisant référence aux détentions arbitraires dans le pays.  La violence risque de plus en plus d’échapper à tout contrôle, a-t-elle prévenu.  La Secrétaire d’État a noté que le Président Al-Assad « et ses suppôts » faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour dresser les différentes communautés du pays les unes

contre les autres, en alertant contre les risques d’une guerre civile.  La Ligue des États arabes souhaite le soutien de la communauté internationale en vue de trouver une solution négociée et pacifique à cette crise et d’assurer une transition démocratique. 


Selon la Secrétaire d’État, il n’y a qu’un choix à faire: se placer aux côtés du peuple syrien ou être les complices de la violence.  Elle a invité le Conseil de sécurité à accepter les demandes de la Ligue des États arabes pour que cessent les violences.  La Syrie doit également libérer tous les citoyens arbitrairement détenus et permettre un accès sans entraves aux observateurs, aux travailleurs humanitaires et aux journalistes, a-t-elle poursuivi. 


Mme Clinton a assuré que toute analogie avec la Libye était fausse.  L’initiative de la Ligue des États arabes représente les efforts les meilleurs déployés par les voisins de la Syrie, a-t-elle considéré.  La responsable de la diplomatie américaine a également déclaré qu’il était erroné de sous-estimer l’ampleur des défis que doit relever la Syrie.  Cela sera extrêmement difficile, et les succès sont loin d’être garantis, a-t-elle fait remarquer.  Mais l’autre option, celle du pouvoir brutal qu’exerce le régime actuel, n’est absolument pas une solution, a-t-elle affirmé.  Il est temps pour la communauté internationale de mettre de côté ses propres divergences pour envoyer un message clair au peuple syrien, a-t-elle déclaré, en précisant que son pays était prêt à soutenir les recommandations de la Ligue des États arabes.


M. ALAIN JUPPÉ, Ministre des affaires étrangères de la France, a affirmé que la réunion d’aujourd’hui visait à ce que le Conseil de sécurité prenne ses responsabilités face à un peuple qui souffre, dans une région où la paix est menacée par la dérive sanglante d’un régime à bout de souffle.  Le silence du Conseil depuis des mois est scandaleux, a-t-il déclaré.  La France, a-t-il ajouté, appelle solennellement le Conseil à être à la hauteur de la mission que lui confie la Charte des Nations Unies, en se portant au secours d’un peuple et d’une région qui ne veulent que la paix et le respect de leur dignité.  Le Ministre a, au cours de son intervention, justifié l’utilisation du terme « scandaleux ».  Il a ainsi rappelé avoir depuis longtemps qualifié certaines actions du régime de crimes contre l’humanité, en notant que la Commission d’enquête internationale du Conseil des droits de l’homme était venue confirmer cette qualification.  Chaque État a la responsabilité de protéger sa population civile, a-t-il dit, en ajoutant que le régime syrien massacrait la sienne sans retenue, de manière honteuse.  Ce comportement a, a-t-il estimé, des conséquences directes sur la paix et la sécurité internationales.


Pour M. Juppé, l’action de la France, quelque déterminée qu’elle soit, celle de l’Union européenne et celle de la Ligue des États arabes ne peuvent pas remplacer celle du Conseil de sécurité.  Il est du devoir du Conseil, clef de voûte de la paix et de la sécurité internationales, de se prononcer sur des cas aussi graves que la Syrie, a-t-il considéré.  Le Ministre français des affaires étrangères a regretté que le projet de résolution dont est saisi le Conseil de sécurité aujourd’hui n’aille pas  plus loin.  Mais, a-t-il dit, il faut une réponse rapide qui ouvre enfin une perspective de sortie de cette crise épouvantable.  La France, a-t-il précisé, est donc prête à voter dès maintenant le texte présenté par le Maroc, au nom de la Ligue des États arabes.


M. Juppé a également assuré que la Syrie n’était pas la Libye.  Aucune disposition du projet de résolution ne peut être interprétée comme une autorisation au recours à la force, a-t-il assuré.  Ce projet de résolution n’est pas placé sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies et aucune opération militaire n’est préparée, a-t-il ajouté.  Il a, de même, rejeté toute intention d’imposer de l’extérieur un quelconque régime politique.  C’est aux Syriens qu’il appartiendra de le faire, a-t-il déclaré, en estimant que la Ligue des États arabes offrait la seule perspective viable de parvenir à cet objectif.  Il n’y a plus de temps à perdre, a-t-il insisté, en exhortant le Conseil de sécurité à mettre aux voix, sans attendre, le projet de résolution.  Par ailleurs, M. Juppé a demandé que les autorités syriennes fassent toute la lumière sur la mort du journaliste français Gilles Jacquier, tué dans l’exercice de ses fonctions.


M. WILLIAM HAGUE, Secrétaire d’État aux affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume-Uni, a déclaré que pour mettre fin à la « violence terrifiante » qui sévit actuellement en Syrie, il faudrait donner toutes les chances possibles à un règlement pacifique et durable de la crise.  Si le plan de la Ligue des États arabes est pleinement mis en œuvre, il permettra de mettre un terme à la violence, de lancer un processus politique inclusif qui permettrait au peuple syrien de déterminer son avenir dans la paix et de déboucher sur la création d’un gouvernement d’unité nationale et sur l’organisation d’élections sous observation internationale.  Le monde arabe demande à présent au Conseil de sécurité d’appuyer son plan, a-t-il rappelé, en tenant à préciser que l’Occident ne dicte pas à la Syrie la marche à suivre et que les membres permanents du Conseil de sécurité n’imposent pas non plus leur point de vue.  C’est le monde arabe qui appelle le Conseil de sécurité à l’aider à résoudre la crise en Syrie.  Le leadership arabe, a-t-il ajouté, devrait être respecté par tous les pays du monde.


Le projet de résolution dont est saisi le Conseil de sécurité, a fait remarquer M. Hague, ne cherche pas à imposer un changement politique en Syrie depuis l’extérieur mais à permettre au peuple syrien de faire son propre choix.  Ce n’est pas un appel pour une action militaire, a-t-il assuré, en précisant que le texte ne prévoit pas non plus de mesures coercitives.  Ces mesures seront cependant envisagées par le Conseil de sécurité si les autorités syriennes ne mettent pas immédiatement fin à la violence et si elles continuent d’ignorer le plan de la Ligue des États arabes, a-t-il averti.  Le Ministre britannique des affaires étrangères a ensuite dénoncé le fait qu’à ce jour, près de 6 000 Syriens, dont 384 enfants, aient trouvé la mort dans des circonstances atroces depuis le début de la crise.  Entre 30 et 100 personnes meurent au quotidien et des milliers d’autres sont victimes de tortures, de détentions arbitraires et de violences sexuelles.  Combien de personnes doivent encore mourir avant que les consciences des capitales du monde soient émues, s’est-il indigné.  Aucune réforme ni progrès politique n’est possible tant que se poursuivra la violence, a estimé M. Hague, qui a également averti que la crise actuelle risquait de donner lieu à une véritable guerre civile.


Le Royaume-Uni, a-t-il dit, est en faveur d’une solution politique pacifique qui garantisse la stabilité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie.  Ce processus doit être dirigé par la population syrienne, a ajouté M. Hague pour qui toute action militaire serait inappropriée, compte tenu de la complexité de la situation en Syrie.  Alors que nous sommes réunis ici au sein du Conseil de sécurité, des crimes très graves sont commis en Syrie et dont les autorités syriennes devront en répondre.  Si le Conseil de sécurité ne parvient pas à adopter une résolution qui condamne ces violences et appuie la Ligue des États arabes, a-t-il prévenu, cet échec sera jugé par les peuples syrien et des pays de la région.  C’est pourquoi, il a exhorté le Conseil de sécurité à s’unir pour appuyer le plan de la Ligue des États arabes et à réexaminer la situation en Syrie d’ici 15 jours si les violences se poursuivent.


M. HAROLD CABALLEROS, Ministre des affaires étrangères du Guatemala, s’est arrêté sur deux faits essentiels; le nombre de plus en plus élevé de victimes et la spirale de violence qui pointent vers un risque réel de guerre civile.  Le Ministre s’est déclaré prêt à accompagner la Ligue des États arabes, dont l’objectif premier est de nature humanitaire et l’objectif ultime, la recherche d’une solution politique.  L’initiative est-elle réaliste au regard de la position du Gouvernement syrien?  Le Ministre n’a pas répondu à cette question mais s’est dit prêt à donner sa chance à la Ligue des États arabes.


Si le Guatemala est attaché aux principes de non-ingérence et de respect de l’intégrité territoriale, il défend tout autant l’obligation faite à tous les États de respecter certaines normes de conduite face à leur propre population, a-t-il précisé.  À cette époque où la responsabilité de protéger est remise en question, le Guatemala n’a pas honte d’affirmer qu’il appuie ce principe, certes avec des nuances qu’il a déjà expliquées dans d’autres instances.  Ceci ne veut pas dire, s’est défendu le Ministre, que le Guatemala soutient une intervention. 


Ce que nous voulons, c’est le respect des normes de conduite face à la population.  Un gouvernement qui agit en violation flagrante de ces normes s’expose naturellement à des conséquences dont la forme et l’ampleur peuvent varier.  L’initiative de la Ligue des États arabes a le mérite d’offrir une voie de sortie et, si elle échoue, l’escalade de la violence, qui a pris des proportions tragiques ces derniers jours, ne laissera d’autres choix au Conseil que de prendre ses responsabilités conformément à la Charte des Nations Unies. 


M. PAULO PORTAS, Ministre des affaires étrangères du Portugal, a jugé choquante l’inaction de la communauté internationale en Syrie, estimant qu’une solution arabe était urgente et qu’une décision des Nations Unies était essentielle.  La situation en Syrie est, selon lui, à la fois inacceptable et intenable.  En ignorant de façon persistante les nombreux appels en vue de mettre fin à ce bain de sang, les autorités syriennes ont alimenté l’escalade de la violence, a-t-il dit.  Le Ministre portugais a mis l’accent sur la nécessité de cesser immédiatement toutes les violences et d’encourager la mise en œuvre d’un processus politique sérieux qui puisse mener à un système démocratique et pluraliste où tous les citoyens, quelles que soient leur affiliation, leur appartenance ethnique ou leurs croyances, soient traités de façon équitable et voient leurs aspirations légitimes satisfaites.


M. Portas a assuré que son pays demeurait engagé en faveur du respect de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de la Syrie.  Le Portugal, a-t-il dit, soutient les efforts de la Ligue des États arabes et exhorte les parties syriennes, les factions et les parties prenantes à répondre positivement aux propositions faites.  Il a appelé les membres du Conseil à ne pas voir la Syrie avec les yeux du passé, à travers le prisme de vieilles divisions.  L’inaction n’est pas seulement inacceptable, elle est irresponsable, a-t-il déclaré.


M. YOUSSEF AMRANI, Ministre délégué aux affaires étrangères et de la coopération du Maroc, a indiqué que le Maroc comptait parmi les premiers pays à avoir contribué à la mission d’observation de la Ligue des États arabes, précisant que son pays avait maintenu ses observateurs dans le pays jusqu’à la fin de la semaine dernière malgré les difficultés et les obstacles.  Il a affirmé que la décision prise par la Ligue des États arabes de suspendre sa mission était pleinement justifiée face à la dangereuse dégradation de la situation.  Cette mission, a insisté le Ministre, aurait été une bonne occasion de créer les conditions propices au calme afin de commencer une nouvelle ère sans violence.  


À toutes les étapes des efforts de la Ligue, les États concernés n’avaient cessé de souligner certains principes cardinaux, dont le rejet de la violence, la promotion du dialogue politique et la nécessité de permettre au peuple syrien de réaliser ses aspirations légitimes.  Réaffirmant son attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Syrie ainsi qu’à la cohésion de sa société pluraliste et à l’exclusion de toute intervention militaire étrangère, le Ministre a souligné que l’objectif du projet de résolution présenté par son pays est d’assurer l’appui du Conseil de sécurité à la feuille de route adoptée par la Ligue des États arabes visant à trouver une solution politique à la crise syrienne.


M. MICHAEL LINK, Secrétaire d’État au Ministère fédéral des affaires étrangères de l’Allemagne, a affirmé que la violence en Syrie devait cesser immédiatement.  Le peuple syrien demande la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, ainsi que la possibilité de choisir librement leurs dirigeants, a-t-il expliqué, en ajoutant que le Président Assad leur avait répondu en envoyant ses chars.  L’Allemagne, a-t-il dit, soutient pleinement le plan de la Ligue des États arabes et tous les efforts entrepris auparavant.  Il faut saisir cette opportunité et il est temps pour le Conseil de sécurité d’agir, a-t-il insisté.  M. Link a précisé que le projet de résolution dont est saisi le Conseil de sécurité était le résultat d’une coopération fructueuse entre les membres du Conseil de sécurité et les pays arabes.  M. Link a mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer en faveur d’une solution politique qui sera réalisée par les pays de la région.


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON(Pakistan) a vu dans l’initiative de la Ligue des États arabes la preuve que de grandes avancées pouvaient être réalisées dans le règlement pacifique des différends, grâce à des initiatives régionales.  Il a engagé les autorités syriennes à s’engager sur la voie du dialogue et de la réconciliation nationale pour déboucher sur un processus politique concret et inclusif.  Les décisions prises auront des répercussions non seulement pour ce pays, mais aussi pour l’ensemble de la région du Moyen-Orient qui, a-t-il observé, ne peut se permettre d’autres points d’instabilité. 


Le représentant a souligné que toute initiative internationale devait se faire dans le cadre du Chapitre VI de la Charte.  Nous ne demandons pas une intervention militaire, ni ne prônons un changement de régime car il revient au peuple syrien d’en décider, a-t-il précisé.  Il a appelé l’ensemble des membres du Conseil de sécurité à appuyer l’initiative de la Ligue des États arabes, en prévenant que le succès ne sera assuré que si nous mettons un terme aux rhétoriques et essayons de rallier le consensus car, a-t-il ajouté, un message uni sera beaucoup plus efficace pour promouvoir la paix en Syrie.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a salué l’initiative de la Ligue arabe.  Il s’agit, a-t-il dit, de la dernière initiative visant à briser le cercle vicieux de la violence qui écrase la Syrie et son peuple.  Le représentant russe a évoqué les risques de déstabilisation que pourrait engendrer la crise syrienne dans les pays voisins et dans une région stratégiquement importante.  Une réponse à la question syrienne, à la fois complexe et simple, se trouve dans la Déclaration présidentielle du Conseil de sécurité du 3 août.  Il y est stipulé que la violence doit cesser de la part de toutes les parties et que la crise doit être résolue par les Syriens eux-mêmes.  La Fédération de Russie, a dit son représentant, a déployé un travail diplomatique intense avec Damas, l’opposition syrienne et la Ligue des États arabes qui a un grand rôle à jouer pour trouver une solution.


Le délégué a mis l’accent sur la nécessité de répondre à l’appel lancé le 22 janvier 2012 par la Ligue des États arabes au Gouvernement et à l’opposition pour qu’ils entament un dialogue réel sous l’égide de la Ligue.  Il a rappelé l’invitation à des contacts informels à Moscou, sans conditions préalables.  Aujourd’hui, il est important de lancer ce dialogue pour aboutir à des accords plus précis, a-t-il affirmé.  De même, a-t-il ajouté, la Fédération de Russie a distribué au Conseil une version actualisée du projet de résolution qu’elle avait distribué en décembre dernier.  Le Conseil de sécurité ne peut imposer les paramètres d’un règlement intra-politique, a-t-il insisté.  Il n’a pas le mandat pour le faire et ne doit pas faire obstacle au dialogue, a insisté le représentant. 


M. LI BAODONG (Chine) a estimé que la demande de réforme du peuple syrien devrait être respectée et qu’il faudrait impérativement mettre fin à la violence en Syrie.  Un processus politique inclusif doit être mis sur pied pour accélérer la réforme et rétablir la stabilité en Syrie, a-t-il ajouté.  Le représentant a ensuite dit espérer que la crise syrienne serait réglée dans le cadre de la Ligue des États arabes et que les efforts de médiation de cette dernière seraient couronnés de succès.  Il a également appelé le Gouvernement syrien à coopérer pleinement avec la mission d’observation de la Ligue.


Les actions du Conseil de sécurité doivent être conformes aux principes énoncés dans la Charte de l’ONU, a rappelé le représentant de la Chine.  L’imposition de sanctions complique souvent la situation, a-t-il rappelé, en se déclarant fermement opposé à toute intervention militaire ainsi qu’à l’imposition, depuis l’extérieur, de tout changement de régime.  Le représentant a rappelé que la Chine avait appuyé le projet de résolution proposé par la Fédération de Russie et a indiqué que son pays se tenait prêt à participer à tout processus consultatif positif.


M. TOFIG MUSAYEV (Azerbaïdjan) s’est dit gravement préoccupé par la poursuite de la déstabilisation et de la violence en Syrie, regrettant que malgré toutes les initiatives et les multiples appels lancés par la communauté internationale, la situation continue de se détériorer.  Il a constaté que la mission de la Ligue des États arabes avait eu des effets positifs et a regretté que ses travaux aient dû être suspendus.  M. Musayev a souligné l’importance pour le Conseil de sécurité de faire preuve d’unité et s’est félicité de la perspective de prendre part à un dialogue constructif pour examiner les différentes propositions.


L’Azerbaïdjan, a-t-il ajouté, estime qu’il faut trouver un compromis qui permette de contribuer aux efforts en cours et de mettre un terme à la souffrance humaine.  Il a également estimé que la communauté internationale devait non seulement exiger certaines mesures du Gouvernement syrien mais également convaincre l’opposition de rendre la pareille.


M. KODJO MENAN (Togo) a regretté que les violences se poursuivent en Syrie, en observant que face à cette situation, il n’était pas étonnant que la mission de la Ligue des États arabes n’atteigne pas les résultats escomptés et qu’elle soit obligée d’annoncer sa suspension.  Il a appelé les autorités syriennes à faire cesser les violences, à arrêter le siège de certains quartiers ou villes et à faire rentrer les militaires dans leurs casernes « avec leurs chars ».  M. Menan a par ailleurs fait observer que la mise en œuvre de la feuille de route de la Ligue des États arabes suppose l’arrêt des violences et l’instauration d’un dialogue

« franc, ouvert et inclusif ».  Mais tout cela, a-t-il dit, dépend de la bonne volonté des autorités syriennes d’appliquer cette feuille de route.  Il a ensuite regretté que le Gouvernement syrien ne soit pas disposé à cesser ses fonctions et «encore moins » à s’inscrire dans le droit fil du processus de transition.


Le Conseil de sécurité doit pouvoir s’engager dans des discussions franches et sincères pour trouver la meilleure voie à suivre pour aider la Syrie à sortir de la situation actuelle, a estimé le représentant.  Le Conseil de sécurité, a-t-il souhaité, doit pouvoir parler d’une seule voix, au-delà des luttes d’intérêts, en lançant un appel pressant aux autorités syriennes de faire cesser la violence.  M. Menan a par ailleurs souligné qu’on ne saurait mettre sur une même balance les violences imputables aux forces du gouvernement et celles commises par les manifestants.  Pour donner toute chance de succès à la paix et au dialogue inclusif, a-t-il cependant ajouté, il conviendrait que l’opposition syrienne maintienne sa position initiale de parvenir à la démocratie sans violence.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a affirmé que le règlement de la crise syrienne ne pourra être trouvé ni dans la violence, ni dans la lutte armée.  De même, aucune solution ne peut être imposée de l’extérieur.  On assiste à une inquiétante escalade de la violence, marquée par de nombreuses victimes parmi la population civile et au sein des forces armées, ainsi que par des destructions, a-t-il dit, en condamnant ces violences.  Le représentant a estimé que toutes les parties avaient besoin de coopérer avec la Ligue des États arabes.  Un processus politique doit débuter sans délai et être conduit par les Syriens et respecter la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale du pays, a-t-il estimé. 


La Ligue des États arabes, en tant qu’organisation régionale importante, devrait assumer son rôle historique en assurant la promotion du dialogue politique parmi les parties syriennes, a rappelé le représentant.  La communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité, devrait jouer un rôle constructif dans le processus du dialogue politique entre les Syriens, a-t-il dit, en se félicitant de la soumission du projet de résolution par le Maroc au Conseil de sécurité.  Il a engagé les membres du Conseil à parler d’une seule voix pour soutenir l’initiative de la Ligue des États arabes visant à résoudre la crise syrienne.


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a estimé qu’il était dans le pouvoir du Conseil de sécurité de contribuer à mettre un terme à la violence que connaît la Syrie.  Il a condamné la répression dont sont victimes les manifestants syriens et a déploré le nombre de victimes provoquées par la crise.  La Colombie, qui privilégie les initiatives régionales de règlement de la crise, regrette que le Gouvernement ne se soit pas acquitté de ses engagements à l’égard de la Ligue des États arabes, a indiqué son représentant. 


Le projet de résolution, présenté au Conseil de sécurité par le Maroc, constitue une bonne base pour trouver une solution négociée à la situation qui prévaut en Syrie, a estimé le représentant.  Il a espéré que les membres du Conseil seront en mesure de parvenir à un consensus sur le texte.  Le Conseil de sécurité pourra ainsi prendre une décision qui lui permettra de s’acquitter de sa responsabilité en matière de maintien de la paix et la sécurité internationales.


Intervenant en sa qualité de représentant de l’Afrique du Sud, M. BASO SANGQU s’est dit gravement préoccupé par la détérioration de la situation politique, sécuritaire et humanitaire en Syrie et a exprimé l’espoir que cette situation sera résolue par des moyens pacifiques, dans le respect de la volonté du peuple syrien.  Il a exhorté les autorités syriennes à initier un processus politique ouvert, transparent et inclusif afin de répondre aux griefs de la population et de garantir ses droits politiques et libertés fondamentaux.  Il a également engagé l’opposition à prendre part à ce processus afin d’assurer une paix durable en Syrie.  Il faut trouver une solution politique complète qui mène à une réforme politique qui sache respecter les principes démocratiques, le respect de l’état de droit, la justice et les droits de l’homme tout en répondant aux besoins de développement social et économique de la population, a souligné M. Sangqu.  De son avis, toute solution à la crise doit appuyer la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie tout en respectant les principes inscrits dans la Charte.  Il s’est ensuite interrogé sur quelle contribution positive la communauté internationale serait en mesure de faire pour aider les parties syriennes à résoudre le conflit.  Selon le représentant, il faut éviter toute action susceptible de polariser davantage les parties et de provoquer une escalade de la violence.  Les interventions militaires, comme en témoigne la situation en Libye, a-t-il fait observer, ont des conséquences inattendues non seulement pour le pays en question mais pour la région dans son ensemble.


