Le Conseil de sécurité condamne la prise du pouvoir par la force opérée par certains éléments des Forces armées maliennes

CS/10592

Le Conseil de sécurité condamne la prise du pouvoir par la force opérée par certains éléments des Forces armées maliennes

26/03/2012
Conseil de sécuritéCS/10592
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6741e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ CONDAMNE LA PRISE DU POUVOIR PAR LA FORCE OPÉRÉE

PAR CERTAINS ÉLÉMENTS DES FORCES ARMÉES MALIENNES


Il s’inquiète de la fragilité des situations de sécurité et humanitaire dans le Sahel

aggravéepar la faim et les mouvements de réfugiés causés par la crise libyenne


Dans une déclaration présidentielle sur la situation au Mali et dans la région du Sahel, le Conseil de sécurité s’est dit « gravement préoccupé », ce matin, « par l’insécurité et la rapide dégradation de la situation humanitaire dans la région du Sahel, que viennent compliquer la présence de groupes armés et de groupes terroristes, et leurs activités, ainsi que la prolifération d’armes en provenance de la région et d’ailleurs, et qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité des États de la région ». 


La déclaration a été lue ce matin devant les membres du Conseil par le représentant du Royaume-Uni, M. Mark Lyall Grant, qui préside le Conseil de sécurité en ce mois de mars 2012.


Aux termes de cette déclaration présidentielle, le Conseil de sécurité prie les autorités nationales et les organisations internationales, régionales et sous-régionales de prendre d’urgence des mesures pour faire aboutir l’action concertée qu’ils mènent pour régler ces problèmes de manière efficace et constructive.


Le Conseil condamne fermement le fait que certains éléments des Forces armées maliennes aient pris par la force le pouvoir détenu par le Gouvernement malien démocratiquement élu.  Il condamne les actes auxquels se sont livrés les soldats mutinés contre le Gouvernement démocratiquement élu et exige d’eux qu’ils mettent fin à la violence et regagnent leurs casernes. 


Aux termes de la déclaration présidentielle, le Conseil de sécurité demande le rétablissement de l’ordre constitutionnel et la tenue des élections comme prévu initialement.  Par ce texte, les membres du Conseil soulignent que la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale du Mali doivent être sauvegardées et respectées.  Ils s’inquiètent de l’état fragile de la sécurité et de la situation humanitaire dans la région et constatent qu’il est aggravé par la sécheresse, la pénurie d’aliments et le retour de milliers de réfugiés entraînés par la crise libyenne et d’autres crises qui frappent la région. 



Déclaration présidentielle (S/PRST/2012/7)


Le Conseil de sécurité suit de près l’état de la sécurité et la situation humanitaire dans la région du Sahel, et est régulièrement tenu informé de ces questions.


Le Conseil est gravement préoccupé par l’insécurité et la rapide dégradation de la situation humanitaire dans la région du Sahel, que viennent compliquer la présence de groupes armés et de groupes terroristes, et leurs activités, ainsi que la prolifération d’armes en provenance de la région et d’ailleurs, qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité des États de la région.  Il prie les autorités nationales et les organisations internationales, régionales et sous-régionales de prendre d’urgence des mesures pour faire aboutir l’action concertée qu’ils mènent pour régler ces problèmes de manière efficace et constructive.


Le Conseil condamne fermement le fait que certains éléments des Forces armées maliennes aient pris par la force le pouvoir détenu par le Gouvernement malien démocratiquement élu et rappelle à ce sujet sa déclaration à la presse du 22 mars 2012.  Il condamne les actes auxquels se sont livrés les soldats mutinés contre le Gouvernement démocratiquement élu et exige d’eux qu’ils mettent fin à la violence et regagne leurs casernes.  Il demande le rétablissement de l’ordre constitutionnel et la tenue des élections comme prévu initialement.


Le Conseil condamne les attaques déclenchées et commises par les groupes rebelles contre des Forces du Gouvernement malien et demande aux rebelles de mettre fin à la violence et de rechercher un règlement pacifique à la faveur du dialogue politique qui s’impose.


Le Conseil souligne que la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale du Mali doivent être sauvegardées et respectées.


Le Conseil s’inquiète de l’état fragile de la sécurité et de la situation humanitaire dans la région et constate qu’il est aggravé par la sécheresse, la pénurie d’aliments et le retour de milliers de réfugiés entraîné par la crise libyenne et d’autres crises qui frappent la région.


Le Conseil a appris que des millions d’habitants de la région du Sahel souffraient de cette crise qui a poussé des milliers de personnes à émigrer vers des pays voisins moins touchés.


Le Conseil salue l’action entreprise conjointement par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires et d’autres organismes des Nations Unies pour fournir une aide humanitaire et appeler l’attention de la communauté internationale sur l’ampleur du problème dans la région du Sahel. Il a été informé qu’il était proposé de nommer un coordonnateur régional de haut niveau des secours humanitaires.


Le Conseil salue les programmes d’urgence mis en place par les autorités des pays de la région, qui sont l’expression de la responsabilité première qu’elles assument face à la situation.  Il accueille avec satisfaction les initiatives prises par les organisations régionales et sous-régionales comme l’Union africaine et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, et l’action menée jusqu’ici par les partenaires bilatéraux et multilatéraux, en vue d’aider les pays du Sahel à atténuer la crise alimentaire et nutritionnelle régionale.  Il engage la communauté internationale à apporter son soutien au règlement de la crise au Mali et dans la région du Sahel en se fondant sur une stratégie intégrée visant à répondre aux besoins immédiats et aux besoins à long terme dans les domaines de la sécurité, du développement et des questions humanitaires.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Conseil de sécurité: exposés des Chefs du maintien de la paix et de l’appui aux missions sur l’amélioration des stratégies pour l’instauration d’une paix durable

CS/10591

Conseil de sécurité: exposés des Chefs du maintien de la paix et de l’appui aux missions sur l’amélioration des stratégies pour l’instauration d’une paix durable

26/03/2012
Conseil de sécuritéCS/10591
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6740e séance – matin


Conseil de sÉcuritÉ: EXPOSÉS DES chefS du maintien de la paix ET DE L’APPUI AUX MISSIONS

SUR L’AMÉLIORATION DES STRATÉGIES POUR L’INSTAURATION D’UNE PAIX DURABLE


Le chemin qui mène vers la paix durable après un conflit passe par « une révision et un ajustement périodique » de l’engagement de l’ONU afin de l’adapter aux évolutions des réalités prévalant sur le terrain, a expliqué, ce matin, aux membres du Conseil de sécurité, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous.


M. Ladsous et Mme Susana Malcorra, la Secrétaire générale adjointe chargée du Département de l’appui aux missions étaient invités à prendre une part active aux travaux du Conseil en faisant chacun un exposé à ses membres dans le cadre d’une réunion d’information sur les opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Mme Malcorra et M. Ladsous ont chacun détaillé les défis auxquels demeurent confrontées la direction politique et exécutive des opérations de maintien de la paix, ainsi que la structure chargée de fournir un appui aux missions une fois déployées sur le terrain.


« Lorsque le Conseil de sécurité donne un mandat à une opération de maintien de la paix, ce n’est pas seulement pour aider à la restauration de la stabilité du pays et parvenir à la paix, c’est aussi pour y contribuer à la construction et l’instauration d’une paix durable », a rappelé M. Ladsous.


Parler du rôle des Casques bleus ne signifie donc pas forcément élargir le concept même du maintien de la paix ou ajouter de nouvelles tâches aux mandats qui sont initialement donnés aux missions, a-t-il indiqué, en notant qu’il s’agit plutôt de « tirer le meilleur parti des tâches qui leur sont déjà assignées ».


Il a rappelé qu’au fil du temps, ces tâches étaient devenues de plus en plus complexes, mais qu’elles demeuraient axées sur deux priorités: le soutien à la sécurité de base, d’une part, et d’autre part, le soutien au processus politique. 


De son côté, Mme Malcorra a mis dans son intervention l’accent sur la flexibilité et la souplesse dont devait faire preuve le Département qu’elle dirige dans l’exécution des tâches d’appui aux opérations déployées sur le terrain.  Elle a souligné l’impact socioéconomique qu’ont sur les pays et zones où elles sont déployées les opérations de maintien de la paix qui, selon leur taille ou leur ampleur, peuvent être créatrices d’emploi et aider le redressement de l’économie locale. 


Au cours de leurs exposés, les deux officiels onusiens ont plaidé en faveur de la mise en œuvre de politiques promouvant la cohérence et la coordination entre les actions des différents acteurs du maintien de la paix au sein du système des Nations Unies, ainsi que pour l’établissement et le renforcement de partenariats avec les acteurs non onusiens intervenant eux aussi sur le terrain.


OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES


Exposés


M. HervÉ Ladsous, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a présenté, ce matin, un exposé au Conseil de sécurité sur certains aspects du maintien de la paix, notamment le rétablissement et les périodes de transition entre la fin des conflits, la construction de la paix, sa consolidation et la reconstruction.  M. Ladsous a rappelé aux membres du Conseil que les Casques bleus étaient perçus comme les garants du bon déroulement de la transition qui a lieu durant la période fragile allant de la fin du conflit à l’établissement de la paix.  Lorsque le Conseil de sécurité donne un mandat à une opération de maintien de la paix, ce n’est pas seulement pour aider à la restauration de la stabilité du pays et parvenir à la paix, c’est aussi pour contribuer à la construction d’une paix durable, a dit le Secrétaire général adjoint.  Dès lors, a-t-il ajouté, parler du rôle des Casques bleus dans la construction de la paix ne signifie donc pas forcément élargir le concept même du maintien de la paix ou ajouter de nouvelles tâches aux mandats qui sont initialement donnés aux missions.  Il s’agit plutôt de tirer le meilleur parti des tâches qui leur sont déjà assignées, a précisé M. Ladsous.  Au fil du temps, les tâches à accomplir sont devenues de plus en plus complexes, mais elles demeurent axées sur deux priorités: le soutien à la sécurité de base, d’une part, et d’autre part, le soutien au processus politique. 


M. Ladsous a ensuite expliqué que, dans leurs efforts en vue de clarifier le rôle des Casques bleus dans la construction de la paix vis-à-vis d’autres acteurs, le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et le Département de l’appui aux missions (DAM) avaient élaboré un document conjoint qui explique que les opérations de maintien de la paix ont trois fonctions dans la construction de la paix.  Elles aident tout d’abord les gouvernements à articuler des priorités, en soutenant l’atteinte d’un consensus entre les différentes parties nationales et la communauté internationale.  Les opérations de maintien de la paix rendent ensuite capables d’autres acteurs nationaux et internationaux de conduire des activités de renforcement de la paix en leur fournissant un « parapluie » de sécurité, ainsi qu’un espace de soutien logistique et politique leur permettant de développer des efforts de réconciliation et de reconstruction économique.  Enfin, concernant la troisième fonction des opérations de maintien de la paix, M. Ladsous a expliqué qu’elles mettaient parfois rapidement elles-mêmes en œuvre des activités visant à rétablir la paix en apportant un soutien aux processus politiques, à la réforme du secteur de la sécurité ou à des tâches de renforcement des capacités dans certains domaines, ceci avec l’aide d’autres partenaires. 


« Bien que nous ayons développé une meilleure compréhension de ce qu’implique la construction de la paix et du rôle qui nous incombe à cet égard, le vrai défi à relever est celui de trouver des réponses à la question que pose la construction de la paix.  Comment faut-il s’y prendre? ».  Le Secrétaire général adjoint a noté qu’après des années d’engagement dans des pays comme le Libéria, la Sierra Leone, la République démocratique du Congo, le Timor-Leste ou Haïti -et malgré des progrès « considérables et indéniables réalisés » sur le terrain-, les institutions nationales de ces pays demeurent fragiles.  


M. Ladsous a ensuite estimé que, pour maximiser la contribution des Nations Unies à la construction de la paix, et en particulier celle des Casques bleus, trois éléments demeuraient critiques.  Il a tout d’abord mis l’accent sur la nécessité d’identifier les priorités spécifiques de chaque pays accueillant une opération de maintien de la paix et celles de sa population et, ensuite, d’y répondre.  Il a aussi insisté sur la nécessité de clarifier les rôles et les responsabilités des différents acteurs onusiens, et il a souligné la nécessité d’accroître les partenariats avec les acteurs non onusiens intervenant eux aussi sur le terrain.  Enfin, il a estimé qu’une révision et un ajustement périodique de l’engagement de l’ONU devaient être réalisés afin d’adapter au mieux les efforts de l’Organisation à l’évolution de la situation sur le terrain. 


Mettant également l’accent sur la nécessité pour les opérations de maintien de la paix de parvenir à l’instauration d’une paix durable, Mme SusanA Malcorra, Secrétaire générale adjointe chargée du Département de l’appui aux missions, a expliqué que fournir une réponse efficace aux besoins de construction et de consolidation de la paix dans des pays qui sortent d’un conflit exige du système d’appui et de soutien aux missions la même flexibilité et la même souplesse que celles dont il fait preuve pour aider et appuyer l’exécution des autres tâches relevant des mandats donnés aux missions de maintien de la paix opérant sur le terrain.  Mme Malcorra a notamment insisté sur l’impact socioéconomique que peuvent avoir les missions de maintien de la paix opérant dans un pays hôte, selon l’ampleur et l’étendue spatiale et temporelle de leurs déploiements.  À cet égard, elle a notamment cité les créations d’emplois ou l’attribution de marchés que génèrent les activités menées par les missions.  Mme Malcorra a aussi expliqué que cet impact pouvait être négatif en créant, par exemple, des distorsions au sein du marché local de l’emploi ou en causant des dégradations à l’environnement du pays d’accueil de la mission. 


La Secrétaire générale adjointe a ensuite détaillé l’impact macroéconomique positif qu’ont les missions multidimensionnelles dans les pays où elles sont déployées.  Étant donné que l’acquisition de denrées locales s’avère parfois difficile, le DAM s’efforce malgré tout de mettre en place des mécanismes qui favorisent les acquisitions aux niveaux local et régional, qui peuvent être une source d’activités et de développement pour le secteur privé local, a indiqué Mme Malcorra.  Elle a également souligné les efforts qui ont aussi été déployés en matière de résorption du chômage dans le pays d’accueil, en citant à titre d’exemple ce qui a été fait en la matière par la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL). 


Dans ce pays, un niveau élevé de sous-emploi et une croissance économique trop faible rendaient difficile pour la jeunesse et la population affectées par la guerre de trouver des opportunités de travail et d’avoir des revenus légaux, a-t-elle expliqué.  Pour y faire face, la MINUL et ses partenaires –dont la Banque mondiale et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ainsi que le Ministère libérien des travaux publics- ont conçu des projets de construction d’infrastructures et de routes à haute intensité de main-d’œuvre.  Ces projets ont été concentrés dans des communautés vulnérables et proches des gisements de ressources naturelles, a-t-elle précisé.  La mise en œuvre de ces projets a permis de créer 75 000 emplois.  Six cents kilomètres de routes principales ont été réhabilités, ainsi que 300 kilomètres de routes secondaires, et cela a permis de générer près de 6 millions de dollars de revenus pour les communautés locales.  En outre, Mme Malcorra a souligné qu’une évaluation d’impact indépendante de ces projets avait établi que la situation sécuritaire s’était améliorée dans les zones situées le long des routes réhabilitées.  Par ailleurs, les revenus dégagés par les communautés avoisinantes ont été réinvestis dans des projets à long terme comme l’éducation et le logement, « c’est-à-dire des projets pour bâtir la paix », a ajouté la Secrétaire générale adjointe.


