En cours au Siège de l'ONU

Dans un contexte international marqué par la récession économique, l’ECOSOC place l’Examen ministériel de sa session de fond de 2012 sous le signe de la création d’emplois

ECOSOC/6498

Dans un contexte international marqué par la récession économique, l’ECOSOC place l’Examen ministériel de sa session de fond de 2012 sous le signe de la création d’emplois

07/02/2012
Conseil économique et socialECOSOC/6498
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social                               

Session d’organisation de 2012                             

2e séance – matin                                          


DANS UN CONTEXTE INTERNATIONAL MARQUÉ PAR LA RÉCESSION ÉCONOMIQUE, L’ECOSOC PLACE L’EXAMEN MINISTÉRIEL DE SA SESSION DE FOND DE 2012 SOUS LE SIGNE DE LA CRÉATION D’EMPLOIS


Il tiendra sa Réunion annuelle de haut niveau avec les institutions de

BrettonWoods, l’OMC et la CNUCED au Siège de l’ONU à New York, les 12 et 13 mars prochains


Le Conseil économique et social (ECOSOC), reprenant, ce matin, sa session d’organisation pour l’année en cours, a adopté son programme de travail de base pour 2012 et 2013* qui prévoit qu’à la session de fond du mois de juillet au Siège des Nations Unies à New York, l’Examen ministériel annuel (EMA) sera consacré, entre autres, à la création d’emplois, à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et à l’élimination de la pauvreté.


Avant l’adoption du programme de travail du Conseil économique et social, le Président, M. Miloš Koterec de la Slovaquie, a déclaré que la récente crise économique et financière internationale avait placé l’ECOSOC au centre des débats sur la réforme de l’architecture financière internationale.


Il a ajouté que l’émergence de nouveaux acteurs, la puissance montante des économies émergentes et les engagements internationaux qui vont découler de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable de Rio de Janeiro de 2012 (Rio+20), ainsi que les programmes de développement après la date de 2015, date butoir de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, sont autant de faits qui appellent à une reconfiguration des institutions et politiques de gouvernance internationale.


M. Koterec a également précisé que la tâche la plus urgente de l’ECOSOC était la promotion de l’emploi et de la croissance, des objectifs qui seront au centre de la session de fond ministérielle de 2012.  Il a rappelé, à cet effet, les analyses de l’Organisation internationale du Travail (OIT) qui soulignent qu’au cours des 10 prochaines années, il faudrait créer plus de 600 millions d’emplois dans le monde, ce qui représente, a-t-il dit, un défi majeur


Le Président de l’ECOSOC a, par ailleurs, annoncé l’organisation d’un événement philanthropique le 27 février prochain dans l’après-midi.  Cet événement spécial vise à promouvoir la création d’emplois en faveur des jeunes.


Le Conseil économique et social a en outre décidé de tenir les 12 et 13 mars 2012, au Siège de l’ONU, sa Réunion annuelle de haut niveau avec les représentants des institutions financières internationales, issus des Accords de Bretton Woods (Banque mondiale et Fonds monétaire international), de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).


La réunion de l’ECOSOC sur la coopération internationale en matière fiscale aura lieu, quant à elle, le 15 mars 2012 au Siège des Nations Unies.


En outre, le Conseil économique et social a adopté, tel qu’oralement amendé, l’ordre du jour provisoire** de sa session de fond de 2012.  Cette session de fond pour l’année 2012 aura lieu du 2 au 27 juillet, avec une discussion thématique du débat de haut niveau placée sous le thème des « politiques macroéconomiques aux fins de la capacité de production, de la création d’emplois, du développement durable et de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement pouvant contribuer à une croissance économique durable, équitable et profitant à tous et à l’élimination de la pauvreté ».


Dans le même temps, l’ECOSOC a décidé que le segment de sa session de fond de 2012 consacré aux activités opérationnelles de développement portera sur « Les préparatifs de l’examen quadriennal complet par l’Assemblée générale des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies ».


Le Président du Conseil économique et social a demandé à l’un des quatre Vice-Présidents, l’Ambassadeur Juan Pablo de Laiglesia, de l’Espagne, de coordonner les consultations en vue de parvenir à un accord sur le thème du segment consacré aux questions humanitaires.


Le Groupe d’experts des Nations Unies pour les noms géographiques tiendra sa vingt-septième session au Siège de l’Organisation, les 30 juillet et 10 août 2012, tandis que la dixième Conférence des Nations Unies sur la normalisation des noms géographiques aura lieu également au Siège, du 31 juillet au 9 août 2012.


Dans l’après-midi, l’ECOSOC organise une table ronde interactive sur la situation économique mondiale à laquelle participeront M. Peter Diamond, professeur d’économie de l’Institut de technologie du Massachusetts (États-Unis) et lauréat du prix Nobel d’économie 2010, et Mme Carmen Reinhart, maître de recherche à l’Institut Peterson d’économie internationale, à Washington, D.C. (des États-Unis).


Au cours de cette semaine, le Conseil économique et social tiendra une série d’autres réunions informelles demain, mercredi, 8 février, pour discuter des conclusions du rapport 2012 « Situation et perspectives de l’économie mondiale 2012 », publié récemment; jeudi, 9 février, une séance consacrée aux préparatifs du Forum biennal pour la coopération en matière de développement, prévue au cours de sa session de fond de juillet; jeudi, 10 février, deux tables rondes intitulées respectivement « Les nouvelles dynamiques de la coopération en matière de développement: défis et opportunités » et « Amener la coopération en matière de développement vers un développement durable ».  Cette dernière sera animée par M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable de 2012.  Enfin, le Conseil tiendra une réunion d’information sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement des organismes des Nations Unies, le vendredi 10 février.


Par ailleurs, le Conseil économique et social a élu par acclamation M. Luis Alfonso de Alba du Mexique comme Vice-Président, pour le Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, complétant ainsi la composition de son Bureau pour 2012.  Les trois autres Vice-Présidents sont MM. Maged Abdelaziz, de l’Égypte; Desra Percaya, de l’Indonésie; et Juan Pablo de Laiglesia, de l’Espagne.


*E/2012/1

 **E/2012/L.1


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Représentant spécial pour la RDC expose les défis à relever dans le pays en matière de sécurité et de justice après les élections de 2011

CS/10538

Le Représentant spécial pour la RDC expose les défis à relever dans le pays en matière de sécurité et de justice après les élections de 2011

07/02/2012
Conseil de sécuritéCS/10538
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6712e séance – matin


LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL POUR LA RDC EXPOSE LES DÉFIS À RELEVER DANS LE PAYS

EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ ET DE JUSTICE APRÈS LES ÉLECTIONS DE 2011


« La RDC est résolument engagée dans un processus

de retour à la normalité », affirme de son côté la déléguée congolaise


Les élections de novembre 2011 en République démocratique du Congo (RDC), celles à venir, ainsi que la sécurité et les violences sexuelles dans le pays ont été les thèmes principaux de l’exposé du Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), M. Roger Meece, ce matin, devant le Conseil de sécurité.


Revenant sur les élections présidentielle et législatives du 28 novembre 2011, M. Meece a rappelé les tensions qui ont entouré la campagne électorale et ont fait de nombreuses victimes.  Il a annoncé qu’il rendrait prochainement un rapport détaillé sur ces incidents.


La représentante de la RDC, Mme Charlotte Malenga Omoy, a, elle, regretté les conséquences fâcheuses de ces violences pour lesquelles le Gouvernement a demandé l’ouverture d’informations judiciaires.


Les élections ont été émaillées de nombreux problèmes, a relevé M. Meece, citant en particulier la livraison tardive de matériel électoral.  Il a également rappelé les irrégularités relevées par les différentes missions d’observation et a appelé à les examiner de manière approfondie.  La Commission électorale indépendante a déjà poursuivi en justice certains de ses propres employés et un candidat a déposé une plainte auprès des autorités congolaises, a-t-il noté.


La MONUSCO a apporté tout son appui, notamment logistique, au processus électoral, a indiqué M. Meece.  La Mission a notamment fourni une formation aux Forces de sécurité congolaises pour garantir de bonnes conditions de sécurité pendant les élections.  La représentante de la RDC s’est d’ailleurs félicitée de la capacité de la Police nationale à répondre à la violence sans recourir à un usage excessif de la force.


« Nous allons maintenant nous concentrer sur les prochaines élections, provinciales et locales, afin de garantir leur crédibilité et leur transparence », a ajouté M. Meece.  « La RDC est résolument engagée dans un processus de retour à la normalité », a affirmé Mme Malenga Omoy, qui a espéré voir la fin d’une époque où l’alternance du pouvoir ne répondait à aucune norme démocratique et où le financement du processus électoral était assuré par la communauté internationale.


Après l’annonce récente par la Commission électorale indépendante des résultats provisoires des élections législatives, l’attention se porte maintenant sur la nouvelle assemblée nationale, ainsi que sur la constitution d’un nouveau gouvernement, a poursuivi le Représentant spécial.


Le Chef de la MONUSCO a ensuite souligné la nécessité de réévaluer les conditions de sécurité dans le pays, la protection des civils demeurant la plus grande priorité de la Mission.  Il s’est inquiété du massacre de janvier dernier dans la province du Sud-Kivu, exemple tragique des activités des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).  « Nous avons travaillé avec les autorités du pays et continuons à faire tout ce qui est possible pour réduire les activités des FDLR », a-t-il assuré.


Mme Malenga Omoy a confirmé que les réformes amorcées dans le secteur de la sécurité l’an dernier allaient se poursuivre cette année en vue de la formation d’une police et d’une armée pleinement capables de garantir la sécurité sur toute l’étendue du territoire national.


M. Meece s’est aussi dit préoccupé de l’émergence de groupes congolais dans le Nord et le Sud-Kivu, de l’intensification des activités criminelles de certains groupes armés comme les « Maï-Maï Yakutumba » au Sud-Kivu, ainsi que de la grave menace que pose l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) de l’Ouganda dans le nord est de la RDC.  La représentante de la RDC a insisté sur l’importance de l’aide des pays de la région dans la gestion de la menace incarnée par la rébellion de la LRA.


La MONUSCO a discuté avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sur les façons de gérer ces menaces, pour arriver à réduire les capacités des groupes armés, à rapatrier les combattants étrangers et à démobiliser les milices congolaises.  M. Meece s’est en outre réjoui de la fourniture à la MONUSCO de nouveaux hélicoptères par les Gouvernements sud-africain et pakistanais et bientôt par l’Ukraine.


La réforme militaire est un autre élément important pour établir des conditions de sécurité durables dans l’est de la RDC.  Il a mentionné la réussite des systèmes de justice militaire et de police déjà mis en œuvre par la MONUSCO en partenariat avec les autorités congolaises.


Le viol et les violences sexuelles demeurent un autre problème majeur, aux yeux de M. Meece.  La Mission a continué à soutenir les poursuites des auteurs de ces crimes et des violations des droits de l’homme.  Il a invité les gouvernements et les organisations à intensifier leurs efforts en ce sens.


La représentante de la RDC a assuré que son pays connaissait une avancée notable en matière de lutte contre les violences sexuelles.  Elle a cité une loi de 2006 qui pénalise toute aventure sexuelle avec une jeune fille âgée de 18 ans ou moins.  Le mariage forcé, la prostitution forcée ou l’exploitation d’enfants ainsi que l’esclavage sexuel, la zoophilie et les mutilations génitales sont dorénavant passibles de peines.


Pour ce qui est de la réforme du système judiciaire congolais, la déléguée a mentionné la création récente de chambres spécialisées mixtes au sein de certaines cours d’appel de province ayant compétence pour connaître des violations graves des droits de l’homme.  Un projet de loi envisage en outre la création d’une cour spécialisée mixte compétente pour ces crimes.  Ces chambres spécialisées gagneraient en efficacité et en crédibilité si elles bénéficiaient d’un soutien ferme du Conseil de sécurité, a ajouté Mme Malenga Omoy.


« Le temps est venu de passer à une nouvelle phase, celle de la relance économique », a déclaré la représentante congolaise.  La RDC bénéficie déjà d’un Plan de stabilisation et de reconstruction des zones sortant des conflits armés ainsi que d’une stratégie internationale de soutien à la sécurité et la stabilisation qui cible la province du Nord-Kivu.  En ce qui concerne les composantes « relance économique » et « réhabilitation et insertion sociales » du programme élaboré par l’équipe de pays des Nations Unies, qui vise la consolidation et le développement des régions du Nord et de l’Ouest, elle a invité à les revoir et à les repenser.



LA SITUATION CONCERNANT LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO


Rapport du Secrétaire général sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (S/2012/65)


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, rappelle, dans ce rapport, que la tenue d’élections pacifiques, crédibles et transparentes ouvertes à tous est une condition sine qua non de la consolidation de la démocratie, de la réconciliation nationale et du rétablissement de la stabilité, de la paix et de la sécurité en République démocratique du Congo (RDC). 


Il se félicite ainsi de la participation des Congolais aux élections présidentielle et législatives du 28 novembre, grâce aux efforts de la Commission électorale indépendante pour mener à bien cette opération difficile, au soutien technique et logistique de la MONUSCO et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et à l’appui financier des partenaires bilatéraux et multilatéraux de la RDC.


Il note que des irrégularités graves et nombreuses ont été relevées dans la gestion du processus électoral et « engage vivement » la Commission électorale indépendante à s’employer à remédier aux irrégularités et à prendre rapidement les mesures correctives qui s’imposent, en procédant notamment à un examen approfondi du processus électoral pour mieux organiser les élections provinciales et locales de 2012 et 2013.


Le Secrétaire général observe que si une détérioration grave de la situation sur le plan de la sécurité a pu être évitée, les élections présidentielle et législatives ont néanmoins été fortement assombries par un grand nombre de morts et de décès.  Il engage vivement les autorités congolaises à veiller au respect des droits de l’homme, notamment en évitant l’emploi excessif de la force et en se conformant au droit international des droits de l’homme en cas de manifestations ou d’autres troubles civils lors des prochaines élections.


Il relève également que dans l’est du pays, en particulier dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, les activités visant les groupes armés ont repris après que les Forces armées de la RDC (FARDC) eurent terminé leur organisation en régiments.  Les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui demeurent une grande menace pour la population civile dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, ont continué à montrer des signes de nervosité et de faiblesse interne dues à la pression militaire et judiciaire et aux activités de désarmement, démobilisation, réintégration, et réinstallation ou rapatriement (DDRRR) de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).


Par ailleurs, l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) a continué d’infliger des souffrances à des milliers de civils dans le Haut et le Bas Uélé (province Orientale).  Pour le Secrétaire général, le maintien d’un dispositif militaire solide et souple dans la zone est indispensable.  La coordination des efforts régionaux étant indispensable pour faire face à la menace posée par les groupes armés, le Secrétaire général se félicite des progrès accomplis par l’Union africaine et les quatre pays concernés dans le cadre de l’Initiative de coopération régionale contre la LRA.


Dans ce rapport, le Secrétaire général souligne aussi qu’il est indispensable que la MONUSCO dispose d’hélicoptères militaires pour pouvoir s’acquitter de son mandat dans l’est de la RDC.  Il se félicite à cet égard des considérables progrès accomplis dans la solution de ce problème, notamment la fourniture de nouveaux appareils par les Gouvernements sud-africain et pakistanais, ainsi que l’engagement des Gouvernements ukrainien et uruguayen à faire de même.


Le Secrétaire général note en outre que la majorité des actes de violence sexuelle commis dans l’est de la RDC sont le fait des groupes armés et estime que cet état de choses montre combien il importe d’écarter la menace que posent les groupes armés et de réexaminer les critères d’intégration des membres de groupes armés dans les FARDC.  Par ailleurs, il demeure indispensable que sa Représentante spéciale chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit continue à œuvrer en collaboration avec la MONUSCO.  Les autorités nationales doivent également élaborer d’urgence un nouveau plan stratégique en vue de renforcer les institutions judiciaires et pénitentiaires nationales.


Le Secrétaire général se dit également préoccupé que de graves violations des droits de l’homme ont été commises lors de l’expulsion des nationaux congolais d’Angola et il engage vivement les Gouvernements de l’Angola et de la République démocratique du Congo à renforcer leur dialogue sur cette question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Commission du développement social: les participants à une table ronde s’inquiètent du taux de chômage élevé des jeunes dans le monde

SOC/4791

Commission du développement social: les participants à une table ronde s’inquiètent du taux de chômage élevé des jeunes dans le monde

06/02/2012
Conseil économique et socialSOC/4791
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Cinquantième session

8e & 9e séances – matin & après-midi      


COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL: LES PARTICIPANTS À UNE TABLE RONDE S’INQUIÈTENT

DU TAUX DE CHÔMAGE ÉLEVÉ DES JEUNES DANS LE MONDE


Pour lutter contre la pauvreté, il faudrait cibler

les mesures sociales en faveur des personnes âgées, estiment certaines ONG


La Commission du développement social, qui entamait la deuxième semaine de sa session annuelle, a tenu ce matin une table ronde sur la pauvreté et le chômage qui touchent particulièrement les jeunes, en particulier depuis les récentes crises économique et financière mondiales.  Elle a achevé, dans l’après-midi, son débat général sur le thème prioritaire de « l’élimination de la pauvreté ».


« La crise de l’emploi des jeunes est une réalité mondiale », affirme le Secrétaire général dans sa note* intitulée « Questions nouvelles: jeunesse: pauvreté et chômage ».  « Si rien n’est fait pour y remédier, les progrès enregistrés au cours de ces dernières décennies pour réduire la pauvreté seront réduits à néant », avertit M. Ban Ki-moon.


Touchant actuellement plus de 75 millions de jeunes dans le monde, le chômage a augmenté de façon inquiétante ces dernières années, ont observé les experts et les délégations.  Le taux de chômage chez les jeunes est passé de 11,8% en 2008 à 12,7% en 2009.


Que la jeunesse soit touchée de façon disproportionnée par la pauvreté et le chômage n’est pas un phénomène nouveau, a fait remarquer le modérateur de la table ronde.  Il a cependant souligné qu’il était urgent de répondre à ces problèmes après la crise économique mondiale qui a singulièrement aggravé la situation des jeunes en matière d’emploi.


La discussion a montré que les défis auxquels sont confrontés les jeunes sur le marché du travail ne sont pas limités aux pays en développement mais touchent aussi les pays développés.  Dans sa note, le Secrétaire général explique que, dans le monde industrialisé, il s’agit de procurer des emplois à des jeunes qui sortent des écoles.  Dans les pays en développement où les jeunes sont employés dans l’économie parallèle avec des conditions peu enviables, il faut non seulement créer des emplois supplémentaires, mais aussi améliorer la qualité et la productivité des emplois disponibles.


Il en résulte qu’on ne peut envisager simplement de réduire le taux de chômage mais qu’il faut aussi tout faire pour fournir des emplois décents, a résumé le modérateur après la discussion.  Le représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT) s’est en outre inquiété du découragement constaté chez environ 6,5 millions de jeunes sans emploi dans le monde, en espérant que cela n’aboutira pas à une « génération perdue ». 


Parmi les mesures à prendre pour augmenter le taux de l’emploi des jeunes et améliorer leurs conditions de travail, plusieurs intervenants ont mentionné les efforts à poursuivre en matière d’accès à l’éducation.  La Coordonnatrice du Programme de travail de l’Uruguay a déploré que les systèmes de l’éducation soient si souvent inadaptés aux exigences du marché du travail, tandis que des représentants de jeunes en Belgique se sont indignés des coupes budgétaires dans ce secteur.  La jeune représentante de la République de Corée a, quant à elle, invité à adapter l’enseignement à l’évolution sociale et aux technologies.


Alors que plusieurs jeunes délégués ont pris la parole pour représenter des États Membres, d’autres jeunes, membres d’organisations non gouvernementales, ont plaidé en faveur d’une plus grande implication des jeunes dans les politiques et programmes qui les concernent.  Il faudrait favoriser la création de partenariats avec les jeunes plutôt que de les laisser attendre passivement la création d’emplois, a suggéré le délégué de World Youth Alliance.


Dans l’après-midi, la Commission du développement social a entendu, dans le cadre de son débat général, une dizaine de représentants d’États Membres, ainsi qu’une quinzaine de représentants d’organisations internationales et d’organisations non gouvernementales.  Les intervenants, tout en notant les efforts entrepris pour combattre la pauvreté, ont reconnu qu’il restait encore beaucoup à faire.  Nombreux ont été ceux qui ont appelé à accorder une plus grande attention à la situation des personnes âgées, préconisant de prendre des mesures sociales ciblées qui se traduiraient non seulement par une aide matérielle mais également par une participation plus active aux politiques sociales de leur pays.  Le représentant de la Géorgie a assuré que son pays s’était engagé à améliorer les conditions de vie des personnes âgées, tandis que celui de l’Association internationale de gérontologie et de gériatrie a appuyé l’idée d’établir des pensions de retraite reposant sur un système de non-contribution.


La prochaine séance publique de la Commission du développement social aura lieu, jeudi 9 février, à 10 heures.


* E/CN.5/2012/8


SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2012/2)


Questions nouvelles: jeunesse: pauvreté et chômage (E/CN.5/2012/8)


Note du Secrétaire général sur la jeunesse: pauvreté et chômage


La présente note a été établie par le Secrétariat pour fournir des éléments d’information sur le thème de la pauvreté et du chômage chez les jeunes.  Elle indique l’évolution du chômage des jeunes et ses implications, notamment les situations de pauvreté.  Elle propose aussi quelques pistes générales pour traiter la question du déficit d’emplois décents et remédier à la pauvreté qui frappe la jeunesse.


Les jeunes âgés de 15 à 24 ans sont touchés de manière disproportionnée par le chômage et sont sur-représentés dans l’économie parallèle et la catégorie des travailleurs pauvres, relève le Secrétaire général dans cette note.  Étant donné que les premières expériences sur le marché du travail déterminent les perspectives d’emploi et les futures rémunérations, le déficit d’emplois décents pour la jeunesse, tant en quantité qu’en qualité, risque d’avoir des conséquences durables et de compromettre la prospérité des jeunes générations d’aujourd’hui et de demain.


L’emploi des jeunes a été un problème récurrent partout dans le monde au cours des dernières décennies, souligne la note.  Les difficultés se sont singulièrement aggravées avec les crises financières et économiques, notamment dans les pays avancés.  Mais cette question de l’emploi des jeunes se présente très différemment dans les pays avancés et dans les pays en développement.  Dans le monde industrialisé, il s’agit de procurer des emplois à des jeunes qui entrent sur le marché du travail.  Dans les pays en développement où les jeunes, souvent sous-employés, travaillent dans l’économie parallèle dans des conditions peu enviables, il faut non seulement créer des emplois supplémentaires, mais aussi améliorer la qualité et la productivité des emplois disponibles.


Sous l’effet de la crise financière, le taux de chômage mondial des jeunes est passé de 11,8% à 12,7% entre 2008 et 2009, avec 75,8 millions de jeunes sans emploi au plus fort de la vague et une augmentation annuelle sans précédent en 20 années de statistiques mondiales, précise la note.  À la fin de 2010, ce taux global s’établissait à 12,6%.


Presque un jeune sur quatre étant au chômage dans les pays industrialisés et, dans les pays en développement, la majorité d’entre eux relevant du secteur non structuré, la crise de l’emploi des jeunes est une réalité mondiale, indique la note.  Si rien n’est fait pour y remédier, les progrès enregistrés au cours des dernières décennies pour réduire la pauvreté seront réduits à néant.


Afin de résoudre cette crise, préconise la note, les gouvernements doivent faire davantage pour aplanir les obstacles structurels qui s’opposent à l’insertion des jeunes sur le marché du travail, et encourager l’existence de normes appropriées en matière de travail et de traitements de façon à améliorer la sécurité de revenu et d’emploi des jeunes et à réduire leur vulnérabilité.  Les gouvernements doivent également redoubler d’efforts pour trouver et motiver les jeunes qui ont abandonné tout espoir d’un avenir productif.  Les coûts sociaux, économiques et politiques d’une crise prolongée du chômage des jeunes sont élevés.  La tendance actuelle à l’austérité budgétaire ne permet pas de remédier à cette crise urgente qui s’est aggravée au cours de la récente crise économique et financière, reconnaît-il.  Cette crise devrait être considérée comme une occasion de résoudre les problèmes d’emploi des jeunes et d’améliorer leur sécurité d’emploi et de revenus, suggère la note.


Table ronde sur le thème: « Jeunesse: pauvreté et chômage »


Que la jeunesse soit touchée de façon disproportionnée par la pauvreté et le chômage n’est pas un phénomène nouveau, a relevé en introduction le modérateur de la table ronde, M. MOHAMED ELBAHI (Soudan), l’un des Vice-Présidents de la Commission du développement social.  Il est urgent, a-t-il souligné, de répondre à ces problèmes après la crise économique mondiale qui a aggravé davantage la situation des jeunes en matière d’emploi.  Le taux de chômage chez les jeunes est passé de 11,8% en 2008 à 12,7% en 2009, frappant ainsi 75,8 millions de jeunes, a-t-il dit.


Dans les pays en développement qui connaissent un taux élevé de pauvreté et une protection sociale insuffisante, le problème n’est pas seulement de créer des opportunités d’emploi pour les jeunes mais aussi d’améliorer la qualité des emplois qui leur sont proposés, a estimé le modérateur.  Il a rappelé que 87% des jeunes du monde vivent dans les pays en développement, avant d’inviter à motiver les jeunes par le biais de partenariats avec les organisations chargées de questions qui les intéressent.


M. LÁSZLÓ ANDOR, Commissaire européen à l’emploi, aux affaires sociales et à l’inclusion, a rappelé que l’Union européenne avait pour objectif d’offrir plus d’emplois aux jeunes, sachant que le taux de chômage pour cette tranche de la population est de 20% avec des pics de 40% dans certains États Membres.  Un jeune sur 8 entre 15 et 24 ans n’a ni emploi ni formation, a-t-il fait remarquer, en déclarant qu’il était urgent d’agir pour faire face à cette situation inacceptable.  Même les jeunes qualifiés, a-t-il noté, sont poussés à accepter des emplois précaires.  L’Union européenne a ainsi mis en place une nouvelle gouvernance économique, la Stratégie « Europe 2020 », qui préconise une approche intégrée au développement durable et aux politiques macroéconomiques.  L’objectif est d’augmenter le taux d’emploi chez les jeunes et de réduire le taux d’échec scolaire.


M. Andor a aussi mentionné les progrès à accomplir en matière de protection sociale afin qu’elle comprenne des stratégies d’inclusion.  Il a cité quelques initiatives adoptées en juin 2011 qui mettent l’accent notamment sur l’élaboration de programmes de formation à l’emploi sur mesure.  La Commission européenne appuie les États membres dans leurs efforts, en leur offrant un appui financier et politique, a assuré M. Andor.  Il a aussi parlé du programme intitulé « Trouvez votre premier emploi au sein de l’Union européenne » qui participe à ces efforts en faveur des jeunes.  M. Andor s’est enfin réjoui que, dans le cadre du G-20, le principe de socle de protection sociale adapté aux circonstances nationales ait été accepté.


M. GIANNI ROSAS, Coordonnateur de programme, au Programme de l’emploi des jeunes (YEP) de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a cité des chiffres récents, qui avaient été publiés par l’OIT dans son rapport 2011 sur les « Tendances mondiales pour l’emploi ».  À la fin 2010, on comptait 75,1 millions de jeunes sans emploi dans le monde, a-t-il rappelé, en s’inquiétant de l’augmentation sans précédent du taux de chômage chez les jeunes.  Ce taux atteint 25% au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, 20% en Europe du Sud-Est et dans les pays de la Communauté des États indépendants (CEI), tandis qu’il atteint 17,3% dans les économies développées et dans l’Union européenne.  Il y a 3 jeunes au chômage pour un adulte sans emploi en moyenne dans le monde, a indiqué M. Rosas, tout en signalant une diminution du taux de chômage chez les jeunes en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne et aux États-Unis.


Notant aussi le découragement constaté chez environ 6,5 millions de jeunes sans emploi dans le monde, M. Rosas a souligné le risque de les voir devenir une « génération perdue ».  Il a également averti de la prédominance du travail dans le secteur informel chez les jeunes, en faisant observer qu’ils étaient aussi plus représentés dans les emplois temporaires.  Un travail qui n’est pas décent est forcément moins bien rémunéré, a-t-il fait remarquer.  Parmi les solutions proposées, il a plaidé en faveur de partenariats entre la société civile, les employeurs et les gouvernements dans le but d’appliquer les stratégies d’emploi des jeunes.  Il a aussi suggéré de mettre en place des mécanismes de suivi de ces stratégies.  Il faut en outre améliorer la compétitivité des entreprises et réformer le secteur de l’éducation, a-t-il dit, en soulignant combien l’éducation et la formation sont des facteurs déterminants pour empêcher que les jeunes ne sombrent pas dans la pauvreté.


Mme INÈS VAN DE KERCHOVE BARAIBAR, Coordonnatrice du Programme de travail de l’Uruguay, qui représentait aussi l’Alliance mondiale du YMCA, a mis l’accent sur l’importance croissante de la thématique de l’emploi des jeunes, en expliquant que les jeunes sont essentiels dans le processus d’intégration sociale.  Elle a indiqué que la sortie du système scolaire, l’entrée sur le marché du travail, la sortie du foyer et l’entrée dans le cycle procréatif constituaient les quatre étapes de la période de transition des jeunes, qui oscille entre l’âge de 15 ans et de 25 ans.  Pour les jeunes des secteurs les plus exclus, le travail est un impératif de survie, tandis que pour les jeunes socialement intégrés, c’est un choix de vie à long terme, a-t-elle fait remarquer.


Mme van de Kerchove Baraibar a ensuite attiré l’attention sur les obstacles qui se posent à l’emploi des jeunes, comme le système éducatif inadapté aux exigences du marché du travail ou le découragement des jeunes.  En raison de la crise, une méfiance s’installe vis-à-vis du marché du travail, a-t-elle aussi fait observer, en notant que les jeunes choisissent de plus en plus le secteur informel.  Les technologies de l’information et des communications (TIC) génèrent cependant davantage d’emplois pour les jeunes, s’est-elle réjouie.  Elle a aussi expliqué que le manque d’expérience des jeunes peut être un avantage, dans la mesure où les jeunes peuvent s’adapter plus facilement.  Dans les années 1990 en Uruguay, le YMCA et les organisations non gouvernementales avaient joué un rôle déterminant dans la mise en œuvre de programmes d’emploi pour les jeunes, les femmes et les personnes handicapées, a indiqué Mme van de Kerchove Baraibar.  Ces programmes avaient ensuite été transformés en politiques publiques, a-t-elle précisé, en vantant les mérites du cofinancement par le secteur public et le secteur privé qui avait été mis en place.  Enfin, elle a invité les États à garantir un accès universel aux TIC, car le fossé numérique ne fait qu’aggraver les écarts sociaux.


Au cours de l’échange de vues qui a suivi les exposés, deux représentants de la jeunesse en Belgique ont mis l’accent sur l’importance de l’accès à l’éducation, en s’indignant des coupes budgétaires dans ce secteur.  Pour la République de Corée, il est en outre important de favoriser une « éducation ouverte », afin d’adapter l’enseignement aux changements sociaux et technologiques.


Soucieux de voir leurs pairs participer aux programmes qui les concernent, plusieurs représentants d’organisations de jeunes, comme le Mouvement international d’aide au Quart-Monde, ont demandé aux intervenants comment leurs organisations respectives pouvaient améliorer cette participation.  Le représentant de World Youth Alliance a suggéré de cibler davantage les jeunes dans les politiques adoptées au niveau international en vue d’apporter des solutions à la crise, en particulier en encourageant la création de partenariats avec eux plutôt qu’en les laissant attendre passivement la création d’emplois.


L’autonomisation des jeunes dans la société est cruciale, a reconnu le représentant du Japon qui a invité non seulement à offrir plus d’emplois par la promotion des politiques en ce sens, mais aussi par l’amélioration de la qualité des emplois.  Il a demandé comment les Nations Unies et d’autres organisations procédaient pour faire participer les autres parties prenantes, comme la société civile, afin d’atteindre l’objectif de plein emploi des jeunes.