Reprenant la parole, le Premier Ministre du Qatar a affirmé que l’initiative de la Ligue des États arabes ne visait nullement à demander au Conseil de sécurité une intervention militaire.  Par cette initiative, la Ligue n’envisage pas non plus une ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie, a-t-il ajouté.  Le Premier Ministre a émis l’espoir que la démocratie serait rétablie en Syrie afin que l’ensemble du peuple syrien puisse en bénéficier.  Par ailleurs, M. Al Thani, en s’adressant au représentant de la Fédération de Russie, a souligné que le Roi d’Arabie saoudite s’était toujours montré soucieux de préserver les intérêts de la nation arabe et avait fait le choix sincère de retirer les observateurs arabes de la Syrie.


S’exprimant à nouveau, le représentant de la Syrie a reconnu que son pays avait participé à la libération du Koweït, mais qu’il n’avait en revanche jamais participé à l’invasion de l’Iraq, ni de la Libye.  Le Qatar est-il un membre de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ou de la Ligue des États arabes? a-t-il lancé à l’intention du Premier Ministre du Qatar, avant de s’interroger sur la garantie que l’intervention en Libye, en Iraq et au Kosovo, entre autres, ne se fera pas en Syrie.  Tout en reconnaissant qu’il était essentiel de mettre fin aux effusions de sang et qu’il faudrait garantir la souveraineté nationale pour le bien de tous, l’Ambassadeur Ja’afari a assuré que son gouvernement avait à sa disposition de nombreuses informations sur la contrebande d’armes.  Il faut mettre fin à cette activité, a-t-il souligné. 


Selon un journal britannique dont il n’a pas cité le nom, le Qatar aurait financé des livraisons d’armes en Syrie, a-t-il par ailleurs indiqué.  Il a également regretté que d’anciens pays amis abritent actuellement des groupes de l’opposition.  Il a également exhorté les chaînes de télévision Al-Jazzera et Al–Arabyia à cesser leurs campagnes médiatiques contre la Syrie.  « Voila comment on pourrait arrêter les effusions de sang », a-t-il lancé.  La Ligue des États arabes ne représente plus l’ensemble des États arabes, a poursuivi le représentant.  Sans la Syrie, il n’y a pas de Ligue des États arabes et nous ne permettrons pas que l’on adopte une résolution sans nous et sans notre participation.


Poursuivant son intervention, le représentant de la Syrie a reconnu que le meurtre de travailleurs humanitaires était un crime.  Il a cependant voulu savoir comment le représentant du Portugal avait déterminé que la Syrie était responsable de la mort d’un médecin du Croissant-Rouge.  « Devant vous, s’est-il emporté, je suis l’exemple d’Emile Zola et j’accuse certains d’œuvrer pour saper l’indépendance, l’unité, l’intégrité et la souveraineté nationale de la Syrie ».  Il a ensuite rappelé que la Syrie avait accueilli de nombreux réfugiés iraquiens, sans demander aucune aide pour les prendre en charge.  Il a également fait remarquer que la coopération économique entre la Syrie et la Turquie avait été catastrophique pour les petits artisans syriens.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG ouvre sa session avec un nombre sans précédent de 343 demandes d’accréditation et 375 rapports quadriennaux

ECOSOC/6492-ONG/742

Le Comité des ONG ouvre sa session avec un nombre sans précédent de 343 demandes d’accréditation et 375 rapports quadriennaux

30/01/2012
Conseil économique et socialECOSOC/6492
ONG/742
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité chargé des organisations non gouvernementales

Session ordinaire de 2012

1re & 2e séances – matin & après-midi


LE COMITÉ DES ONG OUVRE SA SESSION AVEC UN NOMBRE SANS PRÉCÉDENT

DE 343 DEMANDES D’ACCRÉDITATION ET 375 RAPPORTS QUADRIENNAUX


Le Comité des organisations non gouvernementales (ONG) a ouvert aujourd’hui sa session annuelle en portant à sa présidence Mme Maria Pavlova Tzotzorkova de la Bulgarie.  Au cours de cette première journée, les 19 États membres du Comité ont recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) l’octroi du statut consultatif spécial à 47 ONG*.  Ils ont en revanche reporté l’examen des demandes de 12 ONG, en attendant des précisions et renseignements supplémentaires.          


Au cours de cette session**, le Comité doit examiner 343 demandes d’accréditation et 375 rapports quadriennaux, contre 137 et 90 en moyenne entre 2005 et 2009, a rappelé M. Andrei Abramov, Chef de la Section des ONG du Département des affaires économiques et sociales (DAES).  Devant une charge de travail qui a doublé en 4 ans, plusieurs délégations ont souligné la nécessité de rationaliser les méthodes de travail.  Les représentants de la Chine et du Maroc ont jugé déterminant de respecter la résolution de 1996/31 de l’ECOSOC.


Leur homologue de la Belgique a préconisé des consultations informelles pour palier le problème des retards et des demandes dont l’examen a été reporté.  Les représentantes du Pakistan et du Soudan ont estimé qu’un des moyens de gagner en efficacité est de s’abstenir de répéter les mêmes arguments.  


La Présidente élue a mis l’accent sur l’importance des ONG aux niveaux national et international « pour nous aider à faire face à une variété de défis liés à la crise économique mondiale et à atteindre nos objectifs de développement », a-t-elle souligné.   


Sur le même ton, M. Navid Hanif, Directeur par intérim du Bureau d’appui au Conseil économique et social et de la coordination, a estimé que nous ne pouvions plus ignorer la contribution des ONG aux organismes décisionnaires des Nations Unies.  Il a conseillé au millier d’ONG accréditées de coordonner davantage leurs efforts, et à l’ONU d’élargir ses voies de communication avec la communauté des ONG. 


Alors que de nouveaux acteurs du secteur privé révolutionnent le domaine du développement et que les parlements et les gouvernements locaux s’impliquent de plus en plus dans ce domaine, M. Hanif a jugé nécessaire que le Comité façonne des partenariats essentiels entre la société civile et les gouvernements. 


À titre d’exemple, l’année dernière, 16 600 représentants d’ONG ont été inscrits pour participer aux travaux de 23 commissions de l’ECOSOC ou conférences internationales de l’ONU, a indiqué le Chef de la Section des ONG, M. Andrei Abramov.


Les procédures d’inscription ont été facilitées pour les ONG des pays en développement, qui représentent aujourd’hui 60% des demandes.  Un guide a été lancé ainsi que « DESA ONG », un bulletin d’information mensuel électronique, en anglais, en français et en espagnol, qui touche déjà 6 000 ONG, avec un objectif de 20 000 inscriptions.  Grâce à l’amélioration de la communication, la Section des ONG a reçu 136 communications écrites et 55 demandes d’intervention au segment de haut niveau de l’ECOSOC en juillet 2011.


D’autres initiatives suivront cette année, comme une étude sur les partenariats entre la société civile et le secteur privé et une collaboration avec les ONG sur le programme de développement après 2015, date butoir des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  


L’année dernière, le Fonds général de contributions volontaires à l’appui des activités du Réseau régional informel ONU-ONG (IRENE) a consacré 3 000 dollars à la réalisation d’une brochure d’informations; la somme ayant été complétée par un apport de 3 000 dollars du budget ordinaire de l’ONU. 


Conformément aux décisions prises lors de ses consultations de décembre 2011, le Comité reviendra plus tard sur l’examen de ses méthodes de travail.  Il doit encore élire ses quatre vice-présidents dont l’un assumera aussi les fonctions de rapporteur.


Le Comité peut recommander le statut consultatif général, le statut consultatif spécial ou l’inscription sur la Liste.  Le statut consultatif général concerne les ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines d’action du Conseil économique et social.  Ces ONG sont autorisées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour du Conseil et de ses organes subsidiaires.


Le statut consultatif spécial concerne, quant à lui, des ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil.  Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.  L’inscription sur la Liste concerne les ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.


Les ONG dotées du statut consultatif sont tenues de présenter au Comité des rapports quadriennaux.


DEMANDES DONT L’EXAMEN A ÉTÉ REPORTÉ


L’examen de la demande de l’Agence pour le Développement Intégré au Congo a été reporté à la demande du représentant du Maroc, de même que celui de l’Alliance For Reproductive Health Rights, après les observations du Ghana.


A également été reporté à cause de la demandes de précisions du représentant du Pakistan, l’examen des demandes des ONG indiennes Apne Aap Women World Wide (India) Trust etSairam Population Research Trust, et ougandaise Human Rights Network (HURINET).


Avant d’aller plus loin, la représentante du Pérou a souhaités’assurer de l’inscription de l’ONG Asociacion Centro Indigena para el Desarrollo Sostenible – CINDES sur la liste des ONGdans son pays,tandis que le représentant de la Chine a estimé que plusieurs précisions devaient être apportées par l’ONG thaïlandaise International Council for the Day of Vesak (ICDV).


Plusieurs délégations, dont la Chine, le Venezuela et Israël, se sont ensuite interrogées sur le financement de Pacific Disability Forum de Fidji.  Les ONG organisations brésilienne ImageMagica et nigériane International Circle of Faith Chaplaincy Corps Ltd/Gte ont vu leur demande reportée pour n’avoir pas transmis leurs réponses au secrétariat.


Parmi les cinq ONG invitées à participer à l’échange traditionnel, l’examen des demandes de l’organisation indienne Pragya et de The Institute for Conscious Global Change, basée aux États-Unis, a été reporté à une date ultérieure.


Répondant à une question de la délégation belge, la représentante de l’organisation Pragya, a indiqué que cette ONG indienne intervenait dans quatre domaines, à savoir le développement social, le développement économique, la gestion des ressources naturelles et les questions culturelles.  Elle a précisé, à titre d’illustration, que Pragya travaillait dans l’Himalaya dans le souci de répondre aux besoins des communautés vulnérables en matière d’éducation, d’eau, d’assainissement et de développement, en général.  


The institute for Conscious Global Change, Inc, a répondu à une question de la représentante des États-Unis: le projet « Millenium Earth » analyse les 49 pays les moins avancés (PMA) pour établir des cartes spécifiques sur les besoins en infrastructures, soit « l’OMD nº9 ».  Officiellement, les OMD –Objectifs du Millénaire pour le développement- sont au nombre de huit.


OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL


- A.K Munshi Yojana (Inde)

- Africa Culture Internationale (Sénégal);

- African Agency for Integrated Development (Ouganda);

- Ajegunle Community Project (Nigéria);

- Asian Consultancy on Tobacco Control Limited (Chine);

- Asociacion Civil Observatorio Social (Argentine);

- Association de l’Intervention pour les Mères(Mali);

- Association des Jeunes pour l’Agriculture du Mali (Mali);

- Association Dunenyo (Togo);

- Association of African Entrepreneurs (Ghana);

- Association pour l’Intégration et le Développement Durable au Burundi (Burundi);

- Awaz Centre for Development Services (Pakistan);

- Cancer Aid Society (Inde);

- Centa for Organisational Development Ltd/Gte (Nigéria);

- Center for Africa Development and Progress (Ghana);

- Centre for Development Communication (Inde);

- Centre for Economic and Leadership Development (Nigeria);

- Centro de Estudios Legales y Sociales (CELS) Asociacion Civil (Argentine);

- Centro Ecuatoriano de Derecho Ambiental (Equateur);

- Children Education and Social Welfare Society (Pakistan);

- Compagnons D'action pour le Développement Familial (République démocratique du Congo);

- Concile Mondial de Congrès Diplomatiques des Aumôniers pour la Paix Universelle des Droits Humains et Juridiques(Haïti);

- Daya Pertiwi Foundation (Indonésie);

- Fondation des Œuvres pour la Solidarité et le Bien Être Social (République démocratique du Congo);

- Fondation Marocaine de L’Éducation Pour l’Emploi (Maroc);

- Frathekk Foundation Common Initiative Group (FRA.FO-CIG) (Cameroun);

- Guru Angad Dev Sewa Society, Punjab, Ludhiana (Inde);

- Horizon Foundation (Sierra Leone);

- Impact for Change and Development Limited by Guarantee (Lagos);

- Indian Development Foundation (Inde);

- Indigenous Information Network (Kenya);

- Intercambios Asociacion Civil (Argentine);

- Iraqi Development Organization (Iraq);

- LDC Watch (Népal);

- Liberian United Youth for Community Safety and Development (Libéria);

- Local Action Organization (Soudan);

- Major Alliance Education Centre (MAEC) (Tanzanie);

- Mother Care Foundation (MOCAF) NGO (Cameroun);

- National Coalition Against Racial Discrimination (Népal);

- Ngoma Club (République démocratique du Congo);

- Nigeria Model United Nations Society (Nigéria);

- Organisation camerounaise pour la protection de l'arbre (Cameroun);

- Organisation pour la Rénovation Environnante du Sud d'Haïti (RESH) (Haïti);

- Public Fund « Medialife » (Kazakhstan).


- All-Russian Public Organization of Disabled People with Multiple Sclerosis (Russie);

- Famille Debout (Belgique);

- Innovation: Africa (États-Unis).


Ces trois dernières ONG ont obtenu leur recommandation après un dialogue avec le Comité.


Pour en savoir plus sur le Comité, veuillez consulter le site Internet www.un.org/esa/coordination/ngo.


* E/C.2/2012/R.2, E/C.2/2012/R.2/Add.1 à 18 et E/C.2/2012/R.3. 

   **E/C.2/2012/1


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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La CCP élit Abulkalam Abdul Momen, du Bangladesh, à sa présidence et se dote d’une feuille de route pour améliorer l’impact de ses travaux sur le terrain

CCP/84

La CCP élit Abulkalam Abdul Momen, du Bangladesh, à sa présidence et se dote d’une feuille de route pour améliorer l’impact de ses travaux sur le terrain

30/01/2012
Assemblée généraleCCP/84
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de consolidation de la paix

Sixième session

Comité d’organisation                                      

1re séance – matin


LA CCP ÉLIT ABULKALAM ABDUL MOMEN, DU BANGLADESH, À SA PRÉSIDENCE ET SE DOTE D’UNE

FEUILLE DE ROUTE POUR AMÉLIORER L’IMPACT DE SES TRAVAUX SUR LE TERRAIN


M. Abulkalam Abdul Momen, du Bangladesh, a été élu ce matin, pour un mandat prenant fin le 31 décembre 2012, Président de la Commission de consolidation de la paix (CCP), laquelle s’est également dotée d’une feuille de route pour améliorer son impact sur le terrain et renforcer sa coordination avec les organes principaux de l’ONU, le Conseil de sécurité notamment*.


« Les enjeux sont de taille », a souligné dans son discours d’investiture M. Momen, qui n’a pas manqué de rappeler qu’un milliard et demi de personnes vivent encore dans des zones de conflit et qu’aucun pays sortant d’un conflit n’a été en mesure de réaliser un seul des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


Pour le nouveau Président de la CCP, une plus grande coopération avec les principaux organes de l’ONU, et les intervenants qui se trouvent sur le terrain, s’impose, sans oublier l’importance des projets à impact rapide.


La CCP a un potentiel incroyable pour redéfinir le rôle de l’Organisation en matière de consolidation de la paix et de reconstruction, a renchéri le Président sortant, M. Eugene-Richard Gasana, du Rwanda.


Profitant de sa dernière intervention en tant que Président de la CCP, M. Gasana a souligné l’importance de l’appropriation nationale, de l’innovation en matière de mobilisation des ressources, de la coordination et de la cohérence, ainsi que du partage des expériences.  Il a également prôné une coopération plus étroite avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.


Pour sa part, Mme Judy Cheng–Hopkins, Sous-Secrétaire générale à l’appui à la consolidation de la paix, a fait part des initiatives lancées par l’ONU pour renforcer le travail de la CCP grâce, notamment, à la nomination d’experts dans les domaines de la sécurité, de la mobilisation des ressources et de la gestion des ressources naturelles. 


La CCP est un organe consultatif intergouvernemental de l’ONU qui appuie, à leur demande, les pays sortant d’un conflit.  À ce jour, elle compte six « formations pays » le Burundi, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Libéria et la République centrafricaine. 


La feuille de route dont s’est dotée la CCP devrait l’aider à concentrer ses travaux sur les actions et résultats prioritaires.  Les « formations pays » pourront ainsi définir clairement les résultats attendus, en se fondant sur les indicateurs propres à chaque pays et les engagements mutuels.


Les organismes des Nations Unies sont appelés à tenir davantage compte de l’importance croissante de la consolidation de la paix et s’agissant plus particulièrement du Conseil de sécurité, la Commission intensifiera ses efforts dans certains domaines en vue de contribuer utilement à l’examen par le Conseil des pays inscrits à l’ordre du jour. 


La CCP entend remédier à la dispersion de l’action menée sur le terrain par les différents acteurs des secteurs de la sécurité et du développement.  Elle entend aussi envisager des moyens de fournir au Conseil des avis sur les aspects du mandat des missions ayant trait à la consolidation de la paix et réaliser des analyses de qualité sur des problèmes précis et proposer des solutions.


La CCP cherchera aussi à renforcer les synergies entre les investissements du Fonds pour la consolidation de la paix et les priorités de consolidation de la paix adoptées par la Commission.


Au cours de cette réunion, M. Ranko Vilović, de la Croatie, a été élu à la vice-présidence de la CCP.  Un deuxième vice-président sera élu à une date ultérieure, de même que les présidents des « formations pays ».


La CCP a décidé qu’en 2013, son président sera issu du Groupe des États d’Europe orientale.  Plusieurs délégations ont appelé à une meilleure procédure pour l’élection des présidents de la CCP.


Outre les « formations pays », la CCP est constituée d’un Comité d’organisation et d’un Groupe de travail sur les leçons apprises.  Ses activités sont appuyées par le Bureau d’appui à la consolidation de la paix.


La prochaine réunion de la Commission de consolidation de la paix sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


*     PBC/5/OC/L.1


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Il faudrait établir un mécanisme pour répondre à la myriade de défis auxquels sont confrontés les pays de la région du Sahel, recommande la mission d’évaluation interinstitutions

CS/10533

Il faudrait établir un mécanisme pour répondre à la myriade de défis auxquels sont confrontés les pays de la région du Sahel, recommande la mission d’évaluation interinstitutions

26/01/2012
Conseil de sécuritéCS/10533
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6709e séance – après-midi


IL FAUDRAIT ÉTABLIR UN MÉCANISME POUR RÉPONDRE À LA MYRIADE DE DÉFIS AUXQUELS SONT CONFRONTÉS

LES PAYS DE LA RÉGION DU SAHEL, RECOMMANDE LA MISSION D’ÉVALUATION INTERINSTITUTIONS


Trois mois après l’effondrement du régime du colonel Mouammar Qadhafi, le Conseil de sécurité a examiné, cet après-midi, les répercussions de la crise libyenne sur la région du Sahel, ainsi que les recommandations de la mission d’évaluation interinstitutions qui avait été dépêchée par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, du 7 au 23 décembre 2011.  Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. B. Lynn Pascoe, a recommandé que cette situation exige la création d’un mécanisme pour mieux répondre à la myriade de défis auxquels sont confrontés les pays de la région.


Des millions de migrants économiques, en particulier venus du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Tchad et d’autres pays africains, ont dû fuir la Libye lors de la crise pour rejoindre les communautés qu’ils avaient quittées en quête de meilleures conditions de vie, a constaté la mission d’évaluation.  M. Pascoe a cependant relevé que la majorité des défis qui se posent à la région existaient avant le conflit en Libye.


Présentant les recommandations de la mission, il a souligné tout d’abord la nécessité de soutenir le renforcement des capacités nationales de chaque pays concerné pour faire face aux défis immédiats humanitaires, socioéconomiques et sécuritaires qu’ils doivent relever.  Il est également important, a-t-il ajouté, que la communauté internationale appuie les mécanismes régionaux en place pour une meilleure coordination des efforts et le partage d’informations, tout en fournissant un appui au niveau international.


La mission d’évaluation mentionne, au nombre des problèmes auxquels sont confrontés les pays de la région, l’afflux de rapatriés, le transfert clandestin de stocks d’armes libyens, le terrorisme, le chômage des jeunes, le trafic de drogues, la traite d’êtres humains et la montée de la criminalité.  À cela, s’ajoute la menace d’une crise alimentaire et nutritionnelle imminente dans la région.


De nombreux intervenants, dont des représentants de pays de la région, ont exprimé leurs craintes concernant la situation en matière de sécurité, marquée notamment par la multiplication des enlèvements et attentats terroristes d’Al-Qaida pour le Maghreb islamique (AQMI) et de Boko Haram.  Certains se sont déclarés très préoccupés par la disparition de 5 000 missiles sol-air portables, ce qui aggrave la menace terroriste au Sahel.  Toutefois, même avant la chute du régime de Qadhafi, le Président du Tchad avait tiré la sonnette d’alarme au sujet de la circulation des armes de guerre dans la région, a rappelé le représentant de ce pays.


Pour la délégation du Mali, il est nécessaire de renforcer la présence militaire pour combattre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et les trafics de tous genres, en vue d’assurer la protection des personnes et de leurs biens.


Les participants au débat ont aussi redouté l’aggravation de la crise alimentaire, comme le délégué du Guatemala qui a suggéré de renforcer les systèmes d’alerte précoce visant à éviter des crises alimentaires.


Dans l’ensemble, les 18 délégations, qui se sont exprimées au cours de cette séance, ont soutenu les recommandations de la mission d’évaluation, en insistant notamment sur la nécessité pour les pays concernés de mettre en œuvre des stratégies nationales globales, avec l’appui de la communauté internationale.  Le représentant de la Fédération de Russie a tenu à préciser que l’adoption d’un accord-cadre entre les pays du Sahel dans le domaine de la sécurité relevait de la souveraineté de ces pays.


Sur le plan régional, le représentant de l’Inde a jugé particulièrement utile d’appuyer les initiatives de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale.  Il a souhaité que les bureaux régionaux des Nations Unies examinent les moyens pratiques de renforcer les efforts des gouvernements concernés et des institutions régionales en apportant cohérence et coordination.


Parmi les activités déjà mises en place en matière de sécurité, la représentante des États-Unis a cité celles du Forum contre le terrorisme au Sahel, auxquelles son pays participe.  Les délégations de la France et de l’Allemagne ont rappelé l’existence de la Stratégie de l’Union européenne pour le développement et la sécurité dans les États du Sahel, qui va bénéficier de 150 millions d’euros supplémentaires.


Le représentant de la France a invité l’ONU à prendre en compte cette initiative afin d’éviter les duplications inutiles.  Dans le même sens, la délégation chinoise a demandé que les institutions pertinentes du système de l’ONU tirent le meilleur parti de leurs compétences respectives. 


De son côté, le représentant du Pakistan a demandé des informations complémentaires, afin de mieux comprendre comment la présence des Nations Unies à l’heure actuelle accompagne les pays du Sahel, en jugeant que le Conseil de sécurité n’était pas l’organe le plus habilité à discuter de toutes ces questions.


