Clôture de la Réunion internationale: les intervenants soulignent la nécessité de renforcer la coordination entre l’ONU et la société civile

AG/PAL/1236

Clôture de la Réunion internationale: les intervenants soulignent la nécessité de renforcer la coordination entre l’ONU et la société civile

31/05/2012
Assemblée généraleAG/PAL/1236
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CLÔTURE DE LA RÉUNION INTERNATIONALE: LES INTERVENANTS SOULIGNENT LA NÉCESSITÉ DE RENFORCER LA COORDINATION ENTRE L’ONU ET LA SOCIÉTÉ CIVILE


Les participants souhaitent un plus grand engagement de la communauté internationale


(Reçu d’un fonctionnaire de l’information)


PARIS, 31 mai --  La Réunion internationale des Nations Unies sur la question de Palestine a clos, cet après-midi au siège de l’UNESCO à Paris, ses travaux de deux jours, en appelant tout un chacun à agir à son niveau pour contribuer à mettre un terme à une occupation vieille de bientôt un demi-siècle.  Auparavant, les participants avaient tenu un dernier débat consacré au rôle de la communauté internationale dans la région, celui des Nations Unies et, plus particulièrement, de la société civile.  Un séminaire sur le rôle que peut jouer la société civile pour mettre un terme à l’occupation aura lieu demain, vendredi 1er juin.


La Ministre palestinienne des affaires de la femme a exprimé l’espoir que les échanges de ces deux derniers jours contribueraient à clarifier l’image de la situation qui prévaut au Moyen-Orient.  Elle a insisté sur la nécessité de changer les choses au sein même de la société israélienne pour que celle-ci tourne le dos à la xénophobie et au racisme qui se sont insinués en elle.  Il faut sensibiliser la société israélienne pour que de plus en plus de jeunes refusent de servir dans les territoires palestiniens, a-t-elle dit.  Il conviendrait aussi de montrer aux jeunes juifs désireux de s’installer en Israël que cette immigration se fait aux dépens des jeunes de Palestine.  Le contribuable américain devrait s’interroger sur l’utilisation de son argent qui sert à acheter de l’armement par Israël et au bout du compte à perpétuer une situation d’injustice, a-t-elle fait observer.


Pour sa part, le Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Abdou Salam Diallo, a constaté que les délibérations des deux derniers jours avaient été teintées d’une « frustration bien palpable ».  Citant un diplomate, il a déclaré: « Tout le monde dit ce qu’il ne faut pas faire mais Israël continue de faire ce qu’il ne faut pas, tout au moins en ce qui concerne les territoires palestiniens occupés ».  Selon M. Diallo, « il importe de montrer la réalité de l’occupation, qui dure depuis 45 ans, de raffermir notre engagement et d’être plus solidaires, en vue d’y mettre en terme ». « Gutta cavat lapidem » (la goutte creuse la roche), disaient les Romains, a-t-il encore dit avant de faire le commentaire suivant: « Certes, à elle seule, une goutte ne peut rien faire, mais les gouttes, qui ne cessent de tomber, finissent par creuser la roche.  Demandons-nous alors ce que chacun d’entre nous (…) peut faire ».


Auparavant, plusieurs conférenciers, dont deux citoyens israéliens, avaient participé au débat consacré au rôle de la communauté internationale.


Tal Harris, Directeur exécutif de OneVoice Israel à Tel Aviv, s’est dit honoré de s’exprimer à l’UNESCO, organisation qui, a-t-il rappelé, traverse une passe difficile sur le plan budgétaire pour avoir admis la Palestine en qualité de membre.  Cette admission, a-t-il estimé, est dans l’intérêt de tous, celui d’Israël, de la Palestine et de la communauté internationale.  Il a précisé ne partager en rien l’opinion du Gouvernement Netanyahu qui voit la création d’un État palestinien comme une menace.  C’est le contraire qui est vrai.  Les jeunes ont un rôle à jouer, a-t-il dit, d’autant que la plupart des gens des deux côtés n’ont pas d’hostilité réciproque, puisqu’ils ne se sont jamais rencontrés.  Mais une minorité, un lobby extrémiste tente d’imposer sa vision maximaliste de l’histoire.  Les jeunes peuvent donc être porteurs d’un message qui doit être à l’opposé de celui-ci en rejetant une vision des choses qui tend à faire des peuples des esclaves de leur histoire.


M. Harris a présenté certaines actions militantes de son organisation, telle que des manifestations immobiles, qui se rassemblent plus ou moins spontanément sur la voie publique et, qui ne durent que quelques minutes, pour exiger par exemple la reprise des négociations de paix.  Il a aussi mentionné une campagne menée contre la légalisation des avant-postes de colonisation envisagée par les autorités en Cisjordanie, alors que la Cour suprême a donné une date butoir pour leur démantèlement.  Le vote sur cette légalisation doit se tenir mercredi prochain à la Knesset.  Une manifestation devant la résidence du Premier Ministre Benyamin Netanyahu est envisagée, a-t-il précisé, en érigeant « une sorte d’avant-poste illégal ».  Ainsi, si les colons et l’extrême droite veulent légaliser les avant-postes illégaux, ils devront ainsi commencer par le faire pour ceux qui se trouvent juste en face de chez eux et pas simplement au fin fond de la Cisjordanie.


Mme Phyllis Bennis de U.S. Campaign to End the Israeli Occupation à Washington, a évoqué le processus de paix, en estimant que le Quatuor, pas plus que les Nations Unies, n’avaient rempli leur rôle.  Pour les Palestiniens de l’intérieur, tout comme pour la diaspora, l’ONU n’a plus aucune légitimité, a-t-elle souligné.  Malgré les actions positives menées sur le terrain par les institutions des Nations Unies, en termes d’éducation, de droits des femmes, de développement, l’action politique des Nations Unies est en situation d’échec.  Il s’agit de l’échec de la diplomatie traditionnelle, ce qui implique que la société civile prenne le relais, a-t-elle dit.  Avec le printemps arabe, on a pu constater que la société civile jouait un rôle essentiel dans cette région.  Il serait préférable de reconnaître qu’il n’y a tout simplement pas de processus de paix.  L’échec étant patent depuis 20 ans, il ne faut pas plus de diplomatie mais un modèle différent de diplomatie.


Mme Bennis a estimé que les choses doivent changer en premier lieu dans son pays, les États-Unis.  C’est la politique américaine, son apport au budget militaire israélien, au frais du contribuable, qui contribue à perpétuer le blocage actuel.  Ce qui est grave pour les institutions de l’ONU sur le terrain, a-t-elle estimé, c’est que les Nations Unies ont perdu leur légitimité en raison de leur suivisme avec la politique de Washington.  Or, si les diplomates ont peur de critiquer la première puissance mondiale, il doit en aller tout autrement pour la société civile qui n’a rien à perdre, en exigeant l’abolition du droit de veto au Conseil de sécurité par exemple.  Mme Bennis a considéré qu’une amorce de changement d’opinion à l’égard d’Israël dans son pays, le financement du budget militaire israélien par Washington commençait à faire débat aux États-Unis.  Les pays qui agissent en violation des résolutions de l’ONU doivent être montrés du doigt par la société civile.  Celle-ci doit agir pour pousser les Nations Unies à restaurer sa crédibilité.


Rutie Atsmon, Cofondatrice et Directrice de Windows: Channels for Communication à Tel Aviv et Ramallah, a expliqué sa présence en confiant qu’elle n’avait jamais été capable de considérer les Palestiniens comme ses ennemis: « En tant qu’être humain et juive israélienne, je me considère comme faisant partie d’un nombre grandissant de Palestiniens et d’Israéliens partageant les mêmes sentiments ».  Elle a expliqué que son organisation constituait un « triangle » réunissant des Palestiniens des territoires occupés, des Palestiniens de « l’intérieur » citoyens d’Israël, et des Juifs israéliens.  Tous ont en commun les valeurs des droits de l’homme, en premier lieu celles de la justice et de l’égalité.  Les militants de Windows ne sont pas des gens connus et ils n’ont pas de liens avec les puissants.  Ils viennent du terrain, de la rue, ils relient des gens et des communautés dont la voix, bien souvent, n’est pas entendue.  Ils reconnaissent le fait que deux peuples sont liés à la même terre et qu’aucun des deux n’a vocation à contrôler l’autre.  Il s’agit aussi de combler le fossé socioéconomique au sein et entre les deux sociétés.  Cette vision des choses, a-t-elle dit, est le seul moyen de mettre un terme à l’occupation, aux détentions politiques, au racisme, à la discrimination, à l’oppression et à l’effusion de sang.  Pour que la solution des deux États soit viable à long terme, il convient de développer et de maintenir les relations économiques, sociales et culturelles afin d’établir une base saine pour la prospérité et la sécurité, en permettant aux deux peuples d’établir une confiance mutuelle.


Mme Atsmon a noté que les jeunes dans les zones de conflit étaient les premiers à en payer le prix, ne serait-ce que par le fait que les décideurs les considèrent comme assez grands pour aller se battre.  Les jeunes israéliens qui s’engagent dans l’armée croient honnêtement protéger leur pays contre un ennemi bien plus puissant.  Bien souvent, lorsqu’elle leur dit que les Palestiniens sont épris de paix, Mme Atsmon reconnaît que dans le meilleur des cas, on la considère comme trop naïve, sinon, elle est tout simplement qualifiée de traîtresse.  Du côté palestinien, on a effectivement le sentiment qu’il n’existe guère d’interlocuteur de bonne foi en Israël.  Il convient donc d’entreprendre une action d’éducation ambitieuse auprès des jeunes, afin de surmonter les sentiments d’amertume actuels.  Mme Atsmon reconnaît que même les jeunes qui prennent part aux activités de son association ne sont pas exempts de doute au départ, sans parler de l’incompréhension de leur entourage.  Elle constate que les contacts entre jeunes d’origine différentes, organisés par son association, changent radicalement leur vision des choses, au point où certains se demandent pour quelle raison l’école ne joue pas ce rôle de rapprochement entre deux cultures voisines qui se tournent le dos.


Shifa Jayousi, Administratrice de programme au Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient à Jérusalem, a expliqué que les Nations Unies ne pouvaient, à elles seules, répondre aux besoins des jeunes et des femmes.  Par conséquent, les institutions de l’ONU doivent établir une coordination étroite avec la société civile.  Le secteur privé, a-t-elle souligné, a un rôle important à jouer à cet égard en termes de responsabilité sociale.  La jeunesse palestinienne se heurte à divers obstacles -chômage, éducation, environnement politique, possibilités de déplacements limitées- auxquels une vingtaine d’agences de l’ONU s’efforcent de remédier.  C’est pourquoi, il est important qu’elles renforcent la coordination entre elles, ce qui reste un défi à relever.  En outre, il y a une situation de fait de concurrence entre organisations.


Selon Mme Jayousi, il ne s’agit pas de noircir le tableau mais d’être bien conscient des difficultés.  L’un des problèmes auxquels on est confronté lorsque l’on entend travailler avec la société civile est de savoir qui fait quoi.  Rencontrer les bonnes associations, évaluer leurs actions, savoir comment elles se coordonnent elles-mêmes éventuellement entre elles lorsqu’elles agissent dans des domaines voisins.  La question de leur transparence se pose également, de manière concrète en rendant ou non des comptes à ceux auprès de qui elles sollicitent un soutien.  Ce sont des questions qui s’adressent aux Nations Unies et à la communauté internationale en général.  Il faut que tout cela se transforme en actions concrètes sur le terrain et c’est pourquoi, les Nations Unies ont un avantage comparatif à cet égard, a-t-elle observé.  Entre l’État, le secteur privé et la société civile, il faut que les responsabilités des uns et des autres soient bien établies.  Les Palestiniens de leur côté demandent une meilleure coordination entre les institutions de l’ONU.


Enfin, Mme Fadwa Khawaja Al-Shaer, Directrice générale du Département des organisations non gouvernementales au Ministère de l’intérieur de l’Autorité palestinienne, a déclaré en introduction que les Palestiniens étaient aujourd’hui le seul peuple ployant sous le joug de l’occupation.  Elle a précisé que 200 ONG étaient inscrites au Ministère après la dissolution de 485 autres qui étaient soit inactives, soit un paravent pour des activités étrangères à celles pour lesquelles elles étaient déclarées officiellement.  Par ailleurs, certaines organisations sont des filiales de grandes organisations internationales qui appliquent leur programme localement à un coût souvent prohibitif.  D’autres prennent la place d’instances locales.


S’agissant de la coordination, celle-ci existe mais elle demeure faible.  Mme Al-Shaer a exprimé l’espoir que cette réunion permettrait de mettre sur pied un mécanisme clair de coordination entre les organisations internationales et les ONG.  Le travail collectif n’avance pas car certaines d’entre elles fonctionnent de manière trop individuelle, d’autant qu’il faut prendre le mot « individuel » au pied de la lettre comme, par exemple, certaines ONG qui ne comptent qu’une seule personne.  En outre, Mme Al-Shaer demande aux autorités israéliennes de clarifier l’action des organisations travaillant dans les deux territoires.


Lors du débat qui a suivi ces exposés, un représentant de la Mission du Koweït à l’UNESCO a évoqué le recours systématique au veto sur certaines questions au Conseil de sécurité, en soulignant qu’il était contestable de parler d’une « neutralité onusienne », comme certains intervenants semblent le faire.  M. Mohammed Iqtifan, Directeur de la campagne Migratory Letters Campaign à Gaza, a déploré les deux mesures prises par les États-Unis, d’une part la reconnaissance d’Israël et son admission à l’ONU en 1949 et d’autre part, la position opposée au sujet de la Palestine en septembre dernier.  Il a souligné l’importance de faire connaître les Nations Unies auprès des jeunes palestiniens, qui n’en ont qu’une très vague idée, et indiqué qu’il était à l’origine d’une initiative en ce sens. 


Mme Nour Odeh, journaliste palestinienne indépendante travaillant à Ramallah, a souhaité savoir ce que l’on devrait entendre par « solution des deux États », auprès des représentants israéliens du camp de la paix.  Elle a avoué qu’elle ne comprenait toujours pas ce que les Israéliens mettaient derrière ce terme.  Quant à Mme Rabiha Diab, Ministre palestinienne des affaires de la femme, elle a constaté que si les Palestiniens avaient tendu la main aux Israéliens en reconnaissant l’existence de leur État, ils n’avaient toujours rien obtenu en retour.  Elle a constaté par ailleurs qu’il n’y avait pas réellement d’espace de rencontre susceptible de réunir Palestiniens et Israéliens: il est en effet difficile, voire quasiment impossible, dans certains cas, de circuler d’un territoire à l’autre.  La représentante d’une organisation belge a indiqué une issue possible en expliquant que la résolution 1325 de 2000 sur les femmes, la paix et la sécurité était utilisée par le Sénat belge pour faciliter la rencontre entre des femmes arméniennes et azerbaïdjanaises.  Enfin, le représentant d’une ONG palestinienne a demandé à M. Tal Harris ce qu’il ferait face au problème des réfugiés s’il se trouvait, un jour, à la tête du Gouvernement israélien.


Répondant aux commentaires formulés par certains intervenants, Mme Atsmon a expliqué que la question des deux États devait se négocier démocratiquement et sur un pied d’égalité.  Elle a estimé que la société israélienne évoluait lentement sur cette question, en voyant pour preuve le fait que de plus en plus de jeunes Israéliens refusent de servir dans les territoires occupés, même si ce phénomène est encore peu visible.  M. Harris a estimé, de son côté, qu’il était de l’intérêt d’Israël d’avoir un voisin prospère.  Concernant la situation des réfugiés, il a répondu qu’elle devrait être réglée par les deux parties, Israël et la Palestine.  Mais il est clair, a-t-il estimé, que tous les Palestiniens devraient avoir le droit de se rendre en Israël.  Quant à Mme Bennis, elle a attiré l’attention sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’organiser une négociation entre deux États qui auraient un différend frontalier, comme cela peut se produire ailleurs dans le monde.  Il convient, a-t-elle dit, de mettre d’abord un terme à l’occupation avant que des négociations puissent s’ouvrir entre deux partenaires égaux.  La Charte de l’ONU et les Conventions de Genève de 1949 constituent la seule feuille de route qui soit valide, a-t-elle souligné avant de conclure.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les participants à la Réunion internationale soulignent l’importance des technologies de l’information et de la communication pour la création d’un État palestinien

AG/PAL/1235

Les participants à la Réunion internationale soulignent l’importance des technologies de l’information et de la communication pour la création d’un État palestinien

31/05/2012
Assemblée généraleAG/PAL/1235
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LES PARTICIPANTS À LA RÉUNION INTERNATIONALE SOULIGNENT L’IMPORTANCE DES TECHNOLOGIES DE

L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION POUR LA CRÉATION D’UN ÉTAT PALESTINIEN


Les participants explorent les moyens permettant

aux femmes et aux jeunes de Palestine de prendre leur destin en main


(Reçu d’un fonctionnaire de l’information)


PARIS, 31 mai –- La Réunion internationale des Nations Unies sur la question de Palestine s’est penchée, ce matin, sur les moyens susceptibles de permettre aux jeunes et aux femmes de Palestine de prendre leur destin en main dans le cadre d’un débat intitulé: « Autonomisation des femmes et des jeunes, préalable essentiel pour bâtir la société palestinienne en vue de créer d’un État palestinien indépendant ».