Pour le représentant de la Fédération de Russie, il faut investir dans la valeur sociale des jeunes en encourageant l’emploi des jeunes dans tous les secteurs de l’économie.  Le Gouvernement de l’Espagne encourage la participation des jeunes au marché du travail, a assuré pour sa part la représentante de ce pays, en citant la Stratégie nationale pour la période 2012-2014, que son gouvernement avait adoptée.  Cette Stratégie, a-t-elle précisé, met l’accent sur la souplesse des employeurs dans le recrutement.  Les compétences techniques recherchées doivent répondre, a-t-elle dit, aux besoins du marché. 


De son côté, le représentant de International Eurasian Press Fund a proposé de développer une stratégie à long terme pour intégrer la notion de « paix et stabilité » dans l’emploi des jeunes, notamment dans les territoires touchés par la guerre.


Thème prioritaire: élimination de la pauvreté (E/CN.5/2012/3),


Débat général suite et fin


M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal) a relevé que l’éradication de la pauvreté et de la faim restait un problème majeur dans le monde, notamment dans les pays les moins avancés (PMA) dont la population compte une forte proportion de pauvres.  Il a noté qu’en établissant le niveau de pauvreté à deux dollars par jour, plus d’un milliard de personnes à travers le monde relèveraient de fait de la catégorie des pauvres.  Il a ajouté que la persistance des inégalités entre les pays et au sein des pays est un obstacle à l’éradication de la pauvreté.  En outre, le représentant a estimé que la pauvreté et la faim, couplées au chômage des jeunes, constituent un obstacle majeur au développement humain et social.  Dans ce contexte, a-t-il souligné, une croissance durable et inclusive est la priorité pour améliorer les conditions de vie des populations.  M. Acharya a estimé que le rôle des jeunes était essentiel au développement, à condition que leur potentiel de production soit utilisé à bon escient.


Le représentant a présenté les efforts accomplis par le Népal pour éradiquer la pauvreté avec des mesures comme l’octroi des microcrédits aux femmes et la promotion du renforcement des capacités des populations les plus vulnérables.  Ces mesures ont conduit, a-t-il assuré, à la réduction du taux de pauvreté de 42% en 1996 à 25,4% en 2009.  M. Acharya a en outre suggéré la pleine mise en œuvre du Plan d’action d’Istanbul, notamment son volet relatif à la solidarité et le partenariat entre pays développés et pays en développement.  Il a, dans ce contexte, appelé à tenir les promesses faites en matière d’aide publique au développement.


M. TAHA HUSSEIN DAIFALLAH AL-AWADHI (Yémen) a reconnu que le fardeau de la dette intérieure et extérieure a aggravé le taux de chômage des jeunes au Yémen.  Le Gouvernement du Yémen a pris des mesures sociales pour y faire face, dont la création d’un réseau de sécurité sociale, a indiqué le représentant.  Il a aussi donné la priorité aux investissements dans tous les secteurs de l’économie.  En outre, un plan national a été adopté pour augmenter le niveau de vie des citoyens et limiter la pauvreté.  La jeunesse est la base du développement dans le pays, a-t-il dit.  Cela avait conduit à la création d’un Ministère de la jeunesse et des sports et à l’adoption de lois spécifiques à cette catégorie de la population, a-t-il précisé.  Le représentant a ensuite rappelé les problèmes politiques que son pays avait connus en 2011, lesquels, a-t-il fait remarquer, avaient eu un impact négatif sur les efforts déployés par le Gouvernement les années précédentes, notamment sur le taux de chômage qui a connu une augmentation.  Il a émis l’espoir que le Yémen bénéficiera d’une aide pour éliminer ces effets négatifs.


Mme NELI SHIOLASHVILI, (Géorgie) a déclaré que le Document stratégique de réduction de la pauvreté de la Géorgie sera bientôt amendé afin de tenir compte des changements intervenus à l’échelle internationale.  Elle a indiqué qu’en 2011, le Gouvernement de la Géorgie avait assisté plus de 100 000 foyers.  La représentante a ensuite indiqué que le pays était également engagé dans l’assistance des personnes âgées, ainsi que dans le développement des programmes d’éducation à travers, par exemple, l’éducation primaire universelle qui est effective jusqu’à l’âge de 12 ans en Géorgie.  La représentante a aussi noté que son gouvernement continuait de lutter contre le chômage à travers différents programmes en obtenant des résultats probants, même si des améliorations, a-t-il reconnu, restent à réaliser.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a rappelé que son pays avait été frappé par les différentes crises mondiales ainsi que par des inondations en 2010, une des conséquences destructrices des changements climatiques qui affectent gravement le Pakistan.  Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) restent cependant au cœur des efforts de développement entrepris par le Pakistan, a-t-il assuré, en mentionnant une stratégie nationale à plusieurs niveaux qui prévoit notamment l’autonomisation des femmes, des jeunes et des personnes handicapées.  Le Gouvernement a également mis en place des programmes de protection sociale qui visent en particulier ces catégories de personnes.  Le représentant a en outre indiqué que des prêts sans intérêt étaient offerts aux familles et aux jeunes afin de leur permettre de lancer leur propre entreprise.  Le Pakistan a aussi mis en œuvre un programme d’assistance financière en faveur des orphelins et un programme de stage rémunéré pour les jeunes, a-t-il ajouté.


Mme JUANA SANDOVAL (Nicaragua) a indiqué que la faim et la pauvreté représentaient les formes les plus abjectes des conditions de vie des êtres humains.  Elle a indiqué que le Gouvernement du Nicaragua avait mis en place un plan national de développement humain qui place l’être humain au centre de toute initiative de développement.  La pauvreté extrême est ainsi passée de 17,5% en 2009 à 9% en 2011.  Dans la même veine, le Gouvernement nicaraguayen a réduit les taux de mortalité maternelle et infantile, ainsi que le taux d’analphabétisme au Nicaragua, qui est passé de 22% en 2006 à 3% en 2009, a-t-elle précisé.  La représentante a également cité des programmes dans les secteurs alimentaire et agricole et dans plusieurs domaines sociaux.  « L’élimination de la pauvreté dans le monde, ne peut se faire qu’avec l’engagement de la communauté internationale », a-t-elle fait remarquer.  Il faudrait, a-t-elle suggéré, adopter des stratégies d’emploi favorisant les couches sociales les plus défavorisées telles que les femmes, en particulier dans les régions rurales, et les personnes âgées.


M. RODNEY CHARLES (Trinité-et-Tobago) a indiqué que son gouvernement entendait faire baisser la pauvreté de 2% par an, notamment en appuyant l’entreprenariat, en versant des subventions à des ONG pour leur permettre de mettre sur pied des projets afin de réduire la pauvreté et en octroyant des aides aux groupes vulnérables, notamment les personnes âgées, les enfants et les personnes handicapées.  Il a rappelé que les maladies non transmissibles avaient un impact notable sur le développement et a expliqué qu’un programme national assurait la prise en charge du traitement de certaines de ces maladies, comme l’hypertension, les maladies cardiaques et certains cancers.  M. Charles a également indiqué que son gouvernement avait adopté un programme visant à assurer le plein emploi, et travaillait actuellement à l’élaboration d’une politique pour un travail décent.  Une nouvelle loi sur le revenu minimum est entrée en vigueur en janvier 2011. 


Trinité-et-Tobago a par ailleurs adopté une politique nationale pour la jeunesse qui prend en compte, entre autres, les questions de l’éducation, de la santé, de la violence juvénile ainsi que du chômage, a indiqué le représentant.  Il a aussi parlé du rôle positif que jouent les coopératives pour créer des emplois, générer des revenus et réduire la pauvreté.  Insistant sur l’importance d’adopter une approche intégrée, M. Charles a estimé qu’aucun domaine ne devrait être examiné séparément.  Il faut, a-t-il précisé, tenir compte de tous les facteurs en jeu.  Les institutions des Nations Unies doivent poursuivre leurs efforts dans les pays où elles interviennent.


M. BRAHIMA KIPEYA KONÉ (Côte d’Ivoire) a souligné que les crises sociales et politiques sont des vecteurs de paupérisation, en citant à cet égard l’exemple de son propre pays au cours de la dernière décennie.  En Côte d’Ivoire, le taux de pauvreté est passé de 38,4% en 2002 à 48,9% en 2008, avec une forte prévalence en milieu rural et une progression importante en milieu urbain.  Dans le même temps, le taux chômage est passé de 6,4% à 15,7%, le chômage des jeunes étant le plus important.  Le représentant a fait valoir les mécanismes développés par son gouvernement pour répondre aux problématiques liées à l’éducation, à la santé, aux personnes handicapées et aux personnes âgées. 


Des mesures ont aussi été prises pour gérer les problèmes découlant des crises de 2002 et de 2010 comme le déplacement des personnes, les violences physiques et sexuelles et l’enrôlement des jeunes dans les groupes armés.  En matière de protection sociale, si un système contributif a été créé, il ne couvre qu’environ 10% de la population, a reconnu M. Koné.  Il a cependant assuré que le Gouvernement de la Côte d’Ivoire envisageait d’établir une couverture médicale universelle d’ici à la fin de 2012.  Par ailleurs, il a mentionné les efforts accomplis dans le secteur éducatif, comme la gratuité des frais de scolarité.  Le représentant a enfin souligné la nécessité d’arriver à un cadrage de la politique nationale de l’emploi.


Mme LUZ DEL CARMEN ANDUJAR (République dominicaine) a indiqué qu’après la crise économique de 2003-2004, plus d’un demi-million de personnes en République dominicaine se sont retrouvées dans la catégorie des pauvres.  Grâce à des efforts entrepris par le Gouvernement, le taux de pauvreté est passé de 40% à 33%.  Concernant la protection des couches vulnérables, la représentante a souligné que son gouvernement avait renforcé le cadre juridique en faveur des personnes âgées, et plus globalement, des plus pauvres, qui bénéficient désormais de mesures spécifiques de protection sociale.  Faisant remarquer que son pays ne pouvait à lui seul éliminer la pauvreté, Mme Andujar a également appelé à des actions concertées de la communauté internationale afin qu’il y ait plus de jeunes entrepreneurs que de jeunes découragés par le chômage, de même que plus de femmes chefs d’entreprises.


Mme YAHIA (Iraq) a assuré que son gouvernement avait pour objectif de réduire la pauvreté et le chômage, en mettant en œuvre deux stratégies nationales.  Il cherche notamment à augmenter les revenus des travailleurs, à améliorer les logements, à offrir des prestations sociales et à améliorer le marché du travail.  Le Gouvernement a aussi entrepris de créer un réseau de protection sociale, a-t-elle indiqué.  La représentante a assuré que des mesures sociales supplémentaires étaient prises par son gouvernement en faveur des personnes handicapées.  En outre, a-t-elle ajouté, le Gouvernement a augmenté le budget du secteur de l’éducation entre 2003 et 2006.  Il consacre maintenant 253 dollars à chaque étudiant, alors que ce montant n’était que de 35 dollars en 2003.  La représentante a aussi mentionné les efforts accomplis pour faire participer plus activement les femmes dans la société.


Mme SHEILAN N. MWEEMBA (Zambie) a indiqué que les jeunes représentaient la majorité de la population zambienne et que leur emploi était un remède sûr et rapide pour sortir de la pauvreté.  Elle a expliqué que le taux de chômage chez les jeunes était de 18,3%, et de 14,2% pour la moyenne nationale et que pour remédier à cette situation, le Gouvernement zambien procédait actuellement à la réforme de ses universités pour que les jeunes soient plus compétitifs sur le marché du travail ou capables de créer leurs propres entreprises.  La représentante a également fait savoir que les personnes handicapées représentaient 2,7% de la population zambienne et la tranche la plus importante des personnes souffrant de pauvreté extrême.  Pour pallier cette situation, le Gouvernement travaille à l’incorporation des dispositions de la Convention relative aux droits des personnes handicapées dans sa législation nationale, a-t-elle assuré. 


Mme Mweemba a par ailleurs estimé qu’il était important d’établir un lien entre le vieillissement et le développement social et économique, en sachant tirer profit du potentiel des personnes âgées.  C’est parce que le vieillissement de la population est une force universelle qu’il a le pouvoir de forger l’avenir, a-t-elle estimé.  Dénonçant ensuite les inégalités qui existent au sein des États ou entre États, la représentante a fait savoir que la Zambie avait mis sur pied un programme de transfert de fonds dont profitaient 28 000 ménages pour réduire la pauvreté.  La Zambie entend lancer, cette année, une politique nationale de protection sociale.


Mgr. FRANCIS ASSISI CHULLIKATT, Observateur permanent du Saint-Siège, a indiqué que la croissance des inégalités entre les États et au sein même des États nous rappelle que le développement économique ne devrait pas être dicté par les forces liées aux marchés financiers, mais plutôt avoir pour socle la compréhension des objectifs du développement économique.  Il a ainsi souhaité que les systèmes économiques soient guidés par les valeurs éthiques qui mettent l’homme au centre du développement.  Il a rappelé que les efforts pour faire face à la pauvreté ne doivent pas seulement cibler la pauvreté matérielle, mais également la pauvreté morale et spirituelle au sein des communautés.  L’Observateur permanent du Saint-Siège a par ailleurs souligné que la promotion d’un développement intégral des êtres humains devrait passer par un soutien plus important à la famille.  « La famille est la source première du développement économique, éducationnel, émotionnel et social des populations », a-t-il précisé.


M. BERTRAND DE LOOZ KARAGEORGIADES (Ordre militaire souverain de Malte) a déclaré que la lutte contre la pauvreté et l’exclusion étaient au cœur même des activités de l’Ordre de Malte dont la mission, vieille de 900 ans, est de venir en aide à toute détresse.  L’Ordre de Malte intervient dans plus de 120 pays, a-t-il précisé.  Reconnaissant le rôle crucial de l’éducation, il a indiqué que plusieurs programmes dans ce domaine étaient mis en œuvre par l’Ordre de Malte, notamment en Thaïlande et en Bolivie.


Mme MICHELE KLEIN SOLOMON, Organisation internationale pour les migrations (OIM), a souligné que les envois de fonds privés par les travailleurs migrants permettaient à la fois de nourrir des familles des pays d’origine et de donner des perspectives de développement à ces pays.  Ces envois avaient atteint 325 milliards de dollars en 2010 pour ce qui est de canaux officiels, a-t-elle précisé.  La fuite des cerveaux à cause de la migration, surtout dans les domaines de la santé et de l’éducation, peut être préoccupante pour les pays d’origine, a-t-elle fait remarquer.  Mme Klein Salomon, qui a salué l’appel du Secrétaire général d’établir une protection sociale universelle, s’est dite particulièrement préoccupée par la situation des travailleurs migrants.  Avant de conclure, elle a noté que la crise en Libye avait fait resurgir le problème du retour à la pauvreté des travailleurs migrants contraints de retourner dans leur pays.


Mme MANENTE, Programme alimentaire mondial (PAM), a affirmé qu’il y avait un lien direct entre la famine, la sécurité alimentaire et l’éradication de la pauvreté.  Elle a indiqué que le socle de protection sociale contribuait à prévenir les difficultés liées à une crise alimentaire.  C’est pourquoi, elle a appelé la communauté internationale à soutenir la création d’un tel socle dans les pays qui en ont besoin.  L’observatrice du PAM a ensuite précisé que les socles de protection sociale étaient essentiels pour établir des contrats sociaux entre les États et les populations, car ils permettent de renforcer la cohésion sociale et apparaissent comme des investissements en faveur du développement économique.


Mme LILA RATSSIFANDRIHAMANANA, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, (FAO), a relevé le coût important de la faim chronique tant sur le plan économique que sur le plan humain.  Après des décennies de lutte contre la faim, les causes inhérentes de la pauvreté n’ont toujours pas été traitées de façon appropriée, a-t-elle estimé.  Mme Ratssifandrihamanana a souligné le manque d’accès des femmes aux ressources agricoles et a invité à y remédier.  La FAO assiste les pays pour qu’ils génèrent des emplois décents dans le secteur agricole, tout en fournissant une aide d’urgence aux pays qui connaissent des crises alimentaires, a-t-elle rappelé.  La représentante s’est félicitée, dans ce contexte, de ce que 2012 soit l’Année internationale des coopératives.


Le représentant du Comité international pour la réconciliation israélo-palestinienne a estimé qu’une personne pouvait être poussée à des actions désespérées en raison de la pauvreté.  Il a suggéré que des moyens soient donnés aux pauvres afin de rompre le cycle de la pauvreté et ne pas transmettre cette pauvreté aux générations futures.  Il a également indiqué que la pauvreté était une création humaine et ne pouvait être résolue que par la solidarité entre les populations.


L’observatrice de Fraternité Notre-Dame a assuré que les missionnaires de son ordre travaillent avec les plus pauvres du monde, notamment en Haïti où elles œuvrent en partenariat avec le PAM.  Les sœurs de la Fraternité donnent aux femmes un meilleur accès aux marchés en leur fournissant des camionnettes, a-t-elle ajouté.  Elle a invité toutes les personnes de bonne volonté à participer, comme le font les missionnaires de Fraternité Notre-Dame, à la lutte contre la pauvreté.


La représentante duForum de la mer Baltique a prôné le renforcement de l’éducation professionnelle qui pourrait permettre aux travailleurs des pays en développement de rivaliser avec ceux des pays développés, surtout dans le contexte de la mondialisation.  Elle a précisé que l’éducation professionnelle pourrait également contribuer au développement des aptitudes sociales des travailleurs, tout en leur forgeant une forte conscience écologique, afin que les travailleurs respectent les règles de préservation de l’environnement.


Le représentant de Citoyens unis pour la réhabilitation des migrants a souligné la nécessité de restaurer l’harmonie dans une communauté.  Il a estimé que toutes les personnes avaient le droit de participer aux activités économiques et sociales, en appelant les gouvernements à faire leur possible pour assurer l’exercice de ce droit.  En ce qui concerne les politiques macroéconomiques mondiales, il a suggéré de les évaluer régulièrement par rapport à leurs effets sur le développement social.


Le représentant de la Fédération internationale pour le développement de la famille a relevé que l’emploi des jeunes âgés de moins de 25 ans s’était effondré tandis que celui des personnes âgées de plus de 55 ans avait augmenté, ce qui laisse voir que les jeunes forment le groupe de travailleurs le plus vulnérable.  Il a ensuite souligné que le chômage des jeunes les poussait à l’immigration et parfois à la criminalité.  Il a, dans ce cadre, fait le lien entre le chômage et l’exclusion sociale, en expliquant que le manque d’emplois conduisait souvent les jeunes à la violence et aux pathologies mentales.


Le représentant de World Youth Alliance a souligné l’importance de la famille pour éliminer la pauvreté, en mettant l’accent sur les groupes les plus vulnérables comme les jeunes, les personnes handicapées et les personnes âgées.  La famille assure une protection minimale en temps de crise financière, a-t-il dit, en précisant que cela contribuait à renforcer la solidarité entre les générations.  Grâce à la famille, les enfants comprennent leur dignité intrinsèque.  La famille assure aussi la pérennisation de la culture, a-t-il ajouté.


La représentante de la Société des missionnaires catholiques a déploré que la pauvreté extrême ne faisait qu’augmenter à travers le monde.  Elle a regretté qu’une petite portion du monde profite des bénéfices de la mondialisation alors que la plus grande frange de l’humanité croupit dans la pauvreté.  Elle a ainsi appelé à la responsabilité sociale des entreprises, tout en insistant sur la solidarité internationale pour mettre fin à la pauvreté.


Le représentant de l’Association internationale de gérontologie et de la gériatrie a appuyé l’idée d’établir des pensions de retraite reposant sur un système de non-contribution.  Les personnes âgées ont souvent travaillé de nombreuses années sans avoir contribué à un système de retraite, car elles travaillaient en dehors du secteur formel, a-t-il expliqué.  C’est dans cet esprit qu’il soutient la mise en place d’un programme de fonds des pensions qui n’exige pas de contributions préalables et qui permet aux personnes âgées d’obtenir la garantie d’une retraite.


Le représentant de l’Association internationale des Passionistes a indiqué que des politiques plus volontaristes devraient permettre de créer plus d’emplois, tout en protégeant les groupes de la population les plus vulnérables.  Il a précisé que les jeunes en chômage sont de plus en plus mécontents et se livrent, par frustration, à la violence.  C’est pourquoi, il a proposé de prendre des mesures visant la création d’emplois en faveur des jeunes, au lieu d’adopter des mesures coercitives qui tendent à punir les jeunes délinquants.  La solution, a-t-il dit, serait de leur offrir du travail.


Le représentant du Réseau international pour la prévention des abus aux personnes âgées a indiqué que, selon les estimations, 80% des personnes âgées vivraient dans des pays à faible revenu d’ici à 2050.  Mais ces pays ne disposent même pas d’un système de retraite suffisant, a-t-il prévenu.  En outre, les personnes âgées de ces pays n’ont pas accès au microfinancement et au prêt.  C’est pourquoi, il a invité à considérer les personnes âgées comme des ressources, et non comme des fardeaux, et à encourager la participation de ces personnes à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques nationales.


Le représentant de Sustain Us a souhaité que les préceptes écologiques soient davantage pris en compte dans les secteurs professionnels.  Il a également invité le secteur privé à reconnaître et promouvoir la capacité créatrice des jeunes.  L’observateur de Sustain Us a suggéré que les actions durables soient privilégiées aux solutions temporaires pour résoudre les problèmes de pauvreté et de chômage à travers le monde.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG suspend l’examen du dossier de l’ONG suisse « Movement against Atrocities and Repression », accusée d’être dirigée par d’anciens terroristes

ECOSOC/6497-ONG/747

Le Comité des ONG suspend l’examen du dossier de l’ONG suisse « Movement against Atrocities and Repression », accusée d’être dirigée par d’anciens terroristes

06/02/2012
Conseil économique et socialECOSOC/6497
ONG/747
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité chargé des organisations non gouvernementales

Session ordinaire de 2012

11e & 12e séances – matin & après-midi


LE COMITÉ DES ONG SUSPEND L’EXAMEN DU DOSSIER DE L’ONG SUISSE « MOVEMENT AGAINST

ATROCITIES AND REPRESSION » ACCUSÉE D’ÊTRE DIRIGÉE PAR D’ANCIENS TERRORISTES


Le Comité des ONG a pris plusieurs décisions aujourd’hui dont celle de suspendre l’examen de la demande de l’ONG suisse, Movement against Atrocities and Repression.  Candidate à un statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social (ECOSOC), l’ONG s’est vue reprocher par l’Inde d’avoir parmi ses dirigeants « d’anciens terroristes », ayant participé à des détournements d’avion dans les années 80.


Après des consultations, les 19 membres du Comité ont demandé à l’Inde et à leur secrétariat de signifier à l’ONG, par écrit, leur décision dûment motivée.  L’ONG aura jusqu’au 17 février pour répondre aux accusations.


Aujourd’hui, le Comité a également recommandé à l’ECOSOC d’accorder un statut consultatif spécial à sept ONG et d’inscrire sur la Liste l’ONG chypriote « EIPC ».  Il a aussi pris note du rapport quadriennal de l’ONG International Network of Liberal Women pour la période 2003-2006 et a noté le retrait de la candidature de l’ONG suédoise International Christian Chamber of Commerce.


Le Comité des ONG peut recommander à l’ECOSOC l’octroi du statut consultatif général, du statut consultatif spécial ou l’inscription sur la Liste.


Le statut consultatif général concerne les ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines d’action du Conseil économique et social.  Ces ONG sont autorisées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour du Conseil et de ses organes subsidiaires.


Le statut consultatif spécial concerne, quant à lui, des ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil.  Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions. 


L’inscription sur la Liste concerne les ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.


Avant de commencer ses travaux, le Comité a nommé M. Mansor Ciss du Sénégal à sa vice-présidence et M. Yoni Ish-Hurwitz d’Israël, qui assume déjà les fonctions de vice-président, au poste de Rapporteur.  L’élection des autres vice-présidents a été reportée.


Le Comité poursuivra ses travaux mardi 7 février, à partir de 10 heures.


*     E/C.2/2012/CRP.1, E/C.2/2012/CRP.2 et E/C.2/2012/CRP.3


EXAMEN DES RAPPORTS QUADRIENNAUX DONT LE COMITÉ A DÉCIDÉ DE REPORTER L’EXAMEN LORS DE SESSIONS ANTÉRIEURES


Conformément à son mandat, le Comité a examiné 10 rapports quadriennaux d’ONG dotées du statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC mais a pris note d’un seul d’entre eux, celui de l’ONG International Network of Liberal Women.


S’agissant des autres rapports, la Fédération de Russie a estimé que les réponses apportées par l’ONG Ukrainian World Congress quant à sa position sur les verdicts du Tribunal de Nuremberg ou sur la lutte contre le nazisme étaient imprécises.  Le représentant s’est également interrogé sur la pertinence des activités de cette ONG pour les travaux de l’ECOSOC.  Abondant dans son sens, son homologue d’Israël a fait remarquer que les réponses de cette ONG étaient, pour le moins, « alarmantes ».


L’examen des rapports de l’ONG International PEN a été reporté à cause des questions posées par la Chine qui s’est interrogée sur les ressources financières de l’ONG et de la présence du Dalaï-lama à son assemblée annuelle.  La Chine a également souhaité des éclaircissements sur le rapport de l’ONG Society for Threatened Peoples.


Avant de se pencher sur le rapport 2005-2008 de Reporters Without Borders International, la représentante de Cuba a souhaité obtenir des précisions sur la manière dont cette ONG compile ses informations sur la liberté de la presse alors qu’elle n’est pas présente dans certains pays qu’elle critique.  L’examen des rapports des ONG International Union of Socialist Youth et de The National Council of Women of Thailand a quant à lui été reporté au motif que ces ONG n’ont pas répondu aux questions du Comité.


Demandes d’admission au statut consultatif ou de reclassement dont le ComitÉ a dÉcidÉ de reporter l’examen lors de sessions antÉrieures


INSCRIPTION SUR LA LISTE


-  Erevna International Peace Center Inc. (EIPC) (Chypre).


OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL


-  Captive Daughters (États-Unis)

-  e 8 (Canada) 

-  Ecumenical Federation of Constantinopolitans (Grèce)

-  Global Family for Love and Peace (États-Unis)

-  Housing Works Inc (États-Unis)

-  Law Council of Australia (Australie)

-  Mediators Beyond Borders (États-Unis)


DEMANDES DONT L’EXAMEN A ÉTÉ REPORTÉ DANS L’ATTENTE D’INFORMATIONS


-  Center for Global Nonkilling (États-Unis)

-  Christian Solidarity Worldwide (Royaume-Uni)

-  Defense Small Arms Advisory Council (États-Unis) 

-  Dharma Drum Mountain Buddhist Association (États-Unis)

-  European Humanist Federation

-  Foundation for GAIA (Royaume-Uni)

-  Freedom Now (États-Unis)

-  Homosexuelle Initiative Wien (Autriche)

-  Human Rights Now (Japon)

-  International Association of Genocide Scholars, Inc., (Irlande)

-  International Council for Human Rights (Belgique)

-  International Dalit Solidarity Network (Danemark)

-  International Federation of Liberal Youth (Belgique)

-  International Partnership for Human Rights (Belgique)

-  International Prison Chaplains' Association (Suède)

-  International Senior Lawyers Project (États-Unis)

-  John D. and Catherine T. MacArthur Foundation (États-Unis)

-  Lawyers for Lawyers (Pays-Bas)

-  Korean Bar Association (République de Corée)

-  Movement against Atrocities and Repression (Suisse)


Cette dernière ONG s’est vue reprocher par l’Inde d’avoir parmi ses dirigeants d’anciens terroristes, auteurs de détournements d’avion dans les années 80.  Après des consultations entre les 19 membres du Comité, il a décidé de suspendre l’examen du dossier de l’ONG; l’Inde et le secrétariat devant lui signifier par écrit les motifs de cette suspension.  L’ONG aura jusqu’au 17 février pour répondre aux accusions.


Avant cette décision, la délégation de l’Inde était allée plus loin. Appuyée, entre autres, par les États-Unis, Israël, la Belgique et la Turquie, elle avait proposé de clore avec préjudice l’examen du dossier de l’ONG, compte tenu des graves accusations.  C’est le représentant du Kirghizistan qui a plaidé pour l’ONG, estimant qu’elle était en droit de connaître et de réfuter les lourdes accusations qui pèsent contre elle.  Le représentant kirghize a invoqué, pour illustrer ses propos, le cas de l’ONG Bureau international pour le respect des droits de l’homme au Sahara occidental, quis’était vue signifier la « suspension » de l’examen de sa demande pour « manquement » aux dispositions de la Charte des Nations Unies.


La demande de l’ONG autrichienne Homosexuelle Initiative Wien a suscité de nombreuses questions sur l’orientation sexuelle et sur l’âge du consentement pour les relations homosexuelles ou hétérosexuelles.  Aux côtés des représentants du Sénégal et du Pakistan, celui du Maroc a, par exemple, jugé les réponses apportées jusqu’ici « insatisfaisantes » car « extraites de dictionnaires médicaux ou d’encyclopédies et non d’instruments internationaux reconnus en matière de droits de l’homme ».


De leurs cotés, les représentants des États-Unis, de la Belgique et d’Israël ont qualifié de « discriminatoire » ce type de questions et ont invité leurs collègues à les reformuler.  « Cette ONG est victime d’un traitement injuste et il est temps d’examiner de plus près les questions que nous lui posons », a déclaré le représentant belge, tandis que sa collègue des États-Unis a suggéré au Comité de s’entendre sur un libellé sur ce type de sujet.  Une proposition que le Maroc a estimée « peu pertinente ». 


Face à cette position, la Présidente du Comité a proposé des consultations informelles même si plusieurs délégations, dont celle du Maroc, se sont dites troublées par une telle perspective.  Pour clore le débat, la délégation des États-Unis a insisté auprès du secrétariat pour que tous les membres du Comité examinent le libellé des questions envoyées à cette ONG, qui a bénéficié du soutien de la représentante de l’Autriche.  L’âge du consentement étant de 14 ans en Autriche, l’ONG est tout à fait conforme à la législation nationale.


Le représentant du Pakistan a ensuite demandé à l’ONG belge European Humanist Federation de préciser ses vues s’agissant de la recherche sur les cellules souches, qu’elle semble encourager malgré une résolution de l’Assemblée générale.  Ses homologues des États-Unis et de la Belgique se sont dits surpris et ont dit vouloir lire cette résolution, « pour autant qu’elle existe ».  Le Comité a différé sa position sur cette demande de statut.


À la demande du représentant de l’Inde, appuyé par les États-Unis, l’examen de la demande de l’ONG américaine Kashmiri American Council a été reporté dans l’attente d’un avis juridique.  Après trois rappels, les responsables de cette ONG n’ont toujours pas répondu aux questions du Comité et ont, par ailleurs, été condamnés pour des délits graves aux États-Unis.  Le Comité précisera s’il reporte ou clôt cette demande lorsqu’il examinera la liste des ONG qui n’ont pas répondu à ses questions, après trois rappels consécutifs.


Toujours parmi ces demandes reportées, celles des ONG américaines Center for Global Nonkilling et Dharma Drum Mountain Buddhist Association ont été invitées par le représentant de la Chine à en dire un peu plus sur leur budget.  L’ONG britannique Christian Solidarity Worldwide s’est vue poser plusieurs questions sur ses activités par les délégations du Maroc, du Soudan et de Cuba.  Le représentant de la Chine a également souhaité connaître la position de cette ONG sur le christianisme et l’influence qu’il a sur ses activités.


S’agissant de l’ONG américaine Defense Small Arms Advisory Council, la Fédération de Russie a souhaité connaître la manière dont elle peut éventuellement contrôler parmi ses membres, ceux qui livrent à des États des produits sur lesquels l’ONU a imposé un embargo.  Son homologue du Venezuela s’est interrogé sur la pertinence de cette ONG pour les travaux de l’ECOSOC.


