Il faudrait établir un mécanisme pour répondre à la myriade de défis auxquels sont confrontés les pays de la région du Sahel, recommande la mission d’évaluation interinstitutions
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Conseil de sécurité
6709e séance – après-midi
IL FAUDRAIT ÉTABLIR UN MÉCANISME POUR RÉPONDRE À LA MYRIADE DE DÉFIS AUXQUELS SONT CONFRONTÉS
LES PAYS DE LA RÉGION DU SAHEL, RECOMMANDE LA MISSION D’ÉVALUATION INTERINSTITUTIONS
Trois mois après l’effondrement du régime du colonel Mouammar Qadhafi, le Conseil de sécurité a examiné, cet après-midi, les répercussions de la crise libyenne sur la région du Sahel, ainsi que les recommandations de la mission d’évaluation interinstitutions qui avait été dépêchée par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, du 7 au 23 décembre 2011. Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. B. Lynn Pascoe, a recommandé que cette situation exige la création d’un mécanisme pour mieux répondre à la myriade de défis auxquels sont confrontés les pays de la région.
Des millions de migrants économiques, en particulier venus du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Tchad et d’autres pays africains, ont dû fuir la Libye lors de la crise pour rejoindre les communautés qu’ils avaient quittées en quête de meilleures conditions de vie, a constaté la mission d’évaluation. M. Pascoe a cependant relevé que la majorité des défis qui se posent à la région existaient avant le conflit en Libye.
Présentant les recommandations de la mission, il a souligné tout d’abord la nécessité de soutenir le renforcement des capacités nationales de chaque pays concerné pour faire face aux défis immédiats humanitaires, socioéconomiques et sécuritaires qu’ils doivent relever. Il est également important, a-t-il ajouté, que la communauté internationale appuie les mécanismes régionaux en place pour une meilleure coordination des efforts et le partage d’informations, tout en fournissant un appui au niveau international.
La mission d’évaluation mentionne, au nombre des problèmes auxquels sont confrontés les pays de la région, l’afflux de rapatriés, le transfert clandestin de stocks d’armes libyens, le terrorisme, le chômage des jeunes, le trafic de drogues, la traite d’êtres humains et la montée de la criminalité. À cela, s’ajoute la menace d’une crise alimentaire et nutritionnelle imminente dans la région.
De nombreux intervenants, dont des représentants de pays de la région, ont exprimé leurs craintes concernant la situation en matière de sécurité, marquée notamment par la multiplication des enlèvements et attentats terroristes d’Al-Qaida pour le Maghreb islamique (AQMI) et de Boko Haram. Certains se sont déclarés très préoccupés par la disparition de 5 000 missiles sol-air portables, ce qui aggrave la menace terroriste au Sahel. Toutefois, même avant la chute du régime de Qadhafi, le Président du Tchad avait tiré la sonnette d’alarme au sujet de la circulation des armes de guerre dans la région, a rappelé le représentant de ce pays.
Pour la délégation du Mali, il est nécessaire de renforcer la présence militaire pour combattre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et les trafics de tous genres, en vue d’assurer la protection des personnes et de leurs biens.
Les participants au débat ont aussi redouté l’aggravation de la crise alimentaire, comme le délégué du Guatemala qui a suggéré de renforcer les systèmes d’alerte précoce visant à éviter des crises alimentaires.
Dans l’ensemble, les 18 délégations, qui se sont exprimées au cours de cette séance, ont soutenu les recommandations de la mission d’évaluation, en insistant notamment sur la nécessité pour les pays concernés de mettre en œuvre des stratégies nationales globales, avec l’appui de la communauté internationale. Le représentant de la Fédération de Russie a tenu à préciser que l’adoption d’un accord-cadre entre les pays du Sahel dans le domaine de la sécurité relevait de la souveraineté de ces pays.
Sur le plan régional, le représentant de l’Inde a jugé particulièrement utile d’appuyer les initiatives de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale. Il a souhaité que les bureaux régionaux des Nations Unies examinent les moyens pratiques de renforcer les efforts des gouvernements concernés et des institutions régionales en apportant cohérence et coordination.
Parmi les activités déjà mises en place en matière de sécurité, la représentante des États-Unis a cité celles du Forum contre le terrorisme au Sahel, auxquelles son pays participe. Les délégations de la France et de l’Allemagne ont rappelé l’existence de la Stratégie de l’Union européenne pour le développement et la sécurité dans les États du Sahel, qui va bénéficier de 150 millions d’euros supplémentaires.
Le représentant de la France a invité l’ONU à prendre en compte cette initiative afin d’éviter les duplications inutiles. Dans le même sens, la délégation chinoise a demandé que les institutions pertinentes du système de l’ONU tirent le meilleur parti de leurs compétences respectives.