Les intervenants ont estimé qu’il était essentiel désormais que la communauté internationale s’implique plus activement pour résoudre un conflit qui n’a que trop duré, alors que la population, les jeunes en particulier, ne supporte plus du tout le joug de l’occupation.  Un orateur a parlé d’une véritable « intifada électronique » en cours, une révolte virtuelle d’une jeunesse qui s’est massivement appropriée les réseaux sociaux.


Première intervenante de la matinée, Mme Louise Haxthausen (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture - UNESCO) a souligné que l’on faisait face à un environnement extrêmement complexe, de nombreux obstacles entravant les initiatives, ce qui ne facilite pas l’autonomisation des individus.  La déstabilisation et l’incertitude sont à l’ordre du jour, a-t-elle déploré.  Cela est à l’origine de l’angoisse, voire de la violence de la jeunesse, a-t-elle fait remarquer.  La résilience est un élément essentiel toutefois pour impulser la participation des femmes et des jeunes, a-t-elle souligné: l’important est d’avoir le sentiment que l’on vit dans une société normale, en dépit d’un environnement particulièrement difficile.  Pour cela, l’accent doit être mis sur le rôle essentiel de la culture qui permet d’unifier les populations, la culture étant comprise comme le fait d’avoir un sentiment d’appartenance.  Mme Haxthausen a aussi souligné le rôle essentiel de l’éducation: sans école, rien n’est possible.  Il y a un impact psychosocial de l’occupation, a-t-elle néanmoins observé.  Les professeurs ont des difficultés à enseigner et les élèves sont souvent démotivés.  L’implication de la collectivité est essentielle pour lutter contre le découragement.


Mme Haxthausen, qui est Coordonnatrice des opérations dans les zones de postconflit et de postcatastrophe à l’UNESCO et qui a dirigé le bureau de cette organisation à Ramallah, a précisé que l’UNESCO œuvrait plus particulièrement dans les établissements scolaires de la bande de Gaza.  Si le taux de scolarisation est très élevé, néanmoins, la qualité de l’enseignement pose problème, ainsi que l’éducation des jeunes filles, notamment dans les domaines scientifiques et techniques.  Cela explique en partie qu’elles aient de la difficulté à s’insérer sur le marché du travail.  Elle a cependant fait remarquer que la majorité des enseignants sont des femmes.   


Mme Haxthausen a évoqué par ailleurs le rôle crucial des médias et, en particulier, des réseaux sociaux.  En 2009, l’UNESCO a lancé un programme de blogues qui a rencontré un grand succès puisque deux fois plus de personnes ont été formées à l’écriture et à la création de ces sites personnels que ce qui avait été envisagé au départ.  Quant à la culture au sens large, un grand nombre d’organisations de la société civile ont été mises en place pour protéger le patrimoine, les femmes ayant un grand rôle à jouer dans ce domaine, a estimé Mme Haxthausen.


Pour sa part, M. Nawaf Salam, Représentant permanent du Liban aux Nations Unies à New York, a rappelé que la première résolution du Conseil de sécurité spécifique sur la protection des civils -la résolution 1265-, avait été adoptée en 1999.  Depuis lors, le Conseil intègre systématiquement cette dimension dans son action.  Cette démarche s’est inscrite dans la prise de conscience par la communauté internationale du sort des civils, victimes de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité, voire de génocide, particulièrement lors des conflits qui ont ravagé les Balkans et le Rwanda.  M. Salam a cité plusieurs textes qui ont donné pour mandat aux Casques bleus de protéger les droits de l’homme.  Il a ainsi cité les résolutions relatives à la République démocratique du Congo, à la Côte d’Ivoire, au Libéria ou à Haïti.  Le cas de la Palestine fait figure d’une malheureuse exception à cet égard, a-t-il déploré.  Le représentant du Liban l’attribue à une « absence de volonté politique de certains membres du Conseil », alors même que cette volonté est essentielle si cette instance entend mettre en œuvre ses propres décisions.  Cette lacune résulterait aussi d’un prétendu « exceptionnalisme arabe » selon lequel on serait moins sensible aux valeurs démocratiques au Moyen-Orient.  Les événements récents dans le monde arabe ont fait litière de ce préjugé, a-t-il constaté.


Le Conseil de sécurité est paralysé dès que l’on aborde la question de Palestine, alors même que les Palestiniennes sont particulièrement affectées par l’occupation israélienne, par les obstacles qu’elle impose au développement personnel des individus, ce que plusieurs entités des Nations Unies ont elles-mêmes reconnu, a regretté M. Nawaf.  Le représentant du Liban a particulièrement souligné le sort fait aux femmes palestiniennes détenues par l’armée israélienne, parlant de conditions de détention inhumaines – 10 000 femmes seraient passées par les prisons israéliennes depuis 1967.  Le Conseil de sécurité n’assume pas la responsabilité qui est la sienne, il ne s’acquitte pas de ses engagements, y compris dans la protection des droits de l’enfant en Palestine, a-t-il dit.  Entre 500 et 700 mineurs de Cisjordanie sont arrêtés et interrogés tous les ans avant d’être traduits devant des tribunaux militaires, certains âgés de 12 ans seulement, a-t-il dit.  M. Nawaf a indiqué que l’armée utilisait parfois des enfants comme boucliers humains lors de ses ratissages.  Il est temps de mettre fin à cette exception palestinienne au sein du Conseil de sécurité, a-t-il conclu.


De son côté, M. Sabri Saidam, Conseiller du Président de l’Autorité palestinienne pour les questions de télécommunications, de technologie de l’information et d’enseignement technique à Ramallah, a déclaré que le moment était venu d’agir pour résoudre « le plus long conflit que le monde ait connu ».  Il a rendu hommage aux martyrs de la cause palestinienne dont certains sont nés avant sa propre naissance.


En ce qui concerne la jeunesse, l’utilisation du réseau social Facebook est pratiquée par 1,25 million de Palestiniens, ce qui est en fait un des plus forts taux du monde, alors même que l’utilisation de l’Internet dépasse à peine les 30%, a-t-il indiqué.  M. Saidam a fait remarquer que, dans la région, on dit en plaisantant que « Facebook est le tournevis qui permet de dévisser les chefs d’État ».  Proportionnellement, cela équivaudrait à ce que 28 millions d’Égyptiens aient leur propre blog par exemple.  Pour M. Saidam, on vit une véritable « intifada électronique » en Palestine, ce dont Israël ne semble pas encore avoir pris conscience.  Des scènes de la vie sous l’occupation sont désormais couramment filmées et diffusées sur Internet par des jeunes.  Il a souhaité par ailleurs que l’ONU joue un rôle pour permettre aux jeunes palestiniens d’être plus nombreux à bénéficier d’une formation complète, notamment en ayant plus souvent la possibilité de poursuivre leurs études à l’étranger.


S’agissant de la situation des femmes, il a simplement raconté une anecdote tragique relative à sa mère, ex-membre du Conseil législatif palestinien, décédée à la suite d’un rendez-vous raté chez un médecin en raison des tracasseries subies à un barrage israélien.  C’est pour ce genre de situation que la population ne supporte plus ce qu’elle subit quotidiennement, a-t-il conclu.


Dernier intervenant de la matinée à la tribune, M. Muath Abu Arqoub, militant de la jeunesse et expert des réseaux sociaux à Ramallah, a estimé que les jeunes, « cœur battant de la société » et « nerf de la vie », se situaient « à la source du renouveau et du changement ».  C’est particulièrement vrai, selon lui, dans le cas de la Palestine, les jeunes et les étudiants des deux sexes étant « le moteur du mouvement ».  Avec l’avènement d’Internet, les jeunes ont trouvé une nouvelle tribune pour participer aux grands débats qui traversent la société.  En outre, l’Internet constitue la source principale d’information de la majorité des jeunes palestiniens – 44% d’entre eux l’utilisent, selon une étude.  Le réseau social Facebook est plébiscité.  À l’évidence, a estimé M. Abu Arqoub, les évolutions sociales et politiques dans les pays arabes ont contribué à l’augmentation du nombre d’utilisateurs.  Les réseaux sociaux sont utilisés comme moyens de diffusion de l’information, notamment en ce qui concerne « le vécu palestinien ».  Il a notamment cité le cas de Quds News Network (QNN) qui se présente comme le réseau des jeunes palestiniens.


L’orateur a aussi mentionné l’utilisation des réseaux sociaux à des fins de plaidoyer et de mobilisation ou de sensibilisation à une question donnée.  C’est ainsi qu’a été créé un grand nombre de pages plaidant pour la fin de la division entre Palestiniens, pour une troisième Intifada, pour le boycottage d’un projet de loi fiscal ou en faveur de tel ou tel mouvement ou personnalité politique.  D’autres pages appellent à combattre la corruption.  Il a aussi cité l’utilisation des réseaux sociaux pour organiser une grande campagne de solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim.  Ces réseaux ont aussi permis de nouer des liens avec les Palestiniens de la diaspora et des jeunes d’autres pays arabes.  M. Abu Arqoub, qui estime que l’on est face à un « nouveau modèle de participation politique », constate que les réseaux sociaux ont permis aux jeunes palestiniens d’entrer en contact avec des Israéliens, notamment avec des organisations de défense des droits de l’homme hostiles à l’occupation.  Ces liens permettent de briser les préjugés envers les Palestiniens.  Il met toutefois en garde contre les limites inhérentes à ces réseaux virtuels.  Ils peuvent notamment jouer un rôle inverse en contribuant à limiter la participation effective sur le terrain, les utilisateurs se contenant d’acquiescer, de promettre d’être présents ou simplement d’assurer une présence symbolique.


Lors de l’échange de vues avec les participants à la réunion, M. Matthias Burchard, de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a indiqué que son organisation avait lancé un vaste programme visant à relever le niveau de l’enseignement et que l’assistance de l’UNESCO était bienvenue dans cet effort.  Mme Haxthausen a répondu que l’UNESCO intervenait déjà au niveau du Ministère palestinien de l’éducation afin de faire en sorte que cette mise à niveau se fasse de façon harmonisée.  Elle a estimé par ailleurs que l’admission de la Palestine au sein de l’UNESCO favoriserait une coopération d’encore plus grande ampleur, notamment sur les questions relatives à la protection du patrimoine.  Elle a toutefois rappelé par ailleurs que se posait un problème lié à la prévisibilité et la durabilité des contributions des bailleurs de fonds visant à financer des projets d’assistance internationale.


La Ministre palestinienne des affaires de la femme, Mme Rabiha Diab, a estimé pour sa part que l’importance prise par les réseaux sociaux démontrait la vitalité du peuple palestinien.  Les jeunes doivent être toutefois conscients qu’ils sont susceptibles d’être ciblés par l’occupant en raison d’activités considérées comme subversives sur le réseau.  Une représentante de la Mission du Pérou auprès de l’UNESCO, qui a évoqué la forte présence de citoyens d’origine arabe et palestinienne dans certains pays latino-américains, a demandé si des réseaux de communication existaient avec le Moyen-Orient.  M. Saidam a répondu que les descendants de cette immigration ne parlaient souvent plus arabe, ce qui limitait les possibilités d’échanges. 


La représentante d’une ONG ayant évoqué les discriminations envers les Bédouins, voire leur déplacement forcé, M. Saidam a reconnu que ce sujet mériterait une plus grande attention.  Il a aussi tenu à rendre hommage aux citoyens israéliens militant en faveur des droits des Palestiniens.  Une sociologue palestinienne exerçant au Liban a parlé des discriminations au travail visant les Palestiniens au Liban qui sont assujetties à certaines cotisations sociales sans pouvoir bénéficier des prestations auxquelles elles donnent normalement droit.  Pour sa part, l’Ambassadeur Salam, du Liban, a reconnu un certain retard, une relative imperfection dans les mesures prises dans son pays pour améliorer le bien-être des réfugiés.  Il a expliqué ces lacunes par la « semi-paralysie », voire la paralysie du Gouvernement libanais, une impuissance qui dure depuis plusieurs années, au niveau budgétaire en particulier, a-t-il souligné. 


Un représentant des conseils de jeunes à Ramallah s’est inquiété enfin de l’appropriation par Israël d’éléments du patrimoine palestinien dans tous les domaines, y compris la gastronomie locale, en souhaitant que l’on prenne conscience de cette confiscation à l’UNESCO.


La troisième et dernière séance plénière sera consacrée au rôle de la communauté internationale, des Nations Unies et, en particulier, de la société civile.  Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien conclura ensuite la première partie de ce séminaire consacré aux femmes et à la jeunesse.  Demain, il débattra du rôle de la société civile dans la lutte contre l’occupation, l’accent devant à nouveau être mis sur les capacités des femmes et des jeunes.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Comité des ONG: le Vietnam demande que le statut consultatif spécial soit refusé à l’ONG américaine « Khmers Kampuchea-Krom fédération »

ECOSOC/6518-ONG/758

Comité des ONG: le Vietnam demande que le statut consultatif spécial soit refusé à l’ONG américaine « Khmers Kampuchea-Krom fédération »

30/05/2012
Conseil économique et socialECOSOC/6518
ONG/758
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité chargé des organisations non gouvernementales       

Reprise de la session de 2012                              

30e séance – matin                                         


COMITÉ DES ONG: LE VIETNAM DEMANDE QUE LE STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL SOIT REFUSÉ

À L’ONG AMÉRICAINE « KHMERS KAMPUCHEA-KROM FEDERATION »


Au dernier jour de la session 2012 du Comité des ONG, l’observateur du Vietnam a plaidé pour que le statut consultatif spécial soit refusé à « Khmers Kampuchea-Krom Federation (KKF) » des États-Unis, au motif que cette ONG est favorable à la sécession.  C’est le 22 mai dernier que le Comité avait recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) l’octroi de ce statut.  Le Conseil se prononcera au cours de sa session de fond prévue du 2 au 27 juillet 2012.


Au cours de cette reprise de session, entamée le 21 mai dernier, le Comité des ONG dont les travaux étaient présidés par Mme Maria Pavlova Tzotzorkova de la Bulgarie, a recommandé au total le statut consultatif général pour « Family Health International » des États-Unis et le statut consultatif spécial pour 128 ONG.


Le Comité a reporté l’examen des dossiers de 157 ONG dont 4 demandes de reclassement, et clos ceux de 22 organisations* qui n’ont pas répondu aux questions malgré trois rappels.  Il a aussi pris note de 108 rapports quadriennaux, reporté l’examen de 21 autres et suspendu 108 ONG pour n’avoir pas présenté leur rapport.


Le Comité tiendra sa prochaine session du 21 au 30 janvier 2013.  Il la reprendra, le 8 février, puis entre le 20 et le 30 mai et enfin le 7 juin. 


Les 18 pays suivants siègent au Comité des ONG pour un mandat allant de 2011 à 2014: Belgique, Bulgarie, Burundi, Chine, Cuba, États-Unis, Fédération de Russie, Israël, Kirghizistan, Maroc, Mozambique, Nicaragua, Pakistan, Pérou, Sénégal, Soudan, Turquie et Venezuela.


En vertu de son mandat, le Comité peut accorder trois statuts auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) dont, au rang le plus élevé, le statut consultatif général qui concerne des organisations poursuivant des activités sur la plupart des domaines d’action de l’ECOSOC.  Il les autorise à soumettre au Conseil, des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à son ordre du jour ou à celui de ses organes subsidiaires.


Vient ensuite le statut consultatif spécial qui concerne les ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil.  L’octroi de ce statut leur permet de soumettre des communications écrites et des pétitions.


À la dernière marche, on trouve l’inscription sur la Liste, accordée aux ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.


En prévision de la session de fond du Conseil économique et social, l’observateur du Vietnam a affirmé aujourd’hui que l’ONG « Khmers Kampuchea-Krom Federation (KKF) » des États-Unis, établie à l’étranger, ne représente en aucun cas le peuple khmer du Vietnam mais plaide en faveur de la sécession, d’un « pays indépendant » et d’un « gouvernement » des Khmers du Vietnam.  Ces « sombres visées politiques » sont une violation grave de la Charte des Nations Unies et de la résolution 1996/31 de l’ECOSOC, a-t-il estimé. 