Le représentant du Soudan a aussi demandé des documents à l’ONG irlandaise International Association of Genocide Scholars, Inc., qui affirme, a-t-il dit, qu’il y a eu un nettoyage ethnique au Darfour.  La délégation de la Chine a ensuite exprimé ses préoccupations face au non-respect de la terminologie en vigueur à l’ONU de la part de Foundation for GAIA du Royaume-Uni, International Federation of Liberal Youth de la Belgique, International Senior Lawyers Project, et de John D. and Catherine T. MacArthur Foundation des États-Unis.


Dialogue avec les ONG


Interrogée par la représentante du Nicaragua sur les sources de ses rapports sur les droits de l’homme, l’ONG Iran Human Rights Documentation Center a évoqué les différents témoins qu’elle interroge.  Nous travaillons en toute transparence en Iran, a-t-elle souligné.  Parmi ses contacts, l’ONG a cité l’ancien Président Abulhassan Bani Sadr et ses connaissances dans les différentes provinces du pays.  L’ancien Président Bani Sadr, qui avait fui le pays, ne pouvait être considéré comme une source fiable, a rétorqué le représentant de la République islamique d’Iran.


La délégation du Venezuela a voulu en savoir sur les membres du Conseil d’administration et sur le processus de prise de décisions de l’ONG Iran Human Rights Documentation Center.  Cette dernière a expliqué que les membres du Conseil d’administration ne participent pas aux activités quotidiennes, leur fonction première étant de lever des fonds.  L’ONG a ensuite expliqué que les décisions se prennent en fonction des informations disponibles, avant que la représentante du Venezuela ne demande que ces précisions soient transmises par écrit aux membres du Comité.


Plusieurs délégations ont tout de même relevé que l’ONG ne se rend pas sur les lieux de ses enquêtes.  De nombreuses interviews, a répondu l’ONG, sont réalisées en ligne, une pratique courante pour les avocats, par exemple.  Les conversations par téléphone ou en ligne ne peuvent être considérées comme des preuves, a encore une fois commenté le représentant de l’Iran.  Nous ne sommes pas un tribunal, a répondu l’ONG.  Le Comité n’a pris aucune décision sur cette demande de statut. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité rejette un projet de résolution condamnant les violences en Syrie

CS/10536

Le Conseil de sécurité rejette un projet de résolution condamnant les violences en Syrie

04/02/2012
Conseil de sécuritéCS/10536
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6711e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ REJETTE UN PROJET DE RÉSOLUTION CONDAMNANT LES VIOLENCES EN SYRIE


La Fédération de Russie et la Chine ont exercé leur droit de veto


Le Conseil de sécurité a, ce matin, en raison d’un double veto de deux de ses membres permanents, la Fédération de Russie et la Chine, rejeté un projet de résolution* condamnant « toutes les violences » en Syrie et exigeant du Gouvernement syrien « qu’il mette fin immédiatement à toutes les violations des droits de l’homme ». 


Ce texte, qui avait recueilli 13 voix favorables, demandait également que soit « engagé un processus politique dirigé par les Syriens, sans aucune exclusive » et soutenait « sans réserve » la décision de la Ligue des États arabes du 22 janvier 2012 de « faciliter la transition politique syrienne à un régime politique démocratique et pluraliste ». 


Le projet de résolution appelait en outre les autorités syriennes à « coopérer pleinement avec la mission d’observation de la Ligue des États arabes ».


Le 4 octobre dernier, la Chine et la Fédération de Russie avaient déjà eu recours à leur droit de veto, empêchant ainsi l’adoption d’un projet de résolution qui exigeait des autorités syriennes qu’elles cessent de faire usage de la force contre la population civile et permettent le plein exercice des droits de l’homme et des libertés fondamentales par l’ensemble de la population.  L’Inde, le Liban, l’Afrique du Sud et le Brésil s’étaient alors abstenus.


Le délégué syrien s’est dit préoccupé et attristé devant la hâte avec laquelle certaines parties, « dont on connaît les objectifs concernant la question palestinienne », ont saisi la communauté internationale sur la situation en Syrie.  Il a en outre assuré que les actes commis ce matin à Homs étaient l’œuvre de groupes financés et équipés de l’extérieur et qu’ils visaient à influencer la décision des membres du Conseil.


Ce texte « ne reflète pas, de façon adéquate, la réalité de la situation en Syrie » et envoie un « message déséquilibré aux parties syriennes », a déclaré le représentant de la Fédération de Russie, qui a regretté que les propositions présentées par son pays, visant à mettre l’accent sur la cessation des activités des groupes armés de l’opposition, n’eussent pas été prises en compte. 


Le délégué a également annoncé que le Ministre russe des affaires étrangères, M. Sergey Lavrov, se rendrait à Damas le 7 février afin d’y rencontrer le Président syrien Bashar Al-Assad.


Son homologue chinois, qui a estimé que la souveraineté et l’intégrité territoriales de la Syrie devaient être pleinement respectées, a, quant à lui, fait observer que des pressions exercées sur le pouvoir syrien ne seraient pas de nature à régler la crise, mais ne feraient, au contraire, que la compliquer.


Lors de la discussion, en présence du Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. B. Lynn Pascoe, plusieurs pays se sont dits « déçus », comme le Maroc; « attristés », comme la France; « scandalisés », comme les Etats-Unis; ou « consternés », comme le Royaume-Uni; par ce double veto de la Fédération de Russie et de la Chine.


Le délégué du Maroc, dont le pays avait présenté le texte aux autres membres du Conseil il y a trois jours, a émis l’espoir que ce rejet ne devienne pas un « prétexte pour un dérapage plus dangereux de la situation en Syrie » et ne contribue pas à augmenter le nombre des victimes civiles innocentes.  « La feuille de route de la Ligue des États arabes reste un outil unique et un cadre exemplaire qu’il convient d’activer », a-t-il ajouté.


« C’est un triste jour pour ce Conseil, c’est un triste jour pour les Syriens », a déploré le représentant de la France, en ajoutant qu’« aujourd’hui se trouve être le jour anniversaire du massacre de Hama et le lendemain d’un autre massacre ignoble commis à Homs ».  Il a jugé « accablant » le constat selon lequel « deux membres permanents du Conseil de sécurité font une obstruction systématique à toute action », et ce, « en pleine connaissance des conséquences tragiques qu’emportent leurs décisions sur le peuple syrien, se rendant par là complices de la politique de répression du régime de Damas ».


« Le peuple syrien courageux peut désormais savoir qui, au sein du Conseil, est favorable aux droits de l’homme et qui ne l’est pas », a fait remarquer la représentante des États-Unis.  « Toute nouvelle effusion de sang sera sur les mains de ces deux membres du Conseil de sécurité », a-t-elle poursuivi.   


L’Afrique du Sud a jugé indispensable que le peuple syrien décide de son propre sort et a appelé toutes les parties syriennes à trouver elles-mêmes une solution sans ingérence extérieure, en souhaitant, comme l’Inde, que soient préservées l’intégrité et la souveraineté nationales de la Syrie


Le Pakistan a posé, quant à lui, la question de l’utilisation du droit de veto.  « Soit tous les membres du Conseil de sécurité bénéficient du droit de veto, soit ceux qui en sont dotés doivent y renoncer », a-t-il estimé.


* S/2012/77



LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT


Déclarations


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a exprimé son grand regret et sa grande déception devant le fait que le Conseil de sécurité n’a pas pu adopter le projet de résolution, distribué il y a trois jours.  Le représentant a émis l’espoir que ce rejet ne devienne pas un prétexte pour un dérapage plus dangereux de la situation en Syrie et ne contribue pas à augmenter le nombre des victimes civiles innocentes.


Rappelant l’initiative de la Ligue des États arabes visant à parvenir à une solution pacifique, l’Ambassadeur Loulichki a affirmé que son pays avait déployé des efforts continus pour tenter d’obtenir un consensus devant permettre au Conseil de sécurité de parler d’une seule voix, après presqu’un an de crise en Syrie.  M. Loulichki a mis l’accent sur la nécessité de demander un arrêt immédiat de toutes les hostilités, d’encourager un dialogue politique pour permettre au peuple syrien d’établir ses institutions politiques nationales, de préserver l’intégrité territoriale et le tissu social syrien, et d’éloigner toute intervention militaire extérieure.  Malgré ce rejet, la feuille de route de la Ligue des États arabes reste un outil unique et un cadre exemplaire qu’il convient d’activer. 


M. GÉRARD ARAUD (France) s’est dit très attristé par ce nouveau double veto que « la Chine et la Fédération de Russie » ont exercé contre un projet de résolution soutenu par tous les autres membres du Conseil de sécurité.  Il a dit qu’il s’agissait d’un triste jour pour les Syriens, pour le Conseil et pour tous les amis de la démocratie, en rappelant que les membres du Conseil discutaient déjà de la Syrie depuis 10 mois.  L’histoire vient ajouter à notre honte, puisqu’aujourd’hui se trouve être le jour anniversaire du massacre de Hama et le lendemain d’un autre massacre ignoble commis à Homs.  Le père tuait allègrement, le fils en fait autant, a-t-il tenu à faire remarquer.  L’horreur est héréditaire à Damas, a jugé le représentant de la France.  Alors que plus de 6 000 Syriens sont déjà tombés et qu’il semble aujourd’hui impossible de dénombrer le nombre des victimes de la répression, le Secrétaire général des Nations Unies n’a cessé d’appeler le Conseil de sécurité à agir pour mettre fin aux crimes contre l’humanité commis en Syrie.  Le représentant de la France a rappelé que 133 États Membres de l’Assemblé générale ont solennellement condamné ces agissements criminels et ont appelé à y mettre fin sans délai, en regrettant cependant le silence du Conseil de sécurité. 


Alors que la Ligue des États arabes a, il y a trois jours seulement, appelé le Conseil de sécurité à soutenir son action face à la surdité du régime syrien et au risque que cette surdité fait courir à la région tout entière, l’Ambassadeur Araud a jugé « accablant » le constat selon lequel « deux membres permanents font une obstruction systématique à toute action du Conseil de sécurité, et ce, en pleine connaissance des conséquences tragiques qu’emportent leurs décisions sur le peuple syrien, se rendant, par là, complices de la politique de répression du régime de Damas ».  Ils ont pris le parti du régime de Damas contre le peuple syrien, quoiqu’ils disent, a insisté M. Araud.


« On nous accuse de chercher à renverser un régime, de préparer une intervention militaire, c’est évidemment faux », a précisé M. Araud, en ajoutant que les délégations avaient abondamment répondu à ces inquiétudes.  Il a fustigé des tergiversations et manœuvres qui ne sont pas à la hauteur du drame vécu par le peuple syrien.  Il a insisté que l’histoire jugera sévèrement ceux qui ont empêché le Conseil d’apporter un soutien aux efforts de la Ligue des États arabes, en s’alignant sans scrupule sur un régime qui massacre son peuple.  « Nous ne nous arrêterons pas là », a prévenu M. Araud en estimant que « nous n’avons pas le droit d’abandonner le peuple syrien à son sort tragique ».  Il a assuré que la France continuera à travailler pour faire cesser le cauchemar syrien.  « Nous continuerons à travailler avec la Ligue des États arabes dont le plan reste sur la table même s’il n’a pas été endossé par le Conseil, nous continuerons à appuyer l’opposition syrienne pacifique qui s’efforce de se rassembler autour du Conseil national syrien et nous continuerons à accroître la pression en imposant de nouvelles sanctions, par le biais de l’Union européenne », a insisté M. Araud.  « Mon dernier mot sera pour le peuple syrien », a conclu M. Araud avant d’adresser au peuple syrien tout le soutien de la France et sa détermination à poursuivre sans relâche son action. 


M. PETER WITTIG (Allemagne) a regretté que deux membres permanents aient opposé leur veto à un projet de résolution sur la Syrie, après près de 11 mois de répression brutale du régime syrien, alors que nous dénombrons plus de 5 500 morts, dont 400 enfants.  Le peuple syrien a été abandonné une fois encore et c’est une honte, a dit le représentant de l’Allemagne, en rappelant qu’hier un nouveau massacre était commis à Homs et qu’aujourd’hui marquait le trentième anniversaire du massacre de Hama.  Il a appelé tous les membres du Conseil de sécurité à entreprendre tous les efforts nécessaires pour mettre fin à une violation flagrante et systématique des droits de l’homme en Syrie.  Il a rappelé que le 19 décembre dernier, le Gouvernement syrien avait pourtant accepté les principes d’un retrait des forces armées et d’un accès sans entraves pour les observateurs et journalistes. 


L’Ambassadeur Wittig a fait sien l’appel remarquable, lancé par la Ligue des États arabes la semaine dernière, qui demandait au Conseil de sécurité de ne pas abandonner le peuple syrien.  Il a indiqué que le nouveau projet de résolution dont est saisi aujourd’hui le Conseil de sécurité n’envisageait ni embargo sur les armes, ni des sanctions, ni même la requête d’une commission d’enquête sur les crimes commis et encore moins un changement de régime.  Malgré toutes ces concessions, ce texte n’a pu être adopté alors qu’il invitait simplement le peuple syrien à décider lui-même de son avenir politique.  Il a souhaité qu’un dialogue politique sous les auspices de la Ligue des États arabes sera établi.  M. Wittig a assuré que l’Allemagne continuera à épauler les efforts de la Ligue des États arabes, mais aussi à contribuer à éliminer les divergences au sein du Conseil de sécurité.  


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a affirmé les États-Unis étaient « scandalisés de voir que quelques membres du Conseil continuent de nous empêcher de nous acquitter de notre rôle », celui d’empêcher une menace croissante à la paix et à la sécurité.  Depuis des mois, a-t-elle dit, le Conseil de sécurité est l’otage de deux membres qui défendent des intérêts individuels et une argumentation vide de sens pour s’opposer à tout texte qui obligerait le Président syrien Bashar Al-Assad à arrêter les violences.  « C’est tout à fait honteux », a-t-elle déclaré, en précisant que l’un des deux membres continuait de fournir des armes au régime d’Al-Assad.  Le texte appuyait simplement un plan de la Ligue des États arabes que Bashar Al-Assad avait lui-même accepté de soutenir, a-t-elle tenu à rappeler.


La représentante des États-Unis a jugé « impardonnable » la position exprimée par les deux membres du Conseil de sécurité.  Depuis hier, a-t-elle dit, le Gouvernement syrien intensifie une campagne épouvantable à Homs, tuant des femmes et des enfants en recourant à l’artillerie lourde.  La communauté internationale n’a pas protégé la population syrienne contre ces violences, car quelques membres du Conseil continuent de maintenir leur position.  Les États-Unis sont aux côtés du peuple syrien, a-t-elle assuré.  Le peuple syrien courageux peut désormais savoir qui, au sein du Conseil, est favorable aux droits de l’homme et qui ne l’est pas, a-t-elle fait remarquer.  Toute nouvelle effusion de sang sera sur les mains de ces deux membres du Conseil de sécurité, a également déclaré Mme Rice, en concluant: « Nous devons renverser le cours des choses ». 


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a demandé combien de temps le Conseil de sécurité permettra encore à la machine à tuer syrienne de fonctionner.  Il a souhaité l’avènement d’une transition politique qui permette au peuple syrien d’accéder à la démocratie.  « Un processus de transition démocratique porté par le peuple syrien, voilà ce qui n’a pas été accepté aujourd’hui », a regretté le représentant du Portugal, qui a jugé décevant et inacceptable le veto exercé aujourd’hui face à la situation intenable qui prévaut en Syrie.  Il ne s’agit pas de parvenir à un changement de régime, ni à imposer des sanctions, mais de mettre un terme immédiatement aux violences par le biais d’un processus de dialogue qui donne au peuple syrien les moyens de décider de son avenir, a insisté le représentant du Portugal  


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) s’est déclaré « consterné » par le veto opposé par deux membres permanents du Conseil de sécurité.  Rappelant que les violences avaient déjà fait plus de 6 000 morts en Syrie, le représentant britannique a demandé: « Combien de morts doivent supporter ceux qui ont exercé leur droit de veto avant d’avoir une position modérée? »  Rien dans ce texte ne pouvait déclencher un veto, a-t-il estimé.  La Fédération de Russie et la Chine ont fait le choix aujourd’hui de tourner le dos au monde arabe et aux aspirations légitimes du peuple syrien, a-t-il ajouté.  Il s’agit, a-t-il estimé, d’un jour de honte face aux tueries en Syrie, et a assuré que son pays continuera de soutenir les efforts de la Ligue des États arabes et de se tenir aux côtés du peuple syrien. 


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a regretté que le Gouvernement syrien n’ait répondu aux attentes de la communauté internationale qu’en encourageant l’escalade de la violence et en bafouant tous les droits de ses citoyens.  La Colombie a appuyé ce projet de résolution pour réagir favorablement à la demande présentée par la Ligue des États arabes et aussi parce qu’elle est convaincue qu’il faut sauver le peuple syrien de la tragédie qu’il vit.  


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a rappelé que la position de son pays avait été expliquée au Conseil de sécurité, mardi dernier, par le Ministre des affaires étrangères du Guatemala.  « Notre objectif primordial est de mettre un terme à la spirale de la violence en trouvant une solution politique à la crise syrienne », a-t-il dit.  Le représentant a précisé que la délégation du Guatemala avait appuyé un projet de résolution parce qu’elle appuie les dispositions prises par la Ligue des États arabes.  Le représentant a regretté cependant que le vote d’aujourd’hui avait été inutile en raison du système de vote si particulier en vigueur au sein du Conseil de sécurité.  Il a regretté que les préoccupations des victimes des violations, mais aussi la capacité de Conseil de sécurité de se montrer à la hauteur des défis qu’il doit relever, soient mises à mal par ce système de vote et le double veto exercé aujourd’hui.  Il a également profondément regretté que le Conseil de sécurité ait déçu les attentes de la Ligue des États arabes, tout en encourageant cette organisation régionale à poursuivre ses efforts pour trouver une solution à la crise syrienne.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a affirmé que les troubles qui persistent en Syrie ont une incidence sur la paix et la sécurité dans la région.  Il a souligné que son pays avait appelé à un processus de paix permettant de répondre aux aspirations de toute la population syrienne.  L’Inde condamne, a-t-il dit, toutes les violences, quels qu’en soient leurs auteurs et toutes les violations des droits de l’homme.  C’est aux Syriens eux-mêmes de trouver une solution à la crise, le Conseil de sécurité devant favoriser le dialogue entre le Gouvernement syrien et la population, tout en respectant la souveraineté et l’intégrité territoriales du pays, a-t-il estimé.  Le représentant de l’Inde a également mis l’accent sur le rôle de la Ligue des États arabes en vue de trouver une solution pacifique à la crise.  C’est au peuple syrien de trancher, a-t-il insisté, en appelant à un dialogue constructif avec les autorités.  


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie), affirmant que son pays souhaitait la fin des violences en Syrie, a mis l’accent sur les efforts diplomatiques déployés par son pays dans ce sens.  Illustrant son propos, il a indiqué que le Ministre russe des affaires étrangères, M. Sergey Lavrov, accompagné du Directeur du renseignement extérieur, se rendront à Damas le 7 février pour rencontrer le Président Bashar Al-Assad.  « Au sein du Conseil de sécurité, a-t-il ajouté, nous avons travaillé pour une solution objective qui conduirait à un processus politique.  Le représentant a estimé que certains membres influents du Conseil de sécurité ont dès le début de la crise sapé toutes les opportunités de résolution de ce conflit, en appelant à un changement de régime et en nourrissant le recours à des méthodes armées. 


L’Ambassadeur Churkin a indiqué que la Fédération de Russie s’était opposée à ce projet de résolution car il ne reflétait pas, de façon adéquate, la réalité de la situation en Syrie et parce qu’il envoie un message déséquilibré aux parties syriennes.  Il a regretté que ce texte n’appelle pas l’opposition syrienne à se dissocier des éléments extrémistes, qui sont auteurs de violences.  Il a regretté que les propositions présentées par la Fédération de Russie, visant à mettre l’accent sur la cessation des activités des groupes armés de l’opposition, n’aient pas été prises en compte.  C’est pourquoi la Fédération de Russie a voté contre ce projet de résolution.  M. Churkin a émis l’espoir que les efforts intensifs de la communauté internationale pour parvenir à un processus politique incluant tous les Syriens nous permettront de sortir de cette impasse.


M. LI BAODONG (Chine) a rappelé que son pays, qui suit l’évolution de la situation en Syrie depuis le début de la crise, avait voté contre le projet de texte.  La Chine, a-t-il dit, soutient les efforts de la Ligue des États arabes en vue de régler la crise syrienne.  La communauté internationale devrait fournir une assistance constructive à la réalisation de ces objectifs, mais, en même temps, la souveraineté et l’intégrité territoriales de la Syrie doivent être pleinement respectées.  Le représentant de la Chine a estimé que des pressions exercées sur le pouvoir syrien ne seraient pas de nature à régler la crise, mais ne feraient, au contraire, que la compliquer.


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) s’est dit préoccupé par l’assassinat de civils innocents, tout en insistant sur le respect de la Charte des Nations Unies.  Le Pakistan salue l’initiative de la Ligue des États arabes pour son initiative, a-t-il dit.  Le représentant a mis l’accent sur la question de l’amnistie et a estimé que toutes les parties devraient s’employer à mettre fin aux massacres.  Il a souligné l’importance de continuer à rechercher une solution, en rappelant que la Ligue des États arabes était la mieux placée à cet égard.  Le représentant a également posé la question de l’utilisation du droit de veto. « Soit tous les membres du Conseil de sécurité bénéficient du droit de veto, soit ceux qui en sont dotés doivent y renoncer », a-t-il estimé.


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) s’est inquiété de la détérioration de la situation humanitaire en Syrie, en appelant toutes les parties à cesser la violence et à s’engager en faveur du processus politique incluant toutes les parties.  C’est à travers la démocratie, les réformes politiques et le développement économique et social que nous parviendrons à la stabilité.  Il a regretté l’insuffisance des réformes promises par le Gouvernement syrien, avant d’appuyer les initiatives de la Ligue des États arabes.  Il a jugé indispensable que le peuple syrien décide de son propre sort.  Il a appelé toutes les parties syriennes à trouver elles-mêmes une solution sans ingérence extérieure, en souhaitant que soient préservées l’intégrité et la souveraineté nationales de la Syrie.  Il a prévenu que le Moyen-Orient ne pouvait pas se permettre de voir une Syrie affaiblie, tout en saluant le projet de résolution présenté aujourd’hui, lequel, a-t-il rappelé, avait pour objectif d’encourager un dialogue politique. 


M. AGSHIN MEHDIYEV  (Azerbaïdjan) s’est dit très préoccupé par la poursuite de la crise, malgré les appels répétés de la communauté internationale.  Il a soutenu les efforts de la Ligue des États arabes pour surmonter la crise par le biais de moyens pacifiques.  Le représentant de l’Azerbaïdjan s’est félicité d’un projet de résolution insistant que ce n’est qu’à travers un processus politique initié par les Syriens et associant toutes les parties syriennes qu’un dialogue sera possible sans ingérence extérieure.  Son pays, a-t-il assuré, souhaite continuer à encourager le dialogue pour mettre fin aux souffrances du peuple syrien. 


M. KODJO MENAN (Togo) a indiqué que son pays avait appuyé ce projet de résolution, car il appelle à l’avènement d’un processus politique démocratique, inclusif et transparent.  Il a regretté que le Conseil de sécurité ait échoué une nouvelle fois à se prononcer sur un texte sur la Syrie.  Il a regretté que le peuple syrien continue à souffrir et à enterrer ses morts au moment où notre Conseil de sécurité se montre impassible. 


M. BASHAR JA’AFARI  (République arabe syrienne) a estimé que la hâte avec laquelle certaines parties, dont on connaît les objectifs concernant la question palestinienne, ont saisi la communauté internationale sur la situation en Syrie, était une source de préoccupation et de grande tristesse.  N’est-il pas étrange, s’est-il interrogé, que le Conseil de sécurité ait adopté, depuis 1945 et jusqu’en 1988, 690 résolutions et, au cours des 20 années suivantes, trois fois plus de textes?  Ceci indique, a-t-il expliqué, que le monde actuel est moins sûr, moins juste, moins équitable et que les dispositions de la Charte des Nations Unies sont gravement menacées.  Est-ce qu’une personne sensible peut véritablement croire que le Gouvernement commettrait des massacres le jour où le Conseil de sécurité se réunit pour examiner la situation dans son pays? a-t-il demandé.


Les actes perpétrés aujourd’hui en Syrie, qui ont fait des victimes et causé des destructions, étaient la preuve la plus convaincante de la nature criminelle de groupes financés et équipés de l’extérieur, a-t-il dit, en ajoutant qu’ils visaient à envoyer un message erroné destiné à exercer une influence sur le Conseil de sécurité et à faire basculer les positions des « décideurs ».  Il a souligné que, depuis le début de la crise, tous les pays arabes avaient indiqué leur refus de voir s’internationaliser la crise.


L’Ambassadeur Ja’afari a affirmé que, parmi les coauteurs du projet de résolution, qui demandent à la Syrie d’être démocratique, on trouvait des États qui ont empêché des femmes d’assister à un match.  Ce texte, qui n’a pas été adopté, souligne l’importance du dialogue, a-t-il noté.  Cependant, ceux qui veulent ce dialogue, que le Gouvernement syrien souhaite également, ont refusé une participation libre et transparente, a-t-il fait remarquer. 


Il faut aider la Syrie à se reconstruire, a-t-il déclaré.  La Syrie continuera d’être attachée à la stabilité et d’être la patrie de la tolérance de tous les Syriens, a assuré le délégué.  « Tout cela se fera avec les tous les Syriens.  Les Syriens n’ont pas besoin de leçons sur la démocratie venant de l’extérieur », a-t-il insisté.  M. Ja’afari s’est demandé si le « dégoût » exprimé par la représentante des États-Unis aurait été le même face aux « 60 veto exercés dans cette même salle du Conseil de sécurité pour prévenir l’instauration de la paix dans la région du ‘Moyen-Orient’ et pour régler la question de la Palestine ». 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Commission du développement social: les délégations plaident pour l’intégration des personnes handicapées, des personnes âgées et des jeunes dans le développement social

SOC/4790

Commission du développement social: les délégations plaident pour l’intégration des personnes handicapées, des personnes âgées et des jeunes dans le développement social

03/02/2012
Conseil économique et socialSOC/4790
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Cinquantième session

6e & 7e séances – matin & après-midi      


COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL: LES DÉLÉGATIONS PLAIDENT POUR L’INTÉGRATION DES PERSONNES HANDICAPÉES,

DES PERSONNES ÂGÉES ET DES JEUNES DANS LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL


Le développement social d’un pays se mesure au niveau

des ressources nationales investies, estime le représentant du FMI au cours d’une table ronde


Les délégations ont débattu aujourd’hui, devant la Commission du développement social, de la situation des personnes handicapées dans le monde, dont on estime le nombre à plus d’un milliard de personnes, soit environ 15% de la population mondiale.  Elles se sont également penchées sur les questions concernant les autres groupes sociaux comme les jeunes et les personnes âgées.  Une manifestation spéciale sur le financement du développement social a conclu la journée.


Le Rapporteur spécial chargé d’étudier la situation des personnes handicapées, M. Shuaib Chalklen, s’est dit encouragé par le nombre important d’États qui ont ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif et a salué les efforts menés par les gouvernements et la société civile pour promouvoir ces droits.  Il s’est aussi réjoui de l’organisation d’une Réunion de haut niveau intitulée « La voie à suivre: un programme de développement qui tienne compte de la question des personnes handicapées pour 2015 et au-delà » aura lieu le 23 septembre 2013.


Dans son rapport* sur l’intégration de la question des personnes handicapées à l’ordre du jour du développement, le Secrétaire général de l’ONU rappelle que « le handicap est l’affaire de tous ».  Si l’on inclut les familles des personnes handicapées, force est de constater que le handicap touche une forte proportion de la population, souligne M. Ban Ki-moon.


Il observe aussi que le handicap frappe de manière disproportionnée les populations des pays en développement et que les personnes handicapées risquent plus que les autres de connaître la pauvreté.  Elles sont en outre en butte à l’exclusion sociale et à des discriminations qui les empêchent d’exercer pleinement leurs droits fondamentaux.


Après un échange de vues avec le Rapporteur spécial, une vingtaine de délégations ont exposé les mesures prises sur le plan national, tant pour élaborer des lois que pour mettre en œuvre des programmes et des mesures concrètes visant à améliorer la vie des personnes handicapées.


La Norvège a promulgué une loi visant à garantir l’égalité des chances des personnes handicapées en 2009 et a adopté récemment une stratégie pour l’emploi des personnes handicapées âgées de moins de 30 ans, a indiqué son représentant.


En Fédération de Russie, le programme « environnement accessible » pour la période 2011-2015 vise à intégrer sur le plan social 12,5 millions de personnes handicapées, a assuré le Ministre adjoint russe à la santé et au développement social.  C’est en application des mesures envisagées par ce programme que le nombre d’écoles totalement accessibles aux enfants handicapés devrait augmenter de 2% d’ici à 2015.


Par ailleurs, un sénateur thaïlandais non-voyant a annoncé que son pays accueillerait, du 8 au 18 novembre prochain, la toute première assemblée générale mondiale de l’Union mondiale des aveugles et du Conseil international pour l’éducation des personnes atteintes de cécité.


En ce qui concerne la Chine, son représentant a indiqué que son gouvernement avait lancé un plan quinquennal pour améliorer les systèmes de protection des personnes handicapées et des personnes âgées.  Il a souligné en particulier le rôle positif de la famille dans le développement de la société et a invité les gouvernements à intégrer une perspective familiale dans leurs processus de prise de décisions.


Également sensible à la valeur de la famille, qu’il a qualifiée d’« épine dorsale de la société », le représentant de Malte s’est montré très préoccupé par le vieillissement dans son pays.  Plus de 23% de la population de Malte sont âgés de plus de 60 ans, a-t-il expliqué, avant de donner des détails sur les mesures adoptées pour y faire face, comme la création de systèmes de pension et de logement dont bénéficient les personnes âgées.


La délégation de l’Autriche a, pour sa part, appuyé l’initiative de l’Union européenne faisant de 2012 l’Année européenne pour le vieillissement actif et la solidarité entre les générations.


Parallèlement, les délégations ont exposé les mesures prises en faveur du développement et de l’autonomisation des jeunes, notamment pour leur donner accès à un emploi.  À cet égard, le représentant de l’Argentine a mentionné la tenue du cinquième Congrès mondial pour les droits de l’enfant et de l’adolescent, qui aura lieu à San Juan, du 15 au 19 octobre 2012.


« Les jeunes ne doivent pas être considérés comme un fardeau mais plutôt comme des acteurs du processus de développement, des porteurs de nouvelles idées et des créateurs de solutions adaptées au XXIe siècle », a déclaré pour sa part une représentante de la jeunesse roumaine. 


La journée s’est achevée par une manifestation spéciale sur le thème du « Financement du développement social », qui a été l’occasion, pour le représentant du Fonds monétaire international (FMI) auprès des Nations Unies, d’expliquer l’importance des ressources nationales.  On peut considérer qu’un pays a fait des progrès en matière de développement social lorsqu’il peut financer ce développement par ses propres ressources, a-t-il dit, tout en reconnaissant que ces ressources ne sont pas suffisantes.


La Commission du développement social poursuivra ses travaux, lundi 6 février à 10 heures.


* E/CN.5/2012/6


SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2012/2)


Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de certains groupes sociaux (A/67/61–E/2012/3, E/CN.5/2012/5, E/CN.5/2012/6 et E/CN.5/2012/7)


i) Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées


ii) Programme d’action mondial pour la jeunesse


iii) Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, 2002


iv) Questions, politiques et programmes relatifs à la famille


Exposé du Rapporteur spécial


M. SHUAIB CHALKLEN, Rapporteur spécial de la Commission chargé d’étudier la situation des handicapés, a émis l’espoir de voir de nombreuses personnes handicapées participer à la prochaine Réunion de haut niveau sur le handicap qui aura lieu en septembre 2013 et à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) en juin prochain.  Il a pour mandat, a-t-il précisé, d’examiner la situation des personnes handicapées et de suivre l’application des Règles pour l’égalisation de leurs chances.