De son côté, le représentant du Pakistan a demandé des informations complémentaires, afin de mieux comprendre comment la présence des Nations Unies à l’heure actuelle accompagne les pays du Sahel, en jugeant que le Conseil de sécurité n’était pas l’organe le plus habilité à discuter de toutes ces questions.
La France a fait circuler un projet de déclaration à la presse sur la question dont est saisi aujourd’hui le Conseil de sécurité, en espérant qu’il pourra l’adopter ultérieurement, a indiqué son représentant.
PAIX ET SÉCURITÉ EN AFRIQUE
Rapport de la mission d’évaluation des incidences de la crise libyenne sur la région du Sahel du 7 au 23 décembre 2011 ( S/2012/42)
Placée sous l’autorité du Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest, M. Saïd Djinnit, la mission d’évaluation a été conduite par le Directeur adjoint de la Division Afrique II du Département des affaires politiques du Secrétariat de l’ONU, M. Sam Bassey Ibok, secondé par le Représentant de l’Union africaine à N’Djamena, M. Ki-Doulaye Corentin.
Ce rapport explique d’abord que, parmi les étrangers qui vivaient jusqu’à présent en Libye, certains Africains pauvres de la zone subsaharienne à la recherche d’une vie meilleure avaient été attirés par la manne pétrolière et le développement des infrastructures, tandis que d’autres auraient obtenu la nationalité libyenne après avoir été enrôlés dans l’armée régulière ou comme mercenaires.
Si les effets de la crise en Libye se sont fait sentir partout dans le monde, ce sont les pays voisins comme l’Algérie, l’Égypte, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad et la Tunisie qui ont été les plus touchés, devant faire face à l’afflux de centaines de milliers de rapatriés traumatisés et démunis, et à l’arrivée d’un nombre incalculable d’armes et de munitions.
Selon les estimations des différents États, le nombre total de rapatriés s’élève à environ 420 000, dont 200 000 se trouvent au Niger, 150 000 au Tchad, 30 000 au Mali et 40 000 en Mauritanie. La plupart des rapatriés ont perdu leurs économies et leurs biens, et ont quitté la Libye dans des circonstances extrêmement difficiles. Certains ont été victimes d’extorsion et d’atteintes aux droits de l’homme au cours de leur voyage.
Comme la majorité des rapatriés viennent des localités les plus pauvres et sous-développées de la région, leur retour impose une contrainte supplémentaire à la population d’accueil qui est déjà aux prises avec ses difficultés quotidiennes. Dans le passé, chaque expatrié a fait vivre plus de sept personnes dans son pays d’origine.
La mission note aussi la difficulté croissante pour les organismes des Nations Unies et leurs partenaires humanitaires de se rendre auprès des populations en détresse. Elle indique par exemple qu’ils avaient dû suspendre leurs programmes de vaccination, de nutrition et autres programmes d’aide aux plus vulnérables.
Les problèmes auxquels les gouvernements de la région ont dû faire face à cause de la crise libyenne sont notamment l’afflux de rapatriés, le transfert clandestin de stocks d’armes libyens, le terrorisme, le chômage des jeunes, le trafic de drogues, la traite d’êtres humains et la montée de la criminalité. À cela s’ajoute la menace d’une crise alimentaire et nutritionnelle imminente dans la région.
Les dirigeants de la région se sont réjouis que le Secrétaire général ait pris l’initiative de dépêcher une mission si rapidement, notant ainsi le caractère symbolique de la coopération entre l’ONU et l’Union africaine.
La mission a constaté que les efforts multilatéraux des équipes de pays des Nations Unies étaient extrêmement appréciés dans tous les pays visités. Parallèlement, les gouvernements des pays touchés, ainsi que le système des Nations Unies, l’Union africaine, l’Union européenne, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et les autres parties prenantes bilatérales et multilatérales ont lancé plusieurs initiatives pour résoudre ces questions. L’ONU a été appelée à apporter son soutien à ces initiatives et à trouver des moyens pratiques et concrets de renforcer leur efficacité.
La mission a aussi constaté que les gouvernements étaient bien déterminés à faire face à ces enjeux, en particulier à la menace que représentent AQMI, Boko Haram et d’autres organisations criminelles, ainsi que la prolifération des armes. Elle a cependant observé que les capacités nationales et régionales variaient d’un État à l’autre et qu’elles étaient globalement limitées. Les dirigeants de la région ont souligné la nécessité d’apporter des solutions internes et régionales aux problèmes, avec le soutien de la communauté internationale.