Le KKF, a-t-il accusé, a commis beaucoup d’actes politiquement motivés contre l’unité nationale du Vietnam.  Le KKF, a insisté l’observateur, n’est en rien qualifié pour obtenir un statut consultatif auprès de l’ECOSOC.  « Avec ses sombres visées, sa rancœur et ses actes illégaux », le KKF ne contribuera pas aux travaux de l’ECOSOC mais portera gravement atteinte à la réputation et au travail du Comité et de l’ECOSOC, a tranché l’observateur.


Dans leurs commentaires, les représentants du Pakistan, de Cuba, de la Fédération de Russie, de l’Inde, du Venezuela, du Nicaragua et de la Turquie ont souligné l’importance pour le Comité d’avoir des informations pertinentes et en temps voulu.


La représentante du Cuba a appuyé la demande du Vietnam alors que son homologue des États-Unis a estimé qu’il n’était pas approprié de revenir sur une décision prise par consensus par les membres du Comité sur la base des informations dont ils disposaient.


* http://csonet.org/ngocommittee/content/documents/~Item%203(a)-No%20resp…


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’impact de l’occupation israélienne sur les femmes et les jeunes palestiniens évoqué lors d’un séminaire à l’UNESCO

AG/PAL/1234

L’impact de l’occupation israélienne sur les femmes et les jeunes palestiniens évoqué lors d’un séminaire à l’UNESCO

30/05/2012
Assemblée généraleAG/PAL/1234
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

L’IMPACT DE L’OCCUPATION ISRAÉLIENNE SUR LES FEMMES ET LES JEUNES PALESTINIENS

ÉVOQUÉ LORS D’UN SÉMINAIRE À L’UNESCO


(Reçu d’un fonctionnaire de l’information)


PARIS, le 30 mai 2012  --  Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, réuni ces jours-ci à l’UNESCO à Paris, s’est penché, cet après-midi, sur l’impact de l’occupation israélienne sur les jeunes et les femmes, plusieurs intervenants soulignant que loin d’avoir un effet démobilisateur, l’esprit de résistance demeurait bien vivant au sein de la société arabe de Palestine.  Les intervenants ont à la fois donné des illustrations concrètes de ce que signifiait la vie sous un régime d’occupation militaire permanent, tout en donnant des exemples d’initiatives de résistance non violentes dans lesquelles les jeunes et les femmes jouent un rôle grandissant, avec l’aide notamment des liens tissés via les réseaux sociaux.


Mme Siham Rashid, Directrice de projet à ONU-Femmes à Ramallah, a brossé le tableau de la situation à Jérusalem, parfaite illustration de la situation générale qui prévaut en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.  Elle s’est efforcée d’expliquer ce que signifiait vivre sous le joug d’une occupation militaire prolongée, en notant que cela allait au-delà de la menace constante des armes.  « Chaque aspect de la vie des Palestiniens est contrôlé par un gouvernement étranger, un État qui se targue d’être une démocratie mais qui, en toute légalité, discrimine un cinquième de sa population.  Vivre sous régime militaire signifie que le moindre détail de la vie est contrôlé.  L’accès aux établissements scolaires, de santé, au lieu de travail, de culte, à la famille, aux amis, aux ressources économiques n’est pas choisi librement mais par le bon vouloir de l’occupant », a-t-elle poursuivi.


L’obsession israélienne de la « menace démographique » a conduit à l’élaboration du « Plan d’ensemble pour Jérusalem 2030 », qui s’impose en matière d’urbanisation et qui vise à faire en sorte que la proportion entre populations juive et arabe de la ville corresponde quoi qu’il arrive au ratio 70%-30%.  Cette politique exige de limiter les projets de construction en secteur arabe tout en permettant l’agrandissement des implantations israéliennes en zone occupée.  La même politique suppose aussi des expropriations dans les secteurs stratégiques de la ville, les colons jouissant de l’appui juridique des autorités en ce sens.  Il est certain que les droits politiques, économiques et sociaux de plus de 360 000 Arabes de la ville (38% des habitants) seront affectés par ce Plan, a-t-elle estimé.


Dès l’annexion officielle de la ville en 1980, les autorités israéliennes ont commencé à édicter des règlements visant à réduire le nombre de Palestiniens, tout en augmentant celui de la population juive.  Celle-ci n’est par ailleurs pas soumise aux restrictions subies par les résidents arabes qui vivent sous la menace permanente de se voir retirer leur permis de séjour dans la ville, en particulier s’ils s’installent même provisoirement en Cisjordanie, se rendent à l’étranger ou s’ils épousent un non-résident.  À l’inverse, tout juif, même étranger, peut s’installer librement dans la ville, les restrictions ne s’appliquant qu’aux musulmans et chrétiens.  Mme Rashid a indiqué que la partie arabe de la ville avait un nombre d’écoles insuffisant, le déficit étant estimé à un millier d’établissements.  Environ 9 000 enfants de Jérusalem ne sont pas scolarisés.  La construction du mur de séparation a compliqué considérablement par ailleurs les déplacements.  À Jérusalem-Est, un tiers du territoire a été exproprié pour la construction de colonies juives, tandis que seulement 13% du même territoire étaient réservés au développement des quartiers palestiniens.  Quant aux démolitions, elles sont justifiées par des raisons administratives, essentiellement l’absence de permis de construction, ceux-ci étant extrêmement difficiles à obtenir par ailleurs pour les non-juifs.  Les femmes, qui sont l’âme du foyer, sont particulièrement affectées par cette situation, a observé Mme Rashid qui a évoqué les retombées dévastatrices des expropriations et des démolitions.


M. Matthias Burchard, de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a rappelé le rôle essentiel de cette agence créée en 1949.  Avec ses 30 000 employés, elle fournit des services éducatifs et de santé aux réfugiés palestiniens dont le nombre approche désormais les 5 millions de personnes au Proche-Orient.  L’UNRWA assure l’enseignement d’un demi-million d’enfants, dont la moitié de filles dans 700 écoles où travaillent 19 000 enseignants.  Elle a ainsi été pionnière en matière d’égalité de genre.  M. Burchard, qui est le Directeur des Bureaux du Représentant de l’UNRWA à Genève et à Bruxelles, a évoqué le cas de Gaza où 80% de la population est réfugiée ou descendante de réfugiés.  Il a abordé le problème posé par la violence familiale, la situation étant particulièrement préoccupante dans le Territoire palestinien occupé.  Celle-ci s’explique, a-t-il dit, en grande partie par le blocus israélien qui a des retombées néfastes sur les familles.  Face à cette situation, l’UNRWA a pris un certain nombre d’initiatives en matière d’éducation et de soutien en faveur des familles concernées.  Face au chômage massif, l’UNRWA a lancé un programme en 2011 visant à épauler les jeunes femmes diplômées afin de leur fournir les outils nécessaires à leur intégration sur le marché du travail.


Par ailleurs, M. Burchard a cité les 10 engagements en faveur de la jeunesse adoptés en mars dernier par l’UNRWA après la tenue, à Bruxelles, d’un séminaire autour de 24 jeunes représentants des réfugiés.  Les quatre premiers engagements touchent aux domaines de l’éducation, de la santé, de la formation professionnelle et du microfinancement.  Dans ce dernier domaine par exemple, l’objectif est d’augmenter les prêts à de jeunes entrepreneurs palestiniens afin de leur mettre le pied à l’étrier, en leur fournissant un petit capital de départ pour lancer un projet.  Parmi les autres engagements figure la question des bourses d’études, un effort d’information sur les possibilités offertes étant en effet nécessaire.


Mme Nour Odeh, journaliste indépendante et consultante sur les médias à Ramallah, a estimé qu’en dépit des progrès accomplis ces dernières années par les femmes et les jeunes, ceux-ci demeuraient limités par les obstacles artificiels au développement imposés par la puissance occupante, particulièrement en matière de niveau de vie, des droits civiques et des droits de l’homme.  Mme Odeh a précisé les principales données du contexte, en rappelant que la jeunesse constituait la majorité de la population: 42% des Palestiniens vivant dans les territoires occupés ont moins de 15 ans et 77% moins de 30 ans.  Les jeunes sont la catégorie de la population la plus durement affectée par le chômage.  Avec les femmes, ils figurent aussi parmi les groupes les plus vulnérables touchés par les mesures punitives israéliennes, comme la détention, les violences physiques, les destructions d’habitations ou les restrictions à la libre circulation.


Parmi les retombées indirectes de l’occupation, les femmes souffrent souvent de la violence de l’occupant mais aussi de violence domestique.  Des études ont en effet montré une corrélation directe entre les deux.  Si les mesures punitives israéliennes entraînent des traumatismes qui affectent toutes les catégories de la population, ceux-ci touchent plus particulièrement les femmes et les jeunes, enfants compris.  Face à une telle situation, on pourrait craindre une paralysie de la société palestinienne.  Il n’en est rien, a estimé Mme Odeh, qui a loué le volontarisme de la population.  Du fait de la jeunesse de la population, la société est constamment en mouvement et on y débat en permanence, a-t-elle dit.  Mme Odeh a affirmé que les femmes et les jeunes avaient joué un rôle d’avant-garde en faveur de la résistance non violente, et ce, dès le début de l’occupation israélienne.  Mais sur le plan juridique, les femmes font toujours face à des lois archaïques qui les handicapent, alors même que diverses études montrent que les mentalités évoluent.


La jeunesse n’hésite plus à s’engager en faveur d’une meilleure gouvernance, du respect des droits civiques, de la réconciliation nationale, de la libération des détenus en Israël et de l’admission de la Palestine à l’ONU.  Le combat pour l’affirmation nationale et pour la fin de l’occupation est au cœur de l’engagement des jeunes, ce qui constitue une différence notable si on compare ces aspirations à celles de la jeunesse d’autres pays de la région, a encore souligné Mme Odeh.  « Nous sommes l’exemple vivant d’une population jeune qui, depuis un demi-siècle, est dans la quête active de ses droits », a-t-elle rappelé avant de conclure.


M. Akram Natsheh, de l’association Youth Against Settlements à Hébron, a évoqué les mouvements de jeunes opposés à la colonisation en Cisjordanie qui ont fait le choix de la résistance populaire non violente contre l’occupation.  Il a plus particulièrement brossé le tableau de la situation à Hébron où des colons se sont installés en plein cœur de la ville, ce qui n’est pas le cas des autres implantations israéliennes de Cisjordanie, à l’exception du cas particulier de Jérusalem.  En outre, ces colons ont une attitude particulièrement agressive envers la population locale.  C’est ce qui a provoqué la création du mouvement Youth Against Settlements (Jeunes contre la colonisation).  Parmi les nombreuses actions menées, il a estimé que celle qui avait été le plus couronnée de succès était la création de la « Maison de la résistance » (Beit al-soumoud), un ancien poste de contrôle de l’armée investi par les colons.  Les Jeunes contre la colonisation ont bataillé sur le plan juridique pendant plus d’une année pour obtenir leur éviction.  Depuis, le lieu, qui a été transformé en centre culturel, abrite aussi le siège de l’association.  M. Natsheh a cité d’autres succès tels que la réouverture de la rue des Martyrs, dont rien ne justifiait l’interdiction d’accès, a-t-il fait remarquer.  Les Jeunes contre la colonisation apportent aussi leur aide bénévole –la récolte des olives par exemple– aux citoyens menacés par les activités de colonisation ou qui sont carrément la cible d’actes d’hostilité.


M. Natsheh a souligné que les mouvements de jeunes étaient confrontés à une faiblesse de moyens et noté qu’ils devaient souvent compter sur la solidarité internationale.  Les amendes et cautions qu’il faut souvent verser pour obtenir la libération de militants grèvent des budgets déjà faméliques.  Il a insisté sur le caractère non violent des actions menées pour tenter de faire reculer la colonisation.  Il a aussi noté une participation croissante des femmes, alors que celle-ci était extrêmement limitée par le passé.  Les associations de jeunes, a-t-il dit, sont devenues un facteur important de la vie politique en Palestine et de la scène politique locale.  Le courrier électronique et les réseaux sociaux sont désormais fréquemment utilisés par la jeunesse pour s’organiser.  Il a souligné que les manifestations pouvaient être violemment réprimées, surtout lorsqu’elles s’approchaient des colonies de peuplement israéliennes.


De son côté, M. Mohammed Iqtifan, Directeur de campagne de Migratory Letters Campaign à Gaza, a confié qu’il avait été frappé en arrivant à Paris de ne voir aucune limite à la ville, contrairement aux obstacles physiques auxquels on se heurte constamment en Palestine.  Mais l’extrême précarité vécue par la jeunesse palestinienne, loin d’être un handicap absolu, constitue, au contraire, un stimulant puissant pour aller de l’avant.  L’absence de souveraineté et de maîtrise du destin a forgé une population forte déterminée à lutter pour son indépendance et un avenir meilleur, a-t-il fait remarquer.  Ceci n’empêche pas, malheureusement, de brosser un tableau particulièrement sombre de la situation.  La majorité des jeunes, les jeunes femmes particulièrement, font face à l’extrême difficulté de trouver des emplois, a-t-il fait observer, en précisant que cette importante population de jeunes désœuvrés est potentiellement explosive sur le plan social et déstabilisatrice sur le plan politique.


En outre, a ajouté M. Iqtifan, les femmes et les jeunes filles font face aux difficultés inhérentes pour elles dans une société traditionnelle et conservatrice où leurs droits sont limités.  Les enquêtes révèlent un sentiment de désespoir face à un avenir fermé.  Les jeunes disent avoir le sentiment de vivre « dans une grande prison », alors que nombre d’entre eux rêvent de découvrir le monde.  M. Iqtifan a constaté que ces jeunes gens développaient leur personnalité, qu’ils forgeaient leurs croyances, leurs valeurs et leurs connaissances dans un environnement négatif malsain, marqué par la guerre, la violence et le déclin économique.  Il a noté, en particulier, que le bouclage de la bande de Gaza avait eu un effet dévastateur sur l’économie du territoire, ce qui n’a pas été sans conséquences sur les droits de l’homme.  M. Iqtifan a, néanmoins, souligné que malgré le scepticisme des jeunes face à l’avenir, nombre d’entre eux, que ce soit en Cisjordanie ou à Gaza, se disaient intéressés par la chose politique et désireux de s’impliquer dans la vie de la société.  Outre le chômage, ils estiment que la corruption est l’une des plaies les plus graves affectant la société.  Face au « printemps arabe », une majorité croit que les changements en cours auront des retombées positives sur la situation régnant en Palestine.  La majorité des jeunes, favorable à la solution de deux États, souhaite que la lutte contre l’occupation et la colonisation se fasse de manière non violente.  Enfin, ils renvoient dos à dos Fatah et Hamas pour la responsabilité du divorce actuel entre la Cisjordanie et Gaza, a-t-il rappelé.


Lors des échanges qui ont suivi, le représentant du Koweït est revenu sur le manque de moyens accordés au secteur éducatif, en s’étonnant que les rapports de l’UNESCO n’en fassent pas mention.  Une ONG a constaté que le soutien au développement financé par l’Union européenne était souvent réduit à néant par les représailles de l’occupant, a-t-il fait remarquer.  On ne peut parler d’une paix éventuelle entre un bourreau et sa victime, a-t-il observé, avant de lancer un appel à « la communauté internationale qui, a-t-il dit, tient la solution entre ses mains ».  La représentante du Gabon a constaté une « identité de comportement » entre les ex-tenants de l’apartheid sud-africain et l’actuel occupant israélien.  Elle a rappelé qu’il était de la responsabilité de la communauté internationale de protéger tous les peuples du monde sans exception, en s’interrogeant par ailleurs sur les éventuels points de convergence entre les jeunesses israélienne et palestinienne.


En réponse, Mme Odeh a noté que les jeunes Israéliens vivaient une réalité totalement différente de celle des gens de leur âge en Cisjordanie et à Gaza.  Elle a constaté que la société israélienne ignorait généralement la situation dans les territoires occupés, en estimant même qu’elle était maintenue à dessein dans cette ignorance.  Elle a estimé qu’il était grand temps que la communauté internationale écoute les Palestiniens.  La Ministre des affaires de la femme de l’Autorité palestinienne, Mme Rabiha Diab, a renchéri en affirmant n’avoir jamais vu de jeunes israéliens militer en faveur des Palestiniens, à l’exception du mouvement La Paix Maintenant.  Les seuls jeunes israéliens qu’elle connaît sont des soldats, a-t-elle ajouté.  M. Natsheh a nuancé ce propos en affirmant qu’il existait bien des organisations israéliennes de jeunes pacifistes mais que leur audience demeurait très limitée.  Pour M. Iqtifan, il n’existe pas de problème entre les deux jeunesses mais entre les jeunes palestiniens persécutés et les militaires israéliens qui les persécutent.