Mme Malcorra a ensuite rappelé que la fin d’une mission de maintien de la paix pouvait coïncider avec le déploiement d’une autre, comme ce fut le cas au Burundi et en Sierra Leone.  Dans ces cas, elle a souligné qu’il convenait de préparer des plans de contingence pour jeter les bases d’un soutien et d’un suivi adéquats et permettant de maintenir les acquis atteints par les activités menées par une mission qui arrive à la fin de son mandat, de manière à assurer la durabilité de la paix qui a été établie grâce à elle.  « Les transitions ne peuvent réussir que si elles sont bien préparées et bien exécutées », a-t-elle rappelé.  Il s’agit de travailler avec le pays hôte sur deux aspects essentiels: le retrait de la mission et la préparation des ressources nationales, des capacités et des budgets, qui doivent prendre la relève.  Ceci permet d’atténuer les impacts négatifs au plan de la logistique et des infrastructures, et cela permet aussi de mener à bien le renforcement des capacités nationales et de rationnaliser les coûts au niveau de l’ONU, a souligné Susana Malcorra. 


Mme Malcorra a aussi mis l’accent sur la nécessité d’impliquer les personnels nationaux afin qu’ils puissent eux-mêmes prendre en charge le développement de leur pays, la consolidation de la paix et le renforcement des institutions ou y contribuer.  Elle a rappelé que l’appropriation nationale était à la base de tout ce processus et que l’appui international devait être orienté dans ce sens.  En guise de conclusion, elle a souligné que le Département de l’appui aux missions comptait sur le Conseil de sécurité pour assurer une réponse cohérente, coordonnée et durable aux défis complexes auxquels il doit faire face dans la construction de la paix avant, pendant et après le départ des missions.


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Commémoration à l’Assemblée de la Journée des victimes de l’esclavage: les États d’Afrique soulèvent la question des réparations

AG/11217

Commémoration à l’Assemblée de la Journée des victimes de l’esclavage: les États d’Afrique soulèvent la question des réparations

26/03/2012
Assemblée généraleAG/11217
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                         

Soixante-sixième session                                   

103e séance plénière - après-midi


COMMÉMORATION À L’ASSEMBLÉE DE LA JOURNÉE DES VICTIMES DE L’ESCLAVAGE:

LES ÉTATS D’AFRIQUE SOULÈVENT LA QUESTION DES RÉPARATIONS


L’Assemblée générale, a tenu, cet après-midi, une séance consacrée à la Journée internationale commémorative des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.  La Journée, qui est commémorée tous les 25 mars, a pour thème, cette année, « Honorer les héros, les résistants et les survivants » de ce qui, pour certains, a été « une disgrâce de l’humanité » ou « le pire holocauste de l’humanité ».  La séance de l’Assemblée a été couronnée par une performance du Ballet national du Cameroun.


Au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant du Zimbabwe a jugé qu’« au-delà de la reconnaissance du rôle des héros, des résistants et des survivants de la traite, il faudrait également évoquer la question des réparations ».  « La réflexion sur cette question n’a que trop tardé et les États d’Afrique veilleront à ce qu’elle soit débattue à l’Assemblée générale », a-t-il tranché.


Mais pour M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser, Président de l’Assemblée générale, la Journée commémorative doit avoir pour but de sensibiliser les uns et les autres aux conséquences de l’esclavage et « de façon plus importante », de s’assurer que des abus aussi systématiques des droits de l’homme ne se répètent plus jamais. 


M. Al-Nasser a parlé des formes contemporaines de l’esclavage comme la traite des êtres humains, l’exploitation sexuelle, le travail des enfants, le mariage forcé et l’enrôlement d’enfants dans des groupes armés.  Face à des facteurs aggravants comme la pauvreté, l’illettrisme, les inégalités économique, sociale et sexuelle, M. Al-Nasser a prôné une approche alliant lois, sensibilisation, coopération et éducation.


Les préjugés s’aggravent, a renchéri Mme Asha-Rose Migiro, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies.  Elle a dénoncé les pratiques discriminatoires « qui jouissent de plus en plus d’une reconnaissance politique, morale voire juridique » et la diffusion par Internet d’idées fondées sur la notion de supériorité raciale.  Tout ceci après la tragédie de la traite transatlantique qui, selon Mme Migiro, a été une disgrâce pour l’humanité.


Cette « terrible tragédie humaine », a commenté la représentante de la Micronésie, au nom du Groupe des États d’Asie et du Pacifique, exige des États Membres qu’ils prennent un engagement bien plus ferme à débarrasser le monde du racisme, de la haine et de l’intolérance.


« La bataille est loin d’être gagnée », a acquiescé son homologue de l’Albanie qui, au nom du Groupe des États d’Europe orientale, a appelé à utiliser tous les moyens disponibles pour mettre un terme définitif à ces fléaux.


La représentante de la Grenade, au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, a rendu hommage à ceux qui ont mené les révoltes antiesclavagistes historiques et conduit à la création des communautés établies dans sa région.  « Nous nous inclinons devant leur bravoure qui nous a donné la liberté », a-t-elle déclaré.


Au nom du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États, le représentant de Saint-Marin a insisté sur l’importance d’éduquer les jeunes à ce « crime inacceptable et injustifiable ».


Les contributions de Ralph Bunch et de Martin Luther King ont été soulignées par Mme Rosemary Dicarlo, représentante des États-Unis, pays hôte.  Par leur lutte, a-t-elle dit, ces hommes ont permis de renforcer la nation américaine.  « Nous avons fait des progrès, mais beaucoup reste à faire », a-t-elle cependant reconnu.


Au cours de cette séance, les États Membres ont également évoqué la construction prochaine, au Siège de l’ONU, d’un mémorial permanent à la mémoire des victimes de la traite transatlantique.  Le représentant de la Nouvelle-Zélande a annoncé une contribution de 10 000 dollars, ajoutant que le personnel de son ambassade aux États-Unis allait également effectuer une contribution à titre personnel.


M. Rick Kittles, Directeur scientifique d’African Ancestry, Inc., une société américaine qui propose d’établir l’ascendance de la diaspora africaine par des tests ADN, a soulevé une question: l’étude du patrimoine génétique des Afro-Américains compte tenu de leur mauvaise santé physique.


« C’est une question de justice sociale, au même titre que la question des réparations », a-t-il affirmé, en parlant des millions de personnes d’ascendance africaine qui pensent aujourd’hui que leur histoire a commencé avec l’esclavage, « le pire holocauste de l’humanité ».  « Une histoire inédite qui a vu des liens familiaux, une culture et des traditions irrémédiablement broyés. » 


L’Assemblée a par ailleurs pris note du fait que le Cap-Vert, la Gambie et le Kirghizistan ont effectué les paiements nécessaires pour réduire leurs arriérés en deçà du montant spécifié dans l’Article 19 de la Charte relatif au droit de vote.


Le Président de l’Assemblée générale a annoncé l’organisation, le 3 avril, d’un dialogue interactif intitulé « Combattre la traite contre les êtres humains: Les partenariats et les mesures novatrices pour mettre un terme contre la violence faite aux femmes et aux fillettes ».


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Le Comité des droits de l’homme adopte un cadre de « Collaboration avec les ONG »

DH/CT/748

Le Comité des droits de l’homme adopte un cadre de « Collaboration avec les ONG »

23/03/2012
Assemblée généraleDH/CT/748
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Pacte international relatif

aux droits civils et politiques

Comité des droits de l’homme

Cent-quatrième session

2882e séance – après-midi


LE COMITÉ DES DROITS DE L’HOMME ADOPTE UN CADRE DE « COLLABORATION AVEC LES ONG »


Les experts du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ont adopté tel qu’amendé, cet après-midi, un cadre de « Collaboration entre le Comité des droits de l’homme et les ONG ».  


Ce document, élaboré par Mme Iulia Antonella Motoc, Experte de la Roumanie, et M. Cornelius Flinterman, Expert des Pays-Bas, a été examiné point par point, dans le but de renforcer une collaboration essentielle pour permettre au Comité des droits de l’homme de mieux évaluer les rapports des gouvernements sur la mise en œuvre du Pacte international.


M. Walter Kaelin, Expert de la Suisse, a expliqué que c’est grâce aux rapports parallèles des ONG nationales et internationales, que le Comité peut porter un regard critique sur les rapports des États et éventuellement suggérer des améliorations dans la mise en œuvre du Pacte international. 


Mais, faut-il que les ONG continuent à présenter leurs propres rapports ou doivent-elles participer à la rédaction des rapports de pays?  Une question posée cet après-midi et à laquelle M. Marat Sarsembayev, Expert du Kazakhstan, a répondu que « la crédibilité des ONG leur commande de garder leur distance avec les autorités nationales ».


Il a alors été suggéré que les ONG, qui le souhaitent, peuvent contribuer au rapport national, tout en se réservant le droit de présenter leur propre document au Comité des droits de l’homme.


Si les experts ont réaffirmé que les ONG doivent discuter avec eux avant l’examen d’un rapport national, ils ont exclu l’idée qu’elles interviennent au moment de leur dialogue avec les États. 


Le Comité a remercié les organisations qui collaborent avec lui, dont le Centre pour les droits civils et politiques, une organisation internationale de défense des droits de l’homme qui facilite la participation des ONG au travail du Comité et diffuse, en particulier, des informations sur le travail de ce dernier.


La Présidente du Comité et Experte de l’Afrique du Sud, Mme Zonke Zanele Majodina, a présenté les discussions sur le projet relatif aux observations générales sur le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.


Les experts se retrouveront mardi 27 mars à partir de 11 heures.


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Armes légères: le Comité préparatoire de la Conférence d’examen adopte son rapport final

CD/3330

Armes légères: le Comité préparatoire de la Conférence d’examen adopte son rapport final

23/03/2012
Assemblée généraleCD/3330
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Comité préparatoire de la Conférence

des Nations Unies sur les armes légères

9e & 10e séances – matin & après-midi                       


ARMES LÉGÈRES: LE COMITÉ PRÉPARATOIRE DE LA CONFÉRENCE D’EXAMEN ADOPTE SON RAPPORT FINAL


Après une semaine de débats, le Comité préparatoire de la Conférence des Nations Unies chargée d’examiner les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects a achevé aujourd’hui ses travaux en adoptant son rapport final.  « Malgré des problèmes réels, nous sommes parvenus à réaliser des progrès remarquables », a conclu sa Présidente, Mme Joy Ogwu, du Nigéria.


Ce rapport présente notamment la documentation et les recommandations du Comité à la deuxième Conférence d’examen du Programme d’action qui s’ouvrira le 27 août 2012, à New York.


Un résumé des discussions de cette session figure également en annexe.  Conformément à ce qu’ont souhaité certaines délégations, le rapport précise que ce résumé, rédigé par la Présidente du Comité, « ne préjuge pas du document final de la Conférence ».


Le Comité a aussi décidé de soutenir la candidature de Mme Ogwu à la présidence de la Conférence.  Cette dernière a estimé que le travail du Comité avait permis des avancées à la fois sur le fond et sur les questions de procédure.


« Nous avons le pouvoir d’améliorer les conditions de vie des populations du monde entier, notamment celles qui vivent dans la peur des armes légères et de petit calibre », a-t-elle insisté, alors que la première Conférence d’examen du Programme, en 2006, s’était soldée par un échec, les délégations ne parvenant pas à se mettre d’accord sur un document final.


En adoptant en 2001 à l’unanimité le Programme d’action, les États Membres de l’ONU s’étaient engagés à collecter et à détruire les armes illégales, à adopter une législation nationale qui pénaliserait le commerce illicite des armes légères, à règlementer les activités des courtiers, à mettre en place des contrôles rigoureux à l’importation et à l’exportation, à prendre des mesures contre ceux qui enfreignent ces lois, et, à cette fin, à mieux coordonner les efforts internationaux.


En outre, l’Assemblée générale a adopté, le 8 décembre 2005, un Instrument international relatif au traçage des armes, visant à permettre aux États de procéder à l’identification et au traçage rapides et fiables des armes légères et de petit calibre illicites.


À l’ouverture de cette session du Comité préparatoire, lundi 19 mars, la Haut-Représentante du Secrétaire général pour les questions de désarmement, Mme Angela Kane, avait souligné qu’« un échec de la Conférence aurait un prix très élevé » et a appelé les délégations à garantir que la mise en œuvre du Programme d’action et son Instrument international de traçage des armes en sortiraient renforcés.


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Le Comité des droits de l’homme réfléchit aux moyens d’améliorer l’efficacité de son travail dont l’examen des plaintes

DH/CT/747

Le Comité des droits de l’homme réfléchit aux moyens d’améliorer l’efficacité de son travail dont l’examen des plaintes

22/03/2012
Assemblée généraleDH/CT/747
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Pacte international relatif

aux droits civils et politiques

Comité des droits de l’homme

Cent-quatrième session

2880e séance – après-midi


LE COMITÉ DES DROITS DE L’HOMME RÉFLÉCHIT AUX MOYENS D’AMÉLIORER

L’EFFICACITÉ DE SON TRAVAIL DONT L’EXAMEN DES PLAINTES


Les experts du Comité des droits de l’homme ont réfléchi, cet après-midi, aux moyens d’accélérer l’examen des communications, ou plaintes reçues, conformément au premier Protocole facultatif du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.  Le Comité s’est penché, de manière plus générale, à la façon d’améliorer l’efficacité de son travail.


Compte tenu du volume important des communications qu’ils sont amenés à examiner, les experts du Comité ont convenu qu’il serait peut-être utile, éventuellement à titre provisoire, de charger une personne de classer les dossiers selon un ordre fondé sur des critères de sélection.


Pour accélérer l’examen des communications, les dossiers seraient alors partagés entre deux groupes de travail.  La création d’un deuxième groupe de travail dépendra cependant du nombre de dossiers et des ressources supplémentaires que le Comité saura mobiliser, ont reconnu les experts.  Six autres juristes seraient nécessaires, en plus des services de conférence, a précisé le secrétariat du Comité.


Faut-il alors réaffecter des ressources du Bureau de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme ou présenter une demande spécifique à l’Assemblée générale? se sont demandés les experts.


Quoi qu’il en soit, on ne peut éviter l’idée d’établir un calendrier strict pour l’examen des rapports et des communications, a relevé la Présidente du Comité.  L’expert de la Colombie a mis en garde contre une trop grande uniformisation du travail qui reviendrait à mettre tous les États sur un pied d’égalité s’agissant du respect des droits de l’homme.


La périodicité de la présentation et de l’examen des rapports a donc été débattue.  L’expert des Pays-Bas a, par exemple, proposé qu’au cas où un pays ne présente pas de rapport, un petit groupe d’experts lui envoie une liste de recommandations. 


En fin de séance, les experts ont été saisis d’un document qui entend préciser les relations entre le Comité et les organisations non gouvernementales.