M. Chalklen a indiqué avoir participé à plusieurs conférences internationales et rencontré des représentants de gouvernements et d’organisations de la société civile.  En mars 2011, il a tenu des consultations avec des membres du Ministère des affaires étrangères de la Finlande pour discuter de la promotion d’une approche visant à la fois l’autonomisation des personnes handicapées et les progrès à accomplir dans la coopération internationale intégrant la question du handicap.


Le Rapporteur spécial s’est dit encouragé par le nombre important d’États qui ont ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif et a salué les efforts menés par les gouvernements et la société civile pour promouvoir ces droits.  Il s’est aussi réjoui que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) aient désormais un personnel à plein temps assumant le rôle de point focal sur cette question.


En juin 2011, la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avaient lancé le rapport mondial sur le handicap qui souligne notamment le nombre croissant de personnes handicapées dans le monde.  Alors que cette population représentait dans le passé 10% de la population mondiale, ce chiffre atteint maintenant 15%, soit plus d’1 milliard de personnes, a fait observer M. Chalklen. 


En Afrique, a poursuivi le Rapporteur spécial, la Commission du développement social de l’Union africaine, réunie à Harare en Zimbabwe, en septembre 2011, a discuté des moyens de renforcer les institutions étatiques chargées de la question du handicap.  La Commission de l’Union africaine a intégré en son sein l’ancien Institut africain de la réhabilitation, a-t-il également signalé.  La création d’un conseil consultatif dont le secrétariat de la Décennie africaine des personnes handicapées fera partie est envisagée, a-t-il ajouté.


M. Chalklen s’est par ailleurs réjoui que les pays africains appliquent de plus en plus la Convention, en citant le cas de la Zambie dont la Cour suprême avait été saisie par des personnes handicapées sur le manque d’accessibilité des centres de vote pendant les élections présidentielles.  Il reste cependant beaucoup de défis à relever en Afrique en matière de droits des personnes handicapées, a reconnu le Rapporteur spécial.  Il a enfin souligné l’importance des réunions de septembre 2013 sur le handicap et la Conférence Rio+20, en émettant l’espoir que la question du handicap sera pleinement intégrée aux principes de Rio et dans le futur programme d’action sur le développement durable. 


Débat interactif


Dans le cadre du dialogue interactif avec les délégations, le Rapporteur spécial chargé d’étudier la situation des handicapés, M. Shuaib Chalklen, a donné quelques détails supplémentaires, à la demande, par exemple, de l’Union européenne, sur la double approche privilégiée par les Nations Unies pour promouvoir la prise en compte du handicap et l’autonomisation des personnes handicapées.  La représentante de l’Union européenne avait également, au préalable, souligné que les personnes handicapées étaient plus durement touchées par la crise, et de façon disproportionnée, aggravant ainsi leur exclusion sociale.


Aux représentants du Mexique et de l’Australie, M. Chalklen a également livré quelques précisions sur les préparatifs de la Réunion de haut niveau du 23 septembre 2013, avant le débat général de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, avec pour thème principal « La voie à suivre: un programme de développement qui tienne compte de la question du handicap pour 2015 et au-delà ».


Le Rapporteur spécial a ainsi indiqué qu’il comptait consulter pleinement les structures régionales, en particulier les instances africaines.  Il a en outre souhaité que le point de vue de la société civile puisse être pris en compte dans les préparatifs. 


De son côté, le délégué de l’Égypte a affirmé qu’un projet de loi sur le handicap avait été examiné récemment par le Parlement nouvellement élu.  Les personnes handicapées, a-t-il ajouté, ont ainsi pu participer aux élections qui ont eu lieu le mois dernier.  Toute personne disposant d’une carte d’identité pouvait prendre part au scrutin, a-t-il précisé.


Le Rapporteur spécial a enfin observé, à la suite d’une remarque du délégué australien, une plus grande prise de conscience de la vulnérabilité des personnes handicapées confrontées, notamment, à des catastrophes naturelles ou à des situations postconflit. 


D ébat général


M. CARSTEN STAUR (Danemark), parlant au nom de l’Union européenne, a concentré son discours sur la famille, la jeunesse, et les personnes handicapées et les personnes âgées.  Pour beaucoup d’Européens, a-t-il dit, leurs familles constituent le plus important filet de sécurité.  La crise actuelle a confirmé une fois encore l’importance vitale des mesures en faveur de la famille pour renforcer la solidarité générationnelle et combattre la pauvreté.  Le plus grand défi posé à l’Europe, a-t-il poursuivi, est de maintenir une économie durable marquée par l’État-providence et l’arrivée à l’âge de la retraite des enfants nés après la Deuxième Guerre mondiale, que l’on appelle les « baby boomers ».


Concernant la jeunesse, M. Staur a fait remarquer que les jeunes subissaient la crise à travers le problème de l’emploi.  Le chômage touche plus particulièrement ceux qui cherchent un premier emploi.  Pour renverser la situation, la politique de l’emploi pour la jeunesse de l’Europe prévoit l’amélioration du système éducatif et de formation professionnelle à tous les niveaux pour qu’il réponde aux besoins du marché du travail; faire des efforts dans la politique de l’emploi visant particulièrement les jeunes qui n’ont ni apprentissage, ni formation professionnelle, ni même éducation; et promouvoir la mobilité des jeunes à travers l’Europe dans les domaines de la formation, de l’éducation et du travail.


S’agissant des personnes vivant avec un handicap, la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées est entrée en vigueur dans l’Union européenne le 22 janvier 2011, a rappelé M. Staur.  En septembre 2011, l’Union européenne avait participé, au Siège de l’ONU à New York, à la quatrième session de la Conférence des États parties à la cette Convention pour présenter les mesures prises au sein de l’Union européenne afin de mettre en œuvre la Convention, notamment par le biais de la Stratégie européenne pour les personnes handicapées pour la période 2012-2020.  L’Europe fait aussi la promotion des personnes handicapées dans ses actions extérieures, notamment dans les programmes de développement.  Pour l’Union européenne, la mise en œuvre effective de la Convention requiert sa propre structure de gouvernance qui est déjà prévue par l’article 33.   


M. YURY VORONIN, Secrétaire d’État et Ministre adjoint de la santé et du développement social de la Fédération de Russie, a mentionné le Programme spécial mis en place dans son pays pour 2011-2015, intitulé « environnement accessible », qui vise à intégrer sur le plan social 12,5 millions de personnes handicapées.  Pour la période 2011-2012, des travaux législatifs sont entrepris pour améliorer les lois pertinentes, en se fondant sur la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, a-t-il indiqué.  M. Voronin a aussi parlé de deux projets pilotes, l’un qui cherche à fournir un environnement accessible en définissant les priorités des personnes handicapées, l’autre qui veut rendre la médicalisation et les expertises médicales disponibles aux personnes handicapées.


Le Ministre adjoint a aussi expliqué les efforts entrepris pour améliorer l’accessibilité des handicapés aux infrastructures, notamment aux moyens de transport.  Le nombre d’écoles totalement accessibles doit augmenter de 2% d’ici à 2015, a-t-il ajouté.  M. Voronin a aussi indiqué que près de 47 milliards de roubles avaient été consacrés à ces programmes en faveur des personnes handicapées.  Sur la question du vieillissement, il a assuré que la Fédération de Russie tenait compte des pratiques optimales internationales.  Il a notamment parlé de programmes régionaux visant à améliorer les conditions de vie de 30,7 millions de personnes âgées. 


M. MONTHIAN BUNTAN, Sénateur et Président de l’Association thaïlandaise des aveugles, lui-même non-voyant, (Thaïlande) a indiqué que son pays était en train de passer d’une approche caritative à une approche plus respectueuse des droits de l’homme et plus inclusive des personnes handicapées.  La Thaïlande procède actuellement à la mise en œuvre de son quatrième plan d’action pour l’égalité des personnes handicapées, lequel accorde une attention particulière à leur autonomisation ainsi qu’à celle de leur famille.  Elle travaille aussi avec d’autres pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) pour promouvoir une ratification effective de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Le dix-neuvième Sommet de l’ANASE a adopté la proposition thaïlandaise de faire de la décennie 2011-2020 la décennie du handicap, s’est félicité le représentant.  Il a aussi annoncé que du 8 au 18 novembre prochain, la Thaïlande accueillerait la toute première assemblée générale mondiale de l’Union mondiale des aveugles (UMA) et du Conseil international pour l’éducation des personnes atteintes de cécité.  M. Buntan a regretté que malgré les avancées réalisées, les personnes handicapées continuent de faire face à des difficultés importantes en cas de catastrophe et dans les situations d’urgence.  Il n’existe aucune solution d’ensemble à ce problème, a-t-il dit.  C’est pourquoi, les États Membres doivent prendre les mesures nécessaires pour tenir compte des besoins des personnes handicapées dans les mesures de prévention et de gestion des catastrophes.


M. SIDNEY MHISHI (Zimbabwe) a indiqué que son pays avait entrepris d’harmoniser tous les programmes de sécurité sociale dans son pays, afin de fournir une couverture maximale et atteindre 300 000 foyers qui vivent dans des conditions en dessous des niveaux acceptables.  Il a expliqué que les efforts se concentrent sur l’amélioration de l’accès à l’éducation qui permet de réduire la pauvreté intergénérationnelle.  Un train de mesures, telles que la gratuité de la scolarité, a ainsi été mis en place.  Le représentant a également mentionné le programme d’assistance médicale qui doit donner aux foyers pauvres et vulnérables un accès aux services de santé.  Il a aussi cité les mesures prises par son pays en faveur de l’intégration des personnes âgées, comme le versement de pensions mensuelles.  S’agissant des personnes handicapées, une loi promeut leur autonomisation et leur participation active.  M. Mhishi a enfin indiqué que son gouvernement avait adopté une approche pour accentuer le développement des jeunes et favoriser leur participation dans le développement social, économique et politique du pays.  Le Zimbabwe cherche à augmenter les chances de travail des jeunes, tout en améliorant la productivité industrielle et la croissance économique.


Mme SHOKO HARUKI (Japon) a axé sa déclaration sur la jeunesse, les personnes handicapées, les personnes âgées ainsi que la contribution de son pays pour qui « il était temps de créer une société où tous les droits de l’homme et les libertés fondamentales individuelles sont respectées ».  Le Japon, a-t-elle développé, fait la promotion du développement effectif sur la base de la notion de la sécurité humaine.  Cette notion se concentre sur la protection et l’autonomisation de l’individu en Afrique, en Asie et en Amérique latine.  Ce projet est mené par le Fonds des Nations Unies pour la sécurité humaine, qui est financé à hauteur de 10 millions de dollars par le Japon.  Mme Haruki a invité les États Membres à revoir leur contribution au Fonds.


Le Japon salue l’initiative du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, d’inscrire dans l’agenda de son deuxième mandat le projet d’autonomisation de la jeunesse car, a fait remarquer Mme Haruki, il est temps pour la communauté internationale de créer une société où la jeunesse pourrait exploiter sa potentialité et participer à la vie de la société.  Pour sa part, le Gouvernement du Japon a adopté des mesures visant la jeunesse, les personnes âgées et les personnes handicapées dans les secteurs de l’emploi et de l’intégration.      


M. DANIEL HORACIO MOLINA (Argentine) a donné quelques détails sur l’organisation, par son pays, du cinquième Congrès mondial pour les droits de l’enfant et de l’adolescent, qui aura lieu du 15 au 19 octobre prochain à San Juan.  La désignation de l’Argentine comme pays organisateur résulte de l’engagement du pays en faveur des droits des enfants et des adolescents et des transformations qui ont été réalisées dans ce domaine depuis 2003.  Le délégué a souhaité une forte participation des États et des organisations internationales, afin de faire de cet événement une véritable tribune où les délégations pourront montrer et échanger leurs expériences, leurs politiques et les progrès accomplis dans le domaine des droits des enfants et des adolescents.  L’Argentine maintiendra l’élan des efforts entrepris depuis le quatrième Congrès mondial, a-t-il dit.


M. WANG GANG (Chine) a rappelé qu’environ 1 milliard de personnes dans le monde vivaient avec un handicap.  La Chine a lancé une stratégie de développement qui tient compte des incapacités physiques, a-t-il dit.  Il a aussi souligné l’importance des efforts visant à assurer le développement des jeunes, afin de favoriser leur intégration sociale, et à protéger les personnes âgées.  Soulignant le rôle positif de la famille, « noyau de la société » qui contribue à l’élimination de la pauvreté et au maintien de la stabilité sociale, il a invité les gouvernements à intégrer une perspective familiale dans leurs processus de prise de décisions.


La Chine appuie un développement à visage humain, a poursuivi M. Wang.  Nous avons lancé en Chine un plan quinquennal qui vise à améliorer les systèmes de protection des personnes handicapées et des personnes âgées, a-t-il dit.  Le représentant a aussi indiqué avoir soumis le rapport de la Chine, conformément à la Convention des Nations Unies relative aux personnes handicapées.  Le Rapporteur spécial chargé d’étudier la situation des handicapés s’est rendu en Chine, s’est prévalu M. Wang.


Mme ERIKA WINKLER (Autriche) a affirmé que son pays avait pris diverses mesures en vue de relever le défi du vieillissement de la société, par exemple en matière de soins de santé préventifs sur le lieu de travail et de réformes sur le système de retraites afin de permettre au plus grand nombre d’actifs possible de demeurer plus longtemps sur le marché du travail et d’éviter une retraite précoce.  Elle a également indiqué que son pays appuyait l’initiative de l’Union européenne faisant de 2012 l’Année européenne pour le vieillissement actif et la solidarité entre les générations.


Mme ALEXANDRA NASTASE, Représentante de la jeunesse roumaine, a estimé qu’il était désormais obligatoire pour les universités d’adapter leur programme d’études aux demandes du marché du travail par l’intermédiaire de partenariats avec des entreprises privées.  Elle a également estimé que les répercussions liées au problème de la fuite des cerveaux rendaient d’autant plus pressante la nécessité d’investir dans les jeunes et d’accorder la plus haute priorité à leurs initiatives.  Commentant ensuite le problème du chômage chez les jeunes, la représentante a estimé qu’outre les divers programmes et politiques lancés, il importait avant tout de cesser de considérer les jeunes comme un fardeau mais au contraire de voir en eux des acteurs actifs du processus du développement, des porteurs de nouvelles idées et les créateurs de solutions adaptées au XXIe siècle.  Les initiatives entrepreneuriales doivent être encouragées, surtout lorsqu’elles impliquent des jeunes, a-t-elle ajouté.  À titre d’exemple, elle a indiqué qu’une initiative roumaine dotée d’un budget de 3 millions d’euros avait débouché sur la création de 4 300 entreprises et 9 000 nouveaux emplois en seulement six mois de temps.  Elle a par ailleurs avancé qu’au niveau international, les initiatives lancées par les jeunes avaient la capacité d’apporter une nouvelle approche pour accélérer la lutte contre la pauvreté et la faim.


M. VUNGWAN PARK (République de Corée) a souligné que son pays, dont la population est l’une de celles au monde qui vieillit le plus rapidement, avait pris une série de mesures importantes.  Un plan quinquennal établissant des priorités et des calendriers précis a été mis en œuvre.  De même, s’agissant de la mise en commun des idées aux niveaux régional et international, qu’il a jugée essentielle, la République de Corée s’efforce de jouer un rôle central.  Les Gouvernements de la République de Corée, du Japon et de la Chine ont ainsi signé en 2010 un Mémorandum de coopération sur la promotion de la santé familiale et l’appui aux services publics pour les personnes âgées, a-t-il précisé.  Le représentant a également évoqué les mesures prises par son gouvernement en faveur des droits des personnes handicapées.


Mme ANN MARIT SAEBONES (Norvège) a indiqué qu’une loi visant à garantir l’égalité des chances des personnes handicapées était entrée en vigueur dans son pays en 2009.  Elle a insisté sur l’importance de faire participer les personnes handicapées au marché de l’emploi, en observant dans un deuxième temps que les jeunes handicapés étaient confrontés à des défis notables pendant le passage de l’école au marché du travail.  Pour y remédier, la Norvège a récemment adopté une stratégie pour l’emploi des personnes handicapées âgées de moins de 30 ans.  Passant ensuite à la Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants, la représentante a estimé que les activités qui ciblent les femmes et les filles devraient également inclure celles d’entre elles qui sont handicapées.  Mme Saebones a par ailleurs indiqué que la Norvège participait au financement de l’éducation primaire dans les zones de conflit et postconflit ainsi que dans les situations de crises humanitaires.  La Norvège continuera à apporter son assistance dans ce domaine, a-t-elle assuré, en faisant remarquer qu’un tiers des enfants non scolarisés sont des enfants handicapés.  La représentante s’est ensuite félicitée du fait que l’UNICEF ait renforcé ses capacités relatives aux enfants handicapés.


M. BERNARD HAMILTON (Malte), soulignant que la famille est « l’épine dorsale de la société », a indiqué que la société maltaise était fondée sur les liens familiaux.  Il s’est félicité à cet égard de la reconnaissance, par le Secrétaire général dans son rapport, des différentes catégories de familles, comme les familles monoparentales, les familles autochtones ou celles qui prennent en charge les membres de la famille qui sont handicapés.  Il a dit attendre avec intérêt la célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, en 2014, en soulignant le rôle important de la famille dans le développement social.  Malte a lancé une série d’initiatives visant à mieux concilier le travail et la famille, a-t-il ajouté.  En ce qui concerne les personnes âgées, le représentant a indiqué qu’à Malte, plus de 23% de la population étaient âgés de plus de 60 ans.  C’est pourquoi la question du vieillissement est prioritaire pour le pays, a-t-il expliqué, avant de donner des détails sur les mesures adoptées sur cette question, comme les systèmes de pension et de logement offerts aux personnes âgées.


Mme NANCY DZAH (Ghana) a déclaré que le Ghana, comme la plupart des pays en développement, était le témoin de changements importants dans ses institutions sociales, en particulier celles liées à la famille.  Le Gouvernement du Ghana, a-t-elle ajouté, manifeste ainsi de diverses façons depuis longtemps son engagement en faveur des questions qui touchent les personnes âgées et les handicapés.  Après avoir fait état des différents plans et programmes mis en œuvre ces dernières années dans ce domaine, elle a précisé que le Ghana examinait un projet visant à aligner sa politique actuelle sur les recommandations du Plan d’action de Madrid.


M. RAFFAELE TANGORRA (Italie) a indiqué que la Convention des Nations Unies relative aux personnes handicapées, ratifiée en 2007 par l’Italie, a été transcrite en droit national.  Un observatoire sur cette question a été mis en place, a-t-il ajouté, dont 30% des membres proviennent d’associations représentant les personnes handicapées.  Cet organe a défini une stratégie exhaustive pour assurer la jouissance des droits des personnes handicapées, a-t-il expliqué.  M. Tangorra s’est félicité de la nature unique de cet organe qui, conformément à l’article 4.3 de la Convention, permet à l’État de consulter activement les personnes handicapées.


Mme BIENCE GAWANAG, de l’Union africaine, a affirmé que des efforts étaient actuellement entrepris en vue de créer une véritable architecture africaine pour le handicap.  Elle a ainsi fait état de l’Institut africain de réhabilitation, établi en 1998, dont une plus grande efficacité est recherchée pour mieux réagir aux besoins des défis que connaissent les personnes handicapées.  Elle a par ailleurs observé que l’accent porté sur les jeunes avait occulté l’attention qui devrait être accordée à la question du vieillissement de la population.  Elle a cité quelques-uns des défis à relever dans ce domaine, en précisant que les personnes âgées font partie des plus pauvres sur le continent et qu’elles sont souvent victimes d’abus et de pratiques discriminatoires. 


La représentante de la Congrégation du Bon Pasteur, œuvre qui s’occupe des femmes et des filles vivant dans la pauvreté, s’est élevée contre les discriminations qui touchent les jeunes femmes des pays en développement.  Celles-ci risquent notamment d’être exploitées sexuellement, d’être victimes de la traite et elles sont dévalorisées sur le plan social, a-t-elle noté.  Bien souvent, elles n’ont pas le droit de vote, ne peuvent pas hériter des terres ou autres biens immobiliers et subissent des mutilations génitales.  La représentante a donc lancé un appel en faveur du développement des jeunes filles âgées de 10 à 24 ans, en mettant notamment en œuvre l’initiative du plancher de protection sociale.


Mme PHAN THI KIM HONG (Viet Nam) a affirmé que la paix et la stabilité étaient des préalables au développement.  De même, la communauté internationale devrait continuer d’élargir sa coopération et créer des conditions plus favorables aux efforts des pays en développement, en formulant et en mettant en œuvre des politiques de développement social.  La représentante a ainsi demandé aux pays développés d’assumer leurs responsabilités à cet égard en vue de contribuer au développement.  Enfin, elle a mis l’accent sur la nécessité d’élaborer des plans d’action nationaux et internationaux pour mettre en œuvre des mesures visant à réaliser les objectifs du développement social. 


La représentante du Diocèse orthodoxe grec a insisté sur l’importance de la famille, qui est le noyau essentiel de la société et a droit, à ce titre, à la protection de l’État.  Les enfants contribuent au capital humain de la société grâce à leur éducation, a-t-elle observé, en appelant à renforcer la protection sociale qui bénéficie aux familles.  En Namibie, les personnes âgées investissent leurs pensions dans le domaine agricole, a-t-elle fait remarquer.  Elle a aussi cité le cas, en Amérique latine, des programmes de transferts de liquidités aux familles qui ont grandement amélioré le développement social des familles et des jeunes.


Mme ELSA MUTTATHU de l’Association internationale des Sœurs de la Vierge Marie, a en particulier plaidé en faveur de la mise en œuvre d’un réseau de protection qui donne un visage humain au développement, d’une éducation obligatoire universelle, de la mise en place de coopératives dans les quartiers, de l’égalité entre les hommes et les femmes.  Elle a également souligné l’importance d’encourager les jeunes à se lancer dans l’économie agraire.  Elle a mis l’accent sur la nécessité de prendre des décisions politiques et budgétaires en vue d’appuyer l’esprit d’entreprise et d’offrir des opportunités d’emploi aux jeunes.


La représentante de plusieurs organisations membres de l’Alliance mondiale pour les droits des personnes âgées a fait remarquer que souvent les personnes âgées, surtout les femmes âgées, vivent dans une situation de pauvreté chronique.  Le fait de ne pas disposer de connaissances et d’information est une forme de pauvreté, a-t-elle dit.  Les personnes âgées sont également exclues des processus décisionnels, a-t-elle ajouté.  Le Plan d’action de Madrid ne suffit pas pour assurer la protection des personnes âgées, a-t-elle déclaré, en insistant sur la nécessité pour les gouvernements de prendre des mesures concrètes pour améliorer leurs conditions de vie.  Dix ans après l’adoption du Plan d’action de Madrid, a-t-elle regretté, peu de choses a été fait en leur faveur.  Leurs droits sont souvent ignorés, a-t-elle ajouté.


Manifestation spéciale sur le thème « Financement du développement social »


Quels sont les défis majeurs auxquels les États font face dans la mobilisation des ressources destinées à financer le développement social et de quelle façon ceux-ci répondent-ils?  Les conférenciers qui ont participé, cet après-midi, à une manifestation spéciale sur le financement du développement, se sont essentiellement attachés à échanger leurs vues et leurs expériences sur les différents aspects du financement du développement social, en particulier en cette période de crise.


Dans ses remarques introductives, le modérateur, M. ALEX TREPELKOV, Directeur du Bureau du financement du développement du Département des Nations Unies des affaires économiques et sociales (DAES), a mis l’accent sur l’importance pour de nombreux États d’intensifier les réformes fiscales, en parvenant à établir des systèmes fiscaux équitables, transparents et à moderniser des institutions adéquates, et de lutter contre l’évasion fiscale.  De même, il existe, dans certains pays, des possibilités de générer des revenus à partir des ressources naturelles et des industries qui y sont liées.


M. Trepelkov a en outre souligné la nécessité d’accorder la priorité au financement de la protection sociale afin de constituer des socles de protection sociale de base et de renforcer le financement inclusif pour contribuer à améliorer les conditions sociales.


M. ELLIOT HARRIS, Représentant spécial du Fonds monétaire international (FMI) auprès des Nations Unies, qui a estimé que le développement social devrait être une priorité nationale, a présenté les avantages et les inconvénients des ressources internes et externes destinées à financer le développement social.  On peut considérer qu’un pays a fait des progrès en matière de développement social lorsqu’il peut financer ce développement par ses propres ressources, a-t-il notamment expliqué.  Les ressources nationales sont privilégiées mais ne sont pas suffisantes, a-t-il dit, en ajoutant que celles-ci devraient être soumises à l’examen des autorités nationales. 


Par ailleurs, le type de régime fiscal en place peut être considéré comme un élément contribuant, directement ou indirectement, au développement social.  Un système d’imposition efficace et transparent est, en lui-même, un indicateur de développement social et du niveau de démocratie dans le pays concerné.  Il est nécessaire et urgent, a poursuivi M. Harris, d’insister sur la mobilisation des ressources par la création et le maintien d’un système approprié d’imposition.


Mme CHRISTINE BOCKSTAL, du Département de la sécurité sociale de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a notamment mis l’accent sur les moyens de mettre en place l’initiative pour un socle de protection sociale et d’en assurer le financement.  Cette initiative vise à promouvoir un accès aux services essentiels et aux transferts sociaux pour les plus pauvres et les plus vulnérables en adoptant une approche détaillée en faveur de la protection sociale.


Deux composantes constituent ce socle de protection sociale, a-t-elle rappelé.  Elle a ainsi mentionné, d’une part, un ensemble de droits, de transferts et de moyens, financiers ou en nature, pour assurer une garantie de revenu minimum et des moyens de subsistance pour tous et pour faciliter une demande effective et un accès aux biens et aux services essentiels, puis, en second lieu, l’offre d’un niveau essentiel de biens et de services sociaux tels que la santé, l’eau et les installations sanitaires, la nourriture, le logement et d’autres services sociaux concernant l’épargne et l’assurance vie pour tous.


Mme EVA-MARIA HANFSTAENGL, Directrice de Social Justice in Global Development, s’est déclarée profondément préoccupée de constater que les pays du G-20 continuent de diriger les principales institutions financières ou commerciales mondiales dans la mauvaise direction, en rendant les gens très vulnérables aux crises actuelles, en réduisant leur protection sociale, en favorisant les inégalités et en limitant l’accès aux services publics essentiels.


Mme Hanfstaengl a, en particulier, mis l’accent sur la nécessité de renforcer la mobilisation des ressources de financement internes, de réguler les investissements étrangers directs, d’établir des règles commerciales internationales justes, de mettre en place de nouveaux instruments internationaux de financement du développement, d’appliquer des solutions durables aux problèmes de la dette et de réformer les systèmes de gouvernance.


M. ELLIAS ELJURI ABRAHAM, Président de l’Institut national de la statistique du Venezuela, a affirmé que depuis ces dernières années, les pays d’Amérique latine avaient considérablement augmenté leurs dépenses sociales.  Dans un contexte de crise, il a ensuite évoqué l’expérience de son pays qui, a-t-il dit, a connu un changement de paradigme concernant les droits sociaux.


Quelques délégations des États Membres et de la société civile ont ensuite pris la parole pour apporter leurs commentaires et interroger les experts sur différentes questions liées au financement du développement.


La déléguée de l’Union européenne s’est interrogée sur les moyens que les États pourraient mettre en œuvre en vue de lancer des partenariats entre les secteurs public et privé pour le financement du développement.  La représentante de la France a, quant à elle, insisté sur le caractère novateur de l’initiative du socle de protection sociale.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité recommande à l’ECOSOC d’octroyer le statut consultatif général à des ONG américaine et britannique

ECOSOC/6496-ONG/746

Le Comité recommande à l’ECOSOC d’octroyer le statut consultatif général à des ONG américaine et britannique

03/02/2012
Conseil économique et socialECOSOC/6496
ONG/746
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité chargé des organisations non gouvernementales

Session ordinaire de 2012

9e & 10e séances – matin & après-midi


LE COMITÉ RECOMMANDE À L’ECOSOC D’OCTROYER LE STATUT CONSULTATIF GÉNÉRAL

À DES ONG AMÉRICAINE ET BRITANNIQUE


Le Comité chargé des organisations non gouvernementales (ONG) a recommandé aujourd’hui au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif général à Islamic Relief USA des États-Unis et à Voluntary Service Overseas du Royaume-Uni.  Ila recommandé le statut consultatif spécial à quatre ONG dont les demandes avaient été reportées lors de ses sessions antérieures* et a aussi pris note des rapports quadriennaux de 372 ONG**.


Pour « manquement aux dispositions de la Charte des Nations Unies », l’ONG suisse Bureau international pour le respect des droits de l’homme au Sahara Occidental s’est vu signifier le gel de l’examen de son dossier, en attendant ses réponses à une lettre sur laquelle le Comité s’est mis d’accord.


Le représentant du Maroc, appuyé par ses homologues du Soudan et du Sénégal, a considéré que les propos tenus sur le site Internet de cette ONG attaquent frontalement un État souverain et démocratique.


Le Comité a reporté l’examen des dossiers d’une quinzaine d’ONG dont Australian Lesbian Medical Association.


Le Comité des ONG peut recommander à l’ECOSOC l’octroi du statut consultatif général, du statut consultatif spécial ou l’inscription sur la Liste.


Le statut consultatif général concerne les ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines d’action du Conseil économique et social.  Ces ONG sont autorisées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour du Conseil et de ses organes subsidiaires.


Le statut consultatif spécial concerne, quant à lui, des ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil.  Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.  L’inscription sur la Liste concerne les ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.


Le Comité poursuivra ses travaux lundi 6 février, à partir de 10 heures.


*   E/C.2/2012/CRP.1 et E/C.2/2012/CRP.3

 **  E/C.2/2012/2 et E/C.2/2012/2/Add.1 à 24


octroi du statut consultatif général


-Islamic Relief USA (États-Unis);

-Voluntary Service Overseas (Royaume-Uni).


octroi du statut consultatif spécial


-ODHIKAR – Coalition for Human Rights (Bangladesh);

-Reality of Aid Network (Philippines);

-World Alliance for Youth Empowerment (Inde);

-Academy of Breastfeeding Medicine (États-Unis)


DEMANDES DONT L’EXAMEN A ÉTÉ REPORTÉ DANS L’ATTENTE D’INFORMATIONS


-Manavata (Inde);

-New World Hope Organization (NWHO) (Pakistan);

-Palpung Munishasan Dharmachakra Sangh (Inde);

-Programme on Women’s Economic Social and Cultural Rights (Inde);

-West Africa Centre for Peace Foundation (Ghana);

-Women’s Global Network for Reproductive Rights (Philippines); 

-Amuta for NGO Responsibility (Israël);

-Asia Catalyst (États-Unis);

-Asia Center for Human Rights (ACHR) (République de Corée);

-Association Graines de Paix (Suisse);

-Assyrian National Congress (États-Unis);

-Asylum Access (États-Unis);

-AUA Americas Chapter Inc (États-Unis);

-Australian Lesbian Medical Association (Australie);

-Autonomous Women’s Center (Serbie);

-Bridging the Gulf (Pays-Bas);


Certaines de ces ONG ont reçu des demandes d’éclaircissements sur leurs activités.  Cela a été le cas, par exemple, de Australian Lesbian Medical Association confrontée aux questions des représentants du Soudan et du Pakistan.  Plusieurs délégations ont estimé que cette ONG fait, en fait, l’objet de discrimination. 


La représentante de la Belgique a ainsi relevé que cette ONG était soumise à un examen plus minutieux en raison de la présence du mot « Lesbienne » dans son nom.  Abondant dans ce sens, la représentante d’Israël a rappelé que l’ONG avait déjà fait l’objet de plus de 50 questions de la part du Comité, tandis que son homologue des États-Unis a vanté le travail accompli par une organisation « méritante ». 


Les représentants du Pakistan et du Soudan ont nié toute intention de vouloir faire peser la question de l’orientation sexuelle dans les débats du Comité.  Le premier a toutefois dit ne pas voir pourquoi il faudrait céder au sentimentalisme dès lors que le nom d’une ONG contient les mots « lesbienne » ou « homosexuel ».