Concluant que toute stratégie à court ou à long terme visant à atténuer les effets de la crise libyenne doit prendre en compte les causes profondes des problèmes de la région, la mission a formulé une série de recommandations, aux niveaux national, régional et international.
Elle a invité à renforcer les capacités à l’appui des initiatives menées actuellement par les gouvernements pour faire face aux crises qui sévissent au Sahel et à améliorer la cohérence des programmes humanitaires et de développement que les équipes de pays des Nations Unies mettent en œuvre.
La mission recommande aussi de soutenir les mécanismes régionaux en place en renforçant les capacités et en améliorant les dispositifs de coordination, en axant les efforts sur le contrôle des frontières et le partage de l’information sur les activités transfrontières.
Elle encourage les Nations Unies à mener un programme complet pour mobiliser encore davantage l’aide internationale en faveur de la région du Sahel en vue d’y relever les défis de l’insécurité et du sous-développement.
En outre, la mission recommande de mettre en place un mécanisme ou un cadre global qui rassemblerait tous les pays touchés afin qu’ils débattent des problèmes et proposent des solutions concertées. Elle note, à cet égard, qu’aucun des organes des Nations Unies présents dans la région (le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale et la Mission d’appui des Nations Unies en Libye) n’est doté d’un mandat global couvrant l’ensemble de la vaste région du Sahel.
Déclarations
M. B. LYNN PASCOE, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, a présenté le rapport de la mission chargée d’évaluer les incidences de la crise libyenne sur la région du Sahel, qui avait été menée du 7 au 23 décembre 2011, conjointement par des représentants de l’ONU, de l’Union africaine, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et autres entités du système des Nations Unies. La mission a travaillé au Mali, au Niger, au Tchad et en Mauritanie, mais elle s’est aussi rendue à Abuja, capitale du Nigéria, où elle a notamment rencontré des représentants de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ainsi qu’au Sénégal.
M. Pascoe s’est félicité de l’accueil qui avait été réservé aux membres de la mission d’évaluation par les dirigeants civils et politiques de la région. La mission a noté que la majorité des défis qui se posent à la région existaient bien avant le conflit en Libye, a-t-il indiqué. La priorité, pour les pays concernés en particulier par le flux de rapatriés, est de réintégrer ces personnes tout en faisant face au manque à gagner résultant de la réduction des envois de fonds. La mission a également noté que les dirigeants de la région du Sahel comprenaient qu’il faudrait protéger à la fois les droits des migrants et ceux des communautés d’accueil. Des consultations ont été menées sur la façon de promouvoir les conditions sécuritaires, économiques et de travail, a indiqué M. Pascoe.
Les pays de la région, a souligné M. Pascoe, doivent intensifier les efforts pour identifier les criminels et les membres des milices qui font renaître de leurs cendres les causes des rébellions antérieures, en utilisant les armes de l’arsenal de Qadhafi, qui sont passées en contrebande. Comme l’indiquait hier, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, M. Ian Martin, devant le Conseil de sécurité, les preuves concernant la contrebande de missiles sol-air portables entre la Libye et les pays de la région ne sont pas, à ce stade, établies.
Les recommandations de la mission d’évaluation visent à appuyer le renforcement des capacités pour faire face aux défis immédiats humanitaires, socioéconomiques et sécuritaires des pays de la région, à appuyer les mécanismes régionaux en place notamment pour une meilleure coordination des efforts et le partage d’informations, et à fournir un appui au niveau international, a indiqué M. Pascoe. Les Nations Unies et les autres organisations internationales ont un rôle à jouer pour apporter un appui aux efforts nationaux et internationaux, a-t-il précisé.
Il est indispensable de faire face à la menace croissante des groupes terroristes, mais aussi au chômage des jeunes et à la crise alimentaire, a ajouté le Secrétaire général adjoint, en citant aussi le fléau du trafic d’armes.
La situation sécuritaire au Mali s’est dégradée à la suite d’affrontements en janvier entre les forces gouvernementales et les milices touaregs, a poursuivi M. Pascoe. La situation en matière de sécurité est d’autant plus inquiétante à l’approche des échéances électorales au Mali et des conditions imposées par la sécheresse, a-t-il fait remarquer. Des violences similaires ont lieu au Niger, a-t-il ajouté.
Le Secrétaire général adjoint a donc invité à mettre en place un mécanisme permettant aux pays affectés et aux intervenants extérieurs principaux d’agir de concert pour trouver des solutions. Il a souligné la difficulté qui résulte de la diversité des organisations régionales, comme la CEDEAO, dont le Niger et le Nigéria sont membres, tandis que le Tchad fait partie de la Communauté des États de l’Afrique centrale. La Mauritanie et l’Algérie sont, quant à elles, membres de l’Union du Maghreb arabe. M. Pascoe a enfin attiré l’attention sur l’urgence et la cohérence de la réponse à apporter par la communauté internationale pour soutenir les initiatives en cours.