Le Comité des droits de l’homme poursuivra sa réflexion demain, vendredi 23 mars, à partir de 15 heures.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: exposé sur les défis qui se posent en Sierra Leone, à quelques mois de la tenue des élections présidentielle et parlementaires

CS/10589

Conseil de sécurité: exposé sur les défis qui se posent en Sierra Leone, à quelques mois de la tenue des élections présidentielle et parlementaires

22/03/2012
Conseil de sécuritéCS/10589
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6739e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: EXPOSÉ SUR LES DÉFIS QUI SE POSENT EN SIERRA LEONE, À

QUELQUES MOIS DE LA TENUE DES ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLE ET PARLEMENTAIRES


Le Directeur exécutif du BINUCSIL demande que les parties respectent à la lettre

le communiqué conjoint publié par les deux principaux partis politiques le 2 avril 2009


Le défi majeur que représente la tenue des élections de novembre 2012 en Sierra Leone, l’armement des unités paramilitaires de la police, plusieurs incidents violents et le retard pris par le Gouvernement dans l’accomplissement de tâches dans certaines étapes du processus démocratique ont été les principaux sujets d’inquiétude exprimés, ce matin devant le Conseil de sécurité, par le Représentant exécutif du Secrétaire général chargé du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL).


Présentant le rapport* du Secrétaire général sur le BINUCSIL, M. Michael von der Schulenburg, de l’Allemagne, a tout d’abord rappelé les avancées spectaculaires qu’a faites la Sierra Leone au cours des 10 dernières années.  « Le pays ne serait pas là où il se trouve aujourd’hui sans la contribution des dirigeants, des chefs traditionnels, des leaders religieux musulmans et chrétiens, et des autres membres actifs de la société civile comme les femmes, les journalistes et les artistes sierra-léonais », a expliqué M. von der Schulenburg.


Le Ministre des affaires étrangères de la Sierra Leone, M. Joseph Bandabla Dauda, s’est lui aussi félicité des résultats atteints grâce aux efforts conjoints déployés par les Sierra-Léonais, les Nations Unies et la communauté internationale.  « Le Gouvernement a notamment accompli des progrès importants dans la lutte contre le chômage des jeunes, la lutte contre la corruption et la lutte contre le trafic de drogues et la criminalité organisée », a-t-il dit, ce point de vue étant ensuite validé et reconnu par M. Guillermo Rishchynski, Président de la « formation Sierra Leone » de la Commission de consolidation de la paix (CCP), qui travaille en collaboration avec le BINUCSIL.  M. Rischchynski a cependant plaidé en faveur d’une meilleure coopération régionale bénéficiant d’un appui ferme du Conseil de sécurité. 


Après la mise en œuvre réussie du processus « Vérité et réconciliation » en Sierra Leone, plusieurs institutions démocratiques indépendantes ont été créées, a indiqué M. von der Schulenburg, citant notamment la Commission électorale nationale, la Commission d’enregistrement des partis politiques et la Commission indépendante des médias.


Les élections de novembre prochain constituent un défi majeur pour le pays, a-t-il averti, soulignant « la lourde responsabilité qui pèse sur l’élite politique ».


M. von der Schulenburg a par ailleurs demandé que des explications soient fournies par les autorités sierra-léonaises concernant l’importation par le Gouvernement d’armes d’assaut, en janvier dernier, pour équiper des unités paramilitaires de la police.  Il a rappelé que la Commission Vérité et réconciliation avait conseillé de mettre fin à l’existence de toutes formes d’unités de maintien de l’ordre de type paramilitaire.


Le Représentant exécutif du Secrétaire général, qui a dirigé le BINUCSIL pendant quatre ans et dont le mandat à la tête du Bureau tire à sa fin, s’est aussi inquiété d’autres incidents récents, comme l’attaque dont a été victime le candidat de l’opposition à l’élection présidentielle en septembre dernier, et celle perpétrée par des membres de l’opposition contre des biens du parti au pouvoir.  De son côté, le Ministre sierra-léonais, a assuré que le Gouvernement avait fait preuve de détermination politique en appliquant les instruments juridiques pertinents dans la poursuite des auteurs des actes de violence mentionnés.


Michael von der Schulenburg, Chef sortant du BINUCSIL, a ensuite formulé plusieurs recommandations et demandé notamment à l’opposition de dialoguer avec le Gouvernement.  Il a suggéré que des réunions aient lieu entre M. Ernest Bai Koroma, actuel Président du pays, et M. Julius Maada Bio, principal candidat de l’opposition.  À cet égard, le Ministre sierra-léonais a assuré que le Président Bai Koroma continuerait à dialoguer avec toutes les parties.


En outre, M. von der Schulenburg a demandé que les électeurs ne soient pas victimes d’intimidations.  Il a aussi suggéré que le Gouvernement clarifie différentes allégations concernant le rôle que le ministre de l’intérieur aurait joué dans plusieurs incidents violents.  Il a également appelé les parties à revenir à la lettre du communiqué conjoint publié par les deux principaux partis politiques à la date du 2 avril 2009, et en particulier à en respecter trois points essentiels.  Il a ainsi demandé la publication du rapport officieux de la Commission d’enquête Shears-Moses, qui porte sur les incidents violents de mars 2009, faisant valoir que ce rapport a été soumis au Président Bai Koroma il y a déjà deux ans.  Le Ministre sierra-léonais a indiqué à, cet égard, que le Gouvernement publierait prochainement un document ayant trait aux recommandations de la Commission.


Après que M. von der Schulenburg se soit également inquiété du retard pris dans la création d’une commission indépendante chargée de recevoir les plaintes déposées contre la police, le Ministre sierra-léonais a assuré que le Gouvernement s’employait à concrétiser ce projet.


Par ailleurs, M. von der Schulenburg a espéré que le Gouvernement adopterait des mesures d’ajustement nécessaires pour que la société nationale de radiodiffusion soit vraiment celle de tous les Sierra-Léonais.  Il a aussi demandé que soit adoptée sans retard la loi électorale révisée.  Enfin, il a plaidé pour que tous les dirigeants politiques continuent à appuyer les initiatives transversales, félicitant à cet égard l’Association des femmes de tous les partis politiques pour le travail remarquable accompli par ses membres.


Le Ministre sierra-léonais a indiqué, pour sa part, que le Gouvernement promeut la participation des femmes dans les prises de décisions.  Il a, par exemple, travaillé avec des groupes de femmes pour rédiger une loi sur l’égalité des sexes qui sera bientôt présentée au Parlement, a-t-il précisé.


Enfin, tout en soulignant la richesse des ressources naturelles de la Sierra Leone, M. von der Schulenburg a relevé que les grands investissements effectués dans l’industrie minière n’ont pas encore bénéficié à la majorité de la population.  Comparant la situation de la Sierra Leone avec celle de la République de Corée dans les années 1960, il a rappelé que cette dernière s’en était sortie en misant sur le secteur de l’éducation.  Il a donc lancé un appel aux Sierra-Léonais pour qu’ils investissent dans ce domaine.


De son côté, le Ministre sierra-léonais a renouvelé son appel à la communauté internationale pour qu’elle continue à investir dans le succès du Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide au développement, qui a eu lieu récemment à Busan, en République de Corée, en mettant notamment l’accent sur les besoins et problèmes des pays sortant de conflit.  « L’aide internationale doit tenir compte du fait que certaines causes sous-jacentes du conflit persisteront jusqu’à ce qu’un développement économique à plus long terme prenne forme », a par ailleurs prévenu M. Rishchynski.


* S/2012/160


LA SITUATION EN SIERRA LEONE


Rapport du Secrétaire général sur le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (S/2012/160)


Dix ans après la fin d’une décennie de guerre civile, la Sierra Leone a accompli des progrès considérables en matière de consolidation de la paix, tout en continuant d’être en butte à des problèmes de gouvernance et à des difficultés dans le domaine du développement, relève le Secrétaire général dans ce rapport.


M. Ban Ki-moon estime que l’élection présidentielle et les élections législatives et locales prévues en 2012 seront un test décisif pour déterminer dans quelle mesure la paix est fermement établie dans le pays.  C’est donc avec inquiétude que M. Ban note les troubles politiques qui ont éclaté récemment en Sierra Leone.  Il invite les partis politiques à s’investir dans le processus de dialogue et appelle tous les acteurs politiques, qui ont fait preuve d’une grande ténacité et d’une ferme détermination pour mettre fin à un passé douloureux, à relever le nouveau défi, ce qui consiste à consolider les libertés démocratiques dans le pays.  Le Secrétaire général continue d’espérer qu’ils reprendront le dialogue en vue de renforcer la cohésion nationale et d’assurer le déroulement pacifique des élections.


M. Ban félicite le Gouvernement sierra-léonais pour l’arrestation et la mise en accusation des personnes impliquées dans les violences politiques, quelle que soit leur appartenance politique.  Il invite les partis politiques à réaffirmer les engagements qu’ils ont pris dans le communiqué conjoint du 2 avril et à respecter le Code de conduite établi à leur intention.  La publication du rapport officieux de la Commission d’enquête Shears-Moses sur les troubles survenus en mars 2009, qui était attendue depuis longtemps, et la mise en œuvre des recommandations qu’elle a formulées, devraient contribuer à apaiser le climat politique et à rétablir la confiance entre les acteurs politiques, souligne M. Ban.


Sur le plan économique, la Sierra Leone devrait connaître une augmentation de son produit intérieur brut (PIB), grâce pour une grande part à l’exportation de ses ressources naturelles au cours des prochaines années.  Cette évolution devrait contribuer de manière directe à améliorer les moyens d’existence des Sierra-Léonais.  Ban Ki-moon salue l’action engagée par le Gouvernement pour amener les différents acteurs nationaux à s’entendre sur l’orientation stratégique à long terme du pays dans le cadre de la Conférence sur le développement et la transformation qui vient de s’achever.  Il salue aussi la décision du Gouvernement d’utiliser les futures recettes au profit de tous les Sierra-Léonais.


Les institutions démocratiques du pays, la Commission électorale nationale, la Commission d’enregistrement des partis politiques, la Commission indépendante des médias et d’autres institutions, notamment la police et l’appareil judiciaire, ont de lourdes responsabilités à assumer pour veiller à ce que les élections en 2012 soient crédibles et pacifiques, indique le Secrétaire général.


Conformément aux recommandations formulées à l’issue de l’examen périodique universel, et comme suite au communiqué conjoint du 2 avril, le Secrétaire général encourage le Gouvernement sierra-léonais à constituer sans tarder une commission indépendante chargée de recevoir les plaintes déposées contre la police, ce qui renforcerait la neutralité et le professionnalisme de ce corps de métier.  Il invite aussi les partenaires internationaux de développement de la Sierra Leone à prêter leur concours au Gouvernement à cet égard.


Le Secrétaire général souligne aussi le rôle important que doivent jouer les médias, non seulement pour sensibiliser l’opinion quant à l’importance des élections, mais aussi pour promouvoir la cohésion et l’unité nationales.  Il est indispensable que la Commission indépendante des médias, l’Association des journalistes sierra-léonais et d’autres organisations œuvrent de concert pour mettre en avant le rôle positif que les médias sont appelés à jouer avant, pendant et après les élections de 2012, relève-t-il.  À cet égard, l’action menée en vue d’améliorer le code de conduite des médias révisé revêt une importance critique, souligne Ban Ki-moon.


Le Secrétaire général remercie la Commission de consolidation de la paix de l’aide soutenue qu’elle apporte à la Sierra Leone et l’encourage à intensifier ses efforts à l’appui du processus électoral dans le pays, tout en renforçant sa coordination avec les départements, fonds, organismes et programmes concernés des Nations Unies.  Il lui recommande en outre de faire part en temps voulu au Conseil de sécurité de ses avis.


Pour ce qui est de la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, des bases solides ont été posées pour promouvoir la participation des femmes à la prise des décisions, grâce au projet de loi sur l’égalité des sexes.  M. Ban assure les pouvoirs publics et les différents groupes et coalitions de femmes de l’appui constant des organismes des Nations Unies à la réalisation de cet objectif.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité proroge jusqu’au 23 mars 2013 le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA)

CS/10588

Le Conseil de sécurité proroge jusqu’au 23 mars 2013 le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA)

22/03/2012
Conseil de sécuritéCS/10588
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6738e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE JUSQU’AU 23 MARS 2013 LE MANDAT DE LA MISSION D’ASSISTANCE

DES NATIONS UNIES EN AFGHANISTAN (MANUA)


Il adopte une résolution mettant l’accent sur la sécurité, la gouvernance, la justice,

le développement socioéconomique, la protection des civils et la lutte contre la drogue


Préoccupé par l’état de la sécurité et les menaces continuelles que font peser les Taliban, Al-Qaida et autres groupes violents en Afghanistan, le Conseil de sécurité a, ce matin, décidé de proroger jusqu’au 23 mars 2013, le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).


En adoptant ce matin à l’unanimité de ses quinze membres la résolution 2041 (2012), le Conseil de sécurité demande à l’Organisation des Nations Unies (ONU), agissant avec le soutien de la communauté internationale, d’appuyer les programmes prioritaires nationaux du Gouvernement afghan dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance, de la justice et du développement économique et social.  Par le texte adopté ce matin, le Conseil demande à l’ONU d’apporter son concours pour que soient intégralement tenus les engagements communs pris sur ces questions aux Conférences de Kaboul et de Londres, et réaffirmés dans le cadre du consensus stratégique à la Conférence de Bonn, et que soit poursuivie la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la drogue. 


Deux jours après le débat public qu’il a tenu sur la situation en Afghanistan, le Conseil de sécurité prie la MANUA d’apporter son concours au Gouvernement afghan pour qu’il prenne les rênes du pays comme prévu dans le Processus de Kaboul.  Il décide, aux termes de la résolution adoptée ce jour, que la MANUA et le Représentant spécial du Secrétaire général, agissant dans la limite de leur mandat et guidés par l’idée de renforcer la souveraineté, la prise en main et la direction du pays par les Afghans, continueront à piloter les activités civiles internationales, conformément aux communiqués des Conférences de Londres et de Kaboul et aux conclusions de la Conférence de Bonn et en s’attachant particulièrement à réaliser quatre priorités: promouvoir une plus grande cohérence de l’appui de la communauté internationale à la poursuite des priorités du Gouvernement afghan en matière de développement et de gouvernance; renforcer la coopération avec la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) et le Haut-Représentant civil de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN); apporter une aide sous forme de communication et de bons offices, si le Gouvernement afghan le demande, au processus de paix et de réconciliation dirigé par les Afghans; et assurer une coordination et une facilitation de l’acheminement de l’aide humanitaire, à l’appui du Gouvernement afghan et dans le respect des principes humanitaires.


Le Conseil de sécurité demande par ailleurs, par l’adoption de ce texte, à toutes les parties afghanes et autres de se coordonner avec la MANUA dans l’exécution de son mandat et dans l’action qu’elle mène pour promouvoir dans tout le pays la sécurité et la liberté de mouvement du personnel des Nations Unies et du personnel associé.