La représentante de Cuba a quant à elle noté que Asylum Access avait des bureaux en Équateur, alors qu’elle n’est pas encore enregistrée dans ce pays.  À cette remarque, son homologue des États-Unis a répondu que les prescriptions légales d’enregistrement d’une ONG dans un autre pays ne figurent pas parmi les critères d’octroi d’un statut auprès de l’ECOSOC.  Notant les divergences de vue à cet égard, la Présidente du Comité a suggéré d’inviter un représentant de l’Équateur à expliquer les procédures nationales d’enregistrement des ONG.


La représentante du Nicaragua s’est déclarée mécontente des réponses apportées par l’ONG américaine Assyrian National Congress sur ses activités internationales, tandis que les délégations de Cuba, du Venezuela et de la Fédération de Russie ont souhaité des éclaircissements sur les liens de cette organisation avec d’autres ONG. 


Plusieurs demandes d’ONG ont aussi fait l’objet de questions de la part du représentant de la Chine concernant la mention de Taiwan ou du Tibet dans leur documentation.  Ce fut notamment le cas de New World Hope Organization (NWHO) du Pakistan, de l’Association Graines de Paix de la Suisse et de Women’s Global Network for Reproductive Rights,desPhilippines.  S’agissant de cette dernière, le représentant de la Chine a également souhaité connaître ses liens avec des ONG au Tibet, tandis que les délégations de la Belgique et des États-Unis ont vanté le travail de cette organisation dans les domaines de la santé reproductive et sexuelle, exprimant l’espoir que le Comité se prononce rapidement.


Les demandes des ONG A Better Life Foundation de la Suisse etd’American Bible Society desÉtats-Unis ont été reportées en l’absence de réponses aux questions posées par les membres du Comité.


EXAMEN DES RAPPORTS QUADRIENNAUX PRÉSENTÉS PAR DES ONG DOTÉES DU STATUT CONSULTATIF AUPRÈS DU CONSEIL


Conformément à son mandat, le Comité a examiné les nouveaux rapports quadriennaux de 375 organisations dotées du statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC et a pris note des rapports de 369 d’entre elles. 


Le Comité a décidé de se prononcer ultérieurement sur les rapports des quatre ONG Syriac Universal Alliance; Asociatia Pro Democratia; Freedom House et Human Rights First en raison de demandes d’éclaircissements formulées par certaines délégations.  Le représentant de la Turquie a demandé si l’ONG Syriac Universal Alliance, dont l’objectif est la promotion de la culture araméenne avait fait des commentaires aux recommandations du Parlement européen.


Le représentant de Cuba a souhaité savoir dans quel pays l’ONG Asociatia Pro Democratia intervenait.  Le Comité a aussi décidé de suspendre l’examen des rapports de Freedom House et de Human Rights First, à la demande des représentants de Cuba, de la Chine, du Venezuela et du Nicaragua qui ont souhaité que l’on respecte la pratique en vigueur et qu’il ne soit pas pris note des rapports actuels tant que l’examen des précédents n’était pas achevé.


Le Comité a aussi décidé de suspendre l’examen du rapport d’Armenian Assembly of America, à la demande du représentant de la Turquie qui a souhaité des précisions sur le programme de stage de cette ONG.  Il en a été de même pour France Libertes: Fondation Danielle Mitterrand, dans l’attente de précisions sollicitées par la représentante de la Chine sur les activités de cette ONG au Tibet.


EXAMEN DES RAPPORTS QUADRIENNAUX DONT LE COMITÉ A DÉCIDÉ DE REPORTER L’EXAMEN LORS DE SESSIONS ANTÉRIEURES   


Le Comité a pris note des rapports quadriennaux deBecket Fund for Religious Liberty et d’International Faith.  Par contre l’examen de trois des rapports de Centrist Democratic International est encore en suspens tout comme celui d’un rapport de Freedom House.  Cette dernière se voit demander par la délégation cubaine des explications sur ses liens avec Rolando Gutierrez qui a commis des attentats terroristes à Cuba.  Quelle est votre méthode de sélection s’agissant des experts? a encore demandé la délégation.


Le représentant des États-Unis a regretté que l’on bloque année après année, et « pour des raisons politiques », l’examen du rapport de Freedom House, une ONG « respectée » dans le monde entier pour ses travaux sur les droits de l’homme.  Les États-Unis, a souligné le représentant, appuient aussi l’octroi d’un statut à des ONG qui les critiquent.  Le représentant de la Chine s’est tout de même interrogé sur les moyens utilisés par cette ONG pour évaluer la situation des droits de l’homme dans les pays.     


Si le représentant des États-Unis a souhaité que l’examen des rapports quadriennaux ne devienne pas l’occasion de remettre en cause le statut des ONG, ceux de la Chine, du Venezuela et du Soudan, ont estimé que cet examen doit au contraire permettre de vérifier si les ONG respectent bien les buts et principes de la Charte de l’ONU et de la résolution 1996/31.


Il s’agit d’une mauvaise compréhension de l’exercice, a tranché le représentant des États-Unis, appuyés par ses homologues de la Belgique et d’Israël.  Il y a, a-t-il rappelé, d’autres exercices pour questionner les ONG sur la manière dont elles ont assumé leurs responsabilités vis-à-vis de l’ECOSOC.


Également reporté, l’examen des rapports quadriennauxde Human Rights Watch et d’International Federation of Journalists à la demande d’éclaircissements sollicités par la Chine. 


Dialogue avec les ONG


Interrogé par les délégations de la Turquie et de l’Inde sur la provenance de ses fonds, l’ONG américaine Islamic Relief USA a précisé que l’essentiel provenait de la communauté musulmane, par le biais de campagnes, de concerts ou encore de l’Internet.  L’ONG a indiqué qu’elle a quatre bureaux aux États-Unis, dont son siège social. 


Notant que l’ONG intervient surtout en situation d’urgence, le représentant du Maroc a souhaité connaître l’éventail des projets.  L’ONG a parlé d’initiatives dans l’éducation des femmes ou la formation professionnelle. 


Elle a précisé que ces opérations ne faisaient pas l’objet d’investissements spéciaux, à l’exception des investissements pour le siège social, dont elle est propriétaire, et des investissements pour les populations dans le besoin. 


En réponse à une question du représentant d’Israël, l’ONG a indiqué qu’elle collabore avec de nombreux organismes du système des Nations Unies et que le statut consultatif général l’aiderait à approfondir davantage ce travail, un statut qu’elle a obtenu après son dialogue avec le Comité.  D’ailleurs, l’observateur de l’Autorité palestinienne a estimé que l’ONG plaçait la barre très haut parmi toutes les ONG. 


À la demande du représentant de la Belgique, l’ONG britannique Voluntary Service Overseas a détaillé ses activités en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le représentant du Maroc a estimé que, tant au niveau du budget que de sa présence internationale, l’ONG méritait le statut consultatif général. 


Toujours à la demande de la délégation de la Belgique, l’ONG américaine WITNESS a détaillé ses activités de plaidoyer des droits fondamentaux par vidéo. 


La représentante de Cuba a souhaité connaître la manière dont cette ONG choisit les campagnes qu’elle appuie.  Les priorités sont, a répondu l’ONG, la violence fondée sur le sexe et les populations expulsées de leur terre par la force.  Le représentant de la Chine a invité l’ONG à respecter la terminologie en vigueur aux Nations Unies pour certains territoires.  Le Comité ne s’est pas prononcé sur la demande de cette ONG.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Commission du développement social: de nombreux États soulignent les défis auxquels ils sont confrontés dans leur lutte contre la pauvreté

SOC/4789

Commission du développement social: de nombreux États soulignent les défis auxquels ils sont confrontés dans leur lutte contre la pauvreté

02/02/2012
Conseil économique et socialSOC/4789
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Cinquantième session

4e & 5e séances – matin & après-midi      


COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL: DE NOMBREUX ÉTATS SOULIGNENT LES DÉFIS AUXQUELS

ILS SONT CONFRONTÉS DANS LEUR LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ


La Commission du développement social, dont la cinquantième session s’est ouverte hier, a poursuivi aujourd’hui, son débat général, l’occasion pour certains pays, en particulier africains, de montrer les difficultés qu’ils rencontrent dans la lutte contre la pauvreté et de présenter les principales méthodes d’action appliquées dans ce domaine.


Dans son rapport* sur l’élimination de la pauvreté, thème prioritaire de cette session, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, juge indispensable, pour que la croissance économique contribue à la réduction de la pauvreté, d’axer les politiques macroéconomiques et sociales sur la création d’emplois, la réduction des inégalités et la protection sociale. 


Le Secrétaire général met en outre l’accent sur l’investissement dans l’agriculture, le développement rural et les mesures d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de ses effets.


Ce constat a été partagé par le représentant de l’Angola, au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).  Les pays de la SADC, a-t-il également souligné, reconnaissent que la parité entre les sexes, le développement et l’élimination de la pandémie de VIH/sida sont des conditions indispensables du développement durable.


Le Ministre du développement social, de la solidarité et des personnes âgées du Mali, M. Harouna Cisse, a pu témoigner des difficultés auxquelles est confronté son pays, comme les effets néfastes de la mondialisation et des récentes crises mondiales ou le manque de ressources financières pour le financement du développement. 


Malgré tout, grâce à la troisième génération du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP), pour la période 2012-2017, le Mali entend profiter de la croissance économique pour lutter efficacement contre la pauvreté en donnant la priorité au financement des actions dans les domaines de l’agriculture, de la protection sociale et de l’emploi.


De son côté, la Ministre des affaires sociales du Cameroun, Mme Catherine Bakang Mbock, a fait état d’un plan de développement national ayant pour ambition de faire du Cameroun, à l’horizon 2035 un pays émergent, ainsi que du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi qui prévoit, pour 2010-2020, une croissance à visage humain par le biais de la mise en œuvre de grands projets structurants, principalement dans les domaines de l’énergie, des infrastructures et des transports.


Le Directeur général du Département du développement social de l’Afrique du Sud, M. Vusi Madonsela, a rappelé que le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) était en mesure de conduire le développement économique et social du continent.  Ce partenariat sera au front des efforts pour éradiquer la pauvreté dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il dit. 


M. Madonsela a ainsi invité les États Membres et les partenaires internationaux du développement à adopter des résolutions fermes sur les dimensions sociales du NEPAD, l’éradication de la pauvreté, la famille et les maladies en créant des synergies et la cohésion pour faire face à ce défi commun.


Par ailleurs, le délégué de la Chine a demandé à ce que soient respectés les choix faits par les pays en matière de développement ainsi que leurs contextes nationaux.  Il a en outre souhaité voir une plus grande synergie des efforts internationaux dans la lutte contre la pauvreté, en appelant notamment les Nations Unies, la Banque mondiale et d’autres institutions internationales à assumer leurs responsabilités dans ce domaine. 


Le panorama du développement aujourd’hui est différent de celui du passé, a constaté son homologue des États-Unis, qui a fait observer que les économies émergentes, la société civile, les fondations, les organisations multilatérales ou le secteur privé jouaient un rôle accru. 


Les ressources financières seules ne garantissent pas aux pays en développement de sortir de la pauvreté, a-t-il également noté, en insistant sur la bonne gouvernance et un processus décisionnel ouvert et transparent.


Enfin, la déléguée du Brésil a rappelé qu’en juin prochain, à l’occasion de la Conférence sur le développement durable « Rio+20 », le monde aura l’occasion de jeter pour les prochaines décennies les bases d’un monde plus inclusif et plus durable.  Elle a convié les États à unir leurs efforts pour faire de « Rio+20 » le cadre d’une action déterminée en vue d’éliminer la pauvreté et de réduire les inégalités.


La Commission du développement social reprendra ses travaux demain, vendredi 3 février, à 10 heures.


* E/CN.5/2012/3


SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2012/2)


Thème prioritaire: élimination de la pauvreté (E/CN.5/2012/3)


Suite du débat général


M. JOÃO BAPTISTA (Angola), qui s’exprimait au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a affirmé que les membres de la SADC étaient unanimes pour appeler au développement économique, afin d’avoir des taux de croissance économique qui contribueront à réduire la pauvreté.  Il a dit approuver le constat du Secrétaire général selon lequel investir dans l’agriculture, dans le développement rural et dans les mesures d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique est nécessaire pour améliorer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté.  Les politiques macroéconomiques et sociales doivent être centrées sur la création d’emplois, la réduction de la pauvreté et la protection sociale, a-t-il ajouté.


Les pays de la SADC, a-t-il également souligné, reconnaissent que la parité entre les sexes, le développement et l’élimination de l’épidémie de VIH/sida sont des conditions indispensables du développement durable.  Dans un effort en vue de relever ces défis, les chefs d’État de la SADC ont adopté, en 2008, la Déclaration de la SADC sur l’élimination de la pauvreté et le développement durable, a-t-il ajouté.  Le représentant a réaffirmé l’engagement de la SADC en faveur de la pleine mise en œuvre des conclusions du Document final du Sommet mondial pour le développement social et de la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale.


M. HAROUNA CISSE, Ministre du développement social, de la solidarité et des personnes âgées du Mali, a indiqué que, avec la troisième génération du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP), pour la période 2012-2017, le Mali entend partir de la croissance économique pour lutter efficacement contre la pauvreté en donnant la priorité au financement des actions dans les domaines de l’agriculture, de la protection sociale et de l’emploi.  Il a mentionné la politique nationale de plein emploi qui est mise en œuvre notamment par le biais du Programme « Emploi Jeunes ».  Le Ministre a par ailleurs signalé l’existence d’un plan d’extension de la protection sociale pour 2005-2009.  Le deuxième plan de ce type, adopté pour 2011-2015, prévoit la mise en place d’un système national de filets sociaux de sécurité pour les personnes pauvres et vulnérables.  Par ailleurs, le Ministre a indiqué que le Mali est doté d’une loi d’orientation agricole.


M. Cisse a assuré de la détermination politique des plus hautes autorités du Mali dans la lutte contre la pauvreté.  L’objectif du CSCRP est de faire du Mali un pays émergent et une puissance agricole, « un pays où il fait bon vivre tant pour les nationaux que pour les étrangers », a-t-il précisé.  Ce troisième cadre stratégique vise également à accélérer la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement, à travers un développement inclusif, basé sur la réduction de la pauvreté.  Le Ministre a aussi expliqué les difficultés auxquelles est confronté son pays, comme les effets néfastes de la mondialisation et des récentes crises mondiales, ainsi que le manque de ressources financières pour le financement du développement.


Mme ARLINE DIAZMENDOZA (Venezuela) a affirmé que les résultats dramatiques des crises économique et financière actuelles causées par le monde capitaliste sont la croissance de la pauvreté et des inégalités, de la destruction de la nature, et, par conséquent, de la réduction de la qualité de la vie.  Ceci, a-t-elle dit, pose de nouveaux défis aux engagements pris lors du Sommet mondial pour le développement social et dans la Déclaration du Millénaire.  La représentante a estimé que pour bâtir des sociétés égalitaires et inclusives, il convenait d’universaliser les systèmes de sécurité et de protection sociale.  Elle a indiqué que son pays avait réalisé des progrès importants en vue de la généralisation des missions sociales, de la mise en œuvre de politiques de protection sociale et de l’accès gratuit aux services de santé et d’éducation.  Une coopération internationale humaniste entre les pays du Sud est essentielle pour créer des sociétés justes et égalitaires, où prévalent les droits de l’homme, a-t-elle conclu.


M. TETSUYA KIMURA (Japon) a déclaré que la réduction de la pauvreté était une priorité de l’aide publique au développement (APD) du Japon.  Son pays, a-t-il souligné, accorde une grande importance à la promotion du développement humain et social dans les pays en développement, en mettant l’accent sur l’éducation, la santé et le bien-être, l’accès à l’eau et aux services d’assainissement, et l’agriculture.  Il a cité le projet « École pour tous » que le Japon a mis en place au Niger, au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso, en impliquant des membres des communautés locales dans la gestion des écoles.  Le Japon encourage également la coopération internationale pour lutter contre la pauvreté en s’appuyant sur la notion de sécurité humaine, a indiqué le représentant.  En 2011, a-t-il précisé, le Japon avait versé 10 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour la sécurité humaine.  M. Kimura a réaffirmé la volonté du Japon de créer des emplois en promouvant la création de partenariats économiques et d’industries qui s’appuient sur les innovations technologiques et les services.


M. VUSI MADONSELA, Directeur général du Département du développement social de l’Afrique du Sud, a dit que l’éradication de la pauvreté était devenue un défi mondial puisqu’elle traverse les frontières naturelles des pays.  À cet égard, il a encouragé la Commission du développement social à formuler immédiatement des politiques et stratégies internationales pour relever les défis sociaux imposés par la croissance de la pauvreté et du chômage dans le monde.  Il a réaffirmé que l’Afrique du Sud restait convaincue qu’en ce qui concerne le continent africain, le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) pouvait conduire le développement économique et social du continent.  Ce partenariat sera, selon M. Madonsela, au front des efforts pour éradiquer la pauvreté dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a invité les États Membres et les partenaires internationaux du développement à adopter des résolutions fermes sur les dimensions sociales du NEPAD, l’éradication de la pauvreté, la famille et les maladies en créant des synergies et la cohésion pour faire face à ce défi commun.


Le Gouvernement de l’Afrique du Sud a adopté, dans sa lutte contre la pauvreté, des programmes sociaux dont les principes clefs reposent sur l’intégration sociale, l’égalité et l’inclusivité, a assuré son représentant.  Il a aussi concentré ses efforts sur la création d’emplois en faveur des jeunes en milieu rural, la création d’un cadre de protection sociale et l’accès aux soins pour tous, l’éducation, l’habitat et les infrastructures de base.  En 2011, a-t-il rappelé, le Ministère de l’éducation de base a mis en place le plus grand programme d’emploi auquel participent 40 000 jeunes volontaires et son programme d’alphabétisation a permis à 600 000 adultes d’apprendre à lire et écrire.


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a déclaré que ce débat sur l’éradication de la pauvreté, en tant que pierre angulaire du développement durable, apportait une valeur ajoutée au processus préparatoire de la Conférence de Rio+20 et au-delà.  Il a souhaité une approche holistique de l’éradication de la pauvreté, afin de parvenir à une mise en œuvre équilibrée des trois piliers du développement durable.  Il a estimé que l’attention accordée au niveau international au développement social n’avait pas répondu à nos attentes, en regrettant que la croissance économique ne se soit pas traduite par davantage de développement social.  Il a jugé urgent de reconcentrer les efforts de développement sur le développement social en attachant la plus grande importance à l’éradication de la pauvreté. 


Le représentant a précisé que l’Égypte et son nouveau Parlement élu se concentraient actuellement sur la mise en œuvre effective de réformes correspondant aux aspirations de la révolution.  Il a indiqué que ces actions à court, moyen et long termes comprenaient la mise en place d’un filet de protection sociale pour les pauvres, notamment les femmes et les enfants.  Il a cité des programmes alimentaires encourageant la scolarisation, des couvertures santé, l’accès à la microfinance et l’augmentation des revenus minimum.  Il a dit le souci du Gouvernement égyptien de promouvoir des partenariats avec la société civile et le secteur privé aux fins de la lutte contre la pauvreté.  Il a également mis l’accent sur des initiatives de création d’emplois et de lutte contre la corruption sous toutes ses formes.


M. WANG MIN (Chine) a invité à redoubler d’efforts afin de créer un environnement propice à l’élimination de la pauvreté, qui soit pacifique et stable.  Il a demandé de respecter les choix faits par les pays en matière de développement ainsi que leurs contextes nationaux.  M. Wang a également suggéré d’intégrer la réduction de la pauvreté dans la planification nationale du développement économique et social.  Malgré le contexte de crise financière internationale, il a engagé tous les pays à poursuivre leurs efforts pour assurer la reprise de la croissance économique, tout en étendant la protection sociale.


Le délégué a en outre souhaité voir une plus grande synergie des efforts internationaux dans la lutte contre la pauvreté, en appelant notamment les Nations Unies, la Banque mondiale et d’autres institutions internationales à assumer leurs responsabilités dans ce domaine.  La Chine est le premier pays à avoir atteint, en avance sur la date prévue, l’Objectif du Millénaire pour le développement relatif à l’élimination de la pauvreté, s’est réjoui M. Wang, en rappelant que c’est le fruit de plus de 30 années de réformes et d’ouverture.  Il a aussi expliqué ce succès par le fait que la Chine a su adopter des mesures correspondant à ses circonstances nationales et parce qu’elle a intégré la question de la réduction de la pauvreté dans ses politiques nationales pour le développement.  Il reste cependant 128 millions de personnes vivant en dessous du seuil de la pauvreté, a-t-il reconnu.


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a plaidé pour une distribution plus équitable des bénéfices de la croissance économique.  Il a souhaité que les politiques macroéconomiques se concentrent sur la stabilité des revenus et de l’emploi, plutôt que de concentrer leurs efforts sur le contrôle de l’inflation et du déficit fiscal.  Le représentant a également souligné l’importance d’un accès aux services sociaux de base, comme l’éducation, les services de santé, l’eau, l’assainissement, ainsi que la protection sociale de base, qui doivent être pris en compte dans les politiques de réduction de la pauvreté.  La promotion d’un emploi décent et productif est un autre élément fondamental de ces politiques, a-t-il ajouté.  L’Iran, qui est un des plus grands pays producteurs de pétrole, a mené, au cours de ces deux dernières années, un grand projet de rationalisation des prix des fournisseurs d’énergie, en éliminant les subventions à ce secteur, a indiqué M. Al Habib.  Le Gouvernement a aussi mis en œuvre des mesures visant à aider les populations les plus vulnérables, comme un plan national de transfert de fonds vers les provinces éloignées du pays, qui ont eu de bons résultats. 


Mme MONIAALSALEH (Syrie) a affirmé qu’en raison de la crise mondiale et de la montée des agressions et des violations du droit international, les efforts entrepris par les États étaient confrontés à de grandes difficultés.  Elle a expliqué que son pays avait pris de nombreuses mesures en vue de lutter contre la pauvreté, en mettant ainsi en œuvre des politiques sociales et économiques équitables, en favorisant une croissance économique équilibrée, centrée sur la juste distribution des revenus et en éliminant les causes profondes de la pauvreté.  Ceci inclut une large participation des régions les plus pauvres et des populations les moins développées.  Elle a en outre fait état d’un programme national pour les femmes et la réduction de la pauvreté, en coopération avec des autorités locales.  La représentante a par ailleurs déploré le fait que le rapport du Secrétaire général ait ignoré l’« occupation catastrophique » des territoires arabes et palestiniens.  Cette occupation est une entrave au développement, a-t-elle en particulier insisté.


M. OTHMAN JERANDI (Tunisie) a mis l’accent sur la nécessité d’adopter une approche globale tenant compte des différentes dimensions du développement et assurant une plus grande cohérence entre les politiques macroéconomiques, commerciales et sociales aussi bien sur le plan national que sur le plan international.  Il a ainsi souligné l’importance de l’identification et de l’exploration de mécanismes innovants pour le financement du développement, de l’adoption d’une réforme globale et équitable du système financier et monétaire international afin d’assurer la pleine représentativité des pays en développement dans le processus de prise de décisions.  Il a, de même, cité l’adaptation de l’aide internationale aux priorités nationales de développement social et économique et l’élaboration d’une stratégie internationale pour la lutte contre le chômage des jeunes, tel que recommandé par la Réunion de haut niveau sur la jeunesse, tenue en juillet 2011, à New York.


Le représentant a expliqué également que la révolution tunisienne du 14 janvier 2011 pour « la dignité, la liberté et la justice » avait mis au clair la nature multidimensionnelle de la pauvreté qui est étroitement liée à l’exclusion sociale, à la discrimination et au déficit manifeste en matière des droits politiques et civils fondamentaux.  Pour lutter efficacement contre la pauvreté, le Gouvernement tunisien a conçu un projet social ambitieux, fondé sur une approche intégrée des droits de l’homme favorisant la participation active de toutes les composantes de la société aux niveaux de la conception, de la mise en œuvre et de la supervision des programmes de développement économique et social.


M. YUSRA KHAN (Indonésie) a invité à placer l’être humain au sein des programmes de développement.  Il a appelé à mettre à profit les connaissances acquises grâce aux meilleures stratégies de lutte contre la pauvreté et à améliorer les systèmes de protection sociale.  C’est à chaque pays de déterminer la manière dont il doit répondre au mieux aux impératifs du développement, a-t-il estimé.  Avec un taux de croissance de 6% environ, l’Indonésie a pu poursuivre ses objectifs de développement social, a indiqué le représentant.  Elle a renforcé sa politique de développement pour tous et adopté un plan-cadre pour accélérer la croissance économique qui vise à réduire les inégalités entre les différents groupes sociaux.  Le représentant a également assuré que son pays avait continué à investir dans son capital humain, pour assurer notamment une certaine sécurité aux pauvres.  « Nous avons apporté une aide aux ménages appartenant à des groupes vulnérables, a-t-il aussi indiqué, en émettant l’espoir qu’à l’avenir, l’Indonésie sera en mesure d’offrir un plus grand soutien aux familles.  Des mesures sont également prises pour protéger les droits des personnes âgées et des personnes handicapées, a-t-il assuré, en indiquant par ailleurs que le Gouvernement indonésien accorde toute l’attention voulue à la question du chômage des jeunes.


Mme BLANCA LILIA GARCÍA LÓPEZ (Mexique) a souhaité que le programme d’action pour le développement intègre les thèmes fondamentaux tels que l’accès à un travail décent et l’intégration des personnes handicapées.  L’élimination de la pauvreté reste un chantier inachevé pour les pays les moins avancés, comme pour les pays à revenu intermédiaire et les pays développés, a-t-elle estimé, en prévenant qu’il s’agit d’une bataille de longue haleine.  Au Mexique, la loi générale sur le développement social prévoit que la part du budget consacrée aux dépenses sociales ne peut être inférieure à celle consentie au cours des années précédentes.  Elle a également assuré que le taux de la pauvreté extrême en milieu rural a été réduit de 2,3%.  Le Mexique a crée le Conseil national pour l’évaluation de la politique de développement social, qui permet d’évaluer la mise en œuvre des mesures en faveur de la réduction de la pauvreté et les besoins de la population.  Mme García López a aussi souligné l’importance de la participation des personnes handicapées à l’élaboration du programme pour le développement.  Elle s’est par ailleurs félicitée de l’initiative de l’Organisation internationale du Travail (OIT) concernant le « socle de protection sociale ».


M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a déclaré que le Gouvernement du Président Santos, dans son plan national de développement 2010-2014, visait à assurer la prospérité pour l’ensemble des Colombiens et à aboutir à une société bénéficiant de l’égalité des chances pour tous.  Un « réseau uni », qui mobilise 20 entités étatiques, s’attache à favoriser l’accès des plus pauvres et des plus vulnérables aux services sociaux de base.  Un programme pour la création de revenus cible quant à lui, les familles vulnérables et déplacées.  Le plan national met également l’accent sur une véritable politique de l’emploi dans le secteur formel, a-t-il ajouté.  Le délégué a souligné que son pays avait pour objectif de réduire le taux de pauvreté de 40,2% en 2009, à 32% en 2014, et celui de la pauvreté extrême de 14,4% à 9,5%.  De même, les efforts viseront à diminuer le secteur informel de l’économie de 61,1% à 54,4%. 


M. LEÓN GONZÁLEZ (Cuba) a fait remarquer que, pour une grande majorité de pays, l’élimination de la pauvreté représentait une chimère lorsque, dans le monde, 925 millions de personnes souffrent de la faim, un chiffre qui a augmenté depuis deux ans en raison de l’augmentation des prix des denrées alimentaires, et qu’1,2 milliard de personnes vivent dans la pauvreté extrême.  Le délégué a assuré que son pays avait atteint un certain nombre d’Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et les avait même dépassés, et ce, en dépit de l’injuste blocus économique imposé à Cuba, et des catastrophes naturelles qu’il a endurées.  L’espérance de vie est de 78 ans, il n’y a pas d’analphabétisme, a-t-il affirmé.  Le représentant a également fait état d’un programme de vaccinations contre 13 maladies et une couverture d’assurance maladie pour 100% des enfants cubains.  Cuba partage ses modestes ressources à travers la coopération internationale, a-t-il également souligné.


Mme NOA FURMAN (Israël)a fait remarquer que la déclaration faite par la délégation syrienne à l’égard de son pays était infondée et n’avait pas voulu y répondre.  Passant à la question à l’ordre du jour de la Commission du développement social, elle a rappelé que son pays a été un pionnier dans la mise en place de l’accès universel aux soins de santé et que son système a été utilisé comme modèle par de nombreux pays.  En outre, Israël a partagé son expérience dans le secteur de la santé avec de nombreux pays en développement.  La représentante s’est dite préoccupée par ailleurs par la volatilité des prix du secteur alimentaire, en se félicitant de l’attention accrue accordée à l’agriculture dans les politiques de réduction de la pauvreté.  Elle a rappelé que 75% de la population la plus pauvre du monde vivent dans les zones rurales et dépendent de l’agriculture.  Passant à la question de l’autonomisation des femmes, Mme Furman a souligné que le rôle des femmes était essentiel aux efforts de lutte contre la pauvreté.  Elle a cité le « Golda Meir International Training Center », l’un des premiers centres de formation au monde qui œuvre à l’autonomisation des femmes.  Avant de conclure, la représentante a appelé la communauté internationale à adopter une approche globale pour combattre la pauvreté, en développant notamment les secteurs de la santé et de l’éducation.


Mme SYLVIE LUCAS (Luxembourg) a jugé inacceptable que 14% des revenus mondiaux soient concentrés entre les mains de 1% de la population mondiale, tandis que les plus pauvres qui représentent 20% de la population mondiale reçoivent à peine un peu plus de 1% des revenus.  Les politiques macroéconomiques et sociales qui favorisent des emplois décents, tout en soutenant une protection sociale accrue, sont très importantes, a-t-elle dit.  Ces politiques doivent aussi être axées sur les jeunes qui sont particulièrement touchés par le chômage et exclus du marché du travail, a-t-elle ajouté.  Mme Lucas a également mis l’accent sur la nécessité de mettre en place des mesures de protection sociale, en alertant sur l’absence de couverture sociale adéquate chez 75% de la population mondiale.  Les études de l’Organisation internationale du Travail (OIT) ont pourtant démontré que, dans la plupart des pays, la mise en place progressive d’un socle de protection sociale est d’un coût abordable.  Mme Lucas s’est ensuite félicitée de l’engagement de son pays qui consacre 0,7% de son produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement (APD) et a même franchi le seuil de 1% du PIB depuis 2009.


M. SIDY GUEYE (Sénégal) a rappelé que son pays avait souscrit aux 10 engagements adoptés lors du Sommet de Copenhague consacré à l’intégration sociale, à l’élimination de la pauvreté, au plein emploi et à l’insertion sociale.  M. Gueye a annoncé qu’en ce qui concerne l’éducation pour tous, son gouvernement avait affecté 40% de son budget à l’éducation nationale.  Il a également mentionné la création d’un Fonds national pour l’emploi des jeunes avec un budget d’1 milliard de francs CFA, la mise en place de différents projets à l’instar du Projet de crédit en faveur des femmes d’un montant annuel d’1 milliard de francs CFA.  Il a poursuivi son propos en soulignant que la dynamique de croissance de l’économie sénégalaise a permis au Gouvernement de renforcer les politiques sociales en termes de mise en place d’infrastructures sociales et des programmes de transferts sociaux favorisant les familles, les femmes et les enfants, les personnes handicapées et les personnes âgées.