La France a fait circuler un projet de déclaration à la presse sur la question dont est saisi aujourd’hui le Conseil de sécurité, en espérant qu’il pourra l’adopter ultérieurement, a indiqué son représentant.



PAIX ET SÉCURITÉ EN AFRIQUE


Rapport de la mission d’évaluation des incidences de la crise libyenne sur la région du Sahel du 7 au 23 décembre 2011 ( S/2012/42)


Placée sous l’autorité du Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest, M. Saïd Djinnit, la mission d’évaluation a été conduite par le Directeur adjoint de la Division Afrique II du Département des affaires politiques du Secrétariat de l’ONU, M. Sam Bassey Ibok, secondé par le Représentant de l’Union africaine à N’Djamena, M. Ki-Doulaye Corentin.


Ce rapport explique d’abord que, parmi les étrangers qui vivaient jusqu’à présent en Libye, certains Africains pauvres de la zone subsaharienne à la recherche d’une vie meilleure avaient été attirés par la manne pétrolière et le développement des infrastructures, tandis que d’autres auraient obtenu la nationalité libyenne après avoir été enrôlés dans l’armée régulière ou comme mercenaires.


Si les effets de la crise en Libye se sont fait sentir partout dans le monde, ce sont les pays voisins comme l’Algérie, l’Égypte, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad et la Tunisie qui ont été les plus touchés, devant faire face à l’afflux de centaines de milliers de rapatriés traumatisés et démunis, et à l’arrivée d’un nombre incalculable d’armes et de munitions.


Selon les estimations des différents États, le nombre total de rapatriés s’élève à environ 420 000, dont 200 000 se trouvent au Niger, 150 000 au Tchad, 30 000 au Mali et 40 000 en Mauritanie.  La plupart des rapatriés ont perdu leurs économies et leurs biens, et ont quitté la Libye dans des circonstances extrêmement difficiles.  Certains ont été victimes d’extorsion et d’atteintes aux droits de l’homme au cours de leur voyage.


Comme la majorité des rapatriés viennent des localités les plus pauvres et sous-développées de la région, leur retour impose une contrainte supplémentaire à la population d’accueil qui est déjà aux prises avec ses difficultés quotidiennes.  Dans le passé, chaque expatrié a fait vivre plus de sept personnes dans son pays d’origine.


La mission note aussi la difficulté croissante pour les organismes des Nations Unies et leurs partenaires humanitaires de se rendre auprès des populations en détresse.  Elle indique par exemple qu’ils avaient dû suspendre leurs programmes de vaccination, de nutrition et autres programmes d’aide aux plus vulnérables.


Les problèmes auxquels les gouvernements de la région ont dû faire face à cause de la crise libyenne sont notamment l’afflux de rapatriés, le transfert clandestin de stocks d’armes libyens, le terrorisme, le chômage des jeunes, le trafic de drogues, la traite d’êtres humains et la montée de la criminalité.  À cela s’ajoute la menace d’une crise alimentaire et nutritionnelle imminente dans la région.


Les dirigeants de la région se sont réjouis que le Secrétaire général ait pris l’initiative de dépêcher une mission si rapidement, notant ainsi le caractère symbolique de la coopération entre l’ONU et l’Union africaine.


La mission a constaté que les efforts multilatéraux des équipes de pays des Nations Unies étaient extrêmement appréciés dans tous les pays visités.  Parallèlement, les gouvernements des pays touchés, ainsi que le système des Nations Unies, l’Union africaine, l’Union européenne, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et les autres parties prenantes bilatérales et multilatérales ont lancé plusieurs initiatives pour résoudre ces questions.  L’ONU a été appelée à apporter son soutien à ces initiatives et à trouver des moyens pratiques et concrets de renforcer leur efficacité.


La mission a aussi constaté que les gouvernements étaient bien déterminés à faire face à ces enjeux, en particulier à la menace que représentent AQMI, Boko Haram et d’autres organisations criminelles, ainsi que la prolifération des armes.  Elle a cependant observé que les capacités nationales et régionales variaient d’un État à l’autre et qu’elles étaient globalement limitées.  Les dirigeants de la région ont souligné la nécessité d’apporter des solutions internes et régionales aux problèmes, avec le soutien de la communauté internationale.


Concluant que toute stratégie à court ou à long terme visant à atténuer les effets de la crise libyenne doit prendre en compte les causes profondes des problèmes de la région, la mission a formulé une série de recommandations, aux niveaux national, régional et international.


Elle a invité à renforcer les capacités à l’appui des initiatives menées actuellement par les gouvernements pour faire face aux crises qui sévissent au Sahel et à améliorer la cohérence des programmes humanitaires et de développement que les équipes de pays des Nations Unies mettent en œuvre.


La mission recommande aussi de soutenir les mécanismes régionaux en place en renforçant les capacités et en améliorant les dispositifs de coordination, en axant les efforts sur le contrôle des frontières et le partage de l’information sur les activités transfrontières.


Elle encourage les Nations Unies à mener un programme complet pour mobiliser encore davantage l’aide internationale en faveur de la région du Sahel en vue d’y relever les défis de l’insécurité et du sous-développement.


En outre, la mission recommande de mettre en place un mécanisme ou un cadre global qui rassemblerait tous les pays touchés afin qu’ils débattent des problèmes et proposent des solutions concertées.  Elle note, à cet égard, qu’aucun des organes des Nations Unies présents dans la région (le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale et la Mission d’appui des Nations Unies en Libye) n’est doté d’un mandat global couvrant l’ensemble de la vaste région du Sahel.


Déclarations


M. B. LYNN PASCOE, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, a présenté le rapport de la mission chargée d’évaluer les incidences de la crise libyenne sur la région du Sahel, qui avait été menée du 7 au 23 décembre 2011, conjointement par des représentants de l’ONU, de l’Union africaine, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et autres entités du système des Nations Unies.  La mission a travaillé au Mali, au Niger, au Tchad et en Mauritanie, mais elle s’est aussi rendue à Abuja, capitale du Nigéria, où elle a notamment rencontré des représentants de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ainsi qu’au Sénégal.


M. Pascoe s’est félicité de l’accueil qui avait été réservé aux membres de la mission d’évaluation par les dirigeants civils et politiques de la région.  La mission a noté que la majorité des défis qui se posent à la région existaient bien avant le conflit en Libye, a-t-il indiqué.  La priorité, pour les pays concernés en particulier par le flux de rapatriés, est de réintégrer ces personnes tout en faisant face au manque à gagner résultant de la réduction des envois de fonds.  La mission a également noté que les dirigeants de la région du Sahel comprenaient qu’il faudrait protéger à la fois les droits des migrants et ceux des communautés d’accueil.  Des consultations ont été menées sur la façon de promouvoir les conditions sécuritaires, économiques et de travail, a indiqué M. Pascoe.


Les pays de la région, a souligné M. Pascoe, doivent intensifier les efforts pour identifier les criminels et les membres des milices qui font renaître de leurs cendres les causes des rébellions antérieures, en utilisant les armes de l’arsenal de Qadhafi, qui sont passées en contrebande.  Comme l’indiquait hier, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, M. Ian Martin, devant le Conseil de sécurité, les preuves concernant la contrebande de missiles sol-air portables entre la Libye et les pays de la région ne sont pas, à ce stade, établies.


Les recommandations de la mission d’évaluation visent à appuyer le renforcement des capacités pour faire face aux défis immédiats humanitaires, socioéconomiques et sécuritaires des pays de la région, à appuyer les mécanismes régionaux en place notamment pour une meilleure coordination des efforts et le partage d’informations, et à fournir un appui au niveau international, a indiqué M. Pascoe.  Les Nations Unies et les autres organisations internationales ont un rôle à jouer pour apporter un appui aux efforts nationaux et internationaux, a-t-il précisé.


Il est indispensable de faire face à la menace croissante des groupes terroristes, mais aussi au chômage des jeunes et à la crise alimentaire, a ajouté le Secrétaire général adjoint, en citant aussi le fléau du trafic d’armes.


La situation sécuritaire au Mali s’est dégradée à la suite d’affrontements en janvier entre les forces gouvernementales et les milices touaregs, a poursuivi M. Pascoe.  La situation en matière de sécurité est d’autant plus inquiétante à l’approche des échéances électorales au Mali et des conditions imposées par la sécheresse, a-t-il fait remarquer.  Des violences similaires ont lieu au Niger, a-t-il ajouté.


Le Secrétaire général adjoint a donc invité à mettre en place un mécanisme permettant aux pays affectés et aux intervenants extérieurs principaux d’agir de concert pour trouver des solutions.  Il a souligné la difficulté qui résulte de la diversité des organisations régionales, comme la CEDEAO, dont le Niger et le Nigéria sont membres, tandis que le Tchad fait partie de la Communauté des États de l’Afrique centrale.  La Mauritanie et l’Algérie sont, quant à elles, membres de l’Union du Maghreb arabe.  M. Pascoe a enfin attiré l’attention sur l’urgence et la cohérence de la réponse à apporter par la communauté internationale pour soutenir les initiatives en cours.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) s’est dit très inquiet de constater combien la crise libyenne avait aggravé les situations humanitaire, sécuritaire et autres dans les pays de la région du Sahel.  Il a noté en particulier que de grandes quantités d’armes avaient été introduites dans les pays de la région et qui risquent d’alimenter les activités des groupes terroristes.  Il s’est également dit très préoccupé par le danger que peuvent représenter les missiles antiaériens portables à dos d’homme (MANPAD) aussi bien pour les pays de la région que pour les États membres du Conseil de sécurité.  Il a déclaré que les conséquences sous-régionales de la crise libyenne avaient été sous-estimées, en notant que le rapport de la mission d’évaluation mettait en lumière une recrudescence des activités terroristes et de la criminalité transfrontalière dans la région du Sahel.  Il faut renforcer les capacités des pays de la région afin de leur permettre de faire face à ces défis, a-t-il insisté.  Le représentant a souhaité des informations complémentaires, afin de mieux comprendre comment la présence des Nations Unies à l’heure actuelle accompagne les pays du Sahel, tout en jugeant que le Conseil de sécurité n’était pas l’organe le plus habilité à discuter de toutes ces questions.  Sa délégation demande au Secrétariat de retirer la recommandation faisant référence au respect du droit international. 


M. GÉRARD ARAUD (France) a déclaré que la présentation de ce rapport d’évaluation permettait de constater la gravité et la multitude des défis sécuritaires et humanitaires qui se posent dans la région, ainsi que la nécessité, pour l’ONU, d’adopter une approche plus intégrée pour aider les États de la région.  Il a précisé que les mouvements de populations, composées souvent de migrants retournés dans leur pays d’origine à la suite de la crise en Libye, ainsi que la dissémination d’armes dans la région constituent des facteurs de déstabilisation supplémentaires dans une région déjà fragile.  Parmi les défis de fond, il a cité les crises alimentaires récurrentes, le terrorisme d’AQMI et de Boko Haram, les trafics d’armes, de drogues, voire même d’êtres humains.


Mettant l’accent sur le caractère transnational de ces questions, M. Araud a invité le Conseil de sécurité à se pencher sur la question sahélienne sous tous ses aspects, ce qu’il n’avait jamais fait.  Face au caractère transnational de ces menaces, a-t-il souligné, il est indispensable que les États de la région renforcent leur coopération en faveur de la sécurité mais aussi du développement, notamment pour le contrôle aux frontières.  Après avoir souligné l’importance de la réunion ministérielle de Nouakchott en matière d’appropriation nationale, il a invité la communauté internationale à soutenir les initiatives des gouvernements de la région.


Notant qu’aucune organisation régionale en Afrique ne regroupe l’ensemble des pays concernés par les problématiques sahéliennes, M. Araud a jugé indispensable que l’ONU se dote d’une approche interne plus intégrée pour assister les États de la région sur la sécurité et le développement, en orientant les institutions spécialisées, fonds et programmes dans la même direction.  Il a souhaité que cette stratégie ne se traduise pas par la création de mécanismes bureaucratiques supplémentaires, en suggérant que l’on s’appuie sur les structures existantes.  Par ailleurs, le représentant de la France a rappelé que l’Union européenne avait lancé en 2011 une stratégie pour le Sahel, à court et moyen termes, qui prévoit de nombreux projets concrets de partenariats, articulés autour du développement, de la sécurité et du dialogue politique.  Il a invité l’ONU à prendre en compte l’initiative européenne afin d’éviter les duplications inutiles.  Enfin, il a signalé que la France avait fait circuler un projet de déclaration à la presse sur le Sahel, en espérant qu’il pourra être adopté ultérieurement par le Conseil de sécurité sur cette question.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a souligné la complexité et les problèmes de longue date qui touchent la région du Sahel.  Il a appelé l’ONU, l’Union africaine et la CEDEAO à appuyer les décisions du Conseil de sécurité.  Il a également estimé qu’il faudrait faire intervenir l’expertise du reste du système des Nations Unies pour faire face à tous ces problèmes.  Tous les pays concernés doivent cependant déployer des efforts pour faire face aux défis existants, en particulier la prolifération des armes.  La CEDEAO a aussi un rôle à jouer pour faire face au retour des « rebelles touaregs » dans leurs pays d’origine.


Le représentant a souligné la vulnérabilité de la région du Sahel qui résulte notamment du manque de contrôle et de suivi de la part des États qui la composent.  Il a cependant remercié les États touchés pour les efforts entrepris en vue de mieux répondre à ces problèmes.  Concernant la crise alimentaire, le représentant a appelé l’ONU à coordonner la réaction de la communauté internationale en travaillant en coopération avec tous les pays de la région.  Le Royaume-Uni s’engage, pour sa part, à travailler avec le Nigéria pour l’aider à faire face à la menace qui pèse sur la sécurité, a indiqué son représentant.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) s’est inquiété de l’impact négatif du conflit libyen sur la situation humanitaire, économique et sécuritaire des pays du Sahel, en notant que depuis la crise libyenne, 500 000 rapatriés avaient regagné leur pays d’origine et que 3 millions de personnes avaient perdu les revenus provenant de la population émigrée.  Il a déclaré que cette crise engendrait des pertes non seulement pour l’industrie mais aussi pour le tourisme régional.  Il a fait remarquer que cette crise avait des répercussions à la fois sur la situation économique et sociale et sur la sécurité des pays du Sahel, citant à cet égard la libre circulation d’armes.  Mettant l’accent sur la dimension régionale de la lutte contre la criminalité transfrontalière, il a particulièrement appuyé la recommandation de la mission d’évaluation visant à renforcer les stratégies et dispositifs de sécurité régionaux.


Les mesures proposées par la mission d’évaluation devraient, a-t-il dit, contribuer à améliorer les capacités des institutions nationales dans le domaine de la sécurité et du développement économique et social.  Il a invité tous les pays à mettre en œuvre les mesures juridiques et administratives nécessaires pour combattre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée conformément à la résolution 1373 et les autres instruments régionaux et internationaux pertinents.  Le représentant de l’Inde a demandé que les organismes des Nations Unies, dont le Comité contre le terrorisme et l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, accentuent leur coopération technique et financière pour la mise en œuvre de ces mesures.  Il a estimé qu’il était particulièrement nécessaire d’appuyer les initiatives régionales de la CEDEAO et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale.  Il a souhaité que les bureaux régionaux des Nations Unies, dont le Bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, le Bureau régional de l’ONU pour l’Afrique centrale, le Bureau de l’ONU auprès de l’Union africaine, examinent les moyens pratiques de renforcer les efforts des gouvernements concernés et des institutions régionales en apportant cohérence et coordination. 


M. ALEXANDER A. PANKIN (Fédération de Russie) s’est dit très préoccupé par la prolifération d’armes en Libye et au-delà du pays.  Il a constaté que la disparition de stocks de missiles sol-air portables aggrave la menace terroriste dans cette région.  Les autorités libyennes ne sont pas encore en mesure de contrôler la situation, a-t-il regretté, en rappelant que selon des estimations, 5 000 de ces missiles ont été volés.  La résolution 2017 du Conseil de sécurité, adoptée à l’initiative de la Fédération de Russie, vise à éviter ces menaces en jetant les bases de l’action conjuguée de la communauté internationale, a rappelé le délégué.  C’est pourquoi, il a appelé à appliquer pleinement ce texte et à tirer parti du Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité.


Le représentant s’est aussi dit très inquiet quant à l’afflux massif de migrants libyens dans les pays voisins, qui ne peut qu’aggraver la menace à la sécurité dans la région du Sahel.  Il a souhaité que la communauté internationale agisse de manière coordonnée pour faire face à ce problème, notamment par le biais de l’action des Nations Unies.  L’adoption d’un accord-cadre entre les pays du Sahel dans ce domaine relève de la souveraineté de ces pays, a-t-il rappelé.


M. NESTOR OSORIO (Colombie) a souligné que des mesures devaient être prises rapidement pour accompagner les initiatives des États et des organisations régionales et sous-régionales concernées pour faire face aux défis sécuritaires, économiques et humanitaires hérités de la crise libyenne.  Les mesures prises au niveau international doivent, a-t-il rappelé, tenir compte du principe de l’appropriation nationale et d’une répartition claire des responsabilités entre les partenaires concernés.  Tout le système de l’ONU et, plus particulièrement, la MANUL doit viser à assurer la sécurité de la Libye, a dit le représentant de la Colombie.  Le retour des rapatriés et la prolifération des armes légères et de petit calibre, a-t-il fait remarquer, sont les principales répercussions sur lesquelles nous devons faire porter nos actions.  Il faut assurer en priorité le renforcement des capacités nationales, a-t-il insisté, en souhaitant que les mesures arrêtées tiennent compte du respect des droits de l’homme et du lien qui existe entre la sécurité et le développement.  Mettant l’accent sur l’importance de l’appropriation, il a souhaité que les autorités nationales adoptent des stratégies, en coopération avec les bureaux régionaux des Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales concernées. 


M. MIGUEL BERGER (Allemagne) a indiqué que son pays contribuait actuellement au financement de projets de coopération technique avec les pays de la région du Sahel à hauteur de 10 millions de dollars.  Il a regretté que les problèmes structurels qui datent d’avant la crise en Libye n’aient pas été suffisamment bien traités.  Il faut renforcer la coopération entre les pays touchés et mieux coordonner l’aide internationale, a-t-il souligné.  Les mécanismes de coopération avec les autorités libyennes doivent être renforcés.  Le représentant a rappelé que 150 millions d’euros supplémentaires seront décaissés pour financer la stratégie de l’Union européenne pour le développement et la sécurité dans les États du Sahel, dont la mise en œuvre sera assurée conjointement avec la CEDEAO et l’Union africaine.  Enfin, il s’est félicité que l’Union africaine ait participé à la mission d’évaluation menée au mois de décembre 2011.  Il a aussi salué le fait que la mission d’évaluation prenne en compte les conséquences des changements climatiques sur la sécurité dans la région.


M. WANG MIN (Chine) s’est inquiété des effets délétères de la crise libyenne sur les pays de la région du Sahel, tout en saluant les efforts de ces derniers pour intégrer les rapatriés et renforcer le contrôle aux frontières.  Il a salué les initiatives de la CEDEAO et d’autres organismes régionaux qui ont clairement tiré parti des mécanismes en place pour coordonner les efforts au niveau régional.  Le représentant a souligné qu’il était essentiel de tenir compte des préoccupations des pays africains dans la mise en œuvre des stratégies et rappelé que l’Afrique ne pouvait seule faire face aux conséquences de la crise libyenne.  Il a demandé que les institutions pertinentes du système de l’ONU tirent le meilleur parti de leurs compétences respectives.


Mme ROSEMARY A. DICARLO (États-Unis) s’est dite très préoccupée par la prolifération des armes dans la région du Sahel, en soulignant que le renforcement de la coopération à tous les niveaux contribuera à mieux répondre à ce problème.  Les États-Unis, a-t-elle indiqué, souhaitent contribuer à ces efforts, notamment par le biais du Forum contre le terrorisme au Sahel.  Elle s’est inquiétée en particulier des exactions du groupe AQMI qui est capable de mener des attaques dans différentes parties de la région.  Certains pays ont mis en œuvre des mesures de lutte contre AQMI, a-t-elle cependant noté.  La porosité des frontières dans la région et la possibilité de voir des missiles sol-air portables circuler dans la région sont aussi des sujets d’inquiétude pour les États-Unis.  Les États-Unis, a-t-elle ajouté, participent à l’élaboration d’un inventaire de ces munitions.


Passant ensuite à la question humanitaire, Mme DiCarlo s’est interrogée sur la manière dont les Nations Unies et les organisations régionales pourraient éviter une nouvelle crise humanitaire dans la région.  Elle a rappelé que les États-Unis avaient versé 27 millions de dollars à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour les rapatriés de Libye en 2011.  Selon les estimations de l’UNICEF, un million d’enfants au Sahel risquaient de souffrir d’une malnutrition sévère en 2012, a-t-elle fait remarquer.  En 2011, les États-Unis avaient versé près de 22 millions de dollars pour contribuer au financement de programmes de malnutrition et de développement agricole dans la région du Sahel, a-t-elle indiqué.


M. JOÃO MARIA CABRAL (Portugal) a espéré que la stabilisation de la Libye aura un impact positif sur toute la région du Sahel.  Pour ce faire, il a jugé essentiel que la communauté internationale et le Conseil de sécurité aident les autorités libyennes à s’attaquer aux multiples défis, dont l’adoption d’une loi sur les travailleurs migrants africains, le désarmement des groupes armés, la création d’une armée et d’une police professionnelles et la mise en place d’un bon système de gestion des frontières.  La Libye devrait aussi participer aux différentes initiatives régionales sur les problèmes frontaliers.  Nous devons aussi, a poursuivi le représentant, essayer de mieux comprendre le lien qui existe entre, d’une part, les différentes formes de criminalité organisée et, d’autre part, les réseaux de cette criminalité et les groupes terroristes qui opèrent dans la région.  Les Nations Unies doivent adopter une approche fondée sur la prévention plutôt que sur la réaction et utiliser, avec plus de créativité, les instruments dont elles disposent, comme les missions politiques spéciales. 


Toute mesure de suivi au rapport de la mission d’évaluation, a encore estimé le représentant, doit identifier clairement les mesures à impact rapide, comme l’aide humanitaire, la lutte contre la prolifération des armes ou encore le contrôle des frontières, et celles visant les mesures à long terme, comme la reconstruction, l’emploi des jeunes ou le renforcement des capacités.  Les problèmes étant transnationaux, l’accent doit être mis sur le renforcement des capacités régionales.  En la matière, les bureaux régionaux de l’ONU ont un rôle crucial à jouer.  Sur le plan international, la cohérence et la coordination entre les différentes initiatives doivent être la clef du succès. 