Il salue les efforts que font le Gouvernement afghan, ses partenaires des pays voisins et de la région et les organisations internationales, dont l’Organisation de la coopération islamique (OCI), pour susciter la confiance et la coopération mutuelles, y compris lors des Sommets trilatéraux entre l’Afghanistan, le Pakistan et la Turquie, le Sommet trilatéral entre l’Afghanistan, l’Iran et le Pakistan tenu en février 2012 à Islamabad et dans le cadre de l’Organisation de Shanghai pour la coopération et de l’Association sud-asiatique de coopération régionale (ASACR).  Aux termes de cette résolution 2041 (2012) le Conseil souligne le rôle que doit jouer la MANUA, si le Gouvernement afghan en fait la demande, dans l’appui à un processus de paix et de réconciliation sans exclusive, mené et pris en charge par les Afghans, et il engage la communauté internationale à soutenir les efforts que le Gouvernement afghan déploie, notamment en continuant d’alimenter le Fonds d’affectation spéciale pour la paix et la réintégration.


Par le texte adopté ce matin, le Conseil de sécurité appelle à renforcer le processus de coopération régionale et à prendre des mesures propres à faciliter le commerce et le transit régionaux, notamment par des accords de commerce et de transit régionaux et bilatéraux, une meilleure coopération consulaire pour l’octroi de visas et la facilitation des voyages d’affaires.  Il s’agit ainsi de favoriser le commerce international, les investissements étrangers et développer les infrastructures, notamment en ce qui concerne les raccordements, l’offre énergétique, les transports et la gestion intégrée des frontières, afin de promouvoir une croissance économique durable et la création d’emplois en Afghanistan, compte tenu du rôle historique joué par l’Afghanistan en tant que passerelle vers l’Asie.  S’agissant des perspectives, le Conseil de sécurité attend avec intérêt la cinquième Conférence régionale de coopération économique pour l’Afghanistan, qui doit se tenir au Tadjikistan les 26 et 27 mars 2012. 


Tout en saluant les progrès accomplis par la Force internationale d’assistance à la sécurité et les autres forces internationales en vue de réduire le plus possible les risques de pertes civiles, le Conseil de sécurité les exhorte à poursuivre leurs efforts à cet égard, notamment en réexaminant constamment leurs tactiques et leurs procédures, et en faisant avec les autorités afghanes le bilan de toute intervention qui aurait causé des pertes civiles.


Dans le domaine de la lutte contre le trafic des stupéfiants, le Conseil de sécurité demande aux États de renforcer la coopération internationale et régionale pour faire face à la menace que la production, le trafic et la consommation de drogues illicites au départ de l’Afghanistan font peser sur la communauté internationale.


Il se félicite de la tenue à Bonn, le 5 décembre 2011, de la Conférence internationale sur l’Afghanistan et des conclusions adoptées à cette occasion (S/2011/762), ainsi quede la déclaration de Bonn selon laquelle la transition, qui doit être menée à terme d’ici à la fin de 2014, devrait être suivie d’une décennie de transformation (2015‑2024).  Enfin, le Conseil attend avec intérêt la conférence ministérielle sur l’Afghanistan, prévue à Tokyo en juillet 2012, qui examinera les engagements pris par la communauté internationale et son aide en faveur d’un développement économique durable de l’Afghanistan pendant et après la transition. 



LA SITUATION EN AFGHANISTAN


Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales (S/2012/133)


Texte de la résolution S/RES/2041 (2012)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions antérieures sur l’Afghanistan, en particulier sa résolution 1974 (2011) prorogeant jusqu’au 23 mars 2012 le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), conformément aux modalités indiquées dans la résolution 1662 (2006),


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, l’indépendance, l’intégrité territoriale et l’unité nationale de l’Afghanistan,


Réaffirmant son appui au processus Inteqal (transition) qui donnera lieu au transfert de l’entière responsabilité en matière de sécurité aux institutions afghanes, comme prévu lors des Conférences de Londres, de Kaboul et de Bonn et à l’issue du Sommet de Lisbonne, constatant que la transitionne concerne pas seulement la sécurité maisaussi l’appropriation et la pleine prise en charge par l’Afghanistan de la conduite des activités liées à la gouvernance et au développement, et affirmant que, dans le cadre de l’appui qu’ils apportent à l’Afghanistan, les organismes des Nations Unies tiennent pleinement compte du processus de transition dans ce pays,


Mettant l’accent sur le Processus de Kaboul, qui vise à réaliser l’objectif principal consistant à hâter la conduite et l’appropriation des activités par l’Afghanistan, à consolider les partenariats internationaux et la coopération régionale, à améliorer la gouvernance dans le pays, à renforcer les capacités des forces de sécurité afghanes et à favoriser la croissance économique et la protection des droits de tous les citoyens afghans, notamment les femmes, et se félicitant particulièrement des engagements pris par le Gouvernement afghan,


Soulignant qu’il importe d’adopter une approche globale pour régler les problèmes liés à la sécurité, à la situation économique, à la gouvernance et au développement en Afghanistan, qui ont un caractère interdépendant, et conscient qu’il n’y a pas de solution purement militaire pour assurer la stabilité dans ce pays,


Réaffirmant son appui continu au Gouvernement et au peuple afghans qui reconstruisent leur pays et renforcent les fondements d’une paix durable et de la démocratie constitutionnelle,


Se félicitant de la tenue à Bonn, le 5 décembre 2011, de la Conférence internationale sur l’Afghanistan et des conclusions adoptées à cette occasion (S/2011/762), ainsi quede la déclaration de Bonn selon laquelle la transition, qui doit être menée à terme d’ici à la fin de 2014, devrait être suivie d’une décennie de transformation (2015‑2024) et se réjouissantque la République islamique d’Afghanistan et la communauté internationale soient parvenues à un consensus stratégique en faveur d’un partenariat renouvelé et durable fondé sur des engagements réciproques fermes dans la perspective de cette décennie,


Attendant avec intérêt la conférence ministérielle sur l’Afghanistan, prévue à Tokyo en juillet 2012, qui examinera les engagements pris par la communauté internationale et son aide en faveur d’un développement économique durable de l’Afghanistan pendant et après la transition, compte tenu des engagements réciproques fermes énoncés dans les conclusions de la Conférence de Bonn, où il est aussi constaté que le Gouvernement afghan doit donner une impulsion aux réformes dans les secteurs de la gouvernance et de l’économie,


Réaffirmant en particulier, dans ce contexte, son appui à la mise en œuvre, sous la conduite et le contrôle du peuple afghan, des engagements énoncés dans les communiqués des Conférences de Londres (S/2011/65) et de Kaboul, de la Stratégie nationale de développement de l’Afghanistan et de la Stratégie nationale de lutte contre la drogue, dans le cadre de la stratégie globale que le Gouvernement afghan devra promouvoir avec l’aide des pays de la région et de la communauté internationale, l’ONU étant appelée à jouer un rôle de coordination central et impartial, conformément au Processus de Kaboul et aux programmes prioritaires nationaux,


Se félicitant de la tenue à Vienne, le 16 février 2012, de la troisième Conférence ministérielle de l’Initiative du Pacte de Paris sur la lutte contre le trafic d’opiacés en provenance d’Afghanistan, prenant note dela Déclaration de Vienne et soulignant que le Pacte de Paris vise à établir une vaste coalition internationale pour lutter contre le trafic d’opiacés en provenance d’Afghanistan, dans le cadre d’une action globale en faveur de la paix, de la stabilité et du développement en Afghanistan, dans la région et au-delà,


Soulignant qu’il est crucial de favoriser la coopération régionale, moyen efficace de promouvoir la sécurité, la stabilité et le développement économique et social en Afghanistan, rappelant l’importance de la Déclaration de Kaboul sur les relations de bon voisinage (Déclaration de Kaboul), en date du 22 décembre 2002 (S/2002/1416), se félicitant à cet égard que le communauté internationale demeure résolue à promouvoir la stabilité et le développement de l’Afghanistan, prenant note des initiatives menées à l’échelle régionale et internationale, notamment les Sommets « Au cœur de l’Asie » tenus à Istanbul, les sommets quadrilatéraux entre l’Afghanistan, le Pakistan, le Tadjikistan et la Fédération de Russie, le Sommet trilatéral entre l’Afghanistan, l’Iran et le Pakistan tenu en février 2012 à Islamabad, ainsi que la conférence organisée par l’Organisation de Shanghai pour la coopération, l’Organisation du Traité de sécurité collective et l’Association sud-asiatique de coopération régionale, et attendant avec intérêt la cinquième Conférence sur la coopération économique régionale concernant l’Afghanistan, qui se tiendra au Tadjikistan les 26 et 27 mars 2012,


Se félicitantdu texte issu de la Conférence d’Istanbul pour l’Afghanistan tenue le 2 novembre 2011, dans lequel l’Afghanistan et ses partenaires régionaux ont affirmé leur engagement à promouvoir, avec l’appui de la communauté internationale, la sécurité et la coopération régionales aux fins d’instaurer la paix et la stabilité en Afghanistan en renforçant le dialogue et les mesures de confiance au niveau régional, et attendant avec intérêt la première réunion de suivi de la Conférence d’Istanbul, qui doit être organisée au niveau ministériel à Kaboul, le 14 juin 2012, et se félicitant aussi, à cet égard, de la tenue à Kaboul, le 29 février 2012, de la première Réunion préparatoire des hauts responsables,


Attendant aussi avec intérêt la tenue en Suisse, en mai 2012, de la Conférence internationale sur les réfugiés, qui doit déboucher sur une issue heureuse pour les réfugiés et les rapatriés afghans dans la région et sur l’adoption d’un plan d’action,


Mettant l’accent sur le rôle central et impartial que l’Organisation des Nations Unies continue de jouer pour promouvoir la paix et la stabilité en Afghanistan en dirigeant les activités de la communauté internationale, notamment en coordonnant et en contrôlant, avec le Gouvernement afghan, la mise en œuvre du Processus de Kaboul par l’intermédiaire du Conseil commun de coordination et de suivi à l’appui des priorités arrêtées par le Gouvernement afghan, et remerciant le Secrétaire général, son Représentant spécial pour l’Afghanistan et, en particulier, les femmes et les hommes de la MANUA qui servent dans des conditions difficiles pour venir en aide au peuple afghan, de leurs efforts, qu’il soutient fermement,


Remerciant le Secrétaire général d’avoir procédé à un examen approfondi comme suite à la demande formulée au paragraphe 43 de sa résolution 1974 (2011) et prenant dûment note des conclusions que celui-ci a formulées dans son rapport sur l’Afghanistan en date du 5 mars 2012 (SC/2012/133),


Réaffirmant que, dans la logique de la transition, le rôle des acteurs internationaux, qui consiste actuellement à assurer directement un certain nombre de services, est appelé à évoluer encore vers des activités d’appui et de renforcement des capacités des institutions nationales, pour laisser le Gouvernement exercer souverainement toutes ses prérogatives, y compris assurer le retrait progressif des équipes de reconstruction de provinces et supprimer toute structure dont les fonctions et l’autorité empiètent sur celles des pouvoirs publics afghans aux niveaux national et infranational,


Soulignant qu’il est important qu’un processus politique global sans exclusive, dirigé et contrôlé par les Afghans, vienne soutenir l’entreprise de réconciliation de tous ceux qui y sont disposés, comme énoncé dans le communiqué de la Conférence de Kaboul et précisé dans les conclusions de la Conférence de Bonn du 5 décembre 2011, et comme approuvé par le Gouvernement afghan et la communauté internationale, dans le respect total de l’application des mesures et procédures définies dans ses résolutions 1267 (1999) et 1988 (2011) et toute autre résolution qu’il a adoptée sur la question, et prenant note, dans ce contexte, de la création du Comité en application de sa résolution 1988 (2011),


Rappelant le soutien apporté par la Loya Jirga traditionnelle, en novembre 2011, au processus de réconciliation engagé par le Gouvernement afghan, et souscrivant aux objectifs du Haut Conseil pour la paix et aux efforts de sensibilisation qu’il mène en Afghanistan et à l’étranger,


Rappelant les engagements qu’a pris le Gouvernement afghan à la Conférence de Kaboul de renforcer et d’améliorer le processus électoral, et d’entreprendre une réforme électorale à long terme pour veiller à ce que les prochaines élections soient transparentes, crédibles et démocratiques, et réaffirmant que l’avenir pacifique de l’Afghanistan repose sur la construction d’un État stable, sûr et autosuffisant sur le plan économique, à l’abri du terrorisme et des stupéfiants, et fondé sur la primauté du droit, des institutions démocratiques solides, le respect du principe de la séparation des pouvoirs, le renforcement de l’équilibre entre les pouvoirs constitutionnels, ainsi que la garantie et le respect des droits et des obligations du citoyen,


Saluant la contribution du Groupe de contact international aux efforts des Nations Unies pour coordonner et mobiliser le soutien de la communauté internationale en faveur de l’Afghanistan,


Mettant à nouveau l’accent sur l’accord conclu entre le Gouvernement afghan et les pays qui fournissent des effectifs à la Force internationale d’assistance à la sécurité, lors du Sommet de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) tenu à Lisbonne en 2010, en vue de transférer progressivement la pleine responsabilité de la sécurité en Afghanistan aux Forces de sécurité nationales afghanes dans l’ensemble du pays d’ici à la fin de 2014, prenant note de la Déclaration de l’OTAN et du Gouvernement de la République islamique d’Afghanistan sur un partenariat durable signée à Lisbonne le 20 novembre 2010, prenant note des efforts conjoints déployés dans le cadre du processus Inteqal (transition), saluant les progrès accomplis jusqu’ici pour préparer les première et deuxième phases de la transition, et espérant que ce processus sera étendu de manière progressive et responsable au reste du pays,


Soulignant qu’il importe que les Forces de sécurité nationales afghanes soient opérationnelles, professionnelles et viables pour répondre aux besoins de sécurité du pays, dans la perspective d’une paix, d’une sécurité et d’une stabilité durables, et insistant sur le fait que la communauté internationale s’est engagée à long terme, au-delà de 2014 et durant la décennie de la transformation (2015-2024), à concourir à leur renforcement et à leur professionnalisation, y compris par la formation,


Attendant avec intérêt le débat sur l’Afghanistan dans le cadre du prochain Sommet de l’OTAN à Chicago,


Conscient que les avancées dans le secteur de la sécurité doivent s’accompagner de progrès dans les domaines de la gouvernance et du renforcement des capacités afghanes, prenant note, dans ce contexte, de la complémentarité des objectifs de la MANUA et de la Force internationale d’assistance à la sécurité, comme indiqué également dans la résolution 2011 (2011), et soulignant qu’il faut renforcer la coopération, la coordination et l’appui mutuel, compte dûment tenu des tâches assignées à l’une et à l’autre,


Prenant acte une fois de plus du caractère interdépendant des défis à relever en Afghanistan, réaffirmant que des progrès durables dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance, des droits de l’homme, de l’état de droit et du développement, ainsi que dans les domaines transversaux de la lutte contre la corruption et les stupéfiants et de la transparence se renforcent mutuellement, et se félicitant des efforts soutenus que le Gouvernement afghan et la communauté internationale déploient pour relever ces défis dans le cadre d’une approche globale,


Réaffirmant que tous les organismes, fonds et programmes des Nations Unies doivent, dans le cadre du mécanisme offert par l’équipe de pays et de l’initiative Unis dans l’action, et sous la direction du Représentant spécial du Secrétaire général, redoubler d’efforts en vue d’améliorer la cohérence, la coordination et l’efficacité des activités et de les aligner étroitement sur les programmes prioritaires nationaux définis par le Gouvernement afghan,