M. Sidy Gueye a également indiqué que le choix du thème de l’élimination de la pauvreté illustrait l’importance accordée à la situation particulière des groupes sociaux, en vue de leur faire jouer un rôle dans les mécanismes de prise de décisions, pour une meilleure participation à l’effort de développement économique et social, dans un contexte marqué par une crise profonde des bases de l’économie mondiale.  Il a noté que la mise en place d’une protection sociale minimale respectant les priorités et particularités nationales, l’instauration du plein emploi et du travail décent dépendait de la situation macroéconomique de chaque pays, de la capacité des États à définir et à mettre en œuvre une politique sociale volontariste axée sur la participation des différentes composantes de la société. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil), qui a mis l’accent sur l’emploi décent et productif pour réduire la pauvreté et les inégalités, a affirmé que l’expérience de son pays suggérait que des politiques fiscales visant à encourager l’émergence des petites entreprises constituaient un outil efficace pour promouvoir la création d’emplois formels.  La représentante a indiqué que son pays avait entrepris des efforts sans précédent pour réduire la pauvreté.  Au cours de la décennie écoulée, a-t-elle dit, près de 40 millions de Brésiliens sont ainsi sortis de la pauvreté. 


La représentante a également fait état du plan « Brésil sans pauvreté extrême » qui cible les 16,2 millions de Brésiliens vivant aujourd’hui avec moins 1,25 dollars par jour, grâce à des initiatives en matière de revenus, d’inclusion productive et d’accès aux services publics.  La déléguée a conclu son intervention, en soulignant qu’en juin prochain, à l’occasion de la Conférence sur le développement durable « Rio+20 », le monde aura l’occasion de jeter pour les prochaines décennies les bases d’un monde plus inclusif et plus durable.  Elle a appelé les États à unir leurs efforts pour faire de « Rio+20 » le cadre d’une action déterminée en vue d’éliminer la pauvreté et de réduire les inégalités.


Mme GAIL RILEY (Barbade) a affirmé que le développement humain restait une des priorités nationales de son pays.  Elle a ainsi rappelé les résultats obtenus en matière d’éducation ou d’accès universel à la protection sociale et des initiatives prises en faveur des pauvres.  Elle a expliqué néanmoins qu’au cours de ces dernières années, l’impact des crises économique et financière et l’augmentation des prix de l’énergie et des denrées alimentaires avaient contribué à accroître les vulnérabilités et les inégalités dans le pays.  Une approche impliquant le secteur privé et les partenaires sociaux a été adoptée en guise de réponse nationale, a-t-elle indiqué.


M. SHIN DONG-IK (République de Corée) a insisté sur le fait qu’une croissance économique équitable et durable était une condition nécessaire pour assurer l’élimination de la pauvreté.  Il a expliqué que son pays œuvrait continuellement pour réduire les inégalités économiques et sociales grâce, notamment, à sa politique d’investissement dans le domaine social et à la création d’un Comité présidentiel pour la cohésion sociale.  Le représentant a également souligné que la création d’emplois décents était un élément essentiel des politiques en faveur de l’élimination de la pauvreté.  La République de Corée a pris des mesures pour assurer un emploi aux groupes de la population qui sont pauvres ou marginalisés.  Concernant l’emploi des jeunes, M. Shin a indiqué que l’année dernière, son Gouvernement avait lancé un programme spécial pour faciliter la transition de l’école vers la vie active avec pour objectif de créer davantage d’emplois pour les jeunes.  Il a par ailleurs évoqué l’adoption, au mois de novembre dernier, de la Déclaration de Busan sur la coopération en matière de développement.


M. RAFFAELE TANGORRA (Italie) a indiqué que la politique nationale pour le développement repose sur les principes de l’austérité, de la croissance et de l’équité.  De nombreux travailleurs sont confrontés à d’importantes difficultés, a-t-il dit, en espérant que la réforme de l’emploi les aiderait à les surmonter.  L’Italie est un des rares pays qui n’avait pas fixé à ce jour de revenu minimum, mais garantissait une pension pour les personnes âgées, a-t-il indiqué.  Le Gouvernement italien avait mis en circulation en 2008 une carte de débit prépayée qui permet l’achat de produits alimentaires de base et le paiement des factures des services de base.  Pour le représentant, les critères établis par les Nations Unies, comme le seuil de revenu de 1,25 dollar par jour, sont difficiles à appliquer aux pays développés où il reste des poches de pauvreté.  Il a préféré la définition de la pauvreté donnée par la Stratégie « Europe 2020 » sur la pauvreté et l’exclusion sociale.  Son pays, a-t-il ajouté, participe à l’aide internationale au développement et insiste sur la nécessité de tenir compte des besoins des populations locales dans les politiques pour le développement.


Le représentant du Triglav Circle, groupe de réflexion créé pour poursuivre les idées lancées lors du Sommet du développement social, a insisté sur le fait que l’élimination de la pauvreté était un « impératif moral ».  C’est pourquoi, a-t-il estimé, la Commission devrait examiner l’usage qui est fait de la richesse pour mieux la redistribuer.  Ceux qui détiennent les richesses doivent avoir une responsabilité morale, a-t-il souligné, en appelant à mettre de côté l’égoïsme.  Le représentant a aussi demandé que des mesures soient prises contre la corruption et de revoir les arrangements économiques et financiers inéquitables.


Le délégué d’Eco-Safety Corporative Organization a affirmé que son organisation avait mené une vingtaine de projets pour réduire la pauvreté, notamment en Afrique du Sud, au Lesotho, au Rwanda, en République-Unie de Tanzanie, au Népal ou en Asie du Sud-Est.  Il a mis en particulier l’accent sur la nécessité de lutter contre les effets des changements climatiques, un chantier de taille pour nombre de pays.


Le délégué de Baha’í International Community a estimé que l’élimination de la pauvreté ne pouvait pas seulement être conçue en termes d’amélioration de la richesse matérielle uniquement pour les pauvres.  Il faut tenir compte, a-t-il dit, des relations qui définissent les interactions entre les individus, les communautés et les pays.  Ceci est inextricablement lié aux extrêmes de la pauvreté et de la richesse.


M. OTHMAN JERANDI (Tunisie), qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, a souligné l’importance cruciale d’une action concrète pour accélérer les progrès en vue d’éradiquer la pauvreté, en tenant compte de ses liens avec l’intégration sociale et le plein emploi.  Il a assuré que l’Afrique restait engagée dans ce domaine et avait, à cet égard, adopté en 2009 un cadre de politique sociale pour l’Afrique.  Il a aussi souligné l’utilité des activités du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  De leur côté, les gouvernements africains ont poursuivi leurs efforts de promotion et de mise en œuvre des programmes de développement, a-t-il assuré.


Malgré tous ces efforts, M. Jerandi a reconnu qu’il reste encore beaucoup à faire, soulignant aussi la complexité du problème de la pauvreté.  Il a estimé qu’on ne peut résoudre les problèmes induits par la pauvreté qu’en suivant une approche qui place l’homme au cœur des préoccupations.  Certains obstacles qui entravent la lutte contre la pauvreté sont dus aux crises mondiales économique et financière, alimentaire et énergétique, ainsi qu’aux conséquences des changements climatiques, a-t-il constaté.  Le représentant s’est également dit préoccupé par les conséquences du VIH/sida qui accentuent la pauvreté en Afrique.  Il a enfin appelé à constituer un partenariat mondial en faveur du développement, basé sur les droits de l’homme et la coopération.


Mme CATHERINE BAKANG MBOCK, Ministre des affaires sociales du Cameroun, a souligné que l’élimination de la pauvreté constituait l’une des plus hautes priorités de la politique sociale de son pays.  Elle a ainsi fait état du Document de la « vision du développement du Cameroun à l’horizon 2035 », qui a pour ambition de faire du Cameroun un pays émergent à cette date, ainsi que du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi qui prévoit, pour la période de référence 2010-2020, une croissance à visage humain par le biais de la mise en œuvre de grands projets structurants, principalement dans les domaines de l’énergie, des infrastructures et des transports.


Le Cameroun est également engagé résolument dans la voie de la modernisation de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, a expliqué Mme Bakang Mbock, en précisant que cette orientation avait pour finalité non seulement la sécurité alimentaire, mais aussi la création de nombreux emplois en milieu rural et l’élimination de la pauvreté.  La réalisation des différents programmes de lutte contre la pauvreté reste, a-t-elle fait remarquer, tributaire d’un partenariat mondial fort et solidaire, soutenu par des financements, y compris des financements innovants du développement social, les transferts de technologies et le renforcement des capacités.


M. LENIN CADENA, Sous-Secrétaire pour l’analyse et l’évaluation de l’Équateur, a fait état de la mise en œuvre dans son pays du plan national pour le bien-être et de l’agenda sectoriel du développement social.  La pauvreté en Équateur a connu un recul significatif ces cinq dernières années, a-t-il expliqué.  Le travail des enfants en milieu rural, a, pendant la même période, reculé de 30%, a-t-il fait observer.  Il a par ailleurs évoqué la mise en place d’une politique publique visant à l’universalisation du régime d’assurance maladie, permettant ainsi d’offrir déjà une couverture plus large aux personnes âgées et aux personnes handicapées. 


Mme RUTH M. RADIBE (Botswana) a reconnu la nécessité de renforcer les efforts pour éradiquer la pauvreté dans les délais prévus par les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Elle a énuméré les nombreuses mesures mises en œuvre au Botswana pour lutter contre la pauvreté, dont la Vision nationale 2016, le dixième Plan de développement national et la feuille de route pour l’élimination de la pauvreté.  Le Gouvernement du Botswana a également adopté un plan de protection sociale qui, tout en assurant des prestations sociales aux plus vulnérables, leur donne les moyens d’être plus autonomes et de participer activement aux efforts de développement.  Il subventionne également les services sociaux tels que l’éducation, la santé, le logement, a ajouté la représentante.  La représentante a aussi parlé d’un programme des infrastructures du secteur agricole et de la gestion du bétail qui a déjà bénéficié à 5 274 agriculteurs, dont une majorité de femmes.  Le Gouvernement s’attache aussi à inclure dans son programme de développement social les personnes qui vivent dans des régions reculées, ainsi que les personnes handicapées, a-t-elle ajouté.  Des mesures sont aussi prises pour assurer la protection sociale des jeunes. 


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a réaffirmé la ferme détermination de son pays à relever les défis de la pauvreté, du chômage et de l’exclusion sociale.  Il a souligné la nécessité impérieuse de mettre en place un système de protection sociale universelle, efficace et adéquate.  Il a indiqué que le Maroc avait pu mettre en œuvre une politique sociale fondée sur une approche participative, qui place l’individu au centre d’un projet sociétal, en favorisant son épanouissement à travers sa participation au développement économique et social du pays.  L’Initiative nationale pour le développement humain, lancée au Maroc en 2005, est un programme de solidarité sociale et de réduction des déficits sociaux dans les zones les plus pauvres.  Le délégué a ensuite invité la communauté internationale à redéfinir les plans et stratégies de développement économique et social et à repenser les méthodes et les approches conventionnelles de manière à tenir compte des besoins fondamentaux des couches sociales vulnérables de la société, notamment les femmes, les enfants, les personnes handicapées et les personnes âgées.


Mme MARIANNE ODETTE BIBALOU (Gabon) a affirmé que le triptyque « paix, développement, partage », énoncé par le Président Ali Bongo Ondimba, au début de son mandat en 2009, résumait, à lui seul, le souci d’une intégration sociale à tous les niveaux et d’une redistribution équitable des revenus engendrés par la croissance économique du pays.  Le plein emploi, a-t-elle notamment expliqué, est au cœur des préoccupations du Gouvernement.  La diversification de l’économie, initiée depuis plusieurs années, répond à la recherche d’un bien-être économique et social pour tous, notamment en matière d’agriculture, de tourisme, d’industrialisation ou de services.  Pour la représentante, le renforcement de la coopération Sud-Sud et les financements innovants sont des éléments participant à l’élimination de la pauvreté. 


M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a constaté que le fait de reconnaître à un État le statut de pays à revenu moyen ne permettait pas d’apporter une solution rapide au problème de la pauvreté car l’importance des disparités internes générait des situations économiques et sociales complexes.  Il a ensuite indiqué que grâce aux différentes politiques de lutte contre la pauvreté, malgré de nombreux défis comme le terrorisme notamment, le Sri Lanka avait enregistré une baisse du taux de pauvreté de 41% entre les périodes 2006-2077 et 2009-2010.  M. Kohona a estimé cependant que la société civile et le secteur privé avaient un rôle clef à jouer pour appuyer les efforts du Gouvernement en la matière.  Il a notamment expliqué qu’un Ministère pour le développement économique avait été créé afin de rassembler les institutions chargées de la lutte contre la pauvreté et de l’autonomisation sociale.  Il a précisé que les différents programmes mis sur pied par ce Ministère mettaient l’accent sur le travail indépendant en fournissant notamment un appui financier et technique aux jeunes et aux femmes vivant dans les zones rurales.  L’indépendance alimentaire des familles rurales et une bonne utilisation des ressources terrestres et en eau sont également privilégiées.  Un plan « robuste » de développement économique et de l’infrastructure a également été établi dans le nord et l’est du Sri Lanka, a ajouté le représentant.


M. JOHN F. SAMMIS (États-Unis) a affirmé que la lutte contre la pauvreté était un impératif moral.  Il a expliqué que les priorités de développement de son pays incluaient l’Initiative « Nourrissons l’avenir! », laquelle aidera les pays à améliorer leurs infrastructures agricoles et l’alimentation, à diversifier leurs économies, à soutenir les petits agriculteurs et les femmes à créer des emplois le long de la chaîne agricole et, au bout du compte, à sortir 18 millions de personnes de la pauvreté et de la faim.  Le représentant a rappelé que les États-Unis avaient consacré l’an dernier 10 milliards de dollars à l’Afrique, le Président Barack Obama ayant décidé de faire du continent africain une priorité.  Il a également expliqué que son pays était le fer de lance d’une approche inclusive de la réduction de la pauvreté plaçant les jeunes filles et les femmes au cœur des efforts du développement. 


Le panorama du développement aujourd’hui est différent de celui du passé, a-t-il dit, en observant un rôle plus important octroyé aux économies émergentes, à la société civile, aux fondations, aux organisations multilatérales ou au

secteur privé.  Les ressources financières seules ne garantissent pas aux pays en développement de sortir de la pauvreté, a-t-il également souligné, en mettant ainsi l’accent sur la bonne gouvernance et un processus décisionnel ouvert et transparent.  Il a enfin mis l’accent sur la nécessité de respecter les droits de l’homme.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a estimé que les politiques visant à éliminer les crises économique, financière ou autres devraient cibler en premier lieu les personnes handicapées, les personnes âgées et les jeunes.  Compte tenu du nombre croissant de personnes mal nourries dans le monde à cause de la crise alimentaire, elle a également insisté sur l’importance de développer une agriculture adaptée aux changements climatiques.  La représentante a aussi averti qu’il ne faudrait pas privilégier les gains macroéconomiques au détriment de la protection sociale et de la promotion de l’emploi, de l’éducation et de la santé.  Elle a ensuite expliqué que le Kazakhstan mettait actuellement sur pied une politique novatrice en matière d’emploi qui vise à créer un système effectif d’appui à la recherche d’emploi, à promouvoir l’entrepreneuriat dans les zones rurales, et à augmenter la mobilité des ressources humaines.  De plus, des microcrédits sont octroyés aux personnes vivant en zones rurales.  Mme Aitimova a également évoqué l’existence d’une feuille de route nationale pour favoriser l’emploi chez les jeunes.


Pour mettre fin à la vulnérabilité sociale, a poursuivi la représentante, le Gouvernement a élargi l’accès à l’éducation par le biais de partenariats public-privé et a créé un système de subventions pour assurer le déplacement et l’hébergement des jeunes originaires de zones rurales ou de milieux défavorisés.  Mme Aitimova s’est ensuite félicitée de ce que le taux de chômage chez les jeunes kazakhs soit tombé à 4,6% comparé à la moyenne mondiale de 12,6%.  Elle a par ailleurs indiqué que le Kazakhstan procédait actuellement à l’adoption d’une politique et de lois en faveur des personnes handicapées, compte tenu du fait que ces personnes représentent 3% de la population nationale.


M. DUNSTAN BRYAN (Jamaïque) a indiqué que, depuis 2000, son pays a procédé à un réexamen de son programme de protection sociale qui a conduit à une réforme de son système de sécurité sociale afin de le rendre plus équitable et accessible à tous.  Un programme intitulé « Conditional Cash Transfer CCT » fournit ainsi un revenu de soutien aux familles pauvres et vulnérables, a-t-il expliqué.  Il a aussi cité le Programme de développement à travers la santé et l’éducation (Programme of Advancement Through Health and Education - PATH) qui bénéficie à environ 130 000 foyers.  Depuis 2008, le PATH a été largement étendu et son financement dépasse maintenant 0,02% du budget, a-t-il précisé.  M. Bryan a aussi mentionné l’existence de mesures incitatives qui encouragent les garçons à terminer leur scolarité.  Grâce à tous ces efforts, le taux de pauvreté en Jamaïque est passé de 28,6% en 2002 à 16,5% en 2009, s’est félicité le représentant.


Mme COËNT (France) s’est félicitée que l’éradication de la pauvreté constituait le thème prioritaire de la cinquantième session de la Commission du développement social, en rappelant que l’inclusion sociale passait d’abord par l’emploi.  Elle a déclaré que la question de l’emploi était cruciale dans les pays développés, mais aussi dans les pays en développement, où de nombreux travailleurs exclus de l’emploi formel se tournent vers l’économie informelle avec des conditions de travail moins favorables.  Elle a souhaité une action aux niveaux local, national, régional et mondial pour faire face aux défis posés par le chômage des jeunes et des plus vulnérables.  Elle a cité les récentes initiatives de la France pour favoriser l’emploi des jeunes et l’emploi partiel plutôt que le licenciement, en précisant que la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale est au cœur de la Stratégie Europe 2020 de l’Union européenne. 


La représentante a souligné l’importance du Pacte mondial pour l’emploi de l’Organisation internationale du Travail (OIT), adopté en 2009, et qui concrétise la mobilisation des États, aux côtés des employeurs et des travailleurs, pour mettre l’emploi et la protection sociale au centre des réponses à la crise.  Elle a ajouté que la création d’une Équipe spéciale (« Task force ») sur l’emploi, qui s’est déjà réunie à l’initiative de la présidence mexicaine du G-20, témoignait de la volonté de concrétiser les engagements en la matière.  La France, a-t-elle précisé, souhaite que la prochaine Conférence internationale du travail en juin 2012 permette de progresser avec l’examen d’un projet de recommandation sur l’objectif de protection sociale à tous.  Elle a rappelé que, sous l’impulsion de la France, la Déclaration du G-20 de Cannes avait insisté sur l’extension dans les pays en développement des socles de protection sociale.  Mettant l’accent sur le financement du développement social, elle a indiqué que la France, pendant sa présidence du G-20, avait souhaité promouvoir la mise en œuvre du Plan d’action pluriannuel pour le développement, adopté lors du sommet du G-20 de Séoul, y compris sur la question de la croissance résiliente qui inclut la protection sociale.


M. CARLOS GARCIA GONZALEZ (El Salvador) a estimé que la question de la pauvreté doit être examinée sous un angle holistique.  Au cours de la dernière décennie, la pauvreté a diminué en El Salvador, grâce à une politique sociale axée sur la protection des personnes.  M. Gonzalez a assuré que ces efforts se poursuivaient et que le Gouvernement salvadorien allait consacrer 839 millions de dollars supplémentaires en 2012 au financement des mesures prises dans ce domaine.  L’accès aux services sociaux de base est essentiel pour mettre fin à la pauvreté, pour assurer la protection des droits de l’homme et le renforcement de l’état de droit, a souligné le représentant.  Par ailleurs, El Salvador, qui importe beaucoup de produits de base, voudrait arriver à renverser cette tendance en renforçant les capacités nationales et en créant des emplois, a expliqué le délégué.  M. Gonzalez a estimé que l’éducation était le principal instrument qui permettra de réduire considérablement la pauvreté.  Grâce à des mesures d’incitation, comme les chèques pour la scolarité et la fourniture des uniformes et du matériel scolaires, l’absentéisme scolaire a baissé de manière sensible, a-t-il fait remarquer.  Des mesures sont prises aussi pour assurer une meilleure protection sociale des femmes et des personnes handicapées en El Salvador, a-t-il assuré.


Mme HAJIYA ZAINAB MAINA, Ministre de la condition féminine du développement social du Nigéria, a rappelé que son pays avait ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.  Elle a ajouté que l’Assemblée nationale a adopté une loi sur le handicap, afin de mettre en œuvre les dispositions du Programme mondial pour les personnes handicapées et l’application des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés.  Elle a précisé que cette loi portait création de la Commission nationale pour les personnes handicapées.  Le Nigéria a pleinement accepté le principe de la réadaptation à base communautaire, a-t-elle insisté, en précisant que le Nigéria avait organisé, en 2010, une conférence internationale sur la question. 


La Ministre a estimé que le succès du Plan d’action de Madrid de 2002 sur les personnes âgées reposait sur son approche intergénérationnelle touchant tous les groupes d’âge.  Elle a indiqué que le Ministère qu’elle dirige avait proposé une loi garantissant la protection sociale aux personnes âgées.  Elle a assuré que le Nigéria continuait d’adopter des stratégies visant à protéger les plus vulnérables de ses citoyens, citant notamment un programme de soutien et de promotion des compétences.  Elle a également mentionné le programme national de lutte contre la pauvreté et un programme national d’aide et d’intégration des personnes défavorisées.  Avant de conclure, la Ministre s’est félicitée de la création, en 2007, du Ministère fédéral de la jeunesse, en précisant qu’il avait pour objectif de créer 370 000 emplois par an au cours des quatre prochaines années.


Mme MARIE BETTY CONILLE (Haïti) a regretté que les engagements pris en faveur de l’aide au développement peinent à se concrétiser, en particulier en ce qui concerne Haïti qui a été frappé coup sur coup par une série de catastrophes naturelles qui ont gravement touché le tissu économique du pays.  Mme Conille s’est dite convaincue par ailleurs qu’il existe une vraie causalité entre illettrisme et pauvreté.  Pour cela, le Gouvernement d’Haïti a mis sur pied un programme d’accès gratuit à l’éducation.  À ce jour, 903 000 enfants ont ainsi pu être scolarisés.  Il a aussi multiplié les mesures visant à attirer les investisseurs étrangers, notamment la mise en place de l’e-gouvernance qui réduit de 105 à 10 jours le délai de création d’entreprise.  Le Président du pays a participé au Forum économique mondial de Davos où il a invité les investisseurs à s’implanter dans l’île.  Mme Conille a ajouté qu’une croissance soutenue reposait sur le plein emploi, un travail décent pour tous, une productivité en progrès et un environnement favorable à l’esprit d’initiative et à l’investissement privé.


M. AMAN HASSEN (Éthiopie) a rappelé que la récente sécheresse qui s’était abattue sur la corne de l’Afrique avait forcé des dizaines de milliers de personnes, principalement des femmes et des enfants, à quitter leur foyer pour trouver ailleurs les moyens de se nourrir et accéder aux services de base.  Pour lutter efficacement contre la pauvreté, il faudrait, a-t-il dit, adopter une approche holistique qui tienne compte des dimensions économique, politique, sociale, environnementale et institutionnelle.  Il a invité les partenaires du développement à poursuivre leur soutien aux pays en développement par le biais de ressources financières prévisibles.  Le niveau de vie en Éthiopie s’est amélioré, a-t-il assuré, grâce à des outils politiques centrés sur les personnes.  M. Hassen a ainsi mentionné le Plan pour éradiquer la pauvreté par un développement durable et accéléré (Plan for Accelerated and Sustained Development to End Poverty - PASDEP) qui a permis d’accélérer la croissance en Éthiopie.  Le pays tient également compte du rôle crucial du secteur agricole qui contribue à créer des emplois et à améliorer les conditions de vie de la population rurale vivant dans la pauvreté, a ajouté le représentant.


Mme SAMIA ANJUM (Bangladesh) s’est félicitée des progrès accomplis par son pays dans la lutte contre la pauvreté, grâce aux mesures prises dans la mise en œuvre de la Vision 2021 adoptée par son gouvernement.  Par cette stratégie, le Bangladesh souhaite réaliser un développement accéléré, grâce à des technologies avancées et innovantes, à une éducation pour tous, ainsi qu’au renforcement de la justice sociale et des capacités à lutter contre les changements climatiques.  Le Gouvernement a mis en place divers programmes à cette fin, ce qui a déjà permis de réduire le niveau de pauvreté extrême, a indiqué la représentante.  Des allocations sont versées aux personnes faisant partie de groupes vulnérables, afin d’assurer leur sécurité alimentaire, a-t-elle précisé.  Elle a également ajouté que des formations sont dispensées dans les secteurs de l’agriculture et des technologies.  Les agriculteurs peuvent obtenir des crédits pour stimuler leur exploitation agricole.  Grâce à ces actions, le taux de pauvreté a considérablement baissé au Bangladesh.  La croissance était de 5,2% en 2007 et de 6,7% en 2011.


M. KULYK (Ukraine) a indiqué que son gouvernement avait promulgué récemment un décret sur la lutte contre la pauvreté visant, en particulier, à redistribuer les revenus résultant de la croissance économique ou à augmenter le salaire minimum.  Le représentant a également souligné la nécessité d’accorder une plus grande attention aux moyens à mettre en œuvre en vue de stabiliser la situation économique et de réduire les inégalités.  Il a rappelé que le 20 février sera célébrée la Journée internationale de l’équité sociale.  Cette célébration sera l’occasion de se pencher sur les moyens de créer une société équitable, d’élaborer des stratégies politiques visant à réduire les niveaux de pauvreté et de misère et de parvenir à une croissance économique, en augmentant les salaires et la productivité.  Il a ainsi souligné l’importance de la participation de toutes les parties prenantes de la société.


Mme NANCY DZAH, Ministre de l’emploi et de la protection sociale du Ghana, s’est félicitée de la réduction importante du taux de pauvreté dans son pays, grâce à une politique de promotion des activités de croissance favorables aux pauvres, ainsi que de la baisse du taux de pauvreté extrême qui est passé de 36,5% à 18,2% entre 1998 et 2005.  Elle a cependant indiqué que la pauvreté avait augmenté dans le nord du Ghana, ce qui a conduit le Gouvernement à créer l’Autorité pour le développement accéléré de la région de la Savane (Savannah Accelerated Development Authority) en 2011.  Cette institution a pour objectif de doubler les revenus dans cette région, d’y réduire la pauvreté et d’en faire une région forestière et verte d’ici à 2030.  Le Gouvernement a également adopté un cadre de politique de développement pour 2010-2013, ainsi qu’un programme de transfert de fonds pour combattre la pauvreté.  La représentante a aussi indiqué que le système national d’assurance maladie couvre aussi le groupe le plus pauvre de la population.


M. DER KOGDA (Burkina Faso) a affirmé que son pays avait pris à « bras-le-corps » la problématique de la lutte contre la pauvreté en mettant en place de nombreuses politiques visant la protection et la promotion de groupes sociaux vulnérables, notamment les jeunes, les femmes, les personnes âgées, les personnes handicapées, ainsi que le développement des secteurs prioritaires tels que l’éducation, la santé, l’emploi.  Il a ainsi fait état des progrès réalisés dans le domaine de l’accès à l’eau potable, dans la lutte contre la mortalité infantile et maternelle et le VIH/sida, ainsi que d’un ambitieux programme décennal de développement de l’éducation.  Le représentant a souligné qu’il était impératif que les pays développés et les pays en développement établissent un partenariat sincère et responsable pour extirper de la pauvreté des millions de personnes.


Mme PHILIPPA KING (Australie) a, pour sa part, souligné que l’éradication de la pauvreté impliquait notamment la mise en place de la sécurité alimentaire pour tous et, plus particulièrement, pour les femmes.  Elle a indiqué que son pays consacrait 500 millions de dollars à la mise en œuvre de son programme de sécurité alimentaire et envisageait de créer un centre international australien de sécurité alimentaire.  L’Australie reconnaît aussi l’importance de l’accès aux services financiers pour lutter contre la pauvreté.  Rappelant l’échéance de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en 2015, la représentante de l’Australie a exhorté la communauté internationale à donner une orientation claire sur la réalisation des OMD.


Elle a demandé également à tous les pays de faire les efforts nécessaires pour atteindre leurs objectifs prioritaires.  Cela signifie qu’il faudrait augmenter les aides, comme le fait l’Australie qui va doubler son aide pour atteindre 9 milliards de dollars en 2015, a-t-elle préciser.  Pour y parvenir, la représentante a suggéré d’appuyer les efforts permettant de créer un environnement propice pour faciliter l’activité économique, accorder plus d’attention aux transferts de fonds des travailleurs du Sud dans les pays développés vers les pays en développement.  L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a révélé qu’en 2009, le montant total de ces transferts de fonds s’élève à 308 milliards de dollars.  À cet effet, a indiqué Mme King, le site Internet Send Money Pacific, appuyé par l’Australie et la Nouvelle-Zélande, vise à assurer plus de transparence et à réduire le coût des transferts d’argent.


Mme NOUNEH ZASTOUKHOVA (Arménie), qui a expliqué que les différentes crises économique et financière avaient touché gravement son pays, a affirmé que les objectifs principaux du programme de développement durable étaient la croissance, la réduction de la pauvreté et l’élimination de la pauvreté extrême.  Avant les crises, a-t-elle dit, l’Arménie enregistrait chaque année une croissance économique rapide et une réduction du taux de pauvreté.  Aujourd’hui, cette tendance s’est inversée.  La représentante a notamment souligné que le Gouvernement arménien, en étroite coopération avec le bureau du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Arménie, était engagé activement dans des activités visant à renforcer des réformes de développement rural et urbain au niveau local. 


M. YINKA ADEYEMI (Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies) a rappelé que, selon le cadre de politique sociale pour l’Afrique, les systèmes de protection sociale devraient renforcer la capacité des populations pauvres et vulnérables afin de leur permettre d’échapper à la pauvreté et de pouvoir gérer les risques et les chocs.  Il a aussi cité deux études régionales menées par la CEA à partir de l’analyse de plusieurs systèmes de protection sociale en Afrique.  Ces études soulignent les quatre éléments principaux qui permettent la réussite de ces systèmes, c’est-à-dire la typologie, la légitimité, l’institutionnalisation et l’égalité entre les sexes.  Les typologies les plus fréquentes sont la protection des revenus et de la consommation, ainsi que le renforcement du développement humain et la promotion de moyens d’existence productifs.  Certains pays, comme l’Éthiopie, avaient adopté des lois spécifiques pour protéger les groupes vulnérables, a-t-il indiqué.


Mme TELMA VIALE, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a rappelé que le Document final du Sommet mondial pour le développement social représentait un jalon en matière de développement.  Il a permis de prendre conscience que l’élimination de la pauvreté ne peut être réalisée uniquement par la réalisation du développement économique, mais en plaçant l’être humain au centre du développement grâce à des politiques sociales égalitaires solides.  Les politiques macroéconomiques et les politiques sociales doivent être harmonisées pour éviter qu’elles ne produisent des effets inverses sur l’emploi et la productivité, a-t-elle notamment déclaré.  Elle a également expliqué que l’OIT, en coopération avec d’autres institutions des Nations Unies, œuvrait en faveur de l’élimination de la pauvreté extrême à travers le monde, grâce à des programmes combinant transferts de ressources, accès aux services de base et à l’inclusion productive sous la forme de socles de protection sociale nationaux.


Droits de réponse


La représentante de la République arabe syrienne a réfuté les allégations prononcées par la représentante d’Israël, selon laquelle les commentaires de sa délégation concernant les violations haineuses perpétrées par la puissance occupante étaient infondés.  Elle a rappelé les centaines de résolutions adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU et dans d’autres instances qui condamnent l’occupation israélienne et les graves violations commises par Israël dans les territoires occupés.  Elle a aussi rappelé les massacres perpétrés par Israël dans les territoires arabes qui, selon le rapport Goldstone, constituent des crimes contre l’humanité.  Israël prive les populations des territoires occupés de leurs droits les plus élémentaires, détruit les infrastructures et contamine l’eau, a-t-elle affirmé.  Le rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) indique clairement que l’occupation israélienne est une entrave fondamentale à la réalisation du développement par les populations vivant sous occupation, a-t-elle ajouté.  La représentante a dénoncé les privations imposées aux Palestiniens et aux Syriens du Golan syrien occupé.  C’est pourquoi, elle a souhaité attirer l’attention de la Commission du développement social.