M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) s’est dit très inquiet de constater combien la crise libyenne avait aggravé les situations humanitaire, sécuritaire et autres dans les pays de la région du Sahel. Il a noté en particulier que de grandes quantités d’armes avaient été introduites dans les pays de la région et qui risquent d’alimenter les activités des groupes terroristes. Il s’est également dit très préoccupé par le danger que peuvent représenter les missiles antiaériens portables à dos d’homme (MANPAD) aussi bien pour les pays de la région que pour les États membres du Conseil de sécurité. Il a déclaré que les conséquences sous-régionales de la crise libyenne avaient été sous-estimées, en notant que le rapport de la mission d’évaluation mettait en lumière une recrudescence des activités terroristes et de la criminalité transfrontalière dans la région du Sahel. Il faut renforcer les capacités des pays de la région afin de leur permettre de faire face à ces défis, a-t-il insisté. Le représentant a souhaité des informations complémentaires, afin de mieux comprendre comment la présence des Nations Unies à l’heure actuelle accompagne les pays du Sahel, tout en jugeant que le Conseil de sécurité n’était pas l’organe le plus habilité à discuter de toutes ces questions. Sa délégation demande au Secrétariat de retirer la recommandation faisant référence au respect du droit international.
M. GÉRARD ARAUD (France) a déclaré que la présentation de ce rapport d’évaluation permettait de constater la gravité et la multitude des défis sécuritaires et humanitaires qui se posent dans la région, ainsi que la nécessité, pour l’ONU, d’adopter une approche plus intégrée pour aider les États de la région. Il a précisé que les mouvements de populations, composées souvent de migrants retournés dans leur pays d’origine à la suite de la crise en Libye, ainsi que la dissémination d’armes dans la région constituent des facteurs de déstabilisation supplémentaires dans une région déjà fragile. Parmi les défis de fond, il a cité les crises alimentaires récurrentes, le terrorisme d’AQMI et de Boko Haram, les trafics d’armes, de drogues, voire même d’êtres humains.
Mettant l’accent sur le caractère transnational de ces questions, M. Araud a invité le Conseil de sécurité à se pencher sur la question sahélienne sous tous ses aspects, ce qu’il n’avait jamais fait. Face au caractère transnational de ces menaces, a-t-il souligné, il est indispensable que les États de la région renforcent leur coopération en faveur de la sécurité mais aussi du développement, notamment pour le contrôle aux frontières. Après avoir souligné l’importance de la réunion ministérielle de Nouakchott en matière d’appropriation nationale, il a invité la communauté internationale à soutenir les initiatives des gouvernements de la région.
Notant qu’aucune organisation régionale en Afrique ne regroupe l’ensemble des pays concernés par les problématiques sahéliennes, M. Araud a jugé indispensable que l’ONU se dote d’une approche interne plus intégrée pour assister les États de la région sur la sécurité et le développement, en orientant les institutions spécialisées, fonds et programmes dans la même direction. Il a souhaité que cette stratégie ne se traduise pas par la création de mécanismes bureaucratiques supplémentaires, en suggérant que l’on s’appuie sur les structures existantes. Par ailleurs, le représentant de la France a rappelé que l’Union européenne avait lancé en 2011 une stratégie pour le Sahel, à court et moyen termes, qui prévoit de nombreux projets concrets de partenariats, articulés autour du développement, de la sécurité et du dialogue politique. Il a invité l’ONU à prendre en compte l’initiative européenne afin d’éviter les duplications inutiles. Enfin, il a signalé que la France avait fait circuler un projet de déclaration à la presse sur le Sahel, en espérant qu’il pourra être adopté ultérieurement par le Conseil de sécurité sur cette question.
M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a souligné la complexité et les problèmes de longue date qui touchent la région du Sahel. Il a appelé l’ONU, l’Union africaine et la CEDEAO à appuyer les décisions du Conseil de sécurité. Il a également estimé qu’il faudrait faire intervenir l’expertise du reste du système des Nations Unies pour faire face à tous ces problèmes. Tous les pays concernés doivent cependant déployer des efforts pour faire face aux défis existants, en particulier la prolifération des armes. La CEDEAO a aussi un rôle à jouer pour faire face au retour des « rebelles touaregs » dans leurs pays d’origine.