Se félicitant de l’action menée par les pays qui intensifient leurs efforts civils, notamment humanitaires, pour aider le Gouvernement et le peuple afghans et encourageant la communauté internationale à accroître encore sa contribution de façon coordonnée avec les autorités afghanes et la MANUA, afin de renforcer la prise en main et la direction du pays par les Afghans, en particulier lors de la conférence prévue à Tokyo en juillet 2012,


Soulignant qu’il faut continuer à améliorer la portée, la qualité et la quantité de l’aide humanitaire, en assurant une coordination et un acheminement judicieux, efficaces et rapides de l’aide humanitaire grâce à une coordination accrue entre les organismes, fonds et programmes des Nations Unies sous l’autorité du Représentant spécial du Secrétaire général et entre l’Organisation des Nations Unies et d’autres donateurs, notamment dans les endroits qui en ont le plus besoin, en aidant le Gouvernement afghan à prendre progressivement la direction de la coordination de l’aide humanitaire à ses citoyens,


Mettant l’accent sur la nécessité pour tous, dans le contexte de l’aide humanitaire, de défendre et de respecter les principes humanitaires et les principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance,


Se déclarant de nouveau préoccupé par l’état de la sécurité en Afghanistan, en particulier par les actes de violence et de terrorisme qui sont le fait des Taliban, d’Al‑Qaida, d’autres groupes extrémistes violents, de groupes armés illégaux, de criminels et de ceux qui se livrent à la production, au trafic ou au commerce de drogues illicites, et par les liens étroits entre activités terroristes et drogues illicites, qui font peser des menaces sur la population locale, y compris les enfants, les forces nationales de sécurité et le personnel militaire et civil international,


Conscient des menaces alarmantes que font continuellement peser les Taliban, Al-Qaida, d’autres groupes extrémistes violents et des groupes armés illégaux, ainsi que des difficultés rencontrées pour lutter contre ces menaces, et s’inquiétant vivement des conséquences dangereuses des actes de violence et de terrorisme qui sont le fait des Taliban, d’Al-Qaida, d’autres groupes extrémistes violents et de groupes armés illégaux sur l’aptitude du Gouvernement afghan à garantir la primauté du droit, à assurer au peuple afghan la sécurité et les services essentiels et à veiller à l’amélioration de la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales et à leur protection,


Rappelant ses résolutions 1674 (2006), 1738 (2006) et 1894 (2009) sur la protection des civils en période de conflit armé, se déclarant vivement préoccupé par le nombre encore accru des pertes civiles en Afghanistan, en particulier parmi les femmes et les enfants, dont la grande majorité sont causées par les Taliban, Al‑Qaida, d’autres groupes extrémistes violents et des groupes armés illégaux, réaffirmant que tous les belligérants doivent prendre toutes les mesures possibles pour assurer la protection des civils, demandant à toutes les parties d’honorer les obligations que leur impose le droit international, notamment le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, et de prendre toute mesure utile pour assurer la protection des civils, et soulignant qu’il importe de suivre en permanence la situation des populations civiles, et plus particulièrement les pertes civiles, et de l’en informer, notamment par la FIAS, prenant acte des progrès enregistrés par les forces afghanes et les autres forces internationales en vue de réduire autant que possible le nombre de victimes civiles, comme il est constaté dans le rapport de la MANUA sur la protection des civils en période de conflit armé en date du 4 février 2012,


Se déclarant également préoccupé par la grave menace que les mines antipersonnel, restes de guerre et engins explosifs artisanaux peuvent représenter pour la population civile, et soulignant qu’il faut s’abstenir d’utiliser des armes et dispositifs interdits par le droit international,


Encourageant la communauté internationale et les partenaires régionaux à mieux épauler les efforts constants que mènent les Afghans pour lutter contre la production et le trafic de drogues, notamment par le biais du Groupe de travail du Conseil commun de coordination et de suivi pour la lutte contre les stupéfiants ainsi que dans le cadre d’initiatives régionales, conscient de la menace que la production et le commerce illicites et le trafic de stupéfiants posent pour la paix internationale et la stabilité des différentes régions du monde, ainsi que du rôle important que l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) joue dans ce domaine, et soulignant le rôle important joué par l’ONU, qui continue de suivre l’évolution de la situation concernant les drogues dans le pays,


Soutenant la poursuite de l’interdiction par le Gouvernement afghan de l’engrais à base de nitrate d’ammonium, et l’exhortant à prendre rapidement des mesures en vue de faire appliquer les règlements relatifs à la lutte contre toutes les matières explosives et les précurseurs et à réduire ainsi la capacité des insurgés de s’en servir pour fabriquer des engins explosifs improvisés, et engageant la communauté internationale à appuyer le Gouvernement afghan dans les efforts qu’il déploie à cet égard,


Rappelant la déclaration adressée à l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) par le Gouvernement afghan, dans laquelle celui-ci indiquait que l’anhydride acétique n’avait pas d’utilisation légale en Afghanistan pour le moment et que les pays producteurs et exportateurs devraient s’abstenir d’autoriser l’exportation de cette substance en Afghanistan si le Gouvernement afghan n’en faisait pas la demande, et invitant, conformément à la résolution 1817 (2008), les États Membres à resserrer leur coopération avec l’OICS, notamment en se conformant pleinement aux dispositions de l’article 12 de la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988,


Rappelant ses résolutions 1265 (1999), 1296 (2000), 1674 (2006), 1738 (2006) et 1894 (2009) sur la protection des civils en période de conflit armé, ses résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1960 (2010) sur les femmes et la paix et la sécurité et ses résolutions 1612 (2005), 1882 (2009) et 1998 (2011) sur les enfants et les conflits armés, et prenant note du rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés en Afghanistan (S/2011/55), ainsi que des conclusions du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés (S/AC.51/2011/3),


1.    Accueille avec satisfaction le rapport du Secrétaire général en date du 5 mars 2012 (S/2012/133);


2.    Est heureux de constater que l’Organisation des Nations Unies est déterminée à collaborer durablement avec le Gouvernement et le peuple afghans et réaffirme son soutien sans réserve aux activités de la MANUA et du Représentant spécial du Secrétaire général;


3.    Décide de proroger jusqu’au 23 mars 2013 le mandat de la MANUA, tel que défini dans ses résolutions 1662 (2006), 1746 (2007), 1806 (2008), 1868 (2009), 1917 (2010) et 1974 (2011) et aux paragraphes 4, 5, 6 et 7 ci-après;

4.    Reconnaît que le mandat renouvelé de la MANUA tient pleinement compte du processus de transition et souscrit à l’idée de voir l’Afghanistan assumer pleinement le contrôle et la prise en charge des domaines de la sécurité, de la gouvernance et du développement, conformément aux accords qu’il a conclus avec la communauté internationale aux Conférences de Londres, de Kaboul et de Bonn et au Sommet de Lisbonne;


5.    Demande à l’Organisation des Nations Unies, agissant avec le soutien de la communauté internationale, d’apporter un appui aux programmes prioritaires nationaux du Gouvernement afghan dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance, de la justice et du développement économique et social et d’apporter son concours pour que soient intégralement tenus les engagements communs pris sur ces questions aux Conférences de Kaboul et de Londres, et réaffirmés dans le cadre du consensus stratégique à la Conférence de Bonn, et que soit poursuivie la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la drogue, et prie la MANUA, exerçant de plus en plus une fonction de soutien, d’apporter son concours au Gouvernement afghan pour qu’il prenne les rênes du pays comme prévu dans le Processus de Kaboul;


6.    Décide que la MANUA et le Représentant spécial du Secrétaire général, agissant dans la limite de leur mandat et guidés par l’idée de renforcer la souveraineté et la prise en main et la direction du pays par les Afghans, continueront à piloter les activités civiles internationales, conformément aux communiqués des Conférences de Londres et de Kaboul et aux conclusions de la Conférence de Bonn et en s’attachant particulièrement à réaliser les priorités suivantes:


a)    Promouvoir, en tant que Coprésident du Conseil commun de coordination et de suivi, une plus grande cohérence au niveau de l’appui offert par la communauté internationale à la poursuite des priorités du Gouvernement afghan en matière de développement et de gouvernance, notamment en apportant un soutien à l’élaboration actuellement en cours des nouveaux programmes prioritaires nationaux, en mobilisant des moyens, en coordonnant l’action des donateurs et organismes internationaux et en orientant les contributions des organismes, fonds et programmes des Nations Unies, en particulier pour ce qui est de la lutte contre les stupéfiants et des activités de reconstruction et de développement; en même temps, appuyer les efforts déployés pour accroître la part de l’aide au développement qui est fournie par l’intermédiaire du Gouvernement afghan, ainsi que ceux déployés pour accroître la transparence et l’efficacité de l’utilisation par le Gouvernement afghan des ressources en question;


b)    Renforcer la coopération avec la Force internationale d’assistance à la sécurité et le Haut-Représentant civil de l’OTAN, à tous les niveaux et dans tout le pays, à l’appui de la transition vers la prise des rênes du pays par les Afghans convenue aux Conférences de Kaboul et de Londres et au Sommet de Lisbonne, et le faire d’une manière durable qui assure la protection et la promotion des droits de tous les Afghans, conformément à leur mandat actuel, afin de renforcer la coopération entre civils et militaires, de faciliter l’échange rapide

d’informations et d’assurer la cohérence entre les activités menées par les forces de sécurité nationales et internationales et les intervenants civils à l’appui d’un processus de développement et de stabilisation mené par les Afghans, notamment en nouant des rapports avec les équipes de reconstruction de province et avec les organisations non gouvernementales, en particulier en participant en qualité d’observateur aux travaux du Conseil de transition Inteqal;


c)    Apporter une aide sous forme de communication aussi bien que de bons offices, si le Gouvernement afghan le demande, au processus de paix et de réconciliation dirigé par les Afghans, notamment pour ce qui est de la mise en œuvre du Programme afghan pour la paix et la réintégration, et en proposant et en facilitant la mise en œuvre de mesures de confiance, dans le cadre posé par la Constitution afghane et dans le respect total de l’application des mesures et procédures définies dans ses résolutions 1267 (1999), 1988 (2011) et 1989 (2011) et toute autre résolution qu’il a adoptée sur la question;


d)    Coordination et facilitation de l’acheminement de l’aide humanitaire, à l’appui du Gouvernement afghan et dans le respect des principes humanitaires, dans le but de donner au Gouvernement les capacités nécessaires pour pouvoir assumer à l’avenir son rôle central et de coordination, notamment en offrant un appui efficace aux autorités nationales et locales en matière d’assistance et de protection des déplacés et dans le but également de créer des conditions propices au retour volontaire et durable, dans la sécurité et la dignité, des réfugiés et des déplacés des pays voisins et autres;


8.    Demande à toutes les parties afghanes et autres de se coordonner avec la MANUA dans l’exécution de son mandat et dans l’action qu’elle mène pour promouvoir dans tout le pays la sécurité et la liberté de mouvement du personnel des Nations Unies et du personnel associé;


9.    Réaffirme qu’il faut assurer la sécurité du personnel des Nations Unies et son adhésion aux mesures que le Secrétaire général a déjà prises à cet égard;


10.   Souligne qu’il importe de pouvoir compter sur une présence continue de la MANUA et des autres organismes, fonds et programmes des Nations Unies dans les provinces conformément au processus de transition, à l’appui et avec le concours du Gouvernement afghan, pour assurer les besoins et la sécurité, et conformément à l’objectif d’efficacité de l’ensemble du système des Nations Unies, et soutient fermement l’autorité du Représentant spécial du Secrétaire général dans la coordination de toutes les activités des organismes, fonds et programmes des Nations Unies en Afghanistan sur la base de l’initiative Unis dans l’action;


11.   Encourage le Secrétaire général à poursuivre les efforts engagés en vue de prendre les dispositions voulues pour régler les problèmes de sécurité associés à cette présence et, durant le processus actuel de transition, préconise notamment une coordination étroite avec les forces nationales de sécurité afghanes, appuyées par la Force internationale d’assistance, le cas échéant;


12.   Souligne l’importance qu’il attache à un développement démocratique durable de l’Afghanistan dans le cadre duquel toutes les institutions afghanes fonctionneraient dans les limites clairement définies de leurs domaines de compétence respectifs, conformément aux lois applicables et à la Constitution afghane, et se félicite,à cet égard, de l’engagement pris par le Gouvernement afghan à la Conférence de Kaboul et réaffirmé à la Conférence de Bonn d’améliorer encore le processus électoral, y compris en assurant sa viabilité à long terme, et, tenant compte des engagements pris par la communauté internationale et le Gouvernement afghan aux Conférences de Londres, de Kaboul et de Bonn, réaffirme le rôle de soutien que joue la MANUA, à la demande du Gouvernement afghan, pour faciliter la réalisation de ces engagements, prie cette dernière de fournir, à la demande du Gouvernement afghan, une assistance technique aux institutions afghanes compétentes en vue d’appuyer l’intégrité du processus électoral et demande également aux membres de la communauté internationale de fournir une assistance selon que de besoin;


13.   Se félicite des efforts renouvelés du Gouvernement afghan, visant à faire avancer le processus de paix et de réconciliation, comme en témoignent notamment la création du Haut Conseil de la paix et la mise en œuvre du Programme afghan pour la paix et la réintégration, pour faciliter un dialogue sans exclusive mené par les Afghans sur la réconciliation et la participation politique ainsi qu’il ressort du communiqué de la Conférence de Kaboul du 20 juillet 2010 consacré au dialogue avec ceux qui renoncent à la violence, n’ont pas de lien avec des organisations terroristes internationales, dont Al-Qaida, respectent la Constitution afghane, en particulier ses dispositions relatives aux droits humains, notamment les droits de la femme, et souhaitent participer à l’édification d’un Afghanistan pacifique, ainsi que des principes et des résultats détaillés découlant des conclusions de la Conférence de Bonn du 5 décembre 2011, et encourage le Gouvernement afghan à se prévaloir des bons offices offerts par la MANUA pour faciliter ce processus le cas échéant, en pleine application des mesures et procédures définies dans ses résolutions 1267 (1999) et 1988 (2011) et les autres résolutions qu’il a adoptées sur la question;


14.   Se félicite également des mesures prises par le Gouvernement afghan et l’encourage à continuer d’accroître la participation des femmes, des minorités et de la société civile aux processus de sensibilisation, de consultation et de prise de décisions, et rappelle que les femmes peuvent jouer un rôle crucial dans le processus de paix, comme l’affirment sa résolution 1325 (2000) et ses autres résolutions sur la question, redit donc qu’il est nécessaire qu’elles participent pleinement, effectivement et sur un pied d’égalité à toutes les étapes des processus de paix et demande instamment qu’elles soient associées à l’élaboration et à la mise en œuvre de stratégies de lendemain de conflit afin que leur optique et leurs besoins soient pris en compte;