La représentante d’Israël a répondu à son homologue syrienne en dénonçant son « théâtre cynique » et ses « attaques absurdes » qui, a-t-elle dit, n’ont rien à voir avec le travail de la Commission du développement social.  Elle a rappelé qu’au cours de ces derniers mois, des milliers de manifestants pacifistes syriens avaient été tués par le régime de Bashar Al-Assad.


La déléguée de la Syrie a dénoncé les tentatives d’Israël -pays qui, selon elle, avait été fondé sur les bases « du sionisme et du terrorisme »- de détourner l’attention des États Membres des crimes commis contre les Arabes et les Palestiniens.


Organisations de la société civile


La représentante de la Société caritative du Qatar a indiqué que ses activités se concentraient, d’une part, sur le secours et l’assistance humanitaire et, d’autre part, sur l’assistance non alimentaire, comme l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable et l’autonomisation économique des pauvres.  La Société caritative du Qatar a pour objectif d’assurer l’éducation primaire universelle, la promotion de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes.  La représentante a aussi mentionné les efforts accomplis en vue de réduire l’impact du VIH/sida sur le développement social. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

vingt-six ONG dont les demandes avaient été reportées se voient recommander le statut consultatif spécial

ECOSOC/6495-ONG/745

vingt-six ONG dont les demandes avaient été reportées se voient recommander le statut consultatif spécial

02/02/2012
Conseil économique et socialECOSOC/6495
ONG/745
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité chargé des organisations non gouvernementales       

Session ordinaire de 2012                                  

7e & 8e séances – matin & après-midi                        


vingT-six ong dont les demandes avaient été reportÉes se voient recommander

le statut consultatif spÉcial


Le Comité chargé des ONG a poursuivi ses travaux, aujourd’hui, par l’examen des demandes d’admission d’ONG au statut consultatif ou de reclassement qui avaient été reportées lors de ses sessions antérieures*.


Au cours de cette journée, la quatrième de sa session ordinaire de 2012, le Comité a recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) l’octroi du statut consultatif spécial à 26 ONG et a reporté l’examen de près d’une trentaine de demandes d’admission en raison d’éclaircissements souhaités par des délégations.


Plusieurs membres du Comité ont par ailleurs évoqué différentes questions qui pourraient faire l’objet d’un débat informel sur les méthodes de travail.


Avant d’entamer les travaux prévus aujourd’hui, le Comité est revenu sur les demandes de reclassement de quatre ONG pour lesquelles un problème technique était intervenu la veille, à savoir Geriatrics Care Foundation of Pakistan, International Federation of Translators, World council for curriculum and instruction et World Heart federation.  À la demande des représentants de Cuba et d’Israël, souhaitant disposer de davantage de temps, le Comité a de nouveau reporté l’examen.  


Le Comité des ONG peut recommander à l’ECOSOC l’octroi du statut consultatif général, du statut consultatif spécial ou l’inscription sur la Liste.


Le statut consultatif général concerne les ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines d’action du Conseil économique et social.  Ces ONG sont autorisées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour du Conseil et de ses organes subsidiaires.


Le statut consultatif spécial concerne, quant à lui, des ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil.  Elles peuvent également soumettre des communications écrites et des pétitions.  L’inscription sur la Liste concerne les ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.


Le Comité poursuivra ses travaux demain vendredi 3 février à partir de 10 heures.


* E/C.2/2012/CRP.1 et E/C.2/2012/CRP.3


octroi du statut consultatif spécial


- Chamber of Computer Logistics People Worldwide (Inde);

-Fundacion Argentina a las Naciones Camino a la Verdad (Argentine);

-Global Economist Forum (Bangladesh);

-Internationale Organisation Fur Volkskunst (IOV) (Espagne);

-Legal Aid Forum for Human Rights (Pakistan);

-PFI Foundation (Inde);

-Asociacion de Amigos de las Naciones Unidas (Espagne);

-Earth Day Network, Inc. (États-Unis);

-European Union Association in the United States (États-Unis);

-Freemuse - The World Forum on Music and Censorship (Danemark);

-Japan Water Forum (Japon);

-Kosmos Associates, Inc (États-Unis);

-NCCI (NGO Coordination Committee for Iraq) (Suisse);

-People for Successful Corean Reunification (République de Corée);

-Release Legal Emergency and Drugs Service Limited (Royaume-Uni);

-British Humanist Association (Royaume-Uni);

-Search for Common Ground (États-Unis);

-Sveriges Kvinnolobby (Suède);

-The Fishermen (États-Unis);

-Training for Women Network (Irlande);

-WOOMB International Ltd (Australie);

-World Hunger Year, Inc. (États-Unis);

-ZOA Vluchtelingenzorg (Pays-Bas);

-Corporacion para la Defensa y Promocion de los Derechos Humanos Reiniciar (Colombie);

-Foundation for Human Horizon (Inde);

-Public Health Institute (États-Unis).


DEMANDES DONT L’EXAMEN A ÉTÉ REPORTÉ DANS L’ATTENTE D’INFORMATIONS


-Catolicas por el Derecho a Decidir Cordoba (Argentine);

-Centre for Human Rights (Afrique du Sud);

-Corporacion Excelencia en la Justicia (Colombie);

-Human Rights Association for Community Development in Assiut (Égypte);

-International Services Association (Inde);

-Kuchlak Welfare Society (Pakistan);

-New Era Educational and Charitable Support Initiative (Nigéria);

-Skyian Welfare Organization (Pakistan)

-Human Rights Association for Community Development in Assiut (Égypte);

-Afghan Poverty Relief (Royaume-Uni);

-AIDS Accountability International (Suède);

-Architects for Peace Inc. (Australie);

-British Columbia Civil Liberties Association (Canada)

-British Overseas NGOs for Development (BOND) (Royaume-Uni);

-Collectif des Familles de Disparu(e)s en Algérie (France)

-Education For Employment Foundation (THE) (États-Unis);

-GAiN International (États-Unis);

-International Covenant for the Protection of Journalists (ICPJ) (Suisse);

-International Organization for Victim Assistance (États-Unis);

-Northern Alberta Alliance on Race Relations Society (Canada);

-Sudanese Mothers For Peace (Royaume-Uni);

-Al Tajdeed Cultural Social Society (Bahreïn);

-All India Christian Council (Inde);

-Asia Indigenous Peoples Act (Thaïlande);

-Indira Gandhi National Foundation (Inde);

-Isfahan Association for Protection of Human Rights (République islamique d’Iran);

-Kerman Raad (République islamique d’Iran);

-Krityanand UNESCO Club Jamshedpur (Inde).


Parmi ces demandes, celles des ONG suisse International Covenant for the Protection of Journalists (ICPJ) et américaine International Organization for Victim Assistance ont suscité des questions de la représentante du Venezuela.  Des questions à propos des zones d’activités des deux ONG indiennes All India Christian Council et Indira Gandhi National Foundation ont été soulevées par la Chine, tandis que plusieurs délégations ont posé la même question pour International Services Association (Inde), The Education For Employment Foundation (États-Unis) et Afghan Poverty Relief. 


L’examen de cette dernière, immatriculée au Royaume-Uni, a suscité un débat animé après les précisions demandées par la représentante du Venezuela, qui souhaitait savoir si l’ONG comptait étendre ses activités, en particulier en Amérique latine.  La représentante des États-Unis a estimé que cette question pouvait être posée à l’ensemble des ONG.  Tout membre du Comité est en droit de questionner le plan de travail d’une ONG, a rétorqué le représentant de la Chine, avant que son homologue de Cuba ne considère que les délégations tentent « d’interpréter et de réinterpréter » les questions et les réponses de chacun. 


Notant un manque d’accord sur la pertinence des questions sur les zones d’activités des ONG et leur élargissement, la Présidente du Comité a décidé, sur recommandation des États-Unis, de discuter de ce sujet dans le débat sur les méthodes de travail.


Les réponses fournies par les ONG aux demandes du Comité, en particulier la langue dans laquelle elles sont fournies, ont fait l’objet d’une autre discussion entre plusieurs membres du Comité, en particulier pendant l’examen du dossier de l’ONG française Collectif des Familles de Disparu(e)s en Algérie.  Face aux remarques des délégations du Pakistan, de l’Inde et du Soudan, la représentante de la Belgique a fait remarquer que cette ONG n’était pas la seule à fournir ses réponses en français et qu’un traitement équitable devait être appliqué à tous, rappelant que le français est une langue officielle des Nations Unies. 


Affirmant l’appui de sa délégation au travail de cette organisation, elle a ensuite fait remarquer que le dossier de cette ONG était examiné depuis 2009.  Interrogé au sujet d’une éventuelle traduction des documents, M. Andrei Abramov, Chef de la Section des ONG du Département des affaires économiques et sociales (DAES), a invoqué la charge de travail et l’incidence budgétaire d’une telle option, avant de rappeler que l’anglais et le français sont les langues de travail de l’ONU et donc du Comité des ONG.


À la requête du Pakistan, la demande de l’ONG argentine Catolicas por el Derecho a Decidir Cordoba a été reportée en raison d’une divergence entre le nom sous lequel elle est enregistrée dans ce pays et le nom sous lequel elle souhaite être reconnue.  Appuyée par l’Inde et le Maroc, la délégation pakistanaise a estimé qu’accéder à la demande de l’ONG risquait de créer un précédent.  La question du changement de nom récent de l’ONG Northern Alberta Alliance on Race Relations Society a entraîné le report de l’examen de son dossier, à la demande du Pakistan. 


Plusieurs interrogations sur le statut d’ONG ont ensuite suivi.  Cela a été le cas pour l’ONG sud-africaine Centre for Human Rights, à laquelle le représentant du Maroc a demandé qu’elle précise ses liens et son statut auprès de l’Université de Pretoria.  Une question que le représentant de la Belgique a estimée légitime mais manquant de pertinence, insistant sur le fait que les questions posées aux ONG le sont au nom de tous les membres du Comité.  Il a ensuite rappelé que le Secrétariat du Comité avait précisé, au cours de ses sessions antérieures, qu’une université peut présenter une demande de statut auprès de l’ECOSOC.  


Ces propos ont été confirmés par le chef de la Section des ONG, qui a cité l’exemple d’ONG liées aux universités américaines de Yale ou de Columbia.  Le représentant du Pakistan a ensuite fait remarquer que les divergences sur ce débat étaient constantes, tandis que la Présidente a appelé les délégations à parvenir à un accord sur cette question. 


Plusieurs reports sont aussi intervenus à la demande de la Chine à cause d’une mauvaise dénomination de Taiwan ou de Hong Kong.  Cela a été le cas pour l’ONG canadienne British Columbia Civil Liberties Association, la britannique British Overseas NGOs for Development et la thaïlandaise Asia Indigenous Peoples Act.


Dialogue avec les ONG


Avant d’entamer le dialogue, le représentant du Maroc a exhorté le Secrétariat du Comité à impliquer les États membres dans l’établissement de la Liste et le choix des ONG qui participent au débat interactif, en particulier lorsque l’une de ces organisations s’attaque à la souveraineté des États, a-t-il souligné. 


Interrogé ensuite par le représentant de la Chine sur l’utilisation d’une terminologie erronée pour la province de Taiwan, l’ONG américaine Public Health Institute a assuré qu’elle n’était pas au courant de la terminologie en vigueur aux Nations Unies et qu’elle tiendrait compte des sensibilités du Gouvernement chinois dans toute communication future.   


Plusieurs délégations, dont celles du Pakistan, du Venezuela et du Kirghizistan, ont ensuite interrogé l’organisation américaine The Peacemaker Corps Foundation sur son éventuelle contribution aux travaux de l’ECOSOC.  L’ONG a précisé que ses activités visaient les jeunes de 8 à 18 ans et qu’elle se spécialisait dans la consolidation de la paix, notamment à travers l’organisation de débats.  Questionnée ensuite sur la volonté d’obtenir un statut auprès de l’ECOSOC au lieu d’un autre organisme, l’ONG a souligné que ses activités portaient sur l’engagement des jeunes entrepreneurs et les questions liées aux jeunes et au chômage dans la consolidation de la paix. 


L’ONG estime en effet que ces questions peuvent trouver un soutien à l’ECOSOC.  Le représentant du Pakistan a toutefois voulu attendre les réponses écrites de l’ONG avant de se prononcer sur la demande.


S’agissant de l’organisation pakistanaise Rural Development Organization, pour laquelle le représentant du Pakistan souhaitait obtenir une présentation plus complète des activités, l’ONG a expliqué que ses activités étaient principalement centrées sur l’éducation des filles.  Elle collabore notamment avec le Programme alimentaire mondial (PAM) pour permettre aux filles de retourner à l’école.  Les représentants de la Chine et de l’Inde ont ensuite questionné le caractère non lucratif de l’organisation.  L’ONG a souligné la force de son réseau local, dont les communautés qui ont fourni une assistance technique et financière à de nombreux projets.  Le représentant de l’Inde a dit vouloir attendre les réponses écrites de l’ONG avant de se prononcer.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Commission du développement social ouvre sa session annuelle sur le thème prioritaire de l’élimination de la pauvreté

SOC/4787

La Commission du développement social ouvre sa session annuelle sur le thème prioritaire de l’élimination de la pauvreté

01/02/2012
Conseil économique et socialSOC/4787
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social                         

Cinquantième session                                       

2e & 3e séances – matin & après-midi      


LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL OUVRE SA SESSION ANNUELLE

SUR LE THÈME PRIORITAIRE DE L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ


La pauvreté qui affecte plus particulièrement les familles, les personnes

handicapées, les personnes âgées et les jeunes sera au cœur des discussions


Alors qu’on atteindra dans trois ans la date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), « nous devons tout faire pour accélérer les progrès et tenir nos promesses à l’égard des plus pauvres et des plus vulnérables dans le monde », a déclaré ce matin la Vice-Secrétaire générale de l’ONU à l’ouverture de la cinquantième session de la Commission du développement social, qui se tient au Siège de l’ONU à New York, du 1er au 10 février 2012.


Parmi la population active dans le monde, une personne sur trois est sans emploi ou vit dans la pauvreté, soit un total de plus d’un milliard de personnes, a déploré Mme Asha-Rose Migiro.  Dans son rapport* sur l’élimination de la pauvreté, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, prévient qu’au rythme actuel des efforts entrepris, il faudra encore 88 ans pour éliminer la pauvreté.


Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Sha Zukang, s’est montré plus positif en mettant l’accent sur les efforts qui ont contribué à réduire le taux de pauvreté au cours de ces dernières années.  Il a toutefois reconnu que ces efforts étaient freinés par les conséquences dévastatrices des changements climatiques et la dégradation de l’environnement.


La question de l’élimination de la pauvreté, qui constitue un « défi moral » pour l’humanité, sera le thème prioritaire de la présente session, a indiqué le Président de la Commission, M. Jorge Valero Briceño, du Venezuela.


La cinquantième session se déroule dans une atmosphère marquée par les préparatifs de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), qui se tiendra du 20 au 22 juin prochain.  À l’instar du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Sha Zukang, qui assumera les fonctions de Secrétaire général de cette Conférence, plusieurs délégations ont souhaité que la Commission du développement social contribue au document final de la Conférence en ce qui concerne l’aspect social du développement durable.


De son côté, le Président du Conseil économique et social (ECOSOC), M. Miloš Koterec, a souligné le lien direct qui existe entre l’ordre du jour de la Commission et les travaux du prochain segment de haut niveau du Conseil, dont le thème sera « la promotion de la capacité productive, l’emploi et le travail décent pour éliminer la pauvreté ».


Les rapports** du Secrétaire général sur les questions de la famille, des personnes handicapées, des personnes âgées ou les aspects sociaux du développement de l’Afrique, points à l’ordre du jour de cette session, ont été présentés par la Directrice de la Division des politiques sociales et du développement social au Département des affaires économiques et sociales, Mme Daniela Bas. 


Mme Bas a également présenté une note du Secrétariat sur le thème « Jeunesse: pauvreté et chômage », qui fait le point sur une problématique nouvelle dans de nombreux pays.


Au cours du débat général, des délégations ont estimé que pour contribuer à réduire la pauvreté, la croissance devrait profiter au plus grand nombre.  Mais les crises économique et financière mondiales ou les changements climatiques ont contribué à accroître les inégalités dans le monde, y compris dans des pays ou régions qui y étaient jusqu’ici épargnés.  Certains intervenants ont présenté les mesures prises pour combattre la pauvreté.  L’Union européenne, où 116 millions de personnes risquent d’être victimes de la pauvreté ou de l’exclusion sociale, a adopté la Stratégie « Europe 2020 » qui a pour objectif de faire baisser ce chiffre d’au moins 20 millions d’ici à la fin de la décennie, a indiqué la représentante du Danemark, qui prenait la parole au nom de l’Union.


De son côté, le représentant de l’Algérie, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a appelé à renforcer la coopération internationale, à garantir le respect des engagements en matière d’aide publique au développement (APD) et d’élimination de la dette, et à favoriser les transferts de technologie pour aider les pays en développement à éradiquer la pauvreté.


Comme la Présidente du Comité des organisations non gouvernementales pour le développement social, qui présentait à la Commission les conclusions du Forum de la société civile réuni hier au Siège de l’ONU à New York, plusieurs délégations ont mis l’accent sur la nécessité de fournir à tous un accès aux services de base de protection sociale.  Le représentant des Pays-Bas a renchéri en déclarant que « la meilleure forme de sécurité sociale, c’est d’assurer un emploi décent ».


Au cours de la table ronde organisée dans l’après-midi sur le thème prioritaire, le Premier Secrétaire au Ministère des affaires sociales du Danemark a lui aussi souligné l’importance du socle de protection sociale, un outil utile pour aider les pays à développer des systèmes de sécurité sociale.  Il s’est félicité du large consensus observé au sein de la communauté internationale en faveur de cette approche.


Ce matin, la Commission a adopté l’ordre du jour*** de sa présente session, tel qu’oralement amendé, et élu deux vice-présidents en remplacement de M. Eduardo Meñez, des Philippines, et de Mme Najla Abdelrahman, du Soudan, qui ont démissionné. 


Les quatre Vice-Présidents de la Commission sont donc Mmes Olisa Cifligu (Albanie), Susanne Fries-Gaier (Allemagne), Ana Marie Hernando (Philippines) et M. Mohamed Ibrahim Elbahi (Soudan).  C’est Mme Cifligu qui assumera les fonctions de Rapporteur de la Commission.


La Commission poursuivra son débat général demain, jeudi 2 février, à partir de 10 heures.


*     E/CN.5/2012/3

**    E/CN.5/2012/2, E/CN.5/2012/4, E/CN.5/2012/5, E/CN.5/2012/6, E/CN.5/2012/7, E/CN.5/2012/8

***   E/CN.5/2012/1



SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET A LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2012/2)


a) Thème prioritaire: élimination de la pauvreté (E/CN.5/2012/3)


b) Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation de certains groupes sociaux (A/67/61–E/2012/3, E/CN.5/2012/5, E/CN.5/2012/6 et E/CN.5/2012/7)


c) Questions nouvelles: jeunesse: pauvreté et chômage (E/CN.5/2012/8)


i) Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées


ii) Programme d’action mondial pour la jeunesse


iii) Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, 2002


iv) Questions, politiques et programmes relatifs à la famille


Documentation


Rapport du Secrétaire général sur « Les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique » ( E/CN.5/2012/2 )


Le présent rapport porte sur les progrès accomplis et les difficultés rencontrées dans l’amélioration de la gouvernance, l’élimination de la pauvreté, la création d’emplois décents et l’investissement dans la mise en valeur des ressources humaines, la sécurité alimentaire et l’infrastructure, comme le prévoit le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Il examine également les mécanismes de financement du développement social et les principales solutions qui permettront de poursuivre et de consolider les avancées du développement social en Afrique.


La réalisation des objectifs prévus par le volet social du NEPAD garantira à l’Afrique un avenir économique et une stabilité politique fondés sur l’égalité des chances, la cohésion sociale et un niveau de vie décent pour tous, assure le Secrétaire général.  La transformation économique et sociale de l’Afrique est également liée à la gouvernance économique mondiale.  Mais l’architecture actuelle du pouvoir économique dans le monde empêche les pays africains de réaliser pleinement le potentiel de développement.  Ces pays, déjà pénalisés par divers régimes de subventions agricoles, de quotas et de barrières tarifaires, ne prennent qu’une part limitée à l’établissement de normes et à des décisions sur les politiques internationales.


Il est donc impératif, comme le demandent les chefs d’État et de Gouvernement du Comité des chefs d’État et de gouvernement chargé de l’orientation du NEPAD, que les pays africains soient suffisamment représentés dans tous les groupements mondiaux, y compris le G-20, au risque de marginaliser le continent dans la gouvernance économique mondiale.  Les pays africains doivent s’efforcer de transformer les systèmes politiques de la région pour passer de systèmes privilégiant la recherche de l’avantage personnel à des systèmes favorisant le développement.  Cela nécessite que les pays restructurent leur économie de façon à garantir la diversification durable de la production et des exportations.


Le Secrétaire général recommande que le NEPAD donne la priorité à la création d’emplois productifs et de conditions d’emploi décentes et harmonise les politiques macroéconomiques et politiques sociales pour éviter qu’elles n’exercent des effets divergents sur l’emploi et la productivité.  Les pays africains doivent s’intéresser de près à la composition et à la durabilité de la croissance, à la mesure dans laquelle elle est créatrice d’emplois dans les secteurs, ainsi qu’à sa contribution potentielle à la réduction des inégalités et à l’accroissement du revenu réel par habitant, dans les zones tant urbaines que rurales.  Des efforts concertés sont nécessaires pour accroître la productivité agricole dans le but de faire progresser les revenus des ruraux et d’abaisser le prix des denrées alimentaires.  Les gouvernements des pays africains et leurs institutions régionales et sous-régionales devraient continuer de jouer le premier rôle dans la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre des programmes du NEPAD.


La mise en œuvre du volet social du NEPAD exige que les pays agissent de concert pour préserver et poursuivre les investissements sociaux destinés à parer aux conséquences de multiples crises mondiales alimentaire, énergétique, financière, économique et aux effets des changements climatiques.  Les donateurs doivent honorer leurs engagements de consacrer 0,7% de leur revenu national à l’APD.  Il est indispensable de promouvoir le bénéfice universel d’un minimum de protection sociale et de services sociaux de base afin de briser le cercle vicieux de la pauvreté, des inégalités et de l’exclusion sociale.  Il faut redoubler d’efforts pour réduire les taux de chômage élevés constatés chez les jeunes en faisant bénéficier ceux-ci de programmes d’éducation et de formation qui mettent l’accent sur l’aptitude à l’emploi et les capacités et facilitent le passage de l’école à la vie active et en élargissent les programmes garantissant l’emploi, en particulier pour les jeunes défavorisés des zones rurales et urbaines.


Pour faire en sorte que les stratégies et politiques nationales de développement et l’affectation des ressources intérieures de pays favorisent effectivement le développement social, il faut redoubler d’efforts pour développer la concertation avec les parties prenantes, leur accorder un rôle plus important et améliorer la gouvernance, mieux faire respecter le principe de responsabilité et accroître la transparence.


Rapport du Secrétaire général sur l’élimination de la pauvreté ( E/CN.5/2012/3 )


Ce rapport examine les difficultés rencontrées dans la lutte contre la pauvreté et analyse les principales méthodes d’action appliquées dans ce domaine.  Pour que la croissance économique contribue à la réduction de la pauvreté, il faut axer les politiques macroéconomiques et sociales sur la création d’emplois, la réduction des inégalités et la protection sociale.  Il faut également investir dans l’agriculture, le développement rural et les mesures d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de ses effets si l’on veut améliorer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté.


C’est en Asie de l’Est, en particulier en Chine, que la lutte contre l’extrême pauvreté a le plus progressé, note le Secrétaire général.  D’autres régions ont eu moins de réussite, comme l’Afrique subsaharienne où il est prévu que 36% de la population vivra en dessous du seuil de la pauvreté (1,25 dollar par jour) en 2015.


Le Secrétaire général recommande à la Commission du développement social que l’instauration du plein emploi productif et du travail décent pour tous soit au centre des politiques visant une croissance soutenue, partagée et équitable.  À cet égard, les pays sont encouragés à suivre les principes et objectifs du Pacte mondial pour l’emploi et à réorienter leur politique macroéconomique vers la création d’emplois meilleurs.  Les pays qui ont un secteur agricole important doivent s’attacher à augmenter durablement la productivité et la qualité des produits des petits exploitants agricoles.  Pour que ces derniers puissent augmenter leur productivité, il faut leur donner accès aux engrais, aux semences à haut rendement, aux infrastructures, à l’information et aux marchés.  Promouvoir les petites et moyennes entreprises, en particulier en milieu rural, peut, de surcroît, favoriser la diversification à partir de l’agriculture vers d’autres activités rurales contribuant à l’élimination de la pauvreté.


S’ils reconnaissent que l’accès universel à une couverture sociale de base est indispensable pour rompre le cycle de la pauvreté et réduire les inégalités, les gouvernements pourraient envisager d’instaurer une protection sociale minimum, respectant les priorités et particularités nationales.  Dans leurs efforts visant à renforcer les systèmes de protection sociale et réduire la transmission intergénérationnelle de la pauvreté, les gouvernements doivent activement chercher à mettre en place des programmes de transferts sociaux favorisant les familles, et tout particulièrement les femmes, les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées et les populations autochtones.


Les pays doivent en outre s’attaquer aux structures d’inégalité et de discrimination sociale et économique qui traversent l’ensemble de la société, en garantissant aux femmes et hommes démunis l’accès à la terre, au crédit et à d’autres ressources productives, au logement, à des droits de succession équitables et à la justice, et en veillant à ce que tous les secteurs de la société participent au processus de prise de décisions.  La communauté internationale, estime le Secrétaire général, doit soutenir les actions nationales tendant à éliminer la pauvreté, en créant un environnement international favorable et en assurant une plus grande cohérence entre les politiques macroéconomiques, commerciales et sociales.


Rapport du Secrétaire général sur le deuxième cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement ( E/CN.5/2012/5 )


Dans ce rapport, le Secrétaire général donne des informations relatives aux préparatifs régionaux du deuxième cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement et sur les mesures prises aux échelons régional et national dans le prolongement du premier cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action (2007-2009).


Il mentionne ainsi l’organisation par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) d’un atelier de formation régional, en novembre 2011, tandis que la Commission économique pour l’Europe (CEE) a créé un groupe de travail à composition non limitée sur le vieillissement.  De son côté, la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) organise des réunions préparatoires en vue de l’examen et de l’évaluation de la stratégie régionale d’application, en Amérique latine et dans les Caraïbes, du Plan d’action de Madrid et de la Déclaration de Brasilia.


Pour sa part, la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) mène une enquête régionale parmi les États Membres afin d’évaluer les mesures et programmes mis en œuvre dans ce domaine.  Enfin, la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) a procédé au deuxième cycle d’examen et d’évaluation régional du Plan d’action de Madrid lors d’une réunion qui s’est tenue du 7 au 9 décembre 2011.


En ce qui concerne la participation active des personnes âgées à la société et au développement, il apparait que, depuis 2007, plusieurs pays ont adopté une nouvelle législation pour lutter contre la discrimination fondée sur l’âge et défendre les droits des personnes âgées.  Certains programmes encouragent les personnes âgées à participer à la vie politique, sociale et économique, comme le plan stratégique national d’Arabie saoudite pour des personnes âgées en bonne santé (2010-2015).


Un autre principe central du Plan d’action de Madrid est le maintien de la présence des personnes âgées parmi la population active aussi longtemps qu’elles le souhaitent et qu’elles sont en mesure d’exercer une activité productive.  De plus en plus de pays adoptent ainsi des lois dans ce sens, comme l’Uruguay qui a promulgué la loi « monotributo » en 2007.


Par ailleurs, le Plan d’action de Madrid appelle les gouvernements à prendre en compte les tendances démographiques des zones rurales lorsqu’ils élaborent et exécutent des programmes axés sur la sécurité alimentaire et la production agricole, mais rares encore sont les pays qui ont mis en œuvre des politiques et des programmes dans ce sens, alors que la population rurale est vieillissante.


Conformément au Plan d’action de Madrid qui appelle les gouvernements à appuyer et faciliter l’accès des personnes âgées au savoir, à l’éducation et à la formation, on constate souvent qu’il existe des universités du « troisième âge », notamment en Argentine, au Canada, en Chine et en Serbie.  Le Plan d’action de Madrid demande aussi que les gouvernements assument la responsabilité de promouvoir une société pour tous les âges, qui passe par la solidarité entre les générations.  Le Secrétaire général cite l’Afrique du Sud, qui offre un bon exemple de la manière dont les générations peuvent s’unir pour partager leur patrimoine culturel, ainsi que les États-Unis d’Amérique qui ont dégagé des ressources grâce à l’Older Americans Act.


En ce qui concerne l’élimination de la pauvreté, certains pays, comme le Belize, le Cambodge, le Mozambique et la Serbie intègrent les besoins des personnes âgées dans leurs stratégies nationales de réduction de la pauvreté.


Comme l’absence de protection sociale et de sécurité du revenu demeure un problème insurmontable pour un grand nombre d’individus âgés, une série d’initiatives a été prise récemment dans plusieurs pays d’Afrique et de la région Amérique latine et Caraïbes, visant à assurer un certain degré de protection sociale.  Pour faire face aux situations d’urgence, dans lesquelles on néglige en général les besoins spécifiques des personnes âgées, le Plan d’action de Madrid appelle l’attention des gouvernements sur la vulnérabilité des personnes âgées, mais les initiatives en la matière ont été rares.


Le Secrétaire général note aussi que plusieurs pays ont mis en œuvre des programmes visant la préservation de la santé au fil du vieillissement et ont pris des initiatives visant à prévenir sur le long terme les maladies chroniques.  En 2008, l’Afrique du Sud a institué la Journée africaine des modes de vie sains, avant de lancer le programme pour le vieillissement actif (2009-2010).  D’autres mesures ont été prises pour fournir aux personnes âgées un accès universel et équitable aux services de santé et pour les intégrer à l’action menée au titre du VIH/sida.


En matière de santé mentale, les initiatives existantes ne suffisent pas pour atteindre l’objectif du Plan, à savoir la mise en place de services psychiatriques complets pour les personnes âgées.  Par ailleurs, un certain nombre de pays développés ont mis en place des politiques et des programmes ciblant les personnes âgées souffrant d’un handicap.  Au Canada, par exemple, le programme d’adaptation du domicile pour assurer l’indépendance des personnes âgées propose une assistance financière pour des modifications mineures au domicile des personnes âgées de 65 ans et plus.  D’autres pays ont pris des mesures pour prévenir le délaissement, les mauvais traitements et la violence aux personnes âgées, comme le Mexique qui a mis en place un système très complet.  Au Mozambique aussi, le plan quinquennal pour 2010-2014 prévoit des mesures de lutte contre les mauvais traitements physiques et sexuels infligés aux personnes âgées.


Rapport du Secrétaire général sur l’intégration de la question des personnes handicapées à l’ordre du jour du développement ( E/CN.5/2012/6 )


Par son soutien aux gouvernements et à la communauté internationale, et notamment ses études et analyses sur le handicap en tant que question de développement transversale, le système des Nations Unies a accompli des progrès remarquables dans la voie de l’intégration de la question des personnes handicapées dans les programmes de développement.  Il a également accru ses efforts pour intégrer la question du handicap dans les politiques et programmes de ses différentes entités.  En outre, le rôle que joue le système des Nations Unies dans la constitution de nouvelles formes de partenariats avec une grande diversité de parties prenantes, et en particulier avec les organisations de personnes handicapées, ouvre de nouvelles possibilités pour promouvoir les liens entre le handicap et les programmes de développement en général.


Le Secrétaire général insiste pour que la communauté internationale saisisse toutes les occasions d’inclure le handicap en tant que question de développement transversale dans les programmes mondiaux de développement.  Cette inclusion devrait être assurée dans tous les aspects du cadre de développement de l’après-2015, ainsi que dans les concertations et résultats des conférences pertinentes des Nations Unies sur le développement, y compris la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, qui doit se tenir à Rio de Janeiro en juin 2012 (Rio+20).