Le représentant a souligné la vulnérabilité de la région du Sahel qui résulte notamment du manque de contrôle et de suivi de la part des États qui la composent. Il a cependant remercié les États touchés pour les efforts entrepris en vue de mieux répondre à ces problèmes. Concernant la crise alimentaire, le représentant a appelé l’ONU à coordonner la réaction de la communauté internationale en travaillant en coopération avec tous les pays de la région. Le Royaume-Uni s’engage, pour sa part, à travailler avec le Nigéria pour l’aider à faire face à la menace qui pèse sur la sécurité, a indiqué son représentant.
M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) s’est inquiété de l’impact négatif du conflit libyen sur la situation humanitaire, économique et sécuritaire des pays du Sahel, en notant que depuis la crise libyenne, 500 000 rapatriés avaient regagné leur pays d’origine et que 3 millions de personnes avaient perdu les revenus provenant de la population émigrée. Il a déclaré que cette crise engendrait des pertes non seulement pour l’industrie mais aussi pour le tourisme régional. Il a fait remarquer que cette crise avait des répercussions à la fois sur la situation économique et sociale et sur la sécurité des pays du Sahel, citant à cet égard la libre circulation d’armes. Mettant l’accent sur la dimension régionale de la lutte contre la criminalité transfrontalière, il a particulièrement appuyé la recommandation de la mission d’évaluation visant à renforcer les stratégies et dispositifs de sécurité régionaux.
Les mesures proposées par la mission d’évaluation devraient, a-t-il dit, contribuer à améliorer les capacités des institutions nationales dans le domaine de la sécurité et du développement économique et social. Il a invité tous les pays à mettre en œuvre les mesures juridiques et administratives nécessaires pour combattre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée conformément à la résolution 1373 et les autres instruments régionaux et internationaux pertinents. Le représentant de l’Inde a demandé que les organismes des Nations Unies, dont le Comité contre le terrorisme et l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, accentuent leur coopération technique et financière pour la mise en œuvre de ces mesures. Il a estimé qu’il était particulièrement nécessaire d’appuyer les initiatives régionales de la CEDEAO et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale. Il a souhaité que les bureaux régionaux des Nations Unies, dont le Bureau de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, le Bureau régional de l’ONU pour l’Afrique centrale, le Bureau de l’ONU auprès de l’Union africaine, examinent les moyens pratiques de renforcer les efforts des gouvernements concernés et des institutions régionales en apportant cohérence et coordination.
M. ALEXANDER A. PANKIN (Fédération de Russie) s’est dit très préoccupé par la prolifération d’armes en Libye et au-delà du pays. Il a constaté que la disparition de stocks de missiles sol-air portables aggrave la menace terroriste dans cette région. Les autorités libyennes ne sont pas encore en mesure de contrôler la situation, a-t-il regretté, en rappelant que selon des estimations, 5 000 de ces missiles ont été volés. La résolution 2017 du Conseil de sécurité, adoptée à l’initiative de la Fédération de Russie, vise à éviter ces menaces en jetant les bases de l’action conjuguée de la communauté internationale, a rappelé le délégué. C’est pourquoi, il a appelé à appliquer pleinement ce texte et à tirer parti du Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité.
Le représentant s’est aussi dit très inquiet quant à l’afflux massif de migrants libyens dans les pays voisins, qui ne peut qu’aggraver la menace à la sécurité dans la région du Sahel. Il a souhaité que la communauté internationale agisse de manière coordonnée pour faire face à ce problème, notamment par le biais de l’action des Nations Unies. L’adoption d’un accord-cadre entre les pays du Sahel dans ce domaine relève de la souveraineté de ces pays, a-t-il rappelé.
M. NESTOR OSORIO (Colombie) a souligné que des mesures devaient être prises rapidement pour accompagner les initiatives des États et des organisations régionales et sous-régionales concernées pour faire face aux défis sécuritaires, économiques et humanitaires hérités de la crise libyenne. Les mesures prises au niveau international doivent, a-t-il rappelé, tenir compte du principe de l’appropriation nationale et d’une répartition claire des responsabilités entre les partenaires concernés. Tout le système de l’ONU et, plus particulièrement, la MANUL doit viser à assurer la sécurité de la Libye, a dit le représentant de la Colombie. Le retour des rapatriés et la prolifération des armes légères et de petit calibre, a-t-il fait remarquer, sont les principales répercussions sur lesquelles nous devons faire porter nos actions. Il faut assurer en priorité le renforcement des capacités nationales, a-t-il insisté, en souhaitant que les mesures arrêtées tiennent compte du respect des droits de l’homme et du lien qui existe entre la sécurité et le développement. Mettant l’accent sur l’importance de l’appropriation, il a souhaité que les autorités nationales adoptent des stratégies, en coopération avec les bureaux régionaux des Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales concernées.