15.   Prend acte de la création du Comité en application de la résolution 1988 (2011) du Conseil de sécurité, de ses méthodes et procédures, salue à cet égard la coopération que le Gouvernement afghan et la MANUA ont instaurée avec le Comité notamment en lui fournissant des renseignements pertinents pour qu’il puisse tenir à jour la Liste 1988, et identifier les personnes, groupes, entreprises et entités associés aux Taliban qui représentent une menace pour la paix, la stabilité et la sécurité de l’Afghanistan selon les critères de désignation énoncés dans la résolution 1988 (2011), et note que ce financement ou soutien peut se faire notamment, mais pas uniquement, au moyen de revenus tirés de la culture et la production illégales et du trafic de stupéfiants, à partir de l’Afghanistan en particulier, ainsi que de leurs précurseurs, et encourage la poursuite de cette coopération;


16.   Souligne le rôle que doit jouer la Mission, si le Gouvernement afghan en fait la demande, dans l’appui à un processus de paix et de réconciliation sans exclusive, mené et pris en charge par les Afghans, y compris au Programme afghan pour la paix et la réintégration, tout en continuant d’évaluer, notamment en collaboration avec la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan, les incidences sur les droits de l’homme et les droits fondamentaux des femmes, y compris la promotion et la défense des droits de l’homme, et engage la communauté internationale à soutenir les efforts que le Gouvernement afghan déploie dans ce domaine, notamment en continuant d’alimenter le Fonds d’affectation spéciale pour la paix et la réintégration;


17.   Se félicite de l’issue de la Conférence d’Istanbul pour l’Afghanistan tenue le 2 novembre 2011 et salue les efforts que l’Afghanistan continue de mener au niveau régional dans le cadre du Processus d’Istanbul sur la sécurité et la coopération régionales pour la paix et la stabilité à l’Afghanistan et invite l’Afghanistan et ses partenaires régionaux à continuer de raffermir le dialogue et la confiance dans la région;


18.   Salue les efforts que font le Gouvernement afghan, ses partenaires des pays voisins et de la région et les organisations internationales, dont l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), pour susciter la confiance et la coopération mutuelles, ainsi que les récentes initiatives de coopération prises par des pays concernés et des organisations régionales, y compris lors des Sommets trilatéraux entre l’Afghanistan, le Pakistan et la Turquie, le Sommet trilatéral entre l’Afghanistan, l’Iran et le Pakistan tenu en février 2012 à Islamabad et dans le cadre de l’Organisation de Shanghai pour la coopération et de l’Association sud-asiatique de coopération régionale, et se félicite aussi que les principes énoncés dans la Déclaration de 2002 sur les relations de bon voisinage aient été réaffirmés dans les textes issus des Conférences d’Istanbul et de Bonn;


19.   Souligne qu’il importe d’intensifier la coopération entre l’Afghanistan et ses partenaires internationaux et régionaux pour faire front aux Taliban, à Al-Qaida, aux autres groupes extrémistes violents et aux groupes armés illégaux, en promouvant la paix et la prospérité en Afghanistan et en encourageant la coopération dans les secteurs de l’économie et du développement aux fins d’une pleine intégration de l’Afghanistan dans la dynamique régionale et dans l’économie mondiale;


20.   Appelle à renforcer le processus de coopération régionale et à prendre des mesures propres à faciliter le commerce et le transit régionaux, notamment par des accords de commerce et de transit régionaux et bilatéraux, une meilleure coopération consulaire pour l’octroi de visas et la facilitation des voyages d’affaires, à favoriser le commerce international, à accroître les investissements étrangers et à développer les infrastructures, notamment en ce qui concerne les raccordements, l’offre énergétique, les transports et la gestion intégrée des frontières, afin de promouvoir une croissance économique durable et la création d’emplois en Afghanistan, compte tenu du rôle historique joué par l’Afghanistan en tant que passerelle vers l’Asie et attend avec intérêt la cinquième Conférence régionale de coopération économique pour l’Afghanistan, qui doit se tenir au Tadjikistan les 26 et 27 mars 2012;


21.   Réaffirme que le Conseil commun de coordination et de suivi joue un rôle central s’agissant de coordonner, de faciliter et de suivre la mise en œuvre de la Stratégie de développement national de l’Afghanistan et les Programmes prioritaires nationaux et demande à tous les intéressés de renforcer leur coopération avec le Conseil à cette fin de manière à améliorer encore son efficacité;


22.   Demande aux organisations et donateurs internationaux ainsi qu’au Gouvernement afghan d’honorer les engagements qu’ils ont pris à la Conférence de Kaboul et aux conférences internationales précédentes, comme réaffirmé à la Conférence de Bonn, et réaffirme qu’il importe de faire davantage pour améliorer la coordination et l’efficacité de l’aide, notamment en assurant la transparence et en luttant contre la corruption, et pour aider le Gouvernement afghan à être mieux à même de coordonner l’aide;


23.   Appelle le Gouvernement afghan, aidé en cela par la communauté internationale et notamment la Force internationale d’assistance à la sécurité et la coalition de l’opération Liberté immuable, conformément à leurs attributions évolutives respectives, à continuer à faire face à la menace que font peser sur la sécurité et la stabilité de l’Afghanistan les Taliban, les membres d’Al-Qaida, les autres groupes extrémistes violents, les groupes armés illégaux, les criminels et ceux qui se livrent à la production ou au trafic de stupéfiants;


24.   Réaffirme qu’il importe de rendre le secteur de la sécurité afghan plus fonctionnel, professionnel et responsable, dans un cadre global, par le biais de procédures d’agrément appropriées et d’efforts de formation, d’encadrement, d’équipement et de responsabilisation, à l’intention tant des femmes que des hommes, afin d’accélérer la réalisation de l’objectif consistant à constituer des forces de sécurité afghanes autosuffisantes et ethniquement équilibrées, qui assurent le maintien de la sécurité et de l’état de droit dans tout le pays, et souligne l’importance de l’engagement à long terme pris par la communauté internationale d’assurer, au-delà de 2014, une force de sécurité nationale afghane fonctionnelle, professionnelle et durable;


25.   Se félicite à cet égard que l’armée nationale afghane continue de se développer et soit de plus en plus à même de planifier et de mener des opérations et se déclare favorable aux efforts de formation qui continuent d’être faits, notamment grâce à l’apport de formateurs, de ressources et d’équipes opérationnelles d’encadrement et de liaison par l’intermédiaire de la Mission de formation de l’OTAN en Afghanistan, aux conseils qui sont donnés en vue d’une planification durable de la défense et à l’assistance aux initiatives de réforme de la défense;


26.   Prend note des efforts que continuent de faire les autorités afghanes pour renforcer les capacités de la Police nationale afghane, invite à faire des efforts supplémentaires à cette fin et souligne l’importance, dans ce contexte, de l’assistance internationale fournie sous forme d’un appui financier et d’un apport en personnel de formation et d’encadrement, y compris de la contribution qu’apportent la Mission de formation de l’OTAN en Afghanistan, la Force de gendarmerie européenne (FGE) et l’Union européenne par le biais de sa mission de police EUPOL-Afghanistan;


27.   Se félicite des progrès accomplis par le Gouvernement afghan concernant le programme de démantèlement des groupes armés illégaux et son intégration au Programme afghan pour la paix et la réintégration et demande que les efforts soient accélérés et coordonnés pour que de nouveaux progrès soient enregistrés, avec l’appui de la communauté internationale;


28.   Condamne avec la plus grande fermeté tous les attentats visant des civils et les forces afghanes et internationales, qu’il s’agisse d’attentats commis à l’aide d’engins explosifs artisanaux, d’attentats-suicides, d’assassinats ou d’enlèvements, qui nuisent à l’entreprise de stabilisation, de reconstruction et de développement de l’Afghanistan, etcondamne en outre l’utilisation par les Taliban et d’autres groupes extrémistes de civils comme boucliers humains;


29.   Condamne également les attaques contre le personnel humanitaire, qui entravent les efforts faits pour venir en aide au peuple afghan, et souligne que toutes les parties doivent garantir un accès illimité, sûr et sans entrave à tous les agents humanitaires, y compris au personnel des Nations Unies et au personnel associé, et respecter pleinement le droit international humanitaire applicable;


30.   Se félicite des résultats obtenus à ce jour dans l’exécution du Programme de lutte antimines pour l’Afghanistan et encourage le Gouvernement afghan, avec l’appui des Nations Unies et d’autres parties intéressées, à poursuivre son action en vue de détruire les mines antipersonnel et antichars et les restes d’explosifs de guerre et de réduire ainsi les menaces qu’ils font peser sur la vie humaine et sur la paix et la sécurité dans le pays; et note qu’il convient de fournir une aide en vue de soigner les victimes et d’assurer leur réadaptation et leur réinsertion économique et sociale s’agissant notamment des personnes handicapées;


31.   Salue les progrès accomplis par la Force internationale d’assistance à la sécurité et les autres forces internationales en vue de réduire le plus possible les risques de pertes civiles, tels que décrits dans le rapport de la MANUA du 4 février 2012 sur la protection des civils en période de conflit armé, et les exhorte à poursuivre leurs efforts à cet égard, notamment en réexaminant constamment leurs tactiques et leurs procédures, en faisant avec les autorités afghanes le bilan de toute intervention qui aurait causé des pertes civiles et en procédant à une enquête en pareil cas et lorsque le Gouvernement afghan estime qu’une enquête conjointe est nécessaire;


32.   Exprime sa profonde préoccupationdevant le recrutement et l’utilisation d’enfants par les Taliban, Al-Qaida et d’autres groupes extrémistes violents en Afghanistan ainsi que devant le meurtre et les mutilations d’enfants du fait du conflit, condamne de nouveau fermement le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats en violation du droit international applicable, ainsi que toutes autres formes de violations et tous autres sévices exercés sur des enfants en période de conflit armé, en particulier les attaques contre les écoles et les établissements d’enseignement et de santé et l’utilisation d’enfants pour des attentats-suicides et demande que les responsables soient traduits en justice;


33.   Souligne que, dans ce contexte, il importe d’appliquer les résolutions 1612 (2005), 1882 (2009) et 1998 (2001) du Conseil de sécurité, approuve le décret publié par le Ministre de l’intérieur réaffirmant l’engagement du Gouvernement à prévenir les violations des droits des enfants, en date du 6 juillet 2011, se félicite de la création du Comité directeur interministériel afghan sur les enfants et les conflits armés et de la signature par le Gouvernement afghan du plan d’action, ainsi que de son annexe, relatifs aux enfants associés aux forces de sécurité nationales en Afghanistan et demande que les dispositions du Plan soit pleinement appliquées, en étroite coopération avec la MANUA, et prie le Secrétaire général de continuer à accorder  la priorité à la composante protection de l’enfance de la MANUA;


34.   Demeure préoccupé par les conséquences néfastes de la culture, de la production, du trafic et de la consommation d’opium pour la sécurité, le développement et la gouvernance en Afghanistan, ainsi que pour la région et le monde, prend note de l’enquête de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime sur l’opium en Afghanistan, publiée en octobre 2011, engage le Gouvernement afghan, aidé en cela par la communauté internationale, à accélérer la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la drogue, notamment en exécutant des programmes offrant d’autres moyens de subsistance, et à faire une place à la lutte contre les stupéfiants dans tous les programmes nationaux, et encourage la communauté internationale à appuyer davantage les quatre priorités dégagées dans la Stratégie, se félicite de l’appui fourni par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime à l’Initiative triangulaire et au Centre régional d’information et de coordination pour l’Asie centrale dans le cadre de l’Initiative du Pacte de Paris et de la Stratégie Arc-en-ciel, ainsi que du programme régional de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime pour l’Afghanistan et les pays voisins; ainsi que de la contribution de l’Académie de police de Domodedovo (Russie);


35.   Demande aux États de renforcer la coopération internationale et régionale pour faire pièce à la menace que la production, le trafic et la consommation de drogues illicites au départ de l’Afghanistan font peser sur la communauté internationale, l’objectif étant d’en venir peu à peu à bout, conformément au principe de responsabilité commune et partagée de la résolution du problème de la drogue en Afghanistan, notamment grâce au renforcement des moyens dont disposent les services de répression et de la coopération dans le domaine de la lutte contre les stupéfiants et les précurseurs et contre le blanchiment d’argent et la corruption liée à ce trafic, et demande que sa résolution 1817 (2008) soit pleinement appliquée;


36.   Apprécie les travaux menés au titre de l’Initiative du Pacte de Paris et de son processus dit « Paris-Moscou » pour lutter contre la production, le trafic et la consommation d’opium et d’héroïne en Afghanistan et l’élimination des cultures de pavot, des laboratoires de fabrication de drogues et des stocks ainsi que l’interception des convois de drogues, insiste sur l’importance de la coopération en matière de gestion des frontières et se félicite que les organismes compétents des Nations Unies aient intensifié leur collaboration avec l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et l’Organisation du Traité de sécurité collective à cet égard;


37.   Souligne de nouveau qu’il importe que toutes les institutions afghanes et intervenants mettent rapidement en application le Programme prioritaire national « Droit et justice pour tous » dans son intégralité et de façon suivie et coordonnée afin d’instituer dans les meilleurs délais une justice équitable et transparente, de mettre fin à l’impunité et de consolider l’état de droit dans l’ensemble du pays;


38.   Souligne à cet égard qu’il importe de progresser encore sur la voie de la reconstruction et de la réforme du secteur pénitentiaire en Afghanistan afin que la légalité et les droits de l’homme y soient mieux respectés et que les organisations compétentes aient accès, le cas échéant, à toutes les prisons et à tous les lieux de détention en Afghanistan et demande que soit pleinement respecté le droit international, dont le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, notant les recommandations figurant dans le rapport de la Mission d’assistance en date du 10 octobre 2011;


39.   Note avec une forte préoccupation que la corruption généralisée nuit à la sécurité, à la bonne gouvernance, à la lutte contre les stupéfiants et au développement économique, invite instamment le Gouvernement afghan, aidé en cela par la communauté internationale, à prendre énergiquement la direction des opérations anticorruption et à renforcer l’action qu’il mène pour rendre l’administration plus efficace, plus responsable et plus transparente et prend note des engagements et des efforts du Gouvernement afghan à cet égard;


40.   Encourage toutes les institutions afghanes, notamment les pouvoirs exécutif et législatif, à œuvrer dans un esprit de coopération, engage le Gouvernement afghan à poursuivre la réforme législative et la réforme de l’administration publique afin d’y asseoir les principes de bonne gouvernance, y compris la pleine représentation de toutes les Afghanes et de tous les Afghans, et de responsabilité aux échelons tant national que local, souligne que la communauté internationale doit continuer à prêter son concours technique à cet égard et souligne à nouveau qu’il importe que le Programme prioritaire national Transparence et responsabilité nationales soit mis en application dans son intégralité et de façon suivie et coordonnée;


41.   Lance un appel pour que soient pleinement respectés les droits de l’homme et les libertés fondamentales, y compris ceux des défenseurs des droits de l’homme, ainsi que le droit international humanitaire sur tout le territoire afghan, se félicite que les médias libres afghans se développent, mais constate avec préoccupation que la liberté des médias continue de faire l’objet de restrictions et les journalistes d’être la cible d’attaques, rend hommage à la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan pour les efforts courageux qu’elle déploie afin de surveiller le respect des droits de l’homme dans le pays, d’assurer la promotion et la défense de ces droits et de favoriser l’avènement d’une société civile pluraliste, félicite la Commission d’avoir organisé le Forum sur la société civile à la Conférence de Bonn, souligne qu’il importe que tous les intéressés coopèrent sans réserve avec la Commission, dans le respect de leur indépendance et de leur sécurité, et encourage l’ensemble des services de l’État et de la société civile à s’investir largement en faveur du respect des engagements mutuels qu’ils ont pris, notamment celui d’assurer un financement public suffisant à la Commission indépendante des droits de l’homme;