M. JOSÉ ALBERTO BRIZ GUTÉRREZ (Guatemala) a affirmé que la situation au Sahel était source pour son pays d’une profonde préoccupation.  Sa délégation, a-t-il dit, se félicite ainsi de l’initiative du Secrétaire général d’envoyer au Sahel une mission visant à évaluer l’impact de la crise libyenne.  Le représentant a en outre rendu hommage aux gouvernements des pays touchés par la crise libyenne qui ont déjà pris des mesures en vue de relever les défis humanitaires et en matière de sécurité.  Selon lui, le Conseil de sécurité devrait appuyer les efforts des pays du Sahel qui partagent ces défis transfrontaliers et examiner la situation dans la région, y compris les recommandations de la mission d’évaluation.


Sur le plan humanitaire, le délégué a estimé que les systèmes d’alerte précoce visant à éviter des crises alimentaires devraient être renforcés.  Dans le domaine de la sécurité, le Guatemala soutient le renforcement des stratégies et des mécanismes régionaux existants de sécurité.  Il estime de même qu’un cadre large de coopération était nécessaire parmi les pays touchés afin de trouver des solutions coordonnées.


M. TOFIG MUSAYEV (Azerbaïdjan) a estimé que l’analyse fournie par la mission d’évaluation témoignait de la nécessité de renforcer la coopération, et ce, à travers le développement d’une approche commune pour la région du Sahel.  « À l’instar des vues énoncées dans le rapport de la mission, toute stratégie immédiate à long terme destinée à atténuer les incidences de la crise libyenne doit prendre en compte les causes profondes des problèmes dans la région », a-t-il ajouté, en appelant à prendre sérieusement en considération les recommandations de la mission à cet égard.  Rappelant que la plupart des pays de la région n’ont pas la capacité de faire face aux menaces de manière isolée, il a salué les initiatives entreprises par les gouvernements des pays affectés par la crise libyenne, ainsi que les efforts de l’Union africaine, de la CEDEAO et d’autres instances régionales, en ajoutant que celles-ci devraient être soutenues par les Nations Unies et la communauté internationale dans son ensemble.  « Une attention plus grande doit être portée aux appels lancés par les pays de la région du Sahel qui ont besoin de renforcer leurs capacités et qui ont aussi besoin de fonds pour faire face aux menaces et aux défis qu’ils doivent affronter, a-t-il ajouté.  Il a ensuite plus particulièrement insisté sur les recommandations visant à appuyer les efforts déployés en faveur du dialogue et de la compréhension entre communautés et entre religions.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a indiqué que son pays, qui appartient à l’espace sahélo-saharien, était directement touché par l’impact de la crise libyenne.  Il a indiqué que la multiplication des enlèvements et attentats terroristes d’AQMI et de Boko Haram étaient sujets de préoccupations qui doivent être pris en compte.  Depuis plusieurs années, la région du Sahel fait face à une activité sans précédent d’activités criminelles transfrontalières et terroristes, a rappelé le représentant du Maroc, en soulignant les difficultés des États de la région de sécuriser les frontières et les conséquences de l’aggravation de la pauvreté qui amène de plus en plus de personnes à recourir à des activités criminelles pour subvenir à leurs besoins.  Il a estimé que les effets de la crise libyenne n’ont fait qu’exacerber cette situation.  Alors que des initiatives louables ont vu le jour pour faire face à ces défis sahéliens, le représentant du Maroc a déclaré que le moment était venu d’asseoir une coopération régionale accrue et de faire face aux problèmes structurels.  Il a regretté la persistance de visions sécessionnistes perpétuant des zones grises et facilitant la prolifération des activités terroristes et de la criminalité transnationale organisée.  Il est urgent, a-t-il souligné, que l’on tienne compte des défis socioéconomiques du Sahel, pour mieux répondre aux crises alimentaires et aux changements climatiques cycliques.  Avant de conclure, le représentant du Maroc a appuyé le projet de déclaration à la presse sur le Sahel que la France a présenté aux membres du Conseil.


M. KODJO MENAN (Togo) a particulièrement relevé le défi de l’accroissement de la population des pays de la région qui a des conséquences directes sur le logement, la scolarisation et la disponibilité des terres cultivables.  Il a ajouté à cela les actes terroristes d’Al-Qaida pour le Maghreb islamique (AQMI) et le développement de la criminalité organisée.  Ces défis mis ensemble, a-t-il prévenu, constituent des pressions politiques sur les gouvernements et ont des incidences directes et dangereuses sur la paix, la sécurité et la stabilité nationales. 


Le représentant a appuyé les recommandations de la mission d’évaluation et a jugé, à cet égard, que la communauté internationale doit soutenir économiquement et financièrement les États de la région et les aider à développer des programmes d’intégration sociale.  Les efforts des Nations Unies, a-t-il estimé, doivent aussi porter sur la composante « droits de l’homme » et inciter les gouvernements à les respecter pleinement dans leur lutte contre le terrorisme.  La coopération régionale et internationale, a poursuivi le représentant, doivent constituer un des leviers efficaces de la lutte contre la situation dans la région.  La facilité de communications et de déplacements des criminels et autres bandits d’un pays à l’autre exige une coopération forte et multiforme, a-t-il précisé, en se félicitant de la coopération au sein de la CEDEAO et en saluant le travail du Bureau des Nations Unies en Afrique de l’Ouest.


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) s’est dit préoccupé par la prolifération des armes légères dans la région du Sahel.  Même si cette région connaît des problèmes depuis longtemps, la crise en Libye a entraîné une augmentation des activités criminelles au Sahel, a-t-il fait observer.  Le conflit d’un pays est devenu un problème régional avec des conséquences sans précédent, a ajouté le représentant.  Il a soutenu les recommandations de la mission d’évaluation qui concernent l’approche multidimensionnelle et pluridisciplinaire, en prônant notamment une plus grande coordination entre l’ONU et l’Union africaine.  M. Sangqu s’est félicité de ce que les efforts de l’ONU et de l’Union africaine aient été bien accueillis par les populations des pays concernés.  Il a aussi salué la volonté commune des États de la sous-région de trouver des solutions aux problèmes communs.  La communauté internationale a un rôle important à jouer dans le domaine de l’assistance technique, a-t-il insisté.


M. BOUBACAR BOUREIMA (Niger) a souligné que la communauté internationale devrait appuyer les efforts entrepris aux niveaux national et régional pour combattre les fléaux amplifiés par la crise libyenne.  Il a jugé indispensable d’adopter une approche holistique pour faire face à ces problèmes en raison du lien qui existe entre le développement et la sécurité, particulièrement dans une région où les ressources financières sont insuffisantes malgré les efforts des partenaires au développement.  Tout en mettant l’accent sur les efforts du Niger aux niveaux régional et international pour faire face à ses responsabilités, M. Boureima a estimé qu’un soutien international était nécessaire pour appuyer la mise en œuvre des stratégies régionales. 


M. OUMAR DAOU (Mali) a appuyé les recommandations pertinentes du rapport de la mission d’évaluation visant à soutenir les initiatives nationales, régionales et internationales.  Il a cependant relevé que le rapport se faisait l’écho de « déclarations fallacieuses d’individus et de groupuscules insignifiants qui, au mépris de l’esprit d’ouverture et de dialogue prôné par les plus hautes autorités maliennes, ont choisi la violence armée comme moyen d’expression de leurs revendications ».  Le Gouvernement du Mali ne saurait tolérer aucun acte visant à saper l’unité et l’intégrité du territoire national, a-t-il assuré.


Le représentant a ensuite rappelé que son pays avait dû faire face au retour massif de travailleurs migrants démunis et d’ex-combattants lourdement armés.  Il s’est dit convaincu que les réponses à y apporter passent par le renforcement de la présence militaire pour combattre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et les trafics de tous genres, pour assurer la protection des personnes et de leurs biens, ainsi que l’amélioration des infrastructures de base et de services publics.  À cet égard, il a cité les nombreuses initiatives prises par le Gouvernement malien, comme le Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement dans la région nord du Mali.


M. TCHINGONBE PATCHANNE PAPOURI (Tchad) a souligné qu’aujourd’hui, plus de 80% des ressortissants tchadiens qui s’étaient installés en Libye, avaient pu regagner leur pays grâce à la contribution conséquente de l’Organisation internationale pour les migrations, dont il a salué le sens humaniste.  Il a exprimé le souhait que le Conseil de sécurité accorde toute l’attention aux conclusions et recommandations du rapport de la mission d’évaluation en vue d’inciter la communauté internationale à apporter son soutien aux pays du Sahel pour gagner leur lutte contre le sous-développement, la famine, la précarité et l’insécurité.  Le représentant s’est dit également très préoccupé par la circulation des armes de guerre dans la région et la menace qu’elles représentent pour les pays de la région du Sahel, en rappelant que le Président Idriss Déby Itno avait tiré la sonnette d’alarme à ce sujet avant même la chute du régime de Qadhafi. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité informé des progrès considérables réalisés en Côte d’Ivoire et des nombreux défis en matière de sécurité et de réconciliation nationale

CS/10531

Le Conseil de sécurité informé des progrès considérables réalisés en Côte d’Ivoire et des nombreux défis en matière de sécurité et de réconciliation nationale

26/01/2012
Conseil de sécuritéCS/10531
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6708e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ INFORMÉ DES PROGRÈS CONSIDÉRABLES RÉALISÉS EN CÔTE D’IVOIRE

ET DES NOMBREUX DÉFIS EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ ET DE RÉCONCILIATION NATIONALE


Le Conseil de sécurité a examiné ce matin l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire depuis le mois d’octobre, une évolution marquée par le succès des élections législatives du 11 décembre, les premières depuis l’année 2000.  Sans cacher les nombreux défis en matière de sécurité et de réconciliation nationale, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Côte d’Ivoire, M. Albert Gerard Koenders, s’est félicité des progrès considérables sur la voie d’un retour à la normale depuis la violente crise qui a suivi l’élection présidentielle de 2010*.


Comme l’a dit le représentant ivoirien, M. Youssoufou Bamba: « La Côte d’Ivoire est de retour sur la scène internationale et prête à assumer de nouveau son rôle de pôle sous-régional de stabilité et de croissance, au service de la paix, de la sécurité et de la coopération internationales ».


« La situation en matière de sécurité se stabilise, les personnes déplacées commencent à rentrer et l’économie montre de nouveau une certaine résilience », a confirmé le Représentant spécial du Secrétaire général qui a estimé que pour se relever totalement, la Côte d’Ivoire aura encore besoin de l’appui du Conseil de sécurité et des autres partenaires internationaux.


Avec les poches de résistance, les questions de la sécurité nationale ne doivent pas être sous-estimées, a prévenu M. Koenders.  Il a jugé crucial que l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) aide le Gouvernement à garantir la stabilité, ce qui exige la réforme du secteur de sécurité et des organes de maintien de l’ordre, le désarmement, la démobilisation et la réintégration (DDR) des anciens combattants, la protection des civils et le retour des réfugiés et des personnes déplacées, la réconciliation nationale et la promotion des droits de l’homme. 


Globalement, la situation est restée relativement calme mais l’insécurité persiste dans l’ouest du pays ainsi que la menace des groupes armés aux frontières.  Le grand nombre d’armes en circulation à Abidjan et dans tout le pays a créé une situation qui a contribué à un taux élevé de crimes et d’incidents impliquant des éléments armés.  Le Gouvernement a pris des mesures et l’ONUCI discute actuellement avec les autorités ivoiriennes de l’appui que la communauté internationale peut apporter. 


Il est essentiel, a commenté le représentant de la Côte d’Ivoire, que les Ivoiriens eux-mêmes s’approprient la réforme du secteur de la sécurité (RSS), élément central de tout processus de normalisation.  Il a annoncé des « assises nationales de la sécurité et de la défense » pour favoriser un dialogue national entre les populations et l’armée ivoirienne.  Il s’est félicité de ce que la Commission Dialogue, vérité et réconciliation soit maintenant opérationnelle et, en matière de DDR, il a jugé contre-productif le regroupement des anciens combattants dans des centres.  L’identification, a-t-il estimé, semble être la clef du processus, car elle permet de sélectionner ceux qui sont aptes à intégrer la nouvelle armée, ceux qui devront suivre une formation et ceux qui devront être réintégrés à la vie civile.  Le représentant a dit l’intention de son pays de former une force de réserve pour des activités non combattantes.


S’agissant plus particulièrement de la situation dans la partie occidentale de son pays, M. Bamba a prévenu que la menace s’étend à toute la région du fleuve Mano et doit être traitée dans un contexte collectif intégrant la Côte d’Ivoire, le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée.  Il a loué l’initiative de l’Afrique du Sud qui a convoqué un débat au Conseil de sécurité, sous la présidence de M. Jacob Zuma, sur l’« indispensable » coopération entre l’ONU et les organisations régionales comme l’Union africaine, dans le cadre du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.


Sur le front politique, le Représentant spécial du Secrétaire général a indiqué que les élections législatives du 11 décembre ont connu un taux de participation de 36%, certes inférieur à l’élection présidentielle de 2010, mais à un niveau similaire des élections législatives de 1990 et de 1995.  L’ONU ne certifiera les résultats qu’après que les institutions nationales ont évalué le processus.  Le Conseil constitutionnel, qui examine 110 plaintes, a annoncé sa décision sur les recours introduits par un certain nombre de candidats.  Le représentant de la Côte d’Ivoire a fait part de l’intention de son pays de demander à l’ONU d’apporter son soutien aux prochaines élections municipales et régionales.


Si les processus électoraux sont importants, a souligné le Représentant spécial, il est tout aussi essentiel de se concentrer sur les racines de la crise, dont le problème de l’accès à la terre et un développement déséquilibré entre les régions.  La question de l’impunité est également une source de préoccupation.


Sur le plan humanitaire, « on compte aujourd’hui encore 186 000 déplacés et 161 000 réfugiés dans les pays voisins », a poursuivi le représentant ivoirien, avant de faire état des efforts déployés pour faire rentrer les Ivoiriens dans leur pays, grâce à des accords tripartites entre la Côte d’Ivoire, le pays d’accueil et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), comme c’est déjà le cas avec le Libéria, le Ghana, le Togo et la Guinée.  M. Bamba s’est aussi réjoui des 8 millions de dollars fournis par le Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) et a salué l’appel consolidé de 173 millions de dollars lancé par la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires.  Il a également noté la plus grande prise de conscience sur la question du genre et les violences basées sur le genre. 


Le représentant ivoirien, qui a rappelé la visite que les membres du Conseil de sécurité vont effectuer dans son pays du 22 au 31 mars 2012, a salué l’action de l’ONU qui a permis de sauver un nombre incalculable de vies.  « Avec 3 000 morts, nous étions au bord d’un génocide en Côte d’Ivoire pendant cette crise postélectorale », a-t-il affirmé, avant d’annoncer que son pays allait bientôt présenter une demande formelle de réexamen du régime des sanctions, en vue de leur levée partielle, voire totale. 


*S/2011/807


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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En dépit des difficultés, l’ONU continuera à assister le CNT à faire face aux défis immenses liés à la sécurité et aux droits de l’homme en Libye, assurent Ian Martin et Navi Pillay

CS/10528

En dépit des difficultés, l’ONU continuera à assister le CNT à faire face aux défis immenses liés à la sécurité et aux droits de l’homme en Libye, assurent Ian Martin et Navi Pillay

25/01/2012
Conseil de sécuritéCS/10528
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6707e séance – matin


EN DÉPIT DES DIFFICULTÉS, L’ONU CONTINUERA À ASSISTER LE CNT À FAIRE FACE AUX DÉFIS IMMENSES LIÉS

À LA SÉCURITÉ ET AUX DROITS DE L’HOMME EN LIBYE, ASSURENT IAN MARTIN ET NAVI PILLAY


Le représentant de la Libye réaffirme l’engagement des autorités

de transition à s’acquitter de leur rôle avant la tenue des élections de juin prochain


Ce matin, au cours d’une séance d’information mensuelle du Conseil de sécurité, M. Ian Martin, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), a exprimé l’espoir que le régime de transition libyen pourra acquérir une certaine légitimité, notamment en vue de tenir des élections en juin prochain.  Après les nombreux incidents violents qui ont eu lieu en janvier, M. Martin a mis l’accent sur le grave problème de sécurité que connaît actuellement la Libye, tandis que la Haut-Commissaire aux droits de l’homme a alerté le Conseil sur la situation très préoccupante des droits de l’homme dans ce pays.


Mme Navi Pillay a toutefois salué la priorité accordée par les autorités au processus de justice transitionnelle.  « La révolution a eu lieu pour protéger les droits de l’homme », a rassuré M. Abdurrahman Mohamed Shalgham, Représentant permanent de la Libye auprès des Nations Unies, tout en attirant l’attention sur les défis auxquels le pays reste confronté, comme par exemple la participation des femmes dans la vie publique et politique.


Le Représentant spécial a rappelé que le peuple libyen critique de plus en plus les institutions de transition, en soulignant notamment la résurgence des combats à Bani Walid où le Conseil national de transition (CNT) tente de nommer de nouveaux dirigeants.


Les manifestations à Benghazi, a précisé M. Martin, ont été déclenchées par les propos largement diffusés selon lesquels les anciens combattants du régime de Qadhafi pourraient éventuellement bénéficier d’une amnistie.  Les manifestants ont demandé une plus grande transparence, exigeant aussi que les anciens militants du régime déchu soient interdits d’accès aux institutions de l’État.


Plaidant en faveur de la réconciliation et rejetant la politique de l’exclusion, le représentant libyen a fait observer qu’il serait difficile de confier la gestion de la Libye à un groupe de personnes qui ont passé plus de 30 ans à l’extérieur du pays.  Il a aussi expliqué que le peuple a besoin d’être rattaché à la religion et c’est pourquoi, il est nécessaire de s’appuyer sur les principes de l’islam, comme la cohérence, la coexistence et le pardon. 


M. Martin a regretté le manque de fiabilité des médias et d’organisation de la société civile, ainsi que la faiblesse des institutions étatiques.  Il a par ailleurs espéré que la radiation de la Banque centrale de Libye et de la Libyan Foreign Bank de la liste des entités visées par des sanctions permettra de surmonter le manque de liquidités.


Le processus de rédaction de la loi électorale en vue de l’élection d’un congrès national d’ici à la fin juin est compliqué par des délais très courts, l’inexpérience, les limites de la communication et le défaut de mécanismes appropriés de consultation, a expliqué M. Martin.  Le représentant de la Libye a cependant indiqué que le projet de loi électorale avait suscité 14 000 commentaires.


Si la Libye n’a jamais eu de partis politiques ni de syndicats, elle a cependant des ressources humaines, a rappelé M. Shalgham, en précisant que 20 000 Libyens avaient étudié à l’étranger et que la majorité des femmes étaient instruites.


Le CNT, a fait remarquer M. Martin, a rejeté la proposition du Comité électoral de prévoir un quota de 10% de femmes au futur congrès national.  Pour Mme Pillay, assurer une représentativité minimale des femmes dans la vie publique et politique est pourtant le meilleur moyen de garantir que la révolution apporte des progrès concrets pour les femmes et les filles.  « Nous ne pouvons pas écarter le rôle de la femme », a assuré le représentant libyen, en déclarant qu’un quota d’au moins 25% devrait être fixé.


M. Martin a ensuite alerté le Conseil sur le grave problème de sécurité qui demeure en Libye, en signalant le nombre important d’armes en circulation dans les rues et la présence de diverses brigades armées.  Il a rappelé les incidents mortels qui ont eu lieu début janvier entre les brigades rivales de Misrata et de Tripoli, ainsi que d’autres incidents récents, notamment à Bani Walid.


Une commission interministérielle a commencé à enregistrer les anciens combattants, a indiqué le Représentant spécial, qui a salué l’aide de la MANUL et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dans ce domaine, ainsi que celle de certains États pour la formation de la police.  Son nouveau Conseiller spécial sur les menaces et défis posés par les armes et le matériel connexe en Libye, a-t-il dit, doit coordonner les efforts d’identification et de contrôle des missiles sol-air portables.


Comme beaucoup de ces armes ne se trouvaient plus sur le territoire libyen, la MANUL a créé un sous-groupe sur la question, coprésidé par le Ministère libyen de la défense, a rappelé M. Martin.  À ce jour, 5 000 de ces missiles et matériel connexe ont été saisis.  Le Représentant spécial s’est en outre réjoui de l’aide apportée par de nombreux donateurs pour le déminage, ainsi que des progrès accomplis dans la vérification de produits chimiques.


La sécurité à la frontière reste aussi une grande préoccupation du Gouvernement de transition.  La MANUL coordonne ses efforts avec ceux de l’Union européenne qui va envoyer sur le terrain une équipe d’évaluation de la gestion des frontières, a-t-il assuré.


Sur la question des droits de l’homme, la MANUL exhorte le Gouvernement à accélérer les transferts des prisonniers pour pouvoir examiner leur cas.  La nouvelle loi sur la justice transitionnelle n’a pas encore été promulguée, a-t-il ajouté.


« Je serai le premier à me soumettre à un procès en tant qu’ancien Ambassadeur sous le régime de Qadhafi », a assuré M. Shalgham.  Il s’est dit très préoccupé par l’existence de centres de détention qui ne sont toujours pas localisés par les autorités libyennes de transition.


De son côté, Mme Pillay a jugé urgent de mettre un terme aux abus en demandant que tous les centres de détention soient soumis au contrôle du Ministère de la justice.  Elle a souligné « l’insuffisance de vision d’ensemble des autorités centrales » qui favorise un environnement propice aux mauvais traitements, dont la torture.


Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et la Section des droits de l’homme de la MANUL se tiennent prêts à répondre à toute demande d’assistance technique de la Libye en matière de réforme juridique et institutionnelle, a ajouté Mme Pillay.


Par ailleurs, le représentant libyen a affirmé avoir des preuves que le colonel Qadhafi avait manipulé l’information en faisant filmer des cadavres pour faire croire qu’ils étaient ceux des victimes des bombardements de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).  « J’espère qu’on ne va pas utiliser le prétexte de l’OTAN pour protéger d’autres tyrans », a-t-il déclaré.


La nouvelle Libye est prête à coopérer avec toute commission d’enquête internationale sous les auspices des Nations Unies et nous allons mettre en place un mécanisme d’indemnisation des victimes, a ajouté M. Shalgham, avant de dire que des membres de sa propre famille figuraient parmi ces victimes.  Mme Pillay a invité l’OTAN à transmettre toutes les informations nécessaires sur cette question et à coopérer avec la Commission d’enquête qui doit rendre ses conclusions le 9 mars 2012. 


Mme Pillay a par ailleurs indiqué que 60% des Libyens déplacés au cours du conflit ont regagné leur domicile en janvier 2012, même si certains groupes sont récalcitrants de crainte de faire l’objet de représailles.  À ce jour, a-t-elle précisé, 35 000 résidents de Tawergha -qui sont accusés de crimes graves par les résidents de Misrata, ville voisine– continuent de vivre dans des camps.