M. MIGUEL BERGER (Allemagne) a indiqué que son pays contribuait actuellement au financement de projets de coopération technique avec les pays de la région du Sahel à hauteur de 10 millions de dollars. Il a regretté que les problèmes structurels qui datent d’avant la crise en Libye n’aient pas été suffisamment bien traités. Il faut renforcer la coopération entre les pays touchés et mieux coordonner l’aide internationale, a-t-il souligné. Les mécanismes de coopération avec les autorités libyennes doivent être renforcés. Le représentant a rappelé que 150 millions d’euros supplémentaires seront décaissés pour financer la stratégie de l’Union européenne pour le développement et la sécurité dans les États du Sahel, dont la mise en œuvre sera assurée conjointement avec la CEDEAO et l’Union africaine. Enfin, il s’est félicité que l’Union africaine ait participé à la mission d’évaluation menée au mois de décembre 2011. Il a aussi salué le fait que la mission d’évaluation prenne en compte les conséquences des changements climatiques sur la sécurité dans la région.
M. WANG MIN (Chine) s’est inquiété des effets délétères de la crise libyenne sur les pays de la région du Sahel, tout en saluant les efforts de ces derniers pour intégrer les rapatriés et renforcer le contrôle aux frontières. Il a salué les initiatives de la CEDEAO et d’autres organismes régionaux qui ont clairement tiré parti des mécanismes en place pour coordonner les efforts au niveau régional. Le représentant a souligné qu’il était essentiel de tenir compte des préoccupations des pays africains dans la mise en œuvre des stratégies et rappelé que l’Afrique ne pouvait seule faire face aux conséquences de la crise libyenne. Il a demandé que les institutions pertinentes du système de l’ONU tirent le meilleur parti de leurs compétences respectives.
Mme ROSEMARY A. DICARLO (États-Unis) s’est dite très préoccupée par la prolifération des armes dans la région du Sahel, en soulignant que le renforcement de la coopération à tous les niveaux contribuera à mieux répondre à ce problème. Les États-Unis, a-t-elle indiqué, souhaitent contribuer à ces efforts, notamment par le biais du Forum contre le terrorisme au Sahel. Elle s’est inquiétée en particulier des exactions du groupe AQMI qui est capable de mener des attaques dans différentes parties de la région. Certains pays ont mis en œuvre des mesures de lutte contre AQMI, a-t-elle cependant noté. La porosité des frontières dans la région et la possibilité de voir des missiles sol-air portables circuler dans la région sont aussi des sujets d’inquiétude pour les États-Unis. Les États-Unis, a-t-elle ajouté, participent à l’élaboration d’un inventaire de ces munitions.
Passant ensuite à la question humanitaire, Mme DiCarlo s’est interrogée sur la manière dont les Nations Unies et les organisations régionales pourraient éviter une nouvelle crise humanitaire dans la région. Elle a rappelé que les États-Unis avaient versé 27 millions de dollars à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour les rapatriés de Libye en 2011. Selon les estimations de l’UNICEF, un million d’enfants au Sahel risquaient de souffrir d’une malnutrition sévère en 2012, a-t-elle fait remarquer. En 2011, les États-Unis avaient versé près de 22 millions de dollars pour contribuer au financement de programmes de malnutrition et de développement agricole dans la région du Sahel, a-t-elle indiqué.
M. JOÃO MARIA CABRAL (Portugal) a espéré que la stabilisation de la Libye aura un impact positif sur toute la région du Sahel. Pour ce faire, il a jugé essentiel que la communauté internationale et le Conseil de sécurité aident les autorités libyennes à s’attaquer aux multiples défis, dont l’adoption d’une loi sur les travailleurs migrants africains, le désarmement des groupes armés, la création d’une armée et d’une police professionnelles et la mise en place d’un bon système de gestion des frontières. La Libye devrait aussi participer aux différentes initiatives régionales sur les problèmes frontaliers. Nous devons aussi, a poursuivi le représentant, essayer de mieux comprendre le lien qui existe entre, d’une part, les différentes formes de criminalité organisée et, d’autre part, les réseaux de cette criminalité et les groupes terroristes qui opèrent dans la région. Les Nations Unies doivent adopter une approche fondée sur la prévention plutôt que sur la réaction et utiliser, avec plus de créativité, les instruments dont elles disposent, comme les missions politiques spéciales.