42.   Constate qu’en dépit des progrès accomplis sur la voie de l’égalité des sexes, il est nécessaire de redoubler d’efforts, y compris en ce qui concerne des objectifs mesurables et orientés sur l’action, pour garantir les droits des femmes et des filles et pour faire en sorte que toutes les femmes et les filles d’Afghanistan soient protégées contre la violence et les mauvais traitements et bénéficient d’une égale protection devant la loi et de l’égalité d’accès à la justice, condamne avec fermeté les formesde discrimination et de violence dont sont victimes les filles et les femmes, en particulier la violence visant à empêcher les filles d’aller à l’école, et souligne qu’il importe d’appliquer ses résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1960 (2010) en prenant note des principaux engagements y énoncés et de s’assurer que les femmes qui fuient les violences conjugales puissent trouver un refuge sûr;


43.   Se félicite de l’engagement du Gouvernement afghan d’accroître la représentation des femmes dans toutes les institutions liées à la gouvernance, y compris les organes dont les membres sont élus et nommés et la fonction publique, appuie les efforts visant à accélérer la mise en œuvre du Plan d’action national en faveur des femmes en Afghanistan, à intégrer ses objectifs dans les programmes prioritaires nationaux et à élaborer une stratégie destinée à faire appliquer la loi sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, notamment à mettre en place des services d’aide aux victimes, rappelle que la promotion et la protection des droits de la femme font partie intégrante du programme de paix, de réintégration et de réconciliation, et prie le Secrétaire général de continuer de donner dans ses rapports des renseignements sur l’intégration des femmes à la vie politique, économique et sociale de l’Afghanistan;


44.   Souligne qu’il importe que les derniers réfugiés afghans rentrent chez eux de leur plein gré, en toute sécurité et en bon ordre, et s’y réintègrent pour de bon, aux fins de la stabilité du pays et de la région, et demande à cet égard à la communauté internationale d’apporter une aide régulière et accrue;


45.   Affirme aussi qu’il importe que les déplacés rentrent chez eux de plein gré, en toute sécurité et en bon ordre, et s’y réintègrent pour de bon;


46.   Constate qu’il faut continuer de renforcer, avec l’aide de la communauté internationale, la capacité d’absorption de l’Afghanistan en vue de la pleine réadaptation et de la pleine réintégration des derniers réfugiés et déplacés à l’intérieur du pays afghans;


47.   Prie le Secrétaire général de lui présenter tous les trois mois un rapport sur l’évolution de la situation en Afghanistan dans lequel seront évalués les progrès réalisés au regard des critères définis pour mesurer et suivre l’avancement de la mise en œuvre du mandat et des priorités de la MANUA définis dans la présente résolution;


48.   Décide de rester activement saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité préparatoire de la Conférence des Nations Unies sur les armes légères poursuit l’élaboration de son projet de rapport final

CD/3329

Le Comité préparatoire de la Conférence des Nations Unies sur les armes légères poursuit l’élaboration de son projet de rapport final

22/03/2012
Assemblée généraleCD/3329
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité préparatoire de la Conférence

des Nations Unies sur les armes légères

7e & 8e séances – matin & après-midi                        


LE COMITÉ PRÉPARATOIRE DE LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES ARMES LÉGÈRES

POURSUIT L’ÉLABORATION DE SON PROJET DE RAPPORT FINAL


Le Comité préparatoire de la Conférence des Nations Unies chargée d’examiner les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects a poursuivi, aujourd’hui, la rédaction de son projet de rapport final destiné à la deuxième Conférence d’examen du Programme d’action, laquelle s’ouvrira le 27 août 2012 à New York.


Lors des débats, plusieurs délégations ont demandé des modifications de certains points du document.


Dans l’introduction, à l’initiative du Maroc et de l’Égypte, il a été décidé de citer directement la résolution 66/47 de l’Assemblée générale sur les modalités d’organisation de la Conférence, en remplacement d’une formule qui créait, selon certaines délégations, des ambigüités sur le mandat de la Conférence d’examen.


Dans la section consacrée à la documentation, à la demande de plusieurs États Membres, il a été précisé que le Comité préparatoire avait aussi reçu des documents de travail « du Mouvement des pays non alignés, de l’Union européenne, de l’Allemagne et du Japon », énumérés en annexe du rapport.


Dans la décision I, à l’initiative de l’Algérie, le Comité formulerait une recommandation pour la nomination de sa Présidente en exercice, Mme Joy Ogwu du Nigéria, au poste de Présidente de la deuxième Conférence d’examen du Programme d’action.


Dans la décision III (e), les États Membres conserveraient la lettre du représentant de la Nouvelle-Zélande au Secrétaire général (A/66/157) dans la liste des documents d’information transmis à la Conférence. 


Toutefois, à la demande de plusieurs d’entre eux, une note de bas de page a été ajoutée pour préciser que « cette lettre contient un résumé préparé sous l’autorité propre du Président de la réunion du Groupe d’experts gouvernementaux » et « ne doit pas être vue comme reflétant la position consensuelle des États ».


Le Comité préparatoire poursuivra ses travaux vendredi, à 10 heures, avec d’abord la fin des débats sur le contenu de l’annexe II du rapport qui récapitule les propositions des États Membres, puis l’adoption du rapport final et des recommandations du Comité à l’attention de la deuxième Conférence d’examen du Programme d’action.


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Éducation, médias sociaux, respect des diversités: l’Assemblée générale réfléchit aux moyens d’établir des passerelles entre les cultures

AG/11216

Éducation, médias sociaux, respect des diversités: l’Assemblée générale réfléchit aux moyens d’établir des passerelles entre les cultures

22/03/2012
Assemblée généraleAG/11216
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                         

Soixante-sixième session                                   

matin et après-midi


ÉDUCATION, MÉDIAS SOCIAUX, RESPECT DES DIVERSITÉS: L’AssemblÉe gÉnÉrale rÉflÉchit

aux moyens D’ÉTABLIR des pASSERELLEs entre les cultures


Les délégations soulignent également le rôle que peuvent jouer les jeunes


Le rôle des jeunes pour faire progresser la compréhension entre les cultures et l’importance du respect de la diversité culturelle en vue de garantir la paix et le développement durable dans le monde ont été, aujourd’hui, au cœur d’une journée de débats thématiques organisée par l’Assemblée générale, à laquelle ont participé des hauts responsables de l’ONU, des universitaires, ainsi que des représentants de la société civile et de la jeunesse.


« Pourquoi la culture est-elle encore trop souvent perçue comme une source de division et non comme la voie vers le dialogue ou la solidarité humaine? », a regretté, à l’ouverture des débats, le Président de l’Assemblée générale, M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser, qui avait pris l’initiative de cette journée en partenariat avec l’Alliance des civilisations. 


Et pourtant, a rappelé M. Al-Nasser, « l’Histoire nous a enseigné que l’exclusion mène à la diabolisation de l’autre et que la diabolisation de l’autre mène au conflit ».


Créée en 2005 à l’initiative des gouvernements espagnol et turc, l’Alliance des civilisations s’attèle à travers ses activités à construire des ponts entre les cultures, et ce, sous le patronage des Nations Unies.  Elle bénéficie du soutien d’un « Groupe des amis de l’Alliance des civilisations », qui réunit plus de 100 pays membres et organisations internationales. 


« À l’heure de la mondialisation et malgré la mine d’informations à notre disposition, a souligné le Vice-Premier Ministre turc, M. Besir Atalay, les composantes essentielles de la compréhension font encore défaut. »  Raison pour laquelle, il a appelé les différents intervenants à une « transformation radicale des esprits, des idées et des conceptions », qui sera amenée ensuite à être traduite en des mesures concrètes par le biais d’initiatives sociales, économiques et culturelles.


« Les communautés qui assument pleinement la diversité culturelle sont plus novatrices, plus efficaces et plus concurrentielles », a estimé le Vice-Ministre espagnol des affaires étrangères, M. Gonzalo de Benito.  Insistant sur le rôle central du dialogue interculturel dans les processus de transition démocratique, il a, lui aussi, appelé à la diversité et au dialogue comme sources de sécurité et de progrès.


La Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Mme Asha-Rose Migiro, a mis l’accent sur la participation des jeunes dans la promotion de la compréhension interculturelle, car, a-t-elle dit, « ils parviennent à établir des liens qui dépassent les divergences culturelles et religieuses qui séparent parfois les personnes plus âgées ». 


Pour favoriser leur rôle de « ponts » entre les cultures, elle a rappelé que les jeunes avaient besoin d’emplois, de liberté et d’opportunités.


Le débat qui a suivi, sous la forme de deux tables rondes animées par le journaliste Riz Khan, de la chaine d’information Al Jazeera en anglais, a permis à ses participants de se pencher sur les défis posés à la compréhension interculturelle.


La première table ronde s’est attachée à identifier les défis qu’il convient aujourd’hui de relever en vue de rapprocher les cultures pour promouvoir la paix et le développement.  Les intervenants ont tenté de comprendre si la mondialisation, les échanges accrus, l’explosion des nouvelles technologies de l’information pouvaient favoriser la compréhension interculturelle.


La seconde fut consacrée aux jeunes en tant que partenaires pouvant faire progresser la compréhension interculturelle.  Dans le contexte du printemps arabe, au Sud et du mouvement des indignés, au Nord, les orateurs ont mis l’accent sur le potentiel des réseaux sociaux pour informer et éduquer les jeunes, tisser des liens et faire une différence, lorsque les gouvernements et médias sont défaillants.


Dans ses remarques de clôture, le Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser,a fait observer que cette journée de débats avait aussi permis de réaffirmer l’importance des traditions et la nécessité de coopérer sur la base de valeurs universelles et communes.  Elle a notamment été l’occasion, a-t-il dit, de mettre l’accent sur une valeur commune: la dignité.


DÉBAT THÉMATIQUE INTERACTIF SUR LE THÈME « PROMOTION DE LA COMPRÉHENSION INTERCULTURELLE POUR LA CONSTRUCTION DE SOCIÉTÉS PACIFIQUES ET INCLUSIVES »


Ouverture


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER, Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, a rappelé que les Nations Unies avaient été établies sur le principe selon lequel le dialogue est la meilleure voix à suivre pour réaliser la paix.  Il s’est félicité du fait que le Groupe des amis de l’Alliance des civilisations comptait maintenant 107 membres.  Il a dit espérer qu’à l’avenir l’adhésion à ce groupe sera universelle.  Selon M. Al-Nasser, l’Alliance des civilisations a permis d’opérer un changement important dans la manière avec laquelle on approche les questions du « nous » et d’« eux ».  Dans le monde interconnecté actuel, « on ne peut sous-estimer l’importance d’un tel changement », a-t-il souligné.  Pour le Président de l’Assemblée générale, il importe à présent d’aider l’Alliance à accomplir sa mission.


M. Al-Nasser a ensuite indiqué que le Forum de Doha, qui s’est tenu au mois de décembre dernier, avait conclu que sans la pleine contribution des femmes, des jeunes, des médias et des immigrés, il serait vain d’espérer un véritable développement.  « Mais on ne peut pas réaliser la paix en s’appuyant uniquement sur le développement », a-t-il cependant observé, évoquant les sentiments de supériorité qui mènent à l’exclusion, ainsi que les instincts d’intolérance et de mépris qui débouchent sur la haine et le rejet.


Comment se fait-il que le monde actuel soit de nouveau confronté à des défis notables liés à la diversité culturelle, pourquoi la culture est-elle conçue comme une source de division et non pas comme une voie vers le dialogue et la solidarité, s’est interrogé le Président de l’Assemblée générale.  Pourquoi le multiculturalisme a-t-il échoué, a-t-il ajouté, s’inquiétant notamment de l’augmentation de l’appui politique dont jouissent les politiques anti-immigration.


Selon M. Al-Nasser, ces questions continueront de semer le trouble à moins de s’assurer que les bienfaits de la mondialisation soient partagés d’une manière juste et harmonieuse par l’ensemble de la famille humaine.  « L’Histoire nous a enseigné que l’exclusion mène à la diabolisation de l’autre et que la diabolisation de l’autre mène au conflit », a-t-il déclaré.  Le Président de l’Assemblée générale s’est plus particulièrement inquiété du fait que certains groupes, voire certaines nations, se retiraient du dialogue international, « aux dépens de leurs peuples ». 


M. Al-Nasser a souligné son attachement au recours à la médiation pour régler les différends internationaux et a annoncé qu’il convoquerait, le 23 mai prochain, une réunion informelle de l’Assemblée générale sur le rôle de la médiation.  Il a également insisté sur l’importance de renforcer le rôle et les capacités de l’Alliance des civilisations et a engagé les États Membres à œuvrer dans ce sens.


Mme ASHA-ROSE MIGIRO, Vice-Secrétairegénérale des Nations Unies, a mis l’accent sur le rôle des jeunes dans la promotion de la compréhension interculturelle car ceux-ci, a-t-elle dit, établissent des liens en dépassant ces divergences culturelles et religieuses qui séparent parfois les personnes plus âgées.  Elle a rappelé que les jeunes avaient besoin d’emplois, de liberté et d’opportunités et souhaitaient que l’égalité et l’équité fassent partie intégrante du développement de leur pays. 


Elle a souligné qu’au sein du système des Nations Unies, leur message avait été entendu et que l’entente interculturelle était, par ailleurs, une priorité de l’ONU.  Mme Migiro a encore noté que le Secrétaire général allait nommer un représentant de la jeunesse et que plus d’une vingtaine d’institutions spécialisées ou organes des Nations Unies travaillaient déjà avec les jeunes.  Elle a estimé que l’ONU avait besoin que les jeunes participent à l’élaboration des politiques, l’Organisation devant être à l’avant-garde de ce mouvement dans un monde de diversités et de liens interculturels.  « Les jeunes peuvent apporter leur contribution à un ordre mondial inclusif et pacifique », a–t-elle conclu.


M. BESIR ATALAY, Vice-Premier Ministre de la Turquie, a observé que, malgré la mine d’informations dont on dispose actuellement, les composantes essentielles de la compréhension faisaient défaut.  Selon lui, la compréhension signifie la capacité à se concevoir comme faisant partie d’une relation, à s’ouvrir vers de nouveaux horizons et à tendre la main vers ceux qui sont différents de nous.  Cela signifie également la création d’une culture de la coexistence, a-t-il ajouté.


Le Vice-Premier Ministre a ainsi appelé à une « révolution mentale », une « transformation radicale » des esprits, des idées et des conceptions, amenée à être traduite ensuite en des mesures concrètes par le biais d’initiatives sociales, économiques et culturelles.  « Voilà l’objectif de l’Alliance des civilisations », a-t-il expliqué.