L’Observateur permanent de la Palestine auprès de l’ONU à New York, M. Riyad Mansour, a conclu la réunion en déclarant que si tous les problèmes de la société palestinienne ne venaient pas de l’occupation, on pouvait considérer qu’un grand nombre de ceux-ci lui était imputable.


Le thème de la prochaine séance du séminaire portera sur l’autonomisation des femmes et des jeunes en tant que préalable essentiel susceptible de permettre de structurer la société palestinienne dans son objectif de création d’un État indépendant; dans la séance suivante, les participants débattront du rôle de la communauté internationale, en particulier celui des Nations Unies et de la société civile.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le rôle des femmes et des jeunes dans le règlement pacifique de la question de Palestine au cœur d’une réunion de l’ONU à Paris

AG/PAL/1232

Le rôle des femmes et des jeunes dans le règlement pacifique de la question de Palestine au cœur d’une réunion de l’ONU à Paris

30/05/2012
Assemblée généraleAG/PAL/1232
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LE RÔLE DES FEMMES ET DES JEUNES DANS LE RÈGLEMENT PACIFIQUE DE LA QUESTION

DE PALESTINE AU CŒUR D’UNE RÉUNION DE L’ONU À PARIS


« Les femmes et les jeunes ont beaucoup à apporter à la réalisation

d’une paix durable entre Israël et la Palestine », déclare Ban Ki-moon


(Reçu d’un fonctionnaire de l’information)


PARIS, le 30 mai  --  Le rôle des femmes, des jeunes et des réseaux sociaux dans le règlement pacifique de la question de Palestine, tel est le thème central d’une réunion qui s’est ouverte ce matin à Paris sous les auspices du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.  Cet événement de deux jours, qui se tient au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), sera suivi d’une troisième journée dans le cadre d’une réunion des Nations Unies pour l’appui de la société civile à la paix israélo-palestinienne, vendredi 1er juin, également à l’UNESCO.


Dans un message vidéo enregistré, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a rappelé le rôle majeur joué par les femmes et les jeunes lors du printemps arabe: « Ils se sont soulevés contre les atteintes aux droits de l’homme et contre l’oppression.  Ils ont levé l’étendard de l’égalité et de la justice, de la dignité et du droit à un travail décent ».  Il a rappelé qu’ils avaient utilisé la puissance des réseaux sociaux pour le bien de la société.  Le Secrétaire général a souligné que les acteurs du printemps arabe avaient illustré le potentiel de la jeunesse à faire l’histoire et à transformer leurs sociétés dans le bon sens.


Pourtant, a-t-il fait remarquer, les jeunes et les femmes de Palestine sont toujours confrontés à l’exclusion, au chômage et à la pauvreté.  « L’accès à l’éducation, à un emploi et à des services de santé est rendu plus difficile par l’occupation.  Les divisions internes ne font qu’aggraver les choses. »  Le Secrétaire général de l’ONU estime que « les Palestiniennes et les jeunes palestiniens ont le droit de réaliser leurs aspirations sans se heurter à des murs et sans subir la discrimination.  Ils ont le droit de faire entendre leur voix dans la prise de décisions ».


M. Ban a rappelé que l’ONU œuvrait sans relâche à « promouvoir l’autonomisation économique et politique dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé ».  Il a estimé que « les femmes et les jeunes avaient beaucoup à apporter à la réalisation d’une paix durable entre Israël et la Palestine.  Il y a longtemps que le principe de l’existence de deux États aurait dû devenir réalité.  Le statu quo est inacceptable et ne peut plus durer ».  Il a appelé la jeunesse palestinienne et la jeunesse israélienne à bâtir un avenir pacifique et a demandé à ce que les femmes participent davantage au processus de paix.


Pour sa part, M. Abdou Salam Diallo, Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a rappelé que celui-ci comptait 49 membres et observateurs, tous « mus par la volonté de mettre fin à l’occupation ».  Ils entendent donner aux Palestiniens la possibilité d’exercer leur droit légitime à l’autodétermination, à l’indépendance et au retour des réfugiés dans leur foyer.  Il a souligné que cette réunion survenait après celle tenue à Genève, le mois dernier, afin d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la détérioration de la situation des prisonniers palestiniens.  Évoquant le thème de la réunion de Paris, il a déploré que l’on n’utilise pas plus la capacité des femmes et jeunes à œuvrer en faveur de la paix et de l’établissement d’un État palestinien, alors que les moins de 25 ans représentent 64% de la population, et les femmes une personne sur deux.  Ce sont pourtant ces deux catégories qui souffrent le plus de l’occupation, de la violence, du chômage, du manque de débouchés, des pressions sociales et de l’exclusion.


La réunion de Paris vise à réfléchir aux meilleurs moyens de ne pas laisser en jachère les extraordinaires potentialités des femmes et de la jeunesse, a expliqué M. Diallo.  Il a rappelé que les jeunes s’étaient appropriés les médias sociaux, démontrant ainsi leur propension à devenir des acteurs et des agents du changement.  Il a toutefois noté que ces réseaux de jeunes s’étaient montrés plus aptes à la protestation qu’à une action politique dans la durée.  Il a appelé les femmes et les jeunes de la région à s’impliquer davantage et de manière plus visible s’ils ne voulaient pas regarder l’histoire se faire en tant que simples spectateurs: « N’attendez pas de la communauté internationale, qui peine à relancer le processus de paix, qu’elle souhaite la paix plus ardemment que vous ne la voulez vous-mêmes », a-t-il lancé.


M. Getachew Engida, Directeur général adjoint de l’UNESCO, a rappelé que la Palestine était devenue il y a quelques mois le 195e État membre de son organisation, démontrant ainsi la volonté de ses membres d’œuvrer en faveur de la paix. « Défendre la paix, cela doit commencer par les femmes », a-t-il ajouté, en soulignant la pertinence particulière du thème de la réunion.  L’autonomisation des femmes est une stratégie gagnante en matière de développement, a-t-il rappelé. L’action de l’UNESCO par son bureau de Ramallah est allée dans le sens de la prise de mesures de renforcement des capacités de plusieurs ministères, l’accent étant particulièrement mis sur l’implication des femmes.  Une chaire consacrée aux droits de l’homme, à la démocratie et à la paix a aussi été créée en 1997 à l’université de Naplouse avec le concours de l’organisation.  L’UNESCO agit par ailleurs en faveur du renforcement du dialogue entre générations.  Un soutien psychosocial est aussi fourni aux enseignants et aux étudiants, l’éducation devant être au centre de tous les programmes de développement en Palestine, a-t-il souhaité.  M. Engida a en effet souligné la nécessité de respecter le droit à l’éducation, clef de voûte du développement et de la paix.  Il a déclaré que le « printemps arabe » avait démontré qu’il ne fallait pas sous-estimer le rôle, les besoins et les aspirations des jeunes.  Le peuple palestinien doit pouvoir, à l’instar de tous les peuples, promouvoir sa culture et son patrimoine.  Il doit bénéficier d’une éducation de qualité et d’une éducation à la paix.  Un système éducatif fort enseigne le respect des droits de l’homme, une culture vivante respecte la culture des autres, a-t-il assuré.


Mme Rabiha Diab, Ministre des affaires de la femme de l’Autorité palestinienne, a d’abord assuré dans une brève déclaration liminaire que son gouvernement restait engagé en faveur de la paix malgré tous les obstacles mis en travers de sa route.  Elle est convaincue que la paix sera bénéfique pour tous, a-t-elle affirmé.  S’agissant spécifiquement du thème de la réunion, elle a consacré son exposé de fond au rôle que peuvent jouer les femmes et aux moyens dont elles disposent pour ce faire dans la réalité.  Elle a rappelé que du fait de l’occupation, la société palestinienne subissait un gaspillage de son potentiel humain, du fait d’une action visant à détruire sa résistance et ses ressources.  Dès la partition de la Palestine en 1948, les femmes ont toutefois été à l’origine de nombreuses initiatives, créant des organisations féminines pour venir en aide aux orphelins et aux familles sinistrées par exemple.


Malgré les épreuves subies, les indicateurs montrent un niveau d’enseignement élevé pour la femme palestinienne et une participation relativement forte à la vie politique, a-t-elle estimé, en précisant que le tiers du Gouvernement est composé de femmes, soit six femmes.  On trouve désormais des femmes magistrates et avocates, ce qui souligne que les mentalités évoluent, selon Mme Diab.  Le nombre de fonctionnaires femmes approche les 30% désormais.  Toutefois, d’une manière générale, les femmes continuent de rencontrer des obstacles pour accéder au marché du travail, le pourcentage de femmes atteignant à peine 15%, ce qui est problématique pour les jeunes diplômées, les étudiantes étant aujourd’hui majoritaires dans les universités.  En outre, 27% des travailleuses sont au chômage, tandis qu’une sur cinq n’a pas de salaire fixe en tant qu’ouvrière agricole.  Elle a aussi évoqué le problème de la violence sexiste de la part du conjoint, fléau qui semble plus courant dans la bande de Gaza qu’en Cisjordanie. 


Pour Mme Diab, cela s’explique par le bouclage du territoire, la guerre, la famine et la poursuite d’une politique d’asphyxie.  Elle a aussi condamné ce qu’elle a appelé la « politique de violence sexiste de l’occupant » qui ne repose sur aucune norme légale et ne fait l’objet d’aucune surveillance internationale.  La Ministre a déploré que dans le même temps Israël ait persisté dans sa « politique de guerre permanente ».  Elle a condamné le non-respect des accords signés, dans le cadre d’une stratégie visant à gagner du temps afin d’avoir à ne pas procéder à l’échange de territoires contre la paix.  En conclusion, elle a tendu la main aux mères israéliennes, tout en se demandant combien de temps encore cette guerre devrait durer.  Elle a averti que le peuple palestinien ne se résignerait jamais au sort qu’il subit.


M. Stéphane Hessel, Ambassadeur de France honoraire, s’est félicité, quant à lui, du fait que l’UNESCO ait eu le courage d’admettre la Palestine en son sein en novembre dernier, estimant qu’il s’agissait là d’un « progrès considérable »: « Il était temps! », a-t-il lancé, en se félicitant aussi du grand nombre d’États représentés à la réunion.  « Le sentiment qui nous opprime, qui nous oppresse, c’est que nos amis palestiniens se trouvent encore dans une situation inacceptable face à laquelle il est légitime de s’indigner », a-t-il ajouté, en constatant que les décennies passaient et qu’aucune issue n’était entrevue.  M. Hessel a évoqué la création du « Tribunal Russel sur la Palestine » qui répertorie toutes les violations dont les Palestiniens sont victimes, non seulement de la part d’Israël mais aussi d’autres puissances.  Il a souligné la responsabilité des Nations Unies, en rappelant qu’il n’avait cessé lui-même de militer pour que celles-ci jouent le rôle qui leur incombait.  Chaque peuple a droit à un État, a-t-il affirmé.


M. Hessel a rendu hommage à l’engagement de certaines femmes israéliennes qui militent pour la paix dans un climat particulièrement difficile.  Le peuple israélien est tenu dans l’ignorance de ce qu’est véritablement la Palestine, a-t-il affirmé.  M. Hessel s’est dit convaincu que le manque de compréhension qui règne actuellement entre les deux peuples est l’une des causes de l’insupportable retard qui s’oppose à la solution du conflit, croit M. Hessel.  À qui profite la situation actuelle, s’est-il interrogé?  Croire qu’elle profite à l’État d’Israël est une erreur grave.  Évoquant « la pente fatale sur laquelle celui-ci va glisser », il devra reconnaître son erreur tôt ou tard.  Dans leur propre intérêt, il faut que les Israéliens comprennent que la politique que mènent leurs gouvernements successifs est non seulement criminelle mais aussi catastrophique.  M. Hessel a évoqué l’espérance suscitée par certaines associations de femmes israéliennes, citant aussi le courage des avocates israéliennes qui défendent les prisonniers palestiniens en Israël.  Dans une note d’espoir, il a appelé de ses vœux en conclusion ce qu’il a appelé « une recomposition civique ».


Parmi les intervenants à avoir pris la parole au terme de cette première matinée, l’Ambassadeur d’Égypte en France et représentant du Mouvement des pays non alignés, a rappelé que les Nations Unies, « conscience de la communauté internationale », avaient pris un certain nombre d’initiatives pour la reconnaissance du fait palestinien.  Déplorant qu’Israël ait constamment failli à ses obligations, en ignorant les décisions de la communauté internationale, l’Ambassadeur d’Égypte a exprimé l’espoir que la réunion de Paris permette de progresser, en particulier en faveur de la situation des femmes.  La femme palestinienne est un modèle et un exemple à suivre sur le plan international, a-t-il estimé.


Le Représentant permanent du Sénégal auprès de l’UNESCO a déclaré que l’on ne rappellerait jamais assez l’apport non négligeable des jeunes et des femmes dans le mouvement de résistance.  Pour sa part, le Représentant permanent de la Turquie auprès de l’UNESCO a cité les actions de son pays en direction de la jeunesse et des femmes palestiniennes, en matière d’éducation en particulier.  Évoquant les actions de résistance, le Représentant permanent du Sri Lanka a appelé à ce que des civils et des non-combattants israéliens ne soient plus pris pour cibles.  Ce n’est qu’en respectant les valeurs que l’on pourra renforcer la légitimité du combat des Palestiniens, a-t-il souligné.  L’Observateur permanent de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à Genève a réclamé davantage de mesures pratiques de la part de la communauté internationale pour contrecarrer les actions illégales israéliennes.  Le Chef de la mission de la Ligue des États arabes à Paris a, quant à lui, mis en garde contre la politique israélienne qui vise à modifier la géographie et la démographie des territoires palestiniens.  Enfin, la Représentante permanente du Gabon et représentante du Groupe des 77 a remarqué que la multiplication des réunions internationales sur la Palestine avait atteint ses limites, et a appelé à explorer de nouvelles voies.  Elle a cité M. Hessel et les exemples qu’il a donnés sur les actions de la société civile dans le rapprochement des deux peuples.


Cet après-midi, la séance plénière sera consacrée à la situation des jeunes et des femmes dans le Territoire palestinien occupé, notamment sur les plans socioéconomiques, sanitaires et éducatifs.  Elle examinera également le rôle des jeunes et des femmes en matière d’engagement politique, ainsi que les défis et perspectives de leur participation à la résistance à l’occupation.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission examine les incidences d’une proposition de révision du régime des congés dans les lieux d’affectation où est versée au personnel une prime de danger

AG/AB/4033

La Cinquième Commission examine les incidences d’une proposition de révision du régime des congés dans les lieux d’affectation où est versée au personnel une prime de danger

30/05/2012
Assemblée généraleAG/AB/4033
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

Deuxième partie de la reprise de session

37e séance – matin                                         


LA CINQUIÈME COMMISSION EXAMINE LES INCIDENCES D’UNE PROPOSITION DE RÉVISION DU RÉGIME DES CONGÉS

DANS LES LIEUX D’AFFECTATION OÙ EST VERSÉE AU PERSONNEL UNE PRIME DE DANGER


Elle se penche sur des questions de financement relatives au budget de trois missions des Nations Unies


Saisie de plusieurs questions relatives, entre autres, au projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2012-2013; au financement des forces de l’ONU au Moyen-Orient; au financement de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo, et au régime commun des Nations Unies, la Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) a, notamment, examiné ce matin les incidences opérationnelles et financières de la révision éventuelle du régime du « congé de détente » dans les lieux d’affectation où le personnel onusien touche la prime de danger, et une requête d’extension, au-delà du 31 juillet 2012, de la validité de la subvention accordée au budget du Tribunal spécial pour la Sierra Leone.


En ce qui concerne ce Tribunal, la Commission avait examiné, à sa séance du 24 mai dernier, une demande d’extension au-delà du 31 juillet 2012 de la subvention de 9 066 400 dollars autorisée par l’Assemblée générale (résolution 66/247) afin de permettre au Tribunal spécial de terminer ses travaux.  La Commission a adopté ce matin, par consensus, une résolution orale par laquelle elle recommande « l’établissement d’un rapport sur la subvention octroyée au Tribunal spécial pour la Sierra Leone, dans le cadre du rapport sur l’exécution du budget-programme de l’exercice biennal 2012-2013 ».