Toute mesure de suivi au rapport de la mission d’évaluation, a encore estimé le représentant, doit identifier clairement les mesures à impact rapide, comme l’aide humanitaire, la lutte contre la prolifération des armes ou encore le contrôle des frontières, et celles visant les mesures à long terme, comme la reconstruction, l’emploi des jeunes ou le renforcement des capacités. Les problèmes étant transnationaux, l’accent doit être mis sur le renforcement des capacités régionales. En la matière, les bureaux régionaux de l’ONU ont un rôle crucial à jouer. Sur le plan international, la cohérence et la coordination entre les différentes initiatives doivent être la clef du succès.
M. JOSÉ ALBERTO BRIZ GUTÉRREZ (Guatemala) a affirmé que la situation au Sahel était source pour son pays d’une profonde préoccupation. Sa délégation, a-t-il dit, se félicite ainsi de l’initiative du Secrétaire général d’envoyer au Sahel une mission visant à évaluer l’impact de la crise libyenne. Le représentant a en outre rendu hommage aux gouvernements des pays touchés par la crise libyenne qui ont déjà pris des mesures en vue de relever les défis humanitaires et en matière de sécurité. Selon lui, le Conseil de sécurité devrait appuyer les efforts des pays du Sahel qui partagent ces défis transfrontaliers et examiner la situation dans la région, y compris les recommandations de la mission d’évaluation.
Sur le plan humanitaire, le délégué a estimé que les systèmes d’alerte précoce visant à éviter des crises alimentaires devraient être renforcés. Dans le domaine de la sécurité, le Guatemala soutient le renforcement des stratégies et des mécanismes régionaux existants de sécurité. Il estime de même qu’un cadre large de coopération était nécessaire parmi les pays touchés afin de trouver des solutions coordonnées.
M. TOFIG MUSAYEV (Azerbaïdjan) a estimé que l’analyse fournie par la mission d’évaluation témoignait de la nécessité de renforcer la coopération, et ce, à travers le développement d’une approche commune pour la région du Sahel. « À l’instar des vues énoncées dans le rapport de la mission, toute stratégie immédiate à long terme destinée à atténuer les incidences de la crise libyenne doit prendre en compte les causes profondes des problèmes dans la région », a-t-il ajouté, en appelant à prendre sérieusement en considération les recommandations de la mission à cet égard. Rappelant que la plupart des pays de la région n’ont pas la capacité de faire face aux menaces de manière isolée, il a salué les initiatives entreprises par les gouvernements des pays affectés par la crise libyenne, ainsi que les efforts de l’Union africaine, de la CEDEAO et d’autres instances régionales, en ajoutant que celles-ci devraient être soutenues par les Nations Unies et la communauté internationale dans son ensemble. « Une attention plus grande doit être portée aux appels lancés par les pays de la région du Sahel qui ont besoin de renforcer leurs capacités et qui ont aussi besoin de fonds pour faire face aux menaces et aux défis qu’ils doivent affronter, a-t-il ajouté. Il a ensuite plus particulièrement insisté sur les recommandations visant à appuyer les efforts déployés en faveur du dialogue et de la compréhension entre communautés et entre religions.
M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a indiqué que son pays, qui appartient à l’espace sahélo-saharien, était directement touché par l’impact de la crise libyenne. Il a indiqué que la multiplication des enlèvements et attentats terroristes d’AQMI et de Boko Haram étaient sujets de préoccupations qui doivent être pris en compte. Depuis plusieurs années, la région du Sahel fait face à une activité sans précédent d’activités criminelles transfrontalières et terroristes, a rappelé le représentant du Maroc, en soulignant les difficultés des États de la région de sécuriser les frontières et les conséquences de l’aggravation de la pauvreté qui amène de plus en plus de personnes à recourir à des activités criminelles pour subvenir à leurs besoins. Il a estimé que les effets de la crise libyenne n’ont fait qu’exacerber cette situation. Alors que des initiatives louables ont vu le jour pour faire face à ces défis sahéliens, le représentant du Maroc a déclaré que le moment était venu d’asseoir une coopération régionale accrue et de faire face aux problèmes structurels. Il a regretté la persistance de visions sécessionnistes perpétuant des zones grises et facilitant la prolifération des activités terroristes et de la criminalité transnationale organisée. Il est urgent, a-t-il souligné, que l’on tienne compte des défis socioéconomiques du Sahel, pour mieux répondre aux crises alimentaires et aux changements climatiques cycliques. Avant de conclure, le représentant du Maroc a appuyé le projet de déclaration à la presse sur le Sahel que la France a présenté aux membres du Conseil.
M. KODJO MENAN (Togo) a particulièrement relevé le défi de l’accroissement de la population des pays de la région qui a des conséquences directes sur le logement, la scolarisation et la disponibilité des terres cultivables. Il a ajouté à cela les actes terroristes d’Al-Qaida pour le Maghreb islamique (AQMI) et le développement de la criminalité organisée. Ces défis mis ensemble, a-t-il prévenu, constituent des pressions politiques sur les gouvernements et ont des incidences directes et dangereuses sur la paix, la sécurité et la stabilité nationales.