C’est maintenant le Ministère de l’assistance aux familles des martyrs et des personnes disparues qui a la responsabilité de localiser et d’identifier les personnes portées disparues, a indiqué pour sa part M. Martin.  Un Conseil national des libertés publiques et des droits de l’homme a été créé, a-t-il ajouté.


Enfin, M. Martin a annoncé la tenue à la fin du mois d’une réunion avec des représentants de l’Union européenne et de la Banque mondiale, afin d’aligner l’aide internationale avec les sept priorités du Gouvernement: la société civile et les médias, les élections, l’administration publique, la gestion des finances publiques, la fourniture des services sociaux, la communication stratégique et la justice transitionnelle.  Il s’est en outre réjoui d’avoir signé avec le Ministère des affaires étrangères l’accord sur le statut de la mission, le 10 janvier.


L’Ambassadeur Shalgham a remercié le Conseil de sécurité pour avoir eu le courage de porter secours à la Libye, ainsi que les pays qui ont envoyé leurs avions et leurs soldats pour protéger la population civile.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée proroge les mandats des juges du Tribunal pour le Rwanda et adopte sa résolution annuelle sur le Processus de Kimberley relatif aux diamants du sang

AG/11205

L’Assemblée proroge les mandats des juges du Tribunal pour le Rwanda et adopte sa résolution annuelle sur le Processus de Kimberley relatif aux diamants du sang

25/01/2012
Assemblée généraleAG/11205
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-sixième session

94e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE PROROGE LES MANDATS DES JUGES DU TRIBUNAL POUR LE RWANDA ET ADOPTE SA RÉSOLUTION ANNUELLE

SUR LE PROCESSUS DE KIMBERLEY RELATIF AUX DIAMANTS DU SANG


L’Assemblée générale a prorogé, ce matin, jusqu’au 30 juin 2012, « ou jusqu’à l’achèvement des affaires dont ils sont saisis si celui-ci intervient à une date antérieure », les mandats de juges permanents et ad litem du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR)*.  Elle a également adopté sans vote sa résolution annuelle** sur le Processus de Kimberley dans laquelle elle prend notamment note des avancées observées lors des travaux de la réunion plénière tenue à Kinshasa en 2011.


Le représentant de la République démocratique du Congo, dont le pays a présidé le Processus de Kimberley en 2011, a souligné que la résolution présentée aujourd’hui est le couronnement de longues négociations débutées en décembre dernier.  « Loin d’être un texte parfait », il est le fruit d’un compromis qui a fini par réunir les préoccupations « parfois divergentes » des délégations pour un objectif commun à savoir: « limiter le rôle que les diamants provenant des zones de conflit peuvent jouer dans les conflits armés, permettre de protéger le commerce licite et garantir l’application effective des résolutions relatives au négoce des diamants provenant des zones de conflit ».


La résolution, a encore indiqué le représentant congolais, est enrichi de quelque 10 paragraphes supplémentaires par rapport à celui de l’année dernière, reflétant les avancées observées lors des travaux de la plénière à Kinshasa.


Dans cette résolution, l’Assemblée générale prend notede la décision administrative sur Marange, au Zimbabwe.  Présente aujourd’hui, la représentante zimbabwéenne a qualifié d’« historique » une décision qui permet à son pays de reprendre la dynamique de son industrie diamantaire.  « Les diamants de Marange ne sont pas des diamants du sang et cela a été certifié », s’est-elle félicitée.


Elle a cependant déploré le fait que certains pays font tout pour qu’on nie au Zimbabwe la possibilité de tirer profit de ses diamants.  Le Système de certification du Processus de Kimberley doit pouvoir échapper à toute influence et à tout intérêt bilatéral, national ou politique, a-t-elle estimé.


Dans le texte, l’Assemblée générale déplore que la société civile ait été absente de la réunion plénière de Kinshasa et se félicite de ce que cette réunion ait réaffirmé sa volonté de poursuivre un dialogue constructif avec la société civile, eu égard au rôle que celle-ci joue dans le Processus de Kimberley.


L’Assemblée prend note « avec satisfaction »de la décision administrative dans laquelle il a été estimé que les initiatives positives prises par le Ghana pour renforcer les contrôles internes et prévenir les infiltrations de diamants illicites méritaient que soient levées les mesures spéciales mises en place au titre de la décision administrative de Gaborone.


Elle prend également note avec satisfactiondes progrès réalisés par le Comité spécial chargé d’étudier les moyens d’accroître l’efficacité du Processus de Kimberley.  Elle prend aussi note de la décision prise par la réunion plénière de Kinshasa de créer un comité spécial chargé d’examiner le Système de certification.


L’Assemblée générale se félicite par ailleursde l’admission, en mai 2011, du Royaume du Swaziland au statut de membre à part entière du Processus de Kimberley.


Elle se félicite en outre du choix des États-Unis d’Amérique pour assurer la présidence du Processus et de l’Afrique du Sud pour assurer la vice-présidence en 2012.


Le représentant américain a estimé que des efforts supplémentaires étaient nécessaires pour renforcer la participation du secteur privé et des organisations non gouvernementales (ONG) au Processus de Kimberley, au risque de voir les diamants continuer à alimenter les conflits.  L’engagement des producteurs locaux, des négociants et des consommateurs est essentiel pour traiter du lien entre diamants et conflits.  Toutes les parties ont le devoir de faire en sorte qu’à l’approche de son dixième anniversaire, le Processus reste valide. 


Il faudra donc voir s’il n’y a pas de changement à apporter au mandat originel, a prévenu le représentant.  Il faudra voir comment faire progresser le Processus et, par exemple, assurer de meilleurs revenus aux individus impliqués dans l’exploitation artisanale.


En début de séance, l’Assemble générale a observé une minute de silence en hommage au Président de la Guinée-Bissau, Malam Bacai Sanhá, mort le 9 janvier dernier.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


*  A/66/L.35

** A/66/L.34


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La Syrie, la question de Palestine et l’Iran dominent le débat du conseil de sécurité sur le Moyen-Orient

CS/10527

La Syrie, la question de Palestine et l’Iran dominent le débat du conseil de sécurité sur le Moyen-Orient

24/01/2012
Conseil de sécuritéCS/10527
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6706e séance – matin & après-midi


LA SYRIE, LA QUESTION DE PALESTINE ET L’IRAN DOMINENT LE DÉBAT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ SUR LE MOYEN-ORIENT


La Syrie, la question de Palestine et l’Iran ont dominé les discours des 45 orateurs qui ont pris part aujourd’hui au débat du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient, après que le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux affaires politiques eut fait une mise à jour de la situation dans la région.


Face à une répression qui a fait plus de 5 000 morts depuis le mois de mars en Syrie, des pays comme les États-Unis ont appuyé le plan de la Ligue des États arabes du 22 janvier, qui appelle le Président Bashar Al-Assad à déléguer ses prérogatives au Vice-Président pour former, dans les deux mois, un gouvernement d'union nationale qui conduirait le pays vers des élections libres.


Aucune des quatre demandes précédentes de la Ligue des États arabes n’a été satisfaite, s’est impatienté le représentant de la France, qui a cité la cessation des violences, le retrait des forces armées des villes, la libération des prisonniers politiques et le plein accès des médias internationaux.  Son homologue de l’Arabie saoudite a d’ailleurs rappelé que son pays a décidé de retirer ses observateurs de la mission de la Ligue des États arabes car « il nous semblait que les autorités ne la prenaient pas au sérieux ». 


Plusieurs délégations ont exhorté le Conseil de sécurité à surmonter ses divergences pour parvenir à une position conforme à celle de la Ligue des États arabes.  Le représentant français a accueilli « très favorablement » la demande formulée de la Ligue visant à ce que son Secrétaire général et le Président du Comité ministériel sur la Syrie fassent une présentation au Conseil de sécurité.  Son homologue de la Syrie a dénoncé une tentative de transformer la Ligue des États arabes en outil d’ingérence et s’est étonné que la même attention ne soit pas accordée à l’occupation du Golan syrien. 


Toutes les délégations ont salué le Roi de Jordanie pour avoir initié une réunion israélo-palestinienne le 3 janvier à Amman.  Le représentant français a tout de même estimé que seul un mécanisme de suivi, élargi à tous les acteurs qui peuvent contribuer à un règlement définitif, permettra de résoudre les questions qui touchent aux fondements identitaires des deux nations.


Son homologue jordanien s’est montré impatient.  Les Israéliens, a-t-il révélé, nous disent parfois: résoudre le conflit est moins une affaire de droit que de psychologie et compte tenu du rythme des traumatismes bien réels et catastrophiques de l’histoire juive, les Israéliens sont méfiants quant à l’idée de donner leur confiance à quiconque, en général, et encore moins, disent-ils, aux Arabes. 


Peut-être, a concédé le représentant, nous aurions pu faire plus pour mieux comprendre ce point de vue mais il a tranché: ce que nous avons devant nous, c’est une violation de trois décennies du droit international et les pourparlers exploratoires qui se tiennent en Jordanie ne sont pas contraires à ce droit.  Il a dit espérer un résultat positif qui ouvrirait la voie aux négociations tant attendues sur le statut final. 


En attendant, l’Observateur de la Palestine a dénoncé les activités de peuplement perçues par plusieurs délégations comme le principal obstacle à la paix.  Les activités de colonisation, a-t-il indiqué, ont augmenté d’au moins 20% l’an dernier, avec la construction de 1 850 unités et de 3 500 futures autres, dans 142 colonies illégales en Cisjordanie. 


Le principal obstacle à la paix n’est pas les colonies, a argué le représentant d’Israël, mais l’insistance des Palestiniens à revendiquer le droit au retour.  Il a dit souhaiter qu’Israéliens et Palestiniens avancent ensemble en menant des négociations directes.  « Il faut arrêter de parler des pourparlers », a-t-il encouragé avant de dénoncer le Hamas et d’émettre le vœu que la prochaine visite en Israël du Secrétaire général, ce mois-ci, apporterait de nouvelles perspectives. 


Le représentant israélien a aussi tiré la sonnette d’alarme devant la menace de l’Iran qui s’efforce de se doter de l’arme nucléaire.  C’est « la plus grande menace à la sécurité du monde entier » et « tous les Membres de l’ONU devraient en perdre le sommeil ».  Il s’est félicité des mesures prises par les États-Unis et l’Union européenne à cet égard, avant d’appeler le reste de la communauté internationale à se joindre à ces efforts. 


Les activités nucléaires iraniennes, a réitéré le représentant de l’Iran, n’ont qu’un dessein pacifique.  Il a rappelé qu’Israël demeure la seule menace nucléaire du Moyen-Orient et a exhorté le Conseil de sécurité à prendre les mesures qui s’imposent pour qu’Israël soumettent ses armes nucléaires au régime de garantie de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).     



LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE


Déclarations


M. OSCAR FERNÁNDEZ-TARANCO, Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, s’est réjoui de la reprise des négociations directes le 3 janvier 2012 entre Palestiniens et Israéliens après 15 mois de silence.  Sous les auspices du Roi Abdallah II et du Ministre des affaires étrangères de la Jordanie, les deux parties ont commencé à discuter d’importantes questions dont le territoire et la sécurité, a-t-il dit.  Il s’est dit optimiste en espérant que ces pourparlers conduiront à des propositions sérieuses qui permettront de parvenir à un accord sur une solution à deux États d’ici à la fin de l’année, conformément aux propositions du Quatuor.  Le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques de l’ONU a estimé que nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de laisser passer cette occasion.  Il a appelé à du courage pour parvenir à un accord historique qui répondra aux attentes des deux peuples. 


Il a cité des tensions persistantes et des violences inquiétantes entre colons israéliens et Palestiniens.  Il a précisé qu’une femme israélienne avait été blessée par des jets de pierres le 25 décembre et que sept Palestiniens avaient été arrêtés le 9 janvier pour avoir lancé des pierres et des cocktails Molotov sur des véhicules circulant sur la route 443 près de Ramallah dans le Territoire occupé.  Il a également précisé que des colons israéliens avaient blessé 12 Palestiniens, dont quatre enfants, alors que trois autres enfants palestiniens avaient été blessés par des véhicules israéliens à Hébron et Nablus entre le 10 et 12 janvier.  Le 11 janvier une mosquée près de Salfit a été profanée avec des graffitis hébreux. 


Pendant la période examinée, les Forces armées israéliennes ont conduit 336 opérations en Cisjordanie occupée durant lesquelles 273 Palestiniens ont été arrêtés.  Le 23 janvier, les Forces israéliennes sont entrées dans les locaux du Comité international de la Croix rouge (CICR) à Jérusalem pour y arrêter les deux derniers membres du Conseil législatif palestinien qui y avaient trouvé refuge en janvier 2010.   


Par ailleurs, M. Fernández-Taranco s’est inquiété de la situation financière de l’Autorité palestinienne, qui n’a pu obtenir que 742 millions de dollars sur le milliard attendu en 2011 et du ralentissement de la croissance économique au cours du troisième trimestre 2011.  Il a indiqué que 29 roquettes et 12 obus de mortier ont été tirés de Gaza vers des zones civiles en Israël durant la période examinée.  Il a indiqué que l’Armée israélienne a mené six incursions et 10 attaques aériennes sur Gaza qui ont causé la mort de quatre militants palestiniens et blessé sept autres ainsi que 15 civils.  Il a cité la tenue hebdomadaire de manifestations contre les barrières en Cisjordanie


Durant sa visite au Liban du 13 au 15 janvier, le Secrétaire général a vivement encouragé les efforts du Président Sleiman visant à convoquer un nouveau dialogue national en tenant compte de la question des armes qui ne sont pas sous le contrôle de l’État.  Illustrant la fragilité de la situation, il a indiqué que quatre roquettes ont été trouvées et confisquées par l’Armée libanaise à Wadi Khancha le 19 décembre alors que le 28 décembre, une explosion –la troisième depuis mi-novembre– a eu lieu à Tyre devant un restaurant, causant des dommages mineurs.  M. Fernández-Taranco a indiqué que ces événements constituaient des violations de la résolution 1701, car ils démontrent la présence d’armes et de matériels connexes non autorisés dans la zone sous la responsabilité de la FINUL.  Il a, par ailleurs, cité des violations israéliennes presque quotidiennes de l’espace aérien libanais. 


Il a ajouté que la situation continuait d’être inquiétante le long de la frontière libano-syrienne, alors que trois Libanais ont été tués dans la zone de Wadi Khaled par des tirs provenant de la Syrie.  Le 21 janvier, un jeune pêcheur libanais de 16 ans a été tué sur la côte à la frontière libano-syrienne.  Le 13 janvier, le HCR en collaboration avec le Gouvernement du Liban, a enregistré la présence de 5 660 réfugiés syriens.  


Il a également indiqué que lors de sa visite au Liban, le Secrétaire général a aussi participé à une conférence sur « la réforme et les transitions vers la démocratie dans le monde arabe » organisée par la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (CESAO)


S’agissant plus particulièrement de la Syrie, le Sous-Secrétaire général a rappelé que ce pays continuait de vivre une terrible crise politique depuis 10 mois.  Il a précisé que le 22 janvier les Ministres des affaires étrangères de la Ligue des États arabes réunis au Caire ont adopté une résolution proposant un plan politique avec un calendrier précis pour la cessation des violences et le meurtre de civils.


Il a précisé que ce texte appelait les autorités syriennes à retirer les forces armées de toutes les villes et zones peuplées, à libérer tous les prisonniers politiques, à permettre les manifestations pacifiques et à garantir le plein accès au pays des organisations de la Ligue des États arabes et des médias arabes et internationaux.  Il a indiqué que le plan de la Ligue des États arabes appelait aussi les autorités syriennes et l’opposition à s’engager dans un dialogue sérieux sous les auspices de la Ligue des États arabes dans le souci de parvenir à un gouvernement d’union nationale qui pourra superviser une transition vers un système politique démocratique et pluraliste.  Il a précisé que les Ministres de la Ligue des États arabes ont aussi décidé de proroger d’un mois la mission d’observation arabe en notant que les autorités syriennes ont repoussé cette résolution en la qualifiant d’ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Syrie.  M. Fernández-Taranco a souhaité une concertation de la communauté internationale pour mettre fin aux violences et assurer le plein exercice par le peuple syrien de ses libertés fondamentales.


Revenant au processus de paix au Moyen-Orient, il a conclu qu’un statu quo ne pourra que garantir un conflit futur.  C’est pourquoi, il a appelé les parties à redoubler d’efforts pour mettre fin au conflit et établir un État palestinien indépendant, démocratique et viable vivant dans la paix et la sécurité aux côtés d’Israël.   


M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, a exprimé l’espoir que cette année apporte au peuple palestinien la liberté, la justice, la paix, la dignité et la sécurité, qu’il attend depuis si longtemps.  Ce peuple a l’espoir de voir, cette année, la fin de l’occupation israélienne et la création de l’État de la Palestine avec Jérusalem-Est comme capitale.  M. Mansour a assuré que les dirigeants palestiniens n’épargnent aucun effort en faveur de la paix.  Malgré les nombreux obstacles dressés par Israël sur la voie de la paix, a-t-il fait remarquer, la Palestine a coopéré pleinement avec le Quatuor en vue de faire progresser la solution à deux États.  Il a remercié la Jordanie pour son initiative en faveur du processus de paix dans laquelle la Palestine s’est engagée de bonne foi.


La situation sur le terrain demeure choquante et contraire à toute norme juridique, a poursuivi l’Observateur permanent.  Il a dénoncé les souffrances imposées par Israël au peuple palestinien, notamment du fait de sa campagne destructrice de construction de colonies qui, a-t-il ajouté, constitue une violation flagrante de la quatrième Convention de Genève, des résolutions des Nations Unies, de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) ainsi que de la Feuille de route.


Il a cité les constatations de l’organisation israélienne Peace Now selon laquelle, en 2011, les activités de colonisation d’Israël dans le Territoire palestinien occupé ont été, de loin, plus nombreuses que toutes celles menées au cours des années précédentes.  Il a ainsi mentionné l’extension des colonies existantes, l’implantation de nouvelles colonies et la poursuite de la construction du mur de séparation, les confiscations des terres, les démolitions de logements, la construction de routes, la mise en place de centaines de points de contrôle, le déplacement forcé des Palestiniens, ainsi que les agressions des colons contre les civils palestiniens et leurs biens.


Donnant quelques chiffres pour illustrer ces propos, M. Mansour a indiqué que les activités de colonisation d’Israël avaient augmenté d’au moins 20% l’an dernier, avec la construction de 1 850 unités et la poursuite de la construction de 3 500 autres unités, dans 142 colonies illégales en Cisjordanie. 


L’Observateur permanent a également dénoncé la tentative d’Israël de judaïser Jérusalem-Est et de modifier sa démographie et son identité palestiniennes, arabes, musulmanes et chrétiennes.  Il a aussi dénoncé les appropriations par Israël de terres palestiniennes, ainsi que les démolitions qui conduisent à des déplacements de la population qu’il a qualifiés de « nettoyage ethnique ».   


La terreur et la criminalité des colons israéliens ne cessent d’augmenter, a indiqué M. Mansour, en précisant que le taux des attaques avait augmenté de 40% l’an dernier et de 165% depuis 2009.  C’est la conséquence d’une volonté délibérée des colons extrémistes et de ceux qui les soutiennent au sein du Gouvernement, a-t-il soutenu.


Passant à la situation dans la bande de Gaza, M. Mansour a rappelé les souffrances que continue de supporter la population à cause des politiques illicites de la puissance occupante, en citant notamment le blocus aérien, terrestre et maritime imposé par Israël.  Trois ans après l’agression militaire contre Gaza, Israël continue à refuser sa responsabilité pour les crimes commis contre le peuple palestinien et à faire obstacle à la reconstruction, a-t-il regretté.  Il a aussi dénoncé le non-respect du droit international humanitaire par Israël dans le Territoire palestinien occupé, en faisant référence aux raids militaires aériens, aux arrestations de civils palestiniens et aux meurtres de Palestiniens innocents comme Mustafa Tamimi le 9 décembre 2011. 


M. Mansour a indiqué que le Mouvement des pays non alignés avait, par le biais de son Président, demandé à la Suisse, qui est dépositaire de la quatrième Convention de Genève, de prendre les mesures nécessaires pour convoquer une conférence des Hautes Parties contractantes, afin de faire respecter la Convention dans le Territoire palestinien occupé.


Les expropriations de terres palestiniennes et la poursuite de nouvelles implantations de colonies sapent les espoirs de paix, a tenu à rappeler M. Mansour, en se déclarant surpris que le Gouvernement israélien estime que cela ne constitue pas le principal obstacle à la paix.  Comment Israël envisage-t-il une solution à deux États alors qu’il continue sa colonisation et son « pillage » des terres palestiniennes, a-t-il demandé?  Il a souligné l’urgence de faire cesser cette campagne illicite.  Il a aussi mis en doute la véritable volonté d’Israël d’arriver à une paix juste et durable fondée sur les résolutions des Nations Unies, les principes de Madrid, l’Initiative de paix arabe et la Feuille de route.


Le Conseil de sécurité reste paralysé, a aussi regretté M. Mansour, en mettant l’accent sur l’importance de tenir Israël responsable de ses crimes.  Il a ainsi exhorté le Conseil à « prendre des mesures importantes » afin d’envoyer un message clair et obliger Israël à cesser immédiatement ses activités illicites et à s’engager dans le processus de paix.


M. RON PROSOR (Israël) a tiré la sonnette d’alarme devant la menace de l’Iran qui s’efforce de construire une arme nucléaire.  C’est « la plus grande menace à la sécurité du monde entier », a-t-il dit.  L’Iran a annoncé qu’il allait enrichir l’uranium à 20% dans ses installations nucléaires de Qom, a-t-il rappelé, estimant qu’il n’y a pas d’explication civile possible à cette activité.  « Tous les Membres de l’ONU devraient en perdre le sommeil », s’est-il exclamé.  Il s’est toutefois félicité des mesures prises récemment par les États-Unis et l’Union européenne à cet égard, avant d’appeler le reste de la communauté internationale à se joindre à ces efforts.


Faisant ensuite référence à une année de troubles au Moyen-Orient, M. Prosor a constaté que les peuples exigent leur dignité après des années d’oppression.  Il a cependant regretté que les droits de l’homme continuent à être foulés aux pieds.  Il s’est donc étonné que la question la plus pressante ce mois-ci au Conseil de sécurité soit celle « des permis de bâtir » en Cisjordanie.  Le nombre de tués au Moyen-Orient n’a même pas été mentionné lors des deux derniers exposés devant le Conseil de sécurité sur la région, a-t-il remarqué.