La Commission était d’autre part saisie d’un additif au rapport de la Commission de la fonction publique internationale (CFPI), présenté par le Président de celle-ci, M. Kingston Papie Rhodes, et concernant la révision du régime du congé de détente.  Aux termes de ce document, la CFPI recommande d’accorder automatiquement ce congé toutes les quatre semaines dans les lieux d’affectation où le personnel touche la prime de danger.  Dans la note qu’il a transmise sur la question, le Secrétaire général indique que ces mesures n’auraient aucune incidence budgétaire.


Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), dont le rapport a été présenté à la Commission par son Vice-Président, M. Carlos Ruiz Massieu, a recommandé à l’Assemblée générale de prendre note du fait que si les recommandations de la CFPI étaient adoptées, il ne faudrait prévoir de ressources supplémentaires ni au budget-programme biennal 2012-2013, ni aux budgets des opérations de maintien de la paix, ni à celui du compte d’appui aux opérations de maintien de la paix pour l’exercice allant du 1er  juillet 2012 au 30 juin 2013.  Le CCQAB souhaite cependant obtenir des informations plus complètes sur les raisons profondes qui pourraient expliquer la divergence entre le nombre de lieux d’affectation qui devaient, selon les prévisions, ouvrir droit à la prime de danger.  Il demande que leur nombre réel soit communiqué à l’Assemblée générale.


Seul intervenant ayant pris la parole sur cette question, le représentant de l’Union européenne s’est dit surpris que l’impact de la résolution 66/235 (section c) instaurant une prime de danger ait été sous-estimé.  Il a rappelé que les États Membres avaient instauré cette prime de danger en décembre 2011 en se basant sur des prévisions d’économie potentielle de 19,6 millions de dollars du fait de la diminution du nombre des lieux d’affectation ouvrant droit au versement de cette prime de danger par rapport à celui des lieux qui ouvraient droit au versement de l’ancienne prime de risque.


À cette remarque, le Président de la CFPI a répondu que l’augmentation imprévue du nombre de lieux d’affectation ouvrant droit au versement de la prime de danger –nombre qui s’élevait à 140 lieux situés dans 13 pays en février 2012– était due à la dégradation de la situation sécuritaire dans de nombreux pays.  Il a jugé urgent de réexaminer le lien qui existe entre la prime de danger et le congé de détente.


Ce matin, la Cinquième Commission a aussi examiné la demande de crédit supplémentaire formulée par le Secrétaire général pour le budget en cours –allant du 1er  juillet 2011 au 30 juin 2012- de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK).  Le Secrétaire général recommande d’allouer à la Mission un crédit supplémentaire de 3 385 300 dollars, qui viendrait s’ajouter au crédit de 44 914 800 dollars déjà ouvert et mis en recouvrement pour la même période.  M. Chandramouli Ramanathan, Contrôleur adjoint des Nations Unies, qui présentait la note du Secrétaire général sur cette question, a expliqué les raisons de ces besoins supplémentaires par le fait que des changements notables étaient intervenus dans les paramètres d’évaluation des coûts.  Il a mentionné notamment un reclassement des postes d’agent du Service mobile, un coefficient d’ajustement plus élevé que prévu, et un taux de vacance de postes moins élevé que prévu s’agissant du recrutement des personnels sur le plan international.


« Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires ne s’oppose pas à cette demande », a indiqué son Vice-Président, M. Ruiz Massieu.  Il a cependant exprimé un certain nombre de préoccupations concernant le calendrier des exercices de classement des postes, leur incidence sur les exercices budgétaires à venir, et l’application rétroactive de leurs résultats, prévue par les règles pertinentes.


En outre, la Cinquième Commission a examiné, ce matin, un projet de résolution concernant le prochain budget de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), texte présenté par le représentant de l’Algérie au nom des pays membres du Groupe des 77 et de la Chine.  Le représentant a expliqué qu’Israël devait encore verser 1,117 million de dollars à la FINUL en raison de l’incident survenu à Cana le 18 avril 1996.  Le représentant de la Nouvelle-Zélande a indiqué que les délégations n’étaient pas encore parvenues à un consensus sur ce texte.  Tenant compte de cette remarque, la Commission se prononcera sur ce projet de résolution au cours d’une séance à venir, a précisé la Vice-Présidente de la Cinquième Commission, Mme Mariam Saif Abdulla Al-Shamisi, des Émirats arabes unis.


En début de séance, la Cinquième Commission a décidé, par acclamation, de recommander à l’Assemblée générale la nomination de M. Hitoshi Kozaki, du Japon, comme membre du Comité des pensions du personnel de l’ONU jusqu’au 31 décembre 2012.  Il remplacera son compatriote, M. Jun Yamada, qui a démissionné.


La Cinquième Commission devrait achever les travaux de sa reprise de session vendredi, le 1er  juin, dans l’après-midi.


SYSTÈME COMMUN DES NATIONS UNIES


Additif au rapport de la Commission de la fonction publique internationale (CFPI) pour 2011 (A/66/30/Add.1)


Cet additif au rapport de la CFPI pour 2011 fait suite à une demande urgente et pressante de diverses organisations appliquant le régime commun des Nations Unies, et en particulier du Département de l’appui aux missions du Secrétariat de l’ONU, qui ont prié la CFPI de revoir le régime du congé de détente décrit dans son rapport pour 2011 et approuvé par l’Assemblée générale à la section C de sa résolution 66/235.  Il prend en compte un certain nombre d’informations communiquées par le Département de la sûreté et de la sécurité du Secrétariat et par d’autres organisations, qui n’étaient pas connues lorsque l’Assemblée s’est prononcée sur la question en décembre 2011.


Incidences administratives et financières des décisions et recommandations formulées par la CFPI dans son rapport pour 2011 - Additif à l’état présenté par le Secrétaire général (A/66/394/Add.1)


Le présent additif examine les incidences pour les opérations de maintien de la paix et le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix, et pour le budget-programme des décisions et recommandations formulées par la CFPI dans son rapport pour 2011.


Si l’Assemblée générale approuve les recommandations que la CFPI a formulées dans l’additif à son rapport pour 2011, et qu’elle approuve ainsi les critères révisés régissant l’octroi des congés de détente et la fréquence des voyages autorisés à ce titre, il ne faudra prévoir de ressources supplémentaires, ni au budget-programme de l’exercice biennal 2012-2013, ni aux budgets des opérations de maintien de la paix, ni au budget du compte d’appui aux opérations de maintien de la paix pour l’exercice allant du 1er  juillet 2012 au 30 juin 2013.


Toutefois, le Secrétaire général souligne des faits qu’on ignorait à l’époque où la CFPI a formulé les recommandations figurant dans son rapport pour 2011.  Ainsi, il prévient que la décision de l’Assemblée générale dans sa résolution 66/235 (sect. C) –qui est de recommander d’accorder automatiquement un congé de détente toutes les quatre semaines dans les lieux d’affectation où le personnel touche la prime de danger– a des incidences opérationnelles et peut-être financières.


On prévoit que l’octroi automatique d’un congé de détente toutes les quatre semaines au personnel travaillant dans les lieux d’affectation du système des Nations Unies ouvrant droit à la prime de danger ne ferait pas sensiblement augmenter les frais de voyages pour le Secrétariat de l’ONU du fait de la disponibilité de moyens de transport aérien organisés par l’Organisation qui peuvent servir dans la grande majorité des voyages au titre du congé de détente.


Pour le Secrétariat, l’octroi automatique de ce congé de détente se traduit principalement par une baisse de la productivité opérationnelle globale.  Cette perte de productivité devra être compensée par une augmentation ou une réorganisation des effectifs, qui variera considérablement selon les lieux d’affectation, en fonction de leur taille et des conditions dans lesquelles les missions opèrent.  Le Secrétariat ne dispose pour l’instant pas de suffisamment d’informations sur les conséquences que cela aura sur les opérations et sur la nécessité d’augmenter ou de réorganiser les effectifs découlant de la révision des règles relatives au congé de détente et à la fréquence des voyages autorisés pour pouvoir calculer toutes les incidences financières éventuelles.


Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (A/66/7/Add.26)


Le CCQAB recommande à l’Assemblée générale de prendre note du fait que si les recommandations de la CFPI étaient adoptées, il ne faudrait prévoir de ressources supplémentaires ni au budget-programme biennal 2012-2013, ni aux budgets des opérations de maintien de la paix, ni au budget du compte d’appui aux opérations de maintien de la paix pour l’exercice allant du 1er  juillet 2012 au 30 juin 2013.


Il estime cependant que des informations complètes sur les raisons profondes expliquant la divergence entre le nombre des lieux d’affectation qui devaient, selon les prévisions, ouvrir droit à la prime de danger et leur nombre réel doivent être communiquées à l’Assemblée générale.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG promeut « Family Health International » au statut consultatif général mais reporte une nouvelle fois les dossiers de « WITNESS » et de « United Hatzalah (NP) »

ECOSOC/6517-ONG/757

Le Comité des ONG promeut « Family Health International » au statut consultatif général mais reporte une nouvelle fois les dossiers de « WITNESS » et de « United Hatzalah (NP) »

29/05/2012
Conseil économique et socialECOSOC/6517
ONG/757
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité chargé des organisations non gouvernementales       

Reprise de la session de 2012                              

28e & 29e séances – matin & après-midi                      


LE COMITÉ DES ONG PROMEUT « FAMILY HEALTH INTERNATIONAL » AU STATUT CONSULTATIF GÉNÉRAL MAIS

REPORTE UNE NOUVELLE FOIS LES DOSSIERS DE « WITNESS » ET DE « UNITED HATZALAH (NP) »


Le Comité des ONG a décidé, aujourd’hui, de recommander au Conseil économique et social (ECOSOC) la promotion de l’organisation américaine « Family Health International » des États-Unis au statut consultatif général.  Il a revanche reporté, une nouvelle fois, l’examen de 37 dossiers, dont celui de « WITNESS » d’Israël, qui cherche à obtenir un statut depuis 2008, et de « United Hatzalah (NP) » d’Israël, soupçonnée de travailler dans une colonie de peuplement israélienne.


Le Comité a aussi recommandé à l’ECOSOC d’octroyer le statut consultatif spécial à 19 ONG qui avaient vu leur demande précédemment reportée. 


Le Comité peut accorder trois statuts dont le statut consultatif général aux ONG qui poursuivent des activités couvrant la plupart des domaines d’action de l’ECOSOC.  Le statut les autorise à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à son ordre du jour ou à celui de ses organes subsidiaires.


Le statut consultatif spécial est accordé aux ONG internationalement reconnues pour leur compétence particulière dans certains domaines d’activité du Conseil.  Le statut leur permet de soumettre des communications écrites et des pétitions.  Vient ensuite à la dernière marche, l’inscription sur la Liste accordée aux ONG qui contribuent de temps à autre aux travaux du Conseil et ne peuvent, par conséquent, soumettre au Conseil que des communications écrites.


Le Comité des ONG poursuivra ses travaux demain, mercredi 30 mai, à partir de 10 heures.



OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL


Le Comité chargé des ONG a recommandé à l’ECOSOC d’octroyer le statut consultatif spécial aux 19 ONG suivantes qui avaient précédemment vu leur demande reportée:


Alzheimers Disease International - The International Federation of Alzheimers Disease and Related Disorders Societies Inc. (Royaume-Uni)

Centro UNESCO di Firenze (Italie)

Grassroots Leadership, Inc (États-Unis)

Doctors Worldwide Ltd (Royaume-Uni)

Fondation pour l’étude des relations internationales et du développement (Suisse)

Fondazione Don Carlo Gnocchi – Onlus (Italie)

International Organization for Victim Assistance (États-Unis)

International Risk Governance Council (IRGC) (Suisse)

International Senior Lawyers Project (États-Unis)

KARP (République de Corée)

Organisation Technique européenne du Pneumatique et de la Jante ADF (Belgique)

Population Connection (États-Unis)

Scalabrini International Migration Network, Inc. (Belgique)

Sri Swami Madhavananda World Peace Council (Autriche)

Stichting Global Reporting Initiative (Pays-Bas)

Stichting Spanda (Pays-Bas)

UPR Info (Suisse)

Vienna Economic Forum (Autriche)

Women Deliver, Inc. (États-Unis)


REPORT D’EXAMEN


Les 37 ONG suivantes ont vu l’examen de leur demande reportée une nouvelle fois; les réponses apportées aux questions du Comité ayant été jugées insuffisantes.


Qu’est-ce exactement une organisation de jeunes radicaux? s’est notamment interrogé le représentant de Pakistan au sujet de International Federation of Liberal Youth (Belgique).  Cette ONG parapluie partage-t-elle les déclarations faites en son nom, a demandé la représentante de Cuba tandis que son homologue du Venezuela a voulu des précisions sur ses procédures de travail et sur la manière dont elle recrute d’autres ONG.  La représentante de la Belgique a souligné que cette ONG jouit d’une bonne réputation dans son pays.  Ce dossier, a-t-elle soutenu, est l’un des plus anciens, et l’ONG a toujours répondu de manière appropriée aux nombreuses questions qui lui ont été posées.


Le représentant de l’Inde a qualifié d’insuffisantes les réponses apportées par l’International Dalit Solidarity Network (Danemark).  Son homologue de la Belgique a cependant fait observer que plus de 57 questions ont été posées à l’ONG qui y a toujours répondu de manière exhaustive.


Le représentant de la Chine a jugé que les réponses apportées par International Partnership for Human Rights (Belgique) au sujet des activités qu’elle mène en Chine étaient insuffisantes.  Il a également voulu des précisions sur les activités menées sur le territoire chinois par International Prison Chaplains’ Association (Canada).  Il s’est par ailleurs interrogé sur l’indépendance de Lawyers for Lawyers (Pays-Bas) et a voulu des précisions sur ses relations avec le Gouvernement des Pays-Bas.  Comment The Equal Rights Trust (Royaume-Uni) peut-elle maintenir son indépendance si elle reçoit des fonds publics?


Le représentant de la Chine a également estimé que la terminologie employée par World Future Council Foundation (Allemagne) et American Library Association (États-Unis) s’agissant de Taiwan n’est pas correcte.  Il a souhaité connaitre la nature exacte des relations entre Rokpa International (Suisse) et le Gouvernement local du Tibet.


Le représentant de la Chine a aussi estimé que le site Internet de WITNESS (États-Unis) avait des problèmes de terminologies s’agissant de Taiwan et du Tibet.  Quelle est sa position sur la question du Tibet?  La représentante de la Belgique a fait observer que la demande de cette ONG était reportée depuis 2008 alors que l’organisation est en tout point conforme à la résolution 1996/31. 


L’Asociación Española para el Derecho Internacional de los Derechos Humanos AEDIDH (Espagne) dit examiner uniquement la situation des droits de l’homme dans les pays hispanophones, a relevé le représentant de la Chine.  Or, a-t-il constaté, des ressources financières semblent lui venir des pays asiatiques et son site Internet continue de faire référence au Tibet, a-t-il reproché.


Il s’est également interrogé sur la véracité du contenu du site Internet de Scholars at Risk Network (États-Unis) concernant Taiwan et le Tibet.  À son tour le représentant de la Fédération de Russie a observé que la mise à jour du site Internet de cette ONG ne mentionne toujours pas le cas des deux scientifiques accusés d’espionnage en Fédération de Russie.  La représentante de la Belgique a jugé pour sa part que les activités de cette ONG étaient conformes à la résolution 1996/31.


Le représentant de la Fédération de Russie a par ailleurs voulu savoir comment European Center for Constitutional and Human Rights (Allemagne) avait pu participer aux travaux du Conseil des droits de l’homme.  Il a également voulu savoir si Human Rights Foundation Inc (États-Unis) se penchait sur la situation des droits l’homme dans son pays et si elle avait l’intention de coopérer avec l’organisation « Veterans for Peace ».  Il s’est par ailleurs interrogé sur la coopération de cette ONG Gary Kasparov, entre autres, y voyant là une tentative de réunir les forces d’opposition politique russes.


Lui emboitant le pas, le représentant de la Chine a voulu connaître la nature des liens entre cette ONG et les organismes qui la financent.  Quel pourcentage de son budget est-il financé par le Gouvernement, a ajouté la représentante de Cuba.  À l’instar de son homologue du Venezuela, elle a également réclamé le détail des fonds alloués à chacun de ces programmes.


Concernant The International Coalition of Historic Site Museums of Conscience (États-Unis), le représentant de la de la Fédération de Russie a voulu savoir si la sélection des sites historiques se faisaient à l’initiative des musées ou de l’ONG elle-même, observant qu’aucun projet n’avait été lancé avec Auschwitz, Buchenwald, Hiroshima ou encore Nagasaki.  Son homologue de la Chine a relevé que le site Internet de cette ONG contenait un article sur la situation des droits de l’homme au Tibet ce qui, a-t-il soutenu, semble aller à l’encontre de ses objectifs.  En outre, la terminologie employée n’est pas conforme à la terminologie employée par l’ONU.