Il recommande que les États Membres, le système des Nations Unies et les autres parties concernées accélèrent leurs efforts pour appliquer les directives, principes et méthodologies recommandés sur le plan international pour la collecte et l’analyse des données et statistiques sur la situation des personnes handicapées dans le développement économique et social.  En s’appuyant sur ces données et statistiques et ses nombreuses décennies d’expérience en matière de suivi et d’évaluation des questions de développement, le système des Nations Unies devra à son tour élaborer, sous forme de publication officielle, un rapport périodique mondial sur la situation des personnes handicapées dans les processus de développement.


Il faudrait aussi élaborer et mettre en œuvre, tant au siège des différentes institutions que dans leurs bureaux régionaux et de pays ainsi que parmi les partenaires d’exécution, des modules et ateliers de formation sur l’inclusion du handicap et des personnes handicapées dans les programmes de développement du système des Nations Unies.


Le Secrétaire général recommande en outre de renforcer la capacité de la communauté de développement afin de promouvoir une meilleure compréhension de la situation économique et sociale des handicapés et des obstacles auxquels ils se heurtent dans le cadre des processus de développement.  À cet égard, les gouvernements et le système des Nations Unies devraient veiller à ce que les handicapés et leurs organisations représentatives participent à la conception, à la mise en œuvre, au suivi et à l’évaluation des politiques et programmes de développement.


L’intégration du handicap apparaît de plus en plus comme une priorité importante pour de nombreux partenaires de développement.  Le système des Nations Unies devrait continuer de jouer son rôle dans la coordination des efforts entrepris aux niveaux national et régional pour accélérer la mise en place de partenariats de coopération internationale avec les organisations régionales et sous-régionales.  Le renforcement des partenariats pour l’intégration des personnes handicapées pourrait dégager de nouvelles possibilités et approches pour la promotion d’un développement sans exclusion.  Il conviendrait d’explorer plus avant le rôle du secteur privé dans le cadre des partenariats avec le système des Nations Unies afin de réaliser les objectifs mondiaux de développement, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement, pour les personnes handicapées.


Enfin, le Secrétaire général estime que les gouvernements et le système des Nations Unies devraient accélérer les efforts visant à assurer l’accessibilité aux environnements physiques et aux technologies de l’information et des communications (TIC), l’élaboration de politiques et la mise en œuvre de mesures pour l’élimination progressive des obstacles au profit de tous les membres de la société.  Ces efforts devraient être menés de pair avec des politiques et des mesures d’autonomisation des personnes handicapées.


Rapport du Rapporteur spécial de la Commission du développement social chargé d’étudier la situation des handicapés sur le suivi de l’application des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés ( E/CN.5/2012/7)


Dans ce rapport, le Rapporteur spécial constate que la question du handicap est toujours marginale dans les programmes de développement mondial, malgré des activités encourageantes, comme le séminaire organisé par l’Agence norvégienne de coopération pour le développement (NORAD) en février 2011 et la manifestation périphérique de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) en novembre 2011 lors du quatrième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) à Busan, en République de Corée.  Il se félicite également du fait qu’à la suite des recommandations formulées dans son précédent rapport, l’UNICEF et le PNUD ont nommé des coordonnateurs pour les questions de handicap.


Le Rapporteur spécial recommande aux États Membres d’appuyer au plus haut niveau la réunion de haut niveau sur le handicap, proposée pour la soixante-septième session de l’Assemblée générale.  Il estime aussi qu’une attention accrue devrait être prêtée aux perspectives situées au-delà des Objectifs du Millénaire pour le développement et à la prise en compte transversale de la perspective du handicap dans le programme de développement mondial.


Le handicap, estime-t-il, devrait faire partie intégrante des programmes des organismes voués au développement, qu’ils soient donateurs ou bénéficiaires.  De plus, les organismes de développement et les organisations de personnes handicapées devraient renforcer leur coopération et le dialogue, de manière à favoriser la sensibilisation aux besoins des personnes handicapées et à partager connaissances et informations.  Le Rapporteur spécial engage par ailleurs les États Membres à appuyer le Partenariat des Nations Unies pour la promotion des droits des personnes handicapées: un fonds d’affectation spéciale multidonateurs et ses objectifs.


Déclarations liminaires


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela), Président de la Commission du développement social, a souligné l’importance des politiques de justice et de protection sociale, en vue de surmonter les inégalités.  Il a rappelé les principes directeurs adoptés lors du Sommet mondial sur le développement social, à Copenhague en 1995, comme le développement axé sur les populations, la justice sociale et l’élimination de la pauvreté.  Il a souligné l’importance de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier celui visant l’élimination de la pauvreté.  C’est pourquoi, en raison de l’impact de la crise financière et économique, nous devons redoubler d’efforts pour combattre les inégalités et assurer une justice pour tous, a-t-il dit.  Il faut trouver des solutions durables, en plaçant les peuples au cœur du développement social.


La présente session abordera de façon prioritaire la question de l’élimination de la pauvreté, qui constitue un « défi moral » pour l’humanité, a indiqué le Président.  Il a aussi rappelé que les membres de la Commission allaient discuter de la célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, en 2014, des aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et de l’intégration de la question des personnes handicapées à l’ordre du jour du développement.  Elle sera aussi saisie d’un rapport sur le deuxième cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action international sur le vieillissement, adopté à Madrid en 2002.  Cette session sera également l’occasion de contribuer au programme d’action du développement qui résultera de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20).


M. Valero Briceño a aussi rappelé l’importance du financement dans la mise en œuvre des engagements pris lors des conférences internationales en matière de développement social.  La Commission a, à cet égard, la mission d’organiser avec l’Assemblée générale une manifestation spéciale sur le financement du développement social en 2012.  Avant de conclure, le Président a émis l’espoir que la Commission pourra adopter des résolutions positives, notamment sur la question de l’élimination de la pauvreté, en se concentrant sur l’intérêt supérieur des peuples.


M. MILOŠ KOTEREC (Slovaquie), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a affirmé qu’il y aura, cette année, des synergies particulièrement fortes entre le travail de la Commission du développement social et le segment de haut niveau de l’ECOSOC.  L’Examen ministériel annuel concentrera ses travaux sur la promotion de la capacité productive, l’emploi et le travail décent pour éliminer la pauvreté dans le contexte d’une croissance économique inclusive, durable et équitable à tous les niveaux en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Ce thème, a-t-il ajouté, est lié directement à celui de la Commission du développement social en ce qui concerne l’élimination de la pauvreté.


On ne peut pas parler d’élimination de la pauvreté sans mettre l’accent sur les inégalités sociales et économiques et sur la nécessité d’autonomiser les peuples et de garantir leur participation, a estimé le Président du Conseil économique et social.  Il faut, a-t-il dit, axer les efforts sur des politiques sociales inclusives qui assurent la promotion de l’intégrité sociale et la participation publique, et attacher une attention particulière aux groupes sociaux vulnérables.  M. Koterec a également souligné l’urgence de porter les efforts sur la création d’emplois, en insistant notamment sur la qualité et les conditions de travail.  En ces temps de crise, a-t-il fait remarquer, les mesures de protection sociale sont devenues des instruments qui protègent les pauvres des difficultés économiques et renforcent les ressources humaines pour une croissance future.


Mme ASHA-ROSE MIGIRO, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, a affirmé que la mission de la Commission du développement social était aujourd’hui plus importante que jamais.  « Nous vivons des temps incertains », a-t-elle déclaré, en précisant que le monde était confronté à une crise grave de l’emploi.  Les dernières statistiques de l’Organisation internationale du Travail (OIT) montrent que parmi la population active dans le monde, une personne sur trois est sans emploi ou vit dans la pauvreté, soit un total de plus d’un milliard de personnes.  Les jeunes sont particulièrement touchés, a-t-elle poursuivi, en notant que, l’an dernier, près de 75 millions d’entre eux étaient au chômage. 


Le fossé entre les riches et les pauvres s’accroît et s’apparente à un gouffre, de même que le ressentiment qui en découle, a-t-elle fait remarquer.  Les jeunes, qui devraient envisager l’avenir avec espoir, considèrent au contraire leurs perspectives avec désespoir, a ajouté Mme Migiro, en rappelant que dans trois ans, on atteindra la date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  « Nous devons tout faire pour accélérer les progrès et tenir nos promesses à l’égard des plus pauvres et des plus vulnérables dans le monde », a-t-elle déclaré.


La Vice-Secrétaire générale a en outre mis l’accent sur la nécessité d’investir dans la protection sociale, à savoir dans l’alimentation, l’éducation et les services de base, en particulier en faveur des plus pauvres.  Mme Migiro a rappelé, par ailleurs, les enjeux de la Conférence Rio+20.  Le développement ne pourra jamais être durable s’il laisse derrière lui des millions de gens sans emploi, pauvres, affamés et exclus, et si les écosystèmes sont détériorés, a-t-elle dit.  « La Commission sait que l’avenir que nous voulons planifier à la Conférence Rio+20, en juin prochain, est centré sur les gens et doit être inclusif, équitable et durable », a-t-elle assuré, en précisant que les questions inscrites à son ordre du jour demeurent au premier plan du débat mondial.


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a déclaré que même si les inégalités continuent d’exister entre régions et même au sein des pays, le taux de pauvreté est en déclin au cours de ces dernières années.  Des progrès ont été accomplis, notamment en matière de mortalité infantile et maternelle, ainsi que dans l’autonomisation des femmes, a-t-il précisé.  Cependant, les efforts entrepris pour le développement social sont entravés par les conséquences des changements climatiques et de la dégradation de l’environnement, qui accentuent les crises sociales.  Il a cité à cet égard la situation dans la corne de l’Afrique.


M. Sha Zukang a rappelé que la présente session devra établir un document sur les mesures à prendre concernant le thème prioritaire, qui est l’élimination de la pauvreté.  Pour promouvoir une croissance inclusive, les pays doivent mettre l’accent sur le développement social, a-t-il dit.  Comme l’année 2012 sera marquée par la Conférence des Nations Unies sur le développement durable -Rio+20– que le Secrétaire général a qualifiée d’« une des conférences les plus importantes dans l’histoire de l’ONU », la Commission devrait mettre l’accent sur le renforcement du pilier social du développement durable, qui couvre les questions des ressources et des opportunités, de la justice sociale et de l’autonomisation, a souligné M. Sha Zukang.  En tant que Secrétaire général de cette Conférence, il a demandé aux États Membres de mettre l’accent sur la manière dont l’économie verte pourrait contribuer à créer des emplois et à éradiquer la pauvreté.  En mettant davantage l’accent sur le renforcement du pilier social du développement durable, les États Membres donneraient ainsi les moyens à la Commission de contribuer à assurer un avenir où la justice sociale dominerait, où chacun pourrait bénéficier de la mondialisation, tout en respectant l’environnement.  « Vous avez un rôle important à jouer dans le renforcement du pilier social du développement durable », a conclu M. Sha Zukang.


Présentation des conclusions du Forum de la société civile


Mme WINIFRED DOHERTY, Présidente du Comité des organisations non gouvernementales (ONG) pour le développement social, qui présentait à la Commission les conclusions du Forum de la société civile, réuni hier au Siège de l’ONU à New York, a souligné que l’élimination de la pauvreté était un élément central tant des politiques nationales que des priorités internationales.  La pauvreté et les inégalités, a-t-elle dit, sont des sources de discrimination liées au sexe et au manque d’accès aux services de base.  Les crises actuelles économique et climatique, accompagnées d’une « militarisation de la société », a-t-elle également expliqué, mettent en péril la réalisation des objectifs de développement durable.  Elle a aussi déploré l’absence d’un cadre des droits de l’homme visant à lutter contre la pauvreté. 


Mme Doherty a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité d’assurer un niveau de base de protection sociale.  Il s’agit, a-t-elle dit, d’une obligation découlant des instruments des droits de l’homme.  Un accès universel aux services de base de protection sociale est indispensable si l’on veut briser le cycle de la pauvreté, a-t-elle précisé.  Elle a notamment recommandé aux gouvernements d’octroyer 4% du PIB de leurs pays pour financer la mise en œuvre de l’initiative « Socle de protection sociale » pour tous leurs citoyens.  Les Nations Unies, a-t-elle souhaité, devraient envisager d’établir un conseil économique mondial, qui serait chargé de dégager un consensus entre les gouvernements et d’assurer une bonne gouvernance économique mondiale.  Mme Doherty s’est également déclarée en faveur d’une taxe sur les transactions financières en tant que source innovante du financement du développement et qui viserait également à encourager les mesures d’adaptation aux changements climatiques.  En matière d’agriculture, elle s’est aussi dite en faveur d’une amélioration des droits de propriété foncière pour les femmes et de l’accès au commerce équitable.  Le développement social dans le monde nécessite que l’on se tourne vers les causes systémiques de la pauvreté et des inégalités, a-t-elle souligné avant de conclure. 


Débat général


Mme KAREN HAEKKERUP, Ministre des affaires sociales, de la sécurité sociale et de l’intégration du Danemark, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a prévenu que 116 millions de personnes risquaient d’être victimes de la pauvreté ou de l’exclusion sociale en Europe.  Une attention particulière doit être accordée aux jeunes, mais également aux femmes, aux travailleurs migrants, aux personnes âgées et aux personnes handicapées, qui sont plus vulnérables à l’exclusion sociale, a-t-elle souligné.  Les familles nombreuses et les familles monoparentales, a-t-elle ajouté, sont de nouvelles catégories de groupes à risque.  L’emploi et la cohésion sociale doivent être placés au cœur des politiques macroéconomiques, a-t-elle insisté, en assurant que les dirigeants européens prenaient les mesures nécessaires, notamment par le biais de la Stratégie européenne pour 2020.  Celle-ci vise une réduction d’au moins 20 millions, d’ici à 2020, du nombre de personnes risquant de vivre dans la pauvreté ou l’exclusion sociale.


Mme Haekkerup a indiqué que les pays de l’Union européenne redoublaient actuellement d’efforts pour intégrer les groupes minoritaires, comme les Roms, sur les plans économique et social.  Des efforts sont également pris pour réduire les inégalités entre les sexes.  L’année 2012 sera l’Année du vieillissement actif et de la solidarité entre les générations en Europe, a ajouté Mme Haekkerup.  L’Union européenne appuie les pays en développement dans leurs efforts visant l’accès à l’éducation primaire, à l’eau et à un travail décent.  L’Union européenne a adopté, l’an dernier, son Programme d’action pour le changement, qui encourage une participation plus active aux efforts de croissance, car, a-t-elle fait remarquer, les OMD ne peuvent être réalisés que si tous les partenaires font preuve d’un engagement politique fort.  En juin 2010, les membres de l’Union européenne ont réaffirmé leur engagement à verser 0,7% du PIB à l’aide au développement, a-t-elle rappelé.  Mme Haekkerup a aussi souligné la nécessité de trouver des sources de financement novatrices au niveau mondial, tout en développant les capacités des pays à mobiliser leurs propres ressources.  Elle a émis l’espoir que la transition vers une économie verte contribuera à un développement durable, tout en déclarant attendre les résultats de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), qui se tiendra en juin prochain.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de  la Chine, a souligné l’importance de la Conférence Rio+20 en vue de renforcer le développement social et l’élimination de la pauvreté.  Le Groupe des 77 est convaincu de la nécessité de continuer à mettre en œuvre la Déclaration de Copenhague sur le développement social.  Cette mise en œuvre et la réalisation des objectifs de développement internationalement convenus, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), se renforcent mutuellement, a-t-il ajouté, tout en exprimant la préoccupation du Groupe face aux crises multiples actuelles. 


La lutte contre la pauvreté, a-t-il souligné, doit être axée sur le développement, l’établissement d’infrastructures rurales et l’accès aux services de base, aux ressources et aux opportunités.  Par ailleurs, le représentant a indiqué que le Groupe des 77 présentera un projet de résolution pour les préparatifs du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille.  Il a témoigné de l’attachement du Groupe aux questions liées au vieillissement de la population, ainsi qu’aux personnes handicapées, qui représentent près de 15% de la population mondiale, dont 80% vivent dans des pays en développement.  Il est important, a-t-il insisté, d’éliminer les obstacles à la réalisation des droits des peuples à l’autodétermination.  Il est également nécessaire de renforcer le partenariat mondial pour l’élimination de la pauvreté.  Il faudrait en outre renforcer la coopération internationale et garantir le respect des engagements en matière d’aide publique au développement (APD) et d’élimination de la dette, et favoriser les transferts de technologie.


M. RAYMOND WOLFE (Jamaïque), intervenant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a assuré que les pays de sa région étaient engagés à lutter en faveur de l’élimination de la pauvreté.  Il a cependant fait remarquer que ces petits États insulaires en développement connaissaient des difficultés liées à leur situation géographique, aux moyens de communication et de transport, à l’absence d’une agriculture diversifiée ou aux changements climatiques.  À cela, s’ajoutent les contraintes imposées par les crises économique et financière mondiales et le taux de prévalence des maladies non transmissibles.


Certains États de la région ont déjà intégré les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans le cadre de leur stratégie nationale pour le développement, d’autres sont en train de le faire, a poursuivi M. Wolfe.  Les progrès sont mitigés, a-t-il reconnu.  Si nous voulons atteindre les objectifs en matière d’élimination de la pauvreté, il faudrait que les engagements pris par tous les États au niveau mondial soient tenus, a-t-il insisté.  M. Wolfe a réaffirmé l’engagement de la CARICOM à travailler en étroite collaboration avec la Commission du développement social et les organismes pertinents des Nations Unies, afin d’atteindre les objectifs fixés dans ce domaine.  « Le débat ne doit pas se perdre en belles paroles, mais se concentrer sur les pauvres, ces individus qui dépendent de nous pour trouver des solutions efficaces », a-t-il dit.


M. MATEO ESTREME (Argentine), qui s’exprimait au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), a rappelé que les peuples de la région avaient souffert directement des politiques axées sur le marché ou l’efficience économique.  Le rôle de l’État ne se limitait alors qu’aux cas d’urgence, a-t-il notamment expliqué.  Aujourd’hui, cette situation a profondément changé, les gouvernements de la région sont attachés au développement humain et placent l’être humain au cœur de leurs politiques nationales.  Le bien-être et l’équité passent par un développement économique équilibré et juste, une répartition équitable permettant le développement humain intégré et reconnaissant les droits de la personne humaine, ainsi qu’une reconnaissance de la diversité, a-t-il déclaré.  Ces axes font du MERCOSUR un espace intégré d’inclusion sociale, politique, économique et culturelle, a-t-il ajouté.


Au niveau national, le représentant a rappelé que son pays avait lancé plusieurs politiques visant à aboutir à l’inclusion et à la protection de la famille.  Des programmes de revenus sociaux ont été mis en place grâce au travail permettant d’aider les personnes vulnérables, a-t-il indiqué.  La protection et la promotion de la famille constituent, a-t-il dit, l’axe fondamental des politiques publiques destinées notamment à favoriser l’intégration sociale et la protection des droits.  Le délégué de l’Argentine a de même souligné que du deuxième semestre 2003 au premier semestre 2011, la pauvreté avait été réduite dans son pays de 82,6%, l’indigence ayant diminué, quant à elle, de 88,3%.  Le taux de chômage est resté, cependant, en dessous de 10%, à 6,7% au dernier trimestre de 2011, soit le taux le plus faible de ces 20 dernières années, s’est-il félicité.


M. YURY VORONIN, Secrétaire d’État et Vice-Ministre de la santé et du développement social de la Fédération de Russie, a déclaré que les résultats économiques obtenus récemment en Fédération de Russie étaient positifs, même si le pays n’a pas pu retrouver les niveaux antérieurs à la crise économique mondiale.  Grâce aux réserves faites avant la crise, la Fédération de Russie a pu honorer ses obligations sociales à 100%, a-t-il assuré.  « En 2010, nous avons pu augmenter les revenus réels de la population et faire baisser le chômage de 11% », a-t-il ajouté.  « Nous avons aussi rétabli la situation en ce qui concerne le marché de l’emploi ».  La Fédération de Russie dispose d’un indicateur de développement humain élevé, selon les critères de l’ONU, a-t-il dit.


M. Voronin a expliqué que les familles démunies vivent dans des logements fournis par l’État et a assuré qu’il existe très peu de cas d’extrême pauvreté en Fédération de Russie.  Le nombre de personnes sans abri a diminué de moitié par rapport à 2002 et ces personnes ne représentent aujourd’hui que 0,004% de la population.  La Fédération de Russie, qui est engagée à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, a augmenté le salaire minimum en 2011, a indiqué le Vice-Ministre.  Depuis 2010, il existe également un système de prestations sociales pour les retraités qui a bénéficié à 5 millions de personnes.  Pour éliminer la pauvreté d’ici à la fin de la décennie, il a reconnu que la création d’un système efficace de soutien aux groupes vulnérables était nécessaire.  Il a cité à cet égard les mesures prises par son pays, comme la politique pour la réduction du taux de chômage qui prévoit la création d’emplois, ou des projets pilotes d’aide à la population par le biais de l’aide sociale, lancés dans 17 régions de la Fédération de Russie.


M. JARMO VIINANEN  (Finlande) s’est dit en particulier préoccupé par les risques de marginalisation qui découlent du manque de perspectives pour l’avenir.  Des mesures de relance du marché de l’emploi ou de protection sociale doivent prendre en compte la justice sociale et le travail décent, a-t-il souligné, en faisant notamment état de la mise en œuvre, dans son pays, d’un projet de garantie sociale en faveur de l’emploi des jeunes.  L’histoire de la Finlande démontre que l’égalité et une croissance économique solidaire et un développement durable se complètent mutuellement, a-t-il également fait remarquer.


M. LAURIS BEETS, Directeur des affaires internationales au Ministère des affaires sociales et de l’emploi des Pays-Bas, a indiqué que son pays avait réussi à atténuer les principales formes de pauvreté grâce à un système de protection sociale qui empêche les citoyens de tomber dans la pauvreté extrême.  Les salariés bénéficient de ce système de protection sociale en cas de maladie ou de perte d’emploi, a-t-il précisé, en ajoutant que des mesures ont également été prises pour venir en aide à ceux qui ne sont pas couverts par le régime général de sécurité sociale.  Ce système de protection sociale a pu être étendu progressivement, grâce à une augmentation des ressources fiscales, a-t-il expliqué.


Un des moyens de combattre la pauvreté est d’investir dans l’éducation des enfants et dans l’emploi des parents et de leurs enfants adultes, a poursuivi M. Beets.  Le Gouvernement des Pays-Bas est aussi conscient de la nécessité de mettre en place un marché de l’emploi décent, a-t-il dit.  La meilleure forme de sécurité sociale, a-t-il estimé, est d’assurer un emploi décent.  Il a par ailleurs fait remarquer que la création d’un système de protection sociale doit tenir compte des spécificités historiques, économiques et culturelles de chaque pays.  Le représentant a souligné qu’il était essentiel pour les États de tirer des leçons des pratiques et expériences des autres pays, en attirant l’attention sur l’efficacité du mécanisme de coordination et d’examen par les pairs, mis en place au sein de l’Union européenne.  Il a aussi espéré que l’Organisation internationale du Travail (OIT) pourra jouer un rôle accru dans les travaux de la Commission du développement social.


M. JEAN-JACQUES ELMIGER (Suisse) a assuré que l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale et la promotion de leur croissance durable -sociale, économique et écologique– constituaient un but important de la coopération suisse au développement.  Pour contribuer à réduire la pauvreté, la croissance doit profiter au plus grand nombre, a-t-il dit, en ajoutant que le dialogue démocratique et politique devrait conduire à des politiques sociales fortes et efficaces pour accompagner la croissance.  Le dialogue social doit permettre de concilier les intérêts individuels pour assurer une protection sociale performante sur la base d’un large consensus, qui inclut la prise en compte de la protection des minorités.


En outre, a estimé le délégué de la Suisse, les conditions-cadres économiques associées à une politique active du marché du travail doivent favoriser la productivité, l’intégration sur le marché de l’emploi et la recherche de solutions nouvelles orientées vers une économie verte.  Par ailleurs, il a appelé tous les États et les partenaires sociaux à unir leurs forces pour que l’Organisation internationale du Travail (OIT) puisse adopter, en juin prochain, une norme sur un socle minimum de protection sociale.


Mme CHRISTINA GYNNA OGUZ, Directrice au Ministère de la santé et des affaires sociales de la Suède, s’est dite préoccupée par le fait que, selon les prévisions figurant dans le rapport du Secrétaire général, il faudrait encore 88 ans pour éliminer la pauvreté au rythme actuel des efforts entrepris.  Elle a souligné que les efforts en faveur d’un travail productif et d’un emploi décent pour tous doivent être au cœur de l’objectif de croissance équitable.  Elle a également mis l’accent sur l’importance d’assurer la parité entre les sexes, en rappelant qu’aujourd’hui, les femmes représentent 57% des pauvres dans le monde.  Mme Oguz a fait observer que les pays qui investissent dans la promotion des femmes et dans leur participation à la vie économique voient leur pauvreté se réduire.  Elle a expliqué en quoi l’éducation peut contribuer à progresser dans ce sens, pour les femmes comme pour les jeunes qui sont tellement frappés par le chômage.  Elle a salué à cet égard le choix de la question du chômage des jeunes comme thème de la présente session de la Commission.


Le taux des personnes handicapées représente 20% des pauvres dans le monde, a-t-elle poursuivi, en soulignant le cercle vicieux dans lequel se trouvent les personnes handicapées vivant dans la pauvreté.  Elle a attiré l’attention en particulier sur les femmes et les filles handicapées qui, a-t-elle dit, font l’objet d’une double discrimination.  Elles représentent trois quarts des personnes handicapées dans les pays en développement et elles sont plus vulnérables aux violences sexistes.  Le taux de mortalité des filles handicapées est aussi plus élevé que celui des garçons handicapés.  En outre, 25% des femmes handicapées seulement font partie de la population active, a ajouté Mme Oguz.  Forte de ces constatations, la représentante a demandé aux gouvernements de renforcer le soutien apporté à ces femmes, notamment en intégrant la question des personnes handicapées à la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  La Suède, en partenariat avec le Mexique, organise une manifestation parallèle sur ces questions, aujourd’hui à l’heure du déjeuner, a-t-elle indiqué.


Mme MARÍA TERESA MERINO DE HART (Pérou) a affirmé que son pays, qui compte 10 millions de pauvres, avait connu une gestion économique défaillante qui a retardé son développement.  Elle a souligné que le Gouvernement actuel, qui est en place depuis six mois, cherchait un modèle de développement qui permette d’assurer la croissance, tout en répartissant les bénéfices de manière équitable, en luttant contre les inégalités et en protégeant l’environnement.  Elle a notamment fait état de la création d’un Ministère du développement de l’intégration sociale et de la mise en œuvre de plusieurs programmes sociaux.  La représentante a également lancé un appel aux États, à l’ONU et aux organismes financiers internationaux pour qu’ils renforcent la coopération internationale en faveur des pays en développement.


Table ronde sur le « Thème prioritaire: élimination de la pauvreté »


Les conférenciers qui ont participé, cet après-midi, à la table ronde, organisée sur le thème prioritaire de la Commission du développement social et animée par le représentant du Venezuela et Président de la Commission, M. Jorge Valero Briceño, se sont attachés à décrire les défis importants et les orientations des politiques sociales en vue d’éliminer la pauvreté, tandis que les délégations des États Membres ont partagé leurs expériences nationales en matière de réduction de la pauvreté.


« À trois ans seulement de l’échéance de 2015 fixée pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, il est nécessaire de se fonder sur les succès obtenus et les leçons apprises », a ainsi souligné M. Valero Briceño, en lançant la discussion.


M. JESPER OESTRUP ZWISLER, Premier Secrétaire au Ministère des affaires sociales du Danemark, qui s’exprimait au nom de la Ministre des affaires sociales, de la sécurité sociale et de l’intégration du Danemark, Mme KAREN HAEKKERUP, a expliqué que le ralentissement économique s’aggravait et affectait de plus en plus de pays en Europe.  L’impact de la crise économique risque de détériorer gravement la situation des citoyens les plus vulnérables.  Mais, a-t-il ajouté, les pires effets de la crise ont été atténués jusqu’ici par différents systèmes de protection sociale.  M. Zwisler a rappelé que l’Union européenne avait fixé l’objectif ambitieux d’éliminer la menace de la pauvreté pour 20 millions de personnes d’ici à 2020.


M. Zwisler a également souligné l’importance du « Socle de protection sociale de l’Organisation internationale du Travail (OIT) », un outil utile pour aider les pays à développer des systèmes de sécurité sociale.  Il a jugé ainsi encourageant le consensus large observé au sein de la communauté internationale en faveur de cette approche.  Dix-sept ans après le Sommet social de Copenhague, a-t-il dit, des efforts résolus ont été entrepris en vue de lutter contre la pauvreté par un large éventail d’initiatives.  Ceci a été réalisé en s’en tenant à des valeurs communes fortes, par exemple la conviction partagée selon laquelle le développement économique et la justice sociale vont de pair.


Mme HODA RASHAD, Directrice de recherche au Centre de recherche social de l’Université américaine du Caire, a notamment souligné que la réduction de la pauvreté était un droit fondamental adopté dans la Déclaration universelle de 1948.  L’échec de l’État à s’acquitter de son obligation peut s’expliquer par un certain nombre de causes génériques qui ne sont pas seulement liées à un manque de volonté ou d’absence de politiques, ou même de faibles ressources économiques.  Elle a mis l’accent sur les cadres de justice sociale, indispensables pour entreprendre des efforts qui dépassent les limites des allocations budgétaires.  Tous les gouvernements peuvent faire mieux si l’équité et les droits de l’homme représentent la pierre angulaire de leurs actions, a-t-elle assuré.


M. ARMANDO BARRIENTOS, Directeur de recherche au Brooks World Poverty Institute, a notamment mis l’accent dans son intervention sur la nécessité de procéder à un renforcement de l’institutionnalisation des programmes en faveur de l’élimination de la pauvreté.  Il y a beaucoup à apprendre de la part de pays à revenus intermédiaires qui ont commencé très tôt dans ce processus.  Il est essentiel également, a-t-il estimé, de combiner la protection sociale avec la croissance économique et la fourniture de service de base.


Mme SU GUOXIA, Directrice adjointe du Département de politique et de règlementation du Groupe directeur du Conseil d’État chargé de la réduction de la pauvreté et du développement en Chine, a estimé qu’une croissance économique rapide était indispensable pour réduire la pauvreté.  Elle a ainsi énuméré certaines des mesures sociales prises, notamment en faveur des pauvres dans les zones rurales défavorisées.  Le Gouvernement a adopté une stratégie régionale de développement pour aider les villages les plus reculés du pays.  La Chine est décidée à institutionnaliser ces programmes de réduction de la pauvreté pour en accentuer l’efficacité, a-t-elle dit.  Des mécanismes de responsabilisation ont été aussi développés à différents échelons, a-t-elle ajouté. 


Lors du débat interactif, la représentante du Mexique a souligné que son pays avait procédé à une évaluation multidimensionnelle de la pauvreté en vue de renforcer l’efficacité des programmes sociaux.  L’institutionnalisation des programmes est importante, a-t-elle fait observer.  La déléguée a également insisté sur l’importance du développement de la coopération entre les pays et des échanges d’expériences réalisées au cours des 20 dernières années.


Son homologue du Botswana a notamment demandé de préciser les avantages des transferts d’aliments plutôt que ceux des transferts de fonds.  Il faudrait surtout pouvoir déterminer si l’aide qui est ainsi apportée aux familles en difficulté constitue un appui direct ou durable, a répondu M. BARRIENTOS.  Celui-ci a également souligné l’importance de la transparence dans les transferts, mais également dans leurs objectifs.


Le délégué du Sri Lanka a fait part des résultats positifs obtenus dans son pays en matière de réduction de la pauvreté, mais a évoqué les conséquences néfastes des crises extérieures qui, a-t-il dit, ont aggravé la situation des pauvres, comme l’insécurité alimentaire ou les problèmes environnementaux.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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