S’il a jugé important le règlement du conflit israélo-palestinien, il a estimé que le temps et l’énergie qu’y consacre le Conseil de sécurité érodent sa crédibilité.  On a longtemps dit que ce conflit était le conflit central du Moyen-Orient et que son règlement entrainerait celui des autres conflits de la région.  Mais aujourd’hui, a-t-il observé, il est évident que le Yémen, la Syrie, l’Égypte, le Bahreïn et les autres conflits au Moyen-Orient n’ont rien à voir avec Israël.


L’obstacle principal à la paix n’est pas les activités de peuplement, a-t-il aussi affirmé, estimant que c’est plutôt l’insistance des Palestiniens à revendiquer le droit au retour.  Les représentants palestiniens ne parlent jamais de « deux États pour deux peuples », a-t-il souligné, mais ils insistent pour un État palestinien indépendant et pour que leur peuple retourne dans l’État juif, ce qui signifie la destruction d’Israël, a-t-il expliqué.  M. Prosor a prévenu que son pays n’acceptera jamais de voir des millions de Palestiniens envahir Israël.


Il a signalé les résultats d’un sondage qui révèle que 90% des Palestiniens n’ont pas l’intention de renoncer à revendiquer le droit au retour, alors que c’est le principal obstacle à la paix.  Vous avez la responsabilité de dire que cette revendication est une idée qui ne portera pas, a-t-il martelé.


Le refus des Palestiniens de reconnaître le droit d’Israël d’exister en tant qu’État juif est confirmé par la culture véhiculée dans les mosquées, les écoles et les médias, a-t-il dénoncé.  Il a regretté qu’on apprenne aux enfants à poursuivre la violence et à déshumaniser les Israéliens et les Juifs, mentionnant non seulement le Hamas à Gaza mais aussi l’Autorité palestinienne en Cisjordanie.


À cet égard, M. Prosor a signalé une émission de télévision de l’Autorité palestinienne, le 9 janvier, à l’occasion du quarante-septième anniversaire du Fatah, dans laquelle on présentait le meurtre de Juifs comme un objectif sacré pour tous les Musulmans.  Il s’est offusqué du silence des dirigeants palestiniens qui n’ont pas condamné ce message.


La communauté internationale doit dire aux Palestiniens que l’unilatéralisme est une impasse, a poursuivi le représentant, qui a dit souhaiter que les Israéliens et les Palestiniens avancent ensemble en menant des négociations directes.  « Il faut arrêter de parler des pourparlers », a-t-il demandé.


M. Prosor s’est aussi plaint du Hamas, « organisation terroriste financée par le Gouvernement iranien ».  Il a souhaité que le Hamas renonce à la violence et reconnaisse Israël, tout en constatant qu’il refuse les négociations.  Le Hamas continue ses violences contre Israël, a-t-il dit, précisant que 700 roquettes ont été tirées l’an dernier sur Israël.  Le représentant a jugé très grave la situation à Gaza et s’est étonné que le Conseil de sécurité n’ait pas condamné ces attaques.


Rappelant que le Secrétaire général doit se rendre en Israël un peu plus tard dans le mois, il a espéré que cela apporterait de nouvelles perspectives.  Il a aussi demandé au Conseil de sécurité de faire face à ses responsabilités et de faire preuve de leadership. 


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a salué les mesures audacieuses du Roi Abdallah II de la Jordanie qui a parrainé la reprise des pourparlers entre les parties palestinienne et israélienne, le 3 janvier à Amman.  Si elle a condamné les tirs de roquettes sur Israël, elle a néanmoins réitéré sa préoccupation face à la situation humanitaire à Gaza.  Notre but collectif est le règlement juste et global de ce conflit, a insisté Mme Rice, en appelant à l’avènement de la vision de deux États souverains vivant côte à côte en paix et en sécurité.  Elle a rappelé qu’au mois de septembre dernier à l’Assemblée générale, le Président Obama avait réaffirmé que le succès des négociations reposait sur des garanties de sécurité pour les Israéliens et la base territoriale pour les Palestiniens.  Elle s’est félicitée de ce qu’avec la Jordanie et l’aide du Quatuor, les parties aient commencé un processus difficile, mais nécessaire. 


La représentante s’est inquiétée de la dégradation de la situation en Syrie. Elle a noté que malgré la présence d’une mission de la Ligue des États arabes, les violences se poursuivent contre les civils, que des dizaines de personnes sont tuées chaque jour et que des milliers de prisonniers politiques sont encore incarcérés.  Elle a demandé au Président Assad de remettre le pouvoir à son Vice-Président pour mettre en place une transition politique sérieuse.  Elle a exhorté la communauté internationale à agir de concert pour permettre une transition politique dans la paix et vers la démocratie.  Depuis longtemps, a-t-elle dit, les États-Unis disent que le Président Assad, qui a refusé toute possibilité d’introduire de vrais reformes incluant les droits de l’homme, doit se retirer. 


Alors que la Ligue des États arabes et l’Union européenne ont mis en œuvre de nouvelles mesures de sanction, il est grand temps que le Conseil de sécurité adopte une résolution ferme pour mettre fin à la crise syrienne, en appuyant notamment les recommandations de la Ligue des États arabes, a-t-elle insisté.  Les États-Unis appellent l’opposition syrienne à s’abstenir de toute violence, tout en étant conscients que cela semble de plus en plus difficile face à un régime qui intensifie sa répression.  La représentante a enfin salué la visite que fait le Secrétaire général au Liban où il a souligné l’importance du désarmement du Hezbollah.  Elle a appuyé le rôle crucial des Forces armées du Liban et de la Force intérimaire des Nations Unies (FINUL) dans le maintien de la sécurité et de la stabilité du Liban. 


M. HARDEEP. S. PURI (Inde) a estimé que pour que le Quatuor puisse être en mesure d’obtenir un accord d’ici la fin de l’année, il était nécessaire pour Israël de mettre immédiatement fin à ses activités de colonisation.  La poursuite de celles-ci dans les territoires palestiniens occupés, outre qu’elles sont illégales au regard du droit international, sapent les efforts de la communauté internationale en vue de résoudre le conflit israélo-palestinien sur la base d’une solution à deux États.  Le représentant a également mis l’accent sur l’importance de la réconciliation interpalestinienne.  L’Inde, a-t-il dit, appuie les efforts de la direction palestinienne visant à accélérer la mise en œuvre de l’accord de réconciliation signé l’an dernier entre les différentes factions.


Les autres développements dans la région nécessitent en outre, à ses yeux, un renforcement des efforts collectifs de la part de la communauté internationale en vue d’aider les pays à s’engager dans un processus politique inclusif et à mettre en œuvre des réformes destinées à répondre aux aspirations de leurs peuples.  De tels efforts collectifs, a précisé M. Puri, doivent respecter la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays.  Aucune action susceptible d’exacerber les problèmes et d’alimenter l’extrémisme ne devrait être prise de l’extérieur, a-t-il affirmé.


M. KODJO MENAN (Togo) a regretté que le processus de paix entre Israël et la Palestine continue de se heurter à des difficultés.  Peu de progrès ont été réalisés sur le terrain.  « Il est regrettable, a-t-il dit, de relever que des actes de violence continuent d’être perpétrés de part et d’autre.  Le manque de confiance entre les parties, surtout l’absence de volonté politique et les pressions des opinions publiques nationales sont en partie à la base de cette situation qui stagne. »


M. Menan fait remarquer qu’au moment où l’Autorité palestinienne mène des efforts pour une reconnaissance internationale de la Palestine en vue de la création de l’État qui porte ce nom, sur le terrain, au contraire, la diplomatie n’apporte pas encore les résultats escomptés, bien que la communauté internationale continue de fonder l’espoir d’une paix durable sur le principe de « l’échange de la terre contre la paix ».  Il a aussi rappelé que l’annonce de nouvelles constructions de colonies et l’approbation, le 27 novembre 2011, d’un plan prévoyant la construction de 1 100 logements dans la colonie de peuplement de Shilo, en Cisjordanie, ne sont pas de nature à créer les conditions d’une paix durable dans la région.  De l’autre côté, a-t-il déclaré, les tirs de roquettes sur Israël doivent également prendre fin pour créer les conditions favorables à des discussions soutenues entre les deux parties.


Le représentant du Togo a souhaité que le dialogue se poursuive, en rappelant que les avancées obtenues dans la région n’avaient pu être réalisées à ce jour que par le biais de la négociation.  Il a également exhorté les parties à mettre fin aux actes de violence.  Israël devrait être reconnu par toutes les parties palestiniennes comme un partenaire et un interlocuteur avec qui il faut négocier, a estimé M. Menan.  Le Quatuor, « qui est le parrain des négociations », devrait être le garant de l’application, sur le terrain, des résultats qui en seraient issus, a-t-il estimé avant de conclure.


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a appuyé la création d’un État palestinien viable qui soit le fruit d’une négociation directe entre Israël et la Palestine qui garantira la coexistence pacifique entre ces deux peuples.  Il a salué la tenue le 3 janvier à Amman, en Jordanie, sous les auspices du Roi Abdullah II, de négociations directes entre les deux parties dans le cadre du plan proposé par le Quatuor le 23 septembre 2011.  Il s’est particulièrement inquiété des conséquences humanitaires du blocus de la bande de Gaza, tout en comprenant les préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité.  Il a exhorté les parties à s’abstenir de tout acte unilatéral et de tout acte de provocation dans l’intérêt des négociations.  Préoccupé par la situation gravissime des droits de l’homme en Syrie, le représentant a insisté sur la nécessité de mettre un terme à tous les actes de violence.  Il a salué les efforts de la Ligue des États arabes en appelant le Gouvernement syrien à promouvoir un dialogue politique qui permettra la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et la tenue d’élections libres et démocratiques. 


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a relevé le manque de volonté politique d’Israël pour permettre aux Palestiniens de jouir de leurs droits et d’accéder à un État indépendant.  Il a cité notamment les politiques de peuplement illicite qui sapent les efforts entrepris dans cette voie.  La Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, Mme Valerie Amos, a démontré, avec des chiffres, l’impact négatif de ces activités de colonisation, a-t-il rappelé.  Le représentant a également dénoncé les actes d’occupation et les excavations sous la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem-Est.  Il a souhaité que le Conseil de sécurité assume ses responsabilités pour arriver à une solution en ce qui concerne la situation de cette ville qui revêt une importance capitale pour les religions monothéistes.


Le représentant a plaidé pour l’indépendance de la Palestine, en appuyant tous les efforts de la communauté internationale déployés en ce sens, notamment ceux de la Jordanie.  Le Maroc n’hésitera pas à promouvoir tous les efforts pour parvenir à une paix globale sur la base de la légitimité internationale, a-t-il assuré.  Le représentant a aussi souligné les efforts qui ont conduit à l’Initiative de paix arabe.  Israël doit prouver sur le terrain sa volonté de parvenir à la paix dans cette région qui a souffert plus que toutes les autres régions au monde, a-t-il dit. 


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a rappelé que la responsabilité principale de la situation en Israël, dans le territoire palestinien, au Liban et en Syrie incombait en premier lieu à leurs dirigeants.  S’agissant de la Syrie, le représentant du Royaume-Uni s’est dit choqué de constater que le terrible régime en place continuait d’ignorer les droits fondamentaux et les aspirations du peuple syrien.  Il a exhorté le Gouvernement syrien à cesser ses atermoiements, ses manœuvres dilatoires ainsi que ses tromperies et à mettre en œuvre la résolution adoptée par la Ligue des États arabes le 22 janvier.  Conformément à cette dernière résolution, il a également demandé à la Syrie de cesser toute violence à l’encontre des civils, de retirer ses forces armées des villes et des villages et d’autoriser les médias internationaux et les membres de la mission de la Ligue des États arabes à circuler librement. 


Le représentant s’est dit surpris d’entendre, au cours d’une réunion du Conseil de sécurité, le représentant d’un État Membre dire que le transfert d’armes au Gouvernement syrien n’avait pas d’incidence sur la situation dans le pays.  S’agissant des négociations en cours entre Israéliens et Palestiniens, il a rappelé que ces négociations devaient s’engager de manière constructive.  Il a estimé que la poursuite de nouvelles implantations de colonies était le pire des messages que pouvait envoyer Israël.  Avant de conclure, il a mis l’accent sur la nécessité d’arrangements sécuritaires pour Israël et des garanties de souveraineté pour les Palestiniens.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a souligné l’importance de l’initiative jordanienne qui encourage la reprise des négociations directes entre les parties.  Le Conseil de sécurité, a-t-il rappelé, avait discuté de manière approfondie, en décembre dernier, de la question des colonies de peuplement.  Maintenant, des propositions globales sur les frontières et la sécurité, comme prévues dans la déclaration du Quatuor du 23 septembre 2011, doivent être faites.  Il a également souhaité que des mesures de confiance soient prises pour encourager la poursuite des efforts de paix.  M. Wittig a cependant averti que les activités israéliennes à Jérusalem-Est risquaient de faire obstacle à la réalisation de la vision de deux États.  Il a émis l’espoir que les ordonnances de démolition dans la zone C seraient abolies.  Les Palestiniens doivent pouvoir utiliser leurs ressources naturelles dans cette zone, a-t-il ajouté.


M. Wittig a condamné fermement les tirs de roquettes à partir de Gaza qui prennent pour cible des civils d’Israël.  Il a également condamné le discours antisémite prononcé lors du quarante-septième anniversaire du Fatah.  Par ailleurs, le représentant a estimé que l’Initiative de paix arabe, lancée il y a 10 ans, méritait une attention renouvelée.  Un règlement juste et durable du conflit israélo-palestinien, avec deux États vivant côte à côte, demeure notre objectif principal, a précisé M. Wittig.  En ce qui concerne la Syrie, la délégation de l’Allemagne est favorable à l’initiative que la Ligue des États arabes vient de prendre.  Le Conseil de sécurité devrait exiger une cessation immédiate des actes de violence en Syrie, a-t-il insisté.  Tout en se félicitant de la décision de la Ligue des États arabes de saisir le Conseil de sécurité de la situation en Syrie, il a émis l’espoir que le Conseil s’exprimera à l’unisson sur cette question.


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) s’est dit encouragé par la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens, le 3 janvier dernier à Amman, en Jordanie.  Il a salué les propositions palestiniennes sur les frontières et la sécurité, tout en notant qu’Israël avait présenté un certain nombre de propositions utiles.  Il a appuyé les initiatives du Quatuor pour parvenir à un accord sur une vision de deux États vivant côte à côte en paix et à l’intérieur de frontières sûres.  Le représentant du Portugal s’est particulièrement inquiété de la grave situation humanitaire dans les territoires occupés, en faisant remarquer que le blocus de Gaza avait été renforcé à la suite de la suppression d’un point de passage.  Le Portugal, a-t-il dit, regrette cette situation et demande à Israël de respecter la résolution 1860 afin d’assurer le développement de l’économie à Gaza.  Le représentant a exhorté les deux parties à s’abstenir de toutes mesures qui ne feraient qu’exacerber les tensions.  Il a noté que 46% des terres ne peuvent être utilisées en Cisjordanie par les Palestiniens qui continuent à être confrontés à de grandes difficultés.  Par ailleurs, il s’est dit préoccupé par la grave situation qui persiste en Syrie malgré le déploiement de la mission d’observation de la Ligue des États arabes, en exhortant le Gouvernement syrien à appliquer le plan adopté par la Ligue le 22 janvier.    


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a affirmé que le Moyen-Orient demeurait dans « un état de promesses en suspens ».  Les Palestiniens souhaitent que soit mis fin à toute activité de colonisation, a-t-il dit.  En dépit du fait que cette demande avait été entendue par le Conseil de sécurité et universellement soutenue, aucun recours n’a pu à ce jour être exercé sur la question.  Il est clair, a-t-il ajouté, que les activités de colonisation ne sont ni légalement justifiables, ni moralement défendables.  Elles réduisent systématiquement l’espace pour la création d’un État palestinien viable et constituent un obstacle important sur le chemin vers la paix, a-t-il ajouté. 


Le Conseil de sécurité, a insisté M. Haroon, devrait délivrer un message ferme à Israël pour qu’il mette fin à toutes ses activités de colonisation et s’engage en faveur de la paix.  Le Pakistan, a poursuivi son représentant, appelle une nouvelle fois à la pleine mise en œuvre de la résolution 1860 (2009) et propose que les Nations Unies déploient elles-mêmes une flottille d’aide humanitaire pour les habitants de Gaza. 


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a dénoncé les tentatives de certaines forces extérieures visant à manipuler à distance ou à amener au pouvoir certains groupes ethniques ou religieux.  En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, il a réaffirmé qu’il ne pouvait être réglé que par le biais de négociations.  M. Churkin s’est dit préoccupé par les tensions croissantes dans la bande de Gaza, tout en souhaitant que cela ne conduise pas à un affrontement armé.  Sa délégation, a-t-il poursuivi, se félicite de la reprise des négociations directes facilitées notamment par la Jordanie.  M. Churkin a émis l’espoir que les parties feront preuve d’un esprit constructif en s’acquittant de leurs obligations, notamment celles découlant de la Feuille de route.  Il a aussi demandé aux parties de s’abstenir de tout acte ou déclaration risquant d’exacerber les tensions.


La Fédération de Russie contribuera à la relance de ces négociations, a-t-il assuré, tout en soulignant que les activités illégales de peuplement doivent prendre fin car, a-t-il dit, elles sapent les efforts internationaux.  Le représentant s’est aussi dit profondément préoccupé par l’escalade de la violence en Cisjordanie à la suite d’agressions par les colons.  M. Churkin a également jugé inacceptable que des responsables politiques palestiniens soient arrêtés par des militaires israéliens, rappelant notamment l’arrestation récente du chef du Conseil palestinien.  Il a aussi demandé que le Gouvernement israélien normalise la situation humanitaire à Gaza et lève le blocus sur cette région.  La Fédération de Russie ne voit aucun obstacle à ce que les Palestiniens fassent partie d’organisations internationales, a-t-il indiqué, en les assurant du soutien de son pays.


M. LI BAODONG (Chine) a déclaré que son pays appuiera toute mesure qui permettra de relancer les négociations et de parvenir à une solution à deux États vivant côte à côte en toute sécurité, sur la base des frontières de 1967.  Il a espéré que les efforts de promotion de la paix permettront d’obtenir des résultats au plus vite.  Les colonies de peuplement israéliennes constituent un obstacle majeur à la reprise de négociations, a estimé le représentant de la Chine, qui s’est dit très préoccupé par les nouveaux projets de construction.  La Chine s’oppose à toute nouvelle implantation et à l’extension des colonies de peuplement existantes, a-t-il dit, en exhortant Israël à créer les conditions favorables à la reprise de négociations.  Le représentant s’est dit particulièrement préoccupé par la situation humanitaire dans les territoires occupés, et particulièrement à Gaza.  Il a demandé la levée du blocus de Gaza, en appelant au respect des droits nationaux légitimes des Palestiniens.  Par ailleurs, le représentant de la Chine a appuyé le respect de la souveraineté territoriale du Liban et de la Syrie et fait sien le choix stratégique des pays arabes dans l’objectif d’une paix durable.  


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a fait remarquer que le « printemps arabe » avait inspiré tous ceux qui appellent à des sociétés plus démocratiques, plus tolérantes et où prévaut la justice sociale.  Dans l’esprit du Chapitre VI de la Charte des Nations Unies, le représentant a estimé que toute action du Conseil de sécurité qui vise à accompagner des parties dans des processus qui impliquent des conflits doit être menée par des mesures de diplomatie préventive.  « Pour le Guatemala, le recours au Chapitre VII de la Charte est le dernier ressort », a-t-il ajouté.  S’agissant du Liban, le représentant a salué la récente visite du Secrétaire général dans ce pays et ses rencontres avec le Gouvernement et les principaux acteurs politiques sur place.  Il a également salué l’initiative de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), qui a organisé la réunion de haut niveau sur les réformes et la transition démocratique.  Sa délégation exhorte le Gouvernement du Liban à s’acquitter de ses obligations internationales, en particulier celles liées au Tribunal spécial pour le Liban et celles qui découlent de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité, a-t-il ajouté. 


Le représentant a ensuite estimé que la Syrie constituait l’une des questions les plus urgentes pour le Conseil de sécurité.  Appelant les parties sur le terrain à cesser immédiatement l’usage de la force et à adopter des mesures concrètes en faveur d’une réconciliation, il a toutefois précisé que l’utilisation du terme « partie » était, dans ce cas-ci, une notion abstraite.  « Nous pensons qu’un gouvernement ne peut pas répondre à des demandes populaires pacifiques en recourant à la force », a-t-il insisté.  Pour le représentant, l’expérience de l’Amérique latine a montré qu’une telle situation « tend inévitablement à commettre des violations des droits fondamentaux des populations civiles et à encourager une spirale de violences dont les conséquences sont imprévisibles ».  S’agissant du conflit israélo-palestinien, il a rappelé que le Guatemala soutenait la création d’un État palestinien souverain et indépendant, vivant en paix dans des frontières sûres aux côtés d’Israël.  Tout en saluant la récente rencontre entre les parties à Amman, la capitale de la Jordanie –la première du genre en plus d’un an et demi-, le représentant a dit noter un écart important entre les orientations du Quatuor et la réalité politique sur le terrain.  À cet égard, il a invité le Conseil de sécurité à en tenir compte.


M. AGSHIN MEHDIYEV (Azerbaïdjan) s’est félicité des efforts déployés par la Jordanie pour relancer les négociations dans le conflit israélo-palestinien.  En ce qui concerne la question de l’admission de la Palestine à l’ONU, il a souhaité que soit trouvée une solution basée sur le droit international.  L’absence d’accord aux questions politiques ne doit pas servir de prétexte pour échapper aux obligations internationales, en particulier le respect des droits de l’homme ou du droit international humanitaire, a-t-il poursuivi, tout en se disant très préoccupé par les colonies de peuplement.  Ces colonies constituent un obstacle au processus de paix et menacent la réalisation de la vision de deux États, a-t-il estimé.  Le représentant a relevé que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU indiquait récemment que ces colonies et leur expansion contribuaient à la fragmentation de la Cisjordanie et à l’isolement de Jérusalem-Est.  Ces colonies, anciennes ou nouvelles, sont illégales au regard du droit international, a-t-il affirmé.


Sa délégation, a-t-il poursuivi, estime que le Conseil de sécurité ne peut rester indifférent face à ces graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme.  C’est pourquoi, Israël doit agir de manière appropriée pour que les droits de l’homme et les libertés fondamentales soient respectés.  S’agissant de la Syrie, le représentant s’est dit très préoccupé par les violations massives des droits de l’homme qui ont causé des milliers de morts.  Il a appuyé les efforts de la Ligue des États arabes pour mettre un terme à cette crise et à la violence.  Il est important que les obligations d’intégrité territoriale de la Syrie et des autres États de la région soient pleinement respectées, a-t-il rappelé.