Le représentant de la Chine a également voulu savoir si la composition de Virtual Activism Incorporated (États-Unis) incluait des ONG dotées d’un statut consultatif auprès de l’ECOSOC.  En outre, pourquoi n’a-t-elle pas finalisé sa demande de 2004?  Il a aussi voulu savoir comment Yoga in Daily Life USA (États-Unis) comptait contribuer aux travaux de l’ECOSOC.  Le représentant de la Chine s’est également interrogé sur les noms différents employés par Friends of ISTAR (États-Unis) et souhaité des éclaircissements sur la nature des activités menées dans différents pays par Institute for Human Rights & Business Limited (Royaume-Uni).


À son tour, le représentant du Soudan a voulu savoir si National Secular Society (Royaume-Uni) travaillait en dehors du Royaume-Uni.  Quels sont les droits qu’elle défend pour les femmes et quelle est sa position sur la religion et les relations avec les gouvernements? a-t-il également demandé.  En outre, l’ONG Sudanese Mothers For Peace (Royaume-Uni) affirme avoir été expulsée du Soudan en 2009, ce qui est incorrect, a relevé le représentant qui a également constaté que cette ONG opérait sous des noms différents au Royaume-Uni et au Soudan.  Il a réclamé des précisions sur ses activités qui, a-t-il affirmé, n’ont rien à voir avec le développement. 


Le représentant du Soudan a par ailleurs relevé que Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights (YCSRR) (Canada) recevait un appui financier et politique.  Comment peut-elle travailler dans les pays où les relations sexuelles en dehors du mariage sont interdites?


Le représentant du Soudan s’est également interrogé sur l’adresse exacte de United Hatzalah (NP) (Israël), avant que la représentante d’Israël ne rappelle que cette ONG avait déjà transmis l’adresse de sa boîte postale et non une adresse physique.  Certes, mais la boîte postale dessert-elle la localité mentionnée, a rétorqué le représentant du Soudan, et dans quelle localité mène-t-elle ses activités? 


À son tour, la représentante du Venezuela a demandé des précisions sur les activités de cette ONG, tandis que son homologue de Cuba a voulu savoir dans quels pays en développement elle travaillait.


L’observateur de la Palestine a dit avoir des préoccupations « très sérieuses » au sujet de cette ONG qui, a-t-il relevé, travaille à partir d’une colonie de peuplement illégale et dont le directeur, a-t-il affirmé, est lui-même un colon.  En outre, cette ONG n’est pas enregistrée auprès des autorités palestiniennes.  Cette demande doit être rejetée, a-t-il tranché.


Reprenant la parole, la représentante d’Israël a dit regretter que le Comité soit utilisé à des fins politiques.  Elle a assuré que cette ONG se trouvait non pas à Jérusalem-Est mais à Jérusalem-Ouest.  On ne peut pas se permettre de vérifier l’adresse « de chacun des membres de chaque ONG » dont on examine le dossier, a-t-il ironisé.  Cette ONG fait un bon travail et traite Israéliens et Palestiniens sur un pied d’égalité.  Jugez-la par son travail, a-t-elle lancé.


À son tour, la représentante des États-Unis a estimé que le débat sur l’adresse de l’ONG n’était pas pertinent, étant donné que la résolution 1996/31 ne stipule pas qu’une ONG doit être enregistrée dans un lieu précis.


La représentante d’Israël a par ailleurs voulu savoir si Negev Coexistence Forum (Israël) comptait des ONG parmi ses membres.  Son homologue du Venezuela a observé que l’objectif de Second Amendment Foundation (États-Unis) était la défense du port d’armes.  Une telle position n’est pas vraiment conforme aux travaux de l’ECOSOC, a-t-elle estimé.


Quelle est la nature des relations entre Educació per a l’Acció Crítica (EPAC) (Espagne) et « Accion campesina », a par ailleurs demandé la représentante de Cuba.  Elle a également voulu savoir quels étaient les partis politiques qui étaient membres de F. N. Forbundet (Danemark).


Cette dernière a par ailleurs relevé que Geneva Institute for Human Rights (GIHR) (Suisse) avait dit contribuer à la rédaction des rapports pour l’Examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme.  Or, ces rapports sont censés être rédigés par les gouvernements.  Comment cela se décide-t-il? a demandé son homologue du Venezuela, tandis que son homologue du Pakistan a souhaité des détails sur les activités futures de l’ONG.


La représentante du Venezuela a aussi souhaité connaître la raison pour laquelle le Réseau International des Droits Humains (RIDH) (Suisse) se concentre sur l’Amérique latine.  Elle a également souhaité obtenir une réponse en anglais, à la suite de quoi la représentante de la Belgique a rappelé que le français était une des langues de travail du Comité.  Comment l’ONG sélectionne-t-elle ses partenaires, a demandé la représentante de Cuba, tandis que son homologue du Soudan a voulu savoir si l’ONG entendait lancer des projets en Afrique.


La représentante de Cuba s’est également interrogée sur l’existence d’un « certificat de nom fictif » concernant Institute for Practical Idealism (États-Unis).  La représentante des États-Unis a précisé que cette ONG travaillait actuellement sous le nom de « Legacy International » et qu’aux États-Unis, le terme « fictif » ne voulait pas dire « faux » mais désignait une procédure permettant à certaines organisations de travailler sous différents noms.  Certes, mais quelle est la différence entre ces deux noms? a néanmoins voulu savoir la délégation cubaine.


Le représentant du Pakistan a voulu des précisions sur les activités menées dans son pays par Solicitors International Human Rights Group (Royaume-Uni).  Il a également estimé que les contributions éventuelles de Sisters Inside Inc. (Australie) aux travaux de l’ECOSOC manquaient de précisions, de même que la description des activités de la Fondation Alkarama (Suisse).  Leurs réponses ne sont pas très convaincantes, s’agissant, en particulier, des activités menées dans le monde arabe, a renchéri son homologue du Soudan.


Le représentant du Pakistan a voulu savoir si les activités menées par Jewish Voice Ministries International (États-Unis) en Afrique et en Inde étaient limitées à la communauté juive.  Son homologue des États-Unis a par ailleurs affirmé que Scandinavian Institute for Human Rights (SIHR) (Norvège) n’avait pas répondu à sa question.  L’ONG, sait-elle que son site Internet a été piraté? Quelle est sa relation avec la « Scandinavian University ».


Le représentant de la Turquie a observé que les membres du Conseil d’administration de The Simons Foundation (Canada) étaient nommés et non pas élus démocratiquement.  Si 91% des dépenses sont utilisées pour subventionner d’autres ONG, quelles sont les activités que mène cette ONG, a demandé à son tour le représentant de l’Inde.


Le représentant de la Turquie a également demandé des précisions sur les membres de Un Ponte Per (Italie) alors que son homologue de l’Inde s’est interrogé sur les « dépenses extraordinaires » inscrites dans le budget de l’ONG.


DEMANDE DE RECLASSEMENT


Les membres du Comité ont également examiné plusieurs demandes de reclassement qui avaient été précédemment reportées et ont décidé de recommander l’octroi du statut consultatif général à Family Health International (États-Unis).


Ils ont en revanche décidé de maintenir sur la Liste World Council for Curriculum and Instruction (États-Unis); le représentant du Pakistan estimant que son champ d’activités était trop limité pour justifier l’octroi d’un autre statut.  Le même sort a été réservé à International Federation of Consular Corps and Associations (Belgique) dans l’attente de précisions sur ses contributions éventuelles au travail de l’ECOSOC.  La demande de reclassement de Geriatrics Care Foundation of Pakistan (Pakistan) a également été reportée.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseiller spécial du Secrétaire général sur le Yémen assure que le processus de transition dans le pays est sur la bonne voie

CS/10660

Le Conseiller spécial du Secrétaire général sur le Yémen assure que le processus de transition dans le pays est sur la bonne voie

29/05/2012
Conseil de sécuritéCS/10660
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6776e séance – après-midi


LE CONSEILLER SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE YÉMEN ASSURE QUE

LE PROCESSUS DE TRANSITION DANS LE PAYS EST SUR LA BONNE VOIE


Le Conseiller spécial du Secrétaire général sur le Yémen, M. Jamal Benomar, a assuré, cet après-midi devant le Conseil de sécurité, que le processus de transition engagé dans le pays était sur la « bonne voie ».  Il a en revanche exprimé de graves préoccupations face à la situation sécuritaire, à une crise humanitaire « sans précédent » et à de « nombreux conflits non résolus ». 


« Si la transition au Yémen demeure largement sur la bonne voie, celle-ci ne peut avoir lieu dans le cadre de menaces militaires continues », a déclaré M. Benomar.  « Les Yéménites doivent être en mesure de voir que ceux qui détiennent l’autorité légitime sont en position d’exercer efficacement leurs pouvoirs, tandis que ceux qui, en coulisse, encouragent les sabotages et l’obstruction doivent savoir qu’ils sont observés, qu’ils seront tenus pour responsables et que la patience internationale commence à s’user », a-t-il souligné. 


La résolution 2014 (2011) est, à cet égard, claire, a-t-il dit, en précisant qu’elle engageait toutes les parties yéménites à jouer un rôle constructif dans la mise en œuvre de l’Accord de transition.  « Ceux qui ne respectent pas cet engagement devraient être préparés à être tenus responsables par le peuple yéménite et le Conseil de sécurité », a-t-il poursuivi.


Le Conseiller spécial du Secrétaire général avait auparavant rappelé que la transition politique était entrée récemment dans son sixième mois depuis la signature de l’Accord de transition le 23 novembre à Riyad. 


Les parties yéménites ont réalisé beaucoup de progrès dans la mise en œuvre de l’Accord et la résolution 2014 (2011), a-t-il dit.  Ainsi, la formation du Gouvernement d’unité nationale, le début de la restructuration des forces armées et la tenue d’élections présidentielles ont « permis un transfert pacifique du pouvoir » et ont « garanti le succès de la première phase de la transition ». 


« Ces événements, auxquels s’ajoute le lancement récent des préparatifs de la Conférence de dialogue national, montrent que la transition est sur la bonne voie. »


M. Benomar a constaté que, depuis sa prise de fonctions, le Président Abd Rabbo Mansour Hadi avait « fait preuve de leadership » et « d’une ferme détermination à diriger le pays vers la transition ».  Ses efforts, a-t-il dit, ont reçu un soutien écrasant de la part des Yéménites.


« Le calendrier de la transition est très serré et il n’y a pas de temps à perdre », a-t-il poursuivi, en notant que l’un des principaux défis du Yémen était d’asseoir l’autorité de l’État « dans un environnement dominé par une multitude d’acteurs non étatiques armés qui se disputent la conquête du pouvoir ». 


À cet égard, Al-Qaida continue de représenter une menace majeure, a-t-il ajouté, en précisant néanmoins que les efforts du Président Hadi en vue d’endiguer sa progression dans le sud et ailleurs commençaient à porter leurs fruits.


De l’avis de M. Benomar, les tentatives visant à entraver la réorganisation du Président Hadi et le contrôle des forces militaires et de sécurité pourraient « faire dérailler le fragile processus de transition et conduire à une grave instabilité ».  La prochaine Conférence de dialogue national pourrait être, à ce titre, une étape essentielle pour mettre fin à ces obstructions, a-t-il estimé.


Le Conseiller spécial a rappelé les principes clefs, acceptés par tous, d’un dialogue national.  Celui-ci doit d’abord être parfaitement inclusif, ce qui signifie qu’il doit comprendre tous les segments pertinents de la société yéménite.  Il doit ensuite être véritablement participatif, transparent et aboutir à des résultats qui devront être totalement mis en œuvre.


« Pour réussir, le processus de dialogue national doit être conçu et mené par les Yéménites eux-mêmes », a affirmé le Conseiller spécial.  S’il exige un appui international fort, son empreinte devrait être légère, a-t-il commenté. 


M. Benomar a indiqué que les Nations Unies, en consultation avec les acteurs yéménites, fourniraient un soutien en matière de facilitation politique, d’appui technique au secrétariat du Comité préparatoire pour le dialogue national, de renforcement des capacités en vue de garantir, notamment, la participation des jeunes, des femmes et des personnes déplacées, et d’information et de sensibilisation du public.


« Le succès ou l’échec du dialogue national pourra permettre ou rompre la transition au Yémen », a-t-il dit, en affirmant que la priorité des Nations Unies au Yémen dans les mois à venir était d’en assurer la réussite.


La situation sécuritaire du Yémen constitue une source de graves préoccupations, a également expliqué le Conseiller spécial, en estimant que la restructuration militaire et les mesures en faveur d’un commandement unifié prendraient du temps et nécessitaient un appui soutenu.  Il a en particulier rappelé l’attentat, la semaine dernière à Sanaa, contre une parade militaire, tuant 96 soldats et blessant plus de 300 autres.


La situation humanitaire est tout aussi préoccupante, a-t-il dit, en faisant remarquer que 10 millions de personnes, soit près de la moitié de la population du pays, étaient en proie à une insécurité alimentaire, 5 millions d’entre elles ayant besoin d’une assistance immédiate.  Pour M. Benomar, « le Conseil de sécurité devrait jouer un rôle plus actif pour attirer l’attention du monde sur la crise humanitaire au Yémen ».


De son côté, le représentant du Yémen a mis l’accent sur les « événements positifs » qui ont suivi la signature de l’Accord de transition, les efforts déployés par le Président et le Gouvernement de transition devant ainsi « être loués ».


Il a notamment expliqué que son gouvernement préparait un projet de loi sur la justice transitionnelle et la réconciliation nationale.  Il a également évoqué l’établissement d’une agence indépendante pour les droits de l’homme, d’un comité chargé de préparer une nouvelle constitution et la tenue d’élections parlementaires.


Le Yémen est confronté à de nombreux défis difficiles, a-t-il déclaré, en précisant qu’Al-Qaida avait établi son contrôle sur plusieurs parties du pays et se livrait, notamment, à des assassinats et à des pillages.  « Les forces gouvernementales ont réussi à resserrer l’étau dans certains gouvernorats et à éliminer des terroristes », a-t-il dit.


Le représentant a également mis l’accent sur la grave situation humanitaire que connaît son pays.  Il a demandé à tous les États Membres de donner au Yémen l’appui nécessaire pour qu’il puisse prendre en charge les personnes déplacées et les réfugiés.  Il a, de même, fait état de la baisse de la croissance du produit intérieur brut et de l’activité économique, en raison de la situation sécuritaire et humanitaire du pays.  


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Coordonnateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient appelle les dirigeants israéliens et palestiniens à tirer profit des récents signes encourageants

CS/10659

Le Coordonnateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient appelle les dirigeants israéliens et palestiniens à tirer profit des récents signes encourageants

29/05/2012
Conseil de sécuritéCS/10659
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6775e séance – matin


LE COORDONNATEUR SPÉCIAL DE L’ONU POUR LE PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT APPELLE LES

DIRIGEANTS ISRAÉLIENS ET PALESTINIENS À TIRER PROFIT DES RÉCENTS SIGNES ENCOURAGEANTS


Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Robert Serry, a déclaré, ce matin, devant le Conseil de sécurité qu’il existait des signes positifs et encourageants entre les dirigeants israéliens et palestiniens.  Il a appelé les deux parties à en tirer profit. 


Au nombre des aspects positifs en faveur du processus de paix au Moyen-Orient, M. Serry a cité l’échange de lettres entre le Gouvernement d’Israël et l’Autorité palestinienne, à la suite de la réunion du Quatuor du 11 avril, ainsi que les changements politiques significatifs intervenus sur le plan interne, comme la formation du nouveau Gouvernement de coalition en Israël ou le remaniement ministériel au sein de l’Autorité palestinienne.  Le Coordonnateur spécial s’est également félicité de l’accord intervenu entre les deux parties en vue de mettre fin à la grève de la faim de plus de 1 000 prisonniers palestiniens.


M. Serry n’a pas souhaité parler en détail de la situation en Syrie dans son exposé mensuel sur le Moyen-Orient, dans la mesure où le Conseil entendra, demain, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous, et l’Adjoint de l’Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue des États arabes pour la Syrie, M. Jean-Marie Guéhenno.



LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE


Exposé


M. ROBERT SERRY, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a noté que le mois écoulé avait été caractérisé par plusieurs évènements difficiles qui pourraient déstabiliser la situation sur le terrain.  Les choses peuvent évoluer vers une direction plus positive et c’est pourquoi, les parties doivent tirer profit de cette situation, a-t-il estimé.  Après la réunion du Quatuor du 11 avril dernier, les parties ont eu un échange de lettres.  Cet échange, qui est resté confidentiel, est une mesure positive et encourageante, a-t-il dit, car les deux parties ont communiqué discrètement mais directement, avec une intervention internationale très limitée.  Toutefois, une série d’événements ont menacé de raviver les tensions.


Le Coordonnateur spécial s’est félicité de l’accord intervenu, le 14 mai, concernant la grève de la faim de plus de 1 000 prisonniers palestiniens, qui avait été entamée le 17 avril, pour dénoncer leurs conditions de détention.  Il a fait remarquer que l’accord qui est intervenu en la matière reflétait un impact positif de l’échange discret mais direct entre l’Autorité palestinienne et Israël et il a salué, à cet égard, le rôle de facilitateur de l’Égypte.  Les Nations Unies demeurent toutefois préoccupées par des informations selon lesquelles un certain nombre de détenus poursuivent la grève de la faim et dont l’un d’entre eux se trouverait dans un état critique.


Cet accord est intervenu à la veille du 15 mai, date de la journée de commémoration de l’expérience des réfugiés palestiniens.  Cette date avait été, l’an dernier, marquée par des violences et des pertes en vies humaines.  Contrairement à ce qui s’est passé l’an dernier, les événements prévus ce jour-là ont pu être contenus et les forces israéliennes et palestiniennes ont été déployées en masse afin de prévenir toute confrontation.  Des affrontements se sont cependant produits entre des manifestants palestiniens et les forces israéliennes, en particulier autour de certains points de contrôle de Jérusalem.  Quelques événements et arrestations ont également eu lieu à Jérusalem-Est et dans le sud de Bethléem.


M. Serry a ensuite présenté en détail les « changements politiques significatifs intervenus sur le plan interne », de part et d’autre.  Du côté israélien, le Premier Ministre d’Israël, M. Benjamin Netanyahu, a conclu un accord avec le parti d’opposition Kadima, qui a rejoint la coalition gouvernementale, le 8 mai dernier.  Le Coordonnateur spécial a noté que le Premier Ministre avait déclaré que la nouvelle coalition lui permettrait de promouvoir un « processus de paix responsable ».  Du côté palestinien, le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, a remanié le Gouvernement, le 16 mai.  Le nouveau Gouvernement, qui est dirigé par le Premier Ministre, M. Salam Fayyad, est composé de 24 membres.  Il a été chargé immédiatement d’organiser les prochaines élections municipales.  M. Serry a noté que le décret établissant le nouveau cabinet insistait sur la nécessité de poursuivre les efforts en cours concernant la réconciliation.  Il a ajouté que le responsable de la Commission électorale se trouvait, actuellement, à Gaza pour rencontrer des dirigeants du Hamas.  Il a émis l’espoir que les autorités collaboreront afin de faciliter l’inscription des électeurs à Gaza.


Le Coordonnateur spécial a ensuite rappelé que les progrès en faveur de la réconciliation demeuraient un aspect fondamental de la paix, en soulignant qu’un État palestinien unifié était essentiel pour la réalisation de la solution à deux États.  Il a précisé que, conformément aux résolutions 1850 et 1860 du Conseil de sécurité, le Secrétaire général avait continué à appuyer les efforts visant à soutenir l’unité palestinienne et les efforts déployés par l’Égypte à cet égard.


M. Serry a ensuite indiqué que pendant la période à l’examen, les activités liées à l’implantation de colonies de peuplement s’étaient poursuivies.  Le 24 avril, le Gouvernement israélien a annoncé son intention de légaliser rétroactivement trois colonies de peuplement en Cisjordanie, dans les villes de Sansana, Bruchin et Rehelim.  Le 30 avril, des plans ont été présentés pour la construction d’un hôtel de 1 200 chambres à Givat Hamatos, à Jérusalem-Est.  Un plan de construction de 1 242 unités de logement a également été annoncé à Gilo, dans la banlieue de Jérusalem-Est.  « Ces actions sont contraires au droit international et aux engagements pris par Israël en vertu de la Feuille de route », a tenu à rappeler le Coordonnateur spécial, qui a exhorté Israël à y mettre fin.


Au cours du mois écoulé, les affrontements entre colons israéliens et Palestiniens ont également eu lieu en Cisjordanie, faisant 11 blessés palestiniens, dont quatre enfants.  Des attaques perpétrées par des Palestiniens ont causé la mort d’un Israélien.  Les Forces de défense israéliennes ont mené 306 opérations en Cisjordanie, au cours desquelles 725 Palestiniens ont été blessés et 284 arrêtés.  La plupart des incidents se sont produits au cours de manifestations organisées pour soutenir les revendications des prisonniers qui menaient une grève de la faim.


Par ailleurs, les forces de sécurité en Cisjordanie ont continué à maintenir l’ordre, en application des obligations de l’Autorité palestinienne en vertu de la Feuille de route.  Elles ont ainsi déminé deux engins explosifs près de Djénine et ont arrêté 60 suspects à la suite de tirs qui visaient la résidence du Gouverneur.  Afin de mener à bien leur mission, les forces de sécurité palestiniennes doivent être bien équipées et disposer d’armes et de munitions appropriées.


Le Coordonnateur spécial a noté que la situation était relativement calme à Gaza au cours du mois écoulé.  Onze tirs de roquettes ont visé Israël depuis Gaza, tandis que les Forces de défense israéliennes ont mené sept incursions et deux opérations aériennes à Gaza, a-t-il fait remarquer.  M. Serry a condamné les tirs de roquettes lancés par des Palestiniens contre Israël, tout en demandant à Israël de faire preuve de retenue.  M. Serry a ensuite rappelé que la reconstruction et l’amélioration de la situation économique et sociale à Gaza demeuraient des priorités pour les Nations Unies.  Le montant total des projets des Nations Unies dans la bande de Gaza, qui ont été approuvés au préalable par Israël, dépasse actuellement 365 millions de dollars.  M. Serry a souligné que l’ONU continuait, dans ce contexte, à exhorter Israël à autoriser l’importation de matériaux de construction, notamment le ciment.


S’agissant du Liban, le Coordonnateur spécial a fait observer que la situation dans la zone de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) était restée calme mais que des violations aériennes par les Forces de défense israéliennes se poursuivaient quotidiennement.  Il a également attiré l’attention sur la situation qui prévaut depuis quelques jours dans la ville de Tripoli, où les tensions entre la communauté sunnite et la communauté alaouite dans les quartiers de Bab al-Tabbaneh et de Jebel Mohsen sont préoccupantes.


Avant de conclure, M. Serry a souligné que la violence qui se poursuivait en Syrie demeurait également une source de graves préoccupations pour le Secrétaire général.  Il a rappelé que le Conseil de sécurité avait été informé, à maintes reprises, par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Ladsous et le Chef des observateurs militaires et Chef de la Mission de supervision des Nations Unies en Syrie (MISNUS), le général Robert Mood, en ce qui concerne l’évolution de la situation dans le pays et, en particulier, les événements terribles de ce week-end à Al-Houla.  Il a précisé qu’il n’aborderait pas la situation dans le détail car M. Ladsous et M. Jean-Marie Guéhenno, l’adjoint de l’Envoyé conjoint de l’ONU et de la Ligue des États arabes, M. Kofi Annan, s’exprimeront sur la question devant le Conseil, demain.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale encourage les parlements nationaux et l’Union interparlementaire à collaborer plus activement aux travaux de l’ONU

AG/11245

L’Assemblée générale encourage les parlements nationaux et l’Union interparlementaire à collaborer plus activement aux travaux de l’ONU

29/05/2012
Communiqué de presseAG/11245
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-sixième session

111e séance plénière - matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ENCOURAGE LES PARLEMENTS NATIONAUX ET L’UNION INTERPARLEMENTAIRE

À COLLABORER PLUS ACTIVEMENT AUX TRAVAUX DE L’ONU


Elle invite les organisations régionales

à conclure des accords de coopération avec la Cour pénale internationale


L’Assemblée générale a adopté ce matin, par consensus, une résolution* par laquelle elle encourage l’ONU et l’Union interparlementaire (UIP) à continuer de collaborer étroitement dans différents domaines, en particulier ceux de la paix et de la sécurité, du développement économique et social, du droit international, des droits de l’homme, de la démocratie, et de la problématique hommes-femmes.  L’Assemblée a aussi adopté une résolution** sur le rapport de la Cour pénale internationale.


Au cours des 10 dernières années, les relations se sont développées entre l’ONU et l’UIP, indique le Secrétaire général dans le rapport qu’il a soumis sur la question, avant de recommander qu’une composante parlementaire plus structurée prenne part aux travaux de l’Organisation.  La résolution adoptée ce matin sur l’interaction entre l’ONU, les parlements nationaux et l’Union interparlementaire a donné l’occasion à une dizaine d’intervenants d’exprimer le soutien de leurs pays et de leurs délégations à une participation plus poussée et plus efficace des parlementaires et de l’UIP aux travaux menés par l’Organisation des Nations Unies.


Présentée par la délégation du Maroc, le texte propose notamment de prévoir de façon plus systématique une composante parlementaire dans les grands processus internationaux.  L’Assemblée invite à cet effet les États Membres à s’appuyer sur le modèle du volet parlementaire de la Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, tenue à Istanbul en mai 2011.


L’interaction entre les parlements nationaux, l’UIP et l’ONU est déjà particulièrement active sur les questions relatives aux femmes et à la problématique du genre, ont relevé plusieurs délégations.  Le Président de l’Union interparlementaire, M. Abdelwahab Radi, du Maroc, a donné, comme exemple de ce qui est possible, la collaboration, maintenant bien instaurée, qui existe dans la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).


Le texte de la résolution adoptée ce matin invite l’Entité ONU-Femmes à collaborer étroitement avec l’Union interparlementaire dans des domaines tels que l’autonomisation des femmes et l’institutionnalisation de la problématique hommes-femmes.


La question de la promotion du développement durable offre une autre occasion de développer des relations de travail entre l’ONU, l’UIP et les parlements, a noté le Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser, du Qatar.  À cet égard, il s’est félicité de la participation des parlements aux préparatifs de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Conférence Rio+20) qui se tiendra le mois prochain à Rio de Janeiro, au Brésil, et aux négociations sur le projet de document final préparé pour ce sommet.


Le représentant de l’Égypte a, quant à lui, souligné le rôle important que joue l’UIP dans le domaine de la paix, expliquant que cette organisation participe notamment au dialogue entre les civilisations et entre les religions.  En outre, la plupart des intervenants ont souligné l’importance de la mise en place d’un nouvel accord de coopération entre les Nations Unies et l’UIP, comme le recommande l’Assemblée générale dans la résolution adoptée.  Créée à la fin du XIX siècle, l’Union interparlementaire a conclu un Accord de coopération avec l’ONU en 1996, avant d’obtenir le statut d’observateur permanent auprès des Nations Unies.


La réunion s’est poursuivie avec la présentation, par le représentant du Japon, du projet de résolution sur le rapport de la Cour pénale internationale (CPI), qui a été adopté également par consensus.  Par ce texte, l’Assemblée invite les organisations régionales à envisager de conclure des accords de coopération avec la CPI.  L’Assemblée engage aussi les États à verser des contributions au Fonds d’affectation spéciale créé au profit des victimes de crimes relevant de la compétence de la Cour.


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée générale rappelle les décisions prises à la Conférence de révision du Statut de Rome, tenue à Kampala, en Ouganda, du 31 mai au 11 juin 2010.  La Conférence a notamment adopté des modifications au Statut de Rome qui étendent la compétence de la Cour à trois crimes de guerre supplémentaires commis dans le contexte d’un conflit armé ne présentant pas un caractère international.  L’Assemblée rappelle également que la Conférence de révision du Statut de Rome a adopté des modifications du Statut afin de définir le crime d’agression et de fixer les conditions dans lesquelles la CPI est habilitée à entendre d’affaires concernant ledit crime.


Après l’adoption de ce texte, le représentant du Soudan a émis des réserves et estimé que la résolution n’avait aucune valeur contraignante pour son pays.  Le Soudan n’est pas partie au Statut de Rome régissant la CPI, et s’oppose à toute politisation de la justice internationale, a-t-il souligné.


L’Assemblée a également pris note que le Swaziland avait effectué un versement au titre de sa contribution au budget de l’ONU, ce qui lui permet de réduire ses arriérés de façon à ce que les termes de la première phrase de l’Article 19 de la Charte des Nations Unies ne lui soit pas appliqués.  Cette disposition prévoit qu’un Membre des Nations Unies en retard dans le paiement de sa contribution aux dépenses de l’Organisation ne peut participer au vote à l’Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


* A/66/L.45

** A/66/L.47


INTERACTION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES, LES PARLEMENTS NATIONAUX ET L’UNION INTERPARLEMENTAIRE


Rapport du Secrétaire général (A/66/770)


En décembre 2010, l’Assemblée générale a adopté la résolution 65/123 portant sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies, les parlements nationaux et l’Union interparlementaire (UIP).  Pendant 10 années, les relations se sont développées entre ces institutions, et le rapport recommande une composante parlementaire plus structurée prenant part aux travaux de l’Organisation.


Ce rapport recense certaines des modalités et certains des exemples d’interactions entre l’ONU, les parlements nationaux et l’UIP durant la période qui s’est écoulée depuis l’adoption de la résolution en 2010.  Il contient aussi des recommandations sur la manière dont le système des Nations Unies pourrait participer plus systématiquement, aux cotés des parlements nationaux, à des domaines d’action précis.


Le Secrétaire général recommande notamment dans ce document que le système des Nations Unies et les États Membres fassent plus systématiquement une place à une composante parlementaire organique dans les grands processus internationaux selon la pratique optimale récemment mise au point dans le contexte de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA).  En outre, l’ONU et l’UIP pourraient entreprendre de lier plus étroitement les réunions annuelles avec les parlementaires aux grands processus de délibération et de négociation des Nations Unies, y compris la préparation de leurs conférences mondiales.  Ces réunions pourraient ainsi mieux engendrer une contribution parlementaire à ces consultations et aux documents finaux.


Par ailleurs, le Secrétaire général recommande aux États Membres d’encourager leurs parlements à contribuer à la rédaction des rapports des États parties aux organes conventionnels de l’ONU et au Conseil des droits de l’homme, ainsi que de les faire participer au suivi des recommandations émises par ces organes.  Ceux-ci devraient établir avec l’UIP et les parlements nationaux des modes de coopération semblables à ceux qui ont été établis ces dernières années entre l’UIP, le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et les parlements nationaux dont les pays sont à l’examen.


Au niveau des pays, l’ONU pourrait plus systématiquement faire appel aux compétences uniques de l’UIP et de ses parlements membres pour renforcer les institutions parlementaires, notamment dans les pays sortant d’un conflit et/ou en cours de démocratisation.


Le Secrétaire général propose aussi d’organiser des échanges annuels réguliers entre le Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination et la direction de l’UIP, afin d’accroître la cohérence des travaux des deux organisations et d’optimiser l’appui des parlements à l’ONU.  Le système des Nations Unies lui-même pourrait dialoguer plus étroitement et plus activement avec la Commission UIP des affaires des Nations Unies et son groupe consultatif.


Ban Ki-moon suggère aussi de conclure un nouvel accord de coopération entre l’ONU et l’UIP en fonction de l’évolution des 15 dernières années.


Projet de résolution (A/66/L.45)


Selon les termes de la résolution intitulée « Interaction entre l’Organisation des Nations Unies, les parlements nationaux et l’Union interparlementaire » (A/66/L.45),l’Assemblée générale encourage l’ONU et l’Union interparlementaire à continuer de collaborer étroitement dans différents domaines, en particulier ceux de la paix et de la sécurité, du développement économique et social, du droit international, des droits de l’homme, de la démocratie et de la problématique hommes-femmes.


Elle encourage notammentl’Union interparlementaire à continuer de s’employer à mobiliser les parlements dans l’action menée aux fins de la réalisation, d’ici à 2015, des Objectifs du Millénaire pour le développement, et d’apporter une contribution des parlements à l’élaboration de la prochaine génération d’objectifs de développement mondiaux.


Par ce texte, l’Assemblée invite les États Membres à continuer d’étudier les moyens de collaborer régulièrement avec l’Union interparlementaire pour aider à ce que les grands processus internationaux comportent une composante parlementaire, sur le modèle du volet parlementaire de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, tenue à Istanbul du 9 au 13 mai 2011.


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée générale engage aussi l’Union interparlementaire à apporter le concours des parlements aux organes créés en vertu des instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et au Conseil des droits de l’homme, en s’inspirant de la coopération qui s’est instaurée ces dernières années entre l’Union interparlementaire, le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et les parlements des pays à l’examen.