Pour M. Atalay, la promotion de l’affrontement et de la confrontation comme moyen de protéger une identité ou un intérêt national est une trahison de la raison humaine.  Il a souligné l’importance de respecter les différentes identités religieuses et culturelles, les estimant essentielles à l’intégrité et à la cohésion des sociétés.  La pluralité des traditions différentes est une composante essentielle de notre humanité, a-t-il observé, et c’est seulement en reconnaissant la réalité de l’autre que l’on peut apprendre à se connaître et œuvrer en faveur du bien commun de l’identité.


Le Vice-Premier Ministre de la Turquie a ensuite annoncé que son gouvernement organiserait, le 31 mai prochain à Istanbul, une réunion « revigorante » de l’Alliance des civilisations.


M. GONZALO DE BENITO, Vice-Ministredes affaires étrangères de l’Espagne, a cité plusieurs défis posés aujourd’hui à la communauté internationale et a estimé que la diversité des cultures et des croyances devait être l’un des facteurs positifs permettant d’y faire face.  Il a rappelé que l’initiative de l’Alliance des civilisations essayait justement de promouvoir cet objectif.  Notant que la diversité représentait une valeur ajoutée pour le développement des communautés, il a fait remarquer que les communautés qui assumaient pleinement cette diversité étaient plus novatrices, plus efficaces et plus concurrentielles.  Rappelant que l’Espagne avait connu, il y a une trentaine d’années, un processus de transition vers la démocratie, il a souligné que son pays mesurait à présent combien la promotion de ce dialogue interculturel était vitale dans ce processus. 


En ce qui concerne les défis posés par le terrorisme, M. de Benito a jugé prioritaire d’aborder cette question dans le respect des cultures et d’établir des politiques de prévention qui incluent la promotion du dialogue interculturel.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’investir dans l’éducation, de favoriser les échanges d’élèves et de professeurs et de mettre l’accent sur la jeunesse.  Le dialogue par le bais des échanges de jeunes est un élément très positif pour la compréhension du monde et la promotion d’une société plus pacifique, a-t-il dit.  Il a ajouté que la promotion des échanges culturels pouvait aussi favoriser l’intégration des immigrants dans nos sociétés. 


En guise de conclusion, il a estimé que la communauté internationale devait impliquer à la fois la société civile, les jeunes et les dirigeants religieux et a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur de l’Alliance des civilisations.  « La diversité et le dialogue doivent être des sources de tolérance, de sécurité et de progrès », a-t-il dit. 


M. JORGE SAMPAIO, Haut-Représentant des Nations Unies pour l’Alliance des civilisations, a insisté sur l’importance de l’engagement des États Membres pour assurer la poursuite des travaux de l’Alliance.  Il est revenu sur le Forum de Doha, qui s’est tenu au mois de décembre dernier, pour estimer qu’à l’avenir les États Membres devraient faire de leur mieux pour mettre en relation l’ensemble des activités, programmes et initiatives qui méritent leur attention. 


M. Sampaio a ensuite constaté que la diversité religieuse et ethnique croissante, ainsi que l’augmentation des contacts entre les personnes ayant des valeurs différentes, demeuraient un défi fondamental pour la paix et le développement.  Les éléments hétérogènes créent un sentiment croissant d’isolement et suscitent des craintes, la méfiance et des malentendus ainsi qu’un sentiment d’exclusion, a-t-il expliqué.  Le Haut-Représentant a également observé que la diversité culturelle comportait un potentiel de conflit important au niveau interpersonnel qu’il ne fallait négliger en aucun cas.  Il a aussi parlé de la perte d’identité que peut provoquer la mondialisation.


Pour M. Sampaio, la valorisation de la diversité culturelle exige une attitude positive en matière de promotion du dialogue entre les cultures.  « Relever ce défi est de notre responsabilité commune », a-t-il souligné.  Le Haut-Représentant a par ailleurs insisté sur l’importance de la participation « énergique » des jeunes, pour saluer ensuite la participation de groupes de jeunes aux dialogues interactifs.


Table ronde 1: « La compréhension interculturelle au service de la paix et du développement: Qu’est-ce qui fonctionne? »


La mondialisation, les échanges accrus, l’explosion des nouvelles technologies de l’information ont-ils favorisé la compréhension interculturelle? Les experts et les délégations qui ont participé à cette première table ronde se sont attachés à identifier les défis qu’il convient aujourd’hui de relever en vue de rapprocher les cultures pour promouvoir la paix et le développement.


Pour M. HOMI K. BHABHA, professeur de sciences humaines à l’Université américaine d’Harvard, la vraie question serait plutôt: Les nouvelles technologies sont-elles capables de produire une série de valeurs et une forme de compréhension universelle?  Selon lui, les sciences humaines ou sociologiques sont en péril face à ces nouvelles technologies lorsqu’elles ignorent certaines valeurs. 


M. IBRAHIM KALIN, Conseiller du Premier Ministre turc, a noté que, malgré les interactions de plus en plus nombreuses, l’un des défis à la compréhension interculturelle demeure la peur.  « Lorsqu’ils s’engagent dans un dialogue interculturel, beaucoup d’acteurs craignent de perdre quelque chose de leur identité », a-t-il expliqué.  À l’heure de la mondialisation, le défi est de revenir aux traditions et, ensuite, d’aller vers l’autre.


« Peut-être sommes-nous noyés parmi toutes ces possibilités technologiques et socioculturelles », s’est demandé M. VITALY NAUMKIN, qui dirige l’Institut russe des études orientales.  « Toutes les cultures souffrent d’un manque de confiance et les informations diffusées sur Internet ne méritent pas toujours d’être lues ou n’apportent aucune compréhension. »


Pour le professeur FARHAN NIZAMI, Directeur du Centre des études orientales à l’Université britannique d’Oxford, la mondialisation ne devrait pas contribuer à une « homogénéisation » des cultures.  Au contraire, a-t-il souligné, elle devrait miser sur le respect de la différence dans la diversité.  


« Ce qui fonctionne, c’est la volonté d’établir des régimes qui permettent une coopération interculturelle », a souligné M. EMAD EL-DIN SHAHIN, professeur de religion à l’Université américaine Notre-Dame.  « Il ne suffit pas de dire que nous sommes divers et qu’il faut respecter cela.  Il faut aussi aborder la marginalisation des jeunes, des femmes ou des immigrés dans nos sociétés », a-t-il ajouté.


La représentante du Brésil, Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI, a ensuite fait part de la situation dans son pays, où des politiques d’inclusion sociale ont offert des occasions en favorisant, par exemple, l’accès des enfants pauvres à l’école. 


Lors du dialogue interactif, les six panélistes ont été, à plusieurs reprises, interrogés sur les questions portant sur la peur, les traditions, les valeurs ou le respect de l’autre qu’ils venaient de soulever.


Comment faire face au sentiment de peur parmi certains groupes et comment conserver son identité culturelle face à d’éventuelles pressions, a demandé le représentant du Japon.


« Les gens sont parfois frustrés car tant de choses n’ont pas eu de représentation », a expliqué M. Kalin, pour qui la communauté internationale n’a pas encore réussi à surmonter l’eurocentrisme et l’idée que histoire commence obligatoirement en Europe sans contributions significatives des autres peuples.


M. Bhabha s’est attaché à expliquer la notion de tradition en utilisant la métaphore du tir à l’arc.  « Il s’agit d’aller en arrière pour avoir la force d’aller de l’avant », a-t-il souligné.


Le représentant de l’Iran a posé la question des valeurs et la manière dont, selon lui, les pays occidentaux tentent de les rendre universelles.


Son homologue de l’Italie a souhaité que l’accent soit davantage mis sur le dialogue à l’intérieur des groupes religieux, tandis que Mme Viotti a souligné le rôle que joue le dialogue avec la société civile. 


L’Union européenne a mis en exergue le rôle de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en tant que chef de file pour le dialogue interculturel.  Elle a également souligné l’importance du matériel scolaire en tant qu’outil de compréhension.


Abondant dans son sens, M. Shahin a insisté sur l’expérience du « vivre ensemble », à travers les échanges culturels ou d’étudiants. 


Une représentante de l’UNESCO a, pour sa part, estimé qu’il fallait aussi parfois réviser les manuels scolaires, notamment ceux d’histoire, mais que cette question demeurait politiquement très sensible.


Interrogés notamment par l’Égypte sur le rôle des réseaux sociaux, plusieurs experts ont mis l’accent sur la qualité du contenu plutôt que sur la technologie, ainsi que sur la nécessité de disposer de temps pour la réflexion.  « C’est lorsqu’on apprend à réfléchir que l’éducation prend toute sa valeur », a rappelé M. Bhabha.


Table ronde 2: « Les jeunes en tant que partenaires pour faire progresser la compréhension interculturelle: Les pratiques optimales et les difficultés rencontrées »


Au cours de cette deuxième table ronde, experts et délégués ont notamment mis l’accent sur le potentiel des médias sociaux pour informer et éduquer les jeunes, tisser des liens et faire la différence lorsque les gouvernements et médias se montrent défaillants.


Mme DANYA BASHIR, représentante des jeunes de la Libye, a jugé indispensable que les gens connaissent leur propre identité pour pouvoir participer à la compréhension culturelle.  Elle a dit l’importance des médias sociaux pour éduquer, tisser des liens et faire une différence en rappelant que le printemps arabe était né de l’initiative d’un groupe de jeunes grâce aux médias sociaux.  Face aux limites des médias traditionnels, elle a mis l’accent sur la nécessité de saisir toutes les opportunités des médias sociaux pour faire prendre conscience aux jeunes de leurs droits.


La seule façon de s’en sortir est d’investir dans la jeunesse, a estimé M. LAWRENCE CHUMA, représentant des jeunes de l’Association des Nations Unies pour la République-Unie de Tanzanie, en exhortant les gouvernements à impliquer les jeunes. 


Les personnes éduquées sont celles qui sont libres et responsables a ajouté M. FEDERICO MAYOR, Président de la Fondation pour la culture et la paix et ancien Directeur général de l’UNESCO, en mettant l’accent sur les possibilités de communication offertes aux jeunes qui ne sont plus condamnés au silence.  Avec les jeunes, nous pouvons faire comprendre que la ploutocratie ne peut plus représenter les gouvernements du monde, a-t-il dit. 


La militante des droits de l’homme Mme OLENKA OCHOA a jugé déterminant de disposer des moyens de renforcer les capacités des dirigeants des associations de jeunes et de mettre en place un mécanisme favorisant la participation des jeunes.  Elle a suggéré à l’Alliance des civilisations de développer un mouvement des jeunes dans tous les pays sur la question de la compréhension interculturelle.


Parmi les initiatives de l’Autriche en direction de la jeunesse, son représentant, M. MARTIN SAJDIK, a notamment cité la création d’un secrétariat d’État à l’intégration en disant qu’il restait beaucoup à faire en matière d’intégration des jeunes migrants.    


Soulignant l’impact de la musique pour rapprocher les gens, le musicien et compositeur ALEKSANDER SIMIC a cité l’exemple de l’« Orchestre sans frontières », qui rassemble des musiciens provenant de tous les pays de l’ex-Yougoslavie. 


« En investissant dans la jeunesse, nous investissons pour la stabilité nationale et mondiale pour demain », a dit la représentante du Bélarus, en évoquant l’adoption dans le pays, d’une loi qui vise à poser les conditions de l’amélioration des conditions de vie des jeunes.  Il s’agit notamment de permettre aux jeunes d’intervenir dans la conception de projets municipaux sur des domaines qui les concernent, a-t-elle ajouté.


La déléguée de l’Union européenne a mis l’accent sur le rôle des jeunes, et des jeunes femmes en particulier, en tant qu’acteurs des changements politiques, citant à cet égard l’exemple de l’Union européenne.  Elle a rappelé combien l’Union européenne appuyait les organisations non gouvernementales de la région Méditerranée dont l’objet est le renforcement des capacités de jeunes.


M. Chuma a regretté que les médias ne traitent pas de la question de la jeunesse de manière sérieuse, parce qu’ils ne sont pas au fait des défis liés à la culture ou à la diversité.  Il a jugé essentiel de s’appuyer sur les médias pour faire connaître des initiatives gouvernementales en faveur des jeunes qui demeurent méconnus.


De son côté, le représentant de l’Autriche a rappelé que les médias étaient aussi divers que l’humanité et qu’il était essentiel de défendre la liberté de presse.


Répondant a une réaction du représentant de l’Iran, qui estimait que le mouvement des indignés témoignait d’un malaise des sociétés occidentales, M. Mayor a estimé que cette révolte avait été favorisée par une transparence plus grande et les capacités de communication qu’offrent les médias sociaux.


De son côté, le représentant de l’Autriche a vivement réagi à l’intervention de son homologue iranien, lequel avait fait état de 37 interventions militaires européennes sur le continent africain au cours des 40 dernières années, en précisant que toutes les présences européennes étaient conformes aux résolutions et à la Charte de l’ONU.  Par ailleurs, il a précisé que le programme européen « Erasmus » permettait aussi aux jeunes européens de mener des études hors d’Europe.


Le représentant du Bénin a mis l’accent sur l’importance de la résolution A/65/312 de l’Assemblée générale sur la jeunesse, le dialogue et la compréhension mutuelle.   Il a également cité le rapport « Jeunesse 21 » d’ONU-Habitat qui vise à mettre en place une structure permanente pour la jeunesse au sein des Nations Unies.


Si les jeunes n’ont pas l’expérience des adultes, ils disposent d’une énergie très utile, a dit un délégué du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en soulignant les efforts de celui-ci pour faire entendre la voix des jeunes, notamment dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et l’après-2015.  


Clôture


Dans ses remarques de clôture, le Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, s’est félicité de cette journée de débats sur les moyens de construire des ponts entre différentes cultures et sociétés et de promouvoir le dialogue et la compréhension pour traiter les tensions et enjeux auxquels nous sommes confrontés. 


Tout en soulignant l’importance des traditions, il a insisté sur la nécessité de coopérer sur la base de valeurs universelles et communes.  Il a noté que ces débats avaient été l’occasion de mettre l’accent sur la valeur commune que constitue la dignité -dont l’accès aux services de base- et de lutter contre l’injustice et le manque de représentation. 


Citant les médias comme un moyen de promouvoir l’interaction culturelle et le dialogue, mais aussi d’accroître les tensions entre les communautés, le Président de l’Assemblée générale a souligné l’importance des medias sociaux comme outil critique.  À cet égard, il a rappelé leur rôle comme catalyseur des soulèvements pour obtenir des droits fondamentaux dans le monde arabe. 


Il a aussi noté le rôle des institutions de l’éducation pour encourager la compréhension.  Il a dit l’importance du dialogue et de la médiation pour contribuer à la réduction des tensions et ouvrir la voie à des sociétés plus pacifiques.  Il a mis l’accent sur la nécessité de déployer des efforts en vue d’intégrer les jeunes migrants à la vie économique et politique et de tirer parti de l’énergie et du génie créateur des jeunes et de leurs associations.   


Il a annoncé que l’Alliance des civilisations présenterait un résumé de ces discussions informelles en espérant que les idées et suggestions d’aujourd’hui stimuleraient une nouvelle réflexion sur les enjeux en matière de jeunesse, de dialogue et de compréhension mutuelle.  Il a salué le rôle important de l’Alliance, en jugeant indispensable son renforcement pour qu’elle dispose des moyens de faire face aux évolutions du monde.


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