M. GÉRARD ARAUD (France) a salué les efforts diplomatiques conduits sous les auspices du Roi de Jordanie, tout en regrettant l’absence d’une méthode renouvelée pour ramener les parties à la table des négociations.  La conviction de la France, a-t-il dit, est que seul un mécanisme de suivi, élargi à tous les acteurs qui peuvent contribuer à un règlement définitif, y compris l’ONU et le Conseil de sécurité, permettra de résoudre les questions qui touchent aux fondements identitaires des deux nations israélienne et palestinienne.  M. Araud s’est dit frappé par les développements dangereux qui ont marqué la situation sur le terrain en 2011, dont l’accélération de la colonisation israélienne, sans précédent depuis 10 ans.  Il a dénoncé la politique systématique, planifiée et délibérée de constructions illégales, laquelle, a-t-il dit, est en contradiction avec l’objectif de la solution des deux États, et en violation du droit international et des résolutions du Conseil.  Il a exhorté les autorités israéliennes à mettre un terme immédiat à une politique qui, en Cisjordanie comme à Jérusalem-Est, menace la viabilité territoriale et économique du futur État palestinien.  « Qu’il s’agisse de la tentation d’isoler Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie ou des déplacements forcés de la population palestinienne en zone C, les modifications des réalités démographiques en violation de la Convention de Genève doivent être condamnées par la communauté internationale », a insisté le représentant de la France.  Sans transiger sur la sécurité d’Israël, qui est toujours la cible de tirs de roquettes que nous condamnons, des mesures doivent être prises rapidement pour alléger le poids du blocus sur la population palestinienne qui est prise en otage, a déclaré M. Araud, car la viabilité du processus politique repose aussi sur notre soutien aux partenaires de la paix, en préservant leur légitimité face aux espoirs exprimés par leur population. 


Attirant par ailleurs l’attention sur la situation en Syrie, qu’il a qualifiée de sujet d’inquiétude et d’indignation, M. Araud a dénoncé la répression menée par les dirigeants syriens contre leur peuple.  Plus de 5 500 Syriens, a-t-il rappelé, ont perdu la vie depuis mars dernier dans ce qui s’apparente désormais à des crimes contre l’humanité. Le régime syrien entraîne tout droit sa population dans le chaos, et la région entière s’en trouve menacée: flots de réfugiés dans les pays avoisinants; mises en cause répétées et de plus en plus graves de la souveraineté libanaise en violation flagrante des résolutions adoptées par ce Conseil; craintes grandissantes quant à l’avenir des minorités et des fragiles équilibres confessionnels; violations avérées de l’embargo sur les armes imposées à l’Iran et transitant vers la Syrie.  C’est pourquoi, il a jugé inacceptable que certains pays, y compris au sein de ce Conseil, continuent à fournir les moyens mêmes des violences commises aux dépens de la population syrienne.  Il a fait remarquer que des quatre demandes de la Ligue des États arabes pour obtenir la cessation des violences, le retrait des forces armées des villes, la libération de prisonniers politiques ou le plein accès aux médias internationaux, aucune n’a été satisfaite.  La France appuie pleinement le plan de sortie de crise présenté par la Ligue des États arabes le 22 janvier, a-t-il assuré, en précisant que ce plan, qui appelle à une transition politique pacifique, constitue la seule voie susceptible de ramener la stabilité en Syrie et de préserver celle de la région.  « Nous accueillons très favorablement la demande formulée par la Ligue des États arabes d’une présentation de la situation au Conseil de sécurité par le Secrétaire général de cette organisation et le Président du Comité ministériel sur la Syrie », a-t-il ajouté. 


Les autorités libanaises doivent, pour leur part, continuer de travailler avec toutes les composantes de la société libanaise et à respecter l’ensemble de leurs obligations internationales, y compris en ce qui concerne le Tribunal spécial pour le Liban.  En Égypte, où les élections constituent une étape importante dans la transition démocratique qui doit se poursuivre, M. Araud a souhaité que le pouvoir soit transmis à des autorités civiles élues.  Les droits des femmes et des minorités, ainsi que les règles de la libre expression démocratique, doivent également être respectés.  Avant de conclure, le représentant de la France a appelé le Conseil de sécurité à agir de manière cohérente et à adapter son action à la nouvelle réalité du printemps arabe. 


M. EBRAHIM ISMAIL EBRAHIM, Vice-Ministre des relations internationales et de la coopération de l’Afrique du Sud, a rappelé que son pays avait célébré, le 8 janvier, les 100 ans du Congrès national africain, le plus vieux mouvement de libération en Afrique.  Cette année marque aussi les 45 ans d’occupation des territoires palestiniens par Israël, a-t-il fait observer, en exprimant l’espoir que les Palestiniens arriveront à constituer un État viable.  L’Afrique du Sud est convaincue que la Palestine réunit tous les critères nécessaires pour être admise comme État Membre de l’ONU, a-t-il ajouté.  Tout en se déclarant déçu par l’absence de progrès dans le processus de paix israélo-palestinien, le Vice-Ministre a salué les efforts déployés par le Quatuor au cours de ces deux derniers mois, ainsi que ceux de la Jordanie.  La communauté internationale doit utiliser les moyens dont dispose le Conseil de sécurité pour relancer les négociations en vue de parvenir à une paix durable.


Les perspectives de pourparlers sont inexistantes à ce stade, a-t-il regretté, en se référant aux agressions commises par Israël, comme les activités de peuplement.  Ces activités ont abouti à la fragmentation de la Cisjordanie et à l’isolement de Jérusalem-Est, a-t-il fait remarquer.  Le Vice-Ministre a rappelé la responsabilité du Conseil de sécurité dans ce domaine, afin qu’il prenne des mesures pour faire face à ces actions illégales.  M. Ebrahim a également regretté l’augmentation des attaques de colons sur les civils palestiniens, comme l’indiquait récemment le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).  Il a dénoncé une situation d’impunité qui compromet la sécurité et les moyens d’existence des Palestiniens.  Le Vice-Ministre s’est ensuite félicité de la libération de détenus selon l’accord conclu entre les parties.  En ce qui concerne l’avenir de la Palestine, il a mis l’accent sur la nécessité pour les différents groupes de parvenir à une plus grande unité.  Passant à la situation à Gaza, il s’est préoccupé de la crise humanitaire qui se prolonge du fait des restrictions imposées par Israël en violation de la quatrième Convention de Genève.  Il a par ailleurs dénoncé la violence et les tirs de roquettes à partir de Gaza.  Concernant la situation en Syrie, le Vice-Ministre s’est félicité de la décision de la Ligue des États arabes de prolonger sa mission d’observateurs et de parvenir à une solution pacifique.  Il s’est dit toutefois préoccupé de la persistance de la violence, notamment des attentats à la voiture piégée.  La solution à la crise syrienne doit être menée par le pays lui-même, en évitant toute intimidation ou ingérence extérieure, a-t-il rappelé.


M. MAGED ABDEL AZIZ (Égypte), au nom du Mouvement des pays non alignés, a souligné que son Mouvement condamne la poursuite des colonies de peuplement et toutes les autres pratiques et politiques illégales d’Israël.  Appelant le Conseil de sécurité à faire respecter ses résolutions, le représentant a voulu la mise en œuvre immédiate des recommandations que la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires a présentées au Conseil le 12 janvier dernier.  Le Mouvement estime, a prévenu le représentant, que les actions illégales d’Israël ne compromettent pas seulement les efforts de paix mais elles rendent aussi impossible la réalisation de la solution à deux États sur la base des frontières de 1967.  La communauté internationale doit envoyer un message fort et sans équivoque à Israël, a-t-il pressé. 


Les prétextes infondés et les justifications sans logique ne doivent plus être tolérés, a insisté le représentant.  Il est temps de mettre fin à une impunité qui n’a que trop duré au détriment de la paix et de la sécurité régionales et internationales.  Le représentant a estimé, entre autres, que des efforts concrets de la part des Hautes Parties contractantes à la quatrième Convention de Genève seraient une contribution essentielle.  Il a rappelé que le 16 janvier dernier, son Mouvement a adressé une autre lettre à la Suisse lui demandant de convoquer aussi tôt que possible une Conférence des Hautes Parties contractantes.  Le représentant a conclu en condamnant les actions israéliennes au Liban et en Syrie.


M. NAWAF SALAM (Liban) a rappelé que la déclaration du Quatuor datée du 23 septembre 2011 réitérait les obligations des deux parties en s’abstenant de tout acte de provocation.  Pourtant, a-t-il regretté, moins d’une semaine après, les autorités israéliennes ont approuvé un nouveau plan de construction de 1 100 logements.  Moins d’un mois après, ces mêmes autorités ont annoncé un plan de construction de 2 600 logements supplémentaires.  Au cours des quatre derniers mois, a insisté M. Salam, Israël a réussi à intensifier ses activités de colonisation à un rythme sans précédent.  En novembre 2011, le Gouvernement israélien a annoncé des plans qui incluent la construction de 2 000 et dans une autre démarche unilatérale préjugeant des résultats des négociations, le Premier Ministre israélien a déclaré que les nouvelles zones resteront sous autorité israélienne quel que soit le résultat des futures négociations. 


En 2011, Israël aura déplacé le plus grand nombre de Palestiniens depuis que l’ONU tient des statistiques sur la question.  Il s’est inquiété du nombre de colons israéliens qui dépasse aujourd’hui 517 000 personnes.  Le représentant a conclu en exhortant Israël à cesser l’occupation du Golan syrien et de tous les territoires occupés au Sud-Liban.   


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a salué les efforts politiques considérables déployés par la partie palestinienne en faveur de la paix.  Notant l’absence d’une contrepartie tout aussi audacieuse de la part d’Israël, elle a demandé aux autorités de ce pays de présenter des propositions.  La représentante a fait remarquer qu’une culture de paix ne pouvait se développer tant qu’il y a des colonies de peuplement, des démolitions et des expulsions.  Ces activités illégales doivent être condamnées et cesser.


Concernant la situation humanitaire dans le Territoire palestinien occupé, la représentante a souhaité que le Conseil de sécurité recoure à d’autres instruments diplomatiques afin de faire face au plus grand défi qui se pose à la paix et à la sécurité internationales.  Elle a proposé que le Quatuor présente régulièrement des rapports complets au Conseil sur les progrès ou l’absence de progrès.  Elle a annoncé le versement par le Brésil de 7,5 millions de dollars à l’UNRWA pour financer les activités de reconstruction à Gaza, avant de réitérer l’appel de son gouvernement pour que soit levé le blocus inhumain imposé dans cette région.  Le Brésil, qui suit de près l’évolution de la situation en Syrie, appelle à une cessation de la violence dans ce pays, a-t-elle dit.  Mme Ribeiro Viotti a demandé de mettre fin à la répression politique et à respecter pleinement les libertés fondamentales.  Le Conseil de sécurité peut apporter une aide en ce sens en envoyant un message unifié et clair de condamnation de la violence, a-t-elle estimé.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a appuyé la démarche du Mouvement des pays non alignés s’agissant des Hautes Parties contractantes de la quatrième Convention de Genève.  Toutes les parties doivent savoir, a-t-il prévenu, que pour réaliser la paix, les négociations doivent commencer dans un esprit de sincérité, de bonne volonté et de confiance.  Or, a-t-il dit, le fait qu’Israël insiste pour que la Palestine reprenne des négociations directes sans condition préalable ne reflète pas une volonté d’être juste et de faciliter la vie du futur voisin.  Si la Malaisie ne peut cacher un certain sentiment de pessimisme, elle demeure néanmoins déterminée dans son engagement en faveur de la solution à deux États.


Face aux profonds changements politiques au Moyen-Orient, Mme PHILIPPA KING (Australie) a estimé qu’une solution au conflit israélo-palestinien était impérative pour la stabilité future de la région.  « Si cette occasion n’est pas saisie et que des avancées positives vers la conclusion d’un accord de paix ne sont pas réalisées rapidement, la perspective d’un règlement durable s’éloignera de plus en plus », a-t-elle ajouté.  Reconnaissant les préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité, la représentante a indiqué que sa délégation soutenait également le peuple palestinien dans son droit à l’autodétermination.  Elle a réaffirmé le soutien de son pays aux efforts du Quatuor visant la reprise de négociations directes entre les parties et a également salué la récente initiative du Roi Abdullah II de la Jordanie, qui a permis la première réunion des parties depuis la fin de l’année 2010. 


La représentante a ensuite encouragé les parties à s’abstenir de tout acte de provocation qui risquerait de saper les efforts en faveur d’une solution à deux États.  « Cela inclut l’expansion des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est », a—t-elle ajouté, en rappelant que son gouvernement avait également condamné l’implantation de ces colonies.  Mme King a aussi salué les efforts palestiniens en vue de consolider l’économie et les institutions d’un État viable, en indiquant que son pays avait alloué une aide de 300 millions de dollars sur cinq ans à ce processus de consolidation.  Elle a réaffirmé le soutien de l’Australie aux efforts de la Ligue des États arabes pour assister à une transformation positive dans le monde arabe.  Sa délégation, a-t-elle poursuivi, demande au régime syrien à mettre fin à sa brutalité et à mettre en œuvre des réformes politiques crédibles, ainsi qu’à instaurer un dialogue véritable avec les groupes d’opposition.  La représentante de l’Australie a encore appelé les membres du Conseil de sécurité à ne pas se décharger de la responsabilité de prendre en compte sans délai cette violence en Syrie.


M. TSUNEO NISHIDA (Japon) a soutenu la vision d’une solution à deux États avec les frontières de 1967.  Cela ne peut se faire qu’avec des négociations entre les parties concernées, a-t-il averti, avant d’inviter les deux parties à déployer les plus grands efforts à cette fin.  Il s’est félicité des réunions qui ont eu lieu ce mois-ci à Amman et a remercié la Jordanie et le Quatuor pour leurs efforts, espérant qu’elles conduiront rapidement à la reprise des négociations directes.  M. Nishida a appelé les deux parties à s’abstenir de toute provocation et à honorer leurs obligations en vertu des accords précédents.


Il a réitéré son appel au gel immédiat des activités de peuplement en Cisjordanie, notamment à Jérusalem-Est, qui enfreignent le droit international.  Il a aussi invité l’Autorité palestinienne à poursuivre ses efforts pour améliorer la sécurité et cesser toute violence.  S’agissant de la Syrie, il a dit partager les préoccupations de la communauté internationale et a soutenu l’initiative de la Ligue des États arabes.  Il a espéré que le Conseil de sécurité agira de façon efficace pour faire face à cette situation.  M. Nishida a déploré le recours à la force par les autorités syriennes et les a appelés à y mettre un terme immédiatement.  Enfin, rappelant que l’Égypte célèbrera demain le premier anniversaire de son changement historique, il a aussi rappelé que le Japon a fourni un financement et des compétences pour l’organisation des élections dans ce pays.


M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne, a salué et appuyé les efforts de la Jordanie visant à faciliter des pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens, dans le cadre du processus du Quatuor.  Après avoir rappelé les initiatives du Quatuor, le représentant a réaffirmé l’engagement de l’Union européenne en faveur de la solution à deux États.  Il a reconnu que l’évolution des choses sur le terrain joue un rôle crucial dans la création d’un environnement favorable au succès des négociations.  Il a donc demandé à Israël d’arrêter immédiatement toute activité de colonies et de démanteler les avant-postes érigés depuis mars 2001.


Après avoir rappelé que l’Union européenne est un contributeur majeur aux institutions palestiniennes, il a voulu un partage équitable du fardeau entre les membres de la communauté internationale.  Il a aussi parlé de l’action de l’Union à Gaza avant de s’attarder sur la situation en Syrie.  Il a appelé le Président Assad à quitter immédiatement le pouvoir pour permettre une transition pacifique et démocratique. 


Il a réitéré l’appui de l’Union aux efforts de la Ligue des États arabes et salué la décision des Nations Unies d’offrir un appui aux missions de la Ligue.  L’Union européenne, a-t-il souligné, est profondément concernée par le manque de coopération des autorités syriennes et leur lance un appel urgent pour qu’elles respectent strictement le Plan d’action de la Ligue arabe.  L’Union européenne encourage le Conseil de sécurité à honorer ses responsabilités, à mettre fin à la violence et à appuyer le peuple syrien dans sa quête légitime de la liberté et des droits politiques.


M. HÜSEYIN MÜFTÜOĞLU (Turquie) a indiqué que le souvenir de l’attaque israélienne contre un convoi humanitaire est encore frais.  Il a déploré les violences des colons israéliens qui constituent des obstacles à la reprise des pourparlers directs entre les parties.  Il a demandé à Israël de respecter ses obligations en vertu du droit international et l’a invité à reconnaître une Palestine indépendante, avec Jérusalem-Est comme capitale, vivant côte à côte avec lui.


Nous soutenons l’adhésion de la Palestine à l’UNESCO et appuyons sa demande d’adhésion à l’ONU, a-t-il ajouté.  Saluant les réunions tenues récemment à Amman, il a demandé aux parties de se réunir de bonne foi.  Il a rendu hommage aux efforts du Président Abbas à cet égard et a invité tous les membres de la communauté internationale à appuyer le processus de paix.  Le représentant a aussi demandé à cette communauté de renforcer son appui aux efforts humanitaires menés en faveur de la Palestine.  Pour l’avenir, il a invité à établir les priorités dans le bon ordre, en suivant la voie d’un règlement pacifique du conflit. 


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal), Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a réitéré son inquiétude devant la poursuite effrénée de la politique illégale du Gouvernement israélien, compromettant ainsi délibérément la vision prométhéenne de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité, à l’intérieur de frontières sûres et internationalement garanties.


M. Diallo a dit que les colonies de peuplement qui s’abritent depuis trop longtemps derrière une culture d’impunité, violent les lois d’occupation, les résolutions du Conseil de sécurité et la Feuille de route.  Elles oblitèrent dans les faits la solution à deux États.  Il a regretté que le Conseil n’arrive pas à assumer la plénitude de ses responsabilités et prendre les décisions qui s’imposent, à l’image de la plupart des membres du Conseil et des groupes régionaux qui ont, le mois dernier, condamné énergiquement l’implantation de colonies juives de peuplement. 


M. Diallo a exhorté le Conseil à prendre des mesures vigoureuses pour sauvegarder la solution prévoyant deux États avant qu’il ne soit trop tard, afin de juguler, sinon de conjurer, les conséquences imprévisibles d’un effroyable drame pourtant annoncé.  Il y va de la crédibilité du Conseil, a-t-il dit, car lorsque les possibilités légales de régler pareille situation, si intenable, sont entravées, la paix et la sécurité sont partout en péril.


Dans ces circonstances, il a estimé que les signataires de la quatrième Convention de Genève doivent adopter une position ferme et convoquer la Conférence des Hautes Parties contractantes, qui aurait dû l’être déjà depuis longtemps. 


M. Diallo a néanmoins révélé « des frémissements encore timorés qui illuminent l’horizon de la paix, eu égard aux récentes réunions préliminaires organisées entre les négociateurs israéliens et palestiniens à Amman, sous l’égide de la Jordanie.  Il a souligné qu’une reprise des négociations devrait être encouragée par des mesures de renforcement de la confiance sur le terrain.  Il a donc rappelé qu’avant la date butoir du 26 janvier fixée par le Quatuor, la partie palestinienne a soumis des propositions détaillées sur les frontières et la sécurité. 


Nous souhaitons qu’Israël en fasse autant pour démontrer un égal engagement à la résolution du conflit, a-t-il conclu, en exprimant sa préoccupation face à l’impasse dans laquelle se trouve, au Conseil de sécurité, la demande d’admission de la Palestine à l’Organisation des Nations Unies et en appelant les pays qui ne l’ont pas encore fait à reconnaître l’État de Palestine.


M. DESRA PERCAYA (Indonésie) s’est dit très inquiet de l’absence de progrès dans les négociations israélo-palestiniennes, en s’inquiétant que la date butoir du 26 janvier pour la reprise de négociations directes entre Israël et la Palestine approche à grands pas.  Il s’est inquiété de la menace grave que pose la question des colonies de peuplement pour la reprise des négociations.  Il a déclaré que le blocus créait une situation humanitaire terrible et sapait tous les efforts en faveur du développement économique du Territoire palestinien occupé.  Il a exhorté le Quatuor et les parties à faire de leur mieux pour réduire les retards et éviter les obstacles.  Si les questions des frontières, de la sécurité, de l’eau et de la terre sont des questions sensibles, elles peuvent être surmontées, a estimé le représentant de l’Indonésie.  Il a par ailleurs exhorté Israël à se retirer des territoires occupés au Golan syrien et au Sud-Liban.


M. ZEID RA’AD ZEID AL HUSSEIN (Jordanie) a jugé profondément regrettable qu’au fil des ans, le Conseil de sécurité se soit montré incapable d’adopter une position sur la question des colonies de peuplement.  Comment l’exercice par un membre du Conseil du droit de veto est-il conforme à deux articles de la Charte qui parlent des principes de justice et du droit international. 


Sommes-nous vraiment à l’aise quand un État Membre oblige le Conseil à passer outre ces principes? a encore demandé le représentant.  Peut-on brandir la menace du droit de veto devant des violations aussi graves? « Je crains que tout ceci ne soit tout simplement lamentable », s’est impatienté le représentant.


Il a rappelé que déjà, lorsqu’il faisait partie des troupes de l’ONU dans les Balkans, au début des années 1990, le Conseil et ses décisions semblaient si souvent loin des évènements sanglants qui avaient lieu.  Les agissements d’Israël et les souffrances des Palestiniens doivent cesser, a-t-il tranché. 


Les Israéliens, a révélé le représentant, nous disent parfois: résoudre le conflit est moins une affaire de droit que de psychologie, et compte tenu du rythme des traumatismes bien réels et catastrophiques de l’histoire juive, les Israéliens sont méfiants quant à l’idée de donner leur confiance à quiconque, en général, et encore moins, disent-ils, aux Arabes. 


Peut-être, a concédé le représentant, nous aurions pu faire plus pour mieux comprendre ce point de vue.  Nous aurions pu faire plus pour susciter une plus grande confiance et mieux expliquer l’Initiative de paix arabe à l’opinion publique israélienne.  Mais, a-t-il rappelé, les agissements d’un État doivent-ils être bien régis par le droit international, et la profonde opposition aux colonies de peuplement ne vient pas d’une inimitié congénitale des Arabes à l’égard des Juifs.  Toute assertion contraire serait totalement détestable, a prévenu le représentant. 


Ce que nous avons devant nous, a-t-il dit, c’est une violation de trois décennies du droit international, et les pourparlers exploratoires qui se tiennent en Jordanie ne sont pas contraires à ce droit.  La clef d’un règlement politique du conflit réside dans la formulation d’un accord rapide sur la rectification des frontières, sur la base des résolutions pertinentes du Conseil.  Nous espérons un résultat positif à cet égard, un résultat qui ouvrirait la voie aux négociations tant attendues sur le statut final et qui mènera, à son tour, à la liberté, à la sécurité et à la paix.