Elle inviteONU-Femmes à collaborer étroitement avec l’Union interparlementaire dans des domaines tels que l’autonomisation des femmes, l’institutionnalisation de la problématique hommes-femmes, l’appui aux parlements en faveur de l’adoption de textes soucieux de cette problématique, de la lutte contre la violence faite aux femmes, et l’application des résolutions pertinentes de l’ONU.


Par ce texte, l’Assemblée générale engage par ailleurs les organisations et organes du système des Nations Unies à faire appel plus systématiquement aux « compétences exceptionnelles » de l’Union interparlementaire et des parlements qui en sont membres en matière de renforcement des institutions parlementaires, particulièrement dans un pays sortant d’un conflit ou en transition vers la démocratie.


Elle souhaite en outreque le Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination et la direction de l’Union interparlementaire se rencontrent annuellement en vue de renforcer la cohérence des activités menées de part et d’autre, de faire en sorte que les parlements soient le plus favorables possible à l’ONU, et d’aider à nouer des relations de partenariat stratégique entre l’Union interparlementaire et l’ONU.


Déclarations


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER, Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, a constaté que les législateurs se joignent de plus en plus aux délégations nationales pour participer aux grandes conférences des Nations Unies.  L’Union interparlementaire (UIP) a, en outre, pris les devants en convoquant des réunions interparlementaires dans le cadre des conférences mondiales, comme cela a été constaté lors de la Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés qui a eu lieu l’an dernier à Istanbul, en Turquie, a-t-il dit.  Il s’est aussi félicité de la participation des parlements aux préparatifs de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Conférence Rio+20) qui se tiendra en juin prochain à Rio de Janeiro, au Brésil, et aux négociations sur le projet de document final préparé pour ce sommet.


« Le 26 novembre dernier », a aussi indiqué le Président de l’Assemblée générale, « mon cabinet a travaillé avec l’UIP pour organiser les auditions parlementaires à l’ONU sur le thème du renforcement démocratique pour un monde plus prospère ».  M. Al-Nasser s’est réjoui que le projet de résolution à l’examen aujourd’hui demande que ces auditions annuelles soient poursuivies, et appelle à les associer plus étroitement aux principaux processus de l’ONU.  Il faut mobiliser les parlements pour qu’ils participent davantage aux stratégies nationales, a ajouté le Président.  « Je suis convaincu du rôle important des parlementaires dans la mise en œuvre des résolutions de l’ONU », a souligné le Président de l’Assemblée.


M. JOSÉ LUIS CANCELA (Uruguay) a déclaré qu’il est essentiel de renforcer la relation entre les parlements nationaux et l’UIP, en cette période où les Nations Unies aspirent à maintenir et à accroître leur crédibilité, leur légitimité et leur pertinence en faisant, par exemple, un meilleur usage des sessions annuelles qui réunissent l’Assemblée générale et l’UIP.  Les travaux de ces sessions devraient viser l’établissement d’une véritable interaction entre les parlementaires, les diplomates, les personnels des Nations Unies et les universitaires, a préconisé M. Cancela.  


M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a rappelé les avancées démocratiques que l’Indonésie a accomplies, grâce notamment au travail de son Parlement.  Il a aussi évoqué le fait que l’Indonésie est membre de plusieurs unions parlementaires, comme l’Union interparlementaire des pays islamiques, qui est présidée actuellement par le Président du Parlement indonésien.


M. OSAMA ABDUL KHALEK (Égypte) a indiqué que son pays avait joué un rôle central dans le renforcement de la coopération entre l’UIP, les parlements nationaux et l’ONU.  Soulignant l’importance de cette coopération, le représentant a noté que les parlements contribuent aux débats qui ont lieu sur des sujets tels que le nucléaire, le développement durable, les changements climatiques, la sécurité alimentaire, ou encore la lutte contre les épidémies, pour n’en citer que quelques uns.  L’UIP travaille étroitement avec la nouvelle Entité ONU-Femmes dans des domaines comme celui de l’intégration de la question de l’égalité des sexes dans les programmes internationaux et nationaux, a-t-il relevé.  Le représentant a également souligné le rôle important que joue l’UIP dans le domaine de la paix, expliquant que cette organisation participe notamment au dialogue entre les civilisations et entre les religions.  Il s’est également dit convaincu que les parlements et l’UIP avaient un rôle important à jouer dans la recherche de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Enfin, il a appelé les États Membres et l’Assemblée générale à développer et à améliorer les relations entre les parlements, l’UIP et l’ONU.


M. RUSS CARNAHAN (États-Unis) a salué l’interaction qui existe déjà entre les Nations Unies, l’Union interparlementaire et les parlements nationaux.  Avec 162 parlements qui en sont membres, l’Union interparlementaire peut promouvoir la démocratie dans le monde entier, a indiqué le représentant, notant par exemple qu’elle contribue à la défense des droits des femmes et des autochtones et qu’elle promeut l’état de droit.  L’UIP travaille aussi au quotidien pour améliorer l’efficacité des législateurs, a-t-il ajouté.  Le représentant des États-Unis a rappelé que le travail de l’UIP ne concerne pas seulement les démocraties émergeantes, mais également les vieilles démocraties, qui doivent elles aussi renforcer leur dialogue avec l’ONU.


À l’instar de représentants d’autres délégations, Mme ENKHTSETSEG OCHIR (Mongolie) a déclaré que la Mongolie était favorable à l’élaboration d’un nouvel accord de coopération entre les Nations Unies et l’UIP comme en témoigne le projet de résolution dont est saisie l’Assemblée (A/66/L.45), et que la délégation mongole a coparrainé. 


Mme YANERIT MORGAN (Mexique) a souligné que, depuis sa création à la fin du XIXe siècle, l’Union interparlementaire (UIP) a beaucoup amélioré la qualité de sa participation et de sa contribution aux différents processus mondiaux.  Au niveau national, les États Membres ont reconnu l’importance d’alimenter les débats intergouvernementaux par l’apport des points de vue des différents secteurs de la société, comme les organisations de la société civile, le secteur privé, les autorités locales et les parlements, a estimé Mme Morgan.  La représentante a expliqué que cela permet d’élaborer des documents plus complets dont les recommandations sont plus à même d’être appliquées.  Elle a aussi noté la participation de l’Union interparlementaire au suivi des engagements internationaux sur la question du genre, notamment par le biais de sa participation aux travaux du Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.  Le Mexique est convaincu de l’utilité du renforcement de la collaboration entre les parlements, l’UIP et les Nations Unies, a-t-elle conclu.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a rappelé que l’année 2012 marque le soixantième anniversaire de l’inauguration du Parlement indien.  « Notre Parlement a incarné les aspirations non seulement des Indiens mais aussi de l’humanité tout entière », a-t-il souligné.  Reconnaissant les épreuves qu’a connues la démocratie indienne, le représentant a indiqué que le peuple indien avait toujours eu confiance en un État démocratique et pluraliste.  L’Union interparlementaire, a-t-il poursuivi, a œuvré en faveur de la cohérence et de l’interaction avec l’ONU, apportant sa contribution à de nombreuses questions importantes comme le droit international, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ou encore les intérêts des pays les moins avancés (PMA), a dit le représentant de l’Inde.  Il a aussi relevé l’engagement de l’UIP dans la promotion de la culture du multilatéralisme.


Le représentant a ensuite fait remarquer que les parlements ont à leur disposition une vaste panoplie d’outils permettant que puissent être reflétés les objectifs arrêtés dans les instruments internationaux dans les programmes menés aux niveaux nationaux.  Il a jugé important de continuer à inclure des parlementaires dans les délégations nationales des États Membres à l’ONU.  Cette tradition est utile tant pour les parlementaires que pour les missions permanentes, a-t-il affirmé.


M. EUGEN VICTOR MIHUŢ (Roumanie) a salué le rôle crucial que joue l’UIP dans le rapprochement des parlements de différents pays.  Se déclarant en faveur d’un engagement plus systématique des parlementaires aux processus mondiaux menés sous l’égide de l’ONU, il a expliqué que tout le monde y trouvait son compte.  Il a souhaité que la collaboration entre ces différents acteurs se manifeste mieux, notamment pour pouvoir garantir partout dans le monde le respect des droits de l’homme et la promotion efficace du développement, qui sont des objectifs et des valeurs communes.  Le Parlement roumain contribue activement aux débats thématiques et aux négociations internationales sur des sujets tels que la lutte contre la criminalité transnationale organisée, la transparence dans le financement des partis politiques, la promotion du développement durable, la lutte contre les changements climatiques, ou encore la promotion de la santé des femmes et des enfants, a indiqué le représentant.  Il a apporté l’appui de sa délégation à l’élaboration d’un nouvel accord de coopération entre l’ONU et l’UIP.


Mme BÉATRICE KERONGA PACUNEGA MANANO, Chargée d’affaires par intérim de la délégation de l’Ouganda, a déclaré que dans le cadre de la demande de réforme que font les États en ce qui concerne le fonctionnement des institutions de gouvernance mondiale, y compris les Nations Unies, et en particulier le Conseil de sécurité et les institutions financières internationales, les parlements et les assemblées des États Membres peuvent apporter une précieuse contribution. 


M. DMITRY A. REPKOV (Fédération de Russie) a indiqué que le Parlement de la Fédération de Russie, la Douma, participe de manière active aux travaux des organisations régionales et mondiales, notamment à ceux des Nations Unies.  Cette collaboration permet à la Douma de soutenir les décisions prises par le Gouvernement russe au plan international et d’harmoniser en conséquence les législations nationales en y incluant les engagements juridiques multilatéraux de la Fédération de Russie, a-t-il expliqué.  Il a salué le rôle de facilitateur que joue l’UIP dans les discussions internationales, notant que de plus en plus de parlements qui en sont membres y participent activement.  Jugeant utiles les auditions parlementaires annuelles qu’organise l’ONU, le représentant a appelé l’Assemblée et les États Membres à poursuivre le dialogue engagé par ces instances, notamment dans le domaine des droits de l’homme.  Le représentant a par ailleurs souhaité que cette collaboration contribue à renforcer les institutions parlementaires dans les pays sortant de conflits, avant d’évoquer la question de l’autonomisation des femmes, qu’il a qualifiée de « sujet important sur lequel les parlements et l’ONU doivent collaborer ».


M. SEYED MOHAMMAD ALI MOTTAGHI NEJAD (République islamique d’Iran) a jugé très importante la collaboration entre l’ONU, l’UIP et les parlements nationaux, non seulement en vue de la réalisation des objectifs fixés sur le plan international, mais aussi pour soutenir les objectifs nationaux.  « La collaboration qui a eu lieu entre ces institutions dans le passé a permis d’atteindre des objectifs essentiels, et il est temps de faire le point afin d’explorer les moyens de la renforcer », a dit le représentant.  Il a recommandé la tenue de consultations sur une base plus fréquente entre le Président de l’UIP et le Secrétaire général des Nations Unies, le premier devant participer activement aux travaux menés à l’ONU.  Le représentant a indiqué que la République islamique d’Iran donnait son appui au consensus sur le projet de résolution dont l’Assemblée générale était saisie aujourd’hui.


M. ABDELWAHAB RADI, Président de l’Union interparlementaire (UIP), a rappelé l’évolution historique des relations entre l’UIP et les Nations Unies en évoquant quelques éléments de leur action commune, notamment la mise en œuvre des engagements internationaux, devenue plus systématique en ce qui concerne la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  « Forts de cette expérience, nous espérons établir une collaboration de même nature avec d’autres organes conventionnels de l’ONU, ainsi qu’avec le Conseil des droits de l’homme, plus particulièrement en ce qui concerne l’Examen périodique universel », a indiqué M. Radi.  Il a aussi évoqué les efforts menés par l’UIP pour donner une réelle dimension parlementaire aux grands processus onusiens et la proposition d’un projet quinquennal commun ONU-UIP visant à contribuer à l’intégration du Programme d’action d’Istanbul dans les travaux des parlements.  Il s’est félicité de ce que le projet de résolution dont est saisie l’Assemblée générale aujourd’hui appelle à associer plus étroitement les auditions parlementaires tenues tous les ans à l’ONU aux grands processus onusiens, afin que ces derniers bénéficient d’un éclairage parlementaire. 


Le Président de l’UIP a ensuite ajouté que « si nous voulons vraiment promouvoir la gouvernance démocratique, alors nous devons rendre hommage aux parlements, les respecter et les associer aux consultations nationales sur les questions qui intéressent au premier chef les citoyens qui les ont élus ».  Il a en outre rappelé que la vocation de l’UIP était de promouvoir la démocratie et de contribuer à l’édification de parlements forts.  À cet effet, il a annoncé que l’UIP était allée aux devants des attentes des parlements de l’Égypte, de la Tunisie, du Bahreïn, de la Libye et d’Oman après les événements qui ont secoué ces pays.  Il a conclu son intervention en déclarant que la coopération entre l’ONU et l’UIP n’est pas à sens unique.  « Dans l’avenir », a-t-il dit, « nous espérons travailler avec le Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies en vue de renforcer la cohérence de nos initiatives communes; et nous comptons revoir l’Accord de coopération qui lie nos deux organisations, celui existant étant à présent dépassé ».


RAPPORT DE LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE: PROJET DE RÉSOLUTION (A/66/L.47)


Aux termes de la résolution intitulée « Rapport de la Cour pénale internationale » (A/66/L.47),l’Assemblée générale rappellequ’à la Conférence de révision du Statut de Rome, tenue à Kampala du 31 mai au 11 juin 2010, la Conférence a adopté des modifications au Statut de Rome à l’effet, d’une part, d’étendre la compétence de la Cour pénale internationale à trois crimes de guerre supplémentaires commis dans le contexte d’un conflit armé ne présentant pas un caractère international et, d’autre part, de définir le crime d’agression et de fixer les conditions dans lesquelles la Cour est habilitée à exercer sa compétence à l’égard dudit crime, et qu’elle a décidé de conserver l’article 124 du Statut 10.


Par ce texte, l’Assemblée générale invite les organisations régionales à envisager de conclure des accords de coopération avec la Cour pénale internationale.  Elle invite également tous les États, « compte tenu des situations que le Conseil de sécurité a déjà déférées à la Cour pénale internationale », à envisager de verser des contributions volontaires pour financer les dépenses afférentes aux enquêtes et poursuites menées par la Cour, notamment dans le cadre des situations que le Conseil a déférées à la Cour.


Aux termes de ce texte, l’Assemblée engage les États à verser des contributions au Fonds d’affectation spéciale créé au profit des victimes de crimes relevant de la compétence de la Cour, ainsi que de leur famille.  L’Assemblée générale attend par ailleurs avec intérêt la onzième session de l’Assemblée des États parties au Statut de Rome, qui doit se tenir du 14 au 22 novembre 2012 à La Haye.


Après avoir présenté le projet de résolution sur le rapport de la Cour pénale internationale (CPI), M. TSUNEO NISHIDA (Japon) s’est exprimé en sa capacité nationale de représentant du Japon et a salué l’adhésion de sept nouveaux pays au Statut de Rome.  Un nouveau chapitre s’ouvre pour la CPI, dont c’est le dixième anniversaire cette année, a-t-il observé.  Il a remercié le Président de l’Assemblée des États parties au Statut de Rome pour le travail accompli en vue de la commémoration de cet anniversaire.  Nous avons encore des défis à relever, a-t-il dit, citant notamment les domaines de la coopération, de l’aide aux victimes, de la réparation, ainsi que le budget de la Cour.  M. Nishida a recommandé aux Nations Unies et à la Cour de collaborer étroitement.  Il a indiqué que le projet de résolution est le fruit de longues consultations entre tous les États Membres des Nations Unies, qu’ils soient États parties ou non au Statut de Rome de la CPI.


Explications de vote après l’adoption du texte


Après l’adoption par consensus de la résolution A/66/L.47, le représentant du Soudan a réaffirmé que son pays collaborait avec tous les membres de la communauté internationale afin de garantir une justice internationale impartiale.  En même temps, a-t-il ajouté, le Soudan s’oppose à la politisation de ce concept, quelle que soit la partie concernée.  Nous nous opposons aussi à l’impunité, a-t-il dit.  Le représentant a rappelé que le Soudan n’est pas partie au Statut de Rome et qu’il a émis des réserves sur différents aspects du comportement qu’a eu le Procureur de la CPI au cours des dernières années.  Il a dénoncé en particulier ce que le Soudan estime être la partialité du Procureur et sa volonté de politisation de la justice.  Émettant des réserves quant à la résolution adoptée, il a indiqué que ce texte n’était pas contraignant pour le Soudan.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.