Le représentant a appuyé les recommandations de la mission d’évaluation et a jugé, à cet égard, que la communauté internationale doit soutenir économiquement et financièrement les États de la région et les aider à développer des programmes d’intégration sociale. Les efforts des Nations Unies, a-t-il estimé, doivent aussi porter sur la composante « droits de l’homme » et inciter les gouvernements à les respecter pleinement dans leur lutte contre le terrorisme. La coopération régionale et internationale, a poursuivi le représentant, doivent constituer un des leviers efficaces de la lutte contre la situation dans la région. La facilité de communications et de déplacements des criminels et autres bandits d’un pays à l’autre exige une coopération forte et multiforme, a-t-il précisé, en se félicitant de la coopération au sein de la CEDEAO et en saluant le travail du Bureau des Nations Unies en Afrique de l’Ouest.
M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) s’est dit préoccupé par la prolifération des armes légères dans la région du Sahel. Même si cette région connaît des problèmes depuis longtemps, la crise en Libye a entraîné une augmentation des activités criminelles au Sahel, a-t-il fait observer. Le conflit d’un pays est devenu un problème régional avec des conséquences sans précédent, a ajouté le représentant. Il a soutenu les recommandations de la mission d’évaluation qui concernent l’approche multidimensionnelle et pluridisciplinaire, en prônant notamment une plus grande coordination entre l’ONU et l’Union africaine. M. Sangqu s’est félicité de ce que les efforts de l’ONU et de l’Union africaine aient été bien accueillis par les populations des pays concernés. Il a aussi salué la volonté commune des États de la sous-région de trouver des solutions aux problèmes communs. La communauté internationale a un rôle important à jouer dans le domaine de l’assistance technique, a-t-il insisté.
M. BOUBACAR BOUREIMA (Niger) a souligné que la communauté internationale devrait appuyer les efforts entrepris aux niveaux national et régional pour combattre les fléaux amplifiés par la crise libyenne. Il a jugé indispensable d’adopter une approche holistique pour faire face à ces problèmes en raison du lien qui existe entre le développement et la sécurité, particulièrement dans une région où les ressources financières sont insuffisantes malgré les efforts des partenaires au développement. Tout en mettant l’accent sur les efforts du Niger aux niveaux régional et international pour faire face à ses responsabilités, M. Boureima a estimé qu’un soutien international était nécessaire pour appuyer la mise en œuvre des stratégies régionales.
M. OUMAR DAOU (Mali) a appuyé les recommandations pertinentes du rapport de la mission d’évaluation visant à soutenir les initiatives nationales, régionales et internationales. Il a cependant relevé que le rapport se faisait l’écho de « déclarations fallacieuses d’individus et de groupuscules insignifiants qui, au mépris de l’esprit d’ouverture et de dialogue prôné par les plus hautes autorités maliennes, ont choisi la violence armée comme moyen d’expression de leurs revendications ». Le Gouvernement du Mali ne saurait tolérer aucun acte visant à saper l’unité et l’intégrité du territoire national, a-t-il assuré.
Le représentant a ensuite rappelé que son pays avait dû faire face au retour massif de travailleurs migrants démunis et d’ex-combattants lourdement armés. Il s’est dit convaincu que les réponses à y apporter passent par le renforcement de la présence militaire pour combattre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et les trafics de tous genres, pour assurer la protection des personnes et de leurs biens, ainsi que l’amélioration des infrastructures de base et de services publics. À cet égard, il a cité les nombreuses initiatives prises par le Gouvernement malien, comme le Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement dans la région nord du Mali.
M. TCHINGONBE PATCHANNE PAPOURI (Tchad) a souligné qu’aujourd’hui, plus de 80% des ressortissants tchadiens qui s’étaient installés en Libye, avaient pu regagner leur pays grâce à la contribution conséquente de l’Organisation internationale pour les migrations, dont il a salué le sens humaniste. Il a exprimé le souhait que le Conseil de sécurité accorde toute l’attention aux conclusions et recommandations du rapport de la mission d’évaluation en vue d’inciter la communauté internationale à apporter son soutien aux pays du Sahel pour gagner leur lutte contre le sous-développement, la famine, la précarité et l’insécurité. Le représentant s’est dit également très préoccupé par la circulation des armes de guerre dans la région et la menace qu’elles représentent pour les pays de la région du Sahel, en rappelant que le Président Idriss Déby Itno avait tiré la sonnette d’alarme à ce sujet avant même la chute du régime de Qadhafi.
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