M. ABDUL MOMEN (Bangladesh) a félicité la Palestine d’avoir adhéré à l’UNESCO.  Il a aussi salué la réunion, organisée récemment par la Jordanie, pour encourager la reprise des négociations entre Israël et la Palestine.  Il a regretté la poursuite du blocus à Gaza et son impact sur le développement économique de la région.  Le représentant s’est dit préoccupé par la démolition de logements par la puissance occupante et par la poursuite de la construction du mur, lesquelles, a-t-il dit, aggravent la situation déjà très difficile des Palestiniens.  Dénonçant aussi les arrestations de Palestiniens par les autorités palestiniennes, il a appelé à procéder à leur libération sans tarder.


Le représentant a estimé que la quatrième Convention de Genève et les résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, ainsi que les principes énoncés dans la Déclaration de Madrid, la Feuille de route et l’Initiative de paix arabe sont les meilleurs moyens de parvenir à une solution à deux États.  Notant que 131 pays ont reconnu l’État de Palestine sur la base des frontières de 1967, M. Momen a invité le Conseil de sécurité à accepter la volonté de la majorité des États Membres.  Le représentant a aussi exhorté Israël à respecter la souveraineté du Liban et à cesser toute action visant à modifier le statut juridique, physique et démographique du Golan syrien occupé.  Avant de conclure, il a réitéré que l’occupation illégale de la Palestine depuis plus de 60 ans est la principale cause des troubles dans la région.


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a affirmé que l’un des objectifs fixés par son gouvernement en matière de politique étrangère était de renforcer la confiance avec ses voisins et les pays de la région.  « Un Moyen-Orient stable et prospère créerait pour chacun une situation idéale, qui permettrait à chaque pays de la région d’avancer sur la voie du développement et de la croissance économique », a-t-il déclaré.  Dans ce contexte, il a fermement condamné le blocus israélien de toutes les voies de communication à Gaza, en ajoutant que celui-ci était contraire au droit international, qu’il constituait un crime contre l’humanité et qu’il menaçait grandement la paix et la sécurité internationales et régionales.  Pour sa délégation, un règlement à la crise palestinienne ne pourra être envisagé que lorsque les droits des populations de la Palestine occupée seront pleinement reconnus, restitués et protégés, a-t-il déclaré. 


Il s’est également dit très préoccupé par des rapports faisant état de l’aggravation de la situation des prisonniers politiques palestiniens détenus illégalement par le « régime israélien ».  Rappelant qu’Israël continuait de violer l’espace terrestre, maritime et aérien du Liban et qu’il occupait toujours les hauteurs du Golan, le représentant a insisté pour qu’il soit mis fin immédiatement à ces actes d’agression et d’occupation.  Réagissant aux déclarations tenues, dans la matinée, par le représentant d’Israël à l’égard de son pays, M. Al Habib a fait remarquer que celui-ci s’était à plusieurs reprises écarté des débats tenus par le Conseil, « probablement avec l’intention de détourner l’attention sur les atrocités qui ont été commises et qui se poursuivent ».  Le représentant a tenu à préciser que son pays menait des activités nucléaires à des fins exclusivement pacifiques.  Il a demandé au Conseil de sécurité de prendre des mesures vis-à-vis d’un État comme Israël qui possède illégalement des armes nucléaires, ce qui est, a-t-il dit, une source de déstabilisation dans la région.  Il a également souligné, à l’attention du représentant de la France qui a accusé l’Iran d’envoyer des armes en Syrie, que ces déclarations n’étaient pas fondées et qu’elles constituaient « une tentative de la France visant à se blanchir de rapports qui l’accusent de fournir les groupes armés illégaux en Syrie ».


M. PALITHA KOHONA (Sri Lanka) a espéré qu’un esprit constructif règnera entre les parties en 2012.  Au moment où les parties s’engageaient à reprendre les négociations sous les auspices du Quatuor, le Gouvernement israélien a décidé de reprendre le transfert des taxes douanières à l’Autorité palestinienne et de libérer des prisonniers palestiniens.  Il a espéré que cette évolution positive se poursuivra afin de rétablir la confiance car, a-t-il fait remarquer, des bâtiments et logements sont détruits en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, les activités liées à l’implantation de colonies de peuplement se poursuivent et l’impact du blocus de Gaza sur la situation économique et humanitaire est immense.  Il a souhaité que la demande d’adhésion de la Palestine à l’ONU reçoive l’attention qu’elle mérite en 2012.


Mme GRETA GUNNARSDÓTTIR (Islande) a commencé en condamnant les violations graves des droits de l’homme en Syrie et les récentes attaques terroristes dans le pays.  Elle a demandé que les autorités syriennes mettent fin immédiatement à la violence.  Elle a lancé un appel urgent au Gouvernement de la Syrie pour qu’il réponde à l’appel du Secrétaire général pour un processus syrien crédible, inclusif et légitime pour un changement politique total conforme aux aspirations démocratiques du peuple.  Elle a aussi appelé le Conseil de sécurité à faire tout son possible pour empêcher que la situation en Syrie s’aggrave davantage et contribuer à la recherche d’une solution favorable au maintien de la paix et de la sécurité.


Sur la question de la Palestine, Mme Gunnarsdóttir a réitéré son soutien à un règlement pacifique du conflit et à la solution de deux États.  La poursuite de la colonisation demeure le principal obstacle à la paix, a-t-elle tranché.  Le temps presse et le Conseil doit en être conscient, a-t-elle dit.  Elle a souligné que depuis sa dernière intervention au Conseil son pays a reconnu officiellement la Palestine comme État indépendant et souverain dans les frontières d’avant 1967 et qu’il a établi, en conséquence, des relations diplomatiques avec le pays.  Elle a d’ailleurs rappelé qu’en 1947, son pays avait soutenu l’accès à un statut d’État d’Israël.  En pleine démocratie révolutionnaire, entraînée par la fraîche brise du printemps arabe, nous ne pouvons nier à la Palestine son droit à un statut d’État.


M. OTHMAN JERANDI (Tunisie) a déploré les souffrances du peuple palestinien qui lutte depuis des décennies pour avoir le droit de vivre dans un État indépendant et libre.  « Nous sommes témoins des pratiques répressives et provocatrices d’Israël qui bafoue les droits les plus élémentaires des Palestiniens », a-t-il dit.  Il s’est dit étonné que la communauté internationale, tout en admirant les expériences de transition vers la démocratie chez les peuples de la région, continue d’observer un mutisme inquiétant face aux défis par Israël des instruments internationaux en vigueur.  Le représentant a rappelé des faits douloureux concernant la situation du Territoire palestinien occupé, en citant notamment ce qui touche à la ville sainte de Jérusalem-Est.  Il a appelé à faire preuve de vigilance face au plan israélien qui vise à changer les caractéristiques religieuses et démographiques de cette ville.  La Tunisie, a souligné son représentant, condamne la judaïsation de Jérusalem à des fins coloniales et expansionnistes.


Le représentant a également cité le rapport du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) qui fait état des pratiques d’Israël sur le Territoire palestinien occupé.  Il a rappelé que la politique expansionniste d’Israël était contraire au droit international.  La Tunisie a été parmi les premiers pays à soutenir la légalité de la demande d’admission en tant qu’État Membre de l’ONU, présentée en septembre dernier par le Président Abbas, a-t-il fait observer.  Enfin, le délégué a salué les Palestiniens qui œuvrent à la réconciliation nationale, en essayant d’éliminer les divergences qui subsistent encore entre les différentes parties palestiniennes.  Il a également parlé de la situation à Gaza, en demandant la levée du blocus.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a regretté les tentatives de transformer les délibérations du Conseil de sécurité en simple lecture de déclarations politiques qui n’ont rien à voir avec le sujet à l’ordre du jour.  Il a rappelé que la question à l’ordre du jour était l’occupation illégale par Israël du Territoire palestinien en souhaitant que l’on mette fin à la campagne incessante des colonies de peuplement israéliennes.  Il a exhorté le Conseil de sécurité à aider le peuple palestinien à recouvrer ses droits légitimes, ses frontières d’avant 1967 et sa capitale Al Qods.  Il a rappelé qu’un des problèmes est l’opposition israélienne au retour des Palestiniens dans les villages desquels ils ont été expulsés.  Non seulement, le Conseil de sécurité ne s’est pas acquitté de ses responsabilités conformément à la Charte, mais la situation empire à la lumière de l’agressivité d’Israël.  Il a dénoncé la responsabilité principale de la France et du Royaume-Uni, auteurs de l’accord secret de Sykes–Picot en 1916 qui a préparé la Déclaration Balfour de 1917. 


Il a constaté que ces mêmes États ainsi que les États-Unis se sont empressés d’endosser les plans de la Ligue des États arabes face à la situation en Syrie.  Il y a vu une tentative de transformer la Ligue des États arabes en outil d’ingérence et d’atteinte à la souveraineté de la Syrie ou d’un État quel qu’il soit.  Il s’est étonné que la même attention ne soit pas accordée à Israël qui occupe illégalement le Golan syrien en opposition totale avec la résolution 497 de 1981.  Il a regretté « la partialité » du Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, qui n’a pas cité la situation gravissime dans le Golan syrien.  Il a souhaité qu’à l’avenir tout exposé contienne un paragraphe sur la situation dans le Golan syrien. 


M. PEDRO NÚÑEZ MOSQUERA (Cuba) a réaffirmé que son pays appuyait la reconnaissance de la Palestine comme État Membre de plein droit de l’ONU.  Il a regretté que des « intérêts puissants », les mêmes qui ont retiré leur appui à l’UNESCO, s’opposent à cette idée.  Il a invité à la reprise du processus de négociation qui, a-t-il rappelé, a été interrompu par l’intransigeance d’Israël et sa décision de poursuivre la construction de logements pour les colons sur le Territoire palestinien occupé.  Dénonçant les violences des colons israéliens contre les Palestiniens, le représentant de Cuba a souligné que les attaques avaient augmenté de 40% en 2011 par rapport à 2010 et de 165% par rapport à 2009.


M. Núñez Mosquera s’est dit profondément préoccupé par la situation humanitaire dramatique à Gaza.  Le Conseil de sécurité, a-t-il dit, ne peut rester impassible et se contenter de tenir des réunions tous les trois mois.  Il doit adopter des mesures concrètes pour faire en sorte qu’Israël mette un terme à des politiques contraires au droit international, a-t-il précisé.  Il a demandé que les « puissances » dotées du droit de veto ne restent pas complices de cet état de fait, ni ne manipulent le Conseil en fonction de leurs intérêts particuliers. 


Intervenant au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a demandé la reconnaissance de l’État palestinien dans ses frontières du 4 juin 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.  Elle a regretté qu’en dépit des appels de la communauté internationale, Israël continue à refuser au peuple palestinien l’exercice de ses droits inaliénables.  Elle a exhorté le Conseil de sécurité à tout mettre en œuvre pour qu’Israël s’acquitte de ses obligations, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.  La représentante a dénoncé les tentatives d’Israël de modifier le tissu démographique de Jérusalem-Est par l’expulsion de Palestiniens, l’expropriation, la construction de colonies de peuplement et les limites à la liberté de circulation.  Elle a fait remarquer que le développement de colonies de peuplement demeurait le principal obstacle à la paix.  La construction du mur de séparation constitue, a-t-elle rappelé, une violation flagrante du droit international, comme le souligne l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ).


M. SIN SON HO (République populaire démocratique de Corée - RPDC) a déclaré qu’Israël était responsable de l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations sur la question du Moyen-Orient, en rappelant que les terres palestiniennes et autres territoires arabes étaient toujours sous l’occupation militaire d’Israël.  L’utilisation de la force et l’expansion des colonies de peuplement par Israël constituent des obstacles majeurs au processus de paix au Moyen-Orient.  Il a donc appelé à mettre un terme à l’occupation israélienne et à la discrimination en matière de droits de l’homme en Palestine.  Le représentant s’est aussi prononcé en faveur de la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État Membre de l’ONU, élément crucial, selon lui, du règlement de la situation au Moyen-Orient.  La RPDC avait officiellement reconnu l’État de la Palestine en 1988, a-t-il rappelé.


Le représentant a ensuite fermement dénoncé le survol de l’Iran par un drone de l’aviation américaine, le 4 décembre dernier, lequel, a-t-il dit, est une violation flagrante de l’intégrité territoriale d’un État souverain.  Il a demandé au Conseil de sécurité d’adopter les mesures appropriées pour faire cesser de telles violations.  Le délégué a dénoncé par ailleurs les violations de l’intégrité territoriale du Liban par Israël.  Il a également condamné les tentatives d’Israël de modifier le statut juridique, physique et démographique du Golan syrien occupé.


M. MORTEN WETLAND (Norvège) a relevé que les conditions de vie en Cisjordanie n’ont pas évolué en 2011 et ont même reculé en 2012.  L’appui financier international se réduit en 2012 tout comme l’investissement privé, a-t-il ajouté.  De surcroît, a-t-il dit, l’occupation israélienne met en péril le potentiel de croissance et notamment l’activité économique dans la zone C de la Cisjordanie.  Il s’est inquiété de la poursuite des activités de peuplement qui menace gravement la solution à deux États. 


M. Wetland a annoncé que la prochaine réunion du Groupe des donateurs dont son pays est membre aura lieu le 21 mars 2012, pour discuter de la façon dont une croissance menée par le secteur privé peut renforcer l’économie palestinienne et réfléchir à la manière d’améliorer la situation à Gaza.  Israël, a-t-il cité comme première solution, doit continuer d’alléger les restrictions imposées aux mouvements et aux importations en Cisjordanie et à Gaza.  Aujourd’hui, 43% de la Cisjordanie est inaccessible aux Palestiniens, a regretté M. Wetland, en plaidant pour que les habitants de la zone C aient accès aux ressources naturelles.  Rappelant que le Conseil de sécurité a exhorté les États à améliorer la situation humanitaire et économique à Gaza, il a exhorté les donateurs à adopter plus de mesures en ce sens.


M. MOHAMMAD ALMUTAIRI (Koweït) a rappelé que 1 100 Palestiniens ont été déplacés en 2011 contre 606 en 2010, alors qu’OCHA fait état d’une augmentation de 50% par rapport à 2010 des attaques contre des Palestiniens par des colons israéliens.  Il a rappelé que 150 colonies de peuplement ont été installées en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, depuis 1967, ce qui constitue une atteinte à la quatrième Convention de Genève et à la Charte des Nations Unies.  Face à la poursuite des pratiques illégales israéliennes, le représentant du Koweït a jugé impératif que la communauté internationale, le Conseil de sécurité en particulier, envoie un message fort à la puissance occupante.  Il a mis l’accent sur l’importance du plan de la Ligue des États arabes de 2011 qui reprend les aspirations du peuple palestinien et la mise en œuvre de la résolution 497 exigeant le retrait d’Israël du Golan syrien occupé jusqu’aux frontières du 4 juin 1967. 


M. MESHAL HAMAD M.J. AL-THANI  (Qatar) a exhorté Israël à mettre un terme au principal obstacle aux négociations.  Ce dernier, a-t-il dénoncé, continue à faire fi des appels internationaux contre les colonies de peuplement illicites qui constituent une violation flagrante du droit international et le principal obstacle à la mise en œuvre de la vision de deux États.  La solution à la crise dépend du retrait d’Israël de tout le Territoire occupé et du respect de toutes les résolutions du Conseil de sécurité.  Le représentant a également jugé indispensable de mettre un terme à toutes les tentatives de changer la composition démographique de Jérusalem-Est.  Pour ce qui est de la situation en Syrie, il a souhaité que l’on mette fin au bain de sang et que le Gouvernement syrien s’acquitte de ses responsabilités. 


M. ABDALLAH AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a dénoncé la politique israélienne d’expansion des colonies qui ont atteint un niveau record en 2011.  Il a remarqué qu’Israël ne respecte en rien les libertés des peuples de la région et tente de changer l’identité arabe de la ville sainte de Jérusalem.  Il a fustigé notamment les confiscations des terres palestiniennes et la judaïsation des terres sacrées.  Se disant favorable à l’adhésion de la Palestine aux Nations Unies, il a aussi demandé qu’Israël libère les prisonniers palestiniens.  L’Arabie saoudite a présenté une initiative de paix globale pour régler tous les problèmes du conflit israélo-arabe, y compris le Golan syrien occupé et le Liban, a-t-il rappelé, en regrettant le mépris d’Israël pour cette initiative.


Le représentant a exprimé sa tristesse face aux souffrances du peuple syrien et a appelé le Gouvernement syrien à faire preuve de sagesse afin d’arriver à une solution équilibrée qui réponde aux aspirations de son peuple.  Mon pays a décidé de retirer ses observateurs de la mission de la Ligue des États arabes car il nous semblait que les autorités syriennes ne la prenaient pas au sérieux, a expliqué le délégué.  Il a demandé à la communauté internationale d’assumer ses responsabilités sur cette question, invitant notamment le Conseil de sécurité à appuyer les efforts de la Ligue des États arabes.  Il a enfin demandé à l’Iran de s’abstenir de toute action mettant en péril la sécurité dans la région, en souhaitant que la région du Moyen-Orient soit exempte d’armes nucléaires.


M. ABDURRAHMAN MOHAMED SHALGHAM  (Libye) s’est élevé contre les pratiques de colonisation israélienne, en dénonçant notamment la violence accrue des colons israéliens contre les Palestiniens.  La politique expansionniste israélienne qui vise à concrétiser l’État juif sur le Territoire palestinien occupé est bien connue, a-t-il remarqué.  Se peut-il que le Conseil de sécurité ne voit pas ce qui se passe sur le terrain, a-t-il demandé, faisant référence notamment aux restrictions imposées aux Palestiniens.  Ne veut-il rien faire?  Quelqu’un approuve-t-il la puissance d’occupation? s’est-il interrogé, en fustigeant le mutisme « suspect » que l’on constate en ce moment au Conseil de sécurité. 


Soulignant les bienfaits de la révolution démocratique du monde arabe, le représentant a espéré qu’elle permettrait aussi de s’engager sur la voie d’une solution pacifique conflit israélo-palestinien.  L’homme d’aujourd’hui, qui aspire au progrès et à la liberté, est capable de régler les problèmes par la négociation, a-t-il assuré.


Souscrivant à la déclaration prononcée par le représentant de l’Égypte au nom du Mouvement des pays non alignés, M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a fait remarquer que parmi les nombreuses résolutions adoptées par le Conseil de sécurité sur la question palestinienne ou le Moyen-Orient depuis 1947, aucune -sans exception- n’avait été respectée par Israël.  Dans ce contexte, le représentant a estimé que le débat de ce Conseil aurait dû être consacré à cet échec répété, ainsi qu’à l’impunité d’Israël pour les crimes commis à l’encontre des Palestiniens.  « Il s’agit là des principaux obstacles à l’achèvement d’une paix tant désirée au Moyen-Orient », a-t-il ajouté.  Convaincu qu’un règlement durable sera la condition essentielle pour mettre fin aux souffrances infligées aux Palestiniens et prévenir d’un nettoyage ethnique, il a indiqué que sa délégation soutenait l’appel à la tenue sans délai d’une conférence des Hautes Parties contractantes à la quatrième Convention de Genève afin d’assurer le respect de celle-ci dans les territoires occupés, y compris à Jérusalem-Est.


S’agissant de la situation en Syrie -dont la stabilité est l’une des clefs à la situation globale au Moyen-Orient–, M. Valero Briceño a indiqué que sa délégation saluait les efforts du Président Bashar Al-Assad en vue de préserver l’unité, l’intégrité et la stabilité de son pays.  Le représentant a condamné les actes terroristes et anti-démocratiques qui tentent de freiner le programme de réforme anticipé dans ce pays, mené par le Gouvernement et avec le soutien de la majorité de la population.  Il a ensuite considéré que le silence des membres du Conseil de sécurité au sujet de ces actes terroristes traduisait la politique des « deux poids deux mesures ».  À cet égard, il a fermement condamné ceux qui soutiennent des « sanctions interventionnistes » en Syrie ou qui envisageraient de répéter « les aberrations politiques et militaires » commises à l’encontre de la Libye.  « Ceux qui défendent des actions unilatérales et interventionnistes contre le Gouvernement et le peuple syriens agissent en violation flagrante du droit international et ignorent les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies», a-t-il ajouté, en appelant à prendre en compte « les signes d’esprit de dialogue et de volonté politique qui guident les autorités de ce pays ».  Le respect de la souveraineté des États, la non-ingérence et le règlement pacifique des différends, sont les principes fondamentaux du droit international, ainsi que les conditions sine qua non du maintien de la paix et de la sécurité internationales, a-t-il souligné avant de conclure.


M. JEAN-FRANCIS ZINSOU (Bénin), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a fait remarquer que « les plus grandes menaces à la paix et à la sécurité internationales proviennent des peuples longtemps frustrés ».  La question palestinienne fait de la « nation arabe une nation frustrée », a-t-il ajouté.  Le représentant a estimé que l’ONU avait les moyens de trouver une solution juste et durable au problème palestinien et qu’elle ne devait pas se dérober à cette responsabilité historique.  Le Bénin, qui est favorable à l’existence d’un État palestinien libre et indépendant, réaffirme son soutien à la solution de deux États et invite le Conseil de sécurité à faciliter l’avènement rapide de cette solution, a indiqué M. Zinsou.  « Nous croyons en la vertu de la médiation », a-t-il dit, avant d’exhorter le Quatuor à intensifier ses efforts pour rétablir le dialogue entre les deux parties.  Le représentant a souhaité que le règlement de la question palestinienne s’accompagne du règlement de l’ensemble des questions en instance au Moyen-Orient, y compris l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires, ainsi que du respect des droits de l’homme et de la promotion de l’égalité du genre pour tous les pays de la région.


M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a déclaré que le conflit israélo-palestinien préoccupait l’ONU depuis six décennies.  Le conflit perdurera, a-t-il prévenu, tant que la Palestine ne pourra créer son propre État avec Jérusalem-Est comme capitale.  Il a dit que les colonies de peuplement représentent le principal obstacle à la paix et à la réalisation d’une vision de deux États.  Il a dénoncé une politique systématique d’annexion et d’expropriation qui entraine des frustrations immenses.  Il a rappelé les propos tenus à l’Assemblée générale de l’ONU le 22 septembre 2011 par son Roi qui a appelé la communauté internationale à secourir les frères Palestiniens en permettant la création d’un État palestinien dans ses frontières de 1967.  Il a exhorté le Conseil de sécurité à tout mettre en œuvre pour parvenir à une paix juste et globale au Moyen-Orient sur la base de ses résolutions et celles de l’Assemblée générale.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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